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Full text of "Revue des études grecques"

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REVUE 


DES 


ÉTUDES    GRECQUES 


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Les  réunions  du  Comité  ont  lieu  à  TÉcole  des  Beaux-Arts,  à  quatre  heures,  le 
premier  jeudi  de  chaque  mois;  tous  les  membres  de  la  Société  ont  le  droit  d'y 
assister  et  ont  voix  consultative.  Elles  sont  interrompues  pendant  les  mois  d'août, 
de  septembre  et  d'octobre . 

L'Assemblée  générale  annuelle  a  lieu  le  premier  jeudi  qui  suit  la  fête  de 
Pâques. 

La  bibliothèque  de  l'Association  (12,  rue  de  l'Abbaye)  est  ouverte  le  jeudi 
de  3  h.  1/2  à  4  h.  1/2,  et  le  samedi  de  2  à  5  heures. 


Les  communications  à  l'Association,  les  demandes  de  renseignements,  les 
ouvrages  offerts  à  la  bibliothèque  doivent  être  adressés^  franc  de  port,  à 
1  École  des  Beaux- Arts,  14,  rue  Bonaparte. 

Les  manuscrits  destinés  à  la  Revue  ainsi  que  les  ouvrages  envoyés  pour 
compte  rendu  doivent  être  adressés  à  M.  Théodore  Reinach,  rédacteur  en  chef 
gérant  de  la  Revue,  librairie  Leroux,  28,  rue  Bonaparte. 


Les  membres  de  l'Association  sont  priés  de  bien  vouloir  envoyer  le  montant  de 
leur  cotisation,  en  un  mandat  de  poste,  à  M.  Henri  Lebèoub,  agent  et  bibliothé- 
caire de  l'Association,  12,  rue  de  l'Abbaye,  vr. 

Tout  membre  qui,  après  deux  ans,  n'aura  pas  payé  sa  cotisation,  sera  consi- 
déré comme  démissionnaire. 


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REVUE 


DES 


ÉTUDES  GRECQUES 


PUBLIEE  PAR 


L'ASSOCIATION  PODR  L'ENCOURAGEMENT  DES  ÉTDDES  GRECQDES 

(Reconnae  établissement  d'itiliti  publique  par  décret  du  7  juillet  1869) 

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TOME    XV 

ANNÉE     1902 

•     •    •    • 

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•  •     •   • 

•  •     •   • 

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PARIS 

ERNEST  LEROUX,    ÉDITEUR 

28,   RUE    BONAPARTE 

i902 


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DEC  16*41 


Dr 


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REVUE 


DES 


ÉTUDES  GRECQUES 

PUBLIÉE  PAR 

L'ASSOCUTIOH  POUR  L'ENCOUBàGEIENT  DES  ËTODES  GRECQUES 
TOME    XV 


N"  62-63 
Janvler-AvrlI  1902 


PARIS 
ERNEST  LEROUX,  ÉDITEUR 

28,    RUE    BONAPARTE,  VI* 


Toat«a  I«a  commoaications  concernant  la  Rédaetton  doirent.  fltre  adMMées 
k  M-  TBéovo»*  ItemACB,  rédacteur  en  chef-gérant,  k  la  librairie  Leroux. 


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1^ 


ERNEST    LEROUX,    ÉDITEUR 

'  ROE  BONAPÀRTEr   28     ' 


TRAITÉ   DES   MONNAIES 

GRECQUES  ET  ROMAINES 


PAR 


ERNEST  BABELON 

Membre  de  l'Institut 
Conservateur  du  Cabinet  des  Médailles  et  Antiques 


PREMIÈRE  PARTIE 
THÉORIE    ET   DOCTRINE 

TOME  PREMIER 

Un  fort  volume  grand  in-8  à  2  colonnes,  figures  dans  le  texte. 
Prix 3o  fr,     » 

CH.   DIEHL 


JXJSTI3VIE3PJ 

ET  LA  CIVILISATION  BYZANTINE  AU  VI«  SIÈCLE 

Un  beau  volume  grand  in-8,  illustré  de  200  dessins  et  9  plan- 
ches        25  fr. 

HISTOIRE  LITTÉRAIRE 

DB 

UAFRIQUE   CHRÉTIENNE 

DEPUIS  LES  ORIGINES  JUSQU'A  L'INVASION  ARABE 
Par  Paul  MONCEAUX 

DOCTEUR  ES   LBTTRBS 

Tome  I.   —  TERTULLIEN  ET  LES  ORIGINES. 
Tome  n.  —  SAINT  CTPRIEN  ET  SON  TEMPS. 
Deux  forts  volumes  in-8 15  fr. 


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A  M.   J.  ASCOLI 


Van  dernier^  quand,  pour  le  cinquantième  anniversaire  de 
votre  doctorat,  vos  élèves  et  vos  amis  vous  ont  offert  en  hommage 
un  recueil  de  Mélanges,  je  ne  sais  par  quel  oubli  je  ne  figurai 
point  dans  le  volume.  Je  me  fais  cependant  honneur  détre 
qtielque  peu  votre  élève  et  vous  voulez  bien  me  compter  parmi 
vos  vieux  amis. 

Laissez-moi  réparer  cette  lacune.  Je  veux  que  les  pages  qui 
suivent,  où  il  est  question  de  l'usure  du  temps,  soient  dédiées 
à  celui  dont  la  gloire  n*a  rien  à  en  redouter,  et  donV  la  renom- 
mée restera  r^hzo^  parmi  les  générations  à  venir. 

M,  B, 


XP0N02 


Cette  idée  abstraite  du  temps,  qui  a  si  fort  occupé  les  philo- 
sophes, cette  idée  que  les  uns  prétendaient  innée  à  Thomme  et 
dont  les  autres  faisaient  un  accompagnement  formel  de  toute 
conception,  tandis  que  d'autres  encore  y  voient  une  pure  illu- 
sion produite  par  les  phénomènes  de  notre  vie  intérieure,  il  est 
mtéressant  de  voir  comment  le  langage  est  parvenu  à  la  dé- 
nommer. Le  langage  n'est  pas  Tœuvre  des  métaphysiciens  :  il 
estrœuvre  des  ignorants,  et  si  le  temps  a  obtenu  d'être  désigné, 


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2  MICHEL   BRÉAL 

nous  devons  nous  attendre  à  en  trouver  quelque  dénomination 
grossière  et  matérielle.  Encore  a-t-il  fallu  des  siècles  pour  que 
rhumanité  s'élev&t  jusqu'à  cette  hauteur  de  nommer  une  chose 
qui  ne  se  voit  ni  ne  s'entend,  et  qui,  au  vrai,  doit  plutôt  être 
considérée  comme  un  simple  rapport.  Ce  qui  prouve  qu'il  y  a 
fallu  un  effort  de  réflexion,  c'est  que  chacune  des  langues  civi- 
lisées du  globe  a  suivi  sa  voie  propre.  Pour  parler  seulement 
des  peuples  qui  nous  touchent  de  plus  près,  le  choix  n'était  pas 
encore  fait  quand  les  langues  d'origine  indo-européenne  se  sont 
séparées  les  unes  des  autres  ;  il  n'était  même  pas  fait  quand  le 
latin  s'est  séparé  du  grec,  puisque,  d'une  part,  nous  trouvons 
iempus  et,  de  l'autre,  chronos.  A  la  vérité,  il  y  avait  déjà  un 
mot  qui  désignait  le  temps  par  rapport  à  la  vie  humaine  :  ce 
mot  est  œvum^  grec  al(!>v,  gothique  aivs  «  temps  »,  ancien 
irlandais  dis.  Proches  parents  quant  à  la  forme,  ces  termes  ont 
tous  même  signification.  Ils  désignent  l'âge,  et  plusieurs  d'entre 
eux,  par  extension,  ont  fini  par  marquer  la  durée.  Aucun  de  ces 
vocables  ne  s'est  perdu  :  le  latin  eevtim  a  donné  sevitas^  œtas^ 
qui,  par  une  nouvelle  dérivation,  a  donné  le  français  eage^ 
âge.  Le  gothique  aivs  continue  de  vivre  dans  l'adjectif  alle- 
mand ewig  «  éternel  ». 

Mais  les  deux  termes  sur  lesquels  je  veux  appeler  l'attention 
sont  le  Ifitin  tempus  et  le  grec  XP^'^®^- 

Gomme  l'idée  du  temps  peut  être  considérée  à  des  points 
de  vue  fort  divers,  il  n'est  pas  étonnant  que  les  peuples  se 
soient  arrêtés  à  des  vocables  qui  ne  se  ressemblent  pas.  Com- 
mençons par  le  latin  et  voyons  à  quelle  conception  est  dd  ce 
mot  tempus,  qui  a  été  si  fécond  en  dérivés,  en  composés  de 
toute  sorte. 

Il  a  été  obtenu  de  la  manière  la  plus  simple.  Quand  nous 
disons  :  Quel  temps  fait-il?  nous  l'employons  encore  au  sens 
propre,  car  il  désignait  d'abord  la  température.  Le  sanscrit 
tapas  veut  dire  «  chaleur  ».  Le  masculin  tepor  est  resté  dans  le 
même  ordre  d'idées.  Le  verbe  temperare  a  dû  s'employer 
d'abord  comme  l'emploie  Horace,  quand,  s'adressant  à  un  de 


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A   M.    J.   ASGOLI  3 

ses  amis  occupé  de  vaines  recherches,  il  lui  dit,  pour  le  ra- 
mener à  la  réalité  :  «  A  quel  prix  aurons-nous  le  vin  de  Chio  ? 
Qui  fera  chauffer  nos  bains?  » 

Quo  Chium  pretio  cadum 

Merceraur,  quis  aquam  temperet  ignibus? 

Un  nouveau  pas,  qui  ne  se  justifie  point  aux  yeux  de  la 
science,  mais  qui  a  tout  juste  cet  à  peu  près  de  vérité  dont  le 
commun  langage  se  contente,  est  cause  que  du  temps  quHl  fait 
on  a  passé  à  l'idée  du  temps  qui  s'écoule. 

Stat  sua  cuique  dies  :  brève  et  irreparabile  tempus 
Omnibus  est  vitœ . 

Une  fois  arrivé  à  ce  point  d'abstraction,  le  mot  pouvait 
entrer  dans  les  spéculations  de  la  métaphysique,  comme  dans 
les  calculs  des  astronomes,  ou  dans  les  distinctions  de  la  théo- 
logie. Mais  le  langage,  tout  en  Télevant,  en  le  spiritualisant  de 
cette  façon,  gardait  à  proximité  des  termes  qu'il  maintenait  au 
sens  originaire  :  la  tempête^  les  intempéries  y  et  quelc^ues  dérivés 
de  même  sorte  ne  permettaient  pas  d'oublier  d'où  l'idée  primi- 
tive était  partie. 

Mais  d'où  vient  son  équivalent  grec,  ^pivo;?  Serait-il  vrai, 
comme  on  paraît  l'admettre,  que  le  mot  avait  eu  dès  la  première 
heure  sa  signification  la  plus  abstraite  et  la  plus  générale?  On 
le  fait  venir  d'une  racine  sanscrite  signifiant  «  prendre,  saisir  » 
(la  racine  har)  et  l'on  dit  qu'il  a  été  ainsi  nommé  parce  qu'il 
embrassse  et  contient  tout.  Ce  que  nous  venons  de  voir  en  latin 
doit  déjà  nous  donner  quelque  défiance  ;  mais  un  peu  de  ré- 
flexion achèvera  de  nous  détourner  de  cette  étymologie.  Il  fau- 
drait supposer  un  peuple  de  philosophes  pour  croire  qu'un 
terme  aussi  familier  est  venu  d'une  vue  si  haute.  Encore  le  mot, 
s'il  avait  cette  étymologie,  aurait-il  mieux  convenu  à  l'espace 
qu'au  temps.  Je  ne  parle  pas  des  difficultés  grammaticales, 
car  on  ne  voit  pas  comment  le  v  de  la  syllabe  voç  se  justi- 
fierait. 

C'est  à  une  origine  beaucoup  plus  terre  à  terre  qu'il  faut, 


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4  MICHEL   BRÉAL 

selon  nous,  rapporter  le  grec  XP^^®^  •  ^^^  origine  plus  vul- 
gaire et  plus  humble  encore  que  celle  de  tempus.  Xp6vo;,  c'est 
le  temps  considéré  comme  usant  et  endommageant  toute  chose  : 
,grec  y^^di'^iù  «  effleurer,  égratigner,  user  ».  Une  forme  secon- 
daire est  X9^^^  **  effleurer  ». 

Pour  comprendre  la  succession  des  nuances,  supposons  une 
étoffe  :  Qui  a  mis  ce  vêlement,  que  j'ai  connu  neuf,  en  un  pareil 
état?  —  Xpivo;,  c'est  l'usure.  —  Et  les  pierres  de  ce  temple, 
qui  étaient  brillantes  et  polies  autrefois,  pourquoi  ont-elles  un 
air  rongé?  L'usure,  yj^dyo^^  en  est  la  cause.  —  Et  pourquoi  les 
constitutions  des  villes  ne  durent-elles  pas  éternellement?  —  Il 
faut  vous  en  prendre  toujours  à  la  même  cause,  XP^^^^'  ^^ 
long  usage. 

Sophocle  l'a  dit  en  un  vers  qui  est  ici  à  sa  place  : 

nàvô'  6  [iiyotç  XP^'^^^  jJiapaivei. 

Si  l'on  avait  des  doutes  à  cause  de  la  voyelle  [yj^Tx^iù  ayant  pu 
faire  attendre  x?^^^'^)'>  J^  rappellerai,  à  côté  de  xpalvo)  «  créer  » 
ou  «  gouvemel*  »,  le  nom  du  Dieu  Rpivo;  «  le  créateur  »  ou  «  le 
maître  ». 

Observons  de  nouveau  comment  les  mots,  tout  en  montant 
dans  l'échelle  intellectuelle,  restent  dans  la  ligne  tracée  par 
leur  origine.  Tous  les  emplois  de  XP^^^  ^^  rapportent  à  l'idée 
de  durée  :  on  chercherait  vainement  rien  qui  dénote,  comme 
tout  à  l'heure,  une  affinité  avec  les  idées  de  température. 
C'est  purement  et  simplement  la  durée  que  nous  trouvons  dans 
Xpovis<<>>  «  traîner  en  longueur  »,  xp^'^wç  <<  vieux  »,  xpovwi  Pi6Xta 
<c  chroniques  »  (histoires qui  suivent  l'ordre  des  temps).  Le  phi- 
losophe Ammonius,  voulant  distinguer  XP^"^^  de  xaipo;,  dit  que 
le  premier  se  dit  de  la  iroo^TTiç  et  le  second  de  la  «oiottjç.  Le 
grec  moderne  a  pu  réduire  l'extension  du  mot  XP^^®^  ^^  ^^  J^^" 
nant  à  désigner  l'espace  d'une  année  :  mais  par  un  juste  sen- 
timent de  la  signification  originaire,  on  ne  l'a  pas  appliqué  à  la 
température,  pour  laquelle  on  emploie  xaip6;. 

Il  est  vrai  que  si  le  temps  détruit  beaucoup  de  choses,  il  en 


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A  M.    J.    ASCOLI  5 

élève,  il  en  confirme,  il  en  consacre  d'autres.  Mais  ce  serait 
trop  demander  au  langage  d'enfermer  dans  un  mot,  dans  un 
simple  mot,  tout  ce  que  nous  révèle  Texpérience  (1).  C'est  déjà 
assez  s'tt  désigne  l'objet  par  un  de  ses  aspects.  L'habitude  ne 
tarde  pas  à  faire  perdre  de  vue  la  circonstance  mise  en  relief, 
et  le  mot,  avec  ou  sans  souvenir  de  Tétymologie,  devient  le 
signe  de  l'idée.  C'est  ce  qui  est  arrivé  pour  yj^o^^o^  dès  la  plus 
ancienne  époque  de  la  langue  grecque. 

Ce  temps  qui  use  tout  nous  amène  à  parler  d'une  expression 
toute  pareille  employée  à  la  même  époque  chez  les  Perses  : 
zrvan  ou  zrvdna.  Les  sectateurs  de  Zoroastre  appellent  ainsi  le 
temps,  d'une  racine  zar  qui  correspond  au  sancrit  gar  <x  vieil- 
lir ».  Cf.  le  grec  yépov  «  vieillard  ».  Mais  il  ne  faut  pas  prendre 
ici  cette  racine  zar  au  sens  neutre  :  elle  doit  être  entendue  au 
sens  actif  et  être  traduite  par  «  faire  vieillir,  endommager  ». 
Comme  )^p6vo;  chez  les  Grecs,  zrvan,  chez  les  Iraniens,  est 
celui  qui  dévore  toute  chose.  Les  livres  zends  appellent  zrvan 
l'outil,  l'instrument,  l'arme  d'Âhura-Mazda.  Mais  quel  que  soit 
l'accord  entre  la  signification  de  x?^^^^  ®^  ^®'^®  ^®  zrvan^  l'on 
ne  peut  guère  admettre  que  l'un  de  ces  mots  ait  été  la  traduc- 
tion intentionnelle  de  l'autre  :  en  supposant  même  que  les 
écoles  des  mobeds  eussent  quelque  connaissance  de  la  Grèce, 
le  sens  étymologique  de  ^6vo;  ne  devait  plus  être  perçu  au 
moment  où  le  dieu  Zrvan  prit  place  dans  le  Panthéon 
iranien  (2). 

Mais  cette  idée  est  tellement  naturelle  qu'elle  a  dû  se  présen- 
ter d'une  façon  indépendante  chez  plusieurs  peuples.  James 
Darmesteter  rappelle  que  chez  les  Monténégrins  le  temps  s'ap- 


(1)  Cette  face  de  Vidée  du  temps  est  représentée  en  firançais  parle  mot  durée. 
Exemple  :  Une  étoffe  de  durée,  —  Que  tout  ce  qui  m'a  plu  doit  être  de  durée, 
(Corneille.) 

(2)  Il  8  agit  ici  des  conceptions  d'un  Mazdéisme  récent.  Au-dessus  du  couple 
Ormazd  et  Ahriman,  la  théologie  zoroastrienne  place  le  temps  sans  limite 
(Zrvânem  akaranem),  dont  le  régne  s'étend  à  Tinfini  avant  et  après  l'existence  du 
inonde,  et  dont  le  gouvernement  est  seulement  suspendu  pendant  les  12,000  ans 
qae  doit  durer  cet  Univers  périssable. 


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6  MICHEL   BRÉAL 

pelle  le  vieux  tueur.  Les  Grecs,  plus  modérés,  se  sont  conten- 
tés de  le  montrer  effleurant  les  choses  et  les  hommes  (1). 

Chez  les  Indous  également  le  mot  qui  désigne  le  temps  — 
Kâla  —  est  associé  aux  idées  de  destruction  et  de  mort.  L'ima- 
gination populaire  en  a  fait  un  dieu,  de  couleur  noire,  kâla^  en 
sanscrit,  signifiant  à  la  fois  «  temps  »  et  «  noir  »  ;  le  dieu  Kâla 
est  reconnaissable  aux  mêmes  attributs  que  Yama,  le  dieu  de 
la  mort.  Cette  idée  personnifiée  du  temps  est  allée  rejoindre  les 
autres  divinités  efirayantes  adorées  par  les  populations  de  Tlnde, 
comme  Çiva,  Rudra  et  Çarva.  Détruisant  éternellement  les  êtres 
qu'éternellement  la  nature  produit,  il  est  un  PragâpcUi  retourné. 

Quand  nos  dessinateurs  modernes,  pour  suggérer  Tidée  du 
temps,  confondant  Ghronos  avec  Tronos,  et  ce  dernier  avec 
Saturne,  tracent  sur  le  papier  Timage  d'un  vieillard  armé  d'une 
faux,  ils  obéissent  à  la  même  idée  d'éternelle  destruction. 

Nous  allons  maintenant  nous  occuper  de  l'adjectif  TitOeoç, 
qui  ne  nous  éloignera  pas  beaucoup  de  notre  sujet.  Mais  aupa- 
ravant il  faut  rectifier  une  erreur  qui  a  pris  place  dans  tous 
les  livres  de  linguistique. 

HieEOS 

Le  nom  de  la  veuve,  en  latin  vidua,  s'étant  retrouvé  avec  une 
remarquable  exactitude  dans  le  sanscrit  vidhavâ,  le  gothique 
viduvô^  l'ancien  slave  vidova,  la  première  génération  de  lin- 
guistes chercha  naturellement  si  le  grec  ne  possédait  pas  le 
mot  correspondant.  Mais  on  ne  trouva  rien.  En  grec  la  veuve 
se  dit  /T'ipa.  Il  n'y  a  rien  à  conclure  de  ce  fait,  ces  cas  d'absence 
n'étant  pas  rares  :  ils  s'expliquent  le  plus  souvent  par  quelque 
synonyme  qui  a  évincé  l'ancien  terme. 

Mais  il  y  eut  quelqu'un  qui  ne  put  se  résigner  à  cette  lacune  : 
ce  fut  l'ingénieux  professeur  de  Gôttingue,  l'auteur  du  Gn>- 
chisches  Wurzellexicon,  Benfey.  Dans  le  second  volume  de  cet 

(i)  On  pourrait  être  tenté  dldentifler  zrvan  oa  zrûna  avec  yj^à^éo^.  Cf.  zaranja  et 
/j>u9<Sc,  zajana  et  x^^V-^^^  ^^^  ^^  X'I^>^<  ^<^s  ^^  serait  faire  fausse  route  :  les  mota 
apparentés  à  zrvan  doivent  être  cherchés  du  côté  de  7<f>uv,  r?ipac. 


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A   M.  J.    A8C0U  7 

ouvrage,  il  s'en  vient  avec  un  rapprochement  destiné  à  com- 
pléter la  série.  La  comparaison  qu'il  propose  aurait  dû,  ce 
semble,  un  peu  inquiéter,  mais  il  n'en  fut  rien.  Elle  eut,  au 
contraire,  un  tel  succès  qu'elle  passa  dans  les  ouvrages  de 
linguistique  et  qu'elle  eut  même  l'honneur  d'être  déclarée 
vortrefflich  par  un  savant  qui,  d'ordinaire,  ne  marche  pas  sur 
les  brisées  de  Benfey,  par  Geoi^es  Gurtius.  Tout  récemment 
encore,  elle  a  reparu  dans  un  grand  ouvrage  destiné  à  servir 
de  résumé  à  la  science. 

Le  mot  grec  où  l'on  prétendit  reconnaître  le  pendant  de 
vidhavâ,  c'est  l'adjectif  ritôeo;.  A  première  vue  la  ressemblance 
n'est  pas  grande  :  mais  si  vous  prenez  la  seconde  partie  du 
mot,  et  si  vous  y  insérez  deux  F,  vous  obtenez  un  FiBeFoç,  qui 
reproduit  de  manière  assez  plausible  le  terme  sanscrit.  Quant  à 
la  voyelle  initiale,  elle  fut  expliquée  de  deux  manières  :  selon 
Benfey,  elle  aurait  un  sens  augmentatif;  selon  Gurtius,  elle 
serait  purement  prosthétique. 

Je  passe  sur  toutes  les  objections  que  soulève  ce  rapproche- 
ment. Je  me  contenterai  de  faire  remarquer  que  jamais  TitOeo;, 
en  grec,  n'a  signifié  «  veuve  ».  Get  adjectif,  assez  fréquemment 
employé  dans  l'épopée  homérique,  n'a  pas  d'autre  sens  que 
«jeune,  vigoureux,  florissant  ».  Nausicaa,  s'adressant  à  Alci- 
nous,  son  père,  lui  parle  des  cinq  fils  qui  Tentoufent,  dont 
deux  sont  mariés,  et  trois  dans  la  fleur  de  la  jeunesse  : 

01  8u' wcuiovTeç,  Tpeï;  8'  TjtOeo».  ôaXéOovreç  (1). 

Sur  le  bouclier  d'Achille,  on  voit  des  danses  de  jeunes  gens 
et  jeunes  filles  se  tenant  par  la  main  : 

"EvOa  |jièv  7|i9eov  xal  uapôévoi  àX^eciêoiav 
wp^euvT',  àXXriXwv  inl  xapu^  X^V*^  e^ovreç  (2). 

Sur  le  même  bouclier  on  voit  les  vendanges,  où  jeunes  filles 

(!)  Odyssée,  Vi;63. 
(2)  Uiad.,  XVIIÏ,  593. 


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8  MICHEL  BRÉAL 

et  jeunes  gens,  nourrissant  de  douces  pensées,  portent  ensemble 
les  corbeilles  chargées  de  raisin  :  * 

IlapOevtxal  8c  xal  Y|t9eoi,  aTaXà  çpoviovreç, 
TrXexToTç  èv  TaXàpoiTi  yépov  (JieXiTjSéa  xapuov  (1). 

Où  trouve-t-on  rien  qui  puisse  suggérer  le  sens  de  «  veuve  »  ? 
Si  nous  consultons  les  commentateurs,  ils  répondent,  comme 
fait  Hésycbius  :  6  àx[jià2^(i>v  veavia;,  àylveioç,  véoç,  aueipo;  àyajjLOç, 
7tap9évo;.  Ce  qui  ressort  de  tous  ces  synonymes,  c'est  Tidée  de 
jeunesse.  Pour  arriver  à  «  veuve  »,  il  a  fallu  partir  de  ay*!'-^^» 
et  l'interpréter  d'une  façon  assez  arbitraire  :  qui  n'a  plus  de 
mari. 

Il  est  surprenant  que  cet  artifice  d'interprétation  n'ait  pro- 
voqué aucune  réclamation  chez  les  hellénistes.  Quant  aux  lin- 
guistes, le  seul  qui  ait  fait  quelques  timides  objections  est  Pott  (2). 

Nous  pensons  qu'il  faut  absolument  renoncer  à  un  rappro- 
chement que  rien  ne  justifie. 

Ce  qui  est  plus  difficile,  c'est  d'expliquer  la  composition  et 
l'origine  de  T^tOeo;.  Lobeck  dit  que  l'étymologie  en  est  inconnue. 
Sans  prétendre  en  savoir  plus  que  l'auteur  du  'PïijjiaTtxov,  j'es- 
saierai cependant  d'éclaircir  ce  petit  problème. 

Il  semble  bien  que  nous  ayons  devant  nous  un  composé, 
7it-9eoç,  dont  la  première  partie  est  une  forme  dialectale  de 
l'adverbe  àei.  On  pense  aussitôt  à  l'adjectif  alÇT^o;,  lequel  est 
également  une  épithète  signifiant  «  jeune,  florissant  ».  AiÇt^o; 
et  T^tOeo;  sont  deux  mots  de  formation  pareille. 

Il  est  vrai  que  la  quantité  n'est  pas  la  même.  Mais  l'adverbe 
àe(,  plus  anciennement  aUi,  alFei,  est  un  des  mots  qui  ont  le 
plus  étonné  les  grammairiens  par  la  variété  de  ses  formes. 
Ahrens  en  énumère  jusqu'à  treize  ou  quatorze.  Pour  le  dire  en 
passant,  on  devine  la  facilité  que  ces  variantes  offraient  à  la\ 
versification  homérique.  La  forme  r\\  nous  est  donnée  comme 


(1)  lUad.,  XVIII,  567. 

(2)  Etymologxsche  Forschungerij  I,  712;  Diclionnairey  IV,  918. 


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A   M.   J.    ASC0L1  ^ 

appartenant  au  dialecte  béotien.  On  retrouve  cet  r^t  changé  en 
y^i  dans  l'adverbe  homérique  rre-Tie-rovov  «  toujours  ». 

Reste  à  expliquer  le  sens  de  xei,  car  il  n'est  pas  croyable 
qu'Homère,  en  appelant  les  jeunes  gens  alljyioi,  ait  voulu  dire 
qu'ils  vivent  toujours.  Je  suis  porté  à  croire  qu'àei  est  ici  un 
adverbe  de  manière,  signifiant  «  beaucoup,  très  ».  L'habitude 
de  voir  figurer  cet  adverbe  en  tète  d'adjectifs,  comme  àevicXavoç, 
àe(xXovo{,  àeiSCvTiTo;,  et  de  substantifs  comme  àeiXoYb,  a  dû  favo- 
riser le  passage  à  l'idée  de  manière  ou  de  degré.  Ce  qui  me 
confirme  dans  cette  opinion,  c'est  la  facilité  avec  laquelle  ces 
sortes  de  préfixes  se  dépouillent  de  leur  sens  propre  pour 
devenir  de  pures  formules  augmentatives. 

Pour  revenir  à  notre  composé,  quand  Homère,  parlant  d'Apol- 
lon qui  a  pris  la  forme  d'un  guerrier  dans  la  force  de  l'âge,  dit  : 

àvépi  eicàpievoç  ai^T;^  Te  xpaTep^  xe, 

il  emploie  aiÇ7^6<  dans  le  sens  valde  vivus.  Ailleurs,  l'adjectif 
est  pris  substantivement.  Dans  une  description  de  chasse,  on 
voit  un  lion  poursuivi  par  les  chiens  et  les  chasseurs  : 

Tov  8s  xuve;  [jieTexiaOov  ifiS'  alÇTjoL 

Quelle  est  au  juste  la  valeur  du  mot  Oéo;?  Je  ne  crois  pas 
qu'il  y  faille  voir  le  substantif  0e6;  «  deus  »  :  mais  on  y  pourrait 
voir  le  verbe  Uîù  «  courir  ».  Socrate,  dans  le  Cratyle^  consi- 
dérant que  le  soleil,  la  lune,  la  terre,  les  astres  et  tout  le  ciel 
sont  en  mouvement,  suppose  que  les  premiers  hommes,  àuo 
TauTTiç  TT^ç  oxivtiù^  —  ttîç  Toiï  9eiv  —  Oeoù;  aùroù;  litovojJià(Tai.  ©si; 
faisait  donc  à  Platon  l'impression  d'un  adjectif  pouvant  signifier 
c«  rapide,  en  mouvement  » .  La  seule  forme  qui  ait  survécu  à 
l'état  simple  est  8o6<;.  Mais  en  composition  il  semble  bien  que 
nous  ayons  Oio;  dans  certains  noms  propres.  Ainsi,  à  côté  de 
'AXxvOÔTi  on  trouve  'AXxiBla,  à  côté  de  'AjjL<pi967j  on  a  'A|jL^i9éa,  à 
côté  de  Utta^Aoti  on  a  UaTiOea.  Ce  serait,  je  crois,  une  erreur 
d'expliquer  ces  noms  par  le  substantif  8e6;  «  dieu  ». 

Le  sens  de  7|tOso<;  se  présente  dès  lors  très  naturellement. 


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10  inCHEL  BRÉAL 

La  jeunesse  est  caractérisée  par  l'agilité  et  la  souplesse  de  ses 
mouvements.  L'expression,  quoiqu'elle  ait  été  employée  quel- 
quefois par  des  pi*osateurs,  comme  Hérodote  et  Platon,  est  née 
évidemment  chez  les  poètes.  On  Ta  retrouvée  récemment  ser- 
vant de  titre  à  une  pièce  de  Baccbylide,  celle  qui  raconte  le 
voyage  des  jeunes  gens  et  des  jeunes  filles  ^ivoyés  sous  la 
conduite  de  Thésée  au  Minotaure. 

Je  crois  que  la  démonstration  est  faite  et  que  nous  pourrons 
enlever  son  voile  de  veuve  à  cette  jolie  expression  qui  a  tou- 
joui's  servi  à  peindre  la  grâce,  la  légèreté  et  la  joie. 

Michel  Bréal. 


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LA  VÉNUS  DE  MILO 


L'histoire  de  la  Vénus  de  Milo,  de  sa  découverte,  de  son 
arrivée  et  de  son  exposition  au  Louvre,  que  j'ai  racontée  ici 
même  (1),  se  peut  compléter  par  les  documents  suivants  que 
j'avais  alors  cherchés  vainement  et  que  j'ai  depuis  retrouvés  aux 
archives  du  Musée. 

I 

n  m'avait  semblé,  d'après  une  lettre  du  comte  de  Forbin, 
directeur  général  des  Musées  royaux,  au  marquis  de  Laurislon, 
ministre  de  la  Maison  du  Roi,  en  date  du  28  décembre  1820  (2), 
que,  de  ce  côté,  l'empressement  n^avait  pas  été,  dès  l'abord,  bien 
grand  à  accepter  la  statue  offerte  par  le  marquis  de  Rivière  et 
qu'on  avait  paru  craindre  que  la  donation  n'entraînât  quelque 
charge,  comme  par  exemple  d'indemniser  M.  de  Rivière  des 
sommes  qu'il  avait  déboursées. 

La  réponse  de  M.  de  Lauriston  à  la  première  lettre  de  M.  de 
Forbin,  datée  du  22  décembre,  qui  lui  faisait  part  des  intentions 
de  M.  de  Rivière,  montre  que  tel  était  bien  en  effet  l'état  d'esprit 
du  ministre. 

Paris,  le  27  décembre  1820. 
Veuillez,    Monsieur  le  Comte,  me    donner  quelques  renseigne- 

(1)  La  Vénus  de  Milo,  son  arrivée  et  son  exposition  au  Louvre ^  Revue  des  études 
grecques,  1900,  pp.  302-370,  et  tirage  à  part. 
(2]  P.  2-3  du  tirage  à  part. 


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12  ÉTIEMME  MICHON 

ments  plus  précis  sur  la  statue  dont  [il]  est  question  en  votre  lettre 
du  22  décembre. 

Peut-être,  vu  le  grand  prix  qui  a  été  donné  à  ce  morceau,  Tidée 
d'hommage  au  Roi  n'est-elle  pas  ici  inséparable  de  celle  d'acquisi- 
tion ;  dans  ce  cas,  quelle  dépense  cela  entrainerait-il  pour  le  Musée, 
sur  quel  fonds  et  quand  serait-il  possible  de  faire  cette  acquisition? 
etc.,  etc. 

Je  vous  renouvelle.  Monsieur  le  Comte,  l'assurance  de  ma  con- 
sidération distinguée. 

Le  Ministre  secrétaire  d'Ëtat  de  la  Maison  du  Roi, 
M*»  de  Lauriston  (1). 

MMeC**  deForbin. 

L'hésitation,  heureusement,  dut  céder  devant  la  nouvelle 
démarche  de  M.  de  Forbin  (2),  dont  l'insistance  obtint,  mais 
seulement  au  bout  de  près  d'un  mois,  la  réponse  suivante  : 

Paris,  le  23  Janvier  1821. 

En  réponse  à  la  lettre  du  28  décembre  par  laquelle  vous  me 
transmettiez  des  renseignements  sur  la  statue  de  Vénus  de  M'  de 
Rivière,  je  vous  préviens.  Monsieur  le  Comte,  que  je  vous  autorise 
à  prendre  les  dispositions  que  me  demandait  votre  lettre  du  22  du 
même  mois  pour  rencaissement  de  cette  statue  et  pour  son  expé- 
dition à  Paris. 

Recevez,  Monsieur  le  Comte,  l'assurance  de  ma  considération 
distinguée. 

Le  Ministre  secrétaire  d'Ëtat  de  la  Maison  du  Roi, 
M^'  de  Lauriston  (3). 

M' le  C'  de  Forbin. 

Il  n'y  eut  plus  dès  lors  d'obstacles  et  c'est,  cette  fois,  sans 
aucun  délai  que  M.  de  Lauriston  répondit  à  la  lettre  de  M.  de 
Forbin  du  2  mars  1821  lui  annonçant  «  que  M.  le  marquis  de 
Rivière  ayant  fait  hommage  au  Roi,  hier  en  audience  particu- 
lière, de  la  statue  de  Vénus  trouvée  à  Milo,  dans  l'Archipel 

(1)  Original  aux  archives  du  Louvre. 

(2)  La  Vénus  de  MUo,  p.  3-4,  lettre  du  28  décembre  1821. 

(3)  Original  aux  archives  du  Louvre.  ^ 


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LÀ   VÉNUS   DB   MILO  13 

grec,  Sa  Majesté  a  daigné  agréer  l'offre  de  M.  de  Rivière  et  l'a 
autorisé  k  me  faire  remettre  tout  de  suite  ce  monument  remar- 
quable que  je  juge  appartenir  à  la  belle  époque  de  Tart  »  : 

Paris,  le  2  mars  1821. 

J'ai  reçu,  Monsieur  le  Comte,  la  lettre  que  vous  m'avez  adressée 
pour  m'informer  que  le  Roi  a  agréé  Thommage  qui  lui  a  été  fait  par 
Monsieur  le  Marquis  de  Rivière  de  la  statue  de  la  Vénus  de  Milo  ;  et  je 
TOUS  autorise  à  donner  des  ordres  pour  que  cette  statue  soit  trans- 
portée au  Musée. 

Je  vous  renouvelle,  Monsieur  le  Comte,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération distinguée. 

Le  Ministre  secrétaire  d'Ëtat  de  la  Maison  du  Roi, 
M^"  de  Lauriston  (2). 

M' le  C"  de  Forbin. 


II 


La  question  de  la  restauration  et  du  placement  dans  le 
Musée  de  la  Vénus  de  Milo  fut,  on  le  sait,  fort  discutée.  La 
tradition  veut  que  ce  soit  Louis  XVIII  qui  ait  donné  l'ordre  de 
Texposcr  sans  qu'on  la  restaurât.  M.  de  Marcellus  dit  le  tenir 
de  M.  de  Clarac  lui-même  (3).  Il  raconte  que  le  roi  avait  vu  la 
statue,  placée  sur  son  passage,  en  allant  ouvrir  la  session  des 
Chambres,  dans  la  salle  qui  est  aujourd'hui  la  salle  Lacaze. 
M.  F.  Ravaisson  a  reproduit  sur  cet  épisode  le  récit  d'un  vieux 
gardien  (4),  que  M.  S.  Reinach  de  son  côté  a  admis  dans  ses 
Chroniques  (FOrient  (5).  M.  de  Marcellus,  pourtant,  ajoute  que, 
d'après  un  autre  bruit,  Tarchitecte  Fontaine  aurait  refusé  de 
faire  monter  la  Vénus  et  que  ce  serait  sur  un  croquis  que 


(1)  La  Vénus  de  Milo,  p.  6. 

(2)  OrigiDal  aux  archives  du  Louvre. 

(3)  Revue  contemporainey  t.  XIII,  avril-mai  1854,  p.  296  ;  voy.  aussi  Souvenirs 
de  VOrienl,  t.  I,  p.  256. 

(4)  Journal  Le  Matin^  n«  du  24  décembre  1887. 

(5)  Première  série,  p.  407  {Revue  archéologique ,  1888  i,  p.  375). 


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14  ETIENNE   HICUON 

Louis  XYIII  aurait  pris  sa  décision  (1).  Il  devient  aisé,  d'après 
les  lettres  reproduites  ci-dessous,  d'expliquer  comment  les 
deux  versions  ont  pris  naissance  :  fausses  Tune  et  l'autre,  pour 
partie  au  moins,  elles  se  rattachent  en  réalité  à  deux  moments 
successifs  de  l'histoire  de  la  Vénus. 

La  Vénus  de  Milo,  nous  l'avons  montré  (2),  était  exposée 
dans  l'une  des  niches  de  la  salle  de  la  Diane,  aujourd'hui 
salle  d'Auguste,  avant  la  fm  de  mai  1821  :  à  cette  date,  le  roi 
n'avait  pas  vu  la  statue.  Il  en  résulte  une  nouvelle  preuve  que 
le  parti  suivi  l'avait  été,  non  pas  en  vertu  d'une  décision  royale, 
mais  en  conformité  de  l'avis  de  l'Institut  et  en  particulier  de 
l'Académie  des  Beaux- Arts  convaincue  par  son  secrétaire  per- 
pétuel Quatremère  de  Quincy  (3).  Mais,  la  Vénus  une  fois 
offerte  aux  regards  du  public,  rien  que  de  naturel  à  ce  que  le 
bruit  fait  autour  d'elle  ait  donné  au  roi  le  désir  de  la  connaître 
autrement  que  par  ouï-dire.  La  lettre  suivante,  émanée  de  la 
((  Chambre  du  Roi  »,  en  fait  foi. 

Je  me  suis  empressé,  Monsieur  le  Comte,  de  présenter  au  Roi  le 
dessin  exécuté  par  M .  Lancrenon  d'après  la  statue  rapportée  de  la 
Grèce  par  M.  le  M^'  de  Rivière.  Sa  Majesté  a  vu  avec  le  plus  grand 
intérêt  le  dessin  de  cette  statue  que  Ton  croit  être  de  la  main  de 
Praxitèle. 

Je  saisis  celte  occasion,  Monsieur  le  Comte,  pour  vous  offrir 
l'assurance  de  ma  considération  distinguée. 

Le  duc  d'Àumont  (4). 
Aux  Tuileries  19  juin  1821. 

M.  le  Comte  de  Forbin,  Directeur  g^  des  Musées  Royaux. 

M.  de  Forbin  a  ajouté  en  marge,  au  crayon,  et  signé  :  «  en- 
voyer chercher  ce  dessin  chez  M.  le  duc  d'Aumont;  il  sera 
rendu  à  M.  Lancrenon  en  le  remerciant  et  lui  disant  tout  le 
plaisir  qu'il  a  fait  au  Roi.  21  juin  1821  ».  Le  dessin  de  Lancrenon 

(1)  Revue  contemporaine,  t.  XIII,  p.  297. 

(2)  P.  50-51  du  tirage  à  part. 
(3)/6id.,p.  50. 

(4)  Original  aux  archives  du  Louvre. 


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LA   VÉNUS   DE   MILO  15 

est  celui  qui  se  voit  gravé  par  Prévost  dans  le  Mmée  royal  de 
Laurent  (1)  et  qui,  comme  le  dessin  de  Debay  qui  accompagne 
la  dissertation  de  M.  de  Glarac,  montre  rattaché  à  Tépaule 
gauche  de  la  Vénus,  «  à  grand  renfort  de  plâtre  »  dit  M.  de 
Marcellus  (2),  le  morceau  de  bras  gauche  rapporté  en  même 
temps  de  Milo  :  à  la  différence  du  dessin  de  Debay,  il  montre, 
en  outre,  s^avançant  en  dehors  de  la  draperie,  le  pied  gauche 
que,  après  quelques  hésitations,  on  avait  rétabli,  une  fois 
retirée  la  plinthe  de  Thermes  portant  l'inscription  d'Alexan- 
dros  (3).  La  Vénus,  nous  Tavons  dit,  ne  se  montra,  en  réalité, 
jamais  telle  aux  yeux  du  public  :  la  portion  de  bras  gauche, 
qui  n'avait  été  rétablie  que  provisoirement,  avait  disparu  avant 
que  la  statue  prît  place  dans  les  salles  du  Musée. 

La  présentation  au  roi  d'un  dessin  de  la  Vénus  n'eut  donc 
lieu  que  dans  la  seconde  quinzaine  de  juin,  c'est-à-dire  lorsque 
la  Vénus  était  déjà  exposée.  L'exposition,  cependant,  n'était 
pas  de  tous  points  satisfaisante  et  M.  de  Glarac,  tout  en  s'effor- 
çant,  dans  sa  notice  parue  en  cette  année  1821  (4),  de  justifier 
le  placement  de  la  statue  dans  une  niche,  était  le  premier  à 
chercher  mieux.  M.  de  Forbin  était  du  même  avis  et,  dans 
deux  lettres,  que  nous  avons  publiées  (5),  à  M.  de  Glarac  et  à 
Tarchitecte  Fontaine,  il  indiquait  comme  place  plus  convenable 
le  milieu  de  la  salle  de  la  Paix.  La  Vénus,  malgré  tout,  ne 
figura  sans  doute  jamais  dans  cette  salle  et  au  mois  d'avril  1822 
c'est  dans  la  salle  du  Tibre  que  nous  la  voyons  transporter  (5). 

(!)  PI.  39  (t.  II,  pi.  19). 

(2)  Revue  contemporaine^  t,  XUI,  p.  295. 

(3)  fWrf.,  p.  296.  Voir  sur  cet  Alexandre»  d*Àntioche  du  Méandre,  qui  figure 
dans  une  liste  de  vainqueurs  de  Thespies,  la  très  intéressante  note  de  M.  Hiller 
von  Gaertringen,  Ein  Beilrag  zur  Geschichte  der  Venus  von  Milo,  extr.  de 
VHermee,  t.  XXXVI,  1901. 

(4)  Sur  la  statue  antique  de  Vénus  victrix  découverte  dans  Vile  de  Milo,  p.  3. 

(5)  P.  53. 

(6)  La  Vénus  de  Milo,  p.  56-58.  La  date  de  la  fin  de  Tannée  1853  que  j'ai  indiquée 
(p.  59)  pour  son  transfert  dans  la  salle  où  elle  se  voit  aujourd'hui  est  confirmée 
par  un  passage  de  la  chronique  de  la  quinzaine  du  n<*  du  15  décembre  1853  de 
la  Revue  de  Paris  (p.  100).  Il  est  pourtant  encore  question  dans  une  note,  dont  j'ai 
retrouvé  seulement  l'indication  aux  archives  du  Louvre,  à  la  date  du  U  mai  1858, 
de  dispoûtions  pour  l'exposition  de  cette  statue  dans  les  salles  des  antiques. 


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16  ÉTIEMNE   MICHON 

La  raison  en  est  dans  l'opposition  et  les  difficultés  que  la  con- 
servation des  antiques  rencontrait  de  la  part  de  Fontaine,  et 
c'est  Fontaine  que  visait  M.  de  Forbin,  lorsque,  dans  une  lettre 
du  24  juin  1822,  il  parlait  à  M.  de  Glarac  de  tout  ce  qui  Farrëte 
et  de  la  modération  par  laquelle  il  achète  la  paix  (1).  Il  semble 
bien  que  c'est  à  Toccasion  de  ce  différend  entre  directeur  des 
Musées  et  architecte,  et  nullement  au  sujet  de  la  décision  à 
prendre  sur  la  restauration  ou  la  non  restauration  de  la  statue, 
que  l'idée  vint  de  faire  juge  le  roi  lui-même  ;  et  cette  idée,  la 
lettre  suivante  nous  montre  qu'elle  émane  do  Fontaine,  qui, 
loin  de  s'y  être  opposé,  est  au  contraire  l'auteur  dé  la  proposi- 
tion de  monter  la  Vénus  au  premier  étage  sur  le  passage  du  roi. 

Paris  ce  27  octobre  1821, 
Monsieur, 

Le  placement  de  la  Vénus  de  Milos,  dans  le  Musée  Royal,  ayant 
été  jusqu'ici  un  grand  sujet  de  discussion,  entre  les  savants  et  les 
artistes,  j'ai  l'honneur  de  vous  proposer,  pour  y  mettre  fin,  de  faire 
ce  dont  il  avait  été  précédemment  question  entre  Monsieur  le  Comte 
de  Forbin  et  moi  et  ce  qu'il  était  très  disposé  à  approuver,  mettre 
la  statue,  objet  des  attentions  du  public,  dans  le  Salon  d'Apollon^ 
à  l'extrémité  de  la  galerie,  en  avant  des  glaces  qui  répètent  les 
croisées,  afin  que  le  Roi  puisse  la  voir,  sur  son  pslssage,  le  jour  de 
l'ouverture  des  chambres,  comme  cela  a  dû  lui  être  soumis. 
Sa  Majesté  pourra  ainsi,  par  son  approbation,  terminer  un  débat 
dans  lequel  tous  les  raisonnements  sont  devenus  insuffisants. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  considération, 

Monsieur, 

^  Votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

P.  F.  L.  Fontaine  (2). 

La  Vénus,  pour  parler  comme  M.  de  Marcellus  (3),  alla  donc 
au   roi  et  Tentrevue    eut  réellement  lieu   dans   la    rotonde 


(1)  La  Vénus  de  Milo,  p.  52. 

(2)  Original  aux  archives  du  Louvre. 

(3)  Aeoue  contemporaine^  t.  VIII,  p«  297. 


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LÀ   VÉNUS  DE  MILO  17 

située  à  l'entrée  delà  galerie  d'Apollon.  Il  ressort,  en  outre,  de 
la  lettre  qui  fut  adressée  le  15  avril  suivant  par  M.  de  Forbin  à 
Fontaine  et  qui  témoigne  du  mauvais  vouloir  persistant  de  ce 
dernier,  que  c'est  M.  de  Forbin  qui  avait  eu  gain  de  cause,  et 
c'est  à  cette  apparition  momentanée  de  la  Vénus  au  premier 
étage  que  doit  faire  allusion  le  mot  familier  de  M.  de  Forbin  à 
M.  de  Clarac  du  24  novembre  1821,  que  nous  avons  cité  (1),  où 
il  se  réjouit  de  faire  enfin  descendre  «  dame  Vénus  de  Milo  x>. 
Il  faut  encore  signaler  la  lettre  suivante  de  M.  de  Lauriston 
à  M.  de  Forbin,  datée  du  31  octobre  1821,  dont  copie,  nous 
l'avons  dit  (2),  fut  transmise  le  lendemain  à  M.  de  Clarac  et  qui 
lui  indiquait  la  mention  à  faire  figurer  au  dessous  de  la  statue. 

Paris,  le  31  octobre  1821. 
Je  VOUS  prie,  Monsieur  le  Comte,  de  faire  mettre  au  bas  de  la  sta- 
tue de  la  Vénus  de  Milo,  ces  mots  :  donnée  au  Roi  par  M'  le  M*'  de 
Rivière. 

Recevez,  Monsieur  le  Comte,  la  nouvelle  assurance  de  ma  consi- 
dération distinguée. 

Le  Minisire  secrétaire  d'Ëlat  de  la  maison  du  Roi, 
M^*  de  Lauriston  (3). 
M' le  C*'  de  Forbin. 


m 


Les  archives  du  Louvre  possèdent  encore  en  originaux  les 
quelques  pièces  reproduites  ci-dessous  relatives  au  rembourse- 
ment par  M.  de  Rivière  des  sommes.extorquées  par  le  drogman 
de  Tarsenal  de  Gonstantinople  aux  primats  qui  avaient  livré  la 
Vénus. 

Des  réclamations  des  primats  miliotes,  l'écho  nous  était 
parvenu  dans  une  lettre  de  M.  de  Forbin  au  duc  de  Rivière  du 

(1)  P.  54. 

(2)  P.  55. 

(3)  OrigiDal  aux  archives  du  Louvre. 


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i^  ETIENNE  MICHON 

8;ao]Ck.tl825  (1).  La  lettre  de  M.  deForbin  avait  été  motivée  par. 
la  lettre  suivante  du  contre-amiral  de  Higny  au  ministre  tie  l^* 
Marine  et  des  Colonies. 

Sirène,  4  juillet  «825. 
Monseigneur, 

t)epuis  Tacquisition  de  la  statue  dite  Vénus  de  Mîlo,  trouvée  en 
cette  Ile  en  1820,  et  qui  figure  aujourd'hui  au  Musée  Royal,  plu- 
sieurs Individus  appartenant  à  Tlle  de  Milo  n'ont  cessé  de  réclamer 
le  remboursement  des  avanies  qu'ils  avaient  subies  de  la  part  du 
Drogman  du  Capitan-Pacha  Horousy,  pour  avoir  laissé  enlever  ce 
monument  (2). 

Chaque  fois  que  les  bâtiments  du  Roi  et  moi  surtout  nous  pré- 
sentons à  Milo,  nous  sommes  assaillis  de  ces  réclamations,  dont 
j'ai  entretenu  en  vain  la  légation  française  pendant  deux  ans. 
Cependant,  Monseigneur,  le  nom  du  Roi  mêlé  à  une  telle  affaire 
rend  depuis  longtemps  indispensable  de  la  terminer  ;  et  je  le  dis 
hardiment  dut-on  payer  quelque  chose  au  delà  de  ce  que  légale- 
ment il  reste  dû.  Après  avoir  examiné  sur  les  lieux,  pris  tous  les 
renseignements  et  les  attestations  possibles,  j'ai  reconnu  que  pour 
faire  taire  toutes  ces  réclamations,  il  y  avait  à  payer  7,518  piastres, 
au  cours  actuel  de  65  centimes  la  piastre,  à  peu  près. 

Tel  est,  Monseigneur,  le  mauvais  effet  qu'a  dans  ce  pays,  le  retard 
apporté  à  un  tel  payement  qu'à  chaque  instant  je  suis  tenté  de 
prendre  sur  moi  de  l'acquitter,  en  en  rendant  compte  au  Ministre 
de  la  maison  du  Roi.  J'ai  promis  formellement  aux  malheureux  qui, 
indépendamment  de  la  somme  dWgent  qu'on  leur  prit  alors  en 
avanie  furent  encore  emprisonnés  pendant  trois  mois,  que  défini- 
tivement ils  seraient  payés.  Je  demande  à  être  autorisé  à  faire 
immédiatement  ce  remboursement  pour  lequel  je  tirerai,  ainsi  que 
M'  de  Forbin  me  l'avait  proposé,  sur  la  caisse  des  Musées. 

Je  ne  puis,  Monseigneur,  que  vous  prier  de  transmettre  ma 
demande  à  Son  Excellence  le  Ministre  de  la  Maison  du  Roi^  en  le 
priant  de  vouloir  bien  me  faire  connaître  ses  intentions» 


(i)  La  Vénus  de  Milo,  p.  68. 

(8)  Entre  parenthèses,  d'une  autre  écriture,  3,500  francs. 


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LA   VÉNUS   DE  MILO  19 

Je  désirerais  également  que  votre  Excellence  voulût  bien  faire 
adresser  à  Monsieur  le  Comte  de  Forbin,  copie  de  ma  lettre. 
Je  prie  V.  E.  d'agréer  Thommage  de  mon  respect. 

Le  contre-amiral  commandant  la  Division  du  Levant, 
M.  de  Rigny  (1). 
A  Son  Excellence  le  Ministre  de  la  Marine  et  des  Colonies  à  Paris. 

La  lettre  de  Famiral  de  Rigny  fut  transmise  au  directeur  des 
Musées  le  4  août  avec  la  note  suivante  : 

Paris  le  4  août  1825. 

Monsieur  le  Directeur,  J'ai  Thonneur  de  vous  transmettre  copie 
d'une  lettre  adressée  à  M.  le  Ministre  de  la  Marine  par  M.  de  Rigny, 
commandant  de  la  Division  du  levant,  relativement  à  des  réclama- 
tions formées  par  divers  individus  de  File  de  Milo,  à  Teffét  d'être 
remboursés  des  avanies  qu'ils  ont  subies  pour  avoir  laissé  enlever 
la  statue  dite  Vénus  de  Milo.  Je  vous  prie  de  vouloir  bien  examiner 
cette  affaire,  et  de  me  faire  savoir  ce  qu'il  vous  paraîtrait  conve- 
nable de  faire  à  cet  égard. 

Recevez,  Monsieur  le  Directeur,  l'assurance  de  ma  considération 
distinguée. 

Pour  M.  le  vicomte  de  La  Rochefoucauld  absent,  et  par  ordre, 
Le  chef  de  la  Division  des  beaux-arts, 
Le  G*«  de  Tilly  (2). 

M.  le  Directeur  des  Musées. 

L'original  porte  en  marge  Tannotation  suivante  au  crayon  : 
«  voir  dans  la  correspondance  s'il  existe  quelques  antécédents. 
Répondre  qu'on  n'a  aucune  connaissance  de  ces  réclamations, 
mais  que  M.  le  duc  de  Rivière  étant  alors  ambassadeur  dans  le 
levant,  on  ne  peut  guère  y  faire  droit  sans  avoir  pris  préala- 
blement son  avis,  que  Ton  vient  de  lui  écrire,  et  que  Ton  s'em- 
pressera de  transmettre  sa  réponse;  ajourner  jusqu^à  la  réponse 
de  M.  de  Rivière.  » 

n  y  avait  donc  ignorance^  non  mauvaise  volonté^  de  la  part 


(1)  Original  aux  archives  du  Louvre. 

(2)  Original  aux  archivei  du  Louvre; 


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âO  ETIENNE  BllCHON 

de  la  direction  des  Musées  ;  mais  ce  fut,  ainsi  que  nous  l^avons 
indiqué  (1),  non  le  ministère,  mais  M.  de  Rivière  personnelle- 
ment qui  prit  à  son  compte  le  remboursement,  ainsi  qu'il  ré- 
sulte de  la  quittance  suivante  que  nous  reproduisons  dans  sa 
teneur  intégrale  (2),  dont  un  exemplaire  fut  adressé  à  la  di- 
rection des  Musées  le  27  mai  1826. 

Paris,  le  27  mai  1826. 

J'ai  Thonneur,  Monsieur  le  Comte,  de  vous  transmettre  amplîation 
de  la  traduction  d'une  quittance  définitive  délivrée  par  les  primats 
de  rUe  de  Hilo,  et  qui  établit  que  la  statue  de  la  Vénus  qui  porte  ce 
nom  a  été  entièrement  payée  et  qu'aucune  nouvelle  réclamation  ne 
peut  être  faite  pour  cet  objet.  L'un  des  originaux  de  cette  pièce 
écrite  en  grec  moderne,  demeurera  dans  les  bureaux  du  dép^  des 
Beaux-arts,  il  en  existe  un  autre  à  la  chancellerie  de  France  à  Gons- 
tantinople. 

Recevez,  Monsieur  le  Comte,  Tassurance  de  ma  considération  dis- 
tinguée. 

Pour  M.  le  vicomte  de  La  Rochefoucauld  absent, 

Par  ordre, 

g  Le  chef  de  la  division  des  Beaux-arts, 

Le  C**  de  Tilly  (3). 
M' le  C*«  de  Forbin. 

Traduction  de  la  quittance  délivrée  par  les  primats  de  l'Ile  de  Hilo . 

Cejourd'hui  vingt-cinq  Janvier  mil  huit  cent  vingt-six,  furent 
présens  en  la  chancellerie  de  la  Communauté  de  cette  lle^  par  devant 
Nous  Jacovo  Tartaraki  Chancelier  et  des  primats  et  témoins  dignes 
de  foi,  bas  nommés,  l'Illustre  Monsieur  Louis  Brest,  vice-consul  de 
France  en  cette  résidence  et  les  Sieurs  Petro  Tartaraki  (4),  le  saint 

(1)  P.  69. 

(2)  M.  S.  Reinach,  tout  récemment  encore,  déclarait  que  ce  document  mérite- 
rait d'être  transcrit  et  qu'il  faudrait  aussi  en  connaître  la  date  {Chronique  des  arU^ 
1900,  p.  390). 

(3)  Original  aux  archives  du  Louvre. 

(4)  Brest,  dans  sa  lettre  du  26  mai  1820  à  M.  de  Rivière,  publiée  en  1874  par 
M.  Edouard  de  Marcellus,  signale  son  rôle  lors  de  Tenlèvement  de  la  Vénus  : 
«  Le  sieur  Ketro  Taltavaki,  le  premier  primat  de  cette  île,  nous  a  beaucoup  servi 
dans  cette  affaire.  Il  est  cependant  au  désespoir  par  la  raison  que  ce  prêtre 
Economo  qui  avait  acheté  la  statue va  partir  pour  Constantinople  pour  aUer 


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LA   VÉNU9  DE  MILO  21 

Iconome  Armeni  et  rArchiaiandrite  Micheli  ;  ces  trois  derniers  ont 
dit,  déclaré  et  déclarent  qu'ils  ont  reçu  en  comptant  de  Tlllustre 
Consul  en  cette  résidence  M**  Louis  Brest,  d'ordre  et  pour  compte  de 
S.  E.  M**  le  Duc  de  Rivière,  demeurant  à  Paris,  ci-devant  Am* 
bassadeur  de  France  près  la  Porte  Ottomane,  la  somme  de  piastres 
turques  sept-mille-deux-cent-dix-huit,  n*  7218  et  ce  pour  ce  qu'ils 
ont  été  obligés  forcément  dans  le  tems  et  qu'ils  ont  payé  au-  Drog- 
man  de  la  flotte  ottomane  Beyzadé  Nicolas  Mourousi,  sous  prétexte 
d'avoir  donné  leur  consentement  à  M'  le  Vicomte  de  Marcellus, 
secrétaire  alors  de  l'Ambassade  de  France  à  Constantinople  et  à 
M'  Louis  Brest  Vice-Consul,  d'enlever  de  leur  patrie  la  statue  de 
Vénus  qui  y  avoit  été  trouvée.  Et  avec  la  susdite  somme  de  pias- 
tres 7218,  qu'ils  ont  reçu  aujourd'hui,  comme  montant  de  tous  leurs 
dommages  soufferts  alors,  ils  déclarent  avoir  été  satisfaits  et  don- 
nent une  quittance  générale  pour  cette  affaire  ;  ils  n'ont  et  n^auront 
tant  eux  que  leurs  héritiers  aucune  prétention  de  qui  que  ce  soit. 
En  foi  de  quoi  ils  délivrent  la  présente  quittance  faite  en  présence 
du  Chancelier  de  la  communauté  et  de  celle  des  témoins  dignes  de 
foi,  signée  de  leur  propre  main. 
A  Milo,  les  jour,  mois  et  an  que  dessus. 

Signés  :    Loghotheti  Michail,        Signés  :  Le  ci-devant  Iconome  4r- 
Tartaraki,  témoin  meni,  j'ai  reçu  et  j'en  tiens 

Sakelion  Ghligorio,  témoin.        quitte. 
Yacovo  Armeni,  témoin.        L'Archimandrite  Micheli  j'ai 

reçu  et  j'en  tiens  quitte. 
Petro  Tartarakiy  j'ai  reçu  et 
j'en  tiens  quitte. 

Nous  certifions  que  les  signatures  ci-dessus  sont  véritables.  Le 
Chancelier  de  la  Communauté  de  l'Ile  de  Milo.  Signé  :  Yacovo  Tar- 
taraki. 

Suit  la  Légalisation  de  H''  Louis  Brest,  Vice-Consul  de  France  à 
Milo. 

perBécQter  lesdits  primats,  surtout  Pietro  Taltavaki Malgré  que  le  sieur 

Pétraki  Taltavaki  nous  ait  beaucoup  servi  dans  cette  affaire,  je  supplie  Votre 
Excellence  de  ne  pas  faire  connaître  son  nom  au  drogman.  Je  vous  l'ai  cité  pour 
faire  connaître  à  Votre  Excellence  un  partisan  ami  des  Français  »  (F.  Ravaisson, 
la  Vénuê  de  Milo^  extr.  des  Mémoires  de  VAcadémie  des  Inscriptiçns  et  Belles- 
Lettres,  t.  XXXIV,  p.  16). 


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22  ETIENNE  UIGUON 

Et  à  la  suite,  d'une  autre  écriture  : 

L'original  à  la  chaocelerie  de  France,  à  Constantinople,  entre  les 
mains  de  M^  Castagne. 

Écrit  par  M.  Castagne  chan-         Vu   pour    Légalisation  de    la 
celier,  les  autres  pièces  en  grec,      signature  de  M.  Castagne, 
et  en  français  écrite  par  M.  Cas- 
tagne. 

Q'  Guilleminot  (i). 


IV 


Il  y  a  eu,  —  sans  parler  d'une  statue  de  pugiliste  trouvée 
en  1891  (2),  ni  du  Poséidon,  des  deux  statues  féminines  et  du 
groupe  équestre,  aujourd'hui  disparu,  trouvés  en  1878  et  sur 
lesquels  M.  S.  Reinach  a  enfin  pu  publier  le  rapport  adressé  par 
M.  Tissot,  ministre  à  Athènes,  au  ministre  des  Affaires  étran- 
gères, M.  Waddington  (3),  —  durant  les  années  mêmes  qui 
suivirent  la  mise  au  jour  de  la  Vénus,  d'autres  découvertes 
faites  dans  le  voisinage,  sinon  dans  le  même  terrain. 

L'une  de  ces  découvertes  fut  celle,  le  3  février  1827,  de  la 
statue  héroïque  signée  d'Antiphanes,  fils  de  Thrasonides  de 
Paros,  qui  appartient  au  musée  de  Berlin  (4).  Quelques  mots  de 
M.  de  Clarac,  dans  son  Attisée  de  sculpture  (5),  font  connaître 
que  cette  statue  avait  été  d'abord  apportée  à  Marseille.  Il  fut 
alors  question  de  l'acquérir  pour  le  Musée  royal.  Le  11  décem- 
bre 1828,  le  vicomte  de  La  Rochefoucauld,  aide  de  camp  du 
Roi  chargé  du  département  des  Beaux- Arts,  écrivait  en  effet  à. 
M.  de  Forbin  : 


(1)  Archives  du  Louvre. 

(2)  Revue  des  études  grecques^  1891,  p.  192. 

(3)  Chronique  des  arts,  1901,  p.  139-141;  cf.  ibid,,  1897,  p.  42-43,  1898, 
p.  223  et  275.  Le  rapport  est  malheureusement  dépouillé  des  dessias  qui  en 
eussent  fait  le  principal  intérêt. 

(4)  Besckreibung  der  antiken  Skulptw^en,  n^  200. 

(5)  Texte,  t,  II,  2*  partie,  p.  «54. 


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LA   VÉNUS   DE   MiLO  ES 

'       '  •     -•  ■t>ari8,  le  il  décembre. 1828*       -'^ 

J'ai  rhooneur,  Honsienr  le  Comte,  de  vous  transmettre  dés 
'documents  relatifs  à  une  statue  nouvellement  découverte  dans  Tlle 
de  Milo,  et  offerte  à  la  collection  du  Roi  par  Tintermôdiairè  de 
AI.  Démélrius  Capuda. 

D'après  de  nouveaux  renseignements  qui  me  sont  fournis  par 
M.  Capuda  lui-même,  cette  statue  se  trouve  actuellement  à  Marseille 
dans  les  magasins  de  MM.  Zizinia  frères,  négociants  grecs. 

Je  vous  prierai  de  voir  quelles  mesures  il  sera  convenable  de 
prendre  pour  faire  examiner  cet  objet  sur  les  lieux,  de  ûianièrè  ^ 
pouvoir  se  former  une  opinion  fixe  sur  le  degré  de  mérite  et  d'inté^ 
rét  qu'il  présente,  et  je  vous  invite  à  me  donner  connaissance  du 
résultat  de  ce  que  vous  aurez  fait  à  cet  égard. 

Recevez,  Monsieur  le  Comte,  l'assurance  de  ma  considération 
distinguée. 

L'aide  de  camp  du  Roi,  chargé  du  département  des  Beaux- Arts, 
V**  de  La  Rochefoucauld  (i) .  / 

M' le  Comte  de  Forbin. 

Il  insistait  de  nouveau  dans  une  lettre  du  S  janvier  18â9 
et  la  mission  de  voir  la  statue  fut  confiée  à  J.  J.  Dubois,  qui,  à 
cette  date,  mis  en  congé  par  Tadministration  des  Musées  royaux, 
allait  s'embarquer  comme  chef  de  la  section  d'archéologie  de 
Texpédition  de  Morée  (2).  Mais,  dans  une  troisième  lettre  dii 
17  février  1829,  M.  de  La  Rochefoucauld  faisait  savoir  à  M.  de 
Forbin  que  M.  Démetrius  Capuda  l'informait  «  que  d'après  lés 
nouvelles  qui  lui  sont  données  par  ses  correspondants,  M.  Du- 
bois qui,  à  son  passage  à  Marseille,  devait  examiner  la  statue, 
est  reparti  de  cette  ville  sans  avoir  rempli  ce  soin,  bien  qu'im- 
médiatement avant  de  se  mettre  en  route  pour  Toulon,  il  eût 
annoncé  aux  personnes  chez  lesquelles  est  déposé  cet  objet, 
qu'il  reviendrait  le  voir  dans  quelques  heures  ».  Le  directeur 
général  des  Beaux-Arts  (3)  demandait  en  conséquence  «  s'il  ne 

(i)  Original  aux  archives  du  Louvre. 

(2)  Voy.  mon  étude  sur  Les  sculptures  d'Olympie  conservées  au  Musée  du 
Louvre  (extrait  de  la  Revue  archéologique,  1895),  p.  44-45. 
(2)  Tel  est  le  nouveau  titre  que  porte  M.  de  La  Rochefoucauld  dans  cette  letti:e« 


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ETIENNE   MICHON: 

rait  pas  possible  de  confier  à  une  autre  personne  Texamen  de 
mofceau  d'antiquité  ». 

Plus  intéressantes  que  cette  correspondance  administrative 
nt  les  pièces  jointes  à  la  lettre  du  11  décembre  1828  : 
l""  Une  lettre,  sans  date,  ni  signature,  ni  nom  de  destinataire, 
Biis  qui  devait  être  adressée  à  M.  Démetrius  Capuda  par  son 
rrespondant  de  Milo,  le  négociant  hollandais  Théodore  Xéno. 

Je  vous  avais  déjà  écrit  que  m'étaot  trouvé  ici  dans  le  temps 
le  Ton  découvrit  la  statue  de  Vénus  que  les  Français  achetèrent  et 
ent  transporter  dans  le  musée  de  Paris,  j'ai  bien  remarqué  cet 
droit  et  je  me  le  suis  fait  de  suite  acheté,  dans  Tintention  de  faire 
Liler  toute  cette  terre  aussitôt  que  mes  affaires  me  le  permettraient; 

découverte  de  Vénus  m'ayant  fait  présumer  qu'il  devait  proba- 
sment  s'y  trouver  quelque  temple  de  cette  déesse,  et,  en  effet,  je 

me  suis  pas  trompé  dans  mon  attente. 

J*ai  commencé  donc  à  faire  fouler  la  terre  précisément  au  même 
droit  où  Ton  a  trouvé  Vénus  et  je  n'ai  pas  tardé  à  découvrir  Is^ 
araîlle  du  Temple;  j'en  ai  continué  les  traces  et  m'étant  introduit 
agt  pieds  de  France  environ  vers  le  côté  droit,  j'y  ai  trouvé  une 
che  dans  laquelle  était  placée  une  statue  représentant  un  homme 

tenant  des  pieds  sur  un  marbre  plat,  mais  par  malheur,  elle 
ivait  ni  les  bras  ni  la  tête  ;  son  corps  est  tout  nu  et  découvert  ;  au 
ilieu  de  ses  cuisses  il  y  a  une  colonne  de  marbre  sur  laquelle 
puyait  la  statue;  du  devant  de  la  colonne  un  voile  de  marbre 
nd  sur  les  cuisses  de  la  statue. 

L'inscription  suivante  se  conserve  toute  entière  sur  la  colonne. 
<TI0ANH2  ePAinMIAOY  nAPlOI  EnOIEI,  c'est  ce  qui  me 
mne  toute  conviction  que  c'est  sans  contredit  un  des  ouvrages 
\.ntiphane. 

Comme  malheureusement,  nous  n'avons  pu  trouver  les  bras  ni  la 
te  de  cette  statue  et  qu'il  n'y  a  d'autre  inscription  que  celle  qui 
rait  sur  la  colonne,  nous  n'avons  pu  reconnaître  la  divinité  qu'elle 
présente,  cependant  le  corps  nous  fait  bien  voir  que  c'en  est 
aiment  une. 

Tout  le  corps  qui  est  de  marbre  blanc  n'est  point  endommagé 
nt  de  devant  que  de  derrière,  il  n'y  a  que  la  poitrine  qui  a  souffert 
lelque  peu  de  dommage,  mais  qui  est  tout  à  fait  insignifiant... 


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LA   VÉNUS  DE   MILO  25 

La  hauteur  des  pieds  aux  épaules  est  de  six  pieds  de  France  et  la 
grosseur  bien  proportionnée  ;  sa  poitrine  est  large. 

En  un  mot^  je  puis  vous  assurer  que  c'est  un  chef-d'œuvre  des 
plus  célèbres  et  la  perfection  de  Tart  me  porte  à  vous  dire  qu'elle 
remporte  même  sur  celle  de  Vénus. 

Beaucoup  d'anglais  qui  l'ont  vue  ont  employé  tout  moyen  pour 
me  persuader  à  la  leur  vendre,  mais  moi  je  n'ai  pas  consenti  à 
leurs  sollicitations,  car,  comme  vous  m'aviez  recommandé  de  vous 
prévenir  en  cas  que  je  parvins  à  découvrir  quelqu'antiquités^  il 
était  de  mon  devoir  de  vous  le  faire  connaître  afin  que  vous  puis- 
siez satisfaire  au  désir  que  vous  avez  de  rendre  quelques  services  à 
la  France,  en  lui  faisant  acquérir  cette  statue  par  votre  intermé- 
diaire, et  elle  doit,  en  effet,  y  mettre  plus  d'importance  que  tout 
autre,  car,  d'après  ce  qui  est  aussi  à  ma  connaissance,  cette  statue 
doit  représenter  un  Dieu  que  l'on  place  à  côté  de  Vénus  tel  que  je 
Tai  trouvé,  ainsi  il  importe  beaucoup  à  la  France  qui  possède  déjà 
Vénus  d'acquérir  encore  celle-là. 

Dans  une  autre  niche  j'ai  trouvé  les  pieds  d'une  autre  statue,  qui 
étaient  aussi  placés  sur  un  marbre  plat  creusé  au  milieu  et  portant 
cette  suscription  sur  le  devant  : 

EniANAE  O  HATHP   KAI   O   AAEA0OZ  ONOMAPXOZ 
AHZHMENHN  EPMAI  KAI  HPAKAEI  (1). 

2"*  L'attestation  ci-dessous  timbrée  du  sceau  de  la  commu- 
nauté miliote  : 

6&<S8(i>poc  Elvoç,  eëaXXcv  àv6pwirouç  $t*  6Ç(5S(ov  tou  àvaa)tdfircovcsç-  iceol 
ic«XaîOTi{x(i)v.  "OÔev  xatxà  xh  fjiipoç  tou  Oeercpoo,  iicéj^wv  ôXf-pv,  àvexxXiJoOT) 
Sv  i^aîkiia  ht.  [jwtpfjidtpoo  XeuxoO,  aveu  xecpaXfîç  ^^^  XP°^^»  ^YT^C  eU  "côv  T^itov 
Sno^  e6peOi)  xh  SYatXfxa  t^ç  'A«ppo§{T7jç  xoxà  xoùç  1820.  Aiô  toù  8($eTai  ^ 
icatpoûaa  fxxpxupta  TexuirwiAévT)  (ae  r^y  (xopaY^Sa  z%^  Kotv(5xi)Toç  tU  ?v8eiÇiv 
àkrfitiaç, 

'Ev  Mi5Xt|>  J827  Mapxfou  24  (2). 

Suivent  deux  signatures  peu  lisibles  qui  semblent  être  celles  de 
Yacovo  Tartaraki  et  de  Yacovo  Armeni. 

(1)  Original  aux  archives  du  Louvre. 

(2)  OrigiBal  aux  archives  du  Louvre. 


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26  ETIENNE  MICHON 

3"  Le  certificat  suivant  de  Brest  : 

Le  Soussigné  Louis  Brest,  Vice-Consul  h**  de  France  à  Milo 
lie  de  TArchipel,  certifie  et  ateste  que  Mon'.  Théodore  Xeno  négo- 
cient holandais,  faisent  des  fouilles  à  Milo,  cherchent  des  anti* 
quités,  a  trouvé  le  trois  février  mil  huit  cent  vingt-sept  une  statue 
sans  tète  et  bras,  rapresentent  un  homme  nud,  eyant  tous  les 
restes  entiers  et  bien  conserver,  quoi  que  Tespèce  de  colonne  ou 
pied  de  stal  ou  le  vuetements  de  la  dite  statue  était  ataché,  et  ou  ce 
trouvait  Tinscription  si  bas,  et  les  deux  pieds  en  la  déterent  ont 
cassé. 

Cette  statue  a  été  trouvé  dans  le  même  champ  et  à  la  droite  de 
rhôtel  où  il  a  été  trouvé  la  statue  de  la  Venuz  Vitricx  de  Milo  en 
mars  1820  (i);  qui  existe  à  Paris  au  Muséum  de  sa  Majesté  très 
Chrétienne. 

Le  Soussigné  certifie  en  outre  que  le  dit  sieur  Xeno  a  trouvé 
dans  le  même  champ  et  Vuomos,  une  autre  hôtel  od  il  a  trouvé  diffé- 
rents morceaux  de  marbre  au  nombre  de  sept  provenent  d'un  autre 
statue,  parmis  deux  pieds,  et  l'inscription  copié  de  l'autre  coté.  En 
foi  de  la  vuérité,  nous  Lui  avons  livré  le  présent  Certifflcat  pour  s'en 
servir  et  valuoir  si  besuoin  lui  fera. 

Milo,  le  4  avril  1827. 

•  Le  Vice-Consul  h'*  de  France, 

Louis  Brest. 
(Timbre  du  vice -consulat  de  France  à  Milo.) 

Au  dessous  : 

ANTI0ANHZ 
ePAZOMIAOY 
nAPlOI  EnOIEI  (2) 
et  au  verso  : 

EniANAZ  O  HATHP  KAI  O  AÀEA0OZ 
ONOMAPXOZ  AnZHMENHN 
EPMAI  KAI  HPAKAEI 

(i)  Il  n'y  a  pas,  non  plus,  je  crois,  à  faire  grand  état,  pour  ce  qui  est  de  la  date 
précise  de  la  découverte  de  la  Vénus,  de  cette  indication  qui  se  trouve  répétée 
dans  une  lettre  de  Brest  datée  de  1830  dont  il  sera  question  plus  loin  et  que  j'ai 
déjà  signalée  (p.  19.  n.  1). 

(2)  Il  y  avait  d'abord  IIAPOIOS,  mais  le  premier  0  a  été  effacé. 


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LA   VÉNUS  DÉ   MILO  27 

Certifié  Yuéritable  rinscription  cy-dessus,  Milo  ce  4  avril  1827. 

Le  Vice  Consul  h"  de  France, 

Louis  Brest  (i). 
(Timbre  du  Yice  coDsulat  de  France  à  Milo.) 

Il  ne  sera  pas  superflu  d'ajouter  à  ces  pièces  quelques 
remarques. 

Il  est  bon  de  rappeler,  tout  d*abord,  que  peu  avant  le 
sieur  Xenos,  un  de  ses  compatriotes,  le  colonel  Rottiers, 
chargé  d*un  voyage  scientifique  dans  le  Levant  par  le  roi  des 
Pays-Bas,  avait,  lui  aussi,  fait  des  fouilles  à  Milo  sur  l'em- 
placement où  avait  été  trouvée  la  Vénus.  «  En  1825,  vers  le 
milieu  de  Tété,  écrit-il,  je  débarquai  dans  Plie  de  Milo,  et  mon 
attention  se  porta  sur  les  ruines  qui  se  trouvent  au  pied  du 
mont  Castro,  à  150  toises  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Au 
milieu  de  ces  magnifiques  débris,  à  quelques  pas  du  lieu  où 
l'on  découvrit,  en  1819  (2),  la  célèbre  Vénus  de  Milo,  je  trouvai 
le  beau  Litbostrotc  (pavé  de  Mosaïque)  représentant  un  jeune 
Bacchus,  que  Ton  voit  aujourd'hui  au  musée  royal  de  Leyde. 
J'y  déterrai,  en  outre,  un  superbe  autel  de  marbre,  quelques 
vases,  des  lampes  antiques  et  plusieurs  médailles  très  rares 
portant  le  type  de  cette  île.  Mes  opérations  furent  interrompues 
par  l'archonte  de  Milo.  Le  magistrat  m'apprit  l'existence  d'un 
décret  du  gouvernement  grec,  par  lequel  il  était  défendu  à  tout 
individu,  de  quelque  nation  qu'il  fût,  d^entreprendre  ou  de 
poursuivre  des  fouilles  et  de  s'approprier  les  débris  des  monu- 
ments antiques J'obéis  donc  avec  respect  aux  injonctions 

de  l'archonte,  quoique  j'eusse  fait  préalablement  l'achat  du 
terrain  où  j'avais  établi  mes  travaux,  par  devant  le  consul  de 
Sa  Majesté  le  roi  de  France,  M.  Brest,  mon  digne  et  respectable 
ami  (3).  » 

Le  nom  de  Théodore  Xenos  lui-même  n'est  pas  inconnu. 
Brest  le  nomme  dans  une  communication  adressée  à  Gerhard  (4) 

(i)  Original  aux  archives  du  Louvre. 

(2)  H  n'y  a  pas  à  s^arrêter  à  cette  indication  manifestement  fausse. 

(3)  Rottiers,  Description  de»  monuments  de  Rhodes,  avant-propos,  p.  9-10. 
(4}  BulleUinedelV  Instituto,  1830,  p.  195. 


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28  ETIENNE  MICHON 

et  dans  le  rapport  sur  la  Vénus  de  Milo  qu'il  envoya  en  1862  au 
ministère  des  Affaires  étrangères  d'après  les  instructions  de 
M.  Bouréo,  alors  ministre  de  France  à  Athènes  (1).  Dans  ce 
rapport,  il  fait  de  lui  un  grec  de  Patmos,  «  alors  négociant 
établi  à  Smyrne,  plus  tard  consul  général  grec  en  ladite 
ville  (2)  »,  qui,  pendant  la  révolution  grecque,  s'était,  avec  sa 
famille  et  celle  de  son  frère,  réfugié  à  Milo.  Il  rappelle  même 
les  fouilles  qu'avait  faites  ce  Xenos,  mais  voici  en  quels  termes  : 
«  M.  Xenos  avait  trouvé,  à  l'est  de  la  niche  de  la  Vénus,  un 
emplacement  rond  ayant  trois  pieds  de  hauteur,  plâtré  d'un 
blanc  très  luisant,  portant  en  trois  lignes  de  grandes  lettres, 
écrites  à  l'encre  rouge,  ayant  au  milieu  une  espèce  de  demi- 
colonne  en  pierre,  avec  un  trou  au  centre;  cet  emplacement 
avait  la  grandeur  d'une  chambre,  mais  ronde.  Je  pense  que 
c'était  un  offertoire  où  Ton  portait  les  objets  offerts  à  la  déesse. 
Le  sieur  Xenos  avait  démoli  cet  endroit  si  curieux  et  il  n'a 
pas  même  copié  l'inscription  qui  se  trouvait  tout  autour.  Le 
même  avait  fait  des  fouilles  de  l'autre  côté  de  la  niche  de  la 
Vénus,  vers  l'ouest,  et  il  a  rencontré  une  nouvelle  niche  avec 
de  grandes  pièces  de  marbre  portant  des  inscriptions.  »  D'ail- 
leurs, faisait  remarquer  Brest,  «je  me  trouvais  absent  de  l'île 
avec  M.  l'amiral  de  Rigny,  que  j'accompagnai  de  partout  par 
ordre  ministériel,  en  qualité  d'interprète  (3)  ».  Il  est  permis, 
par  là,  de  constater  une  fois  de  plus  combien  peu  fidèles  étaient 
les  souvenirs  de  Brest  (4). 

(1)  Chronique  des  arts,  1897,  p.  8W7. 

(2)  iôirf.,  p.  86. 
(3)/6id.,  1.  c. 

(4)  Il  pourrait  sembler  inutile  dlnsister  à  nouveau  sur  ce  point  si  les  affirma- 
tions de  Brest  ne  donnaient  naissance,  presque  périodiquement,  à  de  véritables 
légendes  touchant  la  Vénus  de  Milo  :  telle  est  par  exemple  le  propos  qu'il  aurait 
tenu,  lors  de  la  guerre  de  Crimée,  à  Tamiral  Lespès,  qui  relâchait  à  Milo  pour 
prendre  un  pilote  :  «  Je  sais  où  sont  les  bras  de  la  Vénus,  mais  personne  ne  lea 
verra  jamais!  »  L'amiral  Réveitlère,  qui  le  rapporte  dans  une  lettre  à  M.  Armand 
Dayot,  reproduite  par  ce  dernier  dans  un  article  tout  récent  sur  les  bras  de  la 
Vénus  de  Milo  (Le  Figaro^  28  décembre  1901)  explique  que  Brest  avait  été  mécon- 
tent que  son  nom  ne  figurât  pas  sur  le  piédestal  de  la  Vénus  et  s'exprima  avec 
véhémence  devant  l'amiral  Lespès  sur  l'injustice  commise  à  son  égard.  «  Ce  que 


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LA   VÉNUS  DE   MILO  29 

Brest  continue  :  «  Dans  ce  même  terrain  découvert  se  trou- 
vait une  autre  statue  en  marbre  mais  encore  privée  de  tête  et 
de  pieds  :  on  disait  que  c'était  Paris  et  que  les  Anglais  Tout 
également  pris  (1).  »  M.  S.  Reinach,  qui  a  fait  le  premier  con- 
naître le  rapport  de  Brest,  ajoute  :  «  Ceci  est  fort  important  ;  on 
se  rappelle  que  Voutier,  Dumont  d'Urville  et  Brest  ont  cru  que 
la  Vénus  appartenait  à  un  groupe  représentant  le  jugement  de 
Paris.  L'origine  de  cette  singulière  hypothèse  se  trouve  enfin 
expliquée  (2)  ».  Il  m'avait  paru  (3)  que  la  description  s'appli- 
quait trop  bien  à  la  statue  aujourd'hui  à  Berlin,  que  Brest  avait 
lui-même  signalée  à  Gerhard  en  1830  (4),  pour  qu'il  pût  s'agir 
d'une  autre  que  de  cette  statue,  représentant  en  réalité  un 
mort  héroïsé  et  qui,  trouvée  en  1827  seulement,  n'a  pu 
influer  sur  les  hypothèses  formées  lors  de  la  découverte  de  la 
Vénus.  La  mention  qui  est  faite  dans  la  lettre  anonyme,  préci- 
sément à  propos  de  l'œuvre  d'Antiphanes,  des  Anglais  qui  l'ont 
vue  et  ont  employé  tout  moyen  pour  se  la  faire  vendre,  me 
parait,  malgré  les  réserves  de  M.  Reinach  (5),  rendre  l'identifi- 
cation d'autant  plus  vraisemblable  (6). 

je  puis  affirmer,  ajoute  Tamiral  Réveillère^  c'est  qu'il  est  impossible  de  mettre  en 
doute  la  parole  de  Tamiral  Lespés,  de  qui  je  tiens  le  propos.  »  Sans  doute;  mais 
lui-même  se  demande  s'il  n'y  aurait  pas  là  un  accès  de  forfanterie  bilieuse.  La 
lettre  de  l'amiral  Réveillère  a  eu  son  écho  dans  la  presse.  Un  rédacteur  de 
L Éclair  (30  décembre  1901)  n'a  pas  eu  de  peine  à  refaire  la  démonstration  que 
«  à  bien  examiner  tous  les  témoignages  du  premier  degré,  on  se  convainc  que 
c'est  par  extension  qu'on  a  dit  avoir  vu  des  bras  à  la  Vénus  de  Miio  ».  «  Mais, 
continue-t-il,  [Brest]  a  pu  ne  pas  mentir  a  l'amiral  Lespès.  Après  la  découverte 
—  et  ceci  résulte  d'une  lettre  de  M.  Brest  à  M.  de  Viella,  chargé  d'affaires  à  Cons- 
tantinople  —  M.  Brest  fut  invité  «  à  faire  des  recherches  pour  trouver,  dit-il, 
«  les  bras  et  autres  débris  de  la  statue  ».  Cette  lettre,  qui  est  du  26  novembre  1820, 
prouve  que  la  Vénus  avait  si  peu  de  bras  quand  on  la  trouva  que  l'ambassadeur 
priait  M.  Brest  de  les  chercher.  Elle  prouve  aussi  »  —  la  déduction  paraîtra  peut- 
être  hasardée —  «  que  si  M.  Brest  les  chercha^  il  a  bien  pu  les  trouver,  et  qu'il  ne 
les  donna  point  pour  se  venger  d'avoir  été  tenu  à  l'écart  des  honneurs  rendus 
aux  négociateurs  de  cet  enlèvement.  » 

(1)  Chronique  des  arts^  1897,  p.  87. 

(2)  Ibid,,  1.  c,  note  1. 

(3)  La  Vénus  de  Milo,  p.  26,  note  1. 
(A)BulleUino  delV  Institulo,  1830,  p.  195. 

(5)  Chronique  desaris,  1900,  p.  389.  M.  Reinach  ne  peut  croire  Brest  oublieux 
an  point  de  dire  que  cette  statue  avait  été  emportée  par  les  Anglais. 

(6)  Il  est  bien  probable  que  c'est  aussi  à  la  même  statue  que  se  référait  une 


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30  ÉT1ENN£  MIGHON 

Dans  la  même  communicalion  adressée  à  Gehrard,  dont  il 
vient  d'être  parlé,  Brest  lui  annonçait  encore  la  découverte  de 
sept  fragments  d'une  seconde  statue  et  d'une  inscription,  dont 
Gerhard  donne  le  texte  comme  il  suit  : 

EniANAS  0  nATHP  KAI  0  AAEA*OS  ONOMAPXOS 
AriSMENHN  EPMAI  KAI  HPAKAEI 

en  le  faisant  suivre  de  la  remarque  :  «  la  nostra  copia  viziosa- 
m^^erfà  AriSNMENHN(l).  »  Nous  apprenons  maintenant  que, 
entre  la  sculpture  et  l'inscription,  il  y  avait  un  lien  et  que  c'est 
sur  le  devant  de  la  plinthe  de  la  statue  qu'était  gravée  la  dédi- 
cace. Il  devient,  d'autre  part,  évident  que  Gerhard  avait  mal  lu 
la  copie  de  Brest,  qui  portait  non  AFISNMENHN  mais  AFISHME- 
NHN.  Sa  traduction  «  (statuant)  consecratam  Merctirio  atque  Her^ 
culi  »  a,  d'ailleurs,  dès  l'abord,  été  rejetée.  Le  Corpus  déjà  avait 
reconnu  qu'il  s'agissait  d'un  nom  propre,  soit  Ayia-ixévTov,  soit, 
préférait  Boeckh,  A(p)tT(To)[jLiv7iv  (2).  Virlet,  lors  de  l'expédition 
de  Morée,  copia  mieux  AFHSIMENHN  (3),  et  la  découverte 
récente  d'une  autre  dédicace  mentionnant  le  même  person- 
nage, qui  y  est  appelé  Agesimenes,  inscription  qu'a  le  premier 
publiée,  d'après  un  estampage  du  fils  de  Brest,  successeur  de 
son  père  au  vice-consulat  de  France  à  Milo,  le  Bulletin  de  cor-^ 
respondance  hellénique  (4),  ne  laisse  pas  de  doute,  comme  le 
remarque  M.  Hiller  von  Gaertringen  (5),  sur  le  vrai  nom  du 
personnage.  Il  est  permis,  en  revanche,  de  se  demander,  en  ce 
qui  concerne  la  coupure  des  lignes,  si  la  vraie  division  ne  serait 
pas  celle  indiquée  dans  la  copie,  apparemment  revue  avec 
soin,  certifiée  véritable  par  la  pièce  oflScielle  de  Brest,  et  si, 
par  suite,  l'inscription  ne  devrait  pas  être  rétablie  : 

note,  dont  je  n'ai  retrouvé  aux  archives  du  Louvre  que  l'indication,  à  la  date 
du  2  septembre  1828,  annonçant  une  découverte  de  statue  faite  à  Milo  par 
M.  Hamon^ 

(1)  Bullettino  delV  Inatituto,  1830,  p.  195. 

(2)  Corpus  inscriptionum  graecarum^  t.  II,  n*  2431. 

(3)  Voy.  ibid.,  additamenta,  p.  1081. 
(4)T.1II,  1879,  p.256. 

(3)  Insci^tiones  gra€cae  insularuni  matis  Aëgaèi,  fasc;  IHj  nol090; 


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Là   VÉNUS  DE   MILO  31 

EniANAI  O  nATHP  KAI   O  AÀEA0OZ 

ONOMAPXOZ  AfHZIMENHN 

EPMAI  KAI   HPAKAEI   (i) 

L'intérêt  principal,  enfin,  des  pièces  retrouvées  aux  archives 
du  Louvre  consiste  dans  les  passages  suivants  de  la  lettre  ano- 
nyme :  «  J'ai  bien  remarqué  cet  endroit  ;  la  découverte  de  la 
Vénus  m'ayant  fait  présumer  qu'il  devait  probablement  s'y 
trouver  quelque  temple  de  cette  déesse  et  en  effet  je  ne  me  suis 
pas  trompé  dans  mon  attente...  J'ai  commencé  donc  à  faire  fou* 
1er  la  terre  précisément  au  même  endroit  où  l'on  a  trouvé 
Vénus  et  je  n'ai  pas  tardé  à  découvrir  la  muraille  du  Temple  ; 
j'en  ai  continué  les  traces  et  m'étant  introduit  vingt  pieds  de 
France  environ  vers  le  côté  droit,  j'y  ai  trouvé  une  niche  dans 
laquelle  était  placée  une  statue  représentant  un  homme  se 
tenant  des  pieds  sur  un  marbre  plat.  Dans  une  autre  niche  j'ai 
trouvé  les  pieds  d'une  autre  statue.  »  Quelque  part  que  l'on 
veuille  faire  au  manque  de  critique  du  fouilleur,  il  y  a  là,  ce 
me  semble,  un  témoignage  dont  il  ne  sera  pas  possible  désor- 
mais de  ne  pas  tenir  compte  pour  se  prononcer  en  pleine  con- 
naissance de  cause  sur  la  nature,  encore  si  discutée,  de  l'em- 
placement où  fut  découverte  la  Vénus  de  Milo . 

Etienne  Michon. 


(1)  La  copie  de  Virlet,  que  suit  M.  Hiller  ton  Gaertringen  (1.  c.)*  coupe  la  pre- 
mière ligne  de  même,  mais  la  seconde  seulement  après  EPMAI.  Il  est  vrai  que,  en 
ce  qui  concerne  la  signature  d'Antlphanes^  Brest  ne  donne  que  trois  lignes  au 
lieu  de  quatre  qui  existent  sur  Tofiginal  et  que  par  suite  son  autorité  est  loin 
d*étre  sans  défaut.  Il  me  semble  aussi  que,  pour  ce  qui  est  des  caractères,  il 
n'y  a  pas  de  raison  décisive  pour  les  supposer  différents  de  ce  qulls  sont  dans 
Tautre  dédicace  où  figure  le  même  Agesimenes  {Inscriptionea  graecae  insulai*um 
maris  Aegaei,  n*  1084). 


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APOLLON  KENDRISOS 

ET  APOLLON  PATRÔOS  EN  THRACE 


M.  TacchcUa,  conservateur  du  Musée  de  Philippopoli  (Rou- 
mélie  orientale),  a  communiqué  à  mon  frère,  qui  a  bien  voulu 
me  la  transmettre,  la  copie  de  l'inscription  suivante,  trouvée  à 
Philippopoli.  Elle  est  gravée  sur  une  base  rectangulaire  (forme 
«  autel  »),  haute  de  0  m.  32,  lai^e  de  0  m.  i3. 

AnOAAnNI 

KNAPiin  Bievz 

K0TI02  lEPEYI 
ZYPIAZ  eEAZ 
AnPON  ANE 
eHKEN 

'AuoXXwvi    KevSpio-ô   BtOu;    K6t(u)o;    Upcùç  Suptaç   6eàç  Sûpov 

Cette  inscription  fait  connaître  un  nouveau  lieu  de  culte  de 
la  «  déesse  Syrienne  »  ;  mais  elle  apporte,  en  outre,  un  ren- 
seignement des  plus  précieux  sur  un  dieu  thrace,  dont  l'exis- 
tence jusqu*à  présent  n'avait  été  que  soupçonnée. 

Il  existe  des  monnaies  de  bronze  de  Philippopolis,  à  l'effigie 
d'Ëlagabale,  qui  font  connaître  des  jeux  appelés  Ktv8pel«ta 
fluôta  : 

1.  ...  ANTHNEINOC  CEB.  Buste  radié  et  cuirassé  d'Elaga- 
baie  à  droite. 

y  [KENlAPEICEIA    nveiA    EN    <|)IAinnO  I  (ex)nOAI  NEn  I 


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APOLLON  KEMDRISOS  ET  APOLLON  PATRÔOS  EN  THRAGE     33 

KOPn.  Table  à  quatre  pieds  de  lion,  sur  laquelle  est  une  urne 
des  jeux  renfermant  cinq  boules.  Entre  les  pieds  de  la  table, 
une  diota  renfermant  deux  palmes. 

JE  36  ■/"»  Paris  (médaillon)  (=  Mionnet,  Desc,  I,  418,  n»  353). 

2.  AYT  K  M  AY[PHA]  ANTHNEINOC  CEB.  Buste  radié  et 
cuirassé  d'Elagabale  à  droite. 

r  KENAPEiCEiA  nveiA  EN  <|)iAin  |  (ex)  nonoAi  rcni 

KOPn.  Temple  octostyle  vu  de  trois  quarts,  avec  un  globule  au 
fronton  ;  les  faces  latérales  ont  six  colonnes. 

^  35  m/m  Paris  (médaillon)  (=  Mionnet,  Desc,^  n«  356). 
BerUn  (Cat.  1,  230,  no  52). 
Vienne  (Mionnet,  Sttpp.f  II,  478,  n»  1630). 

Eckhel  a  mentionné  ces  pièces,  sans  s'expliquer  sur  Toriginc 
du  nom  des  jeux  Kev8pel<Tsia  [\).  Depuis,  un  fragment  d'inscrip- 
tion de  Pbilippopolis  avait  fait  connaître  une  çuM  KeySpio-elii;  (2). 
Boeckb,  en  commentant  ce  texte,  émit  l'opinion  que  ce  nom  de 
jeux  et  de  tribu  cachait  quelque  divinité  locale.  La  nouvelle 
inscription  confirme  d'une  manière  éclatante  sa  conjecture  ; 
elle  nous  apprend  le  nom  de  ce  dieu  thrace,  KevSpia-os,  et  nous 
montre  qu'il  avait  été  identifié  à  Apollon.  La  tribu  KevSpio-evç 
est  donc  le  pendant  de  la  tribu  'ApTe|xi(nàç  mentionnée  par 
d'autres  inscriptions  de  Pbilippopolis  (3). 

Plusieurs  monnaies  de  Pbilippopolis,  du  temps  de  Garacalla, 
mentionnent  des  jeux  Ilyôia,  sans  autre  épithète.  Faut-il  les 
distinguer  des  Ksv8pel<reianû0ia,  qui  apparaissent  sous  Ëlagabale, 
ou  n'y  a-t-ii  eu  là  qu'un  changement  d'appellation?  La  question 
est  délicate.  On  serait  tenté  cependant  d'y  répondre  négati- 
vement en  présence  de  l'inscription  CIA.  III,  120  où  un 
héraut,  natif  de  Sinope,  énumère  parmi  ses  victoires  (1.  19-20) 
nùOia  ev  4>tAt7î7:o7:6X€t  P',  KevTp£[<Teia  (sic)  èv  «ï^tXtintoTçoXsi.  L'ins- 
cription, qui  mentionne   les  jeux  millénaires  de   Rome,   est 

(1)  Doct.  numorum,  IV,  437.  11  signale  une  explication  absurde  d'Harduin, 
Opéra  Melecta^  p.  617. 

(2)  CIG,  II,  2049  (=  Dumont-Homolie,  n»  57  b), 

(3)  CIG,  2047  (Dumont,  37  a)  et  2048  (mieux  Dumont-Homolle,  n»  44). 

3 


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34  THÉODORE  REINACa 

postérieure  à  248.  Si  les  Pytbia  de  Philippopolis  avaient 
vraiment  changé  de  nom  sous  Elagabale  (218-222),  il  faudrait 
faire  remonter  les  premières  victoires  de  notre  athlète  à  plus 
de  trente  ans  en  arrière,  ce  qui  n'est  guère  probable. 

Les  jeux  KevSpio'eia  figuraient-ils  ailleurs  qu'à  Philippopolis? 
Sestini  a  décrit  (1)  une  prétendue  monnaie  de  Valérien  dans  la 
collection  Ainslie  qui  serait  ainsi  conçue  :  m  IIou.  Au.  "buaXspiavoç 
Au.  Tète  radiée.  ^  KevSpeo-eia  IluOia  (2)  Nixaiecdv.  Table  sur 
laquelle  sont  trois  urnes  ;  dans  celle  du  milieu,  trois  palmes  ; 
dans  les  deux  autres,  une  seule.  iE  6.  »  Cette  description,  qui 
a  passé  de  là  chez  Mionnet  {Supplément,  V,  158,  n*  922)  et 
chez  Head  [Historia  Numorum,  p.  443)  doit  être  tenue  pour 
suspecte,  étant  donné  la  l^èreté  bien  connue  de  Sestini  et  le  fait 
que  sur  les  autres  monnaies  agonistiques  de  Nicée  sous  Valérien 
(par  exemple,  Mionnet,  Desc,  n*  292;  Suppl.y  n**  924),  les  jeux 
sont  désignés  sous  le  nom  de  Aiovuo-ia  IluOia  Nixaieâv.  La  pièce 
Ainslie  ne  s'est  pas  retrouvée  (3)  et  aucune  pièce  analogue 
n'existe  dans  les  nombreuses  collections  publiques  ou  privées 
dépouillées  par  Waddington,  M.  Babelon  et  moi-même. 

M.  Tacchella  nous  a  encore  communiqué  les  deux  inscriptions 
suivantes,  qui  paraissent  inédites  (j'indique  les  ligatures  par  un 
trait  horizontal  au-dessus  des  lettres  liées)  : 

2.  Sarcophage  en  granit  trouvé  à  Philippopoli.  Long.  2  m.  30  ; 
H.  1  m.  ;  Larg.  1  m.  20. 

KavxiXXio^  *Ai:p<i)(v)tavoç  ÎJûTlaw':^  xotlt^  <t\j\k6lt^  lauTOu...  AI  | 
Kùtu^^t  Ivo-opoTlx  Tûv  I8ia)(v)  xot'tfet^euaTsv.  A  la  fin  de  la  1.  1  il 
faut  peut-être  restituer  'EXiçt]8t* 

3»  Bloc  de  granit,  près  de  Philippopolis 


(1)  Descriplio  numoi*utn  vetei*um  (17%),  p.  ^î, 

(2)  Dans  le  catalogue  manuscrit  de  la  collection  Ainslie  péLr  Séstiiil,  au  Niusée 
Britannique,  la  légende  est  Rtv8pci9cia  nuO.  Nixatccov  (communication  de  M.  Barclay 
Head). 

(3)  M.  Head  veut  bien  m'écrire  que  les  pièces  d'ÂinsUe  ont  passé  pour  la  plupart 
dans  les  collections  Northwick  et  Payne  Knight.  Northwick  avait  une  pièce  agonis- 
tique  de  Nicée  sous  Valérien  (Catalogue,  n«  934,  sans  légende)  qui  fut  achetée  par 
le  marchand  BooBcke  et  dont  la  trace  s*est  ensuite  perdue. 


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APOLLON  KENDRISOS  ET  APOLLON  PÂTRÔOS  EN  THRACE     35 

AuTOxpàxopa  Tpaïa]  |  vèv  Kaiaapa  Se  |  êaariv  Tepixavi  |  xiv  Aaxi- 
xôv  II  Tt.  KXauSioc  Uoké  |  p.ap^oç  àp^tepeuç. 

Enfin,  le  même  obligeant  correspondant  nous  a  envoyé  des 
copies  nouvelles  de  deux  inscriptions  importantes,  précédem- 
ment connues,  qui  sont  entrées  au  Musée  de  Philippopoli. 

4.  Dédicace  à  Gordien  et  à  sa  femme  (1)  (Dumont-HomoUe, 
n^6*,a,  l=p.  346). 

A  la  1.  7,  M.  Taccbella  a  lu  le  nom  du  légat  propréteur  ainsi 
nONIMATIANOr  (Millingen  novi|jLaTtavoiï,  Jirecek  no|jL«ovtavou, 
Dessau  Dovit.  Maytavou).  On  pourrait  aussi  restituer  Ho,  Najjia- 
Tiovou.  Namatianus  est  le  cognomen  du  fameux  poète  gallo- 
romain  Claudius  Rutilius  et  le  nom  Namatius  apparaît  au 
V*  et  au  vi*  siècle  (De  Vit,  s.  v.). 

5.  Épigramme  de  Bouyouk  Monastir  (Dumont-HomoUe,  n""  62, 
20,  p.  362  =  Cougny,  Anth.  Pal.  III,  p.  587,  n*  128  b). 

D'après  les  estampages  fournis  par  M.  Tacchella  la  lecture 
suivante  parait  assurée  : 

TévSc  «ot'  fil8pu<ravto  Oe^  îrtptxa)Xiï  j  *otS(j>  |  (2) 
'A«oXX<!)VK7|8è  xa^-tYvîlTOt,  it«t8e<  j  AùXouJ^lvew  (3)  | 
Itxc  81  TûTïratpûoç  àvoc  Saicaïx?[v  |  ^piScoXov  j 
auT&p  ot  d^tfavTO  xaxài  ^06vtt  |  A(x)8oicàpoio« 

Au  vers  2,  il  faut  accentuer  'ATtoXXàvw  et  non  'AitoXXcovtç,  car 
il  s'agit  sûrement  d*un  homme  ;  'AitoXXwvK;  équivaut  à  'AiroXXw- 
V104  comme  dans  Titiscription  d'ApoUonia,  CIG.  2052,  18,  où 
Ton  trouve  aussi  (L  9)  A7l(JLYiTp^  pour  ATijAvl-cpto;  (4).  A  la  1.  4 
je  considère  ol  comme  le  datif  du  pronom  de  la  3*  personne 


(!)  b'aprèfl  M*  tacchella  la  pierre  porte  (1*  S)  £a^tv(a  (pour  £a6iv{ocv)  et  noiij 
tomme  a  lu  Jit'ecek,  SoiCtviavV*  Cette  princesse  s^àppelaii,  en  effet,  Sabinia. 

(2)  Cf.,  avec  Jirecek,  Anth.  Pal.  IX,  786  :  T(Sv$e  noeiSpuaavxo  bc^)  iccoixaXXéa  pcafxdv; 

(3)  On  pburrait  hésiter  entre  AôXouCévcu>  et  Àô^ouÇ^vcu  (dans  Tinscription  CIG, 
2054  =  t)umbnt  III,  h,  Hamroer  à  lu  A&XouÇ<vr.<  Aô^obÇ^vtoi;)  ;  mais  à  Bassapara> 
Duitiont  (no  10)  a  lu  BttOuç  AOXouÇ<vco«  et  Ton  à  trouvé  eh  latin  Auluzanus  (CIL 
lUj  6050  et  supp.  7437)  et  Aulozenes  (CIL,  V,  3509).  Cf.  AovxaÇivr.ç  (Dumont,  {i\\ 

(4)  Sur  ces  formes  décadentes  cf.  RUhner  Biais,  I,  p.  400,  Anm.  3. 


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36  THÉODORE  REINÂGtt 

plutôt  que  comme  l'article  pluriel  ;  le  souvenir  du  digamma  ini- 
tial de  ol  excuse  rallongement  de  la  deuxième  syllabe  de  aÙT&p 
et  dispense  des  corrections  plus  ou  moins  violentes  imaginées 
par  divers  éditeurs  (aùiip  ol  In^^oLyxo^  aùtàp  S'eTOfiouvro,  etc.). 

Au  début  du  3^  vers,  ma  lecture  concorde  avec  celle  de  Tsoun- 
tas  ÇE(f.  àp^.  4883,  col.  263),  adoptée  par  Cougny  (1);  mais  je 
ne  crois  pas  qu'on  puisse  interpréter  avec  ce  dernier  erat  auiem 
eorum  patria  domus  super  Sapaicam  glebosam  :  du  moins,  je 
demanderais  un  exemple  de  icaxp^oç  employé  substantivement 
en  ce  sens.  Je  vois  dans  icaxp^oç  une  épitbète,  très  fréquente, 
d'Apollon  et  je  traduis  :  «  Cette  statue  (2)  fut  érigée  autrefois 
au  cbarmant  dieu  Pbébus  par  Apollonios  et  ses  frères,  fils  d'Au- 
louzénès.  C'était  leur  Apollon  Patroos  (héréditaire),  (quand  ils 
habitaient)  dans  la  Sapaïque  fertile.  Ensuite,  ils  la  lui  ont  élevée 
de  nouveau  dans  la  terre  de  Dodoparos.  » 

La  forme  masculine  Dodoparos  a  sans  doute  été  préférée  à 
Dodopara  (comparer  Bessapara,  Drizipara),  pour  les  besoins 
du  vers  (3),  et  comme  notre  inscription  a  très  certainement 
été  trouvée  in  sitUy  on  peut  en  conclure  que  le  canton  jusqu'à 
présent  inconnu  de  ce  nom  correspondait  à  peu  près  à  la 
région  que  Kiepert  appelle  Seletica^  chef-lieu  Cabylé  (Sliven?). 
En  remontant  du  Rhodope  vers  l'Hémus  la  famille  Aulouzénès 
avait  emporté  son  Apollon  Patroos^  comme  Énée  ses  Pénates 
et  Rachel  les  dieux  de  Laban. 

Théodore  Reinach. 


(1)  Skorpil  ENKBâBTûN,  iirecek  et  HomoUe  E£  KBAETûN. 

(2)  La  statue  qui  surmontait  autrefois  le  pilier.  A  moins  qu'il  ne  s'agisse  du 
pilier  lui-même.  Mais  peut-on  admettre  un  Apollon  kionoïde  à  si  basse  époque 
(!!•  ou  iii«  s.  ap.  J.-C.)? 

(3)  Le  Y.  3  est  resté  faux.  Il  pourrait  fournir  à  M.  Usener  un  nouvel  et  faible 
argument  pour  sa  théorie  de  Tindépendance  des  deux  moitiés  de  Thexamétre 
dans  la  versification  populaire. 


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LES    SOUVENIRS   DE   PHOTAKOS 

PREMIER  AIDE  DE  CAMP  DE  TH.  COLOCOTRONIS 


Il  est  toujours  intéressant  d'étudier  l'histoire  de  la  Révolu- 
tion hellénique  et  la  formation  du  royaume  de  Grèce.  Dernière- 
ment encore  M.  Gaston  Isambert  publiait  un  livre  sur  V Indé- 
pendance grecque  et  l'Europe  (1)  et  montrait  que,  sans  un 
concours  de  circonstances  particulières,  la  Grèce  fût  restée 
sous  l'autorité  du  Sultan  et  que  celle-ci  eût  été  fortifiée  «  par 
l'effort  opéré  pour  la  secouer,  par  les  querelles  intestines  qui 
faillirent  plus  d'une  fois  décourager  les  philhellènes,  par  le 
peu  de  philanthropie  qui  dicta  aux  puissances  européennes 
leur  attitude  »  (2).  M.  Isambert  a  indiqué  notamment  que, 
ff  des  trois  pays  à  qui  la  Grèce  dut  son  indépendance,  c'est  en 
somme  la  France  qui  eut  le  moins  de  préoccupations  person- 
nelles :  l'Angleterre  et  la  Russie  ont  fait  longtemps  passer  leurs 
intérêts  particuliers  et  ceux  des  principes  conservateurs  avant 
lliumanité  »  (3). 

Des  Souvenirs  de  la  Révolution  grecque^  écrits  par  Photios 
Chrysanthopoulos,  dit  Photakos,  qui  avait  été  premier  aide- 
de-camp  de  Théodore  Colocotronis,  terminés  à  Athènes  en 
décembre  1858,  dédiés  par  l'auteur  «  à  la  sainte  ombre  dés 
Ypsilantis  »,  c'est  ce  que  M.  Stavros  Andropoulos,  Aréopagite, 

(1)  Paris,  PloD  et  Nourrit,  1900. 

(2)  Rev,  hUtor,  de  mars-avril  1901,  p.  381. 

(3)  ïlnd. 


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38  GEORGES   DOUBLET 

vient  de  publier  (1).  Pbotakos  a  réuni  ces  souvenirs  pour  faire 
connaître  ce  à  quoi  il  a  pris  part  :  «  amère  est  la  vérité  »,  dit-il 
dans  une  lettre  à  un  de  ses  amis. 

Ce  n*est  pas  un  inconnu.  Né  en  1798  à  Magouliana  (auj. 
village  de  Téparchie  de  Gortynia),  il  s'occupe  d'abord  de 
commerce  en  Bessarabie  et  va  à  Odessa  ;  il  s'y  mêle  à  THétai- 
rie;  c'est  lui  qui  est  le  second  émissaire  que  celle-ci  dépèche  à 
Kanelos  Deliyannis.  Il  débarque  à  Hydra  à  la  fin  d'octobre  1820, 
feint  d'être  un  médecin  russe,  ne  parle  guère  grec,  dépiste  la 
surveillance  du  gouverneur  turc  du  Péloponèse,  Kourchid- 
pacba.  Quand  la  Révolution  éclate,  Golocotronis  le  prend 
comme  premier  capitaine  et,  en  mars  1832,  le  nomme  son 
premier  aide-de-camp.  En  1858,  Pbotakos  publie  ses  Sauve- 
nirs  de  iSSi  et  i832y  et  en  1868  une  Vie  de  f  archimandrite 
Gr.  Phlesas.  Il  mourut  en  1878,  «  commandant  de  la  pha- 
lange »,  et  fut  enterré  dans  l'église  Sainte^Barbe  de  Tripolitza. 
Dix  ans  plus  tard  on  éditait  ses  Vies  des  héros  péloponésiens  et 
de  ceux  qui  sont  venus  dans  la  Morée.  Un  membre  de  l'Aréopage 
nous  fait  connaître  les  Souvenirs  de  Pbotakos  de  1821  à  18S8. 

Ce  qui  les  domine,  c'est  la  personnalité  de  Th.  Golocotronis. 
Elle  est  trop  connue  de  nos  lecteurs  pour  que  nous  y  insistions. 
I)  suffit  de  rappeler  que  l'illustre  patriote,  né  à  Karytaena 
en  1770,  mourut  à  Athènes  en  1843;  que  dès  les  débuts  de  la 
Révolution  il  se  battit  en  Morée  ;  que  les  gouvernements  grecs 
eurent  parfois  à  se  défier  de  lui;  qu'il  fut  un  instant  empri- 
sonné, plus  tard  condamné  à  mort,  peine  que  l'on  commua  en 
dix  ans  de  réclusion,  enfin  gracié  par  le  roi  Othon,  nommé 
général  et  conseiller  d'État.  Qu'il  ait  été  d'une  bravoure  témé- 
raire, d'une  taille  athlétique,  que  son  courage  ait  été  sou- 
vent heureux,  mais  inutile  devant  l'habileté  d'Ibrahim,  qu'il 
ait  imposé  Gapo  d'Istria  comme  Président  de  la  Grèce  en  1827, 
participé  au  gouvernement  qui  suivit  l'assassinat  du  Prési- 
dent, combattu  Tinfluchce  russe,  nul  ne  l'ignore.  Qu'il  a  été 

(1)  AUiënefl,  imprim.  P.  D.  S&kellarios,  1900, 


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USB   «    SOUVENIRS    »   DE   PHOTAKOS  39 

commandant  en  chef  en  1823,  vice-président  du  conseil  exé- 
cutif  en  1825,  d'ailleurs  prisonnier  au  monastère  d'Hydra 
durant  quelques  mois,  on  le  sait;  et  sa  vie^  écrite  par  Constan- 
tin Golocotronis  et  publiée  il  y  a  un  demi-siècle,  en  1851,  a  eu 
des  lecteurs. 

Néanmoins  les  Souvenirs  de  Photakos,  qui  viennent  de 
paraître,  méritent  d*ètre  examinés  :  c'est  un  aide-de-camp  et 
un  admirateur  qui  nous  renseigne  sur  quelques-uns  des  actes 
du  vaillant  Klepbte,  Tune  des  gloires  les  plus  bruyantes,  sinon 
les  plus  nettes,  de  la  Révolution  hellénique. 

Les  Souvenirs  de  Photakos  sont  divisés  en  huit  livres,  un  par 
année. 

Nous  voici  en  1821  (1),  au  lendemain  du  voyage  que  Pierre 
Lebrun  fit  en  Grèce  et  qu'il  chanta  plus  tard.  Photakos  montre 
comment  les  membres  de  l'Hétairie  répandirent  l'idée  d'un  sou- 
lèvement dans,  le  Péloponèse  et  ce  que  furent  les  préparatifs  de 
la  lutte.  De  toutes  parts  il  arrive  des  «  capitaines  ».  Si  les 
Grecs  ont  été  bien  reçus  en  Russie,  en  Moldavie,  en  Valachie, 
ils  ont  appris  dans  les  Sept-IIes  Tart  militaire,  à  Técole  de 
Richard  Church  et  dans  «  ce  qu'on  appelait  les  bataillons  auxi- 
liaires Anglais  »  ;  la  fondation  de  l'Académie  des  Sept-Ues  par 
Guilfordleur  a  permis  de  s'instruire.  Dès  1817  les  envoyés  de 
l'Hétairie  «  arrivent  en  Grèce,  surtout  dans  le  Péloponèse  »  ; 
puis  ce  sont  des  conciliabules  secrets  de  quatre  ou  cinq  patriotes 
dans  des  lieux  écartés  ;  Alexandre  Ypsiiantis  accepte  en  Russie 
le  commandement  suprême  de  l'association.  Photakos  raconte 
comment  les  Grecs,  sous  prétexte  de  combattre  les  loups  qui, 
dirent-ils  aux  Turcs,  attaquaient  troupeaux  et  bergers,  firent 
petit  à  petit  de  grands  achats  de  poudre  et  de  balles.  «  Ils 
allaient  sur  les  montagnes  s'exercer  au  fusil,  faisaient  souliers 
et  gibecières,  chantaient  les  chants  héroïques  de  Rigas,  se  com- 
muniquaient les  lettres  de  l'Hétairie,  les  cachaient  dans  les 
rochers  ou  les  grottes,  enduisaient  leurs  armes  de  graisse,  les 

(i)  Le  Uvre  premier  des  Souvenirs  de  Photakos  comprend  douze  chapitres  (p.  47 


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40  GEOHGES   DOUBLAT 

pendaient  aux  sapins  et  autres  arbres,  empêchaient  ainsi  les 
Turcs  de  les  confisquer  dans  leurs  maisons  ».  On  aime  à  lire  la 
scène  de  Tévêque  d'Hélos  et  de  certain  Turc  qui,  sous  prétexte 
d'être  chrétien  et  de  vouloir  se  confesser,  cherchait  à  connaître 
les  secrets.  Le  6  janvier  1821  Colocotronis  commence  à  agir 
dans  le  Magne  ;  le  22  mars  Petros  Mavromichalis  prend  Cala- 
mata  ;  les  capitaines  attaquent  les  différentes  garnisons  du  Pélo- 
ponèse.  Notons  la  marche  de  larchimandrite   Phlesas  «  qui 
portait  un  casque  ;  son  porte-drapeau  était  un  moine,  Papas- 
Tourta,  qui  tenait  une  grande  croix  dans  ses  mains  et  s'avan- 
çait toujours  en  tête  des  soldats  ».  Karytœna  est  assiégée.  Pho- 
takos  montre  les  chrétiens  dispersés  par  les  Turcs  de  Tripolitsa, 
décrit  le  combat  de  Levidi  et  l'insurrection  de  Psara,  de  Spet- 
zae,  d'Hydra  :  ici  elle  fut  plus  lente  à  se  produire,  parce  que 
Ton  redoutait  le  sultan.  «  Le  16  avril  nous  allâmes  à  Valtetsi 
où  Colocotronis  me  nomma  son  aidc-de-camp  et  dès  ce  jour  je 
raccompagnai  à  ce  titre  dans  toutes  les  guerres  ».  Mais  tout  va 
mal  ;  Kourchid  pacha,  gouverneur  du  Péloponèse,  envoie  un 
de  ses  lieutenants  pour  contenir  le  soulèvement  ;  Kechaya  passe 
de  Missolonghi  à  Psathopyrgo,   brûle  Vostitsa   et   Corinthe, 
marche  sur  Argos.  «  Nous  pensions  à  la  foule  des  Albanais  qui 
allait  le  rejoindre  ;  nous  ne  savions  pas  ce  que  devenaient  nos 
navires  ;  nos  frères  de  Roumélie  n'étaient  pas  encore  soulevés  : 
nous  n'avions  plus  une  goutte  de  sang  dans  les  veines  (xo  aïixà 
[xaç  e^puye)  ».   Colocotronis   conduit  ses  soldats  à  Trikorpha, 
«  d'où  l'on  voit  Tripolitsa  »,  et  leur  raconte  la  fable  du  serpent 
et  du  crabe,  trop  longue  pour  être  résumée  ici.  Mais  voici 
D.  Ypsilantis  à  Hydra,  puis  à  Astros  où  les  canons  le  saluent  et 
les  gens  lui  tressent  des  couronnes  :  il  entre  en  relations  avec 
Colocotronis.  Monemvasia  est  assiégée  par  terre  et  par  mer.  En 
jxiillet  c'est  l'arrivée  d'Alex.  Mavrocordatos  qui  ranime  les  espé- 
rances. Ici  nous  trouvons  quelques  épisodes  amusants.  Phota- 
kos,  chargé  par  son  chef  de  surveiller  les  mouvements  des 
Turcs  autour  de  Tripolitsa,  ne  sait  pas  conduire  son  cheval  ; 
pendant  qu'il  promène  sa  lunette  sur  les  Turcs  qui  coupent  le 


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LES  «  SÇUYENIRS  )>  DE  PHOTAKOS  41 

blé  et  le  fourrage,  la  béte  s'enfuit  ;  Photakos  crie  et  se  désole  ; 
Golocotronis  survient  «  avec  son  fameux  cheval  qu'on  appe- 
lait Kechaya  »,  s'informe  de  ce  qu'il  y  a,  court  après  le  cheval 
de  son  aide-de-camp  et  le  rattrape.  Alors  Photakos  se  remet  à 
examiner  l'horizon,  croit  voir  des  soldats  :  «  le  soleil  allait  se 
coucher,  il  était  devant  moi,  je  distinguais  mal,  et  mon  cheval 
s'agitait  »  ;  Taide-de-camp  a  peur,  appelle  son  chef  qui  regarde 
à  son  tour  dans  la  lunette  et  reconnaît...  des  oiseaux  qui  déchi- 
quetaient des  cadavres.  Puis  Photakos  devient  «  tout  jaune  » 
en  apercevant  dans  une  église  des  corps  décapités  (p.  21S  à  218). 
Tripolitza  est  prise  par  les  Grecs  ;  mais  la  peste  y  éclate.  Faute 
d'enlever  Patras,  ce  que  rêvait  Golocotronis,  c'est  sur  Nauplie 
qu'on  tente  un  coup  de  main,  et  il  échoue.  Il  est  à  remarquer 
que  Photakos  passe  sous  silence  quelques  événements  de  cette 
année,  qui  ont  eu  pourtant  de  l'effet  sur  la  révolution  grecque  : 
l'ultimatum  adressé  par  le  tsar  Alexandre  au  sultan  Mahmoud 
en  juin,  le  rappel  de  l'ambassadeur  russe  en  août,  la  défiance 
que  l'Autriche  (Alexandre  avait  désavoué  Ypsilantis  pour  plaire 
à  Melternich)  et  l'Angleterre  témoignaient  au  mouvement  insur- 
rectionnel. 

Le  premier  livre  des  Souvenirs  de  Photakos  se  termine  par  le 
récit  de  la  façon  dont  Golocotronis  enleva  TAcrocorinthe. 
Notons  les  punitions  qu'il  infligeait  à  ses  hommes  :  il  ordonnait 
aux  soldats  de  cracher  sur  leurs  camarades  à  la  suite  de  fautes 
graves,  et  deux  moururent  au  cours  de  cette  correction.  L'un 
d'eux  avait  demandé  des  olives  frites  ;  la  femme  qu'il  priait  de 
lui  donner,  dit  Photakos,  «  cette  étrange  nourriture  »,  n'avait 
pas  compris  ;  il  s'était  irrité,  avait  cassé  une  cruche  et  répandu 
Thuile  qu'elle  contenait  ;  d'où  plaintes  à  Golocotronis.  «  Voilà 
comment  se  repentaient  les  gens  de  ce  temps-là  ».  Mais  il  res- 
tait encore  seize  places  fortes  à  enlever  aux  Turcs  :  notamment 
Modon,  Goron,  Patras,  Nauplie. 

En  1822  (1)  la  Révolution  s'étend.  Golocotronis  est  chargé 

(i)  Le  livre  deuxième  des  Souvenirs  de  Ph.  comprend  quatre  chapitres  (p.  291 
i452). 


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42  GEORGES  DOUBLET 

«  par  le  gouvernement  formé  de  la  veille  »  d*assiéger,  avec  le 
titre  de  stratège,  Patras;  il  part  de  Gorinthe  le  20  janvier;  à 
Gastouni  ses  soldats  célèbrent  en  son  honneur  la  saint  Théo- 
dore :  «  coup  de  fusils,  danses,  rasades  de  vin,  fusées,  etc..  ». 
Finalement  il  faut  lever  le  siège  de  Patras.  Voici  Dramali  dont 
les  nombreuses  troupes  menacent  de  couvrir  tout  le  Péloponèse; 
devant  la  tactique  de  Golocotronis  il  se  retire  dans  l'Acroco- 
rinthe  ;  la  garnison  de  cette  citadelle  s'enfuit  ;  Dramali  assiège 
le  fort  d'Argos  ;  les  Turcs  évacuent  Nauplie.  Si  Patras  ne  tombe 
pas  aux  mains  des  Grecs,  «  c'est  qu'il  y  eut  à  Gorinthe  et  à  Tri- 
politza  un  complot  contre  Golocotronis  :  Texécutif,  la  Ghambre 
et  beaucoup  des  sénateurs  du  Péloponèse  étaient  jaloux  de 
lui  ».  Il  alla  à  Gorinthe  voir  ce  dont  il  retournait,  revint  furieux, 
«  blasphémant  et  disant  :  Autant  nous  avons  tué  de  Turcs, 
autant  il  vient  de  s'en  faire  là-bas  »,  et  leva  le  siège,  malgré 
les  instructions  de  I.  Goletis,  le  ministre  de  la  guerre.  A  peine 
Dramali  est-il  aux  Megala  Dervenia  de  Gorinthe,  il  écrit  au 
sultan  qu'il  est  maître  de  la  Morée  ;  tout  Gonstantinople  est  en 
fête  :  «  l'armée  de  Dramali  était  la  moitié  des  forces  avec  les- 
quelles Kourchid  pacha  combattait  Ali  pacha,  32,000  hommes, 
surtout  des  cavaliers,  6  canons  ».  G'est  alors  que  Golocotronis, 
dit  Photakos,  a  sembla  un  autre  Moïse  »  (p.  324)  ;  et  il  donne  1^ 
liste  des  chefs  qui  marchaient  avec  lui.  Ge  qui  est  sûr,  c'est  que 
Dramali  se  retira  d'Argos  sur  Gorinthe^  s'enferma  dans  l'Acro- 
corinthe.  «  G'est  par  suite  de  notre  chagrin  et  de  notre  souf- 
france que  »,  dit  Photakos  en  termes  pittoresques,  «  l'ftme  nous 
est  venue  aux  dents  :  nos  chevaux  marchaient  sur  des  cada- 
vres.... mais  la  région  d'Argos  fut  purgée  de  Turcs,  à  l'excep- 
tion de  ceux  qui  étaient  enfermés  à  Nauplie....  Kourchid  pacha 
avait  perdu  la  confiance  du  sultan  à  qui  on  répétait  qu'il  s'était 
approprié  les  trésors  d*Ali  pacha  de  Janina....  Dramali  était  un 
remarquable  homme  de  guerre....  »,  mais  il  ne  put  être  ravi- 
taillé par  la  flotte  turque.  Après  avoir  ravagé  Psara,  elle  comp- 
tait aller  à  Nauplie  et  tout  d'abord  débarquer  des  troupes  à 
Spetzae  ;  ici  elle  échoua,   «  Goletis,  ministre  provisoire  de  la 


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LES   ((    SOUVENIRS  DE   PHOTAKOS  43 

guerre  et  des  affaires  étrangères  (le  gouvernement  grec,  chassé 
d'Argos  par  la  marche  en  avant  de  Dramali,  était  à  Myli),  se 
rendit  à  l'échelle  d'Astros  où  était  Tamiral  français  de  Rigny  (1) 
quHl  alla  voir,  nous  le  sûmes  depuis,  durant  la  nuit,  Tentre- 
tint  de  ses  projets.  Goletis  revint  ;  Tamiral  se  rendit  à  Hydra 
avec  trois  navires  pour  effrayer  les  Hydriotes  et  reprendre  des 
otages  turcs...  tira  le  canon,  descendit  à  terre...  avertit  ensuite 
le  Gapilan-pacha  qu'il  était  facile  de  débarquer  à  Nauplie  »  : 
celui-ci  n'envoya  qu'un  bateau,  chargé  de  blé,  que  les  Grecs 
prirent  le  20  septembre.  Nauplie  se  rend  enfin  à  Golocotronis, 
Staïkos  ayant  escaladé  les  murs  du  fort  Palamidi  où  il  savait  par 
deux  espions  qu'il  n'y  avait  ni  soldats  ni  officiers  :  ceux-ci 
étaient  descendus  dans  la  ville  pour  délibérer  sur  une  somma- 
tion des  assiégeants  et,  «  épuisés  par  la  faim  »,  n'avaient  pu 
remonter.  Golocotronis  nomma  Photakos  premier  commandant, 
h  titre  provisoire,  de  la  citadelle.  c(  Les  Turcs  ne  deman- 
dèrent qu'à  avoir  la  vie  sauve,  ne  se  soucièrent  ni  des  tombeaux 
de  leurs  ancêtres,  ni  des  lieux  où  ils  priaient...  les  Grecs,  bar- 
bares et  sauvages,  ne  réfléchissant  pas  à  l'avenir,  aveuglés  de 
leur  liberté,  rasèrent  mosquées,  tombeaux,  bains,  fontaines  ». 
Puis  la  peste  éclate,  et  il  serait  classique  de  comparer  Photakos 
et  Thucydide  :  notons  seulement  qu'elle  ravagea  surtout  les 
philhellènes  allemands,  arrivés  depuis  peu.  Quant  aux  Turcs, 
on  les  expédie  à  Smyrne.  Mais  voici  de  graves  nouvelles  : 
l'Exécutif  apprend  qu'une  nouvelle  invasion  turque  se  pré- 
pare, qu'elle  aura  lieu  et  par  mer  et  par  terre.  Or,  nulle  disci- 
pline chez  les  Grecs,  l'autorité  de  Golocotronis  contestée  en 
plusieurs  endroits,  partout  des  jalousies  et  des  divisions;  et 
Photakos  en  trace  le  tableau  éparchie  par  éparchie. 

Mais,  dira-t-on,  que  pense-t-il  de  l'assemblée  d'Épidaure? 
des  massacres  de  Ghio  et  de  Ghypre?  de  la  mort  du  fameux 


(1)  Première  mentioiii  chez  Photakos,  de  Tamiral  qui,  après  avoir  été,  quelques 
années  plus  tard,  choisi  par  Poiignac  pour  faire  partie  du  dernier  des  ministères 
de  Charles  X,  refusa  d'en  être  afin  de  n'avoir  pas  Bourmont  pour  collègue,  et  fut 
le  premier  iet  ministres  deja  marine  de  {.ouis-Philippe. 


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44  GEORGES   DOUBLET 

Ali-Pacha?  de  Missolonghi  oh  sont  assiégés  Mavrocordatos  et 
Botzaris?  du  Congrès  de  Vérone  qui  fit  si  peu  pour  les  Grecs? 
Rien,  puisque  Photakos  veut  parler  exclusivement  de  ce  à  quoi 
il  a  pris  part.  Quant  à  la  France,  elle  peut  mppeler  Fimpres- 
sion  produite  par  les  événements  de  Ghio  en  mai  et  juin  ou  de 
Chypre  en  août.  C'est  alors  que  Casimir  Delavigne  écrit  son 
Tyriée  aux  Grecs,  parle  avec  autant  d'émotion  que  de  fantaisie 
«  des  palais  de  Chio  que  Tart  en  vain  décore  »,  des  bois  fleuris 
où  la  jeunesse  de  File  était  naguère  heureuse,  des  violences  des 
Turcs,  de  Tintrépidité  de  Canaris.  De  lui  et  de  Miaoulis,  Pho- 
takos ne  dit  rien,  non  plus  que  du  succès  de  ses  brûlots  qui 
avaient  fait  sauter  le  navire-amiral  en  rade  de  Ténédos.  C'est  à 
propos  de  Chypre  que  l'auteur  des  Messéniennes  compose  son 
Voyageur  et  montre  «  les  vautours  prenant  leur  volée,  empor- 
tant des  lambeaux  des  morts  d  que  les  Turcs  ont  laissés  sur  le 
rivage.  Passons  au  second  livre  des  Messéniennes  :  nous  y  trou- 
vons la  pièce  du  Jeune  Diacre  de  Corony  dédiée  à  Pouqueville 
dont  le  Voyage  en  Grèce  avait  fourni  le  sujet  au  poète.  Laissons 
le  jeune  prêtre  mourir  dans  la  barque  où  il  chantait  les  malheurs 
de  ses  coreligionnaires,  au  pied  de  la  forteresse  encore  turque 
où  flottent  «  les  crins  mouvants  du  profane  étendard  qui  chassa 
la  Croix  sainte  »,  et  revenons  à  Photakos. 

1823  (1)  est  l'année  de  la  mort  de  Mark  os  Botzaris;  mais  ce 
n'est  pas  le  principal  événement  dont  parlent  les  Souvenirs  de 
Photakos.  Il  décrit  d'abord  la  retraite  de  Dramali,  les  maux  que 
les  Grecs  ont  soufferts  de  «  ceux  qui  étaient  venus  du  dehors  m 
pour  les  aider,  l'assemblée  d'Astros,  la  marche  d'Odysseus  An- 
droutsos  qui  rejoint  Colocotronis.  Mais  voici  Condouriotis  chef  de 
l'Exécutif.  Il  est  intéressant  de  lire  le  récit  de  la  bagarre  de  Cala- 
mata  et  de  la  façon  dont  Colocotronis  la  dissipe,  puis  du  soulève- 
ment populaire  qui  éclate  à  Tripolitsa  et  menace  le  nouveau  gou- 
vernement, et  çà  et  là  de  toutes  ces  rixes  et  querelles  qui  faillirent 
compromettre  Tœuvre  de  la  Révolution.  Photakos  ne  dissimule 

(1)  Le  livre  troisième  des  Souvenirs  de  Ph.  comprend  un  seul  chapitre  (p.  453  à 

512). 


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LES  «  SOUVENIRS  »  DE  PHOTAKOS  4S 

pas  en  un  endroit  que  son  chef  n'était  pas  toujours  de  bonne 
foi,  que  les  Pélopouésiens  auraient  aimé  à  ne  le  voir  se  con- 
sacrer qu'aux  choses  de  la  guerre,  qu'il  perdit  un  peu  de  sa 
valeur  militaire  à  être  vice-président  de  l'Exécutif.  On  sait,  en 
effet,  que  le  grand  patriote  avait  obligé  l'assemblée  d'Astros  à 
lui  donner  ce  titre  et  Mavrocordatos  à  se  retirer  à  Hydra,  et  qu'il 
chercha  à  amener  l'Assemblée  à  Nauplie.  Photakos  est  un  de 
ceux  qui  empêchent  Colocotronis  de  faire  placer  Mavrocordatos 
sur  un  fine  et  de  le  bannir  ainsi,  à  la  mode  turque.  Deux  fois 
Colocotronis  donna  sa  démission  de  vice-président  ;  deux  fois 
l'Exécutif  la  refusa.  Sur  ces  entrefaites,  il  prit  la  forteresse  de 
Corinthe  et  la  remit  au  gouvernement.  Ici  les  Souvenirs  men- 
tionnent l'Assemblée  réunie  partie  à  Argos,  partie  à  Kranidi  ; 
et  c<  nous  eûmes  alors  deux  Assemblées  et  deux  Exécutifs,  d'ail- 
leurs en  opposition  ».  Heureusement  les  comités  philhelléniques 
d'Europe  (1)  envoyèrent  aux  Grecs,  dit  Photakos,  ce  dont  ils 
avaient  besoin. 

Nous  voici  en  1824  (2),  l'une  des  années  où  les  querelles 
entre  les  chefs  chrétiens  furent  le  plus  lamentables.  Photakos 
parle  de  la  société  «  la  Fraternité  »  qui  se  forma  en  janvier  à 
Tripolitsa  et  avait  pour  but  secret  de  dissoudre  l'Exécutif  et  de 
poursuivre  Colocotronis  en  justice.  Le  gouvernement  de  Con- 
douriotis  était  encore  à  Kranidi.  Ce  ne  sont  que  complots  ^ 
Tripolitsa,  et  l'assassinat  de  Colocotronis,  déclaré  déchu  par  ce 
dernier,  est  projeté.  De  toute  part,  la  situation  est  grave.  «  Ma- 
vrocordatos calomnie  Colocotronis  auprès  des  Anglais,  disant 
qu'il  est  à  la  dévotion  des  Russes  et  des  Français,  pour  le  rendre 
suspect  aux  Anglais  :  d'ailleurs  avec  les  Français  (3)  Coloco- 


(1)  C'est  Tannée  où  Lamartine,  qui  avait  dédié  à  Byron  sa  pièce  de  VEommCy 
parue  dans  les  Méditations  de  1820,  publie  la  inoi*l  de  Socrate, 

(2)  Le  livre  quatrième  des  Souvenirs  ne  comprend  aussi  qu'un  seul  chapitre 
(p.  513-552). 

(3)  Inutile  de  rappeler  que  les  souvenirs  de  Photakos  coïncident  à  peu  près 
avec  la  période  où  nous  eûmes  le  ministère  Villèle  (15  décembre  1821-4  janvier 
1828).  Chateaubriand  en  fut  le  ministre  des  Affaires  Étrangères  depuis  la  fin  de 
1822  Jusqu'au  jour  où  Villèle  et  Corbière  le  renvoyèrent. 


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46  GEORGES  DOUBLET 

tronis  n*eut  jamais  de  rapports,  parce  qu'il  pensait  qu'ils  ne 
feraient  pas  de  bien  à  la  Grèce  et  étaient  hostiles  à  la  démo* 
cratie  »  (p.  530).  C'est  l'époque  où  le  gouvernement  légal 
assiège  Nauplie,  marche  sur  Tripolitsa,  bat  Golocotronis  en 
juillet  et  lui  accorde,  sur  sa  demande,  l'amnistie;  ce  qui  ne 
l'empêcha  pas  de  se  révolter  lorsque  les  pouvoirs  de  Condou- 
riotis  furent  renouvelés.  Triste  année  !  où  d'ailleurs  on  voit  (ce 
dont  Photakos  ne  dit  rien),  Odysseus  se  vendre  aux  Turcs, 
Byron  mourir  en  avril  dans  Missolonghi^  et  (il  en  parle  plus 
loin),  le  sultan  Mahmoud  confier  au  pacha  d'Egypte,  Méhé' 
met-Âli,  le  soin  de  soumettre  cette  Grèce  à  laquelle  les  puis- 
sances songeaient  parfois  à  donner  un  roi,  l'un  des  fils  du  duc 
d'Orléans,  le  duc  de  Nemours.  A  ce  que  raconte  Photakos  et  à 
ce  qu'il  pense  de  la  France  en  particulier,  il  est  permis  d'op- 
poser le  fait  qu'en  février  1824  Lamartine,  —  qui  venait  d'évo- 
quer  dans  un  poème  harmonieux  et  un  peu  diffus,  platonicien 
moins  que  chrétien,  THymette,  le  Parthénon,  le  temple  de 
Thésée,  les  nobles  pensées  du  Phédon  et  la  physionomie  de 
Socrate  mourant,  —  envoie  à  Delavigne  une  épltre  en  vers  où 
il  le  félicite  d'aller  «  avec  les  ailes  de  Pindare  »  assister  les 
Grecs 

a  Sur  les  bords  profanés  de  Sparte  et  de  Mégare  ». 

C'est  alors  que  l'auteur  des  Messéniennes  lui  répond  que  les 
Grecs 

«  Qu'un  poète  secourt  et  que  les  rois  trahissent  » 

doivent,  vaincus  ou  vainqueurs,  arriver  à  la  liberté,  et  que  son 
philhellénisme  lui  coûte  une  sinécure  dont  Delavigne  jouissait 
volontiers,  la  bibliothèque  de  la  Chancellerie,  qui  lui  fut  enlevée 
pour  avoir  critiqué  le  gouvernement  français  et  le  concert  euro- 
péen d'alors  : 

«  A  vous,  puissants  du  monde,  à  vous,  rois  de  la  terré, 

Qui  tenez  dans  vos  mains  et  la  paix  et  la  guerre, 

A  vous  de  décider  si,  lassés  de  souffrir, 

Lés  Grecs  ont  pris  le  fër  pour  vaincre  ou  pour  mourir  »: 


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LfiS   «    SOUVENIRS   »   DE  raOTÂKOS  47 

Et  voici  le  début  du  philhellénisme  de  «  l'enfant  sublime  ir, 
déjà  applaudi  pour  ses  articles  au  Conservateur  littéraire j  pour 
ses  Odes  et  Ballades,  pour  son  Han  d'Islande  :  Victor  Hugo 
salue,  dans  la  Revue  française  de  juin  1824,  la  mort  de  Byron 
et  son  dévouement  à  la  cause  grecque. 

1825  est  une  année  particulièrement  intéressante  pour  le 
sujet  qui  nous  occupe*  C'est  alors  que  Lamartine,  ému  à  la 
pensée  de  la  mort  du  poète  de  Childe-Harold,  écrit  et  publie  le 
Dernier  chant  du  pèlerinage  d'Haroldy  vante  l'insurrection  et 
les  brûlots  «  qui  sifflent  sur  les  flots  du  Bosphore  »  ainsi  qu'au 
travers  «  des  écueils  dont  Mégare  est  semé  »,  parle  des  oliviers 
de  Minerve,  des  cîmes  du  Pinde,  des  bords  de  TAlphée,  de  la 
colonnade  du  temple  du  cap  Sunium  où  rêva  Platon,  glorifie 
l'héroïsme  des  femmes  de  Souli  et  la  valeur  des  principaux 
chefs  de  la  lutte,  Odysseus,  Marko  Botzaris,  Canaris  : 

«  Tout  Hellène  est  soldat,  tout  soldat  est  martyr  ». 

C'est  alors  qu'il  écrit  —  il  ne  la  publia  qu'en  1830,  au  livre  IV 
de  ses  Harmonies  —  Y  Invocation  pour  les  Grecs  où  il  rappelle 
que  les  Chrétiens  de  là-bas  ont  élevé  des  autels  au  Christ  dans 
les  endroits  où  le  paganisme  avait  été  le  plus  brillant,  à  Délos, 
à  Egine,  à  Marathon,  à  Salamine,  a  et  sur  le  cap  où  méditait 
Platon  »  ;  et  il  interroge  le  ciel  :  «  N'es-tu  plus  le  dieu  des 
armées?  »  C'est  aussi  en  1825  que  Delavigne  et  ses  Messe-- 
niennes  entrent  à  l'Académie,  et  que  Fauriel  achève  de  publier 
ses  Chants  populaires  de  la  Grèce  moderne.  Ouvrons  le  livre 
que  Photakos  consacre  aux  événements  de  1825  (1). 

Coletis  fait  arrêter  Germanos,  l'évêque  de  Palaeo-Patras  qui, 
quatre  ans  auparavant,  avait  levé  l'étendard  de  la  Croix.  La 
guerre  civile  continue  et  l'auteur  des  Souvenirs  que  nous  ana- 
lysons écrit  :  «  Les  gens  qui  étaient  venus  en  Morée  ne  cher- 
chaient pas  à  distinguer  Tami  ou  l'ennemi  de  l'administration., 
on  n'entendait  qtle  gémissements...  partout  ils  demandaient 

(1)  Son  cinquième  livre  comprend  sept  chapitres^  et  avec  lui  commence  le 
tome  II  de  l'édition  Aiidropoulo»  (p.  3  à  278); 


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48  GEORGES  DOUBLET 

rimpossible,  comme  du  sésame  rôti  à  la  broche,  des  œufs  rôtis 
à  la  broche,  du  lait  à  la  broche,  jusqu'à  du  sucre  qui  fût  rôti 
(p.  17  o-ouTaiJLt  tj>7|T0V  elç  ttIv  ooiîêXav,  aOyi  tj>7|Tà  €iç  'njv  o^56)vocv, 
yàXa  tU  TTiV  o-ouêXav,  tj>7|Tov  xal  Çàyapt),  des  olives  frites,  du 
caviar,  et  autres  nourritures  inusitées  dans  le  Péloponèse  ». 
Gondouriotis  enferme  au  couvent  du  prophète  Elle,  à  Hydra, 
Colocotronis  et  ses  partisans  qui  y  restent  du  commencement 
de  janvier  à  la  mi-mai.  A  ce  propos,  Photakos  raconte  que  le 
26  octobre  1820,  il  avait  voyagé  sur  le  bateau  de  Kyriakos 
Skôurlis  de  Gonstantinople  aux  Dardanelles,  et  de  là  sur  celui 
du  capitaine  lanis  Batsaxis  qui  Tavait  conduit  à  Hydra.  Mais 
la  guerre  civile  semble  finie,  d'autant  mieux  que  le  fils  de 
Méhémet-Ali,  Ibrahim,  nommé  pacha  de  Morée  par  le  sultan, 
entre  en  scène  et  envahit  le  Péloponèse.  Photakos  n^indique  pas 
que  c'est  sur  le  conseil  de  TAutriche  que  Mahmoud  avait  fait 
appel  à  son  puissant  vassal,  déjà  victorieux  des  Ouahabites,  des 
Nubiens,  des  gens  du  Sennaar,  des  Cretois  qu'il  venait  d'écraser. 
«  Il  y  avait  deux  partis,  celui  de  Gondouriotis  et  Mavrocordatos, 
celui  de  Goletis,  et  un  troisième  ne  demandait  qu'à  naître  »  : 
mais  alors  paraît  Ibrahim.  «  Il  avait  une  armée  puissante  et  bien 
organisée,  des  officiers  Français  de  tout  grade,  un  nombreux 
état-major  d'officiers  européens,  surtout  de  Français...  Des 
bateaux  qui  amenèrent  ses  troupes  peu  à  peu  à  Modon  ;  il  n'y 
en  eut  pas  qui  fussent  anglais  ou  russes  :  presque  tous  étaient 
autrichiens  et  français  ».  Skourtis  est  mis  à  la  têfe  des  forces 
destinées  à  combattre  Ibrahim,  vient  à  Tripolitsa,  prie  Photakos 
de  lui  amener  les  soldats  de  Golocotronis  :  mais  celui-ci  est 
encore  en  prison.  Des  ennemis  de  Gondouriotis  se  préparent  à 
l'enlever  :  mais  on  craint  qu'il  ne  soit  tué  dans  la  bagarre  et 
que  les  Hydriotes  n'assassinent  le  reste  des  prisonniers  par 
représailles.  L'auteur  de  ces  Souvenirs  raconte  qu'il  fut  chaîné 
d'en  aviser  le  principal  conspirateur.  Mais,  à  Hydra  même,  nou- 
veau complot  pour  délivrer  les  prisonniers  et  les  conduire  vite, 
avec  des  goëlettes,  dans  le  Péloponèse.  Photakos  s'entremet 
pour  le  chef  dont  il  était  le  premier  aide-de-camp,  risque  d'être 


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LES   «    SOUVENIRS    »   DE   PHOTAKOS  49 

arrêté  à  Karytaena,  va  à  Nauplie  avec  Targent  nécessaire  à  la 
réussite  du  coup  de  main,  est  dénoncé,  arrêté  et  retenu  en 
prison  jusqu'à  Tamnistie.  Alors  il  parle  d'Ibrahim,  de  ses  vic- 
toires, notamment  de  la  prise  de  Navarin  le  18  mai  :  «  voilà  les 
résultats  où  aboutissaient  le  président  Gondouriotis  et  son  con- 
seiller Mavrocordatos  ;  on  retombait  sous  la  domination  des 
Turcs,  parce  que  les  capitaines  du  Péloponèse  étaient  en  prison 
et  la  discorde  parmi  nous  ».  Fabvier,  un  Français,  reçoit  la  mis- 
sion d'organiser  une  armée  régulière.  Photakos  parle  ici  de  la 
venue  du  général  français  Roche,  de  la  proposition  des  philhel- 
lènes  français  relative  à  une  candidature  du  duc  de  Nemours, 
des  sympathies  que  Démétr.  Ypsilantis  eti.  Goletis  témoignaient 
à  la  France.  Mais  l'Angleterre  veillait,  «  et  les  Français  ne  trou- 
vèrent pas  tant  d'enthousiasme,  bien  que  Roche  distribuât  des 
montres  et  de  l'argent  ».  Ibrahim  passait  cependant,  aux  yeux 
de  quelques-uns,  «  pour  un  Napoléon  ou  un  Pyrrhus  ».  Aussi 
le  gouvernement  de  Gondouriotis  songc-t-il  à  amnistier  Goloco- 
tronis  et  les  autres  prisonniers  d'Hydra.  Après  le  combat  de 
Maniaki  où  succombent  l'archimandrite  Phlesas  «  et  un  Français 
que  le  général  Roche  lui  avait  donné  et  près  de  qui  l'on  trouva 
des  cadavres  turcs  dont  les  blessures  montraient  que  l'épée  du 
Français  les  avait  tous  tués  »,  les  captifs  sont  conduits  à  Nau- 
plie. On  les  acclame;  on  jure  de  s'unir  contre  Ibrahim.  «  Les 
Juifs  i>/écrit  Photakos  à  ce  propos,  «  ne  croient  pas  que  Jésus 
ait  été  Dieu  et  qu'il  soit  né  de  la  Vierge.  Mais  quand  ils  sont  en 
danger,  surtout  quand  leurs  femmes  vont  accoucher,  ils  invo- 
quent  Marie,   mère    de  J.-G.,  pour  qu'elle    leur  vienne   en 
aide;  ils  crient  tous  :  Viens,  Marie!  (Mé^a,  Mapiàjx),  et  la  femme 
en  couches  :  Viens,  toi  aussi,  viens  !  Puis,  quand  tout  est  fini, 
on  prend  un  balai,  on  exorcise  tous  les  esprits  de  l'air,  et  l'on 
dit  :  A  la  porte,  Marie  !  ('EÇw,  Maptà[jL).  De  même  lors  de  la  libé- 
ration de  Golocotronis...  »  (p.  94).  Il   est  mis  à  la  tête  de  la 
défense  du  Péloponèse,  va  à  Tripolitsa,  y  est  accueilli  par  de 
grandes  salves  de  fusils  et  de  canons.  Néanmoins  Ibrahim 
occupe  Tripolitsa,  descend   sur  TArgolide,  livre  bataille,  le 


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50  GEORGES   DOUBLET 

22  juin,  à  Myli  (rancienne  Lerne),  en  face  de  Nauplie  où  était 
le  siège  de  rExécutif  :  Colocotronis  n'avait  pas  eu  de  chance. 
Notons  la  manière  dont  il  avait  fait  brûler  Tripolitsa  pour 
empêcher  le  pacha  d'y  trouver  un  logement.  Photakos  y  passe 
ensuite  :  «  la  ville  était  vide,  les  maisons  flambaient,  j'eus  peur, 
dans  les  rues  des  monceaux  de  cadavres,  au  loin  des  gens  qui 
fuyaient  et  emportaient  quelques  affaires,  les  chiens  hur- 
laient... »  (p.  109).  Ibrahim  arrive  à  Tripolitsa,  incendie  les 
maisons  des  paysans  de  la  plaine,  répand  la  terreur  :  «  en  haut, 
sur  les  montagnes,  on  entendait  un  grand  bruit,  c'étaient  les 
hommes  et  les  bêtes  qui  fuyaient  ».  Le  pacha  marche  sur  Nau- 
plie, et  Ton  craint  que  des  traîtres  ne  livrent  la  ville.  Avant 
quTpsilanti  n'ouvre  le  feu  à  Myli,  l'amiral  Français  a  pris 
position  dans  le  golfe  d'Argos  :  «  on  disait  que  le  pacha  rece- 
vait des  conseils  de  M.  de  Rigny  ;  ce  dernier  encouragea  Ypsi- 
lantis  à  s'éloigner  de  Myli,  et  lui  représenta  qu'il  n'avait  qu'une 
poignée  d'hommes  et  que  les  Turcs  étaient  fort  nombreux;  Ypsi- 
lantis  lui  répondit  noblement  que,  quand  un  homme  combat  ses 
ennemis,  peu  importe  qu'il  ait  peu  de  soldats,  parce  qu'il  faut 
se  sacrifier  &  sa  patrie  ».  Le  jour  où  la  bataille  de  Trikorpha 
rend  la  vie  aux  Grecs,  ils  font  appel  à  l'Angleterre.  Ibrahim 
pendant  ce  temps  ravageait  le  Péloponèse,  et  il  est  curieux  de 
lire  chez  Photakos  comment  il  augmentait  son  harem.  «  Entre 
Diaselo  (Halônistaena)  et  Yytina,  on  trouva  les  familles  de  ces 
villages  cachées  dans  les  montagnes...  notamment  des  mères 
avec  leurs  enfants  et  des  jeunes  filles  »  dont  il  donne  les  noms. 
«  On  les  conduisit  sans  violences  devant  le  pacha  ;  il  chargea 
son  médecin,  son  interprète,  et  une  vieille  femme  qui  était  là 
de  vérifier  si  elles  étaient  saines  et  vierges  ;  puis  il  prit  la  plu» 
belle  et  donna  les  autres  à  ses  agas  et  à  ses  beys  »  (p.  158). 
Quant  à  l'appel  envoyé  au  gouvernement  anglais,  Colocotronis 
l'a  signé  le  premier;  on  a  imité  la  signature  des  absents.  Dans 
l'alinéa  7  notons  qu'il  était  dit  que  le  gouvernement  anglais  «  a 
le  bonheur  de  diriger  un  peuple  libre  »,  et  dans  l'article  I*'  de 
la  loi  votée,  —^  c'est  au  milieu  de  juin,  —  que  la  Grèce  se 


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LES    «    SOUVENIRS    »    DÉ   PHOTÂKOS  51 

mettait  sous  le  protectorat  britannique.  En  même  temps  les 
«  Gallophrones  »  écrivent  en  France,  et  les  «  Russophrones  » 
en  Russie  :  «  nos  prêtres  craignaient  que  THellade  ne  fût  asservie 
par  les  catholiques,  non  politiquement,  mais  religieusement,  et 
les  puissances  catholiques  se  méfiaient  des  Grecs,  comme  ayant 
la  même  foi  que  la  Russie  ».  Notons  aussi  ce  que  Photakos 
écrit  sur  Souleiman-bey,  que  le  pacha  avait  nommé  comman- 
dant d'armes  à  Tripolitsa  :  «  c'était  un  français  nommé  Chevet, 
apprécié  chez  lui  pour  sa  valeur  militaire  ;  il  avait  abjuré  en 
Egypte,  connaissait  bien  la  tactique,  avait  organisé  des  troupes 
régulières  en  Egypte  avec  la  collaboration  d'autres  Français 
qui  étaient  allés  là-bas  ».  Et  Photakos  de  conclure  que,  s'il  est 
allé  en  Egypte  un  si  grand  nombre  de  nos  compatriotes  et  s'ils 
y  ont  abjuré  le  christianisme,  c'est  qu'ils  avaient  un  but  poli- 
tique. Cioletis  et  Ypsilantis  sont  alors  les  chefs  du  parti  français. 
Gouras  tue  Odysseus  «  qui  avait  été  son  bienfaiteur  :  tous  le 
traitèrent  de  Judas  ».  Quant  à  Golocotronis,  il  souffrait  beaucoup 
de  ceux  des  Hellènes  qui  avaient  les  yeux  tournés  vers  la  France. 
Sans  doute  il  honorait  et  respectait  le  caractère  français  et  ceux 
de  nos  compatriotes  <<  qui  étaient  philhellènes  et  cultivés  »  ; 
mais  du  gouvernement  français,  qui  alors,  dit  Photakos,  prodi- 
guait ses  sympathies  aux  Turcs,  Golocotronis  n'attendait  aucun 
bien.  Le  5  septembre  Ibrahim  va  de  Tripolitsa  en  Laconie,  et 
durant  son  absence  Tripolitsa  reste  occupée  par  une  garnison 
turque  «  dont  tous  les  oflBciers  étaient  Français  ».  Fabvier  essaie 
d'enlever  Tripolitsa  et  échoue.  G'est  alors  que  lord  Ganning 
répond  et  aux  chefs  de  terre  et  de  mer  Golocotronis  et  A.  Miaou- 
lis  ».  Ici  se  place  un  curieux  épisode  :  celui  du  baron  Rozaloff^ 
italien  de  naissance,  ancien  officier  de  Napoléon,  suspect  à  la 
Sainte-Alliance  pour  son  libéralisme,  et  mal  vu  de  Fabvier. 
Rozaloff  envoie  une  provocation  à  Suleiman-bey,  jure  de  le 
tuer  «  avec  Santa  Gaterina  :  c'est  ainsi  qu'il  nommait  son  épée  », 
tonibe  malade  du  typhus,  est  vainement  soigné  par  plusieurs 
médecins,  notamment  par  le  français  Balis,  et  recommande  en 
mourant  que  l'on  tue  «  le  tyran  de  Naples  »,  François  I"  :  ses 


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â2  GEORGES   DOD&LET 

enfants  ressayèrent  dans  la  suite.  Ibrahim  va  à  Missolonghi,  et 
Colocotronis  cherche  vainement  à  prendre  Tripolitsa  de  nuit. 
«  Les  Turcs  se  tenaient  en  éveil  ;  ils  avaient  chassé  tous  les 
chiens  de  la  ville;  quant  à  toutes  les  chiennes  qui  avaient  mis 
bas,  ils  les  avaient  attachées  au  pied  du  mur  et  en  dehors,  et 
avaient  gardé  leurs  petits  dans  Tripolitsa  ;  les  chiens  aboyaient, 
les  chiennes  hurlaient...  Au  fur  et  à  mesure  que  les  chrétiens 
approchaient,  les  sentinelles  turques  leur  criaient  :  Je  te  vois, 
giaour...  »  L'attaque  échoua. 

En  1826  (1),  Tamiral  anglais  Hamilton  fait  descendre  de  sa 
frégate  et  conduire  à  Argos  un  de  ses  compatriotes  qui,  reçu 
par  Colocotronis,  boit  à  la  liberté  grecque  et  affirme  que  le 
peuple  britannique  Ta  reconnue.  «  Dès  lors  nous  crûmes  que 
l'Angleterre  voulait  notre  bien».  L'Assemblée  se  réunit  à  Épi- 
daure.  Mais  Réchid  pacha  et  Ibrahim  obligent  Missolonghi  à  se 
rendre  en  avril.  Notre  compatriote  Fabvier,  «  chef  de  l'armée 
régulière  »,  ne  veut  pas  aller  au  secours  de  cette  ville  et  donne 
sa  démission  ;  ce  qui  ofire  à  Photakos  une  nouvelle  occasion 
de  dire  que  les  officiers  de  l'armée  régulière  de  l'Egypte 
étaient  des  Français  et  qu'avec  des  Arabes  «  ils  faisaient  des 
merveilles  ».  Coletis  déclare  que,  si  Fabvier  s'en  va,  c'en  est 
fait  de  la  Grèce.  Quant  à  l'Assemblée,  l'amiral  autrichien  et  son 
collègue  français  la  gênent  :  «  c'est  surtout  le  mauvais  vouloir 
de  la  France  qui  nous  mettait  dans  une  situation  fâcheuse,  et 
le  gouvernement  français  aidait  visiblement  les  Turcs  à  détruire 
les  Grecs  ».  Alors  a  lieu  un  appel  général  aux  armes,  et  une 
fois  de  plus  ces  Souvenirs  portent  un  jugement  sévère  sur  le 
gouvernement  de  Gondouriotis  «  qui  n'avait  réussi  qu'à  empri- 
sonner le  klephte  Colocotronis  et  les  autres  gloires  du  peuple  ». 
A  la  tète  du  parti  français  est  D.  Ypsilantis,  dont  le  frère 
Alexandre  avait  été  livré  par  la  Russie  «  à  l'Autriche,  amie 
des  Turcs  et  ennemie  des  Grecs...  La  France,  »  répète  Phota- 
kos, «  agissait  contre  nous  ».  Mais  voici  Gondouriotis  écarté 

(1)  Le  livre  sixième  des  Souvenirs  comprend  quatre  chapitres  (p.  278  4404). 


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LES    «    SOUVENIRS    »    DE   PUOTAKOS  53 

du  pouvoir  :  une  nouvelle  commission  est  nommée  avec  Zaïmis 
pour  président,  ce  qui  permet  à  Coiocotronis  et  à  Gondouriotis 
de  se  rencontrer  enfin  sur  un  terrain  commun,  celui  de  Tani- 
mosité  envers  les  nouveaux  venus.  Photakos,  envoyé  par  son 
chef  à  Nauplie,  y  fait  la  connaissance  de  Garaïskakis.  D'autre 
part,   Ibrahim   revient  de  Missolonghi    à  Patras,    passe  par 
Calavryta  et  Tripolitsa,  gagne  la  Messénie  :   Coiocotronis  le 
suit  pas  à  pas.  Ibrahim  échoue  contre  le  Magne,  revient  à 
Tripolitsa,  gagne  Corinthe.  Ici  Photakos  décrit   un  épisode 
que  nous  devons  traduire.  «  Nous  arrivons  à  Haghios  Phlôros  ; 
il  s'y  trouve  une  source  et  de  grands  arbres  ;  nous  y  voyons 
pendus  six  petits  enfants  qui  auraient  pu  être  encore  en  nour- 
rice, de  cinq  à  sept  mois,  emmaillottés  comme  leurs  mères 
l'avaient  fait.  Les  Arabes  ne  les  avaient  pas  tués...  et  il  y  avait 
trois  jours  qu'ils  étaient  suspendus...  Ils  avaient  leurs  mains 
dans  la  bouche  et  suçaient  leurs  doigts  ;  plus  d'un  les  avait 
ramollis  au  point  qu'ils  suçaient  leur  sang.. .  A  ceux  qui  vivaient, 
Coiocotronis  fit  donner  du  lait  de  chèvre.  Que   devinrent-ils 
ensuite?  nous  l'ignorons  »  (p.  308).  L'Assemblée  esta  Trézène  ; 
les  deux  factions  anglaises  et  françaises  y  luttent;  jusque-là  il 
n'y  avait  point  de  parti  russe,  parce  qu'Alex.  Ypsilantis  avait 
été  livré  par  la  Russie  à  l'Autriche.  Or  Coiocotronis  était  pour 
l'Angleterre.  «  Le  parti  français  faisait  l'impossible  pour  qu'on 
s'adressât  à  la  France  comme  on  avait  sollicité  la  Grande- 
Bretagne  :  pourtant  la  plupart  des  Hellènes  n'espéraient  guère 
rien  de  la  France,  dont  la  politique  était  incertaine  ou  plutôt 
sympathique  aux  Turcs.  Le  gouvernement  français  ne  nous 
aida  point  depuis  le   début  de  nos  luttes  jusqu'à  l'arrivée  de 
Jean  Capodistrias.  Par  contre,  il  soutenait  les  Turcs.  Mais  les 
libéraux  français  écrivaient  dans  les  journaux  et  parlaient  de 
notre  liberté  dans  les  assemblées  politiques  ;  par  la  plume  et 
la  parole  ils  éveillèrent  les  sympathies  de  l'Europe  en  notre 
faveur  »   et  organisèrent  des  comités.   Il  est  vrai  que,  des 
philhellènes  qui  vinrent  en  Grèce,  Photakos  dit  que  la  plupart 
furent  plus  encombrants  qu'utjles.  Seuls,  à  son  avis,  les  Anglais 


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54  GEORGES   DOUBLET 

rendirent  de  vrais  services.  Coletis  et  D.  Ypsilantis,  les  chefs 
du  parti  français,  demandent  alors  aux  Grecs  d'arborer  le 
drapeau  de  notre  pays  et  de  réclamer  pour  roi  le  duc  de  Nemours 
(p.  374).  L*amiral  de  Rigny,  étant  à  Salamine,  invite  à  son  bord 
Caraïskakis  et  les  pachas  turcs  qui  assiégeaient  FAcropole, 
rend  à  celui-là  et  à  ceux-ci  les  mêmes  honneurs,  semble  dési- 
reux de  les  mettre  en  relations.  Mais  voici  qui  semble  plus 
grave  dans  Tattitude  de  nos  agents  :  à  la  nouvelle  que  les  Turcs 
avaient  ravagé  Psara,  le  consul  de  France  à  Smyme  donne  un 
bal.  L'Egypte  sous  Méhémet-Ali  était,  Photakos  ne  cesse  d'y 
insister,  «  une  seconde  France  ».  La  place  nous  manque  pour 
résumer  le  portrait  qu'il  trace  de  Mahmoud  :  «  une  bète  sau- 
vage ».  Comment  un  homme  d'épée  omet-il  de  noter  que  le 
sultan  fut  obligé  d'abolir,  au  plus  fort  de  la  Révolution  grecque, 
deux  de  ses  plus  redoutables  milices,  les  Janissaires  et  les 
Spahis  dont  le  pittoresque  accoutrement  a  été  décrit  avec  com- 
plaisance par  nos  poètes  d'alors?  C'est  du  moins  le  lieu  de 
rappeler  qu'en  juin,  à  la  nouvelle  —  d'ailleurs  fausse  —  que 
Canaris  avait  été  tué  dans  un  de  ses  brûlots  et  sa  tète  exposée  à 
Stamboul,  à  côté  du  crâne  de  Botzaris,  mort  en  1823,  et  de 
Joseph,  évèque  de  Rogous,  tué  à  Missolonghi,  Victor  Hugo 
écrit  ses  Têtes  du  Sérail.  11  y  décrit  Stamboul  avec  fantaisie  ;  il 
prodigue  harems,  dômes  bleus  à  croissants,  balcons  mau- 
resques découpés  en  trèfles,  coupoles  d'étain,  kiosques  peints, 
flèches  de  mosquées  ;  il  dit  que  la  couronne  de  Mahmoud  «  a 
pour  fleurons  des  tètes  de  chrétiens  »  et  que  ses  esclaves  sont 
fouettés  par  des  spahis;  il  glorifie  plusieurs  des  Klephtes, 
Kostos,  Kitzos  qui  avaient  été  amis  de  Byron,  Khristos  qui  était 
venu  de  l'Olympe  ;  il  évoque  l'Archipel, 

«  Belles  îles  des  cieux  et  du  printemps  chéries, 
Qui  le  jour  paraissez  des  corbeilles  fleuries, 
La  nuit  des  vases  parfumés  ». 

et  adresse  une  sommation  à  l'Europe  chrétienne  qu'il  invite  à 
choisir  «  enfin  de  Jésus  et  d'Omar,  de  la  croix  et  du  glaive,  de 
l'auréole  et  du  turban  ». 


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LES  «  SOUVENIRS  »  DE  PHOTAKOS  55 

Quant  à  Colocotronis,  il  est  vraiment  sympathique  à  la 
Grande-Bretagne  dont  les  partisans  l'emportent  :  aussi  voit-on 
Cochrane  amiralissime  et  Ghurch  généralissime,  au  moment  où 
Jean  Capodistrias  est  nommé  président  pour  sept  ans.  Quant  au 
chef  de  notre  mémorialiste,  Ghurch  le  fait  «  commandant  géné- 
ral »  (ipx^yoç  Y^^^^^^ç)* 

Les  événements  se  déroulent  de  plus  en  plus  vite  en  1827(1). 
Colocotronis  et  Gondouriotis,  toujours  d'accord,  installent,  en 
face  de  TÂssemblée  légale  qui  était  à  Egine,  une  autre  qui  se 
tient  à  Hermione  et  se  réclame  de  la  Russie  ;  puis  elles  fusion- 
nent à  Trézène.  Réchid  assiège  toujours  l'Acropole  :  l'amiral 
de  Rigny  obtient  enfin,  lors  de  la  capitulation  en  juin,  la  liberté 
et  les  honneurs  de  la  guerre  pour  les  chrétiens  qui  s'y  étaient 
défendus.  Golocotronis  juge  indispensable  de  faire  assassiner 
Nénékos  qui  avait  des  rapports  avec  les  ennemis,  et  la  scène  ne 
manque  ni  de  grandeur  ni  de  couleur.  «  Avant  de  donner  l'ordre 
écrit  qu'on  le  tuât,  mon  chef  entra  dans  Téglise  du  monastère 
de  Kandyla,  se  plaça  devant  l'image  de  la  Viei^e,  la  salua  trois 
fois;  puis  il  signa  l'ordre  en  disant  à  la  Vierge  :  Je  le  fais  pour 
ma  patrie,  et  ce  n'est  pas  un  Ghrétienque  jetue,  mais  un  Turc.  » 
Ibrahim  continue  à  ravager  le  Péloponèse,  mais  échoue  devant 
Carytœna.  Ge  que  Photakos  nomme  «  les  intrigues  françaises  » 
(p.  450)  arrive  au  comble.  «  Que  ne  fit  pas  l'amiral  de  Rigny? 
que  ne  promit-il  point  à  Garaïskakis,  afin  que  celui-ci  arborât 
les  drapeaux  de  la  France  et  de  la  Turquie  ?  Garaïskakis  nous 
raconta  tout,  quand  il  vint  à  Argos,  montra  même  à  Coloco- 
tronis le  firman  que  l'amiral  français  avait  obtenu  du  sultan  et 
qui  nommait  Garaïskakis  armatole  d'Agrapha  ».  —  Quelque 
mauvaise  opinion  que  Photakos  ait  du  ministère  Villèle  en 
particulier  et  en  général  du  gouvernement  de  Charles  X,  quelque 
admiration  que  lui  ait  inspirée  celui  de  Geoi^e  lY,  nous  ne 
pouvons  oublier  que,  le  20  octobre  de  cette  même  année,  ce 
ne  sont  pas  les  seuls  canons  de  l'Angleterre  qui  partirent  tout 

(1)  Le  septième  livre  des  Souvenirs  comprend  trois  chapitFes  (p.  405  à  454). 


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86  GEORGES  DOUBLET 

seuls  à  Navarin  el  qui  anéantirent  Tescadre  turco-égyptienne . 
Ces  Souvenirs  ne  font  pas  une  part  suffisante  à  la  célèbre  bataille 
qui  travailla  à  tout  autre  chose  qu'au  maintien  de  Tintégrité 
de  TEmpire  ottoman.  Et  puisque  Photakos  n'est  pas  convaincu 
du  philhellénisme  de  la  France  de  1827,  rappelons  qu'en  cette 
année-là  Victor  Hugo  écrivit  trois  de  ses  Orientales  les  plus 
célèbres,  d'abord  Y  Enthousiasme  où,  s*autorisant  d'un  vers 
d'André  Chénier,  il  prêche  la  guerre,  demande  un  turban  et  un 
sabre  pour  combattre  les  Turcs,  un  cheval  ou  un  navire,  invite 
«  les  débris  de  nos  vieux  régiments  »  de  l'Empire  à  le  suivre,  et 
dit  aux  fusils  français  de  se  réveiller  «  de  leur  long  sommeil  ». 
Il  y  parle  des  spahis  turcs,  armés  d'un  «  damas  »,  d'un  crois- 
sant d'acier  »,  et  loue  le  colonel  français  qui  combattait  alors 
au  premier  rang  des  Grecs, 

Toi  qui  seul  fus  au  poste  où  les  rois  ont  manqué, 

Chef  des  hordes  disciplinées 

Parmi  les  Grecs  nouveaux  ombre  d'un  vieux  Romain. 

En  novembre,  c'est  Navarin  qu'il  écrit  :  ce  qu'il  dresse  de 
dômes  d'or  dans  ce  paysage  de  fantaisie,  et  de  térébinthes  sur 
les  GoUlines,  et  de  maisons  peintes  dans  la  ville,  ce  qu'il  réunit 
d'embarcations  aux  noms  bizarres  pour  en  composer  la  flotte 
turco-égyp tienne,  ce  qu'il  adresse  d'hommages  à  Albion,  à 
l'Aigle  des  CiZars,  aux  Fleurs  de  Lys  de  la  France  d'alors,  et 
par  contre  de  dures  paroles  à  l'Autriche,  on  le  sait.  Canaris  est 
comparé  même  par  Hugo  à  Grillon,  et  Ibrahim  à  Tamcrlan. 
Puis,  en  décembre  il  compose  la  Douleur  du  Pacha  Reschid, 
dont  le  tigre  nubien  est  mort. 

Enfin,  nous  voici  au  terme  du  livre  du  premier  aide  de  camp 
de  Colocotronis,  et,  en  1828  (1),  l'année  où  —  nous  supposons 
que  Photakos,  qui  n'en  dit  rien,  Ta  su  —  la  France  (disons 
mieux,  le  ministère  Martignac)  envoya  20,000  hommes  en 
Morée   sous   les   ordres  du  général   Maison,  d'ailleurs  avec 

(1)  Le  huitième  et  dernier  livre  de  ces  Souvenirs  n'a  qu'un  chapitre  (p.  455 
à  475).  Le»  Orienlales  de  Victor  Hugo  parurent  en  Janvier  1829. 


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LES  «  SOUVENIRS  »  DE  PHOTAKOS  57 

Fasscntiment  de  TAngleterre,  en  juillet,  et  alors  que,  dès  mai, 
la  Russie  s'était  mise  en  marche  de  son  côté,  ic  Après  Navarin 
les  Ottomans  comprirent  mieux  qu'ils  étaient  comme  des  étran- 
gers dans  le  Péloponèse.  »  Ibrahim  démolit  les  murs  de  Tripo- 
litsa,  et  la  narration  mérite  d'être  lue.  «  II  fit  jurer  à  tous  ses 
soldats  qu'ils  ne  laisseraient  à  la  surface  du  sol  rien  qui  pût 
servir;  qu'une  cuiller,  ils  la  rompraient  en  deux;  qu*une  tuile, 
ils  la  briseraient.  Trois  fois  ils  répondirent  :  Amen...  Tant 
qu'ils  travaillèrent,  la  musique  joua  sans  interruption...  Cette 
fête  dura  cinq  journées...  Capodistrias  protesta  auprès  des  puis- 
sances. Ibrahim  répondit  :  Qu'elles  indemnisent  le  sultan  pour 
lui  avoir  détruit  sa  flotte  à  Navarin,  je  rebâtirai  la  ville.  » 
Notons  encore  que  dans  une  lettre  adressée  au  pacha,  Capitan 
Anastos  lui  dit  :  «  Vous  avez  40,000  hommes,  réguliers  et  irré- 
guliers, une  belle  cavalerie,  des  oiBciers  Français,  des  canons, 
et  Golocotronis  n'a  que  4  ou  5,000  irréguliers,  mal  armés  : 
pourtant  il  vous  a  combattu. . .  —  C'est  un  mauvais  monta- 
gnard »,  répondit  Ibrahim.  EnAn,  les  puissances  imposent  un 
armistice.  Photakos  termine  en  disant  qu'on  l'a  accusé  d'écrire 
trop  de  bien  de  son  chef.  Un  autre  Colocotronis  ne  s'est  jamais 
trouvé,  dit-il  à  ses  accusateurs  :  mon  chef  était  toujours  en 
avant.  «  A  qui  critiquera  mes  Souvenirs  et  en  contestera  l'exac- 
titude, il  ne  convient  pas  que  je  réponde.  »  Et  la  France,  dont  le 
philhellénisme  lui  a  semblé  douteux,  peut  à  son  tour  supposer 
que  le  brave  palikarc  a  reconnu  que  le  parti  de  Chateaubriand, 
une  fofs  arrivé  au  pouvoir,  a  engagé  le  gouvernement  de 
Charles  X  dans  la  question  d'Orient  plus  avant  que  le  cabinet 
Villèle.  C'est  alors  que  Victor  Hugo  se  détourne  du  théâtre  où 
son  Cromwell  n'avait  pu  être  joué,  et  compose,  en  1828,  presque 
toutes  ses  Orientales  :  en  mars,  la  Chanson  des  Pirates^  en  avril, 
le  Ravinj  en  mai,  la  Marche  turque^  la  Bataille  perdue,  Laz» 
zara,  en  juin,  F  Enfant,  le  Danube  en  colère,  en  juillet,  la  Cap- 
tive,  Sarah  la  baigneuse^  en  août,  les  Djinns^  en  septembre,  le 
Clair  de  lune^  le  Voile^  le  Vœu,  en  octobre,  la  Sultane  favorite^ 
le  CH  de  guerre  de  Mufti,  Sultan  Achmet,  et  en  novembre,  le 


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58  GEORGES   DOUBLET 

Château  fort^  le  Derviche  et  la  pièce  à  Canaris  :  «  Lorsqu'un 
vaisseau  vaincu...  » 

Telle  est  l'œuvre  que  M.  Stavros  Andropoulos  vient  d'éditer. 
L'analyse  que  nous  en  avons  donnée  est  trop  longue  pour  que 
nous  nous  permettions  de  rechercher  encore  quelle  en  est  la 
valeur, 

M  L'impartialité  historique  des  Souvenirs  de  Photakos  sur  la 
guerre  de  Tindépendance  hellénique  n'est  pas  à  l'abri,  peut- 
être,  de  tout  soupçon  »,  disait  le  secrétaire  de  notre  Association, 
M.  Am.  Hauvette,  dans  son  rapport  de  mai  1901,  où  il  con- 
sacrait quelques  mots  aux  ouvrages  les  plus  importants  qui 
avaient  été  offerts  à  notre  bibliothèque.  «  Si  le  fidèle  compa- 
gnon de  Colocotronis  défend  avec  force  la  mémoire  de  son 
chef,  nul  doute  que  les  historiens  n'accueillent  avec  faveur  le 
récit  d'un  témoin  oculaire,  quitte  à  faire  la  part  des  erreurs  où 
Tesprit  de  parti  entraîne  trop  souvent  les  hommes  politiques 
de  tous  les  temps  et  de  tous  les  pays  ».  Photakos  a  dit  lui-même 
que  «  la  vérité  est  amère  »,  du  moins  parfois;  mais  de  son  côté 
M.  Isambert  a  dernièrement  mis  en  relief  le  peu  de  préoccu- 
pations personnelles  que  la  France  apporta  aux  événements 
dont  il  s'agit. 

Il  semble  qu'on  ne  puisse  méconnaître  l'importance  de  ce 
livre,  pour  ce  qui  regarde  les  opérations  de  Théod.  Colocotronis. 
Dans  la  riche  collection  des  ouvrages  relatifs  à  la  guerre  de 
l'Indépendance  et  écrits  par  des  Grecs  —  nous  ne  parlons  pas  de 
ceux  qui  viennent  de  Français,  d'Anglais,  d'AUemanàs,  —  à 
côté  des  œuvres  de  Xanthos  et  de  J.  Philémon  sur  rHétairie(l), 
de  Soutzo,  de  Philémon  et  de  Trikoupis  sur  la  Révolution,  de 
K.  Papadopoulos  sur  Odysseus,  de  Perrhœbos  et  de  Vyzantios, 
surtout  auprès  des  'EXXrivtxàt  uTtoixvrijjLOveuiJLaTa  que  I.  Colocotro- 

(1)  n  faut  y  joindre  les  documents  en  français,  relatifs  au  soulèvement  dTpsi- 
lanti,  à  l'organisation  de  métairie  et  à  sa  propagande,  que  M.  le  docteur  D.  Gr. 
Kambouroglous,  conservateur  de  la  Bibliothèque  nationale  de  Grèce,  vient  de 
trouver  dans  les  manuscrits  de  celle-ci  et  de  publier  (Athènes,  libr.  franc,  et  inter- 
nat., et  Paris,  libr.  Nilson  :  voir  Rev,  histor.  de  janvier-février  1902,  p.  124), 


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LES    «    SOUVENIRS    )>    DE   PHOTÂKOS  59 

nis  a  publiés,  en  1856,  et  la  Vie  de  Th,  Colocotronis  que  Cons- 
tantin Colocotronis  avait  donnée,  huit  ans  après  la  mort  du 
célèbre  patriote,  en  1851,  et  que  nous  avons  rappelée  en  com- 
mençant, les  Souvenirs  de  iSSi  à  f8S8  de  Photios  Chrysantho- 
poulos,  dit  Photakos,  qui  fut  le  premier  aide  de  camp  de 
Théod.  Colocotronis — et  qui  nous  aima  moins  que  l'Angleterre 
—  doivent  avoir  désormais  une  des  meilleures  places. 

Il  convient  de  féliciter  le  distingué  Aréopagite  qui  a  pris  le 
soin  de  faire  connaître  l'ensemble,  dont  nous  n'avions  qu'une 
partie,  des  Souvenirs,  dédiés  par  le  vaillant  soldat  «  à  la  Sainte 
ombre  des  deux  Ypsilantis  »,  Alexandre  que  Photakos  ne  cesse 
de  reprocher  à  la  Russie  d'avoir  livré  à  TAutriche,  «  alors  amie 
des  Turcs  et  ennemie  des  Hellènes  »,  et  Démétrios  en  qui  il  ne 
ne  peut  s'empêcher  de  montrer,  comme  en  Coletis,  un  ami  de 
la  France. 

Geoi^es  Doublet. 


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NOUVEAUX  FRAGMENTS  DE  SAPPHO 


Tandis  que  le  musée  du  Louvre,  endormi  sur  ses  lauriers 
dllypéride,  parait  se  désintéresser  complètement  de  Faccrois- 
sement  de  ses  collections  papyrographiques,  d'autres  musées 
de  l'ancien  et  du  nouveau  continent,  mieux  informés,  mieux 
servis  par  une  organisation  plus  souple  et  plus  pratique,  riva- 
lisent d'émulation  dans  ce  vaste  champ  où  il  y  a  place  pour  tout 
le  monde.  On  ne  se  contente  pas  d'organiser  des  fouilles 
oflBcielles,  ou  de  participer  aux  frais  et,  par  conséquent,  aux 
bénéfices  de  fouilles  privées  ;  on  entretient  sur  les  lieux,  c'est- 
à-dire  en  Egypte,  des  agents  spéciaux  et  vigilants,  chargés  de 
surveiller  le  marché  des  antiquités  et  de  l'exploiter,  dans  la 
limite  de  crédits  souvent  très  étendus^  sans  avoir  besoin,  pour 
le  moindre  débours,  d'en  référer  à  un  conservatoire  lointain  et 
incompétent,  dont  la  réponse  n'arrive  d'ordinaire  que  lorsque 
l'oiseau  est  parti. 

Assurément,  ce  système  a  ses  inconvénients.  Pour  quiconque 
a  étudié  de  visu,  comme  je  viens  de  le  faire,  ce  singulier 
marché  du  Caire,  où  des  brocanteurs  ignares  débitent  à  l'aune 
et  au  kilo  des  grimoires  dont  le  contenu  est  pour  eux  lettre 
close,  il  est  clair  qu'on  est  souvent  amené  à  acheter  des  papyrus 
par  lots  et  à  payer  assez  cher  des  broutilles  de  mince  valeur. 
Mais  c'est  aussi  le  seul  moyen  de  happer  au  vol,  de  temps  en 
temps,  une  pièce  de  choix,  qui  repaye  amplement,  à  elle  seule, 
le  temps,  la  peine,  l'argent  si  intelligemment  prodigués. 
Quelque  fécondes,  quelque   bien  dirigées,   en   effet,   qu'aient 


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NOUVEAUX   FRAGBCENTS  DE   SAPPHO  61 

^lé  les  fouilles  des  Pétrie,  des  Grenfell  et  des  Hunt,  il  faut 
bien  avouer,  en  effet,  que  tous  les  grands  papyrus  littéraires 
révélés  depuis  quinze   ans  —  Hypéride,   Aristote,  Hérondas, 
Bacchylide  —  proviennent,  sans  exception,  non  d'explorations 
méthodiques,  mais  de  fouilles  anonymes  et  clandestines.  Ces 
précieuses   reliques   ont  été   déterrées   par    d'humbles  cher- 
cheurs de  sebakh  —  Tengrais  formé  par  les  détritus  des  cités 
disparues  —  et  ont  passé  de  leurs  mains  dans  celles  de  mar- 
chands arabes  ou  grecs;  ceux-ci,  à  leur  tour,  les  ont  vendues 
aux  représentants  des  musées  d'Europe,  en  se  gardant  bien 
d'en  indiquer  l'exacte   provenance,  que  parfois  ils  ignorent 
eux-mêmes.  Et  tout  porte  à  croire  que,  malgré  les  efforts  de  la 
Direction  des  Antiquités,  ce  petit  commerce  n'est  pas  près  de 
finir.  Ne  pouvant  l'empêcher,  il  faut  en  prendre  notre  parti  et 
surtout  notre  part.  On  ne  saurait  le  dire  trop  haut  :  si  notre 
administration  a  un  sérieux  souci  de  son  devoir,  si  elle  a 
conscience  de  sa  responsabilité,  elle  ne  se  bornera  pas  désor- 
mais à  subventionner    des   missions ,    excellentes   d'ailleurs, 
comme  celle  de  M.  Pierre  Jouguet  ;  elle  profitera  de  l'avantage 
incomparable  et  jusqu'à  présent  stérile  que  donne  à  la  France 
la  possession  d'un   Institut  archéologique  au  Caire,  unique 
en  son  genre,  pour  créer  à  son  tour  un  service   d'achat  sur 
place  d'antiquités  égyptiennes,  —  car  ce  que  je  dis  des  papyrus 
s'applique  également  à  bien  d'autres  catégories  d'objets  —  débar- 
rassé des  entraves  d'une  bureaucratie  surannée.  A  son  tour  elle 
jettera  le  filet  dans  cette  crue  de  documents  de  toute  nature 
qui  se  déverse  chaque  mois  dans  les  boutiques  et  arrière-bou- 
tiques du  Caire  et  de  Gizeh.  Des  années  fécondes,  des  occa- 
sions magnifiques  ont  été  déjà  perdues;  il  n'est  que  temps  de 
rattraper  à  la  dernière  heure  un  peu  de  l'avance  énorme  qu'ont 
laissé  prendre  à  nos  rivaux  un  système  défectueux   par  lui- 
même  et  la  coupable  incurie  des  sphinx  éclopés  qui  gardent 
fidèlement,  mais   passivement,    certaines  de  nos  collections 
nationales. 
Ces  réflexions  mélancoliques  et  un  peu  humiliantes  se  pré- 


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62  T.    R. 

sentent  naturellement  sous  ma  plume  au  moment  de  faire  part 
à  nos  lecteurs  de  la  dernière  trouvaille  littéraire  du  musée 
de  Berlin,  que  M.  Schubart  vient  de  livrer  à  la  publicité 
[Sitzungsberichte  de  FÂcadémie  de  Berlin,  20  février  1902).  Il 
s'agit  de  plusieurs  fragments  de  poèmes  de  Sappho,  acquis 
en  1896,  fragments  mutilés,  d'une  interprétation  difficile,  pleins 
de  lacunes  irritantes,  mais  enfin  de  Sappho  !  ^aià  pièv  hXkk  ptôa. 
Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  Tenchanteresse  de  Mitylène 
fait  son  apparition  dans  la  chronique  des  papyrus.  Nos  lecteurs 
se  souviennent  de  la  charmante  odelette  «  A  son  frère,  retour 
d'Egypte  »  que  MM.  Grenfell  et  Hunt  ont  extraite  des  liasses 
d'Oxyrhynchus  [Revue y  XI,  416).  Cette  fois,  ce  n'est  pas 
un  papyrus,  mais  un  parchemin  qui  nous  apporte  la  bonne 
surprise,  un  lambeau  d'un  codex  très  tardif  —  vi*  ou  vn*  siècle 

—  d'une  grosse  et  laide  écriture  de  scribe  inintelligent  et  distrait. 
Mais  si,  à  la  veille  de  la  conquête  arabe,  il  se  trouvait  encore 
en  Egypte  des  librarii  pour  copier,  sans  le  comprendre,  non  pas 
un  poème  isolé,  mais  probablement  tout  un  livre  de  Sappho  (1), 
n'est-ce  pas  là  un  puissant  motif  d'espérer  que  quelque 
bonne  fortime  nous  rendra  un  jour  la  dixième  Muse  tout 
entière  ? 

M.  Schubart,  puissamment  aidé  par  M.  de  Wilamowitz,  a 
déchiffré  et  édité  ces  nouveaux  fragments  avec  autant  de  soin 
que  d'habileté  et  de  prudence  ;  seul  le  fac  similé  laisse  à  désirer 
et  oblige,  la  plupart  du  temps,  —  mais  je  n'y  ai  aucune  peine 

—  à  croire  les  éditeurs  sur  parole.  Sur  l'interprétation,  sur  la 
restitution  hypothétique  du  contexte,  il  est  permis,  en  revanche, 
de  conserver  quelques  doutes;  je  les  exprime  d'autant  plus 
librement  (2)  que  je  les  sais  partagés  par  mon  excellent  maître 
M.  Henri  Weil,  auquel  j'aurais  voulu  céder  la  plume  dans  cette 
occasion  et  qui  m'a  du  moins  permis  d'user  une  fois  de  plus  de 

(i)  Sans  doute  le  ûinquième  où  étaient  classés  les  asclépiades  (Atil.  Fortunat 
il^  353),  les  phaléciens  (Caesius  Bassus,  1, 315),  et  les  glyconiens  (fr.  44  ;  cf.  fr.  89.) 

(2)  Je  me  suis  abstenu  à  dessein  de  toute  controverse.  Mais  comment  admettre 
sérieusement  que  danA  le  second  poème  Sapho  s'adfessc.. .  à  Andromède  ! 


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NOCVEACX  FRAGMENTS  DE   8AÎ>PflO  63 

ses  conseils,  de  sa  science,  de  sa  critique  si  fine  et  si  sûre. 
Qu'il  en  reçoive  ici  tous  mes  remerciements. 

Premier  poème  : 

I  

—  TeôvàxTjv  8'  àooXwç  ôéXo)  — 
à  [xe  ^iTSojiiva  *  xaxeXljJLTravev 
II  TtoXXa,  xal  t68'  èév[ve«ev  •  ' 

«  cot[JL',  àç  SeTva  •res7r[6v6a][jiev, 
5  Wi.Tz^\  -fi  (xàv  o-'àéxotT'  à7tuXi(i.7ràvci>  !  » 

III  làv  5*  èyà)  TaS'  à[Jieiê6[Jiav  • 
((  yalpoiT*  ep/eo  xà(jL(e)8ev 
(jLé[jLvat<T6',  oîa-ôa  yàp  w<;  (T)e  7ce875tro[JLev  • 

IV  al  8è  {iiYi,  àXXà  eé(a)v  eé>.ui 

10  àuL((jL)vaV,  at[<;  à7r'j]X[ei}}eat, 

[©«•(Ta  yp>5<xT'  iizu]  xal  xàX'  èitàTyo[JLev. 
Y  «[oXaoiç  yoip  (yTS©à]votç  ïwv 

xal  Fp[68(«)v  7tXo]xt(ov  (?)  tu(X)oi(<;)  * 

xal irap'  I[jlo'.  7rocpe6Y5xa(o) 

VI       !5  xal  7ç[oXXa^  uiro]0u(i.i8ai; 

'3rXsx[Taiç  oLYiz   à]itàXat  8lpat 
àvOéwv  ep[àT(i)v]  ire-noTijxlvat^ 
VII  xal  iroXXatç  [xiiXtxaji;  jjuipw 

^pevOel(i>  P[aTiX*/it](i> 

20     ۂaX(fi)t^aox..V. 
VIII  xal  flPTp(I)[xv[ai;. 


N.  G.  2.  xatiXiincavcv  codex.  —  6.  a[u;6o{i'xv  cod.  —  6.  xa)JLo6sv  cod.  —  8.  lovt 
cod.  —  9.  W«v]  cod.  Weil.  6t5v  (sic)  Schub.  —  10.  ajivaia  vel  ojxvaiff  cod.  — 
11.  5^«  X-û^*^'  *«y  dubitanter  scripsi.  t  8...  cod.  sec.  Schub.  —  13.  FpdSwv 
acripâ,  pp[o8wv]  cod.  —  xuXXot  cod.  —  16.  àvit'  scripsi  cum  Athenaeo  (ovti)  ; 
djip'  Scbub.  —  17.  icti:o7i(i|X8v«t<  cod.  —  18.  icoXai;  cod.  xu^ixa^  scripsi. 

1.  >l^iÇoîAévT;  •  hXocîouvje  Hesych. 

9.  On  attendrait  IvFiictv. 

3i  Mot  inconnu  (tiré  de  tu^i^tfd»?)  et  restitution  très  douteuse» 


V   N/     —    \^  — 


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64  T.  ». 

àicàXav  nap... 
èiiTi;  TtoOe... 

IX  XCÛUTe  TtÇ... 

25    Ipov  otjo^  ù... 

CTCÀÊT    0.,. 

X  oOx  oAto;... 


....  Sans  mentir,  je  désire  mourir  (en  pensant  %  celle)  qui 
m'a  quittée  en  pleurant  —  tant  de  larmes  et  qui  me  disait  : 
<x  Las,  quelle  injustice  j'ai  soufferte,  Sappho  !  ah  !  certes,  c'est 
contre  mon  gré  que  je  t'abandonne  !»  —  Et  je  lui  répondis  : 
«  Pars  ea  joie  et  te  souviens  de  moi,  car  lu  sais  combien  je  t'ai 
chérie;  —  ou  sinon,  je  veux  du  moins  te  rappeler  les  déesses  * 
que  tu  vas  quitter  et  combien  de  belles  et  douces  choses  nous 
en  avons  reçues.  —  Combien  de  couronnes  de  violettes,  de 
guirlandes  de  roses  tressées,  de  ...  tu  as  déposées  chez  moi!  — 
Combien  de  colliers,  composés  de  fleurs  exquises,  tu  as  enlacés 
autour  de  ma  gorge  délicate,  —  combien  de  coupes  pleines  d'un 
parfum  royal,  le  brenthium  *,  tu  as  versées » 

L'attribution  de  ces  jolis  vers  à  Sappho  est  assurée  par  deux 
passages  d'Athénée  :  nos  vers  15-16  sont  cités  par  lui,  XV, 
674  D  (fr.  46  Bergk)  ;  le  vers  19  l'est  aussi  XV,  690  E  (fr.  49). 

La  strophe  se  compose  de  trois  vers  ou  plutôt  de  tmis  xûXa  : 
deux  glyconiens  —  û  —  uu  —  uî^*  et  un  aloXtxàv  TeTpà|jieTpov 
«xaTaXTiXTov  (Héphestion,  c.  7)— y. uu-uu-u^  comme 
dans  lesfr.  40  à  42,  La  véritable  valeur  rythmique  de  ces  xûXa 
reste  inconnue. 

Le  sujet  est,  dans  son  ensemble,  assez  clair  :  Sappho  rap- 
pelle les  touchants  adieux  que  lui  a  faits  naguère  une  amie 
tendrement  chérie  et  elle  reproduit  les  douces  paroles  échangées 
à  cette  occasion.  C'est  une  manière  ingénieuse  d'évoquer  le  sou- 
venir de  leur  liaison  passée.  Mais  il  s'agit  d'un  passé  bien  mort. 

1.  Aphrodite  et  les  Muses  (H.  Weil). 

2.  Peut-être  un  extrait  du  suc  de  laitue  (^pivBK  en  chypriote  signifiait  laitue). 

3.  Au  vers  22  le  trochée  (spondée)  initial  est  remplacé  par  U  VJ-** 


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NOUVEAU^t  FRAGMENTS  DE  SAPPHO  65 

On  sent,  Ton  devine  que  la  poétesse  a  dû  éprouver  une 
déception  et  que,  sous  cette  tendre  évocation,  se  cache  un 
reproche  :  après  tant  de  souvenirs  et  sans  doute  de  promesses, 
Tamie,  l'élève,  a  dû  trahir  sa  foi  ;  de  là  ce  cri  de  douleur  par 
où  débute  le  fragment  conservé  :  TsOyàxv^v  o'  àSoXcdç  U\tù  (car 
avec  H.  Weil  j'attribue  ces  paroles  à  Sappho,  non  à  son  inter- 
locutrice ;  il  est  facile,  malgré  cette  parenthèse,  de  rattacher  le 
vers  2  à  celui  où  Famie  devait  être  désignée).  Dès  lors,  on  est 
conduit  à  rapprocher  notre  poème  des  fragments  précédemment 
connus  où  Sappho  se  plaint  de  l'ingratitude  de  son  amie 
Atthis,  qui  l'a  quittée  pour  Andromède  : 

"AtOi  9o\  ô'  e[jie(lev  jxèv  àinJ^OeTO  ♦ 

çpovTt<r87iv,  cirl  8'  'AvSpojiiSav  iwnj,  etc., 

(fr.  41  ;  cf.  ^ussi  les  fr.  33,  34,  40,  peut-être  même  la  célèbre 
ode  fr.  1  '). 

Second  poème. 

I  

ap8 

XaxiTi»i8..(i)v  eyoïva 

II  WÇ  11 (i>0]Jl€V  8 

<ye  UoLç  IxiXav  àpt- 
5     Y^toTaç  (à)3e  ^kiXiTz'  e^aive  (?)  jAiXira. 

III  viïv  8à  Au8ai9iv  cyitplTCSTat  yuvaU 
xcaatv,  ûa(Te)  iw)t'  àXCo) 

SuvToç  à  Fpo8o8à)CTuXoç  (aeXàvva), 

IV  icàvra  '^p{p)iyo^9  ÎTCpoL^  <pàoc  8'  cm- 

r 

NC.  3.  wojav'  cod.  —  4.  eiatff'—ipiYvwta  Schub.  —  5.  iBi\  scripsi.  tSi  cod.  T|6t 
Schnb.  —  6.  ivitpteT«i]tvKptTct«t  coni.  H.  Weil;  —  7.  ûotï  icot'  iX(«]  acrlpal.  ôç 
xoT*  itXi»é  cod.  —  Fpo5o6ixTuX<K  «cripsi,  ppo8o6«xTuXoç  cod.  —  8.  (JiXiwa] 
Schub  ;  pitjvai  cod.  (I)  —  9.  iMptxoiç  cod. 

1.  Voir,  en  général,  le  bel  article  de  Wilamowitz  sur  la  Bilitia  de  P.  Louys,  GÔU 
gelekrie  Anseigen,  1896,  623  auiv. 


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T.    R. 


10       o^et  OàXaTcav  Itz*  àXjxùpav, 

I9(i><;  xal  ico)wUavOé|JLOiç  àpoupai;. 
V  à  8'  (èjéfo-a  xàXa  xi^uxat,  xeOà- 

X(a)ta't  Se  FpoSa  xaîcaXa 
OpuiTxa  xal  |JieX(X(i>TOç  àv6e|Aa>S7^ç. 

I  15      n6XkoL  8è  t:ao(éYYiô<;)  àyàvai  (F)6i:i 

jxvàa^eto'*  "AtOiSoç,  l[jLépG>(t) 
Xéirrav  (jx)ot  çppéva  xapSU  pàXTixai. 

II  XT^Ou  (?)  8'  eX(8)Triv  a|jL{xa ito8oii 

VtûVT.  .   .UÇ  TOV 7l6XXci> 

20        yapii  •  li  .  .  aXoç  « 


Traduction. 

....  C'est  (elle),  pareille  à  une  déesse  illustre  (1),  que  ma  chan- 
n  célébrait  avant  toutes.  —  Maintenant,  elle  brille  (2)  parmi 
3  femmes  de  Lydie  comme  on  voit,  après  le  coucher  du 
leil,  la  lune  aux  doigts  de  rose  —  éclipser  toutes  les  étoiles 
verser  sa  clarté  sur  la  mer  salée  ainsi  que  sur  les  campagnes 
uvertes  de  fleurs,  —  alors  que  la  belle  rosée  se  répand  et  que 
ipanouissent  les  roses  et  les  cerfeuils  (?)  (3)  délicats  et  le  méli- 
t  fleuri.  —  Et  souvent  mon  cœur,  en  rappelant  la  brillante 
his  d'un  chant  afiable,  frappera,  ému  de  désir,  ma  frêle 
itrine.... 

Le  nom  seul  d'Atthis  (v.  16)  suffit  à  fixer  l'attribution.  Nous 
ons  ici  encore  des  strophes  de  trois  vers  :  le  premier  est 
i  trimètre  ionique  d*un  type  nouveau  : 

•pffa  cod.  —  13.  ppoSa  cod.  —  15.  ^wifftoç;]  Wilam.  Ça^oyyaiç  cod.  Foiti] 
ipsi;  oici  cod.  —  16.  i\up*ù  cod.  — •  17.  (loi]  scripsi.  icoi  cod.  (cf.  supra  1. 
utTtXiincavev  toi  Wil&m.  —  18*  tXev^v  cod. 

)  TxcXoc  peut  se  construire  avee  le  génitif  (Pindare»  Pyth,^  II,  141),  comme 

ilù  en  latin. 

t)  Changement  de  personne  bien  bizarre.  Il  faut  sans  doute  ou  bien  corriger 

en  Ft  ?)  au  vers  4,  ou  ivicpiicexat  en  |yiip<ict«i  au  Vi  6. 

I)  8pu9xa  *  dEypia  Xi/j*^  Hesych; 


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NOUVEAUX  FRAGMENTS  DE   8APPH0  67 

C'est  en  quelque  sorte  une  combinaison  de  la  première  moitié 
du  vers  sapphique  avec  la  seconde  du  vers  alcaïque;  la  césure 
brève  (?)  au  v.  6  vCiv  8è  ).u8at<nv  est  à  noter.  Le  second  vers  est 
un  glyconien  : 

Si  Ton  accepte  le  texte  du  manuscrit,  le  vers  7  présenterait 
l'interversion 

C'est-à-dire  le  glyconien  troisième  des  métriciens.  Mais  j'ai 
peine  à  croire  à  une  pareille  licence  chez  Sappho  et  la  correc- 
tion proposée  est  facile. 
Le  troisième  vers  est  un  phalécien  : 

Ce  second  poème  du  «  cycle  d'Atthis  »  a  dû  être  écrit  après 
le  départ,  mais  avant  la  «  trahison  »  de  l'amie.  Nous  apprenons 
que  la  fugitive  avait  commencé  par  se  fixer  en  Lydie  (peut-être 
pour  s'y  marier?).  Sappho  lui  envoie  une  déclaration  d'amour 
par  delà  les  mers,  qui  se  résume  pour  nous  dans  un  adorable 
paysage  lunaire  où  tous  les  amants  des  lies  grecques  retrou- 
veront de  chers  souvenirs  (1).  La  comparaison  des  vers  7  suiv. 
se  retrouve,  mais  moins  poétiquement  exprimée,  dans  le  fr.  3 
Bergk. 

Je  donne  sans  commentaires  ni  traduction  les  faibles  débris 
d'une  troisième  colonne,  dont  les  éditeurs  n'ont  pas  reproduit 
de  fac-similé. 


TOU 

II  .  p'  a  .  . 

SiripaT  .  * 

(1)  Je  dis  adorable^  malgré  l^épithète  ^o6o6dbttuXo<  (t.  8)  qui,  appliquée  à  la  lune, 
est  difficile  à  défendre.  Homère  remploie  de  Taurore,  ce  qui  est  parfaitement 
approprié  et  loué  par  Aristote.  Il  y  a  donc  déjà  des  clichés  ches  Sappho  ! 


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8  t.  R. 

1       S        ^  Tw  î^ix)'  êOc  .  . 

i  eîirov  •  co  Séo^or'  cir .  • 

o]i  jjLOt  yotp  [jiàxaipa... 
10       o]u8èv  à5o[ji'  eiwtpO'  àya  . 
^  xaTOàvTiv  8'  îjjLepéç  tiç  .  . 

XtûTtvotç  Spoo^evra;  .  . 
.  .....  oiSev 

I  ...  SoTaç  •  . 

.  .  vSoTO  .   . 


Pour  |xà(TTt<;  (=  jxàoTiÇ)  cf.  avec  Schubart  les  Schol.  Odyss. 
ins  Amherst  Papyri^  II,  18,  105,  p.  11  :  ixaortv  paoriya,  i\  8e 
iiç  aioXuT) . 

T.R. 

APPENDICE 

En  même  temps  que  ces  fragments  de  Sappho,  M.  Schubart 
blie  une  autre  acquisition  du  musée  de  Berlin,  un  lambeau 
Ucée,  écrit  sur  le  verso  d'un  bout  de  papyrus  dans  une  cur- 
e  littéraire  du  i**"  ou  n*  siècle  ap.  J.-C.  Nous  le  reproduisons 
us  commentaire  : 

Col.  I. 


u  xai  8[ia]yoi(a  |  glose...  ei{. 

...  ai  )^p6vov  (d  i:à[T€p  ? 

•  •  .  p  auTOÇ  KpovC8a[c  •  . 
.  .  .  Twtt  xe  têXt^tp  .  .  . 

•  •  .  o\jrz  ou  [jLàXa  TO^  .  .  .  . 
.  .  .  Tav  87i8'  exaTe  .  .  . 

.  .  àjOXov  7i[o]Xii8a  .  . 

....   T7r[7J7,  TCUXp   .   .    . 


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NOUVEAUX  FRAGMENTS  DE   SAPPHO  69 

.  .  .  T  [jiàxpov  airt  .  .  . 
10  àvSpcç  yStp  irôXto];  Tctipyoç  àp£uï[ot  ^  fr.  23  Bei^k  (i). 

.  .  .  (i)ç  xYÎvoç  è66X[XcTO 
.  .  .  [Aolpa  xaTéo^[eTO 

OlTTJjXCV  cite  .    . 

.  .  .  cdv  Zeuç  ùice  .  . 
15  .  .  auTw  TaT£  si  .  . 

...  Te;  çpép'  cyti  .  . 

t.  av 

. .  V 

C'est  une  série  de  petits  asclépiades  ^  J ..  uu  -  I  —  UU  -.  u  ^ 

Col.  IL 


glose  : 


texte 


Ktiveip .  • 
epcov  .  • 


Suit  un  autre  poème 


ou8\ 
eveu  .  . 


avo  .  , 

Soie  .  . 


ouTa 


(1)  Bergk  ayait  malencontreusement  corrigé  ce  vers  en  dfvSptç  ic<$Xt^oc  inSpYOc 
iprSïoi  pour  en  faire  un  alcaîque.  Il  est  curieux  de  constater  que  déjà  André 
Cbénier  avait  imaginé  ou  emprunté  au  Scholiaste  de  Sophocle  une  semblable 
correction  :  «  AvSpt;  iro^v^oc  m^pyoi  apT^toi.  C'est  ainsi  qu'il  faut  lire  pour  rendre  à 
Alcée  un  de  tes  plus  beaux  vers  dans  la  mesure  qui  lui  est  propre.  >»  (Fragment 
inédit  publié  par  A.  Lefranc,  Rev.  (Chisl,  HH,,  1901,  p.  190). 


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70 


T.    R. 


.OtX. 


Entre  les  deux  colonnes  on  lit  la  glose  suivante  : 
KaTa  TT^v  cpuy^iv  Tr^v  irpcoTTiv  o[t']  tirl  Mup^lXov  xaTa(Tx[€u]ao^|jL[ev]ot 
êiït6ouAi?;v    ol   "«(epl)    tov    *A)j(aiov    x    <pav[£pà]ç    8(è)     Y6(vo[jivTjç) 
çOàa«v[Te];  Tc[plv]  r^  8lx7i[v]  inw)[a]^clv  t<p[u]Yov  [l]ç  nip[pa]v. 
Ce  détail  biographique  est  intéressant  et  nouveau. 

T.  R. 


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BULLETIN  ÉPIGRAPfflQUE 


Il  a  paru  depuis  notre  dernier  bulletin  deux  fascicules  du  Corpus.  L'un,  qui 
constitue  le  deuxième  fascicule  des  inscriptions  insulaires,  renferme  les  textes 
de  Lesbos,  Nésos  et  Ténédos,  et  a  pour  auteur  M.  W.  Paton  (Berlin,  1899). 
L'autre,  qui  ne  touche  qu'indirectement  à  Tépigraphie  grecque,  inaugure  les 
TUuli  Asiae  Jftnom,  confiés,  on  le  sait,  à  rAcadémie  de  Vienne.  Ce  premier 
volume  est  consacré  aux  inscriptions  iyciennes  en  langue  indigène  {TUuli  Lyciae 
Hngaa  lycia  conêeripti)  ;  les  auteurs  sont,  pour  le  texte,  M.  Ernest  Ralinka,  et, 
pour  la  carte,  M.  Rud.  Heberdey  (Vienne,  Hœlder,  1901).  Les  inscriptions,  au 
nombre  de  152,  sont  toutes  reproduites  en  fac-similé  (d'après  des  calques  au 
trait),  puis  transcrites  en  caractères  latins,  sans  aucune  tentative  de  traduction, 
mais  avec  une  bibliographie  abondante.  A  la  fin  on  trouve  deux  index  très  com- 
plets,  Tun  classé  par  initiales,  Tautre  par  finales  {Contrâr-index),  On  peut  esti- 
mer que  les  éditeurs,  au  soin  et  Âla  conscience  desquels  je  rends  hommage,  ont 
poussé  parfois  bien  loin  la  réserve  diplomatique  :  c'est  ainsi  que  dans  le  com- 
mentaire de  la  stèle  de  Xanthe  (n*  44)  ils  n'ont  pas  proposé  de  restitution  pour 
le  nom  grec  du  fils  d'Harpagus  ni  même  mentionné  celle  (Kdppi^)  qu'a  proposéa 
notre  collaborateur  M.  Imbert  {Revue,  Vil,  267). 

M.  Dittenberger  a  complété  par  un  copieux  volume  d'index  (Leipzig,  Hinel, 
1901)  la  nouvelle  édition  de  son  excellente  Sylloge  (1),  et  M.  Hicks  a  donné 
(Oxford,  1901),  en  collaboration  avec  M.  Hill,  une  nouvelle  édition,  très  notable- 
ment améliorée,  de  son  Manual  ofgreek  hietorical  inscriptions,  publié  d'abord 
en  1882. 

Nous  avons  dépouillé  pour  le  présent  bulletin  les  périodiques  suivants  : 

France.  Bulletin  de  correspondance  hellénique  (BCH).   Tomes  XXIII 

(1899),  XXIV  (1900)  (p,  1-328). 
Revue  archéologique,  3«  série.  XXXVI  (1900, 1)  et  XX^VII  (1900, 

II). 
Revue  de  philologie.  XXIV  (1900). 
Revue  des  études  grecques  (REG).  XIII  (1900) . 
Revue  des  études  anciennes.  I  (1899)  et  II  (1900). 
Mélanges  d'archéologie  et  d'histoire  (École  française  de  Rome) . 

XVIII  (1898),  XIX  (1899)  et  XX  (190Q). 

(I)  M.  Perdriset  a  eonneré  i  cet  ouvrage  un  substanliel  article  arec  plusieurs  oorreeiioos  {Rw,  éU 
«Km  n.  259)  ainsi  qu'au  recueil  de  Michel  (t6.,  H,  365). 


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72 


THÉODORE    REINACH 


Belgique. 
Hollande. 
Grèce. 


États-Unis. 


lUlie. 


Allemagne. 


Hevue  biblique,  IX  (1900). 

Clermont-Ganneau,  Recueil  d*archéologie  orientale,  IV  (1900), 

n«  1  à  9. 
Académie  des  Inscriptions,  Comptes  rendus,  1898, 1899, 1900. 
Société  des  antiquaires.  Bulle  tin ,  1900. 

Musée  belge  (Louvain).  I  (1897),  II  (1898),  III  (1899)  et  IV  (1900). 
Mnemosyne  (Leyde).  Nouvelle  série.  XStVIII  (1900). 
'EçT^xtpU  à^y!aL\tikotixii,  1899,  1900. 
'AOtivâ.  XI  (1899)  et  XII  (4900). 
Grande  Bretagne.  Journal  ofhelUnic  étudies  (JHS).  XIX  (1899)  et  XX  (1900). 
Classical  Review.  XIV  (1900). 
Hermathena,  XXV  (1899)  et  XXVI  (1900). 
Numismatic  Chronicle.  1899,  1900. 

Palestine  exploration  fund.  Quarterly  report.  1898, 1899,  1900. 
Harvard  Studies  in  classical  philology,  XI  (1900). 
American  journal  ofarchaeology,  III  (1899)  et  IV  (1900). 
American  journal  of  philology,  XX  (1899)  et  XXI  (1900). 
Monumenti  antichi  pubblicati  dai  Lincei,  IX  (1899-1900)  et  X 

(1901). 
Notizie  degli  scavi,  1899,  1900. 
Mittheilungen  des  deutschen  Instituts,  Athenische  AbtheUung 

(AM).  XXIV  (1899)  et  XXV  (1900). 
MUtheilungen  etc,   RÔmische  Abtheilung,  XIV  (1899)   et   XV 

(1900). 
Jahrbuch  (des  deutschen  archâologischen  Instituts),  1899,  1900. 
Berliner  philologische  Wochenschrifl,  1899,  1900. 
Hermès.  XXXV  (1900). 

Philologus,  1898, 1899,  1900  et  8«  tome  supplémentaire  (1900). 
Rheinisches  Muséum,  LUI  (1898),  LIV  (1899)  et  LV  (1900). 
Neue  Jahrbûchei*  fttr  das  klassische  Alterthum  (1).  I  (1898), 

II  (1899)  et  111(1900). 
Byzantinische  ZeitschHft,  VIII  (1899)  et  IX  (1900). 
Archiv  fur  Papyruskunde,  I  (1900). 
Deutscher  Palâstina  Verein,  Mittheilungen  und  Nachrickten, 

1895-1900.  Zeitschrift,  XXI  (1898),  XXII  (1899-1900)  et  XXIII 

(1900). 
Académie  de  Berlin.  Abhandlungen,  1897,  1898, 1899-1900. 

—  Sitzungsberichte,  1899, 1900. 

Académie  de  Saxe  (Leipzig) ,  Berichte  ûber  die  Verhandlungen, 

1896-1900. 
Académie  de  Munich.  Sitzungsberichte.  1900. 
Académie    de     Gœttingen.    Philologisch-hislorisàhe    Klasse, 

Nachrichten,  1899-1900. 
Jahreshefte    [des  Ôsterreischischen  archâologischen  Instituts), 

11  (1899)  et  III  (1900). 
Académie  de  Vienne.    Sitzungsberichte.  1899  (tomes   CXL  et 

CXLl).  1900  (CLXU). 


h-. 


Autriche. 


(1)  Cette  rerue  remplace  depuis  1898  les  Neue  Jahrbùcher  de  Fleckeiseo  acheYés  «toc  leur  43«  année 
(tome  135). 


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BULLETIN   ÉPIGRAPHIQUE 


73 


Académie  de  Vienne.  Denkschriften,  XLVI  (1900). 

Russie.  Institut    archéologique    russe    de   Constantinople.   Bullelin 

(Izvestya),  Sophia  (ci-devant  Odessa).  IV  (1899)  (1). 

Suède.  Eranos,  acta  philologica  sutcana.  (Upsal,  1896  suiv.),  éd.  Land- 

strdm.  m  (1898-1899)  et  IV  (1900),  1. 
Mentionnons  hors  cadre,  suivant  l'usage,  quelques  articles  de  Varia  qui  ne  se 

prêtent  pas  à  un  classement  géographique  : 

Francotte,  Rœrsch  et  Sencie,  Bulletin  d'épigraphie  et  d'institutions  grecques, 

dans  Musée  belge,  111  (1899),  166  et  304,  IV,  126. 

Bischoff.  Rhein.  Muséum^  1899,  9.  Sur  les  inscriptions  concernant  la 

vente  des  sacerdoces. 

Wilhelm.  Jahreshefle,   111,  40.   Observations   et  corrections    sur  une 

vingtaine  d'inscriptions  de  provenance  variée. 
—  Silzuîigsb,  de  TAc.  de  Vienne  CXLII  (1900),  4.  Sur  le  sens  de 

Ito(  et  de  Iviauxd^  (et  la  locution  xaO'  Itoç  =  aujourd'hui, 
Tannée  courante)  dans  les  inscriptions. 

Ziebarth.  Rhein.  Mueeurriy  1900,  501.  Sur  les  inscriptions  relatives  aux 

sociétés;  quelques fr.  inédits  d'Athènes,  de  Myconos,  etc. 
—  AM.  XXIV,  72.  Sur  le  codex  Ambros,  C.  61  inf.  (voyage  du 

XV*  siècle),  une  des  sources  de  Muratori. 

Wuensch.  Rhein,   Muséum,  1900,  232.   Vingt  tablettes  imprécatoires  de 

provenance  diverse. 

Schwyzer.  Neue  JahrbOcher,  lit,  344.  Sur  la  langue  des  tablettes  impréca- 

toires. 

Holleaux.  Revue  des  éludes  anciennes,  I,  7.  Observations  et  corrections 

sur  différentes  inscriptions  (Téos,  Pergame,  Erythrées, 
Samos,  lasos,  Lagina,  Prymnessos,  Délos,  Sinope,  Telmessos, 
Tabai,  Démétrias,  Priène,  Laodicée,  Carpathos,  Mélos, 
Cibyra,  Acraephia). 

Blamner.  Philologus,  LIX,  584.  Sur  les  fragments  nouvellement  décou- 

verts de  l'édit  de  Dioclétien. 

ITALIE 

Rome*  —  Au  forum.  Gatti,  Nolizie,  1899,  386.  STotTicav  ...piwv  xuv  «ou  KXau8io- 
'soXtTuv  £up'.a,IlaXaii9T8ivT^  {Jiov....  rr^  icaxpiSi  (ville  nouvelle  ou  nouveau  nom  de 
Césarée?) 

Sur  l'emplacement  de  la  Regia.  Gatti,  ibid.  492. 

Sainte  Cécile  in  Transtevere.  Gatti,  ib.,  1900,  17  et  230.  Dédicaces  et  épitaphes. 

Via  Anicia.  Gatti,  ib.,  1900,  88.  Epitaphe  de  la  juive  Marcella,  ih^tt^p  ffuv«Ywrtç 
AÙYOVffTTimwv. 

Via  Tiburtina.  Marucchi,  ib.,  1900,  234.  Chrétienne. 

Via  Salaria.  Gatti,  ib.,  1900,  577.  Epitaphe  d'Eutychès,  fils  du  chanteur  (ou 
poète  ?)  Euphantos,  2  distiques. 

Latium.  —  Pipemo.  —  Nolizie,  1899,  101.  Byzantin  (n*  15). 

Campanie*  —  Pompeii,  —  Nolizie,  1900,  240  et  271.  Cols  d'amphore. 

Apulie.  —  Brindisi,  —  Nolizie,  1900,  245.  Chrétienne. 

Tarente.  —  Christ,  Ac.  Munich,  1900,  108.  Poids  en  terre  cuite  pesant  gr.  1 19 
avec  rinscription  hHMIA  (iTpov). 

(I)  iea'ai  pasptt  Toir  le  Journal  du  ministère  de  l'instruction  publique  russe. 


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74  THÉODORE   REIMACU 


ILES  ITALIENNES 

Sardaigne*  —  Terranova  Fausania.  —  Noiizie,  1899, 43.  Je  restitue  :  Zci>i^ 
Kuicptoç  [v]«uxXt,p[oç]. 

Sicile.  —  Akrai,  —  Nécropole  de  Buacemi.  Orsi,  Notizie,  1899,  452.  Dans  des 
niches  de  grottes,  plusieurs  dédicaces  aux  déesses  IIai8sç  xal  "Avavffa,  datées  par 
le  nom  de  Tamphipolos  de  Syracuse,  de  celui  des  DaîSsç  et  par  le  nom  de  la 
prêtresse.  L'une  d'elles  (n*  3)  est  du  26  Panemos,  sous  les  consuls  de  35  ap.  J.-C. 

Camarina,  —  Orsi,  Monumenli^  IX,  216.  En  caractères  archaïques  :  Aprt (juot  | 

ApTt{l.t6o  I  TOU  X'^P** 

Gela,  —  Orsi,  Notizie,  1900,  272.  Inscriptions  vasculaires  attiques  notamment 
MvaffiOotXec  ocvt6exc  Avti9a{Mt  (yœkiste  de  Gela). 

Hybla  Heraea.  —  Orsi,  Noiizie,  1899,  410.  Fragments  archaïques. 

Neelum  (Noto).  —  Orsi,  Noiizie,  1900,  210.  Fr.  de  colonne  dorique  avec 
iTciroxpaxTiç  (iv*  s.). 

Selinus.  —  Salinas,  Noiizie,  1900,  112.  Escabeau  en  terre  cuite  avec  Apxt^H^ 
(très  archaïque). 

Syracîise.  —  Orsi,  Noiizie,  1900,  353.  Fr.  trouvés  dans  un  nouvel  Artemisium 
à  Scala  Greca. 

Wilhelm,  Jahreshefte,  III,  162.  Essai  de  restitution  de  CISic.  T. 

Papageorgiu,  Byz.  Zeil.,  VIII,  102.  Preger,  t6.,  107.  Sur  les  inscriptions 
tardives  publiées  par  Orsi  et  sur  deux  6u{iiiiiaTa. 

GRÈCE  DU  NORD 

Bpite,  ^  Dodone,  Wysocki,  Philologue,  1899,  501.  Sur  le  n»  1596  d'Hoffmann. 

Thessalie.  —  Cierium,  —  Meister,  Ac,  Saxe,  1896,  250.  Sur  Tinscription  AM, 
XXI,  248  (Orestas,  dynaste  de  Pharsale). 

Crannon,  —  Zikidis,  ^Eç.  àpx»  1900,  51.  Proxénie  pour  Archarétas  de  Calydon 
(dialectale). 

Démélrias  [Volo).  —  Contoléon,  REG.,  XIII,  495. 

Larissa,  —  Zikidis,  'Es.  ipx.,  1900,  52  et  111.  Dédicaces  et  épitaphes,  notam- 
ment {d9  12),  Aeuxx[T]a  (=  Hélios  ?)  AvxiYcvtic  AE^tic'2csio[ç]  apxi?poupei9a<  xat  oi 
9uv(ppoupoi.  Les  autres  dieux  invoqués  sont  Sarapis  et  Isis,  Aphrodite,  Hermès 
Chthonios.  Signature  d'artiste  nouveau  (n**  18)  :  Eû(xv8poç  EôdEvSpou  BcpoiaToç. 

Magnésie,  —  Papadopoulos-Kerameus,  Annuaire  du  Pamassos,  V  (1901),  120. 
Fr.  de  décret  du  xotvov. 

Melitea  (Goura).  —  Giannopoulos,  Annuaire  du  Pamassos,  Y  (1901),  196. 
Byzantines  tardives. 

Pharsalus.  —  Homolle,  BCH,  XXIII,  421.  Sur  l'épigramme  de  l'Agias  de  Ly- 
sippe. 

Sainl-Laurenl,  golfe  de  Pagasae.  Papadopoulos-Kerameus,  Anntiaire  du  Par- 
nassos,  115.  Restauration  d'une  basilique  (xiv«  siècle). 

Triccala.  —  Giannopoulos,  ib.  191.  Inscription  datée  de  Siméon  Paléologue,  roi 
de  Serbie  (1355-1371)  et  de  sa  femme  Anna  (Voir  l'art,  suivant). 

Localilés  divei*ses,  —  Giannopoulos,  BCH,  XXIII,  396.  Recueil  de  40  inscr.  chré- 
tiennes, en  majeure  partie  inédites,  des  éparchies  d'AImyros,  Triccala,  Tirnavo, 
Neœ  Patrœ  (Hypata).  Elles  font  connaître  plusieurs  évoques  nouveaux  d'Almy- 
ros  et  de  Thaumacos. 


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BULLETIN   ÉPIGRAPHIQU£  75 

O.  Rera,  InscHptianes  Thessalicae,  prog.  Rostock,  1899  (je  ne  connais  ce  tra- 
.  vail  que  par  le  Musée  belge^  lY,  141).  Larissa,  Listes  de  vainqueurs  aux  jeux  de 
Zeus  Eleatherios  et  des  Toupoxada^'ia  ;  proxénie. 

Aoamaxiie*  —  Thyrreion,  —  Ronstantinidis,  'ApiJiovta,  1900,  352  ^  AM,  XXV, 
113.  Funéraire  métrique  (4  distiques)  :  le  Jeune  Nicarchos,  assassiné  nuitamment. 

GRÈCE  MOYENNE 

I<ooride«  —  Amphissa.  —  Perdrizet,  BCH,  XXllI,  344. 

Anlieyra.  —  Frœnkel,  Ac.  Berlin,  Abhandl.,  1897,  21.  L'inscription  de  Le  Bas, 
II,  1699,  ô  Sfi(jioc  ô  'AvTixupCwv  (sic)  doit  être  rendue  à  cette  ville. 

Chaleion.  —  Meister,  Ac.  Saxe,  18%,  19.  Étude  du  traité  entre  Chaleion  et 
GEanthea. 

Naupacte.  —  Danielsson,  Eranos,  III  (1898),  49  et  Meister,  Ac.  Saxe,  1899, 156. 
Observations  sur  la  loi  coloniale  deNaupacte.  D'après  M.,  ENTlMOIES  s=  ivTipiot, 
^c  (pluriel  de  iù^). 

Phooide.  —  Delphes.  —  Homolle,  XXIII,  611.  Inscr.  archaïque  défendant,  sous 
peine  de  5  drachmes  d'amende,  dont  la  moitié  au  dénonciateur,  d'apporter  du 
▼in  dans  le  sanctuaire  d'Eudromos. 

Pomtow,  PhilologuSy  1898,  524.  Étude  sur  les  bouleutes  de  Delphes.  Pomtow, 
Berl.  Phil.  Woch.,  1899,  249  et  Witkowski,  ib.  1116.  Sur  le  décret  en  l'honneur 
cfAristote  et  de  Callisthène. 

Pomtow,  PhilologuSy  1899,  52.  Étude  et  groupement  de  28  inscriptions  du  mur 
orientai  (affranchissements  et  proxénies  du  iu«  et  du  u*  siècle).  A  noter  les 
affranchis  galates  (n<»*  8  et  9)  et  la  proxénie  (n»  12)  d'Abéocrite  de  Thèbes,  sans 
doute  le  stratège  nommé  par  Polybe,  20, 4. 

Perdrizet,  Rev.  et.  anc.,  I,  208.  Dédicace  archaïque  d'un  Potidéate  à  Apollon; 
la  base  est  signée  Ao{ik  ticoici,  d'un  autre  alphabet  que  le  corps  de  Tinscription. 

Perdrizet,  BCH,  XXIII,  272.  Proxénie  d'Eképhylos  de  Pellana  avec  l'emblème 
du  dauphin.  M.  P.  signale,  en  passant,  l'emploi  de  «  l'oméga  d'Olbia»  (OT)  sur  des 
décrets  de  la  fin  du  iv«  et  du  commencement  du  m»  siècle  (1).  (Cette  observation 
Tient  à  l'appui  de  mon  appréciation  sur  la  date  du  décret  et  de  la  tiare  d'Olbia). 

Perdrizet,  Rev.  et.  anc,  I,  210.  Sur  la  proxénie  de  Polydamas  d'Aréthuse  (EptOou- 
9UK)  BCH,  1897,  107. 

Bourguet,  BCH,  XXIII,  333.  Fragments  donnant  les  archontes  nouveaux  Lyki- 
nos  et  Bathyllos  (probablement  334/3  et  333/2). 

Bourguet,  BCH,  XXIV,  124,  Comptes  du  conseil  sous  l'archontat  de  Dion  (335?) 
L'encaisse  est  partie  en  nouvel  argent  amphictionique,  partie  en  vieille  mon- 
naie. Avec  les  recettes  de  l'année,  le  total  de  l'argent  ancien  s'élève  à  57  ^i. 
21  min  5  ob  7  cImI.  Parmi  les  dépenses  on  notera  (col.  II,  9)  pour  du  bois  de  cyprès 
150  philippes  d'or,  à  raison  de  7  statères  par  philippe,  30  mines  (on  se  rappelle 
que  la  mine  delphique  vaut  35  statères).  C'est  à  tort  que  M.  Bourguet  écrit 
(p.  140)  que  7  statères  éginétiques  valent  21  drachmes  attiques;  ils  en  valent 
exactement  20  (2)  (cf.  BCH,  XX,  251).  On  a  dépensé  (argent  ancien)  4  t«i  30  mi»  8si 


(1)  Voir  aussi  la  note  da  même  auteur,  Rev.  et.  anc.  I,  269.  «  D'une  façon  générale  cet  oméga 
fendtle  earaetéristique  de  la  paléographie  du  in«  ûècle.  » 

(2)  n  résulte  de  là  une  nouvelle  preuve  que  même  avant  l'avènement  d'Alexandre  la  ratio  de  l'or  i 
raigent  était  descendue  &  10  :  1,  car  le  philippe  pèse  i  très  peu  de  chose  près  2  drachmes. 


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76  THÉODORE  REINACH 

11  o»»,  reste  52  »»i  50  min  26  «M  dr  7ch;  l'argent  amphictionique  «'élevait  à  105  *• 
49  min  5  st  9  ob  ;  mais  on  a  changé  44  ^  1 8  min  15  si  de  monnaie  amphictionique  . 
contre  45  ^  18  min  53  st  2  ob  de  monnaie  attique,  soit  186090  drachmes  éginé- 
tiques  contre  211853,  2  drachmes  attiques.  La  parité  normale  (7  dr.  ég.  =:  10  att) 
serait  265843,  différence  6010  (et  non  1281  comme  Técrit  M.  B.)»  qui  représente 
la  commission  du  changeur,  soit  environ  2,  60  0/0,  ce  qui  est  très  modéré. 

HomoUe,  BCH,  XXIY,  110.  L'épigramme  Raibel  847  commence  en  réalité  par 
les  mots  Diiffioc  tU*  C'est  le  général  béotien  dont  le  nom  manque  dans  le  récit 
des  événements  de  312  chez  Diodore  (XIX,  57  suiv.),  il  est  sûrement  identique  aa 
Pisis  de  Thespies  vanté  par  Plutarque  {DemeL  39)  et  probablement  au  Ilimç  Xaotou 
de  rinscr.  d'Oropos,  CIGS,  I,  421. 

HomoUe,  BCH,  XXIII,  314.  Proxénies  avec  des  monogrammes  analogues  à  ceux 
des  monnaies  :  fE  Pellana,  M  Arcadie.  Signatures  (Vartistes  :  Rrésilas  de  Rydo- 
nia,  Antiphanés,  Daîdalos,  fils  de  Patroklès  de  Sicyone,  Satyros,  fils  dlsotimos  de 
Paros  (base  dédiée  par  les  Milésiens  à  Idrieus  et  Ada),  Lykos  fils  de  Sat3rro8 
(statue  érigée  par  les  Phocidiens  à  Xanthippos,  fils  d*Ampharétos,  libérateur 
d'Eiatée,  vers  30|^;  oméga  d'Olbia). 

Bourguet,  BCH,  XXIII,  486.  Série  de  proxénies  du  iv^  siècle.  (19  d'archontes 
déjà  datés,  6  non  datés). 

HomoUe,  BCH,  XXIII,  511.  Proxénies  donnant  des  archontes  nouveaux,  Thrax 
(vers  310),  Echédoridas  (même  époque),  Timon,  etc.  Décret  accordant  la  pro- 
mantie  aux  Thébains  (vers  310).  Proxénie  pour  des  Lipariens  (n«  10).  Couronnes 
envoyées  parles  Athéniens  de  Samos  (en  334),  les  poids  en  dariques  (n*  24).  Re- 
nouvellement de  proxénie  pour  un  citoyen  d'OEanthée  et  un  de  TôTi^iù^  (inconnu, 
n®  30).  Proxénie  pour  TAthénien  Glaucon,  frère  de  Chrémonide  (n^  35,  avec 
Toméga  d*01bia),  pour  Hiéroclès,  père  du  futur  roi  Hiéron  (n*  36). 

Homolle,  BCH,  XXIII,  96.  Fragment  de  décret  pour  Pœrisadas  et  Ramasarya, 
fille  de  Spartokos. 

Wilhelm,  AM,  XXV,  306  (cf.  BCH,  XXIII,  383).  Base  d'une  statue  du  roi  Hagési- 
polis  (t  381)  avec  le  distique  suivant  (regravé  au  ii«  s.)  :  elx(Jva  xfyB]t  ica-rt^o  'A-p^- 
9iic6Xfi  (fOim  ultâi  I  na[u9av{a(  dvJéO-r^xt*  'EXXà<  8' dpixàv  6{XOçu>v8?. 

6.  Colin,  BCH,  XXIII,  1  et  303.  *  Sénatus  consulte  de  Tan  112  avant  J.-C,  con- 
sul [L.Calpumius  L.]  f.  Piso,  archonte  d'Athènes  [Dion]ysio8  (sans  doute  {Atxà  Dapi- 
IJiovov).  11  règle  un  différend  qui  avait  surgi  entre  les  artistes  dionysiaques 
d'Athènes  et  de  Thèbes  d'une  part,  et  ceux  de  llsthme  et  de  Némée  de  Tautre, 
accusés  de  tendances  séparatistes  et  de  soustraction  de  fonds  sociaux.  La  déci- 
sion est  favorable  aux  Athéniens  et  fut  sans  doute  suivie  du  décret  amphictio- 
nique CIA.  II,  552.  Le  style  du  SC.  est  affreux  ;  c'est  un  thème  grec  mal  fait  par 
un  Latin  (y  JXaa<jov=  quornintiSf  etc.). 

G.  CoUn,  BCH,  XXIV,  82.  1.  Double  de  CIA  11,  551  :  DécreU  des  Amphictions 
(iii«  et  no  siècle)  conférant  aux  artistes  dionysiaques  d'Athènes  toute  sorte  de  pri- 
vilèges et  d'exemptions;  les  deux  exemplaires  se  complètent  heureusement.  U  y 
a  de  petites  divergences  de  rédaction.  2  (p.  44).  Décret  des  Amphictions  sous  l'ar- 
chonte Eucleidas,  fils  de  Ralleidas  (entre  130  et  112),  confirmant  aux  artistes  dio- 
nysiaques d'Athènes,  sur  la  demande  de  leur  délégation,  le  droit  de  porter  par- 
tout la  couronne  d'or  (chrysophorie)  et  le  manteau  de  pourpre  ;  le  préambule 
renferme  un  pompeux  éloge  d'Athènes,  mère  de  la  civilisation,  des  mystères,  des 
céréales,  du  drame,  des  jeux  scéniques  et  thyméliques  (1).  Des  fr.  de  la  copie 
attique  de  ce  décret  étaient  déjà  connus  (CIA,  II,  552;  IV,  2,  551  C).  Sur  ce  second 
décret  voir  les  observations  de  Wilhelm,  BCH,  XXIV,  216. 

HomoUe,  BCH,  XXIII,  563.   Série    d'inscriptions    relatives   au  gymnase  de 


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BULLETIN   ÉPlGRAPHlQUE  ^77 

Delphes,  par  ordre  chronologique.  La  plus  importante  (p.  565)  donne  le  décompte 
des  travaux  exécutés  pour  la  célébration  des  Pythies  dans  le  gymnase,  le  stade 
et  rhippodrome  (en  258  av.  J.-C),  avec  des  termes  techniques  nouveaux.  Voir 
aussi  p.  601  suiv.  Thistoire  du  stade. 

Homolle,  BCH,  XXIV,  81.  Statue  érigée  par  les  Locriens  à  un  enfant  vainqueur 
aux  Pythies;  signée  par  Ménécratés  et  Sopatros  de  Thèbes  (ll«  s.  av.  J.-C.). 

Wyse,  Classical  Reviewy  1900,  5.  Sur  la  ffçtvSeivTi  (grue  élévatoire?)  deTinscr. 
BCH,  XX,  197.  Rapprocher  Agamemnon,99^. 

Laurent,  BCH,  XXIII,  272.  Une  épitaphe  byzantine  prouve  Texistence  d'un 
évêque  spécial  de  Delphes  au  vi*  siècle.  Remarquer  la  formule  comminatoire 
contre  le  violateur  :  £x^t]    -H^v   {iipCSa  xoO  £Iou$qE  toû  [icpo8dTou]    xoO  StvitÔTOu 

Béotle.  —  Holleaux,  REG,  XIII,  187.  Détermination  de  la  date  de  Tarchonte 
fédéral  Lykinos  (entre  215  et  203). 

Aermphiœ,  —  Rourouniotis,  'Ecp.  dpx.,  1900,  101.  Inscriptions  vasculaires 
archaïques  :  i^  MvaaaXxtc  'icoievi;  2*  AejjioOcpi^  hiapov  AicoXovoç  K«puxtFto; 
3«  hiapov  To  IIuOio  FiaFoSiqoç  ovtOfxe  (avec  un  H  à  4  barres). 

Perdrizet,  BCH,  XXIII,  90.  Proxénies  et  catalogue  d'éphèbes  admis  au  peltopho- 
rat  n*  siècle  commençant. 

Perdrizet,  BCH,  XXIIT,  193.  Catalogues  d'éphèbes  admis  au  peltophorat  (en 
moyenne  19  par  an)  soigneusement  datés  :  archonte  béotien  et  local,  3  polé- 
marques,  un  greffier.  Fin  du  m*  siècle. 

Perdrizet,  BCH,  XXIV,  70.  Très  jolie  épigramme  en  8  distiques  sur  la  base  de 
la  statue  érigée  4  Eugnotos  qui  périt  en  combattant  les  troupes  innombrables 
du  roi  (totoç  iùtv  E^yvutoç  ivovxCoç  tIc  pai9iX-9ioc  |  X'^^P^^  dvT^pC0{i.ou(  f^XOi  poaiSpo{jiu»v, 
^tc.)*  Le  roi  est  probablement  Démétrius  Poliorcète.  Sur  la  tranche  (p.  76)  fr. 
d'an  décret  en  Ilionneur  d'arbitres  envoyés  par  Mégare.  P.  80.  Statue  du  héros 
Ptolos  par  Ménestratos  d'Athènes  (iv»  b.). 

Thèbes.  —  Cabirion.  Homolle,  BCH,  XXIII,  587.  Dédicace  dialectale  (m*  s. 
ad  fin.)  par  les  Thébains  d'un  icp<$0upov  au  Cabire  et  à  son  fils,  dicè  xûv  xt^v- 
^ttp(u>v. 

Thespies.  —  Meister,  Ac.  Saxe,  1899, 141.  Sur  le  bail  publié  BCH,  XXI,  553. 

Mégaride.  —  Mégare,  —  Pr&nkel,  Ac.  Berlin,  Abhandl.  1897,  18.  Sur  diverses 
inscriptions  mégariennes  conservées  au  musée  d'Égine. 

Wilhelm,  Jahi^eshefte^  II,  236.  A  retrouvé  l'original  de  l'épigramme  de  Simo- 
nide  copiée  par  Fourmont  (CIGS,  53)  et  confirme  l'exactitude  de  la  copie. 

Rnopf,  AM,  XXV,  313.  Un  passage  de  l'évangile  selon  saint  Mathieu  (VI,  9-13.  le 
Pater  noster)  gravé  sur  une  poterie.  L'absence  de  la  doxologie  est  intéressante. 

Eubée.  —  Euhée  centrale,  —  Matsa,  'A6tiv3,  1899,  297.  Inscription  archaïque 
^n*  22)  :  Xaiptyiviç  xal  EuStve  Ouyaxtp  ovfOtxocv. 

Ckalciê.  —  Rourouniotis,  'E9.  dpx-  1899,  133.  Décret  honorifique  pour  Arché- 
nous  ;  la  couronne  sera  proclamée  aux  jeux  Rhoméa  du  Roinon  et  à  la  proces- 
sion des  Dionysia  (1). 

Matsa,  'AOi^vi,  1899,  265.  —  2.  Donation  d'époque  romaine  par  L.  Cusonius  L.  f. 
Agatho  au  synode  (?)  d'une  somme  de  3,000  deniers  sacrés  ;  suivent  les  noms  de 
seize  personnes  qui  ont  été  inscrites  comme  gymnasiarcpies  xsxa|ii|vtot  pour  avoir 
donné  au  Roinon  120  deniers  chacun,  etc.,  3-4.  Fragments  des  serments  d'alliance 

(I)  L.  7-8,  lire  fjtl  xok  icti:paY(jL<voiç  ûit*  qlùxoù  [....©iXavJOpwicotç  et  non  [dY«6oTç  xoîç 
ivJ0p«tf^OK. 


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78  THÉODORE   REINACH 

échangés  entre  Romains  et  Cnidiens.  5.  Longues  imprécations  contre  les  viola- 
teurs d'un  lieu  sacré. 

ÉrétfHe.  —  Bechtel,  Hermès,  1900,  326.  Sur  les  noms  en  wtitoç  à  ËréMe. 

Rourouniotis,  *£?.  àpy^.  1899,  140  et  221.  5.  Liste  de  vainqueurs  à  un  concours 
musical  ;  il  est  daté  par  le  nom  du  polémarque  et  ceux  de  deux  démarques,  ce  qui 
est  nouveau;  le  poète  épique  s'appelle  Démodotos,  fils  d'Hérakleitos.  10  (archaïque). 
Xaiptov  AOcvotioc  cuiraTpi6ov  cvOaSe  xciToti.  11  (commencement  du  iv®  siècle).  Mivrty 
difi^{i,T^TOv  AtXtpôv  Y^voç,  iv6i8e  Aiûxov  |  wlôv  £<i>9i{i,<vioc  yaXa  x'J'c^  %axiy(tt., 

lbid.,1900,S8  (Hiéron  d'Artémis  Amanisia).  Dédicaces  àLatone  et  à  ses  enfants, 

Attique*  —  Le  Musée  d'Athènes,  à  l'exemple  du  Musée'  britannique,  a  entrepris 
la  publication  d'un  catalogue  de  ses  inscriptions  ;  le  1«'  fascicule,  qui  a  paru  en 
1899  (in-4*  chez  Perris,  Athènes],  est  l'œuvre  du  regretté  LoUing.  Il  contient  les 
398  dédicaces  archaicpies  de  l'Acropole  reproduites  en  minuscules,  mais  avec  des 
indices  renvoyant  à  un  tableau  complet  des  formes  employées  pour  chaque  lettre 
à  cette  époque.  Ce  système  est  économique,  mais  expose  à  des  fautes  d'impression 
regrettables.  On  notera  que  Lolling  (n*  212)  n'acceptait  pas  la  restitution  de  Tépi- 
gramme  de  Phayllos  proposée  par  M.  Hauvette  {Revue,  Xll,  16)  :  après  Aaïc  la 
dernière  lettre  conservée  n'est  sûrement  pas  un  E  (d'où  IirsfjLtl^cv)  mais  I,  K  ou  A. 

Signalons  à  cette  place  deux  utiles  ouvrages  américains,  omis  dans  nos  précé- 
dents bulletins  :  Ferguson,  The  athenian  secretaries  (Comell  studies  in  classical 
philology,  VII)  et  du  même  auteur,  The  athenian  archans  of  Ihe  S*  and  i*  ce»- 
tury  BC.  (ibid.,  X).  L'auteur  a  établi  qu'à  dater  de  353/2  le  secrétaire  (désormais 
annuel)  du  peuple  était  choisi  chaque  année  dans  une  autre  tribu,  selon  un  rou- 
lement conforme  à  l'ordre  officiel  de  celles-ci.  Cette  remarque  permet  de  dater  des 
inscriptions  d'où  le  nom  de  l'archonte  a  disparu.  —  On  lira  encore  avec  fruit  Pran- 
cotte.  Législation  athénienne  sur  les  distinctions  honorifiques.  Musée  belge,  III, 
247;  IV,  55;  105. 

Un  des  derniers  articles  du  regretté  A.  Mommsen  {Philologus,  1890,  343)  est 
consacré  au  sens  du  mot  jSixoç  dans  les  inventaires  brauroniens.  Il  y  voit  des 
linges  (et  par  extension  des  offrandes  quelconques)  consacrées  à  Toccasion  de  la 
nubilité.  Cf.  Plutarque,  Quaest.  conv.  VII,  2,  2. 

Athènes.  Inscriptions  antérieures  à  Euc/ûie.  —  Judeich.  AM,  XXIV,  321.  Nouvelle 
restitution  du  décret  sur  la  colonisation  de  Salamine  (CIA,  IV,  1). 

Skias,  'E(p.  àpx»  18^9,  237.  Sur  un  rocher  auN.-O.  du  Mouseion  on  lit,  en  carac- 
tères du  v«  siècle  ...vOo<  xaXo;  {icv  iScv  Ttpicowo^  (sic)  6e  icoptfiatiictv  (sic). 

E.  Cavaignac,  Rev,  de  philologie,  1900, 135.  Sur  le  décret  de  Callias  (CIA,  I,  32) 
(420/19)  et  la  manière  dont  les  Athéniens  ont  éteint  leur  dette  après  la  guerre 
archidamique. 

P.  Foucart,  Revue  des  études  anciennes,  1899,  181.  Sur  les  décrets  relatifs  à 
Samos  (405-3). 

Wilhelm,  Jahreshefte,  II,  221.  Le  fr.  CIA,  II,  1677  est  en  réalité  un  débris  de 
Tépigramme  de  Simonide,  Anth,  Pal.,  Vil,  254,  et  se  rapporte  probablement  aux 
cavaliers  athéniens  tombés  à  Tanagra  en  457. 

Wilhelm^  CR.  Acad,  Inscr,,  1900,  524.  Sur  le  fr.  (CIA,  II,  224)  du  décret  accor- 
dant Tatélie  aux  Olynthiens  chassés  de  leur  ville  par  Philippe  en  348  (cette  resti- 
tution constitue  un  vrai  tour  de  force  épigraphique)» 

AM,  XXV,  309.  Funéraire  (vers  450). 

D'Euclide  à  Auguste.  —  Prott,  AM,  XXV,  34  ;  Koerle»  ib.  892.  Sur  le  décret  d'Ar- 
Chinos  (?)  (AM,  1898,  27).  D'après  Prott  le  décret  date  de  Pythodoros  (AOi/3)  et 
accorderait  le  droit  de  cité  aUx  métèques  qui  se  sont  joints  aux  démocrates  reve^ 
nus  de  Phylé.  Koerte  conteste  que  le  décret  soit  d'Atchinos  et  ait  aucun  tupport 


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BULLETIN   ÉPIGRÂPHIQCE  79^ 

avec  le  texte  connu  d^Eschine  ;  il  conteste  également  la  date  de  Prott,  tout  en 
acceptant  le  reste  de  son  interprétation. 

Ziebarth  et  Wuensch,  Ac.  Gœttingen,  Nachnchten,  1899,  105  (cf.  aussi 
Wuensch,  Rh.  Muséum,  1900,  62;  Hoffmann,  Philologus,  1900,  201).  Vingt-six 
nouvelles  tablettes  imprécatoires.  Le  n<»  6  mentionne  les  fameux  cuisiniers 
Seutfaès  et  Lamprias,  le  n»  10  les  orateurs  Démosthène  et  Lycurgue. 

Usener,  Rh,  Muséum,  1900,  295.  Observations  métriques  sur  Tinscription  BCU, 
XX,  79  (fontaine)  :  Ce  xUc  Oxcpxûc  serait  un  vers  rythmé  par  Taccent. 

Perdrizet,  BCH,  XXIII,  352.  Catalogue  de  prytanes  (iv  siècle). 

Ziehen,  AM,  XXIV,  267.  Le  fr.  Pittakis  ('£?>.  àox^  1855,  n*  266)  appartient  au 
tarif  de  sacrifices  CIÂ,  II,  631.  Aux  1.  6  et  13  on  doit  lire  dEirovroç  tÙ9xS  (cf.  Dit- 
tenb.  1"»  éd.,  n»  376,  Milet;  ce  sont  les  victimes  grillées  telles  que  porcs  et  san- 
gliers) xtXéo  hhh. 

Th.  Reinach,  REG,  XI11,  158  a  reconnu  dans  une  stèle  très  effacée  du  musée 
d'Avignon  (CIA,  II,  198)  un  décret  de  Démosthène  en  faveur  de  Phokinos  de 
Mégare. 

Klrchner,  Rh,  Muséum^  1898,  380,  discute  la  date  de  quelques  archontes. 

HoUeaux,  REG,  XIII,  258,  rend  à  Athènes  le  prétendu  décret  d*Antioche  en 
rhonneur  d'Eumène  II  {Inschr,  von  Pergamon,  n'  160  B). 

Lord,  Ameincan  j.  ofarch,,  1899,  44.  *  Bail  d'un  domaine  sacré  (Upôv  'EYf>iTou) 
par  des  orgéons.  Le  bail  est  conclu  pour  10  ans  au  prix  de  200  dr.  par  an,  paya- 
bles par  semestre.  Date  :  306/5.  Au  départ,  le  locataire  pourra  emporter  les  bois 
et  la  couverture. 

Capps,  Amer,  journ,  arch.,  1900,  74.  Sur  la  date  de  Tinscription  didascalique, 
CIA,  II,  972  (Diotimus  serait  Farchonte  de  289/8,  non  celui  de  354/3).  Le 
n<>  977,  fr.  u,  v  et  fw,  est  un  catalogue  d'acteurs  comiques. 

AM,  XXV,  454.  Funéraires. 

Après  Auguste,  — •  Drerup,  Neue  Jahrbûcher,  1899,  356.  Sur  le  statut  des 
lobakchoi. 

Willhelm,  Jahreshefte,  II,  270.  Sur  la  lettre  de  Plotine  relative  à  Técole  d'Épl- 
cure;  il  faut  y  rattacher  le  fr.  CIA,  III,  49. 

Wilhelm,   Jahreshefte,  III,   93.  Fragments  d'épigrammes   d'Antiphon  (ir   s. 
ap.  J.-a). 
♦    Contoléon,  REG,  XIII,  493.  Funéraires. 

Eleusis,  —  H.  von  Prott,  AM,  XXIV,  241.  Restitution  du  décret,  CIA,  I,  5  (règle- 
ment de  sacrifices). 

Dragoumis,  *E(p.  ipx.,  1900,  73.  Restitution  de  llnscription  publiée  dans  ce 
recueil  en  1894  (p.  173)  :  décret  du  gouverneur  Sevcrus  ponr  confirmer  Tancien 
règlement  sur  la  garde  des  réserves  métalliques  du  temple. 

Skias.  '£^.  dp^M  i899,  177.  1.  Tablette  d'héliaste.  2-6.  Fragments  de  contrats  et 
de  comptes  (iv«  siècle).  8.  Décret  pour  Thrasyclès,  rendu  par  les  commandants 
militaires  d'Eleusis,  de  Panakton,  de  Phylé  et  les  citoyens  établis  à  Eleusis. 
14.  Décret  pour  Thipparque  Démétrios,  archonte  Antimachos  (vers  240).  16.  Brique 
au  nom  du  roi  Ëpiphane.  19-50.  Dédicaces  impériales  et  autres. 

U  Pirée,  —  Demargne>  BCH,  XXIII,  370.  Décret  des  orgéons  de  Bendis  en 
rhonneur  d'un  citoyen  loué  pour  sa  piété  envers  Bendis  et  Aft>^o'ïc'«T|<  (nouveau). 

OragatsiS)  ^E^.  àpX>>  1^00,  91.  *  Cahier  de  charges  pour  la  construction  des  murs 
et  tours  de  Munychie,  précédé  d'un  décret  loi  des  nomothètes  qui  s'oCcupe  en 
général  de  la  réfection  des  fortifications  du  Pirée.  Le  lieu  de  la  trouvaille  —  au 
Nord  de  la  rue  du  Théâtre  —  fixe  définitivement  l'emplacement  de  Munychie» 

Contoléon,  REG,  XIIl,  494.  Funéraires  ; 


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80  THÉODORE   REINÂCÛ 

Sunium.  —  Slaïs,  'E<p.  ipx*»  *^0<^»  *31.  Plusieurs  décrets  datés,  rendus  par  la 
garnison  de  Sunium  au  iii«  siècle,  en  Thonneur  des  divers  fonctionnaires,  exé- 
tastès,  stratège  des  armes,  stratège  fiel  t^v  itapaXCov,  stratège  ivl  SaXapiivs,  etc. 
Le  n«  1  prouve  définitivement  qne  le  grand  temple  de  Sunium  était  consacré  à 
Poséidon  ;  le  n*  4  semble  montrer  qu'il  y  était  honoré  sous  le  surnom  de  Soter. 

Diverses  localités,  —  Fr&nkel,  Ac.  Berlin,  AbhandL,  1897, 14,  fixe  la  prove- 
nance d'un  certain  nombre  de  textes  inédits  ou  publiés  (CIA,  II),  du  Musée 
d*Ëgine. 

PÉLOPONNÈSE 

Ègine.  —  Frœnkel,  Ac.  Berlin,  AbhandL,  1897,  cherche  à  déterminer  la  prove- 
nance de  toutes  les  inscriptions  conservées  au  musée  d'Égine,  en  s'aidant  du 
catalogue  manuscrit  de  Campanis.  Sont  éginétiques  CIA,  II,  2275,  2842,  3521  ; 
m,  3092. 

Corinthe.  —  Richardson.  Amer.  j.  of  aixh.,  1900,  235.  Fontaine  de  Piréne  : 
distique  sur  la  base  d'une  statue  de  Régilla,  femme  d'Hérode  Atticus. 

Argolide.  —  Argos.  Wilhelm,  Jahreshefte,  III,  145.  Sur  Tinscription  CIG, 
1118,  qui  serait  une  communication  faite  aux  ambassadeurs  du  grand  roi  par  les 
Hellènes  après  le  rétablissement  de  la  paix  générale  en  362.  ->  Th.  Reinach,  BCH, 
XXIV,  324.  Distique  sur  la  base  d'une  statue  du  proconsul  Phosphorius  (proba- 
blement Taïeul  de  l'orateur  Symmaque). 

Épidaure.  —  Kavvadias,  'E9.  dp^.,  1899,  1  (cf.  Meister,  Ac.  Saxe,  1899,  150). 
Hiéron  d'Asclépios.  Tarif  de  sacrifices  du  commencement  du  v*  siècle  :  c  sur 
l'autel  d'Apollon  on  sacrifiera  ces  victimes,  val  xoLkdita  à  Latone  et  une  autre 
à  Artémis,  en  outre,  comme  offrande  au  dieu,  un  médimne  d'orge,  un  demi- 
médimne  de  blé,  un  demi  (cotyle?)  de  vin  et  la  jambe  du  premier  bœuf;  Taatre 
jambe  sera  emportée  par  les  hiéromnémons  ;  ils  donneront  aux  chantres  une 
jambe  du  second  bœuf,  l'autre  jambe  et  les  entrailles  aux  gardes.  A  Asclépios  on 
sacrifiera  un  bœuf  mâle,  aux  dieux  qui  partagent  son  sanctuaire  un  bœuf  mâle, 
aux  déesses  une  vache  ;  sur  l'autel  d'Asclépios  on  sacrifiera  ces  victimes  ainsi 
qu'une  xaXdîVç,  en  outre,  comme  offrande  à  Asclépios,  un  médimne  d'orge,  etc.  ■ 
Qu'est-ce  qu'une  vaXdV;  ?  M.  Kavvadias,  approuvé  par  Meister,  y  voit  une  poule, 
sans  pouvoir  invoquer  de  texte  à  l'appui  ;  et  c'est  plutôt  le  coq  que  la  poule 
qu'on  offrait  à  Asclépios.  Ne  faut-il  pas  plutôt  se  souvenir  de  la  glose  d'Hésy- 
chius  :  xi{kd^  •  a%  fÎTiç  xati  tô  ïiitw-ïcov  oTijiftov  lyjti  tu^oi i5é;  ?  —  Hiéron  d'Apol- 
lon. 2-9.  Dédicaces  de  divers  fonctionnaires  du  culte  à  Apollon  Maléatas,  Artémis 
Munychia,  Poséidon  Salaminios.  —  Sainte  Anne.  12.  Dédicace  (de  Tan  184)  da 
prêtre  d'Apollon  Maléatas  et  des  dieux  'A(;6<7iot  à  Auxésia. 

Rretschmer,  Jahreshefle,  III,  133.  Sur  l'inscription  archaïque  CIGS  4249,  qui 
viendrait  d'Épidaure. 

Melhana,  —  Legrand,  BCH,  XXIV,  207.  Décrets  de  proxénie  pour  L.  Licinius 
Anteros  de  Corinthe.  (Au  lieu  de  ErrAHSAS  dans  le  deuxième  décret,  le  graveur 
aurait  dû,  je  crois,  écrire  EniAAMHrAS)  ;  an  32  (de  l'ère  d'Actium).  P.  215.  Statue 
érigée  à  l'empereur  Marc-Aurèle,  sous  le  stratège  d'Achaïe  et  épimélëte 
P.  Licinius  Hermogénès. 

Trézène,  —  Ph.  Legrand,  BCH,  XXIV,  179.  1.  Sur  une  colonne,  en  caractères 
archaïques,  la  première  ligne  en  bas  :  IIpaÇtTO^si  x6tt  |xvâtti.a  Ftffov  (=  1ai*v) 
icofFtfft  OavôvTt  •  I  toOto  8*  Itaipot  ffSjjLOt  x^**'  P«p<«  ortvixovttç  |  Flpyov  dvr'  àyoeOav 
xliccl(itpov  l(t'c<Xtff(9)av.  L'inscription  fait  connaître  les  formes  trézéniennes  de  xi 


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BULLETIN   ÉPIGRÂPHIQUE  81 

(+  et  de  chi  (A  ou  Y).  2  (p.  182).  Base  sigaée  Ky\9i<T6Boxoi  Ups^TéXeoc  5  (p.  190) 
Fr.  d'un  décret  préparant  là  solution  d'un  dififérend  avec  une  autre  cité 
(Mégare?)  200  dr.  par  tête  sont  attribuées  aux  étrangers  qui  ont  été  enlevés  de 
leur  pays  et  réclamés  par  leurs  polémarques  ;  l'argent  nécessaire  sera  pris  sur 
les  revenus  des  pêcheries  de  thons.  La  décision  définitive  sera  rendue  par  les 
Athéniens  et  gravée  dans  les  trois  sanctuaires  de  Calaurie,  d'Épidaure  et 
d'Âthénes.  6  (p.  200)  Remercîments  à  un  citoyen  qui  a  été  envoyé  à  Rome  pour 
solliciter  en  faveur  de  Trôzène  les  privilèges  de  civilas  libéra  et  fcsderata,  9  (201). 
Au  héros  o  porte-clef  ».  10  (202)  Statue  érigée  par  la  cité  à  Faustus,  Fausti  f.: 
un  distique.  11  (203)  Ex-voto  à  Tyché  çiXivSpbtTcoç  12.  Dédicace  à  Maximin  Daza. 
18  (205)  Deux  petits  poèmes  l'un  en  distiques,  l'autre  en  Ïambes,  sur  un  hermës. 

Laconie.  —  Temple  d'Apollon  Hypertéléatès ,  — Kourouniotis,  'b?.  ipx-,  1900,, 
153.  Proxénies  diverses  de  la  cité  éleuthérolaconienne  de  Kotyrta. 

Mistra.  —  G.  Millet,  BCH,  XXIII,  97.  Longues  inscriptions  byzantines  des  églises 
de  cette  ville,  généralement  déjà  connues.  La  plupart  sont  du  xiv«  siècle  ;  ce 
sont  des  chrysobulles  impériaux,  des  poésies  en  vers  politiques,  des  épitaphes, 
des  documents  juridiques. 

Messénie.  —  Thuria.  —  Wilhelm,  'E9.  dp/.,  1900,  151.  Nouvelle  copie  du 
catalogue  Le  Bas,  363. 

Elide.  —  Olympie,  —  Meister,  Ac.  Saxe,  1898,  218;  B.  Keil,  Ac.  Goettingen, 
Nachrichlen,  1899,  136;  J.  Schmidt,  Ac.  Berlin,  1899,  302;  Danielsson,  Eranos, 
m,  129.  Sur  la  loi  d'amnistie  publiée  par  Szanto  {Jahreshefte^  1, 197).  (A  mon 
avis  les  mots  cptuyeTb)  iroTT<i>  Aïop  t(i)Xu(ticib)  ai|jLacTop  signifient  simplement  : 
qu'il  soit  traduit  devant  le  tribunal  de  Zeus  olympien  comme  coupable  de  sang). 

Aohale.  —  Mgira,  —  Staïs,  'E9.  à^x- 1899, 147.  Fragments  nouveaux  et  impor- 
tants de  redit  de  Dioctétien.  Le  modius  castrensis  de  froment  vaudra  100  deniers 
(serait-ce  là,  comme  l'a  pensé  S.  Reinach,  le  point  de  départ  de  la  fixation  de  la 
■valeur  du  denier?),  la  livre  italique  de  viande  de  bœuf  8  deniers. 

Dymé,  Beasley,  Class.  Review,  1900, 162.  Sur  la  lettre  du  proconsul  Q.  Fabius 
Maximus,  CIG,  1543. 

Arcadie.  —  Perdrizet,  Rev.  et,  anc.^  I,  281.  Dédicace  archaïque  sur  une  anse 
de  bronze  :  h;tpx  Apxejii  (le  c  est  un  simple  trait  horizontal). 

Lycosoura,  Meister,  Ac.  Saxe,  1899,  147.  Sur  la  loi  sacrée  publiée  dans  l"Ecp. 
ipX.  1898,  249. 

Leonardos,  'E9.  à^y,  1899,  47.  Sécôma. 

Mantinée,  Wilamowitz,  Heinnes,  1900,  536.  Sur  le  décret  publié  par  Fougères 
(BCB,  XX,  124)  en  prose  rythmée. 

Tégée,  Meister,  Ac.  Saxe,  1896,  266.  Sur  le  dépôt  de  Xouthias. 

Vysocki,  Philologtis,  1899,  498.  Dans  la  dédicace  publiée  par  Bérard  (BCH, 
1893,  15)  et  mieux  par  Perdrizet,  BCH,  XXIV,  285  (VAchéloos  d'Euripide  devient 
VArchélaiU)  lire  'Av]Tat<î>  (Perdrizet  :  'Apia]Tat(^)  'Apxe'JfpiTou,  le  tragique  du 
temps  de  la  guerre  du  Péloponèse. 

Cyelades.  —  Amorgos.  —  Minoa.  Cahen,  BCH,  XXIII,  389.  Copie  (gravée  à 
iEgialé)  d'un  décret  de  Minoa  en  faveur  de  Critolaos  d'JSgialé,  qui  a  secouru  la 
ville  dans  une  situation  précaire.  Décret  d'iEgialé  en  l'honneur  du  même  person- 
nage et  de  son  frère  qui  se  sont  acquittés  brillamment  de  la  chorégie,  etc.  Ce 
dernier  texte  fait  connaître  deux  démotiques  nouveaux  d'iEgialé  :  'AX^Ctti?  et 

E.  Michon,  Bull,  de  la  Soc.  des  AnHguaires,  1900,  98  et  300.  Sur  la  stèle  du 
fabricant  de  lits  Beitenos  Hermès  au  Louvre  (Frœhner,  u9  130). 
Andros.  Fr&nkel,  Ac.  BerUn,  Abhandl,  1897,  32.  Sur  QG,  U  add.  2349  E. 


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82  THÉODORE    REINACH 

ÀM,  XXIV,  351.  Funéraires.  Proxénie  de  Dromon  le  Babylonien. 

Déhs,  Fr&nkel,  Âc.  Berlin,  Abhandl,,  1897,  22,  montre  que  la  plupart  des  inscr. 
rfaénéennes  du  musée  d*Égine  proviennent  de  Délos. 

Jougaet  (et  Ardaillon),  BCH,  XXIll,  56.  Dédicaces  émanant  de  collèges  d'affran- 
chis (compétaliastes  et  hermaïstes),  de  banquiers  et  de  changeurs  (xpu^oicôXai), 
commencement  du  i***  siècle  avant  J.-C.  Entre  autres  une  bilingue  (n«  1)  d'un 
latin  bizarre  {magistreis  Mirqurio),  des  signatures  d'artistes  (Sopatros,  fils 
d*Archias  de  Soles,  Lysippe  d'Héraclée)  et  une  dédicace  des  olearei  à  C.  lulius 
C.  f.  Caesar  pro  cos.  (le  père  du  dictateur?). 

Colin,  BCH,  XXIII,  83.  Fasters  de  la  procession  de  la  8u>8cxT;t;  (sacrifice  de  douze 
moutons  qui  a  remplacé  Tantique  déliade),  commencement  du  ii*  siècle  après  J.-C. 

Th.  Reinach,  REG,  XIII,  170.  Fr.  d'un  compte  des  hiéropes,  archonte  Phokaieus, 
181  (Musée  du  Louvre). 

Perdrizet,  Rev.  éL  anc,  I,  267.  Décret  en  Thonneur  de  Tarchitecte  Sostratos  de 
Cnide  et  réunion  de  tous  les  textes  concernant  ce  personnage. 

Myconos.  Ziebarth,  Rh,  Muséum,  1900,  506.  Décret  d*un  synode. 

Naxos,  Hilier  von  Gsrtringen,  Hermès,  1900,  339.  Fragment  de  calendrier  litur- 
gique dionysiaque. 

Paros,  —  Hilier  von  Gaertringen,  AM,  XXV,  1.  Fragments  très  effacés  d'une 
grande  inscription  (palimpseste)  en  l'honneur  d'Archiloque,  donnant  d'après 
divers  auteurs,  notamment  d'après  Déméas  (I,  7),  les  regesla  de  ce  poète,  par 
archonte,  souvent  avec  des  citations  textuelles  d'Archiloque  :  Roiranos  et  son 
dauphin,  Pariens  et  Thraces  à  Thasos,  victoire  sur  les  Naxiens,  etc. 

Fraenkel,  Ac.  Berlin,  Abhandl.,  1897,  33.  Sur  divers  textes  connus  mais  mal 
classés,  p.  ex.  aG,  II  add.  2322  B. 

Wilhelm,  AM,  XXIV,  345.  Sur  l'inscription  dite  des  hétères  de  Paros. 

Wilhelm,  Jahreshefte,  III,  75.  Original  et  texte  latin  de  la  lettre  impériale 
de  l'an  204  (Dittenberger,  2*  éd.,  415). 

Rubensohn,  AM,  XXV,  350.  Inscriptions  (presque  toutes  connues)  copiées  pa/ 
Cyriaque  d' Aucune. 

Thira,  —  Kretschmer,  Philologus,  1899,  467.  Le  n*  553  des  graffites  de  Théra 
(Hilier)  doit  se  lire  :  tc{8*  Suft  oloiuv  9c  (?) 

AM,  XXV,  461. 

Crète*  —  In  génère,  —  Schmidt,  Rh,  Muséum,  1898,  477,  mécontent  de  ce  que 
Ziebarth  et  moi  (REG,  X,  138)  nous  avons  rendu  à  la  Crète  une  inscription  (CIG, 
1840)  dont  il  avait  tiré  toute  espèce  de  conclusions  sur  la  topographie  de  Cor- 
cyre(!),  insinue  (p.  479)  que  ma  démonstration  n'est  pas  indépendante  de  la 
trouvaille  de  Ziebarth.  Si  Schmidt  avait  lu  la  note  de  M.  Holleaux  reproduite 
dans  la  Revue,  X,  154,  ou  s'il  avait  seulement  consulté  M.  Ziebarth  lui-même 
{Rh,  Mus,,  1898,  634]  il  n'aurait  pas  commis  la  grossière  inconvenance  que 
Bûcheler  et  Ribbeck  ont  eu  le  tort  de  laisser  passer  dans  leur  estimable 
Revue. 

Ziebarth,  Rh,  Muséum,  1899,  488.  Sur  l'histoire  et  la  transmission  des  inscrip- 
tions Cretoises. 

Wûnsch,  Rh,  Muséum,  1900,  73.  Poème  magique  sur  une  tablette  de  plomb. 

Contoléon,  REG,  XIII,  495.  Ex-voto  à  Hermès  Rranaios. 

Cnosse,  —  Wilamovritz,  Hermès,  1900,  542.  Sur  le  décret  (BCH,  IV,  352)  en 
l'honneur  des  poètes  Dioscuridès  et  Myrinos. 

Gartyne,  —  Dyobouniotis,  Annuaire  du  Pamassos,  V  (1901),  p.  146.  Sur  la 
petite  loi  archaïque  reproduite  Inscr,  Juridiques,  \,  401  D  (recueil  dont  l'auteur 
ignore  l'existence  !) 


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BULLETIN   ÉPIGBAPUIQUË  83 

Olouê,  —  Demargne,  BCH,  XXIV,  223.  1.  Série  de  proxénies datées  parles  noms 
du  démiui^e,  entre  autres  le  Macédonien  Patroclos  (vers  266],  plusieurs  Rhodiens, 
le  citharéde  Eubios  de  Messène,  le  général  Démétrius  d'Astypalée,  un  médecin  de 
Casos  qui  a  secouru  la  ville  dans  une  épidémie  (le  décret  sera  gravé  à  Olous 
dans  les  temples  de  Zeus  Tallaiôs  et  d'Asclépios,  à  Casos  dans  celui  d'Apollon 
Téménités)  2  (p.  235).  Dédicace  d'un  temple  à  Phébus  (distique).  Je  ne  puis  croire 
à  la  restitution  tov8'  avsOv^x]!  vaov.  4.  Dédicace  à  Tibère.  6.  Au  consulaire  CËcu- 
menius  Dositheus  Asclepiodotus  (vers  380  ap.  J.-C). 

îlanoa,  —  Demargne,  ib.  238.  1.  Dédicace  à  Zeus  Soter  et  À  Tyché  nptoTOY^vr^c 
(peut-être  npti)TOYcvT;taii?)  par  Philotas  d'Épidamne,  tôv  irpwtwv  çfXwv  x«l 
XiXfapx^ç  xal  ^poupap^o;,  sans  doute  un  officier  égyptien.  2  (239).  *P<J5ai  'ApxtjjLiSw- 
pou  dpcTàv  xàç  6toG. 

Autres  localités  de  la  Crète  orientale,  —  Demargne,  ib.  241  sulv.  Critsa,  Jolie 
dédicace  métrique  à  Rypharissis  PhacuUanios  (?).  Oleros  (Messeleri).  Dédicace  à 
Athéna.  Biennas.  Une  femme  Thermoulis. 

Hierapytna.  —  Le  traité  avec  Rbodes  {Dialektinsch.^  3749)  a  été  retrouvé  par 
Scrinzi  et  republié  dans  les  Atti  del  A.  Inst,  Veneto,  IX,  7,  1898. 

Lytloê.  —  Taramelll,  Monumenti,,  IX,  395.  Base  d^une  statue  assise  drapée  : 
Z]V^vuv  (1)  'AXt(iv6pou  'A9po8ciÇ(ù(  licoCct. 

Hacédoine.  —  Berœa,  —  Rostovtzev,  Bull,  Inst,  arch,  russe,  IV,  3,  167.  Fr. 

d'un  décret  du  xoivàv  sous  le  gouverneur  L.  Baebius  Honoratus.  P.  170.  La  tribu 

ntuuaoTixV^  à  C.  Popillius  Python,  grand  prêtre  des  Augustes,  agonothète  du  xoi- 

'  vôv,  qui  a  obtenu  de  l'empereur  Nerva,  pour  sa  ville  natale,  le  monopole  du  néo- 

corat  et  du  rang  de  métropole.  Plusieurs  autres  inscriptions  de  Béroé,  datées. 

Édesse.  —  Papageorgiou,  'AOt^vâ,  1899,  64  et  Bei*l.  Philol,  Wochenschrift,  1899, 
63.  Consécration  à  la  déesse  Ma  (=  REG,  Xll,  169). 

Heraclea  Lynces lis {MonMiir).  —Couve  et  Rob.  Mowat,  6CU,  XXIV,  247.  Épi- 
taphe  latine  du  centenier  Aurelius  Saxa  (?),  dace  d'origine  (2). 

Thessalonique.  —  Perdrizet,  BCH,  XXIII,  340;  Contoléon,  REG,  XIII,  494;  Papa- 
georgiou, 'AOt^vâE,  1899,  89.  Funéraires. 

Papageorgiou,  AM,  XXV,  117.  Hommage  à  Aur.  Vaientinus,  tribun  des  Bataves, 
an  307. 

Perdrizet,  Mélanges  de  VÉcole  de  Romey  1899,  541  ;  1900,  221.  Funéraires,  pour 
la  plupart  chrétiennes.  Le  n*  12  est  un  nouvel  exemple  de  la  sigle  XMr  dont  j*ai 
traité  dans  la  Byzant.  Zeitschrifl,  1900,  p.  60  (Xpioràv  MapCa  Y«vvql). 

P.  N.  Papageorgiou,  Die  Uptia  Oûcai  inschrift  von  Saloniki  (Trieste  1901)  (3).  Dé- 
couverte d'un  nouveau  fragment  de  l'inscription  funéraire,  n»  34,  de  Duchesne 
(Arch.  miss.  1876),  qui  paraît  manquer  dans  le  recueil  de  Dimitsas.  La  testatrice 
lègue  2  plèthres  de  vignes  à  une  corporation  de  mystes,  à  charge  d'apporter  cha- 
cun ff  grand  ou  petit  »,  une  couronne  de  roses  tous  les  ans  sur  sa  tombe.  S'ils  y 
manquent,  une  autre  confrérie  est  substituée.  La  prêtresse  (dont  le  nom  a  dis- 
paru) s'intitule  Uptia  Ouaa  (Eurip.,  Bacch.,  586),  tùtia  (=:  eria). 

Ililiokov,  Bull,  inst,  arch.  russe,  IV,  1,  23  sq.  Byzantines  tardives  de  Salonique, 
Vedena,  etc.  -  /6.,  IV,  3,  122.  Autres  du  même  genre. 

Stroumitsa.  —  Bull.  inst.  arch.  russe,  VI,  6.  Dédicace  de  l'église  Notre-Dame 
de  la  PiUé  (1080). 

(1)  Le  teito  en  caractères  dpigraphjqnes  porte  ]HNOH  (?) 

(2)  Pour  PBLEG  (=  G)E  à  la  1.  2  qu'il  ne  faut  pas  changer,  cf.  Tinscr.  juive  d'Auch. 

<J)  Cf.  aussi  rarticledu  même  auteur  dans  la  Nia  -f,}Up«  de  Trieste,  1899,  n«  lt86-«,  et  Pcr- 
driiet,  BCH,  XXIV,  3il. 


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84  THÉODORS   RÉINACH 

Arohipel  macédonien.  —  Thasoê,  —  Mendel,  BCH,  XXIV,  263.  Marques  de 
carrier  sur  les  murailles  de  la  ville  ancienne.  6.  (p.  267)  Distique  funéraire  archaï- 
que. 7.  Dédicace  à  Déméter.  8.  Artémis  'EicaïuTiTi  (nouveau)  'ExdttTi.  10  (270).  Borne 
de  Zeus  Agoraios.  14  (271).  Dédicace  auxNémésis.  15.  Asclépios  Epékoos.  16.  Un 
xo9|i({ico\ic.  17.  Gladiateur  vainqueur  et  affranchi.  19  (275).  Un  devin  (olciyvovxô- 
icoc)  arabe  de  Kanôtha.  P.  278.  Liste  des  noms  thraces  rencontrés  à  Thasos. 
Épitaphes. 

Samothrace.  —  Phardys,  AM,  XXV,  118.  Partie  inférieure  de  ilnscription  de 
Gonze,  Reise,  p.  66  (droit  de  cité  pour  Ptolémée  de  Gortyne). 

Thraoe.  —Philippopolis,  —  AM,  1899,  90.  L.  Aurelius  Rufus,  fils  duThracarque 
Rufus,  consacre  une  statue  d'Apollon  P3rthien  (xôv  icûOiov)  à  la  métropole. 

Perdrizet,  Rev,  des  et.  anc.^  I,  23.  Sur  les  inscriptions  relatives  à  Zeus  Zbel- 
thiourdos  (Jupiter  Velsurus  deCicéron).  Aux  inscriptions  trouvées  en  Thrace  il 
faut  joindre  CISic.,981  et  CIL,  III,  supp.  8i9t. 

Traianopolis  (Dedeagatch).  —  Seure,  BCH,  XXIV,  147.  Borne  du  territoire  sacré 
des  dieux  de  Samothrace  (cf.  Dumont  HomoUe,  p.  440,  n^  108). 

Sélymbria.  —Seure,  BCH,  XXIV,  159.  Funéraires.  Dédicaces  au  dieu  Archagétas 
(le  Cavalier). 

Perinthus,  —  Seure,  BCH,  XXIV,  161.  Ex  voto  au  dieu  S^J/iffroç.  Funéraires 
latines. 

Fanion,  —  Seure,  BCH,  XXIV,  164.  Dédicace  à  Sérapis  et  Isis.  Dédicace  en  Thon- 
neur  d'Euméne  (II),  de  ses  frères  et  de  la  reine  Stratonice. 

Peristasis.  —  Seure,  ib,  166.  Borne  du  temps  de  Dioclétien  (cf.  CIG,  2018). 

Plagiari.  —  Seure,  ib.,  167.  —  Dédicace  latine  faisant  connaître  des  Ilviri 
quinquennales. 

JSnus.  ~  Seure,  t6.,  168.  Funéraire  pénale. 

Mesembria.  —  Bull.  inst.  arch.  russe,  VI,  446.  Dédicace  à  Gordien.  Dédicace  de 
Tachèvement  de  la  métropole  (1599).  Reconstruction  de  la  métropole  par  Michel 
et  Andronic  Paléologue. 

Philippes.  —  Perdrizet,  BCH,  XXIV,  304.  Stèle  funéraire  de  Zipas  (au  Louvre): 
xaTa^ivicivu»  6è  \LÙvxoLt^  Aiovt>9ou  (6T^vipia)px'  icspax«t390uaiv  {loi  jS(S8oic  xst'  irtK,  et 
plusieurs  textes  analogues  ou  épitaphes  datées  de  Tère  actiaque,  les  uns  inédits, 
les  autres  mieux  publiés.  Ces  inscriptions  attestent  la  persistance  de  Télêmeot 
thrace  et  du  culte  de  Dionysos  dans  la  colonie  de  Philippes.  Mais  Tusage  des 
rosalies  paraît  être  d'origine  italienne. 

Byzance.  —  Preger,  Bys.  Zeii.,  VIII,  485.  Copie  d'un  rescrit  du  métropolitain 
Nil  de  Larissa  (1372/3).  —  Dédicace  à  FI.  Niciadès,  prêtre  d'Asclépios  et  icpwtowa- 
T^<T«;  de  la  cité. 

Begler,  Bull.  inst.  arch.  russe,  IV,  2, 105.  -f  opot  twv  xaX«|iou«ou  SiaçtpovTt;  AiÇi- 
«psTOu  T«  [sic  ?)  tvSoÇ  (oTfliTOu)  TcaTptxtou  x(dn)  Oup6ixiou  Tou  tvSoÇ  •  fltito  icprico«ttwv 
[a]ito  uicsTuv. 

Moesie*  —  Tocilesco,  Fouilles  et  recherches  archéologiques  en  Roumanie  (Bu- 
carest, 1900,  in-4«).  On  trouvera  des  inscriptions  grecques,  principalement  de 
Rallatis  et  de  Tomi,  aux  pages  suivantes  de  ce  recueil  :  97  (fr.  de  table  iliaque], 
112  (procès-verbal  de  bornage),  192  (anse  damphore),  200  (fr.  chrétien  bilingue), 
218  (dédicace  d'un  édifice  sous  Antonin),  220  (vœux  pour  Marc  Aurèle  et  Vérus), 
222  (funéraires  dont  l'une  de  Théocrite  vaux^t^poç  6  xal  pa<TiXtôç  ?)  224  (=  REG, 
XII,  390,  Wilhelm,  Berl.  Phil.  Woch.,  1900,  1150),  226  (funéraire  :  le  gladiateur 
dace  Skirtos),  227  (décret  d'un  thiase,  etc.),  233  (dédicace  à  Tyché). 

Haemon.  —  AM,  XXIV,  356.  Dédicace  à  Artémis. 

Odessus,  —  Jahresheftê,  III,  Beiblatt,  67.  Funéraires. 


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BULLETIN   ÉPIGHAPHIQUE  85 

Aboba^  etc.  —  BulL  inêi.  arch.  russe  y  VI,  440. 

Nicopoiis,  —76.,  VI,  445. 

Scythie.  —  Latyschew,  Inscrifrtiones  antiguae  orae  septentrionalis  Ponti 
Euxini  graecae  et  latinae  per  annos  1885-1900  repertae,  Petropoli,  4901,  in-4«. 
Quoique  ce  recueil  forme  un  véritable  supplément  au  Corpus  de  M.  Latyschew, 
nous  donnons  ici  un  conspectus  très  sommaire  de  son  contenu  : 

Tyras{n**  1-8,  452-455).  Noter  (n«  2)  Torthographe  L.  Septimi  Severi  Perte- 
naciSy  qui  se  retrouve  sur  des  monnaies  grecques. 

OUna  (9-63,  456-463).  Dédicaces  à  Apollon  Prostatas,  Achille  Pontarque, 
Mention  du  orpaxifiYiov  d'Olbia  (26)  ;  prêtre  des  dieux  de  Samothrace  (27).  Epi- 
gramme  sur  Anaxagoras  qui  a  lancé  une  flèche  à  la  distance  de  282  orgyes  (460). 
Pas  un  mot  de  la  iiare  de  Saitaphernès! 

Chersonnesus  (64-190,  464-467).  Proxénies  (gens  de  Rhodes,  d'Amastris,  de 
Sinope).  Fragment  contemporain  du  décret  de  Diophante,  louant  des  citoyens 
qui  ont  rendu  «  le  Beau  port  >»  à  Chersonèse  (67).  Fragment  de  décret  en  Thon- 
neur  d'un  citoyen  qui  a  chassé  un  tyran  et  obtenu  de  Tempereur  la  confirmation 
de  la  liberté  de  Chersonèse  (68).  Remerciements  aux  Héracléotes  pour  Tassis- 
tance  que  leurs  ambassadeurs  ont  (à  cette  occasion  ?)  prêtée  à  ceux  de  Chersonèse 
(71).  Serment  civique  des  Chersonésitains  (79).  Catalogue  de  fonds  de  terre  vendus 
avec  les  prix  :  quelques  notations  sont  nouvelles,  AO  pour  100,000  drachmes  (?), 
PI  50,000  (?),  O  10,000  (?),  0  5,000  (?)  no  80).  Instructions  du  temps  de  Commode 
au  tribun  Atilius  Primianus  pour  la  perception  du  icopvivàv  xfkoz  (81,  bilingue). 
Dédicaces  à  Athéna  Soteira,  à  Parthénos  (85),  au  légat  propréteur  S.  Octavius 
Fronto  sous  Domitien  (03),  à  Commode  et  au  tribun  de  la  leg.  1  Italica  (94,  an  185). 
Alliance  avec  le  roi  Polémon  (91).  Dédicace  du  roi  Aspourgos  (147).  Funéraires 
envers  (110,  136). 

Neapolis  (191-192),  Sugdaea  (193),  Tazus  (194). 

Tfieodosia  (195-198,  468). 

Panlicapeum  (199-417,  469-478).  Dédicaces  par  ou  à  Dynamis  (291),  Sauro- 
iDatès(202),  Cotys  (203).  Affranchissement  (204).  Inscriptions  de  synodes  (207  suiv.). 
Funéraires  métriques  (218,  221  —  commençant  par  un  vers  de  Simonide,  —  256, 
317,  391).  Le  stratège  des  TuxotvSeÎTai  (297).  Un  Sixûv  itpaxTup  (342).  Le  bienheu- 
reux Isaac  (404,  avec  une  inscription  hébraïque  mutilée).  Simon  le  juif  (405). 

Phanagoria  (418-419).  Dédicace  de  Dynamis  à  Livie  (420). 

(hrgippia  (420-445). 

TanaSs  (446-451).  Restauration  de  murailles  en  460  Bosp.  par  le  roi  Eupa- 
tor  (447). 

ASIE-MINEURE 

Pont.  —  Sebastopolis  —  Anderson,  JHS,  XX,  153.  Statues  érigées  à  un  bien- 
faiteur qui^  été  pontarque  dans  la  métropole  du  Pont  Néocésarée,  grand-prêtre 
à  vie  d'Hadrien,  et  dont  la  fille  a  épousé  un  citoyen  de  la  métropole  Amasia.  Il 
résulte  de  là  qu'à  Tépoque  des  Antonins,  le  xotvôv  dont  Néocésarée  était  le  foyer 
comprenait  les  villes  du  Pont  Galatique. 

Tchoroum  (confins  du  Pont  et  de  la  Galatie).  JHS,  XX,  156.  Copie  de  la 
correspondance  d'Abgar  et  du  Christ. 

Route  de  Néocésarée  à  Neoclodiopolis.  —  Munro,  JHS,  XX,  159.  Série  de 
milliaires  qui  donnent  un  nouveau  gouverneur  de  Galatie  (M.  lunius  Valerius 
Nepotianus,  250)  et  un  préfet  du  Diospontus  sous  Constantin. 


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86  THÉODORE   REINÂCH 

Nicopolia,  Cumont,  Rapport  sur  une  mission  archéologique  en  Asie-Mineure 
(Bruxelles,  1900),  p.  42.  T.]  'lo'iXiov  Il3Tpô(civov  t6v  irpc^lTOv  tûv  'EXXi^|v(>iv  xaf- 
«pûJTov  dp(i,<vi|dîpxTiv  I  'H  icaTpU  I  éici(xsXT^O<v K«;  'louXiou...  (Nicopolis  était  sans 
doute  le  siège  d'un  xoivôv  de  la  Petite  Arménie  ;  mais  y  ayait-il  plusieurs  armé- 
marques  en  fonctions  simultanément  ?  ce  fait  pourrait  jeter  quelque  lumière 
sur  la  question  toujours  débattue  de  Tideutité  de  Vasiarque,  lyciarque,  etc.  avec 
le  grand-prêtre  du  culte  impérial  dans  la  province). 

Paphlagonie.  —  Neoclaudiopolis  (Vezir  Reupru).  Anderson  JHS,  XX,  151. 
Dédicace  à  Carinus  (282/3  après  J.-C.)  par  le  peuple  et  le  sénatde  Neoclaudiopolis, 
an  oitYt  =  288  Neocl.  Ce  texte  fixe  à  la  fois  le  site  et  Tére  (6-5  avant  J.-C.)  de 
Neoclaudiopolis,  les  limites  de  la  Paphlagonie  et  la  date  de  son  annexion. 

Galatie.  —  Ancyre.  HomoUe,  CR.  Ac.  Inscr.  1900,  704.  Dédicace  par  une  tribu 
d'Ancyre   à  T.   Iulius    Severus,  descendant  du  roi   Déjotarus,  des  tétrarques 
Amyntas,  fils  de  Brigatus,  et  Amyntas,  fils  de  Dutaiès,  etc.  Ce  texte  a  aussi  été 
commenté  par  Th.  Reinach,  Revue  celtique,  1901,  1. 
■  Anderson,  JHS,  1899,  57  suiv.,  n*  94.  Dédicace  à  Salonine,  mater  castrorwn. 

Pessinus,  —  Koerte,  AM,  XXV,  437.  La  confrérie  des  ATTa6oxaoi  ÀTib.  Cl.  Attis 
Déjotarus,  fils  d'Héras,  de  la  tribu  Quirina,  prêtre,  ivatov  (uxà  tôv  dpxtcp^ 
T^TapTov  8i  TaXoiTâv,  deux  fois  grand-prêtre  des  Augustes  auprès  du  Koinon  des 
Galates,  <Tt6a9xo^é^rr\^  (cf.  sur  son  père  AM,  1897,  38).  P.  439.  Édifice  dédié  à 
Titus.  —  Un  Alexandrin  à  sa  femme  qui  a  fait  campagne  avec  lui  pendant 
vingt-trois  ans. 

Galatie,  Cappadoce  et  Lyoaonie.  —  Anderson,  JHS,  1899,  57  et  281  a  exploré 
la  Galatie  à  TO.  de  THalys  et  le  N.-O.  de  la  Cappadoce  et  a  recueilli  256  petits 
textes  d*époque  impériale  d'un  intérêt  surtout  topographique  et  religieux.  Parmi 
les  divinités  invoquées  signalons  ZcOj;  'Axpeivr^v^ç,  Zcù;  £apucv$v\vdc,  Z«û{  BpuwT&y, 
le  dieu  Uox2\l6^  (31),  Ztùç  NapTjvôç,  "Oaioç  (Mên),  MV  'Av6pwviiv4^,  Ztùç  Mffioroc,  la 
mère  des  dieux  Zi^ttiair^Wi,  ZcO;  Z'nii.pouTTivo;,  MV  £cX(i,i7^vdc,  Mi^TY^p  teTpaicp^vuico;. 

On  notera  aussi  les  noms  celtiques  (?)  BapPuXXaK*  Ouxorc^,  ZficpTuv,  MdUyiyva 
(48-9),  AttTO-pMioç,  Ao67^6wv  (66-7). 

Parmi  les  funéraires  noter  le  n»  97  (daté  de  Tan  165  de  la  province  =  140  apr. 
J.-C.)  :  xlTWffav  (sic)  ôà  ol  xXT^pov^ji-oi  |xoo  xità  tptaxoffT^v  dhc6x«uffiv  oav  (?)  èwiSi, 
\U[».^o\L(xi  «ÙTouç  ;  le  n»  178  (au  juif  Sophronius,  XsuC-n^;  iTv6;)  ;  le  n®  196,  Aurelius 
MwU<jaT,ç(juif?). 

Bithyxde*  —  Calchedon.  —  AM,  1899,  92.  Relief  funéraire.  —  Pargoire,  BCH, 
XXIII,  417.  Funéraire  chrétienne  de  style  barbare  (e66oupoc  pour  Théodore). 

dus,  —  Koerte,  AM,  XXIV,  410.  Fragment  d'un  décret  relatif  à  des  juges  envoyés 
de  Magnésie  du  Sipyle..  Catalogue  d'éphèbes  sous  Trajan,  avec  un  intitulé  qui 
énumère  cinq  stratèges  et  d'autres  magistrats.  Fr.  métrique  (lire  dvr,X(ico$c«  et 
xTjpdOt  (??),  d'après  Herwerden,  Mnemos.,  28,  364.) 

Hiéra  (près  Chalcédoine,  auj .  Phanarakis).  —  Pargoire,  Bull.  inst.  arck.  russe, 
IV,  2,  77,  Funéraires  chrétiennes. 

Nicaea.  —  Roerte,  AM,  XXIV,  398.  Dédicace  des  murs  par  le  proconsOl  M.  Plan- 
cius  Varus  (70-1  après  J.-C). 

Bull,  inst.  arch.  russe,  IV,  3, 114.  Chrétiennes.  VI.  209  :  funéraires.  Épitaphe  en 
forme  d'énigme  de  AtXticoptç  "Airçou. 

Nicomedia.  —  Koerte,  AM,  XXIV,  424.  Dans  CIG.  3791  lire  Zeus  Sabaxios 
navafltyav<J;. 

Prusias  ad  Hypium.  —  Koerte,  AM,  XXIV,  426.  Dédicaces  diverses  notamment 
à  un  premier  archonte,  à  un  bithyniarque,  à  un  agonothète. 

Province  d'Asie.  —  Mommsen  et  Wilamowitz,  AM,  XXIV,  275.  Sur  nntroduc- 


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BULLETIN   ÉPIGRàPHIQUE  87 

Uon  du  calendrier  asianique.  Le  jour  intercalaire  tombe  toujours  au  mois  Xan- 
thicos. 

Troade.  —  Ilion.  -  Brûckner,  MA,  XXIV,  451.  Sur  la  liste  des  débiteupi 
publiés  Rev.  de  philol.,  XXIIL  166. 

Scepsù.  —  Munro,  JHS,  XIX,  330.  Lettre  d'AnUgone  le  Grand  au  peuple  de 
Scepsis,  en  311  avant  J. -G.  Les  efforts  pour  la  liberté  des  Grecs  ont  été  quelque 
temps  entravés.  Maintenant  des  ambassadeurs,  Prépélaos  et  Aristodémos,  se  sont 
présentés  de  la  part  de  Cassandre  et  dePtolémée  (?).  Les  exigences  de  Cassandre 
sont  dures,  néanmoins,  comme  il  a  acccordé  ce  qui  regardait  les  Grecs,  Antigone 
a  traité  avec  lui  et  Lysimaque.  Ptolémée  demande  à  être  compris  dans  la  paix, 
et  quoiqu'il  en  coûte  à  Antigone  de  renoncer  au  fruit  de  tant  de  dépenses,  afin 
de  bâter  Tarrangement  avec  Polyperchon  et  de  délivrer  les  Grecs  des  maux  de  la 
guerre,  ils  ont  échangé  des  ambassadeurs  munis  de  pleins  pouvoirs,  Aristobule 
pour  Ptolémée,  Aristodème,  Eschyle,  Hégésias  pour  Antigone  ;  la  paix  est  conclue, 
Antigone  y  a  fait  insérer  un  article  par  lequel  tous  les  Grecs  et  les  «  chefs  »  se 
garantissent  mutuellement  par  serment  leur  liberté.  Antigone  envoie  aux  Scep- 
siens  copie  du  traité  et  du  serment  et  les  engage  à  les  ratifier.  Une  seconde  pierre 
(brisée)  renfermait  le  décret  conforme  des  Scepsiens  :  éloges  à  Antigone  et  aux 
Grecs,  autel  et  statue  pour  Antigone,  continuation  de  la  fête  annuelle  en  son 
honneur;  couronne  d'or  de  100  statères  pour  lui;  de  50  pour  chacun  de  ses  fils 
Démétrius  et  Philippe  ;  on  célébrera  des  êùayyiXxx  et  une  stéphanéphorie  géné- 
rale. Tous  les  actes  seront  gravés  dans  le  temple  d'Athèna. 

Myaie.  —  Adramyttion,  —  Papageorgiu,  Uned,  Inschr,  von  MUylene,  p.  25. 
Deux  funéraires. 

Cyzique,  —  Perdrizet,  Num.  Chronicle,  1899,  1.  Sur  l'inscription  publiée  dans 
le  Syllogue  de  Constantinople,  tome  XVI  (1885),  Dapiptriiia,  p.  4  :  c'est  un  décret 
des  Cyzicéniens  en  Thonneur  d'un  citoyen  d'Antandros  avec  l'épisème  sculpté  de 
cette  dernière  ville  (une  chèvre). 

Perdrizet,  BCH,  XXIII,  592.  Sur  la  stèle  de  Thallos  (REG,  VII,  391)  et  les  monu- 
ments semblables  concernant  des  banquets  de  Thiases.  M.  P.  croit  que  tous  ces 
monuments  proviennent  de  Bryllium,  en  tout  cas  d'une  colonie  mégarienne. 

Pergame,  —  Contoléon,  REG,  XIII,  495.  Funéraire. 

Conze,  AM,  XXIV,  164  et  485.  Soixante-quatre  inscriptions,  principalement  des 
dédicaces  architecturales,  religieuses,  impériales.  Les  n<>*  5  suiv.  fixent  l'empla- 
cernent  du  temple  d'Asclépios  hors  des  murs  (le  n»  11,  dédicace  d'un  arcariua  de 
la  Mysie  inférieure  sous  Trajan,  est  une  des  plus  anciennes  dédicaces  connues  à 
Télesphoros).  Dédicace  des  Amiséniens  et  des  Romains  établis  à  Amisos  (16).  La 
confrérie  des  pouxdXoi  au  proconsul  C.  Antius  Aulus  Iulius  Quadratus  (31).  *61. 
Sénatus-consulte  rendu  sur  la  proposition  du  préteur  C.  PopilUus,  C.  f.,  au  sujet 
des  instructions  à  donner  aux  préteurs  d'Asie  :  le  sénat  ratifie  en  bloc  tous  les 
actes  des  rois  de  Pergame  jusqu'à  la  mort  d'Attale  III.  62  Proclamation  relative 
à  une  révolte  d'ouvriers. 

Banlieue  de  Pergame  (Mysie  et  Lydie).  —  Schuchhardt,  AM,  XXIV,  201.  Strigile 
en  bronze  signé  Théodore  de  Tarse  (1).  Un  légiste  lègue  à  la  boulé  d'Eléa  son 
auberge  et  sa  maison  (16).  Fragment  d'une  lettre  d'Attale  II,  régent  (36).  Inscrip- 
tion funéraire  ;  une  copie  de  Tacte  a  été  déposée  aux  archives  sous  le  proconsul 
Cossinius  Rufinus  (44).  Épitaphe  :  Nix68r,|jLO^  tSo  xt^ts  (49,  un  des  plus  anciens 
exemples  de  <Sô).  Décret  du  conseil  et  du  peuple  d'Attaleia  en  l'honneur  de  Denys 
fils  de  Glycon,  avec  son  cursus  honorum;  décret  des  corroyeurs  de  cette  ville  en 
Tbonneur  de  l'édile  T.  Flavius  Alexander. 

Eolide.  —  Leshos,  —  Mitylène.  P.-N.  Papageorgiu,  Unedierte  Jnschriflen  von 


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8S  THÉODORE   BEINACH 

Mitylene  (Leipzig,  Teubner,  1900).  1.  Décret  en  Thonneur  des  Thessaliens  qui  ont 
envoyé  une  couronne  et  un  sacrifice  à  Asclépios  (dialectale).  8.  Dédicace  métrique 
àZeus  itotv6itwicri<,  Plutonet  Poséidon  irava^çd^tot  (=  AM,  XXIV,  358).  11.  Men- 
tion de  décurions.  —  En  tout  42  textes  nouveaux  et  les  corrections  à  57  textes 
déjà  connus. 

Hekatonnesoi.  —  Ilot  Daskalio.  AM,  XXV,  119.  Entre  autres  une  inscr.  avec 
XMF  (non  Tî) 

lonie  (1).  —  Éphèse,  —  Wilhelm,  Ac.  Vienne,  Sitzungsb,  1900  (CXLïl),  4«  disser- 
tation. Dans  le  décret  du  temps  de  Mithridate  (Michel  496),  1.  55  suiv.,  lire  tpa- 
iteÇtC  [Taç  ôaot  jièv  iv  TÛt  è]  «p'  ïtoç  IvtauTÛi  (=  Tannée  courante).  Cf.  dans  Tinscr. 
deLampseu]ue  (CIG.  3641  6)  1. 6  sv  xûi  xaO'  Stoç  iviauxûi. 

Contoléon,  REG,  XIII,  495.  Divers. 

Benndorf,  Jahreshefte^  II,  Beiblatty  p.  17  (cf.  Wilamowitz,  Hermès,  XXXIV, 
209).  Bail  d*un  terrain  public  qui  appartenait  auparavant  aux  enfants  de  Clito- 
phon;  la  ville  se  réserve  une  bande  de  terrain  pour  une  route  au  bord  de  la  mer 
(donc  au  in*  siècle  Ephèse  touchait  encore  à  la  mer)  et  pour  la  muraille  de  la  ville  ; 
en  outre  elle  aura  le  droit  d'utiliser  les  carrières  de  pierre  et  de  faire  passer  les 
conduites  d'eau  sur  le  terrain  jusqu'à  Taché veme ut  des  remparts.  La  mention  de 
la  «  colline  d'Astyage  »  est  intriguante. 

Heberdey,  Jahreshefte,  II,  Beiblatt,  43.  Nouvelle  donation  de  Vibius  Salutaris. 
Fragment  archaïque  sur  la  procédure  :  Tune  des  parties  jure  par  Zeus  sur  un 
bouc. 

Stein,  ihid,  73.  Nouveau  proconsul  (sous  Nerva)  Carminius  Vêtus. 

Domaszewski,  ihid,  81.  Dédicace  peur  un  tribun  de  la  legio  VI  Macedonica 
(nouvelle),  époque  d'Auguste. 

Mommsen,  Jahreshefle,  III,  1.  Décret  en  l'honneur  d'Antonin  le  Pieux,  rappe- 
lant son  proconsulat  d'Asie.  On  célébrera  son  einniversaire  de  naissance  par 
cinq  jours  de  fête  (I)  et  une  distribution  de  un  denier  par  tôte  à  tous  les  citoyens. 
Suit  une  lettre  du  proconsul  Vcnuleius  Apronianus  donnant  force  de  loi  au 
décret  ûoicsp  el  aùxà^  elffr.Yî^ffijtevoç  ïxyjrov. 

Heberdey,  ibid,,  83.  Invocation  en  vers  iambiques  à  Vesta  et  Artémis.  Ck>pie 
de  la  correspondance  du  Christ  et  d'Abgar. 

Magnésie  du  Méandre.  —  Otto  Kern,  die  Inschriflen  von  Magnesia  am  Maeander, 
Berlin  1900.  Corpus  des  400  inscr.  connues  de  cette  ville,  dont  262  trouvées  de 
1890  à  1893  par  Humann,  Hiller,  etc.  Nous  ne  donnons  qu'un  conspectus  très  som- 
maire :  1-7, 9-13.  Proxénies.  8.  Bail  de  terrains  d'Etat.  14.  Loi  sur  les  fonctions  de 
polémarque  (fragment).  15.  Juges  magnètes  à  Cnide.  16.  Décret  sur  l'organisation 
de  la  fête  des  Leucophryéna.  17.  Légende  de  la  fondation  de  Magnésie.  18-19. 
Lettres  d'Antiochus  III  et  de  son  fils.  20-21.  Décrets  du  xoiv6v  crétois.  22-23. 
Lettres  d'Attale  I*«  et  de  Ptolémée  (Philopator?)  25-87  Lettres  de  diverses  cités 
grecques  et  de  xoivi,  entre  autres  d'Antioche  de  Perse  (61),  de  Syracuse  après  la 
prise  de  la  ville  par  les  Romains  (72).  93.  Conflit  entre  Magnésie  et  Priène.  98. 
Fête  de  Zeus  Sosipolis^  100.  Consécration  de  Timage  de  Leucophryène,  105.  Juge- 
ment arbitral  entre  Hierapytna  et  Itanos.  114.  Grève  de  boulangers,  115.  Lettre 
de  Darius,  164.  Magistrat  chargé  de  la  frappe  de  la  monnaie  divisionnaire  (cf.  Bour- 
guet,  REG,  XIII,  16),  215.  Oracle  de  Dionysos.  L'index  ne  comprend  pas  moins  de 

(1)  Dans  la  Clats.  Beview,  1900,  204,  Richards  s'est  occupé  de  la  plus  ancienne  inscription  Tasco- 
laire  ionienne,  sur  le  vase  archaïque  du  Musée  Capitolin.  Il  lit  le  nom  propre  ApiffTOVOOÇon  consîdé* 
rant  le  signe  entre  les  deux  o  comme  un  3*  o  écrit  par  inadvertance,  puis  barré.  C*est  très  vraisem- 
blable. 


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BULLETIN   ÉPIGRAPHIQUE  89 

douxe  chapitres.  A  ces  textes  on  peut  ajouter  déjà  Gontoléon,  REG,  XIII,  496 
(funéraire);  H.  de  Villcfosse.  Bull  Soc,  antiq,  1900,  264  :  aigle  en  marbre  blanc 
(acquis  par  le  Louvre)  avec  la  dédicace  Au  (j^y^'*^  "^^^  omtov  Aio8upoc  OeoçiXouç 
vtpaTfuoiievoç.  Sur  le  Zeus  Aô^i-rf»;  de  Magnésie,  cf.  Wilamowitz,  GÔtt,  gel,  Anz, 
1900,  573. 

Temple  de  Didymes,  —  Haussoullier,  Rev,  de  philol.,  1900,  243  (et  Uolleauz, 
REG,  1901,  92).  Décret  en  l'honneur  d'Antiochus  1«  qui  a  prorais  de  bâtir  un 
portique  dont  les  boutiques  seront  louées  au  profit  de  la  ville  et  des  construc- 
tions de  Didymes.  Ibid.,  267.  Marques  de  chantier.  ïbid.^  323.  Dédicaceà  Artémis 
Pythia  pour  Philotéra,  fille  de  Ptolémée  Soler. 

Milet,  —  Kekule,  Ac.  Berlin,  Sitzungsb,,  1900.  P.  106.  Inscr.  bilingue  com- 
mémorant la  construction  d'une  route  sous  Trajan,  proconsul  Q.  Iulius  Balbus 
(100),  légat  L.  Passerius  Romulus.  P.  113*.  Décision  arbitrale  du  satrape  Strousès 
(le  Strouthas  des  historiens,  vers  392  avant  J.-C.)  entre  Milet  et  Myus,  au  sujet 
d'un  territoire  contesté.  Les  deux  villes  choisirent  des  arbitres  originaires  de 
diverses  cités  (Erythrées,  Chios,  Clazomène,  Lébédos),  mais  après  la  déposition 
des  témoins,  les  Myontiens  firent  défaut  (t^v  ${xt,v  ^Xiicov).  Là  dessus  le  satrape 
dionie,  ouï  les  juges  ioniens,  décide  en  faveur  de  Milet.  Les  représentants  (?)  de 
Milet  sont  appelés  icpoSixaTcaC. 

Fredrich,  AM,  XXV,  100.  Décret  du  xoixôv  des  Ioniens  en  l'honneur  d'Hippo- 
stratos,  fils  d'Hippodémos  de  Milet,  ami  du  roi  Lysimaque  et  stratège  des  cités 
ioniennes.  Une  statue  de  bronze  lui  sera  érigée  i]i  U(xvwvim  par  les  soins  de  deux 
villes  choisies,  à  savoir  Milet  et  Arsinoeia  (Ephèse).  Suivent  des  mesures  d'exé- 
cution décrétées  par  le  peuple  et  la  boulé  de  Milet.  Un  exemplaire  du  premier 
décret,  trouvé  à  Smyrne,  se  lit  déjà  dans  Dittenberger,  2*  éd.,  189. 

Smyme  et  environs,  Fontrier,  Rev.  arch.y  1900,  II,  160  (=  Rev,  et,  anc,^  II, 
251).  Téménos  d'Aphrodite  Stratonicis  ;  la  dime  du  produit  servira  à  l'entretien 
des  routes  sacrées  de  la  Mère  (doublet  qui  permet  de  restituer  CIG,  3156). 

Fontrier,  Rev,  et,  anc,  II,  253  et  359;  Contoléon,  REG,  XIII,  496;  Sticotti, 
Jahreshefte,  II,  103;  Perdrizet,  BCH,  XXIII,  558.  Funéraires,  en  partie  datées, 
quelques-unes  en  vers. 

AM,  XXV,  120.  Honneur  au  greffier  T.  FI.  Apollonius,  président  des  jeux  sacrés 
de  la  province  d'Asie. 

nés  ioniques.  —  Samoa,  Wiegand,  AM,  XXV,  150.  Sur  un  torse  archaïque  du 
musée  :  Acuxto;  ocveOT^xcv  tu>i  AicoXwvi.  Ib.  175  suiv.  Plusieurs  funéraires  sur  des 
stèles  du  Musée.  P.  207.  Le  peuple  à  C.  Vibius  Postumus  trois  fois  proconsul 
(16  ap.  J.-C). 

Chios,  Bûrchner,  Berl.  Phil,  Woch.,  1900,  1628.  Renseignements  sur  une  impor- 
tante inscription  dont  l'auteur  n'a  pu  prendre  copie  ;  il  y  est  question  de  rede- 
vances et  de  subventions  du  roi  Attale.  D'après  cela,  dans  le  bail  des  Clytides 
(BCH,  1879),  il  faut  lire  iyStSojxcv  t^y  yf,v  t^v  KXotiS^wv  «rtijx  -KaTpwitiv  iîSaffjiov 
(toujours  soumis  à  Timpôt?) 

Carie.  —  Alabanda,  —  AM,  XXIV,  93.  XXV,  125  (mauvais  vers  sur  un  athlète). 

Aphrodisias  et  environs,  Paton,  JUS,  XX,  73.  Décrets  consolatoires.  Epitaphe- 
testament.  Le  peuple  d'Aphrodisias  doit  sa  liberté  aux  décrets  du  Sénat,  aux 
serments  échangés,  aux  rescrits  impériaux  (ivriypaçaC). 

Cnide.  Voir  Eubéb,  Chalcis, 

Uylasa.  Szanto,  Jahreshefle,  II,  103.  Fragment  d'intitulé  :  Tan  7  d'Artaxerxès 
(Ochus),  sous  le  satrape  Mausole.  Cette  équation  n'est  possible  que  si  Ochus  est 
monté  sur  le  trône  en  359. 

Stratonicée  et  environs.  G.  Cousin,  BCH,  XXIV,  24.  P.  28  Giaour-ev  (à  1»»  20  de 


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90  THÉODORE   KEINACH 

Tchinar).  Tombeaux  cariens  avec  des  sculptures  bizarres;  plusieurs  ont  rinaerip- 
tion  rfpYfltç,  ou,  au  génitif,  Tt^yau,  33  suiv.  Inscr.  avec  les  démotiques  Ko  (Xiop^iuç), 
KÇ  (=  Kb>p«((tSç),  Ao  et  des  dates  de  stéphanéphore  ;  ce  sont  des  listes  de  prêtres 
et  de  9t3v)jL09xai. 

Vallée  du  bas  Indus,  Cousin,  ib.  44.  Funéraire  à  clause  pénale.  53.  L'asiarquo 
Tib.  a.  Polémon. 

Haut  Indus,  Cousin,  ib.  54.  Karayouk  bazar.  Dédicace  au  peuple  Topiot. . .  -wv. 

Iles  Cariennet*  —  Cos.  —  R.  Herzog,  Koische  Forschungen  und  Fundê 
(Leipzig,  1899;  fouilles  de  1898).  223  inscriptions  nouvelles  de  la  ville  (1-167)  et 
des  dèmes.  A  noter  :  1.  Décret  pour  Capbisophon  de  Cos,  chargé  par  Ptoléraée 
(Philadelphe  ?)  de  conduire  la  théorie  envoyée  par  lui  à  Asclépios.  7-8.  Fragment 
mentionnant  les  relations  entre  Cos  et  laThessalie.  9.  Fragment  d'un  règlement 
sacrificiel  du  temple  d'Adrastée  et  de  Némésis.  Les  groupes  mentionnés  sont  les 
entrepreneurs  d'édifices  sacrés  ou  publics  et  les  gens  désignés  (débiteurs  publics?) 
parles  banquiers.  10.  Vente  de  sacerdoce.  13.  Fastes  de  vainqueurs  aux  con- 
cours dionysiaques.  16.  GrafiBtes  agonostiques  (NCxti...).  17-26.  Proscynèmes  en 
faveur  du  tyran  Nicias.  36.  Borne  d*Apollon  Pythlen,  peut-être  le  plus  ancien 
texte  recueilli  à  Cos  (v«  siècle).  162.  Épitaphe  d'un  acteur  tragique  Achille, 
oô  ftfri5oç  àXX'  lEXiciSoç.  163.  Distique  funéraire  :  oSvojia  Xpuorf^ovoç,  Nuvçôv  X^ptc, 
tveiSe  xtîwi,  I  itatvtl  Xfywv  irapiSw-  Diîvt,  pXiiciç  t6  xt^oç.  220.  Catalogue  d'objets 
consacrés,  le  poids  indiqué  en  statères  d'Alexandre. 

L'ouvrage  comprend  en  outre  une  liste  des  inscriptions  «  coîennes  •  trouvées 
hors  de  Cos,  des  études  sur  la  topographie,  les  cultes,  la  généalogie  et  V  «  uni- 
versité »  de  Cos.  • 

Patmos,  —  Holleaux,  REG,  XIII,  464.  Sur  le  décret  des  Xa|xica6i(rc«C  (Dittenb., 
2«éd.,  n»  681). 

Rhodes.  —  Papageorgiu,  Uned,  Inschr,  von  Mitylene,  25.  Funéraire  métrique. 

Hiller,  AM,  XXV,  107.  Fragment  de  décret  honorifique  pour  une  femme.  Hon- 
neurs à  l'archéraniste  Dionysodore  d'Alexandrie.  Koinon  d'Asclépiastes. 

A.  Scrinzi,  Iscrizioni  inédite  dî  Rodi,  dans  les  Atti  del  R,  Istituto  veneto,  LVII 
(1898-1899),  p.  251  suiv.  Cf.  Hiller  von  G&rtringen,  Berl.  Philol,  Woch,,  1900, 16. 
PeppmOller  ib.  158.  Papageorgiu  ib.  891.  Van  Gelder,  Mnemos.  28,  396.  Elles  pro- 
viennent des  papiers  du  médecin  suédois  Hedenborg,  l'ami  de  L.  Ross,  achetés 
en  1896  par  le  marquis  Sommi  Picenardi.  46  textes  dont  34  funéraires.  Le  n<»  3 
est  ptolémaîque.  9-10.  Signatures  d'artistes  dont  une  au  bas  d'une  jolie  épi- 
gramme  :  Mnasitimos  fils  de  Teleson,  Timocharis  d'ËIeuthema  ;  le  n»  11  (ins- 
cription de  Plutarchos  fils  d'Héliodoros)  présente  deux  signatures  disparues 
depuis  :  Philon  de  Termessos,  Aristonidas  (père  de  Mnasitimos?).  12.  Catalogue 
des  prêtres  de  Poséidon  Hippîos  (le  95«  nom,  navatixio;  Nivaydps,  xotO'  uoOc^îov 
6è  EucppovoptSa  est  sans  doute  le  célèbre  stoïcien.) 

Lydie.  —  Aninesus.  —  Paten,  JHS,  XX,  79.  Fragment  fixant  le  site  de  cette 
ville  à  Boghdaylik. 

Plaine  du  Caystre.  —  AM,  XXV,  126. 

Plaine  Cilbianienne,  Coloé,  —  Contoléon,  REG,  XIII,  498. 

Magnésie  du  Sipyle.  —  Schuchhardt,  AM,  XXIV,  239.  Funéraire  juive  (=  Mou- 
astov  n,  2,  46)  :  Straton,  fils  de  Tyrannos. 

Contoléon,  REG,  XIII,  498. 

Philadelphie,  —  REG,  XIII,  498.  AM,  XXV,  123.  DécreU  du  Conseil,  du  peuple 
et  de  la  Gérousia  pour  le  décaprote  L.  Antonius  Agathopous,  le  stéphanéphore 
T.  FI.  Athenodoros,  etc. 

Sardes  et  environs.  AM,  XXV,  121.  Funéraires. 


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BULLETIN   ÉPIGRAPHIQUE  91 

Tetra.  —  Jordanidis,  AM.  XXIV,  93.  Confrérie  de  vr^tiiJioXicoi. 

Temenothyrae  (Ouschak).  —  AM,  XXV,  467. 

Thyatire,  —  Bischoff,  Rhein.  Mus,,  1898,  328;  Schuchhardt,  AM,  XXIV,  227; 
AM,  XXIV,  358;  Contoléon,  REG,  XUI,  499. 

TralUs.  —  AM.  XXIV,  92;  XXV,  125;  REG,  XIII,  499.  Caetani  Lovatelli,  Rcem, 
UiltK^  XV,  104.  Dans  répigramme  Raibel,  n*  290,  le  nom  du  gladiateur  est 
BixTup,  non  McvTup. 

Phrjgie.  —  Acmonia,  —  AM,  XXV,  467.  Funéraire  avec  malédiction. 

Aizani  et  banlieue.  —  Roerte,  AM,  XXV.  398.  Oracle  (un  distique  obscur) 
accordant  un  prolongement  de  sacerdoce  au  prêtre  «  du  fondateur  »,  Démé- 
trius  fils  d'Arcésilas.  401.  Fragment  d'une  lettre  d'un  prêtre  de  Néron  et 
d'Agrippine  (?).  —  Funéraires  datées  (ère  d'Actium?).  409.  Dédicace  à  Zeus 
Brontôn. 

Apamea.  —  REG,  XIII,  502.  —  Anderson,  AM,  XXV,  111.  Copie  améliorée  de 
rinscription  relative  à  Tintroduction  du  calendrier  asianique  (BCH.,  XVll,  315). 

Aituda  (?).  —  REG,  XIII,  502. 

Coiyaeum.  —  Koerte,  AM,  XXV,  414,  t6.  468. 

Dindymum  (Mourad-dagh).  —  AM,  XXV,  469. 

Vocimium,  —  Perdrizet,  BCH,  XXIV,  291.  Inscription  talismanique  contre  le 
mauvais  œil  (<pO<Svoc)  (commentaire  intéressant). 

Dorylaeum  et  banlieue.  —  AM,  XXIV,  91.  XXV,  120  (dédicace  à  Zens  Brontôn). 
Koerte,  XXV,  416  (Ineuna).  Autres  du  môme  genre,  ainsi  qu'A  Zeus  Telesphoros, 
Zeus  i\  aOXf.c  (p.  419).  P.  421.  Vers  demandant  la  pluie  à  Zeus,  datés  des  consuls 
de  Tan  175.  P.  426.  La  tribu  'ApTciiivtd;  (nouvelle).  P.  ^35.  Biiliaire  du  temps 
de  Trébonien  Galle.  P.  445.  Bilingue  gréco-phrygienne. 

lamunia  à  45  kilomètres  au  N.-O.  de  Oorylée  (auj.  Bos-euyuk).  Koerte,  AM, 
XXIV,  1. 

Bascheuren^  AM,  XXV,  431.  Dédicace  à  e«io;  (un  cavalier  radié)  et  à  Apollon. 
Dédicace  à  09io{  xaci  Aixroc. 

Midaion  (?)  —  Koerte,  AM,  XXV,  430. 

Eierapolis.  —  Humann,  Cichorius,  Judeich  et  Winter,  Aliertûmer  von  Eien^a- 
polis,  Berlin  1898  (4*  supplément  du  Jahrbuch).  Dans  cet  ouvrage  Judeich  a 
donné  un  Corpus  des  inscriptions  de  cette  ville  (voir  l'intéressant  compte  rendu 
de  Ramsay,  Class.  Rev.,  1900,  80). 

Nacolea.  —  Koerte,  AM,  XXV,  441.  Dédicaces  à  ZeusBronton. 

Vallée  du  haut  Rhpndacus  (Tavchanly,  etc.),  Koerte,  AM,  XXV,  406. 

Vallée  du  Tembris  (Altyntach,  etc.),  Koerte,  ib.  410.  Épigramme  funéraire  avec 
la  signature  Aup.  A6t|vo8oTOç  Aoxi{Aeu;  TBxvirri;  tizoïr^^t  to  tpyov. 

Philomelium.  —  REG,  XIII,  502.  —  AM,  XXV,  443.  Dédicace  métrique  par 
Menestratos,  fils  d'Epatorix  (nom  nouveau)  À  Apollon  Sozon  et  Hélios  roi. 

Lyoie.  (1)  —  Andriacus  (embouchure  de  1').  —  Weisshœupl,  Jahreshefle^  II, 
iOl.  Sarcophage  aujourd'hui  à  Pola. 

Mégisté.  —  Diamantaras,  BCH,  XXIII,  333.  1.  Unépistale  et  ses  compagnons 
d'armes.  6.  Dédicace  à  Artémis  de  Combé. 

Rhodiofolis.  —  Mommsen,  Jahreshefte,  III,  6  (sur  les  inscriptions  d'Opramoas) 
se  prononce  pour  l'identité  du  lyciarque  et  du  grand  prêtre  de  la  confédération. 

Xanthos.  —  Benndorf,  Jahreshefte,  III,  98.  Sur  la  stèle  bilingue  de  Xanthe. 

Pisidie.  —  Baris  {Isbarta),  Contoléon,  REG,  XIII,  502.  Dédicace  à  Apollon 
Epékoos. 

(1)  Sar  Talphabet  lycien,  voir  Arkwright,  Jahreiheftef  II,  52. 


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92  THÉODORE   REINACH 

Termessoê,  —  Cousin,  BGH,  XXIII,  465  et  280.  69  funéraires  à  clause  pénale  au 
profit  du  fisc  impérial,  du  conseil  et  du  peuple  et  de  Zeus  Solymeus  ;  le  dénon- 
ciateur obtient  la  moitié  ou  (n»  42)  le  tiers  de  Tamende  ;  Tinterdiction  est  quel- 
quefois enregistrée  au  xpK^?»^^tov.  P.  286.  Fragment  de  convention  entre  la  cité 
Tip(iv9<(Dv  TMv  (jL(i^ôv(i>v  et  celle  de  Daldis.  Ayenue  de  bases  honorifiques  mention- 
nant le  gouverneur  de  Lycia  Pamphylia  Terentius  Marcianus  (no  6)  et  une  déesse 
'EXtuôipa  {sic),  n»  22). 

Heberdey  et  Wilberg,  Jahreshefte,  111,  187.  Funéraire  donnant  de  curieux 
détails  d'architecture. 

Entre  VIndus  et  Termessos  de  Pisidie,  —  Ck>usin,  BCH,  XXIV,  59.  Yasir,  Et  ti; 
TouTo  xo  (i.w){iiov  a8ixT,9i  Ocu)v  ni9i5ix(i>v  xi)^oXu){jitv<«>v  Tu^^oitov  (I)  (plusieurs  exem- 
plaires). Sinda*t  P.  60.  Funéraires  où  domine  le  nom  Mfivic  65  Dédicace  au  dieu 
Kakasbos.  P.  68.  Quelques  corrections  au  rescrit  impérial  publié  par  Diehl  BCH, 
XVII,  501. 

Lyoaonie.  ^Jconium,  —  Pargoire,  BCH,  XXIII,  418.  Dédicace  par  L.  Calpur- 
nius  Orestes,  principalis  (^p{vxe<|/)  et  XoYtar^c  de  la  colonie,  au  procurateur 
Iulius  Publius.  (Texte  imparfaitement  publié  avec  d'autres  par  C\,  Huart,  Konia, 
Paris,  1897). 

Cilioie*  —  Charadros,  port  de  Lamos  (aujourd'hui  Karadran).  HomoUe,  BCH, 
XXIII,  589.  Dédicace  à  Septime  Sévère,  légat  Antonius  Balbus,  fixant  remplace- 
ment de  Lamos  (dlsaurie),  dans  la  vallée  qui  aboutit  entre  Selindi  et  Anamour. 


SYRIE  (1). 

Syrie  du  Nord.  —  Antioche.  —  Perdrizet,  BCH,  XXIV,  288.  1.  H  jiaxpa  ropVo- 
vtou  axpa  (=arca!).  2.  Epitaphe;  le  défunt  lègue  aux  «  daphnites  »  de  quoi  voir 
les  jeux  de  cirque  ordinaires. 

Telanissus,  (à  l'O.  d'Alep).   Ganneau,  Recueil,  IV,  85.  Restitution  de  Wadd. . 
2694  :  c'est  une  citation  du  Psaume  92,  5. 

El  Has  (entre  Alep  et  Latakieh).  Ganneau,  Recueil,  IV,  122.  Sur  Wadd.  2661. 

Pella  (Kalat  et  Mudik).  Thomson,  Pal,  Expl.  fund.  1898,  32.  Sarcophage 
chrétien. 

Zeugma,  Treu,  Jahrbuch,  1900,  108.  Stèle  du  musée  de  Dresde  :  xaXè  dfvOpwice 

XflrTpE. 

Coelé  Syrie.  ~  Emesa,  Palmyra,  etc.  Kalinka,  Jahreshefle,  III,  Beiblatt,  19. 
Cinquante-quatre  textes  recueillis  par  Aloïs  Musil,  entre  autres  (n»  11)  un  fr.  qui 
donne  à  croire  que  Zénobie  était  mère  d'un  roi  Antiochus. 

Damascuf  (environs  de).  Clermont-Ganneau,  Recueil d'arch,  or.,  IV,  48  =  C.  il. 
Ac,  Insc,  1900,  152.  Restitution  du  n9  2556  Wadd.  (dédicace  à  Zeus  Héliopo- 
litès,  datée  par  les  noms  des  épimélètes  Abibdélos  et  Zenon). 

Damascus,  —  Germer  Durand,  Revue  biblique,  1900,  91  (cf.  p.  307,  440  Perdri- 
zet; Ganneau,  Recueil,  IV,  82).  i .  MtiTpo»ivir;ç  <ï>iXiicTcou  b  iroûxo;  dpxtepiwv  jAixi 
Aiovu9(ou  i5t).f oO  xal  'Awtoo  auvTpd<poo  xal  £«Xai|jLdEvou{  toO  àpyi\ioL'xtipo\j,  —  Cons- 
truction d'une  tour  de  marbre.  Tan  3. 

Abila  (N.  0.  de  Damas).  Germer  Durand,  Revue  biblique,  1900,  92  (cf.  p.  307  et 
438;  Ganneau,  Recueil,  IV,  51).  Lavage  d'un  S(i,6oXoc  par  Tévêque  Jean  Tan  875 
(=  Wadd.,  1878). 

(1)  n  y  a  quelques  inscr.  grecques  dans  Oberhummer  et  Zimmerer,  Durch  Syrien  und  Klein  Âsien, 
BerliD,  1898  (p.  301  suiv.). 


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BOLLETIN  ÉPIGRAPHIQUE  93 

Ouady  Baraba  (route  de  Damas  à  Baalbek).  Porter,  Pàl.  ExpL  fund,  1898,  31 
et  1899,  63  ;  Ganneau,  1898,  157.  Dédicace  à  Zeus  Héliopolitain,  an  468  Sél. 

Sadad  (50  kil. au  sudd'Emesa).  Ganneau,  Recueil^  IV,  p.  84.  Stou^  f\..  Z(6eî8o(; 
AGOou...  2icoCi\9t. 

Localités  diverses. 

Hartmann,  Zeitsch,  PaL  Ver.,  XXIII,  98.  Inscriptions  recueillies  dans  la  «  steppe 
syrienne  »  (entre  Hama  et  TEuphrate). 

Androna  (Anderin).  P.  97.  Dédicace  d*un  castrum  bâti  en  mai  869  (=:  558  après 
J.-C).  Kasr  ibn  Wardan  (au  S.  0.  d' Androna).  P.  102.  Dédicace  d'une  porte.  El 
Ckanasir  (au  N.  E.).  P.  106.  Dédicace  de  Tan  906.  Salaminias  (Salamye).  Dédicace 
de  Tan  915.  Chapelle  de  Saint-Serge. 

Phénicie.  —  Béryte.  —  Berger,  CR.  Ac.  Insc,  1898,  158  ;  Ganneau,  ib.  521. 
Amphores  à  graffites  grecs. 

Pays  des  Nosairyé.  —  Lammens,  Mitsée  belge,  IV,  278.  Funéraires  datées  de 
Tère  séleucide,  intéressante  pour  Tonomastique.  Le  n<*  16  a  le  monogramme  XM 
(sans  r),  21.  Un  archimandrite.  26.  Un  ivrtaCyvavo;. 

Pour  les  pays  suivants  («  Palestine  »)  cf.  la  chronique  archéologique  de  Pales- 
tine par  le  moine  Augustin  Vailhé  dans  le  Bull,  inst.  arch,  russe,  IV,  3,  221. 

Pays  des  Philistins.  —  Joppé.  —  Ganneau,  Recueil,  IV,  138  =  PaL  Explor, 
fund,  Quarterly  statement,  1900,  110.  Inscriptions,  en  partie  hébraïques,  de  la 
nécropole  juive. 

Gaza.  Vincent,  Rev.  biblique^  1900,  117;  Ganneau,  ib.  308  et  Recueil,  IV,  78. 
Funéraire  chrétienne  fruste  (Anastasia...).  Ganneau,  CR.  Ac.  Inscr.,  1898,606. 
Poids  en  plomb  :  SixottoaOviri-lTOuç  Xçit,  p'  éÇati^ivoy  éicl  'AXtÇdEvÔpou  'AX<p(ou 
d^opavépLOu. 

Galilée*  —  Beisan.  Schumacher,  Pal.  expl.  fund,  1900,  355. 

Samarie*  —  Neapolis-Sichem  (Naplouse).  Ph.  Berger,  CR.  Ac.  ïnsc.  1898,  48. 
Funéraires.  1.  Sarra  et  ses  trois  petites  filles  ;  à^i'ktuxal  (=  scholem).  2.  eiptiet 
|JLOt  mjv(S(iatjjL8  xaX-/|,  (^ixopo;  yàp  ôitipx*^^  I  ^^o^P^C  nXoutf,o;  '  (luvnfipiov  ?;;  yip, 
"EXsÛTtiv  I 

Judée.  —  Ganneau,  Pal.  expl.  fund.,  1900,  110.  Inscr.  (déjà  connues)  de  la 
collection  Ustinow.  Noter  le  n«  18  «  Isaac,  ancien  de  la  Synagogue  des  Cappado- 
ciens  à  Tarse,  marchand  de  lin  ». 

Gezer.  —  Ganneau,  Pal.  expl.  fund,  Quarterly  y  1899,  118,  et  C.  R.  Ac.  Inscr., 
1898,  686.  Bilingue  donnant  les  limites  entre  le  territoire  de  Gezer  et  le  domaine 
d'Alcius.  Cf.  Perdrizet,  Rev.  biblique,  1900,  432. 

Umm  er  Rusch  (près  Lydda).  Macalister,  Pal.  Quarterly,  200.  Funéraires 
byzantines. 

Val  d'Hinnom  (Ouadi  er-Rababi),  prés  de  Jérusalem.  Macalister,  Pal.  expl. 
fund,  1900,  101  ;  225  ;  377.  Épitaphé  fruste  ((i.vr,|jLa  «{la  «pcpov  Ta  xou  vjrft\  (?)  vo90- 
xoiuou  Too  icatpoç  «y'»?"*) 

Eleulheropolis.  —Ganneau,  CR.  Ac.  Inscr.,  1900,  536  (cf.  Bliss,  PaL  expl. 
fund,  1900,  334).  Dédicace  à  Arsinoé  (femme  de  Ptolémée  IV  ?).  Il  est  bien  hardi 
de  voir  dans  un  fragment  adjacent  ç  KpaTwvoç  [Ai:oXX]wvi  co^tiv  une  dédi- 
cace du  fameux  stratège  Scopas. 

Jérusalem,  Mont  des  Oliviers.  Gelzer,  PaL  Ver.  Mitth.,  1895,  17.  Mosaïque 
fanéraire  (six  religieux). 

Mont  des  Oliviers  (Scopus).  Ossuaire  juif  avec  des  inscriptions  hébraïques  et 
grecques  :  Lugscheider  et  Kautzsch,  Mitth.  PaL  Ver.,  1900,  37;  Ganneau,  Rev. 
biblique,  1900,  307. 

Idumée.  —  Vailhô,  Byz.  Zeil,,  VIII,  387.  A  deux  heures  au  sud  de  Bosra. 


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94  TH^DOBE    REINACU 

«  Martyrlum  »  d'Âchis/b&ti  sous  Tévêque  Léontius,  l'an  502  de  l'ère  des  martyrs. 

Région  à  l'Est  du  Jourdain*  Satanée*  —  Ganneau,  Recueil,  IV,  130.  Sur 
Wadd.  2191  (ïxooç  d  l^  p'  Mwtpoç). 

Auranitide  (Haouran).  ^  Schumacher,  Deutsch,  Pal.  Ver,  Zeitschnft,  XXU 
(1900),  186;  BrQmiow,  ib.  Mitl/ieilungen,  1896,  il.  Funéraires  et  dédicatoires  de 
basse  époque.  Ib.,  1899,  68.  Derat,  Dédicace  &  Galllen  sous  le  préfet  Statilius 
Ammianus,  an  pvt^.  P.  65.  Boêtra,  Invocation  à  2^us  Aphathénos.  Es  Suweda. 
Le  soldat  XiXticoc  'OSaivitou.  Atil,  Des  épyaffnfipia.  El  Kanatodt.  Dédicace  à  un 
centurion  de  la  4*  légion  Scythica  par  les  Scivt^voI  [TcpscypiaTeuTsl]  Tf«c  Upâlç  icXaTcCot;;. 
Schuhba  .  Basilique  de  Tan  553  après  J.-C.  Dumér,  Dédicace  par  Statilius 
Amroianus,  vxpiTup  iidipyorj  tïkr\^  OùoxovTtuv,  de  Tan  uc. 

Peraea.  —  Medabcu  —  Wilson,  Pal,  expl,  fund^  1900,  12.  Mosaïque  datée, 
494  après  J.-C.  Voir  aussi  Kretzschmer,  Mitt,  Pal,  Ver,,  1891,  54. 

Crercua,  —  Germer  Durand,  Revue  biblique,  1900,  95.  Sur  la  dédicace  des 
propylées.  —  Perdrizet,  ib.,  429.  Même  sujet  (1)  et  autres  textes  :  dédicace 
(de  148  ap.  J.-C.)  au  «  dieu  arabique  »;  légende  des  monnaies  de  Gerasa  sous  le 
nom  d'Antioche  du  Chrysorhoas.  —  Voir  aussi  Schumacher,  Mitlh,  Pal,  Ver,,  1899, 
2.  Brûnnow,  ib.,  1891,  38.  Brunnow,  Pal,  Ver,  Mitlh,,  1899,  41;  56.  Consécra- 
tion par  un  prêtre  de  Tibère,  an  «ix';  autre  de  l'an  pxp'.  Le  n»  14  est  un 
«  cavalier  thrace  »  dédié  à  Touttvtç  Ei:tx[?]axivxoo  par  son  frère  KoxcXvy^^  de  la 
ala  I  Thracum. 

Hosn  (au  S.  d'irbid,  Galaad).  ^  Séjourné,  Revue  biblique,  1900,  118.  Rosace 
en  mosaïque  divisée  en  compartiments  avec  des  chiffres  (jeu  de  marelle?). 

Schumacher,  Mitlh,  Pal,  Ver.,  1900,  10  et  41. 

15.  Inscription  métrique  (x^ipift  xXT,fio<popouç...)  :  c'est  la  sépulture  d'un  cer- 
tain Germanosy  ami  des  chefs  supérieurs. 

Localités  diverses.  —  Brûnnow,  Mitth.  d,  Palàst,  Vereins,  1891,  39.  Dédicaces 
d'édifices  datées  Ip?  3,  an  axx'  ;  n?  4,  an  pv  sous  Gallien). 

Moabitide.  —  Kerak,  Wilson,  Pal,  expl,  fund,  1900,  69  et  Souter,  ib,  24i9  ; 
Ganneau,  Recueil,  IV,  80.  Funéraires  chrétiennes  datées. 

Brûnnow,  Mitt.  Pal.  Ver,,  1898,  81.  Dédicace  à  Zeus  Beedkosaros  (n»  10). 

Région  de  Petra  (Ouadi  el  araba).  Brunnow,  Deutscher  Pal,  Verein,  Mitth., 
1899,40  (et  Ganneau,  Recueil,  IV,  113).  Dédicaces,  notamment  le  n«  3  :  OsoT;  xoîc 
xaxoyoïjivotç  «Çya^T^ç  dXXo$aitfi;  Îv6a  elç  Dsxpxv. 

MÉSOPOTAMIE 

Clermont^Ganneau,  Recueil,  IV,  14  Sur  diverses  inscriptions  publiées  par 
Sterrett. 

BABYLONIE  (?) 

Kœhler,  Sitzungsb.  Ak.  Berlin,  1900,  p.  1100  suiv.  (cf.  Haussoullier,  Rev.  de 
Phil,,  1900,  331).  1.  BadtXsuovxo;  'Avxtoxou  e[6o0]  wxfipo;  xf.ç  'Affiaç  xal  xx{(j[xoul 
xi;;  TcàT^tù^  Jxouç  ql  xa,,,,  dyûvi  x^pi^^P^^^î  Oito...  àict(Jvxoç  *rictp6«p8xaîou 
['AvxkJxv]  ©«V  'Eiciçav[«t...  v]  dvi[8T,x8v]  OiXiiAo;  Ai...  fv  xtf  Sp.'  [Ixst]  (Antiochus 
Epiphane  ;  ère  locale  d'Antioche  ?  selon  K.  qui  croit  que  les    pierres  ont  été 


(l)Votr  une  bibliographie  des  articles  relatifs  à  cette  inscription  par  ScliQrer,  Mitth.  Pal.   Ver. 
1900,  p.  18. 


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BULLETIN   ÉPIGRAPHIQUE  95 

transportées?)  —  2.  'H  iwiXi;   àr^oyi^éxi^y  Botxàxou  xôv  ffrpaTt^YÔv  xal   iictaxitT.v 
ri;ç  icôXcii»,  Tcxayiiivov  Si  xotl  licl  tûv  dxpotpvXaxCwv  xaXoxsY^^^'^  fvcxcv. 

EGYPTE  ET  NUBIE 

Grafton  Milne,  A  hislory  of  Egypt  under  roman  rule^  London,  1898.  P.  182- 
195.  Seize  inscriptions  inédites  ou  peu  connues  du  musée  de  Gizeh  :  dédicace  à 
Soknopaios  par  les  icpc6aToxTT,voTp69oi  de  Nilopolis  (24  avant  J.-C.)*  lettre  du 
préfet  L.  Lusius  (Quietus)  au  stratège  du  nome  arsinoîte  et  arrêté  exemptant 
de  la  corvée  agricole  les  prêtres  de  Soknopaios  (54  après  J.-C-),  travail  exécuté  en 
323  par  les  légions  III  Gallica  et  I   lUyrica,  chacune  a  son  Upsu;  (aumônier). 

Botti,  Bessarione,  YII,  270  sq.,  425  sq.;  VIII,  26  sq.,  229  sq.  Recueil  des  (130) 
inscriptions  chrétiennes  du  musée  d'Alexandrie.  Cf.  Strazzula,  Biv,  di  atoria 
antica,  VI,  2. 

Strack,  Archiv,  f.  Papyrus foi^schung^  1,  200.  Recueil  des  (27)  inscriptions 
ptolémaîques  découvertes  en  Egypte  ou  ailleurs  depuis  1896. 

Temple  d'Onias,  —  Willrich,  Archiv  f.  Papyrus forachung,  I,  48  et  mieux  Th. 
Reinach,  Rev*  et,  juives,  XL,  50.  Décret  (des  juifs  de  TOnion)  en  Thonneur  de  X... 
fils  de  Helcias,  stratège  du   nome  d'Héliopolis. 

Apollinopolis  Magna  (Fayoum).  ~  Wiiamowitz,  Atxhiv,  I,  219.  Sur  les  épitaphes 
métriques  publiées  par  Jouguet,  BCH,  XX,  191. 

Deir  el  Bahan,  El  Kab,  —  Peers,  JHS,  1899,  13.  GrafBtes  divers. 

Ahoularfa  (Nubie).  —  S.  de  Ricci,  C.  B,  Ac,  Inscr,,  1900,  78.  Miliaire  bilingue 
(le  plus  méridional  du  monde)  du  préfet  Vibius  Maximus  (103  après  J.-C.). 

Talmis  (Ralabcheh)  en  Nubie.  —  Wilcken,  ^rcAto,  1,  412.  Essai  d'interprétation 
de  Tinscription  énigmatique  CIG.  5071  6. 

Provenance  inconnue,  —  H.  Weil,  C.  B,  Ac,  Inscr.,  1900,  173.  Inscription  muti- 
lée ordonnant  Térection  de  grandes  statues  en  Thonneur  d'un  personnage 
inconnu. 

Zagazig,  —  S.  de  Ricci,  Bev,  arch.,  1900,  II,  315.  Statuette  de  Neith  passée  en 
vente  en  1878  avec  l'inscription  A]0T^vait^i  rr\i  latrt^i  . . .  cicoit^vc  ? 

Signalons,  quoique  ce  ne  soient  pas  des  inscriptions  proprement  dites,  les 
documents  sur  cuir  de  gazelle  relatifs  aux  Blémyes  et  aux  Nubiens,  étudiés  par 
KraU,  Abhandl.  Ac.  Vienne,  t.  XLVI,  n«  4. 


AFRIQUE 

Henehir  Alouin  (Tunisie).  —  Bei^ger  et  Gagnât,  C.  B.  Ac,  Inscr.,  1899,  48.  Dédi- 
cace trilingue  (latin,  grec,  punique)  par  le  médecin  Q.  Marcius  Protomachus. 

Carlhage.  —  Delattre,  C.  B,  Ac,  Insa\,  1899,  104  et  322.  Anses  d'amphores 
rhodiennes. 

Dermech    (près  de  Garthage).  —  Berger,  Ac,  Inscr. ,  1899,  423  (cf.  Ganneau, 
ib.  612).  Bilingue  gréco-punique  (funéraire). 

Théodore  Reinagh. 


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CORRESPONDANCE 


Nous  recevons  la  lettre  suivante  de  M .  Charles  Ravaisson-Mol- 
lien,  conservateur  adjoint  au  Musée  du  Louvre  : 

Aux  imputations  de  M.  Lechat,  dans  la  Revue  des  études 
grecques  {1901 ,  n*"  61,  page|428),  touchant  le  musée  des  mou- 
lages d'antiques  que  j'ai  commencé  au  Louvre,  voici  ma 
réponse  : 

Ce  n'est  pas  une  raison,  parce  que  M.  Furtwaengler  a  profité 
du  soin  que  j'avais  pris  de  mettre  en  bonjour  un  plâtre  inconnu 
et  Ta  signalé  comme  une  œuvre  de  Myron,  pour  prétendre 
qu'il  l'a  «  déniché  »  dans  un  «  invraisemblable  pêle-mêle  »  et 
que  les  étiquettes  semblent  «  rédigées  pour  l'amusement  du 
public  (1)  ». 

L'ancien  manège  du  prince  impérial  n'est  pas  une  «  Salle  de 
moulages  »  quelconque;  c'est  un  très  vaste  local,  de  800  mètres 
carrés  (40  sur  20),  avec  de  grandes  colonnes,  de  hautes  fenêtres 
latérales,  dont  un  savant  artiste  a  dit  naguère  qu'il  est  devenu 
le  temple  où  règne  l'Harmonie . 

L'emploi  de  cette  salle  basse  était  très  difficile,  pour  beaucoup 
de  raisons.  Il  n'y  avait  pas,  avec  les  éléments  dont  je  disposais, 
à  réaliser  un  classement  tout  à  fait  scientifique,  comme  sera 
celui  de  la  Sorbonne,  et,  d'autre  part,  il  ne  fallait  pas  s'atta- 

(1)  Ce  plâtre  reproduit  bien  la  tête  du  Discobole  Lancelotti,  ou  peut-être  d'une 
réplique.  L'étiquette  :  «  Pan,  style  de  Polyclète  •»  était  suggérée,  M.  Furtwœngler  la 
dit  dans  les  pages  citées  par  M.  Lecbat,  par  les  deux  saillies  au-devant  des  cheveux. 
L'éminent  savant  considère  ces  saillies  comme  des  points  {puntelli)^  mais  un  troi- 
sième n'existant  pas,  il  est  permis  de  considérer  cette  opinion  comme  discutable. 


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tK)K;(ÇSPOBfBANÇJB;  CHAQUE  97? 

cher  qu'àr^a  yal€Hir  esthétique  Tet  4  Véclaii*agé  d^es  plâtres, 
eomine  il  suffirait  pour  une  École  d^artisteS.  ; 

Le  but  à  atteindre,  dans  une  exposition  complémei^taire  des 
expositijons  Me  marbres'  antiqdés,  dèvkilêlre,  d'inliéresser  les 
visiteurs  quelconques,  artistes  et  savants,  ouvriers  etpen^eurs, 
etc.;  à  facilitër,.Taritôt.  d'une  façoû,  tantôt  d'une, autre,  les 
études  et  les  comparaisons,  aux  points  de  vue  les  plus  divers". 
N'estrce  pas  là  le  système  adopté  dans  la  plupart  des  satllès  de- 
musées  d'antiques  et  pour  d'excellentes  raisons?  par  exemple, 
au  Louvre  :  dans  les  salles  des  Caryatides,  du  Tibre,  du  Héros 
combattant,  de  la  Pallas  de  Velletri?  Qui  s'en  est  plaint,  qui 
pourrait  s'en  plaindre  ? 

M.  Lecbat  croit  donner  tine  idée  du  «  désordre  »,  «  dont 
l'ordonnateur  paraît  s'être  fait  une  règle  »  en  disant  :  1*"  que, 
les  plaques  du  tombeau  des  Harpyes  voisinent  avec  la  frise  du 
Parthénon,  et  2*  que  le  Satyre  au  repos  de  Praxitèle  est  entre 
une  sculpture  archaïque  de  Délos  et  l'Aphrodite  à  la  colombe 
de  Lyon.  Or,  1**  ce  n'est  pas  au  rang  des  Harpyes  qu'est  la 
frise  du  Parthénon  ;  c'est  au-dessus  et  au-dessous,  pour  se 
continuer  devant  les  autres  fenêtres,  dans  un'  ordre  architec- 
tural ;  2*  le  Satyre  au  repos  n'est  entre  des  sculptures  archaï- 
ques que  comme  dans  la  salle  du  Mars  Borghèse  le  Silène  à 
l'enfant  est  entre  le  musée  grec  et  le  musée  romain  ;  il  fait 
partie  d'une  galerie  consacrée  à  Praxitèle  et  derrière  lui  est 
une  des  deux  salles  où  sont  réunies  les  statues  et  têtes  d'ancien 
style  grec. 

La  première  galerie  appartient  à  Phidias,  d'autres  à  Polyclète, 
à  Myron.  Les  plâtres  intéressants  pour  la  Vénus  de  Milo  sont 
groupés,  les  portraits  grecs  aussi.  Près  des  sujets  les  plus 
importants  sont  les  analogues. 

Pour  les  «  délicieuses  »  étiquettes,  mon  attique  agresseur  lit 
«  sous  la  Sapphô  [sic]  d'Oxford  »  :  Jeune  grecque  au  sein  nu  ; 
or,  il  y  a  :  N*"  36,  Grecque  au  sein  nu,  dite  Amazone,  Phrynéy 
Sapho;  Musée  d'Oxford  (1).  —  Il  cite  aussi  :  «  Iris  arrivant  de 

(1)  Cfr.  Bernoulli,  Griechische  I  Konographie,  erster  Theil,  p.  72. 


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98  GflABUSS   RAVÂtSSON-BtOIXl£N 

r  Olympe  »;  Fattitude  et  le  mouvement  scmt^ils  sans  aucune 
analogie  avec  une  figure  du  bas-relief  de  Fapothéose  d'Ho- 
mère? (1) 

Pour  «  la  célèbre  Niké  de  Délos  »,  deux  pages  de  M.  Golli- 
gnon  (2)  justifient  Fétiquette. 

Quant  au  patriotisme  du  Laocoon,  si  M.  Lechat  trouve 
risible  que  j'en  ai  dit  deux  mots,  cela  explique  qu'il  ne  voie 
pas  clair  dans  les  intentions  qui  m'ont  guidé  au  Louvre  (3). 

Charles  Ravaisson-Mollibn. 


(1)  Cfr.  le  Bulletin  de  la  Sociéié  N,  des  Antiquaires  de  France,  séance  du 
Si  QOTembre  1894. 

(2)  Max.  CoUignoQ,  Histoire  de  la  sculpture  grecque,  t.  !«',  p.  135-137. 

(3)  Cfr.  Clarac,  Mus,  de  se,  t.  IV,  n*  2092  et  d'autre  part  :  Bévue  archéologique^ 
t.  XXXIII  (1876),  Journal  des  savanU,  mai  1892  (Charles  Lévêque),  Bulletin  de 
la  Société  F.  des  Antiquaires  de  France^  passim. 


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COMPTES  RENDUS  BlBLIOGRAPfflQUES 


La  Revue  rend  compte,  à  cette  place,  de  tous  les  ouvrages  relatifs  aux 
études  helléniques  ou  à  la  Grèce  moderne,  dont  un  exemplaire  sera 
cuiressé  au  bureau  de  la  Rédaction,  chez  M,  Leroux,  éditeur,  28,  rue 
Bonaparte, 

Si  les  auteurs  ou  éditeurs  désirent  faire  hommage  de  leurs  publica- 
tions à  t Association  pour  V encouragement  des  Études  grecques,  ils 
sont  priés  de  les  adresser  directement  à  celle-ci  (12,  rue  de  V Abbaye); 
mais,  en  ce  cas,  il  n'en  sera  rendu  compte  dans  cette  bibliographie  que 
s'ils  en  envoient  deux  exemplaires,  Vun  devant  rester  à  la  Bibliothèque 
de  V Association,  et  Vautre  devant  être  remis  à  Fauteur  du  compte  rendu. 


1.  Placido  CESAREO.  I  due  simposi  in 
rapporta  ail*  arte  modema  ;  ricerche 
critiche.  Palermo,  Alberto  Reber, 
1901,  iD-8%  264  pages. 

PoursaiTant  avec  un  zèle  infatigable 
la  série  de  ses  travaux,  M.  Cesareo, 
que  son  beau  livre  sur  le  subjectivisme 
des  poèmes  homériques,  de  nombreux 
articles  et  de  savantes  éditions  ont 
déjà  fait  connaître  avantageusement, 
consacre  aux  deux  Banquets  une  étude 
complète;  il  ne  laisse  de  côté  aucune 
des  questions  philosophiques  ou  philo- 
logiques qui  s'y  rattachent,  et  nul  ne 
pourra  désormais  s'occuper  de  ces  deux 
ouvrages  sans  recourir  à  un  commen- 
taire si  exact  et  riche  ;  c'est  ainsi  que 
les  chapitres  4  et  5  fixent  la  physiono- 
mie des  personnages  ;  un  chapitre  en- 
tier, le  7%  traite  de  la  langue  et  du  style  ; 
enfin  le  8*  détermine  la  date  de  la  com- 
position des  dialogues,  mais  ici  l'auteur^ 


très  sévère  pour  le  Banquet  de  Xéno- 
phon,  semble  avoir  ingénieusement  sou- 
tenu un  paradoxe;  il  veut  établir  Tinau- 
thenticité  absolue  de  cet  opuscule,  et  il 
en  reporte  la  rédaction  jusqu'à  la  pre- 
mière moitié  du  m*  siècle  avant  notre 
ère  :  «  Comme  on  voit,  déclare-t-il, 
tout  cela  nous  conduit  à  croire  que  le 
petit  Banquet  a  été  écrit  en  un  temps 
où  Xénophon,  Platon  et  peut-être  même 
Aristote  étaient  déjà  morts,  à  l'époque 
où  prend  fin  le  stoïcisme,  où  se  cor- 
rompent les  saines  traditions  de  l'art, 
c'est-à-dire  à  peu  près  dans  la  première 
moitié  du  ni«  siècle  avant  J.-C.  Cette 
conclusion,  qui  nous  paraît  excessive, 
ne  repose  guère  que  sur  des  raisons 
esthétiques;  le  suprême  argument, 
c'est,  en  définitive,  le  goût  de  l'auteur, 
et  nous  ne  prétendons  point  que  ce 
goût  soit  médiocre  ;  M.  Cesareo  est  un 
délicat  artiste,  un  critique  toujours 
préoccupé  du  Beau,  et  Platon  aurait 


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100 


COMPTES   RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


reconnu  sa  xxXoxdYocOta  ;  mais  il  s'est 
laissé  égarer  par  son  dogmatisme. 
Comme  il  ne  se  contente  pas  d'avoir  lu 
tout  ce  qui  a  été  publié  sur  la  matière 
en  France,  en  Angleterre  et  en  Alle- 
magne, et  que  les  idées  générales  le 
séduisent,  il  a  été  frappé  tout  d'abord 
de  la  prétendue  opposition,  établie  par 
le  plus  grand  nombre  des  philologues, 
entre  l'idéalisme  de  Platon  et  le  réa- 
lisme de  Xénophon  ;  les  deux  premiers 
chapitres  (environ  cinquante  pages), 
où  Térudition  de  M.  Cesareo  se  joue 
à  travers  tous  les  chefs-d'œuvre  des 
littératures  européennes,  distinguent 
profondément  l'idéalisme  des  philo- 
sophes et  l'idéalisme  des  littéra- 
teurs, et  démontrent  par  des  exemples 
que  le  bon  écrivain,  à  quelque  école 
qu'il  appartienne,  ne  peut  se  passer 
d'idées  et  d'images,  sous  peine  d'enle- 
ver à  l'art  une  partie  de  sa  généralité 
ou  de  sa  réalité.  Or,  c'est  précisément 
cette  conclusion  des  chapitres  1  et 
2  qui  constitue  la  majeure  du  syl- 
logisme où  Ton  pourrait  faire  rentrer 
toute  l'étude  de  Tauteur;  il  lui  reste 
alors  à  expliquer  que  Platon,  dans 
son  Symposion,  observe  cette  grande 
loi  de  l'esthétique,  qu'il  en  est  de  même 
de  Xénophon,  dans  ceux  de  ses  ouvrages 
dont  l'authenticité  n'a  pas  été  mise  en 
doute,  mais  que  le  petit  Banquet,  où 
la  peinture  des  caractères  et  l'ex- 
posé des  doctrines  dénotent  si  souvent 
l'incohérence  et  Tabsence  d'observation 
exacte,  ne  saurait  lui  être  attribué. 
Telles  sont  les  tendances  générales  du 
philologue;  c'est  un  principe  purement 
esthétique  qui  lui  a  dicté  cette  défiance 
et  ce  désaveu  du  dialogue  de  Xéno- 
phon. Nous  ne  le  suivrons  pas  dans 
l'examen  particulier  des  idées  et  des 
personnages;  il  s'efforce  de  retrouver 
dans  l'œuvre  platonicienne  l'origine  de 
tel  ou  tel  passage  du  Pseudo-Xéno- 
phon;  ainsi,  d'après  lui,  le  caractère 
d'Autolycos  est,  pour  une  grande  part, 
composé  de  traits  empruntés  au  Char- 
mide  de  Platon,  ou  même  aux  Mémo- 
rables de  Xénophon;  il  triomphe  du 


manque  de  goût  et  des  défaillances  de 
raisonnement  que  présente  le  petit 
Banquet,  Il  y  a  beaucoup  d'ingéniosité 
dans  toutes  ces  pages,  mais  il  nous 
semble  que  M.  Cesareo  n'a  pas  prévu 
une  objection  capitale  :  il  a,  en  vérité, 
une  trop  haute  opinion  de  l'auteur  des 
Mémorables  ou  de  VÉconomiqtie  ;  Xéno- 
phon n'est-il  pas  tout  simplement  un 
écrivain  de  second  ordre,  plein  de 
défauts?  Le  hasard  l'a  favorisé,  élevé  à 
une  place  qui  ne  lui  était  pas  due  ;  il 
ne  méritait  pas  cet  excès  d'honneur; 
méritait-il  l'indignité  que  lui  inflige  le 
critique  modei'ne,  et  ne  vaudrait-il  pas 
mieux  accueillir  ses  œuvres  (sauf,  bien 
entendu,  la  République  d* Athènes  et 
peut-être  le  Traité  de  la  chasse)  en  y 
reconnaissant  de  nombreuses  fautes  ? 
R.  Haiuiamo. 

2.  FOUGÈRES  (Gustave).  La  vie  pu-- 
blique  et  privée  des  Grecs  et  des  Ro- 
mains, 2m«  édition,  Paris,  Hachette, 
1900.  In-fol.  116  p. 

Cette  seconde  édition  de  1'  «  ymagier  • 
Fougères  es^t  très  notablement  en  pro- 
grès sur  la  première,  à  la  fois  par  ce 
que  l'auteur  a  ajouté,  corrigé  et  retran- 
ché (par  exemple  l'iconographie).  C'est 
désormais  un  excellent  instrument  de 
travail  auquel  s'applique  à  merveille  le 
vers  célèbre  Indocti  discant  et  amenl 
meminisse  periti.  L'auteur  est  trop  sa- 
vant et  trop  modeste  pour  croire  ceux 
qui  lui  disaient  qu'il  a  atteint  la  per- 
fection. U  y  a  encore,  par  ci  par  là,  de 
petites  retouches  qui  s'imposent.  Qui 
croira  que  la  «  vue  générale  du  Piréo  » 
(fig.  3)  apporte  la  moindre  contribution 
à  notre  connaissance  de  l'antiquité  t 
Les  «  longs  filaments  »  de  la  fig.  311 
représentent  non  «  des  feuilles  de  lé- 
gumes  *»  mais,  comme  l'a  démontré 
Benndorf,  des  pains  à  l'ancienne  mode. 
Un  rhyton  (fig.  308)  n'est  pas  un  vase 
à  boire,  mais  à  égoutter;  le  vase  à  boire, 
c'est  la  comCf  qui  a  la  forme  du  rhyton, 
mais  sans  le  trou  terminal.  La  liste  des 


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COHPTEg  RENDUS   MBLlOtiKAPHIQCES 


101 


abréviations  devrait  être  purgée  de 
réclames  de  librairie  qui  ne  sont  pas  à 
leur  place.  En  général,  malgré  les  pro- 
messes de  la  préface,  la  provenance  des 
objets  reproduits  n'est  pas  suffisam- 
ment indiquée  et  les  indications  don- 
nées ne  sont  pas  toujours  exactes  : 
c'est  ainsi  que  la  plaque  en  terre  cuite 
n«  857  n'est  pas  (Dieu  merci)  au  Lou- 
vre, mais  dans  une  collection  particu* 
liére  et  constitue  un  faux  manifeste 
(cf.  Sécropole  de  Sidan,  p.  249).  En 
revanche,  on  s'étonne  du  soin  scrupu- 
leux avec  lequel  M.  Fougères  s'est 
abstenu  de  citer  la  tiare  d'Olbia  et  les 
admirables  bijoux  acquis  avec  elle, 
même  lorsque  le  sujet  le  comportait. 
II  n*est  pas  cependant  de  ces  archéo- 
logues tin^orés  à  qui  la  crainte  de 
M.  Furtw&ngler  tient  lieu  de  science. 
T.  R. 


3.  GOODELL  [Thomas  Dwight),  Chapters 
on  greek  Metric.  New-York,  Scrib- 
ner's  sons,  1901.  In-8<»,  251  p. 

Il  y  a  beaucoup  de  choses  à  louer  dans 
les  «  chapitres  »  de  M.  Goodell  :  une  in- 
formation très  complète,  qui  s'étend 
aux  publications  les  plus  récentes,  l'in- 
dépendance et  la  sincérité  du  jugement, 
la  clarté  de  la  discussion.  Je  le  félicite 
aussi  d'avoir  rejeté  la  théorie  de  Blass, 
sur  la  mesure  des  dactylo-épitrites  (1)^ 
et  plus  encore  d'avoir,  à  la  suite  de 
Kawczynski,BennettetSchultz,  reconnu 
qu'aucun  texte  ne  mentionne  l'exis- 
tence de  Viclus  (accent  d'intensité)  d^ns 
la  versification  pas  plus  que  dans  la 
langue  grecque  ;  toutefois,  il  n'est  pas 
allé  assez  franchement  au  bout  de  cette 
opinion,  que  j'ai  longuement  déve- 
loppée et  adoptée  dans  mon  cours  de 


(l)  Cependant  jen'accepto  pas  son  interpréta- 
Uoii  da  texte  des  Nuéei  (p.  185)  :  Ivdic^io;  dans 
ee  texte  (et  dans  Xénopbon)  désigne   simple-    i 
■MDt  l'anapeste,  le  rythme  des  marches  militaires 
|ttr  exeeOenee. 


rythmique  (1901)  à  la  Sorbonne.  Si,  sur 
les  idées  tout  à  fait  fondamentales,  je 
suis  d*accord  avec  M.  G.,  j'ai  le  regret 
de  me  séparer  de  lui  sur  bien  des 
questions  de  détail.  Telles  sont  sa  ten- 
tative de  justifier  ou  d'excuser  TalH 
Burde  scansion  du  «  pentamètre  »  par 
les  grammairiens,  et  sa  théorie  4in  peu 
naïve  du  glyconique,  fondée  en  partie 
sur  l'assertion  complètement  fausse 
(p.  236),  que,  dans  le  trimètre  iambiqu'e^ 
l'anapeste  n'est  admis  qu'aux  mêmes 
places  que  le  spondée  irrationnel  :  dans 
la  tragédie,  en  principe,  l'anapeste  n^est 
admis  qu au  pied  initial;  dans  la  comé- 
die il  est  aussi  fréquent  aux  pieds  pairs 
qu'aux  impairs.  Mais  la  plus  grave 
erreur  de  M.  G.  est  celle  qu'il  a  com- 
mise dans  son  interprétation  du  fameux 
texte  d'Aristoxène  sur  le  nombre  des 
Xp6voi  icoSixoC.  Après  les  beaux  travaux 
de  M.  H.  Weil,  il  ne  devrait  plus  être 
permis  d'ignorer  ou  de  contester  qu'il 
faut  entendre  par  là  le  nombre  des  bat- 
tements de  la  mesure,  nombre  qui  va- 
rie de  2  à4  (1);  M.  G.  croit  qu'il  s'agit 
de  syllabes  des  pieds  élémentaires  et 
cherche  à  appuyer  cette  opinion  no- 
tamment sur  l'emploi  des  termes  (lovd- 
Xpovo;,  xzxpiy(fi6^i,  dans  les  fragments 
d'Oxyrhynchos.  Mais  dans  ces  locutions 
Xpdvo;  signifie  xpôvo^  ^uO(ioicoi(a;,  notion 
qui  est  opposée  très  nettement  par  Arisr 
toxène  au  x*  icq^ixô^.  Deins  un  âitro- 
chée  de  la  forme  oîx«Tai  il  y  a  au  moins 
3  xP<5voi  puOjioico'.bç  parce  qu'il  y  a  au 
moins  3  durées  rythmiques  distinctes 
(une  par  syllabe),  mais  il  n'y  a  que  deux 
XP<5vot  itoSixoi  — un  frappé  et  un  levé  — 
dont  chacune  vaut  à  son  tour  3  •/j^évoj. 
xpûToi.  C'est  par  un  contre  sens  sem- 
blable que  M.  Goodell  attribue  faus- 
sement à  Aristoxène  (p.  37  et  151)  l'opi- 
nion qu'un  pied  ne  saurait  être  consti- 
tué par  une  seule  syllabe  ;  Aristoxène 

(1)  Comme  M.^.  s'imagine  qu'aucun  piod  n'a 
plus  de  2  07;{icta  il  n'a  pas  compris  (p.  148)  la 
doctrine  très  claire  (étyroologie  i'  part)  d'Aris- 
tide Quinlilien  sur  la  distinction  du  petit  et  du 
grand  péon. 


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102 


COMPTES   RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


n'a  Jamais  rien  dit  de  pareil,  il  dit  même 
exactement  le  contraire.  Je  ne  puis  da- 
vantage approuver  qu'on  mette  au 
compte  d'Âristoxène  toutes  les  doc- 
trines exposées  dans  les  irpoXa(i6av^- 
(icva  de  Psellus,  notamment  en  ce  qui 
concerne  Texistence  des  rythmes  à  3  : 
1  et  4  :  3.  Psellus  n'a  certainement  pas 
puisé  directement  dans  Aristoxéne,  mais 
(comme  Tantenr  des  fragments  de  Pari» 
et  de  Naples]  dans  un  compilateur  plus 
récent  qui  avait  contaminé  la  pure  doc- 
trine aristoxénienne  avec  des  éléments 
de  provenance  beaucoup  plus  suspecte. 
T.  R. 


4.  ÙRENFELL  (B,)  and  HUNT  {A,).  The 
Amherst  papyri.  Part  II.  London, 
Trowde,  1901.  In-4o,  xii-244  p.  25  pi. 

Le  premier  volume  des  papyrus  grecs 
de  Lord  Amherst  (1900),  qui  renfermait 
les  fragments  théologiques,  au  nombre 
de  neuf,  notamment  l'ascension  d'Isaîe, 
n'a  pas  reçu  des  hellénistes  toute  l'at- 
tention qu'il  méritait  (cf.  Revue,  XIV, 
181}  ;  celui-ci,  d'une  richesse  impré- 
vue, est  consacré  aux  fragments 
classiques  et  à  des  documents  de  toutes 
époques.  Le  bulletin  papyrologique  en 
donnera  une  analyse  détaillée  ;  signa- 
lons tout  de  suite  les  no*  10  (15  fr.  d'iam- 
biques,  peut-être  des  Néréides  d'Es- 
chyle), 12  (commentaire  d'Aristarque 
sur  le  livre  II  d'Hérodote  avec  un  vers 
des  Ooijiivc^  de  Sophocle  :  ou  x>^%o<  ou 
aiStipoç  aicxtxai  xpoo;),  14  (traité  de  divi- 
nation :  par  quels  signes  se  guider  dans 
le  choix  d'un  ami),  17  (fr.  très  mu- 
tilé du  Sciron  d'Euripide),  18  (scholies 
sur  Odyss.  XV),  26  (fables  de  Babrius 
avec  une  traduction  latine  barbare),  27- 
28  (fr.  juridiques  latins),  33  (pétition 
à  Ptolémée  Philométor),  42  (double 
date),  64  (prouve  que  Minucius  Italus 
fut  préfet  vers  101),  92  (débit  d'huile  im- 
périale), 125  (piix  d'une  momie),  190 
(fragments  du  Pasteur  d'Hermas,  no- 
tamment un  morceau  qui  manque  dans 


les  manuscrits  jusqu'à  présent  connus). 
—  Les  noms  de  MM.  Grenfell  et  Hunt  et 
de  M.  Blass  qui  les  a  assistés  dans  l'étude 
des  fragments  classiques  nous  dispen- 
sent  de  tout  éloge.  25  planches  de  fac- 
similés  excellents  complètent  cet  ou- 
vrage luxueusement  édité.  T.  R. 


5.  Ricfuird  HORTON-SMITS,  The  Théo- 
ry  of  Conditional  Sentences  in  Chreek 
and  Latin,  (London,  Macmillan  and 
C<»,  1894,  grand  in-8,p.  vi-xxnu,  1- 
694). 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  intéressant  pour 
les  hellénistes  dans  ce  beau  volume, 
c'est  l'introduction  (p.  1-11)  et  la  pre- 
mière partie  (p.  12-167).  L'auteur  com- 
mence par  distinguer  nettement  dans 
le  verbe  le  temps  (passé,  présent,  futar) 
et  Vétat  de  l'action  (parfait,  imparfait, 
indéfini)  et  il  adopte  une  terminologie 
qui  rend  compte  de  cette  distinction. 
Puis  il  pose  en  fait  que  l'optatif  est  un 
subjonctif  passé,  que  les  temps  de  l'in- 
dicatif servent  à  exprimer  des  faits  réels, 
ceux  du  subjonctif  des  faits  possibles. 
Il  renonce  aux  notions  traditionnelles 
de  potentiel  et  d'irréel  auxquelles  il  ne 
fait  même  aucune  allusion.  Pour  lui, 
dans  les  propositions  conditionnelles, 
les  temps  et  les  modes  gardent  leur  ac- 
ception générale;  dN  (ou  xt)  exprime 
la  contingence.  L'adjonction  de  cette 
particule  à  un  indicatif  marque  que  le 
fait  a  passé,  passe,  ou  passera,  sous  cer- 
taines conditions,  du  domaine  du  réel 
à  celui  du  possible  ;  son  adjonction  à 
un  subjonctif,  que,  sous  certaines  con- 
ditions, le  fait  a  passé,  passe  ou  passera 
du  domaine  du  possible  à  celui  du  réel. 
Partant  de  là,  M.  Horton-Smith  énu- 
mère  les  diverses  constructions  que 
peuvent  présenter  les  propositions  con- 
ditionnelles. De  nombreux  tableaux  et 
une  riche  collection  d'exemples,  tra- 
duits en  anglais,  éclairent  ses  explica- 
tions. Elles  forment  une  élégante  cons- 
truction logique,  qui  a  l'inconvénient 


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COUPTES  RBMDUS  BIBUOGRAPHIQUES 


103 


de  négliger  les  données  de  la  grammaire 
comparée  et,  par  conséquent,  est  con- 
testable au  point  de  vue  historiqne.  Fa- 
ciliteraib^Ue  la  tâche  des  étudiants 
comme  Taotevr  en  exprioM  l'espérance? 
Gela  est  douteux;  elle  m'a  para  plus 
subtile  ei  plus  eonpiicpiée  que  la  tiiéo- 
rie  généralemeni  enseii^ée.  —  Nous 
n'avons  rien  à  dire  iet  de  la  deuxième 
partie  (p.  i6S-Sg3),  qui  traite  du  latin. 
Vient  enstnte  unelongi»  série  de  notes, 
âm  mbm0i98  et  de  êubnAnmiêê^  où  Tau- 
leur  touche  aux  questions  les  plus  di- 
Torses  (p.  2S5-644).  Explications  ou  ci- 
tations complémentaires  sur  les  propo- 
sitions conditionnelles»  critique  de  texte, 
étymologies,  histoire,  littérature,  etc., 
etc.,  on  y  trouve  de  tout.  Je  note  au  ha- 
sard :  p.  815,  plus-que-parf.  grecs  sans 
augment  ;  p.  320,  futurs  latins  en  ibo  ; 
p.  321,  différence  de  sens  entre  shall  et 
will  en  anglais;  p.  388  et  suiv.,  attrac- 
tion du  relatif  en  grec,  anglais,  français, 
italien,  espagnol  ;  p.  396,  place  des  né- 
gations; p.  404,  ihucydideanism  de  Ca- 
moëns  ;  p.  474  et  suiv.,  négations  re- 
dondantes en  italien,  espagnol,  fran- 
çais ;  p.  505  et  suiv.,  variations  de  la 
mode  au  sujet  des  cheveux  roux  ;  p.  561 
et  suiv.,  usage  et  abus  des  proverbes. 
—  Six  index  terminent  Touvrage.  — 
Quoiqu'il  date  de  1894,  il  n'est  venu  à 
ma  connaissance  que  cette  année  et  il 
paraît  avoir  échappé  aux  grammai- 
riens les  plus  en  vue,  en  particulier  à 
BIM.  Brugmann.  Delbrûck  et  Goelzer. 
Il  méritait  mieux. 

Léon  JoB. 


6.  JOËL  (Karl).  Der  echle  und  der 
Xenophontische  Sokrates.  2  <«*"  Band. 
Berlin,  Gaertner,  1901.  In-8«,  xxv  -f 
IX  +  1145  p.  (en  deux  parties). 

Le  premier  volume  de  cet  important 
ouvrage  a  paru  il  y  a  huit  ans  et  il  en 
a  été  rendu  compte  ici  même  (VI,  310). 
Il  aboutissait  à  un  résultat  purement 
négatif,  mais,  à  notre  avis,  exact  : 
le    Socrate    utilitaire    des     Mémora- 


bles n'est  pas  le  véritable  Socrate. 
On  s'attendait  i  ce  que  dans  la  suite 
de  ses  études,  M.  Joël  cherchât  à 
reconstituer,  d'après  d'autres  sources, 
la  personnalité  historique  du  grand 
intellectuel  athénien.  Mais  il  parait 
avoir  reconnu  l'impossibilité  de  cette 
tentative  et  le  problème  d'histoire 
cède  désormais  la  place  &  un  problème 
d'histoire  littéraire.  Si  le  Socrate  de 
Xénophon  (et  celui  de  Platon)  n'est 
pas  le  vrai  Socrate,  d'où  dérive-t-il  ? 
La  réponse  —  déjà  esquissée  naguère, 
maintenant  développée  en  1100  pages  — 
est  :  il  dérive  d'Antisthéne.  La  première 
école  à  s'emparer  du  Jésus  grec  et  à 
le  façonner  à  son  image  fut  celle  des 
cyniques  :  c'est  leur  Socrate  —  un  peu 
embourgeoisé  —  que  Xénophon  adopte 
et  met  en  scène  dans  les  Mémorables  ; 
c'est  contre  lui  que  polémise  Aristo- 
phane dans  la  seconde  édition  des 
Nuées;  c'est  contre  cette  conception 
que  s'élève  Platon  dans  un  grand 
nombre  de  dialoguei.  Comme  il  ne 
reste  presque  rien  d'Antisthéne,  on 
devine  sur  quel  formidable  échafaudage 
d'hypothèses  et  de  déductions  M.  J. 
est  obligé  d'asseoir  sa  reconstruction 
du  Socrate  cynique  et  de  son  œuvre, 
en  particulier  de  cette  littérature  sym- 
posiaque  d'où  ont  surnagé  tant  de 
traits  isolés,  naïvement  pris  pour  des 
faits  historiques  ;  un  des  plus  curieux 
chapitres  est  celui  où  il  cherche  à  prou- 
ver que  le  fameux  apologue  de  Prodi- 
cus  n'est  nullement  de  Prodicus,  mais 
une  simple  fiction  de  Xénophon,  lus-, 
pirée  d'un  Héraclès  d'Antisthéne.  Nous 
ne  pouvons  pas  suivre  M.  J.  dans 
le  dédale  infini  de  ses  démonstrations 
et  discussions.  Son  livre  n'est  pas  mal 
écrit,  mais  il  est  mal  composé  ou 
plutôt  il  n'est  pas  composé  du  tout. 
L'auteur  s'en  rend  bien  compte;  il 
plaide  «  coupable  »  et  cherche  à  nous 
persuader  qu'un  sujet  aussi  difficile  ne 
comportait  pas  un  traitement  systé- 
matique. Nous  ne  sommes  pas  de  cet 
avis.  Mieux  disposé,  plus  clair,  réduit 
de  moitié  —  ou  tout  au  moins  divisé 


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iOi 


COMPTES   RENPUa  BI9I4QORAPliIQU99 


«n  un  volume  de  texte  et  un  volume 
Td'excursus  —  rouvrante  aurait  trouvé 
plus  de  lecteura  et  des  critiques. plup 
sympathiques.  L'uu  des  censeurs  d^ 
premier  volume  reprochait  à  M.  Joël 
de  conduire  ses  invités  à  la  cuisine; 
eette  Cois  c*est  dans  la  cave  qu'il  les 
promène.  Mais  le  vin  e^i  généreux 
et  par  les  soupiraux  filtre  parfois  un 
rayon  de  vive  clarté. 

H.  G. 


7.  KAERST  {^JuHui).  Gesehichle  des 
helleniêiisckefi.ZeUallers.  Dieûrund- 
îegung  des^  Helknismus,  Leipzig, 
Teubner,  1901.  In-a«,  x-4a3  p. 

.  Après  Touvrage  justement  populaire 
de  Droysen,  après  le  clair  résumé  de 
Holm,  après .  le  travail  si  érudit  et  si 
«xact  de  Nlese,  le  besoin  d'une  nouvelle 
histoire  de  lépoque  hellénistique  se 
Xaisait-il  réellement  sentir?  Il  est  per- 
mis d'en  douter,  même  après  avoir  lu 
le  volume  d'ailleurs  consciencieux  et 
judicieux  de  M.  Kaerst.  Ce  volume,  en 
.effet,  ne  satisfera  complètement  ni  les 
(Savants,  ni  les  gens  du  monde  :  pour 
4es  premiers,  il  n'approfondit  pas  asses 
Jes  questions  de  détail,  glisse  trop  vite 
•sur  jiomhre  de  points  importants,  cite 
insuffisamment  les  sources  et  la  biblio-  , 
graphie  ;  pour  les  seconds,  il  est  trop 
^ec,  abuse  des  disser^btiojis  abstraites 
^les  cinq  premiers  chapitres,  sur  l'évo- 
.lUtioQ  de  la  cité  hellénique  et  de  la 
{^ilQsophie  politique  en  Grèce,  sont  • 
bieu  longs,  bien  indigestes)  et  renonce 
itrop  à.toqt  charme,  pittoresque,  à  tout 
intérêt  narratif.  Sa  valeur  esl  surtout 
dans  l'équilibre  des  pjurties  et  dans  la  \ 
discussion  pénétrante  des  vues. poli- 
tiques iJ' Alexandre  ;  par  réaction  contrp 
les^idéei^.de  Rœhl^,  M.  JCaerst  insisjte 
sur  J^  caractère  cosmopolite,  «  impéna- 
liste »,  qu'a  pris  de  bonne  heure  Tam- 
bitioB  dp  conquér^n^  macédonien.  Ce 
jqull  dit  du  culte  de  la  personne  royale 
jcst  fxçellent,  Mais  quand  il  a  voulu  ' 
tife^^  parti  â^qe  sujçt.d^ .types  moné^  i 


(p.  335  suiv.)  il  s^est  reodu  coupai^ 
d'un  anaçlironisme  dont  il  s*est  aperçu 
lui-même  (p.  392),  car  précisément 
Alexandre  n'a  jamais  placé  son  effigie 
sur  ses  monnaies.  On  notera  aussi  un 
emploi  des  sources  dérivée^  de  Clitar- 
^ue  un  peu  moins  parcimonieux  que 
dans  Droys^  et  ses  imitateurs  ;  cela 
nous  parait  justifié  :  on  n'écrirait^ pas 
une  bonne  histoire  de  la  guerre  de  1870 
rien  qu'avec  l'ouvrage  de  l'état-major 
allemand. 

Ce  premier  volume  nous  conduit 
jusqu'à  la  mort  d'Alexandre  (I.  .La  poUt 
grecque.  II.  La  royauté  macédonienne 
de  Philippe.  III.  Alexandre).  L'ouvrage 
tout  entier  en  contiendra  sans  doute 
trois  (1). 

T.  R. 


8.  MACDONALD  {George).  Catalogue  of 

.    greek  coins  in  the  Hunterian  colleC' 

tien.  Vol.  II,  Glaëgow,   Maclefaose, 

1901.  In-4*,  649  p.  et  pi.  XJ[XI-LX1L 

Le  second  volume  du  Catalogue  de 
M.  Macdonald  est  à  la  hauteur  du  pre- 
mier (voir  Revue^  XII,  339),  comme 
valeur  scientifique  et  comme  exécution 
matérielle.  II  contient  là  fin  delà  Grèce 
d'Europe  et  l'Asie  mineure,  c'êst-à-dirè 
précisément  les  régions  sur  lesquelles 
se  porte  le  plus  vivement  à  l'heure 
actuelle  l'attention  des  numismates';  on 
y  trouvera  décrites  et  ret>roduites  (2) 
un  grand  nombre  de  pièces  du  plus 
grand  intérêt  par  leur  rareté  ou  leur 


<!)' U  n'es^ pas  cerUin  que  le  Sotnte  de Xéoo- 
phon  se  rapproche  plus  de  U  réalité  que  cehn  de 
Platon,  bien  au  contraire  (p.  S6}.  La  dynastie 
des  'ApYci$aii  n'a  rien  i  faire  avec  l'Argos  ores- 
tique  ;  ce  sont  'les  descendants  d'un  *ApvioiC 
.vrai  ou  mythique  (p.  108).  .Lysimaque  n*a  jamais 
mis  son  effigie  9ur  ses  monnaies  (p.  é9^. 

(i)  11  serait  bien  à  désirer  que  les  planébÀ 
portassent  en  haut  ou  en  bar,  en  titre  courant, 
l'indication  ie»  villes  dont  elles  présentent  les 
monnaies;  cela  faciliterait  sin^Iièreroent  les 
recherebes,    .  . 


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COMPTES   RENDUS  BIBL10GRAPHIQDE8 


105 


exeeUente  conserration.  Comme  M.  M. 
demande  q«e  la  critique  lui  signale  ses 
desiderata  ou  de  menues  erreurs  eu 
me  du  troisième  et  dernier  volume 
qui  renfermera  un  Eivata,  je  défère 
volontiers  à  son  désir  pour  les  quelques 
séries  que  j'ai  étudiées  plus  particu- 
lièrement. 

P.  216.  L'ère  d'Amasia  ne  part  pas 
de  2  ay.  J.-C,  mais  de  1  ap.  J.-C. 
comme  je  le  montrerai  dans  un  pro* 
Chain  article.  —  Ibid.,  n»  3.  La  frappe 
d'une  pièce  chargent  dans  une  ville  de 
Pont  (autre  qu'Amisus),  sous  Septime 
Sévère,  parait  tout  à  fait  inadmissible. 
Le  poids  spécifique,  comme  veut  bien 
me  l'écrire  M.  M.,  est  de  9,50»  soit  fort 
inférieur  à  celui  de  l'argent  (10,58)  et 
un  peu  supérieur  à  celui  du  cuivre 
(8,92);  la  pièce  est  donc  du  cuivre 
saucé.  —  P.  227.  Le  monogramme  du 
tétradrachme  de  Pharnace,  à  en  juger 
par  la  photographie,  me  parait  com- 
posé de  ms,  non  de  nPS.  —  P.  228.  Les 
Polémonides  ne  sont  à  aucun  degré 
«  descendants  of  Mithradates  ».  Polé- 
mon  I«v  épousa  bien  Uynamis,  fille  de 
Pharnace,  mais  il  n'en  eut  pas  d'en- 
fants. ~  P.  235.  L'ère  de  Néoclaudio- 
polis  date  plus  précisément  d'octobre  6 
av.  J.-C.  En  général,  il  faudrait  se 
résigner  à  représenter  toujours  les 
4ates  asiatiques  par  une  double  date 
chrétienne.  —  p.  244.  Il  ne  fallait  pas 
écrire  «  the  history  of  Heracleia  is  obs- 
cure ».  Cest  au  contraire,  grâce  à 
Memnon,  une  des  villes  d'Asie  dont 
nous  connaissons  le  mieux  les  annales. 
—  P.  262.  Il  est  inexact  que  l'inscrip- 
tion  delphique  (BCH,  XVIII,  254)  qui 
m'a  permis  de  découvrir  le  roi  Nico- 
mède  III,  soit  datée  de  l'an  107.  En 
réalité,  elle  ne  porte  aticune  date,  celle 
de  92,  que  lui  assigne  Pomtow  (encore 
dans  l'art.  Delphoi  de  Pauly  Wissowa, 
col.  2649-50)  est  inadmissible.  Elle  est 
des  environs  de  Tan  100,  voilà  tout. 

P.  559.  Je  ne  crois  pas  rationnel  d'in- 
tercaler les  monnaies  de  Chypre  parmi 
celles  d'Asie  Mineure. 
'   P.  575.  L'attribution  du  bronze  n*  15  ' 


à  Ariarathe    IV  n'est  pas  seulement 
douteuse,  mais  impossible. 

P.  577.  Je  ne  comprends  pas  pour- 
quoi M.  Macdonald  ne  veut  pas  qu' Aria- 
rathe IX  ait  jamais  été  «  really  king  of 
Cappadocia  ».  Ses  drachmes  prouvent 
bien  le  contraire. 

P.  219.  Le  renvoi  à  Celenderis  vise 
sans  doute  les  pièces  à  légende  ara- 
méenne,  p.  531,  n««  4-5  ;  mais  il  fallait 
expliquer,  sous  ce  dernier  article,  que 
ces  pièces  ont  été  jadis  attribuées  à 
Amisus. 

T.  R. 


9.  NICOLE  (Jules),  Lee  papyrus  de 
Genève,  Vol.  P%  2«  fascicule.  Genève, 
Kûndig,  1900.  In-S*,  122  p.  autog. 

Après  un  intervalle  un  peu  long  pour 
notre  impatience,  M.Nicole  nous  donne 
le  2«  fascicule  de  ses  Papyrus  de 
Genève  dont  le  premier  fascicule  a  été 
présenté  à  nos  lecteurs  (IX,  346).  Le 
rédacteur  du  Bulletin  papyrologique  a 
déjà  analysé  par  le  menu  (XIV,  197) 
cette  savante  et  consciencieuse  publi- 
cation, où  l'on  remarque  surtout  la 
correspondance  de  Flavius  Abinnius, 
partagée  entre  London  et  Genève,  le 
contrat  de  mariage  n»  21  (ii«  siècle,  le 
plus  ancien  texte  de  ce  genre),  la  vente 
n»  35  qui  fixe  à  161  la  date  du  préfet 
Volusius  Maecianus,  le  cadastre  n**  81. 
Mais  je  veux  encore  une  fois  remercier 
M.  Nicole  au  nom  de  nos  lecteurs  et  au 
mien.  Quiconque  a  mis  le  nez  dans  des 
documents  de  ce  genre  sait  les  diffi- 
cultés énormes  qu'en  présente  le  déchif- 
frement et  a  fait  provision  d'indulgence 
pour  les  erreurs  de  lecture  et  de  res- 
titution inévitables  dans  de  pareils 
travaux;  une  diligence  trop  minutieuse 
retarderait  indéfiniment  des  publica- 
tions qu'il  y  a  tout  lieu  d'accélérer  (1). 

(1)  Pourquoi  M.  N.  écrit-il  OxyrinchUs,  Oxy- 
rinque?  n*  21,  15  la  restitution  jitO'  -fiiiioXiaç 
est     sûrement    fausse;     il     faut     bimptemont 


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106 


COMPTES   RBNDD8  B1BU06RAPHIQUES 


En  rev&nche,  il  serait  très  déêirable 
qu'on  prit  Thabitude  :  1»  de  ctymmencer 
chaque  document  en  belle  page  ;  2»  de 
le  faire  précéder  d'un  intitulé  som- 
maire. 

T.  R. 


10.  POTTIER  {Edmond).  Vases  antiques 
du  Louvre.  2«  aérie.  Hachette,  1901 . 
In-4*,  156p.Pl.  52  à  102. 

Ce  second  fascicule  du  précieux  ins- 
trument d'études  que  nous  devons  au 
labeur  et  à  la  science  de  M.  Pottier  (voir 
Revue,  Xll,  251)  est  consacré  à  la  fin  de 
la  salle  E  (vases  de  «tyle  ionien,  chalci- 
dien,  attico,  corintho^ionien  trouvés  en 
Italie),  à  la  salle  F  (vases  attlques  à  figu- 
res noires  trouvés   en  Italie)  et  à  la 
salle  G  (vases  attiques  archaïques  et  de 
transition  à  figures  rouges  trouvés  en 
Italie).  Il  nous  mène  jusque  vers  le  mi- 
lieu du  V*  siècle  et  nous  apporte  no- 
tamment d'excellents  spécimens,  signés 
de  quelques-unes  des  plus  célèbres  «  fa- 
briques 9  d'Athènes  (Amasis,  Exékias, 
Nicosthénès,    Pamphaios,    Andokidès, 
Epictétos,  Chachrylion,  Euphronios).  Le 
choix  des  vases  reproduits  est  extrême- 
ment abondant;  dans  les  notices,  dont 
la    rédaction  est   d'une    précision   et 
d'une  sobriété  tout  à  fait  admirables, 
M.  Pottier  a  également  fait  entrer  les 
vases  non  figurés  dans  son  album,  mais 
qui  ont  déjà  été  reproduits  ailleurs.  Les 
planches,  exécutées  par  M.  Devillard  di- 
rectement sur  des  photographies,  sont 
en  progrès  notable  sur  celles  du  pre- 
mier album,  grâce  à  un  ingénieux  arti- 
fice qui  a  presque  complètement  sup- 
primé les  luisants.  Les  figures  se  dé- 
tachent mieux  sur  le  fond,  elles  sont 
plus    claires.  Ce  n'est  pas  encore  la 
perfection  sans   doute,  mais  c'est   le 
maximum  de  ce  qu'on  peut  obtenir  à 
l'heure  actuelle  par  des  procédés  à  la 
fois  économiques  et  scientifiques.  Aux 
avantages  qu'ils  présentent  sur  le  cal- 
que, et  qu'énumère  M.  Pottier,  il  faut 
joindre  ce  qui  constitue  à  notre  avis  la 


condamnation  absolue  de  ce  dernier 
système  :  la  déformation  ridicule  que 
subissent  les  compositions  peintes  sur 
des  surfaces  bombées.  Parmi  les  plan- 
ches à  grande  échelle  les  mieux  ve- 
nues, signalons  la  pi.  61  (E  874,  très 
beau  dinos  du  vi«  siècle,  qui  n'awEit 
encore  été  publié  que  dans  \&.Maffû9in 
pittoresque),  les  pi.  100-101  (G  103,  cra- 
tère d'Antée  par  Euphronios)  et  102 
(6104,  coupa  de  Thésée  du  même). 
T.  R. 


11.  RADET  (Georges).  L'histoire  et 
Vœuvre  deVEcole  française  d'Athènes. 
Paris,  Pontemoing,  1901.  ln-8«,  xiv- 
492  p. 

Ce  n'est  pas  une  sèche  monographie 
de  l'Ecole  française  d'Athènes  que  ce 
volume  publié  à  l'occasion  du  cinquan- 
tième anniversaire  de  sa  fondation; 
c'est  l'histoire  très  vivante  et  très  atta- 
chante de  ses  développements,  de  1847, 
date  de  l'arrivée  des  premiers  Athé- 
niens en  Grèce,  jusqu'à  la  fin  du  siècle 
qui  vient  de  s'achever.  Quelles  causes 
ont  amené  la  création  de  l'Ecole,  quel 
but  lui  était  assigné  à  l'origine,  com- 
ment, après  de  longs  tâtonnements, 
elle  a  fini  par  entrer  dans  la  voie  scien- 
tifique qui  seule  lui  convient,  et  d'où 
elle  ne  sortira  plus,  quelle  impulsion 
féconde  elle  a  reçue  de  ses  amis  de 
France  et  des  directeurs  qui  ont  suc- 
cessivement présidé  à  ses  destinées^ 
quelle  large  expansion  lui  a  donnée 
celui  qui  est  actuellement  responsable 
de  son  succès  et  qui  y  travaille  avec  un 
dévouement  infatigable  depuis  douze 
ans  bientôt,  tels  sont  les  points  touchés 
dans  la  première  partie,  qui,  malgré  sa 
sévérité  inévitable,  n'est  pas  la  moins 
attrayante  de  l'ouvrage.  La  seconde  est 
consacrée  à  la  peinture  de  la  vie  athé- 
nienne^ soit  que  M.  Radet  la  décrive  à 
Athènes  même  ou  dans  les  voyages  qui 
dispersent  chaque  année  les  membres 
de  l'École  aux  quatre  coins  du  monde 
gréco-oriental,  soit  qu'il  la  prenne  à 


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107 


Rome,  où   elle  commeoce,  parmi  les 
peDsionDaires  de  la  Villa  Médicis,  si 
étroitement  et  si   utilement   associés 
anx  travaux  de  notre  institut  archéo- 
logique. Mais  ce  qui  remplit  surtout 
eette  partie  du  livre  de  M.  Radet,  c'est 
ce  qu'il  appelle  le  bilan  de  TÉcole,  bi- 
lan scientifique  et  bilan  littéraire,  ex- 
plorations, fouilles,  recherches,  décou- 
vertes de  toute  nature,  publications  épi- 
graphiques  et  archéologiques,  œuvres 
d'art,    d'érudition,    d'imagination,   de 
sentiment.  Avec  ou  sans  le  secours  des 
artistes  pensionnaires  de  Rome,  l'École 
d'Athènes  a  prodigieusement  produit  ; 
elle  a  produit,  si  l'on  ose  dire,  dans 
toutes  les  formes  de  l'activité  humaine, 
avec  une  incohérence  qu'il  est  permis 
de  regretter,  mais  qui  laisse  l'impres- 
sion d*un  effort  intense,  auquel  on  ne 
peut  s*empécher  de  rendre  hommage. 
Une  rapide  analyse  est  impuissante  à 
donner  une  idée  de  ce  volume,  pour  le- 
quel l'auteur  a  dû  réunir  et  coordonner 
tant  de  documents  épars.  Lui  seul  sait 
quelles  peines  il  lui  a  coûtées,  combien 
d'années  précieuses  il  y  a  dépensées, 
avec  un  scrupule  et  un  souci  du  détail 
où  se  reconnaît  sa  sévère  méthode  d'his- 
torien ;  mais  ce  précieux  labeur  n'ap- 
paraît point  à  la  lecture;  M.  Radet  a 
le  don  rare  d'être  à  la  fois  un  conscien- 
cieux et  un  passionné,  et  l'intérêt  qu'il 
a  pris  lui-même  à  sa  tâche,  la  couleur 
et  la  chaleur  de  son  style,  sa  façon  de 
dramatiser  —  parfois  non  sans  excès  — 
jusqu'aux  moindres  incidents,  sont  quel- 
ques-unes des  qualités  qui  contribueront 
le  plus  au  succès  de  son  livre.  Un  autre 
de  ses  mérites  est  son  impartialité  ;  il 
juge  sans  parti  pris  les  hommes  et  les 
œuvres,  mettant  chacun  à  la  place  qui 
lui  est  due,  parlant  des  vivants  aussi 
bien  que  des  morts  avec  une  liberté 
qu'on  ne  saurait  louer  sans  loi  faire 
injure,  mais  qui  n'en  a  pas  moins  son 
courage  et  son  prix.  Le  sentiment  final 
qui  subsiste  après  qu'on  l'a  lu,  est,  à 
tout  prendre,  un  sentiment  optimiste. 
Si  l'École  a  mis  longtemps  à  trouver  sa 
direction  définitive,  si,  ayant  beaucoup 


fait,  elle  a  beaucoup  à  faire  encore,  elle 
reste,  avec  son  passé  déjà  glorieux  et 
son  présent  plein  de  promesses,  une 
force  scientifique  internationale  qui  fait 
honneur  à  la  France.  Ses  premiers  guides 
ont  pu  se  tromper;  la  faute  en  est  peut- 
être  moins  à  eux  qu'à  leur  temps.  Vue 
de  haut,  cette  carrière  déjà  longue  est 
réconfortante  ;  on  se  sent  pris  de  re« 
connaissance  pour  tous  ces  bons  ou- 
vriers qui,  chacun  à  sa  manière,  ont 
mis  la  main  à  l'œuvre  commune,  et  la 
légende  pour  la  science,  pour  la  pairie, 
de  la  belle  médaille  que  Roty  a  gra- 
vée en  souvenir  du  cinquantenaire, 
un  peu  banale  au  premier  abord,  prend 
une  signification  touchante  et  vraie,  si 
l'on  y  voit  la  devise  de  l'École,  non  seu- 
lement à  l'heure  présente,  mais  dans  le 
demi-siècle  qui  l'a  précédée.  Elle  résume 
aussi  et  caractérise  heureusement  l'ef- 
fort de  M.  Radet,  qui  a  trouvé,  à  la 
mettre  en  pratique,  sa  meilleure  ré- 
compense. 

P.  Girard. 


12.  SCHULTZ  {R.  Weir)  and  BARNS- 
LE  Y  {Sidney  Howard).  The  monas- 
tery  of  Si  Luke  of  Slirie  in  Phocis 
and  the  dépendent  monastery  of  St 
Nicolas  in  the  fields  near  Skripou, 
in  Bœotia.  London,  Macmillan,  1901. 
In-folio,  76  p.  et  60  planches.  Nom- 
breuses illustrations. 

«Le  monastère  de  Saint-Luc  en  Pho- 
cide,  ou  plutôt  les  deux  églises  sœurs 
de  ce  monastère,  blotti  dans  un  pli  du 
Parnasse,  sont  parmi  les  plus  beaux  et 
les  plus  complets  spécimens  subsistants 
de  l'art  byzantin  à  son  second  apogée 
(xi«  siècle).  Après  l'excellente  thèse  de 
M.  Diehl  (1889),  il  n'y  avait  plus  grand 
chose  à  en  dire  au  point  de  vue  histo- 
rique et  archéologique,  mais  il  restait 
à  faire  connaître,  par  des  reproductions 
adéquates,  les  détails  de  leur  architec- 
ture, de  leur  parure  de  briques  ornées  et 
de  marbres  polychromes,  et  surtout  de 


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.108 


COMPTES   BENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


.leurs  mosaïques  (1).  Déjà  cependant 
M.  Diehl  lui-même,  dans  les  Monument» 
Piot  (III,  1896)  et  dans  la  Gazette  des 
BeauX'ArU  (1897),  M.  Schlumbergcr 
dans  son  Épopée  byzantine^  ont  donné, 
d'après  des  clichés  de  G.  Bfillet,  quel- 
ques excellents  spécimens  en  noir  de 
ces  mosaïques.  L'intérêt  principal  de 
rouvrage  de  MM.  Schultz  et  Barnsley, 
dont  j'admirais,  voici  dix  ans,  les  aqua- 
relles à  rÉcole  anglaise  d'Athènes, 
consiste  dans  les  reproductions  en 
couleur  et  à  grande  échelle  qulls  nous 
ont  données  de  quelques-uns  de  ces 
tableaux  :  le  Saint-Luc  (frontispice), 
Ja  tête  de  Grégoire  le  thaumaturge 
(pi.  45),  la  planche  d'ornements  (pi.  55) 
sont  des  documents  de  premier  ordre, 
surtout  quand  on  les  rapproche  des 
observations  .  techniques  des  auteurs, 
Tun  et  l'autre  fort  compétents.  Il  y 
aurait  encore  à  signaler  bien  d'autres 
planches  intéressantes,  comme  celles 
qui  sont  consacrées  aux  plaques  minces 
de  marbre  sculpté  et  translucide,  qui 
tiennent  lieu  de  vitraux  (pi.  13-15).  En 
revanche,  les  directs  insérés  dans  le 
texte  sont  d'une  exécution  misérable, 
tlue  surtout  à  l'emploi  d'un  papier 
irop  peu  m  couché  *»  ;  que  Ton  compare 
par  exemple  la  fig.  39  (p.  48)  avec  la 
planche  correspondante  (n®  24)  des 
Monuments  Piot  :  c'est  proprement  le 
jour  et  la  nuit.  —  Le  texte  de  l'ouvrage 
est  sobre,  précis  et  sans  prétention  ;  la 
publication,  longtemps  retardée,  a  été 
due,  en  dernier  lieu,  à  la  libéralité  de 
M.  Freshfield,  à  la  fois  archéologue  et 
mécène  ;  il  a  droit  à  tous  les  remer- 
ciements des  byzantinisants . 

T.  R. 


(1)  La  petite  ^liie  ainsi  que  l'élise  fiUe,  Saint- 
Nicolas  (sur  laquelle  MM.  S.  et  B.  apportent  les 
premiers  renseignements  un  peu  précis),  avaient 
jadis  une  parure  de  fresques  aujourd'hui  cachée 
sous  le  badigeon,  et  qu'il  conviendrait  de  dégager. 


13.  STRAZZULLA  (Vincenzo),  i,  La  fa- 
miglia  di  Pythodoris,  regina  del 
Ponto  (extr.  du  Bessarione,  YI). 
Roma,  Salviucci,  190i,  in-8*,  17  p. 

2.  Dopo  lo  Strabone  vaticano,  Mes- 
sina,  d'Amico,  1901,  in-8o,  58  p. 

1.  Le  petit  article  sur  Pythodoris  ne 
renferme  aucun  renseignement  nou- 
veau et  n'utilise  pas  tous  les  docu- 
ments ;  l'auteur  ne  connaît  ni  la  Proso- 
pographie,  ni  les  recueils  de  Latyschew, 
ni  les  recherches  de  Sallet,  de  Wad- 
dington,  etc.;  il  est  visible  qu'il  n'a 
jamais  regardé  une  monnaie  des  Polé- 
mons.  Il  affirme  contre  toute  vrafsem- 
blance  que  Pythodoris  a  vécu  jusqu'en 
38  après  J.-G.  et  contre  le  témoignage 
explicite  des  monnaies  de  bo^[>oranes 
que  cette  princesse  a  conservé  le  Bos- 
phore après  la  mort  de  Polémon  I*', 
On  ne  peut  pas  admettre  non  plus, 
malgré  l'identité  des  noms,  que  le  Polé- 
mon, fils  de  Zenon  de  Laodicée,  qui  est 
prêtre  de  Rome  et  d'Auguste  à  Cymé 
(CTG.  3524)  soit  le  roi  Polémon  ;  pour- 
quoi ne  serait-il  pas  appelé  ^«aO^tùç  ? 
Auguste,  d'ailleurs,  est  qualifié  dans  ce 
texte  de  père  de  la  patrie  et  il  n'a  reçu 
ce  titre  qu'en  2  avant  J.-G.  Or  Polémon 
(comme  le  prouvent  les  monnaies  bos- 
poranes)  est  mort  en  8  avant  J.-C  II 
s'agit  donc  probablement  de  son  neveu. 

2.  La  seconde  brochure  passe  en 
revue  la  plupart  des  passages  de  Stra- 
bon  où  les  ft*agments  palimpsestes  dû 
Vatican  (Cryptensis,  Calabrensis)  labo- 
rieusement déchilTrés.par  Cozza  Lu2t 
apportent  les  leçons  nouvelles.  Les 
observations  historiques  et  géographi- 
ques de  M.  S.  sont  souvent  intéres- 
santes, mais  il  n'a  pas  réussi  à  nous 
convaincre  de  la  valeur  critique  de  ce 
palimpseste.  Dans  le  passage  IX,  2, 10 
(Tanagra)  la  leçon  'AptcroTAv^ç  6i  ocutà 
^poc  X(^  est  manifestement  absurde  ;  il 
faut  lire  <tô>  aùxà  'ûponc^  (cf.  Arist 
fr.  613)  et  cette  phrase  est  une  glose  sur 
rpaïa.  Dans  XII,  2, 10,  M.  S.  a  tort  de 
vouloir  substitue^  la,  leçon  KopLpi«rp;v4 


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COMPTES   RENDUS  BIBUOGRAPHIQOES 


409 


de  quelques  manuscrits  à  Xac(jiavT,Wi  ;  ce 
sont  deux  provinces  toutes  différentes. 
T.  R. 


«4.  WlLAMOWrrZ'MOELLENDORFF 
(Ulrich  von).  —  Die  Textgeêchichte 
der  griechischen  Lyriker,  (Abhand. 
liingen  der  koeniglichen  Gesellschaft 
der  Wissenschaften  zu  Goettingen. 
Philologisch-historische  Classe.  Neue 
Folge,  Band  IV,  Heft  3).  Berlin, 
l^eidmann,  1900,  121  pages. 

Les  livres  de  M.  de  Wilamowitz- 
Moellendorfr  ne  sont  pas  de  ceux  qui 
se  laissent  facilement  résumer;  ils  sont 
trop  touffus,  trop  pleins  dldées  origi- 
nales, pour  qu'il  soit  possible  d'en  in- 
diquer en  peu  de  lignes  le  très  haut 
intérêt.  Pour  en  tirer  plein  profit,  il 
faut  les  lire  minutieusement,  la  plume 
à  la  main,  et  en  s'entourant  de  tout 
une  bibliothèque,  car  Térudition  de 
M.  de  Wilamowitz  touche  à  tout,  et  à 
propos  de  tout  trouve  à  dire  quelque 
chose  de  neuf. 

Le  volume  qu'il  vient  de  consacrer  à 
l^histoire  du  texte  des  lyriques  grecs 
est  certainement  IHin  de  ses  ouvrages 
les  plus  brillants  et  les  plus  suggestifs. 
11  sert  en  quelque  sorte  de  préface  à 
rédition  des  fragments  des  lyriques 
promise  depuis  longtemps  déjà  et  at- 
tendue par  tons  avec  la  plus  vive  im- 
patience (1).  L'auteur  y  a  réuni  un  cer- 
tain nombre  de  dissertations  qui  lui 
furent  suggérées  au  cours  de  son  étude 
préliminaire  du  texte  des  poètes,  et 
dont  le  développement  aurait  par  trop 
surchargé  sa  prochaine  édition. 

Dans  la  première  partie  de  son  livre, 

(I)  Cette  édition  formera  le  qualrièine  volume 
de  la  ctUectioii  des  Fragmenta  Poetarym  Grae- 
eoraon,  pabiiée  sous  la  direction  de  M.  WiUmo- 
wiCs#  ei  doBl  le  l^*  Cudeale  dn  volume  IV  a  seul 
pvo  jusqulci  {Comkarum  Graeewrum  Frag- 
mentm  edidit  GeorgUu  Kaihel  :  Dùrietaium 
ComoetUa  Mimi  Phlyac&s.  Berlin,  Weidmann, 
1899). 


M.  de  Wilamowitz  recherche  quelle  a 
été  pour  les  lyriques  l'importance  et  la 
véritable  signification  du  travail  des 
grammairiens  d'Alexandrie.  Se  rendre 
un  compte  exact  de  ce  travail  est  pour 
lui  la  première  tâche  de  quiconque  pré- 
tend publier  à  nouveau  les  fragments 
qui  nous  restent.  11  y  a  trop  longtemps 
que  les  philologues  se  livrent  au  jeu 
des  conjectures  et  des  corrections  fan- 
taisistes :  c'est  dans  l'histoire  même  des 
textes  qu'il  faut  chercher  les  bases 
scientifiques  d'une  édition  nouvelle. 

Développant  une  idée  qu'il  avait  déjà 
brièvement  énoncée  dans  sa  brochure 
sur  Bacchylide  (1),  le  savant  philologue 
allemand  s'attache  tout  d'abord  à  dé- 
montrer que  le  prétendu  choix  d'un 
groupe  de  neuf  poètes,  qu*aurai^t  fait 
les  Alexandrins  parmi  les  lyriques, 
n'est  qu'une  hypothèse  moderne  fondée 
uniquement  sur  les  listes  des  Byzan- 
tins. Ce  nombre  de  neuf  n'est  pas,  sui- 
vant lui,  le  résultat  d'un  choix  rai- 
sonné, mais  bien  d'une  sorte  de  sélec- 
tion naturelle  qui  s'est  produite  au  cours 
des  siècles  et  qui  a  éliminé^  successive- 
ment certains  poètes,  pour  des  raisons 
de  natures  diverses  souvent  étrangères 
à  la  valeur  de  leurs  œuvres.  Si  les  grands 
grammairiens  n'ont  étudié  et  édité  qne 
neuf  poètes,  c'est  simplement  parce 
qu'ils  n'en  possédaient  pas  plus  de 
neuf  (2),  ou  que  tout  au  moins  ce  qui 
subsistait  en  dehors  de  ceux-ci  était 
trop  peu  important  ou  d'une  authenticité 
trop  contestable,  pour  être  digne  de 
prendre  rang  dans  la  collection  des  ly- 
ricpies.  Avec  sa  hardiesse  et  son  ingé- 
niosité habituelles,  M.  de  Wilamowitz 
prétend  établir  dans  quelles  limites  les 
Alexandrins  ont  eu  connaissance  des 


(1)  Bakchytide»,  Berlin.  Weidmann,  1898. 
p.  9. 

(2)  Ce  n'est  que  plus  tard  que  la  poétesse  Co- 
rinne fut  ajoutée  à  ce  groupe.  Ses  œuvres,  dont 
la  renommée  n'avait  pas  dépassé  les  frontières  de 
la  Boétie,  furent  retrouvées  vers  la  fin  dn  n«  siè- 
cle avant  notre  ère,  et  étudiées  surtout  en  raison 
de  leur  langue  spéciale. 


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110 


COMPTES   RENDUS  BlBUOGRAPfitQUES 


productions  du  lyrisme  grec  antérieu- 
res à  la  fin  du  y«  siècle  :  tel  poète  de- 
vait leur  être  complètement  inconnu, 
tel  autre,  au  contraire,  était  parvenu 
jusqu'à  eux. 

Quant  aux  poètes  dithyrambiques 
attiques  du  iv«  siècle,  s'ils  n'ont  pas 
été  édités  parles  Alexandrins,  c'est  parce 
qu'en  fait  ils  ne  rentraient  pas  dans  le 
cadre  que  ceux-ci  avaient  assigné  à  leur 
exégèse.  Après  Bacchylide,  le  lyrisme 
grec  se  transforme  rapidement,  et  la 
différence  est  trop  grande  entre  l'œuvre 
d'un  Simonide  et  celle  d'un  Timothée, 
pour  qu'on  ait  jamais  pu  songer  à  les 
ranger  côte  à  côte.  D'ailleurs,  à  l'époque 
alexandrine,  le  dithyrambe  nouveau 
était  encore  un  genre  vivant  qui  ne 
requérait  pas  le  travail  des  grammai- 
riens. Ceux-ci  n'étudiaient  que  les  ly- 
riques classiques  y  c'est-A-dire  ceux  qui 
étaient  antérieurs  au  dernier  tiers  du 
v«  siècle,  et  qui,  n'ayant  plus  alors 
qu'une  existence  purement  littéraire, 
demandaient  déjà  à  être  commentés  et 
expliqués.  M.  de  Wilamowitz  montre 
admirablement  comment  s'est  formé 
dès  l'antiquité  ce  concept  du  lyrisme 
classique  qui  a  complètement  rejeté 
dans  l'ombre  tous  les  lyriques  posté- 
rieurs. Je  connais  peu  de  pages  plus 
suggestives  dans  la  littérature  philolo- 
gique et  i>lus  vraies,  que  celles  dans 
lesquelles  il  expose,  à  ce  point  de  vue, 
les  transformations  du  goût  chez  les 
Grecs  entre  l'époque  de  Pindare  et 
celles  des  Alexandrins  d'abord,  des 
hellénisants  de  l'époque  d'Auguste  en- 
suite. 

Si  M.  de  Wilamowitz  se  refuse  à 
croire  que  les  Alexandrins  aient  fait 
œuvre  de  sélection,  il  n'en  reconnaît 
pas  moins  toute  la  grandeur  de  leurs 
travaux.  Ils  ont  consacré  par  d'excel- 
lentes éditions  les  œuvres  des  poètes 
lyriques  ;  ils  en  ont  fait  les  itpaTT(>{&svoi, 
et  le  texte  solide  et  sûr  qu'ils  en  ont 
donné  a  servi  de  base  à  tous  les  tra- 
vaux postérieurs. 

Comment  se  sont  constituées  ces 
éditions   alexandrine  s  ?  C'est  ce   que 


M.  de  Wilamowitz  examine  en  se  pla- 
çant successivement  au  point  de  vue  de 
l'authenticité  des  œuvres,  de  leur  ré- 
partition par  livres  et  par  genres,  et 
enfin,  de  la  critique  du  texte. 

Si  l'on  excepte  les  recueils  d'épi - 
grammes,  et  certaines  œuvres  de  Sté- 
sichore  et  d'ibycos,  sur  l'authenticité 
desquelles  il  y  avait  déjà  des  doutes 
dans  l'antiquité,  on  peut  admettre  que 
les  Alexandrins  ont  su  vérifier  avec  su* 
reté  l'authenticité  des  poèmes  qu'ils 
étudiaient.  Toutefois  certains  noms, 
comme  ceux  d'Anacréon  et  d'Alcman, 
doivent  être  considérés  comme  des 
noms  collectifs  sous  lesquels  nous  ont 
été  transmises,  à  côté  des  œuvres  au- 
thentiques de  ces  poètes,  des  produc- 
tions d'autres  auteurs. 

C'est  dans  les  recueils  lyriques  plus 
ou  moins  complets,  qui  ont  dû  exister 
dès  le  V*  siècle,  que  les  Aristophane 
et  les  Aristarque  ont  puisé  les  élé- 
ments de  leurs  éditions.  Quant  aux 
archives  des  temples  et  aux  archives 
privées,  dans  lesquelles  ils  auraient  pu 
faire  sans  doute  mainte  découverte 
précieuse,  ils  ne  les  ont  malheureuse- 
ment pas  consultées.  Ces  grammai- 
riens étaient  des  «  savants  de  cabinet  •; 
ils  ne  se  souciaient  pas  de  rechercher 
des  documents  originaux,  ils  te  con- 
tentaient de  ce  qui  avait  été  réuni 
avant  eux  dans  les  bibliothèques. 

Encore  n'ont-ils  usé  de  ces  sources 
que  d'une  façon  incomplète.  Il  est,  en 
effet,  vraisemblable  que  ces  recueils 
d'odes  et  d'hymnes  contenaient  une 
notation  musicale.  Les  Alexandrins  ne 
se  sont  point  occupés  de  celle-ci  :  la 
musique  du  vi«  et  du  v*  siècles  était 
pour  eux  lettre  morte.  Par  contre,  ils 
ont  instauré  un  système  de  colométrie 
fondé  uniquement  sur  une  métrique 
créée  par  eux,  et  qui  ne  nous  a  sans 
doute  conservé  de  l'ancienne  colomé- 
trie que  la  division  par  strophes. 
Quant  à  leur  façon  de  couper  les  vers, 
il  ne  nous  est  pas  possible  de  dire  si 
elle  correspondait  à  celle  que  leur 
avait  transmise  la  tradition. 


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COMPtBd  BËNDDB  BlfiUOGRAPHlQUSS 


111 


tl  n^est  guère  possible  non  plus  de 
reconnaître  quels  sont  les  principes 
qui  les  ont  guidés  dans  la  répartition 
des  œuvres  par  genres  et  par  livres. 
11  ne  semble  pas  qu'ils  aient  suivi  en 
cette  matière  des  règles  fixes  et  inva- 
riables. 

En  dernier  lieu,  M.  de  Wilamowitz 
étudie  le  travail  des  Alexandrins  au 
point  de  vue  de  la  critique  des  textes. 
Il  recherche,  dans  les  limites  du  pos- 
sible, quelle  était  la  langue  des  lyriques 
tels  que  les  grammairiens  les  ont 
connus,  et  jusqu'à  quel  point  ils  nous 
ont  conservé  cette  langue.  C'est  là  un 
problème  qu'il  serait  fort  malaisé  de 
résoudre  dans  son  intégrité.  M.  de 
Wilamowitz  s'y  arrête  longuement,  et 
ses  aperçus  sur  le  dialecte  de  chacun 
des  neuf  lyriques  sont  du  plus  haut 
intérêt.  D'une  façon  générale,  on  peut 
admettre  que  les  Alexandrins  n'ont 
rien  remanié  à  la  légère.  Ils  ont  cher- 
ché avant  tout  à  fixer  un  texte  aussi 
sûr  que  possible,  que  notre  première 
tâche  doit  être  d'essayer  de  restituer 
en  le  dégageant  des  corruptions  pos- 
térieures. Nous  pourrons  ensuite  tenter 
de  retrouver  la  langue  originale  du 
poète,  en  refaisant  à  notre  tour  l'his- 
toire de  son  texte  :  c'est  la  seule  base 
scientifique  que  nous  puissions  donner 
à  nos  essais  de  corrections. 

La  seconde  partie  du  livre,  aussi 
étendue  et  non  moins  intéressante  que 
la  première,  est  composée  d'une  série 
d'excursus,  dont  chacun  mériterait  une 
étude  spéciale.  Ils  fourmillent  d'idées 
nouvelles,  d'aperçus  profonds  et  ingé- 
nieux,... trop  ingénieux  parfois. 

Dans  le  premier,  l'auteur,  élargissant 
la  théorie  qu'il  avait  d'abord  limitée 
aux  poètes  lyriques,  reprend  dans  son 
ensemble  la  question  tant  de  fois  dé- 
battue du  «'canon  alexandrin  ».  —  La 
seconde  dissertation  s'occupe  de  la 
répartition  en  neuf  livres  des  poésies 
de  Sapho  et  des  principes  qui  paraissent 
avoir  présidé  à  cette  division.  —  La 
troisième  débrouille,  à  propos  du 
grammairien  Kailias  de  Mytilène,  un 


passage  assez  obscur  d'Athénée  (III, 
85  c),  que  M.  de  Wilamowitz  avait 
précédemment  interprété  dans  un  sens 
différent. 

Un  quatrième  excursus,  consacré  à 
la  poétesse  Télésilla,  montre  comment 
la  version  que  donne  Hérodote  {VI,  19 
et  76-82)  de  l'expédition  de  Cléomène 
contre  Argos,  —  version  qui  ^  est  évi- 
demment d'origine  Spartiate,  doit  être 
rectifiée  et  complétée  à  la  lumière  des 
traditions  argiennes  sur  le  rôle  joué 
dans  cet  événement  par  riUustre  poé- 
tesse, telles  que  Plutarque  et  Pausa- 
nias  nous  les  ont  transmises.  Je  ne 
vois  pas  toutefois  comment  cette  cor- 
rection, parfaitement  justifiée  en  elle- 
même,  peut  infirmer  d'une  manière 
quelconque  la  date  de  l'expédition  de 
Cléomène,  qui  se  déduit  logiquement 
de  l'oracle  cité  par  Hérodote. 

Dlagoras  de  Mélos  fait  l'objet  d'un 
cinquième  excursus,  dans  lequel  M.  de 
Wilamowitz  s'attache  à  combiner,  en 
les  conciliant  entre  elles,  les  différentes 
traditions  anciennes  que  nous  possé- 
dons sur  la  personnalité  et  la  biogra- 
phie du  poète  <c  athée  », 

La  note  suivante  est  consacrée  au 
court  fragment  qui  nous  reste  de 
l'hymne  de  Lamproklès  à  Pallas  et  aux 
controverses  auxquelles  le  texte  et 
l'attribution  de  ce  poème  ont  donné 
lieu  dès  l'antiquité. 

L'auteur  discute  ensuite  l'authenticité 
du  Banquet  de  Philoxène,  dont  Athénée 
nous  a  conservé  de  longs  fragments.  A 
rencontre  de  Bergk  et  de  la  plupart  de 
ceux  qui  l'ont  suivi,  M.  de  Wilamowitz 
n'admet  pas  qu'on  puisse  attribuer  ces 
fragments  au  fameux  poète  dithyram- 
bique Philoxène  de  Cythère. 

Dans  les  chants  laconiens  qui  ter- 
minent Lysislratay  M.  de  Wilamowitz 
croit  trouver,  avec  raison,  me  semble-t- 
il,  une  imitation  d*Alcman.  Quant  à 
l'interprétation  peut-être  un  peu  alam- 
biquée  qu'il  donne  de  la  scène  qui  les 
précède,  je  doute  fort  qu'elle  satisfasse 
complètement  les  aristophanisants. 
Après  une  courte  note  sur  les  a  lako- 


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COMPTES   RENDUS   BlBUOaRÂPHIQUE» 


nische  Embàteria  »,  dont  notre  sa- 
vant n'admet  pas  la  haute  antiquité, 
le  livre  se  termine  par  un  long  chapitre 
sur  Tyrtée.  L'auteur  soumet  les  sources 
du  récit  traditionnel  des  guerres  de 
Messénie  à  une  critique  magistrale, 
qui  fait  judicieusement  la  part  de  la 
légende  et  celle  de  Thistoire  ;  il  étudie 
ensuite  en  elles-mêmes  les  poésies  qui 
nous^  sont  parvenues  sous  le  nom  de 
Tyrtée.  Ses  conclusions  sont  en  partie 
les  mêmes  que  celles  de  M.  Weil  (1).  Il 
reste  acquis,  malgré  les  efforts  que 
MM.  Verall  et  Schwartz  ont  fait  pour 

(1)  Jovtrnal  det  Savantt,  189Q,  septembre, 
p.  553et8uiT.—  Étudet  mr  l'Antiquité  grecque, 
1900,  p.  193  et  suiv. 


établir  le  contraire,  que  Tauteur  des 
ÉlégiM  est  un  poète  Spartiate  qui  a 
vécu  au  milieu  du  vu^  siècle.  Toutefois^ 
il  faut  admettre  que,  même  parmi  les 
fragments  que  nous  possédons,  il  y  en 
a  qui  n'appartiennent  pas  à  Tyrtée. 
Le  recueil  de  ses  poèmes  a  dû  dès 
rantiquité  se  grossir  et  se  mélanger 
d'œuvres  d'origines  fort  différentes, 
de  même  que  sa  langue  a  dû  subir  de 
profondes  modifications. 

Tel  est,  brièvement  esquissé,  rintérêt 
multiple  de  ce  livre,  qui  comptera 
certainement  parmi  les  productions  les 
plus  importantes  et  les  plus  méritoires 
de  Tauteur. 

Camille  Gaspar, 


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ACTES  DE  L'ASSOCIATION 


SÉANCES  DU  COMITÉ 


9  janvier  i909.  —  Présidence  de  M.  Paul  Girard,  président  de  TAssociation. 

Membre  décédé  :  M.  Nicolas  Phardys,  membre  donateur. 

Membres  nouveaux  :  MM.  Maurice  (Jules),  Monier  et  Quillard. 

Le  Président  soumet  au  Comité,  qui  Tapprouve,  la  liste  des  membres  qui  com- 
poseront, avec  le  bureau,  la  Commission  des  Prix,  en  1902.  Cette  liste  est  ainsi 
composée  :  MM.  Bikélas,  Bréal,  Collignon,  Croiset  (Maurice),  Dareste,  Diehl, 
Foucart,  Houssaye,  Legrand  (Emile),  Omont,  Perrot,  Pottier,  Psichari,  Th.  Rei- 
nach,  Tannery,  Weil. 

M.  Bréal  donne  lecture  d'une  note  sur  le  sens  primitif  des  noms  qui  désignent 
en  grec,  en  latin  et  dans  les  autres  langues  de  la  famille  indo-germanique,  Tidée 
de  temps.  En  grec,  il  rattache  xP^^^o?  au  verbe  XP*^'**»  V^^  signifie  frotter^  user  : 
le  temps,  pour  les  Grecs,  est  ce  qui  use  tout  ;  tous  les  emplois  du  mot  xp<^voç  se 
rapportent  à  l'idée  de  durée.  —  Pour  Tétymologie  de  l'adverbe  jAdETT^v,  en  vain^ 
M.  Bréal,  au  lieu  de  songer  au  verbe  jjLaiojjLat,  j^'e  désire^  propose  [^Ai^^o\t.QLl^je  suis 
fou  :  ce  qui  se  fait  en  vain  passe  aisément  pour  un  acte  de  folie. 

M.  Tannery  détache  quelques  pages  d'une  étude  qu'il  a  lue  au  Congrès  des 
Sociétés  savantes,  à  Nancy,  au  mois  d'avril  dernier.  Cette  étude  avait  pour  objet 
TinQuence  de  la  musique  grecque  sur  le  développement  de  la  mathématique 
pure  ;  dans  les  pages  dont  il  donne  lecture,  M.  Tannery  s'applique  à  déterminer 
le  rôle  d'Aristoxène  dans  cette  histoire  des  théories  musicales  et  mathématiques. 

M.  Th.  Reinach  signale,  d'après  une  inscription  inédite  de  Philippopoli,  com- 
muniquée par  M.  Tachella,  l'existence  d'un  dieu  nouveau,  Apollon  KsvSpKTÔç. 

M.  Am.  Hauvette  étudie  le  passage  de  la  //•  Pythique  de  Pindare  (v.  49-56),  où 
le  poète  fait  allusion  aux  violentes  invectives  d'Archiloque  :  il  émet  l'hypothèse 
que  Pindare  a  été  en  cet  endroit  directement  inspiré  par  un  souvenir  du  poète 
de  Parcs,  et  il  relève  dans  le  reste  de  la  pièce  la  trace  d'autres  imitations  ou 
réminiscences  du  m^me  genre. 

€  février  i90i.  —  Présidence  de  M.  Paul  Girard,  président  de  l'Association. 

Membres  décédés  :  MM.  Labbé,  Th.  Vlasto  et  Aug.  Carrière. 

Membres  nouveaux  :  MM.  Renauld,  Glypti  (Georges)  et  Joannidès  (Nicolas). 

M.  Puech  présente  quelques  observations  sur  une  page  du  Misopogon  (p.  351  D) 
où  Julien  rappelle  aux  habitants  d'Antioche  les  conseils  que  lui  donnait  jadis  son 
précepteur  Mardonios  pour  le  détourner  de  la  fréquentation  du  théâtre,  à  laquelle 
on  peut  suppléer  par  la  lecture  d'Homère.  Cette  idée,  qu'on  ne  retrouve  pas  dans 

8 


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144  ACTES  DE   L^ÂSSOaÂTION 

,1a  prédication  stoïcienne  ou  cynique  contre  les  spectacles,  est  au  contraire  Féqui- 
valent  de  celle  que  Tertullien  a  développée  à  la  fin  du  De  Speclaculis.  M.  Puech 
croit  que  l'analyse  du  passage  en  question  rend  vraisemblable  que  Julien  s'est 
en  effet  inspiré  de  Tertullien,  qui  avait  publié  du  De  Speclaculis  une  rédaction 
grecque  en  même  temps  que  la  rédaction  latine. 

M.  S.  Reinach  pense  que  lldée  reprise  par  Julien  a  dû  venir  à  Tertullien  lui- 
même  de  quelque  moraliste  païen  :  Toriginalité  de  Tertullien  réside  plutôt  dans 
'e  style  que  dans  le  fond  des  idées. 

M.  Maurice  Croiset  voit  aussi  dans  la  forme  du  passage  de  Julien,  notamment 
dans  le  procédé  d'interrogation,  Tindice  d'une  source  analogue  aux  Disserlalions 
d'Épictète  et  aux  enseignements  deMusonius  Rufus. 

M.  Ch.  Huit  rappelle  que,  depuis  notre  dernière  séance,  un  fait  grave  s'est  pro- 
duit, qui  intéresse  au  plus  haut  degré  le  sort  des  études  grecques  en  France  : 
c'est  l'annonce  d'une  réforme  profonde  dans  notre  enseignement  secondaire, 
réforme  dont  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  d'accord  avec  la  Commis- 
sion parlementaire  présidée  par  M.  Ribot,  semble  poursuivre  la  réalisation  dans 
un  avenir  très  prochain.  Pour  la  première  fois  en  France  le  grec  serait  séparé  du 
latin  dans  nos  programmes  classiques.  Ce  projet  équivaut  donc  à  une  révolution, 
qui  ne  peut  laisser  notre  Association  indifférente. 

M.  le  Président  répond  que  cette  question  a,  en  effet,  occupé  le  bureau,  et  que 
lui-même  a  consulté  à  ce  sujet  l'un  de  nos  anciens  présidents,  activement  mêlé  à 
toutes  les  délibérations  du  Conseil  supérieur  de  l'Instruction  publique,  M.  Alf. 
Croiset.  De  cette  entrevue  il  résulte  que,  l'entente  étant  complète  entre  le  Ministre 
et  la  Commission  parlementaire,  l'Association  ne  saurait  utilement  intervenir 
aujourd'hui  pour  empêcher  un  vote  qui  semble  désormais  acquis.  Le  Président 
n'en  remercie  pas  moins  M.  Huit  de  s'être  fait  en  cette  circonstance  l'interprète 
des  sentiments  de  la  Société;  il  exprime  le  souhait  que  du  moins  l'élaboration  des 
programmes  nouveaux  fournisse  à  l'Association  l'occasion  de  se  faire  entendre, 
pour  le  plus  grand  bien  des  études  qui  sont  une  des  raisons  d'être  de  son 
existence. 

M.  Pottier  donne  lecture  d'une  étude  qui  fait  suite  à  sa  précédente  communi- 
cation sur  les  fouilles  de  M.  Evans  à  Cnossos  (Crète).  Il  ne  prétend  pas  tirer 
encore  des  conclusions  définitives  de  fouilles  qui  ne  sont  pas  terminées  ;  il  se 
propose  d'indiquer  seulement  les  données  générales  du  problème.  La  discussion 
porte  sur  quatre  points  :  la  race,  le  centre  de  production,  la  part  des  influences 
orientales,  les  intermédiaires. 

Sur  le  premier  point  les  résultats  sont  encore  négatifs  :  la  question  ne  pourra 
être  résolue  que  le  jour  où  l'on  déchiffrera  les  inscriptions  Cretoises. 

Actuellement,  la  Crète  parait  avoir  été  le  foyer  principal  de  la  civilisation  dite 
mycénienne.  Cela  nous  explique  pourquoi  la  Grèce  continentale  semble  avoir 
reçu  plus  qu'elle  n'a  donné.  Il  y  a  eu  beaucoup  d'objets  d'importation,  et  les 
architectes  ou  sculpteurs  deMycènes  subissaient  de  loin  l'influence  Cretoise.  Ce 
sont  des  ateliers  provinciaux,  à  côté  de  la  métropole.  Pour  cette  raison  l'art  mycé- 
nien a  disparu  vite  après  Tlnvasion  des  Doriens  :  il  n'avait  pas  en  Grèce  de 
racines  profondes.  Au  contraire,  il  persiste  davantage  dans  les  îles  et  sur  la  côte 
d'ionie.  Sans  doute,  il  y  a  eu  suture  entre  cette  civilisation  et  la  Grèce  hellénique  ; 
mais  on  ne  peut  pas  dire  que  l'art  ait  continué  à  se  développer  d'après  les  mêmes 
principes.  L'esthétique  de  la  Grèce  classique  est  le  plus  souvent  le  contraire  de 
l'esthétique  mycénienne  :  ce  sont  deux  sociétés  totalement  différentes. 

La  question  se  pose  ensuite  de  savoir  quels  rapports  ont  existé  entre  cette 
civilisation  et  l'Orient.  Ces  rapports  ont  été  contestés  par  M.  Reinach  dans  un 


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ACTES   DE    l'association  H  5 

mémoire  rempli  de  faits  intéressants  et  d'idées  originales,  le  Mirage  oriental. 
Ce  livre  a  permis,  avec  d'autres  travaux  de  MM.  A.  Bertrand,  de  Nadailhac  et 
Montelius,  de  constituer  tout  un  chapitre  de  la  science  historique  :  il  nous  a 
révélé  Part  européen.  Mais  il  a  eu  le  tort  de  vouloir  dénier  à  TOrient  la  part  légi- 
time d'influence  qui  lui  revenait.  Dans  les  fouilles  de  M.  Evans  à  Cnossos  appa- 
raissent trois  catégories  d'objets,  les  uns  de  pure  importation,  les  autres  subis- 
sant les  influences  égyptiennes,  les  autres  révélant  des  transmissions  chaldéennes. 
Pour  bien  apprécier  le  phénomène  mycénien,  il  faut  donc,  d'une  part,  proclamer 
la  puissance  et  la  personnalité  des  populations  égéennes,  d'autre  part,  ouvrir  lar- 
gement la  porte  aux  influences  venues  de  l'Orient,  sinon,  le  problème  reste  voué 
à  une  perpétuelle  obscurité. 

Quant  aux  intermédiaires,  M.  Pottier  montre  qu'on  a  tort  de  vouloir  à  tout 
prix  éliminer  les  Phéniciens.  Les  données  historiques  que  nous  possédons  sur 
leur  action  dans  Ja  Méditerranée,  antérieurement  à  l'an  1000,  sont  sans  doute 
assez  vagues.  Mais  les  récents  travaux  de  M.  Bérard  et  ses  études  sur  les  noms 
de  lieux  dans  tout  le  bassin  méditerranéen  viennent  à  propos  démontrer  combien 
les  dénominations  sémitiques  y  sont  nombreuses  et  remontent  à  une  haute  anti- 
quité :  les  Grecs  n'ont  fait  le  plus  souvent  que  les  traduire. 

Comme  conclusion,  M.  Pottier  estime  que  la  civilisation  dite  mycénienne,  qui 
est  surtout  insulaire  et  Cretoise,  ne  se  confond  ni  avec  le  monde  oriental,  ni  avec 
la  Grèce  hellénique.  Elle  constitue  une  forte  unité  politique  et  artistique  ;  elle 
dure  pendant  dix  siècles  environ  ;  elle  se  sufiQt  à  elle-même. 

M.  S.  Reinach  ne  croit  pas  que  l'origine  Cretoise  de  la  civilisation  mycénienne 
soit  encore  scientiflquement  démontrée.  On  doit  attendre  beaucoup  des  fouilles 
qui  se  feront  dans  d'autres  fies,  notamment  à  Milo. 

S  mars  190Î.  —  Présidence  de  M.  Paul  Girard,  président  de  l'Association. 

Membre  nouveau  :  M.  Zarifi  (Georges),  de  Gonstantinople. 

Le  président  annonce  que,  depuis  la  dernière  séance,  le  principe  des  réformes 
de  renseignement  secondaire  ayant  été  approuvé  par  la  Chambre  des  députés,  la 
Section  permanente  du  Conseil  supérieur  a  déjà  élaboré  la  mise  à  exécution  de 
ces  projets.  En  ce  qui  concerne  le  grec,  il  y  a  dans  ces  réformes  des  mesures  au 
sujet  dejiquelles  l'Association  aura  sans  doute  à  présenter  des  observations  et  des 
voBux.  Le  bureau  propose  donc  au  Comité  de  désigner  une  Commission  spéciale, 
chargée  de  suivre  autant  que  possible  les  travaux  de  la  Section  permanente  et 
d'aviser  aux  moyens  d'intervenir  utilement  auprès  du  Conseil  supérieur. 

Ce  Comité  approuve  cette  proposition,  appuyée  par  M.  Maurice  Croiset. 

I^  Commission,  qui  se  réunira  dés  le  lundi  10  mars,  comprend,  avec  les  membres 
du  bureau,  les  anciens  présidents  de  l'association,  et  les  vingt  membres  dont  les 
noms  suivent  :  MM.  Bérard,  Bernés,  Bloch,  Bodin,  Boudhors,  Dalmeyda,  Dus- 
soucbct,  Edet,  Fougères,  Georgin,  Glachant  (Victor],  Huit,  Humbert,  Rrebs, 
Lafont,  Monceaux,  Petitjean,  Ragon,  Reinach  (Th.),  Tannery.  Elle  sera  d'aileurs 
ouverte  à  tous  les  autres  membres  de  l'Association  qui  voudront  prendre  part  à 
ses  travaux. 

M.  d'Eichthal  donne  lecture  d'une  étude  sur  Hérodote  et  Victor  HugOy  à  propos 
de  la  pièce  intitulée  :  Les  trois  cents,  dans  la  Légende  des  siècles.  (Nouvelle  série, 
parue  en  1877.) 

M.  Fougères  recherche,  après  beaucoup  d'autres  savants,  Tétymologie  du  mot 
AOxaioç  dans  les  expressions  Zeù^  Aûxaio;,  Aûxaiov  5po(,  etc.  M.  Ed.  Meyer,  dans 
ses  Porschungen  zur  alten  Geschichte^  défend  l'étymologie  qui  rattache  ces  adjec- 
tifs à  l'idée  de  lumière^  à  la  racine  Xux  —,  telle  qu'elle  apparaît,  par  exemple, 
dans  l'adjectif  Xuxauvfiç.  M.  Fougères  soutient  l'opinion  qui  dérive  AOxatoc  du  mot 


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H6  ACTES   DE   l'association 

Xûxo(,  lotq)^  et  fait  yaloir,  entre  autres  arguments,  la  découverte  récente,  dans 
des  inscriptions  arcadiennes  trouvées  par  M.  Leonardos,  de  Tethnique  Auxoupiv'.oç, 
qui  atteste  le  nom  d'une  ville  Auxoups.  La  formation  Auxoupx  est  parfaitement 
régulière,  et  c'est  sans  doute  la  vraie  forme  de  ce  nom  de  ville.  Auxdaoupa  semble 
provenir  d*uno  formation  analogique  (cf.  Kuvd^oups).  Comme  conclusion,  M.  Fou- 
gères ne  doute  pas  qu'il  ne  faille  voir  à  Torigine  dans  le  Ziùç  Aiixa-.o;  d'Arcadie 
un  dieu-loup. 

M.  S.  Reinach  s'applaudit  de  voir  se  répandre  ces  idées  sur  le  totémisme  primi- 
tif de  la  religion  grecque  ;  quant  à  Aux6<Toop«,  il  croit  que  c'est  un  doublet  de 
Aûxoupot,  provenant  d'un  mot  Xu^,  Xux6{,  loup,  dont  on  retrouve  en  grec  la  forme 
nasalisée,  X-iy^,  Xuyxoç. 

M.  Vasnier,  revenant  sur  les  questions  traitées  par  M.  Pottier  dans  la  précé- 
dente séance  du  Comité,  apporte,  à  l'appui  de  l'origine  orientale  de  la  civilisa- 
tion mycénienne,  un  argument  tiré  de  ce  double  fait,  que,  d'une  part,  l'archi- 
tecture est  de  tous  les  arts  celui  qui  correspond  le  mieux  à  un  état  particulier 
de  civilisation,  et  que,  d'autre  part,  les  débris  d'architecture  disparaissent  de  la 
surface  du  sol  plus  difficilement  que  tous  les  autres.  Or,  le  soi-disant  art  euro- 
péen, d'où  serait  sortie  la  civilisation  mycénienne,  n'a  laissé  aucune  trace  ni  en 
Germanie,  ni  en  Gaule,  ni  dans  les  pays  du  Nord.  Ce  n'est  donc  pas  de  ce  côté 
qu'il  faut  chercher  la  source  de  l'art  mycénien. 

M.  S.  Reinach  répond  que  l'absence  de  traces  architecturales  en  Europe  ne 
prouve  rien  :  l'art  gothique  s'est  développé,  au  xii*  et  au  xiii«  siècle,  dans  l'Europe 
occidentale  et  méridionale,  sans  qu'on  puisse  en  trouver  les  premiers  essais 
dans  les  pays  habités  par  les  peuples  du  Nord  qui,  pourtant,  ont  été  les  inspira- 
teurs de  cet  art. 

M.  Vasnier  fait  observer  que  cette  théorie  sur  Torigine  de  l'art  gothique  n'est 
pas  celle  qu'ont  professée  de  grands  architectes,  comme  Viollet-le-Duc,  et  des 
savants  comme  M.  Choisy. 

M.  Bérard  présente  quelques  observations  sur  le  même  sujet  :  il  se  propose  de 
faire  valoir,  dans  la  discussion  du  problème  relatif  aux  influences  orientales  et 
aux  intermédiaires,  deux  séries  de  faits.  C'est  d'abord  que,  dans  le  monde  des 
lies  de  la  Méditerranée,  les  capitales  se  sont  toujours  déplacées  suivant  les 
courants  commerciaux.  On  constate  cette  loi  géographique  de  la  façon  la  plus 
claire  en  Sicile,  mais  aussi  à  Rhodes,  à  Théra,  à  Salamine,  enfin  en  Crète.  Il  n'est 
pas  douteux  que  partout  les  capitales  n  aient  fait  face  aux  pays  d'où  venait  le 
commerce,  la  civilisation  :  Gortyne,  au  sud  de  la  Crète,  a  été  la  capitale  de  l'Ile 
au  temps  où  se  faisaient  sentir  les  influences  orientales  et  méridionales  ;  Cnossos, 
au  nord,  s'est  substituée  à  Gortyne  quand  le  roi  Minos  établit  sa  thalassocratie 
sur  les  Iles  grecques.  Quant  au  rôle  d'intermédiaire  entre  l'Orient  et  la  Grèce, 
M.  Bérard  n'hésite  pas  à  l'attribuer  aux  Phéniciens  :  c'est  ce  qu'il  démontre  par 
l'équivalence  de  nombreux  doublets  géographiques,  qui  attestent  la  présence 
successive  de  deux  marines  difl'érentes.  De  même  que  le  nom  de  Monie  Sanlo, 
à  côté  de  Haghion  Gros,  rappelle  le  séjour  des  marins  génois  au  mont  Athos, 
ainsi  les  noms  sémitiques  de  Kasos  et  de  Rhéneia  ont  pour  équivalents  grecs 
Akhné  et  Kéladousa.  L'influence  orientale  a  donc  été  propagée  par  des  Sémites, 
les  Phéniciens.  Cette  démonstration  s'appuie  surtout,  ajoute  M.  Bérard,  sur  la 
toponymie  de  VOdyssée  :  il  cite  quelques-uns  des  faits  qui  résultent  de  cette 
étude,  et  celui-ci  en  particulier,  qui  fournit  même  une  indication  chronolo- 
gique :  l'Ilot  où  s'arrête  Ulysse  avant  de  pénétrer  sur  le  territoire  des  Cyclopes 
n'est  autre  que  l'Ile  actuelle  de  Nisida,  dans  le  golfe  de  Pouzzoles,  et  la  ville  des 
Cyclopes,  qu'Homère  appelle  eOp^xopo;  'fTccpc^T;,  c'est  la  ville  qui  porte  dans 


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ACTES    DE   L'ASSOaATION  117 

lliistoire  le  nom  sémitique  de  Cumes.  Or,  le  poète  fait  allusion  à  la  destruction 
de  cette  ville  et  au  transfert  de  ses  habitants  à  Schéria.  II  faut  donc  supposer 
que,  fondée  selon  la  tradition  vers  1050,  la  ville  de  Cumes  avait  été  d'abord 
quelque  temps  florissante,  puis  attaquée  et  ruinée  par  ses  voisins,  les  Œnotriens. 
Les  éléments  historiques  qui  entrent  dans  cette  partie  du  récit  homérique 
appartiennent  donc  au  temps  qui  suivit  la  ruine  de  Cumes,  c'est-à-dire  peut-être 
à  la  fin  du  x*  ou  au  début  du  ix«  siècle.  UOdyssée  elle-même  n>  pas  dû  être 
rédigée  avant  le  milieu  du  viii«  siècle. 

M.  S.  Reinach  accepte  volontiers  ces  données  chronologiques,  lesquelles, 
suivant  lui,  n'attribuent  pas  aux  Phéniciens  une  influence  aussi  ancienne  dans 
l'histoire  que  Ta  soutenu  jadis  M.  Bérard. 

M.  Bérard  répond  que  ce  n'est  là,  en  effet,  qu'une  partie  de  sa  thèse,  et  qu'il 
se  réserve  de  développer  ultérieurement  les  preuves  d'une  influence  phénicienne 
beaucoup  plus  reculée. 

Le  Secrétaire, 
Am.  Hauvbtte, 


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OUVRAGES  OFFERTS  A  L'ASSOCIATION 

dans  les  séances  de  janvier  à  mars  1902, 


ARNAUD  (Germain),  Lia  Grèce  (300  textes  de  versioD  grecque),  Marseille,  1901. 

DE  MÉLY,  I«et  lapidaires  grecs,  traduction,  1902. 

EGGER  (Max),  Denys  d'Halicamasse,  Paris,  1902. 

JOUBIN,  Lia  sculpture  grecque  entre  les  guerres  médiques  et  Pôpoqutf 
de  Péridès,  1902  (thèse  française  de  doctorat  es  lettres). 

JOUBIN,  De  sarcophagis  Clazomeniis,  Paris,  1901  (thèse  latine). 

GLACHANT  (Paul  et  Victor),  Lettres  à  Fauriel,  Paris,  1902. 

DIMITSAS,  '0  icoXixi<j|i6ç  rfiç  ipx*^»«  'EXXdtSo;,  Athènes,  1902. 

BISCUOFF  (E.  F.),  Priester  und  andere  Cultusbeamte*  Staatsculte  und 
Peste  (extrait  des  Griech*  Alterthûmer  de  Schœmann-Lipsius,  Band  11, 
16*  et  n«  chapitre). 

COUVREUR  (P.),  Hermiae  Alexandrini  in  Platonis  Phœdrum  eoholia, 
edidit  P.  Couvreur. 

DE  RIDDER,  Catalogue  des  vases  peints  de  la  Bibliothèque  nationale, 
ire  partie,  Leroux,  1901. 

LAMBROS  (S.),Ecthesis  chronicaand  Chronicon  Athenarum. London,  1902. 

RHADOS,  'IffTopCa  twv  ffuy^po^**^  itoXijjiixwv  atôXwv,  Athènes,  1901. 

SVORONOS,  '£p(ii\vci'a  tûv  {jlvt^c(<i>v  toO  cXcuviviaxoO  (luvrixoG  «Uxaou,  Athè- 
nes, 1901. 

Périodiques  divers. 

Le  rédacteur  en  chef-géi^anl.  Th.  Rkuiach. 


Le  Pay-en-Velaj.  —  Imprimerie  R.  Marchetsou,  boulerard  Gamot,  23. 


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en  4  livraisons.  En  un  carton 200  fr. 

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ET  MATÉRIAUX   POUR   SERVIR    A    L'HISTOIRE,    A   LA    THÉORIE 

ET  A  LA  TECHNIQUE  DES  ARTS  DE  L'ORIENT  MUSULMAN 

Par  J.  BOURGOIN 

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LES  ORIGINES  ORIENTALES  DE  L'ART 

RECUEIL  DE  MÉMOIRES  ARCHÉOLOGIQUES  ET  DE  MONUMENTS 

Par  M.  Léon  HEUZBY,  membre  de  Tlnstitut 

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Innocent  VIII,  Alexandre  VI,  Pie  III  (1484-1508) 

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Par  Eug.  MUNTZ,  de  Tlnstitut 

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TABLE   DES   MATIÈRES 


Michel  Bréal.  —  A  M.-J.  Ascôli  :  Xpdvoç,  'flideoç 1 

Etienne  Michon.  —  La  Vénus  de  Milo , H  . 

Théodore  Reinach.  —  Apollon    KendrîsoB   et    Apollon 

Patrôos  en  Thrace 82 

Georges  Doublet.  —  Les  souvenirs  de  Photakos 87 

T.  R.  Nouveaux  fragments  de  Sappho S9 

CHRONIQUE 
Bulletin  épigraphique  par  Th.  Reinach 71 

CORRESPONDANCE 
Lettre  de  M,  Charles  Ravaiêson-Mollien 96  ' 

BIBLIOGRAPHIE 

Comptes  rendus  bibliographiques 99;. 

Actes  de  l^ Association.  Séances  du  Comité.  Livres  offerts,  118*" 

Le  Comité  se  réunit  le  premier  jeudi  de  chaque  mois^  à  i>artir  de^ 
novembre.  Tous  les  membres  de  l'Association  peuvent  assista  ' 
aux  séances  avec  voix  consultative.  '■-  ■ 

La  Bibliothèque  de  T  Association,  12,  rue  de  F  Abbaye»  est  ouverte'  .  ' 
le  jeudi  de  3  h.  1/2  à  4  h.  1/2,  et  le  samedi  de  2  à  5  heures.        '■•^.. 

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La  Revue  des  Etudes  grecques  est  publiée  cinq  fois  par  aa«  "  *-/>  .j 

Prix  d'abonnement  :  Paris 10    •   i 

Départements  et  étranger 11    »  ■  ■  .^/' 

Un  numéro  séparé 2  80  ''  î^ 


La  Revue  est  envoyée  gratuitement  aux  membres  de  Vi 
tion  pour  Tencouragement  des  études  grecques. 


:i:--.: 


Le  Puy,  typoflrraphie  R.  Marchessou,  boulevard  Carnot,  9S. 


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REVUE 


DES 


ÉTUDES  GRECQUES 

PUBLIÉE  PAR 

L'ASSOCIATION  POUR  l'ENCOGRAGEÏENT  DES  ETUDES  GRECI)UES 
TOME    XV 


N"  64 
Mal-Juia   lOOS 


PARIS 
ERNEST  LEROUX,   ÉDITEUR 

28,    RUE    BONAPARTE,  VI* 


Toutes  les  communications  concernant  la  Rédaction  doivent  être  adressée» 
à  M.  TaécDORE  Reinacb,  rédacteur  en  chef-gérant,  à  la  librairie  Leroux. 


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0 


ERNEST    LEROUX,    ÉDITEUR 

RUE   BONAPARTE,  28 


PUBLICATIONS  RELATIVES  AUX  CROISADES 

ALEXII  l  COMNENI,  Romanorum  imperatoris,  ad  Robertum  I  Flandriœ  epistola 

.    spuria.  Publié  et  annoté  par  le  comte  Riant.. ln-8 10  fr.        • 

ARCHIVES  DE  L'ORIENT  LATIN,  publiées  sous  le  patronage  de  la  Société  de 
l'Orient  Latin.  2vol.gr.  in-8,  fig.  et  planches 55  fr.     » 

—  Les  mêmes,  sur  papier  vergé 75  fr.     » 

BARTHÉLÉMY  (A.    de),   de  l'Institut.   Pèlerins  champenois  en  Palestine,    ln-8. 

1  fr.  50 

CHALANDON  (F.).  Un  diplôme  inédit  d'Amaury  I,  roi  de  Jérusalem,  en  faveur 
de  Tabbaye  du  Temple  de  Notre-Seigneur.  (Acre,  1166).  ln-8 1  fr.    » 

CHRONIQUE  DE  MORÉE  aux  xiir  et  xiv  siècles,  publiée  et  traduite  par 
A.  Morel-Fatio.  In-8 12  fr.     » 

DU  VAL  (Rubens).  Histoire   politique,  religieuse  et  littéraire  d'Édesse,  jusqu'à  la 

première  Croisade.  In-8 6  fr.     » 

Couronné  par  rAcadémie  des  ioscripUons  et  belles-lettres. 

EXUVIiE  SACRi£  Constantinopolitanae.  Fasciculus  documentorum  minorum,  ad 
Byzantina  lipsana  in  Occidentem  sœculo  xni  translata,  spectantium  et  histo- 
riam  quarti  belli  sacri  imperiique  gallo-graeci  illustrantium.  Publié  par  le 
comte  Riant,  de  l'Institut.  2  vol.  in-8 30  fr.     » 

—  Tome  111.  Notes  et  études  archéologiques.  Les  Croix  des  premiers  Croisés,  la 
Sainte  Lance,  la  Sainte  Couronne.  Par  F.  de  Mély.  In-8,  nombr.  illustrations. 
(Sous  presse). 

GESTES  DES  CHYPROIS  (Les),  recueil  de  Chroniques  françaises,  écrites  en 
Orient  aux  xur  et  xiv«  siècles  (Philippe  de  Navarre  et  Gérard   de  Montréal), 

publié  par  Gaston  Raynaud.  In-8 12  fr.     » 

GULDENCRONE  (Diane  de).  L'Achaïe  féodale.  Etude  sur  le  moyen  âge  en  Grèce 

(1204-1456).  In-8 10  fr.     n 

HAGENMEYER  (H.).  Chronologie  de  la  première  Croisade  (1094-1100).    In-8  de 

340  pages 15  fr.     » 

INN^NTAIRE  sommaire  des  manuscrits  relatifs  à  Thistoire  et  à  la  géographie  de 

rOrient  latin,  l.  France.  A.  Paris.  In-4 4  fr.     •» 

ITINERA  hierosolymitana  et  descriptiones  Terrae  Sanctae,  edid.  Tobler,  A.  Mo- 

Unier  et  Kohler,  I,  1-2,  II,  1.  3  vol.  in-8 36  fr.     d 

ITINÉRAIRES  FRANÇAIS,  éd.  par  Michelant  et  Raynaud.  Tome  I.  In-8.    12  fr.    » 

ITINÉRAIRES  RUSSES,  trad,  par  B.  de  Khitrovo.  Tome  I.  ln-8  ....     12  fr.    » 

JORGA  (N.),  professeur  à  TUniversité  de  Bucarest.  Notes  et  extraits  pour  servir 

à  rhistoire  des  Croisades  au  xv*  siècle.   Première  et  deuxième  séries.  2  forts 

vol.  in-8 25  fr.     » 

—  Troisième  série.  In-8 12  fr.  50 

—  Nouveaux  matériaux  pour  servir  à  l'histoire  de  Jacques  Basilikos  THéraclide, 
dit  le  Despote,  princede  Moldavie,  publiés  avec  une  préface  et  des  notes.  In-lS, 
tiré  à  100  exemplaires  numérotés 6  fr.     » 

KAMAL-AD-DIN.  Histoire  d'Alep,  traduite,  avec  des  notes  historiques  et  géogra- 
phiques, par  E.  Blochet,  ln-8 « 10  fr.     » 


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HÉRODOTE  ET  VICTOR  HUGO 

A   PROPOS    DU   POÈME  :  LES    TROIS    CENTSW 


J'apporte  à  la  Société  des  Études  grecques  un  petit  travail 
d'exégèse  sur  un  poème  français.  Le  centenaire  de  Victor  Hugo 
est  mon  excuse.  Il  était  peut-être  bon  que  nous  répétions,  nous 
aussi,  en  ces  jours  de  commémoration,  le  nom  du  chantre  de 
Canaris. 

. . .  Pauvre  Grèce  qu'elle  était  belle 
Pour  être  couchée  au  tombeau, 

s'écriait-il  à  vingt-cinq  ans  ;  et,  vieillard,  il  chantait  encore  la 
Grèce  «  oîi  sont  les  Muses  !  » 

Si  même  Hugo  n'avait  pas  inscrit  en  tête  de  son  poème  Les 
Trois  Cents,  ce  passage  de  Polymnie  : 

Sip^Y^ç  TÔv  'EXX>5oTtovTOv  exIXeuo-e  Tpnrixo<rCaç  eirtxéo-ôai 

d'un  simple  coup  d'œil  le  lecteur  s'apercevrait  que  le  poète  a 
tiré  une  bonne  partie  de  son  œuvre  du  livre  VH  des  Histoires 
d'Hérodote;  mais  il  s'aperçoit  vite  aussi  que  l'auteur  a  mêlé 
au  vieux  récit  quelques  singulières  étrangetés  et  qu'il  a  opéré 
dans  le  texte  classique  des  interversions  non  moins  singulières. 
On  a  déjà  tenté,  pour  d'autres  pièces  de  la  Légende  des  siècles, 
de  prendre  en  quelque  sorte  en  flagrant  délit  les  procédés  de 

(1)  Lu  à  la  séance  de  rAssociaUoa  des  Études  grecques  du  6  mars  1902. 

9 


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(20  EUGÈNE  d'eICHTUAL 

composition  de  Fillustre  écrivain  (1)  :  ici  le  travail  esl  facile  et 
demande  simplement  un  peu  de  soin  et  de  patience  dans  le 
dépouillement  des  concordances  et  des  divei^ences.  J'ajoute 
qu'il  faut  quelque  courage  pour  s'arracher  au  plaisir  d'admirer 
la  facture  de  beaucoup  de  ces  vers  qui,  comme  les  armures 
dans  Eviradnus, 

ont  le  geste  fier,        ' 
L'air  fauve,  et  quoique  étant  de  l'ombre,  sont  du  fer. 

Il  me  faut  cependant  pour  un  instant  pénétrer  dans  cette  ombre 
et  la  sonder... 

Je  rappelle  que  les  Trois  cents  font  partie  de  la  deuxième 
Légende  des  siècles  parue  en  1877  et  revue  par  le  poète  dans  la 
pleine  maturité  de  sa  verte  et  féconde  vieillesse  (le  poème  forme 
250  vers). 

J'insisterai  peu  sur  le  préambule,  car  le  poète  y  a  peu  pris 
d'Hérodote,  sauf  l'idée  générale  du  despotisme  des  monarchies 
d'Asie  en  contraste  avec  l'esprit  d'indépendance  et  de  clarté 
hellénique  : 

...  L'Asie  est  monstrueuse  et  fauve. . . 

Ici  la  Gimmérie,  au-delà  la  Northumbre . . . 

Au  nord,  le  genre  humain  se  perd  dans  la  vapeur. 

Le  Caucase  est  hideux,  les  Dofrines  font  peur  (2). 

Au  loin  râle,  en  des  mers  d'où  Thirondelle  émigré, 
Thulé  sous  son  volcan  comme  un  daim  sous  un  tigre. 

Au  pôle  où  du  corbeau  Torfiraie  entend  Tappel 
Les  cent  têtes  d'Orcus  font  un  blême  archipel... 

L'Asie  en  ce  sépulcre  a  la  couronne  au  front  : 
Nulle  part  son  pouvoir  sacré  ne  s'interrompt. . . 
Elle  règne  sur  tous  les  peuples  qu'on  dénombre... 


(1)  Voir  entre  autres  Revue  de  V Histoire  liUérairey  7«  année,  l'art,  de  M.  Rigal  ; 
et  Gaston  Paris  :  La  Romance  mauresque  des  Orientales  dans  Légendes  et  poèmes 
du  Moyen  âge. 

(2)  Us  Dofrines,  montagnes  qui  séparent  la  Suède  de  la  Norvège,  sont  bien 
loin  du  Caucase. 


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HÉRODOTE   ET  VICTOR   HUGO  121 

Mais  la  Grèce  est  un  point  lumineux  qui  l'ennuie  : 
n  se  pourrait  qu'un  jour  cette  clarté  perçât 
Et  rendît  l'espérance  à  l'univers  forçat. 

L'Asie  obscure  et  vaste  en  frémit  sous  son  voile  : 
Et  l'énorme  pourceau  cherche  à  tuer  l'étoile. 

Le  poète  résume  en  ces  derniers  vers  le  fameux  discours  de 
Xerxès  (VII,  H)  :  «  Il  faut  que  tout  ce  grand  royaume  soit  soumis 
aux  Grecs,  ou  la  Grèce  aux  Perses!  »  etc. 

Puis  il  voit  Tarmée  de  Xerxès  en  marche  : 

Hugo.  Hérodote,  VII,  20-21. 

Le  bagage  marchait  le  premier,  puis         Puis  à  la  fin  de  la  cinquième  an- 

[venait      née  Xerxès  se  mit  en  marche  avec 

Le  gros  des  nations,  foule  au  hasard      Timmense  multitude...  Quelle  est  la 

t.^,?"™f  ®      nation  de  l'Asie  qu'il  ne  conduisit 
Qui  faisait  à  peu  près  la  ^^^tj^^^^e      ^^^  ^^^^^^  j^  ^^^^^  q^^j  ^^^  ,^ 

-,.      ,  , ,  ^  •„    i^„  *  cours  d'eau  qu'il   n'ait  pas  épuisé 

Dire  leurs  noms,  leurs  cris,  leurs  7       .^  ,  , ,  . 

[chants,  leurs  pas,  leur  bruit,  POur  apaiser  la  soif  de  ses  soldats, 

Serait  vouloir  compter  les  souffles  hormis  l'eau  des  grands  fleuves?  Les 

[de  la  nuit...  uns  fournirent  des  vaisseaux,  etc. 

Comme  dans  la  chaudière  une  eau  Les  porteurs  de  bagage  ouvraient 

[se  gonfle  et  bout  j^  marche...  Venaient  ensuite  des 

Cette  troupe  s'enflait  en  s'avançant,  troupes  formant  la  moitié  de  l'ar- 

rde  sorte 

.   K  4  n  .  "ïé6  —  puis  venaient  les  rangs  où 

Qu'on  eût  dit  qu'elle  ava^tJAfnq^^^^  ^^  ^^^^^^^  1^  ^^.  ^^O, ,  __  ^^^^,^_ 

Et  l'Asie,  et  tout  Pâpre  et  féroce      ment  Hérodote  indique  cet  ordre  de 
[Orient...      marche  au  sortir  de  Sardes,  et  non 
dès  le  début  de  la  route  où  l'armée 
semble  avoir  été  une  sorte  de  mul- 
titude assez  confuse). 

Le  poète  indique  par  là  quel  plan  logique  il  aurait  dû  suivre 
et  qu'a  suivi  Hérodote.  Celui-ci  commence,  en  effet,  par  tracer 
l'itinéraire  de  l'armée  et  n'en  fait  le  dénombrement  que  beau- 
coup plus  tard,  lorsqu'elle  est  arrivée  en  Europe,  dans  les  plaines 
de  Doriscos,  grossie  de  tous  ses  contingents  (1)  et  après  avoir 
défilé  pendant  sept  jours  et  sept  nuits,  sous  les  coups  de  fouet 
(56  à  60). 

(1)  Cf.  Hauvette,  Hérodote,  p.  300. 


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122  EUGÈNE   d'eICHTHAL 

Hugo,  au  contraire,  est  frappé  du  pittoresque  de  Fénumération 
des  noms,  des  armes,  des  types  et  des  costumes  dans  Hérodote 
et  c'est  ce  qui  l'attire  tout  d'abord,  lui  le  poète  des  énuméra- 
tions.  H  ne  viendra  qu'ensuite  à  l'itinéraire  ;  nous  commence- 
rons cependant  par  ce  dernier  en  recherchanj;  ce  que  le  poète  a 
pris  dans  Hérodote  et  par  où  il  s'en  écarte. 

Itinéraire. 

Le  début  de  l'itinéraire  dans   Hugo  est  singulier  :  il  fait 
partir  l'armée  royale  de  Lydie. 

L'armée  ainsi  partit  de  Lydie,  observant 
Le  même  ordre  jusqu'au  Caïce  {sic)  et  de  ce  fleuve 
Gagna  la  vieille  Thèbe  après  la  Thèbe  neuve, 
Et  traversa  le  sable  immense  où  la  guida 
Par  dessus  l'horizon  le  haut  du  mont  Ida. 
Puis  on  vit  TArarat,  cime  où  s'arrêta  Tarche. 
Les  gens  de  pied  faisaient  dans  cette  rude  marche 
Dix  stades  chaque  jour  et  les  cavaliers  vingt  {!)... 
Quand  Tarmée  eut  passé  le  fleuve  Halys,  on  vint 
En  Phrygie... 

J'avoue  qu'en  suivant  cet  itinéraire  sur  une  carte  d'Asie- 
Mineure,  j'ai  cru  d'abord  que  Hugo  avait  voulu  prouver  que 
Xerxès  était  fou,  en  lui  faisant  faire  des  zig-zags  insensés.  Car, 
enfin,  partir  de  Lydie  pour  aller  en  Phrygie,  en  apercevant 
d'abord  le  mont  Ida,  puis  le  mont  Ararat,  pour  traverser 
ensuite  le  fleuve  Halys  et  gagner  de  là  Sardes,  puis  Abydos, 
ce  sont  ou  des  noms  géographiques  mis  au  hasard,  ou  un 
voyage  fantastique  bien  extraordinaire  pour  un  roi  qui  traîne 
derrière  lui  deux  millions  d'hommes  sans  compter  les  cha- 
meaux et  les  ânes,  plus 

Mille  éléphants  portant  chacun  sa  tour  énorme  ! 

Est-ce  qu'Hérodote,  qu'on  a  quelquefois  traité  de  hâbleur,  ou 

(1)  C'est  très  peu.  Us  auraient  dû  en  foire  beaucoup  plus  pour  avoir  le  temps 
d'allerjusqu'à  lAraratl 


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HÉRODOTE  ET  VICTOR   HUGO  123 

même,  si  j'ose  m'exprimer  ainsi,  de  <c  fumiste  »,  est  responsable 
d*uii  plan  aussi  extravagant  et  d'erreurs  géographiques  aussi 
énormes  ?  Non  !  Vous  vou§  en  souvenez  :  son  itinéraire  de 
Tarmée  de  Xerxès  est,  dans  ses  grands  traits,  des  plus  corrects 
et  des  plus  rationnels  (1).  L'armée  part  de  Cappadoce  et  prend 
la  direction  de  la  Lydie  et  de  Sardes.  Elle  passe  le  fleuve 
Halys,  «  couvre  la  Phrygie  »,  traverse  Célènes,  Anava,  Colosse, 
entre  en  Lydie,  traverse  le  Méandre,  puis  Callatèbe  et  s'arrête 
à  Sardes.  De  là,  elle  se  dirige  sur  Abydos;  pour  cela  elle  suit 
la  route  qui  conduit  au  fleuve  Gaîque  et  en  Mysie  :  elle  laisse 
à  gauche  la  montagne  de  Cane,  franchit  la  plaine  de  Thèbes, 
puis  prend  la  droite  de  l'Ida.  Je  cite  ces  noms  parce  qu'on  les 
retrouve  dans  le  poème  de  Hugo  ;  mais  dans  quelles  singulières 
conditions  !  Car  voici  ce  qui  est  arrivé. 

Hérodote  indique  successivement,  et  à  plusieurs  pages  de 
distance,  deux  départs  de  l'armée  :  celui  de  Critalle  (26)  pour 
sortir  de  Cappadoce,  l'autre  pour  sortir  de  Lydie  après  le 
séjour  à  Sardes  (42).  Probablement,  le  poète  français  lisant  d'un 
œil  distrait  et  ne  se  donnant  pas  la  peine  de  vérifier  sur  une 
carte,  prend  le  départ  de  Lydie  pour  le  premier  départ,  et  suit 
Hérodote  à  travers  le  «  Caïce  »,  «  la  vieille  Thèbe  après  laThèbe 
neuve  »,  le  mont  Ida,  ...  et  FArarat  (2),  dont  Hérodote  n'est  en 
rien  responsable. 

Là  je  ne  sais  comment  il  confond  le  passage  du  Scamandre 
indiqué  par  Hérodote  avec  celui  de  l'Halys  qui  figure  dans  le 
récit  du  premier  départ  :  et  il  continue  imperturbablement 
l'itinéraire  de  l'armée  par  : 

Quand  Tannée  eut  passé  le  fleuve  Halys,  on  vint 
En  Phrygie,  et  Ton  vit  les  sources  du  Méandre  (3). 

(Est-ce  Scamandre  et  Méandre  qui  l'ont  trompé  par  l'influence 

(1)  M.  Haavette  dit  avec  raison  que  ce  doit  être  exclusivement  Titinéraire  du 
roi  et  de  la  garde  (op.  cit.,  p.  300). 

(2)  Quelques  vers  plus  loin,  dans  le  dénombrement,  Hugo  dit  bien  : 

«  On  enjambait  l'Indu»  comme  on  saute  un  fossé  !  » 

(3)  On  pourrait  croire  tout  d'abord  qu'il  y  a  simple  interversion  typographique 


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124 


EUaÈNE   D^EICHTHAL 


de  la  rime?)  Puis  il  suit  Hérodote  en  le  copiant  dans  le  détail 
avec  des  enjolivements,  des  altérations  de  noms,  et  des  inter- 
versions de  lieux. 


Hugo 

...  En  Phrygie,on  vit  les  sources  du 

[Méandre. 

C'est  là  qu'Apollon  prit  la  peine  de 

[suspendre 

Dans  Gélène,  à  trois  clous,  au  poteau 

[du  marché, 

La  peau  de  Mar8ya8,le  satyre  écor- 

[ché. 

On  gagna  Colossos,  chère  à  Minerve 

[Aptère, 

Où  le  fleuve  Lycus  se  cache  sous  la 

[terre. 

Puis  Cydre  où  fut  Crésus,  le  maître 
[universel, 


PuisAnane  (1)  et  Tétang  d'où  Ton 
[tire  le  sel, 

Puis  on  vit  Canos  (2),  mont  plus 

[affreux  que  TErèbe, 

Mais  sans  en  approcher...  Et  Ton 

[prit  Callathèbe 

Où  des  chiens  de  Diane  on  entend 

[les  abois, 

Ville  où  l'homme  est  pareil  à  l'abeille 

[des  bois 


HÉRODOTE,  26 

Célénœ,  où  jaillissent  les  sources 
du  Méandre.  Dans  cette  ville  on  voit 
suspendue  la  peau  du  silène  Marsyas. 


30.  Il  gagna  Colosse  où  la  rivière 
Lycus  se  jette  dans  un  gouffre. 


30.  L'armée,  au  sortir  de  Colosse, 
franchit  les  limites  de  la  Phrygie  et 
de  la  Lydie  :  elle  traversa  Cydrara 
où  une  colonne  placée  par  Cyrus 
indique  ces  limites. 

30.  Anava  est  citée  avant  Colosse, 
puis  le  lac  d'où  Ton  extrait  du  sel. 

Le  mont  Cane  flgure  dans  le  récit 
du  voyage  de  Sardes  à  Abydos  (42) 
et  n'a  rien  à  faire  ici. 


31.  On  traversa  la  ville  de  KaXXa- 
Ti)6oç  où  Ton  fabrique  du  miel  avec 
du  tamaris  et  du  froment. 


dans  ritinéraire,  et  que  le  morceau  qui  va  de  : 

Quand  Tarraée  eut  passé^le  fleuve  Halys, 
jusqu'à 

Puis  on  coupa  l'Alhos, 
devrait  précéder  celui  qui  commence  par 

L'armée  aussi  partit  do  Lydie. . . 
Mais  les  rimes  s'y  opposent  absolument,  et  la  suite  des  vers  a  bien  été  voulue 
par  le  poète  telle  qu'elle  est  imprimée. 

(1)  Pour  Anava. 

(2)  Pour  .Cane. 


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HÉRODOTE  ET   VICTOR   HUGO 


125 


Et  fait  du  miel  avec  de  la  fleur  de 
[bruyère. 

Le  jour  d'après  on  vint  à  Sardes,  31.  Le  jour  suivant  on  entra  dans 

[ville  altière,  la  ville  des  Lydiens.  —  Puis  le  récit 

p.,   ,  ,,      ^^  ..           ^         -,  ^^      ,  qu'Hérodote  fait  du  séjour  du  roi 

D'oui  on  fit  dire  aux  Grecs  d*attendre  _   «              .  j      *    *• 


[avec  effroi, 
Et  de  tout  tenir  prêt  pour  le  souper 

[du  roi. 


en  Europe  et  des  festins  coûteux 
qu'il  commandait  aux  habitants  du 
pays  de  lui  fournir,  118-119. 


De  Sardes,  à  laquelle  il  aurait  dû  rattacher  tout  le  début  de 
son  itinéraire,  Hugo  passe  de  suite  au  mont  Athos  : 

...  Puis  on  coupa  TAthos,  que  la  Sanos,  c'est  S«vt)  dans  Hérodote 

[foudre  fréquente  22. 

Et  des  eaux  de  Sanos  jusqu'à  la  mer  Allusion  au  procédé  des   Phéni- 

[d'Acanthe,  ciens  indiqué  par  Hérodote  23  pour 

On  ût  un  long  canal  évasé  par  le  faire  tenir  les  talus  du  canal. 

[haut. 

Puis  le  poète  raconte  le  pont  construit  entre  Seste  et  Médyte 
{2Ti(TT<k  et  MàSuToç  Her.  33). 

Enfin  sur  une  plage  où  souille  le  LesPhéniciens  faisant  usage  du  lin 

[vent  chaud      blanc,  les  Égyptiens  avec  des  papy- 

Qui  vient  d'Afrique,  terre  ignorée  et      rus,  attachèrent  les  navires  et  cons- 

[maudile,      truisirent  les  ponts. 

On  fit  près  d'Abydos,  entre  Seste  et 

[Médyte, 

Un  vaste  pont  porté  par  de  puissants 

[donjons  : 

Et  Tyr  fournit  la  corde  et  l'Egypte 

[les  joncs. 


Le  DÉNOMBREMENT. 

Supposons  les  ponts  passés  par  l'immense  armée  :  Hérodote 
et  Hugo  ont  tous  deux  procédé  au  dénombrement.  Il  est 
curieux  de  les  y  suivre. 

Je  me  conforme  à  Tordre  adopté  par  Hugo  et  je  relève  les 
noms  des  peuples  au  fur  et  à  mesure  qu'ils  figurent  dans  son 
récit.  Los  points  d'interrogation  dans  la  colonne  réservée  à  Héro- 


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126 


EUGÈNE   d'eICHTHAL 


dote  indiquent  que  je  n'ai  rien  trouvé  dans  celui-ci  dont  Hugo 
se  soit  inspiré.  Il  écrit  plusieurs  noms  de  peuples  dont  il  m*a 
été  impossible  de  préciser  Torigine. 

Vous  serez  peut-être  plus  heureux  que  moi,  à  moins  que 
cette  origine  ne  soit  tout  simplement  l'imagination  singuliè- 
rement plastique  du  poète  pour  laquelle  l'exactitude  histo- 
rique est  le  moindre  des  soucis  :  si  bien  que  là  même  où  il 
prend  dans  Hérodote  il  semble  prendre  au  hasard...  souvent 
au  hasard  des  rimes... 


Hugo. 

Les  Scythes 
Qui  font  à  POccident  de  sanglantes 

[visites 
Vont  tout  nus... 

...  Le  Macron  qui  du  Scythe  est  rival 
A  pour  casque  une  peau  de  tête  de 

[cheval 
Dont  il  a  sur  le  front  les  deux  oreilles 

[droites. 


Ceux  de  Paphlagonie  ont  des  bottes 

[étroites 

De  peau  tigrée  avec  des  clous  sous 

[les  talons 

Et  leurs  arcs  sont  très  courts  et  leurs 

[dards  sont  très  longs. . . 

Les  Daces  dont   les  rois  ont  pour 

[palais  un  bouge 

Ont  la  moitié  du  corps  peinte  en 

.[blanc,  l'autre  rouge. 

Le  Sogde  mène  en  guerre  un  singe 
[Béhémos 

Devant  lequel  l'augure  inquiet  dit 
[des  mots 

Ténébreux  et  pareils  aux  couleuvres 
[sinistres. 

Les   deux   sortes   de  (ils   du    vieil 
[Ethiopus 


Hérodote. 


Hérodote  nomme  seulement  les 
Macrons  et  les  dit  équipés  comme  les 
Moschiens  qui  portent  des  casques 
de  bois.  Par  contre,  il  dit  que  les 
Ethiopiens  se  coiffaient  de  peaux 
de  têtes  de  cheval,  avec  les  oreilles 
dressées,  70. 

A  peu  près  conforme,  72,  sauf  les 
clous  sous  les  talons. 


Inconnus  à  cette  époque.  Est-ce 
pour  Saces?  (64). 
Her.  au  sujet  des  Ethiopiens.  69. 

Les  Sogdiens  avaient  le  même 
équipement  que  les  Bactriens, 
66. 

Quant  au  singe  Behemos  est-ce  un 
souvenir  du  Behemoth  du  livre  de 
Job? 

Ethiopus  aurait  dû  être  Ethiops^ 


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HÉRODOTE  ET   VICTOR   HUGO 


i27 


Ceux-ci  les  cheveux  plats,  ceux-là 
[les  fronts  crépus. 


Les  Bars  au  turban  vert  viennent 
[des  deux  Ghaldées. 

Les  piques  des  guerriers  de  Thrace 

[ont  dix  coudées  : 

Ces  peuples  ont  chez  eux  un  oracle 

[de  Mars. 


Les  Sospires. . .  camards... 
Les  Lygiens  pour  bain    cherchent 
[les  immondices. 

Les  Micois 
Les  Parthes 
Les  Dadyces 

Ceux  de  la  mer  Persique  aux  fronts 
[ceints  de  varechs. 

Ceux  d^Assur  sont  armés   presque 
[comme  des  Grecs. 

Les  Caspiens...  vêtus  de  peaux  de 

[chèvres 

Et  dont  les  javelots  sont  brûlés  par 
[le  bout. 

Les  Nims  qui  vont  à  la  guerre  en 
[criant... 

Les  Sardes  conquérants  de  Sardaigne 
[et  de  Corse. 

Les  Masques  tatoués  sous  leurs  cas- 
[ques  de  bois. 

Les  Gètes, 

Les  Bactriens  conduits  par  le  mage 

[Hystapès. 

Les  Tybarènes  ûls  des  races  dispa- 

[rues(l) 


Les  Ethiopiens  du  Levant  ont  les 
cheveux  droits;  ceux  de  la  Libye 
sont  les  plus  crépus  des  mortels, 
69,  70. 

? 

(Environ  6").  Les  Thraces  se  ser- 
vaient de  javelines  et  d'épées  courtes, 
75.  — -  L'oracle  de  Mars  est  cité 
par  Her.  comme  existant  chez  un 
peuple  indéterminé.  Le  nom  des 
Ghalybiens  est  rétabli  d'après  I,  28 
dans  les  nouvelles  éditions. 

Saspires  (sans  épithète),  79. 

Ligyens,  72,  équipés  comme  les 
Paphlagoniens  :  rien  sur  les  im- 
mondices. 

M6xot  68 

66 
66 
? 

Leurs  glaives  sont  comme  ceux 
des  Égyptiens,  63.  Les  Lydiens  isont 
armés  presque  comme  les  Grecs,  74. 
67 

Emprunté  aux  Mysiens,  74. 


Les  Moschiens  portaient  des  cas- 
ques de  bois,  78. 

Peuple  de  Thrace  subjugué  par 
Darius  IV,  93. 

Ils  avaient  des  arcs  faits  de  ro- 
seaux, 64,  86.  Ils  étaient  conduits 
par  Hystaspe. 


(1)  Cette  épithète  «  fila  des  races  disparues  »  est,  comme  me  le  fait  observer 


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428 


EUGÈNE   d'eICHTHAL 


Avaient  des  boucliers  couverts  de 

[peaux  de  grues. 

Les   LyhSj  nègres   des    bois,   mar. 

[chaient  au  son  des  cors. 

Leur  habit  était  ceint  par  le  milieu 

[du  corps  (1). 

Les  Abrodes  avaient  Tair  fauve  du 

[démon, 

Et  Tare   de   bois   de  palme  et  la 

[hache  de  pierre. 

Les  Gandars  se  teignaient  de  safran 

[la  paupière. 

Les  Syriens  portaient  des  cuirasses 

[de  bois. 

On  entendait  au  loin  la  flûte  et  les 

[hautbois 

Des  montagnards  d'Abysse... 

Les  Numides 

Amenant  du  pays  où  sont  les  pyra- 

[mides 

Des  chevaux  près  desquels  Téclair 

[est  paresseux. 

Ceux    de  Lydie  étaient  coiffés  de 

[cuivre. 

Ceux   d'Hyrcanie  acceptaient  pour 

chef...  Mégapane  : 

...  qui  fut  prince  de  Babylone. 

Les  Miliens  ...  blonds,  studieux 

De  ne  point  offenser  les  démons 

[ni  les  dieux. 

...  Ceux  d'Opkir  enfants  des  mers 
[mystérieuses. 

Ceux  du  fleuve  Phta  qu'ombragent 
[les  yeuses, 


Uérod.  les  nomme  78.  Les  peaux  de 
grues  sont  prises  des  Ethiopiens,  70. 

Libyens?  lU,  45. 

Des  hommes  de  petite  taille  por- 
tant des  vêtements  de  feuilles  de 
palmier... 


Les  Gandariens  simplement  nom- 
més 66. 


(Abyssinie)  (?)  ? 
? 


Hér.  dit  :  armés  comme  les  Grecs, 


Hér.  62,  sur  Mégapane. 


Us  portaient  de  courtes  javelines 
et  des  vêtements  agrafés,  77. 


?  Her.  parle  de  Tîle  de  Phla  (Libye) 
IV,  178. 


M.  Th.  Reinach,  curieusement  d'accord  avec  Thypothèse  des  savants  modernes 
qui  voient  dans  les  Tibarènes  les  restes,  refoulés  dans  la  montagne,  de  Tantlque 
nation  de  Tubal. 
(1)  Le  poète  ajoute  : 

Et  chacun  de  ces  noirs  outre  les  cimeterres 
Avait  deux  épieux  bons  à  la  chasse  aux  panthères  : 
(Emprunté  aux  Caspiens,  6) 

Ils  habitaient  jadis  sur  le  fleuve  Stryroon. 

(Emprunté  aux  Thraces  7  ce  qui  ne  facilite  pas  ridentification). 


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HÉRODOTE   ET    ^^CTOR    HUCO 


m 


Cours  d'eau  qui  hors  des  monts  où 
[l'asphodèle  croît, 

Sort  par  un  défilé  long  et  sinistre, 

[étroit, 

Au  point  qu'il  n'y  pourrait' passer 
[une  charrette. .. 

Les  Gours  nés  dans  l'ombre  où  Tùni- 
[vers  s'arrtMe. 


Les  Satrapes  dwGangfô...  chef  Arthane, 

Fils    d'Artha    que  le  roi  Cambyse 

[avait  aimée 

Au  point   de  lui  bâtir  un  temple 

[en  jade  vert. 

Les  Sagastes,.,  coureurs  du  désert 
...Ayant  pour  toute  arme  une  corde. 

Une    captive    en   deuil,  la   Sibylle 

[d'Endor 

S'indignait,  murmurant  de  lugubres 

[syllabe^... 

Les   chevaux  ayant  peur  des  cha- 

[meaux,  les  Arabes 

Se  tenaient  à  distance  et  venaient 

[les  derniers. 


?  (Cf.  le  mont  Gour  du  poème  :  le 
Cèdre,  Légende  des  siècles  IX  (de  l'édit. 
définitive)  ...posé  comme  un  bois- 
seau, sur  la  rouge  lueur  des  for- 
gerons d'Erèbe.) 

Artane,  frère  de  Darius,  VII,  224. 
Artha,  est-ce  Artystone  (69),  fille  de 
Gyrus,  que  Darius  avait  aimée  plus 
que  toutes  ses  autres  femmes  et  dont 
il  avait  fait  faire  la  statue  en  or  ? 

Sagarties,  95,  tribu  perse  ;  ils  se 
servent  du  lasso. 

Est-ce  la  Pythonisse  de  Saûl  ? 


87  :  Littéralement. 


Chefs. 

Le  poète  dit  qu'ils  étaient  «  vingt  chefs  monstrueux  »  (ce  sont 
probablement  les  noms  de  quelques-uns  qui  lui  suggèrent  cette 
épithète).  Il  n'en  cite  que  onze  : 


Mégabise 
Hermamythre 
Masange 
Acrise 

Artaphernas 

Alphès...  qui  savait  tous  les  chemins 
Hors  la  fuite... 
Arthée 
Sydamnès  roi  du  pays  des  fièvres... 


Général  de  cavalerie,  88. 
Massage?  chef  des  Libyens,  71. 
"ApiÇoç?  père  de  rip^iç,  82,  84. 
84. 

Her.  parle  d'Alphée,  chef  Spar- 
tiate, 227. 
Artée,  VII,  22  ou  VII,  66. 
Est-ce  Sisamnès,  chef  des  Ariens, 
6o? 


SLL 


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130  EUGÈNE   D^EIGHTHAL 

Mardonius,    bâtard  (?)    archer    su- 
prême... 82. 

Artabane  ordonnait  tout  ce  qu'un         L'oncle  du  roi. 
chef  décide. 

Pour  le  reste  on  prenait  les  conseils 
d'Hermécyde, 

Homme  considéré  des  peuples   du         H  y  alX,  17,  un  Harmocydes,  chef 
LeYant.  des  Phocidiens. 

Le  Roi. 

II  apparaît,  dans  Hugo,  entouré  de  ses  Immortels  dont  la 
description  est  exactement  empruntée  à  Hérodote  et  seulement 
enjolivée  par  le  poète  (1). 

Le  roi  est  conduit  par  son  cocher  :  «  un  seigneur  nommé 
Patyramphus  »,  qui  dans  Hérodote  est  Patiramphës,  écuyer 
marchant  à  côté  du  char  du  roi  ; 

Et  Tamas  de  soleils  qui  pour  les  dieux  témoigne 
N'a  pas  plus  de  splendeur  et  de  fourmillement 
Que  cette  armée  en  marche  autour  du  roi  dormant, 
Car  le  roi  sommeillait  sur  son  char  formidable... 

Plus  tard  le  roi  dort  encore,  et  dort  constamment... 

Pourquoi  le  poète  fait-il  ainsi  sommeiller  le  monarque  ?  Est- 
ce  un  souvenir  des  sommeils  du  roi  avant  l'expédition,  dans 
lesquels  il  eut  les  trois  fameux  songes  qu'Hérodote  raconte 
(VII,  12)  ?  Est-ce  une  allusion  à  la  voiture  de  voyage  qui  suivait 
d'après  Hérodote  le  char  de  guerre,  et  où  le  roi  passait  quand 
il  lui  en  prenait  Tenvie  (41)? 

Mais  rien  ne  ressemble  moins  à  un  souverain  habituellement 
endormi  que  Xerxès  tel  que  le  peint  Hérodote,  jeune,  toujours 
très  bouillonnant  et  actif.  Je  crois  donc  que  le  poète  a  sim- 
plement puisé  dans  son  imagination  amoureuse  des  contrastes 
ridée  de  cet  omnipotent  fainéant  qui  par  moments  «  bâillait 
disant  :  quelle  heure  est-il?  »  pendant  que 


(1)  Vêtus  d'or  sous  des  peaux  de  zAbres  et  de  loups 

Ces  hommes  étaient  beaux  comme  l'aube  sereine,  etc. 


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HÉRODOTE  ET   VICTOR   HUGO  131 

Artabane,  son  oncle,  homme  auguste  et  subtil, 

lui  dénombrait  son  armée 

inconnue 
De  lui  même  et  pareille  aux  aigles  dans  la  nue. 
...  Le  roi  se  rendormait. . .  sombre. . . 

Jusqu'à  Forage  qui  vient,  comme  dans  Hérodote,  rompre  les 
ponts  d'Abydos  et  mettre  le  roi  en  fureur. 

Seulement,  dans  Thistorien,  Torage  tient  en  deux  mots,  tandis 
qu'il  fournit  à  Victor  Hugo  toute  une  tirade  : 

Un  nuage  farouche  arriva  d'où  sortit 
Le  Semoun,  près  duquel  Touragan  est  petit  : 
.  Ce  vent  sur  les  travaux  poussa  les  flots  humides, 
Rompit  arches,  piliers,  tablier,  pyramides, 
Et  heurtant  THellespont  contre  le  pont  Euxin, 
Fauve,  il  détruisit  tout  comme  on  chasse  un  essaim... 
. . .  Alors  le  roi  sublime 

comme  dans  Hérodote  mais  moins  simplement,  s'adressant  à 
l'Océan, 

Cria  :  Tu  n'es  qu'un  gouffre  et  je  t'insulte,  abîme... 
Moi,  je  suis  le  sommet.  Lâche  mer  !  Souviens-t-en.  — 
Et  donna  trois  cents  coups  de  fouet  à  l'Océan . . . 

Toujours  comme  dans  Hérodote. 

Mais  le  vieux  narrateur  n'a  pas  pensé  au  rapprochement  qui 
a  frappé  le  poète,  rapprochement  d'où  est  né  son  poème  et  qui 
en  forme  la  péroraison  : 

Et  chacun  de  ces  coups  de  fouet  toucha  Neptune  : 
Alors  le  dieu  qu'adore  et  que  sert  la  Fortune, 
Mouvante  comme  lui,  créa  Léonidas, 
Et  de  ces  trois  cents  coups  il  fit  trois  cents  soldats. 
Gardiens  des  monts,  gardiens  des  lois,  gardiens  des  villes  : 
Et  Xerxès  les  trouva  debout  aux  Thermopyles  I 

Eschyle  avait  dit  : 

«  La  Perse  pleure  ses  enfants...  la  mer  leur  a  été  fatale  1  » 

Eugène  d'EicHTHAL. 


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INSCRIPTIONS  DE  LA  GRÈCE  D'EUROPE 


ILES  IONIENNES 

Ithaque.  Les  inscriptions  ont  été  trouvées  le  20  septembre 
1901  au  S.  de  l'île  près  du  mont  Aétos,  sur  remplacement  pré- 
sumé de  la  ville  d'Alalcomène.  L'écriture  est  du  ivMii*  siècle. 

1.  Grosse  dalle  triangulaire  (0,58  sur  0,29), 

K]APnOAnPOY 
^.  AAMAZIAOZ 

3.  Aa]MOKPITAI 

4.  MAriAAAZ 

5.  EYKPirAI 

AAMn 

La  suivante  est  d'époque  romaine  : 

6.  ...  [Arya^Yi |  Kpjavarjt  iQaxT^i  T7|X[e...  |  xrJeaTeo'dt  Xincov  ovoco... 

C'est  la  première  inscription  d'Ithaque  avec  le  nom  de  Tlle. 

THESSALIE 

Velestino  (à  l'O.  de  Volo).  Sur  une  tombe  : 

Aeiviaç  FupetTOu 

KpaTiSaïai;  TOcp(- 
vetoç  àvéOT^xev 

(Je  ne  comprends  pas  ce  texte.  —  T.  R.) 


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INSCRIPTIONS   DE   LA   GRÈCE   d'eUROPE  133 

LOCRIDE 

Amphissa.  1.  Stèle  à  fronton  brisée.  H.  0  m.  65  ;  L.  0  m.  50  ; 
Epaisseur  0  m.  17.  Maison  de  George  Tsinkerzis. 

M€ITA4>Pa) 
2.  Mosaïque  avec  les  inscriptions  suivantes  : 

.  oieoinATiA 

en  sens  inverse  : 

CXOAH  MHThJAPGIAON 

PHOCIDE 

Tithora,  1.  Pierre  de  forme  irrégulière.  (H.  Om.  55-0  m.  85; 
L.  0  m.  90-1  m.  ;  Ép.  0  m.  12-0  m.  15)  trouvée  dans  un  champ 
près  du  cimetière  de  Kiphisochori,  aujourd'hui  dans  l'école. 
Caractères  archaïques. 

EPIAPEIÇOI 

2.  Fragment  de  stèle  carrée.  (H.  0  m.  22-0  m.  32;  L.  0  m. 
17-0  m.  23  ;  Ép.  0  m.  11-0  m.  13).  Cimetière  de  Vélitsa,  aujour- 
d'hui dans  Técole. 

Eu)c]AElAAZ 

3.  Même  provenance.  (H.  0  m.  20;  L.  0  m.  18;  Ép.  0  m.  16). 

Netxt[aç 

4.  Pierre  jadis  employée  comme  pilastre  de  fourneau  chez 
Basile  Andréas,  maintenant  à  Técole.  (H.  0  m.  19;  L.  0  m.  44; 
Ép.Om.  15). 

A.  A... 
KAE... 
EYKP... 


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i34  A.-E.    CONTOLÉON 

5.  Pierre  à  fronton,  extraite  de  Téglise  Saint-Biaise,  mainte- 
nant à  l'école  de  Vélitsa. 

ArH«[a) 
<|>]IAONIK  [... 

6.  Pierre  tombale  en  tuf,  encastrée  dans  le  montant  droit  de 
la  porte  du  cimetière  de  la  Panaghia.  H.  0  m.  26  ;  L.  0  m.  52  ; 
Ép.  0  m.  15. 

Eni  KAEO  *. 

7.  Plaque  brisée,  ornée  d'un  fronton.  Maison  de  Constantin 
Triantaphyllos.  H-  0  m.  23  ;  L.  0  m.  30  ;  Ép.  0  m.  15. 

Eûcppo?]iYNA  APlIIin  XloTipt 

8.  Semblable  ;  maison  de  Lucas  Samartzi.  H.  0  m.  23  ; 
L.  0  m.  22. 

inilKPATHI 

9.  Plaque  brisée  provenant  du  lieu  dit  Haghios  loannis,  près 
de  Mydéon,  transportée  à  l'école.  H.  0  m.  11-0  m.  13;  L.  0  m. 
08-0  m.  10;Ép.  0  m.  07. 

i.py\jplo]\j  [jLvaç  Sé[xa  sep*  ^  izapoL^ivi^ 

]e  .  .  Tw  |JLY|  eXàa{ 

5  el  8è  [Ai?i,  à'rcoT[€i- 

<TàT(i)  àpyuptou  [Avàç]  tovts  7co6tipo[uç  toû 

Sapàîrioç  xai  eÇjouria  etruo)  tû  [6é- 

XovTi  <l>(i)xé(i)v  -npooràjASV  •  x]al  (jlyi  xaTa8oiiX[tÇà- 

«•ôw...  [jLTiBelç  l'-ri'zt]  auTàv 
10         [JiTiTe  S.  xa  ïyr{]  i>^>^à  èXeuOépaf  e- 

0T(i)  xal  y.r[  'TCoOeixéjTd)  |jnr|8svt  *  ei  fSé  tiç 

xaTaSouXtî^otJTO,  à'rcoTei<TàT[(i)  Ta 

auTà  Tcpé(m(jLo]v  •  eÇouo^a  8'  [tTiiù 

TÛ  ôéXovTi  4^(i>xi](i)v  7rpo[aTà[jLev. 


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INSCRIPTIONS  DE  LA   GRÈGE    d'eUROPE  135 

(Acte  d'affranchissement  sous  forme  de  vente  à  Sarapis, 
comme  CIGS  III,  188  suiv.  Le  nom  S(oti|xoç  est  celui  d*un 
affranchi  au  numéro  189.  J'ai  restitué  les'l.  1-3  d'après  un  acte 
analogue  de  Stiris,  CIGS.,  III,  39.  Aux  1.  4-5  M.  Contoléon 
propose  CTîl  tô  [t.i\  eXàT[o'ai  aÙTotv  eU  SouXeCo^  X^P^^]*  T.  R.) 

10.  Haghia  Marina,  lieu  dit  Leontio  ;  aujourd'hui  encastrée 
dans  la  tombe  de  famille  d'Athanase  Gianasouli  à  Velitsa  ;  carac- 
tères archaïques. 

EPISrO  |>RINOI 

11.  Même  provenance,  aujourd'hui  dans  la  maison  de  Cons- 
tantin Pournara. 

AYSnN 

12.  Plaque  à  fronton  encastrée  dans  le  linteau  de  la  porte  du 
monastère  de  la  Panaghia,  près  Haghia  Marina.  H.  0  m.  75; 
L.  0  m.  35. 

NEAPXIZ 

13.  Autre  encastrée  dans  le  montant  droit  de  la  même  porte. 
0  m.  64  sur  0  m.  41. 

MNAZIAZ 

14.  Autre  encastrée  à  droite  de  la  porte  d'une  cellule.  0,45 
sur  0  m.  31. 

KAAAIKPITOC 

Textes  néohelléniques.  15.  Monastère  de  la  Panaghia,  Haghia 
Marina. 

i]txi[ai]Tr\  6  vao;  Itou;    J;L;/i  (7098  du  monde  =  1590). 
16.  Même  monastère,  sur  la  même  pierre  que  len""  12. 

U  Toi;  I  c^^lji  (1798)  yiouXIou  ta   | 
'HoàvTj;  SaXoviTOY^ou  ||  x-nÎTopaç  |  NY|XY|ç6po; 
lYOujxevoç  I  FxipYt  Zt^XiovIou  sypaj^l^a  | 
MflwrpoY^opYàxYi;  H  Ma<rrpoavaa-cà^  nevIcaÇ*^ 

10 


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i36  A.-B.    CONTOLÉON 

Bavào-t;  -repoToIpLaoTipYi  Tp-riç  .  Ma<iTpoXo|xà 
MiîalptXa  II  N7ixoX6;. 

Ledon  (Modi,  non  loin  d'Elatée;  cf.  CIGS.,  III,  186). 

1 .  Pierre  enfoncée  dans  la  vigne  de  Dimitri  Ghristolika,  au 
lieu  dit  Barkos,  près  du  Céphise.  H.  0  m.  60.  L.  0  m.  68. 

IZHKRATEI 

2.  Pierre  encastrée  dans  la  façade  Sud  de  Téglise  de  la  Trans- 
figuration, où  est  situé  le  cimetière.  H.  0  m.  24  ;  L.  0  m.  12. 


Il 


oLffTzoL  (1581)  I  UavayT^a  8(eoT6)xe  |  otcItcc  çpoiip 
çpCXaTe  TO'jç  II  lêpYio^ojxilvouç  [xova|^oùç  èv  tu  j 
àvU  MeTa  j  [[xopcpwo-et  Toiï  Swrîipoç] 

3.  Même  église.  H.  0  m.  16.  L.  0  m.  25. 

+  It(ouç),  ^ÇoO'  (7079  =  1571  ap.  J.-C.)  e\xT/^(T^yi  \ 
ô  vaàç  oiÏT(o)<:  (ua)poc  |  to  +  (=  (iraup)  oictyilov. 

ATTIQUE 

Athènes,  1.  Hydrie  de  marbre  exhumée  dans  le  terrain  de 
M.  loannidis  (entre  les  rues  Alexandre-le-Grand  et  Salamine). 

^iXiorCSiri;  Aio8(t>pou 

6  IIp[iY|]v£u<;. 

Le  Pirée.  1.  Au  lieu  dit  Kpe|jL[iiu8ap6v. 
Plaque  funéraire  trouvée  en  janvier  1902. 

Eùcppoo-iivTi   'HpaxXetSou 
'ApT£[jLT|a"(a  (sic?)  ^pTiTràv -naiStov  xaXvi 
Xalpe 

2.  Plaque  ornée  d'un  fronton.  H.  0  m.  60,  L.  0  m.  33.  Provient 
de  Karaba.  Musée  du  Pirée. 

BàOuXXoç. 


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INSCRIPTIONS  DE  LA   GRÈCE  d'eUROPE  137 

3.  Plaque.  H.  0  m.  35,  L.  0  m.  27.  Même  provenance.  Musée 
du  Pirée. 

Ce  nom  ne  s'était  pas  encore  rencontré,  croyons-nous,  en 
Attique. 

4.  Stèle  funéraire  ornée  d'un  fronton.  Musée  du  Pirée  (don  de 
M.  D.  Meletopoulo). 

'CHiOev. 

Encore  un  nom  nouveau. 

5.  Autre  stèle.  H.  0  m.  32,  L.  0  m.  26. 

IIpâTOç  néponr^ç. 

Phalère.  1 .  Base  circulaire,  haute  de  0  m.  47.  Sur  la  face  supé- 
rieure est  creusée  une  cavité  circulaire  de  Om.  75  de  diamètre,  où 
était  posée  une  hydrie.  Trouvée  en  février  1902,  près  de  l'usine 
électrique,  en  dehors  du  bras  N.  des  Longs  Murs. 

ATiptoo^pàTTi  'AptoTOçàvouç 
MapaOcùvCou. 

2.  Golonnette  funéraire  transportée  au  Musée  du  Pirée. 

noXuxXiriToç 

KT>5a"Ci>voç 

Daiavieuç. 

3.  Autre  semblable  mais  brisée. 

4.  Stèle,  H.  0  m.  76;  L.  0  m.  21  ;  Ep.,  0  m.  47.  Musée  du 
Pirée. 

nà[X(piXo{  'A<{«e- 

cp{(dvo<;  OiYeeti;  (sic  pour  ♦tiYatetiç?) 

5.  Autre,  0  m.  60  — Om.  Si  —  0  m.  15. 


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138  A.-E.    CONTOLÉPN 

Sco^àpT^ç  'Iàa"o[vo;] 

Aw)jJi[eu]ç  (ou  Aïojjnrieuç). 


iEGINA 

1 .  Lazaridës,  à  3  heures  de  la  capitale . 

E6tio; 

AWXou 

[jiva[mov 

[C'est  Tinscription  127  de  Fraenkel,  d'après  Le  Bas,  II,  1726 
avec  la  lecture  RoÇioç.] 

2.  Bas-relief  funéraire  :  un  jeune  homme  offrant  un  objet 
indistinct  à  un  homme  assis.  Trouvé  dans  Fancien  aqueduc. 

SevoxX-îî;  ^iXo... 

3.  Même  provenance.  Transféré  au  musée  d'Égine. 

M6(j^[0(;  ou  ê] 
M6t)^ou 
XaTpe 

Dans  une  couronne  : 

Yi  PouXii  ol  àX(e)iç6- 

xal  0  8Yi[xo<;  (xevoi  ev 

àlJLfOTipOi; 
TOtÇ  YU[JL- 

01  tpeu; 
Otavoi 

LACONIE 

Lacédémone.  1.  Petite  stèle  funéraire  :  unjeune  homme  assis 
sur  un  escabeau  tient  dans  sa  main  droite  un  vase  vers  lequel 


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INSCRIPTIONS  DE  LA   GRÈCE   d'euROPE  139 

se  dirige  un  serpent  qui  apparaît  devant  son  épaule  droite. 
Musée  du  Pirée  (don  de  M.  G.  Nicolaïdis). 

MIKH  ANH2HKE  TYXA  (^c?) 

MESSÉNIE 

Kaktmata.  1.  Chapiteau  dorique  utilisé  ensuite  comme  cippe 
funéraire  (maison  de  Basile  Korphiotakis),  0  m.  64  de  large, 
0  m.  18  de  hauteur. 

Xtou  'ApioToêoiiXou  yu[v7; 

2.  Bas-relief  représentant  un  banquet  funéraire  (4  person- 
nages), fl.  0  m.  32  ;  L.  0  m.  32.  (Linteau  de  la  porte  de  Pa- 
nayiotis  Pertoutzis). 

6]e6çiXoç  'AXeÇàvSpou  xoixpt. 

SPORADES 
Lemnos.  1.  Sur  une  base  de  marbre. 

*0  Upsùç  Toiï  èit(ovii[xou  rfiç 
ic6Xe<i><;  'HfaCrrou  A.  ^X. 
4>iX6^aTOç 
T^v  ulov  ToS  àp^iep£(oç 
5  n.  AlX.  MT^Tpo^avou; 

UpoTiraATtou,  D.  AïXtov 
'EpYoyàpy|v  IIpoaT:àXT[i]ov, 
-Tov  ïStov  àSeXçiSouv, 

10  Ta  Tf|V  è7C(t>VU[X0V  àp^Y^v, 

rrpaTTipjTavra,  àyopavo- 
[XY^o-avra,  {jLY^8e(JL(av  {XT^Te 
àpyvjv  uY^te  UTTripco^tov 


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440  Â.-E.    CONTOLÉON 

TOtpoXwrivra  èv  t^  iwtTpt- 
15  Si,  eùvoiaç  Triç  elç  aùtiv 

Xiptv. 
W('iriçCo'[xaTi)  B(ouX7iç)  A(y5jjiou) 

2.  Pierre  du  pays,  trouvée  ainsi  que  la  suivante  sur  un 
emplacement  marqué  par  les  ruines  d'un  temple,  à  TEst  d'une 
ligne  qui  joint  le  fond  du  golfe  de  Mudros  à  celui  de  Kotsinos. 

'En\  Nixo5(opou  ap[^ov-] 

Toç.  *'Opoç  yjtùplou  xal  o[wtt-] 

ocç  7ceicpa[j(iv(ov  eTcl 

XuTSi  X  :  Spa^jjiwv  op- 
5  *fti(ù<Ti  Toiï  'HpaxAe((oç  («c) 

Toiî  l(x  K6[jiei  xaTàc  xà  yp*- 

[jL|xaTeiov  xà  ôpyewovi- 

x6v.  'EtcI  'Ap^tou 

ap^ovTOç.  ''Opoç  /(opi- 
10  ou  xal  olxiaç  iceirpa- 

|iiv(ov  eirl  Xua-ei 

?  HHHjH  Spa^fjiâv  opye- 

ûci  Tou  'Hpa[xX]etci>ç 

TOÛ  £V  E6(jl£l  XaTOt  TO  yp" 

15  ajAixaTeTov  xè  [opYet]<t>- 

vixiv. 

3.  Pierre  semblable. 

''Opoç  ^(opCou  xa- 

l  olxtaç  •TC'npa- 
piévcov  èirl  Xii^e- 

t..^ ] 

5  Cl)  'Pa[jLVo[uo'tci>] 

XX ItzI  ap^[ov-] 

Toç  Nixo8a>pou 


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INSCRIPTIONS  DE   LA   GRÈCE  d'bUROPE  141 

xaç  lit;  -Trapà  Ila- 
10  Tpoç[ûvTi]  4>aX- 

Tjpeï. 

[En  Tabsence  de  tout  renseignement  il  est  difficile  de  décider 
a  priori  si  les  archontes  éponymes  des  actes  de  Lemnos  sont 
ceux  de  la  clérouquie  ou  d'Athènes.  Toutefois,  l'analogie  d'Im- 
bros,  où  nous  trouvons  à  la  fin  du  iv*  siècle  un  archonte  Kté- 
sikratès  inconnu  à  Athènes  (Michel  831),  est  déjà  favorable  à  la 
première  explication.  De  plus,  dans  les  années  qui  suivent  Tar- 
chontat  athénien  de  Nikodoros  (314/3),  nous  ne  trouvons  aucun 
archonte  du  nom  d'Archias.  Il  s'agit  donc  bien  d'archontes  lem- 
niens;  l'existence  d'archontes  dans  cette  île  n'était  jusqu'à  pré- 
sent qu'une  conjecture  (Pauly  Wissowa,  I,  598).  —  On  con- 
naissait déjà  un  horos  hypothécaire  de  Mudros  (BCH,  IX,  64 
==  Inscr.jurid,^  I,  116,  n'^SO),  également  en  faveur  d'oi^éons. 
Le  nom  lïaTpocpwv  m'est  inconnu.  — T.  R.] 

CYCLADES 

Ténos.  1 .  Dans  le  quartier  E.  de  la  ville  de  Myla,  au  bord  de 
la  mer.  Dalle  de  marbre  de  0  m.  80  sur  0  m.  60,  trouvée  parmi 
les  débris  d'un  tombeau. 

ràtoç  'louXioç  Nàawv  ln\  tûv  Teo-o-aptcùv  (sic  ?)  êv  'A<y((f  tcXoIcov  (1). 

(Un  Julius  Naso  figure  parmi  les  correspondants  de  Pline  le 
jeune.  Son  frère  était  clartis  et  literatus. 

Je  suppose  qu'il  faut  lire  Teo-o-àpwv  ;  il  s'agit  peut-être  d'un 
détachement  de  l'escadre  syrienne.  Ténos  a  déjà  fourni  la 
pierre  funéraire  d'un  soldat  de  cette  escadre,  CIG.,  II,  p.  1058, 
2346^. —  T.  R.) 

MACÉDOINE 

Berhoea.  Contoléon,  Néa  2|jnipvr.,  9  septembre  1889  (n°  3937). 
Omise  par  Dimitsa. 

(1)  D'après  la  lettre  de  M.  Contoléon,  ce  texte  est  suivi  de  sa  traduction  en 
latin,  mais  il  ne  nous  en  a  pas  envoyé  copie  (T.  R.). 


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142  A.-E.    CONTOLÉON 

'H  o-ejAVoràTTi  jjiTiTpiiroXiç  Triç  Ma- 

xsSovioc  xal  8lç  ve<i)x6po^ 

Bipoia 
5  'H  îcaTplç  Aouxtav  AùpiriXiavYiv 

'AXeÇàvSpav  Ouy*"^^?* 

Aouxtou  AùpT^Xiavoû  Sci>T7ipt^ou 

àp^iepavaiiiévou  xal  ap^avroç 

ev  T<^  eT(e)i  t^  ^it'  Upao-ajiivTiv 
10  ÔeSiç  'ApTéjjitSo;  à^pOTépa^ 

€v  T<^  ÎJiT   lT(e)t  xal 

Tcàvxa  Ta  xa075x(ovT)a  iroiYio'ao'av 

6eoi;  Te  xal  àvBpa>iroiç 

Ttapi  Tàv  vfiÇ  UpcocuvT^ç  '^povov. 
15  EuTu^eÏTe. 

Les  années  313  et  317  de  Tëre  macédonienne  (oct.  148  av. 
J.-C.)  correspondent  respectivement  à  165  et  169  ap.  J.-G. 
Aucun  texte  n'attestait  encore  le  culte  d*Artémis  Agrotera  à 
Berhoé. 

Al.-Emm.  Contoléon. 

[Post  scriptum.  —  On  nous  permettra  de  joindre  à  cet  article 
les  deux  textes  suivants  qui  nous  sont  obligeamment  commu- 
niqués par  M.  Achille  Samothrakis,  instituteur  à  Dédéagatch. 
—  T.  R.J 

THRACE 

jEnus,  1.  Inscription  byzantine  encastrée  dans  le  mur  de 
l'église  H.  Vlassios.  'Apfjiovîa  de  Smyme  (20  mai  1899, 
n«  4258). 

àv7iYsp8*n  èx  pàOpov  (sic)  6  Ôtoç  xal  iràvotir(T)oç 
vaèç  Tou  [iieYàXou  NixoXàou  Sioc  xo-n- 
ou  xal  IÇiSou  (1)  AOyouTTaptxTi  toû  Ka- 

(1)  «  Dépense  ».  Cf.  Du  Gange,  s.  v. 


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INSCRIPTIONS   DE  LA   GRÈGE  D*EUROPE  143 

va6ot><t  .  'Etou;  Ç^xO'  IV  tS'  Kot(1). 

Les  Kanaboutzis  étaient  des  Chiotes  d'origine  italienne.  L'un 
d'eux,  Jean  Kanaboutzis,  a  composé  un  commentaire  sur  Denys 
d'Halicarnasse  dédié  au  seigneur  (aùOévxT^;)  d'iEnos  et  de  Samo- 
thrace  (Krumbacher,  2*  éd.,  p.  561). 

Traianopolis.  H.  0  m.  70,  L,  0  m.  70  ;  épaisseur  0  m.  12. 

Titèp  Triç  TÛv  OetOTaTwv  xa[l 
jxeytffTov  auTOxpaTipwv 
SeTCTipiCou  Seuiripou  IIepTivax[o<; 
5  xa]l  M.  Aipr\kLou  'Avrwvctvou 

aiwvtou?]  Tuy*/iç  xal  vetxTjç  xa[l 
'louXio^]  AouvTiç  SeêàruTi; 

xal  Tou  Tiviïa[vTo; 

Oetou  oïxou...]  U...JJ10V...  (2) 

(i)  An.  6929  du  monde  (1420  ap.  J.-C.)  coïncidant  avec  une  14«  indiction. 
(2)  B66a({AOv(a(c? 


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STPATEYESeAI  META  AOHNAmiN 


Parmi  les  privilèges  que  pouvaient  recevoir  des  métèques 
athéniens,  il  en  est  un  que  les  décrets  énoncent  ordinairement 
comme  il  suit  :  lotç  ^TpaTsta;  ^aTsiico-ôat  pieTa  'A67|vatci>v  (1).  On 
a  rendu  compte  de  cette  formule  en  disant  que  les  métèques 
admis  à  «  servir  avec  les  Athéniens  »,  au  lieu  d*ètre  incorporés 
dans  des  bataillons  spéciaux,  uniquement  composés  de  métèques, 
étaient  reçus  dans  les  rangs  des  bataillons  formés  de  citoyens  (2). 
Sans  contester  qu'en  pratique  le  droit  de  «  servir  avec  les  Athé- 
niens »  ait  pu  emporter  cette  distinction,  je  doute  que  ses  effets 
se  soient  réduits  à  elle,  et  même  qu'elle  ait  été  pour  les  privi- 
légiés l'avantage  principal,  celui  qu'entendaient  spécifier  les 
rédacteurs  des  actes  oflSciels.  Au  lieu  de  l'expression  que  nous 
avons  transcrite,  un  décret,  à  peu  de  chose  près  contemporain 
de  plusieurs  d'entre  les  précédents  (3),  contient  ces  mots,  qui 
certainement  ont  la  même  valeur  :  'zkç  <rrpaTelaç  o-rpaTeuecrOai 
oTav  xal  'A8T,vaIoi  orpaTeucovrat.  Il  ne  s'agit  donc  pas  de  porter 
les  armes  dans  les  mêmes  rangs  que  les  Athéniens,  mais  en 
même  temps  que  les  Athéniens,  c'est-à-dire  pas  plus  souvent 
qu'eux  (4). 

(1)  CIA,  IV2,  145  b;  II,  176  (en  ITionneur  d'Eudémo»  de  Platée,  330/29);  IV2, 
179  b  (en  rhonneur  d'Hérakléidès  de  Salamine,  325/4);  cf.  IV2,  296  b;  345  c  (en 
l'honneur  des  Téniens,  première  moitié  du  m*  siècle). 

(2)  Thumser,  Wietier  Sludien,  1885,  p.  63,  n.  70;  Clerc,  Les  métèques  athéniens, 
p.  208. 

(3)  CIA  IV2,  270  (en  Thonneur  de  Nikandros  dilion  et  de  Polyzélos  d'Éphèse, 
302/1). 

(4)  Ou  bien  devons-nous  croire  que  seuls  les  métèques  jouissant  du  privilège 


Ifej»! 


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STPATETEEeAl  META  AOENAIÛN  14S 

Pour  comprendre  Timportance  de  ce  privilège,  il  faut  consi- 
dérer Tâge  des  inscriptions  dans  lesquelles  il  est  mentionné  : 
toutes  sont  postérieures  au  milieu  du  iv*  siècle  (i).  Or,  nous 
savons,  surtout  par  Démosthène,  combien  les  Athéniens  de 
cette  époque  répugnaient  à  payer  de  leur  personne.  Le  plus 
souvent  ils  se  faisaient  suppléer,  sur  les  navires  et  les  champs 
de  bataille,  par  des  soldats  mercenaires;  mais  n'était-il  pas 
séduisant  pour  eux  de  recourir  parfois  à  leurs  métèques,  qui 
leur  coûteraient  moins  cher?  Réservés  le  plus  probablement, 
au  V*  siècle,  pour  défendre  Athènes  et  TAttique  pendant  que  les 
troupes  nationales  guerroyaient  au  dehors  (2),  les  métèques 
athéniens,  au  moment  où  parut  le  traité  des  n6poi  (c'est-à-dire 
vers  355),  devaient  déjà  partager  avec  les  citoyens  toutes  les 
charges  militaires  (3) .  Qu'un  peu  plus  tard,  la  nonchalance  des 

ffTpaTeTJco^ai  lutxà  'AOt^vaCcav  (=  dtav  xal  'AOr.voitoi  vTpaTtikdvToii]  pouvaient  prendre 
part  aux  campagnes  entreprises  par  les  Athéniens  (ce  qui  est  Pavis  de  Schenkl» 
Wiener  Sludien,  1880,  p.  198-199)?  C'eût  été  là  un  privilège  peu  enviable  et  trop 
exclusivement  honorifique.  D'ailleurs,  nous  le  voyons  concédé  à  des  hommes  dont 
il  est  dit  :  ffuve(rcpàTauvTat  6i  xal  tàç  fftpaTjiaç  Tciaoïç  xiç  xi  vaoTixàç  xal  xàç  iceC^ç, 
Ti  S-itXa  jxtTà  ToG  Ôif^ixoo  Ttôijxevot  xaXûç  xal  çtXoTi|jLux:  (CIA,  IV  2,  270;  sur  le  sens  de 
jitTà  ToO  ôifi|xou,  cf.  Clerc,  o.  /.,  PP*  211,  n.  1).  —  Ajoutons  qu'une  seconde  formule, 
analogue  à  celle  qui  nous  occupe  et  qui  lui  est  souvent  jointe,  —  tàç  tlaçopàç 
slffç^petv  (xsTà  'A0Tjv«i<i)v,  —  nous  fournit  les  moyens  d'une  contre-épreuve.  Ici  et 
là,  les  mots  iicxà  'ABr^vaîuv  doivent  à  coup  sûr  signifier  la  même  chose  ;  or  l'exis- 
tence d'tlffçopaC  pesant  exclusivement  sur  les  métèques  alors  que  les  citoyens 
restaient  indemnes  se  déduit  sans  efl'ort  de  phrases  comme  la  suivante  :  xiç  xz 
eîffçopàç  iitdfffaç,  8«iç  f<j/if,«p tarât  ô  Br\]i.oç  eîaeveyxstv  too;  jjLeTOixooç  eÔTdbttwç  elasvif,- 
voytv  (CIA,  II,  413  ;  cf.  IV2,  198  b  ;  II,  360)  ;  cf.  Guiraud,  Revue  des  Deux-Mondes, 
15  octobre  1888,  p.  928;  G.  Foucart,  thèse  latine,  p.  53. 

(1)  Ce  qu'on  lit  dans  un  décret  du  vi«  siècle  (CIA,  IVl,  la,  p.  5'7),  concernant  non 
pas  des  métèques,  mais  des  clérouque»,  —  Çùv  *A^va(oi]ai  xÂeiv  xal  ^paT[eûttv],  — 
peut  bien,  malgré  la  similitude  de  l'expression,  ne  pas  signifier  la  même  chose 
que  aTpaTt\5«a6at  |itTà  'A6Tjva(6)v.  Quant  à  l'assimilation  des  ly^P*?®'  ^^  425/4  (CIA, 
1, 446)  avec  des  métèques  autorisés  à  «  servir  avec  les  Athéniens  »  (Schenkl,  o.  /., 
p.  200;  aerc,  o.  /.,  p.  46),  elle  est  hypothétique. 

(2)  Thuc,  II,  13,  7;  cf.  les  commentaires  de  Schenkl  (o.  /.,  p.  196),  Thumser 
(o.  /.,  p.  62)  et  Clerc  (o.  /.,  pp.  42,  48). 

(3)  Il<Spoi,  II,  2  : ...  xà  ouffTpaTtùtaOai  ôicXCtoç  jitxofxouç  toÎç  dœcoîç. Contre  l'explica- 
tion la  plus  naturelle  de  ce  passage,  qui  suppose  un  changement  survenu  depuis 
l'époque  de  Périclès  dans  la  condition  militaire  des  métèques  et  un  surcroît  de 
charges  imposé  à  cette  classe,  M.  Clerc  objecte  (p.  50)  que  les  guerres  soutenues 
par  Athènes  pendant  la  première  partie  du  iv«  siècle  «  ont  été  bien  moins  impor- 
tantes et  ont  nécessité  de  bien  moindres  efforts  que  celle  de  la  période  précédente  » 


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146  PH.-É.   LEGRAND 

Athéniens  croissant,  ils  en  aient  supporté  la  part  la  plus  lourde, 
ou  qu'ils  aient  pu  craindre  tout  au  moins  d'avoir  à  la  suppoi*ter, 
cela  n'a  rien  d'invraisemblable  en  soi  ;  à  ce  terme  aboutissait 
assez  naturellement  l'évolution  commencée  (1).  Dans  cet  ordre 
d'idées,  un  passage  de  la  première  Philippique  (prononcée  en 
351),  bien  qu'il  concerne  exclusivement  le  service  maritime,  me 
parait  très  significatif  :  xotyapouv  S^k  àxYixiajjtiv  tt  xal  TpiTjpàp- 
^ou;  xadCvrapiev  xal  toutoiç  àvriSi^xeiç  icoioùixeOa  xal  lapl  *^Y|ixa- 
T<i>v  iiipou  oxoiroujjiev,  xal  jjisTi  TaiÏT'  èjjiêatveiv  Toùç  pieTolxouç 
eSoÇe  xal  Toiç  X*^P^^  olxoiîvraç,  eIt'  auTouç  icàXiv,  êIt'  àvrspiêiêàÇeiv 
(^c  S),  sÏt'  èv  oa"<|)  TauTa  [jiiXXeTai  Tcpoo-aicoXcoXe  tà  cç'  8  av  exicXé<i>[iicv 
(§  36).  Cette  phrase  ne  veut  pas  dire,  comme  on  parait  l'avoir  cru 
souvent  (2),  que  les  Athéniens  d'alors  ne  s'embarquaient  qu'après 
avoir  embarqué  leurs  métèques  (3)  ;  du  moins  elle  prouve  qu'on 
pouvait  embarquer  les  métèques  sans  embarquer  les  citoyens,  et 
que,  assez  couramment,  l'idée  en  venait  la  première.  Ce  qui  se 
passait  dans  la  marine  avait  probablement  des  équivalents  dans 
l'armée  de  terre  ;  et  les  Athéniens  devaient  d'autant  plus  volon- 
tiers mobiliser  leur  contingent  métèque  avant  les  troupes  natio- 
nales, qu'ils  pouvaient  le  faire  le  plus  souvent  sans  déroger  à 
l'ancienne  tradition,  leur  action  militaire,  dès  la  fin  du  iv*  siècle. 


Mais  ces  efforts,  bien  que  moindre#qu'au  v«  siècle,  pouvaient  sembler  néanmoins 
aux  Athéniens  d'alors,  devenus  indolents,  trop  grands  pour  qu'ils  voulussent  les 
faire  à  eux  tout  seuls. 

(1)  Les  documents  concernant  le  service  des  métèques  sont  encore  très  rares  et 
ne  permettent  pas  de  suivre  avec  certitude  révolution  dont  je  parle.  Pour  la 
période  qui  suit  351,  ils  se  bornent,  à  ma  connaissance,  à  une  phrase  de  Lycurgoe 
(contre  Léocrate^  16)  et  à  deux  passages  d'inscriptions  (CIA,  IV2,  270,  de  302/1  ;  11, 
360,  de  la  première  moitié  du  m*  siècle).  Lycurgue  ne  dit  point  qu'en  338  des  mé- 
tèques parurent  à  Chéronée  ;  mais  il  ne  dit  pas  davantage  que  tous  soient  demeurés 
en  Attique.  Dans  les  deux  inscriptions,  le 'fait  d'avoir  pris  part  aux  vTpaTtîai  n'est 
pas  présenté  comme  quelque  chose  de  plus  spontané  que  le  paiement  des  clv^opat; 
si  Nikandros  et  Polyzélos  ont  fait  preuve  d'une  bonne  volonté  exceptionnelle,  ce 
sont,  je  crois,  les  seuls  mots  h.  tûv  ISCcdv  qui  le  constatent  et  les  en  félicitent. 

(2)  Thumser,  o.  /.,  p.  62;  Wilamowitz,  Hermès^  1887,  p.  217,  note;  Clerc,  o.  Z., 
p.  67, 69  ;  G.  Poucart,  o.  /.,  p.  53. 

(3)  L'orateur  veut  simplement  donner  l'idée  des  longs  préliminaires  et  des  mul> 
tiples  contre>ordres  (cka...  icdEXiv,  tW  dh^T-)  à  quoi  les  Athéniens  perdent  leur 
temps. 


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£TPATEr£seAI  META  ASHNAlaN  i47 

n'excédant  plus  guère  les  limites  de  TAttique  (1).  A  mon  avis, 
c'est  contre  le  désagrément  de  mobilisations  trop  répétées  que 
le  privilège  ^paTeue<TOai  luxk  'AÔYjvatwv  protégeait  ceux  à  qui  on 
l'octroyait. 

Lyon,  1  février  1902. 

Ph.  E.  Lbgrand. 


(1)  Toutes  les  Tcpaxtlai  auxquelles  Hermalos,  Nikandros  et  Polyzélos  prirent 
part  avant  de  recevoir  le  privilège  «TpaTt^îto^ai  [utà  'AOrivaCuv  n'ont  pas  été  forcé- 
ment des  expéditions  à  l'étranger. 


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LETTRE 

ADRESSÉE  A  H.  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PiLiP  &  DES  BEAUI-ARTS 

PAR 

LISSOCIITION  POUR  L'ENCOURIGEMENT  DES   ÉTUDES  GRECQUES 
EN    mRANOB 


On  se  souvient  que,  d'accord  avec  la  commission  parlemen- 
taire présidée  par  M.  Ribot,  M.  le  Ministre  de  Tlnstruction 
publique  a,  dans  le  courant  du  mois  de  février  dernier,  soumis 
à  Tapprobation  de  la  Chambre  des  Députés  un  plan  d'études 
entièrement  nouveau.  L'économie  de  cette  réforme,  en  ce  qui 
touche  le  grec,  est  la  suivante  :  1^  dans  la  section  A  du  premier 
cycle  (de  la  6*  à  la  3*)  les  élèves  feront  obligatoirement  du  latin 
à  partir  de  la  6%  et  facultativement  du  grec  à  partir  de  la  4*  ; 
2""  dans  la  section  gréco-latine  du  deuxième  cycle  (classes  de 
2*  et  de  1")  le  grec  et  le  latin  seront  obligatoires. 

L'annonce  de  cette  réforme  a  ému  l'Association  des  études 
grecques,  et  le  bureau,  sous  la  présidence  de  M.  Paul  Girard,  a 
proposé  de  constituer  une  commission  spéciale,  chargée  d'exa- 
miner les  mesures  à  prendre.  Cette  commission,  plusieurs,  fois 
réunie  pendant  le  mois  de  mars,  a  constaté  d'abord,  dans  les 
projets  du  ministre,  une  singulière  inégalité  de  traitement,  en 
4*  et  en  3%  entre  les  élèves  qui  étudieraient  le  grec  et  ceux  qui  ne 
l'étudieraient  pas  :  les  uns  auraient  24  heures  de  classe  par 
semaine,  les  autres  21  heures.  Mais  la  Commission  n'a  pas 
cru  qu'elle  dût  se  borner  à  demander  une  modification  sur  ce 


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LETTRE  ADRESSÉE  Â  M.  LE  MINISTRE  DE  l'iNSTRUCTION  PURLIQUE   149 

point  :  elle  a  pensé  que  le  grec  pouvait  être  utilement  rendu 
obligatoire,  en  4^  et  en  3®,  pour  tous  les  élèves  de  la  section  A. 
C'est  la  réforme  qu'elle  a  résolu  d'appuyer  auprès  de  M.  le  Mi- 
nistre et  de  MM.  les  membres  du  Conseil  supérieur  de  l'Instruc- 
tion publique.  Aussi  a-t-elle  rédigé,  à  la  date  du  25  mars  1902, 
la  lettre  suivante,  signée  du  Président  et  des  deux  Vice-Prési- 
dents en  exercice,  ainsi  que  de  seize  anciens  présidents  de  l'As- 
sociation : 

Paris  le  25  mars  1902. 

Monsieur  le  Ministre, 

L*Àssociation  pour  Tencouragement  des  études  grecques  en 
France,  tout  en  recouDaissant  la  nécessité  d'adapter  plus  complète- 
ment notre  enseignement  secondaire  aux  besoins  du  temps  présent, 
s'est  émue  du  peu  de  place  que  fait  au  grec  le  nouveau  plan 
d'études  qui  doit  être  inauguré  prochainement  dans  nos  lycées  et 
dans  nos  collèges.  Elle  s'est  émue  surtout  du  sort  que  lui  réservent 
les  projets  élaborés  par  la  Section  permanente  du  Conseil  supérieur 
de  rinstruction  publique,  et  c'est  sur  ces  projets.  Monsieur  le  Mi- 
nistre, qu'elle  prend  la  liberté  de  vous  présenter,  ainsi  qu'aux 
membres  du  Conseil,  quelques  brèves  et  respectueuses  observa- 
tions. 

Dans  le  tableau  des  heures  de  classe  dressé  par  la  Section  perma- 
nente pour  la  section  A  du  premier  cycle,  tableau  publié  par  divers 
journaux,  il  y  a,  en  4"*  et  en  S^*,  21  heures  d'enseignement  obli- 
gatoire. Dans  ces  21  heures  ne  figure  pas  le  grec,  dont  l'étude  com- 
mencera désormais  en  4°>®  :  la  Section  permanente,  lui  conservant 
dans  cette  classe  et  dans  la  suivante  le  caractère  facultatif  que  Jui 
attribue  le  nouveau  plan,  propose  que  3  heures,  en  dehors  des 
21  heures  communes  à  tous,  lui  soient  consacrées  par  les  élèves  qui 
voudront  l'apprendre.  De  là,  pour  ces  élèves,  un  surcroît  de  travail 
très  sensible.  Tandis  que  leurs  camarades  se  contenteront  des 
21  heures  obligatoires,  ou  pourront,  à  leur  gré,  y  ajouter  1  heure 
facultative  de  sciences,  ils  devront,  eux,  s'astreindre,  par  semaine, 
à  un  minimum  de  24  heures  de  classe. 

Il  y  a  là,  vous  le  reconnaîtrez.  Monsieur  le  Ministre,  une  inégalité 


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150   LETTRE  ADRESSÉE  A  M.  LE  MINISTRE  DE  L^INSTRUCTION  PUBUQUE 

de  traitement  bien  faite  pour  détourner  les  enfants  de  Tétude  dn 
grec. 

L'Association  ne  saurait  envisager  Tavenir,  dans  ces  conditions, 
sans  les  plus  vives  inquiétudes,  et  elle  se  permet  de  protester  éner- 
giquement  contre  une  mesure  qui,  si  elle  était  adoptée,  risquerait 
de  tarir>  dans  notre  pays,  la  source  de  la  haute  culture. 

Elle  hésite  d'autant  moins  à  le  faire,  que  cette  mesure  parait  mal 
s'accorder  avec  les  assurances  qu'à  mainte  reprise  vous  avez  bien 
voulu  donner  vous-même.  Monsieur  le  Ministre,  aux  amis  des  lettres 
anciennes,  et  avec  l'intention  que  vous  avez  manifestée  plus  d^une 
fois  de  maintenir  intactes  et  de  fortifier  même  les  études  qui,  pour 
le  bien  de  la  France,  y  ont  toujours  été  en  honneur.  «  L'élude  de 
l'antiquité  grecque  et  latine,  écriviez- vous  le  24  janvier  à  M.  Ribot, 
Président  de  la  Commission  de  l'enseignement,  a  donné  au  génie 
français  une  mesure,  une  clarté  et  une  élégance  incomparables. 
C'est  par  elle  que  notre  philosophie,  nos  lettres  et  nos  arts  ont 
brillé  d'un  si  vif  éclat  ;  c'est  par  elle  que  notre  influence  morale 
s'est  exercée  en  souveraine  dans  le  monde.  Les  humanités  doivent 
être  protégées  contre  toute  atteinte  et  fortifiées.  Elles  font  partie  du 
patrimoine  national.  » 

Et  à  la  Chambre^  dans  la  séance  du  14  février,  répondant  au  dis- 
cours prononcé  la  veille  par  M.  Viviani  :  «  Nous  fortifions,  avez- 
vous  dit,  les  études  classiques.  La  France  ne  pourrait  renoncer  à 
cette  culture  sans  déchoir.  » 

Et  plus  loin  :  «  Si  l'esprit  classique  est  de  tous  les  pays,  il  est  sur- 
tout de  notre  pays.  Nous  l'avons  recueilli  d'Athènes  et  de  Rome.  S'il 
est  une  nation  qui  doive  le  développer  chez  elle,  c'est  la  France.  » 

Userait  aisé,  Monsieur  le  Ministre,  de  multiplier  ces  citations  : 
dans  toutes  on  verrait  votre  pensée  s'affirmer  avec  une  clarté  sai- 
sissante, et  répondre,  non  seulement  aux  désirs  d'un  grand  nombre 
de  vos  collègues  de  la  Chambre  des  députés,  mais  aux  vœux  de 
tous  ceux  qui  ont,  en  France,  le  souci  des  nobles  études  et  le  culte 
de  l'étemeUe  beauté  dont,  sous  les  formes  les  plus  diverses,  la 
Grèce  offre  l'image. 

Car  c'est  une  erreur  de  croire,  aujourd'hui,  la  Grèce  méconnue  et 
impopulaire  chez  nous.  Jamais  elle  n'a  été  plus  aimée,  ni  étudiée 
avec  plus  d'ardeur  ;  et  cette  renaissance,  vous  ne  l'ignorez  pas,  ne 
se  manifeste  pas  seulement  dans  notre  pays  :  d'autres  nations  riva- 


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PAR  l'association  POUR  l'eNCOURAGEMENT  DES  ÉTUDES  GRECQUES    151 

lisent  avec  nous  dans  cette  recherche  passionnée  de  la  vérité  antique, 
qui  répand  sur  le  passé  une  lumière  chaque  jour  plus  vive«  et  étend 
ou  recti6c  nos  connaissances  sur  l'évolution  des  arts,  des  mœurs, 
des  langues,  des  religions.  Est-ce  le  moment  de  nous  retirer  de  la 
lutte,  quand  à  Athènes,  à  côté  de  notre  Ëcole  archéologique,  qui 
compte  aujourd'hui  plus  de  cinquante  ans  d'existence^  sont  venues 
successivement  s'établir  une  Ëcole  allemande,  une  Ëcole  anglaise, 
une  Ëcole  américaine,  une  Ëcole  russe,  une  Ëcole  autrichienne,  une 
Mission  italienne  ?  et  pouvons-nous  renoncer  à  notre  rôle  dans  ce  > 
concert  international  d'efforts  scienti6ques,  où  nous  avons  marqué 
notre  place  au  premier  rang? 

Sans  doute,  il  n'est  ni  possible  ni  désirable  que  tous  les  jeunes 
gens  qui  font  du  grec  aspirent  à  figurer  parmi  les  représentants  de 
l'érudition  contemporaine  ;  mais  c'est  parmi  eux  que  se  recrutent 
les  érudits.  Quel  sera  chez  nous  l'avenir  de  la  haute  culture  clas- 
sique si  le  grec  n'est  plus  appris,  ou  s'il  pe  l'est  qu'au  prix  d'efforts 
qui  ne  tarderont  pas  à  rebuter  les  meilleures  volontés  ? 

Quant  aux  élèves  qui  n'en  auront  jamais  qu'une  connaissance 
superficielle,  tout  a  été  dit  sur  le  profit  qu'ils  peuvent  tirer  même 
d'un  rapide  contact  avec  les  chefs-d'œuvre  de  poésie  et  de  morale 
que  la  Grèce  leur  offre  en  abondance,  avec  une  langue  d'une 
richesse  admirable,  qui  est  encore  celle  de  plusieurs  millions 
d'hommes. 

Laissons  donc,  Monsieur  le  Ministre,  largement  ouvert  le  chemin 
qui  conduit  à  Tétude  de  l'antiquité  grecque.  Qu'un  moins  grand 
nombre  le  parcoure  jusqu'au  bout,  c'est  ce  dont  TAssocialion  ne 
songe  pas  à  s'alarmer  ;  mais  que  ceux  qui  voudront  s*y  engager 
puissent  le  faire,  sans  se  trouver  par  là  même  condamnés  à  un  excès 
de  travail  auquel  échapperont  leurs  condisciples. 

Nous  pensons,  Monsieur  le  Ministre,  que  ce  grave  inconvénient 
serait  évité  si  l'on  rétablissait  l'obligation  de  l'étude  du  grec.  Ce  ne 
serait  là.  qu'un  retour  au  projet  si  sage  adopté  par  le  Conseil  supé- 
rieur dans  sa  session  de  décembre  1900,  d'accord  avec  l'administra- 
Uon  de  l'Instruction  publique,  projet  qui  a  donné  lieu  à  la  rédac- 
tion, par  la  Section  permanente,  d'un  horaire  distribué  aux  membres 
du  Conseil  en  juillet  1901.  Dans  ce  projet,  le  grec,  commençant  en 
5««,  comme  aujourd'hui,  était  obligatoire  jusqu'à  la  3"«  inclusive- 
ment. 

il 


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1Î52      LETTRE  ADRESSÉE  A  M.  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBUQUE 

•  Nous  proposons  de  lui  maintenir  ce  caractère  obligatoire  pour 
tous  les  élèves  de  5"»%  de  4°»«  et  de  3"*  de  la  section  A  du  premier 
cycle. 

A  rissue  de  la  3"',  les  élèves  en  sauraient  assez  pour  pouvoir  le 
continuer  ou  Tabandonner  en  connaissance  de  cause  ;  ils  ne  se  trou- 
veraient pas  dans  la  nécessité  où  les  met  le  projet  actuel,  d'opter  en 
4"%  k  12  ou  13  ans,  pour  ou  contre  une  matière  absolument  ignorée 
d'eux,  et  qui  est  d'ailleurs  la  seule  à  laquelle  le  nouveau  plan 
d'études  fasse  un  pareil  traitement. 

Le  principe  de  lac  réforme  ne  serait,  par  là,  nullement  atteint  ; 
elle  subsisterait  dans  ses  lignes  essentielles,  avec  la  division  en 
cycles,  la  Irifurcation  au  seuil  de  la  2"*,  et  le  grand  développement 
donné,  à  partir  de  cette  classe,  aux  langues  vivantes  ou  aux 
sciences. 

Pour  ceux  qui,  après  la  3"«,  cesseraient  de  faire  du  grec,  les 
heures  qu'ils  auraient  passées  à  l'étudier  ne  seraient  pas  du  temps 
perdu.  Nous  sommes  profondément  convaincus,  ^fonsieur  le  Mi- 
nistre, qu'en  l'enseignant  plus  simplement,  comme  vous  recom- 
mandez qu'on  s'y  applique,  il  serait  facile  d'y  intéresser  tout  le 
monde,  et  que  ceux-là  môme  qui  y  renonceraient  à  un  certain 
moment  ne  regretteraient  pas  ce  qu'ils  en  auraient  appris. 

Telle  est,  Monsieur  le  Ministre,  la  requête  que  l'Association  pour 
l'encouragement  des  études  grecques  en  France  a  l'honneur  de  vous 
adresser,  et  qu'elle  vous  serait  reconnaissante  de  vouloir  bien  com- 
muniquer aux  membres  du  Conseil  supérieur  de  l'Instruction 
publique. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Ministre,  l'hommage  de  notre  pro- 
fond respect. 

Au  nom  de  F  Association^  les  anciens  présidents  : 

Bréal,  de  l'Institut,  Professeur  au  Collège  de  France  ; 
CoLLiGNON,  de  l'Institut,  Professeur  à  l'Université  de  Paris; 
A.  Croiset,  de  Tlnstilut,  Doyen  de  la  Faculté  des  Lettres  de  l'Uni- 
versité de  Paris  ; 
M.  Croiset,  Professeur  au  Collège  de  France  ; 
Dareste,  de  l'Institut,  Conseiller  honoraire  à  la  Cour  de  Cassation  ; 
Degharme,  Professeur  à  l'Université  de  Paris  ; 


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PAR  l'aSSOGATION  POUR  l'eNGOURAGEMENT  DES  ÉTUDES  GRECQUES   153 

Eugène  d'Eichthal  ; 

Foucart,  de  Tlnstitut,  Professeur  au  Collège  de  France  ; 

J.  Girard,  deFInstitut,  Professeur  honoraire  à  TUniversité  de  Paris; 

Héron  DE  ViLLEFOSSE,  de  llnstitut,  Conservateur  au  Musée  du  Louvre  ; 

Heuzey,  de  rinstitut,  Conservateur  au  Musée  du  Louvre  ; 

HoussAYE,  de  TAcadémie  française  ; 

MÉziÈRESy  Sénateur,  de  TÂcadémie  française  ; 

Perrot,  de  rinstitut,  Directeur  de  TÉcole  Normale  Supérieure  ; 

G.  ScHLuiiBERGER,  de  Tlustitut  ; 

H.  Weil,  de  rinstitut. 

Le  président  en  exercice  : 
Paul  Girard, 
Mattre  de  ConféreDces  à  TÉcole  Normale  Supérieure  ; 

Les  vice-présidents  : 

S.  Reinach,  de  Tlnstitut, 

Conservateur-Adjoint  au  Musée  de  Saint-Germain  ; 

E.  Pottier,  de  Tlnstitut, 
Conservateur- Adjoint  au  Musée  du  Louvre. 

Le  Conseil  Supérieur^  réuni  au  mois  de  mai  1902,  n*a  pas 
été  autorisé  à  discuter  le  principe  de  la  réforme  présentée  par 
M.  le  Ministre  de  Tlnstruction  publique.  Mais,  dans  Tapplica- 
tion,  il  a  reconnu  que  les  élèves  appelés  à  étudier  le  grec  ne 
devaient  pas  être  plus  surchargés  que  leurs  camarades  :  les 
trois  heures  facultatives  de  grec  ne  s'ajouteront  pas  désormais 
aux  21  heures  obligatoires  en  4*  et  en  3*^  ;  elles  seront  compen- 
sées par  la  suppression  de  2  heures  de  langues  vivantes  et  de 
1  heure  de  dessin.  C'est  là  une  satisfaction,  insuflBsante  sans 
doute,  mais  appréciable,  donnée  aux  intérêts  dont  l'Association 
avait  pris  en  main  la  défense . 

Le  Secrétaire, 

Am.  Hauvette. 


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ACTES  DE  L'ASSOCIATION 


10  avril  190f,  —  Présidence  de  M.  Paul  Girard,  président  de  TAssodation. 

Le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Jules  Girard,  fondateur  et  ancien  prési- 
dent de  TAssociation,  un  des  maîtres  qui,  par  leurs  livres  et  leur  enseignement, 
ont  le  mieux  servi  la  cause  des  études  grecques  en  France  dans  la  seconde  moitié 
du  xu«  siècle. 

Membres  décédés  :  MM.  Charpentier  et  Galuski. 

Membres  nouveaux  :  MM.  Pierrotet,  A.  Jacob  et  Boucfaé-Leclercq. 

Le  Président  donne  lecture  du  télégramme  qu'il  a  reçu  de  M.  HomoUe,  en 
réponse  aux  félicitations  qu'il  lui  avait  transmises,  le  3  avril,  au  nom  de  l'Asso- 
ciation :  on  se  souvient  que  ce  jour-là  fut  inauguré  à  Athènes  le  bâtiment  destiné 
à  la  Section  étrangère  de  l'École  française. 

M.  Th.  Reinach  entretient  le  Comité  du  voyage  qu'il  vient  d'accomplir  en 
Egypte.  Il  insiste  sur  la  place  et  le  rôle  que  tiennent  encore  les  Grecs  dans  ce 
pays,  comme  intermédiaires  entre  l'élément  indigène  et  la  civilisation  occiden- 
tale. Dans  l'antiquité^  après  la  conquête  d'Alexandre,  les  Grecs  ont  dominé  daus 
toute  la  vallée  du  Nil,  et  cela  pendant  près  de  dix  siècles.  Cependant,  à  Alexan- 
drie même,  les  vestiges  de  cette  domination  ont  presque  tous  disparu  de  la  sur- 
face du  sol.  Mais  les  fouilles,  méthodiques  ou  accidentelles,  amènent  encore  la 
découverte  de  nombreux  fragments  antiques  :  le  musée,  spacieux  et  bien  é<^lairé, 
s'enrichit  presque  chaque  jour  sous  l'habile  direction  de  M.  Botti.  11  y  aurait 
encore  beaucoup  à  trouver  dans  les  environs  immédiats  d'Alexandrie.  Au  Caire, 
ce  qui  attire  surtout,  c'est  le  papyrus.  Les  découvertes  en  ce  genre  ont  été  pro- 
digieuses depuis  une  dizaine  d'années  ;  elles  se  continuent  encore  avec  succès. 
Les  ostraca,  les  inscriptions  abondent,  et  M.  Th.  Reinach  en  a  acquis  ou  étudié 
quelques  spécimens,  dont  il  donne  connaissance  à  l'Association. 

/•»  mai  190Î.  —  Séance  générale  annuelle,  sous  la  présidence  de  M.  Paul 
Girard. 

Le  Président  remercie  ses  confrères  de  l'attention  qu'ils  n'ont  pas  cessé  de 
lui  prêter  pendant  la  durée  de  sa  présidence;  il  exprime  le  vœu  que  les  séances 
du  Comité  deviennent  encore  plus  animées,  plus  vivantes  que  par  le  passé,  et 
il  rend  hommage  à  la  mémoire  des  membres  décédés,  en  particulier  à  celle  de 
M.  Jules  Girard,  dont  il  rappelle  les  beaux  travaux  et  le  fécond  enseignement. 

Le  secrétaire  présente  le  rapport  sur  les  travaux  et  les  concours  de  l'année. 
Le  prix  Zographos  a  été  partagé  entre  M.  Paul  Couvreur  [Commentaire  d'Hermias 
d'Alexandrie  sur  le  Phèdre  de  Platon)  et  M.  André  Joubin  {La  sculpture  grecque 
ntre  les  guerres  médiques  et  l'époque  de  Périclès).  Le  prix  Zappas  a  été  attribué 
à  M.  Svoronos  {'Kp|ji7^viU  tôv  jivTiiMiwv  toO  'EXiujiviaxoO  xùxXou). 


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ACTES  DE   L'ASSOCIATION  455 

M.  Max  Egger  lit  le  rapport  sur  Tétatcies  finances  de  l'Association. 
Renouvellement  du  bureau  et  du  tiers  des  membres  du  Comité  : 
!•'  Tice-président,  M.  Potlier;  2«  vice-président,  M.  Tannery;  secrétaire  :  M.  Am. 
Hauvette;  secrétaire-adjoint,  M.  Puech;  trésorier,  M.  Egger. 

Membres  du  Comité  :  MM.  Alfred  Croiset,  Collignon,  Paul  Girard,  Decharme, 
Omont,  Weil  et  H.  Bernés. 

Le  secrétaire, 
Am.  Hauvkttb. 


OUVRAGES  OFFERTS  A  L'ASSOCIATION 

dans  la  séance  (Tavril  190i. 


FLAVIUS  JOSÈPHE,  Œuvres  complètes,  traduites  en  français  sous  la  direction 
de  Th.  Reinach,  t  VII,  1*'  fascicule,  Contre  Apion,  trad.  L.  Blum,  Paris,  1902. 
6LACHANT  (Paul),  André  Chénier  critique  et  critiqué,  Paris,  1902. 
COURNUT,  PlutoSy  comédie  d* Aristophane,  trad.  en  vers,  Paris. 
POLITIS,  nopotiiCai,  t.  lll. 

AGGELOPOULOS  (R.-I.),  'Api9t(>ov|(ji<K,  tragédie  en  5  actes,  Athènes,  1901. 
Périodiques  divers. 


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COMPTES  RENDUS  BlBLIOGRAPfflQUES 


La  Revue  rend  compte,  à  cette  place,  de  tous  les  ouvrages  relatifs  aux 
études  helléniques  ou  à  la  Grèce  moderne,  dont  un  exemplaire  sera 
adressé  au  bureau  de  la  Rédaction,  chez  M.  Leroux,  éditeur,  28,  rue 
Bonaparte, 

Si  les  auteurs  ou  éditeurs  désirent  faire  hommage  de  leurs  publica- 
tions à  r Association  pour  V encouragement  des  Études  grecques,  ils 
sont  priés  de  les  adresser  directement  à  celle-ci  (i2,  rue  de  T Abbaye); 
mais,  en  ce  cas,  il  n*en  sera  rendu  compte  dans  cette  bibliographie  que 
s*  ils  en  envoient  deux  exemplaires,  F  un  devant  rester  à  la  Bibliothèque 
de  r  Association,  et  F  autre  devant  être  remis  à  Fauteur  du  compte  rendu. 


15.  CUNTZ  (Otto).  Polybius  und  sein 
WerA.;  Leipzig,  Teubner,  1902,  in-8», 
88  p.  * 

Le  point  de  départ  de  cette  étude  ce 
soDt  les  errean  et  les  contradictions 
géographiques  de  Polybe,  qui  ont  déjà 
été  souvent  relevées.  M.  Cuntz  établit 
d'abord  qu'elles  ne  se  rencontrent  que 
dans  les  descriptions  de  contrées  occi- 
dentales :  sur  la  géographie  de  la  Grèce, 
Polybe  est  parfedtement  renseigné.  Elles 
s'expliquent  si  Ton  suppose  que  Polybe 
a  rédigé  la  plus  grande  partie  de  son 
ouvrage  entre  166  et  150,  pendant  son 
internement  en  Italie,  en  s'aidant  de 
sources  écrites,  dont  il  a  nécessaire- 
ment reproduit  les  inexactitudes.  De 
U9  à  U6,  il  a  visité  TAfrique,  de  134  à 
132  l'Espagne  et  la  Gaule  méridionale, 
toujours  en  compagnie  de  Scipion  ;  il 
a  pu  alors  rectifier  de  visu  beaucoup 
de  ses  erreurs  livresques  et  dans  les 


dernières  années  de  sa  vie  il  a  en 
connaissance  des  importants  résultats 
géodésiques  dus  à  l'établissement  des 
grandes  voies  romaines  et  aux  cam- 
pagnes ibériques  de  P.  Junius  Brutus 
Callaecus;  une  partie  de  ces  résultats 
a  été  insérée  par  lui  sous  forme  de 
corrections  et  de  retouches  à  son  ma- 
nuscrit, mais  il  n'a  pas  eu  le  temps 
d'en  faire  la  revision  définitive  et  de 
là  des  disparates  qui  ont  été  conservées 
dans  l'édition  (posthume,  d'après  M.  G.) 
de  l'ouvrage.  —  Les  conclusions  de 
M.  Cuntz  seront  sans  doute  discutées, 
meiis  on  ne  saurait  nier  que  son  argu- 
mentation ne  soit  serrée  et  que  son 
petit  livre  ne  constitue  une  contribu- 
tion capitale  non  seulement  à  l'histoire 
littéraire  mais  à  la  géographie  histo- 
rique du  u«  siècle.  Le  chapitre  sur 
Carthagène,  notamment,  est  une  mer- 
veille d'ingéniosité;  les  contradictions 
du  récit  de  Polybe  y  sont  expliquées 


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COMPTES   RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


1S7 


par  un  rétrécisiement  ultérieur  de  Ten- 
ceinte  de  la  yille,  qu'il  aurait  confondue 
avec  Tenceinte  du  temps  de  la  deuxième 
guerre  punique.  Même  si  Ton  rejette 
cette  explication,  on  saura  gré  à  Tau- 
teur  d'avoir  reproduit  le  plan  de  Car- 
thagène  dressé  par  Strachan  Davidson 
en  1888  et  qui  est  sans  doute  aussi 
inconnu  en  France  qu'en  Allemagne. 
T.  R. 


16.  DIEHL  {Charles),  Juatinien  et  la 
civilieatiùn  byzantine  au  vi^  siècle. 
Paris,  Leroux,  1901.  Grand  in-8», 
XL-696  p.  209  âg.  Vm  pi.  hors  texte. 

Tandis  que  Nicéphore  Phocas,  Tzi- 
miscès,  Basile,  Ck>nstantin  Porphyro- 
génète  et  même  Héraclius  avaient  déjà 
trouvé  leur  historien,  Justinien  atten- 
dait encore  le  sien,  car  on  ne  peut 
guère  prendre  au  sérieux  la  compila- 
tion médiocre  d'Isambert.  M.  Diehl  a 
comblé  cette  lacune  avec  autant  de 
science  que  de  talent.  Son  livre  est 
admirablement  informé,  d'une  curiosité 
universelle,  d'une  critique  sagace,  et 
ce  qui'  ne  gâte  rien,  vivement  et  agréa- 
blement écrit.  Il  est  enfin  richement 
et,  ce  qui  vaut  mieux,  scientifiquement 
illustré,  en  ce  sens  que  les  œuvres 
d'art  reproduites  appartiennent  réelle- 
ment au  «  siècle  de  Justinien  »;  les 
exceptions  à  ce  principe  sont  très  rares. 
Plusieurs  figures  sont  inédites  et  d'un 
vif  intérêt  (1).  Les  légendes  des  gra- 
vures, exactes,  sont  parfois  un  peu 
sommaires  ;  çà  et  là  un  critique  grin- 
chu  pourrait  trouver  à  redire  :  le 
médaillon  d'or  de  Justinien  (fig.  10) 
aurait  dû  être  donné  à  la  grandeur 
originale,  et  des  deux  chapiteaux  de  la 
figure  64  (Rairouan)  il  n'y  en  a  sûre- 
ment qu'un  seul  de  byzantin.  —  Par  sa 
disposition  l'ouvrage  ressemble  plutôt 


(1)  Diptyque  da  Vatican,  miniatures  de  la 
MUe  syriaque  de  Florence,  ivoires  byzantins, 
■osaI(|aea  de  Parenzo,  etc. 


à  une  série  d'études  ou  de  tableaux 
qu'à  une  véritable  histoire.  Après  un 
chapitre  introductif  sur  les  sources,  le 
livre  premier  trace  des  portraits  de 
l'empereur,  de  Timpératrice,  de  leur 
entourage  ;  le  livre  II  raconte  l'œuvre 
militaire,    physique,   législative,   reli- 
gieuse de  Justinien.   (Le  chapitre  sur 
l'œuvre  diplomatique  n'est  pas  à  sa 
place).  Enfin  le  livre  III,  qui  avec  l'il- 
lustration justifie  surtout   la  publica- 
tion de  cet  ouvrage  dans  la  série  des 
«  Monuments  de  l'art  byzantin  »,  s'oc- 
cupe des  grandes  villes  de   l'empire, 
Constantinople  ,    Athènes  ,  Antioche  , 
Rome,  Ravenne,  étudiées  dans  leur  vie, 
leur  commerce  et  aussi  leurs  monu- 
ments. Ce  sommaire  montre  les  défec- 
tuosités du  plan  suivi  ;  il  semble  que  le 
a  portrait  »  de  l'empereur,  par  exemple, 
eût  été  mieux  compris,  mieux  justifié, 
s'il  avait  isuivi  l'exposé  de  son  œuvre 
au  lieu  de  la  précéder.  Un  autre  petit 
défaut  de  M.  Diehl,  c'est  une  tendance 
à  tomber  dans  le  style  du  journalisme 
ou   de  la  conférence  familière  :   par 
exemple,  l'anecdote  sur  Napoléon  (p.  32) 
n'a  pas  seulement  le  tort  d'être  trop 
ressassée,  elle  aboutit  à  une  conclusion 
d'opérette  :  «  Ces  peuples  dirent  ouf  ! 
au  lendemain  de  la  mort  de  Justinien  ». 
Est-il  bien  convenable,  de  même,  dans 
un  livre  pareil,  d'appeler  Théodora  (p.  40) 
«  une  actrice  cherchant  l'homme  sé- 
rieux qui  lui  offrira  les  diamants  et  le 
petit  hôtel  et  l'ayant  trouvé  î  »  Toute 
la  discussion  sur  la  crédibilité  de  rHt>- 
toire  secrèley  où  il  est  trop  question  de 
la  Théodora  de  Sardpu,  est  d'ailleurs 
loin  d'entraîner  la  conviction    et  ne 
laisse  pas  d'inquiéter  par  un  scepticis- 
me un  peu  frivole.  Ce  sont  là  de  très 
légères  fautes  de  goût  qu'on  ne  signa- 
lerait pas  à  un   auteur  moins  digne 
d'être  lu,  estimé  et  recommandé.  Il  le 
mérite  surtout  à  une  époque  où  l'en- 
gouement inconcevable  du  public  pour 
IC' roman  ennuyeux,  obscène  et  chara- 
biesque  de  feu  Lombard  et  pour  d'autres 
pantalonnades  du  même  acabit  risque  de 
provoquer,  chez  les  esprits  sérieux,  une 


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158 


COMPTES  RENDUS  BIBUOGRAPHIQUES 


réaction    excessive    contre    la    mode 
byeantine  (1).  T.R. 


17.  S.  EITREM.  Zur  lliaa- Analyse.  Die 
Auseôhnung.  Christiana,  J.  Dybwad, 
1901,  in-8«,  34  p. 

Cette  dissertation,  assez  confuse  et 
mal  ordonnée,  a  du  moins  le  mérite 
d'établir  llnsuffisance  du  lien  qui  unit 
le  début  de  VIliade  et  les  chants  IX 
et  XIX  ;  c'est  Achille,  qui,  dans  ces 
épisodes,  joue  le  principal  rôle  ;  partout 
il  s'agit  de  son  ressentiment  et  des 
moyens  employés  par  Agamemnon 
pour  Tapaiser,  des  circonstances  qui 
le  retiennent  sous  sa  tente  et  de  celles 
qui,  enfin,  le  poussent  au  combat. 
M.  Eitrem  est  frappé  de  Tincohérence 
de  l'action,  telle  qu'elle  nous  est  four- 
nie par  le  texte  actuel  de  VIliade  ;  il  y  a 
en  particulier,  au  chant  XIX,  d'étranges 
disparates  dans  les  discours  de  ràyop-i^ 
qu'Achille  a  lui-même  convoquée  ;  on 
attend  une  réparation,  que  le  roi  des 
rois  offrirait  à  Achille,  et  le  poète  ne 
mentionne  guère  que  les  préparatifs 
d'un  festin.  Au  chant  IX,  on  remarque 
des  singularités  analogues  :  dans  i'drpp^ 
du  début,  c'est  tantôt  Agamemnon  et 
tantôt  Nestor  qui  prend  une  place 
prépondérante;  le  lieu  même  de  la 
scène  reste  incertain.  M.  Eitrem  émet 
l'hypothèse  que,  dans  une  ancienne 
rédaction,  Nestor  présidait  une  assem- 
blée, choisissait  les  députés  et  se  ren- 
dait avec  eux  près  d'Achille  ;  la  PoyM, 
qu'Agameranon  réunit  sous  sa  tenle, 
n'avait  pas  encore  été  introduite  dans 
ces  épisodes.  Les  refus  d'Achille  et 
rinsuccès  de  l'ambassade  déterminaient 
TAtride  à  rassembler  une  autre  àyop-f\  ; 
il  y  montrait  à  Achille  ses  présents  et 
se  réconciliait  solennellement  avec  lui  ; 

(1)  Bien  entendu,  Lombard  et  aes  lecteurs  ont 
pris  au  sérieux  la  légende  du  pseudo-Théophile 
sur  Justinien-Oupravda,  démolie  dès  1887  par 
Bryce.  M.  D,  aurait  pu  en  parler  plus  longue- 
ment (p.  33),  ne  fût-ce  que  pour  Tenterrer 
définitivement. 


il  est  même  probable  que  le  roi  allait 
auparavant  trouver  Achille  sons  sa 
tente,  comme  semblent  l'établir  deux 
vases,  étudiés  assez  insuffisamment 
dans  cette  brochure,  et  qui  ont  été 
publiés  par  Robert  (Wiener  Vorlegeblàt' 
ter,  sér.  VUI,  t.  III).  -  Voilà  le  fond 
de  cette  dissertation,  qui  contient  de 
très  nombreuses  conjectures  sur  le  plan 
primitif  de  la  Patroclie,  Nous  ne  pouvons 
ici  les  examiner  en  détail.  M.  Eitrem 
est  d'une  hardiesse  excessive  ;  sa  mé- 
thode abuse  de  la  conjecture  et  ne  fait 
pas  assez  appel  à  l'histoire  légendaire 
locale.  Il  mérite  pourtant  d'être  lu. 
R.  H. 


18.  GAÏSSER  (dom  Hugues)  U  eysleme 
musical  de  l*église  grecque  d'après  la 
tradition  Rome,  Collège  grec,  1901. 
In-8Svi-n2-8p. 

L'auteur,  frappé,  comme  tant  d'autres, 
des  altérations  évidentes  que  présente 
la  musique  de  Téglise  grecque  dans  son 
état  actuel,  a  voulu  remonter  aux  ori- 
gines de  cette  musique,  en  reconstituer 
la  vraie  «  tradition  »,  la  forme  primi- 
tive, dans  le  dessein  avoué  d'une  réforme 
pratique.  Un  pareil  travail,  pour  être 
mené  à  bonne  fin,  exigerait  un  immense 
dépouillement  de  tous  les  anciens  ma- 
nuscrits musicauxbyzantins.  M.  Gaîsser 
a  reculé  devant  cette  tâche,  à  laquelle 
peut-être  il  était  mal  préparé;  il  a 
préféré  procéder  par  des  principes  k 
priori  et  des  déductions  logiques  qui 
sont  loin,  bien  loin  d'emporter  la 
conviction.  Non  content  de  croire  —  ce 
que  nous  croyons  tous  —  que  la  mu- 
sique byzantine  dérive  en  gros  de  la 
musique  grecque  classique,  il  prend  au 
sérieux  la  théorie  des  musicographes 
tardifs  (Bryenne,  etc.),  qui  assimilent 
les  7;xot  byzantins  aux  «  harmonies  » 
classiques  (i),  alors  qu'il  résulte  du  texte 

(1)  H.  G.  a  cru  trourer  dans  le  Paris.  S61, 
fol.  241  ▼•  (de  Tan  1289)  une  trace  plus  ancienne 
de  cette  assimilation. 


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COMPTES   RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


1S9 


même  de  Ptolémée  (1, 16  ;  H,  16}  que  dès 
le  n9  siècle  cinq  seulement  de  ces  har- 
monies restaleot  vivantes,  et  qu'on  peut 
tout  au  plus  en  retrouver  trois  dans 
les  -Jxo-  de  Chrysanthos  (l*»'  authente  = 
phrygien,  3«  =  lydien,  4«  [papadique]  = 
hypophrygien)  :  aucime  de  ces  identi- 
tés ne  répond  d'ailleurs  au  tableau 
de  Bryenne.  Pour  démontrer  que  le 
1*'  anihente  n'est  autre  que  l'octave 
dorlenne,  clef  de  voûte  de  son  système, 
dom  G.  substitue  à  la  véritable  gamme 
de  cet  ^<K  (Ré- Ré,  sans  accident) 
roctave  Ré  Mi  bémol  Fa  Sol  La  Si 
bémol  Ut  Ré,  sous  prétexte  que  les  2» 
et  6*  degrés,  dans  l'exécution  descen- 
dante, subissent  des  «  attractions  »; 
mais  ce  sont  là,  comme  il  le  reconnaît 
lui-même  ailleurs,  des  altérations  rela- 
tivement récentes,  dues  a  Tinfluence  des 
musicfues  orientales;  il  est  inadmissible 
d'en  tirer  parti  pour  restituer  le  type 
originaire  du  !«'  ^x<^^«  ^0°  moins 
paradoxale  est  Tidentiflcation  du  2«  pla- 
gal  et  du  2*  authente  au  lydien  diato- 
nique (1),  que  dom  G.  remplace  par 
une  prétendue  gamme  acoustique,  née 
des  harmoniques  de  Fa,  qui  doit  avoir 
été  le  son  dominant  de  la  trompette 
lydienne  puisqull  est  resté  jusqu'à  ce 
jour  «  le  ton  type  du  cor  !»(!!)  — 
comme  sll  y  avait  le  moindre  rapport 
entre  le  mode  lydien  et  uoe  hauteur 
absolue  de  son  quelconque  !  On  n'en  fini- 
rait pas  si  Ton  voulait  relever  toutes  les 
étrangetés  de  ce  livre  ;  nous  signalerons 
seulement,  comme  particulièrement  ca- 
ractéristique, la  tentative(p.l50)  d'expli- 
quer par  les  calculs  acoustiques  la  divi- 
sion byzantine  de  l'octave  en  68  sections  ; 
Torigine  des  martyries  (signes  toniques) 
cherchée  dans  des  notes  instrumentales 
antiques  (alors  que  le  P.  Thibaut  en  a 
si  bien  expliqué  3  sur  4)  ;  les  étymolo- 
gies  chaldéo  -phéniciennes  proposées 
pour  les  syllabes  de  la  solmisation 
byzantine;  le  mode  Xé^exoç  expliqué  par 

(1)  n  serait  plus  ndsonnable  d'identifier  le 
premier  tétracorde  de  ces  gammes  au  télracorde 
Ijdieo  chromatique. 


XcYc  ^tO,  etc.,  etc.  Non  seulement 
dom  G.  ne  possède  pas  la  méthode 
scientifique,  mais  il  ne  connaît  la  mu- 
sique grecque  que  par  Gevaert,  et  sa 
connaissance  même  des  principes  élé- 
mentaires de  la  musique  n'est  pas 
suffisante  pour  aborder  les  difficiles 
problèmes  qui  l'attirent  (voir,  par 
exemple,  dès  la  p.  1  les  monstrueuses 
définitions  des  termes  diatonique,  chro- 
matiquey  enharmonique).  Nous  le  disons 
à  regret  :  l'ouvrage  de  dom  Gaisser, 
fruit  d'un  zèle  et  d'un  labeur  honorables, 
n'avancera  en  rien  la  solution  de  ces 
problèmes  ;  là  où  il  croit  avoir  décou- 
vert des  «  principes  »,  un  «  fil  conduc- 
teur »,  une  «  base  certaine  v  (p.  163) 
nous  ne  pouvons  voir  qu'hypothèses, 
erreurs  et  rêveries.  T.  R. 


19.  GILDERSLEEVE  {Basil  Lanneau)  et 
MILLER  (William  Emil).  Syntax  of 
Classical  Gi*eek  from  Borner  to  De- 
mosthenes  (First  Part).  New-York. 
Cincinnati.  Chicago.  —  American 
Book  Company  (non  daté;  1900?],  X. 
—  190  p.,  in-8*. 

L'éloge  du  D'  Gildersleeve  n'est  plus 
à  faire  :  depuis  longtemps  il  compte 
parmi  les  hellénistes  dont  les  ouvrages 
font  autorité,  et  les  nombreux  articles 
qu'il  a  publiés  dans  V American  Journal 
of  Philology  ont  assuré  en  Eur(ype  sa 
réputation  de  savant.  C'est  un  philo- 
logue consciencieux,  pénétrant  autant 
qu'érudit,  et  doué  d'un  sens  littéraire 
trop  rare  chez  les  grammairiens. 

La  Syntaxe  grecque  dont  le  D^  Gilders- 
leeve vient  de  publier  la  première  par- 
tie en  collaboration  avec  son  élève  et 
ami  le  D^  Miller,  ne  pouvait  manquer 
d'être  intéressante  :  elle  mérite  en  effet 
d'être  signalée  aux  lecteurs  de  la  Revue 
des  Éludes  grecques.  C'est  en  quelque 
sorte  le  résumé  de  l'enseignement  du 
D' Gildersleeve  et  de  ses  nombreux  tra- 
vaux sur  la  syntaxe  grecque. 

Nous  aurions  sans  doute  quelques 
réserves  à  faire  sur  le  plan  que  l'auteur 


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160 


COMPTiES   RENDUS  BIBU06RAPHIQUE8 


a  adopté  ;  mais  il  a  pris  soin  de  se  jus- 
tifier dans  sa  Préface^  en  nous  avertis- 
sant qull  avait  suivi  le  même  ordre 
que  dans  sa  Grammaire  latine^  dont  la 
première  édition  remonte  à  1867,  ou, 
plus  exactement,  que  sa  Grammaire 
latine  avait  été  rédigée  sur  le  plan 
qu'il  se  proposait  d'adopter  plus  tard 
pour  sa  Syntaxe  grecque.  Nous  aurions 
préféré  encore  qu'il  disposât  autrement 
ses  exemples,  et  qu'au  Heu  de  commen- 
cer par  la  prose  classique  pour  termi- 
ner par  les  poètes  et  Homère,  il  fît  lln- 
verse,  de  façon  à  rendre  plus  sensible 
l'intérêt  historique  de  ses  exemples,  en 
montrant  la  filiation  des  difl'érentes 
constructions  depuis  l'époque  homé- 
rique Jusqu'à  l'époque  classique.  Peut- 
être  la  disposition  adoptée  par  le 
D'  Gildersleeve,  bien  que  moins  scien- 
tifique, est-elle  plus  pratique,  étant 
donné  le  but  qu'il  se  propose  :  car  sa 
Syntaxe  est  avant  tout  un  livre  de 
classe  destiné  à  des  élèves  familiers 
surtout  avec  l'usage  attique.  Du  reste, 
il  suffit  de  lire  à  rebours  ses  listes 
d*exemples  pour  avoir  les  éléments 
d'une  véritable  syntaxe  historique  du 
grec. 

Nous  n'insisterons  donc  pas  sur  des 
critiques  en  somme  peu  importantes, 
pour  reconnaître  franchement  tout  ce 
qu'il  y  a  de  science  et  d'originalité  dans 
la  Syntaxe  du  D^  Gildersleeve.  Telle 
qu'elîe  est,  la  collection  d'exemples 
qu'il  nous  offre  est  des  plus  intéres- 
santes. Ces  exemples  sont  toujours 
bien  choisis,  et  ils  ont  le  mérite,  peu 
.  banal,  d'avoir  été  recueillis  par  l'auteur 
lui-même,  au  cours  de  ses  lectures,  et 
de  ne  pas  traîner  dans  toutes  les  gram- 
maires. Ils  seront  donc  fort  utiles  à 
tous  ceux  qui  s'occupent  de  la  syntaxe 
historique  du  grec.  Ajoutons  qu'ils 
sont  parfois  accompagnés  d'un  com- 
mentaire très  bref,  mais  très  précieux, 
ordinairement  entre  parenthèses,  qui 
met  en  relief  la  valeur  littéraire  ou  le 
sens  exact  de  telle  ou  telle  construc- 
tion. 
Dans  cette  première  partie  de  sa  Syn- 


taxe le  D'  G.  passe  successivemeat  en 
revue  les  différents  éléments  de  la  pro- 
poêitian  simple  :  le  sujet  et  l'attribut; 
le  nominatif,  le  vocatif;  —  la  copule; 

—  le  verbe  copulatif  ;  l'accord  de  l'at- 
tribut; —  les  formes  de  l'attribut  ver- 
bal; les  voix;  les  temps;  les  modes; 

—  enfin  la  construction  de  la  particule 
dlv.  Tels  sont  les  principaux  chapitres 
de  l'ouvrage. 

Si  nous  entrons  dans  le  détail,  nous 
trouvons  à  chaque  pas  des  nouveautés, 
des  remarques  ingénieuses  sur  la  valeur 
d'une  construction,  des  explications  in- 
téressantes de  faits  encore  mal  connus, 
etc.  Nous  n'avons  c[ue  l'embarras  du 
choix  pour  louer.  Nous  signalerons  seu- 
lement aux  lecteurs  de  la  Revue  le  cha- 
pitre où  le  D'  G.  cherche  à  expliquer  le 
pluriel  de  certains  noms  de  ville  ('A6^vx^ 
Ofi^ai)  comme  on  explique  les  pluriels 
poétiques  orlpvoi,  vûxa  ;  celui  où  il  parie 
des  temps  périphrastiques  ;  enfin,  et 
surtout,  toute  la  partie  consacrée  A 
l'étude  des  modes.  On  trouvera  parti- 
culièrement, dans  cette  fin  de  l'ouvrage, 
des  observations  fort  utiles  sur  l'em- 
ploi du  subjonctif  pour  remplacer  11m- 
pératif;  sur  les  différentes  tournures 
qui  servent  à  exprimer  un  ordre  (impé- 
ratif, subjonctif,  indicatif  futur  avec 
5ic»<,  infinitif-impératif,  infinitif  dépen- 
dant de  8tî  ou  d!^t(Sv  ivtt,  etc.);  enfin 
sur  certaines  constructions  de  dEv. 

Cette  première  partie  de  la  Syntaxe 
grecque  du  D'  Gildersleeve  fait  le  plus 
grand  honneur  à  la  science  américaine. 
Espérons  que  l'illustre  savant,  dont 
l'âge  n'a  pas  altéré  la  force  de  travail, 
pourra  terminer  lui-même  une  œuvre 
que  tous  les  hellénistes  attendent  avec 
impatience  et  accueilleront  avec  recon- 
naissance. 

J.  PBTrrJBAN. 


20.  GLŒCKNER{St.).  Quaestionesrheto- 
ricae  ;  hiatoriae  artie  rhetoricae  qua* 
lis  fuerit  aevo  imperatono  capita  se- 
lecta.  (Tirage  à  part  des  Breslauer 
philologische  Abhandlungen)  —  Bres- 


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COBfPTES   RENDUS  BIBUOGRAPHIQUES 


164 


laa,  M.  et  H.  Ifarcus,  1901,  M15  pp., 

Cette  étude,  savante  et  détaillée,  mé- 
rite de  retenir  l'attention  des  philo- 
logues. On  y  trouve  rassemblés  avec 
précision  les  principaux  renseigne- 
ments que  l'antiquité  nous  a  transmis 
sur  quelques  rhéteurs  grecs,  tels  que 
Minucianus ,  Hermogène ,  Syrianus, 
Sopater,  etc.  ;  Fauteur  analyse  les 
sources  ot  nous  pouvons  puiser  pour 
connattre  leurs  théories,  et  ces  théo- 
ries elles-mêmes.  Il  signale  en  parti- 
culier rimportance  des  manuscrits  de 
Messine,  qui  renferment  des  fragments 
du  commentaire  de  Christophoros  sur 
Hermogène,  déjà  publiés  par  Walz,  et 
un  passage  encore  inédit  d'Harpocra- 
tion.  II  relève  aussi  l'erreur  de  Graeven 
et  sa  trop  grande  confiance  dans  lé 
codex  parisinuê  suppl.  graec^  670,  qui 
contient  le  commentaire  de  Nilus;  il 
montre  par  des  citations  que  ce  texte 
offre  de  nombreuses  lacunes  et  que 
Walz  avait  à  sa  disposition  les  meil- 
leurs manuscrits.  Ce  ne  sont  pas  seu- 
lement des  recherches  philologiques  de 
ce  genre  que  nous  trouvons  dans  Topus- 
cule  de  M.  Glceckner;  il  insiste  sur  la 
biographie  des  rhéteurs  et  sur  les  iden- 
tifications probables;  il  connaît  bien  les 
doctrines  des  maîtres  grecs,  leurs 
modes  de  raisonnement,  leurs  distinc- 
tions subtiles;  Tétude  qu'il  consacre 
aux  définitions  de  Minutianos  est  des 
plus  précises;  il  ne  s'interdit  pas  les 
aperçus  littéraires  ou  philosophiques, 
soit  qull  note  finement  les  tendances 
des  rhéteurs  de  l'école  platonicienne 
comme  Eustathe,  soit  qu'il  explique 
(p.  51)  les  causes  qui  arrêtèrent  le  déve- 
loppement de  la  rhétorique  grecque 
dans  les  provinces  avant  les  Flaviens  et 
les  Antonins,  en  un  temps  où  Rome  at- 
tirait invinciblement  à  elle  les  esprits 
les  plus  vigoureux.  11  conclut,  avec  rai- 
son, sur  cette  idée  qu'Hermogène  est 
véritablement  l'âme  de  la  rhétorique 
de  l'empire  ;  le  maître  avait  été  sévère 
pour  ceux  qui  l'avaient  précédé,  sur- 


tout pour  Minucianos  ;  son  autorité  ne 
cessa  de  s'accroître,  et  ce  sont  encore 
ses  préceptes  que  suivent  les  savants  de 
la  Renaissance,  comme  en  témoigne 
une  lettre  de  Demetrius  Lucas  à  Mar- 
cus  Musurus. 

R.  Ha^mand. 


21.  HEISENBERG  (August).  AnaUcta. 
Mitteilungen  aus  italienischen  Hand- 
schriften  byzantinischer  Chronisten. 
Habilitationsschrift  ( Wûrzburg}.  Mu- 
nich, Lindl,  1901,  in-8%  47  p. 

Les  recherches  de  M.  Heisenberg  ont 
porté  sur  les  manuscrits  suivants  :  1<> 
Cod.  Taur(inensis)  BV 13  et  Marc(ianus) 
407  :  la  fin  de  la  compilation  renfermée 
dans  ces  manuscrits  se  compose  de  qua- 
tre extraits  ethnographiques  de  Scylit- 
zès.  La  compilation  elle-même  (synopsis 
Sathas)  est  l'œuvre  de  Théodore  Skuta- 
riotès  de  Cyzique  (xm*  siècle),  dont  M.  H. 
restitue  la  personnalité  littéraire. 

2*  Cod.  Ambros(ianus)  F.  96  :  œuvres 
diverses  d'un  écrivain  jusqu'à  présent 
inconnu,  Nicolas  Mésarités,  dont  plu- 
sieurs intéressent  l'histoire  de  l'empire 
de  Nicée.  Le  premier  morceau  est  une 
description  de  l'église  des  Saints-Apôtres 
à  Constantinople  qui  complète  (notam- 
ment pour  le  saint  des  sednts,  UpaTtîov) 
'  le  poème  de  Constantin  deRhodes(publié 
par  Legrand  et  moi  en  1896,  non  en 
1876  comme  l'écrit  M.  Heisenberg);  ce 
document  mériterait  une  publication 
intégrale. 

30  Vatic(anus)  gnecus  579  :  il  contient 
une  biographie  de  «  Saint  »  Jean  Yatat- 
zis,  empereur  de  Nicée,  source  des  ré- 
cits merveilleux  des  Synaxaires  dé- 
pouillés par  Miliarakis. 

Travail  consciencieux  et  savant,  qui 
confirme  les  espérances  données  par  les 
Studien  zu  Georgios  Akropolites  du 
jeune  auteur. 

T.  R. 


I       ^&.' 


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162 


COMPTES    RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


22.  HERONIS  Alexandrini  qum  super- 
sunt.  Mjechanik  und  Katoptrik  heraus- 
gegeben  und  ûbersetzt  von  L,  Nix  und 
W.  SchmidL  Leipzig,  Teubner,  1901. 
In-12«,  xLiv-415  p. 

Le  texte  grec  des  Mécaniques  d'Héron 
est,  on  le  sait,  perdu,  mais  en  189a 
Carra  de  Vaux  a  retrouvé  la  traduction 
arabe  par  Costa  ben  Lukade  cet  ouvrage 
capital  et  en  a  donné  une  édition  et  une 
version  française  qui  ont  été  une  véri- 
table révélation  (cf.  Revue,  VII,  247).  La 
nouvelle  édition  de  MM.  Nix  et  Schmidt 
a  utilisé,  outre  le  manuscrit  publié  par 
notre  compatriote  (Leidensis  983),  trois 
autres  manuscrits  de  la  traduction  arabe 
conservés  au  Caire,  à  Londres  et  à  Cons- 
tantinople,  ces  deux  dernier  collation- 
nés  par  M.  Carra  de  Vaux  lui-même. 
Grâce  à  ces  nouveaux  moyens  de  se- 
cours, on  comprend  que  les  éditeurs 
aient  pu,  sur  beaucoup  de  points,  rec- 
tifier les  leçons  de  l'édition  princeps, 
et  améliorer  les  explications  propo- 
sées (1);  on  doit  leur  savoir  un  gré 
particulier  d'avoir  restitué  les  figures 
si  utiles  à  Tintelligence  du  texte.  Dans 
la  préface  M.  Nix  examine  la  ques- 
tion de  l'identité  des  Mécaniques  avec 
le  Baroulkos  et  conclut  pour  Tafflrma- 
tive;  mais  M.  Tannery  a  récemment 
{Reu.  criL  3  fév.  1902)  développé  une, 
hypothèse  très  séduisante  d'après  la- 
quelle le  Baroulkos  aurait  été  un  pro- 
blème particulier  (détaché  d'un  recueil 
de  Mélanges)  que  des  interpolations  ont 
copié  —  dès  avant  Pappus  —  en  tête 
des  Mécaniques  et  à  la  queue  des  Diop- 
tra.  —  A  la  suite  des  Mécaniques, 
M.  Schmidt  édite  les  Ca/opM^ues (dans 
la  traduction  latine  dite  de  Ptolémée, 
mais  en  réalité  due  à  Guill.deMoerbeke), 

(1)  Nous  signalons  particulièreroent  aux  archéo- 
logues les  ch.  I,  18  suIt.  sur  les  moyens  méca- 
niques d'exécuter  des  copies  réduites  de  statues. 
Les  musicologues  noteront  au  début  de  la  Catop- 
trique  le  curieux  bors-d'œuvre  sur  la  musique 
des  sphères. 


et  un  certain  nombre  de  textes  utiles  de 
Vitruve,  Pline  et  Caton. 

H.  G. 


23.  /.  DE  HEYDEN'ZŒÙEWICZ.  Pro- 
legomena  in  Pseudocelli  de  universi 
natura  lihellum.  Breslau,  M.  et  H. 
Marcus,  1901,  77  p.  in-S*»  (tirage  à 
part  des  Breslauer  philologische 
Ahhandlungen). 

Deux  fragments  et  un  opuscule  à  peu 
près  complet  nous  sont  parvenus  sous 
le  nom  d'Ocellus,  philosophe  Pythago- 
ricien du  V*  siècle  avant  J.-C.  Ils  ont 
été  à  plusieurs  reprises  publiés  et  étu- 
diés, mais  le  travail  de  M.  von  Ueyden 
nous  parait  définitif.  Il  démontre  que, 
malgré  l'opinion  la  plus  répandue,  le 
traité  ictplrîic  toO  itavrô^cpuvsbK  est  direc- 
tement inspiré  des  doctrines  péripatéti- 
ciennes; par  d'ingénieux  rapproche- 
ments, il  met  en  lumière  ce  que  Técri- 
vain  doit  à  divers  traités  d'Aristote; 
ceux-ci  ne  nous  sont  parfois  connus  que 
par  des  citations  ou  des  analyses  d'au- 
teurs anciens.  Les  analogies  de  la  doc- 
trine d'Ocellus  avec  Parménide  et  Mé- 
lissos,  avec  Platon,  sont  moins  nom- 
breuses ;  on  ne  peut  donc  plus  voir  dans 
ce  Pseudocellus  un  Néopythagoricien 
empruntantaux  Stoïciens  quelques-unes 
de  leurs  théories  sur  Dieu  et  la  matière 
—  c'est  la  thèse  de  Zeller,  —  ni  un 
disciple  d'Archytas  et  de  Platon  —  c'est 
l'opinion  de  Schmekel.  Pseudocellus  n'a 
rien  du  sentiment  religieux  qui  anime 
le  pythagorisme  ;  il  ne  s'inquiète  point 
d'un  Dieu,  d'une  Providence,  mais  il 
analyse  les  éléments  éternels  de  TUni- 
vers.  Nous  avons  affaire  à  un  philo- 
sophe qui  est  séduit  par  la  doctrine 
d'Aristote  et  utilise  sans  doute  un  choix 
des  ouvrages  du  maître,  composé  par 
un  Péripatéticien.  La  langue  même  de 
l'auteur  confirme  ces  inductions;  les 
manuscrits  ne  nV>us  offrent  aucune 
trace  du  dialecte  dorien  qui  est  la 
marque  des  œuvres  pythagoriciennes; 
Pseudocellus  emploie  la  xoivif„  et  son 


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COMPTES   RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


163 


style,  clair,  facile,  parait  s'adresser  à 
un  public  très  étendu,  non  à  des  initiés  : 
quelques  fragments  de  ce  même  traité, 
que  cite  Stobée,  sont  écrits  en  dorien  et 
il  est  possible  que  ce  compilateur  ait  eu 
sous  les  yeux  une  rédaction  primitive, 
dorienne,  qui  aurait  été  de  fort  bonne 
heure  transcrite  en  langue  vulgaire; 
dans  ce  cas,  Pseudocellus  aurait  du 
moins  emprunté  la  forme  aux  Pytha- 
goriciens, mais  pour  le  fond,  il  ne  leur 
doit  rien.  Quant  au  nom  d'Ocellus,  qui 
est  celui  d*un  disciple  de  Pythagore, 
Fauteur  du  icspt  cpuvta»;  Ta  sans  doute 
pris  pour  se  couvrir  du  prestige  de 
cette  secte.  11  appartient  lui-même  au 
premier  siècle  de  notre  ère,  et  sa  vie 
doit  se  placer  entre  la  publication  des 
œuvres d'Aristote  par  Tyrannion  (50  av. 
J.-C.)  et  la  jeunesse  de  Philon  qui  em- 
prunte beaucoup  à  cet  opuscule  et  le  cite 
formellement. 

Le  fragment,  publié  pour  la  première 
fois  par  J.  Laurentius  Lydus,  traite  de 
la  triade  mystique  des  Pythagoriciens 
et  n'a  aucun  lien  avec  Touvrage  précé- 
dent. Il  est  probablement  de  Philo- 
chore,  et  l'attribution  traditionnelle 
serait  d'autant  plus  douteuse  que  la 
leçon  des  manuscrits  est,  sur  ce  point, 
incertaine.  Le  irspl  v(S{xou  que  nous  four- 
nit partiellement  Stobée  a  aussi  une 
origine  pythagoricienne.  —  Ces  excel- 
lents Prolégomènes  annoncent,  espé- 
rons-le, une  édition  critique. 
R.  H. 


24.  HOMER'S  Odyssey,  books  13-24...  by 
D.  B  Monro,  Oxford,  Clarendon  press, 
1901 .  ln-8«,  xu-512  p. 

L'Odyssée  de  M.  Monro,  qui  fait  suite 
àcelledeRiddell  et  Merry,  est  un  travail 
de  bon  sens  et  de  solide  information 
grammaticale  tel  qu'on  pouvait  l'at- 
tendre de  Texcellent  provosl  d'Oriel 
Collège.  Une  bonne  moitié  du  volume 
et  remplie  par  une  série  d'appendices 
consacrés  é  la  c  question  homérique  » 
et  à  ses  entourages  :  composition  de 


l'Odyssée,  relation  avec  l'Iliade,  le 
Cycle  épique  (résumé,  remis  au  courant, 
du  livre  de  Welcker],  histoire  des 
poèmes  homériques,  époque  et  patrie 
d'Homère,  la  maison  homérique.  Ces 
appendices  sont  très  nourris,  très 
clairs,  très  instructifs,  bien  que  sur  les 
points  essentiels  l'auteur  réserve  son 
opinion;  il  montre  impartialement  le 
fort  et  le  fedble  des  doctrines  en  pré- 
sence. La  reproduction  (p.  218)  de  la 
grande  salle  [stofa)  d'une  maison  islan- 
daise de  l'an  1000,  d'après  Vatyr  Guo- 
mondson,  est  une  heureuse  illustration 
du  mégaron  homérique. 

T.  R. 


25.  JOUBIN  {André).  La  Sculpture 
grecque  entre  les  Guerres  Médiques 
et  Vépoque  de  Péricles.  Thèse  pour 
le  doctorat,  288  p.  et  80  figures  dans 
le  texte.  Paris,  Hachette,  1901. 

Lé  sujet  choisi  par  M.  Joubin  est  cir- 
conscrit entre  les  années  480  et  460  av. 
J.-C.  C'est  un  très  court  espace  de 
temps  ;  mais,  si  la  théorie  de  Tauteur  est 
exacte,  rien  n*est  plus  propre  à  démon- 
trer l'essor  rapide  de  l'art  grec  que  cette 
prodigieuse  accumulation  de  chefs- 
d'œuvre  dans  le  délai  de  vingt  années. 
L'auteur  nous  avertit  d'ailleurs  qu'il 
laisse  à  ces  dates  une  élasticité  néces- 
saire, que  ces  coupures  forcément  arti- 
ficielles sont  destinées  à  délimiter  plus 
nettement  le  sujet  et  à  laisser  en  dehors 
la  carrière  des  trois  grands  sculpteurs 
du  V  siècle,  Myron,  Phidias  et  Polyclète. 
C'est  donc  une  période  de  préparation 
et  de  transition  qu'il  étudie.  Il  lui  donne 
le  nom  de  «  Période  des  Précurseurs  », 
façon  un  peu  arbitraire  de  désigner  les 
prédécesseurs  immédiats  des  grands 
artistes,  car  ne  pourrait-on  pas  appeler 
aussi  «  précurseurs  »,  les  statuaires  anté- 
rieurs aux  Guerres  Médiques?  Il  est  cer- 
tain aussi  que  M.  Joubin  a  eu  tort  de 
prononcer  ici  le  mot  de  «  Renaissance  »  ; 
car  de  quoi  y  a-t-il  eu  renaissance  après 
les  Guerres  Médiques?  Il  n'y  a  ni  rup- 


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164 


COMPTES   RBNDUS  BIBUOGRAPHIQUES 


ture  avec  le  présent,  ni  retour  à  une 
esthétique  ancienne. 

Ce  qui  m'a  le  plus  intéressé  dans  ce 
livre,  ce  sont  deux  points  de  doctrine. 
On  peut  les  discuter  ^  et  on  Ta  déjà 
fait  avec  beaucoup  de  vivacité  {Revue 
critique^  1902,  p.  121-133)  —,  mais  ils 
ont  le  mérite  d'être  nouveaux  et  ils  me 
paraissent  dignes  d'attention. 

Depuis  cinquante  ans  la  base  des  re- 
cherches sur  l'histoire  de  l'art  grec  est 
constituée  par  les  textes  anciens,  soit 
qu'ils  viennent  des  auteurs  ou  qu'ils 
viennent  des  inscriptions  et  des  signa- 
tures d'artistes.  Les  Schriflquellen  d'O- 
verbeck,  les  Inschriften  de  Lœwy  sont 
le  vade  mecum  de  tout  apprenti  archéo- 
logue, qui  cherche  à  découvrir  quelque 
terre  nouvelle  à  explorer  dans  le  do- 
maine de  la  sculpture  antique.  Assuré- 
ment ces  textes  ne  sont  pas  à  dédaigner 
et  l'on  doit  surtout  leur  emprunter  des 
renseignements  chronologiques.  Mais 
n'a-t-on  pas  exagéré  la  richesse  d'infor- 
mations qu'on  en  peut  tirer?  N'est-on 
pas  obligé  trop  souvent,  sur  une  maigre 
allusion,  sur  une  simple  mention  de 
Pausanias  ou  de  Pline,  d'édifier  tout  un 
échafaudage  fragile,  afin  de  rétablir 
la  physionomie  disparue  d'un  artiste? 
Et  quand  il  s'agit  de  caractériser  le  style 
d'un  auteur,  n'est-ce  pas  encore  un  vain 
et  pénible  labeur  que  de  disserter  lon- 
guement sur  le  sens  et  sur  la  valeur  de 
quelque  médiocre  épithète,  appliquée 
par  un  Denys  d'Halicamasse  ou  un  Li- 
banius  à  une  statue  de  Calamis  ou  de 
Phidias? 

C'est  ce  que  se  demande  M.  Joubin 
et  je  dois  dire  qu'à  mon  sens  il  a  com- 
plètement raison.  11  serait  puéril  de 
nier  les  services  que  les  textes  grecs 
et  latins  de  tout  genre  ont  rendus  à 
l'histoire  de  l'art  ;  ils  ont  servi  à  cons- 
tituer fortement  les  cadres  de  cette 
science.  Mais  il  serait  regrettable  de  voir 
les  archéologues  s'hypnotiser,  en  quel- 
que sorte,  sur  ces  études,  lorsque  à 
côté  d'eux  ils  voient  s'ouvrir  un  do- 
maine infiniment  plus  étendu,  plus 
fructueux,  sans  cesse  accru  et  enrichi 


par  des  découvertes  nouvelles  :  celui 
des  monuments.  Les  meilleures  his- 
toires de  la  Sculpture  grecque  sont 
presque  toujours  des  histoires  des 
Sculpteurs  grecs.  Nous  demandons  que, 
sans  perdre  de  vue  la  littérature,  on 
mette  les  monuments  à  leur  vraie  place, 
c'est-à-dire  au  premier  plan  ;  nous  de- 
mandons qu'on  conmiente  les  sculp- 
tures au  moyen  des  textes,  s'il  y  a 
lieu,  mais  qu'on  ne  demande  pas  aux 
sculptures  d'illustrer  simplement  des 
textes.  Nous  demandons  qu*on  recon- 
naisse modestement  la  très  petite  part 
d'informations  exactes  et  précises  que 
l'on  peut  faire  sortir  des  auteurs  et  que 
Ton  renonce  au  jeu  facile  qui  consiste  à 
reconstituer  la  jeunesse  d'Euphranor,ou 
la  vieillesse  de  Praxitèle  avec  trois  ou 
quatre  lambeaux  de  phrases  obscures. 
Je  m'associe  d'autant  plus  volontiers  au 
vœu  de  M.  Joubin  à  cet  égard  que  je 
n'ai  jamais  cessé,  pour  ma  part,  de  dé- 
noncer le  véritable  péril  que  font  cou- 
rir à  la  science  archéologique  de  telles 
méthodes,  quand  elles  s'adressent  à  des 
débutants,  à  des  jeunes  gens  dont  l'ima- 
gination ardente  s'empare  avec  em- 
pressement de  ces  rêveries  attrayantes. 
Si  l'archéologie  a  encore  le  malheur 
d'exciter  parfois  la  méfiance  des  esprits 
rigoureux  et  précis,  c'est  qu'elle  n'ap- 
porte pas  dans  la  critique  de  ces  tex- 
tes la  prudence  et  même  la  méfiance 
dont  un  historien  doit  faire  la  règle  de 
ses  recherches  ;  c'est  qu'elle  en  fait  trop 
souvent  le  point  de  départ  d'aventu- 
reuses hypothèses. 

Le  second  point  mis  en  lumière  par 
M.  Joubin  est  celui-ci.  Si  l'on  étudie 
les  monuments  pour  eux-mêmes,  que 
cherchera-t-on  à  en  tirer  ?  On  les  groupe, 
on  les  compare,  on  note  les  ressem- 
blances et  les  dissemblances,  enfin,  on 
conclut  à  l'existence  de  tel  style,  et,  par 
suite,  de  telle  école.  Ici  encore,  les 
essais  de  classification  sont  faits  avec 
une  déplorable  rapidité  et  n'aboutissent 
à  aucun  résultat  durable.  On  voit  se 
succéder  les  étiquettes  les  plus  diverses 
et  les  plus  contradictoires.  Dans  l'es- 


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COBfPTES   RXNDOS  BIBLlOaiUPHIQDCS 


46S 


I^ace  de  quelques  années,  le  même  mo- 
nument sera  considéré  comme  l'œuvre 
de  l'école  attique,  de  Técole  du  Nord 
de   la  Grèce,  de  Técole  argienne,  de 
récole  corinthienne  :  tel  fut  le   sort 
surprenant  des  sculptures  du  temple  de 
Zeus  Olympien.  Aujourd'hui,  nous  en 
sommes  à  Técole   parienne,  et  il  est 
probable  que  la  liste  n'est  pas  encore 
close.  Pour  d'autres  monuments  et  pour 
exprimer  les  nuances  subtiles  d'un  style 
composite,   les    enchevêtrements    des 
écoles  et  leurs  pénétrations  réciproques, 
on  crée  des  vocables  comme  l'école  ar- 
givo-sicyonienne,   ou    corintho-sicyo- 
nienne;  on  a  même  abouti  au  curieux 
composé    de   l'école   attico-siculo-pé- 
loponnésienne.  Ce  que  cet  éclectisme 
géographique  représente  aux  yeux  des 
inventeurs,  il  serait  difficile  de  le  dire. 
Un  art  italo-germano-français  ne  pas- 
serait sans  doute  pas  à  nos  yeux  poqr 
une  formule  très  claire  ni  très  conforme 
à  la  réalité  historique.  J'ai  peur  qu'il  n'en 
soit  de  même  pour  celle-là.  Ne  serait-il 
pas  beaucoup  plus  simple  de  nous  dire 
qu'en  Grèce,  à  partir  dune   certaine 
date,  les  anciennes  écoles  réagissent  si 
bien  les  unes  sur  les  autres  qu'elles  em- 
ploient souvent  un  style  qui  est  comme 
un  composé  des  traditions  antérieures  ? 
qu'à  ce  moment  on  voit  se  former  dans 
l'art  ce  qu'on  appellerait  dans  la  langue 
une  xotvfi,  un  dialecte  que  Ton  parle  en 
tout  lieu,  ou  du  moins  dans  tous  les 
centres  de  production  importants  ?  Cette 
xocvf^  n'empêchera  pas  les  individualités 
puissantes  de  se  faire  jour  :  il  y  aura 
des  styles  personnels  comme  celui  de 
Phidias,  celui  de  Polyciète,  mais  peut- 
être  n'est-il  plus  possible  alors  de  par- 
ler d'écoles  régionales. 

Cest  la  conclusion  à  laquelle  aboutit 
M.  Joubin  et  j'avoue  que  sur  ce  point 
encore  je  partage  son  sentiment.  On  en 
a  conclu  que  M.  Joubin  ne  croyait  pas 
aux  écoles  anciennes  et  qu'il  les  re- 
poussait toutes  en  bloc  ;  on  s'est  indigné 
de  ce  scepticisme.  A  la  soutenance  de 
sa  thèse  ce  reproche  lui  a  été  fait  par 
plusieurs  de  set  juges.  Je  ne  crois  pas 


qu'il  soit  justifié,  si  on  lit  le  livre  avec 
attention.  11  ne  s'agit  pas  de  nier  Texis- 
tence  des  écoles  d'art  dans  l'antiquité^ 
car  il  n'y  a  pas  d'art  sans  écoles.  Ce  que 
l'on  a  droit  de  contester,  c'est  la  répar- 
tition des  œuvres  d'art  en  écoles  régio- 
nales, telles  que  Tarchéoiogie  contem- 
poraine veut  les  créer  de  toutes  pièces 
et  nous  les  imposer,  sans  l'appui  d'un 
seul  texte,  par  la  simple  analyse 
des  formes  plastiques.  Quant  à  re- 
noncer à  voir  la  formation  des  vastes 
courants  qui  entraînent  avec  eux  la 
pluralité  des  artistes,  l'auteur  n  y  songe 
pas,  puisqu'il  parle  constamment  de 
J'influence  ionienne  à  l'époque  archaï- 
que, et  puisqu'il  attribue  aux  Attiques 
une  action  irrésistible  dans  le  monde 
grec  tout  entier  à  partir  de  480.  Je  re- 
connais que  cette  pensée  reste  un  peu 
flottante  dans  les  différents  chapitres 
où  M.  Joubin  traite  la  question  des 
écoles  ;  il  eut  été  utile  de  la  préciser  et 
de  ne  pas  laisser  subsister  une  amphi- 
bologie préjudiciable  à  la  netteté  de  sa 
démonstration.  Mais  je  crois  que  tout 
lecteur  impartial  saura  dégager  de 
l'ensemble  la  véritable  conclusion. 

Ce  qui  contribue  encore  à  prolonger 
le  malentendu  sur  l'absence  d'écoles, 
c'est  qu'en  réalité  l'auteur  tend  à  fon- 
dre en  un  vaste  ensemble  toutes  les 
écoles  régionales,  mais  seulement  à 
partir  du  v«  siècle,  quand  la  période  des 
tâtonnements  archaïques  et  des  recher- 
ches techniques  a  cessé.  A  ce  moment, 
dit-il,  des  artistes  d'écoles  différentes 
n'étaient  plus  séparés  que  par  des 
nuances  de  style  où  l'on  reconnaissait 
bien  plutôt  des  différences  de  mains 
que  des  divisions  tranchées  d'ateliers. 
Et  il  en  cite  une  preuve  curieuse  dans 
l'exemple  d'Onatas  d'Égine  s'associant 
à  Calamis  d'Athènes  pour  exécuter  le 
quadrige  consacré  par  Hiéron  de  Si- 
cile à  Olympie.  Pouvons-nous,  à  dis- 
tance, imaginer  les  détails  de  modelé 
qui  distinguaient  dans  cette  œuvre 
commune  les  parties  dues  à  Calamis 
et  celles  d'Onatas  ?  Et  n'est-il  pas  cer- 
tain que  même  aux  yeux  des  contenu 


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COMPTES   RENDUS  BIBUOGRÂPUIQUES 


porains  il  n'y  avait  pas  là  de  dispa- 
rates ?  D'autre  part,  dans  le  Parthénon 
n'avons-Dous  pas  des  métopes  qui 
trahissent  une  esthétique  et  une  exé- 
cution sensiblement  différentes  de  celles 
qu'on  trouve  dans  les  autres  sculptures, 
et  cependant  nous  attribuons  le  tout 
à  Técole  attique  ?  Le  temple  d'Olympie 
n'offre-t-il  pas  aussi  l'exemple  mémo- 
rable de  deux  frontons  de  composition 
et  d*arrangement  très  divers,  dans  les- 
c[uels  on  reconnaît  pourtant  les  mê- 
mes procédés  d'exécution,  voire  la  main 
des  mêmes  sculpteurs. 

Par  conséquent,  la  difficulté  d'ana- 
lyse est  double.  D'un  côté,  des  régions, 
séparées  ont  fourni  des  artistes  capa- 
bles de  se  fondre  assez  l'un  avec  l'autre 
pour  travailler  à  la  même  sculpture. 
D'un  autre  côté,  dans  la  même  région, 
ou  sur  le  même  monument,  nous 
constatons  des  différences  surprenantes 
de  technique  et  de  style.  N'est-ce  pas 
assez  pour  nous  rendre  très  prudents, 
pour  nous  empêcher  de  construire  des 
cloisons  entre  les  différents  groupes 
d'artistes  grecs  et  de  les  parquer  dans 
ce  que  nous  appelons  des  écoles? 

Voilà  les  réflexions  que  nous  sou- 
met M.  Joubin  dans  son  livre.  Je  les 
trouve,  pour  ma  part,  graves  et  di- 
gnes d'attention,  nullement  méprisa- 
bles. Moi  aussi,  je  serais  tenté  de 
croire  qu'au  v»  siècle  les  pénétra- 
tions étaient  devenues  si  nombreuses, 
les  voyages  des  sculpteurs  si  fréquents, 
qu*une  xoiv^  artistique  avait  créé 
une  sorte  de  langage  commun  aux 
artistes  ordinaires  et  que  sur  l'ensem- 
ble se  détachaient  seulement  quelques 
puissantes  individualités.  M.  Joubin 
rappelle  fort  heureusement,  à  ce  pro- 
pos, ce  qui  se  passe  dans  les  industries 
d'art,  en  particulier  dans  la  peinture 
de  vases.  Aux  écoles  archaïques  du 
vil*  et  du  VI*  siècles,  si  diverses  et  si 
nombreuses,  succède  dès  les  premières 
années  du  v*  une  école  homogène  où 
abondent  encore  les  fortes  et  originales 
créations;  puis,  à  mesure  que  le  siècle 
s'avance,    les    signatures   diminuent; 


enfin  le  métier  tombe  aux  mains  d'une 
foule  anonyme  et  impersonnelle.  Je  me 
permettrai,  à  cette  occasion,  de  faire 
un  reproche  à  l'auteur  :  pas  une  fois 
il  ne  s'est  servi  des  terres  cuites,  pas 
une  fois  il  n'a  eu  recours  à  celte  mine 
inépuisable  de  renseignements  sur  le 
style  qui  était  en  vogue  à  telle  époque 
déterminée.    Je   crois  qu'il  y    aurait 
trouvé    de  précieux   arguments  pour 
sa  théorie,  car  rien  n'est  plus  curieux 
que  de  voir  comment  dans  les  régions 
les  plus  diverses  et  les  plus  éloignées 
se  répand  un  style  uniforme,  qui  est 
comme  la  mode  plastique  du  moment. 
J'ai  insisté  sur  les   points  de  doc- 
trine parce  que  dans  cette  thèse  ils 
m'ont  paru  la  partie  intéressante  et 
nouvelle.  Je  serai  plus  bref  sur  l'étude 
des  monuments  eux-mêmes  que  M.  J. 
a  cherché  à  grouper  et  à  comparer, 
non  plus  d'après  le  système  des  écoles, 
mais  d'après  les  types  et  les  détails 
d'exécution  :  figures  nues,  figures  dra- 
pées, reliefs  et  sculptures  décoratives. 
Sans  doute,  ce  n'est  pas  ime  œuvre 
parfaite  ;  on  y  a  relevé  des  erreurs  et 
des  omissions,    et  personne  ne    s'en 
étonnera.   Que  celui  de  nous  qui  est 
sans  péché  lui  jette  la  première  pierre. 
La  plus  grave  omission  de  M.  J.  est 
d'avoir  passé  sous  silence  une  admi- 
rable tête  de  jeune  homme  trouvée  sur 
l'Acropole  (de    Ridder,  Catalogue  de* 
bronzes,  n®  767,  fig.  274-275)  :  ce  be^u 
bronze  aurait  dû    occuper  une  place 
importante  dans  son  analyse  des  figures 
d'éphèbes.  Sa  plus   grave  erreur  est 
d*avoir  mal  compris   la  restitution  de 
la  dédicace  de  VAurige  proposée  par 
M.  Alfred  Croiset  et  d'avoir  confondu 
les  victoires  pythiques  de  Gélon  avec 
celles  d'Hiéron.  Dans  le  reste,  j'ai  retenu 
des  chapitres  intéressants  comme  celui 
qui  a  trait  aux  Tyrannicides  et  à  leur 
histoire,  comme  celui  qui  analyse  la 
façon  de  distinguer  les  Apollons  nus 
des  figures   d'athlètes,  comme  la  dis- 
cussion sur  la   date  de    l'athlète    de 
Tarse  et  du  bas   relief  improprement 
appelée*  l'Athéna  Mélancolique  ».  J'ai 


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COMPTES   RENDUS  BlBLlOGRàPHIQDES 


161 


trouvé  très  frappant  et  décisif  le  rap- 
prochement établi  entre  TAurige  de  Del- 
phes et  le  bronze  Sciarra.  Enfin,  je  suis 
reconnaissant  à  M.  J.  d'avoir  introduit 
beaucoup  d'illustrations  dans  son  livre, 
ce  qui  permet  au  lecteur  de  contrôler 
sur  place  ses  assertions,  sans  recourir 
à  des  ouvrages  étrangers  qu'on  n'a  pas 
toujours  sous  la  main.  Je  lui  sais  gré 
aussi  d'avoir  fait  passer  dans  le  courant 
des  illustrations  classiques  de   belles 
œuvres  comme  TEphèbe  de  Girgentit 
le    Poséidon  du  musée  d'Athènes,   le 
Dionysos  de  la  collection  Jacobsen,  le 
pied  de  miroir  du  musée  de  Boston, 
l'Anrige  du  Palatin,  qui  n'étaient  connus 
que  par  des  photographies  ou  des  dis- 
sertations spéciales. 

Je  ne  dissimulerai  pas  que  certains 
chapitres   m'ont   un  peu  scandalisé  : 
c'est,  par  exemple,  celui  qui  traite  des 
frontons  d'Égine,  et  où  l'auteur,  con- 
testant l'existence  d*un  style  éginétique 
particulier,  tend  à  le  confondre  d'une 
part  avec  les  sculptures  de  l'ionie,  de 
l'autre  avec  celles  de  l'Attique.  Si  quel- 
que chose,  à  mon  sens,  donne  encore 
au  v«  siècle  l'idée  d'une  école,  si  le 
style  d'un  groupe  local  s'affirme  quel- 
que part,  c'est  bien  dans  la  précision 
anatomique  et  sèche  des  Eginètes,  dans 
leur  admirable  et  curieuse  imitation  du 
corps  vivant   :  je  ne  vois  pas  qu'on 
puisse  les  confondre  avec  aucun  autre 
atelier.  Et  s'ils  sont  école,  c'est  préci- 
sément parce  qu'ils  ont  gardé  fidèle- 
ment, même  après  480,  les  traditions 
archaïques  du  vi«  siècle.  Us  retardent 
sur  les  autres,  et  c'est  une   part  de 
leur  originalité. 

Je  suis  loin  aussi  d'accepter  les  con- 
clusions de  l'auteur  sur  l'omnipotence 
qu'il  attribue  à  l'École  attique  après 
480.  C'est  une  contradiction  flagrante, 
dans  sa  thèse,  que  de  ruiner  au  début 
le  système  des  écoles  pour  réédifier  sur 
ses  débris  une  énorme  École  attique 
qui  absorbe  tout,  y  compris  Olympie, 
et  qui  n'est  elle-même  qu'une  hypo- 
thèse ajoutée  à  tant  d'autres.  Combien 
il  eût  été  plus  logique  de  poursuivre 


l'idée  exprimée  au  commencement  et 
de  montrer  dans  toute  la  Grèce  une 
diffusion  de  procédés  et  de  styles  qui 
ne  laissait  guère  plus  de  place  aux 
écoles,  tout  en  respectant  l'originalité 
des  individus. 

Malgré  toutes  ces  critiques  de  détail, 
l'ouvrage  se  feuillette  et  se  lit  avec 
plaisir  ;  il  me  paraît  avoir  sa  place 
marquée  dans  la  bibliothèque  des  ar- 
chéologues. On  peut  ne  pas  être  de 
l'avis  de  l'auteur  ;  mais  on  ne  perd  pas 
son  temps  avec  lui.  De  combien  de 
livres  en  dira-t-on  autant? 

E.  POTTIBR. 


26.  D,  LAURENT  et  G.  HARTMANN, 
Vocabulaire  étymologique  de  la  lan- 
gue grecque  et  de  la  langue  latine. 
In-i2,  p.  v-xxvni,  1-497.  Paris,  Delà- 
grave.  6  fr. 

Au  moment  de  rendre  compte  de 
cet  ouvrage,  j'ai  été  tenté  de  me  ré- 
cuser. Je  suis  en  complet  désaccord 
avec  les  auteurs  sur  la  méthode  et  les 
guides  à  suivre.  Dans  ces  conditions, 
mon  jugement  peut-il  être  impartial  ? 
MM.  Laurent  et  Hartmann  seront  en 
droit  d'en  douter.  Mais  je  sais  que  les 
maîtres  dont  je  me  réclame   ont  de 
nombreux  disciples,  et  mieux  vaut  une 
franche  critique  qu'un  silence  qui  res- 
semblerait à  du  dédain.  Et  c'est  l'es- 
time que  commande  un  pareil  livre, 
fruit  de  longues  années  de  travail  pa- 
tient et  de  consciencieuses  recherches. 
Je   crois  que   MM.  L.    et  H.  ont  fait 
fausse  route.  Ils  ne  m'en  voudront  pas 
de  montrer  sincèrement  pourquoi. 

«  Notre  livre,  disent-ils,  n'a  d'autre 
but  que  do  vulgariser  l'œuvre  si  re- 
marquable de  tant  de  philologues  et  de 
linguistes  »,  et  l'on  constate  bientôt 
qu'ils  s'appuient  surtout  sur  Bopp, 
Max  Mûller,  Yanicek,  Bcnfey,  Curtius, 
autorités  fort  respectables,  qui  fai- 
saient loi  il  y  a  vingt  ans.  Mais  de- 
puis toute  une  armée  de  savants  a 
renouvelé  la  grammaire  comparée,  en 

12 


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168 


COMPTES   RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


lui  donnant  une  méthode  plus  scienti- 
fique qui  a  permis  des  découvertes  de 
la  plus  haute  importance  précisément 
pour  Tétymologie.  De  tant  de  remar- 
quables travaux  sur  les  lois  phonéti- 
ques, sur  Tapophonie  vocalique,  sur 
les  sonantes,  sur  les  vélaires  et  les  pa- 
latale»,  etc.,  rien,  absolument  rien  n*a 
passé  dans  le  livre  de  MM.  Laurent  et 
Hartmann.  L'a  est  toujours  pour  eux 
la  voyelle  fondamentale,  qui  se  dé- 
grade^ en  vertu  du  principe  de  la 
moindre  action  tantôt  en  o,  puis  i/, 
tantôt  en  f,  puis  t.  Ils  présentent 
(p.  xxu)  un  tableau  des  consonnes  ran- 
gées «  dans  Tordre  de  la  gamme  des 
sons  et  suivant  Téchelle  des  dégrada- 
tions possibles.  »  Et  Ton  dirait,  à  les 
lire,  que  toutes  ces  dégradations,  tous 
les  changement  phonétiques  s'opèrent, 
d'une  langue  à  l'autre  ou  dans  la  même 
langue,  au  hasard,  sans  être  condi- 
tionnés par  aucun  phénomène  linguis- 
tique. C'est  ramener  le  caprice  et  l'ar- 
bitraire, qui  laissent  le  lecteur  méfiant 
et  sceptique,  là  où  la  science  a  intro- 
duit cette  méthode  rigoureuse  qui  em- 
porte la  conviction .  Il  est  vrai  que  ces 
critiques  semblent  ne  s'adresser  qu'à 
l'avant-propos.  Il  serait  à  refaire  en 
entier,  ou  à  supprimer  en  renvoyant  au 
Précis  de  Grammaire  comparée  du  grec 
et  du  latin  de  M.  Victor  Henry,  dont 
les  auteurs  paraissent  ignorer  jusqu'à 
l'existence. 

Mais  cela  ne  sufiBrait  pas.  Pour  se 
conformer  à  l'esprit  de  ce  magistral 
ouvrage,  il  faudrait  apporter  de  nom- 
breux changements  à  la  troisième  par- 
tie, du  vocabulaire  étymologique,  la 
plus  importante,  celle  où  les  mots  grecs 
et  latins  sont  mis  en  regard  par  fa- 
milles et  rapportés  à  leur  origine, 
mais  celle  aussi  où  la  fantaisie  étymo- 
logique se  donne  libre  carrière.  Con- 
sonnes et  voyelles  se  transforment,  se 
déplacent,  apparaissent,  disparaissent, 
laissant  l'impression  d'habiles  tours  de 
passe-passe,  dont  on  ne  devine  pas  le 
truc.  Ainsi,  à  la  racin^aA  sont  rap- 
portés abrx»,  f/iç,  ixOoç,  «xo?,  ^hr«oç. 


etc.,  dfp(TTÔç,  «Yxoç,  àyyo^,  ^TT^»  *XPv 
lt^%ix  (p.  219  sq.);  à  la  racine  ar,  sTpw, 

{xat,  arare,  alnus,  ulmus,  alacer,  alo, 
oleo,  orior;  à  la  racine  bhrad,  ?Xi|^*i, 
p66poc,  ic<p6<o,  ppi99(i>,  7piÇ(o,  it6Xfi(Ki 
dfpToç,  pX(i>9XP<k,  tpXiSiii*,  pSiXXf»,  icapOf- 
voç,  icapÔaxeJç,  oXoîa6oç,  p^Tpa^oç,  ic<p6«, 
icdtpSoc,  barditus,  forfex,  fraus,  puis, 
rudus  (ruine),  Areudo,  rana  (p.  vrana), 
plaudo,  pardus  (p.  246  sq.);  à  la  racine 
gar,  dffCpco,  yipyapay  dF^^tç,  x({XXa,  yà- 
Xwç,  xdXd)^,  YpO,  Y'^apTOv,  xpi^fioÇ,  xXô- 
vic,  yXouTdç,  grex,  glos,  collum,  gra- 
num,  grumus,  clunis  (p.  218  sq.},  etc., 
etc.  Nous  sommes  plus  difficiles  et 
plus  curieux  aujourd'hui.  Nous  n'ad- 
mettons plus  de  changement  phoné- 
tique qui  ne  soit  justifié  par  assez 
d'exemples  probants,  pour  s'imposer 
avec  la  force  d'une  loi.  Tel  qu'il  est, 
ce  vocabulaire  risc[ue  d'égarer  les  dé- 
butants, de  leur  donner  une  idée  ab- 
solument fausse  de  la  science  étymo- 
logique, de  leur  faire  croire  qu'on  peut 
s'y  aventurer  sans  une  préparation 
spéciale,  une  connaissance  approfon- 
die des  lois  du  langage  en  général,  et 
des  lois  phonétiques  particulières  à 
chaque  idiome. 

Après  cela,  il  est  bien  inutile  et  il  se- 
rait trop  long  de  signaler  les  étymolo- 
gies,  qui  paraîtront  inacceptables  à 
ceux  que  MM.  Brugmann,  V.  Henry, 
Meillet  et  tant  d'autres  ont  habitués  à 
leur  rigoureuse  méthode.  Souvent 
d'ailleurs  on  ne  saurait  en  proposer  de 
plus  vraisemblables.  Mais,  contraire- 
ment à  l'opinion  de  MM.  Laurent  et 
Hartmann,  qui  reprochent  à  Vanicek 
d'avoir  «  laissé  en  dehors  beaucoup  de 
mots  inexpliqués  »,  j'aimerais  mieux, 
surtout  dans  un  ouvrage  élémentaire, 
m'abstenir  que  de  donner  une  explica- 
tion douteuse,  ou,  comme  il  leur  ar- 
rive souvent,  de  proposer  plusieurs 
explications  d'un  même  mot  Ex. 
^uOjjid;,  ^(v,  ^^Scoç,  p.  446;  âjocv,  p.  218 
et  276  ;  x6poç,  p.  280;  xptiffwXXov,  p.  287 
et  320;  YtXiu,  p.  289  et  300;  xi{iLV«, 
p.  311  et  413,  etc. 


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COURTES   RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


169 


MM.  L.  et  H.  ont  eu  tort  aussi,  je 
crois,  de  donner  les  racines  sous  la 
forme  sanscrite.  «  D'ordinaire,  disent- 
ils,  elles  y  apparaissent  mieux  avec  leur 
physionomie  primitive.  »  C'est  un  pré- 
juge aujourd'hui  abandonné.  D'ail- 
leurs, les  élèves,  les  gens  du  monde  et 
la  plupart  des  professeurs,  auxquels 
est  destiné  ce  vocabulaire,  s'intéressent 
fort  peu  au  sanscrit,  et  il  ne  faut  pas 
être  très  versé  dans  la  connaissance  de 
cette  langue,  pour  s'apercevoir,  ne  fût- 
ce  qu'à  l'orthographe,  que  les  auteurs 
se  sont  encore  ici  adressés  à  des  ou- 
vrages surannés.  L'idée  de  classer  les 
mots  grecs  et  latins  d'après  leur  racine 
était  excellente  ;  mais  il  fallait  donner 
ce  qu'on  appelle  les  racines  indo-euro- 
péennes, qui,  dans  l'état  actuel  de  la 
science,  ne  peuvent  être  prises  ni  pour 
«  le  point  initial  des  mots  qui  les  ren- 
ferment »,  ni  pour  '  une  poussière  de 
mots  plus  anciens  »  (p.  x),  encore 
moins  pour  des  onomatopées  (p.  xii), 
mais  qui  sont  simplement  des  expres- 
sions hypothétiques,  extraites  en  vertu 
des  lois  phonétiques  de  mots  de 
plusieurs  langues  indo-européennes, 
comme  les  racines  sanscrites  ont  été 
tirées  par  les  grammairiens  hindous 
des  mots  de  leur  langue,  et  qui 
n'ont  guère  d'autre  valeur  que  leur 
commodité  à  grouper  sous  un  mê- 
me chef  les  mots  d'une  même  fa- 
mille. 

Enfin,  on  ne  voit  pas  bien  au  pre- 
mier abord  Futilité  des  deux  premières 
parties,  qui  comprennent  les  listes  des 
mots  primitifs  du  grec  et  du  latin. 
Qu'est-ce  que  MM.  L.  et  H.  entendent 
par  mots  primitifs  ?  Car  ils  désignent 
également  de  ce  nom  èxé\t\  et  iyw,  aî- 
^p,  Aî6Co+,  aieo<(;  et  aWo);  àxaxia, 
2xav63,  dExa^Toç,  Jxoitoç,  dfxt^,  dtxfxtv 
4*ôv7i,  dxo9T^,  dfxptç,  (ïxpoç,  et  dfxwv,  etc. 
Us  auraient  évité  cette  désignation  mal 
précise,  en  faisant  de  leurs  listes  ce 
qu'elles  sont  en  réalité,  les  tables  al- 
phabétiques des  mots  étudiés  dans  la 
S'  partie,  tables  commodes,  indispen- 
sables, où  le  chiffre  de  la  page  rempla- 


cerait avantageusement  l'indication  de 
la  racine. 

Malgré  tout,  il  faut  savoir  gré  à 
MM.  L.  et  H.  de  leur  entreprise.  Un 
bon  dictionnaire  étymologique  est  très 
difficile  à  faire  et  rendrait  les  plus 
grands  services.  Le  leur  renferme  nom- 
bre d'étymologies  indiscutables,  et,  en 
note,  beaucoup  d'observations  intéres- 
santes et  d'heureux  rapprochements 
avec  l'allemand  :  ils  pourraient  multi- 
plier encore  ces  rapprochements  et  en 
ajouter  avec  l'anglcds.  Souhaitons  qu'ils 
nous  donnent  bientôt  une  nouvelle 
édition  de  leur  ouvrage,  remaniée  et 
mise  au  courant. 

Léon  JoB. 


27.  LECHAT  {Henri),  Le  Temple  grec, 
Paris  Leroux,  1902.  Petite  biblio- 
thèque d'art  et  d'archéologie,  ln-18, 
ui-134  p.  Illustré. 

Le  joli  petit  volume  où  M.  Lechat  a 
réuni  une  série  d'articles  de  la  Gazette 
des  Beaux-Arts  est  bien  loin  de  traiter 
toutes  les  questions  relatives  au  tem- 
ple hellénique  (l'important  problème 
de  l'éclairage  n'y  est  même  pas  ef- 
fleuré), mais  il  présente  avec  autant  de 
clarté  que  de  savoir  le  résultat  des  der- 
nières investigations  sur  l'origine  et  le 
développement  de  ce  noble  type  d'ar- 
chitecture. M.  L.  doit  beaucoup  à 
M.  Perrot  —  et  personne  ne  s'étonnera 
qu'il  ait  volontiers  suivi  un  guide  aussi 
autorisé  —  mais  il  essaie  de  combler, 
tout  au  moins  il  espère  que  l'on  com- 
blera la  lacune  que  M.  Perrot  a  laissée 
entre  le  mégaron  mycénien  et  l'Hé- 
raeon  d'Olympie,  premier  spécimen  à 
nous  connu  du  temple  dorique.  Il  em- 
prunte à  M .  Benndorf  son  explication 
de  la  genèse  des  acrotères  et  des  anté- 
fixes,  à  M.  Noack  son  hypothèse  beau- 
coup moins  convaincante  de  l'origine 
«  mycénienne  »  de  l'architecture  io- 
nique, &  M.  Choisy  son  ingénieuse 
théorie  du  chapiteau  ionique  primitif, 
simple  abaque  évidée  au  centre  pour 


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170 


COMPTES   RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


que  le  fût  s'y  embotte.  Mais  il  ne  doit 
qu*à  lui  seul  la  vénusté  qu'il  a  su  ré- 
pandre sur  tout  cet  exposé  technique 
et  plus  d'une  fine  remarque  de  détail 
où  l'historien  se  double  d'un  artiste  dé- 
licat. On  regrettera  qu'il  ait  laissé  en- 
tièrement de  côté  la  question  des  in- 
fluences orientales,  notamment  égyp- 
tiennes, sur  la  formation  des  ordres 
grecs. 

T.  R. 


28.  PLATONIS  Res  publica,  recognovit 
lo.  BumeL  Oxonii,  Clarendon,  s.  d. 
(1902).  (Scriptorum  classicorum  bi- 
bliotheca  Oxoniensis).  In-12  non  pa- 
giné (!)  de  26  feuilles. 

Dans  ces  dernières  années  les  tra- 
vaux de  Schanz  et  de  Campbell  ont 
établi  qu'outre  le  Parisinus  A,  nous 
possédons  deux  témoins  notables  du 
texte  de  la  République,  dans  le  Venetus 
D  et  le  Caesenas  M  ;  ADM  dérivent 
d'ailleurs  d'un  même  archétype.  Le  mé- 
rite de  M.  Bumet  est  d'avoir  démontré 
qu'à  côté  de  cette  famille  tripartite,  il 
existe  encore  une  tradition  indépen- 
dante représentée  par  le  Vindobonen- 
sis  F  et  ses  dérivés.  Ce  mwduscrit  est 
criblé  de  fautes  absurdes,  mais  il  n'est 
pas  interpolé  et  il  remonte  à  un  arché- 
type oncial,  qui  avait  souvent  con- 
servé de  meilleures  leçons  que  la  fa- 
mille ADM,  leçons  confirmées  par  le 
témoignage  des  auteurs  (Stobée,  Eu- 
sèbe,  etc.).  L'indication  de  ces  varian- 
tes de  F  donne  à  Tédition  nouvelle  une 
réelle  valeur,  bien  qu'on  puisse  dans 
plus  d'un  cas  contester  le  choix  de  la 
leçon  insérée  dans  le  texte.  Ainsi  398  e 
10,  «o  Tivtç  (atTtvtç  FM)  me  parait  dé- 
nué de  sens.  L'éditeur  a  été  sobre  de 
conjectures  personnelles  ;  j'en  ai  noté 
au  passage  une  intéressante  (444  b  5  : 
Tc^  8'oô  8ouXfùtiv),  quoique  bien  caco- 
phonique. 

H.  G. 


29.  REINACH  (Salomon).  L'album  de 
Pierre  Jacques,  sculpteur  de  Reims. 
193  planches  et  141  p.  de  texte.  Pa- 
ris, Leroux,  1902,  in-8». 

M.  S.  Reinach  a  rendu  un  nouveau 
et  signalé  service  aut  études  d'archéo- 
logie en  publiant  intégralement,  dans 
d'excellentes  reproductions  phototypi- 
ques, les  192  pages  (96  feuillets)  de 
l'album  de  Pierre  Jacques  dont  Geffroy 
n'avait  donné  que  des  spécimens  (Mé- 
langes de  Rome,  1890).  Ce  sculpteur 
rémois,  ancêtre  d'une  lignée  d'artistes 
qui  s'est  prolongée  jusqu'en  plein 
xviii«  siècle,  séjourna  à  Rome  de  1572 
à  1577  et  y  copia  (entre  autres)  un 
grand  nombre  d'antiques .  Après  avoir 
appartenu  successivement  à  Nicolas 
Jacques,  au  sculpteur  Biard,  et  à  toute 
une  série  d'inconnus,  l'album  a  été 
acheté  en  1896  par  la  Bibliothèque 
nationale  à  la  vente  Destailleur.  On 
peut  dire  qu'il  appartient  aujourd'hui 
à  tout  le  monde.  Les  dessins  de 
Jacques,  surtout  les  derniers,  sont 
souvent  remarquables  de  facture  et 
d'un  intérêt  au  moins  égal  à  ceux 
des  recueils  encore  inédits  de  PigWus 
(1547  sq.)  et  de  Ferri  (1572  sq.). 
Assez  souvent  une  note  rapide  indique 
le  lieu  public  ou  la  collection  où 
l'artiste  a  rencontré  l'original,  mais 
quantité  d'antiques  à  Rome  ont  été 
depuis  lors  sottement  restaurés  ou 
déplacés  et  les  collections  mention- 
nées (Cesis,  Carpe,  VaUe,  etc.)  sont 
toutes  dispersées.  Aussi  l'identiflcation 
des  œuvres  copiées  par  Jacques  pré- 
sente-t-elle  de  grandes  difficultés  et 
s'il  faut  s'étonner  de  quelque  chose,  ce 
n'est  pas  que  M.  Reinach,  malgré  sa 
vaste  érudition,  ait  laissé  pas  mal  de 
problèmes  non  résolus,  mais  plutôt 
qu'il  ait  réussi  à  en  résoudre  un  si 
grand  nombre;  il  faut  espérer  que  d'au- 
tres savants,  en  consultant  leurs  notes 
ou  leur  mémoire,  arriveront  peu  à  peu 
à  combler  les  lacunes  qui  subsistent  en- 


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COMPTES   RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


171 


core  (i);  ce  sera  du  moins  pour  eux 
une  excellente  occasion  de  feuilleter  un 
charmant  recueil   et  de  relire  le  li- 

(I)  La  fig.  60  bii  n'ett-elle  pas  une  étade, 
diaprés  le  Jour  de  Michel>Ange  ou  d'tprôt  uoe 
»Ulue  inspira  de  eeU<H;i? 


vret  si  précieux  des  Statues  antiques 
de    Rome  par    Aldroandi    (1562)   que 
M.  R.   a   réimprimé   en  tête  de  son 
commentaire,  avec  un  utile  index. 
X.  Lb  Bbau. 


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BIBLIOGRAPHIE  ANNUELLE 

DES 

ÉTUDES    GRECQUES 

(1899-1900-1901) 

PAR    CH.-ÉM.    RUELXJS 


N.  B.  —  Le*  article»  dont  le  format  n'est  pas  indiqué  sont  in-S*; 
ceux  qui  ne  portent  pas  de  date  ont  été  publiés  en  1900. 


ABRÉVIATIONS 

B.  C.  H.  BoUetin  de  correspondance  hellénique.  R.  Rerue. 

Byz.  Z.,  Byzantinische  Zeitschrifl.  R.  Arch.  Revue  Archéologique. 

Cl.  R.  The  daasical  Revicw.  R.  fL.  A.  Revue  des  études  anciennes. 

f.  fQr.  R.  B.  G.  Revue  des  études  grecques. 

H.  Hermès.  R.  Ph.  Revue  de  Philologie. 

J.  Journal.  Rh.  M.  Rheinisches  Muséum.  Neue  Polge. 

J.  H.  S.,  J.  of  Hellenic  siudies.  S.  Ac.  I.  Séances  de  l'Acad.  des  Inscr.  et  B.-L. 

II.  1.  A.  Mitteilungen  des  deutschen   arch«ol.  S.  M.  Ak.  Sitzungsberichte  der    philos.-pbilol. 

Institutes.  Athenische  Ableilung.  und  histor.  Classe  der  Bayriscben  Akadonie 

Mn.  Mnemosyne.  N.  S.  der  Wissenschaflen,  zu  IlOncben. 

N.  J.  Alt.  Neue   JahrbQcber  fur    das    classische  S.  Pr.  AK.  Sitzungsb.  d.  K.  Prouss.  Ak.  der  W. 

Altertum.  S.  W.  AK.  SiUungsb.  der  Wiener  Ak.  d.  W. 

N.  J.  Ph.  Neue  JahrbQcber  f.  Philologie  und  P&-  Z.  ZeiUchrift. 


dagogik 
Ph.  Philol 


hiloli^s. 


W.  St.  Wiener  Studien. 


I.  —  GÉNÉRALITÉS.  —  ENSEIGNEMENT  DU  GREC.  —  MÉLANGES. 
—  BIOGRAPHIES  DE  SAVANTS. 

ALACEVIC,  F.,  Un  documento  veneto  sul  cardinale  Bessarione  e  Spalato. 
(Bessarione,  anno  III,  vol.  V,  p.  86-90.) 

BRÉAI^  M.,  Notice  sur  Max  MûUer.  (S.  Ac.  I.,  1900,  p.  538-564.) 

BRITISH  SCHOOL  at  Athens.  Annual.  YI.  Session  1899-1900.  London,  Mac- 
millan,  156  p. 

CHRIST,  W,,  Heptas  antiquarisch-philologischer  Miscellen.  (S.  M.  Ak.  1900,  1, 
p.  97-149.) 

DIMITZAS,  M.-G.,  '0  éXXT)vi(7{jiôc  xal  ^  8ii8o<n<;  olùxov  tU  t^v  'IvaXCav  xal  t^v  Xoi- 
x^v  Eôpû'RTiv  xotTà  t6v  (i^90v  ai(â)vai,  x.  t.  \.  Athènes,  |ji',  249  p. 

EICHINGER,  K.y  Die  Trojasage  als  Stoffquelle  fur  John  Gower^s  Confessio 
Amantis.  Diss.  Mûnchen,  74  p. 


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DES   ÉTUDES  GRECQUES  173 

PESTSCHRIFT  Johannes  Yahlen  zum  Geburtstag  gewidmet  von  seinen  Schû- 
lern.  Berlin,  Reimer.  ix,  700  p.  24  M. 

FESTSCHRIFT  der  Universit&t  Erlangen  fur  Prinzregent  Luitpold.  Leipzig, 
Deichert,  1901 . 

FESTSCHRIFT  C.  F.  W.  Mûller  zum  70.  Geburtstag  gewidmet  am  22.  Fe- 
bruar  1900.  Leipzig,  Teubner,  213  p. 

FESTKRIFT  til  J.L.  Ussing  i  Anledaing  af  hans  80-aarige  Fodseledag  10  April 

1900.  Rœbenhavn,  Gyldendal,  276  p. 

GUTERMANNy  Shakespeare  und  die  Antike.  Progr.  Heilbronn,  in-4o,  28  p. 

HEMME,  A«,  Was  muss  der  Gebildete  vom  Griechischen  Wissen  ?  Eine  allge- 
meine  ÉrÔrterung  der  Frage,  nebst  einem  ausfûhrlichen  Verzeichnis  der  aus 
dem  Griechischen  entlehnten  Fremd-  u.  Lehnwôrter  der  deutschen  Sprache. 
Leipzig,  Avenarius,  gr.  in-4.  xxxvi,  104  p.  3  M. 

HOFFMANN,  G.  -  Voir  sbction  Yllf. 

BJJVTy  Clu,  Note  sur  Tétat  des  études  grecques  en  Italie  et  en  France,  du  xiv* 
au  xvi«  siècle.  (R.  E.  G.,  nr.  57,  p.  142-162.) 

K»  D.y  Zur  Reform  des  griechischen  Unterrichts.  (Beil.  zur  Mûnchner  Allgem. 
Zeitung,  nr.  230,  p.  5-7.) 

KROLL,  W.,  August  Rossbach.  (Bursian,  Jahresb.  1900,  9-10,  4  Abt.,  p.  81-85.) 

LEBLANC  (E.)  et  A.  HACAULT,  Traductions  d'auteurs  grecs  et  latins 
offertes  à  François  !•'  et  à  Anne  de  Montmorency  (i.  des  Savants  1900,  p.  476- 
492;  p.  520-534). 

LÉGER,  L.,  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  M.  Ravaisson-MoUien.  (S.  Ac.  L, 

1901,  p.  347-372.)- T.  à  p. 

LUPUS.  B.  und  E.  GRAF.  Karl  von  Jan.  (Bursians-Jahresb.,  1900,  9-10,  4  Abt., 
p.  104-124.) 

MACKE,  C«.  Erasmus  oder  Reuchlin ?  (Réforme  de  renseignement  du  grec.) 
Progr.  Siegburt,  in-4,  31  p. 

HULLER,  Fr..  Zum  gr.  und  lat.  Unterricht  (Forsetzg.)  (Berliner  philol. 
Wochenschr.,  1900,  nr.  30-31,  p.  1001-1006  ;  34,  p.  1049-1051;  37,  p.  1141^1149.) 
—  (C.  r.  d'éd.  d'auteurs  latins  et  de  ^4.  Tegge^  Kompendium  der  gr.  und  lat. 
Altertûmer.) 

NATORP,  P.9  Was  uns  die  Griechen  sind.  Festrede.  Marburg,  Elwert,  1901, 
26  p.  60  Pf. 

PAULY-WISSOWA,  Real-Encyclopaedie  der  klass.  Altertumswissenschaft. 
Neue  Bearbeituug.  6.  Halbbd.  Stuttgart,  Metzler. 

-Liefrg.  53,  55.  à  2  M. 

ROHOEy  E.y  Kleine  Schriften.  Tûblngen,  Mohr,  1901,  m,  481  p.  24  M. 

ROTHPLETZ,  E.,  Der  Genfer  Jean  Gabriel  Eynard  als  Philhellen.  (1821-1829.) 
Diss.  Zurich,  1899,  95  p. 

TILMANy  Ch.,  Conseils  donnés  sur  la  préparation  d'auteurs  grecs  et  latins  à 
domicile.  (Rev.  des  humanités  en  Belgique,  III,  4.) 

WIENER  STUDIEN»  XXII,  Jahrg.  Wien,  Gerold.  (1.  Heft)  10  M. 

Wn«AMOWTTZ-MOELLENDORFF|  U.  Yon,  Der  griechische  Unterricht 
aufdem  Gymnasium.  Ostem,  15  p. 

—  Reden  iind  Vortrâge.  Berlin,  Weidmann,  viii,  278  p.  6  M. 

II.  —    HISTOIRE  LITTÉRAIRE.  —  PHILOLOGIE  VARIÉE. 

R4UMG.fiRTNER.  Geschichte  der  Weltlitteratur.  6d.  III  :  Die  griechische  und 
lat.  Litteratur  des  klassischen  Altertums. 


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174  BIBLIOGRAPHIE   ANNCELLE 

FOUCART,  P.  —  Voir  Section  VI. 

(H>1IPERZ,  Th..  Beitrftge  zur  Kritik  und  Erkl&rung  griechischer  SchrifUteller, 
Vil.  (Aus8.  W.  Ak.) Wieo,  Gerold,  22  p.  50  Pf. 

HECHT,  R«9  Die  Wahrang  des  kulturgeschichtlichen  Rolorit  im  griechischen 
Draïua,  II.  Sophokles.  Progr.  Tilsitt,  33  p. 

HUDDUiSTON,  J.  H«,  Die  griechische  Tragôdie  im  Lichte  der  Vasenoialerei. 

Neu  durchgesehene  Ausg.  von  Af.  Hense,  Kreiburg  i.  Br.,  Fehsenfeld,  xxui, 

215  p.,29  Abbildgn. 
TLCtt  J.,  ZweiCharakterbilder  aus  der  altgriechischen  Romddie.  Progr.  Brixen,  1899. 

KEMMERy  E.,  Die  polare  Ausdruckweise  in  der  griechischen  Litteratur.  Diss. 
Wùrzburg,  71  p. 

KOBUNSKIy  M*.  Das  classische  Drama  auf  der  modemen  Bûhne.  (Der  Runst- 
wart,  Jahrg.  XIV,  12.) 

KROIXy  W.y  Analecta  graeca.  Progr.  Greifswald,  1901, 16  p. 

KR8EK9  Fr.,  Ethnica  et  geographica  dans  les  dictons  grecs,  II,  III.  (En 
tchèque.)  Progr. 

LA  VDLXiE  de  MIRMONT,  H.  de.  Le  poète  Laevius  [dans  ses  rapports  avec 
la  poésie  alexandrine] .  (Biblioth.  des  Universités  du  Midi,  fasc.  IV.)  Bordeaux. 
Ferel,  101  p. 

USOy  Fr.,  Die  griechisch-rdmische  Biographie  nach  ihrer  litterarischen  Ponn. 
Leipzig,  Teubner,  1901,  y,  329  p.  7  M. 

MEKLER,  S*.  Zu  den  Nachrichten  ûber  die  griechische  Romôdie.  (Festschrift 
f.  Vahlen.) 

MOUCHARD,  A«  et  C*  BLANCHET.  Les  auteurs  grecs  du  baccalauréat  es 
lettres.  Etudes  littéraires.  Paris,  Poussielgue,  1901,  vn,  468  p. 

NITZSCHEy  Ueber  die  griechischen  Grabreden  der  klassichen  Zeit.  I.  Progr. 
Altenburg,  1901,  in-4o,  20  p. 

OUVRÉ.  H«,  Les  formes  littéraires  de  la  pensée  grecque.  Paris,  Alcan,  1901, 
XVI,  573  p.  10  fr. 

PETRACIC,  Histoire  de  la  littérature  grecque.  (En  croate.)  1901. 

ROUSE,  W.  H.  D.,  An  idyll  in  Ënglish  and  Greek.  (Cl.  R.  1900,  6,  p.  322-323.) 

—  An  écho  of  Greek  song.  London,  Dent,  100  p.  3  sh.  6  d. 

8CHVARCZ.  —  Voir  sbction  V,  Aristotb. 

SLADEKy  V.,  Histoire  de  la  littérature  grecque.  Période  classique.  (En  tchèque.) 
1901. 

TAROZZI,  G.y  Menti  e  caratteri.  Bologna,  Zanichelli. 

WARTBNSLEBENy  G.  Yon,  Begriff  der  griechischen  Chreia  und  Beitrftge  zur 
Geschichte  ihrer  Form.  Heidelberg,  G.  Winter,  1901,  142  p.  3  M.  60  Pf. 

WILAMOWITZ-MOEUJSNDORFy  U.  YOn,  Lesefrûchte.  (Hermès,  XXXV.} 
(Détail  au  nom  de  chaque  auteur  corrigé.) 


III.  •*  PBaoSOPHIE. 


APELTy  O.,  Die  Ansichten  der  sriechischen  Philosophen  ûber  den  Anfang  der 
Cultur.  Progr.  Eisenach,  1901,28  p. 

—  Bericht  ûber  die  deutsche  Litteratur  zur  socratischen,  platonischen  und  aris- 
totelischen  Philosophie  1897  und  1898.  (Archiv.  f.  Gesch.  d.  Philos.  VII,  2,  p. 
275-290,  m,  p.  403  ss.) 

BRIEGER,  A«,  Das  atomistische  System  durch  Correctur  des  Anaxagoreischen 
enUtanden.  (H.  XXXVI,  2,  p.  161M86.) 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  175 

DYROFF9  Ad..  Jahresbericht  ûber  die  deutsche  Litteratur  von  1691-1896  betreff. 
die  nacharistoteleische  Philosophie.  (Archiv  f.  GesclK  d.  Piiilos.,  VII,  1,  p.  113- 

BI8LER,  R«,  Wôrterbuch  der  philosophischen  Begriffe  und  Ausdrûcke,  quel- 
lenm&ssig  bearbeitet .  2-8.  Liefg.  Berlin,  MitUer,  1899,  p.  97-704.  2  M.  Conipl.  16  M. 

OASC-DESFOSSéS,  Ed.,  La  philosophie  de  la  nature  chez  les  anciens. 
(Annales  de  philos,  chrét.,  Vil,  3,  p.  384-399.) 

HUlTy  Ch.,  La  philosophie  de  la  nature  chez  les  Anciens.  Paris,  Fontemoing, 
1901,  583  p. 

JANOSI,  B.,  Az  aesthetica  toerténese  (histoire  de  Testhétique).  T.  I  :  L'Esthé- 
tique des  Grecs.  Budapest,  Académie,  1899,  504  p. 

JOËLiy  K.  —  Voir  section  V,  Xénophon. 

KOCH,  K.  —  Voir  secUon  Vlll. 

LANDORMY9  P.y  Les  philosophes.  Socrate.  Paris,  Delaplane,  s.  d.,  in-18, 
143  p. 

LEHMEN.  —  Voir  section  V,  Aristote. 

MAROERIEy  A»  de,  La  philosophie  de  la  nature  dans  Tantiquité.  Paris, 
Sueur-Charruey,  1901,  52  p. 

MELTZER,  H«9  Die  Vorstellungen  der  alten  Griechen  vom  Leben  nach  dem 
Tode.  Hamburg,  44  p.  80  Pf. 

MHjHAUD.  —  Voir  section  V,  Platon. 

PIAT,  C,  Les  grands  philosophes.  Socrate.  Paris,  Alcan,  274  p.  5  fr. 

SCHNEIDER,  S.,  Les  caractères  orphiques  et  la  théorie  de  révolution  (dans 
rhistoire  de  la  philosophie).  (En  polonais.)  (Eos,  VI,  p.  75-91.) 

VOIGT.  W.  E.,  Geschichte  der  Unsterblichkeitsidee  in  der  Stoa.  Diss.  Erlan- 
gen,  1901,  32  p. 

WHITTAKER,  Th.,  The  Neo-Platonists,  A  study  in  the  history  of  Hellenisra. 
Cambridge,  Universily  Press,  1901,  xiv,  232  p. 

ZELLER^  Ed«,  Die  deutsche  Litteratur  ûber  die  sokratische,  platonische  und 
aristotelische  Philosophie,  1896,  3.  Artikel  :  Aristoteles.  (Archiv  f.  Gesch.  d.  Phi- 
los. N.  F.  VI,  4,  p.  597-620.)  [Détail  dans  Bibliotheca  philol.  class.  1900,  p.  181.] 


IV.  —  Sciences.  —  Médecine. 


BETTHE,  E.,  Das  Alter  der  griechischen  Sternbilder.  Mit  Abbildgn.  (Rh.  M.  LV, 
3,  p.  414-434.) 

GUNDERMANN,  6.,  Die  Zahlzeichen.  Progr.  Giessen,  1899,  50  p. 

JORET,  CH«,  La  flore  de  Tlnde  d'après  les  écrivains  grecs.  Paris,  Bouillon, 
1901. 

LIPINSKA,  M.,  Histoire  des  femmes  médecins  depuis  Tantiquité  jusqu'à  nos 
jours.  Paris,  Jacques,  m,  591  p. 

MAGNUS,  SL,  Die  Augenheilkunde  der  Alten.  Breslau,  Kern,  1901,  xviii,  691  p.; 

23  Abbild. ;  7  Taf.  1  Bl.  Erklftrgn.  24  M. 

MARCUSE,  J«,  Hydrothérapie  im  Alterthum.  Eine  historisch-medicinische  Stu- 
die.  Mit  einem  Vorwort  von  W.  Winternitz.  Stuttgart,  Enke,  vu,  44  p.        2  M. 

PERVANOGLOU,  J,,  Vie  d'un  ancien  médecin  grec.  ('Apfiovfa,  1900,  8,  p.  476- 
495.) 

WELXJfANN,  M»,  Zur  Geschichte  der  Medicin  im  Alterthum.  (H.  XXXV,  3, 
p.  349-384.) 


ià^ 


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176  BIBUOGRAPUIE   ANNUELLE 


V.  —  Auteurs  grecs  (y  compris  les  Byzantins). 


ADAMANTIUS.  Ilfpl  t^c  tU  Beèv  6p6f.<  ict9Tt<éç.  Hrag.  von  W.  H,  van  de  Sonde 
Bakhuyzen.  (Hrsg.  ▼.  d.  Rirchenyftter-Komm.  d.  k.  Preuss.  Akad.  d.  W.)  Leip- 
zig, Hinrichs,  lvui,  256  p. 

AGATHIAS. 

ScttL  6.,  Una  coogettuni  dello  Scalig^o  e  gli  epigraoïiiii  di  AgftUa  Seoltstieo.  (Bttr.)  Padovm, 
Randi,  19  p. 

ALCÉB.  The  Songs  of  Alcaeus,  by  /.  S,  Easby  Smith,  Washington,  Lowdermilk, 
190i,  in-12,  XIV,  147  p. 

ALCMAN. 

JnreakA,  (H.),  Zom  neoen  Alkman-Pragmeni.  (W.  St  XXII,  1.  p.  2S-i8.) 
ALEXANDRE  D^APHRODISIAS. 

ArBlm.  H.  VOB,  Textkrititches  su  Alexander  Ton  AphrodisUi.  (W.  Si.  XXII,  1,  p.  I-IO). 

Rodier,  6..  Conjeeturas  lur  le  texte  du  De  Fato  d'Alexandre  d'Aphroditia*.  (R.  Ph.,  XXV.  I, 

p.  «6-71.) 

AMMONTOS. 

Basse,  A.  —  Voir  Armtotb. 

Wllaniowltt-M«Ueii«orfry  U.  vos,  LeseTHichte  [Za  Amnumk»  SchoUen].  (H.  4,  p.  56«.) 

ANACRÉON. 

EgtnoîM^  P^  Za  Anakreon.  (Ph.  XHI,  4,  p.  618-620.) 

ANATOUUS,  Anatolint  sur  les  dix  premiers  nombres.  [Introduction  et  texte, 

Sar  /.  L,  Heiberg;  traduction  française  par  P.  Tannery,]  Mémoire  lu  au  Congrès 
'histoire  des  Sciences,  Paris,  1900.  Màcon,  imp.  Protat,  1901,  33  p. 

ANDOCIDE. 

KllpelaelneB,  A.-8^  Qaaetttones  Andocideae  eum  spedraine  lexid.  Dis».  HelsingforB,  xxx, 
146  p. 

Badermaclier,  L.,  Andocideum.  (Rh.  M.,  LVI,  1,  p.  139-141.) 

ANONTMES.  Incerti  auctoris  epitome  Rerum  gestarum  Alexandri  Magni, 
e  codice  Mettensi  edidit  0.  Wagner,  (Aus  Jahrbb.  f.  class.  Philol.,  p.  93- 
467.)  Leipzig,  Teubner. 

—  Itinerarium  :  BruchstOcke  eines  Reisefûhrers  durch  Griechenland  um  100  vor 
Chr.  Einladung  zur  Ged&chtnisfeier...  am  21.  december  in  der  Aula  des  Johan- 
neum  zu  Zittau,  von  Seeliger,  Zittau,  12  p. 

Kaikel,  Die  Prolegomena  itfpt  x<ii|Ju(i>8C«;.  (Abbandlf^  d.  GeseUscfa.  d.  W.  za  G^ttin^eB. 
Philol.  Hiitor.  a.  N.  F.  II,  4.)  Berlin,  Weidniann,  1899,  70  p. 


mwiMc.  R.»  Oie  Anonyme  Handschrifl  der  Dretdenar  KOnigl.  Bibliothek  [D  a  61].  (H.  XXXIV, 
p.  845-362.)  [Aitronomie.] 

Praeeliter,  K..  Zom  Maiseben  Anonymos  ictpl  icoXiTixfi;  éTOon^ixt^^  (Byx.  Z.,   IX,  4, 
p.  621-632.) 

Splr«.  F..  Bin  TerseboBeoer  Alexandrioer.  (Streoa  belbig.,  p.    288-292.)  [R.  E.  G.,    1900, 
p.  207.] 

Waensniatll.  (L,  Zur  Métier  Alexander-Bpitome.  (Rh.  M.,  LVI,  1,  p.  150-154.) 

WelL  IL,  Un  nouTean  prologne  de- comédie.  (R.  E.  G.  nr.  55,  p.  427-431.) 

ANTHOLOGIE. 

Mmrj*  R-€-  Anthol.  PaL,  V,  18,  3,  4.  (a  R.,  1901,  4,  p.  221.) 

Bal^nsolUi.  M^  Ad  Anthologiam  Graeeam  capiU  doo.  (PestMhrift  f.  Vahlen,  1899.) 
ANTISTHÈNE. 

Ovf  f enlielni,  M.  —  Voir  Pl&toiv. 

SasemlliL  Fr^  Noch  einmal  die  Aspasia  des  Antisthenes  (Ph.  XIIl,  3,  p.  4f«-471.) 


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I 


DES    ÉTUDES   GRECQUES  177 

APOLLO]>ORB. 

■OUSBMIB,  A.-E.9  CoReetkms.^  Apallod.  BibL  1, 4, 5^.  {CL  R.  1900,  8,  p  413.) 
APOU/>]>OBB  lyATHÈMBS. 

Jacelby,  F^  De  AppoUodori  Athenienais  cfaronicis.  Diss. Berlin,  32  p. 

APOLLONIUS  DE  RHOQES.  Argonautica.  Recogn.  brevique  adnotatione 
critica  instruxit  A.  C.  Seaton.  Oxford,  Clarendon  Press. 

ReltienstelB,  R^  Aus  der  Strauburger  Papyrussammloog.  II.  Zu  Apollonios  Ton  Rhodos. 
(H.,  XJIXV,  4,  p.  605-607.) 

ARATUS. 

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ARCHILOQUE. 

BaliBtJe,  U.,  QuaesUones  Archilocbeae,  Diss.  GfitUngen,  108  p. 

Blass,  Fr^  Die  neuen  Fragmente  griechischor  Epoden.  (Rh.  M.,  LV,  3,  p.  341-347.) 

Hcttllier,  H.,  De  arte  metrioa  Archilochi  qnaettiones.  Diss.  Harborg,  112  p. 

HaoTette,  km,^  Les  nouveaux  firagments  ïl'Arcfailoque  publiés  par  MM.  Rdtseostein  et  Hiller 
Ton  Gârtringen.  (R.  E.  G.  nr.  56,  p.  71-91.) 

Hiller   TOB  GaertrlBgen,    ArcMlocbosinschriit    aus    Paros.    (M.    I.    A.,   1900,  1-2. 
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ARISTARQUE. 

Allen.  T.-W^  The  eccenlrie  éditions  and  Aristarchus.  (CL  R.,  1901,  6,  p.  241-246.) 

ARISTÉAS.  Àristeae  ad  Philocratem  epîstula  cum  ceteris  de  origine  versionis 
LXX  interpretum  testimoniis,  Lud.  Mendeissohn  schedis  usus  ex.  P.  Wiend- 
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Restle,  B.^  Zum  Aristeasbrief.  (Berliner  philol.  Wochenscbr.,  1901,  nr.  14,  p.  444.) 

Wendland.  F.,  Observationes  criticae  in  Aristeae  epistulam.  (Festschrift  fOr  Vahlen.) 

ARISTODÈME. 

Radtke.  W^  Arislodems  'EictYpdjJijxaTa  eTjpaïxi  (H.  XXXVI,  1,  p.  36-71.) 

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Sijthofif,  xvni,  198  p.  .  5  M. 

—  Equités.  Cum  prolegomenis  et  commentariis  ed.  J.  van  Leeuwen,  Leiden, 
Sijthoff.  6  M. 

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(Mn.  XXVIlï,  3,  p.  298-328.)  ' 

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dpj^dvTwv  xotl  16 (qt  itspl  tûv  Xoyiotûv,  auvriYdptov  xal  icapeSpwv  iv  ^i«t  icpôç  X+4V 
'ApiJTOTAouç    'A0t\vaîo)v  icoAiTtiav.  Alnènes,  bureaux  de  l**EffTi'a,  127p.        3  dr. 

Baatfln,  L'acte  et  la  puissance  dans  Aristote'.  (Extr.  de  la  R.  Thomiste.)  Paris,  Levé,  109  p. 

Eanmgtarfc.  A..  Syrisch-arablscbe  Biographieen  des  Aristoteles,  Syrische  Commenlare 
zur   tlvaycoyi^,  des  Porphyrios.  Leipzig,  Teubner,  xt,  323  p.  12  M. 

(Premier  volume  de  :  Aristoteles  bei  den  Syrem  rom  V-VIII.  Jahrh.  Syrische  Texte  hrsg.  ûbers. 
und  untersucbt.) 

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Schrift /ictpl  éppiY^ve£ai{.  (Festschrift  f .  Vahlen.) 

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Commentaria  in  Aristotelem  graeca.  Edita  consilio...  Acad.  litt.  ree.  borussicae.  Vol.  V 
pars  1  :  Themistii  analyticorum  posteriorum  paraphrasis.  Ed.  M.  WaUiet.  Berlin,  Reiroer, 
ivi,  88  p.  J  F-  t-  f  ^  jj 

—  Vol.  V,  pars  4  :  Themistii  in  libres  Aristotelis  de  caelo  paraphrasis,  hebraice  et  latine.  Edid. 
Sam.  Landauer,  Berolini,  Reimer,  1902,  gr.  8*. 

VoU  XII,  pars  2  :  Olympiodori  in  Aristotelis  Meteora  commenlaria.  Ed.  G.  Stûve,  xit, 
382  p.  15  M. 


—  Vol.  XIV  pars  1  :  Jo.  Philoponi  in  Aristotelis  Meteorologicorum  librum  primum 
tarius.  Ed.  M.  Hayduek.  Berlin,  Reimer,  1901,  x,  155  p.  6  M.  40  Pf. 

DlelS.  H.,  Bericht  Ober  die  Herausgabe  der  Aristoteles-Goramentaro.  (S.  Pr.  Ak.,  1901,  4, 
p.  69.) 

Draliellll.  H.»  Ein  fehlerbaftes  Aristoielescitat  in  Lessings  Dramaturgie.  (Wochenschr.  f. 
klass.  PhUol.,  1901,  nr.  17,  p.  477.) 

Flnsler.  —  Voir  Platox. 

Hoonaekêr,  A.  von.  Le  traité  du  pliilosopho  Syrien  Probus  sur  les  premiers  analytiques 
d'Aristote.  Traduit  par  A.  von  H.  (J.  asiatiq.  juilletraoAl  1900.)  T.  i  p.  Paris,  Leroux,  99  p. 

Jackson,  H..  On  some  passages  in  the  sevenlh  book  of  the  Eudemian  ethics  attributed  to 
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Keoyon,  F.  G^  Aristotle  'A6.  icoX.  XllI,  2.  (Cl.  R.  1900,  8,  p.  413.) 

Letamann,  C  F.,  Weitcrcs  zu  Aristoteles'  'AÔTjvaJwv  icoXtTeCa,  X.  (H.  XXXV,  4,  p.  636- 

649.) 

Lêlmiêll.  A.»  Lehrbuch  der  Philosophie  auf  aristotelisch-scholastischer  Grundlage,  zum 
Gobrauche  an  hdheren  Lehranstalten  und  Selbstunterricht.  11.  Bd.  1.  Abteilung  :  Kosmoloeie 
und  Psychologie.  Freiburg  i.  Br.  Herder,  1901,  xv,  526  p.  6  M. 

Letanerdt^  G.,  Eine  rhetorische  Quelle  fOr  Boetius*  Commentare  zu  Aristoteles  xtpl  ipp-vi* 
vebç.  (Ph.  XIII,  4,  p.  574-577.) 

Mater.  H..  Die  Syllogistik  des  Aristoteles.  2.  Tl.  2.  Hfilfle  ;  Die  Entstehung  der  Aristote- 
lischen  Logik.  TObingen,  Laupp.  VII,  408  p.  10  M.  60  Pf. 

Margollontll.  D.  S..  On  AristoUe,  Poet.,  1455  a  34.  (Cl.  R.  1001,  1,  p.  54.) 


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Kegener.  Fr^  Arisloteles  als  Psycbologe.  (PSdag.  Magazin,  H.  16i.)  T.  i  P.  Lamrensalza, 
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Sclivarci,  J^  Kritik  der  Staalsfonnen  des  Aristoteles.  Mit  einem  Anhange  entbaltend 
die  Anfange  einer  politischen  Ldteratur  bel  den  Griechen.  2.  Ausg.  Leipzig,  Avenarius,  1901  v 
1^  P-  '       3'm! 

S«IleP^  B.  Die  Aristoteliscbe  Définition  der  Tragddle  im  deutscben  Unterricbt.  Pestschrift. 
Wemigerode,  23  p.  75  pf^ 

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Wllcken^  U^  Zu  den  pseudo-Aristotelischen  Oeconomica.  (H.  XXXVI,  î,  p.  187-200.) 

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Zablflelgeli,  F..  Einige  Gesichtspunkte  TOr  die  Auffassung  und  die  Beurtheilung  der  Aristo- 
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ARSENIUS. 

J*P*f««'»tûn.  P'  H-i  Zur  ViU  der  hl.  Theodora  von  Thessalonikc.  (Byz.  Z.,  X,  1-2,  p.  144- 

ATHANASE  (St). 

Batiffol.  P..  Le  Synodikon  de  S.  Athanasc.  (Byz.  Z.,  X,  1-2,  p.  128-143.) 

Lebentinos.  —  Voir  Jusnif. 

f  *.■*'.■?•  ^T?^  ^'*>*?a9J«"  und  der  Bibelkanon.  (Festschr.  id.  UniversitiU  Erlangen  f.  Prinzrec. 
LuilpoW.)  Leipzig,  Deichert,  1901, 36  p.  "~o  ^  ^ 

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Ratfermaelier.  L^  BASIAErS  ANTIOXOL  *ANIA!.  [Atb.,  XII,  p.  547.]  (Rli.  M.  LVI 
2,  p.  202-214.) 

WlUmowltz-Moellentforir,  u.  von,  LesefrGchte.  [Zu  Ath.,  XV,  665.]  (H.,  XXXV,  4, 
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Gluist.  W..  Bakcbylides  und  die  Pythiadcnrecbnung.  (H.,  XXXVI,  1,  p.  107-112.) 

Heage,  O^  BacchyUdes,  VIII  (IX),  36  Blass  2.  (Rh.  M.  LVI,  2,  p.  305-307.) 

Jarenka,  H.,  Dieu  Dithyramben  1.  des  BakchyUdes.  (W.  St.,  XXI.  2,  p.  216-224.) 

''*ÏÏô°J**  ^^'  ^  ▼icloire  au  pentathie,  i  propos  d'un  passage  de  Bacchylide.  (R.  E.  A.,  111, 

î'5?$!"^*;  ^"  ^®^  •"  Bacchilide.  (Estr.  d.  AtU  d.  R.  Accad.  Lucchese  d.  se.,  I.  ed  arti,    . 
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PrcBtIce,  w.  K.,  De  Bacchylide  Pindari  artis  socio  et  imitatore.  Diss.  Halle,  66  p. 

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BECCOS.  —  Voir  Jean  Beccos. 
BIBLE  ET  APOCRYPHES. 

—  Te«tamentum  novum  graece  et  latiae.  Textum  graecum  recensuit,  latinuui  ex 
vuigata  versione  Ciementina  adiunxit,  brèves  capitulorum  inscriptiones  et  locos 
parallelo»  uberiores  addidit.  F.  Brandscheid,  Pars  I.  Evangelia.  Freiburg  i. 
Br.  Herder,  1901,  xxiv,  652  p.  2  M.  40  Pf. 

—  Quatuor  Jesu  Christi  Evangelia.  Texte  annoté  d'après  les  commentaires  les 
plus  récents,  par  R.  Petileau,  Paris,  Amat,  vi,  202  p. 


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London,  Marshall.  2  sh.  6  d. 

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Blass.  Leipzig,  Teubner.  xvm,  110  p.  3  M. 

—  Acts  of  the  Apostles,  éd.  by  H.  P.  Comish,  With  Introd.,  map,and  full  notes. 
London,  Evans,  128  p.  1  sh.  2  d. 

—  First  epistle  of  St.  Peter.  (Greek  text.)  Introd.  notes  by  /.  Howard^  B,  Master- 
mann,  London.  Macmiilan,  200  p.  3  sh.  6  d. 

-  The  Ascension  of  Isaiah.  Transi,  from  Ethiopie  version  which,  with  new  Greek 
fragment,  Latin  Versions,  Latin  transi,  of  Slavondc,  is  hère  published  in  fuU. 
Ed.  Introd.  notes,  Indexes,  by  R.  H,  Chatoies.  London,  Black,  232  p.    7  sh.  6  d. 

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chen  Danielzus&tze  und  ihre  kanonische  Geitung. 

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Beet^  J.-A^  Commontary  od  St.  Paul'f  epistle  to  the  Romans.  London,  Hodder.  406  p. 

Belser,  !-•  Binleitang  in  das  Neue  Testament,  freiburg  i.  B.,  Herder.  1901,  yiu,  852  p.  12  M. 

Blass.  F..  Textkritische  Bemerkungen  zu  Matthaeas  (Beitr.  zur  F6rderang  ehrittl.  Théologie, 
1900,  4.) 

BODwetscil,  N..  Ein  Bruchstuck  des  griecbischen  Teites  der  Aseemio  Isaiae.  (Theol.  litte- 
raturblalt,XXI,U.) 

Boasset.  W..  Die  Testamente  der  zw6lf  Patriarchen.  (Z.  f.  NeatestamentL  WÎm.,  I,  2, 
p.  114  ss.) 

Gary,  G.  L.^  The  synoptic  Gospeb.  Together  with  a  chanter  on  the  teit  criticism  of  the 
New  Testament,  (hitemational  books  on  the  N.  T.)  London,  Putnam,  410  p. 

DelssmaDB,  G.-A^  Bible  Studies.  Contributions  chiefly  from  papyri  and  inscriptions  to  the 
histor^  of  the  lan^^uage,  the  literature  and  the  religion  of  hellenistic  Judaism  and  primilÎTe 
christianity.  AuUionzea  translation  incorporatiog  Deissmann's  most  récent  changes  and  «dditions, 
by  A.  Grteve^  London,  Clarck,  1901,  400  p.  9  th. 

DesJardlBS,  G.»  Authenticité  et  date  des  livres  du  Nouveau  Testament.  (Étude  critique  de  lliis- 
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Bollseliaeta»  B.  tob.  Der  Briefwechsel  zwischen  Abgar  und  Jésus.  (Z.  f.  wiss.  TheoL, 
N.  P.,  VIII,  3,  p.  422486.) 

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Btbbs.  Notes  on  the  N.  T.  AcU  of  Apostles.  With  Introd.  map  and  full  notes,  bj  B,  P.  Cor- 
niêh.  London,  Simpkin.  10  d. 

Bwaltf  •  F.,  Probabilia  betreffend  den  Text  des  ersten  Tirootheusbriefes.  (Pestschr.  f.  Prinzreg. 
I^tpold.)  Leipzig,  1901,  38  p. 

Poster.  G.,  Story  of  the  Bible  from  genesis  to  revelalion,  induding  historical  connection 
between  Old  and  New  Testaments,  in  simple  language.  Maps,  256  illustr.  New  éd.  London,  Grif- 
fin,  710  p.  4  sh.  €  d. 

Frtes.  S.  A*.  Was  meint  Paulus  mit  'ApaSîa,  Gai.  I,  17.  (Z.  f.  NeutestamenU.  Wissensch. 
II,  2.) 
GrcffOrjr.  G.  B.,  Textkritik  des  Neuen  Testamentes.  I.  Bd.  Leipzig,  Hinrichs,  ti,  478  p.  12  M. 

Harnack,  A.  Problème  im  Texte  der  Leidensgeschichte  Jesu.  [Zu  Luc  22,  43,  44  ;  23,  33,  34; 
ZuMarc.  15,  34.]  (S.  Pr.  Ak.  1901,  11,  p.  251-266.) 

HastlDffS^  J  et  J.  A.  SelMe,  DicUonary  of  the  Bible,  dealing  with  ito  language,  literatore 
and  contents,  induding  the  biblical  theology,  vol.  III.  London,  T.  Clark,  912  p.  '  28  sh. 

Hatcb.  B.  mnû  H.  A.  Betfpatlu  Concordance  to  Septuagint  and  olher  Greek  versions  of 
Old  Testament.  Suppl.  by  H.  A.  R.  Fasc.  1.  Oxford,  Glarendon  Press.,  in-4*.  16  sh. 

Haaslelter.  J^  Beitrige  zur  Wûrdigung  der  Offenbarung  des  Jobannes  und  ihres  Kltesten 
lateinischen  Ausli^rs,  Victorinus  von  Pettau.  Rectorats- Rede.  (Festreden  der  Universit&t  Greifs- 
vald,  nr.  9.)  Greiiswald,  J.  Abel,  20  p.  60  Pf. 

HemaB,  Was  bedeutet  es,  dass  das  Alte  Testament  hebr&isch  und  das  Neue  griechisch  geschrie- 
ben  ist?  (Schluss.)  (D.  Reich  ChrisU,  iU,  7.) 

HlIffeDreM  A^  Thomas  von  Herakloa  und  die  Apostelgeschichte.  (Z.  f.  Wi«8.  TheoL  N.  F., 
VIII,  3,  p.  401-422.) 

—  Das  VorwoK  des  dritten  Evangeliston.  (Ibid.,  IX,  p.  1-10.) 


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DES  ÉTUDES  GRECQUES  181 

—  Die  synopUacbe  Zweigqttenen  and  Papias  ron  Hiertpolis.  (Ibid.,  p.  151-156.) 

—  Die  GeburU-  and  Kindheitsgeschichte  Jesa,  Lac.  I,  5-II,  53.  (Ibid.,  p.  177-235.) 

—  DieGebart  Jesa  ansder  Jungfirao  in  dem  Locas-Brangeliam.  (Ibid.,  p.  313-317.) 

HoltimaDB.  H.  J.,  Hand-Gommentar  tom  Neaen  Tetlament.  I.  Bd.  I.  Abteilg,  1.  HSlfle  : 
Die  SynopUker,  EinleiUing  and  Mareas.  Leipzig,  Mohr.  190],  184  p. 

—  Zum  zweiten  Thessalonicherbrief.  (Z.  f.  Neutestamenil.  Wifsensch.,  II,  2.) 

KeBDe^.  J.  H^  The  second  and  third  episUes  ol  St..  Paul  to  the  Corinihians.  With  some  proors 
of  iheir  indépendance  and  mutoal  relation.  London,  Methoen,  230  p. 

KIoepper.  A^  I  Job.  5,  6-12  (Z.  f.  Wis.,  Theol.  N.  P.,  VIU,  3,  p.  378-400.) 

Kroell^  M..  Die  Beiiehancen  des  klaaaiachen  Altertbam^  xa  don  hl.  Schrillen  des  Allen  and 
Neuen  Testamentes.  Piir  die  Preunde  der  anUken  Litteratur  aus  den  Quellen  dargestelU.  Trier, 
Paolimis-Drucfcerei,  1901,  n,  66  p.  1  M.  20  Pf. 

IVash^  H.  S^  History  of  bigber  criticism  of  tbe  N.  T.  :  Process  wbereby  tbe  word  of  God  bas 
won  the  rigfat  to  be  underslomi.  London,  MacmiUan,  204  p.  3  sb.  6  d. 

Nestlé,  B.^  Miscellen.  I.  Ueber  den  Titel  des  Neueu  TesUmenles  {i^wia  Stai^xt|  nud  ^ 
X  a  i  V  »i  fitaWiXTi).  —  2.  *EiKoufftoç,  tigUch.  (Z.  f.  Neutcstam.  Wiss..  I,  4  p.  249,  8«.> 

—  Die  Geschichte  eines  Dnickfeblers  (icacvTd6poyo<  in  3.  Harc.  6,  4.)  (Berliner  philol.  Woehen- 
schr.,  1901,  nr.  1,  p.  28-30.) 

—  Zur  Didascalia  aposiolomm  ;  Zuoi  Vater  anser.;  Luc,  4,  18, 19.  (Z.  f.  Neutest.  Wist.,  II,  2.) 

«IHkllB.  T.,  Alexandrian  évidence  for  tbe  Cbronology  of  the  Gospels.  (J,  of  Philot,  nr.  54, 
p.  232-252.) 

—  Adversaria  biblica.  (Cl.  R.  1901,  4,  p.  203-204.) 

mené.  •••  Kritik  der  beiden  Makkab&erbGcher  nebst  Beitrigen  znr  Geschichte  der  Makka- 
b&ischen  Brhebung.  (2.  art.)  (H.  XXXV,  3,  p.  453-527.) 

OmOBt,  H.,  Notice  sur  on  très  ancien  manuscrit  grec  de  l'Évangile  de  saint  Mathieu  en 
onciales  d*or  sur  parchemin  pourpré  et  orné  de  miniatures,  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale 
(n*  1280  du  sapplément  ffrec).  Paris,  Klincksieck,  1900,  in-4o,  81  p.,  2  pi.  (Exhr.  des  Not  etextr. 
des  mss.,  t.  XXXIV.)  —  Voir  aussi  skctioiv  VU. 

PatOB.  W.  ■••  La  tradition  populaire  dans  les  Évangiles  synoptiques.  (R.  A.,  1901,  janv.- 
févr.,p.  17-23.) 

Nieizl)  PTm  Kursgefasster  Commentar  zu  den  4.  Evangelien.  I.  Bd,  Karzg.  Comm.  zum 
Evangelium  des  hl.  Matthcus  mit  Auschluss  der  Leidensgeschlchte.  2.  Aufl.  Graz,  xu, 
426  p.    6  M.  50  Pf. 

PreuselieB,  B^  Ein  neœs  HiUsmittel  zum  Bibelverstindnis  (Cheyne-Blacks  Bncyclopsdia 
BibUca.)  (Z.  f.  neutcstam.  Wiss.,  I,  4,  p.  255  ss.) 

—  Antilegomena.  Die  Reide  der  ansserkanonischen  Evangelien  und  urehrisUichea  Ueberlieferun- 
gcn,  hrsg.  und  ûbcrs. Giessen,  Ricker,  1901,  vui,  175  p.  3  M. 

BéTlIle.  J^  Le  4-«  évangile.  Son  origine  et  sa  valeur  historique  (suite).  Paris,  E.  Leroux,  1901, 
p.  117-344. 

Blce«  J.-W^  On  Uie  Septuaginl  text  of  I  Samuel,  20,  3,  and  Epistle  of  Jeremiab,  25.  (Amer.  J. 
of  Philol.,  XXI,  4,  p.  444-447.)  , 

SelilBtter.  A^  Verkannles  Griechisch.  (Beitr.  zur  Forderung  chrisU.  Théologie,  1900,  4.) 

SolUa.  W..  Zur  Entslebung  des  I.  Evangeliums.   (Z.  f.  neotestam.  Wiss.  I,  3,  4,  p.  219  ss. 

—  Unsere  Evangelien,  ihre  Quellen  und  ihr  Quellenwert.  Leipzig,  Dieterich,  1901,  vi,  149  p. 

2  M.  50  Pf. 

—  Zum  ProUem  des  Johannesevangdiums.  (Z.  f.  neutestamenU.  Wiss.,  II,  2.) 

Sple^eli^rff  aatf  Jacolly.«  Zu  dem  Strassburger  Evangelienfragment  Eine  Antikritik. 
(Sphmx,  nr,  3-4.)  o  — e  -e 

SCeveat.  6.  M^  Messages  of  the  Aposties  :  the  ApostoUc  discourses  in  the  book  of  Acts  and 
tbe  gênerai  and  pastoral  episUes  of  the  New  Testament,  arranged  in  chronologie^  order,  analy- 
sed,  and  freely  rendered  in  paraphrase.  London,  Clarke,  in-16,  272  p.  3  sb.  6  d. 

Swete.  H.  B^  Introduction  to  Old  Testament  in  Greek.  Append.  containing  letter  of  Aristeas. 
Bd.  by  B,  St.  /.  Tkackêraif.  London,  CUy,  606  p.  7  sh.  0  d. 

Treacll.  B.  CL,  Synonyms  of  New  Testament.  Etymological  notes,  by  A.  L.  Mayhew.  New 
éd.  London,  Paul,  1901,  412  p.  7  sh.  6  d. 

Vlaceat,  M.  B^  Word  studios  in  the  N.  T.  vol.  4  :  The  Thessalonian  EpisUes,  tho  cpistie  to 
tbe  Galatians,  the  pastoral  episties,  tbe  epistie  to  the  Hebrews.  (N.  York).  London.  18  sh. 

fOlIcmC  !•  €-•  De  tribus  loeis  interpolatis  in  Evangelio  secundum  Marcom.  (Un.,  1901,  2, 
p.  148-161.) 


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182  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

WelflS,  J^  Die  synopUscheii  E?aiigeUen.  (Theol.  Rundschau,  1901,  4.) 
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BION  DE  8MYRNE,  Adonis.  Deutsch  und  griechisch  von  U.  von  Wilamowiti' 
Moellendorff.  Berlin,  Weidmann,  m,  48  p.  1  M. 

CAIXIMAQUE. 

W.-M.  <WllamowlU-Moelleotforff)  U.  von.  Eine  Handschrift  des   Kallimachos.  (H., 
XXXVl,  2,  p.  309.) 

ZIelInsky.  TH^  CalUmachos  hymn.,  5,  70  ff.  (Ph.,  XIV,  1,  p.  13-15.) 
CALLI8THÈNE. 

Aasfeld.  A.»  Zur  Topographie  von  Alexandria  und  Pseudo>Kallistbencs,  I.  31-33.  (Rh.  H.,  LV, 
3,  p.  348-384.) 

Waclisiliatli.  G.  —  Voir  Historibits  grkgs. 
CALUSTRATE. 

Taailert,  O.»  SkoUon  des  Kallislralos,  Parlitur.  Leipzig,  Breitkopf  und  Hirtel.  (Chorbibliv- 
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CA88IANU8  BA88U8. 

Herwertfen,  H.  van.  Ad  Geoponica.  (Mn.,  XXVIII,  4,  p.  404421.) 
CEBES* 

Tajior.  G^  Hennas  and  Cebes.  (J.  of  pkilol.,  nr.  54,  p.  276-319.) 
CHARITON. 

Naller,  S.  A..  Ad  Charilonem.  (Mn.,  1901, 2,  p.  141-144.) 

Wllcken,  |]^  Eine  neue  Roman-HAndschrifl.  (Arcbiv  f.  Papyrasforscbunf,  elc,  1,  2, 
p.  227-272.)  '  ^* 

CHORICIU8. 

Foerster.  ■.,  Dialexis  Choricii  inedita.  (Ph.,  XIV,  2,  p.  192-194.) 
CHRI8TOPHORUS. 

StemMeb,  L^  Appendix  Cliristophorea.  (Eos,  VI,  p.  53-74.)     ' 
CHRY8IPPE. 

Snsemlbl,  Fr..  Chrysippos  von  Knidosund  Erasistratos.  (Rb.  M.,  LVI,  2,  p.  313-318.) 
ClJSMENT  D'AL£XANDRIE,  Iloinily  entitled  «  who  is  the  nch  man  that  is 
saved?  »  Ed.  by  P.  Mordaunt  Bui*nard.  London,  Soc.  f.  promoting  christ,  koow- 
ledge,  1901,  80  p. 

BrnestI,  K..  Die  EUiik  des  Titus  Ravius  Clemens  Ton  Alexandrioo,  oder  die  erste  xasam- 
menbSngende  BegrQndung  dcr  chrisUicben  Siltenlehre.  Zuffleich  ein  Beitrag  zur  Gescbicbte  der 
einschlâgigen  Wissenscbaflen,  queilenmfissig  hexth.  (Jahrb.  f.  Philos,  und  spekulat.  Théologie,  VI. 
ErganzuDgsbeft.  Paderbom,  Schôningh,  xii,  174p.  3  M. 

Staetillnff.  —  Voir  Patroumîib,  Texte  und  Untertuchungen. 
COLUTHUS. 

La  Boctie.  —  Voir  PoirrEs  ipiQuxs. 

Lndwlcb.  A..  Bessemngsvorscblfiffe  zu  KoUuthos.  —  Kritiscbe  MiseeUen  (XXl-XXIV).  Progr. 
Kfinigsberg,  Schubert  und  Seidel,  1901,  in-4,  20  p. 

CRATIPPE. 

Selunldt,  W..  Kralippos  zum  drilten  Mal.  (Ph.,  XIV,  1,  p.  155-157.) 

Snsemltil.  Fr..  Die  Zeitdcs  Hislorikers  Kraltippos.  [MarceU.  V.  Thucyd.,  §  31.]  (Pb.,  XIII, 
3,  p.  537-544.) 

CTÉ8IAS. 

LanzanL  G..  1  IIEPSIKA  di  Ctesia,  fonte  di  storia  greca?  (Riv.  di  storia  ant.,  N.  S.  V.,  2-3, 
p.  214-231.) 

DAMA8CIUS. 

Gnmont,  Fr.  —  Voir  Diodorc. 

DÉMÉTRIUS  CTDONIUSy  De  contemneada  morte  oratio.  Ex  codicibus  edidit 
H,  Deckelmann.  Leipzig,  Teubner,  1901,  xii,  47  p.  I  M. 

DÉMÉTRIUS  RHÉTEUR. 

■oberts,  W.  Rb.,  The  Greek  words  for  «  style  m.  (With  spécial  référence  to  DemeUit» 
ictpl   ipiJLTiviiaç.)  (Cl.  R.,  1901,  6,  p.  252-255.) 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  183 

ZteltnHkl,  Th.,  AT.jjLTixptou  «fraXi^pio;  T<Ji:ot  litiaToXtxot.  (Ph.,  XIV,  f,  p.  8-9.) 

DÉMOCRITE. 

Fronmttller.  W^  Democrit,  seine  Homerstudien  und  Ansichten.  Diss.  Erlangen,  1901,  67  p. 
Sasemilll.  Fr.»  Aphorismeo  xu  Demokritos.  (Ph.,  XIV,  2,  p.  180.191.) 

DÉMOSTHËNE.  Demosthenes  on  the  crown.  Ed.  by  W.  W.  Goodwin,  Cam- 
bridge, University  Press  ;  London,  Clay.  12  sh.  6  d. 

—  Demosthenes.  Speech  against  Mculias,  with  Introd.  and  notes,  by  J.  fl.  King. 
Oxford,  Clarendon  Press,  1901,  xv,  119  p. 

Baner.  K.  J..  Demoslhenes  und  dcr  Uarpalische  Prozess.  Ein  Beilrag  xur  Ldsung  der  Har- 
palosfrage.  Progr.  Freiburg.  in-i,  i2  p. 

Brewer.  H..  Die  Unlerscheidung  der  Klagen  nach  altischem  Redit  und  die  Echthcil  der  Ge- 
setze  in  §§  47  und  113  der  Demoslheniscben  Midiaoa.  (W.  St.,  XXU,  2,  p.  258-308.) 

BOrctloer,  L.,  Thn  new  édition  of  Pauly's  Encyclopœdia  [111,  col.  2279  :  Speech  of  Demoâ- 
thcnes  on  Halonnesus].  (Cl.  R.,  1900,  6,  p.  322.) 

Heer^effen.  F.,  Ueber  parcnthetiacbe  Sitze  und  Salzverbindungcn  in  der  Kranzredo  de§ 
DemostbeneR.  (Foslschr.  f.  Prinzrcg.  Liiitpold.)  Leipzig,  Deicbert,  1901,  26  p. 

Laodatin,  A^  Bemerkungen  zu  den  Demosthenischen  Staatsredcn.  Progr.  Hildescheim,  in-4, 
15  p. 

May,  t..  Die  MaiISnder  Demosthenes- Handschrifl.  D  112  sup.  (suite).  (Noue  pbilol.  Rundschau, 
1900,  nr.  15,  p.  337-347;  1901,  nr.  11,  p.  241-259.) 

—  Zu  Domoslbones  Cod.  Ambros.  C  235  inf.  (Ibid.,  1901,  nr.  4.  p.  73-79.) 

Belell.  H.  W.,  Zu  Dem,  Chen.  §  7  (Bt&lter  f.  bayr.  Gymnasialschulw.,  1901,  5-6,  p.  347.) 

DENTS  L'ARÉOPAGITE. 

Kriiffer,  G.,  Wer  war  Pscudo-Dionysios  ?(Byz.   Z.,  VIII,  p.  302-305.) 

DENYS  D'HAUCARNASSE,  Dionysius  of  Halicarnassus.  The  three  literary 
letters.  (Ep.  ad  Ammaeuni  1,  Ep.  ad  Pompcium,  Ep.  ad  Ammaeum  H.)  The 
Greek  text  edited  with  Engîish  translation,  fac-similé,  notes,  etc.,  by  Rhys. 
Roberts,  Cambridge,  Univ.  Press,  1901,  232  p. 

Heyileiireicll.  G.,  De  Quinliliani  InstiluUonis  oratoriae  lUiro  X  ;  de  Dionysii  Halicamassêosis 
de  imilalione  libro  ;  de  canone  qui  dicitur  Alexandrino  quaesliones  Diss.  Briangcn,  60  p. 

FoyDton,  A.  B..  Two  Oxford  oiss.  of  Dionysius  Halicamaasensis.  (Cl.  R.,  1900,  8.  p.  413- 
414.) 

BOllerts.  W.-Bll.,  On  Dionysius  from  Halicarnassus.  (Cl.  R.,  1900,  9,  p.  439-442.) 

DIDACHÉ.  ItSxx^t  'c<^^  ^diBt%a  dro9T6Xb)v,  Doctrina  XII  apostolorum.  Una  cum 
antiqua  versione  latina  pri(»ri3  partis  de  duabus  viis  prinium  éd.  Jos.  Schlecht. 
Freiburg  i.  Br.,  Uerder,  24  p.  1  M. 

OIODORE. 

Gainant,  Fr.,  Diodor  (1, 94]  et  Damascius  [de  Princip.,  {  125  bis,  p.  322  Ruelle]  (R.  de  l'I.  P. 
en  Belgique,  1900,  G,  p.  385-386.) 

Baile,C..  In  Diodorum  (lib.  XVI,  cap.  26).  (Nord.  Tidskr.  f.  filol.,  IX,  1,  p.  28.) 

Kallenllerff.  H..  Texlkritik  und  Sprachgebrauch  Diodors.  !  Teil.  Progr.  Berlin,  Gaertner,. 
1901,23  p. 

Marlnt,  N.,  Le  prooemium  de  Diodoro  de  Sicile.  (En  latin.)  (Annales  internat.  d*hist., 
1"  section,  1901,  p.  9-12.) 

Texte  italien. 

Texte  français,  Rome,  Impr.  de  la  Paix,  86  p. 

matscbovlas.  —  Voir  Xéîiophox. 
Stesllye —  Voir  HonfeRt. 
DI06ÈNE  LAERCE. 

Martini,  B.,  Zur  liandschriflliclien  Ueberlieferung  des  Laerlios  Diogenes.  (Rh.  M.,  LV,  4 
p.  612-624.) 

DI06ÈNE  (Pseudo). 

Marcks.  1.  F.,  Zur  Kritikdcr  Briefe  dos  Diogenes.  (Rh.  M..  LVI,  I,  p.  141-145.) 

DION  CASSIUS.  Dionis  Cocceiani  Cassii  Historiarum  romanarum  quae  super- 
sunt.  Edidit  U,  Ph.  Boissevain.  Vol.  III.  Berlin,  Weidraann,  1901,  xviii, 
800  p.  32  M. 

13 


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484  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

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Gerold,  1899. 

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DION  CHRYSOSTOME.  Dio  Chrysostoinus  aus  Prusa.  Uebersetz.  von  K.  KrauL 
7-9  (Schluss),  Ulin,  Kerler  in-i2.  i  M.  50Pf. 

FUcber,  P..  De  Dionist  Chrysoslomi  oralionis  ierliae  composilionc  et  fontibas.'Diss.  Bodo, 
1901,  4C  p. 

DIOSCORIDE. 

Wellmaon.  Berichl   uber  den  SUind  der   Bcarbeiluag  des   Dioskoridcs.  (Nachricht  t.  d. 
GescIUch.  d.  W.  zu  GôUingcn,  I,  p.  il.) 

DIOSCORIDE  DE  TARSE. 

Wllamowltz-Moelleodorff,  U.  voo.    Ueber  âen  Grammaliker  Dioekurides    aas  Tarsos. 
(H.,  XXXV,  4,  p.  542-543.) 

EPICHARME. 

Pascal.  C,  Di  Epicarmo  e  dci  suoi  rapporli  cod  Lucrezio.  (Atcne  e  Roroa,  IIÏ,  p.  275-481) 

EPICTÈTE.  Discourses,  transi,  by  G.  Long,  with  an  Introd.  by  /.  L.  Spalding. 
New-York,  Appieton,  21  et  374  p. 

ÉPICURE. 

Fraccaroli^  G-  Un  frammento  di  Epieuro.  (Alli.  d.  R.  Accad.  d.  se.  di  Torioo,  XXXV,  7.) 

ÉPI6RAMMES.  Griechiscbe  Epigramme  und  andere  kleincre  Dichtungen  in 
deutschen  Uebersetzungen  des  XVI.  und  XVII.  Jahrhundert,  hrsg.  tou 
Max  Rubensohn.  Mit  Aninerkungen  und  ausfOhrlicher  Einleitung  hrsg.  in  Biblio- 
thek  altérer  deutscher  Uebersetzungen,  hrsg.  von  A.  Saue7\  2-5.  Weimar, 
Felber  1897,  cclxxvi,  210  p.  18  M. 

ERA8ISTRATE. 

Sosemliil.  —  Voir  Cbrysippb. 
ESCHINE. 

DettO.  P*.  De  genetivi  apud  Aeschinem  usu.  Progr.  Magdeburg,  1901,  in-i,  13  p. 

ESCHYLE*  Tragoediae  cum  fabularum.  deperditarum  fragmentis,  poetae  vltaet 
operum  catalogo.  Recens.  A.  Sidgwick  Oxford,  Clarendon  Press.        3  sh.  6  d. 

—  Tragédies  and  fragment,  Translated  by  the  late  E.  //.  Plumptre.  Notes,  rby- 
med,  choral  odes.  London,  Isbiter.  1901,  2  vol.  à  2  sh.  6  d. 

^  Oresteia.  Transi,  and  expl.  by  G.  C.  \Van\  Illustr.  London,  Allen, 
27  p.  7  sh.  6  d. 

—  Oresteia,  musikalische  Trilogie  nach  Aeschylus,  Text  von  A.  Wenkstem  : 
Deutsch  von  Hans  Schmidt;  Musik  von  S.  Tanejeff,  1.  Tl.  :  Agamemnon.  2.  Die 
Choephoren.  3.  Die  Eumeniden.  VollstAndiges  Textbuch  mit  Inscenirung. 
Leipzig,  Belaieff,  1901,  63  p. 

—  Agamemnon.  Texte,  traduction  et  commentaires,  par  P.  Regnaud.  Paris,  Fon- 
temoing;  Lyon,  Rey,  vu,  219  p.  (Extr.  des  Annales  de  l'Univ.  de  Lyon,  N.  S., 
11,6.)  6fr. 

—  Eumenides.  Ed.  by  T.  R.  Mills.  Introd.,  text,  notes,  vocabulary,  text  papers 
and  translation.  London,  Clive,  1901,  148  p.  .5  sh.  6  d. 

—  Persiani,  con  note  di  V.  Inama.  Torino,  Loescher,  xxxii,  116  p. 

—  Prometheus  vinctus.  Ed.  by  C.  E.  Laurence.  London,  Bell,  1901.  2  sh. 

—  Sedm  proti  Thebain  Prelozil  (trad.)  Fr,  Loukotka.  Prague,  Wiesner,  84  p.  1  kr. 

Bannler.  W.,  Der  Kalalog  dcr  Dramcn  des  Aischylos.  (Rh.  M.,  LV,  1,  p.  479-480.) 

Brans-Moiar^  Die  Aeschylcische  Oresteia  (Deutsche  Gesaogkunst,  I,  7.) 

Gtiarcli.  —  Voir  Sectioî»  IX. 

Herwerden.  H.  van,  Ad   iïischyli  Eumenides  (w.    96,  120,  217,   258,  377,   482,  553,  649 
992,  lOU,  etc.)  (Mn.  XXVIlI,  4,  p.  392-395  ;  —  XXIX,  2,  p.  209-210.) 

larenka.  H..  Ad  Supplices  Acschyleam  adversaria.  (Wiener  Studien,  XXII,  2,  pp  181-193.) 

Kasprowlcz.  I.,  Sur  un  chœur  des  Choéphores.  (Trad.  en  polonais.)  (Eos,  VI,  p.  17-19.) 

Klrclibactl.  W..  Aoschylos  und  die  Modernen.  (Gegenwart.  1900,  nr.  49,  p.  357-361.) 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  185 

Mess.  A.  —  Voir  PiNDARR. 

Navarre,  O..  De  rtiypolhèse  d'un  mannequin  dans  le  Promélhéc  enchaîné  d'Eschyle. 
(R.E.  A.,  111,2.  p.  105-114.) 

VamieBller.  L^  Esch\le,  A^çamemnon  MOI  (KirchhoiT).  (R.  de  l'instr.  p.  en  Belgique, 
XLIU,  3,  p.  175.) 

PliCkam.  A.  O.,  Aescb.  Agam.,  489-592  (DindorQ.  (CI.  R.,  1900,  9,  p.  434-436.) 

—  AeMh.  Choepb.,  542.  (Ibid.,  p.  437-138.) 

Heymoar.  —  Voir  HoMfcnc. 

EUCUDE. 

Berry.  T.  W.  6.  T^  How  U>  work  déductions  in  Euclid,  London,  Simpkin,  112  p. 

Bdmondson,  T.  W.,  DeducUons  in  Euclid.  London,  Clive,  1901,  210  p.  2  sh.  6  d. 

Simon.  M^  Euclid  und  die  secbs  planimelriachen  Bûcher.  Mit  Beniitiung  der  Textausgabe 
von  Heiberg.  Leipzig,  Teubner,  vu,  141  p.  (Abbandigen  zur  Gesch.  d.  maUiemat.  Wiss.  mit 
Einsclihiss  ilirer  Anwendungcn,  begrûndel  von  Mor.  Cantor.  1 L  Hfl.) 

EURIPIDE.  Euripkles.  Fabulae,  éd.  R,  PiHnz  et  N.   Wecklein.  Vol.  I  pars  7  : 
Cyclops,  ed .  N.  W.     ' 

—  Vol.  III,  pars  3  :  Orestes.  Ed.  N.  VV.,  Leipzig,  Teubner.  2  M.  50  Pf. 

—  Vol.  III,  pars  4  :  Phoenissae.  Ed.  N.  W.  2  M.  80  Pf. 

—  AJceste  ou  la  fidélité  conjugale,  tragi-comédie  grecque,  trad.  en  vers  français 
et  en  trois  actes  par  A.  Lagoguey.  Paris,  Brunel,  70  p. 

—  Bacchae.  Ed.  by  G.  M,  Gwythei\  London,  Bill,  1901,  in-12.  1  sh.  6  d. 

—  Cyclops.  Ed.  with  a  pref.  Essay,  rhythmical  scheme  of  lyric  parts  and  exegeti- 
cal  and  critical  notes,  by  J.  Pattevson,  London,  Gardner,  134  p.        4  sh.  6  d. 

—  Hecuba.  Edited  by  Ch.  Buller  Heberden.  Oxford,  Clar.  Press,  1901,  in-12. 140  p. 

—  Hippolytus.  Edited  with  Introd.  and  notes  by  J.  E,  Hart*y,  Boston,  Ginn,  1901, 
XIV,  173  p. 

—  Medea,  with  notes  and  Introd.  by  F.  D.  Allen,  Revised  by  CL  H,  Moore.  Bos- 
ton, Ginn,  xxvii,  108  p.  1  doll.  6  c. 

—  —  Introduction,  text,   notes.   Ed.  by  J,  Thompson  and  T.  R.  Mills.  London, 
Clive,  1901,  IV,  197  p.         .  3  sh.  6  d. 

—  Translated  by  J.  Th.  und  T.  R.  M.  Ibid.  1901, 150  p.  4  sh.  6  d. 

Adam,  J.,  An  emendation  of  Euripidcs  Fragm.  222  ed.  Dindorf.  (Cl.  R.  1901,  4,  p.  197.) 

llaydes.  Fr.  H.  M^  Adversaria critica  in  Buripidcm.  Halle,  vn,  544  p.  10  M. 

Bloeb,  L.,  Alkestisttudien.  (N.  J.  Alt.  1901,  1,  1.  Abt.,  p.  39-50;  2,  p.  113-132.) 

Bmffbola,  V..  L'elemento  comico  nell'  Elena  di  Euripide.  (Alcn  cl  Roma,  IV,  25,  26.) 

Gbnrch.  —  Voir  secnorr  IX. 

Délie,  G.,  Kiingers  und  Grillparzers  Medea  mit  einander  und  mit  antikcn  Vorbildem  des  Euri- 
pides  und  Soneca  verglicben.  Progr.  Erfurt,  1901,  31  p. 

Draclimann.  Browning  Qber  Euripidcs.  (Fontschr.  f.  Ussing,  p.  19  ss.) 
Bllls.  R..  Euripidea.  (J.  of  philol.  nr.  54,  p.  204-207.) 
Ferrante,  !..  De  Belleropbonte.  Panormi,  42  p. 

Faoem.  M.,  ICgenia.  (conL)(Atenee  Roma,  111,  19-26;  p.  225-238;  21,  p.  282-293.) 
Headiam,  W..  Notes  on  Euripides,  I,  II.  (Cl.  R.  1901,  1.  p.  15-25;  2,  p.  98-108.) 
Hoffmann,  ErlSutemngen  'zu  Euripidcs'   Iphigenia  bei  dcn  Tauriem.  (KOnig's  Erliut.,  42. 
Bdchn.)  I^ipzig,  Beyer,  1901,  75  p.  40  Pf. 

Isclier.  B.»  Medea.  Verglcichung  der  Dramen  von  Euripidcs  bis  zu  Grillparzer.  Progr.  Bem, 
CO  p. 

Lacon.  —  Voir  Sophocle. 

Lanxanl.  C^  Euripide  o  la  qucstionc  fcmminile.  [Eurip.  Medea  230,  231.]  (Alêne  e  Roma, 
1901,  roaggio,  p.  143-157.) 

Nasser,  Zu  Medea  76,  77.  (Blitler  f.  Uyr.  Oyranasialscbulwesen,  1901,  1-2,  p.  12-15.) 
Ollvierl.  A.«  Soir  Alcesle  di  Euripide.  (Le  Grazie,  fasc.  6-7.) 


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186  BIBLIOGRAPHIE   ANiNLELLE 

Paton.  I.-M..  Tlic  story  or  Alceslis  in  ancicnt  Ulcralure  and  art.  (Amer.  J.  of  arch.,  1901. 
1,  p.  150-151.) 

Radermaclier,  L.,  To^oOto*;  [Hur.  Ion  374].  (Rh.  M.  LV,  3,  p.  482-483.) 

Boemer,  A..  Zur  Medea  des  Euripides  119  ff.  (Bl&tler  f.  bayr.  GymnasialscbolweseD,  IMd, 
7-8,  p.  5i*-536.; 

Sletbye.  —  Voir  Homërc. 

Stelirer.  H^  Warum  schrieb  Euripides  seine  Troerinnen?  (Ph,  XIII,  3,  p.  362-3M.) 

Terzafflli.  N..  I^  fonte  curipîdee  dell'  «  Elcna  n  di  Goethe.  (Atene  c  Roma,   1901,  Apnfe, 
p.  109-120.) 

VOfder.  A..  Iphigcnic  im  Drama  der  Griechen  und  bei  Gœthe.  Progr.  Hildeeheim,  110  p. 
Well.  H..   Melrica.  E.  N5»s   xai  uiuva?'  diriateiv  [sur  l'Oreste  d'Euripide.]  (R.  B.C. 
nr.  5i,  p.  18i-186.) 

—  Observations  sur  le  texte  de  VOresie  d'Euripide.  (Ibid.,  nr.  56.  p.  20-25.) 

—  Observations  sur  les  Phéniciennes  d'Euripide.  (Ibid.,  lir.  57,  p.  265-2C9.) 

EUSÈBE.  Kirchengeschichte  des  Eusebius.  Aus  dem  Syrischen,  von  E.  NestU. 
X,  298  p.  (Texte  und  Untersuchungen,  etc.  VI,  1-2.)  .  9  M.  50  Pf. 

Lawlor,  H.  1^  Two  notes  on  Eusebius.  [I.  Tbe  «  Memoirs  •  of  Hogesippus.  —  II.  Sone 
chronological  errors].  (Hermatbena,  XXVI,  p.  10-49.) 

EUTECNIUS.  Die  Paraphrase  des  Euteknios  zu  Oppians  Kynegetika,  éd.  0.  von 
Tilselmann  (Extr.  des  Abbandlgn  d.  Kdn.  Ges.  d.  W.  zu  Gôtlingeo,  philol.- 
hist.  Klasse,  N.  F.  IV,  1.)  Berlin,  Weidmann,  in-4,  43  p.  (1  éd.  complète  des  1.  3 
et  4.)  4  M. 

EUTROPE. 

Bhwald.  a.»  Eulropius.  (Ph.  XIII,  4,  p.  G27-630.) 
EÎZËCHIEL. 

Knlper,  K^  De  Bzechiele  poeU  Judaco.  (Mn.  XXVIII,  3,  p.  237-280.) 
FAVORINUS. 

Leyré,  L.,  Un  philosophe  provençal  au  temps  des  Antonins.  Favorin  d'Arles,  sa  vie,  ses 
œuvres,  ses  contemporains.  Marseille. 

FLORUiEGIUM  graecum  in  usum  primi  gymnasiorum  ordinis  coUeetum  a 
philologis  Afranis.  Fasc.  XI-XV.  Leipzig,  Teubner,  1901,  in-16.  à  60  Pf. 

(Editeurs  de  cette  nouvelle  série  :  H.  Pelei\  C.  Dielnch^  H.  Heyden,  J.  Gilbert, 
E,  Schwabe,  E.  Pollak,  C.  Brandstatter.) 

6ALIEN. 

Ullmaim.  O.,  Die  Rhinologie  des  Galen.  I  Teil  :  Anatomie  und  Physiologie.  DIm.  Bariin, 
30  p. 

GENESIUS. 

loor.  G.  de,  Zu  Genesios.  (Bjz.  Z.,  X,  1-2,  p.  62-G5.) 

GEORGES  L'ACROPOUTE. 

Helsenberg.  A..  Zur  Textkritik  des  Geschichtswerkes  desGeorgios  Akropoliles.  (Bl.  f.  Bayr. 
Gymnas.,  1900,  9-10,  p.  657-^79.) 

GEORGES  PISIDÈS. 

Hllberff.  J.»  Uebcr  die  Accentuation  der  Versautg&nge  in  den  iambischen  Trimetera  des 
Georgios  Pisides.  (Pestschrift  f.  Vahlen.) 

GORGIAS. 

Thlele.  G.,  looisch-Attische  Sludien.  l.  Gorgias.  (H.  XXXVI,  2,  p.  218-253.) 

GRÉGOIRE  de  Nazianze. 

Dabedoat,  B.,  De  Gregorii  Nazianzeni  carminibus.  Thesis.  Paris,  Poutsiclgue,  1901,  142  p. 

GRÉGOIRE  de  Néocesarée. 

Draeseke,!.,  Zu  Gregorios'  von  Neocâsaroa  Schrifl  «  Uebcr  die  Seclc.»  (Z.  f.  wiss.  Theol.. 
Jahrg.  44,  1,  p.  87-100.) 

GRÉGOIRE  le  Thaumaturge. 

Brinkmann  A^  Oi-egor's  dos  Thaumaturgen  Panogyricus  auf  Origenes.   (Rh.  M.   LVI,   1. 

p.  55-76.) 


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DES   ÉTLDES   GRECQUES  187 


~  DescripUon  d'un  ms.  hagiograpliique  erec  palimpseste,  avec  de»  fragments  d'un  panégyrique 
-  ■  -  -  '  ■■  -jué  à  Saint-Jean  Cbrysostomc.  (Bull,  de  l'Acad.  roy.  de  Belgique,  classe 


HA6I06RAPHE8. 

Bidez,  1-,  Deux  Tendons  grecques  inédites  de  la  vie  de  Paul  do  Thèbcs.  (Trav.  de  la  Fac. 
de  philos,  de  PUniv.  de  Gand,  25"«  fasc.)  Bruxelles,  Lamertin,  xlviu,  33  p, 

—  Description  d'un  ms.  h — '- »"— «  '— «-  «-i:™"-«a»«  01,0/.  Ai»m  r^^nt 

de  Saint- Foly carpe  attribué 

des  lettres,  etc.  t»00,  7,  p.  579-624.) 

HÉUOOORE. 

ftosemlliL  Fr^  Epikritisches  lu  Heliodoros  dem  Periegeten.  (Ph.  XIII,  4,  p.  615-618.) 

HEIXANICUS. 

Go^tanzl.  V.  —  Voir  sscTiorr  X. 

Perrin.  B..  The  Upeiai  or  Hellanicus  and  the  burning  o(  the  Argivo  Horaoum.  (Amer.  J.  of 
phUol..  XXII,  1,  p.  39-43.) 

HÉNOCH.  Da»  Buch  Henoch.  Hrsg.  von  J.  Flemming  und  L.  Radermacher.  (Die 
ffriechischen  chrisUichen  Schrifstcller,  Bd.  5.)  Leipzig,  Hinrichs,  1901,  vu, 
Î71p.  SM.SOPf. 

HÉPHESTION. 

GoofiBmcli.  M^  Zur  Ucberliererung  von  Hephaestions  'Ey^eipiSiov  icspl  [iÀxptù^é. 
Progr.  Halle,  1901,  22  p. 

HÉRACLJDE. 

KalBel.  G.,  HeracUdae  descriptio  Athenarum  (Strena  Hclbig.,  p.  143-145.)  Abbildgn. 
HERACLITE.  Hcracleitos  von  Ephesos.  Griechisch  und  Deutsch,  von  H.  Diels. 
Berlin,  Weidmann,  1901,  xu,  56  p. 

IMels.  H.,  Zwei  fragmente  HerakIiU.  (S.  Pr.  Ak.^  1901,  9,  p.  188-201.) 
HERENNIUS. 

Foerster.  R.  —  Voir  Sscnox  VII. 

Zu  Herennios*  Metophysik.  Erklârung  und  Erwidcrung  von   V.   Hahn.  (Wochenschr.   f.  kl. 
>!.,  1901,  nr.  8,  p.  221-222.) 

HERMAS  (pasteur  d*)* 

Bévllle^  J.,  La  valeur  du  témoignage  historique  du  Pasteur  d'Hermas,  avec  un  rapport  som- 
maire sor  les  conférences  de  l'exercice  1899-1900  et  le  programme  des  conférences  pour  l'exercice 
1900-1901.  Paris,  Impr.  nat.,  52  p. 

Taylor.  G^  Kat6é8pai  and  aujx^^ÉXXtov  in  Hermae  Paslor.  (Cl.  R.,  1901,  6,  p.  256-257.) 
HERMIAS. 

KBOpf.  B.,  Ueber  eine  neu  untersuchtc  Handschrifl  xum  AiaoupuLÔç  Tuv  l^o>  oiXo^oçuv. 
(Z.  f.  wis».  Theol.,  N.  P.,  VllI.  4,  p.  626-638.) 

L'HERMIPPUS. 

Braesekc 

N.  P.,  VIII,  4 

HÉRODIEN. 

BffeDOlflr,F^  Zu  HerodianosTechnikos  repl  |JLoW,pou;  Xi^e<oc.  (Rh*  M.,  LVI.  2,  p.  284-303.^ 

HÉRODOTE.   L.  VI,  chaplers  1-144.  Ed.   by  W.  J,  Woodhouae.  Introd.  text, 
notes,  vocabulary,  test  papers,  transi.  London,  Clive,  1901,  204  p.       6  sh.  6  d. 

—  Morceaux  choisis.  Précédés  d'une  notice  historique  et  accompagnés  de  notes 

frammaticales  et  philologiques  par  E.  Pessonneaux .  Paris,  Delalain  (1901),  xii, 
30  p. 

—  Herodotus   von   Halicarnassus,   Die   Musen.   Uebers.  von  J.  Chr.  F.  Basfu\ 
6.  Liefg.  3.  Aufl.  Rev.  von  H.  Vhle.  Berlin,  Langenscheidt,  1901.  à  35  Pf. 

-  Book2.  Literally  transi,  by  J.  A.  Pvout.  London,  Cornish,  1901.        1  sh.  6d. 

Adam.  Zur  Kritik  des  herodoteischen  Berichtc  ûbcr  die  Perserkriege.  (Sitzungn  d.  bistor. 
Gesellsch.  xa  BerUn,  1901,  1.) 

BfClliaar.  G.,  Die  Gebeine  des  Orestes.  (Horod.,  I,  67-68.)  (Korrespondenzblatt  f.  d. 
Gelf^rten  und  Realschulen  Wurltembergs,  1900,  8,  p.  285-288.) 

PrUffCb,  A^  Zur  KonsUtuierung  des  Herodotischen  Dialekts.  (Verhandlg  d.  Versanunlg  d. 
dcQtKhen  Philol.,  1899,  p.  158-1610 


-  Zu! 
Philol., 


BraesekC  !..  Zur  Frage  nach  dem  Verfasser  des  «  Hermippos  »  (Z.   f.  wissentl.  Theol. 
N.  P.,  VIII,  4,  p.  613-625.) 


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188  BIBLIOGRAPHIE    ANNUELLE 

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démolie  talcs  ofKammas.  (Voirl'Athenaemn  nr.  3817,  p.  831-832.) 

Grandmann.  Fraparaiion  zu  Herodot.  i .  und  2.  Heft.  Leipzig,  Teubner.  1 .   Bucb.  v,  34  p. 

50  Pf. 

—  2.  Bucb,  VI,  26  p.  40  Pf. 

Helberff^  BeitrSge  zur   Bcleuclitung  des  religiôsen  Standpunktes  bci  Herodot.   (Poslschr.  t. 
Uflsing,  p.  91  S8.) 

HelMnff,  B.,  Der  Iiislrumcutalis  bei  Herodot.  Progr.  Karlsruhe,  in-4,  2i  p. 

Hade.  G.,  In  Horodolum  [IV,  1].  (Nord,  Tidskr.  f.  filol.,  IX,  2,  p.  1 12.) 

Oerl,  HerodoU  Ehrlichkeit.  (N.  J.  A.,  1900,  9,  p.  638-640.) 

Pctersen.  F..  Ad  Herodotum  [VI,  52;  VII,  45;  IX,  U.]  (Nord.  Tidskr.  f.  filol.,  IX,  3-4,  p.  13S.) 

Prasek.  I.-V^  Lydiaca.  I.  Die  Lydisclicn  Mermnaden  uud  Herodot.  (Ceské  Muscam    fîlolo- 
gické,  VI,  3,  p.  161-173  ;  4-5,  p.  241-256.)  —  Voir  aussi  V.  4-5,  p.  323-328.) 

Bevllloat.  B.,  Hérodote  et  les  oracles  égyptiens.  (R.  égyplol.,  IX,  t-4,  p.  1-13.) 

SlCflbye.  —  Voir  Hom^rb. 

Waclismatli.  —  Voir  Historient  grecs. 

HÉRON  D'ALEXANDRIE.  Heronis  Alexandrini  opéra  quae  superauot 
omnia.  Vol.  Il,fa8c.  1.  Mechanica  et  catoptrica.  Rec.  L  Nix  et  W.  Schmidt. 
Hérons  von  Alexandria  Mechanik  und  Katoptrik.  Hrsg.  und  ûbers.  von  L.  S, 
und  W.  Sch.  Im  Anh.  Excerpte  aus  Olympiodor,  Vitruv,  Piinius,  Cato,  Pseudo- 
Euklid.  Leipzig,  Teubner,  xuv,  415  p.,  101  fig.  8  M. 

Goodwtn.  W.  W..  The  Hero  physictan.  (Amer.  J.  of  pbilol.,  1900,  1,  p.  168-160.) 

Maas.  M.,  Zur  heronischen  Frage.  (Ph.  XIII,  4,  p.  605-609.) 

Schmidt  W.^  Zur  bandschrifllichen  Ucberliefcrung  Hérons  von  Alexaudria.  (tlli.  H.»  LV,  4, 
p.  625-634.) 

HÉRONDAS.  Les  Mimes  d*Iiérondas,  traduction  littérale,  par  F.  Quillardy 
Paris,  Mercure  de  France,  in-12,  xxvi,  149  p. 

WlnkOWHkl,  J..  Des  Mimiambes  d'Hérondas.  Les  Temmos  dans  le  temple  d'Asclépio^^.  (En 

polonais.)  (Eos,  VI,  p.  32-36.) 

HÉSIODE. 

Blass,  F.,  Zu  den  ncuen  Pragmenlon  aus  Hesiods  Calalogen.  (H.,  XXXVI,  i,  p.  157-159.) 

Useoer.  H..  Eine  hesiodisclie  Dichtung.  (Rh.  M.,  LVI,  2,  p.  174-186.) 

WllamowtlK-Moellendorir.  D.  von,  Neue  Brochstûcke  der  hcsiodlschcn  Kalaioge. 
(S.  Pr.  Ak.,  1900,  38.  p.  839-851).  2  pi. 

lensen  and  Noeldeke.  —  Voir  Homèrr. 
HÈ8TCHIUS. 

Herwerden.  H.  von.  Ad  Hesychii  Lexieon.  (Mn.,  1901,  2.  p.  217-218.) 
HIÉROCLÈS  (le  stoïcien). 

Praechler.  K.^  Hierokles  der  Stoiker.  Leipzig,  Dietericb,  1901,  vm,  158  p. 
HIPPARQUE. 

HnltflCll,  F.,  Ueber  die  Grosse  und  Entfernung  der  Sonne  (Berichtc  uber  die  Verbandlungen 

der  k.  .SSchs.  Gesellsrh.  d.  Wi;  pbilol.-hist.  CL,  1900,  4.  p.  170-200.) 

HIPPOCRATE. 

Weber.  H.,  Zu  der  Schrifl  itspl  Siairr.;  ô^^cav.  (Die  Uandschriften  MV-A.)  (Ph.   XUL  4, 

p.  545-559.) 

Wllaraowltz-Moelleudorflr.  U.  von,  Die  hippokratische  Schrifl  icepl  i6-f,<  voi>90*j. 
[Extr.  de  S.  Pr.  Ak.,  1901,  1,  p.  2-23.]  Berlin,  Reimer,  1901,  22  p.  '  I  M. 

HISTORIENS  BYZANTINS. 

Llebeiich.  H..  Sludien  zu  den  Prooemien  in  der  griechischen  and  byxantinischoi  Go- 
schichtsscbreibung.  IL  Teil  :  Die  byzantinisclien  Geschichtschrcibor  und  Clironisten.  Progr.  MQo- 
chen,  60  p. 

HISTORIENS  GRECS. 

Waclisnialh,  G..  Bemerkungen  zu  griechischen  Historikem.  I.  Herodot  in  Thurioi. 
II.  Alexanders  Ëphemeriden  und  Plolemaios.  IIl.  Das  Aiexauderbuch  dçs  KiUlJsthencsI  (Hb.  Mus., 
LVI,  2,  p.  215-226.) 


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DES    ÉTUDES    GRECOLES  189 

HOMÈRE.  Homcri  IHas.  —  Voir  Section  Vil,  Codices  photographiée  depicli. 

—  The  lliad.  Edited  with  apparatus  criticus,  prolegomcna,  notes  and  appendices. 
by  W.  Leaf.  Vol.  I,  Books  i-xii.  18  sh. 

—  L'Iliade,  commentata  da  0.  C.   Zuretti,  vol.  III.  Libri  IX-XII.  Torino,  Loe- 
scher,  xi,  199  p. 

—  'H  D^iiSa  jxexaïJpaffjiévT,   dhto  tôv   'A.  niXXr,.   Mipoç  6«i5T£pov  :  H.-M.  Athènes, 
Vlastos,  123  p. 

—  il  libro  VII  deir  Odissea  con  note  italiane  de!  prof.  L.  Cisorio.  Milano,  Albrighi 
Segati,  1901,  66  p. 

—  Odyssey  in  English  for  those  who  cannot  read  the  original,  by  S.  Butler. 
London, Longmans.  7  sh.  6  d. 

—  d'inni  omerici  dichiarati  e  tradotti,  da  E,    Gerunzi,  Firenze,  Le  Monnier, 
XXII,  198  p. 

—  Antologia  oinerico-virgiliana  ad  uso  délie  scuole  normali  e  ginnassali,  da 
C.  Tincani.  Firenze,  Sansoni,  ix,  329  p. 

—  Antologia  omerica  e  virgiliana  nelle  migliori  versioni  italiane,  con  note,  con- 
fronti  e  riassunti.  2.  éd.  riveduta  ed  ampliata.  Torino,  Paravia,  vin,  227  p. 

Affar,  T.  L-,  EmcndaUones  honicricae.  (Od.  XllI-XVI.)  (J.  of  philol.,  nr.  54,  p.  166-203.) 

—  Homerica.  VII.  (Cl.  R.,  1900,  9,  p.  431-432.) 
Vin.  (Ibid.,  1901,  3.  p.  145-148.) 

Alleo.  T.  W..  The  tcxt  of  the  lliad.  —  II.  (Cl.  R.,  1900,  6,  p.  290-i9l.) 

—  m.  (Ibid.,  1000.  8,  p.  384-388.) 

—  The  nature  of  the  ancient  vulgatc.  (Ibid.,  1901,  8,  p.  4-9. 

—  Notes  and  an  apology.  [Hymni  to  Dcmeter  398.]  (Ibid.,  1901,  2,  p.  97-98.) 

lartll.  W.)  Wo  lag  dio  Heimalsiuscl  des  Odysscus?  ('Ap(XOv{a,  1900,  p.  40 j  ss.) 

leranek.  P.-M..  Bedoutung  der  agyptischen  Papyrusfundo  fur  die  Gcscliichtc  und  Kritik  des 
Homertexten.  Progr.  Bozen. 

lérard,  V.,  Topologie  et  toponymie  antiques  :  I.  La  Pylos  homérique.  (R.  A.  1900,  mai-juin, 
p.  3*5-391.) 

11.  1.69  Phéniciens  et  l'Odyssée.  (Ibid.,  juillet-août.  p.  15-124.) 

III.  (Suite)  (Ibid.,  sept.-oct.,  p.  2«;2-299;  —  nov.-déc.,  p.  422-452;  —  1901,  janv.-févr., 

p.  94-124;  —  mars-avril,  p.  213-223.) 

Iréal.  11^  Un  vers  d'Homère.  —  Voir  SEcrioif  VIII. 

Bmffmaon,  K<.  Homerisch  [jxvoivdcu)  und  gotisch  briggan,  zwei   F&llo  von  Wurzclanglei- 

chung.  (Indog.  Forschgn,  XII,  1-2,  p.  150-158.) 
Gaaer,F.,  Homer  als  Characleristiker  (N.  J .  Alt.,  1900,  9,  1.  Abt.,  p.  597-610.) 
DebenedetU,.  E^  L'episodio  di  Tersite.  [H.  B  212-277.]  (At.  e  Roma,  IV,  27,  p.  88-91.) 
Bn^el  P.-J^  Vom  Begriff  îxstt,ç  bci  Homcr.  (Bl.  f.   Bayr.  Gymnasialsch.,   1900,  7-8,  p.  513- 

524.) 

Falrcloafftl,  H.-B^  ÛS-Ûi:  in  Theocritus  and  Homcr.  (Cl.  R.,  1900,  8,  p.  394-396.) 

PelllelMB,  6..  PrSparation  zu  Homcrs  Odyssée.  5.  Hit.  Buch  XIX-XXIII.  Leipzig,  Teubner, 
21  p.  40  Pf. 

Fraccaroll,  6.,  A  proposito  di  una  versione  degli  inni  omerici  [di  E.  Gerunzi.]  (Bibliot.  d. 
scuole  ital.,  IX,  6-7.) 

Gaiino»  G^  Grammatica  omerica  per  u.so  dei  licci.  Torino,  libr.  Saleriana,  120  p. 

Glolz»  G.,   Les   Naucrarcs  et  les  Prytanes  des  Xaucrares  dans  la  cité  homérique.  (R.  E.  G. 

nr.  52,  p.  137-157.) 

Godiey,  A.  D^  Homerica  quaedam.  (CI.  R.,  1901,4,  p.  193-195.) 

Goodspeed.  B.  J.,  A  papyrus  fragment  of  lliad  E.  (Amer.  J.  of  phUol.,  XXI,  3,  p.  310-314.) 

Harder.  Gbr..  Schulwdrterbuch  zu  Homers  Ilias  und  Odyssée.  Mil  2  Kartcn  und  95  Abbildgn. 
Leipzig,  Freytag,  xxvi,  399  p.  4M. 

HelMff,  W..  Zu  dcn  homerischon  BesUttungsgchrauchen.  (S.  M.  Ak.,  1900,  2,  p.  199-279.) 

HoerCDZ,  G.,  De  vetustiorc  versus  .hcroici  forma  in    Homcri  carminibus    inventa.   Propp. 
Gacrtoer,  1901 ,  iji-4,  24  p.  1  M. 


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190  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

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Howorill,  H.  H..Tb€  cyclic  pocmsand  Uie  Homeric  question  (AfcInpoI.  J.,  nr.  iio,  p.  tO-39.} 

Hade,  0-  CoDJcctanea  [Hom.  8  613  sqq.]  (Nord.  Tidskr.  f.  filoK.  iX,  3-4,  p.  185.) 

Jenfien.  P.  antf  Th.  Noeldeke.  Bar  Choni  uber  Homor,  Hesiod  und  Orphous.  (Z.  d. 
deuUchen  Morgenl.  GeselUcb.,  LUI,  3.) 

Knaoic,  J..  Jezik  Horoerovih  piesma.  Progr.  1898-1899. 

Roelm.  C^  Zur  Erklfirung  bomerischer  Beiw5rlcr  (dStvd;,  ixpùyfZO^)-  Progr.  K6nigHberg, 
1901,  19  p. 

Lecawen,  J.  van.  Homerica  (Cont.)  XX  :  De  equo  Iroiano.  (Mn.,  1901,  2,  p.  121-140.) 

LIenluird.  F..  Odysseus.  (Blaltcr  f.  deuUcbe  Erzicbung,  1901,  nr.  2.) 

Lo  Gascio*  L.»  Il  bagDO  o,5pilalc  presso  i  Grcci  più  anlichi.  [Hom.  Od.].  (BuU.  di  filol.  dass., 
Vil,  4,  p.  80-86.) 

Lochner,  G.  H..  Nugac.  [5  :  Zu  Hom.  Od.  Il,  107-109].  (Blallor  f.  bavr.  Gymnasialscbulw., 
1901,5-6,  p.  36S-369.) 

Lodwlcll.  Aritl..  Der  Karer  Pigres  und  sein  Tierepos  Balrachomacbia.  Die  byzanlioiscben 
Odysseus-Legenden.  Zwci  Bntgegnungen.  Progr.  Kdnigsbcrg,  Scbuberl  et  Seidcl,  in-4,'2V  p.   30  Pf. 

Lndwiff,  A.»  Die  Eupborbosepisode  lUas  P  1-119.  (Aus  SiUungsb.  d.  Bdhm.  Ces.  d.  W.) 
Prague,  Rivnac,  8  p.  20  Pf. 

—  Ueber  die  Integrit&t  der  Ilias  bei  der  VorausseUupg,  dass  das  Gedicht  aus  selbslâodigcn 
Gosangen  zusammengesiellt  wurde.  (Ceské  Muséum  filologiské,  VI,  2,  p.  84-91.) 

—  Penelopcs  Weben  in  Od.  II,  93  ff.  (Ibid.,  p.  113-116,) 

Muff.  Glur..  Der  Zauber  der  bomerischen  Poésie.  Vorlrag.  Erfurl,  Villarcl,  37  p.  (Exlr.  des 
Jahrbb.  d.  k.  Ak.  gemeinuGU.  Wiss.  zu  Erfurl.  N.  F.,  Hefl  26,  p.  18-55.) 

MflnsterHerv.  R.,  Der  bomeriscbe  Thalamos.  (Jabresbeft  d.  oesierr.  arch.  InsUt.,  1900.  £^ 
p.  137-142.) 

Mastard.  W.  F.,  Tennyson  and  Homer.  (Amer.  J.  of  philol.,  XXI,  2,  p.  143-133.) 

Noack.  F.)  Die  6p7o8ûpY^  am  Megaron  des  Odysseus.  (Slreoa  Helbig.,  p.  215-220.) 
2  Abbildgn. 

Ollvteri.  k^  Osservazioni  critiche  sull'  inlcncnto  di  Atena  nell'  Odissca.  (Riv.  d.  Slor.  aul., 
N.  S.,  V,  2-3,  p.  204-213.) 

—  Oss.  crit.  sulla  mneslerofonia.  (Od.  Ub.  XXII.)  (Riv.  di  niol.  XXVUI,  4,  p.  598-606.) 

Owl.  P.,  -Epiiata  xpiy'kr^êa  ixopcJevra  [Od.  XVIIl,  297-8].  (Strena  Helbig.,  p.  221-2«7). 

I  Abbild. 
PalelO»  Alcuni  passi  dei  poemi  omcrici  riguardanli  il  milo  di  Héraclès.  (Note  di  filol.  class.) 
RelClieIt,  H..  Gr.  euû;j;  und  bom.  e&XT|pa.  (Boitr.  zur   Kunde  der  indogerm.    Spraehen, 

XXVI,  1,  p.  44-45.)  ; 

Reitzensleln.  R^  Aus  der  Slrassburger  Papynissammlung,  IV.  Zu  den  liiasscholien. 
(H.  XXXV,  4,  p.  611-626.) 

Reneny.  E..  Homeros  KOllOi  leirasai.  (Egycl.  pbilol.  Kôzl.,  1900,  5,  p.  i27-452.) 
Robert,  €.•  Studien  zur  Ilias.  Mit  BeilrSgen  \on  Fr.  Bechtel.  Berlin,  Weidmann,  1901,  vni, 
591  p.  16  Al. 

Roemer,  A.,  Homeriscbc  Gostalten  und  Gcslaltungen.  (Fcstschrift  f.  d.  Prinzreg.  Luitpold). 
Leipzig,  Deicbcrl,  1901,  20  p.  1  H. 

Rottie^  K.,  De  locis  quibusdam  bomericis.  (Fcslschr.  T.  Vahlen.) 

Scbrelner.,  J.,  Homers  Odyssée.  Ein  roysteriôses  Epos.  Elcmentar-Skizzen  der  drci  wich- 
tigslen  Ortlichkeitcn  'ûyuyiTf^,  I,ytpir\y  *l6axT,  auf  bistorisch-geograph.  Basis  enlworfen. 
Brauoscfaweig,  Saltler,  1901,  m,  103  p!  2  U. 

Sœrensen.  S-  L'âme  homérique.  (En  danois).  (Feslkria  iil  (Jssing,  p.  235-242.) 

8eymoar,  Tb.  D.,  Homeric  viands.  (Procced.  of  tbe  Amer,  philol.  Association,  XXX , 
p.  26-27.) 

—  Âllraction  Ihrough  opposition  in  lliad,  X,  325,  Odyssey  a  51,  and  Aeschylus  Sept.  3.  (Cl. 
R.,  1901,  1,  p.  28-29.) 

Slesbye,  O..  Textkritische  und  exegetische  Bcmerkungcn  zu  Homer  und  Herodot,  sowie  m 
Xenopbon,  ^Aicoulv.,  Eurip.  Herc.  fur.,  Plalons  Charm.  und  Diodor.  (Nord.  Tidskr.  f.  filol., 
VIII,  p.  89  ss.) 

Toikiebn,  J..  Homer  und  die  rdmisclio  Poésie:  Leipzig,  Dieterich,  vi,  219  p.  6  M. 

Tnxen,  S.  L..  Skaebnelrocn.  hos  Homer.  (Pcstskr.  Ul  Ussing,  p.  243-260.) 


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DES    ÉTUDES   GRECQUES  191 

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Togrlnz.  G^  Die  Homerische  Frage  in  dcr  Schule.  (Gymnasium,  1901,  3,  p.  77-82.) 
Wasaer.  Zu  Od.  5,  581.  (Korrospondenibl.  f.  d.  Geiehrten...  Wurlombergs,  1900,.  IX,  p.  332- 
3a4.) 

Wetsscnllom,  E..  Leben  nnd  Sille  bel  Homer.  Ein  Hilfshen  zur  WOrdigung  und  Erklaning 
von  Ilias  and  Odyssée  m  deutschcr  UcberseUung.  Leipzig,  Teubner,  ix,  68  p.  Figg.  80  Pf. 

Welzel.  P.,  Betrachtuogen  ûber  Homer*  Odyssée  aïs  Kunstwerk.  Progr.  Breslau,  1901,  18  p. 
WerlLaoï^l.  G..  Wôrlcrverzeichnis  zu  Homer»  Odyssée,  nach  der  Reihenfolgc  der  Verso 
oebslBrklarungderHomerischen  Formen.  1  Hfl  .Gesang  MI.  Paderborn,  Schôningh,  iv, 52  p.  75  Pf. 
WIMmowlU-Moellendorflr.  U.  von.  LesefrQchle.  [Zur  lUas].  (H.  XXXV,  4,  p.  561-565.) 
Zell,Tll^  Polyphem  ein  GoriUa.  Eine  naturwissenschaflliche  und  staalsrochtliche  Untersuchung 
>on  Homcrs  Odjssee  Buch  IX,  \t.  105  ff.  BerUn,  Jung,  1901.  vi,  184  p.  2  M.  50  Pf. 

ZoretlI.  G.  O^  La  perceziono  risiva  in  Omero.  (Riv.  di  fiiol.,  XXVlil,  3,  p.  369-405.) 
HTPÉRIDE. 

Kayser.  S.,  Étude  sur  la  langue  d'Hypéridc.  (Le  Musée  belge,  IV,  3,  p.  201-222.) 
ION  de  Chios. 

BelnaciU  Tlu,  Un  fragment  d'Ion  de  Chios.  (R.  E.  G.  nr.  56,  p.  8-19.) 
ISÉE*  Isée,  les  plaidoyers  traduits  en  français...  avec  arguments  et  notes,  par 
Rod.  Daresteei  B.  Haus80ulliei\  Paris,  Laroze,  1898. 

GacclaUBZa,  F..  Per  l'erediU  di  Menecle.  (Riv.  di  Slor.  ant,  N.  S.  V,  2-3,  p.  237-241.) 

—  Per  l'credità  di  Pirro.  (Ibid.,  p.  245-272.) 

—  SuUa  quinU  orazione  di  Iseo.  (Per  l'credità  di  Diccogene.)  (Riv.  diBloU  XXIX.  1,  p.  59-72.) 

Fliotlatfis,  P.  S-5  KpiTixat  xal  «$T,YTtTixal  -KapaTtjpi^ffsiç  irepl  'laafou.  ('ASt^vî.  XII,  4, 
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Seynonr.  T.  D.,  Hypophora  in  Isaeus.  Isaeus  as  an  imitator  of  Lysias.  (CI.  R.  1901,  2, 
p.  108-109.) 

ISOCRATE.  VI.  Arciiidamos.  VII.  Areopagitikos.  Do  jazykà  ccského  preklada 
J.'E.  Jirka.  (Vkralové,  1898-1899,  Gymn.,  28  p.) 

—  Panegyricus,  A  Translation  by  J.  H.  Freese.  London,  Clive,  62  p.      2  sh.  6  d. 

De  Gratla.  D.,  De  Isocratis  quae  feruntur  epislulis.  C^alinae,  Giannotta. 

Drtrupn  B^  Die  VulgalQberlicferung  der  Isokratesbricfc.  (Bl&lter  f.  bayr.  Gyranasialscbulw. 
1901.  5-(S,  p.  34S-361. 

BeltzeDftteln.  B.,  Aus  der  Strassburgcr  Papyrussammluog,  III.  Zu  Isokrates  und  den  Flori- 
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ftmemlill,  Fr..  Ueber  Isokrates,  XIII,  9-13  und  X,  8-13.  (Rb.  M.  LV,  4,  p.  574-587.) 

Tlilele,6.,  loniscb-attische  Studien.  II  :  Isokrates"EX^vTt.  (H.  XXXVI,  2,  p.  253-271.) 

Wllainowitz-Moeilendorrr.  U.  von,  LesefrQcLte.  [Zu  Isokrates'  Evagoras.]  H.,  XXXV, 
4,  p.  533-534.) 

JEAN  D'ANTIOCHE. 

Patztff.  B..  Die  AbhSngigkeit  des  Jo.  Antiochonus  von  Jo.  Malalas.  (Byz.  Z.,  X,  1-2,  p.  40-53.) 
JEAN  BECC08. 

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JEAN  CHRYS08TOME  (saint).  Éloge  des  saints  martyrs  et  Iloroélie  après  le 
tremblement  de  terre.  Texte  revu  et  annoté  par  E.  Ragon,  Paris,  Poussielgue, 
îa-18,  36  p. 

~  Defence  of  Eutropius,  with  notes  an4  vocabulary,  by  E.-R.  Maloney.  Boston, 
Allyn  and  Bacon,  ii,  44  p.  30  cents. 

BItfez.  —  Voir  Hagiographes. 

Comnet,  A.^  De  Joannis  Chrysostomi  dialogo  qui  inscribitur  icspl  'lsp(i>7ÛvTi;  Xd^Oi  ?Ç . 
Thèse.  Paris,  Wehrol,  89  p. 

JEAN  MALALAS.  —  Voir  Mal.vlas. 

JEAN  PHILOPON.  —  Voir  Aristote,  Commentaria. 


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i92  BIBLIOGKAPHIE  ANNUELLE 

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und  Anmerkungen  versehen  von  H,  Clemenlz.  Mit  ausfûhri.  Namenregister 
und  2  von  Spiess  gezeichneten  Taf.  (Biblioth.  der  GesamtUtteratur  des  In-  u. 
Auslandes  nr.  1429-1435.)  Halle,  llendel,  695  p.  4  M.  50  Pf. 

—  Jûdischer  Rrieg.  Aus  dem  Griechischen  ûbers.  und  mit  einein  Anh.  von  aus- 
fûhri. Anmerkungen  versehen  von  Ph.  KohouL  Linz,  Haslinger^  1901,  x, 
815  p.  10  M. 

Hollcanx,  M.^   Sur  un   passage   de    Flavius  Josôphe.  (Anliq.  jad.,   XII,  4,   §  155.)  Ver- 
sailles, 20  p. 

Wilamowltx-MoelleBdorir,  U.  von,  Lcsefrachle.  [Zu  Jos.  de  BcU.  Jud.  ;  II,  385.]  (H., 
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JULIEN  Pempereur. 

Allard,  P..  Julien  KApostal.  T.  I  :  La  Société  au  iv*  siècle;  la  jeunesse  de  Julien.  Jalien 
César.  Paris,  LccofTre,  iv,  508  p. 

Bldez.  1^  Un  passage  de  JuUen.  (R.  de  Y\.  P.  en  Belgique,  XLIV,  3,  p.  177-18I.) 

Mercjkovfikl.  D.  de,   La  mort  des  dieux.  —  (Le  roman  de  Julien  l'Apostat.)  Traduit  da 
russe  par  /.  Sorrèxe.  Paris,  C.  Lévy,  487  p.  3  fr.  50  c. 

Maeller.  B^  Kaiser  R.  Cl.  Julianus.  Biographie  nebst  Auswahl  seiner  Schriflen.  HaonoTer. 
Rehtmeyer,  1901,  vui,  136  p.  4  M. 

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Vollert,  W.,  Kaiser  Julians  religiôse  und  philosophische  Ueberzeugung. 

JULIEN  DnSALICARNASSE. 

l]!»ener  U^  Aus  Julian  von  Halicamass.  (Rh.  M.  LV,  **,  p.  321-340). 

JUSTIN  (saint). 

Lekentopoalos,  A.,  'H  A'  x«l  B'  à-Rokoyia  ÙTzip  XoiaTiatvwv  Mouarivou  toO  Ui^vj- 
po;  xal  6  xa-ci  'EXXf.vwv  Xovoç 'A8*vaff{ou  toO  MeyiAou.  Diss.  Erlangen,  1901,46  p. 

KASSIA. 

Papadopoalos-Kerameas,  A..  Nia  (Jxiyr^oà  Kaabç  aovayf.ç.  (Byi.  Z.,  X,  i-i, 

p.  60-61.) 

LAPIDAIRES.  Histoire  des  sciences.  —  Les  lapidaires  de  rantiquité  et  du 
moyen  âge.  Ouvrage  publié  sous  les  auspices  du  ministère  de  rlnstruction 
publique  et  de  l'Académie  des  sciences,  par  F.  de  Mély.  T.  111.  Les  lapidaires 
grecs.  Traduction,  i*»"  fasc.  Paris,  E.  Leroux,  1902,  in-4*,  lx.\v,  140  p.  15  fr. 

LEXICOGRAPHES.  Lexicographi  graeci,  recogniti  et  apparatu  critico  ios- 
tructi.  Vol.  IX  :  Pollucis  onomasticon.  E  codicibus  ab  ipso  coUatis  deouo  edi- 
dit  et  adnotavit  E.  Betke.  Fasc.  1.  Leipzig,  Teubner,  xx,  305  p.  14  M. 

LIBANIUS. 

Foerster.  R..Eine  Pœlschung  im  Libanios.  (Ph.  XIII,  3,  p.  400-405.) 
L0N6IN. 

Sllller.  B.  G^  The  trealise   icepl   Oifouç  a  rhetorical  and  didacUc  Ircalise.  (Proced.  of  Ibo 
.\nier.  philol.  Assoc.  XXX,  p.  13-19.) 

LUCIEN.  Charon,  Prometheus.  Prelozil  V.  PetHk.  V  Slanem,  1898-99,  Gymn.  24  p. 

—  Extraits.  (Timon  ;  le  Songe  ;  l'Icaroménippe  ;  Charon.)  Traduction  franc,  avec  le 
texte  grec  et  des  notes,  par  V.  Glachant.  Paris,  Hachette,  in- 16,  173  p.   3  fr.  50 

Halin,  P.»  Ueber  Lucians  Hermotimus.  Progr.  Braunschweig,  22  p. 
Naber,  8*  A.»  Observationes  criticae  ad  Lucianuni.  Cont.  (Mn.  1901,  2,  p.  162-196.) 
Sebinldt,  O.^  Lukians  Saliren  gegen  den  Glauben  seiner  Zeit.  Prc^r.,  Solothuro,  47  p. 
ZIeltnskI.  TH.,  Zu  Lucian.  (Ph.  XIV,  1 ,  p.  3-5.) 

—  Des  Meeres  und  der  Liebe  Wellen.  (Ibid.,  p.  2-3.) 

—  Zum  myronisclien  Discobolen  bei  Lucian  Philops,  18.  (Ibid.    p.  6.) 

LYCOPHRONy  La  Alessandra  di  Licofrone.  Testo,  traduzionc  e  commente,  da 
Emm.  Ciaceri.  Catane,  Giannotta,  1901,  xvm,  369  p. 

LYCUR6UE.  L'orazione  contro  Leocratc,  con  note  italiane  del  dott.  Sosemo. 
Milano,  Albrighi,  etc.,  1901,  88  p. 


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DES    ÉTUDES   GRECQUES  493 

—  L'Epitafio,  per  cura  di  A.  CoêalHni.  Firenze,  Le  Moanier,  1901. 

Tlialtiellll,  Tb..  Zu  Lycurgus  und  Lysias.  Progr.  Hirschberg  in  Schlos.,  in-4«,  18  p. 
LYSIAS.  Lyslae  orationes.  Recensuit  Th.  Thalkeim.  Ed.  maior.  Leipzig,  Teubner, 
1901,  L,  400  p.  3  M. 

—  Lysias.  Orazioni  coqU'o  Eratostene  e  conlro  Nicomaco,  annotate  da  J.  Bassi. 
Toriao,  Paravia,  1901, 112  p. 

—  Orazioni  contro  Agorato  et  contre  Filone,  annotate  da  J.  Bassi.  Ibid.,  1901, 
104  p. 

—  Discours  contre  Agoratos.  Trad.  en  tchèque  par  P.  Kruby.  Progr.  1901. 

—  Orazioni  scelte.  Ad  uso  dei  licei  commentate  dal  prof.  S.  Rossi.  Torino,  Para- 
via,  49  p.  0  fr.  90 

Tlialliellll.  —  Voir  Ltccrgue. 

Wel^er.  W^  De  Lysiae  quae  Tcrtur  conlra  Ândocidem  oratione  VI.  Diss.  Lei4)iig,  50  p. 

WllamowlU-MoelleillIorr,  l'.  von,  Lesefracble.  [Zu  Lysias  32,  7.]  (H.  XXXV,  4,  p.  536.) 

MALAU^S  (Jean). 

Bonrier.  H.,  Ueber  die  Quellen  der  ersten  1 4  BQcher  des  Jobannes  Malalas.  2.  Tl.  Diss.  Mun- 
chen  ;  Augaburg,  Pfciffer,  57  p. 

Gleyc,  G.  B*.  Ueber  monopbysische  Spuren  im  Malalaswtfrke.  (Byz.  Z.,  VIII,  p.  312-327.) 

Patziff.  —  Voir  Jeaiv  D^AimocHB. 

HANÉTHON  (le  poète)* 

La  Bocbe.  —  Voir  PoIttes  épiques. 

MARC-AURÈLE.  Aurelius  Marcus  Antoninus,  Roman  cmperor  :  his  Médi- 
tations concerning  hiuiself,  etc.  Transi,  with  notes  by  M,  Casauhon  and  new 
éd.  with  Introd.  append.  glossary,  by  W.  H.  D.  Rouse.  London,  Dent,  224  p. 

1  sh.  6  d. 

—  Marcus  Aurelius  Antoninus  translated  by  G.  Long,  With  an  Introd.  by  J.  L,  Spal- 
ding^  New- York,  Appleton. 

—  Pensées  de  Marc-Aurèle.  Traduction  nouvelle  par  G.  MichauL  Paris,  Fonte- 
moing,  1901,  p.  in-8»,  ixi,  242  p. 

MAXIME  DE  TTR. 

DArr.  K.«  Sprachliche  Unlersacbongeo  zu  den  Dialexcis  dos  Maximas  von  Tvrus.  (PU.  Suppi. 
Bd.,  Vin,  1-2,  p.  1-156.) 

MÉNANDRE.  0  nowoodlzukamyn  fragmenzie  komedyi  .Mcnandra  p.  n.  Ilep:- 
xïipoiiivTj.  (Eos,  VU,  1,  p.  84-96.) 

ItelatzkO.   K^  Das  Neoe   Fragment  der  îleoixs'.pou.^v'ndes  Mcnandcr.  (Fcslschrift.  f.C.  F. 
W.  MflUer.) 

Ollvlcrl,  A.9  A  proposito  dei  due  frammonli  dcl  reupydç  e  délia  DepiXEipopiivri  di  Menan- 
dro  recentemente  scopeKi.  (Riv.  di  filol.  class.  XXVIIl,  3,  p.  447-454.) 

Seul.  G.,  Una  nuova  pagina  di  Menandro.  (The  Osyrbynchus  papyri,  nr.  CCXI.)  Padova,  28  p. 
MUSÉE. 

La  ROCtie,  —  Voir  Poètes  épiques. 
NICANDRE. 

La  Rocbe.  —  Voir  Poètis  épiques. 
NICARCHUS. 

CoBStantlntdls.  G.,  Nixap^ou  irUypoi[L[Li.  ('Ap|iov{a,  X.  p.  631-632.) 
NICÉPHORE  6REG0RAS. 

Braescke,  !„  Kantakuzenos'  Urtbeil  Qber  Gregoras.  (Byz.  Z.,  X,  1-2,  p.  106-127.) 
NONNUS. 

Dainlao.,G.  F.,  Dopo  una  ballagiia  milica.  [Trad.  dai  Fasti  dionisiaci  di  Nonno  XXIV,  143- 
217.]  (Biblioteca  d.  scuole  iUl..  IX,  4.) 
La  Bocbe,  J..  Zur  Verslochnik  des  Nonnos.  (W.  St.  XXII,  2,  p,  194-221.) 
OLTMPIODORE.  —  Voir  Aristote,  Commentaria. 


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194  BIBLIOGRAPHIE    Â^NU£LL£ 

Loewe,  R..  Zwei  Tandalische  W6rler  bei  01;mpiodor.  (Z.  f.  deutschos  Altertum,  XLV,  1,  Ant. 
p.  107-108.) 

OPPIEN.  —  Voir  Eutbcnius. 

La  ROCtie,  —  Voir  Portes  épiqcbs. 
ORATEURS. 

BlaflS,  F.  Der  Rhythmus  bei  den  alUschen  Rednern.  (N.  J.  Alt.,  1900,  6-7. 1.  Abt.,  p.  416431.) 
ORIBASE. 

HelmreiCtl,  G„  Zu  Oreibasios.  (Ph.  Xin,  4,  p.  621-622.) 

ORIGÈNE.  Origenes  Werke.  3.  Bd.  Jeremiahomilien.  Klagelieder  KommenUr. 
Erklârung  der  Samuel-und  Kônigsbûcher.  Hrsg.  von  E.  Kloslevmann,  (Jn  die 
criechiacnen  christlichen  Schriftieller  der  ersten  drei  Jahrhunderte,  6.  Bd.) 
Leipzig,  Hinrichs,  1901,  lu,  351  p.  12  M.  50  Pf. 

Bordes,  6.)  L'apologétique  d'Origëne  d'après  le  Contre  Ceisc.  Thèse.  Cahors.  Cooeslant,  79  p. 
IHekamp.  Zur  Chronologie  der  Origenistischen  Slreitigkeitcn  im  6.  Jahrh.,  (HisltM*.  Jahrb., 

ORPHICA. 

Basfil.  D.  —  Voir  skction  VU. 

leBsen  aod  Nœldeke.  —  Voir  Homèrk. 

Scbneider.  —  Voir  Platoi». 

Vnertliellll,  I.,  De  Orphei  patria.  (Mn.  1901,  2,  p.  196-206.) 

PALLADIUS. 

Wilcken,  C^  *0  ôÇupuyxo?  X»?**'^^»?-  \.^^^^'  Wst.  Uus.  86,  14.]  (H.  XXXVI,  2,  p.  315- 
317.) 

PAPPUS. 

Haltscll,  Fr.,  Hipparchos  [apud  Pappum].  —  Voir  Hipparqoe. 

Papyrus,  a  second  édition  of  some  Pétrie  papyri  with  additions  and  correc- 
tions, by  J.  P.  Mahaffy.  (Archiv  f.  Papynisforschung,  1,  2,  p.  28S-290.) 

EGYPT-EXPLORATION  FUND.  Fayûm  towns  and  tbeir  papyri,  by  B. 
Grenfelly  A,  Hunt  and  D.  Hogarlhy  with  a  chapter,  by  J.  G.  Mtlne.  Londres, 
in-4,  XVI,  371  p.,  19  pi.,  cartes. 

—  Grenfell,  B.  P.  and  A.  S.  Hunt,  Amherst  Papyri.  Account  of  Greek  papyri  in 
Collection  of  Rt  Hon.  Lord  Amherst  of  Hackney.  Part  1.  Ascension  of  Xs&iah. 
Oxford,  Clarendon  Press.  15  sh. 

—  A  large  find  of  Ptolemaic  papyri.  (Archiv  f.  Papyrusf.,  I,  2,  p.  376-318.) 

Bldez,  Les  découvertes  récentes  do  papjTus.  Besançon,  Jacquin,  1001.  (Exlr.  du  Bibliographe 
moderne.) 

Bolllnf,  G.  M.,  An  cpic  fragment  from  Oxyrhynchas.  (Amer.  J.of  philol.,  XXII,  1,  p. 63-69.) 

IMeIfl.  H^  Die  Olympionikenliste  aus  Oxyrhynchos.  (H.,  XXXVI,  1,  p.  72-80.)  1  Taf. 

Fowler,  H.  N.,  A  new  papyrus  :  a  list  of  Olympic  victors.  (West.  Reserve  University  BuUe- 
Un,  1900,  2,  p.  28-37.) 

Goodspeed.  --  Voir  Homère. 

Gradenwltz.  O  .  Zur  «  Pétition  of  Dionyaia  ».  (Arch.  f.  Papyrusf.,  I,  2.  p.  32S-33S. 

Hamack,  A.,  Zuden  Amherst-Papyri.  (S.  Pr.  Ak.,  1900,  43,  p.  934-995.) 

Hense.  O^  Ein  Best&ligung  aus  Oxyrynchos.  (Rh.  M.,  LVI,  1,  106-112.) 

KalUflelSCll.  G.^  Papyri  argentoratenses  graecae.  Progr.   Rostock,  1901,  in-4,  12  p.,  4  pi. 

loaiTliet^  P*.  Note  sur  le  soi-disant  préfet  d'Egypte  Lucius  Mevius  Honoratus.  (S.  Ac.  I.,  1900, 
p.  211-215.) 

Mayser.  —  Voir  SBcrroK  VIIl. 

MIttett.  L.9AU8  den  griechischen  Papyrusurkunden.  Vortrag.  Leipzig,  Teubner,  50  p. 

1  M.  20  Pf. 

—  Neue  Rechtsurkunden  aus  Oxyrhynchos  (Schluss.)  (Arch.  f.  Papyrusf.,  I,  2,  p.  343-354.) 

Moalton.  J.  H„  Grammatical  notes  from  the  papyri.  (Cl.  R.,  1901,  1,  p.  31-38.) 

Ollvierl.  A.,  Sulpapiro  del  Louvre  nr.  7733.  (Riv.  di  Blol.,  XXIX,  1,  p.  73-76.) 

Raeder,  U^  Papyrusfundene  i  Oxyrhynchos,  II.  (Nord.  Tidskr.  f.  Glol.,  IX,  1,  p.  29-40.) 


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DES   ÉTDDES   GRECQUES  i95 

Keltlcnstetll.K.,  Aus  der  Slrassburger  Papynusaininlung.  (H..  XXXV,  4,  p.  602-62G.)  Divers 
articles  détaillés  au  Dom  de  chaque  auteur.) 
Scymonr  de  Ricci.  Bulletin  papyrologique.   (R.  E.  G.,  nr.  57,  p.  163-205.) 

Tamasslai  N.  eG.  SettU  Due  papiri  d'OxiriDco.  Vol.  I,  ur.  32,  33.)  (Âlti  d.  R,  IsUt.  VeDelo, 

LIX,  »,  p.  761-777). 
Vltelll.  G-  Da  papiri  greci  deU'  Egitto.  (At.  e  Roma,  IV,  27,  p.  73-81.) 
Vœlker.  Fr.,  Papyrorum  graecarum  syntaxis  spécimen.  (De  accusativo  ;  accedunl  H  tractatus 

de  -  V  et  -  ç  Ûnali.)  Diss.  Bonn,  37  p. 

Wctl,  H^  Un  nouveau  prologue  de  Comédie.  —  Voir  AitORYim. 

WcsMlT,  €••  Papyrorum  scrîpturae  graecae  specimina  isagogica.  Leipzig,  Avenarius,  1901, 
in-fol.,  15  Taf.,  7  p.  Texl.  10  M.  . 

WilanowtU-Moellendorfr,  l).  von,  Zwei  Gedichte  aus  der  Zeil  Euergeles  II .  (Arcbiv 
f.  Papyrusf.,  I,  2,  p.  219-226.) 

Zeretl.  G..  Ueberdie  Nationaltvpen  in  der  Schrifl  der  griechischen  Papyri.  (Arcliiv  t.  Pa- 
pyrusf., 1,  2,  p.  336-338.) 

PARÉMI06RAPHES. 

Kromliacber.  K.  —  Voir  Srctioit  XV. 

PARMÉNIDE. 

Rocsters,  H..  Das  parmenideische  Sein  im  VerhSUnis  zur  platoniscben  Ideenlehre.  Progr. 
Viersea,  1901,  15  p. 

PARTHËNIXiS. 

ZaDffOtannU,  D.,  Kpitixal  itapaTr.pT.wtç  st;  IlapOsviov,  icEpl  ipuxixûv  ica&T\u.àTuv, 
('Aer.vâ.  Xll,4,p.459.475.)' 

PATROLOGIE.  Texte  und  Untersuchungen  zur  Geschichte  d.  aUchristlichen 
Litteratur,  hrsg.  von  0.  von  Gebfiardl  und  A.  Hamack.  Leipzig,  Hinricbs. 
N.  F.  V,  4  :  Stâhlin,  0.,  zur  handschriftlichen  Ueberlieferung  des  Clemens 
AlexaDdrinus.  Schmidt,  C.  —  Voir  Plotin. 

—  Schmidtj  C,  Fragmente  einer  Schrift  des  Mârtyrerbischofs  Petrus  von  Alexan- 
drien,  1901,  x,  508  p.  5  M. 

Die  griechischen  christlichen  Schrifsteller  der  ersten  drei  Jahrhunderte.  Leip- 
zig, Uinrichs.  (Hrsg.  von  der  Kirchenvater-Commission  der  kOn.  preuss.  Ak. 
d.  Wiss.)  —  Voir  Ôrioène,  Weikc. 

PAU8ANIAS. 

PcrroU  G..  Une  correction  au  teste  de  Pausaniasi.  [III,  12,  10.]  (Strena  Helbig.,  p.  228-231.) 

KlCbards,  H.,  Critical  notes  on  Pausanias.  (Cl.  R.,  1900,  9,  p.  445-449.) 

ftolarl,.4^  Ta  ipx^<^^  xxXoufieva  'E^popeToc.  [Paus.,  III,  il,  8].  (Boll.  difilol.  class.,  VII, 
9,  p.  203-205.) 

Spiro,  Fr.)  Eîn  Lew>r  des  Pausanias.  (Fcslschrift  f.  Vahleo.) 

PHAIDA8. 

WlUnowlU-lloelleDdoHr.  IJ.  voo,  Lesefriichtc.  [Zu  Phaidas].  (H.,  XXXV,  4,  p.S65- 

566.) 

PHILIPPIDEy  poète  comique. 
PranU)  W.  —  Voir  Plotarqur. 

PHILOLAU8. 

Garlbc.  K..  Skrt  àkâsa  und  6Xxd(;  «  Acther  •  bei  Philolaus.  (Wiener  Z.  f.  d.  Kunde  des  Mor- 
genl.,  XIII,  4.) 

PHILON   D'ALEXANDRIE. 

Homvitz,  i^,  Untersuchungen  Qber  Philons  und  Platons  Lchre  ron  des  WeltscbOpfung.  Mar- 
iMirg,  Blwert,  xiu,  127  p.  2  M.  40  Pf. 

Ladwielif  A.^  De  Philonis  carminé  graeco-judaico.  KAnigsberg,  in-4,  8  p. 

LamlbroÀO.  C..  Lettere  al  signer  profcssore  Wilcken,  II.  (Conc.  Filone  do  Somniis  lib.,  II, 
§  18.)  (Archiv  f.  Papyrusf.,  I,  2,  p.  291-292.) 

Nestlé,  B..  Zur  neucn  Philo-Ausgabe.  Bine  Rcplik  zu  Ed.  59,  256-271  ;  521-536.  (Ph.,  XIV,  2, 
p.  271-276.) 


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196  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

PHILONIDÈS. 

Crœnert.  W..  Der  Epikureer  Philonides.  (S.  Fr.  Ak.,  1900,  41,  p.  9*2-939.) 

Koêhlêr,  U..  Ein  Nachtrag  zum  Lcbcimlaur  des  Euikurcers  Philonides.  (S.  Pr.  Ak.,  19M, 
44,  p.  999-1001 .) 

Useaer.  H..  PhUonides.  (Rh.  M.,  LYI,  1,  p.  145-148.) 
PHDLOPONUS.  —  Voir  Jean-Philopon  . 
PHILOSOPHES. 

Zeller.  Éd.  —  Voir  sectiox  III. 
PHRTNICHUS. 

Dtels.  H..  Ein  Pbrynichuscilal.  (Rb.  M.  LVI,  1,  p.  29-36.) 

PHYLARQUE. 

WltkOWSkl.  ftt..  De  palria  Phylarchi  (Jubilé  du  cinq-centenaire  de  TUoiversité  de  Cracovie.) 
Lembei^y  1  i  p. 

PINDARE. 

Bornemanil.  L.,  Jahrcaberichl  aber  Pindar  1897-1900.  (Bursians  Jahresb.  1901,  11-12,  1. 
Abt.,  p.  165-181.) 

HerwerdeB.  H.  vau.  Ad  Pindarum.  (Mn.  1901,  2,  p.  211-216.) 

MesR.  A.  von,  Der  Typhonmythus  bei  Pindar  und  Aeschylus.  (Rb.  M.  LVI,  2,  p.  167  sa.) 

Nalni,  J.  A^  On  Pindar'n  Olympian  odes.  (Cl.  R.  1901,  1,  p.  10-15;  6,  p.  246-248.) 

Prentlce.  —  Voir  Bacchylidb. 

PUI19UDE. 

Haasratll.  A..  Die  Aisopstudien  des  Maximus  Planudes.  (Byz.  Z.,  X,  1-2,  p.  91-105.) 

PLATON.  Platonis  opéra.  Recognovit  brevique  annotatione  critica  iostruxil 
J.  Burnet.  T.  II.  Oxford,  Clarendon  Press,  1901.  6  sh. 

—  Dialoghi,  trad.  dail.  Bonghi.  Torino,  Botta,  1901,  in-16,  394  p. 

—  Charmides,  Lâches  and  Lysis.  Ed.  by  Barker  Newhall.  New  York,  Amer,  books 
Co.,  in-12,  XXIX,  139  p.  1  dolL  25  cts. 

—  Eutyphronja.  Sokrates  védôbeszéde,  Kritonja  es  Phaidonja,  forditotta,  beve- 
zcténel  es  jegyzetekkel  ellatta  S.  J.  Sandor,  Budapest,  Fraoklin-Tarsalat, 
1899.  4  kr. 

—  Gastmahl.  (Gesprftch  ûber  die  Liebe.)  Neu  ûbers.  und  mit  Vorwort  und  An- 
merkungen  verschen,  von  0.  lAnke.  (Biblioth.  d.  Gesammtlitt.  des  In-  und 
Auslandes,  nr.  1471.)  Halle,  Hendel,  1901,  72  p.  25  Pf. 

—  Menon.,  Ed.  with  Introd.,  notes,  excurses,  by  E.  Seymour  Thompson.  Lon- 
don,  Macmillan,  1901,  in-12,  386  p. 

—  Proem  lo  idéal  commonwealth,  Introd.  by  T.  G.  Tucker.  London,  Bell,  in-12. 

6  sh. 

—  Délia  repubblica  libri  dieci  tradotti   da  R.  Bonghi,  Torino,  Bocca,  630  p. 

—  La  Repubblica.  Libro  primo  per  cura  di  V.  Brugnola,  Testo  e  commento- 
Firenze,  Le  Monnier,  xxv,  115  p. 

—  Staat.  Uebers.  von  Fr.  Schleiermachêr,  Erl&utert  von  J.  H.  von  Kirchmann.  2. 
Aiifl.  bearb.  von  C.  Th.  Siegerl.  (Philos.  Bibliothek,  80.  Bd.).  Leipzig,  Dûrr  y, 
vm  et  493  p.  3  M. 

—  Sélections.  Ed.  by  L.  L.  Forman.  London,  Macmillan,  1901,  lx,  510  p. 

Adam.  K..  Uebcr  die  Bchtheit  und  Abrassungazeit  des  Plalonischen  Alcibiades,   1.  (Arebif  >. 
Gosch.  d.  Philo».,  VII,  1,  p.  40-65.) 

Archer-HInd,  K.D.,  Note  on  Platos  Philcbus  15  A.  B.  (J.   of  philol.,  nr.  54,  p.  229-231.) 

Kêrsano.  A..  Affinità  del  pentiero  etico  di  Sofocle  e  di  Plalone.  (Kiv.  di  fliol.  XXVIU,  ^^ 
p.  545-587.) 

Beyscblaff,  Fr..  Die  Anklage  des  Sokrate<t.  Kritische  Unlorsuchungen.  Progr.  Neustadla- 
H.,  58  p. 

BrownsOD.  C.  L.,  A  philosopher'»  altitude  toward  art.  (Amer.  J.  of  arch.  1900,  1,  p.*'*" 
173.) 

Knrnet,  !..  BVeOS  <ï>ArAPIAr.  [Platon.  Parm.  130  d.]  (Cl.  R.  1900,  7,  p.  344.) 


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DES    ÉTUDES   GRECQUES  i97 

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FiDSier.  6..  Platoo  uod  die  Aristctelische  Poclik.  Leipzig,  Spirgalis,  xi.  252  p.  G  M. 

Gaye.  K.  K.,  Noie  on  Plalo,  Phaedo  99  D  sqq*.  (Cl.  R.  1901,  6,  p.  249.) 

Gertz,  M.  Cl^  Sokrate^  i  FaeDgslet  og  Sokrates  Dod  oversal  ofler  Platons  Dialoger  Kriton 

og.  Faidon.  CopcDhague,  Gyldendal,  1900,  77  p. 

GoweDheim.  M^  Antislhenes  in  Plalons  Politeia.  (Ph.,  XIV,  I,  p.  149-154.) 

■•IxlDffer.  C.  von.  Ucber  Zweck,  VeranUssung  und  Datierung  de»  Plalonisclien  Pbai- 
dro«.  (Festschnfl  f.  Vahicn.) 

■orovitz.  —  Voir  Philox. 

Hode.  C,  ConjecUnea.  [PUt.  Gorg.  486  D.]  (Nord  :  Tidskr.  f.  filol.,  IX,  3-4,  p.  185.) 

HosMy,  G.-B^  Archaeological  notes  on  Plato.  (Amer.  J.  of  arch.,  1900,  1,  p.  176.) 

Janell.  W^  QuaesUonefl  platonicae.  Diss.  Rostock,  1901,  44  p. 

Jezlenlckl,  M^  Sur  TAcadémie  de  Plalon,  son  organisation  et  son  influence  scientifique.  (En 
pobnais.)  Bos,  Vf,  p.  140-162.) 

KOe«t«r8.  —  Voir  pAHMtifIDB. 

LelKnes-Baklioven.  Plalo's  denkbeelden  ovor  goed  eu  Kwaad. 

LaiOSUwskl.  \„  Recherches  sur  Platon.  (En  polonais.)  (Eos.  VI,  p.  134-139.) 

Mély.  P.  de.  PUton  et  l'origine  des  minéraux  (R.  Ph.,  1901,  2,  p.  102-109.) 

Mllliaad)  G.,  Les  philosophes-géomètres;   Platon   et  ses   prédécesseurs.  Paris,  P.   Alcan. 

387  p. 
Natorp»  ^-.  Plalos  Phaedrus.  (H.  XXXV,  3,  p.  385-436.) 
NillBOn,  M.  P.,  Platos  Apologie  26  D.  E.  und  die  BOhnenfrage.  (Berlin,  philol.  Wochenschr., 

1901,  nr.  6,  p.  188-190.) 

PapaTassIllon,  G.  A.,  'EpaT.vîUTtxà  xal  xoiTtxà  si;  IlXixwvo;  <l>3i{6»va.  ('AOt.vî, 
XII,  3,  p.  311-317.) 

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Prat^  L.)  Le  mystère  de  Platon.  Aglaophamos,  avec  une  préraco  de  Ch.  Renoutier.  Paris, 
Alcan,  XXII,  215  p.  4  fr. 

Kaedcr,  H..  Platonsforskningens  nuTaerende  Standpunkt.  (Nord.  Tidskr.  T.  filol.,  IX,   3-4, 
p.  125-137.) 

Kicbards.  H..  The  Platonic  letters.  (ConUn.)  (Cl.  R..  1900,  7,  p.  335-3U.) 

—  Platonica,  I  (Ibid.,  1901, 1,  p.  25-27)  ;  —  II.  (1901,  2,  p.  110-fl6.) 

Roteerts,  W.  R..  Note  on  PUto,  Rep.  III,  411  B.  (Cl.  R.  1901,  4,  p.  221.) 

Rodler.G..  Remarques  sur  le  Philèbe.  (R.  E.  A.,  1900,  3,  p.  169-194;  —  4,  p.  281-303.) 

RoircH.  E..  Neue  Untersuchung  Gber  die  platonischen  Ideen.  (Philos.   Jahrb.,  XllI,  3  et  4.) 

R«llt9,  P.  W.,  Zum  Dialoge  Hippias  Major.  (W.  St.,  XXII,  1,  p.  18-24.) 

Sclinelder.  S^  Wunianki  Platons  o  Orfeuszu.  (Bos,  VII,  1,  p.  82-83.) 

Sclittker.  R^  Das  Staatsideal  Platons.  Progr.  Elblng,  1901,  25  p. 

ftclcbao.  G..  PUton  og  Idelaeren.  (Nord.  Tidskr.  T.  filol.,  IX,  3-4,  p.  120-12i.) 

fteyiBOar.T.  »..  Notes  on  PUto's  Apology  17  B,  20  B.  (Cl.  R.,  1901,  1,  p.  27-28.) 

fticsibyc.  —  Voir  Homèhk. 

8111.  H.  A..  Unlersuchungcn  uber  die  platonischen  Briefc.  I.  Tl.    Prolegomena.    Diss.   Halle 
1901,  42  p. 

BUieblIn.  Pr.,  Die  Steliung  der  Poésie  in  der  platonischen  Philosophie.  Diss.  MQnclien,  Beck, 
1901,  IV.  68  p. 

TarOZZl.  G..  Il  Timeo  di  Platone  e  il  ponsieri  del  medio  evo.  Bologna,  Zanichelli. 

VabIrB.  J^  Observationes  sermonis  gcaeci  ad  Platonem  maximam  partem  spectantes,  Ind. 
leci.  Berlin,  in-4,  18  p. 

Wable.  —  Voir  Abistote. 

WecklCiD.  N.^  Platonische  Studicn.  (Silzungsh.  d.  philos,  philol.   u.   Iiist.  Cl.  d.  k.  Bayr. 
Ak.  d.  Wiss.,  1900,  4,  619-640.)  —  T.  à  p.  MQnchen,  G.  Franx.  40  Pf. 

Woelfflto.  Ed.,  Ein  PlatociUt  ?  fApul.  de  dogro.  Platon.  JL  15.J  (Archiv  f.  lai.  Lexicog.  und 
Gramroatik,  Xll.  2,  p.  200.) 


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498  BIBLIOGRAPHIE    ANNUELLE 

PLOTIN. 

Gollwitier,  T^  Plotins  Lehre  von  der  Willenrreiheit.  Progr.  Kempleo,  40  p. 

8cblllldt,C.,  Plolins  Stellung  xum  Gnostizisiuus  und  kircldichen  Christentiiuin.,  X,  90,p.  5  M. 
PLUTARQUE. 

Gbrl9t,  W.,  Plutarchs  Dialog  vom  Daimonion  des  Sokrfttos.  (S.  M.  Ak.,   1901,  1,  p.  59110.) 

DyrolT,  A..  Jahresbcricht  Qber  Plutarchs  Moralia  fur  1889-1899.  (Bursians  Jahresb..  1901, 
1,  1  Abl.,  p.  1-32.) 

Elter.  —  Voir  Poètes  GrroMiQDcs. 

FrantE,  W..  Bin  Fragment  des  Komikers  Pbilippides.  [Zu  Plut.  Demetrios,  c.  12.]  (H.  XIXV, 

4,  p.  671.) 

Hartmaun.  J.  J..  Ad  Plul.  Solon,  U.  (Mn.  1901,  i,  p.  147.) 

—  Ad  Plutarchum.  [Numa,  9,  20,  Sintenis].  (Ibid.,  p.  ICI.) 

—  Ad  Plutarchum.  (Ibid.,  p.  196.) 

Naber,  8.  A^  Observationes  miscellaaeac  ad  Plutarchi  moralia.  (ConU)  (Mn.  XXMII,  3, 
p.  329-364.) 

Paton.  W.  R..  On  Plutarch's  QuaesUones  convivales.  (Cl.  R.  1900,  9,  p.  444-445;  1901,  6. 
p.  250-131.) 

Ramorino,  F.,  La  musica  antica  c  il  ictpl  (X0'J9ixfi;  di  Plutarco  neir  cdizione  Weil  e 
Reinach.  (Atene  e  Roma,  IV,  25,  26.) 

VoltC,  N..  LueuUs  Kriegsfuhrung  in  Asien.  (Plut.  Luc.)  (Bl&tter  f.  Bayr.  Gymnasialw.,  1901, 
5-6,  p.  361-366.) 

Wilbelm,  A.,  vévvo;.  [Zu  Plul.  icspl  ffxwtxwv  ivavrtwaâTwv.l  (H.  XXXV,  4,  p.  66«- 
670.) 

POÈTES  COMIQUES. 

Ranke,  F.,  PcHpIecomcnus  hîtc  do  Epicuri,  Pcripalcticorum,  Aristippi  placitorum  apod 
poetas  comicos  vcstigiis.  Diss.  Marburg,  88  p. 

Weil.  H.,  Un  nouveau  prologue  de  comédie.  (R.  E.  G.,  nr.  55,  p.  427-431.) 

POÈTES  DRAMATIQUES.  Greek  drainas  hy  Aeschylus,  Sophocles,  Euri- 
pides  and  Aristophanes,  with  an  Introd.,  by  B.  Perrin.  New  York,  Appleton, 
25,  390  p.  Z  doll. 

Adam.  F..  De  poetis  scaenicis  graecis  hymnorom  sacrorum  imitatoribus.  Leipzig,  Teuboer. 

Lakon.  B..  KpiTtxi  xatl  IpiiinvsuTixà  sic  xobç  *'EXXt,vxç  Spauaxixou;.  (*AOt,v«, 
XII,  4,  p.  385-U7.)  I 

POÈTES  ÉPIQUES  (et  didactiques). 

La  Rocbe.  J^  Zur  Prosodie  und  Metrik  der  spiteran  Epiker.  Quintus  Smymaeus,  Koluthos. 
Tryphiodor,  Musaios,  Nikander,  Oppian  und  Manethon.  (W.  St.,  XXI,  1  ;  XXII,  1.) 

Welyberyer.  —  Voir  brctjon  VU. 
POÈTES  GNOMIQUES. 

BIter.  A.,  rv(i>{jLixà  ôfiottopiacca  des  Sokrales,  Plularch,  Demophilus,  Dcmonax,  Aristo- 
nyraus,  u.  a.  (Gnomica  homocomala  1.)  Progr.  Bonn,  in-4,  78  p. 

POÈTES  LYRIQUES.  Anthologie  ans  den  Lyrikern  der  Griechen  von  E.  Buch- 
holz.  1.  Bd.  Die  Elegiker  und  Jambographen.  5.  umgearbeitcte  und  erwci- 
terte    Auflage,    bcsorgl   von   R,   Peppmiltier,    Leipzig,   Teubner,  Iv,   209  p. 

2  M.  10  PI. 

—  Greek  melic  poets,  éd.  by  H,  W.  Smylh.  London,  Macmillan,  in-32.  CXLllI, 
564  p. 

SItzIer.  J..  Jahresbcricht  uber  die  griechischen  Lyriker,  etc.  (Voir  R.  E.  G.,  1901,  p.  235.) 
Bursians-MQUers  Jahresb.,  1900,  4-5,  1  Abt.,  p.  97-160;  —  Schiuss,  11-12,  p.  161-164.) 

WIlamowltz-MOêlIendorlT.  D.  von.  Die  Textgeschichte  der  griechischen  Lyriker  (Extr. 
des  Abhandlgn.  d.  k.  Ges.  d.  Wiss.  zu  GoelUngen,  Philol.-histor.  Klassc,  N.  P.  4-Bd.  3.  H/L) 
Berlin,  Weidmann,  1901,  in-4,  121  p.  4  M. 

POÈTES  TRAGIQUES.  Griechische  Tragôdien  Ueberselzt  von  Wilamowilt- 
Moellendorff.  Heft  5  (=  II,  1)  Aischylos,  Agamemnon.,  H.  6  :  Aischylos,  l>tis 
Opfer  am  Grabe;  II.  7.  Aischylos,  Die  Versôhnung.  Berlin,  Weidmann. 

POLXiUX.  —  Voir  LB^rtcooRAPHEs. 


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DES  ÉTUDES  GRECQUES  199 

POLYBE. 

BflttBcr-WoMC  Tli^  SUidiea  za  Polrbios.  1.  Aaordnniig  eioiger  Bxoerple  des  tl.  Bûches. 
(Ph.  Xin,  ♦,  p.  5»0-573.) 

~  Beitrigo  su  Polybios.  Progr.  OroMlen,  1901,  26  p. 

»  Der  Codex  BrazeUeBib  11317-21,  Bin  Beitng  zum  Corpus  e&cerptoruin  bistoricorum  des 
KoosUniinoé  Porphyrogeonetos.  (Byz.  Z.,  X,  1-2,  p.  66-60.) 

Kr^nuiycr.  —  Voir  sicnoii  X. 
PORPHYRE. 

Wllanowltl-Moclleiidorfr,  U,  tob.  Ein  BmchstSck  aus  der  Schrifl  des  Porphyrius 
gegen  die  Christeo.  (Z.  f.  Neutestam.  Wiss.,  1, 1.  p.  101  ss.) 

POSmONTOS. 

Mftiler.  B^  De  Posidooio  Uauilii  auetore.  Spec.  1.  Diss.  Leipzig,  1901,  38  p. 

PROCLUS.  Procli  Diadochi  in  Platonis  Rem  publicam  commentarii.  Ed.  G, 
KrolL  II.  Leipzig,  Teubner,  inTl6,  ix,  476  p.  8  M. 

—  Proclus  le  philosophe.  Commentaire  sur  le  Parménide,  etc.,  par  Ad,  Chtiignet. 
T.  II.  Paris,  Leroux,  1901,  411  p. 

PROCOPEy  Procopii  Caesariensis  Anecdota  quae  dicuntur.  Edid.  M,  Kraschen- 
innikof.  Jurievi,  Mattiesenianis,  LXXIV,  346  p.  16  fr. 

Clpolla,  G.4  Délia  supposta  fusione  degli  Italiani  coi  Qemiaiii    nei  primi  secoU  del  medievo. 
(Reodic.  d.  R.  Ace.  d.  Lmcei,  ser.,  V,  voL  IX,  fasc.  7-8,  p.  369-422.) 

QUINTUS  DE  8MYRNE. 

La  ■•€!!€.  —  Voir  Pofcns  épiquis. 

ZlouaienÉiaDn,  Kritisehe  Nachlese  zu  den  Posthomerics  les  Quinlus  Smymaeus.  (Scbluss.) 
Progr.  WilbelmsbaTen,  24  p. 

ROMANDS. 

Boar.  G.  Ile.  Die  Lebenszeit  des  Dichters  Romanos.  (Byz.  Z.,  IX,  4,  p.  633-640.) 
8APPHO. 

Joreaka.  H..  Die  neugefundene  Ode  der  Sappho.  (W.  St.  XXI,  l,p.  1-16.) 

SQfONIDB  D'AMORGOS. 

Malasa*  F..  Simooide  Amorgino.  I  frammenli  con  proemio  e  note.  Venezia.  Up.  Emiliana, 
135  p. 

8U0NIDE  DE  CéOS. 

ftettl.  G.»  Simonide  di  Ceo  e  rautenticilà  de'  suoi  epimmini.  (Am.  Hauvette^  de  TaulhenU. 
cité  des  épignunmes  do  Simonide.)  (Riv.  di  Blol.  cl.,  XXVltl,  3,  p.  471-482.) 

SOCRATEy  chronographe. 

■araaclu  A..  Sokrates  und  die  aile  Kircbe.  Progr.  Berlio,  24  p. 
80CRATB  ET  DENTS. 

Basai,  P.  —  Voir  sBcnoK  VU. 
80L0N. 

Lar8€B,  »^  Bine  Solonische  Studie.  (Feslscbr.  f.  Ussing,  p.  168  ss.) 

SOPHOCUB.  Sophokles  fur  den  Schulgebrauch  erklftrt  von  G.  Wol/f,  3.  Tl. 
Ântigone.   6.  Auil.  bearb.  von  £.  Bellermann,  Leipzig,   Teubner,  vu,  172  p. 

1  M.  50  Pf. 

—  Tragédies  de  Sophocle  trad.  du  grec,  avec  des  notices,  des  notes  et  les  frag- 
ments des  drames  perdus,  par  M,  Rathier.  Paris,  Firmin-Didot,  551  p. 

—  Antigone,  con  note  di  P.  Cesareo.  Torino,  1901,  Loescher,  xxvu,  197  p. 

—  Antigone,  by  G.  H.  WelU,  London,  Bell.  3  sh.  6  d. 

—  Philoctéte.  Trad.  en  vers  par  M,  Bouchot .  Paris,  Hachette,  in-16,  90  p.       75  c. 

~  Trachinierinnen,  fur  den  Schulgebrauch  bearb.  von  Chr,  Muff.  Bielefeld  ; 
Leipzig,  Yelhagen  n.  Rlasing.  Text.  90  PL 

Rommentar.  70  PL 

Baylclë.  M.  A..  On  Soph.  AnUg.  795  ss.  (CI.  R.  1901,  6,  p.  248.) 

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200  BIBUOGRAPHIE   ANNUELLE 

BersaDO.  —  Voir  Platox. 

Bury.  J.  B.,  The  Thorician  Stone.  [Soph.  Oed.  Col.  1595.]  (Hermathena,  XXVI.  p.  131.) 

Cborcll.  —  Voir  ftEcnoïc  IX. 

Growfoot,  I.  W..  The  lions  et  Kybele.  [Soph.  PhUocU  400.]  (J.  H.  S.  XX,  p.  118-127.) 

Hcclit.  —Voir  sBcnoN  II. 

Herwerden.  H.  van.  Ad  Sopboclit  (Edipam  Regem.  (Mo.  1901, 2,  p.  210-211.) 

HofltaïaDll.  F.^  Erl&uteniDgen  zu   Sophokles'  Kœnig  CEdipus.  (Kônig's  BrliatennureB  der 
Klassiker,  46.  Bdchn.)  Uipzig,  H.  Beyer,  iii-12,  84  p.,  1  Abb.  40  PL 

HoftaïaïuistalU*  H.  vod,  Vorspiel  sur  Aniigone  des  Sophokles.  (Oie  Insel,  I,  8.) 

Keldel.  G.  C^  Soph.  Aju,  143.  (Amer.  J.  of  philol.  XXII,  1.,  p.  77-79.) 

RoeUm,  I.,  Soph.  Elektra,  47.  (Ph.  XHI,  4,  p.  620-621.) 

—  Schillers  Braui  ron  Metsina  und  ihr  Verhtltnit  za  Sopboklet'  Oidipus  Tyrannos.  Gotha, 
Perthes,  1901,  202  p.  2  M.  40  Pf. 

KODSsts.  B^   KpiTtxal  xal  ipuT^veuTixal   ffTijiei(6«tç    si;    SoooxXéou;  Ol6izo8s 
Tupawov.  ('AÔT|VflE,  XIII,  1,  p.  65-91.) 

—  £xôXix  elç  SotpoxXiou;  OÎ6iico6a(  TOpawov.  (Ibid.,  p.  91.) 

Lacon.  B..  ObservaUoos  critiques  et  exèeéliques  sur  Sophocle,  Euripide  et  Arislophane.  Iïm 
grec.)  ('AeTivi,  XII,  4,  p.  385-447.) 

LctU  A^  Note  aile  Trachinie.  (BoU.  di  filol.,  d.,  VII,  2,  p.  37-41.) 

Martto.  W^  De  Sophoclis  Trachiniarum  parodo.  Progr.  Cassel,  iii-4«,  22  p. 

MllaoU  L.  A^  La  tragedia  Sofoclea  doU'  arte  figurata.  (Atene  e  Roma,  III,  17,  p.  165-166.} 

Maeller,  G.  H^  Zu  Sophocles.  [Oed.  R.  t.  U,  328  ff.,  656  ff.,  1205  ff.;  Trach.  y.  910.]  and 
Horaz,  c.  I,  20.  (W.  St.  XXJl,  1,  p.  130-137.) 

Nasser,  Zur  Antigone.  (El.  f.  Bayr.  Gymnasialschulw.,  1901,  1-2,  p.  15-16.) 

Plness-,  T.,  Aberglaube  und  Religion  in  Sophocles'  Eleklra.  Progr.  Basel,  in-4o,  34  p. 

Kicbter.  W.,  Die  Parodos  und  die  Stasima  in  Sophokles*  Trachinierinnen.  Progr.  Schaflbiu- 
8en,Schoch,  1901,  112  p. 

Boessoer.  —  Voir  Aristote. 

Wrifflit.  I.  H^  Notes  on  certain  euphonie  ellipses  in  the  Antigone  of  Sophocles.  (Procoed.  oT 
Amer,  philol.  Assoc.,  XXX,  p.  24.) 

YODDff.  0..  Two  notes  on  Sophocles.  I  :  The  topography  of  the  Abduction  incident  in  Soph. 
Œd.  Col.  II  :  The  triodes  in  Œd.  Tyr.  (J.  H.  St.,  XXI,  1,  p. 45-51.) 

80PHR0N. 

WflnseU,  B.,  Zu  Sophrons  Tal  YuvaîxfÇ  aï  Tàv  ôtdv  bavxi  thX3v.  (Peslachr.  f.  C-F. 
W.  MOIler.) 

80RANU8(?) 

Fnchs,  B.,  De  Anonyme  Parisino  quem  putant  esse  Soranum.  (Pestschrifl  f.  Vahlra.) 

STRAJBON. 

Hoefer.  IJ.,  Bine  gemeinsame  Quelle  Strabons  und  des   sog.  Skymnos.  Progr.  SaarbrGcfceD. 
1901,  in-4«,  29  p. 

Mlinro.  A.  B^  Slrabo  XII,  3,  38.  (Cl.  R..  1900,  9,  p.  U1-U3.) 
SUIDAS. 

Haas^  H^  De  fabularum  indicibus,  qui  apud  Suidam  Ic^guntur.  (W.  St  XXII,  1,  p.  29-34.) 
SYMÉON  US  LOGOTHÈTE. 

Boor.  G.  de,  Weiteres  zur  Cbronik  des  Logothetes.  (Byz.  Z.  X,  1-2,  p.  70-90.) 
TATIEN. 

Drnseke.  1^  Zu  Tatianos*  «  Rede  an  die  Hellenen.  »  '{Z.  f.  wiss.  Theol.,  N.  P.,  Vlll,  4. 
p.  603-612.) 

THÉBnSTinS.  —  Voir  Aristote,  Commentaria. 

Jackson.  H^  On  Themistius  II,  glç  RcdvvrivTiov  32  C.  (J.  of  PhiloL,  nr.  54,  p.  161.) 

THÉOCRITE.  Idylls.  Edited  with  notes  by  R,  /.  Cholmeley.  London,  Bell,  19W, 

7  sh.  6  d. 

Palrcloom.  —  Voir  Homèmc. 


^Â'- 


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DES   ÉTUDES .GRECQUES  201 

FalrOD«B..  De  l'authenticité  de  Tidylle  VIII,  du  recueil  de  Tbéocrite.  (R.  de  Tinstr.  p.  on 
Belgique,  XLIIl,  4,  p.  237-244.) 

H.  (Herwerden).  H.  van.  ANHAinO(r)L,  [Theocr.,  IV,  56.J  (Mn.  XXVIII,  3,  p.  364.) 

Raszewskl.  K^Deux  idyUes  (I,  III.)  (En  Polonais.)  (Eos,  VI,  p.  25-31.) 

Bamsow,  M.,  De  carminum  Theocriti  XXIV  et  XXV  composilione.  (Pestschr.  f.  Vahlen.) 

THÉODORE  PÉDIASIMUS.  Theodori  Pediasimi  ejusque  amicorum  quae  exs- 
tant.  Edid.  M.  Treu.  Progr.  Postdam,  1899,  61  p. 

THE0D0R08  EIRENICOS. 

PapadopoDlos-Keramens ,  A.,   6e66ti>po;  Eîpif;vtxô;    icaTptapv'riç    olxouixevixôç, 
(Byi.  Z.  X,  1-2,  p.  182-192.) 

THE0D0UL.08  MAGISTER. 

MOIler  Treo,  M..  Die  Gesandscbaflsreise  des  Rlietors  Theodulos  Magistros.  (Festscbr.  f.  C.  F. 
THÉOGNIS. 

Glllone,  Dm  Ilsecondo  Ubro  di  Toognide.  Mondovi,  VescoTile,  1901,  54  p. 

L.   J^  Quelques  corrections  au  texte  de  Théognis.  (R.  Ph.,  XXV,  1,  p.  45-49.) 

THUCYDIDE^  Libri  V-VIII.  Rec.  //.  St.  Jones.  Tomus  posterior.  (Scriptoruin 
classicorum  bibliotheca  oxoniensis.)  Oxford,  Clar.  Press.,  1901.  3  sh. 

—  Thucydides,  Historiés,  Book  III.  Edited....  by  Hei^beri  F.  Fox.  Oxford,  Clar. 
Press;  London,  Frowde.  3  sh.  6  d. 

—  Thukydides  erklârt  von  J.  Classeriy  4.  Buch.  3  Aufl.  bearbeitet  von  J,  Steup. 
Berlin,  Weidmann,  in-12,  313  p. 

—  La  grande  spedlzione  ateniese  in  Sicilia  (Storic.  1.  VI  e  Vil)  di  V.  Corsini. 
Parte  terza  LAssedio  di  Siracusa  fino  alFarrivo  di  Gilippo  (a.  414  av.  G.  C). 
Torinc»,  tip.  Salesiana,  in-16,  xv,  102  p. 

—  Morceaux  choisis.  Publiés  avec  un  avertissement,  une  notice  sur  Thucydide, 
des  analyses  et  des  notes,  par  A.  Croiset.  Paris,  Hachette,  p.  in-16.  2  fr. 

Awdry.  H^  A  new  historical  aspect  of  the   Pylos  and  Sphacteria  incidents.  (J.  H.  S.,  XX, 

p.   14  88.) 

Bcintker.   B..  Versuch  einer  Erklaning   von  Thukydides  III  84  und  67,    sowie  einzclner 
Stellen  aus  Buch  II  und  III.  Progr.  Anklam,  in-4. 

Costanzl,  V^  L'oligarchia  dei  Quattrocento  in  Atene  (412-411),  e  la  piena   rivendicazione 
dcD*  autorilà  di  Tucidide.  (Riv.  di  filol.,  XXIX,  p.  84-108.) 

Faroell,  L.  K.«   Questions  conceming  Attic  topography  and  religion   with   référence  to 
Thucydides  II,  15.  (CI.  R.,  1900,  7,  p.  369-376.) 

Hade.  K..  Thucydide  I,  1,  2.  (R.  E.  G.  nr.  52,  p.  179-181.) 

—  Conjectanea.  [Thucyd.,  VIII,  23,  5.]  (Nord.  Tidskr.  f.  filol.,  IX,  3-4,  p.  186.) 

—  Hacbt  und  Recht  in  antiker  Beleuchtung  (Thucyd.,  V,  85-113).  (Festschr.  f.  Ussing.) 

Koelller.  C^  Der  Thucydideische  Bericht  ûber  die  oligarchischc  Umwalznng  in  Athen  im 
Jahre  411.  (S.  Pr.  Ak.,  1900,  38,  p.  803-817.) 

Serrays,  ^^  Les  feuillets  de  garde  de  l'Urbinas  grec  nr.  92.  (Mél.  d'arch.  et  d'hist.,  XX,  5, 
p.  307-316.) 

StelD.  H..  Zur  QueUenkritik  des  Thukydides.  (Rli.  M.  LV,  4,  p.  531-564.) 

U8«ncr.  e.,  De  Thucydidis  I.  VII,  c.  75.  (Rh.  M.,  LV,  3,  p.  480-481.) 

VollKrair.  J.  C.  Thucyd.  II,  102,  §  5.  (Bull. -annuaire  de  la  Soc.  pour  le  progrès  des  étude» 
philoL  et  histor.,  1898-lb99,  p.  94  ss.) 

Waszrnski,  B.,  De  Tauthenticilé  do  la  correspondance  entre  Pausanias  et  Xerzès  (Thucyd.  I, 
128,  129.)  (En  polonais.)  (Eos,  VI,  p.  113-117.) 

Wllamowltz-Moeliendorff.   C.  vou,  Lesefruchte.   [Zu  Thukydides.]  (H.,  XXXV,  4. 
p.  353-561.) 

TRYPmODORE. 

La  Kocbe.  —  Voir  Poètes  1^PIQ0E8. 

TYRTÉE. 

Grégoire.  H..  Les  recherches  récentes  sur  la  question  de  Tyrtée.  (R.  de  Y  I.  P.  en  Belgique. 
XUII,5,p.  309-321.)  ' 

XÉNOPHANE. 


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'^ 


202  BIBUOGKAPHIE   ANNUELLE 

Taroul.  G^  U  monoteismo  di  Senoftne.  (Menti  e  caratleri.) 

XÉNOPHON. £ivo(pûvTOÇ 9\rf(^i^iiLaxa, i%  Siopdtoacu; xal  ipu.T,vtCac 'l'Davxa^CSou, 
TduLoç  a'  •  'Avfli6x5K;.  Athènes,  Beck  et  Sakellarios.  646  p.  (Zoiypi^fioç  iXXiivixt, 

BtéxioevixTi,  t.  VIII). 

—  Xenophontis  opéra  omnia.  Recognovit  brevique  adnotatione  critica  iostruxit 
E.  C.  Marchant,  t.  I.  Historia  graeca.  Oxonii,  Clarendon  Press.  3  sh. 

T.  II.  Ibid,,  1901.  3  sh.  6  d. 

—  Anabasis  tn  Auswahl.  Hrsg.  von  Fr,  G.  Sorof,  Text,  1  Karte,  4  Skizxen. 
Leipzig,  Teubner,  iv,  272  p.  1  M.  80  pf. 

Ausg.  B.  mit  Einleitung,  xiix,  272  p.  2  M. 

—  Anabasis  Book  I.  Ed.  by  C.  Marchant.  London,  Bell,  in-18.  I  sh.  6  d. 
Book  II.                                                                                            1  sh.  6  d. 

—  Expeditio  Cyri.  Rec.  GemolL,  éd.  minor.  Leipzig,  Teubner,  1901,  viii,  266  d. 
1  karte.  75  Pf. 

Beysclilaff,  Fr..  Ein  literarischer  RQckzug  Xenopboiis.  (Bl.  f.  Bayr.Gvmnasialschulw.,  1901, 
1-2,  p.  49-59.) 

l>etter.  H..  Uebung^stOcke  zum   Uebersetzen  ins  Griechîsche  im   Anschluis  an  die  Lektûre 
Ton  Xenophons  Anabasis  I-V  fur  Oberlerlia  und  Unteraekunda.  Leipzig,  Preytag,  1901,  m,  39  p. 

60  Pf. 

GleasOD,  CL  W.i  The  Story  of  Cyrus,  adapted  from    Xenophon's  Cyropœdia.  Greek  ieiL 
New-York,  Am.  Book  Go.,  1901,  in-12,  Î02  p.  75  d». 

Gloth,  Cb.  M.  and  M.  Fr.  Kellogg,  Index  in  Xenophontis  Memorabiiia.  New-Tork,  ti.  96. 

Hodermaan.  il.,  VorschlSge  zur  Xenophon-Uebwsetzung  im  Anschlasse  an  die  denlsdie 
Armeesprache.  Festschrifl.  Wcrnigerode,  23  p.  75  Pf. 

lednowsklf  J..   De   Anticipationis   quae    vocatur   apud    Xenophontem   cua.    (Eos,    VI, 
p.  190-207.) 

loêl.  K*,  Der  echte  und  der  xenophontische  Socrates.  Berlin.  Gaertner,  1900-1901,    2   vol. 

28  M. 

Klett,  F^  Zu  Xenophons  Leben.  Progr.  Schwerin,  36  p. 

|«aatesclil«fer.  BeitrSge  zur  Xenophon-LektOre,  Progr.  Darnutadt,  1901,  22  p. 

L.  aeenwen,  I.  vao),  Ad  Xen.  de  VenaUone  VIII,  1.  (Mn.  XXVIII,  4,  p.  435.) 

P.  (ParmeoUer),  L..  Xcn.  Banquet,  VI,  7.  (R.  de  1*1.  p.  en  Belg.,  XLIU,  4,  p.  244.) 

PlDtschoviDS.  A..  Xenophon  de  Vecligalibus  V,  9,  und  die  Ueberlieferung  vom  Anfang  des 
pbokischen  Krieges  bei  Diodor.   Progr.  Hadersleben,  SchStze,  in-4,  31  p. 

Benss.  F..  Kritische  Bemerkungen  zu  Xenophons  Anabasis  IV.  Progr.  Saarbrfickeo,  iih4,  32  p. 

BIcliardS.  H.»  The  HeUenica  of  Xenophon.  (Ci.  R.,  1901,  4,  p.  197-206.) 

KoeOier.  A.»  Zu  Xen.    Memorabilien    I,  2,  58.  (Bl.  f.  Bayr.  Gymnasialschulw.,   1900,9-10 
p.  640-646.) 

Slesliye.  —  Voir  UoMkiuc. 

Solarl,  A.,  Questioni  [Xenophontoe].  (Suida,  s.  ▼.  àpytXz,)  (At  e  Roma,  IV,  26,  p.  70.) 

%orot,   F.  G..   Zur  TexleskriUk  der  Anabasis   Xenophons.  (Wochenschr.  f.   klass.    Pfailol., 
1900,  nr.  26,  p.  721-728  ;  27,  p.  755-758  ;  29,  p.  808-814,  30-31,  p.  851-862.) 

Coderlilll,  G.  B.,  Commentary  with  Introd.  and  Appendix   on  the   HeUenica  of  Xenophon. 
Oxford,  Clarendon  Press.,  xcvi,  378  p.  7  sh.  6  d. 

WeUd.  M.  DDd  O.  Imintscb,  Die  Apologie  des  Xenophon  (N.  J.  Alt.,  1900,  6-7,  1.  Abt, 
p.  389-415.)  1  i~   8  1-        V 

Zacker.  A.»  Xenophon  und  die  Opfermantik  in  der  Anabasis.  Progr.  NOmberg  . 

ZACHARIE  DE  MITYLÈNEy  The  syriac  Chronlcle  of  Z.  of  M.,  traoslated 
into  English  by  F,  /.  Hamilton  and  É,  W.  Brooks,  fByzantine  texts  éd.  by 
/.  B.  Bury.  London,  Methuen,  1899,  344  p.  12  sh.  6  d. 

zosncE. 

Leldlf  •  I.,  Quaestiones  Zosimeae.  Diss.  HOnchen,  46  p. 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  203 


VI.  — ÉPIGRAPHIE. 

ABBOTT,  J.-F.,  A  Greek  inscription  from  Dedeagatch.  (Cl.  R.  1901,  1,  p.  84- 
85.) 

ANDERSONy  J.  G.  C,  Pontica.  T.  Andrapa  —  Neoclaudiopolis.  II.  An  inscrip- 
tion of  Sebastopolis.  III.  The  Coirespondence  between  Abgar  of  Edessa  and 
Christ.  (J.  H.  S.,  XX,  p.  151-158.)  • 

ANDREWS.  E.  P.,  The  inscription  on  the  east  architraTe  of  the  Parthenon. 
(Amer.  J.  of  arch.,  1900,  1,  p.  152.) 

B.  L.,  Etii«(w<jtç  cîç  OsaaaXixàç  tTCtypaçàç.  (*E?p.  à^y,  1900,  1-2,  p.  111-112.) 

BERGER,  Ph«.  Addition  à  la  note  de  M.  Gagnât  [sur  l'inscr.  de  Pouzzoleal.  (S. 
Ac.  I.,  1901,  p.  196-198,) 

BOURGUET,  E.,  Inscriptions  de  Delphes.  (B.  C.  H.,  1899,  12,  p.  486-510  : 
1900,  1-6,  p.  124-146.)  »       '  f 

BUERCHNER,  L.,  Eine  Inschrift  von  Chios.  (Berl.  philol.  Woch.  1900,  nr.  52, 
p.  1628-1630). 

GAGNAT,  R.,  Note  sur  une  inscr.  grecque  de  Pouzzoles.  (S.  Ac.  I.,  1901,  p. 

192-195.) 
CAHEN,  E.,  Inscriptions  d'Amorgos.  (B.  G.  II.  1899,  12,  p.  389-395.) 

CAPPS,  E.,  The  dating  of  some  didascalic  inscriptions.  (Amer.  J.  of  arch., 
1900, 1,  p.  14-91  ;  —  p.  180-181.) 

CHABOT,  J.-B.,  Notes  d'épigraphie  et  d'archéologie  orientales.  VI  :  Deux  lych- 
naria  chrétiens  avec  inscr.  grecques.  VII  :  Inscr.  grecques  de  Syrie.  (J.  asiat. 
N.  S.  XVI,  2,  p.  271-283.) 

GLERMONT-GANNEAU,  Les  inscr.  grecques  du  prétendu  tombeau  de  Dio- 
gène.  (S.  Ac.  I.,  1900,  p.  229-231.) 

—  Royal  Ptolemaic  inscriptions  and  magie  lead  figures  fromTell-Sandahannah. 
(Quarterly  Statementof  Palestine  Exploration  Fund,  1901, 1,  p.  54-58.) 

GOLJN,  G.,  Inscriptions  de  Delphes  :  Décrets  amphictyoniques  en  Thonneur  des 
artistes  dionysiaques  d'Athènes.  (BCH.  XXIV,  82  suiv.) 

CONSTANTINIDIS,  Inscr.  funéraire  trouvée  à  Thyrreion  (Acarnanie).  (En 
grec)  ('ApjAovta,  1900,  6,  p.  352  ss.  —  Supplément)  —  (Ibid.,  7,  p.  464.) 

CONSTANTOPOUL.OS,  K.  M.,  Al  friypaîDal  tôû  Mua-rpôE.  ('Apîiovta,  1900,  5, 
p.  316  ss.) 

CONTOLÉON,  A.-E.,  Inscr.  inédites.  (R.  E.  G.,  n»  55,  p.  493-503.) 

—  Inscriptions  inédites  d'Asie  Mineure.  (Ibid.,  n*.  57,  p.  294-305.) 

COUROUNIOTIS,  K.,  BotwTixà  oujxjjLtxTa.  ('Etp.  à^y.  1900,  1-2,  p.  101-110.) 

CROENERT,  W.,  Ueber  die  Erhaltungund  die  Behandlung  der  Herkulanensis- 
chenRollen.  (N.  Jahrb.  Alt,  1900,  8,  1.  Abt.,p.  586-591.) 

GUMONT,  Pp.,  Dédicaces  à  Jupiter  d'IIéliopolis,  Vénus  et  Mercure.  (Le  musée 
Belge,  V,  2,  p.  149.) 

—  Un  serment  de  fidélité  à  l'empereur  Auguste.  [Inscr.  grecque.]  (R.  E.  G.  n». 
56;  p.  26-45;  —  S.  Ac.  I.,  \m,  p.  687-691.) 

AEATION  Tf|Ç  év  'AX^upto  çtXotpxatou  tTaipeiaç  r?,ç  *08puoc.  TtGyoç  y'  -ïrspisyov...  irpôç 
8è  xal  ti;  jiiTi  TaÛTa  dvtuptOcCffjt;  sTctypatpiç.  Athènes,  Sakellarios,  36  p.  (Voir 

SBCTIOK  XIII.) 

DEICARGNE,  J.  —  Voir  section  XIII. 

DICKERMANN,  S.  O.,  An  archaic  inscription  from  Cleonae.  (Amer.  J.  of 
arch.,  1900,  i,p.  164.) 

DITTENBERGBR,  G.,  Sylloge  inscriptionum  graecarum.  Iterum  edidit  G.  D. 
vol.  111.  Leipzig,  Hîrzef,  1901,  462  p.  14  M. 


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204  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

DRAGATSIS,  J.  Ch.,  U'-^çKiiia  Ix  neipaiô;.  (Etp.  dpx.  1900,  1-2,  p.  91-102.)  1  pi. 

DRACSOUMIS,  St.  N.,  "EXeuaivia  Èictypaç-)^  izepl  Upoû  xecpaXaCou  xal  xaTavxcuf^ 
eujxiaxTjptwv.  ('E«p.  (îpx.  1900,  1-2,  p.  74-86.)  2  pi. 

—  Nixapyoç  Slvwvoç,  'Axapvdfv,  ji^ott,?.  ('ApjiovCa,  1900,  9,  p.  584-586.) 

DUSSAUD,  R.y  et  Fr.  MACLER,  Voyage  archéologique  au  Safa  et  dans  le 
Djebel  ed-Druz.  Paris,  E.  Leroux,  1901,  224  p.,  87  pi.  (Inscr.  grecques.) 

FONTRIER,  A-M.  -  Voir  section  XIII. 

FOERSTER.  —  Voir  section  XIII. 

FOUCART,  P.,  Les  jeux  en  Thonneur  du  proconsul  Q.  Mucius  ScaeTola. 
(R.  Ph.,  1901,  2,  p.  85-88.) 

—  La  famille  dllérode  Atticus.  (R.  Ph.  1901,  2,  p.  89-91.) 

FOURNIER,  P.,  Antiquités  d'Ionie.  II.  Inscr.  de  Smyme.  IIL  Épitu)he  métrique 
de  Mersilini.  (R.  E.  A.,  1900,  3,  p.  251-255.) 

—  IV.  Rem.  surVépitaphe  de  Mersilini.  (Ibid.,  p.  255-258.) 

FRANCOTTE,  H.,  Les  ostraka  grecs  d'Egypte  et  de  Nubie.  (Le  Musée  belire, 
1901,  1,  p.  31-45.) 

FRANCOTTE,  ROERSCH  et  SENCIE,  Bulletin  d'antiquités  et  d'épigrapbie 
grecques.  (Suite.)  (Le  Musée  belge,  V,  2,  p.  150-153.) 

FRAENKEL,  M.,  Eine  Bundesurkunde  aus  Argos.  (Rh.  M.,  fLVI,  2,  p.  233- 
246.)  »i       >     .  F 

FRIEDRICH,  C,  Hippostratos  von  Milet.  (M.  I.  A.  1900,  1-2,  p.  100-106.)  1  pi. 

GAROFAliO,  Fr.  P.,  Sulla  cleruchia  in  Salamina.  (Boll.  di  filol.  class.  VII,  1, 
p.  17-19.) 

GELDER,  H.  van.  Ad  titulos  quosdam  Rhodios  nuper  repertos.  (Mn.  XXVIII, 
4,  p.  396-403.) 

GIANNOPOUL.OS,  N.  L,  Xpi(TTtav:xal  iiriYpaoal  et^aakiaç,  (B.  C.  H.  1899,  12, 
p.  396-416.) 

HAUSSOUIiLIER,  B«  (Sur  les  inscriptions  de  Magnésie  du  Méandre  p.  p. 
0.  Kern.)  C.  r.  du  recueil  de  Keim  et  de  Tart.  de  U.  von  WilamowUz.  (Voir  ces 
noms.)(R.  critiq.  1901,  nr.  11,  p.  205-211.) 

HÉRON  DE  VIIXEFOSSE,  A.,  L'ex-voto  de  Théodoridas  au  Musée  du 
Louvre.  (S.  Ac.  L,  1900,  p.  465-472.)  1  pi.  photogr. 

—  L'histoire  d'une  inscr.  [bilingue,  gr.  et  lat.l.  Addition  à  une  note  de  M.  PkiL 
Berger  [14  déc.  1888]  (Ibid.,  1901,  p.  17-35.) 

HILLER  von  GAERTRINGEN.  —  Vob-  section  V,  Archiloque. 

HUXER  V.  G.  und  S.  SARIDAKIS,  Inschriften  aus  Rhodos.  (M.  I.  A.  1900, 12, 
p.  107-UO.) 

HOIXEAUX,  M.,  Un  prétendu  décret  d'Antioche  sur  l'Oronte.  (R.  E.  G.  nr.  53- 
54,  p.  258-280.) 

—  De  titulo  patmico.  (Ibid.,  nr.  55,  p.  464-466.) 

—  Note  sur  un  décret  de  Milet  (Ibid.,  nr.  56,  p.  92-96.) 

—  Curae  epigraphicae.  (R.  E.  A.,  III,  2,  p.  115-130.) 

HOMOLLE.  Th.,  Inscription  d'Angora.  (S.  Ac.  L,  1900,  p.  435  et  [texte  et  notes], 
p.  704-712.)  *-  L  j 

—  Inscriptions  de  Delphes.  [Décrets  de  proxénie.]  (B.  C.  H.,  1899,  12,  p.  511-557.) 

—  Deux  inscriptions.  1°  Inscr.  duCabirion  de  Thèbes  :  —2»  Inscr.  de  Caramanie. 
(Ibid.,  p.  587-592.) 

—  Signatures  de  Menecratès  et  Sopatros  à  Delphes.  (Ibid.,  1900, 1-6,  p.  81.) 

—  Inscriptions  de  Delphes  :  Pisis  de  Thespies.  (Ibid.,  p.  170-178.) 

—  Remarques  sur  l'inscr.  de  Monastir  p.  p.  R,  Mowat;  —-  Inscrintion  de 
Rhodes. (Ibid.,  p.  252-253.)  ^ 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  205 

INSCRIPTIONES  GRAECAE  ad  res  romanas  pertinentes,  auctoritate  et 
impensis  Academiae  inscriptionum  et  litterarum  humaniorum  collectae  et  edi- 
tae.  Tomi  I  fasc.  1.  Curavit  R.  Gagnai^  auxiliante  /.  Toutain.  Paris,  E.  Leroux, 
1901,gr.in-8,  128  p.,fig. 

KATSERy  Lm.  Llnscr.  de  rAscIepiéion  d*Épidaure  (Le  Musée  belge,  1901,  1, 
p.  65-81.) 

KERNy  0«,  Die  Inschriften  von  Magnesia  am  Maeander.  (Publication  du  Musée 
royal).  Berlin,  Spemann,  xxxvii,  296  p.,  10  pi.,  dessins. 

BlIRCHHOFFy  Bericht  Ûber  die  Sammlung  der  griechischen  Inschriften.  (S.  Pr. 
Ak.,  1901,  4,  p.  67.) 

KOEHIjER,  U..  Zwei  Inschriften  aùs  der  Zeit  Antiochos  IV  Epiphanes. 
(S.  Pr.  Ak.,  1900,  31,  p.  1100-1108).  —  T.  à  p.  Berlin,  Reimer,  1901.  50  Pf. 

KRETSCHMERy  P.,  Eine  naxlsche  Schmahinschrift  (Jahresb.  d.  Oesterr. 
arch.  Instit,  1901,  1,  p.  142-144.) 

LAMMENS.  H«,  Inscriptions  grecques  chrétiennes.  (Le  Musée  belge,  IV,  4. 
p.  278-322.) 

LEGRANDy  Pha-E.,  Inscriptions  de  Trézëne.  (Suite.)  (B.  C.  H.,  1900,  1-6, 
p.  179-215.) 

MENDEL.,  G.,  Inscriptions  de  Thasos  (B.  C.  H.,  1900,  1-6,  p.  263-284.) 

MOMMSEN.  A.,  Zur  Orientierung  ûber  die  delphische  Chronologie.  (Ph.  XIV, 
1,  p.  25-80.) 

MUNROy  J.  A.  R.9  Some  Pontic  milestones.  (J.  H.  S.,  XX,  p.  159-166.) 

—  Notes  on  the  text  of  the  Parian  Marble.  (Cl.  R.,  1901,  3,  p.  149-154.) 

ORSI,  P««  Sacri  spechi  con  iscrizioni  greche  presso  Akrai  (Busceni).  (Atti.  d.  r. 
Accad.  d.  Linceu  Not.  d.  scavi,  1899,  nov.  p.  452-471.) 

PAPAGEORGIOUy  P.  N«,  KupCaç  OcSç  Mai;  àvixi.TOv  iict^xdou  vaôç  iv  'E6é99i(i  xf 
MaxtSo-ztx^  (BoSevoîç)  xal  14  liciYpdfjijiaTa.  ('AOTiva,  XII,  1-2,  p.  65-88.)  T.  à  p.  Athè- 
nes, Perris. 

~  Un  édit  de  Tempereur  Justinien  II  en  faveur  de  la  basilique  de  saint  Démétrius 
à  Salonique,  d'après  une  inscription  déterrée  dans  la  basilique  même.  (av. 
un  fac-similé.)  Leipzig,  Teubner,  12  p.  1  M. 

—  Zum  rhodischen  Epigramme  Berl.  philol.  Wochenschr.,  1900,  Sp.  20.  (Berl.  ph. 
W.,  1900,  nr.  28,  p.  891.) 

—  Unedierte  Inschriften  von  Mitylene.  Leipzig,  Teubner,  xiv,  31  p.,  8  pi.     3  M, 

—  Archaologisch-epigraphisches.  1.  Pergamon  im  XIlI.  Jahrhundert.  (Berl. 
phil.  Wochenschr.,  1901,  nr.  21,  p.  668-669;  22,  p.  699-770.) 

PARGOIRE  J.,  Inscriptions  d'Asie  Mineure.  (B.  C.  H.,  1899, 12,  p.  417-420.) 
PATON.  —  Voir  Section  X. 

PEDERSEN.  H«.  Zu  den  griechischen  Inschriften.  (Z.  f.  vergleich.  Sprach- 
forschg.,  XXXVII,  2,  p.  189-206.) 

PERDRIZET,  P.,  Inscriptions  de  Salonique  (Mél.  d'arch.  et  d'hist.,  XX,  3-4. 

p.  ZiSd-^Otf.) 

—  Inscriptions  d'Acrœphiœ.  (Suite.)  (B.  C.  H.,  1900,  1-6,  p.  70-81.)  —  Note  de 
Th.  Homolle. 

—  Mélanges  épigraphiques.  [Inscriptions  de  Tégée,  etc.]  (Ibid.,  p.  285-299.)  1  pi. 

--  Inscriptions  de  Philippes.  (Ibid.,  p.  299-323.) 

REINACH  Th.,  Pierres  qui  roulent.  I.  Un  décret  de  Démosthène  au  musée 
d  Avignon.  II.  Un  fragment  de  comptes  des  hiéropes  de  Délos.  (R.  E.  G., 
nr.  52,  p.  158-178.)2pl. 

—  Un  nouveau  proconsul  d'Achaïe.  (B.  C.  H.,  1900,  1-6,  p.  324-328.) 

RICCI,  Seymoiir  de.,  Le  milliaire  le  plus  méridional  du  monde  [inscr.  bi- 
lingue, gr.  et  lat.]  (S.  Ac.  1, 1900,  p.  78-83.) 


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206  BIBLIOORÂPHIE   ANNUELLE 

RICOCHONy  Tablettes  et  formules  magiques  à  double  sens,  i^  série.  Parii, 
A.  Picard,  1901, 12  p.;  1  pi. 

SAUNASy  A.J  Base  fittile  con  iscrizione  greca  arcaica  proveniente  dair  agro 
Selinuntino  (Selinunte).  Con  2  fig.  (Atti  d.  r.  Accad.  d.  Lincei,  not.  d.  Scan, 
1900,  mars,  p.  112-113.) 

8CRINZI,  A«.  Iscrizioni  greche  inedita  di  Rodi.  (dalle  schede  delF  Hedenberg.l 
(AtU  d.  R.  Istit.  Veneto,  LVIl,  p.  251-286.) 

8EARLE8.  —  Voir  bbction  VIII. 

SEURE,  G.,  Inscriptions  de  Thrace.  (B.  C.  H.,  1900,  1-6,  p.  147-169.) 

SKORPIL*  H.  et  V..  Six  inscr.  de  Philippopolis.  (Ceské  muséum  filologické, 
1900,  4-5, p.  328-333.) 

SPIEGELBERGy  W.,  Aegyptische  griechische  Eigennamen  aus  Mumieuetiket- 
ten  der  rômischen  Kaiserzeit.  Auf  Grund  von  grossenteils  unverdffentlichtem 
Material  gesammelt-und  erl&utert.  (Demotische  Studien,  1.  Heft.)  Leipzig,  Htn- 
richs,  1901,  p.  72,  viii  et  58  pi.  autogr.  24  M. 

STERN|  E.  TOn,  Der  Pfeilscbuss  des  Olbiopoliten  Anaxagoras.  (Jahresh.  d. 
oesterr.  arch.  Instit.,  1901, 1,  Beibl.,  p.  57-60.) 

—  Nachtrag,  von/.  Karabacek.  (Ibid.,  p.  61-70.) 

TITULI  Asiae  Minoris.  Collecti  et  editi  auspiciis  Cacsareae  Academiae  littera- 
rum  Vindobonensis.  Vol.  I.  Tituli  Lyciae  lingua  lycia  conscripti.  Enarravit 
E,  Kalinka.  Tabulam...  adiecit  B,  Heberdey.  Wien,  Hôlder,  in-fol.,  vi,  136  p., 
figg.  40  U. 

TORP.  —  Voir  section  VU!. 

WALTZING,  !•  P.,  Recueil  des  inscr.  gr.  et  lat.  relatives  aux  corporations 
romaines.  1*'  supplément.  (Le  Musée  belge,  1901, 1,  p.  62-64.) 

WEIL.9  H«,  Une  inscr.  grecque  d'Egypte.  (S.  Ac.  I.,  1900,  p.  173-176.) 

—  Note  sur  une  inscr.  grecque  d'Egypte.  (Ibid.,  19ui,  p.  201-204.) 

WILAMOWrrZ-MOELLENDORFy  U*  YOn,  Lesefrûebte.  [Zur  Inschrift 
betr.  den  Volksbeschluss  von  Mantineia-Antigoneia.]  (H.,  XXXV,  4,  p.  536-542.) 

—  Inschriften  von  Magnesia  am  M&ander.  (C.  r.  du  mém.  de  Kern.)  Goettiug. 
gelehrte  Anieigen,  1900,  7,  p.  558-580.) 

WILHELM,  A.,  Ein  Friedenbund  der  Hellenen.  (Jahresh.  d.  oesterr.  areh. 
Instit,  1900,  2,  p.  145-162.) 

—  Inschrift  aus  Syrakus.  (Ibid.,  p.  162-171.) 

—  Epigrammeaus  Delphi.  (M.  I.  A.,  1900,  3, p.  306-307.) 

—  'Bittypa^p^  eoopCaç.  ('B9.  dpx-»  *^00,  3,  p.  151-152.) 

—  Zwei  Fluchinschriften.  (Jahresh.  d.  oesterr.  arch.  Instit.,  1901,  1,  Beibl., 
p.  9-18.)  2  Abbildgn. 

—  Zvireigr.  Grabgedichte.  (Ibid.,  p.  17-21.)  2  Abb. 

—  Zu  den  Inschriften  aus  Magnesia  am  M&ander.  (Ibid.,  p.  21-36.) 

—  Note  sur  un  fragment  d'inscription  trouvé  sur  TAcropole  d'Athènes.  (S.  Ac.  I., 
p.  524-532.) 

—  Remarques  sur  deux  inscr.  de  Delphes.  [Voir  G.  Col».]  (B.  C.  H.,  1900,  1-6, 
p.  216-221.) 

ZEKIDI8.  G.-D.,  'Emypafal  ex  etaaaXCa^  dvIxSoToi.  ['E7.  dpx.,  1900,  1-2, 
p.  51-74.). 

ZIEBARTH,  E*.  Zu  den  griechischen  Vereinsinschriften  (Rh.  Mus.,  LV,  4, 
p.  501-519.) 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  207 


VIL  —  Paléographie.  —  Bibuographie. 

BASSIy  D«9  Notizie  di  codici  greci  nelle  biblioteche  italiane.  (Cont.)i  4.  *Opo<u<; 
X'.6txà  xt^pOYfjiata.  5.  2^xpiTou(  xoil  AiovuaCou  icepl  XiOuv.  (R.  di  filol.,  XXIa,  1, 
p.  n-83.) 

BIBUOTHECA  philologica  classica.  Index  libroruro,  periodicorum,  disserta- 
tionunif  commentationum  vel  seorsum  vel  in  periodlcis  expressarum,  recen- 
sionum.  Vol.  XXVII.  Lipsiae,  0.  R.  Reisland. 

BIDEZ,  J.  —  Voir  section  V,  Haoiographes. 

CODICES  paeci  et  latini  photographiée  depicti  duce  Scatone  de  Vries.  T.  VI  : 
Homeri  Ilias  cum  SchoUis.  Codex  Venetus  A,  Marcianus  454  phototyoice  edi- 
tus.  PraefatusestD.  Comparettû  Leiden,  Sijthoff,  1901,  xiv,  641  p.  in  phototyp. 

310  M. 

—  (Article  anonyme  dans  Wochenschrift  f.  klass.  Philol.,  1900,  nr.  50,  p.  1383- 
1384.) 

DE'WISCHEIT.  C,  Altgriechische  Tachygraphie  in  ftgyptischen  Papyrus- 
urkunden  ans  aen  kdnigl.  Museenzu  Berlin.  (Archiv.  f.  Sténographie,  1901,  1.) 

FOERSTER,  R.,  Zur  Handschriftenkunde  und  Geschichte  der  Philologie.  VI. 
Hdschriften  der  Zamoyski'schen  Bibliothek.  (Simon  Simonides  und  Hercnnios' 
Metaphysik.)  (Rh.  M.,  LV,  3,  p.  435-459.) 

OOTLOB^^M  Verzeichnis  der  griechischen  Handschriften  in  Oesterreich  aus- 
serhalb  Wiens.  (Anzeiger  d.  Akad.  in  Wien,  1900, 14,  p.  83-84.) 

HAHNy  V.y  Griechische  und  lat.  Handschriften  der  gr&flich  Zamoyskichen 
Bibliothek  in  Warschau.  (Wochenschr.  f.  klass.  Philol.,  1900,  nr.  48,  p.  1323- 
1327.) 

MINOS,  Ein  neuentdektes  Gebeimschriftsystem  der  Alten.  Mit  4  Proben  aus 
Nikander,  Catull,  Tibull,  Properz,  Ovid,  Vergil,  Horaz;  Phaedrus,  Val.  Flaccus. 
Martial  und  andern,  und  mit  einem  Nachwort  ûber  Akrostisches  bei  den  klass, 
Dichtern  der  Griechen  und  Rômer.  Leipzig,  Fock,  1901,  viii,  64  p.    2  M.  40  Pf. 

OMONT,  H.,  Fac-similés  de  manuscrits  grecs,  latins  et  français  du  v»  au 
XIV*  siècle  exposés  dans  la  Galerie  Mazarine.  Paris,  E.  Leroux,  1901,  in-4»,  pi. 

—  Un  très  ancien  manuscrit  grec  de  TÉvangile  selon  St  Matthieu,  récemment 
acquis  pour  la  Bibliothèque  nationale.  (S.  Ac,  1.,  1900,  p.  215-218.) 

—  Peintures  du  manuscrit  grec  de  TÉvangile  de  St  Matthieu,  copié  en  onciales 
d'or  sur  parchemin  pourpré,  récemment  acquis  pour  la  Bibliothèque  nationale. 
(Monuments  Plot,  Vil,  2.) 

REINACH,  S.,  Témoignages  antiques  sur  récriture  mycénienne.  (L'Anthropo- 
pologie,  XI,  5,  p.  497-502.) 

REITZENSTEIN,  Griechische  Bibliotheken  im  Orient.  (Verhandlgn.  der  Ver- 
sammlg^d.  deuschen  Philologen,  etc.  1899,  p.  49-51.) 

WEINBER6ER,  W.  1.  Programm  eines  Wegweisers  durch  die  Sammlungen 
griechischer  und  lat.  Handschriften.  2.  Studien  zu  sp&tgriechischen  Epikem. 
Progr.  Inglau,  15  p. 

—  Bericht  ûber  Palaeographia  und  Handschriftenkunde,  1887-1900.  (Bursians 
Jahresb.,  1900, 11-12,  3.  Abt.,  p.  168-233.) 

WESSELT,  C.  —  Voir  Section  V,  Papyrus. 


VIII.  —  Grammaire.  —  Lexicographie.  —  Prononciation 
DU  GREC.  —  Rhétorique. 

ALLEN,  S««  n«p'  lircopiav  or  itapiircopCa.  (Cl.  R.  1901,  4,  p.  231-232.) 
BAMBERG,  A.  von.,  Règles  fondamentales  de  la  syntaxe  grecque,  d'après  Tou- 


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208  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

vrage  d'AJbcrt  von  Bamberg,  par  Ch.  Cucuel^  sous  la  direction  d'O.  Riemann^ 
4«  éd.  revue  par  E.  Audouin.Phns,  Rlincksieck,  1901,  in-12,  x,  315  p. 

BATFIELD,  M.  A.,  Note  on  «povaC.  (Q.  R.  1901,  5,  p.  251-252.) 

BECHTEIi,  F.,  Bôotische  Eigçnnamen.  1.  Tcufiatriv^cK.  II.  Mtakiovxo^,  in. 
raSwffioç.  (Beitr.  z.  Kunde  der  Indog.  Sprachen,  XX Vl,  2,  p.  147-152.) 

BENSBLJSRy  G*  E«,  Griechisch-deutsches  Schulwôrterbuch.  11.  Aufl.  bearbeitet 
von  Ad.  Kaegù  Leipzig,  Teubner,  viii,  916  p.  8  M. 

BOLXJNGy  G.  M.,  The  etymology  of  ÏOENOX.  (Amer.  J.  of  philol.,  XXI,  3, 
p.  315-316.) 

BRÉALy  M*,  Etymologies.  [1...2.  Rumbha,  iu9ak-fi.  3.  Un  yen  d'Homère. 
4.  'E/TCA<Y6ia.  —  "ATep.  5.  TetyeffiicXi^TTiç.  Etc.  (Mém.  de  la  Soc.  de  linguistique, 
XI,  5,  p.  354-361.) 

—  'ASpétr^.  (Acad.  des  Inscr.  et  b.-I.,  séance  du  5  oct.  1900.) 

~  Les  verbes  signifiant  «  parler  ».  (R.  E.  G.  nr.  57,  p.  113-121.) 
BRUGHANN,  K.,  Griechisch  dvepc^icoç.  (Indog.  Forschgn.,  XII,  1-2,  p.  25-32.) 

BUCK,  G.  D«,  The  source  of  so-called  Âchaean-Doric  xoivA.  (Am.  J.  of  philol., 
XXI,  2,  p.  193-196.) 

BURT,  J.  B.,  The  identity  of  Ajax.  (Hermathena,  XXVI,  p.  126-130.) 

COOK,  A.  B.y  lostephanos  (J.  H.  S.,  XX,  p.  1-13.) 

DEL.NE8T.  J.,  La  syntaxe  grecque.  (Bull,  bibliogr.  du  Musée  belge,  1901,  5, 
p.  157-158.) 

DOERWAIJ>.  P.,  Zur  Behandlung  des  griechischen  Tempuslehre.  (N.  J.  Alt., 
1901,  2,  2  Abt.,  p.  85-93.) 

DRERUP,  E«.  Histoire  des  alphabets  grecs  locaux.  (Le  Musée  belge,  V,  2, 
p.  135-148.) 

DYROFF,  A«y  Geschichte  des  Pronomen  reflexivum.  1.  Abt.  :  von  Homer  bis 
zur  Attischen  Prosa.  2.  Abt.  :  Die  Att.  Prosa  und  Schlussergebnisse.  Wûrzburg, 
Stuber,  2  vol.  à  4  M. 

EARLE,  M*  Lm,  On  the  supplementary  signs  of  the  Greek  alphabet.  (Amer.  J. 
of  arch.,  1900,  1,  p.  175-176.) 

FAY,  E.  W.,  Prometheus  in  India.  (Z.  f.  vergl.  Sprachf.,  XVII,  1,  p.  154-155.) 

—  Etymology  and  slang.  [ 4.  TtuBoipi^ti. , .].  (Amer.  J.  of  philol.,  XXI,  2,  p.  197. 

FICK)  A.,  Einige  griechische  namen.  2  :  aocpdc,  cicîaoçoc;  3  :  Zur  thessalischen 

mundart  ;  4  :  OùxTÎaç  Rônig  von  Kyme.  (Beitr.  z.  k.  r.  Indog.  Sprachen,  XXVI, 

2,  p.  110-129.) 
FISCHER,  F.,  Ueber  technische  Metaphem  im  Griechischen,  mit  besonderer 

Berûcksichtigung  des  Seewesens   imd  der  Baukunst.  Inaug.-Diss.  Erlangen, 

Straubing,  64  p. 
FI4AESCHEL4  EL,  Unsere  griechischen  Fremdwôrter.  Progr.  Benthen  O.-S., 

1901,  79  p. 
FRENZEL,  Zur  Behandlung  der  griechischen  Modalsyntax.  Progr.  Wongrowitz, 

in-4»,  8  p. 

GARINO.  —  Voir  Sbction  V,  Homèrb. 

GAROFALO,  Fr.  P.,  Sugli  crraToC  (?)  Spartani.  (Boll.  di  fllol.  cl.  VH,  2, 
p.  42-43.) 

GILDERSLEEVE,  Syntax  of  classical  Greek  from  Homer  to  Demosthenes. 
First  part.  New-York,  Cincinnati,  Chicago,  Amer,  book  Compagny,  x,  190  p. 

GUNDERMANN.  G.,  Das  deutsche  Wort  «  Braut  »  bei  Rômem  und  Griechen. 
(Z.  f.  deutsche  Wortforschung,  I,  2-3.) 

HADZIDAKIS,  G.  N.,  Zur  Chronologie  der  gr.  Lautgesetze  und  zur  Sprachfrage 
der  alten  Macedonier.  (Z.  f.  vergl.  Sprachf.,  XVII,  1,  p.  150-154.) 

—  4>tXoXo7ixal  (juÇr.TifjjgK;  ('Aôt|v«,  XI!,  1-2,  p.  93-124.) 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  209 

—  Aoo  XiÇet;  icepl  t^ç  >ké^t<i)Ç  Meaapiaç.  (Ibid.,  p.  205-206.) 

—  Tovtxà  ÇTjTVÎixaTa.  (Ibid.,  p.  206-207.) 

—  Ilepl  ToO  ffVTijxaTtçfJioO  tûv  ôvo(JiiT(i>v  tiç  -i;,  iv  àvrl  -loç,  lov  év  tÇ  jieTaygveTcépa 
nEUTivix^.  (Ibid.,  3,  p.  285-303.) 

—  Umwandlung  eines  Potentialis  in  Plusquamperfect  und  Perfect.  (S.  Pr.  Ak., 
1900,  49,  p.  4088-1095.) 

HEINSIUS,  J.,  Ueber  die  Reprftsentation  von  indog.  -  skr  im  Griechischen. 
(Indog.  Forschgn,  XII,  1-2,  p.  178-180.) 

HOFFMANN,  G.,  Zur  Méthode  des  griechischen  Grammatikunterrichtes  [I] . 
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W.  Crônert.  Goettingen,  Vandenhoeck  et  Ruprecht,  1901,  2  vol.  (paraît  par 
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revisée.  Paris,  Hachette,  1899,  2  vol. 

VALAORI,  J.,  Der  delphische  Dialekt,  Goettingen,  Vandenhoeck  und  Ruprecht, 
1901,  X,  83  p.  2  M.  60  Pf. 

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aipvoç;  11.  atvo{iat;  12.  Tiviao-w;  13.  ffjiîXTri;  14.  (nteuSw;  15.  Cfivoç  ;  16.  CXt^  ;  17. 
af;» ]  (Am.  J.  of  philol.  XXI,  2,  p.  178-182.) 


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DES  ÉTUDES  GRECQUES  211 


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et  iiarie),  1899,  22  p. 

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GLEDITSCH,  H.,  Metrik,  nebst  e.  Anhang  ûber  die  Musik  der  Griechen,  mit 
2  Notentaf,  Mûnchen,  Beck,  1901 .  (Uandbuch,  etc.  Hrsg.  von  1.  von  Mûller,  11. 
Bd.  3  Abteilung.) 

GOODEUL,  T.-D.,Bla88'8  Théorie  of  Exhoplii.  (Proceed.  of  Amer,  philol.  Assoc, 
XXX,  p.  27.) 

HATZIDAKIS.  G.-N.,  Ilepl  tou  tovivuloO  tcl^v  a\rMxtù>*  ti<  -o;  ôvouixbyv.  ('AO'v;vâ, 
XÏI,  3,  p,  344-359.) 

JOHNSON,  du  W.  L.,  The  motion  of  the  Voice  ;  ^  rî\ç  ©w/fi;  xivr.di;,  in  thc 
theory  of  ancient  music.  (Proceed.  of  Am.  philol.  Ass.  XXX,  p.  42-55.) 

KRAXJK,  R.  von,  Altgriechische  Musik.  Théorie,  Geschichte  und  sAmmiliche 
Denkm&ler.  Stuttgart,  J.  Roth.  52  p.  80  Pf. 

MOEHLER.  A.,  Geschichte  der  alten  und  mittelalterlichen  Musik.  Leipzig, 
Gdschen,  1Ô5  p. 

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Solesmes,  impr.  Saint-Pierre,  8  p.  avec  musique.  (Congrès  international  d'his- 
toire comparée.  8™«  section  :  Histoire  musicale.)  (Paris,  E.  Sagot.) 

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REINACH,  Th.,  La  musique  des  sphères.  (R.  £.  G.,  nr.  55,  p.  432-449.) 

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RUELLE,  C*-E.,  Les  sources  de  Fancienne  musique  grecque.  (Annales  de  la  mu- 
sique, 15  nov.  1901.)    . 

SCHOEDER,  6.,  Die  neueste  Wendung  in  der  griechischen  Metrik.  (Verhandl. 
d.  Versamml.  d.  Philol.,  1899,  p.  52-55.) 

80LMSEN.  -  Voir  Section  VIII. 

TAUBERT,  O.  —  Voir  Section  V,  Atbénée. 

WEIL,  H.,  Metrica.  —  Voir  Section  V,  Euripide. 


X.  —  Histoire.  —  Géographie. 

ANDERSON.  —  Pontica.  —  Voir  Section  VÏ. 

ANDROUSTELUS  et  BASIA, 'EUt^vih^  i(rcop(at.  Athènes,  Saliberos,  1899, 
3  volumes. 

ANSPAGH,  A.  E.,De  Alexandri  Magni  expeditione  indica,  Fasc.  I.  Progr.  Duis- 
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II.  Quo  tempore  Darius  Hystaspis  filius  ad  Scythiam  perdomandam  profectus 
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GAGNOL,  Histoire  de  la  Grèce  ancienne.  Paris,  Poussielgue,  in-16.  Gravures.  3fr. 

GALX.INA.  J.,  Die  Théorie  Leukas-Ithaka.  (Z.  f.  d.  Oesterr.  Gymnasien,  1901, 
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GAROFALO  DI  BONITO,  P.,  Intorno  Sibari  e  Turio.  Qualche  memorie. 
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—  Observations  sur  les  Galates  ou  Celtes  d'Orient.  (R.  E.  G.,  nr.  55,  p.  450-463.) 

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1900.  nr.  140. 

HENNEBICQ,  L.,  L'Orient  grec.  Paris,  Editions  de  l'Humanité  nouvelle,  1901, 
510  p. 

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1899,  30  p. 

HOUjEAUX,  m*,  Recherches  sur  la  chronologie  de  quelques  archontes  béo- 
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DES  ÉTUDES   GRECQUES  213 

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350.) 
ULTTSCHEFF,  B«,  Scythica  et  Caucasica  e  veteribus  graecis  et  latinis  collegit 

et  cum  veraione  russica  edidit  B.  L.,  vol.  I  :  Scriptores  graeci.  Fasc.  3  (fin). 

(Méin.  de  la  Soc.  arch.  russe,  N.  S.  XI,  p.  553-946.)  1  carte. 
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of  phUol.,  XXI,  4,  p.  361-317.) 
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MAC  KENNY  HUGHES,  Marathon.  (Cl.  R.,  1901,  2,  p.  131-135.) 

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—  Voir  SECTION  Vin. 


L. 


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12,  261  p.  4M.  40  Pf. 

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WILLEy  E.,  Mein  Ausûug  von  Athen  nach  Eleusis,  Korinth,  Mykenft  und  Tiryni 
in  den  Sommerferien  1899.  I.  Progr.  Neustettin,  1901.  36  p. 

WITKOWSKI,  ST.,  De  pace  quae  dicitur  amonica.  Commentatio.  Leopoli,  7  p. 


XL  —  Reugion.  —  Culte.  —  Mythologie. 

••*  Der  religiôsc  Sinn  des  griechischen  Volkes  und  die  «  Eusebeia  ».  (Die  christ). 
Welt,  XIV,42.) 

ACHEUS,  H..  Spuren  des  Urchristentums  auf  den  griechischen  Insein.  (Z.  f. 
neutestam.  Wiss.  1, 1,  p.  87  ss.) 


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DES  ÉTDDES   GRECQUES  215 

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ner,  v,  138  p.  5  M. 

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FAIRBANKS,  A.,Onthe  festival  Epidauria  at  Athen.  C.  Cl.  R.  1900,  8,  p.  424- 
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1,  p.  134-139.) 

HOULAND,  R.,  Mythographische  Reitrftge.  L  Der  Typhoeus  Rampf.  II.  Her- 
mochares  und  Ktesylla.  III.  Die  Restattung  der  Alkmene.  (Ph.  XIII,  3,  p.  344- 
361.) 

HOMMEL,  F«,  Die  Insel  der  Seligen  in  Mythus  und  Sage  der  Vorzeit.  Vortrag. 
Mûnchen,  Lukaschik,  42  p.,  3  AU)ildgn.  1  M.  50  Pf. 

JORDAN,  G*,  Tod  und  Winter  bei  Griechen  und  Germanen.  [Reitr.  zur 
Volkskunde.]  Leipzig,  Teubner,  1901,  p.  1-37.) 

KALOPOTHAKIS,  D.,  Nereids  in  modem  Greece.  (Amer.  J.  of  arch.,  1900, 
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nr.  53-54,  p.  281-301.) 

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MARTIRI  pagani.  (Atene  e  Roma,  111,  17,  p.  163-164.) 
inJELLER  und  WIESEIjER,  Antike  Denkm&ler  zur  griechischen  Gôtter- 

lehre.  4.  Ausg.  von  Wemicke.  Liefg  1-2. 

NHXSON,  M.  P.  N.,  Studia'de  Dionysiis  atticis.  Diss.  Lund,  Môller,  iv,  162  p. 

3  M.  50  Pf . 

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15 


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USSING.  G.  Lm.  BidraK  til  Rundskab  om  Alteret  hos  Graekeme.  (Oversigt  over 
det  R.  Danske  Videnskabemes  Selskabs  Forhandlinger,  1900,  4,  p.  249-283.) 

—  Étude  sur  l'autel  des  Grecs.  (Résumé  de  l'art,  précédent.)  (lbid.,p.  284-290.) 

12flg. 
VASSITS9  M«,  Die  Fackel  in  RuUus  und  Runst  der  Griechen.  Diss.  Manchen, 

84  p. 
VISSER.  M.  W.  de.  De  Graecorum  diis  non  referentibus  speciem  humanam. 

Lugd.  Bat.,Lo8,  283  p. 


XII.  —  Antiquités.  —  Institutions. 

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BETHE,  E.,  Die  bellenistische  BQhne  und  ibre  Decorationen.  Mit  13  Abbild. 
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BODENSTEINER,  E.,  Bericht  ûber  das  antike  Bûhnenwesen,  1885-1895. 
(Schluss.)  (Bursians  Jahresb.,  1900, 11-12,  3.  Abt.,  p.  113-167.) 

BURCBLHARDT,  J.,  Griecbische  Ruiturgeschicbte.  Hrsg.  von  /.  Oeri.  3.  B4. 
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CAPPS.  The  catalogue  of  victors  at  the  Dionysia  and  Lenaea.  (Cl.  R.,  1901,  2, 
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CICCOTTI,  E«9  La  retribuzione  délie  funzioni  pubbliche  civili  neli'  antica 
Atenee  le  sue  consequenze.  (Estr.  d.  Rendiconti  ael  R.  Istit.  Lombardo  d.  se. 
e  lett.  Série  II,  vol.  XXX.)  MUano,  1901,  30  p. 

CLERC,  M.,  traduit  par  An,  Zacas.  Utpl  xâv  t^c  ic^Xeo);  Ouaxctpuv.  Athènet, 
Impr.  de  l'Union,  xv,  174  p. 

COLLINET,  P.,  et  P.  JOUGUET,  Un  procès  plaidé  devant  le  iuridicui 
Alexandriae  dans  la  seconde  moitié  du  iv»  siècle  après  J.-C.  (Archiv  f.  Papy- 
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CUMONT,  Fr.,  Le  Pontarque  et  l'dtpxicpcùç  ndrcou.  (R.  E.  G.,  nr.  51,  p.  138-141.) 

CYBULSKI,  St.,  Die  griechischen  und  rôm.  Schiffe.  Erklarender  Text  zu  nr.  4 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  217 

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15  p.;  8  Abbildgn.  40  Pf. 

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etc.  ».  Ibid.,  1901.  1  M. 

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et  romaines.  30«  fascicule  (LIB-LUD).  Paris,  Hachette,  s.  d.,  gr.  in-4«,  t.  V, 
p.  1205-1364. 

ai*  fascicule  (LUD-MAG),  t.  V,  p.  1365-1524. 

DEDEKINB,  A.,  La  pourpre  verte  et  sa  valeur  pour  Tinterprétation  des  écrits 
des  anciens.  (Extrait  des  Archives  de  zoologie  expérimentale  et  générale. 
Paris,  Reinwald,  8  p.  ;  3  pi. 

DE6EN,  H.9  De  Trojanis  scenicis  specimina  duo.  Accedit  appendix  «  de  Teu- 
cro  Teucrisque  ».  Diss.  Leipzig,  66  p. 

DEUBNERy  tff  'Eicxu^ta.  Mit  1  Taf.  (Jahrb.  d.  deutschen  arch.  Instit.,  1900,  3, 
p.  144-154.) 

DOERPFELD,  W.,  Die  vermeintiiche  Bûhne  des  hellenistischen  Theaters. 
(Jahrb.  d.  deutschen  arch .  Instit.,  1901,1,  p.  22-37.) 

EXON,  Ch.,  A  new  theory  of  the  Ekkykiema.  (Hermathena,  XXVI,  p.  132-143.) 

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1  TabeUe. 

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of  Amer,  philol.  Assoc,  XXX,  p.  107-114.) 

FRANCOTTE,  H.,  L'industrie  dans  la  Grèce  ancienne.  Bruxelles,  Soc.  belge 

de  librairie,  2  vol. 
FRANCOTTE,  ROERSCH  et  SENCŒ.  —  Voir  Section  VI. 
FREI,  J.,  De  certaminibus  thymelicis.  Basel,  Birkhaeuser,  78  p.         1  M.  50  Pf. 

GUIRAUD,  P.,  La  main-d'œuvre  dans   Tancienne  Grèce.  Paris,  Alcan,  223  p. 

7  francs. 

HASTINGS,  C.y  Le  théâtre  français  et  anglais,  ses  origines  grecques  et  latines. 
(Drame,  comédie,  scène  et  acteurs.)  Précédé  d'une  lettre  de  M.  Victorien  Sar- 
dou,  de  TAcad.  fr.  Paris,  Firmin-Didot,  xx,  281  p.  7  fr.  50 

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JQSRGENSEN,  C,  Theaterbilleter  fra  det  gamte  Athen.  (Studien  fra  Sprog-og 
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LEGRAND,  Ph«  E.  —  Voir  Section  V,  Bacchylidb. 
LO  CASCIOy  H  bagno,  etc.  —  Voir  sbction  V,  Homère. 

MABELXiE,  P.,  Le  communisme  et  le  féminisme  à  Athènes.  (Extr.  des  Mém.  de 
TAcad.  de  Dijon.)  Paris,  Foureau,  53  p. 

MAISCH,R.9  Griechische  Altertumskunde.  (Sammlung  Gôschen  Bd.  16.)2  Aufl. 
bearb.  von  Fr.  Polhammer.  2.  Abdruck;  Leipzig,  Gôschen,  212  p.;  9  vollbilder. 

liARCHI,  A*  de^  La  Libertà  di  riunione,  di  associazione,  di  coscienza,  di  culto  e 
d'insegnamento  in  Atene  e  Roma.  I.  II.  (Rendic.  d.  r.  Istit.  Lomb.  s.  2,  vol.  XXXIII, 
fasc.  14,  15.) 

MIE,  Fp.,  Die  Festordnung  der  olympischen  Spiele.  (Ph.,  XIV,  2,  p.  161-179). 

MITTEIS.  —  Voir  Section  V,  Papyrus. 

MUELIjER,  A«,  Noch  einmal  die  Sehverh&ltnisse  im  Dionysostheater.  (Ph.,  XllI, 
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NICCOUNI,  G.,  1  ree  gli  efori  a  Sparta.  (Riv.  di  stor.  ant.,  V,  4,  p.  524-551.) 

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en  couleur. 


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TUCKERHANN,  F.  S.,  The  Qowers  of  Greece.  (Amer.  J.  of  arch.,  1900,  i, 
p.  162.) 

WILAMOWITZ-MOELLENDORFF.  U.  Ton.  Ueber  Bruns'  Frauenemanci- 
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TOUNG*  C.  H..  Practical  hints  on  ancient  Greek  dressmaking.  (Am.  J.  of  arch., 
1900,  1,  p.  167-168.) 


XIII.  —  Art  et  archéologie  figurée.  —  Fouilles. 


AMELUNG.  W..  Weibliche  Gewandstatue  des  fûnften  Jarhunderts.  (Mitteligo- 
d.  deutsch.  arch.  Instit.  Rom.  Abt.,  1900,  3,  p.  181-197.)  2  Taf.,  2  Abb. 

—  Zum  ApoUo  vom  Belvédère.  (M.  I.  A.,  1900,  3,  p.  286-291,) 
AMERICAN  SCHOOL  of  classical  studies  at  Athens,  etc.  (Amer.  J.  of  arch. 

Suppl.  to  vol.  IV.) 
BARDT.  W.,  Arch&ologische  Untersuchungen.  I.  iitixi^5eio<;  «rovSyi.  ('Apjiovfo, 
1900,  5,  p.  306  ss.) 

BATES,  W.  N.,  The  lighting  of  the  so-called  Theseum.  (Amer.  J.  of  archflBol., 

1900,  1,  p.  174.) 
BEAUREGARD.  J.  de,  Parthénon,  Pyramides,  Saint-Sépulcre.  (Grèce,  Egypte, 

Palestine.)  Lyon,  Vitte,  1901,  vn,  337  p.;  117  illustr.  3  fr. 

(BELGER,  Chr.)*  Archœologica  varia.  (BerUner  philol.  Wochenschr.,  1900,  nr. 
28,37,  45,  46,  48,  49;  1901,  nr.  19.) 

—  Neues  Ruppelgrab  und  Tumulus  bei  Volo.  Athen,  neue  Reste  der  Langea 
Mauem,  Mesogaia,  Andros.  (lbid.,1901,  nr.  22,  p.  701-702.) 

B.(BENNDORF),  O*.  Jûnglingskopf  der  Akropolis.  (Jahresh.  d.  oesterr.  arch. 
Instit.,  1900,  2,  Beibl.,  p.  219-222.) 

BERNOULXJ,  J.  X^  Griechische  Ikonographie  mit  Auschluss  Alexanders  und 
der  Diadochen.  I.  Ti.  :  Die  Bildnisse  berûhmter  Griechen  von  der  Vorzeit  bis  an 
das Ende  des  V.  Jahrh.  v.  Chr.  Mûnchen,  Bruckmann,  1901,  xix,  215  p., 37  Abbt 
26  Uchtdr.  Taf.  16  M. 

BISSING,  F.  W.,  Zur  Datierung  der  «  Aegaeischen  »  Vasen  in  den  Schutthû- 
geUi  von  Kahun.  (Strena  Helbig,  p.  20-27.)  10  Abbild. 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  219 

BUMKENBERG,  Chr.,  Ein  attisches  Votivrelief.  (Festschrift  f .  Ussing,  p.  1-18, 

1  pl.,lflg. 
BLUSafNER,  H.,  Die  Gem&lde  des  Panainos  am  Throne  des  olympischen  Zeus. 

(Jahrb.  d.  d.  arch..  Instit.,  1900,  3,  p.  136-144.) 

BOEBLAU,  J.  Die  ionischen  Augenschalen.  Blit  34  Âbbildgn.  (M.  I.  A.,  1900, 
1-2,  p.  40-99.) 

—  Glasiertes  Thongef&ss  aus  Samos.  (Jahresh.  d.  œsterr.    arch.  Instit.,  1900,  2, 
p.  210-213.)  1  Taf,  1  Abb. 

BORRMANNy  R.,  Der  dorische  Tempel  der  Griechen.  (In  :  Die  BaukuDst,  hrsf. 
von  Borrmana  und  Graul,  2.  S.  4.  H.).  Berlin,  Spemann,  in-fol.  6  Taf.        4  M. 

BOSANQUET,  R.  C,  Archœology  in  Greece.  (J.  H.  S.,  XX,  p.  167-181.) 
BRITISH  MUSEUM.  Dep'.  of  Greek  and  Roman  antiquities.  Sculptures  of  the 
Parthenon.  London,  140  p.,  11  flg.  11  pi.  1  sh. 

BRmSH  SCHOOL  at  Athens.  Annual  report.  Session  1898-1899.  London,  Mac- 
millan,  123  p.,  14  pi. 

BROIVNSON.  —  Voir  Sbction  V,  Platon. 

BULUB,  H.,  Odysseus  und  die  Sirenen.  (Strena  Helbig.,  p.  31-37.)  1  Abb. 

—  Die  Steinichneiderkunst  im  Altertum.  (N.  J.  Alt.,  1900,  10,  1  Abt.,  p.  661- 
691.)  2  pi. 

CAHEN,  Bas-relief  archaïque  de  Sparte.  (B.  C.  H.,  1899, 12,  p.  599-600.)  1  dessin. 

CASTRIOTIS,  P.,  xtç«M'A<ppo5(Tii;.  ÇE^,  'Apx-f  1990,  1-2,  p.  37-90.)  1  pi. 

CAWADIAS,  P.,  The  Récent  finds  of  Cythera.  (J.  H.  St.,  XXI,  1,  p.  205-208.) 
5  flg. 

—  Statues  rendues  par  la  mer.  (R.  E.  G.,  nr.  57,  p.  122-126.) 

—  Lettre  [à  M.  S.  Reinach  sur  les  statues  trouvées  dans  la  mer  près  de  Cérigottol. 
(S.  Ac.  I.,  1901,  p.  58-63.)  3  flg. 

CHASE,  6.  H..  Terracottas  from  the  Argive  Heraeum.  (Am.  J.  of  Arch.,  1900,  1, 
p.  16l462.) 

COIXJGNON,  M.,  Lion  funéraire  sur  un  lécythe  blanc  Athènes.  (Strena 
Helbig.,  p.  41-43.)  1  fig. 

—  Torse  féminin  d^ancien  style  ionien  provenant  de  Clazomène,  au  Musée  du 
Louvre.  (R.  arch.,  1900,  nov.-déc,  p.  373-379.) 

—  Petit  bronze  trouvé  en  Asie-Mineure.  (Bull,  de  la  Soc.  nat.  des  Antiq.  de  Fr., 
1900,  3,  p.  180.) 

—  Le  masque  d'Artémis  à  double  expression  de  Boupalos  et  d'Athénis.  (R.  E.  G., 
nr.  56,  p.  1-7.) 

CONSTANTOPOULOS,  K.  M.,  Mosaïque  de  Daphni.  (En  grec.)  ('ApuLovia, 
1900,  11,  p.  705-726.)  Figg.  dans  le  texte. 

CONZEy  A^  Die  attischen  Grabreliefs.  Hrsg.  im  Auftrage  der  Raiserl.  Akad. 
d.  W.  zu  Wien.  11.  Liefg.  Berlin,  Speman,  gr.  in-folio,  IX,  p.  263-286.  Abbidgn: 
25  Taf.  In  Mappe  :  60  Id. 

—  Ueber  die  Ergebnisse  der  im  Herbst  von  J.  vom  archftol.  Institute  durch 
Ddrpfeld  und  mich  ausgefûhrten  Untersuchgn  in  Pergamon.  (S.  Pr.  Ak.,  1901, 
10,  p.  221.) 

COUROUNIOTIS,  K.. 'Ex  Tou  Upoô  tn?  'Ajiapu^WK 'ApxéiiiSoç.  (*E©.  ipx.,  1900, 
1-2,  p.  5-26.)  1  pi.,  5  zincogr. 

—  Porossculpturen  aus  Mykene.  (Jahrb.  d.  deutschen  arch.  Instit.,  1901,  1, 
p.  18-22.)  5  Abb. 

COUSIN,  G.,  Voyage  en  Carie.  (B.  C.  H.,  1900,  1-6,  p.  24-69.) 

DAGUINy  F..  Venus  Anadyomène.  Notice  sur  un  bas- relief  trouvé  aux  sources 
de  la  Seine.  (Mém.  de  la  Soc.  nat.  des  Antiquaires  de  France.)  14  p.  1  grav. 

DELBRUECK.  R.,  Ueber  einige  Grabhûgel  der  Agia  Triada.  (M.  I.  A.,  1900,  3, 
p.  292-305.)  9  Abbild. 


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â20  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

DELBRUECK.  R*  et  K.  G.  VOLKMOELLER,  Das  Brannenhaus  des 
Theagenes.  (M.  I.  A.,  1900,  1-2,  p.  23-33.)  2  pi.,  6  fig. 

DELi  MAR,  A.,  Venus  di  Milo,  its   history  and  its  art.  New- York,    in-4, 

48  p.,  flgg. 
AEATION  Tfjç  Iv'AXjiuptj)  oCkapx'^lov  ixaipeUc  xfiç  "OBpuoç.   TcOxoç  xpiTov  iwptcxov  Ta 

icfïcpayiiiva  xoità  xô  a'  «toç  xfiç  Ssytépaç  tptetouç  icEpidSou,    itpôç   Bi  xqlï  xàç  {HTà 

TaOTa  dv(vjpc6(Caxç  éiciypacpiç.  Athènes,  36  p.  1  pi. 

DEMARGNE,  J.,  Monuments  figurés  et  inscriptions  de  Crète.  (B.  C.  H.,  1900, 
i-6, p.  222-246.) 

DENKHAXiER  gr.  und  rôm.  Sculptur,  hrsg.  von  Brunn  Bruckmann,,  und 
Arndt.  N.  F.  Lief  101-103.  Mûnchen; 

DESSOULA VT,  P..  Vases  mycéniens  du  Musée  de  Neuchâtel  (Suisse). 
(R.  arch.,  1900,  juillet-août,  p.  128-147.)  33  fig. 

DEUBNER.  —  Voir  Section  Xil. 

DOUGLAS,  H.,  Some  old  Masters  of  Greek  architecture.  London,  Great 
Barrington,  181  p.,  pi. 

DUTILEL  E.  D.  J.,  Deux  têtes  ptoléraaïques  en  marbre.  [Ptolémée  IV  Philo- 
pator  et  Arsinoé  III  sa  femme.)  (J.  internat,  d'arch.  numism.,  1900,  3-4, 
p.  313-316.)  2  pi.  phototyp. 

—  Un  petit  bronze  inédit  de  Diospolis  Magna.  (Ibid.,  p.  316-318.) 

ELiSNER,  P.,  Ausgrabungen  auf  der  griechischen  Insel  Thera.  (Illustr.  Zeitung, 
nr.  2972.) 

EVANS.  A*  J.,  Rapport  sur  les  nouvelles  découvertes  faites  à  Cnos^os.  (En 
anglais).  (Athenaeum,  nr.  3786,  p.  634;  nr.  3791,  p.  793.) 

—  Même  sujet.  (Globus,  LXXXVIII,  17.) 

—  Voir  aussi  Sbction  XI. 

EVANS  and  HOGARTH.,  Même  sujet.  (Biblia,  1891,  jan.,  p.  331-335.) 

FARMAKOWSKT,  B.  V.,  La  peinture  sur  vases  dans  ses  rapports  avec  Tart 

monumental  à  Tépoque  immédiatement  postérieure  aux  guerres  gréco-perses. 

(En  russe.)  (Mém.  de  la  Soc.  imp.  russe  d'archéol.,  N.  S.,  X,  p.  13-414.)  12  pi.; 

22  fig. 
FISCHER,  E.,  Arch&ologische  Erinnerungen  an  eine  Studienreise  nach  Grie- 

chenland.  Progr.  Breslau,  1901,  20  p.  ;  1  carte. 

FONTRDBR,  A.  M«,  Antiquités  d'Ionie.  l.  Les  bains  d'Agamemnon.  (R.  E.  A., 
1900,  3,  p.  249-251.) 

V.  Épitaphe  métrique  de  Smyme.  (Ibid.,  p.  359-360.) 

FOERSTER,  R.,  Zu  den  Skulpturen  und  Inschriften  von  Antiocheia.  (Jahrb.  d. 
deutschen  arch.  Inslit.,  1901,  2,  p.  39-55.)  8  fig. 

FOURNIER,  P.  —  Voir  Section  VI. 

FRANKLIN,  S.  B.,  Reliefs  on  xiovCvxoi.  (Am.  J.  of  arch.,  1900,  1,  p.  181.) 

FOUILLES  américaines  à  Corinthe.  (R.  de  l'I.  P.  en  Belgique,  XLIII,  4,  p.  297.) 

FOUILLES  en  Crète.  Die  lyttische  Grotte  auf  Kreta.  (Voss.  Zeitg.,  1900,  nr.  542. 

—  Wochenschr.  f.  kl.  Philol.,  1900,  nr.  49,  p.  1357-1358.) 

FOWLER,  H.  N.,  Archaeological  News.  (Amer.  J.  of  arch.,  1900,  2,  p.  241-285; 
477-559.) 

—  Bibliography  of  archaeological  books,  1899.  (Ibid.,  p.  387-414.) 

FRITZE,  H.  voiiy  Die  mykenischen  Goldringe  und  ihre  Bedeutung  fur  das 
Sacral wesen.  (Strena  Helbig.,  p.  73-85.)  9  Abb. 

FRŒHNER,  Musée  de  Marseille.  Catalogue  des  antiquités  grecques  et  romaines. 
Paris,  Imp.  nat,  xii,  380  p. 

FURTW.£NGLER,  A.,  Zum  Diskobol  Lancelotti.  —  Zur  Venus  von  Mile  und 
der  Theodoridas-Basis.  (S.  M.  Ak.,  1900,  5,  p.  705-714.) 

—  Der  Apollo  Stroganoff.  (Ibid.,  p.  280-285.) 


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DES   ÉTUDES  GRECQUES  221 

—  Die  Knidische  Aphrodite  des  Praxiteies.  (Monatsbericht  f.  Kunstwiss.,  1900, 
i,  p.  26.) 

—  Die  Ausgrabungen  auf  Aegina.  (Berl.  philol.  Wochenschr.,  1901,  nr.  18, 
20,  22.) 

FJTRTWMNGLERj  A.,  und  K.  REINHOLD,  Griechische  Vasenmalerei. 
Auswahl  hervorragender  Vasenbilder,  Unverftnderliche  Phototypie-Reproduc- 
tionen  der  Verlagsanstalt  Bruckmann.  (En 6Uvr. )  1.  Lfrg.  Mûnchen,  Bruckmann, 
gr.  in-fol.  10  Taî.,  ill.  Text,  p.  1-54.  Subskr.  Preis  :  40  M. 

GARDNER,  P.,  A  new  Pandora  vase.  (J.  H.  St.,  XXI,  1,  p.  1-9.)  1  pi. 

6RAEF,B.,  Helioskopf  aus  Rhodos.  (Strena  Helbig.,  p.  99-UO.)  ITaf.,  6Abb. 

—  AnUke  Plastik.  (Bursians  Jahresb.,  1901,  1,  3  Abb.,  p.  1-16.) 
6RAEVEN,   H.,  Der  Inderkampf   des  Dionysos   auf  Elfenbeinsskulpturen . 

(Jahresh.  d.  oesterr.  arch.  Instit.,  1901,  1,  p.  126-142.)  3  pi.,  1  fig. 
HAOACZEK.  K*.  Le  tombeau  de  Neoptolème  à  Delphes.  (En  polonais.)  (Eos,  VI, 

p.  167-170.) 
HAOZIDAKIS,  J.,  'ApyaioXoYtîtil  eogyvai  iv  Kpi^vt^.  ('Ap|iovta,  1900,  9,  p.  529-538.) 
HARRISON,  Jane  E.,  Mgin-iypr^yày,  (B.  C.  H.,  1900,  1-6,  p.  254-262.)  2  fig. 
HARTWIG,  P.,  Die  linke  Hand  des   Diomedes.  (Jahrb.    d.  deutschen  arch. 

InsUt.,  1901,  2,  p.  56-61.)  5  fig. 
HAUSER,  F.,  Der  Bau  der  Akropolismauer.  (Strena  Helbig.,  p.  115-121.) 

HAUSSOULUER,  B.,  Les  Séleucides  et  le  temple  d'Apollon  Didyméen. 
(R.  Ph.,  1900,  p.  243-272;  316  ss.  ;  1901,  p.  5-42;  125-145.) 

HEBERDEY,  R.,  und  W.  WILBERG,  Grabbauten  von  Termessos  in  Pisidien. 
(Jahrh.  d.  oesterr.  arch.  Instit,,  1900,  2,  p.  177-210.)  32  Abb. 

HEERMANCE,  T.  W.,  A  new  Class  of  Greek  géométrie  Pottery.  (Amer.  J.  of 
arch.,  1900, 1,  p.  152.) 

HÉRON  DE  VILl^EFOSSE,  Aigle  en  marbre  blanc  trouvé  à  Magnésie  du 
Méandre.  (Bull,  de  la  Soc.  des  Antiq.  de  Fr.,  l900,  3,  p.  264.) 

—  Tôte  de  Diadumène  trouvée  à  Variuisant.  (Ibid.,  p.  254-258.)  2  pi. 

—  L'ex-voto  de  Theodoridas  au  Louvre.  (S.  Ac.  L,  1900,  9-10,  p.  465-472.)  2  pi. 

'  HERRlfANN,P..Zu  den  Ausgrabungen  auf  Kreta.  (Deutsche  Litteraturzeitung, 
1901,  nr.  26,  p.  1557-1560.) 

HERZO69  R.,  Mitteilungen  ûber  Untersuchungen  auf  der  Insel  Ros.  (Verhandl. 
d.  Versammlg.  d.  Deutschen  Philol.,  1899,  p.  90.) 

HIT.T.KR  Ton  GAERTRINGEN,  F.,  Hcrakiesmaske  aus  Lindos.  (Strena  Hel- 
big., p.  137-138.)  1  Abb. 

—  Ausgrabungen  in  Griechenland.  Vortrag.  Berlin,  Reimer,  1901,  39  p.  1  M. 

—  Der  Bildhauer  Antiphanes.  (B.,  XXXVl,  1,  p.  160.) 

—  Ein  Beitrag  zur  Geschichte  der  Venus  von  Milo.  (Ibid.,  2,  p.  305-308.) 

HILLER  Ton  GAERTRINGEN  und  C.  F.  LEHMANN,  Geschichte  aus 
Thera.(II.  XXXVi,  1,  p.  113-133.) 

HOFFMANN,  H.,  Untersuchungen  ûber  die  Darstellung  des  Haares  in  der 
archaischen  griechischen  Kunst.  (Aus  «  Jahrbb.  f.  class.  Philol.  »)  Leipzig. 
Teubner,  P.  171-212.  2.  Abb.,  3  Doppeltaf. 

HOGARTH,  D.  G.,  The  exploration  of  Creta.  (Contemporary  Review,  nr.  420, 
p.  794-808.) 

HOGARTH.  D.  G.,  and  F.  B.  WELCH,  Primitive  painted  pottery  in  Crète. 
(J.  H.  St.  XXI,  1,  p.  78-98.)  2  pi.  31  fig. 

HOMOLXiE,  Th.,  Ex-voto  au  dieu  Mên.  [Annonce  d'un  article  de  M.  Cecil 
Smilh.]  (B.  C.  H.  1899, 12,  p.  389.)  1  pi.  (héliogravure). 

—  Lyslppe  et  Tex-voto  de  Daochos.  (Ibid.,  p.  421-485.  ) 


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222  BIBU06RAPHIE   ANNUELLE 

—  Le  Gymnase  de  Delphes.  (Ibid.,  p.  560-583.)  l  pL 

—  Le  Stade  de  Delphes.  (Ibid.,  p.  601-615.)  1  pi.;  dessins  et  plans. 

—  Les  Caryatides  du  trésor  de  Cnide.  (Ibid.,  p.  611-635.)  3  pi.;  3  fig. 

HOPPIN,  J*  C,  The  death  of  Argos  on  a  red-figure  hydria.  (Amer.  J.  of  arcli., 
1900,  1,  p.  162-163.) 

—  Three  Argiye  lecythi  in  the  Muséum  of  fine  arts  in  Boston.  (Ibid.,  1900,  2, 
p.  441-457.)  3  pi. 

HUDDILSTON.  —  Voir  section  II. 

JOTJBIN,  Catalogue  sommaire  des  monuments  funéraires  du  Musée  impérial 
Ottoman.  Constantinople,  Lôffler,  1901,  95  p.  5  piastres. 

—  Le  Marsyas  de  Tarse.  (Au  Musée  impérial  de  C.  P.)  (Monuments  Piot,  VI,  2, 
p.  145-148.)!  fig. 

JUDEICH,  M«,  Gargara  und  der  Altar  des  Idaeischen  Zeus.  (Jahresh.  d.  oesterr. 
arch.  Instit,  1901, 1,  p.  111-125.)  4  AbbUdgn. 

KAWADIAS.  —  Voir  Cawadus. 

KEMKE,  J.,  Zum  Alexandermosaik  von  Pompei.  (Jahrb.  d.  deutschen  arch. 
Instit.,  1901,  2.  p.  69-73.)  1  Abb. 

KIESERITZKI,  G.,  lasos.  (Strena  Helbig.,  p.  160-163.) 

KLEIN,  W*,  vsornx^  xe^aX^  i%  tf^ç 'AxpoitôXebx;.  ("E^.  ip^.  1900,  1-2,  p.  1-5.)  1  pi. 

KOERTE.  G.,  Theseus,  zum  Herakles  umgewandelt,  vor  Minos.  (Strena  Helhig., 
p.  164-nO.) 

—  Und  A.  KOERTE,  Gordion.  (Jahrb.  d.  deutschen  arch.  Instit.,  1901;  1, 
Anzeiger.) 

KUEMMFJi,  O.,  Aegyptische  und  Mykenische  Pflanzenornamentik.  Diss.  Frei- 
burg,  1901,  65  p. 

I^AURENT,  Statuette  du  Bon  Pasteur.  (B.  C.  H.,  1899, 12,  p.  583-587.)  1  dessin. 

LECHAT,  H.,  Tête  archaïque  d'Apollon.  (R.  arch.  1900,  juillet-août,  p.  1-6.) 
2pL 

—  La  tête  Rampin,  marbre  antique  du  vp  siècle  av.  notre  ère.  (Musée  dn 
Louvre.)  (Monuments  Piot,  VII,  2.)  Illustr. 

—  L'Agiasde  Lysippe.  (R.  E.  A.,  1900,  3,  p.  195-203.) 

—  Bulletin  archéologique.  (R.  E.  G.,  nr.  53-54,  p.  372-412.) 

LORENZO,  G.  de,  Una  probabile  copia  pompeiana  del  ritratto  di  Alessandro 
Magno,  dipinto  da  Apelle.  Napoli. 

LOEWY,  E.,  Die  Naturwiedergabe  in  der  ftlteren  grîechischen  Runst  Rome, 
Loescher,  60  p.,  30  fig.  3  M,  60  Pf. 

—  Eine  Vorkehrungim  Zeus-Tempel  au  Olympia.  (Strena  Belbig.,  p.  180-183.) 

LUCAS,  H.,  Eine  unerkannte  Midasvase.  (Mitt.  d.  d.  arch.  Instit.  ;  Roem.  Abt., 
1900,  3,  p.  229-234.)  2  Abb. 

M**%  Toiletten  Mykenischer  Damen.  (Grenzboten,  1900,  nr.  52,  p.  643-644.) 

MAGALISTER.  R.  A.  S.,  Amphora  handles,  with  greek  stamps,  fjrom  Tell 
Sandahannah.  (Quaer.  Statement  of  Palestine  Exploration  fund»  1901,  1,  p.  25- 
43.) 

MACH,  E.  Ton,  Hermès  Discobolus?  (Amer.  J.  of  arch.  1900, 1,  p.  178-179.) 

—  Greek  and  roman  Sculpture.  (Progress  for  the  promotion  of  the  fine  arts, 
vol.  VI,  nr.  4,  p.  235-2750 

IIARCHI,  A.  de,  Sul  bassorelievo  di  Orfeo  ed  Euridlce  del  Museo  naz.  di 
Napoli.  (Atene  e  Roma,  IH,  24,  p.  361-373.)  fig. 

laCHAELIS,  A.,  Drei  alte  Kroniden.  Eine  Frage  J.  Vahlen  vorgelegt.  (Strass- 
burg,  Schultz,  10  p.,  3  Abb. 

MICHON,  Et.,  La  Vénus  de  Milo,  son  arrivée  et  son  exposition  au  Louvre.  (R. 
E.  G.  nr.  53-54,  p.  302-370.)  2  fig. 


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DES   ÉTUDES  GRECQUES  223 

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London,  Macmillan,  x,  24  p.,  25  flg. 

MILANI,  L.  A»,  11  motivo  e  il  tipo  délia  Venere  di  Medici.  (Strena  Helbig.i 
p.  188-m.)6flg. 

MILGHHOFER,  A«,  Ueber  ein  Rôpfchen  des  Sokrates.  (Verhandl.  d.  VersammL 
d.  deutschen  Philoi.  1899,  p.  56-57.) 

MORBT,  A.,  Quelques  scènes  du  Bouclier  d'Achille  et  les  tableaux  des  tombes 
égyptiennes.  (R.  arch.,  1901,  mars-avril,  p.  198-212.) 

MUNTZ.  E*,  Eros  et  Psyché,  sculpture  antique  inédite.  Musée  de  l'École  des 
Beaux-Arts.  (R.  de  Tart  ancien  et  mod.,  1900,  nr.  36,  p.  236  ss.)  1  fig. 

—  Rapport  de  la  Commission  des  Écoles  d'Athènes  et  de  Rome  sur  les  travaux  de 
ces  deux  écoles  pendant  les  années  1898-1899.  (S.  Ac.  I.,  1900,  luillet-août, 
p.  403-414.) 

MUBRATy  A.  S«,  A  Mycenaean  ivory.  (Strena  Helbig.,  p.  212-214.) 

—  A.  H.9  SMITH,  and  H.  B.  WALTERS,  Excavations  in  Cyprus.  London, 
126  p.,  14  pi.,  166  fig.,  3  cartes. 

MYRES.  J.  Le.  On  the  plan  of  the  Homeric  bouse,  with  spécial  référence  to 
Mykenian  analogies.  (J.  H.  S.,  XX,  p.  128-150.)  6  fig. 

NICHOLS,  M.  L.,  Géométrie  vases  from  Corinth.  (Amer.  J.  of  arch.  1900,  1, 
p.  163.) 

NOACK,  F.,  Neue  Untersuchungen  in  Alexandrien.  (M.  I.  A.,  1900,  3,  p.  215- 
279.)  3Taf.,  14  Abb. 

NORMAND,  Chuy  Une  héliogravure  inédite  représentant  le  Philippeion  d'Olym- 
pie.  (L'Ami  des  monuments,  nr.  75-76,  p.  350-356.)  1  pi. 

—  Le  pays  de  Tréiène  (Ibid.,  nr.  77,  p.  60-61.) 
OMONT,  H.  —  Voir  sbction  VIL 

—  Lettres  autographes  de  l'antiquaire  L.  Fr.  S,  Fauvel,  (Bull,  de  la  Soc.  nat.  d. 
antiq.  de  Fr.,  1900,  3,  p.  240-245.) 

ORSI,  P.,  Siculi  e  Greci  iii  Leontinoi.  (Mitt.  d.  d.  arch.  Instit.  Rôm.  Abt.,  1900, 
12,  p.  62-98.)  39  fig. 

—  Voir  sBCTioif  V,  HoMiRB. 

—  Nuovo  Artemision  a  Scola  Greca  (Siracusa).  (Atti  d.  R.  Accad.  d.  Lincei  ;  Nuovi 
Scavi,  ag.  1900,  p.  353-387.)  32  fig.,  1  carte. 

PERDRIZET,  Reliefs  grecs  inédite  du  Musée  britannique.  (B.  C.  H.,  1899,  12, 
p.  558-560.)  IpU.;  2  fig. 

—  Reliefs  Mysiens.  (Ibid.,  p.  592-599.)  3  pi. 

—  Terres-cuites  de  Lycosoura  et  mythologie  arcadienne.  (Ibid.,  p.  635-638.)  1  fig. 

PBRNICE,  E«,  Glaukos  von  Chios.  (Jahrb.  d.  deutschen  arch.  Instit.,  1901,  2, 
p.  62-68.) 

PEROnTKA»  E.,  0  vykopech  delfskych.  (Fouilles  de  Delphes.)  Progr.  Prague, 

1o9o. 

PETERSEN.  E.,  Dioskuren  in  Tarent.  (Mitt.  d.  d.  arch.  Instit.  Rôm.  Abt., 
1900,  1-2,  p.  3-61.)  2  Taf.  10  Abb. 

—  Varia.  I.  Die  Marathonische  Bronzegruppe  des  Pheidias.  II.  Die  Ringergruppe 
der  Tribuna.  III.  Zeus  oder  Alexander  mit  dem  Blite.  IV.  Zum  Augustus-Bogen 
von  Rimini.  V.  Der  Sarkophag  eines  Arztes.  (Ibid.,  p.  142-176.) 

PETRA,  6*  de,  Sul  frontone  orientale  del  tempio  di  Zeus  in  Olimpia  (Strena 
Helbig.,  p.  44-4^)  ^ 

PHENÉy  The  rise,  progress  and  decay  of  the  art  of  painting  in  Greece.  (Trans- 
act.  of  the  R.  Soc,  of  literature,  2.  Séries,  vol.  XXI,  1,  p.  1-35.)  4  pi. 

PICKARD,  J.,  The  Ephesian  Amadous.  (Proceed.  of  Amer,  philoi.  Assoc.,  XXX, 
p.  33-34.) 


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224  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

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oesterr.  arch.  InsUt.,  1901.  1,  p.  144-150.)  1  pi.  5  fig. 
POTTIER,  E.,  Le  vase  de  Cléoménès.  (R.  A.,  sept.-oct.  1900,  p.  181-263.)  2  pi. 

—  Vases  antiques  du  Louvre.  Photogravures  de  /.  Devillard.  2«  série.  Salles  E-G  : 
le  style  archaïque  à  figures  noires  et  à  figures  rouges.  Ecoles  ionienae  et 
attique.  Paris.  Hachette,  in-4,  p.  61-156;  pi.  52-102. 

—  Pourquoi  Thésée  fut  l'ami  d'Hercule.  (Revue  de  l'art  ancien  et  moderne,  K, 
p.  1-18.)  8  fig. 

DPAKTIKA  Tfiç  im<miïiovtxf.;  'EtatiptCaK;.  X,  1899.  ('Aerivdr,  XI,  4,  p.  589-591.) 

—  Tfiç  iv  'AW|vattç  àpx*'®^Y'*^^  'ExatptCa;  toû  Itouç  1899.  Athènes,  1900. 
PREISER,  R.,  Zum  Torso  von  Belvédère.  Progr.  Géra,  1901.  20  p.  ;  !  pi. 
PTJCHSTEIN,  0.,Die  griechische  BOhne;  eine  architektonische  Untersuchung. 

Perlin,  Weidmann,  1901,  vi,  144  p.;  43  fig.  en  texte. 
REBER,  F.  von,  Ueber  die  Anfftnge   des    ionischen   Baustiles.   (Extr.  des 

Abhandlg.,  d.  k.  bayr.  Akad.  d.  W.)  Mûnchen,  Franz,  p.  91-133.  Abb.  1  M.  80  Pf. 
REGNAULT,  F.,  Les  terres  cuites  grecques  de  Smyrne  au  Louvre  (R.  Ency- 

clop.  Larousse,  10»  année,  nr.  360,  p.  589-590.) 
REINACH,  8..  Découvertes  de  tombes  gréco-rom.  à  Jérusalem.  (R.  arch.,  1900, 

mai-juin,  p.  392-396.)  5  fig. 

—  La  représentation  du  galop  dans  l'art  ancien  et  moderne.  (Suite.)  Ibid., 
p.  441-450  ;  1901,  p.  27-45,  224-244.)  Figg. 

—  Répertoire  des  vases  peints.  T.  II  :  Peintures  de  vases  gravées  dans  les 
recueils  de  MilUngen,  Gerhard,  etc.  Paris,  Leroux,  in-16,  428  p.  Grav. 

—  Le  type  féminin  de  Lysippe  (R.  arch.,  1900,  nov.-déc,  p.  380-403.) 

—  L'Hécate  de  Ménestrate.  (Ibid.,  1901,  janv.-févr.,  p.  82-93.) 

—  Un  bas-relief  inédit  au  Musée  de  Gonstantinople.  (R.  E.  G.,  nr.  57,  p.  127-137.) 

—  Le  temple  d'Aphaia  à  Égine.  (S.  Ac.  L,  1901,  p.  524-537.) 

REISCH,  E.,  Kinderkanne  aus  Athen.  Rothfigurige  Lekythos  aus  Gela  (Strena 
Helbig.,  p.  248-249.) 

RETHWISCH,  C,  Der  bleibende  Werth  des  Laokoon.  Progr.  Berlin,  Gaertner, 

1899,  in-4,  27  p.  1  M.  20  Pf. 

RICHARDSON,  R.-B.,  Pirene.  I.  II.  (Amer.  J.  of  arch.,  1900,  2,  p.  204-239.) 
14  fig.     . 

—  The  fountain  of  Glauce.  (Ibid.,  p.  458-475.)  1  pi. 

—  On  the  Agora  of  Corinth.  (The  Independent,  1900,  2  août,  p.  1855-1860.) 

RIDDERy  A.  de,  Bronzes  du  musée  national  [d'Athènes].  (B.  C.  H.,  1900, 1-6, 
p.  5-23.) 

RIST,  Die  Entwicklung  der  ffriechischen  Portrfttkunst.  (Rorrespondenz  f.  d. 
Gelehrten  und  Realschulen  Wurltenbergs,  1901, 1,  2,  3.)  Abbildgn. 

RIZZO,  G.-E.,  Spigolatore  archeologiche.  I.  Una  necropoli  greca  a  S.  Anastasia. 

Eresso  Rendazzo,  et  la  collezione  Vagliasindi.    II.   Oenochoe  col  mito  dei 
oreadi.  III.  Anfora  panateuaica.  (Mitt.  d.  deutschen  arch.   Instit.  ;  Rôm.  Abt., 

1900,  3,  pT  37-40.) 

ROBERT,  C,  Die  Phorkiden  (H.,  XXXVI,  1,  p.  159-160.) 

ROBINSON.  E.,  The  Boston  Museum's  Tanagra  figurines.  (R.  arch.,  1901,  janv.- 
févr.,  p.  144-145.) 


RONZEVAULE  (le  R.  P.).  Notice  sur  un  bas-relief  représentant  le  simulacre 
de  Jupiter  Heliopolitanus.  (S.  Ad,  1901,  p.  437-482.)  2  pi. 

ROSSBACH,  O.,  Ein  plastisches   Portrftt  des  Agathokles  (Rh.  Mus.,  LV,  4i 
p.  641-643.) 

SAUER,  B*.  Das  sogenannte  Theseion  und  sein  plastischer  Schmuck.  Berlin  et 
Leipzig,  1899,  gr.  in-4,  xvi,  274  p„  11  pL,  36  fig. 


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DES   ÉTUDES   GRECQUES  225 

—  Eine  Statue  des  Achilleus.  (Strena  Helbig.,  p.  265-270.)  3  Abb. 

SAVIGNONI,  tw,  Lavori  eseffuiti  in  Creta  dalla  miasione  archeologica  italiana 
da  9  nov.  al  13  die.  1899.  (Rendic.  d.  R.  Accad.  d.  Lincei,  Cl.  morale,  1900, 
p.  304-313.) 

8CHRADER,  H.,  Die  Anordnung  und  Deutung  dos  Porgamenischen  Telephos- 
frieses.  M.  1  Taf  und  18  Abb.  (Jahrbb.  d.  d.  arch.  Iiistit.,  1900,  3,  p.  97-135.) 

8CHREIBER,  Th«,  Ueber  neue   alexandrinische  Alexanderbildnlsse.   (Strena 

Helbig.,  p.  277-287.)  2  Abb. 
SCHULiTESS,  S«,  Adrien  et  ses  constructions.  (En  grec.)  ('Aptiovfa,  1900,  12, 

p.  748-787.) 

SEURE,  S.,  Bas-relief  funéraire  de  style  attique  du  Musée  de  Tchinily-Kiosk . 
(B.  C.  H.,  p.  615-617.)  1  fig. 

SrrZUNGSPROTOKOLXiE  des  K.  deutschen  arch.  Instituts.  Athenische 
Abteilung.  (M.  I.  A.,  1900,  1-2,  p.  127-144.) 

SKORPHj,  h.  et  K.,  Monuments  thraces.  (En  tchèque.)  '(Ceské  Muséum  filol., 
1900,  1,  p.  1-9.) 

SMITH,  A.  H.,  Sculptures  of  the  Parthenon,  British  Muséum.  London,  viii,  140  p. 

SOTIRIADIS,  E.,  Das  Siebenthorige  Theben.  (Das  humanistische  Gymnasium, 
1900,  3,  p.  159-164.) 

—  'Ava^acpal  sv  eipjxw.  ('E?).  dp/-,  1900,  4,  p.  161-212.)  2  pi.  ;  9  dessins. 

SPRINGER,  A.,  Handbuch  der  Kunstgeschichte.  I.  Das  Alterthum.  6t«  Aufl. 
neubearbeitet  von  -4.  Michaelis.  Leipzig,  Seemann,  1901,  xii,  378  p.,  652  grav., 
8  pi.  en  couleur.  8  M. 

STAIS,  B./Avaoxacpal  iv  royviw.  ('Ecp.  dp/.,  1900,  3,  p.  113-150.)  5  pi. 

STERRETT,  J.  R.  S.,  Troglodyte  dwellings  in  Cappadocia.  (The  Century, 
1900,  sept.,  p.  677-687.)  10  fig. 

STRONG-SEIiLERS,  E.,  On  an  ApoUo  of  the  Kalamidian  School.  (Strena 
Helbig.,  p.  293-298.) 3  Abb. 

STRUCKy  A.,  Die  Kônigsgrftber  von  Amasia.  (Globus,  LXXVII,  11,  p.  169-174.) 
6  Abbild. 

STUDNICZKA.  Fr.,  Myron's  Ladas.  (Ber.  ûb.  d.  Verhandlgn  d.  k.  Sftchs.  Ges. 
d.  Wiss.  Philol.-hist.  Cl.,  1900,  7,  p.  329-350.) 

TARAJCELXJ,  A..  Ricerche  archeoloffiche  cretesi.  (Monum.  ant.  pubbl.  per 
cura  d.  R.  Accad.  d.  Lincei,  IX,  2,  p.  285-446.) 

TARBEUL,  F.  B..  A  signed  Cylix  by  Duris  in  Washington.  (Amer.  J.  of 
arch.,  1900, 1,  p.  161  ;  2,  p.  183-191.)  1  pi. 

—  A  fragment  of  adated  Panathenaic  amphora  (Cl.  R.,  1900,  9,  p.  474-475.)  1  fig. 

TSOUNDAS,  Ch.,  Trois  chatons  de  bagues  mycéniennes.  (R.  arch.,  1900, 
juillet-août,  p.  7-14.)  1  pi.,  2  fig. 

USSING,  J.-L.,  Det  Store  Alter  i  Pergamos.  (Nord.  Tidskr.  f.  filol.,  IX,  3-4, 
p.  113-119.) 

ViNCENZ,  Fr,  von.  Die  Steinkaskaden  und  die  Ruinen  von  Hierapolis  am 
Lykos.  (Globus,  LXXVII,  24,  p.  377-383.)  Abbildgn. 

VYSOKY,  H.,  Odysseus  oder  Hcphaistos?  (Jahresh.  d.  oesterr.  arch.  Instit., 
1900,  2,  p.  172-177.) 

WAGNER,  E.,  Ein  Besuch  in  dem  Heiligtum  des  Asklepios  zu  Epidaurus. 
Progr.  Wehiau,  1901,  18  p. 

WALDSTEIN,  Ch.,  The  earliest  Ilellenic  art  and  civilization  and  the  Argive 
Ileraeum.  (Amer.  J.  of  archaeology  1900,  1,  p.  40-73.) 

—  The  liera  of  Polycleitus.  (Athenœum,  nr.  3791,  p.  789-790.) 

—  Das  Argivische  Heraeum,  etc.  —  Voir  section  V,  Bacchylide. 

—  The  argive  Hera  of  Polycleitus.  (J.  II.  St.  XXÏ,  1,  p.  30-44.)  2  pi.  ;  3  fig. 


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1 


226  BIBLIOGRAPHIE   ANNUELLE 

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2  Taf.,  65  iÙ)b.  v  .         »      f  ; 

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XANTHOURIDIS,  St.,  Mfixpai  df>x«î«i  ex  ST^TtCoc  Tfiç  Rfr^Toç  ('Eç.  ipx.,  1900, 
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XIV.  —  NUMISMATIOUE.  —  MÉTROLOGIE.  —  CALENDRIER. 

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BABELON,  E.y  Guide  illustré  du  Cabinet  des  médailles  et  des  antiques  de  la 
Bibliothèque  nationale.  Paris,  Leroux,  in-12,  xv,  388  p. 

BLANCHET,  A.,  Études  de  numismatique.  T.  II.  Paris,  Leroux,  1901,  322  p. 

DATTARI.  G«9  Appunti  di  numismatica  Alessandrina.  (Riv.  ital.  di  num.,  1900, 
3,  p.  267-285.) 

—  Appunti  di  numismatica  alessandrina.  (R.  intem.  d'arch.  num.,>  XIU,  3, 
p.  269-286.) 

DIEUDONNÉ,  A*,  Monnaies  grecques  récemment  acquises  par  le  Cabinet  des 
médailles.  (R.  de  numism.,  1900,  2,  p.  121-136.) 

DRE8SEL,H.,  Altgriechischer  MQnzfund  aus  Aegypten.  (Z.  f.  Num.,  XXII,  4, 
p.  231-258.)  1  pi.,  6  fig. 

HTTJ.,  G.  F.»  British  Muséum.  Catalogue  of  Greek  coins.  Lycaonia,  Isauria  and 
Ciiicia.  London,  Br.  mus.  cxxxn,  296  p.,  40  pi.,  1  carte. 

—  TeTpiSpaxfJiov  xpw<roOv.  (H.,  XXXVI,  2,  p.  317-319.) 

JOERGENSENyC.)  Rvindehovedet  paa  de  aeldre  monter  fra  Syrakus.(Festkrift 
til  Ussing.)  Copenhague,  26  p.,  fig  et  1  pi. 

LAMBROPOUL1O8  A.9  Numismatique  de  la  Macédoine.  [Extr.  de  «  la  Macé- 
doine »  de  Nicolaîdes.]  Berlin,  Stuhr,  1899,  31  p. 

LEGRAND,  E.,  Une  lettre  à  propos  des  ôXdxpaxa  et  des  i{kio(nkfi^xoi.  (J.  intem. 
d'arch.  numism.,  1900,  2,  p.  236.) 

MAHLER.  A«|  Conceming  an  Euboian   tetradrachm.  (J.  intern.  d'arch.  nu- 
mism., 1900,   2,  p.  194-196.) 

MOHMSENyTh.,  Bericht  ûber  die  Herausgabe  des  «  Griechischen  MOnzwerkes». 
(S.  Pr.  Ak.,  1901,  4,  p.  70-71.) 

MOWAT,  R»,  Bibliographie  numismatique  de  l'Egypte  grecque  et  romaine. 
(J.  intern.  d'arch.  num.,  1900,  3-4,  p.  344-350.) 

—  Le  vase  sacrificatoire  des  reines  d'Egypte,  symbole  monétaire.  (Extr.  de  la 
Rev.  num.  4.  série,  t.  V,  pp.  14-35.)  Pans,  Rollin  et  Feuardent,  19Ô1. 

OMAN»  C.  W*  C,  Unpublished  or  rare  coins  of  Smyma  in  the  Bodieiao 
Cabinet.  (Num.  Chronicle,  1900,  3,  p.  203-208.) 


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DES   ÉTDDES  GRECQUES  227 

PENNISI  di  FLORISTELLA,  L'arte  nella  numismatica  greco-sicula.  (Atti 
delV  Accad.  d.  Zelanti  di  Acireale,  vol.  X.) 

REINACH.  Tlu  Pontica.  I.  La  femme  de  Mithridatell.  H.  Statère  et  drachme 
de  Mithridate  II,  III.  Taulara  ou  Talaura.  (R.  num.,  1900,  2,  p.  224-234.) 

RICCIy  S.,  Il  sentimento  délia  natura  nella  monetaûone  délia  Grecia  e  délia 
Magna  Grecia.  (R.  intem.  d'arcbéol.  nmnismatique,  1901,  1,  p.  55-74.) 

R08T0WZEW,  M«9  AÛPEA  SlTOr  TAPSÛ.  (Numism.  Chronicle,  1900,  2, 
p.  %-ie7.) 

BOUVIER.  J«9  Le  monnayage  alexandrin  d'Arados  (suite).  (R.  num.,  1900,  2, 
p.  137-151.) 

—  Voir  Sbctioii  X. 

SV0R0N08,  J.  N.)  Nia  Tcpoaxri^itAxoL  toC  IOv.  vo(ji.  MouocCou.  A\  No}ji{9}jiaTa  drcixi. 
(J.  internat,  d^arch.  num.,  !900,  2,  p.  169-177.) 

—  Dtpl  Tûv  cleiTT^pCwv  TÔv  db^slcAv.  lMp<K  B*.  Ta  x^Xiva  elaiT^pta  tou  OcdExpou  t?,( 
Macrcivtiâb;.  Mipoç  T.  Elair/lptov  âe^pdi  iC(6Xii»v  h  'A^votiç.  (Ibid.,  p.  197-235.)  2  pi. 

Mipoç  A'.  Ta  }jLoXû68:va  (rû{A6oXi.  (Ibid.,  p.  319-343.) 

TACCHEULA,  D.  E.,  Monnaies  inédites  de  Cabyle  et  de  Mesembria  sur  la 
mer  Egée.  (R.  num.,  1900,  3,  p.  257-259.) 

'WEEL,  Das  syrakusanische  Tetradrachmon  des  Stempelschneiders  Eukleidas, 
mit  der  Darstellung  des  behelmten  Atbenakopfes  von  vom.  (Sitzung.  d.  num. 
Ges.  zu  Berlin,  oct  1900.) 

'WROTH,  W^  Otanes  and  Phraates  IV.  (Num.  Cbron.,  1900,  2,  p.  89-95.)  4  fig. 

—  On  the  rearrangement  of  Parthian  coinage.  (Ibid.,  1900, 3,  p.  181-202.)  3  pi. 


XV.  —  Byzantina. 


dPOIXA*  —  Voir  Sicnoif  V,  Procopb. 

CONSTANTOPOULOS»  K.  M ^  N<a  icpoonT^ftaTa  toO  'EOv.  vofusuatixoC  (tou* 
9tCou.  B\  puÇotvTiaxà  |&oXu68d6ouXAa.  (J.  intem.  d'arcb.  numism.,  1900, 2,  p.  178- 
193.) 

—  Histoire  de  Tart  byrantin  (suite).  (En  grec.)  fApfiovCa,  1901,  3,  Appendice, 
p.  33-48.) 

GARUFFI,  C.  A*y  Di  una  pergamena  bilingue  [gr.  et  lat.]  del  monasterio  di 
Demenna,  conservata  nel  Museo  nazionale  di  Palermo.  (Archivio  stor.  ital., 
ser.  V,  t.  XXIII,  p.  131-144.) 

GKTiZRR>  H*.  Das  Verb&ltnis  von  Staat  und  Rirche  in  Byzanz.  (Histor.  Z., 
LXXXVI,  2,  p.  193-252.) 

GERUkND.  E«,  Rreta  als  venetianiscbe  iColonie  (1204-1669).  (Histor.  Jahrb., 
XX,  p.  1-24.) 

GRAEVENy  H.)  Typen  der  Wiener  Genesis  auf  byzantiniscben  Elfenbeinreliefs. 
(Extr.  du  Jahrb.  der  kunsthistor.  Sammlungen  des  Allerbôchsten  Raiser- 
hauses.)  Wien;  Leipzig,  Freytag,  gr.  in-fol.,  21  p.,  17  Abb. 

~  Zwei  und  sechzig  Jahre  byzantiniscber  Geschichte.  (N.  J.  Alt.,  1900,  10,  1  Abt., 
p.  692-702).  7  Abbildgn. 

HARRT80N,  F.,  Byzantine  history  in  the  early  middle  âges.  London,  Macmil- 
lan,  63  p. 

KDICH,  K«  F.9  Eine  byzantinische  Rirche.  (Festskr.  til  Ussing,  p.  144-155.) 
3  Abb. 

KRUMBACHER,  K..  Die  Moskauer  Sammlung  mittelgriechischer  Sprichwdrter, 
(S.  M.  Ak.,  1900,  3,  p.  339-463.).  5  pi.  T.  à  pTSunich,  Franz. 

MITJiRT,  G.,  La  collection  byzantine  de  TEcole  des  hautes  études.  (R.  arch., 
1901,  mars-avril,  p.  289-290.) 


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228  BIBUOGRAPHIE   ANNUELLE 

—  Le  Monastère  de  Daphni.  Histoire,  architecture,  mosaïques.  Paris,  Leroux, 
1899,  in-40.  »  M  .  , 

PAPAOOPOUL.OS  KERAMEUS,  A.,  lûo  pu^avcivà  aTa8ix{a.  (Byz.,  Z..  IX, 
4,  p.  668-670.) 

—  'H  piov^,  'AvadTaabç  ttî;  <t»apjxaxoXuTp(a;.  (Ibid.,  X,  1-2,  p.  193-199.) 

QUINN,  D..  Education  in  Greece.  (United  States,  Bureau  of  Education,  Report 
for  1896-1897,  Chapter  vm.  [Entre  autres  sujets,  Esquisse  de  l'éducation  dans 
le  moyen  Age  byzantin.] 

SCHLUliBERGER.  G.,  L'épopée  byzantine  à  la  fin  du  x»  siècle.  2«  parUe  : 
Basile  11,  le  tueur  de  Bulgares.  Paris,  Hachette,   vi,  654  p.  nombreuses  illuslr. 

WARTENBERGy  G.,  Die  byzanUnische  Achilleis.  (Festschrift  f.  Vahlen.) 


XVI.  —  Neohellenica. 


•**  Une  grammaire  du  grec  vulgaire  en  grec  vulgaire.  (Prospectus  de  Fauteur, 
G,  K,  Rondakis.)  (R.  E.  G.  nr.  56,  p.  97-98.) 

ABBOTT,  G.,  Songs  of  modem  Greece,  with  Introd.  translations  and  notes. 
Edited  for  the  Syndics  of  the  University  Press.  Cambridge,  Univ,  Pr.  in-12, 
XII,  307  p. 

COUMANOUDISy  Et.  A.^  SuvavtaY^  vicjv  Xé^ewv  lkicô  tûv  XoyCoov  icXaodeiffûv  dttà 
tS\ç  àXùmù^  [^XP^  '^*^^  **^'  TtfjwEçypovwv.  Athènes,  Beck,  2  vol.,  1167  p.  9  dr. 

HAOZIDAKIS,  G«  N.,  Ilepl  rT^ç  ôpOorpasCotç  tûv  xat'  dvaXoYiocv  ycvoll^cjv  v^wv 
xà-xi^y.  ('Aerivdt,  XI,  p.  383-389.) 

—  Ilspl  tf^ç  iw>ixiXT,<;  irapa8(Jff£(i);  Tfiç  éXXT;vixf,;  y\b>9arii.  (Ibid.,  p.  389-393.) 

OMONT,  H.,  Athènes  au  xvu*»  siècle.  Relation  du  P.  Robert  de  Dreux.  Lettres 
de  Jacob  Spon  et  du  P.  Rabin  (1669-1680).  (R.  E.  G.  nr.  57,  p.  270.) 

PAOnERI,  A.,  L.  Ellenismo  neir  istruzione  [l^s  écoles  grecques  en  Turquie 
au  moyen  ége].  (Bessarione,  vol.  V,  p.  91-114  et  308-330.) 

PBRNOT,  Marthe  et  Hubert,  Manuel  de  conversation  français-grec  moderne. 
Paris,  André,  1899,  in-12,  vm,  131  p. 

ITAAOrOS  icpôç  8id6o9iv  d>(p8X((jKi>v  6i6\{b>v.  1  :  Eginétis,  ô  oôpavdç.  2  :  D.  S.  Balanos, 
•f^ixxXT^jia  jjl5;.  3  :  D.  Bikélas,  i\  yî\  toû  icup<J;*.  4  :  M.  Constantinidis^  6  dlvOpwro;. 
Athènes,  impr.  F.  Papageorgiou,  in-12,  5  :  AT.  Ch,  AposlolidiSy  xà  u^e'Xiii.uttpa 
icTT^và  TT,;  EX^Soç.  6  :  Cn.  Anninos^  ô  cTpaTKitT.ç.  7  :  A.  K.  DambergiSj  ô 
uXixô<  x69{xo;.  8  :  Emmanuel  S.  Lukondit^  xà  xx6if;xovta  xal  xà  5ix2iM[iata  xoO 
icoXÎTou.  9  :  Léon  Mélas^  o  ifctxpô;  nXot>tapyo(;,  (Jiipo;  a .  10  :  P.  Karolidit^  "f^ 
EupuitT^  xxTà  Tèv  19ov  atcûvx.  \i  :  A.  0.  (maïaame),  0  xjp  £îfio<  (Simon  de  Nan- 
tua).  12  :  CA.  Tsoundas^  i\  àxpditoXi;  twv  "AOt.vûv.  13  :  Exo;  B'  :  Georges  Drosi- 
nw,  «t  jiiXiffffat.  14  :  K.  Si.  Caralheodoriy  i\  ATY^itTo;..  15  :  P.  E.  Protopa- 
padaki^  6  -i^Xto;.  16  :  D.  RikéUiSy  xk  kXkr^^viLÏ  YpipLjjwiTa.  17  :  B.  Palrikios, 
v09VipLata  xail  {xixo66ix.  18  :  A.  Dtmiilrtadû,  6  ysutpvô;.  19  :  CA.  Anninos^  ô  KoXop.- 
60Ç  x«l  fi  <ivaxaAu«{rt;  r?»?  'Ajxep'.xfj;  (traduction  de  Titalien).  20  :  Léon  Mélas^ 
6  jxtxpè;  nXoûtapxoç,  |jipo;  p\  21  :  i4.  Miliarakis^  ô  /apaxtr^p  (d'après  Tanglais). 
22  :  ***  -fj  Sa<i£Atffffa  Bixtupia  (d'après  l'anglais).  23  :  £.  L.  ôôtjY^;  xf^ç  olxo- 
6eai:oCvTiç  (traduit  de  rallêmand).  24  :  S.  P.  Loverdos,  ô  éBvixôç  i:Xoûto;. 

Bon  à  tirer  donné  le  25  juin  1902. 
Le  rédacteur  en  chef -gérant^  Th.  Rbikacm. 


Le  Pay-en-Velay.  —  Imp.  Régis  MarcheMOu,  23,  boulerard  Cwnot. 


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KOHLER  (Ch,).  Mélanges  pour  servir  à  Thistoire  de  TOrient  latin  et  des  Croisades. 

Tome  I.  In-8 12  fr.     » 

Un  nouveau  récit  de  rinventiou  des  palriarches  Abraham^  Isaac  et  Jacob,  à  Hébron.  — 
Translation  de  reliques  de  Jérusalem  à  Oviedo.  —  Histoire  anonyme  des  rois  de  Jérusalem 
M  099-11 87J.  —  Traité  du  recouvrement  de  la  Terre  Sainte  adressé  vers  l'an  1295  à  Philippe-le- 
Bel,  parGalvano  de  Levante,  médecin  génois.  —  Documents  inédits  concernant  l'Orient  latin. 
etc. 

—  Chartes  de  l'abbaye  de  N.-D.,  de  l'abbaye  de  Josaphat,  analyses  et  extraits. 
ln-8 5  fr.    » 

MACHA  UT  (Guillaume  de),  La  prise  d'Alexandrie,  ou  Chronique  du  roi  Pierre  1" 
de  Lusignan,  publiée  par  M.  de  Mas  Latrie.  In-8 12  fr.     »> 

MARRAST  (Augustin).  Esquisses  byzantines,  ln-18 3  fr.    50 

MÉLY  (F.  de).  Les  reliques  de  la  Sainte  Couronne  d'épines,  d'Aix-la-Chapelle  et 
de  Saint-Denis.  In-8 1  fr.     » 

PAPADOPOULOS  KERAMEUS.  Documents  grecs  pour  servir  à  l'histoire  de  la 
quatrième  Croisade  (Liturgie  et  reliques).  In-8 1  fr.     » 

PASSAGIIS  (de)  in  Terram  Sanctam.  Reproduction  en  héliogravure  du  ma- 
nuscrit de  Venise.  Grand  in-folio 50  fr.    » 

QUINTI  BELLI  SACRI  scriptores  minores,  edid.  R.  Rœhricht.  In-8....     12  fr.     » 

RE  Y  (E.-G.).  Les  colonies  franques  de  Syrie  aux  xii©  et  xni«  siècles.  In-8,  gra- 
vures et  plans 8  fr.     » 

—  Les  Seigneurs  deBarut.  —  Les  Seigneurs  de  Mont-Réal  et  de  la  terre  d'Outre 
le  Jourdain.  In-8 1  fr.     » 

—  Résumé  chronologique  de  l'histoire  des  Princes  d'Antioche.ln-8....      2  fr.     » 

—  Les  dignitaires  de  la  principauté  d'Antioche,  grands  ofiBciers  et  patriarches 
(xi«-xni*  siècles),  ln-8 2  fr.     » 

RIANT  (Le  comte),  de  l'Institut.  Études  sur  l'histoire  de  l'église  de  Bethléem. 
2  vol.  in-8 22  fr.     » 

SAUVAIRE  (H.).  Histoire  de  Jérusalem  et  d'Hébron  depuis  Abraham  jusqu'à  la  fin 
du  xv«  siècle  de  J.-C.  Fragments  de  la  chronique  de  Moudjlr-ed-Dyn,  traduits 
sur  le  texte  arabe.  In-8 10  fr.     » 

SCHLUMBERGER  (G.),  de  l'Institut.  Les  principauté  franques  du  Levant  au 
moyen  âge,  d'après  les  plus  récentes  découvertes  de  la  numismatique.  In-8, 
figures 5  fr.    » 

—  Numismatique  de  l'Orient  latin.  In-4,  avec  19  planches  en  héliogravure 
(Epuisé).  150  fr.     » 

—  Le  même,  sur  papier  de  Hollande 115  fr.    »» 

—  Supplément  et  index.  In-4,  avec  2  planches  et  1  carte 15  fr.     » 

—  Le  même,  sur  papier  de  Hollande 20  fr.     » 

—  Sigillographie  de  l'Empire  Byzantin.  In-4,  avec  1100  dessins 100  fr.     » 

—  Le  même,  sur  papier  de  Hollande 140  fr.    » 

TESSIER  (Jules),  professeur  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Caen.  Quatrième  Croisade. 

La  diversion  surZara  etConstantinople.  In-8 1  fr.  50 

TESTIMONIA  MINORA  de  Quinto  BeUo  Sacro,  edid.  R.  Rœhricht.  In-8 . . .  12  fr .  « 
VLASTO  (E.-A.).  1453.   Les  derniers  jours  de  Constantinople.  Avec  préface  de 

M.  Emile  Burnouf.  In-8 4  fr.    » 

REVUE  DE  L'ORIEiNT  LATIN.  Trimestrielle. 

Abonnement  :  25  francs. 

CoUecUon  complète.  Tomes  1  à  VIII 200  fr. 


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TABLE   DES   MATIERES 


PARTIE    ADMINISTRATIVE 

Pat»'' 

Statuts  de  V Association f\ 

La  Médaille  de  V Association tf 

Souscription  permanente  pour  V  illustration  de  la  Revue.  t 

Assemblée  générale  du  ï^^  mai  1902 tt 

Discours  de  M.  Paul  Girard,  président Xt'- 

Rapport  de  M.  Am.  Hauvette,  secrétaire xf 

Rapport  de  la  Commission  administrative xsMtst' 

PARTIE  LITTÉRAIRE 

Eugène  d'Eichthal.  —  Hérodote  et  Victor  Hugo  (à  propos 

du  poème  :  Les  trois  cents), 1I2> 

Al.-E.  CoNTOLÉON.  —  Inscriptions  de  la  Grèce  d'Europe. .  IXt 

Ph.-E.  LeGRAND.  —   SxpaTE'jefjOat  (lexà  'A67jva(a)v 144 ' 

CHRONIQUE 

Lettre  adressée  à  M.  le  Ministre  de  Tlnstruction  publique 

par  l'Association 148  : 

Actes  de  l'Association.  Ouvrages  offerts 1S<- 

BIBLIOGRAPHIE  /  ' 

Comptes  rendus  bibliographiques 156- 

Bibliographie  annuelle  des  Études  grecques  (1899-1900- 
1901),  par  C.-É.  Ruelle 178 

Le  Comité  se  réunit  le  premier  jeudi  de  chaque  mois,  excepté  .«l 
août,  septembre  et  octobre.  Tous  les  membres  de  TAssodaiti^ 
peuvent  assister  aux  séances  avec  voix  consultative. 

La  Bibliothèque  de  l'Association,  12,  rue  de  l'Abbaye,  est  ou?€9^''' 
le  jeudi  de  3  h.  1/2  à  4  h.  1/2,  et  le  samedi  de  2  à  5  heures.       j-- 

La  Revue  des  Etudes  grecques  est  publiée  cinq  fois  par  asu     - 

Prix  d'abonnement  :  Paris 10*   »■:  / 

Départements  et  étranger 11    »,,  : 

Un  numéro  séparé 2  fiO" 

La  Revue  e^i  envoyée  gratuitement  aux  membres  de  TAsaWîflî^-^. 
tion  pour  l'encouragement  des  études  grecques.  J:' 

Le  Puy,  typographie  R.  Marchessou,  boulevard  Carnot,  33.  ."■* 


-*'i 


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REVUE 


DES 


ÉTUDES  GRECQUES 

PUBLIÉE  PAR 

l'ASSOCiiTION  POUR  L'ENCOURAGEMENT  DES  ÉTUDES  GRECQUES 
TOME    XV 


N"^  65-66 
Juillet-Octobre  1002 


PARIS 
ERNEST  LEROUX,   ÉDITEUR 

28,    RUE    BONAPARTE,  Vl* 

Toutes  les  communications  concernant  la  Rédaction  doivent  être  adressées 
à  M.  ToBODORB  Rbinach,  rédacteur  en  chef-gérant,  à  la  Librairie  Leroux. 


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r^ 


ERNEST  LEROUX,    ÉDITEUR 

28,    RCE   BONAPARTE,   PARIS,   Vl' 


PETITE  BIBLIOTHÈQUE  D'ART  &  D'ARCHÉOLOGIE 

Fondée  par  M.  L.  DE  RONCHAUD 
et  continuée  sous  la  direction  de  M.  KAEMPFEN 

Directeur  des  Musées  natioDaux  et  de  l'École  du  Lourre. 

1 .  AU  PARTHÉNON,  par  L.  de  Ronchaud.  In-18,  illustré 2  fr.  50 

H.  LA  COLONNE  TRAJANE,  au  Musée  de  Saint-Germain,  par  S.  Reinach^de 

l'Institut.  In-18,  illustré 1  fr.  25 

m.  LA  BIBLIOTHÈQUE  DU  VATICAN   AU  XVI«  SIÈCLE,  par  E.  Muntz  de 

rinstitut.  In-18 3  fr.  50 

IV.  CONSEILS  AUX  VOYAGEURS  ARCHÉOLOGUES  EN  GRÈCE  ET  D.\NS 
L'ORIENT  HELLÉNIQUE,  par  S.  Reinach,  de  l'Institut.  In-18,  illustré.    2  fr.  50 

V.  L'ART  RELIGIEUX  AU  CAUCASE,  par  J.  Mourier,  In-18 3  fr.  50 

VI.  ÉTUDES  ICONOGRAPHIQUES  ET  ARCHÉOLOGIQUES  SUR  LE  MOYEN 
AGE,  par  E.  Muntz,  de  l'Institut.  In-18,  illustré 5  fr.    '» 

VII.  LES  MONNAIES  JUIVES,  par  Th.  Reinach.  In-lS,  Ulustré 2  fr.  50 

VIII.  LA  CÉRAMIQUE  ITALIENNE  AU  XV  SIÈCLE,  par  E.  MoUnier.  In-18. 
illustré 3  fr.  50 

IX.  UN  PALAIS CHALDÉEN,  par  Léon  Heuzey,  de  l'Institut.  In-18,  flg.    3  fr.  50 

X.  LES  FAUSSES  ANTIQUITÉS  DE  L'ASSYRIE  ET  DE  LA  CHALDÉE.  par 
J.  Menant,  de  l'Institut,  ln-18,  illustré 3  fr.  50 

XI.  L'IMITATION  ET  LA  CONTREFAÇON  DES  OBJETS  D'ART  ANTIQUES 
AUX  XV«  ET  X  VI«  SIÈCLES,  par  Louis  Courajod.  In-18.  illustré. ...     3  fr.  50 

XII.  L'ART  D'ENLUMINER,  d'après  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  de  Naples  : 
De  artc  illuminandi^  par  Lecoy  de  la  Marche.  In-18 3  ir.  50 

XUI.  LA  VATICANE,  DE  PAUL  III  à  PAUL  V,  D'APRÈS  DES  DOCUMENTS 
NOUVEAUX,  par  P.  Batiffol.  In  18 3  fr.  50 

XIV.  L'HISTOIRE  DU  TRAVAIL  EN  GAULE  A  L'EXPOSITION  DE  1889, 
par  Salomon  Reinach,  de  l'Institut.  In-18,  5  planches 3  fr.  50 

XV.  HISTOIRE  DU  DÉPARTEMENT  DE  LA  SCULPTURE  MODERNE  AU 
MUSÉE  DU  LOUVRE,  par  Louis  Courajod.  In-18 3  fr.  50 

XVI.  LES  MONNAIES  GRECQUES,  par  A.  Blanchet.  ln-18,  planches.    3  fr.  50 

XVII.  L'EVOLUTION  DE  L'ARCHITECTURE  EN  FRANCE,  par  Raoul 
Rosières.  ln-18 3  fr.  50 

XVIII.  LA  CÉRAMIQUE  JAPONAISE,  les  principaux  centres  de  fabrication 
céramique  au  Japon,  par  Ouéda  Tokounosouké.  Préface  relative  aux.  cérémo- 
nies du  thé  au  Japon  et  à  leur  influence,  par  E.  Deshayes.  ln-18 3  fr.  50 

XIX.  LES  MONNAIES  ROMAINES,  par  A.  Blanchet.  ln-18, 12planches.    5  fr.     » 

XX.  JEAN  PERRÉAL,  dit  Jean  de  Paris,  peintre  de  Charles  VIII,  de  Louis  XII 
et  de  François  \^^.  par  R.  de  Maulde  la  Clavière.  ln-18,  planches 3  fr.  50 

XXI.  PIC  DE  LA  MIRANDOLE  EN  FRANCE  (1485-1488),  par  L.  Dorez  et 
L.  Thuasne.  ln-18 3  fr.  50 

XXII.  LES  COLLECTIONS  DE  MONNAIES  ANCIENNES,  leur  utilité  scienU- 
âque,  par  Ernest  Babelon,  de  rinstitut.  In-18,  illustré 5  fr.    » 

XXIII.  LA  POLYCHROMIE  DANS  L'ART  ANTIQUE,  par  M.  Collignon, 
membre  de  l'Institut,  ln-18,  avec  figures  et  10  planches  hors  texte 5  ir.    » 

XXIV.  GUIDE  PRATIQUE  DE  L'ANTIQUAIRE,  par  Adrien  Blanchet  et  Fr.  de 
Villenoisy .  ln-18 5  fr.    » 

XXV.  LE  TEMPLE  GREC.  Histoire  sommaire  de  ses  origines  et  de  son  déve- 
loppement jusqu'au  V*  siècle  avant  J.-C,  par  H.  Lechat.  ln-18,  Illustré.    5  fr.    » 

XXVI.  LA  TAPISSERIE  DE  BAYEUX.  Étude  archéologique  et  criUcpe  par 
A.  Marignan.  ln-18 .*    5fr.    » 


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COMMENT  A  DU  SE  FORMER  L'IUADE 


Il  est  un  point  sur  lequel  s'accordent  aujourd'hui  tous  les 
critiques,  c'est  que  VIliade,  cette  épopée  de  quinze  mille  six 
cent  quatre-vingt-treize  vers,  ne  s'est  pas  formée  d'un  seul 
coup  ;  elle  aurait  été  précédée  d'un  poème  plus  court,  que  des 
additions  et  des  amplifications  successives  auraient  amené  peu 
à  peu  aux  dimensions  de  V Iliade  actuelle.  Ce  poème  était-il  en 
éolien  ou  en  ionien?  Toutes  les  parties  en  étaient-elles  liées  de 
manière  à  présenter  un  récit  continu,  ou  y  avait-il  entre  elles 
des  lacunes,  que  comblait  mentalement  l'auditoire  grâce  à  la 
connaissance  qu'il  avait  de  l'ensemble  de  la  légende?  Quels  en 
étaient  le  commencement  et  la  fin?  Si  tout  le  monde  s'entend 
pour  le  faire  débuter  par  la  Querelle,  s'arrêtait-il  en  deçà  ou  se 
prolongeait-il  au-delà  du  dénouement  de  V Iliade  que  nous  possé- 
dons? Ici,  l'entente  cesse  ;  une  croyance  pourtant  subsiste,  à 
peu  près  générale,  d'après  laquelle  ce  poème  primitif  aurait  eu 
pour  auteur  un  aède  de  génie.  Dans  la  masse  des  traditions  rela- 
tives à  Achille,  un  poète  exceptionnellement  doué  aurait  choisi 
le  sujet  du  différend  d'Achille  et  d'Agamemnon,  et  il  l'aurait 
traité  d'une  manière  si  neuve,  que  son  œuvre  aurait  bientôt  attiré 
tous  les  regards  :  on  la  développa,  et  elle  devint  avec  le  temps 
l'immense  épopée  que  nous  avons  entre  les  mains.  Ainsi  pensent 
la  plupart  de  ceux  qui  se  sont  occupés  de  l'origine  des  poèmes 
homériques;  je  citerai  surtout  0.  Muller  et  Bergk,  et,  plus  près 
de  nous,  MM.  Naber,   van  Leeuwen,  Jebb,  Christ,  Maurice 
Croiset.  Cette  opinion  soulève  plusieurs  difficultés,  parmi  les- 
quelles je  me  contenterai  de  signaler  la  suivante. 

16 


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230  PAUL  GIRARD 

Le  génie,  d'ordinaire,  est  préparé  par  quelque  chose  ;  on  ne 
le  voit  guère  surgir  inopinément  de  l'ignorance  ou  de  la  médio- 
crité: il  y  avait  soixante  ans  qu'on  faisait  des  tragédies  à  Athènes 
quand  Eschyle  écrivit  ses  Perses,  et  l'intervalle  est  plus  consi- 
dérable encore  entre  la  frise  du  Parthénon^,  si  justement  admi- 
rée, et  celle  du  trésor  des  Cnidiens  à  Delphes,  avec  laquelle 
certaines  parties  de  la  frise  du  Parthénon  présentent  une 
si  sensible  analogie.  Je  sais  bien  qu'avant  cet  aède  inspiré,  pre- 
mier instigateur  de  T/Z/ocfe,  les  savants  dont  j'ai  rappelé  les  noms 
placent  une  longue  production  épique;  mais  qu'on  lise,  par 
exemple,  quelques-unes  des  pages,  d'ailleurs  si  délicates,  de 
M.  Croiset  sur  la  nouveauté  des  inventions  de  ce  génie  vrai- 
ment unique,  et  l'on  sera  frappé  de  l'énorme  distance  qui  l'au- 
rait séparé  de  ses  prédécesseurs  (1).  Qu'ils  le  veuillent  ou  non, 
les  partisans  d'un  poète  génial,  auteur  d'une  liiade  d'où  serait 
sortie  celle  qui  nous  est  parvenue,  sont  amenés  à  creuser  un 
abîme  entre  lui  et  ses  devanciers,  et  cet  abîme,  nécessaire  pour 
expliquer  l'espèce  d'éblouissement  produit  par  l'apparition 
d'une  poésie  aussi  nouvelle,  ainsi  que  l'ardeur  d'imitation 
qu'elle  alluma  et  qui  concentra  sur  un  même  sujet  l'activité  de 
plusieurs  générations  d'aèdes,  paraît  mal  s'accorder  avec  les 
exemples  de  l'histoire,  qui  ne  nous  montre  point  de  ces  brusques 
à  coup.  S'il  était  nécessaire  de  recourir  à  l'hypothèse  d'un 
poète  de  génie,  je  le  placerais  plutôt  vers  la  fin  de  l'évolution 
qui  aboutit  à  l'état  actuel  de  V Iliade;  j'en  ferais  l'héritier 
d'une  suite  ininterrompue  de  progrès  qui  auraient  graduelle- 
ment rapproché  ce  poème  de  la  forme  sous  laquelle  nous 
l'avons  reçu;  je  le  concevrais  profitant  de  tous  les  efforts  des 
poètes  antérieurs,  s'appropriant  le  fruit  de  leurs  peines  et  y 
mettant  sa  marque,  le  sceau  de  sa  personnalité,  puissante  si  Ton 
veut,  mais  créatrice  surtout  dans  le  détail,  habile  à  adapter  les 
vieux  récits  héroïques  aux  goûts  d'un  public  raffiné,  épris  de 

(i)  Voy.  surtout  HUt,  de  la  liU.  grecque,  I,  2«  éd.,  p.  192,  où  Ton  retrouve, 
semble-t-il,  un  peu  de  l*émotion  qui  anime  l'admirable  page  de  Nisard  sur  Ten- 
ihoniiasme  que  provoqua  le  Cid  à  sa  naissance. 


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COMMENT   Â   DU   SE   FORMER   l'iUADE  231 

beauté  morale.  Je  crois  peu,  pour  ma  part,  à  Texistence  d'un 
pareil  poète,  mais,  s'il  a  jamais  existé,  il  faut  le  faire  contem- 
porain de  Tachèvement  de  l'édifice,  et  non  de  Tune  des  phases 
de  sa  construction,  si  éloignée  qu'on  l'imagine  déjà  de  l'éta- 
blissement des  premières  assises.  Telle  est,  du  moins,  la 
marche  que  suivent  en  général  les  œuvres  humaines,  qui,  le 
plus  souvent,  procèdent  comme  la  nature,  où  tout  se  fait  sans 
secousse,  et  où  c'est  insensiblement  que  le  fruit  arrive  à  ce  point 
de  maturité  en  deçà  duquel  il  est  acerbe  encore,  au-delà  duquel 
il  perd  sa  saveur. 

Pour  cette  raison,  et  pour  quelques  autres,  sur  lesquelles  il 
serait  trop  long  d'insister,  le  poète  de  génie  est  donc  un  pos- 
tulaty  dont  personne  ne  niera  l'insuffisance  historique.  Loin 
de  moi  la  prétention  de  résoudre  un  problème  qui  ne  sera  peut- 
être  jamais  résolu  ;  je  crois  pourtant  qu'il  est  possible  de  l'éclair- 
cir  plus  qu'on  ne  l'a  fait,  surtout  de  proposer,  du  développe- 
ment épique  dont  V Iliade  actuelle  marque  le  terme,  ime  his- 
toire plus  simple  et  plus  logique  que  celle  qui  a  cours.  Ce  sera 
l'objet  du  présent  article. 


I 


Un  des  hommes  qui  ont  écrit  sur  la  question  homérique  les 
pages  les  plus  suggestives,  M.  Paul  Cauer,  a  montré  par  des 
arguments  très  forts  que  V Iliade  primitive  devait  se  rattacher 
aux  plus  vieilles  légendes  de  la  Grèce  septentrionale,  et  que 
c'est  Achille  qui  en  était  le  héros  (1).  Laissons  de  côté  les  rai- 
sons historiques  sur  lesquelles  ce  savant  fonde  sa  démonstra- 
tion, et  considérons  Ylliade  telle  qu'elle  se  présente  à  nous  : 
malgré  le  nombre  et  l'importance  des  personnages  qui  y  figu- 
rent du  côté  des  Achéens,  l'un  des  premiers  rangs  y  appartient 
encore  à  Achille;  et  je  ne  songe  pas  ici  à  sa  colère,  à  cette  tra- 
gique retraite  dont  la  répercussion  sur  les  événements  le  rend, 

(1)  Orundfragen  der  Homerkritik,  p.  135  et  suiv. 


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232  PAUL  GIRARD 

tout  absent  qu'il  est,  sans  cesse  présent  à  notre  esprit;  je  songe 
au  rôle  actif  qu'il  joue  dans  le  poème,  à  la  place  qu'y  occupe 
effectivement  sa  personne  :  en  dépit  des  déviations  qu  a  subies 
la  donnée  originale,  cette  place  est  très  considérable.  Quelques 
exemples  suffiront  à  le  prouver. 

Au  début,  dans  le  premier  chant,  bien  que  ce  soit  Agamem- 
non  qui  commande  (1),  c'est  Achille  qui  convoque  l'as- 
semblée (2),  et  la  protection  qu'il  y  promet  à  Calchas,  l'engage- 
ment qu'il  y  prend  de  le  faire  respecter  (3),  marquent  assez  sa 
puissance.  Plus  tard,  c'est  encore  lui  qui  réunit  les  chefs,  pour 
se  réconcilier  devant  eux  avec  son  ennemi  (4).  Il  se  fait  donc 
obéir  des  foules  ;  elles  accourent  à  son  appel  pour  l'entendre 
parler  sur  les  intérêts  communs.  Nul  autre  n'a  ce  pouvoir,  en 
dehors  du  roi  des  rois.  Voici  qui  est  plus  significatif  encore. 

On  se  souvient  de  la  scène  du  Rachat  d'Hector.  Après  avoir 
chargé,  loin  des  regards  de  Priam,  le  corps  de  ce  héros  sur  le 
char  qui  doit  le  ramener  à  la  ville,  Achille  invite  le  vieillard  à 
passer  la  nuit  auprès  de  lui,  mais  il  ordonne  de  dresser  le  lit 
dans  la  galerie  extérieure  {biz*  cMoùt^)^  -de  peur  que  quelqu'un 
de  ceux  qui  viennent  chez  lui  conférer  à  toute  heure  ne  l'aper- 
çoive et  n'informe  Agamemnon  de  sa  présence  (5).  Ainsi,  il 
est  celui  près  de  qui  se  rendent  les  chefs  pour  se  concerter 
avant  la  bataille  ;  ils  vont,  même  la  nuit,  prendre  ses  instruc- 
tions. Et  notez  que  si,  dans  ce  passage,  il  nomme  Agamem- 
non, ce  n'est  pas  qu'il  le  redoute,  ni  qu'il  appréhende  que,  lui 
averti,  le  rachat  d'Hector  devienne  impossible  ;  il  prévoit  seu- 
lement qu'il  pourra  être  différé, 

xa[  xev  àvàê^Ti^tc  Xu^toç  vexpoïo  Y^VTjTat  : 

mais  qu' Agamemnon  s'y  oppose,  qu'il  Toblige,  lui  Achille,  à 


(1)  Iliade,  1, 78-79. 

(2)  Iliade,  1,  54. 

(3)  Iliade,  l,  85  et  suiv. 

(4)  Iliade,  X\X,  40  et  suiv. 

(5)  Iliade,  XXJV,  643  et  suiv. 


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COMMENT   A   DU   SE   FORMER   l'iUADE  233 

manquer  à  sa  parole,  c'est  ce  qui,  pas  un  instant,  ne  lui  vient  à 
la  pensée.  Il  va  plus  loin;  il  conclut  avec  Priam  un  armistice 
en  règle  ;  il  s'offre,  pendant  le  temps  que  dureront  les  funé- 
railles, «  à  rester  en  repos  et  à  retenir  l'armée  »  (1)  ;  et  quand  son 
hôte  lui  a  dit  ce  qu'il  compte  employer  de  jours  à  rendre  au 
défenseur  de  Troie  les  suprêmes  honneurs  :  «  Eh  bien,  reprend 
Achille,  vieillard  Priam,  il  sera  fait  selon  tes  désirs  ;  je  suspen- 
drai la  guerre  aussi  longtemps  que  tu  le  souhaites  (2).  »  N'est-ce 
pas  là  le  langage  d'un  chef  d'armée  qui  n'a  de  compte  à  rendre 
à  personne,  et  qui  peut  à  son  gré  retarder  ou  précipiter  les  opé- 
rations? 

Il  semble  bien  que  ces  traits  soient  autant  de  survivances 
d'une  conception  de  V Iliade  qui  faisait  d'Achille  le  principal 
personnage  du  poème,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  que,  sous  la 
forme  où  ils  nous  apparaissent,  ils  soient  très  anciens  (3)  ;  mais 
ils  rappellent  une  période  du  développement  de  l'œuvre,  —  ou 
plus  justement,  de  la  légende  du  héros,  —  dans  laquelle  la 
suprématie  d'Agamemnon  n'existait  pas,  même  tempérée  par 
ce  groupement  fédératif  des  princes  achéens  réunis  devant 
Troie,  dont  l'épopée  actuelle  nous  offre  l'image;  d'où  cette 
conclusion,  que  Y  Iliade  que  nous  lisons  n'est  qu'une  Achilléïde 
déformée. 

On  comprend  dès  lors  qu'elle  ait  pour  point  de  départ  un 
épisode  de  la  légende  d'Achille,  mais  ce  que  l'on  comprend 
moins,  c'est  que  cet  épisode  soit  son  différend  avec  Agamem- 
non.  N'y  avait-il  pas,  dans  sa  vie  héroïque,  autre  chose  à 
célébrer  que  ce  différend,  qui  ne  pouvait  avoir  laissé  dans  les 
esprits  la  trace  profonde  et  durable  d'exploits  belliqueux?  et  de 
pareils  exploits,  accomplis  par  Achille,  n'avaient-ils  pas  donné 
naissance  à  toute  une  poésie?  Pour  ne  parler  que  de  ceux  dont 
les  parages  de  Troie  avaient  été  les  témoins,  ses  expéditions  à 


(1)  Iliade,  XXIV,  658. 

(2)  Iliade,  XXIV,  669  et  auiv. 

(3)  La  modernité  du  texte  du  chant  XIX,  vers  40  et  suivants,  est,  en  parti- 
culier, de  toute  évidence. 


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234  PAUL   GIRARD 

Thébé  du  Placos,  à  Lymessos,  à  Pédasos  (1),  sa  conquête  de 
Lesbos  et  de  Ténédos  (2),  ses  razzias  dans  les  pâturages 
de  rida,  où  il  avait  pris,  puis  rendu  contre  rançon  plus  d'un 
fils  de  Priam  (3),  tant  d'aventures  qui  le  montrent  comme 
un  redoutable  brigand,  saccageur  de  villes,  ravisseur  de 
femmes  et  de  troupeaux,  avide  chasseur  de  butin,  sous 
quelque  aspect  que  le  hasard  l'offre  à  sa  convoitise  (4), 
avaient  été  chantées  par  les  aèdes  ;  la  preuve  en  est  dans  les 
allusions  qu'y  fait  le  poème  que  nous  avons  entre  les  mains. 
Et  quant  à  ceux  de  ses  hauts  faits  qui  avaient  eu  pour  théâtre 
les  champs  mêmes  de  Troie ,  aux  combats  singuliers,  aux 
charges  victorieuses  exécutées  dans  la  plaine  et  jusque  sous 
les  remparts  de  la  ville,  quant  à  sa  mort,  à  ses  funérailles,  aux- 
quelles avaient  assisté  des  déesses,  V Iliade  et  même  V Odyssée 
en  sont  pleines,  ou  bien  ces  événements,  ainsi  que  beaucoup 
d'autres,  appartenant  comme  eux  à  sa  légende,  se  trouvaient 
contés  dans  le  Cycle.  A  vrai  dire,  nous  ignorons  comment  se 
constitua  cette  biographie  poétique,  à  quelle  date  et  dans  quel 
ordre  furent  composés  les  différents  récits  qui  en  formaient  la 
trame  :  il  en  est,  assurément,  qui  sont  d'époque  tardive  ;  il  en 
est  d'autres,  même  parmi  ceux  qui  figurent  dans  les  parties 
récentes  d'Homère  ou  du  Cycle,  qui  ont  une  origine  très 
ancienne  (5) .  Ce  qui  paraît  certain,  c'est  que,  de  bonne  heure, 

(1)  Iliade,  I,  366  et  suiv.  ;  II,  691  ;  VI,  414  et  suiv.  ;  XVI,  453  ;  XIX,  60;  XX,  92, 
191. 

(2)  Iliade,  IX,  129,  271,  664  ;  XI,  625.  Je  laisse  à  dessein  de  côté  la  conquête  de 
Skyros  (IX,  668),  c'est-à-dire,  d'après  le  scholiaste  (cf.  Eustathe,  in  II,,  p.  782, 
50  et  suiv.),  d'une  yille  de  Phrygie  qui  aurait  porté  ce  nom.  Je  compte  revenir 
ailleurs  sur  ce  détail,  qui  a  son  importance,  mais  qu*il  serait  hors  de  propos 
d'examiner  ici. 

(3)  Voy.  répisode  dlsos  et  d'Antiphos  {Iliade,  XI,  101  et  suiv.). 

(4)  Iliade,  IX,  328  et  suiv.  (prise  de  douze  villes  sur  le  littoral  ou  dans  les 
lies,  et  de  onze  autres  en  Troade)  ;  XVI II,  28  (enlèvement  de  femmes  en  compa- 
gnie de  Patrocle]  ;  XXI,  34  et  suiv.  (capture  de  Lycaon  vendu  à  Lemnos)  ;  VI, 
425  et  suiv.  (capture  de  la  femme  d'Éétion,  roi  de  Thébé,  renvoyée  contre  une 
riche  rançon),  etc. 

(5)  Cf.  C.  Robert,  Studien  zur  Ilias,  p.  444,  où  l'auteur  incline  à  croire  que  le 
récit  de  l'expédition  d'Achille  contre  Thébé,  tel  qu'il  apparaît  dans  le  chant  VI,  % 
été  inspiré  par  un  poème  antérieur. 


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COMMENT  A   DU    SE   FORMER   l'iLIADE  235 

il  y  eut  une  masse  considérable  de  souvenirs  flottant  autour  du 
nom  et  de  la  personne  d'Achille,  que  ces  souvenirs  se  conden- 
sèrent en  poèmes,  et  que  ces  poèmes  étaient,  par  leur  sujet, 
par  les  traits  sous  lesquels  ils  présentaient  le  héros,  par  celles 
de  ses  qualités  qu'ils  mettaient  en  valeur,  plus  propres  à  pas- 
sionner des  âmes  naïves  que  la  querelle  avec  Agamemnon  (1). 
On  dira  que  cette  querelle  n'est  pas  le  sujet  de  Vlliadej 
qu'elle  n'en  est  que  le  prétexte,  que  le  but  du  poète,  qui  le  pre- 
mier la  chanta,  était  d'en  montrer  les  funestes  conséquences. 
Telle  est  bien  l'intention  qui  se  dégage  de  la  prière  |XTivtv  oetSe, 
Oeà,  par  laquelle  s'ouvre  V Iliade  actuelle,  qu'on  voie  dans  cette 
prière,  avec  M.  Helbig,  le  début  altéré  d'un  antique  poème 
éolien  sur  la  colère  d'Achille,  et  l'annonce  du  dénouement  bar- 
bare qui  le  terminait  (2),  ou  qu'avec  M.  Robert  on  la  considère 
comme  un  préambule  ajouté  postérieurement  et  faisant  allu- 
sion aux  nombreux  Achéens  tombés,  par  l'effet  de  la  rancune 
d'Achille^  dans  de  stériles  combats  (3).  Mais,  quelque  ancienneté 
qu'on  attribue  à  l'idée  première  de  ce  préambule,  la  question 
est  de  savoir  si  cette  idée  est  contemporaine  de  la  naissance  de 
V Iliade,  ou  si  l'on  ne  doit  la  rattacher  qu'à  l'une  des  phases  de 
son  développement.  Or  c'est  seulement  au  cours  de  ce  dévelop- 
pement qu'a  pu  se  former  le  dessein  de  peindre  les  suites 
fatales  de  la  querelle.  Il  n'est  pas  nécessaire,  en  effet,  d'aller 
jusqu'à  l'hypothèse  récemment  exposée  par  M.  Cari  Robert, 
d'après  laquelle  le  dernier  épisode  du  poème,  dans  sa  forme 
primitive,  aurait  été  la  mort  d'Achille,  amenée  par  une  série 
de  fautes  et  de  catastrophes  s'enfantant  les  unes  les  autres  (4), 
pour  être  frappé  de  la  maturité  d'esprit  et  de  la  science  de  com- 

(1)  Cf.  Roscher,  Lexikon,  au  mot  Achilletis,  p.  11  et  suiv.  ;  Pauly-Wissowa, 
Real-Encyclopaediey  au  mot  Achilletts,  p.  227  et  suiv. 

(2)  Helbig,  Der  Schluss  des  aeolischen  Epos  vom  Zome  des  Achill  {Rhein.  Mus,^ 
1900,  p.  55  et  suiv.).  D'après  l'auteur,  Priam  allait  trouver  Achille  pour  racheter 
le  cadavre  dé  son  fils,  mais  Achille,  au  lieu  de  le  lui  rendre,  entrait  dans  une  vio- 
lente colère  et  faisait,  en  présence  du  vieillard,  déchirer  par  les  chiens  le  corps 
de  son  ennemi. 

(3)  C.  Robert,  op.  c,  p.  559. 

(4)  Id.,  ihid,,  p.  255  et  suiv, 


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236  PAUL  GIRARD 

position  que  suppose  le  parti  pris,  en  faisant  \ Iliade^  de  lui 
donner  pour  sujet  les  conséquences  de  la  querelle  :  même  dans 
une  épopée  qui  se  serait  arrêtée,  comme  Tadrnet  la  grande 
majorité  des  critiques,  à  la  mort  d'Hector,  cette  maturité  et 
cette  science  éclatent,  et  Ton  hésite  à  qualifier  de  primitif  un 
poète  assez  philosophe  pour  avoir  fait  consister  le  principal 
intérêt  de  son  œuvre,  non  dans  des  actes,  mais  dans  leurs  résul- 
tats, non  dans  des  passions,  mais  dans  leurs  ravages,  non 
dans  le  libre  jeu  de  sentiments  humains  se  heurtant  ou  se  com- 
binant d'une  manière  tragique,  mais  dans  Tintervention  perma- 
nente d'une  volonté  divine  qui  les  domine  et  les  dirige  souverai- 
nement; et  Ton  est  conduit  à  se  demander  si  la  Querelle,  —  sous 
un  aspect  nécessairement  différent  de  celui  que  nous  avons 
sous  les  yeux,  —  n'aurait  pas,  à  l'origine,  constitué  un  poème 
épique  se  suffisant  à  lui-même.  Mais  comment,  encore  une  fois, 
expliquer  le  choix  de  ce  motif?  Par  quoi  un  tel  poème  pouvait- 
il  intéresser?  Par  ses  mérites  littéraires  ?  Nous  ne  saurions  dire 
quels  ils  étaient,  ni  nous  fonder  sur  ceux  de  la  Querelle  aciuelle 
pour  affirmer  qu'un  développement  antérieur  du  même  thème 
offrait  des  mérites  analogues.  Il  faut  donc  que  le  sujc^,  pris  en 
soi,  ait  possédé  une  vertu  qui  nous  échappe,  que  cette  querelle 
qui,  pour  nous,  vaut  surtout  par  ses  suites  désastreuses,  ait  été 
autre  chose  qu'une  altercation  entre  deux  chefs  pour  la  posses- 
sion d'une  captive,  la  lutte  de  deux  égoïsmes,  le  choc  de  deux 
amours-propres,  un  combat  de  mots,  bien  pâle,  à  ce  quil 
semble,  auprès  des  autres  combats  qu'Achille  avait  livrés  et  qui 
remplissaient  sa  légende  ;  il  faut  que  tout  cela  ait  eu  un  autre 
sens  que  celui  que  nous  y  apercevons  aujourd'hui.  Ce  sens  est- 
il  impossible  à  découvi'ir? 

II 

Il  est  remarquable  que  la  querelle  d'Achille  et  d'Agamem- 
non  n'est  pas  le  seul  différend  entre  chefs  achéens  dont  l'épopée 
grecque  ait  gardé  le  souvenir,  h' Odyssée  mentionne  un  désac- 


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COMMENT   A   DU    SE  FORMER  l'iUADE  237 

cord  qui  avait  éclaté  entre  Achille  et  Ulysse,  et  qui  formait  la 
matière  de  Tun  des  poèmes  chantés  par  Démodocos  au  milieu 
des  Phéaciens.  Voici  Tallusion  qu'Homère  fait  à  ce  poème  : 
(c  Quand  ils  eurent  apaisé  leur  soif  et  leur  faim,  la  Muse  invita 
Taède  à  célébrer  les  hauts  faits  des  héros  par  un  récit  dont  la 
renommée  s'élevait  alors  jusqu'au  vaste  ciel,  le  récit  de  la  que- 
relle d'Ulysse  et  du  fils  de  Pelée,  Achille,  qui,  un  jour,  dans  un 
banquet  splendide  en  l'honneur  des  dieux,  s'accablèrent  de 
violentes  invectives  ;  et  le  roi  des  guerriers,  Agamemnon,  se 
réjouissait  dans  son  esprit  de  voir  s'invectiver  les  premiers  des 
Achéens,  car  tel  était  Tévénement  que  lui  avait  prédit  Phoibos 
Apollon  dans  la  sainte  Pytho,  lorsqu'il  avait  franchi  le  seuil  de 
pierre  pour  consulter  le  dieu.  C'était  alors  le  temps  où  se 
préparait  le  malheur  qui  allait  fondre  sur  les  Troyens  et  sur  les 
Danaëns,  par  la  volonté  du  grand  Zeus  (1).  » 

Ce  bref  résumé  ne  nous  dit  pas  au  juste  ce  que  contenait  le 
poème  chanté  par  Démodocos  ;  fort  heureusement,  les  scholies 
nous  viennent  en  aide.  Il  s'agissait  de  décider  comment  on 
prendrait  Troie  :  Ulysse,  fidèle  à  son  caractère,  conseillait  la 
prudence  et  la  ruse  (2);  Achille  opinait  pour  la  force  ouverte  (3). 
D*après  Eustathe,  Agamemnon,  avant  de  quitter  la  Grèce,  était 
allé  à  Delphes  interroger  Toracle  sur  l'issue  de  la  guerre  : 
Apollon  lui  avait  répondu  qu'Uios  tomberait  en  son  pouvoir 
quand  il  aurait  vu  les  principaux  des  Achéens  se  quereller  entre 
eux.  Or,  un  jour  qu'ils  étaient  réunis  dans  un  banquet,  après 
un  sacrifice,  un  différend  s'était  élevé  entre  Ulysse  et  Achille 
au  sujet  de  la  conduite  à  tenir  pour  s'emparer  de  la  ville,  et  cet 
heureux  présage  avait  rempli  de  joie  le  fils  d'Atrée  (4).  A  quel 
moment  faut-il  placer  cet  incident?  Le  texte  de  V Odyssée^  sur 
ee  point,  est  obscur.  Il  ne  peut  être  question  du  commencement 
de  la  guerre  :  ce  signe  auquel  Agamemnon  reconnaissait  la 

(1)  OdysMéBy  VIU,  12-82. 

^2)  Schol  in  IL,  IX,  347.  éd.  Dindorf  (Oxford,  1875,  1,  p.  318). 

(3)  SchoL  in  Od,,  VIII,  75,  éd.  Dindorf  (Oxford,  1855,  I,  p.  361).  Cf.  Athénée,  I. 
p.  i7E. 

(4)  EuitaUie,  in  Od,,  p.  1586,  23.  Cf.  Plutarque,  Agé9ilas,fi, 


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238  PAUL  GIRARD 

victoire  prochaine,  n'avait  dû  se  manifester  qu'après  une  longue 
période  d'efforts  malheureux.  Les  anciens  commentateurs  sup- 
posent que  c'est  après  la  mort  d'Hector  que  le  désaccord  s'était 
produit  entre  les  deux  chefs  (1)  ;  les  mots 

TpcoorC  Te  xal  AavaoTtxt, 

préciseraient,  dès  lors,  non  l'époque  du  différend,  mais  celle 
du  voyage  d'Âgamemnon  à  Delphes.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous 
avons  là  la  preuve  formelle  de  l'existence  d'un  poème  épique 
ayant  pour  sujet  la  querelle  de  deux  héros.  Cette  querelle  était 
célèbre,  et  le  poème  qui  la  chantait,  populaire  entre  tous  ;  c'est, 
du  moins,  ce  que  laisse  entendre  l'aède  du  huitième  chant  de 
Y  Odyssée^  qui,  peut-être,  en  était  l'auteur. 

Une  autre  querelle,  plus  connue  des  modernes,  et  plus  fameuse 
dans  l'antiquité  même,  est  celle  d'Ajax  et  d'Ulysse  pour  la  pos- 
session des  armes  d'Achille.  On  sait  comment  Sophocle  s'en  est 
inspiré  dans  son  Ajax,  Avant  lui,  Eschyle  avait  eu  recours  au 
même  mythe  pour  composer  sa  trilogie,  aujourd'hui  perdue, 
de  VAtiribution  des  armes ^  des  Femmes  Thraces  et  des  Femmes, 
salaminiennes.  Les  artistes  aimaient  à  traiter  ce  sujet;  les  deux 
tableaux  exposés  à  Samos,  dans  un  concours,  par  Parrhasios  et 
par  Timanthe,  prouvent,  semble-t-il,  les  effets  dramatiques 
qu'ils  en  savaient  tirer. 

La  querelle  d'Ulysse  et  d'Ajax  est  rappelée  dans  la  Nékyia^ 
où  Ulysse  raconte  qu'il  a  vu  parmi  les  morts  le  fils  de  Télamon 
qui  se  tenait  à  l'écart,  «  irrité,  dit-il,  de  la  victoire  que  je  rem- 
portai près  des  vaisseaux,  en  vertu  d'un  jugement  rendu  sur  les 
armes  d'Achille  :  c'était  la  mère  vénérable  de  ce  héros  qui  les 
avait  mises  au  concours,  et  les  fils  des  Troyens  et  Pallas  Athéné 
me  les  attribuèrent  (2).  »  Homère  ne  nous  dit  pas  expressé- 

(1)  Schol.  in  Od.,  VIll,  75;  Eustathe,  in  Od.^^.  1586,  48.  PourNitzsch,  le  sacri- 
fice que  rappelle  VOdyssée  aurait  été  offert  par  Tarmée  tout  entière  en  Tbonnear 
de  la  victoire  remportée  sur  Hector  [Erklaerende  Aufinerkungen  zu  Borneras 
Odyssée,  II,  p.  177). 

(2)  Odyssée,  XI,  543-547.  Le  dernier  vers  était  condamné  par  Aristarque. 


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COMMENT  A  DU   SE  FORMER  l'iLIADE  239 

ment  si  cette  querelle  formait  la  matière  d'un  poème  épique  : 
tel  est  pourtant,  selon  toute  apparence,  le  sens  de  Tallusion 
contenue  dans  X^Nékyia,  Ce  qui  est  certain,  — le  grammairien 
Proclos  nous  en  instruit,  —  c'est  qu'elle  figurait  dans  XAithio- 
pis  d'Arctinos  et  dans  la  Petite  Iliade  de  Leschès  (1).  Dans  le 
second  de  ces  deux  poèmes,  elle  se  compliquait  même  d'un 
incident  qui  mérite  d'être  noté  :  comme  les  armes  d'Achille 
devaient  appartenir  au  meilleur  d'entre  les  Achéens,  et  que  les 
deux  concurrents  prétendaient  l'un  et  l'autre  à  ce  titre,  que, 
sans  doute,  chacun  d'eux  plaidait  sa  cause  avec  chaleur  devant 
les  juges  indécis,  Nestor  proposait  d'envoyer  sous  les  murs  de 
Troie  des  espions  chargés  d'écouter  les  conversations  des 
Troyens,  afin  de  surprendre  leurs  sentiments  à  l'égard  des  deux 
héros.  Cachés  probablement  aux  abords  de  quelque  fontaine, 
ceux-ci  entendaient  deux  jeunes  filles  discuter  des  mérites  res- 
pectifs d'Ajax  et  d'Ulysse  :  l'une  rappelait  qu'Ajax  avait 
emporté  hors  de  la  mêlée  le  corps  d'Achille  ;  l'autre,  inspirée 
par  Athéné,  rabaissait  cette  action  d'éclat  et  mettait  Ulysse 
bien  au-dessus  de  son  rival  ;  c'était  son  opinion  qui  dictait  aux 
chefs  leur  sentence  (2). 

Nous  savons,  enfin,  qu'après  la  prise  de  Troie,  deux  querelles 
éclatèrent,  dont  VOdyssée  nous  apporte  l'écho  (3).  Le  récit  en 
est  placé  dans  la  bouche  de  Nestor,  contant  à  Télémaque  les 
événements  qui  ont  suivi  la  victoire.  «  Lorsque,  lui  dit-il,  nous 
eûmes  détruit  la  ville  élevée  de  Priam....  (4),  alors  Zeus  pré- 
para aux  Argiens,  dans  sa  pensée,  un  retour  malheureux,  parce 
que  tous  avaient  été  imprudents  et  injustes  ;  aussi  beaucoup 
d'entre  eux  subirent-ils  une  affreuse  destinée  par  l'effet  de  la 
colère  funeste  de  la  déesse  aux  yeux  clairs,  fille  d'un  père  puis- 
Ci)  Rinkel,  Epie,  graecar,  fragmetUa,  p.  34  et  36. 

(2)  Scholiaste  d'Aristophane,  au  v.  1056  des  Cavaliers, 

(3)  Odyssée,  HI,  130etsuiv. 

(4)  Le  vers  131, 

est  de  trop  ici,  comme  Ta  très  bien  vu  Nitzsch;  il  n*est  que  la  reproduction  du  vers 
317  du  chant  XHI.  Il  faut  évidemment  le  supprimer. 


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240  PADL   GIRARD 

sant,  qui  suscita  une  querelle  entre  les  deux  Atrides.  Ceux-ci, 
ayant  appelé  à  rassemblée  tous  les  Achéens,  inconsidérément 
et  sans  égard  aux  convenances,  vers  le  coucher  du  soleil,  —  les 
fils  des  Achéens  s'y  rendirent  alourdis  par  le  vin,  —  firent 
connaître  les  raisons  pour  lesquelles  ils  avaient  convoqué  Tar- 
mée.  Ménéias  conseilla  à  tous  les  Achéens  de  songer  au  retour 
sur  le  large  dos  de  la  mer;  mais  cet  avis  ne  plut  nullement  à 
Agamemnon,  qui  voulait  retenir  l'armée  et  immoler  des  héca- 
tombes sacrées,  pour  apaiser  la  terrible  colère  d'Athéné  : 
l'insensé  !  il  ignorait  qu'il  ne  devait  point  la  fléchir  et  que 
l'esprit  des  dieux  immortels  ne  change  pas  ainsi  tout  d'un  coup. 
Donc  les  deux  Atrides  échangèrent  d'outrageantes  paroles,  et 
les  Achéens  aux  belles  cnémides  se  levèrent  en  poussant  une 
clameur  immense,  car  ils  étaient  partagés  entre  les  deux  partis. 
Nous  passâmes  la  nuit,  méditant  de  noirs  projets  les  uns  contre 
les  autres,  parce  que  Zeus  préparait  contre  nous  le  fléau  du 
malheur.  A  l'aurore,  les  uns  tirèrent  leurs  vaisseaux  dans  la 
mer  brillante,  et  y  embarquèrent  le  butin  et  les  femmes  à  la 
taille  élancée;  une  moitié  de  l'armée  resta  auprès  du  fils 
d'Atrée,  Agamemnon,  pasteur  de  peuples  ;  l'autre,  dont 
nous  étions,  après  s'être  embarquée,  mit  à  la  voile,  et  elle 
voguait  rapidement,  car  un  dieu  avait  aplani  l'immense  sur- 
face de  la  mer.  Arrivés  à  Ténédos,  nous  fîmes  aux  dieux  des 
sacrifices,  dans  notre  impatience  de  revoir  notre  patrie  ;  mais 
Zeus  ne  voulait  pas  encore  notre  retour,  le  cruel  !  car  il  fut 
cause  que,  de  nouveau,  une  querelle  funeste  éclata  parmi  nous. 
Les  uns,  renonçant  à  aller  plus  loin,  montèrent  sur  leurs 
mobiles  vaisseaux,  ayant  à  leur  tête  Ulysse,  ce  chef  prudent  et 
astucieux;  ils  désiraient  complaire  à  Agamemnon,  fils  d'Atrée; 
moi,  avec  les  navires  qui  m'avaient  accompagné,  tous  navi- 
guant de  conserve,  je  partis,  pressentant  les  maux  que  la  divi- 
nité nous  réservait.  »  Nestor  ajoute  que  Diomède  le  suivit  et 
que,  vers  le  soir,  comme  ils  avaient  fait  escale  à  Lesbos,  ils  y 
furent  rejoints  par  Ménéias. 
Des  deux  querelles  rappelées  dans  ce  récit,  c'est  la  première 


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COMMENT  A   DD   SE  FORMER  l'iLIADE  241 

qui  parait  surtout  intéresser  le  poète;  de  la  seconde  il  ne  parle 
qu'en  termes  brefs  et  assez  vagues.  C'est  que  la  première,  qui 
avait  mis  aux  prises  les  deux  frères,  avait  dû  laisser  des  souve- 
nirs plus  vivaces  :  peut-être  Arctinos  la  mentionnait-il  dans 
son  Ilioupersis  (1)  ;  elle  était,  dans  tous  les  cas,  au  nombre  des 
épisodes  du  poème  d'Hagias  intitulé  les  Retours  (2).  Quant  à  la 
seconde,  malgré  les  réticences  de  Nestor,  c'est  évidemment  entre 
Ulysse  et  lui  qu'elle  avait  éclaté,  sans  doute  dans  le  banquet 
qui  avait  suivi  le  sacrifice  offert  à  Ténédos.  Au  début  de  son 
discours,  le  vieux  chef  fait  allusion  à  la  bonne  entente  qui  a 
toujours  régné,  pendant  la  guerre,  entre  lui  et  le  roi  d'Ithaque, 
mais  il  semble,  d'après  ses  paroles  mêmes,  que  cette  entente 
ait  cessé  lors  du  départ  de  Troie  (3).  La  suite  indique  que 
c'est  à  Ténédos  qu'a  eu  lieu  la  rupture  ;  la  scission  que  nous 
voyons  se  produire  dans  cette  Ue,  le  retour  d'Ulysse  vers 
Agamemnon,  nous  fixent  sur  ce  point  volontairement  laissé 
dans  l'ombre  par  le  narrateur,  qui,  ne  l'oublions  pas,  s'adresse 
à  Télémaque. 

Voilà  donc,  en  dehors  de  la  querelle  d' Agamemnon  et 
d'Achille,  quatre  querelles  dont  l'existence  littéraire  n'est  pas 
douteuse.  On  peut  grossir  cette  liste  d'un  certain  nombre 
d'exemples  qui,  bien  que  moins  topiques,  se  rattachent 
encore  à  cette  singulière  littérature  dont  nous  recherchons  les 
spécimens. 

C'est  ainsi  que,  dans  la  querelle  d'Ulysse  et  de  Thersite,  qui 
occupe  une  partie  du  deuxième  chant  de  V Iliade,  je  serais 
porté  à  voir  un  de  ces  conflits  entre  héros  que  se  plaisaient  à 
chanter  les  aèdes.  Thersite  a  beau  être  laid  et  difforme,  il  est 
un  chef  ;  autrement,  parlerait-il  dans  les  assemblées  (4)  ?  Qu'il 

(1)  Proclos  se  borne  à  dire  qu'on  partagea  le  butin  et  que  les  fila  de  Thésée, 
ayant  trouvé  Aitlira,  l'emmenèrent  avec  eux;  puis  il  ajoute  :  *£ictita  dhcoicXiouaiv 
01  *£XXT^vtc,  %a\  fOopàv  aùxoU  ^  'A^vdE  xaxi  xb  icAotyoc  ^t^x^c^'^^  (Rinkel,  op,  c,  p.  50). 

(2)  Proclos,  dans  Rinkel,  op,  c,  p.  53. 

(3)  Odyssée,  UI,  126  et  suiv. 

(4)  Les  yers  214,  247,  250,  277,  paraissent  l'opposer  aux  pa9iXfic<  ;  mais  tout  son 
discours  (▼.  225  et  suiv.)  prouve  qu'il  est  un  des  leurs,  quelque  liilarité  qu'il 
provoque  parmi  les  chefs  et  dans  le  peuple,  qui  le  méprisent  également. 


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242  PAUL  GIRARD 

faille  ou  non  Tidentifier  à  ce  fils  d'Agrios  que  Diomède,  dans 
la  Grèce  propre,  poursuit  de  sa  vengeance  (1),  il  prend  part, 
devant  Troie,  aux  réunions  communes  et  y  censure  librement 
la  conduite  des  rois,  surtout  celle  d'Achille  et  d'Ulysse.  On 
n'a  pas  de  peine  à  se  figurer  les  démêlés  de  ce  héros 
querelleur  avec  ses  ennemis  comme  ayant  été  la  source  d'une 
poésie  spéciale,  moitié  sérieuse  et  moitié  comique,  dont  la 
popularité  est  attestée  par  la  place  que  VIliade  fait  à  ce 
personnage  et  au  traitement  ignominieux  qu'Ulysse  lui  inflige, 
sous  les  yeux  des  Achéens  amusés  par  cet  incident  (2).  On  sait 
quelle  fut  sa  fin  :  après  qu'Achille  eut  tué  Penthésilée,  comme 
Thersite  raillait  son  amour  pour  la  belle  Amazone,  Achille, 
furieux,  le  frappa  mortellement  ;  de  là  un  grc^ve  dissentiment 
entre  les  Achéens,  et  la  purification  du  meurtrier  à  Lesbos. 
Ces  faits  étaient  contés  tout  au  long  dans  VAUhiopis,  et  les 
termes  de  Proclos  qui  nous  les  font  connaître,  autorisent  à  les 
regarder  comme  les  incidents  d'une  nouvelle  querelle,  dont 
les  péripéties  se  déroulaient  dans  quelque  assemblée  (3). 

L'assemblée. ou  le  banquet,  tel  est,  en  effet,  le  cadre  ordinaire 
de  la  querelle.  Le  banquet,  plus  encore  peut-être  que  l'assem- 
blée, en  échauffant  les  esprits,,  fait  aisément  saillir,  dans  le 
monde  héroïque^  ces  divergences  de  sentiment  qui  ne  tardent 
pas  à  dégénérer  en  violent  conflit.  Les  dieux  eux-mêmes 
n'échappent  point  à  cette  loi  :  c'est  dans  un  banquet  qu'éclate, 
au  début  de  Y  Iliade^  la  querelle  de  Zeus  et  de  Héré  (4)  ;  c'était 

(1)  Apollodore,  I,  8, 6. 

(2)  Je  ne  voudrais  pas  apercevoir  dans  les  mots  xù»  yàp  veixeCcoiu  (II.,  II,  221) 
plus  de  choses  qu'il  n'y  en  a  ;  mais  peut-être  ce  fréquentatif,  qui  marque  Thabitude 
qu'a  Thersite  de  quereller  Ulysse  et  Achille,  fait-il  allusion  à  des*morceaux 
épiques  dans  lesquels  plusieurs  de  ces  différends  étaient  contés. 

(3)  Proclos,  dans  Kinkel,  op.  c,  p.  33:  Kal  'Ax'.XXtùç  espaCTT^v  àvatpeî,  ^tSopr,- 
Osl;  icp6c  3ÙT0U  xal  6vsi6ia0cU  tàv  fiel  xij^  IlevOeaiXcCqi  Xtyéluvùv  ipiàxat,  *  xal  H  'CoiStoo 
aTdÉffic  ^Cvcxai  xoïc  'A^atoî;  iccpl  xou  OepaCTOu  cpovou.  (icxà  8à  xmjxa  'Ax^^^c^  sk  AiaCov 
icXsi,  %xX  On  serait  tenté,  d'après  ce  sommaire,  d'imaginer  deux  différends, 
celui  d'Achille  et  de  Thersite  au  sujet  de  Penthésilée,  et  celui  des  chefs  achéens 
au  sujet  du  meurtre  de  Thersite  ;  mais  il  est  plus  probable  que  c'étaient  li, 
dans  le  poème  d'Arctinos  tout  au  moins,  deux  actes  du  même  drame.  Pour  les 
divergences  de  tradition,  voy.  Roscher,  LexikoTif  au  mot  Achilleus,  p.  44  et  suiv. 

(1)  Iliade,  I,  579. 


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COMMENT  A   DU   SE  FORMER   l'iUâDE  243 

au  banquet  des  noces  de  Pelée  que  les  Chants  cypriens  repré- 
sentaient Athéné,  Héré  et  Aphrodite  se  disputant  le  prix  de  la 
beauté  (1).  Aussi  peut-on  croire  que,  dans  ce  même  poème, 
le  banquet  auquel  les  Achéens  prenaient  part  à  Ténédos,  et  où 
Philoctète  était  mordu  par  un  serpent,  donnait  lieu  à  quelque 
vive  altercation,  à  la  suite  de  laquelle  le  blessé,  dont  la  plaie 
exhalait  une  odeur  fétide,  était  relégué  dans  TUe  de  Lemnos. 
C'est  ce  qui  paraît,  du  moins,  se  dégager  de  la  phrase  peu 
explicite  de  Proclos  relative  à  cet  événement  (2)  ;  à  moins  qu'il 
n'y  faille  voir  une  allusion  à  deux  choses  différentes,  le  ban- 
quet pendant  lequel  Philoctète  était  mordu,  et  la  résolution 
prise  ultérieurement  par  les  chefs  de  se  débarrasser  de  lui  en 
Texilant  à  Lemnos  (3).  Nous  serions  alors  en  présence  d'une 
de  ces  inimitiés  qui,  pour  ne  pas  se  traduire,  dans  une  occasion 
unique,  par  un  assaut  d'injures,  n'en  sont  pas  moins  une  des 
formes  de  la  querelle.  La  contestation  d'Ajax  et  d'Ulysse,  au 
sujet  des  armes  d'Achille,  nous  a  déjà  fourni  un  exemple  de 
ce  genre  de  lutte.  Il  y  en  a  d'autres  ;  rappelons-les  brièvement. 

Bien  que  la  haine  d'Ulysse  pour  Palamède  semble  n'avoir 
eu  de  place  que  dans  les  Chants  cypriens  (4),  elle  était  trop 
célèbre,  et  elle  a  revêtu,  dans  les  œuvres  postérieures,  des 
aspects  trop  variés,  pour  n'avoir  pas  été  un  des  motifs  de 
prédilection  des  aèdes  ;  mais  nous  ne  la  voyons  pas,  du  moins 
dans  l'épopée^  aboutir  à  un  de  ces  combats  de  paroles  que 
provoquent  d'autres  haines. 

Un  autre  ennemi  d'Ulysse,  Ajax  le  Locrien,  avait  été  vio- 
lemment attaqué  par  lui  après  son  attentat  contre  Cassandre . 
Ulysse  conseillait  aux  Grecs  de  le  lapider;  c'est  Pausanias  qui 

(1)  Proclos,  dans  Rinkel,  op,  c,  p.  17. 

(2)  Id.,  ibid.^  p.  19  :  "TEitsixa  xaxaicXiouaiv  elç  T<ve6ov  xal  eo<DXou|jivo)v  aÔTÔv 
♦iXoxTT^'Oiç  û©*  CSpoo  ic^i^velç  6ià  t^v  Suaoffjiifltv  ^v  Aif;(iV(|>  xaxcXcCcpOt^. 

(3)  Il  y  ayait,  comme  on  sait,  plusieurs  traditions  au  sujet  de  cet  incident 
Le  lieu  même  où  Philoctète  avait  été  mordu  variait  suivant  les  auteurs  :  c'jôtait 
tantôt  Ténédos,  tantôt  Lemnos,  tantôt  Imbros,  tantôt  Chrysé.  Voy.  Michaelia, 
Afmaliy  1857,  p.  235  et  suiv.  ;  Roscher,  Lexikon,  au  mot  OdysseuSy  p.  617. 

(4)  Proclos,  dans  Kinkel,  op,  c,  p.  18  et  20  ;  Pausanias,  X,  81,  2.  Cf.  Roscher, 
Uxikon,  au  mot  PalamedeSy  p.  1266. 


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244  PAUL  GIRARD 

nous  donne  ce  renseignement,  sans  nous  dire  6*il  l'a  puisé  à 
une  source  épique  (1).  Quoi  qu'il  en  soit,  le  jugement  d'Ajax 
par  les  chefs  achéens  figurait  dans  Vllioupersis  d'Arctinos  (2), 
et  c'était  encore  là,  selon  toute  vraisemblance,  une  de  ces 
querelles  défigurées  dont  nous  essayons  de  dresser  l'inventaire. 
Enfin,  un  différend  qui  parait  être  d'invention  tardive,  mais 
que  nous  ne  saurions  négliger,  c'est  le  différend  d'Ulysse  et  de 
Dbmède  à  propos  du  Palladion.  Peu  de  mythes  ont  inspiré 
plus  d'oeuvres  d'art  que  le  rapt  de  cette  idole  à  laquelle  était 
lié  le  sort  de  Troie,  mais  il  en  est  peu  qui  aient  subi  des  trans- 
formations plus  nombreuses  (3).  La  version  la  plus  répandue 
était  celle  qui  associait,  pour  ce  hardi  coup  de  main,  Diomëde 
et  Ulysse  ;  c'est  ainsi,  notamment,  que  l'épisode  était  conté 
dans  la  Petite  Iliade  (4).  Y  voyait-on  déjà  les  deux  complices, 
devenus  rivaux,  se  disputer  l'honneur  de  rapporter  au  camp  la 
précieuse  statue?  C'est  ce  que  croit  pouvoir  affirmer  M.  F.  Cha- 
vannes,  qui  a  fait,  il  y  a  quelques  années,  une  judicieuse  étude 
des  monuments  figurés  et  des  textes  relatifs  à  cette  fable  (5). 
Voici,  dans  tous  les  cas,  comment  un  mythographe  du  premier 
siècle  avant  notre  ère,  Gonon,  peint  la  compétition  des  deux 
héros,  d'après  des  témoignages  visiblement  antérieurs  à  lui. 
Ulysse  et  Diomèdè^  étant  partis  ensemble,  la  nuit,  pour  s'em- 
parer de  l'idole,  Diomède  avait  franchi  le  mur  de  la  ville  en 
montant  sur  les  épaules  do  son  compagnon  ;  mais,  au  lieu 
d'aider  celui-ci  à  escalader  le  rempart  à  son  tour,  il  avait 
rapidement  gagné  le  temple  et  s'était  saisi  de  la  statue.  Bientôt, 
les  voilà  de  nouveau  dans  la  plaine,  et,  tout  en  se  dirigeant  vers 
les  vaisseaux,  ils  devisent  entre  eux  :  Diomède,  défiant,  pré- 
tend  n'avoir  dérobé   que   le   faux   Palladion,  et  non   celui 


(1)  Pausanias,  X,  31,  2  :  'AtpCxtto  6i  èç  'O^rjovifùç  Suqjivciov  6  xoC  'OiXitiK  Ato;, 
ÔTt  Toïç  "EX^T^aiv  *06uaat5ç  itcip-ljytt  xataXiOôaat  t6v  AtovTa  iid  tÇ  <ç  KaffcdEv6p«v 

ToXfll^fAaTl. 

(2)  Proclos,  dans  Rinkel,  op,  c,  p.  49-50. 

(3)  Roscher,  Lexikon,  aux  mots  Odysseus,  p.  622,  et  Palladion,  p.  1301  et  suif. 

(4)  Proclos,  dans  Rinkel^  op,  c,  p.  37. 

(5)  De  Palladii  raptu,  dissert,  inaug,  (Berlin,  1891,  p.  47-48). 


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COMMENT   A   DU   SE   FORMER   L^ILIADE  245 

qu'Hélénos  avait  désigné  comme  étant  la  sauvegarde  de  Troie  (1). 
A  ce  moment,  Tidole  s'agite^  subitement  animée  d'une  vie 
divine  :  Ulysse,  reconnaissant  que  Diomède  le  trompe,  tire 
Tépée  pour  se  jeter  sur  lui  et  lui  ravir  sa  conquête.  Mais  la 
lune  brille  au  ciel  ;  Diomède,  qui  marche  le  premier,  averti  par 
Téclair  que  lance  Varme  noe,  met,  lui  aussi,  Tépée  à  la  main  ; 
une  discussion  s'engage  :  Ulysse  lui  reproche  sa  pusillanimité,  et 
finit  par  le  pousser  vers  le  camp  à  coup  de  plat  de  sabre  ;  de  là 
le  proverbe  AwfxriSeto;  àvà-pcYi  (2).  Dans  Zénobios,  les  rôles  sont 
renversés  :  c'est  Diomède  qui  chasse  devant  lui  Ulysse  chargé 
de  liens  (3).  Nous  n'avons  pas  à  nous  prononcer  sur  ces  diver- 
gences (4)  :  notons  seulement  la  querelle  dont  elles  nous  ont 
conservé  le  souvenir,  querelle  dont  l'art  s'était  emparé,  et 
qui  semble  avoir  été  populaire  au  v*  siècle,  comme  l'atteste 
une  des  scènes  qui  décorent  la  belle  coupe  du  musée  de  Saint- 
Pétersbourg  sur  laquelle  se  lit  la  signature  de  Hiéron  (S). 

Le  lecteur  nous  saura  gré  de  résumer  ce  qui  vient  d'être  dit 
sous  la  forme  d'un' catalogue  contenant  l'indication  de  toutes 
les  querelles  que  nous  avons  pu  relever  dans  la  tradition 
héroïque,  sans  oublier  celle  qui  fait  le  sujet  de  VIliade.  Ybici^ 
en  suivant  l'ordre  des  événements,  la  liste  qu'on  en  peut  dresser. 

Avant  le  siège  : 

I.  Querelle  de  Philoctète  et  des  chefs  achéens  à  Ténédos,  à 
propos  de  la  blessure  faite  à  Philoctète  par  un  serpent;  sujet 
traité  dans  les  Chants  cypriens. 

Pendant  le  siège  : 

IL  Inimitié  d'Ulysse  et  de  Palamède;  sujet  traité  dans  les 
Chants  cypriens. 


(i)  Roflcher,  Lexikon,  au  mot  PalUuiion,  p.  4302. 

(2)  Conon,  34. 

(3)  Zénobios,  Proverbes,  Ul,  8. 

(4)  Voy.  ces  texte»  et  d'autres,  relatifs  au  même  fait,  commentés  par  F.  Cha- 
▼annes,  op.  c,  p.  42  et  suiv.  Cf.,  pour  les  divergences,  Roscher,  Lexikon,  au 
mot  Palladion,  p.  1303  et  1309. 

(5)  MonumenHy  VI,  pi.  XXIL  Cf.,  pour  Tinterprétation  de  cette  scène,  R.  Cha- 
vannes,  op.  c,  p.i  et  suiv. 

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246  PAUL   GIRARD 

III.  Querelle  d'Achille  et  d'Agamemnon  au  sujet  de  Briséis, 
point  de  départ  de  V Iliade. 

IV.  Querelle  d'Ulysse  et  de  Thersite  dans  rassemblée  qui 
suit  Tépisode  connu  sous  le  nom  d'Épreuve;  sujet  traité  dans 
le  deuxième  chant  de  V Iliade, 

V.  Querelle  d'Ulysse  et  d'Achille  après  la  mort  d'Hector, 
relativement  aux  moyens  de  prendre  Troie,  matière  de  l'un 
des  poèmes  chantés  par  Démodocos  à  la  cour  d'Alkinoos;  allu- 
sion à  ce  poème  dans  le  huitième  chant  de  V Odyssée. 

VI.  Querelle  d'Achille  et  de  Thersite,  suivie  de  la  mort  de 
ce  personnage,  à  propos  de  l'Amazone  Penthésiléc  et  de  la  pas- 
sion qu'Achille  avait  conçue  pour  elle  ;  peut-être  est-il  fait  allu- 
sion à  cette  querelle  dans  Y  Iliade  j  II,  220-221  ;  sujet  traité  dans 
VAithiopis. 

VII.  Querelle  d'Ulysse  et  d'Ajax,  fils  deTélamon,  pour  la 
possession  des  armes  d'Achille;  allusion  dans  V Odyssée,  XI, 
543  et  suiv.;  sujet  traité  dans  VAithiopis  et  dans  la  Petite  Iliade. 

VIII.  Querelle  d'Ulysse  et  de  Diomède  à  propos  du  Palladion; 
sujet  traité,  à  ce  qu'il  semble,  dans  la  Petite  Iliade. 

Après  le  siège  : 

IX.  Inimitié  d'Ulysse  et  d'Ajax,  fils  d'Oïleus,  après  l'atten- 
tat contre  Cassandre  ;  allusion  dansPausanias,  X,  31,  2;  le  juge- 
ment d'Ajax  par  les  chefs  achéens  formait  l'un  des  épisodes  de 
Vllioupersis. 

X.  Querelle  d'Agamemnon  et  de  Ménélas  après  la  prise  de 
Troie,  à  l'occasion  du  départ  de  la  flotte;  allusion  dans  Y  Odys- 
sée^ III,  130  et  suiv.;  sujet  traité  parHagias  deTrézène  dans 
ses  Retours. 

XL  Querelle  de  Nestor  et  d'Ulysse  à  Ténédos  au  sujet  du 
retour  de  l'armée;  allusion  dans  Y  Odyssée,  III,  160  et  suiv. 

Ce  catalogue  est  instructif.  Notons  d'abord  que,  des  onze 
récits  qu'il  énumère,  il  n'y  en  a  que  trois  (VIII,  IX  et  XI),  dont 
aucun  témoignage  n'atteste  formellement  le  caractère  épique. 
Ce|^endant,  il  est  probable,  comme  nous  l'avons  indiqué  déjà, 
que  le  n*  VIII  (querelle  du  Palladion)  avait  sa  place  dans  la 


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COMMENT   A    DU    SE   FORMER   l'iLUDE  247 

Petite  Iliade.  Le  proverbe  AïojxyiSetoç  iyirfxr^,  cité  plus  haut, 
était  déjà  connu  d'Aristophane  et  de  Platon  (1),  et  Tune  des  deux 
explications  qu'en  donne  Hésychios  le  rattache  de  la  façon  la 
plus  nette  au  poème  de  Leschès  (2).  De  plus,  le  différend  d'Ulysse 
et  de  Diomède  pour  la  possession  de  l'antique  idole  avait  été, 
semble-t-il,  mis  à  la  scène  par  Sophocle  dans  une  de  ses  tragé- 
dies aujourd'hui  perdue,  les  Lacédémoniennes^  dont  nous  savons 
que  la  Petite  Iliade  lui  avait  fourni  le  sujet  (3)  ;  selon  toute 
vraisemblance,  ce  drame,  d'un  intérêt  surtout  national,  s'ache- 
vait par  le  don  du  Palladion  à  Démophon,  aux  mains  duquel 
Ulysse  le  remettait,  avec  ou  sans  le  consentement  de  son 
rival  (4).  Si  récente,  peut-être,  que  soit  la  querelle  VIII,  elle 
appartenait  donc  au  Cycle,  et  c'est  sous  la  forme  épique  qu  elle 
avait  fait  dans  la  littérature  sa  première  apparition. 

Quant  à  la  querelle  IX,  ou  du  moins,  à  la  partie  de  cette  que- 
relle qui  montrait  Ajax  fils  d'Oïleus  jugé  par  les  chefs  achéens, 
elle  figurait  dans  ïllioupersis  ;  mais  Ulysse,  dans  ce  poème, 
jouait-il  le  rôle  que  lui  attribue  Pausanias?  Ce  qui  porterait  à 
le  croire,  c'est  que  Vllioupersis  représentait  les  chefs  délibérant 
sur  la  question  de  savoir  s'ils  lapideraient  Ajax  (5),  et  l'on  ne 
peut,  de  cette  délibération,  exclure  Ulysse  ;  c'est  là,  sans  doute, 
qu'il  manifestait  à  l'égard  du  sacrilège  cette  dureté  de  sentiment 
à  laquelle  Pausanias  fait  allusion.  Notez,  de  plus,  que  c'est  en 
décrivant  la  Nékyia  de  Polygnote  que  cet  auteur  prête  à  Ulysse 
la  conduite  violente  d'où  était  née  la  rancune  du  fils  d'Oïleus. 
Or  Polygnote  avait  puisé,  pour  la  composition  de  ce  tableau, 

(1)  Aristophane,  Femmes  à  l'assemblée,  1029  ;  Platon,  République^  VT,  p.  493  D. 

(2)  Hésychios,  s,  v.  AïoixifiSetoç  dwi-pcr,.  L'autre  explication  le  rattache  à  la  légende 
du  roi  de  Thrace  Diomède.  Cf.  le  scholiaste  d'Aristophane,  au  vers  1029  des 
Femmes  à  l'assemblée, 

(3)  Aristote,  PoéHque,  23,  p.  1459  b,  4-7. 

(4)  F.  Chavannes,  ap.  c,  p.  51  et  suiv.  ;  Roscher,  Lexikon,  au  mot  Palladion, 
p.  1305-1306.  Cf.  Nauck,  Trag.  graecor.  fragmenta,  2«  éd.,  p.  210  et  suiv. 

(5)  Proclos,  dans  Rinkel,  op.  c,  p.  49  :  KouKrivSpav  5è  Aîaç  ô  'tkéta^  icp^ç  pCov  iico- 
9XÛV  vuvtfpùkiuxai  TÔ  T^ç  'AÔTjvai;  Çôatvov  *  iç'  <J  i:apoÇuv6évx8Ç  ot  "K^XT^viÇ  xataXeuffai 
^uXfuovxai  t6v  ATavta,  6  6è  èizl  tôv  rfiç  'A6ï;vat<;  ptofièv  xaTfltîpeiiyet  xal  SiaadSi^STai  è% 
Toû  imxfi{jLivou  )civ8i5vou.  Je  ne  vois  pas  de  raison  d'admettre  la  correction  de 
Heyne,  poiiXovroii  pour  pouXeuovTai. 


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248  PAUL   GIRARD 

à  des  sources  épiques;  il  s'était,  notamment,  inspiré  d'une 
Minyade  anonyme  et  de  Retours  cités  à  différentes  reprises 
par  Pausanias  sans  nom  de  poète  (1);  à  l'exception  d'Archi- 
loque,  qu'il  avait  suivi  sur  un  point  (2),  c'est  d'Homère 
et  des  cycliques  qu'il  avait  tiré  presque  tous  les  éléments 
de  sa  fresque  (3),  de  sorte  que  la  pensée  d'y  réunir  dans 
un  groupe  à  part  les  principaux  ennemis  d'Ulysse,  Palamède, 
Thersite,  les  deux  Ajax,  n'avait  pu  vraisemblablement  lui  venir 
que  de  l'épopée.  Non  seulement,  donc,  la  querelle  d'Ajax  et  des 
chefs  achéens,  mais  la  querelle  particulière  d'Ajax  et  d'Ulysse 
au  sujet  de  l'attentat  contre  Gassandre,  étaient  des  motifs 
que  n'avaient  pas  négligés  les  aèdes  (4). 

Enfin,  en  ce  qui  concerne  la  querelle  XI,  le  seul  fait  que 
V  Odyssée  la  mentionne,  suf&t,  semble-t-il,  pour  en  attester 
l'origine  épique.  Il  est  possible  que  ce  différend  entre  Ulysse  et 
Nestor  ait  ét-é  conté  par  Hagias  dans  ses  Retours;  n'était-il  pas, 
en  somme,  la  conséquence  du  différend  entre  Agamemnon  et 
Ménélas,  sur  lequel  Hagias  avait  insisté  ?  Il  ne  pouvait,  de  toute 
façon,  avoir  échappé  à  cette  poésie  des  Retours,  pour  nous  si 
obscure,  parce  que  nous  la  connaissons  à  peine,  mais  que  nous 
devinons  si  riche  et  si  variée,  et  dont  l'influence  a  été  si  consi- 
dérable sur  la  littérature  postérieure.  Peut-être  aussi  faut-il  y 
voir  le  souvenir  de  quelque  poème  en  l'honneur  de  Nestor. 
M.  G.  Robert  croit  apercevoir  dans  V Iliade  la  trace  de  toute  une 
littérature  épique,  élaborée,  du  moins  en  grande  partie,  à  Milet, 
et  dont  Nestor  aurait  été  le  héros  (5).  Tout  récemment,  M.  Vic- 
tor Bérard,  invoquant  surtout  des  arguments  généalogiques, 
n'a  pas  craint  d'avancer  que  la  Télémakheia^  par  laquelle  débute 
V Odyssée j  et  où  Nestor  tient  une  si  grande  place,  avait  pris 


(1)  Pausanias,  X,  28,  2  et  7  ;  29, 6  ;  30,  5  ;  31,  3. 

(2)  Id.,  X,  31,  12. 

(3)  Cf.,  sur  les  sources  épiques  de  Polygnote  dans  sa  Nékyia,  F.  Dammler, 
Rhein,  Mus,,  1890,  p.  178  et  suiv.  (=  Kleine  Schriften,  II,  p.  379  et  suiv.)?  C.  Rob»t, 
Die  Nekyia  des  Polygnol,  p.  74  et  suiv. 

(4)  Cf.  Roscher,  Lexikon,  aux  mots  Aias  d.  Lokrer,  p.  136. 

(5)  Studien  zur  lliaa,  p.  487  et  suiv.,  566,  571. 


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COMMENT   A   DU   SE   FORMER   l'iLIADE  249 

naissance  dans  cette  même  Milet,  à  la  cour  d'un  de  ses 
descendants  (1).  Une  querelle  entre  Nestor  et  Ulysse,  mettant 
en  lumière  la  sagesse  du  vieux  roi  de  Pylos,  et  sa  clairvoyance 
récompensée  par  un  heureux  retour,  n'aurait  pas  été  déplacée 
parmi  ces  monuments  poétiques  élevés  à  la  gloire  du  fondateur 
de  la  dynastie  des  Néléides.  Quoi  qu'il  en  soit,  ici  encore  nous 
avons  affaire  à  un  événement  qui  ne  pouvait  avoir  laissé  l'épopée 
indifférente. 

Il  semble  donc  que  la  querelle  entre  héros  était  un  thème  sur 
lequel  aimaient  à  s'exercer  les  aèdes.  Le  différend  d'Achille  et 
d^Agamemnon  cesse,  dès  lors,  d'être  un  accident;  c'est  un  lieu 
commun  de  la  poésie  épique,  l'indice  d'un  tour  d'esprit  qui  lui 
était  familier.  D'où  venait  ce  lieu  commun?  Quelle  en  était 
l'origine?  C'est  ce  qu'il  serait  intéressant  de  préciser  pour  en 
saisir  exactement  le  sens. 


m 


On  a  pu  constater  que  les  querelles  dont  nous  avons  dressé 
la  liste  ne  se  ressemblent  pas,  ou  plutôt,  qu'elles  forment  deux 
catégories.  Les  unes  se  présentent  sous  l'aspect  d'une  altercation 
dans  laquelle  deux  personnages  s'accusent  réciproquement, 
s'injurient,  se  menacent  :  telles  sont  les  querelles  III  (Achille  et 
Agamemnon),  V  (Ulysse  et  Achille),  VIII  (Ulysse  et  Diomède), 
X  (Agamemnon  et  Ménélas),  XI  (Nestor  et  Ulysse).  Il  arrive  que, 
dans  ces  discussions,  des  tiers  interviennent,  qui  y  prennent  la 
première  place  :  témoin  la  querelle  IV  (Ulysse  et  Thersite), 
où  Ulysse  se  substitue  à  Agamemnon.  Mais,  quelle  que  soit  la 
complication  du  débat,  il  est  toujours  renfermé  dans  une  scène 
unique,  où  la  verve  des  parties  se  donne  libre  carrière,  et  dont 
l'intérêt  consiste  justement  dans  cet  échange  rapide  et  passionné 
d'invectives. 

Les  autres  querelles,  c'est-à-dire  les  querelles  I  (Philoclète 

(i)  V.  Bérard,  Les  Phéniciens  et  VOdyssée,  1,  p.  142  et  suiv. 


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250  PAUL  GIRARD 

et  les   chefs  achéens),  II  (Ulysse  et  Palamède),  VI   (Achille 
et  Thersite),  VII  (Ulysse  et  Ajax  fils  de  Télamon),  IX  (Ulysse 
et  Ajax  fils  d'Oïleus),  n'ont  pas  la  même  simplicité  d'action. 
Considérons,  par  exemple,  le  différend  d'Ulysse  et  de  Pala- 
mède,   tel     qu'il    parait    avoir    été    traité   dans    les    Chants 
cypriens.  L'origine  en  remontait  avant  le  départ  pour  la  guerre 
de  Troie.  Comme  Ulysse,  afin  d'échapper  à  l'expédition,  con- 
trefaisait la  folie,  —  ayant  attelé  à  sa  charrue  un  cheval  et  un 
bœuf,  —  Palamède,  soupçonnant  la  feinte,  était  allé  prendre 
Télémaque,  alors  enfant,  dans  son  berceau,  et  l'avait  étendu  à 
terre  devant  le  soc  :  Ulysse,  à  cette  vue,  s'était  arrêté  et  avait 
juré  de  se  joindre  aux  chefs  achéens  (1).  Mais  il  avait  gardé  à 
Palamède  une  rancune  qui  devait  se  traduire  plus  tard  par  une 
terrible  vengeance.  Un  jour  que  Palamède  était  à  la  pêche, 
s'étant  concerté  avec  Diomède,  il  l'avait  noyé;  c'est,  du  moins, 
ce  que  semble  indiquer  Pausanias,  qui  fait  brièvement  allusion 
à  cette  mort  en  invoquant  le  témoignage  des  Chants  cypriens  (2). 
D'après  Dictys  de  Cnossos,  auteur  d'une  relation  sur  le  siège 
de  Troie  dont  nous  ne  connaissons  qu'une  adaptation  latine  (3), 
les  choses  s'étaient  passées  un  peu  différemment  :  Ulysse  et 
Diomède,  peut-être  à  l'instigation  d'Agamemnon,  avaient  fait 
croire  à  Palamède  qu'ils  avaient  découvert,  au  fond  d'un  puits, 
un  trésor  ;  Palamède,  poussé  par  eux  à  aller  le  chercher,  s'était 
laissé  descendre  dans  le  puits  par  une  corde,  et  avait  péri, 
accablé  sous  les  pierres  qu'avaient  jetées  sur  lui  les  deux  com- 
plices (4).  On  sait  de  quelles  circonstances  extraordinaires  les 
poètes  tragiques  s'étaient  plus  à  entourer  sa  fin  ;  Euripide  sur- 
tout l'avait  peinte  sous  des  couleurs  où  s'était  surpassée  sa  natu- 
relle fécondité  d'invention   (5).  Nous  ignorons  s'il   avait  été 

(1)  ProcloSf  dans  Rinkel,  op.  c,  p.  18  ;  Hygin,  Fables,  95.  Cf.  Roscher,  Lexikon, 
au  mot  Odysseus,  p.  615. 

(2)  Pausanias,  X,  31,  2. 

(3)  Voy.  sur  cet  écrivain  le  récent  travail  de  J.  Fiirst,  Untersuchungen  twr 
Ephemeris  des  Diktys  von  Kreta  (Philologus,  1901,  p.  330  et  suiv.). 

(4)  Dictys,  II,  15.  Cf.  Roscher,  Lexikon^  au  mot  Palamedes,  p.  1266. 

(5)  Voy.  les  textes  réunis  dans  Nauck,  Trag,  graecor,  pragmerUay  2«  éd.,  p.  541 
et  suiv. 


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COBfMENT   Â   DU   SE   FORMER   l'iUADE  251 

guidé,  pour  la  composition  de  cette  tragédie,  par  quelque  source 
épique;  ce  qui  est  certain,  c'est  que,  dans  les  Chants  cypriens^ 
Finimitié  d'Ulysse  et  de  Palamède  comportait  déjà  plusieurs 
actes  ;  ce  n'était  pas  un  de  ces  brefs  et  violents  assauts  d'élo- 
quence comme  ceux  dont  la  querelle  d'Achille  et  d'Agamemnon 
nous  offre  l'image  :  elle  avait  son  commencement,  ses  péripé- 
ties, sa  catastrophe  ;  au  lieu  d'être  resserrée  dans  les  étroites 
limites  d'un  banquet  ou  d'une  assemblée,  elle  s'étendait  sur  un 
long  espace  de  temps,  et  Ton  en  suivait  dans  le  poème  la 
marche  et  les  progrès. 

La  même  observation  peut  être  faite  à  propos  du  différend 
d'Ulysse  et  d'Ajax  fils  de  Télamon.  Sans  doute,  il  durait  moins 
et  se  déroulait  en  partie  dans  le  conseil  réuni  pour  décider 
entre  les  deux  rivaux;  mais,  outre  qu'il  avait  la  forme  d'un 
procès,  c'est-à-dire  d'un  débat  qui  se  poursuivait  devant  des 
juges,  et  non  celle  d'un  conflit  entre  deux  adversaires  direc- 
tement aux  prises  Tun  avec  l'autre,  il  se  compliquait,  du  moins 
dans  la  Petite  Iliade^  de  Tenquête  secrète  conseillée  par  Nestor, 
puis  du  jugement,  enfin,  des  événements  qui  en  étaient  la 
conséquence,  tels  que  la  folie  d'Ajax  et  son  suicide  (1).  L'en- 
semble figurait  donc  encore  une  querelle  à  plusieurs  moments^ 
très  différente  de  celles  que  nous  avons  rangées  dans  la  pre- 
mière catégorie. 

Môme  remarque  au  sujet  des  différends  I,  VI  et  IX.  Qu'ils 
aient  admis  l'altercation  proprement  dite,  que  deux  héros  y 
aient  échangé  des  propos  injurieux,  c'est  ce  que  laissent  devi- 
ner les  renseignements,  si  vagues  qu'ils  soient,  qui  nous  les 
font  connaître  ;  mais  nous  y  voyons  intervenir  les  chefs  achéens, 
qui  s'y  érigent  en  juges  soit  de  Philoctète,  soit  d'Achille,  soit 
d'Ajax  fils  d*Oîleus,  et  cette  complication  suffit  pour  nous  éclai- 
rer à  la  fois  sur  leur  durée  et  sur  leur  caractère;  évidemment, 
ils  se  prolongeaient  plus  que  le  simple  combat  de  paroles  dont 
nous  trouvons  le  type  achevé  au  début  de  Y  Iliade,  et  ils  n'étaient 

(1)  Proclos,  dans  Kinkel,  op.  c,  p.  36. 


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252  PAUt   GIRARD 

pas  tout  à  fait  de  la  même  nature;  ils  offraient  une  succession 
d'événements  pressés  qui  se  rapprochaient  du  drame,  non  cette 
unique  scène  de  colère  et  d'outrages  qui  peut  être  dramatique, 
mais  qui  ne  saurait,  à  elle  toute  seule,  constituer  un  drame,  au 
sens  où  nous  prenons  ce  mot. 

Il  y  a  donc  lieu,  encore  une  fois,  de  distinguer  deux  caté- 
gories dans  ces  dissentiments.  Les  uns  revêtent  la  forme  de 
duels  rapides,  les  autres  sont  des  luttes  qui  durent,  et  où 
apparaissent,  à  côté  des  lutteurs,  d'autres  personnages.  C'est 
ce  que  j'ai  appelé  des  querelles  défigurées.  Non  que  ces 
querelles  soient  nécessairement  plus  récentes  que  les  pre- 
mières :  Torigine  en  peut  être  fort  ancienne,  sans  que  la 
forme  qui  nous  les  a  conservées  soit  contemporaine  de  cette 
origine;  si  les  poèmes  qui  les  contaient  doivent  être  considérés 
comme  relativement  modernes,  elles-mêmes  étaient  peut-être 
très  antérieures  à  ces  poèmes.  Mais,  étant  donné  Tinimitié 
de  deux  héros,  le  cadre  qui,  pour  la  rendre,  semble  s'offrir 
d'abord  à  l'imagination,  est  une  scène  simple,  où  cette 
inimitié  se  manifeste  dans  toute  sa  force;  ce  n'est  pas  une 
scène  à  incidents  multiples,  où  elle  risque  de  souffrir  du 
voisinage  de  ces  incidents,  ni  un  long  récit,  aux  méandres 
duquel  elle  se  trouve  mêlée  comme  par  hasard.  Quoi 
qu'il  en  soit,  toutes  les  querelles  sur  lesquelles  nous  avons 
appelé  l'attention  ont  deux  traits  communs  qu'il  importe  de 
mettre  en  lumière,  bien  qu'ils  soient  de  valeur  sensiblement 
inégale. 

Le  premier,  c'est  que  toutes  se  produisent  du  côté  des  Achéens. 
Il  n'y  a  rien,  dans  les  rapports  qu'ont  entre  eux  les  Troyens, 
d'analogue  à  ce  que  nous  avons  relevé  chez  leurs  ennemis.  Tout 
au  plus  est-il  possible  de  discerner  une  intention  de  querelle 
dans  les  reproches  que,  à  deux  reprises,  Hector  adresse  à 
Paris  (1)  ;  mais,  dans  les  deux  circonstances,  il  trouve  en  face 
de  lui  un  adversaire  qui,  loin  de  lui  répondre,  accepte    ses 

(1)  Iliade,  UI,  39  et  suiv.;  VI,  325  et  suiv.  a.  VI,  520  et  auiv. 


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COMMENT   A   DU   SE   FORMER   t'iLIADE  253 

reproches  avec  douceur;  s'il  y  a  jomais  eu  un  antagonisme 
entre  les  deux  frères,  il  faut  avouer  que,  sous  sa  forme  actuelle, 
il  est  singulièrement  atténué.  C'est  là,  dans  tous  les  cas,  le  seul 
exemple,  du  côté  troyen,  de  ce  qu'on  peut  à  la  rigueur  qualifier 
du  nom  de  querelle.  Je  n'en  veux,  du  moins  dans  cet  article, 
tirer  aucune  conséquence  ;  je  me  borne  à  constater  le  fait.  Le 
second  trait  est  plus  intéressant;  il  faut  y  insister  davantage. 

Si  mal  connue  que  nous  soit  la  querelle  V,  qui  opposait 
Ulysse  à  Achille  dans  le  poème  chanté  par  Démodocos,  nous 
n'avons  pas  de  peine  à  y  apercevoir  un  but  très  précis,  celui  de 
mettre  en  présence  deux  stratégies  contraires^  l'une  audacieuse 
et  qui  procède  par  la  force,  l'autre  prudente  et  qui  préfère  la 
ruse.  C'était  moins,  par  conséquent,  deux  hommes  que  ce  diffé- 
rend dressait  l'un  contre  l'autre,  que  deux  principes,  deux  mé- 
thodes, deux  façons  d'envisager  l'action  et  de  l'exécuter. 
Lorsque,  dans  VIliade,  Polydamas  et  Hector,  après  le  combat 
autour  du  corps  de  Patrocle,  sont  d'avis,  le  premier,  de  rentrer 
dans  la  ville,  le  second,  de  camper  hors  des  murs,  ils  repré- 
sentent des  opinions,  non  des  mœurs  différentes  (1).  Tel  n'était 
pas  le  cas  d'Achille  et  d'Ulysse  se  querellant  au  sujet  des  su- 
prêmes efforts  à  tenter  pour  prendre  Troie.  Ce  qu'ils  figuraient 
dans  ce  débat,  Tun  bouillant,  impétueux,  se  fiant  uniquement  à 
sa  vigueur  physique  et  à  son  courage,  l'autre  posé,  clairvoyant, 
ne  livrant  rien  au  hasard,  accoutumé  à  ne  se  conduire  que  par 
réflexion  et  par  calcul,  c'étaient  deux  natures  incompatibles  et 
rivales,  et  c'est  de  ce  contraste  que  naissait  l'intérêt  de  la  que- 
relle :  ceux  qui  y  prenaient  part  inôarnaient  les  deux  formes  de 
l'idéal  hellénique,  la  fougue  valeureuse  et  la  patience  adroite, 
et  c'est  pour  cela,  suivant  la  naïve  hyperbole  du  poète,  que  le 
renom  de  cette  dispute  s'était  élevé  «  jusqu'au  vaste  ciel  ». 

La  recherche  d'un  contraste  analogue  explique  la  haine  dont 


(1)  Iliade^  XVIH,  249  etsuiv.  Homère  dit  bien  que,  de  ces  deux  héros,  qui  sont 
du  même  âge,  l*un  excelle  à  parler,  Tautre  à  manier  la  lance,  mais  c'est  là  une 
simple  différence  d'aptitude,  non  une  opposition  foncière  de  caractère  et  de 
conduite,  comme  celle  qui  sépare  Ulysse  et  Achille. 


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254  PAUL   GIRARD 

Thersite  poursuit  Ulysse  et  Achille.  Du  moment  que  ces  deux 
héros  personnifiaient  chacun  à  sa  manière  Tidéal  d'activité  qui 
semble,  de  bonne  heure,  avoir  fixé  les  préférences  de  la  race, 
il  était  naturel  que  l'idée  vînt  d'attacher  à  leur  personne  un 
détracteur  attitré,  dont  la  laideur  de  corps  et  d'âme  fît  valoir 
leurs  vertus  et  jetât  parmi  les  graves  thèmes  héroïques  cette 
note  de  discrète  gaieté  qui  paraît  être  un  besoin  de  la  nature, 
et  que  nous  retrouvons  plus  tard  dans  le  drame  satyrique 
associé  à  la  tragédie.  Par  là  se  justifient  les  querelles  IV  et  VI, 
dont  la  seconde  seulement,  autant  que  nous  en  pouvons  juger, 
présentait  le  contraste  sous  sa  forme  pure,  car,  dans  la  pre- 
mière, c'est  à  Agamemnon  que  Thersite  s'en  prend  ;  si  la 
scène  dégénère  en  un  conflit  entre  Ulysse  et  lui,  c'est  qu'Ulysse 
y  intervient  brusquement  pour  réprimer  l'insolence  de  son 
insulteur  habituel,  qui  est  aussi  l'insulteur  d'Achille  et,  à  l'oc- 
casion, celui  des  autres  chefs  (1);  mais  nous  reconnaissons  sous 
cette  déformation  légère  le  thème  familier  qui  mettait  aux 
prises  les  deux  personnages,  et  montrait  la  sagesse  du  fils  de 
Laërte  en  butte  au  dénigrement  systématique  d'un  contradic- 
teur haineux. 

Considérons  maintenant,  en  les  isolant  l'un  de  l'autre,  Ulysse 
et  Achille  :  chacun  d'eux  va  nous  apparaître,  dans  les  querelles 
où  il  figure,  en  lutte  avec  un  ennemi  profondément  différent  de 
lui-même.  C'est,  du  moins,  Fimpression  que  donne  la  querelle 
d'Achille  et  d'Agamemnon.  Elle  contient,  il  est  vrai,  un  autre 
élément  d'une  importance  capitale,  dont  il  sera  question  plus 
loin  ;  on  n'en  saisit  pas  moins  dans  cette  altercation  l'antago- 
nisme de  deux  hommes  qui  ne  se  ressemblent  en  aucune  façon, 
l'un  généreux,  soucieux  du  bien  public,  jaloux  de  considération 
et  d'estime,  si  attaché  qu'il  se  montre  aux  avantages  matériels, 
l'autre  intéressé,  égoïste,  étroit,  très  inférieur,  en  somme,  dans 
la  pensée  de  l'aède,  à  son  adversaire. 

Mais  c'est  surtout  dans  les  conflits  auxquels  Ulysse  est  mêlé 

(1)  Iliade,  II,  214,247,250. 


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COMMENT  A   DU   SE   FORMER   l'iUADE  285 

que  se  marque  cette  intention  bien  arrêtée  d'opposition.  La 
querelle  VII,  à  ce  point  de  vue,  est  particulièrement  intéres- 
sante. Elle  repose  sur  cette  donnée,  qu'Ulysse  et  Ajax,  doués 
Fun  et  l'autre  de  qualités  éminentes,  sont  si  dissemblables,  qu'il 
est  difficile  de  se  prononcer  entre  eux  ;  de  là  l'idée  de  Leschès  — 
était-il  le  premier  à  Tavoir  eue  ?  —  de  faire  dépendre  la  sen- 
tence qui  doit  à  jamais  honorer  l'un  d'eux  de  l'opinion  des 
Troyens,  excellents  juges  de  leur  valeur,  puisqu'ils  en  ont  été 
et  qu'ils  en  sont  encore  chaque  jour  les  victimes.  On  a  vu  que 
V Odyssée  connaît  déjà  cet  expédient  (1);  mais  le  vers  qui  le 
mentionne, 

TOttSeç  8è  Tpa>(i)v  SUao'av  xal  IlaXXàç  'A^vtj, 

passait  pour  apocryphe  aux  yeux  d'Aristarque,  et  il  faut,  sem- 
ble-t-il,  donner  raison  au  critique  alexandrin.  Que  ce  vers 
fasse,  en  effet,  allusion  aux  jeunes  Troyennes'  mises  en  scène 
par  l'auteur  de  la  Petite  Iliade^  ou  que,  —  ce  qui  s'accorderait 
mieux  avec  le  texte,  —  il  rappelle  l'intervention  des  prisonniers 
troyens  au  jugement  desquels  avait  eu  recours  Agamemnon 
d'après  certaines  scholies  (2),  l'arbitrage  dont  il  nous  a  con- 
servé le  souvenir  parait  être  d'invention  récente  ;  la  version 
primitive  était  probablement  plus  simple,  et  montrait  les  chefs 
décidant  seuls  entre  les  deux  concurrents.  Telle  est  la  tradition 
adoptée  par  Pindare  (3)  ;  telle  était  déjà  celle,  selon  toute  vrai- 
semblance, qu'avait  suivie  Arctinos  dans  son  Aithiopis  (4). 
Quoi  qu'il  faille  penser  de  ce  détail,  c'étaient  les  mérites  oppo- 
sés des  deux  rivaux  qui  faisaient  le  fond  de  la  querelle.  Si  le 
tribunal  hésitait,  c'est  qu'il  avait  affaire  à  des  vertus  d'ordre  si 
différent,  qu'une  commune  mesure  leur  était  malaisément  appli- 

(1)  Cf.  plus  haut,  p.  238. 

(2)  Schol.  in  Od.,  XI,  547.  L'explication  des  scholies  H,  qui  voient  dans  iraiSc; 
Tpcuwv  les  nombreux  Troyens  qu'Ulysse  avait  tués  en  protégeant  la  retraite  d'Ajax, 
au  moment  oà  ce  héros  emportait  hors  de  la  mêlée  le  cadavre  d'Achille,  est  trop 
subtile  pour  qu'on  s'y  arrête. 

(3)  Néméennes,  VIII,  26  et  suiv.,  éd.  Christ. 
(4}  C.  Robert>  Bild  und  Lied,  p.  221. 


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256  PADL   OIRABD 

cable.  Devait-il  récompenser  la  ruse  ingénieuse  et  heureuse 
d'Ulysse,  ou  la  grande  bravoure  et  la  force  d'Ajax?  L'embarras 
se  comprenait,  parce  que  ces  deux  héros  représentaient  deux 
types  d'humanité  fort  éloignés  l'un  de  l'autre,  deux  façons 
diverses,  mais  également  admirables,  d'entendre  et  de  pratiquer 
l'action,  entre  lesquelles,  fatalement,  devaient  se  partager  les 
sympathies  d'une  assemblée  d'Hellènes. 

Ailleurs,  l'opposition  est  peut-être  moins  sensible,  parce 
qu'elle  est  d'une  autre  nature,  mais  un  peu  d'attention  suffit 
pour  la  faire  découvrir.  Qu'y  a-t-il,  par  exemple,  au  fond  de  la 
querelle  II,  entre  Ulysse  et  Palamède?  Sous  les  dehors  drama- 
tiques qu'elle  a  revêtus  de  bonne  heure,  et  qui  apparaissent  déjà 
dans  l'épopée,  on  y  distingue,  en  y  regardant  de  près,  la  riva- 
lité de  deux  personnages  connus  l'un  et  l'autre  pour  leur  esprit 
d'initiative.  Les  inventions  de  Palamède  sont  nombreuses  dans 
la  légende,  et  non  seulement  les  inventions,  mais  les  traits  d'in- 
telligence, de  pénétration,  de  finesse,  les  stratagèmes  pour 
confondre  la  fraude,  pour  déjouer  les  calculs  de  la  dissimulation 
ou  de  l'intrigue  (1).  Quelle  que  soit  l'antiquité  de  ce  héros,  et  à 
quelque  partie  de  la  Grèce  ou  du  monde  oriental  qu'il  convienne 
de  le  rattacher,  il  incarnait,  comme  son  nom  l'indique,  l'habi- 
leté manuelle,  signe  évident  d'une  pensée  industrieuse,  qui  ne 
tarda  pas  à  devenir  sa  marque  propre.  Gomme  Ulysse,  il  figurait 
le  côté  spirituel  de  l'idéal  grec,  et  dès  lors  il  était  fatal  qu'il  se 
heurtât  à  lui.  Aussi  Ulysse  contrefaisant  la  folie  et  dénoncé  par 
Palamède,  trouvant  en  lui  son  maître,  voilà  la  forme  sous 
laquelle  la  poésie  épique  présentait  cette  rivalité  inévitable,  qui 
ne  pouvait  se  terminer  que  par  la  mort  de  l'un  des  deux  con- 
currents. Ge  ne  sont  pas,  ici,  des  contraires  qui  sont  en  présence, 
ce  sont  des  semblables,  des  analogues,  pour  mieux  dire,  dont 
l'analogie  était  trop  étroite  pour  qu'ils  pussent  vivre  côte  à  côte 
d'une  vie  mythique  indépendante,  qui  devaient  se  confondre,  et 
dont  l'un,  tôt  ou  tard,  devait  absorber  l'autre.  L'absorption  se  fit 

(1)  Roscher,  Lexikon,  aa  mot  Palamedes^  p.  1264  et  suiv.,  1268  et  suiv. 


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COMMENT  A   DU   SE   FORMER   l'iUADE  257 

comme  elle  ne  pouvait  manquer  de  se  faire,  étant  donné  le  tour 
et  la  façon  d'agir  habituelle  de  Timagination  grecque,  par  l'in- 
vention, entre  les  deux  héros,  d'une  haine  dont  quelques  consé- 
quences étaient  déjà  contées  dans  les  Chants  cypriens,  mais  que 
nous  voyons,  avec  le  temps,  se  compliquer  et  s'enrichir  de  péri- 
péties nouvelles. 

Il  y  a  le  même  désir  —  plus  ou  moins  conscient  —  de  créer 
un  conflit  entre  deux  natures  sœurs,  dans  la  querelle  XI,  celle 
qui  éclate  à  Ténédos  entre  Ulysse  et  Nestor.  Nestor,  il  est  vrai, 
appartient  à  un  autre  âge  ;  sa  vieillesse  conteuse  a  gardé  le  sou- 
venir d'autres  faits  de  guerre,  d'autres  combattants  que  ceux 
qui  vivent  dans  la  mémoire  d'Ulysse  ;  il  n'a,  de  plus,  ni  la  ferti- 
lité d'invention  ni  l'absence  de  scrupule  du  rusé  roi  d'Ithaque  ; 
mais  tous  deux  sont  des  sages,  qui  excellent  à  donner  de  salu- 
taires conseils,  et  si,  contrairement  à  ce  que  nous  venons  de 
constater  pour  Palamède,  les  divergences  qui  les  séparent  leur 
permettaient  de  coexister  sans  se  nuire  dans  la  tradition 
épique,  si  même  leurs  affinités  intellectuelles  et  morales  fai- 
saient d'eux  naturellement  des  associés  et  des  amis,  on  com- 
prend qu'un  poète  ait  été  séduit  par  l'idée  de  les  mettre  aux 
prises  et  d'opposer  Tune  à  l'autre  leurs  deux  prudences. 

Ainsi,  la  règle  observée  à  l'égard  des  deux  grandes  figures 
qui  dominent  V Iliade  et  V  Odyssée,  parait  avoir  été  la  suivante  : 
ou  bien  on  leur  donnait  pour  adversaires  des  personnages  de 
mœurs,  de  conduite,  de  mérites  absolument  contraires  aux 
leurs,  et  la  forme  la  plus  topique  de  ce  genre  d'opposition  est 
celle  qui  les  animait  elles-mêmes  Tune  contre  l'autre  d'une  ini- 
mitié passagère  ;  ou  bien,  comme  l'attestent,  notamment, 
plusieurs  des  querelles  dans  lesquelles  Ulysse  joue  un  rôle,  leurs 
adversaires  leur  ressemblaient,  et  devenaient  leurs  concur- 
rents, d'oïl  des  haines  susceptibles  de  se  prêter,  dans  lapoésie 
narrative,  aux  combinaisons  les  plus  variées. 

On  peut,  semble-t-il,  rattacher  à  l'un  ou  à  l'autre  de  ceç  deux 
principes  les  querelles  I,  VIII  et  X.  C'est  à  dessein  que  j'écarte 
la  querelle  IX,  qui  paraît  bien  n'être  qu'un  doublet  de  la  riva- 


L. 


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258  PAUL   GIRARD 

lité  d'Ulysse  et  d'Ajax  fils  de  Télamon.  Nous  savons  aujourd'hui 
que  les  deux  Ajax  sont  l'expression  d'une  seule  et  même  per- 
sonnalité héroïque  (1);  il  n'y  a  donc  rien  de  surprenant  à  voir, 
dans  Fépopée,  Ulysse  en  lutte  avec  Ajax  le  Locrien  comme  il 
y  est  en  lutte  avec  Ajax  de  Salamine;  en  dehors  de  l'attitude 
que  les  poètes  lui  prêtent  volontiers,  de  juge  impitoyable 
de  toutes  les  fautes,  sa  haine  du  fils  de  Télamon  expliquerait 
suffisamment  sa  haine  du  fils  d'Oïlcus,  et  l'acharnement  qu'il 
met  à  réclamer  sa  mort  après  l'attentat  contre  Cassandre .  Il  ne 
faut  pas  chercher  ailleurs  l'origine  de  la  querelle  IX. 

Mais  examinons  la  querelle  VIII,  entre  Ulysse  et  Dîomède; 
qu'y  voyons-nous?  Deux  hommes  associés,  le  plus  souvent, 
pour  une  action  commune;  et  ce  sont  ces  deux  hommes,  que 
des  traditions  plus  ou  moins  concordantes  nous  montrent  se 
rendant  ensemble  à  Skyros  pour  y  chercher  Achille  caché 
parmi  les  filles  de  Lycomède,  réclamant  de  concert,  à  Aulis,  le 
sacrifice  d'Iphigénie,  ligués  plus  tard  contre  Palamède,  pre- 
nant part  l'un  et  l'autre  à  l'ambassade  auprès  d'Achille,  par- 
tageant les  périls  de  l'expédition  nocturne  où  périt  Dolon, 
chargés,  après  la  mort  de  Paris,  d'une  négociation  secrète  avec 
Hélène,  dérobant  le  Palladion,  envoyés  àLemnos  pour  en  rame- 
ner Philoctète  (2),  ce  sont  ces  deux  guerriers,  qu'Homère  nous 
représente  se  prêtant  dans  les  combats  une  aide  fraternelle  (3), 
qui  tout  à  coup  deviennent  ennemis  et  se  disputent  l'honneur  de 
rapporter  au  camp  le  précieux  Çoavov  dont  la  présence  à  Troie 
assurait  le  salut  de  la  ville  !  L'intention  de  marquer  entre  eux 
une  rupture,  et  une  rupture  rendue  piquante  par  le  contraste 
de  leur  longue  amitié,  est  évidente  dans  cette  querelle.  Mais 
on  y  distingue  aussi  un  autre  élément  très  important.  Il  y  avait, 
pour  la  postérité,  un  intérêt  capital  à  savoir  lequel  des  deux 

(1)  Wilamowitz-Moellendorff,  Borner.  Untersuchungeriy  p.  244  et  suiv.  ;  C.  Ro- 
bert, Studien  zur  llias,  p.  406  et  suiv.  ;  Erich  Bethe,  Borner  und  die  Beldensage, 
Die  Sage  vont  Troischen  Kriege  (Neue  Jahrbûcker  fUr  d.  klaes.  AUerlum,  1901, 
p.  671).  Cf.  Toe^ïïer,  Attische  Généalogie,  p.  270  et  suiv. 

(2)  Roscher,  Lexikon,  au  mot  Diomedes,  p.  1023  et  suiv. 

(3)  Iliade,  XI,  310  et  suiv.,  345  et  suiv.,  396  et  suiv. 


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COMMENT  À   DU   SE   FORMER    l'iUâDE  259 

complices  s'était  emparé  du  Palladion  et  Tavait  légué  à  ses 
descendants.  L'espèce  de  talisman  qu'était  cette  statue,  les  avan- 
tages de  toute  nature  attachés  à  sa  possession,  devaient  être  et 
furent  en  effet  la  source  de  compétitions  très  vives.  Chaque 
peuple,  pour  peu  qu'il  rêvât  d^hégémonie,  voulut  que  ce  fût 
lui  à  qui  était  échue  la  sainte  image  ;  de  là  tant  de  variations 
exécutées  sur  le  thème  de  son  enlèvement.  La  distinction  entre 
un  vrai  et  un  faux  Palladion  n'a  pas  d'autre  origine,  et  c'est  à 
la  même  cause  qu'il  faut  rapporter  le  fait  que  c'est  tantôt  Dio- 
mède  qui  s'en  empare,  et  tantôt  Ulysse,  ou  que  le  différend  né 
entre  eux  de  ce  rapt  est  évoqué  devant  le  conseil  des  chefs,  qui 
le  tranche  en  faveur  de  Diomède,  ou  que  celui-ci,  maître  de 
l'idole,  la  remet  à  Démophon,  qui  confie  à  Bouzygès  le  soin  de 
la  porter  à  Athènes,  ou  que,  des  deux  Palladions,  le  faux  seul 
tombe  an  pouvoir  des  Achéens,  tandis  que  le  vrai,  par  lïnter- 
médiaire  de  Gassandre,  arrive  en  Grèce  et  devient  la  propriété 
du  peuple  d'Argos,  ou  passe,  avec  Énée,  jusqu'en  Italie  (1).  Il 
convient  donc,  dans  l'élaboration  de  cette  légende,  de  faire  très 
large  la  part  des  prétentions  dynastiques  ou  nationales  ;  ce  sont 
elles  qui  en  expliquent  l'apparition  tardive,  sans  qu'il  soit  néces- 
saire de  recourir,  pour  en  rendre  compte,  aux  considérations, 
d'ailleurs  très  ingénieuses,  développées  par  Reichel  dans  un 
des  derniers  mémoires  qu'il  ait  publiés  (2).  Mais  à  côté  de  ces 
prétentions,  le  plaisir  de  faire  des  ennemis  de  deux  héros  liés 
l'un  à  l'autre  par  une  étroite  intimité,  ne  fut  certainement  pas 
étranger  à  la  naissance  de  la  querelle  VIII,  et,  pour  ma  part, 
je  rangerais  cette  querelle  parmi  les  conflits  qu'a,  sinon  déter- 
minés, du  moins  influencés  l'un  des  deux  principes  dont  il  a 
été  question  plus  haut,  le  principe  de  l'opposition  des  semblables. 
C'est  le  même  principe,  et  c'est  l'autre  aussi,  peut-être,  qu'on 
retrouve  dans  la  querelle  d'Agamemnon  et  de  Ménélas  après  la 

(1)  n  n'est  pas  de  notre  sujet  d'entrer  dans  le  détail  de  ces  innombrables  variantes, 
souTent  contradictoires  (cf.  plus  haut,  p.  247,  ce  qui  a  été  dit  des  Lacédémoniennes 
de  Sophocle).  Voy.  Tarticle  de  Roscher,  au  moi  Palladion,  p.  1301  et  suiv.  Cf.  F. 
Chavannes,  De  Palladii  raptu,  p.  26  et  suiv. 

(2)  U^r  vorhellenische  GÔtiercuUe,  p.  86. 


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260  PAUL   GIRARD 

prise  de  Troie.  Imaginer  un  désaccord  entre  deux  frères,  c'est- 
à-dire  entre  deux  personnes  destinées  par  la  nature  à  vivre  en 
bonne  intelligence,  c'était  appliquer  le  principe  de  Topposition 
des  semblables.  Mais  il  y  avait  entre  ces  frères  des  différences 
profondes  de  caractère  ;  déjà  dans  V Iliade^  la  douceur  un  peu 
molle  de  Ménélas  forme  un  contraste  très  sensible  avec  la 
rudesse  hautaine  d^Âgamemnon,  et  ce  contraste  s'accentue 
dans  la  poésie  postérieure  (1).  Le  mettre  en  évidence  par  le 
moyen  d'une  discussion  violente,  c'était  appliquer  le  principe 
de  l'opposition  des  contraires,  et  c'est  ainsi  que  les  deux  prin- 
cipes, en  dehors  d'autres  causes  sur  lesquelles  nous  n'avons 
point  à  insister  ici  (2),  ont  contribué  à  l'invention  et  au  dévelop- 
pement de  la  querelle  X. 

Il  est  plus  difficile,  à  première  vue,  de  découvrir  une  oppo- 
sition quelconque  dans  la  querelle  I,  celle  qui  s'élève  avant  la 
guerre,  et  se  prolonge  pendant  toute  la  durée  des  hostilités, 
entre  Philoctète  et  les  chefs  achéens.  L'opposition  n'existerait 
pas,  que  cela  ne  serait  pas  pour  nous  émouvoir  :  une  fois  la 
querelle  entrée  dans  la  poésie  épique,  il  n'y  aurait  rien  d'éton- 
nant à  ce  que  Tusage  en  eût  altéré  le  caractère  et  eût  fait  se 
perdre  le  principe  que,  jusqu'ici  du  moins,  nous  considérons 
comme  en  ayant  créé  le  genre.  Mais  tel  n'est  pas  le  cas  même 
pour  cette  inimitié  qui  d'abord  déconcerte,  et  dont  la  légende 
parait  s'être  formée  sans  le  secours  d'aucune  loi.  Qu'est-ce,  en 
effet,  que  Philoctète?  C'est  le  misérable  que  tous  repoussent, 
mais  qui  se  trouve  posséder  l'instrument  sans  lequel  la  colossale 
entreprise  d'un  siège  qui  tient,  depuis  dix  ans,  deux  grands 
peuples  en  haleine,  ne  peut  être  menée  à  bien;  c'est  le  malade 
de  qui  dépend,  grâce  à  l'arô  d'Héraclès,  la  fortune  de  Troie,  et 
qui  fera,  lui  débile,  par  la  faveur  du  ciel,  ce  que  n'ont  pu  faire 
tant  de  guerriers  robustes,  qui  brisera  sa  longue  résistance  et 

(1)  Roscher,  Lexikont  au  mot  Menelaos,  p.  2778  et  suiv. 

(2)  Ces  autres  causes,  qu'on  retrouve  dans  la  formation  de  la  querelle  XI  (Nes- 
tor et  Ulysse),  c'est,  pour  le  dire  en  passant,  la  série  des  malheurs  qui,  dans  la 
tradition  épic[ue,  sont  censés  fondre  sur  les  Achéens  immédiatement  après  la 
prise  de  Troie. 


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COMMENT   A    DU   SE  FORMER   l'iLIÂDE  261 

son  orgueil.  Pindare  a  bien  rendu  ce  contraste  pathétique  dans 
les  beaux  vers  où  il  peint  «  le  fils  de  Poeas,  Tarcher,  sacca- 
geant la  cité  de  Priam  et  mettant  fin  aux  labeurs  des  Danaëns, 
marchant  au  combat  avec  un  corps  infirme,  mais,  dit-il,  c'était 
l'arrêt  du  Sort  », 

àffOcveï  [xèv  ^poTt  Patvwv,  aXkk  [xotptSiov  t|v  (1). 

Je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  exclure  ce  sentiment  dé  la  formation 
du  mythe  de  Philoctète  ;  sinon  à  l'origine,  du  moins  au  cours  de 
cette  formation,  il  a  dû  se  faire  jour,  plus  ou  moins  clair,  dans 
l'esprit  des  aèdes,  en  vertu  de  l'éternelle  opposition  des  petites 
causes  et  des  grands  effets  où  se  complaît  l'imagination  des 
hommes  (2)  ;  et  la  querelle,  de  naissance  probablement  tardive, 
elle  aussi,  de  Philoctète,  d'Ulysse  et  des  Atrides,  l'antago- 
nisme de  ces  forces  contraires,  le  triomphe  final  de  la  plus 
faible,  prédestinée  par  sa  faiblesse  même  à  accomplir  ce  dont 
n'avaient  pu  venir  à  bout  tant  de  vigoureux  efforts,  rentreraient 
'^ans  la  règle  que  nous  avons  posée. 

Ainsi,  chacune  des  querelles  dont  Tépopée  a  gardé  le  souve- 
nir, porte  en  elle  un  caractère  de  généralité  qui  l'élève  très 
au-dessus  du  choc  ordinaire  des  passions  individuelles;  cha- 
cune d'elles  est  l'expression  dramatique  d'un  conflit  d'idées, 
avant  d'être  la  peinture  d'un  conflit  de  personnes.  Hâtons-nous 
de  dire  que  le  drame  n'y  a  rien  d'abstrait,  qu'il  y  est,  au  con- 
traire, singulièrement  concret  et  intéressant.  M.  Maurice  Croi- 
set  a  trouvé  des  termes  heureux  pour  peindre  la  réalité  tout 
humaine  des  héros  de  VIliade  (3).  Ce  sont  bien  des  hommes, 
en  effet,  des  êtres  aux  traits  essentiellement  personnels,  dont 
une  vie  très  intense  anime,  colore,  échauffe  tous  les  actes; 
mais  en  même  temps  ce  sont  des  symboles,  qui  rendent  sous 


(1)  PiQdare,  Pythiques,  h  53  et  suiv.,  éd.  Christ. 

(2)  Ne  retrouve-t-on  pas  une  opposition  du  même  genre  dans  le  fait  que  le  sort 
de  Troie  est  lié  à  celui  d'une  toute  petite  idole,  le  PaUadion  ? 

(3)  HUl.  de  la  liU.  grecque^  I,  2*  éd.,  p.  228  et  suiv.  Cf.  P.  Cauer,  Borner  aU 
charakteristiker  (Neue  Jahrbùcher  fiir  d,  klass.  AUertum,  1900,  p.  602  et  suiv.). 

18 


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262  PAUL   GIRARD 

quelques-uns  de  ses  principaux  aspects  la  physionomie  morale 
de  toute  une  race.  Il  se  peut  que  ces  symboles  remontent  très 
haut  dans  le  passé  ;  ils  sont  si  simples,  réduits  à  leurs  éléments 
constitutifs,  qu'on  serait  tenté  d'y  voir  le  résultat  de  l'un  des 
premiers  efforts  de  la  réflexion  humaine.  Ils  ont,  dans  tous  les 
cas,  reçu  des  Hellènes  une  empreinte  ineffaçable  ;  emprisonnés 
dans  ces  formes  nettes  que  les  Grecs  ont  imposées  à  tout  ce 
qu'ils  ont  fait  leur,  ils  se  présentent  à  nous  comme  des  ligures 
aux  contours  merveilleusement  précis;  pourtant,  sous  ces 
apparences,  subsiste  le  symbolisme  ancien,  et  c'est  lui  qui  nous 
fournit  la  première  explication  de  la  querelle,  de  ce  thème 
étrange  qui  met  aux  prises  des  hommes,  assurément,  mais, 
dans  ces  hommes,  des  théories  et  des  principes. 


IV 

Si  telle  est  la  vérité,  nous  n'aurions  pas  affaire  ici  à  un  de 
ces  lieux  communs  primitifs  qu'on  retrouve  dans  l'épopée  de 
presque  tous  les  pays,  à  un  de  ces  vieux  thèmes  qu'on  peut 
regarder  comme  la  première,  ou  comme  une  des  premières 
manifestations  du  génie  épique.  Au  nombre  de  ces  thèmes 
est,  par  exemple,  le  combat  singulier,  avec  sa  préface  ordi- 
naire, le  défi.  C'est  là,  évidemment,  un  très  ancien  épisode  de 
la  vie  héroïque,  qui  partout  défraya  la  poésie  narrative.  Aussi 
l'idée  de  confier  à  deux  champions  la  querelle  de  deux  peuples, 
de  les  faire  combattre  en  présence  de  deux  armées,  ou  simple- 
ment de  les  représenter  luttant  l'un  contre  l'autre  par  intérêt 
personnel  ou  par  point  H'honneur,  apparatt-elle  dans  la  l^ende 
celtique  comme  dans  les  mythes  dont  VIliade  a  conservé  la 
mémoire  (1).  On  sait  que  ces  sortes  de  duel  remplissent  les 
épopées  de  l'Europe  occidentale.  Quelles  causés  les  provoquent, 
et  quel  en  est  l'enjeu?  C'est  ce  qu'il  est  impossible  de  ramener 

(1)  D'Arbois  de  Jubainville,  La  civilisation  celtique  et  celle  de  Vépifpée  homé- 
rique, p.   6  et  suiv. 


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COMMENT    A   DU    SE   FORMER    l'iLIADE  263 

à  une  règle  fixe  ;  le  motif,  les  conditions,  le  but,  en  diffèrent 
naturellement  selon  la  patrie,  la  civilisation,  les  mœurs  des 
populations  chez  lesquelles  nous  les  voyons  en  usage.  Il  faut 
tenir  comp  te  aussi  des  différences  de  temps  et  de  caractère  des 
monuments  épiques  qui  nous  en  retracent  les  péripéties  ;  mais 
qu'il  s'agisse  d'oeuvres  anciennes  ou  d'œuvres  ayant  déjà 
derrière  elles  un  long  passé  poétique ,  que  les  champions 
s'appellent  Cûchulainn  et  Nathcrantail  ou  Anséis  et  Brohier, 
Roland  et  Olivier,  Roger  et  Renaud,  ce  qui  frappe  dans  ces 
combats,  c'est  le  désir  de  mettre  en  valeur  de  fortes  individua- 
lités, capables  d'inspirer  une  vive  admiration  pour  des  qualités 
peu  communes,  et  ce  désir  est,  semble-t-il,  aussi  vieux  que 
l'épopée  elle-même. 

Il  serait  facile   de   citer   d'autres    thèmes.    Les    premiers 
exploits  qui  ont  fixé  l'attention  de  la  poésie  épique,  étaient 
simples  comme  la  vie  même  des  héros  qui  les  avaient  accomplis. 
Captures  de  femmes  ou  de  bétail,  grandes  chasses  organisées 
pour  mettre  fin  aux  ravages  d'un  animal  dévastateur,  ou,  dans 
le  domaine  du  surnaturel,  luttes  victorieuses  contre  des  géants 
ou  des  monstres,  voilà  ce  qu'a  chanté  la  muse  populaire,  que 
la  matière  offerte  à  sa  verve  naïve  ait  été  les  razzias  des  Pyliens 
dans  les  plaines  de  l'Élide  (1),  ou  les  enlèvements  de  femmes  de 
l'épopée  finnoise  (2),  ou  le  sanglier  de  Calydon,  ou  la  Chimère 
lycienne,  ou  les  taureaux  vomissant  du  feu  et  les  dragons  de 
Colchide,  ou  les  ogres  des  mythes  Scandinaves  et  irlandais. 
Si  bizarres  parfois  que  nous  semblent  ces  hauts  faits,  si  com- 
pliqués dans  leurs  détails,  nous  n'y  trouvons  pas  la  maturité 
d'esprit  qui  nous  apparaît  dans  le  thème  épique  de  la  querelle, 
tel  que  le  reproduisent  les  poèmes  ou  les  fragments  de  poèmes 
qui  nous  le  font  connaître.  Tous  ces  actes  héroïques  ne  sont 
que  le  grossissement  d'incidents  vulgaires  de  la  vie  de  clan  ; 


(1)  Iliade,  XI,  670  et  suiv. 

(2)  Le  Kalevala,  trad.  Léouzon  Le  Duc  (Paris  1879;  InlroducUon,  p.  xxxv-xxxvi). 
La  modernité  relative  de  ce  poème  n'a,  pour  la  thèse  que  nous  soutenons,  aucune 
importance. 


L. 


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264  PAUL  GIRARD 

ils  participent  de  la  simplicité  des  habitudes  pastorales,  ou 
traduisent  les  sursauts  d'imaginations  crédules,  en  proie  à 
mille  terreurs  irraisonnées  :  nous  n'y  surprenons  pas  cette 
réflexion,  cette  psychologie,  cette  faculté  d'abstraction  et  de 
synthèse,  qui  se  devinent  dans  l'élaboration  de  la  querelle 
homérique.  Voilà  pourquoi  ce  dernier  thème  ne  saurait  être 
qualifié  de  primitifs  du  moins  sous  la  forme  où  nous  le  montre 
la  littérature  d'après  laquelle  nous  pouvons  nous  en  faire  une 
idée.  Mais  cette  forme  est-elle  la  première  quil  ait  revêtue? 
N'est-il  pas  possible  de  remonter  dans  son  histoire  plus  haut 
que  ce  duel  entre  deux  hommes  rendus  ennemis  pour  le  plaisir 
du  contraste,  en  vertu  d'un  sentiment  déjà  raffiné  de  la  valeur 
des  oppositions  de  caractère  ou  de  doctrine  ? 

Nous  avons  dit  que  la  querelle  d'Achille  et  d'Agamemnon, 
en  dehors  de  l'incompatibilité  de  nature  qui  suffirait  à  l'expli- 
quer, renferme  un  autre  élément  dont  il  faut  tenir  grand 
compte.  Cet  élément,  c'est  la  rivalité  de  puissance  des  deux 
adversaires.  On  ne  peut  nier  le  fait  de  cette  rivalité  dans  le  con- 
flit qui  s'élève  entre  eux;  s'ils  se  querellent,  ce  n'est  pas  seu- 
lement parce  qu'ils  diffèrent  sensiblement  de  mœurs  et  de  con- 
duite, c'est  encore,  c'est  surtout  parce  que  tous  deux  prétendent 
à  la  souveraineté,  parce  qu'on  devine  en  eux  deux  pouvoirs 
égaux  et  hostiles,  dont  Tun  ne  cède  à  l'autre  que  par  une  cor- 
ruption de  la  donnée  ancienne  qui  leur  attribuait  à  l'égard  l'un 
de  l'autre  une  complète  indépendance.  On  en  doit  conclure  que 
tous  deux  avaient  leurs  fidèles,  que  leurs  exploits  vivaient, 
depuis  des  siècles  peut-être,  dans  l'imagination  des  hommes  de 
leur  clan,  qu'avant  d'être  réunis  dans  une  action  commune,  ils 
avaient  eu  leur  légende  particulière,  pleine  d'aventures  et  de 
merveilleuses  prouesses,  qu'il  faut  chercher  la  cause  de  leur 
rapprochement  dans  ces  grands  mouvements  de  peuples  qui, 
longtemps  avant  Homère,  bouleversèrent  l'Europe  et  l'Asie, 
dans  ces  migrations  dont  la  réalité  se  dissimule  derrière  le  pro- 
digieux roman  de  la  guerre  de  Troie,  qui  mélangèrent  toutes 
les  traditions,  qui  firent  contemporains  et  associèrent  ensemble 


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COICMENT   A   DU   SE   FORMER   l'iLIADE  265 

des  héros  séparés  par  le  temps  et  par  Tespace,  en  respectant 
pourtant  leur  physionomie  primitive  et  le  culte  dont  ils  étaient 
Tohjet  de  la  part  des  leurs^  au  point  de  susciter  entre  eux 
des  parallèles  que  le  tour  d'esprit  dramatique  des  Hellènes 
transforma  en  quelques-unes  des  querelles  que  nous  conte 
Vlliade. 

M.  C.  Robert  distingue  trois  sortes  de  héros  parmi  ceux  qui 
prennent  part  à  Faction  de  ce  poème  :  les  héros  mythiques,  les 
héros  historiques  et  les  héros  de  pure  fantaisie  (1).  Négligeons 
les  derniers,  sur  la  nature  desquels  il  faudrait  d'ailleurs  s'en- 
tendre —  je  crois,  en  principe,  que  les  aèdes  ont  fort  peu 
inventé.  —  Que  les  seconds  aient  été  chantés  dans  des 
poèmes  composés  en  Thonneur  de  telle  famille  régnante,  que 
leur  gloire  ait  été  le  patrimoine  de  telle  cité,  qui  les  mettait 
naturellement  bien  au-dessus  des  héros  des  cités  voisines,  c'est 
ce  dont  personne  ne  saurait  douter.  Mais  les  premiers  aussi 
ont  commencé  par  avoir  ce  caractère  ;  leur  renommée,  avant 
de  se  répandre,  était  confinée  dans  l'étroit  territoire  occupé  par 
un  clan  ou  par  une  tribu  ;  Achille,  avant  d'être  adopté  par 
tous  les  Grecs,  avait  été  le  chef  des  Phthiotes,  et  quelque  chose 
doit  s'en  retrouver  dans  le  développement  de  sa  légende.  La 
Chanson  de  Roland  ne  remonte-l-elle  pas  à  de  vieilles  poésies 
ayant  pour  auteurs  les  compagnons  mêmes  du  neveu  de  Char- 
lemagne,  peut-être  quelque  témoin  du  désastre  de  Roncevaux  (2), 
et  ne  garde-t-elle  pas,  après  tant  de  remaniements,  la  trace  de 
ses  rapports  avec  la  marche  de  Bretagne,  dont  Roland  était 
comte?  Ce  phénomène  a  dû  se  produire  dans  la  formation  de 
l'épopée  hellénique;  si  peu  réel  que  soit  Achille  au  regard  de 
Roland,  ses  hauts  faits  ont  d'abord  alimenté  la  poésie  épique  de 
ses  compatriotes  immédiats,  de  ceux  dont  il  était  le  héros  ou  le 
dieu  national,  et  il  en  a  été  de  même  pour  toutes  ces  grandes 


(i)Studien  zur  Iliaa,^,  387. 

(2)  La  plus  récente  aliusioa  à  ce  fait  est,  si  je  ne  me  trompe,  celle  qui  se  trouve 
dans  un  article  de  M.  G.  Paris,  intitulé  Roncevaux  [Beoue  de  Paris  du  15  septem- 
bre 1901,  p.  250). 


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266  PAUL   GIRARD 

figures  que  nous  appelons  mythiques,  parce  que  leur  origine  se 
perd  dans  les  ténèbres  du  passé.  Elles  suivirent  dans  leurs 
déplacements  les  peuples  dont  elles  personnifiaient  les  plus 
lointains  souvenirs;  elles  les  suivirent  avec  des  fortunes 
diverses,  les  unes  grandissant,  les  autres  diminuant  d'importance 
et  d'éclat  ;  des  fusions  s'opérèrent  entre  les  traditions  qui  les 
concernaient,  et  Ton  vit  aussi  des  compétitions  se  former, 
chaque  groupe  tenant  pour  la  supériorité  de  son  saint,  ce  qui 
donna  lieu,  dans  la  poésie,  à  des  querelles,  images  passionnées 
des  ambitions  rivales  qui  portaient  chaque  clan  à  réclamer 
pour  son  patron  la  prééminence,  et  pour  lui-même  la  gloire  et 
la  suprématie  qui  y  étaient  attachées. 

Voilà  donc  une  nouvelle  explication  de  la  querelle,  ou  plutôt, 
une  origine  qui  nous  reporte  dans  son  histoire  à  une  période 
antérieure  à  celle  à  laquelle  nous  nous  étions  arrêtés.  Avant 
d'être  le  conflit,  pour  ainsi  dire  désintéressé,  de  deux  person- 
nages ennemis  l'un  de  l'autre  uniquement  parce  qu'ils  entendent 
la  vie  de  façon  différente,  elle  aurait  symbolisé  sous  une  forme 
concrète  des  revendications  ethniques. 

Ce  qui  s'est  passé  pour  le  rapt  du  Palladion  peut  être  invoqué 
comme  preuve  à  l'appui  de  cette  conjecture.  Ulysse  et  Diomède, 
qui  prétendent  tous  deux  Favoir  dérobé,  représentent,  nous 
l'avons  dit,  des  intérêts  nationaux  opposés,  ou  mieux,  c'est  Dio- 
mède qui  est  ici  le  seul  champion  national,  car  nous  ne  voyons 
pas  que  les  insulaires  d'Ithaque  élèvent  dans  la  suite  la  moindre 
prétention  sur  la  vénérable  idole  ;  Ulysse  n'est  mêlé  à  son  enlè- 
vement que  parce  qu'il  y  fallait  du  calcul  et  de  la  ruse;  si, 
comme  l'aflBrment  certains  témoignages,  il  sort  vainqueur  de  sa 
contestation  avec  Diomède,  c'est  que  l'habileté  doit  toujours  être 
heureuse,  mais  cette  victoire  ne  profile  ni  à  lui-même  ni  aux 
siens,  qui  ne  comptent  pas  dans  l'histoire  politique  de  la  Grèce. 
La  possession  du  Palladion  n'est  donc  pour  lui  qu'une  affaire 
de  vanité,  et  il  en  est  ainsi  de  tout  ce  qu'il  convoite;  le  succès 
seul  le  touche,  le  gain  lui  est  indifiFérent  :  une  fois  maître  des 
armes  d'Achille,  il  les  cède,  d'après  l'auteur  de  la  Peiiie  Iliade, 


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COMMENT   A   DU   SE   FORMER   l'iLIADE  267 

au  lils  d'Achille,  qu'il  est  allé  chercher  à  Skyros  (1).  Qu'en 
ferait-il?  Il  n'a  point  de  peuple  qui  s'enorgueillisse  de  ce  trophée. 
C'est  un  héros  dont  Toriginc  nous  échappe.  Quand  nous  com- 
mençons à  le  connaître,  il  est,  depuis  longtemps,  tombé  dans 
le  domaine  public^  malgré  les  liens  divers  et,  en  dehors  de  lui, 
très  réels,  qui  le  rattachent  à  un  pauvre  rocher  de  la  mer 
Ionienne  ;  c'est  une  figure  de  rêve,  aussi  vieille  que  la  race, 
presque  aussi  vieille  que  l'humanité,  dont  le  pays  est  partout, 
principalement  dans  les  îles  et  sur  la  mer  ;  cet  homme  qui 
incarne  l'amour  de  la  patrie,  est,  par  excellence,  le  sans  patrie 
de  l'épopée;  comment  se  ferait-il  le  champion  de  revendica- 
tions nationales  ?  Tout  autre  est  le  cas  de  Diomède,  originaire 
d'Étolie,  et  qui,  passé  en  Argolide,  y  a  conservé  de  solides 
attaches  (2).  On  comprend  dès  lors  que  les  populations  qui  le 
réclamaient  pour  un  des  leurs,  aient  tenu  à  ce  que  le  Palladion 
fût  resté  entre  ses  mains,  et  de  là,  en  partie,  sa  querelle  avec 
Ulysse,  querelle  qui  se  complique  avec  les  années,  où  inter- 
viennent d'autres  compétiteurs,  comme  Démophon,  Agamem- 
non,  Ajax  de  Salamine  (3).  Pourquoi  ces  noms  mêlés  à  ceux 
des  premiers  concurrents,  sinon  parce  que  plus  de  peuples,  avec 
le  temps,  voulurent  pouvoir  se  dire  les  détenteurs  de  la  fameuse 
statue?  On  n'hésitait  donc  pas  à  grandir  un  héros,  quand  on 
croyait  y  trouver  quelque  avantage,  et  cet  accroissement  rétro- 
spectif de  sa  personne  se  faisait,  le  plus  souvent,  au  détriment 
d'autres  héros,  dont  il  était  censé  avoir  été  l'ennemi  victorieux. 
Parfois,  cependant,  l'hostilité  se  changeait  en  émulation  paci- 
fique ;  nous  en  avons  la  preuve  dans  le  tour  que  prend  à  Athènes, 
vers  la  fin  du  vi''  siècle,  la  légende  de  Thésée.  Comme  l'a  montré 
M.  Pottier  dans  une  fine  étude,  on  prête  alors  à  Thésée  des  exploits 
identiques  à  ceux  d'Hercule,  et  l'on  fait  de  lui  son  ami,  mais  ce 
rapprochement  n'est  qu'une  forme  de  la  concurrence  imaginée 
entre  eux  par  la  vanité  athénienne,  concurrence  qui  eût  peut- 

(1)  Proclos,  dans  Kinkel,  op.  c,  p.  .16-37. 

(2)  Iliade,  II,  359  et  suiv. 

(3)  Roscher,  Lexikon,  au  mot  Palladion,  p.  1320  M  suiv. 


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268  PAUL   GIRARD 

être  tourné  en  inimitié  et  en  guerre  ouverte,  si  une  telle  con- 
duite, à  l'égard  d'un  aussi  gros  personnage,  n'eût  point  été 
périlleuse,  et  si  le  plus  sûr  moyen,  pour  Thésée,  de  vaincre 
Hercule,  n'eût  pas  été  de  l'imiter  plutôt  que  de  le  combattre  (1). 
Remontons  à  cinq,  six,  sept  siècles  en  arrière  :  rien  n'em- 
pêche de  supposer,  dans  ces  temps  reculés,  le  même  désir  de 
gloire  cherchant  à  se  satisfaire  par  l'amplification  de  la  légende 
de  certaines  figures  épiques;  et  l'on  conçoit  même  ce  désir  plus 
général  et  plus  intense  à  une  époque  où  les  peuples  étaient 
moins  stables,  où,  soit  pendant  leurs  longues  migrations,  soit 
une  fois  au  but,  quand  ils  s'établissaient  sur  les  territoires  où 
les  avaient  jetés  les  hasards  de  l'exode,  chacun  d'eux  s'efforçait 
de  garder  sa  place  au  soleil,  ou  de  l'étendre  aux  dépens  des 
peuples  voisins.  Cet  effort  put  se  traduire,  dans  la  poésie,  de 
bien  des  manières,  par  des  alliances  entre  héros,  qui  firent 
entrer  les  plus  obscurs  dans  le  sillage  de  héros  illustres,  pa- 
trons de  clans  plus  forts,  par  des  querelles  mettant  aux  prises 
les  héros  égaux  en  puissance  et  en  notoriété.  On  devine,  dans 
tous  les  cas,  ce  que  ces  agitations,  pour  nous  encore  obscures, 
durent  susciter  d'amours-propres  exaspérés,  capables  de  réagir 
sur  le  passé,  par  une  élaboration  nouvelle  des  mythes  nationaux, 
de  la  façon  la  plus  efficace  :  le  thème  de  la  querelle  fut  une  des 
formes  de  cette  réaction. 


Faut-il  nous  en  tenir  là  et  renoncer  à  lui  chercher,  dans  la 
vie  héroïque,  une  origine  réelle?  Il  est  possible  qu'il  dissi- 
mule des  haines  effectives,  dont  le  souvenir  se  serait  perpétué 
dans  les  chants  des  aèdes.  Grâce  à  V Iliade  actuelle,  nous  ne 
voyons  plus  les  faits  héroïques  que  sous  l'aspect  de  grands  évé- 


(l)E.Pottier,  Pourquoi  Thésée  fut  Vami  d*Herciile^  lu  dans  la  séance  publicpie 
annuelle  des  cinq  académies,  le  25  octobre  1900.  Le  même  travail  a  paru,  avec 
des  figures,  dans  la  Bévue  de  l'art  cutcien  et  moderne  de  janvier  1901. 


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COMMENT   Â   OU    SE  FORMER   l'iLIADE  269 

nements  qui  ont  fait  s'entrechoquer  les  peuples  et  se  mesurer 
ensemble  l'Europe  et  TAsie;  mais  ce  choc  formidable,  en 
admettant  qu'il  se  soit  jamais  produit  avec  cette  ampleur  que 
lui  pr6te  l'épopée,  a  été  précédé  de  chocs  moins  importants; 
des  différends  se  sont  élevés,  en  Grèce  même,  entre  voisins,  des 
pillages  ont  eu  lieu,  des  incursions,  des  incidents  de  fron- 
tière, dont  Homère,  çà  et  là,  paraît  se  faire  l'écho,  mais  qui» 
de  bonne  heure,  se  sont  perdus  dans  la  masse  des  événements 
plus  considérables  qui  ont  accompagné  ou  suivi  l'exode  (1). 
Qui  oserait  affirmer  que,  dans  la  querelle  d'Achille  et  d'Aga- 
memnon,  ces  faits  locaux  ne  sont  pas  entrés  pour  une  part? 
Mais  il  y  a  plus  :  il  est  possible  que,  sur  un  même  territoire, 
dans  une  tribu,  dans  un  clan,  certaines  coutumes  héroïques 
aient  spontanément  donné  naissance  à  des  récits  de  querelle. 
M.  d'Arbois  de  Jubainville,  dans  le  curieux  parallèle  qu'il  a  fait 
entre  la  civilisation  des  Celtes  et  celle  de  Tépopée  homérique, 
a  noté  un  trait  de  mœurs  des  héros  irlandais  qui  mérite  d'attirer 
notre  attention  :  c'est  l'habitude,  pour  les  guerriers  d'un  même 
clan,  de  lutter  à  qui  fera  les  plus  belles  prouesses,  afin  de 
mériter  dans  les  festins  le  «  morceau  du  héros  »,  c'est-à-dire  la 
part  la  plus  grosse  et  la  meilleure  ;  c'était  là,  non  seulement  un 
profit,  mais  un  honneur,  et  un  honneur  qui  rejaillissait  sur  la 
femme  du  vainqueur,  car  elle  y  gagnait  un  droit  de  pré- 
séance (2).  Nous  n'énumérerons  pas  les  exploits  extraordinaires 
qai  valaient  aux  deux  époux  cette  situation  privilégiée  :  dans 
les  récits  épiques  de  l'Irlande,  les  épreuves  se  succèdent  pour 
les  concurrents,  toutes  plus  terribles  les  unes  que  les  autres, 
luttes  contre  des  géants,  contre  un  ennemi  trente  fois  supé- 
rieur en  nombre,  contre  des  magiciens  auxquels  on  coupe  la 
tête,  après  s'être  engagé  à  se  laisser  décapiter  par  eux  le  len- 
demain, et  qui,  venus,  en  effet,  pour  réclamer  l'accomplisse- 


(!)  Cf.,  sur  ces  relations  de  voisinage,  Tarticle  cité  de  E.  Bethe,  Homei*  und  die 
Heldensage,  p.  668  et  suiv.  Je  compte  revenir  ailleurs  sur  les  graves  questions 
que  soulève  l'auteur  à  ce  propos. 

(2)  D'Arbois  de  Jubainville,  op,  c,  p.  34  et  suiv. 


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270  PAUL  GIRARD 

ment  de  Théroïque  promesse,  reculent,  désarmés  par  la 
loyauté  de  leur  adversaire.  Tout  cela  est  étrange,  illogique  et 
brutal,  mais  il  s*en  dégage  un  sentiment  de  Thonneur  bien  fait 
pour  nous  intéresser  à  ces  bizarres  aventures,  un  désir  d'étaler 
son  audace  et  sa  force,  de  faire  plus  et  mieux  que  ses  rivaux, 
d'attirer  sur  soi  l'admiration  des  hommes,  qui  apparaît  partout 
comme  un  des  caractères  de  l'héroïsme,  et  auquel,  pour  cette 
raison,  nous  ne  pouvons  rester  indifférents  (1).  Peut-être,  de 
bonne  heure,  exista-t-il  chez  les  Grecs,  ou  chez  les  peuples  qui 
les  précédèrent,  de  pareilles  rivalités.  Diodore  rapproche  de  la 
coutume  celtique  qui  consistait  à  attribuer,  dans  les  banquets, 
les  plus  beaux  morceaux  aux  plus  braves,  la  façon  dont  Aga- 
memnon  récompense  Ajax  après  son  duel  avec  Hector;  bien 
que  le  combat  ait  été  interrompu  par  la  nuit,  Ajax  est  fêlé  par 
les  siens  comme  s'il  était  vainqueur,  et  Agamemnon,  pour 
l'honorer,  lui  donne  le  dos  entier  d'un  énorme  bœuf  servi  à  sa 
table  (2).  Y  a-t-il  là  quelque  souvenir  d'un  très  ancien  usage? 
De  telles  faveurs  étaient-elles  accordées  à  ceux  qui  s'étaient 
distingués  par  leur  bravoure,  et  le  prix  qu'on  y  attachait  pro- 
voquait-il des  émulations  généreuses,  susceptibles  de  dégénérer 
en  jalousies  et  en  haines?  Nous  ne  saurions  l'affirmer.  Ce  qui 
est  certain,  c'est  la  puissance  de  l'honneur  dans  les  sociétés 
primitives,  du  jour  oîi  l'héroïsme  les  pénètre  de  son  souffle  ; 
héroïsme  et  honneur,  et,  par  conséquent,  épopée  et  honneur, 
voilà  des  choses  inséparables,  quel  que  soit  le  sens  qu'on  attri- 
bue à  ce  mot  d'honneur^  quelques  vertus,  quelques  passions, 
quelques  crimes  qu'il  désigne.  L'Iliade  en  est  une  preuve  ma- 
nifeste :  malgré  les  innombrables  modifications  qu'elle  a  subies, 
l'honneur  y  est  partout;  il  est  la  raison  d'être  du  différend 
d' Agamemnon  et  d'Achille,  l'étincelle  qui  l'allume,  le  foyer  qui 
l'entretient  ;  sans  lui,  le  poème  n'existerait  pas.  Pourquoi  donc 


(1)  Cf.,  sur  le  sentiment  de  rhonneur,  dans  le  Nibelungenlied,  et  sur  les 
prouesses  qu'il  fusait  accomplir,  H.  Lichtenberger,  le  poème  et  la  légende  des 
Nibelungett  (Paris,  4891,  p.  360  et  suiv.). 

(2)  Iliade,  VII,  32J  et  suiv.  Cf.  Diodore,  V,  28,  4. 


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GOMMENT  Â   DU   SE  FORMER  l'iLIâOE  27i 

ce  sentiment  si  fort ,  probablement  contemporain  de  la  nais- 
sance des  plus  vieux  chants  épiques,  n'aurait-il  pas  suscité  en 
Grèce,  comme  ailleurs,  des  inimitiés  et  des  querelles?  Il  était 
Tun  des  traits  des  premières  mœurs  héroïques,  et,  par  un  pro- 
cédé familier  à  l'épopée,  il  remonta  de  ces  mœurs  à  celles  des 
fabuleux  personnages  dont  la  gloire,  sans  cesse  accrue,  était, 
pour  ceux  qui  y  ajoutaient  chaque  jour,  une  sorte  de  religion 
nationale. 

Ainsi,  le  thème  de  la  querelle  aurait  eu,  à  ses  débuts,  une 
réalité  que  nous  ne  lui  avions  point  encore  découverte  ;  qu  il  ait 
reproduit  le  souvenir,  à  peine  déformé,  d'hostilités  fréquentes 
entre  peuplades  limitrophes,  ou  que,  plongeant  par  ses  racines 
au  sein  même  de  l'héroïsme,  il  se  soit  directement  inspiré  de 
son  essence,  ce  qu'il  aurait  peint  d'abord,  c'est  la  vie,  la  vie  vio- 
lente d'hommes  remplis  de  cet  amour  de  soi,  de  ce  souci  de  la 
dignité  personnelle,  sans  lesquels  nous  ne  pouvons  concevoir 
le  héros.  C'est  ce  que  j'appellerai  sa  période  historique.  Plus 
tard,  à  l'époque  des  grandes  migrations  qui  firent  passer  d'Eu- 
rope en  Asie  tant  de  peuples  différents,  ou  lorsque  ces  peuples 
se  fixèrent,  arrivés  au  terme  de  leur  course,  il  serait  devenu 
un  instrument  de  conquête  et  de  domination,  il  aurait  aidé  à 
faire  valoir  des  prétentions  ethniques  ou  à  en  légitimer  le  succès. 
C'est,  peut-on  dire,  sa  période  utilitaire.  Plus  tard  encore,  dans 
l'apaisement  des  rivalités  et  des  concurrences,  quand  se  créèrent, 
ou  quand  achevèrent  de  se  former  ces  types  nationaux  qui  sym- 
bolisaient l'idéal  de  la  race  unifiée,  il  aurait  traduit  les  divers 
aspects  de  cet  idéal.  C'est  sa  période  littéraire  ou  artiste.  Est-il 
nécessaire  d'ajouter  que  ces  divisions  sont  tout  artificielles,  et 
qu'il  n'y  eut  jamais  de  séparation  aussi  tranchée  entre  les  périodes 
que  nous  venons  d'indiquer?  Dans  quelques-unes  des  querelles 
qui  nous  sont  parvenues,  il  arrive  que  les  trois  périodes  se  con- 
fondent, et,  par  exemple,  la  querelle  d'Achille  et  d'Agamemnon, 
dont  le  caractère  littéraire  est  incontestable,  a  aussi,  nous  l'avons 
vu,  le  caractère  utilitaire,  en  même  temps  qu'elle  nous  reporte, 
par  certains  côtés,  à  la  plus  ancienne  conception  de  la  querelle. 


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272  Pi^UL  GIRARD 

Nous  ne  saurions  dire,  évidemment,  quelle  fut  la  forme  de 
ces  querelles  primitives.  Peut-être  avaient-elles  quelque  res- 
semblance avec  les  chansons  des  Klephtes  modernes.  Ce  qui 
caractérise,  en  effet,  cette  poésie,  qui  est  naïve,  malgré  la  date 
récente  de  son  apparition  et  l'état  de  civilisation  déjà  très  avancé 
de  la  nation  qui  l'a  produite,  c'est  d'abord  l'extrême  brièveté  du 
récit.  Le  fait  conté  y  est  supposé  connu  de  l'auditoire  ;  l'auteur 
n'en  explique  pas  l'origine,  n'en  suit  pas  dans  le  détail  le 
développement,  le  progrès  :  il  procède  par  allusion,  il  conte  en 
voyant^  sous  les  yeux  duquel  se  dérouleraient,  tandis  qu'il  parle, 
les  événements  qui  font  la  matière  de  son  poème,  et  comme  il 
n'en  note  que  ce  qui  l'intéresse,  il  en  résulte  des  lacunes  et  une 
obscurité  qui  d^oncertent  (1).  Certains  des  premiers  chants 
épiques  de  la  Grèce  ancienne  n'avaient-ils  point  quelque  ana- 
logie avec  ces  narrations  rapides,  au  canevas  inégal  ?  Une  pa- 
reille poésie  aurait  été  lyrique  d'apparence,  tout  en  restant 
épique  par  le  fond,  et  ce  serait  une  raison  de  plus  de  la  rap- 
procher des  poèmes  klephtiques  (2). 

Un  autre  trait  de  ces  poèmes  est  la  place  qu'y  occupent  le 
discours  direct  et  le  dialogue  (3).  Une  littérature  qui  use  de  tels 
procédés  peut  donc  être  spontanée  ;  un  récit  où  l'on  fait  par- 
ler, et  même  dialoguer  les  personnages,  n'est  donc  pas  néces- 
sairement, comme  nous  sommes  parfois  tentés  de  le  croire, 
l'ouvre  d'un  art  déjà  mûr  ;  et  il  en  faut  conclure  que  la  que- 


Ci)  Fauriel,  Chants  populaires  de  la  Grèce  moderne,  I,  p.  cxl  :  c  De  ces  chan- 
sons klephtiques,  les  unes,  de  beaucoup  les  plus  nombreuses,  sont  narratiTes  et 
refracent  les  exploits  de  guerre  ou  tes  autres  aventures  des  Klephtes.  Mais  de 
quelque  nature  qu'il  soit,  le  fait  retracé  par  ces  chansons  est  toujours  pris  iso- 
lément, toujours  détaché  de  ses  antécédents  et  de  ses  accessoires.  Chaque  trait 
digne  de  mémoire  a  son  chant  séparé  ;  je  n'en  connais  point  où  Tauteur  ait 
cherché  à  grouper  ensemble  plusieurs  actions  liées  Tune  à  l'autre.  Et  ces  faits 
ainsi  isolés,  sur  lesquels  chantent  les  rapsodes  des  Klephtes,  ce  n*est  point  par 
leurs  particularités  minutieuses  qu'ils  les  prennent  pour  les  décrire,  c'est  par 
leurs  circonstances  les  plus  saillantes  et  les  plus  pittoresques  ;  aussi  leur  narra- 
tion est  elle  en  général  plus  vive  et  plus  énergique  qu'elle  n'est  claire.  » 

(2)  Cf.  G.  Paris,  Histoire  poétique  de  Charlemagne,  p.  2. 

(3)  Cf.  les  chants  klephtiques  publiés  par  M.  Ém.  Legrand,  Recueil  de  chansofu 
populaires  grecques,  2«  partie,  p.  74  et  suiv. 


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COMMENT  A   DU   SE  FORMER   l'iLIâDE  273 

relie,  dont  le  discours  direct  est  l'essence,  a  pu,  de  très  bonne 
heure,  trouver  place  dans  la  poésie  épique,  sous  la  forme  de 
quelques  phrases  brèves  et  rudes,  très  éloignées  des  longs 
développehients  que  conduisent  si  adroitement  les  héros 
d'Homère. 

C'est  ainsi  que  rien  ne  s'oppose  à  ce  que  ce  thème  ait  figuré 
parmi  les  thèmes  très  simples  qui  perpétuèrent  les  premiers 
hauts  faits  héroïques.  Sous  cet  aspect  rudimentaire,  la  querelle 
avait  sa  valeur  propre;  elle  intéressait  de  la  même  manière  et 
pour  les  mêmes  raisons  que  le  récit  d'un  combat  singulier, 
d'un  brillant  fait  de  guerre,  d'un  acte  de  rapine,  ou  que  la 
description  d'une  arme  célèbre  ;  car  ce  dernier  motif  parait 
avoir  été,  lui  aussi,  de  ceux  qu'affectionnait  l'épopée  primitive. 
Dans  V Iliade,  certaines  armes  telles  que  la  cuirasse  d'Aga- 
memnon,  le  bouclier  d'Ajax,  celui  de  Nestor,  la  lance  d'Achille, 
retiennent  encore  l'attention  des  aèdes,  attestant  la  vitalité  du 
vieux  thème  épique  qui  consistait  à  décrire  et  à  vanter  les  plus 
illustres  instruments  de  la  vertu  des  héros  (1);  c'est  de  là,  au 
chant  XVIII,  qu'est  sorti  l'épisode  de  YHoplopoiia.  La  querelle, 
comme  tous  ces  lieux  communs,  se  suffisait  à  elle-même.  Le 
chant  de  Démodocos,  sur  le  différend  d'Ulysse  et  d'Achille,  ne 
se  continuait  pas  par  la  peinture  de  ses  conséquences;  à  lui 
seul,  le  différend  formait  toute  la  matière  du  poème.  Il  en  était 
de  même  des  contestations  chantées  par  la  primitive  épopée. 
Plus  tard,  quand  s'établit  l'usage  des  longs  récits,  il  est  possible 
qu'on  y  ait  inséré  des  querelles  qui  n'avaient  jamais  existé 
à  l'état  de  poésies  indépendantes  (2)  ;  mais  ce  qui  n'est  pas 
douteux,  c'est,  pendant  une  période  dont  la  durée  nous  est 

(1)  Iliade,  XI,  19  et  suiv.  ;  Vil,  219  et  suiv.  ;  VIII,  idH  et  suiv.  ;  XVI,  140  et  suiv. 
Cf.,  sur  Tépée  Joyeuse  de  Charlemagne,  et  sur  sa  lance,  qui  aurait  été  «  la  sainte 
]ance  elle-même  »,  G.  Paris,  op,  c,  p.  372  et  suiv.  On  connaît  Timportance,  dans 
la  légende  de  Roland,  de  sa  Durandal,  Voyez  aussi,  dans  le  poème  des  Nibelun- 
gen,  les  armes  merveilleuses  de  Sigfrid  (H.  Lichtenberger,  op.  c,  p.  115),  etc. 

(2)  Peut-être  quelques-unes  des  querelles  que  contenaient  les  poèmes  cycliques 
se  trouvaient-elles  dans  ce  cas  ;  encore  faut-il  prendre  garde  que  Proclos,  notre 
principale  autorité  pour  le  Cycle,  donne  comme  se  faisant  suite  bien  des  œuvres 
qui  n'avaient  primitivement  entre  elles  aucun  lien  (voy.  £.  Bethe,  Prokloa  und 


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274  PAUL   GIRARD 

inconnue,  Tautonomie  de  ce  motif,  vrai  thème  littéraire,  ayant 
toutes  les  qualités,  toutes  les  propriétés  d'un  thème^  y  compris 
celle  d'admettre  des  variantes.  C'est  le  point  sur  lequel  il  reste 
à  dire  quelques  mots. 

VJ 

Plusieurs  de  ces  variantes  nous  sont  parvenues,  les  unes  insi- 
gnifiantes, du  moins  en  apparence,  les  autres  qui  modiGent 
assez  sensiblement  le  caractère  de  la  querelle.  Je  citerai  parmi 
les  premières  celle  qui  faisait  de  Briséis,  au  lieu  d'une  femme 
de  ce  nom,  une  femme  originaire  de  Brésa  ou  de  Brisa, 
dans  rile  de  Lesbos.  Je  ne  crois  pas  qu'il  soit  possible  de 
contester  cette  étymologie  récemment  reprise  par  M.  Bethe, 
et  déjà,  avant  lui,  proposée  par  divers  savants  (1).  Dans 
différents  passages  de  l'Iliade^  BpiTriU  est  visiblement  un  eth- 
nique, et,  d'autre  part,  certaines  parties  récentes  du  poème  em- 
ploient ce  mot  comme  un  nom  propre  de  femme  ;  mais  même 
dans  le  premier  chant,  où  se  rencontre  l'expression  xotJpTi  BptTTjU, 
qui  parait  bien  garder  le  souvenir  de  la  ville  de  Brisa  (2), 
il  est  douteux  que  le  poète  qui  se  sert  de  cette  périphrase  lui 
attribue  son  sens  primitif,  celui  qui  rattachait  la  captive 
d'Achille  à  la  cité  lesbienne  que  le  héros  avait  saccagée  et  d'où 
il  avait  ramené  Briséis  dans  son  butin  (3).  Voilà,  à  première 
vue,  une  variante  d'importance  assez  médiocre  ;  voyez  pourtant 
quelle  conclusion  on  peut  en  tirer. 

der  epische  CycltiSj  dans  VHennes,  1891,  p.  593  et  suiv.).  Nous  ne  sommes  donc 
jamais  sûrs,  quand  il  mentionne  une  querelle  dans  un  de  ses  sommaires,  en  la 
présentant  encadrée  d'autres  épisodes,  que  telle  est  la  forme  sous  laquelle  elle  a 
fait  dans  la  littérature  épique  sa  première  apparition. 

(1)  E.  Bethe,  Homer  und  die  Heldensage,  p.  666  et  suiv.  Cf.  A.  Fick,  Die  EnUiehung 
des  homer.  Dialektes  (Beitrâge  zur  Kunde  der  indogerm.  Spracken,  1883,  p.  151-152); 
Wilamowitz-Moellendorff,  Homer,  Untersuchungen^  p.  409  et  suiv. 

(2)  Iliade,  1,  336.  Cf.  II,  689;  IX,  106;  XÏX,  261. 

(3)  Dans  ce  même  chant  (v.  392),  Briséis  devient  la  fille  de  Brisés,  xoûpti  Bptaf.o;. 
Plus  loin  (XIX,  291  et  suiv.),  elle  a  pour  père  le  roi  Mynès,  est  mariée,  a  trois 
frères,  et  son  époux  et  ses  frères  ont  été  tués  par  Achille.  Je  reviendrai  ailleurs 
sur  ces  divergences  et  sur  les  faits  historiques  qui  se  cachent  derrière  elles. 


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COMMENT  A   DU    SE   FORMER   l'iLIÂDE  275 

Si  Briséis,  dont  la  personnalité  va  se  précisant  au  cours  de 
V Iliade  actuelle,  n'était  d'abord  qu'une  esclave  sans  nom,  c'est 
(jue  la  querelle  où  elle  figurait  à  l'origne  était  plus  brutale  et 
plus  primitive  que  celle  à  laquelle  nous  la  voyons  mêlée  ;  c'est 
donc  qu'il  existait  un  thème  de  cette  querelle  qui  subit  plus 
d'un  remaniement,  avant  d'atteindre  à  la  délicatesse  relative  de 
mœurs  et  de  sentiment  à  laquelle  il  est  parvenu  dans  VIliade. 
Achille  et  Agamemnon  s'étaient  injuriés  pour  une  captive, 
tel  était  le  motif  initial.  Sur  ce  motif  on  broda  des  variations, 
dont  Tune  transforma  la  captive  anonyme  en  une  femme 
pour  laquelle  Achille  ressent  une  passion  sincère  (1),  qu' Aga- 
memnon convoite  ardemment,  qu'il  respecte,  cependant,  et 
qu'il  rend  plus  tard  à  Achille  en  se  faisant  de  ce  respect  un 
mérite  (2),  qui,  de  retour  au  campement  des  Myrmidons,  trouve 
Patrocle  mort  et  se  répand  sur  lui  en  plaintes  touchantes,  aux- 
quelles elle  associe  le  souvenir  non  moins  touchant  de  ses 
propres  malheurs  (3).  Quelques  pas  de  plus,  et  nous  arriverons 
à  la  Tecmessa  de  Sophocle.  Rien  ne  fait  mieux  comprendre  ce 
qu'était  une  querelle  dans  la  vie  épique  d'un  héros  :  comme  tous 
les  incidents  de  sa  carrière  aventureuse,  c'était  un  épisode  indé- 
finiment repris  par  les  poètes,  qui  en  altéraient  certains  traits  et 
restaient  fidèles  à  d'autres.  Qui  sait  si,  avant  la  femme  de 
Brisa,  une  autre  femme,  dans  l'épopée,  n'avait  pas  mis  la  dis- 
corde entre  Agamemnon  et  Achille,  une  autre  Briséis,  dont  la 
trace,  pour  nous,  est  à  jamais  perdue  ? 

D'autres  variantes,  tout  en  respectant  le  fait  de  l'inimitié 
entre  deux  héros,  en  changeaient  le  cadre  et  les  circonstances. 
Exemple,  la  tradition  qui  mettait  aux  prises  avec  Ulysse,  au 
sujet  du  Palladion,  Ajax  fils  de  Télamon.  Cette  querelle  est 
racontée  pour  la  première  fois  parDictys  (4)  ;  maisDictys,  évi- 

{\)  Iliade,  IX,  336,  342-343.  Cette  passion  semble  partagée  par  Briséis,  c[ui  suit  à 
contre  cœur  les  envoyés  d' Agamemnon  (I,  348). 

(2)  Iliade,  IX,  132  et  suiv.,  274  et  suiv.  ;  XIX,  261  et  suiv. 

(3)  Iliade,  XIX,  282  et  suiv. 

(4)  Dictys,  V,  14-15.  Il  s'agit,  après  la  prise  de  Troie,  de  partager  le  butin.  Déjà 
les  femmes  et  les  enfants  ont  été  répartis  entre  les  différents  chefs;  Ajax  réclame 


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276  PAUL   GIRARD 

demment,  ne  l'avait  pas  inventée;  il  l'avait  recueillie  d'une 
source  antérieure,  probablement  d'une  source  épique.  Or  qu'y 
faut-il  voir,  sinon  un  nouvel  aspect  de  la  querelle  qu'avait  sus- 
citée entre  les  deux  hommes  le  désir  de  posséder  les  armes 
d'Achille?  Us  étaient,  dans  la  légende,  de  nature  opposée;  l'épo- 
pée avait  de  bonne  heure  creusé  entre  eux  un  abîme  ;  c'étaient 
desennemis,  tous  les  prétextes  étaient  bons  pour  en  faire  des 
rivaux. 

De  même,  l'opposition  de  caractère  entre  Achille  et  Agamem- 
non,  et  leur  susceptibilité  ombrageuse,  n'étaient  pas  mises  en 
lumière  par  le  seul  différend  dont  Briséis  était  l'objet.  Les  Chants 
cypriens  racontaient,  d'après  Proclos,  qu'arrivés  à  Ténédos,  les 
Achéens  avaient  été  réunis  par  Agamemnon  dans  un  ban- 
quet (1),  mais  qu'Achille,  convié  trop  tard,  ou  peut-être  non 
convié  du  tout,  avait  vivement  ressenti  cette  offense,  d'où  une 
querelle  entre  lui  et  le  roi  des  rois  (2).  Nous  ne  savons  rien  de 
cette  querelle  ;  pourtant^  un  fragment  d'une  pièce  perdue  de 
Sophocle  nous  fournit  sur  elle  quelques  renseignements,  en 
même  temps  qu'il  nous  révèle  l'existence  d'une  variante  de  la 
querelle  d'Ulysse  et  d'Achille  chantée  par  Démodocos.  Le  ban- 
quet de  Ténédos  avait,  en  effet,  inspiré  un  drame  au  grand  tra- 
gique. IJ Assemblée  des  AchéenSy  où  il  l'avait  mis  à  la  scène, 
était-elle  un  drame  satyrique,  comme  l'aflSrme  Nauck  (3)? 
Etait-elle,  comme  le  croit  M.  Weil,  une  de  ces  tragi-comédies 
sans  chœur  de  satyres,  analogue  à  celles  qui^  après  Eschyle, 
occupèrent  souvent,  dans  la  tétralogie,  la  place  du  drame  saty- 


pour  lui  le  Palladion.  Tous  sont  disposés  à  le  lui  accorder,  sauf  Ulysse  etDiomède, 
qui,  rayant  dérobé,  font  valoir  sur  lui  leurs  droits.  Mais  Diomède,  par  respect 
pour  Ajax^  s'étant  retiré,  Ulysse  et  le  fils  de  Télamon  restent  seuls  en  présence. 
Agamemnon  etMénélas  sont  d'avis  que  Tidole  doit  appartenir  à  Ulysse,  et,  en  effet, 
c'est  lui  qui  l'obtient  Le  lendemain,  Ajax,  qui  n'a  pas  voulu  survivre  à  cette  injure, 
est  trouvé  mort  dans  sa  tente.  Ulysse,  craignant  le  ressentiment  de  l'armée,  s'en* 
fuit  à  Ismaros,  et  le  Palladion  demeure  aux  mains  de  Diomède. 

(1)  Le  banquet  où  Philoctète  avaitété  mordu  par  un  serpent.  Cf.  plus  haut,  p.  243* 

(2)  Proclos,  dans  Rinkel,  op.  c,  p.  19  :  Kail  'Axi^X<^<  OffTtpo^  xXv^dslc  ^ta^ipcrai 
icpô;  'AYafiijjivova. 

(3)  Trag»  graecor»  fragmenta,  2«  éd.,  p.  161. 


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COMMENT   A   DU    SE   FORMER   l'iLIADE  277 

rique  (l)?La  seconde  hypothèse  est  de  beaucoup  la  plus  pro- 
bable, mais  c'est  là  un  détail  qui  nous  importe  peu.  Ce  qui  nous 
touche  davantage,  c'est  le  fragment  auquel  j'ai  fait  allusion. 
En  voici  la  traduction,  avec  celle  du  passage  de  Plutarque  qui 
nous  l'a  conservé  :  «  L'Ulysse  de  Sophocle,  écrit  Plutarque,  ex- 
citant Achille,  conteste  que  sa  colère  ait  pour  cause  le  banquet, 
mais,  a  Maintenant,  lui  dit-il,  que  tu  aperçois  les  rivages  de 
«  Troie,   tu  as  peur   »  ;    et   comme    ces   paroles    redoublent 
l'irritation  d'Achille,  et  qu'il  menace  de  mettre  à  la  voile  :  «  Je 
w  sais,  reprend  Ulysse,  ce  que  tu  veux  fuir  :  ce  ne  sont  pas 
«  les  injures,  c'est  Hector,    qui  est   proche  ;  voilà  le  beau 
«  motif  de  ta  colère  (2).  »  Il  y  a  deux  choses  dans  ce  passage  : 
d'abord,  le  souvenir  de  la  querelle  entre  Agamemnon  et  Achille, 
querelle  provoquée  par  le  banquet,  auquel,  dans   Sophocle, 
Achille  n'était  pas  invité  (3)  ;  ensuite,  le  souvenir  d'un  débat 
entre  Achille  et  Ulysse,  débat  très  vif,  d'après  les  vers  que  cite 
Plutarque,  et  d'après  deux  autres  qui  nous  sont  également 
parvenus,  et  qui  contiennent,  à  ce  qu'il  semble,  le  début  de 
l'une  des  réponses  d'Achille  à  son  adversaire  (4). 

Or  la  première  de  ces  deux  querelles  est  une  variante  de  la 
querelle  de  Briséis  :  la  rivalité  d'Achille  et  d' Agamemnon  revê- 
tait dans  les  Chants  cypriens  la  forme  d'une  injure  faite  à 
Achille  à  propos  d'un  banquet,  comme  elle  avait  revêtu  dans 
ï Iliade  la  forme  d'une  injure  faite  au  même  Achille  à  propos  du 


(1)  H.  Weil,  Sur  quelques  fragments  de  Sophocle  [Rev,  des  études  grecques,  1890, 
p.  342). 

(2)  Plutarque,  Du  flatteur  et  de  Vami,  36.  Cf.  Nauck,  op,  c,  p.  162,  fragm.  141. 
Plutarque  ne  nomme  pas  la  pièce  à  laquelle  appartiennent  les  vers  qu'il  cite,  mais 
il  ressort  du  contexte  que  cette  pièce  est  V  *Axaiûv  9ùXkoyo^  ;  Nauck,  sur  ce  point, 
n'a  pas  Tombre  d'un  doute.  Il  est  d'ailleurs  certain  que  ces  vers  et  ceux  du  frag- 
ment 142  faisaient  partie  de  la  même  scène  ;  or  ceux-ci  sont  rapportés  par  le 
scholiaste  de  Sophocle,  qui  nous  les  fait  connaître  {Ajax,  190),  au  Suv^ccrvov  du 
même  poète,  qui  n'est  autre  que  V  *Axa'-âv  vuX^oyoç  sous  un  autre  titre. 

(3)  C'est  ce  qui  résulte  de  deux  textes  cités  par  Nauck  (p.  161),  l'un  dePhilodème 
{De  la  colère,  p.  66,  éd.  Th.  Gomperz;  Leipzig,  1864),  l'autre  d'Aristote  {Rhéto- 
rique, II,  24). 

(4)  Nauck,  op.  c,  p.  163,  fragm.  142.  Cf.,  sur  ce  fragment,  les  remarques  critiques 
de  M.  Weil  {Rev.  des  études  grecques,  1890,  p.  341). 

19 


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278  PAUL  GIRARD 

renvoi  de  Ghryséis,  dont  l'abandon  par  Agamemnon  exigeait  un 
dédommagement.  Au  fond,  c'était  la  même  haine,  qui  sommeil- 
lait toujours,  réveillée  par  une  autre  cause  et  éclatant  sur  un 
autre  théâtre. 

Pour  la  seconde  querelle,  celle  d'Ulysse  et  d'Achille,  c'est 
Sophocle  qui  est  notre  unique  source  ;  du  moins,  c'est  lui  seul 
qui  place  à  Ténédos  une  querelle  entre  les  deux  héros.  Mais, 
selon  toute  vraisemblance,  cet  épisode  n'était  pas  de  son  inven- 
tion ;  la  connaissance  profonde  qu'il  avait  de  la  poésie  cyclique 
et  les  nombreux  emprunts  qu'il  lui  avait  faits  (1),  portent  à 
croire  que  c'est  elle  qui  lui  avait  suggéré  l'idée  de  ce  conflit. 
On  voyait  sans  doute  dans  quelque  œuvre  épique  Ulysse  et 
Achille  échanger,  à  Ténédos,  d'injurieux  propos,  et  ce  n'était 
là  qu'une  réplique  de  la  querelle  dont  parle  le  huitième  chant 
de  Y  Odyssée;  seulement,  dans  celle-ci,  d'après  les  anciens  com- 
mentateurs, Hector  étant  mort,  il  s'agissait  de  la  meilleure  tac- 
tique à  suivre  pour  achever  de  réduire  Troie  ;  au  contraire,  dans 
le  récit  dont  s'était  inspiré  Sophocle,  Hector  était  vivant,  la 
guerre  non  commencée,  et  Achille,  gravement  offensé  par  Aga- 
memnon, menaçait  de  ne  pas  y  prendre  part.  Nous  apercevons 
là  des  rapports  certains  avec  le  premier  chant  de  V Iliade,  avec  la 
scène  de  V Ambassade^  où  Achille  représente  son  départ  comme 
imminent  (2),  et  avec  le  banquet  qu' Agamemnon  rappelle  aux 
Achéens  dans  ses  exhortations  pendant  la  bataille,  en  le  trans- 
portant à  Lemnos,  banquet  où  les  chefs,  sur  le  point  d'aborder 
à  Troie,  avaient  débité  mille  fanfaronnades,  et  s'étaient  vantés, 
quand  ils  combattraient,  de  tenir  tête  chacun  à  cent  ou  deux 
cents  Troyens  (3).  Mais  ce,  qui  se  dégage  surtout  du  sujet  traité 
par  Sophocle,  c'est  l'opposition  d'Achille  et  d'Ulysse,  l'éternelle 
opposition  de  ces  deux  génies  contraires,  que  l'imagination 
des  aèdes  ne  s'était  pas  contentée  de  mettre  aux  prises  dans 

(1)  On  connaît  Tindication  qui  nous  est  fournie  sur  ce  point  par  AUiénée  (Vil, 
p.  277  E)  :  'K/aipe  5è  ïoçoxXfiç  tû  lirtxu)  xijxXo),  wç  xal  8^a  SpijjuxTa  -rcoifiaat  xata- 
xoXouOûv  T^  év  Toi3T(f>  (jiuBoirotiqL. 

(2)  Iliade,  IX,  356  et  suiv.,  427  et  suiv. 

(3)  Iliade,  VIII,  228  et  suiv. 


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COMMENT   A   DU    SE   FORMER    l'iLIADE  279 

une  seule  circonstance,  dont  Tantagonisme  fécond  avait  certai- 
nement suggéré  plus  d'un  conte.  Le  souvenir  d'un  de  ces 
contes  se  retrouve  dans  V Odyssée;  le  souvenir  d'un  autre 
revivait  dans  le  drame  perdu  de  Sophocle,  qui  reflétait 
sans  doute  quelque  poème  épique  antérieur,  et  nous  avons 
ainsi  un  nouveau  spécimen  des  variantes  que  comportait  le 
thème  de  la  querelle. 


VII 

Il  est  temps  de  conclure.  Si  la  querelle  a  été  un  thème 
épique,  c'est-à-dire  une  matière  susceptible  de  développements 
variés,  et  si,  dans  la  légende  de  certains  héros,  il  y  avait  des 
querelles  célèbres,  qui  les  montraient  en  lutte  avec  d'autres, 
leurs  concurrents  ou  leurs  ennemis;  si  de  pareils  incidents 
étaient  au  nombre  des  faits  que  la  poésie  aimait  à  retenir, 
si,  comme  l'indique  expressément  l'auteur  du  huitième  chant 
de  V Odyssée^  ils  avaient  leur  place  parmi  les  xXéa  àvSpwv  (1),  il 
y  a  là  un  ensemble  de  conditions  et  de  lois  auquel  n'a  pu 
échapper  la  querelle  d'Achille  et  d'Agamemnon.  Cette  querelle 
faisait  partie  de  la  légende  d'Achille  au  même  titre  que  ses 
prouesses  guerrières  ;  elle  existait,  à  l'état  de  poème  indépen- 
dant, dès  une  époque  qu'il  serait  téméraire  de  conjecturer, 
mais  qui  était  probablement  fort  ancienne ,  et  elle  revêtit, 
comme  tous  les  autres  épisodes  de  la  légende,  des  formes  diffé- 
rentes suivant  les  temps,  les  lieux,  les  poètes,  jusqu'au  jour  où 
l'on  cessa  de  voir  en  elle  un  sujet  assez  intéressant  pour  capti- 
ver les  esprits,  où  l'attention  se  porta  sur  ses  conséquences,  où, 
au  lieu  de  concentrer  sur  elle  les  regards,  elle  devint  une  par- 
tie seulement  d'un  plus  vaste  tableau,- embrassant,  avec  la 
querelle,  quelques-uns  de  ses  effets  plus  ou  moins  immédiats. 

Ce  serait  donc  la  lassitude,  celle  du  public  comme  celle  des 
aèdes,  qui  aurait  fait  perdre  à  cet  épisode  son  caractère  pri- 

(1)  Odyssée,  VIII,  73. 


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280  PAUL  GIRARD 

milif.  Longtemps  il  avait  satisfait  la  curiosité;  un  moment 
vint  oîi  elle  s'émoussa  ;  on  désira  connaître  les  événements  aux- 
quels ce  différend  fameux  avait  donné  naissance  :  dans  ce 
désir  était  en  germe  toute  V Iliade. 

Mais  il  y  a  plus,  ici,  qu'une  évolution  du  goût  :  il  y  a  une 
orientation  nouvelle  de  Tépopée. 

Presque  partout,  en  effet,  nous  voyons  celle-ci  exalter  des 
individus  avant  d'exalter  des  faits;  que  ces  individus  soient  des 
dieux  ou  des  mortels,  c'est  autour  d'eux  qu'elle  tourne  tout 
entière.  La  plus  ancienne  poésie  épique  des  Germains  célébrait 
Tuiscon,  né  de  la  Terre,  et  son  fils  Mannus  (1)  ;  au  temps 
où  Tacite  écrivait  ses  Annales,  elle  chantait  Arminius,  mort 
l'an  19  de  notre  ère,  et  qui,  déjà  ^eut-être  de  son  vivant, 
était  un  héros  d'épopée  (2).  Même  manière  de  procéder  chez 
les  Francs.  Quand  Éginhard  nous  apprend  que  Charlemagne 
fit  recueillir  et  fixer  par  l'écriture  les  poèmes  épiques 
antérieurs  à  son  règne,  voici  dans  quels  termes  il  note  ce 
détail  :  «  Barbara  et  antiquissima  carmina,  quibus  veterum 
regum  actus  et  bella  canebantur,  scripsit  memoriaeque  man- 
davit  (3).  »  Ce  recueil  contenait  donc  de  vieilles  poésies  qui  met- 
taient en  relief  la  personnalité  de  princes  illustres,  des  récits 
dont  ils  étaient  l'âme,  et  où  les  événements  n'avaient  de  valeur 
et  d'intérêt  que  dans  la  mesure  où  ils  y  avaient  pris  part.  Ce 
trait  persista  dans  l'épopée  occidentale.  Si  l'on  parle  aujour- 
d'hui d'une  geste  de  Charles  Martel,  c'est  qu'on  a  des  raisons  de 
croire  que  ce  personnage  avait  inspiré  toute  une  littérature 
épique,  précédée  elle-même  d'une  autre,  que  remplissaient  les 
grandes  actions  des  rois  de  la  première  race,  des  Childéric, 
des  Clovis,  des  Clothaire  II,  des  Dagobert,  ce  «  Charlemagne 
mérovingien  »,  comme  on  n'a  pas  craint  de  l'appeler  (4).  Ces 

(1)  Tacite,  Mœurs  des  Germains,  2. 

(2)  Id.,  AnnaUs,  II,  88. 

(3)  Einhardi  vita  Karoli  Magni,  29,  éd.  Pertz  (3«  éd.;  Hanovre,  1863). 

(4)  Godefroid  Kurth,  Histoire  poétique  des  Mérovingiens  y  p.  467.  Voyex  plus  haut, 
dans  le  même  ouvrage,  p.  206  et  suiv.  Cf.  Pio  Rajoa,  Le  origini  dell'epapea 
francese,  p.  47  et  suiv.  ;  A.  Darmesteter,  Reliques  scientifiques,  II,  p.  45. 


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COMMENT   À   DU   BE  FORMER   l'iLUDE  281 

exemples  pourraient  être  aisément  multipliés,  et  pris  chez  les 
Goths,  les  Irlandais,  les  Scandinaves,  aussi  bien  que  chez  les 
Francs  :  tous  conduiraient  à  la  même  conclusion,  à  savoir,  que 
c'est  le  héros  qui  est  la  raison  d'être  du  poème  épique,  que  c'est 
à  sa  personne  que  vont,  avant  tout,  la  curiosité  du  poète  et  celle 
de  son  auditoire,  que  ce  qui  intéresse  dans  ce  genre  de  poésie, 
c'est  moins  une  guerre  que  la  façon  dont  un  conquérant  Fa  faite, 
moins  un  combat  que  la  bravoure  qu'il  y  a  déployée  ;  en  un 
mot,  ils  montreraient  la  poésie  épique,  même  sous  sa  forme 
narrative,  imprégnée  longtemps  encore  de  cet  esprit  lyrique  qui 
l'anime  à  ses  débuts. 

On  ne  saurait  douter  que  l'épopée  grecque  n'ait  eu  ce  carac- 
tère, et  ce  qui  le  prouve,  c'est  ce  qui  en  subsiste  dans  la  forme 
où  elle  s'offre  à  nous  (1).  Mais  un  jour  vint  où  elle  changea  de 
nature,  parce  qu'on  exigea  d'elle  autre  chose  que  ce  qu'on  en 
avait  exigé  auparavant  ;  on  lui  demanda  de  peindre,  non  plus 
un  fait  unique,  où  brillait  au  premier  rang  la  gloire  d'un  héros, 
mais  une  suite  de  faits^  où  cette  gloire  se  trouvait  mêlée  à 
d'autres  gloires,  et  dont  l'enchaînement  même,  si  peu  serré 
qu'on  le  suppose,  était  l'indice,  dans  les  esprits,  d'une  dispo- 
sition nouvelle,  d'une  tendance  à  se  détacher  des  personnes 
pour  se  porter  sur  les  choses,  d'une  attention  plus  grande 
accordée  aux  aventures,  d'un  moindre  souci  de  ceux  auxquels 
elles  étaient  arrivées.  S'il  n'y  avait  quelque  pédantisme  à  user 
de  termes  conventionnels  pour  rendre  un  pareil  changement, 
je  dirais  que  l'épopée,  chez  les  Hellènes,  a  commencé  par  être 
personnelle^  et  qu'ensuite  elle  est  devenue  réelle.  Cette  trans- 
formation s'est  peut-être  opérée  de  plusieurs  manières  diffé- 

(1)  En  dehors  des  principes  bien  connus  de  composition  comme  ceux  qui  ont 
présidé  à  la  confection  de  la  Aio}i.f^6ou<  àpivrcb,  de  1' *AYa{ii}i.vovo<  ipivreio,  etc., 
voyez,  chez  les  héros,  le  souci  des  chants  qu'inspireront  leurs  infortunes.  Hélène 
prévoit  que  Paris  et  elle  seront  chantés  pour  leurs  malheurs  (//.,  VI,  357-358); 
Ulysse,  sur  le  point  de  périr  d'une  mort  obscure,  regrette  de  n'être  pas  tombé 
au  moment  où  il  combattait  autour  du  corps  d'Achille  :  alors,  on  lui  eût  fait  de 
magnifiques  funérailles  et  les  Achéens  eussent  célébré  sa  gloire  {Od,f  V,  308  et 
suiv,).  C'est  bien  là  l'épopée  qui  tourne  autour  d'un  héros,  immortalisant  surtout 
ses  faits  de  guerre  et  sa  mort  vaillante. 


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282  PAUL   GIRARD 

rentes  :  il  en  est  une  que  nous  saisissons,  c'est  celle  qui  con- 
sista, après  avoir  longtemps  chanté  la  querelle  d'Achille,  à  ima- 
giner ce  qui  avait  suivi,  et  à  en  faire  le  complément  nécessaire 
de  la  querelle.  L'intérêt,  dès  lors,  se  déplaça;  Achille  fut  relé- 
gué au  second  plan,  et  ce  phénomène,  né  de  besoins  nouveaux, 
rendit,  à  son  tour,  ces  besoins  de  plus  en  plus  impérieux  :  à 
la  querelle  furent  rattachés  des  événements  toujours  plus  nom- 
breux, qui,  d'un  simple  épisode  de  la  légende  d'Achille,  firent 
une  partie  de  l'histoire  du  siège  de  Troie.  Voilà  comment  le 
passage  de  la  querelle  à  ses  conséquences  marque  un  tournant 
dans  la  conception  de  l'épopée.  C'est  ce  passage  qui  provoqua 
l'apparition  de  la  première  Iliade^  c'est-à-dire  du  poème  ou  du 
groupe  de  poèmes  dont  est  sortie  V Iliade  que  nous  avons  entre 
les  mains. 

Un  morceau,  dans  Homère,  fait  très  bien  comprendre  com- 
ment, d'un  incident  de  la  nature  de  la  querelle,  ont  pu  naître 
d'autres  incidents  capables  de  déterminer  la  formation  d'un  vaste 
ensemble  épique  :  c'est  le  récit  de  la  colère  de  Méléagre,  conté 
dans  la  scène  de  \ Ambassade  par  Phénix  (1).  On  s'accorde,  il 
est  vrai,  à  reconnaître  que  ce  récit  et  tout  le  discours  qui  lui 
sert  de  cadre,  ne  sont  que  des  additions  postérieures  ;  il  paraît 
même  certain  que,  primitivement,  Phénix  ne  figurait  pas 
parmi  les  envoyés  d'Agamemnon  ;  seuls  Ulysse  et  Ajax  fils  de 
Télamon  étaient  députés  vers  Achille  pour  l'apaiser  (2).  Mais  la 
chasse  du  sanglier  de  Calydon,  rappelée  par  Phénix,  et  qui  est 
l'origine  première  de  la  colère  de  Méléagre,  avait  dû,  de  bonne 
heure,  être  chantée  par  les  poètes.  La  lutte  contre  un  monstre 
qui  dévaste  les  campagnes,  voilà  bien  l'un  des  thèmes  de  la 
plus  ancienne  épopée  ;  nous  reconnaissons  là  un  de  ces  mythes 
locaux  qui  faisaient  partie  des  plus  anciens  souvenirs  d'un 
peuple,  et  que  leur  caractère  même,  leur  rapport  avec  la  vie 


(1)  Iliade,  IX,  524-599. 

(2)  Bergk,  Griech.  Literaturgeschichte,  1,  p.  595  et  suiv.  ;  Christ,  Bmiti 
Iliadis  carmina,  Proleg.,  p.  29;  Maurice  Croiset,  Hist.  de  la  litl.  grecque,  I, 
2«  éd.,  p.  130  et  133. 


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GOMMENT   A  DU   SE   FORMER   l'iUABE  283 

des  champs,  autorisent  à  mettre  au  nombre  des  plus  vieux 
motifs  d'inspiration  épique.  La  colère  de  Méléagre,  qui  en  est 
une  dépendance,  remontait  probablement,  elle  aussi,  à  une 
haute  antiquité  ;  du  moins,  le  texte  qui  la  rapporte  semble  per- 
mettre cette  hypothèse.  Comme  le  remarque  M.  C.  Robert,  ce 
texte  contient  des  passages  où  il  n'y  a  pas  un  ionisme,  ce  qui 
prouverait,  à  ses  yeux,  l'existence  d'un  poème  antérieur,  com- 
posé sur  le  même  sujet  en  éolien,  dans  le  temps,  peut-être,  où 
fut  élaboré  celui  qu'il  désigne  sous  le  nom  d' Iliade  primitive  (1). 
Quoi  qu'il  en  soit,  nous  avons  affaire  ici  à  d'antiques  légendes 
de  la  Grèce  propre,  ou  à  des  légendes  qui,  si  elles  n'y  sont 
pas  nées,  très  tôt  y  ont  pris  racine. 

Or  que  nous  montrent  ces  légendes?  Les  Étoliens  en  guerre 
avec  les  Curetés  pour  la  hure  du  sanglier,  sur  l'attribation  de 
laquelle  ils  ne  sont  point  parvenus  à  s'entendre.  Méléagre  est 
assiégé  par  les  Curetés  dans  Calydon.  Tant  qu'il  a  pris  une  part 
active  à  la  défense,  ceux-ci  ont  eu  le  dessous.  Mais  sa  mère 
Althée,  dont  il  a  tué  les  frères,  a  lancé  contre  lui  d'affreuses 
imprécations.  Irrité,  il  s'est  retiré  des  champs  de  bataille,  et  il 
demeure  oisif  dans  son  palais,  malgré  les  prières  des  vieillards 
et  des  prêtres,  malgré  celles  de  son  père  Oineus,  de  ses  sœurs,  de 
sa  mère  même  et  de  ses  amis.  Il  faut  que  Tennemi  ait  escaladé 
les  tours  et  commence  à  incendier  la  ville,  pour  que,  cédant 
aux  instances  de  sa  femme  Cléopâtre,  il  revête  enfin  ses  armes 
et  marche  au  combat. 

L'analogie  de  ce  conte  avec  la  donnée  de  l'Iliade  est  frap- 
pante. S'il  n'y  est  pas  question  d'une  querelle  à  proprement 
parler,  nous  y  voyons  un  ressentiment  tenace,  provoqué  par  un 
acte  jugé  injuste  et  offensant,  et  cet  esprit  de  vengeance,  ce 
point  d'honneur,  ce  souci  de  la  dignité  personnelle,  qui  sont, 
dans  VIliade,  autant  de  traits  du  caractère  d'Achille.  La  co- 
lère de  Méléagre  formait-elle  un  tout  épique  indépendant? 
Phénix  parait  faire  allusion  à  un  long  poème,  dont  les  diffé- 

(1)  Sludien  zur  llias,  p.  498.  Cf.  Roscher,  Lexikon,  au  mot  Meleagros^  p.  2592. 


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284  PAUL  GIRARD 

rents  épisodes  se  succédaient  dans  Tordre  suivant  :  !<>  ravages 
du  sanglier  suscité  par  Ârtémis  pour  punir  Oineus  de  ne  Im 
avoir  point  offert  les  prémices  de  son  champ  (1)  ;  2*  chasse  don- 
née au  monstre  parMéléagre  et  par  ses  compagnons  (2);  3*"  con- 
testation des  Étoliens  et  des  Curetés  pour  la  possession  de  la 
hure  et  de  la  peau  du  sanglier  (3)  ;  4"  siège  de  Calydon  par  les 
Curetés;  incidents  variés,  parmi  lesquels  il  faut  placer  la  mort 
des  frères  d' Althée  ;  courroux  et  imprécations  de  celle-ci  contre 
son  fils  ;  retraite  de  Méléagre^  qui  ne  sauve  la  ville  que  grftce 
aux  prières  de  Cléopâtre,  et  quand  les  Curetés  sapent  déjà  les 
murs  de  son  palais  (4).  Il  y  a  là  une  unité  de  dessin  incontes- 
table. Rien  ne  prouve,  cependant,  que,  même  dans  ce  poème, 
chaque  épisode  ne  constituait  pas  un  ensemble  à  part;  à  plus 
forte  raison  cette  indépendance  existait-elle  entre  les  récits  nés 
antérieurement  de  la  même  légende.  Nous  la  devinons  surtout 
dans  le  quatrième  épisode,  que  Phénix  sépare  si  aisément  des 
autres  pour  en  faire  un  argument  très  fort  —  du  moins,  il  Fes- 
père  —  contre  l'obstination  d'Achille.  Cette  colère  de  Méléagre 
était  Tun  des  faits  saillants  de  sa  vie;  suivant  rexpression 
même  de  Phénix,  elle  figurait  parmi  ses  xXéa  (S),  et  comme 
telle,  elle  avait  dû  être  isolée  de  bonne  heure  et  chantée  par  plus 
d'un  aède.  Or  nous  ne  voyons  pas  qu'on  ait  eu  l'idée  d'en  trai- 
ter longuement  les  conséquences;  l'œuvre  à  laquelle  se  reporte 
Phénix  se  bornait,  semble-t-il,  à  en  montrer  quelques  effets, 
tels  que  les  progrès  rapides  des  assiégeants,  qui  n'avaient  plus 

(1)  Iliade,  IX,  533-542. 

(2)  Iliade,  IX,  543-546. 
(3) //ûzdc,  IX,  547-549. 

(4)  Iliade^  IX,  527-532,  550-599.  Au  récit  de  ce  dernier  épisode  la  rédaction  ac- 
tuelle mêle  d'autres  souvenirs  épiques,  relatifs  à  l'histoire  de  Marpessa,  la  mère 
de  Cléopâtre,  jadis  ravie  par  Apollon  et  conquise  sur  lui  par  Idas  (v.  557-560). 

(5)  Iliade,  IX,  524.  Ce  vers  et  les  suivants  méritent  d'être  cités  : 

oSt(i>  xal  Tûv  itpdoOtv  cictuOdiitQa  xkW  dv8pa»v 
"f^poScav,  6t£  x<v  Ttv'  éici(^d«ptXoç  yi6')iù^  îxot  • 

6b>pT;T0(  Xe  IcéXoVTO  TCOipipT^TOC  Tt  {lCt99lV. 

Rien,  à  ce  qu'il  semble,  n'atteste  plus  clairement  la  popularité  du  thème  de  la 
C[uerelle,  ordinairement  suivie,  dans  les  œuvres  épiques  auxquelles  ces  vers  font 
Allusion,  du  récit  de  la  réconciliation. 


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COMMENT   A   DU   SE   FORMER   l'iUADE  285 

à  compter  avec  leur  principal  adversaire ,  tels  surtout  que  les 
supplications  ardentes  des  assiégés  pour  obtenir  que  Méléagre 
renonçât  à  sa  rancune.  Supposons  qu'il  soit  venu  à  Fesprit 
d'un  poète  de  compliquer  cette  action  très  simple  d'un  certain 
nombre  de  péripéties,  toutes  rattachées  plus  ou  moins  directe- 
ment à  l'oisiveté  volontaire  du  défenseur  de  la  ville  :  le  siège 
de  Calydon  devenait  une  Iliade,  au  lieu  de  rester  un  épisode 
obscur,  perdu  dans  la  masse  des  traditions  épiques  de  la  race 
grecque.  La  colère  de  Méléagre  est  une  [xtIviç  qui  a  joué  de 
malheur;  celle  d'Achille  en  est  une  autre  qui  a  eu  la  bonne 
fortune  d'échapper  à  l'oubli  et  de  s'amplifier  démesurément 
dans  la  mémoire  des  hommes  ;  mais  l'une  explique  l'autre,  et 
il  est  instructif  de  les  rapprocher  et  de  les  comparer. 

L'Iliade^  en  résumé,  s'est  donc  formée  de  la  façon  la  plus  natu- 
relle. Chez  tous  les  peuples  il  a  existé  des  thèmes  littéraires  qui 
se  sont  perpétués  à  travers  les  âges,  comme  se  sont  perpétuées, 
â  travers  les  modifications  du  langage,  les  racines  verbales.  Un 
de  ces  thèmes,  chez  les  Hellènes,  était  la  querelle  épique  entre 
deux  héros.  Telle  est  la  source  d'où  a  jailli  V Iliade.  Elle  en  est 
sortie,  non  sous  sa  forme  actuelle,  mais  sous  une  forme  anté- 
rieure, impossible  à  reconstituer,  le  jour  où  un  poète,  blasé 
sur  le  sujet  de  la  querelle  d'Achille  et  d'Agamemnon,  imagina 
d'en  exposer  les  suites.  Cela  ne  pouvait  se  produire  qu'à  une 
époque  où  l'ancienne  conception  de  l'épopée  avait  fait  place  à 
une  conception  nouvelle,  qui  demandait,  dans  la  peinture  des 
prouesses  héroïques,  une  continuité  dont  s'était  passé  l'épopée 
primitive.  Cela  ne  pouvait  non  plus  se  produire  que  dans  un 
temps  où  circulaient  d'innombrables  poèmes  épiques,  et  où, 
pour  raconter  les  conséquences  de  la  querelle,  il  s'agissait  moins 
d'inventer  que  de  grouper  autour  d'elle  des  traditions  éparses, 
déjà  élaborées  par  la  poésie.  Le  premier  qui  satisfit  à  ces  nou- 
velles exigences,  et  qui  se  livra  à  ce  travail  de  rapprochement, 
fut,  inconsciemment,  l'instigateur  de  l'œuvre  immense  qu'est 
\ Iliade  qui  nous  est  parvenue. 

Si  c'est  ainsi  que  les  choses  se  sont  passées,  il  n'est  pas  néces- 


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286  PAUL   GIRARD 

saire,  du  moins  à  ces  débuts,  de  faire  intervenir  le  génie. 
V Iliade  fut  le  résultat  du  développement  spontané  de  la  pensée 
et  de  la  civilisation  helléniques,  et  son  éclosion  n'a  pas  plus  lieu 
de  nous  surprendre  que  tel  phénomène  de  Tordre  naturel  qui 
se  manifeste  au  moment  précis  où  se  trouvent  réalisées  les  con- 
ditions qui  le  rendaient  possible.  Avant  Vusure  du  thème  de  la 
querelle  d'Achille,  un  récit  étendu  de  cette  querelle  et  de  ses 
conséquences  ne  peut  guère  se  concevoir  ;  après  Y  usure ,  un 
pareil  récit  devait  presque  fatalement  voir  le  jour.  L'Iliade 
naquit  donc  —  et  cela  précise  les  circonstances  de  sa  formation 
—  d'un  thème  littéraire  déjà  artificiel,  et  c'est  faire  fausse  route 
que  de  chercher  son  premier  état  dans  une  période  encore 
naïve  de  l'histoire  de  l'épopée.  Avant  elle  il  existait  toute  une 
littérature  épique  très  riche  et  très  variée,  qui  plongeait  par  ses 
souvenirs  au  plus  profond  du  passé  de  la  race,  qui  remontait 
même  peut-être  au-delà  de  ce  passé,  et  VIliade  n'est  devenue, 
ou  n'a  commencé  à  devenir  VIliade  qu'en  s'agrégeant  une  par- 
tie des  sujets  traités  par  cette  littérature,  ou  une  partie  de  cette 
littérature  elle-même. 

C'est  là,  selon  toute  apparence,  un  des  plus  anciens  groupe- 
ments épiques  que  nous  puissions  saisir.  Je  n'oserais  affirmer 
que  c'est  le  plus  ancien,  ni,  d'une  manière  générale,  que  la 
querelle  entre  héros  fut  le  premier  motif  autour  duquel  se  cris- 
tallisa l'épopée  antérieure.  D'autres  thèmes  ont  pu,  avant  la 
querelle,  servir  de  point  de  départ  à  d'assez  longs  récits;  d'autres 
Iliades  ont  pu  être  chantées  avant  Y  Iliade,  dont  Achille  même 
avait  peut-être  fourni  la  matière.  Mais  il  faut  reconnaître  que, 
de  tous  les  incidents  de  la  vie  héroïque,  celui  qui  appelait  le 
plus  naturellement  une  suite,  c'était  la  querelle.  Un  combat 
singulier,  la  prise  d'une  bourgade,  le  pillage  d'un  campement, 
étaient,  à  la  rigueur,  des  exploits  qui  se  suffisaient  à  eux- 
mêmes;  ce  qu'ils  mettaient  en  lumière,  c'étaient  des  actes 
matériels;  ces  actes  accomplis,  nul  besoin  de  l'intelligence, 
nulle  curiosité  ne  réclamait  impérieusement  la  connaissance  de 
ce  qui  avait  suivi,  tandis  que  la  querelle,  cette  aventure  morale 


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GOBOfENT   à  DU    BE  FORMER   l'cLUDE  287 

tenait,  par  le  seul  fait  de  sa  nature,  les  imaginations  en  sus- 
pens ;  elle  était  grosse  d'événements  futurs,  et  devait  sans  peine, 
au  jour  marqué,  s'accroître  de  la  peinture  indéfiniment  variable 
de  ses  effets.  Voilà  pourquoi  je  serais  tenté  de  croire  que,  si  le 
thème  de  la  querelle  ne  fut  pas  Tunique  cause  des  premiers 
groupements  épiques,  il  en  fut  une  des  causes  les  plus  actives 
et  les  plus  efficaces  ;  pour  employer  une  comparaison  homé- 
rique, il  fut,  plus  que  d'autres  thèmes,  le  «  suc  de  figuier  » 
dont  quelques  gouttes  suffisent  à  faire  coaguler  le  lait  (1). 

Et  maintenant,  pourquoi  cette  agglutination  se  produisit-elle 
de  préférence  autour  du  nom  d'Achille?  Pourquoi,  si  la  que- 
relle était  le  thème  extensible  par  excellence,  n'est-ce  pas  une 
autre  querelle  que  celle  d'Achille  et  d'Agamemnon  qui  donna 
le  branle  à  ce  grand  mouvement  poétique?  Ou  pourquoi  ce 
différend  au  sujet  de  Briséis,  et  non  pas  tel  autre  de  ceux 
qu'avait  dû  susciter,  entre  les  deux  héros,  une  rivalité  ancienne 
et  non  douteuse?  Pourquoi  même  ce  cadre  de  la  guerre  de 
Troie?  Autant  de  questions  dont  l'examen  allongerait  cet  article 
outre  mesure.  Peut-être  y  reviendrai-je  dans  une  prochaine 
étude. 

Paul  Girard. 

(1)  Hiade,  V,  902-903. 


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LE  NOMBRE  GÉOMÉTRIQUE  DE  PLATON 

(POST  SCWPTUM) 


§  I.  Exposition  du  sujet.  —  Éléments  du  Nombre  de  Platon. 

• 

Platon,  dans  la  République,  passe  en  revue  les  caractères  des 
diverses  formes  de  gouvernement.  Ceux  qui  sont  fondés  sur  la 
justice  pouvant  dégénérer  en  démocratie,  gouvernement  des 
ambitieux,  il  explique  de  quelle  manière  peut  se  faire  le  chan- 
gement. Socrate  exposant  les  idées  de  Platon  dit  à  Glaucon  : 
Veux-fu  qu'à  Timitation  d'Homère,  nous  conjurions  les  Muses 
de  nous  expliquer  l'origine  de  la  querelle  et  que  nous  les  fassions 
parler  sur  un  ton  tragique  et  sublime,  moitié  sérieusement 
moitié  en  se  jouant  avec  nous  comme  avec  des  enfants? 

—  Comment? 

—  A  pou  près  ainsi  :  «  Il  est  difficile  qu'un  État  constitué 
«  comme  le  vôtre  s'altère  ;  mais  comme  tout  ce  qui  naît  dépérit, 
«  ce  système  de  gouvernement  ne  durera  pas  toujours,  il  se 
«  dissoudra  et  voici  comment  :  Il  y  a  des  retours  de  fécondité  et 
«  de  stérilité  pour  les  plantes  qui  naissent  dans  le  sein  de  la 
«  terre,  comme  pour  Tâme  et  le  corps  des  animaux  qui  vivent 
a  sur  sa  surface.  Ces  retours  ont  lieu  quand  l'ordre  étemel 
«  ramène  sur  elle-même  pour  chaque  espèce  sa  révolution  cir- 
«  culaire,  laquelle  est  plus  courte  ou  plus  longue  selon  que  la 
«  vie  de  chaque  espèce  est  plus  longue  ou  plus  courte.  Les 
«  hommes  que  vous  avez  élevés  pour  être  les  chefs  de  TEtat 
«  pourront  bien  ne  saisir  ni  par  le  raisonnement  ni  par  Tobser- 


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LE   NOMBRE   GÉOMÉTRIQUE  DE  PLATON  289 

«  vation  l'instant  favorable  ou  contraire  à  la  propagation  de 
«  votre  espèce  ;  cet  instant  leur  échappera  et  ils  donneront  des 
«  enfants  à  FEtat  à  des  époques  défavorables. 


Ici  se  trouve  F  épisode  du  nombre  géométrique. 

Nous  avons  annoncé  en  1882  que  ce  nombre  est  76  myriades, 
c'est-à-dire  en  langage  moderne  760000  (1). 

Platon  l'obtient,  comme  on  le  verra  plus  loin,  en  faisant  la 
somme  de  deux  harmonies,  l'une  carrée  égale  à  100  fois  100 
ou  10000,  l'autre  égale  à  7500  fois  100  ou  750000. 

10000  +  750000  =  760000. 

Il  nomme  ici  harmonies  le  carré  de  100  ou  une  myriade  et  le 
multiple  75  myriades  de  ce  carré. 

Ce  qui  donne  une  haute  valeur  au  nombre  76  myriades,  c'est 
l'importance  des  éléments  que  Platon  a  fait  concourir  à  sa  cons- 
truction. La  phrase  qui  le  décrit  présente  sous  une  forme  sym- 
bolique et  mystérieuse,  légèrement  voilée,  un  ingénieux  tableau 
de  brillantes  découvertes  scientifiques  qui  avaient  illustré  la 
Grèce.  Platon  y  a  joint  quelques  nombres  ayant  alors  une  célé- 
brité bien  établie.  Voici  quels  sont  ces  éléments  : 

l*Le  quaternaire  1,  2,  3,  4  de  Pythagore,  la  somme  10  des 
termes  et  l'intervalle  4/3  de  quarte  des  deux  derniers  termes. 

2*  Les  côtés  3,  4,  5  du  triangle  prototype  de  Pythagore  ;  les 
nombres  inexprimables  ou  irrationnels. 

S**  Les  nombres  4,  19,  10000  qui  représentent  chacun  une 
période  d'années   savoir  :  l'Olympiade   le  cycle   lunisolaire 


(l)Le  nombre  géométrique  de  Platon,  Paris,  Hachette,  1882,  br.  iii-8«  de  32  p. 
Voy.  aussi  un  résumé  de  cette  interprétation,  augmenté  de  quelques  développe- 
ments nouveaux,  dans  V Annuaire  de  V Association  pour  V Encouragement  des 
Études  grecques,  18*  année,  1884,  p.  218-255  ;  et  Théon  db  Smtrnb,  Exposition  des 
connaissances  mathématiques  utiles  pour  la  lecture  de  Platon,  avec  appendice  :  le 
Nombre  de  Platon,  (ouvrage  couronné  par  rAssociation  pour  TEncouragement 
des  Études  grecques  et  par  llnstitut).  Paris,  Hachette,  1892,  p.  365-400. 


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290  j.  DUPUis 

de  Méton  et  la  période  hypothétique   de  transmigration  des 
âmes; 
4**  Le  théorème  de  Thaïes  sur  les  triangles  semblables. 

V  Le  quaternaire  /,  2,  3,  4.  Il  rappelait  une  des  plus  belles 
découvertes  de  Pythagore  et  constituait  le  serment  des  Pytha- 
goriciens :  Si  Ton  fait  vibrer  successivement  une  corde  entière, 
puis  la  moitié,  les  deux  tiers,  les  trois  quarts  de  la  corde,  on 
obtient  avec  la  moitié  Toctave  du  son  initial,  avec  les  deux  tiers 
la  quinte  et  avec  les  trois  quarts  la  quarte.  Les  longueurs  de 
corde  qui  donnent  respectivement  ces  trois  consonances  sont 
donc,  en  allant  du  son  aigu  au  son  grave,  comme  1  est  à  2  pour 
l'octave,  comme  2  est  à  3  pour  la  quinte  et  comme  3  est  à  4  pour 
la  quarte.  Le  quaternaire  1,  2,  3,  4  symbolise  cette  découverte 
delà  loi  numérique  des  consonances  contenues  dans  l'octave  (1). 

Pythagore,  dit  DiogèneLaërce  (VIII,  12),  découvrit  le  rapport 
numérique  des  sons  rendus  par  une  seule  corde  «  tov  t£  xavova 
Tiv  ex  [jLiaç  yopS-fiç  eupcïv  ». 

Cette  expérience  est  aussi  attribuée  à  Pythagore  par  Aristide 
Quintilien,  Gaudence,  Nicomaque,  Jamblique,  Boèce,  Porphyre. 

La  somme  des  termes  du  quaternaire  étant  10,  toutes  les  puis- 
sances de  10  sont  des  puissances  du  quaternaire  ;  mais  tous  les 
Grecs,  tous  les  Barbares  comptaient  par  unité,  dizaine,  centaine, 
mille,  et  dizaine  de  mille  ou  myriade,  nouvelle  unité  princi- 
pale, dont  le  quaternaire  entre  dans  la  construction  de  tous  les 
nombres  (2). 

De  plus,  un  est  le  principe  de  tous  les  nombi^'es,  2  représente 
la  ligne  droite,  première  longueur,  définie  par  2  de  ses  points, 

3  représente  le  triangle,  première  surface,  définie  par  ses  3  som- 
mets, et  4  représente  le  tétraèdre,  premier  solide,  défini  par  ses 

4  sommets;  donc  le  quartenaire  1,  2,  3,  4  est  l'emblème  de  tout 
ce  qui  existe  et  par  conséquent  Temblème  du  Dieu  créateur. 

(1)  Cf.  Revue  des  Études  grecques ^  Note  sur  \e  Serment  des  Pythagoriciens^  t  VII, 
1894,  p.  146-150;  et  Théon  de  Smyrne,  p.  97-99  de  Téd.  déjà  citée. 

(2)  Plutarque,  Pladta,  I,  16. 


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LE   NOMBRE   GÉOMÉTRIQUE   DE   PLATON  29i 

La  formule  du  serment  des  Pythagoriciens  nous  a  été  con- 
servée dans  les  Vers  dorés  qui  sont  attribués  à  Lysis  de  Tarente, 
Tun  des  disciples  immédiats  de  Pythagore.  Us  contiennent 
l'abrégé  des  principaux  préceptes  du  Maître  (1). 

Fabre  d'Olivet  a  donné  une  traduction  des  Vers  dorés  en  vers 
libres  dans  l'ouvrage  :  «  Les  vers  dorés  de  Pythagore  expliqués 
et  traduits  pour  la  première  fois  en  vers  eumolpiques  (2)  français 
par  Fabre  d'Olivet  <avec  cette  épigraphe>  : 

<  Je  vais  parler  au  sage,  éloignez  les  profanes> 

Paris,  1813,  in-8*  de  410  pages. 

Voici  le  passage  contenant  la  traduction  du  serment  : 

«  Que  jamais  le  sommeil  ne  ferme  ta  paupière 
«  Sans  t'être  demandé  :  qu'ai-je  omis?  qu'ai-je  fait? 
«  Si  c'est  mal,  abstiens-toi  :  si  c'est  bien,  persévère. 
«  Médite  mes  conseils,  aime-les,  suis-les  tous  ; 
«  Aux  diverses  vertus  ils  sauront  te  conduire. 
«  J'en  jure  par  celui  qui  grava  dans  nos  cœurs 
«  La  tétrade  sacrée^  immense  et  pur  symbole^ 
«  Source  de  la  nature  et  modèle  des  dieux  »  (3). 
Nal   (jLot  riv  àjjLSTlpqL  <^u^^  icapaSévra  TETpoxTuv, 
iMcyàv  àevàou  ^uotcoç (vers  45-46). 

Hiéroclès  commentant  le  serment  dit  que  de  toutes  les  con- 
naissances (enseignées  par  Pythagore)  la  plus  merveilleuse  est 
celle  du  quaternaire,  véritable  démiurge  (4). 

Sextus  Ëmpiricus,  au  livre  VII  de  son  écrit  Contre  les  mathé- 


(\) et.  Fragmenta philosophorum  graecorum^éd,  d'Aug.  Mullach,t.  1,  Didot,  1875, 
p.  193  et  sq.  Ce  vol.  contient  aussi  le  Commentaire  d'Hièroclés,  p.  416  et  suiv. 
(%)  Eumolpiquey  de  tOfioXicoc,  harmonieux,  mélodieux. 

(3)  Fabre  d'Olivet  a  suivi  dans  sa  traduction  le  texte  grec  tel  qull  est  rapporté 
en  léte  du  Commentaire  d'HiérocUs,  interprété  par  le  fils  de  Casaubon,  Londres, 
1618. 

(4)  M<YiffTOv  $i  TOtStMv  (iiaÔT,|jiiT«v)  -fi  vf\^  8T,|jitoupYtxf,ç  TttpoxTijoç  Yvwffiç.  Hié- 
roclès, In  aureum  carmen.  Fragments  des  philosophes,  1. 1,  p.  466  de  Téd.  Didot 


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292  j.  DUPuis 

maiiciens,  après  avoir  donné  la  formule  du  serment,  ajoute  : 
«  Celui  qui  a  transmis  dans  nos  âmes,  c'est  Pylhagore  ;  les 
Pythagoriciens  le  considéraient  cmnme  un  dieu.  Quant  au 
quaternaire,  c'est  l'ensemble  des  quatre  premiers  nombres 
dont  la  somme  constitue  le  nombre  le  plus  parfait  10,  car 
on  a 

1  +  2  +  3+4  =  10. 

C'est  ce  nombre  qui  est  le  premier  quaternaire  »  (1). 

Après  la  découverte  du  quaternaire,  on  aima  à  ranger  les 
choses  par  séries  de  4,  comme  on  en  rangeait  par  série  de  7.  Ces 
quaternaires,  plus  ou  moins  fantaisistes,  ne  servirent  qu'à  faire 
oublier  le  premier  qui  symbolisait  l'admirable  découverte  du 
maître.  Et  Pythagore  jugeait  sans  doute  lui-même  que  la  loi 
numérique  des  consonances  musicales  était  la  plus  glorieuse 
de  ses  découvertes,  car  mourant  il  recommanda,  dit-on,  à  ses 
amis  l'usage  du  monocorde.  Cette  tradition  nous  a  été  conser- 
vée par  Aristide  Quintilien  (2). 

2''Les  côtés  3,  4,  5  du  triangle  rectangle  de  Pythagore.  Plu- 
tarque  après  l'avoir  appelé  le  plus  beau  des  triangles  rectangles 
«  To  xàXXta"Tov  TÛv  opOoYwvLwv  Totycovwv  »  dit  :  c'est  de  ce 
triangle  que  Platon  semble  s'être  servi  dans  la  République,  en 
formant  le  nombre  nuptial  (3). 

Proclus  est  plus  affirmatif,  il  dit  en  parlant  du  triangle  rec- 
tangle :  ((  à  ce  genre  de  triangle  appartient  le  triangle  de  la 
République  dont  les  côtés  sont  3  et  4  et  l'hypoténuse  5  {Proclus 
in  Euclidem,  commentaire  sur  la  proposition  47). 

Le  témoignage  d'Aristide  Quintilien  est  encore  plus  précis. 


(1)  Tàv  (liv  izapaU^'za  Xf^ovreç  nuBoy^pav,  toOtov  yàp  i6f  o ic  o  (ou  v,  T«Tp«XTÙv  6è 
âpi6{jidv  Ttva,  6ç  i%  TCffffipuv  tûv  icpciSTwv  dpiO{<.6v  ffO)'xci(i.ivoç,  tôv  TtXf  td^aTOv  dic^p- 
TtÇev,  ÔTicfp  TÔv  Bixa  •  8v  yàp  xal  600  xal  TpCa  xal  xiuvapOL,  Bixa  yîvrcai  •  Ï9xi 
$i  oGtoç  ipiOiiàç  Tcptùxr^  TexpaxtOc/  VU,  94,  p.  389  de  Téd.  de  Leipzig,  1718, 
in-fol. 

(2)  Aiô  xal  nuSay^pav  «paaC,  t^v  évTeûôiv  dhcaT^Xa-jf^v  icoioôjuvov,  |iovoxop6£Çtiv  toîc 
ixalpotc  icapatvl9ai(p.  116,  Meibom). 

(3) '9  xal  nXixwv  fv  xfi  IIoXiTtiqi  fioxeî  toi5t<|)  irpooxtxpTiaOat  xà  ya\Li{kiO'i  6td- 
Tpa|ijta  ouvtiTTuïv...  (Plutarque,  Sw  Isis  et  Osv'is,  56,  p.  457  Didot). 


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LE   NOMBRE  GÉOMÉTRIQUE   DE   PLATON  293 

On  lit  en  effet  au  livre  3  de  son  traité  sur  la  mtisiqiie  :  «  Les 
côtés  de  ce  triangle  étant  3,  4,  5,  comme  je  l'ai  dit,  si  on  en 
fait  la  somme,  on  a  le  nombre  12...  le  rapport  des  côtés  de 
l'angle  droit  est  4/3,  et  c'est  de  (4/3  +  5)  que  Platon  parle 
<  dans  la  République  >  (1). 

La  découverte  de  la  propriété  du  triangle  rectangle  a  conduit 
Pylhagore  à  cette  autre  découverte  étonnante  par  son  origina- 
lité :  il  y  a  des  quantités  inexprimables,  c'est-à-dire  qu'aucun 
nombre  ne  peut  exprimer  exactement.  Platon  prendra  pour 
exemple  la  diagonale  de  S,  c'est-à-dire  du  carré  dont  le  côté  est  5  ; 
d'après  le  théorème  de  Pylhagore,  le  carré  de  cette  diagonale  vaut 
25  +  25  ou  50,  or  aucun  nombre  entier  ou  fractionnaire  élevé 
au  carré  ne  peut  produire  50,  donc  la  diagonale  de  5  est  inex- 
primable a  àppTjTOÇ  ». 

S*"  Les  nombres  4, 19  et  10000  qui  représentent  chacun  une 
période  de  temps,  sont  trois  nouveaux  éléments  constitutifs  du 
Nombre  760000. 
•    Le  nombre  4  était  la  durée  de  VOlympiade. 

Le  nombre  19  est  le  cycle  lunisolaire  de  Méton.  Quand  Pla- 
ton vint  au  monde,  l'athénieu  Méton  venait  de  découvrir  que 
19  années  solaires  renferment  235  lunaisons,  c'est-à-dire 
qu'après  19  ans  le  soleil  et  la  lune  se  retrouvent  aux  mêmes 
points  du  ciel  par  rapport  à  la  terre.  Méton  avait  peut-être 
appris  cette  concordance  dans  ses  voyages.  Quoi  qu'il  en  soit, 
la  nouvelle  de  cette  découverte  eut  le  succès  le  plus  éclatant  et 
les  Athéniens  en  firent  graver  le  résultat  sur  les  murs  du  Pnyx, 
lieu  près  de  l'Acropole  d'Athènes  où  se  tenaient  les  Assem- 
blées du  peuple  (2). 

Le  nombre  10000  =  10*  =  (1  +  2  +  3  +  4)*,  harmonie 
supérieure,  «  àpjjiovta  xpetrcwv  »,  est  la  période  hypothétique  de  la 

(\)  ToO  8à  TOtouTOu  tpiYïivoy  ouvearÛTOç,  ûç  I^tjv,  éx  Tpiôv,  xal  TtaadEpwv,  xotl 
icévTf,  fl  xàç  icXtupàc  dpiOixT^Tixwc  aov6e(7i{i.8v,  fj  tûv  $c^8sxa  itXTjpoOTat  itoadxTiç...  al 
6è  -rt-jV  6pW\v  ittpt^xouffott  6T\XoOat  tôv  lirCxptTOv,  toOtou  8^  xal  liXaTWv  çTjalv  iicCxpiTOv 
nx^^iOL  ictvtiSt  auÇuY^vTa  (p.  150  Meib.). 

(2)  Cf.  Elibn,  Histoires  variées^  x,  7.  —  Diodorb  de  Sicile,  BiblioUièque  histori- 
que, xu,  36. 


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294  j.  Dupuis 

transmigration  des  âmes  :  diaprés  Platon,  Tâme  qui  a  vécu, 
selon  la  justice  échange  sa  condition  contre   une  condition 
meilleure,  celle  qui  a  vécu  dans  Tinjustice  échange  la  sienne 
contre  une  plus  malheureuse  et  aucune  âme  ne  revient  au  point 
de  départ  qu'après  dix  mille  ans  (1). 

4**  Thaïes  de  Milet,  Tun  des  Sept  sages  de  la  Grèce,  avait 
découvert  cette  proposition  fondamentale  de  la  géométrie  élé- 
mentaire :  Deux  triangles  qui  ont  les  angles  égaux  deux  à  deux 
ont  les  côtés  homologues  proportionnels,  et  réciproquement.  Ce 
premier  théorème  sur  les  figures  semblables  lui  permit  de 
résoudre  quelques  problèmes  de  géométrie  pratique,  comme  la 
mesure  des  distances  de  points  inaccessibles. 

Par  un  artifice  ingénieux,  Platon  fait  concourir  le  théorème  fon- 
damental de  Thaïes  à  la  construction  du  Nombre  géométrique  : 
pour  avoir  le  facteur  7500  ou  iOO  fois  75  de  la  seconde  harmonie 
qui  ajoutée  à  10000  donne  le  Nombre  géométrique,  il  prend, 
dans  le  triangle  rectangle  prototype  de  Pythagore,  réalité 
25  =  16  -f  9  dont  il  triple  les  termes,  ce  qui  donne  75  =  48  +  27. 
Ces  trois  produits  sont  les  carrés  des  côtés  5v/5,  4v/î,  3\/T  d'un 
triangle  semblable  à  celui  de  Pythagore,  puisque  ces  deux 
triangles  ont  les  côtés  proportionnels. 

Toutes  ces  opérations  élémentaires  ne  devaient  être  qu'un 
jeu  pour  Platon,  aussi  grand  géomètre  que  profond  philosophe. 
Nous  lui  devons  d'avoir  introduit  en  géométrie  la  théorie  des 
sections  coniques  qui,  deux  mille  ans  apr^s,  ont  joué  un  si  grand 
rôle  dans  le  mécanisme  de  l'univers,  lorsque  Kepler  les  reconnut 
pour  les  vraies  orbites  parcourues  par  les  planètes.  «  Parmi  les 
mathématiciens,  a  dit  La  Ramée,  il  n'y  a  qu'un  Platon,  comme 
il  n'y  a  qu'un  Homère  <parmi  les  poètes>  «  Sedunxis  mathemor 
ticorum  omnium,  tanquam  Homerus,  habeiur  Plato  »  (2). 


(1)  Klç  iiiv  yàp  tauTÔv,  86r/  fixtt  i\  ^/ux^  iKiffr^i,  oôx  à^txvtîxat  Itwv  (luptwv  (Platon, 
Phèdre,  248  E). 

(2)  Scholarum  Mathem,  Libri  XXXI,  livre  1,  p.  51,  Francfort,  1599,  éd.  posthame. 


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LE   NOMBRE   GÉOMÉTRIQUE   DE   PLATON  295 

§  II.  Texte  du  lieu,  —  Explication  littérale;  commentaire.  — 
Traduction,  —  Conclusion, 

Voici  le  texte  du  lieu  revu  par  Schneider,  éd.  Didot,  t.  2, 
p.  144. 

"Etti  ôs  ôelcj)  ulv  yEVVTiTw  TieploSoc  "Jiv  àpiO[JLOç  TOpiAa[JL6àv£t 
TsAetoç,  àvOpwiceUj)  Se  ev  (j>  TcpcoTcp  aiiÇT^^^W  SuvàjjLeval  Te  xal  SuvaT- 
Teuo[jLSvai  TpeTç  à-reoorrào'etç,  Térrapaç  Se  opouç  Xaêouo'at  ojjloiouvtwv  tê 
xal  àvojjLOtouvTov  xal  aùÇovTwv  xal  ç6tv6vTCi)v,  iràvTa  irpooT^vopa  xal 
f7|Tot  irpo^  àX^T^Xa  àiri^T^yav  <5v  eTctTptTOç  iruO[jLT|V  -neiJLTcàSt  ffuî^uyelç 
Sùo  àp[xov(aç  Tcapl^eTat  TpU  aoÇYiOcl;,  t?|v  aèv  iot^v  iTax^;,  éxaTov 
Touau-ràxiç,  tt^v  Se  i(JO[JL75x7i  [xèv,  t^  iipojJiYixet  Se,  IxaTOv  [xèv  àpiO[jLciîv 
à-no  Sta[xlTp(i>v  ^t^tûv  'îre[jL'nà5o;,  Seo[JLév(ov  évô^  éxàorwv,  àp^v^Tcov 
Se  S'jeiv,  IxaTOv  Se  xu6(i)v  TpiàSoç.  Siiuiraç  Se  outoc  àpt9[JLàc  yewjxe- 
Tpixoç,  TOiouTOu  xiiptoç,  à[jieiv6v(i>v  xe  xal  ^etpévwv  yevifrewv.  (Rp. 
Vm,  546  BC)  (1). 

Explication  littérale  et  commentaire. 

*'ETct  SI  6e(c|i  fi€v  YcvvTjTtJ)  7rep(o8oç  f,v      A)  Il  y  a  pour  le  divin  engendré 
àpiO{JLoc  xéXetoç  iceptXatfjiSdlvet.  une  période  qu'un  nombre  par- 

fait embrasse; 
&v8pu>7cs(c|>  Se  iv  cj>  TcpioTCji  B)  pour  Thumain  il  y  a  un  nom- 

bre dans  lequel  (comme)  pre- 
mier 
o^ifoeu;  SuvàfxevotC  xe  xal  Suvaoxeu^fjie-      des  quantités  génératrices  et  en- 

vat  gendrées 

XoCou^at  tpet^  à'ïTocnrd^ffetç,  xérxapac  8è     comprenant  trois   intervalles  et 

Spooi;  quatre  termes 

ôjxoiojvxiuv  xe  xal  àvofjtotouvxtov  de  ceux  qui  donnent  des  choses 

semblables  ou  dissemblables, 


(l)  Le  texte  Didot  donne,  ligne  7  ci-dessus,  la  leçon  t^v  8i  taoïit^T^  |iiv  t^, 
icpoîi-^xti  8i,  nous  la  remplaçons  par  la  variante  t^.v  6è  Iffojjii^xTi  jjièv,  t^  itpoix-f.xti 
$è,  s.  ent.  -sXfupql  que  fournissent  deux  des  trois  manuscrits  de  la  Bibliothèifue 
nationale  de  Paris,  inscrits  sous  les  n»  1642  et  1810,  ancien  fonds  et  plusieurs 
mannscrits  étrangers. 


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296 


J.   DUPU1S 


XX'.  aùy vTwv  xaî  (p6iv6vxa)v 

4itl(pT,vfltv  itàvxa  irpà<  ^Xi^Xa  itpoffiî- 

Yopa  xat  (STjxdt* 
wv    iiçkpiToc  ituGfATiV  ffuÇu^eU   itsfx- 

Tcapé^exat  $uo  ap{AOv{a< 
TTjV  (xev  ladbttc  Vor^v,  bcaxov  Toaauxdt- 
xi<, 

TYjv  8è  lffojn(5xT)  (jikv, 

•ç^  icpo{ATjxei  8è  (icXeup$) 

Ixocx^v  jA&v  àpi6{A(ûv  àiro 
SiflCfiéxpcDy  (StjToïv  icejiiràSoc, 
8eo{xév(t>v  lvô<  èxiorccov, 


(àxaxèv  8k  àpiOfJLÛv  àiro 
(8eo[iiv(i)vj  81  8oeTv  (Ixiorwv) 
bcocxov  81  xu6a)v  Tp(i8oc. 
OuToc  8e  àpiO(jLàc  Y'^H^^P^^^  îu|xita< 


qui  croissent  ou  qui  décroissenl, 

présentent  tous  rapports  analo- 
gues et  rationnels. 

C)  Desquels  rapports  le  fond  épi- 
trite  ajouté  à  cinq  (c'est-à-dire 
4/3  -f  5  =  19/3) 

trois  fois  multiplié 

donne  deux  harmonies 

Tune  également  égale,  cent  répé- 
tés autant  de  fois  (c'est-à-dire 
100  fois  100  ou  10000), 

Tautre  de  même  longueur  (100) 
dans  un  sens, 

mais  par  le  côté  allongé  dans 
Taulre  sens 

—  de  cent  carrés 

des  diagonales  rationnelles  de  5, 

(ces  carrés  étant)  diminués  cha- 
cun d'une  unité 
[100  fois  (49-1)  =  4800] 

ou  bien  de  cent  carrés 

des    diagonales    irrationnelles, 
diminués  chacun  de  deux 
[100  fois  (50-2)  =  4800] 

—  et  de  cent  cubes  de  trois, 
(2700). 

Ce  nombre  géométrique  tout  en- 
tier 


[10000  +  100  (4800  +  2700)  =  10000 -f  750000  =  760000] 


ToiouTou  xuptoc  yeiivzta^  à{xe(v6v(t>v  -ce 
x«î  ^eip<Sv(uv  xxX. 


est  maître  de  cette  manière  des 
générations  meilleures  ou  pires 
etc. 


A)  Le  divin  engendré  —  ce  sont  les  astres  :  «  Une  tradition 
venue  de  l'antiquité  la  plus  reculée,  nous  dit  Arislole,  et  trans- 
mise à  la  postérité  sous  Tenveloppe  de  la  fable,  nous  apprend 
que  les  astres  sont  des  dieux  et  que  la  divinité  embrasse  toute 


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LE   NOMBRE   GÉOMÉTRIQUE   DE   PLATON  297 

la  nature.  Tout  le  reste  sont  des  mystères  ajoutés  pour  persua- 
der le  vulgaire  dans  l'intérêt  des  lois  et  pour  Futilité  com- 
mune »  (Aristote,  Métaphysiquey  livre  XII,  chap.  8). 

Une  période  qu'un  nombre  parfait  embrasse  —  c'est  la 
grande  année  ou  année  parfaite  marquée  par  le  retour  du 
soleil,  delà  lune  et  des  planètes  à  leurs  points  de  départ.  Elle 
doit  comprendre  un  nombre  exact  de  révolutions  de  chacun  de 
ces  astres.  Le  nombre  qui  l'exprime  est  parfait  parce  qu'il  a  la 
propriété  d'embrasser  la  période. 

B)  Pour  l'humain  il  y  a  un  premier  nombre,  somme  de  quan- 
tités génératrices  et  engendrées,  comprenant  3  intervalles  et 
4  termes,  etc.  Platon  évoque  d'abord  le  serment  des  Pythago- 
riciens, mais  il  ne  désigne  le  quaternaire  1,  2,  3,  4  que  par  ses 
remarquables  propriétés.  La  première  partie  de  la  phrase  est 
donc  une  énigme  au  sens  propre  du  mot.  La  solution  de  cette 
énigme  est  le  nombre  10,  somme  des  termes  de  la  progression. 
Ils  présentent  trois  rapports  différents.  Les  termes  sont  généra- 
teurs et  engendrés,  car  chacun  d'eux  augmenté  d'une  unité 
produit  le  terme  suivant  et  est  produit  par  le  terme  précédent 
augmenté  d'une  unité.  Ils  sont  croissants  ou  décroissants,  car 
la  progression  peut  aussi  s'énoncer  4,  3,  2,  1.  Ils  donnent  des 
choses  semblables  ou  dissemblables,  car  les  termes  2  et  4 
considérés  comme  longueurs  de  cordes  sonores,  d'ailleurs 
identiques  et  également  tendues,  donnent  l'octave  et  la  double 
octave  du  son  rendu  par  la  corde  de  longueur  1,  c'est-à-dire 
des  sons  semblables  à  celui  de  cette  corde;  quant  au 
terme  3,  correspondant  à  la  longueur  3,  il  donne  la  réplique  de 
la  quinte,  c'est-à-dire  un  son  différent.  Enfin  tous  les  rapports 
4/3,  3/2,  2,  3  et  4  sont  rationnels  et  ils  sont  analogues,  puis- 
qu'ils représentent  des  consonances  musicales,  savoir  :  la 
quarte,  la  quinte,  l'octave,  la  réplique  de  la  quinte  et  la  double 
octave. 

C)  La  seconde  partie  de  la  phrase  depuis  c5v  eirUpiTo;  suffît  à  la 
détermination  du  nombre.  Platon  prend  d'abord,  dans  le  qua- 
ternaire qu'il  vient  d'évoquer,  le  rapport  4/3  des  deux  derniers 


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298  j.  Dupuis 

termes,  qui  mesure  la  consonance  de  quarte  et  qui  est  aussi  le 
rapport  des  côtés  de  l'angle  droit  du  triangle  prototype  de 
Pythagore.  Il  ajoute  à  ce  rapport  l'hypoténuse  5  du  triangle.  La 
somme  est  4/3  -f  5  ou  19/3.  Le  nombre  19  est  le  cycle  luniso- 
laire  de  Melon.  Il  soumet  19/3  à  trois  multiplications  succes- 
sives, c'est-à-dire  qu'il  multiplie  19/3  par  trois  facteurs  succes- 
sifs; il  sera  facile  de  les  trouver  après  la  détermination  du 
Nombre.  C'est  plutôt  un  problème  simple  d'arithmétique 
qu'une  seconde  énigme  à  résoudre. 

Le  produit,  disent  les  Muses,  est  la  somme  de  deux  harmo- 
nies, l'une  carrée  égale  à  100  fois  100  ou  10000,  l'autre  de 
même  longueur  100  dans  un  sens  et  allongée  dans  l'autre  sens; 
le  côté  allongé  égale  100  cubes  de  3  c'est-à-dire  2700  plus 
100  carrés  des  diagonales  rationnelles  de  5,  ces  carrés  étant 
préalablement  diminués  d'une  unité,  ou  bien  100  carrés  des 
diagonales  irrationnelles,  ces  carrés  étant  d'abord  diminués 
de  2. 

Le  carré  de  la  diagonale  de  5  est  25  -|-  25  ou  50,  d'après  la 
proposition  du  carré  de  l'hypoténuse.  Or  aucun  nombre,  entier 
ou  fractionnaire,  élevé  au  carré  ne  peut  produire  50,  donc  la 
diagonale  de  5  est  irrationnelle.  Le  plus  grand  carré  entier 
contenu  dans  50  étant  49  dont  la  racine  est  7,  Platon  donne  à  7 
le  nom  de  diagonale  rationnelle  de  5  ;  donc  100  carrés  des  dia- 
gonales rationnelles  de  5,  ces  carrés  étant  d'abord  diminués 
d'une  unité  =  100  fois  (49-1)  et  100  carrés  des  diagonales  irra- 
tionnelles, ces  (farrés  étant  d'abord  diminués  de  2  =  100  fois 
(50-2).  Chacun  des  deux  résultats  =  4800, 
donc  la  seconde  harmonie  vaut 

(2700  +  4800)  100  =  7500X100  =  750000 

et  le  nombre  cherché  =  10,000  -f  750,000  =  760,000. 

Si  Platon  indique  deux  modes  de  formation  du  nombre  4800, 
en  voici  sans  doute  la  raison  :  il  donne  le  premier  mode  100  fois 
(49-1)  afin  de  faire  figurer  parmi  les  éléments  du  nombre  géomé- 
trique le  septénaire  sacro-saint  dès  la  plus  haute  antiquité  à  cause 


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LE   NOBfBRE   GÉOMÉTBIQCE   DE   PLATON  299 

des  7  astres  errants  que  leur  mouvement  propre  sur  la  voûte 
céleste  faisait  prendre  pour  des  divinités  ;  et  il  donne  le  second 
mode  de  formation  100  fois  (50-2)  parce  que  la  diagonale 
rationnelle  de  S,  qui  est  7  à  moins  d'une  unité,  varie  avec  le 
degré  d'approximation  tandis  que  le  carré  SO  de  la  diagonale 
irrationnelle  est  invariable. 

Le  nombre  géométrique  76  myriades  étant  connu,  il  est  facile 
de  déterminer  les  trois  facteurs  successifs  par  lesquels  on  pour- 
rait multiplier  (4/3  +  5)  ou  19/3  pour  l'obtenir.  Le  résultat 
76  myriades  étant  un  nombre  entier,  le  facteur  3  s'impose 
d'abord  pour  transformer  19  tiers  en  19  unités,  puis  si  l'on 
remarque  que  4  fois  J9  =  76,  le  facteur  4  s'impose  encore, 
donc  le  nombre  cherché  peut  aussi  êlre  représenté  par  le  pro- 
duit 19  X  4  X  10000,  il  peut  donc  être  mis  sous  l'une  des  trois 
formes  principales  : 

10000  H-  750000  =  (4/3  +  5)  (3  +  4  H-  5)  ^  10000  =  4  X  i9  X  10000 

Traduction  du  lieu. 

Il  y  a  pour  le  divin  engendré  (les  astres)  une  période  qu'un 
nombre  parfait  embrasse  ;  pour  l'humain  il  y  a  un  premier 
nombre  (10),  somme  de  quantités  génératrices  et  engendrées, 
comprenant  trois  intervalles  et  quatre  termes  (1,  2,  3,  4),  de 
ceux  qui  donnent  des  choses  semblables  ou  dissemblables,  qui 
croissent  ou  qui  décroissent  et  ne  présentent  que  des  rapports 
analogues  et  rationnels. 

L'épitrite  (4/3)  pris  parmi  ces  rapports  ajouté  à  8  donne  la 
somme  (4/3  +  S  =  19/3)  qui,  trois  fois  multipliée  (par  3,  4, 
10000)  offre  deux  harmonies,  l'une  carrée  égale  à  cent  fois  cent 
(10000),  l'autre  de  même  longueur  (100)  dans  un  sens  et  allon- 
gée dans  l'autre  sens,  le  côté  allongé  égale  100  cubes  de  trois 
(2700)  et  100  carrés  des  diagonales  rationnelles  de  S,  ces  car^ 
rés  étant  diminués  préalablement  chacun  d'une  unité,  c'est-à- 
dire  [100  fois  (49-1)  =  4800],  ou  100  carrés  des  diagonales 
irrationnelles^  ces  carrés  étant  diminués  chacun  de  2  unités 


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300  J.  Dupuis 

c'est-à-dire  [100  fois  (50-2)  ce  qui  donne  encore  4800],  C'est  ce 
nombre  géométrique  tout  entier 

10000  +  100  (2700  +  4800)=  10000  +  750000  =  760000 

qui  est  maître  des  générations  meilleures  ou  pires. 

Les  Muses  ajoutent  :  «  Ignorant  le  mystère  de  ce  Nombre, 
<c  vos  magistrats  uniront  les  époux  à  contre- temps  et  de  ces 
«  mariages  naîtront,  sous  de  funestes  auspices,  des  enfants  d'un 
«  mauvais  naturel.  Leurs  pères  choisiront,  à  la  vérité,  les 
«  meilleurs  d'entre  eux  pour  les  remplacer  ;  mais  comme  ceux- 
«  ci  ne  seront  pas  dignes  de  leur  succéder,  à  peine  arrivés  à  la 
«  dignité  de  leurs  pères,  ils  commenceront  par  nous  n^liger 
«  dans  leur  office  de  gardiens  de  l'État,  n'estimant  pas,  comme 
«  il  convient,  la  musique  d'abord,  puis  la  gymnastique  «  -i 
«  [jLOtj<nxTi<;,  Seiirepov  8è  xi  vuparwUTÎç  »  <Cc'est-à-dire  les  exer- 
ce cices  de  l'esprit  et  du  corps>.  Ainsi  la  génération  nouvelle 
«  deviendra  plus  inculte,  plus  étrangère  aux  Muses  «  jiOev  à|xou- 
«  o-ÔTepoi  vev7)(T0VTat  ujjlïv  oi  vioi  »,  etc. 

Conclusion. 

Les  anciens  philosophes  croyaient  que  l'humanité  a  des 
retours  périodiques  comme  le  monde  planétaire,  c'est-à-dire 
qu'après  un  certain  temps,  tous  les  événements  humains,  par 
une  force  invincible,  doivent  se  reproduire  dans  le  même  ordre. 
Plutarque  commentant  dans  le  livre  du  Destin  (§  3)  le  passage 
du  Timée  (39  D)  où  il  est  question  de  la  grande  année  ou  année 
parfaite  après  laquelle  les  planètes  doivent  se  retrouver  aux 
mêmes  points  du  ciel,  s'exprime  ainsi  sur  la  grande  année  de 
l'humanité  :  «  Dans  cet  espace  de  temps  qui  est  déterminé  et 
que  perçoit  notre  intelligence^  ce  qui,  au  ciel  et  sur  la  terre^ 
subsiste  en  vertu  d'une  nécessité  primordiale,  sera  constitué 
dans  le  même  état  et  de  nouveau  toutes  choses  seront  exacte- 
ment rétablies  selon  leurs  anciennes  conditions...  Supposons, 
afin  de  rendre  la  chose  plus  claire  en  ce  qui  nous  regarde 


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LE   NOMBRE   GÉOMÉTRIQUE   DE   PLATON  301 

que  ce  soit  par  l'effet  d'une  disposition  céleste  que  je  vous 
écris  en  ce  moment  ces  lignes  et  que  vous  faites  ce  que 
vous  vous  trouvez  à  faire  à  cette  heure,  eh  bien  !  quand  sera 
revenue  la  même  cause,  avec  elle  reviendront  les  mêmes  effets, 
et  nous  reparaîtrons  pour  accomplir  les  mêmes  actes.  Ainsi  il 
en  sera  également  pour  tous  les  hommes.  » 

Dans  cet  ordre  d'idées  les  deux  périodes  ne  formeraient 
qu'une  seule  et  même  grande  année. 

Le  nombre  géométrique  ne  vise  certainement  pas  cette 
grande  année  comme  les  commentateurs  l'ont  généralement 
cru.  Ce  qui  a  pu  les  induire  en  erreur  c'est  le  début  de  l'épi- 
sode :  «  Il  y  a  pour  le  divin  engendré  une  période  qu'un 
nombre  parfait  embrasse  ;  pour  r humain  il  y  a  un  premier 
nombre...  »  L'ignorance  de  ce  premier  nombre  ainsi  que  de  la 
valeur  du  nombre  géométrique  et  de  ses  éléments  a  contribué  à 
entretenir  cette  illusion. 

Le  nombre  géométrique  résume,  comme  nous  l'avons  déjà 
dit,  sous  une  forme  symbolique  un  peu  mystérieuse,  les  bril- 
lantes découvertes  d'acoustique  musicale,  de  géométrie  et  d'as- 
tronomie qui  avaient  illustré  la  Grèce.  Platon  veut  que  ces 
sciences  soient  cultivées  avec  ardeur  pour  que  le  gouvernement 
des  meilleurs  et  des  plus  dignes  ne  dégénère  pas. 

La  phrase,  étrange  et  d'une  conception  ingénieuse,  qui 
décrit  le  Nombre  est  toute  en  l'honneur  des  sciences  ;  mais  elle 
est  surtout  un  hommage  rendu  au  génie  de  Pythagore  qui  en 
fut  l'un  des  premiers  et  plus  illustres  créateurs. 

J.  Ddpuis. 


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^lAETAIPOZ  ATTAAOY 


Une  belle  trouvaille  épigraphique,  qu'a  faite  dernièrement  à 
Cyzique  M.  R.  de  Rustafjaell,  me  décide  à  publier  enfin  une 
note  que  j'écrivis  en  1897(1)  et  que,  distrait  par  d'autres  soins, 
j'ai  négligé  jusqu'à  présent  de  faire  paraître.  J'ai  cette  satisfac- 
tion assez  rare  de  n'avoir  rien,  après  cinq  ans  écoulés,  à  chan- 
ger à  mon  texte,  et  de  voir  se  vérifier  une  conjecture,  qu'on  eût 
sans  doute  jugée  téméraire,  si  j'en  avais  fait  part  au  public 
dans  le  temps  qu'elle  me  vint  à  l'esprit,  puisqu'elle  serait  allée 
contre  la  doctrine  reçue. 


Les  importantes  études  publiées  tout  récemment  par  M.  E. 
Maass  (2)  ont  ramené  l'attention  sur  deux  monuments  d'un  grand 
intérêt,  découverts,voilà  quelques  années,  à  Yhiéron  de  THéli- 
kon,  dans  le  voisinage  de  Thespies.  Je  veux  parler  des  deux 
Spot,  qui  portent  l'un  et  l'autre  l'inscription  :  4>i>iTYipo<;  'ÀTraXw 
nepYa(JL£Ùç  àvé8etx£  xàv  yîvttîç  McioTrjç  ttJç  'EXu(i)vià8e<To-i  lopàv  eïfuv 
Iv  Tèv  lîàvra  ^p6vov  (3).  Mon  ami  M.  Jamot  a  bien  voulu  m'ap- 

(1)  J'ai  annoncé  la  prochaine  (!)  publication  de  cette  note  et  fait  connaître 
Topinion  qui  s'y  trouve  exprimée  dans  \di  Revue  de»  Études  grecques  de  1897,  p.  33, 
n.  5.  Cf.  Collignon  et  Pontremoli,  Pergame^  193,  n.  4,  où  il  a  été  tenu  compte 
de  cette  indication. 

(2)  E.  Maass,  Attisches  Schauspieleirelief  aus  Cagliari  (Jahrb.  des  InsL^Jl,  102); 
cf.  Hermès,  1896,  413. 

(3)  C.  /.  G.  S.,  I,  1788,  1789.  Il  faut  naturellement  rapprocher  de  ces  deux  dédi- 
caces rinscription  mutilée  du  Corpus  n.  1790;  ...tàv  y]3v  [4]v<6i[txt  ♦i]Xrrry>oç 
['A]TTi[X(i)  n]£pYOji£Ù;  Tîiç  M[<ôj]'n{  x^  tOç  ouvOuTTi;  t[uç  (Foucarty  B.  C,  H.,  IX,  405)] 


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<NABTAIP0£  ATTAAOr  303 

prendre  qu'un  troisième  %oç,  mentionnant,  celui-là,  une  dona- 
tion faite  par  4>tXlT7|poç  'ATràXo)  à  Hermès,  avait  été  trouvé  au 
cours  des  belles  fouilles  qu'il  a  dirigées  sur  le  territoire  de 
Thespies(l). 

M.  Foucart,  à  qui  nous  devons  la  connaissance  de  la  dédicace 
que  je  viens  de  transcrire,  a  pensé  que  le  généreux  personnage 
qui  fit  don,  à  titre  perpétuel,  d'un  terrain  sacré  aux  Muses  Héli- 
koniades,  n'était  autre  que  Philétairos,  le  troisième  fils  du  roi 
de  Pergame  Attale  P'  (2).  Cette  hypothèse  a  rencontré  l'appro- 
bation générale;  je  vois  qu'elle  a  été  adoptée  tour  à  tour  par 
M.  Meister  (3),  par  M.  Dittenberger  (4),  enfin  par  M.  E.  Maass  (8). 
Et  l'on  ne  peut  nier  qu'au  premier  moment  elle  paraît  fort 
plausible. 

Nous  savons  que  Philétairos  voyagea  et  séjourna  en  Grèce; 
qu'il  entretint  des  relations  amicales  avec  nombre  de  cités; 
qu'il  eut,  notamment,  en  Béotie,  des  amis  et  des  fidèles,  et 
qu'à  diverses  reprises  il  donna  des  témoignages  éclatants  de  sa 
piété  envers  les  dieux  helléniques  (6).  Il  serait  donc  naturel 
que  ce  prince,  qui  semble  avoir  été  le  digne  héritier  des  tradi- 
tions libérales  de  sa  famille,  eût  voulu  laisser  à  l'Hélikon  un 
souvenir  magnifique  de  son  passage. 

Cependant  un  examen  attentif  de  l'inscription  a  fait  naître  en 
moi  des  doutes  que  je  crois  utile  de  signaler  à  la  critique  : 


(1)  [Cette  découverte  fera  Tobjet  d'un  article  que  M.  Jamot  publiera  prochaine- 
ment dans  le  Bulletin  de  Correspondance  hellénique.] 

(2)  B.  C.  H.y  Vin,  158-160;  cf.  IX,  405. 

(3)  Dialektinschr.,  I,  add.,  805  a. 

(4)  Ci.  G.  S.,h  adn.  1788-1789. 

(5)  Jahrb.  des  Insty  XI,  102;  Hermès,  1896,  413. 

(6)  Voir  les  indications  réunies  par  M.  Foucart  :  B.  C.  H.,  VllI,  159-160.  Je  ferai 
remarquer  toutefois  que  les  offrandes  dites  tôv  <l>tXeToiptCwv,  consacrées  aux  divi- 
nités de  Délos  (Homolle,  B,  C.  H.,  VI,  35,  1.  54  [=  Dittenberger,  Sylloge,  588]; 
144-145  ;  160  ;  Archives  de  Vlntendance  sacrée,  55  ;  58),  eurent  pour  auteur  le  dynaste 
Philétairos,  premier  seigneur  de  Pergame,  et  non  son  petit-neveu.  Cf.  Val.  von 
Schœffer,  ap.  Pauly-Wissowa,  iv,  2482  {art,  Delos),  —  Sur  les  rapports  du  prince 
Philétairos  avec  Pythéas  de  Thèbes,  voir  Polyb.,  XXXIX,  7,2;  il  faut  d'ailleurs 
avouer  que  ce  texte  tronqué  manque  étrangement  de  clarté. 


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304  MAURICE   HOLLEAUX 

1*  Tout  d'abord,  si,  comme  le  veut  Topinion  courante,  le  Phi- 
létairos  dont  il  s'agit  est  bien  le  fils  d'Attale  P',  rien  de  plus 
singulier,  il  en  faut  convenir,  que  Tappellation  qui  sert  à  le 
désigner  :  4>tXéT7ipoc  'ATràXo).  C'est  4>iXéT7ipoç  Pao-tXeïoç  'ArràXci), 
que  nous  devrions  lire  sur  les  bornes  du  Mouseion.  Il  est  mani- 
feste que  cette  dernière  formule  est  la  seule  correcte,  la  seule 
conforme  aux  usages  du  style  épigraphique.  Pour  s'assurer 
que  sa  présence  est  ici  nécessaire,  il  suffit,  au  surplus,  d'inter- 
roger les  monuments  relatifs  aux  Attalides  qui  sont  parvenus 
jusqu'à  nous;  tous  nous  fourniront  la  môme  réponse.  Dans 
les  inscriptions  gravées,  soit  en  Grèce,  soit  à  Pei^ame,  en 
l'honneur  de  Philétairos,  on  trouve  invariablement,  lorsqu'il  y 
est  fait  mention  d'Attale  (1)  :  ^CKhaipoç  ^a(nXé(i)c  'ATciXou.  Et, 
pareillement,  dans  les  textes  lapidaires  qui  se  rapportent  à 
Eumènes  II,  à  Attale  II,  à  Athénaios,  le  nom  d'Attale  ne  se 
rencontre  jamais  qu'accompagné  du  titre  de  Pa(nXeuc  (2).  On  le 
voit  donc  :  admettre  l'hypothèse  en  faveur,  c'est  admettre  im- 
plicitement que  l'inscription  des  Spoi  de  Thespies  présente  une 
rédaction  tout  à  fait  insolite,  et  forme,  dans  une  série  épigra- 
phique fort  nombreuse,  une  exception  unique.  Mais  j'avoue  que 
je  ne  puis  découvrir  les  raisons  qui  justifieraient  cette  excep- 
tion, ni  comprendre  pourquoi  elle  se  serait  produite.  —  Si  Phi- 
létairos rédigea  lui-même  le  texte  de  l'inscription,  comme  on 
pourrait  d'abord  être  tenté  de  le  supposer,  il  semble  qu'en  fai- 
sant le  silence  sur  le  titre  qu'Attale  s'était  attribué,  le  premier 
de  sa  maison,  et  que  ses  victoires  lui  avaient  mérité,  il  eût  non 
seulement  fait  preuve  d'une  modestie  aussi  surprenante  qu'exa- 
gérée, mais  manqué  au  respect  qu'il  devait  à  son  père,  ce  qui 

(1)  Dittenberger,  Sylloge,  299  =  Olympia,  V,  435,  n.  312  (dédicace  des  AUié- 
niens);  C.  i.  A,,  II,  966  B  (cf.  Kœhler,  Ath,  MiUh,,  1880,  285),  1.  33  (catalogue  de 
vainqueurs  aux  Pauathénées)  ;  Inschr,  von  Perg,,  1, 175,  m.  —  Dans  le  décret  des 
Athéniens  (C.  /.  A.,  II,  435),  Philétairos  est  dit  (l.  8-9)  :  4>iX<taipo;  h  to[C  ?»«- 
X]<b)[;]  Eô{iivou;  dSiXç ($<. 

(2)  Pour  Eumènes,  cf.  C.  /.  A.,  II,  966  B,  1.  31;  Inschr,  von  Perg,,  I,  69,  160  B; 
—  pour  Attale,  C.  I.  A,,  II,  966  B,  1.  29;  1170;  DiaUktinschr.,  2642;  Inschr.  von 
Perg.,  I,  64,  65,  66, 67(?)  168,  169, 174,  214,  215,  216, 217,  218,  220,  221,  225;  -  pour 
Athénaios,  C.  1,  A,  II,  966  B,  1.  35;  ïnschr,  von  Perg,,  176,219. 


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«WAETAIPOS   ATTAAOr  30S 

ne  s'accorderait  guère  avec  ces  sentiments  d'édifiante  piété 
filiale  que  les  historiens  anciens  ont  loués  unanimement  chez 
les  enfants  d'Attale  et  d'Apollonis.  A  quoi  l'on  peut  ajouter 
encore  une  remarque  :  une  inscription  panathénaïque  (1)  nous 
montre  par  quelle  appellation  Philétairos  et  ses  frères  voulaient 
qu'on  les  désignât  otficiellement  dans  les  cités  grecques,  —  car 
ce  furent,  sans  nul  doute,  eux-mêmes  (2)  ou  leurs  représentants, 
qui,  après  leur  victoire  aux  concours  équestres,  dictèrent  au 
héraut  la  formule  de  ràvaxTipuÇtç  ;  or,  cette  formule,  ainsi  que  le 
veut  la  coutume,  est  la  suivante  :  ('0  Seïva)  pao-iXéwç  'AtràXou.  — 
Si,  au  contraire,  comme  tendent  à  le  faire  croire  et  l'emploi  du 
dialecte  béotien  et  la  forme  inusitée  (dont  je  reparlerai  plus 
loin)  donnée  à  l'ethnique,  l'inscription  des  opoi  eut  les  seuls 
Thespiens  pour  auteurs,  ceux-ci  ne  devaient-ils  pas  craindre  de 
mécontenter  Philétairos,  en  négligeant  de  rappeler,  avec  l'exac- 
titude convenable,  sa  haute  origine?  Est-il  vraisemblable  qu'ils 
aient  poussé  l'amour  de  la  concision  jusqu'à  s'exposer  à  courir 
un  tel  risque?  N'est-il  pas  beaucoup  plus  probable  qu'ils  eus- 
sent volontiers  payé  de  laides  flatteries  les  bienfaits  reçus?  Et 
d'ailleurs,  cette  origine  même  de  leur  bienfaiteur,  sa  qualité 
de  prince  royal,  pouvait-elle  laisser  leur  vanité  indifférente? 
Ne  devaient-ils  pas  mettre  un  peu  de  complaisance  à  en  faire 
étalage?  Ainsi,  de  toute  manière,  l'omission  du  mot  pao-iXeloç 
demeure  inexplicable.  Il  me  semble  qu'elle  prouverait  à  elle 
seule  qu'on  a  pris  à  tort  le  généreux  protecteur  du  culte  héli- 
konien  pour  le  second  frère  d'Eumènes  lï . 

2*  Voici  encore  qui  ne  laisse  pas  d'étonner.  On  a  vu  qu'aux 
mots  4>iAéTripo<;  'ArràXo)  se  trouve  joint  dans  notre  dédicace  l'eth- 
nique Depyajxeuç  :  c'est  à  quoi  l'on  ne  se  fût  guère  attendu.  A  la 
vérité,  on  comprendrait  qu'à  une  époque  ancienne,  lorsque  les 
contacts  étaient  rares  encore  entre  les  États  grecs  et  la  dynastie 
de  Pergame  et  que  cette  dynastie,  naissante  et  sans  gloire, 

(1)C.  /.  A,,  11,996  B,  1.29-35. 

(2)  Il  est  probable  qu'Attale,  sinon  ses  frères,  était  présent  a  Athènes  et  prit 
part  de  sa  personne  aux  jeux  panathénaïques  :  cf.  Kœhler,  Ath,  Mitth,^  1880, 285« 


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306  MAURICE    HOLLEAUX 

n'était  pas  en  possession  du  titre  royal,  on  eût  pris  le  soin  d'ajou- 
ter au  nom  d'un  de  ses  membres  la  mention  de  sa  patrie.  Mais 
on  ne  conçoit  guère  un  pareil  scrupule  de  précision  (qui 
ferait  un  étrange  contraste  avec  Tomission  du  titre  de  ^ao-iXeiiç) 
à  l'époque  où  vécut  Philétairos  fils  d'Attale,  —  alors  que 
dans  le  monde  grec  il  n'était  peut-être  pas  de  personnages  plus 
célèbres  ni  aussi  populaires  que  les  Attalides.  En  ce  temps-là, 
il  est  trop  clair  que  l'adjonction  de  l'ethnique  eût  été  superflue. 
Et,  de  plus,  elle  eût  été  contraire  à  l'usage,  qui  veut  que  les 
noms  des  souverains  et  des  enfants  de  souverains  ne  soient  pas 
accompagnés  du  nom  de  leur  pays  (1).  De  fait,  je  ne  crois  pas 
qu'un  seul  des  monuments  élevés  en  Grèce  aux  fils  d'Attale 
nous  offre  l'exemple  d'un  nom  propre  suivi  de  l'ethnique  (2). 

3"  Si  la  présence  de  l'ethnique,  après  4>tXéTripo<;  'ArràXw,  est  im- 
prévue, la  forme  même  de  cet  ethnique  ne  l'est  pas  moins.  Les 
citoyens  de  Peiçame  ne  se  sont  jamais  appelés  que  Depva- 
[XTivoi  (3);  et  nspyaixeu;,  que  nous  rencontrons  ici  (4),  est  bel  et 
bien  un  barbarisme,  forgé,  semble-t-il,  à  l'imitation  d'un  grand 
nombre  d'ethniques  béotiens  :  6e(nïteu<;,  AeêaSeùç,  Kopcoveùç,  Xat- 
p(i)veû;,  'Axpaïf  veu?,  etc.  En  sorte  que  nous  devons  croire  que 
lorsque  fut  gravée,  sur  les  opoide  THélikon,  la  dédicace  de  Phi- 
létairos, les  Thespiens  en  étaient  encore  à  ignorer  la  forme 
exacte  du  nom  qu'il  plaisait  aux  Pergaméniens  de  se  donner. 
Voilà  qui  semble  bien  prouver  qu'à  ce  moment-là  il  n'existait 
pas  encore  de  relations  suivies  entre  la  ville  de  Pergame  et  la 

(1)  Il  y  a  des  exceptions  (cf.  Ditteaberger,  Sylloge  S  205  ;  Paus.  YI,  3, 1),  mais 
infiniment  rares  et  que  justifient,  comme  c'est  le  cas  pour  les  deux  exemples 
cités,  des  motifs  particuliers. 

(2)  Il  va  de  soi  que,  dans  les  deux  inscriptions  d'Athènes  et  d'Olympie  (C.  /.  A.^ 
II,  i406  =  Dittenberger,  Sylloge,  298;  Olympia,  \,— Sylloge,  299),  la  présence  du 
dérootique  SuicaXyjrcioc  et  de  Tethnique  'AOT^vaioc,  joints  aux  noms  d'Attale  et  de 
PMlétairos,  s'explique  par  une  raison  toute  spéciale  :  il  s'agissait  là  de  faire 
honneur  aux  Athéniens. 

(3)  Le  traité  entre  Temnos  et  Pergame  {Inschr,  von  Perg,,  I,  5),  qui  remonte  à 
l'époque  de  Lysimaque  ou  de  Philétairos  '(Frftnkel,  p .  4),  fournit  déjà  plusieurs 
exemples  de  l'ethnique  napyajiTivô;. 

(4)  La  même  forme  II(pYa(uû;  se  trouve  aussi  sur  r5po;  encore  inédit  découvert 
par  M.  Jamot. 


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«UETAIPOS  ATTAAOr  307 

Grèce  continentale  ;  et  voilà,  partant,  qui  nous  oblige  à  reculer 
assez  haut  dans  le  cours  du  m'  siècle  les  donations  de  Philétai- 
ros,  à  les  placer  bien  avant  le  temps  où  le  troisième  fils  d'At- 
tale  I*'  eût  pu  témoigner  de  sa  dévotion  envers  les  Muses  héli- 
koniades. 

4*  C'est,  au  reste,  le  résultat  oîi  nous  conduit  aussi  l'étude 
paléographique  de  nos  documents.  Philétairos,  fils  d'Attale  I", 
étant  né  entre  219  et  215  (1),  ce  n'est  qu'après  la  fin  de  la 
seconde  guerre  de  Macédoine,  c'est-à-dire  après  197,  —  vers  195 
au  plus  tôt — ,  qu'il  eût  pu  enrichir  de  ses  dons  les  sanctuaires  de 
Thespies.  Or,  M.  Jamot  a  eu  l'obligeance  de  me  communiquer 
l'estampage  de  l'inscription  que  porte  l'opoç  découvert  par  ses 
soins  :  les  lettres  en  sont  grandes  et  larges,  d'un  tracé  simple, 
sans  apices  ni  ornements,  bref,  conformes  de  tout  point  au  type 
graphique  qui  avait  cours  en  Béotie  dans  la  première  moitié  du 
m*  siècle  ;  si  bien  que  l'on  a  peine  à  croire  que  l'inscription  ait 
été  gravée  après  ou  longtemps  après  le  milieu  de  ce  siècle. 

Mes  conclusions  sont  donc  les  suivantes  :  le  Philétairos,  fils 
d'Attale,  dont  font  mention  les  Spot  de  Thespies,  n'est  pas  le 
fils  du  roi  Attale  P*"  ;  c'est  un  personnage  qui  vécut  à  une  époque 
plus  ancienne,  et  sans  doute  notablement  plus  ancienne. 

Cela  posé,  trois  hypothèses  se  présentent.  —  1*  Ou  bien  4>iXé- 
TTTipoç  'ATràXco  est  un  simple  particulier,  citoyen  de  Pergame  ;  — • 
2'  ou  bien  4>t>iTripoç  'ATràXw  est  le  célèbre  eunuque  de  Tios,  le 
fondateur  de  l'État  pergaménien,  le  père  —  adoptif  —  du 
dynaste  Eumènesl";  —  3"  ou  bien  4>iXéTTipo(;  'ATràXco  est  un 
membre,  inconnu  de  nous,  de  la  maison  qui  régna  sur  Per- 
game :  par  exemple,  un  fils  d'Attale,  le  second  frère  de  Philé- 
tairos P"^,  et,  conséquemment,  un  frère  du  roi  Attale  P^. 


(4)  Voiries  excellentes  observations  de  Meischcke,  Symbolaead  Eumenis  IL... 
hUtoriam  (diss.  Leipzig,  1892),  25  et  sqq.  Polybe  (XXIV,  5,  5),  parlant  des  évé- 
nements de  Fan  181  (cf.,  pour  cette  date,  Nissen,  Rhein,  Mus.,  XXVI,  268),  qua- 
lifie encore  Philétairos  et  son  frère  Attale  de  vt«vC(Txot  :  d'où  l'on  doit  conclure 
qu'ils  avaient  Tun  et  Tautre  moins  de  40  ans  en  cette  année-là.  —  Rœhler  (C.  /.  A., 
U,  %6)  place  «  un  peu  après  191  »  les  victoires  remportées  par  les  princes 
Attalides  aux  concours  panathénaîques. 


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308  MAURICE   HOLLEÂUX 

Personne,  je  pense,  ne  s'arrêtera  à  la  première  hypothèse, 
qui  a  contre  elle  toutes  les  probabilités.  Quant  à  la  troisième, 
on  aurait  tort,  peut-être,  d'en  faire  fi  à  la  légère.  Comme  l'ont 
fait  voir  de  récentes  découvertes,  la  famille  des  princes  de  Per- 
game  fut  plus  ramifiée  que  ne  l'indiquent  les  textes  littéraires, 
et  l'apparition  d'un  ^iXéraipoç  'ArcàXou,  ignoré  jusqu'ici,  ne 
serait  pas  plus  surprenante  que  celle  de  cet  £ù(iiv7}c  'ÂTràXou, 
que  nous  a  subitement  révélé  le  serment  des  mercenaires  d'Eu- 
mènes  1"  (1).  Toutefois,  c'est  à  la  second^  hypothèse  que  vont 
mes  préférences. 

Les  découvertes  de  M.  HomoUe  nous  ont  appris,  il  y  a  long- 
temps déjà,  que  le  premier  Philétairos  combla  de  ses  présents 
les  sanctuaires  de  Délos  (2)  ;  mais  il  n'y  a  nulle  apparence  que 
les  Déliens  aient  été  seuls  à  bénéficier  de  ses  pieuses  libéra- 
lités. J'imagine  que  cet  aventurier  de  petit  étage,  transformé  du 
jour  au  lendemain  en  seigneur  de  Pergame  et  devenu  le  pos- 
sesseur d'un  Pactole  sans  fond,  pour  avoir  eu  l'esprit  de  trahir 
et  de  filouter  son  maître  au  moment  opportun,  avait  hâte  de 
faire  oublier  les  origines  un  peu  trop  louches  de  sa  fortune, 
et  qu'il  fut  tout  de  suite  travaillé  du  désir  d'obtenir  des 
Grecs  d'Europe  ses  lettres  de  noblesse,  d'être  salué  par  eux  sou- 
verain authentique,  et  de  prendre  rang  dans  leui's  adulations  à 
côté  des  chefs  des  dynasties  macédoniennes  dont  il  prétendait 
être  désormais  l'émule.  Le  moyen  sûr  et  direct  d'y  parvenir,  il 
le  savait  bien,  c'était  de  jouer  avec  magnificence  son  rôle  de 
philhellène  et  de  répandre  sans  compter  par  les  villes  de  Grèce 
les  jstatères  d'or  dérobés  à  Lysimaque.  Supposer  que  les  Béo- 
tiens, que  les  Thespiens,  dont  le  Mouseion  était  célèbre  et  fort 


(1)  Jnschr,  von  Perg.,  l,  13,  1.  46-47;  cf.  Frftnkel,  p.  13.  [MM.  Cecil  Smitti  et 
K,  de  Rustafjaell  se  sont  tout  récemment  occupés  de  ce  personnage  {Journ,  hell, 
Stud,j  1902,  197)  ;  ils  verraient  volontiers  en  lui  le  premier  frère  de  Teunuque 
Philétairos,  et  c'est  ce  que  la  découverte  qu'ils  ont  faite  rend  fort  admissible].— 
M.  Jamot  a  bien  voulu  me  faire  savoir  qu'il  avait  trouvé,  &  Thespies,  le  piédestal 
d'un  monument  consacré  par  un  <t»iXcTatipo(  Eôpivou  ncpYa|AT,yd<,  oui,  jusqu'à  pré- 
sent, n'avait  pas  de  place  dans  le  Memma  des  princes  de  Pergame. 

(2)  Voir  plus  haut,  p.  303,  note  6. 


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*IAETA1P0S  ATTAAOr  309 

en  honneur  auprès  des  Epigones  (1),  eurent,  comme  beaucoup 
d'autres,  part  à  ses  largesses,  c'est  donc  faire  une  conjecture  qui 
n'a  rien  que  de  plausible.  J'ajoute  qu'un  texte  auquel  personne 
jusqu'ici  n'a  prêté  attention  vient  la  confirmer  dans  quelque 
mesure.  Tite-Live  a  résumé,  d'après  Polybe,  le  début  du  dis- 
cours véhément  — trop  véhément,  car  le  grand  effort  qu'il  fit 
pour  être  pathétique  à  souhait  lui  coûta  la  vie  — ,  que  le  roi 
Attale  adressa  en  197  aux  Béotiens,  afin  de  les  gagner  au  parti 
des  Romains  ;  voici  ce  qu'il  dit  (2)  :  «  In  concilio  Attalus  primus 
uerba  fecit.  Orsus  a  maiorum  suorum  suisque  et  communibus 
in  omnem  Graeciam  et  propriis  in  Boeotiorum  gentem  meritis, 
senior  iam  et  infirmior,  quam  ut  contentionem  dicendi  susti- 
neret,  obmutuit  et  concidit.  »  Nous  voyons  par  là  que  les  Béo- 
tiens avaient  eu  à  se  louer  de  la  générosité  des  «  ancêtres  » 
d'Attale.  Parmi  ces  «  ancêtres  »  —  le  mot  maiores  devant  ici 
être  entendu  lato  sensu  —  n'est-il  pas  tout  indiqué  et  quasi 
nécessaire  de  ranger  Philétairos?  Tout  compte  fait,  il  me  paraît 
bien  vraisemblable  que  c'est  lui  qui  fit  présent  aux  Muses  Héli- 
koniades  du  beau  domaine  dont  quelques  bornes  nous  ont  été 
heureusement  conservées.  Si  j'ai  raison  d'en  juger  ainsi,  nous 
connaissons  désormais  le  nom  que  portait  le  père  du  premier 
dynaste  de  Pergame  :  il  s'appelait,  comme  le  troisième  de  ses 
fils,  "ATTaXoç  (3). 


(1)  Les  Lagides,  tout  au  moins,  semblent  Ta  voir  favorisé  très  spécialement. 
Voy.  rinacription,  relative  à  une  donation  faite  par  Ptolémée  IV  et  Arsinoé,  qu'a 
découverte  M.  Jamot  :  B.  C,  H.,  XIX,  379.  n.  29;  cf.  HoUeaux,  Rev.  EL  Gr.,  1897, 
26  sqq.  Philopator  ne  fit  sans  doute  que  suivre  ici  l'exemple  que  lui  avaient 
donné  ses  prédécesseurs.  Cf.  Pausan.,  IX,  31,  i.  Une  seconde  inscription,  trouvée 
aussi  par  M.  Jamot,  mais  déplorablement  mutilée,  semble  avoir  rapport  aux 
générosités  de  quelque  autre  prince  étranger  (Lagide  ou  Séleucide?)  :  B,  C.  H., 
XIX,  328-329,  n.  4. 

(2)  Uv.  (=  Polyb.),  XXXIII,  2,  1.  Cf.  Ni9sen,KiHt.  Unlei^such.  ûb,  Livius,  140; 
Niese,  Gesch,  der  gr.  und  mak,  Staalen,  II,  627. 

(3)  Dans  le  Corpus  (C.  /.  G.,  3527),  Bœckh  a  réédité  l'inscription  suivante, 
découverte  par  Cyriaque  d'Ancône  entre  Kymé  et  Myrina  :  'AitôXXwvi  Xpïi<rc7ip£w 
4»i)iTatpo<;  'ATTiXou.  Il  écrit  :  «  qui  dedicavit  est  Philetaerus  Pergamenus  Eume- 
nis  régis  frater.  »  Je  penche  naturellement  à  croire  qu'il  est  ici  fait  mention, 
comme  dans  les  textes  de  Thespies,  du  premier  Philétairos. 


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n 


310  MAURICE  fiOLLEAUX 

L'opinion  que  j'exprimais,  non  sans  hésitation,  en  1897,  était 
décidément  raisonnable.  La  preuve  m'en  est  apportée  par  le 
monument  qu'a  trouvé  à  Cyzique  M.  R.  de  Rustafjaell  et  qu'il 
vient  de  publier  avec  le  concours  de  M.  Cecil  Smith  (1).  C'est  ane 
longue  stèle  de  marbre,  où  sont  énumérées  les  donations,  faveurs 
et  privilèges  dont  les  Cyzicéniens  furent  redevables  à  ^iXiraipo; 
'AxràXou.  Qu'il  s'agisse  ici  de  Philétairos  de  Tics,  c'est  ce  que 
prouve  à  l'évidence  le  texte  de  l'inscription,  et  ce  qu'ont  vu  tout 
de  suite  les  deux  savants  éditeurs  (2).  Dès  lors  on  ne  devra  plos 
éprouver  de  scrupule  à  reconnaître  aussi  dans  le  bienfaiteur  des 
Thespiens  le  premier  prince  de  Pergame  (3).  * 

Maurice  Holleaux. 

Lyon,  30  juin  1902. 

(i)  JoMm.  of  hell.  Stud.,  1902, 193,  n.  3. 

(2)  Voir  notamment  p.  194-196.  La  plus  ancienne  donation  de  Philétairot  aox 
Cyzicéniens  remonterait,  selon  MM.  Cecil  Smith  et  de  RustaQaell,  à  l'année  281 
(p.  199).  —  C'est  évidemment  en  mémoire  des  bienfaits  de  Ptiilétairos  que  la 
ville  de  Cyzique  institua  la  fête  des  ^tktxàlpua,  mentionnée  dans  Tinscription 
C./.  G.,  3660,  L  15. 

(3)  Je  poserai,  en  terminant,  une  question  que,  pour  ma  part,  j'hésite  à  résou- 
dre. Est-il  bien  assuré  que  le  Philétairos,  dont  les  hauts  faits  sont  célébrés  &ua 
Tépigramme  trouvée  par  M.  Homolle  à  Délos  (Homolle,  Mon,  Grecs,  1879,  44  et 
suiv.  =  Loewy,  Bildhauerinschr,,  147;  cf.  Slfthelin,  Gesch,  der  kleinasial.  Gûlat., 
79),  soit,  comme  on  Tadmet  d'ordinaire,  le  fils  d'Attale  I*'?  Le  fait  qull  est  là 
parlé  de  victoires  remportées  par  Philétairos  sur  les  Galates  n'est  peut-être  pas 
aussi  significatif  qu'on  l'a  voulu  croire.  Il  se  pourrait  bien  que  Philétairos  l^^eût 
eu,  comme  ses  successeurs,  maille  à  partir  avec  ces  barbares  ;  c'est  du  moins  ce 
que  tendent  à  faire  croire,  sans  l'indiquer  expressément,  les  dernières  lignes  de 
l'inscription  de  Cyzique. 


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NOUVELLES  INSCRIPTIONS  DU  PONT 


Le  nom  du  Père  Girard,  professeur  au  collège  des  Jésuites  à 
Tokad,  n'est  point  inconnu  des  épigraphistes  français.  A  plu- 
sieurs reprises  ceux-ci  ont  reçu  de  lui  communication  d'ins- 
criptions intéressantes  de  l'ancien  royaume  de  Pont  (i).  Vivant 
dans  une  région  que  les  hellénistes  ont  rarement  visitée  et  qui, 
durant  des  années,  est  restée  presque  inaccessible  aux  Euro- 
péens, ce  missionnaire  a  voué  ses  loisirs  à  l'étude  de  l'ancienne 
histoire  du  pays,  et  l'isolement,  qui  décourage  souvent  les  meil- 
leurs, n'a  point  éteint  son  ardeur  scientifique.  Ses  voyages  dans 
Tintérieur  et  ses  relations  étendues  lui  ont  permis  de  recueillir 
des  documents  qui  échapperaient  aisément  à  l'explorateur  de 
passage.  Il  a  bien  voulu  nous  les  communiquer  pour  un  ouvrage 
que.  nous  préparons  sur  le  Pont  à  l'époque  romaine.  Répon- 
dant au  désir  qu'il  nous  a  exprimé,  nous  publions  ici  les  textes 
inédits.  Bien  que  la  plupart  soient,  comme  il  arrive  toujours, 
des  épitaphes  de  médiocre  valeur,  l'ensemble  de  la  collection 
constitue,  pour  l'épigraphie  jusqu'ici  assez  pauvre  du  Pont,  un 
enrichissement  fort  appréciable.  Les  observations  de  notre  cor- 


(1)  C'est  d'après  les  copies  du  Père  Girard  qu'ont  été  publiées  diverses  inscrip- 
tions  que  nous  omettons  de  reproduire  ici  :  deux  épitaphes  métriques  grecques 
par  Hubert,  Bev,  archéol.,  1894, 1,  p.  310  ;  deux  inscriptions  latines  et  une  grecc(ue 
par  Gagnât,  Bull,  Soc.  antiq,  France,  4894,  p.  132  s.,  140  s.;  cf.  C,  I.  L.,  III, 
13635, 13643;  une  série  d'autres  textes  par  Th.  Reinach,  Bev.  études  gr.,  t  VIII, 
1895,  p.  80  ss.  —  Tout  récemment  les  Missions  catholiques  de  Lyon^  n«*  7  et  14  févr. 
1902,  publiaient  le  récit  d'une  excursion  du  Père  Girard  au  Tildiz-Dagh,  où  Ton 
plaçait,  à  tort  sans  doute,  le  Kainon-Ghorion  de  Mithridate. 


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312 


FRANZ   CUMONT 


respondant  nous  ont  aidé  à  déchiffrer  et  à  interpréter  des  copies 
souvent  défectueuses,  prises  par  des  collaborateurs  occasion- 
nels, dont  les  efforts  témoignent  de  plus  de  bonne  volonté  que 
d'expérience.  Qu'il  nous  permette  de  lui  exprimer  toute  notre 
gratitude  pour  le  concours  eflBcace  qu'il  nous  a  prêté . 

1.  CoMANE.  Au  mois  de  juin  1901,  en  cherchant  des  maté- 
riaux pour  reconstruire  un  pont,  on  déterra  une  colonne,  qui 
se  trouvait  dans  un  cimetière  sur  le  bord  de  la  grand-route,  au 
sortir  de  Gomane.  Elle  portait  l'inscription  suivante,  incom- 
plète à  droite  : 

Imp(erator)  Caesar\[L.  Septimi]us  Severus  [Peri\i\nax  Au- 
g{tistus)  {A[r\a[bictis]  \  ,  Parthi{cus)  ma[x{imiis)^  p]o[nt{ifex)  | 
max{imus),  trib{unicia)  pote[state]  XI,  co{ri)s\ul  II[Iy  p{(iter)] 
p{atriae)y  pro[co{n)s{ul)  et]  imp{erator)  Caesar  M.  Aurel[ius) 
[Antoninus  Aug[ustus) 


lAAAXTTllBPoTF 
XI-COcS  II  RPRR.O 

AVMLAA 
f:-^l  11(11  III l((((^ 


Pierre  milliaire,  dressée  sous  les  empereurs  Septime  Sévère 
et  Garacalla,  en  203  ap.  J.-C,  ceux-ci  ont  donc  fait  restaurer 
la  route  de  Gomane  à  Néocésarée.  Une. autre  pierre  milliaire  de 
Septime  Sévère  a  été  découverte  par  MM.  Anderson  et  Munro 
à  Vézir-Keupru  (Néoclaudiopolis)  ;   cf.  C.  /.  L.,  lU,  14184  '\ 

2.  A  environ  20  minutes  du  pont  de  Gomane  sur  une  fon- 
taine à  gauche  de  la  route,  fragment  de  stèle  : 


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NOUVELLES  INSCRIPTIONS  DU   PONT  313 

TOCTH  ..Toç  T^  [yuvat]|xl 

KIIAIAM  t8C(f  {x^ixTiç]  ^àptv. 

XAPIN 

3.  A  Tokady  petit  fragment  sur  un  pont,  près  de  la  tour  de 
FHorloge. 

E  .  .  .  . 

TOIC  . .  .  '^ôici  [Ttapà- 

rOYCIN  youcrtv 

XAIPIN  X*'pW^^ 

Salutation  finale  d'une  épitaphe. 

4.  Sur  Tabside  de  TÉglise  grecque  de  Tokad, 


KEAEPI 

KiXepi  1  Aouxlou  | 

AOYKIOY 

OùspYsivl|[o]u  KéXe- 

OYePrEINI 

poç  (  ulûii  (  'AyaOepvoç?] 

CYKEAEP02 

Yini 

AfAOE 

Le  nom  de  Virginius  se  retrouve  à  Amasie,  cf.  Rev.  et.  gr., 
Vni,  p.  85,  n**  26  :  Aoiixioç  Oùepytvtoç  'r8pe(rr6<;. 

5.  A  Gurdji-Keuîy  au  dessus  du  Kaz-Ova.  Copie  du  P.  Char- 
tron. 

MeieCTA*  MeTe<rrà9|[7i]  èx  tou 

INeKT8BI8  pwu|MapT{ou[... 

MAPTI8TA 
CTIIANT8* 

6.  A  HouroUy  près  d'Okhtab,  entre  Tokad  et  Niksar.  Inscrip- 
tion gravée  sur  un  sarcophage,  dans  un  cartouche  terminé  par 
des  queues  d'aronde. 

OYXni6^C  OùXuiaç  I  Atyopta- 

XinrPlb^NHÇ  vri^. 


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314  FRANZ   CUMONT 

7.  A  BotiS'Keuïj  à  quelque  20  minutes  du  pont  de  Talazan, 
entre  Hérek  et  Niksar.  Fragments  dans  la  fontaine  du 
village. 

a)  X .  ANTnNIOSPH 

enoiHSEN 

OYAlASreMGAAHST 

oeiA  a  ToeniTAc|> 

*)  ieYNo<|>a)x 
e 

A.  'AvTwvwç  'P7i[YeTvoç?]  ... 

6eta[ç]  To  6mTàcp[tov 

8.  Hérek.  Petit  autel  de  30  et.  de  large  sur  50  de  haut,  -r- 
Une  copie  défectueuse  de  la  même  inscription  me  fut  commu- 
niquée en  1900  à  Constantinople  par  Tévèque  Anthimos.  Elle 
portail  rindication  :  Autti  tj  èiçiypaçri  tbpi^  Tcji  1892  xe^apay- 
|xévT5  em  XWou  Xeuxou  èv  tç  )t(!)|XT[i  Xepéx. 

La  première  ligne  est  sur  le  listel,  la  dernière  sur  la  base  : 

AllEnilAPnil  Ad  sm  [x]ap«t[c^]|  pwjxàç  I8pu- 

BiuM^CIAPYME  [JLi|voç  h  towoiç  |  xTTjTépwv  Ta|pi- 

N^CENT^n^lC  xàpwv  xal  Xa|.  ouwv  Trpèç  àJTO- 

KTHT^PiiiNTA  xpouo-iv  ôv6| |xaTi  olï  £<xtIv  ti  |  ^90ç 

5        PITAPujNKAIXA  tÇs'. 

♦YiuN    nP^CA 
n^KP^YCIN^N^ 
MATI^YECTINH 
yH<|>^C    TZE 

Une  dédicace  d'un  Upeùç  Aio<;  eTcixapiclou  a  été  copiée  par 
M.  Anderson  à  Tchoroum.  D'autres  consécrations  au  même 
Zeusontété  trouvées  à  Sora  en  Biihynie  (Mendel,  5m//.  Ae//,, 
1901,  p.  28,  n**  168)  et  à  Cocussos  en  Cappadoce  {Inscr.  adres 
Rom,  pert.,  III,  128).  Une  monnaie  douteuse  de  Zéla  (?)  avec  le 


''y-'  Digitizedby  VjOOQK 


NOUVELLES  INSCRIPTIONS  DU   PONT  315 

nom  de  Zeuç  eicueipTcio^  a  également  été  signalée  par  M.  Haus- 
soullier  {Rev.  de  philol.,  1898,  p.  169)  (1).  Ce  dieu  tutélaire  des 
fruits  de  la  terre  et  des  troupeaux  devait  être  particulièrement 
honoré  dans  un  pays  essentiellement  agricole.  Il  protège  ici  les 
champs  de  deux  familles  de  xTifiTopeç  ou  propriétaires  fonciers. 
Peut  être  ce  mot  est-il  pris  dans  le  sens  juridique  de  possessores 
et  désigne-t-il  la  classe  qui,  dans  la  cité,  se  plaçait  avec  les  mar- 
chands {negotiatores)  immédiatement  au  dessous  des  décurions. 

La  fin  de  Finscription  offre  quelque  difficulté.  Si  Ton  accepte 
la  lecture  adoptée  il  ne  peut  s'agir  que  d'un  nom  déterminé  par 
un  chiffre  suivant  le  procédé  des  cabalistes,  qui  était  très  en 
faveur  au  commencement  de  notre  ère  (2).  Ce  pourrait  être 
une  périphrase  pour  désigner  TAbraxas  des  gnostiques  ou  le 
dieu  Mithra  (Melfipaç),  dont  les  lettres  additionnées  formaient  un 
total  de  36S,  nombre  des  jours  de  Tannée.  Basilides^  nous  dit 
saint  Jérôme  (3),  omnipotentem  deum  portentoso  nomine  appel- 
lat  'A6pàÇa<;  et  eundem  secundtem  graecas  litleras  et  annui  cursus 
numerum  dicit  in  ,  solis  circulo  contineri  :  quem  ethnici  sub 
eodem  nomine  aliarum  litterarum  vacant  MeiOpav.  Mithra  était 
certainement  adoré  dans  le  Pont,  mais  que  signifie  dans  ce  cas 
itpiç  àic6xpou<riy?  On  pourrait  difficilement,  donnant  à  ce  terme 
son  sens  astronomique,  traduire  «  au  déclin  de  la  lune  ». 

Le  P.  Girard  m'écrit  que  la  lecture  des  lettres  N^  est  assez 
douteuse.  La  copie  antérieure  de  Mgr  Anthimos  donne  un  sim- 
ple W.  Je  serais  donc  disposé  à  corriger  Ttpoç  à7r6xpou<nv  è[|jL][jLaTCou 
«  pour  détourner  le  mauvais  œil.  »  M.  Perdrizet  a  récemment 
signalé  un  exemple  très  remarquable  de  cette  superstition  dans 
une  inscription  de  Dociméum  en  Phrygie,  et  saint  Basile,  évêque 
de  Césarée,  en  parle  dans  son  homélie  sur  l'Envie  (4).  La  fasci- 
nation ne  pouvait  pas  seulement  nuire  aux  hommes  mais  aussi, 

(1)  Tête  laurée  de  Trajan  à  droite.  A6t.  Tpaiavèç  Koctvsp  £t6.  Tipii.  Aax.  Ho. 

i(.  Zéus  Nicéphore  assrs  à  gauche.  Zcùç  'Eicixipxioç  ZtXtiTûv  (sic!)  ixo'j^  N.  M,.. 

(2)  Voyez  sur  cette  arithmomancie,  Bouché-Leclercq,  Hist,  de  la  div.^  I,  p.  261 
u.  et  CataL  codd.  astroL  t.  IV,  cod.  Mutin.  13,  f.  262. 

(3)  Saint  Jérôme,  Comm.  in  AmoSy  9,  cf.  mes  Mon,  Myst.  Mithra^  I,  p.  201. 

(4)  Perdrixet,  BuU.  corr,  hell.,  t.  XXIV,  1900,  p.  298. 


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316  FRANZ   CUMONT 

croyait-on,  au  bétail  (1)  et  c'est  pourquoi  elle  serait  mentionnée 
dans  cette  dédicace  de  cultivateurs.  C'est  un  nombre  magique 
qui  doit  détourner  ses  effets,  suivant  un  usage  qui  n'a  pas  dis- 
paru de  nos  jours  (2)  —  un  nombre  puissant  parce  qu'il  est  celui 
des  jours  de  l'année. 

9.  Néoclaudiopolis.  Stèle  de  pierre  calcaire  (H.  1,15)  provient 
de  Vézir-Keupru.  —  J'ai  aussi  copié  l'inscription  le  16  avril  1900 
à  Vézir-Keupru.  La  pierre  gisait  près  des  nouvelles  casernes 
au  milieu  de  matériaux  de  constiniction,  que  l'on  m'a  dit  pro- 
venir de  Boyeren  à  trois  heures  de  la  ville. 

Au  dessus,  miroir  et  peigne. 

AYP  .  AOMGTIABI  'Aùp(ïiXU)    AojxeTia    Pt|(î)<ra(Ta 

COCACABICOKOYPI  pic,)    xoupi|ka   (xepiiç  yuvelxo;. 

AlACEMNHCrYNe  àvéorriTa     (miX(Tiv)  |  Aiip(75XiO(;) 

KOCANECTHCACTHA  Ba^riXeùç    jxe|Tot    tIxvwv    Sve|xev 

AYPBACIAEYCME  V-Av-'h^  '  \  [^t'zk   to  è|xè    xaxa- 

TATEKNCONENE  TeOTÎve  Sçav  eTraviÇij,  Scoo-i  Ta^xlcj) 

KENMNHMHC  (Sïivàpw)  pf . 

METATOEMEK 
ATATEeHNE . O 
CANEHANYZH 
ACOCITA    Ml 
0)  ^  B    O 

Ligne  4  ma  copie  porte  ANECTHCECTHA.  —  Nouvel  exemple 
d'une  amende  stipulée  contre  les  violateurs  du  tombeau  au 
profit  du  trésor  public.  Le  chiffre  de  2500  deniers  se  retrouve 
dans  deux  autres  épitaphes  de  Vézir-Keupru,  encore  inédites. 

10.  Amane.  Fragment  encastré  dans  une  fontaine  sur  ]a  route 
d'Erbaa,  à  deux  heures  d'Amasie,  sur  la  rive  droite  de  l'Iris.  — 
L'évêque  Anthimos  m'a  communiqué  une  copie  du  même  texte  : 
*E$éYpat|^a  otTcà  Xfârou  eupeârévroç  IÇû)  Tfi(;  iroXewç  'Ajxao-laç  t^  1893 
Aù^ouTrcj). 

(1)  Verg.,  Ed.,  III,  103  ;  cf.  Jahn»  Ueber  den  Abergl.  des  bôsen  Blickes,  p.  40,  n.  40. 

(2)  Cf.  Elworthy,  The  evil  Eye,  Londres,  1893,  p.  402  ss» 


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r 


NOOVEtLES   INSCRIPTIONS  DU  PONT  317 

K'<t>ABIOCAIAAOYMe 

NOCAenerPAyATAY 

TACINenANTAKYPIA 
KAIBCBeACTOYC 
POH 

K.  ^àSioc  AtaSoû(xe|yo«  '  &  èjdypoL'^a,  taûxa  elve  navra  xûpia 

xal  piSta.  •  Itou;  poY)'. 

Fin  d'une  épitaphe  de  Ijan  178  de  l'ère  d'Amasie  (=  178/9 
ap.  J.-C).  C.  Fabius  Diaduménus  parait  avoir  été  chaîné  d'as- 
surer l'exécution  des  dernières  volontés  du  défunt,  gravées  sur 
son  tombeau. 

11.  Territoire  (TAmasie.  Au  village  de  Elwan  (ou  Evlèn)- 
tchélébi  [ou  Eskidji],  (à  environ  deux  heures  au  sud  de  Tumuk), 
dans  la  cour  de  la  maison  en  face  du  turbé.  —  L'inscription  a 
été  copiée  aussi  par  M.  Anderson  en  1899. 

MCAAITOCKe  MéXXtTOî  xè 

OeNOMCNHT  *svojxivTi  t- 

COfAYKYTATCOYI  9  -{hitmkti^  ul- 

COAAeïANAPCOM  v  'AXeÇàv8p<^  jx- 

5  NHMHCXAPIN  v^i  jxtiî  yk^v^ 

KeOAAeA<|>OC<|)e  xè  ô  àSeXçi?  «I>é- 

NinnocKeHrv  vito»?  xè  i^  t^A 

NHAYTOYKYPIA  «ùroÛ  Kupia- 

KHTOYAAGZAN  A  wj  AXeÇàv- 

APOYMNHMHC  Spou  Hl*')? 

XAPIN  %àpiv 

2-3  omis.  P.  G.  —  6  KAIAA.  P.  G.  —  7  KAIH  P.  G.  —  KTPI  |  KH 
Anderson.  —  Cette  inscription  est  publiée,  CIG  4115,  d'après 
une  copie  défectueuse  de  Hamilton  (n»  79).  C'est  une  vieille  épi' 
taphe  chrétienne  comme  le  prouve  le  nom  de  Kupuxii. 

12.  Dans  le  même  village  de  Elwan-Tchelebi,  derrière  la 
porte  de  l'écurie  du  turbé. 


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318  frânz  cumont 

HieON 

ONeYOHNOC 
neTNTHGAON 
CTOYOeOY 

La  dernière  ligne  doit  peut-être  se  lire  non  toû  ^eoG  mais 
6T0UÇ  sou'  c'est-à-dire  475,  de  Tère  d'Amasie  ou  475/6  ap.  J.-C. 
(cf.  Th.  Reinachy  Numismatic  Chronicle,  1902). 

13.  Zéla.  Plaque  de  marbre  blanc  sans  ornement  à  Zilleh. 
Copie  communiquée  par  un  colporteur  indigène. 

lOYAAONlOYAAOY 
ANAPAT<«>NnP««>T««>N 

eNAAiAAeinTOicre 

NOMGNONAITOYPn 
AlCZHCANTACGMNc^C 
APOINTArArOPANI 
AfNAienA    I 

'louXXov  'loùXXou  I  àvSpa  tûv  icpa>T(ay  |  èv  àStaXetirrotç  ye|vo- 
(xevov  XiTOup[Y(|a]t^  ÇT^davra  o-epûç  |  àp[Ç]avTa  y'  à|vopotv[o[Ji75o«v- 
T]aY... 

Si  cette  inscription  provient  véritablement  de  Zéla,  c'est  la 
plus  importante  que  nous  possédions  pour  la  connaissance  de 
l'administration  municipale  de  cette  cité. 

14.  A  Zilleh  dans  une  maison  particulière.  «L'inscription  est 
gravée  sur  une  stèle  (H.  80  c.)  au-dessous  d'un  buste  de  jeune 
femme.  Elle  a  dû  être  publiée  dans  les  Échos  (f  Orient  des 
Assomptionistes.  » 

—  J'en  ai  reçu  une  copie  de  M.  Michel  Theodoridès,  anti- 
quaire à  Sâmsoun,  en  novembre  1901,  et  j'en  reproduis  le  texte 
épigraphique. 

ENOAXEAlAfîNKElMAlYnO  ''Ev&a  XeXtSùv  xeTuiat  uità  |  ^- 

inOAlHNZENETYMBOY  t^^^^'  ^^^^»  ''^l'M 

KOYPHMANTHnAIlEAEElNO  xoupvi    MàvT7i(ç)    i:à<n   êXeetvo- 

TATHHNnOTAnO<|>eHMENHN  f'^*^  ' 


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NOUVELLES   INSCRIPTIONS   DU   PONT  319 

nONTOIMEnOIlIK  AT  EGA-     ^v  itot'  àiçoça[i]|xivTriv  |  n6vTo;  |xc 

[y  EN  [iTOo-tç  xa-ré^a^ev,  | 

AAKPYONrOEPnNnOTMON  [xal]  8axpii[ca]v  Y^ep^v    «6tjxov| 

EnHrArETOHNENEKAN  [eiHivàYe-ro 

TEYÎAIEIKONAEYAHAONE  [ûjv  Svex[e]v  |  xeuÇa^;  cixéva  [eSSTi- 

eHKANOOPAOlAENAOYMNH  ^^^  ?|&^^Mv 

MAPETH2E200ANA.  %«    o'^    ^^4^^    l^^ll^'  *Pl^? 

[eot)[p]av  I 

Dans  la  restitution  des  distiques  j'ai  suivi  la  copie  commu- 
niquée au  Père  Girard,  sauf  v.  4,  yocpov  iréT[xov,  v.  6,  àlvaov. 

15.  Zillehj  d'après  une  photographie  fragment  de  marbre 
blanc. 

0YAT12  KAITOY  •l]ou>t[a]ç?  xal  Toiï 

HMOY  ANeeHKGN  . . .  àveairixev 

Caractères  soignés  de  bonne  époque. 

16.  Zilleh.  Sur  la  route  de  Nidjideuzer. 

eeCICAIA//OOY  eicnç  8[oil]>.[ou] 

.   OAOPGTIA  .  .  .  »(e)o5  I  "^^^P^" 

KAICAGO/Z/AO  ^^[voG]  |  xal.  . 

THCrYNHK  .  .  -riiç  YuvTri[xàç 

TOYeiTHCK  [aÙTlIoa  [cp]t[X]7iç.. 

TeeNGAAG  x[eïv]|':e  ev&àSe 

17.  Zilleh.  Mur  du  nord  de  la  grande  mosquée  (Oulou-djami). 
—  Une  autre  copie  m'a  été  communiquée  par  M.  An'derson  et 
j'en  avais  prise  une  moi-même.  Stèle  incomplète  au  dessus  et 
à  gauche. 

GTOYeniBAH  ..IÇou<rta<;]  tou  èMtpXT,[a7ivai 

OYANOIIANTOC  . .  .tJoû  àvotÇavtoç 

lOYTCOTHCTYM  t]oÙt(j>  T?iç  TU[x[P(i)pu^ia<; 

Fragment  d'une  inscription  funéraire  avec  peine  prononcée 
contre  le  violateur  du  tombeau. 

18.  Zilleh  à  l'école  Ruehdiè  dans  le  jardin. 


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320  FRANZ  CDMONT 

t  KYMHCICKGANA  Ku[X7ifftç  xè  ovà- 

nAYCICTHCASA  toutiç  ttIç  8ouX- 

HCT»  ereVCeBIAC  vi?  toî  e(eo)a  EuffeSCaç 

19.  Zilleh.  Stèle  dans  le  cimetière  de  Féglise  Annénienne.  — 
M.  Anderson  en  avait  également  pris  une  copie  ainsi  que  moi- 
même.  —  Lettres  irrégulières. 

t  eeKA  eéxa 

eecoA  eea)8- 

COPOY  cipou 

TOYKAA  ToG  KaX[t]. 

POH    C  piTiç. 

L.  1.  ©éxa  doit  être  pour  ^yty\.  La  confusion  de  e  et  de  Y-n 
est  fréquente  dans  la  région  pontique,  cf.  par  exemple,  n°  22. 

20.  Tchiflik  (dans  TArt-Ova).  L'inscription  a  été  apportée  il 
a  quelques  années  de  Soulou-Seraï  [Sébastopolis).  —  MM.  An- 
derson et  Ramsay  en  ont  aussi  pris  copie. 

ENBA  KATAKITE  TEv&a  xaTàxtxe 

MAPIA  H  MOND  Mapia  ^  |xovo- 

FENHCIDANDY  yeWiç  'loavou 

21.  Dans  des  ruines  situées  à  Test  de  Bolis,  près  du  village  de 
Dinar.  Autel  circulaire  portant  à  la  surface  supérieure  : 

CYNIATP  Je  ne  saisis  pas  le  sens. 

OYniC  Ce  sont  peut-être  deux  noms 

TIC  propres  Suvià^pou  n(<rTtç. 

22.  Pierre  tombale  à  Eregli,  entre  le  Yildiz-dagh  et  Batman- 
tach. 

.  .  .MNHMHC  ...|xv7i|XTiç|ev3ra 

GNOlkKeTèkKITH  x[a]TaxCTTi  |  Irt^ 

GTHÇ  Mb^Kb^PIOC  Ç'  (?)  |xaxàpioç 

Fragment  d'épitaphe  chrétienne. 


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NOUVELLES   INSCRIPTIONS   DU  PONT  321 

23.  TchèkérêkJjè,  à  8  heures  de  Terzili  {Basiltca  Therma). 
Inscription  relevée  par  un  paysan  sur  une  pierre  dont  la  des- 
cription semble  faire  un  piédestal  : 

►î^OTonocAriOYKe 

GNAOCOYMAPTYPOC 

AiovnAPACxeeeNTGC 

nAPATOYGYCeBeCTA 
TOYHMCONBACIAeCON 
BAClOYCTINIANOY^î^ 

+  "O[p]o[t  t]o5  àyiou  xà  |  Êv86[$]ot>  [xàpTupoç  |  A(ou  -rrapao^eôév- 

vwtvoiî  4" 

Le  P.  Girard  proposait  de  lire  1.  1,  '0  Tuitoç,  qui  serait  une 
statue,  mais  itapao-j^EÔlvrei;  semble  exiger  un  pluriel.  Il  me  paraît 
donc  probable  que  les  deux  premiers  mots  sont  altérés.  Je  cor- 
rige OTOnOC  en  OPOITOY,  d'après  un  texte  analogue  copié 
par  M.  Anderson  à  Babali  :  *'Opot  Trapao^eOévreç  xaTi  Oewv  6é<T- 

itwjjia  Toiç  àytoiç  [xàpTup<nv —  L.  6,  on  ne  peut  guère  songer 

au  titre  oriental  ^aTiXécoy  paiT(iXé(i)<;).  Je  pense  que  BAC  est  une 
fausse  lecture  pour  OAS  =^X(a6tou).  —  Le  martyr  Dius  qui  pos- 
sédait une  ^lise  dans  le  Pont  n'est  pas  sans  doute  le  prêtre 
d'Alexandrie  qui  fut  mis  à  mort  avec  Févêque  Pierre  sous  Dio- 
clétien  (Eusèbe,  But.  eccL^  VIII,  13,  7),  mais  celui  qui  périt  à 
Gésarée  de  Cappadoce  et  dont  on  célébrait  la  fête  le  12  juillet 
(AA.  SS.,  Juliiy  t.  III,  281). 

Par  sa  Novelle  YII  de  l'an  S3S  Justinien  interdit  absolument 
l'aliénation  des  biens  ecclésiastiques  dans  toutes  les  provinces, 
n  est  probable  qu'à  la  suite  de  cette  loi  les  fonctionnaires  impé- 
riaux procédèrent  à  un  nouveau  bornage  des  propriétés  des 
églises  et  des  couvents. 

24.  Trouvée  à  Tchamdjek  sur  la  route  de  Sivas  à  Divrighi. 

AIAIAKY-PIAAAFAI  AlXta  KuptXXa  Fat- 

COTCOKYPICOKAI  V  x^  xuptc^  xal 


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322  FKANZ  CDMONT 

ACYNKPI-TCOAN  àouvxptTcj)  àv- 

APIMNH-MHCXA  Spl  [xvTijxTiç  x*" 

PIN  ptv. 

Sivas  et  ses  environs  n'ont  fourni  jusqu'à  ce  jour  presque 
aucune  inscription  grecque. 


Les  incriptions  suivantes  ont  été  communiquées  au  père 
Girard  «  par  un  homme  de  Mersivan  qui  en  avait  hérité  d'un 
prêtre  arménien  catholique.  Ce  dernier  a  dû  les  copier  vers 
1885.  Toutes  appartiennent  à  la  même  région.  Celui  qui  les  a 
relevées  a  commencé  par  Aladjouk,  puis  descendant  au  Sud  a 
dû  parcourir  le  plateau  qui  sépare  la  plaine  de  Mersivan  de  la 
vallée  d'Alkhat-Hadji-Keuï,  qu'il  a  suivie  en  retournant  vers 
Amasie  d'où  il  est  revenu  à  Mersivan  pour  se  rendre  ensuite  à 
Kavsa.  » 

25.  Aladjouky  fontaine  sur  la  route  de  Tchoroum  à  Mersivau. 
Publiée,  Rev.  et.  gr.,  VIII,  1895,  p.  78,  n*  H.  La  nouvelle 
copie  donne  pour  les  premières  lignes. 

CYNTPA<|>ICON 
OACKeiTAieN 

eviepcoNiAfS 

AATYAAeCO 

SuvTp[o]cpi(i)v  58e  xeiTai  èv  eùtlp(|>  [jxJàXa  tu[|x6](|>...  Peut-être 
faut-il  lire  avec  M.  Weil  eùépy^pour  eùtép(|>.  Le  reste  de  la  copie 
ne  diffère  pas  du  texte  édité. 

26.  Même  provenance.  Publiée,  ibid.j  n*  10.  Lapierrre  ligne 
porte  n.  CYAni,  et  Tinscription  doit  être  lue  :  n.  S[o]uXitllxMK 
re|p[xaviç  |  oùerpavàç  èv0|à8£  xct|Tat;  cf.  von  Domaszewski,  Arch, 
epigr.  Mitt.  atis  Oest.,  IX,  p.  131,  n*  101.  —  Épitaphe  d'un 
vétéran  romain.  M.  Andersen  a  copié  à  Avdan,  près  de  Vézir- 
Keupru,  l'épi taphe  d'un  A.  'Avrivlo;  A6yto<;  oÙ€Tpavo<;. 

27.  Dans  le  même  village  à' Aladjouk  sur  le  mur  de  la  mosquée. 


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NOUVELLES  INSCRIPTIONS  DU  PONT  323 

Pierre  tombale  ornée  en  haut  d'une  sorte  de  rectangle  (cas- 
sette?) à  droite  et  à  gauche  d'un  miroir. 

lOYAAOC  'lotiXaoç  |  eeoçtXij  | 

0eO<|>IAH  acpoTàTTj  I  I8t(f 

CGMNOTATH  Y^vaixl  |xv|y5piÇ 

lAlArVNAlKIMN  X^P^^  •  ["EJtouç 

HMHCXAPIN  pbï'  ew(?) 
KOYCPZHeTO) 

'louXaos  parait  être  pour  'l6Xao<;,  à  moins  qu'il  ne  faille  corri- 
ger 'IouX(i)a(v)6<;.  L'année  168  de  Fère  d'Amasie  répond  à  168/9 
ap.  J.-C. 

28.  A  Gharassar  (?  peut-être  Halaçar)  dans  le  mur  derrière  la 
mosquée.  Stèle  dont  le  sommet  est  décoré  d'une  grappe  de 
raisin,  suspendue  dans  le  fronton  triangulaire  et  soutenue  par 
une  guirlande.  On  lit  distinctement  au-dessous  : 

NepcoNKe  rePMANOcrAiconA 

TPIKeBePeNIKHMHTPI<|>IAO 
TeKNOIC   MNHMHCXAPIN 

eTOYcrzi 

Népuv  xè  rep|xavàç  TaCcj)  iça|Tpl  xè  Bepevbci[|  }f'f['^f^'  çiXo|Téxvoiç 
jxvT(^|X7iÇ)^àptv.  'EtouçyÇ[p'J. 

L'année  163  de  l'ère  d'Amasie,  correspond  à  163-164  après 
J.-C.  —  Il  ne  semble  pas  qu'on  puisse  descendre  jusqu'à 
l'année  yÇ^  ou  363-4. 

29.  Sous  une  colonne  de  la  même  mosquée  est  une  autre  stèle 
portant  une  décoration  analogue  mais  au  lieu  du  raisin,  on  y 
voit  une  pomme,  grenade,  etc.,  et  à  la  place  de  la  guirlande  se 
trouve  la  date  : 

A(î)eT0YC8ZAC 

et  au-dessous 

WIPVAAVCINAnAKCONIACI 
TIBePKCO  AlOreNeiANAPIPAO 
MNHCONCAANACOANeCTHCAe 


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324  FRANZ  CUHONT 

Nom  illisible  (1)  |  TiPsp[l]c^  Aïoy^vei  àvSpl  [«ftp^c;»]  |  ^Yfi\Ln\]i; 
[•;^]«[piv]  kvivTuva..  Si  le  chifire  de.ranDée  n'est  pas  altéré  il  est 
transposé  irÇa  ou  261  de  l'ère  d'Amasie  serait  261/2  après  J.-C. 

30.  A  la  fontaine  de  Farzant  une  colonne  dont  le  sommet 
est  orné  d'une  moulure  porte  cette  inscription. 

XAPITCON  Xapbcov 

ITAAIKICIAIA  'kaXa[^]  l[S(<f 

rYNCKICIAlA  Y"^^'''^  '^t^J'? 

MNHMHCXA  Ht*'»?  X*" 

PINANCCTN  ptv  àv[é]«rT[Ti]- 

CAeTOYCPOe  o-a,  Itouç  poe, 

xepoiTeoinA  x^p^^^^  «'^  ««- 

BArONTeC  [p]àYOvTe« 

La  répétition  du  mot  lSC(f  est  étrange,  mais  je  ne  vois  pas 
,d'autre  explication  possible.  L'an  185  d'Amasie  répond  à 
185/6  après  J.-C. 

31.  A  la  fontaine  de  Duyedj,  plaine  à  l'ouest  de  Mersivan, 
vers  Hadji-Keuï. 

CTNTHA  2uvT.. 

POCTHIAI  po;  x^  18U 

ArYNAlKI  ?  Ywvaixl 

OYAAIAIM  [*]uXXi8i  jji- 

NHMHCXA  vTjpiïlçX*- 

PINANCeH  ptv  àviOv 

KGNeTOYC  xtv  Étouç 

zerA  $e[p'-(?)] 

Si  le  chiffre  est  pÇe',,  la  date  est  165/6  après  J.-C. 

32.  Dans  un  mur  à  Boughadjek,  pierre  tombale  ornementée. 

eXOYC  ÇKP 
ANeCTHCeNOKIVICONYICO 
HACOICMNHMHCXAPIN 

(1)  Peut-être  la  fin  de  la  première  ligne  doit-elle  s'interpréter  ol-n^tOxovCamH 
lynonyme  d'(Jnc«iit^v(«|Mt.  [Tb.  R.] 


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NOUVELLES   INSCRIPTIONS   DU   PONT  325 

"E-roui;  <pcp'  |  àv6<rrr|(j€v  Oxiuiwv  (=  Atxivtwt?)   ul^  |  'H[p]wt<;  (?) 

Le  nom  'E[p]iùU{sic)  se  retrouve  à  Zéla  (Perrot,  Explor.  Gala- 
lie,  p.  379,  n"  163).  —  Année  126  d'Amasie  (126/7  après  J.-C). 

33.  L'auteur  de  cette  série  de  copies  avait  transcrit  l'inscrip- 
tion à'Elvantchèlebi  [ou  Eskidji]  reproduite  plus  haut  (n""  11) 
et  en  outre  la  suivante  : 

A  la  fontaine  du  village,  pierre  tombale  portant  au  sommet 
un  cercle  dans  un  fronton  et  au-dessous  une  grappe  de  raisin 
entourée  d'une  guirlande.  Plus  bas  on  lit  : 

MAPYAINO  MapuXivo- 

CKCHAICON  ç  x€  'HXtwv 

OIAAeA<|>OI  ol  àSeT^fol 

TOirONG  ToLT]?  Yove[iï(Jt] 

34.  Sur  une  fontaine  au  bord  du  chemin  qui  va  à  Tekkè 
Mezarlek  (cimetière  de  la  maison  des  derviches) .  Le  sommet 
de  la  pierre  est  occupé  par  un  simple  triangle  enfermant  deux 
cercles  concentriques,  sur  une  bande  au-dessus  BIAIAB6ANHKIX 
puis  une  grappe  de  raisin  entourée  d'une  guirlande  et  au  des- 
sous : 

PTCOAXHPCO  Je  ne   puis  déchiffrer    que 

TPrAeriABIN  des  mots  sans  suite  1.  3  [ejlpvi- 

OIPHNHNTAO  vtiv,  1.  4  Sûoov 

AAINONACOPON 

APHBAMOTT 

CTCAYOeO. 

35.  A  Orghou  (à  9  V2  h.  d'Amasie).  Dans  le  mur  de  la  mos- 
quée, stèle  dont  le  sommet  est  arrondi  et  dont  la  face  antérieure 
est  coupée  par  deux  traits  : 

CieCI^I      |lPHNH  [OMi]  loYivTiç 

C 


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326  FRANZ   CUMONT 

36.  A  la  fontaine  d'Alkat-Hadji-Kenî  : 

OYMHnieTGYCCOCHNeNeN 
OAneCTAAKN<|>NTMYOeAI<t>PT 
tMAGHTCOAMYOCIACHCAnCOTie 
OKXNeVCAlATCXACeATONTAlC 

M,  Anderson  a  retrouvé  une  partie  seulement  de  la  pierre.  Sa 
copie  porte  : 

OYMHnicTevccociNeNeN 

DAneCTAAhNGNTAYe'^ 

///RA0HCONMOYOCO ////// 

Gomme  Ta  remarqué  l'explorateur  anglais,  ce  débris  mutilé 
est  un  fragment  de  la  fameuse  lettre  apocryphe  du  Christ  au 
roi  Abgar  d'Édesse  (1).  La  correspondance  supposée  entre  Jésus 
et  le  premier  prince  qui  eût  cru  à  sa  divinité,  devait  jouir  dès 
le  m*  ou  IV*  siècle  (c'est  la  date  de  notre  inscription)  d'une 
grande  autorité  en  Asie-Mineure.  On  l'a  souvent  gravée  sur  la 
pierre,  M.  Anderson  en  a  retrouvé  un  exemplaire  complet  à 
Tchoroum  (2),  et  M.  Heberdey  im  autre  à  Éphèse  (3).  On  peut 
à  l'aide  de  ces  documents,  reconstituer  la  teneur  de  notre  frag- 
ment. Les  lignes  devaient  être  très  longues  : 


pÛTt  ol  é(i)pax6T£ç  jxe]  où  ixtj  7ttoTeÛT(i)(Ttv  èv  e[jJt.ot  ïva  ol  [xtj 
eopaxâTet;  auTol  7tt<JTeù(T(i)Ttv  xal  ÇT^TCovrai  •  irepl  8è  oiï  eypa^'Ac  \^^ 
èXOetv  Ttpoç  (xé,  8éov  t<rzl  tcScv  Si']  8  à7ceoTà).7iV  èvraGOa  [7iXiri]p[<3TOt 
xal  [xe-rà  to  icXiripcSTai  outcoç  àvaXiriçWivai  -repoç'  tov  àicooreCXavrà  |xc, 
eTceiSàv  8è  ivaXirifOc!)  àTcooréXXû)  (rot  Ttva  tcov]  (xaOTjTÛv  [xou  5;  làff^i- 
[Tat  (Tou]  'r[o  TcàOoç  xal  l^wTiv  aicoviov...  (xoi  ^apLor^Tai  xal  t^  iroXsi  ffoy 
Ttpèç  TO  jjLYjSéva  TÛv  I^Opwv  xaTa]  x[upt]eGo'at  [auTriç 

(1)  Eusèbe,  Hist.  eccl,  1, 13. 

(2)  Andersen,  Joum.  of  hell.  studies,  XX,  1900,  p.  156  ss. 

(3)  Jahresh.  Oesterr.  InsL,  t  III,  1900,  Beiblatt,  90  sa. 


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NOUVELLES   INSCRIPTIONS    DU    PONT  327 

37.  Alkhat-Hadji-Keuï.  A  la  fontaine  du  marché,  stèle  funé- 
raire : 

eeCIC  eé<riî  I  M£Xe|[TÎ]a(:? 

MeAe 

ICAC 

38.  Au  même  endroit  : 

XBenc  XfpKTTÈ] 

oc  ^lorijOleî] 

POAIA  'Po8Cqix(al)... 

K  ou  [f  e]l[<n]ç... 

39.  Au  même  endroit  : 

eACICPïïEZ  [©]é»iç....| 

rPA<t>05ANA  Ypà<fiou  àva|YV(I)(i- 

TNCÙCTOYI  Tou  [f] 

40.  Dans  le  mur  de  la  mosquée  de  Tchagana  (je  pense  à 
Alkhat-Hadji-Eeuï).  —  Inscription  dans  un  cartouche  à  queues 
d'aronde. 


OEAKATA 
KITEHAr 
NHYhBEOA 
COPA 

"Ev]8a  xaTà- 

xiTS  Ti  ây- 

v^  [Y]u[v]yi(?)  eeoS- 

<î>pa. 

41 .  Dans  le  cimetière  arménien  de  la  même  ville,  stèle  trian- 
gulaire ornée  d'une  croix  : 

teeciAi 

AAOPO 

oeoY 

a  Aopo- 
eioo. 

42.  Dans  le  même  cimetière  : 

AYPOeO 
CTPATCÙ 
TAYKYTA 

Aùp(T|Xt<|))  ©eo|<rrpàT«|)  | 
YXuxoTà|T<|)  àv|8pC 

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328  FRANZ  COMONT 

TCOAN 
APIMNH 
MHCXA 
PIN 

43.  A  Bahendour  (entre  Hadji-Keaï  et  Mersivan).  Pierre  funé- 
raire dans  la  principale  maison  du  village  : 


TIBEPIONIOYAION 

Tt6éptov  'louXiov 

nPOKAONCEKOYN 

np6xXov  lexoGv- 

AAIAPNAKOYTON 

8a  [^ajpvàxou  lèv 

EAYTWEANAPA 

eau'rii[(;]  «vSpa 

MNHMHCXAPINA 

jxvY5[X7i(;  -/àptv  à 

véTnr|<yev?] 

Même  village,  au  mur 

de  la  mosquée.  Stèle  oraem 

AYPKAni 

Aùp(7iXio<;)  KaTCt[TO)v], 

TYHAHI 

Yu[v]a[txl] 

Kaickov  est  un  nom  fréquent  dans  le  Pont,  cf.  par  exemple, 
Rev.  et.  gr.,  VIII,  61,  n*  9,  et  infra,  n*»  50  (Yakoub).  Dans  le 
même  village  se  trouve,  à  la  même  mosquée  et  devant  la 
chambre  des  hôtes,  deux  fragments  dont  je  ne  puis  rien  tirer. 

45.  A  Fighani  (à  1  V2  d'Hadji-Keuï),  dans  la  cheminée  d'une 
maison.  Stèle  rectangulaire  dont  le  sommet  est  décoré  d'un 
fronton  ;  dans  le  fronton,  une  colombe  becqueté  une  grappe  de 
raisin,  dans  les  coins  supérieurs  de  la  stèle  une  feuille  de  lierre. 
Une  guirlande  de  fleurs  est  suspendue  aux  extrémités  du  fron- 
ton. Au  dessous  on  lit  : 

0<|>l AAA  •  e  •  P  •  Tcp]  cptX[av]Op[a> .  ? 

OCOTCOKYP  7tl(o[Tà]Tcp  xup- 

ICOJUOYKAI  tv  jxou  xal 

rAYKYTATO)  yXuxuxàTcp 

KAinOeiNO  xal  toOivo- 

TATCOerrONO)  ^àTcp  [e]YY6v<^ 

eiOYAfANHJUNH  M  'louXtavri  |jiv>i- 


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N0UYELLB8  INSCRIPTIONS   DU   PONT  329 

JUHCXAPINANe  |X7iç  xaptv  àvi[- 

CTHOTHZPCZNTAÇ  (TTn[<ra..  ZL'ûjvraç 

KATeAeYTHOAATA  xa[l]  T£Xei>T7i[T]a[v]Taç 
eOYCAYC 

La  fin  parait  être  une  invocation  chrétienne  : 

46.  A  Kenssaïlcy  dans  une  maison,  au-dessous  d'une  croix 
quatre  fois  plus  grande  que  les  lettres,  on  lit  : 

toeeicnA  eéM^  nà- 

BAOSVeiSAY  ^ou  ueiou  aù- 

TBOeniBAAON  Tou|?  6  èm6aX[ù]v 

•eiecYON  fMeWov...? 

A  la  fontaine  du  même  village,  on  voit  une  pierre  portant 
une  tète  de  bœuf  dans  un  cercle. 

47.  A  Tckifiikeuï.  Devant  une  habitation  sur  une  pierre  qui 
semble  avoir  formé  un  linteau  au-dessus  d'une  porte. 

AITHAOIKK<|>AXOVOCAKYAAnATPI 
AN-MMHCXTATPC  RAYCDEHNCA 

On  devine  quelques  mots,  plutôt  qu'on  ne  les  lit  : 

Un  tel  *AxuX[a]  tzcczpl  [|xv>5]p-T0Çx[*P^'^*"  «vé(mri](Ta 

Le  nom  d'  'AxùXou;  se  retrouve  dans  une  épitaphe  de  Gurdju, 

près  de  Tchoroum,  copiée  par  M.  Andersen. 
Dans  le  même  village  se  trouvent  la  pierre  milliaire  (CIL,  III, 

SuppL  13643)  et  Tépitaphe  chrétienne  publiées  par  Gagnât, 

Buli.  Soc.  Ant.  France,  1894,  p.  132,  140. 
48.  Tangri-Vermisch  (village  sur  le  plateau  au  sud  d'Amasie), 

dans  la  mosquée.  En  1891,  la  pierre  avait  été  brisée  en  quatre 

morceaux  qui  servaient  de  soubassements  à  des  colonnes  de 

bois  supportant  le  plafond  de  la  mosquée. 


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330  FRANZ   CDHONT 

On  lit  au  sommet,  dans  un         et  au-dessous  : 
encadrement  :  KAinOAYAN 

nATPOKAOC  epconcùN 

ecoAOCANip         ePHNONene 

NeCOTATOC  CnACTOMOI 

eNOAAG  PAAHAIKIANO 

KCITe  KHAGCATOAMA 

npoMOiPOwrA 

r€NICAMIV<t>H 

ICOeNAYlOYI 

THNeNhN<|>YPOC 

COHICOeXAWIIC 

N-COCC 

Épitaphe  métrique  dont  on  déchi&e  aisément  les  premiers 
vers  : 

niTpoxXof  I  è(T9Àèî  àv[Ti]p  |  vecLxaTOi;  |  Iv6à8s  |  xelte 
Kal  noXù  àv|9pwiw>)v  |  Op'^vov  siïé|ffTOt»TO, 
Mol|pa  8'  TiXix(av  o[y]  x|Tfi8lT(T)ato,  à[).À]à  |  npôjxoipov 
"HyalYSv  (e)l;  *'A[87^v] èv[i,]au[T]oùç? 

49.  Yakoub,  à  deux  heures  de  Mersivan  dans  la  plaine.  L'ins- 
cription, publiée  et  commentée  par  M.  Hubert,  Rev.  archéoL, 
1894, 1,  p.  312,  puis  Revue  des  et.  gr.,  VIII,  p.  78,  était  en  1885, 
plus  complète  que  qusmd  elle  fut  copiée  en  1891,  par  le  Père 
Girard  et  par  moi-même  en  1900.  Je  reproduis  un  croquis  de 
l'état  actuel  de  la  stèle  en  ajoutant  en  pointillé  les  lettres  qui 
manquent  aujourd'hui  aux  1. 1-7,  dont  la  restitution  est  aise'e. 
Voici  ce  que  donne  la  copie  ancienne  pour  les  lignes  suivantes  : 

OAATPO  (variante). 
MAPKCAAONOAY 
ONYICAKAAAeÔHCn 
HGMNHMHCTOPAYNC 
ANCeCTAICOPMOnA 
OKAinATp. 


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NOUVELLES   INSCRIPTIONS  DU   PONT 


331 


Même  en  tenant  compte  de  l'élargissement  de  la  stèle  vers  le 
bas,  il  faut  que  certaines  lettres  aient  été  gravées  en  petit  sur  la 
bordure  de  droite,  aujourd'hui  brisée. 

'Etouî  pÇ-' 
EoYÉveoî  DeCoio  |  xà^ov  i3Tr{kr,  \  9t  8i|8à<rx£t 
°0î  pa  6a|vo)v  àxà^7i[T]e  (fî|Xou(;,  èoflXôç  y*P  I  ^'"^^^j 
'AXXà  XMt[wv]  MàpxeXXov  ov  \J\J  uléa  xàXX[oui; 


^îYr€N60cneioio 

-'A<|>0HcTHAHC6Al 
MCKCl^OCPABA 

fya)NAKAXH^<Cl 

4oYC€C0AOcrAPi^ 

€irYX0H3ÊAMAAinr 

)NYI€AKAAr 


Yakoub  se  trouvant  sur  le  territoire  de  l'ancienne  Amasie, 
Tère  employée  est  celle  de  cette  ville  :  oÇ'.  répond  donc  a  160-170 
ap.  J.-C.  —  Le  signe  X  marque  la  division  du  vers.  M.  Hubert 
signale  une  inscription  d'Âphrodisias  ou  X  sert  pareillement 
d'interponction  (Lebas-Waddington  595). 

50.  A  la  fontaine  du  même  village  de  Yakoub.  Stèle  au  som- 
met arrondi  et  orné.  L'inscription  occupe  la  moitié  supérieure, 


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332  FRANZ   CUMONT 

sauf  les  deux  dernières  lignes  gravées  sur  rencadrement  qui 
entoure  les  figures  placées  à  la  partie  inférieure  (peigne,  miroir, 
feuille  de  lierre,  etc.) 

KAeOnATPAKAniTCO 

NOCenOAAGKCIMAT 

TOICGAAAIANTIXAIPir 

eVXAPIOTCOnAYAeiNAI 

TACTOPOCANGCTHCeN 

MATIAAHCIAlArV 

NAIKIMNHMHCXAPIN 

KXeoitàTpa  Ka«tT(i)|vo<;  £iro[t"iriTje[v]  (Ti[xa  |  xoîç. . .  àvrl.. .  eti^apt[o']- 
Tt3[v]. 

DauXeCvqp  |  [K]à<JTopoç  àvéTO^dev  |  Ma[p]TtàX7jç  ISiqi  Y^|vaixl  jxvTjjxTiç 
Xàptv|. 

La  pierre  tumulaire  semble  avoir  été  réemployée  et  une 
seconde  épitaphe  avoir  été  gravée  sous  la  première. 

51.  La  série  comprenait  ensuite  quelques  fragments  con- 
servés à  Mersivan,  et  quatre  inscriptions  connues  de  Kavsa, 
puis  une  autre  relevée  à  Boughaledja  au  Boyaledja  près  de 
Kavsa  (1).  La  pierre  brisée  à  droite  porte  trois  grandes  rosaces 
sur  Je  côté  gauche.  Lecture  revue  par  le  Père  Girard  en  1902. 

npoKAOCCiNnr/// 

PEINACEYXAPI/// 
NVI<t>AICKAirOI.. 

TnnANTnN<|)iA 
5    KonTiNRPEnna 

GHAEKAITOYCY. 

AYTOYCYN(|>OPO.. 

XPHCCTOCCINn 

AieoYProcEnoiEicJ 

Dédicace  aux  Nymphes  et  à  Poséidon  (?)  en  reconnaissance 
d*une  cure  à  la  source  chaude  de  Kavsa  (Thermae  Phazemoni- 

(1)  Cf.  rinscription  de  Kavsa,  Joum,  of  hell.  stud.,  XVIII,  2,  236. 


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NOUVELLES   mSCRIPTIONS   DU   PONT  333 

tidis)  :  IIpoxXoç  Stv(i)['7reùç  u|Yt]siva^  eù^apt[ŒT(5  Taï;]  |  Nu([x)^at;  xal 
no[ffei5(îI)vt]  I  T^  7uav'r(i)ç(e)X[C[X(j>..]  xo7tT(e)tv  TzpiTz{e)\,  [itoSa?  ià]^  8s 
xal...  auTOu  Tuvçipoju;.  Xpir^Toràç  Siv(i)['itsi)ç]  XiOoupyoç  èiuoUi. 

52.  La  collection  donnait  ensuite  deux  inscriptions  de  Hal- 
vadji  près  de  Mersivan,  publiées  par  von  Domaszewski,  Arch. 
epigr.  Mitth.  aus  Oester^  IX,  p.  132,  n**  102-103,  et  enfin  sans 
indication  de  lieu,  Tépitaphe  suivante  : 


OTAATCOr 

. . .  .T^  yI'-"""- 

AYKYTAT 

TàT|(|>  ul^  Ao|uxàv(|> 

COYICOAO 

xà  \  "^^yh  'EpIjAiivirj  [a|vtÎ 

YKANCOKG 

R«  x*pi^- 

HfYNHeP 

AAIONHM 

NHMHCX 

AFIN 

Franz  Cumont. 

P.  S.  Cet  article  était  déjà  composé  quand  nous  avons  reçu 
du  Père  Girard  une  nouvelle  série  d'inscriptions  intéressantes. 
Nous  reproduisons  ici  les  mieux  conservées,  le  temps  nous 
faisant  défaut  pour  étudier  les  autres  : 

53.  Pierre  milliaire  à  Deunéxé,  village  situé  à  l'endroit  où  la 
route  de  Tokad  à  Niksar  rejoint  la  plaine. 

IMPC/ESM-AN-E 
GORD-FIUVS  DIVI 

gordianI  NEPOS 

PIVS- FELIX -INVI 

CTVSAVGIP 
TRIBVNIC  POT 
VIAM  RESTITVIT 
MIL 
VI 

Imp{erator)  Caes{ar)  M,  Ant[oni{us)'\  \  Gordiani  filiuSj  divi  \ 
Gordiani  nepos,  pius,  felix,  invi\ctuSy  Aug{tis)tus,  p{ater)  pia- 
triaé)  \  tribunicia  pot{€state)  viam  restituit.  Mil{ia)  VI. 


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^%tÀfy-i 


334  FRANZ   CUMONT 

Pour  la  restitution,  cf.  C.  I.  L.,  III,  Suppl.  14184**  de  la  même 
date. 

L'empereur  Gordien  III  dont,  par  une  anomalie  singulière, 
le  lapicide  a  mentionné  la  descendance  mais  pas  le  cogno^ 
meriy  fît  restaurer,  en  238,  la  première  année  de  son  règne,  la 
route  de  Néocésarée  à  Gomane.  La  distance  est  calculée  à 
partir  de  Néocésarée,  métropole  du  Pont.  Nous  avons  publié 
plus  haut  (n""  1)  une  autre  inscription  milliaire  de  la  même 
route. 

54.  A  Zillèh,  sur  le  devant  d'un  bassin  de  fontaine,  dans  la 
cour  de  Hodja  zadè  Loutfoullah  effendi. 

D         M 

EGIDE  LIB  VLP  CARIVS 

OLIXXBENEMERENTIFC 

X 
OYAniOCXAPICTOCPAErA 

HHAAAnEAEYOEPANIAI 

ANTEIMHCXAPIN 

D{is)  m{anibiis)  Egide  lib{ertae)  Ulp{ius)  Cari[n]us  |  c{enturio) 
l[eg{ionis)  7C\XX  benemerenti  f{aciendum)  c[uravit). 

OuXitioç  Xàpt<jTOç  (èxaTovràp^T^ç)  T^eyicivo;  Y  ''HYt8a(v)  àiçeAeu- 
Olpav  ISLjav  TetjxYiç  ^àpiv. 

Ulpius  Garius  ou  Garinus  qui,  en  entrant  au  service  mili- 
taire avait  latinisé  son  nom  grec  de  Gharistos,  était  sans  doute 
originaire  de  Zéla.  Il  obtint  le  droit  de  cité  de  Trajan,  lorsqu'il 
eut  été  enrôlé  dans  la  Legio  XXX  Ulpia  Victrix,  créée  par  cet 
empereur,  parvint  au  grade  de  centurion,  prit  part  sans  doute 
avec  le  corps  de  troupes  auquel  il  appartenait,  à  la  grande 
guerre  dacique  (1),  et  libéré  revint  s'établir  dans  sa  patrie,  où  il 
éleva  ce  tombeau  à  son  affranchie. 

55.  Inscription  sur  le  rocher  de  Gèdèver,  au  dessous  de  Hou- 

(i)  Cagn&t  dans  Daremberg  et  Saglio,  s.  v.  Legio,  1090. 


i^ 


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NOUVELLES   INSCRIPTIONS   DU   PONT 

rou,  dans  les  montagnes,  au  sud  de  la  plaine  de  Niksa; 
locultts  est  creusé  au  sommet  du  rocher. 

nOYAXPACAÔ^ 
(|)POCYNHC  ePA 
TON  (|)YTONeN 
eAAGKGITe 

nouX^rpa  <Tao|çppoffùv7i<;  èpa|TÔv  cpurov  ev|6à8e  xelTS. 

Je  prends  au  figuré  l'expression  poétique  de  «  rejeton 
mant  delà  sagesse  »,  mais  peut-être  S(ocppo(Tuv7|  est-il  sii 
ment  le  nom  de  la  mère  de  Pulchra.  Il  faut  accentuer  Doi 
puisque  Ta  est  considéré  comme  bref  dans  le  vers. 


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SUR  LES  INTERVALLES 
DE   LA    MUSIQUE    GRECQUE 


Dans  son  important  mémoire  Anonymi  Scriptio  de  Musica 
(Berlin,  1841),  Bellermann  a  donné  (p.  69)  un  tableau  compa- 
ratif des  longueurs  théoriques  des  cordes  d'un  tétracorde  grec, 
suivant  les  différents  genres  et  nuances  définies  par  Aristoxëne 
et  par  Ptolémée.  Je  crois  intéressant  de  donner  ci-après,  comme 
contrepartie,  les  nombres  représentant  les  intervalles  des  sons 
de  ces  mêmes  cordes,  si  Ton  prend  la  même  unité  qu'Aris- 
toxène,  à  savoir  le  douzième  du  ion  tempéré^  ou  la  soixante- 
douzième  partie  de  Foctave.  Tai  été  conduit  à  calculer  avec 
une  approximation  ({^  de  cette  unité)  beaucoup  plus  grande 
qu'il  n'eût  été  pratiquement  besoin,  ces  nombres,  lesquels 
sont  proportionnels  aux  logarithmes  des  rapports  numériques. 
Bien  entendu,  l'intérêt  qu'ils  offrent  est  simplement  de  per- 
mettre d'évaluer  combien  de  fois  un  intervalle  est  contenu  dans 
un  autre,  quelle  fraction  il  en  est,  en  supposant  des  expériences 
acoustiques  régulièrement  faites.  Cependant  la  comparaison 
de  ces  nombres  pourra  peut-être  conduire  à  des  conclusions 
un  peu  plus  importantes  pour  l'histoire  de  la  musique  grecque, 
si  elle  amène,  d'une  part,  à  écarter,  comme  de  pures  fantaisies 
arithmétiques,  certaines  compositions  du  tétracorde  qui  nous 
ont  été  transmises  ;  si,  d'un  autre  côté,  ce  qui  est  plus  douteux, 
elle  nous  permet  de  porter  un  jugement  précis  sur  le  degré 
d'exactitude  des  évaluations  d'Aristoxène.  Je  ferai  donc  suivre 


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r 


SUR  LES  INTBRVALLBS   DE   LA   MUSIQUE   GRECQUE 


337 


de  quelques  observations  sur  ces  sujets  le  tableau  que  je  donne 
et  où  j'ai  d'ailleurs  introduit  quelques  compositions  tirées  de 
Boèce  et  d'Aristide  Quintilien. . 

J'ai  classé  ces  diverses  compositions  en  suivant  l'ordre  de 
décroissance  de  l'intervalle  supérieur  du  tétracorde;  lorsque 
l'intervalle  est  le  même,  l'ordre  suit  la  décroissance  de  l'inter- 
valle moyen. 

On  remarquera  que  la  somme  des  intervalles  ne  fait  pas 
exactement  30  unités  suivant  l'hypothèse  aristoxénienne  (il 
aurait  fallu  prendre  pour  unité  le  trentième  de  la  quarte).  Mais 
la  différence,  1/250  environ  de  la  valeur  des  nombres  donnés, 
est  pratiquement  tout  à  fait  négligeable,  puisqu'elle  n'atteint 
pas^  pour  la  quarte,  un  cinquième  du  comma. 


ENHARMONIQUE 


24 


Type  anstoxénien 3 

3 


DitoQ  (tempéré) 

Quart  de  ton        » 
Quart  de  ton        » 

1.  EratosUiëne 24,555  Rapport 19:15 

2,705 39:38 

2,623 40:39 

U.  Boéce  (Mus.  IV) 24,469  Diton  majeur . .    81  :  64 

2,742 499:486 

2,672  512  :  499 

m.  Ps.  Philolaos 24,469  Diton  majeur . .    81  :  64 

(Boèee,  AftM.  III,  8).    2,707  diaschisma  *     " 
2,707  diaschhms 


30  quarte  tempérée. 
29,883  quarte  juste. 


,.  256 

limma  ^^. 


IV.  Didyme. 


23,179  Tierce  majeure.     5  : 

3,406 31: 

3,298  32  ^ 


4 

30 
31 


16 


.  V.  Ptolémée . 


VI.  Archytai . 


23,179  Tierce  majeure.     5  :  4 

4,421 24:23 

2,283 46  :45 

23,179  Tierce  majeure.      5  :  4 

2,926 36  :  35 

3,778 28:27 


I  ..*    .       256 
|die8i«:2j3. 

Demi-ton  majeur  ^ 

>  Demi-ton  majeur. 

Demi-ton  majeur. 


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338 


PAUL   TANNERY 


Tjpat 
ariftoxiniiBB. 


hémiole... 


VU.  Ptolémée 


Vm.  Eratosthène 


IX.  Didyme. 


CHROMATIQUE   MOL 

S  22        ton  et  cinq  sixièmes. 
4         tiers  de  ton. 
4        tiers  de  ton. 

(  21         ton  et  trois  quarts. 

'    41) 

1  >  trois  quarts  de  ton. 

18,938  tierce  mineure.      6  :  5 

7,167 15:14 

3,778 28:27 

18,938  tierce  mineure.      6  :  5 

5,617 19:18 

5,328 20:19 

18,938  tierce  mineure.      6  :  5 
4,241  demi-ton  mineur    25  :  24 
6,704  demi-ton  majeur    16  :  15 


î  ton  mineur -g-. 


10 
ton  mmeur  -^. 


CHROMATIQUE  TGNIÈ 


Type  aristoxénien. 


18        ton  et  demi. 
6        demi-ton. 
6        demi-ton. 


X.  Boèce  (Afi«.  IV) 17,851 19:16 

6,618 81 

5,414  256:243 


XI.  Archytas  , 


*  46    ^ 

*  (  Diton  majeur  81  :  64. 

limma. 


17,648 32: 

8,457 243: 

3J78 28: 


27 

224  )  ,9 

2^   }  ton  majeur  g. 


XU.  Aristide  QuintiUen.  17,648  32:27 

(éd.Meibomius,p.ll4).    6,297  17:16    ) 

5,938 18:17    ) 


ton  majeur 


I- 


XIII.  Ps.  Philolaos 17,648 32:27 

(Boèce,  Mus,  III,  8).    6,117  \   Intervalles  d'une  diesis  plus  un  schisma,  for- 
6,117  1       mant  un  ton  majeur. 


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SUR   LES  II9TERVALLES   DE   LA   MUSIQUE   GRECQUE 


339 


CHROMATIQUE  SYNTONE 


Type  ambigu  : 
XIV.  Ptolémée. 


16,012  tierce  minime. 

9,038 

4,833  


7:6 


12  :  11    \ 
22:21    ) 


DIATONIQUE  MOL 

!15  ton  et  quart. 
9  trois  quarts  de  ton. 
6  demi-ton. 


XV.  Ptolémée 13,871  ton  maxime. . . 

10,944  ton  mineur.  . . 
5,068  


XVI.  Archytas 12,235  ton  majeur 9:8 

Ptolémée  (mol  entone).  13,870  ton  maxime 8:7 

3,778  28:27 


ton  maxime  8:7. 


18:7 
10:9 
21  :20 


DIATONIQUE   STNTONE 

Î  12  ton. 
12  ton. 
6  demi-ton. 

i Platon  (Timée). 
Eratosthène 12,235  ton  majeur  ....      9:8 
Ptolémée  (ditonié).  12,235  ton  majeur 9:8 

5,413  Umma 256  :  243 

XVIII.  Didyme 12,235  ton  majeur 9:8 

10,944  ton  mineur 10:9 

6,704  demi-ton  majeur  16  :  15 

XIX.  Ptolémée 10,944  ton  mineur 9:8 

12,235  ton  majeur 10  :  9 

6,704  demi-ton  majeur  16  :  15 


DIATONIQUE   HOBfALE 


XX.  Ptolémée. 


10,944  ton  mineur 10:9 

9,901  11  :  10 

9,038 12:11 


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340  PAUL   TANNERY 

Avant  d'aborder  la  discussion  de  la  valeur  de  ces  vingt 
échelles,  je  suis  obligé  de  donner  quelques  explications  sur  la 
nomenclature  que  je  suivrai  et  sur  les  notations  que  j'emploie- 
rai dans  les  comparaisons  avec  les  intervalles  reçus  dans  la 
musique  moderne,  d'après  les  principes  du  solfège. 

On  sait  que  Tarmature  des  clefs  des  portées  suppose  un 
rangement  des  notes  dénommées  suivant  une  série  théorique- 
ment indéfinie  dans  les  deux  sens  : 


Lai'  Mib  Sib  Fa  Ut  Sol  Re  La  Mi  Si  Fa*  U'P. 


en  sorte  qu'en  prenant  sept  notes  consécutives  quelconques,  et 
en  les  rangeant  suivant  leur  ordre  de  hauteur  à  partir  de  la 
tonique,  laquelle  dans  le  mode  majeur,  est,  en  allant  de 
gauche  à  droite,  la  seconde  des  notes  prises,  dans  le  mode 
mineur  la  cinquième),  on  a  la  gamme  du  ton  choisi. 

Dans  la  série  ci-dessus,  deux  notes  successives,  en  supposant 
qu'elles  montent  de  gauche  à  droite,  au  besoin  dans  l'octave 
supérieure,  sont  distantes  d'une  quinte  (donc  d'une  quarte,  en 
montant  de  droite  à  gauche)  :  par  suite  eùtre  deux  notes  qui 
ne  sont  séparées  que  par  une  autre,  il  y  a,  si  on  les  ramène  à 
la  même  octave,  l'intervalle  d'un  ton  majeur. 

L'échelle  dans  laquelle  toutes  les  quintes  de  la  série  seraient 
absolument  justes,  donnerait  des  gammes  essentiellement  dif- 
férentes des  nôtres  ;  elle  est  praticable,  mais  elle  a  été  écartée 
parce  que  la  dureté  des  tierces  y  blesse  l'oreille  dans  les 
accompagnements.  Cette  échelle  a  pour  tétracorde  le  numéro 
XVII  ci-dessus;  probablement  définie  musicalement  vers  la 
seconde  moitié  du  v*  siècle  avant  notre  ère,  par  des  acousticiens 
qui  n'admettaient  point  la  latitude  laissée  par  Lasos  d'Her- 
mione,  ni  les  expériences  grossières  qui  devaient  aboutir  au 
tempérament,  cette  échelle  reçut  l'habillement  mathématique, 
qui  pouvait  dès  lors  lui  Être  donné  par  tout  autre  qu'un  véri- 
table pythagoricien,  puis  fut  mise  en  vogue  par  le  Timée  de 
Platon,  et  adoptée  par  les  canoniciens  classiques  à  partir  d'Eu- 
clide  ;  soutenue  par  Ératesthène,  admise  par  Ptoléméei  elle  a 


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SUR  LES  INTERViXLES   DE  LA   BCUSIQUE  GRECQUE  341 

sans  doute  été  réellement  pratiquée  dans  l'antiquité,  avant  que 
Boèce  ne  la  transmisit  au  moyen  âge.  Cependant  son  impor- 
tance théorique  a  dû  sans  doute  toujours  dépasser  sa  vogue 
pratique. 

Dans  le  chant  moderne,  si  Ton  admet  que  toutes  les  toniques 
appartiennent  à  la  même  série  de  quintes  justes,  il  n'y  a  en 
a  réalité  que  quatre  notes  consécutives  :  la  sous-dominante,  la 
tonique,  la  dominante  et  la  sus-tonique,  qui  appartiennent  à 
cette  série  ;  les  trois  autres,  sus-dominante,  médiante  et  sen- 
sible, font  partie  d'une  autre  série  semblable  dont  toutes  les 
notes  sont  baissées  d'un  comma  dans  le  mode  majeur  (je  les 
représente  avec  des  initiales  minuscules),  haussées  d'un  commu 
dans  le  mode  mineur  (je  les  représente  en  majuscules).  On  a 
donc  trois  séries,  dont  la  correspondance  est  indiquée  par  le 
rangement  ci-dessous,  les  trois  notes  à  ajouter  se  trouvent 
placées  au-dessus  des  quatre  qui  accompagnent  la  tonique  et 
dans  leurs  intervalles. 

fa    ut     sol      ré     la     mi    si    fa*  ut*  sol*  ré*  la*  mi*  si* 

Lab  Mib  Sib  Fa  Ut  Sol  Re  La  Mi  Si  Fa*  Ut*  Sol*  La* 
FAb  UTb  SOI>  RE>  LAb  Mlb  SIb  FA  UT  SOL  RE  LA  MI  SI 

L'intervalle  de  dièse  ou  de  bémol,  pour  des  notes  de  la  même 
série,  est  rigoureusement  Yapotome  des  anciens  Ulg  ;  il  ne 
dépasse  le  demi-ton  majeur  %  que  d'un  onzième  de  comma  ; 
il  peut  donc  être  identifié  avec  lui  sans  erreur  aucunement 
sensible,  c'est-à-dire  que  l'on  peut  poser  Mi*  =  FA  ou  Si = UTb. 

Le  même  intervalle  de  dièse  ou  bémol  pour  les  notes  homo- 
nymes de  deux  séries  immédiatement  superposées  est,  au 
même  degré  d'approximation,  égal  au  limma  des  anciens  (qui 
avec  Vapotomey  forme  un  ton  majeur).  Enfin,  l'intervalle  de 
dièse  ou  bémol,  pour  deux  notes  homonymes  de  la  série  infé- 
rieure et  de  la  série  supérieure  (proprement  l'intervalle  entre 
la  note  accidentée  et  la  même  note  par  bécarre)  est  le  demi-ton 
mineur  ^,  inférieur  d'un  double  comma  au  demi-ton  majeur, 
et  ne  valant  guère  plus  qu'un  tiers  de  ton  majeur. 


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342  PAUL  TâNNERT 

D'après  Tunité  aristoxénienne,  les  valeurs  exactes  sont  : 

Ton  majeur 12,235 

Apotome 6,821 

Demi-ton  majeur 6,704 

Limma. 5,414 

Demi-ton-mineur 4,240 

Gomma 1,290 

Trois  séries  de  quintes  successives  se  retrouvent  dans  la 
musique  grecque,  s'appliquant  Tune  aux  notes  fixes  (barypycnes), 
lautre  aux  mésopycnes,  Fautre  aux  oxypycnes ;  seulement  les 
différences  de  hauteur  entre  elles  sont  le  plus  souvent  tout 
autres  qu'un  comma  ;  mais  accidentellement  les  trois  séries  se 
réduisent  à  deux,  ou  même  à  une  seule,  comme  dans  le  tétra- 
corde  du  Timée  (XVII  :  Mi-Fa-Sol-La). 

Nous  prendrons  en  tous  cas,  comme  Bellermann,  la  quarte 
Mi-La  comme  terme  de  comparaison  avec  la  musique  moderne. 
C'est  supposer  que  les  sons  fixes  du  système  complet  sont  ceux 
du  ton  de  La  :  Ré  La  Mi  Si  (le  Ré  ne  correspondant  toutefois  qu'à 
la  nète  des  synemmènes).  D'après  le  symbolisme  que  nous  sui- 
vons, notre  gamme  en  La  mineur  s'écrirait  d'ailleurs 

La  Si  UT  Re  Mi  FA  SOL  La 

tandis  que,  si  l'on  range  les  notes  de  la  gamme  en  UT  majeur  à 
partir  du  La  (maintien  du  diapason  pour  les  deux  modes),  celle- 
ci  s'écrira 

La  Si  UT  RE  Mi  FA  SOL  La, 

]e  Ré  est,  en  effet,  haussé  d'un  comma,  depuis  la  réforme 
apportée  à  cet  égard  par  Rameau,  avant  lequel  les  deux  tétra- 
cordes  du  mode  majeur  n'étaient  pas  rigoureusement  composés 
de  la  même  façon,  les  tons  majeur  et  mineur  étant  intervertis, 
contrairement  à  la  règle  théorique  constante  de  la  musique 
grecque.  Dans  notre  mode  mineur,  l'interversion  subsiste  et 


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SUR  LES   INTERVALLES   DE   LA  MUSIQUE  GRECQUE  343 

d'après  une  école  récente,  le  tétracorde  supérieur  devrait  même 
être  composé  tout  différemment  (Mi  FA  sol^  La). 

J  ajoute  que  j'emploieraii  des  italiques  pour  désigner  les  notes 
étrangères  aux  tonalités  modernes,  avec  la  croix  +  pour  indi- 
quer l'élévation  d'un  quart  de  ton  (tempéré)  ;  avec  le  signe  b 
pour  l'abaissement  d'un  quart  de  ton  et  j'arrive  enfin  aux  obser- 
vations sur  les  divers  tétï*acordes  ci-dessus  définis. 

I.  Ératosthène,  —  Le  tétracorde  enharmonique  d'Eratosthène 
nous  offre  un  exemple  topique  d'une  fiction  mathématique.  De 
son  temps,  le  genre  enharmonique  était  déjà  délaissé,  et  n'était 
probablement  plus  guères  pratiqué  que  comme  curiosité  ar- 
chaïque, pour  l'exécution  des  anciens  morceaux  encore  célèbres. 
La  tradition  était  perdue,  et  les  musiciens  devaient  osciller, 
pour  l'intervalle  supérieur  au  pycnon^  entre  la  tierce  majeure 
juste  FA-La,  définie  par  Archytas,  et  le  double  ton  majeur,  Fa- 
La,  qui  paraissait  plus  conforme  à  la  définition  d'Aristoxène,  et 
qui,  d'autre  part,  à  cause  de  l'analogie  avec  la  gamme  diato- 
nique du  Timéej  fut  adopté  par  les  canoniciens  classiques.  Éra- 
tosthène,  qui  est  un  platonisant,  conserve  le  tétracorde  diato- 
nique (XVII)  du  philosophe;  sans  se  croire  lié  pour  les  deux 
aatres  genres,  il  a  tendance  au  moins  pour  l'enharmonique 
à  ne  pas  s'écarter  de  ce  type;  mais  le  rapport  numérique  à 
introduire  le  conduirait  forcément,  comme  Boèce  (III),  à  des 
rapports  encore  plus  compliqués,  et  il  cherche  une  simplifi- 
cation. Or,  il  y  arrive  en  partant  de  son  tétracorde  chromatique. 
Tandis  que  pour  l'oxypycne,  Archytas  avait  conservé  la  note 
Fa*,  à  un  ton  majeur  au-dessus  du  Mi,  suivant  le  type  aristo- 
xénien  du  chromatique  tonié,  Ératosthène  VamoUit  légèrement 
et  passe  au  fa*,  à  une  tierce  mineure  juste  §,  au-dessous  du  La. 
II  lui  reste  pour  le  pycnon  un  intervalle  d'un  ton  mineur  Vi 
qu'il  divise  suivant  un  procédé  déjà  employé  par  Archytas  et 
sur  lequel  il  convient  de  s'arrêter. 

Soit  un  rapport  entre  deux  nombres  consécutifs  quelconques, 
par  exemple  ^;  on  le  décomposera  en  deux  rapports  de  même 
forme,  aussi  voisins  que  possible,  de  la  façon  suivante.  On 


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344  PAUL  TANNERY 

double  les  deux  termes,  ce  qui  donne  ^,  entre  deux  nombres 
qui  en  comprennent  un  seul  entre  eux,  à  savoir  19  ;  on  forme 
avec  ce  nombre  et  les  deux  autres  les  rapports  fj  et  ||. 

Ce  procédé,  que  j'appellerai  la  division  harmonique,  donne  à 
partir  de  Toctave  les  intervalles  musicaux  principaux. 

j  =  |X|.  L'octave  est  une  quinte  plus  une  quarte  (Pytha- 

gore). 
f =ÎX$.  La  quinte  est  une  tierce  majeure  plus  une  tierce 

mineure  (Arcbytas). 
f=^x|'  La  quarte  est  une  tierce  minime  plus  un  ton 

maxime  (Archytas). 
î=çXt-  La  tierce  majeure  est  un  ton  majeur  plus  un  ton 

mineur  (Didyme),  etc. 

Mais  la  différence  entre  les  deux  intervalles  composants 
décroît  rapidement  :  entre  les  deux  tons,  elle  n'est  déjà  plus 
qu'un  comma  (§5)  ;  bientôt,  la  distinction  n'est  plus  qu'une  pure 
fiction  mathématique,  comme  dans  le  cas  du  chromatique  d'Éra- 
tosthène.  Pratiquement,  chacun  des  deux  intervalles  I5  et  |î 
peut  être  identifié  avec  le  limma  ou  bien  avec  la  moitié  d'un  ton 
mineur;  et  le  tétracorde  chromatique  d'Ératosthène  peut  être 
transcrit  Mi  Fa  fa#  La. 

Maintenant  Ératosthène  transporte  son  intervalle  Mi-Fa, 
calculé  à  II,  dans  le  tétracorde  enharmonique  pour  en  faire  le 
pcynon^  et  il  lui  applique  la  division  harmonique  qui  donne 
39  X  H,  mais  qui  ici  encore  ne  représente  pas  autre  chose  que  la 
division  en  deux  parties  égales,  cette  fois  à  un  quart  de  ton 
mineur.  Son  tétracorde  enharmonique  Mi-mi-Fa-La,  n'est  donc 
en  réalité  pas  distinct  de  celui  de  Philolaus  (II)  ni  de  celui  de 
Boèce  (III),  car  ce  dernier,  pour  obtenir  les  rapports  numéri- 
ques représentant  la  division  du  pycnon,  a  suivi  un  procédé  tout 
à  fait  analogue  à  celui  de  la  division  harmonique.  Il  a  doublé 
les  deux  termes  du  rapport  du  limma  ^,  et  la  différence  entre 
les  doubles  512  et  486  étant  devenue  paire,  il  a  pris  comme 
terme  intermédiaire  la  moyenne  arithmétique  499. 


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SUR  LES   INTERVALLES  DE   LÀ  MUSIQUE  GRECQUE  345 

II.  Ps.-Philolaos.  —  J'entends,  par  Ps.-Philolaos,  l'auteur 
auquel  sont  empruntées  les  définitions  données  par  Boëce,  III,  8, 
auteur  qui  est,  sans  doute  possible,  je  crois,  celui  du  célèbre 
ouvrage  Ilcpi  çu<no<;,  attribué  au  pythagoricien  du  v*  siècle. 
Après  avoir  défini  le  ton  comme  différence  de  la  quinte  et  de  la 
quarte,  la  diesis  [limma  des  platoniciens)  comme  excès  de  la 
quarte  sur  deux  tons,  Vapotome  comme  différence  du  ton  et  de 
la  diesis^  enfin  le  comma  comme  excès  de  Vapotome  sur  la 
diesisy  il  divise  la  diesù  en  deux  diaschisma  et  le  comma  en 
deux  schisma.  Admettre  comme  possibles  ces  deux  divisions, 
c'est  se  disqualifier  comme  pythagoricien.  Mais  toute  cette 
nomenclature,  sans  doute  empruntée  par  le  faussaire  à  un 
auteur  plus  ancien  et  bien  informé,  comme  Héraclide  du  Pont 
(qu'il  a  pillé  pour  le  système  astronomique  dit  de  Philolaos), 
n'en  garde  pas  moins  toute  son  importance  historique  ;  elle  doit 
remonter  à  une  des  deux  écoles  d'acotisticiens  que  Platon  a 
encore  vues  se  disputer  sur  le  monocorde,  à  celle  qui  constatait 
le  comma  et  voulait  y  trouver  une  unité  de  mesure  des  inter- 
valles. La  division  en  deux  parties  égales  de  la  diesis  ne  peut 
s'appliquer  qu'au  genre  enharmonique;  celle  du  comma  est 
nécessaire  pour  compléter  la  diesis  et  arriver  ainsi  à  la  moitié 
du  ton  dans  le  chromatique  tonié(XIII).  Ces  données  permettent 
d'affirmer  au  moins  des  essais  de  pratique  antérieurs  à  Platon 
pour  la  gamme  diatonique  du  Timée  et  pour  l'enharmonique  à 
diton  qui  lui  correspondent.  Mais  ces  essais  n'ont  point  de  carac- 
tère mathématique  a  priori,  et  doivent  être  attribués,  comme 
je  l'ai  indiqué,  à  une  école  d'acousticiens. 

in.  Aristoxène.  —  Pour  le  tétracorde  enharmonique  de  Boèce 
voir  plus  haut  (I).  En  résumé,  nous  avons  pour  ce  genre  deux 
nuances  bien  distinctes,  celle  où  lejoycnon  est  un  limma  (Mi- 
Fa),  celle  où  il  est  un  demi-ton  majeur  (Mi-FA)  ;  cette  der- 
nière se  subdivisant  d'ailleurs  en  trois  variétés  suivant  la 
position  de  la  mésopycne.  Mais  ici  se  pose  une  difficile  ques- 
tion ;  laquelle  de  ces  deux  nuances  (la  composition  du  pycnon 
mise  à  part)  représente  le  type  aristoxénien,  qui  numérique- 


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346  PAUL  TANNBRY 

ment  tombe  entre  les  deux,  tout  en  se  rapprochant  plutôt  de  la 
première  ? 

Il  apparaît,  tout  d*abord,  que  la  classification  d'Aristoxène 
est  arbitraire,  ses  chromatiques  mol  et  hémiole  sont,  en  fait, 
plutôt  voisins  du  type  enharmonique  ;  ils  sont  nés  et  ont  vécu 
avec  ce  genre,  tandis  que  le  véritable  chromatique  mol,  où  le 
pycnon  est  déjà  d'un  ton  mineur,  n'est  semble-t-il,  apparu 
qu'après  Aristoxène.  Ses  prétendus  chromatiques  dérivent  évi- 
demment de  la  division  des  divers  spondiasmesy  plus  ou  moins 
tendus,  qui  remontaient  à  l'ancienne  musique  grecque.  Ces 
intervalles  partant  de  la  paramèse  (Mi)  et  supérieurs  à  un  demi- 
ton,  pouvaient  monter  jusqu'aux  trois  quarts  de  ton  (pycnon  du 
chromatique  hémiole),  Aristoxène  avait  trois  degrés,  7,  8,  9 
pour  les  représenter.  Il  n'en  conserve  que  deux,  parce  qu'ils 
étaient,  aflBrme-t-il,  les  plus  généralement  pratiqués.  Cepen- 
dant, pour  peu  que  ses  expériences  acoustiques  aient  été  tant 
soit  peu  sérieuses,  il  aurait  dû  prendre  le  premier  degré  (divi- 
sion (3  î,  3  I,  23)  pour  une  nuance  avec  pycnon  d'un  demi-ton 
majeur,  nuance,  qui,  d'après  ses  conventions,  aurait  d'ailleurs 
appartenu  au  genre  enharmonique. 

L'intervalle  9  des  trois  quarts  de  ton  s'est  longtemps  main- 
tenu dans  la  musique  grecque,  puisque  Ptolémée  l'emploie  encore 
à  partir  du  Mi,  dans  son  diatonique  homale  (comme  correspon- 
dant au  rapport  jj.  L'intervalle  8  de  deux  tiers  de  ton  est  loin 
d'avoir  joui  delà  même  faveur;  cependant  la  division  du  ton 
dans  le  chromatique  d'Archytas  (XI)  semble  bien,  au  point  de 
vue  musical,  être  faite  en  tiers  et  deux  tiers  (1). 

Dira-t-on  qu'Aristoxène  a  pu  confondre  la  tierce  majeure  avec 
le  diton?  Gela  me  semble  impossible  alors  qu'il  distingue  les 
deux  tiers  des  trois  quarts  de  ton,  et  que  la  différence  est  encore 
plus  grande.  Nous  arrivons  donc  à  cette  conclusion  qu'il  a  dû 
ignorer  l'une  des  deux  nuances  ou  la  négliger  comme  n'étant 

(1)  Pour  la  mieux  représenter  arithmétiquenient,  il  faudrait  la  décomposition 
g  =  ^  X  j|,  au  lieu  de  celle  suivie  par  Axcbytas. 


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SUR   LES    INTERVALLES   DE  LA   MUSIQUE   GRECQUE  347 

pas  courammcDt  pratiquée.  La  question  revient  donc  à  celle-ci  : 
Laquelle  des  deux  était  réellement  la  plus  en  vogue  au  temps 
d'Aristoxène?  Or,  du  moment  où  Archytas  a  déterminé  le  rap- 
port I  pour  Tenharmonique,  et  où  la  tierce  majeure  est  incon- 
testablement beaucoup  plus  agréable  à  Foreille  que  le  diton,  la 
réponse  ne  me  parait  pas  douteuse.  C'est  à  Tenharmonique  à 
tierce  majeure  (Mi  mt+  FA  La),  que  s'applique  le  type  aris- 
toxénien.  L'autre,  avec  Fa,  a  dû  être  essayé,  comme  nous  l'avons 
vu,  mais  son  rôle  n'était  guère  que  théorique.  Repris  sous  l'in- 
fluence platonicienne  par  les  canoniciens  classiques  et  par  Era- 
tosthène,  il  ne  pouvait  revivre  réellement. 

IV-V.  Les  enharmoniques  de  Didyme  et  de  Ptolémée.  —  Di- 
dyme,  en  effet,  et  plus  tard  Ptolémée  constatent  la  prédomi- 
nance de  la  tierce  majeure,  comme  intervalle  supérieur  du  pyc- 
non  enharmonique,  dans  le  peu  de  pratique  qu'on  pouvait  encore 
faire  du  genre  à  leur  époque.  Didyme  emploie  d'ailleurs  pour 
\epycnon  la  division  harmonique,  qui,  ici  encore,  ne  peut  valoir 
que  comme  division  en  deux  parties  égales.  C'est  tout  à  fait  le 
type  aristoxénien. 

Ptolémée,  au  contraire,  emploie  une  division  singulière,  l'un 
de  ses  intervalles  est  presque  d'un  demi-ton  mineur.  Quant  à 
l'autre  intervalle  (à  très  peu  près  notre  double  comma  ou  comma 
maxime),  il  a  ceci  de  particulier  qu'il  est  le  seul  de  notre  tableau 
qui  soit  nettement  inférieur  à  un  quart  de  ton,  étant  même  légè- 
rement au-dessous  du  cinquième.  Je  n'hésite  pas  à  considérer 
la  combinaison  de  Ptolémée  comme  ayant  pour  objet  de  repré- 
senter un  tétracorde  réel,  mais  qui  n'a  été  en  fait  que  la  fantaisie 
de  quelque  pythagorisant  intermédiaire  entre  Ératosthène  et 
Didyme  et  voulant  contredire  la  limitation  d'Aristoxène,  qui 
avait  nié  la  possibilité  de  moduler  un  intervalle  inférieur  à  un 
quart  de  ton.  J'explique  donc  comme  M.  Th.  Reinach,  dans 
Tédition  qu'il  a  donnée  avec  M.  Wcil  du  Traité  de  Plutarque 
Ucpl  [xou<nxf,<;  (p.  lvi),  le  passage  du  même  auteur  De  animipro- 
creatione  in  Timœo^  passage  emprunté  à  Eudore  et  où  il  est  dit 
que  les  Pythagoriciens  appelaient  le  nombre  5  Tp6ço<;  (?)  dans 


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348  .PAUL  TANNERY 

le  sens  de  son,  parce  qu'ils  pensaient  que  le  premier  intervalle 
modulable  était  le  cinquième  du  ton.  Seulement,  je  pense  que 
ces  Pythagoriciens  là^sont  nécessairement  postérieurs  à  Aris- 
toxène  et  même  au  Ps.-Pbi]olaos.  En  tout  cas,  il  y  a  eu,  dans  la 
combinaison  numérique,  intention  marquée  de  descendre  aussi 
bas  que  possible,  car  en  rapports  épimores,  après  les  décompo- 
sitions de  Didyme  et  d'Archytas,  venait,  en  s'écartant  de  l'é- 
galité, la  suivante  :  îI  =  §5  X I5.  Mais  là  le  plus  petit  des  deux 
rapports  (voirie  tableau  1)  est  encore  supérieur  au  cinquième 
du  ton. 

VI.  Archytas.  —  Les  trois  tétracordes  d'Archytas  (VI,  XI, 
XVI)  sont  inséparables  ;  à  première  vue,  ils  déroutent  quelque 
peu  :  ainsi,  pour  Tordre  de  grandeur  des  intervalles,  ils  s'écar- 
tent des  errements  que  devait  suivre  Aristoxène  ;  en  particulier 
le  diatonique  est  un  type  mol,  où  le  relâchement  est  effectué  non 
pas  sur  Toxypycne,  mais  sur  la  mésopycne.  Mais  la  conservation 
de  ce  tétracorde  par  Ptolémée  suffit  à  prouver  qu'il  a  eu  une 
vitalité  réelle,  et  qu'il  répondait  à  une  de  ces  pratiques  musi- 
cales qu'Aristoxène  déplore,  mais  qu'il  n'a  pas  fait  cesser. 
D'autre  part,  les  trois  traits  caractéristiques  de  ces  tétracordes, 
la  communauté  des  mésopycnes,  le  ton  majeur  comme  pycnon 
du  chromatique,  et  comme  intervalle  aigu  du  diatonique,  sont 
des  postulats  admis  par  les  auteurs  de  la  notation  musicale 
grecque  qui  a  triomphé,  et  si  ces  postulats,  surtout  le  premier, 
n'ont  pas  été  rigoureusement  observés  par  lapratique  postérieure, 
ils  n'en  témoignent  pas  moins  d'un  moment  dans  l'évolution  de 
la  musique  grecque,  et  Archytas  obéit  au  courant  de  son  temps. 

Quoiqu'il  ait  certainement  posé  ses  nombres  d'après  des 
considérations  à  priori,  je  considère  donc  comme  incontestable 
qu'ils  reposaient  sur  des  vérificîations  expérimentales.  Ses 
combinaisons  sont  d'ailleurs  celles  de  l'homme  à  la  fois  théo- 
ricien et  versé  dans  la  pratique,  et  c'est  ainsi  qu'il  a  obtenu  la 
gloire  de  réaliser  après  Pythagore,  en  s'inspirant  de  son  esprit 
et  non  de  celui  de  son  école,  le  pas  décisif  pour  la  constitution 
de  la  gamme  des  physiciens. 


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8UB   LES  INTERVALLES  DE   LA   MUSIQUE   GRECQUE  349 

Pour  comprendre  la  construction  de  ses  trois  tétracordes,  il 
suffit  d'ajouter  au-dessous  un  ton  majeur  (1)  :  on  a  ainsi 
l'accord  Re-Mi-La.  Pour  placer  Foxypycne  enharmonique,  FA, 
Archytas  divise  harmoniquement  (voir  plus  haut),  la  quinte 
Re-La  en  tierce  mineure  Re-FA  et  tierce  majeure  FA-La. 
L'oxypycne  chromatique  est  Fa*  à  un  ton  au-dessus  du  Mi. 
L'oxypycne  diatonique  est  Sol  à  un  ton  au-dessous  du  La. 

Maintenant,  pour  placer  la  mésopycne  commune,  Archytas 
divise-  la  quarte  Rê-Sol  en  une  tierce  minime  Re-FA^  et  un  ton 
maxime  FÂ^-Sol.  L'intervalle  Mi-Fil^  est  quelque  peu  au-dessous 
d'un  ton  (tempéré),  l'intervalle  FA^-FA  très  sensiblement  égal 
au  quart  de  ton.  La  notation 

FA  enharmonique 

Mi  FA^  Fa*  La  chromatique 

Sol  diatonique 

représente  donc  l'ensemble  des  trois  tétracordes. 

VII,  YIII,  IX.  Les  chromatiques  mois.  —  C'est  évidemment 
pour  respecter  la  pratique  existante  qu* Archytas  n'a  pas  cru 
devoir  introduire  comme  intervalle  supérieur  au  pycnon  chro- 
matique la  tierce  mineure  qu'il  avait  reconnue,  ou  autrement, 
qu'il  n'a  pas  pris  fa*  au  lieu  de  Fa*  comme  oxypycne.  Ptolémée 
a  apporté  cette  modification  facile  au  tétracorde  d' Archytas 
Didyme  et  Eratosthène  l'avaient  déjà  précédé;  mais  tous  deux 
avaient  en  même  temps  changé  la  division  du  pycnon.  Nous 
avons  déjà  vu  que  la  division  d'Ëratosthène  équivaut,  malgré 
l'apparence,  à  Mi-Fa-fa*-La.  Celle  de  Didyme  est  exactement  : 
Mi-FA-fa*-La,  et  produit  comme  l'effet  d'une  oscillation  entre 
nos  modes  majeur  et  mineur. 

X,  XI,  XII,  XIII,  Les  chromatiques  toniés.  —  Il  semble  ainsi 
que  le  chromatique  mol  à  tierce  mineure  soit  postérieur  à 
Archytas  et  qu'au  temps  d'Aristoxène,  ce  n'était  encore  qu'une 
des  pratiques  de  relâchement  «  suivant  un  intervalle  irration- 

(1)  Dans  rdîpfjiovCa  dorienne  de  son  temps,  ce  ton  existait  au-dessous  des  deux 
tétracordes,  par  Taddition  de  Thyperhypate.  Cf.  Aristide  Quintilien. 


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3S0  PAUL  TANNERY 

nel  »  dont  il  se  plaignait.  Eratosthène  consacre  son  triomphe, 
et  révolution  aboutit  à  une  tonalité  moderne  (Didyme),  sans 
cependant  étouffer  une  variété  bien  distincte  (Ptolémée)  et  où 
se  conserve  un  trait  primitif.  Quant  au  chromatique  tonié, 
quoique  adopté  par  Fécole  classique  et  repris  par  Boèce,  il  a 
cédé  la  place  et  n'a  plus  qu'un  rôle  théorique.  Je  n'ai  mis  le 
tétracorde  XII  sous  le  nom  d'Aristide  Quintilien  que  pour  con- 
server la  division  harmonique  qu'il  donne  du  ton  majeur  et 
qui  n'est  pas  pratiquement  distincte  de  la  division  en  parties 
égales  d'Aristoxène  et  du  Ps.  Philolaos.  Quant  à  la  combinai- 
son de  Boèce  (X),  c'est  par  suite  d'une  maladresse  de  sa  part 
qu'elle  ne  donne  pas  exactement  le  ton  majeur  comme  pycnon, 
mais  un  peu  moins.  Elle  n'en  représente  pas  moins  toujours 
le  même  tétracorde  Mi-Fa-fa*-La. 

XIV,  Chromatique  syntone.  —  Cette  nuance  que,  d'après  la 
classification  d'Aristoxène,  Ptolémée  qualifie  de  chromatique, 
peut  être  prise  comme  nouvel  exemple  de  l'arbitraire  de  cette 
classification.  Au  moins,  telle  que  Ptolémée  l'a  conçue,  elle 
apparaît  clairement  comme  un  diatonique  très  mol,  et  c'est 
même  la  seule  qui  se  rapproche  suffisamment  du  diatonique 
mol  d'Aristoxène,  de  façon  à  le  représenter  à  peu  près.  Il  est 
vrai  que  la  construction  de  Ptolémée  est,  elle  aussi,  assez  artifi- 
cielle. Il  part  de  la  division  d'Archytas  pour  la  quarte  et  prend 
la  tierce  minime  \  comme  intervalle  supérieur  au  pycnon.  En 
appliquant  au  pycnon  (ton  maxime^  \)  la  division  harmo- 
nique, il  aurait  obtenu  le  demi-ton  majeur  ||  et  l'intervalle  û 
qui  le  dépasse  seulement  d'un  tiers  de  comma  ;  en  sorte  que 
l'on  aurait  eu,  à  très  peu  près,  la  progression  Mi  demi-ton 
majeur  FA  demi-ton  majeur  FA^  tierce  minime  La,  progres- 
sion nettement  chromatique.  Mais  Aristoxène  élève  d'environ 
un  comma  l'oxypycne  FA*,  tandis  que  Ptolémée,  au  contraire, 
baisse  d'autant  la  mésopycne  FA.  Ce  dernier  suit  d'ailleurs  à 
cet  égard  une  tendance  qu'il  affecte  dans  tous  les  tétracordes 
qu'il  choisit  (enharmonique  V,  chromatique  VII,  diatonique 
mol  XV)  :  c'est  de  prendre  pour  le  pycnon  la  division  enrap- 


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SUR  LES   INTERVALLES   DE  LA  MUSIQUE  GRECQUE  3S1 

ports  épimores  qui  se  rapproche  le  plus  de  celle  qui  ferait  Tin- 
tervalle  le  plus  grave  moitié  du  plus  aigu,  ce  qui  est  le  caractère 
de  l'échelle  diatonique  syntonc.  Pour  les  tétracordes  V  et  VII,  il 
a  dû,  comme  on  Ta  vu,  les  emprunter  à  des  sources  antérieures. 
En  est-il  de  même  pour  les  tétracordes  XIV  et  XV?  on  peut 
également  le  supposer.  En  tout  cas,  sa  combinaison  numé- 
rique, pour  ces  deux  tétracordes,  est  certainement  artificielle, 
au  moins  pour  la  division  du  pycnon,  et  il  est  difficile  de  dire 
à  quelle  idée  musicale  elle  répond  en  réalité. 

Celle  qui  a  présidé  à  la  constitution  du  diatonique  mol 
d'Aristoxène  n'est  pas  plus  claire;  comparée  au  chromatique 
syntone  de  Ptolémée,  elle  n'a  qu'un  trait  exactement  com- 
mun, la  présence  d'un  spondiasme  (de  trois  quarts  de  ton) 
partant  non  de  la  barypycne,  mais  de  la  mésopycne.  Mais  en 
admettant  que  cette  coïncidence  ne  soit  pas  un  effet  du  hasard, 
il  est  malaisé  de  dire  s'il  y  a  là  une  survivance  des  mélodies 
barbares  primitives  ou  la  trace  d'un  moment  de  l'évolution  de 
la  musique  grecque. 

XV  et  XVI,  Diatoniques  mois.  —  Comme  tels,  Ptolémée  a 
conservé,  avec  l'épithète  d'entone^  le  diatonique  d'Archytas 
(voir  plus  haut,  VI)  et  donné  en  outre,  comme  nuance  molle 
proprement  dite,  une  division  aussi  artificielle  que  celle  de  son 
chromatique  syntone.  Partant  toujours  de  la  division  d'Archy- 
tas, en  tierce  minime  et  ton  maxime,  il  a,  cette  fois,  pris  la 
tierce  comme  pycnon,  et  l'a  divisée  en  deux  intervalles  suivant 
des  rapports  épimores,  choisis  d'après  la  condition  que  nous 
venons  de  voir.  Son  tétracorde  peut,  avec  une  approximation 
très  suffisante,  se  représenter  par  Mi  Fa  sol  La. 

XVII,  XVIIl,  XIX.  Diatonique  syntone.  —  Nous  arrivons 
aux  gammes  modernes  et  nous  ne  trouvons  plus  que  des  diffé- 
rences modales. 

Platon.  Mi  Fa  Sol  La,  gamme  théorique. 

Didyme.  Mi  FA  Sol  La,  type  du  premier  tétracorde  de  la 
gamme  en  La  mineur. 

Ptolémée.  Mi  FA  SOL  La,  type  des  tétracordes  du  mode  majeur. 


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352 


PAUL  TANNBRY 


Ces  types  ont  été  obtenus  numériquement  par  la  divisbn  har- 
monique de  la  tierce  majeure  de  l'enharmonique  d'Archytas 
(Didyme),  puis  par  l'interversion  des  deux  tons.  D'après  notre 
conclusion  sur  le  type  enharmonique  d'Aristoxène,  nous  devons 
admettre  que  son  échelle  diatonique  présentait  pratiquement  le 
demi-ton  majeur,  et  qu'en  réalité  le  tempérament  qu'il  appor- 
tait se  bornait  à  diviser  la  tierce  majeure  en  deux  tons  égaux. 
En  tout  cas,  les  tétracordes  de  Didyme  et  de  Ptolémée  devaient 
être  déjà  l'un  et  l'autre  réellement  en  usage  au  iv*  siècle  avant 
notre  ère  et  rentrer  dans  ce  qu'Aristoxène  regardait  comme  de 
regrettables  innovations.  Mais  je  n'insiste  pas  sur  ce  point, 
que  j'ai  essayé  de  mettre  ailleurs  en  lumière  (1). 

XVL  Diatonique  homale.  —  Reste  un  type  assez  curieux  et 
qui,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  a  conservé  l'intervalle  de  trois 
quarts  de  tondu  spondiasme.  Il  peut  se  représenter  par  la  nota- 
tion Mi  /a+  SOL  La,  le  fa^  étant  caractérisé  comme  divisant  en 
deux  parties  égales  pour  l'oreille  la  quinte  Re-La,  ce  qui  est  la 
tendance  évidente  du  spondiasme,  datant  d'une  époque  où,  sur 
l'heptacorde,  la  paranète  diezeugmène  ne  devait  pas  exister. 
C'est  cette  égalité  des  demi-quintes  qui  forme  le  trait  distinctif 
de  l'homale;  si,  au  contraire,  l'idée  primitive  en  a  été  la  divi- 
sion de  la  quarte  en  trois  intervalles  ^aux,  il  faut  dire  qu'elle 
n'a  été  ni  pratique,  ni  réalisée  théoriquement.  Probablement 
le  type  n'a  été  construit  qu'après  Aristoxène  pour  agrémenter 
des  mélodies  archaïsantes  ;  la  concurrence  qu'il  a  pu  faire  au 
diatonique  syntone  a  donc  dû  être  moins  sérieuse  encore  que 
celle  des  variétés  du  diatonique  mol,  concurrence  sur  laquelle 
nous  ne  sommes  malheureusement  guère  éclairés. 

Paul  Tannery. 

(1)  Revue  archéologique^  t.  I,  pp.  49-54  :  Sur  un  point  d*histoire  de  la  musique 
grecque. 


0m' 


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SUR  LA  DATE 

DE  LA  RÉORGANISATION  DES  MOUSEIA 


Quand  je  publiai  les  inscriptions  relatives  aux  Mouseia 
recueillies  dans  les  fouilles  de  Thespies  (1),  je  proposai  le 
milieu  du  lu^  siècle  avant  notre  ère  (2)  comme  date  approxima- 
tive de  la  réorganisation  des  jeux,  telle  que  nous  la  fait  con- 
naître un  décret  des  Artistes  de  Tlsthme  et  de  Némée  (3).  Je 
me  fondais  sur  ce  fait  que  l'archonte  thespien  Philon,  dont  le 
nom  est  inscrit  en  tête  d'un  catalogue  agonistique  qui  est  le 
premier  en  date  de  ceux  que  nous  avons  conservés  (4),  figure 
également  avec  le  même  titre  dans  un  texte  relatif  à  une  dona- 
tion faite  par  un  prince  de  la  famille  des  Lagides  (5).  Ce  der- 
nier texte  est  daté  par  les  noms  du  roi  Ptoléméé  et  de  la  reine 
Arsinoé(l.  2-3).  Deux  Ptolémées  seulement  ont  eu  pour  femme 
une  Arsinoé  :  Ptoléméé  II  Philadelphe  (283-246)  et  Ptoléméé  IV 
Philopator  (221-205).  J'avais  cru  pouvoir  choisir  Philadelphe. 
Mon  raisonnement  s'appuyait  principalement  sur  la  présence 
de  l'ethnique  'Otcouvtwç  dans  le  catalogue  agonistique  de  Tannée 
où  Philon  était  archonte.  Or,  M.  floUeaux  a  montré  que  pen-  f 

dant  un  certain  laps  de  temps,  qui  peut  vraisemblablement  se  ^ 

placer  entre  les  années  234  et  i  98,  la  ville  d'Oponte  a  fait  partie  l      -  ; 

{i)Bull.  decon\  hell.,  XIX,  p.  311  et  suiv.  .^  ^/  r * 

(2)  Ibid.,  p.  346  et  suiv.  '  ,  ^  1  ^^^ 

(3)  /6id.,  p.  313  et  suiv.,  inscr.  1.  -'^'''^'J^^' 

(4)  Ibid,,  p.  332,  inscr.  6.  v'  ,  :î^v 

(5)  Ibid..  p.  379,  inscr.  29.  |'i^ij#^ 

'  "    '"^^?''' 

V. 


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354  PADL  JÂMOT 

de  la  confédération  béotienne.  Puisque  laùX^Séç  Agathias,  fils 
d'HarmodioSy  se  qualifie  d'Opontien,  au  lieu  de  prendre  comme 
les  autres  vainqueurs  Fethnique  BotwTtoç,  c'est  donc  que  Tins- 
cription  où  sa  victoire  a  été  mentionnée  est,   soit  antérieure, 
soit  postérieure  à  la  période  pendant  laquelle  Oponte  appartint 
au  Kotviv  BoKùTcôv.  Or  le  règne  de  Philopalor  tombe  précisé- 
ment pendant  la  période  234-198.  Puisque  nous  n'avons  le 
choix  qu'entre  deux  Ptolémées,  c'est  donc  sous  le  règne  de  Phi- 
ladelphe,  entre  les  années  285  et  246  quePhilon  a  été  archonte. 
M.  HoUeaux,  qui    a  donné  ici  même  (1)  une  remarquable 
reconstitution,  accompagnée  d'un  lumineux  commentaire,  du 
texte  incomplet  et  difficile  publié  par  moi,  a  très  clairement 
indiqué  le  point  faible  de  cette  argumentation  (2).  Je  reconnais 
que  mon  hypothèse,  appuyée  sur  d'autres  hypothèses,  n'avait 
rien   d'une  certitude  et  que  j'avais    interprété    de    simples 
vraisemblances  avec  trop  de  rigueur.    En  effet,  comme   le 
rappelle  M.  HoUeaux,  nous  ne  savons  pas  du  tout  pendant 
combien  d'années  Oponte  fut  rattachée  à  la  Béotie  :  les  dates 
234-198  ne  représentent  que  des  possibilités.  Les  seuls  faits 
incontestables,  c'est  qu'en  219  les  Opontiens  faisaient  partie  du 
Kotviv  BowoTÔv  et  qu'en  198  la  séparation  était  consommée,  sans 
qu'on  puisse  dire  depuis  combien  de  temps.  J'ai  donc  eu  tort 
d'établir  un   calcul  de  chronologie  sur  des  données  si  incer- 
taines,  et  j'avoue  que    l'histoire  d'Oponte  ne   nous  fournit 
aucune  raison  suffisante  de  décider  entre  Philadelphe  et  Philo- 
pator.  M.  Holleaux  incline  à  penser  que  le  bienfaiteur  de  Thes- 
pies  est  Philopator.  Je  crois  maintenant  qu'il  a  raison,  et  j'ac- 
cepte les  conséquences  chronologiques  qu'il  tire  de  l'identifica- 
tion proposée  par  lui  entre  Ntxeiaç  Koppivà[8ao] ,  l'un  des  com- 
missaires thespiens  figurant  dans  le  texte  relatif  à  la  donation 
duroiyCtle  Thespien  Nixéa;  Kop[p]ivà8ou,  l'un  des  otages  béo- 
tiens livrés  à  la  ligue  achéenne  (3). 

(1)  Revue  des  Études  grecques,  1897,  p.  26-49. 
(2)i6td.,p.  44etaTiiv. 
(3)/6td.,p.  47-48. 


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SUR  LÀ   DATE  DE  LÀ   RÉORGANISATION   DES   «  MOUSEIA  »        3^5 

Mais,  même  en  admettant,  comme  le  suggère  M.  HoUeaux  (1), 
quePhilon  ait  rempli  à  deux  reprises  les  fonctions  d'archonte, 
ce  qui  assurément  est  fort  plausible,  et  que  son  premier  archon- 
tat  se  place  avant  Tannée  205,  date  de  la  mort  de  Philopator, 
tandis  que  le  second,  celui  qiie  mentionne  le  catalogue  agoni s- 
lique  serait  postérieur  à  Tannée  198,  c'est-à-dire  à  la  sépara- 
tion des  Opontiens  et  des  Béotiens,  il  ne  serait  pas  nécessaire 
de  modifier  de  beaucoup  la  date  que  j'avais  proposée  pour  la 
réorganisation  des  Mouseia.  En  effet  le  catalogue  gravé  sous 
TarchontatdePhilon,  qui  est  le  seul  où  nous  trouvions  le  pro- 
gramme des  jeux  exactement  conforme  au  règlement  promul- 
gué dans  le  Décret  des  Artistes  de  TIsthme  et  de  Némée,  est 
évidemment  postérieur  à  ce  décret.  Il  est  même  possible  qu'il 
se  soit  écoulé  un  assez  grand  nombre  d'années  entre  le  moment 
où  Hiéroklès,  ambassadeur  de  la  ville  de  Thespies  et  de  la  con- 
fédération béotienne,  fit  accepter  par  la  Compagnie  des  Artistes 
la  réforme  proposée  et  celui  où  TOpontien  Agathias,  fils  d'Harmo- 
dios,  remporta  le  prix  de  Taulédie.  Cela  devient  très  vraisem- 
blable si  Ton  observe  que  le  catalogue  de  Tannée  où  Philon 
était  archonte  et  celui  que  je  classe  immédiatement  après  (2) 
doivent  être  séparés  par  un  très  court  intervalle  de  temps, 
puisque  nous  y  voyons  les  mêmes  artistes,  y  compris  Topontien 
Agathias,  vainqueurs  dans  les  mêmes  concours.  Or  le  second 
de  ces  deux  catalogues  témoigne  déjà  d'un  changement  dans  le 
programme  des  Motiseia  :  nous  constatons  qu'on  y  a  introduit 
au  moins  deux  concours  nouveaux,  qui  ne  sont  pas  prévus  par 
le  Décret  des  Artistes  et  ne  figurant  pas  dans  le  catalogue  de 
Philon,  celui  des  ^a'}(j)8oC  et  un  autre  dont  la  désignation 
manque,  —  sans  parler  du  prix  général  (èmvixia)  qui  est  attri- 
bué au  citharède  *EmxpàT7ic;  EùxpàTou.  Il  est  peu  croyable,  on 
l'admettra,  je  pense,  que  le  règlement  si  pompeusement  noti- 
fié à  toutes  les  cités  grecques  par  des  ambassades  des  Thespiens 


(1)  Heoue  des  Éludes  grecques^  p.  46. 

(2)  Bxdl.  de  corr,  helL,  p.  xix,  p.  333,  inscr.  7;  C.  1.  G.  S.,  I,  1762. 


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356  PAUL  JÂMOT 

et  de  la  confédération  béotienne  (1),  et  solennellement  accepté 
par  des  décrets  de  la  Compagnie  des  Artistes  et  des  Athé- 
niens (2),  n'ait  été  appliqué  qu'une  fois  dans  son  intégrité.  D  y 
a  donc  de  grandes  probabilités  pour  que  le  catalogue  de  Philon 
se  place  à  la  fin  d'une  période  de  plusieurs  pentaétéries  pendant 
laquelle  le  programme  d'fliéroklès  fut  en  vigueur.  D'autre  part, 
il  serait  peu  naturel  de  supposer  un  trop  grand  laps  de  temps 
entre  les  deux  magistratures  successives  de  Philon,  c'est-à-dire 
entre  son  premier  archontat,  le  seul  certain,  celui  qui  est  anté* 
rieur  à  la  mort  de  Ptolémée  Philopator  (205),  et  le  second, 
celui  qui  serait  postérieur  à  la  séparation  des  Opontiens  et  des 
Béotiens.  Donc,  si  le  catalogue  agonistique  gravé  sous  l'archon- 
tat  de  Philon  n'est  pas  antérieur  à  Tannée  198,  —  ce  qui  n'est 
pas   absolument  sûr,   puisque  nous   ne   savons  pas   depuis 
combien  de  temps,  en  198,  les  Opontiens  étaient  séparés  du 
Kotvov  BowoTwv,  —  ce  catalogue  ne  peut  pas  être  de  beaucoup 
postérieur  à  cette  date.  Il  faut  remonter  de  plusieurs  pentaété- 
ries avant  cette  année  198  pour  arriver  à  la  date  approximative 
du  Décret  des  Artistes  de  l'Isthme  et  de  Némée.  On  ne  risquera 
donc  guère  de  se  tromper  en  plaçant  la  réorganisation  des 
Momeia,  sans  préciser  davantage,  au  cours  de  la  seconde  moi- 
tié du  m*  siècle  avant  notre  ère. 

Paul  Jâmot. 

(1)  BulL  de  corr,  helL,  p.  315,  inscr.  1,  coJ.  2,  1.  25-27:  auixTcpioCsi^ovcs?  «tpl 
ToC  ày&voq  xal  icpdç  xoùç  Xoiicoùc  ''EXXt^vaç... 

(2)  Ibid.f  p.  322  et  suiv.,  inscr.  2. 

Bon  à  tirer  donné  le  21  octobre  1902. 
Le  rédacteur  en  chef-gérant.  Th.  Rbuvach. 


Le  Puy-en-Velay.  —  Imprimerie  R.  Marehesioa,  boolerard  Camot,  23. 


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Par  Ch.  DIEHL. 

Correspondant  de  rinstitut,  professeur  à  la  Faculté  des  Lettres. 

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L'habitation  romaine  jusqu'aux  premières  années  du  iv«  siècle. 

L'habitation  byzantine  du  iv«  siècle  aux  premières  années  du 

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histoire,  architecture,  mosaïques 

Par  M.  Gabriel  MILLET 

Ancien   membre  de  lÉcole  d'Athènes,  maitre  de  conférences  à  l'École 

des  Hautes-Etudes. 

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(Ce  volume  forme  le  complément  des  deux  précédents.  Fac-similés  des  ma- 
nuurits  grecs  datés  de  la  Bibliothèque  nationale.  — •  Fac-similés  des  plus 
anciens  manuscrits  grecs  en  onciale  et  en  minuscule  de  la  Bibliothèque  na- 
tonale,  du  iv  au  xn*  siècle.) 


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TABLE   DES  MATIÈRES 


PARTIE    ADMINISTRATIVE 

Paires. 

Paul  Girard.  —  Comment  a  dû  se  former  Tlliade 229 

J.  Dupuis.  —  Le  nombre  géométrique  de  Platon  (Post- 

scriptum) 288 

Maurice  Holleaux.  —  4>tXéTaipoç  'Att^Xqu 302 

Franz  Cumont.  —  Nouvelles  inscriptions  du  Pont 311 

Paul  Tannery.  —  Sur  les  intervalles  de  la  musique 

grecque 336 

Paul  Jamot.  —  Sur  la  date  de  la  réorganisation  des 

Mouaeia 353 


Le  Comité  se  réunit  le  premier  jeudi  de  chaque  mois,  excepté  en 
août,  septembre  et  octobre.  Tous  les  membres  de  rÂssociaiiou 
peuvent  assister  aux  séances  avec  voix  consultative. 

La  Bibliothèque  de  l'Association,  12,  rue  de  TAbbaye,  est  ouverte 
le  jeudi  de  3  h.  1/2  à  4  h.  1/2,  et  le  samedi  de  2  à  5  heures. 


La  Revue  des  Etudes  grecques  est  publiée  cinq  fois  par  an. 

Prix  d'abonnement  :  Paris 10    » 

Départements  et  étranger 11    »     ^ 

Un  numéro  séparé 2  50 

La  Revue  est  envoyée  gratuitement  aux  membres  de  l'Associa- 
tion pour  l'encouragement  des  études  grecques. 


Le  Puy,  typoji^rapbie  R.  Marcbessou,  boulevard  Carnot,  23. 


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REVUE 


DES 


ÉTUDES  GRECQUES 

PUBLIÉE  PAR 

l'ASSOCIATION  POUR  TENCOIIRAGEMENT  DES  ËTDDBS  GRECQUES 

TOME    XV 


N^  67 
Novembre-Décembre   190S 


PARIS 
ERNEST  LEROUX,   ÉDITEUR 

28,    RUE    BONAPARTE,  Vl' 

Toutes  les  communications  concernant  la  Rédaction  doivent  être  adressées 
^  M-  Thbodorb  Reinach,  rédacteur  en  chef-gérant,  à  la  librairie  Leroux. 


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4 


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RUE  BONAPARTE,     28 


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Publié  par  Henri  OMONT,  membre  de  Tlnstitut. 

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famille  des  manuscrits  de  Démosthône,  au  Jugement  des  derniers  éditeurs  JBekker, 
Vœmel,  Dindorf,  Weil. 

FAC-SIMILÉS  DES  MANUSCRITS  GRECS  DATÉS 

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Publiés  par  Henri  OBIONT 

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Ce  recueil  forme  un  album  offrant  121  fac-similés  de  manuscrits  grecs  à  date 
certaine,  tirés  exclusivement  des  collections  de  la  Bibliothèque  nationale.  Tous 
les  manuscrits  datés  du  ix"  au  xiu«  siècle  conservés  à  la  Bibliothèque  nationale, 
et  un  choix  de  ceux  du  xiv«  siècle,  sont  représentés  dans  ce  recueil. 

FAC-SIMILES  DES  PLUS  ANCIENS  MANUSCRITS  GRECS 

EN  ONCIALE  ET  EN  MINUSCULE  DE  U  BIBLIOTH»  NATIONALE  DU  W  AD  W  SIÈCLE 

PubUés  par  Henri  OMONT 

Un  vol .  in-fol.,  50  planches  avec  texte  explicatif 32  fr.     » 

Cet  ouvrage  contient  des  fac-similés  de  tous  les  manuscrits  grecs  en  onciale^ 
bibliques  et  autres,  et  un  choix  des  principaux  manuscrits  en  minuscule  des 
auteurs  classiques,  conservés  à  la  Bibliothèque  nationale. 

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Publiés  par  Henri  OMONT 

Un  vol.  grand  in-folio  de  76  planches,  dont  plusieurs  doubles,  avec  texte  expli- 
catif        60  fr.    » 

Ce  recueil  forme  le  complément  des  deux  précédents.  Il  contient  la  reproduction 
de  toutes  les  miniatures  des  quatre  plus  anciens  et  plus  précieux  manuscrits  grecs 
à  peintures  :  le  Psautier  (n*»  139),  le  Saint  Grégoire  de  Nazianze  (n«  510),  le 
Saint  Jean  Chrysostome  (Coislin  79)  et  le  Nicandre  (Suppl.  gr.  247). 

FAC-SIMILÉS  DES  MANUSCRITS  GRECS,  LATINS  &  FRANÇAIS 

DU  V  AU  XIV«  SIÈCLE 

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Par  Henri  OBIONT 

Un  voîume  in-8,  40  planches 5  fr.    » 


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POUR  L'HISTOIRE  DE  LA  COMÉDIE  NOUVELLE 


1.  —  Le  Au(txoXo;  bt  les  'EictTpiitovreç  de  Ménandre. 

Il  y  a  quelques  années,  M.  Geffcken  a  soumis  les  fragments 
du  Dyskolos  à  un  examen  pénétrant;  et  il  a  conclu  que  la  pièce 
dont  ils  proviennent  avait  été  le  modèle  suivi  par  Plante  dans 
une  de  ses  meilleures  comédies,  où  se  retrouvent  l'esprit,  le 
talent  de  facture  et  certains  même  des  procédés  de  Ménandre  : 
VAululaire  (1).  Cette  conclusion,  qui  tend  à  enrichir  d'une 
donnée  précieuse  Thistoire  si  incomplète  de  la  comédie  nou- 
velle, me  paraît  très  digne  d'attention,  et,  pour  le  fond,  vrai- 
semblable ;  mais  peut-être  y  aurait-il  lieu  d'en  modifier  un  peu 
l'expression.  Qu'on  me  permette  d'exposer  brièvement  pour 
quels  motifs  principaux  j'estime  une  correction  opportune,  et 
en  quoi,  à  mon  avis,  cette  correction  doit  consister. 

Dans  le  Dyskolos^  le  lieu  de  la  scène  était  Phylé,  nous  le 
savons  de  façon  positive  par  un  fragment  du  prologue  (fr.  127 
Kock)  : 

TÎj;  'Arrix-îj;  vo[xt2^eT*  eîvai  xàv  TOitov 

Or,  oîi  se  passe  l'action  de  VAululaire?  où  se  passait  l'action  de 
la  pièce  grecque  que  le  poète  latin  a  imitée?  J'admets  que  le  texte 


(1)  Studien  zu  Menander^  progr.  Hambourg,  1898,  p.  1-16. 


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358  PU.-E.    LEGRÂND 

du  vers  810  (quis  me  Athenis  nunc  inagis  quisquam  est  homo  cui 
di  sint  propitii?)  ne  nous  oblige  point  à  la  situer  dans  la  ville 
même  d'Athènes,  car,  pour  un  étranger,  Athenis  peut  signifier 
en  Attique.  Mais  en  revanche,  je  doute  fort  que  du  vers  14  (agri... 
quo  cum  labore  magno  et  misère  viveret)  on  soit  en  droit  de 
déduire  qu'Euclion  habite  à  la  campagne  (1)  :  on  peut  vivre  du 
produit  d  une  terre,  petitement  et  misérablement,  sans  habiter 
sur  cette  terre  ni  auprès.  Aux  vers  674-675,  l'avare  annonce 
l'intention  de  cacher  son  trésor  dans  un  «  lucus  Silvani  »  qui 
est  situé,  dit-il,  «  extra  murum  ».  Que,  dans  le  texte  grec,  ce 
<c  lucus  Silvani  »  ait  été  un  bois  sacré  de  Pan,  rien  de  plus  vrai- 
semblable (2)  ;  et  que  Pan  ait  été  adoré  à  Phylé,  la  chose  nous 
est  attestée  (3).  Mais,  si  la  scène  se  passait  à  Phylé,  que  vou- 
draient dire  les  mots  «  extra  murum  »?  Phylé  n'a  jamais  été, 
que  je  sache,  une  ville  murée  ;  il  y  avait  à  Phylé  un  fort  d'arrêt, 
il  n'y  avait  pas  une  enceinte  enfermant  des  maisons,  des  places, 
des  sanctuaires  (4).  A  mon  avis,  les  mots  «  extra  murum  »  n'ont 
de  sens  dans  la  bouche  d'Euclion  que  s'ils  sont  prononcés  à 
Athènes.  Peu  importe  que  nous  ne  connaissions  pas,  dans  les 
alentours  immédiats  de  la  ville,  un  «  lucus  »  consacré  à  Pan  : 
un  «  lucus  »  n'est  pas  un  édifice,  qui  doive,  qui  puisse  laisser 
des  traces  ;  ce  peut  être  un  bosquet  insignifiant,  un  simple  hou- 

(1)  Sic  Geffcken,  o.  /.,  p.  7. 

(2)  Cf.  Schuster,  Quomodo  Plaulus  atlica  exemplaria  Iranslulerii,  diss.  Greifs- 
wald,  1884,  p.  21. 

(3)  Élien,  £p.  agr.,  15  ;  CIA,  II,  1582  ;  cf.  Milchhôfer,  texte  explicatif  des  Karlen  von 
Attika  de  Curtius  et  Kaupert,  cahiers  Vil- VIII,  p.  10. 

(4)  Sur  le  kaslro  de  Phylé,  cf.  Arch.  Anz„  1892,  p.  11  (=  MilchhOfer,  o.  L,  p.  11)  et 
124.  Sur  remplacement  probable  de  ragglomératlon  de  Phylé,  cf.  Milchhôfer,  o.  L, 
p.  8, 9, 13-14. — D'ailleurs,  une  telle  enceinte  aurait-elle  existé,  le  Nymphaion  devant 
lequel  se  passe  l'action  du  Dyskolos  (fr.  127)  eût  été  situé  en  dehors,  s'il  faut  Tideu- 
tifier,  comme  la  chose  est  assez  vraisemblable  (cf.  Milchhôfer,  o.  /.,  p.  10),  avec 
la  grotte  du  Parnès  où  se  lit  l'inscription  CIA,  H,  1562.  A  ce  compte,  les  paroles 
que  Plante,  aux  vers  674-675,  prête  à  sou  Euclion,  ne  sauraient  provenir  du  Dys- 
kolos :  car  le  personnage  qui  les  prononce  est  supposé  parler  «  intra  murum  ». 
--  Ajouterai-je  que,  dans  le  Dyskolos,  le  bois  de  Pan  où  l'avare  va  cacher  son 
trésor  aurait  fait,  dans  une  certaine  mesure,  double  emploi  avec  le  Nymphaion, 
sanctuaire  commun  des  Nymphes  et  de  Pan?  —et,  d'autre  part,  que  Pan,  s'il  sort 
du  Nymphaion,  ne  peut  guère  être  envisagé  comme  le  dieu  protecteur  du  foyer 
de  l'avare,  l'équivalent  du  Lar  de  la  pièce  latine? 


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POUR  l'histoire  de  là  comédos  nouvelle  359 

quet  d'arbres;  quoi  d'étonnant,  si,  dans  les  débris  de  la  littéra- 
ture antique,  un  seul  texte  en  mentionne  l'existence?  Et  d'ail- 
leurs est-il  impossible  de  citer  une  seconde  mention  d'un  bois 
sacré  de  Pan  situé  auprès  d'Athènes?  A  la  fin  du  Phèdre  de 
Platon,  Socrate,  assis  dans  les  KYiTro&au  bord  de  l'Ilissns,  termine 
son  discours  par  une  belle  prière  :  i  çtXe  nàv  Te  xal  SXkoi  o<xot 
T^5e  9eot  XTA.  (279  B)  ;  au  début  du  même  dialogue  (230  B),  il  a 
observé  que  le  lieu,  à  en  juger  par  les  menues  offrandes  qui  s'y 
voient,  est  sans  doute  consacré  aux  Nymphes;  et,  dans  le  cours 
de  la  discussion  (263  D),  il  a  pris  à  témoin,  en  même  temps  que 
les  Nymphes,  «  le  dieu  Pan  fils  d'Hermès  »,  qui  est  leur  compa- 
gnon ordinaire.  N'en  est-ce  pas  assez  pour  autoriser  la  suppo- 
sition qu'il  y  avait  sur  la  rive  de  l'Ilissus,  —  à  un  endroit  où 
vraisemblablement  pouvaient  prospérer  les  saules  (cf.  AuluLj 
V.  675  :  crebro  salicto  oppletus)  — ,  un  bois  sacré  de  Pan  «  extra 
muiiim  »,  le  même  où  l'avare  de  Ménandre  allait  cacher  son 
trésor  (1)?  Au  reste,  le  vers  674  n'est  pas  le  seul  passage  qui  me 
retienne  de  placer  à  Phylé  l'action  de  VAululaire.  Rien  n'in- 
dique, d'un  bout  à  l'autre  de  la  pièce,  que  Lyconidès  et  Méga- 
dore  soient  en  villégiature  dans  le  voisinage  d'Euclion  ;  il  semble 
bien  au  contraire  qu'ils  y  ont  l'un  et  l'autre  leur  domicile  habi- 
tuel (2).  Or,  d'une  façon  générale,  la  campagne,  chez  les  poètes 


(1)  Le  «  lucus  Silvani  »  est  en  dehors  de  tout  chemin  fréquenté,  avius\  de  même, 
semble-t-il,lelieaoù  Socrate  et  Phèdre  vont  s'asseoir  pour  être  tranqtdlies  :  6tCp* 
cxTpa'KÔ|tcvoi  xaxà  t6v  IXtffffôv  TbijAcv,  tîta  Sicoo  dbk>  6<5Çiçi  h*  fj^X'^  xa6tl^Tjadji«0a 
(229  A).  —  Sur  le  culte  de  Pan  au  bord  de  Tllissus,  cf.  Michaelis,  Annali,  1863, 
p.  309,  326-327. 

(2)  L*unet  Tautre,  mais  séparément  :  cf.  (contre  Dziatzko,  Rh.  Mus.,  XXXVII, 
p.  261  auiv.  et  Geffcken,  o.  /.,  p.  12)  Tartara,  Rivista  di  filologia,  XXVII  (1899), 
p.  191-199.  Les  évolutions  des  personnages  s'expliquent  ainsi  bien  plus  naturel- 
lement Au  début  de  l'acte  II,  Eunomia,  qui  est  venue  voir  Mégadore  chez  lui,  sort 
en  sa  compagnie  de  sa  maison  et  le  quitte,  pour  retourner  chez  elle,  tandis  que 
lui  se  rend  chez  Euclion.  Au  commencement  de  Tacte  IV,  la  mission  de  Strobile 
se  comprendrait  assez  mal,  si  son  mattre  Lyconidès  habitait  avec  Mégadore  et  se 
trouvait  alors  au  logis.  Dans  la  même  hypothèse,  Tapparition,  sur  la  scène,  de 
Lyconidès  et  d'Eunomia,  un  peu  plus  tard  (scène  7),  serait  une  maladresse  qu'il 
ne  faut  pas  imputer  au  poète  s'il  y  a  moyen  de  l'éviter  ;  or,  on  l'évite  sans  peine, 
en  admettant  que  les  deux  personnages  viennent  de  leur  maison  et  traversent  le 
théâtre  pour  se  rendre  chez  Mégadore.  Il  est  vrai  qu'à  la  scène  suivante  (se.  8) 


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360  t»a.-E.   tEGtlÀND 

de  la  comédie  nouvelle,  apparaît  comme  le  séjour  des  pauvres, 
des  rustres,  des  originaux  ;  Phylé  en  particulier,  retirée  dans  un 
site  montagneux  et  malaisément  accessible,  n'avait  pas,  ce  me 
semble,  ce  qu'il  fallait  pour  plaire  au  riche  et  poli  Mégadore,  ni 
surtout  au  frivole  Lyconidès.  Et  puis,  est-ce  bien  à  Phylé  que 
Tavare  a  pu  voir  au  marché  toutes  les  victuailles  énumérées 
vers  373  et  suivants?  L'énumération,  oti  le  poisson,  le  mets 
favori  des  gourmets  athéniens,  apparaît  à  la  place  d'honneur, 
s'inspire  selon  toute  vraisemblance  du  modèle  grec.  Mais  le 
poisson  précisément,  pour  ne  rien  dire  des  autres  denrées,  devait 
être  une  rareté  dans  les  bourgades  éloignées  de  la  mer  ;  je  n'en 
veux  d'autre  preuve  qu'un  fragment  bien  connu  du  Boutalion 
d'Antiphane  (fr.  68  Kock).  Est-ce  bien  à  Phylé  aussi  que  Méga- 
dore trouve  instantanément  les  provisions  dont  il  a  besoin  pour 
la  noce,  et  des  cuisiniers,  et  des  joueuses  de  flûte?  A  vrai  dire, 
lui  qui  ne  redoute  pas,  comme  Euclion,  de  perdre  sa  mai^ 
son  de  vue,  aurait  pu  aller  à  la  ville  se  fournir  de  tout  le 
nécessaire  ;  mais  le  temps  lui  aurait  manqué  pour  accomplir  un 
aussi  long  voyage;  et  d'ailleurs  pas  un  vers,  pas  un  mot,  ne 
nous  donne  à  penser  qu'il  l'ait  accompli.  Si  les  cuisiniers  et  leurs 
acolytes  étaient,  chez  lui  et  chez  Mégadore,  en  déplacement 
extraordinaire,  on  aurait  lieu  d'attendre  qu'au  cours  de  leurs 
longs  bavardages  quelque  trait  y  fît  allusion  (1);  surtout  lorsque 
Gongrion  est  aux  prises  avec  le  vieil  avare,  il  serait  naturel  qu'il 
se  plaignît  d'être  venu  si  loin  pour  se  faire  battre.  Mais  ni  lui 
ni  son  collègue  Anthrax  n'ont  quitté,  semble-t-il,  les  rues 
d'Athènes.  Ajouterai-je  une  dernière  remarque?  La  distribution 
à  laquelle  Euclion  se  rend  au  premier  acte  et  d'oîi  il  revient  au 

Strobile,  si  la  maison  de  son  maître  n'est  pas  sur  le  thé&tre,  pourrait  se  dispenser 
de  reparaître  avec  la  marmite  volée;  mais  il  n'est  pas  non  plus  inadmissible  qull 
vienne  voir,  avant  d'être  mis  en  déroute  par  Euclion,  si  Lyconidès  l'attend  au 
rendez-vous.  Pour  la  valeur  des  mots  noslras  aedis  au  vers  727,  je  renvoie  le  lecteur 
aux  observations  de  M.  Tartara. 

(l)  On  peut  voir  comment,  dans  une  autre  pièce  de  Ménandre,  dont  l'action  se 
passe  à  la  campagne,  dans  VHeautontimoroumenos,  le  déplacement  de  Bacchis 
est  signalé  en  termes  explicites.  Les  cuisiniers  sortaient  peu  de  la  ville  (Posi- 
dippe,  fr.  23). 


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POUR   l'histoire   de   Là   COMÉDIE   NOUVELLE  361 

deuxième  était  incontestablement  mentionnée  dans  Foriginal 
grec,  l'expression  «  magister  curiae  »  —  qui  ne  désigne  aucune 
fonction  romaine  —  en  fournit  une  preuve  suffisante  ;  or,  si  des 
distributions  d'argent,  d'une  façon  générale,  nous  sont  inconnues 
en  Attique,  elles  me  semblent  du  moins  mieux  à  leur  place  à 
Athènes  même,  au  milieu  d'une  population  dense  comprenant 
très  probablement  un  bon  nombre  de  fainéants,  que  dans  un 
humble  bourg  de  la  montagne.  h'Aululaire  se  passe  donc  en 
ville  (4).  Cela  sans  doute  n'exclut  point  d'une  façon  absolue 
que  la  pièce  grecque  dont  elle  est  imitée  ait  pu  se  passer  à  la  cam- 
pagne, à  Phylé.  Mais,  pour  l'admettre,  il  faudrait  admettre  du 
même  coup  que  Plante  s'est  appliqué  à  effacer  jusqu'à  la  moindre 
trace  de  la  localisation  primitive,  et  qu'il  a  remanié,  modifié, 
sinon  inventé,  d'après  le  choix  fait  par  lui  d'un  nouveau  théâtre 
pour  l'action,  certains  motifs  et  certains  développements.  Ce  qui 
serait,  il  me  semble,  lui  attribuer  plus  de  soin  qu'il  n'en  a  montré 
d'ordinaire. 

Voilà  donc  un  premier  point  sur  lequel  je  ne  saurais  adhérer 
sans  réserve  aux  combinaisons  de  M.  Geffcken.  Il  en  est  un 
second.  Je  doute  que  Smikrinès,  l'avare-type  de  la  comédie 
nouvelle,  ait  été  le  héros  du  Dyskolos.  Quiconque  lit  sans 
préoccupation  la  phrase  de  Chorxkios  {Rev.philoL,  1877,  p.  228) 
—  TÙv  McvàvSpou  iceicoiT^iitivcov  irpoo-wixwv  Mo^r^twv  [xèv  Yi|xàç 
7wtpe<jx€ÙaT£  irapOivou;  Ptà^so-Oai,  XaipsorpaTo;  8è  ij^a^Tpta;  èpàv, 
Kv>5p.ci)v  Se  8u(Tx6Xou;  eirotiriTev  elvat,  S[xu(ptvYi;  8è  cptXapyu- 
pou;...;  — ne  peut  manquer  d'en  tirer  cette  conclusion  que  le 
dyskolos  xaT*  èÇo^i^v,  dans  le  théâtre  de  Ménandre,  portait  le 
nom  de  Knémon.  Vainement  objecterait-on  le  passage  AnMiso- 
pogon{3i9  C)  oîi  Julien,  parlant  de  sa  longue  barbe  inculte,  dit 


(1)  nn*y  a  rien  à  tirer,  en  faveur  de  Topinion  adverse,  de  )a  mention  d*un  temple 
de  Fides.  En  effet,  la  note  de  Diogénien  —  ISpôaavro  yip  o  TA  x  t  t  xo  l  Itpôv  UiTma^  — 
ne  saurait  prouver  péremptoirement  que  le  sanctuaire  de  Hiaxi;,  la  Fides  grecque, 
était  hors  de  la  ville  d*Athènes.  A  ce  propos,  observons  que  dans  le  Dyskolos  le 
temple  de  ntffxi;,  s'il  en  était  question,  ne  pouvait  pas  du  moins  occuper  sur  la 
scène  la  même  place  qu'occupe  dans  VAululaire  le  sanctuaire  de  Fides  :  cette 
place,  semble-t-il  d'après  le  fragment  127,  était  prise  par  le  Nymphaion. 


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362  PH.-E.    LEGBAND 

qu'on  aurait  cru  voir  en  le  voyant  SfjLixpiviriv  yj  ©pa(TuXéovTa,  8  u  o-  x  o- 
XovirpeTêuTirivTl  orpaTtcoTTiv  àvoT^Tov.  Le  personnage  principal  de  la 
comédie  intitulée  Dyskolos  n'avait  pas  pour  lui,  assurément,  le 
monopole  de  la  8u<TxoXta  ;  il  y  a  des  8u<dcoXoi,  comme  des  àv67jToi, 
d'espèces  différentes  ;  Tépithète  attribuée  par  Julien  à  Smikrinès, 
pas  plus  que  Tépithète  attribuée  à  Thrasyléon,  ne  rappelle  néces- 
sairement le  titre  de  la  pièce  où  il  paraissait.  Une  autre  phrase  du 
Misopogon,  alléguée  par  M.  Geffcken,  ne  me  semble  pas  autoriser 
davantage  la  conclusion  qu'il  poursuit.  Julien  vient  de  raconter 
qu'à  Lutèce,  pendant  un  hiver  rigoureux,  il  refusa  longtemps  de 
laisser  faire  du  feu  dans  ses  appartements;  qu'enfin,  vaincu  par 
le  froid,  il  installa  chez  lui  un  brasero  et  faillit  périr  asphyxié; 
et  il  ajoute  :  outco  pièv  ouv  èyi  ev  Ke^TOÎç  xaTot  tov  to5  Mevàvopou 
AiiffxoXov  auToç  èixauT(j)  icévouç  TrpocrsTiOouv  (342  A).  De  ce  récit  et  de 
cette  réflexion,  M.  Geffcken  rapproche  ce  que  Ghorikios  (/.  /.) 
rapportait  de  Smikrinès  :  S|i.ixptv7j<;...  6  SeStcîx;  [xv}  n  twv  evSov  6 
xaTcvoç  oî^otTo  «épcov.  Pour  éviter  que  la  fumée  ne  s'échappe  de 
chez  lui,  Smikrinès,  dit-il,  doit  s'obstiner  à  ne  pas  faire  de  feu  ; 
il  doit  donc  grelotter,  dans  les  montagnes  de  Phylé  ;  et  c'est  à 
cette  communauté  de  souffrances,  de  souffrances  causées  par  la 
froidure,  que  Julien  entend  faire  allusion  (1).  Cela  est  fort  pos- 
sible, mais  non  point  nécessaire.  Euclion,  en  qui  M.  Geffcken 
reconnaît  une  copie  de  Smikrinès,  ne  reste  pas  exposé  au  froid 
par  avarice  (2)  ;  d'autre  part,  ce  n'est  pas  par  avarice  que  Julien 
se  passait  de  feu;  lui-même  nous  dit  que  c'est  par  ascétisme, 
pour  s'endurcir  et  mortifier  ses  sens  ;  l'intermédiaire  par  quoi 
M.  Geffcken  relie  la  réflexion  finale  de  Julien  et  le  détail  fourni 
par  Ghorikios  ne  me  paraît  donc  pas  solidement  établi  ;  à  ne  con- 

(1)  Geffcken,  o.  Z.,  p.  9. 

(2)  Cela  n'est  dit  ni  aux  vers  300-301,  ni  aux  vers  90-93,  où  Euclion  ordonne 
d'éteindre  le  feu  en  son  absence  pour  enlever  aux  voisins  un  prétexte  de  s'introduire 
chez  lui.  Si  ce  n'était  tomber  dans  un  excès  de  minutie  puérile,  nous  pourrions 
faire  observer  ici  qu'en  tout  cas,  à  l'époque  de  l'année  où  se  place  le  plus  proba- 
blement l'action  de  VAululairey  Euclion  ne  risque  pas  de  souffrir  du  froid  :  car  sa 
fille,  violée  lors  des  fêtes  de  Déméter  (Cereris  vigiliis,  v.  36),  c'est-à-dire,  j'imagine, 
soit  aux  Éleusinies  (Boédromion)  soit  aux  Thesmophories  (Pyanepsion),  accouche 
soit  en  Skirophorion  soit  en  Hékatombaion,  dans  l'un  ou  Tautre  cas  durant  Tété. 


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POUR  l'histoire  de  la  comédie  nouvelle  363 

sidérer  que  le  passage  du  Misopogon^  on  croirait  volontiers  que 
le  Dyskolos  de  Ménandre  était,  plutôt  qu'un  avare,  un  original 
dur  à  soi-même  comme  aux  autres,  une  espèce  à'heautontimo- 
raumenos  misanthrope. 

Jusqu'ici,  toutes  nos  observations  nous  ont  éloignés  de  YAu- 
lulaire.  Nous  allons  maintenant  essayer  de  nous  en  rapprocher. 
Et,  dans  cette  intention,  laissant  de  côté  pour  un  instant  le 
Dyskolos^  nous  examinerons  avec  soin  les  reliques  d'une  autre 
pièce  de  Ménandre  :  les  Epùreponies.  Dans  les  Epitrepontes 
figurait  un  avare  du  nom  de  Smikrinès  (1)  ;  on  y  voyait  en 
scène  des  cuisiniers  moqueurs  (2);  enfin,  deux  personnes  qui  se 
disputaient  y  remettaient  à  un  arbitre  la  solution  amiable  de 
leur  différend  (3)  et  prononçaient  devant  cet  arbitre  de  véri- 
tables plaidoyers  (4).  A  ces  renseignements,  puisés  à  de  bonnes 
sources,  un  auteur  de  la  basse  époque,  Sidoine  Apollinaire,  en 
ajoute  un  autre,  qui  serait  très  précieux  si  nous  pouvions  le 
croire  exact  :  les  Epitrepontes  àe  Ménandre  sont,  dit-il,  «  une 
pièce  de  même  sujet  que  VHécyre  do  Térence  »  (Terentianae 
Hecyrae...  fabula  similis  argumenti,  JEp.,  IV,  12).  Le  malheur 
est  qu'il  n'y  a  dans  VHécyre  de  Térence  ni  avare,  ni  cuisiniers 
moqueurs,  ni  contestation  en  présence  d'un  arbitre,  et  qu'au- 
cun des  fragments  des  Epitrepontes  ne  rappelle  un  passage  de 
la  pièce  latine.  S'il  exista  réellement  entre  les  deux  comédies 
une  ressemblance  de  sujet,  cette  ressemblance  a  dû  ne  porter 
que  sur  un  détail  (5).  En  revanche,  des  Epitrepontes  h  YAiilulaire 

(1)  Schol.  Ambros.  Od^««.,  VII,  225  :  xo}ii5fi  yàp  aixixpoXdyoc  oaCvsxai  fOSuavcùc) 
«pOTd99(i)v  Twv  cpiXTiT(i>y  rhiV  xrfiaiv,  ûç  icapà  Mtv^vSpt))  £|xixpCvT|Ç  tv  'EiciTplicouciv, 

(2)  Athen.,  659  b  :  |xdfXt9Ta  tlaiyovTat  ol  {idtycipoi  axcoircixoC  Tive;  wç  irapà  Mcviv- 
8pC)>  ht  'E';ciTp^i:ou9iv. 

(3)  Harpocration,  84,  2  :  ..  «  IIipl  Jîv  Sta^spdixtOx  xotc  olxeioïc  ii:iTpéicfiv  »  dvrl 
ToC  SiaiTTtTàc  auTo5c  alpstoOat.  *'06cv  xal  Mtviv6pou  8pQE|xa  *EiciTpéicovT8C. 

(4)  Rhet.  anon.  SpoDgel,  I,  432,  11  :  xal  Mé^/oevSpoç  Iv  xotc  *EmTpéirou9i  t^v  6£xt.v 
Svcu  'Rpooi(i(Ci>v  icciioC'y^xcv  *  ou6iv  6è  Siot^^pci  èvrauSa  oCto);  aOxè  xeîoBai  i\  h  Stxaan;- 
p(oK  XifcoBoti.  QuiDt.,  X,  1,  70  :  sed  roihi  longe  magis  orator  probari  in  opère  suo 
Tidetur,  niai  forte  aut  illa  mala  judicia,  quae  Epitrepontes,  Epicleros^  Locroe 
habent,  aut... 

(5)  Sur  le  peu  d'importance  qu'il  convient  d'attribuer  à  la  phrase  de  Sidoine 


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364  PH.-E.    LEGBÂND 

les  similitudes  sont  manifestes  :  à  Smikrinès  correspond 
Euclion;  aux  cuisiniers  railleurs,  Gongrion  et  Anthrax;  et  quant 
à  Tépisode  qui  a  fourni  son  titre  à  la  pièce  grecque,  il  n'est  pas 
malaisé  d'en  retrouver  la  place  dans  Tintrigue  de  la  pièce 
latine.  Dans  son  état  actuel,  celle-ci  est  incomplète  ;  sans  lui 
attribuer  une  étendue  inouïe  pour  une  comédie  de  Plante,  on 
peut  croire  que  primitivement  elle  comptait  plusieurs  centaines 
de  vers  de  plus;  il  n'en  fallait  pas  moins,  me  semble-t-il,  pour 
amener  Tavare  à  résipiscence  et  le  conduire,  par  un  progrès 
vraisemblable,  à  la  déclaration  des  fragments  3  et  4  (Léo)  : 
«  ego  ecfodiebam  in  die  denos  scrobes...  nec  noctu  nec  diu 
«  quietus  unquam  (servabam)  eam;  nunc  dormiam  ».  Ces 
paroles  nous  montrent  Ëuclion  délivré  de  la  tyrannique  mar- 
mite ;  il  a  dû,  suivant  le  dessein  du  dieu  Lare  (1),  la  donner  en 
dot  à  sa  fille.  Mais  ce  n'est  pas  apparemment  d'emblée,  sans 
résistance,  qu'il  a  pris  son  parti  de  la  séparation  ;  essayons- 
nous  de  nous  imaginer  de  quelle  façon  les  choses  se  sont  pas- 
sées, la  combinaison  ci-dessous  pourra  sembler,  je  crois,  très 
acceptable.  Euclion,  sortant  de  son  logis,  apprend  de  Lyconidès 
que  la  marmite  a  été  retrouvée  ;  il  demande  qu'on  la  lui  resti- 
tue; le  jeune  homme  prétend  la  garder,  ou  du  moins  garder 
une  partie  du  contenu,  comme  dot  de  Phaidria,  dont  la  main 
lui  est  accordée  ;  Euclion  regimbe  ;  enfin  les  deux  parties  déci- 
dent de  recourir  à  l'arbitrage  de  Mégadore,  qui,  M.  Geffcken 
l'a  très  bien  observé  (2),  ne  pouvait  pas  manquer  de  reparaître 
en  scène  ;  Lyconidès  espère  en  la  sagesse  et  en  la  bienveillance 
de  son  oncle,  Euclion  se  dit  probablement  qu'un  homme  aussi 
désintéressé  pour  son  compte  ne  le  sera  pas  moins  pour  le 
compte  d'autrui  ;  le  beau-père  et  le  gendre  plaident  à  tour  de 
rôle  ;  Mégadore  décide  en  faveur  de  Lyconidès,  ou  plutôt  de 
Phaidria,  et,  par  ses   remontrances,  il   détermine   l'avare   à 


Apollinaire,  cf.  Hildebrandt,  De  Hecyrae  Terentianae  origine,  Diss.  Halle,  1864» 
p.  15-16  ;  Fabia,  Les  prologues  de  Térence,  p.  192. 

(1)  Voyez  le  vers  21  et  la  note  d'Ussing. 

(2)  0.  Z.,  p.  15. 


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POUR  l'histoire  de  la  comédie  nouvelle  36S 

s'amender.  Le  fragment  1  peut  provenir  de  la  sentence  de  Méga- 
dore,  ou  plus  probablement  du  plaidoyer  de  Lyconidès;  le 
fragment  2,  d'un  aparté,  inspiré  à  Lyconidès  ou  à  Strobile  soit 
par  la  sentence  arbitrale  soit  par  les  remontrances  à  l'adresse 
d'Euclion  que  Mégadore  y  a  jointes. 

Ainsi,  un  des  rôles  principaux  des  Epitrepontes,  certains 
rôles  secondaires,  un  épisode  important,  se  retrouvent,  je  crois, 
dans  VAululaire,  Un  parallélisme  assez  frappant  se  dessine 
donc  entre  les  deux  pièces.  Mais  voyons  s'il  n'est  pas  infirmé 
par  les  fragments  de  la  comédie  grecque.  Plusieurs  de  ces 
fragments  ont  dû  appartenir  à  la  contestation  devant  l'arbitre 
telle  que  nous  l'imaginions  tout  à  l'heure  dans  la  partie  finale 
de  VAululaire.  C'est  le  cas  pour  le  fragment  183  (Kock),  lequel 
devait  être  prononcé  par  l'avare  ou  par  son  adversaire  (èm-rpciç- 
-réov  .Tivl  I  èdTiv  irepl  toutwv).  C'est  le  cas  pour  le  fragment  480 
(ou*^  eOpeTt;  tout'  e<m.v,  àXX'  àcpatpeTtç)  :  Smikrinès  parlant  soit  à 
l'arbitre  soit  au  jeune  homme  (ou  celui-ci  parlant  à  son  esclave?) 
niait  que  le  trésor  pût  appartenir,  de  par  le  droit  d'aubaine,  à 
celui  qui  l'avait  trouvé  dans  sa  cachette.  C'est  le  cas  aussi,  me 
semble-t-il,  pour  les  fragments  173  et  177  :  dans  le  premier,  je 
crois  entendre  Smikrinès  adjurant  l'arbitre,  au  nom  du  bien 
public,  de  faire  triompher  la  justice  à  son  profit  personnel  : 

p.7|  xaTa^povT^aTjç  tûv  Ôcûv  •  èv  Tiavrl  Seï 
xa&p(j)  Tè  Stxaiov  STrtxpaTcIv  aTravTa^ou, 
xal  Tov  içapaTUY^àvovTa  toutou  tou  [xépouç 
l^ctv  içpovotav  xoivov  èort  tû  ptc^)  ' 

dans  l'autre,  l'avare,  qu'on  essaie  d'attendrir  sur  la  pénurie  du 
jeune  ménage,  déclare  que  quiconque  a  follement  dissipé  sa 
fortune  doit  avoir  lieu  de  s'en  repentir  : 

oùxol|i.(!>ieTat 
xaTacpOapel;  èv  uaTpuXetcp  tov  ptov  ; 

Le  fragment  174  : 


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366  PH.-E.   LE6RÂND 

otet  TOo-auTTiv  toÙç  9eoùç  àyetv  o^oXyIv, 
wore  tô  xaxiy  xal  TaYaOov  xaO'  vipiipav 
v£|A€iv  exà(rr(j>,  DpiixplyTi  ; 

pouvait  être  opposé,  par  le  personnage  des  Epitrepontes  cor- 
respondant à  Mégadore,  aux  jérémiades  de  l'avare  qui  aurait 
voulu  que  le  ciel  s'intéressât  à  ses  peines  ;  et  cela  soit  dans  la 
scène  de  la  contestation,  —  auquel  cas  les  premiers  mots  du 
fragment  précédent  (|jlyi  xaTa<ppov75(n[i<;  tôv  Oeûv)  protesteraient 
contre  le  scepticisme  épicurien  — ,  soit  peut-être  durant  l'en- 
tretien auquel  correspond,  dans  VAululairCy  la  deuxième  scène 
du  deuxième  acte.  L'observation  narquoise  du  fragment  479 
(oùSèv  icéitovOaç  8etv6v,  av  jjltj  irpooitoif,)  serait  assez  de  mise  dans 
la  bouche  du  jeune  homme  consolant  Smikrinès  de  la  perte  de 
son  trésor  ou  de  l'aventure  de  sa  fille  (1),  c'est-à-dire  dans  l'un 
ou  l'autre  cas  d'un  malheur  imaginaire^  puisque  la  jeune  fille 
trouve  néanmoins  à  se  marier  et  puisque  le  trésor  ne  rappor- 
tait aucune  joie  à  l'avare.  Le  fragment  176  est  susceptible  de 
s'intercaler  dans  la  première  conversation  entre  Smikrinès  et 
son  riche  voisin  : 

èXeuOépC))  'zh  xacToyeXâ^Qai  |ji€v  iroXù 
aî^wriv  lori,  xh  8'  oSuvàafl'  àvOpwmvov  • 

l'avare,  prenant  pour  une  dérision  la  demande  en  mariage  qu'on 
lui  adresse,  déclarerait  qu'il  se  résigne  à  la  misère,  laquelle 
n'a  rien  de  déshonorant,  mais  qu'il  ne  saurait,  lui  homme  libre, 
supporter  des  railleries  injurieuses.  Le  fragment  181  (oiTTiXtxou- 
Toi  xalToiouToi  T^  *fhtC)^  pour  peu  qu'on  y  comprenne  xTiXtxoÛToi 
T^  yévei,  —  comme  rien  n'empêche  de  le  faire  (2)  — ,  d'une 
haute  naissance  et  non  point  d'un  grand  âge,  rappelle  de  près 

(1)  On  sait  de  quel  ton,  chez  Plante,  Lyconidèa,  a'adreasant  à  Euclion,  parle  de 
cette  aventure  :  <  Cur  eiulas,  |  quem  ego  avom  feci  iam  ut  esses  filiai  nuptiis  ?  » 
(v.  796-797). 

(2)  Photius  (cité  par  Kock  au  fragment  181)  dit  quelque  part  (585,  9)  :  TiiXt- 
xoOtoç  m  ■^XixCac  Ti6cTai.  O0tu>  Mévav$poc.  Mais  Photius  ne  dit  point  que  Ménandre 
ait  employé  ainsi  tT^^ixoCToc  dans  un  passage  des  Epitrepontes. 


m^'^ 


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pocB  l'histoire  de  la  comédie  nouvelle  367 

certaines  phrases  d'Euclion  (v.  196;  460-461).  Le  Smikrinès 
des  Epitrepontes  plaçait,  nous  dit-on  (Schol.  Ambros.  Odyss.y 
yUy  225)  9  les  biens  de  la  fortune  avant  les  êtres  les  plus  chers  ; 
c'est  là  une  faiblesse  qu'il  avait  l'occasion  d'exprimer  ou  de 
laisser  voir  s'il  devait  coup  sur  coup,  comme  Euclion,  consta- 
ter le  rapt  de  son  trésor  et  apprendre  le  déshonneur  de  sa  fille. 
Un  personnage  de  la  pièce  de  Ménandre  déclarait  qu'  «  un  fai- 
«  néant  bien  portant  est  plus  fâcheux  qu'un  fiévreux  :  car  il 
w  mange  deux  fois  plus  en  pure  perte  »  (fr.  175)  : 

àpyiç  8'  uyialvcov  Toû  itupéTTOvroç  izokb 
ttOXicoTepoç,  8wiXà<na  vouv  evOUi  [xàTrjV  • 

de  nouveau,  le  propos  est  digne  d'Euclion;  j'avoue  que,  dans 
VAululaire^  on  ne  trouve  rien  d'équivalent;  mais  Smikrinès 
pouvait  prononcer  ces  paroles  au  cours  d'une  querelle  avec  sa 
servante,  ou  bien  Pythodikos  les  citait  aux  cuisiniers  comme 
un  de  ses  «  dits  »  mémorables.  Le  fragment  178  (èiciicao'a  |  èm 
To  Tàpi^o;  aXa;,  èotv  oîk(i>  tu^tj),  interprété  comme  l'interprète 
Ribbeck  (1),  trouverait  place  dans  une  dispute  entre  l'avare  et 
les  cuisiniers,  dont  il  déprécierait  les  mérites.  Les  quelques 
mots  du  fragment  184  (èÇexùyyiv  [xèv  oi!iv  |  xXàouo-a)  peuvent  avoir 
été  prononcés  par  la  vieille  nourrice  de  Phaidria,  désolée  du 
malheur  de  sa  maîtresse.  C'est  à  elle  vraisemblablement  que  le 
jeune  homme  adressait  Smikrinès,  pour  qu'elle  lui  confirmât 
le  récit  de  ses  exploits  galants  (cf.  AuluLy  v.  806-807);  et  ce 
doit  être  elle  l'exeCvri  que  l'avare,  aussitôt  instruit  de  l'aventure, 
va  rejoindre  dans  sa  maison  (fr.  182)  :  e<Tet[jii  8è  iipèç  IxetvTiv  -flv 
Xéyetç  •  I  apTt  yàtp  vo5.  Quant  à  l'è^ftvoç,  «  marmite  à  large 
bouche  et  de  grande  capacité  »  (2),  dont  il  était  question  dans 
la  comédie  grecque  (fr.  185),  —  si  ce  n'était  pas  simplement  un 
ustensile  des  cuisiniers,  —  pourquoi  ne  serait-ce  pas  la  pré- 

(i)  Agroiko9,  p.  20,  note  1. 

(2)  Érotien,73.  M  Klein  :  <x^vo«  '  X'^'^P*?  «^^o?  Ixgya^ooriJjjLOu  xal  |MydXT,ç.  M<(xv7^- 


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368  PH.-E.    LEGRAND 

cieuse  marmite  qui  a  donné  son  nom  à  la  pièce  de  Plante  ?  (1) 

L'examen  auquel  nous  venons  de  nous  livrer  aura  rendu 
vraisemblable,  du  moins  nous  Tespérons,  que  VAululaire  est 
imitée  des  Epitrepontes.  Mais  d'autre  part  plusieurs  des  rappro- 
chements signalés  par  M.  Geffcken  conservent  à  nos  yeux  toute 
leur  valeur  (2)  ;  et  nous  n'oserions  pas,  pour  faire  place  à  une 
nouvelle  hypothèse,  mettre  le  Dyskolos  hors  de  cause  saus 
autre  forme  de  procès.  Aussi  bien  ne  nous  semble-t-il  pas 
nécessaire  d'en  venir  à  cette  extrémité.  On  n'a  pas  pu  trouver 
dans  VAululaire  de  traces  certaines  de  contamination.  Mais 
nous  savons  que  Ménandre  remania  plusieurs  de  ses  pièces,  et 
que  le  remaniement  entraîna  parfois  un  changement  de  titre  (3). 
Pourquoi  le  Dyskolos  et  les  Epitrepontes  n'auraient-ils  pas 
été  dans  le  même  rapport  que,  par  exemple,  VAndrienne  et  la 
Périnthiennel  Ce  n'est  là  qu'une  supposition,  sans  preuves 
positives  à  l'appui  ;  mais  une  supposition  à  laquelle  l'étude  des 
fragments  nous  a  conduits  assez  naturellement,  et  que  le  titre 
même  d'une  des  deux  comédies  recommande  jusqu'à  un  cer- 
tain point.  On  doit  reconnaître,  en  effet,  que  l'épithète  SùtxoXoç 

(i)  A  vrai  dire,  nous  savons  que  c'était  plutôt  dans  des  hydries  que  les  anciens 
cachaient  leurs  trésors  (Schol.  Aristoph.  Ois.,  602);  et  parmi  les  fragments  con- 
servés de  YHydria  de  Ménandre,  il  y  en  a  deux  qu*on  se  figure  sans  peine  inter- 
calés dans  la  pièce  imitée  par  Plaute  :  le  fragment  468  (prononcé  par  Strobile) 
et  le  fragment  467  (prononcé  par  Tavare  pendant  son  premier  entretien  avec  le 
riche  voisin)  ;  mais  il  n'en  est  plus  de  même  pour  les  autres  fragments  :  en  parU- 
culier  le  fragment  466  ne  me  paraît  convenir  à  aucun  personnage  de  VAululaire. 
Ajoutons  que  le  prologue  de  VHydHa  était  prononcé  par  un  jeune  homme, 
lequel,  à  un  moment  donné,  répétait  certaines  paroles  d'un  vieillard  (Quint.,  XI, 
3,  91). 

(2)  Non  pas  tous  cependant.  Sans  entrer  dans  des  discussions  qui  seraient  inu- 
tiles, puisqu'elles  se  réduiraient  en  général  à  opposer  des  impressions  person- 
nelles à  d'autres  impressions  personnelles,  je  présenterai  une  seule  observation. 
Si  le  fragment  129  appartenait  au  rôle  de  Pythodikos  (cf.  Aulul.,  v.  367-368),  y 
trouverait-on,  auprès  de  la  satire  de  ceux  qui  sacrifient  pour  se  garnir  la  panse, 
réloge  des  offrandes  modestes  (encens  et  icdicocvov)  qui,  du  moins,  vont  aux  dieux 
tout  entières?  Contenant,  comme  il  fait,  une  antithèse  entre  deux  façons  de 
rendre  honneur  aux  dieux,  le  fragment  convient  bien  plutôt,  me  semble-t-il,  au 
personnage  d'un  avare  ou  d'un  original. 

(.'0  Ainsi  VAndrienne  remaniée  devint  la  Périnthienne  (cf.  Rh.  M,,  XXXI,  251- 
252). 


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POUR  L^HISTOlRfi  DE  LA  COMÉDIE  NOUVELLE  369 

est  bien  vague  et  bien  générale  pour  caractériser  un  homme  tel 
qu'Euclion.  Je  croirais  volontiers  que  le  héros  de  la  pièce 
homonyme  n'était  pas  agité  par  le  seul  démon  de  Ta  varice  ; 
en  même  temps  qu'un  avare,  c'était  probablement  un  misan- 
thrope, un  brutal  comme  le  Knémon  d'Élien  (1),  un  perpétuel 
mécontent,  toujours  en  guerre  contre  les  préjugés,  les  opinions 
courantes  et  les  usages  reçus  ;  bref,  un  descendant  de  Tillustre 
Timon,  qu'avait  mis  sur  la  scène  la  comédie  moyenne  (2). 
Dans  une  première  œuvre,  peut-être  au  début  de  sa  carrière  (3), 
Ménandre  a  pu  reproduire  sans  beaucoup  de  modifications  un 
personnage  créé  par  ses  prédécesseurs,  et  il  retint,  pour  la 
comédie  où  il  le  dépeignait,  un  titre  familier  au  public  (4).  Plus 
tard,  tout  en  respectant  pour  l'essentiel  la  composition  de  son 
drame,  il  en  retoucha  le  héros,  de  manière  à  rattacher  tous 
ses  actes,  toutes  ses  paroles,  à  un  unique  sentiment  :  Tavarice. 
De  Knémon  le  solitaire,  le  sauvage^  Thabitant  des  champs,  il 
fit  Smikrinès,  qui  étale  sa  ladrerie  en  pleine  ville.  En  même 
temps,  à  l'œuvre  nouvelle  il  donna  un  titre  nouveau,  dont 
ridée  lui  fut  vraisemblablement  suggérée  par  une  amélioration 
de  l'intrigue  (5)  ;  du  Dyskolos  naquirent  les  Epitrepontesj  qu'Al- 
ciphron  cite  parmi  ses  chefs-d'œuvre  (6)  et  que  Plante  imita  de 
préférence. 

(i)Ep,  agr.,  13-16. 

(2)  Notons  qu'un  personnage  du  Timon  d'Antiphane  (fr.  206)  tenait  des  propos 
qui  paraissent  dignes  d'un  pingre.  Sur  la  ressemblance  entre  le  Timon  d'Anti- 
phane  (Lucien)  et  le  Knémon  d'Élien,  voir  Reich,  De  Akiphronis  Longique  aetate^ 
Diss.  Rônigsberg  1894,  p.  34-35. 

(3)  Ménandre  a  débuté  en  321/0.  Or,  la  pièce  qu'imite  VAululaire^  c'est-à-dire 
selon  nous  la  pièce  issue  d'un  remaniement  du  Dyskolos  parait  avoir  été  anté- 
rieure à  307  ;  cf.  HûfTner,  De  Plauli  comoediarum  exemplis  atticia  quaestiones 
maxime  chronologicae,  Diss.  Gôttingen,  1894,  p.  65-66. 

(4)  Mnésimachos  avait  écrit  un  Dyskolos  dont  il  subsiste  quelques  vers,  pro- 
noncés par  un  oncle  avare. 

(5)  I^  reconstitution  du  Dyskolos  par  M.  GefTcken  ne  comporte  pas  à  propre- 
ment parler  un  arbitrage  de  Mégadore  (o.  L,  p.  15),  et  attribue  à  Lyconidès,  avec 
une  indéniable  vraisemblance,  les  admonestations  du  fragment  128  (ibid.^ 
p.  14-15). 

(6)  Ep.,  H,  4,  19.  Cf.  Meineke,  F.  C.  Gr.,  IV,  p.  119  :  «  atque  omnino  praestan- 
«  tissimis  eam  poetae  nostri  fabulis  adnumeratam  fuisse  colUgas  ex  Alciphrone... 
•  et  Apollon.,  de  Syntax.,  III,  p.  297,  qui  in  exemplis  memorat  verba  dvoytvt&viua 


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;ï--^ 


370  PU.-E.    LEGRAND 


2.  —  Conjectures  scr  la  composition  des  KXyipaù|jL€vot  de  Diphile. 

Pour  essayer  une  reconstitution  de  l'intrigue  des  Cleroume-- 
noi^  nous  disposons  de  documents  de  deux  sortes  :  les  uns 
nous  sont  fournis  directement,  explicitement,  par  le  prologue 
de  Casine  et  par  le  couplet. final  (v.  1012-1014);  les  autres 
peuvent  être  déduits  de  la  contexture  même  de  la  pièce  latine. 
Les  premiers,  plus  faciles  à  atteindre,  ont  été  dès  longtemps 
utilisés.  Des  vers  64-66 

is,  ne  exspectetis,  hodie  in  hac  comoedia 
in  urbem  non  redibit  ;  Plautus  noluit, 
pontem  interrapit  qui  erat  ei  in  itinere 

on  a  conclu,  sans  doute  avec  raison,  que  Diphile,  à  la  diffé- 
rence de  son  imitateur,  avait  donné  dans  sa  comédie  un  rôle 
actif  au  jeune  homme.  Pour  ce  qui  est  de  Tesclave  par  lequel 
fut  recueillie  Casine,  il  semble  bien  que  lui  aussi  ait  dû  inter- 
venir, tout  au  moins  au  moment  de  la  reconnaissance  ;  point 
n'est  besoin,  pour  le  croire,  de  nier  que  la  facétie  des  vers  37-38 

est  ei  quidam  servos  qui  in  morte  cubât, 
immo  hercle  vero  in  lecto,  ne  quid  mentiar 

soit  traduite,  comme  Tadmet  M.  Skutsch  (1),  du  prologue  des 
Cleroumenoi  :  la  maladie  pouvait  servir,  chez  Diphile,  à  tenir 
Fesclave  à  Técart  jusqu'au  moment  décisif,  mais  non  pas  au 
delà.  Reconnue  grâce  à  lui  pour  la  fille  du  voisin  (v.  39  suiv.  ; 
1013),  Casine,  en  fin  de  compte,  devenait  la  femme  d'Euthy- 
nicus  (v.  1014).  Les  documents  de  la  seconde  espèce,  ceux  que 
peut  fournir  Fexamen  attentif  de  la  comédie  de  Plante,  sont 

a  901  'AXxaTov,  x(i>{jl(|)6(ô  aou  to£><  'BiciTpéicovToiç,  non  facturus  nisi  magnam  baec 
«  fabula  celebritatem  adepta  esset.  »  —  Peut-être  Sidoine  Apollinaire  n'eul-il  pas 
d'autre  raison  pour  parler  des  EpUrepontes  que  la  célébrité  dont  jouissait  cette 
pièce  ;  ou  bien  la  similitude  à'àrgumentum  à  laquelle  il  fait  allusion  se  réduit- 
elle  à  ce  que,  dans  les  EpUrepontes  comme  dans  VHécyre  de  Térence,  un  jeune 
homme  viole  d'abord  la  jeune  ÛUe  qu'il  doit  ensuite  épouser. 
(1)  Rh.  Mus,,  1900,  p.  278. 


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POUR  L*HI3T01RE   DS   LA   COMÉDIE  NOUVELLE  37i 

restés  jusqu'ici  insuffisamment  exploités.  C'est  à  eux  que 
nous  nous  proposons  de  consacrer  les  quelques  pages  suivantes. 
Dans  la  pièce  latine,  la  deuxième  scène  de  Facte  II  prête  à 
une  double  critique.  D'abord,  les  discours  attribués  à  Myrrhina 
sont  tout  à  fait  surprenants  de  sa  part.  Langen  a  déjà  signalé 
qu'ils  ne  conviennent  point  à  la  femme  hardie  et  malicieuse  en 
qui  Cléostrata,  presque  aussitôt  après,  trouve  une  complice 
empressée  (1).  On  peut  aller  plus  loin  :  d'une  façon  générale, 
ils  ne  conviennent  pas  à  une  femme  ;  ce  n'est  pas  une  femme, 
me  semble-t-ily  qui,  même  parlant  à  une  autre  femme,  peut, 
dans  une  comédie,  se  livrer  sur  le  compte  des  femmes  à  des 
réflexions  sarcastiques  telles  que  celles-ci  : 

mira  sunt,  yera  si  praedicas,  nam  viri 

ias  suom  ad  molieres  optinere  haud  queunt  (v.  191-192) 

ou  formuler,  à  l'usage  des  personnes  du  sexe  faible,  ces  apho- 
rismes  sévères  : 

nam  peculi  probam  nil  habere  addecet 

clam  Yirum,  et  quae  habet,  partum  ei  haud  commode  est, 

quin  Tiro  aat  àubtrahat  aut  stupro  inveaerit. 

Hoc  yiri  censeo  esse  omne  quidquid  tuom  est  (v.  199- 


Ënsuite,  n'est-il  pas  inexplicable  qu'&  l'approche  de  Lysidamus 
Cléostrata  congédie  précipitamment  son  amie,  comme  si  elle 
redoutait  d'être  surprise  avec  elle  (v.  212-213)?  (2)  Rien,  dans 
les  paroles  mêmes  qui  précèdent  l'entretien  des  deux  matrones, 
n'annonce  qu'elle  fasse  mystère  de  la  visite  projetée  (v.  163-166  : 
Sequimini,  comités,  in  proxumum  me  hue...  Ego  hic  ero,  vir 
si  aut  quispiam  quaeret)  ;  le  fait  qu'un  peu  plus  loin  Lysida- 
mus  insiste  pour  qu'on  invite  Myrrhina  à  la  noce  suppose  qu'il 
ne  voit  pas  de  mauvais  œil  les  relations  de  sa  femme  avec  la 
voisine  ;  et  Cléostrata,  apparemment,  est  instruite  de  ses  dis- 
positions. Cela  étant,  pourquoi  presse-t-elle  si  fort  Myrrhina 
de  disparaître  avant  l'entrée  en  scène  du  vieillard  ? 

(1)  PlauHnische  Studien  (dans  les  Berliner  Studien,  V),  p.  127-128. 

(2)  La  remarque  a  déjà  été  faite  par  Udewig,  Rh,  Mus.,  III  (1844-1845),  p.  113. 


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372  PH.-B.   LEGRAND 

A  mon  avis,  les  deux  inconséquences  que  nous  venons  de 
relever  peuvent  avoir  leurs  causes  dans  des  remaniements  de 
l'action  opérés  peu  soigneusement  par  Plante  ;  disons  en  des 
termes  plus  précis,  elles  peuvent  tenir  à  la  suppression  de 
certains  personnages  qui  jouaient  un  rôle  chez  Diphile.  Nous 
connaissons  déjà  deux  de  ces  personnages  :  Euthynicus  et 
(peut-être)  le  vieil  esclave  ;  dans  la  deuxième  scène  de  Tacte  U, 
je  crois  trouver  la  preuve  qu'il  y  en  avait  un  troisième  :  le 
père  de  Cléostrata.  Que  Ton  compare  cette  scène  de  Casine 
avec  la  scène  V,  2  des  Ménechmes;  les  similitudes  sont  évi- 
dentes :  aux  vers  191-192,  que  nous  avons  transcrits  un  peu 
plus  haut,  répondent  dans  les  Ménechmes  les  vers  766-767 

ita  istaec  soient,  quae  viros  subservire 
sibi  postulant,  dote  fretae,  féroces; 

au  vers  205 

noli  sis  tu  illi  advorsari 
les  vers  787-789 

...  quotiens  monstravi  tibi,  viro  ut  morem  géras, 

quid  ille  faciat  ne  id  observes,  quo  eat,  quid  rerum  gerat; 

au  vers  206 

sine  amet,  sine  quod  libet  id  faciat,  quando  tibi  nil  demi  relicuom  est 

les  vers  790-793 

M.  At  enim  ille  hinc  amat  meretricem  ex  proxomo.  S.  Sane  sapit, 
atque  ob  istanc  indastriam  etiam  faxo  amabit  amplius. 
M.  Atque  ibi  potat.  S.  Tua  quidam  ille  causa  potabit  minas, 
si  illic  sive  alibi  libebit?  Quae  haec,  malum,  impudentiast? 

et  les  vers  801-802 

quando  te  auratam  et  vestitam  bene  habet,  ancillas,  penum, 
recte  praehibet,  melius  sanam  est,  muiier,  mentem  sumere. 

Et  la  femme  de  Ménechme,  aux  vers  798-799,  ne  se  plaint  pas 
moins  amèrement  que  Cléostrata  au  vers  203  d'être  trahie  pa^ 
qui  devrait  Tappuyer  : 


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POUR  l'histoire  de  la  comédie  nouvelle  373 

non  equidem  mihi  te  advocatum,  pater,  adduxiy  sed  viro  ; 

hinc  stas,  illim  causam  dicis  (Men.y  778-779) 

ta  quidem  advorsum  tuam  amicam  omnia  loqueris  (Cos.,  203). 

Par  la  pensée,  substituons  à  la  trop  craintive  Myrrhina  de 
Tacte  second  le  beau-père  de  Lysidamus  ;  les  propos  qui,  dans 
la  bouche  de  celle-là,  nous  ont  paru  déplacés  conviendront  fort 
bien  à  celui-ci  ;  je  suis  d'avis  qu'on  les  lui  restitue. 

Cette  restitution  laisse  subsister  la  deuxième  des  anomalies 
que  nous  avons  signalées  :  à  rapproche  de  son  mari,  Gléostrata 
na  pas  plus  de  raison  de  faire  partir  son  père  qu*elle  n'en 
avait  de  congédier  son  amie.  Ajoutons  qu'au  point  de  Faction 
où  se  place  la  scène  discutée,  elle  n'en  aurait  pas  eu  de  le  faire 
appeler.  En  effet,  les  pères  de  comédie,  qui  ne  prêtent  pas 
volontiers  l'oreille  aux  récriminations  de  leurs  filles  mal 
mariées,  ne  sont  ordinairement  priés  d'intervenir  que  si  Tin- 
conduite  de  leurs  gendres  est  notoire  ;  or,  au  début  de  la  pièce, 
Gléostrata  n'a  pas  encore  de  preuves  à  fournir  contre  Lysida- 
mus. Savait-elle  même,  chez  Diphile,  ce  que  son  mari  trame 
avec  le  fermier?  nous  pouvons  en  douter  (1),  lorsque  nous 
voyons  que  Chalinus,  l'allié  de  Gléostrata,  paraît  découvrir 
seulement  beaucoup  plus  tard  les  projets  du  bonhomme  sur 
Casine  : 

; attatae  1 

nnnc  pol  ego  demnm  in  rectam  redii  semitam  : 
hic  ipsus  Gasinam  dépérit  (v.  468-470). 

Ce  détail  est.  en  contradiction  avec  quelques  autres  passages, 
notamment  le  vers  196  (..sed  ipsus  eam  amat);  peut-être  est- 
ce  un  souvenir  de  l'original  grec,  où  Gléostrata  n'aurait  eu 
d'abord  d'autres  soupçons  que  ceux  qu'elle  exprime  chez 
Plante,  acte  II,  scène  3  (ubi  in  lustra  iacuisti  ?..  unde  is,  nihili? 
ubi  fuisti?  ubi  lustratu's  ?  ubi  bibisti?),  des  soupçons  sans  objet 
précis  ;  à  coup  sûr,  le  désir  de  contrecarrer  son  mari,  et,  aussi 

(1)  A7CC  Teuffel,  Rh.  Mus.,  VIIÏ  (1851-1853),  p.  29  =  Studien  und  CharakierisU- 
*en«,  p.  321. 

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374  PH.-E.    LhGRAND 

la  condescendance  d'une  mère  trop  indulgente  aux  caprices 
d*un  fils  trop  aimé  (1),  suffiraient  à  expliquer  pourquoi  elle 
refuse  de  marier  Casine  à  Olympion,  sans  qu'il  fût  besoin  de 
supposer  qu'elle  défend  en  même  temps  ses  droits  d'épouse. 
Mais  n'insistons  pas  sur  cette  question.  De  quelque  façon  qu'on 
la  résolve,  ce  que  nous  avons  dit  au  commencement  du  présent 
paragraphe  n'en  démeure  pas  moins  incontestable,  et  nous 
nous  trouvons  en  présence  de  ces  deux  obligations  :  expliquer 
d'où  vient  l'entretien  de  Cléostrata  avec  son  père,  que  Plaute  a 
transporté  au  début  de  son  acte  II  en  changeant  l'un  des  inter- 
locuteurs ;  indiquer  ce  qui,  dans  la  pièce  grecquCi  précédait  et 
motivait  le  jeu  de  scène  des  vers  212-213. 

Nous  essaierons  d'abord  de  satisfaire  à  la  seconde  partie  de 
ce  programme.  Euthynicus,  avons-nous  dit.  jouait  un  rôle  chez 
Diphile.  Mais  est-il  vraisemblable  qu'il  soit  revenu  de  son 
voyage  juste  à  temps  pour  épouser  Casine  ?  ne  l'est-il  pas  plu- 
tôt qu'il  reparaissait  dès  l'une  des  premières  scènes  pour  expri- 
mer lui-même  son  amour  et  y  intéresser  les  spectateurs  ?  Entre 
les  deux  combinaisons  possibles,  je  ne  crois  pas  que  l'on  puisse 
hésiter.  Aussitôt  disparus  les  deux  pseudo-rivaux,  l'écuyer  et 
le  rustre,  dont  la  dispute  occupe  le  premier  acte,  je  pense  donc 
que  le  jeune  amoureux,  peut-être  seul,  peut-être  accompagné 
d'un  esclave  confident,  faisait  son  entrée  sur  la  scène  ;  dans  un 
monologue,  ou  dans  un  entretien  avec  son  compagnon,  il  disait 
l'état  de  son  cœur,  ses  désirs  et  ses  craintes  ;  il  déclarait  que, 
rentré  de  voyage  sans  avoir  annoncé  son  retour,  il  n'osait 
affronter  son  père,  —  tel  Clinia  dans  VHeautontimoroumenoSy 
tel  Stratippoclès  dans  VEpidicus^  —  avant  de  savoir  où  en 
étaient  les  choses.  Alors  s'ouvrait  la  porte  du  logis  paternel, 
et  Cléostrata  paraissait,  se  rendant  chez  sa  voisine  ;  Euthyni- 
cus, qui  s'était  prudemment  retiré  à  l'écart,  rassuré,  abordait  sa 
mère  ;  et  entre  les  deux  s'engageait  une  conversation  qui  ache- 
vait l'exposition  de  la  pièce.  C'est  cette  conversation  qu'inter- 

(1)  Apulée,  Flor.,  16  : ...  mater  indulgens.  Cf.  Ter.,  HeautonL,  991-993  :  matres 
omnes  filiis  |  in  peccato  adiutrices,  aoxilio  in  paterna  iniuria  |  soient  esse. 


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POUR  l'histoire  de  la  comédie  nouvelle  375 

rompait  rarrivéo  de  Lysidamus  ;  et  c'est  à  Euthynicus  que 
Cléostrata  conseillait  alors  de  s'esquiver,  son  retour  imprévu 
risquant  de  tout  compromettre.  Plante,  qui  supprimait  le  rôle 
du  jeune  homme,  devait  imaginer  quelque  nouveau  moyen  de 
retenir  Cléostrata  en  scène  jusqu'à  ce  que  Lysidamus  arrivât  ;  il 
a  feint  que  de  son  côté  Myrrhina  venait  chez  sa  voisine,  et  que 
toutes  deux  se  rencontraient  en  route  ;  c'était  tirer  un  très 
heureux  parti  du  préambule  de  la  scène  de  Diphile  ;  en  con- 
servant plus  loin  l'épilogue  de  cette  scène,  notre  auteur  fut 
moins  bien  inspiré. 

Et  maintenant,  d'où  vient  le  dialogue  que  Piaule  a  mis  à  la 
place  de  la  scène  supprimée?  Ce  que  nous  avons  dit  des  pères 
de  comédie  donne  à  penser  que  le  père  de  Cléostrata  était  appelé 
seulement  vers  la  fin  de  la  pièce,  pour  surprendre  Lysidamus 
en  flagrant  délit  de  débauche.  Quelques  détails  du  texte  me 
paraissent  propres  à  confirmer  cette  opinion  préconçue.  Au 
début  du  IV*  acte,  Pardalisca  sort  de  chez  sa  maîtresse  ;  dans 
un  monologue  (v.  759-779),  elle  raconte  ce  que  les  deux 
matrones  sont  en  train  de  machiner  à  l'intérieur,  comment 
elles  travestissent  Chalinus,  comment  elles  se  préparent  à 
bemer  Lysidamus.  Celui-ci  survient  à  son  tour,  pressant  le 
départ  du  cortège  nuptial  (v.  780-787)  ;  il  aperçoit  l'esclave, 
qu'il  soupçonne  de  l'espionner,  il  lui  demande  ce  qu'elle  fait 
sur  la  scène,  et  obtient  cette  réponse  (v.  790)  :  ego  eo  quo  me 
ipsa  misit.  Langen  a  très  bien  observé  (1)  que,  dans  la  pièce  de 
Plaute,  ces  paroles  ne  se  rattachent  à  rien  ;  car  Pardalisca,  qui 
vient  de  sortir  de  la  maison,  y  rentre  aussitôt  sans  être  allée 
nulle  part.  Selon  toute  vraisemblance,  les  choses  se  passaient 
autrement  chez  Diphile;  là,  je  pense,  Pardalisca  quittait  la 
scène  pour  aller  remplir  au  dehors  la  mission  dont  on  l'avait 
chargée.  Et  en  quoi  consistait  cette  mission?  A  aller  chercher 
le  père  de  sa  maîtresse  (2).  Celui-ci  devait  arriver  au  commen- 

(1)  0.  L,  p.  127. 

(2)  A  ce  compte,  pour  des  spectateurs  instruits  de  ce  qui  s'apprêtait,  il  devait 
être  assez  plaisant  de  voir  Lysidamus  presser  lui-même  le  départ  de  Pardalisca. 


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376  PH.-È.   LEGftAND 

cernent  de  Tacte  suivant,  et  guetter  en  compagnie  des  femmes 
la  réapparition  piteuse  de  son  gendre.  Une  des  phrases  du  rôle 
de  Myrrhina,  que  nous  avons  cru  devoir  lui  restituer,  prend, 
au  point  de  l'action  où  nous  la  replaçons,  une  importance  toute 
particulière.  Avant  de  proclamer,  dans  des  vers  que  nous  avons 
cités  (199-202),  qu'une  honnête  femme  ne  doit  rien  posséder 
sans  Taveu  du  mari,  Myrrhina  demandait  à  son  amie  :  d'où  te 
vient  cette  Casine  que  tu  prétends  être  à  toi?  (v.  198  :  unde  ea 
tibi  est?).  Dans  la  pièce  latine,  cette  question  demeure  sans 
réponse  ;  dans  la  pièce  grecque,  posée  à  Cléostrata  par  son  père 
en  présence  de  Myrrhina^  elle  pouvait  amener  la  reconnaissance 
de  Casine,  et  par  suite  le  dénouement. 

La  combinaison  que  j'adopte  suppose  que  le  travestissement 
de  Chalinus  et  toutes  ses  conséquences  figuraient  déjà  chez 
Diphile.  C'est  là  une  opinion  que  beaucoup  de  savants  ont  reje- 
tée, les  obscénités  auxquelles  Plante  s'est  complu  leur  parais- 
sant indignes  du  poète  grec  (1).  Mais  peut-être,  en  raisonnant  de 
la  sorte,  attribuent-ils  à  celui-ci  plus  de  délicatesse  qu'il  n'en 
avait.  Les  Lettres  d'Alciphron,  les  Dialogues  de  Lucien,  l'un 
et  l'autre  lecteurs  assidus  des  poètes  de  la  comédie  moyenne  et 
nouvelle,  ne  disposent  pas  à  croire  que  ces  poètes  aient  proscrit 
de  leurs  œuvres  les  motifs  graveleux  :  pour  ce  qui  est  de  Diphile 
en  particulier,  un  passage  d'Athénée  prouve  que  ses  person- 
nages, et  même  ses  personnages  féminins,  se  permettaient  quel- 
quefois de  tenir  des  propos  plutôt  libres  (2).    N'oublions  pas 


(l)Ladevig,  Rh.  Mus.,\\\,  p.  186, 191  ;  Teuflfel,  Rh.  Mus.,  VIlî,  p.  28  =  SL  u. 
Char,  s,  p.  320;  cf.  Léo,  Plaulinische  Forschungen,  p.  151  ;  Abh.  dei-  Gea.  der 
Wiss.  iu  GÔltingen,  N.  F.  I  (1896-1897),  p.  105  suiv. 

(2)  Ath.,  451  B  =  Fragm.  Comic.  AU.  de  Kock,  II,  p.  557  (fr.  50).  L'allasion 
obscène  contenue  dans  le  vers  429  du  Rudens,  si  elle  ne  prouve  pas  formellement 
que  l'acteur  chargé  dans  la  pièce  grecque  du  rôle  de  Scéparnion  ait  été  orné  du 
phallus  (Skutsch,  Rh.  Mus.,  1900,  p.  282,  n.  2),  peut  être  du  moins  empruntée  à 
Diphile.  On  admet  volontiers  que  celui-ci  fut,  parmi  les  poètes  comiques  de  son 
temps,  celui  qui  resta  le  plus  fidèle  à  Tesprit  de  la  période  précédente  (Meineke, 
HUtoria  ci^ilica,  p.  447;  Croiset,  Hist.  de  la  liUér.  gr.,  III,  p.  621),  —  laquelle  ne 
craignait  point  Tobscénité.  Sur  sa  réputation  personnelle,  au  point  de  vue  des 
mœurs,  opposée  à  celle  de  Ménandre,  cf.  Lûbke,  Menander  und  seine  Kunst, 
progr.  Berlin,  1892,  p.  13. 


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POUR  l'histoire  de  la  comédie  nouvelle  377 

qu'avec  les  développements  obscènes  qui  remplissent  la  fin  de 
Casine  les  modernes  ont  voulu  retrancher  de  Toriginal  grec  les 
développements  bouffons  qui  ont  pour  thème  le  prétendu  délire 
de  Tépousée  (1)  ;  or,  en  signalant  dans  ces  derniers  des  imitations 
d'Euripide  (2),  M.  Léo  a  rendu  vraisemblable  qu'il  fallait  en 
faire  remonter  à  Diphile  l'invention  et  la  responsabilité  ;  cela 
doit  nous  empêcher  de  proclamer  avec  trop  d'assurance  l'ori- 
gine barbare  des  premiers.  Par  le  fait,  M.  Skutsch  parait  avoir 
établi  qu'un  auteur  de  la  période  alexandrine,  le  plus  probable- 
ment un  poète  élégiaque,  avait  raconté  une  mésaventure  ana- 
logue à  celle  d'Olympion  (3)  ;  et  on^  sait  que  l'élégie  galante  a 
beaucoup  emprunté  au  répertoire  comique.  D'ailleurs  nous  ne 
contestons  point  que  Plante  ait  renchéri  sur  l'inconvenance  de 
son  modèle.  Il  est  pour  le  moins  inutile  qu'Olympion  et  Lysi- 
damus  viennent  à  tour  de  rôle  narrer  leur  déception  ;  on  peut 
même  trouver  surprenant  que  les  deux  aient  un  récit  à  faire, 
autrement  dit  que  Lysidamus  ait  laissé  son  esclave  tenter  la 
première  expérience  et  qu'il  ait  pu  ensuite  en  ignorer  la  ridicule 
issue  ;  je  suis  prêt  à  admettre  que  chez  Diphile  le  mari  de  Cléos- 
trata  buvait  seul  à  la  coupe  amère,  et  seul  confessait  ses 
déboires.  J'admets  également  très  volontiers  que  sa  confession 
n'était  pas  aussi  circonstanciée  que  l'est  chez  Plaute  celle 
d'Olympion  ;  à  coup  sûr,  les  femmes  n'avaient  pas  besoin  de 
tant  de  détails  pour  savoir  ce  qui  s'était  passé  ;  ces  détails 
étaient  de  mise,  si  je  puis  ainsi  dire,  dans  la  pièce  latine,  parce 
que  dans  cette  pièce  la  déconvenue  du  mari  infidèle  est  le  but 
où  aboutit  l'intrigue  ;  il  en  allait  autrement  chez  l'auteur  grec  ; 
si  nous  avons  bien  reconstitué  la  partie  finale  des  Cieroumenoi, 
Lysidamus,  revenu  de  son  escapade,  y  tombait  en  pleine  recon- 
naissance ;  dans  ces  conditions,  on  avait  mieux  à  faire  que  de  le 
soumettre  à  un  interrogatoire  indiscret;  au  milieu  de  la  joie 

(1)  Ladevig,  o.  l„  p.  188, 194-195. 

(2)  Plautinische  Forschungeriy  p.  120.  —  Les  brutalités  de  la  scène  du  tirage  au 
sort  ont  leurs  équivalents  dans  d'autres  scènes  iuiitées  de  Diphile  :  Plaute, 
Rudensy  IH,  4  ;  Térence,  Âdelphoe,  II,  1. 

(3)  Rh.  Mus.,  1900,  p.  283-285. 


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378  PH.-E.    LEGRAND 

générale  qui  disposait  les  gens  à  Tindulgence  (1),  il  achetait 
sans  trop  de  peine  son  pardon  en  autorisant  le  mariage  de  son 
fils  avec  Casine  reconnue  citoyenne  (2).  Il  ne  s'agit  donc  pas 
d'imputer  à  Diphile  toutes  les  obscénités  de  l'acte  V,  mais  seu- 
lement le  motif  du  travestissement  ;  et  cela  peut  se  faire,  il  me 
setnble,  sans  porter  atteinte  à  son  honneur  (3).  TeufiTel,  qui  s'y 
est  refusé,  imagine  qu'après  le  tirage  au  sort  Cléostrata,  déso- 
lée, s'en  va  conter  sa  peine  à  Myrrhina,  et  qu'au  cours  de  la 
conversation  l'origine  de  Casine  se  découvre  (4).  A  ce  compte, 
la  reconnaissance  aurait  été  bien  faiblement  rattachée  à  l'ac- 
tion, et  Myrrhina  serait  intervenue'  trop  exclusivement  pour  la 
rendre  possible;  je  pense  que,  chez  Diphile  comme  chez 
Plante,  Myrrhina  avait  un  rôle  plus  actif,  qu'elle  assistait  son 
amie  contre  Lysidamus  ;  et  le  plus  plausible,  à  mon  avis,  est 
qu'ici  et  là  elle  l'assistait  dans  la  même  entreprise. 

Les  observations  qui  précèdent  permettent  d'imaginer  en 
gros  l'intrigue  des  Clerotimenoi,  Prétendre  la  reconstituer  en 
détail  serait  évidemment  illusoire.  Toutefois,  j'ajouterai  encore 
une  remarque.  Une  des  plus  graves  incohérences  que  l'on 
puisse  reprocher  à  l'auteur  de  Casine  (5)  consiste  dans  le  revi- 
rement brusque  et  non  motivé  de  l'irascible  Cléostrata  qui, 
presque  coup  sur  coup,  empêche  Alcésimus  d'envoyer  chez  elle 
Myrrhina,  et  puis,  sans  faire  d'objection,  laisse  Lysidamus  aller 
chercher  la  voisine.  Peut-être  ce  changement  d'attitude  s'expli- 
quait-il chez  Diphile  parce  que,  dans  l'intervalle,  Cléostrata 
avait  pris  conseil  de  ses  alliés;  Plante  aurait  supprimé  le  conci- 

(1)  Principalement  Myrrhina,  qui  retrouvait  sa  fille  ;  c'est  pour  cela  sans  doute 
que  chez  Diphile  Lysidamus  priait  Myrrhina  d'intervenir  en  sa  faveur  (cf.  C(W., 
V.  1000  :  Myrrhina,  ora  Cleostratam)  ;  chez  Plaute,  cette  demande  n'a  pas  d'à- 
propos  particulier. 

(2)  Teuffel  (RA.  Mus.,  Vlll,  p.  30)  observe  avec  justesse  que,  dans  la  pièce 
latine  telle  que  nous  la  lisons,  la  réconciliation  de  Lysidamus  et  de  Cléostrata 
se  fait  trop  vite  et  n'est  pas  motivée. 

(3)  Le  travestissement  de  Chairéa  dans  VEunuque  n'évoque  pas  des  images 
beaucoup  plus  décentes  que  le  travestissement  de  Chalinus  ;  et  il  aboutit,  après 
tout,  à  des  résultats  plus  fâcheux. 

(4)0.  /.,p.  29. 

(5)  Cf.  Ladevig,  o.  /.,  p.  187  ;  Langen,  o.  /.,  p.  125-126. 


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POUR   l'histoire  D£  LA  G0MÉD1£  NOUVELLE 


379 


liabule  parce  qu'on  y  voyait  paraître  des  personnages  qui  chez 
lui  n'avaient  plus  aucun  rôle,  tels  qu'Euthynicus,  ou  parce 
qu'on  y  entendait  préparer  des  incidents  qui  ne  devaient  pas 
se  produire  dans  la  pièce,  tels  que  l'intervention  du  beau-père 
de  Lysidamus.  Mais  je  m'arrête  ici  dans  la  voie  des  supposi- 
tions, ne  sentant  plus  sous  mes  pas  un  terrain  suffisamment 
solide- 

Pb.  E.  Legrand. 

Lyon,  juillet  1902. 


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BULLETIN  ARCHÉOLOGIQUE  <*^ 

(N«  X). 


I.  —  Architecture.  Fouilles. 

Le  gynaikonitis  homérique.  —  C'est  une  opinion  courante 
parmi  les  archéologues  que,  dans  la  maison  grecque  archaïque, 
Fappartement  des  femmes  était  situé  derrière  celui  des  hommes. 
Cette  opinion  est-elle  fondée?  M.  E.  Gardner  essaie  de  prouver 
qu'elle  ne  s'appuie  sur  aucun  argument  sérieux.  Le  plan  des 
constructions  mycéniennes  de  Tirynthe  ne  s*explique  bien  que 
dans  l'hypothèse  de  deux  palais  ou  de  deux  groupes  d'habita- 
tions juxtaposés.  De  même  les  maisons  de  Délos  n*ont  qu  une 
cour  et  les  Économiques  de  Xénophon  ne  se  comprennent 
qu'avec  une  distribution  pareille.  La  maison  romaine  ou  gréco- 
romaine  dififërc  de  la  grecque  précisément  par  la  deuxième  cour 
qui  vint  s'ajouter  à  la  première  (2). 

(i)  En  lisant  une  nouvelle  signature  au  bas  du  Bulletin  archéologique^  la  pensée 
de  nos  lecteurs  se  reportera  avec  reconnaissance  vers  celui  qui,  pendant  sept 
anSf  a  dirigé  avec  tant  de  distinction  cet  important  département  de  la  Revue, 
M.  Henri  Lechat,  en  présence  d'occupations  de  plus  en  plus  absorbantes,  s'est  tu 
obligé  de  nous  demander  un  successeur  ;  nous  avons  confiance  que  le  choix  que  nous 
avons  fait  ralliera  tous  les  suffrages.  Ancien  élève  de  l'École  normale  et  membre 
de  rÉcole  d'Athènes,  lauréat  de  TAssociation,  auteur  de  thèses  de  doctorat  et  de 
catalogues  d'art  justement  estimés,  M.  de  Ridder  était  déjà  un  collaborateur  de  la 
Revue.  Son  concours,  désormais  plus  assidu,  nous  est  infiniment  précieux.  Nous 
tenons  à  le  remercier  de  la  bonne  grâce,  de  l'abnégation  avec  laquelle  il  s'est  mis 
à  notre  disposition.  L'héritage  est  lourd  à  porter;  il  ne  pouvait  reposer  sur  de 
plus  solides  épaules. 

{La  Rédaction). 

(2)  Journal  of  Hellenic  Studies,  190i,  pp.  293-305. 


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BULLETIN   ARCHÉOLOGIQUE  381 

Le  temple  d'Égine,  —  L'Anzeiger  annonce  (1)  que  M.  Furt- 
wœngler  a  découvert  à  Égine,  outre  la  dédicace  à  Aphaia,  deux 
tètes  appartenant  aux  frontons  du  temple  et  la  main  gauche  de 
FAthéna.  Les  ex-voto  comprennent  des  statuettes  «  mycé- 
niennes »  du  type  bien  connu  de  la  xoupoTp6(}>oç,  des  reliefs 
«  ai^ivo-corinthiens  »,  des  vases  de  porcelaine  égyptienne,  beau- 
coup de  poterie  corinthienne,  une  coquille  gravée  «  phéni- 
cienne »,  etc.  Comme  on  le  voit,  les  offrandes  étaient  à  peu  près 
les  mêmes  dans  tous  les  vieux  sanctuaires  du  vu®  et  du  vi'  siècle, 
en  quelque  point  du  monde  grec  qu'ils  fussent  situés. 

VErechtheionetlevieux  temple  de  f  Acropole.  —  M.  Michaëlis, 
préparant  une  nouvelle  édition  de  son  Arx^  est  revenu  sur  la 
question  des  temples  de  T Acropole  (2).  Suivant  lui,  le  temple 
découvert  dans  les  dernières  fouilles  entre  TErechtheion  et  le 
Parthénon,  est  THékatompedon  :  sans  la  colonnade  qui  l'entoure, 
et  qui  est  postérieure,  l'édifice  a  en  effet  environ  100  pieds  de 
long  (exactement  105  pieds  3/4).  Il  date  de  la  première  moitié 
du  VI*  siècle  et  son  fronton  était  décoré  du  Typhon  et  de  l'Hé- 
raklès  combattant  le  triton  :  la  colonnade  est  de  la  fin  du 
VI*  siècle  et  une  Gigantomachie  en  marbre  en  ornait  la  façade. 
La  colonnade  fut  brûlée  en  480,  mais  le  temple  survécut;  il 
aurait  même  subsisté,  une  fois  construits  l'Erechtheion  et  le  Par- 
thénon; une  cause  fortuite,  un  incendie,  le  détruisit  en  405.  Ce 
ne  fut,  d'ailleurs,  jamais  le  temple  officiel.  Celui-ci,  édifié  là  où 
étaient  les  symboles  traditionnels,  l'olivier,  la  mer  sacrée  et  le 
^[xa  TptatvYiç  (3),  était  plus  au  Nord  :  TErechlbeion  ne  fut  que 
le  second  temple  construit  en  cet  endroit,  il  remplaça  un  pre- 
mier édifice,  sans  doute  très  ancien.  Là,  de  tous  temps,  ont  été 
adorées  deux  divinités  o-iiwaoi,  à  l'Ouest  Erechtheus,  à  l'Est 
Athéna.  Suivant  M.  Michaëlis,  Pausanias  entre  dans  TErechlbeion 

(1)  1901,  p.  129-131. 

(2)  Ja/trbuch,  1902,  p.  1-31. 

(3)  M.  NilBsohn  (Journal  of  Hellenic  Studies,  1901,  p.  325-333,  fig.  1-2)  croit 
retrouver  ce  <jfi\iai  dans  un  relier  de  sol  ayant  la  forme  d'un  trident.  Grammati- 
calement, il  n'est  pas  de  doute  qu'il  n'ait  raison. 


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382  A.  DE   RIDDER 

par  l'escalier  Sud  (tribune  des  Caryatides)  :  il  en  ressort  par  le 
vestibule  septentrional  et  entre  ensuite  dans  la  partie  du  temple 
consacrée  à  la  Poliade  :  aucune  communication  intérieure  ne 
reliait  ensemble  les  deux  fractions  de  Tédifice.  L'opisthodomos 
n'a  rien  à  voir  avec  THékatompedon.  C'est  simplement  la  partie 
la  plus  occidentale  du  Parthénon.  Aucun  trésor,  sauf  des  cas 
exceptionnels,  n'y  était  conservé,  mais  c'était  l'endroit  où  se 
réunissaient,  pour  les  opérations  de  recension,  les  Tttjxwtt  de  la 
déesse.  Les  grammairiens  ont  confondu  le  bureau  avec  les 
objets  recensés.  —  Une  objection  se  présente  invinciblement  à 
l'esprit.  Si  l'ancien  temple,  dédié  aux  deux  divinités  poliades, 
était  au  Nord  de  l'Acropole,  comment  se  fait-il  que  sous  l'Erech- 
theion  il  n'en  soit  rien  resté,  au  lieu  que  deux  bases  de  colonnes 
mycéniennes  ont  été  découvertes  sur  l'emplacement  du  nouvel 
Hékatompedon  ?  La  question  ne  peut  être  résolue  d'une  manière 
définitive  que  si  l'on  reprend  à  nouveau  l'élude  des  substructions 
de  l'Erechtheion. 

La  décoration  de  la  Famésine.  —  La  frise  en  stuc  qui  ornait, 
à  l'intérieur,  la  maison  trouvée  près  de  la  Famésine  (1)  est, 
comme  on  sait,  particulièrement  difficile  à  interpréter.  M.  Lœwy 
y  voyait  la  légende  du  roi  Bokchoris.  M.  Robert  (2)  y  reconnaît 
deux  aventuriers,  pareils  aux  héros  de  Pétrone,  voyageant  de 
cour  en  cour  et  exposés  à  toute  sorte  de  tribulations.  L'original 
aurait  servi  à  illustrer  un  roman  grec,  aujourd'hui  disparu. 
Il  est  malheureux  que  ces  reliefs,  d'un  art  si  délicat,  paraissent 
irrémédiablement  perdus  ;  avant  leur  effritement  complet,  peut- 
être  pourrait-on  les  étudier  à  nouveau  et  contrôler  l'hypothèse 
ingénieuse  de  M.  Robert. 


(1)  Monumenth  XI,  p.  45-8;  R&m,  MUlheil.,  X,  p.  231  (Mau);  Rendic.d.  lÀncei, 
ser.  V.,  V.  VI,  1897,  p.  27  (Lœwy). 

(2)  Hermès,  1901,  Arch.  Nachlese,  XV,  p.  364-8. 


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BULLETIN    ARCHÉOLOGIQUE  383 


IL  —  Sculptures. 


Sculptures  «  étrusques  ».  —  A  Norba,  dans  le  Latium,  les 
Italiens  viennent  de  retrouver  une  statuette  de  bronze  de  très 
ancien  style.  La  tôte  et  le  corps  enveloppés  dans  un  manteau 
qui  sert  de  gaîne,  les  bras  étendus,  la  taille  à  peine  indiquée, 
la  figure  grossière  et  massive,  elle  paraît,  bien  qu'elle  ait  cer- 
tainement été  faite  sur  place,  la  copie  d'une  statuette  grecque 


archaïque  (1).  Au  môme  endroit,  près  du  grand  temple  de  la 
petite  acropole,  Savignoni  a  recueilli  un  document  plus  signi- 
ficatif encore  :  ce  sont  deux  têtes  en  terre  cuite,  dont  Tune  est 
surtout  précieuse  (2).  La  chevelure,  striée  sur  le  front  et  serrée 
par  un  bandeau,  les  yeux  ovales  et  obliques,  la  bouche  cernée 
par  un  sillon  net,  le  profil  du  visage  et  la  forme  du  crâne  sont 
grecs  ou  d*imitation  grecque  :  le  potier  s'est  évidemment  inspiré 
d'un  original  hellénique  et  du  vi'  siècle.  Il  n'est  donc  pas  tout 
à  fait  exact  de  dire  avec  les  éditeurs  que  l'art  grec  n'a  pas 
pénétré  dans  le  pays  des  Volsques  :  il  y  a  joué  sans  doute  un 

(1)  Nolizie  degli  scavi,  1901,  fig.  12,  p.  531. 

(2)  Ihid.,  fig.  18,  p.  538. 


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384  A.   DE    KIDDER 

rôle  moins  important  qu^en  Étrurie  ou  dans  Fltalic  du  Sud, 
mais  le  Latium  lui-même  n*a  pas  échappé,  dès  Tépoque  royale, 
à  son  influence,  directe  ou  indirecte. 

Le  trône  d^Amyclées.  —  Le  trésor  de  Gnide  devait  amener 
M.  HomoUe  à  étudier  un  monument  contemporain,  où  les 
caryatides  paraissent  avoir  joué  le  même  rôle,  le  trône  d'Apol- 
lon Amycléen,  chef-d'œuvre  du  Magnète  Bathyclès  (1).  La  des- 
cription de  Pausanias  parait,  au  premier  abord,  si  précise,  que 
tous  les  maîtres  de  l'archéologie  ont  tenté  de  reconstituer  le 
siège  disparu  :  M.  HomoUe  se  devait  à  lui-même  de  s'y  essayer 
à  son  tour.  Il  l'a  fait  d'après  un  principe  tout  nouveau.  Suivant 
lui,  le  trône  est  plein  et  l'autel  d'Hyakinthos  n'est  qu'un  tabou- 
ret monumental,  placé  le  long  du  siège  et  devant  lui  :  Apollon, 
dont  la  statue  était  dressée  sur  cet  autel,  pouvait  vraiment, 
si  les  genoux  du  xoanon  venaient  à  se  plier,  s'asseoir  sur  le 
fauteuil  sacré.  Le  compartiment  central,  plus  large,  lui  était 
réservé  :  sur  les  quatre  autres,  M.  Homolle  suppose  Hyakinthos, 
et  Iris,  Amphitrite  et  Poséidon,  dont  Pausanias  semble  men- 
tionner les  statues  (àyàXfjLaTa)  en  décrivant  le  tombeau  du 
héros.  Je  ne  peux  insister  sur  les  détails,  ni  sur  l'ingénieuse 
répartition  des  bas-reliefs.  Le  sujet  est  de  ceux  dont  la  discus- 
sion serait  infinie.  On  aimerait  cependant  à  savoir  comment  la 
décoration  des  six  bras  du  trône  pouvait  être  visible  pour  les 
spectateurs  placés  en  contre-bas  et  comment,  si  le  siège  était 
plein,  la  frise  intérieure  était  éclairée  :  surtout  il  parait  difficile 
que,  si  la  statue  était  placée  devant  le  monument,  elle  n'en 
masquât  pas  la  façade.  M.  Homolle  reviendra  sans  doute  sur 
tous  ces  points  et  discutera  de  près  les  passages  de  Pausanias 
qui  paraissent  mal  se  concilier  avec  sa  théorie  (2). 

Les  Dioscures  de  Delphes.  —  M.  Homolle  nous  donne  d'excel- 


(1)  Bulletin  de  Correspondance  hellénique,  1900,  p.  427-445. 

(2)  Par  exemple  il  est  dit  (3,  19,  1),  que  la  statue  svxaCOa  (i.  e.  à  Tendroit  le 
plus  large  du  siège)  èvivTT^xt. 


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BULLETIN   ARCHÉOLOGIQUE  385 

lentes  reproductions  des  deux  «  Dioscures  «  de  Delphes  et  tente 
de  les  rattacher  à  une  école  d'art  (1).  L'auteur,  sans  doute  Poly- 
médès,  est  Argien  et  travaillait,  semble-t-il,  dans  la  première 
partie  du  vi*  siècle.  S'ensuit-il  nécessairement  qu'il  y  ait  eu, 
dès  cette  époque,  une  école  argienne  ?  Je  n'ai  pas  nié  la  pré- 
sence, à  cette  date,  d'artistes  nés  dans  le  Péloponnèse  et  y 
travaillant:  ce  que  j'ai  contesté  (2),  c'est  l'existence,  avant  l'an 
500,  d'un  style  argien.  De  fait,  quand  il  s'agit  de  le  définir,  les 
difficultés  abondent  et  M.  Homolle  est  le  premier  à  faire  la  part 
de  l'influence  ionienne.  Dans  cette  période  de  débuts,  il  n'y  a 
pas  d'écoles  locales  caractérisées,  mais  les  artistes,  en  tous  lieux, 
et  selon  leur  tempérament  ou  leur  habileté,  suivent  l'un  des 
courants  divers  entre  lesquels  se  partage  l'art  grec.  Tout  au 
plus  peut-on  observer  que  certaines  tendances  trouvent  plus 
de  faveur  en  certains  lieux:  ici  l'on  préfère  les  formes  molles 
et  rondes,  là  les  plans  secs  et  rigides,  mais  les  exceptions 
abondent  :  Brygos  ne  se  rencontrera-t-il  pas  plus  tard  auprès 
de  KJéophradès  ?  La  chevelure  des  «  ApoUons  »  rappelle,  il  est 
vrai,  la  statue  d'Eleutherncs,  mais  je  crois  dangereux  de 
conclure  sur  cet  indice  à  l'influence  crétoise. 

Trésor  de  Siphnos,  —  M.  Homolle  consacre  un  important 
article  aux  caryatides  du  trésor  de  Siphnos  (3).  Les  Gnidiens, 
suivant  lui,  auraient  été  les  premiers  à  Delphes,  mais  non  les 
seuls  à  faire  usage  de  supports  ayant  forme  humaine.  Défait,  le 
trésor  de  Siphnos,  édifié  vers  525,  parait  bien  avoir  été  décoré 
de  deux  statues  semblables  dont  M.  Homolle  a  retrouvé  les 
débris.  Le  style  n'en  est  pas  identique  à  celui  des  x6pai  de 
Cnide.  Les  plis  de  l'étoffe  sont  en  creux  et  les  draperies  elles- 
mêmes  sont  plus  collantes;  elles  trahissent  un  parti  pris  de 
précision  et  d'w  élégance  sévère  »;  la  figure  est  plus  sèche  et 
plus  maigre,  la  bouche  arquée  tend    davantage  les  chairs,  le 

(1)  Bulletin  de  Correspondance  hellénique,  i%Oy  pi.  18-21,  p.  445-462. 

(2)  Bronzes  de  V Acropole,  Préface,  p.  xx. 

(3)  Bulletin  de  Correspondance  hellénique,  1900,  pi.  5-7,  pp.  586-6U 


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386 


A.  DE    BIDDER 


polos  enfin  est  moins  élevé  et  les  reliefs  qui  Forncnt  sont  plus 
sobres  :  on  sent  un  progrès  dans  la 
décoration  et  peut-être  une  tendance 
nouvelle  de  Tart.  M.  HomoUe  compare 
aux  caryatides  Tune  des  statues  trou- 
vées sur  TAcropole  et  plusieurs  sculp- 
tures de  Délos  et  de  Paros  :  il  attri- 
buerait volontiers  Toeuvre  nouvelle  à 
Fun  de  ces  artisans  de  Paros,  qui 
étaient  venus,  au  vi*  siècle,  travailler 
à  Tomementation  des  sanctuaires  de 
Delphes. 

Tête  Rampin,  —  M.  Lechat  publie  à 
nouveau  la  tête  Rampin,  aujourd'hui 
au  Musée  du  Louvre  (1).  Les  héliogra- 
vures dont  l'article  est  accompagné 
sont  plus  exactes  que  la  planche  des 
Monuments  de  Rayet.  La  date  proposée  (550-S40)  ne  laisse  pas 
de  surprendre  par  sa  précision  :  elle  trouvera  sans  doute  sa 
justification  dans  l'ouvrage  que  prépare  M.  Lechat,  sur  les 
sculptures  attiques  antérieures  à  Tinvasion  des  Perses, 


La  stèle  de  Pharsale,  —  Sur  la  stète  de  Pharsale  (2)  les  deux 
femmes  tiennent  chacune  une  fleur  dans  leur  main  droite. 
Qu'avaient-elles  dans  l'autre  main,  c'est  ce  qu'il  est  moins 
facile  de  connaître.  M.  Perdrizet  croit  voir  chez  l'une  un  sac  à 
osselets,  chez  l'autre  trois  astragales  (3).  Les  femmes  seraient 
des  mortelles  et  le  relief  serait  funéraire.  Il  est  possible,  mais, 
si  l'on  étudie  l'original  au  Musée  du  Louvre,  les  osselets 
paraissent,  à  tout  le  moins,  douteux  :  il  reste  que  l'hypothèse 
est  ingénieuse. 


{{)  Monuments  et  Mémoires  (fond.  Piot),  t.  VII,  1901,  pi.  14,  p.  143-151. 

(2)  Collignon,  Sculpture  grecque,  I,  fig.  137,  p.  271. 

\z)  Bulletin  de  CoiTespondance  hellénique,  1900,  p.  358-360. 


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BULLETIN  ARCHÉOLOGIQUE 


387 


Relief  de  Thasos.  —  M.  Mendel  publie  un  petit  relief  de 
Thasos,  récemment  acquis  par  le  Musée  du  Louvre  (1).  On  y  voit 
assise  vers  la  gauche,  une  femme,  sans  doute  Aphrodite,  tenant 
dans  la  main  gauche  une  co- 
lombe, et,  dans  la  main  droite 
levée,  une  fleur  en  bouton.  Le 
rapport  est  étroit  avec  une 
stèle  de  Paros,  publiée  par 
Lœwy  et  que  j'ai  photogra- 
phiée en  1892.  M.  Mendel,  qui 
a  fait  ce  rapprochement,  étu- 
die la  technique  de  ces  reliefs 
à  fond  ravalé  et  la  compare  à 
celle  des  coroplastes  et  des 
peintres  de  vases.  —  Un  autre 
relief,  depuis  longtemps  connu 
de  tous  ceux  qui  ont  visité 
Thasos,  est  publié  pour  la  pre- 
mière fois  par  M.  Mendel  et 
représente  une  Nikè  debout  à  côté  d'une  femme  assise,  peut- 
être  Démèter,  Il  décorait  le  montant  d'une  des  portes  monu- 
mentales de  la  ville  et  peut  dater  des  années  qui  suivirent  les 
guerres  médiques.  L'impression  que  j'en  ai  conservée,  lorsque 
je  l'ai  vu,  il  y  a  une  dizaine  d'années,  est  la  même  que  celle 
qu'a  éprouvée  M.  Mendel  :  si  la  sculpture  avait  été  trouvée  sur 
l'Acropole,  nul  archéologue  n'aurait  hésité  à  y  reconnaître  les 
caractères  du  style  attique.  Il  ne  faut  pas  en  conclure  que 
l'artisan  de  Thasos  ait  imité  l'un  de  ses  confrères  athéniens, 
mais  qu'il  s'est  rencontré  avec  lui  dans  la  recherche  des  mêmes 
formes,  ce  qui  ne  laisse  pas  d'entraîner  d'assez  graves  consé- 
quences. 

Apollon  Citharède.  —  Un  torse  archaïque  venant  du  château 

(1)  Bulletin  de  Correspondance  helléniqve,  1900,  pL  14-16,  pp.  532-560. 


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388  A.  Dfi   RIDDER 

de  Sceaux  était  depuis  longtemps  exposé  au  Louvre  dans  la 
rotonde  du  Mars  Borghèse.  M.  Collignon  l'a  étudié  et  a  reconnu 
en  lui  une  statue  d'Apollon  cilharède.  Sur  le  flanc  gauche, 
pend  un  bourrelet  double,  oii  il  faut  voir  Tenveloppe  de  la 
lyre.  L'œuvre  est  de  style  ionien  et  date  du  premier  quart  du 
V*  siècle  (1). 

Tête  attique  du  v*  siècle.  —  Une  tête  attique,  provenant  d'un 
bas-relief  ou  d'une  métope,  est  publiée  dans  VÉphiméris  par 
M.  Furtwa;ngler  (2).  Elle  date  de  la  période  qui  s'étend  entre  les 
guerres  médiques  et  les  premiers  travaux  du  Parthénon,  c'est-à- 
dire  de  cette  intéressante  époque  de  transition  que  vient  d'étu- 
dier M.  Joubin.  Par  le  style,  elle  appartient  au  très  petit  nombre 
des  sculptures  attiques  que  nous  pouvons  rapprocher  des  fron- 
tons d'Olympie  :  il  y  a  parenté  évidente  entre  les  deux  arts,  mais 
le  travail  de  la  petite  tôte  est  plus  sobre  et  plus  élégant,  les 

chairs  sont  plus  tendues  et 
l'expression  plus  sévère. 
L'Athéna  «  mélancolique  » 
présente  les  mêmes  carac- 
tères et  les  mêmes  qualités. 
M.  Lechat  a  pu  la  dater  un 
peu  trop  bas  (3),  mais  les 
raisons  qu'il  en  donnait  mé- 
ritaient peut-être  qu'on  les 
discutât  plus  longuement. 

Tête  (TAsklepios.  —  Une 

tête    d'Asklepios,    trouvée  ^ 

dans  les  thermes  de  Cara- 

calla,  a  été  étudiée  par  M.  Sa- 

vignoni,  dans  les  Notizie  degli  Scavi  (4)  et  dans  les  Rômische 

(1)  Bulletin  de  Correspondance  hellénique^  1900,  p.  532-541,  pi.  xii. 

(2)  1901,  pi.  8,  p.  143-146. 

(3)  Monuments  et  Mémoires  (fond.  Piot),  III,  pi.  I,  p.  5  et  suiv. 

(4)  1901,  p.  248. 


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BULLETIN   ARCHÉOLOGIQUE  389 

Mitteilungen  (1).  Elle  est  en  marbre,  mais  présente  des  traces 
de  dorure,  ce  qui  n  est  pas  la  seule  preuve  d'un  original  métal- 
lique. Ce  prototype  peut  dater 
de  450  environ  avant  notre  ère. 
La  figure  est  sévère,  encore  ar- 
chaïque, la  bouche,  légèrement 
contractée,  les  yeux  un  peu  obli- 
ques. La  coifTure  est  singulière  : 
les  cheveux,  partagés  sur  le  front, 
descendent  sur  les  côtés  en  lar- 
ges ondes  bouclées  et  couvrent 
complètement  les  oreilles.  Le 
dieu  était  debout  et  avait  la  poi- 
trine nue  :  un  pan  de  Thimation 
retombait  sur  son  épaule  gauche. 

Hermès  du  v*  siècle,  —  L'Her- 
mès de  Ghatsworth  House  que 
M.  Furtwaengler  étudie  dans  le 
Journal  of  Hellenic  Studies  est 

une  statue  un  peu  plus  grande  que  nature,  et  une  réplique 
d'un  original  qu'on  peut  dater  du  milieu  du  v*  siècle.  L'un 
des  monuments  qui  s'en  rapproche  le  plus  est  l'Apollon  de 
Cassel  (2). 

Bas-relief  de  Torre  de'  Passeri.  —  Le  Musée  de  Naples  vient 
d'acquérir  un  précieux  bas-relief,  trouvé,  dit-on,  à  Torre  de' 
Passeri,  dans  les  Abruzzes,  l'ancienne  Interpromium.  Il  déco- 
rait, semble-t-il,  un  côté  d'un  cippe  cubique  et  est  malheureu- 
sement cassé  à  droite  et  à  gauche.  Il  représente,  s'avançant  à 
gauche  vers  un  autel,  Athéna  tenant  la  lance,  et  Dèmèter,  la 
tète  ceinte  d'une  bandelette,  portant  une  gerbe  d'épis.  Les  figures 
sont  plus  petites  que  nature  (1  m.  de  haut  environ),  et  la  réplique 

(1)1901,  p.  372-380,  pi.  14. 
(2)  1901,  pi.  8,  p.  209-212. 

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390  Â.   DE   RIDDER 

est  d'époque  romaine^  mais  roriginal  était  grec  et  sûrement  du 
V*  siècle.  La  Pallas,  malgré  les  déformations  dues  au  copiste, 


n'est  pas  sans  quelque  rapport  avec  l'Athéna  mélancolique  du 
Musée  d'Athènes  (1). 

Une  statue  de  P École  de  Phidias.  —  M.  Amelung  a  découvert 
récemment  dans  le  casino  de  la  ville  Doria-Pamphili  une  statue 
dont  ni  Matz-Duhn,  ni  Helbig  n'ont  connu  l'existence.  Elle 
représente  une  femme  vêtue  du  chiton  serré  à  la  ceinture  et 
d'un  large  himation  dont  un  pan  retombe  sur  l'épaule  gauche  : 
la  tête,  légèrement  inclinée  vers  l'épaule  droite,  regardait  un 
attribut,  peut-être  une  fleur  ou  un  miroir  que  tenait  la  main  de 
môme  sens  ;  dans  la  main  gauche  devait  être  un  sceptre.  Le 
visage  est  bien  conservé  :  avec  sa  bouche  entr'ouverte  aux  lèvres 
épaisses,  il  rappelle  à  M.  Amelung  la  Peitho  de  la  frise  du 
Parthénon.  D'autre  part,  la  poitrine  de  la  déesse  montre  les 
mêmes  plis  bouffant  sur  des  formes  pleines  que  la  Parque  assise 

(1)  Notizie  degli  Scavi,  1901,  p.  283-284  (fig.)*  Sogliano. 


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BULLETIN    ARCHÉOLOGIQUE  391 

du  fronton  oriental.  Enfin  certaines  envolées  de  draperies  sur 
la  jambe  droite  tiendraient  de  la  Nike  de  Paionios.  L'auteur  est 


un  de  ces  sculpteurs  à  la  suite  qui  ont  imité  Phidias  en  conser- 
vant quelque  originalité  :  des  statues  comme  TAphrodite  Doria 
témoignent  de  la  prodigieuse  vitalité  de  l'art  grec  à  la  fin  du 
V  siècle  (1). 

Tête  de  Sapho.  —  La  Revtie  archéologique  nous  donne  une 
nouvelle  tête  attribuée  à  Sapho  et  qui  fait  partie  de  la  collec- 
tion Biscari,  à  Gatane  (2).  Le  monument  est  médiocre  et  n'a 
d'importance  que  par  la  série  à  laquelle  il  se  rattache.  M.  Rizzo 

(1)  Rcemische  Mitteilungen,  190!,  p.  21-32,  pi.  1-2. 

(2)  Rev.  ArchéoL,  1901*,  pi.  21-22,  p.  301-307  (G.  Rizzo). 


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â92  Â.    DE    RIDDER 

y  joint  une  reproduction  nouvelle  de  THermès  de  Naples  que 


Furtwœngler  attribue  à  Phidias  (1)  et  qui  était  autrefois  restauré 
en  Cybèle. 

Bas-relief  dÉginc.  —  Un  bas-relief  d'Égine,  œuvre  assez 
médiocre  d'un  imitateur  de  Phidias  (2),  témoigne  de  la  curieuse 
persistance,  jusque  vers  la  fin  du  v*^  siècle,  de  Tart  et  du  culte 
mycéniens.  On  y  voit  un  autel  d'Artémis  exhaussé  sur  quatre 
gradins  et  creusé  en  forme  de  cuvette  profonde  entre  deux 
cornes  pointues  et  très  élevées.  C'est  le  bucràne  primitif  dont 
M.  Evans  a  fait  récemment  ressortir  Timportance  et  dont  les 
fouilles  de  Crète  nous  donnent  de  si  curieux  exemples. 

Éphèbe  du  Prado.  —  M.  Paris,  l'explorateur  infatigable  des 

(1)  Meislei'wei'ke^  p.  98. 

(2)  'EçTiji.  'Apx«toX.,1901,  pi.  6,  p.  113-120,  S.  Wide. 


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BULLETIN    ARCHÉOLOGIQUE 


393 


monuments  ibériques,  publie  une  statue  d'éphèbe  du  Prado  (1), 
dont  les  parties  antiques  ne  laissent 
pas  d'être  intéressantes.  La  tète,  pen- 
chée vers  la  droite  et  encadrée  de  lon- 
gues boucles,  rappelle  le  tireur  d'épine 
du  Gapitole  et  la  main  gauche  est  ap- 
puyée sur  la  hanche,  suivant  un  motif 
que  Praxitèle  n'inventa  pas,  mais  dont 
il  fit  grand  usage  ;  le  corps  est  d'un 
modelé  superficiel,  mais  où  l'on  sent 
le  souvenir  d'un  art  plus  sévère.  Le 
nomd'Euphranor,  que  M.  Paris  ne  pro- 
nonce qu'avec  réserve,  peut  servir 
d'étiquette  commode  pour  désigner  les 
monuments  où  ce  même  compromis 
est  tenté  entre  le  style  «  polyclétéen  » 
et  l'école  attique. 

Trouvaille  du  QuirinaL  —  En  creu- 
sant une  galerie  sous  les  jardins  du 
Quirinal,  on  a  découvert  un  certain 
nombre  de  statues  que  M.  Mariani  fait 
connaître  dans  le  Bulletin  munici" 
pal  {2).  Les  plus  remarquables  sont  un  éphèbe  dionysiaque  dont 
la  tète,  assez  belle,  rappelle  l'Eros  de  l'Ermitage,  un  Hermès 
au  bélier  du  même  style  que  l'Electre  du  Louvre,  enfin  une 
réplique  nouvelle  de  la  tète  de  Diadumène.  Les  deux  premiers 
de  ces  monuments  appartiennent  à  l'école  pasitélique. 

Uéphèbe  de  Frascati.  —  On  se  rappelle  l'histoire  mouvemen- 
tée de  la  statuette  de  Frascati.  L'acquéreur,  M.  Hartwig,  vient 
enfin  d'en  être  mis  en  possession  et  il  l'a  cédée  au  Musée  de 


(i)ADcieDne  collection  d  Isabelle  Farnèse  (Clarac,   pi.  632  H,  1424  B).  Bev, 
archéoL,  1901*,  p.  316-327,  pi.  19-20. 
(2)  1901,  fig.  1-9,  pi.  9-12,  p.  159-179. 


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'394  A.    DE    RIDDER 

Boston.  Les  planches  des  Jahreshefte  montrent  que  le  mérite  en 
a  été  singulièrement  surfait  (1).  Quoique  bien  conservée  et  d'un 


travail  agréable,  elle  parait  sans  caractère  et  sans  style.  Elle 
représente  un  athlète  tenant  des  deux  mains  un  strigile,  motif 
bien  connu  par  ailleurs  et  qu'Hartwig  étudie  avec  soin. 

V  «  adorant  »  du  Musée  de  Berlin.  —  M.  Lœwy  a  eu  une  idée 


ingénieuse.  Il  a  rapproché  sur  une  même  planche  TApoxyo- 

(1)  Jahreshefte,  1901,  pi.  5-6,  p.  151-159. 


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BULLETIN    ARCHÉOLOGIQUE  395 

menos  de  Lysippe  et  Téphèbe  priant  de  Berlin  (1)  et  permis  ainsi 
à  chacun  de  constater  Tidentité,  vraiment  frappante,  des  deux 
profils.  Dans  les  deux  cas,  même  torse  fuselé,  même  ligne  dor- 
sale arquée,  même  rétrécissement  de  la  taille  et  même  gonfle- 
ment de  Tabdomen,  même  succession  de  reliefs  et  de  courbes 
rentrantes,  enfin  mêmes  silhouettes  du  visage  et  du  crâne.  Il  ne 
suit  pas   de  là  que  Féphèbe  est  l'œuvre  de  Boedas,  fils  de 
Lysippe,  mais^  s'il  n'a  pas  été  sculpté  par 
Lysippe  lui-même,  il  est  certainement  de  son 
école  :  c'est  ce  que  M.  Collignon  avait  aperçu 
depuis  longtemps. 

Hadès  de  Syracuse.  —  Les  représentations 
d'Hadès  debout  sont  rares  dans  la  plastique. 
On  n'en  connaissait,  je  crois,  aucune  où  Cer- 
bère accompagnât  le  dieu.  C'est  ce  qui  fait 
le  prix  d'une  statue  qu'on  vient  de  découvrir 
à  Syracuse.  Hadès  y  tient  de  la  main  droite 
le  sceptre  et,  de  la  main  gauche,  sans  doute 
la  corne  d'abondance.  La  tête  a  ce  carac- 
tère de  majesté  souriante  que  l'époque  hel- 
lénistique prêle  à  la  divinité  infernale.  Une 
Hygie,  malheureusement  sans  tête,  a  été 
découverte  avec  la  statue  (2). 

Tête  d'Alexandre.  —  M.  Conze  publie  une  tête  un  peu  plus 
grande  que  nature  trouvée  à  Pergame  et  transportée  au  Musée 
de  Constantinople  (3).  C'est,  peut-être,  un  Alexandre.  Le  monu- 
ment n'est  d'ailleurs  guère  séduisant  :  tel  quel^  avec  ses  che- 
veux en  coup  de  vent,  avec  les  rides  de  son  front  plissé  et  l'en- 
foncement des  yeux  sous  l'arc  des  sourcils,  il  représente  assez 
bien  l'outrance  de  l'art  pergaménien. 


(1)  ROmische  Mitteilungen,  1901,  pi.  XVI-XVII,  p.  391-3%. 

(2)  Notizie  degli  Scavi,  1901,  p.  339,  fig.  1  (P.  Orsi). 

(3)  Anlike  Denkmœler,  II,  4«  cahier,  1901,  pi.  48. 


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396  A.    DE    RiDDER 

Scène  de  Vlliade.  —  Vielty,  qui  prit  part  à  Texpédition  de 
Morée,  dessina  près  de  Sparte  un  sarcophage  qui  fut  revu  en 
1840,  mais  qui,  depuis,  a  disparu  (1).  Le  croquis  de  Vietty, 
reproduit  par  Raoul-Rochette,  n'avait,  parce  qu'on  le  compre- 
nait mal,  guère  attiré  l'attention.  M.  Cari  Robert  essaie  de 
l'expliquer  en  le  rapprochant  de  cinq  répliques  partielles.  Il  y 
reconnaît  l'attaque  des  vaisseaux  pris  par  les  Troyens  avec  Hec- 
tor, Ajax,  Teukros,  Polydamas  etLykophron.  Un  Triton  et  une 
Néréide,  Thétis,  assistent  à  la  bataille. 

Pline  l'Ancien  et  le  cadastre  de  Van  73.  —  Pline  l'Ancien 
n'était  pas  grand  clerc  en  matière  d'art.  Pourtant,  suivant 
M.  Detlefsen  (2),  il  ne  se  serait  pas  borné,  dans  les  livres  34-36 
de  son  Histoire  naturelle,  à  compiler  des  histoires  et  des  traités 
antérieurs  :  il  aurait  recueilli  les  jugements  qu'il  entendait 
émettre  autour  de  lui,  observé,  dans  certains  cas,  la  matière 
des  statues,  copié,  dans  d'autres,  les  inscriptions.  Surtout,  il 
aurait  fait  usage  du  cadastre  censorial,  rédigé  en  73  après  J.-C. 
par  les  curatores  operum  ptiblicomm.  Ainsi  s'expliqueraient 
la  brièveté  de  ses  notices,  leur  désordre  et  ce  fait  que  Pline 
ne  mentionne  guère  que  les  œuvres  d'art  exposées  dans  des 
monuments  publics.  Signalons,  en  passant,  une  intéressante 
hypothèse  :  les  56  bronzes  du  livre  34  (72-84)  auraient  été  réu- 
nis à  Rome  dans  le  temple  de  la  Paix. 

Sculptures  antiques^  trouvées  en  France.  —  M.  Michon  étu- 
die les  œuvres  d'art  trouvées  dans  le  Sud  de  la  France  et  cédées 
au  Musée  du  Louvre  en  1822  (3).  Vienne  donne  le  Satyre  (Ca/«- 


(1)  Hermès,  1901,  Arch.  Nacklese,  XVlll,  p.  393-403. 

(2)  Jahrhuch,  1901,  p.  75-107. 

(3)  Statues  antiques  trouvées  en  France  au  Musée  du  Louvre,  extr.  des  Mémoires 
de  la  S,  des  Antiquaires,  t.  LX,  p.  3-97,  fig.  1-5,  pi.  V-VI,  1901,  M.  Michon  y  parle 
incidemmeDt  de  la  Vénus  genetrix  dite  de  Fréjus,  d'un  «  sénateur  »  de  Langres 
qui  serait  au  Louvre,  et  de  trois  statues  funéraires  d'Apt,  aujourd'hui  à  Chats- 
worth  House,  où  les  a  retrouvées  M.  Furtwœngler  (Joutmal  of  Bellenic  Studies, 
1901,  p.  209-228,  pi.  14-15). 


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BULLETIN   ARCHÉOLOGIQUE  397 

logue  sommaire,  528)  qui  devait  porter  primitivement  un  Bac- 
chus  enfant.  D'Arles  viennent  le  sarcophage  de  Prométhée 
(339)  et  un  Oreste  (1621)  qui  se  raccorde  à  une  tête  d'Auguste 
restée  à  Arles  (pi.  VI)  :  la  statue  complète  était  debout  et  non 
assise.  L'Apollon  (?)  424  (pi.  VI),  envoyé  par  Nimes,  ne  provient 
pas  de  Grèce.  Toutes  ces  cessions  furent  volontaires  et  il  n'y  a 
pas  lieu  de  les  regretter,  car  les  monuments  antiques  conser- 
vés dans  les  musées  de  province  sont  le  plus  souvent  perdus 
pour  l'étude. 

Julien  Vapostat.  —  La  statue  du  Louvre  attribuée  à  Julien 
ne  représente  décidément  pas  l'empereur.  M.  Michon  vient  de 
l'établir  d'une  façon  définitive  :  la  guirlande  de  feuillage,  que 
porte  le  personnage  revêtu  du  manteau  grec,  en  ferait  un  sté- 
phanéphore  (1). 


III.  —  Vases  et  tekres  cuites. 

Un  vase  proio-corinihien.  —  Une  œnochoé  «  proto-corin- 
thienne »,  trapue,  à  l'anse  trifide  et  à  dischetti,  de  la  collection 
Chigi,  a  été  trouvée  près  de  Veii,  à  Formello,  en  1881  (2).  La 
terre  en  est  d'un  jaune  chaud,  les  incisions  sont  fréquentes, 
les  retouches  sont  blanches  et  rouges.  Couve,  et  d'autres  avec 
lui,  croyaient  déjà  que  cette  catégorie  de  vases  n'avait  rien  à 
voir  avec  la  céramique  corinthienne  :  ce  document  nouveau 
paraît  bien  leur  donner  raison,  car  les  peintures  sont  accom- 
pagnées d'inscriptions  non-corinthiennes  *AA[éÇavS]poç,  *A6avata, 
'A©po8[iTa],  les  trois  déesses  marchant  en  file  vers  la  gauche  à  la 
rencontre  de  Paris,  vêtu  d'un  manteau  rouge.  M.  Karo  nous 
promet,  à  ce  sujet,  un  article  dans  le  Jahrbuch. 

V Iliade  et  la  céramique  corinthienne.  —  Certains  archéolo- 
gues veulent  que  les  potiers  corinthiens  aient  mal  connu  l'Iliade 

(l>  Rev.  archéol,  1901,  p.  259-280. 

(2)  Antike  Denkmœler,  H,  4*  cahier,  1901,  p.  44-45. 


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398  A.    DE   RIDDER 

dont  la  langue  ionienne  devait  leur  échapper.  M.  Cari  Robert 
tente  de  prouver  le  contraire  (1)  à  l'aide  d'un  pinax  de  Berlin 
(764)  et  de  rœnochoé  Branteghem,  publiée  par  Frœhnerdans  le 
Jahrbuch  (1892,  pi.  I).  On  voit,  sur  la  première,  le  combat  de 
Diomède  et  Sthenelos,  sur  le  corps  de  Pandaros  (E,  297-310),  — 
sur  la  seconde,  une  scène  du  19*  chant  (238-356). 

Vases  cyrénéens.  —  C'est  une  question  très  discutée  de  savoir 
à  quel  courant  de  Tart  se  rattache  la  céramique  cyrénéenne. 
Studniczka  tenait  pour  les  Corinthiens  et  pour  une  influence 
«  péloponnésienne  »  ;  Bœhlau  n'admet  que  des  traditions 
ioniennes.  M.  Pernice  (2)  fait  connaître  deux  coupes  nouvelles. 
Tune  de  Berlin,  Tautre  de  Heidelberg  qui  lui  paraissent  tran- 
cher la  question  en  faveur  de  Tart  «  continental  ».  Le  décor 
extérieur  et  la  forme  même  de  la  kylix  sont  évidemment 
empruntés  à  Tlonie,  mais  les  motifs  de  la  décoration  figurée 
ne  procèdent  pas  de  la  même  source,  et  ce  qui  le  prouve  est 
qu'ils  sont  raccourcis  hors  de  propos,  tronqués,  mal  compris  et 
mal  adaptés  au  cadre  :  d'autres  modèles  sont  donc  intervenus, 
qui,  n*étant  pas  ioniens,  sont  forcément  corinthiens,  ce  qui 
donne  raison  à  la  théorie  de  M.  Studniczka.  —  Je  ne  tiens  pas 
pour  irréfutable  l'argument  de  M.  Pernice  :  tel  quel,  il  m'a 
semblé  qu'il  méritait  d'être  connu. 

Vdses  (TÉrétrie.  —  M.  Laurent  fait  connaître  trois  grandes 
amphores  d'Érétrie,  dont  la  destination  était  certainement  funé- 
raire (3).  Elles  peuvent  dater  du  milieu  du  vi*  siècle  et  parais- 
sent provenir  d'un  atelier  local.  Leur  col  cylindrique,  leur 
panse  lourde  et  trapue  et  leur  pied  conique  rappellent  les 
grands  vases  géométriques  dont  la  Béotie  et  l'Eubée  ont  pu 
emprunter  le  modèle  aux  ateliers  du  Dipylon.  La  polychromie 
persistant,   à  côté   des    incisions  employées   aux   meilleures 


(1)  Hermesy  1901,  Arch,  Naehlese,  XVII,  p.  387-393. 

(2)  Jahrbuch,  1891,  p.  189-194,  fig.  1-2,  pi.  III. 

(3)  'EçTiii.  'ApxoiioX.,  1901,  pi.  9-12,  p.  173-194. 


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BULLETIN   ARCHÉOLOGIQUE  399 

places,  témoigne  de  Tesprit  conservateur  des  artisans  eubéens 
et  de  l'influence  continuée  de  la  peinture  ionienne.  Les  orne- 
ments de  l'épaule  viendraient  de  Ghalcis.  Les  sujets  enfin 
seraient  attiques  (jugement  de  Paris,  Héraclès  et  l'Hydre,  cor- 
tèges nuptiaux  de  Zeus  et  d'Hèra,  de  Thétis  et  de  Pelée).  Il  y  a 
des  vases  plus  beaux  que  ces  amphores  d'Érétrie,  mais  il  est 
peu  de  documents  plus  instructifs  :  ils  témoignent  de  la  prodi- 
gieuse avance  que,  dès  le  milieu  du  vi®  siècle,  les  ateliei*s 
d'Athènes  avaient  prise  sur  les  fabriques  provinciales.  Les 
fouilles  de  Gordion  viennent  aussi  bien  de  montrer  que  l'Élru- 
rie  n'était  pas  le  seul  pays  «  barbare  »  qui  recherchât  à  cette 
époque  les  chefs-d'œuvre  de  Klitias  et  d'Ergotimos. 

Fresques  de  Cometo.  —  M.  Kôrte  publie  en  couleurs,  aux 
frais  de  M.  Jacobsen,  les  peintures  de  trois  tombes  de  Cor- 
Deto(l).  Dans  le  monument  dei  tori  (pi.  41),  où  Achille  épie 
Troïlos,  la  fontaine  est  faite  de  plusieurs  assises  de  pierres  colo- 
riées :  au-dessus  sont  deux  lions  couchés,  dont  l'un  verse  de 
Teau  dans  un  bassin .  Les  types  et  les  motifs  sont  ioniens , 
comme  sur  la  planche  suivante  (tombe  des  lionnes  :  danses  et 
chants  autour  d'un  grand  cratère  à  volutes,  couronné  d'une 
guirlande  de  feuilles  rouges).  La  tombe  délia  Pulcella  (pi.  43) 
représenterait  au  contraire  l'influence  d'  «  Euphronios  ».  En 
haut  de  la  scène  principale  (repas  funéraire),  deux  génies  ailés 
soulèvent  un  voile,  sans  doute  le  linceul  qui  couvre  le  mort  : 
deux  musiciens,  dont  un  joueur  de  cithare,  encadrent  l'alcôve 
où  repose  le  corps.  Il  faut  espérer  que  la  collection  de  calques 
et  d'aquarelles  réunie  par  M.  Jacobsen  sera  bientôt  intégrale- 
ment publiée  :  l'art  étrusque  y  gagnera  d'être  mieux  connu. 

Une  peinture  d'Andocide.  —  Andocide  est,  sinon  le  créateur, 
du  moins  l'un  des  premiers  maîtres  de  la  céramique  à  figures 
rouges.  Hartwig  lui  attribue  une  amphore  inédite  de  sa  collec- 

{i)Anlike  Denkmœler,  U,  40  cahier,  1901,  pi.  41,42,  42^,  43. 


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400  A.    DE    RIDDER 

tion  et  dont  le  travail  ne  laisse  pas  d'être  curieux  (1).  L'emploi 
continué  des  incisions,  la  persistance  des  engobes  rouges,  la 
maladresse  et  comme  la  gène  du  dessin  sont  des  traits  que 
nous  avons  déjà  rencontrés  et  le  sujet  n'a  rien  de  nouveau,  ni 
d'intéressant.  Mais  la  disposition  du  vase  est  nouvelle.  On  dirait 
une  amphore  noire  à  fond  réservé,  dont  le  pied  et  le  col  n'au- 
raient pas  été  modifiés,  où  la  région  des  anses  serait  restée  la 
même,  où  seules  les  parties  figurées  auraient  changé  de  valeur 
et  de  teinte.  Jusqu'ici  les  vases  à  tableaux  avaient  paru  se  prê- 
ter mieux  à  la  transformation  des  procédés  :  le  fragment  d'Hart- 
wig  montre,  une  fois  de  plus,  l'ingéniosité  des  potiers  d'Athènes 
et  la  diversité  parfois  incohérente  de  leurs  essais. 

Euphronios.  —  M.  Furtwaengler  a  fait  une  remarque  très 
simple  (2).  Les  musées  de  Munich,  du  Louvre  et  de  Saint-Péters- 
bourg contiennent  trois  vases  de  la  même  main  et  dont  les 
deux  derniers  surtout  sont  fort  beaux  :  le  dessin,  encore  raide 
et  minutieux  jusqu'à  la  sécheresse,  la  composition  guindée,  la 
grosseur  des  têtes,  le  traitement  des  draperies  indiquent  un 
contemporain  et  un  rival  heureux  d'Oltos.  Un  assez  grand 
nombre  de  coupes  sont  d'un  style  tout  différent  :  le  maître  se 
platt  aux  raccourcis,  aux  mouvements  audacieux  et  libres,  aux 
groupement  hardis  et  nouveaux,  il  recherche  l'expression  indi- 
viduelle et,  dans  l'ardeur  de  son  réalisme,  va  presque  jusqu'à  la 
caricature;  ce  qui  distingue  le  second  artiste  du  premier,  c'est 
moins  encore  son  habileté  plus  grande,  que  son  tempérament 
qui  paraît  différent  :  de  l'un  à  l'autre  aucune  évolution  n'est 
possible,  il  faudrait  une  métamorphose  complète,  à  la  suite  de 
laquelle  le  premier  céramiste  aurait  abdiqué,  non  seulement  ses 
imperfections  et  ses  faiblesses,  mais  ses  goûts,  ses  tendances, 
toute  son  originalité.  Or  les  vases  du  Louvre,  de  Munich  et  de 
Saint-Pétersbourg  sont  signés  :  l'auteur  en  est  Euphronios.  Si 

{i)RÔmi8che  MiUeilungen,  1901,  p.  117-122,  pi.  5,  eine  Amphora  atu  der  Ûber* 
gangszeit  des  schwarzfigurigen  Stiles  in  den  rolfigurigen, 
(2)  Furtwsengler-Reicbhold,  Griechische  Vasenmalei^ei^  pi.  22,  p.  102-104. 


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BULLETIN   ARCHÉOLOGIQUE 


401 


nous  retrouvons  le  même  nom  sur  quelques  coupes  du  second 
groupe,  c'est  à  côté  du  verbe  eitotyjTev  :  Euphronios  est  ici  le 
potier,  l'auteur,  non  de  la  peinture,  mais  du  vase  qui  la  porte. 
Donc,  et  la  déduction  est  mathématique,  le  grand  peintre,  d'un 
génie  à  la  fois  si  hardi  et  si  libre,  dont  Klein  et  Hartwig  avaient 
chanté  Tapothéose,  n'est  pas  et  ne  saurait  être  Euphronios.  C'est 
un  anonyme,  différent  d'Onesimos,  mais  qui,  comme  lui,  et 
comme  bien  d'autres,  sans  doute,  a  fait  usage  de  vases  tournés 
par  Euphrouios.  Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  M.  FurtwaBû- 
gler  s'attaque  à  des  réputations  qui  paraissaient  solidement 
établies  :  je  doute  qu'il  ait  jamais  fait  œuvre  plus  utile  qu'en 
détruisant  ainsi  la  légende  d'Euphronios. 


La  Niobé  de  Sophocle,  —  Il  n'a  été  trouvé  à  Pompei  qu'un 
seul  tableau  peint  sur  marbre  (1).  M.  Robert,  au  lieu  de  le 
publierdans  un  program- 
me, lui  consacre  une 
vingtaine  de  pages  de 
\ Hermès  (2).  Il  repré- 
sente, dans  un  décor  de 
palais,  Niobé  recevant 
dans  ses  bras  la  plus 
jeune  de  ses  filles,  tandis 
que  sa  soeur,  plus  âgée, 
s'affaisse  au  second  plan, 
soutenue  par  la  nourrice. 
Divers  indices  y  feraient 
reconnaître  une  scène  de 
la  Niobé  de  Sophocle  : 
l'original  daterait  du  temps  même  du  poète,  dont  la  pièce  est 
l'une  des  dernières  tragédies.  S'il  en  est  bien  ainsi,  nous  aurions, 
dans  le  décor  du  fond,  une  représentation  unique  de  la  scène  du 


(1)  Sogliano,  Gior.  d.  scavi,  Nuov,  ser,^  II,  pi.  9  (Roscher,  ÏAxikon^  111,  p.  140, 
fig.  7). 

(2)  1901,  Arch,  NachUse,  XVI,  p.  368-387. 


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402  Â,    DE    RIDDER 

V*  siècle.  Dôrpfeld  aurait  raison  d'accorder  qu'une  colonnade 
pouvait  être  placée  au  premier  plan  :  il  aurait  tort  de  se  refuser 
à  admettre  un  décor  de  temple  servant  de  mur  de  fond.  Notons 
que  M.  Robert,  avec  toute  raison  selon  nous,  regarde  comme 
hellénistiques  les  Niobides  des  Vflizi  et  le  relief  Gampana  de 
Saint-Pétersbourg  (1). 

Tablettes  votives  d'Eleusis.  —  M.  Skias  publie  deux  pinakes 
d'Eleusis,  d'art  assez  médiocre,  mais  dont  le  sujet  ne  laisse  pas 
d'être  intéressant.  Sur  la  première,  les  grandes  déesses  sont 
accompagnées  d'Iakchos,  d'Hécate,  et,  peut-être,  des  héros 
locaux,  Kéleos,  Démopbon,  Metaneira.  La  seconde  plaquette, 
mal  conservée,  était  de  très  grandes  dimensions  (1  m.  de  lai^e, 
environ)  :  certaines  des  figures  sont  en  relief  et  encadrent  des 
parties  déterminées  du  champ.  On  y  voit  Dèmèter  assise,  Eorè 
debout  tenant  les  torches,  Iakchos  près  de  la  ciste  mystique, 
Ploutos  avec  la  corne  et  Triptolème  sur  son  char  ailé  (2).  Notons 
en  passant  une  explication  nouvelle  du  xépvo;  (plémochoé)  :  il 
servirait,  suivant  M.  Skias,  à  préparer  le  kykéon  des  initiations. 
Les  godets  latéraux,  que  Ton  trouve  sur  plusieurs  exemplaires 
d'Eleusis,  auraient  été  imaginés  à'  cause  de  l'effervescence  du 
mélange  alcoolique  :  M.  Skias  a  fait  faire  par  un  chimiste  Tex- 
périence  de  la  recette  donnée  par  Athénée  (XI,  478)  ;  après  un 
bouillonnement  assez  prolongé,  la  potion  se  serait  clarifiée  d'elle- 
même  et  elle  serait^  s'il  faut  l'en  croire^  assez  agréable  au  goût. 

Vdses  attiques  du  iv*  et  du  ni*  siècles.  —  Les  fouilles  alle- 
mandes de  la  Pnyx  et  de  l'Ënneakrounos  ont  mis  à  jour  un 
grand  nombre  de  vases  d'époque  hellénistique.  M.  Watzinger 
étudie  dans  un  long  article  cette  céramique  de  transition  qui 
succède  aux  poteries  à  figures  rouges  et  dont  beaucoup  d'exem- 

(1)  Stark,  mohe,  pi.  III,  1. 

(2)  'E«p7j{jL.  'ApxatoX.,  1901, pi.  1-2,  p.  1-50.  M.  Svoronos  interprète  autrement  ces 
peintures  (Journal  International  de  Numismatique,  1901,  p.  169,  p.  256)  :  ses 
hypothèses,  très  hardies,  ont  provoqué  une  vive  réponse  de  M.  Skias  ('Eçt^ji. 
'ApxatoX.,  1901,  p.  163-174). 


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BULLETIN    ARCHÉOLOGIQUE 


403 


plaircs  rappellent  le  style  dit  de  Gnathia.  Il  insiste  avec  raison 
sur  Fimitation  évidente  de  modèles  métalliques  (1). 

Terres  cuites  à  représentations  familières.  —  M.  Pottier  (2) 
édite  toute  une  série  de  groupes  archaïques  en  terre  cuite, 
récemment  acquis  par  le  Louvre  et  qui  représentent  des  scènes 
de  la  vie  réelle.  Pétrisseurs,  cuisinières,  boulangères,  nourrice, 
musicien,  écrivains  y  sont  figu- 
rés avec  un  curieux  souci 
d'exactitude  —  cela,  depuis  l'é- 
poque d'Hissarlik  jusqu'assez 
tard  dans  le  v®  siècle.  Un  petit 
monument  primitif  de  la  col- 
lection Gesnola  peut  nous  don- 
ner une  idée  de  ces  sujets  fami- 
liers :  c'est  une  simple  bai- 
gnoire où  une  femme  installe 
un  homme  nu.  M.  Pottier  étu- 
die, à  propos  de  ces  terres  cuites,  la  transformation  des  idéeç 
funéraires  dans  l'antiquité.  Il  montre  comment,  depuis  Tinstal- 
lation  des  Grecs  à  Naucratis,  et,  malgré  la  fermeture  des  hypo- 
gées de  l'ancienne  dynastie,  l'influence  égyptienne  put  s'exercer 
sur  l'art  grec. 


IV.  —  Bronzes  et  orfèvrerie. 

Bronzes  étrusques  archaïques.  —  Le  Musée  de  Florence  vient 
d'acquérir  deux  bronzes  étrusques,  récemment  découverts  à 
Chiusi.  Gesont  deux  bustes,  l'un  d'iiomme,  l'autre  de  femme, 
qui  servaient  de  poignées  ou  de  pesons  de  balances  (3).  La  tète 
virile,  mieux  conservée  et  plus  grande  (0  m.  18),  est  de  beau 

(1)  Athen,  MiUeiL,  1901,  p.  50-102,  pi.  2-4. 

(2)  Bulletin  de  correspondance  hellénique,  1900,  pi.  9-11,  p.  510-523. 
(Z)NoHzie  degli  Scavi,  1901,  p.  322-6,  fig.  1-2  (Milani). 


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404  A.   DE   RIDDER 

style  archaïque.  Entre  les  tresses  qui  tombent  verticalement 
sur  les  épaules,  on  aperçoit  le  haut  d'une  cotte  ou  d'un  justau- 
corps orné  d'écaillés  imbriquées.  M.  Mi- 
lani  reconnaît  à  cet  indice  une  divinité 
marine,  mais  les  cuirasses  «  squameuses  » 
étaient  d'usage  courant  en  Grèce  et  por- 
tées indifféremment  par  tous.  La  date 
proposée  (vers  700  avant  J.  C.)  peut  ôtre 
exacte. 

Plaques  découpées  métalliques,  —  On 
est  souvent  embarrassé  pour  savoir  au 
juste  quel  pouvait  être  l'emploi  des  pla- 
ques découpées  archaïques.  Une  bydrie 
du  Vatican  m'a  permis  de   montrer  (1) 
qu'elles  servaient,  dans  certains  cas,  à 
décorer  des  fontaines  monumentales   :  elles  étaient  placées 
entre  l'entablement  et  les  barres  ou  tringles  métalliques  qui 
reliaient,  à  la  partie  supérieure,  les  colonnes  du  portique. 

Rhyton  de  Tarente.  — 
M.  de  Laigue  présente  un 
rhyton  d'argent  venant  de 
Tarente  et  conservé  au 
MuséedeTrieste(2).  Sur 
le  col  de  la  tête  de  cerf 
sont  quatre  personnages, 
travaillés  au  repoussé.  Au 
centre,  est  un  symplegtna 
d'une  nymphe  et  d'un 
homme  barbu,  les  che- 
veux hérissés  (vent  ou 
fleuve).  A  droite  et  à  gau 

(1)  Rev,  ArehéoL  1901«,  p.  178-182,  fig. 

(2)  Rev.  ArckéoL,  1901», pi.  XVI-XVIII,  p.  153-7.  Wiener  Jahreshef te,  1902,  p.ll2- 
127,  pi.  I,  ûg.  27,  31,  32,  36  (Puschi,  Winter). 


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BULLETIN    ARCHÉOLOGIQUE  ;40S 

che,  Âthéna  et  un  personnage  drapé  accourent  vers  la  scène 
principale.  M.  Winter  reconnaît  dans  l'œuvre  un  produit  ionien 
de  la  deuxième  moitié  du  cinquième  siècle  :  les  pièces  d'orfè- 
vrerie trouvées  dans  la  Russie  méridionale  seraient  de  même 
style,  mais  faites  dans  le  pays  et  à  l'imitation  d'originaux  tels 
que  notre  rhyton. 

Miroirs  de  bronze.  —  Sur  les  six  miroirs  à  relief  publiés  par 
M.  Perdrizet  (1),  cinq  étaient  déjà  connus.  On  les  trouvera  aux 
numéros  161,  164,  165, 
167,  167ôûdemonCa- 
ialogue  des  Bronzes  de 
la  Société   Archéologi- 
que :  les  reproductions, 
malheureusement    im- 
parfaites,   en   donnent 
une  idée  moins  exacte 
que   les  photographies 
de  rinstitut  allemand, 
mais  le  commentaire  ne 
laisse  pas  d'être  inté- 
ressant.   Je   signalerai 
que,  sur  l'un  des  mi- 
roirs, l'auteur  voit  une  Nikè  là  où  j'ai  cru  reconnaître  un  Eros  : 
il  se  peut  bien  qu'il  ait  raison.  Le  sixième  miroir  est  inédit.  Un 
hennés  en  occupe  le  centre  et  porte  un  enfant  nu  dont  les 
bras  sont  tendus  vers  la  gauche  ;  une  femme,  vêtue  et  assise, 
soutient,  de  la  main  gauche  levée,  le  corps  de  l'enfant;  un 
éphèbe  nu  est  assis  à  droite  du  terme.  Il  faudrait  examiner  de 
nouveau  le  relief  et  rechercher  si  l'enfant  n'était  pas  primitive- 
ment ailé.  Dans  le  cas  contraire,  la  représentation  serait  néces- 
sairement une  scène  de  genre. 

Rasoirs  puniques.    —   Parmi    les    objets   les  plus  curieux 

(1)  Bulletin  de  correspondance  hellénique,  1900,  pi.  1-3  et  17,  pp.  348-360.  Sept 
Miroirs  à  relief  du  Musée  National. 

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406  A.    DE    RIDDER 

découverts  à  Carthage,  sont  les  «  rasoirs  »  puniques  avec  décor 
incisé.  Le  R.  P.  Delattre  en  a  dernièrement  fait  reproduire  de 
nouveaux  spécimens  (1).  L'un,  qui  représente  un  héros  chas- 
seur, est  d'un  intérêt  particulier  (2)  :  le  motif  est  habilement 
traité  et  imité  d'une  peinture  italo-grect[ue  ou  d'un  bas-relief  de 
beau  style  libre.  Nous  voilà  forcés  de  faire  descendre  ces 
ex-voto,  dont  quelques-uns  paraissaient  archaïques,  jusqu'au 
iv%  voire  même  jusqu'au  m*  siècle. 

Bronzes  de  Naples.  —  Les  grands  bronzes  du  Musée  de 
Naplcs  n'ont  jamais  fait  l'objet  d'une  étude  d'ensemble.  Sont- 
ils  archaïques  ou  atchaïstiques,  faut-il  voir  en  eux  des  origi- 
naux ou  des  copies  relativement  récentes,  cette  question  pré- 
judicielle a  préoccupé  à  juste  titre  M.  Benndorf  et  il  nous 
donne  son  opinion  à  ce  sujet  dans  un  article  des  Jahreshefte  (3). 
Sauf  la  tète  <(  éginétique  »  et  quelques  portraits  d'art  local,  il 
considère  l'ensemble  des  bronzes  comme  des  répliques  du 
temps  d'Auguste,  faites  sans  doute  à  Athènes  et  importées  en 
Italie  peu  de  temps  avant  l'éruption  du  Vésuve.  Je  n'ai  jamais 
douté  pour  ma  part  que  les  danseuses  d'Herculanum  ne  fussent 
des  copies  dégénérées  d'originaux  du  v*  siècle  :  je  suis  heureux 
de  me  rencontrer  sur  ce  point  avec  M.  Benndorf. 

Vases  de  Bosco-Reale.  —  M.  Héron  de  Villefosse  yieût  de 
publier  deux  vases  de  Bosco-Reale  qui  sont  restés  la  propriété 
de  M.  Edmond  de  Rothschild  (4).  L'intérêt  en  est  grand,  car 
les  sujets  qui  les  décorent  sont  historiques  :  il  y  a  de  bonnes 
raisons  pour  reconnaître,  sur  l'un  de  ces  gobelets,  Auguste,  et 
sur  l'autre,  Tibère.  M.  Héron  de  Villefosse  croit  même  que  les 
reliefs  étaient,  en  totalité  ou  en  partie,  empruntés  à  Y  Ara  Pacis 

{{)  Néa^opole  punique  voisine  de  sainte  Monique,  i*   trimestre    des  fottUle», 
avrU-juin,  1828  (1901),  fig.  21-24,  p.  11,  fig.  44-7,  p.  21-2,  fig.  60-1,  p.  27. 

(2)  Ihid,,  fig.  44-5,  p.  21. 

(3)  1901,  p.  169-189,  fig.  186-203. 

(4)  Monument  et  Mémoires,  Fondation  Piot,  tome  V,  fascicule  supplémentaire, 
pi.  xxxi-xïxvi,  pp.  133-168,  1901-2. 


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BULLETIN    ARCHÉOLOGIQUE  407 

Augtisteœ  à  laquelle  M.  Petersen  vient  de  consacrer  une  belle  et 
complète  monographie.  Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  hypothèses, 
la  valeur  d'art  de  ces  petits  monuments  est  hors  de  toute  con- 
testation. L'une  des  scènes  figurées  est  vraiment  belle,  celle  du 
sacrifice  offert  devant  le  Gapitole.  Le  taureau,  la  tète  baissée, 
le  mufle  maintenu  à  grand  peine  par  l'un  des  victimaires,  va 
recevoir  le  coup  mortel  du  popa  dont  les  bras  relevés  vont 
asséner  la  hache  ;  le  torse  puissant  du  sacrificateur,  le  corps 
vigoureux  de  l'animal,  l'attitude  expectante  du  cultrariiis  sont 
heureusement  attrapés  par  l'artiste.  La  scène,  habilement  com- 
posée et  dominée  par  les  fondations  du  grand  temple,  fait  hon- 
neur à  l'imagination  et  au  talent  des  sculpteurs  de  Tépoque 
augustéenne. 

A.  DE  RiDDER. 


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BULLETIN  PAPYROLOGIQUE 


(») 


Mon  premier  Bulletin  Papyrologique  a  été  reçu  par  les  spécialistes  avec  une 
bienveillance  qui  m'est  un  précieux  encouragement.  Je  remercierai  tout  d'abord 
de  m'avoir  si  aimablement  cité  MM.  Kenyon,  Dareste,  Jouguet,  Viereck,  de  Rug- 
giero  et  Haeberlin.  M.  Crônert,  dans  ses  excellentes  Papymsneuigkeiten  {Beilage 
zur  Allgemeinen  Zeitung,  1901,  n.  246,  pp.  1-5],  M.  Fernand  Mayence  dans  ses 
deux  copieux  articles  bibliographiques  sur  Les  Papyrus  Égyptiens  [Musée  belge, 
V,190i,  pp.  319-333  et  VI,  1902,  pp.  59-71),  M.  Wilcken  (Archiv  I,  1901,  p.  545) 
m'ont  emprunté  des  informations  difficiles  à  trouver  ailleurs. 

Ce  deuxième  Bulletin  ne  se  distingue  guère  du  premier  :  conçu  sur  le  même 
plan,  il  n'est  plus  long  que  parce  qu'il  embrasse  une  période  plus  longue.  J'ai 
noté  par  une  croix  [f]  tous  les  renvois  dont  je  n'ai  pu  vérifier  moi-même  l'exac- 
titude. L'abréviation  [B.  I,  p....]  renvoie  à  mon  premier  Bulletin  (2). 

Qu'il  me  soit  permis  de  remercier  ici  du  concours  bienveillant  qu'ils  m'ont 
apporté  pour  la  rédaction  de  ce  Bulletin  :  en  Autriche,  MM.  Wessely,  Markl, 
Stein,  von  Amim  et  Wenger;  en  Allemagne,  MM.  Wilcken,  Mitteis,  Mommsen, 
Diels,  Viereck,  Deissmann,  Reitzenstein,  Crônert,  Spiegelberg,  Kalbfleisch,  Kalb, 
Schubart,  Blass,  Schmidt;  en  Suisse,  MM.  Schulthess  et  Stâhelin  ;  en  Belgique 
M.  Mayence;  en  Grande-Bretagne,  MM.  Renyon,  Grenfell,  Hunt,  Mahaffy,  Smyly, 
Milne,  Postgate,  Crum,  Foat,  Madan,  Sayce  et  Offord  ;  en  Russie,  M.  Turaieff  ; 
en  Italie,  MM.  Comparetti,  Fraccaroli,  Garofalo  et  Camozzi;  en  Amérique, 
MM.  Prentice  et  Winslow  et,  en  France,  M.  Jouguet  et  M.  Popper. 

BIBLIOGRAPHIE 

Aux  répertoires  bibliographiques  que  j'ai  cités,  l'année  dernière,  il  faut  ajouter 
deux  longs  articles  de  M.  J.  Offord  sur  les  textes  littéraires  : 


(1)  Cf.  Reoue,  tome  XIV  (1901),  p.  163-205. 

(2)  J'emploierai,  en  outre,  les  abréviations  suivantes  :  BPW  =  Berliner  Philo- 
logische  Wochenschrift;  LC  =  Litterarisches  Centralblatt  ;  DLZ  =  Deutsche  Litte- 
raturzeitung;  WKP  =  Wochenschrift  fur  Klassische  Philologie;  BZ  =  Byxan- 
tinische  Zeitschrift. 


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BULLETIN   PAPTROLOGIQUE  409 

Récent  discoveries  in  classical  literature  dans  Transactions  of  the  royal  socieiy 
of  literature,  T.  XVI  (1893-1894),  pp.  21-72.  Récent  discoveries  in  patristic  litera- 
titre,  ibid.,  pp.  194-252. 

Ces  deux  mémoires  présentent,  sous  une  forme  vive  et  intéressante,  un  tableau 
assez  détaillé  des  textes  antiques^  tant  sacrés  que  profanes,  découverts  et  publiés 
pendant  la  deuxième  moitié  du  xix*  siècle. 

Les  articles  récents  sur  la  papyrologie  en  général  sont  très  nombreux  (cf.  Wil- 
cken,  Archiu,  II,  1902,  pp.  160-162).  Outre  les  articles  déjà  cités  de  MM.  CrOnert 
et  Mayence,  on  peut  signaler  : 

Roberto  de  Rnggiero.  Il  diritto  romano  e  la  papirologia  dans  Bullettino  delV 
Jstituto  di  Diritto  Romano,  XIV  (1901),  pp.  57-79. 

Bibliographie  copieuse  et  soignée,  précédée  de  considérations  générales  inté- 
ressantes qu'a  réimprimées  avec  des  remarques  élogieuses  M.  G.  Gatti,  Il  diritto 
romano  e  la  papirologia  dans  Studi  e  documenti  di  storia  e  diHtto,  XXIII  (1902), 
pp.  141-145. 

W.  Kalb.  Bericht  ûber  die  lateinisch  schreibenden  JwHsten  dans  Jakresber, 
Bursian.  CIX  (1901),  pp.  17-85,  donne  de  nombreux  renseignements  bibliogra- 
phiques sur  les  papyrus  contenant  des  textes  d'un  intérêt  juridique  :  édita  impé- 
riaux, contrats,  fragments  de  Paul.  Cf.  notamment  pp.  29-33  et  46-47. 

N.  Hohlwein.  Bulletin  papyrologique  dans  Mttsée  Belge,  VI  (1902),  pp.  190-194. 
Liste,  par  ordre  alphabétique  des  auteurs,  des  publications  papyrologiques  de 
1901  et  de  1902.  Un  peu  sommaire  (69  numéros). 

P.  Jouguet.  Chronique  des  papyrus,  dans  Revue  des  études  anciennes,  III 
(1901),  pp.  359-360.  C'est  avec  un  vif  plaisir  que  je  puis  annoncer  que  désormais 
le  Bulletin  papyrologique  de  la  Revue  des  études  grecques  ne  sera  pas  seul  en 
France.  Nous  n'avons  encore  que  le  programme  de  la  Chronique  de  M.  Jouguet, 
mais  si  je  l'ai  bien  compris,  l'auteur  n'a  pas  l'intention  de  me  suivre  sur  le  ter- 
rain des  minuties  bibliographiques  ;  il  s'attachera  surtout  à  exposer  les  décou- 
vertes importantes,  les  résultats  nouveaux  :  sa  compétence  et  son  talent  littéraire 
sauront  tirer  bon  parti  d'une  matière  aussi  féconde. 

U.  "Wilcken.  Der  heutige  Stand  der  Papyrus f or schung  ;  ein  Vortrag,  gehalten 
auf  dem  Strassburger  Philologentage  dans  Neue  JahrbUcher  fUr  das  klassische 
Altertum,  VII  (1901),  pp.  677-691.  Ce  mémoire  très  documenté  complète  le  tra- 
vail antérieur  de  M.  Wilcken,  Die  griechischen  Papyrusurkunden  (Berlin,  1897, 
in-8*),  le  met  au  courant  des  dernières  découvertes,  montre  tout  ce  que  les  papy- 
rologues ont  appris  aux  autres,  tout  ce  qu'ils  ont  appris  eux-mêmes  au  cours 
des  quatre  dernières  années. 

Bruno  Baentsch.  Theologischer  Jahresbeincht,  XX  (1900),  pp.  21-22  donne  quel- 
ques indications  assez  précises  sur  la  bibliographie  de  la  papyrologie. 

U.  von  'Vniamowitz-Môllendorff.  Griechisches  Lesebuch,  2  fascicules  de 
textes  et  2  de  commentaire»  (Berlin,  1902,  in-8»).  L'auteur  est  le  premier,  je  crois, 
à  avoir  introduit  dans  une  chrestomathie  classique  des  textes  non  littéraires, 
extraits  de  papyrus  grecs  d'Egypte.  Ce  sont  des  lettres,  d'époque  ptolémaïque  et 
d'époque  romaine  (Pap.  Pétrie,  II,  27  et  45,  Brit.  mus.  42,  Oxy.  111,  115  et  126, 
Grenfcll,  Greek  pap.y  I,  53). 
J.  P.  "Waltzing.  Curiosités  papyrologiques  dans  Musée  Belge,  VI  (1902),  pp.  82- 


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410  s.   DE    RICCI 

87,  reproduit  quelques  lettres  (Oxy.  UO,  111,  112, 119,  et  BGU.  333.  Cf.  une  note 
du  même,  Bull,  bibliogr,  du  Musée  belge,  V,  1901,  p.  68). 

R.  Gagnât.  Indiscrétions  archéologiques  sur  les  Égyptiens  de  V époque  romaine 
dans  CR.  Acad,  Inscr,,  1901,  pp.  784-801,  reproduit  des  documents  analogues 
(Oxy.  110,  iU,  113,  115,  116,  119,  281  ;  Fay.  111, 115, 119  ;  BGU.  22,  423,  814)  dans 
un  article  aussi  vif  et  animé  que  sérieusement  documenté. 

E.  Breooia*  Spigolature  papiracee  dans  Atene  e  Roma,  V  (1902),  coll.  575-587. 
On  y  trouve  l'inévitable  «c  lettre  du  petit  Bob  »  (Oxy.  119)  ainsi  que  Oxy.  64,  65- 
91,  110,  111,  115  etBr.  Mus.  43  et  144. 

W.  Crônert.  Denkschrift  betre/fend  eine  deutsche  Papyrusgrabung  auf  dem 
Boden  grieckisch-rômischer  Cultur  (Bonn,  1902,  in-8»),  p.  31,  avec  une  carte  et 
une  planche,  non  mis  dans  le  commerce.  Intéressante  brochure  de  propagande 
dans  laquelle,  sous  des  formes  très  simples,  Tauteur  a  su  montrer  au  public  com- 
bien il  serait  nécessaire  que  TAllemagne,  au  premier  rang  quand  il  s*agit  d'in- 
terpréter les  papyrus,  ne  fût  pas  au  dernier  quand  il  s'agit  d'aller  fouiller  en 
Egypte.  La  dépense  n'est  pas  considérable  et  les  résultats  sont  certains.  M.  Crô- 
nert traduit  dans  sa  brochure  les  papyrus  suivants  :  Herodas,  mime  I  ;  Alexan- 
drian  erotic  fragment;  roman  de  Ninos  ;  pap.  magique.  Br.  Mus.,  121;  Logia; 
Oxy.,  8,  51,  72,  162,  246;  BGU.  13,  22,  27,  232,  333,  380;  Br.  Mus.,  178  ;  Paris, 
50;  Fay.  towns,  110,111, 113,  115,  138. 

f  F.  Preisigke.  Familienbriefe  aus  aller  Zeit  dans  Preussische  Jahrbûcher' 
CVIIl  (1902),  pp.  88-111.  Traduction  d'un  certain  nombre  de  lettres. 

0.  Schulthess.  Aus  neueren  Papyrus funden  (Vortrag  gehalten  an  der  Eerhst- 
versammlung  des  Zûrcher  Hochschulvereins  in  Horgau  am  4  November  1900). 
Zurich,  1901,  in-16,  p.  42.  Tiré  à  part  de  la  Neue  Zûrcher  Zeitung,  Excellent 
travail  de  vulgarisation  contenant  l'un  des  meilleurs  exposés  sommaires  que  je 
connaisse  des  résultats  actuels  de  la  papyrologie. 

P.  Viereck.  Die  byzanlinischen  Studien  und  die  Papyri  dans  Byzantinische 
Zeitschrift.  XI  (1902),  pp.  284-288.  Cet  article  est  le  premier  dune  série,  car 
M.  Viereck  va  publier  dans  la  même  revue  une  véritable  chronique  des  papyrus 
byzantins. 

R.  Reitzenstein.  Deutsche  Papyrus-Satnmlungen  dans  Beilage  xur  Allgemei-; 
nen  Zeitung,  1901,  n.  259,  pp.  1-2.  L'auteur  voit  avec  plaisir  la  dispersion  des 
papyrus  grecs  :  chaque  nouvelle  collection  crée  de  nouveaux  papyrologues  et  rien 
n'empêche  de  songer  à  une  édition  collective  des  papyrus  des  musées  allemands. 

C.  WeMely.  Litteratur  der  Papyruskunde  i 899-1900,  Bibliographischer  Ver- 
such  dans  Studien  zur  Palaeogr.  1  (1901),  pp.  17-20.  Liste  assez  considérable,  par 
ordre  alphabétique  d'auteurs,  des  ouvrages  et  articles  papyrologiques  publiés  en 
1899  et  1900.  J'y  ai  trouvé  l'indication  d'un  certain  nombre  de  travaux  peu  con- 
nus qui  m'avaient  échappé  lors  de  la  rédaction  de  mon  premier  4)ulletin  et  que 
je  puis  citer  dans  le  second  grâce  à  l'article  de  M.  Wessely. 

Félix  Stfthelin.  Neuere  Papyrus funde.  Vortrag  gehalten  auf  der  40  Jahres- 
versammlung  des  Vereins  schweizerischer  Gymnasiallehrer  in  Luzem  (Aarau, 
1901,  in-8»,  p.  27)  dans  f  Jahresheft  des  Vei^eins  schweiz.  Gymnasiallehrer.  XJJIL 
(1901),  pp.  42-69.  S'occupe  surtout  du  système  financier  tel  que  l'a  exposé 
M.  Wilcken  dans  ses  Griechische  Oslraka. 


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BULLETIN    PAPTROLOGIQUE  41  i 

J.  Bidez.  Les  découvertes  récentes  de  papyrtts  dans  le  Bibliographe  moderne. 
ni  (1899),  pp.  241-254.  L'auteur  publie  aussi  une  sorte  de  chronique  papyrolo- 
gîque  dans  la  Revue  de  l'instruction  publique  en  Belgique,  Cf.  notamment  XLIV 
(1901),  Chronique,  pp.  228-231  et  380-382  ;  XLV  (1902),  Chronique,  pp.  58-61. 

Archaeological  report  1900-1901  comprising  the  work  oftheEgypt  Exploration 
Fund  and  the  progress  ofEgyptology  during  the  year  1900-1901  edited  by  F.  Ll. 
Griffith  (lA)ndres,  1901,  in-4*),  pp.  86.  Les  intéressantes  chroniques  de  M.  Renyon 
(Graeco-roman  Eyypt,  pp.  54-64)  et  de  M.  Crum  {Christian  Egypt,  pp.  64-81)  con- 
tinuent à  demeurer  le  vademecum  du  papyrologue  :  les  savants  anglais  ont  un 
merveilleux  talent  de  sobriété  bibliographique  qui  leur  permet  d'être  toujours 
au  courant,  sans  citer  la  moitié  des  ouvrages  parus  sur  un  sujet  donné.  Pas  une 
lettre  de  superflu,  mais  tout  le  nécessaire. 

ARCHIV  FUR  PAPYRUSFORSCHUNG 

Depuis  mon  dernier  Bulletin  ont  paru  deux  gros  fascicules  de  VArchiv  :  le 
premier,  publié  le  29  août  1901  contient  la  troisième  et  quatrième  parties  du 
tome  I  (pp.  379-572),  qui  est  par  conséquent  complet.  Au  moment  où  j'écris  ces 
lignes  je  viens  de  recevoir  un  autre  fascicule,  le  premier  du  tome  II  (pp.  1-184  : 
12  juin  1902).  M.  Wilcken  continue  à  alimenter  copieusement  de  ses  travaux  la 
revue  qu'il  dirige  avec  tant  de  succès  :  sur  378  pages  il  en  a  signé  151.  Les 
antres  collaborateurs  dont  des  articles  figurent  dans  ces  deux  fascicules  sont 
MM.  Renyon,  Grenfell  et  Hunt,  Nicole,  Lumbroso,  Naber,  C.  H.  MuUer,  Stein, 
Viereck,  BoU,  Crdnert,  Schmidt,  Gunkel,  Wendland,  Wenger,  Hultsch,  Schubart 
et  Gradenwitz.  Ces  articles  sont  analysés  à  leur  place  respective  dans  ce  Bul- 
letin :  je  ne  parlerai  ici  que  des  chroniques. 

Je  ne  dois  pas  dissimuler  que  dans  le  premier  volume  la  partie  bibliographique 
m'avait  quelque  peu  désappointé.  Le  Bericht  de  M.  Crônert  sur  les  papyrus  litté- 
raires publié  le  29  août  1901  ne  citait  pas  un  seul  article  postérieur  au  mois  de 
novembre  1900.  La  chronique  de  M.  Wilcken  sur  les  Urkunden  était  très  au 
courant,  mais  ne  parlait  que  des  papyrus  nouvellement  publiés  et  ne  mention- 
nât pas  les  nombreux  articles  récemment  parus  sur  les  documents  déjà  connus 
et  édités.  Une  nouvelle  rubrique  viendra  désormais  combler  cette  lacune  :  le 
premier  spécimen  que  nous  en  donne  M.  Wilcken  [Bibliographische  Notizen  und 
Mitteilungen,  11^  1902,  pp.  160-180)  complète  fort  heureusement  le  cadre  primitif 
de  VArchiv.  Dans  une  série  de  paragraphes,  disposés  dans  le  même  esprit  que  la 
première  moitié  de  ce  Bulletin,  M.  Wilcken  analyse,  tantôt  en  cinq  lignes,  tan- 
tôt en  deux  pages,  un  nombre  1res  considérable  de  travaux  récents,  non  seule- 
ment sur  la  papyrologie  proprement  dite,  mais  aussi  sur  l'histoire  de  l'Egypte 
gréco-romaine  et  en  général  sur  ces  verwandte  Gebiete  dont  parle  le  titre  même 
de  VArchiv.  Je  ne  saurais  dire  combien  ce  Bulletin  doit  à  cette  partie  de  la  revue 
de  M.  Wilcken. 

La  chronique  de  M.  Crônert  (Litterarische  Texte  mit  Ausschluss  de}*  christlu' 
chen,  dans  Archiv,  l,  1901,  pp.  502-539)  contient  l'analyse  très  soignée  d'une  qua- 
rantaine de  textes  empruntés  pour  la  plupart  aux  Oxyrhynchus  papyri,  t.  II. 


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412  s.   DE    RICCI 

Cette  chronique,  dont  la  première  partie  avait  paru  Tan  dernier  {Archiv  I,  1900, 
pp.  104-120)  et  que  vient  compléter  fort  heureusement  un  index  spécial 
(pp.  568-572},  prend  comme  point  de  départ  Tannée  1898.  M.  GrOnert  a  accompli 
très  consciencieusement  une  tâche  assez  ingrate  et  qui  n'était  pas  des  plus 
faciles  :  à  celui  qui  saura  s'en  servir,  sa  chronique  rendra  de  réels  services. 
Je  n'y  ai  '  relevé  qu'une  lacune  un  peu  sérieuse  :  il  n'y  est  pas  question  da 
papyrus  (?)  de  Paléphate  publié  en  1899  par  M.  Botti  [B.  î,  p.  203]. 

De  même^  dans  l'excellente  chronique  de  M.  Schmidt  sur  les  textes  chrétiens 
{Christliche  Texte  dans  Archiv  I,  1901,  pp.  539-544)  il  ne  manque  guère  que  le 
papyrus  gréco-copte  édité  par  M.  Benigni  en  1899  dans  le  Bessarione  [B.  I,p.  198] 
ainsi  que  le  papyrus  Sarti  [ibid.].  En  tète  de  sa  deuxième  chronique  (un  peu 
courte)  sur  les  PapyntS'Urkunden  (Archiv  I,  1901,  pp.  544-559),  M.  Wilcken  a 
inséré  un  supplément  à  son  General-Regisler^  le  mettant  au  courant  jusqu  en 
juillet  1901  :  on  y  trouvera  notamment  classiûés  les  textes  contenus  dans  Fayûm 
towns^  Genève,  II  et  les  fascicules  5-7  du  t.  111  des  BGU. 

.  Dans  sa  troisième  chronique,  M.  Wilcken  [Archiv,  (I,  1902,  pp.  117-147)  ne  s'est 
plus  vu  obligé  d'écourter  sans  m^rci  ses  comptes  rendus,  ce  qui  nous  a  valu  une 
longue  et  pénétrante  analyse  à'Amhersl  II  et  de  trois  ou  quatre  autres  publica- 
tions de  moindre  importance  (1). 

Sludien  zur  Palaeographie  und  Papyruskunde  herausgegeben  von  G.  Wessely, 
fascicule  I  (Leipzig,  1901,  in-4o  Avenarius),  pp.  20  et  xxxviu  pages  d'autograpbie. 
6  mark. 

Gette  publication  ne  cherche  en  rien  à  faire  concurrence  à  VArchiv  fur  Papy- 
rus forschung.  Ce  n'est  point  un  périodique,  c'est  plutôt  un  recueil  de  mémoires 
Inspirés  plus  ou  moins  directement  par  M.  Wessely  :  c'est  un  volume  de 
mélanges  où  ce  savant  réunira  avec  profit  les  nombreux  articles  qu'il  dispersait 
jusqu'ici  trop  souvent  dans  des  programmes  de  gymnases.  Le  premier  fascicule 
contient  une  dizaine  d'articles  de  M.  Wessely,  dont  plusieurs  sont  de  simples 
notes.  En  dehors  de  cela  il  n'y  a  qu  un  article  de  M.  Rzach  et  ma  copie  des 
papyrus  d'Antinoë.  On  trouvera  analysés  plus  bas  les  documents  publiés  dans 
ce  court  volume  dont  on  attend  les  successeurs  avec  une  légitime  impatience  : 
personne,  sur  le  continent,  n'a  autant  de  textes  inédits  entre  les  mains  que 
M.  Wessely;  son  expérience  en  paléographie  et  sa  féconde  activité  sont  d'heu- 
reuses garanties  de  succès  de  sa  nouvelle  publication  (2). 

LANGUE  DES  PAPYRUS 

James  Hope  Moulton.  Grammatical  notes  from  the  papyri  dans  Classical 
review.  XV  (1901),  pp.  31-38  et  434-442.  Article  important,  le  résultat  de  dépouil- 
lements considérables  ^t  qui  ne  sera  que  partiellement  annulé  par  Touvrage  de 
Mayser. 

(1)  VArchiv  far  Papyrusforschung  est  analysé  régulièrement  dans  la  Revue 
des  Revues  par  quelqu'un  qui  ne  paraît  pas  être  un  spécialiste  (XXV,  1900, 
pp.  12-14  et  XXVI,  1901,  pp.  9-10). 

(2)  Comptes  rendus  de  Wessely,  Studien  I,  par  P.  Viereck,  BPW  XXII  (1902) 
col.  57-62;  G.  H;ae)b(e)rl(i)n,  LG,  tome  LU  (1901)  col.  1722-1723. 


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BULLETIN   PAPYROLOGIQUE  413 

f  James  Hope  Mouïton.  Notes  from  the  papyri  dans  The  Exposilor  (1901), 
pp.  211-282.  Je  regrette  de  n'avoir  pu  voir  ce  travail  (1). 

PALÉOGRAPHIE 

Depuis  1894  la  Palaeographical  Society  de  Londres,  à  qui  Ton  doit  la  publica- 
tion de  ces  quatre  cent  cinquante  merveilleuses  phototypies  de  manuscrits,  bien 
connues  et  très  appréciées  des  travailleurs,  était  dissoute.  Elle  se  reconstitue  à 
rheure  actuelle  sous  la  direction  de  sir  Edmund  Maunde  Thompson,  de 
M.  G.  F.  Warner  et  de  M.  F.  G.  Renyon.  Éditées  par  des  savants  d'une  compé- 
tence incontestable,  les  publications  de  cette  nouvelle  société  maintiendront 
sans  nul  doute  le  niveau  très  élevé  d'excellence  auquel  nous  ont  habitués 
les  fac-similés  antérieurement  publiés.  On  nous  promet  qu'une  large  place  sera 
faite,  comme  par  le  passé,  aux  papyrus  grecs  et  latins.  Cf.  Thompson,  Warner 
et  Kenyon,  A  new  palaeographical  sociely  dans  Alhenaeum^  22  mars  1902, 
n.  3882,  p.  371. 

U.  "IITilckem  '0  àlûpur/pç  X^P»*"^?  <5ans  Hei^mes,  XXXVI  (1901),  pp.  315-317. 

Ce  serait  Tonciale  ovale,  par  opposition  à  Tonciale  circulaire  et  un  passage  de 
PaUadlus  serait  la  preuve  de  l'existence  de  ces  deux  écritures  dès  le  début  du 
ve  siècle. 

V.  Gardthausen*  '0  àl^p'jyyo^  yapaxT^p  dans  Byzanlinische  ZeitschHfl,  XI 
(1902),  pp.  112-117,  combat  les  conclusions  de  M.  Wilcken.  Pour  lui  le  mot 
d^ûpuy^oç  ne  concerne  pas  la  forme  des  lettres,  mais  la  finesse  du  calame  avec 
lequel  on  les  a  tracées. 

F.  W.  G.  Foat.  On  old  Greek  tachygraphy  dans  Journal  of  Hellenic  studies, 
XXI  (1901),  pp.  238-267  et  pi.  XVIII  (2).  Article  excellent  donnant  un  exposé 
général  de  l'état  actuel  de  nos  connaissances  en  tachygraphie  grecque  :  Tauteur 
s'attache  à  montrer  tout  l'intérêt  que  présentent  pour  ce  genre  d'études  les 
papyrus  et  les  tablettes  de  cire.  Il  donne  (p.  243)  une  liste  utile  des  spécimens 
connus  de  la  tachygraphie  grecque  ;  on  y  remarque  des  papyrus  de  Leide,  Leip- 
zig, Vienne,  Paris,  Londres  et  Oxford.  Quelques-uns  de  ces  fragments  sont  iné- 
dits et  M.  Foat  est  le  premier  à  signaler  leur  existence.  Il  en  publie  un  spéci- 
men fort  curieux,  un  cahier  d'écoliers  du  British  Muséum  dont  il  sera  question 
plus  loin. 

F.  W.  G.  Foat.  Sematography  of  the  Gi*eek  papyri  dans  Journal  of  Hellenic 
Studies,  XXII  (1902),  pp.  135-173.  Les  études  de  M.  Foat  sur  la  tachygraphie 
grecque  l'ont  fort  heureusement  conduit  à  étudier  les  abréviations  que  l'on  ren- 
contre dans  les  papyrus.  Son  article  rendra  de  réels  services  aux  débutants  qui, 
peu  habitués  aux  sigles  qu'ils  rencontrent  à  chaque  instant  et  faute  d'un  guide 
sûr,  renoncent  trop  souvent  à  les  reproduire  dans  leurs  copies.  M.   Foat  étudie 

(1)  Comptes  rendus  de  Mayser,  Grammalik,  tome  II,  par  K.  Dieterich,  BZ,  X, 
651-2,  et  A.  Th(umb),  LC,  1901,  1313.  —  Comptes  rendus  de  Vôlker,  Pap.  graec. 
syntaxis  spécimen,  par  Viereck,  BPW,  1901,  435-40;  Krumbacher,  BZ,  X,  323-4; 
Thumb,  LC,  1901,  1313-4. 

(2)  Compte  rendu  par  M.  Gitlbauer,  Archiv  fur  Sténographie,  LIV  (1902),  p.  20. 


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414  s.  DE   RICCI 

avec  un  soin  particulier  i*évolution  des  sigles  :  il  montre  comment  ils  sont  déri- 
Yés  de  formes  cursives  écrites  de  plus  en  plus  vite  :  il  réunit  de  nombreux 
exemples,  les  publie  en  fac-similé,  les  explique  et  les  commente  :  ajoutons  que 
M.  Foat  a  longuement  travaillé  sur  les  documents  originaux  conservés  au  Bri- 
tish  Muséum,  ce  qui  donne  à  son  mémoire  une  saveur  fort  agréable  d'indépen- 
dance et  de  personnalité. 

C.  Weasely.  Ueber  das  AUei*  der  lattinischen  Kapiialschrift  in  dem  Fragment 
n,  iS  der  «  Sckrifllafeln  zur  âlteren  lateinischen  PaiOographie  »  dans  Siudien  zur 
Palâagraphiey  1  (1901),  pp.  i-ii. 

Justification  par  la  numismatique  de  la  date  assignée  par  lui  à  un  fragment 
atin  opistbographe  portant  au  verso  des  comptes  en  cursive  grecque. 

f  W.  CrOnert.  Abkûrzungen  in  einigen  griechischen  lUterarischen  Papyn  mit 
besonderer  BerûcksichHgtmg  der  herkulanensischen  Rollen  dans  Archiv  fur  S/e- 
nographie,  LIV  (1902),  pp.  73-79. 

C.  Wessely.  Kriiische  Studien  zur  altgriechischen  Tachygraphie  dans  Archiv 
far  Sténographie.  LIV  (1902),  pp.  1-5.  S'occupe  surtout  des  sigles  représentant 
le  mot  aOtdc. 

C.  Wessely.  Ueber  das  wechselseitige  Verhùltniss  der  griechischen  und  latei- 
nischen Cursive  im  IV  Jahrhundert  n,  C.  dans  Studien  zur  Palâographie.  I  (1901), 
pp.  xxni-xxxvi.  Expose  la  thèse  intéressante  que  les  grandes  modifications  qu'a 
subies  la  cursive  grecque  au  iv«  siècle  de  notre  ère  pourraient  s'expliquer  par  Tin- 
fluence  de  la  cursive  latine  :  de  nombreux  fac-similés  autographiés  joints  à  son 
article  par  M.  Wessely  permettront  de  contrôler  le  bien  fondé  de  cette  hypothèse. 

C.  Wessely.  Das  Petrus-Evangelium  und  der  malhematische  Papyrus  vcn 
Achmîm  dans  Studien  zur  Palûographiey  I  (1901),  pp.  xxxvii-xxxvm.  C'est  à  tort 
que  M.  Bouriant  considérait  le  premier  de  ces  manuscrits  comme  du  vaie-xii*  siè- 
cle et  que  M.  Baillet  attribuait  le  second  au  viMx*.  Tous  deux  sont  du  iv»  siècle 
ou  au  plus  tard  du  début  du  v«.  La  démonstration  paraît  convaincante  et  M.  Har- 
nack  sera  le  premier  à  y  applaudir. 

Les  Sandars  lectures  on  bibliography  und  palaeography  ont  été  consacrées 
cette  année  à  la  paléographie  des  papyrus  grecs  :  M.  Renyon  a  étudié  tour  à 
tour  la  paléographie  des  papyrus  d'Herculanum,  les  rapports  entre  Tonciale  des 
papyrus  et  celle  des  parchemins  et  les  rapports  entre  la  cursive  des  papyrus 
byzantins  et  la  minuscule  des  manuscrits  médiévaux.  Les  bibliothèques  du  Bri- 
tish  Muséum  et  de  l'Université  de  Cambridge  possèdent  le  texte  de  ces  confé- 
rences, intitulé  :  F.  G.  Kenyon,  Greek  writing,  B.  C.  300  —  A.  D.  900. 

HISTOIRE 

Emil  Schflrer.  Geschichte  des  Jildischen  Volkes  im  Zeitalter  Jesu  Christi,  T.  I 
(3«  édition,  Leipzig,  1901,  in-S»),  pp.  vn-781. 

Dans  cette  nouvelle  édition  de  son  bel  ouvrage,  M.  Schûrer  a  mis  à  profit  les 
récentes  découvertes  papyrologiques,  pour  écrire  ou  récrire  de  véritables  disser- 
tations : 

Pp.  65-70.  Chapitre  important  et  très  documenté  sur  la  série  de  papyrus  rela- 
tifs à  l'antiséuiitisme  alexandrin  au  premier  et  au  second  siècle  de  notre  ère 


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BULLETIN    PAPYROLOGIQDE  415 

(papyrus  de  Paris,  Londres,  Berlin,  Gizeh,  Oxyrhynchus).  M.  Schûrer  admet  la 
désignation  Heidnische  M&rtyreracten  que  leur  a  appliqué  M.  A.  Bauer  et  qui  a 
aussi  éveillé  Tattention  des  Bollandistes  (Analecla  Bollandianaj  XX,  1901, 
pp,  211-212;  cf.  encore  i.  Bidez,  Rev.  instr,  pubL  en  Belg.  XLIV,  1901,  Chro- 
nique, pp.  229-230). 

Pp.  508-643  (cf.  p.  781),  Die  Schaizung  des  Quirinius  (1).  On  sait  tout  le  part| 
que  M.  Ramsay  {Was  Christ  bom  at  Bethlehem?  1898)  a  voulu  tirer  pour  l'expli- 
cation du  texte  de  S.  Luc  des  papyrus  gréco-romains,  mentionnant  pour  TÉgypte 
une  dicoypa^ifi  périodique  (cf.  Oxy.  II,  pp.  207-214)  revenant  tous  les  quatorze  ans  ' 
c*est  à  cette  question  délicate  que  M.  Schûrer  consacre  un  chapitre  assez  long. 
Malheureusement,  il  n'a  pas  connu  l'article  de  M.  Cecil  Torr,  On  portraits  of  Christ 
in  the  British  Muséum  que  ce  savant  vient  de  republier  dans  la  Revue  archéolo- 
gique, XL  (1902),  pp.  14-18  :  Jésus  et  S,  Jean  dans  Vart  et  suivant  la  chronologie 
et  où  il  soutient  que  rdiroypaicpi^  de  Joséphe  et  celle  de  S.  Luc  ne  font  qu'un  et 
qu'elle  eut  lieu  en  Tan  6  après  J.-C.,  juste  44  ans  avant  celle  de  Van  %0,  dont  on  a 
des  mentions  papyrologiques  (2).  On  trouvera  encore  quelques  remarques  sur  ces 
éicoYpaçaC  dans  un  article  de  M.  f  Ramsay,  Con'oborations  (The  Expositor,  1901). 

Il  a  paru  dans  THermej  une  série  d'articles  de  MM.  Mominsen  et  Seeck  sur 
certaines  dates  consulaires  du  commencement  du  iv»  siècle  (323?)  fournies  par 
les  papyrus  grecs.  Aux  textes  discutés  par  eux  il  faut  ajouter  la  date  èv  CicatC^ 
Aixiwlou  Ss^.  t6  ç  xal  Aixiviou  'Eicicp.  KaCvapoc  t6  p,  ^t^h^  Aûou  a'  (16  juillet 
323.')  d'une  inscription  d'Assouan  (Milne,  History  of  Egypt,  p.  188,  n.  8).  Hermès, 
XXXVI  (1901),  28-35  (Seeck);  602-5  (Mommsen);  XXXVII  (1902),  155-6  (Seeck); 
156-7  (Mommsen). 

La  fable  ésopique  37  de  Hahn,  «  le  renard  et  le  crocodile  »  contient  la  phrase 
5x1  Yr)rjjxvajtapxT'i«<5'c<«>v  i^xl  -jcatépwv.  Elle  a  donc  été  écrite  en  Egypte  comme  le 
fait  très  joliment  remarquer  M.  von  Wilamowitz-Mœllendorff,  Lesefrûchte, 
LXXXl  dans  Eei^mes,  XXXVU  (1902),  p.  310. 

F.  G.  Kenyon*  Phylae  and  Demes  in  Graeco-Roman  Egypt,  dans  Archiv  II 
(1902),  pp.  70-78.  Dans  les  démotiques  comme  Suxnx^vpiioç  ô  xal  'AXBauûc  le  pre- 
mier nom  indique  la  tribu  et  le  deuxième  le  dème  :  c'est  ce  que  montre  M.  Re- 
nyon  dans  un  article  très  intéressant  où  il  a  réuni  tous  les  exemples  de  démo- 
tiques  que  Ton  ait  encore  trouvés  en  Egypte.  Quoiqu'il  ait  pu  grossir  sa  liste  de 
quelques  exemples  qu'avaient  recueillis  de  son  côté  M.  Crônert  il  ne  serait  pas 
difficile  de  l'augmenter  encore  :  ainsi  Z(ù<r,%6<j\Lf.oç  ô  xal  'AXOaiciS;  se  trouve  dans 
le  Pap.  Flor,  i  de  Vitelli  et  dans  une  inscr.  de  Xoïs  (Milne,  JHS,  XXI,  1901, 
p.  275);  ]ipiioç  ô  xal  E[  dans  une  inscr.  de  Koptos  (Pétrie,  Koptos,  pi.  XXVIII,  7); 
de  même  Gardner,  Naukratis,  1,  p.  63,  pi.  XXX  le  mot  9:Xo[|XT,T(Jpetov  ?]  qu'on  a 
complété  à  tort  par  7iXo['jcaTpî8a]  ;  signalons  encore  MaxCSeioç  6  xal  KaXXt[Tixvic<] 
dans  BGU.  868. 
E.  Schûrer.  Zu  II  Mec.  6,  7  {monatliche  Geburtsfeier)  dans  Zeitschrift  fur  die 


(1)  L'article  de  Bour  que  M .  Schûrer  a  cherché  en  vain  (p.  509)  est  publié  dans 
les  Studi  e  documenti  distoria  e  diritto,  XVIII  (1897),  pp.  219-271. 

(2)  Ce  dernier  détail  avait  été  justement  signalé  par  M.  F.  Haverfield,  The  cen- 
sus  of  Sulpicius  Quirinius  dans  Classical  Review,  XIV  (1900),  p.  309. 


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416  s.  DE   RICCI 

neulealamentliche  Wissenschafl.  II  (1901),  pp.  48.52  prouve  par  les  textes  gréco- 
égyptiens  que  le  jour  de  la  naissance  d*un  souverain  pouvait  être  célébré  tous 
les  mois  (Cf.  Wissowa,  f/erme«,  XXXVII,  1902,  pp.  151-159). 

U.  Wilcken.  Heidnisches  und  Christlichea  ans  Aegypten  dans  Archiv,  I  (1901), 
pp.  396-436  s'occupe  de  la  fin  du  paganisme  en  Egypte  ;  il  étudie  successivement 
le  christianisme  à  Philae,  deux  associations  païennes  subsistant  en  plein  v«  siècle 
et  ime  série  d*amulettes  chrétiennes  sur  papyrus.  M.  Wilcken  aurait  pu  dire, 
p.  401,  note  1  que  le  xiaTpov  <I>iX(fa>v)  est  nommé  dans  une  inscription  grecque  du 
V*  siècle  publiée  par  M.  Sayce,  Recueil  de  travaux,  t.  XV,  p.  147.  ~  P.  417,  1.  3, 
lire  peut-être  èizolr^vt  vautox^t(vipxouç), 

Léon  Lafoscade.  De  epistulis  (aliisque  titulis)  imperatorum  magistratuumgue 
romanorum  quas  ah  aetate  Augusli  usque  ad  Conslantinum  graece  scriptas  lapi- 
des papyrive  servaverunt  (Lille,  1902,  in-S»),  pp.  xv-141. 

Thèse  intéressante,  contenant  un  nombre  considérable  de  textes  empruntés 
aux  papyrus  grecs.  On  les  trouvera  énumérés  plus  bas  à  propos  des  diverses  col- 
lections où  sont  conservés  ces  documents. 

N.  Hohlw^ein.  Note  sur  la  police  égyptienne  à  l'époque  romaine  dans  Musée 
belge.  VI  (1902),  pp.  159-166,  utilise  les  dernières  publications  papyrologiques. 

0.  Hirschfeld.  Die  Rangtitel  der  rdmischen  Kaiser zeit  dans  Sitzungsber.  Akad. 
Bei'lin.  1901,  pp.  579-610.  Travail  précieux  sur  les  épithètes  honorifiques  offi- 
cielles du  bas  empire.  M.  Hirschfeld  cite  à  plusieurs  reprises  les  papyrus,  notam- 
ment p.  584,  note  3  où  il  donne,  d'après  M.  Paul  Meyer,  des  indications  impor- 
tantes sur  les  titres  des  préfets  d'Egypte. 

Paul  Meyer.  Zum  Vrsprung  des  Kolonats  dans  Beitrâge  zur  alten  Geschichle,  I 
(1902),  pp.  424-426,  maintient  ses  vues  sur  l'existence  de  cette  institution  en 
Egypte  a  une  époque  très  reculée  ;  d'autre  part,  M.  P.  Mayenoe,  Le  colonat 
dans  VÉgypte  romaine  dans  le  Musée  belge,  VI  (1902),  pp.  88-93  se  croit  «  en 
droit  de  conclure  que  les  arguments  apportés  par  P.  M.  Meyer  et  L.  Mitteis  ne 
prouvent  en  aucune  façon  l'existence  du  colonat  dans  l'Egypte  romaine  ».  La 
parole  est  à  M.  Paul  Meyer. 

C.  Wessely.  Karanis  und  Soknopaiu  nesos,  Studien  xur  Geschichte  antiker 
Cultur  —  und  Personenvei*hâltnis$e  (Vienne,  1902,  in-8o,  Gerold),  p.  171  (T.  XL  VU 
des  Denkschriflen  der  kaiserlichen  Akademie  der  Wissenschaften  in  Wien,  philo- 
sopkisck-histotHsche  Klasse), 

Travail  d'une  importance  capitale  et  qu'il  faudra  dorénavant  consulter  chaque 
fois  que  l'on  aura  à  publier  des  papyrus  romains  du  Fayoum.  L'auteur  a  su  faire 
entrer  dans  son  travail  à  peu  près  tout  ce  que  présentent  d'intéressant,  sur 
Karanis  et  Soknopaiou  nêsos,  les  papyrus  de  Vienne,  de  Londres,  de  Genève,  de 
Berlin  et  de  Chicago,  sans  parler  des  textes  édités  par  MM.  Grenfell  et  Hunt, 
jusqu'à  et  y  compris  les  Amherst  papyri.  Il  n'est  guère  de  côté  de  la  vie  antique 
sur  lequel  ces  textes  ne  nous  fournissent  quelque  renseignement;  il  est  ques- 
tion successivement  dans  l'ouvrage  de  M.  Wessely  de  la  topographie  de  Sokno- 
paiou nêsos  et  de  Karanis,  de  la  population,  des  productions  du  sol  et  du  lac, 
du  commerce,  des  prix,  des  transports,  de  la  longévité,  des  mariages  «  inces- 
tueux »,  de  la  parenté;  on  y  trouve  des  listes  de  métiers  et  de  sobriquets  ;  Tau- 
leur  étudie  la  condition  des  esclaves  et  des  chameaux,  les  taxes  d'entrée  et  de 


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BULLETIN   PAPYROLOGÏQUE  417 

sortie,  les  étrangers  domiciliés  dans  le  nome,  l'onomastique,  les  transactions 
financières,  associations,  prêts,  locations,  le  culte  de  Soknopaios,  les  prêtres,  les 
possessions  du  temple,  les  fêtes  et  les  sacrifices,  les  procès  et  la  chicane.  Tout 
ceci  remplit  la  première  moitié  du  travail  de  M.  Wessely.  La  deuxième  partie 
consiste  en  un  excellent  index  alphabétique  des  habitants  de  Soknopaiou  nêsos 
et  de  Karanis  tels  que  nous  les  font  connaître  les  pap3rrus  avec  leur  âge  et  leur 
profession,  leur  généalogie,  leur  casier  judiciaire  et  la  liste  des  sommes  qu'ils 
ont  prêtées  ou  empruntées,  des  bestiaux  qu'ils  ont  achetés  ou  vendus.  Les  con- 
temporains n'en  savaient  pas  aussi  long  que  nous  sur  la  situation  pécuniaire  de 
Stotoétis  ou  de  Satabous.  Inutile  d'insister  sur  l'intérêt  que  présente  cette  liste 
pour  l'étude  de  l'onomastique  gréco-égyptienne.  Disons  enfin  que  le  travail  de 
M.  Wessely  est  d'autant  plus  précieux  qu'on  y  trouve  utilisés  copieusement  les 
papyrus  inédits  de  la  collection  Rainer. 

Le  13  décembre  1901,  M.  Wessely  présentait  à  l'Académie  de  Vienne  un  travail 
analogue  intitulé  Die  Stadt  Arsinoë  {Krbkodilopolis)  in  griechischer  Zeit  dont 
VAnzeiger  der  philosophisch-histottischen  Classe  der  Kais,  Akademie  (1901,  XXIII, 
pp.  163-164),  publie  un  court  mais  intéressant  résumé.  Je  donnerai  l'an  prochain 
une  analyse  de  ce  travail,  actuellement  en  cours  d'impression. 

t  C.  Wachsmuth.  Wirthschaftliche  Zuslânde  in  Aegypten  wahrend  de»'  grie- 
chisch-rômischen  Période  dans  JahrbUcher  fUr  Nationalôkonomie  und  Stalistik, 
XIX  (1900),  pp.  771-809. 

Paolina  Breooia-Salluzzi.  Sui  prezzi  in  Egitto  nelV  età  Tolemaica;  contributo 
alla  sloria  dei  prezzi  dans  Rivisla  di  storia  antica,  VI  (1901),  pp.  9-57.  Ce  mémoire, 
très  favorablement  apprécié  par  M.  Wilcken  {Arckiv  II,  1902,  p.  170),  est  proba- 
blement le  premier  travail  papyrologique  qu'ait  écrit  une  femme.  Le  mari  de 
l'auteur  est  également  de  la  partie  ;  l'exemple  de  M^^  Salluzzi  ne  restera  pas, 
espérons-le,  un  <SicaÇ. 

Sur  la  chronologie  et  le  calendrier  on  peut  signaler  un  article  de  M.  T.  Nicklin, 
Theorigin  of  the  Egyptian  year  dans  Classical  reoiew.  XIV  (1900),  pp.  146-148 
(s'occupe  de  la  période  sothiaque)  et  un  travail  de  M.  Smyly,  On  the  fixed  Aie- 
xandrine  year  dans  Hei*mathena.  XI  (1900),  pp.  81-88.  Malgré  tous  les  efforts  de 
M.  Smyly,  le  calendrier  Ptolémaîque  présente  encore  des  difiBcultés,  qu'il  n'est 
pas  parvenu  à  élucider. 

HISTOIRE  DU  DROIT 

Léopold  Wengen  Rechtskistorische  Papyritssludien  (Grax,  1902,  in-8-,  Leu- 
schner  etLubensky),  pp.  xv-173  (4  mk.  50).  M.  Léopold  Wenger,  professeur  à 
la  Faculté  de  droit  de  l'Université  de  Grazen  Styrie,  est  un  élève  de  M.  Mitteis; 
fort  d'une  connaissance  approfondie  du  droit  romain,  il  a  compris  tout  le  parti 
que  la  science  juridique  peut  tirer  de  la  papyrologie.  Dans  une  préface  remar- 
quable, M.  Wenger  expose,  en  quelques  mots,  la  portée  que  peuvent  avoir  les 
découvertes  de  papyrus  pour  la  solution  de  quelques  grands  problèmes  de 
l'histoire  du  droit,  par  exemple  pour  la  question  Reichsrecht  ou  Volksrechi  si 
chère  à  son  maître  M.  Mitteis. 

L'ouvrage  de  M.  Wenger,  dont  je  ne  puis  donner  ici,  à  mon  vif  regret,  qu'une 


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418  s.  DE  Rica 

trop  courte  analyse^  constitue  certainement  une  des  contributions  les  plus 
importantes  que  les  jurisconsultes  aient  encore  apportées  à  la  papyrologie.  11  est 
divisé  en  trois  parties  :  dans  la  première  Tauteur  a  réédité,  en  les  classant  et  en 
les  commentant  longuement,  la  série  si  intéressante  des  cautionnements  {Gestel- 
lungsbûrgschaften),  dans  lesquelles  il  relève  des  analogies  frappantes  avec  Tinsti- 
tution  romaine  du  vindex.  Dans  la  deuxième  il  étudie  les  exemples  fournis  par 
les  papyrus  du  moyen  de  procédure  connu  sous  le  nom  de  vadimonium  ;  enfin,  la 
troisième  partie  du  livre,  peut:étre  la  plus  intéressante,  est  une  étude  approfon- 
die sur  la  compétence  des  différents  tribunaux  dans  TÉgypte  romaine  :  tribu- 
naux du  stratège,  de  Tépistratège,  de  VarchidikastèSy  du  juridicus  Alexandreae  et 
enfin  du  préfet  d'Egypte  (1). 

Ludwig  ICitteis.  Zur  Geschichte  der  Erbpacht  im  AUerthum  (Leipzig,  1901, in-8*, 
Teubner],  p.  66  [Abhandl,  der  philol.  hist.  Classe  der  kgl,  Sâchsîschen  Gesellschaft 
der  Wissenschaften.  1901,  1.  XX,  fasc.  IV).  Utilise  les  papyrus  pp.  34-36  et  65-66 
(Cf.  Wilcken,  Archiv  II,  1902,  p.  168). 

Emilio  Coita.  Le  locazioni  dei  fondi  nei  papM  greco-egizi  dans  Bullettino  delV 
Istituto  di  Diritto  Romano.  XIV  (1901),  pp.  51-56.  Paraît  très  au  courant,  cite  déjà 
les  Amherst  papyri  IL 

P.  Tassistro*//  matrimonio  deisoldali  romani  dans  Studi  e  documenti  di  sUh 
ria  e  diritto.  XXII  (1901),  pp.  3-82.  Utilise  plus  les  inscriptions  que  les  papyrus  (2). 

R.  Dareste.  Les  papyrus  égyptiens  d'époque  i*omaine  dans  Nouvelles  études 
d'histoire  du  droit  (Paris,  1902,  in-8o,  Larose,  pp.  vra-376),  pp.  176-213.  Réédition 
très  remaniée  d'articles  antérieurement  publiés,  mais  qu'on  est  heureux  de  trou- 
ver réunis. 

GÉOGRAPHIE 

Rurt  Sethe*  Dodekaschoinos^  dos  ZwÔlfineilenland  an  der  Grenze  von  Aegypten 
und  Nubien  (Leipzig,  1901,  in-4o),  p.  36,  forme  le  troisième  fascicule  du  t  11  de 
ses  Untersttchungen  zur  Geschichte  und  AlteiUumskunde  Aegyptens.  7  mk.  50  (3). 
La  Dodékaschène  serait  la  région  de  la  première  cataracte,  se  serait  étendue 
d'Assouan  à  Pbilae  et  n'aurait  pas  compris  la  Nubie  comme  on  le  pense  d'ordi- 
naire. Dans  un  compte  rendu  très  pénétrant  de  ce  mémoire,  M.  Wilcken  (Atxhiv 
II,  1902,  pp.  175-175)  s'est  élevé  contre  ce  que  la  thèse  de  M.  Sethe  peut  avoir  de 
trop  absolu  et  a  montré,  une  deuxième  fois,  qu'à  l'époque  de  Maximin,  la  Dodé- 
kaschène s'étendait  jusqu'à  Talmis.  Signalons  un  autre  compte  rendu  du  travail 
de  M.  Sethe,  par  M.  Spiegelberg  (Orientalistiche  Litteratur-Zeitung,  V,  1902, 
coL  112-114)  qui  en  discute  la  partie  plus  spécialement  égyptologique.  Cf.  encore 
F.  von  Bissing,  Sphinx,  VI  (1902),  pp.  120-122. 

(1)  C.  R.  par  Paul  Meyer,  BPW  XXII  (1902),  col.  812-819;  U.  WUcken,  DLZ 
XXIII  (1902),  col.  1141-1145;  H.  Erman,  Zeitschr.  der  Savigny-Stiflung,  XXII 
(1901),  pp.  241-249. 

(2)  Compte  rendu  par  H.  Erman,  Zeitschr,  der  Savigny-Stiftung,  XXII  (1901), 
pp.  234-240  et  Wilcken  Archiv  II  (1902),  p.  168. 

(3)  Il  faut  un  courage,  heureusement  rare,  chez  un  éditeur  pour  demander 
prés  de  dix  francs  pour  36  pages  de  texte  sans  illustrations  et  avec  quelques 
lignes  d'hiéroglyphes. 


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BULLETIN   PÂt>YROLOGIQUE  419 

F.  P.  Garofalo.  ContiHbuto  alla  geografia  delV  Egitto  romano  dans  Recueil 
de  travaux  relatifs  à  la  philologie  et  à  l'archéologie  égyptiennes  et  assyriennes, 
XXIV  (1902),  pp.  1-11.  Exposé  utile  et  bien  fait  des  renseignements  que  les  itiné- 
raires et  les  géographes  anciens  nous^  fournissent  sur  les  voies  romaines  en 
Egypte. 

P.  P.  Garofalo.  Una  ricerca  inetrologica  dans  Bollettino  di  filologia  classica. 
VIII  (1901-1902),  pp.  206-210.  Quelle  était  la  valeur  de  la  mesure  itinéraire 
or^oivo^  ?  Article  intéressant,  mais  dans  lequel  il  n'est  malheureusement  pas  fait 
usage  du  mémoire  de  M.  Sethe  analysé  plus  haut.  Il  y  a  eu,  selon  M.  Garofalo, 
plusieurs  schénes  de  longueur  différente. 

ARMÉE  ÉGYPTIENNE. 

Rien  ne  saurait  mieux  montrer  l'importance  de  Touvrage  de  M.  Paul  Meyer, 
Dos  Heerwesen  der  Ptolemâer  und  RGmer  in  Aegypten,  que  la  vivacité  de  la 
polémique  qui  s'est  engagée  autour  de  ce  volume.  Personne  ne  reproche  à 
M.  Paul  Meyer  d'être  insuffisamment  documenté  et  les  index  de  son  ouvrage 
sont  absolument  indispensables  à  quiconque  étudie  des  papyrus  militaires  pto- 
lémaîques. 

Je  signalerai  tout  d'abord  un  compte  rendu  détaillé  et  très  pénétrant  qu'a 
publié  M.  Meyer  du  travail  de  M.  Wessely  sur  YEpikrisis  (Berl,  philoL  Woch. 
XXI,  1901,  col.  242-247}.  11  y  montre  Topposition  très  nette  des  iiciiuxpi|jLivoi  et 
des  XaoYpa(pou|X(vot  :  à  la  dispense  de  llmpôt  de  capitation  ou  XooypacpCa  corres- 
pond l'obligation  du  service  militaire. 

Une  réponse  de  M.  Wessely  {Mitteilung  zu  Spalte  242-247  ibid.,  col.  473)  pré- 
cise encore  davantage  la  position  respective  des  deux  savants  qui  ne  paraissent 
plus  en  désaccord  que  sur  un  seul  point  :  r^zixptvtc  avait-elle  un  caractère  mili- 
taire plus  que  financier  (Meyer)  ou  financier  plus  que  militaire  (Wessely). 
M.  Wessely  y  a  invoqué  le  témoignage  d'un  document  nouveau  dont  il  prépare 
la  publication  et  sur  lequel  il  a  donné  depuis  d'importants  renseignements  (Die 
Epikrisis  und  dos  louSaCciiv  xi\g9}La  unter  Vespasian  dans  Studien  sur  Palâogra^ 
phie,  I,  1901,  pp.  9-11).  Ce  texte  montrerait  que  HicixptvK  s'appliquant  parfois 
à  des  femmes  et  à  de  petits  enfants,  son  caractère  financier  est,  dans  ces  cas 
particuUers,  indiscutable  (Cf.  Crônert,  WKP  XIX,  1902,  col.  59)  (1). 

F.  B.  Garofalo.  Suite  armate  Tolemaiche  dans  Rendiconti  Accad,  Lincei.  X 
(1902),  pp.  137-165.  Travail  intéressant  et  documenté  sur  les  flottes  des  Ptolé- 
mées.  Les  papyrus  sont  peu  utilisés  :  ceux  de  Pathyris  auraient  fourni  à  M.  Garo- 
falo des  renseignements  curieux  sur  les  campagnes  d'Évergète  II  sur  le  Nil  et 
sur  le  rôle  des  flottes  locales  dans  les  guerres  civiles  de  Thébaîde. 


(1)  Signalons  deux  longs  comptes  rendus  de  l'ouvrage  de  M.  Paul  Meyer  :  Tun 
par  W.  Schubart  dans  YArchiv,  II  (1902),  pp.  147-159,  l'autre  par  B.  Kûblet, 
WKP  XIX  (1902),  coU.  225-230. 


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420  8,  DE   RICCI 


PRÉFETS  D'EGYPTE 

La  première  liste  des  préfets  d'Egypte  qui  me  soit  connue  est  l'excellente  liste 
des  Augustales  (2)  publiée  par  Ducange,  en  1678,  dans  son  GlossaHum  mediae 
et  infimae  latinilatis  (édition  Favre,  t.  I,  Niort,  1883,  in-4%  p.  4T7  an  mot  Augus- 
lalis).  Mais  l'honneur  d'avoir  le  premier  établi  la  succession  des  préfets, 
d'Auguste  à  Septime  Sévère,  revient  à  Borghesi,  dont  le  travail  fut  publié  par 
Giovanni  Labus  dans  une  brochure  intitulée  Di  un'  epigrafe  latina  scoperla  itt 
Egitto  dal  viaggialore  G.  B.  Belzoni  e  in  occasione  di  essa  dei  Prefetli  di  quella 
provincia  da  OUaviano  Auguslo  a  Caracalla  (Milan,  1826,  in-16). 

Celte  liste  fut  reprise  par  Varges,  De  statu  ASgypti  provincia  romanœ  (Gœt- 
tingue,  1842,  in-4o)  et  continuée  jusqu'au  vii«  siècle  par  Franz  (C.  /.  Gr.,  t.  lïl, 
pp.  310-323)  dont  s'inspirèrent  De  Vit.  Onomasticon,  t.  II,  p.  92  et  Ruggiero, 
Dizionario  epigrafico,  I,  pp.  279-280.  Franz  paraît  d'ailleurs  ne  pas  avoir  connu 
la  liste  de  Ducange. 

Pour  trouver  une  liste  scientifiquement  établie  des  préfets  d'Egypte,  il  faut 
descendre  jusqu'en  1893,  date  à  laquelle  M.  Botti  en  inséra  une  dans  sa  Notice 
des  monuments  exposés  au  musée  gréco-romain  d'Alexandrie  (Alexandrie,  1893, 
in-16,  pp.  xxi-xxvi).  Cependant  les  découvertes  de  papyrus  se  multipliaient  :  la 
publication  des  Gnechische  Urkunden  de  Berlin  modifiait  sur  bien  des  points  la 
liste  des  préfets.  C'est  ce  que  mit  en  lumière  M.  Paul  Meyer  dans  un  excellent 
article,  Zur  Chronologie  der  Praefecti  Aeggpti  im  zweiten  Jahrhundert  [Hermès ^ 
XXXII,  1897,  pp.  210-234),  article  qui  fut  mis  à  profit  par  M.  Milne  dans  son  his- 
toire de  l'Egypte  romaine,  dont  un  chapitre  est  consacré  à  la  chronologie  des 
préfets  {A  history  of  Egypt  under  Roman  rule^  Londres,  1897,  in-16,  pp.  176-182; 
Appendix  11^  prefects  of  Egypt),  D'autre  part,  l'article  de  VHei^mes  était  complété 
en  Allemagne  par  M.  Stein  (Praefecti  Aegypti  dans  Hermès,  XXXII,  1897,  pp.  663- 
667)  et  par  M.  Paul  Meyer  lui-même,  d'abord  dans  une  note,  Nochmals  praefecti 
Aegypti^  parue  aussi  dans  V Hermès  (XXXIII,  1898,  pp.  262-274)  et  ensuite  dans 
son  livre,  Das  Heei*wesen  der  Plolemâer  und  RÔmer  in  Aegypten  (Leipzig,  1900. 
in-8o),  pp.  145-147  et  pp.  228-229.  De  son  côté  M.  Stein  publiait  dans  le  Beiblalt 
der  Jahreshefte  des  Ôsterr,  arch.  Jnsl.  trois  notes  intéressantes  sur  le  sujet  qui 
nous  occupe  {Prosopographisches,  II,  1899,  col.  107-108  ;  Nachlese  zur  Liste  der 
Prùfecten  von  Aegypten,  III,  1900,  col.  209-212  et  Nachtrag,  col.  222;  cf.  encore 
du  même  auteur,  Das  Todesjahr  des  Gardepràfecten  Pcrennis  dans  Hermès, 
XXXIV,  1899,  pp.  528-530).  Il  me  reste  encore  à  signaler  une  courte  note  de 
M.  Offord,  Praefecti  Aegypti  publiée  dans  les  Proceedings  of  the  Society  of 
Biblical  Archaeology,  XXII  (1900),  pp.  372-374  et  deux  articles  assez  longs  que 
j'ai  donnés  au  même  recueil  {The  Praefects  of  Egypt  /,  t6id.,  pp.  374-383  et 
The  Praefectn  of  Egypt  //,  ibid..  XXIV  (1902),  pp.  56-67  et  97-107;  cf.  encore  de 
Ricci,  Un  nouveau  préfet  d'Egypte  dans  Revue  arch,,  XXXV,  1899,  pp.  428-429  et 
Encore  un  préfet  d'Egypte,  même  recueil,  XXXVI,  1900,  p.  333);  Jouguet,  Note 
sur  le  soi-disant  préfet  d'Egypte  Lucius  Uevius   Honoratus  dans  C.  R.  Acad. 

(1)  Il  y  a  peu  de  chose  dans  la  Prosopographia  du  Code  Théodosien  de  Godefroy. 


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BULLETIN   PâPYROLOGIQUE  421 

ifwcr.,  1900,  pp.  211-215.  E.  Schûrer,  Geschichte  des  JUdischen  Volkes.l  (3«  éd. 
1901),  p.  10  (sur  Ayillius  Flaccus)  ;  je  reçois  à  Tinstant  de  M.  Botti  son  nouyeau 
Catalogue  des  Monuments  exposés  au  Musée  gréco-romain  d^ Alexandrie  (Alexan- 
drie, 1901,  in-l6)  où  je  trouve  pp.  xvin-xxiv  une  liste  imposante  de  préfets, 
malheureusement  sans  bibliographie,  mais  qui  me  paraît  contenir  quelques 
noms  nouveaux,  sur  lesquels  M.  Botti  nous  renseignera  bientôt  plus  amplement 
(cf.  en  attendant  son  intéressant  article,  Pi*éfets  d'Egypte  dans  le  Bulletin  de 
r Institut  Égyptien,  VIII,  1897,  pp.  235-247).  M.  Paul  Meyer  m'envoie  aussi  une 
courte  note,  Praefecti  Aegypti  unter  Commodus  qu'il  vient  de  publier  dans  les 
Beitrâge  zur  alten  Geschichte.  T.  I  (1902),  pp.  477-478,  et  où  il  élucide  encore 
quelques  détails  obscurs.  Mentionnons  encore  un  article  utile  de  M.  Héron  de 
Villefosse  paru  dans  le  Bulletin  de  la  société  des  Antiquaires  de  France,  1901, 
pp.  228-231  (cf.  pp.  322-323)  et  une  note  de  M.  G.  Schmidt,  Die  Praefecten  Aegyp- 
tens  wâhrend  der  Verfolgung  [sous  Dioclétien]  dans  Texte  und  Untersuchungen, 
V,  4  6  (1901),  pp.  47-50. 

]«a  liste  des  Juridici  Alexandreae  avait  été  ébauchée  dans  YArchiv  I  (1900), 
pp.  304-305  par  MM.  Gollinet  et  Jouguet  ;  ce  même  sujet  vient  de  fournir  à 
M.  Stein  la  matière  d'un  article  excellent,  Die  Juridici  Alexandreae  publié  dans 
le  même  périodique,  I  (1901),  pp.  445-449  et  qui,  malgré  sa  concision,  constitue 
un  des  travaux  prosopographiques  les  mieux  exécutés  que  nous  aient  valus  les 
dernières  années  (1). 

NUMISMATIQUE 

En  raison  de  Tintérèt  que  présente  la  connaissance  des  monnaies  égyptiennes 
pour  Texégèse  des  pap3rrus  on  me  permettra  de  signaler  ici  l'important  ouvrage 
de  G.  Dattari,  Numi  Augg.  Alexandrini;  monete  imperiali  greche;  catalogo  délia 
collezione  0,  Dattari  (Le  Caire,  1901,  in-4o  pp.  xu-472  et  37  planches  en  photo- 
typie). 

Parmi  les  articles  publiés  dans  ces  derniers  temps  sur  la  numismatique  égyp- 
tienne, il  faut  mentionner  ceux  de  M.  Dattari  sur  les  monnaies  alexandrines 
Bivista  italiana  di  numûma/tca,  1901  et  1902),  de  M.  Markl  sur  les  émissions 
alexandrines  de  Claude  II  (Wienei*  Num,  Zeitschrifl,  xxxiii,  1901,  pp.  51-72),  de 
M.  J.  Maurice  sur  celles  de  l'époque  constantinienne  {Num.  Chronicle,  vi,  1902, 
pp.  92-147),  de  M.  Svoronos  sur  les  monnaies  d'or  des  Ptolémées  et  sur  les  dates 
des  monnaies  de  Ptolémée  II  {Journal  internat.  d*arch.  num.,  1899-1901),  de 
M.  Forrer  sur  les  monnaies  de  la  dernière  Cléopàtre  {Bévue  belge  de  numism.j 
1900).  M.  Mowat  a  donné  dans  le  Journal  international  (1900,  p.  344-330)  une 
bibliographie  numismatique  de  l'Egypte  grecque  et  romaine.  Dans  la  Bévue 
archéologique,  je  publie  un  compte  rendu  détaillé  de  ces  ouvrages  et  de  quelques 
antres  travaux  récents  sur  la  même  matière. 

(1)  Ajoutons  à  la  liste  de  M.  Stein  Gains  Cornélius  Pulcher,  AtyOïtTou  xal  'AXeçov- 
Bptia^  SixaioSdTT,;  dans  une  inscription  de  Corinthe,  ClPel.  1600  que  vient  de 
publier  M.  Fr&nkel  (cf.  CIG.  1186).  lulius  Maximianus  est  nommé  au  verso  du 
papyrus  Cattaoui. 

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422  s.  Dfi  RICCI 

THÉOLOGIE 

Erwin  Preuschen.  Anlilegomena^  die  Reste  der  ausserkanonischen  Eoangelien 
und  urchristtichen  Ueberlieferungen  herausgegeben  und  ùbersetzt,  Giessen,  1901, 
in-16,  Ricker,  pp.  vi-175.  3  mk. 

L'auteur  a  eu  Theureuse  idée  de  réunir  daas  un  petit  volume'  à  bon  marché 
une  certaine  catégorie  de  textes,  souvent  peu  accessibles,  concernant  le  chris- 
tianisme primitif. 

Les  documents  qui  intéressent  la  papyrologie  sont  plus  particulièrement 
l'Évangile  et  l'Apocalypse  de  Pierre,  le  fragment  évangélique  du  Fayoum,  les 
Xàyvx  'iTiffoO  et  un  fragment  trouvé  à  Oxyrhynchus  (Oxy.  n.  210). 

Caspar  René  Gregory.  Textkntik  des  Neuen  Testamentes,  T.  1.  Leipzig, 
1900,  in-8o,  Hinrichs,  pp.  vi-478.  12  mk.  ;  t.  II  (1902),  pp.  vii-x  et 479-993, 12  mk. 

Dans  le  catalogue  des  manuscrits  grecs  du  Nouveau  Testament  (réédition  en 
allemand  de  la  liste  publiée  par  Tauteur  en  1894  dans  le  troisième  volume  de 
Tischendorf,  Novum  Testamentum  Graece)  on  trouve  longuement  et  soigneuse- 
ment décrits  une  cinquantaine  de  fragments  grecs  en  onciales  provenant 
d'Egypte  ou  du  Sinaî  les  uns  sur  parchemin,  les  autres  sur  papyrus;  on  y 
trouve  aussi  publiés  pour  la  première  fois  une  série  de  fragments  évangéliques 
de  la  collection  Rainer  dont  M.  Wessely  a  envoyé  des  copies  à  M.  Gregory. 
Enfin,  Fauteur  a  copié  lui-même  à  Chicago  le  papyrus  d'Oxyrhyncbus  n.  3  (l). 

Frédéric  G.  Kenyon.  Handbook  to  the  textual  cHlicism  of  the  New  Testament, 
(Londres,  1901,  in-8*,  Macmillan,  pp.  xi-321)  (10  sh.]. 

Le  manuel  de  M.  Kenyon  est  avant  tout  Tœuvre  d'un  paléographe  :  seize 
planches  de  fac-similés  en  similigravure  reproduisent  des  pages  de  manuscrits 
évangéliques  ou  des  papyrus  grecs  pris  comme  points  de  comparaison. 

Après  une  introduction  générale  sur  le  but  et  la  méthode  de  la  critique  tex- 
tuelle, nous  trouvons  un  article  très  neuf  et  très  intéressant  sur  les  manuscrits 
autographes  du  Nouveau  Testament  tels  qu'on  peut  se  les  figurer  d'après  les 
récentes  découvertes  papyrologiques. 

Notons  aussi  (pp.  36-38)  une  liste  des  papyrus  du  Nouveau  Testament  au 
nombre  de  douze.  M.  Kenyon  propose  de  les  signaler  désormais  sous  le  nom  de 
PapS  Pap2,  etc.  Espérons  que  M.  Gregory  suivra  cet  excellent  conseil,  qui  n'a 
que  le  tort  d'avoir  été  donné  après  la  publication  du  tome  I  de  la  Textkntik  (2). 

Adolf  Deissmann.  Bible  Studies^  contributions  chiefty  from  papyri  and  ins- 
a'iptions  to  the  history  ofthe  language,  the  litei*ature  and  the  religion  of  Belle- 
nistic  Judaism  and  pHmitive  ChHstianity ,  Authorised  translation  incorporating 
Dr,  Deissmann  s  most  récent  changes  and  additions  by  Alexander  Grieve.  Eilim- 
bourg,  1901,  in-8«),  pp.  xvi-384  (9  sh.). 

(1)  Comme  menues  erreurs,  relevons  le  classement  de  EvL  94S  dans  les  Ëvan- 
géliaires  au  lieu  des  Évangiles,  l'omission  du  renvoi  à  Scheil,  Mém,  Mission,  du 
Caire,  IX,  2  (1893),  p.  i,  p.  216  et  pi.  I  et  à  Haeberlin,  nn.  164  et  167,  l'omission 
pour  les  fragments  de  Vienne  des  renvois  à  Haeberlin,  nn.  165  et  168  et  à  Wes- 
sely, Wiener  Studien,  VII  (1885),  pp.  69-70. 

(2)  Comptes  rendus  dans  VAthenœum  25  janvier  1902,  n.  3874,  p.  111  (sévère)  et 
dans  la  Saturday  Review  xciu  (1902)  n.  2420  (15  mars)  p.  339  (élogieux)^ 


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BULLETIN   PAPTROLOGIQUE  423 

n  n'est  guère  de  théologien  qui  n*ait  eu  l*occasion  de  consulter  les  Bibelstu- 
dieneX  les  Neue  Bibelstudien  de  M.  Deissmann.  Il  n'en  est  guère  qui  n'en  ait 
tiré  quelque  profit  Aussi  faut-il  applaudir  à  TinitiatiTe  de  MM.  Clark  d'Edim- 
bourg qui  en  éditant  une  traduction  anglaise  des  deux  excellents  mémoires  de 
M.  Deissmann,  ont  fourni  au  savant  professeur  d'Heidelberg  l'occasion  de  se 
relire  minutieusement  et  de  faire  profiter  le  public  de  cette  revision.  L'ensemble 
de  ces  deux  mémoires  n'a  pas  changé  d'aspect  en  passant  en  anglais.  L'impres- 
sion et  le  papier  paraissent  sensiblement  meilleurs  dans  la  nouvelle  édition  : 
l'élégante  reliure  en  toile  pleine  rouge  laisse  loin  derrière  elle  la  brochure  alle- 
mande, et  la  réunion  des  deux  plaquettes  en  un  volume  de  quatre  cents  pages  a 
permis  un  remaniement  complet  de  l'ordre  des  chapitres. 

Faute  de  place,  Je  ne  puis  analyser  ici  en  détail  un  ouvrage  que  tous  les  papy- 
rologues connaissent  depuis  plusieurs  années  :  je  me  bornerai  à  quelques  indi- 
cations générales.  On  connaît  la  thèse  favorite  de  M.  Deissmann  :  la  langue  des 
Septante  et  du  Nouveau  Testament  ne  sont  pas  des  langues  spéciales  qu'on  doive 
étudier  en  soi  ;  ces  textes  ne  sont  que  des  échantillons,  précieux  à  la  vérité,  le 
premier  du  grec  de  TÉgypte  ptolémaîque,  le  deuxième  de  la  koinè  du  !«'  siècle  ; 
nous  devons,  pour  chaque  expression  qui  nous  arrête,  chercher  des  parallèles, 
soit  dans  les  papyrus,  soit  dans  Philon,  soit  dans  les  inscriptions  d'Âsie-Mineure. 
Cette  thèse,  plus  hardie  dans  la  forme  que  dans  le  fond,  froissa  d'abord  les  sus- 
ceptibilités de  quelques  théologiens  qui  révéraient  trop  la  langue  des  textes 
sacrés  pour  l'assimiler  à  des  parallèles  parfois  aussi  humbles  que  des  lettres  de 
paysans  et  de  soldats  :  à  l'heure  actuelle  elle  a  l'approbation  générable  (i). 

A.  Deissmann.  Papyri  é&nsEncyclopaediaBiblica.  T.  III  (Londres,  1902,  in-S»). 
col.  3536-3563. 

(1)  Un  index  des  papyrus  et  des  inscriptions  cités  aurait  été  fort  utile.  M.  Grieve 
a  cru  qu'on  pouvait  s'en  passer  :  un  court  index  des  papyrus  que  je  viens  de 
rédiger  au  courant  de  la  plume,  rendra  peut-être  des  services  ;  le  voici  : 

Papyrus  du  British  Muséum,  pp.  88, 91,  92,  98,  140-144, 146,  148,  153,  203,  213, 
219. 

Pap.  Oxyrhynchus  :  22-25,  221. 

Pap.  Pétrie  :  87,  88,  90,  92,  99,  101,  110,  113, 117, 122,  123,  140-143, 146,  148-150, 
153-155,  157-161,  336,  365. 

Pap.  Leide  :  92,  113,  118, 140, 141, 143, 144,  134,  155. 

Pap.  Paris  :  88,  92,  101,  105,  110,  113,  U4,  118,  121,  140-142,  148-150,  157,  167, 
198,  250,  325,  341,  343,  345,  355,  365. 

Pap.  BerUn  :  121,  141,  142,  153,  166,  182-187,  189-193,  195-197,  201,  203-210,  213, 
217,  219-221,  224, 226,  228-230,  233-236,  238,  239,  243,  246,  247,  249,  250,  252,  253, 
255-258,  266,  313,  315,  322,  327. 

Pap.  Dresde: 341. 

Pap.  Turin  :  88,  90,  98, 105,  110, 142,  148, 145,  155, 167. 

Pap.  Herculanum  :  28. 

Pap.  Vienne  :  17, 182,  183, 185-187, 191, 192, 195,  196,  203, 206»  221,  223, 229, 231, 
243-250,  253,  255,  257,  260,  264,  267. 

Grand  pap.  magique  de  Paris  :  282,  293,  322,  324-327,  331,  333,  334, 336. 

Pap.  magiques  46  et  121  de  Londres  :  96,  281,  322,  324,  325,  327,  331,333,  334. 

Pap.  magique  J  de  Leide  :  282,  322,  324,  326,  327,  328,  334,  352. 

Pap.  relatifs  aux  juifs  :  68, 143,  149,  274,  316,  335. 

Inscr.  gr.  d'Egypte  :  87,  98, 101,  116,  143, 217,  222,  233,  235,  236,  243,  340. 

Cf.  un  compte  rendu  dans  VAthenaeum,  7  septembre  1901,  n.  3854,  pp.  313-314. 


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424  8.  DE  Rica 

Ce  n'est  qu'un  article  d'encyclopédie  et  Tauteur  a  été  obligé  de  répéter  un  cer- 
tain nombre  de  banalités  courantes  et  de  faits  trop  connus;  mais  il  a  su  y  émettre 
plus  d'une  idée  nouvelle  et  nous  montrer  par  des  exemples  aussi  divers  que  frap- 
pants combien  est  multiple  le  profit  que  Texégése  peut  tirer  de  la  papyrologie. 
  la  Liste  des  papyrus  chrétiens  que  donne  (col.  3559-3560)  M.  Deissmann  il  y 
aurait  beaucoup  à  ajouter  et  môme  un  papyrus  à  retrancher  (celui  de  Venise,  cf. 
infra]  ;  telle  qu'elle  est,  elle  n'en  rendra  pas  moins  de  grands  services. 

PAPYRUS   LITTÉRAIRES 

T.  W.  Allen,  C lassical  review,  XIW  {i900)^  p.  299,  note  sur  les  papyrus  homé- 
riques. 

P.  M.  Beranek,  Die  Bedeutung  der  àgypHschen  Papyrusfunde  fur  die  GeschichU 
undKritikdes  Homerlextes»  (Programme  du  gymnase  de  Bozen  pour  1899,  pp.  i-24.} 

t  W.  Leaf,  Tke  lliad  ediled  with  apparatus  criticus,  prolegomena,  noies  and 
appendices^  1 1, 2*  édition  (Londres,  1900,  in-8«),  pp.  xxxvi-601.  Etudie  la  question 
des  nombreux  papyrus  homériques. 

Bumet,  Tke  criiicism  of  the  Plaionic  text  in  the  light  of  the  Pétrie  and  Oxy- 
rhynchus  papyri;  non  encore  publié,  mais  analysé  assex  longuement  dans  le  Clos- 
sical  review  XVI  (1902),  pp.  329-330 .  C'est  à  tort  qu'on  a  cru  que  le  texte  de  Platon 
donné  par  les  manuscrits  est  très  différent  de  celui  que  fournissent  les  papyrus  : 
cette  erreur  provient  de  l'insuffisance  de  l'appareil  critique  dans  l'édition  de 
Schanz.  M.  Burhet,  mieux  outillé,  montre  que  le  texte  des  papyrus  contient  déjà 
presque  toutes  les  fautes  qu'on  trouve  dans  les  manuscrits  médiévaux  :  la  même 
constatation,  on  le  sait,  a  déjà  été  faite  pour  presque  tous  les  auteurs  grecs  dont 
on  a  retrouvé  des  fragments  sur  papyrus. 

Henri  Weil,  Études  de  littérature  et  de  rythmique  grecque.  Textes  grecs  sitr 
papyrus  et  sur  pierre.  Rythmique  {?ms,  1902,  in-l6%  Hachette),  pp.  vi-242.  Réé- 
dition très  remaniée  d'une  dizaine  d'articles  papyrologiques  parus  dans  des  revues 
diverses. 

PAPYRUS  MAGIQUES  ET  ASTROLOGIQUES 

Henri  Hubert  a  publié,  sous  la  forme  modeste  d'un  article  de  Dictionnaire,  un 
travail  d'ensemble  sur  la  magie  dans  l'antiquité  où  se  trouve  réuni  à  peu  près 
tout  ce  que  l'on  sait  sur  la  matière  :  je  veux  parler  de  son  article  Magia  du  Dic- 
tionnaire des  Antiquités  grecques  et  romaines  de  Saglio  et  Pottier,  t.  III  (Paris, 
1901,  in4o),  pp.  1494-1521  (tiré  à  part).  Les  papyrus  magiques  y  sont  soigneuse- 
ment énumérés  et  décrits  p.  1301  avec  une  copieuse  bibliographie. 

WilhelmKroU,  Aus  der  Geschichte  der  Astrologie  dans  Neue  Jahrbûcher  fur  das 
klassische  Aller tum,  VII  (1901),  pp.  559-577,  s'efforce  de  montrer  que  l'ouvrage 
astrologique  de  Petosiris  et  Nechepso,  plusieurs  fois  cité  dans  les  papyrus  ma- 
giques, fut  rédigé  à  Alexandrie  au  second  siècle  de  notre  ère.  (Cf.  Wilcken, 
Archiv,  II,  1902,  p.  166). 

A.  Wiedemann,  Zur  Verehrung  der  Musen  in  Aegypten  dans  Orientalistische 
Litteratur-Zeitung,  IV  (1901),  col.  381-384,  s'occupe  du  culte  des  Muses  en  Egypte 


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BULLETIN   PÂPTROLOGIQUE  425 

à  propos  d'une  ligne  les  mentionnant  dans  le  papyrus  grec  magique  de  Leyde 
dont  W.  a  reconnu  l'origine  Hermopolite. 

f  Lud wig  Deubner,  De  incubatione  capita  quattuor  (Leipzig,  1900,  in-8<*,  pp.  138), 
étudie  longuement  les  songes  envoyés  par  les  Dieux  aux  fidèles  qui  venaient  dor- 
mir dans  les  temples  et  commente  les  passages  des  papyrus  magiques,  conte- 
nant des  prescriptions  de  cette  nature. 

f  E.  Kuhnert,  Zauberwesen  im  AUei*tum  und  Gegenwart  :  /.  Liebeszauber  dans 
Nord  und  SOd,  mars  1900,  pp.  327-336. 

Emst  Riess,  The  magical  papyri  and  ancient  life,  analysé  dans  Amer,  journal 
ofarch.,  V  (1901),  pp.  33-34. 

f  P.  Havelin»  Les  Tablettes  magiques  et  le  droit  romain  (pp.  66)  dans  Annales 
internationales  d'histoire,  1901.  Utilise  les  papyrus  magiques  de  Leyde  et  de  Paris. 
Importants  comptes  rendus  par  G.  Wachsmuth,  DLZ,  LUI  (1902),  col.  533-535  et 
par  R.  Wùnsch,  BPW,  XXII  (1902),  col.  832-855. 

COMPTES  RENDUS 

Nouveaux  comptes  rendus  de  Wiloken,  Griechische  Ostraka  [B.,  I.  p.  1T7]. 

A.  Deissmann,  TheoL  Literaturzeitung ,  XXVI  (1901),  col.  65-69. 

W.  Crônert,  Die  griechische  Ostraka  aus  Aegyplen  oder  die  Wissenschaft  der 
Scherben  dans  Beilage  zur  Allgem.  Zeitung,  1901,  n.  254,  pp.  4-6. 

A.  Erman,  Deutsche  Litteraturzeilung,  XXII  (1901),  col.  3116-3121. 

t  R.  von  Scala,  Zeitschrift  far  Stoatswissenschafty  V  (1902),  pp.  65-69. 

H.  Francotte,  Les  Ostraka  grecs  d'Egypte  et  de  Nubie  dans  Musée  belge,  V  (1901), 
pp.  31-45. 

f  J.  Bruns,  Preussische  JahrbUchei\  C  (1900),  pp.  155-160. 

P.  Viereck,  Die  Ostraka  des  Berlinei'  Muséums  dans  Archiv,  1,  (1901),pp.  450-467. 

M.  Rostovtsew,  Journal  du  ministère  russe  de  Vinstruction  publique^  mars  1900, 
t  328, 1"  partie,  pp.  133-165  (en  russe). 

Nouveaux  comptes  rendus  de  Graden-wltz,  Einfûhrung  in  die  Papyruskunde, 
t.  I  [B.,  1,  p.  173]. 

J.  J.  Robinson,  Amei\  joum.  ofphilol,  XXII  (1901),  pp.  210-214. 

H.  Swoboda,  Neue  philol.  Rundscfiau,  1902,  pp.  82-84. 

f  Zuretti,  Bollettino  di  filoL  classica,  VI  (1899-1900),  pp.  265-270. 

f  A.  von  Premerstein,  Osterreichisches  Literaturblatt,  1901,  p.  493. 

N.  Herzen,  Zeitschr,  der  Savigny-Stiflung,  XXII  (1901),  pp.  231-233. 

Nouveaux  comptes  rendus  de  Mitteis,  Aus  den  Papyrusurkunden  [B.,  I,p.  174]. 

E.  J.  Goodspeed,  Amer,  Joum,  of  theoL,  V  (1901),  pp.  364-365. 
t  Zuretti,  Bollettino  di  filologia  classica,  VII  (1900-1901),  p.  89. 

F.  Mayence,  Bull,  bibliogr.  du  Musée  Belge,  V  (1901),  pp.  104-106. 
B{eLueT),  Historische  Zeitschr,,  LXXXVII  (1901),  p.  155. 

K.  Krumbacher,  Byzantinische  Zeitschr. ,  X  (1901),  pp.  350-351. 

O.  Schulthess,  Wocfienschr,  klass,  Philol,,  XIX  (1902),  coll.  399-400. 

Nouveaux  comptes  rendus  de  Dziatzko»  Buchwesen. 

W.  Weinberger,  Jahresber,  Bursian,  CVl  (1900),  pp.  182-184. 

W.  Weinberger,  Zeitschr.  fUr  dieœsterr,  Gymn.,  LU  (1901),  pp.  4042. 


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426  s.   DE.  RICCI 

t  De  Vries,  Muséum,  VllI,  9. 

R.  Wûnsch,  BerL  philoL  Woch,,  XXI  (1901),  col.  684-692. 

A.  Mwtin,  Revue  critique,  LU  (1901),  pp.  322-323. 

PAPYRUS  DU  BRITISH  MUSEUM 

Frédéric  G.  Kenyon»  Facsimiles  ofbiblxcal  manuscripU  in  the  Britieh  Muséum 
(Londres,  1900,  in-folio),  pp.  vu-43  et  XXV  planches  en  phototypie  (1). 

Les  trois  plus  anciens  manuscrits  reproduits  dans  ce  beau  volume  sont  les  seuls 
qui  intéressent  la  papyrologie  : 

PI.  I  (BM.,  pap.  230).  Feuillet  d'un  psautier  du  iu«  siècle,  sur  papyrus  (Ps.  xn 
=  XI,  7  à  XV  =  XIV,  4). 

PI.  IF.  Le  codex  Alexandrinus  (A)  de  la  bible  donné  à  Charles  I«r  par  Cyrille 
Lucar,  patriarche  d'Alexandrie. 

PI.  III.  (Add  ms.  17211)  codex,  Nitriensis  (R)  de  S.  Luc.  Palimpseste  célèbre 
rapporté  par  Pacho  du  couvent  de  Sainte-Marie  Deipara  dans  le  désert  Nitrien, 
près  du  Caire.  La  planche  de  M.  Kenyon,  très  bien  réussie,  contient  Luc  I,  69-77. 

Frédéric  G.  Kenyon,  Some  new  fragments  of  Herodas  dans  Archiv  I  (1901), 
pp.  319-387. 

Le  British  Muséum  a  reçu  d'Egypte,  en  1900,  une  botte  remplie  de  miettes  de 
papyrus.  M.  Kenyon  y  a  reconnu  des  fragments  provenant  de  la  trouvaille  de 
1891  qui  nous  a  rendu  les  mimes  d'Rérodas,  la  tzokixtla  'A0T,vaic»v  et  les  laxpixi 
Mtvc&vtia  d'Aristote,  le  Contre  Philippidès  d'Hypéride. 

M.  Kenyon  a  retrouvé  quarante-sept  petits  fragments  des  mimes  d'Hérodas 
dont  vingt  et  un  ont  été  par  lui  patiemment  identifiés  et  mis  en  place.  L^aspect 
matériel  du  huitième  mime  (r 'Evùiiviov)  est  complètement  modifié  par  cette 
heureuse  découverte. 

M.  Henri  Weil  en  a  rendu  comj>te  dans  un  article  du  Journal  des  Savants 
Nouveaux  papyrus  littéraires,  1901,  pp.  745-747)  où  il  donne  une  nouvelle  resti- 
tution du  mime  VIII  (réédité  dans  Études  de  littérature  et  de  rythmique,  Paiis, 
1902,  in.l6«,  pp.  79-82). 

Frédéric  G.  Kenyon,  Some  additional  fragments  of  the  London  médical 
papyrus  dans  Sitzungsber.  Akad,  BerLy  1901  pp.  1319-1321  avec  un  appendice 
[Anïtang)  par  H.  Diels,  pp.  1321-1323. 

Dans  la  même  botte  que  les  fragments  d'Hérodas,  M.  Renyon  a  réussi  à 
retrouver  vingt-trois  fragments  de  ce  papyrus  médical  de  Londres  qui  nous  a 
conservé  des  extraits  des  laTpixà  MsvciSvsta  attribués  à  Aristote  (Haeberlin,  n.  104), 

M.  Kenyon  publie  les  fragments,  M.  Diels  montre  sur  quels  points  doit  être 
modifié  le  texte,  publié  par  lui,  de  ce  traité  médical. 

D'autre  part,  M.  Blass  s'est  occupé  des  parties  déjà  connues  de  ce  papyrus 
dans  un  article  de  TAermes  (XXXVl,  1901,  pp.  405-410  :  Die  pseudippokratische 
Schrift  ictpl  cpuvûv  und  der  Anonymus  Londinensis  et  M .  Wellmann  l'étudié  dans 
son  récent  ouvrage  Die  Fragmentesammlung  der  griechischen  Aerzte^  t.  I  (Ber- 
lin, 1901,  in-8*,  pp.  254). 

(1). Compte  rendu  Athenseum,  29  juin  1901,  n.  3844,  p.  815  (élogieux). 


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BULLETIN   PAPYROLOGIQDE  427 

Cf.  le  compte  rendu  de  T.  Clifford  Allbutt,  Classical  review,  XVI  (1902) 
pp.  220-222. 

Frédéric  G.  Kenyon,  Fragments  of  an  epic  poem  dans  Album  gralulatorium 
in  honorem  Henrici  van  Herwerdem  (Utrecht,  1902,  in-8»,  p.  137-142).  M.  Renyon 
n'ayant  publié  dans  les  deux  volumes  de  son  catalogue  des  papyrus  grecs  du 
British  Muséum  que  les  papyrus  non  littéraires,  il  s'y  trouve  encore  quelques 
papyrus  littéraires  inédits,  dont  on  a  la  description  dans  le  Catalogue  of  addi- 
Hona.  Cest  un  de  ces  textes  (Haeberlin,  n.  140),  le  codex  sur  papyrus  273  (iir  ou 
IV  siècle  apr.)  que  M.  Kenyon  vient  de  publier.  La  partie  conservée  contient  une 
cinquantaine  dliexamètres  d'un  poème  épique  sur  les  guerres  de  Dionysos  en 
Inde  contre  le  roi  Deriades.  Ce  n'est  pas  un  fragment  des  Dionysiaca  de  Nonnus 
de  Panopolis  :  M.  Renyon  songe  plutôt  aux  Bassarica  de  Dionysius. 

G.  SLalbfleisch,  Papyri  graecae  musei  Britannici  et  musei  BerolinensiSf  dans 
le  programme  de  Rostock,  été  1902  (s.  1.  n.  d.)  [Rostock,  1902,  in-4*l,  p.  14 
et  II  planches  en  phototypie. 

M.  Ralbfleisch  y  publie  (pp.  1-8)  le  papyrus  155  du  British  Muséum  d'après 
une  copie  de  M.  Renyon  et  une  bonne  photographie  que  reproduisent  les  deux 
belles  planches  phototypiques  jointes  à  la  dissertation.  C'est  un  long  fragment 
(cinq  colonnes)  d'un  traité  de  chirurgie  maxillaire  (rf  ou  u«  siècle  apr.).  L'auteur, 
peut-être  Héliodorus,  indique  quatre  moyens  de  remettre  une  mâchoire  démise. 

F.  W.  G.  Foaty  On  old  greek  tackygraphy  dans  Journal  of  Hellenic  étudies  XXI 
(1901),  pp.  238-267  et  pi.  XVIII.  Dans  cet  article,  analysé  plus  haut,  M.  Foat  a 
étudié  (pp.  252-259)  un  cahier  d'écolier,  composé  de  neuf  tablettes  en  bois 
enduites  de  cire  et  conservé  au  British  Muséum  (Add.  Mss.  33270).  On  y  lit  une 
page  de  phrases  grecques  sans  suite,  comme  icspi  xou  its)i^3i  xa  icXoiot  xuv 
Of uoxiXxbiv  sm  «x^pot  ;  le  reste  du  cahier  contient  des  exercices  de  tachygraphie 
non  encore  déchiffrés  mais  dont  M.  Foat  publie  quelques  spécimens  en  gravure 
et  une  page  entière  en  phototypie.  Cette  tablette  avait  été  sommairement  décrite 
dans  le  Catalogue  of  additions  to  the  mss.  in  the  Br,  Mus..,  1882-1887  (Londres,  1889, 
in-8»),  pp.  285-286,  n.  33270. 

F.  C.  Kenyon,  PapyH  acquired  in  the  years  1894-1899  dans  Catalogue  of 
additions  to  the  manuscripts  in  the  British  Muséum  in  the  years  MDCCCXCIV- 
MlKXXrSCIX  (Londres,  1902?  in-8»),  pp.  495-543  (1).  Contient  le  catalogue  avec 
analyse  sommaire  des  papyrus  459  à  738  du  British  Muséum.  Les  numéros  459-484 
ont  été  décrits  et,  pour  la  plupart,  publiés  dans  le  tome  H  des  Greek  papyri 
de  M.  Renyon.  Les  numéros  458-603  sont  des  papyrus  ptolémaïques  faisant 
partie  des  Pétrie  Papyri,  publiés  par  M.  Mahaffy.  Le  n»  604  contient  un  roman 
en  démotique  (publié  par  M.  Griffith)  au  verso  de  deux  documents  grecs  du 
!•'  siècle  après  J.-C.  Les  numéros  605-650  (et  682-687)  sont  les  papyrus  recueillis 
en  Egypte  par  M.  Grenfell  en  1894-1895  et  publiés  par  lui  dans  ses  Greek  papyri, 
l  ;  les  numéros  651,  652,  653  sont  trois  contrats  du  début  du  iv©  siècle  (inédite?) 
donnés  par  le  colonel  Fraser;  les  numéros  654-681  et  688-731  sont  publiés  par 
MM.  Grenfell  et  Hunt,  Greek  papyn  II;  n.  732.  Iliade  XIII  et  XIV,  publié  par 

(1)  M.  Kenyon  a  eu  la  bonté  de  me  faire  parvenir  les  bonnes  feuilles  de  ce 
catalogue  qui,  je  crois,  n'est  pas  encore  publié. 


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428  s.  DE   RICCI 

Hunt,  Journal  of  philology,  XXVI  (1898),  p.  25-59;  n.  733.  Bacchylide;  n.  134, 
fragments  philosophiques;  n.  735  fragments;  n.  736.  Iliade  VllI,  1-222  (y.  6 
omis),  49-52,  63-65,  95,  98-109,  111-120,  128-135,  139-144,  150-163,  173-192 
(v.  183  omis),  u"  ou  m*  siècle  apr.  ;  n.  737,  table  d'addition  ;  n.  738,  flragments 
littéraires. 

Par  suite  d^acquisition  diverses  et  surtout  d'un  don  de  109  papyrus,  offerts  par 
VEgypt  Exploration  Fund,  le  nombre  des  papyrus  grecs  du  British  Muséum  a 
augmemté  considérablement  depuis  1899.  Le  dernier  numéro  enregistré  est, 
m'écrit  M.  Renyon^  le  n.  1178,  mais,  comme  on  inscrit  souvent  plusieurs 
fragments  sous  le  même  numéro,  cela  fait,  en  réalité,  bien  plus  de  1,178  papyrus. 

M.  Kenyon  a  étudié  sans  le  publier  le  papyrus  1164  du  Br.  Mus.  dans  VArchiv, 
II  (1902),  pp.  70-78. 

Je  n'ai  vu  citer  dans  aucune  bibliographie  papyrologique  un  charmant  cata- 
logue des  manuscrits  du  British  Muséum  qui  ne  coûte  que  six  pence  !  British 
Muséum  :  a  guide  to  the  manuscnplSt  autograpfiSj  charters,  seals,  illuminations 
and  bindings  exhihited  in  the  department  of  manusciHpts  and  in  the  Orenville 
library  (Londres,  1899,  in-8*),  p.  139  et  XX  planches  en  simili.  Le  chapitre  sur  les 
papyrus,  pp.  75-79  (cf.  aussi  p.  109-111)  doit  être  par  M.  Kenyon  :  on  y  trouve 
des  fac-similés  de  quatre  colonnes  du  Bacchylide  et  d'une  page  du  Codex 
Alexandrinus  (1). 

Adolf  Deisimann,  Ein  Originaldokument  aus  der  Diokletianischen  Christen- 
verfolgung.  Papyrus  713  des  British  Muséum  (Tûbingen  et  Leipzig,  1902,  in-8o, 
Mohr  1  mark,  50),  p.  36,  phototypie  :  édition  anglaise  The  Epistle  of  Psenosiiis 
(Londres,  1902,  in-8o,  A.  et  C.  Black).  Excellente  monographie  consacrée  au 
papyrus  73  de  Grenfell-Hunt«  Greek  papyH,  t  II  que  M.  Deissmann  republie  avec 
un  fac-similé  qui  pourrait  être  meilleur  et  un  copieux  commentaire  auquel  il  y 
a  bien  peu  de  chose  à  reprendre  (2).  Ce  papyrus,  trouvé  dans  un  dossier  relatif 
aux  fossoyeurs  de  Kysis,  dans  la  Grande-Oasis,  contient  une  lettre  privée  de  la  fin 
du  iii«  siècle  de  notre  ère  par  laquelle  le  presbyteros  Psenosiris  annonce  au  près- 
byleros  Apollon  l'arrivée  d'une  certaine  Politikè  (Harnack  ne  croit  pas  que  ce 
soit  un  nom  propre)  bannie  dans  l'Oasis  par  le  Préfet  d'Egypte,  évidemment  parce 
qu'elle  était  chrétienne.  C'est  un  document  historique  du  plus  haut  intérêt  (3). 

Le  fragment  gréco-copte  sur  parchemin  de  l'Évangile  selon  Saint-Jean  que  j*ai 
signalé  l'an  dernier  a  attiré  l'attention  de  M.  Gregory  qui  lui  a  donné  la  cote  Tw 
dans  sa  liste  des  manuscrits  du  Nouveau-Testament.  Cf.  Gregory,  Texlkritik^  I, 
p.  123,  et  Theologische  Literaturzeitung,  XXV  (1908),  col.  487  :  Tw  der  Evangelien. 

(1)  Dans  les  nouveaux  volumes  de  VEncyclopaedia  Britannica  se  trouTeront 
les  articles  Paleography  (Sir  E.  M.  Thompson)  et  Bacchylides  (Sir  R.  C.  Jebb).  Cf. 
le  prospectus  (Spécimen  pages  ...  etc.,  Londres,  1902,  in-4o)  pp.  134  et  81. 

(2)  P.  6,  note  1,  1.  3,  lire  recto  or  verso  et  one  cannot  be  ;  p.  26,  note  67, 1.  8, 
lire  J.  S[mimoB]  ;  p.  32,  1.  3,  l'auteur  oublie  le  libellus  libellalici  du  musée 
d  Alexandrie. 

(3)  Comptes  rendus  par  : 

A.  Harnack,  Theologische  Literaturzeitung,  XXVII  (1992),  col.  205-206.  Réponse 
de  A.  Deissmann,  Zum  Briefe  des  Psenosiris  [ibid.,  col.  364.  Addition  impor- 
tante :  la  lecture  il  at^xuv,  1.  13,  est  formellement  confirmée  par  M.  Kenyon. 

G.  Kr(ûger),  Literarisches  Centralblatt,  LUI  (1902),  col.  897-898. 


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BULLETIN   PAPTR0L06IQUE  429 

Dans  les  manuscrits  coptes  du  British  Muséum  se  Irouvent  un  certain  nombre 
de  parchemins  grecs  inédits  que  j*ai  examinés  en  janvier  1902  et  dont  voici  une 
liste  sommaire  : 

Ms.  or.  3581  A  ff.  181-184.  Quatre  fragments  chrétiens  non  identifiés  du  même 
manuscrit  que  les  fragments  31080  et  31081  de  la  Bodléienne. 

Ms.  or.  3519  Aff.  25-26-27.  Trois  feuillets  d'un  psautier  gréco-copte  (Ps.  10,  49, 
52,  118).  D'autres  fragments  de  ce  manuscrit  sont  à  la  Bibliothèque  nationale. 

Ms.  or.  3679  B  f.  46  (vui«-ix*  s.)?  Luc  VIII,  13-20  et  VIII,  56-lX,  9  et  f.  48 
(x«-xi«  s.)?  Luc  XI,  28-32  (autre  ms.)  et  f.  92  fragment  d'un  lectionnaire 
contenant  I  Pierre  11,  7-15. 

Ma.  or.  3580  A  12  (viii«  s.?)  18  fragments  liturgiques  parmi  lesquels  un 
texte  curieux  du  Symbolum  SicaeanO'Constantinapolilanum  et  une  liste  très 
mutilée  des  patriarches  d'Alexandrie. 

Ms.  or.  358  A  10,  11,  13  contiennent  aussi  des  fragments  liturgiques  grecs. 

Tous  ces  fragments  et  d^autres  que  je  n'ai  pas  vus  seront  décrits  et  souvent 
publiés  dans  un  important  ouvrage  de  M.  Crum,  Coptic  Mas,  in  the  BHlish 
Muséum  dont  l'auteur  a  eu  la  bonté  de  me  communiquer  les  bonnes  feuilles. 

On  a  étudié  à  droite  et  à  gauche  quelques  papyrus  déjà  publiés  du  British 
Muséum. 

Max  Ihm,  Rh.  Mus.,  LVIl  (1902),  p.  317,  fait  des  remarques  intéressantes  sur 
Br.  mus.  229;  ces  remarques  n'ont  que  le  tort  d'avoir  été  déjà  faites  par 
£.  M.  Thompson,  Archaeologia,  LIV  (1895),  p.  436. 

L.  Radermacher,  Philologus,  LIX  (1900),  p.  595,  corrige  Hypéride  ûicèp  EùÇt- 
v{intou  39. 

U.  von  Wilamowitz-MdllendorfT,  Gnechisches  Lesebuch  (Berlin,  1902,  in-8*), 
texte  p.  397  et  commentaire,  p.  262,  reproduit  Br.  mus.  42. 

A.  Deissmann,  Bible  Sludies  (Edimbourg,  1901,  in-8«)  (voir  plus  haut,  p.  423). 
E.  Breccia,  Spigolature  papiracee  d&RS  Alêne  e Roma,  V   (1902),  col.    575-587 

[Br.  mus.  43  et  144]. 

W.  Crônert,  Denkschrift  belreffend  eine  deulsche  Papyrusgrabung  (Bonn,  1902, 
in-8«),  pp.  14-16  et  19  [Br.  mus.  121  et  178]. 

B.  P.  Grenfell  et  A.  S.  Hunt,  The  Amherst  papyri,  II,  p.  123  et  82  commentent 
Br.  mus.  164  et  181. 

G.  F.  Zereteli,  Journal  du  ministère  russe  de  Vinstr.  pubL,  mai  1901,  t.  335; 
section  de  philologie  classique  p.  67  réédite  Br.  Mus.  283  avec  un  commentaire 
en  russe. 

C.  Wessely,  pouXXa  dans  Sludien  zur  Palûographie^  I  (1901),  p.  8,  restitue  à 
l'aide  d'un  papyrus  Rainer  un  passage  mutilé  de  Br.  mus.  32.  Cf.  une  correction 
de  U.  Wilcken,  Archiv,  11(1902),  p.  164. 

C.  Wessely,  Sludien  zur  Palâûgraphie,  p.  9,  étudie  Br.  mus.  260  et  261  avec 
Faide  d'un  papyrus  inédit  de  la  collection  Rainer. 

H.  C.  Mûller,  Ueber  die  von  Kenyon  herausgegebene  Emphyleusis-Urkunde  auf 
Papyrus  aus  dem  J.  616  n.  Chr.  dans  ArchiVy  I  (1901),  pp.  437-444.  Étude  assex 
longue,  avec  commentaire  juridique  étendu,  du  papyrus  483  du  British  Muséum. 

L.  Wenger,  RechtshisL  Papyrussludien  (Graz,  1902,  in-8»),  p.  43,  étudie  Br. 
mus.  246. 


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430  8.  DE   RICCI 

F.  L1.  Griffith,  The  old  coptic  horoscope  of  the  Stohart  collection  dans  Zeiischr, 
fur  aeg,  Sprache,  XXXVIll  (1900),  pp.  71-85,  et  III  planches  (cf.  le  même,  ibid., 
XXXIX,  1901,  pp.  78-82  et  p.  86,  The  date  of  the  old  coptic  texts  and  their  relation 
to  Christian  coptic).  Édition  très  soignée  du  papyrus  98  du  Brilish  Muséum. 

f  M.  Gitlbauer,  Studien  zur  griechischen  Tachygraphie,  II,  Tachygraphische 
Spuren  im  Papyrus  der  aristotelischen  'A^vaCwv  «oXixfta  dans  Archio  fur  Sténo- 
graphie, LUI  (1901),  pp.  159-172,  225-233,  257-264,  288-299  et  317-322.  Cf.  aussi 
Wessely,  ibid.,  LIV(1902),  p.  4. 

Herondae  Mimiarnbi.  Accedunt  Phoenicis  Coronistae,  Mattii  Mimiûmborum 
fragmenta.  Tertium  éd.  Otto  Crusius.  Ed.  minor  (Leipzig,  1900,  in-16),  p.  96 
2mk.40. 

PAPYRUS  D'OXFORD.  —  BIBLIOTHÈQUE  BODLÉIENNE 

Une  quinzaine  passée  à  Oxford  au  mois  de  décembre  dernier  me  met  à  même 
de  donner  ici  des  renseignements  amples  et  nouveaux  sur  les  richesses  papyro- 
logiques  de  la  Bibliothèque  bodiéienne.  C'est  M.  Grenfell  qui  a  eu  la  bonté  de 
m'introduire  dans  ce  célèbre  établissement  où  mes  recherches  ont  été  dirigées 
avec  une  inépuisable  obligeance  par  M.  Madan,  en  Tabsence  du  directeur  M.  Ni- 
cholson,  gravement  malade.  J'ai  encore  à  remercier  de  sou  aimable  empresse- 
ment M.  Winstedt,  Theureux  découvreur  de  la  déjà  célèbre  tirade  de  Juvénal. 

Il  y  a  deux  inventaires  des  papyrus  grecs  de  la  Bodiéienne  :  tout  d'abord  il  y  a 
les  handlists  manuscrits,  écrits  par  M.  Nicholson  et  où  les  documents  sont  ins- 
crits rapidement  au  fur  et  à  mesure  de  leur  entrée.  Les  handlists  où  sont  indi- 
qués des  papyrus  sont  les  suivants  :  Ms.  Gr.  Class.,  Ms.  Gr.  Bibl.,  Ms.  Gr.  lÀturg. 
et  Ms.  Lat.  Class.  Il  y  a  ensuite  un  catalogue  manuscrit  des  papyrus  grecs,  rédigé 
entièrement  par  M.  Grenfell  et  que  j*ai  copié  in  extenso.  Cet  ouvrage  intitulé 
Catalogue  of  Greek  Papyri  in  the  Bodleian  librai'y  6y  B.  P.  GRENFELL  forme  un 
gros  cahier  in-4*  de  278  feuillets  où  sont  décrits  276  papyrus,  c'est-à-dire  tous 
ceux  entrés  à  la  bibliothèque  avant  1898,  à  l'exception  de  quelques  fragments  de 
parchemins  grecs  que  M.  Grenfell  a  jugés  en  dehors  du  cadre  de  son  travail.  Les 
handlists  de  M.  Nicholson,  complètement  à  jour,  accusent  un  total  de  350  papy- 
rus, si  j'ai  bien  compté. 

Ces  papyrus  sont  encore  très  mal  connus  et  un  nombre  considérable  est  iné- 
dit. Pourtant  une  partie  en  est  publiée  dans  les  travaux  suivants  dont  les  deux 
premiers  sont  demeurés  inconnus  à  la  plupart  des  bibliographes. 

Wallace  M.  Ldndsay.  The  Fayoum  papyri  in  the  Bodleian  librat^y  dans  Athe- 
naeum,  5  sept.  1885,  n.  3019,  p.  304;  E.  W.  B.  NiohoUoxiy  même  titre,  ibid., 
17  oct.  1885,  n.  3025,  pp.  506-507  (cf.  12  sept.  1885,  n.  3020,  p.  337). 

Sont  publiés  dans  ces  articles  douze  fragments  théologiques  que  je  cherche  en 
vain  dans  la  liste  de  M.  Haeberlin  : 

1«  Quatre  fragments  contenant  la  correspondance  apocryphe  d'Abgar  et  du 
Christ,  à  laquelle  une  découverte  récente  a  valu  un  regain  d'actualité  (inscr. 
d'Éphèse,  Oesterr.  Jahreshefte,  III,  1900,  pp.  91-94).  Identifié  et  commenté  |>ar 
M.  Nicholson;  reproduit  d'après  lui  par  L.  J.  Taxeront,  Les  origines  de  Venise 
d'Édesse  et  la  légende  d'Abgar  (Paris,  1888,  in- 8*),  p.  194;  republié  d'après  une 


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BULLETIN   PiPTROLOGlQDE  431 

copie  de  H.  J.  White,  par  E.  von  Dobschûtz,  Der  Briefwechsel  zwischen  Ahgar 
und  Jésus  dans  Zeiischrift  fur  wissenschaftliche  Théologie,  XLIII  (1900),  pp.  426- 
428  ;  cf.  H.  Lûdemann,  Theologischer  Jahresberichl,  XX  (i900),  p.  321. 

2^  Trois  firagments  du  livre  de  Daniel  (VI,  20)  dans  la  version  de  Théodotion. 

3«  Trois  fragments  d*un  apocryphe  relatif  à  Jacob  et  Joseph.  D'autres  frag- 
ments du  même  papyrus  sont  à  Londres  (Br.  mus.  113),  d'autres  au  Louvre. 
(E.  7738  a  :  inédits). 

4*  Deux  fragments  d'une  homélie  où  je  viens  de  reconnaître  plus  ou  moins 
déformés  Luc,  15,  14-20  dans  un  contexte  que  je  n'ai  pas  pu  identifier. 

E.  W.  B.  NiohoUon,  Fragment  of  an  earlier  edilion  of  Apollonius^ s  homeric 
lexicon  dans  Classical  Review^  XI  (1897),  pp.  390-393.  Le  papyrus  que  publie 
M.  Nicholson  porte  la  cote  Bodl.  ms,  gr,  class,  e  44  (P);  il  contient  les  restes  de 
deux  colonnes  en  semionciale  du  i*'  ou  u*  siècle  de  notre  ère. 

U.  Wiloken,  GÔttingische  gelehrte  Anzeigen,  1894,  pp.  745-748  publie  quelques 
fragments  non  littéraires  complétant  ainsi  des  papyrus  du  British  Muséum. 

F.  Madan,  Accessions,  a  catalogue  ofnexoly  acquired  mss,  added  to  the  hand' 
lists  in  successive  years  from  July,  1890  (Oxford,  1893-1901,  in-8»).  Ce  catalogue 
dans  lequel  M.  Nioholfon  insère  des  notes  très  nombreuses  et  très  intéressantes 
contient  entre  autres  matières  la  description  tantôt  détaillée,  tantôt  très  sommaire 
de  presque  tous  les  papyrus  de  la  Bibliothèque  Bodléienne.  L'impression  n*en  sera 
terminée  que  dans  un  an  ou  deux,  mais  M.  Madan  a  poussé  la  bienveillance  jus- 
qu'à me  faire  cadeau  d'un  exemplaire  des  onze  feuilles  déjà  imprimées,  afin  de  me 
permettre  d'en  rendre  compte  dans  ces  colonnes.  Voici  le  dépouilleunent  des 
176  premières  pages. 

P.  12,  n.  31074  (iv*  ou  iv«  s.  apr.)  2  ff.  parchemin.  Apocryphe  de  Bel  et  du  Dragon 
(w.  20-41  :  version  de  Théodotion).  Une  collation  de  Nicholson  est  publiée  par 
Swete,  The  Old  Testament  in  Gi*eek  according  to  the  Septuagint,  t  III  (Cambridge, 
1894,  in-16»),  p.  XIV  et  pp.  587-593.  Le  texte  grec  est  récrit  sur  une  homélie  chré- 
tienne en  grec  (m*  ou  v«  s.,  premier  feuillet)  où  est  cité  Matthieu  IX,  37-38  (ou  Luc 
X,  2)  et  sur  un  texte  latin  (m*  ou  iv«  s.,  deuxième  feuillet)  où  j'ai  cru  reconnaître 
un  fragment  d'une  grammaire.  Cest  avec  le  Salluste  d'Orléans  (s'il  est  vraiment 
ter  scriptus)  le  plus  ancien  palimpseste  connu  (cf.  p.  24,  n.  31656). 

P.  13,  n.  31075.  Le  psaume  69  (Grec  68)  12-21,  récrit  au  xi*  siècle  en  onçifde 
grecque  sur  un  texte  copte  effacé  du  x*  siècle. 

p.  13,  n.  31079.  Tablette  en  bois  sur  laquelle  est  écrite  à  l'encre  un  texte  astro* 
nomique  (?). 

p.  14,  on.  31080-81.  Deux  fragments  bilingues  (grec  et  copte)  sur  parchemin. 
Apocalypse  inédite  (?)  dont  d'autres  fragments  sont  au  British  Muséum  (cf.  supra). 

Pp.  30-31,  nn.  31182-31232  et  p.  75,  n.  31595.  Fragments  non  décrits. 

p.  84,  n.  31658  (v«  s.).  Parchemin,  Zacharie,  XII.  10-11  et  XIII,  3-5  (Grenfell, 
€h'eek  papyri,  n.  6). 

p.  84  et  p.  102,  n.  31659  (vi«  s.).  Parchemin.  Fragments  du  Prolevangelium 
Jacobi  (Grenfell,  Greek  papyri,  I,  n.  8). 

P.  84,  n.  31660  (vi«  s.).  Parchemin.  Apocalypse  de  S.  Paul.  Serait  l'original  grec 
perdu'  des  chapitres  45-47  de  la  version  latine  de  James  (Anecdota  apocrypka). 

Pp.  90-91,  nn.  31708-31721.  Papyrus  divers  non  décrits. 


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432  s.  DE   RICCI 

p.  101,  n.  31804  (vi«  8.).  Parchemin.  Marc,  Vlll,  17-18  et  27-29. 

P.  101,  n.  31806  (vi«  ou  vu»  8.).  Parchemin.  Scholies  sur  riliade,  XI,  88-125. 

P.  101,  n.  31807-8.  Parchemin.  Deux  contrats. 

P.  101,  n.  31809.  Parchemin.  Fin  d'une  prière  (Grenfell,  Greekpapyri,  ï,  n.  70). 

Pp.  101-102,  n.  31810  (▼•  s.).  Parchemin.  Fragment  d'une  description  de  l'Enfer, 
peut-être  de  lapocalypse  de  Pierre  (?). 

P.  102,  n.  31811.  Parchemin.  Fragment  théologique. 

P.  102,  n.  31812  (v«  s.).  Parchemin.  Fragment  d'une  controverse  théologiqae 
avec  un  certain  B...  Peut^tre  la  réfutation  perdue  de  Basilide  par  Agrippa 
Castor  (?). 

P.  102,  n.  31813  (vi«ou  vn»  s.).  Parchemin.  Fragment  d'actes  apocryphes,  peut- 
être  ceux  de  Leucius  Charinus  (?)  M.  Nicholson  renvoie  au  Curaiora'  report  for 
1895  que  je  n*ai  pas  vu. 

Pp.  117-119,  nn.  31900-31981.  Papyrus  divers  non  décrits. 

P.  136,  n.  32236  (ix*  s.).  Parchemin.  Fragment  d'un  Staxovtxdv  (Grenfell,  G,  P.^ 
H,  n.  113). 

P.  136,  n.  32237  (vu*  s.?).  Parchemin.  Fragment  des  actes  de  S.  Georges. 

P.  136,  n.  32338  (v*  s.).  Fragment  sur  parchemin. 

P.  137,  n.  32339.  Parchemin.  Psaume  1,  3  (G,  P.,  II,  n.  112  a). 

Pp.  137-138,  n.  32242.  Parchemin.  Fragment  du  jurisconsulte  Paul,  souvent 
publié  :  G.  P.,  II,  n.  107;  Scialoja,  Rendic.  Linceiy  VI  (1897),  pp.  236-240  et  Bull. 
UL  Dir,  Rom.,  IX  (1896),  pp.  170-171;  Collinet,  Nouv.  revue  hisL  de  droU,  XXI 
(1897),  pp.  538-542  et  xxii  (1898),  pp.  388-390;  Krûger,  Zeilschr,  der  Savigny- 
SHftung,  XVIII  (1897),  pp.  224-226  ;  Kalb,  Jahresber,  Bursian,  CIX  (1901),  pp.  46-47. 

Pp.  142-144,  nn.  31901-32345.  Papyrus  divers énumérés  seulement. 

P.  144,  nn.  32346-32349.  Quatre  ostraka  grecs. 

P.  145,  n.  32373.  Deux  reçus  gréco-arabes. 

P.  152,  n.  32407  (ix«-x«  s.).  Parchemin.  Fragment  théologique  dont  M.  Nicholson 
donne  le  texte  in-extenso. 

Pp.  153-154,  n.  32409  (147  apr.).  Fragment  d'un  diptyque  latin  en  bois  enduit  de 
cire.  Très  curieux» 

P.  158,  nn.  32448-32484.  Papyrus  divers  énumérés  seulement. 

P.  174,  nn.  32584-32587.  Papyrus  divers  énumérés  seulement. 

On  remarquera  que  M.  Nicholson  ne  s'est  guère  attaché  à  décrire  en  détail  que 
les  fhigments  de  parchemin,  les  papyrus  devant  être  l'objet  des  recherches  de 
M.  Grenfell.  La  plupart  des  papyrus  sont  publiés  :  les  uns  dans  Grenfell,  Gt*eek 
papyri,  1  et  II,  les  autres  dans  les  Pehie  papyH  ou  dans  Oxyràynchus,  1,  II  et 
Fayûm  towns.  Je  ne  m'attarderai  pas  à  énumérer  les  documents  déjà  connus,  pré- 
férant ne  citer  ici  que  les  textes  inédits  d'après  le  catalogue  qu'en  a  dressé 
M.  Grenfell  et  souvent  aussi  d'après  les  originaux,  que  j'ai  en  bien  des  cas  exa- 
minés. 

Ms.  gr.  class  c41(p).  (vm«-x«  s.  apr.).  Trois  fragments  sur  parchemin  d'un  recueil 
de  définitions. 

—  d  13  (p).  (ui«  s.  av.).  Fragment  d'une  fable  (1.  7  ]wç  aXoi:iiÇ  x[). 

—  d  19  (p).  (vu^-vme   s.   apr.).    Fragment  d'une  prière  chrétienne; 


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BULLETIN   PAPYROLOGIQUE  433 

(vi<  8.  apr.)  signature  latine  ;  (iv«  s.  apr.)  fragment  littéraire  de 
9  lignes  ;  fragment  daté  de  Tan  323. 
M«.  gr.  class  d  45  (p).  (i«'-ii«  s.  apr.  ?).  Iliade,  XIII,  590-638. 

—  d  41  (p).  (i"-uo  s.).  Iliade,  II,  459-535. 

—  d  57  (p)  et  d  58  (p).  Fragments  littéraires  Ptolémaïques. 
~          d  59  (p).  19  lignes  d'un  papyrus  magique. 

—  e  34  (p).  (iii«  s.  av.).  Six  fragments  littéraires. 

—  e  39  (p).  (147  apr.).  Déclaration  d'immeubles  à  Philadelphie. 

~  e  41  (p).  (ii«-uio  s.  apr.).  41  lignes  d'un  ouvrage  magique  ou  astro- 

logique. 

—  e  58  (p).  (l'f-n*  s.  apr.).  Iliadey  I,  298-333. 

—  e  61  (p).  (225  apr.).  Location  de  terrains. 

—  e  75  (p).  (320  apr.).  Prêt  d'argent. 

—  e  76  (p).  (ii«-ui'  s.  apr.).  Fragment  médical;  au  verso  scholies  sur 

Iliade  I. 

—  fi  (p).  (u»  s.  av.).  Texte  littéraire  que  publiera  M.  Crônert. 

—  f  8  (p).  (n^  s.  av.).  Restes  de  deux  colonnes  de  vers  iambiques. 

—  f  23  (p).  (ii«  s.  apr.).  23  lignes  d'un  ouvrage  de  géométrie. 

—  f  24  (p).  (uio  s.  apr.).  Iliade,  VIII,  198-213. 

—  f  38  (p).  (i«»-ii«  s.  apr.).  Fragment  scientifique  relatif  au  bronze. 

—  f  39  (p).  (vi«-vii«  s.  apr.).  Parchemin.  Scholies  sur  Iliade,  XI,  88-103 

et  111-125. 

—  f  41  ^p).  (v»-vi«  s.  apr.).  Papyrus.  Scholies  sur  Iliade,  I,  597-604  et 

II,  5-10. 

—  f  42  (p).  (n«  s.  apr.).  Iliade,  V,  855-879. 

—  f  43  (p),  g  4  (p),  g  6  (P),  g  8  (p),  g  17  (p),  g  38-46 (P).  Fragments  lit- 

téraires. 
Ifs.  gr.  theol.  d  1  (p)  et  e  5  (p).  Fragments  littéraires  chrétiens  sur  papyrus. 

On  se  rappelle  que  Tannée  dernière  [B.  I,  p.  186]  ]*ai  eu  l'occasion  de  signaler 
la  légende  relative  à  un  évangile  du  m*  siècle,  soi-disant  trouvé  à  Oxyrhynchus. 
Je  ne  m'attendais  guère  à  la  retrouver  plus  vivace  que  jamais  dans  la  Deutsche 
lÀtteratuneitung  du  16  mars  1901  (t.  XXII),  col.  649.  Seulement,  il  s'agit  cette  fois 
d'un  évangile  de  Saint-Matthieu  écrit  aux  environs  de  l'an  150  !  Et  dire  que  le 
papyrus  qui  a  donné  naissance  à  ces  fantaisies  est  publié  depuis  l'automne  de 
1898  dans  le  1. 1  des  Oxyrhynchus  papyn! 

FOUILLES  DE  MM.  GRENFELL  ET  HUNT 

R.  P.  Grenfell  et  A.  S.  Hunt,  Englische  Ausgrabungen  im  Fayûm,  1900-1901  dans 
Archiv  I  (1901),  pp.  560-562;  les  mêmes  Excavations  in  the  Fayûm  dans  Arch. 
report,  1900-1901,  pp.  4-7. 

Les  deux  savants  anglais  ont  fouillé  successivement  dans  la  nécropole  de  Rom- 
Ushim  et  dans  les  nécropoles  de  Dtmeh  (papyrus  démotiques)  ;  dans  une  cave,  à 
Dfmeb,  ils  découvrirent  une  certaine  quantité  de  papyrus  ptolémaïques  du  i«'  s. 
av.;  près  de  Dlmeh  ils  trouvèrent  une  nécropole  du  Moyen-Empire,  à  Yakouta, 


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434  s.  DE   RICCI 

les  fragments  de  deux  inscriptions  grecques  et  une  tête  d'Alexandre,  à  Roubayyit, 
quelques  portraits  romains  et  à  8  kilomètres  au  sud  de  cette  dernière  localité,  à 
ManachinchâDeh,  un  grand  nombre  de  cercueils  en  cartonnage  de  papyrus  du 
m*  s.  av.  :  les  textes  démotiques  et  grecs  y  abondent 

Je  ne  connais  guère  encore  la  campagne  de  fouilles  de  1902  que  par  Particle 
Englische  Ausgrabungen  im  Fayûm  und  Hibeh  190%^  publié  par  MM.  Grenfell  et 
Hunt  dans  YArchiv,  II  (1902),  pp.  181-183.  Après  des  fouilles  peu  importantes 
autour  de  Roubaiy&t,  notamment  à  Manachincbâneh  (qu'une  Tabla  identifie  avec 
.7am>),  les  deux  explorateurs  transportèrent  leurs  tentes  vers  le  sud  du  Fayoûm^ 
d'abord  à  Talit,  puis  près  de  Tebtunis,  à  Khamsin  (peut-être  Kerkethoeris),  où  une 
nouvelle  nécropole  de  crocodiles  leur  fournit  de  nombreux  et  importants  papyrus 
de  la  première  moitié  du  i«'  siècle  avant  notre  ère.  Une  courte  fouille  à  Hibeh  sur 
la  rive  orientale  du  Nil  donna  de  nombreuses  momies  en  cartonnage  de  papyrus, 
de  haute  époque.  Ils  y  retourneront  cet  hiver. 

Les  résultats  de  cette  campagne  furent  exposés  à  Londres  en  juillet.  Cf.  Cata- 
logue of  Egyplian  anliquities. . .  exhibited  at  University  Collège  (Londres,  1902, 
in-16»),pp.  16.  Un  article  signé  B.  P.  G(renfell)  et  A.  S.  H(unt)  occupe  les  pp.  7-9 
(cf.  p.  4).  On  a  exposé  notamment  des  crocodiles  à  papyrus  de  Khamsin  et 
lUahoun,  des  cartonnages  à  papyrus  de  Seiah,  Illahoun  et  Hibeh,  trois  portraits 
sur  bois,  et  un  trésor  de  monnaies  Alexandrines  trouvées  à  Dimeh.  Le  premier 
volume  des  papyrus  de  Tebtunis  (in-4o,  pp.  700)  paraîtra  incessamment  :  on  y 
trouvera  outre  des  fragments  d'anthologie  et  un  contrat  de  mariage  une  série 
de  quarante-six  décrets  d'Evergète  II  et  de  longs  documents  comptant  jusqu'à 
400  et  800  lignes. 

M.  Grenfell  m'écrit  aujourd'hui  même  :  Tebtunis  I  est  fini  depuis  deux  jours  : 
nous  avons  commencé  hier  à  rédiger  Oxyrhynchus  III  (deux  nouvelles  odes  de 
Pindare). 

Publications  relatives  à  Greek  papyri,  t.  I. 

H.  Weil,  La  plainte  d'une  amante  délaissée  (Revue  des  études  grecques^  IX,  18%, 
pp.  169-174),  réédité  dans  Études  de  littérature  et  de  rythmique  grecque  (Paris, 
1902,  in-16»),  pp.  82-89. 

Sitzler,  Jahresber.  Bursian,  CIV  (1900),  pp.  144-145  [Bibliographie  dun.  1]. 

W.  Crônert,  Denkschrift,  etc.  (Bonn,  1902,  in-8o),  pp.  U-13  [traduction  du 
n.  1]. 

U.  von  Wilamowitz-MôllendorfT,  Grieckisches  Lesebuch  (Berlin,  1902,  in-8»), 
texte,  p.  399,  commentaire,  p.  265  [pap.  53] . 

Publications  relatives  à  Greek  papyri,  t,  II. 

S.  Sudhaus,  Von  zwei  kleinen  Leuten,  dans  Rh,  Mus.^  LVl  (1901),  pp.  309-310 
[pap.  84]. 

L.  Wenger,  Rechtshistorische  Papyrusstudien  (Graz»  1902,  in-8û),  pp.  33  et  36 
[pap.  62  et  79]. 

B.  P.  Grenfell  et  A.  S.  Hunt,  The  Amhèrst  papyri,  II,  pp.  55  et  59  [pap.  IB 
et  24]. 

Publications  relatives  à  OxyrhynchuSy  1. 1  et  II  [B.,  1,  pp.  183*185]. 

A.  Deissmann,  Deutsche  Littet^aturzeilung,  XXII  (1901),  col.  3159» 

E.  Preuschen,  Antilegomena  (Giessen,  1901,  in-S»),  pp.  43-44,94  et  138. 


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BULLETIN   t»APTR0L06lQI}E  43S 

C.  von  Jan,  Jahresber.  Bursian,  CIV  (1900),  pp.  22-25. 

f  N.  Tamassia  et  G.  Setti,  Duepapiri  d'Oxirinco,  dans  A  Ut  del  R,  hlUuto  Veneto 
di  Scienze  Lettere  edArti,  LIX  (1900)^  pp.  757-777  [Oxy.,  32-33].  Oxy.  32  serait 
l'œuvre  d'un  chrétien  I  M.  Viereck  a  rendu  compte  de  cette  jolie  découverte, 
Berl.  philol.  WochcMchr.,  XXI  (1901),  col.  907-908. 

R.  Cagnat,  C.  fl.  Acad.  Insa\,  1901,  pp.  792-800  [Oxy.,  110,  Hl,  113,  115,  116, 
119,  281]. 

H.  WalUing,  Musée  belge,  VI  (1902),  pp.  82-87  [Oxy.,  110,  111, 112,  119]. 

U.  von  Wilamowitz-MôUendorff,  GiHechisches  Lesebuch  (Berlin,  1902,  in-8»),  texte 
pp.  398-399,  commentaire  p.  263  [Oxy.,  111, 115,  126]. 

£.  Breccia,  Atene  e  Romà,  V  (1902),  coll.  575-587  [Oxy.,  64, 65, 91,  110, 111, 115, 
119]. 

W.  Crônert,  Denksckrift,  etc.  (Bonn,  1902,  in-8»),  pp.  16-19,  planche  [Oxy.,  18, 
51,  72,  162,  246]. 

A.  Deissmann,  Bt6feS<K{2te9  (Edimbourg,  1901,  in-8«),  pp.  22-25  et  221.  [Oxy., 
113,  114,  H5,  291,  292,  293,  295,  297,  300]. 

L.  Wenger,  RechtshistorUche  Papyrusstudien  (Graz,  1902,  in-8«),  pp.  58,  45, 
et  65  [Oxy.  135,  250,  260]. 

•j-  Raeder,  Papyruafundene  i  Oxyrhynchoa  U  dans  Sord  Tidskri/t  f,  Fild,,  IX 
(1900),  pp.  29-40. 

H.  Weil,  Un  fragment  élégiaque  (Revue  des  éludes  grecques,  XI,  1899,  pp.  239- 
243)  réédité  dans  Éludes  de  littérature  et  de  rythmique  grecque  (Paris,  1902, 
m-16*),  pp.  25-29.  [Oxy.  14]. 

F.  C.  Burkitt,  The  new  papyrus  fragment  of  St.  John's  Gospel  dans  Athenaeum, 
18  novembre  1899,  n.  3760,  p.  687. 

G.  M.  BoUing,  Catholic  University  Bulletin,  1900,  pp.  85-93  [compte  rendu  de 
Oxyr.  letll]. 

E.  Piccolomini,  Un  frammento  nuovo  di  Menandro,  Tirage  à  part  de  24  pp. 
extrait  d'Alêne  e  Roma,  III  (1900),  coll.  41-54  et  91-92  [Oxy.  211]. 

F.  Blass,  lÀterarisches  Centralblatl,  1899,  col.  1657-1660  [Oxy.,  II]. 

A.  Deissmann,  TheoL  Literaturzeitung,  XXVI  (1901),  col.  69-73  [Oxy.,  208-210], 

W.  Hahn,  0  nowoodszukanym  fragmencie  komedyi  Menandra,  p.  n.  neptxftpo- 
IJiivTi  dans  Eos,  VII  (1901)  pp.  84-97  (en  polonais)  [Oxy.  211]. 

W.  C.  Winslow,  The  papyrus  of  Saint-Paul  dans  Biblia,  XIV  (1901),  p.  21 
avec  une  planche  en  photogravure  [Oxy.  209] . 

E.  Preuschen,  Ein  Fragment  vielleicht  von  einer  Evangelienschrift  dans  Anti- 
Ugomena  (Giessen,  1901,  in-16),  p.  91  [Oxy.  210]. 
^    P.  Bonfante,  «  La  Petizione  di  Dionysia  »  con  traduxione  latina  dans  Bullett,  dell* 
JslU.   di  Dir.  Rom..  XIII  (1901),  pp.  41-60  etJL  de  Ruggiero,  Le  prime  illus-^ 
Irazioni  délia  cosiddetta  «  Petizione  di  Dionysia  »,  ibid.,  pp.  61-71  [Oxy.  237]. 

Th.  Mommsen,  Das  dgyptische  Gesetzbuch  dans  Festgabe  fur  Heinrich  Demburg 
(Berlin,  1900,  in-8o),  pp.    [Oxy.  237). 

t  H.  N.  Fowler,  A  new  papyrus  :  a  list  of  Olympic  victors  dans  Western 
Reserve  University  Bulletin,  1900,  pp.  28-37  [Oxy.  222]. 

G.  Fraccaroli,  La  cronologia  di  Pindai*o  dans  Rivista  filologia^  XXIX  (1901)| 
pp.  385-416. 


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436  s.  DB  RICCI 

Fn.  Mie,  Die  Feslordnung  der  Olympiêchen  Spiele  dans  Philologus  iX  (1901), 
pp.  t61-179  [Oxy.  222]. 

W.  Grônert,  Litterarische  Texte  dans  Archio  I  (1901),  pp.  502-539  [Oxy.  212- 
234  et  301-303]. 

a  Schmidt,  ChrisUiche  Texte  dans  Àrcliiv  ï  (1901),  pp.  539-540  [Oxy.  209-211]. 

R.  Dareste,  Nouvelles  études  d'histoire  du  droit  (Paris,  1902,  in-8»),  pp.  199-205 
[Oxy.  237]. 

f  R.  Novak,  Ceské  Muséum  Filologické  VI  (1900),  pp.  120-126. 

G.  Fraccaroli,  Rivista  di  filologia,  XXIX  (1901),  pp.  151-154.  Bonne  bibliogra- 
phie d'Oxy.  II. 

G.  Fraccaroli,  Un  frammento  d'Epicuro  dans  Atti  délia  B,  Accad,  délie 
scienze  di  Tonno,  XXXV  (1900),  pp.  513-525  [Oxy.  215]. 

L.  Lafoscade,  De  epistulis  (Lille,  1902,  in-8o),  pp.  52-53  [Oxy.  34,  231]. 

H.  Diels,  Ein  PhYynickosdiat  dans  Rh.  Mus.,  LVI  (1901),  pp.  29-36,  photo- 
gravure [Oxy.  221]. 

A.  OliTieri,  Una  citazion'i  di  Frinico  dans  Rivista  di  filologia,  XXX  (1902), 
pp.  295-303  [Oxy.  221]. 

T.  Nicklin,  A  horoscope  from  Egypt  dans  Classical  review,  XVI  (1902),  pp.  119- 
120  [Oxy.  235  est  de  Tan  14  apr.] 

C.  R.  Gregory,  Textkritik,  I,  pp.  68  et  72  [Oxy.  2  et  3,  ce  dernier  d'après 
Toriginal  conservé  an  Haskell  Muséum  k  Chicago]. 

A.  OUvieri,  A  proposito  dei  due  frammenti  del  rtotpY^c  e  delta  ncpixttpo}iivi\  di 
Menandro  recentemente  scoperti  dans  Rivista  di  filologia,  XXVIII  (1900),  pp.  447- 
495  [Oxy.  211]. 

0.  Schulthess,  Wochenschr.klass,  PAi7o/.,  XIX  (1902),  col.  369-378. Bibliographie. 

B.  P.  Grenfell  et  A.  S.  Hunt,  The  Amherst  papyH,  II,  pp,  84, 101  et  82  [Oxy. 
57,  65,  255]. 

Nouveaux  comptes  rendus  de  Fayùmtowns  [B.  I,  p.  183]. 

P.  Meyer,  Berl,  philol  Woch,  XXI  (1901),  col.  246  [Fay.  27,  1.  32,  lire  Tv«pi;«]. 

P.  Viereck,  ibid.,  col.  776-784  [col.  782  remarques  sur  les  mots  9U(i6oXov  et 
owTiao|i6oXov] . 

L.  Lafoscade,  De  epistulis  imperatorum  (Lille,  1902,  in-8*),  pp.  18,  36,  53 
[Fay.  19,  20,  22]. 

U.  Wilcken,  Deutsche  Litteraturzeitung  XXH  (1901),  col.  2393-2397. 

C.  Ferrini,  Intorno  a  due  papiri  giudiziari  di  Harit  dans  Rendiconti  del  R,  ht, 
Lombardo  di  se,  e  lett.,  XXXIV  (1901),  pp.  1097-1094  [Fay.  10  et  21].  l 

H.  Dessau,  Sur  un  nouvel  édit  de  VEmpereur  Julien  dans  Revue  de  Philologie, 
XXV  (1901),  pp.  285-288.  C'est  à  Julien  et  non  à  Alexandre  Sévère  qu'il  faut 
attribuer  l'édit  Fay.  20  :  M.  Wilcken,  Archiv  II  (1902),  p.  169  approuve  cette 
thèse  et  la  confirme  par  des  remarques  nouvelles  et  intéressantes. 

R.  Cagnat,  CR,  Acad.  Inscr.,  1901,  pp.  794-795  [Fay.  111,  115,119]. 

W.  Crônert,  Denkschrift,  etc.  (Bonn,  1902,  in-8»),  pp.  20-22,  planches  [Fay.  110, 
111,  113,  115,  138]. 

F.  Mayence,  BulL  bibliogr.  du  Musée  Belge,  V  (1901),  pp.  193-196. 

F.  6.  Kenyon,  Arch,  report,  1900-1901,  pp.  55-56  et  59-60. 

U.  Wilcken,  Archiv  I  (1901),  pp.  552-553. 


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BULLETIN    PAPYROLOGIQUE  437 

T.  R(einach),  Revue  des  études  grecques^  XIV  (1901),  pp.  316-317. 

G.  Fraccaroll,  Rivisla  di  filologia,  XXIX  (1901),  pp.  154-159. 

8.  A.  Naber,  Ad  Charitonem  àaxin  Mnemosyne,  XXIX  (1901),  pp.  141-144  [Fay.  1]. 

C.  Wessely,  Wochenschr.  klass.  PhiloL,  XVIII  (1901),  col.  369-371. 

H.  Weil,  Les  champs  maudits  dans  Études  de  littéi'ature  et  de  rythmique 
grecque  (Paris,  1902,  in-16«),  pp.  106-112  réédité  d'après  le  Journal  des  savants, 
1901,  pp.  24-29  [Fay.  2]. 

B.  P.  Grenfell  et  A.  S.  Hunt,  The  Amherst  papyri,  II,  p.  114   [Fay.  112]. 

PAPYRUS  DE  CAMBRIDGE 

La  bibliothèque  de  rUniversité  de  Cambridge  a  reçu  en  présent  de  VEgypt 
Exploration  Fund  une  intéressante  série  de  papyrus  grecs  dont  M.  Postgate  a 
eu  la  bonté  de  m'envoyer  la  liste,  extraite  du  Cambridge  University  Reporter  du 
19  février  1901. 

Oxyrhynchus,  4,  6, 12,  23,  31,  40,  55  (3  exemplaires),  56,  61,  76,  86,  96,  104,  118, 
165,  171,  192,  202,  217,  231,  235,  246,  248,  264,  279,  280,  292,  304,  313,  335,  342,  347, 
350,  355,  363,  375,  383,  394,  Fayum  towns,  i,  177,  178. 

La  bibliothèque  possède  encore  (Add.  ms.  1875)  un  feuillet  de  parchemin  gréco- 
hébraïque  (?)  (vi«  s.)  rapporté  d'Egypte  par  Gre ville -Chester  et  contenant 
Matthieu  III,  13-16.  Cf.  Scrivener-Miller,  Introduction,  I,  pp.  148-149  ;  Gregory, 
Prolegoniena,  p.  392  (Te)  et  Textkntik,  I,  p.  67. 

PAPYRUS  D'ABERDEEN 

c  La  veuve  du  Docteur  Grant-Bey,  m'écrit  fort  aimablement  M.  Sayce,  a  donné 
à  la  ville  d'Aberdeen  l'importante  collection  d'antiquités  égyptiennes  formée  par 
son  mari.  On  y  trouve  un  grand  nombre  de  fï'agments  de  papyrus  grecs,  démo- 
tiques, coptes  et  arabes  provenant  de  Medinet-el-Fayoum  et  entrés  dans  la 
collection  Grant  en  1888.  »  En  examinant  ces  fragments  en  juin  1901,  M.  Sayce 
a  réussi  à  identifier  un  fragment  de  Dioscoride,  III,  136,  137  (ii*,  m«  s.  apr.)qui 
ne  comprend  malheureusement  qu'une  dizaine  de  lignes  ;  le  texte  parait  très 
corrompu.  M.  Sayce  a  aussi  copié  un  grand  fragment  médical  dont  il  n'a  pas 
encore  retrouvé  l'auteur. 

PAPYRUS  DE  DUBLIN 

J.  G.  Smyly,  Fragment  of  a  greek  romance  dans  Ëermathena,  XI  (1901), 
p.  322-330.  En  1897,  M.  MahafTy  avait  publié  en  Italie  un  assez  long  fragment 
d'un  roman  grec  [Rendic,  accad.  Lincei,  VI,  1897,  pp.  91-96  et  deux  planches) 
conservé  sur  un  papyrus  qu'il  avait  acheté  à  Medinet-el-Fayoum  (Haeberlin, 
n.  135).  C'est  ce  texte  que  republie  M.  Smyly  d'après  un  nouvel  examen  de 
l'original.  L'amélioration  est  très  sensible  et  fait  grand  honneur  à  la  compétence 
paléograpbique  de  M.  Smyly. 

U.  von  Wilamowitz-MôUendorff,  Griechisches   Lesehuch  (Berlin,  1902,  in-8«), 

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4t38  s.  DE  Ricci 

texte,  pp.  396-397,  coramentaire  pp.  261-262  republie  les  papyros  Pétrie,  11,  27, 
et  II,  45. 

W.  Crôncrt,  Archiv  I  (1901),  p.  521  étudie  le  fragment  du  Lachèê  de  Platon, 
publié  en  1899  par  M.  Smyly. 

J.  P.  Mahaffy,  The  ancient  name  of  Smith  dans  Athenaeum,  14  avril  1900, 
n.  3781,  p.  465  signale  le  nom  propre  Eiite  dans  un  papyrus  Pétrie  de  Tan  227 
avant  notre  ère  I 


COLLECTIONS   PARTICULIÈRES 
PALIMPSESTES    TAYLOR-SCHECHTER 

On  connaît  l'énorme  collection  de  manuscrits  hébraïques  rapportés  à  Cam- 
bridge par  MM.  S.  Schechteret  G.  Taylor,  et  provenant  de  la  Geniza  de  la  syna- 
gogue du  Caire.  Dans  cet  amas  énorme  de  fragments,  formé  de  Taccumulation 
séculaire  de  tout  le  vieux  papier,  de  tout  le  parchemin  de  rebut  de  la  syna- 
gogue, se  trouvent  un  certain  nombre  de  feuillets  palimpsestes  dans  lesquels  un 
texte  liturgique  hébreu  recouvre  un  texte  grec  en  onciales.  Ont  déjà  été  publiés 
les  fragments  suivants  : 

a,  6)  Deux  feuillets  doubles  de  parchemin,  dont  l'un  est  très  mutilé.  Texte 
récent  :  liturgie  hébraïque  du  xi«  siècle.  Texte  ancien  :  IV  Rois,  XXllI,  11-27  et 
111  Rois,  XXI,  7-17  selon  la  version  d*Aquila.  Onciales  du  v«-vi«  siècles  sur  deux 
colonnes  de  24  lignes. 

Publiés  par  F.  Crawford  Burkittet  G.  Taylor,  Fragments  of  the  books  ofKings 
according  to  the  translation  of  Aquila  from  a  ms.  formerly  in  the  Crenisa  ai  Caire 
now  in  the  possession  of  C.  Taylor  D.  D.,  master  of  S.  John's  Collège  and 
S,  Schechter  M,  A. y  University  reader  in  Talmudic  literature  (Cambridge,  1897, 
in-4<»),  pp.  vii-34  et  6  planches  en  très  belle  héliogravure.  Cf.  aussi  un  compte 
rendu  d'E.  Schûrer,  Theologische  Lileraturzeilung,  XXII I  (1898),  col.  129. 

c-g)  Parchemins  publiés  par  C.  Taylor,  Hebrew-greek  Cairo  Genizah  Palimpsesta 
from  the  Taylor-Schechter  collection,  including  a  fragment  of  the  twenty-second 
psalm  according  to  Origen's  hexapla  (Cambridge,  1900,  in-4»),  pp.  vi-96  et  onze 
planches  dont  sept  en  phototypie  et  quatre  en  héliogravure.  C'est  un  très  beau 
volume  faisant  suite  à  celui  sur  les  fragments  d'Aquila  et  qui  peut  rivaliser  avec 
les  plus  luxueuses  publications  de  la  presse  d'Oxford  (1).  Les  fragments  publiés 
sont  les  suivants  : 

c)  Feuillet  carré  de  parchemin  détaché  d'un  grand  codex,  mais  rogné  parce 
qu'il  était  trop  grand.  Texte  récent  :  liturgie  hébraïque.  Texte  ancien  en  onciale 
penchée  du  vi«  siècle  :  le  Psaume  XXI  (XXII),  vv.  15-28  dans  l'édition  hexaplaire 
d'Origène.  11  ne  reste  rien  ni  de  la  colonne  I  (texte  hébreu)  ni  de  la  colonne  Y! 
(version  de  Théodotion)  ;  de  la  colonne  II  (texte  hébreu  en  lettres  grecques)  il  ne 

(1)  Comptes  rendus  par  Eb.  N(estle),  lc,  tome  lui  (1901)  col.  633-635  ;  E.  Schû- 
rer, Theol,  Lit,  Zg  xxvii  (1902)  col.  142-143  ;  B.  Banntsch,  Theol.  Jahresber,  xx 
(1900),  pp.  70-71;  Revue  biblique,  i  (1001),  pp.  646-647;  Athenaeum,  2!d  ivàn  1901, 
n.  3844,  pp.  815-816. 


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BUIXEnil   PAPTROLOGIQUE  439 

reste  que  quelques  lettres,  mais  des  trois  autres  colonnes,  III  (Aquila),  IV  (Sym- 
maque),  V  (la  Septante)  une  partie  importante  est  conservée.  Cette  découverte 
est  une  des  plus  curieuses  que  Ton  ait  faites  dans  les  parchemins  de  la  Geniza 
du  Caire  et  il  est  à  noter  que  M.  Mercati  a  trouvé  récemment  à  TAmbrosienne  un . 
palimpseste  très  important  des  hexapla  d'Origène. 

d)  Trois  feuillets  palimpsestes  de  parchemin.  Texte  récent  (perpendiculaire  au 
texte  ancien}  :  Talmud  de  Jérusalem  en  hébreu.  Texte  ancien  en  onciale  grecque 
du  v«-vi«  siècle,  fragments  des  Psaumes  (XC,  17;  XCl,  1-16;  XCII,  1-6;  XCVl, 
7-13  ;  XCVII,  1-12  ;  XCVIII,  3  ;  Cil,  16-19  ;  CIIÏ,  1-13)  dans  la  version  d'Aquila. 
La  moitié  du  premier  feuillet  avait  déjà  été  publiée  par  M.  C.  Taylor,  Sayings  of 
the  Jewish  Pathers,  comprising  Pirqé  Aholh  in  Hebrew  and  English  witk  notes 
andexcurses;  second  Edition  witk  Additional  notes  and  a  Cairo  fragment  of 
AqttUa's  version  of  the  Old  Testament  (Cambridge,  1897,  in-8»),  cî,  p.  viu,  avec 
deux  planches  en  héliogravure.  En  republiant  ce  texte  il  a  eu  le  tort  de  ne  pas 
renvoyer  à  sa  première  édition. 

e)  Cinq  fragments  palimpsestes  de  parchemin.  Le  texte  hébreu  récent,  qui  est 
perpendiculaire  au  texte  ancien  est  extrait  du  Pesikta  de  Rab  Kahana,  Le  texte 
ancien  en  une  onciale  grecque  très  grande  (lettre  d4  centim.  de  hauteur)  du  v*- 
yp  siècle  contient  des  passages  des  évangiles.  Ce  sont  peut-être  des  fragments 
d'un  évangéliaire  (?).  Les  passages  conservés  sont  Matthieu,  X,  2-4  et  11-15  et 
Jean,  XX,  11-15. 

/)  Feuillet  palimpseste  de  parchemin.  Texte  hébreu  récent  (perpendiculaire  au 
texte  ancien)  :  extraits  du  Bereshith  Rabbah.  Texte  ancien  sur  deux  colonnes  en 
onciale  du  ti«  siècle  :  Actes  des  apôtres,  XXIV,  22-26. 

g)  Fragment  palimpseste  du  parchemin,  du  même  manuscrit  que  le  précédent. 
I,  Pierre,  II,  22-23  et  III,  7. 

n  est  extrêmement  intéressant  d'avoir  retrouvé  dans  une  synagogue  des  textes 
chrétiens.  Ce  fait  nous  montre  que  les  rabbins  étaient  plus  soucieux  de  la  desti- 
née ultérieure  de  leurs  manuscrits  que  de  leurs  avatars  antérieurs  et  qu'écrire 
sur  du  parchemin  déjà  employé  par  un  chrétien  était  à  leurs  yeux  sans  impor-, 
tance  particulière. 

PAPYRUS  AMHERST 

Grenfell  et  Himt,  Tfie  Amherst  papyri,  being  an  account  of  the  greek  papyri 
in  the  coliection  ofthe  right  hon.  Lord  Amhei'st  of  Hackney,  F,  S.  A,  at  Didling- 
ton  Hall,  Norfolk.  Part,  Il  ;  classical  fragments  and  documents  of  the  plolemaic^ 
roman  and  byzantine  periods  with  an  appendix  containing  additional  theological 
fragments,  Londres,  1901,  petit  in-folio,  pp.  xii-243  et  XXV  planches  en  photo- 
typie(52  8h.  6  p.). 

J'ai  rendu  compte  [B  I,  p.  187],  Tan  dernier,  du  premier  fascicule  de  cette 
importante  publication  en  même  temps  que  j'annonçais  (p.  186)  la  publication 
prochaine  du  fascicule  qui  vient  de  paraître.  Le  volume  publié  Tannée  dernière 
contenait  exclusivement,  comme  on  se  le  rappelle,  des  textes  chrétiens;  le 
second,  par  la  variété  de  son  contenu,  intéressera  peut-être  un  plus  grand 
nombre  de  travailleurs. 


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440  s.  DE   RICCI 

Je  veux  signaler  encore^  comme  je  Tai  fait  pour  le  premier  volume,  l'exécu- 
tion matérielle  de  ce  livre,  son  impression,  son  papier  (1),  sa  reliure,  qui  en  font, 
comme  le  dit  M.  Kenyon,  le  plus  bel  ouvrage  papyrologique  qu'on  ait  CDCorc 
publié.  Les  vingt-cinq  excellentes  phototypies  qui  accompagnent  le  volume  font 
le  plus  grand  honneur  à  Fhabileté  des  photographes  qui  les  ont  exécutées. 

Sans  craindre  d'être  fastidieux,  je  profiterai  de  cette  nouvelle  occasion  de  rendre 
hommage  à  Tinfatigable  activité  de  MM.  Grenfell  et  Hunt.  Malgré  la  rapidité 
extrême  avec  laquelle  ce  volume  a  été  rédigé  et  imprimé,  ils  ont  trouvé  moyen 
de  joindre  à  chaque  papyrus  un  commentaire  qui,  sans  être  aussi  «  exhaustif  • 
que  ceux  de  M.  Wilcken  ou  de  M.  Mitteis,  contient  cependant  toujours  les  ren- 
seignements et  les  renvois  essentiels  à  l'intelligence  du  texte.  Combien  d'épigra- 
phistes  auraient  le  courage  de  traduire  comme  eux  in  extenso  tous  les  textes 
qu'ils  publient  ?  MM.  Grenfell  et  Hunt  ne  craignent  pas  d'avouer  leurs  incerti- 
tudes. Bien  au  contraire  ils  mettent  en  pleine  lumière  les  difficultés  des  docu- 
ments qu'ils  éditent  :  c'est  peut-être  le  plus  sûr  moyen  de  les  élucider,  c'est  en 
tout  cas  le  plus  franc. 

La  provenance  des  papyrus  est  variée,  mais  sur  192  numéros  j'en  relève  66 
trouvés  à  Achmouneïn  (Hermopolis)  et  34  découverts  à  Dimeh  (Soknopaiou  nêsos). 
Les  papyrus  littéraires  figurent  dans  la  collection  Amherst  pour  42  numéros  sur 
SOI,  ce  qui  est  une  très  jolie  proportion. 

Voici  la  liste  des  textes  de  toute  nature  publiés  dans  le  deuxième  volume. 

N.  10,  p.  I,  pi.  II  (u*  s.  av.).  Fragment  de  quinze  vers  iambiques  d'une  tragé- 
die perdue.  M.  Blass  songe  aux  NiiptitStç  d'Eschyle,  M.  Henri  Weil  à  l'Hector 
d'Astydamas.  M.  Weil  restitue  et  traduit  ce  fragment  dans  le  Journ.  desaavanU, 
1901,  p.  738  et  Un  fragment  de  tragédie  dans  Études  de  littérature  et  de  ryth- 
mique grecque  (Paris,  1902,  in-S»),  pp.  1-8. 

N.  11,  pi.  II  (époque  d'Auguste).  Restes  de  27  lignes  de  prose. 

N.  12,  pi.  ni  {w*  s.  apr.).  Fragment  d'Aristarque  'Hpo6ÔTou  a  6it6|jivii|ia,  com- 
mentaire du  grand  critique  Alexandrin  sur  le  livre  I  dllérodote.  L'existence  de 
ce  commentaire  était  inconnue.  On  y  trouve  cité  un  passage  inédit  des  Iloi(iivi; 
de  Sophocle. 

N.  13,  pi.  V  (m*  s.  apr.).  Fragment  en  deux  colonnes  d'une  comédie  perdue 
d'Aristophane  (?)  avec  scholies  marginales.  Très  mutilé. 

N.  14,  pi.  II(m«-iv*  s.  apr.).  Fragment  de  33  lignes  en  prose  contenant  le 
titre  et  le  début  de  xà  StUxcpov  6[ic]($)ivt|)ix  tu>v  ['jc]pxxTix[ô»v  9t^)1(i]wv,  traité  de 
divination  :  du  nom  de  l'auteur  il  ne  reste  que  la  lettre  initiale  <!>.... 

N.  15.  pi.  IV  (n«-m«  s.  apr.).  Fragment  de  19  lignes  d'un  traité  philosophique 
non  identifié. 

N.  16  (ii«  s.  apr.).  Au  recto  fragment  épique  Alexandrin  (22  vers)  où  l'on  trouve 
mentionnés  Harmodios  et  Triptolème.  Au  verso  restes  de  20  vers  d'Apollonius  de 
Rhodes,  Argonautiques,  I,  775-794  identifiés  par  G.  Schmidt 

N.  17,  pi.  V  (vr-vn«  s.  apr.  !).  Feuillet  mutilé  d'un  codex  sur  papyrus  conte- 


Ci)  Si  je  suis  bien  informé,  c'est  sur  les  domaines  de  Lord  Amherst  qu'a  été 
fabriqué  ce  beau  papier;  en  tout  cas,  chaque  page  porte  ses  armes  en  fili- 
grane. 


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BULLETIN   PAPTROLOGIQUE  441 

nant  Thypothésis  du  Sciron,  drame  satyiique  d'Euripide  dont  on  n'a  plus  que 
quelques  courts  fragments. 

N.  18,  pi.  IV  (u«  s.  apr.).  Vingt  colonnes  de  courtes  scholies  sur  le  chant  XY 
de  rodyssée. 

N.  19  (vu«  s.  apr.).  Feuillet  de  parchemin  d*un  glossaire  homérique  (Iliade, 
ch.  xv). 

N.  20  (iv«  s.  apr.).  Scholies  sur  Calliroaque,  feuillet  d'un  codex  sur  papyrus. 

N.  21  (iii«-iv«  s.  apr.).  Règles  grammaticales  copiées  par  un  élève. 

N.  22,  pi.  IV  (u«  s.  apr.).  Iliade,  V,  481-495. 

N.  23,  pi.  V  (ui*  ou  IV»  s.  apr.).  Feuillet  de  parchemin,  Vun  des  plus  anciens 
que  Von  connaisse.  Odyssée  XV,  161-181  et  189-210. 

N.  24,  pi.  V  (iy«  s.  apr.).  Fragment  sur  parchemin  de  Démosthène,  deuxième 
Philippique  1  et  5. 

N.  2S,  pi,  m  (i«r  ou  II*  s.  apr.).  Isocratc,  llpôç  AT.jjidvixov,  50-53. 

N.  26,  pi.  I  (iiio  ou  ivo  s.  apr.).  Très  curieux  papyrus  bilingue  contenant  deux 
colonnes  d'un  recueil  des  fables  de  Babrius  en  grec  accompagnées  d'une  traduc- 
tion littérale  en  mauvais  latin. 
■-  N.  27,  pi.  VI  (v«  ou  VI»  s.  apr.).  Feuillet  mutilé  d'un  papyrus  Juridique  latin 
dont  le  texte  n'est  pas  connu.  J'ai  cru  y  distinguer  une  constitution  de  Fan  294. 
M.  Mommseu  hésite  à  se  prononcer. 
^  N.  28,  pi.  V  (ly  ou  v«  s.  apr.).  Trois  fragments  d'un  papyrus  juridique  latin 
dont  le  contenu  n'est  pas  encore  identifié.  Je  corrige  d'après  ma  copie  de  l'ori- 
giaal.  Fragment  c  recto  l.  1  ultra  et  non  .  lira,  verso  l.  2  pol[es]t  ab  e  et  non 
pot[es]tale,  comme  le  veut  M.  Deissmann. 

N.  29,  pi.  VII  (env.  250  av.).  Restes  de  plusieurs  ordonnances  royales  sur  les 
marchés. 

N.  30  (n*  s.  av.).  Enquête  sur  la  propriété  d'une  maison  sise  à  Soknopaiou  nêsos 
*(Dtmeh). 

-     N.  31  (112  av.).  Reçu  donné  par  la  banque  royale  pour  le  paiement  d'une 
amende  de  1200  drachmes  de  cuivre;  le  reçu  est  suivi  du  texte  du  rapport  (3'.a- 
yp^qpf,)  infligeant  l'amende.  Important  document  en  trois  colonnes. 
«   N.  32(ii«s.  av.).  Rapport  sur  des  soldats  accusés  de  déclarations  fausses  rela- 
tives à  l'impôt  foncier.  Au  verso  prêt  de  blé  de  l'an  114  av.  J.-C.  (?) 
•     N.  33,  pi.  IX  (env.  157  av.).  Pétition  adressée  à  Philométor  et  Cléop&tre  II,  par 
des  cultivateurs  de  Soknopaiou  nêsos  qui  accusent  un  kâmarque  de  concussion. 
^   N.  34  (env.  157  av.).  Fragments  de  trois  autres  pétitions  sur  le  même  sujet. 
^    N.  35,  pi.  X  (132  av.).  Pétition  au  stratège  contre  un  prêtre  ayant  irrégulièrement 
perçu  un  impôt  pour  le  temple. 

N.  36  (env.  135  av.).  Pétition  à  Boêthos,  épistratège,  par  Dryton  fils  de  Pamphile, 
personnage  bien  connu  par  d'autres  papyrus.  Papyrus  de  Pathyris. 

N.  37,  38  (n«s.  av.).  Lettres  privées. 

N.  39,  pi.  VU  (env.  100  av.).  Papyrus  de  Pathyris.  Début  d'une  lettre  d'un  capi- 
taine adressée  à  Pâtés  et  Pachratés.  Les  éditeurs  n'ont  pas  dit  que  les  destinataires 
sont  déjà  connus  parle  papyrus  10,593  du  Louvre  (Révillout,  Mélanges,  p.  291^  où 
ils  sont  nommés  -fiYYetxdv*;.  M.  Grenfell  m'avertit  que  la  deuxième  moitié  de  la  lettre 
est  au  British  Muséum  (n.  631  =  Grenfell,  Greek  papyri,  I,  n.  35). 


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442  s.   DE    RICCI 

N.  40  (ii«  s.  av.).  Lettre  aux  prêtres  de  Soknopaios  sur  un  partage  de  terrains. 
N.  41  (n*  s.  av.).  Lettre  aux  prêtres  de  Soknopaios  relative  à  l'apposition  d'un 
sceau  sur  un  grenier. 
.     N.  42,  pi.  VIII  (179  av.).  Repaiement  d'un  prêt  de  blé  (Dimeh). 
^  N.  43,  pi.  VllI  (173  av.).  Prêt  de  blé  (Dimeh). 

^  N.  44  (138-137  av.).  Prêt  de  blé.  Ce  papyrus  et  les  deux  précédents  sont  impor- 
tants par  les  protocoles  royaux  qu'ils  contiennent  et  par  les  renseignements  qu'ils 
fournissent  sur  la  concordance  des  calendriers  Égyptien  et  Macédonien. 
N.  45  (env.  150-145  av.).  Protocole  royal  d'un  contrat  mutilé  (Pathyris). 
_    N.  46  et  47  (113  av.)  Blé  prêté  par  la  femme  Naomsêsis  déjà  connue  (Pathyris). 
«.    N.  48  (106  av.).  La  même  femme  prête  huit  jarres  de  vin. 
N.  49  (108  av.)  Fin  d'un  prêt.  (Pathyris). 

N.  50,  pi.  XI  (106  av.).  Prêt  de  5  talents  2,000  drachmes  de  cuivre.  (Pathyris). 
.«._  N.  51,  pi.  XII  (88  av.).  Contrat  de  vente  d'une  maison.  Beau  papyrus  bien 

intact.  (Pathyris). 
-^    N.  52  (139  av.).  Enregistrement  grec  d'un  contrat  démotique,  à  la  banque 

royale  d'Hermonthis. 
^;    NN.  53  et  54  (114  et  112  av.)..  Deux  enregistrements  analogues  au  précédent. 
N.  55  (176  ou  165  av.).  Quittance  de  loyer. 
N.  56  et  57  (146  ou  135  av).  Deux  quittances  de  la  même  main. 
N.  58  (132  av.).  Reçu  pour  4  talents  4,000  drachmes  de  cuivre. 
N.  59  et  60  (env.  151  ou  140  av.).  Deux  reçus  de  blé  donnés  par  des  sitologues 
de  Soknopaiou  nésos. 

N.  61  (163  av.).  Ordre  de  payer  du  blé  et  de  l'orge. 
'    N.  62  (n«  s.  av.).  Liste  de  14  soldats  (iaixaipo(9dpoi)  portant  tous  des  noms  grecs, 
,.»N.  63  (env.  200  apr.).  Deux  édits  courts  et  mutilés  des  empereurs  Septime 
Sévère  et  Caracalla. 

N.  64,  pi.  XÏV  (107  apr.).  Édits  de  deux  préfets  d'Egypte  Vibius  Maximuset 
Sulpicius  Similis  concernant  les  bains  publics  de  la  ville  d'Hermopolis.   Docu- 
ment important  pour  la  chronologie  des  préfets. 
«^  N.  65  (env.  110  apr.).  Arrêts  rendus  par  les  deux  mêmes  préfets  dans  une 

affaire  Judiciaire  jugée  à  Memphis. 
^  N.  66,  pi.  XV  (124  apr.).  Arrêt  rendu  dans  une  affaire  de  meurtre  par  Claudius 
Didymus,  stratège  du  nome  Arsinoîte.  M.  Wilcken  a  trouvé  à  la  bibliothèque  de 
Munich  deux  fragments  additionnels  du  même  papyrus  et  les  a  publiés  dans 
VArchiv  (II,  1902,  pp.  124-126). 
^  N.  67  (env.  232  apr.).  Rapport  très  mutilé  sur  un  procès  jugé  par  Honora- 

tianus,  préfet  d'Egypte. 
«^    N.  68  (env.  90  apr.).  Longue  correspondance  officielle  relative  à  des  terrains 
cédés   par  les  autorités  à  un  particulier.  On  y  trouve  mentionnés   plusieurs 
préfets  d'Egypte  :  L.  Iulius  Vestinus,  Vegetus,  Mettius  Rufus  et  un  préfet  nouveau 
Ursus. 

N.  69  (154  apr.).  Rapport  des  silologoi  sur  Je  blé  reçu  par  eux  pendant  un 
trimestre. 

N.  70  (env.  115  apr.).   Lettres  des  archontes  d'Hermopolis  à  Félix  Claudius 
Vindex,  épistratège.  Mention  de  Rutilius  Lupus,  préfet  d'Egypte. 


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J 


I 


BULLETIN    PAPTROLOGIQUE  443 

N.  71  (178-179  apr.).  Enregistrement  d'un  héritage. 
—  N.  72,    pi.    XVIII   (246   apr.).    Deux    exemplaires    de   l'enregistrement  d'un 
héritage.  Mention  d'un  nouveau  préfet  d'Egypte,  Valerius  Firmus. 
N.  73   (129-130  apr.).  Déclaration  de  bétail  au  stratège  du  nome  HermopoUte. 
N.  74  (147  apr.).  Déclaration  adressée  au  xwjioYpajijA<xTti5?  par  un  prêtre  c(ui 
s'inscrit  avec  ses  gen?  et  ses  biens. 
N.  75(161-168  apr.).  Texte  relatif  à  T  iic(xpt<Ttç,  contenant  une  curieuse  généalogie. 
N.  76  (n*  ou  m*  s.  apr.).  Extredt  d  une  liste  du  recensement. 
N.  77  (139  apr.).  Pétition  adressée  à  Tépistratège  Julius  Petronianus  par  Pabous, 
dénonçant  comme  fraudeurs  deux  employés  de  l'octroi  du  Fayoum . 
N.  78  (184  apr.).  Pétition  adressée  à  un  centurion. 

N.  79  (eny.  186  apr.).  Pétition  adressée  à  Pomponius  Faustianus  (?),  préfet 
d'Egypte,  et  accusant  de  concussion  certains  magistrats  d'Hermopolis. 

N.  80  (232-233  apr.).  Fragment  de  pétition  mentionnant  le  préfet  Mevius 
Honoratianus. 

N.  81  (247  apr.).  Pétition   à  Aurelius   Nemesianus,  vice-stratège   du  nome 
HermopoUte.  Mention  de  Valerius  Firmus,  un  nouveau  préfet  d'Egypte. 
N.  82  (iu«-iv«  s.  apr.).  Pétition  à  ..,banus{'f),  préfet  d'Egypte  inconnu  jusqulci. 
N.  83  (m«-iv«  s.  apr.).  Pétition  adressée   à  ...cianus,   probablement   Clodius 
Culcianus,  préfet  d'Egypte  sous  Constantin  et  grand  persécuteur  de  chrétiens. 
N.  84  (n«  ou  m*  s.  apr.).  Fragment  d'une  pétition. 

N.  85,  pi.  XIII  (78  apr.).  Apollonius  et  Orion  demandent  à  Hermaios,  exégète,  le 
droit  de  prendre  pour  cinq  ans  en  location  une  propriété  appartenant  à  des  orphe- 
lins. Mention  d'un  dëme  nouveau  d'Alexandrie  :  <l>iXoxXâtu8{({)  xû  xil  'A^Oatet. 

D'autres  demandes  de  location  se  lisent  sur  les  numéros  86  (78  apr.);  88, 
(128  apr.)  ;  90  (159 apr.);  91  (159  apr.);  92,  pi.  XVH  (162-163  apr.);  93  (181  apr.). 
Ce  dernier  document  se  rapporte  à  un  pressoir.  Les  numéros  87  (125  apr.)  et  89 
(121  apr.)  sont  des  contrats  de  location  de  terrains.  Signalons  dans  le  n.  87  le 
nom  de  lieu  HavS^^Xa  MCpv^  dans  le  Fayoum. 
•^  N.  94  (208  apr.).  Contrat  d'association  agricole. 

N.  95  (109  apr.)  et  n.  96,  p.  121  (213  apr.).  Ventes  de  terrains  àHermopolis. 
N.  97  (180-192  apr.).  Offre  d'achat  d'un  immeuble  confisqué  (?). 
N.  98  (ii«  in«  siècle).  Liste  d'immeubles  vendus  ou  hypothécpiés  à  Hermo- 
polis.  J'y  relève  1.  10  la  mention  «itl  TÎi[ç]  *Iou5(aïx'fi;)  XatSpaç. 
N.  99  (179  apr.).  Partage  de  terrains,  en  double  exemplaire. 
N.  100  (198-211  apr.).  Convention  relative  à  une  pièce  d'eau. 
N.  101  (m*  s.).  Convention  relative  à  un  terrain. 
N.  102  (180  apr.].  Vente  d'un  chameau. 

N.  103,  pi.  IV  (90  apr.).  n.  104  (125  apr.);  n.  105  (127  apr.);  n.  106  (282  apr.). 
Quittances  de  loyers  fonciers. 

N.  107-109  (185-186  apr.).  Reçu  pour  du  blé  délivré  à  Antonius  Justinus 
Sou'sXixiptoc  SufT^tiçOtU  ^à  OùaXepiou  <l>povTe{vou  cirdEpy^ou  tt.ç  h  Kéiixia  tXkr^ç 
*Hp3xX£iavfic. 

N.  110  (75  apr.);  n.  111  (132  apr.);  n.  112  (128  apr.);  n.  113  (157  apr.).  Quit- 
tances pour  dettes  remboursées. 
^.  114-122  (ii«  et  m«  siècles).  Reçus  de  contributions. 


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444  &•  i>E  i^icci 

N.123  (uMu*  s.  apr.).  Fiche  personnelle  de  deux  mariniers. 
N.  124  (in*  s.  apr.).  Liste  des  gardes  attachés  à  la  personne  d'un   certain 
nombre  de  fonctionnaires  d'Hermopolis. 
N.  125  (i«'  s.).  Ck)mptes  d'un  enterrement  au  verso  d'une  pétition  mutilée. 
N.  126-129  (u*  s.).  Comptes  privés. 
N.  130-136.  Lettres  privées. 

N.  137  (288-289  apr.).  Fragment  d'un  dossier  de  lettres  officielles  mentionnant 
deux  nouveaux  préfets  d'Egypte  Sallustius  et  Valerius  Pompeianus.  Au  verso 
le  texte  giammatical  supra^  n.  21. 

N.  138,  pi.  XIX  (529  apr.).  Un  pilote  déclare  avoir  reçu  du  fisc  dix  tonnes  de 
charbon  de  bois  qu'il  se  charge  de  transporter  par  eau  jusqu'à  Alexandrie. 

N.  139,  pi.  XX  (350  apr.).  Tableau  de  nominations  proposées  au  praepoêUus  du 
12«  pagtt*  du  nome  Hermopolite. 

N.  140  (349  apr.).  Déclaration  des  ffiToX^yoï.   Mention  d'un  nouveau  préfet 
d'Egypte,  Flavius  Stratcgius. 
N.  141  (350  apr.).  Pétition  au  praepMilus  (voies  de  fait). 
N.  142  (iv*  s.  apr.).  Pétition  adressée  au  préfet  de  VAugustamnica. 
N.  143  (iv«  s.  apr.).  n.  144  (v«  s.  apr.).  Lettres  privées. 

N.  145,  pi.  XXI  (iv«-v«  s.  apr.).  Lettre  d'Apa  Johannes  à  Paulos,  très  intéres- 
sante au  point  de  vue  paléographique.  A  la  fin  courte  acclamation  en  copte. 
•^N.  146  (v«  s.  apr.).  Mandat  d'arrêt. 
N.  141  (iv«-v«  s.  apr.).  Emprunt  de  blé. 
N.  148,  pi.  XXII  (487  apr.).  Prêt  d'argent. 
N.  149  (vi«  s.].  Prêt  d'argent;  signé  en  latin  par  le  scribe. 
N.  150,  pi.  XIX  (592  apr.).  Paiement  anticipé  de  50  charges  de  foin.  Signé  en 
latin  par  le  scribe  Damianus. 
N.  151,  pi.  XXIU  (610-640  apr).  Promesse  de  paiement  d'argent  emprunté. 
N.  152  (v«-vi«  s.  apr.);  n.  153,  p.  187  (vi«-vii«  s.  apr.).  Lettres  privées. 
N.  154  (vi^vii*  s.  apr.).  Lettre  relative  à  un  hôpital  (vo9oxo{itoy). 
N.  155  (v«  s.  apr.).  Liste  de  salaires,  payés  en  blé. 
N.  156  (vuo  s.).  Ordre  de  paiement. 

NN.  157-158  (612  apr.].  Deux  reçus  donnés  à  la  banque  de  Macarius  à 
Ox3rrhynchu8. 

NN.  159-189.  Description  des  papyrus  trop  mutilés  pour  être  publiés  in  extenso; 
je  relève  ; 
N.  159.  Iliade  XXl-XXII  (iv«  s.  apr.). 
N.  160.  Fragment  chrétien  (?)  en  prose,  sur  parchemin. 
NN.  166-168.  Papyrus  Ptolémaîques  de  Pathyris. 
N.  182.  Fragment  bilingue  en  grec  et. en  latin. 

La  fin  du  volume  comprend  (nn.  190-201)  une  nouvelle  série  de  firagments  chré- 
tiens à  ajouter  à  ceux  publiés  dans  le  premier  volume  : 

N.  190,  pi.  XXIV  (vi*  s.  apr.).  Fragments  du  Pasleur  d'Hermas,  importants  pour 
la  constitution  du  texte  parce  qu'ils  démontrent  définitivement  que  Simonides 
avait  fabriqué  le  texte  qu'il  a  publié  de  la  fin  du  Pasteur, 

N.  191,  pi.  XXIV  (vio  s.  ap.).  Exode  XIX,  1-2  et  6-6  et  Isaïe  58,  11-12  et  13-14. 
Ce  deuxième  fragment  a  été  fort  habilement  identifié  par  M.  Deissmann. 


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BULLETIN   PAPTROLOGIQUE  443 

N.  192,  pi.  XXIV  (vi»  8.  apr.),  Deutéronome  XXXI  f,  3-10.  Même  ms.  que  le 
précédent. 

N.  193  (vi«  s.).  Fragment  de  parchemin.  Proverbes  X. 

NN.  194-201.  Nombreux  fragments  chrétiens  littéraires,  trop  rapidement  décrits 
par  les  éditeurs. 

Dans  les  copieux  index  je  relève  au  hasard  quelques  détails  curieux  : 

Dans  VIndex  verborvm  des  fragments  littéraires,  les  mots  :  SudirpoicéXataroç,  iici- 
^o€(<,  voxoçopsTv,  ffaçTjviTrf.ç,  axoic(!Jsff6at  (?),  uitepaydvtwç  ; 

Des  noms  géographiques  comme  Takti,  qui  est  peut-être  le  mystérieux  TaXsauc 
du  crocodile  Dutuit,  peut-être  même  le  Talîl  fouillé  il  y  a  dix  ans  par  M.  Pétrie; 

Des  fonctionnaires  aux  noms  barbares  :  dpaôoToÇdTiiç,  èçdtxTwp,  îoupixwp,  xiyxtV 
Xipi(K,  jtaYiaTpÔTTjÇ,  x'pfow^apioî  î 

Des  titres  militaires  obscurs  :  9^\i;ad\io^  ipiOfiou poffxuiv^t aXiSavaptuv 

dont  les  éditeurs  n'ont  rien  pu  tirer  et  où  on  ne  reconnaît  qu'avec  hésitation  un 
$emissarius  (==  demi-solde)  numeri...  leonloclibanariorum  (la  lecture  x^i6av3piu>v 
est  certaine  d'après  le  facsimile)  (1). 

Des  titres  sacerdotaux  comme  Xeouviç. 

Comptes  rendus.  Le  volume  a  déjà  été  Tobjet  d'un  certain  nombre  d'articles  : 

Th.  Mommsen,  Die  Heimath  des  Gregorianus  dans  Zeilschr,  der  Savigny-Stiflung 
XXU  (1901),  pp.  139-144.  [Il  reproduit  p.  143  Amh.  10]. 

L.  Mitteis.  The  Amherst  papyri  nr.  88,  ibid.  pp.  151-160. 

Th.  Mommsen,  Die  Fragmente  zweier  lateinischer  Handschriften  juristischen 
Inhnlls  in  Ed.  Il  der  von  Grenfell  und  Hunt  herausgegebenen  Amherst  Papyri 
ibid.  pp.  195-195  [Amh.  27-28] . 

L.  Mitteis.  Aegyptisc/ie  Urkunde,  betreffend  die  agnitio  bonorum  possessionis^ 
ibid,pp,  198-199  [Amh.  12]. 

A.  Deissmann.  Die  Amherst-Papyri  II  dans  Beilage  zur  Allgemeinen  Zeitung 
1901,  n.  25,  pp.  1-2  [surtout  Amh.  130, 190, 191  6]. 

C  Wessely.  Wochenschr.klass,  Philol.  XIX  (1902),  col.  169-111  [quelques  correc- 
tions]. 

M.  Ihm.Eine  laleinische  BabriosObersetzung  dans  Hermès  XXXVII  (1902)  pp.  141- 
151  [Amh.  26]. 

H.  Weil.  Nouveaux  papyrus  littéraires  dans/oz/m.  des  savants,  1901,  pp.  137- 
141  [surtout  littéraires].  Cf.  aussi  C.  R.  Acad.  Inscr.  1901,  pp.  613-614.  L'article 
de  M.  Weil  est  réédité  dans  ses  Études  de  littérature  et  de  rythmique  grecqus 
(Paris,  1902,  in-16*)  pp.  1-8  :  Un  fragment  de  tragédie  et  pp.  8-9  :  Fragment  d'un 
drame  satyHque  d'Euripide. 

G.  Lumbroso,i{en(ftc.  Accad.  Lincei  X  (1901),  pp.  241-255  [surtout  non  littéraires). 

T.  W.  Allen.  Classical  review.  XV  (1901)  pp.  425-426  [Amh.  11, 13,  16]. 

F.  B  (lass).  Literarisches  Centralblatt,  LI  (1901)  col.  1168-1110. 

P.  Viereck.  Bei^phitoL  Wochenschr.  XXII  (1902),  col.  115-120. 

W.  Ramsay.  Corroborations  dans  The  Expositor,  1901. 

(1)  Cf.  Wessely  Denkschr,  Wien,  Akad.  XXXVI  (1899)  p.  141.  On  y  trouvera 
dans  un  papyrus  de  Paris  la  mention:  xtvrrivaptb)  apiO{j.o[u  xuv  Y£vv]aiioxaiT(<>v  Xs(i>[v](i>v 
xXifiavxpiov . 


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446  s.  DE  Rica 

U.  Wilcken.  Archiv,  II  (1902),  pp.  117-136. 

L.  Wenger.  Zu  den  Rechtsurkunden  in  der  Sammlung  dea  Lord  Amhersl  dans 
Archiv  il  (1902),  pp.  41-62  fAmh.  27,30,  32,  32  R,  33,  34,  35  etc.]. 

L.  Radermacher.  Aus  dem  zweilen  Bande  der  Amhersl  Papyri  dans  Kheiti,  Mu8. 
LVII  (1902)  pp.  137-151  [surtout  littéraires]. 

F.  G.  Renyon.  Arch,  report,  1900-1901,  p.  56  et  59. 

T.  Reinach.  i?wi/e  des  études  grecques  XV  (1902)  p.  102. 

U.  von  Wilamowitz-Môllendorff  Arch.  AnzeigerUVl  (1901)  p.  220. 

G.  Fraccaroli.  Rivista  di  filologia  XXX  (1902)  pp.  386-352. 

Aux  articles  énumérés  dans  mon  premier  bulletin  (p.  189),  relatifs  aux  Amhent 
papyri  I  il  faut  ajouter. 

Grenfell  et  Hunt.  The  Amherst  papyri  II  p.  204  :  Addenda  and  corrigenda  to 
Amhersl  papyHparl  I  et  pi.  XXV  (une  excellente  phototypie  du  recto  du  n.  3,  la 
célèbre  «  lettre  de  Rome  »). 

E.  J.  Goodspeed.  Amer,  Joum,  oftheol,  V  (1901)  pp.  362-364. 

K.  Krumbacher.  Byz,  Zeilschr  X  (1901),  pp.  331-333  [Amh.  2]  (cf.  p.  673). 

E.  L  (ippelt).  Lilerarisches  Centralblalt,  1900,  col.  1988-1989. 

E.  Preuschen,  Ein  altchristlicher  Hymnus  dans  Zeilschr,  fur  die  Neuleslamenl- 
liche  Wissenschafl,  Il  (1901),  pp.  73-80  [Amh.  2]. 

E.  Schûrer,  Theologische  Literaturzeilung,  XXV  (1901),  col.  601-603. 

E.  Preuschen.  Berl,  philol,  Wochenschr.  XXII  (1902)  col.  355-361. 

t  R.  H.  Charles.  The  Ascension  of  Isaiah,  Iranslaled  from  the  Ethiopie  version, 
which  together  with  the  nevo  greek  fragment^  the  latin  versions  and  the  latin  trans- 
lalion  oflhe  Slavonic  is  hef*e  published  in  full,  edited  wilh  introduction  notes  and 
indices.  London  (A.  &  C.  Black)  1900, 8o  pp.  LXXIV-188.  Cf.  Theol,  Litei*aturzeilung 
XXVI  (1900)  col.  169-171  le  compte  rendu  de  Schûrer  qui  reproche  à  Charles  de  ne 
pas  avoir  suivi  d'assez  près  les  premiers  éditeurs. 

F.  G;  Kenyon.  Arch,  report.  1900-1901,  pp.  54. 

t  N.  Bonwetsch.  Ein  Bruchstûck  des  griechischen  Textes  der  Ascensio  Isaiae  dans 
Theol.  Literaturblatt,  XXI  (1900),  pp.  513-514  (?). 
C.  Wessely,  Wochenschr,  klass.  Philol.  XVII  (1901)  col.  369-371. 

PAPYRUS  CRAWFORD. 

Un  grand  seigneur  anglais,  the  Earl  of  Crawford  and  Balcarres,  avait  réuni  une 
collection  d'environ  deux  mille  papyrus  dans  son  château  de  Haighall  (Lancashire). 
M.  Offord  m'a  écrit  que  Madame  Margaret  Rylands,  la  richissime  et  généreuse 
fondatrice  de  la  Rylands  library  de  Birmingham,  a  fait  l'acquisition  des  papyrus 
et  manuscrits  Crawford-Balcarres  par  l'intermédiaire  de  M.  Sotheran,  libraire  à 
Londres.  MM.  Grenfell  et  Hunt  (1)  ont  commencé  le  catalogue  de  cette  importante 
collection  sur  laquelle  je  ne  possède  que  peu  de  renseignements  :  on  y  trouve,  dit- 
on,  non  seulement  des  papyrus  grecs,  mais  aussi  de  nombreux  fragments  per- 
sans, arabes,  égyptiens  et  coptes. 

(1)  On  trouve  cités  des  Crawford  papyri  dans  Amhersl^  II,  pp.  103, 116,  Fayûm 
towns  p.  199, 


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BULLETIN    PAPYROLOGIQUE  447 

Quelques-uns  des  textes  coptes,  provenant  de  la  collection  Tattam,  ont  été  étu- 
diés par  M.  Amélineau  (1),  ainsi  que  par  Lightfoot  et  Horner.  Parmi  les  papyrus 
grecs  se  trouvent  douze  colonnes  de  l'Odyssée  (m«  s.  apr.)  et  un  fragment  gréco- 
latin  fort  curieux. 

Cf.  une  note  intéressante  :  Die  Handschrifiensammlung  der  Bibliolhek  Lord 
Crawford's  dans  Beilage  zur  Allgemeinen  Zeitung,  1902, 1,  p.  120  d>.près  f  0.  von 
Schleinitz,  ZeitschHft  fur  BUcherfreunde. 

COLLECTIONS  DIVERSES. 

M.  Horner  le  savant  éditeur  des  évangiles  coptes  possède  un  feuillet  de  parche- 
min du  ix«  siècle  contenant  Mathieu  IV,  2-11  en  grec  et  en  sahidique.  Cf.  Gregory 
Prolegomena  p.  439  et  Textkritik  I,  pp.  67-68. 

La  collection  de  papyrus  grecs  publiée  en  1889  par  M.  Sayce  dans  le  livre  de 
M.  Pétrie,  Hawara,  Biahmu  and  Arsinoe,  est  entre  les  mains  de  M.  J.  G.  Milne  qui 
va  la  rééditer  prochainement.  Il  a  eu  Tobligeance  de  me  la  communiquer  en  jan- 
vier 1902.  Dans  une  série  de  fragments  non  identifiés  (Haeberlin  n.  137  a).  J'ai 
réussi  à  retrouver  un  passage  de  la  Cyropédie  (IV,  5,  41-44). 

J'ai  copié  à  Londres  à  University  Collège,  dans  la  collection  léguée  par  Amélia 
B.  Edvrards,  une  amulette  chrétienne  sur  papyrus  assez  intéressante. 

M.  Crum  Coplic  ostraca  (Londres,  1902  4»), pp.  4-5,  n.  522,  pi.  83,  publie  avec 
l'assistance  de  M.  Brightman  un  ostrakon  grec  d'Echmounein  de  la  collection 
Hilton-Price  portant  une  remarquable  formule  magique  que  réédite  M.  Wilcken 
Archiv,  II  (1902),  p.  173.  M.  Crum  (o.  c.  nn.  523-525  et  427428)  publie  aussi  cinq 
ostraka  grecs  de  la  collection  Pétrie  :  les  deux  premiers  contiennent  des  vers 
d'Homère  (Iliade  I),  le  troisième  un  fragment  de  glossaire  homérique  (?),  les  deux 
autres  des  reçus  de  contributions. 

A.  H.  Sayce,  Greek  ostraka  from  Egypt  dans  Proceeding»  of  the  society  of 
biblical  archeology,  XXII  (1901)  pp.  211-217  publie  13  ostraka  grecs  parmi  les- 
quels un  trouvé  à  Ombos  et  un  autre  à  El-Rab.  Onze  de  ces  ostraka  sont  dans  sa 
collection,  un  appartient  à  son  cousin  A.  B.  Sayce,  l'autre  à  M.  Goodwin  de 
Harvard. 

PAPYRUS  DE  PARIS 

J'ai  examiné  les  papyrus  achetés  par  M.  Omont  à  l'Exposition  Universelle  de 
19O0  [B.  I,  p.  189]  et  qui  se  trouvent  aujourd'hui  à  la  Bibliothèque  Nationale 
sous  la  cote  Supplément  grec  1291.  Le  lot  se  compose  de  douze  fragments  dont 
cinq  en  grec  et  sept  en  copte.  Tous  sont  de  l'époque  arabe  (vue  ou  viiio  s.  apr.), 
sauf  un  fragment  grec  qui  peut  être  du  iv»  siècle.  J'y  relève  une  lettre  d'envoi  de 
denrées  alimentaires  remises  par  lar/vaxioç  à  Tb>  Oaocpi^evtaT^  xxc  o<7iu>[TaTo>]  ^jlou 
iraTp{t)  aica  StvouOti  eiciff*(oit(i))...  (vur  s.?).  Le  fragment  du  iv©  siècle  (?)  men- 
tionne toute  une  série  de  x(<>!AOYpa{i.{jiaxei{. 

La  Bibliothèque  Nationale  a  également  fait  l'acquisition  (Supplément  grec  1294) 

(1)  Recueil  de  travaux,  V  (1884),  pp.  105-139;  Gregory,  Textkritik,  pp.  540  et 
$46-548. 


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448  s.  DE    RICCI 

d'un  fragment  de  papyrus  grec  littéraire  avec  miniatures  qui  se  trouvait  en 
France  depuis  une  vingtaine  d'années,  dans  une  collection  particulière. 

J'ai  eu  Toccasion,  au  cours  de  l'année  1901  d'examiner  la  plupart  des  papyrus 
conservés  dans  les  deux  grandes  collections  Parisiennes,  le  Louvre  et  la  Biblio- 
thèque Nationale  ;  voici  le  résultat  de  mes  recherches. 

Les  papyrus  grecs  du  musée  du  Louvre  peuvent  être  classés  dans  quatre  séries  : 

1*  l'ancien  fonds,  comprenant  les  papyrus  publiés  dans  le  recueil  de  Hase, 
Letronne,  Egger  et  Brunet  de  Presle  :  ces  papyrus  se  trouvent  dans  le  cabinet 
de  M.  Pierret,  sauf  les  papyrus  littéraires,  exposés  dans  la  Salle  des  Colonnes, 
un  document  isolé  conservé  chez  M-  Révillout  et  un  autre  dans  la  Salle  d'étude 
des  papyrus. 

20  quelques  acquisitions  isolées  comme  le  papyrus  magique  Mimaut,  le  papyrus 
Didot,  l'Hypéride  Chasles,  le  fragment  Pindarique,le  fragment  sur  l'optique  (tous 
les  cinq  dans  la  salle  des  colonnes)  et  le  papyrus  ptolémaïque  Chasles  (chez 
M.  Pierret). 

30  le  fonds  du  Fayoum  :  plusieurs  centaines  de  papyrus  byzantins  tous  dans  la 
Salle  des  colonnes,  sauf  une  dizaine  chez  M.  Pierret  et  une  autre  dizaine  dans  la 
Salle  d'étude  des  papyrus. 

40  le  grand  papyrus  d'Hypéride  (salle  des  colonnes)  et  les  papyrus  achetés  en 
même  temps  que  lui  (chez  M.  Pierret). 

Parmi  les  documents  inédits  je  relèverai  les  suivants  : 

i<>  Un  traité  sur  Thuttre,  au  verso  du  papyrus  optique  7733  (ii«  ou  m*  s.  av.) 

2°  Fragment  d'un  hymne  chrétien,  à  acrostiche  alphabétique  (vu*  s.  apr.)  sur 
parchemin. 

3«  Prière  chrétienne  sur  parchemin. 

4*  Un  fragment  d'Aristophane  (Oiseaux  1057-1127)  décrit  par  M.  H.  WeU  C.  R. 
Acad,  Inacr.  X  (1882),  p.  88  et  Revue  dephiloL  VI  (1882),  pp.  179-185. 

50  ui*  Épttre  de  Jean  13-15  etÉpttre  de  Jude  4-5  (vi*  s.)  sur  parchemin. 

6«  Fragment  latin  en  semi-onciales  sur  parchemin. 

7*  (vi«  s.)  deux  fragments  d'un  apocryphe  relatif  à  Jacob  et  Joseph  (7738  a)  ; 
d'autres  fragments  du  môme  papyrus  sont  à  Oxford  et  à  Londres  (Br.  Mus.  113). 

8«  Comptes  byzautins  :  six  feuillets  (8053)  donnés  jadis  par  Mariette. 

9^  (10341,  10342).  Grand  document  d'époque  romaine.  Comptes  militaires  en 
grec  au  verso  (camp  de  Dionysias). 

100  (10356).  Duplicata  de  BGU  322. 

11*  (10358).  Longue  lettre  du  m«  ou  iv«  s. 

12*  (10361)  Pétition  à  T.  Flavius  Titianus,  l'an  17  d'Hadrien  (Soknopaiou  nêsos). 
-^30  (10365).  Prêt  de  72  drachmes  l'an  25  de  Caracalla  (Soknopaiou  nêsos). 

140  (10436).  Document  en  neuf  colonnes  de  l'époque  de  Macrinus. 

15*  Je  n'ai  pas  encore  examiné  en  détail  les  nos.  10348,  10349,  10355,  10359, 
10363,  10424,  10434,  10533. 

160  On  peut  à  peine  considérer  comme  publiés  les  documents  ptolémaïques  de 
Pathyris  (10593, 10594,  10627,  10629,  10630,  10632)  dont  M.  Révillout  a  donné  de 
médiocres  copies  dans  ses  Mélanges  sur  la  métrologie. 

Ajoutons  discrètement  que  l'on  n'obtient  pas  sans  difficulté  communication 
des  papyrus  du  Louvre  et  que  les  savants  qui  désireraient  y  travailler  feront 


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BULLETIN   PAPYROLOGIQUB  449 

bien  d'en  adresser  la  demande,  trois  mois  d'avance,  à  M..  Kaempfen,  directeur 
des  Musées  Nationaux.  A  la  Bibliothèque  Nationale  la  situation  est  différente  et 
il  suffit  d'une  vingtaine  de  minutes  pour  avoir  un  papyrus  entre  les  mains. 

Les  papyrus  grecs  que  possède  la  Bibliothèque  Nationale  sont  tous  inscrits 
dans  le  Supplément  grec  dont  on  connaît  l'inventaire  dressé  par  M.  Omont. 
Comme  documents  inédits  ou  peu  connus  je  signalerai  : 

!•  (910).  Cité  comme  inédit  par  M.  Wilcken  Griecfiische  Ostraka,  1,  p.  603, 
notes  4  et  5.  Publié  dès  1840  par  Champollion-Figeac  dans  Silvestre,  Paléographie 
Universelle ^  t,  I,  pi.  59, 1. 

2*  (1100).  «  Rôles  d'impôts  d'une  province  d'Egypte  »  (vi«  s.)  quatre  bandes  de 
cuir,  don  de  M.  Virey  (1888).  Ils  sont  placés  entre  deux  plaques  de  celluloîde  et 
non  entre  verres,  système  dont  on  ne  comprend  pas  les  avantages  et  qui  pré- 
sente au  moins  l'inconvénient  de  rendre  le  déchiffrement  plus  difficile,  à  cause  du 
peu  de  transparence  des  plaques. 

3«  (1099).  Les  quatre  hexamètres  publiés  par  M.  Wilcken  (cf.  Hermès^  XXÏI,  1887, 
pp.  635-636)  sont  introuvables  et  le  feuillet  qui  les  portait  a  disparu.  A  sa  place 
^'ai  trouvé  un  texte  chrétien  du  v«  siècle  d'une  dizaine  de  lignes  que  je  recom- 
mande aux  théologiens  (fragment  d'homélie?) 

4*"  Dans  les  fragments  de  parchemins  coptes  provenant  du  monastère  blanc 
{Delr  Amba  Schnoudi)  près  d'Akhmtn  et  conservés  dans  les  trente  volumes  du 
ms.  copte  129  se  trouvent  un  certain  nombre  de  feuillets  en  langue  grecque. 
M.  Amélineau  a  réuni  les  fragments  du  Nouveau  Testament  dans  un  travail  inti- 
tulé :  Notice  des  mss.  coptes  de  la  Bibliothèque  Nationale  renfermant  des  textes 
grecs  du  Nouveau  Testament  et  publié  dans  les  Notices  et  extraits  des  mss.  de  la 
Bibliothèque  Nationale  t.  XXXIV,  2«  partie  (1895),  pp.  363-427  et  6  planches  en 
phototypie.  (Cf.  Gregory,  Texlkritik,  I,  pp.  69-72,  120,  454-425;  von  Dobschûtz, 
LC,  tome  xlv,  1895,  col.  1857-59). 

On  a  peu  publié  récemment  sur  les  papyrus  du  Louvre  :  je  relève  seulement  : 

Sitzler,  Jahresber,  Bursian  CIV  (1900),  pp.  108-113.  Analyse  de  divers  articles 
concernant  le  fragment  d'Alcman. 

A.  Olivieri.  Sul  papiro  del  Louvre  n.  7733  dans  Rivista  di  filologia,  XXIX  (1901), 
pp.  73-76. 11  s'agit  du  papyrus  optique  (Haeberlin  n.  118),  publié  il  y  a  dix  ans  par 
M.  Wessely.  M.  Olivieri  n'a  pas  vu  l'original.  J'ai  collationné  avec  le  papyrus 
la  copie  de  M.  Wessely  et  j'ai  établi  ainsi  un  nouveau  texte  plus  correct  que 
j'espère  publier. 

A.  Deissmann,  Bible  étudies  (Edimbourg,  1901,  in-8o),  cite  des  papyrus  de 
Paris  (voir  plus  haut). 

L.  Wenger,  Rechtshistorische  Papyrusstudien  (Graz,  1902,  in-8o),  étudie  le 
papyrus  n.  23  de  M.  Wessely. 

H.  Weil,  Un  chœur  d'Aristophane  dans  Études  de  littérature  et  de  rythmique 
(Paris,  1902,  in-ie®,  pp.  10-19),  réédite  un  de  ses  articles  anciens  sur  un  parche- 
min du  Louvre  (1),  paru  dans  les  Mémoires  de  VAcad,  Insci\  T.  XXXI,  2«  partie 
(1884),  pp.  123-132  {Mémoire  sur  un  parchemin  grec  de  provenance  égyptienne.) 

H.  van  Herwerden,  Mnemosyne,  XXIX  (1901),  p.  218,  corrige  dans  le  grand 

(1)  Où  est  ce  parchemin?  M.  Révillout  ne  le  sait  pas,  moi  non  plus. 


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4S0  s.   DE   RICCI 

papyrus  magique  de  la  Bibliothèque  nationale,  1.  184,  xo/XaÇoxOiiuv  en  «ocx^ot^o- 
xiSpKov  et  l.  2644  Suçayjta  en  (iiJcraYti.a. 

L.  Lafoscade,  De  epistulis  (Lille,  1902,  in-8o),  pp.  55-56,  n.  135  republie  la  lettre 
de  Qaudius  Diognetus  au  stratège  du  nome  Panopolite,  publiée  jadis  par 
Wilcken,  Uermesy  XXIIl  (1888),  p.  592,  mais  dont  je  n'ai  jamais  pu  retrouver 
Toriginal. 

F.  Ll.  Griffith,  The  old  Coptic  magical  texts  of  Paria  dans  Zeitschrift  fOr  aeg, 
Sprache,  XXXVIII  (1900),  pp.  85-93  (cf.  p.  12,  note  2)  et  The  date  of  the  old  coptic 
texts  and  their  relation  to  Christian  coptic,  ibid.,  XXXIX  (1901),  pp.  18-82  (cf. 
p.  86)  étudie  longuement  les  formules  coptes  du  grand  papyrus  magique  de  la 
Bibliothèque  nationale. 

P.  G.  Renyon,  Introduction,  pp.  89-90,  pi.  VII  donne  un  fac-similé  d'une  page 
du  codex  Regius.  (L)  des  Évangiles  (Paris,  gr.  62).  Cf.  Gregory,  Textkritik,  1, 
pp.  55-56. 

FOUILLES  DE  M.  JOUGUET 

C'est  à  la  bienveillance  de  M.  Pierre  Jouguet,  ancien  membre  de  l'École 
française  d'Athènes  et  actuellement  professeur  de  grec  à  la  Faculté  des  Lettres 
de  Lille  que  je  dois  le  rapport  suivant  sur  les  fouilles  qu'il  a  exécutées  au 
Fayoum  en  1900-1901  et  en  1901-1902,  aux  frais  du  ministère  de  l'Instruction 
publique.  C'est  une  primeur  intéressante  dont  les  lecteurs  de  ce  Bulletin  devront 
remercier  vivement  M.  Jouguet^  à  qui  je  laisse  la  parole  :  «  Prenez  une  carte 
«  du  Fayoum  et  cherchez  Gharaq-el-Sultani.  Ce  village  occupe  le  fond  d'un 
«  bassin  annexe  du  Fayoum  et  Browne  dit  très  justement  :  The  Gharaq  hasin  is 
«  the  Fayum  dépression  on  a  small  scale.  Au  nord-ouest  de  Gharaq  toutes  les 
«  cartes  donnent  Medinet  Ma'adi  :  c'est  là  que  j'ai  planté  ma  tente  en  1900.  Un 
«  premier  rapport  sur  cette  campagne  va  paraître  au  Bulletin  de  Correspondance 
«  Hellénique  (1);  vous  y  verrez  comment  j'ai  été  entraîné  à  trois  quarts  d'heure 
a  de  marche  vers  TOuest,  à  un  endroit  qui  s'appelle  Ghôran  ou  Hiôran  dans  le 
«  langage  géographique  des  bédouins  de  la  région.  Il  y  a  là  quelques  ruines  de 
«  maisons,  cachées  sous  trois  ou  quatre  petites  buttes  d'un  aspect  très  humble. 
«  Mais,  dans  le  voisinage  immédiat  des  maisons,  sur  un  dos  d'àne  que  forme  fe 
a  désert  en  cet  endroit,  nous  avons  trouvé  une  nécropole  ptoléma!que,  longue  de 
«  500  mètres,  large  d'environ  60  ou  10  en  moyenne.  Cette  nécropole  nous  a  fourni 
<i  une  grande  quantité  de  cartonnages  en  papyrus  :  dans  mon  inventaire  je 
«  donne  un  numéro  à  chaque  pièce  du  vêtement  funèbre  et  j'û  dépassé  le 
«  numéro  300.  L'opération  délicate  du  déroulement  n'est  pas  assez  avancée  pour 
«  que  je  puisse  vous  signaler  beaucoup  de  pièces  importantes  ;  je  n'ai  pas  encore 
«  trouvé  le  nom  ancien  de  l'endroit.  Vous  pouvez  noter,  comme  fragment  litté- 
«  raire,  un  fragment  de  Comédie  (Nouvelle)  d'une  cinquantaine  de  vers. 

«  J'ai  fouillé  les  maisons  de  Ghôran  cette  année  :  la  plus  belle  découverte  qui 
«  ait  été  faite  est  celle  de  quelques  fragments  de  VApocalypse  en  dialecte  copte 

(1)  P.  Jouguet,  Fouilles  du  Fayoum  dans  BulL  corr.  hell.,  XXV  (1902),  pp.  319-411. 


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BULLETIN   PAPYROLOGIQUE  481 

«  du  Fayoum  ;  le  village  parait  n'avoir  été  habité  qu'à  l'époque  grecque  et  à 
fl  répoque  copte. 

c  Bien  plus  importante  est  notre  campagne  de  cette  année.  Cette  fois-ci,  j'étais 
«  accompagné  de  M.  Gustave  Lefebvre,  membre  de  l'École  d'Athènes  :  nous  étions 
«  à  Medinel-en-Nakas  au  sud-ouest  de  Ghôran  et  à  Touest-nord-ouest  de  Gharaq. 

«  Dans  le  kôm^  nous  avons  découvert  un  temple^  grande  construction^  partie  en 

<  pierre,  partie  en  briques  crues.  A  quinze  mètres  en  avant  de  l'entrée  propre- 
«  ment  dite,  un  petit  propylon.  Une  inscription  dédicatoire,  malheureusement 
fl  brisée  dans  sa  partie  centrale,  indique  que  le  propylon  (t6  icpdicuXov)  et  la  partie 
«  en  pierre  de  l'édifice  (xà  XiOtxà  ip^a,  savoir  le.  pronaos)^  ont  été  dédiés  la 
»  42«  année    d'Evergète    II   (121   av.)  par  un    personnage  qui   est  îit]icipx'rf« 

<  Ix*]  I  dvSpûv  et  par...  au  dieu  "Hptov  (restitution  certaine). 

«  Ce  pronaos  est  décoré  de  curieuses  peintures  datant,  autant  que  l'on  en  peut 
«  juger,  du  i«'  ou  n«  siècle  après  Jésus-Christ  ;  des  grafflli  montrent  c(u'à  cette  épo- 
m  que  le  temple  était  consacré  au  culte  de  £6paici(  (sic)  (£opiici8i  xal  toiç  auvviotç 
«  Otot;).  Les  peintures  ont  été  copiées,  avec  beaucoup  de  soin,  et  en  couleur 
«  toutes  les  fois  que  cela  a  été  possible  par  ma  femme.  Sous  une  de  ces  pein- 
«  tures,  très  effacée,  il  y  avait  une  inscription  grecque.  On  l'apercevait  parce 
«  que  tout  un  grand  morceau  de  stuc  était  tombé.  Le  tableau  une  fois  copié  et 
«  non  sans  avoir  pris  l'avis  de  M.  Théodore  Reinach,  nous  avons  fait  sauter  le 
«  stuc,  et  nous  nous  sommes  trouvés  en  présence  d'une  stèle  encastrée  dans  la 
«  muraille,  contenant  un  texte  de  cinquante  lignes  en  assez  bon  état.  L'inscrip- 
*i  tion  date  de  Ptolémée  Alexandre  ;  elle  est  postérieure  à  la  mort  de  Cleo- 
«  pâtre  III,  qui  n'est  pas  nommée,  tandis  que  sa  sœur  [Cléopâtre  ou  Bérénice] 
«  est  associée  avec  lui.  C*est  une  lettre  de  deux  prêtres  du  temple  de  Hérons  à 
«  Magdola,  qui  protestent  auprès  du  roi  contre  les  exactions  des  fonctionnaires, 
a  financiers  et  demandent  la  confirmation  des  privilèges  du  temple.  La  lettre  est 
«  suivie  d'un  visa  de  l'épistratège,  sous  forme  de  billet  au  stratège  lui  donnant 
«  l'ordre  de  veiller  à  ce  qu'aucune  violence  ne  soit  commise  contre  le  temple  ; 
«  visa  du  stratège,  sous  forme  d'ordre  à  l'épistate  d'obéir  aux  ordres. 

«  Il  n'est  pas  douteux  c[ue  le  temple  en  question  ne  soit  celui  que  nous  avons 
«  trouvé  et  que  par  conséquent  Magdola  ne  soit  le  nom  ancien  de  Nahas. 
«  Qu'est-ce  que  le  dieu  Héron,  comment  à  l'époque  romaine  Sérapis  a-t-il  pris 
«  la  première  place,  ce  sont  là  des  questions  qne  M.  Lefebvre  a  étudiées  et 
€  en  partie  élucidées.  Mais  vous  me  permettrez  de  n'en  rien  communiquer  au 
€  public  avant  que  nos  idées  sur  ce  point  soient  tout-à-fait  fixées. 

«  Dans  une  salle  du  temple,  autres  peintures  :  bustes  de  Sérapis  et  d'Isis. 
«  Grandes  fresques  représentant  des  scènes  d'offrande  au  serpent.  Ces  dernières 
••  sont  une  donation  d'un  certain  Akiaris  en  l'honneur  des  héros.  Leur  style, 
«  comme  aussi  l'inscription,  montrent  qu'elles  ne  sont  pas  antérieures  au  temps 
«  des  Sévères. 

«  La  nécropole  ptolémaïque,  à  900  m.  du  kôm^  nous  a  livré  un  assez  grand 
«  nombre  de  beaux  cartonnages.  Les  pièces  les  plus  importantes  trouvées  jus- 
«  qu'ici,  sont  une  série  de  pétitions  au  roi,  pleines  de  détails  intéressants  sur  le 
€  village.  La  nécropole  des  crocodiles,  qui  faisait  suite  à  celle  des  hommes,  ne 
«  nous  a  rien  donné.  » 


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452  8.  DE    RICCI 

Depuis  qu'il  m'a  écrit  cette  lettre  longue  et  intéressante.  M.  Jouguet  est  vena 
lire  à  TAcadémie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres  un  rapport  sur  ses  fouilles, 
le  21  juin  1902.  A  la  suite  de  cette  lecture  M.  Bréal  a  proposé  à  TAcadémie  de 
voter  une  somme  destinée  à  Tachât  de  papyrus  grecs  :  la  proposition  est  favora- 
blement accueillie.  M.  Jouguet  reprendra  ses  fouilles  cet  hiver. 

FOUILLES  DE  M.  GAYET 

Les  papyrus  du  v«  siècle,  trouvés  à  Antinooupoulis  (l)  par  M.  Gayet  [B.  I,  p.  189] 
ont  été  vendus  aux  enchères  le  17  juin  1901  et  adjugés  pour  480  fr.  à  M.  Guimet 
Ils  appartenaient  auparavant  à  la  Société  du  Palais  du  Costume.  Ils  sont  assez 
mal  décrits  dans  le  catalogue  de  la  vente  rédigé  par  M.  Gayet  (Paris,  1901,  in-8«), 
p.  11.  C'est  à  peu  prés  la  même  description  que  Ton  retrouvera  dans  un  article 
de  M.  Gayet,  Ma  cinquième  campagne  de  fouilles  à  Antinoé,  extrait  <Vune  confé- 
rence faite  au  musée  Guimet  le  iS  décembre  1900  àms  Revue  arch.,  XXXIX  (1901), 
p.  81,  et  encore  une  fois  dans  les  Annales  du  musée  Guimet ,  XXX,  2<  partie  (1902), 
p.  33  dans  un  autre  mémoire  de  M.  Gayet  :  L'exploration  des  nécropoles  gréco- 
byzantines  d'Antinoë  et  les  sarcophages  de  tombes  pharaoniques  de  la  ville  antique» 
J'ai  moi-même  publié  le  texte  des  papyrus,  avec  des  restitutions  de  M.  Wessely 
mais  sans  commentaire  :  Seymour  de  Ricci,   Trois  papyrus  du  musée   Guimet 
trouvés  à  Anlinoë  dans  Studien  zur  Palâographie  undPapyruskunde^  1(1091),  pp.  6-8. 
N.  1  (v*  s.  apr.).  Testament  d'Aurelius  CoUuthus. 
N.  2(454  apr.).  Vente  par  ce  même  CoUuthus  de  la  moitié  d^une  maison. 
N.  3  (456  apr.).  Certificat  délivré  à  une  femme  constatant  qu'elle  est  malade  et 
ne  peut  sortir. 

Cette  première  publication  est  des  plus  défectueuses  :  mon  manuscrit  était 
entre  les  mains  de  M.  Wessely  quinze  jours  après  le  déballage  des  papyrus  ;  j'ai 
envoyé  quelques  rectifications  et  additions  à  M.  Crùnert  qui  les  a  publiées  dans 
la  Wochenschrift  fUr  klassische  Philologie,  XIX  (1902),  col.  58-59.  M.  Wilckcn 
{Archiv  II,  1902,  pp.  141-142)  s'est  occupé  également  de  ces  documents  et  y  a 
apporté  des  corrections  précieuses.  Une  édition  définitive  en  est  préparée  par 
►  M.  Roberto  de  Ruggiero  qui  vient  de  republier  le  contrat  de  vente  n.  2  dans  un 
article  /  papiri  4p*eçi  e  Za  a  Slipulalio  dupjas  />  d&Qs  Bullettino  delV  Istituio  di 
Dirilto  Romano  XIV  (1902).  Le  texte  qu'il  en  donne  a  été  revu  par  mol  sur  l'ori- 
ginal, mais  il  faut  corriger  l.  2  une  coquille  cpaiitvoO  pour  ^ajiitvuO.  De  plus  1.  21 
M.  de  Ruggiero  n'a  pas  compris  que  le  papyrus  portait  <l  pouXr,0t{T,ç,  corrigé  par 
le  scribe  en  «n  pouXtiOsC-nç.  Enfin,  1.  27  on  lira  avec  M.  Wilcken,  liciçïpo[|jivïiv  •*; 

Qu'on  me  permette  encore  de  signaler  un  article  que  j'ai  publié  dans  les 
Annales  du  musée  Guimet,  XXX,  2«  partie  (1902),  pp.  47-50.  Seymour  de  Ricci, 
Quatre  papyrus  d'Antinoë  au  musée  Guimet,  trouvés  dans  la  tombe  (TAureliut 
CoUuthus.  Cet  article  ne  contient  que  la  traduction  française  des  trois  documents 
énumérés  plus  haut  et  d'un  quatrième  mutilé,  écrit  à  Theodosiopolis  le  29  juin  456. 

(1)  Je  renonce  à  la  forme  Antinoë  qui  n'est  pas  plus  antique  que  Lambessa.  H 
faut  choisir  entre  Antionoou  ou  Antinooupolis, 


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BULLETIN    PAPYROLOGIQUE  4Î)3 

Un  cinquième  document  est  demeuré  inédit  à  cause  de  sa  mutilation  extrême  : 
c'est  un  contrat  de  vente  analogue  au  n.  2. 

M.  Gayet  est  retourné  en  1900-1901,  pour  la  sixième  fois,  à  Antinooupolis.  Il 
en  a  rapporté  une  sixième  collection  qui  ne  le  cède  nullement  en  importance  aux 
cinq  autres.  Tout  le  monde  a  été  admirer  (?)  «  Thaïs  et  Sérapion  ».  On  consultera 
avec  fruit  la  brochure  annuelle  de  M.  Gayet,  Notice  relative  aux  objets  recueillis 
à  Anlinoé  pendant  les  fouilles  exécutées  en  i900'i90i  et  exposés  au  Musée  Guimet 
du  15  juin  au  31  juillet  1901  (Paris,  1901,  in-16,  pp.  35).  On  y  trouvera  décrite  une 
série  importante  de  tablettes  en  bois  enduites  de  cire  et  contenant  des  exercices 
d'écoliers  (pp.  14,  23  et  25)  relatifs  à  la  formation  des  mots,  la  géographie, 
Tarithmétique  et  la  tachygraphie.  Ces  tablettes,  aujourd'hui  au  musée  du  Louvre 
[département  des  antiquités  grecques  et  romaines),  ont  été  sommairement  décrites, 
d'après  mes  indications  par  M.  Crônert,  Beilage  zur  Allgem.  Zeitung^  1901, 
D.  246,  p.  3  (1).  Ayant  eu  Toccasion  de  les  examiner  depuis,  j  y  ai  reconnu 
entre  autres  textes  le  début  d'un  pater  noster  en  grec  (2) . 

Les  fragments  de  papyi*us  grecs  que  cite  M.  Gayet  (p.  15)  sont  également  au 
Louvre  :  ce  sont  deux  petits  fragments  d'un  texte  non  littéraire  d'une  jolie 
cursive  du  iv«  ou  du  v  siècle. 

La  septième  campagne  de  fouilles  de  M .  Gayet  à  Antinooupolis  (1901-1902)  n'a 
pas  été  nK>ins  productive.  On  consultera  encore  la  Notice  relative  aux  ol^ets 
recueillis  à  Antinoé  pendant  les  fouilles  exécutées  en  1901-1902  et  exposées  (sic) 
au  Musée  Guimet  du  5  juin  au  5  juillet  1902^  par  A.  Gayet  (Paris,  1902,  in-16,  pp.  35). 

J'y  relève  quelques  planchettes  coptes,  un  papyrus  copte  homilétique,  onze 
fragments  de  l'évangile  de  S.  Jean  en  copte  sur  papyrus  avec  une  ligne  de  grec 
en  bas  de  chaque  page  et  des  fragments  de  trois  papyrus  grecs,  l'un  daté  du  règne 
de  Valérien  et  Gallien,  un  autre  nommant  Théodose  et  Arcadius,  les  trois  étant 
très  mutilés  et  sans  grand  intérêt.  Je  pense  que  M.  Crum  publiera  les  textes 
coptes. 

COLLECTION  THÉODORE  REINACH 

M.  Théodore  Reinach  a  profité  d'un  voyage  en  Egypte  pour  y  former  (jan- 
vier 1902)  une  collection  de  papyrus  grecs  dont  il  prépare  la  publication  avec 
ma  collaboration.  Dans  ces  textes,  au  nombre  d'une  centaine,  les  fragments  litté- 
raires sont  rares,  mais  de  beaux  contrats  romains,  byzantins  et  surtout  ptolé- 
maïques  (tout  un  dossier  trouvé  près  d'Achmouneîn)  forment  une  série  intéres- 
sante et  variée.  Il  a  aussi  rapporté  un  ostrakon  littéraire  remarquable,  destiné 
aux  Mélanges  Perrot,  et  quelques  autres  ostraka  qui  ne  sont  pas  sans  intérêt. 

PAPYRUS  DE  LYON 
Les  bibliographes  de  la  papyrologie  ne  signalent  pas  de  papyrus  grecs  dans 

(i   D'après  lui  C.  Dewischweit,  Archiv  fiir  Sténographie,  LUI  (1901),  p.  314. 

(2)  D'autres  planchettes  analogues,  conservées  au  Louvre  depuis  près  de  cin- 
quante ans,  m'ont  donné  des  vers  de  Ménandre  (déjà  connus),  des  distiques  ea 
triroètres  que  publiera  M.  H.  Weil,  des  calculs  et  les  psaumes  92  et  146. 

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4d4  s.  DE   RICCI 

cette  ville  :  c'est  un  oubli  que  je  réparerai  en  attirant  leur  attention  sur  un  article 
de  M.  V.  Lorety  Un  papyrus  gréco-copte  publié  dans  le  Recueil  de  travaux 
l'elatiftt  à  la  philologie  et  à  l'archéologie  égyptiennes  et  assyriennes,  XVI  (1894), 
p.  103.  Il  s'agit  d'un  fragment  bilingue  conservé  à  Lyon  dans  la  collection  Nolot 
et  daté  du  règne  d'Héraclius.  Les  7  premières  lignes,  en  grec,  contiennent  le 
titre  et  la  date;  lesl  lignes  suivantes  le  début,  en  copte,  d'un  testament;  le  reste 
manque.  On  trouvera  un  fac-similé  partiel  de  ce  document  dans  le  récent  ouvrage 
de  M.  Crum,  Coptic  ostraca  (Londres,  1902,  in-4o}^  pi.  85. 

PAPYRUS  DE  [MARSEILLE 

Le  musée  de  Marseille  (château  Borély)  ne  possède,  en  fait  de  papyrus  grecs, 
que  le  papyrus  bien  connu  d'Isocrate  dont  voici  la  bibliographie,  assez  dispersée 
pour  valoir  la  peine  d'être  publiée  ici  :  [Thiers],  Catal,  de  la  coll,  d'antiquités 
Égyptiennes  du  D'  Clot-Bey  (Marseille,  1861,  8o),  p.  56  ;  Egger,  Mém,  dfdst.  ane. 
et  de  philol,  (Paris,  1863,  8*),  p.  195,  note  3;  G.  Lumbroso,  Notizie  raccolle  in 
tre  musei  di  antichità  dans  Atti  délia  reale  accademia  délie  scienze  di  Torino, 
VU  (1871-12),  pp.  192-199  (aussi  tiré  à  part,  Turin,  1872,  8*);  A.  Schoene,  De  Iso- 
cratis  papyro  Massiliensi  (Isocr.  or.  Il  ad  Nicoclem,  paragr.  i-SO)  dans  Mélanges 
Graux  (Paris,  1884,  B°),  pp.  481-504  av.  2  héliogravures;  Bruno  Keil,  De  Jsocratis 
papyro  Massiliensi  dans  Hermès,  XIX  (1884),  pp.  596-643;  Fr.  Blass,  Der  Papyrus 
Massiliensis  des  Isokrates  dans  Jahrbb.  klass,  Philol.,  CXXIX  (1884),  pp.  417-439 
longuement  décrit;  Albrecht,  JahresbetHchte  des  philol.  Vereins,  XI  (Berlin,  1885, 
8o  :  annexe  de  la  Zeitschr.  fur  dos  Gymnasialwesen,  t.  XXXIX,  1885),  pp.  73-80; 
H.  Obaont,  CataU  des  mss,  grecs  des  départements  (Paris,  1886,  8»),  p.  43,  n.  56; 
G.  Hûttner,  Jahresber,  ûber  die  Fortschritte  der  class.  Alterthumswissenschaft, 
XL VI  (1886),  pp.  39-40;  Bruno  Rell,  Epikritische  Isokralesstudien  dans  Bermes, 
XXUI  (1888),  pp.  346-352,  revu  sur  l'original;  Wattenbach,  Anleitung  zurgriech. 
Palâogr.  3«  éd.  (Leipzig,  1895,  8»);  F.  Kenyon,  Classical  review,  IX  (1895),  p.  466; 
décrit  seulement;  HaeberUn,  CentralbL  far  Bibliothekswesen,  XIV  (1897),  p.  278, 
n.  79,  cf.  p.  492  (=  Griechische  Papyri,  p.  52,  n.  79,  cf.  p.  123);  W.  Frœhncr, 
Musée  de  Marseille,  catal.  des  ant.  gr.  et  rom,  (Paris,  1897,  8*),  pp.  56-57,  no. 
138-145;  F.  Kenyon,  The  palaeogr,  of  gr.  papy  ri  (Oxford,  1899,  8»),  p.  108. 

PAPYRUS  DE  VITRY-LE-FRANÇOIS 

On  voudrait  savoir  ce  qu'est  devenu  le  papyrus  grec  de  Thèbes,  acheté  en 
1867  à  la  vente  Raifé  par  M.  Jean  Bertrand  de  Vitry-le-François  et  publié  par 
Egger,  C.  R.  Acad.  Inscr.,  lll  (1867),  pp.  314-319  avec  un  fac-similé.  Cf.  F,  Lcnor- 
mant.  Collection  A,  Raifé  (Paris,  1867,  S»),  p.  53,  n.  435. 

PAPYRUS  DE  LEYDE 

'  U.  Wilcken,  Archiv  I  (1901),  pp.  398-403  publie  une  bonne  copie  du  célèbre 
'papyrus  Z  de  Leyde.  U  montre  qu'il  n'est  pas  de  l'an  391/392  comme  le  croyait 
M.  Wessely,  mais  de  425-450  de  notre  ère. 


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BCLLETlN   PAPTROLOGIQIIË  455 

A.  Deissmann,  Bible  Siudies  (Edimbourg,  1901,  8«]  s'occupe  de  divers  passages 
du  papyrus  magique  J  de  la  même  collection. 

L.  Radermacher,  Philologus^  LX  (1901),  pp.  494-491  propose  de  nombreuses 
corrections  au  papyrus  chimique  X. 

PAPYRUS  DE  BRUXELLES 

Point  de  nouveaux  pap3rrus  à  signaler  en  Belgique,  mais  bien  un  nouveau 
papyrologue  M.  Femand  Mayence,  jeune  docteur  en  philosophie,  qui,  très  protégé 
par  son  gouvernement,  fait  actuellement  le  tour  des  collections  Européennes. 
Les  travaux  qu'il  a  déjà  publiés  sur  la  matière  montrent  qull  est  au  courant  de 
toute  la  littérature.  L'édition  c[ull  a  entreprise  du  papyrus  Bruxtllenais  i  mon- 
trera que  la  cursive  gréco-romaine  ne  lui  est  pas  moins  familière. 

PAPYRUS  DE  STRASBOURG 

La  publication  des  papyrus  grecs  de  la  Landbibliothek  de  Strasbourg  se  pour^ 
suit  avec  une  très  sage,  une  trop  sage  lenteur.  Grâce  à  Tobligeance  de  M.  Reit- 
zensteinj'ai  pu  donner  dans  mon  premier  Bi/ZZe/m  (pp.  190-192)  la  bibliographie, 
déjà  assez  copieuse,  des  articles  publiés  sur  les  papyrus  de  Strasbourg.  Cette 
année,  je  continue  mon  exposé. 

Pap«  graeo.  84.  ^  Contient  au  recto  les  restes  de  douze  lignes  de  comptes 
sans  intérêt  (i«'  s.  apV.)  et  au  verso  deux  colonnes  d'assez  vilaine  onciale,  égale- 
ment du  premier  siècle  de  notre  ère.  La  première  colonne  mutilée  à  gauche,  mais 
complète  en  haut  et  en  bas  contient,  vingt-six  lignes  ;  de  la  deuxième  il  ne  reste 
que  des  traces  insignifiantes.  Tel  est  le  misérable,  mais  bien  curieux  fragment 
sur  lequel  M.  Bruno  Reil  a  trouvé  moyen  d'écrire  un  volume  de  plus  de  trois 
cents  pages  : 

Bruno  Kell.  Anonymus  Argentinensia^  Fragmente  zitr  Geschichle  des  Periklei- 
ichen  Athen  aus  einem  Strassbvrger  Papyrus  (Strasbourg,  1902,  8*),  pp.  x-341  et 
deux  planches  en  photo typie.  10  mark. 

L'auteur  a  cru  pouvoir  établir  qu'il  manquait  vingt-six  lettres  au  commence- 
ment de  chaque  ligne  ce  qui  nous  donnerait  des  lignes  de  cinquante  à  cin- 
quante-cinq lettres.  Je  me  suis  efforcé,  dans  VAthenaeum,  de  montrer  que  des 
lignes  aussi  longues  étaient  peu  vraisemblables  et  qu'une  restitution  du  texte 
n'était  pas  impossible  en  supposant  une  lacune  initiale  d'une  dizaine  de  lettres 
seulement  :  ce  c(u*il  faut  dire,  par  contre,  c'est  que  le  sens  et  la  portée  du  frag- 
ment ont  été  nettement  déterminés  par  M.  Bruno  Keil  et  qu'une  restitution  autre 
que  la  sienne  n'y  changerait  probablement  que  très  peu  de  chose. 

Le  papyrus  contient  une  série  d*extraits  très  courts  d'une  histoire  d'Athènes 
au  cinquième  siècle  ;  les  événements  mentionnés  sont  la  construction  de  Parthé- 
non,  le  transfert  à  Athènes  du  trésor  de  Délos,  le  renouvellement  de  la  flotte, 
une  expédition  navale  contre  des  Thébains  (?),  la  guerre  du  Péloponnèse,  les 
trente  tyrans,  Tarchontat  anarchique  de  Pythoddros,  la  première  nomination  d'un 
archonte  non  citoyen.  Sur  chaque  mot  du  fragment  M.  Bruno  Keil  a  écrit  une 


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486  s.   DE    KlCCl 

page  de  commentaire;  malgré  sa  prolixité  fertile,  Anonymits  Argentinensis  a  été 
accueillie  avec  une  faveur  bien  méritée  (1). 

Toute  une  série  de  papyrus  de  Strasbourg  sont  publiés  pour  la  première  fois 
dans  : 

R.  Reitzenstein.  Zwei  religionsgeschichtliche  Fragen  nach  ungedruckten  grie- 
chiscfien  Texlen  der  Strassburger  Bibliothek  (Strasbourg,  1901,  8%  Trûbner),  pp. 
viii-149  et  deux  planches  en  phototypie,  4  mark  50. 

Pp.  1-46  :  Strasbourg,  pap.  graec.  60  (env.  150  apr.).  Trois  colonnes  de  curslve. 
Document  très  curieux  par  lequel  des  prêtres  de  Soknopaios  demandent  et  reçoi- 
vent du  stratège  l'autorisation  de  «  circoncire  religieusement  »  (Ispotxtxû;  lecpi- 
TS{jL?iv)  des  membres  de  leur  famille  dont  ils  justifient  la  descendance  sacerdotale 
en  produisant  des  extraits  de  recensements.  M.  Reitzenstein  montre  le  parti 
qu'on  peut  tirer  de  ce  papyrus  pour  Thistoire  de  la  circoncision  et  publie  notam- 
ment les  résultats  encore  inédits  de  nombreuses  observations  faites  par  le  doc- 
teur Fouquet  sur  des  momies  égyptiennes. 

Le  papyrus  lui-même  vient  d'être  republié  bien  plus  correctement  par  M.  Wil- 
cken  :  Die  âgyplischen  Beschneidungsurkunden  dans  Ai'chiv  II  (1902),  pp.  4-13. 
M.  Wilckena  demandé  par  la  même  occasion  à  deux  spécialistes  une  analyse  cri- 
tique des  textes  relatifs  à  la  circoncision  en  Egypte  : 

H.  Gunkel,  Uber  die  Beschneidung  im  alten  Testament  dans  Archiv  II  (1902) 
pp.  13-21. 

P.  Wendland,  Die  hellenistischen  Zeugnisse  ûber  die  segyptische  Beschneidung 
ibid.,  pp.  22-31. 

Ces  deux  articles,  plus  complets  sur  bien  des  points  que  le  mémoire  de  M.  Reit- 
zenstein, formeront  désormais  le  point  de  départ  de  toute  histoire  de  la  circonci- 
sion en  Egypte. 

Pp.  47-52  :  pap.  graec.  480  (iv«  s.  apr.).  Fragment  opisthographe  d'un  poème 
épique  sur  la  guerre  de  Dioclétien  contre  les  Perses  en  Tan  297.  Ce  fragment,  sur 
lequel  M.  Reitzenstein  ne  s'étedt  guère  arrêté,  vient  d'être  étudié  très  minutieuse- 
ment par  M.  F.  Cumont,  Notes  sur  deux  fragments  épiques  relatifs  aux  guerres  de 
Dioclétien  dans  Revue  des  études  anciennes,  iV  (1902),  pp.  36-40. 

PP.  52-112  pap.  graec.  481.  Deuxième  feuillet  opisthographe,  de  la  même  main 
que  le  précédent  et  contenant  90  vers  d'une  cosmogonie  que  l'éditeur  commente 
très  longuement. 

PP.  112-132.  Ostrakon  669.  Grand  ostrakon  grec  du  vi»  siècle  contenant  une 
prière  à  la  Vierge  en  24  lignes  mutilées. 

P.  7,  note  4.  Pap.  graec.  1105  (148  apr.).  Certificat  reconnaissant  qu'un  veau 
est  pur  et  propre  à  être  sacrifié  (2). 

(1)  U.  vonWilamowitz-MôllendorfT,  DLZ,  T.  XXII  (1901)  col.  3043-3045.  H.  Fran- 
culte.  Une  nouvelle  chronique  athénienne  dans  Musée  Belge  VI  (1902}  pp.  72-76. 
S.  de  Ricci  A  new  Sh^assburg  historical  greek  papyrus  dans  Athenaeum  15  mars 
1902,  n.  3881,  pp.  336-337.  E.  Meyer,  Geschichte  des  Alterthums  T.  V  (Berlin-Stutt- 
gart, 1902  80)  Vorwort  pp.  5-7.  P(ô)hlm(an)n,  LC,  tome  LUI  (1902)  col.  582-583. 
A.  .Martin,  Revue  critique  LIV  (1902)  p.  45.  A.  Bauer,  Zeitschr.  far  die  Ôsterr, 
Gymn.  LUI  (1902)  pp.  491-496.  Michaelis,  Arch,  Anzeiger,  XV  (1900),  pp.  99-100. 

(2)  Comptes  rendus  publiés  : 

U.  Wilcken  Archiv  II  (1902),  pp.  140-141.  A.  Wiedemann,  Neue  philol,  Rund-^ 


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BULLETIN   PÂPTROLOGIQUE  457 

C.  Kalbfleisohy  Papyri  Argenioratenses  graecae  dans  le  programme  de  Rostock 
de  1901  semestre  d'été  :  (s.  1.  n.  d.  [Rostock  1901],  4«,  pp.  12  avec  quatre 
planches  en  phototypie). 

Il  est  regrettable  de  voir  des  papyrus  fort  intéressants  publiés  dans  un  pro- 
gramme peu  accessible.  Les  papyrus  de  Strasbourg  publiés  par  M.  Ralbfleisch 
•ont  au  nombre  de  deux. 

PP.  1-8,  pi.  I-IL  Pap.  graec.  90  (u«  s.  apr.).  Trois  fragments  opisthograpbes 
d'un  papyrus  médical.  M.  Wilcken  a  reconnu  que  le  recto  du  troisième  fragment 
est  de  )a  même  main  que  le  verso  des  deux  premiers.  Le  papyrus  traite  des 
maladies  des  yeux,  de  leurs  causes,  de  leur  guérison. 

PP.  8-12,  pi.  IIMV,  pap.  graec.  1  (ii«  s.  apr.).  Papyrus  littéraire  avec  comptes 
du  m«-iv*  siècle  au  verso.  Cinq  colonnes  d'un  texte  médical  sur  les  fièvres. 
L'auteur  serait  postérieur  à  Celse,  antérieur  à  Galien  et  serait  peut-être  Agathinus 
de  Lacédemone,  contemporain  des  Plaviens. 

De  bons  fac-similés  et  un  commentaire  court  mais  très  fourni  nous  font 
regretter  de  plus  en  plus  qu'il  faille  les  aller  chercher  dans  un  programme  de 
Rostock  (1). 

Wilhelm  Spiegelberg.  Die  Demotiachen  Papyi'us  der  Strassburgei*  Bibliolhek, 
herausgegeben  und  ûbersetzt  (Strasbourg,  1902,  4»,  pp.  52  et  atlas  grand  in-folio 
de  dix-sept  planches  de  phototypie),  60  mark. 

Voilà  enfin  un  égyptologue  qui  ne  craint  pas  de  nous  dire  combien  peu  Ton 
connaît  encore  le  démotique.  Quand  il  y  a  contradiction,  entre  un  papyrus 
démotique  et  un  papyrus  grec,  affirmez  carrément,  nous  dit-il,  que  c'est  le 
démotique  qui  a  été  lu  de  travers.  La  franchise  de  cet  aveu  et  la  compétence  de 
celui  qui  le  fait  est  de  bon  augure  pour  ses  travaux  à  venir  mais  contribue  à 
inspirer  une  heureuse  méfiance  pour  les  traductions  trop  hardiment  affirmatives 
d'autres  savants. 

Les  papyrus  démotiques  de  la  bibliothèque  de  Strasbourg  que  publie  M.  Spie- 
gelberg sont  au  nombre  de  trente.  Je  ne  citerai  ici  que  ceux  qui  sont  accompagnés 
de  textes  grecs  pour  le  déchiffrement  desquels  il  a  trop  modestement  invoqué 
l'assistance  de  M.  Wilcken  et  de  M.  Grenfeli. 

p.  21,  pi.  IV.  Pap.  dem.  21  (145  av.).  Vente  d'un  champ.  En  bas,  quittance  de 
6  lignes  en  grec,  délivrée  par  la  banque  royale  d'Hermonthis. 

P.  22,  pi.  V.  Pap.  dem.  7  (111  av.).  Vente  d'un  champ.  En  bas,  quittance  de 
3  lignes  en  grec,  délivrée  par  la  banque  royale  de  Krokodilopolis. 

P.  44,  pi.  Xïet  XVI.  Pap.  dem.  32  +  dem-gr.  1  (55  apr.).  Vente  d'une  maison 
en  démotique  avec  treize  lignes  de  grec  en  bas  :  signatures  des  deux  parties 
et  enregistrement. 

schau,  1902,  pp.  80-82.  A.  Loisy,  Revue  cHtique,  LUI  (1902),  pp.  105-106.  J.Bidez, 
hev.  instr,  publ.  en  Belg.,  XLIV  (1901),  Chronique,  pp.  381-382.  H.  Steuding, 
WKP,  XIX  (1902),  col.  172-173. 

(1)  Comptes-rendus  :  Mv,  Revue  critique,  LUI  (1902),  p.  278.  f  A.  Lévi,  Rolle^ 
Hno  di  filoL  classica,  Vïïl  (1901-1902),  pp.  51-52.  H.  Schône,  DLZ,  XXII  (1901), 
col.  2032-2033.  P.  Graindor,  Revue  de  philologie,  XXV  (1901),  p.  341.  P.  Viereck, 
BPW,  XXI  (1901),  col.  1578-1579.  F.  G.  Kenyon,  Classical  review,  XVI  (1902), 
p.  134.  C.  Wessely,  WKP,  XIX  (1902),  col.  204-205  [quelques  corrections,  détails 
Intéressants  sur  ]«•  tnédécit»  en  Égypte]i  Ai  lâicbeli  REG)  XIV  (1001},  ppt  313-311* 


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458  8.   DE   RICCI 

P.  47,  pi.  XVI 1.  Pap.  dem.  11  (81  apr.).  Comptes  de  froment  très  mutilés  au 
verso  de  deux  colonnes  de  comptes  en  grec. 

P.  48,  pi.  XL  Pap.  dem.  gr.  10  (129-130  apr.).  Liste  en  démotique  d*anniver- 
saires  funéraires  à  célébrer;  au  verso  copie  d'un  Siiorptofia  de  la  XotoYpatoCa  pour 
le  bourg  de  Pbilopator  dans  le  Fayoum. 

On  regrette  l'absence  d'un  index  :  voilà  un  exemple  à  ne  pas  suivre  (1). 

Je  citerai  enfin  ici  quelques  articles  sur  les  textes  non  helléniques  de  la  col- 
lection papyroiogique  de  Strasbourg. 

Wilhelm  Splegelberg.  Kopiische  Kreuzlegenden  :  ein  neues  Bruchstûck  der 
Koptischen  VolksliUeralur^  dans  Recueil  de  travaux  relatifs  à  la  Philologie  et  à 
V Archéologie  égyptiennes  et  assyriennes,  t.  XXTII  (1901),  pp.  206-211.  Le  texte 
(xi«  siècle)  raconte  l'apparition  de  la  Croix  à  Constantin  et  ensuite  l'invention  de 
la  Croix. 

Wilhelm  Splegelberg,  Ein  aegyptisches  Vef*zeichniss  der  Planeten  und  Tier- 
kreishilder  dans  Orientalistische  Litteratur-Zeitung^  V  (1902),  col.  6-9  avec  un 
fac-similé.  Ostrakon  démotique  de  Strasbourg  {i"  s.  apr.)  qui  contient  en  toutes 
lettres  les  noms  égyptiens  mal  connus  Jusqu'ici,  des  signes  du  zodiaque.  Étudié 
de  nouveau  par  W.  Max  Mûller  et  W.  Spiegelberg,  Zu  dem  neuen  Strassburger 
aslronomischen  Schultext,  l.  c,  col.  135-136.  Un  autre  ostrakon  démotique, 
également  de  contenu  astronomique  a  été  publié  depuis  par  M.  Splegelberg,  dans 
le  même  recueil  (col.  223-225  avec  un  fac-similé  ;  Ein  neuer  astronomischer  Text 
auf  einem  Demotischen  Ostrakon). 

Adolf  Jacoby,  Sludien  zur  koptischen  Litteratur  :  Ein  Fragment  des  Pelrus- 
Paulusakten,  dans  Recueil  de  travaux,  etc. . .,  XXIV  (1902),  pp.  42-44.  Le  fragment 
Kopt.  pap.  Strassb.  9  a  été  identifié  par  M.  Jacoby  comme  faisant  partie  des 
actes  apocryphes  dits  de  S.  Pierre  et  de  S.  Paul,  dont  nous  avons  le  texte  grec 
sans  parler  de  versions  en  d'autres  langues.  On  avait  déjà  des  fragments  du 
texte  copte. 

Sur  le  fragment  d'Évangile  copte  publié  par  M.  Jacoby,  il  a  été  publié  depuis 
mon  premier  Bulletin  une  série  d'articles  (par  C.  Schmidt,  Splegelberg,  Jacoby, 
Reitzenstein,  Goodspeed)  où  les  questions  personnelles  tiennent  parfois  plus  de 
place  que  les  questions  scientifiques  (2). 


(1)  Intéressants  comptes  rendus  par  U.  Wilckeo,  Archiv,  Il  (1902),  pp.  142-147 
et  W.  Schubart,  LC,  tome  LUI  (1902),  coll.  410-412. 

(2)  Sur  les  papyrus  littéraires  de  Strasbourg  énumérés  dans  le  premier  BuHe- 
tin,  il  a  été  publié  quelques  articles,  à  savoir  : 

Sur  les  textes  publiés  par  M.  Reitzenstein  dans  V Hermès  : 

Kenyon,  Arch.  report^  1900-1901,  p.  57.  A.  Olivieri,  Il  prologo  di  comedio  recen- 
temente  scoperto  {Pap.  di  Strassburge  53)  dans  Rivista  di  filologia,  XXX  (1902), 
pp.  435438.  Ne  connaît  pas  l'article  de  M.  Weil,  Revue  des  études  grecques,  lilU 
(1900),  pp.  427-431,  réédité  dans  Etudes  de  littérature  et  de  i^thmique  grecque 
(Paris,  1902,  lô»),  pp.  20-25  :  Un  nouveau  prologue  de  comédie,  W.  Crônert,  Utte- 
rainsche  Texte  dans  Archiv  l  (1901),  pp.  511-512,  514-516,  522-523,  528  et  536.  X..., 
Ein  neuer  griechischei-  Komôdienprolog,  WKP,  XVII  (1900),  col.  278  (d'après  la 
Vossischer  Zeitung), 

Sur  les  fragments  d'Archiloque  (?)  : 

0.  Schulthess,  Zum  I  Strassburger  Archilochos  Fragmente,  dans  Rh,  mus.^  LVII 


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BULLETIN   PAPTROLOGTQUE  459 

PAPYRUS  D'HEIDELBERG 

J'ai  parlé  Van  dernier  [B,  1,  p.  189]  d'un  papyrus  de  la  Septante  que  M.  Graf 
avait  apporté  à  Paris  et  aussi  [B.  I,  p.  192]  d'un  papyrus  de  la  Septante  que 
M.  Deissmann  étudiait  à  Heidelberg  :  les  deux  papyrus  ne  font  qu'un  et  c'est  à 
Heidelberg  que  se  trouve  ce  beau  manuscrit  qui  sera  publié  cet  hiver. 

L'acquisition  est  annoncée  dans  la  Deutsche  Litteraturzeitung  du  2  mars  1901 
(t.  XXII,  1901,  col.  524,  cf.  aussi  col.  2439}  (1)  et  M.  Deissmann  en  parle  aussi 
dans  rArchiv(I,  1901,  p.  560  :  Die  Heidelberger  UniversUatsbibliothek  et  dans 
VEncyclopaedia  Biblica,  t.  111  (1902),  col.  3559,  où  il  annonce  (col.  3559)  qu'il  a 
encore  trouvé  a  Heidelberg  les  fragments  d'un  onomasticon  sacré  gréco-hébraïque. 

C'est  avec  une  vive  émotion  que  je  rends  hommage  ici  à  la  mémoire  de  M.  Zan- 
gemeister,  bibliothécaire  de  l'Université  d'Heidelberg,  décédé  il  y  a  quelques 
semaines.  C'est  à  son  initiative  éclairée  que  Heidelberg  doit  sa  collection  de 
papyrus,  et  il  n'est  personne  dans  cette  ville  qui  ne  sache  le  vif  intérêt  que 
M.  Zangemeister  attachait  au  déchiffrement  et  &  la  publication  de  cette  riche 
collection. 

M.  Gerhard,  jeune  papyrologue  du  plus  grand  avenir  travaille  depuis  trois  ans 
aux  papyrus  d'Heidelberg  avec  une  patience  qui  promet  beaucoup. 

PAPYRUS   DE  MUNICH 

Voilà  une  addition  importante  à  la  liste  des  collections  papyrologiques  :  c'est 
ainsi  que  la  dispersion  de  la  «  matière  première  »  favorise  le  développement  de 
la  nouvelle  science,  en  permettant  à  un  plus  grand  nombre  de  travailleurs  d'étu- 
dier et  d'éditer  des  documents  originaux . 

Les  papyrus  de  Munich  y  sont  conservés  à  la  KÔniglich  Bayerische  Hof-und 
SlaaUbibliotek.  Ils  ont  été  récemment  achetés  en  Egypte  par  les  soins  de 
M.  Hermann  Thiersch  dont  on  connaît  la  compétence  archéologique  (2).  €'est 
M.  AVilcken  qui  a  été  chargé  de  classer  et  d'éditer  cette  collection  d'environ  cent 
cinquante  documents  de  toute  nature.  Dans  le  dernier  fascicule  de  l'Archiv  fur 
Papyruêforschimg  il  publie  le  résultat  de  ses  recherches,  avec  des  renseigne- 
ments généraux  sur  l'ensemble  de  ces  papyrus  et  une  étude  plus  approfondie  sur 
quelques  textes  particulièrement  intéressants  : 

tJ.  Wilckeiiy  Zu  den  griechischen  Papyri  der  kôniglich  bayerischen  Hof-und 
Staalsbibliothek  zu  MUnchen  dans  Archiv  1,  (1901),  pp.  468-491. 

La  collection  comprend  16  fragments  littéraires  grecs,  110  fragments  grecs 
non  littéraires,  2  fragments  écrits  en  latin,  3  en  démotique,  15  en  copte,  2  en 
grec  et  en  copte,  4  en  arabe,  1  en  grec  et  en  arabe.  Soit  153  fragments  auxquels  il 

(1902;,  pp.  157-158.  f  H.  Jurenka  Archilochus  von  Paros  aus  den  Fragmenlen 
dargesteilt  (Vienne,  1901,  8«,  pp.  15.  Programme  du  Maximiliansgymnasiuro. 
X...,  De  papiri  delV  Egitlo  dans  Alêne  e  Roma,  11  (1899),  coll.  270-271.  W.  Crô- 
nerl,  Archiv,  l  (1901),  pp.  508-310. 

(1)  Cf.  encore  Beilage  zur  Allgem.  Zeilung  1901,  n.  83, p.  7;  n.  208  p.  7. 

(2)  Cf.  notamment  Bulletin  de  la  Société  Archéologique  d'AlexandriCy  t.  III 
(1900),  le  récit  détaillé  de  ses  fouilles  dans  la  nécropole  de  cette  villci 


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460  &.  DE   RICCI 

faut  ajouter  un  lot  de  parchemios  hébraïqueB  provenant  apparemment  de  la  genisa 
du  Caire.  M.  Wilcken  n'étudie  dans  8on  article  que  les  papyrus  grecs  suivants  : 

—  p.  471  (i***  ou  ii«  s.  apr.)  Hérodote  I,  115-116.  Fragment  de  23  lignes;  c'est  le 
plus  ancien  ms.  d'Hérodote  que  nous  connaissions  (cf.  aussi  Oxyrhynchus  l, 
nn.  18  et  19;  Amherst  II,  n.  12).  Orthographe  très  pure  conservant  la  forme 
ionienne  M^t  contre  tous  les  mss.  mais  contenant  déjà  en  commun  avec  eux  la 
lecture  corrompue  U  aOroôç  alors  qu'Hérodote  avait  certainement  écrit  k  Imut^. 

—  p.  413  (u«  s.  apr.)  Xenophon,  ndpoi,  I,  5-6.  Fragment  contenant,  sur  deux 
colonnes  les  restes  de  25  lignes  d'une  très  belle  onciale.  L'éditeur  signalé  une 
variante  importante  olxtlvSat,  bien  préférable  à  la  lecture  ^^fioOat  des  mss. 
médiévaux.  Le  papyrus  contient  déjà  la  lecture  So^  ouv  (ou  oOv)  xwt^  considérée 
comme  fautive. 

—  p.  415  (m^  s.  av.)  Fragment  très  mutilé  d'une  vingtaine  de  lignes  d'un  dia- 
logue sur  l'immortalité  de  l'dme,  écrit  apparemment  par  un  philosophe  de  l'Aca- 
démie. 

Enfin  M.  Wilcken  a  publié  in  extenso  deux  documents  importants  : 

P.  480  (ni«  s.  av.).  Protocole  de  Ptolémée  Philopator  écrit  en  grec,  mais  évidem- 
ment traduit  de  l*Égyptien.  Document  d'un  intérêt  capital  pour  les  Égyptologues, 
malgré  sa  mutilation  et  que  l'éditeur  a  restitué  et  commenté  avec  une  compé- 
tence qui  nous  empêche  d'oublier  que  jadis  les  hiéroglyphes  n'avaient  pour  lui 
aucun  secret. 

P.  484  (n*s.  av.).  Contrat  de  mariage,  le  plus  ancien  qu'on  ait  encore  publié. 
Une  moitié  du  papyrus  est  à  Genève  (Nicole  II,  n.  21  j.  M.  Wilcken  l'a  réuni  au 
fragment  de  Munich.  Malgré  cette  heureuse  identification  le  papyrus  n'est  pas 
encore  complet,  mais  M.  Grenfell  m'annonce  qu'un  papyrus  de  Tebtunis  per- 
mettra d'en  combler  les  lacunes. 

Ce  n'est  pas  encore  tout  :  M.  Franz  BoU,  conservateur  du  département  des 
mss.  à  la  bibliothèque  de  Munich,  a  publié  dans  ce  même  numéro  de  VArehi» 
(1,  1901,  pp.  492-501  :  Asirologisches  aus  den  Mûnchener  Papy  H)  un  fragment 
astrologique  d'une  cinquantaine  de  lignes,  déchiflTré  par  lui  sur  un  feuillet  de  par- 
chemin du  vi«  siècle.  L'ouvrage  dont  est  détaché  ce  fragment  contenait  la  descrip- 
tion d'un  certain  nombre  d'astres  divinisés,  avec  l'indication  de  leur  influence  sur 
les  mortels  dans  le  Thème  genethliaque  desquels  ils  figuraient.  Il  publie  aussi 
avec  l'assistance  de  M.  Wilcken  un  fragment  de  papyrus  d'une  douzaine  de  lignes 
(II*  s.  apr.)  également  de  contenu  astrologique. 

Enfin  M.  Wilcken,  en  rendant  compte  du  T.  II  des  Amherst  popyrt,  a  publié  deux 
fk*agments  de  Munich  qu'il  a  reconnus  comme  appartenant  à  Amherst66;  cette 
brillante  identification  fait  grand  honneur^àla  sagacité  de  M.  Wilcken  (ilrcAt  9.  U 
1902,  pp.  124-126}. 

PAPYRUS  DE  BREME. 

Un  habitant  de  cette  ville,  M.  Hermann  Melchers,  a,  m'écrit  M.  Crônert,  rap- 
porté d*Égypte  une  collection  de  papyrus  grecs.  Les  détails  manquent,  mais  cela 
fait  la  neuvième  collection  que  je  cotinais  en  Allemagne. 

{A  9ui9re)ï  81  M  klQdi 


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ACTES  DE  L'ASSOCIATION 


5  juin  i902,  —  Présidence  de  M.  S.  Reinach,  préBident  de  rAssociation. 

Le  Président  prend  la  parole  pour  adresser  à  M.  Paul  Girard,  président  sor- 
tant, les  remerciments  les  plus  chaleureux. 

Membres  nouveaux  :  MM.  Bernard,  Mendei,  Salvago,  Sotériadis  et  Svoronos. 

M .  Henri  Bernés  rend  compte  des  mesures  adoptées  par  le  Conseil  supérieur 
de  rinstruction  publique  dans  sa  dernière  session  (mai  1902).  Le  Conseil,  en  ce 
qui  touche  le  grec,  n*a  pas  été  autorisé  à  délibérer  de  nouveau  sur  le  principe 
de  la  réforme  :  dans  le  !«'  cycle  Tétude  du  grec  commencera  en  quatrième  et  se 
continuera  en  troisième,  à  raison  de  trois  heures  par  semaine,  mais  toujours  à 
titre  facultatif.  Seulement  ces  trois  heures  de  grec  ne  seront  plus  imposées  aux 
élèves  comme  un  supplément,  une  surcharge,  qui  les  mettrait  dans  une  situation 
inférieure  à  leurs  camarades  ;  elles  seront  compensées  par  la  suppression  de 
deux  heures  de  langues  vivantes  et  d'une  heure  de  dessin.  C'est  là  un  résultat 
qui  a  son  importance.  Pour  le  reste,  le  Conseil  a  réglé  le  détail  des  heures  con- 
sacrées au  grec  dans  la  section  gréco-latine  du  2«  cycle  (heures  un  peu  plus 
nombreuses  que  dans  le  programme  actuel),  et  établi  une  composition  de  version 
grecque  à  l'épreuve  écrite  du  baccalauréat  (1"^  partie).  On  sait  enfin  que  ITiis- 
toire  grecque,  bien  réduite  dans  la  classe  de  sixième,  où  devra  être  vue  en  un 
an  rhistoire  ancienne  tout  entière,  sera  Tobjet,  dans  le  second  cycle,  d'une  re vi- 
sion assez  étendue.  Il  y  a  là  une  compensation,  au  moins  apparente,  aux  sacri- 
fices que  la  réforme,  dans  son  ensemble,  impose  aux  partisans  des  études 
grecque». 

M.  Decharme  donne  lecture  d'une  étude  sur  le  décret  de  Diopeithès  (Plut., 
Périclèê,  32).  11  trace  d'abord  le  portrait  de  ce  chresmologue  fameux^  qui,  dans 
un  esprit  d'opposition  à  Périclés  et  à  ses  amis  les  philosophes,  proposa  et  fit 
voter  une  loi  contre  quiconque  ne  croirait  pas  aux  dieux.  Puis  il  explique  les 
raisons  religieuses  de  cette  lutte  contre  les  hommes  que  l'opinion  publique  et  la 
comédie  ancienne  désignaient  sous  le  nom  de  [uxz(^po\i9ya\., 

M.  Vasnier  reprend  la  question,  déjà  traitée  par  lui  (mars  1902),  des  rapports 
entre  l'architecture  et  le  degré  de  civilisation  d'un  peuple.  Il  insiste  sur  la  valeur 
des  indications  historiques  que  l'architecture  pourrait  fournir  à  l'archéologie. 

M»  Seymour  de  Ricci  signale,  dans  les  papiers  de  Harris,  la  copie  d'un  texte 
itûot  tiré  d'un  papyrui  qui  n*e]dii«  plufi  D^aprèi  ••   docUrodnt  nouveaui  U 


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462  ACTES   DE   l'association 

PalaBphatoB  qui  écrivit  un  traité  ictpl  dhcforuv  serait  un  Athénien  :  le  démotique, 
assez  rare,  d'  'AjAa^ovetô;  exclut  Tidée  d'une  supercherie. 

S  Juillet  190$.  —  Présidence  de  M.  Pottier,  premier  vice -président  de  TAsso- 
ciation. 

Memhreé  décédés  :  MM.  J.-A.  Scaramanga  et  Nicolas  Xydias. 

Membre  nouveau  :  M.  Tocilesco  (Grégoire). 

M.  Dupuis  donne  lecture  d'une  étude  où  il  revient  sur  un  sujet  déjà  traité  par 
lui  en  1882  :  le  nombre  géométrique  de  Platon.  Il  s'efforce  d'expliquer  les  diffé- 
rents calculs  par  où  Platon  arrive  à  ce  nombre,  qui  serait,  selon  lui,  76  myriades. 

M.  Oppert  doute  que  ce  passage  de  Platon  puisse  être  jamais  intelligible. 

M.  P.  Tannery  rend  hommage  à  certaines  observations  utiles,  présentées  par 
M.  Dupuis  ;  mais  il  ne  croit  pas  que  les  calculs  indiqués  par  l'auteur  de  cette 
étude  aient  pu  être  faits  ainsi  par  les  mathématiciens  grecs.  Il  ajoute  que  cer- 
tains textes  publiés  depuis  1882  ont  un  peu  modifié  les  conditions  du  problème, 
sans  permettre  cependant  de  le  résoudre  encore. 

e  novembre  190Î,  —  Présidence  de  M.  S.  Reinach,  président  de  l'Association. 

Membres  décédés  :  MM.  Van  Benschoten,  abbé  Follioley  et  Eug.  Mûntz. 

Membres  nouyeaux  :  MM.  le  D'  Gamault,  Labaste,  Marestin  et  Mazon. 

M.  Diehl  se  propose  de  montrer  qu'une  étude  critique  du  Livre  de»  Cérémonies^ 
de  Constantin  Porphyrogénète,  est  nécessaire  et  possible.  Cette  œuvre  du  x*  siècle 
contient  des  indications  qui,  de  l'aveu  même  de  l'auteur,  proviennent  d'écrits 
antérieurs.  Mais,  dans  bien  des  cas,  le  silence  même  de  l'écrivain  sur  la  date  de 
ses  sources  ne  doit  pas  nous  faire  illusion  :  les  informations  contenues  notam- 
ment dans  les  83  premiers  chapitres  du  liv.  !<"'  dérivent  de  documents  qui  ne 
datent  pas  du  x«  siècle.  C'est  ce  qu'il  est  possible  de  prouver  pour  le  ch.  19,  par 
exemple,  relatif  à  la  description  d'un  cortège  impérial,  qui  suppose  trois  empe- 
reurs au  lieu  d'un.  M.  Diehl  fait  porter  ensuite  son  examen  sur  les  chapitres  43 
et  44,  39  et  40  du  même  livre,  et  aboutit  aux  mêmes  conclusions. 

M.  Holleaux  donne  lecture  d'une  étude  critique  sur  un  passage  de  Polybe 
(XXX,  5,  6),  que  les  historiens  modernes  de  Tépoque  gréco-romaine  interprètent 
comme  si,  dès  l'année  306,  les  Romains  avaient  conclu  un  traité  d'amitié  et  de 
commerce  avec  les  Rhodiens.  M.  Holleaux  ne  croit  pas  à  l'existence  de  ce  traité, 
et  il  discute  le  sens  d'abord,  puis  la  valeur  historique  du  texte  de  Polybe.  Inter- 
prété littéralement,  le  passage  contient  une  absurdité  historique  que  Von  ne  sau- 
rait mettre  sur  le  compte  de  Polybe.  Mieux  vaut  donc  supposer  une  faute  de 
texte,  une  interpolation  d'un  copiste  (icp6ç  toI;  ixaTôv)  :  ces  mots  supprimés 
laissent  un  sens  qui  s'accorde  parfaitement  avec  les  faits  historiques  connus. 

Jeudi  A  décembre  i90i.^^é%\àtci^^  de  M.  S.  Reinach,  président  de  l'Association. 

Membres  nouveaux  :  M.  D.  Serruys,  de  Paris  ;  MM.  Pétridès,  Mantadakis,  Gar- 
dicas  et  le  Cercle  Hellénique  d'Alexandrie. 

M.  Th.  Reinach  fait  une  communication  sur  les  trépieds  de  Gélon  et  de  ses 
frères.  Il  prend  pour  point  de  départ  l'épigramme  attribuée  à  Simonide.  Il  en 
discute  d'abord  le  texte  et  défend  au  v.  2  la  leçon  toùç  TpCico8ac  O^juvai.  Cette 
épigramme  a  pris  un  nouvel  intérêt  depuis  les  découvertes  de  M.  Homolle  à 
Delphes.  Mais  elle  paraît  en  contradiction  avec  le  texte  de  Diodore  (XI,  26}  :  le 
poids  indiqué  dans  l'épigramme  est,  en  effet,  de  50  talents  et  une  fraction,  tandis 


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ACTES  DE  l'association  463 

que  Diodore  parle  seulement  de  16  talents.  M.  Reinach  montre  que  cette  contra- 
diction n'est  qu'apparente.  Diodore  ne  parle  que  du  trépied  de  Gélon,  Tépi- 
gramme  des  4  trépieds  dont  M.  Homolle  a  retrouvé  les  bases  ;  de  plus,  Diodore 
suit  la  métrologie  attique,  Tépigramme  la  métrologie  sicilienne.  Si  Ton  réduit  les 
talents  siciliens  en  talents  attiques,  on  verra  que  les  50  talents  de  Tépigramme 
donnent  un  total  de  1,664  kg.,  et  que  les  16  talents  de  Diodore  représentent 
416  kg.,  c'est-à-dire  exactement  le  quart  de  la  somme  précédente  :  les  4  trépieds 
étaient  de  poids  égal.  Ce  résultat  confirme  à  la  fois  les  données  de  Tépigramme 
et  celles  de  Diodore. 

M.  Glotz  donne  lecture  d'une  communication  sur  le  duel  en  Grèce.  Certains 
témoignages  établissent  que  les  cités  grecques  ont  parfois  confié  leur  cause  à 
des  champions  de  nombre  égal  :  ainsi,  vers  547,  les  Argiens  et  les  Lacédémo- 
niens  laissent  en  présence  300  guerriers  de  chaque  parti.  Strabon  parle  de  la 
|iovo|iatx(o(  comme  d'une  vieille  coutume.  Il  faut  se  rappeler  aussi  le  combat 
d'Étéocle  et  de  Polynice,  celui  de  PAris  et  de  Ménélas,  etc.  Le  duel  conven- 
tionnel peut  de  plus  prendre  bien  des  formes.  Du  duel  proprement  dit  on  est  en 
droit  de  rapprocher  certains  iyûvtc.  Ce  n'est  pas  sans  raison  que  le  mot  dycov 
signifie  procès  et  concours.  Les  jeux  fiinéraires  homériques  sont  un  partage  de 
succession,  une  SiaSixavCa  au  pugilat  et  à  la  course.  Il  en  est  de  même  de  cer- 
taines légendes  où  une  femme  est  l'enjeu  du  concours  (légende  d'Hippodamie, 
etc.).  M.  Glotz  explique  Torigine  du  nom  de  l'Aréopage  par  la  pratique  ancienne 
du  combat  judiciaire,  et  s'applique  enfin  à  montrer  pourquoi  cette  coutume 
primitive  a  laissé  si  peu  de  traces  dans  les  âges  postérieurs. 

Le  Secrétaire, 

Am.  Hauvbttb. 


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OUVRAGES  OFFERTS  A  L'ASSOCIATION 

dans  les  séances  de  juin  à  décembre  1902. 


TSEREPI  (G.  N.),  Ta    <n5v6tT«    xi^ç    tXXifivt«fiç  y X » <j <j t; ç ,  Athènes,  1902. 
JOHNSON  (C.  W.  L.),  The  motion  of  the  Yoioe  in  oonnection  with  accent 

and  accentuai  anis  and  thesii,  Baltimore,  1902. 
RADOS  (K.  N.),  'H  vaoxtx^  Utopi*,  Athènes,  1902. 

—         —       Oî   padiXttç  tfiç   'Po  u  (A  a  v(a<,  Athènes,  1901. 
LEGRÉ  (Ludovic),  L'ellébore  messaliote  de  Théophratte  (extrait). 
LE6RA1N  et  NAVILLE,  L'aile  Nord  du  pylône  d'Aménophis  m  à  Kamak 

(Annales  du  Musée  Guimet,XXX,  1),  Paris,  1902. 
GATET  (AI.),  L'exploration  des  nécropolei  gréco-byzantines  d'Antinoé 

(Annales  du  Musée  Guimet,  XXX,  2),  1902. 
COLLARD,  Le  grec  au  zx«  siècle,  extrait  de  \h  Revue  ^éit^aZe,  juin  1902. 
NICO  A.  BEY,  fiuÇâivTir^và    alvC^ïiata  (extrait  de  Y  '  E  r  1 1  ir^  p  l  ç  du  Par- 

nassos),  Athènes,  1902. 
Général  de  BEYLIÉ,  L'habitation  byzantine,  in-fol.  1902. 
OMONT,  Fac-similés  des  miniatures  des  plus  anciens  manuscrits  grecs 

de  la  Bibliothèque  nationale,  du  VI*  au  XI*  siècle,  gr.  in-fol.  1902. 
BODIN  et  MAZON,  Extraits  d'Aristophane,  Paris,  Hachette,  1902. 
P.  MAZON,  L'Orestie  d'Eschyle,  Paris,  Fontemoing,  1902. 
ESCHINE,  Discours  sur  l'Ambassade,  texte  grec  publié  par  MM.  Julien  et  do 

Péréra,  avec  une  préface  de  M.  Am.  Hauvette,  Paris,  1902. 
DIEUDONNÉ,  Monnaies  grecques  récemment  acquises  par  le  Cabinet  des 

médailles  (extrait  de  la  Revue  Numismatique,  1902). 
—    Ptolemais-Lebedus  (extrait  du  Journal  international  d*archéologie  niimi>- 

matiquey  1902). 
HATZIDAKf  (G.),  'Axa8T,{&t  ixà   dvayvii^dtJLaTa,  t.  1, 1902  (Bibl.  MarasU,  n«* 

175-118). 
TSAKALOTOS,  AtÇtx6v  éXXrivoXattvtxdv,  Athènes,  1900. 
*£x0tai<     Tûv     iv      Toî(     6p0oS<S^O'.c      8r,(&09£otc     9Xo\tifi\^     XCoo 

icticpaY(i<vu>v   xatà    ta   «xoXixà    itv^  1893-1900,  Chio«  1901 1 
TLABTOg|<»iXsfSf(H«l  piiXifaii  Aleiand rie*  1901  i 


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ff 


ACTES   DE    L^ASSOCIATION  465 

BODTYRAS  (S.  l.),  Hican:tx^    îiovap/ia   xal   ti    ôpOdSoÇo;   ixxXr.dfa, 

Athènes,  1902. 
POLITIS    (N.    G.),    AaffffdEvuoç    Spajtattxô;  iYwv-Kp£ffi;,    iva^vw^- 

OcÎ9a    iv  T^    jityiXiQ     atOoûvt^     toG     iOvtxoO    n  avt  ict  9X7;  {iC  o  u  , 

le  19  mai  1902,  Athènes,  1902. 
Catalogue  des  livres  publiés  par  les  frères  Perris,  de  1868-1900. 
POTTIER,  TTases  antiques  du  Louvre»  2*  série. 
REINACH  (Th.),  L'histoire  par  les  ijionnaies,  Paris,  Leroux,  1902. 
BAILLY,  Abrégé  du  Dictionnaire  greo-flrançais,  Paris,  1902. 
KAROLIDIS,  *l<JTopCa   xl^ç  'EX).(i5o;,  2  vol. 
EPHTAX.IOTIS/Utop(a   tfiç  'P»iAioff wvtjç,  t.  1, 1901. 
PHOTIADIS,  T6  rX«aeix6v  Çif^tTjjia,  Athènes,  1902. 
PHILENTAS.  rpaji  jt«Tix^   x^i;  f«ïi,oiïxf,ç   yXweat;;,  Athènes,  1902. 
Aia  Y«i>vi9(i6<   ytà    xY^    y  Xû  99  a,  Athènes,  1901. 
Dictionnaire  des  Antiquités  grecques  et  romaines,  fasc.  32. 
'H  V  <*   € laOy^xT^ ,  trad.  par  Alex.  Pallis,  1"  partie,  Liverpool,  1902. 
Revues  et  périodiques  divers. 


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COMPTES  RENDUS  BlBLIOGRAPfflQUES 


La  Revue  rend  compte,  à  cette  place,  de  tous  tes  ouvrages  relatifs  aux 
études  helléniques  ou  à  la  Grèce  moderne,  dont  un  exemplaire  sera 
adressé  au  bureau  de  la  Rédtiction,  chez  M.  Leroux,  éditeur,  28,  rue 
Bonaparte. 

Si  les  auteurs  ou  éditeurs  désirent  faire  hommage  de  leurs  publica- 
tions à  P Association  pour  V encouragement  des  Études  grecques,  ils 
sont  priés  de  les  adresser  directement  à  celle-ci  (i2,  rue  de  C Abbaye); 
mais,  en  ce  casy  il  n*en  sera  rendu  compte  dans  cette  bibliographie  que 
sHls  en  envoient  deux  exemplaires,  Vun  devant  rester  à  la  Bibliothèque 
de  V Association,  et  Vautre  devant  être  remis  à  V auteur  du  compte  rendu. 


30.  Extraits  d* ARISTOPHANE,  texte 
grec  publié  avet  une  introduction,  un 
index  et  des  notes,  par  MM,  Louis 
Bodin  et  Paul  Mazon,  Paris,  Ha- 
chette, 1902,  in-12,  lxxix-296  p. 

Cette  édition  a  été  préparée  avec 
beaucoup  de  soin,  et  si  elle  s^adresse 
surtout  aux  élèves,  les  maîtres  pour- 
ront en  tirer  profit.  Llntroduction,  fort 
longue,  contient  une  histoire  de  l'or- 
ganisation matérielle  du  théâtre  grec 
d'après  les  travaux  récents  et  particu- 
lièrement celui  de  DOrpfeld;  il  n*y 
aurait  que  des  éloges  à  adresser  aux 
auteurs  de  cette  préface,  rédigée  avec 
précision,  s'ils  y  avaient  joint  quelques 
gravures.  Au  point  de  vue  pédagogique, 
cette  lacune  est  grave  ;  car  il  est  im- 
possible au  meilleur  élève  de  suivre  la 
discussion  relative  au  proscénionj  s'il 
n'a  sous  les  yeux  les  plans  et  les  élé- 


vations des  théâtres  d'Athènes,  d'Épi- 
daure,  d'Aspendos  et  de  Priène.  MM.  Bo- 
din et  Mazon  apportent  d'ailleurs  eux 
aussi  de  nouveaux  éléments  à  cette 
intéressante  étude,  en  essayant  de  tirer 
du  texte  même  d'Aristophane  des  indi- 
cations sur  la  mise  en  scène  et  la 
décoration.  Ces  analyses,  très  serrées, 
offrent  çà  et  là  un  défaut,  qu'il  est  du 
reste  malaisé  d'éviter  en  un  pareil 
sujet  :  les  auteurs  ont  une  imagination 
trop  vive  et  dépassent  on  peu  trop 
volontiers  les  renseignements  que  leur 
fournissent  les  vers  d'Aristophane.  Du 
moins  n'ontrils  négligé,  ni  dans  l'in- 
troduction ni  dans  les  arguments  placés 
en  tête  des  comédies,  aucune  indication 
propre  à  rendre  la  vie  et  la  gaieté  au 
théâtre  du  poète.  —  Le  commentaire 
est  en  général  exact  P.  6,  n.  3.  Il  faut 
écrire  Chaeris  et  non  Choeris.  —  Même 
page,  n.  6.  Le  sens  précis  de  l'adjectif 
«upCot  dans  les  locutions  usuelles  est 


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COMPTES   RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


467 


mal  déterminé.  —  P.  10,  n.  2.  Il  est 
bien  douteux  qu'on  doive  rapprocher 
XoXXct&r^ç  de  yjtù>M  et  qu'il  y  ait  là  un 
jeu  de  mots  très  littéraire.  —  P.  11, 
n.  2,  y.  415  toC  icaXaioO  Spifiatoç  n'in- 
dique-t-ii  pas  tout  simplement  que 
Dicéopolis  a  oublié  le  nom  de  la  pièce, 
ce  qui  n'est  pas  un  bon  moyen  de  se 
recommander  à  Euripide?  —  P.  66, 
y.  54.  L'explication  du  scholiaste,  qui 
commente  les  mots  Ooî(&iTiov  ...to61  par 
itapappatyiv,  mériterait  d'être  signalée, 
ne  fût-ce  que  pour  la  combattre.  — 
P.  83,  y.  312,  n.  4,  tpt6i9(xaTa  est-il 
suffisamment  rendu  par  cette  expres- 
sion :  la  mise  en  mouvement  ?  —  P.  99, 
V.  96,  n.  4.  N'est-ce  pas  subtiliser,  que 
de  voir  dans  fRitiOtîc  une  nuance  de 
volonté  et  de  traduire  :  «  comme  s'il 
youlait  déposer  »?  ~  P.  136,  y.  536, 
n.  12;  le  mot  xdXnou  désigne  plutôt  les 
plis  du  corsage  que  du  reste  de  la  robe; 
c'^est,  si  nous  osons  le  dire,  une  obser- 
yation  de  gauloiserie  altique  —  P.  190, 
y.  68,  n.  1.  La  règte  de  grammaire 
n'est  pas  rédigée  avec  assez  de  net- 
teté. —  Nous  ayons  enfin  obseryé 
deux  fautes  d'impression  :  orchestri- 
gués  pour  orchesliques^  p.  lxi,  et 
TStOvovat  pour  ttOvivoii,  p.  214,  note.  Il 
n'y  a  qu'à  louer  les  notes  critiques  qui 
ouvrent  le  volume  et  l'index  des  parti- 
cules qui  le  termine.  Nous  regrettons 
l'absence  d'une  biographie  précise 
d'Aristophane;  peutrétre  n'eût-il  pas 
été  inutile,  non  plus,  de  signaler  le 
problème  que  soulève  la  comédie  des 
Nuées  et  de  chercher  après  tant  d'autres 
philologues  si  elle  avait  contribué  à 
rendre  Socrate  suspect  aux  démocrates; 
Vargument  de  cette  pièce  ne  signale 
même  pas  la  question. 

R.  Harmand. 


31.  ABISTOTE.  The  PoUHcs  of  Aris- 
lotie.'"  By  W.L.  Newman.\o\.  IIL 
Two  Essays,  books  111,  IV  and  V, 
text  and  notes.  Oxford,  Clarendon 
press,  1902.  In-8%  xlvi-603  p.  Vol. 
IV.   Essay  on    constitutious,  books 


VI-VIII,  text  and  notes,  1902,  lxx' 
108  p. 

C'est  en  1888  que  M.  Newman  a  pu- 
blié le  commentaire  des  deux  premiers 
livres  de  la  Politique;  il  a  donc  mis 
plus  de  treize  ans  à  préparer  celui  des 
six  derniers,  et  cela  seul  donne  idée  de 
la  conscience  qu'il  a  apportée  dans  son 
travail.  C'en  est  là,  en  effet,  la  qualité 
la  plus  saillante.  M.  N.  a  utilisé,  tant 
pour  les  notes  critiques  que  pour  les 
notes  explicatives,  qui  représentent  les 
trois  quarts  de  l'ouvrage,  à  peu  près 
tous  les  travaux  modernes  de  quelque 
valeur  (toutefois,  il  est  loin  d'avoir 
recueilli  toutes  les  conjectures;  par 
exemple  1342  6, 1.  32,  il  ignore  celle  que 
j'ai  proposée  :  aloXirct  pour  XuSiort); 
il  en  reproduit  la  substance  de  manière 
à  dispenser  le  lecteur  d'y  recourir,  il 
fournit  tous  tes  parallèles  utiles  ;  enfin  il 
expose  ses  propres  yues  avec  sagesse 
et  clarté.  Dans  la  constitution  du  texte 
il  ne  8*est  guère  écarté  de  Susemihl  ; 
mais  l'apparat  critique  donne  souvent 
les  éléments  d'une  meilleure  lecture,  et 
il  y  a  d'excellentes  remarques  générales 
dans  l'introduction  du  tome  III  sur  les 
caractères  distinctifs  des  deux  classes 
de  manuscrits  et  de  la  velus  versio 
latina.  Je  signalerai  aussi  l'introduc- 
tion du  tome  IV,  où  le  classement  logi- 
que des  constitutions  par  Aristote  est 
complété  par  un  classement  historique. 
Une  note  comme  celle-ci  (IV,  p.  xyi) 
me  parait  très  caractéristique  du  bon 
sens  britannique  de  l'auteur  :  «  les 
citoyens  doués  d'une  modique  aisance 
pouvaient  être  plus  nombreux  que  les 
yrais  pauvres,  ou  même  que  les  pauvres 
et  les  riches  ensemble,  dans  bien  des 
États  grecs,  car  une  notable  partie  de 
la  classe  ouyrière  se  composait  d'es- 
claves et  de  métèques  qui  n'apparte- 
naient pas  au  corps  des  citoyens.  »  Les 
défauts  de  ce  commentaire  sont  :  1*  la 
prolixité;  2*  un  abus  agaçant  des  réfé- 
rences bibliographiques  souvent  inu- 
tiles et  capricieuses  ;  selon  que  le  ha- 
sard a  mis  entre  les  mains  de  M.  New- 


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468 


COMPTES   REXDL^S   BIBLIOGRAPHIQUES 


iiian  tel  ou  tel  article  de  Revue  sur  un 
sujet  tout  spécial  et  à  côté  de  la  ques. 
tioD,  il  n'hésite  pas  à  en  citer  tout  au 
long  le  titre.  Réduit  de  moitié,  le  com- 
mentaire eût  été  plus  clair  et  aurait 
pu  être  logé  sous  le  texte,  au  grand 
avantage  du  lecteur,  qui,  pour  le  con- 
sulter commodément,  doit  avoir  sous 
la  main  un  texte  séparé  de  la  Politique . 
T.  R. 


32.  BABELON  (Ernest),  Traité  des  mon- 
naies grecques  et  romaines,  l'»  Partie. 
Théorie  et  doctrine.  Tome  !«'.  In-8» 
Jésus,  sur  2  colonnes.  1206  col.  Paris, 
Leroux,  1901. 

Entre  le  Corpus  numorum  qu'achè- 
vera le  XX*  siècle  et  les  manuels  pra- 
tiques, de  dimensions  modestes,  comme 
les  ouvrages  de  Head  et  de  Hill,  il  y  a 
place,  dans  la  littérature  numismatique, 
pour  un  traité  encyclopédique  comme 
celui-ci,  conçu  sur  le  plan  de  la  Doc- 
trina  d'Eckhel  ;  mais  quelle  audace  exige 
une  pareille  entreprise,  quelle  rare 
patience  faut-il  pour  l'achever!  Le 
rocher  de  Sisyphe  que  Lenormant  avait 
laissé  tomber  de  ses  mains  défaillantes, 
M.  Babelon  entreprend  à  son  tour  de 
le  hisser  jusqu*au  sommet  ;  il  a  tout  ce 
qu'il  faut  pour  réussir  :  la  jeunesse,  la 
connaissance  pratique  des  médailles, 
le  savoir,  le  savoir  faire,  une  énorme 
puissance  de  travail,  dont  il  nous  a 
donné  tant  de  preuves.  Le  plan  qu'il 
s'est  imposé  est  très  vaste,  trop  vaste 
peut-être  :  il  comprend  deux  grandes 
divisions  dont  l'une  correspond  à  peu 
près  aux  Prolégomènes  d'Eckhel,  l'autre 
au  reste  de  la  Doclrina^  c'est-à-dire  une 
sorte  de  Corpus  abrégé  des  monnaies 
antiques,  classées  dans  Tordre  géogra- 
phique. Le  très  gros  volume  qull  nous 
offre  aujourd'hui  ne  renferme  que  le 
i*'  livre  de  la  1"  partie  :  définition  et 
utilité  de  la  numismatique,  histoire 
de  la  numismatique  (à  noter  un  utile 
relevé  des  principaux  catalogues  de 
ventes  au  xix*  siècle),  matière  moné- 


taire, noms  des  diverses  espèces  de 
monnaies,  particularités  de  fabrique, 
objets  monétiformes  (médaillons,  bi- 
joux, tessères),  manière  de  compter 
les  monnaies,  métallurgie,  productioa 
technique.  On  doit  louer  sans  réserve 
dans  cette  Somme  la  clarté  de  l'exposé, 
la  précision  et  l'abondance  de  la  docu- 
mentation. Des  juges  sévères  trou- 
veront qu'il  y  a  un  peu  d'abus  dans 
les  références  bibliographiques  et  que 
la  foule  des  arbres  empêche  parfois  de 
voir  la  forêt,  nous  voulons  dire  la  source 
principale  à  laquelle  l'auteur  a  puisé 
(exemple  :  p.  30  suiv.).  Il  est  impossible 
de  demander  à  l'auteur  d'une  pareille 
synthèse  de  tout  vérifier  par  lui-même  ; 
cependant  on  peut  trouver  que  M.  Ba- 
belon pèche  vraiment  parfois  par  un 
excès  de  confiance  dans  la  parole 
d'autrui.  Il  fortifie  de  son  adhésion 
sans  réserve  la  théorie  malencon- 
treuse de  Svoronos  sur  les  XISy^tsc 
Cretois  et  reproduit  à  cette  occasion 
(p.  646)  diverses  assertions  inexactes 
sur  «  le  fragment  (sic)  de  loi  crétoise 
découverte  il  y  a  quelques  années  » 
où  sont  mentionnés  les  paiements  en 
chaudrons.  Cependant  il  lui  aurait  suffi 
d'ouvrir  le  recueil  des  Inscriptions  juri- 
diques grecques  pour  savoir  qull  ne 
s'agit  pas  d'un  fragment,  mais  de  plu- 
sieurs fragments,  appartenant  tous  (sauf 
un,  qui  est  visiblement  la  copie  d'un 
document  plus  ancien)  au  vi*  siècle 
avant  J.-C.,  au  plus  tard  au  v«,  alors  que 
les  pièces  à  la  prétendue  contremarque 
du  X<6tjÇ  sont  du  ur  (1).  —  Le  m'uic 
savant  grec  a  fourni  à  M.  B.  un  sys- 
tème sur  l'échelle  de  valeurs  des  bron- 
zes ptolémaîques,  dont  MM.  Grenfell, 
Hunt  et  Smyly  ont  récemment  fait 
justice.  On  aimerait,  enfin,  dans  un 

(1)  Le  chapitre  sur  U  aïoniMie  Uûbroaieniic  e4 
à  biffer  presque  tout  eoUer.  M.  Willcrs,  dans  un 
arUele  que  l'auteur  cite,  mais  qu'il  ne  doit  pu 
avoir  lu  très  attentivement,  a  rappelé,  en  effet* 
un  texte  de  PoUux  d*où  il  résulte  qu'il  s'agit 
d'une  monnaie  d'argent  de  mauvais  aloi,  deux 
condiUons  que  ne  remplissent  pas  les  aurei 
d'Epbèse  introduits  dans  le  débat  par  M.  B. 


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COMPTES    RENDUS   BIBUOGHAPHIQDES 


469 


ouvrage  destiné  à  devenir  le  standard 
work  sur  la  numismatique  antique  à 
ne  pas  rencontrer  un  si  grand  nombre 
de  fautes  non  seulement  contre  Taccen- 
tuation  mais  contre  la  langue  grecque  : 
Xmà  5p«xi*^  (P-  *0ô  et  410),  fiîitoWXiov 
(p.  431),  V(«XTT\  (sic)  (p.  442),  /aXx<J; 
donné  comme  synonyme  de  /aXxoCç 
(p.  460),  la  sigle  |  expliquée  par  Ta 
(p.  721),  etc.  Ce  sont  là^  en  somme, 
paucae  mactUae,  T.  R. 


33.  Max.  COLUGNON  et  Louis  COUVE. 
Catalogue  des  vases  peints  du  Musée 
national  d'Athènes.  Paris,  Fonte- 
moing,  1902,  In-8,  xii-671  p. 

En  1875-1876,  sur  les  conseils  d'Al- 
bert Dumont,  M.  Max.  Collignon,  alors 
membre  de  TÉcole  d'Athènes,  entreprit 
le  catalogue  raisonné  des  vases  peints 
appartenant  à  la  Société  archéologique 
d'Athènes.  Ce  travail,  poblié  en  1877, 
n  a  pas  cessé  de  rendre  service,  bien 
que  le  nombre  des  vases  dignes  d'être 
décrits  se  soit  augmenté  depuis  dans 
des  proportions  très  considérables. 
En  1893,  toutes  les  collections  céra- 
miques athéniennes  ont  été  réunies  au 
Musée  national,  qui  comprend ,  outre 
les  vases  de  la  Société  archéologique, 
ceux  qui  étaient  autrefois  déposés  à 
l'Éphorie.  Un  nouveau  catalogue  était 
devenu  nécessaire  :  Louis  Couve,  mem- 
bre de  l'École  d'Athènes,  s'en  chargea. 
Il  est  mort,  malheureusement,  entouré 
des  regrets  de  tous,  avant  d'avoir  pu 
publier  son  œuvre.  M.  Collignon  l'a 
terminée,  avec  un  dévouement  qui  lui 
fait  honneur  et  dont  la  science  lui  saura 
gré.  Quand  on  songe  que  le  nouveau 
catalogue  contient  près  de  2,000  numé- 
ros, alors  qu'il  n'y  en  avait  que  821 
dans  le  premier,  on  imagine  quel  dom- 
mage auraient  subi  nos  études  si  le 
résultat  des  labeurs  diligents  de  Couve 
était  resté  enfoui  dans  un  carton. 

Le  catalogue  comprend  les  divisions 
suivantes  :  1*  vases  de  style  primitif 
(Troade,  Théra,  Crète,  Amorgos,  Milo, 


Chypre,  Attique);  2»  vases  de  style  géo- 
métrique fDipylon,  Béotie);  3"  vases 
proto-attiques  ,  proto- corinthiens,  du 
type  de  Phalère  et  du  type  béotien  ; 
4*  vases  d'ancien  style  ionien  et  corin- 
thien (Rhodes,  Milo,  Corinthe,  vases 
attiques  archaïques)  ;  5»,  6*  7o  S*»  vases  à 
figures  noires  (style  sévère,  amphores, 
hydries,  etc.;  plaques  peintes, lécythes, 
alabastres,  type  du  Cabirion)  ;  9<»,  iO» 
vases  à  figures  rouges  (style  sévère, 
beau  style  attique)  ;  il»  vases  polychro- 
mes à  fond  blanc  (lécythes)  ;  12»  vases 
à  figures  rouges  avec  retouches  blan- 
ches et  ornements  dorés. 

Un  fascicule  complémentaire  con- 
tiendra les  index  et  les  planches  re- 
produisant les  formes  des  vases  ;  il  sera 
difficile  de  le  faire  relier  avec  le  cata- 
logue, qui  est  déjà  bien  gros.  La  publi- 
cation de  ce  volume  n'a  pas  été  bien 
conçue  ;  le  caractère  choisi  est  trop  fort 
et  il  y  a  un  luxe  tout  à  fait  inutile  de 
blancs.  Beaucoup  de  vases  dlntérèt  se- 
condaire auraient  dû  être  réunis  et 
décrits  dans  un  même  paragraphe; 
enfin,  l'emploi  de  certaines  abréviations 
pour  des  mots  qui  reviennent  sans 
cesse  (couverte,  fond,  dessin,  style, 
rouge,  noir,  blanc,  etc.),  eût  permis  de 
réduire  notablement  l'étendue  et,  par 
conséquent,  le  prix  de  ce  catalogue.  Tel 
qu'il  est,  il  rendra  de  grands  services, 
mais  il  est  fort  à  souhaiter  que  si  quel- 
que membre  de  l'École  d'Athènes  nous 
donne  un  jour  une  édition  mise.au  cou- 
rant du  catalogue  des  figurines  en  terre 
cuite  de  M.  Martha,  il  se  préoccupe  d'en 
faire  non  seulement  un  volume  utile, 
mais  un  volume  maniable.     S.  R. 


34.  DEMETRWS  on  styU...  by  W. 
Rhys  Roberls.  Cambridge,  Un/versity 
press,  1902.  In-8»,  xi-3t8  p. 

M.  Roberts  poursuit  la  série  de  ses 
solides  études  sur  les  chefs-d'œuvre  de 
la  critique  littéraire  des  Grecs.  Après 
le  Traité  du  sublime  et  les  Lettres  lit- 
téraires de  Denys   d'Halicarnasse ,  il 

31 


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470 


COMPTES   RENDUS  filBLlOGftÂPHlQl]E0 


nous  donne  le  Traité  du  style  —  car 
c'est  ainsi  qu'il  faut  traduire  IIcpl  îp(xir,- 
vii'a;  —  du  Pseudo  Démétrius,  ouvrage 
sans  grande  originalité,  mais  précieux 
par  les  citations  d'auteurs  perdus  qu'il 
a  seul  conservées  et  dont  la  langue, 
d'une  vivacité  nerveuse,  rappelle  le 
Dialogue  de  Tacite.  Le  travail  de  M.  R. 
était  terminé  quand  a  paru  l'édition  de 
Radermacher  (1901),  et  le  savant  an- 
glais n'a  guère  pu  profiter  de  la  publi- 
cation allemande  ;  on  ne  saurait  que  le 
regretter.  Comme  Radermacher,  Ro- 
berts  a  fait  une  nouvelle  revision  du 
Parisinus  1741,  source  principale  du 
texte  du  De  elocutione,  il  donne  au  bas 
de  la  page  un  dépouillement  très  com- 
plet des  variantes  de  ce  manuscrit, 
mais  peut-être  dans  la  constitution  du 
texte  s'est-il  montré  un  peu  trop  res- 
pectueux de  la  tradition.  Dès  la  pre- 
mière ligne,  l'absurde  leçon  otov  -f,{j.'.- 
Ijixpoïc  ii  t^â[|jiTpoiç  n*aurait  pas  dû  être 
conservée  dans  le  texte  et  la  correction 
certaine  de  Spengel  otov  f,  Tpi{jLe'Tpot< 
être  reléguée  dans  les  notes.  Celles-ci, 
malheureusement  exilées  à  la  fin  du 
volume,  sont  parfois  bien  concises 
(par  exemple  au  §  71  les  travaux  de 
M.  Ruelle  sur  le  chant  des  sept  voyelles, 
REG,  II,  38  et  Congrès  de  musique, 
1900,  ne  sont  pas  même  mentionnés). 
L'introduction  se  divise  en  trois  par- 
ties :  1*  étude  du  style  de  la  prose  chez 
les  rhéteurs  grecs,  un  peu  superficielle  ; 
2»  analyse  du  De  elocutione  ;  3*  époque 
et  auteur  du  traité.  La  traduction,  im- 
primée en  regard  du  texte,  est  excel- 
lente, à  la  fois  fidèle  et  d'allure  dégagée. 
Le  glossaire  des  termes  techniques,  la 
bibliographie  et  les  index  sont  faits 
avec  soin  et  intelligence  ;  Hmpression 
du  volume  est  parfaite. 

T.  R. 


35.  DEMOSTHENES.Ausgewûhlte  Beden 
erklârt  von  A,  Westei'mann,  lt«»  Bftnd- 
chen.  10^«  Auflage  von  E,  Rosenberg, 
ln-12%  268  p.  Berlin,  Weidmann, 
1902. 


J'ai  indiqué  jadis  (V,  144)  les  côtés 
forts  et  faibles  de  cette  édition.  La  nou- 
velle revision  que  nous  en  offre  M.  Ro- 
senberg ne  diffère  pas  très  sensiblement 
de  la  précédente.  Quelques  corrections, 
dues  pour  la  plupart  à  Thalheim,  ont 
été  introduites  dans  le  texte  et  Ton  a 
profité  du  nouvel  examen  de  £  par 
M.  Omont  (dont  le  nom  ne  doit  pas 
s'écrire  Omond,  p.  268).  L'annotation 
et  les  substantielles  introductions  ont 
été  mises  au  courant  des  derniers  tra- 
vaux et  Ton  a  sagement  évité  de  s'en- 
gager dans  la  voie  périlleuse  des 
«  rythmes  oratoires  »  chers  a  Blass. 
M.  Rosenberg  parait  d'ailleurs  avoir  des 
notions  assez  vagues  sur  l'éthos  ryth- 
mique ;  il  écrit,  par  exemple  (p.  43),  que 
l'iambe  et  le  trochée  sont  des  rythmes 
trop  tranquilles  (?)  pour  Démosthène, 
qui  leur  préfère  l'anapeste  et  le  dac- 
tyle ;  je  croyais  jusqu'à  présent  que  les 
rythmes  doubles  étaient  plus  mouve- 
mentés que  les  rythmes  égaux;  telle 
était  sûrement  l'opinion  des  anciens. 
On  regrettera  le  maintien  de  la  note  19 
(p.  10)  que  j'ai  déjà  signalée  il  y  a  dix 
ans,  où  «  Cousin,  Fénelon,  Brédif  »  sont 
si  étrangement  logés  dans  le  même 
sac.  A.  M. 


36.  CASSll  DIONIS  COCCEIANI  quae 
aupereunty  edidit  Ursulus  Philippus 
Boissevain.  Vol.  III.  Berolini,  Weid- 
mann, 1901.  ln-8«,  xvui-800  p. 

Avec  ce  gros  volume  se  termine  la 
belle  et  consciencieuse  édition  de 
M.  Boissevain.  On  y  trouve  les  frag- 
ments des  livres  61  à  80  conservés  par 
Xiphilin,  par  les  Excerpla  du  Porphy- 
rogénète,  etc.  A  partir  du  livre  LXXI^ 
les  titres  courants  ont  gardé  les  nu- 
méros traditionnels,  tandis  que  les 
intitulés  de  livres  sont  plus  élevés 
d*une  unité;  ce  changement  incomplet 
est  de  nature  à  jeter  le  trouble  dans 
les  citations.  La  fin  du  livre  79  et  le 
commencement  de  80  sont  conservés^ 


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COfliPTfiS    RÉN0US   BlBLlÔGRAPaïQUES 


471 


on  le  aait,  dans  le  Yat.  1288,  que  M.  B. 
a  soigneusement  coUationné  et  dont  il 
donne  trois  bons  spécimens  phototy- 
piques. A  la  suite  des  fragments  de 
Dion,  il  réimprime  le  texte  intégral  de 
Tépitomé  de  Xiphilin,  des  excei'pta  de 
Pierre  Patrice,  de  Jeand'Antioche,  etc., 
les  articles  de  Photius  et  de  Suidas. 
Des  tables  de  concordance  très  utiles 
(Exe.  Valesiana,  Ursiniana,  Maiana, 
etc.)  terminent  l'ouvrage.  Dans  une 
préface  touchante,  bien  que  d'un  ton 
insolite,  l'auteur  s'excuse  des  fautes 
qu'il  a  pu  commettre  par  l'angoisse  où 
l'ont  plongé  les  tristesses  de  la  guerre 
du  Transvaal;  en  bon  Hollandais,  il 
voue  à  l'exécration  de  la  postérité  viros 
magni  ingenii  —  sed  omnis  divini  huma- 
nique  iuris  contemptores,  Caecilium 
Rhodes  et  JosephumChambeidain, 
H.  G. 


37.  ECTHESIS  Chronica  and  Chronicon 
Alhenarum.  Edited  by  Spyridon  P. 
Lamhros.  London,  Methuen,  1902i 
8«,  x.112  p.  (Byzantine  Texts  de 
Bury). 

Le  plus  important  des  deux  textes 
réunis  dans  ce  volume  est  loin  d'être 
inédit  La  rédaction  «  savante  »  en  a 
été  publiée  dès  1584  dans  la  Turcograe- 
cia  de  Crusius  et,  depuis  lors,  souvent 
réimprimée.  La  rédaction  vulgaire  a  été 
imprimée  par  Sathas,  dans  sa  Biblio- 
thèque (Vil,  557-610),  d'après  un  ma- 
nuscrit de  Lincoln.  C'est  de  cette  ré- 
daction vulgaire  que  M.  Lambros  donne 
un  texte  bien  plus  complet  d'après  un 
manuscrit  du  mont  Athos  (Cod.  Dionys. 
263).  U  s'agit  d'une  chronique  des  der- 
nières destinées  de  l'empire  byzantin 
et  des  progrès  des  Turcs  jusqu  en  1543. 
—  Le  grand  opuscule  est  une  chro- 
nique locale  athénienne,  courte  et  sèche, 
déjà  publiée  par  L.  dans  V  'A0i^vatov. 

U  ne  faudrait  pas,  nous  en  prévenons 
les  amateurs,  s'exagérer  la  «  vulgarité  » 
du  style  de  l'Ecthésis  :  c'est  plutôt  du 
mauvais  grec,  semé  d'exotismes,  que  du 


grec  vulgaire  :  la  construction  de  la 
phrase,  le  fond  du  vocabulaire  sont 
classiques  et  même  prétentieux. 

Ces  textes  ont  été  édités  par  L.  avec 
son  soin  ordinaire  et  la  confection  de 
rindex  (des  noms  et  de  la  grécité)  a  dû 
lui  donner  beaucoup  de  mal  (1).  On  eût 
aimé  qu'il  notât  en  marge  du  texte  les 
dates  chrétiennes  des  événements  ;  le 
chroniqueur  ne  donne  que  très  peu 
d'indications  chronologiques  et  toujours 
d'après  l'ère  de  la  création. 

T.  R. 


38.  ESCHINE,  Discours  sur  VAmbas- 
sade...  par  J.-M.  Julien  et  H.-L.  de 
Péréra^  sous  la  direction  de  Am. 
Hauvette.  Paris,  Klincksieck,  1902. 
In-80,  Lxiv-123  p. 

On  ne  saurait  trop  encourager  les 
professeurs  de  l'École  normale  et  des 
Facultés  à  proposer  à  leurs  élèves 
comme  sujets  de  travail  des  éditions 
commentées  d'auteurs  anciens;  Téru- 
dition  originale  ne  peut  guère  exister 
à  l'École,  mais  c'est  déjà  quelque  chose 
que  \sicognitio  cogniti;  rassembler,  ré- 
diger, grouper  avec  soin  et  clarté  sous 
le  texte  les  renseignements  indispen- 
sables à  sa  parfaite  intelligence,  appré- 
cier avec  sobriété  et,  si  possible,  avec 
finesse  les  qualités  littéraires  d'un  au- 
teur, c'est  un  exercice  aussi  profitable  à 
ceux  qui  l'accomplissent  qu*aux  jeunes 
lecteurs  à  qui  s'adressent  de  pareilles 
éditions .  Le  texte  de  celle-ci  est  en  géné- 
ral conforme  à  celui  de  l'édition  critique 
de  Blass  (1896)  ;  les  éditeurs  s'en  sont 
écartés  cependant  dans  un  certain  nom- 
bre de  passages  (énumérés  p.  lxii 
suiv.],  le  plus  souvent  pour  supprimer 
des  n  crochets  »  que  Blass  multiplie 
certainement  outre  mesure  par  haine 
des  hiatus  et  des  redites.  Notons  en- 
core les  leçons  §  4  t^sSiXXcTt  (au  lieu 

1.  Si  Amisas  fait  au  génitif  'A;xi9oOvTOC  (26, 
8)  le  nominatif  n'est  pas  'A{li96(,  main  'A{xt- 
ffoCî  ou  'A}iiaoûvTa  (cf.  TpairiÇoûvra). 


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472 


COMPTES   RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


de  tÇtpiXtxe  El.),  §  16  àvi^fftùiV^  (îit^T- 
ysXXev  El).,  §  72  MuowVjjoo  («cfiç  M.  Bl.), 
§  125,  Ttepl  TÔ  Ypotçttv  (èicl  tcJ>  y.  Bl.) 

La  note  sur  le  §  35  «  oTeoBai  doit  être 
complètement  supprimé  »  est  inintelli- 
gible pour  qui  n*a  pas  sous  les  yeux 
Tédition  de  Blass,  puisque  le  mot  ne 
figure  pas  dans  le  texte  de  la  présente 
édition.  Et  que  signifie  d'ailleurs  «  com- 
plètement? »  Les  crochets  dont  ce  mot 
est  entouré  par  Blass  équivalent  à  une 
athétèse. 

§  8.  Il  est  faux  qu'Eubule  ait  çu  pour 
successeur  (dans  les  fonctions  de  direc- 
teur des  finances!)  Torateur  Lycurgue. 
Ce  n*était  pas  une  fonction  et  les  deux 
orateurs  ne  se  sont  pas  succédé  immé- 
diatement. La  note  du  §  41  sur  Vipvvoç 
est  un  tissu  d'erreurs  :  Téranos,  prêt 
collectif,  est  confondu  avec  Téranos, 
association.  Les  jeunes  éditeurs  ne 
connaissent-ils  pas  le  Dictionnaire  de 
Saglio  ni  le  Vereinswesen  de  Ziebarth? 
Dans  notre  passage  Ipocvoç  a  manifes- 
tement le  premier  sens.  Cf.  Nepos, 
Epaminondas^  4.  —  P.  61,  note  7.  Au 
lieu  de  légistes^  lire  logistes, 

L'Introduction  qui  s'occupe  d'abord 
de  la  Vie  d'Eschine,  puis  du  Procès  et 
du  Discours  de  1  ambassade,  est  bien 
informée  et  d'une  lecture  agréable,  mais 
M.  de  P.  abuse  des  points  suspensifs. 
T.  R. 


39.  GUHL  et  KONER,  La  vie  antique.  Ma- 
nuelcT archéologie  grecque  et  romaine, 
trad.  Trawinski.  Première  partie.  La 
Grèce,  2«  édit.,  ln-8«,  pp.  i-xxvm, 
1-472,  Paris,  Laveur,  1902. 

La  nouvelle  édition  du  Guhl  et  Koner 
ne  diffère  que  peu  de  la  précédente. 
M.  Trawinski  n'a  pas  remédié  aux  deux 
défauts  du  livre,  qui  sont  l'absence  de 
toute  bibliographie  et  surtout  l'ano- 
nymat des  gravures  et  illustrations. 
Quelques  additions,  notamment  sur  la 
polychromie,  p.  28  et  sur  le  gymnase 
d'Olympie,  p.  148,  compensent  mal  ces 
lacunes.  L'appendice  (pp.  425-458)  est 


nouveau,  mais  n'est  pas  au  courant  de 
la  science  archéologique.  On  ne  com- 
prend pas,  par  exemple,  qu'à  propos 
de  la  maison  grecque,  l'éditeur  n'ait 
parlé  ni  de  Priène,  ni  de  Délos,  ni  que, 
parlant  des  vases  peints,  il  n'ait  pas 
mentionné  le  Catalogue  de  M.  Pottier. 
Peut-être  eût-il  mieux  valu  laisser 
l'ouvrage  tel  qu'il  était  en  1884.  Tel 
quel,  et  Tillustration,  sinon  le  texte, 
étant  légèrement  améliorée,  il  ne  lais- 
sera pas  cependant  de  rendre  des  ser- 
vices. A.  Db  Riddbr. 


40.  HERODOTOS  II  Buch  (Erster  Band, 
2iM  Heft)  erklârt  von  Heinrich  Slein. 
5t«  Auflage.  Bertin.  Weidmann  1902. 
ln-12o,  206  p.  et  1  carte. 

L'intérêt  extraordinaire  qui  s'attache  i 
la  plus  ancienne  description  de  l'Egypte 
justifie   l'abondance   du   commentaire 
dont  M.  Stein  a  orné  son  édition  du  deu- 
xième livre  d'Hérodote.  Ce  commentaire 
ne  tombe  cependant  jamais  dans  la  pro- 
lixité :  on  serait  tenté  plutôt  de  le  trou- 
ver trop  concis.  M.  Stein  a  conservé 
presque  toutes  les  notes  égyptologiques 
de  Brugsch,  quoique  plusieurs  ne  soient 
plus  tout  à  fait  au  courant  de  la  science; 
il  a  utilisé  trop  parcimonieusement  le 
commentaire  de  Wiedemann  ;  il  ignore 
celui  deMaspero  qui,  quoique  inachevé, 
lui  aurait  fourni    bien    des  observa- 
tions intéressantes.  Au  §  159.  M.  Stein 
répète  la  vieille  erreur  que  Magdolos 
=  Megiddo,  et  que  les  SOpioi  sont  les 
Juifs;  il  s'agit  sûrement  des  Assyriens 
et  le  renseignement  n'a  pas  été  fourni 
à  Hérodote  par  les  Grecs    d'Égyple, 
mais  par  l'inscription  des  Brancbides. 
Dans  la  constitution  du  texte,  on  peut 
reprocher  à  l'éditeur  quelque  arbitraire. 
Au  §  8,  il  corrige  T£ff<i<p«v  en  xMsipw 
xal  Séxa  et  supprime,  en  conséquence, 
la  phrase  xà  S'évrt 06ev  aotiç  tùpict  kï^- 
Toç  i(Txi.  Mais  est-il  bien  sûr  que  l'er- 
reur ne  soit  pas  imputable  à  Hérodote 
lui-même,  et  doit-on  le  croire  sur  pa- 
role quand  il  prétend  avoir  été  à  Thè- 


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COMPTES    RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


473 


bes  et  à  Eléphantine?  De  même  au  §  17 
le  £2ïT'.x6v  7T(S{xa  me  paraît  bel  et 
bien  tirer  son  nom  de  la  ville  célèbre 
de  Sais;  son  identification  avec  la 
branche  Tanitique  n'est  qu'une  malheu- 
reuse imagination  de  Strabon  ou  d'un 
de  ses  précurseurs  alexandrins,  Héro- 
dote a  visiblement  cru  que  la  branche 
sébennytique  détachait  à  TEst  la  Men- 
désienne,  à  TOuest  la  Saitique.  A-t-il  été 
bien  renseigné  ?  C'est  une  autre  ques- 
tion. —  L'impression  pourrait  être  plus 
correcte.  Dans  un  seul  feuillet  j'ai  noté, 
p.  27,  note  2,  «  SchûUer  »  pour  Schû- 
1er,  p.  28,  1.  19  ToCvov  pour  toCvuv; 
note  23,  (auSuosi;;  note  4,  ^pdTcpov. 
H.  G. 


41.  JUTHNER  (Julius),  Der  Gymnastikos 
des  Philostralos ,  —  Eine  textge- 
schichtliche  und  teztkritische  Unter- 
suchung.  Vienne,  1902,  in-8«. 

En  1840,  Kayser  avait  publié  quel- 
ques fragments  du  Gymnastikos,  dé- 
couverts par  lui  dans  le  Codex  Lauren- 
tianus  (F.  lviii-32)  et  le  Codex  Mona- 
censis  (M  242).  En  1850,  Minoïdes  Minas 
déposa  au  ministère  de  l'Instruction 
publique  une  copie  du  texte  intégral 
du  Gymnastikos  d'après  un  manuscrit 
qu'il  avait  trouvé,  en  1843,  à  Constan- 
tinople  (?),  et  il  en  donna  deux  éditions 
Tune  en  1852,  l'autre  en  1858.  Le  ma- 
nuscrit lui-même  étant  resté  entre  les 
mains  de  Minas,  c'est  sur  cette  copie 
du  Gymnastikos  que  s'exerça  la  cri- 
tique de  Daremberg  (éditions  de  1851 
et  de  1858),  de  Cobet,  de  C.  H.  Volkmar 
et  de  Guttmann.  Des  conjectures  nom- 
breuses furent  proposées  pour  corriger 
un  texte  très  insuffisant.  La  réappari- 
tion du  manuscrit  de  Minas  dans  ces 
dernières  années  a  permis  de  détermi- 
ner la  valeur  exacte  de  ces  conjectures 
et  d'établir  plus  solidement  le  texte  du 
Gymnastikos.  M.  Jûthner,  après  avoir 
fait  l'historique  de  la  question  et  discuté 
la  provenance  du  manuscrit,  en  donne 
une  description  détaillée.  Le  Cod.  Pa- 


risinus  (suppl.gr.  1256]  est  un  bombycin 
du  xiv«  siècle,  malheureusement  écrit 
par  un  copiste  inintelligent  ou  illettré, 
qui,  en  présence  d'un  archétype  peut- 
être  corrompu  ou  peu  lisible,  a  laissé 
de  côté  un  certain  nombre  de  mots, 
ou  a  copié  ce  qu'il  croyait  avoir  sous 
les  yeux  sans  s'inquiéter  du  sens.  Mais 
les  fragments  du  Gymn.  conservés 
par  le  Laurentianus  et  le  Monacensis 
permettent  çà  et  là  de  restituer  la  véri- 
table leçon.  11  est  regrettable  que  ces 
deux  manuscrits,  dont  le  premier  sur- 
tout a  une  très  grande  valeur,  ne  nous 
aient  pas  transmis  intégralement  le 
texte  du  Gymn.  M.  Jûthner  défend 
ensuite,  contre  les  attaques  de  Cobet  et 
la  méfiance  de  Kayser,  la  loyauté  de 
Minas.  Ce  dernier  a  manqué  évidem- 
ment de  méthode,  et  il  a  introduit  dans 
sa  copie  des  conjectures  fantaisistes 
qu'il  n'a  pas  assez  nettement  séparées 
du  texte,  mais  on  ne  saurait  l'accuser 
de  falsifications  volontaires.  La  copie 
déposée  par  lui  en  1850  comblait  ar- 
bitrairement certaines  lacunes  dues  à 
la  perte  de  fragments  qui  ont  été  re- 
trouvés depuis.  11  y  a  lieu  de  modifier 
la  disposition  de  quelques-uns  de  ces 
fragments,  mal  replacés  dans  le  texte 
par  Minas,  mais  il  faut  se  garder  de 
condamner  trop  vite  certaines  leçons 
que  l'état  de  ces  fragments,  aujour- 
d'hui corrompus,  pouvait  alors  expli- 
quer et  justifier.  La  critique  de  M.  Jûth- 
ner est  en  somme  conservatrice.  Dans 
sa  collation  du  Parisinus,  il  fonde  ses 
conjectures,  d'ailleurs  très  prudentes, 
sur  des  considérations  paléographiques 
et  sur  les  habitudes  de  style  de  Philo- 
strate (d'après  ri4//tmmt/5deSchmid), 
ce  qui  nous  paraît  être  une  excellente 
méthode.  Quand  ses  conjectures  por- 
tent sur  un  terme  technique,  il  appelle 
volontiers  à  son  aide  les  écrits  de  Ga- 
lien.  Les  mêmes  principes  le  guident 
dans  sa  critique  du  texte  donné  par 
Kayser.  Le  manuscrit  de  Minas  montre 
que  Kayser,  là  où  il  n'était  pas  soutenu 
par  F  et  M,  a  été  entraîné,  par  une 
méfiance  excessive  à  l'endroit  de  Mi- 


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474 


COMPTES   RENDUS   BIBLIOC.HAPHIQUES 


nas,  à  des  corrections  tout  à  fait  in- 
justifiées. 

Louis  MÉniDiBR« 


42.  /.  KONT,  Quid  Herderus  de  antiquis 
acnptoribus  senserit.  Paris,  Leroux, 
80  p.  in-8*. 

Cette  nouvelle  étude  de  M.  J.  Kent 
est  traitée  suivant  la  même  méthode 
que  son  excellent  ouvrage  :  Lessing  et 
VAntiquité,  L'auteur  a  voulu  marquer 
la  place  de  Herder  parmi  les  philo- 
logues du  xviii»  siècle,  fixer  sa  physio- 
nomie originale,  montrer  comment  il 
s'est  efforcé  de  rectifier  ou  d'élargir 
certaines  idées  de  Lessing.  qu'il  recon- 
naissait cependant  pour  son  maître  en 
philologie  et  en  esthétique.  Le  prin- 
cipal mérite  de  Herder  est,  en  effet, 
d'avoir  substitué  la  méthode  historique 
au  dogmatisme  qui  tirait  des  lois  abso- 
lues des  œuvres  antiques,  sans  tenir 
compte  d'aucune  différence  de  temps 
ni  de  lieu.  C'est  ce  que  M.  K.  fait  très 
vivement  ressortir  dans  cette  revue  des 
idées  de  Herder  sur  la  Poésie  épique^ 
le  Lyrisme^  VÊpigramme  et  la  Fable, 
VArt  et  la  Vie  des  anciens.  L'ouvrage 
se  recommande  par  une  information 
précise  et  abondante,  une  heureuse 
composition,  beaucoup  de  mesure  dans 
les  Jugements.  M.  K.  ne  surfait  nulle- 
ment son  auteur,  il  voit  très  bien  son 
fort  et  son  faible,  la  largeur  de  ses 
vues  et  les  limites  de  son  érudition  ;  il 
l'appelle  «  le  plus  romantique  des 
grands  philologues  >»  :  nous  dirions 
volontiers  qu'il  fait,  à  côté  de  ces  phi- 
lologues, l'impression  d'un  joutmaliste 
(voir  notamment  ses  jugements  sur 
Aristote  dans  le  Xlll*  livre  de  ses  fdées 
sur  la  Philosophie  de  V histoire),  —  d'un 
journaliste  de  génie,  si  l'on  veut,  plein 
d'enthousiasme  et  riche  de  vastes  aper- 
çus, mais  ayant  plus  d'intuition  que 
d'érudition  profonde. 

Cette  étude  sur  Herder  est  une  thèse 
latine,  et,  .«i  bon  humaniste  que  soit 
Mi  Kont,  la  langue  lui  a  nécessairement 


imposé  une  certaine  contrainte  :  s'il 
exprime  directement  sa  pensée,  il  se 
voit  obligé  d'user  du  mot  subjeclivismus 
—  dont  il  s'excuse  d'ailleurs  de  très 
bonne  grâce  —  ;  s'il  veut  être  plus  clas- 
sique, il  se  sert  de  périphrases  telles 
que  :  imaginibus  animo  concipiendis 
prsBstare^  pour  :  «  avoir  plus  d'imagi- 
nation ».  D'autre  part,  le  sujet,  réduit 
aux  proportions  qu'il  lui  donne,  ne 
pouvait  être  complètement  traité  :  on 
sent  dans  certains  chapitres  (iv,  par 
exemple)  un  effort  de  condensation, 
une  hâte  dont  on  a  regret.  Il  serait  à 
souhedter  que  cette  esquisse,  pleine 
d'idées  justes  et  de  saine  érudition, 
fût  bientôt  reprise  par  M.  Ront,  en 
français,  et  dans  un  ouvrage  de  plus 
vaste  étendue,  qui  ne  recevra  pas  moins 
bon  accueil  que  son  Lessing, 

G.  Dalmeyda. 


43.  K,  KRUMBACHER,  Romanos  und 
Kyriakos.  Tirage  à  part  des  Sitzungs- 
berichte  de  l'Acad.  de  Munich,  i90J, 
p.  693-766. 

M.  Krumbacher  édite  ici,  plus  com- 
plètement qu'on  ne  l'avait  encore  fait, 
deux  hymnes  célèbres,  l'un  de  Cyria- 
que  sur  la  résurrection  de  Lazare, 
l'autre  de  Romanos  sur  Judas.  Les 
rapports  évidents  entre  les  deux  poèmes 
s'expliquent,  selon  lui,  par  l'emploi 
commun  d'un  hirmus  antérieur,  aujour- 
d'hui perdu.  Les  caractères  littéraires 
semblent  assigner  au  poème  de  Cy- 
riaque  la  date  la  plus  ancienne.  Quant 
à  l'identification,  proposée  par  Petridis, 
de  Cyriaque  avec  un  anachorète  de  ce 
nom  qui  fut,  au  v»  siècle,  maître  des 
chœurs  au  couvent  de  Chariton,  elle 
reste  très  douteuse. 

Le  Be4V. 


44.  LOMBARD  {Alfred).  Constantin  F, 
empereur  des  Romains  (Bibliothèque 
de  la  faculté  des  lettres,  fascicule  XV1)> 
Paris*  Alcan*  i902>  8»,  iii-i75  p. 


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COMPTES   BENDCS   BIBLIOGRAPHIQUES 


478 


Ce  volume,  nous  apprend  M.  Diehl 
qui  Ta  inspiré,  est  le  premier  d'une 
série  de  monographies  impériales  par 
lesquelles  on  se  propose  d'élucider  la 
période  la  plus  imparfaitement  connue 
de  Tbistoire  byzantine,  depuis  le  vni* 
jusqu'au  x*  siècle.  Si  le  reste  ressemble 
A  cet  échantillon,  nous  ne  pouvons  que 
féliciter  M .  Diebl  et  ses  élèves  de  leur 
initiative.  Le  travail  de  M.  Lombard 
témoigne,  en  effet,  des  plus  sérieuses 
qualités  de  méthode  et  d'information. 
Après  un  exposé  sommaire  des  sources 
et  de  la  a  légende  »  du  Copronyme,  le 
règne  de  Constantin  V  y  est  étudié  suc- 
cessivement dans  ses  débuts,  dans  sa 
politique  extérieure  (guerres  contre  les 
Arabes,  les  Bulgares;  affaites  d'Italie), 
dans  son  administration  intérieure, 
enfin  dans  sa  politique  religieuse  (que- 
relle des  images).  Les  faits  sont  exposés 
clairement,  avec  Tindicalion  constante 
des  sources,  mais  sans  étalage  inu- 
tile d'érudition;  à  travers  les  exagé- 
rations et  les  mensonges  des  chroni- 
queurs malveillants  (Théophane,  Nicé- 
phore)  et  des  actes  des  saints,  qui  ont 
seuls  survécu,  l'auteur  arrive  non  sans 
peine  à  dégager  la  vérité  historique  ou 
tout  au  moins  à  la  faire  entrevoir.  Il 
résulte  de  cet  exposé  impartial  que 
l'empereur  tant  calomnié  fut  un  guer- 
rier heureux,  un  politique  habile, 
même  dans  son  abandon,  au  premier 
abord  inexplicable,  de  l'Italie,  un  admi- 
nistrateur énergique  et  réformateur. 
Dans  la  question  des  images  M.  L.  tient 
un  juste  milieu  entre  le  dénigrement 
systématique  des  anciens  historiens  clé- 
ricaux et  le  panégyrique  à  outrance  de 
Paparrigopoulo  et  autres.  Constantin  V 
et  les  autres  empereurs  iconoclastes  ne 
furent  pas  les  précurseurs  de  Jules 
Ferry  et  de  M.  Combes,  mais  plutôt  de 
Luther  et  de  Calvin;  leur  but  n'était 
nullement  de  laïciser  la  société,  mais 
d'épurer  la  religion;  ils  ne  combat- 
tirent pas  les  images  pciur  détruire  la 
puissance  des  moines,  ils  combattirent 
les  moines  parce  que  ceux-ci   s'oppo- 


saient à  la  destruction  des  images.  Dans 
cette  lutte  acharnée,  ils  furent  naturel- 
lement entraînés  à  des  violences,  à  des 
exécutions;  mais  le  nombre  des  mar- 
tyrs fut  beaucoup  moindre  que  n'a 
voulu  le  faire  croire  l'imagination 
échauffée  des  chroniqueurs,  ecclésias- 
tiques et  des  biographes  (1). 

T.  R. 


45.  Albert  MAYR.  Die  altchnsllichen 
BegrabnisssirUlen  aiif  Malla.  Extr. 
de  la  Rflmische  Quartalschrift  XV 
(1901),  60  p.  8o. 

Les  cimetières  chrétiens  de  Malte, 
relevés  pour  la  plupart  par  Caruana 
(1881-1897)  sont  de  deux  types  ;  1»  sé- 
pultures à  petits  caveaux  parallèles  aux 
couloirs,  fennés  par  de  petites  trappes 
verticales;  ordinairement  il  y  a  une 
banquette,  à  deux  creux,  pour  deux 
têtes  :  ce  type  serait  d'origine  phéni- 
cienne ;  2»  arcosoîia  et  sarcophages  «  à 
baldaquin  »,  se  détachant  du  rocher 
et  reposant  sur  une  base  à  quatre  pi- 
liers. Le  tout  dénote  peu  de  sens  artis- 
tique et  accuse  l'influence  de  la  Sicile, 
d'où  le  christianisme  est  venu  à  Malte 
au  iv«  siècle.  Bon  travail  d'un  intérêt 
un  peu  spécial. 

A.  Michel. 


(1)  On  a  reproché  à  M.  L.  quelque  incxpéricnco 
en  matière  théologiquo,  quelques  impropriéU^s 
techniques  d'expression.  Ce  ne  sont  pas  lo«  seu- 
le». P.  17,  le  mot  «  errements  •»  est  pris  comme 
synonyme  d'  ••  erreurs  ».  P.  !65,  je  note  l'horrible 
locution  «  ph^férer  que  *. 

Signalons  encore  quelques  mcnucA  taches. 
P.  36,  note  1  :  la  note  sur  Kalikala  est  inintel- 
ligible, la  localité  n'ayant  pa*  été  mentionnée 
dans  le  texte.  P.  39,  Mansour  n'était  pas  califo 
de  Damas,  mais  de  Bagdad.  P.  112,  ConsUnt  (?) 
Porph)rog«''nMc.  P.  143,  lî  est  excessif  de  dire 
que  la  doctrine  de  Constantin  V  n'avait  aucun 
rapport  avec  la  doctrine  juive  et  arabe;  dans  la 
Bible  au««si  l'interdiction  des  imftgcs  vise  on  pre- 
mière ligne  l'imagc-idolc.  P.  17Î,  Dans  la  biblio- 
graphie Gibbon  méritait  au  moins  une  mention. 


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476 


COMPTES   RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


46.  MÉDECINS  GRECS.  Fragment- 
sammlung  der  giHechischen  Aerzle.  I. 
Die  Fragmente  der  sikelischen  Aerzte 
Akron,  Philistlon  und  des  Diokles 
von  Karystos,  herausgegeben  von 
M.  Wellmann.  Berlin,  Weidmann, 
1901.  8»,  254  p. 

M.  Wellmann  et  M.  Fredrich  ont  en- 
trepris la  publication  des  fragments  des 
médecins    grecs    pré-alexandrins.   Ce 
premier  volume  est  consacré  à  Dioclès 
de   Caryste   dont    M.    W.   s*est  déjà 
occupé    dans   son    livre   Das   œlteste 
Krœutei*buch    der   Griechen^   à   Acron 
d'Agrigente  et  à  Philistion  de  Locres. 
Ces    deux    derniers    appartiennent   à 
Fécole   sicilienne,  fondée   par  Empé- 
docle  ;  le  système  de  Dioclès  a  beau- 
coup d'analogie  avec  le  leur.  Les  traits 
essentiels    en    sont    l'opposition    des 
quatre  principes  deux  à  deux  (froid  et 
chaud,  sec  et  humide],  la  théorie  du 
pneumaj  le   cœur    ou   le  diaphragme 
considéré   comme  siège  de  Tâme,  la 
respiration  par  les  pores,  une  impor- 
tance superstitieuse  attribuée  au  nom- 
bre quatre  :  4  fièvres,  4  humeurs,  etc. 
Sur  plusieurs  de  ces  points,  Platon  a 
suivi  Dioclès   de  préférence  à  Técole 
hippocratique.  M.  W.  montre  d'ailleurs 
que  Dioclès  connaissait  une  collection 
d'écrits     hippocratiques  ;    il    suppose 
même,  sans    trop    de   vraisemblance, 
que  c'est  lui  qui  a  constitué  le  Corpus 
hippocratique.  Outre  les  fragments  po- 
sitivement attribués  à  Dioclès,  M.  W. 
publie  le  fragment  «  «Neuenar  »  (im- 
primé dès  1332),  qui  serait  l'œuvre  de 
Vindicianus,  mais  aurait  pour  source 
ultime  Dioclès  ;  c'est  ce  que  démontre 
la  comparaison  de   ce  texte  avec  les 
Anecdota  medica  de   Fuchs.   Un  autre 
opuscule  anonyme,  le  -rcepl  xapSCtiç,  est 
également  rattaché  à  l'école  sicilienne. 
—    Le   travail   de    M.  Wellmann    est 
solide;    son     introduction    gagnerait 
cependant    à    être   mieux   divisée    et 
rédigée  dans  un  style  plus  clair. 
A.  M. 


47.  F.  de  MÉLY,  Le  Saint-Suaire  de  Tu- 
rin est-il  authentique?  Les  représen- 
tations du  Christ  à  travers  les  âges. 
Paris,  8.  d.  (1902),  8»,  pp.  96  et 
52  figures. 

La  première  moitié  de  ce  travail  ne 
touche  pas  à  Tantiquité  hellénique. 
L'odyssée,  si  curieuse,  d'une  toile  peinte 
ou  imprimée  en  Champagne  au  xiv«  siè- 
cle valait  la  peine  d'être  racontée  plus 
en  détail  que  ne  Ta  fait  M.  de  Mély  et 
c'est  au  mémoire  de  l'abbé  Chevalier 
que  nous  renverrons  les  curieux.  L'ar- 
gumentation de  M.  de  Mély  est  solide, 
mais  il  y  aurait  bien  des  retouches  de 
détail  à  y  apporter.  M.  Vignon  sera  le 
premier  a  en  signaler  les  points  faibles  ; 
c'est  une  satisfaction  qu'il  était  inutile 
de  lui  donner. 

La  deuxième  moitié  du  mémoire  est 
une  étude  d'un  vif  intérêt  sur  les  por- 
traits imberbes  du  Christ.  Les  photo- 
gravures données  par  F.  de  Mély  sont 
de  valeur  assez  inégale.  Les  figures  16 
et  26  sont  particulièrement  médiocres. 
Les  figures  24  (très  belle),  27  et  29  sont 
empruntées  au  beau  livre  de  M.  Slrzy- 
gowski  Orient  oder  Rom,  Les  figures  18 
et  25,  fort  bien  venues,  sont  la  repro- 
duction de  curieuses  fresques  de  Baoult 
(Egypte)  encore  inédites  et  récemment 
découvertes  par  M.  Clédat.  Tout  cela 
est  de  la  vulgarisation  utile  et  agréa- 
blement présentée.  Mais  pourquoi  ne 
pas  dire  nettement  que  le  «  Titre  de  la 
Croix  »  (fig.  33)  est  tellement  faux  que 
seul  M.  L.  de  Combes  ose  encore  en 
soutenir  l'authenticité  ? 

Seymour  de  Ricci. 


48.  MEYER  (Eduard).    Geschichte   des 

Alterthums.  4io''  Band,  x-666  p.  1901. 

5tor  Band.   x-584  p.   1902.  Stuttgart, 

Cotta. 

L'auteur  a  dû  diviser  en  deux  vo- 
lumes l'histoire  de  moins  d'un  siècle, 
depuis  la  paix  de  446  avant  J.-C.  jus- 
qu'à la  dissolution  du  2*  empire  athé- 


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COMPTES   RENDUS   BIBLIOGRAPHIQUES 


477 


Qien  en  355  (c'est  très  improprement 
qu'il   désigne    cette    dernière   époque 
comme  «  la  fin  de  Thistoire  grecque  ■» 
der  Ausgang  der  griechischen  Geschi- 
Me;  la  date  de  Chéronée,  adoptée  par 
la  plupart  des  historiens,  est  autre- 
ment    significative).     On     voit     que 
M.  Meyer,  infidèle  à  son  plan  primitif, 
devient  de  plus  en  plus  détaillé  à  mesure 
qu*il  descend  le  cours  de  Thistoire;  c'est 
une  véritable    histoire    grecque  qu'il 
nous  offre,   car  les  paragraphes  con- 
sacrés à  l'histoire  romaine  dans  ces 
deux   volumes  (§  808  et  suivants)   se 
réduisent  à  fort  peu  de  chose.  Le  pre- 
mier mérite  de  cette  histoire  c'est  d'être 
tout  entière  puisée  aux  sources  ;  l'au- 
teur peut  se  tromper  dans  l'apprécia- 
tion   des   événements  et  même  dans 
l'enchaînement  chronologique,  qui,  là 
où   Thucydide   nous   fait   défaut,    est 
singulièrement  hypothétique,  mais  il 
a  toujours  pris  la  peine  de  se  faire  une 
opinion  par  lui-môme;  la  fermeté  de 
sa  critique,  l'indépendance  de  son  juge- 
ment, la  sobriété  de  son  style  inspirent 
confiance.  En  outre,  les  chapitres  con- 
sacrés   à  la  KuUurgeschichte  (III,  3-4  ; 
7;  IV,  5),   qu'on  souhaiterait  un  peu 
plus  concis,  témoignent   d'une  large 
conception  de  l'histoire,  assez  analogue 
à  celle  de  Beloch,  très  en  progrès  sur 
celle  de  Curtius.  M.    Meyer,  qui    est 
dynamiste  en  politique,  est  assez  sévère 
pour  la  démocratie    athénienne   et   a 
pour  la   politique  Spartiate,  après  la 
chute  d'Athènes,  des  indulgences  inat- 
tendues ;  mais  sur  le  terrain  de  la  civi- 
lisation son  cœur  est  tout  avec  Athènes  ; 
il  a  sur  Sophocle,  Hérodote,  Euripide^ 
Socrate   et  même  Isocrate  des   pages 
excellentes  ;  il  s'est  efforcé  de  faire  à 
la  sculpture,  à  la  peinture  et  même  à 
la  musique  une  place  convenable.  Une 
critique  de  détail  de  cet  énorme  tra- 
vail nous  entraînerait  trop  loin  ;  qu'il 
nous  suffise  ici  de  féliciter  l'auteur  de 
la  tâche  accomplie  et  de  lui  souhaiter 
de  la  mener  jusqu'au  bout. 

T.  R. 


49.  PASSOW  [Wolfgang),  Studien  zum 
Parthenon  ( Philo logische  Untersu- 
chungen,  i7t««  Heft).  Berlin,  Weid- 
mann,  1902.  In-S»,  xi-65  p. 

Le  Jeune  savant  qui  a  signé  ces  pages, 
déjà  avantageusement  connu    par  sa 
thèse  sur  la   poijXsugi;,  s'est  soustrait 
par  le  suicide  à  d'intolérables  douleurs 
de  cerveau.    Une    préface    émue,  de 
M.  de   Wilamowitz,  retrace    sa   trop 
courte  biographie.  Professeur  dans  un 
gymnase  de  province  (Hirschberg  en 
Silésie),  Passow  a  eu  le   mérite  trop 
rare  de  slntéresser  à  l'archéologie  et 
de  se  mettre  au  courant  (autant  qu'on 
peut  le  faire  sans  l'étude  directe  des 
originaux).  Les  trois  essais  réunis  dans 
ce  petit  volume  attestent  une  saine  mé- 
thode et  une  critique  singulièrement 
indépendante.  Le  premier  s'occupe  de 
la  taenia  qui,  d'après  l'auteur,  aurait 
été  la  coiffure  générale,  obligatoire  des 
Athéniens  au  v«  et  au  iv«  siècle;  les 
vases    l'offrent  constamment;  si  elle 
parait  manquer  souvent  sur  les  œuvres 
en  relief,  c'est  qu'elle  y  était  peinte, 
non  sculptée.  Elle  n'est  pas  d'ailleurs 
un  emblème  de  victoire,  mais  un  cadeau 
offert  au  vainqueur  par  ses  amis.  Le 
second  essai  est  consacré  à  l'arrange- 
ment des  métopes  sur  les  faces  S.  et  N. 
du  Parthenon.  Pour  la  face  S.  Passow 
reconnaît,  au  moins  dans  les  12  métopes 
occidentales,  un  groupement  symétri- 
que, qui  ne  tient  pas  toujours  compte  de 
l'autorité  de  Carrey  ;  les  métopes  orien- 
tales n'offrent  rien  de  pareil.  Quant  aux 
prétendus   centaures  de  la    face  N., 
connus  seulement  par  l'anonyme  de 
Brdndsted  (d'Otières?),  Passow,  comme 
Perniee,  en  conteste  l'existence.  Dans 
le  troisième  essai  Passow  revendique 
pour  le  cheval  athénien  les  dimensions 
normales  ;  s'il  est  réduit,  sur  la  frise 
du  Parthenon,  à  la  taille  d'un  homme, 
c'est  uniquement  en  raison  du  principe 
décoratif  de  ïisocéphalie.  A  cette  thèse« 
que  je  crois  juste,  se  rattachent  d'ingé- 
nieuses observations  sur  les  attitudes 


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478 


COMPTES   RENDUS  BIBLIOORAPHIQCES 


et  les  allures  du  cheval  du  Parthénon 
et  les  curieux  artifices  imaginés  par  lei 
sculpteurs  pour  pallier  ce  que  la  dis- 
proportion admise  avait  de  choquant. 
Passow  était  un  bon  cavalier,  un  ofU- 
cier  de  réserve  passionné  pour  son 
métier;  Tarchéologue  a  profité  de  ce 
voisinag*  (1).  T.  R. 


50.  JV.  G.  POLITIS,  Utkixai,  etc.,  Da- 
poifiCa:  *  Td{xo;  T.  Athènes,  Sakella- 
rios  1901.  In-8,  616  p.  (Bibliothèque 
Marasly). 

On  doit  remercier  M.  Politis  du  fêle 
et  de  la  promptitude  avec  lesquels  il 
poursuit  sa  monumentale  entreprise. 
Le  présent  volume  nous  mène  de  Potryt- 
Xi9(X()<  à  yXuou  et  n'est  pas  moins  riche 
en  informations  de  toute  espèce  que 
les  précédents.  Dans  la  préface  l'au- 
teur 8*occupe  des  Proverbes  de  Mos- 
cou^ édités  par  Rrumbacher  et  Jern- 
stedt.  Il  soutient  —  contre  la  vrai- 
semblance, ce  nous  semble  —  que  les 
collections  de  ce  genre  ont  jailli  de 
source  populaire,  sans  influence  litté- 
raire, et  défend,  contre  les  éditeurs, 
l'exactitude  de  plusieurs  interpréta- 
tions du  recueil  moscovite. 

Malgré  l'immensité  de  ses  lectures, 
malgré  les  communications  qu'il  reçoit 
de  tous  les  côtés,  M.  P.  n'a  pas  la  pré- 
tention d'être  complet  M.  Beaudoin, 
dans  un  substantiel  article  de  la  Revue 
critique,  lui  a  signalé  quelques  omis- 
sions, par  exemple  ce  joli  proverbe 
cité  par  Koarîs  :  itptiivri  ^ouxCa  civ'  iplBa, 
(l'appétit  vient  en  mangeant).  Il  est 
à  désirer  que  les  spécialistes  du  monde 
entier  fournissent  à  M.  P.  sous  forme 
de  critiques  ou  de  lettres  privées  des 
compléments  de  ce  genre;  ils  valent 
mieux  que  des  compliments.      Â.  M. 


(1)  P.  a  raison  de  refuser  do  voir  une  «  mar- 
que »  dans  l'indication,  iwrfois  bizarre,  de  Tos 
de  la  hanche  sur  les  peintures  de  vases.  Mais 
il  conteste  i  tort  Vinterprétation  traditionoelle 
des  noms  xoicicatCa^  «t  9a\k^6p0iÇi 


31 .  V.  STRAZZULA,  Sulle  fonli  epigra- 
fiche  délia  prima  guerra  punica  in 
relazione  aile  fonti  stonograpbiche, 
negli  anni  264-256.  Teramo,  Rivista 
Abruzzese,  1902.  In-S»,  47  p. 

Ce  titre  est  un  trompe  l'œil.  Les 
«  sources  épigraphiques  »  du  commen- 
cement de  la  première  guerre  pu- 
nique se  réduisent  à  très  peu  de 
chose  :  fastes  consulaires  etiriomphaux, 
quelques  épitaphes  célèbres,  inscrip- 
tion restituée  de  la  colonne  de  Drai- 
lius,  qui,  en  réalité,  ne  nous  appren- 
nent rien.  Le  vrai  sujet  de  r^pascnle 
est  donc  l'analyse  critique  des  sooroes 
littéraires  (Polybe,  Diodore,  etc.);  l'au- 
teur se  montre  très  au  courant  de  l'éru- 
dition et  d'un  jugement  sain,  mais  n'ap- 
porte rien  de  nouveau.  Je  n'aurais  pas 
dit  {p.  7)  que  Polybe  est  «  peu  éloi- 
gné »  des  événements  de  cette  guerre 
et  je  n'aurais  pas  considéré  comme 
prouvée  la  thèse  de  Seipt,  suivant  la- 
quelle les  consuls  entraient  alors  en 
charge  le  1«^  mai.  L'impression,  trop 
fine,  est  fatigante,  et  le  grec  souvent 
incorrect. 

T.  R. 


52.  WILAMOWITZ-MCELLENDOBFF 
(Ulrich  von),  Gnechisches  Lesebuch, 
Text,  I,  u.  II  Halbband,  402  S.;  Er- 
lœuterungen,  I  u.II  Halbband,  270  S., 
in-8  Berlin,  Weidmann,  1902. 

Les  lecteurs  de  la  Revue  ont  été  mis 
naguère  au  courant  de  la  réforme  qu'a 
subie  l'enseignement  du  grec  dans  les 
gymnases  d'Outre-Rhin  {Actes  de  V Asso- 
ciation, séance  du  5  juillet  1900,  Reçue, 
t.  XllI,  p.  506)  :  cette  crise  pédagogi- 
que, on  s'en  souvient,  a  fourni  à  M.  U. 
von  Wilamowitz  -  Mœllendorff  l'occa- 
sion de  défendre  le  grec  par  des  argu- 
ments nouveaux,  bien  appropriés  sans 
doute  aux  conditions  actuelles  de  Tios- 
truction  secondaire  en  Allemagne,  mais 
aussi   d'une  portée   plus    générale  et 


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COMPTES   RENDUS  BIBLIOGRAPHIQUES 


479 


plus  haute.  Le  même  savant  a  voulu 
joindre  l'exemple  à  la  théorie,  et  son 
Griechisches  Lesebuch  a  pour  objet  de 
justifier,  par  la  pratique,  sa  concep- 
tion des  études  grecques.  La  formation 
de  Tesprit  et  du  goût  n'est  pas  le  seul 
but  à  atteindre  :  k  cela,  le  latin  pour- 
rait suffire.  Mais  le  grec  a  un  autre 
mérite  :  à  côté  des  modèles  d'une 
beauté  parfaite,  il  offre  Texpression  la 
plus  naïve  et  la  plus  simple  des  idées 
qui,  aujourd'hui  encore,  occupent  l'hu- 
manité. C'est  la  Grèce  qui  a,  sinon 
créé,  du  moins  répandu  la  science  dans 
le  monde  :  pendant  dix  siècles,  elle  a 
parlé  une  langue  qui  s'est  imposée  à 
tous  les  maîtres  de  la  pensée;  cette 
langue,  il  faut  la  connaître,  il  faut  la 
lire,  pour  comprendre  l'histoire  de  la 
civilisation,  pour  suivre  Thumanité 
dans  son  développement  intellectuel  et 
moral.  Aussi  l'étude  du  grec  doit-elle 
être  Je  complément,  et  comme  l'auxi- 
liaire, d'une  éducation  vraiment  mo- 
derne :  il  ne  suffit  pas  de  savoir;  il 
faut  encore  connaître  par  quels  che- 
mins les  hommes  ont  péniblement 
avancé  dans  la  conquête  de  la  vérité. 
Comment  ignorer  les  efforts  de  la  pen- 
sée grecque,  sans  mutiler  la  science 
elle-même  ?  Un  enseignement  classique 
digne  de  ce  nom  ne  saurait  se  passer 
de  cet  élément  fondamental.  Pénétré 
de  cette  nécessité.  M.  U.  von  W.-M. 
a  réuni,  en  quatre  fascicules,  d'un  ma- 
niement facile,  un  grand  nombre  de 
morceaux,  généralement  peu  connus, 
et  empruntés  à  tous  les  âges  de  Thel- 
lénisme,  depuis  le  vP  siècle  avant 
notre  ère  juscfu'au  iv«  ou  au  v«  après 
J.-C.  Répartis  en  dix  chapitres,  ces 
morceaux  ne  représentent  pas,  tant 
s'en  faut,  toute  l'activité  littéraire  des 
Grecs  :  ni  la  poésie  épique,  ni  le  ly- 
risme, ni  le  drame,  ni  l'éloquence  n'ont 


ici  la  place  qui  leur  appartient;  c'est 
que  l'auteur  destine  son  livre  à  des 
élèves  qui  déjà,  dans  leurs  classes, 
lisent  et  étudient  les  chefs-d'œuvre 
d*Homère,  de  Sophocle  et  de  Démos- 
théne.  A  ceux-là,  ce  qu'il  faut  mon- 
trer, c'est  la  variété,  la  souplesse,  l'in- 
géniosité de  l'esprit  grec  dans  toutes 
les  branches  de  l'art  et  de  la  science  : 
qualités  multiples,  qui  n'apparaissent 
pas  moins  dans  un  choix  de  maximes 
morales  et  de  dictons  populaires  que 
dans  les  conceptions  hardies  d'un  phi^ 
losophe  ou  d'un  écrivain  politique, 
dans  les  ouvrages  scientifiques  d'un 
Euclide  ou  d'un  Hippocrate.  Pour  cha- 
cun de  ces  genres  d'écrits,  le  savant 
helléniste  a  pris  la  peine  de  composer 
lui-même  une  courte  introduction  his- 
torique, qui  est  un  modèle  d'exposition 
claire  et  originale.  Pour  ne  citer  qu'un 
exemple,  je  signalerai,  dans  le  chapitre 
sur  l'esthétique  et  la  grammaire,  l'ex- 
trait du  Phèdre  (p.  364  sqq.)  :  quelques 
lignes  suffisent  à  l'auteur  pour  mar- 
quer avec  force  le  dissentiment  pro- 
fond qui  sépare  les  sophistes  de  Platon, 
la  rhétorique  de  la  recherche  scienti- 
fique et  de  la  dialectique.  En  outre,  le 
texte,  établi  toujours  avec  soin,  et  cor- 
rigé souvent  avec  bonheur,  est  encore 
accompagné  de  notes,  où  semble  se 
jouer  parfois  la  science  alerte  et  spiri- 
tuelle de  M.  U.  von  Wilamowitz.  Tout 
cela  est  un  vrai  régal  pour  les  hellé- 
nistes, et  nous  envions  les  élèves  des 
gymnases  allemands,  si  cette  lecture 
ne  dépasse  pas  le  niveau  de  leur  édu- 
cation philologique  et  littéraire.  Un  tel 
livre  répondrait  mieux  chez  nous  aux 
besoins  de  l'enseignement  supérieur  : 
nos  étudiants,  et  nos  maîtres  eux- 
mêmes,  y  trouveraient  beaucoup  à 
apprendre. 

Am.  Hauvbtte, 


L  „^. 


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TABLE  DES  MATIÈRES 


PARTIE  ADMINISTRATIVE 

Pages. 

statuts  de  l'Association i 

La  médaille  de  TAssociation iv 

Souscription  permanente  pour  Tillustration  de  la  Revue v 

Assemblée  générale  du  !««•  mai  1902 vi 

Discours  de  M.  Paul  Girard,  président vi 

Rapport  de  M.  Am.  Hauvette,  secrétaire zv 

Rapport  de  la  Commission  administrative xzviu 

Membres  fondateurs  de  TAssociation zxxui 

Membres  fondateurs  pour  les  Monuments  grecs  et  Tillustration  de  la 

Revue xxxv 

Anciens  Présidents  de  TAssociation xxzvi 

Bureau,  Comité,  Commissions xxxvii 

Membres  donateurs xxxvin 

Liste  générale  des  membres  au  !•'  décembre  1902 xlvi 

Sociétés  correspondantes,  périodiques  échangés lxv 

Prix  décernés  dans  les  concours  de  TAssociation lxvii 

Prix  décernés  par  TAssociation  dans  les  lycées  et  collèges lxxi 

PARTIE  LITTÉRAIRE 

Michel  Bréal A.  M.  J.  Ascoli  :  xp^îvoç,  -^Wtoç 1 

Al .  E.  Contoléon. . .  Inscriptions  de  la  Grèce  d'Europe 132 

Franz  Cumont Nouvelles  inscriptions  du  Pont 311 

Georges  Doublet —  Les  Souvenirs  de  Photakos 37 

J.  Dupuis Le  nombre  géométrique  de  Platon  (post  scriptum) .  288 

Eugène  d'Eichthal..  Hérodote  et  Victor  Hugo  (à  propos  du  poème  les 

Trois  cents) 119 

Paul  Girard Comment  a  dû  se  former  Tlliade 229 

Maurice  HoUeaux. ..  «friXitaipoç  'AtxiXou 302 

Paul  Jamot Sur  la  date  de  la  réorganisation  des  Mouseia  ....  353 


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482  tAâLE   DES   MATlÈREâ 

Ph.  E.  Legrand.  .  .  .    StpaTeûs^Oai  \uxk  'AOrtvaiuv 144 

—  ....    Pour  l'histoire  de  la  comédie  nouvelle 357 

Etienne  Michon. ...    La  Vénus  de  Milo 11 

Théodore  Reinach .  .    Apollon  Kendrisos  et  Apollon  Patrôos  en  Thrace  .  .  32 

—  ....    Nouveaux  fragments  de  Sappho 59 

Paul  Tannery Sur  les  intervalles  de  la  musique  grecque 336 

CHRONIQUE 

Lettre  adressée  à  M.  le  Ministre  de  Tinstruction  publique  par  TAssociation.  1 48 

Bulletin  épigraphique  (par  Th.  Reinach) 71 

Bulletin  archéologique  (par  A.  de  Ridder) 380 

Bulletin  papyrologique  (par  S.  de  Ricci) 408 

Actes  de  TAssociation.  Ouvrages  offerte 113,  154,  461 

BIBLIOGRAPHIE 

Bibliographie  annuelle  des  études  grecques  par  C.  E.  Ruelle.  . 172 

Comptes  rendus  bibliographiques. 99,  156,  459 


CORRESPONDANCE 
Lettre  de  M.  Charles  Ravaisson-Mollien 96 

Bon  à  tirer  donné  le  13  janvier  1903. 
Le  rédacteur  en  chef-gérant^  Th.  Rbuiacb. 


\j&  Pay-cn*Velay.  —  Imp.  R.  Marchesson,  boulevard  Camot,  23. 


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ASSOCIATION 

POUR  l'encouragement 

DES  ÉTUDES  GRECQUES 

EN  FRANCE 

(Reconnue  établissement  d'utilité  publique 
par  décret  du  7  juiUet  1869)« 


STATUTS 

§  I.  Objet  de  l'Assocution. 

Art.  !•'.  L'Association  encourage  la  propagation  des  meilleures 
méthodes  et  la  publication  des  livres  les  plus  utiles  pour  le  pro- 
grès des  études  grecques.  Elle  décerne,  à  cet  efFet,  des  récom- 
penses. 

2.  Elle  encourage,  par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir,  le  zèle  des 
maîtres  et  des  élèves. 

3.  Elle  propose,  s'il  y  a  lieu,  des  sujets  de  prix. 

4.  Elle  entretient  des  rapports  avec  les  hellénistes  étrangers. 

5.  Elle  publie  un  annuaire  ou  un  bulletin,  contenant  Texposé 
de  ses  actes  et  de  ses  travaux,  ainsi  que  Tindication  des  faits  et 
des  documents  les  plus  importants  qui  concernent  les  études  grec- 
ques. 

§  IL  Nomination  des  membres  et  cotisations. 

6.  Le  nombre  des  membres  de  TAssociation  est  illimité.  Les 
Français  et  les  étrangers  peuvent  également  en  faire  partie. 

7.  L'admission  est  prononcée  par  le  Comité,  sur  la  présentation 
d'un  membre  de  l'Association. 

8.  Les  cinquante  membres  qui,  par  leur  zèle  et  leur  influence,  ont 
particulièrement  contribué  à  l'établissement  de  l'Association,  ont  le 
titre  de  membres  fondateurs. 


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—  n  — 

9.  Le  taux  de  la  cotisation  annuelle  est  fixé  au  minimum  de 
dix  francs. 

10.  La  cotisation  annuelle  peut  être  remplacée  par  le  payement, 
une  fois  fait,  d'une  somme  décuple.  La  personne  qui  a  fait  ce  verse- 
sèment  reçoit  le  titre  de  membre  donateur. 

§  IIL  Direction  de  l'Association. 

il.  L'Association  est  dirigée  par  un  Bureau  et  un  Comité,  dont  le 
Bureau  fait  partie  de  droit. 

12.  Le  Bureau  est  composé  de  : 

Un  Président, 

Deux  Vice-Présidents, 

et  de  au  moins  : 

Un  Secrétaire-Archiviste, 
Un  Trésorier. 

Il  est  renouvelé  annuellement  de  la  manière  suivante  : 

!•  Le  Président  sortant  ne  peut  faire  partie  du  Bureau  qu'au  bout 
d'un  an  ; 

2*  Le  premier  Vice-Président  devient  Président  de  droit  ; 

3*  Les  autres  membres  sont  rééligibles  ; 

4*  Les  élections  sont  faites  par  l'Assemblée  générale,  à  la  plura- 
lité des  suffrages. 

13.  Le  Comité,  non  compris  le  Bureau,  est  composé  de  vingt  et  un 
membres.  Il  est  renouvelé  annuellement  par  tiers.  Les  élections 
sont  faites  par  l'Assemblée  générale.  Les  sept  membres  sortants  ne 
sont  rééligibles  qu'après  un  an. 

14.  Tout  membre,  soit  du  Bureau,  soit  du  Comité,  qui  n'aura  pas 
assisté  de  l'année  aux  séances,  sera  réputé  démissionnaire. 

15.  Le  Comité  se  réunit  régulièrement  au  moins  une  fois  par 
mois.  Il  peut  être  convoqué  extraordinairement  par  le  Président. 

Le  Secrétaire  rédige  les  procès-verbaux  des  séances;  ils  sont 
régulièrement  transcrits  sur  un  registre. 

Tous  les  membres  de  l'Association  sont  admis  aux  séances  ordi- 
naires du  Comité  et  ils  y  ont  voix  consultative. 

Les  séances  sont  suspendues  pendant  trois  mois,  du  l**"  août 
au  1""  novembre. 

16.  Une  Commission  administrative  et  des  Commissions  de  corres- 
pondance et  de  publication  sont  nommées  par  le  Comité.  Tout  mem- 
bre de  l'Association  peut  en  faire  partie. 


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—  m  — 

17.  Le  Comité  fait  dresser  annuellement  le  budget  des  recettes  et 
des  dépenses  de  TAssociation.  Aucune  dépense  non  inscrite  au  bud- 
get ne  peut  être  autorisée  parle  Comité  que  sur  la  proposition  ou 
bien  après  Favis  de  la  Commission  administrative. 

18.  Le  compte  détaillé  des  recettes  et  dépenses  de  Tannée  écoulée 
est  également  dressé,  présenté  par  le  Comité  à  l'approbation  de 
l'Assemblée  générale  et  publié. 

§  IV.  Assemblée  générale. 

19.  L'Association  tient,  au  moins  une  fois  chaque  année,  une 
Assemblée  générale.  Les  convocations  ont  lieu  à  domicile.  L'Assem- 
blée entend  le  rapport  qui  lui  est  présenté  par  le  Secrétaire  sur 
les  travaux  de  l'Association  et  le  rapport  de  la  Commission  admi- 
nistrative sur  les  recettes  et  les  dépenses  de  l'année. 

Elle  procède  au  remplacement  des  membres  sortants  du  Comité  et 
du  Bureau. 

Tous  les  membres  de  l'Association  résidant  en  France  sont  admis 
à  voter,  soit  en  personne,  soit  par  correspondance. 

§V. 

20.  Les  présents  statuts  ne  pourront  être  modifiés  que  par  un  vote 
du  Comité,  rendu  à  la  majorité  des  deux  tiers  des  membres  pré- 
sents, dans  une  séance  convoquée  expressément  pour  cet  objet,  huit 
jours  à  l'avance.  Ces  modifications,  après  l'approbation  de  l'Assem- 
blée générale,  seront  soumises  au  Conseil  d'État. 


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LA  MÉDAILLE  DE  L'ASSOCIATION 


Cette  médaille,  œuvre  de  notre  confrère  M.  J.-C.  Chaplain,  membre  de  Tlnstitut 
(Académie  des  Beaux-Arts),  porte  au  droit  une  tête  de  Minerve,  dont  le  casque, 
décoré  de  fleurons,  de  feuilles  d*olivier  et  d*une  figure  de  Sphinx,  rappelle  à 
la  fois  les  anciennes  monnaies  d'Athènes  et  les  belles  monnaies  de  Thurium.  Le 
module  est  de  55  millimètres. 

Elle  pourra  être  décernée  avec  une  inscription  spéciale,  par  un  vote  du 
Comité,  aux  personnes  qui  auront  rendu  à  T Association  des  services  excep- 
tionnels. 

Le  Comité  a  décidé  aussi  qu'elle  serait  mise  à  la  disposition  de  tous  les 
membres  de  FAssociation  qui  désireraient  l'acquérir.  Dans  ce  cas,  elle  portera, 
sur  le  revers,  le  nom  du  possesseur  avec  la  date  de  son  entrée  dans  l'Asso- 
ciation. Le  prix  en  a  été  fixé  comme  il  suit  : 

L'exemplaire  en  bronze 10  fr. 

—  en  argent ....       30  — 

Ceux  de  nos  confrères  qui  voudraient  posséder  cette  œuvre  d'art  devront 
adresser  leur  demande  à  M.  Lebègue,  agent  et  bibliothécaire  dé  l'Association, 
12^  rue  de  l'Abbaye,  Paris.  Ils  sont  priés  d'envoyer  d'avance  la  somme  fixée, 
suivant  qu'ils  préfèrent  la  médaille  en  argent  ou  en  bronze,  afin  que  Ton 
puisse  y  faire  graver  leur  nom.  Ils  voudront  bien,  de  plus,  joindre  à  cet  envoi 
l'indication  des  noms  et  prénoms  qui  doivent  former  la  légende.  Les  membres 
qui  habitent  la  province  ou  l'étranger  devront  désigner  en  même  temps  la  per- 
sonne de  confiance  par  laquelle  ils  désirent  que  la  médaille  soit  retirée  pour 
eux,  ou  le  mode  d'envoi  qui  leur  convient  Les  frais  d'expédition  seront  naturel- 
lement à  leur  charge. 


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SOUSCRIPTION   PERMANENTE 
POUR  L'ILLUSTRATION  DE  LA  REVUE 


Les  conditions  de  la  souscription  sont  les  suivantes  : 

Art.  1".  —  La  souscription  pour  Tillustration  de  la  Revue  est 
fixée  au  minimum  de  100  francs  une  fois  versés. 

\rt.  2.  —  Les  souscripteurs  pour  Tillustration  de  la  Revue  des 
études  grecques  recevront  le  titre  de  Membres  fondateurs  pour  les 
Monuments  grecs  et  V illustration  de  la  Revue  (1).  Leurs  noms  forme- 
ront une  liste  à  part,  qui  sera  imprimée  en  tète  de  chaque  volume 
de  la  Revue  des  études  grecques. 

Art.  3.  —  S'il  y  a  des  renouvellements  de  souscription,  ils  seront 
indiqués  sur  cette  liste  par  la  mention  des  années  où  la  souscription 
aura  été  renouvelée. 

Art.  4.  —  Les  souscriptions  qui  dépasseront  le  chiffre  de  100  fr. 
seront  naturellement  Tobjet  d'une  mention  spéciale  dans  le  rapport 
annuel  du  trésorier  et  dans  la  liste  des  souscripteurs. 

LE  COMITÉ  DE  L'ASSOCIATION, 

Nota.  —  Les  souscriptions  devront  être  adressées  à  M.  Max.  Egger,  trésorier, 
74,  rue  de  Vaugirard. 

(1)  Par  lui  te  de  rachèvement  des  Monuments  grecs  ^  Tillustration  de  la  Revue 
représente  seule  désormais  dans  Tœuvre  de  TAssociation  l'objet,  si  important, 
de  la  reproduction  des  monuments  figurés  légués  par  l'antiquité  hellénique. 
Appelée  à  prendre  sans  cesse  de  nouveaux  développements,  elle  appelle  instam- 
ment de  nouveaux  concours. 


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ASSEMBLEE  GENËRALE  Dl)  1''  M\I  1902 


DISCOURS 

PRONONCÉ  PAR 

M.    PAUL     GIRARD 

PRÉSIDENT 


Messieurs, 

Avant  de  quitter  ce  fauteuil,  souffrez  que  je  vous  remercie 
du  grand  honneur  que  vous  m'avez  fait  en  m'y  appelant.  Vous 
vous  êtes  souvenus  des  fonctions  plus  modestes  que,  naguère 
encore,  je  remplissais  auprès  de  vous,  et  vous  avez  voulu  que 
mon  nom  prît  place  à  son  tour  parmi  ceux  de  nos  confrères 
qui  vous  ont  successivement  présidés.  N'était-ce  pas  assez  de 
m'avoir  quelque  temps  associé  par  la  fidélité  de  vos  suffrages 
à  votre  vie  quotidienne  ?  Suivre  de  près  vos  travaux  n'est  pas 
une  peine,  c'est  bien  plutôt  un  plaisir;  les  traditions  qui 
régnent  ici,  la  courtoisie  des  rapports,  l'estime  réciproque  qui 
rapproche  les  uns  des  autres  tous  les  membres  de  notre  société, 
les  liens  d'amitié  même  ou  de  camaraderie  qui  les  unissent, 
une  commune  admiration  pour  tout  ce  que  la  Grèce  ancienne 
nous  a  légué  de  sublime  ou  de  gracieux,  une  sympathie  dont 
nul  ne  songe  à  se  défendre  pour  la  Grèce  actuelle,  et  des 
vœux  unanimes  pour  sa  grandeur,  le  même  amour  de  la  vérité, 
le  môme  respect  de  la  science,  font  que,  dans  nos  réunions,  on 
goûte  mieux  qu'ailleurs  la  douceur  de  vivre,  et  que  ce  beau 


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VII   — 


mot  de  philanthropie^  que  les  Grecs  d'autrefois  avaient  volon- 
tiers à  la  bouche,  y  trouve  une  application  aussi  constante  que 
littérale.  Vous  avez  tenu,  pourtant,  à  faire  plus  pour  moi  :  ne 
soyez  pas  surpris  si,  de  toutes  les  marques  —  et  si  diverses  — 
de  votre  persistante  bienveillance,  celle-ci  est  une  de  celles 
dont  le  souvenir  me  restera  le  plus  doux. 

Il  est  d'usage,  Messieurs,  que,  dans  cette  séance  oîi  notre 
Association  ajoute  une  année  de  plus  à  son  histoire  déjà  longue, 
nous  donnions  une  pensée  à  ceux  des  nôtres  que  la  mort  nous 
a  pris.  Si  nos  pertes,  depuis  la  dernière  assemblée  annuelle, 
ont  été  moins  nombreuses  qu  à  l'ordinaire,  nous  en  avons  fait 
de  sensibles,  qui  nous  ont  privés  d'amis  anciens  et  dévoués, 
dont  le  regret  vivra  longtemps  dans  nos  cœurs. 

Comme  toujours,  c'est  à  la  fois  parmi  nos  confrères  étran- 
gers et  parmi  les  Français  que  nos  rangs  se  sont  éclaircis.  Au 
nombre  des  premiers,  je  trouve  MM.  Achillopoulo,  Théodore 
Vlasto  et  Nicolas  Phardys.  Tous  trois  étaient  de  ces  Hellènes 
que  la  destinée  tient  pour  un  temps,  quelquefois  pour  toujours, 
éloignés  de  la  mère  patrie,  mais  qui  ne  l'en  aiment  pas  moins 
d'une  affection  profonde,  et  qui  la  servent  là  où  ils  sont^  chacun 
à  sa  manière,  avec  un  zèle  ardent  et  éclairé.  M.  Achillopoulo 
habitait  Paris  ;  comme  plusieurs  des  représentants  de  cette 
brillante  colonie  grecque  à  laquelle  il  appartenait,  il  avait 
souhaité  être  inscrit  sur  la  liste  de  nos  adhérents  ;  il  y  figurait, 
en  qualité  de  membre  donateur,  depuis  une  dizaine  d'années. 
C'était  aussi  un  de  nos  donateurs  que  M.  Théodore  Vlasto, 
mort  récemment  à  Liverpool  ;  il  était  venu  à  nous,  il  y  a  plus 
de  vingt  ans,  à  l'exemple  de  son  frère,  M.  Etienne  Vlasto,  et, 
par  une  coïncidence  singulière,  son  nom  est  lié,  dans  nos 
publications,  à  celui  de  Phardys,  dont  la  mort  vient  de  le 
rapprocher  une  fois  de  plus  inopinément.  On  peut  lire,  en 
effet,  dans  le  dernier  volume  de  notre  Annuaire  un  curieux 
article^non  de  M.  Théodore,  mais  de  M.  Etienne  Vlasto,  sur 
la  colonie  grecque  établie  à  Cargèse,  en  Corse,  depuis  la  fin 
du  xviu*  siècle.  Ce  petit  groupe  hellène,  c'est  M.  Phardys  qui 


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—  VIII  — 

en  était  Tàme,  quand  M.  Etienne  Ylasto  le  découvrit,  lors  d*an 
voyage  qu'il  fit  dans  l'île  en  1886.  Il  fut  bien  étonné  d'y  trouver 
notre  confrère,  qu'il  connaissait,  mais  qu'il  avait  perdu  de 
vue,  à  la  tète  d'une  école  de  garçons  et  de  filles,  où  il  s'efforçait, 
avec  une  foi  touchante,  d'entretenir  le  culte  de  la  patrie  loin- 
taine, enseignant  aux  descendants  des  émigrés  la  langue  de 
leurs  pères,  les  initiant  à  leurs  usages  ;  car  M.  Pbardys  n'était 
pas  seulement  l'instituteur  de  la  petite  communauté  :  il  s'était 
fait  son  historien,  en  avait  recherché  les  origines,  recueilli  les 
traditions  ;  attentif  au  vocabulaire  qu'elle  parlait  et  aux  traces 
de  la  langue  grecque  qui  s'y  étaient  conservées,  il  avait  com- 
posé un  glossaire  de  Gai^èse  ;  il  avait  réuni  quelques  chants 
populaires,  que  n'avaient  pas  encore  tout  à  fait  oubliés  les  plus 
vieux  d'entre  les  habitants,  et  il  les  faisait  apprendre  à  ses 
élèves  en  manière  de  récréation  patriotique.  Le  docteur  Métaxas, 
à  qui  revient  l'honneur  de  cette  fondation  scolaire,  avait  eu 
la  main  heureuse  en  choisissant  pour  la  diriger  M.  Nicolas 
Phardys.  Qu'est-elle  devenue?  A-t-elle  triomphé  des  difficultés 
de  toute  nature  dont  M.  Ylasto  la  vit  entourée,  de  la  défiance 
et  de  l'hostilité  des  uns,  de  Tindifférence  des  autres?  La  géné- 
rosité privée,  qui  l'entretenait,  lui  a-t-elle  retiré  ses  faveurs? 
C'est  ce  que  nous  dira  peut-être  un  jour  un  de  nos  confrères, 
M.  Michon,  qui  possède,  sur  la  colonie  hellénique  de  Cai^èse 
et  sur  son  histoire,  des  documents  nombreux,  qu'il  ne  voudra 
pas  laisser  dormir  dans  ses  cartons.  Saluons,  en  attendant, 
avec  respect,  la  mémoire  de  ce  maître  d'école,  qui  a  bien  servi 
la  cause  de  son  pays  en  ravivant,  par  son  zèle  intelligent  et 
tenace,  chez  les  fils  des  exilés  d'Œtylon,  les  souvenirs  de  la 
Grèce  absente. 

En  France,  nous  avons  perdu  M.  Edouard  Labbé,  ancien 
professeur  au  lycée  Saint-Louis,  qui  nous  était  resté  fidèle- 
ment attaché  depuis  1876  ;  M.  Charpentier,  architecte  distin- 
gué et  érudit,  qui  avait  été  chargé  de  la  construction  de  plu- 
sieurs théâtres,  et  qui,  au  moment  où  il  fut  atteint  du  mal 
auquel  il  succomba  après  de  longues  souffrances,  travaillait  à 


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—  IX  — 

une  étude  sur  la  disposition  du  théâtre  grec  au  temps  d'Eschyle, 
qu'il  laisse  inachevée.  Il  faut,  à  ces  pertes,  ajouter  celle  de 
M.  Galuski,  l'élève  et  Tami  d'Emile  Egger,  avec  lequel  il  avait 
publié  jadis  un  traité  d'accentuation  grecque  ;  mais  il  était 
surtout  connu  par  sa  traduction  des  Antiquités  grecques  de 
Schœmann,  qui  a  rendu  de  si  grands  services  aux  étudiants  de 
notre  enseignement  supérieur.  C'était  le  moment  où  une  con- 
naissance au  moins  sommaire  des  institutions  de  la  Grèce  et 
de  Rome  venait  d'être  exigée  des  candidats  à  la  licence  es 
lettres  ;  l'outillage  manquait  un  peu  pour  la  préparation  de 
cette  partie  de  l'examen  :  en  mettant  à  la  portée  de  tous  les 
lecteurs  l'ouvrage  déjà  ancien,  mais  si  plein  de  choses  et  si 
attachant,  de  Schœmann,  en  faisant  suivre  sa  traduction 
d'une  bibliographie  étendue,  qui  renvoyait  aux  publications 
plus  récentes,  M.  Galuski  contribua,  pour  sa  part,  à  rendre 
plus  complète  et  plus  vivante  chez  nous  l'étude  de  la  Grèce,  et 
nous  devons  lui  savoir  gré  d'avoir  enrichi  notre  littérature 
savante  d'un  livre  utile  encore  à  lire  ou  à  consulter. 

Il  me  reste,  Messieurs,  à  vous  parler  de  deux  de  nos  confrères 
qui  ont  fait  partie  de  votre  bureau,  MM.  Carrière  et  Jules  Girard. 
M.  Carrière,  professeur  à  l'École  des  hautes  études  et  à  l'École 
des  langues  orientales  vivantes,  était  devenu  des  nôtres  en  1873, 
et,  presque  tout  de  suite,  Gustave  d'Eichthal  ayant  exprimé  le 
désir  d'être  déchargé  des  fonctions  de  trésorier,  il  les  avait 
acceptées  avec  cette  belle  humeur  toujours  prête  pour  les  tâches 
ingrates,  qui  était  l'un  des  traits  de  son  caractère.  Il  les  conserva 
pendant  quatre  ans,  jusqu'au  jour  oîi  il  y  fut  remplacé  par 
M.  Pepin-Lehalleur.  Depuis  longtemps,  il  ne  venait  plus  à  nos 
séances,  mais  il  ne  cessait  de  s'intéresser  à  nous,  suivant  avec 
une  curiosité  bienveillante  les  recherches  de  quelques-uns 
d'entre  nous  qui  s'étaient  faits  ses  auditeurs  et  ses  disciples.  Il 
est  mort  après  une  courte  maladie,  laissant  des  regrets  una- 
nimes. Ceux  qui  l'ont  bien  connu,  et  qui  l'aimaient  comme  il 
méritait  d'être  aimé,  ont  rappelé  sur  sa  tombe,  ou  dans  des 
notices  dont  le  souvenir  vous  est  présent,  ses  rares  qualités,  si 


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—  X 


variées  et  si  séduisantes,  sa  puissance  de  travail,  sa  vaste  érudi- 
tion, cet  enseignement  qui  était  sa  joie,  et  qui  fut,  avec  des 
goûts  militaires  qu'il  avait  gardés  de  la  défense  de  Strasbourg, 
la  grande  affaire  de  sa  vie,  où  il  se  donnait,  se  dépensait  sans 
compter,  semant  à  pleines  mains  les  vues  originales,  avec  un 
désintéressement  qui  est  la  marque  des  vrais  maîtres.  Je  n'ai 
pas  la  prétention  de  rien  ajouter  à  ces  hommages  :  qu'il  me 
suffise  de  dire  que,  nous  aussi,  nous  avons  été  touchés  de  cette 
mort,  comme  de  celle  d'un  bon  ouvrier  de  la  science  et  d'un 
homme  de  cœur. 

La  mort,  plus  récente,  de  M.  Jules  Girard  laisse  un  grand 
vide  parmi  nous.  Il  avait  été,  en  1867,  l'un  des  fondateurs  de 
notre  société,  avec  Beulé,  Brunet  de  Presle,  Dehèque,  Egger, 
d'Eichthal,  Guigniaut,  Lévêque,  pour  ne  citer  que  quelques-uns 
de  ceux  qui  ne  sont  plus.  Il  en  fut  pendant  longtemps  l'un  des 
soutiens  les  plus  fermes.  Vous  vous  rappelez,  Messieurs,  que 
c'est  sous  sa  présidence  que  fut  créée  notre  Revue ^  qui  vient 
d'atteindre  sa  quinzième  année,  et  dont  vous  connaissez  le 
succès.  Ce  fut  M.  Girard  qui  la  présenta  aux  lecteurs,  dans  une 
brève  préface  oîi  il  définissait  ainsi  V hellénisme^  qui  résume  les 
objets  multiples  et  divers  de  notre  activité  :  «  L'hellénisme,  y 
disait-il,  c'est  la  tradition  pieuse  et  vivante  du  passé,  c'est 
l'esprit  de  la  Grèce  antique  conservé  par  l'intelligence  de  sa 
littérature  et  de  ses  arts,  animant  la  Grèce  moderne,  lui  faisant 
sa  place  dans  le  monde  et  rayonnant  sur  toutes  les  nations  civi- 
lisées; c'est  le  lien  de  reconnaissance  qui  les  unit  à  elle;  c'est 
le  sentiment  qui  suscite  des  efforts  de  plus  en  plus  actifs,  soit 
pour  découvrir  et  comprendre  les  restes  de  l'antiquité  hellé- 
nique, soit  pour  propager  la  connaissance  de  sa  langue,  de  son 
histoire^  de  ses  mœurs  et  de  sa  civilisation.  »  Large  programme, 
Messieurs,  et  précis  dans  son  étendue,  auquel  nous  sommes 
demeurés  fidèles,  et  que  nous  nous  efforçons  de  remplir  pour  le 
bien  de  deux  pays  et  de  deux  races  qu'unissent  tant  de  liens. 

Mais  M.  Jules  Girard  ne  tenait  pas  seulement  à  nous  par  le 
rôle  qu'il  a  joué  dans  notre  Association;  il  y  tenait  encore  par 


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-^   XI   — 


ses  livres  et  par  son  enseignement.  Sans  être  un  philologue  à 
proprement  parler,  il  savait  admirablement  le  grec,  et  il  avait 
surtout  du  génie  grec  une  intuition  délicate  et  juste,  qui  se 
trahit  dans  sa  belle  étude  sur  Le  sentiment  religieux  en  Grèce j 
ef  Homère  à  Eschyle^  et  dans  les  pages  exquises  qu'il  a  consacrées 
à  Lysias.  De  ce  qu'il  laisse,  c'est  peut-être  ce  dernier  ouvrage 
qui  le  peint  le  mieux  :  Lysias  personnifiait  pour  lui  l'atticisme, 
c'est-à-dire  cette  simplicité  et  cette  mesure,  cette  raison  aisée, 
cette  discrétion  dans  l'emploi  des  moyens,  cet  art  consommé 
dans  la  peinture  des  physionomies  et  des  caractères^  ce  naturel 
également  ennemi  de  toute  subtilité  et  de  toute  emphase,  où  il 
aimait  à  reconnaître  quelques-unes  des  qualités  essentielles  de 
l'esprit  attique,  à  l'époque  la  plus  brillante  de  son  développe- 
ment. Quand  ce  livre  parut,  ce  fut,  dans  un  cercle  nécessaire- 
ment restreint,  un  événement  littéraire,  et  de  bons  juges  y 
discernèrent,  en  dehors  des  mérites  propres  à  l'auteur,  et  que 
suffirait  à  expliquer  sa  nature,  l'influence  du  séjour  qu'il  avait 
fait  en  Grèce  comme  membre  de  l'École  d'Athènes,  de  Tinti- 
mité  où  il  y  avait  vécu  avec  les  monuments  et  les  souvenirs, 
de  la  lumière  même  du  ciel  athénien,  de  cette  lumière  éblouis- 
sante et  légère,  qui  ne  se  répand  pas  seulement  au  dehors,  qui 
semble  pénétrer  jusqu'au  fond  de  l'âme  pour  y  éclairer,  y  pré- 
ciser, y  affiner  les  idées  et  les  sentiments.  M.  Girard,  en  effet, 
appartenait  à  l'une  des  premières  promotions  de  notre  École 
française;  il  avait  visité  la  Grèce  comme  on  la  visitait  en  ce 
temps  là,  sans  la  préoccupation  à  peu  près  exclusivement  scien- 
tifique qu'on  porte  aujourd'hui  dans  un  pareil  voyage,  mais  il  y 
avait  goûté  des  joies  très  vives,  resserré  les  liens  d^amitiés  pré- 
cieuses; il  resta  toute  sa  vie,  pour  TÉcole  d'Athènes,  qui  lui 
rappelait  une  des  périodes  les  plus  heureuses  de  sa  jeunesse,  un 
ami  fidèle  et  sûr,  qui  suivait  ses  travaux  et  applaudissait  à  ses 
succès. 

Plusieurs  d'entre  vous,  Messieurs,  l'ont  trop  connu  comme 
professeur  pour  que  je  veuille  insister  sur  ses  leçons  de  l'École 
normale,  ou  sur  celles  qu'il  fit  plus  tard  à  la  Sorbonne,  quand  il 


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—  xn 


y  fut  devenu  le  premier  titulaire  de  la  chaire  de  poésie  grecque. 
C'est  son  enseignement  de  TÉcole  normale  qu'il  préférait,  et  ce 
fut  aussi  celui  par  lequel  il  exerça,  pendant  les  dix-huit  ans  qu'il 
en  fut  chargé,  les  plus  durables  influences.  Ceux-là  même  qui, 
depuis,  se  sont  éloignés  de  la  Grèce,  se  souviennent  encore  de 
ces  conférences  où  il  apportait  la  pénétration,  la  finesse,  la  sûreté 
de  jugement,  qui  étaient  les  qualités  maîtresses  de  son  esprit  ;  et 
ceux  qui  se  sont  voués  plus  spécialement  à  l'étude  de  l'antiquité 
grecque,  et  qui,  déjà  à  ce  moment,  s'orientaient  de  ce  côté, 
n'oublieront  pas^  si  peu  de  temps,  parfois,  qu'ils  aient  subi  sa 
direction,  l'impression  profonde  qu'il  produisait  en  corrigeant 
une  leçon  ou  une  composition  écrite.  Avec  une  parole  souvent 
abstraite,  et  quelque  chose  dans  l'expression  qui  demeurait  voilé 
et  comme  intérieur,  il  possédait  une  puissance  de  communication 
très  rare;  la  force  concentrée  de  sa  réflexion,  et  surtout  sa  jus- 
tesse de  touche,  le  clair  regard  dont  il  perçait  les  nuages  qui 
nous  séparent  de  la  réalité  antique,  avaient  sur  ceux  auxquels 
il  s'adressait  une  action  singulière.  C'était,  sans  qu'on  y  prit 
garde,  un  merveilleux  éveilleur  d'idées.  Son  enseignement  res- 
tera ce  qu'il  y  a  de  plus  considérable  dans  son  œuvre.  Il  a  eu  le 
bonheur  de  former  des  élèves  dont  trois  figurent  parmi  vos 
anciens  présidents  ;  s'ils  difl'èrent  de  lui,  si  même  ils  sont  allés 
plus  loin  que  lui  dans  la  voie  qu'il  avait  tracée,  c'est,  en  partie, 
à  lui  qu'ils  le  doivent.  N'est-ce  pas  le  plus  bel  éloge  qu'on  puisse 
faire  de  ce  maître  excellent,  qui  fut  en  même  temps  le  meilleur 
des  hommes,  dont  la  bienveillance  souriante  et  familièrement 
taquine,  dont  la  bonté  enjouée,  en  dépit  des  deuils  qui  avaient 
attristé  sa  vie,  s'étendaient  à  tous,  et  laissent  aujourd'hui  les 
regrets  les  plus  sincères  à  tous  ceux  qui  l'ont  approché? 

Vous  le  voyez,  Messieurs,  chaque  année  nous  apporte  ses 
tristesses  et  efface  de  nos  listes  des  noms  qui  nous  sont  chers. 
Chaque  année,  il  est  vrai,  nous  amène  de  nouvelles  recrues, 
qui,  sans  faire  oublier  les  morts,  nous  rassurent  au  sujet  de 
notre  avenir.  Mais  le  nombre  de  celles-ci  est-il  ce  qu'il  pourrait 
être  ?  Faisons-nous  tout  ce  qui  est  en  notre  pouvoir  pour  attirer 


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—  Xllt  — 

à  nous  ceux  qu'intéressent  nos  études  ?  Peut-être  notre  Revue, 
qui  a  su  conquérir  un  rang  si  honorable  parmi  les  périodiques 
savants,  rebute-l-elle  un  peu,  par  sa  science  même,  certains 
lecteurs  plus  épris  de  la  littérature  proprement  dite  que  de  tra- 
vaux d'un  caractère  technique  et  spécial.  Peut-être  nos  séances, 
d'ailleurs  si  suivies,  et  toujours  si  pleines,  grâce  à  l'activité  et 
au  talent  de  quelques-uns  d'entre  vous,  effarouchent-elles  cer- 
tains esprits  qui  se  sentent  mal  à  l'aise  au  milieu  des  problèmes 
de  haute  philologie  dont  Texamen  est  la  matière  habituelle  de 
nos  entretiens.  SU  m'était  permis  d'exprimer  un  vœu,  je  sou- 
haiterais qu'on  y  vînt  plus  encore,  et  que  ceux  qui  y  assistent 
y  prissent  plus  souvent  la  parole.  Plusieurs  de  mes  prédéces- 
seurs, frappés  du  silence  qui  règne  chez  nous  et  de  l'attention 
avec  laquelle  on  y  écoute^  vous  en  ont  loués,  Messieurs,  comme 
d'une  vertu  assez  peu  pratiquée  ailleurs.  Oserai-je  dire  que  je 
ne  suis  pas  tout  à  fait  de  leur  avis?  Sans  doute,  la  tâche  de  votre 
président  en  est  singulièrement  allégée  ;  à  sa  portée,  point  de 
sonnette,  et  jamais  il  n'est  réduit  à  détourner  les  couteaux  à 
papier  de  leur  usage  pour  réclamer  un  calme  qu'ils  réussissent 
rarement  à  imposer.  Mais  où  serait  le  mal  si  nous  nous  relâ- 
chions un  peu  de  ces  habitudes,  si  nos  discussions  étaient  plus 
animées,  si  un  plus  grand  nombre  d'entre  nous  y  prenaient  part, 
si  surtout  ceux  qui,  le  plus  souvent,  se  bornent  à  écouter,  nous 
apportaient  un  peu  de  ce  qu'ils  savent?  Je  suis  sûr  qu'ils 
auraient  mille  choses  intéressantes  à  nous  apprendre,  à  une 
condition,  c'est  que  nous  élargissions  le  champ  où  nous  avons 
coutume  de  nous  mouvoir,  que,  par  exemple,  nous  reten- 
dions du  côté  de  l'histoire  littéraire  ou  de  la  morale,  du  côté  de 
la  pédagogie,  si  vivante  et  si  actuelle.  De  tout  cela  notre  Revue 
serait  naturellement  l'écho,  et,  sans  rien  perdre  de  ce  qui  lui 
vaut  l'estime  universelle  des  spécialistes,  elle  deviendrait  plus 
abordable  à  bien  des  gens .  Loin  de  moi  la  pensée  de  lui  tracer 
un  programme  !  Celui  qui  la  dirige  avec  tant  de  compétence, 
et  qui  s'ingénie  à  la  varier  sans  cesse,  sait  mieux  que  personne 
quelles  modifications  nouvelles  il  serait  possible  d'y  introduire. 


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—   XIV  — 


Ce  que  je  veux  dire,  c*est  que  notre  Association,  qui  tient  xine 
si  grande  place  parmi  les  sociétés  savantes,  dt>it  chercher  plus 
que  jamais  à  grouper  autour  d'elle  les  bonnes  volontés,  les 
sympathies,  qu'elle  doit  être  de  plus  en  plus  le  lieu  de  rallie- 
ment de  tous  ceux  qui  regarderaient  comme  un  malheur  que  la 
Grèce,  surtout  la  Grèce  ancienne,  disparût  de  notre  souvenir. 

Yous  savez,  Messieurs,  à  quoi  je  pense  en  parlant  ainsi. 
L'étude  du  grec,  en  France,  n'a  jamais  été  aussi  sérieusement 
menacée.  Des  réformes,  dont  nul  ne  peut  prévoir  les  consé- 
quences, vont  changer  profondément  l'orientation  et  le  carac- 
tère de  notre  enseignement  secondaire.  Elles  réduisent  d'une 
manière  sensible,  dans  cet  enseignement,  la  place  faite  au  grec. 
On  peut  se  demander  si  cette  atteinte  était  bien  opportune  dans 
un  temps  où  il  est  mieux  enseigné  et  mieux  su  qu'il  ne  l'a 
jamais  été.  Quand  Raoul  Frary  écrivait,  en  1885  :  «  Je  parlerai 
peu  du  grec.  Les  gens  de  bonne  foi  reconnaîtront  sans  peine  que 
l'étude  de  cette  langue  admirable  et  de  cette  littérature  opulente 
est  aujourd'hui  réduite  à  si  peu  de  chose,  qu'il  faut  ou  la  forti- 
fier, ou  la  supprimer  »  ;  quand  Frary  écrivait  cela  il  n'était  déjà 
plus  dans  la  vérité  ;  il  y  serait  bien  moins  encore  aujourd'hui 
que  des  maîtres  éminents  enseignent,  dans  nos  lycées,  le  grec 
en  véritables  hellénistes,  et  obtiennent  des  résultats  qui,  pour 
être  ignorés  du  public,  n'en  sont  pas  moins  réels  et  palpables. 
L'Association,  dans  cette  circonstance,  a  fait  ce  qu'elle  devait 
faire.  Respectueuse  de  certaines  nécessités,  etbien  de  son  temps, 
comme  tout  ce  qui  mérite  de  vivre,  elle  ne  demande  pas  que  le 
grec  soit  enseigné  à  tous,  mais  elle  demande  que  ceux  qui  veu- 
lent l'apprendre  soient  mis  à  môme  de  le  faire  sans  en  être 
détournés  par  aucun  obstacle.  Elle  a  pris  en  main  la  cause  des 
études  grecques  avec  une  spontanéité  et  une  ardeur  qui  suffi- 
raient à  prouver  sa  vitalité,  si  cette  démonstration  était  néces- 
saire. Elle  attend  sans  inquiétude  le  résultat  de  la  démarche 
que  lui  dictaient  la  situation  présente  et  le  souvenir  de  ses 
propres  origines.  D'autres  réclament  et  obtiennent  le  droit  au 
travail  ou  à  la  grève  ;  nous  réclamons,  nous,  le  droit  à  Tidéal. 
J'ai  confiance,  Messieurs,  qu'on  ne  nous  le  refusera  pas. 


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RAPPORT  DE  M.  AM.  HAUVEnE 

SECRÉTAIRE 

SUR  LES  TRAVAUX  ET  LES   CONCOURS   DE   L'ANNÉE  1901-1902 


Messieurs, 

Votre  rapporteur  aimerait  à  n'oublier  personne  dans  cette 
revue  annuelle  des  ouvrages  présentés  au  concours  ou  offerts 
en  hommage  à  la  Bibliothèque  de  l'Association  ;  mais  ce  serait 
abuser  vraiment  de  votre  patience.  Permettez-moi  donc  de 
passer  sous  silence  beaucoup  de  noms,  et  d'insister  plutôt,  dès 
le  début  de  ce  rapport,  sur  une  différence  essentielle  qui  me 
frappe  entre  tous  ces  livres  dont  je  ne  puis  vous  faire  Ténumé- 
ration  complète.  C'est  que  les  uns  apportent  à  la  connaissance 
de  l'antiquité  grecque  une  contribution  modeste,  mais  sûre,  et 
en  quelque  sorte  définitive,  tandis  que  les  autres  traitent  des 
problèmes  les  plus  hauts,  mais  aussi  les  plus  obscurs,  de  la 
philologie,  de  Thistoire  ou  de  l'archéologie.  A  Dieu  ne  plaise 
que  je  veuille  médire  des  uns  au  profit  des  autres!  La  science 
vit  d'hypothèses,  et  comment  refuser  à  un  esprit  curieux  et 
hardi  le  droit  de  poursuivre  la  vérité  jusque  sous  les  voiles  en 
apparence  les  plus  impénétrables?  Mais  aussi,  comment  ne  pas 
accueillir  avec  une  faveur  particulière  les  efforts  patients  qui 
produisent  un  résultat  certain?  Une  édition  d'un  texte  inconnu 
ou  encore  imparfaitement  publié;  une  traduction,  avec  notes 


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—  XVI  — 

explicatives,  d'un  traité  technique  à  peu  près  inaccessible  jus- 
qu'à ce  jour;  un  catalogue  de  manuscrits,  d'inscriptions  ou  de 
monuments  figurés,  voilà  des  œuvres  utiles,  et  d'un  intérêt 
durable,  que  TAssociation  ne  saurait  trop  encourager;  mais  elle 
ne  méconnaît  pas,  en  revanche,  la  valeur  de  recherches  plus  hy- 
pothétiques :  une  étude,  même  aventureuse,  de  linguistique  ou 
d'étymologie  ;  un  essai,  toujours  contestable,  sur  le  système 
musical  des  Grecs;  un  chapitre  pour  ainsi  dire  inédit  de  l'histoire 
de  la  sculpture  antique,  une  théorie  nouvelle  des  mystères 
d'Eleusis,  est-ce  que  de  tels  travaux  ne  révèlent  pas,  avec  le 
goût  des  questions  difficiles,  un  esprit  d'initiative,  un  élan,  un 
enthousiasme,  que  nous  devons  saluer  avec  joie? 

Votre  Commission  des  prix.  Messieurs,  a  tenu,  je  crois,  la 
balance  égale  entre  des  mérites  si  divers,  et  si  elle  m'a  prié  de 
vous  signaler  en  première  ligne,  parmi  nos  lauréats,  M.  Paul 
Couvreur,  pour  sa  belle  édition  du  commentaire  d'Hermias  sur 
le  Phèdre  de  Platon,  elle  a  réservé  deux  autres  récompenses,  la 
seconde  moitié  du  prix  Zographos  et  le  prix  Zappas,  à  l'esquisse 
brillante  de  M.  André  Joubin  sur  La  sculpture  grecque  entre  les 
guerres  médiques  et  l'époque  de  Périclès,  et  à  l'ingénieuse  inter^ 
prétation  qu'a  donnée  M.  Svoronos  des  Monuments  relatifs  au 
cycle  mtjstique  d^  Eleusis. 

Le  nom  de  Paul  Couvreur  évoque,  Messieurs,  le  souvenir 
d'une  destinée  cruelle.  Jamais  carrière  d'helléniste  ne  s'annonça 
plus  belle  et  plus  heureuse  :  à  vingt  ans,  élève  de  l'École  nor- 
male, il  avait  déjà  parmi  ses  camarades  le  renom  et  l'autorité 
d'un  maître;  disciple  préféré  de  M.  Tournier,  il  avait  trouvé  sa 
voie  dès  les  premiers  pas  qu'il  avait  faits  dans  la  vie;  il  s'y  était 
résolument  engagé,  et  tout  aussitôt  y  avait  recueilli  en  abon- 
dance les  fruits  qu'un  travail  méthodique  assure,  dans  ce 
domaine  de  la  philologie,  à  une  intelligence  lumineuse  et  droite. 
Avant  même  de  quitter  l'École,  il  avait  publié,  outre  plusieurs 
articles  dans  X^l  Revue  de  Philologie ^  une  édition  remarquable  du 
Phédon;  et  dès  lors,  pendant  cinq  années,  il  poursuivit  sa  tâche 
avec  une  ardeur  infatigable.  Une  noble  ambition  le  portait  vers 


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—  xvu  — 


les  plus  hautes  spéculations  de  la  philosophie  platonicienne,  et 
c'est  à  une  connaissance  plus  juste  de  ces  belles  théories  qu'il 
avait  la  prétention  légitime  de  faire  servir  la  science,  trop  sou- 
vent méconnue,  de  la  critique  verbale.  Son  activité  ne  s'enfer- 
mait pas  dans  le  cercle  d'un  seul  auteur  ;  mais  il  revenait  tou- 
jours à  Platon,  et  il  rêvait  d'entreprendre  un  jour  une  étude 
d'ensemble  sur  les  commentateurs  du  divin  philosophe.  De  ce 
beau  rêve,  Messieurs,  interrompu  par  la  mort,  il  nous  reste  ce 
volume,  que  Paul  Couvreur  avait  achevé  en  manuscrit,  et  que 
nous  devons  à  la  piété  d'un  ami,  M.  Bodin,  aidé  des  lumières  et 
du  dévouement  de  M.  Alfred  Jacob. 

A  vrai  dire,  les  scolies  d'Hermias  sur  le  Phèdre  n'étaient  pas 
inédites  ;  mais,  publiées  par  Ast,  d'après  un  médiocre  manus- 
crit de  Munich,  elles  se  présentaient  sous  une  forme  si  incor- 
recte, que  la  lecture  en  était  rebutante,  sinon  impossible.  A 
plusieurs  reprises,  divers  savants,  notre  confrère  M.  Ruelle  en 
particulier,  avaient    signalé  Timportance   des  manuscrits  de 
Paris,  et  souhaité  une  édition  nouvelle.  C'est  à  ce  vœu  que 
répondit  Paul  Couvreur.  Il  ne  négligea,  comme  on  pouvait  s'y 
attendre,  aucune  source  d'information  :  sur  une  trentaine  de 
manuscrits  qui  nous  ont  transmis  le  texte  d'Hermias,   il  en 
étudia  vingt-deux,  et,  laissant  de  côté  quelques  copies  récentes, 
il  ne  tarda  pas  à  reconnaître  que  tous  ces  manuscrits,  la  plupart 
des  XV*  et  xvi*  siècles,  dérivaient  directement  ou  indirectement 
d'une  seule  et  même  source,  le  Parisimis  1810,  du  xiii*  siècle. 
Prenant  ce  manuscrit  pour  base,  il  établit  le  texte  de  son  auteur 
d'après  les  règles  les  plus  sévères  de  la  critique,  et  c'est  ce 
travail  qui  permet  enfin  de  lire  en  toute  sécurité  le  commentaire 
d'Hermias. 

Cette  lecture,  Messieurs,  offre  un  intérêt  que  Paul  Couvreur 
définit  avec  mesure  et  discrétion  dans  quelques  pages  de  sa 
préface  :  les  interprètes  de  Platon  n'y  trouveront  pas,  je  le 
crains  bien,  une  intelligence  profonde  de  la  pensée  du  maître; 
mais  les  historiens  de  la  philosophie  y  distingueroi;it  peut-être, 
parmi  les  enseignements  traditionnels  de  l'école  néo-platoni- 


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—   XVIU  — 


cienne,  quelques  traits  originaux,  quelques  nuances  propres  à 
éclairer  certains  points  de  la  doctrine  dans  la  seconde  moitié  du 
v*  siècle.  Certes,  bien  qu'il  eût  enseigné  longtemps  à  Alexandrie, 
Hermias  ne  passait  pas,  aux  yeux  mêmes  de  ses  amis,  pour  un 
grand  philosophe  :  il  n'avait,  nous  dit  Damascios,  ni  la  vivacité 
de  Tesprit  ni  la  souplesse  de  la  parole  ;  mais  à  une  mémoire . 
prodigieuse  il  joignait  une  vertu,  une  honnêteté  sans  bornes,  et 
cet  éloge  valait  tous  les  autres  auprès  des  adeptes  de  cette  philo- 
sophie mystique,  devenue  de  bonne  heure  une  véritable  reli- 
gion. Aussi  bien  n'était-il  pas  tombé,  ce  semble,  dans  les  excès 
où  l'ascétisme  entraînait  alors  quelques-uns  de  ses  coreligion- 
naires :  moins  détaché  des  choses  terrestres  que  son  condis- 
ciple Proclos,  il  avait  pris  femme,  et  reçu  des  mains  mêmes  de 
son  maître  Syrianos  la  belle  et  vertueuse  iEdésia.  Devenue 
veuve,  iËdésia  présida  elle-même  à  l'éducation  philosophique 
de  ses  deux  fils,  Ammonios  et  Hélioi^oros  ;  un  troisième,  l'aîné, 
d'une  précocité  merveilleuse,  avait,  nous  dit  le  biographe, 
«  quitté  la  vie  à  l'âge  de  sept  ans,  incapable  de  supporter  cette 
existence  corporelle.  »  Le  même  enfant,  à  six  mois,  était  entré, 
disait-on,  dans  une  grande  colère  pour  s'être  entendu  appeler 
par  sa  mère  du  petit  nom  de  bébëy  pàgiov.  Pour  en  revenir  à 
Hermias,  il  avait  mis  tout  son  zèle  à  développer  dans  son  ensei- 
gnement la  métaphysique  de  l'école  :  Paul  Couvreur  lui  attribue 
des  idées   personnelles  et  intéressantes  sur  le  rôle  de  l'âme 
(aÙToxCvTiTov)  entre  l'Être  et  le  Non-être,  entre  Dieu  et  la  matière, 
et  c'est,  assez  pour  qu'Hermias  occupe  dans  l'histoire  de  la 
philosophie  alexandrine  une  place  honorable  parmi  les  disciples 
attardés  de  Plotin,  de  Porphyre  et  de  Jamblique. 

M.  André  Joubin,  ancien  élève  de  l'École  normale,  ancien 
membre  de  l'École  française  d'Athènes,  aujourd'hui  chargé  de 
cours  à  l'Université  de  Montpellier,  présentait  à  notre  examen. 
Messieurs,  un  ouvrage  important,  mais  discutable,  et  déjà  vive- 
ment discuté  parmi  les  archéologues.  Sans  prétendre  le  moins 
du  monde  se  poser  en  arbitre,  l'Association  ne  pouvait  se  sous- 
traire au  devoir  d'exprimer,  elle  aussi,  une  opinion,  et  votre 


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—   XIX 


Commission,  sur  le  rapport  de  M.  Pottier,  n'a  pas  hésité  à  cou- 
ronner M.  Joubin. 

C'est  que,  dans   ce  livre   sur  La  sculpture  grecque   entre 
les  guerres  médiques  et  F  époque  de  Périclès,  elle  a  reconnu, 
à  côté   de  défauts  manifestes,   Fapplication  d'une   méthode 
vraiment  féconde.  Pour  la  période  qui  précède  immédiate- 
ment les  grands  maîtres  du  v*  siècle,  les  historiens  de  l'art 
s'efforcent  généralement  de  saisir  et  de  restituer  la  physionomie 
disparue  de   quelques  sculpteurs  célèbres,  tels  que  Calamis, 
Onatas,  Pythagoras  de  Rhégium.  Peine  inutile!  dit  M.  Joubin. 
Les  textes  ne  nous  éclairent  ni  sur  la  vie  de  ces  artistes,  ni  sur 
le  style  de  leurs  œuvres,  ni  sur  le  caractère  de  leur  influence  ; 
leur  nom  seul  subsiste,  qui  ne  nous  apprend  rien  de  ce  qu'ils 
ont  fait  pour  le  développement  de  la  statuaire.  Plutôt  que  de 
nous  attacher  à  l'espoir  chimérique  de  ressusciter  ces  ombres 
évanouies,  attachons-nous  aux    monuments  eux-mêmes,    et 
précisons  le  rôle  qu'une  génération  de  «  précurseurs  »  a  joué 
dans    la  formation  de  l'idéal  classique.  Cette  méthode,  nous 
pouvons  l'accepter  sans  réserve,  et  nous  acceptons  aussi,  en 
principe,  un  autre  parti-pris  de  M.  Joubin  dans  Tétude  même 
des  monuments  :  c'est  l'abandon,  pour  cette  période  au  moins, 
des  prétendues  écoles  entre  lesquelles  on  a  tenté  de  répartir 
toutes  les  œuvres.  Ces  classifications,  si  fort  en  honneur  depuis 
une  cinquantaine  d'années,  reposent  sur  des  nuances  de  style 
qui  peuvent  tenir  à  roriginalilé  des  artistes  ;  les  ressemblances 
profondes,  au  contraire,  qui  éclatent  entre  toutes  les  produc- 
tions d'un  même  âge,  dérivent  d'une  inspiration  comntune, 
d'une  tradition  nouvelle  qui  se  crée,  d'un  courant  d'idées  qui 
s'impose  à  tous.  Telle  est,  Messieurs,  la  pensée  maîtresse  qui  a 
guidé  M.  Joubin  dans  tout  son  travail  ;  et,  en  fait,  il  a  trouvé, 
pour  la  démonstration  de  sa  thèse,  des  arguments  qu'on  ne 
pourra  pas  désormais  négliger.  Dans  l'étude  successive  qu'il  a 
faite  des  figures  nues,  des  figures  drapées,  des  bas-reliefs  et 
des  figures  décoratives,  il  a  marqué  partout  avec  soin  le  déve- 
loppement de  la  technique  et  du  style,  sous  une  influence  pré- 


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—  XX  — 

pondérante  qui  paraît  bien  venir  d*Athènes.  Si  cette  vérité  res- 
sort de  quelques  rapprochements  décisifs,  on  peut  pardonner  à 
Fauteur  des  lacunes,  des  erreurs  môme  :  son  livre  n*aura  pas 
été  inutile. 

Je  serais  tenté,  Messieurs,  d'ajouter,  en  mon  propre  nom,  à 
l'adresse  de  mon  ancien  élève  André  Joubin,  une  légère  cri- 
tique :  archéologue,  il  a  bien  fait  sans  doute  de  ne  pas  s'appe- 
santir outre  mesure,  dans  l'analyse  des  progrès  de  la  sculpture 
grecque,  sur  les  textes  trop  souvent  insignifiants  d'un  Pausa- 
niasou  d'un  Pline;  mais  il  aurait  dû,  comme  historien,  faire 
moins  bon  marché,  ce  semble,  des  textes  littéraires  qui  pou- 
vaient contribuer  à  prouver  sa  thèse  ;  et,  puisque  l'élude  péné- 
trante des  œuvres  plastiques  lui  avait  révélé  un  rayonnement 
intense  du  génie  athénien  au  lendemain  de  l'invasion  perse,  il 
aurait  dû  chercher  à  justifier  par  des  faits  ce  phénomène 
extraordinaire.  On  a  quelque  peine,  en  effet,  à  imaginer  qu'une 
victoire  navale,  même  la  plus  brillante,  ait  élevé  tout  à  coup 
une  ville  au-dessus  d'elle-même  et  de  ses  rivales  ;  on  se  dit  que 
les  Athéniens  ont  dû  se  vanter,  et  que  les  fanfaronnades  des 
Marathonomaques  ne  sont  pas  une  invention  d'Aristophane  ;  on 
observe  que  la  guerre  médique  n'a  pas  pris  fin  avec  la  campagne 
de  Xerxès,  que  les  combats  ont  continué  longtemps  encore  sur 
la  côte  d'Asie  et  jusqu'en  Egypte,  sans  parler  d'autres  expédi- 
tions malheureuses  en  Thrace  et  ailleurs;  on  en  conclut  que, 
jusqu'en  l'année  450  environ,  Athènes  a  dû  veiller  aux  soins  de 
sa  défense,  et  se  garantir  contre  les  menaces  d'une  invasion 
nouvelle,  plutôt  que  s'épanouir  dans  le  sentiment  de  sa  victoire 
et  de  sa  liberté.  Eh  bien  !  en  dépit  de  ces  raisonnements  spé- 
cieux, les  textes  nous  apprennent  que  les  historiens  les  plus 
avisés  de  l'antiquité  (c'est  Thucydide  que  je  veux  dire,  car  on 
récuse  Hérodote!)  ont  tenu  l'expédition  de  Xerxès  pour  une 
crise  qui  a  mis  la  Grèce  à  deux  doigts  de  sa  perte,  mais  qui 
s'est  résolue  promptement,  en  deux  batailles  navales  et  en  deux 
combats  sur  terre;  et  si  cette  opinion  du  grand  historien  ne 
suffit  pas  à  établir  que,  dans  la  Grèce  délivrée,  Athènes  ait  pris 


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—   XXI   — 


tout  d'abord  le  premier  rang,  interrogez  les  contemporains, 
Eschyle,  Simonîde  et  surtout  Pindarc  :  vous  les  entendrez  pro- 
clamer que  la  victoire  de  Salamine  a  détruit  à  jamais  la  souve- 
raineté du  Grand  Roi  dans  toute  l'étendue  du  monde  hellé- 
nique (i),  que  les  Athéniens  ont  combattu  à  la  tête  de  tous  les 
Grecs  (2),  et  qu'ils  ont  jeté  les  fondements  glorieux  de  la 
liberté  (3).  Malgré  la  tristesse  de  son  patriotisme  thébain,  Pin- 
dare,  à  plusieurs  reprises,  exprime  le  soulagement  qu'il 
éprouve  à  la  pensée  de  la  victoire  et  de  l'indépendance  natio- 
nales. Voilà  les  sentiments  qui  expliquent  le  mer\'eilleux  essor 
du  génie  athénien  ;  voilà  la  source  d'une  inspiration  soudaine 
qui  peut  bien  avoir  entraîné  à  la  poursuite  du  même  idéal  les 
artistes  de  toute  la  Grèce  ! 

Le  lauréat  du  prix  Zappas,  M.  Svoronos,  a  composé  un  livre  (4) 
qui,  pour  avoir  paru  d'abord  sous  forme  d'articles  dans  le  Jour- 
nal inteiTiàtional  d'archéologie  numismatique ^  ofTre  cependant 
une  réelle  unité.  Les  douze  monuments  figurés  que  l'auteur 
étudie,  bas-reliefs  de  marbre  ou  tablettes  de  terre  cuite,  vases 
peints  ou  pierres  gravées,  n'ont  pas  seulement  ce  trait  commun, 
qu'ils  se  rattachent  tous  au  cycle  mystique  d'Eleusis  ;  chacun 
d'eux,  soumis  à  une  habile  interprétation,  concourt  à  l'établis- 
sement d'une  thèse,  qui  n'embrasse  pas,  il  est  vrai,  toute  la 
question  des  mystères,  mais  qui  tend  à  fixer,  dans  ce  domaine 
obscur,  quelques  points  de  repère  assurés.  L'ouvrage  ne  se  pré- 
sente dont;  pas  comme  une  théorie  d'ensemble,  comparable  aux 
savantes  recherches  de  M.  Foucart  sur  V Origine  et  lanalure  des 
mystères  d'Eleusis;  ce  n'est  pas  davantage,  comme  le  récent 
mémoire  du  même  auteur,  un  exposé  des  cérémonies  et  une 
revue  du  personnel  de  ces  fêtes;  mais  c'est  pourtant,  dans  la 
pensée  de  M.  Svoronos,  le  point  de  départ  de  travaux  qui  doivent 
conduire  à  une  connaissance  plus  exacte  de  ce  sujet  difficile. 


(1)  Eschyle,  Perses^  v.  585  sqq. 

(2)  Simonide,  frgl  90  de  Bergk. 

(3)  Pindare,  frgt  17  de  Christ. 

(4)  'EpjxTjVEta  TÛv  (X'/T,{jLtiu)v  ToG  'EXsuatviotxou  {loatixoS  xûx)^o'j. 


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—  xxn  — 


Avec  une  confiance  qui  peut  inspirer  quelque  scepticisme,  mais 
qu'il  ne  faudrait  pas  décourager,  M.  Svoronos  prétend  abor- 
der le  problème,  non  pas  en  remontant,  comme  M.  Foucart, 
aux  origines  lointaines  et  sans  doute  étrangères  du  culte 
d'Eleusis,  ni  en  se  bornant  aux  témoignages  trop  rares  de 
Tépoque  classique,  mais  en  interrogeant  les  monuments  de  la 
période  la  plus  basse,  et  jusqu'aux  traces  les  plus  effacées  des 
rites  païens  dans  certains  usages  du  christianisme  primitif.  Ce 
n'est  là  encore  qu'un  projet,  annoncé  par  Fauteur  dans  sa  con- 
clusion ;  mais  la  méthode  est  appliquée  déjà  dans  ce  volume  à 
quelques  points  essentiels,  avec  une  ingéniosité  et  une  hardiesse 
singulières.  Vous  en  jugerez,  Messieurs,  par  un  exemple.  Sui- 
vant l'opinion  jusqu'à  ce  jour  unanime  de  tous  les  savants, 
c'est  à  Eleusis  que  se  trouvait  la  pierre,  kyé'koL<rzo<;  «érpa,  où 
Déméter,  à  la  recherche  de  sa  fille,  s'était,  disait-on,  reposée. 
Mais  cette  opinion  s'appuie  sur  un  témoignage  unique  :  ni  l'au- 
teur de  l'hymne  homérique,  ni  (lallimaque,  ni  Pausanias,  ni 
Clément  d'Alexandrie,  ne  parlent  de  cette  pierre  ;  tous  repré- 
sentent la  déesse  en  pleurs,  assise  auprès  d'un  puits.  Seul 
Apollodore  rapproche  du  puits  la  pierre  ày^XaTroç  ;  les  autres 
écrivains  qui  la  mentionnent  la  placent,  sans  aucune  indication 
plus  précise,  en  Attique  ou  à  Athènes.  Or  c'est,  en  effet,  à 
Athènes  que  M.  Svoronos  veut  reconnaître  l'existence  de  ce 
monument  vénérable  ;  il  le  place  dans  un  endroit  où  se  célé- 
braient les  cérémonies  athéniennes  du  culte  de  Déméter,  à 
Agra  ;  et  cette  identification^  il  s'efforce  de  la  justifier,  d'abord, 
par  une  inscription  du  iv*  siècle  avant  notre  ère  qui  lui  paraît 
prouver  le  voisinage  de  ràYéXa(rro<;  «icpa  et  du  temple  appelé  to 
'EXeudtviov  To  èv  a(rret,  ensuite  par  le  souvenir  traditionnel  qui 
s'est  conservé  de  cette  pierre  dans  le  nom  même  de  l'église 
chrétienne  (Panaghia  elç  ttiv  Uétpav,  Panaghia  Petriotissa)  qui  a 
succédé  sur  les  bords  de  l'Ilissus  au  vieux  sanctuaire  d'Agra. 

Cette  hypothèse,  aventureuse  sans  doute,  et  dont  votre  Com- 
mission, Messieurs,  prétend  bien  ne  pas  endosser  ici  la  respon- 
sabilité, a  l'avantage,  pour  M,  Svoronos,  de  s'accorder  à  mer- 


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xxm  — 


veille  avec  Tinterprétation  qu*il  propose  d'une  tablette  de  terre 
cuite,  découverte  à  Eleusis  en  1895  par  M.  Skias.  Cette  offrande, 
consacrée  aux  deux  déesses  par  une  femme  nommée  Niinnion, 
représente,  selon  lui,  non  pas  une  scène  unique,  comme  on  Ta 
cru,  mais  trois  moments  distincts  des  cérémonies  successives 
qui  composaient  pour  un  Athénien  le  cycle  de  son  initiation 
éleusinienne.  Un  de  ces  monuments,  le  premier  en  date,  est 
précisément  la  présentation  du  futur  initié  aux  mystères  d'Agra; 
c'est  la  scène  que  M.  Svoronos  voit  dans  le  registre  inférieur  de 
la  tablette,  et  qu'il  reconnaît  aussi  dans  d'autres  peintures  du 
Vase  Pourtalès  et  de  la  Coupe  de  Panticapée  ;  un  autre  moment, 
le  plus  solennel,  est  marqué  par  l'arrivée  devant  le  sanctuaire 
de  Déméter  et  de  Coré  à  Eleusis,  c'est  la  scène  du  milieu,  la 
plus  importante;  enfin,  dans  le  fronton  triangulaire  qui  sur- 
monte le  tableau,  l'initiée,  avec  son  cortège,  se  livre  à  des 
danses  et  à  des  libations,  pendant  qu'un  personnage  rieur  rap- 
pelle, dans  l'angle  du  fronton,  les  plaisanteries  qui  accueillaient 
sur  le  pont  d'Eleusis,  au  retour  de  la  fête,  la  procession  mystique. 
Quel  dommage  que  M.  Svoronos  ne  se  soit  pas  borné  à  cette  inter- 
prétation, déjà  risquée  pourtant,  du  monument  d'Eleusis!  Mais 
il  a  voulu  en  savoir  davantage  :  cette  femme,  richement  parée, 
qui  s'est  fait  représenter  sur  son  offrande  dans  les  différentes 
phases  de  son  initiation,  c'est  une  courtisane  fameuse,  héroïne 
d'aventures  galantes,  que  les  poètes  comiques  du  iv'  siècle  ont 
à  l'envi  célébrée  !  C'est  Nico  de  Samos,  plus  souvent  appelée 
Nannion,  et  le  diminutif  Niinnion,  attesté  par  l'inscription, 
provient  d'une  confusion  facilement  explicable  entre  les  deux 
formes  de  son  nom.  Il  y  a  plus  :  les  poètes  nous  disent  qu'un 
riche  négociant,  Thallos,  se  ruina  pour  elle,  tandis  qu'un  jeune 
ami  de  Sophocle,  Démophon,  s'éprit  de  ses  charmes  déjà  mûrs. 
M.  Svoronos  reconnaît  le  riche  protecteur  de  la  jeune  femme 
dans  l'homme  barbu  qui  la  suit  partout,  et  le  hardi  Démophon 
dans  l'éphèbe  qui  s'empresse  auprès  d'elle  !  Décidément  le 
subtil  interprète  des  monuments  d'Eleusis  abuse  un  peu  de  son 
imagination  :  ne  lui  en  sachons  pas  trop  mauvais  gré,  puisque. 


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—   XXIV  — 


dans  un  sujet  qui  ne  comporte  guère  de  solution  certaine,  il  a  su 
proposer  un  système  d'ingénieuses  et  séduisantes  hypothèses. 

Il  me  reste  à  vous  dire  quelques  mots,  Messieurs,  des  princi- 
paux ouvrages  qui  sont  venus  enrichir  cette  année  notre  biblio- 
thèque. Le  Catalogue  des  vases  peints  de  la  Bibliothèque  natio^ 
nale,  rédigé  par  M.  de  Ridder,  est  conçu  dans  un  esprit 
rigoureusement  scientifique.  Parmi  les  belles  pièces  qui  com- 
posent cette  rare  collection,  combien  ont  donné  lieu  à  des 
dissertations  diffuses,  dans  le  temps  où  Tétude  de  la  céramique 
paraissait  être  le  domaine  réservé  des  mythologues!  M.  de 
Ridder  ne  renonce  pas  à  indiquer,  à  discuter  même  le  sujet  de 
ces  peintures,  chaque  fois  que  les  attributs  de  quelque  divinité 
ou  de  quelque  héros  permettent  de  distinguer  une  scène  connue  ; 
mais  il  n'essaie  pas  de  tout  expliquer  :  la  technique  et  le  style 
du  vase,  ainsi  que  les  questions  d^origine,  fournissent  une 
matière  suffisante  à  sa  curiosité.  Son  livre,  accompagné  de 
bonnes  planches  et  d'excellents  dessins  dans  le  texte,  sera  donc 
un  utile  instrument  de  travail  pour  tous  ceux  qu'intéresse 
rhistoire  de  Fart;  il  prendra  place,  dans  toutes  les  bibliothèques, 
auprès  de  ces  admirables  Vases  antiques  du  Louvre  dont  M.  Pot- 
tier  nous  a  offert  cette  année  la  deuxième  série. 

Dans  un  tout  autre  genre,  l'ouvrage  de  M.  Spyridon  Lambros 
marque  aussi  un  progrès  appréciable  :  parmi  ces  manuscrits  du 
Mont  Athos  dont  il  a  fait,  vous  vous  en  souvenez,  le  catalogue 
en  deux  beaux  volumes,  le  savant  professeur  de  l'Université 
d'Athènes  a  eu  la  bonne  fortune  de  rencontrer,  au  monastère 
de  Saint-Denys,  un  nouveau  manuscrit  de  VEcthesis  chronica^ 
plus  complet  que  les  exemplaires  jusqu'ici  connus,  mais  cepen- 
dant encore  imparfait.  Cette  petite  chronique  grecque  anonyme, 
des  XV'  et  xvi*  siècles,  publiée  dès  1584  dans  la  Turcogrœcia  de 
Martin  Crusius,  puis  réimprimée  dans  la  Byzantine  de  Bonn  et 
dans  la  Patrologie  grecque  de  Migne,  a  été  en  dernier  lieu  éditée, 
en  1894,  parM.  Sathas,  d'après  un  manuscrit  du  Lincoln  Collège 
d'Oxford.  M.  Lambros  en  a  donné  une  nouvelle  édition  dans  les 
Byzantine  Texts  de  M.  Bury,  et  la  partie  inédite,  fournie  par  le 


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—   XXV 


manuscrit  de  Saint-Denys,  y  remplit  une  vingtaine  de  pages. 
Pour  le  reste  de  VEcthesis  chronica,  M.  Larabros  en  a  établi  le 
texte  à  Taide  de  ce  même  manuscrit,  du  manuscrit  d'Oxford,  et 
des  éditions  de  Sathas  et  de  Grusius,  sans  recourir  cependant 
au  manuscrit  même  de  Grusius,  c'est-à-dire  à  la  copie  de  Théo- 
dose ZygomalaSy  envoyée  au  futur  éditeur  de  la  Turcogrœcia 
par  son  ami  Gerlach,  deTûbingue  :  cette  copie  est  entrée  récem- 
ment à  la  Bibliothèque  nationale,  où  elle  figure  sous  le  n**  1152 
du  Supplément  grec  (1). 

Du  grand  ouvrage  de  M.  de  Mély  sur  les  Lapidaires  de  ranfi- 
quiié  et  du  moyen  âge,  nous  avons  reçu  déjà,  Messieurs,  deux 
volumes,  que  j'ai  eu  l'occasion  d'apprécier  dans  un  précédent 
rapport.  G'élait  le  texte  grec,  dû  à  M.  Ruelle,  des  livres  ou 
fragments  de  livres  relatifs  aux  pierres  précieuses.  Aujourd'hui 
M.  de  Mély  nous  donne,  dans  un  premier  fascicule  du  tome  III, 
la  traduction  française  des  plus  importants  de  ces  écrits,  avec 
une  introduction  considérable;  mais  il  réserve  encore  pour  un 
second  fascicule  la  traduction  des  autres  textes  imprimés  dans 
le  tome  II,  ainsi  qu'une  introduction  spéciale,  qui  complétera  la 
première.  G'est  là,  Messieurs,  un  travail  immense,  et  qui  exigeait 
de  l'auteur  une  érudition  des  plus  variées.  Pour  ne  parler  que 
des  CyranideSy  l'interprétation  de  ce  document  à  la  fois  médical, 
médicino-magique  et  purement  magique,  soulevait  des  diffi- 
cultés de  toute  nature  :  à  chaque  pas  le  traducteur  se  heurtait  à 
des  expressions  techniques  d'autant  plus  obscures  que  souvent 
l'auteur  de  ces  formulaires  allait  jusqu'à  inventer  des  noms  et 
des  périphrases  pour  conserver  indemne  le  singulier  principe 
qui  en  était  la  base  :  lorsque  dans  une  amulette  devaient  entrer 
à  la  fois  une  plante,  un  oiseau,  un  poisson  et  une  pierre  dont  le 
nom  commençât  par  la  même  lettre  de  l'alphabet,  on  conçoit 
que  le  rédacteur  fût  tenté  de  forcer  le  sens  des  mots.  De  là  une 
incertitude  presque  continuelle  dans  l'identification  d'espèces 
animales,  végétales  ou  minérales  ordinairement  désignées  d'une 

(1)  Revue  des  Éludes  grecques^  1897,  p.  66  sqq.  (article  de  M.  Omont). 


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—   XXVI 


manière  insuffisante.  Mais  un  autre  problème  se  posait,  que 
M.  de  Mély  a  essayé  de  résoudre  dans  sa  préface  :  c'est  Torigine 
de  cette  étrange  compilation.  Sur  cette  question  aussi  planent 
encore  bien  des  doutes,  et  votre  rapporteur  n'est  pas  pleinement 
convaincu  de  l'origine  distincte  des  deux  traditions  qui  com- 
posent le  premier  livre  des  Cyranides;  il  se  demande  si  vrai- 
ment Tune  de  ces  traditions  trahit  une  influence  païenne,  l'autre 
une  influence  plus  ou  moins  gnostique  ;  il  soupçonne  qu  elles 
pourraient  bien  n'être  séparées  Tune  de  l'autre  que  par  un  simple 
fait  de  supercherie  littéraire.  Cette  critique,  et  d'autres  encore 
qu'on  fera  peut-être,  ne  risquent  pas  d'ailleurs  de  compromettre 
l'accueil  favorable  que  rencontrera  dans  tout  le  monde  savant 
le  livre  sérieux  et  solide  de  M.  de  Mély. 

La  situation  de  M.  Max  Egger  parmi  nous  a  bien  pu  l'empê- 
cher, Messieurs,  de  se  mettre  sur  les  rangs  pour  une  de  nos 
couronnes  :  elle  ne  saurait  m'obliger  à  passer  sous  silence  le 
rare  mérite  de  son  Essai  sur  Denys  cTHalicarnasse.  La  nou- 
veauté, ici,  ne  réside  pas  dans  la  publication  de  quelque  mor- 
ceau inédit,  non  plus  que  dans  l'invention  d'une  théorie  plus  ou 
moins  aventureuse  ;  elle  consiste  à  suivre  pas  à  pas,  dans  une 
analyse  méthodique,  la  pensée  du  célèbre  rhéteur  à  travers  ses 
différents  ouvrages.  On  cite  beaucoup  Denys  d'Halicamasse, 
parce  qu'il  a  le  premier,  du  moins  à  notre  connaissance,  for- 
mulé, à  la  façon  d'un  critique  modemej  des  jugements  d'en- 
semble sur  quelques-uns  des  plus  grands  écrivains  classiques 
de  la  Grèce  ;  mais  on  le  connaît  mal,  et  on  le  juge  mal,  parce 
qu'on  ne  tient  pas  compte  du  caractère  général  de  sa  doctrine, 
du  point  de  vue  particulier  où  il  se  place.  C'est  donc  contribuer 
à  mieux  faire  comprendre  ses  écrits  que  d'en  expliquer  le  lien 
logique,  et  c'est  rendre  service  à  l'histoire  littéraire  que  de 
rétablir  dans  son  vrai  jour  une  œuvre  peu  originale  sans  doute, 
mais  unique  pour  nous  dans  son  genre^  et  à  tant  d'égards  si 
précieuse. 

A  tous  ces  travaux  d'érudition  je  voudrais  en  finissant.  Mes- 
sieurs, joindre  un  petit  volume,  qui  vient  à  son  heure,  et  qui 


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—    XXVII   — 

peut  faire  beaucoup  de  bien  aux  études  grecques  en  France.  La 
Grèce  de  M.  Germain  Arnaud,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Marseille,  est  un  recueil  de  versions  grecques,  et  un 
recueil  sans  notes,  sans  références,  destiné  à  remplacer  pour 
les  élèves  la  dictée  en  classe,  c'est-à-dire  ces  effroyables  gri- 
moires qui  semblent  faits  pour  exercer  les  pères  de  famille 
hellénistes,  s'il  en  est  encore,  aux  règles  de  la  critique  verbale. 
Mais  un  autre  intérêt  s'attache  à  ce  choix  de  textes  grecs  : 
c'est  l'esprit,  l'enseignement  qui  s'en  dégage.  M.  Arnaud  aime, 
dans  la  littérature  grecque,  l'expression  la  plus  parfaite  des 
sentiments  les  plus  nobles  et  des  aspirations  les  plus  hautes  de 
l'humanité  :  voilà  pourquoi  il  a  réuni  dans  ces  trois  cents  pages 
les  plus  beaux  monuments  qu'il  ait  trouvés  sur  la  divinité  et  la 
religion,  la  philosophie  et  la  morale,  les  sciences  et  les  arts,  la 
poésie  et  la  nature,  l'éloquence  et  l'histoire,  la  politique  et  la 
cité,  la  patrie  et  la  famille,  la  société  et  les  conditions  sociales, 
l'éducation  et  les  caractères,  la  vie  et  les  mœurs.  Et,  dans  ce 
vaste  tableau,  il  a  voulu  montrer  moins  ce  qui  est  proprement 
grec  que  ce  qui  est  humain,  «  ce  qui  est  de  tous  les  temps  et  de 
tous  les  lieux,  ce  qui  est  intelligible  et  sensible  à  tous  les  esprits 
et  à  tous  les  cœurs  ».  L'idée  est  si  bonne,  elle  témoigne  d'une 
notion  si  juste  des  besoins  de  nos  élèves,  que  je  me  demande 
si,  dans  cette  définition  même  de  son  travail,  M.  Arnaud  n'a 
pas  marqué  la  limite  qui  doit  séparer  en  effet,  au  point  de  vue 
des  études  antiques,  nos  deux  ordres  d'enseignement.  Au  col- 
lège, il  faudrait  que  nos  enfants,  ou  du  moins  la  plupart 
d'entre  eux,  et  le  plus  grand  nombre  possible,  apprissent  à 
aimer  la  Grèce  pour  toutes  les  belles  choses  que  M.  Arnaud 
leur  présente  ;  plus  tard,  ceux  que  leur  goût  appellera  dans 
l'enseignement  supérieur  appliqueront  à  la  connaissance  de  la 
littérature  et  de  la  civilisation  grecques  cet  ^sprit  historique  et 
critique  qui  pénètre  jusqu'aux  nuances  les  plus  délicates  de  la 
vérité;  alors  ils  apprécieront  et  composeront  peut-être  eux- 
mêmes,  des  ouvrages  comme  ceux  que  notre  Association,  Mes- 
sieurs, se  plaît  à  couronner  chaque  année,  et  qui  doivent  repo- 
ser, ne  l'oublions  pas,  sur  un  fonds  de  fortes  études  classiques. 


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I 


RAPPORT 


DE  LA 


COMMISSION   ADMINISTRATIVE 


Messieurs, 

Si  Tactivild  scientifique  de  notre  Association  marque  un 
progrès  continu,  sa  situation  financière  demeure  toujours  très 
modeste.  Les  tableaux  que  je  vous  présente  au  nom  de  la 
Commission  administrative  vous  permettront  de  juger  vous- 
mêmes  cette  situation  en  toute  connaissance  de   cause. 

I.  Èlat  comparatif  des  Recettes  en  1900  et  190i, 
A.  Intérêts  de  capitaux. 

1900  1901 

1»  Rente  Deville  3  o/o 500    »  \  '     500 

2«  Coupons  de  154  obligations  Ouest.  2,211  97  1  2,212  12  . 

3»  Coupons  de  18  obligations  Midi,. . .       259  20  >  3,121  17        259  20  \  3^120  62 

40  Coupons  de  9  oblig.  Est 129  60  l  129  60  ( 

5°  Intérêts  du  compte  courant 20  40  ;  19  70 

B.  Subventiohs  et  dons  divers. 

6*  Subvention  du  Ministère  de  Tins-  \ 

truction  publique 500    »  |                       500 

70  Don  de  l'Université  d'Athènes  (500  ! 

drachme*) 296  10  «««  ■>»         298  W        S»» '« 

8*  DonspourTillustrationde  la  itevi/e.  170    »\                      100    »  i 

90  Don  sans  affectation  spéciale »    1»  |                      100  »  / 


A  reporter 966  70        966  70         998  10       998  10 


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—  XXIX   — 

Repoi*i 966  70 


966  70       998  10 


998  10 


C.  Cotisatioiis,  Tentes,  recettes  diyerses. 

10«  Cotisations  des  mcûibres  ordinaires.  3,800    »  \  3^770 

11»  Souscriptions   de  membres  dona-  I 

teurs 100    »  >  4,077  OS  2OO    »  >  4,244  85 

120  Vente  de  publications  et  médailles.  177  05  \  264  85  ^ 

130  Location  d'une  cave »    »  j  10   » 


8,164  92      8,164  92     8,363  57      8,363  57 


II.  État  comparatif  des  Dépenses  en  i900  et  1901 
A.  Publications. 

1900 


10  Revue  des  Études  grecques 3,765  85 

2»  Bibliographie  (rédaction  de  la) 200 


W' 


965  85 


i90l 

4,181  30 
200    » 


4,381  30 


B.  Encouragements. 

30  Prix  Zographos ■ 1,000    »  \ 

40  Prix  classiques 100  20  >  1,120  20 

5«  Concours  typographique »    ») 

C.  Frais  généraux. 

60  Impressions  diverses 47  80  \ 

70  Loyer,  impositions  et  assurances.  888  45 

80  Service  du  palais  des  Beaux-Arts. .  113  60 

90  Indemnité  de  Tagent  bibliothécaire.  1,000    » 
lOo  Droits  et  frais  divers  à  la  Société 

générale 33  52 

110  Distribution   de   publications 356  48  >  3,151  51 

12«  Recouvrement  des  cotisations 138  41 1 

13«  Frais  de  bureau,  commis,  corres- 
pondance et  divers 205  40 

140  Nettoyage,  éclairage  et  chauffage.  71  80 

450  Médailles 51  40 

160  Reliure  de  livres 244  65  - 


1,000  »  j 

94  50  >  1,394  50 
300  »  ] 

115  65  \ 
904  «  1 

27  « 

1,000  » 

33  20 

532  14  >  3,223  33 

148  99 

216  40 

77  85 

9  35 

158  75  . 

/ 

8,217  56     8,217  56      8,999  13      8,999  13 


///.   Budget  sur  ressources  spéciales  ou  fondation  Zappai. 

(La  dépense  affectée  chaque  année  au  prix  Zappas  est  égale  au  revenu  de  la 
fondation  pendant  Tannée  précédente.) 

Recettes  en  1900  :  355  fr.  50. 
Dépenses  en  1901  :  355  fr.  50. 


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—   XXX  — 

Recettes  Ten  1901  :  336  fr. 
Montant  du  prix  en  1902  :  336  fr. 

IV.   Mouvement  des  fonds  en  1901. 

Solde  en  caisse  au  l''*'  janvier  1901 3,743  98 

Recettes  en  1901  (tableau  ci-dessus  n*  I) 8,363  57 

Rentrées  de  la  rente  Zappas  (année  1901) 336    » 

12,443  55  • 

Sorties  de  caisse  (tableau  n*»  II) 8,999  13 

Prix  Zappas 355  50 

9,354  63      9,354  63 
11  reste  donc  en  caisse  au  31  décembre  1901,  la 

somme  de 3,088  92 

qui  se  décompose  ainsi  : 

1^  Solde  à  la  Société  Générale 3,068  92 

2"*  En  caisse  de  Tagent-bibliothécaire.  20    » 

3,088  92 

Dans  cet  exposé  des  comptes  de  1901  comparés  à  ceux  de 
1900,  vous  remarquerez,  Messieurs,  que  le  total  des  dépenses 
s'étant  élevé  à  8,999  fr.  13  et  celui  des  recettes  à  8,363  fr.  57, 
l'exercice  1901  se  solde  par  une  différence  en  moins  de  635  fr.  56  ; 
encore  dois-je  peut-être  tenir  un  compte  plus  sévère  de  deux 
souscriptions  de  membres  à  vie,  destinées  en  principe  à  être 
capitalisées,  ce  qui  porte  la  différence  réelle  en  moins  à 
835  fr.  56.  Les  espérances  formées  il  y  a  un  an  sur  une  plus- 
value  des  cotisations  et  sur  des  dons  éventuels  s'élevant  à 
1,300  francs  environ  ne  se  sont  donc  pas  réalisées.  11  serait 
toutefois  injuste  de  ne  pas  attirer  votre  attention  sur  les  arti- 
cles 8  et  9  du  tableau  des  recettes  pour  remercier  deux  dona- 
teurs qui  nous  ont  apporté  «hacun  100  francs,  M"*  Eudoxie 
Poinsot  et  notre  ancien  président  M.  Eugène  d'Eichthal.  Mais 
sur  ce  même  tableau  vous  aurez  noté  l'état  -languissant  des 
cotisations  des  membres  ordinaires  :   nous   avons  besoin  de 


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—   XXXI   — 

beaucoup  de  membres  nouveaux^  non  pas  de  25  comme  en  1901 , 
mais  de  50  et  même  de  100. 

Il  me  reste,  Messieurs,  à  vous  présenter  le  projet  de  budget 
pour  1902  :  nous  avons  dû  l'établir  avec  une  extrême  prudence. 

V.  Recettes  prévues  pour  iOOS. 

A.  Intérêts  de  capitaux. 

V  Rente  Deville  3  0/0 500     » 

2«  Coupons  de  154  obligations  Ouest.  2,212  10 
3"  Coupons  de  18  obligations  Midi. .  .      ^^^  ^^  U  4  9i  QO 
4*  Coupons  de  9  obligations  Est. ...  ,    129  60  (  ^'        ^ 
5**  Intérêts  du  compte  courant  à  la  So- 
ciété Générale 20    » 

B.  Subventions  et  dons. 
6**  Subvention  du  Ministère  de  l'Ins- 
truction  publique 500  .  »  l 

7^Don    de    l'Université    d'Athènes  ^     '^^^  *^ 

(500  drachmes) 298  45 

C.  Ck>tisations  et  ventes.  ' 
8**  Cotisations    des    membres    ordi- 
naires        4,000     » 

9**  Vente   des    publications   et    mé-  ^    ' 

dailles 200     » 

Total 8,119  35    8,119  35 

VI.  Dépenses  prévues  pour  iOOS. 

A.  PubUcations. 
1**  Arriéré  de  1901   :  impression  du 

n*  61,  supplément,  brochage. . .  671     » 

2**  Année  1902,  Impression,  moins  le 

dernier  numéro  de  l'année 2,240    »  f    ' 

3*»  Illustration 300 

4^  Rédaction  de  la  Bibliographie. ...         200 

A  reporter 3,511     »    3,511     » 


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—   XXXII  — 


Report 

B.  Encouragement. 
5"  Prix  Zographos 1,000 


3,511     »    3,511     » 


6**  Prix  classiques 

C.  Frais  généraux. 
7*  Loyer,  impositions,  assurance . . , 
S""  Indemnité  de  Tagent-bibliothécaire. 
9"*  Service  du  palais  des  Beaux-Arts. 

10**  Impressions  diverses 

11**  Frais  divers   à   la  Société  Géné- 
rale  

12''  Distribution  de  publications 

13°  Frais  de  recouvrement 

14°  Frais  de  bureau,  de  commis  et  de 

correspondance 

15°  Nettoyage,  éclairage,  chauffage. . . 
16°  Reliure  de  livres 


100 


1,100    » 


910 

»! 

1,000 

» 

200 

» 

60 

» 

35 
4S0 

» 
» 

)  3.190  » 

140 

» 

220 

» 

75 

» 

100 

»i 

7,801     »    7,801     » 


Le  total  des  recettes  prévues  pour  1902  étant  de  8,119  fr.  35 
et  celui  des  dépenses  de  7,801  francs,  l'exercice  1902  se  sol- 
derait par  une  différence  en  plus  de  318  fr.  35.  Cependant 
il  n'y  a  pas  là  de  quoi  chanter  victoire.  En  effet,  cette  diffé- 
rence en  plusj  si  elle  se  produit,  ne  contrebalancera  pas  la 
différence  en  moins  que  je  signalais  il  y  a  quelques  instants, 
et  il  sera  peut-être  nécessaire  de  la  reporter  au  budget  de  1903 
qui  doit  réserver  une  place  au  concours  biennal  de  typogra- 
phie (300  fr.).  D'ailleurs,  nous  ne  perdons  pas  de  vue  les 
mesures  et  les  travaux  assez  dispendieux  que  nécessiterait 
une  meilleure  installation  de  notre  riche  bibliothèque.  Mais 
l'état  actuel  de  nos  ressources  nous  oblige  encore  à  une 
grande  économie  :  il  dépend  de  votre  libéralité  que  nous 
puissions  améliorer  et  développer  ce  qui  reste  en  souffrance 
dans  les  différents  services  de  l'Association. 

Pour  les  membres  de  la  Commission  admlnistratiTe, 
Le  trésorier,  Max  Egger. 


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—    XXXIU  — 


MEMBRES  FONDATEURS  DE  L'ASSOCIATION 

(1867) 


MM. 

-J-  Adbr,  ancien  profes»eur  de  littérature  grecque  à  TAcadémie  de 
Genève,  rédacteur  en  chef  du  Journal  de  Genève  (1). 

^  Alexandre  fCh.),  membre  de  Tlnstitut. 

-f  Bertrand  (Alexandre), membre  de  Tlnstitut,  directeur  du  Musée  des 
antiquités  nationales  de  Saint-Germain. 

jh  Beulé,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Beaux-Arts. 

Bréal  (Michel),  membre  de  Tlnstitut,  professeur  au  Collège  de 
France. 

f  Brunet  de  Presle,  membre  de  Tlnstitut. 

BuRNOUF  (Emile),  ancien  directeur  de  TËcole  française  d'Athènes. 

Gampaux,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy. 

4-  C^ASSANG,  inspecteur  général  de  Tlnstruction  publique. 

'-  Daremberg,  conservateur  de  la  bibliothèque  Mazarine. 

--  DAvm  (baron  Jérôme),  ancien  vice-président  du  Corps  législatif. 

f  Dehèque,  membre  de  Tlnstitut. 

Delyanni  (Théodore-P.),  ancien  président  du  Conseil  des  ministres 
à  Athènes. 

+  Devuxe  (Gustave),  membre  de  l'École  d'Athènes. 

-  DrooT  (Ambroise-Firmin),  membre  de  Tlnstitut. 

--  DiJBNER,  helléniste. 

tDuRUY  (Victor),  de  l'Académie  française,  ancien  ministre  de 
rinstruction  publique. 

-{-  Egger,  membre  de  l'Institut,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Paris. 

•f  EicHTHAL  (Gustave  d'),  membre  de  la  Société  asiatique. 

T  GiDEL,  ancien  proviseur  du  lycée  Condorcet. 

t  Girard  (Jules),  membre  de  l'Institut,  ancien  professeur  k  la  Fa- 
culté des  lettres  de  Paris,  directeur  de  l'Institut  Thiers. 

+  Goumy,  rédacteur  en  chef  de  la  Revue  de  F  Instruction  publique. 

"  GuiGNiAUT,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Inscriptions. 

f  Havet  (Ernest),  memore  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 
France. 

Heuzey  (Léon),  membre  de  l'Institut,  professeur  à  l'Ëcole  des 
Beaux-Arts. 

+  HiGNARD,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

--  HiLLEBRAND,  ancien  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Douai. 

-f  Jourdain  (Charles),  membre  de  l'Institut. 


(1)  La  croix  indique  les  membres  fondateurs  décédés. 


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—  XXllV  — 

iEGOUVÉ,  de  TAcadémie  Française. 

•■  LÉvÊQUE  (Charles),  membre  de  llnstitut. 

"  LoNGPÉRiER  (Adrien  de),  membre  de  rinslitut. 

•-  Maury  (Alfred),  membre  de  rinstitut. 

MÊLAS  (Constantm),  à  Marseille. 

+  Miller  (Emm.),  membre  de  rinstitut. 

4-  Naudet,  membre  de  rinstitut. 

f  Patin,  de  TAcadémie  française,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Paris. 

Perrot  (Georges),  membre  de  rinstitut,  directeur  de  TËcole  nor- 
male supérieure. 

+  RAVAISS0N  (Félix),  membre  de  l'Institut. 

^  Renan  (Ernest),  de  l'Académie  française. 
Renier  (Léon),  membre  de  llnstitut. 
Saint-Marc  Girardin,  de  l'Académie  française. 
Thenon  (l'abbé),  directeur  de  l'École  Bossuet. 
Thurot,  membre  de  l'Institut,  maître  de  conférences  à  l'Ëcole 
normale  supérieure. 

+  Valettas  (J.N.),  professeur  à  Londres. 

••  YiLLEMAiN^  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française. 

••Vincent  (A.-J.-H.),  membre  de  l'Institut. 

-•  Waddington  (W.-Henry),  membre  de  l'Institut,  sénateur. 

WEa  (Henri),  membre  de  l'Institut. 

Wesgher  (Carie),  ancien  professeur  d'archéologie   près  la  Biblio- 
thèque nationale. 

f  Wffte  (baron  J.  de),  membre  de  l'Institut. 


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—  XXXV  — 


MEMBRES  FONDATEURS  POUR  LES  MONUMENTS  GRECS 
ET  POUR  L'ILLUSTRATION  DE  LA  REVUE 


Le  Ministre  de  llnstruction  publique. 

Le  Musée  du  Louvre. 

L'Ëcole  nationale  des  Beaux-Arts. 

L'Université  d'Athènes. 

Le  Syllogue  d'Athènes  pour  la  propagation  des  études  grecques. 

Le  Syllogue  littéraire  hellénique  du  Caire,  V Union, 

Le  Gymnase  Avéroff  à  Alexandrie  (Egypte). 


MM. 

f  Barthélémy  Saint-Hilaire. 
T  Basily  (Demetrius). 

BiRÉLAS  (D.) 

+  Brault  (Léonce). 
f  Brunet  de  Presle. 
Carathéodory-Pacha  (Etienne). 
+  Castorghi  (Euthymios). 
+  Chasles  (Michel). 
Ghéyrier  (Adolphe). 
CoLUGNON  (Maxime). 

GOROmLAS. 

DiDOT  (Amb.-Firmin). 

Drême. 

DuMONT  (Albert). 

)upuis  (Jean). 

-f  Egger  (Emile). 

f  EiCHTHAL  (Gustave  d'). 

EiCHTHAL  (Eugène  d') . 

FoucART  (Paul). 

Graux  (Henri). 

Hachette  et  G*%  libraires  édi- 
teurs. 

+  Hanriot. 

Heuzey  (Léon). 

'+  Làperche. 

T  Laprade  (V.  de). 

Legohte  (Ch.). 


MM. 

Lereboullet  (Léon). 

f  MiSTO  (H.-P.). 

Negropontis. 

+  OcHER  DE  Beaupré  (colonel). 

Parmentier  (général). 

Péucier  (P.). 

Pépin-Lehalleur. 

Perrot  (Georges). 

Put  (A.). 

PoTTiER  (Edmond). 

f  Queux  de  Saint-Hilaire  (mar- 
quis de). 

Reinach  fSalomon). 

Reinach  (Théodore). 

f  Rodocanachi  (P.). 

Rothschild  (baron  Edmond  de). 
Saripolos  (Nicolas). 
Symvouudis. 
Syngros  (A.). 

,  Vaney. 

Vasnier. 

+  Verna  (baron  de). 

-j-  WiTTE  (baron  J.  de). 

T  Wyndham  (Charles). 

T  Wyndham  (George). 

t  Zafiropulo  (E.). 

7  Zographos  (Ghristaki  Effendi). 


M.  Zographos,  déjà  fondateur  du  prix  qui  porte  son  nom,  a  souscrit  à  l'œuvre  des  Monuments 
grecs  pour  une  somme  de  cinq  miÙe  francs.  —  M.  le  baron  de  Witte  et  M.  G.  d'Eichlhal  ont 
souscrit  chacun  pour  une  somme  de  quatre  cents  francs.  ->  M.  le  baron  B.  de  Rothschild,  pour 
deux  cents  francs.  —  M.  Bikélas  pour  cent  francs  (outre  sa  cotisation).  —  De  môme  M.  Làperche 
pour  cent  francs.  —  M.  Pélicier  pour  cent  francs.  ■—  M.  Jean  Dupuis  pour  deux  cent  cinquante 
francs.  —  M.  Adolphe  Ghéyrier,  déjà  fondateur  pour  les  Monuments  grecs,  a  versé  cent  franc»  pour 
nUustratkm  de  Ui  Revue.  ~  M.  Vasnier  et  M.  Ë.  d'Eichthal,  dans  les  mêmes  conditions,  ont  versé 
chacun  cent  francs.  —  M"«  Poinsot  a  également  versé  cent  francs. 


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—   XXXVI   — 


ANCIENS  PRÉSIDENTS  DE  L'ASSOOATION 


1867.  MM.  Patin,      membre  de  rinstitut. 

1868.  Egger,  li. 

1869.  Beulé,  Id. 

1870.  Brunet  de  Presle,  Id. 

1871.  Egger,  Id. 

1872.  Thurot,  Id. 

1873.  Miller,  Id. 

1874.  Heuzey,  Id. 

1875.  Perrot,  Id. 

1876.  Egger,  Id. 

1877.  Cbassang,  inspecteur  général  de  rUniversilé. 

1878.  FoucART,  membre  de  Plnstitut. 

1879.  Gidel,  proviseur  du  Lycée  Condorcet. 

1880.  Dareste,  membre  de  Tlnstitut. 

1881.  Weil,  Id. 

1882.  Miller,  Id. 

1883.  Queux-de-Saint-Hilaire  (marquis  de). 

1884.  Glachant,  inspecteur  général  de  l'Université. 

1885.  Jourdain,  membre  de  Tlnstitut. 

1886.  Gréard,  Id. 

1887.  Girard  (Jules),        Id. 

1888.  Mézières,  Id. 

1889.  Croiset  (A.),  Id. 

1890.  Maspero,  Id. 

1891.  Renan  (Ernest),      Id. 

1892.  HoussAYE  (Henry),  Id. 

1893.  CoLLiGNON  (Max),     Id. 

1894.  SCHLUMBERGER  (6.),  Id. 

1895.  Bkélas  (D.). 

1896.  Bréal  (M.),  membre  de  llnstitut. 

1897.  Decharme   (P.),  professeur  à  la  Faculté   des 

lettres. 

1898.  Croiset  (M.),  professeur  au  Collège  de  France. 

1899.  Héron  de  Villeposse,  membre  de  Tlnstitut. 

1900.  d'Eighthal  (Eugène). 

1901.  Girard  (P.),  professeur  &  TEcole  Normale  supé- 

rieure. 


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—  XXXVII  — 


MEMBRES  DU  BUREAU  POUR  1902-1903 

Président  :  M.  Salomon  Reinach. 
!•'  Vice-Président  :  M.  Pottier. 
2«  Vice-Président  :  M.  Tannery. 
Secrétaire-archiviste  :  M.  Am.  Hauvette. 
Secrétaire-adjoint  :  M.  Puech. 
Trésorier  :  M.  Max  Egger. 

MEMBRES  DU  COMITÉ  POUR  1902-1903 
Nommés  en  1900. 

MM.    BiKÉLAS.  MM.    DlËHL. 

HÉRON  DE  VnXEFOSSE.  SaGLIO. 

FOUCART. 

Fougères. 


MM. 


MM. 


MM. 


MM. 


MM. 


Nommés  « 

en  1901. 

Babelon. 
Bréal. 
D'Eichthal. 
Dareste. 

MM.  Houssaye. 
Ruelle. 

MiCHON. 

Nommés 

en  1902. 

Croiset  (Alfred). 

COLUGNON. 

Girard. 
Degharhe. 

MM.   Omont. 
Weil. 
Bernés. 

COMMISSION  ADMINISTRATIVE 

BiKÉLAS. 

Croiset  (Alfred). 
Dareste. 

D'EiGHTHAL  (Eug.). 

Houssaye  (Henry). 

MM.   Maspero. 
Pottier  (E.). 
Ruelle  (C.-Em.). 
Vasnier. 

COMMISSION  m 

l  PUBLICATION 

BiKÉLAS. 

Haussoullier. 
Houssaye  (Henry). 
Maspero. 

MM.  Reinach  (Théodore),  rédac- 
teur en  chef-gérant  de  la 
Revue. 
Les  anciens  présidents  de 
TAsssociaiion. 

COMMISSION  ARCHÉOLOGIQUE 

CoLUGNON  (Max.).                      MM.  Martha  (J.). 
Gun.LAUME.                                       Perrot  (G.). 
Haussoullier.                                  Pottier  (E.). 
Héron  de  V^lefosse.                       Reinach  (Th.). 
Heuzey  (L.).                                     Saglio. 

HOMOUK, 

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—   XXXVIII   — 

MEMBRES  DONATEURS 


f  AcHiLLOPOULO,  à  Paris. 

Adam  (M"«  Juliette),  à  Paris. 

Alpherakis  (Achille),  à  Taganrog  (Russie). 

f  Anquetil,  inspecteur  d'Académie  honoraire,  à  Versailles. 

ANTROBUs(Fr.),  à  Londres. 

f  Athanasudis  (Athanasios),  à  Taganrog. 

AuvRAY  (l'abbé  Emmanuel),  à  Rouen. 

+  AviERiNO  (Antonin),  à  Taganrog. 

Baltazzi,  à  la  légation  de  Grèce,  à  Constantinople. 

Banque  nationale  de  Grèce,  à  Athènes. 

Barenton  (Arm.  de),  à  Paris. 

+  Baret,  avocat  à  Paris. 

-'  Basiadis  (Hiéroclès-Constantin),  à  Constantinople. 

Basili  (Michel  G.  A.),  docteur  en  droit,  à  Athènes. 

Bassia  (Typaldo),  à  Athènes. 

Beaudouin   (Mondry),  professeur  &  la  Faculté  des  lettres  de  Tou- 
louse. 

Béer  (Guillaume),  k  Paris. 

Berranger  (l'abbé  H.  de),  à  Trouville. 

+  Berthault  (E.  a.),  docteur  es  lettres,  à  Paris. 

•j-  Beulé  (Ernest),  secrétaire   perpétuel  de  l'Académie  des  Beaux- 
Arts. 

f  BiENAYMÉ  (Jules),  membre  de  l'Institut. 

BiKÉLAS  (D.),  à  Athènes  (!]. 

BiMPOS  (Th.)  archevêque  ae  Mantinée. 

BiSTis  (Michel-L.),  à  Corthion  (d'Andros),  Grèce. 

Blampignon  (l'abbé),  à  Vanves. 

t  BouNOS  (Élie),  à  Paris. 

Bousquet  (l'abbé),  maître  de  conférences  à  l'Institut  catholique 
Paris. 

+  Boutroue,  à  Paris. 

4*  Braïlas  (Armenis),  ministre  de  Grèce,  à  Londres. 

j-  Brault  (Léonce),  ancien  procureur  de  la  République,  à  Paris. 

Brosselard  (Paul),  lieutenant-colonel  en  retraite,  à  Vendôme. 

f  Brunet  de  Presle  (Wladimir),  membre  de  l'Institut. 

BRYENNiosfPhilothéosJ,  archevêque  de  Nicomédie  (Turquie). 

t  Calvet-Rognut  (le  baron  Pierre),  licencié  es  lettres,  à  Paris. 

Garapanos  (Constantin),  correspondant  de  l'Institut,  à  Athènes. 

Caratheodory-Pacha  (Et.),  ancien  ministre  de  Turquie,  à  Bruxelles. 

Cartault  (A.),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 

Casso  (M"«),  à  Kischeneff  (Russie). 

ÎCASTORcms  (Euth.|,  professeur  à  l'Université  d'Athènes. 
ERCLE  hellénique  d  Alexandrie  (Egypte). 
Chaplain  (J.-C.),  membre  de  l'Institut. 
f  Charamis  (Adamantios),  professeur  à  Taganrog. 

(I)  Doo  d'une  tomme  de  200  francs. 


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—   XXXIX   — 

ÎCflASLES  (Michel),  membre  de  llnstitut. 
HASLES  (Henri),  à  Paris. 
Chassiotis  (G.J,  fondateur  du  lycée  de  Péra,  à  Paris. 
Chévrier  (Ad.),  avocat-général,  à  Paris. 

CflÉVRiER  (Maurice),  attaché  au  Ministère  des  affaires  étrangères. 
Choisy  (Auguste),  inspecteur  général  honoraire  des  ponts  et  chaus* 
sées,  à  Paris. 

ÎCflRiSTOPOULOS,  ministre  de  Tlnstruction  publique  en  Grèce. 
HRYSOYELONi  (Léouidas),  négociant,  à  Athènes. 
Clado  (Costa),  à  Londres. 
Clado,  docteur,  à  Paris. 

CoLARDEAU,  Chargé  de  cours  à  l'Université  de  Grenoble. 
CoLWC  (Armand  et  C**),  libraires-éditeurs,  à  Paris. 
CoicBOTHECRAS  (Sp.),  à  Odcssa. 
CoNSTANTiNiDis  (Zauos),  à  Coustautinople. 
CoRGiALEGNO  (MaHuo),  négociant,  à  Londres. 
f  CoRONio  (Georces),  à  Paris, 
f  CouMANOUDis    (Et.-A.),    correspondant  de  llnstitut,  professeur  & 

rUniversité  d'Athènes. 
CouRCEL   (baron   Alphonse  de)^    sénateur,  ancien  ambassadeur  à 

Londres. 
+  CousTÉ  (E.),  ancien  directeur  de  la  manufacture  des  tabacs,  à  Paris. 
+  Couve  fL.),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  à  Nancy. 
UROISET  (Alfred),  membre   de  Tlnstitut,  doyen  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Paris. 
Croiset  (Maurice),  professeur  au  Collège  de  France,  à  Versailles. 
CucHEVAL  (Victor),  ancien  professeur  au  lycée  Condorcet,  à  Paris. 
Dalmeyda  (G.),  professeur  au  lycée  Michelet,  à  Paris. 

ÎDamaschino,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 
ARESTE  (Rod.),  membre  de  llnstitut,  à  Paris. 

Dellaporta  (Vrasidas),  àTaganrog. 

Decharme  (Paul),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 

Delyanni  (N.),  ministre  de  Grèce,  à  Paris. 

+  Demetrelus  fC),  à  Odessa. 

f  Desjardins  (Cnarles-Napoléon),  membre  de  llnstitut. 

Desjardins  (M"«  veuve  Charles-Napoléon),  à  Versailles  (1). 

f  Deville  (Gustave),  docteur  es  lettres,  membre  de  l'École  fran- 
çaise d'Athènes. 

Deviue  (M"*»  veuve),  à  Paris  (2). 
DiDiON,  inspecteur  général  des  ponts  et  chaussées. 
DiDOT  (Ambroise-Firmin),  membre  de  l'Institut. 
IDOT  (Alfred),  libraire-éditeur,  à  Paris. 

Dieux,  professeur  au  lycée  de  Nantes. 

f  DoRiSAS  (L.),  à  Odessa. 

Dossios  (N.),  professeur  k  l'école  commerciale  supérieure  de  lassy. 

DouDAS  (D.),  à  Constantinople. 

DouLCET  (Mgr),  évèque  de  Nicopoli,  à  Paris. 


(2) 


DoQ  d'une  tomme  de  150  francs. 
Don  d'une  rente  annuelle  de  500  francs. 


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—    XL   — 

ÎDozoN  (Aug.),  ancien  consul  de  France, 
Drême,  président  de  la  Cour  d'appel  d'Agen. 
DuMONT  (Albert),  membre  de  Tlnstitut. 
Dupuis,  proviseur  honoraire,  à  Paris. 
DORRBACH,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

ÎDuRUT  (Victor),  de  TAcadémie  française. 
ussoucHET,  professeur  au  lycée  Henri  IV,  à  Paris. 
Ecole  Bossuet,  à  Paris. 
Ecole  Hellénique  d'Odessa. 
Ecoles  publiques  orthodoxes  de  Chios. 
ÉDET,  professeur  au  lycée  Henri  IV,  à  Paris. 
f  Egger  (Emile),  membre  de  l'Institut. 
Egger  (M"*  veuve  Ém.),  à  Paris. 
Egger  (Max),  professeur  au  lycée  Henri  IV. 

Egger  (Victor),  professeur-adjoint  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 
f  Eighthal  (Gustave  d'),  membre  de  la  Société  asiatique,  à  Paris. 
EiCHTHAL  (Eugène  d'),  à  Paris. 

EsTOURNELLES  DE  CONSTANT  (barou  Paul  d'),  député,  &  Paris. 
Expert  (Henry),  publiciste,  à  Paris. 
Faueros  (Nicolas),  à  Taganrog  (Russie). 
Fallex  (Eug.),  proviseur  honoraire  du  lycée  Charlemagne. 
Falliéres,  président  du  Sénat,  ancien  ministre  de  la  Justice  et  des 

Cultes, 
f  Ferry  (Jules),  ancien  président  du  Sénat. 
Fix  (Théodore),  colonel  d'état-major,  à  Paris. 
FoucART  (Paul),  membre  de  l'Institut. 
FouRNiER  (M»*  veuve  Eugène),  à  Paris. 
Gennadius  (J.),  ministre  de  Grèce,  à  Londres. 
Gevaert  (F.-Aug.),  directeur  du  Conservatoire  royal  de   musique 

à  Bruxelles. 

Gunnaros  (Thrasybùle),  négociant,  à  Constantinople. 

GiDEL  (Ch.),  ancien  proviseur  du  Lycée  Condorcet. 

GiLLON  (Félix),  magistrat  à  Bar-le-Duc. 
ïiLLON  (G.),  à  Paris. 

Î  Girard  (Jules),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'Institut  Thiers. 
IRARD  (Paul),  maître  de  conférences  à  l'École  normale  supérieure. 
+  GiRAUD  (Ch.),  membre  de  l'Institut. 

f  Glachant  (Ch.),  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique. 
GoELZER,  maître  de  conférences  à  l'École  normale  supérieure. 
GoiRAND  f  Léonce),  avoué  près  la  Cour  d'appel  de  Paris. 
GoiRAND  (Léopold),  avoué  près  le  tribunal  civil  de  la  Seine,  ancien 

député  des  Deux-Sèvres,  à  Paris. 
Gonnet  (l'abbé),  docteur  es  lettres,  à  ËcuUy,  près  Lyon. 
Grandin  (A.),  à  Paris. 
Graux  (Henri),  à  Vervins  (Aisne). 
Gréard,  de  l'Académie  française,  recteur  honoraire  de  l'Université  de 

Paris. 

Î  Grégoire,  archevêque  d'Héraclée,  à  Constantinople. 
Gumuchguerdane  (Michalakis),  à  Philippopolis. 
RYPARis  (N.),  consul  de  Grèce,  à  Sébastopol. 
Gymnase  Avéropf,  à  Alexandrie  (Egypte). 


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—   XLI   — 

Gymnase  de  Janina. 

Hachette  (L.)  et  C'%  libraires-éditeurs,  à  Paris. 

Hadji-Costa  (Lysandre),  directeur  de  TÈcole  hellénique,  à  Odessa. 

f  Hanriot  (H.),  professeur  honoraire  de  Faculté,  à  Chartres. 

Hauvette  (Amédée),  maître  de  conférences  àTÈcole  normale  supé- 
rieure. 

f  Havet  (Ernest),  membre  de  Tlnstitut,  professeur  au  Collège  de 
France. 

f  Havet  (Julien),  bibliothécaire  à  la  Bibliothèque  nationale. 

Havet  (Louis),  membre  de  Tlnstitut,  professeur  au  Collège  de  France. 

Hériot-Bunoust  frabbé  L.),  à  Toulouse. 

ÎHeuzey,  conseiller  à  la  cour  d'appel  de  Rouen. 
EUZEY  (Léon),  membre  de  Tlnstitut. 
HoDGi  Effendi  (Jean),  conseiller  d'Ëtat,  à  Constant! nople. 
Houssaye  (Henry),  de  l'Académie  française. 
f  Inglessis  (Alex.),  à  Odessa. 
Inglessis  (P.),  à  Marseille. 
Jamot  (Paul),  attaché  au  musée  du  Louvre. 
Jasonidis,  à  Limassol  (île  de  Chypre). 
JoANNiDis  (Emmanuel),  scholarque,  à  Amorgos  (Grèce), 
t  JoLLY  d'Aussy  (D.-M.)  au   château  de    Crazannes  (Charente-Infé- 
rieure). 
Jordan  (Camille),  membre  de  l'Institut,  à  Paris. 
JoRET  (Ch.),  membre  de  l'Institut,  à  Paris. 
f  Kalvocoressis  (J.  Démétrius),  négociant,  à  Constantinople. 
KoNTOSTAVLOS  (Alexandre),  ancien  ministre  à  Athènes. 
+  KoNTOSTAVLOS  (Othou),  à  Marseille. 
•{•  KosTÊs  (Léonidas),  à  Taganrog. 
KouNDOURi  [Panaghi),  à  Marseille. 
Krivtzoff  fM"«),  en  Russie. 
+  Labitte  f  Adolphe),  libraire  à  Paris. 

f  Lacroix  (Louis),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 
Lafaye  (Georges),  professeur-adjoint  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris. 
Laloy,  agrégé  des  lettres,  à  Paris. 
Lamy  (Ernest),  à  Paris. 
Landelle  (Charles),  peintre,  à,  Paris. 

ÎLaperche,  à  Paris  (1). 
Lattry  (A.),  à  Odessa. 
Lattry  (Georges),  président  du  musée  et  de  la  bibliothèque  de 
l'École  évangélique,  à  Smvrne. 
f  Lattry  (D'  Pélopidas),  à  Odessa. 

Lazzaro  (Périclès-Hadji),  vice-consul  des  Etats-Unis,  à  Salonique. 
Le  Bret  (M»«),  à  Paris. 
Lebègue  (Henri),  chef  des  travaux  paléographiques  à  l'Ecole  des 

Hautes  Etudes. 
Lechat,  charçé  de  cours  à  la  Faculté  des  lettres,  Lyon. 
Lecomte  (Ch.j,  négociant  à  Paris. 
Legantinis  (J.-E.),  négociant  à  Odessa. 

(!)  Don  d'une  somme  de  100  francii. 


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—    XLII   — 

Legrand    (Emile),    professeur    à  TEcole    des  langues    orientales 

vivantes,  à  Paris. 
Lereboullet  (D**  Léon),  membre  de  TAcadémie  de  médecine. 
•{•  Lesseps  (Ferdinand  de),  de  l'Académie  française. 
Leudet  (M"'  V^«),  à  Piencourt,  par  Thiberville  (Eure). 
+  Leviez  (Ernest),  à  Paris, 
t  LuDLOW  (Th.-W.),  à  New-York. 
Lur-Saluces  (comte  de),  à  Paris. 
Macmillan  (Georges-A.),  éditeur,  à  Londres. 
Maggiar  (Octave),  négociant,  à  Paris. 
Maisonneuve  fJean),  libraire-éditeur,  à  Paris. 

ÈMallortib  (H.  de),  principal  du  collège  d'Arras. 
ANOUSSis  ^Constantin),  à  Athènes. 
Manoussis  (Démétrios),  à  Paris. 
-•  Manzavinos  (R.),  à  Odessa. 
•■  Marango  (M^t),  archevêque  latin  d'Athènes. 
f  Marcellus  (comte  Edouard  de),  ambassadeur  de  France  à  Ck>ns* 

tantinople. 
f  Martin  fTh.-Henri),  membre  de  Tlnstitut. 

Maspero   (G.),  membre  de  Tlnstitut,  directeur  général  du   service 
'  des  antiquités  et  des  musées  Egyptiens,  au  Caire. 
Maurice  (Jules),  associé  correspondant  national  de  la  société  des 

Antiquaires,  à  Paris. 
f  Maurice  (M"*  Ch.J  née  Vincent. 
Mavro  (Sp.),  à  Athènes. 
Mavrocordato  (le  prince  Nicolas),  ministre  de  Grèce  à  Constanti- 

nople. 
Mavrocordato  (le  colonel  Alexandre-Constantin). 
Mavrogordato  (M.),  à  Odessa. 

MAVROMicnALis  (Kyriacoulis  Petrou),  ministre,  à  Athènes. 
Maximos  (P.),  à  Odessa. 

ÎMazerolle  (Joseph),  artiste  peintre,  à  Paris. 
Mêlas  (B.),  à  Athènes. 
Mêlas  (Léon),  à  Athènes. 
f  Metaxas  (Stavro),  à  Marseille. 

MEYER(Paul),  membre  de  Tlnstitut,  directeur  de  TÉcole  des  Char- 
tes. 
MicHON  (Etienne),  conservateur-adjoint  au  Musée  du  Louvre. 
MiLLiET  (Paul),  à  Paris. 
f  MiSTO  (H.-P.j,  négociant,  à  Smyrne  (1). 
Monceaux  (PaulJ,  professeur  au  lycée  Henri  IV,  à  Paris. 
•f  MoNGiNOT  (Alfred),  professeur  au  lycée  Condorcet,  à  Paris. 
fMouRiER  (A.),  vice-recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Paris, 
f  Negroponte  (Michel),  négociant  à  Paris. 
Negroponte  (Démétrios),  àTaganrog. 
f  Negroponte  jJean),  à  Paris. 
Paris, 
de  Crète,  homme  de  lettres,  à  Athènes. 


Negropontes  (Ulysse],  à 
NicoLAïDÈs  (G.),  de  l  île  c 


(1)  Doa  d  uno  somme  de  800  francs. 


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—   XLIII    — 

NicoLAïDÈs  (Nicolaos),  à  Taganrog. 

NicoLOPOULO  fJean-G.),  à  Paris. 

NicoLOPOULO  (Nicolas-G.),  à  Paris. 

NoLHAC  (P.  de),  conservateur  du  Palais  de  Versailles. 

Omont  (Henri),  membre  de  Flnstitut,  conseryateur  à  la  Bibliothèque 

nationale. 
Paisant  (A.),  Président  du  tribunal,  à  Versailles. 
Papaddotriou  (Sinodis),  professeur  à  TUniversité  d'Odessa. 
Paraskevas  (Wladimir),  à  Odessa. 
f  Parissi,  à  Paris. 

Parmentier  (le  général  Théodore),  à  Paris. 
+  Paspati  (J.-F.),  à  Odessa. 
Paspatis  (Georges),  à  Athènes. 
+  Patin,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française. 
FÉLiciER,  archiviste  de  la  Marne,  à  Ch&lons  (i). 

ÎPerrard  (Emile),  professeur  au  Collège  Stanislas,  à,  Paris. 
Perrin  (Ernest]. 
Perrin  (Hippolyte). 
Persopoulo  (N.),  à  Trébizonde  (Turquie  d'Asie). 
+  Pesson,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  à  Paris. 
Peyre  (Roger),  professeur  au  Lycée  Charlemagne,  à  Paris. 
f  Phardys  (Nicolas  B.),  à  Samothrace. 
PisPAS  (D^  B.),  à  Odessa. 
PoTTiER  (Edmond),  membre  de   TlnsUtut,  professeur  à  TÉcole  du 

Louvre,  à  Paris. 
+  PsicHA  (Etienne),  à  Athènes, 
t  Queux  de  Saint-Hilaire  (marquis  de),  à  Paris 
Ragon  (l'abbé),  professeur  à  l'Inslitut  catholicjue,  à  Paris. 
Rambaud  (Alfred),  sénateur,  membre  de  l'Institut. 
Reinach  (Joseph),  ancien  député,  à  Paris. 
Reinach  (Salomon),  membre  de  l'Institut,   conservateur-adjoint  au 

musée  gallo-romain  de  Saint-Germain. 
Reinach  Théodore),  directeur  de  la  Revue  des  Études  grecques,  à 

Paris. 
Renauld,  professeur  au  lycée,  à  Montauban. 
f  Renieri  (Marc),  gouverneur  honoraire  de  la  Banque  nationale, 

à  Athènes, 
f  RuNT  (comte  Paul),  membre  de  l'Institut  et  de  la  Société  des 

antiquaires  de  France,  à  Paris. 
f  RiCHARD-KoENiG,  à  Paris. 

RiDDER  (de),  professeur  à  la  Faculté  des  Lettres  d'Aix. 
-f*  RiSTELHUBER,  ancien  bibliothécaire,  à  Strasbourg, 
f  RoBERTET,  licencié  es  lettres,  chef  de  bureau  au  ministère   de 

l'Instruction  publique. 
••  RocHEMONTEix  (M*"  de),  à  Paris. 
••  RoDOCANAcm  fTh.-P.),  à  Odessa. 
•  •  RoDOCANACHi  (Picrre),  à  Paris. 
RoDOCANACHi  (Michcl-É.),  à  Marseille. 

(1)  DoD  d'une  somme  de  100  francs. 


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—  xuv  — 

ÎRoMANOS  (J.),  proviseur  du  Gymnase  de  Corfou. 
OTHSGHiLD  (le  barou  Edmond  de),  à  Paris. 

Ruelle    (Ch.-Ëmile),    administrateur  de    la  bibliothèque    Sainte- 
Geneviève. 

Sarakiotis  (Basile^,  àConstantinople. 

Saraphis  (Aristide),  négociant,  à  Mételin. 

+  Sampolos  (Nicolas),  professeur  à  TUniversité  d'Athènes. 

Sathas  (Constantin),  à  Paris. 

Sayce,  professeur  à  l'Université  d'Oxford. 

ScARAMANGA  (Pierrc-Jcau) ,  à  Neuilly  sur-Seine. 

-j-  ScARAMANGA  fJean-E.|,  à  Marseille. 

+  ScARAMANGA  (Jcan-A.),  à  Taganrog. 

ScARAMANGA  (Doucas-J.),  à  Tagaurog. 
ScARAMANGA  fJean-P.],  à  Taganrog. 
ScARAMANGA  (Stamatio^,  à  Taganrog. 
ScHLiEMANN  (H.),  &  Athènes. 
ihlumberger  (Gustave),  membre  de  l'Institut,  à  Paris. 

f  ScLAVo  (Michel),  à  Odessa. 

SiBiEN  (Armand),  architecte,  à  Paris. 

+  SiNADîNO  (Michel),  à  Paris. 

••  SiNADiNO  (Nicolas),  à  Paris. 

••  SiNANO  (Victor),  à  Paris. 

••  Somakis  (M»*  Hélène),  à  Paris. 

f  Souchu-Servinière,  à  Laval. 

SouTzo  (prince    Grégoire  G.),  ancien    sénateur    de   Roumanie,  à 
Bucarest. 

SouTzo  (prince  Constantin  D.),  à  Slobosia-Corateni  (Roumanie). 

Souvadzoglou  (Basile),  banquier,  à  Constantinople. 

f  Stephanovic  (Zanos),  négociant,  à  Constantinople. 

Sully-Prudhomme,  de  l'Académie  française. 

f  SvoRONOS  (Michel),  négociant,  à  Constantinople. 

Syllogue  littéraire  Hermès,  à  Manchester. 

+  Symvouudès,  conseiller  d'Ëtat,  à  Saint-Pétersbourg. 

f  Syngros  (A.],  à  Athènes. 

Tannery  (Paul),  directeur  de  la  manufacture  de  tabacs,  à  Pantin 
(Seine). 

••  Tarlas  (Th.),  à  Taganroç. 

•  Telpy,  professeur  à  l'Université  de  Pesth. 

"  Theogharidès  (Constantinos),  à  Taganrog. 

••  TaiÈRE  (marauis  de),  à  Paris. 

TouGARD  (l  abbé),  professeur  honoraire  au  petit  séminaire  de  Rouen. 

f  TouRNiER  (Ëd.),  maître  de  conférences  à  l'École  normale  supé- 
rieure, àrans. 

TouRTOULON  (baron  de),  à  Valergues  (Hérault). 

Travers,  directeur  des  postes  et  télégraphes,  à  Montpellier. 

TsACALOTOS  Œ.-D.),  à  Athènes. 

Université  d'Athènes  (i), 

f  Valieri  (Jérôme),  à  Marseille. 

(i)  L*Univenité  d'AthèD«8  •'inscrit  annuellement  pour  une  tomme  de  quatre  eentM  /ironct. 


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—  XLV   — 

f  Valieri  (N.),  à  Odessa.  * 

Yaueri  (Oct.K  à  Londres. 

Yasnier,  grenier  des  bâtiments,  à  Paris. 

f  Yenieri  (Anastase),  ancien  directeur  de   rinstîtut  hellénique  à 

Galatz  (Roumanie),  à  Constantinople. 
Vlasto  (Antoine),  à  Paris, 
f  Vlasto  (Ernest),  à  Paris. 
Ylasto  (Et.-A.^,  à  Ramleh  San  Stephano,  Alexandrie  (Egypte). 

Î  Vlasto  (Th.j,  &  Liverpool. 
VouLiSMAS  (É.),  archevêque  de  Corfou. 
VuciNA  (Al.-G.),  à  Odessa.  , 

VuciNA  Œmm.-G.),  à  Athènes. 
VuciNA  (J.-G.),  à  Odessa. 

f  Waddington  (W.  Henry),  membre  de  Tlnslitut,  sénateur. 
Wescher  (Carie),  ancien  professeur  d'archéologie  près   la  Biblio- 
thèque nationale,  à  Paris. 
Xanthopoulos  (Dem.),  à  Odessa. 

ÎXydus  (NicolasJ,  artiste  peintre  à  Paris. 
YDiAS  (Sp^,  à  Athènes. 
+  Zappas  (Constantin),  fondateur  du  prix  Zappas. 
'•  ZAMPm  (Georges),  négociant. 
••  Zavitzianos,  docteur-médecin,  à  Corfou. 
"  ZiFFO  (L.),  négociant,  à  Londres. 
•j-  ZoGRAPHOS  (Christaki  EflFendi),  fondateur  du  prix  Zographosj  à 

Paris. 
f  ZoGRAPHOS  (Xénophon),  docteur-médecin,  à  Paris. 


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LISTE  GÉNÉRALE  DES  ME&IBRES  AU  T  DÉCEMBRE  1902 


Nota.  Lm  «siérisqaet  désignent  les  membres  donateurs. 


MM. 

AcKERMANN  (Fabbé),  professeur  de  philosophie  au  collège  Stanislas, 
51,  rue  Madame.  —  1892. 

*  Adam  (M»«  Juliette),  198,  boulevard  Malesherbes.  —  1883. 
Albear  (J.  F.  de),  docteur,  professeur  de  langue  grecque  à  TUni- 

versité  de  la  Havane,  île  de  Cuba.  —  1894. 
Alexandre  (le  R.  P.),  du  monastère  Lavra  au  Mont-Athos.  —  1897. 
Allègre,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon.  — 1892. 

*  Alpherakis  (Achille),  à  Taganrog  (Russie).  —  1869. 

Andreadês  (M"*),  fondatrice  et  ex-directrice  de  la  maison  d'éduca- 
tion franco-grecque  du  Caire,  9,  rue  Château-Fadaise,  à  Nîmes. 

—  1867. 

*  Antrobus  (Fr.),  oratory,  S.  W.,  à  Londres.  —  1879. 
Apostolidis  (G.],  à  Constantinople.  —  1880. 

Ardaillon,  proresseur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille.  —  1899. 

AsTERUDÈs,  au  consulat  de  Grèce  à  Salonique.  —  1893. 

Athanassaki  (Jean),  avocat,  au  Caire  .  —  1880. 

AuDOUiN  (Ed.),  docteur  es  lettres,  professeur  de  philologie  et  d'an- 
tiquités grecques  et  latines  à  la  Faculté  des  lettres,  villa  des 
Cèdres,  chemin  des  Sables,  Poitiers.  — 1895. 

AuTiÉ  (Fernand),  professeur  au  lycée  de  Montpellier,  33,  boulevard 
Louis-Blanc.  — 1893. 

*AuvRAY  (rabbé),  curé    de  Saint-Joseph,  à  Rouen,  4,   rue  Bihorel. 

—  1892. 

Babelon  (Ernest),  conservateur  au  Cabinet  des  médailles,  membre 

de  rinstitut,  30,  rue  de  Verneuil.  —  1890. 
Baguenault    de   Puchesse  (Gustave),   docteur  es  lettres,    156,  rue 

Bannier,  à  Orléans.  —  18o7. 
Bailly  (Anatole),  correspondant  de  Tlnstitut, professeur  honoraire  de 

rUniversité,  à  Orléans,  91,  rue  Bannier.  — 1867. 
*Baltazzi  (Georges),  35,  rue  Achamon,  Athènes.  — 1895. 

*  Banque  nationale  de  Grèce,  à  Athènes.  —  1868. 

*  Barenton  (Arm.  de),  9,  place  du  Palais-Bourbon.  —  1877. 

Baron  (Ch.),  docteur  es  lettres,  professeur  de   littérature  ancienne 
à  la  Faculté  des  lettres,  69,  rue  Blatin,  à  Clermont-Ferrand.  — 1890. 
Barth  (A.),  membre  de  Tlnstitut,  10,  rue  Garancière.  —  1898. 

*  Basili  (Michel  G.-A.),  docteur  en  droit,  rue  des  Muses,  à  Athènes. 

—  1890. 


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—  XLVII   — 

Basily  (Alexandre  de),  15,  rue  Lesueur.  —  1894. 

*  Bassu  (Typaldo),  député,  avocat  à  la  Cour  suprême,  agrégé  de 
l'Université,  23,  rue  Philhellènes,  Athènes.  —  1895. 

Bayet  (Ch.),  directeur  de  renseignement  supérieur  au  ministère  de 
rinstruction  publique,  rue  de  Grenelle,  110.  —  1875. 

*  Beaudouin  (Mondry),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Tou- 

louse. — 1884. 
Beun  et  C'%  libraires-éditeurs,  52,  rue  de  Vaugirard.  —  1884. 
Bellangër  (L.),  professeur  au  Lycée  d'Auch.  —  1892. 
Bérard  (Victor),  maître  de  conférences  à  l'Ecole  pratique  des  Hautes 

Etudes,  58,  rue  de  Vaugirard.  —  1892. 
Berger,  professeur  au  Lycée  Voltaire,  72,  avenue  de  la  République. 

—  1896. 

Bernard  (Camille),  architecte  diplômé  du  Gouvernement,  21,   rue 

de  rOdéon.  —  1902.       ' 
Bernés  (Henri),  professeur  au  Lycée  Lakanal,   membre  du  Conseil 

supérieur  de  rinstruction  publique,  127,  boulevard  Saint-Michel. 

—  1893. 

*  Berranger    (l'abbé  H.   de),    curé  de    Saint-Mihiel,   à   Trouville 

(Calvados).  —  1869. 
Bertrand-Gesun  (M"'  la  baronne),  47,  rue  de  Courcelles.  — 1899. 
Beuruer  (l'abbé),  docteur  es  lettres,  chanoine  honoraire,  curé  de 

Notre-Dame-dAutluil,  4,  rue  Corot.  —  1886. 
Bévotte  (C.  de),  51,  rue  Duplessis,  à  Versailles.  —  1896. 
BiBESGO  (prince  Alexandre),  69,  rue  de  Courcelles.  —  1888. 
BiBUOTHÈQUE  ALBERT  DuHONT,  à  la  Sorboune.  — 1890. 
BiBUOTHÈQUE  de  l'Université  de  Liège.  —  1891. 
BiBUOTHÈQUE  de  l'Université  de  Tubingue.  —  1900. 
BiDEZ  (J.),  chargé  de  cours  à  l'Université,   48,  boulevard  Léopold, 

Gand.  —  1895. 
BiGNAULT  (Ed.),  71,  rue  de  la  Victoire.  — 1898. 

*  BiKÉLAS  (p.),  1,  rue  Valaoritis,  Athènes.  —  1867. 

*  BiMPOS  fthéoclète),  archevêque  de  Mantinée  (Grèce).  -—  1868. 

*  BiSTis    (Michel),  ancien  sous-directeur  du  Lycée   hellénique    de 

Galatz,  à  Corlhion  (d'Andros),  Grèce.  —  1883. 

*  Blampignon  (l'abbé),  ancien  professeur  à  la  Faculté  de  théologie  de 

Paris,  17,  rue  d'Issy,  à  Vanves.  —  1869. 
Blanghet    (J.-Adrien),  bibliothécaire    honoraire    au  Cabinet   des 

médailles,  40,  avenue  Bosquet,  Paris,  vn*.  — 1894. 
Bloch  (G.),  maître  de  conférences  à  l'École   normale  supérieure, 

72,  rue  d'Alésia.  —  1877. 
Bodin,  agrégé    de    l'Université,  professeur    au  Collège    Stanislas, 

7,  rue  d'Assas.  —  1894. 
Boissier  (Gaston),  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie  des 

inscriptions  et  belles-lettres,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie 

française,  au  palais  de  l'Institut,  23,  quai  Conti.  — 1869. 
Bonhomme  (M"«),  7,  rue  Lantiez.  —  1899. 
BoNNASSiES  (Jules),  Marina  dei   Ronchi  Massa,  provincia  di  Massa 

Carrara,  Villa  Anna  (Italie).  —  1893. 
BoppE  (Auguste^,  consul  général  de  France,  à  Jérusalem  —  1885. 
Bordeaux  (P.),  98,  boulevard  Maillot,  à  Neuilly-sur-Seine.—  1894. 


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—   XLVIII   — 

BoTTi  (G.),  conservateur  du  musée  gréco-romain  d'Alexandrie 
(Egypte). —1896. 

Bouché-Lkclerco  (A.),  membre  de  Tlnstitut,  professeur  d'histoire 
ancienne  à  la  Faculté  des  lettres,  26,  avenue  de  la  Source,  à  Nogent- 
sur-Marne  (Seine).  —  1902. 

Boucherie  (Adhémar),  ancien  chef  de  bataillon  à  la  Légion  étran- 
gère, 16,  place  Saint-Pierre,  à  Angoulème.  —  1883. 

BouDHORS  (Ch.-Henri),  professeur  au  Lycée  Henri  IV,  12,  rue  du 
Sommerard.  —  1895. 

BouLAY  DE  LA  Meurthe  (comte  Alfred),  23,  rue  de  FUniversité.  — 

1895. 

BouRGAULT-DucouDRAY,  professeur  d'histoire  musicale  au  Conser- 
vatoire, 16,  Villa  Molitor,  Paris  Auteuil.  —  1874. 

BouRGUET  (Emile),  maître  de  conférences  de  littérature  grecque 
à  la  Faculté  des  lettres,  à  Montpellier. —  1897. 

*  Bousquet  (abbé),  maître   de  conférences  à  rinstitut  catholique, 

11,  rue  d'Assas  —  1897. 
Boutmy  (Emile),   membre  de  Tlnstitut,  directeur  de  TËcole    libre 

des  sciences  politiques,  27,  rue  Saint-Guillaume.  —  1870. 
Bouvier,  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  d'Orléans,  5,  rue  des 

Huguenots.  —  1888. 
BouvY  (le  R.-P.  Edmond),  docteur  es  lettres,  demi-rue  à  Louvain 

(Belgique)  —  1891. 
Bréal  (Michel),    membre  de  Tlnstitut,   professeur  au  Collège    de 

France,  87,  boulevard  Saint-Michel.  —  1868. 
Brenous  (Joseph),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  36,  boulevard 

du  Roi-René,  Aix  (Bouches-du-Rhône).  —  1899. 
Breton  (Guillaume),  docteur  es  lettres,  éditeur,  79,  boulevard  Saint- 
Germain.  — 1898. 
Brisag  (le  général),  8,  rue  Rougemont.  — 1898; 
Broglie  (duc  Victor  de),  député,  48,  rue  de  La  Boétie.  —  1888. 

*  Brosselard  (Paul),   lieutenant-colonel  en  retraite,   ofQcier  de  la 

Légion  d'honneur,  8,  grand  Faubourg,  Vendôme  (Loir-et-Cher). 

—  1883. 

Brunetière  (Ferdinand),  de  l'Académie  française,  maître  de  con- 
férences à  l'École  normale  supérieure,  4,  rue  Bara.  —  1885. 

*Bryennios  (Philothéos),  archevêque  de  Nicomédie,  membre  du 
synode  œcuménique  ae  Constantinople,  à  Ismid  (Turquie  d'Asie). 

—  1876. 

Buisson  ^Benjamin),  directeur  du  Collège  Alaoui,  Tunis.  — 1870. 
Bureau  (Paul),  avocat  à  la  cour  d'appel,  59,  rue  de  Turenne. — 1897. 
BuRiLEANU,  professeur  à  l'Université,  12,  Strada  Sf.  Vineri  à  Bucarest 

—  1899. 

Cauen,  ancien  élève  de  Técole  d'Athènes,  chargé  de  conférences  à  la 
Faculté  des  Lettres,  rue  du  Quatre-Septembre,  à  Aix  (Bouches-du- 
Rhône).  —  1900. 

Cailleher  (Exupère),  doyen  delà  Faculté  de  droit  de  Lyon.  — 1861. 

Calupoliti  (Georges),  docteur-médecin  à  Adramytte,  Turquie  d'Asie. 

—  1893. 

Calogeropoulo,  conservateur  de  la  Bibliothèque  de  la  Chambre  des 
députés,  à  Athènes.  —  1891. 


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—   XLIX  — 

*  Carapanos  (Constantin),  correspondant  de  l'Institut  de  France,  à 

Athènes.  —  1868. 

*  Caratheodory-Pacba  (Et.),  docteur  en  droit,  ancien  ministre  de 

Turquie,  à  Bruxelles.  —  1872. 
Caratheodory  (Télémaque),  ingénieur    des  ponts  et  chaussées,   à 

Athènes. —  1876. 
Caravus  (docteur  S.)  Russie.  —  1894. 
Carpentier  (Paul),  avocat,  rue  Jacquemart-Gielée,  35,  à  Lille.  — 1893. 

*  Cartault  (Augustin),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  96,  rue  de 

Rennes.  — 1875. 

*  Casso  (M»M,  àKischeneff  (Russie).  —  1875. 
CASTELLANi(6iorgio),  55,  Via  Palestro,  Rome.  —  1895. 
Catzigras  (Cosmasj,  négociant,  24,  cours  Devilliers,   à   Marseille. 

—  1867. 

Cercle  de  la  librairie,  représenté  par  M.  Chatrousse*  117,  boule- 
vard Saint-Germain.  —  1896. 

Cercle  hellénique  d'Alexandrie  (Egypte).  —  1903. 

CflABANEAU,  professeur  honoraire  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Mont- 
pellier. —  1873. 

Cdacornac  (C),  proviseur  du  Lycée  de  Rodez.  —  1895. 

Chamonard  (J.),  agrégé  de  TUniversité,  professeur  au  Lycée  de 
Marseille.  —  1895. 

Chantepie  (de),  administrateur  de  la  bibliothèque  de  l'Université* 

—  1867. 

*  Chaplain  (J.-C),  membre  de  l'Institut,  graveur  en  médailles,  à 
rinstitut.  —  1876. 

Chapot  (V.),  docteur  en  droit,  membre  de  TÉcole  d'Athènes,  15,  rue 

Vauquelm.  —  1899. 
Chapron  (André),  sous-préfet  d'Issoudun.  —  1893. 

*  Chasles  (Henri),  31,  rue  de  la  Baume.  —  1881. 

*  Chassiotis  (G.),  professeur,  fondateur  du  lycée  grec  de  Péra,  à 

Paris.  —  1872. 
Chatel  (Eug.),  ancien  archiviste  du  département  du  Calvados,  5, 
rue  Vavin.  —  1867. 

*  Chévrier  (Adolphe),  conseiller  à  la  Cour  de  cassation,  13  rue  de 

Téhéran,  Paris  VHP.  —1873. 

*  Chévrier  (Maurice),  attaché  au  ministère  des  Affaires  étrangères, 

35,  rue  Jacob.  —  1880. 

*  Choisy  (Aug.),  inspecteur  général  honoraire  des  ponts  et  chaus- 

sées, 9,  rue  de  Poitiers.  —  1867. 

*  Chrysoveloni  (Léonidas),  négociant,  4,  place  Saint-Denys,  à 
Athènes.  —  1869. 

Qtoleux,  professeur  au  collège  Stanislas,  5,  rue  Stanislas.  — 
1872. 

*  Clado  (docteur),  122,  avenue  des  Champs-Elysées.  —  1894. 
Clément  (J. -Louis),  docteur  es  lettres,  chargé  de   cours  au  lycée 

Saint-Louis,  52,  faubourg  Saint-Honoré.  —  1902. 
Clerc  (Michel),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Marseille, 

Château  Borély.  —  1893. 
COGORDAN  (Georges),  directeur  des  affaires  politiques  au  ministère 

des  affapres  étrangères  —  1873. 

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—  L  — 

*  CoLARDEAU,  chargé  de  cours  de  littérature  grecque  à  FUniversilé, 

avenue  Thiers,  z,  Grenoble.  —  1894. 

*  Colin  (Armand  et  Ch,  libraires-éditeurs,    5,    rue    de    Mézières. 

—1891. 
Colin  (Gaston),  ancien  membre  de  TÉcole  française  d'Athènes,  20, 

rue  du  Sommerard.  —  1899. 
CoLLARD  (F.),  professeur  à  TUniversité  de  Louvain,  109,  rue  de  la 

Station.  —  1879. 
CoLLiGNON  (Maxime),  membre  de  Tlnstitut,  professeur  à  la  Faculté 

des  lettres,  88,  boulevard  St-Germain.  —  1875. 
COLONNA  (le  général),  45,  quai  Conti.  —  1901. 

*  CoMBOTHECRAS  (S.-J.),  ruc  Tyraspolscaya,  à  Odessa.  —  1873. 
CoNDOLÉON  (Alexandre-Emmanuel),  éphore  des  antiquités  à  Delphes, 

Grèce.  —  1901. 

*  CoNSTANTiNiDis  (Zauos),  négociant,  à  Constantinople,  Fera,  6,  rue 
Journal.  — 1873. 

*  CoRGULEGNO  (Marino),  à  Londres,  53,  Mount   Street,    Grosvenor 

Square,  London  W.  —  1867. 
CosMAO  DuMANOiR  (Marcel),  avocat.  — 1893. 
CossouDis  (Thémistocle),  négociant,  à  Constantinople.  —  1868. 

*  CouRCEL  (baron  Alphonse   de),  sénateur,   ancien  ambassadeur  à 

Londres,  au  château  d'Athis-sur-Orge,  à  Athis-Mons  (Seine-et- 
Oise),  et  à  Paris,  10,  boulevard  Montparnasse.  —  1886. 

Crépin  (Victor),  professeur  au  Lycée  d'Amiens.  —  1891. 

*Croiset  (Alfred),  membre  de  1  Institut,  doyen  de  la  Faculté  des 
lettres,  13,  rue  Cassette.  —  1873. 

*  Croiset  (Maurice),  professeur  au  Collège  de  France,  27,  rue  Saint- 

Louis,  à  Versailles.  —  1873. 
Crozier  (Philippe),  ministre  plénipotentiaire  à  Copenhague.  — 1897. 
•CucHEVAL  (Victor),  ancien  professeur  au  Lycée  Condorcet,  46,  rue 

de  Qichy.  —  1876. 
CuMONT    (Franz),   conservateur  aux  musées  royaux,    professeur  à 

rUniversité  de  Gand,  79,  rue  Montoyer,  à  Bruxelles.  —  1892. 

Dalet  (J.),  professeur  au  lycée  de  Châteauroux.  —  1900. 

*  Dalmeyda  (Georges),  professeur   au   Lycée  Michelet,  123,  rue  de 

la  Tour,  Passy.  —  1893. 

*  Dareste  (Rodolphe),  membre  de  Tlnstitut,  conseiller  honoraire  à 

la  Cour  de  cassation,  9,  quai  Malaquais.  —  1867. 
Dargent  (J.),  professeurà  Tlnstitut  Catholique,  60,   boulevard  Vau- 

ban,  Lille.  —  1898. 
*DECHARME(Paul),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  95,  boulevard 

Saint-Michel.  — 1868. 
Déchelette,   conservateur   du  Musée,   rue   de  la  Sous-Préfecture, 

Roanne.  — 1902. 
Delacroix   (Gabriel),   professeur  au   lycée   Condorcet,   4,    rue  de 

Sèvres.  —  1883. 
Delagrave,  libraire-éditeur,  15,  rue  Soufflot.  —  1867. 
Delamarre  (Jules),  licencié  es  lettres,  51,  rue  de  la  Pompe,  Paris 

Passy.  —  1893. 
Delebecque  (Jacques),  24,  rue  de  Téhéran.  —  1900. 


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—    Ll   — 

Delisle  fLéopold),  membre  de  rinstitiit,  administrateur  général  de 
la  Bibliothèque  nationale,  8,  rue  des  Petits-Champs. —  1874. 

*  Dellaporta  (Vrasidas),  à  Taganrog.  —  1873. 

Delyanni  (Théodore-P.),  président  du  Ck)nseildes  ministres,  à  Athè- 
nes. —  1867. 

*  Delyanni  (N.),  ministre  de  Grèce  à  Paris, 3,  rue  Anatole  de  la  Forge. 

—  1875. 

Dépinay  (Joseph),   81,   rue   de   Miromesnil.  — 1900. 

Deprez  (Michel),  conservateur  honoraire  à  la  Bibliothèque  nationale, 
2,  rue  de  Fleurus.  —  1888. 

Derenbourg  (Hartwig),  membre  de  l'Institut,  professeur  à  TÉcolp 
des  Hautes  Études,  30,  avenue  Henri  Martin.  —  1890. 

Deschamps  (Gaston),  ancien  membre  de  TÉcole  d'Athènes,  profes- 
seur-suppléant au  Collège  de  France,  13,  rue  Cassette.  —  1901. 

*  Desjardins   (M"*'   v®  Charles-Napoléon),    2,    rue  Sainte-Sophie,  à 

Versailles.  —  1883. 
Devin,  avocat  au  conseil  d'État  et  à  la  Cour  de  Cassation,   66,  rue 

Pierre-Charron.  —  1867. 
Dezeimeris    Œleinhold),   correspondant  de  Tlnstitut,   11,  rue  Vital 

Caries,  à  Bordeaux.  —  1869. 
Diamantopoulo  (M"*),  ancienne    élève  de  TEcole  normale  de  Fon- 

tenay-aux-Roses,  au  Pirée  (Grèce).  —  1895. 

*  DiDOT  (Alfred),  56,  rue  Jacob.  —  1876. 

DiEHL  (Cnarles),  chargé  de  cours  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris, 

67,  rue  de  Seine.  —  1891. 
DiEUDONNÉ  (A.),  attaché  au  Cabinet  des  Médailles  de  la  Bibliothèque 

Nationale,  41,  boulevard  de  Clichy.  — 1898. 

*  Dieux,  professeur  au  lycée  de  Nantes.  —  1889. 

DiHiGO  (Jean-Michel),  docteur,  professeur  de  langue  grecque  à 
l'Université  de  la  Havane,  110,  San  Ignacio,  île  de  Cuba.  — 1894. 

Dimitza,  professeur  de  géographie  à  l'Université  d'Athènes.  — 1875. 

Dorison  (L.),  docteur  es  lettres,  professeur  de  littérature  grecque 
à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon,  1,  rue  Piron.  —  1894. 

*  Dossios  (Nie),  professeur  à  l'école  commerciale,  strada  Golia,  19, 

lassy  (Roumanie).  —  1881. 

DoTTiN  (Georges),  docteur  es  lettres,  professeur-adjoint  à  la  Faculté 
des  lettres,  10,  rue  du  Thabor,  Rennes.  —  1897. 

Doublet  (Georges),  ancien  membre  de  l'école  d'Athènes,  professeur 
de  rhétorique  au  lycée,  villa  Minerve,  rue  du  Soleil,  Saint-Barthé- 
lémy, Nice.  —1894. 

*  Doulcet  (Mgr),  évoque  de  Nicopoli  (Bulgarie),  4,   place  du  Palais- 

Bourbon.  —  1881. 

Dragoumis  (Etienne),  ancien  ministre  des  affaires  étrangères,  à  Athè- 
nes. —  1888. 

Dragoumis  (Marcl,  Athènes.  —  1896. 

Drosinis,  directeur  de  YHestia,  à  Athènes.  —  1888. 

DucHATAUx,  avocat,  président  de  l'Académie  nationale  de  Reigis,  12, 
rue  de  l'Échauderie.  —  1879. 

Duchesne  (Mgr);  protonotaire  apostolique,  directeur  de  l'Ecole 
française  d'archéologie,  palais  Farnèse,  Rome.  —  1877. 

Dufay  (Auguste),  54,  avenue  Hoche.  —  1896. 


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—  WI  — 

DuFOUR  (Médéric),  professeur  de  littérature  grecque  à  TUniversité, 

3,  rue  Jeanne  d'Arc,  Lille.  —  1901. 
DujARDiN  (P.),  héliograveur  ,  28,  rue  Vavin.  —  1891.' 
Dumontier,  commandant  du  génie  en  retraite  75,  rue  de  Rennes.  — 

1882. 

*  Dupuis  (Jean),  proviseur  honoraire,  88,  rue  Claude-Bernard.  — 

1881. 
Durand,  maître  de  conférences  à  Técole  Normale,   avenue  Galois,  à 

Bourg-la-Reine.  —1898. 
Durand-Gréville,  La  Charpenterie,  près  Angers,  (en  hiver  :  villa 

Henry  Gréville,  à  Menton).  —  1892. 

*  DUrrbagh  (F.),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  40, 
rue  du  Japon.  —  1892. 

*  DussoucHET,  professeur  au  Lycée  Henri  IV,  12,  rue  deTournon. — 

1871. 
DuvnxARD  (J.),  ancien  directeur  du  Gymnase  de  Genève,  24,  Bourg  de 
Four,  Genève.  —  1893. 

*  Ecole  Bossuet,  représentée  par  M.  Tabbé  Balland,  directeur,  51,  rue 

Madame.  — 1890. 
Ecole  des  Carmes,  représentée  par  M.  Tabbé  Guibert,  supérieur,  74  « 
rue  de  Vaugirard.  — 1890. 

*  Ecole  Hellénique  d'Odessa.  —  1873. 

Ecole  normale  supérieure,  45,  rue  d'Ulm.  —  1869. 

*  Écoles  pubuques  orthodoxes  de  Chios  (Turquie  d'Asie).  —  1893. 

*  Edet,  professeur  au  lycée  Henri  IV  et  maître  de  conférences  à  la 

Faculté  des  lettres,  37,  rue  de  la  Tombe  Issoire.  —  1892. 
Edon,  professeur  honoraire  du  lycée  Henri  IV,  12,  rue  du  Pré-aux- 
Clercs.  — 1882. 

*  Egger  (M»«  v^«  Emile),  68,  rue  Madame.  —  1885. 

*  Egger  (Max),  professeur  au  Lycée  Henri  IV,  71,  rue  de  Vaugirard. 
—  1885. 

*  Egger  (Victor),  professeur-adjoint  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris, 

72,  rue  d'Assas.  —  1872. 
Eginitis  (M.),  professeur  à  l'Université  et  directeur  de  Tobservatoire 
royal  d'Athènes.  —  1890. 

*  EiCHTflAL  (Eugène  d'),  144,  boulevard  Malesherbes.  —  1871. 
Elèves  (les)  de  rhétorique  du  Collège  Stanislas,  rue  Notre-Dame-des- 

Champs.  —  1869. 
Emmanuel  (Maurice),  docteur  es  lettres,  42,  rue  de  Grenelle.  —  1893. 
Enoch,  professeur  au  lycée  de  Rochefort.  —  1899. 
Erlanger  (Emile),  banquier,  35,  boulevard  Haussmann.  —  1869. 
Errera  (Paul),  avocat,  14,  rue  Royale,  à  Bruxelles.  —  1889. 

*  EsTOURNELLES  DE  CONSTANT  (barou  Paul  d'), député,  131,  rue  de  la 

Tour,  Passy  Paris.  —  1872. 
EuMORFOPOULOS   (Nicolas-A.),   33,    Gloucester  Square,  Hyde  Park, 
London  W.  — 1897. 

*  Expert  (Henry),  publiciste,  97,  boulevard  Arago.  —  1900. 

Faculté  de  Théologie  de  l'Institut  catholique  de  Toulouse.  —  1899. 

*  Falieros  (Nicolaos),  àTaganrog  (Russie).—  1873. 


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—  un  — 

*  Fallex  (E.),  proviseur  honorail^e  du  Lycée  Charlemagae,18,quai  de 

Béthune.  —  1873. 

*  Faluères,  président  du  Sénat.  —  1886 
Feuardent,  antiquaire,  4,  place  Louvois.  — 1877. 

*  Fix  (colonel  Théodore),  59,  rue  Boissière.  — 1877. 
Flamand-Duval  (Félix),  11,  rue  de  Londres.  —  1894. 
Florisoone,  professeur  au  Lycée,  22,  rue  Charles  Dubois,  à  Amiens. 

—  1886. 

FoTius  (Âlcibiade),  agent  aux  chemins  de  fer  égyptiens,  au  Caire 
(Egypte).  —  1896. 

*  FoucART  (Paul),  membre  de  l'Institut,  directeur  honoraire  de  l'École 

française  d'Athènes,  professeur  au  Collège  de  France,  19,  rue 

Jacob.  —  1867. 
Fougères,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris, 

6,  rue  d'Ulm,  Paris,  v«  —  1886. 
Fouillée  (Alfred),  membre  de  Tlnstitut,  Villa  Fouillée,  boulevard 

de  Garavan,  à  Menton   (Alpes-Maritimes).  —  1884. 
Fourdrignier  (Ed.),  5,  Grande  Rue,  Sèvres.. —  1901. 
France  (Anatole),  de  TAcadémie  française,  5,  villa  Saïd,  avenue  du 

Bois  ae  Boulogne.  — 1897. 
Fringnet,  inspecteur  de  TAcadémie  de  Paris,  62,  rue  Claude-Bernard. 

—  1885. 

Gachon,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier.  — 1893. 
Gardicas  (D.),  professeur  au  gymnase  Averoflf.  —  1903. 
Garnault  (Docteur),  64,  rue  de  Miromesnil.  — 1903. 
Ganderax  (Louis),  directeur  de  la  Revue  de  Paris,  25,  rue  Galilée.  — 

1891. 
Garofalo  (Francesco),  professeur  à  TEcole  des  Etudes  supérieures 

de  Madnd,  S.  Felice,  alla  Sanitâ,  26,  Naples.  —  1901. 
Gaspar  (Camille),  docteur  en  philosophie  et  lettres,  8,  rue  du  Buis- 
son, à  Bruxelles.  — 1901. 
Gaspard  (E.),  professeur  honoraire  du  Lycée  Louis-le-Grand,  18,  rue 

de  Vert-Pré,  Nevers.  — 1878. 
Gaudier   (Charles),   professeur  de    rhétorique  au  Lycée,   75,  rue 

Libergier,  à  Reims.  — 1893. 
Gault  (Ch.-Maurice),  docteur  en  droit,  avocat  au  Conseil  d*Etat  et  à 

la  Cour  de  Cassation,  75,  boulevard  Malesherbes.  —  1878. 
*Gennadius  (Jean),  ministre  de  Grèce,  6,  Garûeld  Villas,  Acacia 

Road  N.  W.  London.  —  1878. 
Georgin,  professeur  au  Lycée  Henri  IV,  30,  avenue  des  Gobelins.  — 

1899. 
Georgiou  (Paléologue),  directeur  du  Gymnase  Averoff  et  de  TÉcole 

Tossitsée  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1892. 

*  Gevaert  (F.-Aug.),  associé  étranger  de  l'Académie  des  Beaux-Arts, 

directeur  du  Conservatoire  royal  de  musique,  à  Bruxelles.  — 
1881. 
GfliKAS  (Jean),  professeur  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1899. 

*  GiLLON  (G.),  18,  rue  Malher.  —  1901. 

*  Girard  (Paul),    maître  de  conférences   à  TÉcole  normale  supé* 
rieure,  55,  rue  du  Cherche-Midi.  —  1880. 


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—   LIV    — 

Gironde  (comte  de),  25,  rue  François  I".  —  1900. 

Glachant   (Paul-Gabriel),  professeur  au  Lycée  Condorcet,   34   rue 

Notre-Dame-de-Lorelle.  — 1886. 
Glachant  (Victor),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Charlemagne, 

44,  boulevard  des  Invalides.  —  1884. 
Glotz    (Gustave),  professeur  au  Lycée  Louis-le-Grand,  73,  rue  du 

Cardinal-Lemoine.  — 1895. 
Glypti    (Georges),   professeur    au    gymnase    AverofT,    Alexandrie 

(Egypte).  —  1902. 

*  GoELZER,  maître  de  conférences  à TÉcole  normale  supérieure,  32,  rue 

Guillaume  Tell.  —  1892. 

*  GoiRAND  (Léonce),  avoué  près  la  Cour  d'appel  de  Paris,  145,  rue  de 

Lonchamp.  —  1883. 

*  GoiRAND  (Léopold),  avoué  au  tribunal,  ancien  député,  16,  place 

Vendôme.  — 1883. 

*  GoNNET  (Fabbé),  docteur  es  lettres,  professeur  à  l'Institut  catholique 

de  Lyon,  à  Ecully,  maison  de  Sainte-Catherine,  près  Lyon.  — 

1878. 
GouNOUiLHOU,  imprimeur  à  Bordeaux,  8,  rue  de  Cheverus.  —  1893. 
Graillot  (H.),  ancien  membre  de  TÉcole  française  de  Rome,  chargé 

de  cours  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Toulouse.  —  1898. 

*  Grandin  (A.),  16,  rue  Lafontaine,  6,   hameau  Déranger,   Auteuil. 

~  1890. 

*  Graux  (Henri),  propriétaire,  à  Vervins  (Aisne).  —  1882. 
Gravaris  (Gr.),  docteur,  à  Salonique.  —  1902. 

*  Gréard  (Octave),  de  l'Académie  française,  vice-recteur  honoraire, 

30,  rue  du  Luxembourg,  Paris.  —  1867. 
Grollier  (de),  28,  rue  Godot  de  Mauroi.  —  1901. 
Groussard  (E.),  professeur  au  Lycée  Janson  de  Sailly,  à  Rochefort- 

sur-Mer,  72,  rue  du  Rempart.  —  1882. 
Grousset  (Henri),  8,  rue  Laromiguière.  —  1887. 
Grouvèle  (V.),  44,  avenue  de  la  Dame-Blanche,  Fontenay-sous-Bois. 

—  1898. 

*  Gryparis  (N.),  consul  de  Grèce,  à  Sébastopol.  —  1886. 

GsELL,  docteur  es  lettres,  professeur  à  l'École  supérieure  des  lettres, 

directeur    du    Musée   des  antiquités    algériennes    de    Mustapha 

supérieur,  à  Alger.  —  1893. 
GunxAUME  (Eugène),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'Académie  de 

France  à  Rome,  15,  rue  de  l'Université.  —  1867. 
GuiRAUD  (Paul),  professeur-adjoint  à  la  Faculté  des  lettres,  30,  rue  du 

Luxembourg.  — 1891. 

*  Gymnase  Avéroff  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1897. 

*  Gymnase  de  Janina  (Turquie).  —  1872. 

*  Hachette  et  C*%  libraires-éditeurs,  79,  boulevard  Saint-Germain.  — 

1867. 

*  Hadji-Costa  (Lysandre),  directeur  de  l'École  hellénique,  rue  Nadej- 
dinska,  maison  Schimiakine,  à  Odessa.  — 1885. 

Haïtas  frères,  banquiers,  à  Bucarest  (Roumanie).  — 1901. 
Hallays  (André),  homme  de  lettres,  110,  rue  du  Bac— 1880. 
Halphen  (Eugène),  avocat,  69,  avenue  Henri  Martin.  —  1869. 


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—   LV  — 

Harmand,  (R.),  docteur  es  lettres,  professeur  au  Lycée,  20,  rue  Grand-^ 

ville,  à  Nancy.  —  1892. 
Harter,  professeur  au  Lycée,  Tourcoing.  —  1898. 
Haury,  professeur  au  lycée  de  Vesoul,  41,  rue  du  Centre.  —  1883, 
Haussouluer  (B.),  directeur-adjoint  à  TÉcole  des  Hautes-Études,  8, 

rue  Sainte-Cécile.  —  1881. 
*Hauvette  (Amédée),  maître  de  conférences  à  TÉcole  normale  supé^ 

rieure,  28,  rue  Racine. —  1883. 
*Havet  (Louis),  membre    de   Tlnstitut,  professeur  au   Collège  de 

France  et  à  l'Ecole  des  Hautes-Etudes,  5,  avenue  de  l'Opéra.  — 1869. 
Heiberg  (le  d""  J.-L.),  professeur  à  l'Université,  à  Copenhague,  13, 

Classensgade.  —  1891. 
Henry  (Victor),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  95,  ru  eHou- 

dan,  à  Sceaux.  —  1884. 

*  Hériot-Bunoust  (l'abbé  Louis),  aux  soins  de  M.  Stanislas  Plonc- 

zynski,  33,  rue  de  Cugnaux,  Toulouse.  — 1889. 
Héron  de  Villefosse,  membre  de  l'Institut,  conservateur  des  anti- 
quités grecques  et  romaines  du  musée  du  Louvre,  15,  rue  Was- 
hington. — 1872. 

*  Heuzey  (Léon),  membre  de  l'Institut,  conservateur  des  antiquités 
orientales  au  musée  du  Louvre,  16^%  avenue  Bosquet.  —  1867. 

Hochart,  22,  rue  de  l'Église-Saint-Seurin,  à  Bordeaux.  —  1893. 

*  HoDGi  Effendi  (J.),  conseiller  d'Etat,   101,  Grande  rue  de  Péra, 

Constantinople.  —  1876. 
HoLLEAUx  (Maurice),  chargé   de  cours  à  la  Faculté  des  lettres,  22, 

rue  du  Juge  de  Paix,  Lyon.  —  1889. 
HoMOLLE  (Th.),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'École  française 

d'Athènes.  —  1876. 

*  HoussAYE  (Henry),  de  l'Académie  française,  49,  avenue  Friedland. 

—  1868. 

Hubert  (Henri),  agrégé  d'histoire,  74,  rue  Claude-Bernard.  — 1897. 

HuiLLiER  (Paul),  notaire,  83,  boulevard  Haussmann.  —  1874. 

Huit  fCh.j,  docteur  es  lettres,  professeur  honoraire  à  l'Institut  ca- 
tholique de  Paris,  74,  rue  Bonaparte.  —  1878. 

HuMBERT  (Louis),  profcsscur  au  Lycée  Condorcet,  207,  boulevard 
Saint-Germain.  — 1875. 

HuNTiNGTON  (Henry  Alonzo),  à  Versailles.  —  1895. 

IcoNOMOPOULOS  (Léonidas-D.),  ingénieur  aux  chemins  de  fer  égyp- 
tiens, au  Caire.  — 1890. 

Imhoof-Blumer  (D*"  F.),  correspondant  de  l'Institut,  à  Winterthur 
(Suisse).  —  1890.  (Deux  cotisations). 

*  lNGLESSis(Pan.),   docteur-médecin,  58,  cours  Pierre  Puget,  à  Mar- 

seille. —  1888. 
Tserentant,  professeur  de  rhétorique  à  l'Athénée  royal  de  Matines 
(Belgique).  —  1880. 

Jacob  (Alfred)  maître  de  conférences  à  l'Ecole  des  Hautes  Études, 
7^'«,  rue  Laromiguière.  —  1902. 

*  Jamot  (Paul),  ancien  membre  de  l'École  française  d'Athènes,  atta- 

ché au  musée  du  Louvre,  13,  rue  Monsieur.  — 1890. 


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—  LVI  — 

*  Jasonidis,  à  Limassol  (île  de  Chypre).  —  1870. 

Jenkins  (M"*),  Paddenswick  Road,  Ravenscourt  Park,  London  W.  — 

1899. 
JoANNiDÈs  (Nicolas),  bureau  Averoff,  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1902. 

*  JoANNiDis  (Emmanuel),  scholarque,  à  Amorgos  (Grèce).  —  1869. 
JoHNSTON  (M"*  Nalhaniel),  au  château  de  Beaucaillou,  par  Saint- 
Julien  (Gironde).  —  1894. 

JoNGH  (M"'  de),   72,   Streelinchstraat,   la  Haye.  —  1899. 

*  Jordan  ^Camille),  membre  de  Tlnstitut,  48,  rue  de  Varenne.  — 1874. 

*  JoRET    (Ch.),  membre    de    Tlnstitut,  professeur    honoraire     de 

Faculté,  59,  rue  Madame.  —  1879. 
JouBiN  (André),    ancien  membre    de   TÉcole   française  d'Athènes, 

docteur  es  lettres,  professeur-adjoint  à  l'Université  de  Montpellier. 
JouGUET  (Pierre),  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  Lettres, 

rue  du  Sec  Arembault,  Lille.  —  1898. 

Kann  (Arthur),  58,  avenue  du  Bois  de  Boulogne.  —  1893. 

Karpelès  (M»"),  143,  rue  de  la  Pompe.  —  1897. 

Kebedji  (Stavro-M.),  négociant,  à  Athènes.  —  1868. 

KiNCH  (K.-F.),  docteur,  Ostersôgade,  38,  Copenhague.  —  1898. 

Koechlin  (Raymond),  32,  Quai  de  Béthune.  —  1898. 

*  KoNTOSTAVLOS  (Alexandre),  ancien  ministre,  à  Athènes.  —  1876. 

*  KouNDOURi(Panaghi),  23,  rue  de  TArsenal,  Marseille.  —  1897. 
Krebs  (Adrien),  professeur  à  TÉcole  Alsacienne,  89,  avenue  d'Orléans 

— 1878. 

Labaste,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tourcoing,  48,  rue  des 
Abbesses.  — 1902. 

*  Lafaye  (Georges),  professeur-adjoint  à  la  Faculté  des  lettres,  105, 

boulevard  Saint-Michel.  —  1892. 

Lafont  (Charles),  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  Louis-le-Grand, 
73,  rue  du  Cardinal  Lemoine.  —  1901. 

Lafont  (M"«  Renée),  licenciée  es  lettres,  73,  rue  du  Cardinal  Le- 
moine. —  1901. 

Lagoudakis  (Socrate),  docteur  médecin,  103,  avenue  de  Villiers.  — 
1898. 

*  Laloy  (Louis),  agrégé  des  lettres,  33,  avenue   des  Gobelins.  — 

1897. 
Lambros  (Spyridon),  professeur  à  l'Université  d'Athènes.  — 1873. 

*  Lamy  (Ernest),  113,  boulevard  Haussmann.  —  1883. 

*  Landelle  (Charles),  peintre,  17,  quai  Voltaire.  — 1868. 
LAPRADE(Paul  de),  licencié  es  lettres,  avocat,  10,  rue  de  Castries,  à 

Lyon.  — 1884. 
Larroumet,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Beaux-Arts,  au 

palais  de  l'Institut,  quai  Conti,  25.  —  1884. 
Laurent  (Joseph),  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres,  30, 

rue  Jeanne  d'Arc,  à  Nancy.  —  1895. 
Laurent  (Marcel),  docteur  en  philosophie  et  lettres,  à  Mussy-la-Yille, 

près  Virton  (Belgique.)  — 1898. 
La  Ville  de  Mirmont  (de),  docteur  es  lettres,  professeur  à  la  Faculté 

des  lettres,  30,  rue  de  TEglise-Saint-Seurin,  à  Bordeaux.  —  1888. 


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—  LVII  — 

*  Lazzaro  (Périclès-Hadji),  vice-consul  des  États-Unis,  à  Salonique. 
Le  Bègue  (Sléphan),  architecte,  12,  rue  de  Castellane.  —  1899. 

*  Lebègue  (Henri),  chef  des  travaux  paléographiques  a  TÉcole  des 

Hautes  Etudes,  95,  boulevard  Saint-Michel  —  1888. 
Lebocq  (Pierre),  licencié  es  lettres,  21,  rue  Jacob.  —  1900. 

*  Le  Bret  (Madame),  148,  boulevard  Haussmann.  — 1899. 

*  LECHAT,  cnargé  d'un  cours  d'histoire  de  Fart  à  la  Faculté  des  lettres, 

1,  rue  du  Plat,  Lyon.  —  1891. 

*  Lecomte  (Ch.),  négociant,  5,  rue  d'Uzès.  —  1875. 
Le  Foyer  (H.),  avocat,  252,  rue  de  Rivoli.  —  1892. 

*  Legantinis  (J.-E.),  négociant  à  Odessa.  — 1873. 

Legendre  (Fabbé),  professeur  au  petit  séminaire,  30,  rue  de  Pon- 

toise.  —  1899. 
Legrand  (Adrien),  agrégé  de  l'Université,  15,  rue  du  Château,  Neuilly- 

sur-Seine.  —  1890. 

*  Legrand  (Emile),  professeur  à  l'École  des  langues  orientales  vivan- 

tes, 41,  rue  d'Ulm.  —  1870. 
Legrand  (Philippe-Ernest),  docteur  es  lettres,  professeur-adjoint  à  la 

Faculté  des  lettres,  30,  rue  Duquesne,  Lyon.  —  4892. 
Lelioux  (Armand),  chef-adjoint  du  service   de  la  sténographie   au 

Sénat,  36,  rue  de  Vaugirard.  —  1879. 
Lemercier,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres,  12,  rue  Sainte-Anne,  à 

Caen.  —  1893. 

*  Lereboullet  (D'  Léon),  membre  de  l'Académie  de  médecine,  44, 

rue  de  Lille.  —  1872. 
Leroux  (Ernest),  éditeur,  28,  rue  Bonaparte.  —  1887. 
Le  Roux   (Henri),  ancien  directeur  des  affaires  départementales  à 

la  préfecture  de  la  Seine,  7,  rue  de  Passy.  —  1897. 
Leroy-Beaulieu  (Anatole),  membre  de  l'Institut,  69,  rue  Pigalle.  — 

1870. 

*  Leudet  (M"*"  V*«),  à  Piencourt,  par  Thiberville  (Eure).  (En  hiver,  11, 

rue  Longchamp,  Nice).  —  1887. 
LÉVY  (Georges-Raphaël),  80,  boulevard  de  Courcelles.  —  1888. 
LiARD,  vice-recteur  de  l'Académie  de  Paris.  —  1884. 
Limpritis,  avocat,  à  Alexandrie  (Egypte).  — 1877. 
LoGOTflÉTis  (Porphyre),  archimandrite,  7,  rue  Bizet.  —  1896. 

*  Lur-Saluces  (comte  de),  10,  rue  Dumont-Durville.  — 1895. 
Lycée  Charlemagne,  lOi,  rue  Saint-Antoine.  —  1896. 
Lycée  Montaigne,  17,  rue  Auguste  Comte.  —  1885. 

*  Macmillan  (George-A.),  éditeur,  St  Martin's  Street  London,  W.-C. 

—  1878. 

*  Maggur  (Octave),  négociant,  28,  rue  Saint-Lazare.  —  1868. 
*Maisonneuve  (Jean),  libraire-éditeur,  26,  rue  Madame.  —  1875. 
Mallet  (Ad.),  chef  de  bureau-adjoint  au  ministère  de  l'Instruction 

publique  et  des  Beaux-Arts,  83,  rue  Notre-Dame-des-Champs.  — 
1897. 
Malltnger  (Léon),  professeur  à  l'Athénée  roval,  à  Arlon  (Belgique).  — 
1898. 

*  Manoussis  (Constantin),  à  Athènes.  —  1869. 

*  Manoussis  (Démé trios),  à  Paris,  4,  rue  Christophe-Colomb. —  1869. 


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—   LVIU   — 

Mantadakis  (P.),  professeur  au  gymnase  AverofiF,  Alexandrie  (Egypte). 

—  1903. 

Mantzurany  (N),  professeur  de  langues,  15,  rue  Champollion.  —  1900. 
Marcheix,  bibliothécaire  de  TÉcole  des  Beaux-Arts,  47,  rue  de  Vau- 

girard.  — 1885. 
Marestin,  51,  avenue  Bugeaud.  — 1902. 
Marino  (Miltiade),  rue  de  Patissia,  à  Athènes.  — 1873. 
Martha  (Jules),    professeur  à  la  Faculté  des  Lettres,  16,  rue  de 

Bagneux.  —1881. 
Martin  (Albert),  correspondant  de  Tlnstitut,  doyen  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Nancy,  9,  rue  Sainte-Catherine.  —  1887. 
Martin  (abbé  J.-B.j,  professeur  aux  Facultés  catholiques,  place  de 

Fourvière,  Lyon.  — 1897. 

*  Maspero  (G.),  membre  de  llnstitut,  professeur  au  Collège  de  France, 
directeur  général  du  service  des  antiquités  et  des  musées  Égyp- 
tiens, Le  Caire.  —  1877. 

Masqueray  (P.),  docteur  es  lettres,  professeur  à  la  Faculté  des  let- 
tres de  Bordeaux,  36,  rue  Rodrigues-Péreire.  — 1893. 
Maucomble  (Emile),  avoué  honoraire,  2,  rue  Pigalle.  —  1876. 

*  Maurice  (Jules)  associé  correspondant  national  de  la  Société  des 

Antiquaires  de  France,  33,  rue  Whashington.  —  1902. 
Maurouard  (Lucien),  premier  secrétaire  d'ambassade  près  la  légation 

de  France  en  Grèce,  56,  rue  de  Solon  à  Athènes,  et  110  boulevard 

Haussmann,  Paris.  —  1891. 
Maury,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  75,  avenue  de  Lodève, 

Montpellier.  —  1894. 

*  MAVRo(Spiridion),  chez  MM.  Mavro,  Valaority,  Athènes.  —  1873. 

*  Mavrocordato  (le  prince  Nicolas),  ministre  ae  Grèce  à  Constantino- 
ple.  — 1868. 

*  Mavromichaus  (Kyriacoulis  Petrou),  ministre,  1,  rue  Coumbari,  à 

Athènes.  —  1888. 
Mavroyeni-Bey  (Démétrius),  ancien  consul  général  de  Turquie,   à 
Marseille,  rue  Breteuil,  61.  —  1891. 

*  Maximos  (P.),  à  Odessa.  —  1879. 

Mazon  (Paul),  agrégé   des  lettres,  18,  rue  du  Vieux  Colombier.  — 

1902. 
Mégaclès  (Athanase),  archevêque  de  Salonique,  Turquie.  —  1895. 
Mêlas  (Constantin),  67,  cours  Pierre  Puget,  à  Marseille.  — 1867. 

*  Mêlas  (Léon),  à  Athènes.  —  1893. 

Mély  (F.  de),  26,  rue  de  la  Trémoïlle.  —  1894. 

Mendel  (Gustave),  membre  de  l'École  Française,  Athènes.  —  1902. 

Mengola  (D.),  avocat,  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1887. 

Mesnard  (Léon),  194,  rue  de  Rivoli.  —  1901. 

Metaxas  (Gerasimos),  docteur-médecin,  4,  rue  Diendé,  à  Marseille. 

—  1887. 

Meunier  (Fabbé  J.-M.),  professeur  à  Tlnstitution  Saint-Cyr,  rue 
Jeanne  d'Arc,  à  Nevers.  —  1895. 

*  Meyer  (Paul),  membre  de  rinstitut,  directeur  de  TÉcole  des  Chartes, 

16,  avenue  Labourdonnais.  — 1884. 
Meynul  (Edmond),  professeur  à  la  Faculté  de  droit  de  Montpellier, 
4,  rue  des  Trésoriers-de-la-Bourse.  —  1893. 


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—    LIX 

MÉziÈRES  (Alfred),  de  TAcadémie  française,  professeur  honoraire  de 
la  Faculté  des  lettres,  sénateur,  57,  boulevard  Saint-Michel.  — 
1867. 

MicHAELiDis  C.  C.  Esq.,  chez  MM.  Ralli  frères,  Liverpool.  —  1890. 

Michel  (Ch.),  professeur  à  l'Université  de  Liège,  110,  avenue  de 
d^AvroY.  —  1893. 

*  MiCHON  (Etienne),  Conservateur-adjoint  au  Musée  du  Louvre,  26,  rue 

Barbet-de-Jouy.  —  1893. 
MiLiARAKis  (A.)  homme  de  lettres,  48,  rue  Pinacoton  à  Athènes.  — 

1875. 
Millet  (Gabriel),  maître  de  conférences  à  Técole  des  Hautes  Études, 

7,  rue  de  Verneuil.  —  1896. 

*  MiLLiET  (Paul),  95,  boulevard  Saint-Michel.  — 1889. 

*  Monceaux  (Paul),  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  Henri  IV,  12, 

rue  de  Tournon.  — 1885. 
Monferrato  (Antoine),  ancien  ministre  des  cultes  et  de  Tinstruction 

publique,  à  Athènes.  —  1890. 
Monmer,  professeur  à  la  Faculté  de  droit,  15,  rue  Bardineau,  Bor- 
deaux. —  1893. 
Monnier  (Jean),  professeur  à  la  Faculté  de    théologie  protestante, 

9,  rue  du  Val-de-Grâce.  —  1902. 
MoNOD  (Gabriel),  maître  de  conférences  à  l'École  normale  supérieure, 

membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  18,  rue 

du  Parc  de  Claçny,  Versailles.  —  1869. 
MoRAïTis  (Démétrius),  professeur  à  Londres,  72,'Ashmore-Road.  — 

1879. 
MoRET  (Alexandre),   maître    de  conférences  à  l'école   des   Hautes 

Études,  114,  avenue  de  Wagram.  —  1901. 
MossoT,  professeur  honoraire,  20,  rue  de  Verneuil.  —  1887. 
Mot  (Jean  de),  attaché  aux  musées  de   Bruxelles,   au    Musée  du 

Cinquantenaire,  Bruxelles.  —  1901. 
MuTiAUX  (E.),  66,  rue  de  la  Pompe,  Paris-Passy.  1898. 

Navarre  (0.),  docteur  es  lettres,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Toulouse.  —  1895. 

*  Negroponte  (Dimi trios),  à  Taganrog  (Russie).  —  1869. 

*  Negropontes  (Ulysse),  50,  avenue  du  Bois  de  Boulogne.  —  1890. 

*  NicoLAïDÈs  (G.),  de  l'île  de  Crète,  homme  de  lettres,  près  de  l'orphe- 

linat des  jeunes  filles,  à  Athènes.  —  1868. 
Nicole,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  6,  rue  Petitot,  Genève.  — 
1891. 

*  NicoLOPOULO  (Jean-G.),  66,  rue  de  Monceau.  —  1884. 

*  NicoLOPOULO  (Nicolas-G.),  66,  rue  de  Monceau.  — 1884. 

NicoT  de  Villemain  (Augustin),  pharmacien,  48,  rue  Jacob. —  1876. 

*  NoLHAC  (Pierre  de),  conservateur  du  Musée  national  de  Versailles, 

au  Palais  de  Versailles.  —  1888. 
Normand  (Ch.),  directeur  de  la  revue  L'ami  des  monuments  et  des  arts, 
secrétaire  général  de  la  Société  des  Amis  des  monuments  pari- 
siens, 98,  rue  de  Miromesnil.  —  1889. 

Oddi(F.-F.),  professeur  de  langues,  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1880. 


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—   LX  — 

*  Omont  (H.),  membre  de  Tlnslitut,  conservateur  du  département 

des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  17,  rue  Raynouard. 

—  1884. 

Oppert  (Jules),  membre  de  Tlnstitut,  2,  rue  de  Sfax.  —  1901. 
OuRSEL  (JPaul),  Consul  général  de  France,  144,  boulevard Haussmann. 

—  1867. 

Ouvré,  docteur  es  lettres,  professeur  honoraire  à  la  Faculté  des  let- 
tres de  Bordeaux.  —  1892. 

Pagonis  (C.-Th.)  professeur  au  gymnase  AvérofiF,  à  Alexandrie 
(Egypte).  —  1899. 

*  Faisant  (Alfred),  Président  du  tribunal,  35,  rue  Neuve,  à  Versailles 

—  1871. 

Paix-Séailles  (Charles)  étudiant,  159*»'»,   boulevard  Montparnasse. 

—  1896. 

Panas  (le  d'F.),  professeur  de  clinique  ophtalmologique  à  laFaculté 
de  médecine,  90,  avenue  Malakoff.  — 1875. 

*  PAPADiMiTRiou(Sinodis),  professeur  à  l'Université  d'Odessa. — 1893. 
Papavassiliou  (G.),  professeur  à  Athènes.  — 1889. 

Paris  (Pierre),  professeur  à  la  Faculté  des  lettres,  correspondant  de 

rinstitut,  26,  rue  Méry,  à  Bordeaux.  —  1894. 
Parmentier  (Léon),  professeur  à  l'Université  de  Liège  (Belgique). 

—  1895. 

*  Parmentier  (le  général  Théodore),  5,  rue  du  Cirque.  —  1872. 
Paschalis  (D.-P.),  île  d'Andros  (Grèce).  —  1899. 

*  Paspatis  (Georges),  à  Athènes.  —  1888. 

Passy  (Louis),  député  de  TEure,  membre  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques,  81,  rue  Taitbout.  —  1867. 
Paton  (W.-H.),  à  Vathy,  île  de  Samos.  — 1896. 
Peine  (Louis),  professeur  au  lycée  Louis  le  Grand,  5,  rue  Latran.  — 

1894. 

*  Pélicier  (P.),  archiviste  de  la  Marne,  à  Châlons.  — 1867. 
Pepin-Lehalleur  (Adrien),  7,  rue  Nitot.  —  1880. 

Perdrizet  (Paul),  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres  46, 
rue  Sellier,  Nancy,  — 1889. 

Pereire  (Henry),  33,  boulevard  de  Courcelles.  —  1890. 

Pernot  (Hubert),  répétiteur  de  grec  moderne  à  l'Ecole  des  langues 
orientales  vivantes,  3,  rue  Soufilot.  —  1900. 

Perrot  (Georges),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'École  nor- 
male supérieure,  45,  rue  d'Ulm.  —  1867. 

Person  (Emile),  professeur  honoraire  au  lycée  Condorcet,  8,  rue 
du  Havre.  — 1877. 

*  Persopoulo  (Nicolas),  àTrébizonde  (Turquie  d'Asie).  —  1873. 
Pessonneaux  (Raoul),  professeur  au  lycée  Henri  IV,  80,  rue  Bona- 
parte. — 1888. 

Petitjean  (J.),  professeur  au  Lycée  Condorcet,  32,  rue  Ernest  Renan. 

—  1893. 

Petridès  (ly  A.),  médecin  à  l'hôpital  hellénique  d'Alexandrie 
(Egypte).  -  1903. 

*  Peyre  (Roger)  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne,  13,  rue 

Jacob.  —  1879. 


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—  LXI   — 

PflARMAKOWSKY  (B.),  membre  de  la  commission  impériale  archéolo- 
gique, Palais  impérial  d'hiver,  à  Saint-Pétersbourg.  —  1898. 
Photiadès  (Etienne),  l,.rue  Coray,  à  Athènes.  —  1900.    . 
Picard  (Alph.),  libraire-éditeur,  82,  rue  Bonaparte.  — 1879. 
PiERROTET  (Paul),  directeur  de  SainteBarbe,  place  du  Panthéon  (V). 

—  1903. 

PiLLET-WiLL  (M"*»  la  comtesse),  33,  rue  Paucquet.  —  1901. 
PiSANis  (Jean),  professeur  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1899. 

*  PispAS  (B.),  rue  Richelieu,  à  Odessa.  — 1879. 
PoGGio,  avocat  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1899. 
PoiNSOT  (M"*^),  5,  rue  de  Vitry,  Alfortville  (Seine).  —  1901. 
PoiTRiPŒAU,  mspecteur  d'Académie  à  Rennes.  —  1869. 

*  PoTTiER  (Edmond),  professeur  à  TÉcole  du  Louvre,  conservateur- 
adjoint  des  Musées  nationaux,  membre  de  Tlnstitut,  72,  rue  de  la 
Tour,  Paris  Passy.  —  1884. 

PoYARD,  professeur  honoraire  au  Lycée  Henri  IV,  14,  rue  de  Tour- 
non.  —  1900. 

Prarond  (Ernest),  42,  rue  du  Lillier,  Abbeville.  —  1871. 

Provelegmos  (Aristomène),  à  Athènes.  —  1889. 

PsiCHARi  (Jean),  aerégé  de  l'Université,  directeur-adjoint  à  l'École 
des  Hautes-Études,  16,  rue  Chciptal.  —  1879. 

PuECH  (Aimé),  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Paris,  9,  rue  du  Val-de-Grâce.  —  1892. 

QuiLLARD  (Pierre),  10,  rue  NoUet,  Paris.  —  1902. 

Radet  (G.),  doyen  de  la  Faculté  des  lettres,  7,  rue  de  Cheverus,  Bor- 
deaux. —  1890. 

*  Ragon  (l'abbé),  professeur  à  l'Institut  catholique,  77,  rue  de  Vau- 
girard.  — 1888. 

Ralli  frères,  négociants,  12,  allées  des  Capucines,  à  Marseille.  — 

1867. 
*Rambaud  (Alfred),  sénateur,  membre  de  l'Institut,  76,   rue  d'Assas. 

—  1870. 

Ravaisson  (Charles),  conservateur-adjoint  au  musée  *du  Louvre,  39, 
rue  Vital.  — 1898. 

*  Reinach  f Joseph),  ancien  député,  6,  avenue  Van-Dyck.—  1888. 

*  Reinach  (Salomon)  membre  de  l'Institut,  conservateur-adjoint  au 
musée  gallo-romain  de  Saint-Germain-en-Laye,  à  Paris,  38,  rue  de 
Lisbonne.  — 1878. 

*  Reinach  (Théodore),  directeur  de  la  Revue  des  Études  grecques,  9, 

rue  Hamelin.  —  1884. 

*  Renauld,  professeur  au  lycée,  11, rue  Lasserre,  Montauban. — 1902. 
Reynaud,  professeur  au  lycée  Louis-le-Grand,  28,  avenue  de  l'Obser- 
vatoire. —  1893. 

RiBiER  (Eug.  de),  professeur  au  collège  Stanislas.  —  1895. 
Ricci  (Seymour  de),  30,  avenue  Henri  Martin.  —  1901. 
Richard  (Louis),  sous-bibliothécaire  à  la  Bibliothèque  Sainte-Gene- 
viève, 50,  rue  des  Belles-Feuilles.  —  1888. 
RiCHARDOT,  professeur  au  Collège  Stanislas.  44,  rue  Saint- Placide. 

—  1893. 


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—   LXII  

*  RiDDER  (de),  professeur  en  congé  à  la  Faculté  des  lettres  d*Aix,  à 

Paris,  7,  avenue  du  Coq.  —  1894. 
RoBERTi  (A.),  professeur  honoraire,  13,  rue  de  TAbbatiale,  à  Bernay. 

—  1873. 

*  RoDOCANACHi  (Michel-E.),  négociant,   10,  allées  des  Capucines,   à 

Marseille. —1867. 
RoMANOS  (A.),  député,  Athènes.  —  1891. 
Rothschild  (baron  Alphonse  de),  2,  rue  Saint-Florentin.  —  1867. 

*  Rothschild  (baron  Edmond  de),  41,  faubourg  Saint-Honoré.   — 
1884. 

Rousseau  (Paul),  licencié  es  lettres,  étudiant  d'agrégation,  34,  rue 

dXlm.  —  1901. 
Roux  (Ferdinand),  ancien  magistrat,  avocat,  à  Javode  par  Issoire. 

—  1887. 

*  Ruelle  (Ch. -Emile),  administrateur  de  la  Bibliothèque  Sainte-Gene- 

viève, 6,  place  du  Panthéon.  —  1869. 

Saglio  (Edmond),  membre  de  l'Institut,  directeur  du  musée  de  Cluny, 

24,  rue  du  Sommerard.  —  1868. 
Sakelaridis  (Dimitri),  à  Alexandrie  (Egypte).  —  1888. 
Sala  (M"»'  la  comtesse),  22,  rue  Clément  Marot.  —  1901. 
Salone  (Emile),  professeur  au  Lycée  Condorcet,  68,  rue  JoufiFrov.  — 

1888. 
Salvago  (Pentélis),  133,  boulevard  Malesherbes.  — 1902. 
Samothrakis   (Achille),    instituteur  à    Dédé-Agadj     (Turquie).   (Via 

Salonique,  poste  française).  —  1900. 
Sanson  (Ernest),  architecte,  25,  rue  de  Lûbeck.  — 1888. 

*  Sarakiotis  (Basile^,  docteur-médecin,  à  Constantinople.  — 1872. 

*  Saraphis  (Aristide),  négociant  à  Mételin  (Turquie).  —  1868. 

*  Sathas  (Constantin),  boulevard  Saint-Germain,  91.  — 1874. 
Sawas-Pacua,  36,  rue  Desbordes- Valmore,  Paris-Passy. —  1892. 

*  Sayce,  professeur  àTUniversité  d'Oxford,  Queen's  Collège. —  1879. 

*  ScARAMANGA  (Doucas),  à  TagauFOg,  (Russie).  — 1870. 

*  ScARAMANGA  (Picrrc-J.),  36,  avenue  du  Roule,  à  Neuilly-sur-Seine. 

—  1872. 

ScuLiEMANN  (M"*  HenH),  à  Athènes.  —  1895. 

*  ScHLUMBERGER  (Gustave),  membre  de  l'Institut,  37,  avenue  d'Antin. 

—  1888. 

Séguier  (comte  de),  à  Son  Serra,  Casa  Rey,  Palma  de  Majorque.  — 

1895. 
Senart  (Emile),  membre  de  l'Institut,  18,  rue  François  P**.  —  1867. 
Serruys  ^Daniel),  ancien  membre  de  l'Ecole  française  de  Rome,  29, 

rue  Saint-Louis-en-l'Ile.  —  1902. 
Sestier  (J.-M.),  avocat  à  la  Cour  d'appel,  24,  rue  Nicole.  —  1881. 
Seure,  ancien  membre  de   l'Ecole  d'Athènes,  professeur  au  lycée 

Carnot,  14,  boulevard  Saint-Michel.  —  1901. 
Sèze  (Romain  de),  76,  rue  de  Seine.  —  1893. 

*  SiBiEN  (Armand),  architecte,  14,  rue  du  Quatre-Septembre.  —  1901. 
SiNOiR,  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  de  Laval.  —  1892. 
SiPHNAios  (Jean),  négociant,  à  Constantinople.  —  1868. 

Skus  (André  IS.),  6,  rue  Cantacuzène,  à  Athènes.  —  1892. 


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—  Lxm  — 

Skliros  (Georges-Eustache),  289-291,  Régent  Street,  à  Londres.  — 

1876. 
SoREL  (Albert),  de  TAcadémie  française  et  de  TAcadénaie  des  sciences 

morales  et  politiques,  17,  rue  de  Vaugirard.  —  187L 
SoTrauDis,  éphore  des  antiquités  et  des  musées,  10,  rue  Timoléon, 

Athènes.  —  1902. 

*  SouTZO  (prince  Grégoire-C),  ancien  sénateur  de  Roumanie,  Strada 

Romana,  à  Bucarest.  —  1888. 

*  SouTZO   (prince  Constantin-D.),  officier    du  Sauveur  de   Grèce,  à 

Slobosia-Corateni,  district  de  Phimnic  (Roumanie).  —  1888. 

*  SouvADZOGLOU  (Basile),  banquier,  à  Constantinople.  —  1878. 
Stamouus  (Anastase),  négociant,  à  Silyvrie  (Turquie).  —  1874. 
Stephanos\D'  Clon),  à  Athènes.  — - 1879. 

Stickney  (Trumball),  78,  rue  d'Assas  —  1896. 

Streit  (Georges),  professeur  agrégé  de  droit  international  à  TUniver- 

sité  d'Athènes.  — 1894. 
Strong  (M"**  Arthur),   36,    Grosvenor  Road,  Westminster  S.   W., 

à  Londres.  —  1899. 

*  Sully-Pruduombie,  de  l'Académie  française,  82,  rue  du  Faubourg- 

Saint-Honoré.  —  1883. 
SvoRONOS   (J.-N.),    directeur   du    musée    numismatique,   Athènes. 

—  1903. 

*  Tannery  (Paul),  directeur  de  la  manufacture  des  tabacs,  à  Pantin 

(Seine).  —  1885. 
Templier  (Fabbé),   professeur   de  seconde   au  petit   séminaire    de 

Versailles.  — 1892. 
Ternaux-Compans,  député,  25,  rue  Jean-Goujon.  —  1878. 
Terrier,  professeur  honoraire  au  lycée  Condorcet,  10,  rue  d'Aumale. 

—  1878. 

Thalès  (le  d"-  M.),  à  Davos-Platz  (Suisse).  —  1890. 
Theodoridès  (JeânJ,  docteur  à  Serrés.  —  1895. 
Tocilesco  (Grégor),  professeur  à  TUniversité  de  Bucarest,  40,  Str. 
Primaverei,  Bucarest  (Roumanie).  —  1902. 

*  TouGARD   (l'abbé  Alb.),  docteur    es  lettres,  professeur  honoraire 

au  petit  séminaire  du  Mont-aux-Malades,  à  Rouen.  —  1867. 

*  TouRTOULON  (baron  de),  château  de    Valergues,    par  Lansargues 

(Hérault). —1869. 

*  Travers  (Albert),  directeur  des  postes  et  télégraphes  de  l'Hérault,  à 

Montpellier.  —  1885. 
Trawinski  (F.),  chef  du  secrétariat  des  musées  nationaux,  au  musée 

du  Louvre.  —  1898. 
Trêverret  (Armand  de),  professeur  à  la  Faculté   des  lettres,    170, 

rue  de  Pessac,  Bordeaux,  —  1869. 
Triantaphyludis,  127,  boulevard  Malesherbes.  —  1894. 

*  TsACALOTOS  (E.-D.),  professeur  au  1*"* gymnase  Varvakion,  à  Athènes 

—  1873. 

*  Université  d'Athènes.  —  1868. 

*  Valieri  (Octave),  2,  Kensington  Park  Gardons,  à  Londres.  —  1879. 


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—  LXIV   — 

Vanvinco  (Louis),  Le  Blanc  Pignon,  à  Zutkerque  par  Audruicq  (Pas- 
de-Calais).  —  1898. 

*  Vasnier,  greffier  des  bâtiments,   167,   boulevard  Malesherbes.    — 

1894. 
Venetocles  (Dém.),  directeur  du  Lycée  grec,  à  Alexandrie  (Egypte).  — 

1879. 
ViANEY  (J.),  docteur  es  lettres,  professeur  à  la  Faculté  des  Lettres, 

pue  Marcel  de  Serres,  à  Montpellier.  —  1894. 
Vidal  de  Lablacue,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  Lettres, 

6,  rue  de  Seine  —  1870. 
ViZERiE,  13,  rue  du  Cherche-Midi.  —  1901. 

*  Vlasto  (Antoine),  104,  avenue  Malakoff.  —  1884. 

*  Vlasto  (Étienne-A.;,  à  Ramleh  San  Stephano,  Alexandrie  (Egypte). 

— 1875. 
VoGtiÉ  (marquis  de),  de  l'Académie  française,  ancien  ambassadeur,  2, 
rue  Fabert.  —  1875. 

*  VuciNA  (Emmanuel-G.),  1,  rue  Xanthippe,  à  Athènes.  —  1873. 

*  VuciNA  (Jean-G.),  à  Odessa.  —  1873. 

Wallon  (Henri),  sénateur,  secrétaire  perpétuel  de  FAcadémie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres,  au  palais  de  Tlnstitut.  —  1869. 

Watel,  professeur  au  lycée  Condorcet,  105,  rue  de  Miromesnil.  — 
1871. 

Weil  (Henri),  membre  de  l'Institut,  maître  de  conférences  hono- 
raire à  rÉcole  normale  supérieure,  16,  rue  Adolphe  Yvon,Paris- 
Passy.  —  1867. 

Welter  (H.),  libraire,  4,  rue  Bernard-Palissy.  —  1894. 

*  Wescuer  (Carie),  ancien  professeur  d'archéologie  près  la  Biblio- 

thèque nationale,  27,  rue  Notre-Dame  des  Champs.  — 1867. 

*  Xanthopoulos  (Démétrius),  rue  Sophie,  maison  Mavro,  à  Odessa.  — 

1879. 

*  Xydias  (S.),  chez  MM.  Mavro,  Valaority,  Athènes.  —  1873. 

Zaïmis  (Assemakis),  à  Athènes.  —  1891. 

Zaïmis  (Panaghiotis),  officier  de  l'armée  grecque,   à  Athènes.  — 

1890. 
Zaja  (Louis),  avocat,  à  Alexandrie.  Egypte.  —  1880. 
ZALOCOSTA(Pierre-N.),  à  Athènes.  —  1886. 
Zarifi  (Georges),  chez  M.  Léonidas  Zarifi,  banquier,  à  Constantino- 

ple.  —  1902. 
Zarifi  (Périclès),  banquier,' 20,  allées  des  Capucines,  à  Marseille.  — 

1867. 
ZiGAviNOS  (Grégoire),  archimandrite,  23,  rue  de  la  Grande-Armée,  à 

Marseille.  —  1891. 


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—  LXV  — 


SOCIÉTÉS   CORRESPONDANTES 


Athènes. 
École  française  d'Athènes. 
Institut  archéologique  allemand. 
Société  archéolo^que. 
Syllogue  des  amis  de  l'instruction,  le  Pamoise. 

Auxerre. 
Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  *de  TYonne. 

Baltimore  (Étots-Unis). 
John  Hopkin's  University. 

Besançon. 
Société  d'émulation  du  Doubs. 

Boston. 
Archœological  Institute  of  America. 

Bruxelles. 
Séminaire  d'histoire  des  littératures  de  l'Université  libre. 
Société  des  Bollandistes. 

Constantine. 

Société  archéologique  du  département  de  Constantine. 

Constantinople. 

Syllogue  littéraire  hellénique. 

Le  Havre. 

Société  havraise  d'études  diverses. 

Londres. 

Society  for  the  promotion  of  Hellenic  studies. 

Marseille. 
Comité  Coray, 

Montpellier. 

Académie  des  sciences  et  lettres  de  Montpellier. 

Nancy. 
Académie  de  Stanislas. 

Rome. 
École  française  de  Rome. 

Senlis. 
Comité  archéologique. 

Smyme. 
Musée  et  bibliothèque  de  l'Ëcole  évangélique. 

Washington. 
Smithsonian  Institution. 


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—  LXVI  — 

PÉRIODIQUES 

échangés  avec  les  publications  de  rAisociation. 

Paris, 

Annales  du  musée  Guimet. 

Bulletin  administratif  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Bulletin  critique. 

Revue  critique  d'histoire  et  de  littérature. 

,     ,  At/iènes, 

Avwv. 

BaUimot^e. 
American  Journal  of  philology. 

Boi'deaux, 
Revue  des  Études  anciennes. 

Bruxelles. 
Revue  de  l'Université  de  Bruxelles. 

Conslaniinople, 
KwvjTavTivoùiroXiç. 

Leipzig, 
Byzantinische  Zeitschrift. 

New  York. 
American  Journal  of  Archœology. 

Padoue. 
Rivista  di  Storia  antica  e  Scienze  affini. 

Rome, 
Bessarione. 

Triesle, 
Nia  tlJ^^px. 


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—  LXVlï  — 


PRIX   DÉCERNÉS 
DANS  LES  CONCOURS  DE  L'ASSOCIATION 

(1868-1902) 


1868.  Prix  de  500  fr.  M.  Toumnier,  Édition  de  Sophocle. 

—  Mention  honorable.  M.  Boissêb,  9^  vol.  de  Téditlon,  avec  traduction  fran- 

çaise, de  Dion  Gassius. 

1869t  Prix  de  TAssociation.  M.  H.  Wbu.,  édition  de  sept  tragédies  d'Euripide. 

—  Prix  Zographos.  M.  A.  Baillt,  Manuel  des   racines  grecques  et  latine»» 
^    Mention  très  honorable.  M.  Bernaroakis,  *EXX7ivix^  YpxiipLoccixTi. 

1870.  Prix  de  l'Association.  M.  Alexis  Pierron,  Édition  de  llliade. 

-^    Prix  Zographos.  M.  Paparrigopoulos,  Histoire  nationale  de  la  Grèce. 

1871.  Prix  de  l'Association.    M.    Ch.-Émile    Ruelle,  Traduction  des  Éléments 

hai*moniqiies  d'Aristoxène. 

^  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Sathas  rAv^xSota  IXXirivixi,  XpovMtôv 
àvéxSoTOv  raXoÇstfiCou,  ToopxoxpaxoufiivT^  'E^Aiç,  NsôeXXiivtx-J^  çiXoXoyia, 
NeotXXTjvtxfiç  çtXoXoY^aç  •natpdlp'nfjjia)  et  M.  Valettas  (AovdtX6a»vo<  loro- 
oia  xf^^  àpyat'oiç  iXXïivtxf^ç  cpiXo^oyiaç  jÇfXXT,vtff6«îffa  jjLetà  icoXXcâv  icpoa- 
Ot^x&v  xal  %op6u>9eb>v). 

1872.  Médaille  de  500  fr.  M.  Poutis,  MtXixrj  iicl  toO  pîou  xûv  vtwx^pwv  'EXXV^vwv. 

1873.  Prix  de  l'Association.  M.  Amédée  Tardibu,  Traduction  de  la  Géographie 

de  Strabon,  tomes  I  et  II. 

—  Médaille  de   500  fr.  M.  A.  Boucherie,  'Ep{i7\v(;3|iaxa  et  KaOT^ficpiv^    6|it>iCa, 

textes  inédits  attribués  à  Julius  Pollux. 

—  Médaille  de  500  fr.   M.  A.    de  Roch.is  d'Aiglun,  Poliorcétique  des  Grecs; 

Philon  de  Byzance. 

—  Prix"  Zographos.  M.  Goumahoudis  (É.-A.),  'Axxixfi?  ^iciypacpal  èictxi5|i6iot. 

—  Médaille  de  500  fr.  M.  G.  Sathas,  Bibliotheca  graeca  medii  aevi, 

1874.  Prix  de  l'Association.   M.  G.    Wescher,  Dionysii  Byzantii  de  navigatione 

Bospori  quae  supersunt,  graece  et  latine, 

—  Prix  Zographos.  M.  Emile  Legrand,  Recueil  de  chansons  populaires  grecques 

publiées  et  traduites  pour  la  première  fois, 

—  Mention  très  honorable.  M.  E.  Filleul,  Histoire  du  siècle  de  Périclès, 

—  Mention  très  honorable.  M.   Alfred   Groiset,  Xénophon,  son  caractère  et 

son  talent. 

1875.  Prix  de  l'Association.  Partagé  entre  M.  G.   Sathas  (Mich,  Pselli  Historia 

byzantina  et  alia  opuscula)  et  M.  Petit  de  Jullevillb,  Histoire  de   la 
Grèce  sous  la  domination  romaine. 


1876. 


Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  MaiARAxis  (KuxXa8ixdE)'et  M.  MargariUs 
DiMiTZA  (Ouvrages  relatifs  à  l'histoire  de  la  Macédoine). 

Prix  de  l'Association.  Partagé  entre  M.  Lallier  (Thèses  pour  le  doctorat 
es  lettres:  1©  De  Critiae  tyranni  vita  ac  scriptis;  2o  Condition  de  la 
femme  dans  la  famille  athénienne  au  v*  et  au  iv®  siècles  avant  Vè7*e  chré- 
tienne) et  M.  Phil.  BRYBNmos  (Nouvelle  édition  complétée  des  lettres  de 
Clément  de  Rome). 


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—   LXVIII  — 

—  Prix  Zographos.  MM.  Coumaxoudis  et  Castorchis,  directeurs  de  V  'ABVatov. 
i8T7.  Prix  Zographos.  MM.  Bayet  et  Duchesse.  Mission  au  mont  Athos, 

1878.  Prix  de    TAssociation.    Partagé   entre  M.  Aube  (Restitution  du  Discours 

Véritable  de  Celse  traduit  en  français)  et  M.  Victor  Prod  (Édition  et 
traduction  nouvelle  de  la  Chirobaliste  d'Héron  d'Alexandrie). 

—  Prix  Zographos.  Le  Bulletin  de  Correspondance  hellénique, 

1879.  Prix  de  l'Association.  M.  E.  Saolio,  directeur  du  Dictionnaire  des  anliquir 

tés  grecques  et  romaines. 

—  Prix  Zographos.  M.  P.  Degharxe,  Mythologie  de  la  Grèce  antique. 

1880.  Prix  de  l'Association.   M.   Ex.  CaillbmeR)  Le  droit  de  succession  légitime 

à  Athènes. 

—  Prix  Zographos.  M.  Henri  Vast,  Études  sur  BessaHon, 

1881.  Prix  de  l'Association.  M.  F.  Aug.  Gbvaert,  Histoire  et  théorie  de  la  mu- 

sique dans  Vantiquité. 

—  Prix  S^graphos.  M.  A.  Cartault,  La  tinère  athénienne. 

1882.  Prix  de  l'Association.  Partagé  entre  M.  Max.  Collionon  (Manuel  d'archéolo^ 

gie  grecque)  et  M.  V.  Prod  (Les  théâtres  d'automates  en  Grèce,  au  u« 
siècle  de  notre  ère). 

—  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  J.  Martha  (Thèse  pour  le  doctorat  es 

lettres  sur  les  Sacerdoces  athéniens)  et  M.  P.  Girard  (Thèse  pour  le  doc- 
torat es  lettres  sur  VAsclépiéion  d'Athènes). 

1883.  Prix  de  l'Association.  Partagé  entre  M.  Maurice  Croisbt  (Essai  sur  la  vie 

et  les  ceuvres  de  Lucien)  et  M.  Couat  (La  poésie  alexandrine  sous  les 
trois  premiers  Ptolémées). 

•^  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Ck)NT08  (rXb»99ixal  icot(>x'ct\pT|9tiç  (ivaçc- 
p^t^Mvat  f  t^  x¥^  wioN  ÎA^TAHit^v  YXô99av)  et  M.  Emile  Lbgrand  (Bibliothèque 
grecque  vulgaire,  t.  I,  II,  IH). 

f8M.  Prix  de  l'Association.  Partagé  entre  M.  Max  BoniŒt  (A<sta  Thomae,  partvm 
inedita)  et  M.  Victor  Henry  (Thèse  pour  le  doctorat  es  lettres  sur  VAna- 
logie  en  général  et  les  formations  analogiques  de  la  langue  grecque). 

•-»  Prix  Zographosi.  Partagé  entre  M.  Auguste  Ceoky  (Études  sur  Vatehitecture 
grecque),  et  M.  Edmond  Pottier  (Thèse  pour  le  doctorat  es  lettres  sur  les 
Lécythes  blancs  attiques). 

1885.  Prix  de  l'Association.  M.  Salomon  RmvAcn,  Manuel  de  philologie  classique. 

—  Prix  Zographos^  M.  Olivier  Ratbt,  Monuments  de  Vart  antique- 

1886.  Prix  de  l'Association.   Le  Syllogue  littéraire  hetténique  de  Censtantinople, 

Recueil  annuel. 

—  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Amédée  HAuvBTn(De  archonte  rege;-- 

Les  Stratèges  athéniens.  Thèses  pour  le  doctorat  es  lettres)  et  M.  Bouché- 
LBCLBftOQ  (Traduction  des  ouvrages  d'Ernest  CttrHns,  J,-G.  Droysen  et 
G.'F.  Hertzbergsur  l'histoire  grecque). 

1887.  Prix  de  l'Association.    Partagé  entre   M.  Albert  Mamui  (Thèse  pour  le 

doctorat  es  lettres  sur  les  Cavaliers  athéniens)  et  M.  Paul  Monceaux 
(Thèses  De  Communi  Asiae  provindae  et  sur  les  Proxénies  grecques). 

—  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Papadopoulos  Kbrambus  (Ouvrages  divers 

sur  rantiquité  grecque)  et  Paul  Tannert  (Ouvrages  et  opuscules  sur  l'his- 
toire de  la  science  grecque). 
iM%i  Prix  de  l'Association.  M.  Ho  molle,  Thèses  nour  le  doctorat  es  lettres  (Les 
archives  de  l'intendance  sacr  ée  à  Délos.  -*  De  antiquiesimis  Dianae  simula- 
cris  deliacis). 

—  Prix  atogr^hos.  'Ettîx,  revue  heb  domadaire  dirigée  par  M.  Gtidonis. 

—  Mention  très  honorable.  M.  Cucuel.  Essai  sur    la  langue  et  le  style  de 

Voraâeur  Antàphon^  (Buvres  cotnpletes  de  l'orateur  Antiphen,  traduction 
françsise. 

—  liention  très  honorable.^.  Tabbé  Rourr,  Grammeiire  grecque  de  Roch,  tra- 

duction ft^nçaise. 


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—   LXIX  — 

1889.  Prix  de  rAssociation.  M.  Henri  Omoitt,  Inventaire  sommaire  des  manuscrits 

grecs  de  la  Bibliothèque  nationale, 

•^  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Ch.  Dibhl  {Études  sur  V administration 
byzantine  dans  Vexarchat  de  Ravenne)  et  M.  Spyridon  Lambros  (KaxiXof  oç 
Tûv  èv  xaïç  piC^toO^xaiç  xoO  'Ayiou  'Opooç  «XXtivixwv  xwSixwv). 

1890.  Prix  de  rAssociation.  M.  6.   Schlumbbrgeb,  Un  empereur  byzantin  au 

x«  siècle.  Nicéphore  Pkocas, 
—    Prix    Zographos.  M.   Miliarakis,  NtotXXT|vtx^  ywfpa^ix^  fpikokoyiti  (1800- 


1891.  Prix  de  l'Association.  M.  Edmond  Pottier,  Les  Statuettes  de  terre  cuite  dans 

l'antiquité, 

—  Prix  Zographos.  Partagé    entre  M.    Sakkélion  (Bi6Xto6ifiiPH    icor^uontifi),  et 

M.  Latyschev  (Inscrtptiones  graecae  orae  septentrionalis  Pontt  Euxini), 

1892.  Prix   de  l'Association.    Partagé    entre  M.   Costomiris  (Livre   XII  d'Aétius 

inédit),  M.  P.  Millibt  (Études  sur  les  premières  périodes  de  la  céra- 
mique grecque),  et  M.  A.-N.  Skias  (Ilepl  t^ç  xpi^Tixi^ç  8iaiXé»Tou). 

—  Prix   Zographos.   Partagé  entre   M.  Tabbé   Batifpol  (Thèse  sur  Vabbaye 

de  Rossano,  et  autres  travaux  de  paléographie  grecque),  et  M.  Syoronos 
(Numismatique  de  la  Crète  ancienne), 

—  Prix  Zappas.  MM.  les  abbés  Auvray  et  Tougard  (Édition  critique  de  la  petite 

catéchèse  de  St  Théodore  Studite). 

1893.  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Georges  Radet  (De  coloniis  a  Macedonibus 

in  Asiam  cis  Taurum  deductis  et  La  Lydie  et  le  monde  grec  au  temps  des 
Mermnades,  Thèses  pour  le  doctorat  es  lettres)  et  M.  Jean  Dupuis 
(Théon  de  Smyme,  texte  et  traduction). 

—  Prix  Zappas.  M.  Nicole,  Les  scolies  genevoises  de  VIliade  et  Le  Livre  du 

préfet, 

1894.  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  TsooirrAS  (Mux^vat  xal  iiuxTjvaîoç  icoXc- 

x\9^6<i)  et  M.  Clehc  (De  rébus  Thyatirenorum  et  Les  Métèques  athé- 
niens.  Thèses  pour  le  doctorat  es  lettres). 

—  Prix  IZappas.  M.  Cawadias.  jr^oicxà    toO    tOvixoO    Mou<jttou,    xaxiXoyoç 

-BiptYpaçixdç,  I  et  Fouilles  d'Epidaure,  I). 

1895.  Prix  Zographos.  M.  A.  Bailly,  Dictionnaire  grec- français, 

—  Prix  Zappas.  M.  V.  Bêrard,  De   l'origine   des  cultes  arcadiens  (Bibl.  Ec. 

fr.  de  Rome  et  d'Athènes,  fasc.  67).  Thèse  pour  le  doctorat  es  lettres. 

1896.  Prix   Zographos.  S.  E.   Hamdy  Bey   et   M.  Th.   Reinach  (Une  nécropole 

royale  à  Sidon), 

—  Prix   IZappas.  M.  Paul  Masqueray  (De  tragica  ambiguitate  avud  Euri- 

videm  et  Théorie  des  formes  lyriques  de  la  tragédie  grecque.  Thèses  pour 
le  doctorat  es  lettres). 

1897.  Prix  Zographos.   Partagé    entre  MM.    Defrasse    et   Lechat  (Èpidaure, 

restauration  et  description  des  principaux  monuments  du  sanctuaire 
d'Asclépios),  et  M.  Beauchet  {Histoire  du  droit  privé  de  la  répMique 
athénienne). 

—  Prix  IZappas.  M.  Maurice  Emmanuel  (De  saltationis  disciplina  apud  Graecos 

et  Essai  sur  Vorchestique  grecque.  Thèses  pour  le  dfoctorat  es  lettres). 

~  Médaille  d'argent.  M.  de  Ridder  (De  ectypis  quibusdam  quae  falso  vocan- 
tur  araivo-corinthiaca  et  De  Vidée  de  la  mort  en  Grèce  à  l'époque  classi- 
que. Thèses  pour  le  doctorat  es  lettres)  et  Catalogue  des  bronzes  trouvés 
sur  l'Acropole  dC Athènes. 

1898.  —  Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  D.  C.  Hesselîng.  Les  cinq  livres  de  la 

loi  (le  Pentateuque),  traduction  en  néo-grec  et  M.  Hilaire  Vandaele,  Essai 
de  Syntaxe  historique  :  l'optatif  grec, 

—  Prix  Zappas.  Le  AtXxîov  vf^ç  îffTopixf^^  xal  WvoXoytx^ç  sTatpiatç  xî^^  'EXXiSoç. 

1899.  —  Prix  Zographos  partagé  entre  M.  Aroaillon  {Les  mines  du  Launon  dans 


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—   LXX    — 

l'antiquité.    Thèse  pour  le  doctorat  es  lettres)   et  M.   Pb.-E.  Leoraiid 
{Elude  sur  Théocrile,  Thèse  pour  le  doctorat  es  lettres). 

Prix  Zappas.   M.    Miliarakis   'l9T0p(a  tou    pxviXei'ou  xf^^  Ntxato^  xal   tou 

Bt^TiOxixov  Tf,ç  lliccipou. 

Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Charles  Michbl,  Recueil  d'inscriptions 
grecques^  et  M.  Gustave  Fougères,  De  Lycioimm  communi  et  Manttnée  et 
l'Arcadie  orientale.  Thèses  pour  le  doctorat  es  lettres. 

Prix  Zappas.  M.  Politis,  McXcTai  ictol  toO  pCou  xal  «ri^ç  Y^waoTiç  toO  é^X'nvixoO 
>iaoO.  napo'.jjLiai.  Tdjwç  A'  (fascicules  68-71  de  la  bibliothèque  Marasly). 

Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Navarre,  Essai  sur  la  rhétorique  grec^ 
que.  Thèse  pour  le  doctorat  es  lettres,  et  M.  Ouvré.  Les  formes  littérait-es 
de  la  pensée  grecque. 

Prix  Zappas.  M.  6.  Millet,  Le  Monculère  de  Daphni, 

Prix  Zographos.  Partagé  entre  M.  Cquvrbur,  Hermias  Alexandnni  in  Pla- 
tonis  Phadrum  scholia  et  M.  A.  Joubin.  La  sculpture  grecque  entre  les 
guerres  médiques  et  l'époque  de  Périclès  (Thèse  pour  le  doctorat  es  lettres). 

Prix  IZappas.  M.  Svoronos,  'EppiT^vcta  tûv  )ivY){ieCuv  toû  'EXcuffiviotxou  (jluvtixoO 
xùxXou  xal  TOicoypacpfa  'EXsuvîvo;  xal  'A6hr;vûv. 


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—   LXXl  — 


PWX  DÉCERNÉS  PAR  L'ASSOCUTION 

DANS  LES  LYCÉES  ET  COLLÈGES 


Année  1902. 


CONCOURS  GÉNÉRAL  DES  LYCÉES  ET  COLLÈGES    DE  PARIS,   DE  SCEA 
DE  YANVES,   DE  VERSAOLES   (hOCHE). 

Rhétorique  (Version  grecque).  —  Giraudoux,  élève  du  Lycée  Lakanal . 

Seconde  (Thème  grec).  —  Déprez,  élève  du  Lycée  Voltaire. 

Troisième  (Version  et  thème  grecs).  —  Martin,  élève  du  Lycée  Henri  IV. 

CONCOURS  GÉNÉRAL  DES  LYCÉES  ET  COLLÈGES 
DES  DÉPARTEMENTS. 

Rhétorique  (Version  grecque).  —  Daïan,  élève  du  Lycée  d'Oran. 


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ERNEST    LEROUX,    ÉDITEUR 

RUE   BONAPARTE,  28 

LA  POÉTIQUE  D'ARISTOTE 

MANUSCRIT  1741    DU  FONDS  GREC  DE  LA   BIBLIOTHÈQUE   NATIONALE 

Publié  par  M.  F.  AIXÈGRE, 

Professeur  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Lyon. 

Préface  de  M.  Henri  OMONT 

Un  volume  petit  in4 17  fr.    « 

L'ÉVANGILE  ET  L'APOCALYPSE  DE  PIERRE 
LE  TEXTE  GREC  DU  LIVRE  D'HÈNOCH 

FAC-SIMILS  DU  MANUSCRIT  REPROD[IT  EN  34  PLANCHES  DOUBLES  EN  HÉLIOGRAVURE 

Avec  préface  de  M.  A.  LODS 

In-4 40  fr.    j> 

i>Ar»Yiiu8  aKECS  DU  Louvim: 
LE  PLAIDOYER  D'HYPÉRIDE  CONTRE  ATHÉNOGÈNE 

Fac-similé  du  manuscrit  publié  par  Eug.  REVILLOUT 
In-4,  avec  15  planches  en  héliogravure 40  fr.    » 

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DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 
Par  M.  Hë'nri  OMONT,  membre  de  l'Institut. 

INVENTAIRE  SOMMAIRE  DES  MANUSCRITS  GRECS  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 
(ancien  fonds  GREC,  COISLIN,    SUPPLÉMENT  ;  MSS.    GRECS  DE   PARIS  ET   DES 

départements)  . 

4  volumes  in-8.  Chaque 12  fr.    » 

Le  tome  IV  contient  Tintroduction  et  la  table  générale  alphabétique.  —  La 
tome  1,  épuisé,  ne  se  vend  pas  séparément. 

CATALOGUS  CODICUM  HAGIOGRAPHICORUM    GRABCORUM    BIBLIOTHECAE    NATIO- 
NALIS  PARISIBNSIS,  EDIDERUNT   HAGIOGRAPHI    BOLLANDIANI  ET  H.  OMONT. 

Un  fort  volume  in-8 12  fr.    » 

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SOUS  FRANÇOIS  I*""  ET  HENRI  II. 

Un  fort  volume  grand  in-4,  imprimé  à  l'Imprimerie  nationale  avec  les  caractères 
gravés  au  xvi«  siècle  par  Garamond 25  tr.    » 

CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  GRECS,  LATINS,  ETC., 
RECUEILLIS   PAR  EMM.    MILLER. 

In-8,  avec  fac-similés 5  fr.     » 

FAC-SIMILÉS  DES  MANUSCRITS  GRECS 

IDES     XV*     ET     XVI»     SI±Cr.ES 

REPRODUITS  EN  PBOTOlITHOGRAPfllE  D'APRÈS  LES  ORIGINACX  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 

Publiés  par  Henri  OMONT 

Un  vol.  petit  in-4,  50 planches,  avec  texte  explicatif,  dans  un  carton.      12  fr.  50 


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TABLE   DES   MATIÈRES 


PARTIE    ADMINISTRATIVE 

Pages. 

Membres  fondateurs  de  l'Association xxxiii 

Membres  fondateurs  pour  les  Monuments  grecs  et  l'illus- 
tration de  la  Revue xx^v 

Anciens  présidents  de  l'Association xxxvr 

Bureau,  comité,  commissions xxxvii 

Membres  donateurs xxxviii 

Liste  générale  des  membres  au  1^^  décembre  1902 XLVi 

Sociétés  correspondantes,  périodiques  échangés lxv 

Prix  décernés  dans  les  concours  de  V Association lxvu 

Prix  décernés  par  l'Association  dans  les  lycées  et  col-- 

lèges Lxxi 

PARTIE  LITTÉRAIRE 

Ph.-E.  Legrand.  —  Pour  Thistoire  de  la  comédie  nouvelle.  357 

CHRONIQUE 

A.  DE  RiDDER.  —  Bulletin  archéologique 380 

S.  DE  Ricci.  —  Bulletin  papyrologique 408 

Actes  de  V Association,  Ouvrages  offerts 461 

BIBLIOGRAPHIE 

Comptes  rendus  bibliographiques 466 

Table  des  matières  du  tome  XV 481 

Le  Comité  se  réunit  le  premier  jeudi  non  férié  de  chaque  moiS; 
excepté  en  août,  septembre  et  octobre.  Tous  les  membres  de  l'As  - 
sociation  peuvent  assister  aux  séances  avec  voix  consultative. 

La  Bibliothèque  de  l'Association,  12,  rue  de  l'Abbaye,  est  ouverte 
le  jeudi  de  3  h.  1/2  à  4  h.  1/2,  et  le  samedi  de  2  à  5  heures. 

La  Revue  des  Etudes  grecques  est  publiée  cinq  fois  par  an. 

Prix  d'abonnement  :  Paris 10    » 

Départements  et  étranger 11    » 

Un  numéro  séparé 2  50 

La  Revue  est  envoyée  gratuitement  aux  membres  de  l'Associa- 
tion pour  l'encouragement  des  études  grecques. 

Le  Puy,  typoflrraphie  R.  Marchessou,  boulevard  Camot,  23. 


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