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Full text of "Revue entomologique"

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ENTOMOLOGIQUE. 
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REVUE 
ANTOMDLDEITQUR, 


PUBLIÉE PAR 


GUSTAVE SILBERMANN, 


LUN DES ADMINISTRATEURS DU MUSÉE D HISTOIRE NATURELLE DE STRASBOURG , 
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ D HISTOIRE NATURELLE DE LA MÈME VILLE, 


ET DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


8 8}0œ—— 


TOME Il. 





À Strasbourg, 


AU BUREAU DE LA REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


PLACE SAINT-THOMAS, N° 3. 


À Paris, 


CREZ LEQUIEN FILS , LIPRAIRE , QUAI DES AUGUSTINS, N° 47; 
ET RORET , LIBRAIRE , RUE HAUTEFEUILLE , N° {0. 


TS — 


M DCCC XXX EV, 


a ——— ——— 


IMPRIMERIE DE Ge SILBRERMANYX ,; À STRASBOURG » 
PLACE SAINT-THOMAS, N° 3. 


D ———— © — 


EX REVUE 
ENTOMOLOGIQUE. 


MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. 


MÉMOIRE sur la division naturelle des PUNAISES 
TERRESTRES (Gzocorss), considérées surtout re- 


lativement à la structure des antennes. 


CE que Pon s’est principalement attaché à signaler sur 
les nombreux insectes qu’on a découverts dans ces der- 
niers temps, et qu’on a rapportés de toutes les parties du 
monde, ce sent leurs formes les plus curieuses et les plus 
saillantes, ce sont les nouveaux genres que l’on s’em- 
presse d'établir, sans s’inquiéter ordinairement des rap- 
ports naturels dans lesquels ils peuvent se trouver avec 
les genres déjà connus; c’est un point qu’on a laissé au 
lecteur le soin d’examiner tout seul. Cette manière de 
procéder a sans doute l’avantage de mettre au courant 
des nouvelles découvertes les entomologistes qui n’ont 
pas de riches collections à leur disposition, et les connais- 
sances isolées de chacun tournent à l’avantage commun 
dela science. Mais je ne vois pas où cette foule de genres 


6 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


et d'espèces doit nous conduire en définitive, et je 
ne saurais me convaincre que l'édifice même de la science 
puisse relirer quelque profit de cette accumulation in- 
cessante de matériaux. Il vaudrait mieux faire servir im- 
médiatement tous ces élémens nouveaux à un nouveau 
travail systématique, et mettre ainsi la science entière 
au niveau des connaissances du jour. Un seul homme, 
Larrercze, a travaillé sans cesse dans ce but, et la mort 
vient de l’enlever ! ; 

Tous les travaux que j’entreprends dans l'intérêt de la 
science sont faits sur ce plan. Je ne cherche pas à décrire 
isolément des espèces nouvelles, à établir isolément des 
genres nouveaux; mais je m’efforce d'élaborer la science 
entière, de la féconder par des principes scientifiques ; 
elle n’est point pour moi ce qu’elle est malheureusement 
pour tant d’autres, un simple amusement dans des mo- 
mens de loisir : elle est l’objet de mes soins, de mes tra- 
vaux les plus sérieux: On peut juger, d’après ce mé- 
moire, de la manière dont je traite et j'entends traiter à 
l'avenir la science. Mais, d’abord, je vais établir les prin- 
cipes qui sont des guides utiles dans les travaux entomo- 
logiques, et l’on verra par là combien d’auteurs se sont 
jusqu'ici éloignés de la bonne voie. 

Pour établir une nouvelle espèce, il faut, avant tout, 
Ja distinguer de toutes les espèces décrites, et, pour 
cela, il est nécessaire de les connaître toutes , soit en na- 
ture, soit d’après des descriptions. La même règle s’ap- 
plique à la formation d’un genre; elle exige autre chose 
qu’une différence vague ou superficielle : il faut trouver 
un caractère certain qui distingue clairement le nouveau 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 7 


genre de tous ceux qui existent déjà. J'en dirai autant 
de la création des familles, des tribus, des ordres et des 
classes. 

Il semble, au premier abord, qu'il serait facile de 
trouver ces caractères exclusifs, si, comme Linné l’a fait 
pour les plantes, on prenait un seul organe pour base 
des divisions, et si l’on établissait les divers groupes d’a- 
près les modifications que cet organe présente. Mais les 
bolanistes ont généralement reconnu les inconvéniens de 
cette méthode, et pour avoir une notion du règne végé- 
tal, on ne prendra certainement pas pour guide le sys- 
tème de Binné. Pourquoi les entomologistes s’attache- 
raient-ils encore à celte méthode? Pourquoi un insecte 
qui a deux ailes appartiendrait-il nécessairement aux 
Diptères ? tout insecte qui n’a pas d’ailes aux Aptères ? 
Ou plutôt n’avons-nous pas abandonné depuis long-temps 
celle voie dans la division des ordres; n’y a-t-il pas des 
Hyménoptères, des Diptères, des Lépidoptères aptères, 
et pourquoi n’exislerait-il pas aussi des Orchoptères, des 
Névroptères et des Coléoptères aptères ? 

Cette méthode n’est donc plus usitée dans les ordres, 
et ce n’est pas parce qu’elle a déplu; ce serait un motif 
que la science ne saurait admettre; mais parce qu’elle 
n’était plus applicable, parce qu’on a reconnu tout ce 
qu'avait d’erroné cette base exclusive, combien elle en- 
traînait à des réunions ou à des divisions peu naturelles. 

Mais on pourrait peut-être employer pour les familles 
ce qui a été rejeté comme inapplicable ou erroné pour 
les ordres? J’avoue mes préventions contre la justesse 
d’une pareille supposition , et je ne crois pas qu’elle soit 


8 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


admissible. Le classement des insectes d’après leurs tar- 
ses n’en est pas moins celui que l’on a suivi jusqu’à ce jour, 
quoique cette division soit dans le même cas que celle de 
Linné. Toutefois, un grand nombre de voix se sont déjà 
élevées contre cette classification , et le savant Mac Leay 
s’est principalement efforcé de démontrer qu’elle ne peut 
servir (1). 

Je crois avoir suffisamment prouvé qu’un seul organe 
ne saurait suflire pour la formation des groupes naturels, 
et, par conséquent aussi , des genres, qu’ainsi une classi- 
fication qui ne serait basée que sur la structüre des an- 
tennes serait tout aussi inapplicable que si elle ne repo- 
sait que sur celle des nervures des ailes , des pattes ou 
des parties de la bouche. Ceci posé , il ne reste plus au- 
tre chose à faire qu’à examiner tous les organes, et à 
établir les genres d’après les variétés que présentent 
certains organes , tandis que les autres n’en offrent au- 
cune. 

En partant de ce principe, il n’est plus possible de 
fixer a priori les bornes d’un genre connu , et de décider 
où doit commencer un genre nouveau; et on n’y par- 
viendra qu’en étudiant avec soin un groupe entier. Gette 
étude aura pour but de rechercher l’organe dont les 
modifications suivent, dans un rapport constant , celles 
de tout le corps, et c’est alors sur la structure de cet 
organe que devra être basée la distinction d’un genre. 
Chaque genre pourra donc présenter autant de caractè- 
res distinctifs que les insectes ont d’organes; toutefois, 





(1) ZLinnean Transact., vol. XV, p. 63. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: ÿ 


il sera inutile de les prendre tous en considération pour 
chaque groupe; tel organe servira à distinguer tel autre 
genre. Avec les systèmes artificiels s’écroule aussi tout 
l’échafaudage des principes adoptés pour distinguer les 
genres et les espèces , et ce n’est qu’en comparant atten- 
tivement les espèces entre elles, en recherchant les dif- 
férences constantes et essentielles que chacune présente, 
que l’on parviendra à déterminer les caractères qui peu- 
vent servir à une classification. On ne devra pas dire, 
par exemple, que la différence de couleur n’est jamais 
un caractère spécifique; il est des genres où elle l’est 
effectivement. Ou bien : la grandeur est le meilleur ca- 
ractère spécifique, car on sait que les grands insectes 
surtout présentent souvent des variétés notables dans 
leur taille. Il sera donc toujours difficile de comprendre 
des genres et des espèces isolés, si l’on ne mentionne 
pas en même temps toute la série des genres et des espè- 
ces voisins , si l’on n’établit en même temps quel est l’or- 
gane qui sert à distinguer le genre, si on ne le décrit. Et 
voilà précisément le point le plus difficile : la découverte 
et la description de l’organe qui forme le caractère pro- 
pre du genre. Et c’est ce que la plupart des auteurs né- 
gligent, croyant avoir assez fait lorsqu'ils ont décrit, avec 
autant de détails que possible , la forme générale de l’in- 
secte et de ses organes. Mais ceci n'avance guère la 
science, car deux genres voisins présenteront d’autant 
plus d’analogie qu’on détaillera davantage leurs carac- 
tères. 

Malgré ce défaut de bons principes généraux, on peut 
cependant établir quelques règles qu'il ne faut pas ou- 


10 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


blier lorsqu'on veut établir des genres ou des groupes 
qui doivent prévaloir. 

1° Les caractères qui ne sont tirés que d’un sexe ne 
peuvent pas servir à la formation d’un groupe, ni géné- 
ralement à aucune classification systématique. 

Ce principe si naturel et si nécessaire qu’il n’a besoin 
d'aucune démonstration, est négligé dans tous les sys- 
tèmes modernes. Une fois admis, et comment pourrait- 
on se refuser à l’admettre ? toute la classification des Ca- 
rabiques et des Hydrocanthares s'écroule, et doit être 
regardée comme tout-à-fait erronée. 

2° IL faut que les caractères qui doivent désigner un 
groupe ne soient pas incertains, mais posilifs et inva- 
riables. 

Les mots un peu plus ou un peu moins ne suflisent pas 
pour désigner une espèce ; il faut dire : tel organe, telle 
forme est ainsi ou autrement. Des adjectifs comme 
grand et petit ne doivent être employés que lorsqu'une 
grandeur donnée, par exemple une autre partie du corps, 
sert de point de comparaison. Ce principe que les diver- 
ses manières de voir et d’observer de chacun justifient 
suffisamment , est négligé par beaucoup d’entomologis- 
tes modernes, et surtout ceux de France. Ainsi, par 
exemple, un coup-d’œil rapide sur le Spécies général 
des Coléoptères de M. le comte Dejean, nous montre que 
cet entomologiste s’est très-souvent servi de ces descrip- 
tions vicieuses. 

9° Un seul et même organe doit fournir les caractères 
propres à distinguer deux groupes voisias. 

Cette assertion pourrait, d’après cœque j'ai dit précé- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 11 


demment , paraître inconséquente, je vais donc l’expli- 
quer. Il est inutile que tous les ordres d’une classe ou 
toutes les familles d’un ordre soient déterminés d’après 
les mêmes organes; je demande seulement que quand 
un genre présente des caractères différens de ceux d’un 
autre genre, le même organe serve , dans les deux gen- 
res, de point de comparaison et de moyen de distinction. 
C’est ainsi que j'ai divisé les Punaises d’après leur bec, 
sans pour cela que le caractère propre de chaque groupe 
se trouve dans le bec. L’exemple suivant fera compren- 


dre celte proposition. 


GEocoREs, mihi. (GEOCORISÆ , Latr.) 


IL. Gaine du suçoir de trois articulations, 
a. Quatre pieds postérieurs, plus écar- 
tés que les antérieurs . .:. . . . , 1. Ploteres. 
b. Toutes les hanches rapprochées les 
unes des autres, 
* Bec séparé du corselet par un 
étranglement : . . . . ... . . 2. Nudicolles. 
*% Bec recourbé dans une carène 
sur la poitrine. . . . . . . . 3. Membranaccæ. 
IL. Gaine du sucoir de beaucoup d’arti- 
culations. 
a. Ecusson n'atteignant pas la moitié 
de l’äbdoméen . . . . : ‘4. . , 4. Peltophore. 
b. Ecusson aticignant an moins la 
moitié de l'abdomen . . . . . . . 5. Aspidotæ. 


La première division, puis les deuxième et troisième , 
et enfin les quatrième et cinquième , reposent ici sur des 
caractères pris dans des organes bien différens , mais elles 


12 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


sont groupées de manière que les caractères de membres 
semblables découlent d’organes identiques. Ainsi les di- 
visions I et IT sont établies sur la gaîne du suçoir; celles 
indiquées par a et b, le sont , les premières, d’après la 
position des hanches; les secondes , d’après la structure 
de l’écusson; celles désignées par * et ** enfin, d’après 
la position du bec. On voit donc que les divisions d’égale 
valeur reposent toujours sur les différences d’un même 
organe, et une classification n’est bonne qu’autant qu’elle 
est fondée sur de pareilles bases. 

En observant les cas isolés, on pourrait encore trou- 
ver d’autres lois semblables ; je m’abstiendrai néanmoins 
d’en citer davantage, parce que celles que j’ai mention- 
nées suffisent pour la plupart des cas. 

En examinant, d’après ces lois, les systèmes moder- 
nes, on en trouvera bien peu qui résistent à l'épreuve. 
Ainsi, par exemple, la division des Jémiptères en Hété- 
ropières et Homoptères est vicieuse, car il y a des Ho- 
moptères parmi ces derniers, tel est le genre Æolyme- 
nia (1); parmi les Cicadaires, il en est même beaucoup 
dont la structure se rattache à celle des Homoptères. 

La structure des antennes est encore plus variable que 
celle des ailes, surtout quant au nombre des articles; 
néanmoins , leur forme générale et celle des ailes offrent 
le plus souvent des caractères suflisans pour déterminer 
les familles. 





(1) Latreille, MM. Lepeletier Saint-Fargeau et Audinet-Serville écri- 
vent Aolhymenia. Mais cette orthographe est contraire aux usages de la 
langue grecque, car elle efface l'esprit rude dans les contractions ; 
exemple : QAR OS , de QUAER et immo. 


Ca 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 19 


Après les deux ailes et les antennes , le bec est un or- 
gane propre à fournir des caractères, surtout relative- 
ment au nombre et aux rapports des articulations de la 
gaîne : il ne faut pas oublier de remarquer aussi sa posi- 
tion et sa longueur, comparativement aux autres parties 
du corps. 

En dernier lieu , il faudrait considérer la quantité des 
articles des tarses, et la structure des segmens du ironc, 
principalement du premier et du second segment thora- 
cique , et du premier et du second segment abdominal. 
Enfin, la forme et la grandeur des cuisses et des tibias. 
: J’ai remarqué que ces organes ou ces parties d’orga- 
nues offrent de bons caractères pour la classification des 
Hémipières , et spécialement des Punaises. D’après cela 
j'établis les divisions suivantes dans les Punaises terres- 
tres (Grocores, mihi; Grocomsxæ, Latr.) : 

Antennes découvertes , de la moitié de la longueur 
ou de la longueur entière du corps, ayant des articles 
cylindriques distinctement séparés. - 

Ailes supérieures de la plupart des genres à moitié 
cornées et à moitié membraneuses. 

T'arses à trois articles; chez quelques-uns les tarses 
antérieurs n’ont que deux articles. 

Parmi les organes mentionnés ici, les antennes sont 
évidemment les plus caractéristiques. Leur structure dis- 
tingue toute cette famille de celle des Punaises d’eau 
(Hydrocores) et des Cicadaires. Les articles des tarses 
font distinguer les Punaises terrestres des Psylles, des 
Pucerons, Gallinsectes (Coccodea, Gallinsecta , Latr.). 


La forme de l’écusson, que l’on regarde comme ca- 


14 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 
ractéristique, ne devient donc plus qu’accessoire et ne 
sert, dans la plupart des cas, qu’à une description plus 
détaillée. 

J'ai déjà donné plus haut , en les citant comme exem- 
ples, les autres divisions des Punaises terrestres. J’a- 
dopte, comme Latreille , cinq groupes dans cette famille, 
mais je les détermine autrement, 

Les Ploteres, comme chez Latreille; mais je réunis à 
mes Vudicollis ses Oculata (1), parce que ces dernières 
n’ont pas seulement le bec à découvert et à trois articu- 
lations, mais aussi un cou, court, il est vrai, mais appa: 
rent. 

Les AMembranacées sont suffisamment caractérisées et 
faciles à distinguer des précédentes; mais je nai pu 
continuer d’y comprendre les Longilabres de Latreille, 
parce que ceux à grand écusson, les Pentatomides de 
M. Serville (2), s’en distinguent d’une manière trop évi- 
dente. Il fallait donc diviser les Longilabres en deux 
groupes : les Peltophores , à petit écusson , et les Aspi- 
dotes, à grand écusson. De tous ces groupes , je n’exami- 
nerai ici en détail que les Aspidotes. 

D’après les systèmes adoptés jusqu’à présent , on place 
dans ce groupe les genres suivans : Seutellera, Latr. 
(Tetyra, Fabr.); Canopus, Ælia, Cydnus, Edessa, 
Pentatoma , Latr. (Cimex, Fabr.); Halys, Heteroscec- 
lis, Latr.; Phlæa, Lep.; Tesseratoma. 

Aucun auteur moderne n’a donné un tableau synop- 





(1) Les Familles naturelles du règne animal. 
(2) Encycl. méthod., vol. X. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 15 


tique de ces genres, indiquant leurs caractères parlicu- 
liers , et il serait en effet difficile d’en dresser un, d’après 
les descriptions qu’ils en ont faites (1). 

En étudiant ce groupe, je suis arrivé à des résultats 
bien différens, et je me suis vu forcé d'établir un plus 
grand nombre de genres, et de circonscrire autrement 
la plupart de ceux qui étaient créés. J’ai, en même temps, 
acquis la conviction que les antennes seules ne suflisent 
pas pour caractériser les genres , et que dans ce cas, plus 
que dans aucun autre, cet organe est sujet à de nom- 
breuses variations. Je vais m’attacher principalement à 
faire ressortir et à démontrer ces variations. 

En considérant toute la série des genres existans, on 
trouve , au premier aspect , trois différences principales 
dans les antennes : tantôt trois articles (Phlæa), tantôt 
quatre articles (Tesseratoma), enfin cing articles (Pen- 
tatoma et les autres genres). 

Mais il y aurait erreur à supposer que tous les Aspi- 
dotes ayant trois articles aux antennes rentrent dans le 
genre Phlæa, car il ya même des espèces du genre Te- 
tyra, Fabr. qui présentent trois articles. On peut en 
dire autant du genre T'esseratoma, Latr.; ce genre n’est 
pas le seul qui ait quatre articles aux antennes : les Ca- 
nopus, beaucoup d’espèces des genres Ælia et Edessa 
en ont quatre aussi. Enfin, le nombre des articles n’est 








(1) Nous en excepterons toutefois M. de Laporte, qui, dans son 
Essai d’une classificatiou systématique de l’ordre des Hémiptères, à donné 
des tableaux synoptiques de chacune de ses familles, (Voir aux Mélanges 
de cette livraison l'annonce détaillée de ce travail.) 


(Note du traducteur.) 


16 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


pas limité à cinq ; le nombre le plus élevé est plutôt celui 
de sept ; on verra même que le nombre huit est réelle- 
ment, chez les Aspidotes , le type de tous les nombres 
des articles des antennes. 

En effet, qu’on considère attentivement les antennes 
de plusieurs espèces, par exemple de la Tetyra imperia- 
lis, Fabr. (voir fig. 13), et l’on verra que l’antenne se 
compose proprement de sept articles apparens. Les arti- 
cles 1, 5,5, 7, ou les impairs, sont grands et parfai- 
tement développés ; les articles pairs, 2, 4, 6, sont, au 
contraire, pelits, et, par conséquent, peu distincts. 
Cette structure se retrouve dans tous les vrais Aspidotes, 
mais de manière , qu’en règle générale , le second article 
de l’antenne, ou le premier article pair, est plus grand 
que les autres articles pairs, qu’il surpasse même de 
beaucoup, en longueur , le second article impair, qui 
est le troisième de l’antenne (voir pour exemple la fig. 12 
qui représente l'antenne de l’Asopus gibbus, mihi). Il 
en est à-peu-près de même du second article pair, qui 
est le quatrième de Pantenne. (voir fig. 15, antenne de 
la Tetyra corallina ,-Mac Leay.) 
Ge nombre sept, auquel se trouvaient réduits les arti- 
cles, et qui se présente si rarement, éveilla des conjec- 
tures en moi; je cherchai s’il n’existait pas encore quel- 
que article caché , et je trouvai enfin dans les Phlæa , à 
la base du premier article, un petit article basilaire. 
(Fig. 18.) 

Cette découverte me fit admettre qu'il y avait pro- 
prement huit articles partout, mais que le petit article 
basiliaire était le plus souvent rudimentaire et disparais- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 1% 


sait entièrement. Mais ces huit articles ne sont pas d’é- 
gale valeur : quatre d’entre eux, le premier, le troisième, 
ie cinquième et le septième, c’est-à-dire les impairs, se 
présentent principalement à l’état rudimentaire et n’ap- 
paraissent, dans la plupart des cas, que sous la forme 
de petits anneaux; les quatre autres articles pairs, au 
contraire, se développent et forment la principale partie de 
l'antenne. J’ai cherché à indiquer ces-rapports dans la 
fig. 17, qui représente une antenne imaginaire. En con- 
sidérant cette figure , et en la comparant avec la siruc- 
ture des antennes des autres groupes des Punaises ter- 
restres , il paraît préférable de n’admettre que quatre 
ariicles principaux dans chaque genre; entre ces articles, 
ou plutôt à l'extrémité de chacun d’eux, .se trouve un 
anneau bien distinct, qui se développe quelquefois en 
article, et qu’on peut croire interposé pour faciliter les 
mouvemens de chaque article. 

Les articles pris dans leur ensemble comprennent tou- 
tes les variétés de nombre et de grandeur que présentent 
les antennes des Punaises terrestres. L'état rudimentaire 
des articles impairs ou anneaux, plus rarement des arti- 
cles pairs , est ordinairement la source de ces variétés. 
Ainsi, quant au nombre des articles, celui de quatre 
s'offre le plus souvent par le rapetissement de tous les 
anneaux articulaires; mais ce rapetissement n’appartient 
pas exclusivement à certains genres; il coexiste quelque- 
fois avec le développement du second article impair, 
ainsi avec cinq articles; c’est ce qui a lieu notamment 


dans le genre si improprement appelé Pentatoma, par 
Latreille. 


TOME If. 2 


18 REVUE ENTOMOLOGIQUE: 


Le genre Phlæa, Lepelet., nous offre trois articles 
aux antennes; cela provient de ce qu’avec le rapetisse- 
ment des articles impairs disparaît aussi le dernier arti- 
cle pair. On observe aussi dans plusieurs espèces de 
PAmérique méridionale du genre Tetyra (la fig. 16 
représente l’antenne de l’une de ces espèces) que l’an- 
neau le plus rapproché de l’article qui disparaît subit le 

même sort, et ceci prouve évidemment que ces anneaux 

ne sont pas proprement des articles, mais, pour la plu- 
part, des épiphyses qui se sont séparées des articles sui-. 
vans. Lorsque cette dernière circonstance n’a pas lieu, 

les antennes ont toujours quatre articles, ainsi qu’on le 
remarque dans.les Peltophores, chez lesquels je n’ai ja- 
mais observé de plus petits articles intermédiaires. On Les 
voit, au contraire, très-distinctement dans la plupart 

des Aspidotes ; dans les espèces qui ont quatre articles 
aux antennes, telles que les T'esseratoma, les Canopus, 
les Meroccris, mihi, et les Pseudaradus, mihi, ils 
sont moins évidens; je ne les ai même jamais vus d’une 
manière très-distincte. 

Pour prouver plus positivement encore la justesse de 
mon opinion , je devrais énumérer tous les genres et in- 
diquer ici les variétés que les antennes présentent , soit 
dans le nombre, soit dans la forme de leurs articles. On 
verrait alors, mieux encore , combien les antennes diffè- 
rent entre elles dans les Aspidotes, et combien serait 
erronée une classification fondée principalement sur 
cet organe. Mais pour faire comprendre ce qui suit, je 
vais présenter, dans un tableau synoptique, les carac- 
ières des genres que j’ai établis. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 19 


I. Rostro dimidio thoracis longitu- 
dine, vel breviore. 
A. Sterno mutico. 
a. Abdominis basi mutica. 
* Rostrum prothoracelongius. 1. Pseudaradus, mihi. 
*x Rostram prothoracebrevius. . . . . . 2. Ælia. 
b. Abdominis segmento secundo 
in spinam maximam abiente. . 3. Merocoris, mihi, 
B. Metasterno cärinato. 
a. Carina antice simplici, anten- 
nis dimidio corpore brevio- 
ribuss 00, ANR esseratome, Latr. 
b. Carina antice bifida , antennis 
dimidio corporelongioribus . . . 5. Edessa, Fabr. 


IL. Rostro dimidiam thoracis longitu- 
dinem superante. 
A. Sterno secundo carinato;, carina 
lamellata .. . . G. Acanthosoma, Curtis. 
B. Sterno mutico excavato. 
a. Scutello elytra haud obte- 
gente. 
#. Antennis 4—5 articulatis. 
* Rostro crassiori, articulo 
primo exlra Cana- 
lem gülæ. +... .". 9, Asopus; muhi. 
** Rostro graciliori , arti- 
culo primoin canali 
gulæ abscundito. 
+ Clypeo angusto trian- ; 
gulari, apice sæpius 
bifido. 


+) 


20 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


$. Tibiis inermibus , 
pilosis: |. COMPRENNE. 18 Cimer: 
(Pentatoma , Latr.) 

6. Tibiis spinulosis 

duplici serie (rostro 


sæpius abbreviato) . . . . . 9. Cydnus. 
+ t Clypeo magno, ro- 
tundato} hanche inves: 10 Halys: 
g. Antennis 3-articulatis . . . : 11. Phlæa, Lep. 
b. Scutello elytra omnino obte- 
gente. 
* Tarsis biarticulatis. 
f Antennis 4-articulatis. . . . . 12. Canopus. 
ft Antennis5-articulatis. 13. Thireocoris, Schr. 
*X Tarsis triarticulatis . . . . 14. Tetyra, Fab. 


(Scutellera , Latr.) 


De ces quatorze genres, les Pseudaradus, les Mero- 
coris , les T'esseraioma et les Canopus n’ont que quatre 
articles aux antennes ; dans ces quatre genres la forme 
de chaque article est si constante, si certaine, qu’on 
peut ordinairement les reconnaître déjà d’après les an- 
tennes seules. Nous trouvons encore quatre articles dans 
les Ælia, les Cimex et les Edessa, et ce cas se présente 
le plus fréquemment dans le premier de ces genres. Dans 
les Phlæa et les Tetyra on remarque quelquefois trois 
articles aux antennes: les autres genres ont cinq articles, 
et ce nombre prédomine dans les Cimezx et les Tetyra. 

Voici maintenant la forme des articles et les rapports 
de longueur que j’ai remarqués dans chaque genre en 
particulier. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE.: 21 


° Pseudaradus, mihi, genre nouveau qui a pour type 
l’Edessa brevicornis, Fabr. , que je décrirai plus en dé- 
tail dans les Nov. Act. Cæs. Leopold. natur. curiosorum 
(vol. XVI, p. 2) en m’occupant des insectes que M. le 
docteur Meyer a rapportés de son voyage autour du 
monde. Elle a les articles des antennes courts, aplatis, 
présentant au centre de chaque partie latérale une carène 
tronquée (fig. 1); le 2° article est le plus long , et le 3° le 
plus large. Je connais dix espèces de Pseudaradus. 

Merocoris (fig. 3). L'espèce type de ce genre est l’Æ- 
dessa Merianæ, Fabr., dont la structure des antennes 
est toute particulière. Les articles sont, à proprement 
parler, cylindriques; le 2° seulement, qui est le plus long, 
se renfle à son extrémité et est recouvert , à cette partie, 
de soies rudes. Ils sont tous subitement tronqués aux ex- 
trémités , en forme de demi-sphère et ne se touchent que 
par une petite surface. Je n’ai pas remarqué d’anneaux 
libres. Je ne connais que deux espèces de ce genre. 

Dans les T'esseratoma (fig. 2) les articles sont plus 
courts, plus épais, arrondis et en forme de massue, jus- 
qu’au dernier. Celui-ci ressemble à un cône allongé, et 
toute sa surface , ainsi que l’extrémité du pénultième 
sont couvertes de poils courts et fins. 

Dans les Canopus (fig. 19), genre très-caractérisé dont 
je connais deux espèces, tous les articles ont une forme 
ovalaire , allongée; ils sont de grandeur assez égale : le 
dernier seulement est un peu plus long et effilé. 

Le genre Ælia présente dans la forme générale des 
antennes de grandes variétés. Je place ici tous les Aspi- 
dotes qui ont le bec très-court (il ne s'étend que jusqu’au 


29 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


milieu du présternum) , pas de carêne à la poitrine et pas 
d’épine à la base de l'abdomen. Les antennessont courtes, 
épaisses, assez semblables à celles des T'esseratoma , et 
elles aticignent à peine le milieu du corps; lÆlia ame- 
thystina (Edessa amethystina, Fabr.) et l'Ælia mac- 
tans (Edessa mactans ; Fabr.) ont quatre articles assez 
égaux ; les autres espèces, au contraire, ont cinq articles, 
dont le 2° est le plus petit (fig. 7). Un nombre peu con- 
sidérable d'espèces a le chaperon pointu et triangulaire. 
Je connais 25 espèces d’Ælia. 

Les Ædessa ont les antennes assez longues , filiformes ; 
les articles sont sveltes et cylindriques. Une seule espèce 
du Brésil à quatre articles (fig. 4) ; toutes les autres en 
ont cinq; cependant, les articles sont ordinairement plus 
effilés que dans l’Edessa vacca (fig. 5) qui a les antennes 
les plus courtes. J’en connais 70 espèces, toutes du Brésil. 

Dans les Cimex (Pentatoma. Latr.) le nombre des 
articles et leurs rapports sont bien différens. En général, 
les antennes sont filiformes; chez certaines espèces quel- 
quefois triangulaires, prismatiques , ordinairement assez 
longues et eflilées. Plusieurs espèces d'Afrique et du Bré- 
silont quatre articles ; dans les premières le second article 
est très-long , triangulaire et renflé au milieu (fig. 8, Ci- 
mex principis, mihi, de l’ile des Princes); dans les se- 
condes, les antennes sont très-longues, les articles arron- 
dis; le second aussi long que le troisième et le quatrième 
(fig. 9, Cimex variolosus , Halys variolosa , Fabr.). 

Dans les antennes à cinq articles , le second article est 
tantôt très-pelit (fig. 10), notamment chez les espèces du 
Brésil, tantôt aussi grand que le troisième. Dans ce cas 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 23 


le quatrième article est quelquefois très-renflé au milieu 
(fig. 11 qui représente l’antenne d’une nouvelle espèce 
du Mexique). Dans toutes les espèces d'Europe le se- 
cond article n’est pas beaucoup plus petit que le troi- 
sième, Le musée royal de Berlin nossède 200 espèces 
de Cimex de toutes les contrées. | 

La même variété dans la forme des articles des an- 
tennes se représente dans le genre Asopus, mihi. Les 
espèces de ce genre diffèrent beaucoup par leur forme 
extérieure , principalement la grandeur de l’écusson ; 
c'est pourquoi MM. Lepeletier et Serville (1) les ont 
en partie réunies aux T'etyra. Cependant, lécusson 
laisse toujours ia base des élytres entièrement à dé- 
couvert, tandis que dans les Tetyra il dépasse les 
étuis. Le caractère essentiel est le bec épais dont le pre- 
mier article est distant de l’arrière-bouche, et n’est pas 
engaîné comme dans les Cimex et les Tetyra. Les an- 
tennes sont ordinairement filiformes , le second article 
plus court que le troisième ; dans beaucoup d’espèces, 
surtout celles du Brésil, le quatrième article forme un 
disque en ellipse allongée (fig. 12). Quelquefois le second 
article est plus long que le troisième (fig. 12 , antennes 
d’uñe espèce inédite du Brésil, que je nomme Asopus 
gibbus). On remarque même aussi que le second et le 
troisième articles sont d’égale longueur (fig. 11, antenne 
de lAsopus Dianæ, mihi, Tetyra Dianæ, Fabr.). 

Ge qui distingue les antennes des Acanthosoma , c'est 
que le premier article est souvent plus long que le se- 





(1) Encycl. méthod., vol. X , article Scutellère. 


34 


REVUE ENTOMOLOGIQUE:, 


cond, et s'étend de beaucoup au-delà de lextrémité du 
chaperon , cas qui s’observe très-rarement (fig. 6). 
C’est dans le genre Tetyra, Fabr. (Seutellera , Latr.} 


que les antennes présentent le plus de variétés. Le ta- 
bleau suivant en donne un apercu : 


1° Antennes à trois articles (fig. 16). Ce cas ne se 


présente que dans quelques espèces du Brésil qui. 
n'étaient pas encore décrites lorsque j'ai fait ce 


travail. Le premier article est très-petit; vient 


ensuite l’anneau qui est encore plus petit , mais 
cependant très-apparent; les deux articles sui- 


. vans sont d’égale longueur; on remarque entre 
eux un petit anneau. 


2° Il n’y a pas d'antennes à quatre articles. 
3° Antennes à cinq articles. 
a. Second article de l’antenne ‘beaucoup plus court 


î 


que le troisième. 
Articles arrondis. : 

Sont dans le rapport de 4 à 5. — Rien que 
les espèces inédites du Mexique. 

Sont dans le rapport de 3 à 4. — Espèces 
nouvelles du Brésil, telles que T. Fabricii. 

Sont dans le rapport de 1 à 2. — Espèces 
nouvelles des Indes-Orientales et de la Nou- 
velle - Hollande, telles que 7. Schænherri , 
Eschscholz; T. Bancksii, T. Druraci, Fabr. 
Cette structure des antennes est entièrement 
identique avec celles du genre Thyreocoris , 
Sch. 

Sont dans le rapport de 1 à 4, ou 1 à 6 (fig. 15). 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 29 


— Espèces des îles Philippiques, de la Nou- 

velle-Hollande , du Sénégal, telles que T. dis- 

par, Fabr., T. nobilis, Fabr. , T. imperialis, 

Fabr. 
++ Articles aplatis en une surface elliptique , 

allongée (fig. 14). — Espèces des Indes Orien- 

tales , telles que T. eques, Fabr., T. Germari, 

Eschsch. , etc. 

b. Second et 5° articles d’égale longueur. Dans cette 
division ne se trouvent que des espèces d’Amé- 
rique, par exemple, du Mexique et de l’Amé- 
rique septentrionale , telles que les T. arcuata, 
affinis, irrorata, Fabr. 

ce, Deuxième article plus long que le 5°. 

Sont dans le rapport de 4 à 1, ou 8 à 11 (fig.15). 
— Espèces de la Nouvelle - Hollande, telle que 
T, corallina , Mac Leay. 

Sont dans le rapport de 3 à 2. — Ici se placent 
toutes les espèces connues d'Europe et beaucoup 
d’espèces inédites d'Afrique , de même que quel- 
ques espèces de l’Asie septentrionale. 


Je crois avoir maintenant rempli ma tâche, car les 
genres que je n'ai pas cités n’offrent rien d’intéressant. 
Je voulais démontrer que la forme des antennes et le 
nombre de leurs articles sont soumis à tant de modifica- 
tions, qu’il est impossible de les employer, dans les Pu- 
naises, comme caractères de genres, et que de grandes 
variélés existent notamment dans le nombre des articles. 
J’ai essayé, en même temps, de trouver une loi au mi- 


26 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


lieu de toutes ces variétés, d'indiquer leur origine et de 
les expliquer 


Puisse ce petit travail donner à comprendre qu’il existe 
encore d’autres observalions dans l’entomologie que 
celles qui n’ont pour but que de déterminer des espèces, 
et puisse-t-il provoquer d’autres recherches comparati- 
ves de ce genre! Ge serait la pie belle récompense de 
mes faibles eflorts. 


Fig. 


D: H. Burueister , 


Professeur d'histoire naturelle au gymnase 
de Cologne et de Joachim à Berlin. 


Explication des figures, — PI. 16. 


1. Antenne de Pseudaradus brevicornis. 
2 — Tesseratoma javana. 
3. — Merocoris WMerianæ. 
| ARE Edessa notata, KI. 
Bb, — Edessa vacca. : ; 
6. — Acanthosoma hæmmorrhoidalis. (Cimex hæmor- 
rhoidalis, Fabr.) 
7: — Ælia glandulosa. 
8 — Cimex principis, mihi. 
9. = Cimex variolosus. (Halys variolosa, Fabr.) 
10. — .  Cimex coagulatus, KL. 
11. —_ Cimex nouveau du Mexique. 
12. — AÆsopus gibbus, mihi. 
13. — Tetyra imperialis. 
14. — Tétyra eques. 
15. — Tetyra corallina, Mac Leay. 
16. == Tetyra Gomesii, KI. 


17. Antenne imaginaire des Æspidotes. 
a,c,e, g,les anneaux à découvert. 
b,df,h, lesarticles proprement dits. 

18. Antenne de Phlæa. 

19. — Canopus obtectus. 


20. — Thyreocoris globus, Sch. {Tetyra globus, Fabr.) 











Antennes de Puinases derrestres . 











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Antennes 








de Punaises terrestres 


16 


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REVUE ENTOMOLOGIQUE. 2 


| 


OBSERVATIONS sur la tribu des CICINDÉLÈTES , 


par F, L. ne Laporte. 


. 


Le mémoire que je soumets ici aux entomologistes 
n’est qu’un fragment d’un grand travail sur Îles insectes 
Coléoptères dont je m'occupe depuis long-temps, et dont 
le 1% volume sera très-incessamment mis en vente chez 
M. Méquignon-Marvis. 

Le présent mémoire se divise en six parties : 

i” Une courte monographie du genre Mégacéphale.. 

9° Une note sur le genre Odontacheila formé aux 
dépens des Cicindèles. 

5° Une note sur le genre Procephalus formé sur des 
insectes voisins des Crénostomes , mais ailés et à élytres 
parallèles et non élevées en arrière. | 

4 Liste des espèces de Colliures décrites dans les 
auteurs et observalions sur leur synonimie. 

5° Une note sur les espèces du genre Tricondyla et 
la description d’une nouvelle espèce qui doit se rappor- 
ter à ce genre. | 

6° Quelques observations sur la synonimie de plu- 
sieurs Cicindélètes. 


ESSAI MONOGRAPHIQUE SUR LE GENRE MÉGACÉPHALE. 


are Division, corps.aptière (Aptema , Lepel, et Serv.). 
1. Megacephala seregalensis, Latr. Gen. crust. et ins., 
t [, p. 1995, n° 1. — Dej. Spec. t. V, p. 199. 
Long. 13 lign. Larg. 4 * lign. 


D'un vert foncé et bronzé." Elytres très-fortement ponc- 


28 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


tuées presque rugueuses ; parties de la bouche, antennes, 
pattes , et dernier segment de l'abdomen jaunes. — Sénégal. 


2° Division, corps ailé (Mégacéphales prop. dites 
Lepel. et Serv.). 

2. Megacephala Euphratica , Oliv. 

Dej. Spec. t. I, p. 7. — Iconogr. 1, pl. 1, fig. 4. 
Long. 8 7, lign. Larg. 3 lign. 

D'un vert cuivreux brillant; bouche, antennes, anus 
et pattes fauves avec une grande tache de même couleur 
à l'extrémité de chaque élytre formant par leur réunion 
une espèce de cœur échancré. — Bords de l'Euphrate et 


du Nil. 


Var. Megacephala Armenica Ménestriés. 


D'an bleu obscur et cuivreux; granulations’un peu plus 
fines. — Perse. 


3. Megacephala quadrisignata, Dej. 

Dej. Iconogr. , t. 1, p. 7, tab. 1, fig. 2. 
Long. 10 lign. Larg. L lign. 

D'un vert bronze. Elytres plus obscures; bouche, an- 
tennes, anus, pattes ct deux taches sur chaque élytre 
jaunes , l’une de celles-ci située près de la base et bilobée 
en avant, l’autre placée à l'extrémité au côté externe et 
se prolongeant jusque sur la suture. — Sénégal. 


4. Megacephala Carolina, Fab. 
Fab. 1,253: n98.=01 2,33; 31, pl: 2,602: 
Long. 5 *, lign. — 7 %, lign. .Larg. 1 %, lign. — 2 % lign. 
D'un vert cuivreux brillant; anteunes, bouche et pattes 
fauves , élytres d’un vert doré brillant avec une grande 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 20 


tache fanve cordiforme à leur extrémité. — Amérique sep- 


tentrionale. 


5. Megacephala maculicornis, mihi. 
Long. 8 lign. Larg. 2 # lign. 

Cette espèce confondue jusqu'ici avec la Carolina s'en 
éloigne par ses antennes, dont l'extrémité des 3° et 4° ar- 
ticles offre une tache obscure ; la granulation des élytres 
est aussi un peu plus forte et plus rugueuse. — Antilles , 


île de Cuba. 


6. Megacephala geniculata, Chevrolat, Coléoptères du 
Mexique. 
Long. 7 lign. Larg. 2 /, lign. 

Ressemble beaucoup à la Carolina , mais s’en éloigne par 
ses antennes qui sont tachetées comme dans la maculicornis ; 
elle diffère de celle-ci par ses pattes -dont la couleur est d’un 
jaune pâle et qui, à l'extrémité des cuisses, offrent une petite 
tache brune peu visible; la tache en lunule de l'extrémité 
de l’élytre est aussi un peu moins échancrée intérieure- 
ment que dans cette espèce. — Mexique. 


7. Megacephala chilensis, mihi. 

i Long. 7 lign. Larg. 2 % lign. 

Cette espèce ressemble aussi beaucoup à la Carolina, 
mais elle en est cependant bien distincte; sa couleur est 
généralement beaucoup plus éclatante, surtout sur la tête, 
et le corselet qui sont d’un rouge cuivreux ; la tête est pro- 
portionnellement moins large, les élytres plus longues, 
beaucoup plus faiblement ponctuées , entiérement lisses dans 
plus de leur moitié postérieure; la tache jaune de l’extré- 
mité est beaucoup plus allongée et terminée supérieurement 


æ 


920 REVUE ENTOMOLOGIQUE: 


presque en pointe , tout l’espace qu'elle occupe est finement 
ponctué; dessous du corps d’un vert métallique clair, 
extrémité des mandibules noirâtres, parties de la bouche, 
antennes et pattes d'un jaune clair. — Chili. 


8. Megacephala mexicana , Gray. Anim. Kingdom , ins. 
t. I, p.265, pl. 29 fig. r. 
Long. 6 lign. Larg. 2 ”, lign. 

D'un vert brillant; élytres en grande partie d'un bronzé 
obscur; la tache jaune en forme de lunule, à l'extrémité 
de chaque élytre , plus étroite à la base que dans les autres 
espèces; antennes, pattes et mandibules jaunes, l'extrémité 
de ces dernières noire. — Mexique. 


9. Megacephala sobrina, Dej. Species, t: V, p. 202, 
n° 11. 
Long. 6 lign. Larg. 2 % lign. 
D'un vert cuivreux brillant; bouche, antennes, pattes 
et lunules apicales des élytres jaunes; ces dernières fine- 
ment ponctuées. — Brésil et Colombie. 


10. Megacephala distinguenda, Dej. Species, 1. V, 
ps 202,12. 
| Long. 5 % lign. Lars. 2 lign. . 

D'un vert cuivreux brillant; parties de la bouche, an- 
iennes, pattes, rebord inférieur des élytres et une tache 
en forme de lunule d’un jaune clair; élytres fortement 
ponctuées. — Tucuman. 


11. Megacephala wirginica, Fab. 1, 235, 7. 
Long. 7 Ÿ, lign. Larg. 2 % lign. 


D'un vert noirâtre, avec la bouche, les antennes et les 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 51 


pattes ferrangineuses; élytres fortement ponctnées avec une 
large bordure d’un vert brillant et quelque points enfoncés 
de même couleur vers l'extrémité. — Amérique septen- 
trionale. 


12. Megacephala femoralis, Perty, Voyage de Spix et 
Martius, Delectus anim. (insectes) p. 1, pl. 1, fig. 2. 
Long. 8 %, lign. — 9 lign. Larg. 2 % lign. — 2 % lign. 

Entièrement d'un vert brillant, un peu bleuâtre; base des 

antennes noire , le reste jaunâtre; élytres sans taches jaunes, 
cuisses noires avec les jambes et les tarses fauves. — Brésil. 


Nora. Cette espèce diffère principalement de la Mega- 
cephala Virginica par ses élytres plus allongées, plus pa- 
rallèles, un peu moins granuleuses , entièrement d’un vert 
uniforme. 


15. Megacephala Lacordairei, Gory, Ann. Soc. ent. t. I, 
UE de 
Long. 7 % lign. Larg. 2 % lign. 
D'un bleu obscur; lèvre, mandibules, palpes, antennes 
à l'exception des 2°, 3°, 4° et 5° articles, qui sont plus 
obscurs, extrémité de l'abdomen et pattes ferrugineux ; 
élytres ponctuées, surtout à la base. — Cayenne. 


14. Megacephala brasiliensis, Kirby, Centurie of ins. , 
p. 376, n° 1. — Dej., Spec. , tops 17: 

Long. 7 k lign. — 7 * lign. Larg. 2 ‘/, lign. — 2 Ÿ, lign. 
D'un vert noirâtre avec la bouche, les pattes et une ligne 

oblique à l'extrémité des élytres d’un jaune ferrugineux , 

antennes de même couleur avec une petite tache noire vers 

l'extrémité des 2°, 3° et 4° articles. Elytres fortement 


32 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


ponctuées, presque rugueuses avec une bordure d'un vert 
brillant. — Brésil. 


15. Megacephala Latreillei, mihi. 
Megacephala Latriellei. Dupont, Collecuion. 
Long. ? lign. Larg. 1 ‘4 lign. 

Cette espèce diffère de la Megacephala brasiliensis par sa 
taille plus petite, ses élytres moins granuleuses , la tache 
jaune postérieure moins longue ; couleur générale d'un 
vert clair métallique et éclatant ; dernier segment de l’ab- 
domen , labre, pattes et antennes d'un jaune testacé ; 2°, 
5° et 4° articles de ces dernières avec une tache un peu 
brunâtre. — Brésil intérieur. ‘ 


16. Megacephala affinis, Dej. Spec., t. I, p. 12. 
Long. 6 ”, lign. — 7 lign. Larg. 2 lign. — 2 % lign. 
D'un vert noirâtre; antennes fauves avec une tache 
noirâtre à l'extrémité des 2°, 3° et 4° articles; bouche et 
pattes fauves , genoux d’un brun noirâtre; élytres avec un 
reflet vert sur les côtés et une tache commune et cordi- 


forme d’un jaune testacé à leur extrémité. — Cayenne. 


17. Megaccephala Lebasii, Dej. Species, t. V, Suppl. p. 205, 
n° 19: | 
Long. 8 lign. Larg. 2 ,, lign. 

D'un vertbleuâtre, obscur ; parties de la bouche, antennes, 
pattes, tache apicale des élytres jaunes. Elytres presque ru- 
gueuses, d'un bleu obscur un peu verdâtre. Ressemble 
beaucoup à la Megacephala affinis, mais plus grande et de 
couleur différente. — Colombie. 


. 18. Megacephala acutipennis, Dej. Species, , p. 15,6. 
Cicindela virginica , Oliv. 2, 35, 50, p. 3, f. 26. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 33 
Long. 5 %, —6 7, lign. Larg. 2 — 2 #, lign. 

D'un vert bronzé obscur. Antennes fauves , avec une pe- 
tite tache noire sur les 2°, 3° et 4° articles. Bouche, pattes et 
une tache oblique à l'extrémité de chaque élytre d’un jaune 
päle. Elytrés terminées par une petite pointe aiguë, placée 
vers le milieu. — Antilles. 


19. Megacephala sepulchralis, Fab. 1, p. 253, n° 0. 
Megacephala variolosa , Dej. Spéc. 1. I, p. 14. 


Long. 5 ‘/, lign. — 6 lign. Larg. 1 ‘, lign. — 2 lign. 
Entièrement d’un noir obscur , légèrement bronzé en-des- 
sous , élytres assez fortement ponctuées , raboteuses , comme 
variolées et légèrement sinuées à l'extrémité. — Cayenne. 


20. Megacephala æquinoctialis, Fab. 1, 254, Go. 
Long. 8 ‘, lign. Larg. 3 ‘/, lign. 

Entièrement d’un jaune roussâtre avec le dessous du corps, 
les antennes et les pattes plus pâles; élytres très-légère- 
ment granulées avec une large bande obscure à la base 
et une autre un peu au-delà du milieu n’atteignant pas le 
bord extérieur et formant par leur réunion une tache ré- 
niforme. — Brésil. 14 


ot. Megacephala laminata, Perty, Voyage de Spix et 
Martius , ins. , t. I, p. 2, pl. 1, fig. 3. 
Megacephala nocturna, Dej. Spécies, 1. V, Supplé- 
ment , 203, 14. 
Le Long. 4 *J, lign. Larg. 1 Ÿ, lign. 
D’an brun roussâtre; bords ltéraux des élytres et une 
grande tache à l'extrémité d'un jaune testacé très-pâle, 
parties de la bouche, antennes, anus et pattes de cette, 
dernière couleur, — Brésil, Para. 


TOME 11, J 


34 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


29. Megacephala Martü, Perty, Voyage de Spix et 
Martius, Delectus anim. (insectes) p. 1 ,plr,fig.r. 

| Long. 8  lign. Larg. 2 °/; lign. 
D'an vert brillant et blenâtre, surtout sur les élytres; 
corselet convexe et cylindrique , élytres offrant à l'extré- 
mité une tache marginale oblongue; anus, antennes et 


pattes jaunes. — Brésil. 


+ Nora. Cette espèce nous semble voisine de la Sobrina 
Dej., dont cependant nous la croyons distincte. 


ODONTOCHEILA, nouveau genre. 


Nous établissons sous ce nom un genre composé des 
Cicindèles de la première des divisions de M. le comte 
Dejean qui correspondent aux T'herates de Fischer. 
Ces insectes nous semblent différer assez des Cicindèles 
véritables pour constituer une coupe générique par- 
ticulière, | 

Leur corps est allongé, cylindrique; la lèvre supé- 
rieure est très-prolongée en avant, elle recouvre les . 
mandibules; yeux très-saillans; corselet allongé ; pattes 
irès-grêles, tarses avec un sillon en-dessus. — Insectes 
de l’Amérique du sud. 

Il faut rapporter à ce genre toute la première divi- 
sion des Cicindèles de M. Dejean (Spécies) ainsi que 
les Varians et Lacordairei de M. Guérin (Annales 
de la Société entomol. , t. I). Nous en décrivons ici 
une nouvelle espèce bien:remarquable par l'éclat de 
ses couleurs. | 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 55 

Odontacheila Desmaresti , mihi. 

Long. 6 lign. Larg. 2 lign. 

D'un cuivreux très-éclatant: à reflets rouges; antennes 
noires, à quatre premiers articles bleus; tête d’an brun 
rouge avec deux taches vertes entre les yeux; lèvre 
blanchâtre avec une tache bleue sur la base: corselet d’un 
cuivreux rouge très-brillant et à reflets dorés; élytres cou- 
vertes de points très-serrés ; leur bordure latérale d’un beau 
bleu avec deux points blancs sur le bord externe, l'an 
vers le milieu et l’autre près de ‘l'extrémité; dessous de 
la tête, du thorax et de l'abdomen d’un beau bleu écla- 
tant, cuisses de même couleur, jambes et tarses verts. — 
Cordova, Amérique méridionale. 

Nous dédions cette espèce au savant zoologiste M. Des- 
marest, qui la possède dans sa collection. 


PROCEPHALUS, nouveau genre. 


Ce genre est très-voisin de celui de Ctenostoma, dont 
il n’est même qu’un démembrement; il en diffère par 
la lèvre supérieure, qui est plus courte, plus transver- 
sale, recouvrant moins les mandibules; celles-ci sont 
fortes et offrent deux très-fortes dentelures à leur 
base; palpes un peu plus ovalaires à l’extrémité; élytres 
presque parallèles, non élevées postérieurement et re- 
couvrant des ailes. — Espèces propres à l'Amérique 
du sud. 
1. Procephalus Jacquieri. 
Ctenostoma Jacquieri, Dej. Spécies, Suppl.,t. V,p.271 , 


FPE , 
Long. 5 *, lign. Larg, 1 ‘{, lign 


36 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Nous renvoyons;. pour la description de cette espèce, à 
l'ouvrage précité (r). 
2. Procephalus metallicus , mihi. 
Nouv. genre netallicus , Dupont, Collect. 


Long.9 lign. Larg. 2 lign. : 

D'un cuivreux verdâtre. Elytres parsemées de très-gros 

points enfoncés, Parties de la bouche , antennes et pattes bru- 

nâtres ; celles-ci offrant, ainsi que la tête et les élytres , quel- 
ques poils assez longs et raides. — Cayenne. 


3. Procephalus succinctus , mihi. 
Nouv. genre succinctus, Dupont , Collect. 


Long. 5 Ÿ, lign. Larg. 1 ’/, lign. 


Ressemble au P. Jacquieri, mais plus obscur. Elytres 


(1) Nous la reproduisons ici pour ceux des entomologistes qui n’au- 
raient pas le Spécies de M. le cote Dejean: 

« Elle se rapproche un peu de la Formicarium, mais elle est beaucoup 
plus grande. La tête est proportionnellement moins large et plus allon- 
gée; le sillon postérieur et les deux lignes longitudinales enfoncées 
entre les yeux sont plus fortement marquées, et le milieu est un peu 
rugueux. Le milieu du corselet est moins globuleux et plus allongé. Les 
élytres sont plus allongées , plus cylindriques, moins convexes , et nul- 
lément renflées postérieurement; dans la femelle, le seul sexe que je 
possède, l’extrémité est assez fortement échancrée; elles sont ponctuées 
à-peu-près de la mème manière , mais elles ont en outre quelques rides 
transversales élevées, ondulées, peu marquées, peu rapprochées les 
unes des autres, et entièrement effacées vers l'extrémité ; elles ont cha- 
cune un peu au-delà du milieu une bande transversale jaune, ondulée, 
qui ne va pas tout-à-fait jusqu'à la suture, et qui forme un angle bien 
marqué à-peu-près dans son milieu. On n'aperçoit pas de jaune à la 
base des cuisses. 

« Elle se trouve à Cayenne, et elle m'a été donnée par M. Jacquier. 

« Elle doit être placée avant la Formicarium. (Note de l’édit.) 


x 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 37 


beaucoup moins rugueuses , avec une tache jaune transver- 
sale un peu arquée , située avant le milieu. Pattes noirâtres. 
— Cayenne. 


LISTE DEs ESPÈCES DE COLLIURES DÉCRITES DANS 
LES AUTEURS. 


1. Colliuris aptera, Fab. (Collyris) Syst. Eleut., t. 1, 
p.226, n°2. 
Cicindela aptera, Lund. Act. hist. nat. soc., 1 ,tab. 5. 
Colliuris major, Latr. Iconogr. Col. d'Europe, 1, 66, 
pl 25e/%'etp. 
2. Colliuris longicollis , Fabr. I, p. 226, n° 1. 
Colliuris longicollis , Latr. Gen. Crust. et Ins.,t. T,p. 174, 
pl. 6, fig. 8. 
Colliuris emarginata , Dej. Spécies , t. 1, p. 165, n° 2. 
—- — Mac Leay, 4nnul. javan. (édit. Le- 
quien) , p. 104, n° 2. 
Cicindela longicollis, Olivier, Entomologie, IE, 33 , p..7, 
n°22, fig. 
3. Colliuris Audouini , mihi. 
Colliuris longicollis y Dej.. Species , 1, p- 163, n° 1. 
4. Colliuris crassicornis, De]. Spécies ; t. 1, p: 166 , n°3. 
5. Colliuris Horsfieldi, Mac Leay, Annul. javan. (édit. an- 
glaise),1, p. 11,5; cd. (édit. Lequien), p. 105, n°5. 
6. Colliuris modesta, Dej. Spécies , t. V , Suppl. p. 275. 
— —  Icon.,1,p.58,t.6,fig.8. 
7. Colliuris Robynsü , Van der Lynden , Insectes de Java, T, 
"psi24 ; 196: 
8. Colliuris lugubris , Van der Lynden, Insectes de Java ,X, 
p:°22; n°4; 


98 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 

9. Colliuris elegans, Van der Lynden, Insectes de Java , 1, 
P- 23 , n° 0. 

10. Colliuris Diardi, Latr. Icon. Col. d’Europ. 1 07. 

1. Colliuris Arnoldi, Mac Leay, Annul. javan. (édit. an- 

glaise), 1, 10, 4 ; id. (édit. Lequien) , p. 105, 4. 

12. Colliuris Bonellii, Guérin, Voyage de M. ns | (par- 
tie entomologique), p. 481, pl. IF, fig. 

15. Colliuris tuberculata, Mac Lieay, 4 sa javan (édit. Le- 
quien), 105, 3. (Cette espèce est bien distincte, malgré 
l'opinion de Van der L'ynden.) 


NOTE SUR LE GENRE 7 RICONDF1IA. 


Le genre Tricondyla a été établi par Latreille; les au- 
teurs y rapportent trois espèces , et nous en décrirons ici 
une quatrième , qui nous semble nouvelle. 

1. Tricondyla aptera , Oliv. 2, 33, p.7,n°1,pl.1,fig. 1. 
— Guérin , con. règn. anim. ins., pl. ILE, fig. 3. 
2, Tricondyla cyanipes , Eschscholtz. Zool. Atlas, fasc. X, 
p-6,pl.I, fig. 4.— Dej., Icon., I, p.57, t. 6, fig. 7. 
. Tricondyla cyanea, Dej. Spécies , t. I, p. 161, n°1 : 
Tricondyla Chevrolatii , mihi. 


O1 


> 


i Long. 10 lign. Larg. 2 lign. 

Allongé, noir ; labre offrant quatre dents arrondies en 
avant et formant de chaque côté un angle placé plus en ar- 
rière. Tête lisse; 1 article des antennes un peu brunätre , les 
autres noirs; l'extrémité des trois premiers presque rouge, 
les aatres un peu pubescens. Corselet offrant une légère ligne 
longitudinale placée au milieu et présentant de chaque côté 


de très-légères rides transversales. Elytres rugueuses à la 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: aq 


base, moins fortement au milieu et lisses en arrière ; leurs 
bords latéraux sont un peu verdâtres; parties de la bouche 
et dessous du thorax à reflets d’un vert cuivreux; dessous de 
l'abdomen couleur de cuivre bronzé , avec une impression en 
forme de point de chaque côté des segmens de l'abdomen. 
Cuisses d’un brun rouge obscur. Jambes et tarses noires ; 
dessous de ces derniers et extrémité des jambes un peu velus 
et jaunâtres. — Java ; de la belle collection de M. Chevrolat. 


OBSERVATIONS SUR LA SYNONYMIE. 


_ 1. La Cicindela Latreillei, Dej. Spécies ,t. V , p. 261, est 
la Cicindela Lyon, Vigors, Zool. Journ., t. 1, p. 414. Ce 
dernier nom étant antérieur, doit être adopté. L'on pourra 
ainsi conserver le nom de Latreillez à la Cicindele de la Nou- 
velle-Zéelande que M. Guérin a décrite sousce nom. (Voyage. 
de Duperrey, Zoologie , n° 57, Atlas, Ins. pl. I, fig. 5.) 

2. Il est aujourd'hui certain que la véritable Cicindela hy- 
brida de Linné est l'espèce décrite par M. Dejean, sous le 
nom de Maritima ; le nom d’'Hybrida doit donc lui être resti- 
tué; quant à la Cicindèle qui se trouve communément en 
France, et que, dans toutes les collections, l’on a sous ce nom, 
elle a reçu de M. Stephens le nom d’#prica. La Cicindela 
integra de Sturm n’en semble être qu'une variété. 

5. Le Therates javanica de M. Gory (Magas. d'Entom. , 
pl. XXXIX) estle même que le Therates cærulea, Latr. (Icon. 
Col. d'Europe, 1,64, pl T, fig. 3.) 

Nora. L'on doit ajouter à la liste des Cicindèles françaises 
la Sardea, Dej. (Spécies ,t. V}), que j'ai reçue de Toulon; 
elle est cependant rare aux environs de cette vilie. Cet in- 
secte n'est peut-être du reste qu'une-variété de la C. flexuosa. 


= 


40 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 





MÉLANGES. 


Faunc entomologique de Madagascar, Bourbon et 
Maurice, partie des Léprnorrères, par M. le D’ Bois- 
duval, membre de plusieurs sociétés savantes nationales 
et étrangères, avec des notes sur les mœurs, par M. Sgan- 
zin, Capitaine d'artillerie, commandant le fort de Sainte- 
Marie. (Un volume très-grand in-8° de 122 pages, avec 
16 planches, contenant 100 figures; prix : 32 fr.; à Pa- 
ris, chez Roret, libraire, rue Hautefeuille, n° 10 bts.) 

Tous les ouvrages de M. le D: Boisduval sont accueil- 
lis par les entomologistes avec un égal empressement. La 
publication que nous annonçons ici n’aura certes pas 
moins de succès; principalement consacrée à un pays si 
peu connu encore, les amateurs de Lépidoptères y pui- 
seront de précieux renseignemens. Nous le leur recom- 
mandons très-vivement, et nous sommes certains qu’a- 
près l’avoir étudié, ils nous sauront gré de cette recom- 
mandation. PLAN GS TS 





Entomological magazine. 


Parmi les ouvrages les plus remarquables qui ont paru 
sur l’entomologie dans les pays étrangers, l’on doit citer 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. Ai 


the Entomological Magazine dont nous possédons déjà 
six livraisons. Nous allons en donner l'analyse. 

Le premier numéro, qui a paru en septembre 1852, 
contient : 

1° Extrait de l’ouvrage de M. Strauss - Durckheim : 
Considérations générales sur l'anatomie comparée des 
animaux articulés, par M. Edward Doubleday. 

2 Monographia Chalcidum, par M. Francis Walker. 
Ce travail est fort remarquable et jette un grand jour sur 
les Æyménoptères chalcidites, dont il donne une histoire 
complète; l’auteur a profité avec intelligence et érudi- 
tion des ouvrages de MM. Dalman , Boyer de Fons-Co- 
lomb , Westwood, etc. Un certain nombre de genres 
nouveaux sont établis par M. Walker, leurs caractères 
nous ont semblé bien décrits et la nécessité de leur éta- 
blissement incontestable. Nous applaudissons d’autant 
plus volontiers à la monographie de M. Walker que nous 
voyons rarement les entomologistes anglais s’occuper des 
objets étrangers à leur pays, tandis que cet auteur nous 
a donné un travail général, et qui depuis bien long-temps 
était sollicité par les amis de la science. Les entomolo- 
gistes qui se sont occupés d’Ayménoptères peuvent seuls 
apprécier l’importance de ce mémoire, ainsi que les diff 
cultés que l’auteur a eu à surmonter. 

5° Note sur les ouvrages d’entomologie publiés en 
Angleterre. Ces ouvrages sont : 1° British Entomology , 
par M. John Curtis ; 2° Zllustrations of British Entomo- 
logy , par M. Stephens; 5° Entomological Cabinet , par 
M. Samouelle. 

4° Observations sur les Aphis, par Rusticus. 


42 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


5° Sur deux espèces d’Elaphrus , découvertes der- 
nièrement en Ecosse, par M. Curtis. Ces espèces sont : 
VElaphrus splendidus, Esch. (Dej. Zcon. II, 139, 
pl. 86, 1), et l’Elaph. lapponicus, de Gyllenhal. L’on 
n'avait pas encore jusqu'ici trouvé ces deux insectes en 
Angleterre. 

6° Catalogue de quelques insectes trouvés à Castle, 
Eden, Dean, et aux environs, dans le comté de Durham, 
par M. G. Wailes. 

7° Sphinx vespiformis, par M. Edward Newman. 
C’est un extrait du mémoire que cet auteur a publié sous 
le même titre. Il y expose des idées nouvelles sur une 
méthode qui lui est particulière et suivant laquelle la na- 
ture se serait constamment assujettie au nombre sept. 
L’on trouverait ainsi constamment sept subdivisions dans 
chacune des divisions du règne animal , depuis les classes 
jusqu'aux espèces. L’on sait que le savant entomologiste, 
M. Mac Leay, avait établi une théorie à-peu-près sem- 
blable, mais en fixant ce nombre privilégié à cinq. 

Nous ne pensons pas que ces systèmes seront recus avec 
beaucoup de faveur par les naturalistes du continent , 
mais nous croyons que l’on admirera l'esprit et le pro- 
fond savoir dont M. Newman a donné tant de preuves 
dans le mémoire que nous analysons. 

8° Revue des ouvrages entomologiques français. 1° Zeo- 
nographie et histoire naturelle des Coléoptères d'Europe, 
par MM. Dejean et Boisduval; 2° Histoire naturelle des 
Lépidoptères , par Godart, continuée par M. Duponchel ; 
5° Magasin de zoologie, par M. Guérin. Il est.rendu 
complète justice au mérite de ces ouvrages. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 43 


9° Promenade entomologique, par MM. Newman et 
Doubledaÿ. 

10° Alphabet des insectes à l’usage des éiudians, par 
James Rennie , professeur de zoologie. 

Get article contient la critique un peu sévère de l’ou- 
vrage dont nous venons de donner le titre. 

11° Monographia Ægeriarum Angliæ, par Edw. New- 
man. M. Newman établit un nouveau genre et donne les 
caractères de ceux qu’a proposé Hubner en 1816 dans 
l'ouvrage intitulé : Werzeichniss bekannter Schmetter- 
lingen. Get ouvrage étant peu connu nous allons don- 
ner ici le caractère de tous ces genres. 

Ægeria, Fabr. Palpi breves; antlia brevis, quasi imper- 
fecta ; antennæ thorace breviores, maris pectinatæ ; abdo- 
men crassum , haud barbatum. 

Pyropteron, Newm. Palpi elongati, articulo ultimo nudo, 
substus emarginato ; antennæ thorace paulo longiores, ma- 
ris ciliatæ ; abdomen barbatum , maris barba compressa , fe- 
minæ dilatata. 

Bembecia , Hubn. Palpi elongati, articulis omnibus squa- 

matis; antennæ thorace vix longiores, maris ciliatæ ; abdo- 
men medio crassius, vix barbatum. 

Synanthedon, Hubn. Palpi elongati, articulo ultimo lævis- 
sime squamato ; antennæ thoracis longitudo , maris subpec- 
tinatis ; abdomen maris gracile, feminæ crassum et brevius, 
valde barbatum, barba dilatata. 

Trochilium, Scop. Palpi elongati; antennæ thorace lon- 
giores; abdomen utriusque sexûs gracile , valdè barbatum ; 
barba triloba dilatata. 

Conopia, Hubn. Palpi elongati ; anteunæ thorace longio- 


res, maris ciliatæ; abdomen maris medio compressum, gra- 


44 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


cilissimum , feminæ gracile, utriusque sexûs valdè barbatum : 
barba triloba dilatata. 

Paranthrene, Hubn. Palpi elongati , subtus quasi angulati ; 
antennæ thorace paulo breviores, maris bipectinatæ ; abdo- 
men crassum, vix barbatum. 


Ægeria. apiformis , bembeciformus. 

Pyropteron chrysidiforme. 

Bembecia ichneumoniformus. 

Synanthedon æstriforme. 

Trochiliun tipuliforme, muscæforme , allantiforme , sphe- 
aiforme. 

Conopia myopæformis, formicæformis, euliciformis. 

Paranthrene vespiformis (de Linné qui est l’asiliformis 


de Fabr.). 
19° Variétés. 


19° Colloquia entomologica, conversation sur les sen- 
sations des insectes. 


Nous rendrons compte dans un prochain numéro des 
autres livraisons de cette importante collection. L’on 
s’abonne à Londres chez Frederik Westley (Stationner’s- 
Hall-Court). F. pe Laporte. 





Essai d’une classification systématique de l’ordre des 
Héwiprères ( Hémipières Hétéroptères), par M. F. L. 
de Laporte; in-8° de 88 pages avec 5 planches, repré- 
sentant 52 espèces , et un grand nombre de détails. Prix : 
5 fr. À Paris, chez Lequien , libraire, quai des Augus- 
tins, n° 47. 


Celouvrage a paru par parties détachées dans plusieurs 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 45 


livraisons du Magasin de =oologie de M. Guérin. M. de 
Laporte en a fait tirer un certain nombre à part qu'il a 
réuni en un volume. 

Il divise les Æemiptères hétéroptères en deux tribus, 
auxquelles il donne les noms d'HæzwarTuecces et d’An- 
THOTHELGES; la première comprend les espèces vivant de 
rapine et essentiellement carnassières , tandis que les se- 
conds se nourrissent ordinairement de liquides végétaux 
ou du moins ne poursuivent pas une proie vivante. 

La première tribu se divise en insectes terrestres et 
en insectes aquatiques ; les premiers forment les familles 
des Réduvites et des Phymatites, et les derniers cons- 
tituent les trois families suivantes Galgulites, Bélosto- 
mites , Notonectites. 

Les Hémiptères AnrnorueLces sont divisés en neuf 
familles : Jydrométrites, Astemmites, Lygéites, Ani- 
soscélites, Corêites, Tingidites, Cimicites, Penta- 
tomites, Scutellérites. 

Nous allons parcourir ces quatorze familles en indi- 
quant les genres qui y rentrent. 


1. RÉDUVITES : Ectrichodia, Hammacerus, nouv. gen., 
Ploiaria, Myodocha, Macrophtalmus, nouv. gen., 
Leptopus , Cimbus , Prostemma , nouv. gen. , Peirates , 
Pachynomus, Platymeris, nouv. gen. , Opinus , nouv, 
gen., Petalocheirus, Lophocephala, nouv. gen. , Co- 
norhinus, nouv. gen., Lepiomeris , nouv. gen., Redu- 
vius, Apiomerus, Harpactor, nouv. gen. , Nabis. 

2. PHYMATITES : Phymata, Discomerus , nouv. gen. , 
Macrocephalus. 

5. GALGULITES : Galgulus , Mononyx, nouv. gen. 


46 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


4. BÉLOSTOMITES : Ranatra, Diplonychus ; nouv. gen., 
Belostoma , Nepa, Naucoris. 

5. NoTonEcTITES : Plea, Notonecta , Sigara, Corixa. 

6. HYDROMÉTRITES : Âydrometra, Velia, Gerris, Halobates. 

7. ANISOSCÉLITES : Anisoscelis, Holhymenia, Stenocepha- 
lus, Leptoscelis, Nematopus, Leptocorisa, Stenopoda , 
nouv. gen., Micrelytra, nouv. gen. , Acanthocepha- 
lus, nouv. gen. , Pachylis, Alydus, Pachymeria , 
nouv. gen., Meropachus, nouv. gen. 

8. Lycérres: Myodocha, Aphanus, nouv. gen. , Lycœus, 
Nœogeus, nouv. gen., Salda, Eurycephala, nouv. 
gen. , Microtoma, nouv. gen. 

9. ASTEMMITES : Odontopus, nouv. gen., Euryophihal- 
aus, mOouv. gen., Æstemma, Capsus, Heterotoma, 
Miris , Meganota , nouv. gen., Stenodema, nouv. gen. 

10. CORËITES : Spartocera nouv. gen. , ÜVeides, Acanthoce- 
rus, nouv. gen. , Syromastes, Phyllomorphus , nouv. 
gen. , Atractus ; nouv. gen. , Chariesterus , nouvy. gen., 
Chondrocera , nouv. gen., Gonocerus , Coreus. 

11, TINGIDITES : Piesma , Zosnanus , nouv. gen. , Tingis’, 
Eurycera, nouv. gen. , Dictyonota, Holoplitus. 

12. Cimicites : Megymenum , Aradus, Piestosoma, nouv. 
gen., Brachyrhynchus, nouv. gen., Cimex, Acan- 
thia, Pedeticus , nouv. gen. 

15. PENTATOMITES : Phlæa, Dryptocephala, nouv. gen., 
Discocephala, nouv. gen., Phyllocephala , nouv. gen., 
Aspongopus, nou. gen. , Rhaphigaster , nouv. gen., 
Oncomeris ,nouv. gen. , Acanthosoma, Edessa , Tessa- 
raioma , Agapophyta, Cydnus , Dinidor, Pentatoma , 
Atelocera, nouv. gen, , Halys, Megarhynchus , nouy. 
gen. , Ælia. 

14. SCUTELLÉRITES : Stiretrus, nouv. gen. , Odontoscelis , 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 47 
nouv. gen. , Coptosoma, nouv. gen., Podops , nouv. 
gen. , Discocera , nouv. gen., Scutiphora, Calidea , 
nouv. gen. , Odontotarsus , nouv. gen., Eurygaster, 


nouv. gen., Graphosoma , nouv. gen. , Scutellera. 


Dans un petit ouvrage intitulé : Histoire naturelle 
des Insectes nuisibles et des Insectes utiles dans l'hor- 
ticulture, et moyens certains pour détruire les pre- 
miers, par M. P. F. Bouché (Berlin 1833, in-6°), 
l’auteur nomme et décrit les nouveaux insectes suivans : 
Thrips hæœmorrhoidalis, Coccus bromeliæ , €. cestri, 
Aspidiotus nerii, A. rosæ, A. echinocacti, A. lauri, 
Anthomyta brassicæ , A. lactuarum. En 1778, 
M. J. S. Kerner publia à Stuttgard un petit traité sur 
un insecte qu’il nemma Cocéus bromeliæ. L'espèce dé- 
crile par M. Bouché en diffère : il faudra donc lui 
donner un autre nom. Quoique la description et la 
figure du Coccus bromeliæ de Kerner soient bien in- 
complettes, on doit croire que cet insecte appartient 
au genre Aspidiotus de Bouché. Voici les caractères 
que ce dernier ‘en donne : «Ge genre diffère des Pu- 
cerons, par là que l’insecte repose sous un bouclier 
particulier, composé de plusieurs pièces. Le mâle a 
aussi deux ailes derrière lesquelles sont deux balanciers. 
Leurs mœurs sont semblables à celles. des Pucerons. » 

Un caractère essentiel que l’auteur paraît avoir oublié 
est que le mâle des Aspidiotus n’a qu’une soie à l’ex- 
trémité de l’abdomen , tandis que les Coccus en ont deux. 

Francfort, 5 décembre 1833. DE Hype, sénateur. 


A8 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 

La troisième livraison des Beitræge zur Entomologie, 
besonders in Bezug auf Schlesien, par MM. Schummel 
et Stannius, vient de paraître à la librairie d’Edouard Pelz, 
à Breslau (128 pages in-8°, avec 3 planches). Elle con- 
tient une monographie du genre Tipula , par M. Schum- 
mel. M. Macquart n’a décrit que 20 espèces de ce genre. 
M. Meigen en a publié 52. M. Schummel en fait con- 
naître 57, toutes de Silésie. Gomme dans ses précédentes 
publications , l’auteur s’altache principalement à décrire 
les deux sexes de chaque espèce, et sur 23 espèces nou- 
velles, il a observé le mäle et la femelle de 13 d’entre 
elles. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 49 











MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. 


OBSERVATIONS sur plusieurs espèces du genre 
CICADA, Latr. 


Le genre Cicada, Latr. (Tettigonia, Fabr.) ren- 
ferme un si grand nombre d’espèces , et celles-ci présen- 
tent tant de modifications dans les différentes parties du 
corps, qu’on sent vivement la nécessité d’y établir des 
divisions. Il serait facile de prendre dans ce genre quel- 
ques espèces isolées, de trouver en elles un caractère 
distinctif, et d'en former des genres nouveaux. Mais en 
examinant de près ce prétendu caractère distinctif et 
en comparant entre elles'un grand nombre d’espèces, 
on voit bientôt qu'il y a beaucoup de transitions, et 
aucune distinction tranchée. Ge. qu’on sait des mœurs 
de ces insectes et de leurs états primitifs ne permet 
pas d’admeitre qu’il existe entre eux des différences 
notables , et, d’après toutes mes observations, je dois 
m'élever contre tout démembrement de ce genre. A l’ap- 
pui de mon opinion, j’examinerai chaque partie du corps 
des espèces de ma collection, et je rendrai attentif aux 
transitions qu’on remarque dans leurs formes. 

TOME I. 4 


50 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 

En considérant la téte, en premier lieu, nous voyons 
que dans toutes les Cigales, elle forme, à sa partie supé- 
rieure, un triangle , aux angles postérieurs duquel sont 
les yeux; trois ocelles disposées également en triangle 
se trouvent au milieu; le front est toujours convexe, 
sa partie supérieure se prolonge sur le sommet du 
triangle de la tête; les joues sont applaties; le bec se 
prolonge jusqu’à la base des pattes postérieures ; les soies 
des antennes sont articulées. Voilà des caractères com- 
muns à toutes les Cigales. Et cependant, la tête offre 
beaucoup de variétés selon les espèces; nous citerons, 
comme exemple des deux extrêmes, la structure de la tête 
de la Cic. villosa, Fabr. et de la Cic. fasciata , Fabr. 
Dans la première, la tête, vue d’en haut; présente un 
iriangle à angles presque aigus : les yeux sont peu sail- 
lans: dans la seconde, au contraire , le triangle est à an- 
gles presque obtüs, les yeux sont très-saillans et comme 
placés sur une tige. Dans la première, la tête est beau- 
coup plus étroite que le corselet; dans la seconde, beau- 
coup plus large. La Cic. signifera, Germ. (1) se rap- 
proche le plus, par la forme de sa tête, de la Cic. vil- 
losa, tandis que par tous ses organes elle est voisine de 
la Cic. musiva, Germ. (2), qui, par la structure de la 
tête, ressemble néanmoins à la Cüic. fasciata. Dans les 
Cic. fasciculata (3) et Cic. formosa (4), la tête forme 





(1) Thon. Arch., vol. LT, fase. IL, n° 80. 
. (2) Jbid. n° 81. 

(3) Zbid. n° 101. 

(4) Ibid, n° 106 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 51 


un triangle à côtés presque égaux, mais elle est déjà 
presque aussi large que le corselet et les yeux sont plus 
saillans. C’est ce qu’on remarque davantage encore dans 
Cie. maculata, Fabr. Cependant, les yeux très-saillans 
ne se rencontrent pas toujours avec une têle à angles 
obtus, ainsi que le prouve la Cic. stridula, Fabr. et 
d’autres espèces dont la tête très-large et tronquée n'offre 
que des yeux très-peu saiilans. 

Le thorax (stethidium, Hl.) et principalement le cou 
(collare) offrent peut-être encore plus de variétés que la 
tête: mais ici encore ces modifications se lient les unes 
aux autres par des transitions insensibles, La structure de 
la Cie. tympanumest remarquable ; les côtés du triangle 
sont plus larges, forment des angles aigus et entourent 
la tête. Le cou des Cüc. nobilis, Germ. (1), Cie. lim- 
bata, Fabr. et d’autres est presque conformé de la même 
manière , mais la largeur du côté diminue peu-à-peu, 
et, dans la Cic. fasciata ; Fabr., l'élargissement n’est 
plus sensible que par les angles du milieu. Les espèces 
à ailes inférieures jaunes ont, à la vérité, encore un côté 
plus ou moins dilaté; mais les angles sont plus ou moins 
arrondis et disparaissent entièrement chez quelques es- 
pèces. Dans les Cie. fraxini, Fabr. etmannifera, Fabr. 
la dilatation du côté est encore visible, mais faiblement, 
et elle disparaît presque entièrement dans les Cic. sep- 
tendecim, sanguinolenta etautres. Dans la Cic. villosa, 
le cou se rétrécit beaucoup antérieurement , mais en ob- 
servant sa structure dans les Cic. fasciculata, formosa, 


(1} Thon. Arch. L, c. n° 9, 


ba REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


picta, on voit qu’il devient insensiblement d’une largeur 
égale. L’arrière-dos (metanotum, Burm.) de quelques es- 
pèces, proportionnellement si grand et si échancré, par 
exemple dans les Cie. plebeja, Linn. mannifera, Fabr. , 
opalina, Germ. (1), et qui coïncide avec une modifica- 
tion dans la structure des tarses, ce que j’ai déjà signalé 
dans mon Magasin d'Entomologie (2) engagea Latreille 
à en faire le genre T'ibicen (3) qui, cependant , ne com- 
prend que très-peu d'espèces, et ne paraît pas devoir 
être admis , car beaucoup de CGigales ont l’arrière - dos 
échancré quoique souvent d’une manière moins pro- 
noncée. 
Les ailes des Gigales forment toît lorsqu'elles reposent 
et sont, généralement, beaucoup plus longues que l’ab- 
domen, Les ailes antérieures ont une petile cellule primi- 
tive; une cellule allongée au bord antérieur; six petites 
cellules formant une bande inclinée sur le disque de 
l'aile, et huit cellules placées devant le bord postérieur 
et formant une bande transversale parallèle. Le bord 
postérieur lui-même n’est borné par aucune nervure. Les 
ailes inférieures offrent trois cellules allongées, partant 
de leur base et s’étendant le long du bord antérieur; 





(1) Thon., L..c. n° 52. 

(2) EVE PDA 

(3) Induit en erreur par une fausse indication de la patrie, la syno- 
nymie que j'ai indiquée dans mon Magasin et dans les Archives de 
Thon est inexacte. Ce que je prenais pour la Cic. tibicen est la Cic. ple- 
beja, Fabr. d'Afrique, et ma Cüic. cantatrix se rapporte à la Cic. manni- 
fera, Fabr. La vraie Cic. tibicen, Fabr. est de l'Amérique du nordet n'a 


pas l’arrière-dos fourchu. ‘ 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 53 


neuf cellules se trouvent devant le bord postérieur. Au 
bord interne est un appendice tout particulier, de forme 
ovalaire, que la Gigale retire sous l’aile lorsqu'elle est 
en repos, et qui, par les variétés de ses couleurs sert à 
distinguer les espèces. 

Les modifications qu’on remarque dans les ailes se rap- 
portent, soit à leur texture, soit à leur couleur, soit à 
la disposition des nervures. La plapart des espèces ont 
les ailes demi-membraneuses , transparentes, très-relui- 
santes et incolores, si l’on en excepte toutefois les veines. 
De nombreux plis transversaux se montrent souvent dans 
les cellules, et ces plis transversaux sont fréquemment in- 
terrompus par un pli longitudinal, ce qui donne aux in- 
tervalles qui se trouvent entre les veines un aspect écail- 
eux. La celiule primitive des ailes supérieures est sou- 
vent recouverte d’une substance coriacée. La couleur 
qu’on y remarque part ordinairement des veines et en 
suit la longueur , mais elle existe indépendamment des 
organes, comme un corps particulier et n’est pas formée 
par des écailles, des poils ou des soies. Dès qu’il y a 
une couleur , lPéclat et la transparence diminuent , la 
membrane des ailes s’épaissit et devient même quelque- 
fois coriacée, Dans les espèces dont les ailes sont vive- 
ment colorées, telles que les Cic. stridula, maculata, etc., 
on remarque qu’il existe des poils isolés, mais ils ne con- 
tribuent en rien à la formation de la couleur. 

Les nervures diffèrent peu entre elles, seulement l’es- 
pace qui est entre le bord postérieur et les veines qui 
forment la dernière rangée de cellules devient ou plus 
large ou plus étroit. Il est très-large dans les espèces à 


4 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


ailes inférieures jaunes; très-étroit dans les Cic. san- 
guinolenta, philæmata, maculata, ete. Le premières 
offrent encore une particularité remarquable : la rangée 
de cellules qui est au milieu des ailes supérieures est tra- 
versée par une veine qui se perd dans l'extrémité de la 
longue cellule primitive. Dans ces espèces , la substance 
de cette partie de l'aile qui s’étend depuis la base jusqu’à 
la veine transversale dont nous venons de parler , est plus 
compacte et coriacée. On remarque, toutefois, cette 
dernière circonstance dans d’autres espèces encore , que 
celles à ailes inférieures jaunes, telles sont les Cic. no- 
bilis, limbata, etc. Dans les Cic. fasciata, sangui- 
nolenta , philæmata , etc. , cette même veine trans- 
versale se retrouve encore, mais elle est moins élevée et 
ne se distingue pas des cellules par sa couleur, comme 
dans les autres espèces. Dans la Cie. maculata, elle n’est 
indiquée que par un pli transversal. Les espèces à ailes su- 
périeures transparentes, telles que les Cic. éympanum, 
tibicen, fraxint, plebeja, etc., sont dépourvues de cette 
veine, mais on observe sur la veine centrale des cellules 
du milieu un petit nœud qui indique son point de départ; 
on remarque, par contre, dans la Cic. atrata, Fabr. un 
pli transversal très-apparent qui répond à celte veine 
transversale. 

Les organes du chant des mâles, dans lesquels nous 
comprenons les tymbales et les opercules(1 diffèrent pres- 
que dans chaque espèce. Les tymbales sont très-grandes 





(1) Comparez sur ces organes le mémoire de M. Burmeister, sur les 


sons que produisent les insectes. Revue EntTomoLocique, t. I, p.171. 


RE VUE ENTOMOLOGIQUE. 55 


dans la Cic. tympanum ; elles sont, au contraire , lrès- 
petites dans la Cie. plebeja. Les opercules sont d’un volume 
considérable dans les Cic. saccata , obtecta; moins grands 
dans la Cic. tibicen ; petits, dans les Cic. plebeja, san. 
guinolenta, etc. 

La structure de l’abdoinen est assez uniforme dans 
toutes les espèces; seulement il apparaît dans quelques- 
unes comme creux et, pour ainsi dire, gonflé , par exem- 
ple , dans les Cic. dimidiata , Enc. (1), vacua , Enc. (2), 
_seurra, Germ. (3), etc. Dans d’autres, par exemple la 
Cie. philæmata, il est allongé ; cependant, il en existe 
beaucoup qui servent de transition entre ces formes. 

Les pattes offrent encore quelques modifications. Dans 
toutes les espèces les cuisses antérieures sont renflées et 
armées intérieurement de deux à quatre dents. Les tibias 
sont ronds et, dans fa plupart des espèces, assez forte- 
ment-frangés. On remarque'encore aux tibias postérieurs 
des épines isolées , assez distantes l’une de l’autre , et, à 
l'extrémité, une couronne d’épines. La Cic. hæœmatodes 
a cependant les tibias postérieurs seulement échancrés : 
il n’y a pas d’épines. | | 

C’est dans les tarses qu’on remarque le plus de variété, 
Ainsi les espèces dont l’écusson est fourchu n’ont que 
deux articles aux tarses, landis que toutes les autres es- 
pèces en ont trois. Cependant, ce n’est pas le seul cas 
absolument , car , dans beaucoup d'espèces, comme dans 





(1) Stoll , fig. 119. 
(2) Stoll, fig. 58. 
(3) Thon, n° 24. 


56 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


les Cic. fasciata, tympanum, d'article basilaire est très- 
petit et n’est visible qu’en dessous. 

J’ai classé les espèces de ma collection principalement 
d’après la couleur des ailes, sans vouloir, cependant, 
recommander cette classification comme la meilleure. 
J'en donne ici le catalogue avec des descriptions d’espèces 
nouvelles , et j’y ajoute quelques rectifications au travail 
que j'ai publié sur ce genre dans les Archives entomolo- 
giques de Thon. (Jéna, 1850 , t. Il, 2° cahier.) 

Voici le tableau synoptique de mes divisions : 


I. Etuis transparens, hyalins. 
A. Ecusson émarginé; espèces 1 à 3. 
B. Ecusson non-émarginé. 
a. Tête courte et large, yeux proéminens ; espèces 
4 à 38. 
b. Tête triangulaire , yeux simples; espèces 39 à 47. 
IT. Etuis colorés, coriacés, opaques; espèces 48 à 53. 
III. Etuis coriacés à la base, une veine transverse, la 
coupant par moitié; espèces 93 à Go. 


CICADARUM SPECIES MUSÆI NOSTRI ENUMERATÆ. 
I. Elytris hyalinis, nitidis 
À. Scutello dilatato, apice profunde emarginato, 
tarsis biarticulatis. | 
1. C. mannifera. Livida, capite collarique viridibus , 
thorace nigro-variegato, abdomine hirto fusco, elytro- 
rum venis basi viridibus, apice fusco-marginatis. — Fabr., 
Syst. Rhyng, 36, 13. Tettigonia mannifera, Stoll, 
fig. 126. Germ., Mag. d'Ent., IV, 096. Cie. cantatrix. 


REVUE ÉNTOMOLOGIQUE. 57 
Thon., Arch., I, 2, n° 51. Cic. cantatriæ, tbid., n° 56. 
— Habitat in Brasilia. 

La fig. 49 des Znsectes de Surinam, de M'e Mérian, 
se rapporte sans doute à cette espèce; mais Linné semble 
l'avoir confondue avec la Cie. tibicen de l'Amérique sep- 
tentrionale, car il cite fa figure de Me Mérian et dit : 
Habitat Surinami inque Carolina. Dans le Mus. Adolph. 
Frid. 84, que je ne puis comparer , il décrit une Cic. 
mannifera qu'il cite dans lé Mus. Lud. Ulr., p.160, à 
propos de la Cüc. tibicen, et qui appartient peut-être à 
la Cie. mannifera, Fabr. 

2. C. plebeja. Livida, capite collarique viridibus , tho- 
race nigro-variegato, abdominis segmentis basi nigris, 
elytrorum venis apice fusco marginatis. — Fabr., Syse. 
Rhyng., 59, 52, T'ettigonia plebeja. Linn., Syst. Nat., 
2,707, 15, Cic. plebeja. Thon. Arch, Il, 2, n° 50. 
Cic. tibicen. — Habitat in Africa. 

La Cie. plebeja des Archives de Thon ne se rapporte 
pas à celte espèce, mais à la Cüc. sanguinea. Une erreur 
qui existait dans ma collection à l'égard de la patrie de 
cet insecte , me fit croire que cette espèce d'Afrique était 
la Cic. tibicen des auteurs. 

5. C. opalina. Viridis, subtus pallida, elytrorum ve- 
nis basi viridibus, alis basi nigris, margine inflexo opa- 
lino. — Germ. Mag, d'Ent. IV, 97, 2. Thon, Arch. II, 
fasc. 2, n° 59. — Habitat in Brasilia. 

B. Scutello simplici, tarsis triarticulatis. 
a. GCapite collarique transversis, oculis magnis , 
subpeduneulatis, prosilientibus. 

4. Colivacea. Gollaris margine laterali dilatato, expla- 


58 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 
nato, olivacea, opaca, elytris hyalinis, nitidis, viridi-veno- 
sis. — Thon, Arch. IF, 2, n°8. — Habitat in Australasia. 

9. C. sanguinea. Atra, luteo-variegata, abdominis in- 
cisuris alarumque venis sanguineis. — Fabr., Syst. Rhing. 
39 , 91. T'ettigonia sanguinea. Scop., Ent. carn. 547. 
Cic. hœmatodes. Oliv., Ene. V, 55, 3, 31. Latr., Gen. 
Crust. et Ins. 5, 154, à. Fabr., Entom. Syst. 4, 02, 
21. T'ettigonia hϾmatodes, Panz., Faun, Germ. 50, 21. 
Thon, Arch. IT, 2, n°47. Cüc. plebeja, ibid. , n° 48. 
Cie. helvola. Germ., Mag. IV , 99, 12. Stoll, fig. 11, 
151, 189. Ræs., Zns. IT, Locust., tab. 25, fig. 3. — Ha- 
bitat in Europa meridionali. 

- 6. €. hæmatodes. Nigra, abdominis incisuris san- 
guineis, als aqueis, venis nigris, costa venaque interna 
basi sanguineis. — Linn., Syst. Nat. 2, 507, 14. Schæf., 
Icon. ; tab. 191, fig. 1, 2. Stoll, fig. 153. Thon, 
Arch. I, 2, n°41. Scop., Ann. V, Hist. nat. 109, 
108. Cic. montana, Fabr., Syst. Rhyng. L2, 50. Tet- 
tigonia hœmatodes, Panz. Faun. Germ. 59, 5. Tettig. 
tibialis. — Habitat in Germania, Podolia. 

À peine de la moitié de la taille de la précédente. Les 
nervures des étuis sont noires, ce n’est que vers leur 
base qu’ils deviennent bruns ou rougeûtres; la veine si- 
tuée au bord antérieur, ainsi que la suture de l'angle 
basilaire intérieur est rouge de sang. Les pattes ont des 
taches rouges ; l’abdomen est d’un rouge uniforme, du 
moins vers l’extrémité. Les opercules du mâle sont pe- 
tits, ovalaires, noirs à bord blanc. 

7. C. picta. Thorace nigro, testaceo- variegato , ely- 
tris medio albo - venosis , costa atra : basi extus alba. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 59 


— Réaumur, Mém. V, 152, t. 16, fig. 8,9. Oliv., Enc. V, 
759, 62. Cic. tomentosa, Coqueb. , {{lustr. iconogn. 1, 
51, tab. 8, fig. 2. T'ettigonia picta, Fabr., Syst. 
Rhyng. 42, 45. Ent. syst. {V, 24, 27. Thon, Arch. IT, 
2, n°66. — Habitat in Lusitania , Gallia. 

8. C. hyalina. Nigra, collaris striga media lineolisque 
duabus ferrugineis, elytris hyalinis, puncto sligmalico 
fusco, — Fabr., Syst. Rhyng. 4°, 48. Tettigonia hya- 
lina, Ent. syst. , Suppl. 516, 32. Thon, Arch, I UE DS 
n° 68. — Habitat in Rossia meridionali. 

9. C. melanopygia. Nigra , luteo-variegata , abdomine 
pallido, apice nigro, elytris fusco-venosis, costa pallida. 
— Habitat in Australasia (Hope). 

Magnitudine €. hæœmatodis. Gaput breve, transversum, 
antice semicirculariter impressum, nigrum , eculis ma- 
culaque occipitali luteis. Gollare capitis latitudine, an- 
gulis posticis prominulis, marginalis, nigrum, villa media, 
margine poslico et maculis lateralibus luteis. Mesothorax 
niger , vittis duabus, dorsalibus apicem, versus clavatis 
et striga utrinque laterali luteis. Scutellum luteum. Ab- 
domen luteum, segmento primo et ultimo nigris, luteo- 
marginatis , reliquis linea transversa abbreviata nigra no- 
tatis. Elytra hyalina, nitida, venis fusco-nigris, costa 
pallida. Alæ concolores, vena externa pallida. Pedes lu- 
iei, femoribus medio nigris, anticis tridentatis. Oper- 
cula maris brevia, rotundata, pailida. 

10. €. varians. Griseo-lurida, opaca , thorace nigro 
lineato, abdominis segmento ultimo bilineato, elytris 
hyalinis, nitidis, costa flava, apice fusca. — Habitat 
in Australasia (Hope). 


6o REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Magnitudine fere C. orni. Caput breve , transversum , 
antice semicirculariter rotundatum , supra planum , trans- 
versim impressum, griseo-luridum , vix nitidum, ocellis 
nigro cinctis. Collare capite sbangustius, angulis posticis 
prominulis, marginatis, griseo-luridum , vitta media ni- 
gro-marginata rugisque ordinariis nigro cinclis. Meso- 
thorax griseo-luridus, vittis quatuor abbreviatis, inter- 
mediis brevioribus , nigris. Scutellum breve, immacula- 
tum. Abdomen griseo-luridum , incisuris nigrescentibus ; 
segmento ultimo supra vittis duabus nigris , subtus palli- 
dius , Villa media obsoleta fusca. Elytra pellucida , nitida, 
immaculata , venis basi pallidis, apice fuscis, costa fla- 
vescente , apice fusca. Alæ concolores. Pedes pallidi, fe- 
moribus medio obsoleti infuscatis, anticis iridentatis, 
tibiis posticis ciliatis, remote spinosis. Opercula maris 
brevia, rotundata. | 

Variat colore nigro corporis magis extenso, abdomine 
supra vitta media nigra, interdum fere toto nigro. 

11. ©. tristis. Nigra , griseo-subpubescens , capite 
thoraceque flavo-variegatis, abdomine subtus griseo- 
tomentoso , vilta media denudata, elytris fusco-venosis. 
— Habitat ad promont. Bonæ Spei. (Mus. reg. Berol.) 

Magnitudine C. pictæ. Caput transversum, obtusum, 
transversim impressum, nigrum , lobis ocularibus macu- 
laque frontali, interdum obsoleta luteis. Collare breve, 
transversum, Capitis latitudine , angulis posticis promi-- 
nulis, marginalis, nigrum, griseo-subpubescens , lineo- 
lis transversis margineque postico luteis. Mesothorax ni- 
ger, griseo-pubescens, margine laterali lineolisque tri- 
bus disci luteis : intermedia interdum obsoleta. Abdomen 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: Gi 


supra nigrum, criseo-subpubescens, subtus griseo-tomen- 
tosum :-vitta media denudata nitida. Elyira pellucida, 
nitida, immaculata, costa venisque fuscis. Alæ conco- 
lores. Pedes fusco-testacei, aut nigri, geniculis pallidis , 
femoribus anticis bidentatis. Opercula maris brevia, ro- 
tundata. 

19. C. viridis. Viridis, supra subpubescens, luteo- 
nigroque variegata , abdomine nigro , incisuris pallidis , 
elytris hyalinis, fusco-venosis, costa antice testacea. — 
Fabr., Syst. Rhyng. 59, 28, Tettigonia viridis. Stoll, 
fig. 100. Oliv., Enc. V, 755, 37. Cic. marginata, 
Thon, Arch. I, 2, n° 83. — Habitat in Brasilia. 

13. C. bimaculaia. Subtus testacea, supra nigra, 
thorace luteo - viridique variegato, abdomine macula 
utrinque alba, alis hyalinis, testaceo-venosis. — Oliv. , 
Enc. NV, 256, 46. Stoll, fig. 132. Thon, Arch. II, 2, 
.n° 84. — Habitat in Java. 

14. C. moneta. Rufescens , opaca , supra nigro-varia , 
abdominis macula utrinque argenteo-tomentosa, elytris 
albo-hyalinis, pallido-venosis. — Habitat in Brasilia. 

Parva. Caput transversum, obtusum , transversim 
impressum , rufescens , maculis duabus apicalibus striga- 
que transversa atris. Oculi magni, prosilientes, glauci. 
Collare breve, transversum, capite subangustius, basi 
tenuiter marginatum, rufescens , annulo utrinque nigro. 
Mesothorax rufescens , vittis quatuor abbreviatis nigris : 
intermediis brevioribus. Abdomen supra sanguineum, 
argenteo-pilosulum , segmentis basi nigris, macula utrin- 
que segmenti securdi argenteo-holosericea, subtus ru- 
fescens, unicolor. Elytra albo -hyalina , nitida, venis 


62 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


costaque pallidis, apice fuscis, areola basali nigro-mar- 
ginata. Alæ albo-hyalinæ , nilidæ, pallido-venosæ. Pedes 
rufescentes, femoribus intus fasco -indutis, anticis tri- 
dentatis. Opercula maris brevia, pallida. 

19. C. encaustica. Nigro luteoque variegata , griseo- 
subpubescens, opaca , abdomine annulato, elytris albo- 
hyalinis, basi pallido-venosis , alis margine inflexo apice 
fusco. — Habitat in Australasia (Hope). | 

Parva. Caput uti in præcedente, nigrum , linea occi- 
pitali pallida. Oculi prosilientes pallidi. Collare breve, 
capite anguslius , basi tenuiter marginatum , angulis 
posticis horizontaliter productis, pilosulum , aut lüteum , 
sigoaturis nigris, aut nigrum, signaturis luteis. Meso- 
thorax niger, pilosulus, vittis quatuor, apice cocuntibus 
luteis. Abdomen supra nigrum, segmentis apice rufis, 
subtus luteum, vitta media obsoleto fusco-nigra. Elytra 
albo-hyalina, nitida, costa flavescente, venis testaceis ,: 
apice fuscis. Alæ albo-hyalinæ , fasco-venosæ, maceula 
apicali marginis interni inflexi fusca. Pedes pallidi, nigro- 
variegali, femoribus anticis tridentatis. Opercula maris 


brevia, pallida. 

16. €. musiva. Garnea, thorace nigro luteoque varie- 
galo, elytris albo-hyalinis, nigro-venosis, costa alba. 
— Thon, Arch., 11, 2, n° 81. — Habitat in Nubia. 

17. C. viridicollis. Pallida, capite thoraceque viridi- 
bus, elytris hyalinis, basi viridi-venosis, costa antice 
viridi. — Thon., A4rch., I, 9, n°91. — Habitatin Brasilia. 

18. ©. serricosta. Viridis, nigro-maculata, abdomine 
annulato , elytris viridi-venosis, puncto stigmatico fusco, 
costa serrata. — Habitat in Brasilia. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 63 


Magnitudine C. hyalinæ. Caput transversum , antice 
obtuse rotundatum , viridi nigroque varium , oculis pro- 
silientibus pallidis. Gollare apice capite subangustius, 
lateribus tenuiter , basi latius marginalum , angulis pos- 
licis productis, viride, vitta media nigra. Mesothorax 
viridis, vitüis nigris. Scutellum viride. Abdomen supra 
flavo-virescens , segmentis basi nigris, subtus uti totum 
corpus pallidum. Elytra hyalina , nilida, puncto stigma- 
lico fusco, venis basi viridibus, apice fuscis. Costa viri- 
dis, spinulis nigris serrata. Alæ hyalinæ , venis basi 
viridibus, apice fuscis, margine iaflexo interno basi fus- 
cescente. Pedes pallidi, femoribus anticis bidentatis. 

19. €. transversa. Supra pallido-nigroque varia , ab- 
domine nigro, subtus testacea, elytris hyalinis, basi 
viridi-venosis, costa antice viridi, lineola transversa ni- 
gra terminata. — Thon, Arch. II, 2, n° 85. — Habitat 
in Nubia, ad promontorium Bonæ Speiï. 

20. €, stigmatica. Viridi nigroque varia, abdomine 
fusco , elytris hyalinis, macula marginali nigra, altera- 
que adjacente opalina , costa antice viridi, alis margine 
inflexo basi fusco. — Thon, Arch., Il, 2, n°99. C. signi- 
fera. — Habitat in-Brasilia. 

Corpus subtus lateribus albo-tomentosum. Macula 
albo-tomentosa utrinque ad latera abdominis , interdum 
derasa. Macula quadrata nigra elytra margini anteriori 
adhæret et anastomoses duas venarum obtegit. 

21. C. apicalis. Nigro rubroque varia, alis albo-hya- 
linis, ferrugineo venosis, anticis macula apicali fusca. 
— Thon, Arch., Il, », n° 96. — Habitat in Bengalia. 


22. C. concinna. Nigra, abdominis incisuris sangui- 


64 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 

neis , elytris hyalinis, basi testaceo-venosis, anastomosi- 
bus duabus externis fusco-indutis; alis margine inflexo 
fusco-marginatis. — Germ., Mag. d’Ent., IV, 98, 10. 
Thon, Arch., IT, 2, n° 42. Oliv., Enc., V, 9359, 63? 
C. atra. — Habitat in Dalmatia, Podolia. — C. querula , 
Pallas, Zter, Il, App., 83. Stoll, fig. b. ce. Sibiria, vix 
differt. 

În musæis sæpius cum €. hæmatode, cui affinis, con- 
fusa videtur. 

23, (. fraæini, Subtus grisea, supra nigra, collaris 
scutellique limbo postico luteis, elytris hyalinis, nigro- 
nervosis, areola basali nigra. — Rœs., /ns. Il, Loc., 
tab. 25, fig. 4, tab. 26, fig. 4. Réaum., Zns. V, 151, 
tab. 16, fig. 1 --6. Géoffr., Zns. I, 1, 429, 1. Scop., 
Entom. carn. 117, 345, Cic. plebeja. Fabr., Syst. 
Rhyng. Lo, 87, T'ettigonia fraxini, Thon, Arch. IF, 2, 
n° 46. — Habitat in Europa meridionali. 

24. €. septendecim. Nigra, abdomine subtus pedi- 
busque fulvis, alis albido-hyalinis, ferrugineo-venosis, 
costa fulva , anastomosibus duabus externis fusco - indu- 
tis. — Stoll, fig. 14. Linn., Syst. Nat. 2, 708, 20. Oliv., 
Enc. V, 749, 13. Fabr., Syst. Rhyng. 26, 15, Teti- 
gonia septendecim. Thon, Arch. Il, 2, n° 45. — Ha- 
bitat in America boreali. 

25. C. tibicen. Nigra , thorace variegato, subtus gri- 
sea, elytris hyalinis, basi viridi - apice fusco - venosis, 
costa viridi, anastomosibus duabus exiernis fusco-indu- 
tis. — Linn., Syst. Nat. 2, 707, 19. Mus. Lud. Ulr. 160. 
Degeer, Ins. 3,219, 14, tab. 39, fig. 23. Oliv., Enc. V, 
=08, 11. Stoll, fig. 13. Thon, Arch. IL, 2, n° 44. Cic. 


9° 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 65 


variegata. Fabr., Syst. Rhyng. 35,12. Tettig. tibicen. 
Ent. syst. 4, 18, 8. — Habitat in America boreali (1). 

C. variegata, Fabr., parum differre videtur. Color vi- 
ridis interdum ad luteum vertit. 

26. €. auletes. Olivacea, albo pruinosa collari. Nigro- 
lineato, mesothorace nigro, pallido-lineato, elytris hyali- 
nis, fusco- venosis, costa olivacea , anastomosibus dua- 
bus externis fusco - indutis. — Rœs. , Zns. II, Loc. 
tab. 25, fig. 5. — Habitat in Pensylvania (Hentz). 

Præcedenti simillima, sed mullo major, magnitudine 
C. manniferæ, et magis olivacea. Gaput breve, transver- 
sum, obluse trigonum, antice transversim impressum , 
occipite trisulcato, nigrum, olivaceo-variegatum. Gollare 
antice rotundatum, capite angustius, angulis posticis 
produetis, oblique truncatis, dorso cruciatim impres- 
sum sulcoque utrinque obliquo exaratum. Areola disci 
trigona transversim lineata marginem posticum subtiliter 
transversim rugulosum antrorsum terminat. Color oliva- 
ceus, albo-pruinosus, plagis duabus disci nigris. Meso- 
thorax magnus , convexus, niger, albido-pruinosus, basi 
medio lineolis duabus apice connexis impressis, flaves- 
cescentibus utrinque signatus, ante scutellum profunde 
lunato-impressus. Metathorax luridus, scutello elevato, 
apice obtuse emarginatus. Abdomen crassum, albo-prui- 





(1) Stoll a sans doute représenté la vraie Cic. tibicen, tab. LIT, fig. 13 
et B ; mais c'estprobablement par erreur qu'il lui donne l’ile de Java pour 
patrie. La Cic. opercularis, Oliv., Enc., V,749, 12, et Archives de Thon, 
11,2, n°45, qui n'a été érigée en espèce que d'après la figure et la 
description de Stoll, devrait, par conséquent, être considérée comme 


la synonymie de la Cic. tibicen. 


TOME I. 5 


66 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


nosum, supra aut luridum, segmentis margine nigris aut 
totum nigrum, infra luridum. Elytra hyalina, nitida, 
venis fuscis , basi luridis , areola basali fusco -olivacea , 
costa olivacea. Anastomoses duæ costæ proximæ fusco- 
indutæ. Alæ hyalinæ fusco-venosæ, marginis inflexi an- 
gulus internus fuscus. Pedes olivacei, femoribus anticis 
tridentatis. Opercula maris magna, abdominis dimidium 
obtegentia, oblonga, lateribus subsinuata apice obtuse 
rotundata , olivacea. 

27. C. argentata. Lurida, griseo-pubescens , abdomi- 
nis lateribus subtus argenteo-tomentosis, elytris hyalinis, 
basi olivaceo-apice fusco-venosis, anastomosibus duabus 
externis fusco-indutis. — Habitat in Australasia (Hope). 

Magnitudine €. fraxini. Caput magnum, obtuse trigo- 
num, planiusculum, antice semicirculariter impressum 
fusco -olivaceum , griseo - subpubescens. Gollare breve, 
pone caput productum, rotundatum, area disci impressa 
marginem lateralem non attingens , lurida , margine pos- 
ticis latius separalo , in margine laterali continuato, 
olivaceo , angulis posticis rotundatis, non productis. 
Mesothorax et scutellum uti in præcedente cælatæ, 
fusco-olivaceæ, Abdomen supra obscurum, pubescens, 
segmentis margine pallidioribus et, præsertim ad latera, 
argenteo-ciliata, subtus pallescens, margine argenteo 
tomento obtectum. Elytra hyalina, nitida, basi glauco- 
apice fusco-venosa, costa areolaque basali fusco-olivaceis, 
apastomosibus duabus externis fusco-indutis. Pedes lu- 
ridi, tarsis obscurioribus, femoribus anticis tridentatis. 
Maärem non vidi. 

28. C. curvicosta. Ferruginea, collari luteo macu- 


REVUE ENTOMOLOGGIQUE. 67 


lato , griseo - subpubescens, elytris angustioribus , mar- 
gine antico rotundatis, hyalinis, fusco - venosis, costa 
ferruginca , anastomosibus duabus externis fusco -indu- 
tis. — Habitat in Australasia (Hope). 

Præcedentibus paullo minor et elytra angustiora , fere 
lanceolata. Caput breve, transversum, antice obtuse ro- 
tundatum, inæquale, ferrugineum, oculis prosilientibus, 
glaucis. Collare capite subangustius, margine postico 
parum dilatato, angulis subprominulis, oblique trunca- 
tis, dorso cruciatim impressus et utrinque oblique sulca- 
tus, ferrugineus, vitta media et plaga magna utrinque 
laterali flavescentibus. Mesothorax ferrugineus, lineolis 
tribus basalibus apice connexis luteis. Scutellam palli- 
dius. Abdomen fusco - ferrugineum, subtus obscurius. 
Elytra hyalina, nitida, margine antico rotundalo , fusco- 
venosa, Costa crassiori areolaque basali ferrugineis, anas- 
tomosibus duabus externis fusco-indulis. Alæ hyalinæ,. 
fusco-venosæ. Pedes luridi, femoribus anticis tridentatis. 
Marem non vidi. 

29. C. mærens. Nigra, subtus lutescens, abdomine 
croceo , elytris hyalinis, fusco-venosis, anastomosibus 
tribus externis fusco-indutis. — Habitat in Australasia 
(Hope). 

Statura et magnitudine €. fraxint, Caput obtuse tri- 
gonum, inæquale, nigrum, oculis prosilientibas glaucis. 
Collare basi capite anguslius; sulcis uti in præcedentibus 
exaratum, margine poslico latius dilatato ad margines 
laterales expanso, lurido, angulis posticis rotundalis. 
Mesothorax niger, lineolis tribus. Obliteratis basi im- 


pressis. Sculellum elevatum, nigrum, macula utrinque 
re 
5. 


68 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


laterali lutescente. Pectus lutescens, pilosulum. Abdo- 
men supra nigrum, subtus croceum, nilidum. Elytra 
hyalina, nitida, venis nigris, areola basali hyalina, basi 
fuscescente, anastomosibus tribus externis fusco-indutis. 
Alæ hyalinæ, albido-venosæ, venis apice tenuiter fusco- 
indutis. Pedes nigro , pallido - lineati. Opercula maris 
magna, lutescentia, apice truncata. 

Specimen alterum masculinum e Madagascar allatum , 
vix nisi abdomine lurido, haud croceo differt, et meram 
hujus varietatem censeo. Feminam non vidi. 

50. C. atrata. Atra, alis omnibus hyalinis, basi ni- 
gris, testaceo venosis. — Fabr., Syse. Rhyng., 42, 44. 
Tettigonia atrata. Ent. Syst., 4, 24,28. Oliv., Ene., 
V, 355, Lo. C. atrata. Thon, Arch., II, 2, n° 55; 
Stoll, fig. 118. Oliv., Enc., V, 750, 17. Cic. nigra. — 
Habitat in China. 

51. C. angularis. Nigra, luteo-variegata, elytris 
hyalinis, cellulis apicalibus fusco-marginatis, alis basi 
rufo-radiatis. — Habitat in Sierra Leone. 

Magnitudine præcedentium. Caput majusculum, tri- 
gonum, antice transversim impressum, nigrum , luteo- 
variegatum. Colilare capite angustius, dorso cruciatim 
et oblique impressum, nigrum, linea media maculaque 
utrinque luteis , margine postico dilatatum, luridum, 
angulis rotundatis. Mesothorax niger, lineis quatuor 
abbreviatis luteis. Abdomen nigrum, subtus lutescens. 
Elytra hyalina, ‘ testaceo - venosa, cellulis apicalibus, 
imprimis ad anastomoses fusco - marginatis. Angulis 
internus basalis croceus. Alæ hyalinæ , testaceo - ve- 
nosæ : venis basi latius croceo-marginatis. Pedes fusces- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 69 


centes, geniculis pallidis. Feminam tantummodo vidi. 
52. C. tympanum. Collaris margine dilatato, angulis 
antrorsum versis, truncatis, viridi-fuscoque varia, ely- 
tris hyalinis , anastomosibus macula fusca notatis, — 
Fabr., Syst. Rhyng., 37, 22. Tettis. tympanum. Thon, 
Arch., , 2, n°7. Cic. tympanum. —_ Habitat in Brasilia® 
En considérant la structure du corselet et des tym- 
pans, on pourrait établir, d’après cet insecte, une fa- 
mille particulière. Toutefois, la grande dilatation du 
bord latéral du corselet n’est qu’une continuation du 
bord postérieur, dont les angles très-saillans sont re- 
courbés en avant. La partie du milieu qui se trouve ici 
enclavée sur les côtés, par le bord postérieur, est beau- 
coup plus étroite que la partie postérieure de la tête. 
L’arrière-dos est plus grand que dans les autres espèces. 
33. C. tristigma. Pallida, nigro-lineata, opaca, elytris 
hyalinis, nitidis, anastomosibus duabus externis puncto- 
que apicali fusco-indutis. — Habitat in Australasia (Hope). 
C. orni paullo minor, angustior. Caput obtuse trigo- 
num, transversim impressum , pallidum , signaturis non- 
nullis atris. Oculi valde prosilientes , fusci. CGollare capite 
angustius , angulis posticis subproductis, oblique trun- 
calis, pallidus, linea media duplici maculisque obsoletis 
nigris. Mesothorax pallidus lineis tribus bascos apice 
connexis strigaque una alterave laterali nigris. Abdomen 
pallidum, opacum. ŒElytra hyalina, nitida, testaceo 
venosa, anastomosibus duabus externis cellulæque api- 
calis vena terminali fusco-indatis. Pedes pallidi. Oper- 
cula maris brevia, rotundata. 


34. C. hilaris. Lurida, grisco-pubescens, fusco-va- 


70 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


riegata, elytris albo-hyalinis, pallido-venosis, maculis 
duabus costæ, venarum angulis serieque punctorum 
marginis postici fuscis. — Habitat in Australasia (Hope). 

Affinis certe €. griseæ, sed minor, angustior , elytra 
densius variegata, et costa distincte bimaculata. Caput 
breve, antice rotundatum, semicirculariter impressum, 
luridum , plaga occipitali oculisque fuscis. Collare antice 
capitis latitudine , basi paullo latius , lateribus et postice 
tenuiter marginatum, disco utrinque sulcis tribus pro- 
funde impressis, fuscum , margine laterali et postico, 
vitla media maculisque interstitiorum sulcorum pallidis. 
Mesothorax luridus , vittis quatuor obsoletis fuscis. Scu- 
‘tellum pallidum. Abdomen luridum, griseo -pubescens. 
Elytra albo-hyalina , nitida , pallido-venosa, costa alba, 
maculis duabus fuscis. Venæ omnes transversæ fuscæ, 
illæ marginis postici et tres anastomosium secundæ seriei 
insuper imacula fusca notatæ. Alæ albo-hyalinæ , pallido- 
venosæ. Pedes luridi, fusco-fasciati. 

35. C. grisea. Niridi-grisea, opaca, nigro-varia. Ely- 
tris albo-hyalinis , pallido-venosis, macula media costæ , 
anastomosibus , serieque punctorum marginis poslici 
fuscis. — Fabr., Syst. Rhyng., 54, 4. Tettigonia gri- 
sea, Ent. Syst., 4,17, 3. Oliv., Enc., V, 747, 8. Cie. 
grisea. Thon., Arch., Il, 2, n° 38, — Habitat in Bra- 
silia. 

56. C. orni. Collari viridi nigroque variegato , fusco- 
iestacea, elytris hyalinis, anastomosibus venarumque 
apicibus puncto fusco-notalis, costa antice pallida , stig- 
mate adjacente albo. — Linn, Syst Nat. 2, 707, 18. 
Oliv., Ent. V, 355, 52. Scop., Ent. Carn. 546. Geofr., 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 71 


Ins. 1, 429, 2. Sulz., Kennz. d. Ins., lab. 10, fig 65. 
Schæff,, Zcon. , tab. 4, fig. 14. Réaum., ns. V, 101, 
tab. 16, fig. 7. Rœs., Zns. Il, Locust., tab. 25, fig. 1, 2, 
tab. 26, fig. 3, 5. Thon, Arch. IT, 2, n° 59, Fabr., 
Syst. Rhyng. 4o, 35. Tettigonia orni. Ent. Syst. 4, 
23. Panz., F'aun. Germ. 50, 22. — Habitat in Europa 
meridionali. 

57. C. xanthogramma. Pallida, dorso nigro , elytris 
alisque hyalinis, testaceo nigroque venosis , venis apica- 
libus fusco-indutis. — Habitat in Brasilia. 

Magnitudine €. bimaculatæ. Gaput breve, obtuse 
trigonum, antice semicirculariter impressum , fusco- 
nigrum , oculis prosilientibus fuscis. Collare transversum, 
antice parum rotundatum , lateribus et basi anguste mar- 
ginatam, angulis posticis parum productis, oblique trun- 
calis, fusco-nigrum , margine omni pallido. Mesothorax 
fusco-niger , margine pallido. Abdomen pallidum, seg- 
mentis medio dorsi nigris. Elytra hyalina, nitida, costa 
testacea, areala basali fusca. Vena a stigmate ad arco- 
lam basalem currens. Illa a stigmale ad angulum anti- 
cum currens et omnes ab anastomosibus ad marginem 
posticum currentes nigræ, fusco-indutæ, reliquæ testa- 
ceæ. ÂAlæ hyalinæ, nitidæ, vena prima ad marginem 
anticum , anastomoses et venæ ab illis exeuntes nigræ, 
reliquæ testaceæ. Pedes pallidi. Marem non vidi. 

b. Capite trigono, thorace angustiore, collari late- 
ribus immarginato, oculis minus prosilientibus. 

Il est impossible de fixer les bornes positives de cette 
division; cependant , elle se fait remarquer , en général, 
par la tête plus étroite, les yeux moins proéminens, ou 


72 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


n'étant du moins pas sur une tige; le bord postérieur 
du cou qui n’enclave pas les côtés. La Cic. maculipen- 
nis de la précédente division se rapproche de celle- ci 
sous le rapport de la structure du cou. 

38. C. maculipennis. Obscura, lutco-signata, als 
omnibus hyalinis, pallido-venosis, venis fusco punetatis, 
fascia anastomosium serieque punctorum marginis pos- 
tici nigris. — Habitat ad promontorium Bonæ Spei. 
(Mus. res. Berol.) 

Præcedente minor, crassior. Caput breve, ébtièé tri- 
gonum, inæquale, nigrum, luteo- variegatum, oculis 
fuscis. Collare antice capitis latitudine, postice latior, 
anguste marginatum, margine ad angulos poslicos pro- 
ducto, rotundato, nigrum, linea media maculisque cal- 
lorum luteis. Mesothorax niger, lineolis duabus apice 
curvalis luteis. Scutellum lateum. Abdomen supra ni- 
grum, maculis Jateralibus pallidis, subtus luitescens, 
segmenlis medio nigris. AÂlæ omnes hyalinæ, nitidæ, 
venis teslaceis, dense nigro-punctatis, fascia maculari 
anastomoses elytrorum alarumque tegente nigra. Apices 
venarum elytrorum omnes, alarum alternantes macula 
fusca terminantur. Opercula maris brevia, rotandata. 

89. C. fasciculata. Brunnea, nigro-lineata, aureo- 
pubescens, metathorace utrinque fasciculo albo , elytris 
fusco-hyalinis, nitidissimis. — Germ., Mag. d'Entom., 
IV, 97, 7. Thon, Arch., If, 2, n° 101. — Habitat in 
Brasilia. 

40. Ce simplex. Viridi-lutea, opaca, elytris hyalinis , 
viridi-venosis , areola basali margineque interno fusco- 
cinctis. — Habitat ad promontorium Bonæ Spei. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 79 


Pusilla, dimidiam pollicis vix excedens. Gaput trigo- 
num , viridi-luteum , antennis nigris. Gollare antice capi- 
tis latitudine, postice sesqui latius, basi anguste margi- 
natus, sulcis disci obliquis leviter impressis, viridi-luteum, 
immaculatum, opacum. Mesothorax concolor. Abdomen 
majusculum , crassiusculum , opacuin , prasinum. Elytra 
abdomine paullo longiora, hyalina, nitida, viridi venosa, 
vena areolam basalem extus includente, vena margini 
postico parallela et venam marginem internum cingenle 
nigris. Alæ hyalinæ, pallido-venosæ , venis apice obscu- 
rioribus, vena longitudinali intermedia et vena obliqua 
marginis interni inflexi fuscis. Pedes pallidi, coxæ posti- 
corum spina magna armalis. Opercula brevia, rotunda. 

41. C. signifera. Supra testacea , nigro- variegata , 
subtus grisea, alis albido-hyalinis, pallido-venosis. — 
Thon, Arch., Il, 2, n° 80. — Habitat ad promoniorium 
Bonæ Spei. 

42. € annulata. Pallida, abdomine inflato fusco, 
segmentis margine sanguineis, elytris hyalinis, costa 
fusca. — Thon, Arch., IL, 2, n° 78 — Habitat ad pro- 
montorium Bonæ Spei. 

45. C. scripta. Nigra, luteo variegata , abdomine pal- 
lido, vitta nigra, elytris albo-hyalinis, venis pallidis, 
nigro-punctatis, apice nigris, anastomosibus fusco-in- 
dutis, venis apicalibas puncto fasco terminatis. — Habi- 
tat ad promontorium Bonæ Spei. 

Parva, Caput trigonum, antice semicirculariter im- 
pressum, nigrum, puncto verticali et margine antico 
luteis. Oculi prominuli, pallidi. Gollare antice capitis 
latitudine , postice anguste marginalum, angulis dilata- 


74 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


ts, rotundatis, nigrum , vitta media , characteribus late- 
ralibus margineque postico luteis. Mesothorax niger, 
annulis duobus dorsalibus, uno post alterum limboque 
laterali luteis. Scutellum luteum. Abdomen pallidum, 
segmentis dorso macula media nigra notatis. Elytra ab- 
domine paullo longiora, albo-hyalina, testaceo-venosa , 
venis dense nigro-punctatis , apice totis nigris. Sligma et 
anastomoses tenuiter fusco -indutæ. Series punctorum 
nigrorum ad marginem posticum. Pedes pallidi, fusco 
annulati. Opercula rotundata, pallida. 

44. € leucoptera. Nigra, elytris abdomine vix lon- 
sioribus , hyalinis , costa alba , venis fusco -circumdatis, 
alis lacteis. — Thon, Arch., II, 2, n° 23. — Habitat ad 
promontorium Bonæ Spei. 

45. €, scurra. Pallido nigroque varia, abdomine annu- 
lato, elytris abdomine subbrevioribus, albo-hyalinis, 
fusco-venosis, alis lacteis. — Thon, Arch., II, 2, n° 24. 
— Habitat ad promontorium Bonæ Spei. : 

46. € villosa. Viridis, thorace fusco-lineato, supra 
pubescens, subtus pilosa, elytris fusco-hyalinis, basi 
viridi-venosis, anastomosibus fusco-marginalis. — Thon., 
Arch. I, 2, n°104. Oliv., Enc. V, 552, 27. Fabr., 
Syst. Rhyng. 38, 27. Tettigonia villosa. Ent. Syst. À, 
21, 18. — Habitat ad promontorium Bonæ Spei. 

47. C. formosa. Nigra, viridi sanguineoque varia , 
elytris viridi -hyalinis, alis cœrulescentibus, omnibus 
margine postico nigris. — Thon, Arch. Il, 2, n° 105. — 
Habitat in Brasilia. 

IT. Elytris coloratis , langaidis, opacis. 

48. €. maculata. Alra, thorace elytris alisque flavo- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 79 


maculatis. — Drury, Zns. IT, tab. 57, fig. 1. Oliv., 
Enc. V, 750, 20. Thon, Arch. If, 2, n°12. Fabr., 
Syst. Rhyng. 57, 18. Tettigonia masulata. Ent. Syst. 4, 
20, 12. — Habitat in China. 

49. € fasciata. Capite thoraceque nigris , rufo - ma- 
culatis, elytris viridi-atris, sanguineo-venosis, fascia ab- 
breviata pallida. — Stoll, fig. 16. Oliv., Ene. V, 747, 
2. Thon, Arch. , n° 11. Fabr., Syst. Rhyng. 34, 5. 
Tettig. fasciata. Ent. Syst. 4, 17, 2. — Habitat in Java. 

5o. C. sanguinolenta. Nigra, fronte sanguinea, antice 
nigra, mesothoracis maculis duabus abdomineque san- 
guineis, elytris fuscis , pigro-venosis. — Degeer, ns. 3, 
291, 18, tab. 53, fig. 17. Oliv., Enc. V, 556, 45. Thon., 
Arch. WI, 2, n°25. Fabr., Syst. Rhyng. 42, 46. Tetti- 
gonia sanguinolenta. — Habitat in China. 

Alæ fuscæ , nigro-venosæ, diaphano-radiatæ, marginis 
inflexi interni disco albido. 

51, C. incarnata. Nigra, fronte sanguinea, antice 
nigra , mesothoracis maculis duabus abdomineque rufis, 
alis omnibus albis, nigro - venosis — Habitat in [ndia 
orientali (de Haan). 

Simillima præcedenti et forsan ejus varietas; differt 
tamen elytris albis, nigro - venosis , venis apicalibus an- 
guste fusco-circumdatis et alis albis, venis nigris, latius 
fusco-marginatis. Prius varietatem C. philæmatis existi- 
mavi. (Conf. Thon, Arch. II, 2, n° 26. Animadvers.) 

5, C. philæmata. Nigra , fronte tota, mesothoracis 
maculis duabus abdomineque sanguineis, elytris nigris, 
margine poslico tenuissime albicante. — Stoll, fig. 62. 
Thon, Arch. 1, 2, n° 26, exclus. variet. Fabr., Syse. 


76 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Rhyng. 42, 47, Tettigonia philæmata. — Habitat in 
India oriental. 

53. C. phœnicura. Nigra, fronte tota, mesothorace ab- 
domineque sanguineis, alis omnibus nigris, posticis mar- 
ginis inflexi disco hyalino. — Habitat in India oriental. 

Statura præcedentium. Caput inæquale, nigrum, fronte 
sanguinea. Collare nigrum, immaculatum. Mesothorax 
sanguineus, maCula parva didyma baseos nigra. Meta- 
thorax niger. Abdomen sanguineum, immaculatum. Ely- 
ira nigra, margine apicali tenuissime albicante, strigaque 
in cellula secunda basali lucidiore. Alæ fusco-nigræ, mar- 
ginis inflexi interni disco albo-hyalino (1). 

III. Elytris semicolecptratis, vena media transversa 
divisis. (Elytra et alæ coloratæ collare lateribus margi- 
natum. ) 

54. €. stridula. Villosa, elytris griseis, maculis ova- 
tis ante marginem posticum septem hyalinis, alis flavis, 
apice nigris, omnibus margine latius hyalino. — Linn. , 
Syst. Nat. I, 706, 12. Mus. Lud. Ulr. 157, 4. Olir., 
Enc. V, 751, 22. Stoll, fig: 15. Drury, Zns. 2, lab. 57. 
fig. 2. C. catenata. Degeer, Ins. 3, 15, lab. 55, fig. 1. 
C. nigrolinea. Fabr., Syst. Rhyng. 38, 23. Tettigonia 
stridula. Thon, Arch. I, 2, n° 19. €. stridula. — Ha- 
bitat ad promontorium Bonæ Spei. 

A cette espèce qui nous vient assez fréquemment du 
cap de Bonne-Espérance s’en rallient plusieurs autres , 





(1) Outre ces quatre espèces à abdomen rouge, qu'on peut considé- 
rer comme une division particulière dans cette famille , il faut encore 
ajouter ici les Cic. testacea, Fabr. (Stoll., fig. 41), et Cic. trabeata, 
Thon, Arch. À. C,1n10120; 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, gr 


difficiles à distinguer et dont les caractères distinctifs 
sont encore incomplettement déterminés. Je me borne- 
rai à les accompagner de quelques observations qui se 
rapportent aux descriptions publiées par les auteurs. 

a. C, capensis, Linn. , Syst. Nat. 2, 706, 13. Mus. 
Lud. Ulr. 158, 5. 

J’ai considéré cette espèce comme la même que la 
précédente , et Fabricius est aussi de cet avis; mais 
comme Linné la décrit immédiatement après elle, d’a- 
près l’exemplaire du Mus. Lud. Ulr. qui est le même 
que j'ai sous les yeux, et comme sa description in- 
dique quelques différences, mon opinion pourrait être 
hasardée. D’après Linné , elle a de commun avec la Séri- 
dula le bord postérieur de toutes les ailes large et trans- 
parent et les sept taches ovalaires transparentes situées 
avant le bord postérieur des ailes supérieures; mais ces 
dernières sont plus grandes (il les nomme maculæ dans 
la Capensis et puncta majora dans la Stridula) et bor- 
dés de fauve. Voici ce que Linné dit des ailes inférieures 
de la Capensis: Ale inferiores limbo postico fuscescente, 
ta ut ferrugineus color intret fuscum quasi palmatus in 
sex vel plures digitos lineares. De la Cic. stridula il dit 
seulement : Al inferiores {lavæ, extorsum fuscæ, mar- 
gine latu hyalino s. albo. In hac ala puncta seu lineæ 
ovalæ, obsoletæ (albæ), 5, s. 6, versus marginem ex- 
teriorem in ordinem digestæ. À en juger par celte des- 
cription, la Capensis est dépourvue des petites taches 
blanches situées avant le bord postérieur des ailes in- 
férieures qu’on remarque si distinctement dans la Stri- 
dula. Par contre, le bord postérieur semble être plus 


78 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


amplement recouvert de couleur brune, et divisé par 
six à sept rayons jaunes s’étendant en avant en éventail. 

b. C. ciliaris, Linn., Syst. nat., 2, 706,8. Mus. 
Lud. Ulr, 155, 2. Olv., Ent., V, 957, 52. Thon, 
Arch., I, 2, n° 18. 

Linné dit de cette espèce : habitat in Indiis; mais il 
emploie souvent cette phrase lorsqu’il ignore d’où vient 
un insecte , tel , par exemple , qu’à l’occasion de la Cüc. 
stridula qui vit au cap de Bonne-Espérance. La descrip- 
tion qu’il donne des ailes inférieures est obscure, et celle 
des ailes supérieures trop superficielle, Je serais disposé à 
regarder cette espèce comme celle du Cap, figurée dans 
SLoll , tab. 26, fig. 147, ainsi que la Cie. ocellata , De- 
geer , {ns., IT, n° 15, tab. 33, fig. 2, 3. Il paraît, du 
moins, que Linné a voulu parler de ces deux espèces qui 
diffèrent néanmoins entre elles. Sa qualification : Ælæ 
inferiores fusco ferruginem et quasi exustæ: fuscia, lu- 
tea versus discum recurvata , s'applique entièrement à 
l’insecte de Degeer ; et ces mots qu’ilajoute: Quæ in qui- 
busdam triplex est, se rapportent à la fig. de Stoll. 

ce. C. repanda, Linn., Syst. nat., 2, 707, 17. Mus. 
Lud. Ulr, 159, 6. Oliv., Enc., V, 354, 36. Thon, Arch., 
IT, 2, n° 20. Fabr., Syst. Rhyng., A, 59, l'ettigonia 
repanda. 

On serait disposé à faire disparaître cette Cigale de la 
série des espèces, car si l’exemplaire de l’ancien musée 
de la reine Ulrique n’en dit pas plus que la description 
dé Linné, elle restera toujours un insecte inconnu. La 
description de Linné est si courte et si superficielle , qu’on 
n'est pas même sûr qu’elle appartienne à cette division, 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 79 
et tous les auteurs n’en ont fait mention que sur la foi 
de Linné et en citant sa description. Il n’est rien dit de la 
couleur des ailes inférieures, et ces mots : Elyiris linea 
fleœuosa hyalina , sont sujets à plusieurs interprétations. 

d. C. affinis, Fabr., Syst. Rhyng., 57, 22, Tettigo- 
nia affinis. Thon, Arch., II, 2, n° 6, Cic. affinis. 

Cette espèce.des Indes Orientales, décrite par Fabri- 
cius, paraît ressembler à la Cic. ciliaris, mais néan- 
moins en différer. 

e. C. marmorata, Fabr., Syst, Rhyng., 38, 24, T'et- 
tigonia marmorata. Thon, Arch., II, 2, n° 17, Cic. 
marmorata, — Habitat in Amboina. 

Semble aussi être une espèce distincte. 

f. C varia, Oliv., Enc., V, 756, 44. Stoll, fig. 147. 

Stoll, d’après lequel Olivier donne la description de 
celte espèce, lui assigne pour patrie le cap de Bonne- 
Espérance: et, comme je lai dit plus haut, Linné la 
sans doute considérée comme variété de sa Cüic. ciliaris ; 
mais je crois qu’elle forme une espèce distincte. D’après 
la figure de Stoll, tout le bord postérieur est brun, à 
l'exception d’une tache située intérieurement. Mais je ne 
garantirais pas l’exactitude de la patrie qu’on donne à 
cet insecte. 

59. C. decora. Pallido nigroque varia, elytris, fusco- 
griseis , maculis albis posticis croceis, arcu postico lalo 
nigro, margine inflexo toto croceo. — Stoll, fig, 57. — 
Habitat ad promontorium Bonæ Spei (Mus. reg. Berol.) 

Slatura el magnitudo C. stridulæ. Caput et thorax lu- 
rida, signaturis fuscis. Abdomen obscurum. Elytra fusco- 
brunnea, opaca: maculis tribus ad cellulam basalem , 


80 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


altera solitaria ad costam ante medium, duabus approxi- 
matis ultra medium ad costam, et altera major, venis 
divisa ad medium disci albis. Insuper macula obsoleta 
albida ad angulum analem observatur. Venæ apicales 
striis radiantibus fuscis plumatæ, interstitiis apice puncto 
albo, nigro cincto pictis. Margo posticus tenuior pellu- 
cens, griseus. Âlæ croceæ, arcu postico ad marginem 
anteriorem dilatato nigro, margine postico tenuiori pel- 
lucido, griseo, margine , inflexo toto croceo. 

56. €. divisa. Lutea, thoracis linea media duplici 
nigra , elylris griseis, fusco-plumatis, maculis costalibus 
angulalis, aliis ad marginem posticum ovatis albis, alis 
croceis, poslice fuscis, anastomosibus nigro-cinclis, mar- 
gine postico angustius hyalinis, margine inflexo toto cro- 
ceo.— Habitat ad promont. Bonæ Spei. (Mus. reg. Berol.) 

Magnitudo et statura præcedentium. Caput et thorax 
villosa lurida aut viridia , signaturis nigris, lineaque me- 
dia percurrente daplici nigra. Elytra grisea, fusco-varia, 
pilosula, venis omnibus siriis radiantibus fuscis pluma- 
tis, anastomosibus nigro-indutis, macula una alterave 
costæ adjacente, maculisque ad marginem analem ovatis 
albis. Margo posticus tenuior angustus, pellucens , albo 
fuscoque variegatus. Alæ croceæ, arcu postico angusto, 
anastomosibus venisque ab illis decurrentibus fusco-ni- 
gris. Margo posticus tenuior angustus, griseus, pone 
marginem inflexum immaculatum albus. Abdomen obs- 
curum, basi nigro-lineatum. 

57. C. hirtipennis. Villosa , viridi nigroque varia, tho- 
racis linea media indivisa, elytris albo nigroque varie- 
gatis, alis sulphureis, postice fusco marginatis, margine 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 81 


inflexo apice fusco. — Habitat ad promontorium Bonæ 
Spei. (Mus. reg. Berol.) 

Præcedentibus paullo minor. Collare viride, collaris 
linea media longitudinali simplici nigra ; puncto termi- 
na li pallido. Mesothorax pallidus, signaturis disci linea- 

-que utrinque marginali nigris. Abdomen nigrum , pu- 
bescens. Elytra grisea, basi viridi- venosa, maculis va- 
riis albis, nigro indutis variegata, anastomosibus nigro 
indulis, margine postico albo nigroque varia , macula 
majori anali alba. Margo posticus tenuior angustus, pel- 
lucens , fusco-maculatas. Alæ sulphureæ, postice fusco- 
«marginatæ , anastomosibus fusco - marginatis, margine 
tenuiori pellucido, griseo, pone marginem inflexum albo. 
Margo inflexus sulphureus, apice fuscus. 

58. C. plumosa. Villosa, pallido nigroque varia, tho- 
racis linea media postice divisa , elytris griseis, venis 
fusco-plamatis, maculis costalibus-albidis , alis basi sul- 
phureis , apice fuscis, margine inflexo apice fusco. — 
Habitat ad promontorium Bonæ Spei. (Mus. reg. Berol.) 

Magnitudine C. stridulæ. Caput luridum , nigro varie- 
gatum , longius pilosum. Collare pallidum , lineis impres- 

_sis nigris , lineaque media , postice fissa nigra. Mesothorax 
pallidus vittis abbreviatis , apice per paria conjunctis ni- 
gris. Abdomen supra nigrum, apice argenteo-pulvina- 
tum, subtus pallidum. Elytra grisea, maculis duabus 
tribusve oblongis costalibus aliisque ovalis ad marginem 
posticum obsoletis albidis. Venæ omnes striis radianti- 
bus fuscis plumatæ. Alæ sulphureæ , arcu magno postico 
ad marginem anteriorem dilatato fusco-nigro. Venæ te- 
nuiter nigro-indutæ, Margo inflexus sulphureus, nigro- 

TOME ül. 6 


82 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


merginatus. Margo tenuior fumigatus, pone angulum 
analem albus. 

59. C. semiclara. Villosa, viridi nigroque varia , ely- 
tris basi coriaceis , viridi-griseis, albo-maculatis, apice 
hyalinis, fusco - maculatis , alis hyalinis, basi flavis. — 
Habitat ad promontorium Bonæ Spei. 

Præcedentibus paullo major. Caput viridi, nigro- 
lineatum , minus quam in præcedentibus obtusum. Col- 
lare viride , lineis impressis nigris. Mesothorax viridis, 
viltis abbreviatis, apice per paria conjunctis nigris. Scu- 
tellum pallidum. Abdomen lutescens, segmentis basi 
nigris, apice argenteo-pulvinatum. Elÿtra basi viridi- 
grisea , albo-maculata, a vena transversa ad apicem hya- 
lina, anastomosibus fusco -indutis; seria transversa du- 
plici punctorum ad apices venarum maculisque sparsis 
cellularum fuscis. Alæ hyalinæ basi late sulphureæ. Margo 
inflexus sulphureus. 

Go. C. nobilis. Collaris margine laterali dilatato , an- 
gulis antrorsum versis, truncatis, viridi nigroque varia, 
elytris basi coriaceis, griseo nigroque variegatis, apice 
hyalinis , fusco maculatis, alis atris , apice hyalinis, mar- 
gine inflexo albo. — Thon, Arch., Il, 2 , n° 9. — Habi- 
tat in Java (Westermann). 

C. stridula duplo fere minor. Collaris forma uti ia 


C. tympanum. 
Prof. GErwar. 


Explication des planches jointes à ce mémoire. 


Cicada-opalina. — Cic. moneta. — Cic. villosa. — Cic. tympanum. — 
Cic. devisa. — Cic. decora. — Cic. hirtipennis. — Cic. plumosa. 








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REVUE ENTOMOLOGIQUE. 82 


DESCRIPTION de deux nouvelles MÉGACÉPH ALES. 


M. de Laporte nous donne, comme supplément à son. 
travail sur les Mégacéphales (voir notre dernière livrai- 
son, page 27), la description suivante d’une espèce nou- 
velle qui lui a été communiquée tout récemment : 


23. Megacephala Adonis, Cheniac. 
Long. 6 lign. Larg. 2 x lign. 

Corps allongé, d'un beau vert; parties de la bouche et 
antennes d’un jaune testacé ; ces dernières avec un point très- 
obscur sur les 2e, 3° et 4° articles; extrémités des mandibules 
noires. Elytres aiguës à l'extrémité , offrant un reflet d'un 
beau bleu vers la suture ; elles sont entièrement couvertes de 
points assez petits et très-serrés , qui s’affaiblissent en arrière ; 
elles offrent une tache oblique de la couleur des antennes et 
entièrement d’égale largeur; arrondie, mais non dilatée, à 
son extrémité supérieure. Dessous du corps d'un vert très- 
éclatant avec le milieu obscur et l'extrémité de l'abdomen 
jaune. Pattes d’un jaune testacé clair. 

Cet insecte doit être placé après la M. acutipennis d'Olivier. 
Il a été trouvé à Saint-Jago-de Cuba par M. de Cheniac, 
chirurgien de la marine royale. , 


Enfin, nous joignons à celte description celle d’une 
espèce que M. Chevrolat nous transmet à l’instant : 


24. Megacephala Laporti , Chevrolat. 


Viridi-nitida. Palpis, labio, mandibulis , dentibus excep- 
tis , antennis , pedibus cum trochanteribus, lunula apicali 
in elytris , anoque flavis. Limbo interiore 2—4 articulis. 
antennarum ante apicem , dentibus mandibularum cor- 
poreque subtus nigris. Elytris profunde punctatis, ante 
lunulam cϾruleatis , pone suturam angulose spinosts. 

Long. {4 mill. Lat 5 mill. 


84 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


D'un vert clair très-brillant. De la grandeur de la Meg. 
Lebasii , mais un peu plus courte et élargie. Mandibules for- 
tes, jaunes, à dents noires. Lièvre courte, à dentelures on- 
dées, marge avec quatre points très-enfoncés. Chaperon 
peu échancré , surmonté d’une ligne courbe , sur laquelle se 
voient quatre enfoncemens. Tête lisse, ayant sur le front 
deux impressions obliques également distantes des yeux 
qu'elles le sont entre elles : le rebord de ces derniers élevé 
et noirâtre , et marqué de deux points enfoncés de chaque 
côté, au-dessus de l'œil. Yeux très-pâles. Antennes pâles, 
n'ayant que le bord intérieur des 2°, 5° et 4° articles près du 
sommet noirs. Corselet lisse , plus long que large , élevé entre 
les deux sillons transversaux; celui de la tête est sinueux et 
s'avance légèrement vers le milieu en s’arrondissant ; celui de 
la base est très-profond et remonte sur le bord ; ligne lon- 
gitudinale ayant un point à son sommet , dans l’enfoncement ; 
il est canelé et. cylindrique sur la tête, et s’avance en pointe 
sur la place de l’écusson. Elytres arrondies sur Le côté ; à leur 
base , de la largeur de la tête , y compris les yeux ; profondé- 
ment ponctuées vers l'épaule, avant la marge; près de la tache 
apicale et des bords, la ponctuation est plus espacée et moins 
enfoncée ; elles sont angulairement épineuses près de la su- 
ture , et son extrémité est échancrée en forme de V; marge 
ponctuée et faiblement rebordée ; son dessous est jaunâtre ; 
elles sont également d’un vert tendre très-brillant; extré- 
mité de la suture et dessus de la lunule bleuâtres; celle-ci 
est d’un jaune très-pâle , occupe tout le sommet et est coupée 
obliquement en dessus, sans être arquée comme dans les 
deux espèces ci-dessus. Le dessous du corps est d'un noir 
brun; les côtés de la poitrine et des deux premiers segmens 
abdominaux verts; l'extrémité des suivans jaunes , avec les 
côtés des 2°, 5°, 4°.et presque la totalité des derniers de cette 
couieur. Appendices et pattes d’un jaune pâle. 

Je tiens cette belle espèce de mon ami M. de Laporte, 
qui l’a recue de Cuba, et à qui je me fais un plaisir de la 
dédier. Elle doit se placer avant l'Æntipennis de Dejean. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 89 








MÉLANGES. 


Faune d'Allemagne. — Partie des Insectes, par 
M. J'acques Sturm. 


Après sept ans d'interruption, M. Sturm vient enfin 
de publier un nouveau volume de sa Faune d’ Allemagne. 
Ce bel ouvrage, commencé en 1805, forme maintenant 
huit volumes, accompagnés de 202 planches coloriées 
et gravées avec celle netteté qui distingue tous les ou- 
vrages de M. Sturm. Joignant à ses profondes connais- 
sances entomologiques le talent de graveur , il est mieux 
à même que personne de donner au public un travail 
dont toutes les parties sont traitées avec un soin égal. 

Les sept premiers volumes contiennent les descriptions 
spécifiques des familles suivantes: les Lamellicornes, 
une partie des Clavicornes et des Hétéromères, les 
Carabiques. Enfin, le huitième volume, qui vient de 
paraître, est consacré à la première partie des {ydro- 
canthares, et renferme les genres suivans : Dytiseus, 
Acilius, Hydaticus, Cybister, Colymbetes, Lacophi- 
lus, Noterus, Hygrobia et Haliplus. 

Cet ouvrage a été commencé d’après le système de 
Fabricius , mais à mesure que la science faisait des pro- 


86 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


grès, M. Sturm s’y conformait, et son dernier volume 
surtout est concu d’après les découvertes les plus ré- 
centes. 

Dans la préface de ce dernier volume, M. Sturm, qui 
publie cet ouvrage à ses propres frais, déclare qu’il ne 
donnera suite à cette entreprise qu’autant que l’accueil 
qui sera fait à ce volume lui fera espérer de pouvoir se 
couvrir de ses frais. Get avertissement ne sera pas perdu 
pour le monde savant , qui s’empressera de soutenir une 
aussi belleentreprise. Après l'ouvrage de Panzer, ce livre 
est le plus complet qui existe sur les Coléoptères d’Eu- 
rope. li a même sur ce dernier ouvrage l'immense avan- 
tage d’une très-grande exaclitude dans les planches, 
d’un texte plus étendu et plus en harmonie avec nos 
connaissances nouvelles. 

Les huit premiers volumes de la Faune d’ Allemagne, 
partie des Insectes, coûtent 38 fl. 24 kr. (87 fr. 75 ce. ). 
Le prix du 8° volume seul est de 4 fl. 48 kr. (10 fr. 
35 c.). On s’adresse, -pour se les procurer, à l’auteur 
même , M. Jacques Sturm, Tucherstrasse, n° 1158, à 
Nuremberg. 


Coléoptères du Mexique, par A. Chevrolat. 


: Nous avons déjà annoncé la publication de la première 
livraison des Coléoptères du Mexique, par M. A. Che- 
vrolat. Cette premièrelivraison contient, outre une Zntro- 
duction, la description de 24 espèces de différentes fa- 
milles. 

L’extrait suivant de l’Introduction fera connaître le 
plan que M. Chevrolat a adopté pour son travail : 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 87 


«Trois genres de publications, dit-il, me paraissent 
devoir être préférés à tous les autres : 

«Ne traiter que des insectes d’une seule contrée ; 

«Publier sur une seule famille tout ce que les diverses 
parties du globe nous ont fait connaître; 

«Ou, enfin, s’occuper de monographies. 

«J’adopterai la première forme pour faire paraître une 
sorte de Faune entomologique du Mexique, sous le titre 
de Coléopières du Mexique. 

«D’après mes avis, et sous ma direction, trois de nos 
compatriotes (1) voyagent en ce pays, ce qui me place 
dans une position très-favorable pour l’accomplissement 
de cette entreprise. | 

«Ma collection m'offre en ce moment 1000 espèces 
environ, provenant des deux premiers envois de nos 
voyageurs, et de ce que j'avais primitivement recu de 
M. Alexandre Lesueur, qui, pendant un séjour de cinq 
années dans l’intérieur du Mexique , a formé l’une des 
plus belles collections que j’aie encore vues (2). M. Du- 
pont, qui l’a acquise, veut bien me permettre de décrire 
à-peu-près 900 espèces que je ne possède pas encore. Je 
profite de cette occasion pour faire un appel aux ento- 
mologistes qui auraient quelques communications à me 
faire , pour le complément de mon travail. 





(1) « Ces courageux naturalistes, M. Vasselet, M€ V°Sallé et son fils, 
partirent en février 1831, dans le but d’être utiles à la science, dont 
ils ont de bonnes notions. Ils vont s’exposer à bien des fatigues et des 
privations, en parcourant les diverses provinces de cette république, 
dont le climat est si varié. ” 

(2) « C'est aussi d’après les instructions que j'avais données à M. Le- 
sueur, ayant son départ, qu'il est parvenu à la former. ” 


88 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


«Pour faciliter autant que possible le nouvel enregis- 
trement des espèces , à mesure de leur arrivée, j'adopte 
une méthode simple; je décrirai chaque espèce sur une 
feuille isolée; cette feuille portera le titre de louvrage, 
le nom du genre et de l’espèce, un numéro d’ordre par 
genre , à mesure de leur description, la province où elle 
aura été trouvée, la place que l’espèce doit occuper, 
l’énumération des tarses, et, autant que possible, le nom 
de la plante, telle qu’elle est appelée par les naturels. » 

Aujourd’hui nous pouvons déjà annoncer la seconde 
livraison de cet ouvrage. Celle-ci est exclusivement con- 
sacrée aux Carabiques. 

Le prix de chaque livraison est de 1 fr. On souscrit à 
Strasbourg, au bureau de la Revue Entomologique ; à 
Paris, chez l’auteur, rue de la Ferme-des-Matnurins, 
n° 55; chez Cosnard, libraire , rue du Faubourg Mont- 
martre, n° 31, et chez Lequien, libraire, quai des Augus- 
tins, n° 47e 


M. Lequien, libraire à Paris, poursuit avec activité 
la réimpression d'ouvrages d’entomologie rares ou d’un 
prix très-élevé d'auteurs étrangers. La Centurie de Kirby 
est sur le point de paraître, et elle sera suivie presque 
immédiatement d’une traduction française de tous les 
opuscules d'Eschscholtz. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE:. 89 





MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. 


—_—6e—— 


OBSERVATIONS critiques sur la synonymie des 
CARABIQUES. 


: À mesure que l’histoire des productions de la nature 
devient l’occupation privilégiée de tant d'hommes ins- 
truits et que les savans de toutes les régions civilisées 
consignent dans leurs écrits le résultat de leurs recher- 
ches, l’étude des sciences naturelles , et, plus qu'aucune 
autre, celle de l’entomologie, rencontre chaque jour de 
nouveaux obstacles dans le nombre loujours croissant de 
ses dénominations. Gelle nomenclature si étendue a fait 
dire, avec assez peu de raison, que les hommes de science, 
et les naturalistes’ en particulier, ne possédaient que 
des mots; que tout consistait pour eux à savoir quelles 
sont les espèces et les variétés dont se compose chaque 
famille des êtres créés. Cette critique, plus spécieuse 
qu’exacte, n’a pas besoin de trouver ici sa réfutation; 
les faits parlent assez d'eux-mêmes. Et n'est-il pas évi- 
dent que, sans le secours des noms, il serait impossible 
de coordonner les observations dont se compose réelle- 
ment la science ? Quel moyen, en effet, de s’entendre et 

TOME I. 7 


90 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


de se communiquer une découverte, si l’on n’a pas dé- 
terminé d’abord que tel ou tel animal, que telle ou telle 
plante, s’appelleront de telle ou telle manière? Voilà la 
marche que prend en particulier la science de l’ento- 
mologie, pour me borner à ce qui fait le sujet de ce 
travail; et, tandis qu’un petit nombre d’observateurs, 
doués d’une patience et d’une sagacité rares, se livrent 
à l'examen de l’organisation des petits êtres que compte 
la classe des insectes, en les suivant dans les détails si 
variés de leurs habitudes: d’autres, dont les travaux, 
pour être moins féconds en résullats, n’en sont pas moins 
utiles, s'occupent avec persévérance à en énumérer les 
espèces si nombreuses el si diversifiées. De là pourra 
naître un jour la possibilité de les grouper avec certitude, 
et, plus encore, celle de se faire comprendre lorsqu’on 
exposera l’histoire de leurs mœurs, les particularités de 
leur anatomie, ou enfin lorsqu'on présentera les dom- 
mages qu’ils nous causent ou les avantages que nous 
pouvons en retirer. 

Mais, n'est-il pas à regretter que ces mêmes hommes 
qui se dévouent à décrire avec tant de patience les diffé- 
rentes formes des animaux, et qui préparent ainsi le 
grand catalogue de la nature, ne mettent pas un peu plus 
d'ensemble et d'harmonie dans leurs travaux? N’est-1l 
pas déjà assez fâcheux de voir s’accroître sans cesse la 
série des noms à connaître, sans qu’un auteur vienne, 
par un simple caprice, changer à son gré les dénomina- 
tions publiées (1) avant lui pour en imposer de nouvelles , 





(1) Je ne parle pas ici des dénominations connues seulement dans les 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 91 


qui, le plus souvent, ne valent pas mieux ? Certes, ce re- 
proche aurait pu être adressé à plus d’un entomologiste 
célèbre, chez qui le besoin de voir son nom placé à la 
suile de tous ceux de la science n’était que trop facile à 
reconnaître. La simultanéité dans la publication , l’éloi- 
#nement des divers savans qui publient , les obstacles de 
toute espèce qui les empêchent souvent de recevoir et de 
consulter les ouvrages étrangers, les idiômes si différens 
des nations les plus voisines, sont d’autres causes, bien 
pardonnables d’ailleurs, des doubles emplois qui ont si 
souvent lieu dans les noms. Il est, du reste, un moyen 
bien simple de prévenir les fâcheux effets qui résultent 
de plusieurs dénominations employées pour dé$igner une 
même espèce, c’est de regarder comme seule valable 
celle qui a été publiée la première. Et cependant, il faut 
le dire, un amour-propre bien mal placé empêche cer- 
tains auteurs de se soumettre à cette loi aussi juste qu’a- 
vantageuse. Viennent-ils à savoir qu’une espèce qu'ils 
ont décrite l'avait été auparavant sous un nom différent, 
on pense qu’ils s’empresseront d’adopter ce nom; loin 
de là, et s'ils publient de nouveau quelque énumération 
d’espèces, ils placent comme synonymes après les noms 





collections ; elles n’ont, on le sait , d'autre importance que celle qu’on 
y attache. Mais il est étrange que les mêmes hommes , qui veulent leur 
donner dans la science force de loi, soient les premiers à traiter comme 
nuls les noms publiés; et, sous prétexte qu’ils ont nommé, soit dans 
une collection, soit dans un catalogue, une espèce qui paraît ailleurs 
sous un autre nom, ils ne tiennent aucun compte de ce qui se publie, 
ou ils ne le regardent que comme un double emploi de ce qu’ils consi- 


dérent comme un titre à l’antériorité. 


92 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


qu’ils ont imposés ceux qui l’étaient auparavant. D’autres, 
s’ils trouvent un insecte qui ait été signalé déjà de plu- 
sieurs manières , croient sans doute simplifier la nomen- 
clature, en créant un nom nouveau, comme si le remède 
n’était pire que le mal, ou comme si leur opinion était 
la seule règle à suivre. Je m’abstiens d'apporter des preu- 
ves; il n’est personne, pour peu qu’il ait étudié, qui 
n’ait été à même de les rencontrer dans les ouvrages même 
les plus importans. 

Le travail dont je présente aujourd’hui le premier 
fragment, a surtout pour but de ramener les espèces 
connues à leur plus ancienne dénomination. Il sera quel- 
quefois Mécessaire d’élablir quelque discussion pour re- 
connâitre les espèces décrites par les premiers auteurs. 
Selon ma manière de voir , il est fâcheux d’assigner arbi- 
trairement tel ou tel nom d’un auteur ancien aux espè- 
ces que nous avons sous les yeux, sans être sûr de leur 
identité; car , en.suivant cette marche, nos propres tra- 
vaux seraient exposés , par la suite, à subir le même sort, 
lorsque les découvertes des temps à venir auront rendu 
nos ouvrages difficiles à comprendre, tels que sont au- 
jourd’hui ceux de Linné , et même de Fabricius. Le suc- 
cès qu'a obtenu et qu'obtient encore le traité si remar- 
quable de M. Schænherr, sur la Synonymic des Insectes, 
m’enhardit à croire que les observations que je suis à 
même de faire chaque jour présenteront peut-être quel- 
que utilité. La famille des Carabiques, bien qu’elle ait 
été travaillée avec beaucoup de soin depuis quelques an- 
nées, laisse pourtant quelque chose à désirer, sous le 
rapport de la synonymie, et l’on y a surtout oublié ou 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 99 


méprisé ces deux principes qui me semblent sacrés et 
qui le seront pour tous ceux qui mettent de côté les 
vaines considérations d’un faux amour-propre : 

1° Tout nom donné dans un ouvrage, à une espèce 
déjà décrite sous un autre nom, est nul par le fait, sur- 
tout quand cette espèce en a déjà reçu plusieurs; car, 
dans ce dernier cas, le plus ancien est le seul valable, 
lors même qu’il serait irrégulier. 

2° Un nom donné dans un catalogue ou dans une col- 
lection «est de nulle valeur pour la science, mais bien 
plus encore si l’espèce qu'il désigne était déjà publiée 
ou vient à l’être. 

Je n’ai pas la prétention de croire que les changemens 
qui se trouveront indiqués dans ces observations attire- 
ront l’altention de quelques entomologistes du jour, 
pour qui un nom, même un nom de collection , constitue 
toute la science; mais du moins elles seront lues, j’es- 
père, par ceux qui sont curieux de suivre la véritable 
marche de l’entomologie, et qui l’enrichissent chaque 
jour de leurs propres travaux. 


Première partie. CICINDELÈTES. 


G. MANTICORA, Fab. 


M. TurErcuLATA. 


Carabus tuberculatus, de Géer, Mém. sur les Ins., 
VIT, p. 625, pl. 46, fig. 14. — Cicindela gigantea, 
Thunb., Dissert. acad. — Manticora maxillosa, Fab., 


El, 1, 167. 


94 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Les deux noms de gigantea et maxillosa ont paru à- 
peu-près à la même époque, c’est-à-dire dans la même 
année; mais celui de tuberculata étant beaucoup plus 
ancien , il doit, sans aucun doute, leur être préféré. 


G. MEGAGEPHALA , Latr. 


Ge genre a été établi sur le Cicindela megacephala , 
Oliv., Ent., Il, 35, p. 8, pl. II (n° 35), fig. 12. C’est 
donc à tort que la division dont elle fait partie dans l’En- 
cyclopédie méthodique a recu le nom d’Aptema ; elle 
aurait dû garder celui de Megacephala proprement dit. 

M. acuripennis, Dej., Spée., 1, 13.— Cicindela vir- 
ginica, Oliv., Il, 35, p. 50, pl. IT, fig. 26. 

On pourrait croire, d’après la description d'Olivier, 
que son C. virginica n’est pas la même espèce que le M. 
acutipennis, Dej.; j'avais d’abord adopté cet avis; mais 
j'ai su depuis, par M. Chevrolat, qui possède une partie 
de la collection d'Olivier , que le virginica de ce savant 
a le bout des élytres épineux, bien qu’il n’en parle pas 
dans son ouvrage. Il ne reste donc plus de doute à cet 
égard. 


G. GICINDELA, Lin. 
1° division : OvonrocueiLa , Lap. 


Cette division se compose, non-seulement des espèces 
de Ja 1°° division de Dejean , mais de la 2° du même au- 
teur, et même de la suivante. Îl faut toutefois en retirer 
les C. ventralis, Dej. et analis, Fab. Nous ferons 
connaître ses caractères particuliers dans un ouvrage 
que nous allons publier, M. Audouin et moi, et qui est 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 99 


sous presse en ce moment. On verra qu’elle renferme 
également des espèces de l’ancien et du nouveau con- 
tinent, que l’ensemble des caractères ne permet pas de 
séparer , et qui se lient même tellement à celles du genre 
Cicindela proprement dit, par les C. ventralis, chaly- 
bea, analis, etc., qu'il est diflicile de les séparer gé- 
nériquement. 

GC. cayEenNeNsis, Fab., El, I, 245. — Bipunctata, 
Dej. Spéc., I, 22. 

Cette espèce a l'extrémité de l’abdomen d’un jaune 
roux. C’est pour avoir négligé ce caractère que Dejean 
a transposé les noms de Fabricius. La figure d'Olivier, 
citée par ce dernier, ne peut se rapporter qu’au cayen- 
nensis, d’après la description même de l’auteur français. 

GC. BIPuNGTATA, Fab., El., I, 258. — Cayennensis, 
Dejsalrau 

Cet insecte a le ventre entièrement noir. C’est donc 
à tort que Dejean l’a pris pour le cayennensis. Schæn- 
herr avait regardé ces deux espèces comme la même, 
dans son Synonymia Insectorum, [, p. 245. 


IT: division : CiciNpeca proprement dit. 


C. irerrupra, Fab., El., I, 236. — Interstincta, 
Schænh., Syn. Ins., 1, 241. Dej,, Spéc., I, 42. 

Le nom d’interrupta doit être conservé à cette espèce, 
Fabricius l’ayant décrite pour la première fois dans son 
Species Insectorum. Ce n’est que long-temps après, dans 
le Systema Eleutheratorum, que cet entomologiste a 
donné le même nom à une autre espèce de ce genre. 


96 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


C’est donc cette dernière qui doit recevoir une autre 
dénomination. 

C. 4-currara, Wied., Germ. Mag., IV, 116. — Ro- 
tundicollis, Dej., Sp., T, 56. 

L’antériorité du nom donné par Wiedemann à cette 
espèce ne permet pas de choisir entre les deux dénomina- 
tions qu’elle porte. Dejcan , dans son Spécies, a préféré 
la dernière , sans doute pour ne pas faire un double em- 
ploi avec le nom de 4-guttata, par lequel Schænherr 
(Syn. Ins.,' I) avait désigné une autre espèce. Mais 
celle-ci n’étant que la femelle du 4-punctata , Fab., le 
nom qu’elle portait devient nul. 

C. maroccanA, Fab. Æl,,T, 254. — Campestris var. 
Dej. Sp., I, 59. 

Cette espèce se distingue aisément du campestris par 
la granulalion des élytres, qui est plus forte, et par la 
forme de ces mêmes élytres, qui est plus aplatie et mu- 
nie d’un rebord bien plus aigu. 

C. purpurEA, Oliv., Il, 53, p. 14, pl. IT , fig. 54; 
Say, Trans. amer, philos. soc., 1, 419.— Var. C. mar- 
ginalis, Fab., El., I, 240: Dej., Spéc., T, 55. 

L'ouvrage d'Olivier est antérieur de plus de dix ans à 
celui de Fabricius, donc le nom de purpurea doit être 
adopté de préférence à celui de marginalis. De plus, 
l'espèce de Fabricius et de Dejean est une variété de celle 
d'Olivier. 

C. vioracea, Fab., El., I, 232. — Sex-guttata, var. 
Dep Spéc.s dix. 

On pourrait regarder avec Dejean le C. violacca , Fab. 
comme une variété, sans taches du sex-guttata du même 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 97 


auteur; cependant il en diffère par la lèvre supérieure, 
qui est entourée de noir et qui ne présente de blanc 
qu’au milieu. Dans le sex-guttata , la lèvre est blanche, 
avec le bord antérieur noir. 

G. cazcica, Br. — Chloris, Dej., Spéc., V, p. 227. 

Dans le 1° numéro du Zoological miscellany de Gray, 
on trouve la description d’une Cicindèle nommée chlo- 
ris (Synopsis of the new species of Nepaul insects) ; 
comme ce nom a paru quelques mois avant le tome cin- 
quième du Spécies de Dejean, il doit de préférence être 
conservé à l’espèce de l'Inde. 

C. Sanzgerer, Fischer, Entom. de la Russie, I, 15. 

A ceite espèce doivent être rapportés cemme variétés 
les C. lateralis (IX, p. 12) et Pallasit (IE, 13) du même 
auteur. On trouve des passages qui autorisent cette réu- 
nion. Dejean , dans le Supplément donné aux Cicindèles 
(Spécies, Il, 415), avait indiqué les rapports qui exis- 
tent entre les deux dernières. 

G. vuzcaris, Say, Trans. of amer. philos. soc., I, 409. 

Cet insecte a été décrit par Dejean (Spée., I, 72) 
sous le nom d’obliquata, sept ans après la publication 
du travail de Say; celte erreur a été reconnue depuis par 
l’auteur français (Spée., 11, 414), ce qui ne l’a pas em- 
pêché de placer le nom donné par l’entomologiste améri- 
cain en synonyme de celui d’obliquata, dans le nouveau 
catalogue des Coléoptères de sa collection. 

C. mnricozuis, Say, Journ. of acad. sc. of Phil., I, 20. 

L'observation qui précède doit s'appliquer également 
à cette espèce, que Dejean a décrite sous le nom de re- 
panda (Spée., 1, 74). 


98 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


C. porsaTa, Br. — Dorsalis, Dej., Spéc., IL, 426; 
Klug, Symb. phys., n°5, p. 21, f. 5. 

Le nom de dorsalis ayant été appliqué par Say à une 
espèce de l’Amérique du nord, comme on le verra plus 
bas, il devient nécessaire de le changer ici. 

C. TriFAscIATA , Fab., Syst. El., 1, 242; Dej., Spéc., 

I, 85. 
Le nom de érifasciata a été appliqué jusqu'ici à trois 
espèces différentes , et deux d’entre elles ont été prises 
pour la même. En décrivant sous ce nom une espèce 
d'Amérique, qui n’est peut-être pas celle de Dejean, 
Fabricius ajoute qu’elle se trouve aussi en Italie, mais 
qu’elle y est un peu plus petite. Il a sans doute voulu 
désigner par là l’espèce qui porte aujourd’hui le nom de 
trisignata (Dej., Spée., 1, 77). Il n’y a donc pas d’in- 
convénient à regarder le trifasciata, Dej. comme le 
même que celui de Fabricius. Mais on ne saurait en dire 
autant du synonyme d'Olivier, qui désigne assurément 
une espèce différente; elle présente, en effet, d’après 
cet auteur, une bande auprès de la suture, ce qui doit 
la rapprocher du C, flexuosa. 

C. viennensis , Schrank, Enum. Ins. austr., AT — 
Sinuata, Panz., Fab., Dej., etc. 

Le nom donné par Schrank étant le plus ancien, il doit 
être adopté depréférence. Bonelli, dans ses Observations 
entomologiques, dit que le C. trifasciata de Fabricius 
doit se rapporter à cette espèce. Ge qui rend cette opi- 
nion peu probable, c’est que le viennensis ne se trouve 
pas en Îtalie. Au reste, il est plus d’une espèce à qui la 
description de Fabricius pourrait très-bien convenir. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 99 

C. ancuraTA, Fab., El, I, 243; Dej., Spée., T, 89. 

IL est assez probable que l’angulata de Fabricius 
n’est pas la même espèce que celle de Dejean, cette der- 
nière étant beaucoup plus grosse. Néanmoins , les diffé- 
rences que présentent les descriptions ne sont pas assez 
grandes pour autoriser la création d’un nom nouveau. 

C. maura, Lin., Oliv., Fab., Dej., etc. 

La figure de cette espèce, donnée par Dejean dans 
l’Iconographie, se rapporte à la variété que Fabricius 
a décrite sous le nom €. arenaria, (Ent. Syst, Fr7 2) 
Le type de l’espèce est figuré dans la première Zcono- 
graphie, pl. 3, fig. 6. 

GC. rLExuosa , Fab., Oliv., Dej., etc. 

IL faut considérer comme variétés de cette espèce les 
C. sardea et cireumflexa , Dej. (Spée., V, 252, 295). 
On trouve des passages qui prouvent que ces trois in- 
sectes appartiennent à la même espèce. 

C. azsina, Wied., Zool. Mag., T, 169. — Atbida, 
Dej., Spée., 1, 125. 

Le nom assigné par Wiedemann à cette espèce doit 
avoir la préférence à cause de l’antériorité de sa publi- 
cation , bien que cette espèce ait été désignée sous celui 
d’albida dans le catalogue de Dejean, long-temps peut- 
être avant qu’elle fût décrite par l’auteur allemand. Un 
nom de catalogue ne pouvant avoir quelque valeur dans 
la science, on s'étonne avec raison de le voir préféré à 
un nom publié. 

C. ponsauis, Say, Journ. of the acad. se. of Philad., 
Ï, 20. — C. signata, Dej., Spéc., 1, 124. 

Nous avons vu plus haut qu’il élait nécessaire de chan- 


100 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


ger le nom de dorsalis, assigné par Dejean à une espèce 
du Sénégal, parce que la même dénomination avait été 
employée auparavant par Say , pour désigner une espèce 
de l'Amérique du nord, que Dejean a décrite depuis 
sous le nom de signata. 

C. pazuposa, Dufour, Annal. des se. physiques , VI, 
918.— C. scalaris, Dej., Spéc., I, 135. 

C’est à tort que le nom de scalaris, imposé à cette 
espèce par Latreille, dans la collection du Muséum, a 
été préféré par Dejean, dans son Spécies, à celui de 
paludosa. Gelui-ci ayant été publié le premier, on n’est 
plus maître de choisir entre les deux (1). 

C. semi-cincrA, Br. — C. interrupta, Fab., El., T, 
2/5. 

Fabricius ayant placé dans le genre Cicindèle deux 
espèces sous le nom d’interrupta, Schænherr a pensé, 
avec raison, que l’une des deux devait être désignée d’une 
autre manière, et il l’a nommée interstincta (Syn. Ins., 
I, 241). Cependant, celle-ci avait été décrite long-temps 
avant l’autre, et par conséquent elle devait garder son 
nom de préférence. C’est ce qui m’autorise à en propo- 
ser un nouveau pour celle des deux espèces qui a été 
connue la dernière, 


Deuxième partie. TRONCATIPENNES. 


G. COLLIURIS , de Géer. — Casnonia , Latr., Dej., etc. 
— Ophionea , Klug. 


Il n’y a aucune raison pour adopter le changement 





(1) Cette espèce se trouve également en Barbarie et était dans la col- 


lection d'Olivier , sous le nom d’Æquestris de Bonnelli.  CnevroraT. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 101 


opéré par Latreille, qui a transporté aux Collyris de Fa- 
bricius le nom que de Géer avait employé pour désigner 
l'Attelabus pensylvanicus de Linné. Les Colliuris de 
Latreille et Dejean doivent donc reprendre le nom de 
Coilyris, et l’on appliquera le premier aux Casnonia 
de Latreille ou aux Ophionea de Klug. 


G. COLLYRIS, Fab. — Colliuris, Latr., Dej. 


C. Mac Leavi, Br. 

Nous dédions à M. Mac Leay l'espèce qu'il a décrite 
dans les Annulosa javanica , sous le nom de Diardi. 
C’est à tort qu'il a pris cet insecte pour celui que Latreille 
a indiqué dans l’/conographie des Coléoptères d'Europe, 
commencée avec M. Dejean, p. 67. Nous avons vu l’in- 
secte, et nous sommes sûrs de la détermination. Il dif- 
fère surtout du C. Mac Leayi par la couleur jaune du 
bout des jambes et de la première moitié des tarses des 
pattes de derrière. Ges parties sont bleues dans l’insecte 
de lentomologiste anglais. Le €. Diardi de Latreille 
n’est bleu qu’en dessous; tout le dessus du corps est d’un 
bronzé violet, avec le milieu des élytres vert. Celui de 
M. Mac Leay est entièrement bleu; il s'éloigne de tous 
les autres par ses élytres presque lisses et son corselet, 
qui n’est pas élranglé d’une manière subite, ce qui doit 
le rapprocher du C. Horsfieldi. Enfin , les dentelures de 
la lèvre sont disposées sur la même ligne; dans l’espèce 
de Latreille, celles des côtés sont placées en arrière, ce 
qui donne à l’une une forme transversale , à l’autre une 
forme ovalaire. 


Cette espèce porte à quatorze le nombre des Collyris 


102 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


décrits jusqu’à ce jour. J’en connais au moins trois qui 
sont encore inédits. 


G. LEPTOTRACHELUS, Latr, — Rhagocrepis, Esch. 


Ces deux noms désignent un seul et même genre. Il est 
difficile de dire lequel des deux a l’antériorité, parce que 
les ouvrages dans lesquels on les a publiés l’un et l’autre 
ont paru dans la même année. Ces ouvrages sont , d’une 
part, la deuxième division du Règne animal de Cuvier; 
de l’autre, la première livraison du Zoologischer Atlas 
d’Eschscholtz. 

De son côté, Say avait aussi élabli ce genre sous le 
nom de Spheracra, mais il m'a été impossible de savoir 
dans quel ouvrage. Je soupconne seulement que c’est 
dans son American Entomology. 

Le genre Leptotrachelus est composé aujourd’hui de 
cinq espèces : 1° dorsalis, Fab.; 2° brasiliensis, De. ; 
5° testaceus, id.; 4° suturalis, Lap. ; à Riedelii, Esch. 


G. DRYPTA, Fab. 


D. pisrincra, Rossi, Mant., I, p. 85, pl. 1, fig. c. — 
D. cylindricollis, Fab., El., I, p. 231. 
Le nom de Rossi est antérieur de plusieurs années à 


celui de Fabricius. , 
G. POLISTICHUS, Bonelli. 


P. virrarus, Br. — Fasciolatus, Oliv., Ent., IV, 55, 
p. 95, pl. 3, fig. 195; Fab., El, I; Dej., Spéc., I, 
P- 194 ,.et Jcon., l,pLee ue 7 | 

On a cru jusqu'ici que c'était Rà le véritable Carabus 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 103 


fasciolatus , et l’on s’est trompé. L'insecte décrit pour 
la première fois sous ce nom est le suivant : 

P. rascrocarus, Rossi, Faun. Etr., p. 223, pl. 2, 
fig. 8. — Discoideus , Dej., Spéc., I, p. PAPE et Zcon., 
Isspl is ifigsts; 

Ce dernier insecte ne se trouve pas en France. Voilà 
sans doute la cause de l'erreur. Avant qu’on eût fait la 
distinction des deux espèces, on n’avait pas le moindre 
soupçon que celle de France ne fût pas l’insecle décrit 
par Olivier. Mais depuis, au lieu de nommer une seconde 
fois le Polistichus de l’auteur italien, il eût mieux valu 
donner un nom à celui qui réellement était nouveau. 


G. GALERITA, Fab. 


G. AMERICANA , Lin. (Carabus), Fab., Oliv., Dei. 

C’est à tort que Dejean refuse à cette espèce le syno- 
nyme de Linné. De Géer est le seul auteur qui ait appli- 
qué. le nom de Linné à une autre espèce (G. geniculata, 
Dej.), qui a les genoux noirs et les élytres couvertes de 
lignes élevées, tandis que dans l’americana les pattes 
sont entièrement pâles et les élytres présentent des stries 
et non des côtes. 

G. cyanirennis, Dej., Spéc., V,, 293. 

Dejean pense que cette espèce est le Carabus ameri- 
canus de Linné; il est bien probable que cet auteur l’a- 
vait confondue avec la précédente, puisque c’est avec 
peine qu’on la distingue aujourd” hui. 

G. ERYrHRoDERA, Br. — Ruficollis, Dej., Spéc., I, 
191. 

Le nom de ruficollis, donné à cette espèce par Dejean, 


104 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


doit lui être retiré. En effet, Latreille avait publié de- 
puis long-temps une Galérite sous ce nom, que Dejean 
a remplacé par celui d’affinis. Ainsi la synonymie de 
l'espèce de Latreille sera celle-ci : 

G. ruricouuis, Latr. Woy. de Humboldt, II, 120, 
pl. 40, f. 10, 11. — Affinis, Dej., Spéc., V, 206. 


G. AGRA, Fab. 


À. cayENNensis, Oliv., Ent., III, 55, 53, pl 12, 
fig. 153. — Ænea , Fab., El, I, 254; Dej., Spéc., I, 
198; Klug, Monogr., 12, pl. 1, fig. 1. | 

Le nom de cayennensis est le plus ancien, et cepen- 
dant, malgré l'autorité de Latreille (Gener. Crusi. et Ins.) 
et de Schænherr (Syn. Ins.), on lui a préféré celui 
d’œnea. Comme les deux dénominations désignent exac- 
tement la même espèce, celle d'Olivier seule doit être 
adoptée. 

À. GEMMATA, Klug, Monogr., 28, pl. 2, fig. 2. — 
Brentoides, Dej., Spée., 1, 200. 

L’Agra brentoides , Dej. est tout-à-fait le même que le 
gemimata de Klug; le premier de ces deux noms doit 
donc être abandonné. 

A. nurescens, Klug, Ent. Monogr., p. 14. Gelte es- 
pèce est la même que celle figurée dans l’/conographie 
de Latreille et Dejean (pl. 7, fig. 2), sous le nom de 
Brentoides. 


G. CYMINDIS , Latr. 


C. sasiuis, Gyll, ns. Suec., IE, 174. — Punctata, 
Dej. Spéc., I, 214. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 105 


On est étonné de voir le nom de punctata préféré 
par Dejean à celui de basalis, parce que, dit-il, l'espèce 
était connue depuis long-temps sous le premier de ces 
noms. Il est hors de doute que le nom de Gyllenhal est 
le seul qui doive être adopté. 

C. ricrA, Pall, Voy. I, 524 (Carabus pictus). — 
Anomaus cruciatus, Fisch., ÆEnt. Russ., 1, 128, 
pl: 12. — Cymindis picta. Dej. Spéc., 1, 203. 

Le nom de cruciata étant de beaucoup Île plus récent, 
doit être abandonné. C’est sans raison qu'il est placé le 
premier dans le Spécies de Dejean. 


C. zerna, Br. — Picta, Dej. Spéc. V , 525. 

Le C. cruciata, Fisch. ayant repris son véritable nom, 
il devient nécessaire de changer celui de picta, donné 
depuis par Dejean à une autre espèce. 


G. DEMETRIAS , Bon. 


D. groncaruzus, Duft.. (Lebia elongatula), Fn. 
Austr.» A, 257... ="Dej. Spéc: 1/F232 "et Icon: ST, 
Dh. 

Dejean rapporte à celte espèce le Carabus atricapillus, 
Oliv. Il est fort probable, qu’à l’exemple des auteurs 
qui l’ont précédé, cet entomologiste a confondu les 
deux espèces. 


G. DROMIUS , Bon. 


D. anqusrus, Br. — Supra fuscus; thorace elongato, 
ferrugineo; corpore subtus, pedibus antennisque palli- 
dis; ano nigricante. Long. 6 miilim. 

Ce joli insecte avait été confondu avec le Dr. meri- 

TOME I, 8 


106 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


dionalis, Dej. Il est un peu plus petit, plus étroit ; les 
élytres présentent des stries peu profondes; entre la 
sixième et la septième on remarque plusieurs points en- 
foncés comme dans le meridionalis. Mais ce qui distin- 
gue surtout celte espèce, c’est la forme du corselet qui 
est plus longue que large, tandis que c’est le contraire 
dans le meridionalis et les autres espèces voisines, telles 
que lagilis et le fenestratus, Fab. La tête est à peine 
ridée, et le corselet, rétréci à sa partie postérieure, 
présente quelques stries en travers. France. 

D. pLacraTus, Duft. {Lebia plagiata) Fn. Austr., IT, 
249. — Corticalis, Dufour (Lebia), Ann. se. phys., VE, 
322; Dej., Spéce., 1, 245, et Zcon., I, pl. 15, fig. 2. 

Le Lebia plagiata étant la même espèce que le Z. cor- 
ticalis, le premier nom doit être préféré. 

D. osscuro-currarTus, Duft. (Lebia obscura-guttata) 
Fn. Austr., Il, 249. — Spilotus, Dej., Spéc., I, 246 
et Zcon., I, pl. 15, fig. 4. 

L'observation que nous venons de faire au sujet de 
l'espèce précédente peut s'appliquer à celle-ci. L’anté- 
riorité nous force d’adopter la dénomination employée 
par Duftchmidt. 

D. nicricornis, Br. — Niger; elytris substriatis, maculis 
duabus pallidis, altera ovata ad basin, altera minore ro- 
tundata , ad apicem; pedibus infuscatis. Long. 4 1/2 mill. 

Très-voisin du D. 4-notatus, avec lequel on pourrait 
le confondre; cet insecte s’en distingue aisément par les 
antennes et la bouche, qui sont entièrement noires , 
comme le reste du corps. Les taches des élytres sont 
disposées comme dans cette espèce, mais elles sont plus 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 107 


obscures. La forme est la même; les paltes sont d’un 
brun un peu pâle. France. 

D. rovroca, Gyll. (Lebia), Ins. suec., IT, 183. — 
Lebia punctatella, Duft., Fn. Austr., 11, 248.— Dro- 
mius punétatellus, Dej., Spéc., L, 247 et Icon., T, 
pl. 15, fig. 5. 

Le Lebia foveola, Gyll. est le même que le L. punc- 
tatella, Duft. ; le nom donné par Gyllenhal étant le plus 
ancien , on doit le préférer à l’autre. 


G. ASPASIA, Dej. 


À. cyanoprera, Dej., Spéc., I, 258 et V, 364. 
Donnez pour synonyme à cette espèce le Lebia Viard, 


Gory, Annal. Soc. Ent., Il, 190. 
G. PHAYSODERA, Esch. 


Ce genre, établi dans la première livraison du Zoo!. 
Atlas, p. 8, a tous les caractères des Aspasia de Dejean. 
S'il en est ainsi, il devra être préféré à ces derniers, 
parce qu’il a été publié le premier (1829). Le genre 
Physodera serait composé de deux espèces : 1° Dejeanii, 


Esch. ; »° Cyanoptera , Dei. 
G. LEBIA, Lat. 


L. pugrPennis, Dufour, Ann. sc. phys., VI, 321. — 

Fulvicollis, Dej., Spée., I, 255, et Icon., 1, pl. 14, fig. 5. 

On a confondu jusqu'ici celte espèce fort commune 

dans les parties méridionales de l’Europe, et surtout de 

la France, avec le Carabus fulvicollis de Fabricius. Ge 

dernier se trouve en Barbarie et diffère du pubipennis 
8. 


108 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


par la couleur de la poitrine , qui est bleue comme l’ab- 
domen, tandis que dans celui-ci elle est ferrugineuse. 
Je puis garantir cette observalion, ayant vu les deux 
espèces , qui diffèrent encore par quelques caractères. 

L. ANNULATA, Br. — Cyanea aut viridis, profunde 
punctata; thorace, pedibus, antennarum basi rufis; an- 
tennis nigris , ferrugineo annulatis; abdomine geniculis - 
que nigris. Long. 8 millim. 

Cette espèce a été regardée jusqu’ici comme une va- 
riété du Carabus cyanocephalus, Lin. Elle s’en distingue 
par deux caractères : 1° la ponctuation qui la couvre est 
large et profonde, 2° les antennes ont la base de tous 
leurs articles d’un roux obscur. Dans le Car. cyanoce- 
phalus, la ponctuation est très-faible et les articles des 
antennes sont entièrement noirs. 

L. caorocernaLa, Sturm. (Carabus chlorocephalus), 
Ent. Hefte, Il, 117: Dej., Spéc., I ; 257, et Icon., I, 
pl. 14, fig. 7. 

Rapportez à cette espèce le Car. cyanocephalus de 
Géer, Zns., IV, 100, pl. 3, fig. 17. 

L. ELEVATA , Fab , Syst. El, 1, 224. — Unifusciata, 
Dej. Spéc., V, 589. | 

La patrie de cet insecte est indiquée faussement par 
Fabricius, qui le croit originaire des environs de Paris. 
Cependant, il a fait la description de cette espèce sur les 
individus de la collection de Bosc , qui viennent de l’Ile- 
de-France. 

Il est à remarquer qu’il existe deux Carabus elevatus 
dans l’entomologie systématique. L’un, est devenu le type 
du genre Scaphinotus et avait été placé parmi les Cychrus 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 109 


dans le Systema Eleutheratorum ; l’autre, est resté dans 
les Carabes, à côté des turcicus, hæmorrhoidalis et 
autres, qui constituent aujourd’hui le genre Lebia. 

Dejean réunit avec raison , dans son Spécies , les Lam- 
prias de Bonelli aux Lebia de Latreille. On trouve des 
passages qui empêchent de maintenir la distinction entre 
les deux genres. Eschschollz à établi, dans le Zoolog. 
Atlas, x° livr., p. 8, un genre particulier sous le nom 
de Lia, qui n’est autre chose que le genre Lebia, tel 
que Bonelli l’avait restreint long-temps auparavant, 
c’est-à-dire , qu’il se compose des espèces qui ont l’avant- 
dernier article des tarses fortement bilobé. 


G. APTINUS, Bon. 


À. rasriGraTus , Lin. (Carabus), Mus. Lud. Reg., 
97; Syst. nat, Il, 670. — Oliv., Ent...lll, 55, 63, 
pl. 8, fig. 95. — Wigripennis, Fab. (Brachinus), Syst. 
El.,T, 218; Dej. (Aptinus), Spéce., 1, 291. 

Dejean a rapporté, avec raison (Spéc., I, 291), le fusti- 
giatus de Linné au nigripennis de Fabricius; mais il a 
placé en synonymie le nom le plus ancien, ce que l’on 
ne saurait admettre. 

A. secricosus, Dufour, Ann. se. phys., VI, 520. — 
Jaculans, Dej., Spée., I, 295, et Zcon., I, pl. 16, fig. 8. 

Il est presque inutile de faire remarquer avec combien 
peu de raison on a préféré le nom de jaculans, qui n’a- 
vait pas été publié lorsque M. Léon Dufour fit connaître 
cet insecte sous celui de bellicosus. 


G. BRACHINUS , Fab. 
B. coupzanarus , Fab., El, 1, 217; Dej., Sp., I, 312. 


110 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Il s’en faut de beaucoup que le Car. complanatus de 
Linné soit le même que celui de Fabricius. Cependant, ce 
dernier n’hésite pas à les réunir. On voit par là qu'il n’a 
pas consulté Linné , et qu’il s’en est rapporté à la ressem- 
blance des noms. Or, le Car. complanatus, Lin. est 
celui que Fabricius a nommé depuis arenarius, et qui 
fait aujourd’hui partie du genre Vebria, Lat. Quant au 
Car. planus d'Olivier (ÆEnt., IT, 35, p. 63, pl. 6, 
fig. 65), c’est une espèce de Brachinus, différente du 
complanatus de Fabricius. 

B. auwerauis, Ahrens, Faun. eur., 1, 9. — Causti- 
cus , Dej., Spée., I, 515, et Icon., 1, pl. 17, fig. 2. 

Il y avait déjà long-temps que cette espèce était pu- 
bliée dans la Faune d’Ahrens , lorsque Dejean la fit con- 
naître sous un autre nom, qui, peut-être, élait plus an- 
cien, mais qui n’était pas publié. 

B. crepiraxs, Lin. (Carabus), Faun. Suec., 272; 
Dej., Spéc., I, 518, et Zcon., T, pl. 19, fig. 4. 

Le Car. crepitans d'Olivier ne peut être rapporté à 
cette espèce d’une manière certaine; d’après sa descrip- 
tion, cet auteur semble en avoir confondu plusieurs sous 
ce nom. On peut en dire autant du Car. crepitans de 
Rossi. 

B. osscuricornis, Br. — Cyaneus aut viridis, abdomine 
nigro, capite , thorace pedibusque rufis , antennis fuscis, 
basi rufis. Long. 9 millim. 

Cet insecte, confondu jusqu'ici avec le crepitans, s’en 
distingue aisément par ses antennes, dont les deux pre- 
miers arlicles sont rougeâtres et dont tous les autres 
sont d’un brun plus ou moins foncé. Dans le crepitans , 


KEVUE ENTOMOLOGIQUE: 111 


les antennes sont rougeâtres, avec les 3° et 4° articles 
marqués d’une tache noire. L’imimaculicornis, Dej. se 
sépare de ces deux espèces par ses antennes sans taches 
et par son ahdomen roussâtre. — France méridionale. 
B. srreprrans, Duft., Faun. austr., II, 235. — Gla- 
bratus, Dej., Spéc., I, 320, et Icon., I, pl. 17, fig. 8. 
Il ne peut y avoir de doute sur l'identité de ces deux 
insecies; le nom de glabratus doit être abandonné, 
puisque l’espèce était publiée avant le Spécies de Dejean. 


G. GRAPHIPTERUS, Latr. 


Gr. serraTor, Forskall (Carabus), Descr. anim., 
p. 77. — Variegatus, Fab., Ent. syst., [, 143. — Var. 
Gr. variegatus, Dej., Spéc., T, 553. 

Fabricius donne le Cicindela littorca de Forskall pour 
le synonyme de son Carabus variegatus. Il se trompe 
en cela. Klug a très-bien reconnu cette Cicindèle, dans 
- ses Symbolæ physicæ, n° 2; c’est la même espèce que 
le Cic. Goudotii, Dej. (Spée., V, 236). Latreille, de 
son côté, donne pour synonyme au Graphipterus multi- 
guttatus, OL, le Carabus serrator de Forskall. Je ne 
puis être de son avis, pour deux raisons : la première, 
c’est que le multiguttatus de Latreille n’est point le même 
que celui d'Olivier; la seconde, c’est que la description 
de Forskall contient ces mots : « Coleoptris nigris, ma- 
culis inœqualibus, albis.» Or, il n’y a que le Car. va- 
riegatus, Fab. qui présente quelque inégalité remarqua- 
ble dans la grosseur des taches des élytres. 

Le Gr. variegatus, Dej. est une variété de celui de 
Fabricius. En effet, il présente six points blancs sur cha- 


112 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


que élytre, tandis qu’il n’y en a que cinq dans l’espèce 
de Fabricius. 

Gr. norunparus, Klug., Symb. phys., n° 2, pl. 22, 
fig. 8. — Mulriguttatus, Dej., Spéc., 1,-334; Latr., 
Gener. Crust. et Ins., 1, 186, pl. 6, fig. 11? Guér., 
Icon. Ins., pl: 4, fig. 

Il faut supprimer tous les synonymes donnés à cette 
espèce par Latreille, dans son Genera. La figure qui la 
représente est méconnaissable. 

Gr. muzriqurrarus, Oliv., Ent., III, 35, p. 51, pl. 
6, fig. 66; Klug., Symb. phys., n° 1, pl. 22, fig. 7. 

Le principal caractère qui distingue cette espèce de la 
précédente consiste dans la disposition des taches, dont 
les inférieures forment deux rangées transversales pres- 
que droites; dans le rotundatus, au contraire, ces deux 
rangées sont courbées, l’une en dehors, l’autre en de- 
dans. 

Gr. rucruosus, Dej., Spéc., 1 , 335. 

Il faut retrancher les synonymes que Dejean rapporte 
à celle espèce. 

Gr, arcuarus, Gory, Ann. Soc. Ent., II, p. 206. 
— Trilineatus, Latr. et Dej., Zcon., I, pl. 6, fig. 5. 

Cette espèce a élé confondue par Latreille et Dejean 
avec le Gr. trilineatus; elle en est cependant bien dis- 
tincte. 

GR. QUADRILINEATUS, Br. — Obsoletus, Fab., El., I, 
4243 Dej., Spéc., V, 463. 

Le nom d’obsoletus, donné par Fabricius , doit être 
changé, parce qu'Olivier avait décrit auparavant sous 
ce nom une espèce du Sénégal que Dejean a fait connaître 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 119 


depuis sous le nom de senegalensis. Selon sa cou- 
tume, ce dernier entomologiste a préféré changer le nom 
le plus ancien et garder le plus récent. 

Gr. orsozerus, Oliv., Ent., IT, 35, 56, pl. 5, 
fig. Go. — Senegalensis, Dej., Spéc., V, 462. 

Cette espèce doit reprendre le nom sous lequel elle a 
été décrite pour la première fois. 

G. ANTHIA, Weber. 

A. pecemeuTTaTA, Lin., Mus. Lud. Reg., n° 96, et 
Syst. nat., II, 669; Oliv., Ent, IE, 55, pl. 9, fig. 19. c. 

Le type de l'espèce est la variété que M. Lequien a 
nommée guttata (Monogr. des Anthia, dans le Mag. de 
Zivlis til): ÿ 

Var. x Villosa, Dej., Spéc., 1, 55. 

Var. 8. Albo-guttata, ibid. 

Var. >. Lœvicollis , ibid. 

Var. À Elongata. — Carabus celongatus ; De 
Géer, Zns., VIT, 626, pl. 47, fig. 1. —/4-guttatus, Fab., 
Ent. syst, 1, 1423 Oliv.? Enc., IT, 55, pl. 2, fig. 15, a. 

Cette variété doit être placée la dernière , parce qu’elle 
se rapproche beaucoup du {œvicollis pour la couleur et 
les points du corselet. Elle diffère des trois autres par 
les côtes des élytres, qui sont anguleuses et entre les- 
quelles on remarque deux rangées de points enfoncés. 
En outre, ces stries sont droites , tandis que l’avant-der- 
nière est sinuée dans les autres. 

Je ne pense pas avec M. Lequien , que ce soit pour cor- 
riger le double emploi de Fabricius, qu’Olivier a changé 
le nom de 4-guttatus; c'est bien plutôt pour adopter 
celui de de Géer, qui est le plus ancien. 


114 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Oss. L’Anthia umbraculata, Fab., Syst. Eleuth., 
n’appartient pas au genre Graphiptère, comme le pense 
M. Lequien; il doit former un genre nouveau à cause de 
ses antennes comprimées. 

Auc. Brurzé. 


Quelques observations sur la méme famille. 


| BRAGCHINUS Pacuycasrer, Perty, même ouvrage. 

Ta Brasiliensis. M. Gory l’a publié depuis dans 
sa Centurie des Carabiques, 2° vol. des Annales de la 
sc. ent. de Fr., pe 201. ; 

CarTascopus 4-macuLarTus, Mac-Leay, Annul. Jav. 

_— 4-signatus de Laporte, Annales de la 
Société ent. de Fr., t. 1, p. 73. 

CaLosoma LATERALE , Dej., Sp. 

— , granulatum, Perty, Voyage de Spix et 
Martius. Ge nom viendra en synonymie du premier. 

Cuzænivs anauis, OI, Ent., t. IIL, p. 73, n° 05. 
M. Dejean n’a pas reconnu cet insecte , qui est lé même 
que son Ch. cœcus. Le premier auteur en donne une 
variété qui me semble être une espèce distincte. 

Le GarABus coœrRuLEscENs d'Olivier appartient au genre 
Iarpale, et est le distinguendus de Duft, Ce dernier 
nom sera mis en synonymie. 

Il serait bien possible que le Leptochrachelus basalis , 
décrit par Perty , fût la même espèce que le brasiliensis, 
d'autant plus que sur trois exemplaires du brasiliensis 
que je possède, aucun ne se ressemble. Ils ont constam- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 119 


ment la même régularité de forme et de strie. J’en pos- 
sède un qui a la tête d’un brun noirâtre, avec la sutüre 
à peine fauve; l’autre, au contraire , a la tête et le cor- 
selet d’un jaune un peu rougeâtre , et la suture s’élargit 


vers l'extrémité et est plus foncée. 
: CnEvROLAT. 


Nora. Les deux descriptions de Mé gacéphales, pu- 
bliées dans le dernier cahier de la Revue, se rapportent à 
la même espèce. 


OBSERVATIONS sur le CURCULIO GRANARIUS, 
Linné et Fabricius. 


Je m'occupe depuis long-temps de l’éducation du Cur- 
culio granarius, L. et F.; j'ai fait à ce sujet de nom- 
breuses observations qui trouveront place en partie dans 
celte note. 

Cet insecte se nourrit de froment , de seigle et d’orge, 
mais il ne mange pas d'avoine. L’insecte parfait, tout 
comine la larve, attaque les blés. J’ai principalement 
nourri avec du froment les individus que j’ai élevés; mes 
observations ne porteront donc que sur ce genre de nour- 
riture. Îl paraît que la femelle dépose ses œufs à l’une 
des extrémités du grain; dès que le vermisseau éclot, il 
y pénètre de manière qu’il est impossible de voir exté- 
rieurement s’il y a uné larve ou non. Ordinairement cha- 
que grain ne donne asyle qu’à une seule larve; cepen- 
dant, j'en ai remarqué assez souvent deux. La larve res- 
semble à celle du Curculio { Balaninus) nucum , Linn. 
et Fabr. ; elle est blanche , elle a la tête d’un brun rouge, 


116 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


elle est dépourvue de pieds , sa forme est toujours un peu 
recourbée et ressemble presque à une boule, ou plutôt 
à une masse de chair d’une épaisseur assez égale ; la tête 
et l'extrémité de l’abdomen sont seules un peu saillantes. 
La nymphe est libre dans le grain; elle est entièrement 
blanche; on y remarque toutes les parties de l’insecte 
parfait; elle remue très-fortement l’abdomen. L’insecte 
parfait apparaît ordinairement au bout de huit jours; 
pour éclore, il perce un trou à l’une des extrémités, 
quelquefois au milieu du grain. Sa couleur est d’abord 
d’un brun rouge , mais elle devient bientôt noire. 11 s’en- 
fouit à l'approche de l’hiver; il aime surtout à descendre 
sous la terre (1). On les voit alors s’envoler par masses 
des greniers d’abondance pour s’enfouir sous terre, ou 


(1) C’est un instinct assez général dans les insectes, et ce qui le 
prouve évidemment, c’est qu’on en trouve beaucoup en hiver. La seule 
difficulté est de découvrir leur retraite; mais des circonstances viennent 
favoriser cette chasse , lorsqu'on sait en profiter, principalement les 
inondations. Alors les insectes qui sont enfoncés sous terre cherchant 
à échapper à l’eau qui envahit leir quartier d'hiver, s’accrochent 
aux herbes et aux branches d'arbre sur les bords de l’eau. Ou bien 
encore ils se réfugient sous l'écorce des arbres qui bordent les endroits 
inondés, et ils choisissent de préférence les platanes dont l'écorce leur 
offre un asyle très-facile. En soulevant ces écorces avec précaution, on 
trouve des masses d'insectes , principalement des Carabiques , des Bra- 
chélytres , des Elatérides, des Curculionites et des Chrysomélines. Cet 
hiver surtout j'ai fait de cette manière des grécoltes abondantes, et j'ai 
pu me procuver de nombreuxindividus d'espèce qu’on ne trouve qu'iso- 
lément en été ,tels que des Demetrias , des Dromius , des Æcupalpus, 
des Ærirhinus, etc., etc. J'ai déjà parlé de cette chasse dans le mé- 
moire que j'ai publié au commencement du premier volume de la 
Revue entomologique , et je ne saurai assez la recommander aux ento- 
mologistes. G. S. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 117 


même se cacher dans d’autres endroits. On ne peut dé- 
terminer exactement l’époque de cette migration; elle 
dépend de l'arrivée du froid, et, pendant des hivers 
doux , j'ai encore vu l’insecte parfait à Noël. A l'approche 
du printemps, il quitte son quartier d’hiver et cherche sa 
nourriture: on le voit alors s’élever en masse vers les 
greniers d’abondance. 

J’ai fait sur cet insecte les expériences suivantes : 

I. Le 22 novembre 1831, je remplis deux flacons de 
froment. Dans le premier , que j’indiquai par la lettre À, 
je placai vingt-quatre Curculio granarius , et je le gardai 
dans une chambre chaude. Dans le second flacon, B, je 
plaçai également vingt-quaire de ces insectes, et je le 
mis devant la fenêtre d’une chambre non chauffée. 

Le 22 avril 1852, après ur hiver qu’on se rappelle 
avoir été très-doux, j'ouvris les deux flacons. Dans le 
flacon À, je trouvai trente-six insectes, dont un grand 
nombre toutefois était mort. Dans le flacon B, il n’y avait 
que les vingt-quatre individus que j’y avais placés et tous 
étaient morts; le froment était resté intact. Lorsque , le 
26 mai, j'ouvris de nouveau le flacon À, jy trouvai, en 
tout , quarante-trois individus, dont vingt-trois étaient 
morts. Dans l’un des grains était une nymphe. 

IT. Dans l'automne de 1831, je mis de ces insectes 
dans trois flacons, À, B, C , avec une certaine quantité 
de froment , et je plaçai ces flacons dans une pièce atte- 
nant à une chambre chauffée. En ouvrant ces flacons, 
le 26 mai 1852, je trouvai les résultats suivans : 

Flacon À : Tous les insectes morts. 

Flacon B : Un seul insecte vivant , entièrement noir; 


118 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


tous les autres morts; j’examinai tous les grains, il y 
avait deux larves. 

Flacon C , dans lequel j'avais renfermé onze insectes : 
Vingt-huit individus, mais tous morts; dans les grains 
une seule larve. 

Je replaçai le froment des flacons A , B et C dans d’au- 
tres flacons , et en les rouvrant , le 10 novembre 18352, 
je trouvai des insectes dans ces trois nouveaux flacons, 
mais en petit nombre. 

III. Le 26 mai :852, je mis cinq insectes dans Île 
flacon A, et quinze .dans le flacon B. Le 19 novembre 
1832, je trouvai dans le flacon A cent dix-sept insectes 
vivans et quatre individus morts; dans le flacon B , que 
j'examinai le 29 octobre, étaient cent douze insectes vi- 
vans ét cinq morts. Dans aucun des deux flacons je ne 
pus découvrir de larves, mais bon nombre d'insectes 
fraîchement éclos, surtout dans le flacon A. 

IV. Le 9 octobre 1832, je plaçai douze insectes dans 
le flacon À , que je conservai dans une chambre chauffée ; 
je mis cent douze insectes dans le flacon B, qui resta 
dans une pièce attenant à celle qu’on chauffait; enfin, 
je placai un nombre indélerminé d’insectes dans le fla- 
con C, que j’enterrai dans mon jardin , à environ un pied 
sous terre. Tous ces flacons élaient remplis de grains de 
froment. Je les rouvris après un hiver très-doux, Île 
28 mars 1895, et je trouvai les résultats suivans : 

Fiacon À : Tous les insectes morts, à exception d’un 
seul, qui se métamorphosait. Flacon B: Cent vingt-sept 
insectes morts et cinq vivans. Flacon € : Soixante-qua- 
torze insectes morts et vingt-un vivans. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 119 


Je replaçai les grains de froment des flacons B et G 
dans d’autres flacons distincts, et en les rouvrant, le 
22 novembre 1833 , je trouvai dans le flacon B un grand 
nombre d'insectes morts et six vivans, tandis que dans 
le flacon C les grains de froment étaient restés dans leur 
état primitif, et je n’y remarquai aucune trace d'insectes 
ou de larves. 

V. Le 9 novembre 1852, je plaçai douze insectes dans 
un flacon rempli de grains de froment et le mis dans une 
chambre chauffée, Le 22 novembre 1833, j'y trouvai 
vingt-deux insectes et quinze insectes morts. Ceux qui 
vivaient étaient, en grande partie, nouvellement éclos. 

VI. Le 28 mai 1835, je plaçai vingt-sept insectes dans 
un flacon avec du froment. Le 22 novembre tous les in- 
sectes élaient morts; les grains étaient à .peine attaqués, 
et je ne remarquai aucune trace dé larves ou de nymphes. 

De toutes ces observations je suis disposé à tirer les 
conclusions suivantes : 

i° La durée de la vie de l’insecte parfait peut tout au 
plus être portée à un an. 

2° Les insectes avancés en âge sont inaptes à la repro- 
duction. 

5° Get insecte ne se reproduit pas dans le froid, mais 
seulement à une température douce. 

4° La propagation de l’insecte dépend de plusieurs cir- 
constances qui ne sont pas encore suflisamment connues. 

5° Les silos ne paraissent pas être un moyen propre à 
détruire l’insecte, mais ils en préservent les grains lors- 
qu'ils ne sont pas encore infestés. 

6° L’œuf ou la larve de l’insecte peut aussi hiverner 


120 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


dans le grain, quoiqu’en petite quantité, de manière 
qu’on ne doit pas considérer comme entièrement dé- 
pourvus d'insectes les grains qu’on achète en hiver. 

Je remarquerai, en terminant, que dans les grands 
approvisionnemens de grains , où l’on a employé tous les 
moyens connus pour détruire ces insectes, il a été cons- 
taté que le seul efficace est l'enlèvement mécanique des 
insectes, qui consiste à visiter souvent les grains, à les 
retourner et à tuer les insectes, principalement à les 
faire passer au tarare qui sépare tous les grains légers, 
ainsi que ceux qui sont attaqués, des grains encore in- 
tacts. 

Erfurt, février 1854. À. KEFERSTEIN. 


e 


DESCRIPTION de deux LÉPIDOPTÈRES nouveaux 
d'Espagne. 


Depuis quelques années que le goût de l’histoire natu- 
relle, et surtout de l’entomologie , est généralement ré- 
pandu , il est peu de contrées en Europe dont tous les 
coins n’aient été explorés plusieurs fois par des natura- 
listes habiles. L'Espagne seule est, pour ainsi dire, res- 
tée à l'écart, et si on en excepte les insectes recueillis à 
la hâte, et en voyageant dans quelques provinces, par 
MM. Dejean, L. Dufour, Goudot, Bédeau et quelques 
autres, on peut dire, sans crainte d’être démenti, que 
l’entomologie de ce pays nous est moins connue que celle 
de la Sibérie et de la Laponie. Deux causes principales y 
ont contribué : la première, c’est que dans l'Espagne, 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 121 


qui est en arrière d’un siècle sur les autres nations de 
l'Europe , il n’y a pas un seul entomologiste; la seconde, 
c’est que , bien que les naturalistes aient tous les regards 
tournés vers cette péninsule qu’échauffe un soleil afri- 
cain, ils n’osent trop se hasarder dans une terre aussi 
inhospitalière. Cette dernière considération n’a cepen- 
dant pas arrêté le zèle de M. Gantener, qui , l'année der- 
nière, pendant les mois d’avril et mai, a visité le revers 
des Pyrénées espagnoles et les environs de Barcelonne. 
Quoique cet habile entomologiste n’ait pas dépassé la 
Catalogne, et qu’il n’ait séjourné que peu de temps et 
dans la plus mauvaise saison , il a rapporté un bon nom- 
bre de Coléoptères nouveaux et plusieurs Lépidoptères 
très-intéressans , entre autres les deux suivans que nous 
croyons inédits. 


ARGUS MARCHANDI , Boisd. — Pi. 27, fig. 1 et 2. 


Alis maris supra cœruleis margine nigro ; sublus cinereis 


bast obscurioribus virescenti-pulverulentis , lunula media 
nigra. Femina ? 


Cet Argus a tout-à-fait le port et la taille.de Melanops. Ses 
quatre ailes sont d’un bleu satiné , à reflet blanc, avec les 
vervures d'un bleu argentin et le limbe noir. 

Le dessous est d’un gris cendré, avec la base des ailes in- 
férieures saupoudrée de gris verdâtre ou bleuâtre. Les supé- 
rieures ont, sur le milieu, une petite lunule noire allongée, 
cerclée de blanchâtre. Le reste de leur surface est sans tache, 
excepté un point blauchâtre arrondi, très-légèrement pupillé, 
que l’on observe près de l’angle interne, et qui, dans quel- 
ques individus est surmonté d’une empreinte un peu plus 

TOME If, 9 


122 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


petite et moins distincte. Les ailes inférieures n’ont d’autres 
taches qu'une petite lunule centrale, semblable à celle des 
premières ailes, mais moins marquée. La frange est d’un gris 
blanchâtre , ainsi que le dessous da corps. 

Le corselet et le dessus de l'abdomen sont garnis de poils 
bleuûtres. 

La femelle m'est inconnue ; mais il est à présumer qu’elle 
doit avoir beaucoup de rapports avec celle de Melanops. 

Il a été découvert le 10 mai 1835, dansles bois de pins du 
mont Serrat , aux environs de Barcelonne, par M. Cantener. 
Nous l'avons dédié à M. Marchand, de Chartres. 

Il serait possible, comme je n'ai vu que trois individus 
mâles, que cette espèce ne fût qu’une modification locale de 
notre Melanops ; il s’en distingue par les caractères suivans : 
le reflet des ailes est moins violâtre et plus argentin ; le des- 
sous des quatre ailes est un peu plus sombre ; celui des in- 
férieures n'offre qu'une petite lanule discoïdale , et celui des 
supérieures est dépourvu de cette rangée courbe de gros points 
noirs ocellés, si remarquables dans Melanops et dans Cyllarus. 


ANTHOPHILA SANCTI-FLORENTIS, Boisd. — PI, 28, fig. 1 et 2. 


Alis omnibus griseo-olivascentibus , fascia media communi 
fusca; anticis basi subinfuscatis punctisque duobus , 
minutis , nigris, in macula reniformi conflatis ; alis 
subtus fulvis fascia communi evanescenti. 


Elle est à-peu-près de la taille d'Ænea ; ses quatre ailes 
sont un peu olivâtres , traversées, un peu au-delà du milieu, 
par une bande commune , brune , commençant à la côte des 
supérieures et finissant vers le milieu du bord abdominal des 
inférieures. Les premières ailes ont, en outre, près de la base, 


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REVUE ENTOMOLOGIQUE: 129 


une petite raie transverse, brunâtre , fondue en partie avec 
la couleur obscure de cette portion de l'aile ; la tache réni- 
forme est ovale, un peu plus pâle que le fond et marquée à 
chaque extrémité d'un petit point noirâtre ; la tache orbicu- 
laire n'existe pas d'une manière bien sensible; cependant on 
distingue, à la place qu’elle doit occuper, un petit point olivä- 
tre ; le côté externe de la bande transverse forme une ligne 
un peu plus pâle que le fond, et entre elle et l'extrémité on 
voit une petite ligne sinueuse, peu marquée, qui remplace la 
raie fulgurale des Voctuélides. Les ailes inférieures sont aussi 
un peu obscurcies vers leur base , et entre la bande commune 
et la frange près de l’angle externe on voit une espèce de bor- 
dure noirâtre. La frange des quatre ailes est un peu plus päle 
que le fond. Le corselet et le dessus du corps participent de 
la couleur des ailes. 

Le dessous des quatre ailes est d’un fauve rougeâtre , avec 
les franges grises; celui des premières ailes offre une bande 
transverse brune, peu marquée , correspondant à la bande 
du dessus et précédée intérieurement d'une petite lunule dé 
sa couleur. 

Cette jolie Ænthophila , que nous avons dédiée à M. de 
Saint-Florent , entomologiste plein de zèle et possesseur d’une 
riche collection de Lépidoptères, a été découverte par 
M. Cantener , le 11 mai 1855 , aux environs de Barcelonne. 

Cette espèce se place naturellement à côté d'Ænea. 


Nora. C'est par erreur que la planche porte Erastria ; 
lisez Anthophila. 


Docteur BoIspUvVAL. 


9. 


124 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 





MÉLANGES. 


Dégâts occasionnés par la GEOMETRA PINARIA. 


La note suivante, que nous devons à l’obligeance de 
M. Becquet, inspecteur des forêts à Strasbourg, est ex- 
traite d’un rapport que ce fonctionnaire a adressé à l’ad- 
ministration des forêts à Paris. 

Ce rapport contenait la description de l’insecte dévas- 
tateur et des ravages effectués par lui jusqu’au commen- 
cement de l’année 1834, et insistait sur la nécessité de 
prendre des mesures actives et énergiques contre ce fléau 
qui. menace la forêt de Haguenau (1), pour prévenir des 
désastres plus graves encore. 

«Vers la fin de 1832, une maladie parut se déclarer 
dans un canton de la forêt de Haguenau. Une partie de 
pins silvestres présentait un aspect singulier et nouveau. 
Sur une quarantaine d'hectares environ, tous les arbres 
paraissaient avoir séché sur pied , c’est-à-dire , que toutes 
les aiguilles étaient jaunes et avaient perdu leur frai- 
cheur. 





(1) Haguenau est une petite ville située à six lieux de Strasbourg. Au 
nord de la ville est une forèt de pins qui a une étendue de 7000 hectares. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 129 


«Les agens forestiers s’inquiétèrent de cet état et firent 
diverses recherches pour en découvrir la cause; mais 
inutilement. Probablement à l’époque où cette première 
vérification fut faite, l’insecte dont on va donner la des- 
cription, était dans une de ses métamorphoses. 

«Enfin le mal ne disparaissant pas'en 1833, et les 
parties attaquées ayant pris une grande extension, on re- 
connut alors que la cause réelle de ce désastre était une 
petite chenille arpenteuse qui grimpait avec activité après 
des arbres ayant quelquefois plus de 4o pieds sans bran- 
ches. L’abattage de quelques pins fit observer cette che- 
nille sur les aiguilles qu’elle dévorait en commençant par 
l'extrémité et en remontant jusqu’au péliole. 

«L'examen de cette chenille en a fait établir la des- 
cription suivante : 

«Get insecte, de 15 lignes environ de longueur, est en- 
tièrement uni et de couleur verte, avec une raie blanche 
sur le dos, et quatre filets jaunes sur les côtés. Sa tête 
est également verte, avec toutes les autres couleurs indi- 
quées. Elle a presque sous cette tête six pieds et quatre 
autres tout-à-fait placés à son extrémité. Gette organisa- 
tion avec les couleurs décrites l’a fait reconnaître pour 
la chenille Geometra pinaria, décrite au dictionnaire de 
Baudrillart sous le nom de Phalæna Geometra pinaria. 

«Suivant cet auteur, et suivant l'expérience acquise 
sur les lieux, cette chenille commence à naître à la fin 
de mai, d'œufs, déposés sur les aiguilles des pins, par des 
papillons éclos à la fin d'avril; elle se transporte ensuite 
d'arbre en arbre, se nourrissant à leurs dépens jusqu’à 
la fin d'octobre, époque vers laquelle, se plaçant sous les 


126 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


feuilles et les mousses à une profondeur de 2 à 3 lignes, 
elle se convertit en chrysalide. Cette chrysalide est d’un 
vert noir très-foncé. 

«La contenance des parties de pins silvestres attaquées" 
par la chenille arpenteuse du pin peut être portée sans 
exagéralion à environ 1500 hectares, qui sont menacés 
gravement dans leur existence. Les 100 hectares atta- 
qués en 1832 sont tout-à-fait détruits et sans espérance 
de végétation.» 

Nous ajouterons que M. Becquet a pris toutes les 
mesures possibles pour arrêter ces dévastalions. Toute- 
fois , nous faisons un appel aux enlomologistes qui 
s'occupent de cette partie des insectes , et les prions de 
nous faire connaître, le plus promptement possible , les 
moyens qu'ils croiraient utiles pour la destruction de 
ce Lépidoptère. Ge sera rendre un service signalé à une 
contrée entière qui souffre de ce fléau; ce sera obliger 
particulièrement le fonctionnaire qui nous a communi- 
qué ces détails et dont on ne saurait trop louer l’activité 
et la persévérance dont il fait preuve dans cette triste 
circonstance. G. S. 


Annales de la Société entomologique de France. 


Le quatrième cahier de l’année 1833 , complettant le 
deuxième volume de cet important recueil, vient d’être 
publié. Nous ne croyons pouvoir mieux recommander 
celte livraison qu’en en donnant Ja table des matières. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 127 


En voici l’apercu : Notice sur les mœurs de la chenille 
de la Vonagria paludicola, par M. Guinée. Description 
de trois nouvelles espèces du g. Cimbex , par M. le comte 
Le Pelletier de Saïnt-Fargeau. Remarques sur les carac- 
tères donnés par M. Klug au g. Syzygonia, par M. le 
comte Le Pelletier de Saint-Fargeau. Calandra securi- 
fera, par M. Gaede. Observation sur les deux genres 
Brachinus et Aptinus, par M. Solier. Description d’une 
nouvelle espèce de Gyrinus, par M. Solier. Mémoire sur 
quelques chasses entomelogiques à Fontainebleau, par 
M. Chevrolat. Nouvelle espèce du genre Enoplium, par 
M. Ledoux. Mémoire sur plusieurs Arachnides nouvelles 
appartenant au genre Aite, par M. Lucas. Observation 
sur une nouvelle espèce d’Anoblius qui n’offre qu’un 
seul ocelle, par M. Léon Dufour. Note sur des apparitions 
d’Orthoptères dans les environs de Marseille, par 
M. Solier. Observations de M. Audinet-Serville sur une 
lettre de M. Westermann à M. Wiedemann. Vova species 
Europæa sectionis Trichidum, a J. G. Helfer. Note sur la 
larve du Leptis vermileo, par M. de Romand. Descrip- 
tion d’une nouvelle espèce de Carabe, par M. Robert- 
Spence. Note sur la famille des Psélaphiens, par M. Aubé. 
Description du genre Leucippe, par M. Milne-Edwards. 
Rapport fait à l’Académie des Sciences sur trois notices 
relatives à l’existence de l’œstre de homme, par M. Isi- 
dore Geoffroy Saint-Hilaire. Nouvelle classification de 
la famille des Longicornes, par M. Audinet-Serville 
(suite). Bulletin entomologique, 4° trimestre, 1835. 


128 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


M. Audinet-Serville a fait insérer dans le dernier ca- 
hier des Annales de la Société entomologique de France 
quelques observations qu’il a soumises à la société sur la 
letire deM. Westermann à M. Wiedemann, publiée dans 
la troisième livraison de la Revue entomologique (t.T, 
p. 105). En rapportant ce que M. Westermann dit des 
Cicindèles des Indes orientales qui vivent sur les plantes 
et qui se distinguent par leur corps moins large que celles 
qui se tiennent sur Île sable, M. Audinet-Serville croit 
pouvoir appliquer la même remarque à notre Cüic. ger- 
manica. 

«Elle a certainement le corps plus étroit, dit-il, que les 
Campestris, Hybrida et Sylvatica ; ses habitudes ne sont 
pas les mêmes non plus; elle se tient autour des plantes 

basses, dans les lieux humides et un peu ombragés, et je 
ne pense pas qu'aucun de vous, messieurs, l'ait jamais 
trouvée au grand soleil, dans les localités très-chaudes et 
sablonneuses, comme les autres espèces que je viens de 
nommer. » 

Les observations que j'ai été à même de faire sur cette 
même espèce ne cerroborent pas cette opinion , du moins 
pour ce qui concerne les environs de Strasbourg. J’ai de 
tous temps pris la Cic. germanica dans des lieux secs 
et très-exposés au soleil. Ainsi, par exemple, je citerai 
une colline située à quatre lieues de notre ville, près du 
village de Dorlisheim, qui a un versant aride, entière- 
ment dépourvu d’arbres et même de buissons, et vers 
la fin de mai et dans le mois de juin la Cie. germanica 
s’y trouve en quantité, tandis que là où commencent les 
arbres cet insecte disparaît entièrement. IL est aussi à 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 120 


remarquer que cette colline ne donne naissance à aucune 
source et est éloignée de tout endroit humide. 

Je pourrais encore citer d’autres localités de ce genre, 
où la C. germanica se lient en abondance. J’ai aussi re- 
connu que cette espèce ne se montrait jamais dans les 
grandes plaines et qu’elle recherchait exclusivement les 
contrées où il y a des collines. Enfin, je ne l’ai trouvée 
que sur les terrains calcaires; j'ignore toutefois si cette 
règle peut être regardée comme générale, mais il est de 
fait qu’elle s’applique encore à beaucoup d’autres es- 
pèces de nos environs. G. S. 





Dans la séance du 6 novembre dernier de la Société 
entomologique de France, M. Audinet-Serville a an- 
noncé, de la part de M. Solier, que, d’après les expé- 
riences de ce dernier , il est évident que tous les Longi- 
cornes ont cinq articles à tous les tarses. M. Lefebvre a 
appuyé celle assertion par les observations qu’il vient 
de faire à ce sujet avec M. Audinet-Serville. Il a commu- 
niqué une lettre de M. Percheron qui confirme ce fait; 
cet entomologiste en avait eu connaissance depuis long- 
temps; il en fit part à M. Latreille, il y a quelques an- 
nées, quand ce professeur le chargea d’un travail sur les 
insectes de cette famille. Il en résulte que ces insectes 
paraîtraient devoir être placés immédiatement après les 
Lucanides. 

Ce fait est une nouvelle preuve de l’inconvénient de 
la classification qui a pour base le nombre des tarses, 
classification que, dès 1790, le grand Cuvier avait taxée 


d’absurde. G. S. 


190 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


La société des Voyages d'histoire naturelle d Esslingen 
vient de publier un prospectus dans lequel elle engage 
les amis des sciences naturelles à prendre part à un 
voyage que MM. Guillaume Schimper et Wiest vont en- 
treprendre en Egypte et en Arabie, où ils exploiteront 
principalement les bords de la mer Rouge et la chaîne des 
monts Sinaï. Une partie des fonds pour cette entreprise 
ayant été fournie par les gouvernemens de Bade et de 
Wurtemberg , qui protègent spécialement ces deux na- 
turalistes , leur voyage offrira aux souscripteurs toutes les 
garanties désirables. Un de leurs buts sera de recueillir 
des insectes, qui seront répartis entre les actionnaires 
par la société d’Esslingen. Si, toutefois , le nombre des 
actionnaires n’élait pas assez grand pour couvrir une 
partie des frais du voyage en Arabie, les sommes déjà 
versées seraient remboursées , et les deux voyageurs par- 
courraient tel pays qui leur conviendra, avec les res- 
sources qu’ils ont à leur disposition, de sorte que la société 
des voyages se trouverait libre de tout engagement envers 
les actionnaires. 

Le prix de chaque action est de 30 florins (64 fr. 
50 c.). On peut souscrire jusqu’à la fin de juillet 1854. 

S’adresser, par lettres affranchies , à MM. Hochstetter, 
prof., et Steudel, doct., directeurs de la société des 
voyages à Esslingen (Wurtemberg). G. S. 


M. J. E. Fischer de Ræslerstamm , à Nixdorf, en Bo- 
hème , vient d'annoncer la publication d’un ouvrage sur 
les petites espèces de Lépidoptères (Microlepidoptera). 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 131 


Get ouvrage formera un supplément aux travaux de 
Treitschké et d'Hubner. L'édition entière ne sera tirée 
qu’à cent cinquante exemplaires. L’auteur garantit que 
la publication de l’ouvrage ne sera pas interrompue. Il 
paraîtra par an environ quatre cahiers in-4°; chaque 
cahier sera accompagné de cinq planches coloriées. Ges 
planches contiendront : 1° les espèces entièrement nou- 
velles; 2° des espèces dont il existe à la vérité des figu- 
res, mais qui sont méconnaissables ; 3° les espèces qui 
varient beaucoup et dont les variétés ont été considérées 
comme des espèces distinctes; 4° l’état primitif encore 
peu connu des petites espèces de Lépidoptères, ainsi 
que leur nourriture; 5° les principales parties des che- 
nilles et des chrysalides , et les organes remarquables de 
certains Lépidoptères vus à la loupe. Vingt livraisons 
formeront une centurie , qui sera accompagnée d’un titre 
et d’une table des matières. Le prix de chaque cahier 
est fixé à 2 fl. 42 kr. (Gfr. 10 c.). On peut s’adresser à 
l’auteur lui-même, ou à la librairie J. G. Heinrichs, à 
Leipsig. 


Lépidoptères offerts en vente. 


M. le docteur Jos. Waltt, professeur d’histoire natu- 
relle à Passau (Bavière), et auteur d’une Relation d’un 
Voyage entomologique en Andalousie, qui est en ce. 
moment sous presse, offre aux amateurs une série de 
Coléoptères et de Lépidoptères. Il n’échange pas et se 
borne à vendre. En lui faisant une demande, elle doit 
être affranchie, et la moitié au moins du prix des insectes 


132 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


doit être jointe à la demande. Il nous adresse un cata- 
logue de Lépidoptères de Hongrie, avec prière de le pu- 
blier; nous cédons à ses vœux, espérant faire Pise aux 
amateurs. 


Catalogue des Lépidopières qu'on peut se procurer chez M. le 
professeur Walit, à Passau (Bavière). 


(Tous les individus sont de la plus grande fraicheur.) 


fre c. fr. °c. fr. c. 
Melitæa. Hipparchia. Daphnis. . ... 75 
Matumnas 07 1 Proserpina 752 Dorylas. 2-2 90 
Artemis. ..., 20 MMEermione. 0 7D CUICanuss ee 1 
Are bone GCOMMEBriseis re SON PA dIMens eee em 
Phœbe-Riree 40 Semele . . . .. 30 Polysperchon. . 60 
Parthenie:: 4450 puArethnsa# «48. 0) 60 wrHylasue sie tte 50 
Bucinahe 00 0% Fauna. es: 30141:PBattus...f 4 060 
Argynnis. Tithonus . . . . DO “ Thersamon . . - : 75 
Euphrosine. .. 30 Clymene ....1 50 Hyponoë .... 50 
Hetate en. ete 60 Roxelana as 2 Hypothoë. . .. 1 20 
Lao tt 60 — Diet ” Afcacile Re 75 
Daphne. . ... 1; AFudoral: ie. 8 ROME VVEalhume- cs 275 
Cleodoxa .... 60 Dejanira. . ... DONS Prune ee 40 
Pandora #0 M1850 M ETTrera MN 75 Zerynthia. 
Vanessa. —v.Leucomelas 1 . Polyxena .... 50 
V-album. . . .. 2 — var. Procida . 1 Pontia. 
Xanthomelas. . 1 Melampus. ... 75  Beledice.. ... 60 
Limenitis. Pyrrhate 1 ° Colias. 
A'certs Male 1 20 Eumenis . . . . 1 Edusa eee 50 
Luca eee 2 Mélase wat 1 50 Myrmidone... 1 
Sybilla 0 60 Medea...... 30 Chrysotheme.. 75 
Camilla= 0." 174 Lygea,. . .. .. 30 Hecaerge. 
Popuh ee PRO NI EyAdArus 2. ce. 201 M 'OELHS Re 1 
Apatura. Leander-.1#, ."1: 1 Hesperia. 
ni aciers 75 Lycæna. Tvateræ 2. 50 
Fa A TD RPAlCcon- Cet JD NSIdE ee eee 2 
Mets = 102 Tolas ie gere 1 AIVEUS ee = se 5O 


= es 24 L Euphemus * © . 75 : Orbifer A..." 8 


Steropes. . . . . 
Carthami ... 
Chimeæra. 
Pumila 5 :.1 
Appendiculata . 
Atychia. 


50 


30 


75 


Zygœna. 
Brizæ 77. 1 
Scabiosæ. . . .. 
Punctum 1 
Cynaræ . . ...….. 1 


Angelicæ . 
Coronillæ. . 
Meta cu2 

Syntomis. 
Phegea +... 

Thyris. 
Fenestrina S AE LES 

. Sesia. 
Apiformis. . .. 
Asiliformis. . . 1 
Spheciformis . . 2 
Prosopiformis . 2 
Ichneumonifor- 


Cynipiformis. . 
Andrenæformis. 1 
Stomoriformis , 2 
Culiciformis .. 
Tipuliformis .. 
Tenthredinifor- 


Philantiformis . 1 
Macroglossa. 

Fuciformis .. 

Bombyliformis. 


40 
60 


30 


Deilæphila. 
Elpenor. . ... 
Porcellus. . .. 
Lineata 
Gal... 4e 
Atropos . . ... 


Convolvuli . .. 
Ligustri. . . .. 
Tiliæ 


CNOMCY 10-17 T0 


Quercus 


Saturnia. 


Harpyia. 
Vinula... % 


à atale ee 


Ulmi 


trote ape 


DNotodonta. 
Tritophus. ... 
ZiCzac ENT 
Camelina . .. 
Dictæoides . .. 
Argentina. ... 
Palpmat 06e 
Plumigera. . . 
Chaonia- 2". 
Querna . .. 
Trepidar- "1 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 
fr. 


c. 


Cossus. 
Ligniperda ... 50 


Pantherinus. . . 1 50 
Arundinis. . .. 6 
Æscalis 1e de 2 
Hepialus. 
Sylvinus. . ... 75 
Hectns =. 5O 
.  Zithosia. 
Quadra 2 30 
Griseola. . .., 1 
Complana. 30 
Umitat er is Lo 
Gilveola. . ... 20 
Luteola..... 30 
Amreola. .1 30 
Rubricollis..,. 30 
Roseat eee 60 
ProsCidas-t- 40 
Icrorea tt 30 
Bhorinar--- 30 
Jac0bæ22: 7. 30 
Ancillat.- 40 
Psyche. 
Pulla®.#) #0 30 


Plumella 252 230 
Politella . ... 60 
Clathrella n. sp. 60 
Muscella . ... 60 
Plumifera. . .. 60 
Villosella. . . . 1 | 
Graminella. .. 50 


Liparis. 
Merio rer 60 
Ruben. 3 50 
Mionichat./.#1#24530 
V-album .. 1 50 


154 


Orgyia. 
Pudibunda . .. 
Fascelina . . .. 
Gonostigma . 
Antiqua. « ... 

Pygæra. 
Anastomosis ,, 
Reclusa. Fe 
Anachoreta. . . 
Guriula tm 
Bucephala. . .. 
Bucephaloides . 2 

Gastropacha. 


fr. 


30 
30 
30 
30 


50 
30 
30 
40 
30 


Betulifolia . ..1. 


Populifolia . .. 2 
Quercifolia. .. 
Alnifolia . 

PoUn er ee 2 
Medicaginis. . . 
Taraxacl. Me 2 


Catax 
HIDE MO ELO 


... 


Lanestris . 
Castrensis. . .. 
Eyprepia. 
Candidat" 2 
Grammica . .. 
* Stagnalis var. . . 2 
Ruffula 
Plantaginis . . 


Dominula.. 


Purpurea .... 
Anticas 1-7." 


30 


fr. c. 
Vallicas Msn 60 
Caja TT OUME 15 
Hebe : . 60 
Casta. ete 2 50 
Maculosa . ... 1 50 
Pardsrtai "1405 
Fuliginosa. . 30 
Mendica .. 5O 
Menthastri . 30 
Lubricipeda . . 30 

Acronicta. 
Leporina .... 50 
ACertS eee 30 
Megacephala . 30 
Disustrie 6 6070 
Hadens 1% 30 
PSE EN : 30 
Auricoma.... 60 
Rumicis ele 30 
Euphorbiæ . . . 1 
Bryophila. 


Glandifera . . . 1 
Perla 


Spoliatricula . 


_..... 


Ereptricula. . . 
Receptricula . . 
Fraudatricula. . 
Raptricula . .. 


eh Oh eh bé ei 


Deceptricula . . 
Cymatophora. 
Ambusta ....1 
R'etusa: 1-0 
Subtusa 
OL LE RES fui 
Xanthoceros . 
Ruficollis. . 
Dilatas" ce et 
Octogesima . . 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


c. 


50 


20 


I NI 
own a 


(ea 
© 


Cinerea 


OP. 
Congener . . .. 1 
Scoriacent he "0 
Episema. 
Cœruleocephala 
l-cinctum. . .. 5 
Trimacula.. . .:2 
Tersa 
Graminis . . .. 
Agrotis. 
Rectangula . .. 5 
Aquilina . ... 
Mriticie ter 


._.... 


Exclamationis . 
Valligera . ...1 
Craffa 
Forcipula. ...1 
Signifera . . .. 


Tenebrosa. . . . 

Lutulenta. . . . 1 
Fimbriata, . .. 1 
Eugax 10e 2 
Pyrophila. . ..1 
Hatens 07 2 


Noctua. 


Polygona RUE 
Depuncta....: 3 


50 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 135 


NEA fr, Fe 
Gothican". 00280 . Soita :. 2% ot Nigricans . . .. 5 
C-nigrum.... 40  Meticulosa ... 30 Chenopodii. .. 
Triaugulum, . . 1 Eucipara”./.-..19%50. VAÏbicolon-:#10#1 
Tristigma:. 079 IEOvEA. /. 101 2/50 Brassicæ...::# 
Flamatra®"#e1 Meselina. Persicariæ. . . . 
Electra." MMW30mMConspersa.r. 11450 Thyatira. 
Triphæna. Compta. .... 75m Thalictri.s..1-6 2 
Comes... 10 725  Albimacula. . .5 Libatrix.».:.:." 
Subsequa . ... 40 Culta ...... 1 20 Mythimna. 
Pronuba. . ,.. 30 Oleagina .. .. 1 50  Acetosellæ . . . 1 
Fimbria: :M-MM60) M Oxyacanthæ rt #14030 Furca:.*...1.. .1 
Janthina . ...1 Aprilina. . ... 60  Lythargyria. .. 
Linogrisea . . . 1 DO Polia. Albipuncta . .. 
Consequar® - 41250) ICT MEN 50 Conigera . 
Amphibyra. Serena. #04 75  Imbecilla..:7. 41 
Tragoponis . .. 30 Dysodea. .... 75  Xanthographa . 
Eividac: rene L Filigramma... 75  Neglecta. ..... 1 
Cinnamomea. . 2 Polymita . . .. 2 50 Orthosia 


Pyramidea ... 40  Nigrocincta. .. 3 50  Cæcimacula. . . 


Mania. Advenas. 1.141050 © Instabilis:.-. Eu 
Mauras + 41H20, Nebulosas:t# FOND) NU Munda.r.#:1. 
Fypica.. "0.1. 60  Proserpina . . . 7 Ypsilon ste 
Hadena. Mensar te. HA ADota, er H222NS 1 
Saponaria. ... 40 Trachea. Macilenta. . . . 1 
Capsincola ... 50 Atriplicis. ... 40  Gracilis. . ... 
Cucubali: .... 75 Præcox . +... 1250" Opima.s. 7700 2 
Popularis. . . . 1 Apamea. Stabilis tenir. 
Leucophæa:.:. "2930. : Nictitans "4075 : Miniosæ. MS 
Dentina..... 30,.1Dydimar.". 20 ACTUdAS Et 
SatUTAT C2 Ophiogramma . 1 20 Lævis . .... à 
Genistæ. . . .. 30 MFuruncula tete 7/D MINItida..r.setete 
Contigua .... 50  Strigilis..... 30, HHumilis ter 
Æruginea . . . .1 20 Testacea. . .. . 1 Pistacina . . .. 
Convergens. .. . 75  Infésta. . . . «. 50: .sPitura.17 120 
Distansi."e.# 75 MGESpitiste 0e 00e 75 Charadrina. 
Proteatttre 30 Mamestra. Glareosa . . : . 2 
Phlogophora. Olevacea . ... 30 Cubicularis. . . 


Atdulatrixz 4 :7191950Snasa lt. N. DOMESenta.ts 0 2 


1306 


Superstes . . . . 
Alsines . . . .. 
Respersa . ... 1 
Trilinea. . . .. 
Virenss. cie 1 
Simyra. 
Venosa ..... 2 
Nervosa . . . 4 
Musculosa . .. 2 
Leucania. 
Pallens . ... 
Impura . .... 1 
Obsoleta 
Commia . . . 
L'album: ..1: 
Nonasria. 
Huxat- 1 12 
Neurica . .. 1 
Paludicola . .. 
Sparganii . 1 
Ryphæt-.- 0". 1 
Gortyna. 
Flavago . . . .. 
Luteago . . . .. 1 
Xanthia. 
Pulmonaris. . . 2 
Echit cent. 1 
Ochroleuca. .. 1 
Rufinae 2 0 
Ferruginea . . 
Evidens. . . .. 2 
Vitellina . ... 4 
Citrago . . . .. 1 
Croceago ee 
Aurago . .... 1 


5O 


30 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


® fr. ©. 
Sulphurago.. + 75 
Cerago. . . . .. 30 
Silaso re 60 
Gilvago . .... 60 
Cosmia. 
Abluta #2 L 
Trapezina, 30 
Anis. Li .-2n.8: 1 
Pyralina. . . .. 1 
Cerastis. 


Rubricosa. .....: 75 


Rubiginea. . .. 75 
Vacciniic.)i.# 30 
Erythrocephala. 75 
Dolosa el. 1420 
Glabra..- 50 
Silene 7 he 75 
Satellitia . 30 
Xylena. 

Vetustan. + .,.,1 
Exoléta....:... 75 
Rhizolitha . 30 
Petrificata. . .. 40 
Conspicillaris. . 30 
Patruis UC 30 
Scolopacina. . . 1 50 
PolydOc aies 75 
Lithoxylea .. . 1 50 
Petrorhiza . .. 7 
Cassinia. 40 
Nubeculosa. , . 2 50 
Pinastri ......:1.160 
Hyperici . . ...2 25 
Perspicilaris . . 1 50 
Radiosar 2 0-04, 50 


Antirrhini . ..1 
Linariæ . . 
Opalina..... 1 
Delphinii...,.1 
Cuculina. 
Abrotani ..., 
Absynthii. . ..1 
Artemisiæ. .. . 1 
Tanaceti. . . 1 
Uimbratiea 2e 
Factucæ... 41 
Chamomillæ . . 1 
Chrysanthemi. . 1 
Lucifuga . .. .1 
Thapsiphaga . . 2 
Merbasci te: 
Scrophulariæ. . 
Plusia. 
Amethystina . . 3 


Triplasia. . 
Asclepiadis . RE 
Un ER 
Consonna....2 
Modesta. . .,.12 
Hlustris- 22.7 
Moneta ..... 1 
* Deaurata. . . . 11 
Gonchar... 122 
Hestucæ Ni 1 


Chrysitis. . . .. 
Circumflexa. . . 1 


Interrogationis. 1 
Anarta. 
Heat ee 


50 
75 


50 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 19 


SI 


MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. 


OBSERVATIONS DÉTACHÉES sur l'apparition des 
LÉPIDOPTÈRES , par M. KerERSTENN, d'Erfurt; 


traduites de l'allemand par G. SiLBERMANN. 


Plus l'esprit humain fait de progrès dans l'étude des 
sciences naturelles, plus aussi il s’étonne , dans ses re- 
cherches, de la variété infinie, de la grande harmonie 
et, en même temps, des merveilleuses modifications qu’il 
rencontre partout. Toutes les créations, que la nature 
a répandues avec tant d’abondance dans la plupart des 
contrées et des régions de la terre , rentrent dans le do- 
maine de ses investigations scientifiques, et quel homme, 
fût-il même un second Linné, pourrait se flatter d’em- 
brasser, d'examiner, d'approfondir toutes ces merveilles ? 

Ne prenons qu’une minime partie de l’une des classes 
du règne animal, par exemple les Lépidopières. Latreille 
connaissait 1804 espèces de Papilionides {1). Dans ce 


(1) Encyclopédie méthodique, article Entomologie, par MM. Latreille 
et Godart ,t. IX. Paris, 1819. In-2°. 


TOME II. 10 


158 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


nombre sont environ 237 espèces d'Europe, les autres 
sont exotiques. Rappelons nous que, hors de l’Europe, 
les autres pays ne sont connus qu’en partie, et encore 
incomplètement, pour ce qui concerne l’Entomologie. 
On peut dès-lors supposer qu’au moins un tiers des la- 
pillons diurnes existans était inconnu à Latreille (1), et 
qu’ainsi la totalité des Papilionides s'élève certainement 
à 2405 espèces. De ce nombre, il y en a, d’après l’étit 
actuel de la science, 260 qui vivent en Europe, c’est à- 
dire la neuvième partie. 

Nous connaissons , en espèces d'Europe, 110 Sphin- 
gides, 196 Bombycites, 571 Noctuélites, 423 Géomé- 
trites, 166 Pyralites, 270 Tordeuses, 420 Tinéites et 
20 Alucites. 

En admettant , par analogie avec les Papilionides, que 
l'Europe renferme la neuvième partie de tous les Lépi- 
doptères, nous aurons les totaux suivans : 

2409 Papilionides; 
990 Sphingites ; 
1764 Bombycites; 
5139 Noctuélites; 
5807 Géométrites ; 

1494 Pyralides; 

2430 Tordeuses; 

3:80 Tinéites ; 
180 Alucites ; 





ou untlotalgénéralde 21,989 espèces de Lépidoptères. 


(1) Outre la Faune des Lépidoptères de l’Europe, nous ne connaïis- 
sons guère que cel'es des Indes Orientales, de Java et d'Amboïne, de 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 199 


Chaque espèce doit être considérée dans ses trois états, 
c’est-à-dire, comme chenille, comme chrysalide et 
comme insecte parfait, de manière que l’insecte peut 
être regardé, dans chacun de ces états, comme un être 
distinct. Enfin, la chenille elle-même se présente d’une 
manière différente, suivant les changemens de peau 
qu’elle subit. Dans l’insecte parfait, les sexes ont sou- 
vent des formes très- diverses, et puis quelle série de va- 
riétés, non seulement dans les Lépidoptères , mais même 
dans les chenilles ! 

La vie d’un homme ne semble-t-elle pas déjà trop 
courte pour observer une part si restreinte des créations de 
la nature , et cependant la Lépidoptérologie n’est encore 
qu’une faible partie de l'Entomologie ! 

Mais ce luxe, cette diversité offrent à l’observateur un 
charme inexprimable , et je crois pouvoir dire avec rai- 
son, qu'aucune branche des sciences naturelles n’est aussi 
altrayante que l'étude de l’Entomologie. 

Chacun de ses ordres a son genre d’attrait particu- 
lier. Les Coléoptères se distinguent par la diversité de 
lears formes; les Æéimiptères , par les modes particuliers 
de leurs métamorphoses; les Lépidoptères, par l’éclat 
des couleurs de leurs ailes; les Vévroptères, par la courte 
durée de la vie d’un grand nombre d’entre eux; les Hy- 
ménoptères, par leurs travaux industrieux; les Diptères, 
par les nombreuses incommodités qu'ils occasionnent 


quelques côtes Marque , du Brésil, de la Guyane et de l'Amérique du 
Nord; de plusieurs îles des Indes Occidentales et de quelques parties 
de l’Asie mineure. On ne connaît encore qu'un très-petit district de la 
Nouvelle Hollande. 

10. 


140 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


aux hommes et aux animaux; les Aptères, enfin, par 
leur aspect généralement repoussant. 

Les Lépidoptères sont néanmoins de tous les insectes 
ceux qui présentent le plus d'intérêt, par l’admirable 
beauté et la délicatesse des nuances de leurs couleurs, 
même à ceux qui ne sont pas initiés dans l’étude de l’En- 
tomologie. [ls sont comme des apparitions aériennes , et 
les trachées de leurs organes de la respiration forment 
proprement le squelette de leur corps. Ils présenteni le 
contraste de l’être terrestre avec l’être aérien; car , tan- 
dis que comme chenille ils sont enchaînés à la terre et à 
ses produits , et principalement aux végétaux , pour trou- 
ver leur nourriture, le Papillon développé, se confiant 
à la force de ses ailes , s’élève librement vers le ciel et dé- 
daigne , ainsi qu'on l’a observé sur plusieurs Bombycites , 
toute nourriture terrestre, pour s’adonner exclusivement 
à l'amour; ou bien il hume le plus doux et le plus sub- 
til nectar des fleurs. Mais souvent aussi, dans les Alpes 
par exemple, cet essor vers les régions élevées est cause 
de sa perte et prouve, même chez les Lépidoptières, que 
toute transgression des lois de la nature est punie. 

En voltigeant de fleur en fleur, les Papillons des Alpes 
arrivent jusqu’au pied des glaciers. Alors, assaillis, en- 
iraînés par un coup de vent subit, ils ne trouvent plus 
d'asile sur l'immense plaine de glace; s’abandonnant au 
gré du vent qui les pousse sans cesse plus haut, ils espè- 
rent retrouver leurs prés fleuris : vain espoir, les forces 
leur monquent à la fin, et ils tombent engourdis sur la 
masse de neige. Là, préservés par le climat contre la 
destruction, ils restent quelquefois intacts pendant des 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 141 


années entières, jusqu’à ce qu’ils soient couverts d’une 
couche de neige ou qu’ils périssent. Et comme les tour- 
billons sont fréquens dans les hautes régions des Alpes, 
ils entraînent souvent des nuées d’insectes qu'ils dépo- 
sent sur les glaciers, et l’on est étonné de trouver sur 
cette glace éternelle des Papillons bien conservés, qui 
semblent y reposer en vie. 

Mais, si le Papillon paraît plutôt comme une création 
aérienne que terrestre, il est d’autant plus enchaîné au 
sol dans ses états primitifs , et notamment comme che- 
nille. Il s’attache surtout au règne végétal, qui sert pres- 
que exclusivement de nourriture aux chenilles. Excepté 
Tinea colonella , cerella, pellionella et quelques autres 
Teignes, et la Phalène problématique de l'Amérique du 
sud, dont la larve se tient, dit-on, dans la peau hu- 
maine, je ne connais pas de chenille qui se nourrisse 
d’autre chose que de substance végétale. Pyralis pingui- 
nalis, L. fait une exception remarquable : sa larve se 
nourrit de beurre, de lard et d’autres substances ana- 
logues; on assure même qu’elle a été trouvée dans les 
intestins de l’homme. 

Il existe, à la vérité, quelques chenilles, par exemple 
celle de oct. Trapezina, qu’on peut considérer comme 
carnivores; car, même lorsque la faim ne les presse pas, 
elles s’entredévorent; ceci n’a lieu , toutefois, qu’à l’état 
de captivité, el les végétaux ne sont pas moins leur 
nourriture principale. 

Une impulsion naturelle, que nous appelons instinct, 
porte les Papillons à ne pas s’écarter de beaucoup de 
l'endroit où ils sont nés et où leur chenille trouva sa 


142 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


nourriture, quoique leurs ailes leur en offrent les moyens. 
Ceci pourrait être une des principales causes d’un fait 
remarquable dont je parlerai plus bas; c’est qu’on ne 
trouve souvent les Papillons que dans des places très- 
circonscrites , tandis que les plantes dont se nourrissent 
leurs chenilles sont répandues au loin. Le besoin de 
l’accouplement est le seul qui puisse l'emporter sur cet 
instinct naturel. On a observé que des Papillons mâles 
sont arrivés auprès d’une femelle en état de captivité, et 
cependant ils devaient être venus d’une distance de plu- 
sieurs lieues, car c’est à cette distance seulement qu’on 
trouvait la plante dont ils se nourrissent. 

La direction que prennent les Papillons de nuit, vers 
les lumières, paraît tenir à la même cause , Car j'ai ob- 
servé que ceux qu’on prenait ainsi élaient presque exclu- 
sivement des mâles. 

C’est certainement encore au besoin de l’accouple- 
ment qu’il faut attribuer ces migrations de Lépidoptères 
qu’on remarque quelquefcis, et dont l’une des plus re- 
marquables est celle qui a été observée en 1826, dans 
le canton de Vaud. Elle se composait du Pap. cardui , 
si généralement répandu, et formait une colonne de dix 
à quinze pieds d'épaisseur, et dont le passage a duré 
plus de deux heures (1). . 

En général, les Lépidoptères mâles sont plus petits 
que les femelles ; leurs couleurs sent souvent plus vives, 
et ils apparaissent ordinairement plus tôt et en plus grand 
nombre que les femelles; celles-ci sont plus paresseuses 


(1) Voy. Zeitung für die elegante Welt du 26 octobre 1827. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 143 


ei ne quiltent pas volontiers le lieu de leur naissance. 

Partout où il y a des plantes, on trouve des Papillons; 
même les Lichens, qui sont presque desséchés pendant 
l'été, servent dé nourriture à certaines chenilles , et no- 
lamment les Lithosies; elles n’épargnent même pas les 
bolets (T'inea boletella). 

À une hauteur de 12,000 pieds, sur le Monte Rosa, 
M. de Wellenberg rencontra des Papillons en parfait 
élat, et à une hauteur pareille, où au mois d’août 1820, 
à midi, le baromètre marquait 16,55, et le thermomè- 
ire + 1,2, M. Zumstein vit volliger un beau Papillon de 
couleur rouge; quelques Lichens épars sur des rochers 
étaient la seule végétation perc2ptible (1). 

MM. Hawes et Fellowes, qui montèrent en 1827 sur 
le Mont-Blanc, remarquèrent sur sa cime, élevée de 
15,665 pieds au-dessus du niveau de la mer, et couverte 
d’une neige éternelle, un Papillon qui volait avec rapi- 
dité au-dessus de leur tête, et en descendant ils en virent 
encore un second (2). 

MM. Schiede et Deppe, qui montèrent sur le volcan 
Orizaba, observèrent, à une hauteur de 14 à 15,000 pieds 
au-dessus de la région des prairies, et sous un bloc de por- 
phyre, plusieurs Phalènes dout quelques-unes étaient 
mortes et d’autres en vie. Il paraissait Loutefois qu’elles 
avaient été entraînées dans ces régions de neige par un 





(1) Voy. Monte Rosa, eine topographische urd natur-historische Skizze, 
nebst einem Ænhang der vom Hrn. Zumstein gemachten Reise zur Erstei- 
gung seiner Gipfel, par Louis de Welden. Vienne, 1824. In 8°. 

(2) Voy. Freimüthiger, 25° année , n° 249, p. 694. 


144 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


tourbillon ascendant; mais une espèce de Coléoptère qui 
s’y trouvait vivant, semblait indigène à ces régions. 

Le capitaine Parry a vu, dans les régions polaires. qu’il 
a visitées, un petit Papillon doré et une T'eigne (1). 

Scoresby a pris, sur la côte septentrionale du Græn- 
land, au 50° degré de latitude nord, dans les vallées 
abritées où la végétation était très-abondante, par une 
chaleur de 70° Fahrenheit, plusieurs Papillons diurnes, 
parmi lesquels Fameson n’a pu reconnaître, à cause du 
mauvais état où ils se trouvaient, que Pap. Dia et Pa- 
lœmon (probablement Palæno), qui se trouvent aussi 
dans l’Allemagne septentrionale (2). 

Dans le Kamtschatka, M. Steller ne trouva que trois 
espèces de Papillons (3). 

Nous ne savons malheureusement pas jusqu'où l’on 
trouve des Lépidoptères vers le pôle méridional. 

S'il est donc constaté que le règne végétal est la pre- 
mière condition de l’existence des Lépidoptères , puis- 
qu'il sert presque exclusivement de nourriture aux che- 
nilles, il est certain aussi que presque chaque plante est 
habitée par une espèce particulière. 

L’immense majorité des chenilles se tient sur les feuil- 
les. Il en est toutefois qui ne se nourrissent que de fleurs 
(Tortr. dipsacana); d’autres, de semences (Woct. del- 





(1) Voy. Froriep, Wotizen der Natur und Heilkunde, t. V1, p. 2. 

(2) Voy. William Scoresby (le jeune), Tagebuch einer Reise auf den 
Wallfischfang, etc., im Sommer 1622; traduit par Fréderic Kries. 1823. 
1n-6°. 

(3) Voy. Steller , Beschreibung von Kamtschatka, par J. B.S. Franc- 
fort et Leipsig, 1774. In-8°. P. 197. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 149 


phinii); il en est d’autres qu’on trouve dans les galles 
ou les excrétions résineuses (T'inea resinella), dans les 
fruits ou leurs graines (T'inea granella); d’autres encore, 
ne vivent que dans le bois (Cossus et Sesia), dans les 
racines (/epiolus humuli), dans la moëlle ( oct. 
typheæ), ou enfin, sous l’épiderme des feuilles (Tin. 
Schæfferella). 

La plupart des chenilles qui vivent de feuilles se tien- 
nent sur leur face supérieure; cependant il en est qui 
recherchent exclusivement leur face inférieure (Pap. 
rhamni). Les unes ne se tiennent que sur la cîme des 
arbres (Bomb. Milhauseri, bicolora, Pap. Antiopa ; 
cette dernière ne descend plus bas que peu de temps 
avant sa métamorphose). D’autres, demeurent seulement 
sur les buissons (Bomb. argentina, detrita, Noct. dif- 
finis) ou les jeunes arbres (Sph. quercus). 

En général, on trouve le plus grand nombre de che- 
nilles et de Lépidoptères dans les bois qui ne sont pas 
exposés aux inondations , et principalement à l’entrée de 
ces bois et dans les prairies qu’ils peuvent contenir. 

Certaines chenilles ont des plantes spéciales qui leur 
servent exclusivement de nourriture (Bomb. argentina 
et bicolora); d’autres, se nourrissent, au contraire, de 
végétaux très-divers (Bomb. dispar); on les trouve sur 
des plantes et des arbres (Pap. maturna, c-album , 
Bomb. fascelina), même quelquefois sur des plantes 
tout-à-fait hétérogènes; ainsi Bomb. monacha vit sur le 
pin et le chêne. 

Il est aussi des familles entières de Lépidoptères dont 
les chenilles vivent sur certaines familles de végétaux, 


146 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 

et qui, à l’état d’insecte parfait, ne peuvent exister que 
là où se trouve la plante qui sert de nourriture à leur 
chenille. C’est ainsi que le genre Zygœna, Boisd. ne se 
tient que sur les légumineuses herbacées , telles que Co- 
ronilla varia, hippocrepis, elc. Jamais on ne trouvera 
les chenilles de ce genre sur les buissons et les légumi- 
neuses arborescentes. 

Les chenilles du genre Satyrus, Latr. n’habitent, sui- 
vant les observations qu’on a pu faire, que des plantes, 
et principalement les graminées. Il en est de même de 
la plupart des chenilles des Papilionides ; celles des Bom- 
bycites, au contraire, vivent ordinairement sur les ar- 
bres. 

Ilya,en général, moins d'espèces de chenilles sur les 
conifères , quoique le nombre des individus soit, le plus 
souvent, assez considérable, tandis que les arbres à feuil- 
lage donnent asyle à beaucoup plus d’espèces. Il est re - 
marquable que le chêne, qui nourrit très-peu de Papi- 
lionides, soit l’arbre où se trouvent le plus de Bomby- 
cites et de Noctuelles. 

On peut donc établir, en principe général, que le carac- 
tère de la Flore d’une contrée indique celui de la Faune 
des Lépidoptères; ainsi, dans les montagnes, les Papil- 
lons se trouvent dans la même proportion que les plantes; 
les espèces y sont moins nombreuses , mais les individus 
en plus grande quantité. De là vient aussi que, comme 
la Flore des régions polaires correspond en grande partie 
à celle des Alpes, on trouve dans les deux contrées à- 
peu-près les mêmes espèces de Lépidoptères. 

Toutefois, l'apparition des Papillons ne dépend pas 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 147 


seulement de la Flore d’un pays; beaucoup d’autres cir- 
constances, inconnues pour la plupart, mais qui tiennent 
probablement au climat et à la localité, doivent entrer 
en ligne de compte. Ainsi, par exemple, il est remar- 
quable que le Sph. nerii, qui se trouve en Italie et dans 
quelques parties de l’Allemagne, ne se présente pas en 
Portugal, où cependant la nourriture de sa chenille, le 
Nerium olcander , croît en abondance. 

D’après l'assurance de M. Marklins, le Sph. euphor- 
biæ ne se trouve pas en Suède, quoique Linné lait sans 
doute annoncé par erreur, et cependant les Euphorbia 
esulæ et cyparissias, qui servent de nourriture à la che- 
nille de ce Sphinx, y sont très-commures. 

Je n’ai trouvé qu’en certains endroits, el notamment 
dans les montagnes, Pap. Apollo, Sibylla et Geom. 
chærophyllata, et cependant la chenille du premier vit 
sur Sedum telephium et album; celle du second , sur 
Lonicera cærulea, xylosteum , caprifolium et periclime- 
num; celle du troisième enfin, sur Chærophyllum syl- 
vestre, toutes plantes qui croissent partout. Thyris 
fenestrina n'existe que dans Allemagne méridionale et le 
sud de l’Europe (M. Ahrens m’a cependant assuré l'avoir 
prise une fois à Eckartsbergen, près. de Naumbourg), 
tandis que la chenille se nourrit de Sambucus nigra et 
d’Aciium lappa, qui se trouvent bien avant vers le 
nord. 

J'en dirai autant d’Atychia infausta, qu’on prend 
dans le midi de la France et sur une partie de la rive 
gauche du Rhin , et sa chenille vit cependant sur le Pru- 
nus spinosa, qui est répandu partout. 


148 REVUE ENTOMOLOGIQUEi 


Durant un voyage de cinq jours, entre Antium et 
Ardea, Bonstetten ne rencontra que deux espèces de Pa- 
pillons, quoiqu'il y ait dans ce pays beaucoup de bois 
et de superbes prairies; du reste cette contrée lui parut, 
en général, peu fertile en insectes (1). 

M. le professeur Lichtenstein m’a assuré que le cap 
de Bonne- Espérance est très-pauvre en Lépidoptères, 
et M. Thienemann m’a écrit que Pile d'Islande n'offrait 
presque pas de Papillons diurnes, tandis qu’il n’a fait 
parvenir plusieurs Noctuelles et Arpenteuses de ce pays. 

La Floride , la Géorgie et la Garoline , qui sont situées 
à-peu-près sous la même latitude que l'Egypte et la Sy- 
rie, fournissent beaucoup de grands Lépidoptères, tels 
que Bomb. Cecropia et plusieurs autres espèces analo- 
gues, et sont surtout riches en espèces du genre Papi- 
lio de Latreille; et cependant l'Egypte et la Syrie n’of- 
frent que d’assez petites espèces, comme on le voit dans 
les Symbolæ physicæ d'Ehrenberg, et aucun Papilio 
remarquable, mais par contre beaucoup de Pieris et de 
Satyrus. 

Il est à noter que l'Angleterre est très-pauvre en Pa- 
pilionides , tandis que les Noctuelles y sont en abon- 
dance. Ceci s’explique cependant parce que les Papil- 
lons diurnes ont besoin, pour vivre et voltiger dans l'air, 
d’un soleil plus chaud, plus vivifiant que celui d’Angle- 
terre, sans cesse altiédi et intercepté par les brouillards. 
Les nuits tempérées de ce climat conviennent, au con- 
traire, beaucoup aux Papillons de nuit. 





(1) Minersa: Taschenbuch für 1827 , p. 316. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 149 


An Chili, où les fleurs sont si abondamment pour- 
vues de miel, le docteur Pœæppig trouva à peine six es- 
pèces de Papillons , tandis que la province de Huanuco, 
dans le Pérou, qui est du reste assez pauvre en insectes 
des ordres plus élevés, contient quantité de Lépidop- 
tères qui se distinguent autant par leur taille que par 
l’éclat de leurs couleurs, au point que cette contrée sur- 
passe encore le Brésil et la Guyane par ses richesses 
lépidoptérologiques. Du reste, il explique la pauvreté 
du Chili en Papillons , par la sécheresse de l’atmosphère 
durant six mois de l’année, par l’absence de torrens et 
de forêts épaisses, et par la violence des vents du sud 
qui y règnent les deux tiers de l’année (1). 

La Sibérie, et surtout la partie méridionale de cette 
contrée, nous offre l’exemple le plus frappant de l’in- 
fluence qu’exerce le climat; l’hiver y est, comme on 
sait, très-froid; par contre , la chaleur est tellement in- 
tense en été, qu’elle peut alors être , en quelque sorte, 
assimilée à un pays tropique. Lepechin trouva, dans le 
gouvernement d'Orenbourg, Bomb. villica, caja, plan- 
taginis et aulica. Outre les Papillons diurnes de l’Alle- 
magne septentrionale, tels que Pap. Daplidice, Aglaja, 
Iris, Podalirius, Machaon, Mnemosine, Populi, 
Apollo, il y prit encore Pap. rumina et aceris de l’Eu- 
rope méridionale, et de plus Pap. Panope, Leucothoe, 
Venitia, Mineus, Clio, Proteus et Sph. Creusa , qui 
appartiennent exclusivement aux climats tropiques. 


(1) Vay. Froriep, Wotizen für Natur und Heilkunde, t. XXII, p. 281 
ett. XXXI p. 326. 


150 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Le climat exerce aussi une grande influence sur: la 
couleur et la taille des Lépidoptères. Ainsi, il est certain 
que Pap. Cleopatra, qui habite le sud de l’Europe et 
dont les ailes portent une tache d’un rouge vif, n’est 
autre chose qu’une variété du mâle de Rhamni, variété 
qui est due à l'influence du climat. Ce même Papillon 
se montre à l’île de Ténériffe, avec des ailes supérieures 
entièrement rouges. Les mêmes circonstances se pré- 
sentent pour Pap. Egeria et Meone. De même Prorsa 
et Levana ne sont-ils pas la même espèce , avec cette 
seule différence que le dernier n’apparaît qu’en automne, 
tandis que le premier éclot au printemps de chrysalides 
qui ont passé l'hiver , et que le soleil ardent du prin- 
temps lui donne des couleurs plus vives ? 

C’est encore l'influence du climat qui fait que tous les 
Papillons d'Allemagne, qui se retrouvent en Portugal, 
se distinguent dans ce dernier pays par une taille plus 
grande et des couleurs plus iranchées, quoique, du 
reste, ils ne diffèrent pas notablement de ceux d’Alle- 
magne (1). 

Bonelli a aussi observé que les espèces qui se présen- 
tent simultanément en Italie et en Sardaigne, sont de 
près d’un liers plus pelites dans cette île, mais que leurs 
couleurs sont plus vives; les bandes et les taches de 
couleur plus foncée, mais aussi moins grandes et qu’elles 
disparaissent même quelquefois entièrement. 

Quant à la taille, il est remarquable que Pap. Ma- 
ehaon, que je n’ai jamais pris que dans des pays de 





(1) Ochsenheimer, $chmetterlinge von Europa, t. 1, p.11 ,p. 222. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 15: 


collines (1), se retrouve aussi sur les Alpes, mais qu'il 
est constamment d’un tiers plus petit. La même obser- 
valion s'applique aux Pap. Apollo et Pales. 

Il paraît que l’ensemble du pays a une grande in- 
fluence sur la taille des Lépidoptères, et on peut éta- 
blir, en règle générale, que les continens et les grandes 
îles fournissent seuls des Papillons de taille colos- 
sale, que ces espèces disparaissent sur les petites îles, 
quoique les influences climatologiques soient les mêmes, 
et qu’en somme le nombre des espèces de Papillons est 
très restreint dans les îles de peu d’étendue. 

Ainsi, l’on assure que lesiîles d’Otaïti et de l’Ascension 
ne possèdent que deux espèces de Papillons (2). 

L'ile de Walan ou Stronij, dans l’océan Austral, ne 
fournit que trois espèces qui lui sont communes avec 
les îles de la Société (3). 

Selon M. Lesson, les insectes sont, en général, très- 
rares dans les îles de la mer du Sud. Deux ou trois es- 
pèces de Papillons indiens sont seules communes dans 
les îles Malouines (4). ‘ 

M. le professeur Germar a remarqué que les côtes de 
Dalmatie sont peu riches en insectes , et que ceux qu’on 
y trouve correspondent exactement avec les espèces des 
côles voisines du continent. 





(1) Cette espèce est aussi très-commune aux environs de Strasbourg, 
où le pays est entièrement plat. Elle n'appartient donc pas exclusivement 
aux pays de collines. (Note du traducteur.) 

(2) sis par Oken, année 1833, p. 57 et 70. 

(3) Neue geographische Ephemeride, 1828, t-XYI1, p. 301, 

(4) Isis année 1831, p. 777. 


12 REVUE ENTOMOLOGIQUE: 


On prétend que l’île de Timar , dans l'océan des Indes 
orientales , fait une exception remarquable. On y trouve 
non-seulement un très-grand nombre d'espèces, mais 
encore des Lépidoptères distingués par leur taille. 

Par contre, le grand continent méridional, la Nou- 
velle-Hollande, dont la partie septentrionale est à-peu- 
près sous la même latitude que l’île de Timar, ne four- 
nit, à mon su, aucun Lépidoptière colossal. 

Si , dans l’ancien monde, les quadrupèdes l’ emportent 
pour la taille sur ceux du nouveau monde, on peut en 
dire autant des Lépidoptères. Bomb. Atlas se trouve 
dans les deux Indes; M. Laporte l’a même rencontré dans 
les îles Philippines. Les Papillons diurnes, les Sphinx 
et les Bombyx sont, sur les deux continens, à-peu-près 
d’égale grandeur. Les Noctuelles seules semblent, au- 
tant que je connais la Faune lépidoptérologique de l’A- 
mérique , faire exeplion à cette règle , car les deux espè- 
ces colossales, Stryx et Agrippina, appartiennent ex- 
clusivement à cette partie du monde. Cependant, je suis 
persuadé qu’il existe aussi dans l’ancien monde des Noc- 
tuelles de la même grandeur. 

L'influence du climat ne produit pas seulement des 
variations dans la taille et les couleurs; elle se fait en- 
core sentir dans d’autres circonstances. Ainsi, d’après 
Latreille, Pap. Maturna ne se montre que dans les bois 
situés vers le nord; je l’ai pris près d’Erfurt, près de 
Leipsig et sur le Hartz. Latreille assure aussi que Pap. 
Dictynna est commun aux environs de Paris : je ne lai 
pris que dans les montagnes, jamais dans la plaine. Pap. 
Helle ne se trouve, selon Latreille, que sur les prairies 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 159 


situées dans la montagne, et cependant il apparaît aussi 
dans les environs de Leipsig, pays de plaine. 

Pap. W-album, qui ne se présente qu’isolément dans 
l’Allemagne septentrionale, est très-commun aux envi- 
rons de Paris. 

Koschatzky a trouvé Cossus æsculi, d'ordinaire si 
rare, aux environs d'Ollmütz, aussi abondamment que 
les Lépidoptères dévastateurs, tel que Bomb. dispar. Le 
même entomologiste trouva, dans cette localité, Pap. 
virgaureæ et Sph. Elpenor, mais ils y étaient rares; 
Sph. Ligustri, par contre, ne s’y présenta pas (1). 

Bomb. quercifolia, partout si commun, est excessi- 
vement rare dans la forêt de Thuringe. 

Bomb. pini, qui commet souvent des dégâts terribles 
dans l’Allemagne septentrionale, est si rare en Suisse et 
près d’Augsbourg, que Freyer pense qu’Ochsenheimer 
s’est trompé en appelant cet insecte un fléau, et qu’il 
l'avait sans doute confondu avec Bomb. Monacha (2). 

J’ai pris souvent, dans la plaine très-unie de Dessau, 
Pap. Phœdra, qu’on range dans la Faune des Alpes. 

J’ai toujours pris Pap. Ligea sur la cime des monta- 
gnes de la Thuringe, jamais dans les vallées, et cepen- 
dant c’est dans les vallées qu’il se présente en Suisse. 
M. Hiss assure, en effet, qu’il se trouve dans toutes les 
forêts des environs de Berne, mais seulement jusqu’à 





(1) Hesperus, par André. Novembre 1821 ,t. XXX, p. 156. 
(2) Freyer, Beitrwge zur Geschichte europæischer Schmetterlinge. 
Augsbourg, 1830. In-12. T. III, p. 148. 


TOME II. 11 


104 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


une lieue et demie ou deux lieues d’élévation sur les 
montagnes. 

C’est ainsi que, dans le nord de l'Allemagne, et no- 
tamment aux environs de Halle et de Leipsig, il n’y a 
jamais qu’une génération du Pap. cardamines, tandis 
qu'aux environs de Francfort-sur-Mein il y en a deux. 
J'ai même observé, durant l’été brûlant de 1811, deux 
générations de Pap. Lucina, qui cependant n'apparaît 
ordinairement qu’une seule fois. 

ILest, du reste, singulier, que , dans un espace donné, 
que je serais disposé à appeler la zône des Lépidoptères, 
certaines espèces se présentent partout et en abondance 
(Pap. cardui, urticæ, etc.); d’autres se présentent 
partout aussi, mais elles sont toujours rares ( Pap. Ar- 
giolus); d’autres n’apparaissent que dans certaines loca- 
lités, mais alors en abondance (telles sont la plupart des 
espèces de Zygènes, les Papillons des montagnes et des 
Alpes, par exemple Pap. Heile, Erebus, Bomb. de- 
trita, etc.); ou bien elles ne se rencontrent que cù et 
BR, et encore rarement (Bomb. argentina, bicolora ); 
ou bien elles n’apparaissent que comme produit des con- 
trées montagneuses, tels que Pap. Apollo, Mnemo- 
syne, Dictynna, Ligea , Zyg. scabiosæ, Geom. macu- 
lata, chæœrophyllata); ou bien enfin, elles ne vivent 
que sur les hautes montagnes , les Alpes proprement 
dites, tels que Pap. Cynthia, Phæœbe, Pales, Thore, 
Amathusia , Phæœdra, Cordula, Aello, ÆEudora, 
Pharte, Melampus, Cassiope, Pyrrha, OEme, Ceto, 
Alecto, Euryale, Pronoe, Goante, Manto, Tynda- 
rus, Satyrion, Damon, Pheretes, Orbitulus, Apollo, 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 155 


Delius, Mnemosyne, Callidice , Daplidice, Palaeno, 
Phicomone, -Zyg. exulans, Lithos. aurita, ramosa, 
Woct. ocellina, divergens, pucrpera (1). 

Certains Lépidoptères et leurs chenilles, qui d’ordi- 
naires sont isolés ou rares, se montrent quelquefois en 
quantité immense, mais disparaissent avec autant de 
promptitude. C’est ainsi qu’on a pris, il y a quelques 
années, près de Hambourg, dans l’espace d’un été, qua- 
tre cents individus de Voct. artemisiæ, et depuis elle 
n’a plus reparu. 

Il y a. des années qu'aux environs de Halle Zyg. Phe- 
gea était si commune, qu’à chaque pas on en écrasait 
quelques-unes ; durant plusieurs années, après cette 
époque , il fut impossible d’en trouver un seul individu. 

Il existe différentes causes auxquelles on peut attribuer 
ces apparitions et disparitions subites de certains Papil- 


e 
(1) D’après une communication de M. Hiss, l’Æ/pina de Salis et 


Steinmuller (t. II, 1807, in-8°) donne la Lépidoptérologie suivante des 
Alpes : Apollo, Phœbus, Bryoniæ Esp., Callidice, Belia, Europome, 
Phicomone, Ligea, Gorge, H., Cecilia, H., Scæa, H., Goante, H., 
Manto, H., Alecto, H., Pyrrha,M., Atratus, Esp. suppl. Cleo, Esp. , 
Cassioides, Esp., Melampus, Esp., Pollux, Esp., Urticæ, Daphne, H., Pa- 
les, H., Myssia, H., Selene, H., Dorion, H., Meleager, M., Nelo, H., 
Psodea, H.,1sis, H., Pharte, H., Atys, H., Sph. Pinastri, Zyg. Statices, 
Peucedani, Minos, transalpina , exulans. Bomb. franconica, plantagi- 
nis, humuli, flina, lupulina, carna , irrorea, aurita , roscida, complana, 
ÆEborina, Noct. alni, Phytacumæ , Esp., divergens. Geom. canaliculata, 
Schrankiana , alpinaria, aurectaria, cinctaria, horridaria, bipunctata, 
obfuscaria, furvaria, dubitata, dilucidaria, elinguaria, illunaria, abie- 
taria , cervinata, populata, defoliaria, mæniaria, coraciata, russata, 
ruptata. Pyr. rupestralis, rupicolanis, nigralis. Tortr. gentianeana , ir- 
rorana. Tinea muscella, mycella. Alucita calodacty la. 


1 (4 16 


156 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


lons, leur rareté et leur abondance; je vais essayer d’en 
indiquer quelques-unes. 

J’ai déjà établi que, dans la règle , les mâles éclosent 
avant les femelles. Si, au moment de l'apparition des 
premiers , le temps devient défavorable et retarde l’éclo- 
sion des femelles, les mâles meurent en grande partie 
avant que les femelles ne se montrent, et alors celles-ci 
ne peuvent déposer des œufs fécondés. 

Plusieurs chenilles , telles , par exemple, que celles de 
Bomb. fagi et argentina, sont sujeltes à des maladies 
qui les détruisent rapidement , et, en même temps, plus 
exposées que d’autres à devenir la proie de leurs en- 
nemis. 

La proportion qui existe entre les sexes est quelquefois 
si inégale, que, tandis que les mâles de Pap. ris et 
Bomb. Russula sont très-fréquens, les femelles sont 
excessivement rares, et qu’on peut diflicilement en trou- 
ver une. si 

Certaines espèces, et surtout celles qui, dans leur 
état primitif, vivent en société, produisent une plus 
grande quantité d’œufs (Bomb. dispar) que d’autres, 
qui les déposent isolément (Bomb. quercus). 

D’autres, ont, en proportion de leur corps, des œufs 
très-grands , et n’en ont par conséquent pas autant. 
Ainsi Bomb. Tau et Pavonia minor sont de taille assez 
égale, et les œufs du premier ont un volume beaucoup 
plus considérable que ceux du second. 

Les chenilles omnivores peuvent se propager, quand 
même la plante sur laquelle elles vivent habituellement 
vient à périr, tandis que celles qui se bornent à un seul 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 197 


genre de nourriture doivent beaucoup souffrir dans ce 
cas. 

Il faut à beaucoup de chenilles un, deux et même 
trois ans pour se mélamorphoser , telle que celle de 
Bomb. matronula. I est rare, dans ce cas, que beau- 
coup de mâles et de femelles apparaissent à la fois et se 
préparent ainsi une postérité nombreuse, 

Plusieurs Lépidoptères , tels que Sph. convolvuli, 
Atropos , nerii, Bomb. gonostigma, apparaissent à la 
fin de l’automne, ou passent l'hiver à l’état de chrysa- 
lides, et l’on a observé que les premiers ne s’accou- 
plaient pas, et qu’ainsi ils ne propageaient pas leur espèce; 
ce ne sont donc que les derniers qui remplissent ce de- 
voir de la nature, et partout la reproduction de ces es- 
pèces est très-restreinte. 

Un grand nombre de Papillons produisent plusieurs 
générations dans la même année; il en est même qui ne 
cessent à aucune époque , tandis que d’autres n’arrivent 
qu’une fois, dans un an, à l’état parfait, de manière 
que pour peu que la saison soit favorable, les premiers 
peuvent très-bien se montrer en grande quantité, 

En général, les Lépidoptères ne passent l'hiver que 
dans leur état primitif, c’est-à-dire , comme œufs, che- 
nilles ou chrysalides, ce n’est qu'exceptionnellement 
qu’ils hivernent à l’état parfait, encore leur faut-il alors 
une saison favorable; dans ce dernier cas, des Papillons, 
ordinairement rares , apparaissent quelquefois en assez 
grande quantité. 

Il est certains Lépidoptères qui ont, surtout dans leurs 
élals primitifs, une constitution délicate, et qui ont be- 


158 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


soin, pour ne pas périr, d’un certain degré d'humidité 
et de chaleur; d’autres au contraire, supportent très- 
facilement toutes les alternatives de chaud et de froid, 
de sécheresse et d'humidité, et apparaissent , par consé- 
quent, presque toujours en égale quantité; tels sont Sph. 
euphorbiæ, Noct. pisi. 

Cependant, la nature a pris un soin admirable pour 
qu'aucune espèce ne puisse disparaître entièrement , 
quelque défavorable que puisse être l'influence du climat. 

Ainsi l’espace le plus long, durant lequel un Papillon 
reste en élat de chrysalide, est, généralement, de six à 
huit mois. J’ai cependant eu des chrysslides de Sph. eu- 
phorbiæ, qui ne sont écloses qu'après trois ans, et des 
chrysalides de Bomb. lanestris, qui ne se sont dévelop- 
pées qu’au bout de quatre à cinq ans! 

Freyer cite, à celte occasion, un exemple remarqua- 
ble de Voct. scrophulariæ, dont les chenilles ne sont 
sorties de l’œuf qu’au bout d’une année, parce que la 
plante qui leur sert de nourriture avait généralement 
séché cette année. 

D'un autre côté , on doit mettre au nombre des causes 
qui agissent puissamment sur l'apparition ou la dispari- 
tion de Lépidoptères le défrichement.des forêts, la cul- 
ture des terrains en jachère, l'irrigation fréquente des 
prairies , surtout dans les montagnes, la destruction des 
oiseaux , les soins qu’on donne aux forêts et aux champs. 

Ainsi Bomb, salicis s’est beaucoup multiplié depuis 
les nombreuses plantations de peupliers d'Italie; Sp. 
Atropos, depuis la culture étendue des pommes de 


terre. 


> 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 199 


Certains arbres servent plutôt d’asyle aux chenilles que 
d’autres. L’acacia , le maronier sauvage , le hêtre, l'éra- 
ble et le sapin ne nourrissent que peu de chenilles, tan- 
dis que le chêne et le peuplier servent de nourriture à 
un grand nombre. 

Du reste, il est hors de doute que les Papillons sont 
modifiés par les circonstances qui influent sur leur appa- 
rilion , et qu'ils leur doivent certaines particularités. 
Ceux dont les chenilles vivent dans le bois ou la moëlle 
des arbres et des fleurs, se distinguent par des couleurs 
plus ternes, des écailles plus fortes, et tournent facile- 
ment au gras. Les Papillons diurnes qui sont le plus ex° 
posés à l'influence du soleil et de la clarté, brillent des 
couleurs les plus vives et les plus variées, tandis que les 
Papillons de nuit ont des couleurs plus sombres, À ma 
connaissance, l’éclat chatoyant , qui distingue entre au- 
tres Pap. Iris, ne se retrouve aue chez les Papillons diur- 
nes. En général, on remarque que les Papillons de nuit 
sont plus également répandus que les Papilions diurnes , 
parce que le soleil et la lumière agissent moins sur eux. 

La Faune de Hambourg contient, d’après les notes 
écrites qui m'ont été communiquées par M. Beské, deux 
cinquièmes des Noctuelles d'Europe, et seulement un 
cinquième de ses Papillons diurnes. 

Je possède des Bombyx et des Noctuelles de la Nu- 
bie , de l'Egypte, du Brésil , de la Géorgie d'Amérique, 
qui ne diffèrent aucunement des espèces d'Europe, tan- 
dis que les Papillons diurnes du Brésil n’ont rien de com- 
mun avec les nôtres. 

La différence qui existe entre les Lépidoptères de di- 


160 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


vers pays, de diverses zônes, peut donc être le mieux 
observée dans les Papillons diurnes. Je ne connais que 
Noct. ocellina qui soit particulière aux Alpes, tandis qu’on 
y trouve plus de vingt espèces distinctes de Papillons 
diurnes. 

Les Lépidoptères des zônes torrides sont, en général, 
forts et de grande taille; ceux des régions polaires et 
alpines sont, par contre, très-petits et délicats. Zyg. 
exulans, des Alpes, fait seule exception, car elle a l’abdo- 
men comme recouvert d’un vêtement. 

La même délicatesse se remarque dans les espèces qui 
apparaissent chez nous à la fin de l’automne ou au com- 
mencement du printemps (par exemple Geom. brumata, 
nigricaria , elc.). 

Pour les chenilles, c’est le contraire; car, du moins 
sur les Alpes, on ne rencontre que très-peu de chenilles 
non velues. 

Tandis que les zônes torrides produisent le plus de Pa- 
pillons de forme grotesque, nous voyons, dans les ré- 
gions tempérées , prédominer les formes attrayantes et 
agréables , et vers les pôles apparaissent les formes svel- 
tes et délicates. Sous la ligne, les couleurs des Lépidop- 
tères sont très vives; dans les climats tempérés, elles 
sont douces , et ternes vers les régions polaires. 

Comme produits exclusifs des contrées les plus chau- 
des, nous trouvons les genres de Latreille : Morpha ,. 
IHeliconius, Acrea, Cithosia , Erycine, ainsi qu’une 
partie du genre Papilio, le genre Syntomis des Sphin- 
gides et le genre Saturnia des Bombycites. Le genre 
Danais n’a que deux espèces européennes, Chrysippus 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 16: 


et Alcippus. Par contre, les espèces de Püieris, Argyn- 
nis, Satyrus, Polyommatus et Hesperia sont nom- 
breuses en Europe. Il est remarquable que les espèces 
d’Argynnis se trouvent dans toutes les zônes, sur les 
Alpes et près des pôles. Le genre Polyommatus est tout 
aussi répandu et se rencontre partout, et cependant les 
régions polaires ne fournissent, outre Polyom. aquilo ; 
Boisd., aucune espèce particulière, tandis qu’il y en a 
plusieurs sur les Alpes. 

Dans les climats tempérés se trouvent les espèces de 
Zygœna, Boisd., ainsi que les Leuco-mélaniens du genre 
Satyrus , tel que Pap. Galathea, etc. Dans la zône tem- 
pérée, la famille des Noctuelles est proportionnellement 
la plus nombreuse; dans les régions polaires ce sont les 
Papilionides. Nous manquons encore de données certai- 
nes pour établir les rapports qui existent entre ces deux 
familles dans la zône torride. 

On peut admettre, en général, que, sous les mêmes 
degrés de latitude et sous les mêmes lignes isothériques , 
se trouvent des Lépidoptères semblables ou du moins 
très-analogues; cependant, ceux de l’ancien continent 
se distinguent de ceux de l'Amérique et de ceux de la 
Nouvelle- Hollande. La partie septentrionale de lP'Améri- 
que fournit seule quelques espèces qui se retrouvent en 
Europe. Ainsi Pap. Cardui se présente dans toute lEu- 
rope , dans le nord et le sud de l’Afrique et dans l'Amé- 
rique septentrionale, mais jamais dans l’Amérique du 
sud. 

Pap. Palæno est un exemple de l'influence qu’exerce 
l’analogie des climats sur la production des espèces; 


162 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


celle-ci se trouve en Suède, en Poméranie et sur les 
Alpes, où l’on rencontre aussi beaucoup d’espèces de la 
Laponie; ici la Flore du pays sert de guide, comme je 
l’ai déjà indiqué. Scoresby ne découvrit dans les quarante 
espèces de plantes, recueillies au Grœnland , qu’un très- 
petit nombre d'espèces nouvelles; la plupart étaient iden- 
tiques avec les espèces connues des Alpes; de même les 
Lépidoptères de ce pays ne différaient guère de ceux 
d'Allemagne. De là vient que, dans la zône torride , où 
la végétation est aussi luxurieuse que variée, se trouvent 
les espèces les plus grandes et les plus belles parmi Îles 
Lépidoptères , et que cette région contient, à elle seule, 
un tiers, sinon la moitié de toutes les espèces connues. 
Je ne déciderai pas s’il faut adopter, avec Germar, sept 
zônes lépidoptérologiques ; deux zônes glaciales, deux 
zônes tempérées , deux zônes chaudes et une zône tropi- 
que (1); ou, avec Fabricius (2), huit climats; les cli- 
mats indien, égyptien, austral, méditerranéen , boréal , 
oriental , occidental et le climat des Alpes; ou, enfin, 
douze climats, avec Latreïlle. Nous possédons trop peu 
de renseignemens précis sur les Faunes exotiques, pour 
pouvoir établir avec certitude des principes généraux. 
Comme lapparition des Papillons dépend toujours 
principalement de la Flore d’un pays, on peut, ainsi 
que le propose Latreille , s’en servir pour fixer la géogra- 
phie des Lépidoptères. Ainsi, d’après les observations de 
cet entomologiste, les espèces méridionales commencent 


7 se 


(1) Zsis, par Oken, année 1823, 7° cahier, p. 738 sg. 
(2) Philos. Entom. IX , 20. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 163 


Jà où le vin réussit par la seule influence d'une tempéra- 
ture moyenne; elles deviennent dominantes dans les ré- 
gions où l’on cultive l’olivier; des espèces plus méridio- 
nales encore habitent les pays où croissent l’oranger , le 
palmier-nain , etc. 

D’après ma manière de voir, le nord proprement dit, 
la Laponie, le Grœnland, l'Islande, le Kamtschatka 
(Pap. Delius et Nomion, Fisch.) et l'Amérique septen- 
trionale (Pap. Taygeta, Hub.), ont une Faune parti- 
culière que distinguent principalement les genres de La- 
treille Pieris, Argynnis et Satyrus. 

Je dois à la complaisance de M. Thienemann plusieurs 
Noctuelles et Arpenteuses d'Islande , qui toutes sont nou- 
velles, mais qui ressemblent beaucoup à celles qui se 
trouvent chez nous au commencement du printemps. 
Cette région est assez analogue à celle du pôle nord; 
cependant, presque immédiatement au-dessous des limi- 
tes de ce pôle, sur les côtes de la Laponie, les monta- 
gnes disparaissent , et avec la Suède commence la véri- 
table Faune européenne, qui s’étend jasqu’aux Alpes de 
Ja Suisse et de l'Italie. Elle fournit à-peu-près les mêmes 
espèces, avec la seule différence que, plus on se rap- 
proche du midi, plus les espèces deviennent nombreuses. 

La Faune de la mer Méditerranée se rattache à celle 
d'Europe; elle comprend le midi de la France, l'Espagne, 
Vltalie, la Turquie, l'Egypte, l'Asie mineure, le nord 
de l’Afrique et la Russie méridionale. Gette région s’é- 
tend très-loin, et l’on peut encore y rapporter les îles 
Canaries , notamment Ténérifle , et même Sainte-Hélène. 
Je possède des Lépidoptères du Brésil et de la Géorgie 


164 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


d'Amérique qui font aussi partie de la Faune de la Mé- 
diterranée, 

Les genres Püieris, Argynnis, Satyrus, Polyomma- 
tus et Hesperia, Latr., ainsi que Zygæna, Boisd., se 
trouvent principalement dans la Faune d’Europe et de 
la mer Méditerranée. On n’y rencontre aucun Lépidop- 
ière colossal. Bomb. Pyri est, je crois, la plus grande 
espèce. Pap. Machaon se trouve dans les deux Faunes. 

Mais la Faure de l’Asie et de l’Afrique méridionales 
fournit des Papillons bien différens : je comprends dans 
cette Faune la Chine, les Indes orientales avec les îles 
environnantes. Îci se présentent les genres Papilio, Mor- 
pho, Heliconius, Acrea, Cethosia, Latr., Syntomis, 
Boisd. et Saturnia. On y trouve beaucoup de Lépidop- 
ières de taille colossale, tels que Papilio, Morpho et 
Saturnia. Pap. Pammon forme à-peu-près la limite de 
cette Faune; cependant il s’y présente encore bon nom- 
bre d’espèces de la Faune méditerranéenne. Ainsi Pap. 
raphani habite la Russie méridionale et Madagascar ; 
Pap. daplidice, toute lEurope et le cap de Bonne- 
Espérance; Pap. Chrysippus, l'Egypte, Naples, les 
Indes orientales, Java et Timar; Pap. Boeticus, V’Eu- 
rope méridionale, la Barbarie, l’Ile-de-France, Sainte- 
Hélène et Timar; Pap. Lysimon, l'Espagne, le Portu- 
gal, la Barbarie, l'Egypte, le Bengale et l’Ile-de-France. 

La Sibérie méridionale et le plateau élevé de l'Asie 
centrale paraissent former une Faune particulière ; on y 
rencontre des espèces de la Faune de la mer Méditerranée 
et de l'Afrique. Pap. Xuthus en est le principal type. 

De ces diverses Faunes de l’ancien continent se dis- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 165 


tingue essentiellement celle d'Amérique; Îes espèces y 
ont généralement un caractère tout particulier et diffè- 
rent de celles de l’ancien monde. 

Nous diviserons cette Faune en plusieurs régions ; 
celle qui s’étend depuis le Nord de l'Amérique jusqu’au 
Mexique et qui est, surtout dans sa partie méridionale, 
riche en espèces des genres Papilio et Saturnia. Ge- 
pendant , il s’y présente encore des espèces appartenant à 
la Faune d'Europe et de la mer Méditerranée; tels sont 
Pap. Antiopa, Athalanta, Argiolus, Phlæas, Trian- 
gulum et Noct. Pyramidea. Elle se caractérise princi- 
palement par Pap. Asterias. 

Après celte région, vient celle du Brésil, de la Guyane, 
de Buénos-Ayres, des Antilles, en un mot la partie sep- 
tentrionale de l'Amérique du sud , y compris le Mexique 
et la partie méridionale de l'Amérique centrale. Pap. 
Thoas domine ici. Cette Faune est très-riche et variée, 
et elle n’a rien de commun , du moins quant aux Papil- 
lons diurnes, avec les Faunes d'Europe et de la mer 
Méditerranée ; mais on y retrouve plusieurs espèces de 
l'Amérique du nord. Elle renferme principalement les 
genres Erycine, Castnia et les Hespéries à queues. Par 
contre, le genre Syntomis, Boisd. y manque totalement, 
et il paraît être exclusivement berné à l’ancien conti- 
nent. On n’a pas encore déterminé si cette Faune a des 
espèces communes avec celles de l’Asie méridionale , ni 
quelles sont ces espèces. 

La Faune du Pérou et du Chili paraît encore différer 
des deux Faunes de l’Amérique; je la connais cepen- 
dant trop peu pour hasarder un jugement. Laporte 


106 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


trouva au Pérou Polyommatus Mursyas, L., Hesperia 
Eurides, Latr. et Sph. lincata (1). 

Je connais tout aussi peu la Faune de l'extrémité 
méridionale de Amérique. 

Enfin, la Nouvelle-Hollande a une Faune toute parti- 
culière; toutefois, beaucoup de ces Papillons ressem- 
blent à ceux d'Europe et des côtes de la mer Méditerranée. 

Quant aux îles de la mer du Sud, elles sont si dé- 
pourvues de Lépidoptères qu’elles ne peuvent former 
une Faune spéciale; leurs espèces rentrent dans celles 
de la Nouvelle-Hollande, ou de l’Asie méridionale. 

Qu'il me soit permis, en terminant, de rapporter en- 
core quelques observations spéciales qui m'ont été com- 
muniquées par M. Beské. 

On trouve Pap. Alcippus en Guinée, au Cap et à Java 
et Pap. Chrysippus, espèce si rapprochée de la précé- 
dente, n’habite pas ce pays, quoiqu'elle se montre à 
l'ile de Ténérifle et en Nubie. M. Beské pense néan- 
moins que ces deux espèces n’en forment qu’une seule. 
M. Beské n’a recu que de Ténériffe Pap. Cheiranthi, Aub. 
qui dans toute ses métamorphoses est très-différent de 
Pap. Brassicæ, et il n’existe cependant, dans cette île, 
aucune autre espèce de Papillon à ailes blanches. 

Pap. Athalanta est rare à Ténérifle; tandis que les- 
pèce voisine, Pap. Calirroe, ÿ est itrès-commune. On y 
trouve aussi les espèces suivantes qui ne diffèrent pas 
de celles d'Europe: Pap. Palaeno, Bocticus, acis, 
Cardui, Hyale, Daplidice, Phlæas, Hispana, H. 





(1) Bulletin des sciences naturelles, n°9, septembre 1830, p. 474. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 167 


Chrysippus; Sph. Celerio, lineata, euphorbiae, stel- 
latarum; Noctua, Chalsytis, Ni, Ain, cireumflexa , 
monogramma, peltigera; Geom. Tortrices, etc. 

Les espèces peu nombreuses qui sont particulières à 
cette île ressemblent beaucoup à celles d'Europe, et 
aucune ne dépasse en grandeur Bomb. dispar. 

P. Boeticus et cardui se trouvent aussi à Sainte-Hélène. 

À la Havanne on rencontre les espèces ordinaires du 
Brésil et de Surinam, ainsi que des espèces de l'Amérique 
septentrionale et quelques espèces indigènes. On assure 
que Pap. cardui s’y trouve également; du reste il n’y 
a pas d'espèces de très-grande laille. 

L'ile de Saint-Thomas se distingue par une foule de 
petites espèces , surlout des Hespéries. 

Pap. Vanillæ se rencontre dans tous les pays chauds, 
excepté à Ténériffe. Pap. Claudia se trouve dans PA- 
mérique du Nord et à la Havanne; Pap. Gilippus au 
Brésil et dans l'Amérique du Nord; Bomb. Cecropia 
dans l’Amérique du Nord et la Havanne. 

Pap. Elea er ses voisins Pap. Torquatus, Polyda- 
mus, Pausanias, Protesilaus, Cinna , Cresphontes ne 
semblent appartenir qu’à la Faune du Brésil; tandis que 
Pap. Palamedes, Alcidamas, Philenor et Asterias 
n'existent qu'à la Havanne, et non au Brésil. 

Pap. Albula et Elathea, se irouvent partout dans la 
zône torride, exceplé aux Indes orientales. 

Pap. Hersilia, Eubule, Trite, Philea, Cypris, 
Sph. Thersa, Vitis, Paphus, Elle, Rustica, Has- 
drubal, Strigitis, Ficus habitent le Brésil et l'Amé- 
rique du Nord. 


168 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


SUPPLÉMENT. 
I. 


Extrait d’une lettre de M. le pasteur Hiss, à Gsteig, 
près de Saaner, relative à plusieurs questions sur la 


Faune des Alpes. 


....... Je vais répondre maintenant aux différentes 
questions que vous m'avez posées. 

Est-il vrai que la Faune des Alpes calcaires est plus 
riche que celle des Alpes dont le terrain est d’une autre 
nature ? 

Il m'est bien difficile de résoudre cette question, car, 
dans mes précédentes excursions, je n’ai visité que des 
Alpes calcaires; et la vallée alpine que j'habite mainte- 
nant n’est aussi entourée que de montagnes de cette na- 
ture. Cependant, je n’ai remarqué sur le petit nombre 
d’Alpes d’autres terrains que j'ai franchis à égale hau- 
teur, aucune dHférence dans les produits entomologi- 
ques. Tout, ou du moins presque tout dépend de la sai- 
son, de l'élévation, du temps et d’autres circonstances. 
Un entomologiste étranger qui descendrait d’une mon- 
tagne calcaire très-riche et en gravirait une d’une na- 
ture différente, trouverait, st cette dernière était beau- 
coup plus élevée, bien moins d’objets que sur la pré- 
cédente; ensuite si celle-ci n’est pas exposée au soleil, 
si elle est plus ombragée, il n’y trouvera presque rien, 
tandis que sur l’autre il s’était vu environné d’une créa- 
tion abondante et nouvelle, mais s’il montait huit ou 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 169 


quinze jours plus tard sur celte montagne plus élevée, 
plus ombragée, d’une température plus rude (ear ici il faut 
surtout avoir égard à un temps favorable à la végétation), il 
ne trouverait plus que peu de différence, peut-être aucune. 
Si, au contraire, et c’est un cas assez général, l’Alpe à ter- 
rain non calcaire, se composant, par exemple, de gra- 
nit, d’ardoise ou de grès, est moins élevée , la saison 
sera alors déjà passée ; les espèces , si toutefois elles sont 
encore alpines, ce qui n’est pas présumable, parce que 
ces montagnes ne sont pas assez élevées; les espèces, 
dis-je, auront péri, l’accouplement aura eu lieu, et le 
chasseur ne trouvera plus que çà et là quelques indivi- 
dus gâtés, à peine reconnaissables; que s’il franchit, à 
la même époque, une Alpe calcaire, beaucoup plus éle- 
vée, et par un temps favorable, il fera une abondante 
récolte, tout sera vivant autour de lui. 

J’ajouterai quelques faits tirés de ma propre expérience. 

Je puis voir des fenêtres de ma maison curiale, vers 
l’est, l’endroit le plus rapproché qu’habitent les Alecto. 
Cet endroit est cependant déjà à une élévation de deux 
fortes lieues et demie (18,000 pieds). Au-dessus de cet 
endroit, la montagne devient très-escarpée et inacces- 
sible, et s’élève encore à une lieue et demie ou deux 
lieues. Durant l'été de 1851 , je voulus prendre des 4lecto; 
mais, pendant le véritable moment de leur apparition , le 
temps élait très-défavorable; dès qu’il fut remis, je me 
rendis à l’endroit que je viens de mentionner, mais il 
était trop tard pour l’année, car je ne trouvai plus que 
quelques individus épars et délériorés. Huit ou dix jours 
plus lard, je fis une autre excursion vers le sud, à envi- 

TOME I. 12 


170 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


ron 1000 pieds plus haut que l’endroit précédent, et en- 
viron à quatre lieues de mon habitation. Cette montagne 
n’était pas exposée au soleil; la végétation y était très- 
sauvage, et j’eus le plaisir d’y trouver de superbes Alecto. 
Huit jours plus tard, je fis une troisième excursion pour 
prendre des Alecto, et je me dirigeai cette fois-ci vers 
le sud-ouest ; je gravis une montagne plus élevée que les 
précédentes, sur laquelle la température était très-rude , 
et jy trouvai de très-beaux Alecto. 

Ceci ne prouve-t-il pas évidemment que, dans les 
montagnes, tout dépend de leur élévation , de leur tem- 
pérature plus ou moins rude; mais que la nature du ter- 
rain n’est d’aucune importance. On trouve souvent des 
différences essentielles à vingt ou trente pas de distance 
sur des montagnes ayant même terrain, même hauteur, 
même situation, même végélation; un plateau exposé 
au soleil, offre quelquefois les plus grandes richesses, tandis 
qu’immédiatement à côté une place ombragée et exposée 
au vent , ne présente aucun être vivant. 


L'exposition des Alpes vers l’est ou l’ouest a-t-elle 
quelque influence sur leur Faune? 

Je réponds encore que, dans certains endroits isolés, 
iln’y a, en général, pas de différence dans les produc- 
tions. J’ignore, du reste, s’il en existe une par rapport 
à des pays entiers, par exemple , l'Autriche, la Suisse, 
le Tyrol, parce que je ne connais pas ces contrées. Ge- 
pendant, il est probable que là il y a des différences selon 
la hauteur et la température des montagnes. Pour ce qui 
concerne le pays que j'habite, je vais encore vous com- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 171 


muniquer quelques notes extraites de mon journal de 
chasses. La vallée que j'habite (Gsteig, près de Saaner) 
est entièrement entourée de montagnes, et ce n’est que 
vers le nord que le chemin de Saaner et du canton de 
Vaud descend dans un enfoncement dans une direction 
nord-ouest. Vers Berne, le chemin remonte un peu à 
l’est, puis tourne insensiblement vers Zbeystimmen , 
d’où il va dans la plaine jusqu’à Thun, Berne, etc. Saa- 
ner est situé à 3108 pieds de Paris au-dessus du niveau 
de la Méditerranée ; Zbeystimmen à 2840 pieds. Gsteig, 
près de Saaner , village ayant 705 habitans, a, vers l’est, 
de beaux pâturages qui servent aux bestiaux, jusqu’à ce 
que la neige ait disparu sur ceux des Alpes proprement 
dites. Lorsque la saison n’est pas très-défavorable, on 
conduit, vers le 25 mai, les bestiaux sur ces premiers 
pâturages; le 22 juin environ, ils montent sur les parties 
les moins élevées des Alpes, et ce n’est guère que depuis 
la mi-juillet jusqu’à la mi-août qu’ils peuvent séjourner 
sur les Alpes les plus élevées. C’est donc à l’est, après 
avoir passé par les premiers pâturages (appelés dans le 
pays V’orfassen), qu’on arrive aux Alpes proprement 
dites , mais ce sont les moins élevées , celles qui jouissent 
de la température la plus douce; elles sont bornées au 
nord-est, l’est, le sud-est et le sud, par des crêtes à 
perte de vue, qui, vers leur partie la plus élevée, si lon 
pouvait y pénétrer de ce côté, nécessiteraient encore au 
moins deux heures de marche. Ces crêtes empêchent le 
soleil, même pendant les journées les plus longues, de 
pénétrer, avant neuf ou dix heures du matin, dans les 
prairies situées à leur pied. Toute cette contrée ne reçoit 
12. 


172 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


donc le soleil que très-tard , mais, depuis midi jusqu’au 
soir, il y darde continuellement ses rayons. A l’ouest seu- 
lement on a vue sur la vallée que j'habite et les monta- 
nes situées à l’est, mais qui sont bien moins élevées. À 
l’est, j'ai remarqué que la Faune des Alpes offrait des es- 
pèces de contrées moins élevées qu’à l’ouest où le soleil 
domine les monts et les vallées dès le grand matin. Ainsi, 
je n’y ai jamais rencontré Delius et Amathusia que je 
prends toujours à l’ouest. Phicomone est aussi plus fré- 
quent à l’ouest qu’à l’est où il ne paraît que rarement; 
tandis qu'à l’est, déjà au bas des premiers pâturages, 
c’est-à-dire presque dans la vallée même se présente Sa- 
tyrion , CEme, etc. , qu’on ne trouve à l’ouest qu’à une 
élévation presqne double. C’est ainsi qu’à lPest je n’ai 
pris qu’une seule Amathusia et encore était-ce dans la 
vallée ; et dans l’été de 1831, à l’ouest, à une élévation 
de moitié plus considérable , j’ai pris, sur une place en- 
tourée d'arbres, quantité d'individus de cette espèce et 
presque tous étaient de grande taille. Je serais disposé 
à en conclure que, dans des endroits considérés isolément, 
l'exposition vers l’est où l’ouest n’a pas d'influence et 
que d’autres causes contribuent à l’apparition des Lé- 
pidoptères; cependant, nous manquons encore de don- 
nées, pour affirmer quelque chose à ce sujet. Je ré- 
pète qu’à l’ouest je prends vers neuf heures du matin de 
très-belles espèces, tandis qu’à l’est le soleil n’a pas en- 
core pu arriver. Mais, si la vallée était plus large, si le 
soleil pouvait également pénétrer partout, je ne crois 
pas que la situation vers l’est ou l’ouest, le nord ou Île 
sud aurait quelque influence. 


REVUE ENTOMOLOGGIQUE. 199 


Quelles sont les espèces de Lépidoptères propres aux 
Alpes , et à quelle hauteur les prend-on ? 

Je ferai ici une division que je ne me rappelle pas avoir 
vue nulle part. 

1° Lépidopières qui se tiennent au-dessous de la ré- 
gion des arbres, et qui ne la dépassent pas. J'entends 
par région des arbres, celle où croissent encore l’érable, 
le bouleau, ie sorbier (Pinus larix) et le sapin ordi- 
naire (Pinus abies). 

2° Lépidopières qui dépassent la région des arbres , et 
même les endroits où le sapin ordinaire peut encore 
croître. | 

Je rapporte à la première division, Pap. Thore, 
Amathusia, Merope, Pharte, Melampus, Cassiope, 
Pyrrha, OEme, Stygne, Euryale, Satyrion, Delius, 
Mnemosyne, Lithos, aurita ; Geom. alpinata. 

Et à la seconde division, Pap. Pales, Aello, Alecto , 
Pronoë, Gorge, Manto, Tindarus, Pheretes, or- 
bitulus, Callidice, Phicomone, Palæno; Zyg. exu- 
lans; Lith. ramosa. Hep. Ganna; Bomb. planta- 
ginis; Noct. ocellina, graminis; Gcom. alpinata ; 
je doute encore de Cynthia. Telles sont les espèces que 
j'appelle alpines proprement dites. 

Il est difficile d'établir une donnée certaine sur l’élé- 
vation à laquelle apparaît l’une ou l’autre de ces espèces; 
elle varie suivant les localités. 


À quelle élévation commence la véritable Faune des 
Alpes ? 
Je réponds encore que tout dépend des localités. 


174 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Ainsi, par exemple, à Haslila Faune des Alpes commence 
à environ 3000 pieds au-dessus de la Méditerranée, 
tandis que dans nos environs il faut gravir au moins une 
élévation de 4000 pieds et la Faune s'étend encore beau- 
coup plus haut jusqu’à la région de la neige éternelle où se 
plaisent Callidice et Phicomone; Aello semble aussi 
aimer le voisinage de la neige et de la glace. 

Mais je demanderai que peut-on opposer à la Faune 
des Alpes? Des Papillons des vallées? mais lesquels ? 
Urticæ se trouve encore sur les glaciers les plus élevés. 
Phicomone et Lo là où les arbres ne viennent plus, ainsi 
que Pyrrha, CEme, Fharte, Melampus, Ligea, Ga- 
lathea, Adippe, Medusa , Thore, Amathusia, Euphro- 
syne et Ino. J'ai pris Bomb. quercus et Caja sur les 
Alpes les plus hautes; Sph. lineata sur des montagnes 
irès-élevées; Cardui, Athalanta dans la vallée que 
j'habite, et à une très-grande élévation ainsi qu’Ama- 
thusia et cela en grand nombre. 

Les espèces des vallées sont, à peu d’exception près, 
toujours plus petites. Machaon et Podalirius y ont une 
taille beaucoup moindre; Jo est toujours aussi moins 
grand dans Îes montagnes. | 

J’ignore s’il est parmi les Bombyx et les Voctuelles 
des espèces particulières aux Alpes. Bomb. plantaginis, 
Noct. graminis et occellina se trouvent sar les Alpes les 
plus élevées où le sapin ne vient plus que rabougri. Je 
ne sais si ces espèces sont aussi dans les vallées, je ne 
les y ai du moins jamais prises. Je pense qu'il y a des 
Noctuelles particulières aux Alpes mais elle ne sont pas 
encore connues et différentes circonstances contribuent 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 179 


à rendre leur découverte difficile, Qui voudrait, par 
exemple , rester le soir jusqu’à neuf ou dix heures, et 
même plus tard, sur ces Alpes élevées , froides et toutes 
humides de rosée ? Si je reste encore quelque temps ici 
je consacrerai néanmoins plusieurs nuits à cette chasse. 
Combien n'est-il pas difficile de trouver les chenilles ? 
On ne connaît même pas encore toutes les chenilles des 
Papillons diurnes des Alpes (1). 

Je possède une Plusia qui me paraît nouvelle. J’ai 
aussi pris parmi des Amathusia une Noctuelle qui m’est 
encore inconnue et qui se rapproche de Xanthia ou de 


Heliothis. 


Vous me demandez enfin, mon cher ami, si Pap. 
Pales et Arsilache sont la même espèce ou deux espèces 
distinctes ? Plusieurs entomologistes d'Allemagne en font 
trois espèces : Pales, Arsilache et Isis; mais les carac- 
ières distinctifs manquent encore, el je crois que ces 
trois espèces n’en font qu’une. J’ai pris des centaines de 
Pales, à différente élévation , à l’est et à l’ouest, au sud 
et au nord, et les prétendues espèces Arsilache et sis 
se trouvaient parmi eux , à la même époque et en accou- 
plement ; mais jamais je n’ai trouvé deux individus tout-à- 
fait semblables. Sur les montagnes élevées , les femelles 
ont une belle couleur changeante, jamais les mâles. Les 
femelles sont tantôt très-petites, tantôt très-grandes; il 
en est de même des mâles. Leurs caractères ne varient 








(1) Je cherche depuis long-temps la chenille du Pap. Delius. Je 
présume qu'elle vit sur Saxifraga azoides, mais jusqu'à présent mes 


recherches ont été vaines. 


170 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 

pas moins, le noir est quelquefois bien tranché, d’autre- 
fois il est pâle; tantôt continu et tantôt interrompu. 
J’en ai comparé entre eux jusqu’à 150 individus, et, 
au premier abord il semblait qu’il y avait trois espèces; 
mais on trouve des transitions continuelles qui ne per- 
meltent pas de les séparer , et toutes ne sont que la véri- 


table Pales. 


Mon digne ami, M. Hiss, me pardonnera sans doute 
d’avoir publié ces intéressants extraits de sa lettre. 


IL. 


Catalogue des Lépidoptères, y compris les Noctuelles, des 
environs de Hambourg, dans un rayon ‘de quaire lieues, 


communiqué par M. Beské, de 1826 à 1899 (1). 


Papilio. Edusa , H. Herse. (Polysperc honO). 
Artemis. Cardui. (Tithonus , O.)  Argiolus. 
Delia. Athalanta. Galathea.”* Alexis. 
Corythalia. 10. Janira. Argus. 
(Phæbe , O.) Joides. * Polymeda. Ægon. 

Athalia. Antiopa. Megæra. Amyntas. 
Selene. Polychloros. Tullia. Battus. ** 
Euphrosyne. Xanthomelas.  (Davus, O.) Cyllarus. 
Dictynna. Urticæ. Nephele. Hipponoe, ©. 
Latonia. C-album. (Pamphilus , O.) Helle. 
Niobe. Prorsa. * Iphis. Circe. 
Adippe.* Levana. * Arcania. Chryseis. 
Aglaja. Sibylla. ** Arion. * Phlæas. 
Paphia. ris. ** Alcon. Rubi. 
Cratægi. Alcyone. ** Acis. Pruni. 
Sinapis. Semele: Tiresias. Quercus. 


(1) Les espèces suivies d’un astérique sont rares. 


Betulæ, 
Podalirius. * 
Machaon. * 
Brassicæ. 
Rapæ. 
Napi. 
Napeæ , Esp. * 
Daplidice. 
Cardamines. 
Palæno. 
Rhamni. 
Malveæ. 
Fritillum. 
Alveolus. 
Tages. 
Comma. 
Sylvanus. 
Linea. 
Lineola. 
Venula. 
Steropes. 
Sphinx. 
Statices. 
Pruni. 
Ericæ. * 
Trifolii. 
Filipendulæ. 
Crabroniformis. 
Tipuliformis. 
Fusciformis. 
Bombiliformis. 
Asiliformis. 
Stellatarum. 
Nerii (une fois). 
EÉlpenor. 
Porcellus. 
Gal. 
Euphorbieæ. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


Convolvuli, 
Atropos. 
Ligustri. 
Pinastri. 
Tiliæ. 
Ocellata. 
Populi. 
Loniceræ. 
Bombyx. 
Carpini. 
Tau. * 
Vinula. 
Bicuspis, 
Bifida. 
Furcula. 
Fagi. * 
Ziczac. 
Dromedarius, 
Camelina. 
Dictæa. 
Dictæoides. 
Palpina. 
Cossus. 
Æsculi. ** 
Humauli. 
Trepida. 


Griseola. 


Velleda (3 fois). 


Lupulina. 
Hecta. 
Mediella. 
Quadra. 
Luteola. 
Plumbeola. 
Aureola. 
Rubricollis. 
Muscerda. 
Rosea. 


Irrorea. 
Roscida. 
Eborina. 
Jacobæa 
Nuda. 
Pulla, ©. 


Plumella , ©. 
Nitidella , O. 


Calvella, ©. 
Nudella, ©. 
Viciella, O. 
Graminella. 
Monacha. 
Dispar. 


Salicis. 


Chrysorrhæa. 


Auriflua. 
Juglandis. 
Medicaginis. 
Gonostigma. 
Antiqua. 


Anachoreta. 


Anastomosis. 


Reclusa, 
Curtula. 
Bucephala. 
Quercifolia. 
Alnifolia. 
Pini. 
Pruni. * 
Potatoria. 
Trifolii. 
Quercus. 
Spartil. 
Rubi. 
Populi. 
Lanestris. 


Castrensis. 


177 

Neustria. 
Cribrum (1 fois). 
Russula, 
Hebe. * 
Purpurea. 
Dominula. 
Villica. * 
Caja. 
Fuliginosa. 
Menthastri. 
Lubricipeda. 
Urticæ. 
Spinula. 
Falcula. 
Hamula, 
Sicula. 
Lacertula. 
Unguicula, (1 f.) 
Milhauseri. (id.) 
Argentina. (id.) 
Fascelina. 

IWVoctua. 
Leporina. 
Alni (1 fois). 
Psi. 
Tridens. 
Cuspis. 
Auricoma. 
Rumicis. 
Euphorbiæ. 
Aceris. 
Megacephala. 
Aprilina. 
Coryli. * 
Perla. 
Retusa. 
Ferruginago. 
Cr. 


178 


Flavicornis. 


Cœruleocephala. 


Nun-Atrum. 
Pratincola. 
Aquilina. 
Fumosa. 
Suffusa. 
Segetum. 
Corticea. 
Exclamationis. 
Valligera. 
Tritici. . 
Signifera. 
Cursoria.** 
Augur. 
Præcox. 
Cinerea. * 
Tenebrosa. 
Baja. 

Sigma. 
Nigricans. 
Pyrophila. 
Triangulum, O. 
Festiva. 
Plecta. 
Subsequa. 
Pronuba. 
Tragopogonis. 
Pyramidea. 
Venosa. 
Typica. 
Leucophæa. 
C.-nigrum. * 
Fimbria.** 
Saponariæ. * 
Popularis. 
Dentina. 


Capsincola. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 


Cucuba/i. 
Meticulosa. 
Lucipara. 
Gemina. 
Genistæ. 
Achates. 
Remissa. 
Contigua. 
Protea. 
Ligustri. 
Comta. 
Culta. * 
Oleagina. *? 
Oxyacanthæ. 
Runica. 

Chi. 

Ridens. 
Dysodea. 
Advena. 
Hepatica. 


* Plebeja. 


Occulta. 
Herbida. 
Atriplicis. 
Piniperda. 
Chrysographa. 
Fibrosa. * 
Leucostigma. 
Nictitans. 
Ophiogramma. * 
Bicoloria , Bsk. 
Strigilis. 
Testacea. * 
Anceps, H.* 
Cespitis. * 
Præduncula. 
Basilinea. 


Sordida, Bsk. 


Tricuspis. 
Pisi. 
Oleracea. 
Suasa. 
Aliena. 
Chenopodii. 
Graminis. 
Leucographa. 
Bella. * 
Umbrosa. 
Brassicæ. 
Persicariæ. 
Batis. 
Derasa.* 
Libatrix. 
Turca. * 
Lithargyria. 
Albipuncta. 
Conigera. 
Instabilis. 
Brunnea. 
Ypsilon. 
Hotan” 
Stabilis. 
Miniosa. ** 
Gracilis. 
Ambigua. 
Lychnidis. 
Nitida. 
Vaccinii. 
Litura. 
I-intactum. * 
Cubicularis. 
Sepii. 
Ambigua. 
Blanda. 
Virens.* 


Pallens. 


Impura. 
Obsoleta. 
Typhæ. 
Cypriaca. * 
Flavago. 
Rufna, 
Ferruginea. 
Flammeà. 
Trapezina. 
Pyralina. 
Vaccinii. 
Satellitia. 
Citrago. 
Croceago. ? 
Cerago. 
Palleago. * 
Exoleta. * 
Putris. 
Radicea. 
Molochina. 
Cassinia. ** 
Vetusta. 
Conformis. 
Lapidea. 
Rurea. 
Rizolitha. 
Petrificata. 
Combusta. 
Pinastri. 
Abrotani. 
Artemisiæ. 
Lithoxylea. 
Umbratica. 
Lucifuga. 
Asteris. 
Verbasci 
Scrophulariæ. 


Concha (1 fois). 


REVUE ENTOMOLOGIQUE,. 179 


Triplasia. Myrulli. 
Festucæ. Heliaca. * 
Ganima. Dipsacea. 
Tota. Unca. 
Chrysitis. Fuscula. 


Alchymista. **  Sponsa. 
Sulphurea. * Promissa. 
Paula. * Glyphica. 
Fraxini. * Mi. 

Nupta. Lydia (3 fois). 


III. 


Catalogue des Lépidoptères des îles Canaries, d'après M. Bory 
de Saint-Vincent. 


Papilio, 

Machaon, L. 

Cbrysippus, L. Cr. 

SibyUa, Fab., Druri, II, tab. 16, 
fig. 12. 

Calypso, id. tab. 17, fig. 3 à 4. 

Daplidice , L. 

Ædusa , Fabr. 

Scylla. Fabr. Cr., 1, p. 17, tab. 12. 

Cymnis, Cr., IL p. 5, tab. 99. E.F. 

Nov. Sp. 

Chloris, Fabr., Drury, tom. III, 
tab. 30 , fig. 34. 

Rhamni, L. 

Nov. Sp. 

Huntera, Fab., Dr., 1, tab. 15, 
fig. 1. Cr, 1,p..17,tab. 12. 
Cramer l’a reçu de New-York et 

moi de l'ile Bourbon. 

Cardui, L:,Cr., 1,p. 40, tab. 26. 

Urticæ , L. 

Nov. Sp. 

Ægea, Cr. Pap. I, p. 124, tab. 78. 
D. E. 


Athalanta , L: C'est la mème que 
Cr.I,p.132, tab. 84. E.F.are- 
çue de la Chine. 

Vanillæ, Fabr. Cr., III, p. 34, 
tab. 212. A. B. 

Mie Mérian prétend en avoir 
trouvé la chenille à Surinam, sur 
la vanille. J'ai pris le Papillon à 
Ténériffe , à l'Ile-de-France, à l’ile 
Bourbon, où il ny a pas de va- 
nille. 

Sphinx. 

Atropos, L. Cr.[, p.123, tab. 78. 
H. 

Celerio, L. 

Galü, L. 


Zygæna. 
Filipendulæ , Fab. 
Nov. Sp. 

Bombyx. 
Quercus, L. 
Pulchella , Fab. Cr. 

tab.,109. EF. 
Nov. Sp. 


180 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


IV. 


Catalogue des Lépidoptères de la Hongrie jusqu'aux Arpen- 
teuses , communiqué par M. le docteur de Friwaldsky (1). 


Papilio. Polychloros. Megæra. Orbitulus. 
Maturna. Urticæ. Egeria. Eros. 
Artemis. Triangulum. Galathea. Optilete. 
Cinxia. C-album. Leucomelas. Gordius. 
Didyma. Prorsa. Procida. Chryseis. 
Trivia. Levana. . Clotho. Eurybia. 
Phæbe. Limenitis.  Epiphron. Ballus. 
Dictynna. Toutes les espèc. Melampus. Roboris. 
Athalia. Iris. Cassiope. Bæticus. 
Parthenie. Ilia. Psodea. Papilio. 
Lucina. Clytie. Medusa. Podalirius. 
Selene. Proserpina. Eumenis. Machaon. 
Euphrosyne, Hermione. Melas. Polyxena. 
Dia. Briseis. Medea. Apollo. 
Hecate. Semele. Ligea. Mnemosyne. 
Ino. Arethusa. Pronoë. Cratæpgi. 
Daphne. Allionia. Tyndarus. Brassicæ. 
Lathonia. Statilinus. Paniphilus. Napeæ. 
Niobe. Phædra. Fphis. Sinapis. 
Adippe. Tithonus. OEdipus. Bellidice. 
Aglaja. Clymene. Arcanius. Daplidice. 
Cleodoxa. Roxelana. Leander. Cardamines. 
Pephia. Janira. Lycæna. Edusa. 
Valesina. Eudora. Toutes les espè- Myrmidone. 
Pandora. Hyperanthus. ces, excepté les Chrysotheme. 
Cardui. Dejanira. suivantes : Phicomone. 
Atalanta. Hiera. Erebus. Hyale. 

Jo. Maæra. Lysimon. Helice. 
W-album. Adrasta. Pheretes. Rhamni. 





(1) Ils est toutefois à observer que ce catalogue m'a été communi- 
qué il y a déjà plusieurs années, et que depuis on a certainement 
découvert de nouvelles espèces. 


Celtis. 

Hesperia. 
Toutes les espè- 

ces , excepté les 

suivantes : 
Tessellum. 
Proto. 
Sertorius. 
Eucrate. 
Pumilio. 
Sylvius. 

Chimeæra. 
Pumila. 
Appendiculata. 

Atychia. 
Pruni. 

Vitis. 
Globulariæ. 
Statices. 

Zy gœna. 
Minos. 
Pluto. 

Brizeæ. 
Scabiosæ. 
Achilleæ. 
Punctum. 
Cynaræ. 
Meliloti. 
Trifolii. 
Loniceræ. 
Filipendulæ. 
Transalpina. 
Medicaginis. 
Peucedani. 
Ephialtes. 
Trigonella. 
Onobrychis. 
Læta. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


S'yntomis. 
Phegea. 
Thyris. 
Fenestrina. 
Sesia. 
La plupart des 
espèces. 
Macroglossa. 
Fuciformis. 
Stellatarum. 
OEnotheræ. 
Sphinx. 
Neri. 
Celerio. 
Elpenor. 
Porcellus. 
Lineata. 
Galii. 
Euphorbiæ. 
Dahli. 
Convolvuli. 
Ligustri. 
Atropos. 
Tiliæ. 
Ocellata. 
Populi. 
Quercus. 
Saturnia. 
Pyri. 
Spini. 
Carpini. 
Cæcigena. 
Aglia. 
Tau. 
Harpyia. 
Ulmi. 
Fagi. 
Milhauseri, 


Vinula. 
Bicuspis. 
Bifida, 
Furcula. 
Notodonta. 
Tritophus. 
Ziczac. 
Camelina. 
Dictæa. 
Argentina. 
Palpina. 
Plumigera. 
Bicolora. 
Chonia. 
Querna. 
Trepida. 
Cossus. 


. Ligniperda. 


Cæstrum. 
Pantherinus. 
Arundinis. 
Æsculi. 
Hepiolus. 
Humuli. 
Carnus. 
Sylvinus. 
Lupulinus. 
Hectus. 
Phycis. 
Boleti 
Anthracina. 
Lithosia. 
Quadra. 
Griseola. 
Complana. 
Cäniola. 
Gilveola 


Luteola. 


181 


Aureola. 
Rubricollis. 
Muscerda. 
Rosea. 
Irrorea. 
Roscida. 
Eborina, 
Jacobæa. 
Ancilla. 
Punctata. 
Psyche. 
Plumella. 
Nitidella. 
Bombycella. 
Calvella. 
Politella. 
Hirsutella. 
Musiella. 
Plumifera. 
Apiformis. 
Viciella, 
Villosella. 
Graminella. 
Liparis. 
Toutes les espè- 
ces, excepté : 
Detrita. 
Orgya. 
Toutes les espè- 
ces, excepté les 
suivantes : 
Abietis. 
Antiquoides. 
Selenitica. 
Pygœra. 
Toutes les espè- 
ces, excepté: 
Timon. 


192 


Gastropacha. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Euphorbiæ. 


Toutes les espè- Euphrasiæ. 


ces , excepté les Aceris. 


suivantes : 
Populifolia 
Ilicifolia. 
Loti. 
Franconica. 
Pityocampa. 

Eyprepia. 
Pulchra. 
Grammica. 
Russula. 
Plantaginis. 
Dominula. 
Hera. 
Purpurea. 
Aulica. 
Matronula. 
Villica. 
Caja. 
Hebe. 
Casta. 
Maculosa. 
Parasita. 
Fuliginosa. 
Mendica. 
Menthastri. 
Urticæ. 
Lubricipeda. 
INoctua. 

Leporina. 
Alni. 
Psi. 
Tridens. 
Menianthidis. 
Auricoma. 


Rumicis, 


Megacephala. 
Orion. 
Coryli. 
Geographica. 
Glandifera. 
Perla. 
Spoliatricula. 
Receptricula. 


Fraudatricula. 


Raptricula. 
Deceptricula. 
Ambusta. 
Retusa. 
Subtusa. 

Oo. 
Xanthoceros. 
Ruficollis. 
Diluta 
Fluctuosa. 
Octogesima. 
Flavicornis. 
Saliceti. 


Scoriacea. 


Caœruleocephala. 


Cincta. 
Trimacula. 
Tersa. 
Gothica. 
Vitta. 
Fritici. 
Aquilina. 
Fumosa. 
Obelisca. 
Ruris. 


Saucia. 


Suffusa. 
Segetum, 


Corticea. 


Exclamationis. 


Valligera. 
Crassa, 
Forcipula. 
Signifera. 
Tenebrosa. 
Lutulenta. 
Fimbriola. 
Fugax. 
Renigera. 
Pyrophila. 
Latens. 
Flammatra. 
Lucipeta. 
Ravida. 
Augur. 
Brunnea. 
Depuncta. 
Triangulum. 
Tristigma. 
Polygona. 
C-nigrum. 
Plecta. 
Subsequa. 
Comes. 
Linogrisea. 
Pronuba. 
Fimbria. 
Tragopogiuis. 
Tetra. 
Jaivida. 
Cinnamomea. 
Pyramidea. 
Maura. 
Typica. 


Saponariæ. 
Popularis, 
Leucophæa. 
Dentina. 
Carpophaga. 
Capsincola. 
Cucubali. 
Pteridis. 
Amethystina. 
Meticulosa. 
Lucipara. 
Satura. 
Fovea. 
Gemina 
Genistæ. 
Æruginea. 
Convergens. 
Distans. 
Protea. 
Ligustri, 
Adulatrix 
Conspersa. 
Albimacula. 
Culta. 
Oleagina- 
Orbiculosa. 
Oxyacanthæ. 
Bimaculosa. 
Aprilina. 
Chi. 

Serena. 
Dysodea. 
Filigramma. 
Coesia. 
Polymita. 
Nigrocincta. 
Advena. 
Nebulosa. 


Prospicua. 
Texta. 
Atriplicis. 
Præcox. 
Nictitans. 
Leucostigma. 
Didyma. 
Ophiogramma. 
Suffuruncula. 
Latruncula. 
Strigilis. 
Testacea. 
Basilinea. 
Infesta. 
Cespitis. 
Oleracea. . 
Suasa. 
Abjecta. 
Chenopodii. 
Albicolon. 
Brassicæ. 
Persicariæ, 
Batis. 
Thalictri. 
Libatrix. 
Acetosellæ. 
Turca. 
Lithargiria. 
Albipuncta. 
Xantographa. 
Neglecta. 
Cœcimacula. 
Enstabilis. 
Munda. 
Ypsilon. 
Lota. 
Macilenta. 
Gracilis. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Stabilis. 
Miniosa. 
Cruda. 
Lævis. 
Nitida. 
Humilis. 
Litura. 
Glarosa. 
Cubicularis, 
Lenta. 
Superstes. 
Ambigua. 
Blanda. 
Alsines. 
Respersa. 
Virens. 
Trilinea. 
Iners. 
Nervosa. 
Musculosa. 
Pallens. 
Impura. 
Obsoleta. 
Comma. 
L-album. 
Micacea. 
Flavago. 
Luteago. 
Echii. 
Ochroleuca. 
Rufina. 
Ferruginea. 
Evidens. 
Vitellina. 
Citrago. 
Croceago. 
Aurago. 
Sulphurago. 


Cerago 
Gilvago. 
Palleago. 
Abluta. 
Trapezina. 
Diffinis. 
Affinis. 
Pyralina. 
Rubricosa. 
Rubiginea. 
Vaccinii. 
Implicita. 
Erythrocephala. 
Glabra. 
Silene. 
Satellitia. 
Serotina. 
Dolosa. 
Vetusta. 
Exoleta. 
Rhizolitha. 
Conspicillaris. 
Putris. 
Rurea. 
Hepatica, 
Polyodon. 
Lateritia. 
Lithoxylea. 
Petrorhiza. 
Pulla. 
Cassinia. 
Nubeculosa. 
Pinastri 
Hyperici. 
Perspicillaris. 
Radiosa. 
Antirrhini, 


Linariæ, 


Opalina. 
Delphinii 
Absynthii. 
ÂArtenrisiæ. 
Tanaceti. 
Santonici. 
Umbratica. 
Chamomillæ. 
Chrysanthemi. 
Lactucæ. 
Lucifuga. 
Verbasci. 
Scrophulariæ. 
Triplasiæ. 
UÜrticæ. 
Asclepiadis. 
Consona. 
Modesta. 
1llustris. 
Deaurata. 
Moneta. 
Festucæ. 
Chrysitis. 
Circumflexa. 
Gamma. 
Interrogationis. 
Heliaca. 
Cardui. 
Ononis. 
Dipsacea. 
Scutosa. 
Peltigera. 
Armigera. 
Marginata. 
Purpurites. 
Solaris. 
Luctuosa. 


Sulphurea. 


194 


Unca. Infida. 
Argentula. Lusoria. 
Fuscula. Ludicra. 
Candidula. Craccæ. 
Parva. Lunaris. 
Paula. Pastinum. 
Ænea. Limosa. 
Purpurina. Jucunda. 
Communimacula. Leucomelas. 
Flavida. Alchymista. 
Amæna. Fraxini. 
Inameæna. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Elocata. Hymenæa. 
Nupta. Parthenias. 
Dilecia. Notha. 
Sponsa. Puella. 
Promissa. Glyphica. 
Electa. Triquetra. 
Nymphea. Mi. 
Conversa. Spinula. 
Agamos. Sicula. 
Paranympha. Hamula. 
Nymphagoga. Falcula. 


Ve 


Catalogue des Lépidoptères trouvés dans le gouvernement 
d'Orenbourg, et mentionnés par M. Lemechin, avec l’épo- 


que de leur apparition. 
= Laolid: ÿ 
Pap Dap ee voi Ole 
sin de Paphia. 
— Aglaja. 
— OEnone. 


— Rumina. 


Le 26 juillet, près 
de la ville de 


Pap. Aceris, le 18 mai, près du 


village d'Usolm. 

Mnemosyne, le 21 mai, très- 
fréquent, près d'Askuly, 
sur la Volga. 


— Parope. 
— Leucothoe. 
— Jris. 

— Podalirius. 
— Venilia. 
— Machaon. 
— Aonis. 

—— Mineus. 


Sph. Creusa. 


Le 12 mai, près du 
village 
dulina, pays des 
Tschumaschen. 


Populi, le 22 mai, près de Sa- 


mara. 


Murom. EE 

Le 27 avril, près — Apollo. 
de Sibirsk (sur — Clio. 

la Volga). — Proteus. 


de Bai- — Villica. 


— Aulica. 


ME 


Phalæna Caja. 


— Plantaginis. 


Le 21 juin, près du 
village d'Achmat. 


Le 23 mai, sur 
des orties, près 
du village d’As- 


vulga. 


Lepidoptera Livoniæ, auctore C.H.G,Sodoffsry, extrait du Bul- 
letin de la Société impériale des naturalistes de Moscou. 1529. 


Melitæa. 
Maturna. 
Artemis, 


Cinxia. 


Didynna. Selene. 

Athalia. Euphrosyne. 
Argynnis. Dia. 

Aphirape. Pales. 


Ino. 
Latonia. 
Niobe. 
Adippe. 


Aglaja. 
Laodice. 
Paphia. 
V’anessa. 
Cardui. 
Athalanta. 
Lo. 
Antiope. 
Polychloros. 
Xantomelas. 
Urticæ. 
C. album. 
Prorsa. 
Limenitis. 
Populi. 
Apatura. 
ris. 
Ilia. 


Hipparchia. 


Semele. 
Norna. 
Janira. 
Eudora. 
Hyperanthus. 
Dejanira. 
Maæra. 
Ligea. 
Davus. 
Pamphilus. 
Iphis. 
Hero. 
Lycæna. 
Arion. 
Acis. 
Argiolus. 
Argus. 
Icarius. 
Alexis. 


TOME Il. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Agestis. 
Optilete. 
Argus. 
Oegon. 
Hylas. 
Hipponoë. 
Chryseis. 
Virgaureæ. 
Phlæas. 
Rubi. 
Quercus. 
Ilicis. 
Pruni. 
Betulæ. 
Papilio. 
Machaon. 
Pontia. 
Cratægi. 
Brassicæ. 
Rapæ. 
Napi. 
Daplidice. 
Cardamines. 
Sinapis. 
Colias. 
Hyale. 
Palæno. 
Rhamni. 


Zy gæna. 


Meliloti. 
Loniceræ. 


Filipendulæ. 


Hesperia. 


Fritillum, 
Alveolus. 
Paniseus. 
Sylvius. 


Comma, 


Sylvanus. 
Linea. 
Lineola. 
Atychia. 
Statices. 
Sesia. 
Apiformis. 
Sphecif. 
Hylacif. 
Culicif. 
Tipulif. 


Macroglossa. 


Fuciformis. 
Stellatarum. 
Deilephila. 
Elpenor. 
Porcellus. 
Galii. 
Sphinx. 
Pinastri. 
Convolvuli. 
Ligustri. 
Smerinthus. 
Ocellata. 
Populi. 
Bombyx. 
Carpini. 
Tau. 
Versicolora. 
Vinula. 
Erminea. 
Furcula. 
Fagi. 
Ziczac. 
Droniedarius. 
Camelina. 
Dictæa. 


Palpina. 


189 


Bicolora. 
Cossus. 
Ligniperda. 
Hepiolus. 
Humuli. 
Velleda. 
Hectus. 
Phycis. 
Mediella. 
Lithosia. 
Griseola. 
Complana. 
Luteola. 
Muscerda. 
Rosea. 
Irrorea. 
Eborina. 
Jacobæa. 
Psyche. 
Nitidella. 
Graminella. 
Bombyx. 
Monacha. 
Salicis. 
Chrysorrhæa. 
Auriflua. 
Padibunda. 
Fascelina. 
Coryli. 
Gonostigma. 
Antiqua. 
Anastomosis. 
Reclusa. 
Anachoreta. 
Bucephala. 
Populifolia. 
Quercifolia. 
Pini. 


19 


186 


Potatoria. 
Quercus. 
Dumeti. 
Populi. 
Cratægi. 
Neustria. 
Cribrum. 
Pulchra. 
Grammica. 
Russula. 
Plantaginis. 
Dominula. 
Purpurea. 
Matronula. 
Villica. 
Caja. 
Fuliginosa. 
Mendica. 
Menthastri. 
Urticæ. 
Lubricipeda. 
Noctua. 
Leporina. 
Aceris. 
Megacephala. 
Or. 
Alni. 
Ligustri. 
Psi. 
Tridens. 
Menyanthidis. 
Auricoma. 
Rumicis. 
Retusa. 
Bipuncta. 
Flavicornis. 
Saliceti. 


Ceruleocephala. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Exclamationis. 
Valligera. 
Crassa. 
Cursoria. 
Tenebrosa. 
Pyrophila. 
Augur. 
Brunnea. 
Dahlii. 
Gothica. 
C-nigrum. 
Triangulum. 
Pronuba. 
Tragopogonis. 
Typica. 
Saponariæ. 
Capsincola. 
Cucubali. 
Popularis. 
Dentina. 
Satura. 
Thalassina. 
Gemina. 
Genistæ. 
Contigua. 
Lucipara. 
Comta. 
Albimacula. 
Oxyacanthæ. 
Chi. 

Advena. 
Tincta. 
Nebulosa. 
Occulta. 
Herbida. 
Atriplicis. 
Porphyrea. 
Graminis. 


Piniperda. 
Didyma. 
Furuncula. 
Latruncula. 
Strigilis. 
Basilinea. 
Cespitis. 
Pisi. 
Oleracea. 
Suasa. 
Chenopodui. 
Albicolon. 
Brassicæ. 
Persicariæ. 
Libatrix. 
Populeti. 
Morpheus. 
Cubicularis. 
Virens. 
Pallens. 
Obsoleta. 
Cerago. 
Trapezina. 
Rubricosa. 
Satellitia. 
Vetusta. 
Solidaginis. 
Conformis. 
Rizolitha. 
Petrificata. 
Rurea, 
Polyodon. 
Lateritia. 
Pinas'ri. 
Delphinii. 
Abrotani. 
Absynthii. 
Artemisiæ. 


Triplasiæ. 
Urticæ. 
Festucæ. 
Chrysitis. 
Iota. 
Gamma. 
Interrogationis. 
Dipsacea. 
Sulphurea. 
Unca. 
Argentula. 
Fuscula. 
Candidula. 
Fraxini. 
Nupta. 
Sponsa. 
Pacta. 
Parthenias. 
Glyphica. 
Mi. à 
Geometra. 
Falcula. 
Flexularia. 
Lacertula. 
Natatoria. 
Lituraria. 
Signaria. 
Alternaria. 
Emarginaria. 
Dolabraria. 
Cratægata. 
Prunaria. 
Syringaria. 
Illustraria. 
Dentaria. 
Alniaria. 
Sambucaria. 


Fasciaria, 


Vernaria. 
Papilionaria. 
Viridata. 
Æruginaria. 
Putataria. 
Bupleuraria. 
Æstivaria. 
Purpuraria. 
Vespertaria. 
Petraria. 
Elinguaria. 
Pennaria. 
Obscurata. 
Punctulata. 
Carbonaria. 
Cinctaria. 
Crepuscularia. 
Roboraria. 
Consortaria. 
Repandaria. 
Betularia. 
Hirtaria. 
Pilosaria. 
Hepararia. 
Pinetaria. 
Auroraria. 
Piniaria. 
Atomaria. 
Immorata. 
VWavaria. 
Palveraria. 
Progemmaria. 
Defoliaria. 
Juniperata. 
Pusaria. 
Exanthemaria. 
Strigillaria, 
Punctaria. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


Orbicularia. 
Trilinearia. 
Cchrearia. 
Rubricaria. 
Albulata. 
Sylvata. 
Elutata. 
Luteata. 
Brumata. 
Dilutata. 
Lobulata. 
Candidata. 
Sylvestrata. 
Hexapterata. 
Rivulata. 
Viretata. 
Centaureata. 
Riguata. 
Undulata. 
Bilineata. 
Lignata. 
Vitalbata. 
Dubitata. 
Cervinaria. 
Mensuraria. 
Sororiata. 
Rectangulata. 
Absynthiata. 
Sobrinata. 
Succenturiata. 
Disparata. 
Minutata. 
Venosata. 
Optata. 


Quadrifasciata. 


Ferrugaria. 
Ligustraria. 
Ocellata. 


Galiata. 
Populata. 
Chenopodiata. 
Achatinata. 
Pyropata. 
Pyraliata. 
Russata. 
Prunata. 
Ruptata. 
Montanata. 
Alchemillata. 
Hastata. 
Fluctuata. 
Rubiginata. 
Sinuata. 
Albicillata. 
Marginata. 
Melanaria. 
Grossulariata. 
Ulmaria. 
Temerata. 
Chærophyllata. 
Niveata. 
Dealbata. 
Vibicaria. 
Aversata. 
Remutaria. 
Immutaria. 
Decoraria. 
Ornataria. 
Incanataria. 
Scutularia. 
Microptera. 
D'après Hubner. 
Pyralis. 
Tentaculalis. 
Proboscidalis. 
Achaialis, 


187 


Rostralis. 
Pinguinalis. 
Leucophæal. 
Fuscal. 
Umbral. 
Nubital. 
Erucal. 
Elutal. 
Sambucal. 
Cineral. 
Hyalinal. 
Vertical. 
Urtical. 
Forfical. 
Sericeal. 
Instital. 
Literal. 
Lemnal. 
Stratiotal. 
Potamogal. 
Nymphæal. 
Farinal. 
Nitidal. 
Sanguinal. 
Purpural. 
Puniceal. 
Sordidal. 
Centonal. 
Palliolal. 
Cingulal. 
Anguinal. 
Guttal. 
Tortrix. 
Degenerana. 
Salicana. 
Cortic. 
Varieg. 
Cuper. 


188 


Comit. 
Coryl. 
Walbomi, 
Nær. 
Muscul. 
Triquetr. 
Metallic. 
Cespit. 
Conch. 
Charpenter. 


Rig. (Sodoffsky.) 


Falc. 
Cren. 
Angust. 
Zachana. 
Siculana. 
Harpana. 
Monetul. 
Aspidisc. 
Ornat. 
Pomon, 
Ocell. 
Tibial. 
Profund. 
Ferrug. 
Rosit. 
Pinet. 
Luna. 
Montan. 
Sorbi. 
Fab. 
Text. 
Acer. 
Cratæg. 
Oxyacanth, 
Pyrastr, 
Character. 


Pectin. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Ochre. 
Ruster. 
Penzi. 
Vired. 
Clor. 
Prasin. 
Prat. 
Forscal. 
Compar. 
Livon. n. sp. 
Consimel. 
Sarept. 
Strig. 
Lechi. 
Hartmann. 
Badi. 
Ros. 
Angust. 
Holmi. 
Tinea. 
Conchella. 
Aquilella. 
Culmella. 
Mellionella. 
Selas. 
Inquinat. 
Pascu. 
Dumet. 
Prat. 
Fulgid. 
Alpin. 
Hortu. 
Stramin. 
Cespit. 
Exsolet. 
Ahen. 
Perl. 


Orichalc. n. sp. 


Cratæg. 
Colon. 
Tribun. 
Crypt. 
Crist. 
Elut. 
Dilut. 
Janthin. 
Spadic. 
Lot. 
Avellan. 
Character. 
Ann. 
Segn. 
Harp. 
Mucron. 
Asper. 
Ardeli. 
Prun. 
Hesperid. 
Ciat. 

Gil. 

Api. 
Verbasc. 
Sign. 
Puell. 
Asiat. 
Blatt. 
Pedisseq. 
Terr. 
Cbscur. 
Cognago. 
Conscript. 
Mendic. 
Leucat. 
Riga. n. 5p. 
Chenop. 
Asin. 


Rhomb. 
Semicost. 
Bicost. 
Geer._ 
Panzer. 
Knorr. 
Atri. 

Tign. 
Senul. 

Stip. 

Rup. 
Sparmann. 
Gran. 
Melagripen. 
Rhengit. 
Min. 
Spastifoli: 
Retulie. 
Rustic. 
Pygmeæ. 
Godart. 
Cydoni. 
Anatipen. 
Cygnipen 
Oditipen. 
Ornatipen, 
Struthiopen. 


: Upumen. 


A lucita. 
Pentadactyla. 
Leucodactyla. 
Microdact. 
Trichodact. 
Acanthodact. 
Rhododact. 
Ochrodact. 
Pulodact. 
Pterodact. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 189 


MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. 





MÉMOIRE sur le genre AMARA, par CurisToPHE 


Zimmermann, trad. de l'allemand par G. SILBERMANN. 


Les insectes connus parmi les entomologistes moder- 
nes sous le nom d’Amara, appartiennent à la grande 
division des Carabiques, établie et décrite par M. Dejean, 
dans son Spécies général des Coléoptères. Les Amares 
sont très-bien placées parmi les Féronies, car elles sont 
très-voisines des genres Pœcilus et Zabrus, et cepen- 
dant elles doivent être distinguées de ces deux genres 
et former une famille particulière. Sans m’étendre sur 
le système que l’entomologiste français a suivi, et même 
sans m’arrêter à la place qu’il a assignée aux Amares, je 
vais essayer, dans ce mémoire , de déterminer plus exac- 
tement la caractéristique de ces insectes et de faire res- 
sortir quelques particularités qui ne seront pas sans 
intérêt pour les entomologistes, et qui leur serviront à 
reconnaître les espèces. Malgré les ouvrages de Latreille 
et de Dejean , on n’a pas encore su circonscrire exacte- 
ment les Amares , et on a confondu avec elles des insec- 

TOME 11. 14 


190 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


tes qui, s’ils ont en général quelque analogie extérieure 
avec les Amares, n’en doivent pas moins être distraits. 
Mais avec l'incertitude qui règne encore dans les systèmes 
actuels, de pareilles erreurs ue pouvaient pas toujours 
être évitées. 

D’après les tableaux synoptiques des Carabides que 
j'ai formés sur de grandes collections, je suis en état 
d'établir les caractères suivans, à l’aide desquels per- 
sonne ne pourra méconnaître ceux qui apparliennent 
aux Amares. Les Amaroïdes sont : 

CaraginæÆ (1) occipite non coarctato ; labro antice 
leviter emarginato ; mandibulis brevibus, validis ; 
lingula membranacea ; palpis filiformibus, æqualibus, 
articulo ultimo oblongo-ovali; elytris corpus posterius 
omnino tegentibus, postice elongato-acuminatis, supra 
distincte striatis ; abdominis utriusque sexus segmentis 
sex ; tibiis anticis intus distincte emarginatis, apice 
bicalcaratis ; tarsorum anticorum articulis tribus pri- 
mis maris dilatatis, triangularibus aut cordiformibus ; 
unguiculis intus non denticutatis. 


Caractères généraux. 


Les Amaroïdes ont la tête courte, arrondie postérieu- 
rement , non rétrécie en forme de cou; la lèvre est pres- 
que carrée ,.le bord antérieur n’est jamais découpé droit, 





(1) Carabides, au pluriel Carabidæ, nom patronymique de Carabus. 
J'adopte de même, avec les entomologistes anglais, les dénominations 
de Cicindelidæ, Dyticidæ, etc., par analogie avec Romulidæ, Iliade, 
Maæonideæ (de Romulus, Ilium, Mœania), et tous ces noms sont du genre 


masculin. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 101 


mais toujours plus ou moins évasé; mandibules fortes ; 
au milieu de l’échancrure du menton, une dent appa- 
rente, simple ou bifide; languette coriacée avec des 
paraglosses membraneux ; palpes filiformes, dont le 
dernier article forme un ovale allongé; élytres striées, 
sans points, acuminées postérieurement ou légèrement 
arrondies , non tronquées ; abdomen composé de six seg- 
mens. Les pattes sont plus souvent courtes que longues; 
toutes les jambes armées de deux épines à leur extré- 
mité; les jambes antérieures fortement échancrées entre 
ces deux épines; crochets des tarses lisses, sans épines ; 
les trois premiers articles des tarses sont dilatés dans le 
mâle , triangulaires ou cordiformes; en dessous ils sont 
revêtus d’un duvet, 


Observation. I sera facile de distinguer, d’après ces 
caractères généraux , les Amaroïdes de toutes les autres 
Carabides. Mais comme la dilaiation des articles anté- 
rieurs des tarses est un caractère essentiel dans les Cara- 
bides, et qu’elle n’est particulière qu’aux mâles, on 
pourrait, dans cerlains cas du moins, être embarrassé 
pour déterminer une femelle. Il faut alors avoir recours 
à d’autres caractères, qui sont également indiqués dans 
ce qui précède, mais dont les rapports mutuels ne peu- 


vent être développés que dans un tableau général des 
Carabides. 


Description générale. 
€ 


Le corps des Amaroïdes est, dans ses parties, identi- 
que avec celui de la plupart des autres petits Garabides, 


14. 


102 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


mais il en diffère plus ou moins par la forme. En géné- 
ral , il est allongé, ou convexe , ou déprimé ; dans quel- 
ques groupes , il se rapproche des gros et lourds Zabrus, 
dans d’autres des sveltes Pæcilus. Sa taille est, en gé- 
néral, moyenne. Il ne dépasse pas six lignes de longueur, 
mais aussi il n’a guère moins de deux lignes. La couleur 
est presque toujours d’un métallique foncé , tantôt vert, 
bleu, noir, tantôt brun , rouge de brique ou jaune. 

La tête est plus ou moins saillante ; tantôt grande, 
tantôt petite; souvent assez arrondie, souvent triangu- 
laire, plus ou moins convexe. Sa position est presque 
horizontale, cependant elle peut s’abaisser. Le crâne est 
très-dur , corné (1), chauve, plus ou moins lisse et poli. 
Le chaperon est plus large que long , rétréci antérieure- 
ment, postérieurement toujours distinctement séparé 
du front par une ligne transversale, tronqué devant, 
mais le plus souvent échancré ; aux deux angles antérieurs 
est un point couvert de poils. Des deux côtés du front 
est un petit enfoncement de forme allongée et souvent 
très-profond. L’arrière-tête et le col (2) sont postérieu- 
rement arrondis en forme de globule, jamais rétrécis en 
forme de cou, le plus souvent fortement emboités sous le 
corselet. Le larynx présente au milieu une courte rai- 


(1) Voyez sur la substance cornée ou coriacée du corps des insectes 
le mémoire remarquable de M. Odier , inséré dans les Mém. de la Soc. 
d’hist. nat. de Paris, 1823, 1.1, p. 29, sous le titre de Mém. sur la 
composition chimique des parties cornées des insectes. 

(2) Le col (collare) est, dans les Carabides, un appendice séparé de 
l'arrière-tête par une ligne transversale ordinairement enfoncée , et au- 
quel sont attachés les muscles de la tête. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 199 


nure. À côté des yeux sont toujours deux points couverts 
de poils. Les yeux eux-mêmes sont plus souvent petits 
que grands, de forme circulaire, plus ou moins con- 
vexes. La lèvre est carrée , jamais découpée droit devant, 
toujours un peu échancrée et munie de deux angles an- 
térieurs légèrement arrondis; au bord antérieur sont six 
points soyeux.- Les mandibules sont courtes et ne dépas- 
sent que très-peu la lèvre, mais elles sont fortes, ordi- 
nairement peu tranchantes, recourbées à lextrémité, 
munies d’une petite dent à leur base. Les mâchoires se 
terminent par une dent aiguë, recourbée intérieurement. 
Les palpes sont filiformes, de longueur moyenne, le 
dernier article ovalaire, allongé, à-peu-près aussi long 
que l’article précédent , plus ou moins tronqués devant, 
mais toujours légèrement. Le menton est large , rétréci 
antérieurement et fortement échancré; au milieu de l’é- 
chancrure est toujours une dent très-apparente , tantôt 
simple, tantôt bifide à l’extrémité; à la base de cette 
dent on remarque deux points soyeux. La languette est 
de longueur moyenne, extérieurement coriacée, tron- 
quée devant et très-légèrement échancrée, munie de deux 
soies ; les paraglosses ne dépassent pas la languette, ils 
sont étroits et membraneux. Les antennes sont filiformes 
et n’atteignent pas la moitié de la longueur du corps; 
l’article basilaire est plus épais que les autres, cylindri- 
que, marqué en haut d’un point soyeux; le deuxième 
article est irès-court et presque obconique; à sa base 
il y a aussi un point soyeux; le troisième est le plus long 
de tous, presque obconique; les autres sont , pris isolé- 
ment, plus courts que le troisième, et, selon les divers 


194 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


groupes de la famille, plus allongés ou plus courts, mais 
toujours légèrement déprimés et pubescens; les trois ar- 
ticles basilaires sont, exceptés quelques points soyeux, 
chauves et lisses. 

Le corselet est grand, plus large que long, du reste 
de forme très-variée. On peut cependant distinguer deux 
formes normales : le corselet se rétrécit antérieurement 
ou postérieurement; le dessus a toujours une rainure 
médiane et longitudinale très-apparente; les bords ex- 
térieurs sont finement crénelés , ont deux points soyeux, 
le premier un peu avant le milieu , le second dans l'angle 
postérieur. 

Il y a toujours un écusson; il est triangulaire, quel- 
quefois un peu arrondi à l’extrémité. 

Les élytres sont tantôt ovalaires et convexes, tantôt 
allongées à bords parallèles, plus ou moins cylindrique- 
ment convexes; quelquefois assez aplalies dans ces 
deux formes; devant, elles sont toujours tronquées; le 
bord antérieur est relevé, le bord latéral apparent, les 
angles des épaules sont assez saillans ; avant leur extré- 
mité les élytres sont plus ou moins échancrées, mais 
toujours d’une manière apparente; l'extrémité elle-même 
cest plus ou moins allongée, par conséquent plus aiguë 
ou plus obtuse; le dessus des élytres a neuf stries longi- 
tudinales, et une dixième strie plus courte, oblique, à 
la base; cette strie, lorsqu'elle n’est pas très-apparente, 
existe du moins à l’état rudimentaire, rarement (chez 
quelques individus isolés) elle disparaît entièrement (1); 





(1) Quoique la présence de cette strie ou sa position paraisse, au 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 199 


la troisième et la quatrième stries longitudinales se réu- 
nissent postérieurement, de même que la cinquième et 
la sixième. Les points dorsaux tels qu’on en remarque 
par exemple dans les Pæcilus, manquent complète- 
ment aux Amaroïdes; si donc l’on en voit sur un Cara- 
bide, on peut être certain qu’il n’appartient pas à cette 
famille. La plupart des espèces ont des ailes propre au 
vol, quelques-unes cependant en sont dépourvues. 

Les parties de la poitrine ni diffèrent dans leur forme 
que par ce qu’elles sont plus allongées ou plus rétrécies ; 
du reste, elles sont conformées comme dans toute la 
grande division des Carabides dont les jambes antérieures 
sont échancrées et dont les mâles ont les tarses anté- 
rieurs dilatés et revêtus de duvet. Les deux sexes ont 
Pabdomen composé de six anneaux; les trois antérieures 





premier abord, insignifiante, elle se rattache cependant très-étroite- 
ment à l’ensemble des insectes auxquels la nature a donné la faculté de 
voler. Car , par la même raison que chaque organe, chaque particularité, 
même la plus minime, dont la nature a doué un animal, est utile et 
même nécessaire à tout son être, à son instinct, cette petite strie doit 
avoir son but; sa présence, sa structure donnent à l’observateur philo« 
sophe la clef pour trouver des corrélations qui peuvent d'abord pa- 
raître singulières. Dans la première partie de ma Monographie des Cara- 
bides (Halle, chez Anton), page 1, note, je me suis déjà expliqué 
sur le but général des stries longitudinales et de leur cause. Mais 
je remarquerai encore ici, relativement à cette petite strie, qu'il n’est 
pas indifférent qu’elle soit complète ou raccourcie, qu’elle soit placée 
immédiatement à côté de la suture , ou entre la première et la seconde 
strie longitudinale, quoiqu'on trouve quelquefois, comme dans les 
stries longitudinales, des modifications individuelles. Elle est complete 
quand elle se réunit postérieurement à la suture; raccourcie quand 
elle ne l'atteint pas. 


196 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


sont réunis, et, par conséquent, immobiles; les trois 
postérieurs, au contraire, se meuvyent chacun séparément. 

Les pattes sont plulôt courtes que longues ; cependant, 
selon les divers groupes, elles sont tantôt plus longues 
et tantôt plus courtes. Les jambes postérieures sont tou- 
jours plus longues que celles du milieu , et celles-ci plus 
longues que celles de devant. Les deux dernières paires 
de jambes sont également plus ou moins pourvues d’é- 
pines et de soies, et elles varient tellement dans leur 
structure qu’elles fournissent des caractères distinctifs et 
certains pour établir des sous-genres (1); l’extrémité des 
jambes est armée de deux dents. La longueur des tarses 
est dans le même rapport que celle des jambes; les tarses 
antérieurs sont courts, les tarses postérieurs plus allon- 
gés; de même les articles des tarsent diminuent en lon- 
gueur à mesure qu'ils s’éloignent de l’article basilaire; 
il sont, en même temps, plus courts et plus larges aux 
tarses antérieurs; plus longs et plus étroits aux tarses du 
milieu et de derrière, et en dessous ils sont revêtus , des 
deux côtés de courtes épines et de soies. Le cinquième 
article des tarses est, à son extrémité, légèrement di- 
laté, en forme de lobe et c’est là qu'est inséré le cro- 
chet qui est lisse. 





(1) La différente structure de cet organe est d'autant plus impor- 
tante qu’elle influe sur la manière dont se fait l’accouplement. On 
peut toujours établir des divisions sur des caractères aussi essentiels, 
aussi généraux, qu’on y ajoute d’autres caractères et qu’on en fasse des 


genres ou non. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 197 


Caractères sexuels. 


On trouve des caracières sexuels extérieurs, dans les 
Amaroïdes, dans la différente structure des yeux, des 
antennes, des élytres, des tarses antérieurs, des jambes 
du milieu et de derrière, du présternum, du segment 
anal; souvent aussi dans le plus ou moins d’éclat des 
élytres. Je donnerai de plus amples détails à ce sujet en 
traitant des groupes en particulier. 


Histoire naturelle. 


Il est très-difficile d'étudier l’histoire naturelle de ces 
insectes, car ce n’est qu'avec peine qu'on parvient à 
élever les larves quand on en trouve, et l’insecte parfait 
lui-même ne vit pas long-temps en état de captivité. Je 
n’ai donc encore pu recueillir, à cet égard, que le petit 
nombre de détails suivans. 

L'apparition des Amaroïdes coincide , en général, avec 
l’arrivée de la saison chaude; en automne ces insectes 
disparaissent et prennent leur quartier d’hiver. Dans les 
pays méridionaux ils apparaissent plutôt que dans le 
nord; c’est donc dans les pays très-froids qu’on les voit 

le plus tard; cependant Zetterstett (Fauna Lappon. 
Ï , p. 24) assure les avoir vas courir gaîiment sur laneige, 
même avant les chaleurs de l’été. 

L’accouplement a lieu, en général , dans les premiers 
mois du printemps et les individus nouvellement éclos 
apparaissent peu après la Saint-Jean , huit ou douze se- 
maines après l’accouplement. J’ai trouvé souvent, à la fin 


198 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


de juin et au commencement de juiilet, de jeunes Amara 
spreta, trivialis, familiaris, dont Îe corps était encore 
très-mou et l’abdomen rouge de rouille; elles devaient 
donc avoir quitté à peine l’enveloppe de nymphe. Ces 
espèces existent durant l'été; on en trouve avant la Saint- 
Jean, de vieux individus qui ont hiverné; après cette 
époque presque toujours de jeunes, qui, du moins pour la 
plupart, passeront l'hiver. 

Mais ce serait se tromper de croire que toutes les es- 
pèces de cette famille ont besoin d’un temps égal pour 
leurs métamorphoses; car, quoique la plupart d’entre 
elles se rencontrent pendant tout l'été, il en est d’autres 
qui ne sont communes qu’au printemps; plusieurs , qui 
n'apparaissent en quantité qu’en automne. Il paraît donc 
que beaucoup d’espèces , et même la plupart, ne se pro- 
pagent qu’une fois l’an, parce qu’il leur faut plus de 
temps pour accomplir leurs développemens depuis l’état 
d'œuf jusqu’à celui d'insectes parfait, tandis que d’autres 
produisent deux générations successives dans l’année. 

Cependant, la durée de la vie de ces insectes , depuis 
l’œuf jusqu’à leur mort naturelle ne dépasse pas, ou du 
moins que de très-peu, une année ; chez quelques espèces 
elle est assurément plus courte. Celles qui n’apparaissent 
qu’à la fin de l'été, s’accouplent ordinairement encore 
en automne; d'autres , seulement au printemps suivant, 
et ont passé les quatre ou cinq mois de l’été précédent à 
l’état de larves ou de nymphes; mais les espèces qui 
apparaissent principalement au printemps, et ne s’ac- 
couplent qu’à cette époque , ont vécu l'été précédent à 
l’état de larves, et hivernent comme nymphes ou déjà 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 10G 


comme insectes parfaits; enfin, les espèces qui ont deux 
générations dans l’année , se métamorphosent d’abord en 
juin et en juillet , et puis encore en septembre et en oc- 
tobre; avant ces époques on les trouve à l’état parfait, 
ainsi, pour la première fois, aux mois d’avril et de mai, 
et, pour la seconde fois, au mois d’août. é 
Il faut remarquer du reste que le climat, le temps et 
la nourriture ont de l'influence sur le développement 
précoce ou tardif, peut-être même sur une première et 
une seconde génération de ces insectes. 
de vais encore rapporter ici un cas tout particulier. 
En 1850, dans la moitié du mois d'avril, je trouvai dans 
un endroit déterminé près de Berlin, dans le sable, sous 
des feuilles mortes, plusieurs Amara modesta, Dej. très- 
bien développées l’année précédente ; elles devaient donc 
déjà avoir vécu comme insectes parfaits, ou avoir subi 
leur dernière métamorphose sous terre, durant l’hiver. 
Vers la fin du mois de mai je trouvai au même endroit, 
parmi plusieurs vieux insectes, des larves de cette espèce, 
et de jeunes insectes vers la fin de juin, mais ceux-ci 
n'avaient pas encore leur véritable couleur , et étaient, en 
général, encore très-mous: c’étaient donc positivement 
des descendans de ceux que j'avais pris au mois d’avril, 
Un voyage m’a empêché d’observer plus long-temps 
celte jeune nichée; j'ignore donc si ces jeunes s’accou- 
plent de nouveau pendant l'été et s’il en résulte encore 
des larves, ou s’ils ne sont capables de se reproduire 
qu'au printemps suivant; mais en raisonnant par ana- 
logie, on peut dire qu'il est probable que les insectes 
s’accouplent quelque semaines après avoir acquis leur par- 


200 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


fait développement , ainsi au mois d'août; car j'ai 
vu à cette époque des insectes jeunes, à la vérité, mais 
entièrement développés, et qui, par conséquent ,. sem- 
blaient aptes à la reproduction. 1l est du reste hors de 
doute que des individus développés dès les mois de juin 
et de juillet ne s’accouplent plus dans le courant de l’an- 
née de leur naissance, mais hivernent, si toutefois ils 
n’ont pas trouvé l’occasion de s’accoupler de bonne 
heure; ce qui prouve que l’accouplement ne se fait pas 
toujours à temps, c’est qu'aux mois de juillet et d’août 
j'ai trouvé à des endroits distans l’un de l’autre de Go lieues, 
parmi des insectes de cette espèce, parfaitement déve- 
loppés , d’autres qui venaient d’éclore, qui ne pouvaient 
être que le résultat d’un accouplement plus tardif. 

Ce n’est que plusieurs jours après l’accouplement que 
les œufs parviennent à leur maturité : alors, ils font gon: 
fler l’abdomen de la femelle. Cette dernière les dépose 
sous des pierres, ou quelques pouces sous terre. Les 
larves apparaissent bientôt, changent de peau une 
fois, et atteignent ordinairement , avant leur métamor- 
phose, une longueur double de celle de l’insecte parfait ; 
mais toutes ces larves se ressemblent tellement qu’il est 
irès-difficile de distinguer les espèces. Elles ont la même 
forme générale que les Zabroïdes et les Pæcilus. Le 
développement de la plupart des espèces, depuis l’état 
d'œuf jusqu’à celui de nymphe , ne dure guère que six à 
huit semaines; elles ne restent que la moitié de ce temps 
à l’état de nymphe, mais les insectes parfaits peuvent 
vivre plus long-temps , surlout si l’accouplement est 
retardé, Ils meurent bientôt après l’accouplement. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 201 


Ordinairement les Amaroïdes se tiennent de jour sous 
terre, sous la mousse, sous l’herbe ou des pierres; à l’en- 
trée de la nuit ils quittent leurs retraites, recherchent leur 
nourriture et procèdent à l’accouplement. On les voit, à 
la vérité, aussi courir lorsqu'il fait du soleil; il paraît 
néanmoins qu’il faut plutôt l’attribuer au hasard qu'aux 
habitudes de l’insecte. Une forte pluie les chasse aussi 
de leurs retraites, et alors on les voit quelquefois avec 
d’autres Carabides s’agiter dans des flaques d’eau. Cér- 
taines espèces préfèrent les contrées sèches, sablon- 
neuses ; d'autres, des terrains argileux , humides; de à 
vient qu’on trouve plusieurs espèces répandues au loin, 
et cependant toujours dans des localités appropriées à 
leur genre de vie; d’autres espèces, enfin, se tiennent in- 
distinctement dans des endroits secs ou humides. 

Les substances végétales forment la principale nourri- 
ture des Amaroïdes; les Amara tricuspidata, trivialis, 
communis, et familiaris semblent préférer surtout les 
blés. Mais ils se nourrissent aussi de moëlle des graminées, 
de racines succulantes, de larves et de nymphes d’autres 
insectes lorsqu'ils sont assez forts pour s’en emparer. Ils 
mangent beaucoup; on le voit par leur abdomen gonflé 
lorsqu'ils ont pris leur nourriture. 

Les espèces qui ont des ailes, s’en servent quoique ra- 
rement. On les voit quelquefois voler lorsque le temps 
est beau et surtout pendant le crépuscule (1). Gepen- 





4 


(1) Je n'ai par conséquent rien à objecter à ce que dit Walsch (/e 
Naturaliste, XX, p. 95), que pendant une nuit une quantité de Ca- 
rabus vulgaris, Lin. (si ce n’est pas cette espèce, c’est du moins posi- 


202 REVUE ENTOMOLOGIQUE,. 


dant, on peut, en leur faisant peur, les faire voler faci- 
lement, par exemple lorsqu'on les place dans un verre, 
qu’on bouche et qu’on expose à une forte chaleur. 

En général, ils sont de leur nature plutôt agiles que 
paresseux , et il courent avec assez de rapidité. Quelques 
espèces sont néanmoins lentes dans leurs mouvemens, 
principalement celles du sous-geure Percosia. 


L Patrie. 


Les Amaroïdes -ne se trouvent que dans l’hémisphère 
septenirional de la terre, et seulement dans les zônes 
tempérées et froides. Je ne connais du moins aucune es- 
pèce qui vienne de contrées méridionales. Les natura- 
listes voyageurs confirment celte opinion , et Eschscholtz, 
qui dans ses voyages autour du monde a eu occasion 
d'observer ce fait, me l’a assuré positivement dans des 
lettres. Nous trouvons, à la vérité, dans le catalogue 
de la collection de Sturm (1, p. 90) une Amara cepha- 
lotes du Brésil; elle n'appartient pas aux Amaroïdes, 
mais au genre Barysomus, Dej. (Spéc. gén. des Col. IV). 
Les trois espèces d’Amares de Java mentionnées’ par 
Mac Leay (Annulosa Javan. 1, p. 21) semblent égale- 
lement être des Barysomes. L’Amara marginella de 
Perty, du Brésil, (Voy. Delectus Animal, articulato- 


» 


tivement l’une de nos Amares communes) sont venus voler dans sa 
chambre. On a des exemples que pendant des nuits chaudes des milliers 
d’Harpalus ruficornis et griseus se sont élevés dans les airs (compar. 
Illiger, Magaz. für Insektenk.) ; le mème fait a été remarqué récem- 
ment près de Berlin et dans d’autres parties du nord de l’Allemagne. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 203 
rum. Monach. 1850, p. 11) est un véritable Oodes. 
C'est à peine si l’on trouve quelque Amaroïdes dans la 
partie septentrionale de la zône torride, et dans ce cas, 
le climat se rapproche de celui de la zône tempérée , par 
exemple sur les plaines élevées des montagnes du Mexi- 
que, sous une latitude de 18 et 19 degrés. 

Du reste, la patrie des Amaroïdes est très-étendue , Car 
ils se trouvent dans toute l’Europe, le nord de l’Afrique, 
de l'Asie et de l'Amérique. Il est remarquable que cer- 
taines espèces sont très-répandues; on pourrait croire 
que la nature a produit des individus-souches en même 
temps, sur différens points; car, par exemple l'Amara 
trivialis ne se trouve pas seulement chez nous, mais 
aussi à Maroc et en Asie, ainsi sur une étendue de 
1000 milles géographiques. De même les Amara spreta 
et patricia, Dej. n’existent pas seulement dans diverses 
contrées d'Europe, mais aussi dans l’Amérique du 


Nord (1). 





(1) On ne peut, à la vérité pas prouver mathématiquement l'iden- 
tité d’espèce d'individus isolés de telle ou telle contrée ou de pays 
très-éloignés les uns des autres; cependant je considère comme d'une 
même espèce ceux sur lesquels on ne peut trouver des caractères cer- 
tains de différence spécifique. En admettant ceci comme exact, on 
peut aussi regarder comme réel la reproduction multiple d’une mème 
espèce; car il n’est pas probable que des êtres qui ne peuvent être trans- 
portés d’un pays dans l’autre que par des vaisseaux ou des envois de 
marchandises, ne descendent que d’une seule paire et puissent s’être 
répandus aussi loin. Ce n’est pas contredire la création que d'admettre 
que, dans des circonstances indiquées, elle a produit le mème ètre 
sur différens points de la terre. 


204 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Aperçu systématique des genres. 


Les espèces de la famille des Amaroïdes que je connais 
jusqu’à présent forment huit divisions principales (sous- 
genres) d’après les caractères suivans : 


I. Dent bifide à l’échancrure du menton. 

1. Corselet plus ou moins rétréci, élargi 
postérieurement ou aussi large que 
devant. 

À. Jambes postérieures du mâle lisses 
intérieurement , ou seulement un 
peu pubescentes. 

a. Les trois articles dilatés des tarses 
du mäle larges , cordiformes. . . . 1. PERCOSIA. 
b. Les trois articles dilatés des tarses 
du mâle allongés , cordiformes . . . . 2. CELIA. 
B. Jambes postérieures du mâle tres-pu- 
bescentes intérieurement . . . . . . 3. AMARA. 
2. Corselet plus rétréci postérieurement, 
plus ou moins cordiforme , élargi 
avant le milieu. 
À. Jambes postérieures du mâle très-pu- 
bescentes intérieurement. . . . . 4. BRADYTUS. 
B. Jambes postérieures des deux sexes 
lisses intérieurement. : 
a. Jambes du milieu du mâle biden- 

tées intérieurement . . . . . . . . 5. LEIRUS. 
b. Jambes du milieu des deux sexes 

non-dentées . . . . . . . . . 6. LEIOCNEMIS. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 209 
IT. Dent simple à l'échancrure da menton. 
1. Corselet fortement rétréci postérieure- 
ment Net ee Sen DE TENANE ATHÉES, 
2. Corselet élargi postérieurement . . . . 8. ACRODON. 


Observation. La double structure du corselet et de la 
dent de l’échancrure du menton est toujours si apparente 
dans les Amaroïdes, qu’on ne peut pas se tromper en 
déterminant les genres; et même lorsque les extrêmes des 
deux structures se rapprochent plus ou moins, comme 
par exemple le corselet du Bradytus consularis et celui 
des véritables Amara, on n’en reconnaîtra pas moins le 
iype fondamental. 


I. PERCOSIA, Zim. 


Menti dente intermedio bifido ; thorace subquadran- 
gulo aut postice dilatato ; tibuiis posticis utriusque sexûs 
tntus glabris ; tarsorum anticorum articulis tribus pri- 
mis maris dilatatis transverso-cordiformibus. 

Ici se placent Amara sicula, pastica, patricia, Dej. 
L’Amara zabroides, Dej. n’est qu’une variété de taille 
de patricia, à laquelle il faut aussi rapporter Carabus 
mancipium, plebejus, equestris, Duftschm. , et Amara 
nobilis, Sturm. 


IT. CELIA, Zim. 


Menti dente intermedio bifido ; thorace subquadran- 
gulo aut postice dilatato ; tibiis posticis maris intus 
glabris aut pilis tenue ciliatis; tarsorum anticorum 
articulis tribus primis maris dilatatis oblongo-cordi- 
formibus aut triangularibus. 


TOME II. 19 


206 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


Je divise les Celia (Celia, de x#xn0, courir) en neuf 
groupes, savoir : 
I. Présternum du mâle ponctué au milieu , ou ayant une pe- 
tite impression (souvent ponctuée ). 
1. Jambes postérieures du mâle un peu pubescentes inté- 
rieurement. 
A. Yeux plats (premier groupe). 
B. Yeux proéminens (deuxième groupe). 
2. Jambes postérieures non pubescentes intérieurement, 
dans les deux sexes. 
À. Antennes noires (troisième groupe). 
B. Antennes couleur de brique ou de poix. 
a. Articles des antennes allongés. 
#. Corselet sans angles antérieurs saillans (qua- 
trième groupe). 
8. Corselet à ongles antérieurs saillans. 
* Espèces ailées (cinquième groupe). 
** Espèces aptères (sixième groupe). 
b. Articles des antennes courts (septième groupe). 
IT. Présternum sans points ni impression dans les deux sexes. 
1. Corselet carré (huitième groupe). © 
2. Corselet rétréci antérieurement (neuvième groupe). 
Premier groupe. Corps épais, renflé, semblable à ce- 
celui des Percosies; têle épaisse, ayant des impressions 
peu profondes entre les antennes; yeux aplatis ; antennes 
à articles assez courts, n’atteignant pas les angles des 
épaules , de couleur rouge ou brune; palpes et pattes de 
la même couleur; le présternum du mâle ponctué au 
milieu; élytres peu allongées postérieurement, striées, 
les stries ponctuées; la petite strie à la base des élytres 
assez longue, oblique, ordinairement réunie à sa base 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 207 


avec la première strie longitudinale, et à son extrémité 
avec la seconde strie; les jambes du milieu et de derrière 
des mâles très-peu arquées, ces dernières légèrement 
pubescentes intérieurement, mais cependant d’une ma- 
nière apparente; les jambes du milieu et de derrière de 
la femelle assez droites; comme dans le mâle, couvertes 
d’épines et de soies, mais non pubescentes. Toutes les 
espèces connues sont aptes au vol. 

Ici se place comme type Amara ingenua, Dej. (Am. 
lata, subænca, Sturm.) 

Deuxième groupe. Le corps est moins ramassé que dans 
les espèces du groupe précédent, un peu plus aplati; 
tête petite, saillante, ayant des impressions longitudi- 
nales très-profondes entre les antennes; antennes rouges 
ou brunes, dépassant dans quelques espèces les épaules ; 
présternum du mâle ponctué au milieu, ou bien il a une 
petite impression presque toujours ponctuée ; élytres 
assez allongées postérieurement et striées légèrement; 
les stries sont finement ponctuées; la petite strie de la 
base des élytres est assez longue , elle se rattache devant 
à la seconde , derrière à la première strie longitudinale; 
les mâles ont presque tous , de chaque côté du segment 
anal, deux points soyeux, très-rapprochés l’un de l’autre; 
les femelles les ont aussi, mais ils sont plus distans; les 
jambes du milieu du mâle sont très-peu arquées , celles 
de la femelle sont droites ; le mâle a les jambes posté- 
rieures recouvertes intérieurement de poils très-fins, la 
femelle les a lisses. Les espèces de cette division sont 
ailées. 


Je ne citerai comme appartenant à ce groupe que les 
19. 


208 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


Amara complanata (1), fusca, modesta, Dej., et je 
vais en décrire quatre nouvelles très-remarquables, qui 
font partie de la collection de M. Fr. Schuppel , à Berlin. 

1. CELrA Fusciconnis, Zim. T'horace antice angustato, 
angulis posticis acutis recte extrorsum vergeniibus den- 
tiformibus, dente angulari minore. 

Quoique cette espèce ait la forme et la taille de Amara 
fusca, Sturm, Dej., au point qu’on peut facilement la 
confondre avec elle, elle en diffère néanmoins essentiel- 
lement. Le haut du corps est d’une couleur métallique 
claire; labdomen couleur de poix ou d’un brun rouge 
comme les palpes, les antennes et les pattes. La tête est 
petite , lisse, n’a que des impressions peu profondes en- 
tre les antennes et des yeux proéminens, mais moins 
convexes que ceux de la fusca. Le corselet est peu con- 
vexe et légèrement arrondi vers la partie antérieure; le 
bord antérieur est faiblement sinué, cependant plus que 
dans la fusca; le bord postérieur est assez subitement 
tronqué; les angles antérieurs sont arrondis, non sail- 
lans; les angles postérieurs rectangles, aigus, un peu 
recourbés extérieurement, de manière qu’ils paraissent 
presque former une dent; la rainure qui forme le bord 
extérieur est ou séparée de l’écusson, ou irès-faible, 
mais elle se réunit sans interruption au milieu du bord 
antérieur , ainsi qu’on le remarque aux deux espèces sui- 
vantes, mais non pas aussi évidemment dans la fusca ; 
les deux impressions de chaque côté sont très-profondes 





(1) C'est à tort que Dejean compare cette espèce avec la consularis, 
qui appartient au sous-genre Bradytus. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 200 


et ponctuées. Les élytres sont un peu plus larges que le 
corselet, peu convexes, ponctato-striées, les intervalles 
entre les stries sont planes. L’abdomen est assez lisse , 
ce n’est que sur le côté qu’il y a quelques points disper- 
sés peu perceplibles. 

Cette espèce vient de Dalmatie. 


2. CELIA PROPERANS , Zim. T'horace antice angustato, 
angulis posticis acutis recte extrorsum vergentibus 
dentiformibus, dente angulari majori. 

C’est une espèce type à laquelle se rattachent Célia 
fuscicornis et cursitans (1). Elle a presque la taille 
de la fusca, trois lignes et demie, mais elle en diffère 
beaucoup par la forme. Devant, elle est plus étroite, 
derrière plus large, en-dessus plus aplatie. Le haut du 
corps est d’une couleur métallique foncée, l'abdomen 
noir , quelquefois couleur de poix; les bords latéraux du 
corselet et des élytres paraissent être un peu rougeâtres; 
palpes, antennes et pattes de couleur de poix claire, un 
peu rougeâtres. La têle est petite, plane, mais a des 
impressions profondes entre les antennes; les yeux assez 
proéminens sont un peu moins convexes que dans la 
fusca. Le corselet est presque carré, cependant un peu 
plus large que long, les bords latéraux ne sont que lé- 
gèrement arrondis , le bord antérieur peu sinué, cepen- 





(1) Par espèce voisine, ou de forme analogue, je n’entends pas une 
variété, mais une espèce distincte, semblable à une autre espèce par l’en- 
semble de sa structure. Ainsi Harpalis griseus est voisin de Æarp. rufi- 
cornis, quoiqu’on reconnaisse, de prime-abord, le premier comme 


espèce particulière par la structure différente des angles postérieurs du 
corselet, ; 


210 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


dant plus que dans la fusca, le bord inférieur , au con- 
traire, coupé carrément; les angles antérieurs sont arron- 
dis, non saillans; les angles postérieurs rectangles, se pro- 
longent en une pointe un peu recourbée extérieurement, 
qui forme une petite dent très-apparente. Le dessus est 
très-peu convexe, comme dans les espèces voisines , dé- 
primé derrière, en travers, et de chaque côté sont deux 
impressions profondes , ponctuées ; la marge du bord ex- 
térieur est bien marquée, mais derrière elle disparaît 
devant l’écusson. A leur base, les élytres sont à peine 
plus larges que le corselet, cependant elles s’élargissent 
beaucoup vers l’extrémité; en-dessus elles sont peu con- 
vexes, profondément siriées, les stries ponctuées d’une 
manière apparente; les intervalles entre les stries sont 
planes et lisses. Sous une loupe très-forte on aperçoit, 
sur les côtés de la poitrine et du ventre, des points très- 
fins. 
Gette espèce vient d'Autriche. 


3. CELrA cunsiTans, Zim. T'horace subquadrangulo, 
angulis posticis acutis recte extrorsum vergentibus deri- 
tiformibus, dente angulari minuto. 


Voisine de la précédente, et de la même taille. En- 
dessus d’une couleur métallique foncée , en-dessous noire 
avec plus ou moins d’éclat métallique. Les côtés posté- 
rieurs du corselet et des élytres sont rougeâtres ; anten- 
nes, palpes et pattes couleur de poix; les articles basi- 
laires des antennes et des palpes, de même que les jambes, 
un peu plus clairs, d’un brun plus rougeâtre ou couleur 
de rouille. Le corselet est de tous côtés crénelé d’une 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, al 


manière apparente; sa forme est un carré transversal, 
un peu échancré par devant, tronqué par derrière, à 
angles arrondis, pas saillans; angles postérieurs rectan- 
gles, aigus; la dent des angles postérieurs est très-pe- 
tite, mais cependant nettement formée ; en-dessus le 
corselet est peu convexe, derrière fortement déprimé 
transversalement ; des deux côtés il y a deux impressions 
profondes, ponctuées. Les élytres sont à la base sensi- 
blement plus larges que le corselet; leurs côtés sont assez 
parallèles; en-dessus elles sont un peu abaissées en avant, 
d’où résulte un dos aplati; les stries ponctuées sont très- 
apparentes , les intervalles lisses. Les côtés de la poitrine 
et du venire sont finement ponctués. 
Elle habite l’Autriche. 


4. Gerra avurans, Eschscholtz. Thoracis angulis 
posticis obtusis. ape 

Semblable , pour la forme et la taille, à la modesta, 
mais plus svelte , et facile à distinguer de toutes les es- 
pèces de ce groupe par les angles postérieurs obtus du 
corselet. Le corps entier est de couleur métallique fon- 
cée; seulement les côtés extérieurs, les palpes, les an- 
tennes et les pattes sont d’un rouge brunûtre. 


Elle est originaire de Russie. 


Troisième groupe. Les espèces appartenant à cette di- 
vision forment, avec celles du groupe suivant , un em- 
branchement des Célies, qui les réunit aux Amares, de 
manière que Celia mexicana (Amara mexicana, Dej.) 
se rapproche du type principal des Gélies, tandis que 
C. interstitialis se rattache immédiatement aux vraies 


212 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Amiares. Par l'extérieur ces insectes ressemblent plus aux 
Amares qu'aux Gélies ; la différence des deux genres est 
cependant tranchée et certaine : les Amares ont des poils 
aux jambes postérieures des mâles , et les Célies en sont 
dépourvues. Mais il est intéressant de remarquer comme 
la structure entière du corps de ces insectes les rappro- 
che des Amares, à mesure qu’elles s’écartent du type 
des Célies. Geci s'applique non-seulement à la cou- 
leur, mais aussi à la structure de chaque partie du corps, 
et principalement aux tarses dilatés des mâles qui sont 
distinctement échancrés antérieurement, comme chez 
la plupart des vraies Amares. 

Les caractères spéciaux de ce groupe sont les suivans : 
Tête petite, yeux convexes et assez proéminens; anten- 
nes entièrement noires, à l’exception de l’article basilaire, 
qui est ordinairement rouge; dans le mâle, elles attei- 
gnent l'épaule; pattes également noires; présternum du 
mâle légèrement déprimé au milieu, mais néanmoins 
d’une manière distincte, ou du moins finement ponc- 
tué; jambes du milieu du mâle légèrement arquées; les 
jambes postérieures des deux sexes sont hérissées de 
soies verticales, mais tout-à-fait dépourvues de poils. 
L’anus du mâle a , de chaque côté, un seul point soyeux, 
celui de la femelle en a deux. | 

Je connais quatre espèces qui se distinguent par deux 
structures principales ; elles sont ailées. 

ae Structure principale (thoracis foveolis distinctis). 
Ici se placent lAmara interstitialis, Dej., qui ne se 
distingue presque des suivantes que par le bord latéral 
aplati du corselet, et le Carabus erraticus, Duftsch. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 219 
(Amara erratica, Sturm, punctulata, Dej.), que je 
vais décrire plut amplement. 

La Gerra ERRaTIcA est de forme ovalaire allongée, 
longue de 3 à 3 1/2 lignes; sa couleur est d’un bronzé 
rougeâtre, bleuâtre, verdâtre ou noirâtre; en-dessous 
d’un bronzé foncé avee reflet vert. La têle est petite et 
presque aussi large que longue; yeux proéminens ; lèvre 
noire, ayant souvent un éclat métallique. Les autres par- 
ties de la bouche et les antennes sont aussi noires, seu- 
lement ces dernières ont ordinairement l’article basilaire 
d’un rouge foncé. Le corselet est beaucoup plus large 
que la tête, et deux fois plus large que long, arrondi et 
distinctement échancré devant; derrière il est de la lar- 
geur des élytres, un peu sinué aux côtés de la base; les 
bords latéraux ne sont pas déprimés comme dans l'espèce 
précédente; les angles antérieurs sont assez arrondis, 
cependant un peu saillans; les angles postérieurs sont 
rectangles, assez aigus ; le dessus est un peu rugueux, 
avant la base il est transversalement plus ou moins 
abaissé; des deux côtés il y a deux impressions apparen- 
tes, le plus souvent non ponctuées ; lorsqu'elles sont 
ponctuées , ce n’est que très-légèrement. Les élytres 
sont peu convexes , finement striées , les stries sont ponc- 
tuées; les intervalles entre les stries son tantôt planes, 
tantôt un peu élevés, souvent encore marqués d’impres- 
sions transversales, de manière qu’ils ont l'air chiffonnés. 
Les points oculaires du bord extérieur sont moins serrés 
vers le milieu , mais rarement la série en est interrompue. 
Les côtés de la poitrine sont plus ou moins ponctués, 
ceux du ventre sont légèrement rugueux ou lisses. Pattes 


214 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


noires, cuisses ayant ordinairement un fort reflet métal- 
lique; épines des jambes, tarses et crochets rougeûtres. 

On trouve quelquefois cet insecte en Allemagne , en 
Suisse, en Suède, en Russie. Il est assez fréquent au 
Kamtschatka et probablement dans tout le nord de l'Asie. 
Dejean assure l’avoir aussi reçu du nord-ouest de l’Amé- 
rique. 

2° Structure principale (thoracis foveolis fere nullis), 
à laquelle appartiennent Celia mœrens, Zim., longue 
de 4 1/2 à 5 lignes et large de 2 à 2 1/2 lignes; entière- 
ment noire, lisse ; élytres à peine visiblement striées; et 
Célia lugens, Zim., beaucoup plus étroite que la pré- 
cédente, aussi toute noire, et ressemblant extérieure- 
ment à notre Amara trivialis. Toutes deux sont du 
Mexique. 

Quatrième groupe. Les espèces qui font partie de ce 
groupe ne se distinguent du groupe précédent que par 
la couleur de leurs antennes et par l’épaisseur plus con- 
sidérable de leur tête. Les yeux sont médiocrement proé- 
minens. Antennes à articles allongés , couleur de rouille; 
corselet sans angles antérieurs saillans ; élytres finement 
striées ; la petite strie assez longue, située entre la pre- 
mière et la seconde stries longitudinales, réunie à la pre- 
mière postérieurement; la série des points oculaires du 
corps interrompue au milieu; présternum du mâle dis- 
tinctement déprimé au milieu ou finement ponctué , ou 
présentant une fossette ponctuée; les jambes du milieu 
à peine arquées; les jambes postérieures non pubescentes 
intérieurement; l’anus du mâle n’a, de chaque côté, 
qu’un seul point so yeux. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 219 


Les deux espèces connues de ce groupe sont Amara 
californica et mexicana, Dej. 

Cinquième groupe. Tête assez petite; yeux peu proé- 
minens ; antennes à articles allongés , de couleur de 
rouille; elles dépassent à peine l'épaule. Le corselet est 
remarquable : sur les bords il est déprimé, par devant 
il se prolonge en angles très-saillans. Elytres finement 
striées , les stries souvent à peine visiblement ponctuées ; 
la petite strie assez longue, située entre la première et 
la seconde stries longitudinales , derrière, ordinairement 
réunie à la première strie; les points marginaux très- 
petits, au milieu moins nombreux ou même interrompus. 
Sur chaque côté de l’anus on voit deux points soyeux , 
voisins l’un de l’autre chez le mâle , séparés par une pe- 
tite distance chez la femelle. Jambes très-effilées et droi- 
tes; seulement les jambes du milieu du mâle sont un peu 
arquées intérieurement; les jambes postérieures sont dé- 
pourvues de poils; les tarses antérieures triangulaires. 
Les six espèces connues sont ailées , ce sont les suivantes : 

1° CeiA TEscicoLa, Zim. T'horace majusculo, angu- 
lis anticis minus porrectis; clytris modice convexis ; 
pectore lœvi. Dans les steppes du pays des Kirguises. 

2° GELtA RuricoLA, Zim. Thorace minuscule, angu- 
lis anticis minus porrectis ; elytris modice convexis ; 
pectore lœvi. Dans les montagnes de la Sibérie du sud. 

3° Caragus Quensem, Schœnh. (Amara Quenseli , 
Dej.) Thorace minusculo , angulis anticis valde porrec- 
tis ; elytris modice convexis ; pectore lœvi. En Laponie. 

4° Gerra sizvicoza, Schmidt (Amara Quenselii, var. 
Dej.; Am. metallifera ; And.) Thorace majusculo, an- 


216 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


gulis valde porrectis ; elytris modice convexis; pectore 
lœvi. Dans les provinces près de la mer Baltique. 

5° Cerra monricoza, Zim. (Amara mont., Dej.) Ely- 
tris supra deplanatis ; pectore lœvi. Dans les Alpes de 
la Savoie et du Piémont. 

6° Cezra remora , Esch. (Amara remotestriata, Dej.) 
Pectore parum sed distincte punctato. D’Unalaschka. 

Sixième groupe. Yeux assez plats; antennes à articles 
allongés ,. d’un brun rouge ou couleur de rouille ; corse- 
let ayant les angles antérieurs très-saillans; aptère; la 
femelle a de chaque côté de l’anus deux points soyeux. 
Je ne connais que l'espèce suivante : 

CeLra saxrcoe, Ménétriés. Longue de 3 1/2 à 4 lignes ; 
en-dessus d’un bronze foncé, en-dessous plus ou moins 
couleur de poix; palpes, antennes et palies couleur de 
rouille. Tête de grandeur moyenne, lisse, ordinairement 
assez faiblement impressionnée entre les antennes; yeux 
plats; les antennes dépassent un peu les épaules. Le cor- 
selet est par devant profondément échancré, de manière 
que les deux angles antérieurs arrondis sont très-saillans ; 
les côtés sont plus arrondis que dans la Celia infima, et 
par conséquent plus que dans toutes les Gélies connues ; 
cependant on voit distinctement qu'ils ne sont pas , à vrai 
dire, rétrécis postérieurement, de manière que les an- 
gles postérieurs qui ne sont pas très-aigus , sont presque 
rectangles; la base du corselet est légèrement échancrée 
au milieu , le dessus un peu convexe, déprimé transver- 
salement devant et derrière; postérieurement il y a de 
chaque côté deux dépressions apparentes, dont celle qui 
est placée intérieurement est plus longue et plus profonde 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 217 


que l’autre , mais toutes deux sont finement ponctuées à 
leur base et à leur contour. L’écusson est triangulaire et 
lisse. Les élyires ne sont guère plus larges devant que la 
base du corselet, mais vers le milieu elles s’élargissent 
un peu; avant leur extrémité elles sont fortement échan- 
crées; elles sont assez convexes; Îles stries longitudinales 
fines et ponctuées ; la petite strie est située immédiate- 
ment auprès de l’écusson; les intervalles entre les stries 
sont planes; les points oculaires placés devant le bord 
extérieur des élytres, qui est d’un rouge ferrugineux, 
sont peu serrés. L’abdomen est lisse; les segmens anté- 
rieurs ont, sur le côté, à peine quelques points très-fins. 

Cette espèce habite le Caucase. 

Septième groupe. Plusieurs caractères saillans distin- 
guent ce groupe. Les espèces sont les plus petites des 
Célies; tête petite, courte; yeux très-proéminens; an- 
tennes d’un rouge ferrugineux, à articles courts , presque 
filiformes; corselet assez arrondi sur les côtés; élytres 
ponctato-striées; entre la première et la seconde stries 
longitudinales , il y a un rudiment à peine visible de la 
petite strie; devant le bord extérieur des élytres une sé- 
rie de points oculaires fortement interrompue au milieu ; 
absence d’ailes; présternum ponctué au milieu dans le 
mâle; le segment anal du mâle a un point, plus rare- 
ment deux points soyeux de chaque côté; ces points, 
lorsqu'il y en a deux, sont rapprochés l’un de l’autre; la 
femelle, au contraire, a constamment ces deux points 
et ils sont éloignés l’un de l’autre; les deux sexes ont les 
jambes du milieu et de derrière droites, non pubes- 
centes. I 


218 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


L'espèce type est le Carabus infimus, Knoch. (Am. 
infima, Dej.) 

Huitième groupe. Célies dont le présternum est im- 
ponctué dans les deux sexes, et dont le corselet est carré. 
Elles ont le corps svelte, la tête petite, les yeux proé- 
minens, les antennes à articles allongés, d’un jaune rou- 
geâtre , entièrement rouges, ou d’un brun rougeâtre; les 
élytres finement striées; à leur base, entre la première 
et la seconde stries longitudinales , une petite strie appa- 
rente, se réunissant ordinairement par derrière avec la 
première strie; sur le neuvième intervalle des élytres 
sont des points oculaires , fins, peu nombreux au milieu; 
ailes inférieures propres au vol; les mâles ont un point 
soyeux sur les côtés de l’anus, les femelles en ont deux ; 
les deux sexes ont les jambes du milieu et de derrière 
droites, non pubescentes. 

A ce groupe appartiennent Amara aurata et bifrons, 
Dei. 

Neuvième groupe. Les caractères distinctifs de ce 
groupe sont : un corselet visiblement rétréci antérieure- 
ment, ün présternum imponctué dans les deux sexes. 
La tôte est petite; dans le mâle les yeux sont assez proé- 
minens. Les antennes à articles allongés ei les pattes sont 
jaunes, rouges ou d’un brun rougeâtre. Dans le mâle les 
élytres sont sveltes, rétrécies postérieurement; dans la 
femelle plus ovalaires. La petite strie de la base des ély- 
tres est assez courte et située entre la première et la se- 
conde stries longitudinales ; elle est presque toujours 
libre à sa base. La série de points du bord des élytres 
est au milieu plus ou moins interrompue. L’anus du 


REVUE ENTOMOLOGGIQUE. 219 


mâle a, de chaque côté, un point soyeux, celui de la 
femelle en a deux. Dans les deux sexes, les jambes sont 
non pubescentes et assez droites. Les espèces connues 
ont toutes la faculté de voler; ce sont : Caratlus prole- 
tarius , Knoch (Amara musculis, Dej.), Amara chal- 
cea, Dej., et Amara grandicollis, Dej., Cat. 

La Celia grandicollis varie beaucoup et elle peut fré- 
quemment induire en erreur, même un bon entomologiste, 
quand il s’agit de la déterminer. Je me suis souvent ef- 
forcé, en vain, de trouver, dans une quantité d’individus 
différens l’un de l’autre, un caractère qui pût avoir une 
valeur spécifique pour les variétés les plus remarquables; 
il n’exisie pas; partout on trouve des transitions et des 
points intermédiaires. Les quatre principales variétés 
sont : 

1° Plus petite , ayant en-dessus moins de reflet bronzé; 

élytres profondément striées. (Amara grandicol- 
lis, Dej., Cat.) 

2° Plus petite, ayant en dessus un reflet métallique 

verdâtre; élytres moins profondément striées. ( Ce- 
lia Seileri, Heer.) 

5° Plus grande, de couleur de poix; élytres peu pro- 

fondément striées. (Amara orcophila, Imhof.) 

4° Plus grande , plus ou moins bronzée en-dessus ; ély- 

tres moins profondément striées, (Amara rufo- 
cincta, Mannerh., Dej.) 

La longueur de cette espèce varie de 2 1/2 à 3 1/2 lignes, 
la largeur de 1 à 1 3/4 lignes. En-dessus elle est de couleur 
de poix très-foncée , souvent à reflet métallique vert; en- 
dessous noire ou brune; palpes, antennes et pattes rou- 


220 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


ges; le segment anal est quelquefois de la même couleur; 
les bords extérieurs du corselet et des élytres ont un 
reflet rougeâtre. La tête est petite; les yeux assez proé- 
minens dans le mâle, beaucoup plas aplatis dans la fe- 
melle; le corselet est tantôt plus court, tantôt plus long, 
antérieurement plus ou moins rétréci, devant plus ou 
moins profondément échancré, les côtés plus ou moins 
arrondis, les angles antérieurs et postérieurs plus ou 
moins aigus, mais toutes ces différences sont peu sensi- 
bles; devant la base, qui est tronquée assez carrément, 
on voit de chaque côté deux petites impressions plus ou 
moins profondes , dans lesquelles et autour desquelles 
sont des fossettes. Les élytres sont devant aussi larges 
que le corselet; dans le mâle ordinairement un peu plus 
sveltes et plus étroites que dans la femelle; en-dessus un 
peu convexes, distinctement striées , les stries ponctuées. 
Les côtés de la poitrine et du ventre sont toujours ponc- 
tués; ces points sont plus serrés et plus profonds, lors- 
qu'ils le sont aussi sur le corselet. Gette espèce est assez 
répandue dans toute l’Europe. 

C’est à tort que Dejean (Spéce. Col., IT) a déclaré que 
cet insecte était une variété de Æurpalus brunneus, GYyI. 
L’extérieur de ce dernier ressemble, à la vérité, beau- 
coup à la C. grandicollis; elle est presque de même 
taille et de même couleur, mais la dent simple qu’il a à 
l’échancrure du menton en fait un sous-genre à part que 


j'appelle Acrodon. 
III. AMARA, Bon. 


Menti dente intermedio bifido; thorace subquadran- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. Jon 
gulo aut postice dilatato; tibiis posticis maris intus 
dense pilosis. 

Les vraies Amares. Etymologie: weugo, reluire, être 
clair, et + privatif. Ainsi Amara veut dire un insecte de 
couleur foncée. 

Il est très-remarquable que dans ce genre il existe des 
albinos. On sait que ce qui distingue les albinos en gé- 
néral, c’est une couleur extraordinaire du corps, et qui 
reste toujours la même. Dans les quadrupèdes et les 
oiseaux, les albinos ont les yeux rouges, la peau, les 
poils ou le plumage blanc; mais dans les Amares, on 
les reconnaît par les antennes rouges, les pattes entière- 
ment , ou du moins en partie de la même couleur; par le 
corps noir, bordé de rouge. Ainsi, comme dans les qua- 
drupèdes et les oiseaux on les appelle albinos, on pour- 
rait les nommer ici négrinos. Il est naturel qu’on ait 
souvent considéré et décrit comme espèces particulières 
des individus albinos, dont j’ai trouvé des exemples dans 
presque toutes les espèces connues. Ainsi, Jarpalus des- 
pectus, Sahlb. ({ns. Fenn. p. 245, n° 49), est un albi- 
nos d’Amara curta, Dej.; Carabus ovatus, Fabr. 
(Amara ovata, Sturm., Fn.), un albinos d’Amara 
obsoleta, Dej.; Amara linearis, Sturm., Cat., un 
albinos d’ Amara trivialis, Dej. Le asalegse de Dahl 
fourmille d'espèces de ce genre. : 

Je divise les Amares en quatre groupes. 

I. Jambes antérieures munies d’une épine extérieure 
trifide (premier groupe). 

Il. Jambes antérieures munies d’une dent extérieure 
simple. 

TOME IL. 10 


2929 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


1. Jambes du milieu du mâle pubescentes intérieu- 

rement (deuxième groupe). 

2. Jambes du milieu non pubescentes dansles deuxsexes. 

a. Présternum lisse dans les deux sexes (troisième 

| groupe). 

b. Présternum du mâle ponctué ou impressionné 
au milieu (quatrième groupe). 

Premier groupe. Corps assez allongé, cylindrique ou 
ovalaire, plus ou moins convexe. La couleur du dessus 
du corps, qui varie beaucoup dans le groupe suivant , ne 
change pas ou presque pas ici dans les individus de la 
même espèce. Les élytres sont toujours distinctement 
ponctato-striées. L’épine extérieure trifide des jambes 
antérieures distingue les espèces de ce groupe. Les jambes 
du milieu sont assez droites dans les deux sexes. Les 
mâles ont sur chaque côté de l’anus un point soyeux ; 
les femelles en ont deux. 

Je connais neuf espèces de ce groupe. Celles à cor- 
selet tronqué devant sont : Amara striato-punctata, 
Dej. ; rufipes, Dej. ; erythrocnema , Kollar (c’est à tort 
que Dejean considère cette dernière espèce comme une 
variété de la rufipes, car elle a le corps plus renflé; elle 
est de couleur bleue ou bleue noirâtre , avec les pattes 
rouges ou brunes, et a aux jambes antérieures une dent 
très-épaisse , tricuspide:, tandis que dans la rufipes cette 
dent est toujours effilée et aiguë); concinna, Zim., 
plus svelte que la précédente, de couleur verte, avec les 
pattes rouges, épinetrifide, aiguë aux jambes antérieures ; 
elle habite l’Allemagne; lepida, Zim., d’un vert foncé, 
élytres très-élargies vers l'extrémité, pattes rouges. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 293 


Celles à corselet sinué devant sont: Amara tricuspi- 
data, Sturm., Catal., Dej.; strenua, Zim., semblable 
à la précédente, mais moins convexe, en-dessus d’un 
bronzé clair, cuisses noires , jambes d’un rouge ferrugi- 
neux; se trouve cà et Îà en Allemagne; scitula, Zim., 
que je vais décrire tout à l’heure plus amplement, et 
plebeja, Dej., ayant les bords du corselet déprimés. 

AMaRA SCITULA (thorace antice emarginato, lateribus 
non deplanatis, pectore confertim punctato). Cette 
espèce est jusqu’à présent très rare encore dans les col- 
lections d'Europe. Elle ressemble, pour la forme et la 
taille, à l’Amara trivialis, mais s’en distingue déjà fa- 
cilement par les caractères particuliers à ce groupe. Le 
dessus du corps est d’un bronzé foncé, le dessous noir, 
à reflet verdâtre. La tête est lisse, et a deux impres- 
sions étroites entre les antennes; le chaperon est forte- 
ment échancré; yeux très-proéminens; palpes couleur 
de poix , antennes noires , avec les premiers articles toute- 
fois rouges. Le corselet se rétrécit visiblement vers sa 
partie antérieure ; au bord antérieur il est un peu 
émargé; derrière il est à peine sinué des deux côtés; 
angles antérieurs assez arrondis, angles postérieurs aigus, 
rectangles ; en-dessus transversalement convexe, sans 
bords déprimés; de chaque côté de la base il y a deux 
impressions ponctuées, dont l’extérieure est toutefois 
très-lésère. Les élytres allongées, dont les côtés sont assez 
parallèles , ne sont pas à leur base plus larges que le cor- 
selet ; elles sont assez convexes , acuminées à leur extré- 
mité, légèrement striées , les stries un peu plus profondes 
postérieurement que devant, mais, par contre, distinc- 

16. 


29/4 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


tement ponctuées devant: les intervalles entre les stries 
planes; la série des points oculaires au bord des élytres 
est un peu interrompue au milieu. Les côtés de l’abdo- 
men sont fortement ponctués, surtout ceux de la poi- 
trine. Les cuisses sont d’un bronzé noirâtre , les jambes 
et les tarses rouges ferrugineux ou d’un brun rougeûtre. 

Elle habite la nouvelle Californie. 

L’individu que je viens de décrire se trouve dans la 
collection de M. le comte de Mannerheim, à Péters- 
bourg. 

Deuxième groupe. Les espèces de ce groupe sont de 
forme ovalaire, et ressemblent parfaitement , par la 
structure extérieure de leur corps, à celles du groupe 
suivant, mais elles s’en distinguent essentiellement par 
les jambes du milieu du mâle, qui sont visiblement pu- 
bescentes. Toutes ont des antennes noires ou d’un 
brun noirâtre, excepté les trois premiers articles et la 
base du quatrième , qui sont rouges; le corselet est 
rétréci vers sa partie antérieure; les stries des élytres 
sont très-profondes vers lextrémité ; les mâles ont les 
jambes du milieu arquées , et sur les côtés du segment 
anal deux points soyeux distans l’un de l’autre. Il est rare 
que les mâles n’aient qu’un seul point de chaque côté, 
ou que la femelle en ait trois. 

Nous plaçons dans ce groupe: 

1° Amara SAPHYREA, Dej. (pedibus totis testaceo-rufis), 
sans contredit la plus belle espèce de ce genre; c’est 
l'Amara domidua de Sturm. 

2° Amara cuALciTis, Schüppel (convexior, tibiis fer- 
rugineis) ; semblable à la suivante quant à la couleur et 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 293 


la taille, mais considérée à tort par Dejean comme une 

variété de la similata. 
5° AmARA SIMILATA, Dej. (depressior, tubiis ferrugi- 

neis); Carabus obsoletus de Duftschmidt. 

4° Amara OBSOLETA, Dej. (pedibus totis nigris). De- 
jean prétend que lAmara montivaga, Sturm, en est 
une variété, Les descriptions comparatives suivantes prou- 
veront que c’est une erreur. 


A. obsoleta, Dej. 

À la tête plus grande et des 
yeux peu proéminens. 

Lecorseletestdevantmoins 
arrondi ; la base en est légère- 
ment sinuée sur les côtés ; elle 
a toujours des impressions, 
pctites , en forme d’entailles, 
et ordinairement entourée de 
points. 

Elÿytres moins convexes , 
pareilles dans les deux sexes; 
les points marginaux forment 
ordinairement une série con- 
ünue. 


Le mâle a les jambes du 
milieu visiblement arquées, 
pubescentes intérieurement. 


A. monüivaga, Sturm. 

À la tête plus petite et des 
yeux plus convéxes. 

Le corselet est devant plus 
arrondi, la base en est échan- 
crée en forme d’arc, le des- 
sus n'a pas d'impressions ni 
de points constans. 


Elytres plus convexes , 
sveltes dans le mâle , renflées 
sur les côtés dans la femelle ; 
sur les bords il y a une série 
interrompue de points ocu- 
laires. 

Le mâle a les jambes du mi- 
lieu non pubescentes , moins 
arquées. 


Troisième groupe. Corps ovalaire, allongé, presque 


toujours peu convexe; tête petite; corselet plus qu moins 


rétréci en avant; des épines extérieures simples aux 


226 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


jambes antérieures; dans les deux sexes les jambes du 
milieu non pubescentes; présternum non ponctué, lisse 
au milieu, tels sont les caractères qui distinguent les 
espèces de ce genre formant le véritable type du genre 
Amara. Les mâles se distinguent des femelles par leufs 
tarses antérieurs, dilatés, les jambes postérieures pu- 
bescentes, et principalement par les jambes du milieu, 
qui sont arquées; enfin, ils ont ordinairement un reflet 
plus clair sur les élytres. Quant aux points soyeux de 
l'anus, ils ne sont réguliers que dans les mâles; mais, 
dans les femelles de certaines espèces, ils diffèrent en 
nombre. Tous les mâles n’ont ainsi qu’un point anal de 
chaque côté, tandis que les femelles en ont deux, à 
l'exception de quelques espèces (telles que spreta, vul- 
garis, etc.) où elles n’en ont aussi qu’un seul. 

On peut établir trois divisions dans ce groupe, selon 
que les pattes, ou du-moins les cuisses, sont noires ou 
rouges, et que , dans le premier cas, les stries des élytres 
ne sont, vers l’extrémité, pas profondes du tout, ou 
qu’elles le sont un peu plus, ou enfin qu’elles sont très- 
marquées. — On indiquera ainsi les caractères distinctif : 

s. Species elytrorum striis postice parum aut minime 
profondioribus, et pedibus nigris aut tibiis solis 
ferrugineis. 

2. Species elytrorum striis postice distincte profun- 
dioribus, et pedibus nigris aut tibüis solis ferru- 
gineis. 

5. Species pedibus rufis. 

Les espèces suivantes appartiennent à la première di- 

vision: Amara acuminata, Sturm. (eurynota, Dej.); 


REVUE ENTOMOLOGIQUE,. 227 


ovalis, Sturm, Catal.; impuncticollis, Say; littoralis, 
Eschscholtz, que Dejean considère à tort comme une 
variété de lAmara plebeja appartenant au premier 
groupe; trivialis, Dej. (1); spreta, Zim., Dej.; fame- 
lica, Zim., dont je vais donner ici la description dé- 
taillée, 

AMARA FAMELICA (antennarum articulo primo solo 
rufo, elytrorum striis postice non profundioribus, pe- 
dibus nigris). Elle forme la transition entre les Amares 
et les Célies, et se rapproche le plus de Célia intersti- 
tialis. Elle a exactement la grandeur, la forme et la cou- 
leur de lAmara spreta ; elle en est aussi très-voisine, 
mais en diffère cependant essentiellement. Il me suffira 
d’en donner ici les caractères spécifiques. Les antennes 
sont noires , l’article basilaire seul est rouge à sa base; 
le corselet a de chaque côté deux sinuosités , tandis que 
dans la spreta il n’en existe qu’une; sur chaque côté il a 
deux impressions visibles, mais non ponctuées; l’abdo- 
men est aussi non ponctué, plutôt noir que bronzé; la 
femelle a sur chaque côté du segment anal deux points 





(1) Dejean dit (Spéc. génér. des Col, IE, p. 466), que les Æmara tri- 
vialis, obsoleta, similata, vulgaris, plebeja, communis, pourraient n’être 
que des variétés d’une seule et même espèce. Mais cette observation 
est faite trop légèrement. Quiconque examinera de près ces espèces 
se déclarera bientôt pour une opinion contraire. J’ai eu sous les yeux 
des centaines d'individus de ces espèces, et jamais je n'ai pu trouver 
même un rapprochement éloigné dans leurs caractères essentiels, qui 
m'ait laissé dans le doute sur l'espèce à laquelle appartenait l’un ou 
l’autre de ces individus. Qu'il y ait donc tant de variétés qu’on voudra, 
la nature leur a empreint des caractères qui ne permettent pas d’hésiter 
en recherchant à quelles espèces elles appartiennent. 


228 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


soyeux, tandis que celle de la spreta n’en a régulière- 
ment qu’un. Les pattes sont entièrement noires. Cette 
espèce ressemble aussi à l’Amara vulgaris, mais elle 
s’en distingue par les angles du corselet, qui sont plus 
aigus, par les élytres, qui sont postérieurement plus: 
prolongées, et dont les stries longitudinales ne sont pas 
profondes vers l’exirémité; enfin, par les deux points 
soyeux que la femelle a à l’anus. 

Elle se trouve dans l’Allemagne centrale, la Pologne 
et la Russie. 

Celles de la seconde division sont; Amara vulgaris, 
Dej, (Carabus vulgaris, Lin., Fabr.); curta, Del. ; 
depressa , Zim. (corpore depresso, thoracis angulis an- 
ticis porrectis acutis, elytrorum striis postice distincte 
profundioribus, pectore punctato, tibiis ferrugineis ); 
communis, Dej. (Carabus communis, Fab.); nitida, 
Sturm (thoracis angulis anticis rotundatis , elytrorum 
stris postice distincte profundioribus, pectore punc- 
Lato, tibiis ferrugineis); montivaga, Sturm. 

Celles de la troisième division sont: Amara levis, 
Sturm, Fn.; familiaris, Dej.; angustata, Say; gemina, 
Zim., considérée à tort par Dejean comme une variété 
de la familiaris ; elle est plus petite, les yeux sont très- 
proéminens, le corselet tronqué devant, à angles non 
saillans. 

Quatrième groupe. Espèces à corps épais. Ce sont : 
Amara insignis, Eschscholtz, Dej.; lucidula, Dej.; 


Orizabæ, Zim. (du Mexique); tibialis, Payk., Dei. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 229 


IV. BRADYTUS, Stephens. 


Menti dente intermedio bifido; thorace cordato aut 
postice angustalo ; tibiis posticis maris intus dense pi- 
losis. 

Ge sous-genre se compose des espèces suivantes: Am. 
consularis, Dej.; apricaria, Dej.; aurichalcea, Gebl., 
Germ., Dej.; fulva, Dej.; confinis, Dej.; exarata, 
Dej., etc. 


V. LEIRUS , Megerlé. 


(Curronorus, Stephens.) 


Menti dente intermedio bifido ; thorace cordato aut 
postice angustato ; tibiis intermediis maris intus biden- 
tatis, posticis utriusque sexus glabris. 

Ici se placent : Amara aulica, torrida, alpina , me- 
lanogastrica, Dej., et beaucoup d’autres. 


VI. LEIOCNEMIS , Zim. 


Menti dente intermedio bifido; thorace cordato aut 
postice angustato ; tibiis intermediis utriusque sexus 
intus inermibus, posticis glabris. 

Je divise en sept groupes les nombreuses espèces de 
ce sous-genre : 


I. Dessus du corps très-aplati (premier groupe). 
IT. Dessus du corps plus ou moins convexe. 
1. Corps allongé. 
À. Présternum des mâles ponctué au milieu ou avec 
une impression souvent ponctuée. 


N 
CON 
© 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


a. Espèces ailées (deuxième groupe). 
b. Espèces aptères (troisième groupe). 
B. Présternum lisse au milieu, dans les deux sexes . 
(quatrième groupe). 
2. Corps court et renflé. 
À. Présternum des mâles ponctué au milieu ou avec 
une impression souvent ponctuée. 
a. Espèces ailées (cinquième groupe). 
b. Espèces aptères {sixième groupe). 
B. Présternum lisse au milieu, dans les deux sexes 
(septième groupe). 


Premier groupe. Amara pyrenœa, puncticollis Dej. 
et une troisième espèce : 


Leiocnemis cornicozuis, Ménétriés. Longueur 3 1/2 li- 
gnes, largeur 1 2/5 ligne; tout-à-fait de la forme de l4- 
mara pyrenæa , Dej. Le dessus du corps est d’un bronzé 
verdâtre; le dessous, brun; antennes , palpes et pattes 
rouge ferrugineux ; tête lisse; yeux assez convexes; cor- 
selet plus large que long; antérieurement un peu échan- 
cré; arrondi sur les côtés; postérieurement rétréci; la 
base tronquée carrément; les angles antérieurs arrondis, 
les postérieurs aigus, presque un peu recourbés exté- 
rieurement ; le dessus est peu convexe, lisse, ayant 
cependant au milieu des rides transversales très-fines ; 
devant un peu et derrière plus fortement déprimé tran- 
versalement; de chaque côté deux impressions longitu- 
dinales dont le fond est légèrement ponctué et ridé. Les 
élytres , sous lesquelles sont des ailes propres au vol, sont 
à la base sensiblement plus larges que le corselet, mais 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 291 


elles ne s’élargissent que très-peu vers le milieu; leur 
extrémité n’est pas très-aiguë; le dessus plat, ponctato- 
strié; la petite strie près de la base bien développée. 
L’abdomen est lisse et n’a quelques points légers que sur 
les côtés de la poitrine. Le mâle a un point soyeux sur 
chaque côté du segment anal. 

Cette espèce vit sur le Caucase. 


Deuxième groupe: Amara crenala , Dej. s[elongata. 
Sturm, Catal. 


Troisième groupe: Amara alpicola, Dej.; cunicu- 


lina , And., Dej. 


Quatrième groupe: Amara sabulosa, Dej.; dalma- 
tina, Dej. (castanea, Sturm, Catal.) 

Cinquième groupe: Amara eximia, Dei. (flavipes, 
Sturm, Catal.) 


Sixième groupe : Amara glabrata, Dei. 


Septième groupe: Amara nobilis, Dej. 


VIT. AMATHITIS, Zim. 


Menti dente intermedio simplici; thorace cordato. 

Je ne connais qu’une seule espèce de ce genre : Ama- 
thitis œgyptia, Klug. Longueur 3 1/2 à 4 lignes. Tête 
et corselet d’un rouge ferragineux ou couleur de poix; 
élytres , antennes et pattes rouge de brique un peu pâle; 
abdomen couleur de poix ou brun rougeâtre. Tête assez 
grande; corselet cordiforme , tronqué devant; angles an- 
térieurs arrondis, angles postérieurs rectangles ; base 
déprimée , ponctuée et ayant de chaque côté deux petites 


239 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


impressions ; les élytres sont beaucoup plus larges que la 
base du corselet, assez plates et finement ponctuées; 
l’abdomen est presque lisse , mais le présternum du mâle 
est ponctué au milieu. 

Cette espèce est propre au vol et habite l'Egypte. 


VIII. ACRODON (1), Zim. 


Menti dente intermedio simplici; thorace dilaiato, 
suborbiculato. \ 

Je ne connais aussi qu’une seule espèce de ce sous- 
genre , c’est Amara brunnea, Dej. (Harpalus brun- 
neus ; Gyll), qui est commune dans beaucoup de 
contrées. (Faunus.) 


(1) Æcrodontis, au génitif. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 239 


MÉMOIRES, DISSERTATIONS, ETC. 





QUELQUES MOTS sur le genre MASOREUS de 
Zieczer, par Chr. Zimmermann; traduits de l’alle- 
mand par G. SILBERMANN. 


Le Muséum de Berlin possède les espèces suivantes, 
du genre Masoreus de Ziegler, adopté par M. le comte 
Dejean dans son Species général des Coléopteres. (1. IT, 
p. 986). Ges espèces sont au nombre de sept (1). 


1, M. suxarus, Creutz. Vigro-piceus, elytris subti- 
liter punctato-striatis, scutello canaliculato. 

Masoreus luxatus , Dej. Spéc. Col. IX, p. 537, n° 1. 

Trechus laticollis, Sturm., Fn. Deutschl., IV, 
p- 105, n° 22. ; 

Harpalus Wetterhallii, Gyll. ns. Suec. IT, p. 698, 
n° 68-69. 

Longueur , 2 à 2 1/2 lignes; largeur, 3/4 à 1 ligne. Sa 
couleur varie en clair et en foncé. Se trouve en Alle- 
magne, en Suède, en France, en Italie et en Espagne. 


(1) D’après la nouvelle édition de son Catalogue, M. Dejean ne pos- 
sède que trois espèces de Masoreus. 


TOME II. d7 


28/4 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


2, M. zcyrriacus, Dej. Plerumque ferrugineus vel 
brunneus, elytris subtiliter lœvi-striatis, scutello haud 
canaliculato. 

Masoreus œgyptiacus, Dej. Spéc. Col., HIT, p. 538, 
n° 2. 

Ordinairement un peu plus grand que le précédent; 
il a aussi souvent tout le corps d’un rouge de rouille , ou 
les élytres et l'abdomen noirâtres; de là vient qu’on le 
confond quelquefois avec le {uxatus. Il habite l'Egypte. 


3. M. opacuzus, Hoffmansegs. Wisro-opacus, elytris 
vix striatis, pedibus rufis. 

Plus grand et plus large que le luxatus, noir , sans re- 
flet, palpes, antennes, pattes, abdomen et bord posté- 
rieur des élytres rouges, lèvres et mâchoires d’un brun 
rouge. Les stries sur les élytres ne sont bien visibles que 
près de la suture; elles disparaissent insensiblement 
vers les côtés, 

Cette espèce vient des Indes-Orientales. 


4. M. pzeuronecrus , Hoffmansegs. MVigro-opacus, 
elytris vix striatis, pedibus nigris. 

Plus grand que le précédent; longueur, 2 3/2 lignes; 
largeur, 1 115 ligne. Entièrement noir, sans reflet, 
n'ayant que les palpes et les antennes rouges. Les an- 
tennes sont courtes, presque en forme de soie, exté- 
rieurement les articles deviennent plus faibles. Le corse- 
let est fortement échancré devant. Des Indes-Orientales. 


5. M. sericeus, Zimmermann. Viger, elytris sericeo- 
micantibus, subtiliter, lœvi striatis, pedibus piceis. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 295 

Long de près de 3 lignes, large de 1 1/3 ligne, noir, 

palpes et antennes rouges , pattes couleur de poix; élytres 

légèrement striées , à reflet soyeux, de couleur métal- 

lique; marquant des endroits plus foncés et plus clairs, 

de manière qu’elle ressemble un peu à celle d’un échi- 
quier. Cette espèce vit dans les Indes-Orientales. 


6. M. ontenrTaus, Dej. Wiger, niidus elytris subti- 
liter punctato-striatis, pedibus rufis. 

M. orientalis, Dej., Spéc. Col. , IIT , 539 , n° 5. 

De la grandeur du précédent, en-dessus d’un noir bril- 
lant; dessous du corps couleur de poix, ou d’un brun 
noirâtre; palpes, antennes et pattes-rouges ; lèvres, bords 
latéraux du corselet et des élytres rougeâtres. Le corselet 
est peu échancré devant. 

Cette espèce se trouve aux [Indes-Orientales et en 


Egypte. 


7. M. GranDis, Zim. Viger nitidus elytris subrilissime 
punctulato-striatis, rufo-piceis. 

Cette espèce est la plus grande de toutes; sa longueur 
est de 3 1/4 lignes , et sa largeur de 1 1/2 ligne. Elle est 
d’un noir brillant, avec les palpes, les antennes et les 
jambes d’un rouge brunâtre. Le corselet est fortement 
échancré antérieurement. 

Sa patrie est l’Abissynie. (Faunus.) 


> 


286 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


NOTICE sur les CRYPTOPHAGES des environs de 
Munich, par J. Wesrernauser; traduite de l’alle- 
mand par G. SILBERMANN. ÿ 


CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. 


Les insectes de ce genre sont très-pelits, de forme 
ovale, plus ou moins allongés, assez convexe; le cor- 
selet est large, souvent aussi long que large, tronqué 
postérieurement ; écusson large , trañsversal , très-court , 
tronqué. 

Palpes au nombre de quatre, lèvre membraneuse, 
très-courte, antennes dirigées en avant, aussi longues 
que le corselet, un peu épaisses; les trois derniers arti- 
cles plus grands que les autres, plus forts, éloignés les 
uns des autres, en forme de massue; tarses à cinq 
articles. 


I. Bord latéral du corselet dentelé ou crénelé. 


1. GryPT. LycoPERDI. Ovalaire, allongé, d’un rouge 
ferrugineux foncé, profondément et assez visiblement 
ponctué, recouvert d’un duvet assez long; corselet 
large, fortement bidenté sur les côtés , la dent située à 
l’angle supérieur obliquement acuminée. 

Longueur, 1 1/2 ligne. 

C’est l’espèce la plus grande de celles de nos environs. 
Elle se trouve dans les bolets du bois carié, mais 'elle 
est rare. 

Synonymie. Dermestes lycoperdi, Fabr. — Derm. 
fungorum , Panz. — Cryptophagus lycoperdi, Gyllenh. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 237 


2. CRyPT. FUuMATUS. Ovalaire, allongé, brun, finement 
ponctué, recouvert d’un duvet court; corselet presque 
carré, plus long que celui du précédent, deux denis 
obtuses aux bords. 

Longueur d'environ 1 1/2 ligne; sa taille diffère peu 
du précédent; il est d’une couleur plus pâle. 

Il se trouve dans les maisons , et est assez rare. 

Syn. Corticaria fumata, Marsh. — Crypt. fumatus, 
Gyllenh. 


3. Grypr. AcuTANGuLUs. Ovalaire, allongé, d’un rouge 
ferrugineux , recouvert d’un duvet plus long et plus lé- 
gèrement ponctué que le fumatus; corselet court, plus 
large que long, un peu rétréci postérieurement, deux 
dents aiguës aux bords, angles très-saillans. 

Longueur , 1 1/3 ligne, presque de la taille du précé- 
dent , auquel il ressemble. 

Se trouve sur les cloisons ; il est rare. 

Syn. Crypt. acutangulus, Gyll. — Crypt. cellaris, 
Dej. — Crypt. denticollis, Sturm. 


4. CryPT. cELLARIS. Ovalaire, allongé, d’un rouge fer- 
rugineux foncé, recouvert d’un duvet laineux; élytres 
d’un brun noirâtre; corselet court, plus large que long, 
un peu rétréci postérieurement, un peu convexe, fine- 
ment ponctué, bords latéraux, bidentés , crénelé vers sa 
base; antennes d’un rouge ferrugineux foncé, tête plus 
claire. 

Longueur de près d’une ligne. 

Se trouve sur des murs, des cloisons, sous des pierres ; 
pas très-commun. 


238 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


1 Variété: Elytres d’un rouge ferrugineux à leur 
base. 

2° Variété: Entièrement d’un brun clair. 

5° Variété: Suture et marge des élytres d’un brun 
noirâtre. 

Syn. Dermestes cellaris, Fabr., Herbst, — Crypt. 
cellaris, Gyll. 

Observation. Gette espèce a souvent été confondue 
avec l’une ou l’autre des suivantes. 


5. GryPT. pizosus. Ovalaire, allongé, d’un rouge fer- 
rugineux, recouvert d’un duvet assez long, finement 
ponctué; corselet plus court que celui du cellaris, un 
peu convexe, insensiblement élargi au milieu, bords in- 
distinctement bidentés, finement crénelés. 

Longueur, 1 1/4 ligne, mais pas plus large que le 
précédent. 

Se trouve fréquemment sur les cloisons, sous les 
pierres , dans le bois pourri, sur les pins. 

Syn. Crypt. cellaris, var., Dej. — Crypt. pilosus, 
Gyll. 


6. Crypr, supperressus. Ovalaire, plus large que le 
précédent, un peu convexe , déprimé entre les épaules, 
d’un rouge ferrugineux foncé (dans nos environs le plus 
souvent d’un brun pâle), finement ponctué, recouvert 
d’un duvet clairsemé et incliné; corselet court, carré, 
bords indistinctement bidentés. 

Longueur, 1 1/4 ligne, mais plus large que le pilosus. 

Se trouve dans les bolets qui viennent sur les plan- 
ches; il est rare. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 239 


Syn. Crypt. cellaris, var., Dej. — Crypt. subde- 
pressus, Gyll. 


7. Crypr. ABteTIs. Plus allongé que le subdepressus, 
d’un rouge ferrugineux, recouvert d’un duvet laineux, 
convexe, ponctué; corselet presque carré, rétréci posté- 
rieurement, l’angle antérieur unidenté, bords latéraux 
légèrement crénelés. 

Longueur, 7,8 de ligne, presque aussi grand que le 
cellaris. 

Se trouve sur les pins. 

Syn. Dermestes pini, Panz. — Défin, abuetis, Payk. 


8. Caypr. Funcorux. Noir, ovalaire , allongé, un peu 
pubescent; tête triangulaire, ponctuée, noire; bouche 
d’un brun rougeâtre; veux proéminens, ponctués; an- 
tennes fortes, un peu plus longues que le corselet, d’un 
brun rougeâtre , corselet convexe, ayant des points 
nombreux, émargé sur les côtés et postérieurement, 
un peu plus large que long, bord latéral presque sinué, 
angles antérieurs presque arrondis, angles postérieurs 
aigus; écusson court, très-large, d’un brun noirâtre; 
élytres d’un brun rougeâtre, brillantes, plus larges que 
le corselet, presque parallèles, déprimées devant , con- 
vexes postérieurement; les points sont assez profonds, 
mais moins nombreux que sur le corselet; dessous du 
corps noir, brillant, ponctué; l’anus est plus pâle; 
pattes d’un brun rougeûtre. 

Longueur , 1 ligne. 

Cette espèce se trouve dans les bolets; elle est très- 
rare. 


240 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 
Syn. Crypt. fungorum, Gyll., Schœnh., Syn., 2, 
98; 9- 


9. CRYPT. CRENATUS. Ovalaire, allongé, presque dé- 
primé, d’un brun clair, pubescent; corselet presque 
carré, un peu plus large , très-finement ponctué; bords 
un peu arrondis , très-finement crénelés. 

Longueur, 1/2 ligne. 

Se trouve sur les cloisons; rare. 

Syn. Derm. crenatus, Fabr. — Crypt. crenatus, Gyil. 


10. CrypT. serraTus. Ovalaire, allongé, de couleur 
de poix foncée, recouvert d’un duvet laineux; corselet 
en carré transversal; bords peu arrondis, fortement cré- 
nelés; antennes et pattes d’un rouge ferrugineux. de 
n’ai trouvé que la variété d’un brun clair. 

Longueur, moins d’une ligne; plus petit que le cel- 
laris. 

Se trouve sur les saules; très-rare. 


Syn. Crypt. serratus, var., Gyll. 


11. Cnypr. canicis. Allongé, noir, recouvert d’un 
duvet gris; corselet presque carré, ponctué, convexe; 
bords latéraux arrondis, plus large au milieu; antennes 
et pattes d’un rouge brunâtre. 

Longueur 1 1/4 ligne; plus long que le cellaris, mais 
pas plus large. 

Se trouve fréquemment sur les plantes aquatiques, 
dans les étangs. L 

Syn. Crypt. caricis, Gyll — Jps caricis, Oliv., 
Schœnh. . Cet insecte était confondu avec Cr. typhæ, 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 241 


Gyll. , t IV, p. 289: t. TI, p. 1743; mais ce dernier est 
de moitié plus petit, et a le corselet plus large que long, 
peu crénelé. 


IL. Bords latéraux du corseles lisses, non interrompus. 


Les Crypt. silaceus, Gyll. (Myc. nigricornis, Fabr.), 
et pallens, Gyll. (Ten. pallens, Fabr.), appartiennent 
maintenant au genre Antherophagus, Meg. J’ai trouvé 
ici la première de ces espèces sur des fleurs. 


12. CRYPT. NIGRIPENNIS. Ovalaire, convexe, d’un 
rouge brunâtre; corselet large, un peu rétréci antérieu- 
rement , recourbé, bords latéraux arrondis, fortement 
impressionné postérieurement , finement ponctué, en- 
tièrement d’un rouge brunâtre; élytres convexes, larges, 
tronquées , d’un noir brillant; antennes et pattes brunes. 

Longueur, 1/2 ligne. 

Se trouve sur les murailles ; rare. 

Syn. Crypt. nigripennis, Gyll. — Derm. nigripen- 
nis, Payk. — Crypt. ruficollis, Panz. 


15. CrypT. ATER. Ovalaire, convexe , recouvert d’un 
duvet laineux, noir; corselet élargi postérieurement , 
ponctué , angles antérieurs recourbés; élytres élargies 
au milieu, convexes, ponctuées, un peu pubescentes, 
noires, d’un brun de rouille à l’extrémité; antennes et 
paltes d’un rouge ferrugineux. 

Longueur , 1/2 ligne, à peine plus petit que le nigri- 
pennis. 


242 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Se trouve sur les murailles; rare dans nos environs. 
Syn. Crypt. ater, Gyll — Crypt. fimetarius, Dej. 


— Derm. ater, Panz. — Derm. fimetarii , Payk. 


14. CRypT. MEsOMELAs. Ovalaire, convexe, noir; élytres 
brunes, noires à la base; corselet presque toujours d’un 
brun rougeâtre au bord antérieur , ponctué, élargi au mi- 
lieu, un peu pubescent , bords latéraux arrondis, ÉMANERE 

Longueur , 1/2 ligne. 

Sous les écorces ; pas très-commun. 

Syn. Crypt. mesomelas, Gyll. — Derm. mesomelas, 
Payk. 

1" Variété: Corselet brun, d’un rouge ferrugineux. 

2° Variété : Elytres aussi brunes, excepté la suture. 


15. Caypr. rIMETARII. Ovalaire , allongé , noir, recou- 
vert d’un duvet presque laineux; angles du corselet ar- 
rondis, ce dernier à peine plus large que long, noir, 
convexe, ponctué, recouvert d’un duvet laineux , légè- 
rement émargé , un peu impressioné sur les côtés ; 
élyires convexes, d’un brun de rouille, profondément 
ponctuées , un peu pubescentes. 

Longueur , 1/2 ligne; varie un peu de taille. 

Se trouve sur les cloisons et sous les pierres. 

Syn. Crypt. fimetari, Gyll. — Crypt. ipsoides, Dej. 
(Derm. femetarius, Fabr.), n’en est qu’une variété en- 
tièrement d’un rouge brunâtre prononcé, ou entière- 


ment noirâtre , avec les antennes et les pattes d’un rouge 
ferrugineux. 


16. Cayrr. uusrinus. Ovalaire, allongé, noir, pres- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 243 
que pubescent, ponctué; corselet anguleux postérieu- 
rement, arrondi sur les côtés et légèrement impres- 
sionné; élytres d’un rouge ferrugineux foncé, plus 
claires à l'extrémité, ou entièrement brunes, profondé- 
ment ponctuées, el avec un duvet gris clairsemé. 

Longueur, environ 1,2 ligne; un peu plus petit que le 
précédent. 


Se trouve dans les bolets qui viennent sur les planches; 
assez rare. 


Syn. Crypt. umbrinus, Gyll. — Derm. fimetarius ? 
Fabr. 


17. CrypT. rusciPes. Ovalaire, allongé, noir, recou- 
vert d’un duvet laineux; antennes et pattes aussi noires ; 
corselet plus fortement émargé postérieurement, convexe, 
un peu plus large que long , côtés arrondis , angles obtus. 

Longueur, 5,8 de ligne, à peine plus petit que l’um- 
brinus. 

Se trouve sur les cloisons et les planches recouvertes 
de mousse; rare. 


Syn. Crypt. fuscipes, Gyll. SchϾnh. 


18. Crypr. pusizzus. Ovalaire, allongé, d’un rouge 
ferrugineux, recouvert d’un duvet laineux; élytres un 
peu plus foncées, mais souvent aussi d’un brun clair; 
corselet court et large, ponctué, côtés arrondis , légère- 
ment émargé, convexe au milieu. 

Longueur, environ 1/4 de ligne. 

Dans les champignons; rare. 

Syn. Crypt. pusillus, Gyll., Schœnh., Syn., », 
100, 23. — Derm. pusillus, Payk. 


244 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Cryrr. mmrus. Ovalaire, allongé, d’un rouge 
ferrugineux, recouvert d’un duvet soyeux, ponctué; 
corselet court, large, doublement émargé , convexe au 
milieu; élytres profondément ponctuées, presque striées ; 
le duvet qui les recouvre est assez long; ellés sont très- 
convexes et rétrécies à leur extrémité. 

Longueur, 1/2 ligne. 
Se tient sur les cloisons, dans des endroits buriide. 


Syn. Crypt. hirius, Gyll., Schænh. 


20. CrypT. croBuLus. Ovalaire, large, noir, lisse, 
corselet court, large, brillant, convexe, rétréci anté- 
rieurement, postérieurement sinué, élytres d’un brun 
rougeâtre à leur extrémité , antennes et pattes pâles. 

Longueur, 1/2 ligne; un peu plus court que le hirtus. 

Se trouve sur les murailles. 


Syn. Cr. globulus, Gyl., Sch. — Der. globulus, Payk. 


21. CRYPT. PILICORNIS. Ovalaire, large, d’un rouge 
brunâtre , brillant, très-peu pubescent, fortement ponc- 
tué; corselet plus large que long, très-convexe, élargi 
au milieu, arrondi, rétréci antérieurement, bords laté- 
raux minces, bord postérieur fortement émargé, avec 
une impression transversale au milieu; élytres convexes, 
s’élargissant à partir de leur base, et n'étant pas forte- 
ment acuminées à leur extrémité; antennes d’un rouge 
ferrugineux , peu brillantes , recouvertes d’un duvet gris 
très-fin , un peu épaisses, massue forte, pattes plus pâles. 

Longueur, 1/2 ligne; plus petit que le hcrtus. 

Se trouve dans les bolets; très-rare. 

Syu. Cr. pilicornis, Westerh., Dej.? (Faunus.) 





REVUE ENTOMOLOGIQUE. 245 


NOTICE sur un nouv. genre dans les NO CTUÉLIDES, 


par M, le docteur Boispuva. 


Les Lépidoptères d'Europe sont, sans contredit, ceux 
dont les races sont groupées de la manière la plus ration- 
nelle; mais on n’est arrivé à ce résultat qu’en étudiant 
chaque espèce sous ses différens états. De la connais- 
sance des chenilles est résultée la coordination natu- 
relle des espèces entre elles. Les rapports de forme et 
de dessin son venus, presque toujours, confirmer l’ana- 
logie qui existait entre les chenilles. Plusieurs espèces 
dont les larves n’avaient été observées que superficielle- 
ment, ou qui étaient complètement inconnues sous ce 
premier état, furent classées dans tel ou tel genre, seu- 
lement en raison des aflinités de Pinsecte parfait. Quoique 
ces analogies soient rarement trompeuses aux yeux d’un 
lépidoptériste exercé , et qu’il est telle Noctuelle dont la 
chenille est encore inconnue, dont il pourrait signaler 
d'avance les caractères et les mœurs, il arrive cepen- 
dant que ces aflinités présumées sont parfois inexactes 
et mettent dans une fausse route d’habiles entomologues. 
Les Lépidoptères qui font le sujet de cette notice en 
sont pour nous une preuve manifeste. Les chenilles de la 
plupart n’étaient pas bien connues, et pour classer les 
espèces, il a fallu recourir aux analogies. C’est ainsi 
qu’Ochsenheimer et M. Treitschké , trouvant avec raison 
beaucoup de rapports entre les Voctua comta, cons- 
persa et albimacula, les placèrent à côté de culta, 
dans le genre Miselia, Plus tard, dans mon /ndex me- 


246 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


thodicus, ayant réduit le genré Miselia à un petit nom- 
bre d’espèces, je reportai celles en question dans le genre 
Polia avec culta. Les Noctua capsincola, cucubali et 
carpophaga, dont les chenilles bien connues, présen- 
taient, aux mœurs près, tous les caractères de celles des 
Hadena, furent mises par M. Treitschké et par moi à la 
tête de ce genre. Ayant trouvé aussi quelque affinité 
entre les Voctua Treitschkii et silenes, je les plaçai 
toutes les deux dans le genre Mamestra (genre que je 
réunis maintenant aux ÂAadena). La Noctua cœsia , à 
cause de son dessin nébuleux , prit rang à côté de fla- 
vicincta, dans le genre Polia. Il en fut de même de la 
filigrama, à qui on trouva des traits de parenté avec la 
dysodea , quoiqu’elle en eût davantage avec la Magnoli, 
si voisine à son tour de lalbimacula. 

Ayant rencontré depuis, dans les mœurs et dans les 
chenilles de ces espèces, la plus grande analogie , et ayant 
retrouvé dans l’insecte parfait quelques caractères pro- 
pres , je les retire maintenant des genres où elles étaient 
disséminées, pour en former un genre propre, que je 
place entre les Æadena et les Polia, et que je caracté- 
rise ainsi : 


Genre DIANTHOECIA. 


CaracrTÈres. Chenille rase, assez courte, de couleur 
livide, marquée de traits longitudinaux noirâtres, sou- 
vent interrompus ou obliques, formant quelquefois sur 
le dos une suite de chevrons; vivant le plus ordinaire- 
ment dans les capsules ou dans le calice des Caryophyl- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 247 


lées. Ghrysalide cylindrico-conique; ayant la gaîne des 
pattes et de la trompe très-saillante, formant un bus- 
que ou carêne obtuse. 

Insecte parfait. Antennes simples, filiformes. Palpes 
très-velues, peu allongées, ne dépassant pas la hauteur 
des yeux ; le dernier article très-court, nu et peu saillant,. 
Corselet assez épais, un peu sinué en avant, presque 
globuleux et arrondi en-dessus, un peu comprimé laté- 
ralement. Abdomen crêté, cylindrique , caréné (dans le 
mâle), velu et coupé carrément à l'extrémité; conique 
(dans la femelle) et terminé par un oviductus saillant et 
térébriforme , composé d’articles rentrant l’un dans l’au- 
tre, comme les pièces d’une lunette d'approche. Ailes 
en toit; les supérieures rarement nébuleuses, traversées 
par des raies sinueuses; les inférieures rembrunies à l’ex- 
trémité. Pattes annelées de blanchätre, 

J’ai donné à ce nouveau genre le nom de Dianthæcia, 
tiré des deux mots grecs Ay80s, œillet , et omos, demeure, 
habitation, pour indiquer que les chenilles vivent sur 
les Caryophyllées. En effet, toutes les espèces dont je 
cônnais les chenilles vivent sous cet état dans les fleurs 
ou les fruits de différentes espèces de Caryophyllus, 
Lychnis ou Silene. Plusieurs pénètrent dans les capsules, 
rongent les graines et se tiennent dans l’intérieur, re- 
pliées comme un serpent. D’autres dévorent les fleurs et 
se cachent dans le calice. Un plus petit nombre mange 
les fleurs et les feuilles. 

La métamorphose a ordinairement lieu dans la terre, 
mais il arrive quelquefois qu’elle se passe dans la capsule. 

L’insecte parfait voltige le soir autour des Lychnis, 


248 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


des Silence, des œillets, et la femelle, à l’aide de son 
oviductus allongé, dépose un œuf dans les fleurs ou sur 
les boutons. 

L’éclosion a lieu, le plus ordinairement, au printemps, 
pour les chrysalides qui ont passé l'hiver, et en juillet 
pour celles de la séconde époque. | 

Les espèces que je rapporte à ce genre étant toutes 
connues, je ne ferai que les indiquer ici. 


1. D. CUCUBALI. 


Noctua cucubali, Hubn. 

—  rivularis, Fab. 
Hadena cucubali , Treitschké , Boisd., Ind. 

Dans une grande partie de l’Europe, dans le calice du 
Silene inflata. 

2. D. CAPSINCOLA. 

Noctua capsincola, Hubn. 
Hadena capsincola , Treitschké, Boisd., Ind. 

Dans toute l’Europe, dans les capsules des Zychnis dioica 
et sylvestris. | 
3. D. SILENES. 
Noctua silenes, Hubn. 
Mamestra silenes , Boisd., Ind. 

Rare. Habite dans les fleurs de plusieurs Silene, aux en- 
virons de Montpellier. 


4. D. CARPOPHAGA. 


Noctua perplexa, Hubn. 
Hadena carpophaga, Treitschké , Boisd., Ind. 


Dans une grande partie de l'Europe , dans les fleurs des 


5 
Silene inflata , uniflora et de plusieurs autres espèces méri- 


dionales. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


5. D..corsIcA. 


Polia corsica ; Rambur, Ann. de la Soc. entom. 
Rare. Dans plusieurs Silene de l'île de Corse ? 


6. D.? TEPHROLEUCA. 


Polia tephroleuca , Boisd., 4nn. de la Soc. entom. 


Chenille' inconnue, Chamouny. 
7. D. cæsra. 
MNoctua cæsia, Hubn. 
Pola cæsia , Treitschké, Boisd., {nd. 
Chenille inconnue. Suisse. 
8. D. FILIGRAMA. 


Noctua polymita, Hubn. 
Polia filigrama , Treïtschké, Boisd., Ind. 


249 


Dans plusieurs parties de l'Europe, et surtout en PuiSe ; 


sur quelques espèces de Silene. 
9. D. MAGNOLII. 


Polia magnoliü , Boisd., Ind. meth. 


En Italie, dans le midi de la France, et surtout en Si- 


cile, sur les Silene nicæensis , noctiflora et beaucoup d’autres. 


10. D. ALBIMACULA. 


êz 


MNoctua concinna , Hubn. 
Miselia albimacula, Treitschké. 
Polia albimacula , Boisd., Ind. 


Dans plusieurs parties de l’Europe, sur la tige et dans les 


fleurs du Silene nutans. 
1. D. CONSPERSA. 


Noctua conspersa , Hubn. 
Miselia conspersa , Treitschké. 
Polia conspersa , Boisd., Ind. 


TOME Il. 18 


250 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Dans les fleurs des Lychnis flos-cuculi et sylvestris, dans 
les prairies humides d’une grande partie de l'Europe. 


12. D. comTA. 
Noctua comta, Hubn. 
Miselia comta, Treitschké. 
Polia comta, Boisd., Ind. 
Dans plusieurs parties de l'Europe, dans les fleurs des 
Dianthus caryophyllus , sylvestris et prolifer , etc. 


NOTICE sur le PHLOCERUS, genre nouveau d'Or- 
thoptères de la Russie, par M. Gorruscr Fiscner DE 
W'ALDHEIM (1). 


Le genre Phlocerus, que nous créons, appartient à 
l’ordre des Orthoptères proprement dits, et à la famille 
des Acridiens, où il trouve sa place entre les genres 
Podisma et Gomphocerus, d’après la méthode de M. Au- 
dinet-Serville. Le nom de cet insecte, Phlocerus, est 
pris du grec Dauw premo, contundo, et xegas cornu, à 
cause des antennes comprimées. Elles sont en forme de 
* feuilles lancéolées , et le nom de Phyllocerus que je lui 
avais donné auparavant lui aurait beaucoup mieux con- 
venu; mais ce nom a été déjà employé par M. le comte 
Dejean pour un coléoptère de la famille des Taupins. 


CHARACTERES GENERICI PHLOCERI. 


Antennæ breves, fol ad instar depressæ, lanceolatæ, 

(1) Quoique cette notice ait déjà été imprimée aux frais de l’auteur, 
nous l’avons cru assez intéressante pour la reproduire ici et en faire 
graver la planche. (Note de l'éditeur.) 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 291 


articulis distinctis 18-20, primo magno, secundo brevi, 
obconicis, reliquis depressis, sensim dilatatis usque ad me- 
dium, deinde iterum decrescentibus in apicem obtusum, 
anie oculos in cavo singulari insertæ, 


Palpi filiformes , articulo breviter obconico, recte truncato. 
Caput antice trisulcatum , sulco medio valde profundo. 


Frons prominens appendicibus duabus elevatis sulcum me- 
dianum formans. 


Oculi magni subsemilanares. 

Ocelli nulli. ; 

Corpus solidum, oviductu rotundo, valde convexo, supra 
versus medium triangulariter exciso. ( 

Appendices anales duæ fortes. 

Alæ corporis longitudinæ , superiores reticulatæ, nervis 
fortissimis. 

Pedes saltatorii, fortes, pulvillo magno inter unguiculas 
Larst. - 

La tête du Phlocère est grande; le front, très-proémi- 
nent, se prolonge par des côtes élevées, et vers la ga- 
“Jette plus distantes. La partie inférieure de cette éléva- 
tion, ainsi que les parties de la bouche, sont blanchä- 
tres, tandis que la partie supérieure de la tête comme 
de tout le corps, est d’un brun pâle. Les yeux sont 
grands, proéminens , presque sémi-lunaires. On n’aper- 
coit point d’ocelles. 

Le thorax, d’un brun obscur et velouté en-dessus, 
rétréci de côté, porte en-dessus trois carènes; celle du 
milieu est droite et plus distincte; les latérales sont moins 
prononcées , courbées en arc d’abord, et s’approchant 
de celle du milieu, elles vont aboutir à l’angle extérieur 
du thorax. 


19. 


299 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


L’abdomen est composé de neuf articulations, à l’ex- 
ception de l’anale, qui est plus grande, ayant deux 
appendices très-fortes et une écaille triangulaire au mi- 
lieu. L’écaille d’en bas est également triangulaire , très- 
bombée , terminée en pointe dans les mâles, et ouverte 
par une excision dans les femelles. 

Les aïles supérieures ou les élytres sont fortement 
réticulées. Les veines principales sont très-forles, au 
nombre de quatre. Celle du milieu est soutenue par 
une autre courbée qui paraît lui servir de ressort. 

Les pattes sont fortes, eu égard à la grandeur de l’a- 
nimal. Toutes les jambes sont canaliculées et épineuses 
en arrière. Les cuisses des pattes de derrière sont caré- 
nées en haut, ayant un canal latéral extérieur profond 
et lisse. Elles sont brunes en-dessus et plus pâles en- des- 
sous. Les jambes sont rouges, fortement canaliculées en 
dessus et munies de deux séries d’épines. 

Les tarses, composés de trois articles, sont forts; le 
premier article est grand, allongé, cylindrique, avec 
un petit étranglement au milieu; le second article est 
court; l’article onguéal de tous les pieds est très-alongé, 
avec une pelotte très-forte entre les ongles, large aux 
pattes antérieures et pétiolées aux postérieures. 


Pucocerus MENETRIESII. — PI. 31. 


Brun obscur en-dessus ; d’un blanc grisâtre en-dessous. 
à O 


Long. 7 


Ce Phlocère a été trouvé par M. Ménétriés , à la fin de 
juillet, au Schadach, à l’est du Caucase, à une hauteur 


!!, Envergure 1 /, !!. 


31 





Phlocerus ZZrctriesie | 


CURE 





REVUE ENTOMOLOGIQUE. 299 


de plus de neuf mille pieds, ainsi près des neiges éter- 
nelles. 

J’ai nommé cette espèce en l’honneur de M. Ménétriés, 
notre Membre et attaché à l’Académie impériale des 
Sciences de Saint-Pétersbourg. M. Ménétriés est connu 
par ses voyages en Amérique et en Russie, et distingué 
par ses recherches entomologiques, publiées dans les 
Actes de l’Académie et dans ceux de la Société impériale 
des naturalistes de Moscou. 


MANIÈRE de récolter certains insectes exotiques, par 
M. le docteur Wazri; traduit de l'allemand par 
G. SILBERMANN. 


On sait que les tourneurs emploient souvent des noix 
de coco qui ne sont pas-encore parvenues à leur parfaite 
maturité; on y trouve assez fréquemment une grande 
espèce de Bruchus dont la larve se nourrit de la moëlle 
de ce fruit. En promettant une petite gratification aux 
ouvriers tourneurs , surtout dans les grandes villes où il y 
en a beaucoup, on peut être presque certain de se procu- 
rer en moins d’une année une douzaine de ces insectes. 

Le bois de Guajak, l’un des bois les plus durables, 
sert souvent à faire des boules de lignum-sanctum , 
pour le jeu de quilles (qui est chez nous un jeu natio- 
nal); nous en recevons par conséquent des blocs assez 
considérables. Il s’agit de s'entendre avec le droguiste 
qui fait venir ce bois en grand , ou avec le tourneur qui 
le travaille. Plusieurs droguistes en enlèvent eux-mêmes 


204 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


l'écorce; c’est alors à eux qu’il faut s’adresser de préfé- 
rence. Sous l'écorce de ce bois vit un très-beau Bupres- 
tide (1). M. Oberleitner, à Munich, en a trouvé ainsi la 
larve mêlée avec des insectes parfaits. 

Lorsque, l’année dernière, je reçus en commission 
un certain nombre d'insectes du Mexique, je remarquai 
que le bois mexicain sur lequel ils étaient piqués était 
percé par plusieurs espèces d'insectes; je me mis à leur 
recherche, et je trouvai : 1° quelques individus d’Uloma 
ferrugineum, F.; je suis dans le doute si cet insecte 
est entré dans le bois en Europe, ou déjà au Mexique ; 
°° un pelit coléoptère noir, qui forme un genre particu- 
lier près des Rhizophagus ; le seul individu que j’en aie 
trouvé est dans la grande collection de M. le professeur 
Reich, à Berlin; 5° un Anobium, et 4° un Lyctus. 
Voici la description de ces deux derniers insectes : 

Lycrus carsonarius, Waitl. 

Angustatus, ater, thorace fossulatim punctato, in 
medio fovea lata; elytris obsolete costatis , insterstitiis 
punctatis ; tibiis ferrugineis. 

Long. 2 lin. — Habitat in Mexico. 

La tête est fortement ponctuée ; antennes noires; Cor- 
selet plus long que large, un peu convexe, un peu plus 
large antérieurement , ponctué comme un dé à coudre, 
au milieu un enfoncement assez large, mais cependant 
longitudinal; élytres légèrement striées; sur les intervalles 





(1) ctenodes nobilis, F. Voici la description de sa larve: Corpus 
atlenuatum , angustum depressiusculum , molle, segmentis 9 actum. Cor- 


pus magnum, durum, transverse latiusculum, quadrätum , concolor. 
Pedes sex. GisrL. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 299 


entre les stries on remarque des points enfoncés qui ne 
sont pas tout-à-fait ronds; cuisses et pattes ferrugineuses. 
Anogrum sertcaTum, Walil. : 
Obscure-ferrugineum , teres; thorace elytrisque gla- 
bratis, pilis brevissimis dense tecuis. 
Long. 2 lin. Lat. 1 lin. — Habitat in Mexico. 
Tête lisse, veloutée; corselet lisse, ayant le disque 
très-élevé , mais. se perdant toutefois vers les côtés; bord 
postérieur aigu, en forme de demi-cercle au milieu , an- 
gles postérieurs se joignant bien au corps; le devant du 
corselet est beaucoup plus étroit ; abdomen gros ; élytres 
veloutées , avec quelques petits points à peine marqués. 


IT est hors de doute qu’il existe beaucoup de Goléop- 
tères dans les semences, les racines, les écorces , les ré- 
sines, les gommes qu’on emploie dans les pharmacies, 
J’en ai trouvé quelquefois des traces. Que les entomo- 
logistes qui connaissent des droguistes , surtout dans les 
ports de mer, ne négligent pas ce moyen de se procurer 
des insectes (1). 

Il y à quelques années qu’allant de Malaga en Hol- 
lande , je trouvai , dans du sucre brut chargé sur le na- 
vire sur lequel je me trouvais, un assez grand nombre 
d'individus morts de l’Uloma cornutum, Dej. Leur mort 
avait, sans contredit, été très-douce. Le même insecte 
me fut apporté par un jeune entomologiste à Munich, qui 
l'avait extrait d’un grand insecte exotique endommagé. 


(1) J'ai reçu ainsi de Rouen plusieurs individus du Sylvanus denti- 
collis , qui étaient sortis du bois de Campèche venant de l'Amérique du 
Sud. GS. 


206 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Me trouvant un jour à Anvers, j’appris que des peaux 
chargées sur un vaisseau venant de Buénos-Ayres 
étaient couvertes de millions d’insectes , qui. avaient 
beaucoup incommodé l'équipage durant la traversée. En 
secouant ces peaux, il en tomba des quantités prodi- 
gieuses de Dermestes vulpinus et de sa larve. Si le capi- 
taine du vaisseau avait su qu’en frollant cés peaux de 
camphre elles eussent été préservées de ces insectes , il 
aurait prévenu le dommage considérable qu’ils ÿ avaient 
occasioné. | 

Plusieurs espèces de résine contiennent des insectes 
qui y sont pris lorsque ces substances sont encore liquides. 
Le copal est celle qui en fournit le plus souvent. d’en ai 
extrait plusieurs espèces, mais avec assez de peine; je 
les communiquai à M. le professeur Perty, à Berne. 
J’employai à cet effet la méthode suivante : Je cassai le 
copal près de l’insecte; je le polis ensuite jusqu’à l’insecte 
même , que je plongeai enfin dans de l’éther sulfureux, 
de manière qu’il resta intact et fut parfaitement nettoyé. 
: On trouva dans les champignons que M. le docteur 
Pœpping envoya de l’Amérique du Sud à Leipsig, une 
foule de petits insectes très-rares, entre autres le Cryp- 
tophage suivant : 

CryProPHAGus ADVENA, Kunze. 

Rufus, angustatus, pedibus obscurioribus; thoracis 
margine crenato, antice unidentato; elytris scabris 
pilosis. 

Long. vix 1 lin. — Habitat in America australi. 

_ Tête: assez large, velue, les facettes des yeux très- 
grardes , noires ; le corselet presque plus large que long, 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 297 


velu , très-finement ponctué; le milieu plus lisse; bord 
latéral du corselet applati; ce dernier n’est pas arrondi 
sur les côtés, légèrement verruqué, se Lerminant devant 
en une dent; anguleux postérieurement; élytres un peu 
rugueuses , principalement à leur base , avec des rangées 
de légères impressions assez larges, très-finement velues. 


Dans une espèce de son qui servait d'emballage et qui 
venait du Cap, était une quantité de larves ; on les 
éleva et elles produisirent le Coléoptère suivant : 

Cucusus carensis, Kunze. 

Totus rufus aut Lestaceus, angustatus , elytrorum late- 
ribus deflexis, in unoquoque elytro 3 paribus striarum. 

Long. à lin. — Habitat in Promont. bon. Spei. 

Voisin de C. Ferrugineus, St. Tête modérément 
large , faiblement ponctuée; corselet plus long que large, 
légèrement pubescent et pointillé; les élytres ont, outre 
le bord recourbé en-dessous , trois paires de stries , entre 
chaque paire les intervalles sont plus larges ; tout le 
dessus de l’insecte est parsemé de petites soies courtes, 
translucides , de couleur jaune pâle. Cette espèce se dis- 
tingue du férrugineus, St., par la tête et le corselet, 
qui sont plus étroits, par la ponctuation, qui est beau- 
coup plus fine, et par la position des stries sur les élytres. 


Il y a quelquefois divers insectes dans les plantes et les 
semences exotiques des herbiers, principalement dans 
les grandes fleurs et dans les plantes visqueuses. M. le 
conseiller de Martius trouva, dans le fruit d’une espèce 
de Cycas, un Bruchus dont j’eus aussi des individus. 

On sait que dans l’ambre on remarque des insectes 


298 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


qui , sans doute, appartiennent à un monde antédiluvien. 
Il existe plusieurs traités à ce sujet. 

Dans les noix de galle, on trouve souvent l'espèce de 
Cynips du Levant qui les produit. Lorsqu'on ouvre avec 
précaution une certaine quantité de noix de galle non 
percées , par exemple une demi-livre , on trouve quelque- 
fois jusqu’à six Cynips lrès-bien conservés et de couleur 
pâle. Gette espèce ne se rapporte ni au C. quercus bac- 
carum, Réaum., ni au C. quercus folit, Pan.; ‘elle est 
peut-être nouvelle. J’en possède bon nombre de grands 
individus qui sont tous d’un jaune pâle.. Lorsqu'on les 
ramollit, on peut observer la structure curieuse de son 
aiguillon, son insertion , etc. Cet organe est placé à l’ex- 
trémilé antérieure du dessus de l'abdomen, il est tourné 
autour de labdomen, et en-dessous il s’élend jusque 
presqu’à la poitrine; sa pointe est en forme d’alène un 
peu recourbée en-dessous. Pour bien observer cet ai- 
guillon , il faut enlever toute l'enveloppe supérieure de 
l'abdomen; la seconde enveloppe se compose de deux 
plaques translucides et ressemble à une coquille bivalve. 
- Dans les Avélanèdes vit aussi une espèce de Cynips 
noirâtre, probablement le C. quercus petioli, Rœsel 
(t. HT, 55, 3); j'en ai extrait grand nombre d’indivi- 
dus vivans. 

Il est plus que probable que souvent aussi de petits 
insectes. arrivent des pays tropiques dans des plantes 
destinées à nos serres chaudes : les horticulteurs instruits, 
par exemple M. Bouché à Berlin, pourraient donner des 
éclaircissemens à ce sujet. ( Faunus.) 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 299 














MÉLANGES. 


Réunion des naturalistes à Stoutgard. 


Les naturalistes d'Allemagne, auxquels s'étaient ad- 
joint plusieurs savans français, anglais, italiens, etc., 
se sont réunis cette année à Stoutgard; leur nombre 
élait de près de cinq cents. Les séances ont commencé 
le 18 septembre et ont duré jusqu’au 26. MM. Kielmeyer 
et Jæger, professeurs à Stoutgard, présidaient la réu- 
nion. 

Voici les noms des entomologistes qui y assistaient et 
la substance des principales communications qu’ils ont 
faites. ns 

1° M. Ahrens, professeur à Augsbourg, collecteur de 
Coléoptères et de Lépidoptères, connu par plusieurs 
travaux inléressans, entre autres la part qu'il a prise à 
l’ouvrage de Hubner sur les Lépidoptères , et un travail 
sur des larves de Coléoptères , dont une première partie 
a paru dans cette Revue (t. I, p. 247). 

2° M. Bariling, professeur à Gœttingue, qui s'occupe 
principalement de botanique, mais qui y joint des con- 
naissances profondes en lépidopiérologie. 


260 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


-3° M. Gistl, de Munich, éditeur du Faunus, dont il 
soumit à la réunion les trois premières livraisons. 

4° M. le docteur Hammerschmidt , de Vienne, obser- 
vateur fidèle et zélé des métamorphoses des insectes de 
tous les ordres. Il communiqua des observations curieuses 
et des planches très-bien faites sur diverses métamor- 
phoses. Enfin, il excita particulièrement l’attention des 
assistans sur un fait d'anatomie d’où il résulte que les 
trachées de la tête des larves des Coléoptères communi- 
quent entre elles par de fortes anastomoses. Ge fait avait 
déjà été exposé par M. Strauss, pour les insectes pie 
faits, dans son anatomie du Hanneton. 
. 5° M. Heer, qui s'occupe particulièrement de la belle 
collection de M. Escher-Zollikofer , à Zurich. On lui doit 
des notices sur la géographie des insectes, et il soumit 
à l’assemblée plusieurs observations sur la variation des. 
couleurs des Coléoptères, selon lélévation des terrains 
qu’ils habitent, et sur l’influence que la température 
et la lumière exercent sur ces couleurs. 

6° M. le docteur Herrich-Schæffer, médecin de la ville 
de Ratisbonne , entomologiste très-distingué et continua- 
teur. de la Faune de Panzer. 

7° M. le sénateur de Heyden,, de Francfort, qui com- 
muniqua des détails sur les mœurs et les métamorphoses 
du X'enos vesparum : il en distingue trois espèces , dont 
l’une vit dans le Polistes gallica; la seconde , dans l’O- 
dynerus auctus, et la troisième , dans. . .. . .. Il indi- 
qua en outre une méthode de piquer les plus petits insec- 
tes avec du fil d’argent. 

8 M. le professeur Kunze, de Leipsig , auteur d’un 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 261 


travail sur les Donacies. Il revenait d’un voyage entamo- 
logique dans l’Europe méridionale , dont la science peut 
se promettre d’heureux résultats. 

.g° M. le conseiller intime de Roser, de Stoulgard, 
possesseur d’une belle collection d'insectes dans lesquels 
se trouvent des espèces nouvelles de Wurtemberg , dont 
il s’empressa d'offrir des individus aux assistans. 

10° M. Strauss Durckheim, de Strasbourg , le célèbre 
auteur de l’anatomie du ÆHanneton. Il soumit à la réu- 
nion des travaux entièrement semblables sur les Cicada 
plebeja, Vespa crabro, sur la Mygale Blondii, sur le 
Scorpio afer, Latr., et un mémoire sur le système ner- 
veux, du Pradyporus dorsypus, Charp., duquel il ré- 
sulte que le système nerveux cérébro-spinale ‘et un autre 
système analogue au grand sympathique de l’homme, 
communiquent entre eux par plusieurs branches d’anas- 
tomoses. : 

M. Strauss a en outre indiqué, dans la dernière séance, 
sa méthode de dessiner à la mine de plomb, par laquelle 
il imite les dessins à l’encre de la Chine, et les procédés 
qu'il emploie pour la dissection des petits animaux. 

Le cabinet d’histoire naturelle de Stoutgard renferme 
de beaux insectes du Gap qui lui ont été En par 
M. Ludwig. 

M. Drège, marchand naturaliste à Hambourg, était 
arrivé à Stoutgard avec une belle suite de Coléoptères, 
qu'il offrit en vente. . 

Dans la section de géologie, M. le comte de Sternberg, 
de Prague, présenta le dessin d’un scorpion fossile trouvé 
dans de la houille. S. 


269 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Nouvelle classification des Aranéides. 


M. le baron Walckenaër , qui depuis plus de trente ans 
s'occupe des Arachnides avec autant de zèle que de succès, 
a publié, dans l’un des derniers numéros des Annales 
de la Société entomologique de France , un mémoire sur 
une nouvelle classification de ces insectes. Ce mémoire 
ayant été imprimé pendant un voyage que M. Walcke- 
naër faisait dans les Pyrénées, et de nombreuses fautes 
d'impression s’y élant glissées, il a bien voulu nous en 
adresser un exemplaire corrigé de sa main. 

Ce travail, qui n’est que le prélude d’un ouvrage 
étendu sur les Aranéides, dans lequel M. Walckenaër 
décrira toutes les espèces et les observations auxquelles 
elles ont donné lieu, fait connaître les bases de cet 
ouvrage, 

L'auteur commence par quelques considérations géné- 
rales sur les classifications et les méthodes en histoire 
naturelle , appliquées à l’entomologie. Les vues qu’il y 
développe nous ont paru très-justes, et elles portent le 
cachet d’un profond observateur. 

M. Walckenaër expose ensuite les motifs desa nouvelle 
classification, qui n’est, à proprement parler, qu’un 
perfectionnement du T'ableau des Aranéides qu'il pu- 
blia en 1805, perfectionnement dont l’auteur a senti la 
nécessité par suite des nombreuses espèces. nouvelles 
qu'il a décrites depuis, des observations importantes et 
multipliées qu’il a faites. 

Après cet esposé, l’auteur s’altache à relever quelques 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 265 
erreurs échappées aux auteurs qui se sont occupés des 
Arachnides ; enfin, il donne le tableau synoptique de sa 
nouvelle classification, dans lequel, comme dans son 
premier tableau , la position des mâchoires, relativement 
au reste du corps, et larticulation des mandibules, 
établissent deux grandes divisions dans les Aranéides, 
savoir, les 7° héraphoses et les Araignées. Le nombre 
et la position des yeux lui suffisent ensuite pour recon- 
naître , dans ces deux grandes tribus d’Aranéides , des 
subdivisions tranchées et clairement caractérisées; ces 
subdivisions et la série de genres qui se trouvent compris 
sous chacune d'elles, concordent avec le mode d’exis- 
tence, les mœurs, les habitudes et l’industrie propres à 
chaque genre. 

M. Walckenaër fait suivre son tableau synoptique par 
de courtes indications propres à faire connaître les genres 
déjà décrits sous d’autres noms, ou ceux qu'il n’a pas 
cru devoir approuver. Cette sorle de concordance ou de 
synonymie facilite l’étude de ces insectes à ceux qui con- 
naissent ce qu'il a déjà publié sur ce qui les concerne, 
ou qui voudront.consulter les travaux des autres natura- 
listes sur le même sujet. Il termine cet intéressant mé- 
moire par quelques remarques sur les aflinités des 
grandes divisions ou groupes de genres , et qu’il a établis 
dans les Théraphoses et les Araignées, qui sont les fonde- 
mens de sa méthode. 

Ce travail est un travail de conscience s’il en fut 
jamais, et le nom de M. Walckenaër restera à jamais 


attaché à l’étude des Arachnides. 
; G. S. 


264 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


- Annales de la Société entomologique de France. 


Les livraisons 9 et 10 de cet important recueil ont 
paru cette année; elles sont ornées d’un grand nombre 
de planches faites avec cette exäctitude et ce soin qui 
distinguent les artistes de Paris. Les principaux mémoi- 
res de ces deux livraisons sont : La suite de la classifica- 
tion de la famille des Longicornes , par M. Audinet-Ser- 
ville; ce travail s'arrête à la fin de la tribu des Céram- 
bycins. Une nouvelle Distribution de la famille des Ser- 
ricornes, ouvrage posthume de Latreille. Une monogra- 
phie du genre des Rhipicérites, par M. de Laporte. Des 
Observations sur la tribu des Æydrophiliens ; par M. So- 
lier , et une foule d’autres travaux non moins intéressans. 


HS. 


Ouvrages publiés par M. Boisduval. 


Nous croyons devoir donner ici un apercu des divers 
ouvrages d’entomologie qu’a publiés M. le docteur Bois- 
duval, ou dont il s'occupe en ce moment encore. 

L’Iconographie des Chenilles d'Europe en est à sa 
32° livraison; elle comprend les figures d'environ 280 
à 30o-espèces. Les dessins d’un pareil nombre sont faits 
et gravés pour la plupart. Il existe en outre un grand 
nombre d’autres planches qui n’altendent, pour être 
complètes, que le jeune âge de la chenille, ou la chry- 
salide. 

L'Jcones des Lépidoptères d'Europe, qui paraît en 
même temps que l’ouvrage précédent, est également 


. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE, 265 


à sa 52° livraison. Gette publication est arrivée à la 
tribu des Chéloniaires, et l’on grave maintenant les 
premières planches des Voctuélides. Vingt à vingt-cinq 
livraisons suffiront pour compléter l'ouvrage. 

Ces deux ouvrages méritent de plus en plus la grande 
réputation qu'ils ont déjà acquise ; le texte et les plan- 
ches des dernières livraisons ne le cèdent en rien aux 
premières. 

Hubner et Sepp sont les deux seuls auteurs qui. se 
soient occupés de donner des chenilles d'Europe; le 
second n’en a même figuré qu’un petit nombre, et on 
en trouve en outre quelques-unes disséminées dans Esper, 
Ernst et Rœsel. Hubner, qui est le plus complet de tous, 
a copié quelquefois les figures de ses devanciers , et beau- 
coup de celles qu’ila données en originalayant été faites sur 
des peaux soufilées, rendent mal la forme et les couleurs de 
l'animal. Toutes celles de M. Boisduval ont été dessinées, 
sans exception , sur la nature vivante, et souvent sous 
trois ou quatre de leurs âges, et les variétés remarqua- 
bles ont été soigneusement représentées. Les trente-deux 
livraisons contiennent beaucoup d’espèces qui n'avaient 
jamais élé figurées ni décrites par aucun auteur, telles 
que Vanessa ichnusa , Argus Adonis, Hesperia l'ineola, 
Arucynthus , Sphynx Dahlit, vespertilioides, epilo- 
bi, Zygæna Saportae, corsica , peucedani, Dicranura 
verbasci, Orgya trigotephras, Ophiusa T'irrhaea , illu- 
naris , Nonagria typhae-, sparganii , paludicola , etc. 
Il suflit de comparer les figures de cette collection avec 
la nature pour se convaincre que l’art ne peut aller plus 
loin. Le peintre qui les exécute, M. Blanchard , est peu 

TOME 11, 19 


266 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


conpu jusqu'ici, mais il s’est placé, sans exagération, 
au premier rang , par la fidélité et le fini de son travail. 
M. Duménil, qui est chargé de la direction du coloris, 
est connu depuis trop long-temps pour qu’il soit néces- 
saire de faire son éloge. M. Boisduval est puissamment 
secondé par ses deux collaborateurs, MM. Graslin et 
Rambur. Le premier, qui habite Ja Touraine, est un 
très-habile observateur et un dessinateur d’un grand 
mérite; le second, après avoir exploré le midi de la 
France et la Corse, parcourt en ce moment l’Anda- 
lousie, dans l'unique but de faire de nouvelles décou- 
vertes en entomologie. 

Enfin, M. Théodore Lacordaire, si connu par ses 
grands voyages et ses beaux travaux entomologiques, 
concourt à cette importante publication; il s’est spécia- 
lement chargé de la direction de la gravure, sur laquelle 
il exerce une inspection très-sévère. 

L’Jcones étant principalement destiné à faire connaître 
les espèces d'Europe nouvelles, ou mal figurées par les 
auteurs, en offre nécessairement un grand nombre de 
nouvelles. Les plus remarquables entre autres sont : 
Papilio Xulthus; Colias Pelidne, Nastes; Argynnis 
polaris, Boisduvalii; Melitæa Ichnea, Desfontainit ; 
Vanessa ichnusa ; Chionobas Bootes, Balder, OÆEno, 
Also, Jutta; Erebia Lefebvrei; Sphinx cretica, ves- 
pertilioides, epilobii, Dahlii, Osyris, etc., etc. Sous 
le rapport de l'exécution, cet ouvrage est véritablement 
sans rival. 

L’Iconographie des Coléoptères d'Europe, que M. 
Boisduval publie conjointement avec M. le comte Dejean, 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 207 
en est à sa 89° livraison , et va jusqu'aux Ophonus inclu- 
sivement. La méthode suivie par les auteurs est celle 
du Spécies , et toutes les espèces découvertes en Europe 
depuis la publication de ce dernier ouvrage sont figurées 
dans celui dont je parle. Les caractères de tous les genres 
sans exception y sont donnés, ainsi qu’une figure de 
chaque genre exotique. Six livraisons, qui paraîtront 
d’ici à six mois, complèteront toute la famille des Ca- 
rabiques. L’exécution de cet ouvrage est bonne, sans 
cependant égaler celle des deux ouvrages précédens, vu 
la difficulté extrême et presque insurmontable de rendre 
les tons métalliques des Coléoptères, ou leurs différences 
spécifiques quand ils sont noirs. 

L’Iconographie des Lépidoptères et des chenilles de 
l’ Amérique septentrionale, par M. Boisduval et M. John 
Leconte, dé New-York, interrompue en 1830 à sa hui- 
tième livraison, reparaît en ce moment; deux livraisons 
nouvelles ont été publiées il y a quelques mois; quinze 
autres sont à la gravure ou au coloris , et l’éditeur attend 
qu’elles soient prêtes, afin que la publication ne soit 
désormais plus interrompue. 

La Faune de Madagascar, Maurice et Bourbon, 
comprenant les Lépidoptères de ces trois pays, est un 
ouvrage très-remarquable par [a nouveauté des vues 
contenues dans l'introduction, la belle exécution des 
seize planches qui l’accompagnent, et la nouveauté des 
rares espèces qui y sont décrites, au nombre d’environ 
cent. Le beau genre Acræa surtout y figure pour envi- 
ron dix espèces nouvelles. À part l’introduction, c’est, 
du reste, un ouvrage entièrement descriptif. Deux 


19. 


268 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


livraisons supplémentaires , contenant les espèces récem- 
ment rapportées de Madagascar par M. Goudot, parat- 
tront sous peu. Les planches sont déjà gravées. 

Sous peu également va paraître la seconde partie de 
l’Entomologie de lAstrolabe, par M. Boisduval, conte- 
nant les Coléopières, Orthoptières, Hémipières, etc. , 
de lOcéanie, au nombre d’environ 800 espèces. Les 
Coléoptères seront tirés à part, et formeront un volume 
déjà annoncé sous le nom de Faune de l'Océanie. Dans 
cet ouvrage se trouvent non-seulement les espèces rap-. 
portées par l'expédition de l’Astrolabe et de la coquille, 
mais encore celles existant dans toutes les. collections 
de Paris, et celles déjà mentionnées par les auteurs. 

M. Boisduval travaille en ce moment à un grand ou- 
vrage qui sera le ré sumé des travaux de toute sa vie, et qui 
doit faire partie des Suites & Buffon, que publie le li- 
braire Roret. C’est un Spécies complet de tous les Lépidop- 
tères connus jus qu’à ce jour. Afin de rendre cet ouvrage 
aussi général que possible, il a décrit non-seulement toutes 
les espèces existant à Paris, mais il a encore fait un appel 
aux principaux muséum et entomologistes de l’Europe. 
Plusieurs y ont déjà répondu, en lui envoyant en com- 
municalion toutes les espèces de leurs collections sur les- 
quelles ils avaient le plus léger doute sous le rapport de 
la nouveauté. Je citerai entre autres MM. Roger et Au- 
guste, de Bordeaux; de Luxer, de Nancy; Robyns, de 
Bruxelles; Klug, de Berlin; Westermann, de Copen- 
hague; Escher, de Zurich: Drège, de Hambourg, le 
muséum de Strasbourg, etc. D’autres collections sont 
en route, et arriveront incessamment. Ge Spécies for- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 269 


mera de cinq à six forts volumes, et contiendra de 7 à 
8000 espèces, dont plus d’un tiers n’a jamais été dé- 
crit. Le premier volume, déjà très-avancé, paraîtra 
dans cinq à six mois, et comprendra les généralités et 
les Diurnes, où Rhopalocères, jusqu'aux Nymphalides 
exclusivement. 

Enfin, M. Boisduval et M. Lacordaire travaillent de- 
puis quelques mois à un ouvrage dont le premier vo- 
lume paraîtra en mars ou avril prochain, sous le titre de 
Faune entomologique parisienne, ou Spécies général 
des insectes des environs de Paris, et formera trois gros 
volumes in-18 à deux colonnes, dans le genre de Îa 
Flore des environs de Paris, par Mérat. Ce travail, 
qui n’offrira rien de bien nouveau, est spécialement des- 
tiné aux jeunes entomologistes de la capitale, et pourra 
être utile à ceux de toute la France. Cy-Où 


Ouvrages de M. Duponchel. 


L'Histoire naturellz des Lépidoptères de France, 
commencée par feu Godart, et continuée par M. Du- 
ponchel , depuis et compris la tribu des Voctuélites , est 
arrivée à la 154° livraison , qui comprend le commence- 
ment de la tribu des Platyomides ( Tortrices de Linné, 
Pyrales de Fabricius). M. Duponchel avait fait paraître 
précédemment celle des Phalénites et des Pyralites, de 
sorte qu’il ne lui reste plus qu’à publier les Tinéites et 
les Ptérophorites pour avoir terminé entièrement ce bel 
ouvrage, qui a toujours été en s’améliorant depuis qu’il 
en est chargé, 


270 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


Outre cet ouvrage, M. Duponchel en publie deux 
autres , dont l’un y fait suite, et l’autre en est le com- 
plément. Le premier, sous le titre de Supplément, com- 
prendra toutes les espèces d'Europe présumées étran- 
gères à la France, ou qui, s’y trouvant, ont élé omises 
dans la première partie. Il en a paru seize livraisons. Le 
second est une /Zconographie des Chenilles, accompa- 
gnée d’un texte explicatif qui se composera de Go livrai- 
sons, dont la onzième vient de paraître. 

Les figures de ces trois ouvrages, à l’exception de 
quelques-unes des premiers volumes , nous ont paru exé- 
cutées avec le plus grand soin, et rendre fidèlement la 
nature. Quant au texte, le nom seul des deux auteurs 
suffit pour en faire léloge : clarté dans les descriptions, 
précision dans les caractères génériques , méthode rigou- 
reuse dans la classification et détails intéressans sur les 
mœurs , tels sont les caractères qui le distinguent , sur- 
tout depuis que la rédaction en est confiée à M. Dupon- 
chel. Nous faisons donc des vœux pour la terminaison 
d’une entreprise que nous considérons comme un des 
beaux monumens élevés en France à l’entomologie , de- 
puis vingt ans environ que celte science y est cultivée 
avec tant d’ardeur. H.. 


+ 
Ouvrage sur les Lépidoptères diurnes de l’ouest de la 
France. 


Nous avons distribué avec notre 10° cahier le pros- 
pectus de l’Aistoire naturelle des Lépidoptères rhopa- 
locères, ou Papillons diurnes des départemens des 


REVUE ENTOMOLOGIQUE: 271 


Haut et Bas-Rhin, de la Moselle, de la Meurthe et des 
Vosges, publiée par M. L. P. CANTENER, avocat, ex- 
professeur à l’école de Sorrèze, et membre de la Société 
entomologiqne de France. Depuis cette époque quatre 
livraisons ont paru de cette intéressante publication. 
Pour mettre son ouvrage à la portée des commencçans, 
M. Cantener l’a fait précéder d’une courte introduction 
sur les Lépidoptères en général; puis il donne une ins - 
truction sur leur chasse, leur préparation et leur con- 
servation ; une planche explicative accompagne celte 
instruction. Enfin , il arrive à la description des genres 
et des espèces. Il a adopté la méthode de M. le docteur 
Boisduval. À la suite des caractères de toutes les nou- 
velles coupes introduites ou adoptées par ce savant dans 
son /cones , ainsi que celles qui n’y ont pu trouver place, 
tels que les genres Anthocaris, Leucophasia, Rhodo- 
cera, Thecla, etc., M. Cantener indique toutes les 
espèces européennes appartenant.à chaque genre, leur 
patrie et leur époque d’apparition. Enfin, il se propose 
de donner en supplément les genres qui ne se trouvent 
pas dans nos contrées, tels que Charaxes, Chiono- 
bas, elc., supplément qui complètera tout ce qui est 
connu de nos jours en Ahopalocères. | 

M. Cantener est clair et précis dans ses descriptions; 
il s'attache à bien faire connaître l’insecte parfait, la 
chenille et la chrysalide, et joiut à ses descriptions 
des observations de mœurs qu’on regrelte trop souvent 
dans ce genre d'ouvrages. 

M. Gantener ne donne de chaque espèce que le nom 
adopté par M. le docteur Boisduval dans son /ndex 


272 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


methodicus, «afin, dit-il, de faciliter autant que pos- 
sible aux commencçans l’étude d’une science qui ne laisse 
pas d'offrir quelques difficultés par la nombreuse syno- 
nymie de ses genres et de ses espèces. » Il nous semble 
que M. Cantener aurait pu, sans craindre de rebuter les 
commençans, donner les synonymes, si importans de 
nos jours, de manière à bien les distinguer du nom qu’il 
adopte; son ouvrage aurait été plus complet, sans que 
pour cela son volume eût été augmenté de beaucoup. 

En semme, cette publication est recommandable sous 
plus d’un rapport, et elle sera surtout utile à ceux qui 
veulent s'initier dans l'étude si attrayante des Lépidop- 
tères. L’extrême modicité de son prix le met, du reste, 
à la portée de toutes les fortunes (1). G. S. 


Monographie des Psélaphiens, par M. Aubé (2). 


La Monographie des Psélaphiens , par M. Aubé, 
membre de la Société entomologique de France, dont 
nous avons déjà parlé, vient de paraître. Elle est entiè- 
rement écrite en latin, et accompagnée de 17 plan- 
ches au trait, figurant 62 espèces. Ce travail remar- 
quable est sans contredit l'ouvrage le plus complet et le 
mieux fait qui ait paru sur ces insectes curieux. Les 





(1) On souscrit à Colmar chez l’auteur, rue des Juifs, n° 39. Prix: 
30 c. la livraison de texte sans planches; avec planches noires, 75.c.; 
avec planches coloriées par Duméhnil , 2 fr. 

(2) Ce travail fait partie du Magasin de Zoologie publié à Paris par 
M. Guérin, et pour lequel on s’abonne chez M. Lequien, libraire. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 279 


descriptions sont de la plus grande exactitude, et la 
synonimie est complète. Nous reproduisons ici le tableau 
synoptique des genres adoptés par l’auteur : 


PSELAPHIT. 
I. Secrio. Antennis undecim-articulatis. 
1 Divisio. TARSIS DIDACTILIS. 


4. Dactylis næqualibus. 


1 METOPIAS. 
B. Dactylis æqualibus. | 


Palporum tribus articulis primis obconicis. 

Thorace fere spherico DRE ANSE 2 Tyrus. 
Palporumsecundoarticulo spherico,maxi- 

mo. Æntennis moniliformibus . . . . 3 CHENNIUM. 
Palporum tribus articulis ultimis extus 

apophysa setacea armatis. . . . . . 4 CTENISTES. 


2 Divisio. TARSIS MONODACTYLIS. 


Corpus leviter elongatum , clytra et abdo- 

men depressiuscula. Ultimo palporum 

sarticulo maxime elongata clavato. . . 5 PsELAPHUS. 
Corpus curtum parum convexam. Ultimo 

palporum articulo conico leviter extus 

dilatato. Thorax cordatus tribus foveo- 

Hstimpressns 0000. NN G BETAXTS 
Corpus curtum convexum ultimo palpo- 

rum articulo intus maxime dilatato se- 

cariformi. Thorax fere angulatus niti- 

dus absque impressionibus . . . . . 7 Tycnus. 
Corpus valde convexum ultimo palporum 


274 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 

articulo intus maxime dilatato securi- 

formi. Thorax cordaius, lineola arcuata 

postice ad basin impressus. . . . . . 8 Byrainus. 
Corpus elongatum cylindraceum. Ultimo 

palporum articulo conico intus leviter 

dilatato. Thorax ovatus sulco trans- 

verso postice impressus. Ænlennarum 

ultimo articulo maximo. . . . . . . - O TRIMIUM. 
Corpus elongatum, cylindraceum. 4n- 

tennæ in fossula laterali insertæ. Tho- 

rax tribus sulcis longitudinalibus im- 

PÉESSUS NE CORAN NET RRMRUE . . 10 BATRISUS.. 
Corpus elongatum, depressum. Ultimo 

palporum articulo conico. Thorax sæpe 

crucialim impressus . .. . . .. ... 11 EUPLECTUS. 


Il. Secrio. Antennis sex-articulatis. 


12 CLAVIGER. 


III. Secrio. Antennis uni-articulatis. 
13 ARTICERUS. 


Il serait vivement à désirer que M. Aubé trouvât des 
imitateurs qui, comme lui, voulussent se livrer à des tra- 
vaux aussi Consciencieux , aussi utiles à la science. 


G. S. 


Troisième livraison du catalogue de M. Dejean. 


Une troisième livraison de la nouvelle édition du Ca- 
talogue de Coléopières de M. le comte Dejean a enlin 
paru. Elle comprend les Ælétéromères et une partie des 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 279 


Curculionites. Dans les ÆHétéromères, M. le comte De- 
jean a adopté à peu près les divisions de Latreille : il y a 
élabli 321 genres, comprenant 2401 espèces. 

Pour les Curculionites , it a suivi, à quelques modi- 
fications près, le système que M. Schœnherr a adopté 
dans sa belle monographie. 

Pour le moment nous nous bornerons à une seule ob- 
servation. Notre respect pour les noms anciennement 
adoptés nous a toujours fait regretter que le genre Can- 
tharis de Linné, dont la Gantharide fait le type, ait été 
nommé Lytta par Fabricius, qui a appliqué le nom de 
Cantharis à un genre de la famille des Malacodermes, 
que Geoffroy avait appelé Telephorus , et qui n’a rien de 
commun avec la Cantharide. 

Maintenant M. lé comte Dejean subdivise le genre 
Lytta de Fabricius en trois genres , ceux de Lytta, Py- 
rota et Epicauta, ce dernier est Îe plus nombreux en 
espèces. Voici une occasion de rétablir l’ancien nom de 
Linné, sans bouleverser ce qui est assez généralement 
recu. Nous proposons donc de rendre au genre des Mala.- 
codermes le nom de T'elephorus de Geoffroy , et de nom- 
mer ainsi les trois genres de Lytta : le premier Cantha- 
ris, Linn., dans lequel se trouve la Gantharide ; le second 
Pyrota, Dej., et le troisième Lytta, Fabr. (Epicauta , 
Dei.) 

Celle manière nous paraît la plus rationnelle pour 
concilier l’ancienne terminologie avec les coupes nou- 


velles. G. S. 


270 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Ouvrages d’entomologie récemment pubtiés à Paris. 


La 2° partie du 2° tome de l’ouvrage de M. Schænherr 
sur les Curculionites a paru à Paris, il y a peu de jours. 
Elle commence avec ‘le genre Lepyrus, et s'arrête au 
genre Chlacbius. (Chez Roret, libraire, rue Hautefeuille, 
n° 10 bis.) 

Histoire naturelle des Insectes , traitant de leur orga- 
nisation et de leurs mœurs en général, par M. V. Audoin, 
professeur d’entomologie au Jardin-des-Plantes à Parif, 
et comprenant leur classification et Ja description des 
espèces, par M. A. Brullé, aide-naturaliste au Jardin-des- 
Plantes. Cet ouvrage commence par le tome IV, renfer- 
mant les Coléoptères. In-8° de 240 pages, avec 4 plan- 
ches de Zépidoptères et 4 planches de Carabiques. (A 
Paris, chez Pillot, éditeur, rue de Seine Saint-Germain, 
n°79: ErTIx/: 0 1C.) 

Introduction à l’histoire des Insectes, par M. Théo- 
dore Lacordaire. Get ouvrage fait partie de la suite à 
Buffon publiée par M. Roret. (Un vol. in-8°. Chez Roret, 
libraire-éditeur. Prix : 6 fr. le texte, et 6 fr. les planches 
coloriées ; 3 fr. les planches en noir.) 

Etudes entomologiques , ou Descriptions d’insectes 
nouveaux et observations sur leur synonymie, par M. de 
Laporte. Un vol. in-8, avec 12 planches. (Ghez Méqui- 
gnon-Marvis, libraire. Prix : 3 fr.) 

La cinquième livraison de l’ouvrage sur les Cétoines, 
par MM. Gory et Percheron, a paru il y a peu de jours. 
Les planches représentent les genres Amphistoros, Ma- 
croma, Goliathus et Schizorhinna. 





REVUE ENTOMOLOGIQUE: 2 


SI 
ER 


Journal de Zoologie et d’ Anatomie comparée. 


Sous le titre de Faunus, M. Jean Gistl publie à Mu- 
nich un recueil consacré à la zoologie et à l'anatomie 
comparée. L’entomologie, que M. Gistl cultive avec 
zèle, y occupe une place distinguée , et déjà nous avons 
cilé plusieurs travaux remarquables extraits de ce re- 
cueil. Les cahiers , composés de quatre feuilles chacun, 
et d’un supplément, sous lé titre d’Acis, paraissent à 
des époques indéterminées. Trois cahiers forment un 
volume. Chaque volume est accompagné du portrait 
d’un naturaliste distingué, et quelquefois de planches à 
l’appui;du texte. Trois cahiers ont paru, et le quatrième 
est sous presse. Le prix de chaque volume est de 2 fl. 42 kr. 
(5 fr. 90 c.) On s’abonne chez M. George Jacquet, li- 
braire, au Bazar n° 7 et 8, à Munich. 


G. $S. 


Les entomologistes d'Europe et des autres continens. 


Sous ce titre, M. Gistl vient de publier, la liste 
des entomologistes connus et leur adresse; il joint à 
chaque nom les principaux titres qui le recommandent 
à la science. Le nombre des entomologistes qui y sont 
énumérés est de cinq cents. Ce petit ouvrage est un 
excellent vade mecum pour les voyageurs. (Brochure 
in-16 de 80 pages. À Munich, chez Georges Jaquet, 
libraire (1). G. S. 


(1) Nous nous occupons de traduire ce petit recueil et d'y faire des 
additions et des rectifications assez nombreuses, Nous invitons à ce su- 


270 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Continuation de la Faune de Pänzer. 


La Faune de Panzer, continuée par M. le docteur 
G. À. W. Herrich-Schæffer , en est à sa 126° livraison. 
Cet ouvrage est fait avec un soin et une conscience re- 
marquables. On sait qu'il donne les figures et les descrip- 
Lions de tous les insectes d'Allemagne. Les dernières li- 
vraisons sont principalement consacrées aux Aémiptères, 
aux Hyménopières et aux Arachnides; celles qui vont 
paraître traitent des Acarus. 

Les prix de cet ouvrage sont les suivans : livraisons 1 
à 109 à 1 fl. 19 kr. (2 fr. 70 c.) chacune; la 110° livrai- 
son, qui est double, coûte 2 fl. 24 kr. (5 fr. 4o c.); enfin 
les livraisons 111 à 126, qui forment la continuation, 
coûtent, comme les premières, 1 fl. 12 kr. chacune. 


G. S. 


Ouvrage sur les larves des insectes: 


Voici enfin un ouvrage général sur les larves des in- 
sectes : si jamais travail a été utile à la science, c’est 
bien celui dont nous annoncons ici le premier volume ; 
il a pour titre: Histoire naturelle des insectes, princi- 
palement à leur état de larves et de nymphes, par M. P. 
Fr. Bouché, membre de la Société des Amis de la nature, 


jet tous les entomologistes à nous faire parvenir leur adresse exacte, 
leurs qualités, le titre des ouvrages qu’ils auront publiés et une note 
sur leur collection. Comme nous nous proposons de publier ce travail 
dans irès-peu de temps, nous prions les personnes qui voudraient nous 


faire des communications de n’y mettre aucun retard. G. S. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 270 
à Berlin (un vol, in-8°, avec 10 planches ; à Berlin, chez 
Nicolaï, libraire ; à Strasbourg, chez Schmidt et Grucker, 
libraires. Prix : 6 fr. 50 c.). M. Bouché déclare dans sa 
préface que, si cette première livraison obtient du succès, 
il en fera suivre plusieurs autres : ses matériaux sont tout 
prêts. Et qui ne voudrait encourager une entreprise de ce 
genre ? 

M. Bouché a adopté pour les insectes parfaits la classi- 
fication générale des insectes de M. Burmeister (voir 
notre Revue, t. T, p. 120), et pour les larves, celle de 
Kirby. Il place le genre Coccus de Linné entre les Ame- 
tabola etles Metabola, qu’il divise en Aspidiotus et en 
Coccus proprement dits. 1! donne la description complète 
de cinq espèces nouvelles du premier de ces genres, et 
celle de trois espèces nouvelles de Coccus. Puis il passe 
aux Diptères, dont il divise les larves en deux familles : 
Nymphæ velatæ ei Nymphæ inclusæ. M. Bouché décrit 
les larves de 95 espèces de Diplères, dont un grand 
nombre de nouvelles. 

Viennent ensuite les Lépidoptères, dont les larves sont 
le mieux connues , aussi ne donne-t-il que quelques des- 
criptions supplémentaires : il s'attache principalement à 
décrire les chrysalides , dont les extrémités (cremastri) 
fournissent, selon lui, de bons caractères distinctifs. Il 
en décrit 54. De 

Les larves des yménoptères sont divisées en deux 
groupes, les multipodes et les apodes. M. Bouché en 
décrit 76. 

Les Coléoptères ont tous des larves voilées (Wymphæ 
velatæ). Trente-six espèces sont décrites dans ce volume, 


280 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


qui se termine par un supplément contenant la descrip- 
tion de 9 larves de différens ordres. 

M. Bouché a déjà publié l’année dernière un ouvrage 
sur les insectes utiles et les insectes nuisibles à lhorticul- 
ture. Berlin, 1833, un volume in-8°. Prix: 4 fr. 20 c. 


(Annoncé dans la Revue, t. 1, p. 43.) G::S: 


Nouvel ouvrage de M. Klug. 


Le célèbre Klug vient de publier le premier volume de 
ses annales d’entomologie (Jahrbücher der Entomolo- 
gie). Les principaux mémoires qu’il contient sont des 
supplémens aux Carabiques de M. le comte Dejean , aux 
Megalopus et aux Tenthredo de l’auteur. Un vol. in-8°, 
avec 2 belles planches. Berlin. 


Ouvrage sur les Arachnides et les Punuises. 


Le travail de M. le docteur Hahn, de Nuremberg, sur 
les Arachnides et les Punaises (déjà annoncé dans la 
Revue, t. T, p. 100) en est pour chacun de ces ouvra- 
ges à la 3° livraison du deuxième volume. Les planches 
sont toujours faites avec le même soin, ainsi que le texte 
et la synonymie. Chaque livraison se compose de 24 à 
4o pages de texte et de 6 planches coloriées , représen- 
tant environ 18 espèces avec détail. Le prix en est de 
5 fr. 50 c. 


La 5° livraison des Coléopières du Mexique, par 
M. Ghevrolat, est sous presse. Prix de chaque livraison : 
1 fr. On peut souscrire et faire retirer les deux premiè- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 281 


res livraisons au bureau de la Revue entomologique. 


(Affranchir.) 


: La première livraison de l’ouvrage sur les petites espè- 
ces de Lépidoptères ( Microlepidoptera), par M. J. E. 
Fischer de Ræslerstamm (annoncé dans la Revue, t. IE, 
p. 130) a paru (prix: 9 fr. 75 c.). Les planches, au 
nombre de cinq, sont très-belies. 


Correspondance. 
Chartres , le 21 juin 1834. 
Monsieur et cher confrère, 


Je viens de lire , dans la 0° livraison, t. IT, de la Revue 
entomologique, un article relatif aux observations de 
M. Audinet-Serville, sur la Cicindela germanica , insé- 
rées p. 490, 4° trimestre des Annales de notre société, 
dans lequel vous dites que vous avez loujours pris cette 
Cicindèle aux environs de Strasbourg, dans les lieux secs 
et très-exposés aux soleil, et que vous ignorez si elle 
affectionne d’autres localités. Permettez-moi de venir 
corroborer votre opinion par mes propres observations , 
et vous éclairer cependant sur la véracité de celles de 
M. Audinet-Serville, ce qui, j’espère , servira à démon- 
irer combien varie l’habitat des insectes, et combien il 
faut'se défier de l'assurance de certains auteurs qui le 
donnent dans leurs ouvrages comme un moyen certain 
de reconnaître les espèces , lorsque ce ne peut être qu’un 
renseignement. 

TOME 11, 20 


262 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


Fabricius (Systema Entomologiæ, p. 225) prétend 
qu’elle habite les lieux sablonneux. Olivier (Encyclopé- 
die, t. V, p. 952) dit qu’on la trouve dans les endroits 
sablonneux et humides. Latreille (Æistoire naturelle des 
Crustacées et Insectes, t. VII, p. 210) n’en donne pas 
l’habitat, mais, dans l’Iconographie des Coléopières , 
p. 62, il nous apprend qu’elle se trouve courant dans les 
champs entre les herbes, et qu’il ne l’a jamais vue voler. 

M. Dejean, dans son Spécies, t. T, p. 139 , assure la 
même chose; et dans son /conographie , 1. T, p. 50, il 
prétend qu’on la trouve au commencement de l’été, dans 
les champs d’orge, d'avoine, etc. 

Cette dernière asserlion, à l'exception de l’époque, 
est, selon moi, la plus exacte; car on prend la Cicindèle 
germanique dans les plaines sèches et arides des environs 
de Chartres , dans les champs d'avoine , lorsqu’ayant été 
coupée , la faux en a disposé les tiges par ondains. C’est 
sous ces ondains, qui conservent encore au sol quelque 
fraîcheur, qu’on la trouve par milliers, et que j’ai pris cet 
insecte et toutes ses variétés, vertes, cuivrées, bleues, 
noirâtres , avec ou sans taches. Plusieurs fois cependant 
je l’ai trouvé courant dans les prairies basses et humides 
des environs d'Arras et d'Hesdin. Quoique je ne l’aie pas 
vu voler, un de mes amis, excellent observateur , qui 
s’occupe particulièrement des Lépidoptères, m'a assuré 
lavoir pris au vol. 

. Vous voyez, monsieur, que l'observation de M. Audi- 
net-Serville ne détruit pas la vôtre , et que vous avez l’un 
et l’autre raison, puisqu'on trouve la C. germanica dans 
les prairies humides et sur les collines sèches et arides. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 289 


d’ignore si on la prend aussi sur les sables, comnie l’hy- 

brida, n’en ayant pas dans les environs du pays que 

j'habite. | 
Agréez, elc. De Viuuiers, : 


Capitaine, membre de la Société entomologique 
de France, directeur du cabinet d'histoire 


naturelle de La ville de Chartres. 


Offre d'échanges et de vente de Lépidoptères. 


M. Joseph Becker, naturaliste à Wiesbaden , nous 
écrit pour nous prier d'annoncer qu'il désirerait entrer 
en relations avec les amateurs de Lépidoptères. Voici un 
extrait de sa lettre: «Collectant dans ces environs de- 
puis environ sept ans , et n’ayant pas d’autre-occupation, 
je puis m’adonner exclusivement à l’étude de l’entomo- 
logie. Je possède une énorme quantité de doubles, que 
j'offre aux amateurs , soit en échange , soit en vente... 
Ayant déjà une correspondance très-élendue, je puis 
me procurer à très-bas prix tous les Lépidoptères d’Al- 
lemagne , de Hongrie et du Nord, et les fournir aux ama- 
teurs qui m'en feront la demande. Je possède aussi 
beaucoup de doubles en exotiques et en microlépidop- 
ières , et j’en ferai parvenir le catalogue aux personnes 
qui le désireront. Mes Lépidoptères sont tous en par- 
fait état, et je m'engage à reprendre ceux qui ne con- 
viendraient pas. » 

Nous ajouterons que les prix du catalogue que M. Becker 
nous à transmis nous paraissent en effet très modérés. 


GAS. 


ee 


20: 


28/ REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Nouvelles diverses. 


La collection de Dahl est passée entre Is mains de 
M. Reeger, à Vienne. | 

— Celle de Gysselen, qui se compose de 11,000 es- 
pèces, appartient maintenant à M. le comte de Jenison- 
Walworth, à Ratisbonne, dont les efforts pour l’his- 
toire naturelle en général sont dignes des plus grands 
éloges. Il ne faut pas confondre M. de Jenison avec son 
neveu du même nom, qui habitait Heidelberg, et se 
trouve maintenant dans l'Amérique du Nord. 

— M. Perty, entomologiste si connu, qui habitait 
jusqu’à présent Munich, où il donnait des leçons parti- 
culières ,. a été nommé l’automne dernier professeur de 
zcologie et d'anatomie comparée à l’université de Berne. 

— M. Megerle , à Vienne, veut vendre sa collection de 
Coléoptères. On y trouve plus de 3000 espèces d’Espagne 
et de Portugal. Elle est placée dans 41 tiroirs garnis de 
liége et couverts de verres. (Faunus.). 

— M. Ghevrolat vient de faire un voyage à Londres, 
Hambourg, Kiel, Copenhague, Amsterdam, Leyde, 
dans lequel il avait pris avec lui sa collection de Curcu- 
lionites, afin de les étudier comparativement avec ceux 
des collections des musées et des amateurs de ces grandes 
villes. À Londres et à Kiel surtout, où sont les collec- 
tions originales de Linné, de Bancks et de Fabricius, 
M. Chevrolat a recueilli une infinité de notes intéres- 
santes qui ne seront pas perdues pour la science. 

— Nous venons de recevoir un catalogue de Coléopté- 
res en doubles, de M. le comte Jenison-Walworth, à 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 280 
Ratisbonne. Il les offre en vente ou en échange. Si 
M. Jenison possède en effet tous ces doubles, il doit avoir 
une des collections les plus nombreuses qui existent. 

— Un nouvel envoi de 4ooo Coléoptères du Mexique 
vient d’être fait par M" Ve Sallé , son fils et M. Vasselet, 
qui explorent ce pays pour une société d'actionnaires. 
Les personnes qui désireraient des espèces de ce pays 
peuvent s'adresser au bureau de la Revue entomologique, 
où s’en trouve uné cerlaine quantité. 

— La Geometra pinaria, qui a fait, depuis deux ans, 
tant de ravages dans la forêt d’Haguenau , y a complète- 
ment disparu. Mais un Coléoptère se montre maintenant 
dans cette forêt, et il y a lieu de croire que c’est un 
Scolyte. 

— D'après une observation faite à la Société entomo- 
logique de France, par M. Lefebvre, les Megacephala 
Adonis et Laportii, décrites simultanément par MM. Che- 
vrolat et de Laporte, dans ia 8° livraison de la Revue 
entomologique, sont la même espèce. 

— M. le professeur Géné, de Turin, voulant faire une 
monographie complète, avec figures, des Forficules 
d'Europe, sur lesquelles ii a déjà donné un fort bon mé- 
moire , dans les Annales de l'académie royale de Turin, 
prie les entomologistes de lui communiquer les espèces 
de ce genre qu’ils peuvent posséder. Il s’empressera de 
prêter aux entomologistes qui s’occupent de monogra- 
phies les insectes du muséum de Turin relatifs à l’ordre 
qu’ils doivent traiter. (Ann. de la Soc. ent. de Fr.) 

— M. Chevrolat, en étudiant les tarses des CGoléoptères 


4 LA 


désignés généralement sous le nom de Tétramères, a 


286 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


reconnu que des Chrysomèles exotiques et des Erotyles 
avaient, ainsi qu'il Pa déjà fait connaître pour des Cur- 
culionites ( Brenthes), cinq articles aux tarses; le 4° est, 
en effet, très-petit,. visible seulement en- dessus de l’é- 
chancrure du 3° article, et de même grosseur que le 5e. 
M. Solier ayant signalé un fait semblable pour la famille 
des Longicornes , il est probable que l’ordre des Goléop- 
tères n’est composé que de Pentamères. 

Une discussion a eu lieu à ce sujet à la Société entomo- 
logique de France. M. de Laporte s’est rangé de l'avis 
de M. Chevrolat, et se propose de présenter bientôt un 
mémoire tendant à prouver cette assertion. 

M. Audouin a combattu cette opinion, et a rappelé celle 
de certains auteurs, qui ont prétendu que tous les insectes 
avaient le même nombre d'articles à leurs antennes, etc. 

— Le bureau de la Société entomologique de France 
se compose celte année de MM. Audouin, président ; 
Duponchel , vice-président; A. Lefebvre, secrétaire ; 
Radiot, secrétaire-adjoint; Audinet-Serville, archiviste ; 
Aubé, trésorier. 

— Une académie des sciences naturelles vient d’être 
établie à Madrid. Celle de Barcelonne , qui avait été dis- 
persée en 1824, vient d’être rétablie. 

— La Société entomologique qui vient d’être formée 
à Londres compte déjà cent vingt membres. Parmi les 
membres honoraires étrangers ; dont le nombre ne doit 
pas être plus de dix, on remarque MM. Audouin, de 
Haan, Gravenhorst, Hammerschmidt, Klug ; À. Le- 
febvre, Passerini, Schænherr, Wiedemann. La 1" livraïi- 
son de ses publications est sous presse. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 287 


— Il paraît à Paris un nouveau journal scientifique, 
intitulé l£cho du monde savant, et dont les deux pre- 
miers numéros contiennent diverses nolices entomolo- 
giques. 


AVIS. 


En terminant celle première année de la Revue ento- 
mologique, j’éprouve le besoin de remercier publique- 
ment tous les entomologistes qui ont bien voulu encou- 
rager celte entreprise. 

La Revue entomologique est une œuvre de désinté- 
ressement et d’amour pour la science : mon seul but en 
la créant a été de profiter de ma position pour offrir aux 
amateurs un moyen de correspondre et de s’éclairer, 
d'établir surtout des relations plus intimes entre la France 
et Allemagne, deux pays que la différence des langues 
éloigne encore tant l’un de l’autre , et que leur zèle pour 
les progrès de la science devrait de plus en plus unir. 
C’est en faisant connaître en même temps les travaux 
entomologiques de ces deux pays, que je m’efforce de 
contribuer à atteindre cette union, et si j'y parviens, je 
me trouverai suflisamment récompensé de mes travaux 
et de mes sacrifices; car on sait qu’une entreprise comme 
celle-ci exige de grandes dépenses, et le public auquel 
elle s’adresse est trop restreint pour qu’on puisse espé- 
rer de voir bientôt couverts les frais qu’elle entraîne. 
Toutefois, l'accueil flatteur qu’on a bien voulu faire à la 
Revue entomologique est pour moi un puissant encoura- 
sement de la continuer. Mon temps et mes peines, je les 


288 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


lui consacrerai toujours avec plaisir, et du moment où 
le nombre des souscripteurs me le permettra , j'augmen- 
terai l’étendue des cahiers. En attendant, je continuerai 
sur le plan que j'ai suivi jusqu’à présent. 

Je prie MM. les souscripteurs qui sont intentionnés 
de renouveler leur abonnement de me le faire connaître 
au plus tôt, les 13° et 14° livraisons étant sous presse et 
devant paraître sous peu. Elles seront publiées ensemble, 
pour éviter de diviser un grand mémoire qui doit com- 
mencer le 3° voiume. 

Ceux de MM. les souscripteurs qui ne m’ont pas encore 
fait parvenir le montant de leur abonnement sont priés 
de le faire sans retard. 


G. SILBERMANN. 


FIN QU TOME DEUXIÈME. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 289 





TABLE DES MATIÈRES 


DU TOME DEUXIÈME. 


PREMIÈRE PARTIE. 


MÉMOIRES , DISSERTATIONS, ETC. 


Pages 


Mémoire sur la divison actuelle des Punaises terrestres (Grocores), 


. considérées surtout relativement à la structure des antennes, par 


M. Burmeister; traduit de l’allemand par G. Silbermann . 5 
. Observations sur la tribu des Cicindélètes, par F. L. de Laporte. 27 
Observations sur plusieurs espèces du genre Cicada, Latr., par 
M. Germar; traduites de l’allemand par G.S.. ; . 49 
Description de deux nouvelles PE à par MM. de te 
et Chevrolat. ee CRD LS am o c de 83 
Observations critiques sur la synonymie des ue par M. Aug. 
Brullé. CM moesr ere MR AC cs da UP OR PIMENME 
Quelques observations sur la même famille , ét Glcrrolat Gus GA 
Observations sur le Curculio granarius, Lin., par M. A. Keferstein; 
traduites de l'allemand par G. S. INTENSE AN MO 
Description de deux Lépidoptères nouveaux d'Espagne , par M. le 
docteur Boïisduval. . . . . . . SCOR EEE 20 
Observations détachées sur l’apparition des Lapidéptäress par M. A. 
Keferstein ; traduites de l'allemand par G.S. . 51.497 
Supplément au mémoire précédent. — Extrait d’une lettre de M. le 
pasteur Hiss, à Gsteig, près de Saaner, relative à plusieurs ques- 
tions sur la Faune des Alpes; traduit de l'allemand par G. S. 168 


TOME IX 21 


200 REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Catalogue des Lépidoptères, y compris les Noctuelles, des environs 
de Hambourg, dans un rayon de quatre lieues, Pas par 


Pages 


M. Beské, de 1826 à 1829. :. . . . . 176 
Catalogue des Lépidoptères des îles re d’ me M. ce de 
Saint-Vincent . CORNE 0 ; : & pb 179 
Catalogue des Lépidoptères de la Hoi , jusqu'aux Arpenteuses, 
communiqué par M. le docteur de Friwaldszky 180 
Catalogue des Lépidoptères trouvés et mentionnés par M. Leme- 
chin, dans le gouvernement PRE ENE avec SE de leur 
apparition 184 
Lepidoptera PEL auctore c. Æ. QG. Sodofrhy, extrait va Bulletin 
de la Société impériale des naturalistes de Moscou . 184 
Mémoire sur le genre Æmara, par Christophe Zimmermann; tra- 
duit de l'allemand par G: S. : ,. . À … . ... . . . ..189 
Quelques mots sur le genre Wasoreus de Ziegler , par Chr. Zimmer- 
mann ; traduits de l'allemand par G. 8. ROUPNAANEN 233 
Notice sur les Cryptophages des environs de Munich, par J. Wes- 
terhauser ; traduite de l'allemand par G.S.. 236 
Notice sur un nouveau genre dans les Woctuélides, par le docteur 
Boisduval. ê SN TI ÿ DAT ol OT EAU) 
Notice sur le Phlocerus, genre nouveau d'Orthoptères de la Russie, 
par Gotthelf Fischer de Waldheim ds nt LE toN N2DO 
Manière de récolter certains insectes exotiques, par M. le docteur 
Waltl ; traduit de l’ailemand par G. S. . 253 
MÉLANGES. 
Annonce de la Faune entomologique du Madagascar, Bourbon et 
Maurice, partie des Lépidoptères, par M. le docteur Boisduval. 49 
Entomological Magazine . Le Lo 
Essai d’une classification systématique de l’ordre des Hémiptères 
( Hémiptères Hétéroptères ), par M. de Laporte 44 
Histoire naturelle des Insectes nuisibles et des Insectes utiles dans 
l’horticulture, et moyens certains pour détruire les premiers, par 
M PF. Bouchet: 00 PR NN qe: Se let 0e Li 
Beitræge zur Entomologie, besonders in Bezug auf So par 
MM. Schummel et Stannius Ce 4 Tac L8 
Faune d'Allemagne, partie des Insectes, par M. do Sturm. 85 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. 


Coléoptères du Mexique, par A. Chevrolat 


Annonce de la réimpression d'ouvrages d’entomologie . 


Dégats occasionnés par la Geometra pinaria. 


Annales de la Société entomologique de France 


Observation sur la lettre de M. VVestermann à M. Wiedemann. 


Remarque sur les Zongicornes . 


Annonce d'un voyage entomologique en Egypte et en Arabie. 
Annonce d’un ouvrage sur les petites espèces de Lépidoptères 


(Microlepidoptera) , par M. J. E. Fischer 
Lépidoptères offerts en vente. . . . . . . 
Réunion des naturalistes à Stoutgard . 
Nouvelle classification des Æranéides. 
Ouvrages publiés par M. Boisduval. 

Ouvrages de M. Duponchel . . . 


Ouvrage sur les Lépidoptères diurnes de l’ouest de la France 


Monographie des Psélaphiens, par M. Aubé. 
Troisième livraison du Catalogue de M. Dejean . . 
Ouvrages d’entomologie récemment publiés à Paris. 
Journal de zoologie et d'anatomie comparée 

Les entomologistes d'Europe et des autres continens 
Continuation de la Faune de Panzer . 

Ouvrage sur les larves des insectes . 

Nouvel ouvrage de M. Klug . 

Ouvrage sur les Arachnides et les Punaises. 
Correspondance . ù 
Offre d'échange et de vente _ rapides : 
Nouvelles diverses 

Avis 


DEUXIÈME PARTIE. 


DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES. 


Description du Thorictus castaneus, par M. Germar. 
— de la Chirodica chalcoptera, par le même. 


— du Brachyscelis, par le même. 


— de la Platynoptera lyciformis, par M. Chevrolat. 


202 REVUE ENTOMOLOGIQUE, 


PLANCHES. 


16. Antennes de Punaises terrestres. 
17. Thorictus castaneus, Germar. 


18. Chirodica chalcoptera, Germar. 


19. Cicada opalina. ‘ 
20. — moneta. 

21. :— .  villosa. 

22, — tympanum. 

23. —  devisa. 

24. —  decora. 


25. —  hirtipennis. 

26. —  plumosa. - 

27. Argus Marchandii, Boisduval. 

28. Anthiophila Sancti-Florentis, Boisduval. 
29. Brachyscelis vellerea, Germar. 

30. Platynoptera lyciformis, Chevrolat. 

31. Phlocerus Menetriesii. 


FIN DE LA TABLE. 


AVIS AU RELIEUR. 


Les descriptions d'espèces nouvelles devront être extraites des 
livraisons et placées à la fin de chaque volume, précédées du 
titre joint à ce cahier. Elles formeront ainsi la seconde partie de 
chaque volume. Les planches du n° 1 devront être jointes à leurs 
descriptions , qui sont répétées dans le cahier n° 2. Cette répéti- 
tion dans les descriptions du premier numéro a été faite dans 
le but de mettre de l'uniformité dans le plan de cet ouvrage. 


DESCRIPTIONS 


D'ESPÈCES NOUVELLES. 


AVIS. 


Nous séparons du corps même de la Revue les descriptions d'espèces 
nouvelles , et surtout celles accompagnées de planches. 

Chaque planche ne contient que la figure d’une seule espèce, et chaque 
description occupe un feuillet isolé, sans pagination. De cette manière, 
les entomologistes peuvent classer, à leur gré , Les descriptions qui sont 
publiées dans la Revue. Un numéro d'ordre, dont la série commence 
avec chaque ordre des insectes, est placé dans la ligne de tête de chaque 
page, et remplace ainsi la pagination. 

A la fin de l’année, nous donnerons un titre imprimé spécial pour 
cette partie de la REvuEr. 


Bevue 
ENTOMOLOGIQUE. 


TOME II. 


Deuxicme Martie. 


AAA D DA 


DESCRIPTIONS 
 D'ESPÉCES NOUVELLES. 


AA 


" AU CHAUD 





REVUE ENTOMOLOGIQUE,. == COLÉOPTÈRES, — N° 15. 


Gen. THORICTUS ,Germar. 


Taoricrus, genus Coleopterorum Pentamerorum, fami- 
liæ Clavicornium et tribui Peltoideum associandum. 

Antennæ breves, capitulo subsolido, 

Caput inflexum, thoraci immersum, palpis minultis, 

filiformibus. 

Pedes omnes basi approæimati, mesothoracebrævis- 

süno, tibiis apice spinulosis, tarsis filiformibus. 

Elytra abdomen supra tegentia, apice rotundata. 

Corpus totum oblongo-trigonum , supra convexum , 

antice rotundatum. 

Le genre Thorictus a , en général, quelques rapports avec 
les Cryptophages ; et notamment avec ceux que Kirby érige 
en genre distinct sous le nom d’Ætomaria ; mais il a cepen- 
dant des caractères qui lui sont tellement particuliers qu'on 
serait tenté d’en faire une tribu à part. 

La tête est ronde et recourbée en avant; elle s’emboite 
dans une échancrure du corselet qui en recouvre néanmoins 
la partie supérieure ; en dessous la tête est entièrement libre. 
Au bord antérieur on remarque de chaque côté deux petites 
enlailles où sont insérées les antennes. L’extrémité du chape- 
ron est légèrement émarginée. En dessous on ne voit des par- 
ties de la bouche que les palpes dont les derniers articles sont 
cylindriques ; sur les côtés est un sillon d’où partent les an- 
tennes, Je n'ai pu découvrir d'yeux ni en dessus ni en des- 
sous, et il paraît qu’ils manquent tout à fait. Les antennes 
sont très - courtes , moins longues que la tête; les deux pre- 
miers articles sont épais , les suivans cylindriques , très-rap- 
prochés les uns des autres et difficiles à distinguer ; ils se ren- 
flent insensiblement et sont terminés par un nœud ovalaire 
qui forme anneau, mais d’une manière presque invisible. 

Le corselet est plus large que long ; sa largeur est double 
de celle de la tête; antérieurement il est faiblement émarginé 
en dessus, fortement en dessous; postérieurement, il est tron- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTÈRES. — N° 19. 


qué et profondément impressionné , de manière que le centre 
paraît très-convexe en travers ; les angles postérieures sont 
presque rectangles ; les côtés se rétrécissent un peu en avant, 
par une ligne courbe. 

Les élytres sont moins longues que le corselet ; de même 
largeur à leur base où elles sont transversalement impression- 
nées ; mais elle se rétrécissent vers leur extrémité qui est ar- 
rondie ; leur bord est assez apparent, et elles n’enclavent 
qu’en dessus les côtés de l'abdomen. Le dos est très-convexe. 
Onne voit pas d'écusson; mais il est peut-être caché dans 
la ligne enfoncée transversalement , qui est commune au cor- 
PT et aux élytres. 

Les pattes sont de longueur médiocre; les postéri eures sont 
les plus longues; les cuisses sont un peu renflées ; les tibias 
sont un peu recourbés légèrement applatis ; au bord extérieur 
ils ont des épines très-minces et très - courtes; l'extrémité en 
est renflée et armée de courtes dents. Les articles des tarses 
sont cylindriques et deviennent insensiblement plus minces ; 
les articles antérieurs sont moins longs que les autres. Les 
pattes sont, à leur origine très-rapprochées ; les postéricures 
tout près des antérieures, ce qui s’observe très-rarement dans 
les Coléoptères. Entre ces dernières , se montre le sternum 
qui n'apparaît que comme un petit nœud. 


THORICTUS CASTANEUS, Germ. — PL. 17. 


La couleur de cet insecte qui vient de Nabie, est d’un brun 
rougeâtre, brillant; le dessus est légèrement parsemé de poils 
courts , jaunes. La suture est plus foncée. On remarque aussi 
sur les élytres quelques lignes longitudinales plus foncées, et 
comme effacées qui semblent être formées par des points. 

GERMAR. 


Explication de la planche. 
a. Thorictus castaneus , grossi , vu en dessus. 
b. Sa grandeur naturelle. 
€. Tibia postérieur et tarse. 
d. Tète et antennes vues en dessous. 


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lhorictus casteneus , Corn. 


| 





Aemond im 


17 


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FAR ATTRA 


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REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTÈRES. — N° 16. 


Gen. CHIRODICA, Germar. 


Cuiropica, genus Colcopterorum T'etramerorum, fa- 
miliæ Cydicorum et tribui Galerucitarum adnu- 
merandum. 

Antennæ frontales, filiformes, articulis subæquali- 
bus, ultimis lenticularibus. 

Palpi graciles, filiformes. 

Pedes robusti, femoribus omnibus clavaiis, tarso- 
rum articulo primo magno incrassato. 

Corpus parallelipipedum, planiusculum. 

Ce genre se rapproche le plus des Galleruca, Latr. et 
notamment des espèces 4-maculata et adusta; mais il en 
differt 1° par le corselet qui est aussi large que les élytres, 
de manière que l'insecte a l'aspect d'un parallélipipède ; 
2° par le dessus du corps qui est beaucoup plus applati, 
et 5° par les tarses qui sont plus effilés et plus longs. 

La tête est un peu recourbée en avant, arrondie devant ; 
la lèvre est distante par une impression transversale ; les 
yeux sont globiformes et proéminens. Les antennes sont 
insérées sur le front , de la moitié de la longueur du corps, 
d'une épaisseur presqu'égale, l’article basilaire est seule- 
ment un peu plus long et un peu plus épais que les autres ; 
tous les articles sont cylindriques, les quatre derniers sont 
un peu plus courts. Les mandibules paraissent noires , non- 
dentées. Les palpes maxillaires dépassent un peu la tête 
el sont composées de trois articles cylindriques qui sont 
uu peu effñlés vers l'extrémité. 

Le corselet est aussi long que large, tres-faiblement échan- 
cré devant, à peine visiblement arrondi à sa base ; les côtés 
sont presque droits et ils se rétrécissent seulement un peu 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTÈRES. — N° 16. 


vers l'extrémité ét vers la base ; le bord latéral étroit mais 
apparent ; le dessus est un peu convexe. L’écusson est petit , 
triangulaire. 

Les élytres sont de la largeur du corselet; leur forme 
est allongée et applatie , les bords sont droits, sur les côtés 
ils se recourbent perpendiculairement, enclavent une partie 
de l'abdomen, et on y voit un sillon longitudinal; l’extré- 
mité des élytres est tronquée et arrondie. 

L'abdomen est un peu convexe, et, dans les individus 
que j'ai devant moi, le segment annal est plus grand que 
les autres, émarginé à l'extrémité et pourvu d'une ligne 
enfoncée longitudinale. 

Les pattes sont courtes et robustes, très-rapprochées à 
leur base, les postérieures sont néanmoins un peu éloi- 
gnées de celles du milieu ; les cuisses sont épaisses, ova- 
laires , un peu applaties; les tibias droits, arrondis , un peu 
renflés à l'extrémité, n'ont pas d'épines. Le premier ar- 
ticle des tarses est long et épais; l'avant-dernier article est 
large, fendu et terminé par deux lobes. 


CHIRODICA CHALCOPTERA, Germ. — PI. 18. 


Cette espèce est du Cap de Bonne-Espérance; elle est 
rouge, le dessus est légèrement pointillé , on n'y remarque 
pas de poils. Les yeux sont noirs; les élytres d’un vert 
bleuâtre à reflet métallique , leur bord et leur extrémité 
sont rouges de tuile. GERMAR. 





Explication de la planche. 


. Chirodica chalcoptera grossi à la loupe. 
. Grandeur naturelle. 

. Patte postérieure grossie. 

. Un tarse. 


R 9 8 


Ch 





Chirodica chaleoptera Cerm. 


\ 


Aemond unp 





REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTÈRES, — N° 17. 
Gen. BRACHYSCELIS, Germar. 


Bracnysceris genus Coleopterorum Tetramerorum , 
familiæ Eupodum et tribui Sagridum aut Crioceri- 
dum adjudicandum propriis characteribus gaudet. 

Antennæ frontales, breviusculæ, basi filiformes, 
apice moniliformes. 

Palpi maxillares, capitulo magno, globoso. 

Oculi globosi, prominuli. 

Pedes breviusculi, femoribus posticis maximis, ova- 
libus, tibiis brevibus, tarsorum ungue inflato, 
globoso. 

Corpus oblongo-ovatum , convexum, capite thorace- 
que elytris angustioribus. 


Ce genre se distingue facilement des Ælica , par les an- 
tennes plus courtes et de forme toute différente; des Mega- 
lopus, par la tête plus étroite, les palpes et les tarses posté- 
rieurs ; des Petaurissa, par les antennes et les palpes. 

La tête est abaissée devant, à peine plus large que le corselet, 
le chaperon est court, tronqué carrément devant, la lèvre 
en est distinctement séparée; les yeux globuleux, un peu 
proéminens , sout situés de chaque côté da chaperon. Les 
palpes maxillaires ont trois articles, les deux premiers très- 
courts , le dernier épais, globuleux. Les antennes sont insé- 
rées sur le front, dans les fossettes, entre les yeux; recour- 
bées en arrière , elles dépassent de peu les élytres; le 1° ar- 
ticle est épaissi ; les 2°, 5° et 4° cylindriques , cependant un 
peu plus épais à l'extrémité; les suivans sont beaucoup plus 
larges, les premiers triangulaires , les derniers en forme de 
grain , le dernier article est légèrement eflilé. 

Le corselet est plus large que long, un peu convexe, lé- 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. —— COLÉOPTÈRES. — N° 17. 


gérement échancré en avant, sinué derrière; les angles un 
peu saillans et tronqués obliquement; le bord latéral est lé- 
gèrement emarginé , droit, non arrondi, un peu rétréci en 
avant. L'écusson est assez grand , en forme de triangle allongé. 

Les élytres sont à leur base presque du double plus larges 
que le corselet, un peu plus longues que larges ; les épaules 
sont saillantes ; le bord latéral est abaissé; les extrémités un 
peu arrondies. Le dos est convexe. 

L’abdomen est légèrement convexe; le segment anal est 
plus grand que Îles autres. 

Les pattes sont d’une longueur moyenne ; les deux anté- 
rieures très-rapprochées, à cuisses cylindriques ou du moins 
très-peu renflées au milieu; jambes cylindriques, un peu 
épaissies à l'extrémité ; les tarses sont larges ; l’avant-dernier 
article est bilobé. Les pattes postérieures sont un peu éloi- 
gnées de celles du milieu ; les cuisses sont très -grosses, 
ovalaires , un peu applaties, courtes ; jambes très-courtes ; le 
dernier article des tarses est globuleux. 


BRACHYSCELIS VELLEREA, Germ.— PI. 20. 


Du Brésil. Entierement brun , excepté les yeux, les 5e, Ge, 
7°, 8° et 9° articles des antennes et la poitrine , qui sont noirs. 
Sur le corselet on remarque une ligne enfoncée longitudina- 
lement. Sur les élytres il y a des rangées de gros points en- 
foncés. En dessus tout le corps est parsemé de poils de cou- 
leur dorée, fins, assez longs, hérissés un peu obliquement ; 
quand on considère l'insecte dans un certain sens, il paraît 
tout couvert de ces poils. En dessous les poils sont moins 
nombreux et plus courts. GERMAR. 


Explication de la planche. 


a. Brachyscelis vellerea, grossi. b. Sa grandeur naturelle. c. Patte 
postérieure grossie. d. Antenne grossie. 





L'PANÇOLS 


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Brachvscelis ve/erea DS) 


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REVUE ENTOMOLOGIQUE. — COLÉOPTÈRES. — N° 16, 


Gen. PLATYNOPTERA, Chevrolat. 


Palpes ayant leur dernier article de forme triangulaire , 
celui des maxillaires prolongé en angle très-aigu extérieu- 
rement ; cet article est un peu aplati, tronqué en avant, 
coupé en biseau et creusé étroitement dans la longueur de 
la troncature , renflé à la base ; celni des labiaux également 
tronqué , plus épais et arrondi en-dessus. 

Mandibules petites , arquées, paraissant simples. 

Tête arrondie , enfoncée dans le corselet, ayant un rebord 
saillant en avant de la base des antennes. 

Antennes insérées au devant des yeux, de onze articles ; 
les huit premiers couverts de poils très-épais, 2-7 compri- 
més, anguleux extérieurement (antenne placée le long du 
corps), les trois derniers aussi longs chacun que les sept 
premiers, aplatis, plus élargis en dehors, dernier un peu 
plus court. 

Yeux latéraux , assez grands, arrondis, échancrés en 
dessus. 

Corselet presque cylindrique , aplati sur les côtés, élargi 
au milieu, tronqué aux extrémités et renflé sur la tête. 

ÆEcusson ponctiforme , moyen. 

Elytres dilatées. 

Pattes rapprochées à la base, cuisses assez épaisses dans 
toute leur longueur, creusées en dessous. Genoux non 
échancrés. Jambes courbées et grêles à leur naissance, 
droites , leur sommet est presque arrondi. 

Tarses de quatre articles (1), les trois premiers ayant en- 
dessous un feuillet épais et crochu, 2° et 5° bilobés et im- 





(1) Il ne faut pas prendre pour un article de tarse celui indiqué sur 
la planche après le troisième ; ce n’est que la membrane du quatrième 
article. 


REVUE ENTOMOLOGIQUE. == COLÉOPTÈRES. == N° 18. 


briqués , dernier un peu plus long, muni de deux crochets 
recourbés en-dessous et opposés à leur départ. Trochanters 
très-petits, ceux des pattes postérieures ovalaires , assez gros. 

Corps étroit, beaucoup plus court que les élytres, com- 
posé de cinq segmens égaux et d’un sixième minime, semi- 
arrondi. 

Nous ne connaissons rien sur la manière de vivre de ce 
genre d'insecte ; la forme de ses pattes le rapproche du 
genre Priocère de M. Kirby , mais ses antennes ont assez de 
ressemblance avec celles des Enoplies. 


PLATYNOPTERA LYCIFORMIS, Chevrolat. — PI. 50. 


Pilosus niger , ore, clypeo, puncto frontali, limbo et apice 
thoracis, cum fascia irregulari in medio elytrorum 


flavis. 


Long. 14 mill. Lat. amplissima 7 mill. — Brasilia. 


Les parties de la bouche , le chaperon et l’occiput jaunes ; 
les deux derniers articles des palpes labiaux seulement noirs, 
ainsi que l'extrémité des mandibules. Corselet plus long que 
large , ayant un sillon à sa base, et un autre latéral assez 
éloigné du bord. Le côté ainsi que sa partie antérieure 
jaunes; cette dernière s’avance en pointe jusque vers le mi- 
lieu. Elytres de la largeur du corselet à la base, très-dila- 
tées , arrondies à l'extrémité et sur la suture, ponctuées, 
sillonnées, et ayant quatre côtes droites, d'égale longueur, 
n’atteignant pas entièrement le sommet ; l'extrémité de la 
marginale se recourbe sur le troisième. Les tarses et les an- 
tennes jusqu'au 8 article sont tellement couverts de poils 
épais que c’est avec beaucoup de difficulté que l’on peut dis- 
tinguer leurs articles. CHEVROLAT. 


Guerin, del * 








PLATYNOPTERA Lyciformis, Chevrolet : 


Imprimé par fotlau 


Françour Jeulp 


} 
#4 


A NA) 
TA SR TR RATS AU 
nt AO LE RE LOTO" DLL ES 





HISTOIRE NATURELLE 


DES 


LEPIDOPTÈRES RROPALOGÈRES 


PAPILLONS DIURNES, 


DES DÉPARTEMENS 


ES HAUT-ET BAS-RHIN, DE LA MOSELLE, DE LA MEURTHE ET DES YOSGTS , 


PUBLIÉE 
Por LP Cantencr, 


VOÉAT , EX—PROFESSEUR A L'ÉCOLE DE SORÈZE ET MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ 


ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


a ———— 


PREMIÈRE LIVRAISON. 


D ——— 


A PARIS, 
Chez RORET,, libraire, rue Hautefeuille N° 10, 
et LEVRAULT, libraire, rue de la Harpe N°81. 
DANS LES DÉPARTEMENS » 


Chez les principaux libraires. 


1854. 


AVIS AUR SOUSCRUPTEURS, 





L'ouvrage se compose de 12 livraisons , imprimé en caractères 
neufs et beau papier des Vosges. 

Chaque livraison est de 5/, ‘de feuille de texte in-8° avec trois 
planches représentant chacune Pune dans l’autre 4 individus. 


PRIX: 


La livraison de texte sans pannes: ur, "De TR ESS 
Idem . . avec planches noires . . . . . . . . . . » 75 


Idem . . avec planches coloriées par M. Duménil . 4 75 — 


Les deux premières livraisons ont paru, les suivantes paraïtront 
successivement de cinq jours en cinq jours de manière que la der- 
nière aura paru pour le 8 septembre prochain. 


On souscrit chez l’auteur, à Colmar rue des Juifs N.° 39. 


Les amateurs qui désireraient prendre communication des pre- 
mières livraisons , les recevront franco par la poste sur leur simple 
demande à l’auteur, à charge de les lui renvoyer franco; le prix 
d’affranchissement n’est que de 4 centimes par 16 pages in-8°. 


Toute demande devra être affranchie. 


Nora. Nous croyons devoir avertir les personnes qui seraient entière 
ment étrangères à l'entomologie, que les espèces décrites dans cet ouvrage 
ne sont pas exclusiyes aux départemens ci-dessus indiqués; qu'elles se 
retrouvent à quelques exceptions près dans toutes les régions centrales 
de l’Europe et s'avancent même assez au Nord; en un mot, que cette 
publication n'offre d'autre avantage aux amateurs de ces mêmes dépar- 
temens que celui de leur préciser les localités où se rencontre une es- 
pèce plutôt qu'une autre. 





En publiant les Lepidoptères Rhopaloctres (Papillons Diurnes ) de 
la Lorraine et de lAlsace, mon but est d’initier à lPaimable 
science de l’Entomologie les jeunes gens de nos Écoles et de 
nos Colléges. Encouragé par MM. les Recteurs de Nancy et de 
Strasbourg, j'espère facilement atteindre ce but. Un travail 
consciencieux , une indication précise des localités de nos prin- 
cipales villes, où se rencontrent le plus fréquemment telle et 
telle espèce, me sont un sûr garant de succès. Aussi est-ce un 
devoir comme un besoin pour moi, de citer ici les noms de 
quelques amäteurs qui, autant par amour pour la science que 
par amitié pour moi, veulent bien me seconder de leur crédit 
et de leurs eflorts ; ce sont MM. le Président de Luxer, De St.- 
Florent, Silbermann et Duvernois professeur d’histoire naturelle 
à la faculté de médecine de Strasbourg. Mais que ne dois-je pas 
surtout au docteur Boisduval, sans contredit le premier Lepidop- 
iériste d'Europe, et qui, bien qu’accablé de travaux entomolo- 
giques, m’a gracieusement offert ses conseils et son expérience ; 
je le prie de vouloir bien agréer Pexpression de ma reconnais- 
sance. J’ai basé mon travail sur son excellente méthode; à la 
suite des caractères de toutes les nouvelles coupes introduites ou 
adoptées par ce savant dans ses comes, ainsi que de celles qui 
n’y ont pu trouver place, tels que les genres Anthocaris, Leu 
cophasia , Rhodocera , Thecla etc. , j’indiquerai toutes les espèces 
Européennes appartenant à chaque genre, leur patrie et leur 
époque d’apparition. Je me propose également de donner en 
supplément les genres qui ne se trouvent pas dans nos contrées , 
els que Charaxes, Chionobas etc., supplément qui complètera 
out ce qui est connu de nos jours en Rhopalocères. 

Avant d'entrer en matière je dois un hommage public aux 
amateurs qui se Sont fait un plaisir de me communiquer les ren- 
selgnemens à leur connaissance ; ce sont pour les départemens ; 

DU HAUT-RHIN : 
Cozuar. M. Hochstetter , chef de division à la Préfecture, 
Muzxausex, M. Emile Wapler. 


M. Darbas, juge de paix 
Sre.-Manrr. ARS 2 UNIS 
À M. Schreiner, docteur-médecin. 


Rimrauvué. MM. Schreiner, chef d'institution ; Steiner Louis. 
DU BAS-RHIN : 


{ 1,° + æ 
M. Chrétien Barth, rue Mercière n° 5. 
D TRASEOURC. M. Zeitzolff, employéà lamonnaie, Grand?rue n° 18. 


| M. Tzill, élève en médecine , rue du Bateau n° 7. 
NrEDERBRONN (. £ 
Poe die M. Schimper , employé au musée de Strasbourg. 


DE LA MOSELLE : 
M. Hollandre, directeur de la bibliothèque et du 
musée. 
Merz: M. Carré, chef de bataillon du génie, rue de la 
Princerie n° 5. 
M. Lasaulce, directeur de l’école normale à Metz. 


SARREGUE- 
M. Utzchneider Charles. 


MINES» 
DE LA MEURTHE : 
[ M. le Président de Luxer, Grand’rue ville vieille. 
M. Lepetit, propriétaire à Maxeville. 
M. De St.-Florent, propriétaire à Vandœuvre. 


Nancy. 


DES VOSGES : 
ÉprvaL M. Berher, propriétaire. 


NEUCHATEAU 5 : MAUR 
è M. Le Paige, ancien député. 


Danner. 


Colmar , lel9 juillet 1854. 


# 


CANTENER, Avocat et membre de la société 
entomologique de France, rue des Juifs n° 59. 


COLMAR, DE L'IMP. DE M" V° HOFFMANN , IMP. DE LA COUR ROYALE 


ET DU TRIBUNAL CIVIL. 


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