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Full text of "Revue et magasin de zoologie pure et appliquée"

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REVUE 


ET  MAGASm 


DE  ZOOLOGIE 

PURE  ET  APPLIQUÉE. 

RECUEIL  MENSUEL 

DESTINÉ  k  FACILITER  AUX  SAVANTS  DE  TOUS  LES  PAYS  LES  MOYENS  DE  PUBLIi» 

LEURS  OBSERVATIONS  DE  ZOOLOGIE  PURE  ET  APPLIQUÉE  A  L'INDUSTRIE  ET 

A  l'agriculture,  leurs  travaux  de  PALÉONTOLOGIE,  d'aNATOMIB 

ET  DE  PHYSIOLOGIE  COMPARÉES,  ET  A  LES  TENIR  AU  COURANT 

des    NOUVELLES   DÉCOUVERTES    ET    DES    PROGRÈS 

DE  LA  SCIENCE. 


M.  F.  E.  GUÉRIN-MÉNEVILLE, 

Membre  de  la  Légion-d'Honnear,  de  la  Société  nationale  et  centrale  d' Agriculture  ; 

des  Académies  royales  des  Sciences  de  Madrid  et  de  Turin;  de  l'Académie  royale 

d'Agriculture  de  Turin  ;  de  la  Société  impériale  des  naturalistes  de  Moscou, 

et  d'uu  grand  nombre  d'autres  Sociétés  nationales  et  étrangères. 

XT   A.VECl£l.A  C0I.I.AB0nA.TIOW  SCIXMTIIIQUll   SK 

M.  Ad,  FOCILLON, 

Liceueié  ès-sciences,  Répétiteur  de  zoologie  à  l'Institut  national  agronomique. 


SÉRIE.  —  T.  III.   —  4851. 


PARIS  NÎ5îi«^i^ 

AU  BUREAU  DE  LA  REVUE  ET  MAGASIN  DE  ZOOLOGIE 

RUE  DES  BEAUX-ARTS.  4. 


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QUATORZIÈME  ANNÉE.  —  JAJTVXEB  1851. 


I.  TRAVAUX  INEDITS. 


Cours  d'histoire  naturelle  des  corp«  organisés,  proi: 
fessé  au  Collège  de  France  par  M.  Duv  ei^noy.  —  S^ill^, 
Voyez  ^830,  pages  505,  555  et  577.  • 

IV®  QUESTION.  —  Jusqu'à  quel  point  les  populations  d'une 
contrée  sont-elles  mélangées j  c'est-à-dire  formées  de  plusieurs 
races  ou  sous-races  qui  y  seraient  venues  des  contrées  plus  ou 
moins  éloignées  ? 

Cette  question  des  migrations  des  peuples ,  des  époques 
où  ils  se  sont  mis  en  mouvement,  de  leur  point  de  départ , 
du  chemin  qu'ils  ont  suivi  pour  arriver  dans  le  lieu  où  ils 
se  sont  fixés,  de  l'ancienneté  relative  des  populations  qu'ils 
y  ont  rencontrées,  est  sans  doute  l'une  des  plus  intéres-  ! 
santés,  mais  aussi  l'une  des  plus  compliquées,  Tune  desj 
plus  difficiles  de  l'anthropologie.  Elle  est  intimement  liée,  \ 
à  l'histoire  de  la  civilisation. 

Outre  les  caractères  physiques  de  ressemblance  que 
l'on  peut  reconnaître  dans  les  diverses  populations  de  la 
terre,  actuellement  très-éloignées  les  unes  des  autres,  et 
qui  se  sont  séparées  très-anciennement,  on  a  recours  à  l'a- 
nalogie des  langues,  pour  remonter  à  cette  origine  com- 
mune très-probable. 

«  C'est  à  présent  une  vérité  reconnue,  que  la  race  puis- 
sante des  Indiens,  descendue  des  vallées  de  l'Hymalaya, 
est  la  source  commune  des  tribus  Persanes,  Celtiques,  Tu- 
desques,  Slavonnes  et  Pélasgiques,  qui  ont  couvert,  à  dif- 
férentes époques,  l'Asie  occidentale  et  l'Europe  tout  en- 
tière ;  et  cette  vérité  acquiert  de  nos  jours  une  évidence 
irrésistible,  par  la  comparaison  de  nos  langues  fondamen- 


4  i\EV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1851.) 

taies,  du  grec,  du  latin,  du  gothique,  du  slavon,  avec  le 
sanscrit,  ou  la  langue  littéraire  de  l'Inde  ancienne  (^),  » 

Quoique  des  recherches  plus  récentes  sur  les  dialectes 
mahrates  tendent  à  mettre  quelques  restrictions  à  cette 
généralité,  en  indiquant  l'existence  d'une  population  d'o- 
rigine cingale  ;  et  que  le  système  de  M.  A.  Relzius,  sur  les 
mesures  du  crâne  et  de  la  face,  tendrait  à  séparer  les 
Perses,  comme  Brachycéphales,  des  Hindous,  qui  sont  Do- 
lichocéphales ,  il  n'en  est  pas  moins  exact  de  dire  que  la 
plupart  des  peuples  de  l'Inde,  en  deçà  du  Gange,  de  l'Eu- 
rope et  d'une  partie  de  l'Afrique  orientale  et  septentrio- 
nale, montrent,  dans  les  affinités  de  leurs  langues,  une 
commune  origine,  et  conduisent  à  penser  que  les  familles 
qui  en  sont  la  souche  ont  émigré  de  cette  partie  de  l'Asie 
où  cette  langue  mère  est  ancienne,  et  s'était  élevée  à  un 
degré  de  perfection  extraordinaire. 

Il  faut  en  dire  autant  du  zend,  la  plus  ancienne  des  lan- 
gues persanes,  dans  laquelle  les  livres  sacrés  deZoroastre 
sont  écrits,  et  qui  paraît  avoir  régné  dans  l'ancienne  Bac- 
tiane.  Ses  racines  ont  un  fréquent  emploi  dans  le  sanscrit 
classique,  ainsi  que  dans  le  gothique,  le  slavon,  le  grec, 
le  latin  (2). 

Les  migrations  bien  démontrées  d'une  grande  partie 
des  peuples  du  globe,  qui  sont  venus  d'autres  contrées, 
d'autres  climats  que  ceux  où  ils  se  sont  fixés,  avant  ou 
depuis  les  temps  historiques,  conduisent  à  une  question 
fondamentale  pour  la  détermination  scientifique  des  va- 
riétés de  l'espèce  humaine  ;  question  bien  délicate,  sans 
doute,  puisqu'elle  touche  aux  traditions  religieuses  et  à 
leur  révélation  originelle. 

La  science,  qui  se  consacre  par  elle-même,  et  indépcn- 


(1)  F. -G.  Eichhoff,  correspondant  de  l'Institut,  auletu'du  Pa- 
rallèle des  langues  de  l'Europe  et  de  l'Inde,  Paris,  1846,   111-4". 

(2)  Eludes  sur  la  langue  et  les  textes  zendsy  par  M.  Eug.  Bur- 
nouf,  de  l'Institut,  etc.  —  Journal  asiatique,  5"^  série,  t.  X. 


TRAVAUX    INÉDITS.  5 

damment  de  toute  autre  considération,  à  la  recherche  de 
la  vérité,  doit  la  proposer  ainsi  qu'il  suit: 

V®  QUESTION.  —  Vespèce  humaine,  répandue  sur  toutes 
les  parties  du  globe  y  vient-elle  d*une  seule  famille  F  ou  bien 
les  variétés  en  seraient^elles  primitives? 

La  réponse  à  cette  question  est,  en  grande  partie,  géo- 
logique; elle  touche  à  l'histoire  de  la  terre.  On  peut  con- 
clure, de  la  suite  des  révolutions  que  le  globe  a  subies,  et 
qui  ont  plus  ou  moins  anciennement  changé  sa  surface, 
qu'elle  n'a  pu  être  habitée  par  l'homme  que  partiellement 
et  successivement;  qu'il  s'est  répandu  peu  à  peu  des  par- 
ties les  plus  élevées  dans  les  contrées  les  plus  basses,  à 
mesure  qu'elles  devenaient  habitables,  et  que  la  vie  végé- 
tale et,  à  la  suite  de  celle-ci,  la  vie  animale  s'y  manifes- 
taient. 

La  géologie,  les  ressemblances  physiques  d'un  grand 
nombre  de  peuples  de  l'Asie  occidentale,  de  l'Afrique  et 
de  l'Europe  ;  les  analogies  de  leurs  langues,  l'histoire  des 
animaux  domestiques  qui  vivent  encore  à  l'état  sauvage 
dans  la  contrée  qui  nourrit  les  populations  que  distingue 
la  plus  ancienne  civilisation;  tout  concourt  à  décider, 
scientifiquement  parlant,  la  question  proposée  au  com- 
mencement de  ce  paragraphe,  en  faveur  de  l'origine  de 
l'espèce  humaine  d'une  seule  famille. 

Les  individus  en  provenant  seraient  partis  de  la  contrée 
du  globe  qui  aurait  été  originairement  la  plus  favorable 
au  développement  de  l'humanité  et  à  sa  progression  suc- 
cessive dans  le  reste  de  la  terre. 

Une  autre  opinion  serait  celle  que  l'homme  aurait  paru 
simultanément  sur  différents  points  du  globe,  par  la  vo- 
lonté toute  puissante  du  Créateur,  avec  les  caractères  de 
races  dites  primitives,  dont  les  unes  auraient  été  créées 
faibles  et  dégradées,  relativement  aux  autres.  Dans  cette 
supposition,  la  race  la  plus  parfaite,  qui  est  parvenue  à 
dominer  et  à  réduire  en  esclavage  la  moins  parfaite,  trou- 
verait un  prétexte  aux  mauvais  traitements  qu'elle  lui  fait 


6  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Janvier  185 1 .  ) 

subir,  dans  cette  infériorité  et  dans  ce  défaut  de  parenté 
commune. 

Combien  la  première  manière  de  voir  n'estelle  pas  plus 
conforme  aux  lumières  de  la  science,  en  même  temps 
qu'elle  est  plus  humaine;  en  montrant  à  toutes  les  races 
leur  famille  unique  et  sa  perfection  originelle,  vers  la- 
quelle elles  devront  s'efforcer  de  remonter,  dès  le  moment 
où  elles  reconnaîtront  qu'elles  l'ont  perdue  et  qu'elles 
sont  dégradées  ! 

W  QUESTION.  —  Quelle  est  f  ancienneté  de  l'espèce  hu- 
maine sur  la  terrée 

A  présent  que  la  science  est  parvenue  à  démontrer  l'an- 
cienneté relative  des  montagnes  ;  comment  la  surface  de 
la  terre  a  été  arrangée  successivement  pour  favoriser  le 
double  développement  de  la  vie  végétale  et  la  vie  animale; 
quelle  a  été  la  succession  des  familles  ou  des  classes  de 
végétaux  ou  d'animaux,  en  étudiant  leurs  restes  enfouis 
dans  les  couches  d'âges  différents  qui  forment  l'écorce  de 
notre  globe  ;  cette  archéologie  de  la  terre  et  des  êtres  vi- 
vants qui  l'ont  successivement  habitée,  fournit  d'impor- 
tants documents  pour  répondre  à  cette  sixième  question. 
,^  Parmi  les  nombreux  ossements  des  Mammifères  dont  les 
espèces  ont  été  détruites,  que  l'on  découvre  dans  les  ter- 
rains tertiaires  les  moins  anciens,  on  n'a  rencontré,  jus- 
qu'ici, que  quelques  restes  de  Singes,  c'est-à-dire  de  la 
famille  qui  se  rapproche  le  plus  de  l'homme  par  son  or- 
ganisation. 

Quant  aux  restes  d'ossements  fossiles  humains,  aucun 
n'a  été  découvert,  jusqu'à  présent,  avec  ces  ossements  de 
Mammifères  ou  d'Oiseaux  des  terrains  tertiaires;  ni  même 
des  marnes  diluviales  dans  lesquelles  sont  enfouis  des  os 
d'Eléphants,  de  Mastodontes,  de  Chevaux  à  trois  doigts,  etc. 

«  Tout  porte  à  croire  que  l'espèce  humaine  n'existait 
point  dans  les  pays  où  se  découvrent  les  os  fossiles,  à  l'é- 
poque des  révolutions  qui  ont  enfoui  ces  os,  etc 

«  L'envahissement  de  l'homme  dans  les  pays  où  se  trou- 


TRAVAUX   INÉDITS.  1 

vent  les  fossiles  d'animaux  terrestres,  c'est-à-dire  dans 
toutes  les  parties  du  globe,  est  nécessairement  postérieure, 
non-seulement  aux  révolutions  qui  ont  enfoui  ces  os,  mais 
encore  à  celles  qui  ont  remis  à  découvert  ces  couches  qui 
les  enveloppent,  qui  sont  les  dernières  que  le  globe  ait  su- 
bies. 

«  En  examinant  bien  ce  qui  s'est  passé  à  la  surface  du 
globe,  depuis  qu'elle  a  été  mise  à  sec  pour  la  dernière  fois, 
et  que  les  continents  ont  pris  leur  forme  actuelle,  au 
moins  de  leurs  parties  un  peu  élevées,  on  voit  clairement 
que  cette  dernière  révolution,  et  par  conséquent  l'établis- 
sement de  nos  sociétés  actuelles,  ne  peuvent  pas  être  très- 
anciens  (^).  » 

D'un  autre  côté,  le  peu  d'ancienneté  de  l'espèce  humaine 
sur  cette  terre,  telle  qu'elle  est  constituée  actuellement,  se 
manifeste  dans  les  divers  degrés  de  civilisation  des  popu- 
lations qui  l'habitent  et  dans  les  documents  de  leur  his- 
toire (2). 

Les  unes,  celles  de  l'Asie,  dont  la  civilisation  est  la  plus 
ancienne,  ont  découvert  successivement  l'écriture  ;  l'art 
de  travailler  les  métaux  ;  l'arithmétique  ;  la  division  du 
temps  par  la  marche  régulière  des  astres,  et  se  sont  éle- 
vées peu  à  peu  à  un  degré  très-avancé  de  civilisation.  Les 
autres  sont  encore  plongées  dans  l'ignorance  et  l'erreur. 

Ce  triste  état  de  dégradation,  celui,  par  exemple,  des 
sauvages  de  la  Nouvelle-Hollande,  de  la  terre  de  Van-Die- 
men,  montre  à  la  fois  l'ancienneté  de  leur  séparation 
d'avec  d'autres  peuplades  dont  le  degré  de  civihsation  était 
extrêmement  peu  avancé  à  cette  époque  reculée;  et  que  le 
temps  leur  a  manqué  cependant  pour  s'élever  au  degré  de 
savoir  et  de  perfection  auquel  l'humanité  est  parvenue 
dans  d'autres  contrées  ;  temps  qui  peut  varier  beaucoup, 

(1)  Cuvier,  Ossements  fossiles,  p.  lxvii  et  lxviii,  1. 1  ,édil. 
in-r. 

(2)  Voir  la  discussion  de  celte  proposition,  par  G.  Cuvier,  p. 
Lxxix  et  suiv.  du  Discours  préliminaire  de  l'ouvrage  cité. 


8  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  1854.) 

suivant  les  lieux,  les  climats  et  leur  influence  bienfaisante 
ou  dégradante. 

Vil*  QUESTION.  —  Quel  est  le  nombre  des  variétés  princi' 
pales  de  l'espèce  humaine  ? 

Le  défaut  capital  des  anthropologistes  qui  ont  essayé  de 
classer,  à  l'imitation  de  Blumenbach,  les  populations  du 
globe,  a  été  de  les  grouper  toutes  comme  des  variétés, 
d'après  les  principaux  types  physiques  qu'ils  ont  cru  re- 
connaître, et  dont  ils  ont  fait  autant  de  caractères,  par 
abstraction. 

Mais  la  variété  est  une  déviation  du  type  de  l'espèce. 
Cette  espèce  a  dû  avoir  originairement  des  caractères  qui 
la  distinguent  de  ses  variétés,  lesquelles  ne  sont  que  des 
modifications  de  son  caractère  primitif. 

Ce  caractère  primitif  de  l'espèce  aurait-il,  en  effet,  dis- 
paru? Où  peut-on  le  reconnaître,  sinon  dans  son  dévelop- 
pement moral  et  intellectuel  primitifs,  du  moins  dans  ses 
caractères  physiques  et  organiques?  Le  prendrons-nous, 
à  présent,  dans  le  type  général  le  moins  parfait,  celui  du 
Nègre,  du  Hottentot,  de  l'Alfouroux,  caractérisé  par  la  sail- 
lie de  ses  mâchoires,  de  ses  joues;  par  l'abaissement  de 
son  front;  par  la  faiblesse  correspondante  de  son  intelli- 
gence ;  par  la  pauvreté  de  son  langage? 

Ou  dans  le  type  des  nations  le  plus  anciennement  civi- 
lisées, tels  que  les  Indous,  les  Mèdes,  les  Assyriens,  les 
Perses,  dont  les  monuments  de  Babylone,  de  Ninive,  de 
Persépolis  nous  démontrent  les  caractères? 

Le  prendrons-nous,  en  particulier,  dans  le  type  des  Is- 
raélites, peuple  si  éminemment  distingué  de  tous  les  au- 
tres peuples  de  l'antiquité,  par  la  révélation  d'un  seul  Dieu, 
de  sa  providence,  du  culte  spirituel  qui  lui  est  dû;  peuple 
privilégié  par  la  conservation  des  livres  écrits  les  plus  an- 
ciens qui  soient  parvenus  jusqu'à  nous,  et  par  l'appari- 
tion, au  commencement  de  notre  ère,  de  l'idéal  parfait 
qui  a  revêtu  les  caractères  de  l'humanité? 

Le  prendrons-nous  encore  dans  le  type  des  anciens 


TRAVAUX   INÉDITS.  '  9 

Egyptiens,  dont  les  nrionuments  nnontrent  les  plus  grands 
rapports  avec  ceux  que  nous  venons  de  citer? 

Le  type  de  ces  peuples  anciens,  que  révèlent  ces  monu- 
ments et  leur  histoire,  nous  donnent  à  la  fois  l'idéal  du 
beau  dans  les  caractères  physiques,  et  l'exemple  d'un 
grand  développement  dans  les  facultés  intellectuelles; 
puisque  ces  nations  anciennes  sont  parvenues  les  premiè- 
res à  un  degré  de  perfection  extrêmement  remarquable, 
par  des  découvertes  importantes  dans  les  sciences,  et  par 
des  productions  dans  les  lettres  et  dans  les  arts,  qui  ont 
un  caractère  éminent  de  perfection. 

Conclusion. 

Après  avoir  exposé  en  détail  les  différences  physiques 
que  présentent  les  diverses  populations  du  globe;  après 
s'être  efforcé  d'apprécier  à  leur  juste  valeur,  par  les  no- 
tions de  la  physiologie,  les  influences  climatériques  qui 
ont  pu  les  produire  à  la  longue  ;  après  avoir  discuté  la 
question  de  savoir  si  l'espèce  humaine  provient  d'une  seule 
famille,  partie  originairement  d'un  point  de  l'Asie;  ou  si 
les  peuples  de  la  terre,  avec  leurs  variétés  primitives,  dans 
cette  supposition,  auraient  été  placés,  par  la  Puissance 
créatrice,  dans  différentes  contrées  du  globe,  où  elles  se- 
raient autocthones,  le  professeur  a  résumé  ses  propres  con- 
victions dans  les  propositions  suivantes  : 

L'homme  est  sorti  des  mains  du  Créateur  avec  l'harmo- 
nie la  plus  parfaite  de  ses  facultés  physiques,  intellec- 
tuelles et  morales  ;  avec  la  sensibilité  inhérente  à  sa  na- 
ture, source  première  de  ses  passions;  avec  son  libre 
arbitre,  qui  en  fait  un  être  moral. 

Le  lieu  de  la  terre  (l'Asie)  où  il  a  été  placé,  d'après  les 
traditions  sacrées,  est  confirmé  par  la  science  ;  par  le  rap- 
port de  ce  lieu  avec  la  demeuro  des  animaux  ayant  l'ins- 
tinct de  la  sociabilité,  qui  s'y  trouvent  encore  à  l'état  sau- 
vage, et  dont  il  a  pu  réduire  immédiatement  quelques 


-10        REv!  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  1851.) 
individus  sous  sa  puissance  et  pour  ses  usages  domesti- 
ques, au  moyen  de  cet  instinct  que  le  Créateur  leur  a 
donné  {0- 

Tels  sont  plusieurs  espèces  du  genre  Bœuf,  l'Ane,  le 
Cheval,  le  Chameau,  le  Mouton,  la  Chèvre,  l'Eléphant. 

Le  dernier  est  un  exemple  frappant  de  la  facilité  que 
les  premiers  habitants  de  la  terre  ont  eue  pour  rendre  do- 
mestiques les  individus  de  ces  espèces  qui  étaient  à  leur 
portée.  L'Eléphant  ne  se  propageant  pas  à  l'état  de  domes- 
ticité, tous  les  individus  de  l'espèce  d'Asie,  employés  par 
les  Hindous,  ont  d'abord  vécu  à  l'état  sauvage. 

Je  ne  parle  pas  du  Chien,  a  dit  M.  Duvernoy,  dont  l'ins- 
tinct de  sociabilité  semble  se  combiner  avec  l'instinct  par- 
ticulier de  s'attacher  à  l'homme  ;  il  semble  avoir  été  des- 
tiné, dès  le  principe,  à  en  être  le  compagnon  insépa- 
rable. 

2°.  Des  rariétés  de  divers  degrés  ont  été  introduites 
dans  l'espèce  humaine  par  les  influences  climatériques 
auxquelles  elle  a  été  soumise,  en  se  répandant  dans  toutes 
les  directions  à  la  surface  du  globe,  à  mesure  que  cette 
surface  devenait  habitable. 

Ces  différences  physiques  sont  nombreuses,  et  ne  se  font 
souvent  remarquer,  chez  des  peuples  voisins,  que  par  des 
nuances  plus  ou  moins  sensibles. 

5°.  Les  types  de  races  les  plus  caractéristiques  et  les  plus 
anciens,  qui  en  sont  le  résultat,  peuvent  se  réduire  à  deux, 
la  Race  jaune  et  la  Race  nègre ^  que  nous  regardons  comme 
des  dégénérescences  du  type  de  l'espèce. 

Beaucoup  de  nations  montrent  à  la  fois  les  caractères  de 
la  Race  jaune  et  ceux  du  type  primitif,  dit  Caucasique, 
soit  que  leurs  caractères  physiques  tiennent  au  mélange  de 
ce  type  et  de  la  variété  jaune  qui  en  aurait  fait  des  popu- 
lations que  l'on  pourrait  appeler  hybrides,  dans  le  sens 

(1)  Voir  les  Mémoires  de  F.  Cuvier  sur  rinstinct  de  sociabilité 
et  sur  la  domesticité  des  Mammifères. 


TRAVAUX   INÉDITS.  M 

restreint;  soit  que  les  circonstances  climatériques  ou  au- 
tres aient  modifié  le  type  variable  de  la  Race  jaune,  en 
rétablissant  une  partie  des  caractères  primitifs  de  l'espèce; 
soit  en  faisant  dégénérer  partiellement  celle-ci. 

A  regard  de  la  Bace  noire,  qui  est  la  plus  forte  dégéné- 
rescence du  type  original  de  l'espèce,  elle  pourrait  bien 
avoir  été  soumise,  en  Afrique,  à  des  influences  climaté- 
riques extraordinaires  de  l'état  primitif  du  globe,  dès  quMl 
est  devenu  habitable  par  l'homme  ;  influences  dont  nous 
ne  pouvons  plus  avoir  une  idée  exacte. 

Il  y  a  de  même,  pour  cette  race,  des  nuances  qui  côii- 
duisent  de  la  race  basanée  de  la  basse  vallée  du  Nil,  dans 
la  haute,  et  successivement  à  ces  téguments  si  noirs,  à  ces 
cheveux  laineux,  à  ces  mâchoires  saillantes,  à  ce  front  as* 
sez  souvent  étroit  et  bas,  à  ce  nez  épaté,  à  ces  grosses  lè- 
vres, à  ces  pommettes  saillantes  que  montre  le  nègre  le 
plus  dégradé,  soumis  à  la  fois  aux  influences  climatéri- 
ques les  plus  fortes,  pour  produire  ces  changements,  et 
aux  institutions  les  plus  propres  à  seconder  ces  mauvaises 
influences. 

Que  ces  influences  climatériques  cessent  d'agir;  que 
cette  variété  dégénérée  se  retire  de  sa  dégradation  intel- 
lectuelle, nul  doute  qu'elle  ne  puisse  reprendre,  avec  le 
temps,  le  type  primitif  de  l'espèce. 

Quant  à  la  couleur  de  la  peau,  elle  n'est  pas  aussi  per- 
manente et  indélébile  qu'on  se  l'imagine.  M.  Duvernoy  a 
cité,  entr'autres,  l'exemple  d'un  nègre,  originaire  de  la 
côte  de  Congo,  qui  est  venu  en  France  il  y  a  quarante  ans 
(il  avait  alors  dix  ans),  dont  la  teinte  noire  s'est  singuliè- 
rement affaiblie  par  ce  séjour. 

Il  en  connaît  un  autre,  jeune  encore,  originaire  du  Dar- 
four,  dont  les  cheveux  sont  laineux,  mais  dont  le  front 
élevé  a  tous  les  caractères  des  individus  les  mieux  pour- 
vus, à  cet  égard,  de  l'espèce  type,  ou  caucasique. 

L'idéal  des  Races,  tel  que  les  anthropologistes  se  le  sont 
fait,  est  une  pure  abstraction  dont  les  exceptions  nombreu- 


42        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1851.) 

ses,  dans  la  réalité,  affaiblissent  et  tendent  à  effacer  les 

caractères  si  tranchés  de  convention. 

Telles  sont  les  idées,  telles  sont  les  convictions  que 
M.  Duvernoy  a  cru  pouvoir  soumettre  et  confier  à  ses  au- 
diteurs, après  de  longues  méditations  sur  un  sujet  du  plus 
haut  intérêt  pour  l'histoire  de  l'humanité,  et  ses  progrès 
dans  la  civilisation  ou  vers  la  perfection  dont  elle  est  sus- 
ceptible, et  qui  doit  être  son  but  incessant. 

Nous  nous  sommes  attaché,  dans  cette  analyse,  à  rendre 
compte  plutôt  des  principes  qui  résument  les  faits,  qu'à 
détailler  ceux-ci  ;  quoique  ces  leçons  en  soient  souvent  un 
exposé  compact,  qu'on  nous  permette  cette  expression. 

Nous  avons  de  même  omis  l'appréciation  détaillée  des 
sources  où  celui  qui  veut  apprendre  par  lui-même  l'his- 
toire et  l'état  actuel  de  l'anthropologie  doit  puiser,  afin 
d'acquérir  des  connaissances  plus  étendues  que  celles  que 
Ton  peut  prendre  dans  la  courte  durée  de  quelques  leçons. 
L'essentiel  est  que  celles-ci  puissent,  par  les  doctrines  qui 
y  sont  professées,  servir  de  guide  sûr  pour  des  recherches 
ultérieures. 


Cours  de  Zoologie  (Mammifères  et  Oiseaux),  fait  au 
Muséum  d'histoire  naturelle,  en  4850,  par  M.  Isidore 
Geoffroy-  Saint-Hilaire. 

1  o  Résumé  des  leçons  sur  la  série  animale  et  la  classification 
parallèlique. 

4 .  Les  divers  types  zoologiques  peuvent  être  ramenés  à 
un  ordre  sériai  ou  progressif. 

2.  Le  principe  de  coordination  de  la  série  réside  essen- 
tiellement, non,  comme  on  le  disait  vaguement  avant  La- 
marck,  dans  la  perfection  ou  la  complication  plus  ou  moins 
grande  de  l'organisation ,  mais  dans  la  dïversificationy  la 
spécialisation  et  la  centralisation,  qui  sont,  au  maximum, 
à  une  extrémité  de  la  série,  et,  au  minimum,  à  l'autre. 


TRAVAUX   INÉDITS.  15 

Ainsi,  en  haut,  les  êtres  dont  les  appareils,  les  organes, 
les  tissus  sont  le  plus  diversifiés,  dont  les  fonctions  sont  le 
plus  spécialisées f  dont  l'organisme  est  le  plus  centralisé; 
en  bas,  les  êtres  dont  la  composition  est  le  plus  homogène^ 
chez  lesquels  les  fonction^  sont  le  plus  complètement  con- 
fondues, et  où  la  vie  est  en  quelque  sorte  diffuse. 

5.  Dans  la  série  animale,  tantôt  les  termes  se  succèdent 
à  intervalles  très-rapprochés,  et,  parfois  même,  se  font 
suite  sans  intervalle  sensible  ;  tantôt  deux  termes  consécu- 
tifs restent  à  une  grande  distance  l'un  de  l'autre. 

La  série  n'est  donc  ni  régulière  ni  continue. 

A.  Elle  n'est  pas  non  plus  simple.  Souvent,  et  c'est  même 
de  beaucoup  le  cas  le  plus  commun,  elle  est  double,  tri- 
ple, ou  plus  complexe  encore,  des  suites  de  termes  mani- 
festement analogues  se  retrouvant  dans  deux  ou  plusieurs 
groupes,  d'ailleurs  distincts.  Ces  suites  de  termes  analo- 
gues ou  mieux  homologues  dans  des  groupes  différents, 
sont  ce  que  nous  avons  nommé  des  séries^ parallèles. 

5.  De  là  de  doubles  rapports  qu'il  importe  de  recon- 
naître et  d'exprimer.  On  a  toujours  donné  une  grande  at- 
tention aux  affinités  qui  unissent  les  types  variés,  compris 
dans  un  même  groupe;  la  connaissance  des  affinités  qui  re- 
lient les  types  homologues,  existant  dans  des  groupes  diffé- 
rents, n'est  pas  moins  nécessaire  à  la  conception  ration- 
nelle de  la  série  et  à  l'expression  des  rapports  naturels. 

6.  Cette  expression  nous  a  paru  pouvoir  être  donnée 
par  le  système  nouveau  de  classification ,  connu  sous  le 
nom  de  classification  parallélique  ou  par  séries  parallèles  ; 
classification  qui  n'est,  au  fond,  qu'un  perfectionnement 
très-simple  de  la  classification  ordinairement  employée. 

Soit  un  groupe  n,  comprenant  plusieurs  types  secon- 
daires que  nous  désignerons  par  les  lettres  A,  B,  C,  D,  E. 

Soit  un  autre  groupe  N,  étant,  avec  le  premier,  dans  les 
relations  que  nous  venons  d'indiquer,  c'est-à-dire  dont  les 
types  secondaires  se  trouvent  homologues  aux  précédents. 


\Â         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1854.) 
Nous  les  appellerons,  pour  exprimer  à  la  fois  et  la  diffé- 
rence constante  et  Thomologie,  a,  b,  c,  d,  e. 

Supposons  un  troisième  groupe  n,  donnant  de  même 
a,  b,  c,  d,  e;  un  quatrième  N,  donnant  a,  b,  c,  d,  e,  et 
ainsi  de  suite. 

Il  est  manifeste  que  l'expression  des  rapports  multiples 
existant  entre  tous  ces  termes,  sera  obtenue,  si,  d'une 
part,  les  termes  de  chaque  série,  A,  B,  G,  etc.,  o,  6,  c,  etc., 
se  suivent  sans  intercalation  d'aucun  terme  étranger  ;  si, 
de  l'autre,  les  termes  homologues  des  diverses  séries  A, 
a,  a,  A,  B,  6,  b,  B,  etc. ,  sont  mis  en  regard  les  uns  des 
autres.  La  classification  paraliélique  satisfait  à  ces  deux 
conditions  par  la  combinaison  suivante,  assez  simple  pour 
être  saisie  dès  le  premier  aspect  : 


A 

a 

a 

A 

B 

b 

b 

B 

C 

c 

c 

C 

D 

d 

d 

D 

E 

è 

e 

E 

F 

f 

f 

fO) 

7.  11  existe,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi,  des  parallé- 
lismes  de  tous  les  degrés.  Les  espèces  d'un  même  genre, 
les  genres  d'une  même  famille,  forment  très-souvent  des 
séries  parallèles;  il|en  est  parfois  de  même  (pour  ne  pas 
remonter  plus  haut)  des  classes  d'un  même  embranche- 
ment. Le  mot  type,  tout  à  l'heure  employé,  peut  donc  re- 
cevoir telle  valeur  que  l'on  veut,  pourvu  qu'on  entende 
par  groupe  une  division  du  degré  immédiatement  supé- 
rieur. 

La  classification  paraliélique  a  été,  depuis  dix-huit  ans, 

(1)  Pour  plus  de  simplicité,  nous  avons  supposé  ici  les  quatre 
séries  également  étendues,  et  sans  lacunes.  En  réalité,  il  n'eu  est 
presque  jamais  ainsi.  On  aurait,  par  exemple,  A,  B,  D,  E,  F; 
Qy  c,  d^  fy  etc.  Les  séries  n'en  sont  pas  moins  manifestement  pa- 
rallèles; seulement,  il  est  des  ternies  qui  restent  sans  homologues. 


TRAVAUX   INÉDITS.  -15 

appliquée  par  divers  auteurs  à  la  plupart  des  branches  de 
la  zoologie,  à  l'anthropologie,  à  la  tératologie  et  à  la  bota- 
nique. 

2°  Résumé  des  leçons  sur  la  question  de  Tespèce. 

^ ,  Les  caractères  des  espèces  ne  sont  ni  absolument  fixes^ 
conomo  plusieurs  l'ont  dit,  ni  surtout  indéfiniment  varia^ 
blés,  comme  d'autres  l'ont  soutenu.  Ils  sont  fixes,  pour 
chaque  espèce,  tant  qu'elle  se  perpétue  au  milieu  des 
mômes  circonstances.  Ils  se  modifient,  si  les  circonstances 
ambiantes  viennent  à  changer. 

2.  Dans  ce  dernier  cas,  les  caractères  nouveaux  de  l'es- 
pèce sont,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi,  la  résultante  de 
deux  forces  contraires  :  l'une,  modificatrice^  est  l'influence 
des  nouvelles  circonstances  ambiantes;  l'autre,  conserva- 
trice du  type,  est  la  tendance  héréditaire  à  reproduire  les 
mêmes  caractères  de  génération  en  génération. 

Pour  que  Vinfluence  modificatrice  prédomine,  d  une  ma- 
nière très-marquée,  sur  la  tendance  conservatrice,  il  faut 
donc  qu'une  espèce  passe  des  circonstances  au  milieu  des- 
quelles elle  vivait,  dans  un  ensemble  nouveau,  et  très-dif- 
férent, de  circonstances  ;  qu'elle  change,  comme  on  l'a  dit, 
de  monde  ambiant. 

5.  De  là,  les  limites  très-étroites  des  variations  obser- 
vées chez  les  animaux  sauvages. 

De  là  aussi  l'extrême  variabilité  des  animaux  domes- 
tiques. 

4.  Parmi  les  premiers,  les  espèces  restent  généralement 
dans  les  lieux  et  les  conditions  où  elles  se  trouvent  éta- 
blies, ou  elles  s'en  écartent  le  moins  possible  ;  car  leur 
organisation  est  en  harmonie  avec  ces  lieux  et  ces  condi- 
tions ;  elle  serait  en  désaccord  avec  d'autres  circonstances 
ambiantes. 

Les  mêmes  caractères  doivent  donc  se  transmettre  de 
génération  en  génération. 


-J6        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  185i.) 

Les  circonstances  étant  permanentes,  les  espèces  le  sont 
aussL 

5.  Déjà  pourtant  la  permanence,  la  fixité  ne  sont  pas 
absolues.  L'expansion  graduelle  des  espèces  à  la  surface 
du  globe  est,  à  la  longue,  la  conséquence  nécessaire  de  la 
multiplication  des  individus.  D'autres  causes,  d'un  ordre 
moins  général,  peuvent  aussi  amener  des  déplacements 
partiels.  D'où,  aux  limites  surtout  de  la  distribution  géo- 
graphique des  espèces  qui  se  sont  le  plus  étendues,  des 
différences  notables  d'habitat  et  de  climat,  qui,  à  leur 
tour,  entraînent  inévitablement  quelques  différences  se- 
condaires dans  le  régime,  et  même  dans  les  habitudes.  A 
ces  divers  genres  de  différences  correspondent  des  races, 
caractérisées  par  des  modifications  dans  la  couleur  et  les 
autres  caractères  extérieurs,  dans  la  proportion  et  la  taille, 
et  parfois  dans  l'organisation  intérieure. 

(Ces  races  ont  été  fort  arbitrairement,  tantôt  appelées 
variétés  de  localité,  tantôt  considérées  comme  des  espèces 
distinctes.  ) 

6.  Chez  les  animaux  domestiques,  les  causes  de  varia- 
tion sont  beaucoup  plus  nombreuses  et  plus  puissantes. 
Dans  une  longue  série  d'expériences  qui,  pour  avoir  été 
entreprises  dans  un  but  tout  pratique ,  n'ont  pas  une 
moindre  importance  théorique,  des  espèces  de  diverses 
classes,  au  nombre  de  quarante  environ,  ont  été  contrain- 
tes, par  l'intervention  de  l'homme,  de  quitter  la  vie  sau- 
vage, de  se  plier  à  des  habitudes,  à  des  régimes,  à  des  cli- 
mats très-divers.  Les  effets  obtenus  ont  été  en  raison  des 
causes  :  il  s'est  formé  une  multitude  de  races  très-distinc- 
tes; parmi  elles,  plusieurs  offrent  même  des  caractères 
égaux  en  valeur  à  ceux  par  lesquels  on  différencie  d'ordi- 
naire les  genres. 

7.  Le  retour  de  plusieurs  races  domestiques  à  l'état  sau- 
vage a  eu  lieu  sur  divers  points  du  globe;  de  là,  une  se- 
conde série  d'expériences  inverses  des  précédentes,  et  en 
fournissant  la  contre-épreuve.  Si  des  animaux  domesli- 


TRAVAUX    INÉDITS.  47 

ques  âont  replacés  dans  les  circonstances  au  milieu  des- 
quelles vivaient  leurs  anct^tres  sauvages,  leurs  descendants 
reprennent,  après  quelques  générations,  les  caractères  de 
ceux-ci.  Ils  revêtent  seulement  des  caractères  analogues, 
s'ils  sont  rendus  à  \,\  vie  sauvage  dans  des  conditions  ana- 
logues, mais  nnn  identiques. 

8.  En  résumé,  Yobservation  des  animaux  sauvages  dé- 
montre déjà  la  variabilité  limitée  des  espèces. 

Les  expériences  sur  les  animaux  sauvages  devenus  do- 
mestiques, et  sur  les  animaux  domestiques  redevenus  sau- 
vages, la  démontrent  plus  clairement  encore. 

Ces  mêmes  expériences  prouvent,  de  plus,  que  les  dif- 
férences produites  peuvent  être  de  valeur  générique. 

9.  La  vérité  ou  Terreur  d'une  doctrine  peut  presque 
toujours  être  mise  en  lumière  par  la  valeur  des  consé- 
quences qui  en  dérivent. 

La  théorie  de  la  variabilité  limitée  peut  conduire  à  des 
solutions  rationnelles,  à  l'égard  de  questions  complètement 
insolubles  pour  les  partisans  de  la  fixité  absolue^  ou  que 
ceux-ci  ne  résolvent  qu'à  l'aide  des  hypothèses  les  plus 
complexes  et  les  plus  invraisemblables. 

10.  Il  en  est  ainsi  de  la  question  fondamentale  de  l'an- 
thropologie. L'origine  commune  des  diverses  races  hu- 
maines est  rationnellement  admissible  au  point  de  vue  d(^ 
la  variabilité^  et  à  ce  point  de  vue  seul.  Les  partisans  de  la 
fixité  ont  dû,  pour  l'admettre  avec  nous,  conclure  contre 
leur  propre  principe. 

H.  En  paléontologie,  à  la  throrie  de  la  variabilité  limi- 
tée correspond  une  hypothèse  simple  et  rationnelle,  celle 
delà  filiation;  à  la  doctiine  de  la  fixité,  deux  hypothèses 
également  compliquées  et  invraisemblables ,  celles  des 
créations  successives  et  celle  dite  de  translation. 

Selon  l'hypothèse  de  la  filiation,  les  animaux  actuels 
sont  issus  des  animaux  analogues  qui  ont  vécu  dans  l'épo- 
que géologique  antérieure.  Nous  sommes  fondés  à  recher- 
cher, par  exemple,  les  ancêtres  de  nos  éléphants,  de  nos 
2«  5ÉR1E.  T.  m.  Année  1851.  2 


18         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   {Jaiivicr  1851.) 
rhinocéros,  de  nos  crocodiles,  parmi  les  éléphants,  les  rhi- 
nocéros, les  crocodiles,  dont  la  paléontologie  a  démontré 
l'existence  anté-diluvienne. 

Cette  hypothèse  a  été  rejetée,  comme  inconciliable  avec 
la  fiœité  de  l'espèce,  en  raison  des  différences  spécifiques 
qui  existent  entre  les  animaux  antiques  et  leurs  analogues 
modernes.  A  la  simple  explication  de  ces  différences  par 
les  changements  survenus,  d'une  époque  géologique  à  l'au- 
tre, dans  les  circonstances  ambiantes,  on  a  cru  devoir  pré- 
férer l'hypothèse  de  plusieurs  créations  successives ,  et, 
plus  tard,  celle  de  la  iranslatîon.  Pour  reprendre  les  exem- 
ples cités  plus  haut,  ces  deux  hypothèses  s'accordent  à 
admettre  l'extinction  complète  des  anciennes  espèces  d'é- 
léphants, de  rhinocéros,  de  crocodiles  ;  mais  la  prem.ière 
les  remplace  par  des  éléphants,  des  rhinocéros,  des  croco- 
diles de  nouvelle  création  ;  la  seconde,  par  les  espèces  ac- 
tuelles, supposées  préexistantes,  avec  tous  leurs  caractères 
actuels,  sur  quelque  autre  point  du  globe  resté  inconnu. 
Des  trois  hypothèses,  celle  qui  dérive  de  la  théorie  de  la 
variabilité  est  incontestablement  la  plus  simple  et  la  moins 
conjecturale.  A  ce  titre,  elle  pourrait  déjà  être  présentée 
comme  la  plus  vraisemblable. 

^  2.  Mais  elle  n'a  pas  seulement  sur  les  autres  cet  avan- 
tage. 

Elle  est  Vérifiable,  et,  dès  à  présent,  vérifiée  dans  son  ap- 
plication à  divers  cas  particuliers  (  ce  qui  a  été  démon- 
tré dans  le  cours  de  4847). 

4  5.  En  outre,  elle  est  confirmée  par  diverses  considéra- 
tions en  présence  desquelles  il  semble  difficile  de  mainte- 
nir les  deux  autres  hypothèses.  Sans  insister  sur  celle  des 
créations  successives,  nous  nous  bornons  à  mettre  ici  en 
opposition,  dans  deux  de  leurs  conséquences,  l'hypothèse 
de  la  filiation  et  celle  de  la  translation. 

\A  Selon  la  première,  les  animaux  actuels  descen- 
draient d'animaux  seulement  analogues;  selon  la  seconde, 
d'animaux  semblables  à  eux-mêmes.  Or,  la  conservation 


TRAVAUX   INÉDITS.  fa^49 

des  mêmes  caractères ,  à  toutes  les  époques ,  supposerait 
Texistence,  à  toutes  les  époques  aussi,  des  mêmes  circons- 
tances ambiantes;  ce  qui  est  inadmissible. 

^5.  Dans  l'hypothèse  de  là  filiation,  le  nombre  des  espèces 
a  pu  varier,  d'une  époque  géologique  à  l'autre ,  en  plus 
comme  en  moins;  car  si,  à  chaque  révolution,  il  y  a  eu  ex- 
tinction d'une  partie  des  espèces,  celles  qui  ont  subsisté 
ont  dû  subir  des  modifications ,  diverses  selon  les  cir- 
constances, et  qui  ont  pu  acquérir  la  valeur  et  la  perma- 
nence de  caractères  spécifiques.  Dans  l'hypothèse  opposée, 
à  chaque  révolution,  une  partie  des  espèces  disparaît;  les 
autres  restent  ce  quelles  étaient  :  elles  se  déplacent ,  mais 
sans  subir  de  modifications  organiques.  Par  conséquent , 
les  extinctions  sont  ici  sans  aucune  compensation  possible. 
Donc,  selon  cette  hypothèse,  le  nombre  des  espèces  ani- 
males, et,  de  même,  des  espèces  végétales ,  aurait  dû  aller 
sans  cesse  en  décroistant;  il  y  aurait  eu  diminution  pro~ 
gressive,  dépeuplement  du  globe  :  les  deux  cent  soixante 
mille  animaux  et  végétaux  qui^  d'après  les  estimations  les 
plus  récentes,  couvrent  aujourd'hui  la  surface  de  la  terre, 
ne  seraient  que  les  débris  d'une  création  infiniment  plus 
riche  dans  les  temps  anciens. 

Telle  est  la  conséquence  à  laquelle  conduisent  nécessai- 
rement les  hypothèses  de  la  fixité  absolue  et  de  la  transla- 
tion :  chacun  jugera  jusqu'à  quel  point  elle  concorde  avec 
les  notions  que  nous  possédons  sur  l'état  ancien  du  globe. 

^6.  La  substitution  de  la  théorie  de  la  variabilité  limitée 
à  l'hypothèse  de  la  fixité  absolue  rend  nécessaire  une 
nouvelle  définition  de  l'espèce. 

Pour  nous  rapprocher  le  plus  possible  des  définitions 
les  plus  usitées,  et  en  ne  considérant,  pour  le  moment, 
que  l'ordre  actuel  des  choses,  nous  dirons  : 

L'espèce  est  une  collection  ou  une  suite  d'individus  ca- 
ractérisés par  un  ensemble  de  traits  distinctifs  dont  la 
transmission  est  naturelle,  régulière  et  indéfinie  dans  l'ordre 
actuel  des  choses. 


20        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  185^.) 

La  possibilité  de  la  distinction,  la  transmission  naturelle 
et  régulière,  la  stabilité  et  la  pernnanence  égales  à  celles  de 
l'état  actuel  du  globe,  tels  sont  les  trois  éléments  essen- 
tiels de  celte  définition  de  l'espèce. 

Quelques  mots  sont  nécessaires  pour  en  expliquer  les 
termes. 

Les  hybrides  ne  sont  pas  généralement  inféconds,  comme 
on  l'a  si  souvent  dit  (I)  ;  ils  peuvent  transmettre  leurs  ca- 
ractères, toujours  mixtes.  Les  races  hybrides  ne  se  propa- 
gent pas  avec  la  constance  et  avec  la  régularité  que  l'on 
observe  à  l'égard  des  espèces;  elles  s'éteignent  bientôt,  ou 
rentrent,  par  l'effet  des  croisements,  dans  l'une  des  espèces 
d'où  elles  sont  provenues.  La  transmission  n'est  donc  ni 
régulière  ni  imté finie. 

Il  en  est  de  même  des  races  monstrueuses  ou  anomales. 

Les  races  domestiques  se  rapprochent  beaucoup  plus  des 
espèces.  Chez  celles  qui  sont  très-anciennes,  et  qui  ont 
ainsi  acquis  une  grande  fixité,  la  transmission  peut  même 
être  dite  régulière  ;  elle  peut  être  indéfinie,  et  aussi  dura- 
ble même  que  l'état  actuel  des  choses,  mais  seulement  par 
Tintervenlion  de  l'homme,  nécessaire  pour  maintenir  les 
races  comme  elle  l'a  été  pour  les  créer.  La  transmission 
n'est  donc  pas  naturelle. 


iNOTE  sur  plusieurs  espèces  nouvelles  de  Mammifères 
Primates,  par  M.  Is.  Geoffroy- Saint-Hilaire. 

En  annonçant  la  présentation  de  ce  travail  à  l'Académie 
des  Sciences,  dans  notre  cahier  de  décembre  J850,  p.  647, 
nous  avons  promis  de  le  donner  en  entier  dans  un  pro- 
chain numéro.  Nous  nous  empressons  de  remplir  cet  en- 
gagement. 

(1)  Nous  avons,  à  cet  égard,  donné  des  preuves  irrécusables, 
en  réunissant  dans  deux  tableaux  les  indications  relatives  aux 
Mammifères  et  aux  Oiseaux  hybrides,  et  à  leurs  produits. 


TRAVAUX   ÏNÉDITS.  2^ 

«  En  rédigeant,  il  y  a  quinze  ans,  la  première  partie  du 
catalogue  des  Mammifères  du  Muséum  d'histoire  naturelle, 
j'avais  déterminé  un  grand  nombre  d'espèces  nouvelles  de 
Primates,  que  j'ai  successivement  publiées  dans  divers  re- 
cueils, principalement  dans  les  Comptes-Rendus  de  L'Aca- 
démie des  Sciences  et  les  Archives  du  Muséum,  Je  viens  de 
revoir,  ou  plutôt  de  refondre,  au  moment  de  le  livrer  à 
l'impression,  le  catalogue  du  premier  ordre  de  la  classe 
des  Mammifères,  et,  malgré  le  soin  que  j'avais  eu  de  faire 
connaître,  au  moment  même  de  leur  arrivée,  la  plus 
grande  partie  de  nos  richesses  nouvelles,  j'ai  trouvé  en- 
core dans  la  collection  un  certain  nombre  d'espèces  iné- 
dites, dont  quelques-unes  assez  remarquables  pour  qu'il 
m'ait  paru  utile  de  les  publier  à  l'avance  (1). 

«  Cette  Note  comprendra,  avec  la  caractéristique  de  ces 
espèces,  celle  d'un  autre  Primate,  beaucoup  plus  précieux, 
que  la  ménagerie  du  Muséum  vient  de  recevoir  cette  se- 
maine même. 

f  Celui-ci  appartient  à  ce  premier  groupe  des  Singes, 
si  remarquable  par  les  analogies  de  son  organisation  avec 
celle  de  l'homme,  et  dont  nous  n'avions  encore  vus  vi- 

(1)  Pour  les  espèces  antérieurement  publiées,  voyez  : 

Dans  les  Comptes- Rendus  de  l'Académie  des  Sciences  :  Sur  les 
Singes  de  l'ancien  monde,  spécialement  sur  les  içenres  Gibbon  et 
Semnopithèque,  lome  XV,  pa^e  716;  Sur  les  genres  Colobe,  Mio- 
pithèque  et  Cercopithèque,  tome  XV,  page  1037;  Sur  les  Singes 
américains  composant  les  genres  Nictipiihèque,  Saïmiri  et  Calli- 
triche,  tome  XVJ,  page  1150;  Remarques  sur  la  classification  et 
les  caractères  des  Primates,  ibid,  page  1256;  Note  sur  un  Singe 
américain  appartenant  au  genre  Brachyure,  lome  XXIV,  page 
576;  Noie  sur  huit  espèces  nouvelles  de  Suiges  américains,  en 
commun  avec  M.  E.  Deville,  lome  XXYII,  page  497. 

Dans  les  Archives  du  Muséum  d'histoire  naturelle  :  Description 
des  Mammifères  nouveaux  du  Muséum,  famille  des  Singes,  pre- 
mier Mémoire,  tome  H,  pages  485  à  594;  second  Mémoire, 
tome  IV,  pages  5  à  42. 

Voyez  encore  le  Voyage  de  Jacquemonl,  l'expédition  de  la 
Vénus ^  etc.,  etc. 


22  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvkr  185^.) 
vants,  à  Paris,  que  cinq  représentants,  les  deux  Troglo- 
dytes Chimpansés,  l'Orang  bicolore  et  le  Gibbon  cendré, 
que  la  ménagerie  a  successivement  possédés  dans  ces  der- 
niers temps,  et,  de  plus,  un  autre  Gibbon  cendré  qui  a 
vécu  quelque  temps  chez  un  particulier. 

«  L'individu  que  vient  de  recevoir  la  ménagerie  est 
aussi  un  Gibbon,  mais  d'une  autre  espèce,  jusqu'à  pré- 
sent inconnue,  intermédiaire  entre  le  Gibbon  cendré  et  le 
Gibbon  de  MuWer  (Hy lobâtes  Mulleri ,  Linn.,  Martin).  II 
vient  d'être  ramené  de  Solo  par  M.  le  docteur  Léclancher, 
chirurgien  delà  marine  nationale,  qui  s'est  empressé  d'en 
faire  don  au  Muséum  d'histoire  naturelle. 

I.  Famille  des  Singes. 

ai.  Hylobales  funereus.  La  plus  grande  partie  du  pelage  est 
d'un  gris  de  souris,  dont  la  teinte  diffère  peu  de  celle  de  VHylo- 
bates  leuciscus;  mais  la  gorge,  la  poitrine,  le  ventre,  le  dessus  des 
mains  antérieures  sont  en  grande  partie  noirs,  ainsi  que  la  partie 
supérieure  et  antérieure  de  !a  tête.  Le  dec^ans  des  membres  tire 
sur  Va  même  couleur. 

«  Nous  avons  pu  constater  que  ce  Gibbon  diffère  du 
Gibbon  cendré  par  la  voix,  aussi  bien  que  par  les  carac- 
tères ci-dessus  indiqués,  et  par  sa  patrie,  qui  est  l'île  Solo. 

c<  2.  Cereapithecus  Werneri.  Espèce  voisine  du  Callitriehe  des 
auteurs  et  du  vrai  C.  sabœus  (f),  mais  où  toutes  les  parties  qui 
sont  d'un  vert  olivâtre  cliez  le  premier,  d'un  gris  vert  chez  le  se- 
cond, sont  d'un  fauve  roux  varié  de  noir,  les  poils  étant  colorés 
par  grandes  zones  de  ces  deux  couleui's.  La  différence  de  colora- 
tion est  double  :  substitution  du  fauve  roux  au  verdàtre  dans  les 
zones  daires ,-  zones  noires  beaucoup  plus  étendues.  Du  reste, 
face  noire,  queue  jaune  à  l'exlrémité,  comme  chez  le  Callitriehe. 

«  Cette  espèce  a  vécu,  à  deux  reprises,  à  la  ménagerie 
du  Muséum.  Nous  l'avions  reçue  d'Afrique  par  la  voie  du 

(1)  C'est  à-dire  du  Simia  sàbœa  de  Linné,  auquel,  comme 
nous  l'avons  reconnu,  doit  être  rapporté  le  Cercop.  griseus  ou 
griseO'Viridis  des  auteurs  modernes. 


TRAVAUX   INfiDITS.  25 

commerce,  sans  pouvoir  nous  procurer  aucun  renseigne- 
ment précis  sur  son  habitat. 

«  3.  Cebus  elegans.  Pelage  fauve  (passant,  selon  les  individus, 
d'un  beau  fauve  doré  au  fauve  grisâtre) ,  avec  les  membres  et  la 
queue  plus  foncés  ;  une  barbe  d'un  roux  doré,  et  de  grands  poils 
noirs  sur  la  t6te  :  ces  poils  forment  une  sorte  de  toupet,  divisé  en 
deux  parties  par  une  sorte  de  gouttière  médiane. 

«  Du  Brésil  et  du  Pérou. 

«  4.  Pithecia  chrysocephala.  Belle  espèce,  tout  nouvellement 
venue  par  la  voie  du  commerce.  Corps,  membres  et  queue  cou- 
verts de  longs  poils  noirs  ;  tête  revêtue  de  poils  ras  d'un  roux 
doré  vif,  au  milieu  desquels  une  ligne  noire  s'étend  sur  le  milieu 
du  front. 

«  On  voit  que  cette  espèce  est  voisine  des  P.  leucocepliala 
et  ochrocejjhMla.  On  ignore  quelle  partie  de  l'Amérique 
elle  habite. 

«  5.  Hapale  nigrifrons.  Front  noir,  ainsi  que  tout  le  jtour  de  la 
face,  mais  non  le  dessus  de  la  tête.  Cette  dernière  partie,  la  gorge, 
le  col  et  les  membres  antérieurs  sont  d'un  brun  finement  tiqueté 
de  roux,  les  poils  étant  annelés,  vers  la  pointe,  des  deux  couleurs. 
Dos  annelé  de  noir  et  de  fauve.  Croupe  et  membres  postérieurs 
d'un  roux  tiqueté  (non  d'un  roux  vif,  comme  chez  l'espèce  sui- 
vante et  chez  VH.  Weddellii).  Parties  inférieures  et  intérieures 
d'un  roux  bruuâtre;  mains  et  queue  noires. 

«  On  ignore  quelle  partie  de  l'Amérique  habite  cette  pe- 
tite espèce. 

«  6.  Hapale  Devilli.  Lombes,  cuisses,  jambes  d'un  beau  roux 
marron  ;  dos  annelé  de  noir  et  de  gris  ;  partie  antérieure  du  dos 
et  membres  antérieurs  noirs,  ainsi  que  les  mains  et  la  queue. 

«  Du  Pérou,  rivière  des  Amazones,  d'où  elle  a  été  rap- 
portée avec  cioq  autres  espèces  nouvelles,  ailleurs  décri- 
tes (1),  par  MxVI.  de  Castelnau  etE.  Deville. 

II.  Famille  des  Lénuiridés. 

«  7.  Cheïrogakus  furcifer.  Gris,  avec  une  ligne  dorsale  noire, 

(1)  Comptes-Rendus,  tome  XXX Yll,  loc.  cit. 


24        REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  185^.) 

se  bifurquant  à  l'occiput  en  deux  branches  venant  passer  sur  les 

yeux.  Queue  noire  dans  son  dernier  tiers. 

«  De  Madagascar.  C'est  cette  espèce  que  M.  de  Blainville 
a  mentionnée  dans  son  Ostéographie,  sous  le  nom  de  Le- 
mur  furcifer,  mais  sans  la  décrire  et  même  sans  en  indi- 
quer les  caractères. 

«  8.  Lemur  rubrivenier.  Belle  espèce,  distincte,  dès  le  premier 
aspect,  de  toutes  les  autres  par  ses  parties  inférieures,  ses  mem- 
bres et  sa  fraise,  d'un  rouge  marron.  Le  dessus  est  d'un  brun 
roux  tiqueté,  la  queue  noirâtre. 

«  De  Madagascar. 

«  9.  Lemur  flaviventer.  Même  couleur  en  dessus,  sur  les  mem- 
bres et  la  queue  ;  mais  la  g^trge  blanche,  le  ventre  jaune,  la  face 
interne  des  membres  jaunâtre.  Fraise  d'un  roux  marron,  peu 
étendue. 

((  De  Madagascar. 

«  40.  Galago  conspicillalus.  Voisin  du  Galago  Senegalerisis 
(dont  le  G.  Moholi  ne  nous  a  pas  paru  différer),  mais  avec  les 
oreilles  plus  grandes,  la  queue  rousse,  et  chaque  œil  entouré  d'une 
tache  noire,  qui  est  surtout  très-marquée  sur  les  côtés  de  la  ra- 
cine du  nez;  l'espace  compris  entre  les  deux  taches  noires  est 
blanc. 

«  Cette  espèce,  qui  vient  enrichir  un  groupe  jusqu'à 
présent  aussi  restreint  que  remarquable,  habite  Port-Na- 
tal. Elle  faisait  partie  de  la  collection  formée  par  M.  Del- 
gorgue,  et  dont  une  partie  a  été  cédée  au  Muséum  par  ce 
zélé  explorateur  de  l'Afrique  australe.  » 


Observations  sur  un  nouveau  genre  d'Alouette  de  l'A- 
frique septentrionale,  et  sur  quelques  espèces  d'oiseaux 
déjà  connus  ;  par  MM.  0.  Des  Mdrs  et  H.  Lucas,  (pi.  ^  ) 

Gentts  Ierapterhina  (4),  0.  Des  Murs  et  H.  Lucas. 
Gen.  Char.  —  Rostrumy  crassum,  robustum,  aduncum,  to- 

(1)  lepaÇ,  aiglcj  -TPTepov,  aile,  plv,  bec. 


TRAVAUX   INÉDITS.  25 

miis  mediis  profonde  sulcatis  ;  mandibulae  inferioris  lateraliter 
ad  basim  compressum. 

AJcBy  acutae,  caudae  apicem  excedenles;  secunda  remigium 
longior,  prima  teriiaque  co-aequales  ;  scapulares  brevissimae,  vix 
caudae  basim  attingentes. 

NareSy  basales,  plumis  obtectœ. 

Pedetj  cursorii,  tarsi  rugosi,  anlicè  poslicèque  scutellati  ;  digiti 
squamati,  brèves;  pollex  digitis  lateralibus  longior,  roboslus; 
ungues  brevissimi,  antici  ininûni,  posticus  paulo  longior^  con- 
vexiusculus. 

CaudUy  brevis  apice  furcata. 

Ieraptebhina  Cavaignacii^  0.  Des  Mars  et  H.  Lucas.  —  1er. 
suprâ  cinereo-isabellina;  fronte  fusciori;  menlo,  gulà  genisque 
nigris;  palpebrâ  inferiori,  mentique  basi  albis;  remigiis  apice 
fulvo-brunneis,  intùs  brunneo  nigrescenlibus;  secundariis  basim 
versus  nigris,  in  reliquâ  parte  albis;  uropygio  ochraceo  albes- 
cente,  rectricibus  in  prima  parte  basali  albis,  apicali  interne  ni- 
gris, intermediis  exceptis  isabellinis;  subtùs  albida;  gutturepec- 
toreciue  nigro  flamraatis  ;  rostro  corneo  flavo,  apice  nigro  ;  pedi- 
bus  albescente  flavidis;  unguibus  brunneis.— Longitudo  corporis, 
usquead  caudae  apicem,  17  cent.  —  Usquead  alarum  apicem, 
18  c.  —  Alarum,  13  c.  --  Caudae,  6  c.  122.  ~  Rostri,  2  c.—  Al- 
titude, ad  basim,  A  c.  ij2. 

Habitat  in  Keçours  d' Aïn-Séfra  (  Sahara  algérien  ). 

Cette  Alouette  est  remarquable  par  rétrangeié  de  ses 
principaux  caractères,  qui  réioignent  de  ceux  affectés  par 
les  Alaudinés.  C'est  bien  le  même  port  et  le  même  ensem- 
ble de  coloration  ;  mais  elle  ne  se  rapporte  à  aucune  des 
espèces  de  cette  famille,  si  ce  n'est  par  sa  coloration  infé- 
rieure, qui  la  rapproche,  dans  une  certaine  mesure,  de  la 
Calandre,  Mirafra  ccdandra;  et  par  ses  teintes  supérieures, 
qui  rappellent  celles  de  VOtocoris  bilopha  de  Temminck, 
comme  elle  d'Afrique ,  car  le  développement  de  la  tête, 
celui  du  bec,  de  même  que  sa  conformation  ;  le  type  des 
ailes,  celui  des  pattes,  l'éloignent  considérablement  de  ses 
congénères. 

Le  bec,  plus  fort  que  celui  des  Loxia  curvirostra  et  py- 
thiopsittacus ,  est  d'une  structure  toute  particulière.  La 


26        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  [Janvier  185^.) 
mandibule  supérieure  suit  une  courbe  non  interrompue 
depuis  la  base  du  bec,  qui  entame  les  plumes  frontales, 
jusqu'à  sa  pointe,  qui  dépasse  un  peu  celle  de  la  mandi- 
bule inférieure  ;  il  y  a  absence  complète  d'arête,  cette  par- 
tie du  bec  étant  tout-à-fait  arrondie  ;  elle  n'est  un  peu 
prononcée  qu'à  la  pointe,  à  cause  de  la  compression  conti- 
nue du  bec  dans  toute  sa  longueur,  depuis  la  commis- 
sure. Quant  à  la  tranche  de  cette  mandibule,  au  lieu  de 
suivre  une  ligne  non  interrompue  depuis  la  commissure 
jusqu'à  la  pointe,  elle  s'arrête  aux  deux  tiers  de  la  lon- 
gueur du  bec,  dans  le  développement  de  cette  ligne  ;  ar- 
rivée à  cet  endroit,  elle  redescend  en  forme  de  dent,  ou, 
pour  mieux  dire,  en  forme  de  profonde  échancrure,  pour 
reprendre  sa  direction  presque  droite  vers  la  pointe;  et 
l'intervalle  compris  entre  cette  partie  et  l'échancrure  est 
de  matière  cornée,  dure  et  pleine,  capable  de  rompre  et 
briser  les  graines  les  plus  résistantes.  La  même  bizarrerie 
de  construction  s'observe  pour  la  mandibule  inférieure. 
Ainsi,  à  partir  de  la  commissure,  ses  bords  suivent  une 
ligne  parallèle  à  celle  de  la  mandibule  supérieure,  jusqu'à 
l'échancrure  de  celle-ci  ;  mais ,  à  ce  point,  l'échancrure 
venant  à  augmenter  subitement  l'épaisseur  du  bec,  cette 
ligne  se  trouve  arrêtée  et  forcée  de  prendre  une  autre  di- 
rection ;  et,  en  effet,  elle  se  brise  vers  son  milieu  à  angle 
ouvert,  pour  prendre  une  direction  inclinée  en  bas  ;  mais, 
dans  Cette  nouvelle  direction,  elle  se  creuse  légèrement, 
pour  recevoir  l'épaisseur  extrême  de  la  mandibule  supé- 
rieure. Les  côtés  à  la  base  de  la  mandibule  inférieure  sont 
fortement  comprimés,  aplatis  et  robustes. 

Ce  caractère  du  bec,  tenant  plus  encore  de  celui  des  oi- 
seaux de  proie  que  de  celui  des  vrais  Conirostres,  était 
assez  important  par  lui-même,  ce  nous  semble,  pour  en 
faire  l'élément  d^  formation  d'un  nouveau  genre  ;  mais, 
combiné  avec  le  caractère  des  ailes,  dont  nous  allons  par 
1er,  il  en  acquiert  un  degré  d'importance  tel,  que  cette 
création,  ne  préscntan't  rien  d'arbitraire,  ne  saurait  ren- 


TRAVAUX   INÉDITS.  27 

contrer  la  moindre  opposition  sérieuse.  Il  n'y  a  rien  là, 
on  le  Toit,  de  ces  anomalies  qui  se  rencontrent  souvent 
dans  la  forme  ou  la  structure  du  bec  de  certains  oiseaux, 
principalement  des  Granivores  ;  anomalies  qui  ne  sont  que 
des  déviations  accidentelles  survenues  à  cet  organe  :  la 
conformation  rationnelle  des  deux  mandibules  indique 
assez  ici  le  vœu  de  la  nature,  pour  qu'une  pareille  suppo- 
sition ne  puisse  être  admise ,  quoique  nous  ne  possédions 
encore  qu'un  individu  de  ce  genre  si  curieux. 

Les  ailes,  chez  les  Alouettes,  sont  en  général  plutôt  ai- 
guës qu'obtuses  ;  mais  ce  n'est  guère  que  la  troisième  ré- 
mige qui  est  la  plus  longue,  et  la  première  est  presque 
ordinairement  nulle,  ou  à  peu  près,  excepté  dans  le  genre 
Otocorîs  ;  de  plus ,  les  grandes  couvertures,  ou  scapu- 
laires,  comme  chez  les  Pitpits  ou  Motacillinés,  sont  très- 
développées  et  atteignent  presque  toujours  les  deux  tiers 
de  la  longueur  des  rémiges,  quand  elles  n'arrivent  pas  à 
leur  niveau;  enfin,  les  ailes  ne  dépassent  jamais  Textré- 
mité  de  la  queue,  et  restent  même  presque  toujours  en 
deçà.  Ici,  rien  de  semblable  :  les  ailes  sont  vraiment  or- 
ganisées sur  le  type  de  celles  des  oiseaux  de  proie  les  meil- 
leurs voiliers,  tels  que  les  Faucons  proprement  dits.  Ainsi, 
elles  sont  allongées  et  très-aiguës  ;  les  trois  premières  ré- 
miges les  plus  longues  ;  la  première  égale  à  la  troisième^ 
et  la  seconde  la  plus  longue  de  toutes  ;  à  partir  de  la  troi- 
sième, elles  diminuent  toutes  également  d'un  centimètre; 
les  secondaires  n'arrivent  qu'aux  deux  tiers  des  primai- 
res, et  les  scapulaires,  ou  grandes  couvertures,  ne  dépas- 
sent pas  cette  longueur  ;  et  les  ailes,  au  total,  excèdent  de 
un  centimètre  l'extrémité  de  la  queue,  qui  est  courte  et 
échancrée  comme  dans  le  genre  Pijrrhulauda. 

Les  pattes,  enfin,  sont  tout  aussi  en  dehors  de  ce  qui 
se  rencontre  chez  les  Alaudinés.  Le  tarse  des  Alouettes 
est  ordinairement  lisse,  et  uni  en  dessus  comme  en  des- 
sous ;  les  scutelles  de  cette  partie  sont  plutôt  des  divisions 
ou  segments  de  la  peau  que  de  véritables  scutelles;  )l  n'y 


28  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  185^.) 
a  guère  que  les  doigts ,  où  ces  scutelles  aient  réellement 
leur  caractère  granuleux.  Dans  notre  nouveau  genre,  au 
contraire,  les  tarses  sont  recouverts,  devant  et  derrière, 
de  scutelles  rugueuses,  presque  cornées,  de  la  même  na- 
ture et  dans  la  même  disposition  que  celles  des  Gangas, 
des  Outardes  et  des  Court-vites  ;  c'est-à-dire  que  ces  scu- 
telles sont  conformées  de  manière  à  résister  le  mieux  pos- 
sible au  frottement  continuel  du  sable  des  régions  arides 
dans  lesquelles  semble  confinée  cette  Alouette.  Les  doigts 
et  les  ongles  sont,  du  reste,  dans  les  mêmes  proportions 
que  chez  VOtocoris  bilopliay  qui  se  trouve  aussi  dans  les 
mêmes  contrées.  En  telle  sorte  que  cette  nouvelle  espèce 
réunit  des  conditions  presque  identiques  à  celles  des  Gan- 
gas ;  c'est-à-dire  des  ailes  organisées  pour  un  vol  rapide 
et  soutenu,  et  des  pattes  organisées  pour  la  miarche  et  la 
course  au  milieu  des  sables. 

Ces  considérations  réunies  nous  ont  décidés  à  donner  à 
ce  genre  un  nom  qui  rappelle  les  rapports  apparents  de 
ses  principaux  caractères  orgatiiques,  c'est-à-dire  de  ses 
ailes  et  de  son  bec,  avec  ces  mêmes  parties,  chez  les  oi- 
seaux de  proie. 

Description,  En  dessus,  de  couleur  isabelle-cendré,  sur- 
tout vers  la  tête  et  le  cou  ;  base  du  front,  lorum,  joues, 
menton  et  gorge  noirs  ;  paupière  inférieure  blanche  ;  une 
tache  de  même  couleur  à  la  partie  inférieure  de  la  joue; 
rémiges  primaires  grises  dans  le  premier  tiers  de  leur  lon- 
gueur, et  bordées  finement  de  blanchâtre  ;  brunes  dans  le 
reste,  le  brun  tournant  au  noir  sur  la  page  interne,  à  l'ex- 
ception de  la  pointe  de  chacune  d'elles,  qui  est  d'un  brun 
cendré;  rémiges  secondaires  noires  dans  les  deux  pre- 
miers tiers  de  leur  longueur,  blanches  dans  le  surplus  ; 
rectrices,  au  contraire,  blanches  dans  les  deux  premiers 
tiers  de  leur  longueur,  à  partir  de  l'origine  de  la  queue, 
noires  dans  le  reste,  et  légèrement  liserées  de  blanchâtre 
en  cette  partie,  à  l'exception  des  deux  intermédiaires,  de 
couleur  isabelle.  En  dessous,  cou  et  poitrine  d'un  blanc 


TRAVAUX  INÉDITS.  29 

sale,  parsemé  de  flammèches  noires;  flancs,  abdomen, 
cuisses  et  couvertures  inférieures  de  la  queue  d'un  blanc 
légèrement  ochracé. 

Nous  ne  serions  pas  étonnés  qu'à  Tétat  adulte  toute  la 
face  et  le  dessous  du  corps,  depuis  le  menton  jusqu'à  la 
poitrine,  fussent  d'un  noir  intense  uniforme. 

Bec  jaunâtre,  noir  à  sa  base  et  à  sa  pointe;  pattes  d'un 
jaunâtre  pâle  ;  ongles  d'un  brun  noirâtre. 

Cet  oiseau  provient  de  M.  le  général  Cavaignac,  qui  l'a 
rapporté  de  son  expédition  dans  les  Recours  d'Aïn-Séfra, 
Iche,  Magraz,  etc.,  en  ^847;  aussi  avons-nous  cru  devoir 
lui  en  faire  la  dédicace.  Le  môme  général  avait  également 
rapporté  de  la  même  expédition  un  bel  exemplaire  du 
Carpodacus  Peyraiidœi  (  Audouin  ),  le  Bouvreuil  gythagine 
de  Lichtenstein,  et  un  autre  d'Ofocom  bilopha  (Temm.). 

Nous  croyons- qu'il  ne  sera  pas  sans  intérêt  de  donner  la 
liste  d'une  vingtaine  d'espèces  d'oiseaux  qu'un  court  sé- 
jour de  trois  mois  fait  par  l'un  de  nous  à  Boghar  et  à  Mé- 
déah,  en  mars,  avril,  mai  et  juin  ^850,  nous  a  mis  à  même 
d'observer,  surtout  dans  les  environs  de  Boghar,  l'un  des 
points  extrêmes  vers  le  Sud  de  nos  possessions  Est  algé- 
riennes ,  élevé  de  ^  ,200  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer;  car  l'ornithologie  n'a  encore  rien  retiré  de  cette  con- 
trée, demeurée  presque  inconnue  sous  le  rapport  scienti- 
fique. 

^ .  Tinnunculus  alaudarius,  Briss. 

2.  Ephialtes  scops,Key set B\as.  ^ 

5.   Caprimidgus  ruficoUisy  Temm. 

4.  Merops  apiaster,  Linn. 

5.  JRuticilla  phœnicurus,  Linn. 

6.  Saxïcola  stapazina,  Temm. 

7.  Oriolus  galbnla,  Linn. 

8.  Lanhis  excubitor,  Linn. 

9.  Coracias  garnda,  Nilson. 
^0.  P ica  mauriianica,  Mdi\h. 
4-1.  S Limius  unie o! or,  Mavinor. 


50        UEV.  ET  mag.  de  zoologie.  {Janvier  1851.) 

^2.  Fringitia  spodiogenys,  Ch.-L.  Bonap. 

-15.  Fringîlla  chloris,  Linn. 

-14.  Emberiza  miliaria^  Linn. 

\  5.  Parus  cœruleanus^  Malh. 

^  &.  Mirafra  calandra,  hinn. 

47.  Picu«  ILemi/Zanfêi,  Malh. 

•18.  Cuculus  canorus^  Linn. 

\  9.  Struthio  camelus^  Linn. 

20.  ilr(/ea  garzetta,  Linn. 

24 .  Charadrius  minorj  Mey. 

22.  Sfema  ni^ra,  Linn  (I). 
Nous  y  joindrons,  enfin,  quelques  renseignements  de 
mœurs  sur  deux  espèces  déjà  connues  observées  dans  le 
Maroc,  par  M.  Schousboe,  interprète  principal  du  gouver- 
neur-général do  l'Algérie,  le  Craleropus  acaciœ  (Rupp.  )  et 
VEmberiza  striolata  (  Rupp.  ). 

(1)  Nous  signalerons  aussi,  dans  ce  travail,  les  Mammifères  et 
les  Reptiles  que  l'un  de  nous  a  été  à  même  d'observer  sur  les 
plateaux  de  Médéah  et  de  Boghar,  ainsi  que  dans  le  désert  de 
l'Aghouat. 

Mammifères.  —  Inuus  -pilhecm,  Linn.  ;  Erinaceus  europœus, 
Linn. ^  f or sànE.  algiricus theieb.  etDuvern  ;  Canisaureus,  Linn.; 
Genelta  afra,  Fr.  Cuv.;  Herpesles  numidicus,  Fr.  Cuv.  ;  Hyœna 
striala,  Zimm.  ;  Mus  muiculus,  Linn.;  Vipus  gerboa^  Buff. ; 
Histryx  crislaia,  Linn.;  Lepus  timidus.  Linn.,  forsàn  L.  me- 
diterraneusy  Wagn.  ;  Lepus  cuniculus,  Linn.  ;  Camelus  dromeda- 
riusy  Linn.  ;  Antilope dorcas,  Pâli.;  Antilope bubalis y  Pall. ;  Ovis 
IragielaphuSf  Geoff.-St-Hil. 

Reptiles.  —  Tesludo  mauritanicaj  Dum.,  Bibr.  ;  Cystudo 
europœa^  Gray;  Emis  sigriz,  Dum.,  Bibr.;  Chamœleo  vulgaris^ 
Cuv.;  Plalydactylus  muralis,  Dum.,  Bibr.;  Varanus  arenariuSy 
Dum.,  Bibr.  ;  Uromastix  acanthinurusy  Bell.  ;  Lacerta  viridis, 
Daud.  ;  Lacerta  ocellala,  Daud.  ;  Lacerta  perspicillata^  Dum., 
Bibr.;  Tropidosaura  algira^  Fitz.  ;  Trogonophis  Wiegmanii, 
Kaup.  ;  Gongylus  ocellatus,  Wagler  ;  Seps  chalcideSf  Gli.  Bonap.  ; 
Coluber  hippocrepis,  Liuu.  ;  Coluber  viperinus,  Latr.  ;  Coluber 
cerastest  [Linn.;  Discoglossus  pictus,  Otlh.  ;  Rana  viridis,  Roe- 
sel  ;  Bufo  vulgaris,  Laurenti  ;  Bufo  pantherinuit  Boié  ;  EuproC' 
tus  Rusconii,  Dum.,  Bibr. 


TRAVAUX   IXÉDiTt;.  S-l 

Le  Craleropus  acaciocy  Rupp.  se  rencontre  dans  les  pays 
d'Erhamna,  de  Behira  ou  el  Gaintour,  et  dans  les  plaines 
qui  s'étendent  entre  la  ville  de  Maroc  et  le  grand  Atlas.  Il 
vit  par  petites  troupes  de  sept  à  dix  individus,  préfère  cou- 
rir à  terre,  d'un  arbre  à  l'autre,  plutôt  que  de  franchir 
l'espace  au  vol,  et  se  tient  toujours  sur  le  JRhamnus  lotus, 
arbrisseau  très-commun  dans  ces  contrées. 

Cet  oiseau  fait  entendre  un  faible  piaulement,  qu'il  ré- 
pète sans  cesse,  surtout  lorsqu'il  court  d'un  arbre  à  un 
autre. 

VEmberîza  strîolata^  Rupp.  est  très-commun  dans  les 
villes  de  Mogador,  Maroc,  et  dans  tous  les  villages  situés 
sur  les  pentes  du  grand  Atlas,  à  neuf  lieues  environ  au 
Sud  de  cette  dernière  ville.  On  ne  le  rencontre  plus  à 
quelques  lieues  au  Nord  des  mêmes  localités. 

11  est  très-familier,  s'écarte  rarement  des  lieux  habités, 
et  vit  sous  les  toits  et  dans  les  trous  des  murs,  comme  notre 
Moineau  domestique.  Son  chant  est  peu  varié,  et  semble 
articuler  le  mot  tibbîb,  qu'il  répète  assez  souvent  en  traî- 
nant sur  la  dernière  syllabe,  ce  qui  lui  a  valu  le  nom  de 
Tibbib.  La  femelle  diffère  du  mâle  en  ce  qu'elle  n'a  pas  la 
tète  et  le  cou  couleur  cendrée  ;  ces  parties,  chez  elle,  sont 
roussâtres  comme  le  reste  du  corps. 

§  -1 .  Lorsque  nous  avons  eu  connaissance  de  cette  espèce 
si  extraordinaire  d'Alaudinés,  nous  ne  possédions  encore 
que  la  première  partie  du  Conspectus  avium  de  M.  Gh.-L. 
Bonaparte,  dans  laquelle  n'était  pas  comprise  cette  famille. 
Nous  avons,  depuis  la  rédaction  de  cet  article,  et  la  con- 
fection de  notre  planche,  reçu  la  suite  de  cet  immense 
travail,  et  nous  y  avons  trouvé  la  description  d'une  espèce 
d'Alouette  qui  nous  paraîtrait  être,  à  peu  de  chose  près, 
la  même  que  la  nôtre. 

Voici,  avec  le  nom  que  lui  a  donné  M.  Temminck,  la 
diagnose  dont  M.  Ch.-L.  Bonaparte  l'accompagne  (  in 
Conspectus  avium,  p.  242),  en  la  rangeant  dans  le  genre 
Melanocorypha  de  Boié  : 


52         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (Janvier  1851.) 

«  Alauda  Clot-Bey,  Temm.,  Mus.  Ludg.  ex  deserto  Egypt. 
—  Cinereo-isabellina ,  subtùs  alba;  pectoris  maculis  rotundis, 
genis,  abdomineque  nigris  ;  liturâ  u trinque  suboculari  et  genali 
albâ;  remigibus  secundariis  apice  lato,  rectricibus  lateralibu» 
basi  latissirnè ,  albo-cinnamomeis. 

«  Species  pulcherrima  colore  desertî  quod  habitat,  rostro  robus- 
tissimo  ferè  Paradoxornitheo  I  peslilentialis  flagelli  flagel- 

LO,  ARCHIATRO  GaLLO-EGYPTIACO  dicata  I  )) 

Nul  doute  que  cette  espèce,  à  bec  paradoxal,  ne  soit  du 
même  genre  que  la  nôtre  (dont  nous  n'avons  pu  faire  ce- 
pendant une  Melanocorypha),  Est-ce  bien  exactement  la 
même  espèce?  Nous  ne  saurions,  de  prime-abord,  l'affir- 
mer, n'ayant  pas  vu  l'individu  décrit  par  l'auteur  précité. 
Dans  le  doute,  nous  prenons  le  parti  de  livrer  notre  notice 
à  la  publicité,  et  nous  maintenons  provisoirement  notre 
dénomination  générique,  sauf  à  nous  incliner  devant  l'an- 
tériorité de  toute  autre  dénomination,  si  elle  nous  est  dé- 
montrée. 

11  va  sans  dire  que  nous  conservons  aussi,  quant  à  pré- 
sent, à  notre  espèce  le  nom  que  nous  lui  avions  imposé 
lorsque  nous  avons  rédigé  nos  observations. 

§  2.  Nous  avons  trouvé  dans  une  note  insérée  dans  les 
Comptes -Rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  tom.  XXXI, 
p.  425,  le  passage  suivant  :  «  Dans  le  but  d'épargner  à 
la  science  un  de  ces  nombreux  synonymes  qui  ne  l'encom- 
brent déjà  que  trop,  M.  Ch.-L.  Bonaparte  rappelle,  à 
propos  d'une  singulière  Alouette  de  l'Algérie,  qu'on  a 
l'intention  de  publier  comme  nouvelle,  qu'il  l'a  lui-mém« 
fait  connaître  depuis  plusieurs  mois,  dans  un  ouvrage  dont 
il  a  fait  hommage  à  l'Académie,  sous  le  nom  de  Melano- 
corypha Clot-Bey ,  page  242 ,  de  son  Conspectus  avium 
(Leyde,  mars,  -1850).  »  Plus  bas,  on  ajoute  :  «  Depuis,  la 
forme  toute  particulière  du  bec,  qui  rappelle  celle  du 
Paradoxornis  de  l'Inde,  et  les  couvertures  des  tarses,  ont 
persuadé  l'auteur  à  constituer  un  genre  sous  le  nom  de 
RamphocorîSj  nom  qui  se  trouve  déjà  adopté  dans  plusieurs 
musées  et  plusieurs  imprimés    Ce  genre,  avec  beaucoup 


TRAVAUX   INÉDITS.  55 

d'autres  noms  nouveaux  et  d'espèces  et  de  genres ,  se 
trouve  consigné  dans  le  Mémoire  dont  M.  Isidore  Geof- 
froy-Saint Hilaire  a  bien  voulu  donner  lecture  et  soigner 
l'impression  en  ce  qui  concerne  les  Perroquets,  les  Vau- 
tours el  les  Oiseaux-Mouches,  dans  les  Comptes-Rendus, 
ton).  XXX,  p.  ^5^,  291  et  579.  Craignant  d'abuser  du 
temps  de  rAcadémie.  c'est  à  M.  Guérin-Méneville  qu'a  été 
remise  la  suite  de  cette  revue  de  la  classe  des  oiseaux,  et 
il  la  publie  dans  ce  moment  dans  son  utile  Revue  et  Ma- 
gasin  de  Zoologie.  » 

Nous  avons  compulsé  avec  soin  le  tome  XXX  des  Comp- 
tes-Rendus de  l'Académie  des  Sciences  ;  et,  aux  pages  ^54, 
291  et  579  indiquées  par  M.  Ch.-L.  Bonaparte,  dans  les- 
quelles devrait  être  consigné  ce  nouveau  genre,  suivant 
cet  habile  ornithologiste,  nous  n'avons  rien  trouvé  qui 
rappelât  l'existence  de  cette  nouvelle  coupe  générique. 
Dans  la  première  partie,  page  151  jusqu'à  la  page  459,  il 
n'est  question  que  des  Perroquets  ;  à  la  page  291  jusqu'à 
la  page  295,  il  n'est  traité  que  des  Accipitres;  et  enfin,  à 
la  page  579  jusqu'à  la  page  585,  il  n'est  parlé  que  des 
Trochilidés.  Espérant  rencontrer  des  traces  de  caractères 
de  ce  nouveau  genre  dans  la  Revue  Zoologique  de  M.  Gué- 
rin  Méneviile,  nous  consultâmes  aussi  cet  intéressant  re- 
cueil ;  mais  nous  ne  fûmes  pas  plus  heureux,  car  dans  les 
divers  articles  publiés  sur  les  oiseaux  par  M.  Ch.-L.  Bo- 
naparte, dans  cette  Revue,  p.  474,  il  n'est  nullement  ques- 
tion du  genre  Ramphocoris. 

Explication  de  la  planche  V^. 

lerapterhina  Cavaignacii  (7/8  de  grandeur  naturelle). 
Les  mandibules  ouvertes,  vues  de  profil. 


2*  SÉRIE.  T.  m.  Année  1851 


^é        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1851.) 

De  la  digestion  chez  le  ver  à  soie,  par  M.  Bouchardat. 

Avant  d'aborder  l'étude  des  maladies  des  vers  à  soie, 
qui  sont  si  préjudiciables  à  la  prospérité  d'une  branche 
importante  de  notre  industrie  agricole,  il  m*a  semblé  qu'il 
était  indispensable  de  bien  connaître  les  phénomènes  prin- 
cipaux de  la  nutrition  chez  ces  précieux  insectes.  Rien, 
au  premier  abord,  ne  semble  plus  simple  que  d'établir  une 
statistique  satisfaisante  de  la  nutrition,  et  de  faire  une 
étude  complète  de  la  digestion  chez  des  animaux  qui, 
comme  les  chenilles  herbivores,  ne  consomment  pour  tout 
aliment  qu'une  seule  sorte  de  feuille  à  toutes  les  époques 
de  leur  vie.  Il  n'est  pas  douteux  que  le  problème  étant  ici 
posé  dans  toute  sa  simplicité,  on  pourra  plus  facilement 
arriver  à  une  bonne  solution  que  chez  les  animaux  herbi- 
vores plus  élevés,  et  que,  par  suite,  on  pourra  appliquer 
à  ceux-ci  les  observations  qu'on  aura  pu  faire  chez  les 
animaux  d'une  constitution  plus  simple.  Mais,  quand  on 
se  met  à  l'œuvre,  on  rencontre  des  difficultés  qu'on  n'avait 
pas  prévues. 

Si  on  ne  s'attache  qu'au  résultat  final,  on  peut  arriver, 
par  des  recherches  patientes,  à  former  une  équation  dans 
laquelle  l'œuf  qui  donne  naissance  au  ver  et  la  feuille  de 
mûrier  formeront  le  premier  terme  ;  la  soie  produite,  l'in- 
secte parfait,  l'eau,  les  gaz  exhalés  et  les  excrétions,  le 
deuxième.  Ces  recherches  doivent  être  précédées  par  une 
appréciation  du  rôle  des  divers  organes  du  ver  à  soie  et 
des  transformations  que  subit  la  feuille  pour  arriver  aux 
divers  changements  que  j'ai  indiqués. 

C'est  seulement  ainsi  qu'on  pourra  se  rendre  compte 
des  observations  dans  la  nutrition  qui  peuvent  être  les 
causes,  soit  déterminantes,  soit  occasionnelles  des  mala- 
dies qui  enlèvent  un  si  grand  nombre  de  ces  précieux  in- 
sectes. 

De  belles  observations  ont  sans  doute  été  faites  sur  l'or- 


tRAVAUX   INÉDITS.  55 

ganisalion  des  insectes  ;  mais  il  reste  encore  bien  des  in- 
certitudes sur  le  rôle  qu'on  doit  attribuer  à  plusienrs 
organes  importants  dont  ils  sont  pourvus.  C'est  cependant 
ce  qu'il  faut  connaître  de  prime-abord.  Ont-ils  des  glandes 
salivaires,  un  foie,  des  reins,  un  pancréas?  doit-on  don- 
ner le  nom  d'estomac,  de  duodénum,  d'intestins  à  telle 
ou  telle  partie  de  leur  canal  intestinal?  Si  on  ne  s'atta- 
chait qu'à  la  position  des  organes  pour  les  nommer, 
comme  la  plupart  des  auteurs  l'ont  fait  jusqu'ici,  ces  dif- 
ficultés seraient  bientôt  levées  ;  mais  tous  lés  physiolo- 
gistes admettront  avec  moi  que  ce  n'est  pas  la  position 
qu'il  occupe,  mais  la  fonction  qu'il  exécute,  qui  caracté- 
rise l'organe.  Cherchons  donc,  en  prenant  ce  principe  bien 
simple  pour  point  de  départ,  à  étudier  quelques-uns  des 
phénomènes  essentiels  de  la  digestion  du  ver  à  soie. 

J'ai  besoin  de  dire,  avant  de  commencer,  que  les  con- 
seils et  les  belles  préparations  de  M.  le  docteur  Auzou 
m'ont  beaucoup  facilité  les  préparations  anatomiques. 

La  feuille  de  mûrier,  après  avoir  été  uniformément 
broyée  à  l'aide  d'un  appareil  masticateur  très-actif,  est 
introduite  dans  le  tube  digestif  du  ver  à  soie,  qui  consiste, 
comme  on  le  sait,  en  un  canal  volumineux  séparé  en  plu- 
sieurs parties  par  des  étranglements.  La  portion  qui  est 
désignée  par  les  auteurs  sous  le  nom  d'estomac,  ù'estomac 
duodénaly  est  de  beaucoup  la  plus  volumineuse  dans  le  ver 
à  soie  et  chez  les  autres  chenilles  herbivores  ou  lignivores 
qui  ont  été  examinées,  surtout  chez  les  Cossus  (ronge- 
bois),  dont  nous  devons  de  si  bonnes  descriptions  et  de  si 
belles  figures  à  Lyonnet.  Les  portions  intestinales,  dési- 
gnées sous  les  noms  d'intestin  grêle  ou  de  rectum,  sont 
beaucoup  moins  longues  et  moins  développées. 

Remarquons,  avant  d'aller  plus  loin,  que  c'est  une  or- 
ganisation tout-à-fait  différente  que  nous  trouvons  chez 
les  Mammifères  qui  vivent  d'herbes. 

Leurs  estomacs  sont  ordinairement  peu  développés  ; 
leurs  intestins  grêles,  et  surtout  si  l'on  y  comprend  les 


56         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Jccuvier  1851.) 
énormes  appendices  dont  ils  sont  pourvus,  occupent  un 
espace  beaucoup  plus  considérable  que  le  premier  vis- 
cère. 

J'ai  isolé,  avec  le  plus  grand  soin,  les  matières  conte- 
nues dans  les  différentes  parties  du  tube  intestinal  du  ver 
à  soie,  pour  procéder  à  leur  examen. 

J'ai  constaté,  d'abord,  qu'elles  possédaient  une  alcali- 
nité très-prononcée  dans  toutes  les  parties  du  canal  di- 
gestif désignées  sous  le  nom  d'estomac;  que  cette  alcali- 
nité, développée  à  son  maximum  dans  les  matières  qui 
étaient  près  de  la  bouche,  allait  successivement  en  s'af- 
faiblissant  jusqu'à  la  partie  la  plus  rapprochée  de  cette 
partie  du  canal  digestif  que  les  anatomîstes  désignent  sous 
le  nom  d'intestin. 

J'ai  délayé  ces  matières  dans  l'eau,  j'ai  remarqué  que 
la  viscosité  de  la  liqueur  était  moins  grande  que  celle  des 
liquides  provenant  d'une  simple  expression  des  feuilles  de 
mûrier,  sans  aucun  mélange  avec  les  liquides  digestifs  du 
ver  à  soie. 

La  liqueur  aqueuse  a  été  filtrée  ;  le  liquide  limpide,  sou- 
mis à  rébullition,  donne  un  coagulum;  additionHé  d'acide 
nitrique,  il  est  précipité;  l'alcool  y  détermine  également 
la  formation  d'un  dépôt  floconeux.  Ce  dépôt  étant  sé- 
paré par  décantation,  se  redissout  dans  l'acide  chlorhy- 
drique,  en  prenant  une  nuance  bleue  verdâtrc,  caractère 
que  M.  Caventou  a  assigné  aux  matières  albuminoïdes. 
Ce  coagulum  offre  tous  les  autres  caractères  de  ces  subs- 
tances. 

La  matière  contenue  dans  la  première  partie  du  tube 
digestif  du  ver  à  soie,  étendue  d'eau  et  filtrée,  subit  la  fer- 
mentation alcoolique  sous  l'influence  de  la  levure  de  bière  ; 
elle  renferme  donc  du  sucre.  J'y  ai  constaté  la  présence  de 
sels  solubles  de  potasse  et  de  soude  ayant  des  acides  or- 
ganiques pour  radicaux.  Cette  liqueur  contient  également 
des  traces  de  sulfate,  de  phosphate  et  dectiorure  solubles. 
Après  avoir  coagulé,  par  la  chaleur,  les  matières  albu- 


TRAVAUX    INÉDITS.  57 

mineuses,  l'alcool  précipite  de  ces  liqueurs  une  substance 
complexe  présentant  les  caractères  principaux  des  gommes. 

La  pâte  contenue  à  la  fin  de  la  première  partie  du  tube 
digestif  présente  des  fibres  végétales  plus  désagrégées 
qu'elles  ne  le  sont  au  moment  où  elles  viennent  d'être 
broyées.  On  y  remarque  aussi  des  matières  grasses  émul- 
sionnées.  La  matière  verte  n'est  pas  dissoute  ;  mais  une 
matière  colorante  jaune  ,  sur  la  nature  de  laquelle  nous 
reviendrons  plus  loin,  se  trouve  dans  le  liquide  aqueux. 

La  portion  très*courle  désignée  par  les  anatomistes. 
chez  le  ver  à  soie,  sous  le  nom  d'intestin,  renferme  des  ma- 
tières vertes  plus  solides  qui  présentent  une  réaction  acide 
bien  manifeste  chez  presque  tous  les  vers  que  j'ai  exami- 
nés. Je  dois  dire,  cependant,  que,  chez  quelques-uns,  ces 
matières  étaient  neutres;  que,  Irès-exceptionnellement, 
elles  ont  offert  une  faible  alcalinité. 

Ces  différences  tiennent  peut  être  soit  à  un  état  de  ma- 
ladie des  vers,  soit  à  l'époque  avancée  de  leur  vie  où  je 
les  ai  examinés.  C'est  une  question  réservée  qui  sera  re- 
prise en  temps  favorable.  Le  résidu  contenu  dans  le  rec- 
tum consiste  essentiellement  en  fibres  ligneuses,  en  ma- 
tières colorantes  vertes,  en  urates  et  acide  uratique,  en 
sels. 

Si  nous  cherchons  à  nous  rendre  compte  des  phénomè- 
nes principaux  de  la  digestion  du  ver  à  soie,  la  première 
chose  qui  nous  frappe,  c'est  l'alcalinité  prononcée  des  ma- 
tières contenues  dans  cette  portion  considérable  du  tube 
intestinal  que  les  anatomistes  désignent  sous  les  noms 
ô!estomac  ou  d'catomac  duodénal.  Cette  alcalinité  n'est  point 
due  à  la  feuille  que  le  ver  ingère,  car  la  pâte  de  feuilles  de 
mûrier  possède  plutôt  une  légère  réaction  acide. 

Si  nous  recherchons  quelle  est  la  cause,  sinon  unique, 
mais  principal;  de  cette  alcalinité  des  matières  contenues 
dans  la  plus  grande  parîie  du  canal  digestif  du  ver  à  soie, 
nous  la  trouvons  dans  le  mélange  à  la  pâte  alimentaire 
d'un  liquide  très-abondamment  sécrété  par  un  appareil 


58  REV.    ET   MAG.    DE    ZOOLOGIE.    (Jvnvîev   1851.) 

glandulaire  désigné  sous  le  nom  de  glandes  salïvaires.  Ce 
Kquide  joue  un  rôle  très-important  dans  la  digestion  du 
ver  à  soie  ;  j'ai  fait  tous  mes  efforts  pour  en  obtenir  en 
quantité  suffisante,  et  pour  examiner  ses  propriétés  les 
plus  remarquables. 

En  tourmentant  les  vers,  soit  avec  un  instrument  pi- 
quant, soit,  mieux  encore,  en  les  plongeant  quelques  se- 
condes dans  delà  vapeur  de  chloroforme,  on  peut  obtenir 
d'un  seul  ver,  quand  il  est  déjà  gros,  deux  ou  trois  gouttes 
de  ce  liquide  particulier.il  est  visqueux,  mais  il  renferme 
très-peu  de  matières  fixes  en  dissolution  (quatre  ou  cinq 
fois  moins  que  le  sang  du  ver  )  ;  son  alcalinité  est  beau- 
coup plus  prononcée  que  celle  du  sang  du  ver  à  soie;  ad- 
ditionné d'alcool,  il  précipite;  il  se  trouble  faiblement  par 
la  chaleur. 

Ce  liquide  agit  sur  la  gelée  d'amidon,  en  la  transfor- 
mant en  sucre,  mais  moins  énergiquement  que  ne  le  fait 
le  suc  pancréatique  des  animaux  vertébrés  ;  il  agit  aussi  à 
une  température  de  50°  sur  les  fibres  ligneuses  en  les  dés- 
agrégeant partiellement  ;  mais  il  est  une  propriété  pour 
laquelle  il  ne  le  cède  en  rien  au  suc  pancréatique,  c'est 
celle  d'émulsionner  les  corps  gras.  Lorsqu'on  mélange 
trois  gouttes  d'huile  avec  une  goutte  du  liquide  digestif  du 
ver  à  soie,  il  suffit  d'une  agitation  de  quelques  secondes 
pour  obtenir  une  émulsion  parfaite. 

Ce  liquide  possède  donc  les  propriétés  les  plus  essen- 
tielles du  suc  pancréatique,  celui  de  désagréger  et  de  dis- 
soudre les  matières  fibreuses  amylacées  et  gommeuses, 
celui  d'émulsionner  les  corps  gras;  il  contribue  aussi  à  fa- 
ciliter la  dissolution  des  matières  albumineuses  ou  gluti- 
neuses  que  la  feuille  contient. 

En  prenant  en  considération  les  fonctions  importantes 
de  ce  liquide,  on  a  naturellement  la  pensée  de  rapprocher 
du  pancréas  des  animaux  supérieurs  les  glandes  qui  le  sé- 
crètent. Voici  une  autre  considération  qui  doit  donner  une 
grande  force  à  cette  manière  de  voir. 


TRAVAUX    INÉDITS.  59 

Les  phénomènes  digestifs  qui  s'accomplissent  dans  l'or- 
gane désigné  sous  le  nom  A'esiomac,  dans  le  ver  à  soie, 
sont  tout-à-fait  seniblables  à  ceux  qui  s'accomplissent  dans 
l'intestin  grêle  et  les  appendices  des  Mammifères  man- 
geurs d'herbes.  Dans  le  ver  à  soie,  comme  dans  les  Mam- 
mifères herbivores,  la  pâte  alimentaire  est  rendue  alcaline 
par  la  sécrétion  d'un  liquide  spécial  jouissant  de  la  pro- 
priété de  dissoudre  l'amidon,  de  désagréger  les  fibres  vé- 
gétales et  les  matières  ligneuses,  d'émulsionner  les  corps 
gras.  Chez  l'insecte  comme  chez  le  mammifère,  ce  sont 
évidemment  les  phénomènes  caractéristiques  de  la  diges- 
tion inlestinale.  Si  on  donne  le  nom  d'intestin  à  l'organe 
où  ils  s'accomplissent  chez  les  Mammifères  herbivores,  il 
me  paraît  logique  de  donner  le  môme  nom  à  l'organe  phy- 
siologiquement  correspondant  du  ver  à  soie. 

Ainsi  donc,  en  prenant  en  considération  seulement  les 
fonctions  des  organes,  et  non  leur  position,  on  devrait 
donner  le  nom  de  pancréas  aux  glandes  situées  près  de  la 
tête,  qui  sécrètent  un  liquide  présentant  tant  d'analogie 
avec  le  suc  pancréatique  des  animaux  supérieurs;  on  de- 
vrait aussi  désigner  sous  le  nom  A'inlestin  cette  portion 
considérable  de  l'appareil  digestif  du  ver  à  soie  qui  suc- 
cède à  l'œsophage,  que  les  anatomistes  nommaient  esto- 
mac  ou  estomac  diiodénai,  et  où  s'accomplit  la  digestion 
intestinale.  ' 

Doit-on  admettre  que  les  vers  à  soie  sont  dépourvus 
d'estomac,  ou  que  cet  organe  se  trouve  transposé  et  que 
la  portion  du  tube  digestif  qui  était  désignée  sous  le  nom 
d'intestin  grêle  doive  être  considérée  comme  l'estomac? 
Les  apparences  semblent  favorables  à  cette  manière  do 
voir.  En  effet,  le  bol  alimentaire,  parvenu  dans  cet  or- 
gane, y  possède  une  réaction  acide  comme  celui  qui  est 
contenu  dans  l'estomac  d'un  mammifère  ;  mais  un  examen 
attentif  prouve  que  l'annlngie  ne  peut  se  Foutonir. 

La  digestion  stomacale  des  animaux  supérieurs  consiste 
essentiellement  dans  la  dissolution  dos  niatières  album?- 


40  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1851. j 
neuses,  fibrineuses,  gélatineuses,  sous  l'influence  d'un  li- 
quide {^)  digestif  caractérisé  par  son  acidité  et  la  présence 
d'un  ferment  spécial,  la  gasterase.  Nous  ne  trouvons  rien 
de  pareil  chez  le  ver  a  soie  ;  la  digestion  des  matières  al- 
bumineuses  et  gélatineuses  s'effectue  avec  celle  des  ma- 
tières grasses,  gommeuses,  amylacées  et  fibreuses  dans  la 
grande  portion  de  l'appareil  digestif;  elle  ne  fait  tout  au 
plus  que  se  compléter  dans  cette  portion  rétrécie. 

L'acidité  que  possèdent  les  matières  contenues  dans 
cette  portion  de  l'intestin  peut  dépendre  du  mélange  avec 
ces  matières  du  produit  de  la  sécrétion  des  glandes  volu- 
mineuses dont  les  produits  sont  versés  à  la  partie  de  l'in- 
testin la  plus  éloignée  de  la  bouche.  On  a  considéré  ces 
glandes  tantôt  comme  analogues  au  foie,  tantôt  comme 
analogues  au  rein  ;  peut-être  jouent-elles,  chez  les  insectes 
herbivores,  le  rôle  de  ces  deux  organes  :  mais  la  nature  de 
leur  sécrétion,  qui  est  acide,  qui  contient  de  l'acide  uri- 
que,  des  phosphates  et  des  sulfates,  particulièrement  chez 
l'insecte  parfait,  me  les  fait  beaucoup  plutôt  regarder 
comme  les  organes  correspondants  aux  reins  des  animaux 
supérieurs. 

Si  des  études  nouvelles ,  que  je  me  propose  de  suivre 
sur  les  Cossus  qui  ravagent  nos  bois,  viennent  confirmer 
les  faits  que  je  viens  d'exposer,  il  faudra  admettre  que  les 
insectes  herbivores  et  lignivores  sont  dépourvus  d'esto- 
macs que  la  portion  considérable  de  leur  tube  digestif, 
qui  occupe  plus  des  deux  tiers  de  leur  longueur,  qui  suc- 
cède à  l'œsophage,  doit  être  considérée  comme  l'organe 
correspondant  de  l'intestin  grêle  et  de  ses  volumineux  ap- 
pendices chez  les  Mammifères  herbivores;  que  les  der- 
nières portions  des  intestins  correspondent  aux  gros  in- 
testins des  Mammifères,  et  enfin  que  le  ver  à  soie  possède 
un  appareil  glandulaire  très-actif  qui  correspond  au  pan- 
créas des  animaux  supérieurs. 

(1)  Ce  liquide  joue  encore  probablement  un  rôie  important 
dans  la  production  de  l'enduit  qui  recouvre  le  (il  de  soie. 


TRAVAUX    INÉDITS.  41 

Sur  les  maladies  des  Vers  à  soie  en  général  et  sur  la 
muscardine  en  particulier,  par  M.  Bouchardat. 

L'étude  des  maladies  d'un  animal  chez  lequel ,  à  une 
certaine  phase  de  sa  vie,  les  fonctions  qui  se  rapportent  à 
la  nutrition  sont  tout-à-fait  dominantes,  doit  être  évidem- 
ment rendue  facile  lorsqu'on  peut  prendre  pour  point  de 
départ  les  principaux  phénomènes  de  sa  nutrition  :  c'est 
la  marche  que  nous  allons  suivre.  Avant  cela,  rapportons 
quelques  observations  et  les  expériences  que  nous  avons 
exécutées. 

Les  vers  à  soie  que  j'ai  élevés  cette  année  avaient  été 
négligés  ;  pour  l'alimentation  ils  avaient  été  exposés  à  des 
alternatives  variées  de  température,  conditions  qui,  d'a- 
près les  belles  recherches  de  notre  collègue  M.  Robinet, 
donnent  lieu  à  quelques-unes  des  maladies  de  ces  précieux 
insectes  :  aussi  plusieurs  de  mes  vers  périrent. 

Chez  quelques-uns,  l'alcalinité  des  matières  contenues 
dans  le  tube  digestif  était  notablement  diminuée.  Cette 
diminution,  chez  deux  vers,  a  coïncidé  avec  un  change- 
ment remarquable  dans  la  constitution  du  sang.  Au  lieu 
d'être  transparent,  il  était  tout  à-fait  opaque;  au  lieu 
d'avoir  une  réaction  alcaline  prononcée,  il  rougissait  fai- 
blement le  papier  de  tournesol ,  caractère  important  sur 
lequel  M.  Guérin-Méneville  a  déjà  insisté  avec  tant  de  rai- 
son. Ce  sang,  vu  au  microscope,  à  un  grossissement  de  500, 
m'a  montré,  outre  des  globules  graisseux  que  l'éther  en- 
lève, d'autres  globules  du  ferment  de  la  bière  ;  la  plupart 
étaient  sphériques,  d'autres  allongés,  offrant  tous  les  ca- 
ractères microscopiques  d'un  pemcilium  à  sa  première 
phase  de  développement.  Malheureusement,  cette  obser- 
vation ne  put  être  renouvelée  ni  suivie,  parce  que  mes 
vers  n'offrirent  plus  aacune  maladie. 

Le  sang  du  ver  à  soie  se  coagule  par  la  chaleur,  par  l'a- 
cide azotique,  par  l'alcool;  additionné  d'acide  chlorhydri- 
que,  il  se  coagule  d'abord  ;  puis,  par  un  excédant  d'acide, 


42  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  iS5\.) 
le  coagulum  se  dissout  en  prenant  une  couleur  verte,  due 
sans  doute  au  mélange  de  la  couleur  bleue  propre  à  la 
dissolution  d'albumine  dans  l'acide  chlorhydrique,  et  à 
une  matière  colorante  jaune  que,  par  l'ensemble  des  ca- 
ractères que  j'ai  observés,  je  pense  être  le  Morin  jaune  de 
M.  Chevreul. 

J'ai  pris  du  sang  de  ver  à  soie  ;  je  l'ai  étendu  de  deux 
fois  son  volume  d'eau  ;  j'ai  saturé  l'alcali  en  excès,  et  je 
l'ai  légèrement  acidulé  à  l'aide  de  l'acide  lactique.  Après 
vingt-quatre  heures,  il  s'est  développé  dans  ce  liquide  des 
penicilium  qui  suivent  toutes  leurs  phases  de  développe- 
ment, absolument  comme  cela  arrive  aux  solutions  albu- 
mineuses  acidulées,  comme  l'ont  montré  MM.  Andral  et 
Gavarret  {Annales  de  chimie  et  de  physique,  ^845). 

Ces  observations  et  ces  expériences,  qui  concordent  avec 
ce  qu'a  observé  M.  Guérin-Méneville,  établissent  qu'une 
des  causes  les  plus  favorables  au  développement  d'un  vé- 
gétal parasite  dan3  le  corps  d'un  ver  à  soie,  c'est  l'état  acide 
de  son  fluide  nourricier.  Examinons  quelles  sont  les  con- 
ditions de  nutrition  qui  peuvent  donner  lieu  à  cet  état. 

Si  nous  sommes  assez  heureux  pour  remonter  aux  causes 
de  cette  nutrition  anormale,  nous  avons  l'espérance  que 
l'étude  de  la  muscardine  sera  plus  facile  à  aborder. 

La  feuille  broyée,  aliment  unique  du  ver,  présente  une 
légère  réaction  acide  ;  l'acide  libre  est  saturé  par  cette  sé- 
crétion abondante  que  nous  avons  précédemment  assimi- 
lée au  suc  pancréatique,  et  qui  présente  une  réaction  al- 
caline si  prononcée. 

Comment,  en  partant  d'une  alimentation  acide,  arrive- 
rons-nous à  une  réaction  alcaline  que  nous  présente  et  le 
sang  du  ver  et  son  principal  liquide  digestif? 

Outre  les  matières  sucrées,  gommeuses,  fibreuses,  albu- 
mineuses,  colorantes,  grasses,  etc.»  que  la  feuille  contient, 
elle  renferme  aussi  de  la  potasse  et  de  la  soude  combinées 
aux  acides  phosphorique,  chlorhydrique,  sulfurique,  et  à 
un  ou  plusieurs  acides  organiques. 


TRAVAUX    INÉDITS.  45 

Tous  CCS  sels  se  retrouvent  dans  le  canal  digestif  du  ver 
à  soie,  mais  on  ne  les  rencontre  plus  dans  la  même  pro- 
portion, au  moins,  dans  le  sang  du  ver. 

Les  acides  organiques,  sous  les  influences  réunies  de  la 
chaleur,  de  Talcali  saturé  par  des  matières  qui  ne  mas- 
quent pas  sa  réaction,  de  l'oxygène,  sont  détruits,  comme 
M.  Chevreul  l'a  prouvé  pour  d'autres  matières,  dans  un 
travail  qu'il  faut  toujours  citer  lorsqu'il  s'agit  de  l'étude 
des  principaux  phénomènes  de  la  nutrition  (]). 

La  destruction  de  ces  acides  organiques  rend  libre  de  la 
potasse  et  de  la  soude  qui  se  combinent  soit  à  l'acide  car- 
bonique, soit  aux  autres  matières  que  le  sang  contient, 
qui  ne  masquent  pas  leur  réaction. 

On  comprend  parfaitement  comment,  en  partant  de  la 
feuille  à  réaction  acide,  nous  arrivons  au  sang  et  aux  prin- 
cipaux liquides  digestifs  à  réaction  alcaline.  Cherchons 
maintenant  les  conditions  qui  peuvent  déterminer  des 
changements  dans  cet  état  normal. 

La  proportion  relative  des  divers  acides  minéraux  ou 
organiques  contenus  dans  la  feuille  varie  aux  diverses 
phases  de  la  végétation.  Il  en  est  pour  le  mûrier  comme 
pour  les  autres  végétaux  dont  Th.  de  Saussure  et  M.  Ber- 
thier  ont  analysé  les  cendres.  J'ai  examiné  des  cendres  de 
feuilles  de  mûrier  récoltées  à  deux  époques  différentes, 
les  unes  dans  la  première  quinzaine  de  juin,  et  les  autres 
dans  la  première  quinzaine  d'août;  les  premières  étaient 
plus  riches  en  carbonates  alcalins  et  les  dernières  en  phos- 
phates et  autres  sels  inorganiques. 

Les  premières  provenaient  évidemment  de  feuilles  où 
la  potasse  et  la  soude  étaient  particulièrement  combinées 
avec  des  acides  organiques,  et  les  dernières,  de  feuilles 
qui  renfermaient  une  plus  forte  proportion  de  phosphates, 
chlorures,  sulfates  alcalins. 

(1)  J'espère  être  à  même  de  publier  bientôt  un  travail  sur  les 

a  ides  contenue  dans  la  ''euille  tic  mûrivr. 


44         REv.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1851.) 

Si  à  la  fin  d'une  éducation,  dans  les  contrées  méridio- 
nales surtout,  où  la  végétation  marche  plus  vite,  si  la  pro- 
portion des  acides  fixes,  combinés  à  la  potasse  et  à  la  soude, 
est  devenue  dominante  proportionnellement  aux  acides 
organiques  contenus  dans  la  feuille,  il  peut  arriver  que 
les  décompositions  normales,  qui  déterminent  l'alcalinité 
du  sang  du  ver,  ne  pouvant  plus  s'accomplir,  l'élément  de 
la  décomposition  faisant  défaut,  le  sang  devienne  neutre 
ou  même  légèrement  acide.  Les  germes  de  la  muscardine, 
trouvant  alors  des  conditions  favorables  à  leur  développe- 
ment, se  propagent  avec  une  rapidité  que  nous  n'avons 
que  trop  d'occasions  de  constater  lorsqu'il  s'agit  de  ces  vé- 
gétations cryptogamiques  qui  désolent  si  souvent  nos  cul- 
tures. 

D'autres  causes  peuvent  venir  en  aide  à  cette  cause  es- 
sentielle. Quand  un  animal  est  soumis  à  une  alimentation 
exdusire,  la  moindre  variation  dans  la  composition  de  l'a- 
liment, variation  qui  échappe  longtemps  à  notre  examen, 
peut,  aidée  de  circonstances  qui  semblent  indifférentes  au 
premier  abord ,  modifier  profondément  les  conditions 
d'existence  de  cet  animal.  Ainsi,  on  peut  comprendre 
qu'une  faible  diminution  dans  la  proportion  des  acides 
organiques  contenus  dans  la  feuille,  coïncidant  avec  une 
alimentation  imiiffisante,  avec  une  élévation  de  température 
de  quelques  degrés,  puisse  suffire  pour  amener  des  chan- 
gements dans  la  composition  des  liquides  du  ver,  change- 
ments ayant  une  grande  itnportance  physiologique. 

L'alimentation  insuffisante  est  une  cause  dont  l'influence 
est  facilement  comprise;  l'élévation  de  température  favo- 
rise la  destruction  des  éléments  alibiles  contenus  et  trans- 
portés dans  le  sang.  Or,  quand  ces  deux  circonstances 
coïncident  avec  une  diminution  dans  les  proportions  de 
ces  sels  qui,  par  leur  destrucîtion,  communiquent  aux  li- 
quides du  ver  une  propriété  aussi  essentielle  que  l'alcali 
nilé,  on  comprend  alors  comment,  temporairement  au 
moins,  la  réaction  du  liquide  fondamental  de  l'économie 


TRAVAUX   INÉDITS.  45 

puisse  changer  et  offrir  au  Botritys  Basiana  les  conditions 
de  son  développement. 

Je  me  garderai  de  déduire  des  applications  thérapeu- 
tiques des  vues  que  je  viens  d'exposer  ;  elles  ont  besoin 
d'être  développées  par  une  longue  observation  ;  mais  je 
suis  heureux  d'ajouter,  en  terminant,  que  tout  ce  que 
l'étude  de  la  nutrition  dans  le  ver  à  soie  m'a  appris,  m'a 
fait  regarder  comfne  parfaitement  rationnels  les  préceptes 
principaux  que  M.  Robinet  a  exposés  dans  son  Traité  sur 
la muscardine  (■\).  Je  me  permettrai  seulement  de  deman- 
der une  faveur  aux  éducateurs  du  Midi  envahis  par  la 
muscardine  :  c'est,  au  terme  de  leurs  éducations^  à  l'é- 
poque où  la  muscardine  commence  à  se  développer,  si  l'a- 
nalyse des  cendres  leur  démontrait  une  augmentation  dans 
la  proportion  des  acides  organiques  et  une  diminution  dans 
la  proportion  d'alcali,  ce  qui  indiquerait  une  diminution 
dans  les  sels  et  acides  organiques  contenus  dans  la  feuille, 
de  vouloir  bien  mouiller  légèrement  leur  feuille  avec  des 
dissolutions  à  un  ou  deux  centièmes  soit  de  citrate,  soit 
de  tirtrate  de  soude,  qui  rendraient  à  la  feuille  l'équiva- 
lent d'une  matière  essentielle  à  la  nutrition  du  ver  (2). 

(1  )  De  la  Muscardine^  des  causes  de  celte  maladie  et  des  moyens 
d'en  préserver  les  vers  à  soie,  par  M.  Robinet.  1  vol.  in-S",  2®  éd. 

(*2)  Déjà,  dans  le  cours  de  nos  expériences  à  la  magnan-  rie  ex- 
périmenlale  de  Sainte-Tulle  (rapports  de  1849  et  i850),  voyant 
que  le  sang  des  vers  malades  de  muscardine  rougissait  le  papier 
de  tournesol,  nous  avons  essayé  de  mouiller  la  feuille  que  nous 
leur  donnions  avec  une  dissolution  de  potasse;  mais  cette  expé- 
rience n'a  produit  aucun  résultat  satisfaisant,  parce  qu'el  e  n'a 
pas  été  faite  dans  de  bonnes  conditions.  Aujourd'hui  qu'un  savant 
chimiste  veut  bien  nous  guider,  eu  nous  donnant  les  indications 
qui  précèdent,  nous  lâcherons  de  procéder  plus  convenablement, 
si  nous  pouvons  organiser  nne  espèce  de  laboratoire  séricicole 
chez  notre  zélé  et  savant  collaborateur  M.  Eugène  Robert. 

(G.  iVI.).j 


A6        r.Ev.   KT  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Jauvicr  1851.) 

ir.   SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  6  Janvier  I8S^ .  —  M.  Diivemoy  lit  un  Rap* 
port  sur  un  Mémoire  de  M.  P.  Gervais  ayant  pour  litre  : 
Nouvelles  recherches  relatives  aux  Mammifères  d'espèces 
éteintes  qui  sont  enfouis  auprès  d'Apt^  avec  des  Palœothe-' 
riitms  identique  à  ceux  de  Paris.  Ce  riche  dépôt  de  fossiles 
est  situé  à  égale  distance  de  Gargas  et  Saint-Saturnin,  dans 
une  propriété  nommée  la  Débruge.  La  Faune  qu'il  a  fait 
connaître  offre  une  curieuse  identité  avec  celle  des  envi- 
rons (^  Paris.  Voici  les  nouveaux  types  qu'il  en  fait  con- 
naître :  plusieurs  Anoplotherium  ;  le  Xiphodon  gracile  Cu^ 
vier,  VOplotherium,  de  Laiser  et  de  Parieu,  ou  Cainothe- 
rium  de  Bravard  ;  Tapirulus  hyracinus  P.  Gervais,  nouveau 
genre  voisin  des  Tapirs  et  des  Lophiodons,  caractérisé  par 
une  crête  médiane  longitudinale  qui  lie  les  collines  trans- 
verses des  molaires;  Acollierulum  salurmnum  P.  Gervais, 
autre  genre  nouveau,  très-rapproché  ùu.  Die hobune  mûri- 
ninn  Cuvier. 

Dans  cette  môme  localité,  MM.  Bravard  et  Pomel  ont 
fait  connaître  les  restes  d'un  petit  Didelphe,  ce  qui  est 
une  analogie  de  plus  avec  les  terrains  deParis  où  M.  Cuvier 
a,  depuis  longtemps,  fait  une  découverte  analogue.  En- 
lin,  aucune  formation  marine  n'a  encore  montré  de  Palaeo- 
theriums  ou  d'animaux  de  la  môme  Faune^  et  les  bassins 
paléothériens  ne  renferment  aucun  des  animaux  trouvés 
dans  les  terrains  miocènes  de  Sansan ,  auprès  d'Arles, 
d'Avaray  (Loir-et-Cher),  de  Montabusar  ou  de  Chevilly 
(Loiret).  Tels  sont  les  résultats  de  nouvelles  recherches 
de  M.  Gervais,  résultats  pour  lesquels  l'Académie,  sur  les 
conclusions  du  rapport,  lui  a  voté  desremercîments. 

—  M.  Arnaud  adressa  des  Doutes  relativement  à  ropinion 
généralement  admise  qiiCy  dans  la  respiration^  il  n'y  a  ja- 
mais assimdulion  d'une  portion  de  l'azote  de  l^ air  qui  pénètre 
dans  le  poumon.  Cette  communication  est  renvoyée  à  l'exa- 
men de  M.  Regnault. 


SOCIÉTÉS   SAYAMES.  A7 

Séance  du  1")  Janvier.  — M.  Flourens  lit  uiiC  Noie  ion- 
chant  les  effets  de  Vciher  chlorhijdrïque  chlûrê  Èûr  les  ani- 
maux. Voici  les  résultats  des  expériences  de  l'auteur,  tels 
qu'il  les  exprime  lui-môme  : 

«  ^^  J'ai  voulu  voir,  d'ûbord,  quel  pouvait  être  l'effet 
anesthésiquo  général  de  Vélfier  chlorhydrîque  chloré. 

«  J'ai  donc  soumis  successivement  plusieurs  chiens  à 
l'inhalation  de  cet  éiker  ;  et  tous  ces  animaux  ont  été  frap- 
pés d'anesthésie  générale  en  très-peu  d'instants  :  les  Uns 
au  bout  de  trois  ou  quatre  minutes,  et  les  autres  au  bout 
de  quatre  ou  cinq. 

«  Le  nerf  sciatique,  mis  à  nu  sur  quelques  uns  de  ces 
chiens,  avait  perdu  toute  sensibilité,  mais  il  cortse?Vait  sa 
molricilé, 

«  J'ajoute  qu'aucun  de  ces  chiens  n'a  succombé  à  l'ex- 
périence. 

«  2°  Aprèsm'être  assuré  de  l'effet  anesthétique  général, 
j'ai  voulu  étudier  l'effet  de  l'injection  dans  les  artères. 

«  J'ai  donc  injecté  dans  l'artère  crurale  droite  de  plu- 
sieurs chiens,  et  en  poussant  du  côté  du  cœur,  de  2  gram- 
mes à  2  grammes  et  demi  d'éther  chlorhydrîque  chloré. 

«  Au  moment  de  l'injection,  douleur  et  cris  de  l'animal, 

((  L'injection  terminée,  paralysie  soudaine  du  train  pos- 
térieur, avec  roideur  tétanique  des  deux  jambes. 

«  Enfin,  le  nerf  sciatique,  mis  à  nu,  conserve  encore  sa 
sensibilité,  mais  il  a  perdu  toute  motricité. 

«  50  L'éiher  chlorhydrîque  chloré  a  donc,  soit  qu'on  le 
fasse  respirer  à  l'animal,  soit  qu'on  l'injecte  dans  ses  ar- 
tères, la  même  action  que  le  chloroforme. 

«  4°  Je  n'insiste,  pour  le  moment,  que  sur  les  effets 
comparés  de  nos  diverses  substances  injectées. 

«  50  Le  chloroforme,  injecté  dans  les  artères,  produit 
aussitôt  la  paralysie  des  muscles  avec  roideur  tétanique. 
C'est  ce  que  font  aussi  les  essences,  par  exemple,  les  e.s- 
sences  de  térébenthine,  de  menthe,  de  romarin,  de  /è- 
nouilf  etc. 


48         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  1851.) 

«  Au  contraire,  les  éthers  ordinaires^  V alcool,  V acide  sul- 
furique,  Vammoniacjue.^  le  camphre ,  etc.,  produisent  la  pa- 
ralysie des  muscles  avec  relâchement. 

«  6°  Ainsi,  de  diverses  substances  injectées  dans  les  ar- 
tères, les  unes  séparent,  dans  le  wcr/,  la  sensibilité  de  la 
motriciié,  et  les  autres  séparent,  dans  le  muscle,  la  force 
qui  roidit,  qui  tend,  de  la  force  qui  relâche. 

«  7°  Et  ce  n'est  pas  tout.  Ces  mêmes  expériences  sem- 
blent, de  plus,  séparer  Yaction  musculaire  de  Vaction  ner- 
veuse; car,  d'un  côté,  la  roideur  tétanique  se  montre,  alors 
même  que  la  motricité  du  nerf  est  perdue  ;  et,  de  l'autre, 
le  relâchement  musculaire  se  montre,  alors  même  que  la 
motricité  du  wer/"  subsiste. 

«  8"  Il  y  a  donc  une  indépendance  visible  entre  Yaction 
du  nerf  et  Vaction  du  muscle.  Ces  expériences  sont  un 
moyen  nouveau  ^'analyse  jAuj  sic  logique,  et  peut-être  le 
plus  délicat,  le  plus  profond  que  nous  ayons  dû  employer 
encore.  » 

—  M.  ih.-L.  Bonaparte  communique  la  figure  d'un  oi- 
seau nouvellement  découvert  sur  les  rives  du  Nil-Blanc.  C'est 
un  Echassier  de  quatre  pieds  de  haut,  semblable  à  une 
Cigogne  pour  le  corps,  les  ailes  et  les  pattes,  mais  qui, 
sans  la  moindre  palmure,  se  rapproche  beaucoup  des  To- 
tïpalmes  de  la  famille  des  Ptlecanides.  On  pourrait  le  pren- 
dre aussi  pour  un  très-grand  Savacou,  ou  comme  le  repré- 
sentant africain  du  genre  Cancroma.  Sa  tête  énorme,  mu- 
nie d'un  bec  aussi  très-massif,  et  rappelant  isolément  la 
tête  de  la  baleine,  a  été  comparée  à  celle  d'un  enfant  par 
l'intrépide  voyageur  Parkyns,  qui  i'a  tué  en  remontant 
très-haut  le  Nil-Blanc.  iM.  Gould,  auteur  de  la  figure  mise 
sous  les  yeux  de  l'Académie,  l'a  nommé  Balœniceps  rex. 

—  M.  Léon  Dufour  présente  un  résumé  de  ses  recherches 
sur  tanatomie  des  Scorpions.  Ses  observations  ont  porté 
sur  9  espèces:  mais  il  a  pris  pour  type  le  Scorpio  occitanus. 
11  décrit  successivement,  avec  des  détails  qui  ne  sauraient 
entrer  ici  M**  Un  appareil  sensitif,  où  il  distingue  le  cer- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES  49 

veau,  les  yeux,  et  leur  étude  a  fourni  à  M.  L.  Dufour  l'oc- 
casion de  nier  le  nombre  variable  des  ocelles,  sur  lequel 
ont  été  établies  de  nouvelles  divisions;  selon  cet  anato- 
miste,  3  serait  le  nombre  normal.  Puis  viennent  le  gan- 
glion thoracique,  les  ganglions  abdominaux,  les  ganglions 
caudaux,  et  enfin  le  système  nerveux  stomato-gastrique, 
composé  d'un  petit  ganglion  voisin  de  l'œsophage,  indé- 
pendant de  la  chaîne  rachidienne,  et  donnant  naissance, 
sur  ses  côtés  et  en  arrière,  à  des  nerfs  assez  nombreux, 
2°  Un  appareil  musculaire .  3°  Un  appareil  circulatoire,  dont 
il  ne  décrit  que  le  vaisseau  principal,  composé  d'une  por- 
tion abdominale,  ou  cœur  proprement  dit,  que  M.  L.  Du- 
four dit  être  constitué  par  une  seule  cavité,  expliquant 
d'ailleurs  l'erreur  de  ses  devanciers  ;  d'une  portion  cé- 
phalo-thoracique  ou  aorte;  enfin,  d'une  portion  caudale. 
A"  Un  appareil  respiratoire^  dont  il  décrit  avec  plus  de 
clarté  et  d'exactitude  l'organe  fondamental  ou  le  poumon. 
5°  Un  appareil  digestif,  où  il  fait  connaître  successivement 
les  glandes  salivaires,  le  canal  digestif,  œsophage,  ventri- 
cule chylifique,  intestin,  le  foie.  6°  Un  appareil  génital,  à 
propos  duquel  il  signale  la  différence  remarquable  si  bien 
mise  en  lumière  il  y  a  peu  de  mois  par  M.  Duvernoij,  et 
qui  constitue  doux  types  distincts  dans  les  organes  fe- 
melles. T  Un  appareil  vénénifiqite,  dont  il  donne  une  des- 
cription plus  détaillée  qu'on  ne  l'avait  fait  jusqu'ici. 

—  M.  h.  Geoffroy-Saint-Hilaire  lit  un  Rapport  sur  plu- 
sieurs Mémoires^  ISoles  et  Lettres  de  M.  de  Quatrefages  et  d»'. 
M.  Souleyeij  relatifs  à  l'organisation  des  Mollusques  gasté- 
ropodes dits  Phlébentérés.  Ce  travail  scientifique  est  beau- 
coup trop  étendu  pour  qu'il  nous  soit  possible  de  l'insérer 
ici.  Nous  renvoyons  nos  lecteurs,  pour  juger  de  la  portée 
de  cet  arrêt  intervenu  dans  une  discussion  longue  et  m;;!- 
heureusement  trop  acharnée ,  à  la  lecture  complète  du 
rapport  fait  à  l'Académie.  Nous  pensons,  en  effet,  qu'en 
pareille  matière  une  étude  approfondie  des  faits  peut  seule 
devenir  la  base  d'une  opinion  sérieuse.  Cette  étude  nous 
2*  SÉRIE.  T.  III.  Année  1851.  4 


50  REV.   ET  MAC.   DE  ZOOLOGIE    {J (uivur   1851.;      ^ 

ne  l'avons  pas  faite,  et  nous  ne  pourrions  par  conséquent 
que  répéter,  sans  contrôle,  les  conclusions  du  rapporteur 
de  la  commission  académique.  Ces  conclusions  nous  ins- 
pirent toute  confiance  ;  mais  d'autres  conclusions  beau- 
coup plus  sévères  ayant  été  prises  devant  la  Société  de 
Biologie  par  un  autre  rapporteur  digne  de  la  confiance  des 
savants;  Sans  vouloir  mettre  sur  la  même  ligne  ces  deux 
documents  scientifiques,  nous  ne  pourrions  citer  les  unes 
et  taire  les  autres  sans  faire  acte  de  partialités  Or,  nous  ne 
désirons  pas  accepter,  en  quelque  sorte,  la  responsabilité 
des  unes  et  des  autres,  en  les  rapportant  même  à  titre  de 
simple  document.  Etrangers  à  cette  question  difficile,  vers 
laquelle  nous  n'avons  pas  dirigé  nos  travaux,  et  croyant 
d'ailleurs  que  les  rapports  sont  des  jugements  que  doit 
sanctionner^  avec  le  lempS)  le  public  savant,  nous  avertis- 
sons seulement  nos  lecteurs  de  l'apparition  de  ces  deux 
nouvelles  pièces  dans  le  volumineux  dossier  de  ce  procès 
scientifique ,  et  nous  attendons  le  jugement  de  l'avenir 
avec  la  seule  passion  de  la  vérité. 

Séance  du  27  Janvier.  —  M»  h,  Geoffroy-Sûtnt-Hiiaire 
lit  la  Note  suivante  :  Existence  à  Madagascar  d'un  oueau 
gigantesque. 

«  Nous  avons  reçu  avant-hier,  de  M.  Malavois  colon  de 
l'île  de  la  Réunion,  et  fils  d'un  ancien  correspondant  de 
l'histitut,  des  objets  d'un  trop  grand  intérêt  pour  que  nous 
ne  nous  fassions  pas  un  devoir  de  les  mettre  immédiate- 
ment sous  les  yeux  de  l'Académie.  Ces  objets  constatent 
l'existence,  à  Madagascar,  d'un  oiseau  gigantesque,  nou- 
veau génériquement  et  spécifiquement  pour  la  science, 
mais  sur  lequel,  comme  on  le  verra,  il  paraît  exister  de 
très-anciennes  indications. 

«En  1850,  M.  Abadie,  capitaine  de  la  marine  mar- 
chande, a  aperçu  entre  les  mains  d'un  malgache,  un  œuf 
«.gigantesque  que  l'on  avait  perforé,  et  qui  était  employé  à 
divers  usages  domestiques.  Les  indications  données  par 
ce  malgache  ont  conduit  à  la  découverte  de  deux  autres 


SOCIÉTËS  SAVANTES.  S-i 

œufs  non  moins  gigantesques,  et  de  quelques  ossements. 
«  Ces  œufs  sont  de  formes  différentes  :  l'un  a  les  deux 
bouls  fort  inégaux  ;  l'autre  se  rapproche  beaucoup  de  la 
forme  d'un  ellipsoïde  de  révolution.  Le  premier  a  0,86  de 
tour  dans  un  sens,  et  0,7i  dans  l'autre.  Voici  les  dimen- 
sions du  second  : 

i  Grand  diamètre  0,52. 

«  Petit  diamètre  0,22» 

«  Grande  circonférence      0,85. 
«  Petite  circonférence  0,74. 

«Volume  0  m.  c,  008887. 

<(  L'épaisseur  de  la  coquille  est  d'environ  5  millim. 
«  Voici,  comparativement,  les  principales  mesures  pri- 
ses ou  calculées  de  la  même  manière  chez  l'Autruche,  le 
Casoar  et  la  Poule  : 

Autruche.        Casoar.  Poule. 

«  Grand  diamètre  0,-16  0,^25  0,057 

«  Petit  diamètre  0,^35        0,09  0,045 

«  Grande  circonférence        0,64  0,365  0,16 

»  Petite  circonférence  0,425        0,29  0,^4 

«Volume  0,00^527   0,000532      0,00060 

«  D'après  les  mesures  prises,  on  voit  que  la  capacité  de 
l'œuf  de  l'oiseau  de  Madagascar  est  d'environ  8  litres  5/4, 
et  que  son  volume  égale  celui  de  148  œufs  de  Poule,  de  ^  6 
œufs  1/2  de  Casoar,  5^/5  d'Autruche.  Encore  faut-il  re- 
marquer que  Tœuf  d'Autruche  qui  a  servi  de  sujet  de 
comparaison  est  d'un  volume  un  peu  supérieur  à  la 
moyenne. 

«  On  s'était  demandé  si  ces  œufs  sont  des.  œufs  d'oi- 
seaux ou  des  œufs  de  reptiles.  Leur  examen  a  fourni 
la  solution  de  cette  question  ;  mais  elle  est  donnée  bien 
plus  directement  et  bien  plus  complètement  par  l'exa- 
men des  pièces  osseuses  venues  avec  les  œufs.  Je  me 
borne,  pour  aujourd'hui,  à  mettre  sous  les  yeux  de  l'A- 
cadémie la  plus  caractéristique  de  celles  dont  j'ai  corr- 
mencé  l'étude  ;  c'est  l'extrémité  inférieure  du  grand  os 


52        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  1851.) 
métatarsien  du  côté  gauche.  Il  suffit  de  jeter  les  yeux 
sur  cette  pièce,  pour  reconnaître  qu'elle  appartient  à  un 
oiseau.  Son  examen  démontre,  de  plus,  que  l'oiseau  dont 
nous  venons  de  présenter  les  œufs  n'est  pas  un  Dronte. 
La  fossette  correspondant  à  l'existence  du  pouce  n'est  pas 
ici  indiquée  ;  donc  le  pouce  manquait  ou  n'existait  tout  au 
plus,  et  encore  est-ce  peu  vraisemblable,  que  dans  des 
conditions  très-rudimentaires.  De  même  l'oiseau  de  Mada- 
gascar n'appartient  ni  au  genre  Dinornis  de  M.  Owen,  ni 
aux  autres  genres  voisins  découverts  depuis  quelques  an- 
nées à  la  Nouvelle-Zélande  ;  la  forme  très-élargie  et  dépri- 
mée de  la  portion  inférieure  du  grand  os  tarsien  est,  à 
cet  égard,  très-caractéristique.  Quant  à  VOmUnchniies , 
d'une  part,  et  à  YAutruche^  au  Nandou,  au  Dromée,  au 
Casoar,  personne  assurément  ne  sera  tenté  de  les  assimi- 
ler à  l'oiseau  gigantesque  de  Madagascar,  qui,  dès-lors, 
doit  devenir  le  type  d'un  genre  nouveau.  Nous  donnons  à 
ce  genre  le  nom  d'EPYORNis  [JEpiornis),  et  à  l'espèce  l'é- 
pithète  de  maxhmu,  » 

Le  savant  académicien  promet  un  travail  complet  sur 
cette  remarquable  acquisition  de  la  zoologie.  En  atten- 
dant, il  annonce  qu'il  a  trouvé  dans  divers  auteurs  des  do- 
cuments qui  montrent  que  l'existence  de  cet  oiseau  gi- 
gantesque avait  déjà  été  signalée  :  M.  Strickland  avait 
déjà  parlé  d'un  grand  oiseau,  d'après  le  capitaine  Du- 
marele  ;  mais  on  n'y  avait  pas  cru.  On  en  trouve  une  indi- 
cation ,  mais  très-vague,  dans  Flaccourt  (^658),  et  M.  Lé- 
pervenche  a  écrit  de  Bourbon,  il  y  a  trois  mois,  au  Muséum, 
pour  annoncer  la  découverte  de  ces  œufs  ;  mais  il  ignorait 
si  c'étaient  des  œufs  de  poissons  ou  de  reptiles. 


lïl.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Société  Impériale  des  naturalistes  de  .\ioscou. 
1848,  quarante-deuxième  de  sa  fondation. 

On  sait  que  cette  Sociélé,  composée  des  amis  des  scien- 


ANALYSES   d'OUVRAGES   NOUVEAUX.  55 

ces  naturelles,  en  Russie,  et  d'un  grand  nombre  de  cor- 
respondants de  toutes  les  nations,  compte,  parmi  ses  mem- 
bres, des  hommes  illustres  qui  ont  rendu  et  rendent  en- 
core tous  les  jours  de  grands  services  à  la  science.  C'est 
son  vice-président  actuel,  M.  Fischer  de  Waldheim,  qui  l'a 
fondée,  et  qui  n'a  cessé  de  faire  les  plus  grands  efforts 
pour  la  faire  arriver  à  la  haute  réputation  que  les  travaux 
de  ses  membres  lui  ont  méritée  dans  le  monde  savant  ; 
aussi  la  Société  lui  a-t-ellc  donné  le  plus  haut  témoignage 
de  reconnaissance  qu'il  soit  possible  d'offrir,  en  fêtant  le 
jubilé  du  cinquantième  anniversaire  du  doctorat  de  son 
illustre  fondateur,  dans  une  séance  solennelle  tenue  à 
Moscou  le  22  février  4847.  Le  souvenir  de  cette  fête,  à  la- 
quelle ont  concouru  l'empereur  de  Russie,  en  faisant  re- 
mettre, à  cette  occasion,  à  M.  Fischer  de  Waldheim,  les 
insignes  de  l'ordre  de  Sainte-Anne,  V^  classe,  et  toutes  les 
Sociétés  savantes  de  la  Russie  et  de  l'étranger,  est  éter- 
nisé, par  la  publication  d'un  magnifique  ouvrage  in-4% 
orné  de  belles  planches,  imprimé  exprès  pour  cette  cir- 
constance, par  la  Société,  et  ayant  pour  titre  :  JubUaeum 
semisaecvlnrem  docloris  medicinœ  et  philosopliiae  Gotthelf 
Fischer  de  Waldheim,  célébrant  sodales  Societaiis  Cae- 
sareae  nalurœ  scrutaiorum  mosqueiisis. 

Dans  ce  volume,  on  trouve  les  Mémoires  suivants  : 

4°.  Un  Discours  du  premier  secrétaire  de  la  Société  des 
naturalistes  de  Moscou,  M.  le  professeur  RouiUier,  dans 
lequel  il  fait  connaître  la  vie  et  les  services  de  M.  Fischer 
de  Waldeim,  et  qui  est  suivi  d'une  liste  chronologique  et 
complète  de  ses  ouvrages. 

2°.  Sur  l'état  de  l'Entomologie  en  Russie,  par  le  comte 
C.  Mannerheim, 

5°.  Extrait  du  journal  d'un  Voyage  fait  en  Djoungarie 
ou  Songarie,  par  Grégoire  Karélhi,  en  4841. 

4°.  Additamenta  quaedam  levia  ad  Fischeri  de  Wald- 
heim celeberrimi  Orthoptera  Rossica,  D'.  Ed.  Eversmann; 
avec  une  planche  coloriée. 


54        REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1854.) 

5**.  Veber  die  Entdeckung  reichhaltiger  lager  von  fossi- 
lien  Knochen  in  sud  Russeland,  von  Alex.  Nordmaxin. 

6<*.  Etudes  paléontologiques  sur  les  environs  de  Mos- 
cou, par  Ch,  RomUier;  avec  5  planches. 

Comme  rénumération  des  travaux  qui  ont  paru  dans 
le  Bulletin  de  la  Société  Impériale  des  naluralistes  de  Mos  - 
cou  y  depuis  le  commencement  de  la  publication,  serait 
une  cliose  impossible,  et  même  inutile,  puisque  ces  tra- 
vaux sont  connus  de  tous  les  naturalistes,  nous  allons 
nous  borner  à  mentionner  les  Mémoires  Zoologiques  du 
tome  XXI,  correspondant  à  l'année  4848,  et  pous  donne- 
rons un  peu  plus  d'étendue  à  l'indication  de  ceux  qui  ap- 
partiennent aux  trois  premiers  trimestres  de  4  849,  les  seuls 
qui  nous  soient  parvenus  jusqu'ici. 

4  848.  —  N°  4 .  —  Mémoire  sur  la  famille  des  Carabiques, 
par  le  baron  de  Chaudoir,  p.  4  à  454. 

Ubersickt^  etc.  —  Aperçu  des  Mollusques  terrestres  et 
flqviatiles  de  la  Livonie,  par  Schrenkj  p.  455  à  4 $5. 

Einige^  etc.  —  Quelques  additions  à  la  Mammalogie  et 
k  VOrnithologie  de  l'empire  de  Russie,  p?ir  Ed.  Eversmanrî, 
p.  480  à  227  ;  avec  une  planche  représentant  le  JPipiis.  saU 
tator  et  le  Mus.  Wagneri  Eversmann. 

De  mtuUlis  nonnuUîs  Rossicisj  auctore  Iv.  Bçter,  p.  2^3  à 
252  ;  avec  4  pi.  noire. 

Chilonopsis,  novum  genus  testarum  e  familia  helicum 
içone  et  descriptione  illustratum  auctore  Fischer  de  Walil- 
/jdm,  p,  ?55  à  ?56,  pMlI,  f.  4,2. 

Notice  sur  quelques  fossiles  de  la  Russie,  par  G.  FisçhfiV 
de  Waldheim,  p.  ,^57  à  249,  pi.  ?i,  4,  9. 

4848.  —  No  2.  —  Verzeichniss,  etc.  —  Catalogue  des 
Coléoptères  observés  dans  le  district  de  Kolyvaa,  en  Sil)é- 
rie,  etc.,  par  le  docteur  Fred.  Gebler,  p.  547  a  425.  t-  U 
y  a  beaucoup  d'espèces  nouvelles;  c'est  une  suite  d'un  ar- 
ticle paru  dans  le  Bulletin  de  4847,  n"  2,  p.  264. 

Grundriss,  etc.  —  Eléments  d'une  histoire  des  MoUus- 


ANALYSES   d'oUVRAGES   NOUVEAUX.  55 

ques  vivants  de  la  Russie,  par  Th.-Y.  Middendorf,  p.  424 
à  475. 

Note  sur  les  spermaphores  de  la  Seiche,  par  G.  Grosy 
p.  474  à  482. 

Antivort,  etc.  —  Réponse  au  docteur  Gebler  sur  quel- 
ques-unes de  ses  observations  dans  les  numéros  2  et  4, 
^847,  du  Bulletin,  par  M.  Victor  Motschoulsky,  p.  482  à 
495.  —  Suite  d'un  article  du  même  Rullelin,  4847,  p.  218. 

Notice  sur  les  restes  des  Crustacés  fossiles  du  Jura  de 
Moscou,  par  M.  A.  Vosinsky,  p.  494  à  504.  Une  planche 
représentant  quelques  portions  do  pattes  et  de  pinces  de 
Crustacés. 

Synopsis  alfer^  etc.  —  Synopsis  de  toutes  les  espèces  du 
genre  Corisa,  trouvées  jusqu'ici  en  Europe  ;  par  Franz-Xa- 
ver  Fieber,  p.  505  à  559  ;  avec  \  pi.  au  trait.  '^ 

Note  sur  la  Glycîa  virgata  M.  et  le  genre  Blechriis  M., 
par  Victor  Moischoulsky^  p.  540  à  545. —  Ce  sont  des  rec- 
tifications sur  deux  Carabiques. 

Kritische,  etc.  —  Révision  critique  de  l'ouvrage  d'Erich- 
son,  «Histoire  naturelle  des  Insectes  d'Allemagne;  »  de 
quelques  autres  écrits  entomologiques  formant  des  mono- 
graphies, et  de  quelques  espèces  qui  se  rencontrent  en 
Russie.  Par  M.  Victor  Motschoulsky,  p.  544  à  569;  avec 
2  tableaux  pour  les  caractères  des  genres  du  groupe  des 
TrîchopiUina,  et  le  catalogue  de  toutes  les  espèces. 

Notice  sur  quelques  ossements  fossiles  du  gouvernement 
d'Orel,  par  M.  Bonssjak,  p.  592  à  597. 

4848.  -^  N<»  5.  —  Verzeichnis^y  etc.  —  Catalogue  des 
Coléoptères  du  district  de  Kolyvap,  etc.,  par  Gebler^  p.  3  à 
85.  —  Suite  et  fin,  avec  un  supplément  (Voir  le  numéro 
2,  p.  5n.) 

Notice  sur  quelques  Céphalopodes  du  calcaire  de  mon- 
tagne de  Kalouga  et  de  Moscou,  par  M.  G.  Fii^chrr  de  Wald- 
lieim;  avec  1  planche,  p.  125  à  156. 

Ubei\  etc.  —  Sur  quelques  Sauriens  du  Zcchstein  de  la 


56        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (Janvier  1851.) 
Russie,  par  le  docteur  E.  Eichwald,  p.  436  à  204  ;  avec 
4  planches. 

Beschreibung ,  etc.  —  Description  de  quelques  nouveaux 
Lépidoptères  de  la  Russie,  par  le  docteur  Eduard  Evers- 
inann,  p.  205  à  254 .  —  Il  y  a  20  espèces  nouvelles  décrites 
avec  détail. 

Die  brustelle,  etc.  —  Note  sur  le  nid  du  Pelopœus  destil- 
latorius^  IHig-,  Dahlb.  [Spliex  spirifer  Panz,  Faun.  germ., 
76,  45),  par  Ed.  Eversmann,  p.  248  à  251. 

Lettre  adressée  à  S.  E.  M.  le  vice-président  de  la  Société, 
par  M.  Michel  Wolkoff,  p.  285  à  291.  —  Cette  lettre  est 
relative  à  des  fossiles  du  gouvernement  de  Smolensk. 

i848.  —  IS*'  4.  —  Anatomische,  etc.  —  Examen  anato- 
mique  des  Galeodes  araneoides  et  intrepida,  par  le  docteur 
Modest  Kittary,  p.  507  à  571  ;  avec  5  planches. 

Description  d'une  espèce  nouvelle  de  Cicindèle  trouvée 
en  Russie,  et  de  quelques  Carabes  inédits  de  Russie  et 
du  nord  de  l'Anatolie,  par  le  baron  M.  de  Chaudoir,  p. 
442  à  454.  —  Il  y  a  la  description  d'un  Carabus  Dehaa- 
nii,  voisin  du  Prodïguus,  et  que  l'auteur  présume  venir 
du  Japon. 

Notice  sur  quelques  fossiles  du  gouvernement  d'Orel, 
par  M.  G.  Fischer  de  Waldheim,  p.  455  à  469.  Une  planche 
(Coquilles). 

Uber  den  Torfbtber,  etc.  —  Sur  un  Castor  de  la  tourbe, 
par  G.  Cari  Eigenbrodt,  p.  540  à  547. 


CONSPECTUS  generiim  aviuniy  auctore  Carolo-Luciano 
Bonaparte  (Lugduni  Batavorum,  1850). 

Nous  nous  ferions  de  graves  reproches  de  n'avoir  en- 
core rien  dit  dans  celte  revue  du  Gênera,  ou  plutôt  du 
Species  ornithologique  du  prince  de  Canino,  si  nous  n'a- 
vions attendu,  pour  cela,  que,  de  retour  d'un  voyage  en 
Hollande,  où  nous  en  avons  reçu  un  exemplaire  de  la 
nM>:n  même  de  l'auteur,  et  débarrassé  d'un  nombre  in- 


ANALYSES    D'OUVRAGES   NOUVEAUX.  57 

fini  de  petits  travaux,  nous  ayons  pu  lire  attentivement 
ce  recueil ,  déjà  si  riche  en  espèces ,  et  en  faire  l'applica- 
tion à  celles  de  notre  propre  collection. 

Cet  ouvrage,  qui,  d'après  ce  qu'en  a  dit  l'auteur  dans 
un  article  inséré  dans  la  Revue  (  ^850,  p.  474  ),  n'est  en- 
core que  le  prodrome  d'un  autre  bien  plus  important  qu'il 
publiera  plus  tard  sous  le  titre  d'Ornithologie  générale  et 
particulière,  peut  déjà  néanmoins  rendre  les  plus  grands 
services  aux  ornithologistes,  pour  la  connaissance  des  es- 
pèces nouvelles  ou  douteuses,  de  leur  classification  et  de 
leur  synonymie  ;  car  l'auteur,  tout  en  n'indiquant,  en  gé- 
néral, à  chaque  genre  que  les  noms  des  espèces  et  leur 
synonymie  la  plus  complète,  y  joint  souvent,  cependant , 
une  courte  description  latine,  mais  suffisante,  dès  qu'il  la 
croit  nécessaire  pour  les  espèces  nouvelles  ou  peu  connues, 
ou  pour  celles  confondues  jusqu'alors,  mais  reconnues 
aujourd'hui  comme  distinctes.  Dans  bien  des  cas  même, 
tout  un  genre  (comme  celui  de  Tiirdus),  toute  une  famille 
(comme  celles  des  Picic/fe,  Meropidœ,  Plocidœ,  etc.,  etc.), 
y  étant  réunis,  forment  ainsi  des  monographies  complètes. 
Nous  acquérons  chaque  jour  la  preuve  de  son  utilité  à 
mesure  que  nous  le  parcourons  et  que  nous  trouvons  à  y 
faire  d'heureuses  applications  aux  espèces  de  notre  collec- 
tion. Disons-le  donc  hautement,  mais  justement  et  sans 
flatterie,  la  science  doit  un  nouveau  tribut  de  reconnais- 
sance à  l'auteur  de  ce  dernier  ouvrage ,  déjà  si  utile,  et 
qui  le  deviendra  bien  plus  encore  à  mesure  qu'il  se  com- 
plétera. Elle  le  lui  doit  d'autant  plus  qu'il  est  le  fruit  de 
vingt-cinq  années  d'observations  et  de  comparaisons  mi- 
nutieuses dans  tous  les  musées  d'Europe  et  d'Amérique, 
et  dans  tous  les  ouvrages  d'ornithologie  parus  jusqu'à  ce 
jour  ;  travail  indispensable,  toutefois,  du  moment  où  son 
auteur  voulait  présenter  un  tableau  aussi  complet  que 
possible  de  toutes  les  richesses  ornithologiques  renfermées 
dans  les  divers  musées  du  globe,  et  débrouiller  le  plus 
consciencieusement  ce  que  la  science  offrait  encore  d'obs* 


58        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  1851.) 

cur,  vu  la  diversité  et  l'éloignement  des  lieux  où  elle  était 

traitée  par  différents  auteurs  en  même  temps. 

Nous  allons  citer  un  fait  qui  nous  est  personnel,  et  où 
nous  croyons  que  déjà  la  science  peut  retirer  quelque 
avantage  de  la  comparaison  des  espèces  du  Conspectus 
avium  avec  celles  de  notre  collection. 

Dans  la  famille  des  Merles,  après  le  Turdus  olivacens, 
ou  Griverou  du  Cap  de  Levaillant,  nous  voyons  Turdus 
o/iyadm^s  Bonap.,  Mus.  Lugd.  exAfr.  m.,  avec  cette  courte 
phrase  :  «  SïmÙïs  prœcedenti  sed  vatde  minor.  » 

Nous  rappelant  que  nous  avons  fait  la  même  observa- 
tion sur  une  espèce  d'Abyssin ie,  nous  trouvons  en  note,  à 
ses  pieds  :  «  Turdus  olivaceides  Nob. ,  espèce  d'Abyssinie 
qui  ne  diffère  de  Yoiîvaceus  du  Cap  que  par  sa  taille,  et 
surtout  son  bec  et  ses  pattes,  plus  faibles  ;  et  quant  à  sa 
colorçition,  en  ce  que  le  devant  de  son  cou  n'est  pas  blanc 
avec  flammettes  noirâtres,  mais  grisâtre  avec  flammettes 
peq  prononcées,  e\  que  le  bec  est  tout  jaune,  sans  tache 
brunç  à  la  tranche  supérieure.  »  Ne  possédant  qu'un  indi- 
vidu, nous  ne  répondons  pas  que  tous  présentassent  cette 
diversité  de  coloration  ;  cependant,  le  nôtre  est  très-adulte, 
ce  qui  peqt  le  faire  supposer  avec  quelque  fondement,  il 
résulte  donc  de  la  comparaison  du  Turdus  ol'wacmus  Bo- 
nap.,  avec  notre  olivaceides,  qui  doit  perdre  ce  dernier 
nom,  n'ayant  pas  été  publié  par  nous,  que  cette  espèce 
se  trouve  en  Abyssinie,  et  qu'outre  sa  moindre  taille  elle 
diffère  encore  de  ïolivaceus  par  la  coloration  de  sa  gorge 
et  celle  de  son  bec. 

Nous  avons  vu  encore  avec  le  même  intérêt  que  le  Merle 
à  calotte  noire  de  Levaillant,  du  Cap,  Turdus  nigricapUlus 
de  Vieillot,  qui  n'a  jamais  offert  les  moindres  rapports 
avec  les  Turdidées,  formait  aujourd'hui  le  type  d'un  genn- 
dans  la  famille  Ampelidœ  et  la  sous-famille  Leiotrichinœ , 
sous  le  nom  de  LioptUus  Cabanis.  Possédant  cet  oiseau 
depuis  près  de  vingt  ans,  nous  nous  étions  contenté  de  lo 
placer  près  des  Lvh-irlx  <  cpuis  quelques  années,  pensant 


MÉLANGES   EB   NOUVELLES.  59 

bien  que,  tout  en  offrant  plus  de  rapports  avec  ce  genre 
qu'avec  tout  autre,  il  ne  pouvait  cependant  y  être  natu- 
rellement incorporé,  puisqu'il  se  compose  d'espèces  in- 
diennes, tandis  qu'il  est  de  l'Afrique  méridionale,  et  que 
son  plumage  sombre  diffère  totalement  de  celui  des  Leio^ 
trtx. 

Nous  n'irons  pas  plus  loin  dans  nos  citations,  que  nous 
pourrions  étendre  beaucoup  plus  ;  mais  ce  n'est  pas  ici  le 
lieu.  Nous  avons  seulement  voulu  fournir  quelque  preuve 
de  ce  que  nous  avancions  au  sujet  du  Conspectua, 

Dans  cet  ouvrage,  la  première  famille,  celle  des  Perro- 
quets (PsîUacidœ)  n'est  pas  traitée  avec  le  môine  déve- 
loppement que  toutes  les  autres;  c'est-à-dire  qu'après 
chaque  genre  une  seule  espèce,  quelquefois  deux  et  rarot 
ment  trois,  sont  citées,  tandis  que  dans  les  autres  familles 
l'auteur  indique  toutes  les  espèces  appartenant  à  chaque 
genre,  accompagnant  le  plus  souvent,  comme  nous  l'avons 
dit,  le  nom  spécifique  et  ses  synonymies  d'une  phrase  des- 
criptive en  latin.  Mais  l'auteur  nous  annonce  dans  la  Re- 
vue (^850,  p.  476)  qu'il  a  dans  ce  moment  sous  presse  un 
tableau  général  de  cet  ordre,  et  qui  paraîtra  sous  le  titre 
de  Conspectus  psittacorum  ;  ce  sera  donc  un  ample  dédom- 
magement à  ce  que  cette  partie  laissait  à  désirer  dans  le 
Conspectus. 

En  attendant,  on  trouvera  déjà  dans  la  Revue  (^850, 
p,  ^24)  un  résumé  des  idées  de  l'auteur  sur  la  classiflca- 
ttoD  de  cette  famille. 

De  Lafresnaye. 


IV.  MELANGES  ET  NOUVELLES. 

Nous  publierons,  dans  un  prochain  numéro,  un  travail 
de  M,  Abide  d'Orbigny,  relatif  à  un  nouveau  genre  de 
Mollusques  d'eau  douce,  qui  vient  se  placer  dans  la  fa- 
ucille des  Unîonidées,  entre  Içs  Anodontes  et  les  Ethérie^. 
Ce  singulier  Mollusque  bivnlvc  commence  par  ressembler 


60  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1851.) 
à  une  Anodonie,  ayant  deux  valves  libres,  égales,  régu- 
lières, pourvues  de  deux  muscles  d'attache,  et  il  devient 
enfin  une  coquille  à  deux  valves  inégales,  fixes,  irrégu- 
lières comme  chez  les  Huîtres,  et  n'ayant  plus,  ainsi  que 
ce  dernier  genre,  qu'une  seule  attache  musculaire.  C'est 
d'abord  un  Mollusque  dimyaire ,  et  ensuite  un  rnono^ 
rnyaire. 

Ce  remarquable  Mollusque,  dont  nous  donnerons  une 
figure  détaillée,  a  été  découvert  à  la  Nouvelle-Grenade  par 
M.  le  colonel  Acosta  ;  en  voici  la  diagnose  : 

Acostœa  guaduasana.  d'Orb.  —  Testa  irreguluri,  ellipticâ, 
camplanatâ,  gibbosulâ,  inaequivalvi,  valva  inferiore  crassa,  vires- 
cens,  nate  productiore  remotissima ,  intùs  nnargarilacea  ;  valva 
siiperiore  subcomplanalâ,  latere  buccali  truncalâ. 


La  Cétoine  dorée  (Cetonia  aurata,  Linn.),  employée  en 
Russie  comme  un  remède  efficace  contre  la  rage. 

En  Russie  méridionale,  dans  le  gouvernement  de  Sara- 
tow,  où  d'immenses  steppes  bordent  les  deux  rives  du 
Volga,  le  fléau  de  la  rage  est  produit  fréquemment  par 
suite  de  la  chaleur  considérable  et  du  manque  d'ombrage. 
Les  habitants,  désolés  par  cette  maladie,  que  leurs  chiens 
leur  communiquent  souvent,  ont  cherché  depuis  longtemps 
quelques  moyens  curatifs.  Ils  ont  essayé  de  différents  vé- 
gétaux, des  préparations  vésicantes  obtenues  des  Cantha- 
rides,  des  Méloé,  etc.,  sans  arriver  à  des  résultats  satisfai- 
sants. 

Un  habitant  de  ce  gouvernement  a  publié,  il  y  a  quel- 
ques années,  dans  une  gazette  russe,  qu'il  emploie  depuis 
trente  années,  pour  guérir  cette  cruelle  maladie,  un  moyen 
très-simple  et  très-efiicace.  11  assure  même  que,  pendant 
cet  espace  de  temps,  aucun  des  sujets  traités  par  lui  n'est 
mort,  et  que  le  remède  qu'il  recommande  peut  être  em- 
ployé avec  succès  à  tous  les  degrés  de  la  maladie.  Voici  le 


MÉLANGES   ET  NOUVELLES.  64 

procédé  que  ce  propriétaire  a  publié  dans  le  journal  de  sa 
province  : 

Au  printemps,  il  fait  chercher  au  fond  des  grandes  four- 
milières {formica  rufa^  L.)  certaines  larves  blanches;  il  les 
conserve  chez  lui  dans  un  pot,  avec  la  terre  dans  laquelle 
on  les  a  prises,  jusqu'à  leur  transformation  en  insectes 
parfaits,  ce  qui  a  lieu  au  mois  de  mai.  Cet  insecte,  qui 
n'est  autre  que  la  Cetonia  aurata,  L.,  est  tué  immédiate- 
ment par  la  chaleur,  puis  desséché,  et  les  individus  sont 
mis  dans  des  bocaux  que  l'on  ferme  hermétiquement.  Il 
enferme  de  suite  ces  insectes  dans  des  flacons,  pour  con- 
server l'odeur  forte  qui  leur  est  propre,  surtout  au  prin- 
temps, car  c'est  à  ce  principe  odorant  qu'il  attribue  les 
effets  du  remède. 

Quand  un  cas  de  rage  se  présente,  il  réduit  en  poudre 
un  certain  nombre  de  ces  insectes,  étend  cette  poudre  sur 
du  pain  couvert  d'une  couche  de  beurre,  sans  sel,  et  le 
fait  manger  de  suite  au  malade.  Toutes  les  parties  de  l'in- 
secte, sans  exception  ,  doivent  composer  cette  poudre, 
qui,  par  cela  même,  ne  peut  pas  être  très-fine,  puisqu'elle 
se  compose  de  fragments  d'ailes,  d'élytres,  pattes,  et  au- 
tres parties  cornées  de  la  Cétoine. 

Pendant  le  traitement,  il  faut  que  le  malade  boive  le 
moins  possible,  et,  s'il  en  éprouve  impérieusement  le  be- 
soin, il  doit  boire  un  peu  d'eau  pure.  11  peut  manger. 

Ordinairement,  le  seul  effet  de  ce  remède  est  de  donner 
un  sommeil  plus  ou  moins  long.  Il  faut  abandonner  le 
malade  à  ce  sommeil,  qu'on  a  vu  se  prolonger  jusqu'à 
trente-six  heures  ;  après  quoi,  le  plus  souvent,  il  est  com- 
plètement rétabli. 

Quant  au  traitement  des  morsures,  il  recommande  les 
moyens  ordinaires. 

La  dose  que  doit  avaler  le  malade  dépond  du  dévelop- 
pement de  la  maladie  et  de  l'âge  de  l'individu.  Il  donne  à 
un  sujet  adulte,  immédiatement  après  la  morsure,  de 
deux  à  trois  Cétoines,  en  deux  ou  trois  doses,  dans  la 


62  REV,  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Janvier  1851.) 
mêmiB  jOXif  née  ;  à  un  enfant,  de  Une  à  deux;  à  un  individu 
chez  lequel  la  maladie  s'est  déjà  fortement  développée,  de 
quatre  à  cinq.  11  en  est  de  même  pour  les  animaux.  Si  ce 
remède  était  donné  à  un  individu  sain^  il  n'en  résulterait 
pouf  lui  aucun  danger. 

Dans  le  cas  où  quelques  symptômes  de  la  maladie  se 
présenteraient,  même  plusieurs  jours  après,  on  pourrait 
recommencer.  En  général,  la  première  dose  suffit. 

M.  Motschoulsky,  l'un  des  entomologistes  les  plus  dis- 
tingués de  la  Russie,  après  avoir  lu  ces  annonces  dans  les 
gazettes  russes,  a  voulu  faire  quelques  expériences.  Habi- 
tant une  partie  de  la  Russie  où  les  chaleurs  sont  très-for- 
tes, et  où,  par  conséquent»  il  se  manifeste  très-souvent 
des  cas  de  rage,  il  a  pu  faire  les  expériences  suivantes  ; 

En  ^846,  un  chien  enragé  avait  mordu  trois  des  chiens 
de  M.  Motschoulsky,  et  déchiré  un  grand  nombre  de  vo- 
lailles qui  se  trouvaient  dans  la  cour  :  deux  de  ces  chiens 
furent  immédiatement  tués;  mais  le  troisième,  qui  avait 
aussi  une  blessure  saignante,  fut  conservé  pour  l'expé- 
fiencc.  On  lui  fit  prendre  ie  remède  ci-dessus,  composé 
de  deux  Cétoines,  en  deux  prises,  et  ce  chien  ne  mourut 
pas,  et  ne  fut  pas  enragé.  Cependant)  M.  Motschoulsky  a 
remorqué  que  chaque  année,  à  l'approche  de  l'époque  où 
il  avait  été  mordu,  il  montrait  une  tristesse  qui  semblait 
provoquée  par  des  crampes  dans  l'estomac,  et  durait 
quatre  à  cinq  jours. 

L'année  suivante ,  deux  enfants  furent  mordus  par  un 
chien  enragé,  dans  le  voisinage  de  l'habitation  de  M.  Mots- 
choulsky. 11  leur  donna  à  chacun  une  Cétoine  et  demie,  ce 
qui  les  (it  dormir,  et  ils  n'ont  jamais  montré  aucun  symp- 
tôme de  r&gè. 

Pour  ce  traitemei-t,  M.  Motschoulsky  a  employé  des  Cé- 
toines qu'il  avait  prises  sur  des  fleurs,  et  conservées  en 
plein  air.  Cependant,  la  poudre  avait  une  odeur  particu- 
lière que  nous  lui  avons  trouvée,  en  écrasant  des  individus 
de  notre  collection. 


MÉLANGES    ET  KOUVELLES.  65 

Tels  sont  les  [enseignements  qui  nous  ont  clè  donnés 
par  M.  Motschoulsky,  sur  cette  question  st  importante. 
Nous  avons  cru  devoir  les  publier,  afin  de  provoquer  des 
études  et  des  expériences.  Si  les  faits  consignés  dans  les 
journaux  russes  étaient  exacts,  si  la  Cétoine  dorée,  cet 
insecte  si  conrimun,  surtout  sur  les  roses,  était  vraimetit 
un  spécifique  contre  cette  affreuse  maladie  de  la  rage,  que 
nous  sommes  encore  impuissants  à  guérir,  l'entomologie 
aurait  de  nouveaux  droits  à  notre  reconnaissance,  car  elle 
aurait  encore  rendu  un  grand  service  à  Thumanité. 
(G.  M.) 

M.  EiiRKiNBERG  vient  de  publier  une  Centurie  de  docu- 
ments hisloriques  sur  les  météores  dits  pluies  de  sang,  el  au- 
tres prodiges.  Dans  cette  centurie,  M.  Ehrenberg  a  rangé, 
par  ordre  de  date,  à  partir  de  Tan  530  avant  Jésus-Christ 
jusqu'en  1849^  d'abord  toutes  les  mentions  faites  par  les 
historiens  de  matières  alimentaires  où  l'on  a  cru  i  emair- 
qUer  des  traces  de  sang ,  et,  en  second  lieu,  les  pluies  de 
sang  et  autres  phénomènes  analogues,  en  accompagnant 
chaque  mention  de  quelques  remarques  critiques.  Il  ter- 
mine par  un  tableau  fort  curieux  de  ces  pluies  de  sang  et 
de  poussière  dues  aux  vents  alises,  phénomènes  qu'il  di 
vise  en  pluie  de  sang ,  neiges  rousses ,  pluies  de  chair 
rouge,  céréales  sanglantes,  grêle  rouge,  poudres  noires  ou 
colorées,  poussières  sèches,  pluies  de  feu,  phénomènes  lu- 
mineux, pierres  météoriques,  etc.,  etc. 


M.  De  Marseul  s'occupe ,  pour  le  Species  des  Coléop- 
tères, d'un  travail  monographique  sur  le  groupe  des  Histé- 
roïdes.  On  lui  a  communiqué  toutes  les  collections  de 
Paris  ;  mais  il  voudrait  en  consulter  d'autres,  afin  de  ren- 
dre son  travail  aussi  complet  que  possible.  M.  de  Marseul 
désirerait  surtout  recevoir  en  communication  les  indivi- 
dus types  des  descriptions  qui  ont  été  publiées.  11  resti- 


64        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Janvier  1851.) 
tuera  scrupuleusement  tous  ces  insectes,  après  les  avoir 
déterminés  et  classés  avec  grand  soin. 

Ecrire  à  M.  de  Marseul,  ruo  du  Pot-de-Fer-Saint-Sul- 
pice,  n**  ^2,  pour  s'entendre  sur  la  manière  de  lui  faire 
parvenir  ces  communications. 


V.  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Species  des  Coléoptères  trimères  sécuripalpes,  par  M.  E,  Mul- 
sant.  —  Lyon,  i850;  grand  in-8,  formant  le  t.  2  des  Annales  de 
la  Société  d'Agriculture  de  Lyon. 

Revue  des  Odonates  ou  Libellules  d'Europe,  par  M.  Edm.  de 
Sélys  Longchamps,  avec  la  collaboration  de  M.  le  docteur  H. -À. 
Hagen  (de  Kœnigsberg).  —  Paris,  Bruxelles  et  Leipzig,  1850. 
1  vol.  in  8. 

ArsberaUelse,  etc.  —  Rapport  annuel  sur  les  progrès  de  l'his- 
toire naturelle  des  Insectes,  des  Myriapo  les  et  des  Arachnides 
pendant  les  années  1845  et  1846,  par  M.  C.~H.  Boheman.  — 
Stockholm,  1847  (t.  2  du  Rapport  annuel  sur  les  progrès  de  la 
Zoologie).  In- 8. 


TABIiE  DEi»  MATIÈRElS  DU  JV"  1. 

DuvERNOY. —  Cours  rrhisloire  naturelle  des  corps  organisés.  3 

Is.  Geoffroy-Saint-Hilaire.  —  Cours  de  zoologie.  12 

—  Manimifères  (Primates).  20 
O.  Des  Murs  et  H.  Lucas.  —  Nouveau  genre  d'Alouette,  etc.  24 
BouCHARDAT.  —  Digestjon  des  vers  à  soie.  Si 

—  Maladies  des  vers  à  soie.  Ai 
Académie  des  Sciences  de  Paris.  46 
Société  impériale  de?  naturalistes  de  Moscou.  52 
Ch.-L.  Bonaparte.  —  Conspectus  generum  avium.  56 
D'Orbigny.  —  Nouveau  genre  de  Mollusque  d'eau  douce.  59 
GuÉRiN-MÉNEViLLE.  —  Cétoine  dor<^e  contre  la  rage.  60 
Ehrenberg.  —  Pluies  le  sanj;,  etc.  63 
De  Marseul.  —  Species  des  Coléoptères.  îb. 
Bulletin  bibliographique.  64 


QUATORZIEME  AMNEE.   —  TtV^&liiH  18S1. 


I.  TRAVAUX  INEDITS. 

Sur  les  caractères  zoologiques  des  Mammifères 
aquatiques,  par  M.  le  D'  Pucheran  (1). 

La  classe  des  vertébrés  connue  sous  le  nom  de  Mam- 
mifères renferme  une  multitude  d'animaux  qui,  quoique 
disséminés  dans  les  divers  ordres  qui  la  composent,  se  res- 
semblent néanmoins  par  le  séjour  au  milieu  des  eaux , 
qui  leur  est  propre,  soit  qu'ils  aillent  simplement  y  cher- 
cher leur  nourriture,  soit  qu'ils  y  habitent  ordinairement. 
Ces  derniers  se  distinguent  principalement  de  leurs  con- 
génères par  l'existence  des  membranes  ou  palmatures  qui 
occupent  les  intervalles  de  séparation  de  leurs  doigts; 
c'est  d'eux  surtout  que  nous  allons  nous  occuper  dans  ce 
premier  travail.  Nous  nous  bornerons,  pour  le  motnent, 
à  esquisser  les  caractères  zoologiques  qui  leur  convien- 
nent en  général,  réservant  pour  des  époques  postérieures 
renonciation  des  faits  anatomiques  et  physiologiques  que 
l'observation  aura  dévoilé,  soit  à  d'autres,  soit  à  nous- 
mêmes.  Seulement,  au  lieu  de  présenter  simplement  et 
purement  les  résultats  qui  nous  sont  propres,  nous  ajou- 
terons ceux  qui  déjà  ont  été  signalés  par  Steller  (2)  et  par 

(1)  Ce  Mémoire  a  été  présenté  à  rAcadémie  desSciencts  dans 
la  séance  du  20  octobre  ^845.  Je  suis,  dans  ce  moment,  occupé 
à  faire  l'application  aux  reptiles  des  résultats  qui  s'y  trouvent 
énoncés. 

(2)  Quoique  Steller  n'ait  jamais  traité  eœ  professa  le  sujet  qui 
nous  occupe  présentement ,  cependant  on  trouve  dans  son  beau 
travail  de  Besliis  marinis^  inséré  dans  le  deuxième  volume  des 
Novi  commentarii  Academiœ  Scienliaruin  pelf  opoiUanœ .  une 

2^  SÉRIE,  T.  m.  Année  iSol.  o 


66  REV.  ET  MAC,  DE  ZOOLOGIE.  (Février  1851.) 
deux  de  nos  grands  maîtres  en  zoologie  et  en  anatomie 
comparée,  MM.  lis  professeurs  de  Blainville  et  Geoffroy- 
Saint  Hilaire  fils.  Grâce  à  ce  tableau,  présenté  d'ensemble, 
il  sera  facile  de  saisir  les  modifications  extérieures  propres 
à  ce  groupe  de  Mammifères. 

S  1.  —  Des  formes  générales  chez  les  Mammifères 
aquatiques. 

Le  premier  fait  général  que  l'on  constate  lorsqu'on  exa- 
mine, sous  le  point  de  vue  de  leurs  formes  générales,  les 
Mammifères  aquatiques,  est  relatif  à  la  supériorité  de 
taille  qui  les  caractéritie.  C'est  à  M.  le  professeur  Geof- 
froy-Saint-Hilaire  fils  qu'appartient  l'honneur  d'avoir  le 
premier  ^signalé  ce  principe,  dont  il  a  fait  l'application  à 
tout  le  règne  animal,  dans  ses  Recherches  anatomiques  et 
physiologiques  sur  la  variation  de  la  taille  dans  les  animauçB 
sauvages  et  domestiques  et  dans  les  races  humaines.  L'on  peut 
de  plus  assurer  que  l'accroissement  de  dimension  de  ces 
animaux  est  en  raison  directe  de  la  durée  de  leur  séjour 
dans  Teau. 

Ce  fait  peut  être  également  démontré  par  la  comparai- 
son des  familles,  des  genres  et  même  des  espèces,  pour 
les  genres  peu  naturels  qui  renferment  à  la  fois  des  es- 
pèces purement  terrestres  et  d'autres  purement  aqua* 
tiques. 

Ainsi,  aucun  Carnassier  terrestre  n'approche  de  la  taillç 

foule  d'aperçus  et  de  rapprocliements  ingénieux  entre  les  ani- 
maux qu'il  décrit,  rapprochements  qui  nie  semblent  justifier  la 
place  (jue  je  lui  donne  plus  haut,  à  côté  de  MM.  de  Blainville  et 
Genffroy-Saint-Hilaire  fils.  Je  citerai,  à  l'appui  du  jugement  que 
je  porte,  la  phrase  suivante  de  cet  observateur  sur  la  position  si 
reculée  des  membres  postérieurs  chez  Tours  marin  : 

n  Enali  sunt  pedes  posteriores  in  cxlimâ  corporis  parte  post 
anum^  ut  in  Phocâ,  colymbis,  alcâ,  gracnlo  marino  et  aliis  avi- 
bus  marinis,  multumnalalu,  incessu  valentibus,  etc.,  etc.  »  (Novi 
comm.,  lom.  II,  p.  537  ) 


TRAVAUX   INÉDITS.  67 

du  Phoque  moine,  du  Phoque  à  petits  ongles  {Phoca  lep- 
tonyx,  Blainv.  ;  Slenorhifnquc  leptomjx,  F.  Cuv.))  et  de 
plusieurs  autres  amphibies,  animaux  qui  se  trouvent  ainsi 
en  rapport  avec  les  Cétacés,  par  leurs  grandes  dimensions 
comme  par  leur  organisation  essentiellement  aquatique. 
Dans  la  famille  de  Carnassiers,  qui  comprend  le  genre 
Mustela  de  Linné,  se  trouve  un  genre  aquatique,  le  genre 
Loutre,  beaucoup  plus  grand  que  tous  les  Carnassiers  ter- 
restres qui  l'avoisinent.  On  peut  même  remarquer,  en 
comparant  entr'elles  les  diverses  Loutres,  que  la  Sarico- 
vienne,  et  surtout  lEnhydre,  qui  sont  les  plus  essentielle- 
ment aquatiques,  sont  aussi  celles  qui  atteignent  les  plas 
grandes  dimensions. 

Parmi  les  Rongeurs,  les  mêmes  rapports  se  présentent  : 
l'Ondatra,  les  Hydromys,  le  Myopotame,  et  surtout  le 
Castor,  sont  remarquables  à  la  fois  dans  la  famille  des 
Muriens  et  par  leur  grande  taille  et  par  leurs  habitudes 
aquatiques.  Parmi  les  Caviens,  nous  voyons  de  même  deux 
genres  se  distinguer  par  leur  grande  taille,  et  ces  genres, 
le  Cabiai  et  le  Paca,  sont  encore  des  genres  aquatiques. 
Enfin,  dans  le  groupe  des  Insectivores,  il  en  est  encore 
ainsi  des  Dismans,  comparés  aux  Musaraignes,  et  même, 
parmi  celles-ci,  des  espèces  aquatiques  comparées  aux  es- 
pèces essentiellement  terrestres  (1). 

Indépendamment  de  cette  hypertrophie  de  stature,  les 
Mammifères  à  pieds  palmés  sont  remarquables  par  Talion, 
gemenl  qui  les  caractérise  (2)  et  qui  leur  permet  de  dépla- 
cer avec  facilité  la  masse  liquide  au  milieu  de  laquelle  ils 
séjournent.  Ce  fait,  incontestable  pour  les  Cétacés,  les 
Phoques  et  les  Otaries,  ne  l'est  guère  moins  pour  le  Cas- 
tor, le  Myopotame,  l'Ondatra,  les  diverses  espèces  d'Hy- 

(1)  Is.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Recherches  zoologiques  et  phy- 
siologiques sur  les  variations  de  la  taille  dans  les  animeux  sau- 
vages et  domestiques  et  dans  les  races  humaine^.  (Essais  de  zoo- 
logie générale,  page  546.  ) 

(2)  M.  de  Blainville. 


68  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Vévrïcr  1851.) 
dromys  actuellement  connues,  etc.  A  plus  forte  raison  on 
ne  saurait  le  nier  pour  les  diverses  espèces  de  Loutres  que 
tous  les  zoologistes  modernes  ont  placé  dans  une  famille 
de  Carnassiers  composée  de  Mammifères  auxquels  leurs 
formes  sveltes  et  élancées  ont  fait  donner  le  nom  d'ani- 
maux vermiformes. 

Mais  cet  allongement  ne  s'opère  que  par  suite  de  l'atro- 
phie des  membres,  qui  sont  dès-lors  réellement  affais- 
sés [\).  Cet  effet  est  surtout  saisissabie  chez  les  Cétacés, 
que  Ton  sait  totalement  privés  de  pattes  postérieures.  Les 
Phoques  et  les  autres  Mammifères  que  nous  avons  déjà 
nommés  ne  font  point  exception  à  ce  fait  général,  quel 
que  soit  le  point  de  vue  d'où  l'on  parte  pour  en  donner 
l'explication,  soit  qu'on  considère  cet  affaissement,  avec 
notre  illustre  Lamarck,  comme  étant  le  résultat  de  l'in- 
fluence du  milieu  aquatique,  soit  qu'on  admette,  avec 
MM.  Geoffroy-Saint-Hilaire  père  et  fils,  que,  par  suite  du 
principe  du  balancement  des  organismes,  le  grand  nom- 
bre des  pièces  osseuses  composant  la  colonne  vertébrale 
a  entraîné  l'atrophie  des  membres. 

11  existe  donC;  sous  le  point  de  vue  de  la  disposition  des 
organes  servant  à  la  marche,  un  véritable  antagonisme 
entre  les  animaux  dont  l'existence  est  réellement  aquati- 
que et  ceux  qui  fréquentent  seulement  les  lieux  inondés 
pour  y  chercher  leur  nourriture.  Ces  derniers,  en  effet,  au 
lieu  d'avoir  les  membres  courts,  les  ont,  au  contraire,  al- 
longés et  effilés.  Nous  citerons  comme  exemples,  dans  la 
famille  des  Carnassiers,  le  Raton  crabier  (Procyon  cancri- 
voriis,  Geoff.-St-Hil.),  le  Chaus  {Felis  chaus,  Guld.),  que 
Guldœnsted  a  découvert  dans  les  vallées  du  Caucase,  où 
il  fréquenle  les  lieux  inondés  et  couverts  de  roseaux, 
poursuivant  les  poissons,  les  grenouilles  et  les  oiseaux 

(1)  Lamarck,  Philosophie  zoologique,  tom.  I,  p.  144.  —  Is. 
Geoffroy-Saint-Hiliiire,  article  Mammifères,  du  Dictionnaire  clas- 
siquf"  d'hi*foire  naturelle. 


TRAVAUX   INÉDITS.  69 

aquatiques,  espèce  que  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire  père  a 
retrouvée  dans  une  île  du  Nil,  fidèle  à  ces  mêmes  habi- 
tudes; le  Chat  botté,  que  Bruce  a  rencontré  dans  les  val- 
lées basses  de  l'Abyssinie,  où  il  guette  les  pintades  au  mo- 
ment où  elles  viennent  boire,  etc. 

Cet  antagonisme  dans  la  forme  et  la  proportion  des 
membres,  chez  des  animaux  que  des  habitudes  analogues 
rapprochent  à  tant  d'égards  les  uns  des  autres,  se  retrouve, 
pour  les  membres  postérieurs,  bien  plus  marqué  dans  les 
oiseaux,  qui  en  présentent  des  types  plus  multipliés.  Tous 
les  oiseaux  palmipèdes  ont  les  membres  postérieurs  courts, 
et  placés  très  en  arrière  du  corps  :  la  simple  inspection 
d'un  de  ces  oiseaux,  quelle  que  soit  la  section  à  laquelle 
il  appartienne,  ne  laisse  aucun  doute  à  cet  égard.  Tout  au 
contraire,  les  Echassiers,  ou  oiseaux  de  rivage,  ont  leurs 
membres  postérieurs  d'une  longueur  qui  chez  quelques- 
uns,  tels  que  les  Cigognes,  les  Grues,  les  Tantales,  est 
réellement  hors  de  toute  proportion  avec  le  reste  du  corps. 
D'autres  oiseaux,  mais  appartenant  à  des  ordres  diffé- 
rents dans  cette  classe  (les  Pygargues  et  le  Balbuzard, 
parmi  les  Rapaces  diurnes  ;  le  Cincle,  parmi  les  Passe- 
reaux), nous  offrent  le  même  fait  que  les  Echassiers. 

Il  est  probable  que  ces  différences  dans  l'état  des  mem- 
bres sont  en  rapport  avec  des  antagonismes  de  grosseur  et 
de  développement  des  renflements  de  la  moelle  épinière. 
Déjà  M.  le  professeur  Serres,  à  qui  la  science  est  redevable 
d'avoir  établi  la  corrélation  qui  existe  entre  le  dévelop- 
pement des  membres  et  le  développement  des  renflements 
de  la  moelle  épinière,  nous  apprend  que  les  Cétacés,  qui 
sont  privés  de  membres  postérieurs,  n'ont  que  le  renflement 
antérieur  de  la  moelle  épinière,  et  point  le  postérieur,  ab- 
solument comme  les  reptiles  bimanes  (1).  A  partir  de  la 
région  pectorale,  leur  moelle  épinière  se  comporte  comme 
celle  des  Poissons  anguilliformes,  et  des  Ophidiens  parmi 

(1)  Analomie  compirée  du  cerveau,  tome  II,  page  ^29. 


70  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Février  1861.) 
les  Reptiles.  Les  Phoques,  ajoute-t-il,  dont  les  membres 
empêtrés,  selon  l'expression  des  zoologistes,  ne  font  guère 
que  l'office  des  nageoires  des  poissons,  sont  remarquables 
par  la  faiblesse  des  renflements  épiniens  qui  leur  corres- 
pondent (I).  Or,  les  données  anatomiques  que  nous  ve- 
nons d'esquisser  sont  d'autant  plus  précieuses  qu'elles  ont 
été  établies  dans  un  autre  but,  et  nullement  dans  celui 
d'expliquer  le  fait  de  zoologie  générale  que  nous  avons 
énoncé  plus  haut,  celui  de  l'atrophie  des  membres  chez 
les  Mammifères  palmipèdes. 

Au  reste,  cette  question  des  rapports  de  volume  et  de 
développement  des  renflements  de  la  moelle  épinière  avec 
les  états  divers  des  membres,  chez  les  animaux  doués  de 
mœurs  aquatiques  et  chez  ceux  qui  fréquentent  simple- 
ment le  bord  des  rivières,  est  une  de  celles  que  nous  es- 
pérons plus  tard  élucider  plus  convenablement.  Nous  le 
ferons  avec  d'autant  plus  d'intérêt  qu'indépendamment  do 
la  solution  du  problème  pose  ci-dessus,  celle  qui  se  rat- 
tache aux  rapports  de  volume  de  la  moelle  épinière  et  de 
l'encéphale,  n'est  guère  moins  digne  de  fixer  l'attention. 
Nous  savons  d'une  part,  en  effet,  que,  depuis  Sœmmerin^, 
il  est  établi  en  Anatomie  que  la  moelle  épinière  et  l'encé- 
phale sont  développés  en  raison  inverse  l'un  de  l'autre; 
et,  d'autre  part,  nous  croyons,  d'après  ce  que  nous  avons 
observé  chez  les  Cétacés,  les  Phoques  et  quelques  autres 
Mammifères  qui  leur  sont  analogues,  nous  croyons  pou- 
voir établir  en  principe  que,  sous  le  point  de  vue  de  son 
grand  (ïéveloppement,  l'Encéphale  des  Mammifères  palmi- 
pèdes occupe  un  rang  très-êlevé  dans  cette  classe  de  ver- 
tébrés, ce  qu'on  aurait  pu,  du  reste,  conjecturer,  d'a- 
près le  grand  développement  de  leurs  têtes. 

Nous  laisserons  de  côté,  pour  le  moment,  ce  qui  est  re- 
latif à  ces  rapports  anatomiques,  et  nous  allons  exposer 
ce  qui  est  relatif  aux  modifications  que  l'existence  des 

(1)  Ibid. 


TRAVAUX   INfiDlTS.  7^ 

palmatures  entraîne  dans  la  structure  et  l'état  des  mem- 
bres chez  les  Mammifères  aquatiques. 

(La  suite  prochainemenl.  ) 


Sur  le  Pachycephala  mncrorhyncha  de  M.  Strickland, 
par  M.  de  Lafresnaye. 

M  William  Jardine,  dans  un  des  derniers  cahiers  de  ses 
lilusirations  of  Ornithologxj,  donne  la  figure  du  Pachyce- 
phala mncrorhyncha  Strickland,  décrit  par  ce  savant, 

«  Cet  oiseau  d'Amboine,  dit-il,  présente,  dans  la  distri* 
bution  des  couleurs  de  son  plumage,  tant  de  rapports  avec 
les  Pachycephala  gutturalis ^  melanura  d'Australie,  qu'il 
était  diiïicile  do  lui  donner  un  nom  basé  seulement  sur  son 
plumage,  et  que  j'ai  préféré  adopter  le  nom  plus  expressif 
de  macrorhyncha,  ; 

«  La  découverte  d'une  espèce  du  genre  australien  Pachy 
cephala,  dans  une  contrée  aussi  éloignée  au  nord  de  la 
Nouvelle  Hollande  qu'Amboine,  est  un  fait  des  plus  inté- 
ressants, d'autant  plus  que,  par  sa  forme  particulière,  elle 
indique  les  véritables  affinités  d'un  genre  qui,  jusqu'à  pré- 
sent, était  tout  anomal  et  embarrassant  à  classer.  Le  petit 
groupe  d'oiseaux  renfermant  les  genres  Pachycephala  et 
Eopsaltria  a  été  classé  tout-à-fait  au  hasard  par  la  plupart 
des  auteurs  modernes,  qui  semblent  n'avoir  eu  aucune 
idée  de  ses  véritables  affinités,  et  se  sont  contentés  de  le 
placer,  d'après  quelque  ressemblance  imaginaire,  dans 
des  familles  américaines  qui  en  sont  bien  éloignées,  les 
Ampelidœ  et  les  Vireoninœ, 

«  L'oiseau  en  question,  quoique,  sans  nul  doute,  un 
véritable  Pachycephala,  se  dislingue  par  un  bec  remarqua- 
blement plus  long  et  plus  comprimé  que  chez  les  autres 
espèces  du  genre.  Sous  (îe  rapport,  il  offre  tant  d'analo>îie 
avec  certains  genres  de  la  fainille  Laniidœ,  qu'on  ne  peut 
guère  mettre  en  doute,  d'après  cela,  que  les  Pachycepha-- 


72  REV.  ET  MAG.  i)E  ZOOLOGIE.  (  Février  1851 .  ) 
linœ  ne  puissent  être  considérées  comme  une  sous-famille 
australienne  de  ce  groupe  étendu.  Cette  opinion  est  con- 
firmée par  les  observations  de  M.  Gould,  qui  a  remarqué 
que  leurs  mœurs  étaient  analogues  à  celles  des  Piegriè- 
ches,  et  qui  a  été  le  premier  à  les  classer  dans  cette  fa- 
mille. C'est  principalement  avec  la  sous-famiile  africaine, 
renfermant,  dans  les  Lamidœ,  les  genres  Lamarius,  Telo- 
phorus,  etc  ,  que  les  Pachyceplialince  ont  le  plus  d'affinité, 
laquelle  est  indiquée  non-seulement  par  la  forme  particu- 
lière du  bec,  mais  aussi  par  la  grande  analogie  de  plu- 
mage, comme  il  est  facile  de  s'en  convaincre,  en  compa- 
rant le  Telophorus  zpylonus.  Lin.  d'Afrique,  ou  le  Lama- 
rius olîvaceus  du  même  continent  avec  leurs  représentants 
d'Australie.  » 

Ce  savant  décrit  ensuite  cette  espèce,  qu'il  croit  nou- 
velle, comme  ayant  le  dessus  et  les  côtés  de  la  tête  noirs, 
le  menton  et  la  gorge  blancs,  entourés  d'une  bande  noire, 
qui  se  joint,  par  ses  extrémités,  au  noir  de  la  tête  ;  une 
bande  sur  la  nuque,  et  tout  le  reste  des  parties  inférieures 
d'un  beau  jaune;  le  dos  et  les  scapulaires  d'un  vert-olive 
foncé;  la  queue  d'un  noir  obscur,  et  une  longueur  totale 
de  7  pouces  anglais. 

Tout  en  adoptant  les  idées  très-judicieuses  de  M.  Stric- 
kland,  sur  la  classification  de  cet  oiseau,  nous  sommes 
loin  de  le  regarder  comme  espèce  nouvelle.  Il  y  a  déjà  fort 
longtemps  que,  nous  l'étant  procuré  dans  un  lot  d'oiseaux 
de  l'Inde,  nous  parvînmes,  après  de  longues  recherches, 
à  le  trouver  décrit  par  Vieillot,  dans  le  Nouveau  diction, 
d'hisi.  nat.,  vol.  t5,  p.  99,  sous  le  nom  de  Gonolek  à  cra- 
vatte  blanche  (  LaniftriMs  albicoUiSj  Vieillot),  ayant  pour 
synonymes  la  Cravatte  blanche,  Levaillant,  Afrique,  pi. 
•145.  —  Motacilla  Dubia,  Shaw.  Nous  rangeâmes  donc 
notre  oiseau  dans  les  Gonoleks,  d'après  Vieillot,  quoique 
nous  trouvassions  qu'il  ne  cadrait  pas  parfaitement  bien 
avec  les  autres  espèces  de  ce  genre  africain.  Quelque  temps 
après,  nous  ne  fûmes  pas  pou  surpris  lorsque,  nous  étant 


TRAVAUX   INÉDITS.  75 

procuré  le  Pachycephala  gutturalis  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, nous  trouvâmes  chez  cet  oiseau  un  tel  rapport  de 
coloration  avec  notre  Laniarius  albicollis,  que  ce  ne  fut 
qu'après  une  comparaison  attentive,  et  surtout  d'après  la 
différence  de  dimension  du  bec,  beaucoup  plus  fort  chez 
l'espèce  indienne,  que  nous  reconnûmes  qu'elles  consti- 
tuaient bien  positivement  deux  espèces  distinctes  ,  l'une 
indienne  et  l'autre  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Après  avoir  comparé  notre  Laniarius  albicollïs  de  Vieil- 
lot avec  la  description  et  la  figure  du  Pachycephala  ma- 
crorhyncha  de  M.  Strickland,  nous  n'y  avons  point  trouvé 
de  différence,  et  nous  sommes  restés  convaincus  que  très- 
probablement  ce  savant  n'a  point  eu  connaissance  du  La- 
niarius albicoUïs  de  Vieillot  ni  de  la  planche  de  Levaillant 
où  est  figuré  l'oiseau  qu'il  appelle  la  Cravatte  blanche, 
nom  adopté  depuis  lui  par  Vieillot.  L'individu  décrit  et 
figuré  par  Levaillant  était  du  cabinet  de  M.  Temminck,  et 
venait  de  Batavia  ;  celui  décrit  par  Vieillot  était  du  Musée 
de  Paris,  et  venait  du  continent  de  l'Inde.  En  plaçant  au- 
jourd'hui les  Pachycepha'iinœ  dans  les  Lamidce,  on  ne  fait 
que  suivre  l'idée  de  Vieillot,  qui  avait  fait  de  la  Cravate 
blanche  de  Levaillant  un  Gonolek  ou  Piegrièche  à  bec  de 
Merle. 

Nous  possédons  un  oiseau  de  l'Inde  que,  d'après  ses  rap- 
ports de  forme  et  de  taille,  nous  regardons  comme  jeune 
ou  femelle  de  ce  Laniarius  albicollïs  de  Vieillot,  devenu 
pour  nous  le  Pachycephala  albicollïs^  et  non  macrorhyuchOf 
puisque  ce  dernier  nom  est  postérieur  à  l'autre  de  beau- 
coup d'années.  Il  est,  en  dessus,  d'une  teinte  uniforme, 
couleur  de  fupîée  ou  de  terre  d'ombre,  avec  le  dessus  de 
la  tête  et  ses  côtés  d'un  gris  cendré  ;  la  gorge  et  le  devant 
du  cou  blancs,  et  le  reste  du  dessous  du  corps  d'un  blanc 
enfumé  plus  foncé  sur  la  poitrine. 


74        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (Février  185i.) 

Sur  une  nouvelle  espèce  de  Colombe  de  Chili, 
par  M.  P.  Hartlaub. 

Zenaida  innotata,  Nob.  —  F.  capite,  collo  et  corpore  sub- 
tus  vinaceo-rufescenlibus,  fronte,  loris  et  mento  paliidioribus  ; 
dorso,  tergo,  uropygio  alaruraque  tectricibus  dorso  proximis  ma- 
gis  olivaceo-brunnescentibus;  flexura  alœ  nivea  ;  tectricibus  alae 
remigi busqué  terliariis  ex  parte  canis  ;  subalaribus  nigricantibus; 
remigibus  prim.  et  sec.  nigris;  cauda  nigra,  basi  cinerascente, 
cruribus  albidis;  alis  tolis  iinmaculatis  ;  rostro  graciilimo  nigro; 
pedibus  brunneis.  Mas  ad. 

Fœm.  Tota  olivaceô-brunnescens,  subtus  versus  abdomen 
médium  pallidior;  mento  albido,  flexura  alae  alba;  cauda  nigra, 
rectricibus  mediis  dors  »  concoloribus.  —  Long.  tôt.  (mas)  8" 
6'"  ;  rostr.  5  4^2"';  alae  5"  1'";  tarsi  7  "\  —  Longit.  lot.  (fœm.) 
7"  7"'.  —Chili,  Mus.  Brem. 


Enumération  des  Reptiles  provenant  du  Chili, 
par  M.  Al.  Guichenot. 

Les  Reptiles  que  nous  avons  fait  connaître  dans  la 
Faune  chilieime  ont  été  recueillis  par  M.  Gay,  qui  a  bien 
voulu  nous  les  communiquer.  Ces  contrées,  des  plus  in- 
téressantes  pour  la  zoologie,  montrent  combien  les  ani- 
maux de  toutes  sortes  qui  les  peuplent  sont  différents, 
pour  la  plupart,  de  ceux  qui  ont  élé  découverts  ailleurs, 
comme  on  devait  bien  a  priori  le  pressentir. 
'*  Néanmoins,  nous  devons  d'abord  faire  remarquer  que 
plusieurs  des  Reptiles  dont  il  s'agit  sont  répandus  sur  plu- 
sieurs points  de  l'Amérique,  et  notamment  de  l'Amérique 
méridionale,  quoique  plusieurs  d'entr'eux,  cependant, 
soient  exclusivement  propres  à  telle  ou  telle  localité  de 
celte  même  partie  du  Nouveau-Monde. 

Quoique  nos  connaissances  erpétologiques ,  relative- 
ment à  la  Faune  du  Chili,  soient  demeurées  jusqu'à  pré- 
sent incomplètes,  les  découvertes  faites  à  diverses  époques 


TRAVAUX   INÉDITS.  75 

sur  cette  partie  de  la  zoologie  ont  cependant  fourni  aux 
erpétologistes  un  nombre  déjà  assez  considérable  d'espèces 
distinctes,  dont  plusieurs  ont  donné  lieu  à  l'établissement 
de  genres  nouveaux,  et  dont  on  n'a  pas  encore,  jusqu'ici, 
rencontré  les  analogues  dans  les  autres  régions  de  ce  vaste 
continent. 

Cela  dit,  ajoutons  que,  parmi  les  Reptiles  que  nous 
avons  à  signaler  dans  cette  ébauche  géographique  du 
Chili,  dont  les  Chéloniens  commenceront  la  liste ,  nous 
avons  observé  les  suivants  :  la  Tortue  charbonnière  de 
Spix  (Tesiudo  carbonarïa)^  dont  nous  ignorions  l'exis- 
tence dans  ce  pays,  lors  de  notre  publication  des  Reptiles 
du  Chili.  Nous  avons  ensuite  reconnu,  parmi  les  Sauriens, 
le  Gecko  (Hemidactylus)  verrucnlatus,  le  Gecko  (Ptyodac- 
tylus)  Feuillœiy  le  Gecko  (  Phyllodaotylus)  gijmnopygus^ 
les  Gecko  (Gymnodaclylus)  Gaudichaudii  et  Dorbignii. 

Ces  espèces  sont  particulières  au  Chili ,  si  l'on  en  ex- 
cepte la  première,  qui  est  connue  en  Europe  aussi  bien 
que  sur  les  côtes  méditerranéennes.  Le  Chili  n'a  fourni, 
jusqu'ici,  encore  que  lescullguanien  appelé  Anoiis  fusco- 
auratiis;  on  y  trouve  aussi  le  genre  Proctotrète,  voisin,  par 
ses  affinités,  des  Holotropis,  et  très-nombreux  en  espèces 
dans  ces  parages,  mais  dont  plusieurs  d'entr'elles,  néan- 
moins, se  montrent  dans  certaines  contrées  qui  «voisinent 
ce  pays.  Le  Microlophe  de  Lesson,  comme  l'Oplure  de  Bi- 
bron,  tout  nouvellement  décrit  par  nous,  et  qui  ne  peut 
être  confondu  avec  ceux  du  groupe  auquel  il  appartient, 
à  cause  de  ses  caractères  marqués,  lui  sont  exclusivement 
propres. 

L'Aporomère  orné  est  aussi  du  Chili,  la  seule  région 
américaine  qui  le  possède  encore,  et  qui  fournit  aussi,  in- 
dépendamment de  cette  espèce,  un  Chalcidien  ou  Cyclo- 
saure,  le  Chalcides  Dorbignii,  qui  lui  est  tout  à-fait  par- 
ticulier. De  plus,  la  grande  division  des  Ophidiens  est 
représentée,  dans  cette  môme  localité,  par  plusieurs  Ser* 
pents,  répartis  en  six  groupes  ou  divisions  distinctes,  qui 


76  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  { Février  iS6\ .  ) 
ne  se  sont  point  trouvés  parmi  les  riches  collections  ras- 
semblées au  Chili  par  les  soins  de  M.  Gay,  à  l'exception 
pourtant  de  la  Coronella  Merremii  et  de  la  CoroneUa  Cln- 
kmis  de  Schlegel,  et  tous  décrits  par  les  différents  au- 
teurs. 

Vient  ensuite  le  Cystîgnathus  Bibronii,  parmi  la  famille 
des  Batraciens  raniformes ,  et  qui  est  essentiellement  res- 
treint au  Chili.  Trois  autres,  ceux  appelés  Cystîgnathus  nu- 
dosus^  elegans  et  roseus,  se  trouvent  aussi  dans  ce  dernier 
pays  et  aux  îles  de  l'archipel  deChiloé.  La  présence  de  cette 
dernière  est  confirmée  jusque  dans  les  provinces  centrales. 
Le  Chili  produit  également  les  deux  espèces  que  M.  Bell  a 
rapportées  à  son  genre  Borborocœtes,  voisin,  par  ses  affi- 
nités, des  Cystîgnathus,  et  auxquels,  un  jour  peut-être,  il 
sera  réuni ,  lorsqu'on  le  connaîtra  mieux  :  ces  deux  es- 
pèces sont  les  Borboroccetes  Bibronii  et  Grayii,  dont  nous 
n'avons  parlé  que  d'après  lui  ;  on  les  retrouve  aussi  à  Chi- 
loé.  Le  Cydoramphus  marmoratus  est  de  même  du  Chili. 
On  y  trouve  également  la  Litoria  glandulosa  de  Bell.  Le 
Chili  serait  également  la  patrie  du  Batrachyla  leptopodus, 
dont  les  caractères  consisteraient,  selon  M.  Bell,  dans  la 
langue  presque  ronde,  libre  dans  sa  partie  postérieure  ;  les 
dents  palatines  disposées  sur  deux  rangs  obliques  entre  les 
arrière-narines  ;  le  tympan  visible,  petit  et  arrondi  ;  les 
doigts  postérieurs  déprimés,  légèrement  dilatés  à  leur  ex- 
trémité, et  les  antérieurs  seulement  un  peu  plus  palmés  à 
leur  base  que  ceux  de  derrière.  Enfin,  à  la  suite  de  cette 
nombreuse  série  d'espèces,  on  remarque  encore,  parmi  les 
Batraciens  anoures  ou  sans  queue,  quelques  Bufoniformes; 
espèces  qui  sont  les  Dendrobates  pictus,  le  Rhïnoderma  Dar- 
winii,  remarquable  par  l'appendice  cutané  qu'il  porte  à 
l'extrémité  du  museau,  et  leBufo  Chilensis,  qui  a  les  plus 
grands  rapports  avec  ceux  d'Europe,  notamment  avec  le 
vulgarïs,  mais  dont  le  premier  doigt  des  membres  anté- 
rieurs est  un  peu  plus  long  que  le  second. 

Nous  avons  lieu  de  supposer  que  les  Batraciens  modèles 


TRAVAUX   INÉDITS.  77 

OU  pourvus  d'une  queue,  tels  que  les  Salamandres,  les 
Tritons  et  autres  genres  analogues,  sont  étrangers  au  pays 
dont  nous  venons  de  chercher  à  faire  connattre  les  produc- 
tions erpétologiques  ;  car  nous  n'avons  jamais  été  à  môme 
d'observer  aucun  de  ces  Reptiles  parmi  ceux  recueillis  par 
les  différents  voyageurs  dans  les  mêmes  parages. 


Note  sur  les  mœurs  des  Crustacés  des  Antilles,  par  P.  Du- 
CHASSAiNG,  docteur  en  médecine,  licencié  ès-sciences 
naturelles,  à  Panama. 

^ .  Cardïsoma  carnifex  Latr.  —  Gecarcinns  hirtipes  Lk.  — 
Gecarcinus  carnifex  Bosc.  —  Cardisoma  guarluimi  Lat.  — 
Le  Cardi.oma  guarliumi,  représenté  dans  la  planche  20  de 
la  nouvelle  édition  du  Règne  animal  de  Cuvier,  n'est  pas 
une  espèce  particulière  ;  ce  n'est  que  le  vieil  âge  du  C. 
carnifex.  Nous  avons  pu  nous  en  convaincre,  par  l'étude 
de  beaucoup  d'individus  :  quand  l'animal  est  arrivé  à  cet 
âge  avancé,  la  pince  gauche  atteint  quelquefois  six  à  sept 
pouces  de  longueur. 

Les  Cardisomes  sont  polyphages;  ils  dévorent  tout  ce 
qu'il  leur  arrive  de  rencontrer  ;  généralement  ils  vivent 
dans  les  terrains  fangeux  des  palétuviers,  et  leur  nourri- 
ture consiste  presque  exclusivement  dans  les  fruits  sucrés 
des  niammins  (Annona  palustris),  qui  croisseiit  en  quan- 
tité dans  ces  endroits.  Ils  se  creusent  des  trous  dans  la 
fange,  et  s'y  retirent  au  moindre  bruit.  Ceux  qui  vivent  à 
la  proximité  des  cimetières  creusent  des  terriers  qui  vont 
jusqu'aux  cadavres,  et  en  font  leur  nourriture.  Les  en- 
droits de  sépulture  sont  donc,  aux  Antilles,  percés  en  tous 
sens  par  les  nombreux  terriers  de  ces  animaux.  Cependant, 
le  Cardisoma  carnifex  constitue  une  nourriture  fort  re- 
cherchée aux  Antilles;  sa  chair  est  plus  délicate  que  celle 
des  Tourlouroux.  Quand  on  désire  en  manger,  on  a  soin 
de  ne  prendre  que  ceux  qui  vivent  dans  1rs  palétuviers, 


78  REV.  ET  MAG-  DE  ZOOLOGIE.  {Février  1851.) 
loin  des  lieux  de  sépulture;  on  les  met  dans  des  endroits 
clos,  où  on  les  engraisse  avec  des  débris  de  table.  Leur 
chasse  se  fait  avec  le  même  piège  que  celui  dont  on  se  sert 
pour  prendre  les  rats  :  c'est  une  boîte  ayant  une  porte  à 
coulisse;  on  y  place  un  morceau  de  mammin  pour  appât, 
et,  lorsque  l'animal  y  touche ,  la  porte  tombe ,  et  il  se 
trouve  pris  dans  la  boîte.  Mais  l'époque  de  la  chasse  la  plus 
productive  a  lieu  pendant  les  fortes  pluies  de  l'hivernage  ; 
les  palétuviers  étant  inondés,  ces  animaux  ne  peuvent  ni 
séjourner  dans  leur  trou,  ni  même  en  retrouver  la  place  : 
alors  ils  se  retirent  par  milliers  dans  les  endroits  secs  voi- 
sins ;  on  les  prend  en  grande  quantité. 

Ce  crustacé,  qui  se  nomme,  à  la  Guadeloupe,  Crabe  de 
terre,  est,  sans  aucun  doute,  celui  dont  la  chair  est  la  plus 
estimée. 

2.  Uca  una  Latr.  —  Cancer  una  Linn.  —  UUca  una  est 
une  espèce  fort  abondante  dans  les  Antilles;  il  vit  dans 
les  mômes  localités  que  l'espèce  précédente;  il  se  nourrit 
aussi  des  fruits  de  ÏAnnona  palusLris,  de  VAnnona  rcticii' 
lata  et  des  noix  de  VAvicennia;  il  se  prend  dans  les  mômes 
pièges,  et  à  la  saison  des  pluies  on  peut  en  ramasser  une 
grande  quantité;  mais  sa  chair  a  un  goût  fort,  ensorte 
qu'il  n'y  a  que  les  nègres  qui  le  mangent. 

5.  Gecarcinus  laleralis  Guérin,  Lucas.  —  Suites  à  Buf- 
fon,  pi.  I,  f.  2.  —  Tourlouroux  des  voyageurs  et  des 
créoles.  —  C'est  à  cette  espèce,  et  non  pas  au  G.  ruricota, 
qu'il  faut  appliquer  le  nom  de  Tourlouroux.  C'est  par  er- 
reur que  les  naturalistes  ont  raconté,  sur  cette  dernière 
espèce,  des  choses  qui  devaient  être  attribuées  au  G.  late- 
ralis.  En  effet,  c'est  celui-ci  qu'on  sert  sur  les  tables  comme 
étant  un  mets  très-délicat.  Le  Gecarnicus  ruricolUf  qui  est 
de  plus  grande  taille,  ne  se  mange  pas,  peut-être  seule- 
ment parce  qu'il  est  plus  rare  et  qu'on  aurait  plus  de 
peine  à  s'en  procurer. 

Le  véritable  Tourlouroux  (G.  laieralis)  vit  dans  les  bois 
secs  du  bord  de  la  mer,  et  s'abrite  sous  les  pierres,  les 


TRAVAUX   INÉDITS.  79 

troncs  d'arbres  ou  dans  des  trous;  souvent  même,  comme 
aussi  le  Cardisomn  camifcx  ou  VUca  imci,  il  se  tient  sous 
les  planchers  des  maisons.  Il  n'est  vraiment  estimé  qu'à 
l'époque  de  la  ponte,  parce  qu'alors  les  ovaires  sont  gon- 
flés d'œufs;  aussi  n'est-ce  qu'à  cette  époque  qu'on  las 
prend,  ce  qui  est  d'autant  plus  facile  qu'alors  ils  sortent 
en  grand  nombre  et  par  troupes. 

On  prétend  que  les  Tourlouroux,  de  même  que  les  Car- 
disoma  carnifeXy  ont  quelquefois  la  propriété  d'empoison- 
ner ;  mais  la  chair  de  ces  animaux  étant  lourde,  et  les 
gastronomes  en  mangeant  quelquefois  de  grandes  quanti- 
tés, il  me  paraît  que  ce  sont  bien  plutôt  des  indigestions 
que  Ton  a  pu  observer,  d'autant  plus  que  ce  dérangement 
simule  assez  bien  certains  empoisonnements.  On  a  pré^ 
tendu  que  les  Tourlouroux  acquéraient  cette  propriété 
vénéneuse  lorsqu'ils  mangeaient  des  fruits  de  mancenU- 
lier  ;  mais  aussi  Von  a  répondu,  avec  raison,  que  le  man- 
cenillier  n'avait  pas  sps  fruits  mûrs  à  l'époque  où  l'on 
mange  les  Tourlouroux,  et  je  ferai  observer  que  le  fruit 
du  mancenillier  ne  tombe  à  terre  que  lorsqu'il  est  arrivé 
à  un  di  gré  extrême  de  maturité.  Cependant,  il  n'est  pas 
illogique  d'admettre  que  les  animaux  dont  nous  parlons 
puissent  manger  quelqui  fois  des  productions  végétales 
nuisibles  à  l'homme  ;  mais,  pendant  quatre  ans  que  j'ai 
exercé  la  médecine  à  la  Guadeloupe,  je  n'ai  jamais  vu  de 
semblables  empoisonnements,  tandis  que  j'en  ai  observé 
plusieurs  fois  dus  à  l'usage  de  certains  poissons  de  mer. 

4.  Gecarcinus  rnricola  Latr.,  Cuv-,  Règne  animal,  nouv. 
édit.,  pi,  21,  Seba,  pi.  20,  f.  3.  —  Cette  espèce,  plus  rare 
que  la  précédente,  vit  de  la  même  manière  ;  nous  ne  l'a- 
vons jamais  vu  servir  sur  les  tables. 

5.  Ge'asimus  vocans  Bosc,  Latr.,  etc.  —  Cette  espèce 
habite  les  lieux  les  plus  fangeux,  là  où  une  boue  molle, 
composée  de  détritus  de  feuilles,  lui  permet  de  fouiller  fa- 
cilement ses  retraites.  Quand  ces  animaux  voient  quelque 
chose  qui  les  effraie,  ils  reculent  vers  leur  terrier,  en 


80  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Février  1851.) 
tenant  leur  grosse  pince  élevée  ;  ils  ne  peuvent  se  passer 
d'une  forte  quantité  d'humidité,  car  dans  les  temps  de  sé- 
cheresse trop  prolongée  la  boue  des  palétuviers  venant  à 
se  dessécher,  ils  meurent  presque  tous;  et,  tel  est  leur 
nombre  dans  certains  endroits,  que,  lorsque  cela  arrive, 
l'air  est  infecté  des  émanations  de  leurs  cadavres.  Leur 
quantité  est,  en  effet,  si  prodigieuse,  que,  dans  certains 
endroits,  on  parcourt  des  espaces  de  deux  ou  trois  lieues 
perforés  des  tannières  de  ces  animaux. 

6.  Gelasimns  maracaonï.  (Voy.  Lucas,  Suites  à  Buffon). 
—  A  les  mêmes  mœurs  que  le  précédent. 

7.  Ocypoda  quadrata  Bosc.  —  Ocypoda  arenaria  Milne- 
Edwards.  —  Cette  espèce  vit  sur  les  sables  du  bord  de  la 
mer,  et  y  court  avec  agilité  ;  elle  se  creuse  un  terrier  dans 
le  sable. 

8.  Sesarma  Pisorni  Milne-Edwards.  LL  Lucas,  loc.  cit., 
pi.  5,  f.  2.  —  Le  Sesarma  Pisonii  vit  sur  les  racines  des 
mangliers.  Quand  il  aperçoit  un  danger,  il  monte  jusqu'aux 
dernières  branches  de  ces  arbres,  ou  bien  descend  le  long 
des  racines  pour  se  mettre  à  couvert  dans  l'eau  II  se 
nourrit  des  fruits  des  Avicennîa. 

9.  Plagusia  squammosa,  Cuvier,  Règne  animal^  nouv. 
édit.,  t.  25,  f.  5.  —  Se  tient  sur  les  rochers  que  la  marée 
met  à  découvert  ;  il  se  cache  sous  les  pierres  quand  il  est 
effrayé;  ses  mœurs  nous  sont,  du  reste,  peu  connues. 

10.  Grapsiis  pictus  Latr.  —  Id.  Lamk.,  Anim.  sans  ver- 
tèbres. —  Lucas,  loc.  cit.  cum  figura.  —  Le  Grapse  peint 
se  tient  sur  les  roches  qui  bordent  la  mer  :  là,  sans  cesse  il 
est  occupé  à  attendre  sa  proie  ;  pour  cela,  il  se  tient  à 
quatre  ou  cinq  lignes  du  niveau  de  la  mer,  et,  aussitôt 
qu'il  voit  surnager  une  proie,  il  s'en  empare.  Ses  pieds 
sont  tellement  garnis  d'aspérités,  et  tellement  disposés, 
qu'il  court  avec  une  grande  vitesse  sur  les  roches  les  plus 
inclinées,  et  que  l'on  ne  peut  le  prendre  que  par  surprise; 
quand  toute  autre  retraite  lui  est  fermée,  il  se  précipite 
dans  l'eau.  Cet  animal  change  de  peau  sur  les  rochers  où 


TRAVAUX    INÉDITS.  S\ 

il  se  tient  ;  alors  il  est  beaucoup  plus  lourd,  et  se  laisse 
prendre  plus  facilement.  Les  plages  où  se  tiennent  d'ordi- 
naire  les  Grapses  sont  couvertes  de  leurs  dépouilles  bril- 
lantes. 

^^ .  Grapsus  cruentatus  Latr.  —  A  les  mômes  mœurs  que 
le  Grapsus  pictus. 


Catalogue  des  Carabiques  recueillis  par  M.  Bocandé  dans 
ta  Guinée  portugaise,  avec  la  description  sommaire 
des  espèces  nouvelles;  par  M.  de  Laferté-Sénectère 
—  Suite.  Voy,  ^850,  p.  256.  526,  588. 

La  dernière  suite  de  notre  travail  sur  les  Carabiques  de 
la  Guinée  portugaise  s'est  arrêtée  au  genre  Panagée  inclu- 
sivement ;  nous  avions  ensuite  à  nous  occuper  des  Chlœ- 
nius  et  genres  voisins,  dont  M.  Bocandé  a  fait  une  abon- 
dante récolte ,  mais  nous  n'avons  pas  voulu  traiter  légè- 
rement cette  partie  importante  de  notre  tâche.  Pour  la 
remplir  en  conscience,  nous  avons  reclassé  de  la  manière 
la  plus  complète  tous  les  Patellimanes  de  notre  collection, 
en  y  intercalant  nos  espèces  nouvelles  de  la  Guinée  portu- 
gaise, et  nous  avons  consigné  le  résultat  de  notre  classe- 
ment dans  un  Mémoire  assez  considérable  que  la  Société 
entomologique  de  France  a  bien  voulu  accueillir  dans  ses 
Annales.  Ce  Mémoire  est  indispensable  à  l'intelligence  de 
la  publication  actuelle,  en  vue  de  laquelle  il  a  été  com- 
posé, et  nous  y  renvoyons,  une  fois  pour  toutes,  le  lecteur, 
qui  y  trouvera  la  description  de  tous  les  genres  nouveaux 
que  nous  avons  cru  devoir  établir  aux  dépens  des  anciens 
genres  Chlœnius,Eponiis,  Oodes,  etc.  Il  y  remarquera  d'a- 
bord l'adoption  d'un  genre  nouveau  pour  les  Panagées  de 
l'Afrique,  de  l'Inde  et  de  l'Australie  ;  par  conséquent  pour 
tous  ceux  dont  la  découverte  est  due  à  M.  Bocandé.  Toutes 
ces  espèces ,  dont  les  mâles  n'ont  aucune  dilatation  aux 
tarses  antérieurs,  nous  ont  paru  devoir  être  séparées  do 
2"  SÉRIE.  T.  ni.  Année  1831.  6 


82  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {.Février  1851.) 
celles  dont  les  mâles  ont  les  tarses  dilatés.  Nous  avons 
laissé  à  ces  derniers  le  nom  de  Panagées,  et  tous  les  autres 
constituent,  pour  nous,  le  genre  Isotarsus,  qui  admet  lui- 
même  deux  divisions  bien  distinctes  H°  les  grandes  espè- 
ces à  pattes  noires  et  à  antennes  atténuées,  dont  le  troi- 
sième article  est  très-allongé  ;  2°  les  petites  espèces  à  pat- 
tes rouges  et  à  antennes  non  atténuées,  dont  le  troisième 
article  est  médiocrement  allongé. 

Après  ces  observations  indispensables,  nous  nous  hâtons 
de  reprendre  le  cours  interrompu  de  notre  catalogue. 

Callisius  quinquemaculatus.  — Jolie  petite  espèce  noire, 
à  taches  jaunes,  moitié  plus  petite  que  le  C.  lunatus.  Tête 
rugueuse,  entièrement  d'un  noir  mat,  de  forme  un  peu 
triangulaire,  et  rétrécie  brusquement  derrière  les  yeux, 
qui  paraissent  très-saillants.  Labre  et  palpes  jaunâtres  j 
antennes  noires,  avec  les  deux  premiers  articles  seulement 
d'un  jaune  testacé.  Corselet  d'un  noir  fuligineux,  fine- 
ment rugueux,  convexe,  cordiforme,  et  rétréci  à  la  base, 
qui  est  légèrement  jaunâtre.  Elytres  du  même  noir  que  le 
corselet,  ternes,  finement  striées,  sans  ponctuation  appa- 
rente au  fond  des  stries,  ornées  chacune  de  deux  taches 
ou  bandes  transversales  d'un  jaune  pâle,  prolongées  laté- 
ralement jusqu'au  bord  externe  des  élytres,  et  s'arrêtant, 
en  dessus,  à  la  quatrième  strie,  comptée  à  partir  de  la  su- 
ture. On  distingue,  en  outre,  une  tache  de  même  couleur 
tout-à-fait  apicale,  commune  aux  deux  élytres,  et  un  pe- 
tit point  discoïdal  jaune  sur  chacune,  à  égale  distance  des 
deux  bandes.  Le  dessous  du  corps  est  noir,  avec  les  pattes 
entièrement  jaunes.  Cette  espèce  est  de  même  taille  et  de 
même  forme  que  notre  C.  coarctalus  de  l'Inde  boréale  ; 
mais  elle  en  diffère  sensiblement  par  la  couleur  de  la  tête 
et  du  corselet,  et  par  le  dessin  des  élytres.  —  Long.  4,  5 
mill.  ;  larg.  \,  8  mill. 

Ocydromus  discicoUis,  —  Tête  d'un  vert  brillant  lisse  et 
finement  ponctué  ;  palpes  d'un  brun  légèrement  ferrugi- 
neux ;  antennes  noirâtres,  avec  les  deux  premiers  articles 


TRAVAUX    INÉDITS.  85 

seulement  ferrugineux.  Corselet  de  même  couleur  que  la 
tête,  entièrement  couvert  d'une  ponctuation  assez  pro- 
fonde, serrée,  mais  non  confluente,  aussi  large  que  long, 
sans  échancrure  antérieure  ni  postérieure,  très-arrondi  sur 
les  côtés  ;  les  angles  postérii»urs  marqués  ;  les  côtés  légè- 
rement relevés  en  gouttière  vers  la  base.  La  ligne  du  mi- 
lieu est  assez  marquée,  et  on  aperçoit  de  chaque  côté  une 
impression  longitudinale  bien  distincte.  Ecusson  triangu- 
laire et  lisse.  Élytres  vertes,  uniformément  couvertes  d'una 
ponctuation  beaucoup  plus  fine  que  celle  du  corselet,  et 
d'une  pubescence  très-courte.  Stries  bien  marquées,  mais 
peu  profondes,  et  non  ponctuées.  Sur  chaque  élytre,  une 
belle  tache  ovale  d'un  jaune  orangé  aux  2/5  delà  lon- 
gueur, s'étendant  sur  les  quatrième,  cinquième,  sixième 
et  septième  intervalles  des  stries.  Dessous  du  corps  d'un 
noir  bleuâtre  ;  les  pattes  entièrement  testacées,  avec  l'ex- 
trémité des  cuisses  et  les  tarses  plus  foncés.  —  Long.  12 
mill.;  larg.  4  mill.  4/2. 

Ocydromus  Deyrolleî.  —  La  taille,  la  couleur,  la  ponc- 
tuation et  les  taches  jaunes  des  élylres  sont  identiquement 
les  mêmes  dans  cette  espèce  que  dans  la  précédente.  Elle 
n'en  diffère  que  par  la  forme  beaucoup  plus  étroite  du 
corselet,  et  un  peu  plus  étroite  des  élytres.  Le  corselet  est 
sensiblement  oblong,  à  peine  plus  large  que  la  tête,  peu 
arrondi  sur  les  côtés,  qui  tombent  à  angle  droit  sur  la 
base.  Les  impressions  longitudinales  postérieures  et  la 
ligne  médiane  sont  aussi  apparentes  que  dans  l'espèce  qui 
précède  ;  mais  les  côtés  ne  sont  pas  relevés  en  gouttière 
près  de  la  base.  La  différence  de  largeur  des  élytres  est 
moins  sensible,  et  c'est  seulement  vers  la  base  qu'elles 
sont  moins  larges  que  dans  le  discicoUîs,  ce  qui  les  fait  pa- 
raître un  tant  soit  peu  coniques.  —  Si  notre  0.  Deyrollei 
eût  été  un  mâle,  nous  aurions  pu  mettre  sur  le  compte  du 
sexe  le  rétrécissement  du  corselet  et  des  élytres  ;  mais, 
comme  c'est  une  femelle  (aussi  bien  que  le  précédent), 
nous  croyons  qu'il  y  a  lieu  de  séparer  ces  deux  espèces, 


84         rëv.  et  mag.  de  zoologie.  (Février  1851.) 
malgré  la  ressemblance  qui  existe  entre  elles.  — Long.  ^2 
mill.  ;  larg.  4,  5. 

0.  striatopiinctatiis.  —  Cette  espèce,  comme  les  deux 
précédentes,  est  entièrement  verte,  avec  une  tache  jaune 
sur  chaque  élytre  ;  mais  elle  s'en  distingue  facilement  par 
la  forme  très-étroite  et  allongée  des  élytres  et  par  la  ponc- 
tuation qu'on  aperçoit  au  fond  des  stries.  Le  corselet,  re- 
lativement à  la  tête,  n'est  pas  plus  large  que  celui  du  Dey- 
rollei,  mais  il  est  plus  arrondi  sur  les  côtés,  ce  qui  rend 
les  angles  postérieurs  moins  carrés.  Les  taches  jaunes 
postérieures  sont  aussi  plus  petites.  La  couleur  des  pattes 
et  le  dessous  du  corps  comme  dans  les  espèces  précédentes. 
Notre  unique  individu  est  un  mâle  parfaitement  conservé, 
qui  nous  a  été  fort  utile  pour  établir,  au  moyen  des  palpes, 
une  distinction  entre  les  genres  Ocydromus  et  Veriagiis. 
—  Long.  9  mill.  4^2  ;  larg.  5  mill.  M2. 

Vertagus  Schoenherri  (Dej.,  Sp.  V,  6i^).  —  Cette  intéres- 
sante espèce,  d'un  genre  très-rare,  a  été  recueillie  assez 
abondamment  par  M.  Bocandé.  Nous  en  avons  obtenu, 
pour  notre  part,  une  paire  mâle,  un  femelle  d'une  parfaite 
conservation. 

Omalotrichus  sexmaculatus  (Dej.,  Sp.  V,  616).  —  Les 
exemplaires  recueillis  par  M.  Bocandé  appartiennent,  pour 
la  plupart,  à  la  variété  de  cette  espèce,  dont  les  taches 
sont  beaucoup  plus  petites  et  consistent  en  deux  petites 
bandes  jaunes  formées  :  l'antérieure,  par  la  réunion  de 
cinq  petites  macules  irrégulièrement  alignées  sur  les  qua- 
trième, cinquième,  sixième,  septième  et  huitième  côtes; 
et  la  postérieure,  par  la  réunion  de  trois  autres  macules 
mieux  alignées  sur  les  sixième,  septième  et  huitième  côtes. 
La  tache  humérale  est  aussi  beaucoup  moins  grande. 

O.  vertagoides.  — Nous  avons  longtemps  hésité  si  nous 
ne  placerions  pas  cet  insecte  parmi  les  Vertagus,  dont  il  a 
le  faciès;  nous  nous  sommes  décidé  à  l'en  exclure,  à  cause 
de  la  forme  du  menton,  dont  la  dent  n'est  pas  simple, 
mais  creusée  au  miUeu  et  relevée  sur  les  bords,  et,  en 


TRAVAUX    INÉDITS.  85 

outre,  à  cause  de  la  villosité  qui  est  implantée  à  double 
rang  sur  les  côtes  des  élytres,  comme  cela  se  passe  chez  les 
Omalotrichus.  Sans  ces  considérations,  l'insecte  est  si 
étroit,  si  cylindrique,  qu'au  premier  coup-d'œil  on  le  pren- 
drait pour  un  Vertagus.  Voici,  au  surplus,  ses  caractères 
spécifiques  :  la  tête  est  lisse,  d'un  vert  foncé  ;  les  antennes 
très-longues,  noirâtres,  avec  les  deux  premiers  articles 
ferrugineux.  Le  corselet,  d'un  vert  également  foncé,  est 
criblé  de  gros  points  serrés  et  confluents  vers  la  base.  Il 
est  à  peine  plus  large  que  la  tête,  y  compris  les  yeux,  et 
sensiblement  plus  long  que  large,  coupé  carrément  anté- 
rieurement et  postérieurement,  la  plus  grande  largeur  ne 
correspondant  pas  au  milieu,  mais  environ  aux  2/5®  de  la 
longueur;  les  côtés,  légèrement  arrondis,  se  redressent 
un  peu  avant  la  base,  avec  laquelle  ils  forment  un  angle 
droit  très-légèrement  obtus  ;  la  ligne  médiane  est  profon- 
dément gravée.  Les  élytres  sont  noirâtres,  très  ternes,  à 
stries  finement  pointillées,  et  à  double  rangée  de  poils  sur 
les  côtes  ;  elles  sont  ornées,  vers  le  milieu,  de  deux  taches 
d'un  jaune  citron,  en  forme  de  bande  très-rétrécie  en  ap- 
prochant de  la  suture,  dont  elle  est  séparée  par  deux  côtes 
(y  compris  la  côte  suturale;  ;  on  distingue,  en  outre,  à  l'ex- 
trémité de  chaque  élytre,  un  peu  avant  l'angle  apical, 
une  autre  petite  tache  arrondie  de  même  couleur.  Le  des- 
sous du  corps  est  d'un  noir  brillant  à  reflets  bleuâtres.  Les 
cuisses,  y  compris  les  trochanters,  sont  d'un  jaune  testacé 
vif,  avec  les  tibias  et  les  tarses  noirâtres,  —  Long.  15 
mill.  ;  larg.  5  mill. 

Âlepioceriis  4  puslulatus  (Schh.,  Dej.,  Sp.  V,  620).  — 
C'est  le  chlœrius  qui  a  été  inscrit  par  erreur  au  Catalogue 
Dejean,  sous  le  nom  de  4  punciatus,  et  dont  nous  avons 
fait  un  genre  distinct,  à  cause  delà  forme  de  ses  palpes,  de 
ses  antennes  et  de  son  corselet. 

Hoplogeniiis  eximius(ï)ey,  Sp.  V,  612).  —  Ce  charmant 
insecte,  si  remarquable  par  l'échancrure  du  chaperon  et  la 
forme  de  la  dent  du  menton,  était  unique  dans  la  collée- 


86  REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  (  Février  185^ .  ) 
tion  de  M.  Dejean.  Nous  en  avons  obtenu  de  M.  Deyrolle 
deux  exemplaires  d'une  grande  fraîcheur.  iVIalheureuse- 
(ïient,  ce  sont  deux  femelles,  aussi  bien  que  l'exemplaire 
de  M-  Dejean.  Le  mâle  de  cette  espèce  paraît  être  une  ra^ 
reté  que  nous  serions  heureux  de  connaître,  pour  com- 
pléter la  description  que  nous  avons  donnée  de  ce  genre. 
.  (  La  suite  prochainement.  ) 


CoLpoPTÈRES  NOUVEAUX  de  Madagascar,  par  le  docteur 
Ch.  Coquerel,  chirurgien  de  la  marine. 

J'ai  présenté  à  la  Société  entomologique  de  France,  en 
décembre  4850,  un  travail  sur  des  espèces  nouvelles  de 
Coléoptères  de  Madagascar.  Voici  les  diagnoses  de  ces  in- 
sectes : 

1.  CiciNDELA  FALLAX.  —  Obscure-viridls  suprâ,  çyaneo-ni- 
leiis  infrâ,*  capitema^no;  prothorace  subcylindrico,  elylris  utrin- 
qiie  sex  guttis  lunulâ  apicaleque  albidis  ornatis;  creberrime 
punctatis ,  interstitiis  obscure  purpureis  ;  pedibas  antennisque 
tcneo-micantibus.  —  Long.  7  mill.  ;  larg.  2  mill. 

2.  EuRYDERA  MORMOLYcoiDES.  —  Nigra ,  planata  *,  therace 
cordïto;  elytris  planiusculis ,  slriatis,  macula  commiini ,  posticâ 
bis-ocellata,  rubrâ,  ornatis  ;  thoracis  angulis  anticis,  elytrorum 
niargine,  corpus  subtus,  pedibusque  rubris.  —  Long.  i\  mill.; 
larg.  des  élytres,  6  mil]. 

5.  PoLYROTHRisAURo-cLAVAT^.^- Aureo-aenea;  capitepunc-. 
tato,  thorace  rugoso,  medio  profunde  sulcato;  elytris  striato-ru- 
gosis,  posl  médium  dilatalis,  sex  maculis  piloiis  ocraceis  ornatis. 
—  Long.  32  mill.  •—  Id.,  du  proth.  à  sa  base,  10  mill.  M2.  — 
Larg.  des  élytres,  14  mill. 

4.  PoLYBOTHRis  PYROPYGV.  —  Obscurc  ffinea  suprâ;  capiie 
tiioracequerugosis;  elytris  rugosis  profunde  slriatis,  quatuor  ma- 
culis luteo-pilosis  ornatis;  corpore  subtus  pedibusque  eu preo- 
purpureis;  pygidio  purpureo.  —  Long.  29  mill.  ;  larg.  10  mill. 

5.  Oryctes  radama.  —  Piceo-brunneus  ;  occipite  in  cornu 
longissimum  postice  reflexura  erecto.  Prothorace  antice  excavatft 
lateraliler  ulrinque  luberculali),  rugosoque;  in  medio  cornu  bi- 


TRAVAUX   INÉDITS.  87 

lobo,  antice-porrecto»  alteri  altiore.  Elytris  ovatis,  levigatis,  sub- 
tililer  punclatis,  lineâ  suturali  punctata.  Tibiis  anticis  externe 
tridentalis.  —  Long.  60  niill.;  larg.  28  niill.  —  Long,  de  la 
corne  occipitale,  25  milL  —  Hauteur  du  prothorax,  50  mill. 

Ce  magnifique  insecte,  si  remarquable  par  sa  forme  de 
Scarabée,  provient  de  la  forôt  de  Nosi-bé. 

6.  0.  RANAVALO.  —  Piceo-brunncus.  Occipite  in  cornu  pos- 
tice  reflexun),  prothoracis  carinâ  aliius,  ereeto.  Prothorace  levis- 
simo,  lateraliter  rugoso,  antice  excavalo,  carinà  média  transver- 
sâ  erecta  Iruncata,  excavala.  Elytris  levigatis,  subtiliter  puncta- 
tis,  lineâ  suturali,  tribusque  alteris  impressis.  Tibiis  anticis  ex- 
terne tridentatis.  —  Long.  45  mili.;  larg.  20  mil).  —  Long,  de 
la  corne  occipit.,  18  mill.  —  Haut,  du  proth.,  16  mill. 

7.  0.  siMiAR.  —  Piceo-brunneus.  Occipite  in  cornu  gracile 
postice  reflexum,  ereeto.  Prothorace  levissirao,  antice  utrinque 
excavatione  rugosâ;  post  médium  carinâ  paululum  erecta,  utrin- 
que excavata.  Elytris  levigatis,  subtihter  punctatis.  Tibiis  anticis 
citerne  tridentalis.  —  Long.  46  mill.  ;  larg.  18  mill.  —  Long,  de 
la  corne  occipit,  11  mUl.  —  Haut,  du  proth.,  10  mill. 

8.  0.  COLOMGUS.  —  Piceo-brunneus.  Occipite  in  cornu  valde 
incurvo,  prothoracis  carinâ  paululum  altius;  prothorace  levis- 
simo,  antice  uirinque  rugoso  ;  carinâ  ante  médium  erecta,  bilobâ, 
utrinque  excavatione  rugosâ.  Elytris  punctatis,  sutura  depressâ. 
Tibiis  anticis  externe  tridentatis.  —  Long.  51  mill.;  larg.  15 
mill.  —  Haut,  de  la  corne  occipit.,  10  mill.  —  Haut  du  proth., 
9  mill.  —  Nosi-bé. 

9.  0.  iJVSDLARis.  —  Castaneo-brunneus.  Occipite  in  cornu 
gracile  postice  reflexum,  ereeto.  Prothorace  antice  profunde  ex- 
cavato  rugosoque,  post  médium  carinâ  erecta  bidentatâ,  laterali- 
ter excavatione  rugosâ.  Elytris  valde  punctatis.  Tibiis  anticis 
externe  quinque  dentatis,  subtùsque  dente  anterîori  armatis.  — 
Femelle.  Long.  24  mill.  ;  larg.  20  mill.  •—  Long,  de  la  corne  oc- 
cipit., 11  mill.  —  Haut,  du  prothorax,  14  mill.  -r  Mâle.  Long. 
56  mill.  ;  larg.  15  mill.  —  Madagascar,  Bourbon,  Maurice. 

(0.  Stenotarsia  sgapllata.  —  Nigra,  velutina;  capile  ru- 
goso, clypco  inciso  ;  prolliorace  crebre  puncîato,  anguls  lateri- 
bus  posticisque  rolundatis;  elytris  ad  basim  prothorace  latioribus, 
ad  apiceni  altenuatis,  nigris,  vittâ  basali  scute'lo  interrupta  tt 
medio  vitlâ  transversali  lateribus  dilatatâ,  flavis  j  pedibus  piceis. 


88         HEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Février  1861.) 

—  Long.   15  mill.;  larg.  7  mill.  •—  Madagascar.  Trouvé  par 

M.  Yesco. 

11.  PoGONOTARSDS  Vescoi.  —  Castaneo-nigcr  ;  capite  punc- 
tato,  clypeo  profonde  inciso ,  prothorace  nigro,  punctato,  nilido, 
laleribus  fulvis  ;  scuto  nigro  ;  elytris  fulvis  laleribus  brunneis, 
macula  communi  nigrà,  duabus  costis  elevatis  ;  pedibus  casta- 
neis,  tarsis  poslicis  pilosis.  —  Long.  17  milL;  larg.  8  mill.  — 
De  Léven  (Madagascar).  Trouvé  par  M.  Vesco. 

12.  ScHizoNiGHA  ovA.  -—  Brunneo-testacca ,  pilosa;  capite 
punctato,  clypeo  marginato,  reflexo;  prothorace  brève,  antice 
emarginato  postice  bisinuato,  lateribus  rotundatis,  punctato;  pi- 
losoque  ;  elytris  ovatis,  punctatis,  pilosis,  ante  médium  inflatis, 
corpore  subtus,  pedibus  antennisque  ferrugineis.  — Long.  15 
mill.  ;  larg.  6  mill. 

15.  Adelphds  GuERiNii.  —  Eilipticus,  convexus,  viridi  ni- 
tens;  prothorace  basi  transversim  sulcato;  elytris  cupreis  margi- 
natis;  septem  striis  punctatis;  interstiitis  elevatis;  pedibus  an- 
tennisque obscure-seneis  —  Long,  24  mill.  ;  larg.  10  mill. 

14.  Tetraphyllus  (Hybonotus)  mirificus.  —  Eilipticus;  ca- 
pite thoraceque  subtiliter  punctatis  ,  obscure  nigris  ;  elytris  ova- 
tis ante  médium  dilatatis,  striatis  nitidis,  interstitiis  alternative 
viridi  cupreis  purpureisque  ;  corpore  subtus  pedibusque  nigris, 
nitidis.  —  Long.  13  mill.  ;  larg.  6.  —  Nosi-bé. 

15.  T.  Deyrollei.  —  Capite,  prothoraceque  subtiliter  punc^ 
tatis,  nigris;  elytris  fere  orbicularibus,  fere medio latioribus,  stria- 
tis, nitidis,  cyaneis,  violaceo-marginatis  ;  corpore  subtus  pedibus- 
que nigris,  nitidis.  —  Long.  14  mill.  ;  larg.  9  mill. 

16.  T.  ACERBUS.  —  Capite,  thoraceque  supra  nigro-aeneis , 
subtiliter  punctatis  ;  elytris  ovatis  striatis,  nitidissimis,  cupreo  vi- 
ridibus,  corpore  subtus  pedibusque  nigris,  nitidis.  —  Long.  9 
mill.;  larg.  6  mill. 

17.  T.  ACIDIFERUS.  —  Eilipticus,  capite  thoraceque  supra  ni- 
gro-aeneis, subtiliter  punctatis  ;  elytris  ovatis,  striatis,  nitidissimis, 
interstitiis  alterne  cyaneo-viridibus  cupreisque ,  corpore  subtus 
pedibusque  nigris,  nitidis.  —  Long.  9  mill.  ;  larg.  6  mill. 

18.  T.  BALTEATus.  —  Couvcxus  ;  capitc  thoraceque  supra  obs- 
cure nigris;  subtiliter  punctatis;  elytris  post  médium  dilatatis  ad 
apii'cm  attenuatis,  nitidis,  striatis,  sutura  punctulata,  interstitiis 
alterne  viridibus  cupreisque  ;  corpore  subtus  pedibusque  nigris. 
— •  Long.  11  mill.:  larg.  ^  mill.  1/2. 


TRAVAUX   INÉDITS.  89 

19.  T.  BuQUETii.  —  Convexus;  capite  thoraceque  supra  œneis, 
profundissime  punctatis  ;  elytris  striato-punctatis,  striis  cyaneis, 
interstitiis  erectis,  nilidis,  cupreis,  post  médium  dilatatis  ad  api- 
cem  attenuatis;  corpore  subtus  viridi-aeneo,  pedibus  punctatis, 
cyaneis.  —  Long.  43  mil).  ;  larg.  6  mill. 

20.  T.  PURPDRATDS.  —  Convexus  ;  capite  thoraceque  puncta- 
tus,  nigris  elytris  angulis  humeralibus  dilatatis,  post  médium  la- 
tioribus,  ad  apicem  attenuatis,  punclato-striatis,  cyaneis  purpu- 
reo-limbatis  ;  corpore  subtus  nigro,  pedibus  violaceo-nigris.  — 
Long.  12  mill.  ;  larg.  7  mill. 

21 .  T.  SMARAGDINDS.  —  Convexus  ;  capite  thoraceque  punc- 
tatis, obscure-œneis  ;  elytris  angulis  humeralibus  dilatatis,  post 
médium  latioribus  ad  apicem  attenuatis  ;  punctato-striatis,  niti- 
dissimis,  viridibus  ;  corpore  subtus,  pedibusque  cyaneo-nigris. 
—  Long.  14  mill.  ;  larg.  7  mill. 

22.  T.  CDPRiNus.  —  Convexus  ;  capite  thoraceque  subtilissi- 
me  punctatis;  elytris eloagatls,  nitidis,  striato-punctatis,  cupreis; 
corpore  subtus  pedibusque  cyaneo-nigris  ;  thoracis  lateribus  infra 
valde  punctatis.  —  Long.  18  mill.  ;  larg.  9  mill. 

25.  T.  THORACiccs.  — Convexus,  acuminatus;  capite  protho- 
raceque  subtilissime  punctatis,  obscure  purpureo-nigris  ;  thorace 
magno  ;  elytris  ante  médium  paululum  latioribus,  post  médium 
acuminatis,  striato-punctalis,[nitidis,  cupreo-aeneis  ;  corpore  sub- 
tus obscure-nigro,  pedibus  violaceo-nigris.  nilidis.  —  Long.  15 
mill.  ;  larg.  6  mill.  1/2. 

24.  Meloe  Chevrolatii.  —  Cyaneo-niger  ;  prolhorace  pla- 
nalo,  medio  longitudinaliter  sulcato,  cyaneo  nitido;  elytris  sca- 
brosis  cyaneo  nitidis,  abdoûiine  pedibusque  obscurioribus.  — 
Long.  24  mill. 

Ce  beau  Méloé  est  le  seul  vésicant  connu  de  Mada- 
gascar. 

25.  Phymasterna  cretacea.  —  Cinereo-tomentosa,  nigro 
flavoque  variegaia;  thorace  ad  basim  tuberculato;  elytris  basi 
thorace  latioribus,  utrinque  maculis 3  ornatis.  —Long.  15 mill.; 
larg.  6  mill.  \12. 

26.  P.  QUADRi-DENTATA.  —  Capite  reflexo,  subtililer  punc- 
tato;  brunneo,  duabus  lineis  albiJis  transversal! ter  ornatis;  pro- 
lhorace bidentato,  subtililer  punctato,  bnmiuo,  lineâ  mediâ  tri- 
busque  lateraliter  albidis;  elytris  brunneis,  lineis  albidis  varie- 


90        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Février  185<.) 
gatis,  brunneis,  angulis  humeralibus  erectis  ;  duabqs  cornibus 
armatû  ;  corpore  subtus  cinereo-pubescente.  —  Long.  9  mill.  ; 
larg.  4  mili.  1^2. 

27.  Sphenura.  gdttllata.  ■—  Nigra,  albo-guttulata;  capile 
réflexe,  pubescente,  linea  transversal!  irapresso,  oculis  albo-cinc- 
tis,  antennis  nigris  ;  prothorace  cylindrico,  albo-guUato  ;  elytris 
parallelis,  apice  rotundatis,  punctatis,  niaculis  albo-villosis,  cor- 
pore  subtus  pedibusque  griseo-pubescentibus.  —  Long.  9  mill.  ; 
larg.  4  mill. 

28.  S.  CHRYSocEPHALA.  —  Capite  testaceo,  cbryseo-pubes- 
cente;  antennarum  articulo  2  apice  piloso;  prothorace  testaceo, 
crebre  punctato,  lineâ  longitudinaii  levigatà,  postice  utrinque 
dentato;  eiytris  punctatissimis,  lineis  elevatis  4  levigatis;  acumi- 
natis,  acutis,  divaricaiis.  —  Long.  12  mill.  ;  larg.  3  mill. 

29.  Centrura  armata.  —  Brunnea  albo-fasciata  ;  capite  mag- 
no,  reflexo,  bidentato  ;  prothorace  4  dentato  magno,  antice  ely- 
tris latiore  ;  elytris  utrinque  ad  basim  dentatis,  medio  dilatatis, 
ad  apicem  divaricatis,  duabus  maculis  albidis  coramuni  ornatis. 
—  Long.  8  mill.;  larg.  1  mil). 

30.  C.  D1VARICATA.  —  Giiseo-variegata ;  capite  inarme,  ré- 
flexe; prothorace  4  dentato,  cylindrico;  elytris  prothorace  latio- 
ribus,  ad  basim  dentatis,  duabus  Uneis  elevatis,  medio  dilatatis, 
ad  apicem  divaricatis. 

51.  Cephaloleia  PULCHELLA. — Capite'lcve;  subtiliter  punc- 
tato,  flavo  vertice  nigro;  antennis  nigris,  clavatis;  prothorace 
orbiculari,  nitido,  flavo,  punctato,  utrinque  antice  bifoveolato; 
elytris  nigro-cyaneis,  decem  lineis  crebre  punctatis ,  incriptis  ; 
prothorace  subtus  flavo,  abdomine  pectoreque  nigris,  punctatis  ; 
pedibus  flavis,  tarsibus  fulvis.  —  Long.  8  mill.;  larg.  5  mU|. 
M2.  —  Sainte-Marie-de-Madagascar. 


Description  de  quelques  nouvelles  espèces  d'Ëchinides, 
par  Hardouin  Michelin. 

Encope  Agassizi,  Mif^helin.  (Planche  2,  fig.  I.)—  E.  disco 
elongato,  subovato,  lyraBformi;  testa  crassishimà;  sinubus  ambula- 
cralibus,  lalis,  apertis;  hmu'û  anteriori  subclausâ;  lunuiâ  posticâ 
elongiità,  magnâ;  poris  genilalibus  quinque  in  angulis  corporis 


fiev/ie  S'  Mac.  t/e   Zoa/oate 
/    a 


/.6 


PL  2. 


1  .    Encope  Agassizi  ) 

[  MicTielin 

2  .   HaiiTiea  Caillaiidi| 


>^,/^/.^-</,/. 


Parts,  /f/t^.  Aiiie/téett 


/f évite  &  Àfce^ .  c/e  Zoo/oat'e  ,  ïSSf . 
/ .  3 


J'/.J. 


•.a 


2.a^ 


1  .  Idiiiiolampas  Albertij 

[Michelin 

2  .  Cidaris  Bertraiifli     ) 


Kr///an/  </e/. 


/ccrts .  Z/ttD .  /fttte/tau  . 


fRAVAUX  INÉDITS.  9^ 

madreporiformi  ;  poris  ovulariis  in  extremilatibus  superioribus 
pafalorum  ambulacralium.  r-  Long.  110  raill.  ;  lat.  75  mill.  ;  al- 
titud.  6  à  8  mill. 

En  ^846,  le  25  septembre,  j'ai  eu  l'honneur  de  commu- 
niquer à  la  section  de  Zoologie  du  huitième  congrès  des 
savants  italiens,  qui  se  tenait  à  Gènes,  quelques  observ£^7 
lions  sur  une  nouvelle  espèce  d'Echinodermes  présentée 
par  M.  le  comte  Paolo  Yimercati  Sozzi,  de  Bergame,  comme 
faisant  partie  de  sa  collection.  Ce  bel  oursin»  vivant  dans 
les  mers  actuelles,  dont  on  ne  connaît  qu'un  seul  individu 
jusqu'à  présent,  et  dont  la  patrie  est  inconnue,  appar- 
tient à  la  famille  des  Scutelles  d'Agassiz  et  au  genre  En- 
copcy  du  même  auteur,  Déjà  M.  Agassiz  avait  trouvé  dans 
ma  collection,  et  décrit  sous  le  nom  d'Encope  grandis 
(Monographie  des  Scutelles,  page  57,  pi.  6),  une  espèce 
très-voisine,  également  fort  rare. 

Dans  l'Encope  en  discussion,  ainsi  que  dans  VE.  gran- 
disj  le  test  est  très-épais,  et  ses  bords,  au  lieu  de  s'amoin- 
drir, sont  arrondis,  et  ont  souvent  de  6  à  ^  0  millimètres 
de  hauteur.  L'étoile  ambulacraire  est  pétaloïde,  et  les 
ambulacres  antérieur  et  postérieur  sont  plus  grands  que 
les  deux  autres.  Les  entailles  postérieures  et  latérales  du 
pourtour  sont  grandes  et  ouvertes.  Quant  à  celle  anté- 
rieure, elle  est  ovale  et  presque  fermée.  La  lunule  de  l'aire 
interambulacraire  postérieure  est  très-allongée  et  un  peu 
resserrée  vers  l'anus,  qui  est  assez  rapproché  de  la  bouche. 

Ce  qui  distingue  surtout  cette  espèce  de  ses  congénères, 
c'eat  qu'au  lieu  d'avoir  sa  partie  postérieure  tronquée,  en 
ligne  à  peu  près  droite,  elle  est  allongée  etéchancrée  aux 
deux  angles. 

EcHiNOLAMPAS  Albkrti,  Michclin.  (PI.  5,  fig.  1 .)  —  E.  am- 
bitusovalis;  testa  tumida,  cpmpressa  ;  os  transversum,  subme- 
dium,  parvum;  ambulacris  elongatis,  apertis  ;  poris  externis  obli- 
quis,  sulcatis,  majoribus,  in-ernis  minimis,  rotundis;  ano  infero, 
loarginali,  ovali;  facie  inferiori,  concavâ;  areis  int- rambulacra- 
libus  slriatis.  —  Long.  55  mill.  ;  Jatit.  50  mill.  ;  altilua.  22  miil. 


92        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Février  1854.) 

Cette  espèce,  très-intéressante,  fait  partie  des  belles  col- 
lections d'histoire  naturelle  de  M.  le  duc  d'Albert  de  Luy nés. 
Elle  y  est  désignée  comme  ayant  été  trouvée  dans  les  Cor- 
dillières,  et  rien  ne  fait  connaître  ni  la  localité  ni  le  ter- 
rain géologique.  D'après  son  analogie  avec  les  Echinolam- 
pas,  nous  supposons  que  cet  Echinide  est  tertiaire,  et  dé- 
pend de  ce  genre.  Malgré  le  mauvais  état  de  la  bouche,  on 
doit  présumer  qu'elle  est  petite,  pour  la  taille  de  l'indi- 
vidu. Les  ambulacres  sont  allongés,  et  remarquables  pour 
les  stries  très-fines,  à  peine  visibles,  qui  couvrent  les  aires 
situées  entre  les  rangées  de  pores.  Nous  nous  faisons  un 
devoir  de  dédier  cette  espèce  à  son  savant  possesseur. 

CiDARis  Bertrandi,  Michello.  (PI.  3,  fig.  2.)  —  C.  depresso- 
globosus  ;  ambulacris  flexuosis  ;  undulis  ambulacrorum  bis-trise- 
rialibus;  verrucis  mamillaribus,  perforatis,  basibus  radiatis;  sex 
in  singulis  seriebus,  superioribus  maximis,  distantibus,  minimis 
approximatis,  in  circule  lœvi;  tuberculis  interpositis  granularis, 
crassis.  —  Latit.  9  centim.  ;  altitud.  4  centim. 

Localité.  Une  argile  rouge,  dépendant  du  groupe  ooli- 
lique,  d'après  M.  Coquand,  ou  du  groupe  triasique,  d'a- 
près M.  Bertrand  Geslin,  et  faisant  partie  de  la  montagne 
Sainte-Hélène,  à  un  demi-kilomètre  du  Luc,  département 
du  Var. 

Cette  belle  et  nouvelle  espèce  a  quelque  rapport  avec  le 
Cidaris  nobilis  de  Munster,  figuré  dans  Goldfuss,  pi.  39, 
fig.  4  a,  b.  Elle  fait  partie  de  la  belle  collection  géologique 
de  M.  Bertrand  Geslin,  à  Nantes,  qui  l'a  recueillie  et  a  eu 
la  complaisance  de  nous  la  communiquer.  Nous  nous  fai- 
sons un  plaisir  de  lui  donner  son  nom. 

Dans  les  séries  des  moules  de  M.  Agassiz,  cette  espèce 
sera  marquée  V  48. 

Haimea  Cailladdi,  Michelin.  (Pi.  2,  fig.  2.)  —  Ambitus 
oblongus,  posticè  truncatus;  testa  oviformis;  os  magnum,  elon- 
gatum,  transversum,  subquinquangulare,  inferum;  anus  parvus, 
rotundus,  inferus,  ori  appropinqualus  ;  ambulacra  simplicia  ad 
peripheriam  divergentia  ;  ab  parte  superiore  poris  sulco  conjunç- 


TRAVAUX    INÉDITS.  93 

tis  ;  ab  partibus  lateralibus  et  inferioribus  non  conjunctis,  obli- 
qué dispositis;  areae  ambulacrales  tumidne;  pori  génitales  qua- 
tuor. -—  Long.  24  mill.  ;  latit.  20  mill.  ;  altilud.  16  mill. 

Cet  intéressant  Echinide ,  dont  bous  avons  cru  devoir 
faire  le  type  d'un  nouveau  genre,  appartient  au  Musée 
d'histoire  naturelle  de  Nantes.  Sa  place  est  au  milieu  des 
Cassidulides  d'Agassiz  ;  car  sa  forme  a  des  rapports  avec 
les  Echinoneusy  les  Discoîdea,  les  Globator,  les  Pygaulus 
et  les  Pygorhincus.  On  ne  connaît  encore  que  cet  individu, 
dont  on  ignore  la  provenance.  D'après  la  matière  qu'il  ren- 
ferme, il  est  probable  qu'il  a  vécu  à  l'époque  crétacée.  Le 
moule  fait  partie  de  ceux  de  M.  Agassiz,  sous  la  marque 
V  47. 

Nous  avons  dédié  le  genre  à  notre  ami  M.  Jules  Hainie, 
collaborateur  de  M.  Milne-Edwards  dans  de  savants  ou- 
vrages sur  les  Polypiers  vivants  et  fossiles,  et  l'espèce  à 
M.  Caillaud,  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle  de 
Nantes. 


Description  d'un  nouveau  genre  de  la  famille  des 
Crinoïdes,  par  Hardouin  Michelin. 

Micropocrinus  Gastaldii,  Michelin.  -—  M.  Gastaldi,  au- 
quel nous  dédions  cette  espèce,  nous  a  communiqué,  il  y 
a  déjà  quelque  temps,  le  débris  assez  bien  conservé  d'un 
corps  organisé  ayant  été  trouvé  par  lui  dans  les  couches 
miocènes  de  la  Superga.  près  Turin.  Nous  étions  incertain 
sur  la  série  animale  à  laquelle  ce  corps  pouvait  apparte- 
nir, lorsque  le  hasard  nous  fit  rencontrer  un  Mémoire  de 
M.  Alcide  d'Orbigny,  lu  à  l'Académie  des  Sciences  le  27 
février  4  857.  Ce  Mémoire,  relatif  à  un  nouveau  genre  de 
Crinoïdes,  est  inséré  dans  le  Magasin  Zoologique  de  l'an- 
née 4  859.  La  seule  espèce  de  ce  genre  y  est  décrite  sous  le 
nom  d'Holopus  Rnngii,  d'Orbigny,  et  est  annoncée  avoir 
été  trouvée   vivante   dans  les  mers    de   la  Martinique. 


94         REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Février  185i.) 
M.  Rang,  qui  Tavait  obtenue  à  l'instant  où  elle  venait  d'ê- 
tre péchée,  l'a  ensuite  donnée  à  M.  d'Orbigny. 

Entre  le  genre  Holopiis  et  celui  que  nous  nommons 
Micropocrinus,  il  existe  une  différence  assez  grande,  c'est 
que  les  divisions  du  premier  dérivent  du  nombre  4,  et 
celles  du  second,  du  nombre  5.  Cependant,  un  pied  vide 
à  l'intérieur,  subcylindrique  et  probablement  charnu , 
étant  un  caractère  qui  paraît  commun  à  tous  les  deux, 
nous  pensons  qu'ils  devront  faire  partie  de  ïa  môme  tribu. 

Quoique  nous  ne  possédions  du  fossile  de  la  Superga 
que  la  base  adhérente  ou  la  partie  inférieure  d'un  corps 
creux  à  l'intérieur,  nous  croyons  devoir  en  donner  la  des- 
cription suivante,  applicable  au  genre  et  à  l'espèce  ; 

Radix  expansa,  non  ramosa,  adherens,  sublœvis;  corpus  brève, 
ciassum,  rotundatum,  subpentagonale,  exteriùs  granulosum,  In- 
teriùs  profundum,  irregulariter  vacuuni;  tnargine  revoluto,  in 
deeem  segmenlis  acutis  subdivise. 

Nous  avons  fait  mouler  ce  corps,  qui  portera  le  signe 
V  49  des  séries  d'Agassiz. 

EXPLICATION  DES  PLANCHES. 
Planche  2. 

Fig.  ^  a.  Encope  Agassizi^  partie  supérieure.  —  b.  Par- 
tie inférieure. 

Fig.  2.  Haimea  Caillmdi,  partie  latérale. — a.  Partie  in- 
férieure. —  b.  Partie  supérieure.  —  c.  Ambulacre  grossi. 

Planche  5. 

Fig.  1  a.  Echînolampas  Alberii,  partie  supérieure.  — 
b.  Vu  de  profil. 

Fig.  2  a,  Cidaris  Berlrandi,  vu  de  profil.  —  b.  Plaques 
madréporiques  grossies. 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  95 

II.   SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  p  Février  ^85^.  —  Aucune  communication 
zoologique. 

Séance  du  -10  Février.  — M.  Is.  Geoffroif-Saint-Ililaire 
lit  une  Note  sur  un  nouveau  genre  de  monstres  doubles  para- 
sitaires de  la  famille  des  Polygnathiens.  Ce  nouveau  genre, 
que  le  savant  tératologiste  désigne  sous  le  nom  de  Des- 
miognailie,  est  établi  d'après  deux  sujets  envoyés  au  Mu- 
séum presque  en  même  temps  ;  l'un  de  Vannes,  l'autre  de 
Neuville  (Loiret).  Ce  dernier  n'a  pas  survécu  au  sevrage, 
mais  l'autre  est  encore  actuellement  vivant  à  la  ménagerie 
du  Muséum.  Le  genre  dont  ils  deviennent  les  types  est 
caractérisé  par  l'existence  d'une  tête  surnuméraire  et  très- 
imparfaite,  unie  au  sujet  principal  par  des  attaches  mus- 
culaires et  cutanées,  mais  non  osseuses  ;  ces  attaches  cons- 
tituent un  long  pédicule  ou  cordon,  à  l'extrémité  duquel 
la  tête  surnuméraire  est  suspendue  et  comme  flottante. 
De  plus,  ce  pédoncule  s'insère,  non  sous  la  tête,  mais  soUs 
le  col,  ou  même  à  la  partie  antérieure  du  sternum  du  su- 
jet principal.  Le  savant  tératologiste  termine  sa  commu- 
nication par  une  description  détaillée  des  deux  Desmio- 
gnathes. 

—  M.  Gros  soumet  au  jugement  de  l'Académie  de  nou- 
velles Recherches  concernant  l'origine  et  les  transformations 
des  Infusoires.  Cette  Note  est  renvoyée  à  une  commission 
précédemment  nommée. 

—  M.  E.  Deslonchamps  adresse  une  Note  sur  un  monstre 
double  mojîomphalien  de  provenance  ovhic,  formant  un  nou- 
veau genre  nommé  Hémitropage.  Ce  genre  est  très-rappro- 
ché  de  celui  de  M.  Is.  Geoffroy-Saint-Hilaire  nommé  Ecto- 
pnge;  il  en  diffère  essentiellement  par  le  mode  de  parallé- 
lisme des  colonnes  vertébrales.  Dans  les  Ectopages,  la 


96  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Février  1851.) 
soudure  est  plus  intime  en  dessous  qu'en  dessus  ;  les  deux 
colonnes  sont  notablement  écartées,  et  la  région  des  épau- 
les est  restée  libre,  ce  qui  a  permis  le  développement  des 
quatre  membres  antérieurs,  les  deux  plus  voisins  étant 
simplement  rejetés  sur  le  dos.  Dans  VHémitropage,  au  con- 
traire, les  colonnes  vertébrales,  dans  toute  leur  partie  an- 
térieure, se  sont  rapprochées  par  une  torsion  autour  de 
leur  axe  ;  de  sorte  qu'en  avant  la  soudure  est  beaucoup 
plus  supérieure  qu'inférieure,  et  l'intervalle  des  deux  co- 
lonnes n'est  plus  que  de  trois  à  quatre  centimètres.  Dès- 
lors,  les  points  d'attache  des  deux  membres  voisins  parti- 
cipant à  l'adhérence,  le  développement  de  ces  membres 
n'a  pas  eu  lieu,  et  le  double  sujet  ne  possède  que  deux 
membres  en  avant,  avec  quatre  membres  postérieurs  très- 
bien  développés. 

—  M.  J.  Bourcîer  adresse  une  Note  sur  onze  espèces  nou- 
velles de  Trocliilidées,  recueillies  par  lui  en  ^849  et  50, 
dans  la  république  de  l'Equateur.  Voici  les  noms  qu'il 
leur  a  imposés  et  les  caractéristiques  qu'il  leur  assigne  : 

«  Trochilus  Bougueri.  Crâne  déprimé.  Bec  noir,  robuste 
et  droit,  roux  à  sa  base.  Corps  vert  bronzé,  le  dessous 
bleu  brillant  ;  ailes  brunes  ;  queue  noire  et  blanche  ;  pattes 
noires,  dénudées.  —  Habite  les  grands  bois  (régions  chau- 
des) de  Nanégan. 

«  Tr.  Godini.  Crâne  arrondi.  Bec  noir  et  droit.  Corps 
vert  doré  très-brillant,  tache  gutturale  bleue;  ailes  bru- 
nes; queue  fourchue,  noire,  sous-caudales  bleues  ;  pattes 
noires,  avec  duvet  blanc.  —  Habite  les  ravins  de  la  vallée 
de  Guayabamba. 

«  Tr.  Condamini.  Crâne  très-déprimé.  Bec  noir,  forte- 
ment arqué.  Corps  bronzé  et  flammé  de  fauve  dessous; 
ailes  brunos;  queue  terminée  en  pointe,  verte  et  jaune- 
nankin;  pattes  blanches,  dénudées.  — Habite  les  environs 
d'Archidona  (région  tempérée),  versant  oriental  des  Cor- 
dillières  de  l'Equateur. 

«  Tr.  FarM^Mî.  Crâne  plat.  Beclong;  mandibule  supé- 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  97 

rieure  noire,  l'inférieure  rouge.  Corps  vert  sombre;  ailes 
brunes;  queue  ovale,  noir-bleue,  sous-caudales  blanches; 
pattes  blanches  et  dénudées.  —  Habite  les  bois  très-chauds 
des  environs  d'Yaruqui. 

«  Tr.  Picliinclia.  Crâne  plat.  Bec  noir,  arqué  ;  tête  d'un 
beau  violet  brillant.  Corps  vert  glauque,  dessous  blanc, 
noir  au  milieu;  ailes  brunes;  queue  égale,  verte  et  blan- 
che ;  pattes  emplumées  et  noires.  —  Habite  (près  des  nei- 
ges) sur  le  volcan  du  Pichincha.  Vit  sur  le  Chuquîriaga. 

«  Tr,  Sianleiji.  Crâne  arrondi.  Bec  noir,  très-court. 
Corps  noir- fuligineux;  dos  bleu;  gorge  verte,  terminée 
par  des  plumes  lancéolées  lilas  ;  pattes  noires  ;  queue  four- 
chue, noir-verte,  duvets  blancs  à  la  région  anale.  —  Ha- 
bite les  régions  froides  du  Pichincha  et  Cotopoxi. 

«  Tr.  Berijamïnï.  Crâne  arrondi.  Bec  noir,  droit.  Corps 
"  vert;  gorge  verte,  brillante;  hausse-col  violet  ;  ailes  viola- 
cées; queue  cordiforme,  bronzée  et  blanche  au  milieu; 
pattes  noires.  —  Habite  les  régions  chaudes  des  environs 
de  Gualea. 

«  Tr.  Jardini.  Crâne  plat.  Bec  noir;  tête  violette  ;  nuque 
noire.  Corps  vert  resplendissant,  dessous  violet  ;  ailes  bru- 
nes, rousses  en  dessous;  queue  égale,  blanche;  pattes 
noires,  emplumées.  —  Habite  (les  régions  chaudes  des 
grands  bois)  aux  environs  de  Nanégan. 

«  Tr,  ViUavîscensio.  Crâne  arrondi.  Bec  noir,  droit. 
Corps  vert  brillant  (plus  éclatant  sur  la  tête),  dessous  gris- 
cendré;  ailes  brunes;  queue  arrondie,  verte  et  bleue; 
pattes  (dénudées)  blanches.  —  Habite  les  bois  des  environs 
du  Napo. 

«  Tr.  Jamersoni.  Crâne  déprimé.  Bec  noir,  droit;  front 
vert  brillant.  Corps  vert,  parties  inférieures  plus  brillan- 
tes ;  plaque  gutturale  bleue;  ailes  brunes;  queue  four- 
chue, noir-bl^ue  ;  pattes  noires,  dénudées.  —  Habite  la 
vallée  chaude  de  Calacoli. 

«  Tr.  Ducliassaini.  Crâne  arrondi.  Bec  droit,  noir,  dos- 
sous  blanc.  Corps  vert  ;  gorge  bleue  ;  ailes  brunes  ;  queue 
Si*  SÉRIE.  T.  m.  Année  1851.  7 


98         REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Février  1851.) 
noire,  bronzée  au  centre  ;  pattes  noires,  dénudées.  —  Ha- 
bite les  bois  entre  la  Gorgone  et  Panama.  » 

—  M.  Guyon  adresse  à  M.  le  président  de  l'Académie 
une  lettre  sur  la  viviparilé  de  deux  Sauriens^  le  Gongyle 
ocellé  et  le  Seps  chalcide.  L'auteur  annonce,  avec  des  pièces 
à  l'appui,  que,  depuis  plus  de  trois  ans,  il  a  constaté  ce 
fait,  et  Ta  porté  à  la  connaissance  de  M.  Dumérit.  Les  ob- 
servations récentes  de  M.  Dugès  sur  certaines  couleuvres^ 
observations  communiquées  en  août  dernier  à  la  Société 
de  Biologie,  l'engagent  aujourd'hui  à  en  informer  l'Aca- 
démie. 

L'Académie  a  procédé,  dans  cette  séance,  à  la  nomina- 
tion d'un  membre  dans  la  section  d'Anatomie  et  de  Zoo- 
logie, en  remplacement  de  M.  de  Blainville.  La  section 
avait  présenté  ex  œqiio^  au  premier  rang  et  par  ordre  al- 
phabétique  :  MM.  Coste  et  de  Quatrefages;  au  deuxième 
rang,  et  de  même  :  MM.  E.  Blanchard  et  CM.  Bonaparte; 
au  troisième  rang:  M.  Martin  Saint-Ange;  au  quatrième 
rang  :  M.  Aie.  d'Orbigny.  —  Au  premier  tour  de  scrutin, 
îe  résultat  a  été  :  sur  55  votants,  M.  Coste  a  obtenu  25  voix  ; 
M.  de  Quatrefages  14,  M.  CL  Bernard  \2,  M.  Cli.  Bona- 
parte 2,  M.  Aie.  d^Orbigny  2,  M.  Martin  Saint-Ange  \.  Au 
second  tour,  même  nombre  de  votants.  M.  Coste  27,  M.  de 
Quatrefages  15,  M.  Cl.  Bernard  H.  —  M.  Coste  ayant 
réuni  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est  élu  membre 
de  l'Académie. 

Séance  du  M  Février.  —  MM.  deJussieu^  Dufrénoy,  Du- 
perrey,  Mauvais,  Buvernoy^  lisent  un  Rapport  sur  le  troi- 
sième voyage  en  Abyssinie  de  M.  Rochet-d' Hériconrt»  Ce 
voyage,  exécuté  en  ^8W,  48  et  49,  a  eu  pour  objet  l'ex- 
ploration du  nord  de  t'Abyssinie,  et  a  donné  des  résultats 
de  plusieurs  espèces.  Nous  ne  nous  occuperons  ici  que  des 
résultats  zoologiques  dont  le  rapport  de  M.  Duvernoy  a 
rendu  compte.  Ces  résultats,  qui  n'étaient  que  très-secon- 
daires dans  le  but  du  voyage,  ne  peuvent  avoir  une  grande 
importance  ;  cependant,  ils  renferment  quelques  faits  nou- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  99 

veaux.  M,  Rochet-d'Héricourt  a  rapporté  H"  un  Mouton 
d'Abyssinie^  dont  nous  avons  déjà  parlé  dans  notre  Revue 
(année  ^849,  page  562).  Ce  mouton,  originaire  de  la  pro- 
vince d'Ouello,  entre  Gondar  et  Choa,  est  actuellement 
dans  la  ménagerie  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  où  il 
a  déjà  produit  deux  fois.  M.  Diivernoy  expose  les  carac- 
tères de  cette  variété  et  les  faits  qui  démontrent  son  état 
de  domesticité  incontestable,  mais  peu  avancée.  Par  une 
étude  comparative  des  pelages  et  des  toisons  de  nos  prin- 
cipales races  de  moutons,  du  Mouflou  de  Corse,  du  Lama 
et  du  Rélier  d'Abyssinie,  M.  Duvemoy  montre  que  ce  Bé- 
lier ne  peut  offrir  d'avantage  que  pour  les  croisements, 
sa  toison  renfermant  actuellement  une  infiniment  trop 
faible  quantité  de  laine.  2°  Un  petit  poisson  pris  dans  les 
sources  chaudes  d'Hatefête,  au  fond  du  golfe  de  Zoula,  et 
y  vivant  à  une  température  de  44°  centigrades.  M.  Duvcr- 
noy  le  nomme  Cyprînodon  Zulœ,  espèce  nouvelle,  voisine 
du  C.  moseaSf  trouvé  dans  les  sources  du  Sinaï;  à  51°  cen- 
tigrades. Le  savant  rapporteur  en  décrit  avec  soin  les  ca- 
ractères; il  y  fait  connaître  des  dents  palatines,  pharyn- 
giennes et  maxillaires,  y  joint  des  détails  sur  la  confor- 
mation intérieure.  De  tous  ces  faits  intéressants,  nous  no 
pouvons  indiquer  que  les  traits  caractéristiques  de  la  nou- 
velle espèce  :  elle  a  20  à  25  millimètres  de  longueur,  et  se 
distingue  surtout  par  le  nombre  des  rayons  de  ses  diverses 
nageoires;  dorsale  8,  anale  9,  caudale  24,  pectorales  ^2, 
ventrales  7.  La  dorsale  commence  un  peu  avant  l'analo. 
5°  Un  Périophlalme  de  Kœlreiitcr  pris  au  fond  du  golfe  do 
Zoula,  à  dix-sept  lieues  de  Massouah,  sur  des  herbes  ma- 
rines, où  il  rampait  avec  vivacité,  r  Une  Epeïre  nouvelle, 
recueillie  sur  les  bords  du  lac  de  Trana,  et  dont  notre  voya- 
geur pensait  que  la  soie,   forte  et  d'une  belle  couleur 
jaune,  pourrait  être  utilisée.  On  sait  quelles  difficultés  ont 
fait  échouer  tous  les  efforts  dirigés  dans  cette  voie,  et  doi- 
vent par  conséquent  faire  considérer  cette  espèce  seule- 
ment au  point  de  vue  zoologique.  M.  Guérin-Méneville  en 


^00  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Février  1851.) 
a  fait  le  sujet  d'une  monographie  qui  paraîtra  dans  le 
Voyage  de  M.  Rochet-d'Héricourt,  ot  lui  a  donné  le  nom 
d'Epetra  Rochetii  ;  elle  a  de  grands  rapports  avec  VE.  Se- 
negalens'n.  5°  Une  Dè^j/zî/Z/if/ie  nouvelle,  nommée  par  M.  Du- 
vernoy  Diphyllidia  lobata,  et  trouvée  dans  le  golfe  de  Suez, 
près  de  Ras-Mohammed.  Cette  espèce,  aujourd'hui  la 
quatrième  du  genre,  se  distingue  par  la  partie  supérieure 
de  sa  tête,  rugueuse  au  lieu  d'être  lisse  ou  papilleuse;  par 
le  développement  des  lamelles  branchiales,  profondément 
festonnées,  de  manière  à  constituer  des  espèces  de  lobes; 
la  rayure  jaune  qui  se  retrouve  d'ailleurs  au  bord  du 
manteau,  du  pied,  du  voile  céphalique,  tranche  sur  un 
fond  brun  chocolat  qui  forme  la  couleur  générale  de  l'a- 
nimal. 

—  M.  L.-A.  Segoncl  adresse  une  Note  sur  les  fondions 
du  larynx  supérieur  chez  les  oiseaux.  L'auteur  s'attache  à 
démontrer  qu'on  a  été  trop  exclusif  en  réservant  au  larynx 
inférieur  la  fonction  vocale.  Il  fait  voir  que  sur  le  coq  vi- 
vant ou  sur  la  Perdrix,  on  peut  constater,  en  ouvrant  lar- 
gement le  bec,  que  le  larynx  supérieur  est  très-actif  dans 
la  formation  de  la  voix  ;  il  pense  d'aiileurs  qu'il  contribue 
beaucoup,  chez  les  oiseaux  parleurs,  à  l'imitation  de  la 
voix  humaine. 

—  M.  Daras  annonce  qu'il  a  découvert  dnns  les  envi- 
rons de  Soissons  des  ossements  fossiles  du  Lophiodon  an- 
thracoïdien.  L'auteur  croit  que  ces  fragments  détermine- 
ront à  former  de  cette  espèce  le  type  d'un  nouveau  genre. 

Séance  du  25  Février.  —  Aucune  communication  zoolo- 
gique.   

m,  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Bulletin  de  la  classe  physico-mathématique  de  l'Acadé- 
mie impériale  des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg,  tome 
VII,  in-4^  1849. 

Cette  publication  correspond  à  peu  près  aux  Comptes^ 


ANALYSES    d'OUVRAGES    NOUVEAUX.  ^0^ 

rendus  publiés  par  TAcadémie  des  Sciences  de  Paris  ;  mais 
elle  ne  paraît  pas  marcher  avec  autant  de  régularité,  et 
par  séances,  mois  et  années.  En  effet,  dans  ce  septième 
volume,  nous  trouvons  l'analyse  de  travaux  lus  depuis 
novembre  ^846  jusqu'en  janvier  ^849.  Les  diverses  livrai- 
sons qui  composent  ce  volume  ont  été  publiées  depuis  le 
4  6  février  1848  jusqu'au  25  février  4  849,  comme  on  le  voit 
indiqué  à  la  fin  des  numéros,  par  ces  mots  placés  entre 
deux  filets  :  Emis  le  25  février  ^SA9. 

Ce  mode  irrégulier  de  publication  nous  paraît  mauvais, 
parce  qu'il  ne  fait  pas  connaître  immédiatement  les  tra- 
vaux lus  à  l'Académie,  et  il  peut  en  résulter  des  consé- 
quences fâcheuses,  quand  il  s'agit  de  questions  de  priorité. 
Ainsi,  par  exemple,  comment  un  savant  qui  s'occupe  de 
la  polarisation  des  fils  conducteurs,  peut-il  savoir  à  temps 
que  M.  Jacobi  a  lu  quelque  chose  sur  ce  sujet  dans  la 
séance  du  27  novembre  4  846,  quand  l'indication  des  tra- 
vaux de  cette  séance  ne  figure  que  dans  une  livraison 
émise  /e  4  6  février  4  848  ?  Dans  cet  intervalle  d'une  année , 
ne  peut-on  pas  avoir  fait  des  travaux  semblables?  Peut-on 
deviner  que  M.  Jacobi  les  a  lus  à  l'Académie  depuis  long- 
temps, à  qui  restera  la  priorité? 

Les  Comptes- rendus  de  l'Académie  des  Sciences  de  Paris 
nous  semblent  beaucoup  mieux  répondre  aux  besoins 
de  la  science. 

A  la  fin  du  septième  volume,  publié  en  4  849,  on  trouve 
le  compte-rendu  des  travaux  de  l'Académie  impériale  des 
Sciences,  pour  l'année  4847.  rédigé  par  le  savant  secré- 
taire perpétuel,  M.  Fuss. 


A  DESCRIPTIVE  Catalogue,  etc.  —  Catalogue  descrip- 
tif des  Coléoptères  géodéphages  habitant  les  Etats-Unis, 
à  l'Est  des  montagnes  rocheuses;  par  M.  L  Le  Conte. 
(Extrait  des  Annales  du  Lycée  d'histoire  naturelle  de 
New-York,  4846.) 

Dans  ce  Catalogue,  les  espèces  déjà  connues  sont  seule- 


^02      REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Février  1851.) 
ment  indiquées  ;  les  nopvolles  seules  sont  décrites,  et  leur 
nombre  est  considérable.  Notons,  en  passant,  qa'une  Ga- 
lérite  de  la  Caroline  méridionale  lance  un  fluide  acre  et 
volatil  comme  celui  des  Brachïnus. 

I^egacepliala,  2  espèces.  —  Cicîndela,  55  espèces,  —  6 
ï]onsQ\\Qs:  aniœna^  spreia^  venusta  ,  nîgrocœrulea  ^  clncti- 
pennin^  cet- ripes.  —  Plus,  1 0  espèces  décrites,  que  M.  Le 
Conte  n'a  pas  vues;  seulement,  je  ne  comprends  pas  que 
l'auteur  cite  la  C.  vemisia,  Laf  parmi  ces  dernières,  et 
qu'il  donne  ensuite  le  même  nom  à  une  espèce  nouvelle. 
Il  rptat)lit  ia  synonymie  de  quelques  espèces  ;  sous  le  nom 
d9  n\çtdesla^  Pal.,  Beauv.  ;  il  rénnii  r\igifrons ,  De].,dentri- 
culataj  lie niz. ,  iinîcolor,  Dej.,  obscara,  Say.  Violacea  de 
Fab,  est  une  variété  unicolore  de  sexguttaia,  Fab.;  çon- 
sentanea,  Dej.  est  une  variété  obscure  ôlQ  pairuela,  Dej.; 
albilabris,  Rirby  est  la  m.ême  que  longilabrîs,  Say  ;  obli- 
quatay  Dej.  est  synonyme  de  viUgarîsj  Say  \  hiriîcoUîSy  Say, 
Journ.  Ac  Philad.,  est  synonyme  de  repmda^  Dej.  ;  cdbo- 
flirta,  Dej.  est  synonyme  de  liirticollis,  Say,  Trans.  Am. 
Phil.  Soc. 

ÇasHonitty  -I  esp. 

Lepiolrachelus  {Splieracra,  Say),  -1  esp, 

Galerîia^  2  esp.  Sous  le  nom  de  janus,  Fab.,  l'auteur 
réunit  cymipcnnis,  Dej.,  bicolore  Drury,  americanaj  Dej., 
cndïcoUis,  Chaud.,  longicoUisy  id.;  duUa,  Le  Conte. 

Dlaphorus,  i  esp. 

Cymindisj  -16  esp  ,  dont  4  nouvelles  :  elegans,  neglecta, 
aincena,  viridicoUis.  11  met  dans  le  genre  Cymindis  le  Dro- 
mius  piceus,  Dej. 

Calleida^  5  esp.,  dont  -1  nouv. 

Axînopalpus,  n.  g.,  dont  il  faut  changer  le  nom  ;  il  y  a 
déjà  un  Longicorne  ainsi  nommé.  Une  seule  espèce  voisine 
des  Dromius;  c'est  le  Dromîus  biptagialuSf  Dej. 

Dromius^  S  esp,,  dont  5  nouv. 

Plochionus,  3  esp. 

Lebla,  25  esp.,  dont  5  nouv. 


-105 

CoploUera,  4  esp.,  dont  2  nouv. 

Thyreoplcriis,  \  esp. 

Aplinus,  2  esp. 

Bracliiniis,  22  esp.,  dont  8  nouv.  M.  Le  Conte  a  refait 
les  descriptions  des  22  espèces  avec  beaucoup  de  soin,  afin 
de  faire  mieux  comprendre  les  différences. 

Helluomorplia^  A  esp, 

Psydrus,  -1  esp. 

Aplocliile,  n.  g.,  fondé  sur  le  Morîo  pygmœiis,  Dej.  M.  Le 
Conte  note  ici  9  troncaltpennes  qu'il  n'a  pas  vus. 

Scarites^  6  esp. 

Pashnaclius,  VI  esp.  Nous  avons  parlé  plus  haut  de  la 
monographie  de  ce  genre  faite  par  M.  Le  Conte. 

Dyichinus,  8  esp.,  dont  ^  nouv.  — Plus,  5  non  vues. 

Clivina,  ^\  esp.,  dont  4  nouv.  —  Plus,  ^  non  vue. 

MoriOf  ^  esp.,  Georgïœ,  Pal.,  Beauv.,  dont  le  mo?ii/îcor- 
nîs,  Latr.,  Dej.  est  synonyme. 

Patrobus ,  A  esp.,  longïcornîs^  Say,  àont  americanus , 
Dej.  est  synonyme. 

Calathiis,  ^  esp. 

PristodacltjluSf  5  esp.,  dont  ^  nouv. 

Rhadine.  n.  g»,  voisin  des  Piatymis^  \  esp.  ^ 

Plat  y  nus,  2  esp. 

Ancliomenus,  \%  esp.,  dont  5  nouv.  II  est  à  regretter  que 
M.  Le  Conte  ait  donné  à  un  Anchomenus  le  nom  de  margi- 
natus  que  porte  depuis  longtemps  un  Agonum,  genre  qu'on 
ne  peut  séparer  des  4ncliQmenus. 

Agonum,  28  esp.,  dont  7  nouv. 

Olistliopus,  2  esp.,  dont  1  nouv. 

Platyderus,  1  esp. 

Pœcilus,  8  esp.,  dont  4  nouv. 

Omaseus,  \  esp.  0.  orinomumy  qui  se  trouve  en  Angle- 
terre. 

Adelosia  {Omaseus),  5  e^p. 

Stereocerus  (  Omaseus),  4  esp.,  dont  une  nouv. 

Arguior,'\2  esp.,  dont  5  nouT- 


104      iiKV.  ET  ftiAG.  DE  ZOOLOGIE.  (FévHer  1851.) 

Piesnmsj  n.  g.,  fondé  sur  la  Feronia  submarginata  ÙQ 
Say. 

Lyperus,  Chaudoir,  4  esp  ,  dont  1  nouv. 

Feronia.  —  Abax,  5  esp.,  dont  ^  nouv.  —  Molops,  8 
esp.,  dont  7  nouv.  — Pierostichus,^  esp.,  dont  2  nouv.  — 
Plaiysma,  -15  esp.,  dont  2  nouv. 

Steropus,  \  esp.  /"aôer  Germ.,  dont  tenebricosusj  Dey,  et 
spoliaiuSy  Newm.  sont  synonymes. 

Broscus,  4  esp.,  dont  2  nouv. 

Myas^  2  esp.,  dont  I  nouv. 

Stomis,  ^  esp. 

Isoplurius,  Kerby  (^Imara,  Dej.  ),  5  esp.,  dont  2  nouv. 

Percositty  2  esp.,  dont  -I  nouv. 

Celia,  5  esp.,  dont  1  nouv. 

Amara,  4-1  esp.,  dont  5  nouv. 

Triœna,  n.  g.  (.4mara,  Say),  5  esp.,  dont  \  nouv. 

Acrodoïif  5  esp.,  dont  1  nouv. 

BradytuSy  5  esp. 

Curtonotus,  Kirby  (  ^mam),  2  esp.  L'une,  laticollisy  a 
pour  synonyme  la  convexiuscula  de  Kirby,  qui  n'est  pas  la 
môme  que  celle  d'Europe.  —  Plus,  55  espèces  de  Féro- 
niens  non  vus. 

EuryderuSy  \  esp. 

GeopinuSj  n.  g.,  fondé  sur  le  Daptus  incrassatus,  Dej 

Agonoderus,  5  esp.,  dont  2  nouv. 

Cratacanthus,  1  esp. 

Piosomay  n.  g.,  voisin  des  Cratognathus,  -I  esp. 

Amphasia  [Harpalus^  Dej.,  -1'°  divis.),  2  esp.,  dont  Tune, 
interstîtialis,  Say,  a  pour  synonymes  o^scwri/jewms,  Dej., 
et  fulvicoUis,  Newm. 

Spongopus^  n.  g.,  voisin  des  Anisodactylus,  \  esp. 

Anisodactylusj  20  esp.,  dont  8  nouv. 

Euryirichus,  n.  g.  (liarpalus,  Dej.),  6  esp:,  dont  2  nouv. 

SelenophoniF,  \h  esp.,  dont  6  nouv. 

Pangnsj  1  esp. 

Harpalus^  24  esp.,  dont  10  nouv. 


405 

Geobœnus,  H  esp.,  dont  6  nouv. 

Gynandropus,  2  esp.,  dont  -I  nouv. 

Stcnoloplius,  9  esp.,  dont  2  nouv. 

Acupalpus,  6  esp.,  dont  4  nouv. 

Aepiis,  i  esp.,  qui  n'a  pas  du  tout  les  mœurs  des  Aepus 
d'Europe,  et  qui  vient  confirmer  que  ces  insectes  ne  doi- 
vent pas  être  séparés  des  Treclius. 

Epaphiusy  2  esp.  nouv. 

Anoplitalmus,  A  esp.  Il  est  bien  remarquable  que  ce 
genre,  découvert  dans  les  grottes  de  la  Carniole,  se  re- 
trouve en  Amérique,  dans  l'immense  caverne  du  Mam- 
mouth. 

Lachnophorusy  A  esp.  — Plus,  4  5  Harpaliens  non  vus. 

Badister,  5  esp.,  dont  4  nouv. 

Rembusj  5  esp.,  dont  4  nouv. 

Dicœlus^  24  esp.,  dont  9  nouv. 

Oodesy  7  esp. 

Dïnodes,  4  esp. 

Chlœnius,  29  esp.,  dont  4  nouv. 

Atranusj  n.  g.,  fondé  sur  VAnchomenus  pubescens,  Dej., 
obconicusy  Haldemann. 

Lorïcera^  \  esp.,  pilïcornis. 

PanagœuSy  2  esp.  —  Plus,  6  Chlœniens  non  vus. 

Scaphinotus,  5  esp. 

CychruSy  2  esp. 

SpheroderuSy  5  esp.,  dont  4  nouv. 

Carabus,  -10  esp.,  dont  4  nouv.,  Gor//i,  Dej.  est  syno- 
nyme de  limbatus,  Say;  lineaio  punclaïuSj  Dej.  est  syno- 
nyme de  serratusy  Say. 

Calosontty  8  esp.,  dont  4  nouv. 

Nebritty  1  esp.' 

Omophrojf,  4  esp.,  dont  4  nouv. 

Blethisa,  4  esp. 

Elaphriis,  5  esp, ,  dont  2  nouv. 

Notioplnlus,  4  esp.,  dont  2  nouv.  —  Plus  ^  Carabides 
Inconnus. 


406      REV.  ET  mag.  de  zoologie.  [Février  1851.) 

Bembidiuni,  5  esp.,  dont  4  nouv.  —  L'un  d'eux  est  le 
paMosum  de  Panzer,  qui  se  trouve  en  Europe. 

Odontium,  n.  g.  (Bembidium),  2  esp. 

Hydrium,  n.  g.  (Leja,  Dej,),  ]  esp. 

Oclitliedromus  {Notaplius,  PerypIiuSy  Leja,  etc.),  42 
esp.,  dont  24  nouv. 

Tachys,  M  esp.,  dont  8  noqv.  —  Le  T.  eleyantuliiSj 
Laferté  est  synonyme  de  T.  epliîppîatus^  Say.  Le  troglody- 
tes, Dej.  est  synonyme  de  lœvus^  Say. 

Blemus  œnescens^  -1  esp.  nouv.  —  Plus,  -12  Bembidides 
inconnus. 

Dans  une  note  qui  termine  ce  travail  intéressant,  M.  Le 
Conte  promet  un  Appendice  où  il  corrigera  quelques  er- 
reurs inévitables.  Il  exprime  en  même  temps  le  désir  que 
les  entomologistes  consultent  davantage  les  ouvrages  de 
Say,  et  nous  ne  pouvons  que  nous  associer  à  ce  vœu,  car 
les  publications  du  savant  entomologiste  américain  ont  été 
beaucoup  trop  négligées  par  nos  auteurs. 

Léon  Faikmaire, 


Les  Vers  cestoïdes  ou  acotyles,  considérés  sous  le  rap- 
port de  leur  classification,  de  leur  anatomie  et  de  leur 
développement;  par  M.  J.  Van-Beneden,  membre  de 
l'Académie  Royale  de  Belgique,  etc.,  etc. 

Sous  ce  titre,  l'Académie  royale  des  Sciences  de  Belgi- 
que vient  de  publier  un  Mémoire  d'un  de  ses  membres  les 
plus  distingués,  docteur  ès-sciences  et  professeur  à  l'Uni- 
versité catholique  de  Louvain.  Nous  croyons  faire  plaisjr 
à  nos  lecteurs,  en  rendant  compte  de  ce  travail,  qui  doit 
intéresser  vivement  et  le  médecin  et  le  naturaliste. 

L'histoire  de  ces  vers  est  présentée  sous  un  jour  tout 
nouveau;  leur  organi-^ation  et  leur  développement  y  sont 
complètement  dévoilés,  et  l'on  remarquera  que  le  résul- 
tat, sur  divers  points,  est  bien  différent  de  celui  que  des 


^û7 

travaux  récents  ont  fait  connaître.  Ce  travail  fera  évideni* 
ment  époque  en  helmintologie. 

M.  Van-Beneden  démontre  clairement  que  les  vers  ces- 
toïdes  {Ténia  et  Boiriocephales),  au  lieu  d'être  des  ver^ 
simples,  sont,  au  contraire,  des  vers  composés,  et  qu'il  y  a 
autant  d'individualités  qu'il  existe  de  segments  ou  d'arti- 
culations. Le  ver  solitaire  n'est  donc  rien  moins  que  soli' 
taire.  Chaque  segment  ou  cucurbitain  qui  se  détache  est 
un  animal  adtilie  et  complet  qui  renferme  tous  les  organes 
qui  lui  sont  nécessaires  pour  vivre  et  pour  se  reproduire. 
M.  Van-Beneden  cite  des  exemples  de  segments  qui,  non- 
seulement  continuent  à  vivre  longtemps  après  leur  sépa- 
ration, mais  qui  continuent  même  à  s'accroître  et  à  se  dé- 
velopper au  point  de  prendre  encore  une  forme  toute 
nouvelle. 

Ces  vers,  ainsi  détachés,  ressemblent  à  des  distomes  ou 
à  ç^es  planaires,  et  offrent  parfaitement  l'organisation  des 
Trématodes  ;  ils  n'en  diffèrent  que  par  l'absence  d'un  ap- 
pareil digestif:  c'est  ce  qui  fait  dire  à  l'auteur  que  les  versj 
cestoïdes  sont  des  Trématodes  sans  canal  digestif. 

Ces  vers  ont,  comnie  les  Trématodes,  un  appareil  sén 
créteur,  ramifié  dans  tout  le  corps,  et  qui  s'ouvre  à  Tex-» 
trémité  postérieure  par  un  foramen  caudale.  Ce  point  de 
leur  anatomie,  si  obscur  et  si  embrouillé,  est  maintenant 
parfaitement  connu,  grâce  auX;  recherches  du  professeqr 
de  Louvain.  Depuis  longtemps  ces  canaux  avaient  été  in- 
jectés :  Andry  etCarlisle,  daps  le  siècle  dernier,  les  avaient 
déjà  remplis  de  mercure)  mîiis c*est  à  tort  qu'on  les  avait 
pris  pour  des  canaux  appartenant  à  l'appareil  circula- 
toire, et  que,  dans  ces  derniers  temps,  on  les  avait  consi- 
dérés comme  digestifs  et  circulatoires  simultanément, 
dans  les  Cestoïdes. 

M.  Van-Beneden  nous  fait  connaître  aussi  le^  curieuses 
métamorphoses  que  quelques-uns  de  ces  vers  subissent, 
par  exemple  les  Telrarhycfiuus  ;  ils  vivent  sous  la  forme 
d'un  Scolçx  d'abord,  dans  l'estomac  ou  l'intestin  du  prc^ 


408  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Février  185K) 
mier  animal  qui  a  avalé  l'œuf;  puis  ils  passent  dans  Fes- 
tomac  ou  Tabdomen  de  celui  qui  a  fait  sa  pâture  de  ce 
premier  animal,  et  prend  souvent  une  autre  forme.  Celui 
qui  les  héberge  est  avalé  à  son  tour,  et  ainsi  le  même  ver 
passe  souvent  par  plusieurs  animaux,  et  continue  son  évo- 
lution sous  diverses  formes,  jusqu'à  ce  qu'à  la  fin  il  arrive 
dans  ces  singuliers  intestins  des  poissons  plagiostomes,  où 
il  prend  son  développement  complet.  Pour  trouver  ces 
vers  dans  les  diverses  phases  de  leur  existence,  il  faut 
donc  les  chercher  sur  les  animaux  qui  servent  de  pâture 
aux  autres,  et,  à  l'état  adulte,  ils  n'existent  que  dans  les 
Raies  et  les  Squales,  les  plus  voraces  des  poissons. 

Avec  un  seul  et  même  animal,  les  zoologistes  avaient 
formé  plusieurs  genres  placés  dans  des  familles  et  même 
des  ordres  distincts.  Tous  les  vers  vésiculaires  (Cysticer- 
ques,  Echinocoques,  etc.,  etc.)  ne  sont,  pour  M.  Van~Be- 
den,  que  des  jeunes  Ténias,  et  les  Cestoïdes ,  à  l'état 
adulte,  sont  des  Trématodes.  Il  faudra  donc  rayer  ces 
deux  ordres  dans  cette  classification,  qui  est  généralement 
suivie.  Si  l'on  songe  que  M.  Van-Beneden  a  démontré  der- 
nièrement, par  des  observations  embryogéniques,  que  les 
Pentastomes,  ou  les  Linguatules,  sont  des  articulés  voi- 
sins des  Lernéens,  la  classe  des  Helminthes  se  simplifie 
considérablement,  et  ne  doit  plus  comprendre  que  les  Ké- 
matoïdes  et  les  Trématodes. 

La  partie  descriptive  n'est  point  négligée  dans  ce  travail 
remarquable  :  toutes  les  espèces  qui  vivent  dans  les  pois- 
sons plagiostomes  sont  décrites  et  figurées  dans  toutes  les 
phases  de  leur  développement  ;  l'histoire  de  plusieurs  de 
ces  vers  est  complétée;  toutes  les  synonymies  sont  dé- 
brouillées, et,  sous  le  rapport  des  espèces,  M.  Van-Bene- 
den a  trouvé  une  véritable  mine  d'or. 

On  sait  que  ce  savant  divise  le  règne  animal,  d'après  le 
développement,  en  trois  embranchements,  selon  la  rentrée 
du  vitcllus,  qui  a  lieu  par  le  ventre  ou  par  le  dos;  ou 
bien ,  lorsque  le  blastoderme  enveloppe  simultanément 


MÉLANGES   EE   NOUVELLES.  ^  09 

tout  le  vitellus,  cette  rentrée  n'a  lieu  ni  de  Tune  ni  de 
l'aulre  manière.  D'après  ces  caractères  embryogéniques,  le 
naturaliste  belge  a  désigné  ces  trois  embranchements  sous 
les  noms  de  Hypocoliledones^  correspondant  aux  vertébrés 
Epicolyledones^  correspondant  aux  articulés,  et  AUocoiyle- 
dones  ;  c'est-à-dire  chez  lesquels  le  vitellus  ne  rentre  ni  de 
Tune  ni  de  l'autre  manière,  et  qui  correspondent  aux  Mol- 
lusques et  Radiaires  réunis.  A  la  tête  de  ce  troisième  em- 
branchement se  trouvent  les  Mollusques,  qui  sont  érigés 
en  classe,  et  qui  sont  suivis  de  la  classe  des  vers,  compre- 
nant les  Annélides  et  les  Helminthes.  Le  professeur  de 
Louvain  rend  en  partie  au  mot  Vers  son  ancienne  impor- 
tance, et  fait  de  ces  animaux  une  distribution  qui  nous 
semble  très-naturelle.  11  a  surtout  été  très-heureux  dans 
le  rapprochement  qu'il  a  fait  des  Hirudinées  avec  les  Tré- 
matodes  et  les  Cestoïdes,  et,  nous  l'avouons  volontiers, 
nous  avons  été  frappés  de  la  justesse  de  ce  rapproche- 
ment. 

Ce  beau  Mémoire  est  accompagné  d'un  atlas  de  26  plan- 
ches, dessinées  par  l'auteur  d'après  nature,  et  qui  sont  su- 
périeurement bien  exécutées  par  un  artiste  de  Bruxelles. 
(G.  M.) 

rV.  MÉLANGES  ET  NOUVELLES. 

M.  Guy  aîné,  naturaliste,  préparateur  d'anatomie  arti^ 
ficielle  de  la  Faculté  de  médecine,  vient  de  publier  le  ca- 
talogue des  préparations  artificielles  et  naturelles  d'ana- 
tomie et  de  Pathologie  humaine  et  d'Anatomie  comparée^ 
qu'il  est  en  mesure  d'offrir  aux  établissements  d'enseigne- 
ment et  aux  particuliers. 

Exclusivement  occupé  de  copier  la  nature,  M.  Guy,  do- 
cile aux  conseils  de  nos  célébrités  médicales,  a  imprimé  à 
ses  modèles  artificiels  un  caractère  progressif  de  perfec- 
tion, ce  qui  Ta  conduit  à  exécuter  des  travaux  de  l'ordre 
le  plus  élevé. 


4J0       REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {  FévHer  1851.) 

11  s'occupe  aussi  de  réiinir  une  belle  série  de  prépara- 
tions naturelles  qui  représente  les  principaux  types  de  !a 
série  animale. 

Parmi  les  nombreux  modèles  d'anatoniie  en  cire  qui 
imitent  si  merveilleusement  la  nature,  nous  nous  borne- 
rons à  citer  l'œil  humain,  grandi  quatre  fois,  et  donnant 
Une  démonstration  complète  dos  fonctions  visuelles;  To- 
reille  interne,  grandie  deux  fois;  le  cerveau  et  ses  diverses 
parties,  représentées  par  plusieurs  modèles;  le  larynx  et 
le  pharynx,  pour  montrer  les  cordes  vocales  ;  l'analomie 
des  organes  du  goût  et  de  l'odorat,  etc.,  etc.  Les  cas  de 
pathologie  sont  très-nombreux,  et  offrent  des  représenta- 
tions des  plus  terribles  maladies,  telles  que  les  lésions  de 
l'estomac,  du  cœur,  des  poumons,  de  l'utérus,  etc.,  etc. 
Les  neuf  époques  mensuelles  de  la  grossesse,  la  circula- 
lion  du  fœtus,  l'œuf  humain,  les  grossesses  anormales,  et 
une  foule  de  modèles  en  carton  pierre  de  bassins  viciés, 
offrent  une  collection  très-utile  aux  accoucheurs  et  aux 
professeurs.  Enfin,  M.  Guy  a  exécuté  une  série  de  modèles 
représentant  tous  les  phénomènea  de  Tovologie  des  di- 
verses class(  s,  d'après  les  beaux  travaux  de  MM.  Coste, 
iMartin  Saint-Ange,  Laurent,  etc. 

Quant  aux  préparations  naturelles  d'ostéologie  humaine 
et  comparée,  elles  sont  si  nombreuses,  qu'il  serait  impos- 
sible d'en  donner  une  idée  par  des  citations.  Du  reste, 
chacun  peut  aller  les  voir  chez  M.  Guy,  rue  de  l'Ecole-de- 
Médecine,  n°  2. 


M.  Eloffe,  naturaliste,  a  réuni  depuis  longtemps,  sous 
la  direction  scientifique  de  M.  le  professeur  Boubée,  les 
matériaux  nécessaires  pour  former  des  collections  d'his- 
toire naturelle  les  plus  complètes  et  les  plus  variées,  et 
surtout  des  collections  géologiques  faites  avec  le  concours 
des  premiers  savants  de  Paris, 

A  laide  de  ces  collections,  composées  d'échantillons  ty- 


BULLETIN    BinLIOOnAPUlQUE.  -^ 

piques  et  bien  nommés,  les  professeurs  des  collèges,  des 
pensions,  etc.,  peuvent  faire  mieux  comprendre  à  leurs 
élèves  les  vérités  si  intéressantes  qui  composent  les  scien- 
ces naturelles,  ces  sciences  que  tout  le  monde  s'accorde  à 
reconnaître  comme  la  source,  le  point  de  départ  de  toutes 
les  connaissances  utiles. 

La  Zoologie,  la  Botanique,  la  Minéralogie,  la  Géologie, 
sont  journellement  consultées,  surtout  en  agriculture.  La 
géologie,  entr'autres,  science  toute  nouvelle,  s'applique 
maintenant  à  l'agriculture,  aux  mines,  à  un  grand  nombre 
d'industries,  à  Tarchitecture,  aux  travaux  du  génie,  des 
ponts-et-chaussées,  des  canaux  et  des  chemins  de  fer,  à  la 
médecine,  à  l'histoire,  à  l'économie  politique,  et  jusqu'à 
la  religion. 

Les  collections  que  l'on  trouve  chez  M.  Etoffe  sont  de 
plusieurs  sortes  et  de  plusieurs  prix  qu'il  serait  trop  long 
d'indiquer  ici.  On  en  trouve  l'énumération  dans  la  Réforme 
Agricole^  journal  mensuel  des  sciences  utiles  dans  leurs 
rapports  avec  l'agriculture,  l'industrie,  les  mines  et  l'en- 
seignement, public  sous  la  direction  de  M.  Boubée,  jour- 
nal dans  lequel  ce  savant  publie  le  Co2irs  de  Géologie  agri- 
cole qu'il  professe  chaque  année  avec  tant  de  succès,  rue 
Hautefeuille,  n»  52.  —  On  peut  s'adresser,  pour  avoir  de 
plus  amples  renseignements  relativement  à  ces  collections^ 
à  M.  LIoffe,  rue  de  rKcole-de-Médecine,  n°  10. 


V.  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Arsberattelse^  etc  —  Rapport  annuel  sur  les  progrès  de  l'his- 
toire naturelle  des  Crustacés  et  des  animaux  mollusques  et  ra- 
diaires,  pour  les  années  1843  et  1H44,  par  M.  S.  loven.  —  S tork^ 
holm,  1848.  Iu-8  (t.  3  du  Rapport  annuel  sur  les  progrès  de  la 
Zoologie). 

Sakregister,  etc.  —  Table  des  matières  et  des  noms  conienus 
dans  les  Rapports  annuels  des  années  1821  à  1847,  par  M.  Bcr* 
ze'ius,  publié  par  M.  A.  Wimer.  —  Stockholm.  1830.  In-8. 


H^2       REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Février  185^.) 

Bijdrage,  etc.  —  Matériaux  pour  servir  à  la  connaissance  des 
poissons  de  l'archipel  Malayo-Moluque,  avec  la  description  de 
vingt-deux  nouvelles  cs[)cces;  par  M.  P.  Blceker  (Extrait  des 
Mémoires  de  la  Société  des  Sciences  et  Arts  de  Batavia).  —  Ba- 
tavia, 1847  à  1850.  ln-8. 

Contrihutions,  etc.  —  Matériaux  pour  servir  à  Ihistoire  natu- 
relle des  Acalèphes  de  l'Amérique  du  Nord,  par  M.  L,  Agassiz, 
—  Brochure  iu-4. 


Pour  répondre  aux  questions  qui  nous  sont  faites  par 
nos  honorables  collaborateurs  sur  le  prix  des  tirages  à  part 
de  leurs  articles,  nous  donnons  le  tarif  suivant  : 

Pour  2/we  feuille  in-8°,  tirée  à  ^00  exempl.,  remanie- 
ment, composition  d'un  titre,  tirage  et  papier,  de  ^  0  à  1 2  f. 

Pour  nne  c/emi-feuilie,  à  peu  près  les  mêmes 
frais,  mais  moins  de  papier,  de  7  à  9  f. 

Pour  un  quart  de  feuille  —  idem ,  de  5  à  7  f. 

Quand  il  y  a  ime  planche  noire,  le  prix, 
pour  tOO  exemplaires,  est  de  5  f.  SO  c. 

Pour  une  planche  en  couleur,  le  prix  varie  de  ^0  à  13  f. 


TABIiE  DEil  MATIERES^  DIT  ]\"  S. 

PucflERAN.  —  Caractères  zoologiques  des  Mammifères  aquatiques  65 
Lafresnaye.  —  Pachycephala  macrorhyncha.  71 
Hartlaub.  —  Colombe  du  Chili.  74 
GuiCHENOT.  —  Enumération  des  Reptiles.  ib. 
DucHAssAiNG.  —  Mœurs  des  Crustacés  des  Antilles.  77 
Laferté.  —  Carabiques  de  la  Guinée  portugaise.  81 
CoQUEREL.  —  Coléoptères  nouveaux  de  Madagascar.  86 
Michelin.  —  Nouvelles  espèces  d'Echinides.  90 
—  Nouveau  genre  de  la  famille  des  Crinoïdes.  93 
Académie  des  Sciences  de  Paris.  95 
Bulletin  de  la  classe  physico-raatbémalique  de  l'Académie  impé- 
riale des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg.  100 
Le  Conte.  —  Descriptive  catalogue,  etc.  101 
Van-Beneden. —  Vers  intestinaux.  f06 
Mélanges  et  Nouvelles.  109 
Bulletin  bibliographique.  111 


QUATORZIEME  AMNÉE.  —   UAKJi»  18S1. 


I.  TRAVAUX  IIVEDITS, 


Cours  d'Anthropologie  (Ânatomie  et  histoire  naturelle 
de  l'homme)  fait  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  en 
^850,  par  M.  Serres. 

Dans  notre  désir  de  tenir  nos  lecteurs  au  courant  des 
progrès  de  la  science,  après  avoir  donné  l'analyse  des  le- 
çons de  M.  Duvernoy,  nous  avons  publié,  dans  le  premier 
numéro  de  cette  Revue  (p.  i  2)  le  résaujé  du  Cours  de  Zoo- 
logiie  de  M.  Is.  Geoffroy-Saint-Hilaire,  et  ces  publications 
ont  été  accueillies  avec  reconnaissance  par  nos  lecteurs. 
Aujourd'hui,  nous  leur  donnons  le  résumé  du  Cours  d'An- 
thropologie de  M.  Serres;  cours  dans  lequel  l'illustre  pro- 
fesseur a  traité  les  questions  les  plus  fondamentales  de  la 
science  de  la  vie,  en  s'élcvant  à  cette  hauteur  de  vues  qui 
donne  à  ses  nombreux  et  importants  lr;^vaux  un  carac- 
tère qui  leur  fera  marquer  une  époque  dans  l'histoire  de 
la  science. 

Résumé  des  leçons  sur  l'embryogénie  anthropologique. 

-f.  Je  vais  essayer  de  résumer,  dans  une  série  de  pro- 
positions, les  faits  principaux  dont  j'ai  exposé  les  prépa- 
rations et  donné  les  développements  dans  le  cours  de 
^850.  Ces  propositions  sont  uniquement  relatives  à  la  par-^ 
tie  de  l'embryogénie  comparée  du  cours. 

2.  L'homme  ne  forme  ni  une  espèce  ni  un  genre  corn-  ; 
parables  aux  Primnies.  L'homme  à  lui  seul  constitue  un  ? 
règne  à  part,  le  rhjnc  humain.  Son  explication  est  le  but 
2*  SÉRIE.  T.  m    Année  18aL  8 


4U  REV.  ET  MAC,  DE  ZOOLOGIE.  (^3Iars  1851.) 

définitif  de  Técole  embryologique,  de  ses  faits,  de  ses  lois 
et  de  ses  doctrines. 

5.  Les  deux  radicaux  de  la  génération  sont  le  zoosperrne 
et  l'œuf. 

4.  De  Tunité  de  composition  et  de  structure  du  zoo- 
s  perme  dans  la  série  aninaale  et  le  règne  humain. 

5.  De  l'unité  primitive  de  composition  et  de  structure 
de  l'œuf  dans  le  règne  humain  et  la  série  animale. 

6.  De  la  diversité  de  développement  des  parties  de  l'œuf 
dans  les  deux  embranchements  du  règne  animal. 

7.  L'embryon  se  substitue  à  l'œuf  chez  l'homme  et  chez 
les  vertébrés.  Chez  les  invertébrés,  l'œuf  se  transforme  en 
embryon. 

8.  Les  divisions  et  les  subdivisions  de  l'œuf  sont  cen- 
tripètes et  symétriques,  soit  dans  la  vésicule  prolifère, 
soit  dans  la  vésicule  vitelline. 

9.  Dans  cette  dernière,  la  masse  du  jaune  se  divise  d'a- 
bord en  deux  moitiés  symétriques  ;  puis,  chacune  de  ces 
moitiés  se  divisant  à  son  tour,  la  sphère  vitelline  est  par- 
tagée en  quatre  segments,  puis  en  huit,  puis  en  seize,  puis 
en  trente-deux,  etc. ,  jusqu'à  ce  que  la  masse  vitelline  en 
entier  soit  transformée  en  petits  jaunes  microscopiques 
entourés  chacun  par  une  peUicule  membraneuse.  Cette 
transformation  s'opère  constamment  de  la  circonférence 
au  centre  (loi  centripète). 

)  0.  De  plus,  à  l'époque  où  la  masse  est  transformée  en 
petits  jaunes,  il  y  en  a  quelques-uns  dont  la  pellicule  ex- 
terne se  couvre  de  cils.  Au  bas  de  l'échelle  animale,  ces 
petits  jaunes  fractionnés  se  transforment  soit  en  organes, 
soit  en  embryons  nouveaux,  qui  deviennent  libres.  Parmi 
les  Infusoires,  ceux  que  j'ai  nommés  Viieilozoaires  sont 
particulièrement  dans  ce  cas. 

i].  Ce  mode  de  reproduction  peut  éclairer  la  généra- 
ration  alternante  observée  chez  les  ascidies  composées  ; 
mode  de  reproduction  dont  on  trouve  une  répétition  en 


TRAVAUX    INÉDITS.  4^5 

organogénie  dans  la  transformation  des  corps  de  Wolff 
(génération  alternante). 

^2.  Ces  derniers  corps  constituent  les  organes  repro- 
ducteurs des  invertébrés.  Leur  évolution  symétrique  forme 
les  s  exes  séparés.  Leur  évolution  alterne  forme  les  sexes 
réunis  (hermaphroditisme). 

15.  Chez  les  vertébrés,  la  formation  des  organes  repro- 
ducteurs s'opère  par  une  scissure  des  corps  de  Wolff.  Leur 
évolution  est  toujours  symétrique;  de  là,  la  séparation 
constante  des  sexes. 

1  i.  L'évolution  première  do  l'cnibryon  consiste  dans  la 
division  médiane  du  disque  prolifère.  Cette  division  par 
scissure  donne  naissance  à  la  ligue  primitive.  Par  une  se- 
conde évolution,  chaque  moitié  du  disque  se  transforme 
en  sac  germinateur  (génération  par  scissure). 

15.  H  y  a  ainsi  deux  sacs  germinateurs  ;  l'un  droit, 
l'autre  gauche,  renfermant  chacun  par  moitié  les  éléments 
des  organes  (loi  de  dualité  ou  de  symétrie). 

16.  Ces  sacs  se  détachent  par  scissure  de  la  portion  de 
la  lame  séreuse  qui  forme  Taire  transparente.  L'isolement 
de  l'embryon  est  le  résultat  de  cette  séparation  (génération 
par  scissure). 

^7.  Des  trois  lames  de  la  membrane  blastodermique, 
la  muqueuse  produit  le  canal  intestinal,  la  séreuse  donne 
naissance  aux  organes  de  relation  et  à  l'amnios  ;  la  vascu- 
leuse  produit  le  cœur,  les  artères  et  les  veines.  A  une  cer- 
taine époque,  cette  dernière  environne  tout  l'embryon  par 
ses  radiations. 

^8.  De  même  que  l'embryon  s'enfonce  dans  l'amnios 
et  s'enveloppe  de  cette  membrane,  de  même  les  organes 
s'enveloppent  de  leurs  séreuses  propres.  Il  y  a  unité  de 
composition  de  ces  membranes  et  unité  de  procédé  d'en- 
veloppement (homœozygie  organique). 

^9.  Tout,  dans  l'organisme  animal,  se  simplifie  et  se  gé-^ 
néralise,  depuis  l'abandon  du  système  des  préexistences 
organiques,  et  son  remplacement  par  la  théorie  si  lumi- 


-H6  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {MurS   1851.) 

neuse  de  l'épigénèse.  La  cellulogénie  de  Swann  ouvre  à 
Vorganoplasiie  un  champ  tout  nouveau  à  parcourir. 

20-  La  composition  de  la  cellule  paraît  analogue  à  la 
composition  primitive  de  l'œuf.  L'un  et  l'autre  sont  cons- 
titués par  une  sphère  renfermant  deux  sphéroïdes.  Ces 
deux  sphéroïdes  sont,  pour  l'œuf,  la  vésicule  prolifère  et 
la  vésicule  vitelline,  et,  pour  la  cellule,  le  nucleus  et  le 
nucleolus. 

2^ .  L'œuf  est  une  cellule  spéciale  formée  par  un  organe 
particulier  du  corps,  et  destinée,  par  des  transformations 
nombreuses,  à  produire  un  nouvel  individu. 

22.  La  cellule  est  un  ovule  formé  dans  tout  l'organisme, 
dont  le  but  paraît  être  l'accroissement  des  parties,  et  peut- 
être  un  des  éléments  principaux  des  sécrétions.  Les  ostéo- 
plastcs  sont  des  cellules  du  système  osseux.  Le  globule 
sanguin  est  la  cellule  du  sang  (génération  interstitielle). 

25.  L'ovule  ou  la  cellule  ovarique  se  détache  périodi- 
quement de  Tovaire,  et  produit  les  règles  mensuelles  chez 
la  femme.  La  cellule  spermatique  se  détache  des  canaux 
séminigènes,  et  se  transforme  en  zoosperme. 

24.  Le  mouvement  vital  est  ainsi  représenté  par  un 
tourbillon  de  cellules  qui  naissent,  se  développent,  s'u- 
sent, meurent  et  se  dissipent  par  les  divers  émonctoires 
du  corps  des  animaux.  Unité  de  vie,  unité  de  mort  (vie  et 
mort  des  appareils  organiques). 

25.  La  forniation  des  œufs  et  des  cellules  est  analogue. 
Un  appareil  d'incubation  existe  chez  beaucoup  d'animaux 
pour  favoriser  la  maturité  de  l'œuf  et  celle  du  zoosperme. 
La  vessie  natatoire  des  poissons,  les  réservoirs  aériens  ab- 
dominaux ÛQ&  oiseaux,  le  sac  qui  termine  le  poumon  de 
plusieurs  reptiles,  appartiennent  à  cet  appareil. 

26.  La  dualité  de  l'ovaire  et  du  testicule  est  un  fait 
presque  général  dans  la  série  animale.  Chez  les  Insectes, 
les  Arachnides,  les  Crustacés,  les  Poissons  et  les  Oiseaux, 
chez  lesquels  le  testicule  paraît  unique,  un  raphé  médian 
et  un  double  canal  déférent  indiquent  leur  duplicité  pri- 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^<7 

mitive.  lien  est  de  même  de  l'ovaire  impair  de  la  Scolo- 
pendre, du  Cobitis  barbatiUa,  de  rEcrevisse,  du  Blennius 
vivifjarusy  des  Pétromyzons,  des  Syrènes,  etc. 

27.  Chez  les  oiseaux,  deux  ovaires  existent  constam- 
ment jusqu'à  la  naissance  A  cette  époque,  un  des  ovaires 
se  flétrit,  s'atrophie,  et  disparaît.  Cette  dégradation  et  la 
disparition  définitive  de  l'organe  s'opèrent  sous  l'influence 
du  système  sanguin  (vie  et  mort  des  appareils  transitoires). 

28.  Dans  toute  la  série  animale,  l'embryon  est  un  com- 
posé d'organes,  et  les  organes  sont  le  produit  du  concours 
homœozygique  d'une  part  des  trois  lames  muqueuse,  sé- 
reuse et  vasculeuse^  et  d'autre  part  des  feuillets  analogues 
dont  se  compose  l'embryon  naissant. 

"29.  Deux  feuillets  muqueux  représentent  d'abord  les 
premiers  rudiments  de  l'intestin  ;  puis  ces  feuiëets  se  rap- 
prochent, et,  arrivés  au  point  de  contact,  ils  s'unissent 
par  engrenure.  Après  cette  réunion,  l'intestin  constitue  un 
tube  cylindrique  fermé  à  ses  deux  extrémités.  Plus  tard, 
une  scissure  à  l'extrémité  antérieure  forme  la  bouche,  une 
autre  à  l'extrémité  inférieure  fornje  l'anus. 

30.  Chez  leslnfusoires,  le  canal  intestinal  est  formé  par 
des  cellules  uniques  ou  multiples,  fractionnées  ou  réu- 
nies. Ce  mode  de  formation  se  remarque  chez  la  Monade 
vorticelle,  la  Monade  encheiis^  le  Volvox  globator,  le  Protée 
diffluent,  le  Cercaire  agité,  le  Cercaire  bourse,  le  Cercaire 
vermiculaire,  etc.,  etc.  Chez  ces  derniers,  on  voit  avec  évi- 
dence que  les  Infusoires  sont  des  embryons,  et  que  leurs 
espèces  ne  sont  que  des  temps  divers  de  formations  em- 
bryonaires. 

5^ .  Chez  les  vertébrés,  le  poumon  naît  du  pharynx  et 
descend  dans  le  thorax.  Les  branchies  des  poissons  ont  la 
même  origine.  Chez  le  Têtard  des  Batraciens,  les  branchies 
se  flétrissent  à  mesure  que  le  poumon  se  développe.  Le 
Protée  et  la  Cécilie  sont,  sous  ce  rapport,  des  Têtards  per- 
manents (pharyngogénie). 

52.  Kn  tératologie,  l'absence  du  pharyr  x  entraîne  né- 


118  REV.  ET  MAC.  Dji  ZOOLOGIE.  {Mars  1851.) 

cessairemcnt  l'absence  du  poumon.  La  dualité  du  pharynx 
coïncide  toujours  avec  deux  paires  de  poumons  (térato- 
génie). 

55.  Primitivement,  chez  les  vertébrés,  le  foie  est  une 
éversion  de  l'intestin.  C'est  un  cœcum  sans  granulations: 
plus  tard,  les  granulations  hépatiques  entourent  et  obs- 
truent ce  cœcum  chez  les  vertébrés. 

Chez  les  invertébrés  (Annélides,  Insectes,  Crustacés  dé- 
capodes), le  foie  reste  à  son  premier  état  de  rœcums  intes- 
tinaux. Chez  les  Mollusques  inférieurs  (Eolides,  Phylliroés, 
Calliopés,  etc.),  les  granulations  hépatiques  se  montrent 
et  répètent  en  permanence  l'hépatogénie  embryonaire  des 
vertébrés. 

54.  L'appareil  branchial  manque  chez  l'embryon  de 
l'homme,  ^s  Mammifères  et  des  Oiseaux. 

55.  Cet  appareil  se  trouve,  chez  l'homme,  dans  la  cavité 
ovo-utérine  (meajbrane  caduque). 

56.  Vous  avez  sous  les  yeux  le  premier  exeniple  que 
l'on  ait  trouvé  de  Fallantoïde  chez  l'homme.  En  la  rap- 
prochant de  celle  des  embryons  des  Mammifères  et  des 
Oiseaux  qui  sont  à  côté,  vous  voyez  que  la  similitude  est 
complète. 

57.  Chez  l'embrion  du  Poulet,  cette  enveloppe  est  la 
suite  du  conduit  qui  descend  des  corps  de  Wolff. 

A  mesure  que  rallantoïde  se  développe,  la  vésicule  om- 
bilicale s'atrophie.  Le  balancement  de  croissance  et  de 
décroissance  est  le  même  que  celui  des  branchies  et  des 
poumons  des  Batraciens  (balancement  des  appareils  orga- 
niques). 

58.  La  lame  vasculeuse  est  l'appareil  de  la  circulation 
primitive.  Elle  forme  une  vésicule  érythroïde  qui  envi- 
ronne l'embryon  et  constitue  pour  lui  un  amnios  transi- 
toire. Ce  fait  sert  de  base  à  la  théorie  des  substitutions  or- 
ganiques dont  nous  vous  avons  montré  de  si  nombreuses 
applications. 

59.  Les  animaux  invertébrés  sont  des  embryons  perma- 


TRAVAUX    INÉDITS,  i\0 

nents  des  vertébrés.  Ils  se  perfectionnent  principalement 
par  addition  des  tissus,  tandis  que  les  derniers  se  perfec- 
tionnent de  classe  en  classe  par  addition  d'organes. 

40.  La  formation  des  invertébrés  est  soumise  aux  mêmes 
règles  que  celle  des  vertébrés. 

41 .  L'addition  et  la  substitution  des  parties  est  le  pro» 
cédé  du  perfectionnement  des  vertébrés  et  des  inverté- 
brés. 

42.  L'association  des  animaux  en  zoologie  est  la  répéti- 
tion de  Tassociation  des  organites  en  organogénie. 

45.  Les  zoonites  où  les  animaux  élémentaires  peuvent 
être  libres  ou  associés,  à  peu  près  comme  les  organites,  où 
les  organes  élémentaires  sont  associés  ou  désassociés  dans  : 
les  phénomènes  d'organogénie  ;  d'où  il  suit  qu'en  zoogé- 
nie de  même  qu'en  organogénie  les  formes  diverses  déri- 
vent du  mode  d'association  des  éléments.  Nous  en  avons 
vu  des  exemples  dans  la  formation  des  Polypes,  des  Echi- 
nodermes,  dans  les  larves  des  Insectes,  ainsi  que  chez  les 
embryons  des  Crustacés. 

44.  La  vésicule  amniotique  est  produite  par  le  soulè- 
vement des  lames  séreuses  qui  forment  l'aire  transparente; 
Elle  se  détache  par  scissure,  d'une  part,  des  sacs  germi- 
nateurs,  et,  de  l'autre,  du  limbe  de  l'aire  opaque  (géné- 
ration par  scissure). 

45.  Par  ce  soulèvement,  l'embryon  se  replie  sur  lui- 
même,  et  le  mécanisme  de  son  enveloppement  par  l'am- 
nios  a  pour  effet  de  concentrer  les  vaisseaux  et  le  pédicule 
de  la  vésicule  ombilicale  sur  le  milieu  de  l'abdomen.  Le 
cordon  ombilical  est  le  résultat  de  cette  concentration 
(omphalogénie). 

46.  La  position  de  l'ombilic,  son  degré  d'ascension  ou 
d'abaissement,  est  un  des  signes  physiognomoniques  les 
plus  importants  pour  la  classification  du  règne  humain 
(anthropoclassie). 

47.  L'abaissement  ou  l'élévation  du  foie  dans  les  di-- 
verses  races  humaines  est  la  cause  de  celte  variation  de 


•120  UKV.    ET    MAG.    DE    ZOOLOGIE.    {  MlO'S    1851.  j 

position  de  roaibilic.  I.a  cause  physique  do  te  balance- 
ment réside  dans  la  direction  opposée  de  la  veine  et  des 
artères  ombilicales  de  Tembryon. 

48.  Telles  sont  les  vues  principales  d'embryogénie  an- 
thropologique qui  nous  ont  dirigé  dans  la  distinction  des 
coupes  que  nous  avons  établies  dans  le  règne  humain. 


Sdr  les  caractères  zoologiques  des  Mammifères  aqua- 
tiques, par  M.  le  docteur  Pucheran.  —  Suite.  (Voyez 
page  65.) 

S  II.  —  Du  nombre  des  doigts  chez  les  Mammifères  aqua- 
tiques, et  de  l'influence  qu'exerce  sur  ces  organes  l'exis- 
tence des  palmatures. 

Avant  de  déterminer  quelle  influence  l'existence  des 
palmatures  exerce  sur  le  nombre  des  doigts  chez  les  Mam- 
mifères qui  ont  les  pieds  palmés,  nous  devons  faire  ob- 
server que,  sous  ce  point  de  vue,  les  Mammifères  aqua- 
tiques peuvent  se  diviser  en  deux  sections  : 

L'une,  composée  des  espèces  présentant  des  palmatures 
aux  quatre  membres,  comme  les  Loutres,  TEnhydre,  la 
Lutride  saricovienne,  les  Otaries  et  les  Phoques,  parmi  les 
Carnassiers,  les  deux  espèces  de  Desmans  {Mijgale  pyre- 
na'fca  et  Mygale  moscovitica,  de  M.  le  professeur  Geoffroy- 
Saint-Hilaire  père  ) ,  parmi  les  Insectivores  et  les  deux  es- 
pèces d'Ornithorynque,  dans  la  classe  des  Monotrêmes. 

L'autre,  composée  d'espèces  qui  ne  présentent  des  pal- 
matures qu'à  une  seule  paire  de  membres,  comme  l'Aonyx 
Delalande^  parmi  les  Carnassiers  ;  le  Castor,  le  Myopotame, 
les  Hydromys,  l'Ondatra ,  parmi  les  Rongeurs ,  et  le  Chi- 
ronecte,  dans  l'ordre  des  Marsupiaux. 

Nous  ferons  remorquer  que,  dans  tous  ceux  de  cette 
dernière  section,  la  palmature,  lorsqu'elle  existe,  qu'elle 
soit  complète  ou  non,  qu'elle  réunisse  tous  les  doigts  ou 


TUA  VAUX    INÉDITS.  ^  l\ 

qu'(;l!e  n'en  réunisse  que  quelques-uns,  la  paltnaturc,  di- 
sons-nous, existe  toujours  aux  membres  postérieurs. 

Ce  fait  n'est  point,  au  reste,  sans  exemple  dans  la 
classe  des  Mammifères.  Nous  rappellerons,  en  effet,  que 
M.  le  professeur  Geoffroy-Saint-Hilaire  fils  a  déjà  fait  ob- 
server {\)  que  lorsque  le  pouce,  en  tant  que  jouissant  de 
la  propriété  d'être  opposable,  cesse  d'exister  à  quelqu'une 
des  extrémités  de  l'animal,  c'est  toujours  sur  le  membre 
antérieur  que  porte  cette  anomalie,  comme  on  le  voit 
chez  les  Colobes,  les  Atèles,  les  Didelphes,  etc.  Le  fait  que 
nous  venons  de  signaler  est,  on  ne  peut  le  nier,  de  la 
môme  nature  que  celui  constaté  par  M.  le  professeur 
Geoffroy-Saint-Hilaire  fils. 

Ajoutons  que  la  présence  de  la  palmaturc  a  pour  effet 
de  donner  une  existence  constante  de  cinq  doigts  bien 

(i)  «  C'est  un  fait  bien  digne  d'attention,  que  les  anomalies  par 
lesquelles  divers  quadrumanes  s'écartent  du  type  de  leur  ordre, 
portent  toujours  sur  les  membres  antérieurs,  et  jamais  sur  les 
postérieurs.  Chez  l'homme,  les  extrémités  antérieures  ont  seules 
un  pouce  libre  et  opposable;  chez  les  quadrumanes,  au  contraire, 
le  pouce  existe  constamment  aux  membres  postérieurs,  et  il  y  est 
toujours  très-dévcloppé  et  très-opposable  aux  autres  doigts, 
quand,  dans  un  très -grand  nombre  d'espèces,  les  pouces  anté- 
rieurs s'atrophient  et  deviennent  rudimentaires  ou  même  tout- 
à  fait  nuls.  Rappt'lous  ici  (|ue  tous  les  Marsupiaux  pédimanes  ont 
des  pouces  libres  et  oppos^ibles  à  leurs  extrémités  postérieures,  et 
jamais  à  leurs  extrémités  antérieures;  et  il  en  est  de  même  d'un 
mammifère  placé  par  les  naturalistes  près  des  Ecureuils,  mais 
que  nous  semble  bien  plutôt  (suivant  l'opinion  de  M.  de  Blain- 
ville)  un  quadrumane  voisin  des  Tarsiers  qu'un  Rongeur  :  nous 
vouions  parier  de  l'Aye-aye.  Ainsi,  il  est  un  très-grand  nombre 
d'animaux  de  différentes  familles  qui  ont  des  mains  aux  extré- 
mités postérieures,  sans  en  avoir  aux  antérieures;  tels  sont  les 
Atèles,  les  Colobes,  les  Didelphes,  les  Phalangers,  l'Aye-aye,  etc.  ; 
mais  il  n'est  qu'un  seul  être  chez  lequel  on  trouve  le  système  in- 
verse, et  cet  être,  remarquable  par  une  telle  anomalie,  c'est 
l'homme.  »  (Is.  Geoffroy-Snint-Hilaire,  Dictionnaire  classique 
d'histoire  naturelle,  tome  VI,  art.  Quadrumanes.) 


-122  KEv.   KT  51AC.   DE  ZOOLOGIE.  { Mavs  1851.) 

formés  aux  deux  pâlies  de  Tanimal,  lorsqu'elles  sont  pal- 
mées toutes  les  deux,  à  la  seu!e  qui  l'est,  lorsqu'il  n'y  en  a 
qu'une  (jui  présente  ces  membranes. 

Ainsi,  si  nous  examinons  les  Carnassiers,  qui,  en  par- 
tant de  l'homme,  sont  une  des  premières  familles  qui 
présentent  des  animaux  aquatiques,  nous  observons  une 
grande  variation  dans  le  nombre  des  doigts.  Chez  les 
Ours,  les  Ratons,  les  Coatis,  les  Blaireaux,  les  Mydas,  les 
Mouffettes,  les  Gloutons,  les  Paradoxures,  les  Ailures, 
nous  observons  cinq  doigts  à  toutes  les  pattes.  Il  en  est 
de  même  chez  les  Paradoxures.  Chez  d'autres,  comme 
chez  les  Chiens  en  totalité,  il  en  existe  quatre  seule- 
ment en  arrière  et  cinq  en  avant.  Chez  certains  genres 
de  la  famille  des  Viverridés  (genre  Viverra,  L.)  et  de  celle 
des  Mustélidés  (genre  Mustela,  L.),  il  en  existe  bien  cinq 
à  tous  les  membres;  mais  alors  le  pouce,  au  pied  de 
devant,  comme  à  celui  de  derrière,  devient,  dans  son 
attache  au  tarse,  plus  élevé  que  ses  congénères,  et  n'est 
plus  sur  la  même  ligne  qu'eux.  C'est  dans  la  famille  des 
Mustélidés  les  conditions  que  présentent  les  individus 
des  genres  Marte  et  Putois  ;  et  dans  la  famille  des  Viver- 
ridés, les  genres  Mangouste,  Galidie,  Galidictis,  Genette, 
Ichneumie.  Dans  une  espèce  de  cette  dernière  division,  le 
Suricale  du  Cap,  nommé,  à  cause  de  cette  particularité, 
Viverra  letradaclyla^  par  Schreber  et  Pallas,  on  n'observe 
même  que  quatre  doigts.  Chez  une, autre,  la  Mangouste  à 
pinceau  {Herpesies  peniciUattis^  Cuv.),  on  observe  un  pouce 
hors  ligne  au  membre  antérieur,  et  seulement  quatre 
doigts  au  membre  postérieur,  ainsi  que  l'avait  déjà  ob- 
servé M.  Smuts,  dans  sa  Disserlation  mr  les  animaux  du 
Cap,  avant  que  M.  Ogilby  songeât  à  séparer  cette  espèce 
des  autres  Mangoustes,  pour  en  former  le  type  du  genre 
Cynictis  (1). 

(1)  Dans  l'article  Ôarnivores  du  Dicùonnaire  de  M.  d'Orbigny, 
M.  le  professeur  Geoffroy-S  int-Hilaire  (ils  a  démontré  que  la 


■fRAVAUX   INÉDITS.  i2'» 

Ces  anomalies  dans  le  nombre  des  doigts  sont  étrangères 
aux  animaux  à  pieds  palmés  de  cet  ordre  de  Mammi- 
fères. Il  est  bien  vrai  que  les  Otaries,  dans  leur  membre 
antérieur,  ne  présentent  qu'une  large  palette  membra- 
neuse sans  division  digitale  aucune;  mais  l'analomiu  a 
dévoilé  la  véritable  struclure  de  cette  nageoire,  en  mon- 
trant, dans  sa  charpente  osseuse,  comme  dans  celle  du 
membre  antérieur  des  Cétacés,  cinq  doigts  parfaiiement 
bien  formés.  Par  leurs  membres  postérieurs,  au  contraire, 
les  Otaries  ressemblent  parfaitement  aux  Phoques,  et  l'on 
sait  que  c'est  précisément  à  cause  de  la  division  parfaite 
des  cinq  doigts  de  ces  amphibies  que  Linné,  et  plus  tarJ 
M.  de  Blainville,  ont  placé  ces  animaux  en  tête  de  l'ordre 
des  Carnassiers. 

Dans  la  famille  ùes  Mustélidés,  toutes  les  Loutres  ont 
cinq  doigts  bien  formés  en  avant  et  en  arrière,  et,  si  Ton 
observe  chez  l'Aonyx  Delalande  au  membre  antérieur  un 
pouce  ou  doigt  interne  très-rudimentaire,  c'est  que  la  pal- 
mature  est  précisément  absente  à  ce  membre.  Chez  le  Cy- 
nogale  de  Bennett,  de  M.  Gray,  véritable  représentant, 

diminution  du  nombre  des  doigts  était  en  raisoB  directe  de  la 
marche  digitigrade  des  Carnassiers  (Dict.  d'hist.  nar,  tome  III, 
r*  partie,  page  182).  L'examen  de  tous  les  animaux  du  groupe 
des  Ours  et  de  ceux  des  Viverridés  et  des  Mus'élidés  (jue  possède 
la  galerie  du  Musée  de  Paris,  examen  que  nous  avons  fait  à  l'oc- 
casion du  présent  travail,  espèce  par  espèce,  individu  par  indi- 
vidu, nous  a  convaincu  de  l'irréfragable  exactitude  de  ces  rap- 
ports. Nous  citerons  à  l'appui  le  fait  suivant  :  Tous  les  zoologistes 
connaissent  l'espèce  de  Putois,  que  M.  G.  Cuvier  a  décrit  sous 
le  nom  de  Putois  nudipède^  et  M.  Fréd.  Cuvier  sous  celui  de 
Mitsela  nudipes.  M.  Desmarest  nous  apprend  (Mamm.  .suppl., 
p.  557),  que  les  intervalles  entre  les  tubercules  de  la  plante  des 
pieds  sont  nus  dans  cette  espèce,  au  lieu  d'être  velus  comme  dans 
le  Putois.  Or,  ce  dernier  animal  a  les  pouces  hors  ligne  aux  deux 
membres  :  le  Putorius  nudipes  (Cuv.),  plus  plantigrade  que  lui, 
les  a,  sur  la  même  ligne  que  les  autres  doi^,  en  avant  comme 
en  arrière. 


-124  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (Mars  185i.) 

dans  la  famille  des  Viverridés,  du  type  Loutre,  de  la  fa- 
mille des  Mustélidés,  ainsi  que  l'a  déjà  fait  observer  avec 
tant  dé  vérité  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire  fils  (4),  les  cinq 
doigts  sont  bien  formés,  en  avant  comme  en  arrière, 

Passons  maintenant  aux  Rongeurs,  et  observons  que 
dans  la  famille  des  Rats,  auxquels  appartiennent  les  genres 
Castor,  Myopotame,  Hydromys,  Ondatra,  le  membre  pos- 
térieur; qui  offre  seul  la  palmature,  présente  bien,  dans 
les  genres  non  aquatiques,  un  nombre  normal  de  cinq 
doigts  ;  mais  le  plus  fréquemment  les  doigts  internes  et  ex- 
ternes sont  très-minimes,  soit  que  cette  réduction  porte  à 
la  fois  sur  les  deux  {Hamster ,  Arvicola  rubïdus,  Arvicola 
subterraneus,  Ctenomys  bmsUlensis,  etc.),  soit  qu'elle  porte 
seulement  sur  le  doigt  interne  [Octodon  Cumingiij  Pœpha- 
gomys  ater,  Daciylomys  typus,  Nelomys  Blainvillii,  Echi- 
mys  h'ispidusy  etc.),  soit,  enfin,  que  le  doigt  externe  soit  seu- 
lement un  peu  plus  long  que  l'interne  (Echimys  albispi- 
nws). 

Ces  inégalités  ne  se  présentent  point  chez  les  Rongeurs 
palmipèdes.  Le  Castor,  le  Myopotame,  l'Hydromys  à  ven- 
tre blanc,  comme  l'Hydromys  à  ventre  jaune,  ont  tous 
cinq  doigts  bien  formés.  Chez  le  Myopotame,  le  doigt  in- 
terne est  même  presque  aussi  long  que  l'externe.  Au  mem- 
bre antérieur  dépourvu  de  palmature,  que  trouvons-nous, 
au  contraire?  Chez  le  Myopotame,  un  doigt  interne,  très- 
petit,  hors  ligne;  chez  les  Hydromys,  un  doigt  interne  en- 
core plus  rudimentaire  que  celui  du  Myopotame.  Chez 
l'Ondatra,  le  doigt  interne  antérieur  est  intermédiaire  par 
sa  taille  entre  celui  du  Myopotame  et  celui  des  Hydromys, 
tandis  qu'au  membre  postérieur,  quoique  les  palmatures 
soient  aussi  rudimentaires  que  possible,  l'existence  des 
cinq  doigts  bien  formés  est  authentique  et  incontestable. 

Nous  signalerons  une  exception  chez  le  Cabiai,  qui  se 
sépare  aussi  franchement  de  ses  congénères,  sous  ce  rap- 

(1)  Loc.  cit. 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^  25 

port,  qu'il  s'isole  des  autres  Kongeurs  sous  le  point  de  vue 
de  la  forme  de  ses  doigts  et  de  la  structure  de  ses  mo- 
laires. Cette  môme  espèce  nous  offrira  plus  tard  une  autre 
anomalie  dans  la  forme  de  son  crâne,  comparée  à  celle  des 
autres  Mammifères  aquatiques  qui,  dans  ce  sens,  offrent 
tant  de  points  de  contact  avec  la  forme  du  crâne  des  Lou- 
tres et  des  Phoques. 

Au  reste,  pour  bien  juger  de  l'influence  qu'exerce  sur 
le  nombre  des  doigts  l'existence  des  palmalures,  il  faut 
non-seulement  examiner,  dans  ce  but,  les  Mammifères, 
mais  encore  les  Oiseaux,  à  cause  du  nombre  d'individus 
que  présente,  chez  eux,  l'ordre  des  Palmipèdes.  Le  fait 
général  que  nous  énonçons  devient  alors  plus  incontes- 
table, l'observation  pouvant  s'exercer  sur  une  centaine 
d'espèces,  et  même  davantage. 

Chez  tous  les  Palmipèdes,  en  effet,  le  doigt  postérieur, 
considéré  par  tous  les  zoologistes  comme  l'analogue  du 
pouce  chez  les  Mammifères,  n'est  pas  doué  d'un  caractère 
uniforme  de  grandeur  et  de  développement.  Ainsi,  totale- 
ment absent  chez  les  Albatros,  dans  la  section  des  Palmi- 
pèdes longipennes,  et  dans  celle  des  brachyptères,  chez  les 
Guillemots,  les  Pingouins,  Macareux  et  ïAlca  cristatella, 
de  Pallas,  dont  M.  ïemminck  a  fait  son  genre  Slaryque 
{Plialeris)^  il  se  montre  en  rudiment  presque  imperceptible 
chez  les  espèces  de  Pétrels,  telles  que  Procellaria  frcgaita, 
Procelbria  Lenclûi,  Pfocellarïi  pelagica,  dont  M.  Vigors  a 
fait  son  genre  Thalassidrome  (Tliilassidroma,  Vigors),  et 
chez  le  Thalassidrome  de  Wilson  (Tlialassidroma  Milso- 
?tti),  espèce  que  M.  Charles  Bonaparte  a  dédié  à  son  savant 
prédécesseur  dans  l'histoire  de  l'ornithologie  de  l'Améri- 
que du  Nord.  11  devient  un  peu  plus  évident  chez  les  La- 
mellirostres  et  les  Grèbes;  beaucoup  moins  chez  les  Ster- 
nes, les  Goélands,  les  Prions,  les  Puffins,  les  Labbes  ou 
Stercoraires  ;  enfin,  chez  les  ïotipalmes,  tels  que  les  Fré- 
gates, les  Pélicans,  les  Cormorans,  les  Fous  et  les  Anhin- 


tM  REV.    ET    MAG     DE    ZOOLOGIE.    {MttVS   185K  ) 

gas,  il  atteint  le  degré  le  plus  élevé  de  développement 
qu'il  puisse  acquérir  chez  les  Palmipèdes. 

Or,  on  trouve  facilement  la  raison  de  ces  divers  états  de 
développement  et  de  grandeur  du  pouce,  en  remarquant 
que  chez  les  Grèbes  et  les  Lamellirostres  le  bord  inférieur 
du  pouce  porte  un  lambeau  de  peau  très  comprimé,  uni 
au  tarse  par  la  moitié  supérieure  de  son  bord  antérieur, 
et  qui  est  flottant  par  sa  moitié  inférieure.  Ce  lambeau  de 
peau  dans  lequel  nous  voyons  une  palmature  rudimentaire 
existe  chez  les  Palmipèdes  que  nous  venons  de  nommer  en 
dernier  lieu(l).  Nous  n'en  avons  pas  trouvé  de  vestige 
chez  ceux  de  ces  oiseaux  qui  offrent  le  doigt  postérieur  en 
rudiment,  tels  que  les  Pétrels,  Thalassidromes,  Puffins, 
Goélands,  Sternes,  Rhynchops. 

On  conçoit,  dès-lors,  que,  par  suite  de  l'existence  de  la 
nouvelle  palmature  qui,  chez  les  Frégates,  les  Fous,  les 
Anhingas,  les  Cormorans,  les  Pélicans,  unit  le  doigt  pos* 
térieur  au  doigt  interne,  le  pouce  doit  l'emporter  en  éten- 
due et  en  développement  sur  le  même  doigt  chez  les  au- 
tres Palmipèdes;  c'est  aussi  ce  qui  a  lieu. 

Indépendamment  du  grand  développement  que  pré- 
sente le  pouce  chez  les  Palmipèdes  totipalmes,  nous  de- 
vons faire  observer  que  son  articulation  ou  que  sa  jonction 
avec  le  tarse  s'opère  chez  eux  sur  la  même  ligne  que  l'ar- 
ticulation des  trois  autres  doigts.  On  ne  saurait  mécon- 
naître, dans  cette  nouvelle  disposition  de  ce  doigt,  la  cause 
déterminante  de  la  palmature;  car,  chez  tous  les  autres 
Palmipèdes  où  le  pouce  existe,  qu'il  soit  muni  d'une 
membrane  ou  qu'il  ne  le  soit  pas,  il  s'articule  toujours 

(l)*" Certaines  espèces  de  Lamellirostres,  telles  que  Ànas  bos- 
chas,  Anas  acuta,  Anas  sponsa,  Anas  valisniera,  Anas  pene- 
lope,  Anas  adunca,  A^ias  americana,  Anas  pœcilorrhyncha,  le 
Suuchel  [Anas  clypeala],  ainsi  que  les  diverses  espèces  de  Sar- 
celles, Lous  ont  présenté  leur  pouce  muni  de  celte  petite  mem- 
brane, (juoi(iue  Cuvier  (Règne  animal,  vol.  I,  page  1829)  ait 
dit  le  contraire. 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^  27 

avec  le  tarse  sur  une  ligne  qui  est  située  au-dessus  de  la 
ligne  d'articulation  des  trois  doigts  antérieurs. 

Par  cette  disposition  de  leur  pouce,  les  Totipalmes  se 
trouvent  donc,  par  rapport  aux  autres  Palmipèdes  leur^ 
congénères,  dans  la  même  situation  que  les  Loutres  par 
rapport  à  beaucoup  d'autres  genres  de  la  famille  des  Mus- 
télidés,  ou,  si  nous  choisissons  un  exemple  beaucoup 
mieux  approprié,  et  dans  la  classe  môme  des  oiseaux,  dans 
la  même  situation  où  se  trouvent  les  Passereaux  et  les 
Gallinacés  passéripèdes  par  rapport  aux  vrais  Gallinacés, 
tels  que  les  Cailles,  les  Perdrix,  les  Coqs,  les  Faisans,  etc. 

De  l'examen  de  la  structure  des  pattes,  nous  sommes 
naturellement  conduits  à  examiner  les  états  divers  que 
présente  le  prolongement  caudal  chez  les  Mammifères 
aquatiques  ;  car,  chez  la  plupart  d'entr'eux,  on  ne  peut 
s'empêcher  d'admettre  que  la  queue  vient  en  aide  aux 
membres  dans  l'acte  de  la  natation. 

Or,  cet  organe  présente  des  variations  très-grandes  dans 
ses  états  divers  de  grandeur  et  de  forme  chez  les  Mammi- 
fères palmipèdes  :  très-rudimentaire  chez  les  Phoques  et 
les  Otaries,  ainsi  que  chez  le  Cabiai;  plus  développé  chez 
les  Cétacés,  il  est  très-allongé,  au  contraire,  chez  les  Lou- 
tres, le  Myopotame,  les  Hydromys,  l'Ondatra,  les  Des- 
mans,  le  Chironecte. 

La  forme  de  ce  même  organe  n'est  guère  moins  variée  : 
aplatie  chez  les  Cétacés,  les  Loutres,  les  Phoques,  les  Or- 
nithorynques et  le  Castor,  il  est  arrondi  chez  le  Myopo- 
tame, les  Hydromys,  le  Chironecte,  le  Desman  des  Pyré- 
nées et  le  Cynogale  de  Bennett,  comprimé  enfin  en  forme' 
de  rame  ou  de  gouvernail  chez  l'Ondatra  et  le  Desman  de' 
Moscovie. 

On  conçoit  qu'au  milieu  de  toutes  ces  différences  nous 
dûmes  nous  proposer  la  solution  du  problème  suivant  : 
Kst-il  possible  de  rattacher  la  forme  déterminée  de  la  queue 
à  l'état  plus  ou  moins  complet  des  palmatures  de  l'ani- 
mal? Primitivement,  nous  crûmes  la  tâche  facile  à  rem- 


4-28  REV.    ET    MAG-    DE    ZOOLOGIE.    (McU'S   185^.) 

piir,  en  voyant  tous  les  animaux  à  palmatures  aux  deux 
membres  munis  d'une  queue  aplatie;  la  plupart  de  ceux, 
au  contraire,  qui  n'ont  de  palmature  qu'aux  pieds  posté- 
rieurs, munis  d'une  queue  arrondie.  Mais,  en  réfléchis- 
sant, d'une  part,  que  le  Castor,  quoique  n'ayant  de  pal- 
mature qu'aux  pieds  postérieurs,  offre  la  queue  la  plus 
aplatie  de  tous;  en  voyant,  d'autre  part,  ^ue  les  deux  es- 
pèces deDesmans,  unies  par  des  rapports  si  intimes,  ont, 
l'une  (le  Desman  des  Pyrénées)  la  queue  arrondie,  tandis 
que  l'autre  (le  Desman  de  Moscovie)  a  la  queue  compri- 
mée, nous  n'avons  pu  nous  empêcher  de  nous  avouer 
qu'il  n'était  point  possible  de  rattacher  les  divers  états  de 
forme  présentés  par  le  prolongement  caudal  aux  divers 
états  de  développement  des  palmatures. 

Chez  les  Oiseaux,  il  est  beaucoup  plus  facile  de  voir  que 
la  compression  latérale  qui  s'exerce  non  plus  sur  la  queue, 
mais  sur  le  tarse,  est  d'autant  plus  complète  que  les  pal- 
matures le  sont  moins.  Les  Grèbes  en  offrent  un  exemple 
frappant  de  vérité  :  leurs  palmatures  sont  les  plus  incom- 
plètes de  toutes  celles  des  Palmipèdes,  et  leurs  tarses  sont 
aussi  les  plus  comprimés.  Nous  ne  devons  pas  nous  dissi- 
muler, cependant,  que  l'Héliorne  grivelé  {Hellornïs  Scnc- 
galenâs,  Vieill.),  quoique  possédant  dos  palmatures  peut- 
être  plus  incomplètes  encore,  a  le  tarse  bien  moins  com- 
primé. 

Chez  les  autres  Palmipèdes,  dont  les  membranes  inter- 
digitales sont  mieux  développées,  la  compression  du  tarse 
n'est  réellement  bien  marquée  qu'en  arrière;  en  avant, 
elle  est  insaisissable.  Mais,  chez  les  Grèbes,  cette  compres- 
sion du  tarse  est,  de  plus,  partagée  par  le  pouce  ;  les  autres 
Palmipèdes  ne  nous  ont  offert  rien  de  semblable  dans  la 
forme  de  ce  doigt. 

(  La  suite  prochainement,  ) 


TRAVAUX    INÉDITS.  -129 

Note  sur  les  Tnngaraa,  leurs  affinités,  et  descriptions 
d'espèces  nouvelles  ;  par  M.  Cb.-L,  Bonaparte. 

Pendant  le  trop  court  séjour  que  vient  de  faire  M.  Bour- 
cier  dans  la  République  de  l'Kquateur,  il  n'a  rien  négligé 
pour  recueillir  des  objets  et  des  observations  de  toutes 
sortes,  qu'il  fera  bientôt  connaître  lui-même En  at- 
tendant, je  viens  soumettre  à  l'Académie  quelques-unes 
de  ses  plus  précieuses  découvertes  ornithologiques,  dont 
il  a  bien  voulu  me  confier  la  publication. 

C'est  à  l'intrépide  chasseur  et  habile  ornitholof2:iste  iui- 
môme,  que  je  crois  devoir  dédier  la  plus  belle  espèce  qu'il 
a  rapportée  des  bois  de  Bagnos,  près  du  Tonguragua , 
volcan  toujours  couvert  de  neige  :  Call.  Bowicikri,  Bp. 
Splendide  vhidis,  abdomine  cœimlnnte,  pliimis  omnibus  basi 
latissime  nigerrimis  :  verlice  uroptfgioque  fulvis  :  giita  nigra, 
macula  magna  liinc  inde  falvo-castanea. 

Une  seconde  nouvelle  espèce  portera  le  nom  de  Call. 
PHOENICOTIS,  Bp.  Splenduie  viridissima,  phiniis  basi  obs- 
cure plumùeis-,  macula  utrinque  auriculari  parva  rubro* 
caslanea  :  remigibus  reclricibusque  nigris:  rosira  exilij  com- 
pressa. 

Ces  deux  oiseaux,  par  leur  bec  mince  et  comprimé,  par 
leur  couleur  verte  brillante,  etc.,  peuvent  constituer  un 
petit  genre  à  part,  que  nous  nommerons  Chlorochrysa, 
ou  plutôt  Callipar^ea,  avec  d'autant  plus  de  justice  que 
Tanagra  cailiparœa ,  Licht.,  qui  ne  diffère  peut-être  pas  de 
notre  bourcieri,  en  serait  le  type. 

Une  troisième  espèce,  voisine  de  C.  xantfiocephala,  mais 
parfaitement  distincte,  prendra  place  dans  le  système 
comme  Chrysothraupis  ictp.rocephala  ,  Bp.  Nigro  au- 
reoque  varia  :  pilcoy  uropygio,  corporeque  subtus  aureo-fla- 
vis  :jugulo  glauco-pruinoso  :  remigibus  reclricibusque  nigris^ 
viridi-limbaiis. 

Une  quatrièftie  espèce,  probablement  le  T.  punctala  du 
a«  sÉiuE.  T.  m.  Année  18.^1.  9 


^0  REV.    ET    MAG.    DE    ZOOLOGIE.    (MciVS    1851.) 

Pérou  des  auteurs,  ressemble  au  Tanagra  punctata  de 
Linné,  de  Cayenne;  mais  elle  est  plus  forte,  n'a  pas  les 
taches  noires  du  dessous  du  corps  si  grandes  et  si  rappro- 
chées :  son  croupion  est  jaune  au  lieu  d'être  vert,  et  cette 
couleur  jaune  teint  aussi  fortement  la  tête.  Nous  l'avons 
nommée  Ixothracpis  gcttulata,  Bp.  Ne  serait-ce  pas 
C.  chrysophrysy  Sclater,  non  encore  publiée  et  en  même 
temps  C.  guttata,  Cabanis,  qui  cependant  lui  donne  pour 
patrie  la  Guyane,  et  le  Brésil  à  celle  de  Linné?  Nous  ap- 
pellerons ce  petit  groupe  Ixothraupis,  et  ferons  connaître 
comme  espèce  nouvelle,  plus  petite  que  toutes  les  autres, 
et  presque  sans  taches,  sous  le  nom  d'Ix,  fusilla,  le  pe- 
tit Syacou  de  Lesson. 

Une  cinquième  espèce  nouvelle  de  Tanagrien^  se  rap- 
prochant de  veLïa  encore  plus  que  rufîeoUis,  Gosse,  et  ap- 
partenant, par  conséquent,  au  genre  Tanagrella,  Sw.,  ou 
Hypothlypis,  Caban.,  portera  le  nom  caractéristique  de  T. 
RuFIGULA,  Bp.  NigrUf  plumis  dorsi  alarumqiie  viridi-lini- 
batis;  uropygio  glauco  :  gula  rufa;  peclore  lateriùusque 
aibo-glaucis  nigro-maculatis  :  abdomine  albido;  erisso  rufes- 
cente. 

Ce  sera  la  cinquième  du  genre,  car  aux  deux  ancienne- 
ment connues,  qui  se  disputent  le  nom  spécifique  ve/k  de 
par  Linné  et  Brisson,  qui  ont  l'une  et  l'autre  le  dessous  de 
la  queue  roux,  et  pour  synonymes  les  noms  de  7\  tenui* 
rostrïs,  Sw.,  T.  iridina,  Hartl.,  T.  eyanomeias,  Wied.,  et 
T.  muUicolor,  Sw.,  M.  Cabanis  en  a  déjà  ajouté  une  troi- 
sième. C'est  son  Hypothlypis  callophrySy  pour  nous  Tana- 
grella CALLOPHRYS,  aux  sourcils  d'or  et  au  dessous  de 
la  queue  noir;  elle  est  décrite  dans  le  Voyage  de  Schoni- 
burgk,  vol.  111,  page  668,  comme  venant  de  la  Guyane  et 
du  Brésil  septentrional.  Nous  en  avons  rédigé  la  phrase 
suivante,  d'après  un  individu  que  les  Indiens  du  Napo 
(République  de  l'Equateur)  ont  donné  comme  très-rare  à 
M.  Bourcier  :  T.  nigra;  subtus  et  in  humerîs  cyanea  :  uro- 


TRAVAUX    INÉDITS.  -151 

pifgio  glauco-argenteo  :  crisso  ntgro  :  pileo  nigen'îmoi  (route 
êuperctliisque  aureo  versicoloribus. 

Parmi  les  autres  espèces  importantes  rapportées  par 
Dotre  diplomate  naturaliste,  je  citerai  :^.  l'élépante  Cnl- 
liste  nigro-viridisy  Lafr.,  dont  le  bec  très-court  pourrait  lui 
mériter  un  petit  genre  à  part,  mais  dont  le  plumage  se 
rapproche  de  quelques  autr^  espèces  noires  et  bleues, 
qui  constituent  pour  nous  le  petit  genre  Chalcothradpis. 

2.  La  vraie  Chalcothraupis  y  si  semblable  a  Procnopis 
atrocœrulea  de  Tschudi,  qui  n'en  diffère  que  par  sa  tache 
nuchale  d'un  jaune  paille,  Tanagra  ruficervix  de  Florent 
Prévost. 

Cet  oiseau  est  un  exemple  éclatant  de  la  déplorable  né- 
gligence avec  laquelle  notre  aimable  science  a  été  traitée 
(je  dirai  presque  à  la  Gmelin)  dans  ces  derniers  temps; 
négligence  qui  oblige  trop  souvent  le  zoologiste  à  pâlir  des 
nuits  entières  sur  les  erreurs  des  hommes,  au  lieu  d'élever 
ses  pensées  à  l'étude  des  œuvres  de  la  nature.  Ayant 
trouvé  un  tout  autre  oiseau,  nos  ornithologistes  modernes 
le  rapportèrent  au  Tanagra  ruficervix ,  si  bien  représenté 
dans  le  Voyage  de  la  Vénus,  mais  dont  ils  changèrent  le 
nom,  par  une  heureuse  inadvertance,  en  rufivertex.  Je  dis 
heureuse  inadvertance,  car  c'est  uniquement  à  cause  d'elle 
que  le  nom  spécifique  de  ruficervix  peut  être  conservé  à 
cette  espèce ,  rendant  inutile  celui  de  Tanagra  dubusin, 
sous  lequel  je  l'ai  décrit  dans  mon  Conspcctns;  c'est,  au 
reste,  un  véritable  Tanagride,  quoiqu'il  ait  été  rangé  par 
quelques  auteurs  parmi  les  FringlUides,  et  qu'il  niérite  de 
constituer  un  genre  à  part,  que  Lesson  avait  déjà  nommé 
Iridosornis,  lorsque  Hartlaub  lui  imposa  le  nom  de  Pœct- 
lornis.  Cabanis,  tout  récemment,  vient  encore  de  lui  don- 
ner celui  d'Eu'hranpis.  Le  Tanagra  anali;>  de  Tschudi  est 
une  seconde  espèce  du  genre;  et  nous  avons  aussi  entendu 
nommer  la  première  Tanagra  chrysolopha. 

La  famille  des  Tanagrides  offre  tant  d'affinités,  tant  de 
rapports  et  des  points  de  contact  si  nombreux  avec  celle 


i52  liEV.    ET    MAG.    DE    ZOOLOGiK.    (  MciVS    1851.) 

des  FringUlides^  que  je  suis  loin  d'être  satisfait  de  la  place 
qu'elle  occupe  loin  d'elle  dans  mon  arrangement  systéma- 
fique.  Le  fait  est  que,  dans  ce  cas  comme  en  tant  d'au- 
tres, le  seul  moyen  de  représenter  convenablement  les 
affinités  naturelles  est  d'établir  pour  ces  oiseaux  une  sé- 
rie (I)  parallèle  à  celle  des  frhigUlkles.  Cette  série  com- 

(1)  Puisque  j'ai  prononcé  le  mot  série»  je  devrai  dire,  eu  égard 
h  une  discussion  entamée  dans  le  sein  de  l'Académie,  que  j'en- 
tends par  ce  mot  une  suite  de  genres  appartenant  tous  à  la  même 
famille,  au  même  ordre  où  à  la  même  classe,  rangés  suivant  leurs 
rapports  naturels,  et  de  manière  à  représenter,  chacun  dans  leur 
i^ruupe,  les  genres  analogues  d'un  ou  d;;  plusieurs  autres  paral- 
lèlement distribués,  et  se  dégradant  du  type  primitif  au  fur  et  à 
mesure  qu'on  descend  plus  bas  dans  l'échelle.  Le  mot  emhran- 
chementt  auquel,  p'>ur  être  conséfjuent,  on  devr?iit  j-ubstituer  ce- 
lui de  province,  n'est  que  la  dénomination  de  la  coupe  qui  suit 
immédiatement  celle  de  règne  dans  la  hiérarchie  zoologiqup,  et 
qui  contient  plusieurs  classeSt  ordres  et  familles;  et  quoique  clia- 
(jue  embranchement  puisse  être  disposé  en  série,  l'on  voiU  que 
les  deux  mots  ne  sauraient  être  synonymes. 

Tandis  que  les  genres  d'une  même  série  sont  liés  les  uns  aux 
autres  par  ce  que  l'on  est  convenu  d'appeler  affinité,  ils  ne  mon- 
trent chacun,  avec  les  geni'es  correspondants  des  autres  séries, 
qu'une  analogie  plus  ou  moins  lointaine.  Les  derniers  genres  de 
chaque  série  étant  les  plus  dégradés,  les  moins  organisés,  il  s'en- 
suit que  c'est  à  la  tin  de  cliatjue  série  que  doit  se  mon'rer  ime 
affinité  quelconque,  ne  lût-elle  que  négative. 

Les  deux  grands  règnes  de  l'empire  organique,  l'animal  et  le 
végétal,  eux-mêmes  composés  de  séries  complexes,  peuvent  se 
résoudre  en  deux  immenses  séries  dont  l'origine  se  confond  pres- 
que dans  ces  êtres  pour  lesquels  Bory  de  Saint-Vincent  avait 
voulu  instituer  un  règne  à  part.  Dans  plusieurs  de  mes  ouvrages, 
en  traitant  des  séries  et  de  leur  direction  (de  leur  parallélisme  et 
divergence),  j'ai  cherch-Wi  démontrer  comment  elles  tendaient  à 
converger  pour  se  réunir  à  la  base;  et  comment  les  différentes 
séries,  comparées  par  moi  aux  tuyaux  d'un  orgue,  s'élevaient 
plus  ou  moins,  suivant  (jue  la  nature  avait  pris  plaisir  h  les  per- 
fectionner davantage.  La  série  des  Pjimates  est  certainement  la 
plus  élevée,  grâce  à  l'homme,  ce  miracle  de  la  création,  dont 


TRAVAUX   INËDITS.  155 

inencerait  par  les  Sylvicoliens  à  bec  de  Fauvette  (bien  plus 
grêle  encore  que  celui  des  Chardonnerets  parmi  les  Frin- 
gillidcs)^  pour  terminer  par  mes  Pyrrhuplioniœ  parmi  les 
Euphoniens,  Mais  la  collocation  de  cette  série  elle-même 
est  encore  pour  moi  un  problème  à  résoudre;  je  dis  pour 
moi,  qui  condamne  comme  entièrement  artificielle  la  sec- 
tion des  Passereaux  dentîroslres,  la  considérant  aussi  peu 
naturelle  que  tant  d'Ordres  et  d'aulres  groupes  abolis  par 
moi  dans  diverses  Classes,  et  surtout  parmi  les  Poissons. 
Car,  pour  ceux  qui  l'admettent  avec  Cuvier,  les  Tanagrides 

l'espèce  unique  pourrait  représenter,  comme  je  le  soutenais  il  y 
a  plus  de  vingt  ans,  un  règne  à  part,  tandis  que  l'embranchement 
des  Vertébrés  auquel  elle  appartient  se  dégrade,  dans  les  Pois- 
sons à  un  tel  point,  que  sa  dernière  espèce,  le  Branchioslome^ 
n'est  nullement  supérieure  à  un  Ver,  et  beaucoup  moins  haut 
dans  l'échelle  des  animaux  que  les  Céphalopodes^  les  Crustacés 
ou  les  Coléoptères.  La  série  des  Batraciens,  quoique  inférieure  à 
celle  des  vrais  Reptiles,  montre,  dans  la  Grenouille,  un  type  plus 
parfait  que  les  Serpents.  Les  Didelphes.  parmi  les  Mammifères, 
ont  tout  comme  les  Monod  Iphes,  leurs  rongeurs,  leurs  insecti- 
vores et  leurs  carnassiers,  et  quelques-uns  de  ces  derniers,  avec 
un  système  dentaire  encore  plus  carnivnre  que  les  bêtes  féroces 
elles-mêmes  {Thylacynus).  Et  les  Oiseaux  eux-mêmes,  beaucoup 
mieux  subdivisés  physiologiquement  que  par  leurs  caractères  ex- 
térieurs, montrent  dans  leur  double  série,  par  le  mode  de  déve- 
loppement de  l'embiyon  et  du  jeune,  des  faits  analogues  à  ceux 
qu'on  observe  chez  les  Mammifères,  les  Reptiles  et  les  Poissons. 
Il  est  évident,  en  effet,  que  les  Cultrirostres,  comme  les  Hérons, 
qui  ne  sont  que  de  faux  Echassiers,  les  Longipennes  et  les  Toti- 
palmes,  si  différents  des  Brachyplères  et  des  Lamelliroslres,  doi- 
vent être  inclus  parmi  les  Oiseaux  de  la  première  série,  chacune 
de  ces  coupes  n'ayant  avec  l'ordre  auquel  on  les  réunit  ordinaire- 
ment, que  des  rapports  du  genre  de  ceux  qui  ont  fait  confondre 
les  Pigeons  avec  les  Gallinacés. 

11  va  sans  dire  que  nos  séries,  en  histoire  naturelle,  n'ont  au- 
cun rapport  avec  les  séries  de  chiffres  des  mathématiciens  ou  celh  s 
d'idées  des  métaphysiciens;  et  n'ont  également  rien  decomnwii 
avec  les  différentes  époques  de  création  inventées  ou  commentées 
par  des  géologues  peu  bil)li(pies. 


i54  HEV.    ET   MAC.    D^   ZOOLOGIE.    {  MciVS    1851.) 

sont,  parmi  les  Dentirostres,  ce  que  les  Fringillidcs  sont 
parmi  les  Conirostres.  Mais  qui  ne  sait  que  tous  les  Piiif' 
liens,  quoique  la  plupart  Dentirostres,  sont  de  véritables 
FringillideSj  comme,  au  reste,  on  trouve  des  oiseaux  à  bec 
entier  ou  échancré  parmi  les  Sinrnides,  les  Garrulïdes,  etc. 

Quoi  qu'il  en  soit,  je  profile  de  cette  occasion  pour  in- 
diquer quelques  nouvenux  genres  de  Tanagrides,  et  pour 
donner  quelques  rectifications  relatives  aux  espèces  et  à  la 
synonymie  qui  serviront,  j'espère  ,  à  mettre  en  ordre  cette 
importante  famille,  qui  est  peut-être  la  plus  imparfaite- 
ment traitée  dans  mon  Conspectus  Aviiim. 

Le  genre  Procnias,  111.  {Tersina,  Vieill.),  jusqu'ici  com- 
posé d'une  seule  espèce,  en  comptera  maintenant  deux  : 

^ .  Ampelis  lerm,  L.,  p.  232  de  mon  Conspectus.  Major; 
roslro  laûssimo;  plumis  jugularibus  rohindatts. 

2.  Procnian  lieinij  Caban.  {Aglaia  labradoridesj  Mercato- 
rum,  err.)  Cat.  Mus,  Hein  Halberst.  ex  Columbia.  Valde 
minor  (spccim.  haud  adult.)  :  aureo-viridis,  capiie  gulaque 
fusco-versicolonbus  :  roslro  parum  dilatalo  :  plumis  jugula- 
ribus acutis. 

Le  genre  Procnopis,  Caban.,  auquel  il  faudra  restituer 
le  nom  plus  ancien  de  Pipr^ida,  Sw.,  ^827,  sera  égale- 
ment composé  de  deux  espèces  : 

^.  Tanagra  melanota,  \iei\\.  (vittala^  Temm. — Piprœi- 
da  cyanea,  Sw.),  p.  254  et  252  de  mon  Conspectus.  Cœ- 
rulea;  subtus  riifescens  :  fronte,  viltaque  utrinque  oculare 
fatissima  nigerrimis  :  dorso  medio ,  alis,  candaque  nigri- 
camibus. 

2.  CalUste  vassori  de  mon  Conspectus,  p.  255,  dont 
Aglaia  diva,  Less.,  ne  diffère  pas.  Minor  :  intense  cyanea  : 
capistro,  loris,  a/is,  caudaque  nigris,  *  Faem.  Fusco-cœru- 
lanSj  subtus  dilutior. 

Le  genre  Iodopleura  ,  Less. ,  par  la  conformation  de  ses 
pieds,  indice  presque  certain  de  son  organisation  de  Chan- 
teur, appartient  aussi  aux  Euphoniens  plutôt  qu'aux  Pi- 
priens.  Nous  en  connaissons  trois  espèces  noirâtres  à  fas- 


TRAVAUX   INÉDITS.  -155 

cicule  de  plumes  violettes  sur  les  flancs,  mais  très-faciles 
à  distinguer  par  leur  taille,  et  surtout  par  la  couleur  de  la 
gorge,  rousse,  blanche  ou  noire. 

^ .  lODOPLEURA  PiPRA,  Lcss.  {Pardalotus  ex  Ceylan!  — 
Euphon.  pipra,  Less.,  Cent.  Zool.,  t.  26,  — E,  aurora, 
Sundev.,  Svensk.  Akad.,  ^855,  t.  44,  5.  —  E.  modesta, 
Licht),  0.  Des  Murs.  PI.  p.  68  (71),  2,  ex  Brasil.  Minor  : 
nhjricans,  siiperciliisj  uropijgioque  concoloribus ;  gula^  crïs"  * 
soque  rnfis.  ^ 

2.  lODOPLEURA  FUSCA,  Lcss.  {Ampelis  fusca,  Vieill.  —  ' 
Pipra  lapLacit,  Eydoux.  —  Euphonia  fusca,  Gr.),  Mag.  ' 
Zool.,  4856,  Ois.,  t.  68,  ex  Guiana.  Minor  :  nigra;  subtu»  ' 
fuliginosa ,  gula  nigra  :  macula  subauriculari ,  Jiropygio ,  ' 
crissoque  albis.  '^ 

5.  lODOPLEURA  fiUTTATA,  Lcss.  (xsabcUœ  Parzudaki.  — 
emUiœ,  0.  Des  Murs.  —  Euphonia  guttata  et  tsabeltœ,  Gr.),  ' 
PI.  p.  68  (74),  4,  ex  Venezuela.  Major  :  nigricans;  super-  ' 
ciliis,  guln,  uropygioque  albis. 

Les  EuPHONES  proprement  dites  doivent  commencer,  ' 
suivant  moi ,  par  ces  espèces,  dont  les  touffes  de  plumes 
de  chaque  côté  de  la  poitrine  rappellent  celles  du  genre 
précédent. 

4.  EuPHONE  CAYANA,  Gf.  [Tanagra  cayana,  sp.  4  4,  L.,  '' 
Gm.  — Euphonia  cnyennensis,  Desm.),  Pi.  enl.  4  4  4,  3.  —  ^♦ 
Hist.  nat.  ïang.,  t.  26,  ex  Guiana.  Nigro-violacca  :  pectore'^ 
hincinde  alarumque  Icclricibus  iuferioribus  rubro-aurantiis,  ^ 

2.  E.  PECTORALIS,  Wagl.  [Tanagra  pectoralis^  Lath.  — 
Euphone  ruftventrisy  Licht.  nec  Vieill.  —  E.  caslaneiven- 
tris,  Vieill.  —  Euphone  à  ventre  marron,  Mus.  Paris),  Gai.  ^^ 
Ois.,  t.  suppl.  ex  Brasil.  Nigro-vïolace'i ;  abdoinine castaneo  : 
pectore  hinc  inde  plumis  clongatis  (lavis. 

5.  E.  RUFiVENTRis,  Gr.  [Tanagra  rufiventris,  Vieill.  nec^ 
Licht.  —  T.  chrysogndra,  (luv.  —  Eaphone  à  ventre  jaune  ' 
roux,  Lcss.),  Gai.  Ois.,  t.  suppl.  ex  Bras.  Muior  ;  nîgro- 
violacea;  fronte,  uropygîo,  pectoreque  concoloribus  :  abdo- 
inhie  flavo;  crisso  riifescmle.  ^?;^'  :»!;*•;• 


456  nriv.  et  mag.  de  zoologie.  {Mars  1851.) 

4.  E.  RUFiCEPS,  Lafr.  —  Orb.,  Voy.  Am.  m.,  Ois.,  t.  22, 
2,  ex  Bolivia.  —  SimiUima  E.  chlorolicae,  sed  fronte  lalis- 
sinie  ru  fa. 

5.  E.  BREViROSTRis,  Bp.,  Collect.  Parzudak.,  ex  Colum- 
bia.  Media  quasi  inier  E.  ruficeps  et  chlorotica  :  nigro-pur- 
purea,  flavo  obscuriorc;  rosiro  brevhsïmo, 

6.  E.  CHLOROTICA,  Desm.  {vïolacea,  Bp.,  ^837.  —  Ta- 
nagra  chlorotica,  L.  —  T.  vioiacea,  var.  chlorotica ^  Gm.). 
Azara,  99.  — Pl.enl.  ^^4,  ^.  —  Sundev.,  Sv^însk,  Akad., 
1855,  t.  10,  5,  2.  —  Hist.  nat.,  Tang.,  t.  25,  jun.  2i, 
adult.,  ex  Cayenna,  Brasil.,  1ns.  Trinitat.  Nigro-violacea  , 
gula  nigra;  fronle  latissimej  pectore,  abdomtne,criiisoqueati' 
reis  :  reclrice  utrinque  exlima,  remigibusque  basi  interne 
alhis. 

7.  E.  PUMiLA,  Bp.,  Coll.  Parzudaki,  ex  Cayenna,  Nuova- 
Granada.  Sitnilis  E.  chloroticae  ;  sed  valde  minor,  nigro- 
chalybœa  nec  purpurescens  :  fronte  flava^  restriciissima. 

8.  E.  HIRUNDINACEA,  Bp.  [affinis?  Less.,  1842),  Pr. 
zool.,  Soc,  1857,  p.  117,  sp.  22,  ex  Guatimala.  SimiUima 
E,  chloroticse,  valde  purpurescens,  sed  rosiro  hirundineo! 

9.  E.  VIOLACEA,  Desm,  {Fringilla  violacea,  L.  —  Pipra 
grisea?  et  Tanagra  vîolaceaj  Gm.),  PI.  enl.  114,  2.  —  Hist. 
nat.  Tang.,  t.  21.  mas  22.  fœm.  25.  mas  jun.  24.  faem. 
jun.  ex  Bras.  Guian.  iSigro-viotacea  :  fronte,  vértiee  (gula) 
corporeque  sublus  oninino  flavissimis  :  remigibus ,  rectrici- 
busqué  lateralibus  basi  interne  albis. 

10.  E.  LANiiROSTRis,  Lafr.  —Orb.,  Voy.  Am.  m.,  Ois., 
t.  22,  1,  ex  Bolivia.  SimiUima  E.  violaceae  ;  sed  rosiro  ro- 
bustiore,  sublaniino! 

1 1.  E.  iENEA,  Gr.  (Tanagra  œnea,  Sundev.  —  cha'ybœa. 
Mikan.  —  Euplionia  pyrrhuloides,  Nalterer)  Svensk,  Akad, 
1855,  1. 11,4.  —  Délie.  Flor.  et  Fn.  Bras,  figura  ex  Brasil. 
Viridi-nigra  (nec  violacea),  genis  mentoqne  concoloribus : 
snbtus  et  in  fronte  flava;  remigibus  rectricibusque  unicolo- 
ribus;  rosiro  crassissimo.  Ab  E.  violacea  et  prœsertim  lanii- 
rostre  suadente  rosiro  haud  disjungenda. 


TI'.AVAUX   INÉDITS.  ^Ô7 

Les  espèces  qui  suivent  commencent  à  se  montrer  moins 
typiques. 

^2.  E,  DMBiLiCALis.  Less.,  Tr.  Orn.,  p.  46,  sp.  8,  ex 
Brasil.  Major  :  oiivacca;  jugulo,  abdomineque  griseis  :  crisso 
rufo. 

^ù.  K.  OLiVACEA,  Desm.,  Hist.  nat.  Tang.,  t.  27,  ex 
Cayenna,  Mus.  Paris,  an  adult?  Minïma  :  virïdi-olïvacea; 
sublus  cinereo-oUvacea;  gula,  crissoque  atbidis. 

Je  ne  connais  pas  Euplionla  serrirostris,  Lafr.  Orb.,  Voy.) 
Amer. m.,  Ois.,  t.  24,  2,  5,  de  Bolivie.  Viridis^  sublus  alba; 
fronte  et  laleribus  llavescenùbus .  Et  quant  aux  Tanagra 
clilorocyanea,  tephrocepliala  et   leucocephala   de   Vieillot, ^ 
Enc.  meth.,  p.  774  et  781,  dont  Gray  fait  des  Euphones, 
je  ne  pense  pas  qu'elles  appartiennent  à  ce  groupe.  q 

Les  Euphones  à  btc  de  Bouvreuil  constituent  un  genre 
Pyrruphonia,  mais  auquel  je  ne  rapporte  plus  que  deux  . 
espèces,  les  E.  laniîrostris  et  œnea  ne  pouvant  être  sépa- 
rées des  vrais  Euphones. 

4  .  Pyrrhuphonia  jamaiga  ,  Bp.  (  Tanagra  jamaica , 
Gosse  ex  L.  î  —  Euphonia  jamaica,  Gr.),  Brown,  111.,  t.  26.,  i 

—  Gosse,  Orn.  111.  Jam.,  t.  59.  m.  et  f.,  ex  Anlill.  Cœru- 
leo-grtsea;  sublus  albo-cœrulea  :  iiropygio  virescenle  :  abdo^ 
mine  flavo  (faeminse  albo), 

2.  Pyrrhuphonia  cinerea,  Bp.  {Euphonin  cinerea, 
Lafr.),  Uev.  Zool.,  4  846,  p.  277,  ex  Columbia.  Glauco-ci~ 
nerea;  subtus  dUutiorj  abdomine  medio  crissoque  flavo-citri' 
nis;roslro  valida ^  apice  bidenlalo  ! 

Le  nom  de  Chlorophonia  pourra  s'appliquer  aux  Eu-  , 
phones  vertes,  si  remarquables  par  leurs  formes  de  Proc-v| 
nias. 

^.  Chlorophonia  viridis,  Bp.  {Tanagra  viridis,  Vieill. 

—  Procn'ms  viridis,  Caban.  -  Euphonia  viridis,  Gr.),  PI. 
col.  56,  5,  ex  Brasil.  Minor  wiridis,  abdomine  crissoque  fia- 
vi^s)mis  :  collare  uropjigioque  cyaneis. 

Les  exemplaires  provenant  de  laBépublique  de  l'Equa- 
teur ont  le  dos  presqu'entièrement  bleu. 


^58  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Mars  1851.) 

Je  ne  connais  pas  Tanagra  xanihogaster,  Sundev.  (Eu- 
phonia  xanihogaUra ^  Gr.),  du  Brésil,  figuré  tab.  ^0,  -I,  du 
volume  de  ^855,  de  Svensk,  Akad. 

2.  Chlorophonia  occiPiTALis,  Bp.  {Euphonia  occipi- 
talis,  Dubus),  Esq.  Orn.,  t.  U,  ex  Mexico  merid.  Siniîlis 
Chl.  viridi  ;  sed  major  et  macula  occipilali  cœridea. 

5.  C.  PRETRII,  Bp.  (Tanagra  pretret,  Lafr.  nec  Less.  — 
Euphonia  pretrei,  Gr.),  Mag.  Zool,  ^845,  Ois.,  t.  42,  ex 
Columbia.  Minor  :  viridissima;  pileo  cijaneo  :  abdomine 
flavo,  inedio  long'ttudinaliter  rufo. 

Cette  espèce,  par  ses  couleurs,  indique  le  passage  au 
petit  genre  suivant. 

Nous  donnons  plus  particulièrement  le  nom  de  Cyano- 
PHONiA  aux  Euphones  à  lêle  bleue  qui,  par  ce  caractère, 
et  même  un  peu  parleurs  formes,  rappellent,  comme  VOr- 
ganiste,  le  genre  Piprϕda. 

\ .  Cyanophonia  musica,  Bp.  [Pipra  muska,  Gm.  — 
Parus  musicuSj  Lath.  —  Tanagra  musica,  Auct.  —  JEît- 
^/to«ia  musica,  Desmar.),  PI.  cnl,  809,  -I.  Hist.  nat.  Tang., 
t.  ^9.  mas.  t.  20.  faem.,  ex  Antill.  Nigro-violacea;  pileo 
cerviceqite  cganeis  ;  f roule  nigro.margînata;  uropygio,  cor- 
poreque  subtus  ex  tolo  flavo-aurantiis. 

Fœm.  riridis;  subius  et  lu  uropggio  flavicans  :  pileo  cœ^ 
ruleo,  fronle  immargmala  rufa, 

2.  C.  AUREATA,  Bp.  [Tanagra  aureata,  Vieill.  ex  Azara, 
98.  —  Euphonia  nigricoUis,  Vieill.  —  E.  cœruleocephala, 
Sw.  ex  Euphone  à  tête  bleue,  Mus.  Par.  —  E.  aureata^ 
Gr.),  Orb.,  Voy.  Am.  m.,  IV,  p.  267,  sp.  248,  ex  Parag. 
Bolivia ,  Equator.  JSigro-violacea  ;  subtus  et  in  uropygio 
flavo-aurantia;  vertice,  occipiie,  cer  vice  que  cganeis  \  fronte, 
genis^  gulaque  purpurascente-nigerrimis. 

Quid  Tanagra  desmaresii^  Vieill.  (Euphonia  deMmaresli, 
Gr.),  Enc.  meth.,  p.  774,  ex  Brasil.  nisi  Cyanophonia 
fronte  nigra,  pileo  azureo? 

C'est  ici  que  devrait  être  intercallé  le  nouveau  genre 


TRAVAUX    INÉDITS.  i59 

CALLiPARiEA,  avcc  SCS  deux  ou  trois  espèces  dont  nous 
avons  déjà  parlé. 

Qiiid  Calliste  catamena,  Bp.  Mus.  Lugd.  Viridis, 
verticecrissoque  rufescentibus? 

Calliste  gyrolaet  les  espèces  voisines  constituent  le  genre 
Gyrola  de  Reichenback. 

^ .  Gyrola  chrysoptera,  Bp.  (Tanagra  gyrola.  L.  — 
Aglaia  ciirysoptera^  Sw.  —  Calliste  gyrola,  Gr.),  PI.  enl.\^ 
^")5,  2.  —  Desm.  Tang.,  t.  6.  mas,  t.  7.  fœm.  ex  Brasil. 
ViridiSj  pectoris  abdominisque  medio  cyaneo  :  pileo  genisquc 
rufts  :  humeris  aureis,  > 

2.  G.  VIRIDISSIMA,  Bp.  (Aglaia  gyrola,  Sw.  —  viridiS' 
sima,  Lafr.  —  Calliste  desmaresli,  Gr.),  Rev.  Zool.,  III.  2, 
ser.  t.  28,  ex  Antill.  Ex  loto  virïdissïma;  capite  rufo-cas- 
taneo. 

3.  G.  CYanoventris,  Bp.  {Aglaia  peruvïana^  Sw.  ncc 
Desm.  —  gyroloides,  Lafr.  —  Calliste  cyanoveniris,  Gr.), 
Rev,  Zool.,  ^847,  p.  277,  ex  Peru.  Viridis-,  subius  et  in 
uropygio  cyanea  :  pileo  genisque  castaneis  :  humeris  aureis. 

Suit  immédiatement  le  groupe  restreint  auquel  nous 
conservons  le  nom  de  Gallisïe  :  il  a  pour  type  Tanagra 
cayana,  et  sa  première  espèce,  nouvelle,  a  môme  de  grands 
rapports  avec  les  Gyroles. 

*  -1 .  Calliste  VITRIOLINA  ,  Bp.  (  Tanagra  vitriolina  ? 
Licht.  Mus.  Berol.  —  ruficapilla,  Bp.  in  litt.),  PI.  enl  , 
290,  4  ?  ex  Santa-Fe  de  Bogota.  Similis  G.  cayanae;  sed 
dorso  viridi-thalassino,  nec  flavicante;  corpora  subtus  vix 
dilutiore  ;  pileo  magis  rufescente. 

2.  C.  PRETIOSA,  Bp.  (Callispiza  preciosa,  Caban,  ex 
Âzara,  95.  —  Calliste  cayana,  Hartl.).  Bras.,  Parag.  Flavo- 
cinnamomea,  pileo  rufescente  :  genis^  gula,  alis,  caudaque 
nigro-viridibus. 

Les  individus  du  Pérou  sont  toujours  beaucoup  plus 
forts,  à  couleurs  plus  vives,  et  à  gorge  d'un  bleu  irisé 
{cyano-versicolor)  :  on  pourrait  les  regarder  comme  consti- 


^40  REV.  ET  mag.  de  zoologie.  {  MttVS    185K  ) 

tuant  une  race  constante  sous  le  nom  de  5.  Calliste  cya- 

NOLAIMA.  Bp. 

Une  race  de  Cayenne,  au  contraire,  est  plus  petite  ;  elle 
a  le  dos  jaune  et  non  vert,  et  la  poitrine  bleue  :  c'est  le 
vrai  cmjana  de  Linné. 

4.  C.  CAYANA,  Bp.  (Tonagra  cayana,  sp.  8,  L.  —  caya- 
nensis,  Gm.  —  chrysonota,  Sclat.  —  FringiUa  autumnalisF 
Gm.),  PI.  enl.,  201,  2.  —  Desm.  Tang.,  t.  4  0.  —  Contr. 
Orn  ,  4830,  Ilï,  cum  fig.  ex  Cayenna.  Nit'ide  lutcscens, 
cnpite  fulvidiore  ;  loris  genisque  aterrimis  :  subtus  cœrules- 
censj  ventre  rufescente  :  alis  caudaque  nigris  viridi-timbatis. 

3.  C.  PERUViANA,  Gr.  {Tanagra  peruviana^  Desnr).  —  T. 
gyrola,  Wied.  —  Aglnia  melanota^  Sw.  adult.  —  A.  mela- 
nolis,  Sw.  jun.,  ex  Tangara  à  calotte  rousse^  Less.,  Tr. 
Orn.,  p,  462,  sp.  26).  Desn).  Tang.,  t.  4  4.  —  Sw.,  Orn. 
Dr.  of  B.  of  Braz.,  t.  51,  adult.  ex  Peru.  Flavo-cinnamo- 
mca;  pileo,  genis,  cerviceque  rufis\  interscapilio  nïgro  :  sub- 
tus glauco-viridis  ;  crisso  rufo. 

6.  C.  FLAVA,  Gr.  {Tanagra  flava,  Lath.  —  T.  formosa, 
Vieill.  ex  Azara,  96.  —  T.  chloroptera,  Vieill.).  Sw.  Zool. 
III.  fig.  bona  ex  Parag.,  Bras.  Similis  C.  cayanœ,  sed  ma- 
jor ;  pileo  concolore  (pallidissimo)  ;  et  gula,  peclore  abdomi- 
neque  medio  nigris. 

7.  C.  CDCULLATA,  Gr.  {Âglaia  cucullala,  Sw.  ex  Tangara 
à  tête  noire,  Less.,  Tr.  Orn.,  p.  462,  sp.  25,  et  Mus.  Paris). 
Orn.  Dr.  B.  ofBraz.,  t.  7,  ex  Brasil.  Similis  G.  cayanae  ; 
sed  pileo  genisque  nigricanlibus. 

8.  C.  CYANOPTERA,  Gr.  {Aglaia  cycmoplera,  Sw.  —  Ta- 
nagra argentea,  Lafr  ).  Orn.  Dr.  B.  of  Bras.,  t.  8,  ex  Bra- 
sil. Glaneo-cinnamomea  :  capite^  alis,  caudaque  nigris  :  re- 
mîgibus,  rcctricibusque  cyaneo  marginatis. 

Il  no  faut  pas  confondre  cette  espèce  du  Brésil,  la  4^* 
de  mon  Conspecius,  à  cause  du  nom  de  Tanagra  argentea 
que  lui  donne  Lafrcsnaye,  avec  l'espèce  54  dudit  ouvrage, 
Procnopis  argentea,  Tschudi,  Faun.  Per.,  t.  44,  2,  de  Co- 
lombie ot  du  Pérou,  qui,  fort  voisine  d' Aglaia  airicapilla, 


TRAVAUX    INÉDITS.  i  i  I 

Lofr.,  forme,  avec  elle  et  la  labradorides,  mon  genre  Chai- 
cothraiipis. 

La  prétendue  Callisle  leclancheri  n'est  que  la  Spiza  de  ce 
nom. 

Callisle  pulchra,  Tschudi,  Faun.  Per.,  t.  ^8,  2,  est  sy- 
nonyme de  C.  arihus;  Less.  111.,  zoo!.,  t.  9,  type  de  mon 
genre  Chrysoturaupis. 

Calliste  îv'ilsoni  y  Lafr.  n'est  autre  que  C.  thalassinUy 
Strickland. 

Calliste  fanny,  Lafr,  ne  diffère  pas  de  C.  larvata,  Dubus, 
Esq.  Orn.,  t.  9. 

Calliste  tatao  et  ses  semblables  devront  former  le  genre 
Tatao,  auquel  Reichenback  restreint  le  nom  Aglaia,  qui 
ne  peut  être  conservé. 

4.  Tatao  paradiseus,  Bp.  (Tanagra  tatao^  L.  —  Aglaia 
paradisea,  Sw.  —  Calliste  tatao,  Gr.),  PI.  enl.  ^21,  2,  et 
7,  4 .  —  Desm.  Tang.,  t.  ^ .  mas,  ex  Cayenna,  Bras.  Nigro- 
holosericeus  ;  subius  cœruleus,  gula  cyanea  :  pileo  genisque 
lœte  viridibus  :  tergo  rubro,  tiropygio  aureo. 

Les  exemplaires  de  Colombie  sont  toujours  plus  petits, 
à  vert  de  la  tête  plus  étendu,  à  dos  plus  noir,  avec  moins 
de  jaune. 

2.  T.  YENI,  Bp.  [Aglaia  clnlensisf  Vig.,  1832.  —A.  yeni, 
Lafr.  —  Calliste  chiUnsis^  Gr.).  Orb  ,  Voy.  Am.  m.,  Ois., 
t.  24,  ex  Boliv.  Simiiis  T.  paradiseo  ;  sed  major,  et  uropy- 
gio  ex  loio  ruberrimo. 

5  T.  tricolor,  Bp.  {Tiinagra  Iricolor,  Gm.  —  T.  ta- 
tao, Wied.  —  Calliste  tricolor,  lîuie),  PI.  en!.,  53,-1.  —  PI. 
col.,  2-15,  ^.  —  Desm.  Tang.,  t.  5.  mas,  t.  4.  faem.  ex 
Bras. 

4.  T.  FESTivus.  Bp.  [Tanagra  tricolor,  var.  Lath.  —  T. 
triclirouy  Licht.  —  T.  cyanocephala,  Vieill.  —  T.  rubrkol- 
lis,  Temm.,  Wied.  —  Calliste  festiva,Gr.) ,  PL  enl.,  53,  2.*  < 
—  PI.  col.,  215,  2.  —  Nat.  Mise,  t.   557.  —  Sw.  B.  of 
Braz..  t.  3.  —  Kitll.  Kupf.  Vog  ,  t.  51,  2,  ex  Bras.  Viridis; 


442  REV.   ET  MAC.   DE  ZOOLOGIE.   { }fars  1854.) 

capislro  dor&oque  nigris  :  pileo  gulaque  cyaneïs  :  genls  cervi- 
ceqne  riibris. 

5.  ï.  CiERULEOCEPHALUS,  Sw.  (Aglaia  cœruleocephaia, 
Sw.  -  cyanicollis,  Orb.  —  Calliste  cœruleocephala ,  Gr.). 
Voy.  Am.  m.,  t.  25,  4,  ex  Bolivia.  Nigra  :  capite  colloque 
eyaneis  :  humcris  latissime,  uropyg'wque  aureo-versicolori- 
bus. 

6.  T.  FASTUOSDS,  Bp.  {Tanagra  fastuosa,  Less.  —  Cal- 
liste  fastuosa,  Gr.).  Cent.  Zool.,  t.  58,  ex  Brasil. 

7.  T.  LARVATUS,  Bp.  (Calliste  larvata,  Dubus.  — Aglaîa 
fanny,  Lafr.).  Esq.  Orn.,  t.  7.  —  0.  Des  Murs,  PI.  p.  56, 
2j  ex  Mexico,  Nova-Granada?  Nigerrimus;  capite  croceo- 
virescente  ;  fronte,  genis,  humeris,  lateribusqiie  lucide  eya- 
neis :  iiropygïo,  abdomine  tcctricibusqiie  alariim  minoribiis 
glaucu  :  crisso  albido  :  remigibus  reclricibusqne  aureo-mar- 
ginaùs. 

Nous  composons  ainsi  qu'il  suit  le  genre  Chrysothrad- 
Pis: 

4.  Chrysothraupis  aurulenta,  Bp.  (Aglaia  aurulenla, 
Lafr.),  Rev.  Zool,  4845,  p.  290,  ex  Columbia.  Similis 
G.  arthus,  sed  subtus  ex  loto  aurea. 

2.  G.  ARTHUS,  Bp.  [Tanagra  arthus,  Less.  —  Calluspiza 
fulchray  Tschudi.  —  Tanagra  arthus  et  Calliste  pulclira, 
Gr.).  111.  Zool.,  t.  9.  —  Faun.  Per.,  t.  48,  2.  ex  Peru, 
Mexico?  ^wrea,  dorso  nigro-macnlato  :  pectore,  lateribus, 
crissoque  lat'issime  fulvo-brunneis  :  capislro,  macula  auricu- 
lari  maxima^  alis,  caudnque  nigris. 

5.  G.  CHRYSOTis,  Bp.  {Calliste  chrysotis^  Dubus).  Esq. 
Orn.,  t.  7,  ex  Mexico.  GlaucO'Smaragdina ;  vertice,  cervice, 

'  loris,  coin  laleribus,  dorso  viridi-macnlato,  alis,  caudaque 

nigerrimis  j  genis  aureis  :  abdomine,  libiis,  crissoque  rufis. 

4.  G.  CITRINKLLA,  Bp.  {Tanagrella  citrinella,  Temm.  — 

^cyanovenlris,  Vieill.  —  clegans,  Wied.  —  Calliste  citrinella, 
Gr.).  Sw.,  Orn.  Dr.  B.  ofBras.,  t.  6,  ex  Brasil.  Flavanigro- 
maculata  :  capistro,  gulaque  nigris  :  pectore  latcribusque  cœ- 
ruleis  ;  alis  caudaque  nigris  vlridi-lim(>atis. 


TRAVAUX    INÉDITS.  445 

5.  C.  THOBACICA,  Bp.  (Tunagra  ihoracica^  Temm. — Cal- 
liste  thoracica,  Gr.),  PI.  col.,  i2,  1,  exBrasil.  Viridis  nigro- 
maculala  ;  capistro  nigro  ;  verlice  cyaneo  :  peclore  humeris- 
que  miraniiis;  gula  nigra;  genis  lateribusque  viridibus'f  ab- 
domine  crissoque  jlavidis. 

6.  C.  THALASSINA,  Bp.  (CaUtsle  thalassinaj  Strickland, 
Ann.  nat.  Hist.,  4  844,  p.  44  9.  — Aglaia  wilsoni,  Lafr., 
4847.  —  Callîste  thalassina  et  C.  ivilsoni,  Gr.).  0.  Des 
Murs,  PI.  p.  56,  \,  ex  Brasil.,  Peru. 

7.  C.  SCHRANKI,  Bp.  (Tanagra  schranki,  Spix.  —  Cal- 
liste  schranid,  Gr.).  Av.  Bras.,  t.  54,  4,  2.  — Orb.,  Voy. 
Am.  m.,  t.  24,  ]  ,  ex  Brasil.  Bolivia.  î:  i 

8.  C.?  FRUGiLEGUS,  Bp.  {Tanagra  frugilegus,  Tschudi. 
— -  Caliiste  frngileguSj  Gr.),  Faun.  Per.,  t.  47,  4,  ex  Am. 
mer.  occ. 

9.  C.  ICTEROCEPHALA,  Bp.  (CaUiste  icterocephala,  Bp.  in 
litt.).  Mus.  Paris,  ex  Bepubl.  Equator.  Nigro  aiireoque  va- 
ria ;  pileoy  uropygioy  corporeque  subtus  aureo-flavis  :  jugulo 
glauco-pruino$o  iremigibus,  rectricibusque  nigris ,  viridi- 
limbatis. 

40.  C.  XANTHOCEPHALA,  Tschudi.  {Callospiza  xanthoce- 
p/ia/a,  Tschudi.  —  Caliiste  xanihocephalay  Gr.).  Faun.  Per., 
t.  47,  2,  ex  Amer,  m.  occ.  Glauco-viridiSj  dorso  nigro-ma- 
culato;  capite  flavo  nigro^marginnto  :  capistro  nigro  ;  gula 
reslricte  alba  :  abdomine  medïo  crissoque  pnllide  rufis  :  remi' 
gibus  rectricibusque  nigris  glaucoMmbatis. 

44.  C.  PARZUDAKii,  Bp.  [Aglaia  parzudakii^  Lafr.  — 
Caliiste  parzudakii,  Gr.),  Mag.  Zool.,  4843,  t.  42,  ex  Bo- 
gota. Nigra;  subtus  et  in  uropijgio  cinnamomeo-versicolor  : 
pileo  cerviceque  {lavis  ;  fronte  genisque  rubro-aurnntiis  :  gula 
et  macula  aurkulari  nigris  :  humeris  et  alarum  fascia  cœru- 
leo-aureis. 

C'est  ici  que  doit  trouver  place  notre  groupe  Ixothrau- 

PIS. 

4.  IXOTHRAUPIS  PUNCTATA,  Bp.  [Tmwgra  punciatn,  L. 
—  Caliiste  punctata^  Gr  ),  PL  enl  ,  4  55,  I.  —  Rdw.  B., 


444  REV.    ET   MAG.    Ï)E    ZOOLOGIE.    (Mai'S    185  f.) 

t.  262.  —  Desm.  Tang.,  t.  8,  adult.,  t.  9,  jun.,  ex  Cayen- 
na,  Brasil.  Viridis,  plumis  nicjro- centralisa  capite  cœriilante 
(necflavicante). 

-12.  I.  GUTTULATA ,  Bp.  (Tanagra  punctata,  ex  Peru, 
Auct.  —  Callospiza  gui lata  ex  Gmana?  Caban.  —  Callisle 
chrifsophrys,  Sclater),  Contrib.  Orn.,  ^85l,  figura  bona,  ex 
Republ.  Equator.  Viridis,  plumis  ni gro-centralis,  capite 
flavicanlCy  uropygio  immacutato  :  fronte  antice  orbitisque  lu- 
teis  ;  gula  pectoreque  albo-cœrulantibus,  plumarum  macutis 
centralibus  nigerrimis  ;  abdomine  crissoque  flavo-virentibus. 
*^5.  I.  CHRYSOGASTER,  Bp.  CoUcct.  Eyroll.  ex  Colum- 
bia.  Minor;  viridis,  ptumis  capitis,  gulœ  et  pectoris  flavi- 
CantibuSj  dorsi  et  alarum  cœridescentibus,  ommbus  nigro- 
centraiis  :  abdomine  aureo. 

*  \A.  I.  PCSILLA,  Bp.  (Tangara  petit  SgacoUy  Less.,  Tr. 

Orn.,  p.  462,  sp.  20).  Mus.  Paris  ex  Cnyenna.  Minor-,  ex 

toto  viridis  fera  immaculata  ;  alis  caudnquc.  cœrulescentibus. 

Mon  genre  Chalcothraupis  contiendra  les  espèces  qui 

suivent  : 

A .  Chalcothraupis  labradorides,  Bp.  {Agiaia  labra- 
c/on(/e5,  Boisson n.  —  Tanagra  labradorides,  FI.  Prev. — 
Calliste  labradorides,  Gr.),  Rev.  Zool.,  -1840,  p.  67.— Voy. 
Venus,  Zool,  t.  5,  4,  ex  Bogota. 

2.  C.  RUFICERVIX,  Bp.  {Tanagra  riificervix,  FI.  Prev., 
nec  rujivertex,  Lafr.),  Voy.  Venus,  Zool.,  t.  5,  2,  ex  Colum- 
bia.  Cœrnlea^  plumis  basi  plnmbeis  ;  abdomine  crissoque  pal- 
lide  rufescenlibus  ;  capistro  ,  loris ,  et  fascia  transversa 
verlicis  nigris  :  [route  postice,  cerviceque  alro-cyaneis  :  nu- 
cha  rufo-castanea  :  macida  utrinqne  auriculari ,  tectricibns 
alarum  minoribus,  plnmisqne  axillaribus  albis. 

5.  C.  ATROCOERDLEA,  Bp.  (Procnopis  atrocoendca,  Tsch. 
—  Calliste  atrocœrulea,  Gr.),  Faun.  Per.,  t.  -15,  2,  ex  Am. 
m.  CGC.  Similis  prsecedenti,  sed  macula  nuchali  sliaminea 
nec  rufo-castanea. 

4.  C.  ATRiCAPiLLA,Bp.  {Agiaia  airicapilla,  Lafr.),  Rev. 
Zool.,  ^845,  p.  290,  ex  Columbia,  Cœruieo-argentea;  pi- 


Jievue^  ei  MeLÇ.  t/x?  Zoolot/ie,  iSoi 


FI.  4 


% 


\ 


Dendrocol aptes    Tem/ru/tc/ul,  Laft-Mn^yc. 


Lebrun   se 


TRAVAUX   INÉDITS.  *  145 

leo  nigerrimo  ;  genîs,  gnla,  pectoreque  vlrescenlibus  :  alh, 
caudaque  nigro-cœrulcuuibiin. 

5.  C.  ARGENTEA,  Tscluidi,  ncc  Lafr.  —  Cal  liste  nrgenteaj 
Gr.),  Faun.  Per.,  t.  <5,  2,  ex  Am.  m.  occ.  Cœruleo-argeri' 
iea\  genis  guUique  auriUentis;  pectore  abdomineque  medio 
nigris  :  p'ileo  nigerrimo;  alis  caudaque  cœrnlaniibiis. 

6.  C.  NIGROVIRIDIS,  Bp.  (Aglaia  nigroviridis,  Lafr.  — 
Callisle  nigroviridis j  Gr.),  Mag.  Zool.,  -^845,  ex  Bogota. 
Cyanco  nigroqite  varia;  dorso^  capislro,  pectoreque  nigerri-. 
mis  :  abdomine  albido  :  rostro  brevissimo. 

7.  C.  NIGRICIKCTA,  Bp.  {Aglaia  nigricincla,  Bp.  —  Cal- 
liste  n'igrocincia,  Gr.),  Pr.  Zool.  Soc,  i857,  p.  \2],  ex 
Peru.  Viridi-cyanea;  dorso,  pcclore^  rcmigibnSj  caudaque 
nigris  :  abdomine  albo.  —  Similis  C.  brasiliensi  ;  sed  minor, 
rostro  tenuiore,  et  colore  viridi-cyuneo  magis  extenso  in  ca- 
pitCf  caudœ  rectricibus  et  alaruin  tectricibus  inferioribus. 

(  La  suite  prociiainemtnt.) 


Essai  d*une  monographie  du  genre  Picucule  (Bulïon), 
Dendroedaptes  (  Hermann,  llliger  ),  devenu  aujourd'hui 
la  sous-famille  Deadrocolaptin^  (Gray,  GeneraofBirds), 
de  la  famille  CERiHiADiE  de  Swains.  ;  par  F.  de  Lafresnaye., 
—  Suite.  Yoy.  4  850,  p.  95,  4  45,  275,  569,  417  et  588. 

Avant  de  reprendre  la  suite  de  nos  Dendrocolaptinœ , 
nous  avons  cru  devoir  faire  connaître  à  nos  lecteurs  une 
espèce  de  cette  sous-famille  non  encore  décrite  et  figurée, 
mais  qui,  appartenant  à  un  groupe  déjà  publié,  celui  de 
Dendrocolaptes  proprement  dit,  n'a  pu  y  figurer  à  sa  place 
naturelle,  puisque  ce  n'est  que  depuis  celle  publication 
que  nous  en  avons  eu  nous-môme  connaissance,  dans  un 
voyage  que  nous  avons  fait  au  Musée  de  Leyden.  En  voici 
la  description  : 

7°.  DhNDROCOLAPTES  ÏËMMlNCKIIjNob.  (PI.  4.) 

«  D.  supra  brunneo-fumigatus,  fronte  usque  ad  veriicem  pal- 
2«  SÉRIE.  T.  m.  Année  1831.  10 


446  REV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {  âJciVS    1851.) 

lidiore  et  paulo  vufescente  ;  coUi  superi  et  dorsi  supremi  plumis 
in  raedio  guità  niveâ  nigro  marginalà  notatis;  sublùs  umbrinus, 
giilâ  colloque  antico  pallide  fumigato-rufescentibus,  pectoris  ven- 
trisque  plumis  totis  umbrinis,  in  medio  macula  triangulari-elon- 
gatâ  niveâ  nigro  marginalà  notatis;  ventris  maculis  striciis;  fera 
linearibus  ;  subcaudalibus  pallide  rufescentibus,  albo  late,  fusco- 
que  anguste  vittatis  ;  rostrum  brève,  crassum,  uti  in  Perrotii  et 
Devillei  Dendrocolaptihus  maxillâ  fuscâ,  mandibulâ  pallide  fla- 
vescente;  pedes  satis  robusti;  alis  caudâque  praelongâ  cinnamo- 
meis. »  —  Habitat  in  Colombiâ  (Santa-Fé  de  Bogota). 

Cette  espèce,  comme  on  le  voit,  est  remarquable  dans 
le  groupe  auquel  elle  appartient,  ainsi  que  les  Picucules 
de  Perrot  et  de  Deville,  ses  congénères,  par  un  ensemble 
de  coloration  uniforme  et  non  variée  de  taches  claires  sur 
la  tête.  Ces  taches  ne  se  remarquent  que  sur  le  cou  et  le 
haut  du  dos,  où  elles  sont  blanches,  bordées  de  noir,  et 
non  d'un  roux  pâle.  On  les  retrouve  encore  de  la  même  co- 
loration, et  de  forme  triangulaire  allongée,  sur  les  plumes 
pectorales  et  ventrales  ;  sur  ces  dernières,  cependant,  elles 
se  rétrécissent  insensiblement,  et  y  deviennent  presque 
linéaires.  Il  n'y  a  guère  que  chez  le  Dendrocolaptes  longi- 
rostris  ou  Nasican,  que  Ton  en  remarque  de  semblables, 
quant  à  la  forme  et  à  la  coloration,  et  elles  diffèrent  en- 
tièrement, sous  ce  rapport,  de  celles  du  Dend.  Devillei. 
Son  bec,  court  et  gros,  brun  noirâtre  en  dessus  et  pâle  en 
dessous,  a  des  rapports  de  forme  avec  celui  des  Picucules 
de  Deville  et  de  Perrot,  et  c'est  près  de  ces  deux  espèces 
qu'il  se  groupe  le  plus  naturellement.  Ces  trois  espèces 
paraissent  d'ailleurs  habitantes  de  la  même  région,  l'Amé- 
rique centrale. 

Le  Picucule  de  Temminck  a  de  longueur  totale  8  pouces 
1/2  du  pied  allemand  ;  sa  queue  a  4  pouces,  et  son  aile 
pliée  a  5  pouces  \  0  lignes. 

C'est  dans  le  Musée  de  Leyden  que  nous  avons  trouvé 
cette  espèce  inédite,  et  c'est  avec  l*autorisation  de  son  sa- 
vant directeur,  que  nous  lui  avons  imposé  un  nom.  Ce 
nom  a  tant  de  titres  à  la  reconnaissance  de  tous  les  orni- 


TRAVAUX  INÉDITS.  ^47 

thologistes  du  globe,  qu'il  s'est  présenté  tout  d'abord  à 
notre  pensée.  Il  en  avait  d'ailleurs  de  bien  puissants  à  la 
nôtre  en  particulier,  au  milieu  de  ce  magnifique  et  riche 
Musée  de  Leyden,  où  M.  Temminck  nous  a  facilité,  avec 
une  obligeance  remarquable,  toutes  les  recherches  et  ob- 
servations que  nous  avons  désiré  y  faire  pendant  les  huit 
jours  que  nous  avons  passés  dans  cette  ville  scientifique. 


Sdr  les  éclosions  de  dix  espèces  d'Entomobîes  obtenues 
par  M.  le  colonel  Goureau;  par  M.  Robineau-Des- 

VOIDY. 

M.  Goureau  a  eu  l'obligeance  de  me  confier  dix  espèces 
d'Iîntomobies  qu'il  avait  obtenues  d'éclosion. 

Douze  individus  constituaient  ces  dix  espèces  ;  on  voit 
qu'il  m'a  été  matériellement  impossible  d'opérer  sur  les 
deux  sexes. 

Sur  ces  dix  espèces,  deux  seulement  ont  été  publiées 
jusqu'à  ce  jour  ;  elles  offrent  donc  un  intérêt  réel  sous  ce 
seul  point  de  vue. 

Mais  cet  intérêt  augmente,  lorsqu'on  les  envisage  sous 
le  rapport  des  séries  auxquelles  elles  appartiennent.  Ainsi, 
la  science  pouvait  presque  désespérer  de  jamais  connaître 
les  habitudes  des  larves  de  la  tribu  des  Thryptocérées; 
M.  Goureau  non-seulement  a  soulevé  le  voile  derrière  le- 
quel la  nature  travaille  incessamment,  mais  il  a  ajouté 
une  charmante  espèce  à  celle  que  nous  connaissions  déjà. 

C'est  donc  un  fait  acquis  qu'à  l'état  de  larve  les  Thryp- 
tocérées vivent  dans  les  Chenilles  roiileuses  des  feuilles  des 
arbres,  et  surtout  des  arbres  fruitiers. 

M.  Goureau  ajoute  un  fait  do  plus  à  l'histoire  des  larves 
des  Plugides  ou  Lydellées,  en  nous  montrant  le  Taehina 
riiralh  de  Fallen  éclos  d'une  chrysalide  renfermée  dans  ur 
feuille. 

M.  Goureau  a  rendu  à  la  science  un  autre  service  im- 


^48  IIKV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOG'E.    (MciVS    1851.) 

portant  ;  il  a  obtenu  des  chrysalides  de  Chenilles  roiileuses 
de  feuilles  du  poirier  cl  du  sorbier  deux  Entomobies  qui 
définitivement  doivent  constituer  un  genre  nouveau,  non 
parce  que  la  série  de  ces  insectes  est  nouvelle  pour  l'ento- 
mologie, mais  parce  qu'il  a  été  permis  d'étudier  leurs  vé- 
ritables caractères,  qui  n'avaient  pu  être  saisis  sur  les 
espèces  n.  2  et  5  de  mon  ancien  genre  Zaïda. 

M.  Goureau  a  encore  observé  le  premier  les  habitudes 
des  larves  du  genre  Elophorie. 

Enfin,  ce  naturaliste  a  vu  éclore,  de  Chenilles  élevées 
par  lui,  deux  espèces  nouvelles  de  Carcélies,  et  deux  au- 
tres espèces  qui,  jusqu'à  nouvelle  publication,  devront 
être  rapportées  à  mon  genre  Phorocera  primitif,  encombré 
d'espèces  qui  lui  sont  étrangères. 

On  voit  donc  qu'il  était  difficile  d'obtenir  de  meilleurs 
résultats  avec  une  si  petite  quantité  de  matériaux.  Mais 
M.  Goureau  se  livre  aux  études  qui  seules  conduisent  à  la 
science  véritable. 

1.  Carcelia  Puparum,  Rob.-Desv.,  Annales  de  la  Soc. 
Entom.,^847,  p.  278,  w" ^.^Senomelopia -puparum,  Macq., 
Dipt.,  tom.  II. 

M.  Goureau  a  obtenu  cette  espèce  de  la  chrysalide  de 
\  Arciia  fulïginosa. 

1.  Carcelia  apigalis,  Rob.-Desv.  --  Mas.  Niger,  cœsius, 
thorax  cinereolineatus,  scutelio  subferrngineo ;  abdomen  cinereo- 
subcœsio  puraicatum ,  secundi  segmenli  lateribus  subfulvis  ; 
froTîtalibus,  anlennis,  femoribus,  tarsisque  nigris;  fronils  la- 
teribus cinereo-siibbruneis;  facie  albidà,  palpis  testaceis;  libiis 
basi  nigro,  apice  fiilvo;  halteribus  flavescentibus  ;  calyptis  sub- 
albis;  aiis  sublimpidis.  —  Long.  4  ligues  1(2. 

Te  m«/(i  .•  corselet  noir-bleuâtre,  rayé  et  saupoudré  de 
cendré;  écusson  ferrugineux  pûle;  abomen  noir-bleuâtre 
et  glacé  do  cendré  bleuâtre;  une  tache  fauve  obscure,  et 
presque  nulle,  sur  hs  côtés  du  second  segment;  frontaux 
noir-de-velours;  antennes,  cuisses  et  tarses  noirs;  côtés 
du  front  brun-cendré;  face  albide  ;  palpes  testa  ce- fauves  ; 


TRAVAUX   INÉDITS.  ^  49 

tibias  noirs,  mais  un  peu  fauves  avant  le  sommet;  balan- 
ciers jaunâtres  ;  cuillerons  blancs  ;  ailes  assez  claires. 

Le  mâle  de  cette  espèce  est  éclos,  chez  M.  Goureau,  de 
la  chrysalide  de  VArciia  fuliglnosa. 

Cette  espèce,  semblable  à  mon  C.  bomhijcivora  (Annal, 
de  la  Soc.  Ent.,  ^847,  p.  280,n°8),  en  diffère  par  la  tache 
latérale  du  second  segment  de  l'abdomen,  et  surtout  par 
ses  tibias,  qui  n'offrent  un  peu  de  fauve  qu'en  dessus  de 
leur  sommet;  elle  avait  déjà  été  indiquée  dans  mon  Essai 
primitif.  —  M.  Goureau  en  fait  VEurygaster  vulgaris. 

5.  Thryptocera  flavisquamis,  Rob.-Desv.  — Espèce 
manuscrite. 

M.  Goureau  a  obtenu  cette  espèce,  en  juillet,  de  la  chry- 
salide d'une  Chenille  tordeuse  des  feuilles  de  l'orme. 

Cette  espèce  est  décrite  dans  le  manuscrit  livré  à  la  So- 
ciété Entomologique,  et  qui  sera  bientôt  publié. 

M.  Goureau  avait,  mais  à  tort,  donné  à  cette  espèce  le 
nom  de  Thnjpt.  microcera. 

4.  Thryptocera  hcmeralis,  Rob.-Desv.  —  Femina.  Tho- 
rax ater,  opacum,  lineâ  huraerali  fulvidâ,  scutellique  parte  pos- 
ticâ  fulvidâ;  abdomen  gagateiim,  nitens,  immaculatum;  fronta- 
libus  fulvidis  ;  frontis  lateribus  fulvido  -  subbrunicosis  ;  facie 
fulvido-pallescente;  palpis  fulvidis;  inter-antennariis  atris;  an- 
tennis  fulvidis,  ultimi  articuli  apice  nigro  aut  fusco;  pedibus 
atris;  halteribus  fulvidis;  calyptis  fluvescentibus ;  alis  basi  sub- 
flavi,  nervis  flavis.  —  Long.  2  lignes. 

La  femelle  :  corselet  noirâtre,  mat,  avec  une  ligne  hu- 
mérale  testacé-brunâtre  ;  majeure  partie  de  Técusson  tes- 
tacé-rougeâtre  ;  abdomen  noir-jais,  assez  luisant ,  sans  au- 
cune tache  ni  ligne  transverse  argentées  ;  frontaux  rouge 
de  bistre  ;  côtés  du  front  rouge  de  bistre  un  peu  brun  ; 
face  rouge  de  bistre  un  peu  plus  pâle;  inter-antennaires 
noirs;  antennes  rouge  de  bistre,  avec  le  sommet  du  der- 
nier article  noir  ou  noirâtre  ;  palpes  rouge  de  bistre  ;  pattes 
noires  ;  le  devant  des  deux  jambes  antérieures  un  peu 
plus  clair;  balanciers  bistrés;  cuillerons  jaunâtres;  ailes 


^50  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Mars  1851.) 

lavées  de  jaunâtre,  surtout  à  la  base,  avec  les  nervures 
flavescentes. 

D'après  cette  description,  il  est  impossible  de  confondre 
cette  espèce  avec  aucune  des  espèces  déjà  décrites.  On  en 
doit  la  découverte  à  M.  Goureau,  qui,  au  mois  de  juin, 
l'obtint  de  la  chrysalide  d'une  Chenille  rouleuse  de  feuilles- 

5.  VORIA  RURALIS  —  Tachinaruralis,  Fall.  —  Tacliina 
vertiealiSj  Meig.  —  Voria  lalifrons,  Rob.-Desv. 

Cette  espèce  est  sortie,  chez  M.  Goureau,  d'une  chrysa- 
lide de  Chenille  enfermée  dans  une  feuille  d'arbre  fruitier. 

G.  GouRALDiE.  — Gouraldïa,  Rob.-Desv.  —  Zcâda,  Rob." 
Desv.,  Myod.  —  Antennes  descendant  jusqu'à  l'épistome, 
et  un  peu  oblique  ;  le  second  article  double  du  premier 
pour  la  longueur;  le  troisième  prismatique,  trois  et  quatre 
fois  aussi  long  quele^econd  ;  chète  effilé  ;  le  second  article 
double  du  premier  pour  la  longueur. 

Yeux  tomenteux,  non  contïgus,  mais  un  peu  rappro- 
chés sur  le  mâle,  distant  sur  la  femelle  ;  front  saillant  sur 
le  mâle  ;  point  de  cils  faciaux,  à  l'exception  des  basilaires; 
péristome  un  peu  plus  long  que  large,  sans  épistomc  sail- 
lant; palpes  des  femelles  non  dilatés  au  sommet. 

Abdomen.  Deux  cils  apicaux  sur  le  premier  segment; 
deux  cils  médiaux  et  deux  cils  apicaux  sur  le  troisième 
segment  ;  deux  cils  médiaux  et  une  rangée  de  cils  apicaux 
sur  le  troisième  segment. 

Cellule  y  C  ouverte  contre  le  sommet  de  l'aile,  avec  sa 
nervure  transversale  cintrée. 

Antennis  ad  epistome  descendentibiis,  subob'iqiiis;  secundo 
articule  bi  longiore  primo;  tertio  pristmatico,  Iri-quadrive  longiore 
secundo;  cheti  filiformis  secundo  articulo  bi  longiore  primo. 

Oculi  tomentosi,  in  mare  subapproximati  ;  in  feminâ  distan- 
tes; frons  prominula  in  mare;  ciliis  facialibus  nullis,  basalibus 
exceptis  ;  peri^toma  paulô  longius  quàm  lalius,  epislomale  haud 
prominulo;  palporum  apice  ia  feminâ  nondilatato. 

Abdomen.  Duobus  ciliis  apicalibus  in  primo  seglnento;  duobus 
ciliis  metlianeis,  duobusque  ciliis  apicalibus  in  secundo  segmento  ; 
duobus  ciliis  medianeis,  serique  apicali  ciliorura  in  tertio  segmen- 


TRAVAUX   INÉDITS.  131 

to.  Cellula  y  C  aperta  contre  aplcem  alarum  nervo  transverso 
arcuato.. 

L'épistome  non  saillant,  Tabsence  de  carène  sur  le  qua- 
trième segment  abdominal;  les  yeux  tomenteux,  et  la  ner- 
vure transversale  de  la  cellule  y  C  des  ailes,  qui  est  cin- 
trée, distinguent  ce  genre,  qui  appartient  à  la  section  des 
Erycina  à  yeux  velus. 

6.  GouRALDiA  PUPivoRA,  Rob.-Desv.  —  Femina.  Thorax 
cum  scutello  niger  subnitens,  flavescente  jlineatus  et  irroratus  ; 
ab  Ionien  ni grum,  subnitens,  tessellis  latioribus,  flavescentibus 
aut  semi-aureis  ;  frontalibus  antennis,  cheto,  palpis,  pedibusque 
nigris  ;  frontalibus  aureis;  facie  albidâ;  oculorum  margine  exte- 
riore  flavescente,  halteribus  flavo-fulvescentibus  ;  calyptis  flavis  ; 
alis  iimpidis.  —  Long.  5  lignes.  i^ 

La  femelle  :  corselet  et  écusson  noirs,  un  peu  luisants, 
rayés  et  saupoudrés  de  jaune  ;  abdomen  noir,  assez  lui- 
sant, avec  de  larges  reflets  jaunes,  un  peu  dorés  ;  frontaux 
noir-de-velours  ;  antennes,  chète,  palpes  et  pattes  noirs  ; 
côtés  du  front  dorés  ;  face  albide,  pourtour  des  yeux  fla- 
vescent;  balanciers  jaune-fauves;  cuillerons  jaunes;  ailes 
claires,  même  à  la  base. 

Cette  espèce  est  sortie,  en  juillet,  chez  M.  Goureau,  de 
la  chrysalide  d'une  Chenille  tordeuse  des  feuilles  du  poi- 
rier (Tortrix  lœvîgana). 

M.  Goureau  l'avait  étiquetée  Metopia  fdsciaia. 

7.  GouRALDi.v  Bi-NOïATAj  Rob.-Desv. -— Jlf 05.  Niger,  cœsius; 
thorax  lineis  cinereo-subflavis  ;  abdomen  tribus  fasciis  transversJs 
latioribus  subaureis  ;  maculâque  laterali  fiilvà  secundi  segmenti  ; 
frontalibus,  antennis,  palpis,  pedibus,  nigris;  frontis  laleribus 
aurcis;  facie  albidâ;  halteribus  flavo-fulvescciitibus  ;  calyptis  fla* 
vescentibus;  alis  sublimpidis.  —Long.  3 lignes. 

Le  wa/d  :  corselet  noir  de  pruneau,  rayé  de  cendré- 
jaune  ou  flavescent;  abdomen  noir  de  pruneau,  avec  trois 
larges  fascies  de  reflets  jaunes;  une  petite  tache  fauve  sur 
les  côtés  du  second  segment  ;  frontaux  noir  de  velours  ; 
antennes,  chète,  palpes  et  pattes  noirs  ;  côtés  du  front  dô- 


'!52  r.EV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {MlU'S    1851.) 

rés;  face  albide,  pourtour  extérieur  des  yeux  cendré  fla- 
Yescent;  balanciers  jaune-rougeâtre;  cuillerons  flavescents; 
ailes  claires. 

Au  mois  de  juin,  M.  Goureau  a  obtenu  cette  espèce  de 
la  chrysalide  du  Tortrix  lœvigana. 

Cet  insecte  pourrait  être  le  mâle  du  G.  pupurum  :  ce 
fait  a  besoin  d'une  confirmation  péremptoire. 

M.  Goureau  avait  fait  de  cette  espèce  le  mâle  de  son 
Metopia  fascîata. 

8.  Elophoria  Gouraldi,  Rob.-Desv.  —  Femina.  Thorax 
ater,  cinereo-flavescente  lineatus  et  irroratus  ;  abdomen  nigrum, 
gagateiim,  nitens,  triplici  fasciâ  transversà  cinereo-flavescente  ; 
frontalibus,  antennis,  palpis,  pedibus,  nigris;  frontis  lateribus 
subaureis  ;  facie  albidâ  ;  halteribus  croceis  ;  calyptis  flavescenti- 
bus  ;  alis  sublimpidis.  —  Long.  2  lignes. 

La  femelle  :  corselet  noir,  rayé  et  saupoudré  de  cendré, 
flavescent;  abdomen  noir-gris,  luisant,  avec  trois  fascres  ou 
bandes  transversales  cendré-jaune  ou  jaunâtres;  ces  fas- 
cies  n'occupent  que  la  partie  antérieure  des  segments; 
frontaux  noirs;  côtés  du  front  jaunes;  face  albide;  pour- 
tour extérieur  des  yeux  cendré  ;  antennes,  chète,  palpes  et 
pattes  noirs;  balanciers  jaune  de  safran;  cuillerons  flaves- 
cents; ailes  assez  claires. 

M.  Goureau  a  obtenu,  au  mois  de  juillet,  cette  espèce 
éclose  de  la  chrysalide  d'une  Chenille  rouleuse  des  feuil- 
les du  pommier  (Tortrix  lœvigana) . 

9.  Phorocera  flavifrons,  Rob.-Desv.  —  Mas.  Thorax  ni- 
ger,  cinereo-subgrisescente  lineatus  et  irroratus;  abdomen  ni- 
gruin,  tribus  fusciisciaereo-subgrisescentibus  ;  frontalibus,  anten- 
nis, pedibus,  nigris;  ultimicheti  articuli  basi  nigrâ;  liaudpalles- 
cente;  frontis  lateribus  flavis;  facie  albidâ;  palpis  flavis;  barbâ, 
pilisqufi  occipitalibus  canis;  halteribus  flavis;  calyplis  albo-sub- 
flavescentibus  ;  alis  vel  basi  limpidis.  —  Long.  4  lignes. 

Le  mâle  :  corselet  noir,  rayé  et  saupoudré  de  cendré; 
abdomen  noir,  avec  trois  fascies  transverses  cendrées  et 
un  peu  grisâtres;  frontaux,  antennes  et  pattes  noirs;  le 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^  53 

troisième  article  du  chète  entièrement  noir;  côtés  du  front 
jaunes;  face  albide  ;  palpes  jaunes;  épistome  blanchâtre; 
poils  de  la  barbe  et  de  derrière  la  tête  blancs  ;  pourtour 
extérieur  des  yeux  blancs;  balanciers  jaunes;  cuillerons 
blancs,  un  peu  jaunâtres;  ailes  claires,  même  à  la  base. 

M.  Goureau  a  obtenu,  au  mois  de  mai,  cette  espèce  de 
la  chrysalide  du  Pieris  rapœ. 

Cette  espèce  ne  serait  pas  une  véritable  Phorocère  dans 
la  distribution  actuelle  et  encore  inédite  des  anciennes  es- 
pèces ;  elle  appartient  à  la  section  des  espèces  à  chète  jaune 
et  à  troisième  article  du  chète  entièrement  noir.  Elle  est  tout- 
à-fait  voisine  du  Phorocera  lovora,  dont  elle  se  distingue 
par  les  côtés  dorés  du  front  et  par  les  lignes  cendrées  du 
corselet.  Ses  cils  faciaux  la  rapprochent  du  Phorocera  myoï- 
dœtty  n°  ^5. 

10.  Phorocera  haden^,  Rob.-Desv.  —  Mas.  Thorax  niger, 
cinereo-llneatus  ;  abdomen  ■igrum  tribus  fasciis  cinereis;  fronta- 
libus,  anlennis,  pedibus,  nigris;  uUimocheti  articulo  absoiutè  ni- 
gro  ;  frontis  lateribus  facieque  fasco-grisescentibus  ;  palpis  fulVis  ; 
epistomate  flavo-fulvescente,  ciliis-faciaUbusrigidis,  ullrà  médium 
faciem  adscendentibus,  barbâ,  pilisque  occipitalibus  cinereo-obs- 
curis;  halteribus  flavo-fulvescentibus  ;  calyptis  flavis  ;  alisdesunt. 
—  Long.  4  lignes  M2. 

Le  mâle  :  corselet  noir  et  rayé  de  cendré;  abdomen 
noir,  avec  trois  bandes  transverses  cendrées  ;  frontaux, 
antennes  et  pattes  noirs;  le  troisième  article  du  chète  en- 
tièrement noir  à  la  base  ;  côtés  du  front  et  face  brun-gri- 
sâtres; épistome  jaune-rougeâtre;  faciaux  roides,  montant 
aux  deux  tiers  de  la  face  ;  palpés  fauves  ;  barbe  et  poils  de 
derrière  la  tête  cendré-obscurs;  balanciers  jaune-fauves; 
cuillerons  jaunes;  ailes  non  développées. 

Cette  espèce  est  éclosc  chez  M.  Goureau,  au  mois  d'a- 
vril, de  la  chrysalide  de  VHadcna  brassicœ. 

Cette  espèce  est  voisine  du  Phorocera  vernaliSy  n'*  47.  On 
la  distingue  surtout  à  ses  palpes  fauves  et  à  ses  cuillerons 
jaunes. 


■154  r.EV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  MttVS   1851.) 

II.    SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séances  du  5  et  du^O  Mars  4851.  —  Aucune  communi- 
catioD  zoologique. 

Séance  du  17  Mars.  —  M.  Duvernoy  lit  un  Rapport  sur 
un  Mémoire  de  M,  P.  Gervais  ayant  pour  litre  :  Recherches 
sur  les  Cétacés  du  genre  Ziphius  de  Ciivier,  et  plus  particu- 
lièrement  siir  le  Ziphius  cavirostris.  (Voir  année  1850,  page 
561  de  notre  Revue.  )  Voici  les  conclusions  de  ce  rapport: 

«  En  résumé,  le  Mémoire  de  M.  Gervais  fait  connaître  : 

«  1"  Une  nouvelle  espèce  de  Cétacé  de  la  Méditerranée, 
qui  pourra  être  réunie  au  genre  Hyperoodon  ; 

«  2°  Cette  espèce  est  bien  distincte  du  Ziphius  cavirostris 
de  G  Cuvier,  qui  doit  en  rester  séparé  avec  ses  noms  gé- 
nérique et  spécifique  ; 

«  5"  Le  Ziphius  densirostris,  BlainviUe,  et  VHeterodon 
Sowerbyi,  Desm.,  doivent  composer  un  genre  à  part,  pour 
lequel  M.  Gervais  propose  la  dénomination  de  Dioplodon; 

c(  4°  Quant  au  Ziphius  planirostris,  M.  Gervais  pense, 
avec  raison,  que,  n'ayant  pas  sa  mâchoire  inférieure,  on 
manque  de  données  suffisantes  pour  établir  ses  véritables 
rapports  ; 

((  5°  Il  en  est  de  même  du  Ziphius  longirostris,  malgré 
la  grande  ressemblance  du  rostre  avec  celui  des  Dioplo- 
don; 

«  6°  Après  avoir  revu  et  discuté  les  caractères  de  ces 
trois  genres  Ziphius,  Hyperoodon  et  Dioplodon^  M.  Ger- 
vais propose  de  les  réunir  dans  une  même  famille,  sous  le 
nom  de  Zlphioïdes.)) 

—  M.  G.  Colin,  chef  du  service  d'anatoniie  à  l'école 
d'Alfort,  présente  des  expériences  sur  la  sécrétion  pancréa- 
tique chez  les  grands  lUnninanis  doniesliques.  Les  résultats 


SOCIÉTÉS  SAVANTES  155 

de  ces  expériences  sont  formulés  par  l'auteur  de  la  ma- 
nière suivante  * 

«  -l"  La  quantité  de  liquide  sécrété  chez  une  vache  de 
taille  moyenne  est  très-considérable,  puisqu'elle  s'élève 
dans  une  heure  jusqu'à  275  grammes.  Ce  chiffre  n'a  rien 
qui  doive  étonner,  puisque  dans  les  42,500  grammes  de 
fourrage  qui  forment  la  ration  journalière  d'un  animal  de 
l'espèce  bovine,  il  existe,  d'après  des  analyses  de  M.  Bous- 
singault,  500  grammes  de  matières  grasses  qui,  pour  être 
émulsionnées,  ont  besoin  d'être  soumises  à  l'action  de 
-1,500  grammes  de  suc  pancréatique. 

«  2''  La  sécrétion,  au  lieu  d'être  continue  et  régulière, 
éprouve  des  variations  qui  lui  donnent  un  type  intermit- 
tent. Si,  à  un  moment  donné,  elle  est  très-abondante,  on 
la  voit  bientôt  diminuer,  devenir  très-peu  considérable, 
ou  cesser  complètement  pour  reprendre  une  progression 
croissante  qui,  après  avoir  atteint  son  terme,  est  suivie 
d'un  nouvel  affaiblissement. 

«  5°  Le  degré  le  plus  élevé  de  la  sécrétion  coïncide  le 
plus  souvent  avec  la  fin  de  la  rumination  et  les  moments 
qui  la  suivent.  Il  correspond  aussi  quelquefois  aux  heures 
pendant  lesquelles  l'animal  mange. 

«  4"  Le  fluide  sécrété  ne  présente  ses  propriétés  émul- 
sives  complètes  que  dans  les  premiers  temps.  Alors  il  est 
épais,  visqueux,  contient  une  forte  proportion  de  principe 
albuminoïde  et  forme,  par  son  agitation  avec  une  partie 
d'huile  d'olives  pour  trois  parties  de  suc,  une  émulsion 
parfaite  qui  reste  constamment  homogène. 

«  5°  Celui  qu'on  obtient  seulement  une  heure  et  demie 
après  l'établissement  de  la  fistule  pancréatique  est  déjà 
moins  albumineux  et  ne  peut  produire  une  émulsion  ho- 
mogène, même  lorsque  sa  proportion  dans  le  mélungc  de- 
vient double  ou  triple  de  ce  qu'elle  était  précédemment. 
Du  reste,  ces  propriétés  s'affaiblissent  à  mesure  qu'il  de- 
vient plus  aqueux,  mais  il  ne  les  perd  jamais,  à  aucune 
époque  de  l'expérimentation. 


456  REV,  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Mavs  1861.) 

«  6"  Par  suite  de  son  contact  avec  l'huile,  le  fluide  pan- 
créatique, qui  est  toujours  alcalin,  devient  acide,  ainsi  que 
le  reste  du  mélange.  11  jouit  de  cette  propriété  à  toutes  les 
époques  de  l'expérimentation,  et  aussi  bien  à  la  tempéra- 
ture ordinaire  qu'à  celle  du  corps  des  animaux.  Seulement, 
l'acidité  de  l'émulsion  se  produit  d'autant  plus  vite  et  plus 
complètement,  que  le  suc  est  lui-même  plus  albumineux 
et  que  la  température  est  plus  élevée.» 

Au  Mémoire  de  M.  Colin  est  joint  un  flacon  contenant  du 
suc  pancréatique  d'un  taureau,  obtenu  le  jour  même  où 
le  Mémoire  a  été  présenté  (10  mars),  et  un  échantillon  des 
sels  du  même  fluide  recueilli  sur  une  vache. 

Séance  du  24  Mars.  —  Aucune  communication  zoolo- 
gique. 

Séance  du  51  Mars.  —  MM.  les  docteurs  Aug.  Duméril, 
Demarquay  et  Lecointe  adressent  un  Mémoire  ayant  pour 
titre  :  Recherches  expérimentales  sur  les  modifications  impri- 
mées à  la  température  animale  par  rintroduction  dans  l'éco- 
nomie de  différents  agents  thérapeutiques. 

Les  substances  expérimentées  sont  les  cantharides,  la 
canelle,  le  sulfate  de  quinine,  le  se\^\e  ergoté,  le  lactate 
d'ammoniaque,  le  phosphore  et  la  strichnine. 

D'une  manière  générale,  les  auteurs  disent  que  toutes 
ces  substances  ont  donné  une  élévation  de  température  qui 
a  varié  depuis  quelques  dixièmes  de  degrés  jusqu'à  plu- 
sieurs degrés.  Ainsi,  par  exemple,  les  cantharides  ont  été 
administrées  à  des  chiens  adultes,  et  à  la  dose  de  0,08, 
0,20  et  0,40  centigrammes.  A  la  dose  de  0,08,  le  thermo- 
mètre a  monté  de  2°  1  dans  une  période  de  6  heures.  Beau- 
coup d'autres  expériences  ont  été  faites  de  la  même  ma- 
nière; mais  il  serait  trop  long  de  les  mentionner  ici. 

—  M.  MUne-Edwards  présente  à  l'Académie  la  première 
partie  d'un  ouvrage  qu'il  vient  de  publier,  sous  le  titre 
^'Introduction  à  la  zoologie  générale,  ou  Considérations  sur 
les  tendances  de  la  nature  dans  la  constitution  du  règne  ani- 
mal. 


ANALYSES   d'oUVRAGES   NOUVEAUX.  457 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

MoNOGRAPH  of  the,  etc.  —  Monographie  des  Lîmnadiadœ, 
famille  de  Crustacés  entomostracés;  par  M.  D.  Baird 
{Proceed.  Zool.  Soc.  Lond.,  4849,  22  mai,  p.  84,  Annu- 
losa,  pi.  XI). 

Après  avoir  passé  en  revue  tous  les  auteurs  qui  ont 
traité  ce  sujet,  M.  Baird  établit  qu'un  de  ces  animaux,  pu- 
blié il  n'y  a  pas  encore  longtemps  par  MM.  Audouin  et 
Joly,  le  Cyzkus  Bravaisii  du  premier,  ïlsaura  cycladoides 
du  second,  n'est  que  laDaphnia  gigas  d'Hermann,  et  peut- 
être  le  Monoculus  leniicularis  de  Linné  (Faun.  suec.  2054, 
n°8.  —  Syst.  nat.,  4  2*"  éd.,  4059,  n°  8  ).  Adoptant  les  idées 
de  M.  Lucas,  qui  a  étudié  cette  espèce  en  Algérie,  il  pense 
aussi  qu'elle  doit  entrer  dans  le  genre  Estheria  de  Rup- 
pell  et  Strauss. 

Avant  le  présent  travail,  le  genre  Limnadia  ne  contenait 
que  deux  espèces  (  L.  Hermannî,  Brongn.  et  Mauritiana^ 
Guér.),  et  le  genre  Es iheria  n'en  contenait  que  trois  {E. 
gigas  Uerm.,  tetracera  Krinicki,  et  Dahalacensis  Strauss). 
M.  Baird  n'a  pas  augmenté  le  nombre  des  Limnadia,  mais 
il  a  enrichi  le  genre  Estheria,  qui  se  compose  actuellement 
de  9  espèces.  Voici  le  catalogue  que  l'on  peut  présenter 
aujourd'hui  de  cette  petite  famille  des  Limnadiadœ  ; 

G.  Limnadia  Ad.  Brongn. 

4.  L.  Henvanni  Brongn,  (pi.  XI,  f.  4  a.  h.  c). 

2.  L.  Mnuriliana  Guér,  Mag.  Zool.,  4857.  —  Burm., 
Organiz.  of  trilobites,  Rey,  édit.,  t.  6,  f.  4  5. 

G.  Estheria  Strauss. 

A.  Valves  de  la  carapace  tachetées  ou  ponctuées  sur  la 
surface. 

4.  E.  gigas  (Daphuia)  Ilerm.  —  Cyz.  Bravaisii  Aud., 
An.  Soc.  Ent.,  VI.  Bull.,  p.  9.  4  857.  —  Isaura  cycla* 
doides  Joly,  Ann.  se.  nat.,  2,  série  XVIII,  t.  7  et  8,  f.  4 
à  iî.  18^5.  — Estheria  cycladoides  Lucas,  Expî.  se.  de 


158  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {MurS    185^.) 

l'4Igérie,  Crast.,  p.  8^.  18^5.  —  Lhnn,  Hermanni  Koch, 
Deulsch.,  Crust.,  H.  XXXV,  t.  -10.  —  Monocuius  lenticula- 
ris?  Lin.  —  Hab.  Strasbourg,  Toulouse  et  l'Algérie. 

2.  E.  mditensîs  Baird,  p.  88,  pi.  XI,  f.  2  a,  b,  c.  -- 
Hab.  les  eaux  douces  de  Malte. 

5.  E.  poliia  Baird,  p.  88,  pi.  XI,  f.  5  a,  b,  c.  —  Hab. 
les  Indes*. 

4.  E.  brasUiensis  Baird,  p.  89,  pi.  XI,  f.  4  a,  b.  c.  — 
Hab.  le  Brésil. 

5.  E.  Dahalacensis  Strauss  et  Ruppell,  Mus.  Senkenb., 
2,  119,  pi.  7,  f.  4  à  43.  —  Hab.  l'Abyssinie. 

B.  Valves  de  la  carapace  longitudinalement  striées  sur 
la  surface. 

6.  E^  Donaciformis  Baird,  p.  89,  pi.  XI,  f.  5  a.  b.  c.  — 
hab.  le  Kordofan. 

7.  E.  Boysii  Baird,  p.  89,  pi.  XI,  f.  6  a.  b.  c.  —  Hab. 
riude. 

j;  8.  E.  similis  Baird,  p.  90,  pl.  XI,  f.  7  a.  b.  c,  —  Hab. 
rinde. 

9.  E.  leiracera  Krynicki,  Bull,  de  Moscou,  1830.  —  Hab. 
Charkow,  en  Russie. 


IV.  MELANGES  ET  NOUVELLES. 

M.  Ch.-L.  Bonaparte,  à  qui  M.  Bourcier  a  confié  le  soin 
de  publier  quelques-uns  des  Oiseaux  qu'il  a  découverts 
dans  la  République  de  l'Equateur,  donne  aujourd'hui  la 
description  de  plusieurs  Tangaras  nouveaux  (page  429), 
ce  qui  montre  déjà  tout  l'intérêt  des  observations  zoolo- 
giques faites  par  ce  voyageur,  aussi  instruit  que  zélé.  II  a 
bien  voulu  nous  confier  quelques  insectes  recueillis  par 
lui  dans  ses  diverses  excursions  dans  les  Andes,  au  Chim- 
borazo,  à  l'Anlisana,  auCotopaxi,  etc.,  lieux  les  plus  éle- 
vés du  globe,  et,  quoiqu'il  ne  se  soit  pas  occupé  d'ento- 
mologie d'une  manière  spéciale,  il  a  trouvé  dans  ces  loca- 
lités quelques  espèces  nouvelles  fort  intéressantes  que 
nous  ferons  connaître  prochainement. 


MÉLAKGES   ET  NOUVELLES.  4  59 

Parmi  les  insectes  recueillis  par  M.  Bourcier  sur  les  Pa- 
ramos,  ou  montagnes  élevées  des  Andes,  il  s'est  trouvé  un 
Scarabéïde  nouveau,  sur  les  mœurs  duquel  ce  voyageur  a 
eu  l'occasion  de  faire  quelques  observations  curieuses  qui 
expliqueront  aux  géologues  la  formation  de  boules  en 
terre  parfaitement  rondes,  et  d'un  diamètre  d'environ  7 
centimètres.  Ces  boules  se  trouvent,  en  quantités  innom- 
brables, près  de  la  surface  du  sol  ;  mais,  à  la  longue,  elles 
finissent  par  être  entraînées  par  les  eaux,  et  vont  s'amon* 
celer,  avec  les  terres  et  sans  perdre  leur  forme,  dans  les 
ravins  et  certains  bas-fonds.  Lorsque  ces  couches  de  terre 
sont  coupées  par  les  torrents  produits  par  des  orages,  elles 
laissent  à  découvert,  dans  leur  coupe,  ces  masses  de  boules, 
liées  entre  elles  par  la  terre,  ce  qui  représente  une  espèce 
de  formation  géologique  ayant  souvent  plusieurs  mètres 
de  puissance,  d'un  caractère  très-extraordinaire,  et  dont 
l'origine  n'avait  pas  été  expliquée  par  les  voyageurs. 

Ces  boules  ont  toutes  une  ouverture  ronde  et  du  même 
calibre,  d'environ  t5  à  20  millimètres;  elles  sont  plus  ou 
moins  dures,  suivant  que  le  terrain  dans  lequel  elles  ont 
été  faites  est  plus  ou  moins  argileux,  et  on  les  trouve, 
dans  toutes  les  Cordillières,  dans  une  zone  déjà  élevée. 

Ces  boules  sont  l'ouvrage  d'un  Scarabéïde  très-abon- 
dant dans  ces  régions,  qui  éclot  au  commencement  de  la 
saison  des  pluies,  et  dont  l'apparition  attire  dans  ces  Para- 
mos  une  quantité  d'individus  d'un  Oiseau  de  proie  qui  en 
fait  alors  sa  nourriture  exclusive.  Cet  Oiseau  est  nommé 
par  les  Indiens  Curiquîngui,  ou  Ave  del  Inca  (Oiseau  de 
rinca)  ;  c'est  le  Plialcobœnus  leueognster  de  Lafresnaye. 
M.  Bourcier  a  trouvé  les  noms  vulgaires  de  cet  Oiseau  dans 
VHisloria  natural  del  Reino  de  Quito  de  Juan  de  Velasco. 
Cet  auteur  dit  qu'il  est  presque  aussi  domestique  que  les 
Poules,  et  vit  dans  les  champs  et  les  prés,  nettoyant  et  pur* 
géant  la  terre  des  insectes. 

Le  Scarabéïde  que  l'on  trouve  en  grande  quantité  dans 
les  localités  où  abondent  ces  boules  appartient  au  genre 


-160  REV.  ET  WAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Mars  1851.) 

Heterogomphus  de  Burmeister  (Handb.  der  Entoin.,  t.  5, 
p.  48).  Il  est  très-voisin  de  son  Heter.  dïlalicoUis  ;  mais  il 
s'en  distingue  surtout  par  les  côtés  dilatés  de  son  corselet, 
lesquels  sont  enflés  en  dessous,  comme  vésiculeux,  et  don- 
nent aux  côtés  de  ce  corselet  quelque  analogie  avec  les  pa- 
rotides des  crapauds. 

Heterogomphus  Boitrcieri  :  Fuscus,  nitidus  ;  elytris  omni- 
no  lœvibus,  pallidioribus  ;  pronoto  maris  in  margine  di- 
latato,  inflato  :  gibbere  parvo  binodoso,  fœminse  trapezoi- 
dali  angusto.  —  Long.  28  à  56  mill.  ;  larg.  -1 4  à  1 8  mill. 

Nous  avons  cru  faire  acte  de  justice,  en  donnant  à  cette 
espèce  le  nom  du  savant  voyageur  qui  l'a  découverte  et 
qui  a  observé  les  curieuses  particularités  de  ses  mœurs. 

Gdérin-Méneville. 


V.  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

The  daisification,  etc.  —  La  classification  des  Insectes,  fon- 
dée sur  les  données  embryologiques;  par  M.  L,  Agassiz.  —  Bro- 
chure in-4. 

On  ihc  Pelorosaurus^  etc.  —Du  Pelorosauius,  reptile  terrestre 
gigantesque  non  encore  décrit,  et  dont  les  restes  sont  niêl^^s  à 
ceux  de  T Iguanodon  et  autres  Sauriens,  dans  les  couches  du  Til- 
gate-forest-sussex.  —  D'une  épine  dorsale  de  rHylosaurus,  ré- 
cemment découverte  dans  le  Tilgate-forest  ;  par  M.  G, -A.  Man- 
tell.  —  Londres,  1850.  Brochure  in- 4.  (Extrait  des  Transactions 
philosophiques  pour  1850.)] 


TABIiE  »E^  IMATIÈRES;  I>U  N''  S. 

Serres.  —  Cours  d'Anthropologie.  H5 

PucHERAN.  —  Caractères  zoologiquts  ties  Mammifères  aquatiques.  1 20 

Ch.-L.  Bonaparte.  —  Note  sur  les  Tangaras.  129 

Lafresnate.  —  Suite  des  Picucule?.  U5 

Robineau-Desvoidy.  —  Eclosions  de  dix  espèces  d'Eulomobies.  147 

Académie  des  Sciences  de  Paris.  154 

D.  Baird.  —  Monographie  des  Limnadiadae,  157 

GcÉRiN-MÉNEviLLE.  —  Hetcrogomphus  Bourcieri.  158 

Bulletin  bibliographique.  160 


QVATORZl£ME  AMSTÉE.  —  AVRIL  1851» 


I.  TRAVAUX  INÉDITS. 

SoR  les  caractères  zoologiques  des  Mammifères  aqua- 
tiques, par  M.  le  docteur  Pucheran.  —  Suite.  (Voyez 
pages  65  et  ^  20.) 

S  m.  —  Du  système  phanérique  chez  les  Mammifères 
aquatiques. 

Nous  comprenons,  sous  le  nom  de  système  phanérique, 
le  pelage,  les  ongles  et  les  organes  des  sens.  Nous  ne  par- 
lerons point,  dans  ce  chapitre,  de  ce  qui  est  relatif  à  cette 
dernière  modification  de  la  peau,  l'histoire  des  organes 
des  sens,  chez  les  Mammifères  aquatiques,  déjà  parfaite- 
ment bien  traitée  par  M.  le  professeur  de  Blainville  (\), 
exigeant  de  notre  part  une  foule  d'investigations  anato- 
miques  que  le  temps  seul  peut  nous  permettre  de  faire. 

Pour  ce  qui  est  du  pelage,  on  ne  peut  s'empêcher  de 
convenir  qu'il  est,  en  général,  remarquable  par  sa  dou- 
ceur et  son  abondance,  chez  les  animaux  à  pieds  palmés 
Les  Loutres  nous  en  offrent  des  exemples  multipliés,  et 
on  observe  de  même  ce  caractère  extérieur  chez  le  Cyno- 
gale  de  Bennett,  le  Castor,  le  Myopotame,  les  Hydromys, 
l'Ondatra,  les  deux  espèces  de  Desmans,  le  Chironecte  et 
tous  les  Ornithorynques. 

Ces  caractères  ne  se  présentent  point  d'une  manière 
aussi  constante  et  aussi  uniforme  chez  les  divers  individus 
du  genre  Phoque  [Phoca,  h.  —  Callocephalus,  Fr.  Cuvier). 

(1)  Principes  d'Anatomie  comparée,  tom.  1. 

a«  SÉRIE.  T.  III.  Année  183t.  11 


i62  REV.    ET  MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  AvÙl  1851.) 

La  raison  en  est  facile  à  saisir,  par  suite  des  diverses  mo- 
difications de  pelage  que  subissent  ces  habitants  des  mers 
boréales,  modifications  qui  dépendent  non-seulement  de 
rage,  mais  encore  des  saisons.  On  savait  déjà,  par  les  ob- 
servations de  Crantz  et  de  Lepechin,  les  changements  que 
subit  par  l'âge,  dans  sa  coloration,  l'espèce  décrite  par 
Millier  et  par  Fabricius  sous  le  nom  de  Phoca  groenlandica, 
MM.  Thienemann  et  Gûnther  (1),  dans  leur  travail  si  com- 
plet sur  ces  Amphibies^  nous  ont  appris,  en  outre,  que 
cette  espèce,  de  môme  que  le  Phoca  bar  bâta  j  MûU.,  Fabr., 
est  soumise,  dans  son  pelage,  aux  infiuences  des  saisons. 
On  conçoit,  dès-lors,  que  le  caractère  de  longueur  du  poil, 
que  nous  verrons  plus  tard  modifié  par  des  influences  cli- 
malériques,  se  présente  chez  eux  d'une  manière  en  quel- 
que sorte  seulement  temporaire.  Les  zoologistes  que  nous 
avons  cités  nous  font  savoir,  d'autre  part,  que,  chez  l'es- 
pèce qu'ils  ont  décrite  sous  le  nom  de  Phoque  aux  ongles 
blancs  (Phoca  leiicopla),  les  poils  sont  plus  longs  et  plus 
épais  que  dans  les  autres  espèces  (2),  tandis  qu'ils  sont 
très-courts  et  un  peu  roides  chez  le  Phoque  annelé  {Phoca 
annellata,  Nillson)  (3),  assez  roides  chez  les  vieux  du  Phoque 
barbu  {Phoca  barbata,  Mûller,  Fabricius)  ;  courts,  et  ce- 
pendant doux  au  contact,  chez  le  mâle,  âgé  de  quatre  ans, 
du  Phoque  du  Groenland  (Phoca  groenlandica.  Millier,  Fa- 
bricius), et  cela  dans  la  saison  d'été  {in  Summer)  (4).  Ils 
sont  courts,  mais  roides,  au  contraire,  chez  le  Phoca  gry^ 
phus  de  Fabricius,  dont  M.  Nillson  a  fait  son  genre  Hali-^ 
chœrus  (5).  Ils  nous  apprennent,  au  contraire,  que,  chez 
leur  Phoca  littorea^  le  pelage  est  court  et  doux  au  toucher, 
caractères  que  nous  avons  maintes  fois  reconnus  nous- 

{\)  Thienemann  et  Gûnther,  Reise  in  norden  Europa's  und 
Island,  1821-22. 

(2)  Loco  citato,  p.  105. 

(3)  Loco  citato,  p.  91 . 

(4)  Loco  citato,  p.  116. 

(5)  Loco  citato,  p.  146. 


TRAVAUX  IKÉDITS.  -165 

môme  chez  les  Phoca  vituUna  de  nos  côtes,  la  même  es- 
pèce que  leur  Phoca  litlorea;  ce  dont  on  ne  saurait  douter, 
attendu  qu'ils  donnent  eux-mêmes  en  synonymes  les  es- 
pèces décrites  par  Linné,  par  Desmarest  et  par  M.  Vrolick, 
sous  le  nom  de  Plioca  vituliiia. 

Les  Otaries  ne  présentent  point,  sous  le  point  de  vue 
qui  nous  occupe,  des  différences  aussi  frappantes.  Toutes, 
en  effet,  sauf  l'Otarie  australe  de  MM.  Quoy  et  Gaimard, 
et  l'adulte  de  l'Otarie  cendrée  de  Pérou,  sont  caractérisées 
par  un  pelage  très-touffu  et  très-abondant,  et  par  un 
feutre  très-doux  et  très-laineux.  L'espèce  que  M.  Desma- 
rest a  décrite  sous  les  noms  divers  ù'Otarie  de  Péron, 
ù'Olarie  nninef  û'Olarie  de  l'île  de  Rottness,  et  à  laquelle 
Buffon  et  Schréber  avaient  déjà  imposé,  l'un  le  nom  de 
petit  Phoque,  l'autre  celui  de  Phoca  pusilla;  TOtarie  mo- 
losse [Otaria  molossina^  Garn.  et  Less.);  les  divers  indivi- 
dus de  ce  genre,  que  M.  Frédéric  Cuvier  a  décrit  sous  le 
nom  d'Otarie  Delalande  et  d'Otarie  de  Milbert;  celui  au- 
quel il  a  imposé  le  nom  ù'Oiarie  d' Banville^  devenu  plus 
tard  le  Phoca  Hauvillii^  de  M.  Fischer,  sont  remarquables 
sous  ce  rapport. 

Chez  rOtarie  australe,  au  contraire,  MM.  Quoy  et  Gai- 
mard ont  parfaitement  signalé  l'absence  presque  totale  de 
feutre  ;  de  sorte  que  l'on  est  obligé,  voyant  cette  diffé- 
rence, de  se  demander  si  l'Otarie  australe  ne  serait  point 
seulement  revêtue  de  son  pelage  d'été,  et  les  autres  es- 
pèces de  leur  pelage  d'hiver.  On  ne  peut,  pour  expliquer 
ces  résultats  opposés,  invoquer  l'habitation  australe  de  l'es- 
pèce rapportée  par  MM.  les  chirurgiens  de  V Astrolabe,  at- 
tendu que  les  autres  espèces  dont  nous  venons  de  parler 
viennent  de  latitudes  plus  rapprochées  de  l'Equateur  que 
ne  le  sont  la  Nouvelle-Hollande  et  les  îles  Auckland,  d'où 
MM.  Hombron  et  Jacquinot  nous  ont  rapporté  deux  indi- 
vidus de  la  même  espèce  {\).  L'Otarie  d'Hauville  et  l'Ota- 

{\)  Les  individus  rapportés  par  MM.  Hombron  et  Jacquinot 


464  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {Aviil    1854.) 

rie  molosse  ont  été  prises,  en  effet,  sur  les  côtes  des  îles 
Malouines,  i'Otarie  Delalande,  sur  les  côtes  de  l'Afrique 
australe ,  et  l'Otarie  de  Milbert,  envoyée  de  New- York  au 
Musée  de  Paris  par  M.  Milbert,  qui  en  avait  fait  l'acquisi- 
tion d'un  bâtiment  de  commerce  qui  faisait  la  pêche  de  la 
baleine  dans  la  mer  du  Sud. 

Il  serait  donc  permis  de  conclure,  si  les  suppositions  que 
nous  venons  d'émettre  se  réalisent,  que  les  animaux  du 
pôle  austral,  comme  ceux  du  pôle  boréal,  sont  soumis  à 
des  changements  dans  la  longueur  de  leur  poil,  change- 
ments déterminés  par  l'influence  des  saisons. 

Quant  aux  modifications  spécifiques  que  ce  même  ca- 
ractère subit  chez  les  Loutres,  elles  n'ont  rien  de  surpre- 
nant pour  qui  connaît  le  principe  de  zoologie  qui  établit 
que  la  longueur  du  poil  des  Mammifères  est  en  raison  di- 
recte de  la  zone  septentrionale  qu'ils  habitent.  Ainsi,  les 
Loutres  de  l'Inde  et  de  l'Archipel  Indien,  telles  que  la 
Loutre  naïr  (Lutra  nair,  Fréd.  Cuv.),  la  Loutre  siraung 
[Lutra  perspiciUata,  Is.  Geoff.-St.-Hil.),  ont  le  poil  moins 
long  que  la  Loutre  de  nos  pays.  Ce  que  nous  avons  dit  des 
Loutres  indiennes  est  également  applicable  à  l'Aonyx  De- 
lalande [Aonycc  Lalandii,  Lesson). 

Dans  le  nouveau  continent,  la  Loutre  de  la  Plata  (Lus- 
tra platensis),  récemment  décrite  par  M.  Waterhouse,  et 
surtout  la  Lutride  saricovienne  (Lutrïs  brasiliensis.  —  Mus- 
tela  luiris,  L.),  ont  le  pelage  moins  touffu  que  la  Loutre 
lataxine  (Lutra  laiaxina,  Fréd.  Cuv.),  qui  est  originaire  de 
l'Amérique  septentrionale.  Chez  une  autre  espèce  de  l'A- 
mérique méridionale,  la  Loutre  du  Chili  [Lutra  chilensis, 
Benn.),  le  poil  est  moins  couché,  demi-hérissé  {semï-ereci). 
M.  Bennett,  en  décrivant  cette  espèce  pour  la  première 
fois,  avait  constaté  ce  caractère,  dont  nous  garantissons 
l'exactitude,  et  dont  M.  Waterhouse  a  du  reste  déjà  con- 
nut été  pris  le  \0  mars  185');  c'est  Tépoque  de  l'année  pendant 
laquelle  la  saison  d'automne  règne  dans  ces  parages. 


TRAVAUX   INÉDITS.  ^6^ 

firme  l'existence  dans  la  partie  mammalogique  du  Voyage 
du  Beagle. 

Nous  pouvons  donc  conclure,  des  détails  dans  lesquels 
nous  venons  d'entrer,  que  si  les  caractères  généraux  de 
l'état  de  pelage  que  nous  avons  assignés  aux  Mammifères 
aquatiques  sont  quelquefois  modifiés,  les  différences  qui 
se  manifestent  dès-lors  s'expliquent  par  l'influence  des 
saisons  et  par  celle  des  températures  propres  aux  latitudes 
variées  qu'ils  habitent,  influences  auxquelles  ils  sont  sou- 
mis, comme  les  Mammifères  terrestres.  C'est  une  de  ces 
circonstances  si  intéressantes  dans  lesquelles  on  voit  des 
faits  exceptionnels  à  un  principe  s'expliquer  parfaitement 
par  l'intervention  d'une  autre  loi  générale. 

Mais,  quelque  varié  que  soit  le  pelage  des  Mammifères 
palmipèdes,  pour  ce  qui  a  trait  à  son  allongement,  les 
poils  qui  en  forment  l'ensemble  sont  imprégnés  d'une  ma- 
tière grasse  qui  les  rend  très-onctueux.  Dans  son  cours  de 
Mammalogie  de  l'année  ^845,  M.  le  professeur  Geoffroy- 
Saint-Hilaire  fils  a  parfaitement  signalé  que,  par  suite  de 
cette  disposition,  ces  poils  deviennent  peu  propices  à  se 
laisçer  imbiber  par  l'eau.  Les  récentes  expériences  qu'un 
de  nos  physiologistes  les  plus  éminents,  M.  Dutrochet,  a 
fait  connaître  aux  physiciens,  sur  le  peu  d'aptitude  qu'ont 
à  se  laisser  convenablement  humecter  par  l'eau  les  corps 
solides  préalablement  enduits  de  quelque  matière  grasse, 
expliquent  parfaitement,  ainsi  que  le  fit  observer,  à  cette 
occasion,  le  savant  professeur,  les  dispositions  prévoyantes 
prises  par  la  nature  dans  cette  circonstance.  Quant  à  nous, 
nous  voyons  dans  cette  explication,  dont  l'observation 
prouve  également  l'exactitude  chez  les  palmipèdes,  parmi 
les  oiseaux,  une  application  très-heureuse  d'un  fait  phy- 
sique à  un  fait  physiologique. 

En  même  temps  que  le  poil  s'allonge,  les  ongles,  au 
contraire,  diminuent  de  volume  chez  les  Mammifères  aqua- 
tiques. M.  le  professeur  de  Blainville  est  le  premier  ana- 
tomiste  qui  ait  signalé  ce  fait  général,  en  observant  que  ce 


^66  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  Awil    185^.) 

caractère  était  d'autant  plus  saillant  que  les  espèces  étaient 
plus  aquatiques,  et  réciproquement.  Le  plus  ou  moins 
grand  développement  des  palmatures  explique  ces  divers 
rapports,  sans  qu'il  soit  possible,  cependant,  de  les  déve- 
lopper d'une  manière  mathématique. 

Ainsi,  chez  les  Phoques,  la  palmature  des  pieds  posté- 
rieurs étant  devenue  plus  large  que  celle  des  pieds  anté- 
rieurs, les  ongles  sont  beaucoup  plus  développés  en  avant 
qu'ils  ne  le  sont  en  arrière. 

On  peut  objecter,  il  est  vrai,  qu'il  n'est  rien  de  plus  fré- 
quent que  de  voir  dans  les  animaux,  et  surtout  dans  les 
animaux  fouisseurs,  les  ongles  du  pied  de  devant  beau- 
coup plus  allongés  que  ceux  du  pied  de  derrière,  comme 
nous  l'avons  observé  nous-même  chez  les  Ratons,  les 
Ours,  les  deux  espèces  de  Coati,  et  une  troisième  espèce, 
décrite,  il  y  a  bien  longtemps  de  cela,  par  M.  le  professeur 
Geoffroy-Saint-Hilaire  père,  dans  son  Catalogue  des  Mam- 
mifères  du  Muséum  (I),  sous  le  nom  de  Coati  gris  [Nasiia 
grîsea.  —  Nasuanarïca,  Geoff.St-Hll.),  de  môme  que  chez 
les  Ratels,  les  Mouffètes,  lesSuricates,  les  Mangoustes,  etc. 
Chez  les  Insectivores,  d'autres  animaux,  tels  quB  la 
Condylure  à  museau  étoile  [Condijlura  crîsiata,  Desm.),  le 
Scalope  du  Canada,  la  Taupe  même,  les  Chrysochlores;  chez 
les  Rongeurs,  le  Bathyergue  du  Cap,  et  les  Rongeurs  amé- 
ricains connus  sous  le  nom  de  Géomys  et  de  Diplostome  ; 
enfin,  tous  les  Tatous  et  autres  Edentés  offrent  de  même 
cette  prédominance  de  longueur  des  ongles  de  la  patte  de 
devant  sur  ceux  de  la  patte  de  derrière. 

Mais  tous  ces  faits,  qui  montrent  jusqu'à  l'évidence  que 
les  modifications  de  dimension  qu'éprouvent  les  ongles 
des  Mammifères  fouisseurs  portent  surtout  sur  ceux  du 
membre  antérieur,  de  façon  que,  quoique  servant  à  la 
marche,  comme  le  membre  postérieur,  le  membre  anté- 
rieur conserve  cependant,  plus  que  son  congénère,  ses 

t(1)Page86. 


TRAVAUX   INÉDITS.  167 

privilèges  d'organe  de  préhension  et  d'action,  ces  faits,  di- 
sons-nous, ne  détruisent  pas  le  rapport  inverse  qui  existe 
entre  le  plus  ou  moins  de  développement  des  ongles  et 
celui  des  pal  matures. 

On  en  voit  surtout  une  confirmation  dans  ce  qui  se  passe 
chez  les  Otaries.  Le  membre  antérieur  des  Otaries  pos- 
sède, comme  le  membre  unique  des  Cétacés,  une  palma- 
ture  tellement  développée,  qu'elle  empêche  tout-à-fait  de 
distinguer  les  doigts.  Or,  à  ce  membre,  ni  chez  les  Céta- 
cés, ni  chez  les  Otaries,  nous  n'avons  jamais  pu  rien  dis- 
tinguer que  l'on  pût  comparer  à  un  vestige  d'ongle  {]  ). 

Au  membre  postérieur,  quoique  la  palmature  soit  bien 
développée,  elle  ne  l'est  cependant  pas  assez  pour  ne  pas 
laisser  à  nu  la  division  des  doigts  ;  aussi  voit-on  les  ongles 
reparaître.  On  sait,  au  reste,  que  les  doigts  des  Otaries 
aux  pieds  postérieurs  présentent  des  lanières  de  peau 
qui  les  dépassent.  Or,  nous  avons  observé  que  les  on- 
gles les  mieux  développés  correspondaient  toujours  aux 
doigts,  qui  étaient  munis  des  lanières  les  plus  étroites,  et 
réciproquement.  Chez  toutes,  les  lanières  les  mieux  for- 
mées sont  celles  qui  dépassent,  en  dehors  et  en  dedans, 
les  deux  doigts  extrêmes.  Or,  ce  sont  aussi  celles  aux- 
quelles correspondent  les  ongles  les  plus  atrophiés.  Di- 

(i)  M.  Lesson,  décrivant  l'O^  molosse  (Dict.  des  sciences  nat., 
tom.  XIII,  p.  423),  dit  qu'au  membre  antérieur  on  observe  quatre 
rudiments  d'ongle».  MM.  Quoy  et  Gaimard  signalent  que,  chez 
l'Otarie  cendrée  qu'ils  ont  rapportée  lors  de  l'expédition  de  VÂs- 
Irolabe,  les  ongles  des  membres  antérieurs  sont  à  peine  indiqués. 
(Voyage  de  l'Astrolabe,  zool.,  tom.  1,  p.  90).  Ces  faits,  observés 
sur  des  sujets  frais,  n'infirment  en  rien,  comme  on  le  voit,  le 
principe  que  nous  avons  émis  plus  haut. 

En  décrivant  l'Ours  marin,  voici  ce  que  dit  Steller  à  ce  sujet: 
In  exleriori  glabrâ  parie  pedis  regioni  ariiculorum  extimorum 
digilorunif  ubi  epiphyses  carlilaginœ  jiingunlur,  unguiculi  te- 
nuissimi  et  minutissimif  vel  potius  rudimenta  unguiculorum  cer- 
nunlur,  quos  natura  potius  ne  quid  desU,  quàm  quodprosint  ad'- 
didissevidetur,  etc.,  etc.  (Loc.  cit.,  p.  536.) 


^68  r.Ev.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  { Avvil  1851.) 

sons  enfin  que  chez  les  Mammifères  unipalmés  les  ongles 
sont,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  plus  développés  que 
chez  ceux  qui  ont  des  palmatures  aux  deux  pattes. 

Nous  terminerons  ce  travail  par  une  remarque  relative 
à  la  forme  spéciale  qu*offrent  ces  productions  cornées,  au 
membre  postérieur  des  Ornithorynques.  Les  ongles  ne  sont 
point  perpendiculaires  à  la  surface  de  la  membrane  inter- 
digitale, mais  horizontalement  disposées  de  façon  à  offrir 
une  face  supérieure  et  une  face  inférieure,  au  lieu  d'une 
face  interne  et  d'une  face  externe.  Cet  aplatissement  re- 
produit donc  celui  de  la  queue,  de  façon  qu'à  ce  membre 
les  ongles  sont,  si  nous  pouvons  nous  permettre  cette  ex- 
pression, réellement  disposés  pour  nager.  Le  même  fait 
se  reproduit  chez  les  deux  espèces  de  Desmans;  c'est  un 
nouveau  rapport  entre  les  animaux  de  ces  deux  genres 
qui  seuls,  parmi  les  Mamnjifères,  offrent,  par  la  forme 
aplatie  de  leur  museau,  quelques  points  de  ressemblance 
avec  la  forme  de  bec  des  Lamellirostres  dans  Tordre  des 
Palmipèdes,  chez  les  Oiseaux. 


Note  sur  les  Tangaras^  leurs  affinités,  et  descriptions 
d'espèces  nouvelles  ;  par  M.  Ch.-L.  Bonaparte.  — 
Suite  et  fin. 

Callospiza,  Bp.  est  un  petit  genre  que  nous  fondons 
pour  quatre  espèces  bleues  généralement  confondues. 

a.   ÂLBIVENTER. 

^ .  C.  BRASILIENSIS,  Bp.  (Tanagra  bras'diensis,  L.  —  Pas- 
ser  americamis?  Seba.  —  Tanagra  barbadensis  cœrulea,  Br. 
—  Tangara  bleu  de  Cayenne,  Buff.  —  Tanagra  mexîcana, 
race  plus  grande^  Less.,  Tr.  Orn.,  p.  461,  sp.  14.  —  Cal- 
lisle  brasiliensis'^.  et  albiventer,  Gr.  —  Callospiza  barbaden- 


TRAVAUX   INÉDITS.  169 

siSy  Bp.)  PI.  enl.  ^55,  4,  nec  PI.  enl.  n9,  ^.  quœ  forsan 
Cyanoloxial  Mus.  Paris,  ex  brasil. Major  dilute  cyanea,  ca- 
pislro,  occipile,  dorso ,  alis  j  caiidaque  nigris  :  abUominef 
tectricîbusque  alarum  inferioribus  albis, 

b.   FL  AVI  VENTRES. 

2.  C.  CAYANENSIS,  Bp.  (Tntiagra  mexicana,  p.  L.  —  T. 
flaviventris,  p.  Vieill.)  PI.  enl.  290,  2.  —  Edw.  Glean.,  t. 
550.  —  Desm.  Tang.,  t.  5,  ex  Cayenna,  Brasil.  SinîiiisC. 
mexicanœ;  sed  minor  ;  roslro  breviore,  angusiiore;  alis  mi- 
nus elongatis;  humeris  magis  cœrulescentibus  :  abdomine 
albo-flavescenle. 

5.  C.  MEXICANA,  Bp.  (Tanagra  mexicana^  p.  L,  — T. 
flavivenlriSy  p.  Vieill.  —  Callisle  mexicana^  Gr.  —  Tangnra 
diable  enrhumé,  Buff.),  ex  Antill.,  Mexico.  Mus.  Paris,  ex 
Antill.  mer.  Media  :  intense  cyanea  :  capistro,  occipite,  cer- 
viccy  dorso,  alis,  caudaque  nigerrimis  :  humeris  glauco-CŒ" 
ruleis  :  abdomine  flavo. 

4.  C.  BOLiviANA,  Bp.  (Tanagra  flaviventris ,  Orbigny, 
nec  Vieill.)  Mus.  Paris,  ex  Guarajos.  Minor  :  nigricans , 
fronte  tantum,  genis^  gula^  pectore,  lateribus,  iiropygio,  hu- 
merisque  cyaneis  :  ventre  flavissimo. 

Tanagra,  L.  {Thraupis,  Boie).  Ce  genre,  déjà  si  réduit, 
doit  l'être  encore  davantage  par  le  démembrement  des 
Dubusiaet  par  d'autres  éliminations  :  malgré  l'addition  de 
quelques  espèces  nouvelles,  il  n'en  contient  plus  guère 
que  dix.  , 

1.  T.  CiELESTis,  Spix,  nec  Sw.  (serioptera^  Sw.  —  glau- 
ca,  Gr.  necSparrm.),  Av.  Bras.,  t.  55,  H,  ex  Brasil.  Lœte 
cœrulea  ;  humeiis,  fasciaquc  alari  albo-sericeis. 

Confondu  à  tort  avec  le  véritable  Evêque,  par  ceux 
même  qui  ont  reconnu  cet  oiseau  à  travers  la  confusion 
née  des  espèces  voisines  et  de  leurs  mauvaises  descrip- 
tions. Quant  à  Vepiscopus  de  Swainson,  c'est  au  contraire 
l'espèce  qui  a  les  épaulettes  du  bleu  le  plus  foncé  !  Les  six 


-170  IIEV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (Awil    1851.) 

espèces  figurées  par  cet  auteur  dans  ses  Birds  of  Brazil  se 
réduisent  à  trois,  ayant  donné  les  trois  femelles  comme 
trois  espèces  distinctes.  Ainsi,  son  inornata  est  la  femelle 
de  son  faux  episcopus,  mon  cyanopterus  :  son  olivascens  est 
la  femelle  de  Vornata  :  son  cœlestis  (bien  différent  de  ce- 
lui de  Spix)  est  la  femelle  de  son  T.  cana  ! 

2.  T.  EPISCOPUS,  L.  {sayaca ,  Aliq.  —  Gracula  glauca, 
Sparrm.)  Br.  Orn.  III,  sp.  25,  t.  4,  2.  --  PI.  enl.  ns,  I. 
mas.  —  Mus.  Caris.,  t.  54.  mas,  ex  Guiana,  Nova-Granada. 
CoerutanSy  subtus  dilutior  :  humeris  albo-coeruleis;  fascia 
alari  nutla  ;  rostro  robusto. 

5?  T.  GLAUCOCOLPA,  Caban,  {sayaca  e\  Caracas,  Auct.), 
Mus.  Hein.,  p.  28,  sp.  ^92,  ex  Columbia.  Similis  praace- 
denti  ;  sed  minor,  rostro  breviore^  alis  brevioribus  :  colore 
prœcipue  caudœ  vegetiore. 

4.  ï.  SAYACA,  L,  [cana,  Sw.  mas.  —  cœlestis,  Sw.  nec 
Sp.  faem.  —  prœlalus,  Less.  —  cana  et  sivaînsoni,  Gr.), 
Edw.  B.,  t.  351,  ^  —  Sw.  B.  ofBraz.,  t.  57.  mas,  t.  4^, 
fsem.  —  Desm.  Tang.,  t.  ^5.  mas,  t.  ^6?  fsem.,  ex  Ins. 
Santa-Trinit.,  Venezuela.  Glaucescens  :  humeris  cyaneis: 
rosir 0  debiliore. 

5.  T.  CYANOPTERA,  Bp.  (sayaca,  Wied,  Hartl.,  Bp.,  p. 
nec  L.  —  Tan.  virens,  Strickl.,  nec  L.  —  T.  diacomis,  Less. 

—  J.  argentata,  Gr.  —  T.  episcopus,  Sw.,  nec  L.  mas.  — 
T.  inornata^  Sw.  fœm.  —  Loxia!  vïrensl  L.  —  Saltator 
cyanopterus,  Vieill.  ex  Azara,  92.  —  Tliraupis  cyanoptera. 
Caban.),  Edw.  B.,  t.  551,  4?  —  Bras.  B.,  t.  59.  masjun., 
t.  40.  fœm.  ex  Bras.,  Parag.,  Bio-Grande.  Major  :  cœru- 
lans ,  subtus  virescens  :  kumeris  lucide  percyaneis  :  rostro 
robustissimo. 

6.  ï.  ORNATA,  Sparrm.  (arciepiscopus,  Desm.  —  olivas- 
cens,  Licht.  fœm.  —  palmarum,  Wied.  faem.  —  melanopte- 
ra,  Hartl.  masjun.  — episcopus  vel  sayaca  faem.,  Aliq), 
PI.  enl.  ns,  2.  mas  jun.  —  Mus.  Carte.,  t.  95.  mas  adult. 

—  Desm.  Tang,  t.  M.  ma?,  t.  \S.  faem.  —  Sp.  Av.  Bras., 


TRAVAUX   INÉDITS.  171 

t.  53,  2.  mas  ad.  t.  58.  faem.  ex  Cayenna,  Bras.  Cyanca, 
humcr'is  flavis. 

Le  jeune  mâle  est  semblable  à  la  femelle  adulte,  mais 
il  a  le  bec  plus  grêle  et  les  ailes  tout-à-fait  bicolores. 
Viresccm  ;  mbtus  magis  violaceo  micans  :  inlerscapUiOf  sca- 
pularibuSj  dorso  et  tergo  cœmlescanlibus  :  alis  quo  ad  colo- 
rem  fere  biparlilis,  dimidio  basait  pileo  concolorey  virescente, 
apicali  pure  nigro  :  cauda  fere  nigra,  rectricibus  mediis  vix 
viride  induits  :  rostro  qraciliore,  nigerrimo  :  pedibus  nigris. 

7.  T.  viCARius,  Less.  [abbas,  Licht.),  Cent.  Zool.,  t.  68, 
ex  Mexico.  Capite  humerisque  cijaneis  :  speculo  alari  flavo. 

8.  T.  STRIATA.  Gim.[chrysogaslerj  Cuv.  —  danvini,  Bp.), 
Azara,  94.  —  Voy.  Beagie  B.,  t.  56,  ex  Peru,  Parag. 

Mas  nigra  ;  capite,  collo,  alarumque  teciricibiis  cœruleis  : 
peclore  uropygioque  auranliacis  ;  abdomine  flavo  :  femori- 
bus  cinereis. 

Fœm.  olivacea;  capîte,  collo,  alarumque  tectricibus  cœru- 
leis  :  subtus  ex  loto  cumuropygio  flava^  femoribus  cinereis. 

Celte  espèce,  que  nous  plaçons  pour  cela  la  dernière,  se 
rapproche  beaucoup  des  Dubusia,  mais  on  ne  peut  la  sé- 
parer du  T,  vicarius.  Tanagra  cijanocephala,  au  contraire, 
malgré  son  affinité  au  vicarius,  me  semble  devoir  être 
mise  en  tête  du  genre  Dubusia,  Bp.,  dont  nous  avons  déjà 
énuméré  les  espèces  à  la  page  424  du  tome  XXXI  des 
Comptes-rendus  de  l'Académie  des  Sciences.  Aux  dix  es- 
pèces mentionnées,  nous  n'avons  rien  à  ajouter,  sinon  que 
Taclujphonus  elegans,  Less.,  cité  comme  synonyme  de  vic- 
lorini,  Massena  {flavïvertex,  Lafr  ),  est  cependant  par  son 
dos  obscur,  presque  intermédiaire  à  cette  espèce,  ou  race 
à  dos  vert,  et  à  celle  à  dos  noir  et  croupion  bleu,  qui  porte 
le  nom  de  flaiinucliaj  Lafresn.,  tandis  que  suwpiuosa^ 
Less.,  du  Pérou,  a  le  dos  noir  et  le  croupion  presque  uni 
forme. 

Nous  croyons  aussi  devoir  distinguer  sous  le  nom  de 
Dubusia  gigas,  Bp.  le  Tanagra  monlana,  Less.,  du  Musée 
de  Paris,  provenant  de  Santa-Fé  de  Bogota.  Maxima;  cer- 


^72  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {Avrîl   1851.) 

vice  dorso  concoiore,  le  nom  de  Dubusia  MONTANA.devant 
être  réservé  au  Tanagra  montana,  d'Orb.,  de  Bolivie.  Ma- 
jor ;  rostro  validiore  :  cervice  dorso  valde  diiutiore.  Ces  deux 
espèces,  desquelles  on  ne  peut  pas  détacher  Veximia,  cons- 
tituent le  genre  Buthraupis  de  Cabanis. 

Quant  au  Tanngra  fasciata,  Licht.  (axitlarîs,  Spix),  c'est 
un  Pitylien  voisin  des  Diuca  et  de  Lamprospiza. 

Tanagra  inornata,  Sw.,  B.  of  Bras.,  t.  40,  est  la  femelle 
d'un  véritable  Tangara,  son  faux  episcopus,  mon  T.  cya" 
noptera. 

Tanagra  palpebrosa  est,  comme  nous  l'avons  dit,  syno- 
nyme du  prétendu  Tachypiionus  lacrymosns,  maintenant 
Dubusia  laclirymosa. 

Le  Tanagra  igniventris,  Orb.,  avec  les  lunulala,  constan- 
tii  et  erythrotis^  qui  ne  forment  probablement  qu'une  seule 
espèce,  à  bleu  plus  circonscrit,  et  rouge  plus  étendu  en 
croissant  et  non  en  simple  tache,  nous  offrent  le  type  du 
nouveau  genre  Anisognathus  Reichenback,  ^850,  ou  Pœ- 
ciloihraupis,  Cabanis,  -ISSI. 

Tanagrella,  Sw.  Quoique  les  synonymes  attribués  à 
Tanagrella  ruficoUis  appartiennent  à  un  oiseau  qui  n'est 
pas  même  de  la  famille,  ce  genre  n'en  est  pas  moins  com- 
posé de  cinq  espèces,  grâce  aux  deux  nouvelles  décrites 
dans  cette  note,  une  desquelles,  notre  rufigida,  relie  si 
bien  les  trois  espèces  normales  à  celle  figurée  par  Gosse, 
et  dont  Hartiaub  avait  constitué,  je  crois,  son  genre  iVeor- 
nis.  Tanagrella  ruficollis,  Gosse  {Neornis  cœrulea^ 
Hartl.),  111.  Jam.,  t.  58,  ex  Jamaica.  Fusco-cœrulea,  scuto 
pectorali  rufo.  Du  reste,  T.  iridina,  Caban,  correspond  à 
ma  T.  velia;  tandis  que  V Hypothlypis  velia.  Caban,  [multi" 
color,  Sw.)  est  ma  T.  cyanomela! 

Nemosia.  La  prétendue  Nemosia  atra  {Tanagra  meta- 
nopis,  Lath.)  PI.  enl.  714,  n'a  été  appelée  ainsi  que  par  er- 
reur :  c'est  un  Pitylien  voisin  des  Tanagra  capistrata  et 
leucophœa.  (Voyez  mon  Conspeclus,  p.  500.) 

Nemosia  (lavicoUis  est  la  seconde  espèce  du  bon  genre 


TRAVAUX  INÉDITS.  ^75 

HemithraopiS,  Caban.,  qui  en  compte  trois,  y  compris 
Hylophilus  ruficeps,  Wied  :  son  type  est  Tunagra  guira,  L. 
(nigricoUis^  Gm.). 

On  pourrait  ajouter,  comme  quatrième,  la  petite  race 
du  flavicoUis,  qui  se  trouve  au  Pérou,  et  qui,  indépendam- 
ment de  la  taille,  se  fait  toujours  reconnaître  de  la  grande 
du  Brésil  par  le  miroir  blanc  (qui  l'a  fait  nommer  spe^ 
culifera)  beaucoup  plus  restreint,  et  surtout  par  les  taches 
jaunes  qui  ornent  la  pointe  des  petites  couvertures  alaires. 
Ce  sera  Hemithraupis  peroana,  Bp. 

Deux  espèces,  mais  non  trois,  ont  été  confondues  sous 
le  nom  de  Sylvia  on Nemosia  ruficapilla;  l'espèce  de  l'Amé- 
rique du  Nord  est  une  véritable  Sylvicola;  celle  du  Brésil, 
une  Nemosia  :  Rhimamphus  ruficapillus  de  mon  Compec- 
tus  est  nominale  :  du  moins  nous  n'avons  jamais  vu  d'oi- 
seau comme  celui  représenté  à  la  pi.  ^64  de  la  Galerie  des 
Oiseaux,  et  qui  doit  être  composé  d'après  les  deux  espè- 
ces sus-mentionnées. 

Nemosia  nigrogenys  est  un  Fringillide  du  genre  Paroaria, 
non  moins  que  le  prétendu  Tachyphonus  capitatus. 

Nemosia  fulvescens^  Strickland,  appartient  à  mon  genre 
Pipilopsis,  comme  les  Arremoh  rubriroslris  et  supercilians 
de  Lafresnaye,  que  cet  auteur  lui-mêaie  a  déclaré  depuis 
être  des  Némosies. 

Tachyphonus,  Vieill.  Aucun  genre  peut-être  n'a  été 
plus  embrouillé  que  celui-ci.  Commençons  par  en  fixer  le 
type,  qui  devra  être  lo  Tanagra  cristata,  L.,  rangé  à  tort 
dans  le  genre  Lanio,  et  sous  lequel  on  a  confondu  deux 
espèces.  Après  l'avoir  purgé  des  nombreux  oiseaux  qui  ne 
lui  appartiennent  pas,  il  faudra  lui  réunir  les  Pyrroia  de 
mon  Conspeclus.  Le  genre  Pyrrota  de  Vieillot,  que  cet  au- 
teur supprima  lui-même,  avait  été  fondé  pour  le  Tanga- 
roux,  soit  que,  sous  ce  nom,  il  eût  en  vue  la  femelle  de 
Tanagra  nigcrrima,  ou  le  Volucre,  d'une  tout  autre  fa- 
mille, que  l'on  a  confondu  avec  elle. 

Le  Tachyphonus  tœnialus^  Boiss.  (Arremon  lœnialus,  Gr.) 


^74  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (AvÙl  1851.) 

de  Bogota,  est  une  espèce  de  mon  genre  Dubusia,  très- 
yoisine,  sinon  identique,  de  ma  Dubusia  selysia;  et  le  T. 
lachrymosiis  ,  Dubus  (palpebrosus ,  Lafr.) ,  appartient  au 
môme  genre. 

Les  prétendus  TachypJionus  ruficeps,  Strickland,  flavî- 
pectus,  canigiilaris  et  albitenipora,  Lafr.  (ce  dernier  ne  dif- 
férant pas  de  VArremon  ophtliaLmicus,  Dubus),  doivent  se 
placer  sous  mon  genre  Pipilopsis. 

Le  Tachyphonus  penicillatus,  Spix,  Av.  Br.,  t.  49,  ^, 
constitue  mon  genre  Comarophagds  avec  le  Pijranga  al- 
bicoU'is,  Orh.,  Voy.  Am.  m.,  Ois.,  t.  26.2,  qui  en  diffère  à 
peine,  et  a  été  à  tort  placé  parmi  les  Pyrangas. 

Quant  au  T.  quadricolor,  Vieil!.,  pour  lequel  Cabanis 
forme  son  genre  Trichothraupis,  il  me  semble  se  rappro- 
cher bien  plus  des  Tachyphones  et  des  genres  Cypsnagra  et 
Lanio,  dont  la  place  est  aussi  près  de  ces  oiseaux. 

Tachyphonus  chloricteruSy  Vieill.,  appartient  au  genre 
Orthogonys. 

De  sorte  qu'il  ne  doit  rester,  dans  le  genre  Tachypho- 
nus, que  les  espèces  suivantes  : 

1.  T.  CRISTATUS,  Sw.  {Tanagra  cristata,  L.,  qu'il  ne 
faut  pas  confondre  avec  Frmgilla  cristata,  qui  est  une  Lo- 
PHOSPIZA.  —  T.  cayanensis  nigra  crislatay  Br.  —  T.  bruri' 
nea,  Spix  jun.  —  Lanio  cristatus,  Vieill.  —  L.  cristatus  et 
L.  vieiUoiij  Lafr.  —  Tachyphonus  martîalis ,  Schiff  ,  ex 
Temm.  —  T.  gubernatrix,  Less.),  Pi.  enl.  7,  2.  —  Briss,, 
Orn.,  t.  4,  5.  —  Jard.  et  Selby,  IlL  Orn.,  t.  50.  —  Av. 
Bras.,  t.  49,  2,  jun»  —  Desmar.  Tang.,  t.  48,  sub  nomine 
Houpette  jeune  âge,  ex  Brasil.  Nigerrimus;  gula^  uropy- 
gioque  flavo-cinnamomeis  :  pileo  rubro  :  tectricibus  alarnm 
inferionbus  albis  :  maxilla  dente  instrucla. 

2.  T.  SURINAMENSIS,  Lafr.  (Turdus  surînamensiSf  L.  — 
Merula  surinamensis,  Br.  —  Tanagra  cristata ,  Temm.  — 
T.  ochropygos,  Licht.  —  T.  desmaresti,  Aliq.  nec  Vieill. 
—  Tachyphonus  cristatus,  Schiff.  et  Less.  —  T.  ochropy. 
gus,  Caban.),  PL  enl.,  50^,  2.  —  Briss.,  Orn.,  t.  5,  -1.  — 


TRAVAUX   INÉDITS,  ^75 

Desmar.  Tang.,  t.  47,  sub  nomine  Houpeite  adulte,  ex 
Brasil.  Nigerrimus-y  pileo,  uropygioque  latissime,  flavo-ciri' 
namomeis  :  tectricibus  alarum  minoribus  et  inferioribus  ^ 
laterumque  macula,  albis. 

5.  T.  RUFiVENTER,  Spix,  Av.  Bras.,  ^^ ,  t.  SO,  ^,etScla- 
ter,Contr.  Orn.,  -1850,  III,  ctim  fig.,  ex  Bras.,  Peru.  Affinis 
praecedenti,  sed  rostro  denticuUs  insigne  more  Phytoto- 
marum.  Niger  :  verlîce  latissime^  nropygïo,  gula  et  cor- 
pore  subtus,  pone  coUarem  nigrum,  flavo-auranliïs ;  pectorCj 
abdomineque  medio  subferrugineis  :  tectricibus  alarum  mino- 
ribus dorso  proximioribus,  inferioribus,  et  remigibus  interne 
ad  basim^  albis, 

4.  Tanagra  CORYPH.EUS,  Licht.  (Tachyphonus  vigorsî, 
Sw.  —  Agelaius  coronatus,  Yieill.  ex  Azara,  77),  Jard.  et 
Selb.jOrn.  III,  t.  56,  2,  ex  Brasil.  Nigerrimus;  pileo  rubro  : 
humeris  albis, 

5.  Oriolus  leucopterus  et  Tanagra  nigerrima,  Gm.  {ru fa, 
Bodd.  fœm.  —  Oriolus  melaleucos,  Sparm.  — Pyrrotaleu- 
copiera^  Vieill.  ex  Azara,  76. — Tachyphonus  cirrhomelaSf 
Vieill.,  var.  —  T.  nigerrimus^  Gr.)  PI.  enl.,  7^^,  2,  mas,  et 
7H?  faem.  —  Mus.  Caris.,  t.  5^.  —  Desm.  Tang.,  t.  45, 
mas;  t.  46,  fœm.  ;  t.  49,  var.,  sub  nomine  Houpette 
notre.  —  Gai.  Ois.,  t.  82,  ex  Bras.,  Parag.  Major  :  nigerri- 
mus;  humeris  albis.  Faem.  rufa. 

Plusieurs  races  sont  encore  confondues  sous  ce  nom.  Je 
propose  le  nom  de  T.  beauperthuyi  pour  celle  rapportée 
au  Muséum  parce  voyageur,  et  qui  se  distingue  de  la  com- 
mune, dont  elle  a  la  taille,  par  le  blanc  de  Tépaule,  beau- 
coup plus  circonscrit,  réduit  à  une  simple  tache,  et  par  le 
bec  plus  effilé.  , 

6.  Tachyphonus  lcctuosus,  Orb.,  ex  Bolivia.  MinU 
mus  :  nigerrimus;  humeris  latissime  albis. 

Deux  races  presque  identiques,  et  tout  aussi  petites,  se 
retrouvent,  l'une  en  Bolivie,  l'autre  à  la  Trinité  et  dans 
d*autres  Antilles  :  le  blanc,  dans  ces  petits  oiseaux,  est 
plus  étendu  que  dans  les  grands 


176  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (AvtU    1851.) 

7.  T.  BREViPES,  Lafr.,  Revue  zoolog.,  >I846,  p.  206,  ex 
Columbia.  Cum  T.  luctuosa,  fœm.  affinis. 

8.  T.  DELATRii,  Lafr.,  Revue  zoolog.,  1847,  p.  72,  ex 
Mexico.  JSiger  :  vitta  aurantia  pilei  média. 

9.  T.  PHOENICEUS,  Sw.  {saucîus,  Strickl.).  Ttvo  Cent, 
and  a  Quarter,  p.  54  ^,  ex  Brasil.  JSigerrimus;  humeris  al- 
bis,  macula  riibra. 

•10.  T.  QUADRICOLOR,  Vieill.  (suchii,  Sw.  —  Tanagra 
auricapilla,  Spix.  —  Miiscicapa  galeata,  Licht.  —  M,  mêla- 
no;îs.^  Vieill.  ex  Azara,  4  04)  Av.  Bras.,  t.  52.  ex  Bras,  mer., 
Parag.  Virescens,  sublus  flavo-cinnamomeus  :  fronte,  gems, 
alis^  caudaque  nigris  :  pileo  flavo. 

Les  deux  espèces  qui  suivent  constituent  le  genre  Pfl-aE- 
NicoTHRAUPis  de  Cabanis. 

\.  Tachyphonus  ruber,  Vieill.,  ex  Azara,  85,  qui 
n'est  pas  du  tout  un  Pyranga  !  [Tanagra  flammiceps^  ïemm. 
— -  porpliyrio,  Licht.  —  Saltalor  rubicus,  Vieill.)  PI.  col., 
477,  ex  Bras.,  Parag.  Testaceo-ruber  :  vertice  cristato  flam- 
meo. 

2.  Saltator!  rubicoides,  Lafr.,  Revue  zoolog.,  4844, 
p.  44,  sp.  4,  ex  Mexico.  Similis  praecedenti,  sed  minor ; 
rostro  longiorCf  magis  compresso  :  tarsis  brevioribus  :  rubro 
colore  vegeiiore. 

Lanio,  Vieill.  {Pogonothraupis,  Caban.).  Ce  genre,  qui 
tient  aux  Tachyphones,  aux  Comerophages  et  à  Cypsiiagra, 
ne  comprend  véritablement  que  trois  espèces  :  atricapil- 
lusy  versicolor  (à  tort  réunies),  et  aurantius. 

Lamprotes,  Sw.  et  Sericossypha,  Less.  peuvent  cons- 
tituer deux  genres  indépendants  l'un  de  Tautre.  C'est  le 
dernier  surtout,  qui  montre  une  grande  affinité  aux  AM- 
pëlides. 

C'est  à  tort  que  l'on  a  rapporté  au  Tanagra  bonariensiSj 
Gm.  le  type  du  premier,  T.  ruficollis,  Sw.  {rnbrigitlaris 
on  rubricolliSj  Spix.  — Eryihrolamusrubricollisj  Less.) ky. 
Bras.,  t.  56,  4.  Alro-cœruleus ;  gula^  juguloque  rubris.  11 
faut,  au  contraire,  lui  réunir  Tanagra  loricata,  Licht. 


Ta  A  VAUX  INÉDITS.  177 

(Tachyphonus  lorîcatus ,  et  probablement  Saltator  ntger, 
Vieil!.),  Cat.  Dupl.  Berl.  Mus.,  340.  mas,  oA\.  faem.,  ex 
Brasil.,  Columb.  Tôt  a  anthracina,  plumis  holosericeo-mar' 
ginatis.  Long.  8  —  poil.,  qui  en  est  le  jeune. 

Pyranga,  Vieill.  Il  reste  encore  à  étudier,  surtout  pour 
débrouiller  la  synonymie»  les  espèces  entièrement  rouges 
des  deux  Amériques,  la  Pijranga  hepaiica,  Sw.  du  Mexi- 
que, ou  Tanac/ra  dentata,  Licht.  étant  probablement  une 
espèce  intermédiaire  au  P.  a%arœ,  Orb.,  du  Brésil,  et  au 
P.  œstiva  ou  mississipensis,  Gm.  de  l'Amérique  du  Nord., 

Tout  le  monde  connaît  les  deux  autres  espèces  des 
Etats-Unis,  Pyranga  rurra,  Bp.  {Tanagra    ruOra,  L. 

—  ery//irome/as,  Vieil!.),  PI.  enl.  427,-1.  mas,  4o6,  ^ .  faem. 

—  Desmar.  Tang.,  t.  54.  mas  ad.  —  Wils.  Am.,  Orn.,  t. 
^^,  5.  mas  4.  fœm.  Rubra,  plumis  basialbis;  aliscaudaque 
nigris. 

P.  LUDOViciANA,  Bp.  (Tanagra  ludoviciana,  Wils.  — •  Py 
ranga  eryihropis,  Vieill.),  Am.  Orn.,  t.  20,  4 .  —  Aud.  Am., 
t.  354,  ^.  mas  2.  fœm.  ex  occid.  Am.  s.  Mexico.  Flava;  fa» 
cierubricante;  dorso,  alis  flavo-bifascialis,  caudaque  nigrisn 

Pyranga  mexicana,  Less.  est  synonyme  de  Peiiporphy» 
rus  atropurpuratus  f  et  appartient  par  conséquent  à  une 
autre  famille. 

Deux  espèces,  Tune  de  Cuba,  l'autre  du  Pérou,  sont 
peut-être  confondues  sous  la  réunion  des  P.  leucoptera^ 
Trudeau,  bïvïuaia,  Lafr.,  -1842,  et  aré/ews,  Tschudi  :  dans 
ce  cas,  le  premier  et  le  dernier  de  ces  noms  seront  rete- 
nus pour  les  espèces  qui  les  reçurent  originairement. 

Pyranga  sanguinolenia,  Lafr.,  <859,  ne  diffère  pas  spé- 
cifiquement de  P.  bidentata,  Sw.,  4827.  Le  premier  est  le 
mâle  adulte  ;  le  second,  la  femelle  ou  le  jeune. 

C'est  à  tort  que  l'on  a  considéré  le  Pyranga  rubriceps  de 
Gray  comme  synonyme  de  Spemiagra  erythrocepliahy  Sw., 
4827,  et  cîicM/Zflfa,  Dubus,  4848,  comme  nouveau.  C'est 
le  contraire  qu'il  faut  faire,  Swainson  ayant  décrit  la  pe- 
tite espèce  à  bec  non  denté. 

2*  SÉRIE.  T.  lu.  Année  1851,  12 


478  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Avrii  1851.) 

4.  p.  ERYTHROCEPHALA,  Sw.,  ^  827  [cucuUata,  Dubus, 
^848),  Revue  zoolog.,  1848,  p.  245,  ex  Mexico.  Minor;  vl- 
ridis  :  capite  et  gula  rubris. 

2.  P.  RUBRICEPS,  Gr.  et  Mitch.  {pyrrhocephalaj  Masse- 
na),  Gen.,  B.,  t.  89,  2,  ex  Mexico.  Major:  (lava,  dorso 
virente  :  capite,  cervice,  pectoreque  rubris  :  remigibusj  rec- 
tricibusque  nîgris  viridi-limbaiis. 

Dans  le  genre  Ramphocelus,  dont  les  dix  espèces  sont 
trop  bien  connues  pour  que  nous  les  énumérions  ici,  l'on 
peut  signaler  un  petit  groupe  pour  le  Jacapa,  L.,  et  deux 
espèces  voisines,  dont  l'une  plus  sombre,  I'atrisericeus, 
d'Orb.,  Voy.  Am.  m.,  t.  26,  1,  de  Bolivie,  et  l'autre,  nou- 
velle, au  contraire  plus  brillante  :  ce  sera  Ramphocelus 
UROPYGiALis,  Bp.,  Coll.  Vcrr.  ex  Guatamala.  Similis  ï{. 
jacapae  ;  sed  ventris  lateribits  crissoque  vivide  coccineis.  Les 
plumes  des  flancs  et  les  couvertures  supérieures  de  la 
queue  sont  noires  au  milieu,  bordées  de  rouge  feu. 

Les  huit  autres  espèces  se  rapprochent  de  R.  brasilius. 

Quoique  V Esclave,  type  du  genre  Ddlus,  ne  soit  pas  placé 
par  moi  parmi  les  Tangaras,  toutefois  je  profite  de  son 
affinité  avec  eux  pour  en  faire  connaître  une  seconde  es- 
pèce, de  Saint-Domingue,  comme  celle  anciennement  con- 
nue. 

DuLUS  POLiocEPHALUS,  Bp.,  Mus.  Paris,  ex  Hispaniola, 
similis  D.  palmarum  ;  sed  minor  et  pileo  corporeque  subtus 
omnino  plumbeis,  fronte  tantum  nigra^  et  mento  vittaque 
gularï  hinc  inde  tantum  albis. 

Quid  Dulus  nuchalis,  Sw.  {Arremon  nuchalis,  Gr.)  Two 
Cent,  and  a  Quarter,  p.  545,  sp.  98,  ex  Brasil.  Brunneo- 
olivaceus  ;  subtus  isabellinus  fusco-striatus  ;  nucha  vitta 
transversa  alba:  genis  fuscescentibus  :  cauda  emarginata? 

Nous  ne  saurions  assez  rappeler  l'attention  des  ornitho- 
logistes sur  le  fameux  Tanagra  dominica,  Gm.  {dominicen- 
m,  Br.),  figuré  par  Buffon  sur  la  PI.  enl.  456,  2,  et  dont 
le  type  existe  au  Musée  de  Paris.  Ce  n'est  nullement  un 
jeune  Dulus,  comme  nous  l'avions  soupçonné,  mais  il  se 


TRAVAUX   INÉDITS.  ^79 

rapproche,  au  contraire,  beaucoup  du  Turdiis  guianensîs 
figuré  à  la  pi.  enl.  588,  dont  le  type  e>i  encore  aussi  con- 
servé. Ces  deux  oiseaux,  pour  le  moins  congénères,  et 
assez  rapprochés  de  Donacobius,  rappellent  les  femelles  de 
certains  Cotingas. 

C'est  encore  à  tilre  d'allié  des  Tanagrides,  que  nous 
donnons  ici  la  phrase  caractéristique  d'une  nouvelle  es- 
pèce d'Alouette  d'Afrique,  qui  sera  la  sixième  du  groupe 
des  Calandrellœ,  et  devra  trouver  place  dans  le  système 
près  de  VAlauda  deserti. 

Alauda  cinnamomea,  Bp.,  Mus.  Brehm.,  ex  Afr.  centr. 
Rufo-cinnamomeaj  albido  varia;  subtus  albida,  guttulis  pec- 
toralibus  cinnamomeis  :  rendgibus  vîx  scapulares  excedenii- 
bus  ;  rectricibus  lateralibus  nigricantibus,  extimis  utrificjne 
duabus  externe  et  apice  albis  :  rostro  elongato  curvo  (allongé 
pour  une  Calandrelle  !  ) 

Dans  le  Musée  de  Paris,  on  conserve  une  Alouette  fort 
semblable  à  notre  espèce  africaine  comme  variété  albine 
de  l'Alouette  commune.  L'on  sait  que  VAlauda  albîgula, 
Brandt,  est  synonyme  de  mon  Oiocoris  scriba;  et  que  l'^- 
lauda  spraguii  (non  sprangerî)^  Audubon,  t.  486,  n'est  pas 
un  Otocoris,  dont  on  ne  connaît  que  cinq  espèces  ou  races. 


Mon  cher  monsieur  Guérin, 

En  corrigeant  les  épreuves  de  ma  Note  sur  les  Tanga- 
raSy  qne  vous  avez  bien  voulu  reproduire  dans  votre  jour- 
nal, telle  que  je  l'avais  soumise  à  l'Académie  des  Scien- 
ces, et  avec  toutes  les  parties  que  le  manque  d'espace 
n'avait  pas  permis  de  publier  dans  ses  Comptes-reridus,  je 
me  suis  empressé  d'ajouter  plusieurs  observations  subsé- 
quentes. Veuillez  permettre  que  je  profite  aussi  de  cette 
occasion,  et  de  ce  qu'il  est  question  d'Alouettes,  pour 
vous  exprimer  mes  regrets  de  n'avoir  pu  obtenir,  comme  je 
me  suis  efforcé  de  le  faire,  que  Ton  s'abstienne  de  donner 


480  REV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  i4m/    185^.) 

un  nom  nouveau  à  un  être  déjà  enregistré  régulièrement 
dans  la  science.  C'est,  au  reste,  presque  le  seul  reproche 
que  je  puisse  faire  à  l'article  inséré  dans  votre  journal, 
et  dont  les  détails  intéressants,  et  la  figure  surtout,  se- 
ront très-utiles  à  la  science.  Je  me  bornerai  donc  à  cons- 
tater que  VAlauda  dot-bey,  attribuée  comme  de  raison  à 
Temminck,  se  trouve  rangée  dans  le  genre  Melanocory- 
pha,  précisément  dans  la  première  partie  de  mon  Conspec- 
tus,  puisque  cette  partie  ne  s'arrête  qu'à  la  page  275. 
J'ajoute  que  je  n'ai  point  dit  que  le  bec  de  notre  Alouette 
fût  paradoxal  (ce  qui  ne  voudrait  rien  dire),  mais  bien 
qu'elle  avait  un  bec  de  Paradoxornis  ;  phrase  très-signi- 
ficative pour  quiconque  connaît  ce  remarquable  type  in- 
dien. —  Qu'il  était  impossible ,  avant  de  constituer  un 
genre  (que  bien  des  ornithologistes  n'admettront  pas)  pour 
notre  oiseau,  de  ne  pas  en  faire  une  Calandre  (MelanocO" 
rypha,  Boié).  —  Que  l'oiseau  figuré  par  vous  est  bien  exac- 
tement de  la  même  espèce  que  le  mien.  —  Que  l'antériorité 
de  mes  noms  spécifique  et  générique  est  tellement  démon- 
trée, qu'il  n'est  besoin  de  produire  à  l'appui  d'autre  pièce 
que  le  Mémoire  en  question  lui-même.  —  Que  le  der- 
nier paragraphe  de  la  page  55  de  votre  premier  numéro 
de  -1851  était  complètement  inutile  après  la  lecture  des 
phrases  du  Compte-rendu  rapportées  quelques  lignes  plus 
haut. 

Libre  à  chacun  de  choisir  ses  noms  et  ses  hommages, 
ne  fût-ce  que  pour  les  lancer  dans  le  puits  sans  fond  de  la 

synonymie; mais  libre  aussi  à  nous  de  déclarer  que, 

dans  ce  cas,  après  mûr  examen,  nous  ne  trouvons  d'autre 
excuse  à  l'application  d'un  nom  totit-à-fait  étranger  à  la 
science,  pour  notre  Alouette  clot-bey,  que  celle  du  célèbre 
abbé  qui  s'écriait  :  «  Mon  siège  est  fait!  » 


TRAVAUX    INÉDITS.  -18^ 

Sur  la  Pachycephala  macrorhynchaj  Strickl.  ; 
par  le  D' G.  Hartlaub. 

Dans  le  dernier  numéro  de  ce  journal,  M.  de  Lafresnaye, 
dans  un  Mémoire  bien  digne  d'être  étudié,  s'est  donné  la 
peine  de  prouver  que  la  Pachycephala  macroryncha  de 
Strickland,  espèce  d'oiseau  provenant  de  TÎIe  d'Amboine, 
était  identique  avec  la  Cravate  blanche  de  Levaillant  et 
avec  le  Laniarius  albicollis  de  Vieillot.  Ayant  regardé  de- 
puis longtemps  ce  dernier  oiseau  comme  synonyme  de  la 
Pachycephala  gutiuralis,  Lath.,  nous  étions  assez  frappé 
de  cette  opinion  du  célèbre  ornithologiste  français,  et  nous 
nous  sommes  empressé  d'examiner  de  nouveau  l'espèce 
d'Amboine  (dont  le  Muséum  de  Brome  possède  une  su- 
perbe paire  provenant  des  doubles  du  Musée  de  Leide),  et 
de  la  comparer  avec  la  P.  gutturalis  et  avec  la  description 
de  Levaillant  et  de  Vieillot.  La  description  de  ce  dernier, 
quoique  faite  sur  un  autre  individu,  me  semble  être  ori- 
ginaire, car  elle  n'en  diffère  en  rien,  decelle  de  Levaillant. 
Le  résultat  de  ces  recherches  est  que  nous  continuerons 
de  prendre  la  Cravate  blanche  de  Levaillant  pour  la  P. 
gutturalis,  et  non  pas  pour  le  macrorhyncha  de  Strickland. 
Voilà  nos  raisons  :  «  la  gorge  blanche  de  la  P.  macrorhyn- 
cha n'est  pas  encadrée  au-dessous  par  «  un  large  plastron 
noir»  (Levaill. ,  Vieill.),  mais  bien  par  nanarrow  black 
baud  »  (Strickl.).  ^°  Les  rectrices  de  cette  espèce  ne  sont 
pas  «  d'un  brun  noirâtre,  bordées  de  gris  à  l'extérieur  » 
(Levaill.,  Vieill.),  mais  ils  sont  entièrement  d'un  noir  mat 
(ple'ts  dusky  black,  Strick.)  ;  2^*  le  beau  jaune  du  dessous  du 
corps  ne  «  se  dégrade  pas  à  mesure  qu'elle  approche  de  la 
queue  »  (Levaill.,  Vieill.),  mais  il  présente  absolument /a 
même  intensité  sur  la  poitrine  comme  sur  les  sous-cauda- 
les, tandis  que  ces  dernières  sont  blanchâtres,  mêlées  de 
jaune,  chez  la  P.  gutturalis;  5°  quant  au  bec,  qui  d'ailleurs 
déciderait  tout  seul  la  question,  l'exemplaire  de  Levail- 
lant l'avait  «  mutilé  et  dégarni  de  son  enveloppe  supé- 


^82  P.EV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  Awil    1851.) 

rieure,  »  et  Vieillot  se  contente  de  dire  que  l'examen 
du  bec  de  son  oiseau  Tavait  porté  à  le  placer  dans  son 
genre  Laniarius;  il  n'en  dit  rien  de  plus.  Enfin,  l'indica- 
lion  de  la  patrie  (Batavia),  que  peut-elle  prouver?  La  P. 
macrorhynclia  bien  certainement  n'habite  pas  l'île  de  Java  ; 
elle  provient  des  Moîuques,  et  l'oiseau  de  M.  Temminck 
pouvait  y  être  apporté  aussi  bien  de  la  Nouvelle-Hollande 
que  d'Amboine. 

Les  principales  différences  de  coloration  entre  ces  deux 
espèces,  la  P.  gutturalis  et  la  macrorhyncha,  sont  les  sui- 
yâiltes  : 

-i .  La  dernière  a  la  queue  d'un  noir. mat  uniforme,  tan- 
dis qu'elle  est  d'un  cendré  grisâtre  abasi  et  apice  »  chez  la 
gutturalis.  Le  «  rachis  des  rectrices  est  noir  en  dessous 
chez  la  macrorhyncha  ;  il  est  blanc  en  dessous  chez  la  gut^ 
turalis.v 

2.  Menton  noir^  macrorhyncha  ;  —  blanc,  gutturalis. 

5.  Le  jaune  du  collier  et  du  dessous  du  carps  est  beau- 
coup plus  intense  («  deep  gamboge  yelloiv  »  Strickl.)  chez  la 
macrorhyncha. 

4.  Le  collier  jaune  est  plus  large  et  moins  circonscrit 
chez  la  gutturalis. 

è.  Le  noir  de  la  tête  a  une  plus  grande  étendue  en  arrière 
chez  la  macrorhyncha. 

6.  Les  sous-caudales  sont  d'un  jaune  intense  chez  la 
macrorhyncha^  et  blanchâtres  chez  la  gutturalis. 

La  différence  de  longueur  entre  le  doigt  externe  et  in- 
terne est  beaucoup  plus  considérable  chez  la  macrorhyn- 
cha. 

Nous  n'avons  jamais  vu  la  P.  melanura  de  Gould,  du 
nord  de  la  Nouvelle-Hollande.  M.  Ch.-L.  Bonaparte,  dans 
son  Conspectus,  en  énumérant  cette  espèce,  lui  donne  pour 
patrie  aussi  les  Moîuques,  ce  qui  nous  fait  croire  qu'il  ne 
la  prend  pas  comme  spécifiquement  différente  de  la  macro- 
rhyncha. Mais  Soner  dit  de  sa  melanura  «pedibus  nigris,  n 
et  la  macrorhyncha  les  a  couleur  de  chair. 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^85 

Nous  finissons  en  donnant  la  première  description  de  la 
femelle  de  P.  macrorhijnclia  : 

Femina.  P.  corpore  supra  etcauda  olivaceo-viridibus;  capilc 
sordide  cinereo,  mento  et  gutture  potius  albidis;  corpore  infe- 
riore  relique  obsoletlus  flavido;  remigum  secund.  margine  ex- 
terno  versus  apicem  rufescente;  rostro  brunneo.  —  Mus.  Brem. 


Note  sur  un  nouveau  genre  de  Coquille  lamellibranche 
d'eau  douce  découvert  dans  les  rivières  de  la  Nouvelle- 
Grenade  par  M.  le  colonel  Acosta,  et  décrit  par  M.  Al- 
cide  d'ORBiGNY. 

Parmi  les  découvertes  récentes  dont  les  voyageurs  et  les 
naturalistes  sédentaires  ont  récemment  enrichi  le  domaine 
de  la  zoologie,  l'une  des  plus  remarquables  est  sans  doute 
la  singulière  anomalie  d'organisation  que  nous  signalons 
aujourd'hui  aux  méditations  des  malacologîstes.  C'est,  en 
effet,  un  mollusque  d'eau  douce,  dont  la  coquille  bivalve 
commence,  dans  sa  première  période  d'existence,  par  res- 
sembler à  une  Anodonte;  par  avoir  d'abord,  comme  elle, 
deux  valves  libres,  égales,  régulières,  pourvues  de  deux 
muscles  d'attache,  mais  qui,  plus  tard,  a  ses  deux  valves 
inégales  fixes,  irrégulières  comme  chez  les  Huîtres ,  et 
n'ayant  plus,  ainsi  que  ce  dernier  genre,  qu'une  seule  at- 
tache musculaire.  C'est  en  dernière  analyse,  dans  le  jeune 
âge,  une  Anodonte  avec  tous  les  caractères  des  Dimijaires 
de  Lamarck,  et,  dans  l'âge  adulte,  une  Huître  munie  des 
caractères  des  Monomifnires  de  cet  auteur.  Hâtons-nous  de 
le  dire,  cependant,  le  mollusque  qui  réunit  des  caractères 
ordinairement  si  opposés  n'est  point  une  difformité  acci- 
dentelle, un  cas  exceptionnel,  c'est  le  fait  constant  de  tous 
les  individus  de  son  espèce,  ce  qui  nous  détermine  à  en 
former  le  type  d'un  nouveau  genre,  qui  devra  prendre 
place,  dans  la  famille  des  Unionidées,  entre  les  Anodontes 
et  les  Ethéries. 


-184  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    { Avr'U    1851.) 

Genre  Acost^ea,  d'Orbigny,  ^854.  —  Animal.  Malheu- 
reusement, nous  ne  pouvons  que  faire  des  conjectures  sur 
la  fornme  de  l'animal,  puisque  nous  ne  le  connaissons  pas  ; 
mais  cependant  l'analyse  scrupuleuse  des  empreintes  in- 
térieures laissées  par  les  parties  charnues  sur  la  coquille 
nous  donnent  la  certitude  qu'il  devait,  en  tout,  ressembler 
à  celui  des  Anodontes. 

Coquille  dans  le  jeune  âge.  Libre,  équivalve,  inéquilaté* 
raie,  mince,  close  ;  ligament  externe  allongé,  saillant;  in- 
térieur, comme  chez  les  Anodontes,  pourvu  de  deux  atta- 
ches musculaires,  caractère  déterminé  par  la  forme  allongée 
de  Tensemble. 

Dans  l'âge  intermédiaire.  En  grandissant,  la  coquille 
laisse  subitement  sa  forme  régulière,  libre.  Elle  se  couche 
sur  le  côté,  la  valve  droite  en  dessous  (1).  De  suite  la  valve 
droite,  devenue  inférieure,  se  moule  sur  les  corps  qui 
Tavoisinent,  s'étend  sur  le  sol  et  s'y  fixe.  Le  ligament 
continue  à  occuper  le  côté  des  valves.  La  valve  gauche, 
devenue  supérieure,  commence  par  s'ouvrir  à  la  région 
anale;  elle  suit  ainsi,  légèrement  entrebaillée  pendant 
quelque  temps,  puis  elle  se  sépare  entièrement  de  tout  ce 
qui  la  caractérisait  dans  son  jeune  âge,  pour  devenir  irré- 
gulière comme  la  valve  opposée,  en  se  détachant  entière- 
ment de  son  âge  embryonnaire,  puisqu'à  la  valve  infé- 
rieure seule  appartiennent,  alors,  les  deux  valves  de  la 
première  période  d'existence. 

Dans  l'âge  adulte.  Coquille  irrégulière,  très-variable  dans 
sa  forme,  et  très-inéquivalve.  Valve  inférieure  fixée  au 
moyen  de  sa  substance,  ou  mieux,  remplissant  et  nivelant 
toutes  les  inégalités  du  sol  comme  pour  s'y  cramponner, 
sans  néanmoins  perdre,  sur  aucun  point,  sa  couche  épi- 
dermique  externe.  Sa  forme  est  généralement  oblongue, 
épaisse,  arrondie  sur  la  région  anale,  terminée  sur  la  ré- 

(1)  Ce  caractère  est  constant  chez  les  deux  individus  complets 
o,ue  nous  possédons. 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^85 

gion  buccale  par  un  talon  plus  ou  moins  long,  irrégulier, 
à  l'extrémité  duquel  se  trouve  toujours  enchâssé,  dans  les 
excroissances  plus  ou  moins  rugueuses,  les  deux  valves 
anodontiformes  du  jeune  âge,  qui  y  forment  toujours  une 
saillie  spéciale.  Sur  ce  talon,  on  voit  extérieurement,  à  la 
région  pailéale,  des  traces  de  la  jonction  des  deux  valves, 
et,  à  la  région  cardinale,  la  continuité  du  ligament,  qui 
devient  très-irrégulier,  mais  reste  saillant  et  allongé  comme 
chez  les  Anodontes.  A  Tintérieur,  cette  valve  offre  beau-^ 
coup  d'inégalités.  On  y  voit,  vers  le  tiers  de  sa  longueur»., 
à  la  région  anale,  mais  plus  du  côté  cardinal  que  de  l'au- 
tre, une  attache  musculaire  unique^  ovale  et  oblique.  De 
rattache  musculaire  unique,  sans  former  de  sinus,  part 
une  empreinte  pailéale  très-prononcée  qui  s'élève  d'abord 
au-dessus  du  muscle,  forme  en  avant  une  partie  arron- 
die, et  occupe  ensuite  toute  la  longueur  de  la  coquille.^ 
Sous  le  crochet  se  remarque  une  cavité  plus  ou  moins  pro- 
fonde, dirigée  vers  l'extrémité  du  talon  correspondant  à 
rétat  embryonnaire,  mais  sans  atteindre  les  deux  valves^ 
de  ce  premier  âge,  alors  remplies  de  la  matière  calcaire 
nacrée  qui  revêt  tout  l'intérieur.  Valve  supérieure  irrégu- 
lière, plus  ou  moins  bombée,  à  bords  diversement  ondu-  r 
lés,  suivant  les  inégalités  du  sol  sur  lesquelles  la  coquille  " 
est  fixée.  Cette  valve  n'a  jamais  de  talon,  et  sa  région  buc- 
cale est  souvent  comme  tronquée.  Elle  est,  comme  l'au- 
tre, munie  à  son  intérieur  d'une  seule  attache  musculaire  ^ 
et  d'une  empreinte  pailéale  prolongée. 

Rapports  et  différences.  Le  genre  Acostœa  montre,  dans 
le  jeune  âge,  tous  les  caractères  zoologiques  des  Anodon- 
tes,  et,  dès-lors,  ne  peut  en  être  éloigné  ;  mais  il  en  dif- 
fère par  le  changement  complet  qu'il  subit  plus  tard  en 
laissant  les  deux  valves  de  son  âge  embryonnaire  au  talon 
de  la  valve  inférieure  seulement.  Il  en  diffère  complète- 
ment encore,  dans  son  âge  adulte,  par  son  ensemble  fixe, 
irrégulier,  tout-à-fait  ostréiforme,  et  par  la  présence  d'une 
seule  attache  musculaire  au  lieu  de  deux. 


486  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  Avr'll    1851.) 

Tellement  voisin,  par  son  aspect,  par  sa  forme  et  par 
ses  attaches  musculaires,  du  genre  Oslrea,  que,  s'il  avait 
le  talon  brisé,  il  serait  impossible  de  l'en  distinguer,  ce 
genre  s'en  sépare  néanmoins  nettement  par  plusieurs  ca- 
ractères. D'abord  par  son  talon,  que  terminent  les  deux 
valves  de  l'âge  embryonnaire;  par  le  ligament  n'occupant 
pas  le  talon,  mais  se  prolongeant  sur  le  côté  ano-cardinal 
de  la  coquille,  et  tout-à-fait  séparé  du  talon  ;  enfin,  par  la 
cavité  prolongée  sous  le  crochet.  On  voit  donc  qu'indé- 
pendamment de  l'âge  embryonnaire,  si  différent,  le  genre 
Aôostœa  se  distingue  encore  des  Huîtres  par  beaucoup 
d'autres  caractères  zoologiques  importants. 

Par  son  épiderme  constant,  sa  forme  et  son  aspect  ex- 
térieur, ce  genre  se  rapproche  encore  des  Etlieria,  ren- 
contré dans  les  rivières  d'Afrique  ;  mais  il  s'en  distingue 
par  son  âge  embryonnaire  anodontiforme,  qui  n'existe  pas 
che2  les  Ethéries  (ce  dont  nous  nous  sommes  assuré  posi- 
tivement); par  son  ligament  allongé  plus  latéral;  enfin, 
par  une  seule  attache  musculaire  au  lieu  de  deux. 

D'après  les  caractères  donnés  par  l'âge  embryonnaire, 
nous  ne  balançons  pas  un  instant  à  placer  ce  genre  dans 
la  famille  des  Unionidées,  entre  les  genres  Anodonta  et 
Etherta. 

On  voit  que  nous  réunissons  un  genre  pourvu  d'une 
seule  attache  musculaire  à  des  genres  qui  en  ont  constam- 
ment deux.  Depuis  longtemps,  dans  nos  différents  ouvra- 
ges, nous  avons  fait  notre  profession  de  foi  relativement 
au  peu  de  valeur  que  nous  accordons  à  ce  caractère  des 
muscles,  pris  pour  base  des  coupes  primordiales  chez  les 
Mollusques  lamellibranches.  Nous  sommes  donc  heureux 
de  pouvoir  trouver  ici  un  nouveau  fait  pour  appuyer 
notre  opinion.  Que  pensera-t-on  de  la  caractéristique  d'un 
ordre  pris  dans  la  présence  d'un  ou  de  deux  muscles  d 'at- 
taches, comme  Lamarck  a  cru  devoir  le  faire  dans  ses  Mo- 
nomyaîres  et  Dînujnires,  quand  on  voit  ces  deux  caractères 
réunis  chez  une  seule  espèce?  En  effet,  dans  le  jeune  âge, 


Âet^ue  eiMaq.  de  Zoo/ojic,  J8.^i . 


PL  & 


Acostrea  Giiadiiasana  (VOrl) . 


Farisliiip   fHit'ltctu.. 


TRAVAUX   LEDITS.  ^  87 

le  genre  Acostœa  dépend  de  l'ordre  des  Dimynires,  tandis 
que  dans  l'âge  adulte  il  rentre  tout-à-fait  dans  les  Mono- 
myaires.  Nous  n'insistons  pas  davantage  sur  ce  fait,  qui 
vaut  à  lui  seul  toutes  les  objections  qu'on  a  pu  faire  à  cet 
égard. 

Le  genre  qui  nous  occupe  a  été  découvert  par  notre  sa- 
vant ami  M.  le  colonel  Don  Joachin  Acosta,  dans  les  eaux 
douces  de  la  Quebrada  de  San-Juan  de  Rio-Seco,  près  de 
Guaduas,  province  de  Santa-Fé  de  Bogota  (République  de 
la  Nouvelle-Grenade).  Il  paraît  tapisser  tout  le  lit  de  la 
Hvière,  à  en  juger  par  les  restes,  plus  ou  moins  décompo- 
sés, sur  lesquels  les  valves  inférieures  que  nous  possédons 
S'étaient  fixées.  Nous  nous  empressons  de  le  dédier  au 
géologue  instruit  qui  l'a  découvert,  d'abord  comme  un 
gage  sincère  de  notre  affection,  et  comme  un  hommage 
rendu  aux  intéressantes  recherches  que  la  science  lui  doit 
déjà,  et  à  celle  qu'elle  a  le  droit  d'attendre  de  M.  Acosta, 
sur  cette  terre  pour  ainsi  dire  vierge,  qu'il  est  appelé  à  il- 
lustrer de  toutes  les  manières  par  ses  investigations. 

Nous  croyons  devoir  donner  à  la  seule  espèce  connue 
dans  ce  genre  le  nom  et  la  caractéristique  qui  suivent  : 

AcosT^A  GUADDASANA,  d'Oi'b.,  1851.  —  A.  tcstâ  irregularî,- 
elllpticâ,  complanatâ,  gibbosulâ,  inaequivalvi  ;  valva  inferiore 
crassa ,  virescens ,  nate  poducliore  remotissimà;  infus  margari- 
tanâ;  valva  superiore  subeomplanatà,  latere  buccali  truncfitâ. 

Habite  les  eaux  douces  de  la  Quebrada  de  San-Juart  de 
Rio-Seco,  près  de  Guaduas,  République  de  la  Nouvelle- 
Grenade.  M.  Acosta. 

Explîeatîon  de  la  planche  6. 

Fig.  ^.  Coquille  de  grandeur  naturelle  vue  en  dessous. 
a.  Talon  de  l'âge  embryonnaire.  —  Fig.  2.  La  même, 
vue  en  dedans,  a.  Talon  de  l'âge  embryonnaire.  -  Fig.  5. 
Coquille  vue  de  profil.  —Fig.  4.  Age  embryonnaire  gros- 
si, vu  de  côté  avec  l'extrémité  du  talon.  —  Fig.  : .  Age 


-188  HEV.  ET  mag.  de  zoologie.  (  Avrîl  1851.) 

embryonnaire  grossi,  vu  sur  les  crochets,  avec  Textrémité 
du  talon  de  la  coquille. 

Paris,  le  -15  janvier  ^85^. 


Notice  monographique  sur  le  genre  Comètes,  de  la 
famille  des  Longicornes,  tribu  des  Lepturètes;  par 
M.  Lucien  Buquet. 

Dans  son  travail  intitulé  Nouvelle  classification  de  la  fa- 
mille des  Longicornes j  publié  dans  les  tomes  ^ .  2,  5  et  4  de 
la  ^"  série  des  Annales  de  la  Société  Entomologique  de 
France,  M.  AudinetServille  a  donné  les  caractères  du  genre 
Comètes,  fondé  primitivement  dans  l'Encyclopédie,  t.  X, 
p.  485,  et  dont  on  ne  connaissait  alors  qu'une  seule  es- 
pèce, le  C.  hïrlicollis. 

Cependant,  grâce  à  Texpérience  et  au  zèle  infatigable 
de  quelques  voyageurs  passionnés  pour  la  science,  nos 
collections  se  sont  accrues,  depuis  quelques  années,  de 
nombreux  insectes  de  tous  les  ordres  et  de  toutes  les  fa- 
milles que  chacun  s'empresse,  à  l'envi,  de  décrire  et  de 
publier  dans  les  différents  recueils  qui,  comme  celui-ci, 
sont  appelés  à  rendre  de  grands  services  à  l'entomologie. 

C'est  ainsi  que  j'ai  pu  me  procurer  trois  espèces  nou- 
velles du  genre  qui  nous  occupe  :  deux  appartiennent  à 
ma  collection;  l'autre  fait  partie  du  cabinet  de  M.  Aug. 
Chevrolat,  qui  a  bien  voulu  me  la  communiquer. 

Je  me  propose,  autant  que  mes  nombreuses  occupa- 
tions me  le  permettront,  de  passer  successivement  en  re- 
vue divers  groupes  de  Longicornes  peu  étudiés  jusqu'ici, 
ainsi  que  je  l'ai  déjà  fait  pour  le  genre  Phacellus,  etc.,  en 
attendant  que  d'autres  plus  habiles  se  décident  enfin  à  en- 
treprendre, sur  cette  belle  famille,  un  travail  d'ensemble 
dont  la  nécessité  se  fait  chaque  jour  plus  vivement  sentir, 
mais  dont  l'exécution  présente,  il  faut  bien  le  reconnaître, 
de  sérieuses  et  presque  d'insurmontables  difficultés. 


Heoue  eâMa^i/.tfe  Zoologie.  jSSi. 


PI.  5. 


y    Comètes    7lfW/rorn/s     En^^ei.       2    Comètes    Fù/t?f^e/i/iis  Jiu^. 


jV./iey/w/u/    im/) 


TRAVAUX   INÉDITS.  489 

1.  Comètes  hirticornis.  —  Capite  antennisque  nifçris.  Tho- 
race  rufo,  bidenlato.  Elytris  nigro-aeneis,  punclatis.  Abdomine 
pedibusque  nigro-piceis;  femoribus  basi  pa Midis.  —  Long.  0,012 
m;  larg.  0,003. 

Encycl,,  tome  X,  page  485.  —  Audinet  Serville,  Ann.  de 
la  Soc.  Ent.,  V^  série,  tome  IV,  page  208.  -  Dpj.,  Catal., 
3®  édition,  page  579. 

Corps  allongé.  Tête  noire,  ovale,  légèn;ment  convexe, 
entièrement  et  finement  ponctuée,  avec  une  ligne  enfon- 
cée et  peu  marquée  au  milieu;  yeux  gris,  très-saillants; 
parties  de  la  bouche  d'un  jaune  testacé  pâle,  à  l'exception 
des  palpes  maxillaires,  qui  sont  noirs  ;  antennes  de  celte 
dernière  couleur,  plus  longues  du  double  que  le  corps, 
finement  ponctuées,  recouvertes  en  dessus  de  poils  ras, 
en  dessous,  et  à  partir  du  troisième  article  seulement, 
de  poils  ou  cils  roides  épais  et  très-longs.  Corselet  rouge 
en  dessus,  noirâtre  en  dessous,  inégal,  aussi  large  que 
long,  fortement  ponctué,  épineux  sur  les  côtés,  coupé  car- 
rément à  la  base  et  à  l'extrémité,  avec  une  petite  facette 
allongée  et  séparée  par  une  ligne  enfoncée  dans  le  milieu. 
Ecusson  noir^  triangulaire,  assez  grand,  finement  ponctué. 
Elytres  d'un  noir  bronzé,  un  peu  plus  larges  que  le  corse- 
let, allongées,  parallèles,  coupées  carrément  à  la  base,  ar* 
rondies  au  bout,  et  légèrement  pubescentes  à  partir  du 
dernier  tiers  de  leur  longueur.  Dessous  du  corps  et  pattes 
noirs,  couverts  d'un  léger  duvet  gris  bleu  ;  cuisses  jaunes 
à  la  naissance  seulement. 

Cet  insecte  se  trouve  au  Brésil  ;  il  n'est  pas  rare  aux  en- 
virons de  Rio-Janeiro. 

2.  Comètes  flavipennis,  Buq.  —  Capite  thoracrque  viridi- 
aeneis,  piinctatis.  Antennis  nigris.  Elytris  flaro-pallidis,  punctatis. 
Abdomine  pedibusque  violacée  nitidis.  —  Long.  0,011;  larg. 
0,002  5/4. 

Corps  allongé.  Tête  d'un  vert  doré  très-brillant,  forte- 
ment ponctuée,  avec  une  ligne  enfoncée  bien  marquée  au 
milieu  ;  yeux  gris,  très-saillants  ;  parties  de  la  bouche  bru- 


-190  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {  Awll    1851.) 

nâtres  ;  antennes  noires,  à  l'exception  du  premier  article, 
qui  est  violet,  plus  longues  d'un  tiers  que  le  corps,  très- 
finement  ponctuées,  légèrement  pubescentes  en  dessus, 
avec  de  longs  poils  ou  cils  roides  et  rares  en  dessous,  et  à 
partir  du  quatrième  article  seulement.  Corselet  de  la  cou- 
leur de  la  tête  en  dessus,  violâtre  en  dessous,  inégal,  ponc- 
tué comme  elle,  un  peu  plus  long  que  large,  coupé  carré- 
ment à  la  base  et  à  l'extrémité,  épineux  sur  les  côtés,  avec 
cinq  petites  facettes  en  dessus  ainsi  disposées  :  une  près 
de  chaque  angle,  et  la  dernière  au  milieu-  Ecusson  petit, 
triangulaire,  ponctué,  d'un  jaune  fauve  comme  les  él)  très, 
avec  lesquelles  il  se  confond  presque.  Ces  dernières  planes, 
allongées,  un  peu  plus  larges  que  le  corselet,  parallèles, 
coupées  carrément  à  la  base,  arrondies  au  bout,  fortement 
ponctuées,  avec  deux  lignes  élevées  de  chaque  côté,  qui 
prennent  naissance  à  la  base  et  disparaissent  entièrement 
vers  le  deuxième  tiers  de  leur  longueur.  Cuisses  d'un  vert 
doré  à  la  naissance  seulement,  puis  d'un  bleu  violâtre  de 
même  que  les  jambes,  les  tarses  et  l'abdomen.  Ce  dernier, 
qui  est  beaucoup  plus  brillant,  a  une  impression  forte- 
ment marquée  de  chaque  côté  des  quatre  premiers  seg- 
ments. 

Cet  insecte  est  unique  dans  ma  collection;  il  a  été  dé- 
couvert en  Colombie  par  M.  Saint-Amand  Rostaine. 

5.  CoMEiES  ARGDTULus,  Dej.  —  Viridi-œneus ,  punctatus, 
Elytris  basi  suturaque  cupreis.  Femoribus  basi  flavis.  —  Long. 
0,012  1/2;  larg.  0,003. 

Distenia  argutula,  Dej.,  Catal..  3"  édition,  page  580. 

Corps  épais,  allongé.  Tête  convexe,  d'un  vert  foncé,  fine- 
ment ponctuée,  avec  une  ligne  enfoncée  au  milieu  ;  yeux 
cuivreux,  assez  saillants;  parties  de  la  bouche  d'un  noir 
mat;  antennes  fortes,  pubescentes,  plus  longues  d'un 
quart  que  le  corps,  d'un  noir  violet  brillant,  particulière- 
ment  sur  les  six  premiers  articles.  Corselet  de  la  couleur 
de  la  tête  en  dessus,  violet  en  dessous,  un  peu  plus  long 
que  large,  inégal,  fortement  ponctué,  coupé  carrément  à 


TRAVAUX   INÉDITS.  ^9^ 

la  base  et  à  Textrémilé,  tuberculeux  sur  les  côtés,  avec 
quatre  facettes  arrondies  et  une  ligne  élevée  au  milieu, 
le  tout  très-brillant  et  disposé  de  la  manière  suivante  :  une 
facette  près  de  chaque  angle,  et  la  ligne  au  centre.  Ecus- 
son  d'un  beau  bleu,  petit,  triangulaire,  creusé  au  milieu, 
arrondi  au  bout.  Elytres  convexes,  parallèles,  d'un  vert 
foncé  brillant,  encadré  de  bleu,  coupées  carrément  à  la 
base,  qui  est  d'un  beau  rouge  de  feu  qui  se  prolonge  en 
ligne  très-étroite  tout  du  long  de  la  suture,  arrondies  à 
l'extri  mité,  et  très-fortement  ponctuées.  Dessous  du  corps 
ponctué  également,  d'un  vert  brillant,  les  pattes  excep- 
tées, qui  sont  d'un  vert  foncé  presque  noir,  avec  les  cuis- 
ses d'un  jaune  fauve  dans  le  premier  tiers  do  leur  longueur 
seulement. 

Cet  insecte  vient  de  Cayenne.  Il  faisait  partie  des  Lon- 
gicornesde  la  collection  de  M.  Dejean,  acquise  par  M.  Aug. 
Chevrotât,  qui  a  bien  voulu  me  le  communiquer.  C'est  à 
tort,  selon  moi,  que  le  premier  de  ces  entomologistes  Ta 
placé  dans  le  genre  Disienia,  dont  il  s'éloigne  totalement, 
tant  par  la  nature  des  antennes  que  par  la  forme  des 
élytres,  etc.,  etc. 

4.  Comètes  acotipejvms,  Buq.  —  Viridi-aeneus,  punctatus. 
Elytris  acuminatis,  basi  fusco  maculalis,  sutura  margineque  vio- 
laceo-nitidis.  Antennarum  arliculo  primo  viridi-aeneo.  —  Long. 
0,012  1^2;  lar-.  0,005. 

Corps  grêle,  aplati,  allongé.  Tête  convexe,  d'un  vert 
brillant,  finement  ponctuée,  sans  ligne  enfoncée  au  mi- 
lieu; yeux  bruns,  très-saillants  ;  parties  de  la  bouche  noi- 
res ;  antennes  grêles,  de  près  du  double  plus  longues  que 
le  corps,  leur  premier  article  d'un  vert  brillant  ;  les  sui- 
vants d'un  vert  foncé  bleuû'.re,  presque  noirs  à  partir  du 
septième  article  ;  pubescentcs  en  dessus,  av^c  de  longs  poils 
en  dessous,  mais  moins  roides  et  plus  épais  que  chez  les  es- 
pèces précédentes.  Corselet  de  même  couleur  que  la  tête  en 
dessus,  plus  foncé  en  dessous,  un  peu  plus  long  que  large, 
inégal,  fortement  ponctué,  coupé  carrément  à  la  base  et 


^92  REV.    ET    MAG.    DE   ZOOLfiCIK,    { Awil    1851.) 

à  l'extrémité,  tuberculeux  sur  les  côtés,  avec  cinq  facettes 
en  dessus  disposées  de  la  manière  suivante  :  une  près  de 
chaque  angle,  et  la  cinquième  au  centre.  Ecusson  d'un 
bleu  verdâtre,  petit,  triangulaire,  tronqué  à  l'extrémité, 
et  ponctué.  Elytres  coupées  carrément,  et  d'un  jaune 
fauve  à  la  base,  terminées  en  pointe,  fortement  ponc- 
tuées, d'un  beau  vert  au  milieu,  avec  deux  bandes  d'un 
bleu  violet  situées,  l'une  le  long  de  la  bordure,  et  l'autre 
près  de  la  suture,  qui  elle-même  est  d'un  rouge  pourpre, 
ainsi  que  le  repli  humerai.  Pattes  et  dessous  du  corps  d'un 
vert  très-brillant. 

Cet  insecte,  qui  a  été  découvert  à  Cayenne  par  M.  Le" 
prieur,  diffère  de  l'espèce  précédente  en  ce  qu'il  est  plus 
allongé,  aplati,  et  surtout  par  la  forme  des  élytres,  qui 
sont  acuminées ,  caractère  qui  ne  se  rencontre  que  chez 
lui  seul  ;  il  forme  ainsi  le  passage  entre  le  genre  Comètes 
et  le  genre  Distenia. 


II.  SOCIETES  savantes- 
Académie  DES  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  7  Avril  ^Sb\.  —  M.  Duvernoy  lit  un  Mémoire 
intitulé  :  Mémoire  mr  les  caractères  ostéologiques  des  genres 
nouveaux  ou  des  espèces  nouvelles  de  Cétacés^  vivants  ou  fos- 
siles, dont  les  .squelettes  entiers,  ou  les  têtes  seulement,  sont 
conservés  dans  les  galeries  d'analomie  comparée  du  Muséum 
d'histoire  naturelle.  Nous  donnons  en  entier  le  résumé 
que  l'auteur  lui-môme  a  publié  de  ce  travail. 

Nouvelle  classification  de  l'Ordre  des  Cétacés, 

«  Ordre  XV.  —  Cétacés  (i),  —  Les  extrémités  posté- 

(1  )  C'est  le  dernier  de  la  sous-classe  des  Monodelphes,  dans  ma 
méthode  de  classification  iles Mammifères.  L'ordre  XIII  comprend 
les  Amphibies  Quadrirèmes^  qui  conservent  quatre  extrémités  mo- 


SOCIÉTÉS   SAVAXÏKS-  -j  95 

rieures  manquent  ;  la  queue  est  fortement  développée  en 
un  cône  allongé,  à  l'extrémité  duquel  se  trouve  une  large 
nageoire  horizontale,  de  nature  fibro-cartilagineuse.  Les 
extrémités  antérieures  sont  plates,  triangulaires,  recou- 
vertes par  la  peau,  qui  en  forme  une  rame  inflexible  dans 
ses  parties,  que  l'on  ne  distingue  plus  à  l'extérieur.  Les 
téguments  manquent  de  poils  libres;  ils  sont  doublés  par 
une  couche  épaisse  de  substance  huileuse.  La  respiration 
de  l'air  se  fait,  indépendamment  de  la  déglutition,  au 
moyen  du  larynx  élevé  en  pyramide  vers  les  orifices  in- 
ternes des  narines  ;  celles-ci  communiquent  dans  un  dou- 
ble sac  muscDleux  nommé  évent,  à  cause  de  son  orifice 
extérieur,  percé  dans  le  front  ou  sur  le  museau,  par  le- 
quel l'animal  rejette  Teau  avalée,  mêlée  à  l'air  expiré.  Les 
mamelles  sont  placées  de  chaque  côté  de  la  vulve.  Il  y  a 
de  trois  à  cinq  estomacs.  L'oreille  externe  est  réduite  à  un 
petit  orifice  percé  à  quelque  distance  en  arrière  de  l'œil. 

«  L'ordre  des  Cétacés  se  divise  en  cinq  familles. 

«  ^**  Les  Dauphins,  qui  ont  les  deux  mâchoires  armées, 
dans  toute  ou  dans  la  plus  grande  partie  de  leur  longueur, 
de  dents  coniques  à  sommet  aigu  ou  obtus. 

«  2°  Les  MoNODONTES,  qui  n'ont  qu'une  seule  dent  al- 
véolaire, développée  d'un  côté  en  forme  de  défense,  à  la 
mâchoire  supérieure. 

«(  5°  Les  HÉTÉRODONTES,  qui  n'ont  qu'un  petit  nombre 
de  dents  développées  et  alvéolaires  (une  ou  deux  paires  au 
plus)  à  la  mâchoire  inférieure  seulement.  11  peut  exister, 
en  outre,  quelques  dents  rudimentaires,  adhérentes  aux 
gencives  de  l'une  ou  de  l'autre  mâchoire,  ou  de  toutes  les 
deux. 

difiées  en  quatre  rames  :  ce  sont  les  Phoques  et  les  Morses; 
l'ordre  XIV,  les  Amphibies  Trirèmes^  qui  n'ont  plus  d'exlréuiité 
paire  postérieure,  comme  les  Cétacés,  dont  la  queue  f  st  dévelop- 
pée et  porte  une  nageoire  horizontale,  qui  ont^les  mamelles  sur 
la  poitrine,  et  se  nourrissent  exclusivement  de  végétaux.  Ils  man- 
quent d'évent. 

2«  SÉRIE.  T.  m.  Année  1851.  15 


4^4  REV,    ET  MAC.    DE  ZOOLOGIE.    {AvÙl   1851.) 

«  4"  Les  Cachalots,  qui  manquent  de  dents  à  la  nmâ- 
choire  supérieure,  et  dont  les  branches  de  la  mâchoire 
inférieure,  très-rapprochées  dans  la  plus  grande  partie  de 
leur  longueur,  sont  armées  chacune  d'une  rangée  de  fortes 
dents  coniques,  à  peu  près  égales. 

«  5°  Les  Baleines,  qui  n'ont  dans  la  bouche  que  des 
fanons  ou  des  rangées  de  lames  cornées,  à  bord  libre  et 
frangé,  toutes  attachées  au  palais. 

a  Famille  des  Hétérodontes.  — -  Elle  se  composerait, 
dans  l'état  actuel  de  la  science,  de  cinq  genres  vivants  ou 
fossiles. 

d  V"^  Genre.  Hyperoodon,  Lacépède.  Ghœnodelphinus 
et  Chœnocetus,  Eschricht.  —  Duo  dentés  conici,  proclives  in 
apice  maxillœ  inferions.  Duo  dentés  minores  post  primores, 
etiam  in  alveolâ  infixi,  sed  membranâ  gengivce  tecti.  Ossibus 
narium  et  intermaxillaribus  in  basi  rostri  et  in  fronte  impa- 
ribus. 

({  Deux  dents  coniques  développées  à  la  dernière  extré- 
mité de  la  mâchoire  inférieure,  implantées  dans  les  al- 
véoles, dirigées  en  avant.  Immédiatement,  derrière  elles, 
on  en  trouve  quelquefois  deux  autres  beaucoup  plus  pe- 
tites, également  implantées  dans  les  alvéoles,  mais  recou- 
vertes par  les  gencives.  Une  rainure  alvéolaire  commence 
derrière  ces  dents  et  se  prolonge  dans  l'étendue  du  pre- 
mier tiers  ou  de  la  moitié  du  bord  alvéolaire  des  branches 
mandibulaires.  11  y  a  une  rainure  correspondante  à  la  face 
inférieure  et  latérale  des  os  maxillaires.  Des  dents  rudi- 
mentaires  aux  deux  mâchoires,  fixées  dans  cette  rainure  à 
la  peau  des  gencives.  Les  narines  et  les  os  intermaxillaires 
très-asymétriques. 

«  1"  Espèce.  H.  Baussardi.  H.  de  Baussard,  Fr.  Cuvier. 
—  H.  Butzkopf,  Lacép.  H.  Hunteri,  Gray.  Delphinus  eden- 
tulus,  Schréb.  Butzkopf,  Baussard. 

«  Ossa  maxillaria  in  facie  et  fronte  longiludinaliter  maxi- 
me prominentia, 

«  Deux  saillies  considérables  verticales  et  longitudinales 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  ^  95 

des  os  maxillaires,  à  bord  libre  très- rugueux,  s'inclinent 
rapidement  en  arrière  et  interceptent  un  espace  étroit  et 
profond  dont  les  intermaxillaires  forment  le  plancher.  Ces 
proéminences,  en  élevant  considérablement  le  front  et  en 
raccourcissant  le  rostre,  donnent  à  celte  espèce  une  phy- 
sionomie particuhère  qui  la  fait  reconnaître  facilement. 

«  2«  Espèce.  H.  Gervahiï,  Nob.  H.  de  Gervais.  —  Zi- 
phïus  cavirostrîs,  Gervais  {Zool»  et  Paléontolog.  françaises^ 
pi.  XXXIX,  fig.  2à7). 

«  Duo  dentés  conicij  acuti,  in  angulo  maxillœ  inferioris, 
Ossium  intermaxillarium  superficie  ptanâ,  non  excavatâj 
multo  latiore  in  dextro  latere. 

«  Deux  dents  développées  à  l'extrémité  de  la  mâchoire 
inférieure,  à  pointe  très-aiguë,  inclinées  en  avant,  comme 
leurs  alvéoles  ;  des  dents  rudimentaires  en  arrière  de  celles- 
ci,  et  dans  la  rainure  correspondante  de  la  mâchoire  su- 
périeure, sans  alvéoles  et  adhérentes  seulement  aux  gen- 
cives. Les  tubercules  maxillaires  de  l'espèce  précédente 
n'existent  pas. 

«  L'Hyperoodon  de  Corse  décrit  par  M.  Doumet  (  Rev. 
zoologiqae,  ^842,  pi.  I;  fig.  2,  page  207,  et  le  Delphinus 
Philippii,  Cocco  (Erichson,  Arch.,  ^846,  page  204,  et  pi. 
IV,  fig.  C)  paraissent  appartenir  au  même  genre  ;  et  celui- 
ci,  du  moins  d'après  la  figure  citée,  à  la  première  espèce. 

«  2'  Genre.  Bekardius,  Nob.  —  Quatuor  dentés  promi- 
nenles,  in  exiremitate  maxillœ  inferioris^  erecli,  compressif 
triangulares.  Ossibus  intermaxillaribus  et  narium  paribus. 

«  Deux  fortes  dents,  de  forme  triangulaire,  comprimées, 
implantées  verticalement  à  l'extrémité  de  la  mâchoire  in- 
férieure. Deux  dents  de  même  forme,  moins  grandes,  un 
peu  plus  en  arrière.  Une  rainure  dentaire  se  prolonge  de  . 
celles-ci,  le  long  d'une  partie  du  bord  supérieur  de  chaque 
branche  mandibulaire.  Elle  répond  à  une  rainure  avec  une 
cannelure  qui  se  voit  au  côté  externe  et  inférieur  des 
maxillaires.  Ces  os,  les  intermaxillaires,  les  nasaux  et  les 
narines  sont  symétriques.  Les  maxillaires  ont  un  commen- 


-196  REV.    ET    MAG-   DE   ZOOLOGJE.    {Avrtl  185^.) 

cernent  des  grandes  saillies  verticales  qui  distinguent  l'Hy- 
peroodon  de  Baussard,  chez  lequel  cependant  tous  les  os 
que  nous  venons  de  nommer  présentent  une  grande  asy- 
métrie et  d'autres  formes. 

«  Espèce  type.  B.  Armixn.  Berardien  d'Arnoux,  Nob. 

«  La  tête  qui  a  servi  à  caractériser  ce  genre  provient 
d'un  individu  échoué  sur  la  côte,  dans  le  port  d'Akaroa, 
presqu'île  de  Banks  (Nouvelle-Zélande) .  Elle  a  été  recueil- 
lie par  M.  ArnouXj  chirurgien-major  de  la  marine  fran- 
çaise, embarqué  sur  la  corvette  le  Rhin,  commandée  par  le 
capitaine  Bérard.  Ce  fait  explique  les  noms  spécifique  et 
générique  donnés  à  ce  Cétacé  nouveau. 

«  5«  Genre.  Mesodissodon,  Nob.  —  Duo  dénies  conwi, 
pronwientes,  in  principio  secnndi  tertiarii  mandibuîœ.  Ossi- 
bus  narium,  maxillaribus  et  inlermaxillaribus  fere  paribus. 

«  Deux  fortes  dents,  une  de  chaque  côté,  implantées 
verticalement  au  commencement  du  second  tiers  de  cha- 
que branche  mandibulaire.  Aucune  dent  à  leur  extrémité 
ni  à  la  mâchoire  supérieure,  sauf  celles  qui  pourraient 
exister  à  l'état  rudimentaire  et  seulement  attachées  aux 
gencives.  Les  os  du  nez,  les  maxillaires  et  les  intermaxil- 
laires à  peu  près  symétriques. 

«  -1'®  Espèce.  M.  Sowerbyi,  Nob.  Dioplodon  Sowerbyi, 
Gervais.  Physeter  bidens^  Sowerby.  Delphinusei  Heterodon 
Sowerbyi,  Desmarest.  Diodon  Sowerbyi,  Jardine  et  Bell. 
Ziphius  Sowerbyi,  Gray. 

«  Duo  dentés  prominentes,  compressij  apice  proclives,  in 
maxillâ  inferiore. 

«  Dents  mandibulaires  implantées  profondément  dans 
leurs  alvéoles  ;  leur  couronne  est  large,  comprimée,  ar- 
quée en  avant  et  terminée  en  pointe.  Une  rainure  dentaire, 
sans  alvéole,  dans  la  partie  antérieure  des  mandibules  qui 
précède  ces  dents  ;  une  autre  rainure  moins  prononcée  en 
arrière  ne  tarde  pas  à  se  perdre. 

M  La  couronne,  oblique  en  avant,  vient  se  mettre  au  ni- 
veau du  bord  supérieur  de  la  mandibule  correspondante, 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  197 

sensiblement  moins  élevée  qu'en  arrière  de  chaque  dent. 

«  Les  mandibules  sont  rapprochées  et  se  touchent  dans 
toute  la  partie  antérieure  aux  dents,  et  ne  commencent  à 
s'écarter  qu'à  leur  niveau. 

«  2"  Espèce.  M.  mkropiertim,  Nob.  Delphynorhynque  mi" 
croptère,  G.  Cuv.  et  Fr.  Cuv.  Dauphin  de  Dale,  Blainville 
{Nouveau  Buileiin  des  Sciences  de  la  Société  Philomaùquej 
septembre  1825). 

H  Duo  dentés prominenies  in  maxillâinferiorey  acutij  vmlto 
minores  quam  in  M.  Sowerbyi,  relrorsum  subarcuati. 

«  Une  dent  conique  arquée  en  arrière,  très-pointue  et 
très-petite  relativement  à  l'autre  espèce,  implantée  à  25 
centimètres  de  l'extrémité  de  chaque  mandibule.  Une  pro- 
fonde rainure  dentaire  sillonne,  en  avant  de  cette  dent,  le 
bord  supérieur  de  chaque  mandibule  et  se  prolonge  en  ar- 
rière ;  on  voit  du  côté  droit  quelques  dents  rudimentaires 
dans  cette  partie. 

«  Cette  espèce  est  très-distincte  de  la  précédente,  avec 
laquelle  on  la  confond  généralement. 

«  3®  Espèce.  M.  densirostrey  Nob.  Ziphius  densirostris^ 
Blainville. 

«  Maxilla  inferior  maxime  lata  sub  alveolâ  dentis  grandis, 
unici,  in  vtroque  laiere  et  post  eosdem  dénies^  antequos,  su- 
bito coarctata,  minuitur, 

«  Une  très-forte  alvéole  au  commencement  du  second 
tiers  de  chaque  branche  de  la  mâchoire  inférieure.  Celle- 
ci  est  extrêmement  haute  depuis  le  commencement  de  cette 
alvéole  jusqu'au  condyle.  Son  bord  s'abaisse  rapidement 
en  avant  de  l'alvéole,  et  cette  partie  antérieure  est  grêle 
comparativement  à  la  suivante  (^). 

«  La  seule  tête  connue  de  cette  espèce  a  été  envoyée  au 
Muséum,  en  -1839,  de  la  mer  des  Séchelles,  par  M.  Leduc. 
M.  de  Blainville  l'avait  provisoirement  nommée  densiros- 

(1)  Les  dents  manquent  dans  notre  exemplaire;  mais  leur  al- 
véole donne  la  mesure  de  leur  volume,  et  jusqu'à  un  certain  point 
de  leur  forme. 


^98  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {Avrîl  1851.  j 

tris,  à  cause  de  l'épaisseur  de  son  rostre  ;  mais  il  ne  fau- 
drait pas  la  confondre  avec  le  Delplïmus  densirostrîs  du 
même  auteur,  dont  parle  Desmarest,  Mammal.,  p.  522. 

«  4°  Espèce.  M.  longirostre  ,  Nob.  Ziphius  longïroslrïs, 
Cuy.  {Ossements  fossiles,  tome  V,  V°  partie,  pi.  XVII,  fig. 
9  et  10).  Van  Beneden  (Bulletin  de  L'Académie  royale  de 
Belgique,  ^846,  tome  XIII,  1"  partie,  p.  260). 

«  Rostrum  longum  ;  vomere  ubique  late  apparente  in  facie 
superiori;  intermaxillanbus  basirostri  subexcavatis  ut  et  in 
cçeteris  speciebus  hujus  generis, 

«  Le  Yomer  visible  dans  toute  la  longueur  du  rostre, 
comme  dans  l'espèce  précédente,  mais  plus  épais.  Les  in- 
termaxillaires, élargis  à  la  base  du  rostre,  ont  le  trou  en 
entonnoir,  qui  distingue  les  espèces  de  ce  genre.  Dans  le 
tiers  antérieur  du  museau,  ils  n'en  occupent  guère  que 
les  côtés,  et  se  voient  à  peine  en  dessus,  tant  le  vomer  est 
large  et  le  museau  comprimé. 

«  A""  Genre.  Choneziphius,  Nob.  Infundibulaire.  (xwvyi, 
Infundibulum.) 

«  Intermaxillare  dextrum,  in  basi  rostri,  sinistro  multo 
majori.  Uirumque  excavatur  in  infundibidum  ante  parietem 
naris  ejusdem  lateris,  multo  majus  dextrorsum  quam  sinis- 
trorsum. 

«  Les  intermaxillaires,  très-inégaux  à  la  base  du  rostre, 
le  droit  étant  beaucoup  plus  large  que  le  gauche,  y  sont 
creusés  d'une  cavité  en  forme  d'entonnoir,  qui  va  en  se 
rétrécissant  d'arrière  en  avant.  Ces  mêmes  os  deviennent 
symétriques  dans  les  premiers  quatre  cinquièmes  du  mu- 
seau, se  relèvent,  se  joignent  et  forment  une  large  canne- 
lure arrondie  et  cambrée,  très-saillante,  qui  occupe  en 
dessus  presque  toute  l'extrémité  du  rostre. 

«  Espèce  unique.  C.  planirostris,  Nob.  Ziphius  planiros- 
tris,  Cuv.  {Ossements  fossiles,  tome  V,  V^  partie,  pi.  XXVII, 
fig.  4,3,  6;  etfig.  7  et  8). 

«  5^  Genre.  Ziphids,  Cuv.  —  Basirostri  late  et  profunde 
excavatâ.  Inlermaxillari  dextro  multo  majore  sinistro;  utro- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  199 

que  concavo.  Narîbits  et  ossibus  nasi  nd  sinistrum  latus  de- 
ject'is. 

«  La  cavité  considérable  de  la  base  du  rostre,  au  fond 
de  laquelle  les  narines  communiquent  en  arrière,  et  que 
le  vomer  borde  en  ayant,  forme  le  caractère  de  ce  genre, 
le  plus  facile  à  saisir.  Les  intermaxillaires  sont  très-asy- 
métriques, à  partir  de  la  base  du  rostre  jusqu'aux  os  du 
nez  ;  le  droit  étant  beaucoup  plus  grand  que  le  gauche. 
Leur  bord  externe  est  courbé  en  S  dans  ce  trajet.  Les  na- 
rines et  les  os  du  nez  sont  également  asymétriques  et  dé- 
jetés de  droite  à  gauche. 

«  Espèce  unique.  Z.  cavirostris,  Cuv.  {Ossements  fos- 
siles, tome  V,  4"  partie,  page  550,  pi.  XXVIl,  fig.  5). 

«  Il  est  probable  que  Té  vent  était  placé  sur  le  milieu  de 
la  longueur  du  museau. 

«  La  suite  de  ce  travail  sur  Y  Ordre  entier  des  Cétacés  pa- 
raîtra dans  trois  autres  parties  qui  comprendront  les  genres 
et  les  espèces  des  autres  familles  dont  le  Muséum  possède 
des  squelettes,  ou  des  têtes  seulement,  au  sujet  desquels 
j'aurai  à  présenter  des  observations  nouvelles,  propres  à 
éclairer  la  science.  » 

Séance  du\A  Avril.  —  MM.  Aug.  Duméril,  Demarquay  et 
Lecointe  adressent  un  second  Mémoire  pour  faire  suite  à 
leurs  Recherches  expérimentales  sur  les  modifications  impri- 
mées à  la  température  animale  par  l'introdiictioUy  dans  l'é- 
conomie, de  différents  agents  thérapeutiques,  et  ayant  pour 
titre  :  Sur  les  évacuants  (vomitifs  et  purgatifs).  L'action  des 
évacuants  expérimentés  est  nette  et  précise.  Le  sulfate  de 
cuivre  produit  un  abaissement  constant  de  température, 
qui  peut  aller  jusqu'à  5**,  t>,  et  cette  action  s'est  prolongée 
dans  un  cas  jusqu'à  une  durée  de  douze  heures.  L'éméti- 
que  à  faible  dose  (0  gr.,  05  à  0  gr.,  50  dans  50  gr.  d'eau) 
élève  la  température  ;  mais,  à  haute  dose,  il  l'abaisse,  au 
contraire,  rapidement  :  par  exemple,  de  2**,  en  deux  heu- 
res. L'ipécacuanha  paraîtrait  avoir  une  action  inverse.  Les 
purgatifs,  huile  decroton  tiglium,  gomme-gutte,  coloquinte, 


200  KEV.    ET    MAC,    DE    ZOOLOGIE.    {Avril   1851.) 

ont  déterminé  dans  les  deux  ou  trois  premières  heures  un 
abaissement  suivi  d'une  élévation  d'environ  2*^  ;  cette  élé- 
vation ne  se  produit  pas  quand  la  dose  est  assez  forte  pour 
amener  la  mort. 

—  M.  Clément  adresse  une  Note  pour  servir  aux  recher- 
ches sur  la  respiration  et  la  nutrition.  11  y  rend  compte 
d'expériences  faites  sur  le  sang  des  chevaux  dans  le  but 
d'analyser  le  sang  artériel  et  le  sang  veineux  ;  il  y  joint  un 
calcul  propre  à  déterminer  la  rapidité  de  la  circulation 
dans  ces  animaux. 

—  M.  Guérin-MéneviUe  soumet  au  jugement  de  l'Aca- 
démie deux  Mémoires,  ayant  pour  titre  :  l'un, 

Eésultats  scientifiques  et  pratiques  obtenus  de  \  847  à  ^  830, 
relativement  à  l'élude  des  maladies  des  vers  à  soie,  et  des 
meilleurs  moyens  de  perfectionner  leurs  races  ou  d'arrêter 
leur  dégénérescence; 

L'autre, 

Note  sur  un  procédé  proposé  par  M.  Rozetti,  de  Gênes, 
pour  empêcher  que  nos  récoltes  d'huile  d'olive  ne  soient  anéan- 
ties tous  les  deux  ou  trois  ans  par  le  ver  rongeur  des  olives, 

«  Le  premier  de  ces  Mémoires,  dit  l'auteur,  présente  les 
résultats  de  mes  travaux  scientifiques  et  pratiques  sur  l'é- 
ducation, l'amélioration  des  races  et  les  maladies  des  vers 
à  soie.  Je  montre  que  mes  études  intéressent  en  même 
temps  la  zoologie  et  la  physiologie  générales,  au  point  de 
vue  purement  scientifique,  et  la  sériciculture  comme  l'une 
de  nos  principales  industries  agricoles.  Je  donne  un  exposé 
rapide  des  progrès  que  ces  travaux  ont  fait  faire  à  ces 
questions,  depuis  quatre  ans  d'études  et  d'expériences,  et 
j'établis  que  ces  résultats,  qui  ne  peuvent  encore  être  dé- 
finitifs, seraient  totalement  perdus  si  des  expérimenta- 
tions, préparées  et  continuées  d'année  en  année,  venaient 
à  être  interrompues. 

«  Le  second  Mémoire  a  été  fait  à  l'occasion  d'un  travail 
de  M.  Rozetti  adressé  à  M.  le  président  de  la  République, 
qui  l'a  transmis  au  ministre  de  l'agriculture  et  du  com- 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  201 

merce,  par  lequel  j'ai  é.té  invité  à  en  faire  l'objet  d'un  rap- 
port. 

«  Dans  mon  Mémoire  sur  cette  question,  je  présente 
l'état  actuel  de  nos  connaissances  relativement  à  la  mouche 
qui  est  cause  de  si  grands  désastres  et  qui  menace  de  dé- 
truire nos  récoltes  et  celles  de  Tltalie,  cette  année  surtout. 
Je  discute  les  idées  de  M.  Rozetti,  et  je  termine  en  mon- 
trant qu'il  serait  d'un  grand  intérêt  de  s'assurer  de  l'exac- 
titude des  observations  de  M.  Rozetti,  de  bien  étudier,  avec 
les  puissants  moyens  que  la  science  met  aujourd'hui  à  la 
disposition  de  l'agriculture,  l'histoire  naturelle  de  cette 
mouche  des  marcs  d'olives,  qui  se  développe  dans  les  la- 
voirs et  serait,  suivant  cet  agriculteur,  la  source  de  l'in- 
fection des  plantations  d'oliviers,  au  moins  dans  les  loca- 
lités très-méridionales  où  cet  arbre  est  à  l'état  de  grande 
culture.  » 

Les  deux  Mémoires  de  M.  Guérin-Méneville  sont  ren- 
voyés à  l'examen  d'une  commission  composée  de  MM.  Du- 
méril,  Serres,  Geoffroy-Saint-Hilaire  et  Payen. 

Séance  du  21  Avril.  —  MM.  P.  Gratiolet  et  S.  Cloëz 
adressent  une  Note  sur  les  propriétés  vénéneuses  de  l'hu- 
meur lactescente  que  sécrètent  les  pustules  cutanées  de  la  Sa- 
lamandre terrestre  et  du  Crapaud  commun.  Le  titre  même 
de  cette  Note  en  résume  complètement  les  résultats.  Dans 
des  expériences  positives,  les  auteurs  ont  constaté  que 
l'humeur  lactescente  de  la  Salamandre  terrestre  est  un 
poison  énergique  pour  les  oiseaux,  Bruants,  Pinsons, 
Verdiers,  et  même  Tourterelles.  Suivant  eux,  enfin,  tous 
les  oiseaux  soumis  à  l'action  de  ce  liquide  ont  eu  des  con- 
vulsions épileptiformes,  et  un  grand  nombre  y  ont  suc- 
combé dans  un  temps  qui  a  varié  de  trois  à  vingt  minutes 
dans  les  circonstances  ordinaires.  Les  mammifères,  Co- 
chons d'Inde,  Souris,  soumis  aux  mêmes  expériences,  ont 
eu  des  convulsions;  mais  ces  convulsions  n'ont  pas  été 
mortelles.  Des  expériences  analogues  faites  avec  le  liquide 
des  pustules  cutanées  du  Crapaud  ont  montré  qu'il  pos- 


202  REV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  Avril    185^.) 

sède  le  même  pouvoir  toxique  à  l'égard  des  oiseaux,  mais 
sans  déterminer  de  convulsions. 

Séance  du  28  Avril.  —  Aucune  communication  zoolo- 
gique. GUÉRIN  et  FOCILLON. 


m.  ANALYSES  D'OUVRAGES  IVOU VEAUX. 

On  THE  GENUS  Bradypus.  —  SuR  le  genre  Bradypus  de 
Linné,  par  J.  E.  Gray  {Proceed  zooL  Soc.  Mai,  ^849, 
p.  65). 

En  examinant  la  collection  des  crânes  de  Bradypus  con- 
servés au  British  Muséum,  M.  Gray  a  été  conduit  à  croire 
que  les  espèces  peuvent  être  divisées  en  trois  groupes  dis- 
tincts, qui  sont  : 

-I**  Cholepus,  2**  Bradypus,  5°  et  Arclopithecus. 

Le  premier  genre  n'a  qu'une  espèce,  l'ancien  Bradypus 
didactylus  des  auteurs. 

Le  second  en  contient  deux,  le  Bradypus  ornalus  des 
auteurs  (iridactylus  Lin.),  et  le  Bradypus  affinis  Gray,  es- 
pèce nouvelle,  de  l'Amérique  intertropicale. 

Le  troisième  contient  cinq  espèces,  qui  sont  :  Arctop.  gu- 
larîs  Ruppell  et  A.  marmoratus  Gray  (  Br.  trîdactylus  Guya- 
nensis  Blainv.,  Osteogr.  ),  A.  Blainvïllei  Gray  (  Br.  trîdac- 
tylus brasUiensîs  Blainv.,  Osteogr.),  A.  flaccîdus  Gray  {Br. 
tridaclylus  Temm.,  Var.,  Desm.,etc.),  A.  problematicus 
Gray,  espèce  nouvelle  entièrement  inconnue,  qui  habite 
le  Para. 

Le  Mémoire  est  accompagné  de  deux  planches  représen- 
tant les  crânes  de  ces  espèces. 


Description  of  the,  etc.  —  Description  de  l'animal  de  la 
Trigonia,  d'après  une  nouvelle  dissection,  par  G.  Hux- 
ley ;  avec  une  notice  d'introduction  par  le  professeur 
Edw.  Forbes  {Proceed.  zool.  Soc.  Lond.,  4849,^5  mars, 
p.  50,  Moll.,  pi.  III). 

Après  avoir  transcrit  la  description  de  cet  animal  don- 


ANALYSES   D^OUVRAGES   NOUVEAUX.  205 

née  par  les  naturalistes  français,  l'auteur  en  donne  une 
description  étendue  zoologique  et  anatomique,  et  de  bon- 
nes figures. 

Nous  ne  tenterons  pas  d'abréger  ce  travail;  qu'il  nous 
suffise  d'en  signaler  l'existence  à  nos  abonnés,  qui  se  le 
procureront  s'ils  ont  quelques  études  à  faire  sur  le  môme 
sujet. 

Description  of  apparently,  etc.  —  Description  de  quel- 
ques nouvelles  espèces  d'Aptères  de  la  Nouvelle-Zélande, 
par  M.  Adam  White  {Proceedings  of  the  zoobgical  So- 
ciety of  London,  ^849,  9  janvier,  p.  5). 

M.  White  donne  des  descriptions,  en  anglais,  des  espè- 
ces suçantes  : 

Mygale  {ciemzdi )  antîpodum,  hexops ;  Dolomedes  îateralis, 
sagittiger  ;  Attiis  Darwinu;  Sphasus  graciUîpes ;  Epeîra  ver- 
rucosa  ;  Tagenaria  antipodiana  ;  Dandridgia  dysderoides  ; 
PhaUingîum  Jjisteri;  Cheiifer  paUipes. 


Carabe  d'Agassiz,  Carabus  Agasnzi,  par  Barthélémy. 

Tel  est  le  titre  d'une  petite  notice  de  quatre  pages  in-8°, 
publiée  à  Marseille,  en  ^850,  par  le  savant  directeur  du 
Musée  d'histoire  naturelle  de  la  ville,  M.  Barthélémy  delà 
Pommeraye.  C'est  la  description  d'un  Carabe  fossile  trouvé 
dans  les  plâtrières  d'Aix,  en  Provence,  et  dont  voici  la 
diagnose  : 

Carabus  Agassizi,  Mas.  ;  niger.  Carabi  caelati  magnitudine  ru- 
gisque  congener  ;  labro  producto  ;  capile  thoraceque  punctis  mi- 
nulissimis  impressis;  striis  longitudlnalibus  vix  perspiciiis,  ad 
basim  valdius  distinctis  ;  extus  punctis  rugosis,  rugis  latioribus, 
in  séries  transversas  dispositio  raedio  instructis. 

Nous  avons  vu  ce  fossile,  unique  jusqu'à  ce  jour  dans 
les  trouvailles  d'Aix,  et  nous  pensons,  comme  M  Barthé- 
lémy, qu'il  appartient  au  genre  Carabe.  Du  reste,  Tautt  ur 


204  REV.    ET   MAC,    DE   ZOOLOGIE.    {Awil   1854.) 

a  eu  le  soin  de  passer  en  revue,  dans  sa  notice,  tous  les 
caractères  visibles  de  ce  précieux  fossile,  afin  d'établir  la 
place  qu'il  doit  occuper  dans  la  série  zoologique. 

Le  Carabus  Agassizi  était  noir,  et  avait  beaucoup  de 
rapports  avec  le  C.  cœlatus;  la  longueur  de  l'individu  dé- 
couvert dans  le  gypse  sédimentaire  d'Aix  est  de  quatre 
centimètres,  de  l'extrémité  des  palpes  à  celle  du  dernier 
anneau  de  l'abdomen.  C'est  un  mâle,  très-reconnaissable 
à  la  dilatation  des  quatre  premiers  articles  de  ses  tarses 
antérieurs. 

11  est  à  désirer  que  M.  Barthélémy  ne  s'arrête  pas  là,  et 
qu'il  nous  fasse  connaître  les  nombreux  et  remarquables 
insectes  fossiles  dont  le  Musée  de  Marseille  a  été  enrichi 
par  son  zèle  et  par  ses  soins.  Nous  avons  vu,  dans  cette 
riche  collection,  des  quantités  d'espèces  très-bien  conser- 
vées et  appartenant  à  tous  les  ordres. 

(G.  M.) 

IV.  MÉLANGES  ET  NOUVELLES. 

Dans  notre  prochain  numéro,  nous  publierons  une  note 
de  M.  E.  Deville  sur  quatre  espèces  nouvelles  d'Oiseaux 
provenant  de  l'expédition  de  M.  Castelnau  :  Conurus  Wid- 
delliij  C.  jugularis,  C.  Luciani  et  Cultrides  Pucheranii. 


Remarque  sur  l'ouvrage  des  Vers  cestoïdes  ou  acotyles 
de  M.  J.  Van  Benede^. 

Dans  le  numéro  de  février  4854,  se  trrouve  un  compte- 
rendu  d'un  ouvrage  de  M.  J.  Van  Beneden,  relatif  à  l'his- 
toire anatomique  et  physiologique  des  vers  cestoïdes. 
Dans  cet  ouvrage,  le  savant  belge  considère  ces  vers  in- 
testinaux comme  coniposés  d'autant  d'individualités  qu'il 
y  a  de  segments;  chaque  segment  est  un  animal  complet 
eladulte.  Une  pareille  doctrine  est  sans  doute  fort  plau- 


MÉLANGES   EE   NOUVELLES.  2(^5 

sible  et  probablement  conforme  à  la  vérité  ;  mais  la  justice 
veut  qu'on  rappelle  les  droits  que  peuvent  avoir  d'autres 
savants  à  la  propriété  de  semblables  idées.  Or,  dans  le 
compte-rendu  des  leçons  professées  au  Collège  de  France 
par  M.  Duvernoy  en  -1845-46  (Voyez  Revue  zoologique j 
^846,  page  90)  se  trouvent  les  mots  suivants,  faisant  par- 
tie de  la  caractéristique  du  groupe  des  Helminihophijtes 
établi  par  ce  savant,  et  comprenant  les  Cesioïdes  et  les 
Vei's  vésiculaves  :  ils  peuvent,  le  plus  souvent^  être  considérés 
comme  une  agrégation  d'individus  articulés  en  série  ou  fixés 
à  une  vessie.  Le  nom  même-  d'Helminthophyles  a  été  créé 
par  M.  Duvernoy  pour  consacrer  cette  idée.  Celte  doctrine, 
d'ailleurs,  est  professée  depuis  longues  années  par  ce  sa* 
vantdans  tous  ses  cours.  Enfin,  il  faut  signaler,  en  termi- 
nant, un  oubli  important  commis  par  M.  Van  Beneden 
dans  la  liste  des  auteurs  qui  ont  traité  des  Vers  cestoïdes. 
On  n'y  trouve  ni  le  genre  Boirimone  établi  en  -I841  par 
M.  Duvernoy,  ni  même  le  nom  de  cet  auteur.  {Voyez  Ann. 
des  Sciences  nat.,  -184^,  et  Comptes-rendus  de  l'Académie 
des  Sciences,  novembre  ^84^.) 

F***. 


M.  le  docteur  Mandilèny  nous  adresse  la  lettre  suivante 
sur  l'article  de  la  Cétoine  dorée  que  nous  avons  publié  : 

Paris,  leS^  mars  1851. 

Monsieur, 

Je  viens  de  lire,  dans  le  premier  numéro  de  votre  Re- 
vue et  Magasin  de  Zoologie,  et  dans  le  numéro  ^7  du  6 
mars  ^85^  du  Moniteur  agricole,  une  notice  sur  la  Cétoine 
dorée,  et  son  emploi,  en  Russie,  contre  la  rage.  Cette  no- 
tice, signée  de  votre  nom,  m'a  d'autant  plus  intéressé, 
qu'ayant  habité  pendant  vingt-cinq  ans  ce  pays,  j'ai  eu  à 
plusieurs  reprises  l'occasion  d'entendre  parler  du  traite- 
ment de  la  rage  par  la  Cétoine  dorée. 


206  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Avril  1851.) 

Comme  jusqu'à  présent  la  médecine  ne  possède  aucun 
remède  sûr  contre  cette  affreuse  maladie,  il  est  utile  de 
faire  connaître  et  de  répandre  le  plus  possible  les  remèdes 
qui  ont,  dans  diverses  contrées,  la  réputation  de  guérir  la 
rage,  surtout  quand  l'emploi  de  ces  remèdes  est  simple, 
facile  et  sans  danger,  comme  celui  que  vous  citez. 

Tout  ce  que  vous  dites,  monsieur,  de  l'administration 
de  la  Cétoine  réduite  en  poudre,  et  donnée  étendue  sur  une 
tartine  de  beurre,  est  parfaitement  identique  avec  ce  que 
j'ai  appris  en  Russie  sur  ce  sujet. 

Ma  femme  a  vu  administrer  ce  remède,  dans  le  gouver- 
nement de  Tchernigof,  par  un  paysan  qu'on  avait  envoyé 
chercher  a  deux  ou  trois  cents  werstes.  Ce  fait  se  passait 
■  en  1817,  dans  la  famille  Miloradowitch.  Comme  il  n'y  avait 
pas  certitude  que  l'enfant  auquel  on  a  administré  ce  re- 
mède eût  été  mprdu  par  un  chien  réellement  enragé,  on 
ne  peut  pas  en  conclure  qu'il  y  a  eu  guérison,  quoique 
l'enfant  n'ait  montré  aucun  symptôme  de  rage  plus  tard. 
Mais,  ce  qu'il  faut  constater,  c'est  la  confiance  générale  de 
la  population  dans  ce  mode  de  traitement;  confiance  fon- 
dée sur  des  faits  de  guérison  connus  dans  ces  localités. 

En  1858,  ma  femme  se  trouvait,  dans  le  gouvernement 
de  Saratof,  chez  un  de  nos  amis,  habitant  à  l'entrée  de 
vastes  steppes  ;  la  chaleur  était  excessive,  et  des  cas  de 
rage  se  sont  montrés.  Un  paysan  des  environs  fut  appelé, 
et  il  administra  sa  poudre  comme  l'avait  fait  le  paysan  du 
gouvernement  de  Tchernigof;  et,  comme  vous  l'indiquez 
dans  votre  notice,  aucun  des  sujets  mordus,  et  qui  ont 
pris  ce  remède,  n'est  devenu  enragé. 

Témoin  de  ces  faits,  ma  femme  demanda  à  ce  paysan  de 
lui  céder  quelques-uns  de  ces  insectes.  Il  lui  en  remit  neuf, 
que  nous  avons  rapportés  de  Russie  sans  en  connaître  alors 
le  nom  ;  nous  les  avons  conservés,  dans  l'intention  d'en 
faire  usage  la  première  fois  qu'un  cas  de  rage  se  présente- 
rait. Nous  avons  trouvé,  l'an  passé,  des  insectes  sembla- 


MÉLANGES  ET  NOUVELLES.  207 

bles,  quoiqu'un  peu  plus  gros,  sur  les  rosiers  de  notre 
jardin. 

Que  conclure  de  ces  faits?  Il  serait  peu  logique  d'en  in- 
férer que  ia  Cétoine  dorée  est  un  spécifique  certain  contre 
la  rage.  Mais  si,  dans  un  pays  où  la  rage  est  malheureuse- 
ment très-fréquente,  on  a  une  si  grande  confiance  dans 
Tefficacité  de  ce  remède,  il  faut  croire  que,  dans  bien  des 
cas,  il  a  guéri  ;  c'est  au  moins  une  forte  présomption  d'ef- 
ficacité. 

Cette  raison  nous  paraît  suffisante  pour  qu'on  doive  ex- 
périmenter ce  remède  le  plus  possible  ;  en  suivant  le  pré- 
cepte :  melins  remedium  anceps  quam  nuUum.  D'ailleurs, 
comment  se  sont  formées  notre  matière  médicale  et  notre 
thérapeutique,  si  ce  n'est  par  l'observation  et  par  des  ex- 
périences nombreuses  et  bien  faites? 

Il  n'est  pas  étonnant  que  ce  remède,  quoique  très-em- 
ployé et  en  grande  réputation  dans  plusieurs  provinces  du 
midi  de  la  Russie,  ne  soit  pas  plus  étendu  ;  cela  tient  à  ce 
que  les  faits  se  passent  le  plus  souvent  ignorés  dans  le  fond 
des  campagnes,  où  la  population  est  fort  clair-semée,  et 
où  bien  rarem.ent  des  gens  capables  peuvent  les  observer. 
Là,  comme  ailleurs,  pendant  de  longues  années  ceux  qui 
employaient  ce  remède  en  faisaient  un  secret  qu'ils  gar- 
daient dans  leurs  familles. 

Dès  mon  retour  à  nia  ciampàptne,  près  Montargis,  je 
m'empresserai,  monsieur,  de  voUs  envoyer  quèlques-unâ 
de  ces  insectes,  que  nous  tenons  du  paysan  même  qui  les 
emploie  en  Russie.  D'un  autre  côté,  je  vais  demander  à 
mon  ami  habitant  le  gouverneinent  de  Saratof  de  rassem- 
bler et  de  m'envoyer  tous  les  faits  isolés  ou  consignés  dans 
les  journaux,  afin  que  je  puisse  vous  en  faire  part. 

Si  vous  pensez,  monsieur,  que  cette  lettre  puisse  inté- 
resser le  public,  je  vous  autorise  à  la  publier. 

Recevez,  etc. 


208  î.Ev.   ET  ïiAG.  DE  ZOOLOGIE.  { Avrtl  1851.) 

Caialofjue  des  Coléoptères  de  la  collection  de  M.  J.-B.  Géhin, 
pharmacien  à  Metz. 

Premier  fascicule  de  22  pages  in  S*,  comprenant  la  fa- 
mille des  Cicindèliens.  Les  espèces  possédées  par  l'auteur 
sont  seules  indiquées,  mais  tous  les  genres  sont  signalés; 
la  synonymie  est  traitée  avec  soin,  et  M.  Géhin  a  eu  le  bon 
esprit  de  réunir  plusieurs  prétendues  espèces,  qui  sont  de 
simples  variétés  :  nous  croyons  pourtant  qu'il  a  été  trop 
loin,  en  regardant  la  Cicindela  sinuata  comme  variété  de 
la  C.Urisignata,  et  en  réunissant  la  C.  imperialis  à  la  C.  lii- 
torea. 

Le  texte  est  imprimé  sur  deux  colonnes,  dont  l'une  est 
en  blanc,  pour  qu'on  puisse  facilement  intercaler  ou  faire 
des  annotations.  j 

Pour  se  procurer  ce  Catalogue,  il  suffit  d'adresser /*rawco 
à  M.  Géhin  quatre  timbres-poste.  On  recevra  l'exemplaire 
franco  par  le  retour  du  courrier. 


TABliE  DEfi»  niATIERES;  DU  N°  4. 

PocHERAN.  —  Caractères  zoologiques  des  Mammifères  aquatiques.  161 

Ch.-L.  Bonaparte.  —  Note  sur  les  Tangaras.  168 

Hartlaub.  —  Pachycephala  macrorhynclia.  181 
D'Orbigny.  —  Nouveau  genre  de  Coquille  lamellibranche  d'eau 

douce.  483 

L.  Bdquet.  —  Notice  monographique  ?ur  le  genre  Comètes.  188 

Académie  des  Sciences  de  Paris.  192 

J.-É.  Gray.  —  Sur  le  genre  Biadypus.  '  202 

G.  Huxley.  —  Description  de  l'animal  de  la  Trigoûia.  ib. 

A.  White.  —  Nouvelles  espèces  d'Aptères.  ^-  203 

Barthélémy.  —  Carabe  d'Agassiz.  ib. 

Rei^arque  sur  l'ouvrage  des  Vers  cestoîdes  de  M.  Van  Beneden.  204 

Mandilènï,  —  Cétoine  dorée.  2(  5 

J.-B.  GÉHIN.  —  Catalogue  des  Coléoptères.  208 


QUATORZIEME  AMMÉE.  —  MAI   18S1. 


I.  TRAVAUX  IIVEDITS. 


Note  sur  quatre  espèces  nouvelles  d'oisc/jux  provennnt  de 
Texpédilion  de  M.  Castelnau  ;  le  Conurus  WeddeiHî, 
C.  JKÇfularts,  C.  Luciaui  et  CuUrides  Pnclieranii  ;  par 
M.  E.  Deville. 

^.  Conurus  Weddrlln  (Dev.,  Sp.  nov.).  —  Bec  épais, 
noir  lustré  ;  front  gris  ;  dessus  de  la  lôte  et  les  joues  tache- 
tés de  vert  et  de  bleu.  Tour  de  l'œil  nu  ;  cou  et  poitrine 
d'un  vert  clair;  tout  le  reste  du  ventre,  les  flancs,  les 
cuisses  et  la  région  anale  d'un  vert  jaune  clair.  Dessus  du 
dos  et  couvertures  supérieures  de  l'aile  d'un  vert  assez 
foncé,  tirant  sur  le  jaune  brun;  dessous  de  l'aile  et  de  la 
queue  d'un  brun  noir.  Première  rémige  supérieure  d'un 
noir  bleu;  2*,  S®,  4»,  5°  et  C^  de  même  couleur,  avec  le 
limbe  externe  d'un  vert  clair;  les  grandes  tectrices  exter- 
nes des  primaires  de  l'aile  sont  d'un  bleu  foncé  noirâtre, 
et  forment  une  petite  tache  allongée  sur  le  milieu  de  l'aile. 
Dessus  de  la  queue  du  môme  vert  que  le  dos.  Rectrices 
vertes  dans  les  trois  quarts  de  leur  longueur,  et  bleu  foncé 
à  leurs  extrémités;  la  première  seule  est  bleu  foncé  dans 
toute  sa  longueur.  Tarses  et  doigts  noirs. 

Celte  espèce  vient  du  village  de  Pcbas,  sur  le  Haut-Ama- 
zone. Elle  vit  en  troupe  jusqu'à  l'époque  de  la  ponte,  où 
elle  se  sépare  alors  pour  vivre  par  couple. 

Nous  dédions  cette  nouvelle  espèce  à  notre  ami  et  com- 
pagnon M.  le  D'  Weddell. 

2.  Conurus  jugularis  (Dev.,  Sp.  nov.).  — Bec  j^une,  cou- 
leur générale  d'un  vert  plus  ou  moins  clair  sur  le  ventre, 
a*  SÉRIE.  T.  m.  Aunce  1831,  iA 


210  UEV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (Mai   185^  .  ) 

plus  foncé  sur  le  dos  ;  une  tache  orangée  sous  la  gorge. 
Œil  d'un  jaune  clair.  Rémiges  d'un  bleu  foncé,  plus  clair 
sur  le  bord  externe  ;  une  petite  tache  allongée  d'un  jaune 
pâle  sur  le  bord  interne  de  l'aile  et  à  la  partie  antérieure. 
Dessous  de  l'aile  bleu. 

Les  deux  rectrices  médianes  du  même  bleu  que  celui 
des  ailes. 

La  femelle  est  exactement  semblable  au  mâle. 

Mêmes  mœurs  que  la  précédente. 

Hab.  la  mission  de  Sarayacu  et  la  rivière  des  Amazones. 

5.  Conurus Lucianii  (Dev.,  Sp.  nov.).  —  Bec  noir;  tête 
et  joues  d'un  beau  rouge  très-foncé  ;  oreilles  d'un  jaune 
roussâlre  ;  le  cou,  dans  sa  partie  antérieure,  latérale  et 
postérieure,  ainsi  que  la  gorge  et  une  partie  du  thorax, 
jusqu'à  la  naissance  de  la  crête  sternale,  à  pl^jmes  maillées 
de  brun  et  de  roux,  donnant  un  aspect  écaillé. 

Dos  d'un  rouge  marron  clair. 

Flancs,  cuisses  et  croupion  d'un  vert  jaunâtre. 

Une  grande  tache  d'un  rouge  marron  sur  l'abdomen,  se 
prolongeant  sur  la  région  anale. 

Ailes  et  grandes  couvertures  d'un  vert  foncé  ;  première 
rémige  noire  ;  les  autres  bleu  clair,  avec  le  limbe  interne 
et  l'extrémité  noirs. 

Queue  d'un  rouge  marron  foncé  en  dessus  et  en  des- 
sous ;  seulement,  le  bord  Interne  de  la  partie  supérieure 
des  tectrices  de  la  queue  d'un  vert  clair. 

Mêmes  mœurs  que  les  précédents. 

Hab.  la  rivière  des  Amazones. 

Cette  espèce  est  très-voisine  du  Conurus  leucotis,  mais 
ne  peut  être  confondue  avec  elle  ;  la  coloration  générale 
du  Conurus  Lucianii  est  plus  foncée,  et,  de  plus,  il  man- 
quc  à  la  partie  antérieure  de  l'aile  la  grande  tache  d'un 
rouge  vif  que  porte  le  Conurus  leucoiis. 

Nous  dédions  cette  espèce  à  M.  Charles-Lucien  Bona- 
parte, et  le  prions  d'accepter  cette  dédicace  comme  un 


Tr.AVAUX   lAÉDITS.  ^\i 

faible  témoignage  de  notre  admiration  pour  ses  savants  et 
utiles  travaux  ornitholo^iques. 

4.  Cultrides  Pucheranii  (Dov.,  Sp.  nov.).  —  Mâle  adulte. 
Bec  en  lame  de  couteau,  d'un  rouge  carmin  foncé  dans 
presque  toute  sa  longueur,  d'un  orangé  clair  à  sa  pointe. 
Tête  surmontée  d'une  huppe  d'un  noir  bleuâtre  ;  peau  nue 
du  tour  de  l'œil  d'un  beau  rouge  cramoisi  en  avant,  bleu 
en  arrière.  QEil  d'un  beau  jaune. 

Parlie  antérieure  du  dos  d'un  vert  métallique  grisâtre; 
le  reste  du  dos,  les  couvertures  de  la  queue,  et  les  deux 
rectrices  médianes  de  la  queue,  de  couleur  d'acier  bruni, 
plus  métalliques  sur  ces  dernières. 

Gorge  d'un  gris  blanchâtre  à  sa  partie  supérieure,  de 
môme  couleur  inférieurement  ;  mais  chaque  plume  est  ter- 
minée par  une  bande  noire  donnant  à  la  gorge  un  aspect 
écaillé,  terminé  par  une  écharpe  noire.  Ventre  d'un  roux 
canelle  sur  les  côtés,  plus  pâle,  et  tournant  au  blanchâtre 
sur  le  milieu. 

Couvertures  des  ailes  d*un  roux  cuivré,  à  reflels  métal- 
liques ;  les  six  premières  rémiges  d'un  noir  violet. 

Croupion  d'un  brun  noirâtre. 

Queue,  à  l'exception  des  rectrices  médianes,  d'un  vert 
cuivré. 

Tarses  gris.  —  Longueur  totale,  25  c.  —  Id.  de  l'aile, 
4  8  c.  —  Id.  de  la  queue,  26  c.  —  Id.  des  tarses,  7  c. 

Jeune  âge.  Dessus  de  la  tête  noir,  les  premières  plumes 
près  du  bec  grises. 

Gorge  et  poitrine  grises.  Les  plumes  ne  présentent  pas 
encore  de  lignes  noires  à  leur  extrémité  ;  mais  l'écharpe 
noire  de  la  poitrine  existe. 

Flanc  et  croupion  gris. 

Ventre  blanchâtre. 

Reflet  métallique  des  plumes  du  dos  moins  brillant. 

Habite  l'Ucayale  et  l'Amazone,  où  on  lui  donne  le  nom 
de  vanvana  -pischco,  et  les  Indiens  yaguas  celui  de  mina- 
sitan. 


212  niiV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  /1/.li     1851.) 

Mœurs.  Cet  oiseau  vit  par  paires,  dans  les  grands  bois 
humides,  où  il  niche,  et  couve  lui-même  ses  œufs,  qui 
sont  généralement  au  nombre  de  deux;  il  est  très-farou- 
che, et  son  vol  est  très-léger. 

C'est  à  M.  le  docteur  Pucheran  que  l'on  doit  l'établisse- 
ment du  genre  Cul'ricUs.  Dans  une  notice  sur  le  genre 
Coua,  qu'il  fit  en  -1845  (Revue  zoologique),  il  sépara,  ajuste 
raison,  le  Coua  de  Geoffroy  [Ccccyçjus  Geoffroyi,  ïem.)  des 
vrais  Coua,  et  en  fit  le  genre  CuUrides,  admis  aujourd'hui 
dans  la  science.  C'est  pourquoi  nous  dédions  cette  nou- 
velle espèce  à  M.  le  docteur  Pucheran,  aide  de  zoologie  au 
Muséum  de  Paris,  excellent  observateur  et  auteur  de  dif- 
férents travaux  scientifiques  très-intéressants. 

Notre  C.  Puclieranii  diffère  du  C.  Geoffroyi  en  ce  que 
les  plumes  de  la  gorge  de  ce  dernier,  ou  lieu  de  présenter 
une  bande  terminale  pour  chaque  plume,  montre,  au  con- 
traire, une  tache  en  V  au  milieu  de  cette  dernière. 

Ce  qui  nous  engage  à  faire  deux  espèces,  c'est  la  posses- 
sion d'un  jeune  individu  du  C.  Geoffroyi,  également  rap- 
porté par  nous,  mais  d'une  localité  différente. 

Ce  jeune  individu  a  déjà,  sur  les  plumes  de  la  gorge,  la 
tache  noire  en  V  faiblement  marquée.  Le  bandeau  noir 
de  la  poitrine  existe. 

Le  dessus  de  la  tête  est  gris  roux,  avec  l'extrémité  des 
plumes  d'un  noir  vert;  les  couleurs  métalliques  sont  plus 
violettes. 

Les  flancs  et  le  croupion  sont  roux. 

Il  nous  paraît,  du  reste,  certain  qu'il  y  a  deux  espèces 
bien  distinctes  par  rapport  même  à  la  distance  géographi- 
que qu'ils  habitent. 

Ainsi,  l'espèce  du  C.  Geoffroyi,  qui  a  été  rapporté  la 
première  fois  en  France  par  M.  Auguste  Saint-Hilaire,  et 
qui  était  restée  la  seule  connue  jusqu'à  notre  voyage,  est 
étiquelce  comme  venant  du  Brésil;  et,  effectivement,  nous 
avons  trouvé  un  jeune  de  cette  espèce  dans  le  Brésil,  pro- 
vince de  Goyaz,  rivière  de  l'Araguay,  et  le  C.  Puclieranii, 


TRAVAUX    INÉDITS.  215 

dans  rUcayale,  près  la  rivière  des  Amazones;  c'est-à-dire 
à  quatre  ou  cinq  cents  lieues  de  là,  et,  de  plus,  séparé  par 
des  chaînes  de  montagnes. 


Note  sur  un  nouveau  genre  de  la  famille  des  Reptiles 
Tguaniens  acrodontes,  par  M.  A.-Aug.  Duméril.  (Plan- 
che 7.) 

Arpéphork  (I)  Arpephorus^  A.  Dum.  — Museau  terminé  par 
un  prolongement  membraneux,  comprimé,  mince,  plus  long  que 
la  tète,  en  forme  de  sabre  ou  de  faux  à  deux  tranchanis,  dont  le 
supérieur  est  légèrement  concave  et  rinférieur  convexe  ;  plus 
large  à  sa  base,  où  il  est  enlouré  de  quelques  grandes  écailles 
molles,  qu'à  sa  pointe,  qui  se  relève  ;  queue  comprimée,  surmon- 
tée, dans  toute  sa  longueur,  d'une  crête  qui  est  moins  haute  sur 
le  dos  et  sur  le  cou  ;  tympan  petit,  mais  apparent. 

Telle  est  la  diagnose  que  j'ai  tout  récemment  donnée  (2) 
de  ce  singulier  Heptile. 

Si,  à  l'aide  du  tableau  synoptique  contenu  au  tom.  IV, 
p.  46,  de  l'Erpétologie  générale,  publiée  par  mon  père  et 
par  Dibron,  on  cherche  le  rang  qu'il  doit  occuper  dans  la 
famille  des  Iguaniens,  on  arrive,  par  Texamen  de  ses  ca- 
ractères, à  reconnaître  qu'il  offre  d'assez  nombreuses  ana- 
logies avec  le  genre  Lophyre,  à  la  suite  duquel  il  doit  éire 
placé.  11  ressemble  également  aux  genres  voisins,  nommés 
Lyriocéphale  et  Cératophore,  qui,  l'un  et  l'autre,  tirent 
leur  caractère  principal  de  la  conformation  de  leur  mu- 
seau,  surmonté,  chez  le  premier,  d'une  protubérance 
molle,  hémisphérique,  et  prolongée,  chez  le  second,  en 
une  sorte  de  corne.  Malgré  cette  similitude,  plus  appa- 
rente, il  est  vrai,  que  réelle,  il  existe  entre  ce  dernier  et 

(1)  de  a?:r/i,  faux,  cimeterre,  et  de  (popb;,  qui  portera  cause  du 
prolongement  fa  ci  forme  du  museau. 

(2)  Catalogue  méthodique  de  la  collection  des  RcpUhs  du  Mu- 
séum d'iiist.  nat.  de  Paris,  T*  iivr.  Avril,  1831.  p.  92. 


2\A  REV.    ET   MAC.   DE   ZOOLOGIE.    (Mai    1851.) 

notre  nouveau  genre  des  différences  qui  s'opposent  à  toute 
confusion.  M.  Gray,  qui  a  décrit  et  figuré  [lUiistr.  ind. 
zooi.  of  gênerai  Hardwick)  le  Cératophore,  inconnu,  jus* 
qu'à  présent,  au  Musée  de  Paris,  dit,  en  effet,  que  le  tym- 
pan est  caché,  la  queue  arrondie,  sans  carènes,  ainsi  que 
les  plaques  ventrales,  et  la  corne  du  museau  charnue, 
conique,  fort  courte,  et  recouverte  de  petites  écailles. 

Les  détails  suivants,  en  rendant  ces  différences  encore 
plus  évidentes,  servent  à  compléter  la  description  de  l'Ar- 
péphore,  et,  en  particulier,  de  l'espèce  unique  dont  ce 
genre  se  compose,  et  que  j'ai  nommée  : 
A.  TROIS  BANDES,  A.  tricinclus,  A.  Dum. 
Teinte  çjéuérale  byune;  sur  le  dos,  irais  larges  bandes 
transversales  d'un  jaune  vif. 

De  l'extrémité  antérieure  de  la  tête  part  le  prolonge- 
ment falciforme,  qui  est  mince,  membraneux,  et  non  re- 
couvert d'écaillés.  Sa  base  est  entourée,  comme  une  corolle 
dans  son  calice,  par  quatre  écailles  :  la  supérieure  et  l'in- 
férieure sont  pliées  sur  elles-mêmes,  et  la  reçoivent  dans 
l'écartement  de  leurs  deux  lames,  qui,  s'appliquant  sur 
les  faces  latérales,  y  rejoignent,  par  leurs  bords,  une  large 
écaille  située  de  chaque  côté. 

Derrière  la  supérieure,  il  y  en  a  trois  petites,  également 
anguleuses,  dont  le  sommet,  assez  aigu,  est  tourné  en 
haut.  Elles  subissent  une  diminution  graduelle  dans  leur 
élévation,  et  sont  suivies  par  une  grande  plaque  offrant 
la  forme  d'une  lame  triangulaire  à  sommet  supérieur,  et 
appliquée,  par  sa  base,  sur  la  ligne  médiane.  Celle-ci  porte, 
à  partir  de  ce  point  jusqu'à  la  plaque  occipitale,  une  ran- 
gée d'écaillés  plus  grandes  que  les  autres  pièces  de  l'écail- 
lure  de  la  tôle,  mais  de  plus  en  plus  petites,  et  toutes  sur- 
montées d'un  tubercule  peu  apparent.  Une  légère  élévation 
analogue,  mais  moins  considérable,  se  remarque  sur  pres- 
que toutes  les  autres  plaques  céphaliques,  dont  les  dimen- 
sions sont  à  peu  près  égales  entre  elles. 
Les  carènes  pointues  des  scutelles,  qui  occupent  l'angle 


THAVAUX    INÉDITS.  2^5 

du  museau,  depuis  l'œil  jusqu'à  la  narine,  forment  une 
pelit»i  crête  dont  les  dentelures  se  portent  en  dehors. 

Les  écailles  des  parties  supérieures  du  tronc  sont  sans 
carènes,  presque  quadrilatères,  et  disposées  régulièrement 
en  rangées  transversales.  Sous  la  gorge,  elles  sont  tuber- 
culeuses, et  carénées  sur  la  poitrine,  sur  le  ventre,  sur 
les  membres,  et  particulièrement  à  leur  face  inférieure,  et 
enfin  sur  la  queue,  où  Ton  voit,  en  dessous,  un  double 
rang  d'épines. 

Des  trois  bandes  transversales  jaunes  des  parties  supé- 
rieures, la  première,  qui  occupe  la  région  sus-scapulaire, 
est  la  plus  étroite  et  la  moins  longue  ;  les  deux  autres,  au 
contraire,  ont  une  largeur  de  0  m.,  01  environ,  et  descen- 
dent sur  les  flancs  et  sur  le  ventre,  où  elles  se  terminent, 
sans  se  rejoindre  par  leurs  extrémités. 

Longueur  totale  de  l'animal,  y  compris  le  prolongement 
falciforme  du  museau,  0  m.,  ^68  ;tôte,  0  m.,  0^9;  son  pro- 
longement, 0  m., 021;  tronc,  0  m.,  045;  queue,  0  m.,  085. 

Cet  Iguanien,  qui,  au  premier  abord,  diffère  tant  du 
plus  grand  nombre  des  Sauriens,  a  été  acquis,  il  y  a  quel- 
ques années,  par  le  Muséum  d'histoire  naturelle,  comme 
originaire  de  Java.  —  Il  était  desséché  et  piqué  dans  une 
boîte,  parmi  des  insectes;  un  peu  de  retrait  des  téguments 
est  résulté  de  cette  dessication,  qui  est  rendue  moins  ap- 
parente maintenant  par  l'immersion  actuelle  de  l'animal 
dans  Talcool. 

Bibron  l'avait  examiné,  et  la  place  qu'il  lui  désignait 
était  bien  voisine  de  celle  qui  lui  est  définitivement  assi- 
gnée. 11  le  regardait  comme  très-voisin  des  Istiurcs,  qui 
ne  précèdent  que  de  deux  rangs  les  Lophyres,  à  la  suite 
desquels  vient  i'Arpéphore. 

L'examen  attentif  de  la  production  membraneuse  qui 
prolonge  le  museau  de  ce  Ueptile  donne  la  certitude,  par 
sa  forme  si  remarquable  et  par  la  disposition  régulière  des 
écailles  dont  sa  base  est  entourée,  qu'elle  n'est  ni  un  pro- 
duit pathologique  ni  un  corps  étranger  fixé  par  quelque 


■-iT)  r.EV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  l/aî   1851.) 

procédé  particulier  plus  ou  moins  habilement  déguisé,  et 
dans  le  but  de  donner  à  l'animal  un  aspect  étranj?e. 

Je  ne  supposerais  pas  une  semblable  supercherie,  si  Ton 
ne  savait  déjà  que  les  bateleurs  qui  exposent  en  public  lo 
serpent  non  venimeux  dit  Eryx  javelot  {E.  jaculus)  cher- 
chent à  le  faire  prendre  pour  un  Céraste  ou  vipère  cornue 
(C.  œgyptiacus),  dont  la  morsure  est,  à  juste  titre,  très- 
redouléc  mais  qu'ils  auraient  apprivoisé.  Dans  cette  in- 
tention, ils  implantent,  au-dessus  de  chaque  œil,  en  ma- 
nière de  corne,  un  ongle  d'oiseau  ou  de  petit  mammifère, 
comme,  dans  les  fermes,  on  fixe  quelquefois  deux  ergots 
sur  la  lête  des  coqs,  quand,  après  les  avoir  chaponnés,  on 
leur  coupe  la  crête. 

La  cclloctlon  du  Muséum  possède  un  de  ces  serpents  où 
l'adhérence  de  la  peau  avec  les  cornes  artificielles  est  très- 
bien  établie. 

Ici,  rien  de  semblable  n'existe  ;  il  est  positif  que  le  pro- 
longement du  museau  est  une  production  naturelle. 

Cette  anomalie,  au  reste,  n'est  pas  exclusive  au  genre 
Arpéphore  :  quelques  autres  Reptiles,  presque  tous  fort 
rares  dans  les  cabinets  d'histoire  naturelle,  portent  sur  la 
tête  des  appendices  mous  ou  cornés.  Tels  sont  :  le  Céraste 
é^7plien,  lo  Crapaud  cornu  (Ccratophrys  à  bouclier),  la 
Vipère  hexacanlhe,  et  l'Erpéton,  décrit  d'abord  par  Lacé- 
pède,  et  connu  seulement  par  l'exemplaire  uniijue  du 
Musée  de  Paris  (Schlegel,  Abbïldmuj^  pi.  -16,  Irèj-bonne 
figure).  Chez  ces  différentes  espèces,  les  prolongements 
sont  au  nombre  de  deux.  D'autres,  chez  qui  l'appendice 
est  unique,  offrent,  avec  l'animal  dont  il  s'agit  dans  cette 
note,  une  analogie  encore  plus  frappante  ;  je  veux  parler 
du  Cératophore  déjà  mentionné,  et  des  serpents  d'arbre 
nommés  Langaha,  et  appartenant  au  genre  Xiphorhiîique, 
C.  Dum.  Le  jnuseau  de  ces  derniers  est  terminé  par  un 
prolongement  unique,  à  peu  près  triangulaire,  pointu, 
couvert  d'écaillés,  ressemblant,  dans  une  espèce  (L.  crista- 
galli),  à  une  sorte  de  crête  de  coq,  et,  dans  la  seconde 


TRAVAUX    INÉDITS.  '?I7 

(L.  ensifera,  Schlegcl,  loc.  cit.,  pi.  7  et  8,  très-bonnes  fig.), 
à  une  lame  d'épëe  fort  acérée. 

Quelle  peut  ôtre  la  signification  physiologique  de  cette 
parliculanlé  d'organisaiion?  C'est  ce  qu'on  ignore  complè- 
teirient.  On  ne  sait  pas  davantage,  à  cause  de  la  rareté  des 
échantillons  de  toutes  ces  espèces,  si  elle  est  l'apanage 
spécial  de  l'un  des  sexeS. 

Pour  en  revenir  à  TArpéphore,  il  aurait  é(é,  ainsi  qu'un 
certain  nombre  d'autres  Reptiles  encore  inédits,  décrit  par 
B:bron,  si  tout  ce  que  laissait  d'ardeur  à  ce  savant  natura- 
liste la  cruelle  maladie  qui  depuis  longtemps  détruisait 
peu  à  peu  ses  forces,  mais  non  son  courage,  n'avait  élé 
entièrement  consacré  au  classement  et  à  la  description  des 
Ophidiens  :  c'est  au  milieu  do  ce  travail  inachevé  que  la 
mort  l'a  surpris.  Mon  père  continue  cette  laborieuse  en- 
treprise, à  laquelle  il  veut  bien  m'associer  pour  une  faible 
part,  et  il  m'a  confié,  en  outre,  le  soin  de  dresser  un  ca- 
talogue complet  des  richesses  erpétologiques  du  iMuséum. 
En  passant  minutieusement  en  revue  tous  les  animaux 
dont  la  collection  se  compo.^e,  j'ai  trouvé  le  Reptile  dont 
je  viens  de  tracer  la  description  parmi  les  espèces  nouvelles 
qu'elle  renferme,  et  dont  vingt-cinq  sont  déjà  consignées 
dans  la  première  livraison  du  Catalogue.  l.es  autres  y  se- 
ront successivement  enregistrées  dans  les  livraisons  sui- 
vantes. 


Description  d'une  nouvelle  espèce  du  genre  Triton , 
par  M.  BiANCONi,  professeur  d'histoire  naturelle  à  l'U- 
niversité de  Bologne. 

Triton  Ranzanii,  Blanc.  —  T.  testa  fusifomii  subtrigona, 
transvcrsim  obscure  sulcata  est  striata  flavo  rufescente  ;  anfracti- 
bus  MipHinc  angiilaiis,  ulliiuo  Iransversim  sublriringi.lari  ad  an- 
gulos  luberculo  lato  instructo,  latere  sini>tro  bilubercu'aio,  dextro 
incavato;  faure  postice  af)eria,  columella  nigro  maculata,  cauda 
recta  longiuscula. 


2^8  REV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  il!f fll    1851.) 

Coquille  fusiforme,  oblongue,  subtrigone.  Sa  spire, 
composée  de  huit  tours  carénés  dans  le  milieu,  déclives  et 
striés  en  dessus,  rentrants  en  dessous;  des  tubercules  dé- 
primés, inégaux  et  inégalement  disposés  comme  sur  le 
dernier  tour.  Celui-ci  plus  grand  que  la  spire,  muni  en 
arrière  d*une  forte  carène  arrondie  qui  se  déroule  trans- 
versalement en  triangle  ;  cette  spire  portant  cinq  forts  tu- 
bercules, dont  trois  sur  les  trois  angles  du  triangle,  et  deux 
sur  le  côté  à  gauche.  Le  côté  à  droite  est  dépourvu  de  tu- 
bercules, et  il  est  profondément  concave.  La  surface  du 
dernier  tour  n'a  point  de  tubercules;  eile  est  seulement 
striée  et  sillonnée,  avec  des  côtes  disposées  comme  dans  le 
T.  fémorale^  mais  presque  pas  saillantes.  Bouche  triangu- 
laire, oblongue,  sillonnée  du  côté  droit,  fortement  angu- 
leuse postérieurement.  Bord  droit,  un  peu  dilaté  et  on- 
dulé; canal  tout-à-fait  droit;  columelle  droite  inférieure- 
ment,  creusée  et  infléchie  en  arrière.  La  couleur  du  fond 
de  la  bouche  est  violâtre  ;  des  taches  brunes,  noirâtres, 
sont  disséminées  sur  le  bord  ;  elles  sont  plus  grandes  sur 
la  columelle  que  partout  ailleurs;  Lorsque  la  surface  exté- 
rieure est  dépouillée  de  son  épiderme  ou  du  drap  maiin 
filamenteux  qui  la  recouvre  elle  est  jaunâtre,  avec  de  pe- 
tites bandes  brunâtres.  —Habile  le  canal  de  Mosambique. 


Testacea  Africe  insularis  a  Cl.  Vesco  collecta  et  ab 
A.  MoRELET  descripta. 

-^  \.  Hélix  PHILYRINA.— -T.  vilrinoidea,  imperforala,  carinata, 
pellucida,  rufo-virescens ,  suprà  conoideo-depressa,  tenui^simô 
decussata,  plicis  irregularibus  inipressa  ;  subtùs  lurgidiila,  serius- 
cula.  Anfr.  4  celerilercrescentes,  iillimo  magno,  aculè  rarinalo; 
spira  parum  elevata,  apice  subprominulo  ;  aperiura  perobliqna, 
grandis,  sub!riangularis.  Peristoma  simplex,  margine  coliimel- 
lari  arcuatim  exoavato.  —  Diani.  11  mil!.;  allit.  7  niill.  — Hab. 
insulam  Mauritius. 
V     2.  H.  Vesconis.  — •  ï.  umbilicala,  orbiculalo-convexa,  ol»!i- 


TRAVAUX   INÉDITS.  2\9 

que  costulato-striata,  castanea,  zonis  5  albido-rufis,  striciis,  cin- 
gulata  ;  una  suturalis,  altéra  mediana,  tertiâ  aream  umbilicarem 
circumscribente.  AnTr.  5  sensim  crescenles,  ultimo  hasi  convexo, 
anticè  paululum  deflexo.  Apertura  oblitjua,  ovalis,  intni  concolor. 
Peristoma  vix  incrassaliim,  niargine  externo  subrecto,  columel- 
lari  reflexiusculo.  —  Diam.  30  mil!.;  altit.  20  inill.  —  Hab.  ad 
Porium  I.even  insulœ  Madagascarlensis. 

3.  H.  RUSSEOLA.  —  T.  subperforata,  subgloboso-depressa,  te- 
nuis,  glabra,  nitida,  laelè  cornea;  anfr.  6  sensim  crescentcs,  ulti- 
mo obsolète  angulafo.  Apertura  lunaris;  peristoma  rectum,  acu- 
tum,  margine  columel'ari  supernè  reflexiusculo,  perforatinnem 
subtegente.  —Diam.  il  mill.  ;  allit.  7  mil!.  -—  Hab.  in  insulà 
Mayotte  freti  Mozambicensis. 

^  4.  H.  jviTELLA.  —  T.  subperforata,  convexo -depressa,  pellu- 
cida,  levis,  corneo-fulva ,  unicolor.  Anfr.  5  \12  convexiusculi, 
ultimo  compresso,  circâ  perforationem  paululum  excavato  ;  su- 
turae  angustè  marginatœ;  apertura  obli(iua,  lunaîo-ovalis;  peris- 
toma simplex,  aculum.  —  Diam.  7  mill.  ;  altit.  2  mill.  1/2.  — 
Hab.  insulam  Mauritius. 

Helicinilidœ  aflinis;  umbilico  lineari  prœcipuè  differt. 
^^5.  H.  SEMicERiNA.— T.  vix  pcrforata,  depres»a,  acutè  cariua- 
la,  costulato-striata,  in junioribus  speciminibus,  corneo-flavescens, 
in  adultis  albida,  spadiceo  saepius  unifasciata,  epidtrmide  cerinà, 
subtùs  saturatiore,  aream  umbilicalem  latè  circumscribente,  ves- 
tita.  Anfr.  6  planiusculi,  sensim  crescentes,  ultimo  ad  basim  tu- 
mido,  medio  excavato.  Apertura  subquadranguiaris  ;  peristoma 
praesertim  ad  perforationem  incrassatum.  —  Diam.  16  mill.; 
altit.  10  mill.  -—  Et  var.  Turbinata,  anfractibus  discrctis.  —  Hab. 
insulam  Mauritius.  —  Delibata  collect.  Her.  —  Tennis  id.  var. 
junior. 
/  6.  H.  Macritianella.  —  T.  iniperforata,  tenuis,  rufo-cor- 
nea,  utrinque  convexa,  carinala,  lineà  fuscâ  plus  minusve  cons- 
picuâ  suprâ  carinam.  Spira  brevis  ;  anfr.  6  1/2  planulati,  supernè 
arcuatim  costulalo-striati,  minulissimè  decussati,  ultimo  ad  basim 
paululum  excavato,  granuloso.  Apertura  angulato-iunaris,  intùs 
margaritacea.  Peristoma  acutum,  margine  columellari  incrassato, 
roseo,  cum  altère  callo  tenui,  nitido,  juncto.  —  Diam.  15  mill.; 
altit.  S  mill.  —  Hab.  cum  praecedente. 

/  7.  H.  ODONTINA.  —  T.  imperforata,  depressiuscula,  cornea, 
subtiliter  striata;  spira  vix  elata;  suturis  impressis.  Anfr.  6con- 


220  IIEV.   ET  MAG.    DE   ZOOLOGIE.    (Mai    1851.) 

vexhisciili,  ullinio  basi  excavato,  foveam  urabilicalem  simulante. 
Aperlura  lunaris,  niargine  exlerno  simplici,  recto  ;  columellari 
rcflexiusciilo,  subincrassalo,  dente  valida  rnunito. — Diam.  8  mill.  ; 
aliit.  4  mill.  —  Hab.  cum  -praecedente. 

8.  AcHATiNA  siMPULARiA.  —  ï.  subulata,  api^c  acutiuscula, 
longitiidinaliter  substriata,  nitida,  diaphana,  corneo-cerea.  Anfr. 
81/2  parùm  convexi,  ad  suturas,  stricte  marj^inali  ;  ultimus  spirà 
paulôminor;  coluntelia  subverticalis,  truncata;  apertura  ovalis  ; 
peristoina  siniplex,  acutum.  —  Longit.  15  mill.;  diam.  5  mill.; 
longit.  apert.  4  mill.  1^2.  — Hab.  insulas  Comores. 

9.  PuPA  IXTERMEDIA.  —  T.  profundè  rimata,  oblongo-conica, 
obsolète  cos'.ulata,  alba.  Anfr.  8  parùm  convexi,  ullimo  turj^ido; 
suturaî  inipressaB»  submarginatae;  columella  plicata,  recedens; 
aperlura  irregularis;  perisloma  subincrassatum,  reflexiusculum, 
marjîine  columellari  perdilatato,  brevi,  cùm  externo  callo  tenui 
juftcto.  — Longit.  56  mill.  ;  diam  19  mill.  —  Hab.  ad  Portum  Le- 
vé n  Madagascariense. 

ConL  P.  Grandis  pf.  sed  lacillimè  <1istin.?uitur. 

\0.  P.  MiNOR. — T.  umbilicala,  ovata,  solidula,  nitida,  obsolète 
costulata,  alba;  spira  conica,  obiusa;  anfr.  7  convexiusculi,  ul- 
Hwo  turgidulo,  magno,  anticè  subascendens  ;  suturae  stricte  mar- 
ginatae;  columella  simplex,  verticalis;  aperlura  semi  ovalis;  pe- 
ristoma  subincrassatum,  breviter  reflexum,  marginibus  callo 
t(  nui  junctis,  externo  supernè  sinuato.  —  Longit.  21  mill.  ;  diam. 
12  iitill.  —  Hab.  cum  praecedente. 

11.  Ampullariainops.  — T.  globuloidea,  angustèperforata, 
irregulariter  striata,  sublente  decussata,  sordide  virens,  obstorc 
multifasciala;  spira  exertv,  suturis  profundis.  Anfr.  5  conve.Ni^ 
supernè  planulati.  Apertura  ovata,  inlùs  margaritacea,  lœtè  ùs- 
ciata,  marginibus  aciilis,  latere  columellari  crassiusculo.  —  Oper- 
culum  crassum,  testaceum,  exîùs  epidermide  viresccnte,  lamel- 
lo30  indutum.  —  Diam. 24 mill.;  allit.  28  mill.  —  Hab.  paluslria 
«d  orientem  insulœ  Madagascar. 

12.  Mhlama  am^na.  —  T.  oblongo-conica,  solida,  decolbta, 
nitida,  virescens,  f^irigis  obsoletis  irregulariter  notata,  subl-ntc 
ininulis>imè  dtcussata.  Anfr.  5-6  convexiusculi,  ubinio  fasciâ 
latà  castantà  interdùm  zona  pallidiorc  marginatâ  infrâ  pcripbe- 
riam  <ir  umilato.  Apertura  ovalis,  livida,  fasoiâ  perlucente.  La- 
brum  simplex,  tenue,  angulo  supero  incrassato,  margine  basali 


TRAVAUX    INÉDITS.  22l 

parùm  prodiicto.  —  Longit.  4,  2,  5  mill.  :diam.  lOmill.  —  Hah. 
eu  m  précédente. 


Catalogue  des  Carabiques  recueillis  par  M.  Bocandé  dans 
la  Guinée  portugaise,  avec  la  description  sommaire 
des  espèces  nouvelles  ;  par  M.  de  I.AFEaTÉ-SÉNECTÈRE 
—  Suite.  Voy,  H 830.  p.  25G.  526,  588.  —  ^85i,  p.  SI. 

Les  espèces  de  ClilœnUis  que  nous  avons  maintenant  à 
passer  en  revue  étant  au  nombre  de  56,  nous  allons,  pour 
plus  de  clarté,  indiquer  les  divisions  et  les  groupes  aux- 
quels ils  appartiennent,  en  nous  conformant  au  travail 
publié  par  nous  sur  ce  genre. 

PREMIÈRE  DIVISION. 

ÉLYTRES  A  TACHES  JAUNES. 

Premier  Groupe.  —  Corselet  jaune  ou  bordé  de  jaune. 
Palpes  grêles  et  allongés. 

Chlœnius  jucundus.  Dej.  (Spec.  V,  615.  Chl.  {Callistus 
apud  Dejean)  — tripustulaïus ,  Dej.  (Spec.  V,  607).  — Cet 
insecte  avait  été  placé  par  M.  Deji  an  dans  le  genre  Callis- 
tusy  dont  il  se  rapproche,  il  est  vrai,  par  la  forme  acumi- 
néc  de  ses  palpes.  Mais,  en  ayant  égard  à  son  faciès,  à  son 
corselet  aplati,  et  surtout  à  la  dent  du  menton,  qui  est 
creuse  à  l'extrémité,  nous  avons  dû  le  ranger  parmi  les 
Chlœnius,  à  côté  du  venustulus,  Drj.,  avec  lequel  il  a  les 
rapports  les  plus  intimes. 

Deuxième  Groupe.  —  Corselet  sans  aucune  coloraùon  jaune. 
Espèces  ayant  plus  d'une  tache  sur  chaque  élylre. 

C.  notabil'is,  —  Cette  espèce  est  très-voisine  du  C.  cru^ 
ciatus,  Dej.  ;  mais  elle  en  diffère  par  trois  caractères  cons- 
tants :  1^  la  taille  est  plus  grande;  2**  la  ponctuation  de  la 


222  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {Mai   1851.) 

tête  et  du  corselet,  très-serrée  et  médiocrement  grosse  dans 
le  cruciatus,  est  ici  beaucoup  plus  grosse  et  moins  serrée, 
tellement  que  la  tête  est  presque  lisse;  5"  le  dessin  des 
élytres  diffère  constamment,  en  ce  que  la  bordure  jaune 
est  beaucoup  moins  large;  que  la  tache  jaune  latérale  ne 
se  confond  pas  avec  cette  bordure,  mais  se  présente  dis- 
tinctement sous  la  forme  d'une  courte  bande  transver 
sale,  et  que  la  tache  postérieure  est  plus  petite  et  plus 
encadrée  de  vert.  M.  Deyrolle  nous  avait  déjà  vendu,  il  y 
a  quelques  années,  un  exemplaire  de  cette  espèce,  re- 
cueilli au  Sénégal  par  M.  Vion.  —  Long,  il  mill.;  larg.  4, 
7  mill. 

(7.  Diisaultii,  Dufour  (Spec.  V,  619.) 

C.  goiiioderus.  —  Espèce  tout-à-fait  nouvelle,  et  qu'on 
ne  peut  comparer  à  aucune  espèce  connue.  Tête  noire, 
brillante,  finement  ponctuée,  même  un  peu  lisse  antérieu- 
rement; labre  noir;  antennes  entièrement  noires.  Corse- 
let noir,  couvert  d'une  ponctuation  très-confluente,  qui 
le  fait  paraître  chagriné,  mais  non  pas  terne,  d'une  forme 
toute  particulière  ;  c'est-à-dire  que  les  côtés,  dans  la  pre- 
mière moitié,  sont  arrondis  en  sens  convexe,  et  que,  dans 
la  seconde  moitié,  ils  sont  échancrés  en  sens  concave  ; 
d'où  résulte  nécessairement  un  angle  latéral  très  marqué 
au  point  de  rencontre  des  deux  courbes.  Ce  singulier  cor- 
selet est,  du  reste,  fortement  transversal,  échancré  anté- 
rieurement, peu  convexe  sur  le  disque,  et  légèrement  re- 
levé en  gouttière  sur  les  bords.  Les  élytres  sont  noires, 
ternes,  imperceptiblement  pointillées,  et  couvertes  d'une 
pubescence  roussâtre  très-fine  et  très-courte;  elles  sont 
d'une  forme  gracieuse,  légèrement  convexes,  arrondies 
aux  angles  huméraux,  légèrement  dilatées  sur  les  côtés,  et 
un  peu  acuminées  à  l'extrémité  ;  elles  sont  une  fois  et  de- 
mie environ  aussi  longues  que  larges,  et  leur  plus  grande 
largeur  correspond  aux  deux  tiers  de  la  longueur  :  les 
stries,  assez  profondes,  sont  peu  distinctement  ponctuées; 
le  dessin  présente  :  1^  au  premier  tiers  des  élytres,  une 


TRAVAUX    IMiDITS.  225 

tacho  jaune  latérale,  triangulaire,  distribuée  sur  les  cin- 
quième, sixième,  septième  et  huitième  côtes  (comptées  à 
partir  de  la  suture)  ;  2°  un  peu  au  delà  de  la  moitié,  deux 
petites  njacules  sur  les  quatrième  et  sixième  côtes  ;  5°  au- 
delà  des  trois  quarts,  trois  macules  sur  les  troisième,  cin- 
quième et  septième  côtes;  enOn,  tout  au  bout,  une  der- 
nière petite  macule  au  point  de  réunion  de  la  troisième  et 
de  la  cinquième  côte  {ce  sont  ces  taches  formées  par  le 
rapprochement  de  macules  distinctes  que  nous  avons  ap- 
pelées, dans  notre  classement  des  Chlœnius,  des  taches 
déchiquetées);  le  dessous  du  corps  est  entièrement  d'un 
noir  foncé  briUjant,  et  les  pattes  d'un  jaune  orangé  avec 
rextrémité  des  cuisses  et  les  tarses  noirâtres. 

Il  existe  une  variété  entièrement  noire,  sans  taches  sur 
lesélytres;  et  la  preuve  que  ce  n'est  qu'une  variété,  c'est 
qu'en  considérant  attentivement  certains  individus  moins 
complètement  noirs,  on  aperçoit  une  petite  teinte  rou- 
geâtre  à  l'emplacement  de  la  tache  latérale.  —  La  taille 
est  peu  constante,  tt  varie,  pour  la  longueur,  entre  -12  et 
46  mill.  ;  et,  pour  la  largeur,  entre  5,  4,  et  7,  5  mill. 

C,  obesus.  —  Encore  une  espèce  toute  nouvelle,  et  sans 
point  de  comparaison.  Tête  verte,  brillante,  peu  ponctuée, 
presque  lisse  sur  le  disque.  Labre,  palpes  et  les  deux  pre- 
.  miers  articles  des  antennes  ferrugineux;  le  reste  des  an- 
tennes noirâtre;  les  yeux  grands  et  fortement  saillants. 
Corselet  d'un  vert  plus  fonce  que  la  tête,  et  mélangé  de 
reflets  violets,  couvert  d'une  ponctuation  assez  grosse, 
profonde  et  confluente,  fortement  transversal,  moitié  plus 
large  que  long,  arrondi  sur  les  côtés,  un  peu  rétréci  en 
arrière,  avec  les  angles  postérieurs  presque  droits,  la  ligne 
médiane  peu  marquée,  les  impressions  de  la  base  assez 
sensibles.  Les  élytres,  d'un  vert  foncé,  sont  couvertes 
d'une  pubescence  très-fine;  elles  ont  des  stries  assez  pro- 
fondes et  faiblement  ponctuées  ;  elles  sont  fortement  con- 
vexes et  fortement  dilatées  sur  les  côtés,  avec  les  angles 
antérieurs  assez  marqués  et  un  peu  prolongés  en  avant, 


224  liEV.    ET    MAG.    DE    ZOOLOGIE.    (Mal    1851     ) 

par  suite  d'une  légère  échancrure  de  la  base,  très-arron- 
dies  postérieurement  à  partir  du  milieu,  et  très-faiblement 
atténuées  à  peu  de  distance  de  l'angle  apical.  Il  n'y  a  pas 
de  tache  latérale  antérieure,  comme  dans  l'espèce  précé- 
dente; mais,  au-delà  des  trois  quarts,  on  compte  cinq  pe- 
tites macules  jaunes  très-irrégulièrement  distribuées  sur 
I<  s  troisième,  quatrième,  cinquième,  sixième  et  septième 
côtes;  et,  enfin,  une  petite  tache  linéaire  anté-apiiale  sur 
la  prolongation  de  la  septième  côte.  Le  dessous  du  corps 
est  entièrement  noir  et  les  pattes  entièrement  testact  es, 
avec  les  tarses  plus  foncés.  —  Long,  de  12  à  14  mill.  ;  larg. 
de  5  1/2  à  7  mill. 

Les  deux  dernières  espèces  que  nous  venons  de  décrire 
sont  précisément  celles  indiquées  dans  notre  classement 
sous  les  lettres  c  c  comme  ayant  les  taches  déchiquetées. 

Troisième  Groupe.  —  E^^pèces  n'ayant  sur  cliaque  élyire 
qu'une  seule  tache  isolée,  et  ne  se  ratiacliant  pas  à  une 
bordure  apicale, 

C.  zifgogrammus.  —  Cette  grande  et  belle  espèce  est  ci- 
tée dans  notre  classement  comme  étant  la  seule  qui  ait 
les  taches  placées  si  près  de  la  suture,  qu'elles  paraissent 
n'en  faire  qu'une  seule;  de  là,  son  nom  de  zygogrammus. 
Tôte  verte,  brillante,  finement  pointillée;  labre,  palpes  et 
antennes  entièrement  ferrugineuses.  Corselet  d'un  vert 
plus  foncé  que  la  tête,  abondamment  couvert  d'une  ponc- 
tuation grossière  et  confluente,  légèrement  transversal, 
très- arrondi  sur  les  côtés,  peu  convexe  et  sensiblement 
relevé  sur  les  bords,  en  gouttière  ;  les  ani^les  poslérieurs 
un  peu  obtus  et  arrondis  au  sommet;  la  ligne  méd  ane  et 
les  impressions  de  la  base  très-marquées.  Les  él^lres  sont 
encore  plus  foncées  que  le  corselet,  presque  noires,  très- 
finement  poinlillées,  et  couvertes  d'un  duvet  jaunâtre  très- 
fin  et  très-court,  couché  à  la  surface  ;  forme  très  allongée, 
trois  fois  aussi  longues  que  le  corselet,  subparallèles  dans 
la  première  moitié,  ovalaires  dans  la  seconde,  et  peu  con- 


TUAVAUX    INÉDITS.  2'2.'i 

vexes.  La  tache  uniquo,  située*  à  très-peu  de  distance  do 
rexlrémilé,  est  très  petite,  en  forme  de  cœur,  et  résulte, 
comme  nous  l'avons  dit,  de  la  réunion  ^ur  la  suture  des 
deux  taches  dos  élylres.  Le  dessous  du  corps  est  d'un  noir 
foncé,  à  reflets  bleuâtres,  et  les  pattes  entièrement  testa- 
cées.  —  Long.  M  niill.  ;  larg.  7  mill. 

C.  oculatits^  Fab.  (I)ej.,  Cat.,  27).  —  M.  Dejean,  dans 
son  Catalogue,  indique  celte  espèce  comme  nouvelle  pour 
sa  collection.  Nous  ne  pouvons  pas  être  de  son  avis  ;  nous 
pensons,  au  contraire,  que  l'csièce  qu'il  a  décrite  sous  le 
nom  de  mijops  (Spec.  V,  C22)  ne  différait  nullement  de 
cel'e  qu'il  a  intercalée  plus  tard  sous  le  nom  û'oculatus, 
Fab.;  seulement,  l'exemplaire  de  Guinée  qui  lui  fut  en- 
voyé sous  ce  nom  par  M.  Westermann  s'est  trouvé  être 
une  variété  à  tache  petite  et  son  b-e  assez  différente  de  ses 
C.  myops  pour  qu'il  ait  cru  pouvoir  conserver  celte  espèce 
et  ne  pas  la  réunir  à  l'espèce  fabricienne  Les  exemplaires 
abondamment  recueillis  par  M.  Bocandé  sont  identique- 
ment semblables  à  ceux  que  M.  Dejean  a  décrits  sous  le 
nom  de  myops. 

C  nulicus.  —  Cette  espèce,  très-voisine  du  cœciis,  Dej., 
en  diffère  essentiellement  par  la  forme  du  corselet,  dont 
les  côtés  sor.l  régulièrement  arrondis  dans  toute  leur  lon- 
gueur, tandis  que,  chez  le  cœcns,  ces  <  ôtés  présentent  une 
certaine  bisinuosité  par  suite  du  rétrécissement  de  la  par- 
lie  postérieure.  On  remarque  aussi  que  la  gouttière  qui 
règne  tout  autour  du  corselet,  dans  le  ccecws,  est  beaucoup 
moins  sensible  et  presque  nulle  dans  notre  espèce.  On 
peut  ajouter  aussi  que  les  éljtres  de  Vanticus  sont  un  peu 
moins  arrondies  sur  les  côtés,  et  qu'elles  sont  plus  métal- 
liquts  et  moins  finement  pointillées.  Les  taches,  peu  cons- 
tantes dans  leur  forme,  n'offrent  point  de  différence;  il 
en  est  de  même  de  la  couleur  des  antennes  et  des  pattes. 
—  Long.  M  à  ^  5  mill.  ;  larg.  4,  8  à  5,  2  mill. 

La  couleur  de  celte  espèce  est  susceptible  de  tourner  au 
^*  sÉKiE.  T.  in.  Année  18dL  15 


226  UEV.    ET    MAG.   DE    ZOOLOGIE.    (  iH/flî   185^.) 

bleu  violacé.  Nous  avons  une  variété  qui  présente  cette 
teinte  exceptionnelle. 

C.  cœcm,  Dej.  (Spec.  V,  625.) 

C.  Venator.  —  Après  avoir  considéré  cet  insecte  comme 
une  variété  du  C.  cœcus,  nous  nous  sommes  décidé,  après 
un  nouvel  examen,  à  le  séparer  complètement  de  cette  es- 
pèce, dont  il  diffère  par  les  caractères  suivants  :  le  corselet 
est  plus  étroit,  plus  allongé,  plus  convexe;  au  lieu  d'une 
large  gouttière  latérale  s'étendant  d'un  angle  à  l'autre,  la 
gouttière  ici  est  à  peu  près  nulle  antérieurement,  et  n'est 
sensible  qu'en  approchant  de  l'angle  postérieur,  qui  est  à 
peine  arrondi  et  très-déclive,  ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  le 
cœcus.  Les  élytres  offrent  aussi  des  différences  sensibles  : 
premièrement,  elles  sont  d'un  vert  plus  clair,  couvertes 
d'une  ponctuation  plus  fine,  plus  confluente,  avec  les 
stries  moins  profondes  et  les  côtes  moins  élevées  ;  ensuite 
elles  sont  plus  plates,  un  peu  plus  étroites,  surtout  à  la 
base,  avec  les  angles  huméraux  plus  arrondis  ;  elles  sont, 
en  un  mot,  plus  régulièrement  ovales.  La  forme  de  la  ta- 
che, le  dessous  du  corps  et  les  pattes,  n'offrent  aucune 
différence;  la  taille  est  la  môme.  — Long.  41  milL;  larg. 
$  mill. 

C.  compiicatus  (Reiche,  inédit).  —  C'est  au  C.  Boîsdu^ 
valii  que  nous  comparerons  cette  espèce,  qui  en  diffère 
par  la  couleur  ferrugineuse  des  antennes,  qui  sont  noi- 
râtres dans  le  Boisduvalii;  par  la  forme  un  peu  plus  courte 
du  corselet,  dont  les  angles  postérieurs  sont  presque 
droits,  et  dont  la  ponctuation  est  plus  fine  et  plus  serrée; 
enfin,  par  la  forme  des  élytres,  qui  sont  sensiblement  plus 
courtes,  plus  larges,  et  plus  finement  pointillées.  Quant 
aux  taches,  leur  forme  est  la  môme  ;  elles  sont  seulement 
un  peu  plus  étroites.  Nous  possédons  deux  exemplaires 
de  celte  espèce:  celui  qui  nous  vient  de  M  Bocandé,  et 
un  autre  qui  existait  dans  la  collection  de  M.  Reiche,  sous 
Je  nom  que  nous  lui  avons  conservé  ;  ce  dernier  avait  été 


TRAVAUX   INÉDITS.  227 

récolté  dans  l'île  Saint-Vincent,  une  des  îles  du  Cap-Vert. 
—  Long.  -12,  5  mill.  ;  larg.  5,  8  mill. 

C.  asseda.  —  Cette  espèce,  encore  plus  voisine  du  T. 
Boisilnvaln,  n'en  diffère  absolument  que  par  la  fornne  du 
corselet,  qui  est  dans  le  genre  de  celui  de  Vaulicus  Nobis, 
décrit  ci-dessus  ;  c'est-à-dire  régulièrement  arrondi  sur 
les  côtés  jusqu'à  l'angle  postérieur,  sans  rétrécissement 
cordiforme  :  il  en  résulte  qu'il  est  sensiblement  plus  large 
à  la  base  que  celui  du  Boisduvalir,  et  qu'il  a  les  angles 
postérieurs  beaucoup  plus  arrondis.  Les  élytres  sont  un 
tant  soit  peu  plus  longues  et  plus  parallèles  ;  mais  la  ponc- 
tuation et  les  taches  n'offrent  aucune  différence.  —  Long. 
U  mill.  ;  larg.  5  mill. 

Quatrième  Groupe.  —  Une  seule  tache  sur  chaque  élytn'y 
prolongée  posiérieurement  le  long  du  bord  ap'tcal. 

C,  virgula.  —  Tête  d'un  vert  brillant,  lisse,  et  finement 
pointillée  le  long  des  yeux  ;  labre,  palpes  et  antennes  en- 
tièrement ferrugineux.  Corselet  d'un  vert  plus  foncé  que 
la  tête,  lisse  et  brillant,  parsemé,  surtout  vers  la  base,  de 
points  enfoncés  nullement  confluents,  d'un  quart  moins 
long  que  large,  bombé  sur  le  disque,  arrondi  sur  les  cô- 
tés, rétréci  antérieurement,  la  plus  grande  largeur  à  peu 
do  distance  delà  base;  échancré  antérieurement,  etmê/iïc 
un  peu  postérieurement;  les  angles  postérieurs  presque 
droits  et  très-légèrement  arrondis  au  sommet;  la  ligne 
médiane  fmement  tracée;  les  impressions  de  la  base  assez 
profondes.  Eljtres  d'un  vert  très-foncé,  moins  abondam* 
ment  ponctuées  que  celles  des  espèces  précédentes,  moin» 
pubescentes,  et  conséquemment  plus  brillantes;  pas  beau- 
coup plus  larges  que  le  corselet,  et  une  fois  et  demie  seu- 
lement aussi  longues  que  larges,  arrondies  aux  angles 
hufiiéraux,  arrondies  aussi  sur  les  côtés,  dont  la  plus 
grande  dilatation  correspond  assez  exactement  au  milieu 
de  la  longueur;  ornées,  vers  les  trois  quarts,  d'une  tache 
orangée  en  forme  de  virgule,  dont  l'extrémité  inférieure 


2IS  l.r.V.    RT    MAC.    I>E    ZOOLOGIE.    (Mat    185i.) 

se  dirige  vers  l'angle  apical,  et  présente  une  forme  ana- 
logue à  celle  de  la  tache  des  C.  glabricoHis,  sngiuarius 
et  conforwis,  espèces  scnégaliennes  avec  lesquelles  nous 
avons  groupé  celle-ci,  bien  que  sa  tache  ne  se  prolonge 
pas  jusqu'au  bord  apical.  Dessous  du  corps  d'un  noir  irisé 
de  bleu;  pattes  entièrement  ferrugineuses.  ~  Long.  ^\ 
mill.  -1/2  à  ^5  milL;  larg.  5,  5  à  5,  8  mill. 

C.  glabricotlis,  Dej.  (Spec*  V,  629).  —  L'exemplaire  qui 
uous  vient  de  M.  Bocandé  diffère  du  type  par  la  couleur 
violacée  du  corselet  et  des  élytres. 

C.  couformis,  Dej.  (Spec.  V,  65(1). 

Cinquième  Groupe.  —  Elytres  sans  apparence  de  cotes; 
les  sirks  n'étant  indiquées  que  par  une  suite  de  points  très- 
fins. 

C.  Bruneiii  (Buquet,  inédit).  —  Très-curieuse  espèce, 
qui  constitue  à  elle  seule  notre  cinquième  groupe.  —  Tête, 
corselet  et  éljtres  d'un  bieu  foncé,  brillant.  La  tête  lisse, 
sans  ponctuation  ;  le  labre  très-court  et  roussâtre,  ainsi 
que  les  trois  premiers  articles  des  antennes,  qui  sont  noi- 
râtres dans  le  reste  de  leur  longueur.  Le  corselet  couvert 
d'une  ponctuation  grosse,  profonde  et  peu  serrée,  bombé 
sur  le  disque,  un  peu  plus  large  que  long,  arrondi  sur  \es 
côtés,  qui  se  redressent  un  peu  en  approchant  de  la  base, 
de  manière  que  les  angles  postérieurs  sont  presque  droits; 
ligne  médiane  très-fine;  impressions  basilaires  suffisam- 
ment marquées.  Kljtres  remarquables  par  l'absence  com- 
plète de  stries,  et  par  conséquent  de  côtes.  A  la  place  des 
stries,  on  distingue  à  peine  de  petites  lignes  formées  par 
une  succession  de  petits  points  peu  enfoncés  et  Irès-rap- 
prochés.  Le  reste  des  élytres  est  parsemé,  surtout  anté- 
rieurement, de  points  un  peu  plus  gros.  Elles  sont  ornées 
d'une  belle  bande  transversale  d'un  jaune  orangé,  qui  les 
traverse  aux  trois  quarts  de  la  longueur,  et  qui  remonte 
anlcrieurcmert,  de  cliaque  côté,  jusqu'au  premier  tiers. 
Cette  bande  laisse  apercevoir  plus  distinctement  les  lignes 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^29 

de  points  qui  remplacent  les  stries.  La  forme  dos  élUres 
est  postérieurement  celle  d'un  ovale  allongé  parfailcment 
régulier;  l'atténuation  anté-apicale  étant  presque  nulle, 
antérieurement  elles  sont  subparallèles  avec  les  angles  hu- 
méraux  très  arrondis;  elles  sont,  en  outre,  remarquable- 
ment convexes,  et  environ  une  fois  et  demie  aussi  longues 
que  larges.  Le  dessous  du  corselet  et  de  la  poilrine  est 
d'un  noir  bleuâtre,  et  l'abdomen  d'un  brun  légèrement 
ferrugineux.  Les  pattes  sont  ferrugineuses,  avec  les  tarses 
obscurs.  —  Long.  ^0  mill.  ;  larg.  4  mill.  M2. 

Celte  espèce  existait  déjà  dans  la  collection  de  iM.  Du- 
quel, sous  le  nom  inédit  que  nous  lui  avons  conservé. 

{La  suite  prochainement.  ) 


Description  de  plusieurs  espèces  de  Myodaires  dont  les 
larves  sont  mineuses  des  feuilles  de  végétaux  ;  par 
M.  J.-B.  Desvoidy,  D.  m. 

M.  le  colonel  Gouread,  qui  a  si  dignement  rempli  les 
loisirs  que  lui  permettait  sa  noble  profession,  vient  de 
rendre  à  l'entomologie  des  services  réels,  et  que  je  ne  sau- 
rais trop  préconiser.  Il  a  ramené  la  science  à  sa  hauteur 
primitive  et  à  sa  véritable  destination,  par  l'étude  des 
larves  d'un  grand  nombre  d'espèces  appartenant  à  des  fa- 
mill  s  diverses.  Celle  direction  dans  le  travail  peut  seulo 
conduire  aux  résultats  désirés,  qui  sont,  la  cominissniwe 
poshiue  de  i'cspcce  et  les  rapports  de  celte  même  espèce  avec 
les  antres  êtres  de  la  création. 

Je  donne  aujourd'hui  le  complément  du  travail  de  Uéau- 
mur,  qui  avait  commencé  l'élude  des  larves  mineuses  des 
feuilles  de  plusieurs  végétaux,  larves  qui  avaient  produit 
des  mouches  apparicnant  à  une  tribu  des  Pij  jonides,  et  que 
Réaumur  ne  s'était  pas  appliqué  à  distinguer  entre  elkvs. 
Plus  heureux  que  cet  observateur,  rentomologisle  actuel 


230  KEV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE,    (Mal    1851.) 

peut  définir  ces  espèces,  les  classer  et  les  décrire  d'une 
façon  rigoureuse. 

M.  Goureau  a  eu  l'extrême  obligeance  de  me  confier 
ces  insectes;  il  m'en  a  permis  la  desciiption  et  la  publi- 
cation. Je  n'aurai  à  m'occuperquedes  espèces  proprement 
dites,  me  gardant  bien  d'anticiper  sur  les  belles  observa- 
tions que  ce  naturaliste  vient  de  communiquer  et  de  li- 
trerà  la  Société  Entomologique  de  France.  La  science  ne 
tardera  donc  pas  à  jouir  de  ce  nouveau  bienfait. 

G.  Pegomye»  Pegomya. 

Pegomya,  Uob.-Desv.,  Mjodaires.  —  Macquart,  Dipt., 
tom.  H.  —  Meig.,  Dipt.,  tom.  VII.  -—Antennes  plus  ou 
moins  verticales,  descendant  presque  a  l'épistomc  ;  le  pre- 
mier article  très-court;  le  second  plus  long;  le  troisième 
un  peu  plus  long  que  le  second,  prismatique  sur  le  mâle, 
et  comprimé  latéralement  sur  la  femelle,  avec  le  sommet 
àrroiiii.  Chète  paraissant  nu,  mais  tomenteux,  à  une  forte 
loupe;  ses  premiers  articles  très-courts,  presque  indis- 
tiijcts. 

Yeux  nus,  presque  contigus  sur  les  mâles,  distants  sur 
les  femelles  ;  front  très-étroit  sur  les  mâles,  et  presque 
carré  sur  les  femelles;  frontaux  colorés  sur  les  femelles; 
face  verticale;  point  de  cils  fasciaux;  péristome  presque 
carré,  avec  Tépistome  coupé  droit,  et  non  saillant.  Abdo* 
lïien  des  mâles  atténué;  sourcils  roides,  plus  développés. 
Le  premier  segment  de  l'abdomen  offre  de  chaque  côté 
un  prolongement  spiréiforme  qui  se  dirige  d'arrière  en 
avant  vers  le  métathorax.  Guillerons  petits. 

i.  Pegomyà  ATttiPLiciA,  Rob.-Desv.  —  Mas.  Tliorax  fuscus, 
grisescenle-lineatus  et  irroratus  ;  abdomen  grisenus  lineà  dorso- 
longitudinali  punctorum  fuscorum;  frontalihus  rubris;  frontis 
lalerlbus,  facique  albidis  :  primis  antenuarum  arti^ulis  fulvlvant 
rubris,  ultlmo  ni'^ro;  cheti  basi  nigrâ,  medio  flavescente;  palpi 
pallidè  flavi,  apîcenigro;  pedes  testacei,  tibiis  anticis  plus  minus 


ÎUAVAUX    INÉDITS.  25^ 

fuscis,  taisisiiigris;  halteribus  llavis;  calypUstlavescentibus;  a!is 
plus  minus  subflavesceniibns. 

Femina.  Frontalibus  rubris;  thorace  fusca  cinereo;  abdomine 
lestaceo,  lineû  dorsali  obscure  fuscescenle  ;  tibiis  anlicis  flavis.  — 
Long.  2  lignes  1/2. 

Le  mâle.  Corselet  brun,  avec  un  duvet  et  des  lignes 
gris-cendré,  et  parfois  gris;  abdomen  brun-gris,  avec  une 
ligne  dorso- longitudinale  de  points  noirâtres  plus  ou 
moins  apparents;  anus  jaunâtre;  frontaux  rouges,  parfois 
bruns;  côtés  du  front  et  facealbides;  premiers  articles 
des  antennes  rouges  ;  le  dernier  article  noir  ;  base  du  chète 
noire,  le  milieu  flavescent;  palpes  fauve  pâle,  avec  le  som- 
met noir  ;  pattes  jaunes  ;  majeure  partie  des  jambes  anté- 
rieures brunes;  tarses  noirs;  balanciers  jaunes;  cuille- 
rons  jaunâtres  ou  albides  ;  ailes  d'un  clair  flavescent. 

La  femelle.  Frontaux  d'un  beau  rouge,  ou  d'un  rouge 
jaunâtre;  corselet  cendré;  abdomen  rougeâtre-teslacé , 
avec  une  ligne  dorso-longitudinale  brun-obscur;  tibias 
antérieurs  jaunes  ;  cuillerons  blanchâtres. 

Cette  espèce  vit  sur  l'arroche  des  jardins  [Atriplex  lior- 
teusia).  Elle  paraît  se  jeter  de  préférence  sur  la  betterave ^ 
dont  les  feuilles  offrent  à  sa  larve  un  parenchyme  plus 
épais  et  plus  succulent. 

C'est  à  tort  que,  dans  la  collection  de  M.  Goureau,  cette 
espèce  est  étiquetée  P.  hyeregami,  qui  constitue  une  es- 
pèce différente. 

2.  P.  GouRALDi,  Rob.-Desv.  —  Simillima  P.  atriplicis; 
paulô  niiiior;  mas,  femoribus  tiblisque  pallidè  flavis,  et  sa?piùs 
palliilè  subfusiis,  aut  fuscis. 

Femina.  Abdomine  fuscogriseo;  lineâ  dorso-!ongitudinali 
punctoriim  fuscorum. 

Semblable  au  P.  atriplicis,  un  peu  plus  petit.  Le  mâle  a 
les  cuibses  et  les  jambes  jaune  pâle,  et  le  plus  souvent 
pâles,  et  plus  ou  inoins  brunes.  L'abdomen  de  la  femelle 
est  brun  grisâtre,  et  rjon  testacé,  avec  une  ligne  dorâo-Ion- 
gitudinale  de  points  maculiformes  bruns  . 


252  UEV.    ET    MAG      DE   ZOOLOGIE.    {Muï    1851.) 

C'est  une  espèce  bien  distincte  que  M.  Gourcau  a  obtenu 
également  de  larves  mineuses  des  feuilles  (/c/'Alriplcx  hor 
tenfiis. 

5.  P.  RL'Aiicis,  Rob.-Desv.  —  Femina.  Tliorax  niger,  cinereo- 
siibfiiscesc*  nie  linea  us  et  irroratus;  abdomen  testaceiim,  lineolâ 
gemiiiâ  dorso-lougiliidinali  punftnloruin  fiiscoruiii  ;  fron'alibus 
fiisco-fiilvis;  froniis  laleribus  albido-cinereis,  facie  alb  do-fulves- 
cente  ;  antennariim  priiiiis  duobiis  articulis  fiilvis,  ultime  nigro; 
palpislesiaceo-ftilvis;  pedcsflavi;  tarsisni,irris;iia!leribus  flavis, 
calyptis  siibalbidis;  a!is  sublimpidis,  basi  flavescente.  —  Long. 
2  hjj^nes  1^2. 

La  femelle.  Corselet  noir,  rayé  et  saupoudré  de  cendré  ; 
abdomen  teslacc-fauve,  avec  une  double  ligne  dorso  lon- 
gitudinale de  petits  points  allongés  et  bruns  ;  région  stem- 
matique  brune;  frontaux  brun-rougeâlrc  ;  côtés  du  front 
brun-cendré;  facealbide;  premier  article  des  antennes 
fauve,  avec  le  dernier  noir  ;  chète  blanchâtre,  avec  la  base 
noire;  balanciers  jaunes;  cuillcrons  blanchâtres;  ailes  as- 
sez claires,  avec  la  base  flavescente. 

M.  Gourcau  a  obtenu,  au  mois  de  juillet,  cette  espèce, 
provenant  d'une  larve  mineuse  des  feuilles  du  Rumex  acu- 
tua. 

Cette  espèce,  voisine  de  VAnthomyïa  germann^  Meig., 
n°  ^7(),  en  diffère  par  la  double  ligne  dorso-longitudinale 
brune  sur  l'abdomen. 

VAnilwmiiia  bicolor  de  Wicdemann  (Meig.,  n°  ^77) 
n'offre  également  qu'une  seule  ligne  brune  sur  le  dos  de 
l'abdomen. 

4.  P.  ACET0SJ2,  Rob.-Desv.  —  Mas.  Thorax  fiisco  cinorpus; 
abdominf  îestacco,  primo  segmente  fusco  ;  ant^nriis  palpisque  ni- 
giis;  frontis  lateribus  abitlis;  facie  albilo  flavescente  ;  pedes 
flavo-fulvicantes,  tiuobus  feiiioribus  anterioribus  anlicè  brunneis; 
tarses  onuiibiis  nigrn  cintreis;  halttribus  flavis;  calyptis  flaves- 
ceniibus;  alis  ^ublimpidis,  ba>î  flivescenle. 

Femina.  Similis;  abilominis  primo  segmfnto  testacea,  non 
fusco;  froniis  laleribus  albido-cinereis.  —  Long.  2  lignes  \12. 

Le  mâle.  Corselet  etécusson  brun-cendré  ;  abdomen  tes- 


TUAVAUX    INËDITS.  235 

ticé,  avec  le  premier  segment  brun;  frontaux  fauves; 
antennes  noires;  chète  plus  noir  à  la  base  ;  côlés  du  front 
albides  ;  face  albide  rougeûtre  ;  palpes  noirs  ;  pattes  jaune- 
fauve,  avec  du  brun  sur  le  devant  des  deux  cuisses  an- 
térieures ;  tarses  brun-cendré;  balanciers  jaunes  ;  cuille- 
rons  jaunâlres;  ailes  assez  claires,  avec  la  base  un  peu 
flavescente. 

La  femelle.  Semblable  ;  le  premier  segment  de  l'abdo- 
men teslacé,  et  non  brun  ;  côtés  du  front  albide-cendré. 

M.  Goureau  a  obtenu,  en  avril,  cette  espèce,  provenant 
de  larves  mineuses  de  l'oseille  (Rumex  acetosn). 

G.  Zabie,  Zabia.  —  Zabitty  Rob-Desv.,  Myod. 

i.  Zabia  loncipes  {Zabia  longipes,  Rob.-Desv.,  Myod.,  page 
600).  —  Mas.  TiiorciX  nig^r  cinerec-fuscescenle  lineatus  et  irro- 
ratus;  abdomen  obsolttè  teslaceum  :  frontalibus  fuses;  frontis 
hitcribus  albidis;  facie  albido-fulvescente;  anlcnnis  nigris  ;  pal- 
pis  test  ace  o-fui  vis;  pedes  flavi,  duobus  femoribus  anterioribiis  an- 
tice  fusciis  tarsis  nigris;  haheribus  flavis;  caiyplis  subalbidis  ; 
alis  sublimpidis,  basi  subflavescente. 

Ferrnna  Simi'is;  abdomine  obsolète  testaceo;  frontalibuN  ru- 
bris;  puncto  stcmmatico  fusco;  duobus  femoribus  anterioribus 
anlicè  flavis,  non  brunicoMS.  —  Long.  5  lignes. 

Le  mâle.  Corselet  noir,  rayé  et  saupoudré  de  cendré 
brunâtre  ;  abdomen  testacc-fauve,  avec  un  léger  duvet 
albide;  frontaux  noirs  ;  côlés  du  front  albides;  face  al- 
bide-rougeâlre  ;  premiers  articb  s  des  antennes  bruns  , 
avec  le  dernier  noir;  palpes  entièrement  testacé»  ;  pattes 
jaunes,  avec  le  devant  des  cuisses  antérieures  brun  ;  tarses 
noirs;  balanciers  jaunes;  cuillerons  blancs  ou  blanchâ- 
tres ;  ailes  assez  claires,  avec  la  base  subflavescente. 

La  fenuile.  Semblable  ;  pas  de  lignes  brunes  sur  le  dos 
de  l'abdomen  ;  frontaux  fauves  ;  région  slemmatique 
brune;  côlés  du  front  albides  cendrés;  on  ne  dislingue 
pas  de  brun  sur  le  devant  des  deux  cuisses  antérieures; 


25  i  HEV.    ET    MAG.    DE   ZOOLOGIE.    (Mai   1851.) 

balanciers  jaunes;  cuiilerons  blancs;  ailes  claires,  avec  la 
base  flavescenle. 

M.  Gourejiu  a  obtenu,  au  mois  d'août,  cette  espèce,  pro- 
venant de  larves  mineuses  des  feuilles  de  la  patience  (Ru- 
mex  palientia). 

Dans  mon  premier  travail,  je  n'avais  décrit  que  le  mâle 
de  cette  espèce. 

M.  Gouroau  a  étiqueté  cette  espèce  Anthomyia  viitis, 
Meig:,,  qui  a  une  ligne  brune  sur  le  milieu  du  dos  de  l'ab- 
domen. 

Anthomydes. 

Je  vais  donner  l'exacte  description  de  deux  espèces 
d'Anthomydes  que  M.  Goureau  a  obtenues  do  larves  mi- 
neuses des  feuilles  des  végétaux  ;  mais  je  préviens  le  lec- 
teur que  je  continue  de  placer  ces  insectes  dans  mes  genres 
primitivement  établis,  mon  dernier  travail  sur  ce  sujet 
n'étant  pas  encore  publié. 

1,  AiSTHOMiA  c^PicoLA.  —  Délia  cœpicola^  Rob.-Desv.  — 
Femina.  Griseo-pulveruienies  aut  griseo-subflavescens,  ihorace 
lirieis  fuscisobscuiioribus;  abdoiuîne  absque  lineâ  dorsali;  froii- 
talibus  aniicè  flavo  fulvi  ils,  poslicè  fuscis;  frontis  lateribus  gri- 
seo-flavescentibus  ;  facie  griseo-cinereâ;  anlennis,  probjscides 
palpis,  pedibus,  nigris;  haltères  flavidi;  calypta  flavescentia;  al« 
flavescentes. 

Mas.  Omninô  similis;  griseo-subflavescens;  abdomine  al te- 
nuato;  obsolulè  griseo-Havescente,  \il(à  dorsali  nigrâ;  facie  aibi- 
dâ;  alis  flavesceniibus  ;  coslâ  exleriori  cilialà,  spiiiulaque  valida. 
—  Long.  2  3/4  3  lignes. 

La  femelle.  Corselet  gris-pulvérulent,  ou  gris  un  pou 
flavescent,  avec  des  lignes  d'un  brun  obscur  ;  abdomen 
gris-pulvérulent,  et  sans  ligne  dorso-longitudinnle  brune; 
fronlaux  jaune-fauve  en  devant,  et  bruns  en  arrière  ;  côtés 
du  front gris-flavescent;  face  gris  cendré;  antcnnos,  trom- 
pes, palpes  et  pattes  noirs;  balanciers  jaunes  ;  cuille  rons 
flavescents  ;  ailes  flavescentes  ;  sa  côte  extérieure  est  forte- 
ment ciliée,  avec  une  épine  assez  forte. 


rRAVAUX   JSÉDITS.  235 

Lemcile.  Corselet  gris-flavcscent,  très-obscurément  rayé 
de  brun;  abdomen  atténué,  gris-flavcscent,  et  atec  une 
ligne  dorso-Iongiludinale  noire;  yeux  presque  conligus; 
face  albide;  balanciers  jaunes  ;  cuillerons  blanc  jaunâtre; 
ailes  flavescentes. 

M.  Goureau  a  obtenu  cet  insecte  de  larves  mineuses  de 
réchalotte  {Allium  asctdonicum) . 

Il  l'a  étiqueté  Anthomyia  j)latura^  Meig.,  d'après  la  des- 
cription de  M.  Macquart,  qui  écrit  que  cette  même  Anlho- 
myie  de  Meigen  n'a  pas  de  ligne  noire  sur  le  dos  de  l'ab- 
domen. Il  peut  se  faire  qu'on  se  trouve  sur  une  espèce 
voisine;  mais  l'espèce  décrite  par  Meigen,  et  surtout  par 
Zetterstedt,  est  cendrée^  avecwnc  ligne  dorsale  noire  sur  l'ab- 
domen (villa  dormit  nigrô),  et  avec  les  ailes  hyalines.  En 
outre,  Zetterstedt  dit  formellement  qu'elle  n'a  point  d'é- 
pine à  la  côte  extérieure  de  l'aile,  côte  qui  est  nue  [cosia 
nuda  spinutà  nuUâ)  ;  caractères  qui  ne  permettent  pas  de 
confondre  le  véritable  Anihonujia  plniura  avec  l'espèce  que 
je  viens  de  décrire,  et  qui  est  tout-à-fait  voisine  de  mon 
Délia  agricoiu  n*  5. 

Il  importe  également  de  no  pas  confondre  cette  espèce 
avec  VA.  cœpicola  de  Meigen,  qui  est  bien  différente. 

2.  Anthomia  brassic^.  — -  Delïa  brassicœ,  Rob.-Desv. 
—  An  mas  Deliœ  riparîœ,  Rob.-Desv. ,  n"  2? 

Cette  espèce  est  une  véritable  Délie. 

Mas.  Thorax  fusco-ciaerascens,  nigricaûle  lineatus  ;  abdomen 
dorso-griseo  ;  lineâ  longitudinali  incisurisque  segmentorum,  atris; 
faciealbidû;  antennis,  proboscides  palpis,  pedibus,  niiçris;  cheto 
CONSPicuÈ  ïOMENTOSo;  haltcribus  calyptisquc  fiavis;  ails  fusco- 
umbrosis.  —  Long.  5  lignes. 

Le  mâle.  Corselet  brun-cendré,  avee  des  lignes  noirâ- 
tres; abdomen  atténué,  offrant  en  dessus  quatre  cases 
grises,  avec  une  ligne  dorso  longitudinale  et  le  bord  supé- 
rieur des  segments  noir;  ventre  brun-gris;  face  albide; 
antennes,  trompes,  palpes  et  pattes  noirs  ;  chèie  manifesie- 


236  ÏIEV.    ET   MAG.    DE  ZOOLOGIE.    {Mai    1851.) 

meni  tomenteux;  balanciers  et  cuillcrons  jaunes;  ailes  né- 
buleuses. 

M.  Goureau  a  obtenu  cette  espèce  de  larves  mineuses  du 
navet. 


II.   SOCIETES   SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  5  Mai  ^851.  —  M.  Ad.  Chatin  lit  un  Mémoire 
sur  la  présence  de  l'iode  dans  l'air,  et  l'absorption  de  ce  corps 
dans  l'acte  de  la  respiration  animale.  De  ces  recherches  il 
résulterait  que  4,000  litres  d'air,  à  Paris,  renferment  très- 
approximativemcnt  -^  de  nr)illigramme  d'iode.  Or,  comme 
en  un  jour  un  homme  consomme  8,000  litres  d'air,  on 
voit  que  dans  ce  temps  la  surface  pulmonaire  serait  en 
rapport  avec  jtô  ^^  milligramme  d'iode.  L'auteur  a  voulu 
savoir  si  l'air  expiré  contenait  moins  d'iode  que  l'air  ins- 
piré; et  il  annonce  que,  d'après  des  observations  faites 
sur  lui,  l'air  expiré  a  perdu  environ  les  f  de  son  iode, 
qu'il  regarde  comme  ayant  été  absorbés. 

Séance  du  ^2  Mai.  —  M.  h.  Geoffroij-Saint-Hilaire  pré- 
sente à  l'Académie  deux  opuscules,  l'un  sur  les  monstruo- 
sités en  général,  l'autre  snr  la  série  animale.  Dans  ce  der- 
nier, l'auteur  résume  ses  vues  sur  les  Séries  para'lè  es^  sur 
les  espèces,  et  sur  la  définition  de  celles-ci.  qu'il  fonde  sur 
trois  considérations  principales  :  la  possibilité  de  la  dis- 
tinction; la  transmission  naturelle  et  régulière  des  carac- 
tères; la  stabilité  et  la  permanence  des  types,  égales  à 
celle  do  l'état  actuel  du  globe. 

—  M.  Pucheran  présenta  une  esquisse  sur  la  mammalogie 
du  continent afrxain.  Voici  l'extrait  donné  par  l'auteur: 

«  Sous  le  point  de  vue  de  sa  mammalogie,  le  continent 
africain  n'a  point  de  faune  spéciale  :  la  grande  majorité  de 
ses  genres  a  des  représentants,  soit  en  Asie,  soit  en  Eu- 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  2*w 

rope,  et  quelquefois  simullanémentdans  ces  deux  parties 
de  l'ancien  monde. 

«  Les  genres  de  Mammifères  îifricains  sent  principale- 
ment caraclériscs  : 

«  ^°  Par  la  grande  extension  de  la  distribution  géogra- 
phique de  leurs  espèces  qu'on  retrouve  dans  1rs  diverses 
zones  de  ce  continent  :  sous  ce  point  de  vue,  l'Afrique  se 
rapproche  de  l'Europe.  Rien  de  semblable  n'existe,  au 
contraire,  ni  en  Asie  ni  en  Amérique; 

«  2"  Par  une  tendance  très-générale  à  des  modifications 
dans  les  proportions  des  membres,  soit  que  la  paire  posté- 
rieure se  trouve  affaissée  (Hyènes,  Protèle,  Girafe,  Bubale), 
soit  que  ce  soit  cette  même  paire  qui  l'emporte  sur  l'an- 
térieure (Macroscélide,  Hélamys,  Dendromys).  Ces  inégali- 
tés de  développement  entraînent  à  leur  suite  la  diminution 
ou  l'alrophie  d'un  ou  de  plusieurs  doigts,  et,  par  suite,  la 
prédominance,  sur  ce  continent,  d'espèces  marcheuses, 
coureuses,  sauteuses;  la  rareté,  au  contraire,  d'espèces 
nageuses  ; 

«  ')'  Par  le  grand  développement  des  conques  audi- 
tive^, caractère  déjà  signalé  pour  les  animaux  des  régions 
australes,  en  général,  par  M.  de  Blainvilie,  et  pour  les 
Mammifères  des  déserts,  par  M.  Isidore  Gcoffroy-Saint-Hi- 
laire  ; 

«  A°  Par  la  teinte  isabelle  de  leur  pelage,  fait  devenu 
présentement  classique  en  zoologie. 

«  On  n'observe  point,  sur  le  continent  africain,  ces  dé- 
gradations physiologiques  qui,  à  un  type  d'organisation 
assez  élevé  dans  la  séiie,  en  substituent  d'autres  moins 
parfaitement  organisés,  ainsi  que  cela  s'observe  dans  l'A- 
mérique australe,  par  exemple,  où  les  Insectivores,  qui 
ont  fait  jusqu'ici  totalement  défaut,  sont  remplacés  par  les 
Edentés. 

«  Sous  un  point  de  vue  plus  spécial,  l'Afrique  peut  se 
diviser  en  quatre  zones  : 

«  \°  La  zone  méditerranéenne,  étendue  depuis  le  rivage 


258  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {Mai  1851.  j 

marocain  de  l'Atlantique  jusqu'à  la  frontière  égyptienne 
de  l'Abyssinie; 

«  2**  La  zone  septentrionale  du  centre  de  l'Afrique, 
comprenant  le  Sénégal,  la  Nubie,  et,  pour  certains  types, 
l'Abyssinie  ; 

«  5°  La  zone  méridionale  du  centre  de  l'Afrique,  située 
uu  sud  du  Sénégal,  et  dont  les  limites,  dans  l'état  actuel 
de  la  science,  ne  peuvent  encore  être  nettement  détermi- 
nées; 

«  4°  La  zone  orientale,  occupant  toute  la  côte  orientale 
de  l'Afrique,  depuis  le  Gap  de  Bonne-Espérance  jusqu'au 
rivage  abyssinien  de  la  mer  Rouge. 

Chaque  zone  du  continent  africain  paraît  posséder  un 
genre  de  Rongeurs  qui  lui  est  particulier.  11  en  est  ainsi, 
pour  le  Cap,  du  genre  llélamys;  pour  l'ouest,  des  genres 
Aulacode,  Cricétomys,  Anomalure;  pour  l'est,  du  genre 
Acomys;  pour  le  nord,  du  genre  Cténodactyle.  Ce  fait  est 
particulier  à  l'Afrique.  Nous  ne  connaissons  rien  de  sem- 
blable dans  les  autres  continents.  » 

—  M.  Fermond  adresse  un  Mémoire  sur  la  conservation 
et  la  reproduction  des  Sangsues  officinales  et  médicinales. 
Dans  un  premier  chapitre,  l'auteur  traite  de  la  conserva- 
tion des  sangsues.  Il  donne  une  série  de  préceptes  qui  ne 
sauraient  trouver  place  dans  les  limites  de  celte  analyse. 
Puis  il  traite  de  la  reproduction  :  les  œufs  éclosent  après 
quarante  jours  à  une  bonne  exposition  ;  la  jeune  sangsue 
est  fort  petite  et  toute  blanche;  quelques  mois  après,  elle 
se  colore  d'arrière  en  avant  ;  la  coloration  n'est  complète 
qu'à  un  ou  deux  ans.  L'auteur  a  cherché  à  traiter  de  leur 
nourriture  ;  mais  il  ne  donne  à  ce  suji  t  aucur^e  indication 
précise.  Il  termine  par  d'utiles  indications  sur  les  poids  en 
rapport  avec  les  âges  des  sangsues  propres  à  être  livrées 
au  commerce.  Ce  Mémoire  .nous  semble  avoir  touché  une 
dts  questions  les  plus  utiles  de  la  zoologie  appliquée,  et 
faire  connaître  des  résultais  dignes  du  plus  haut  intérêt. 

—  M.  Aliiiei  adres.se  une  nouvelle  Note  sur  l'effet  de  l'a- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  259 

gitation  du  sang  considéré  par  rapport  à  la  diminution  qui 
en  résulte  dans  les  proportions  de  la  fibrine. 

Séance  du  VJ  Mai.  —  Aucune  communication  zoolo- 
gique. 

Séance  du  26  Mai.  —  M.  Duméril  lit  un  double  Rapport 
sur  deux  Mémoires  de  M.  Guérin-Méneville,  l'un  sur  ta 
muscardine,  l'autre  sur  les  vers  rongeurs  des  olives.  Voici  ces 
deux  rapports  :  r\ 

*  Nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  deux 
Rapports  distincts  sur  des  Mémoires  de  M,  Guérin-Méne- 
ville, pour  l'examen  desquels  elle  a  nommé  commissaires 
MM.  Payen,  Serres,  Geoffroy-Saint-HIlaire  et  moi. 

«  Le  premier  de  ces  Mémoires  a  pour  titre  ;  Résultats 
scientifiques  et  pratiques  obtenus^  de  ^847  à  ^85i,  sur  les 
maladies  des  vera  à  soie  et  sur  les  meilletirs  moyens  de  per- 
fectionner leur  race  ou  d'arrêter  leur  dégénérescence. 

«  Nous  ne  nous  arrêterons  pas  beaucoup  sur  les  détails 
de  ce  Mémoire,  qui  est  une  véritable  analyse,  dans  la- 
quelle l'auteur  expose  ses  curieuses  et  utiles  observations 
sur  l'origine  et  la  propagation  du  botnjiis,  cause  ou  effet 
évident  de  la  muscardine.  Ce  travail,  qui  a  été  déjà  pu- 
blié, au  moins  en  grande  partie,  présente  cependant  quel- 
ques faits  nouveaux  et  obtenus  à  l'aide  d'expérimenta- 
tions positives  sur  la  nature  de  celte  épizootie,  dont  le 
virus  efficient  a  été  inoculé  et  reproduit  artificiellement 
par  l'auteur,  afin  de  dén.ontrer  la  véritable  cause  du  mal, 
et  dans  le  but  de  parvenir  à  la  découverte  des  moyens 
propres  à  s'opposer  à  sa  propagation.  Malgré  les  diverses 
et  heureuses  tentatives  auxquelles  M.  Guérin  s'est  livré,  il 
reconnaît  lui-même,  et  c'est  l'opinion  de  vos  commissai- 
res, qu'il  y  a  encore  quelques  recherches  nécessaires  à 
faire  sur  cet  important  sujet. 

«  Après  avoir  répandu  une  vive  lumière  sur  la  question 
de  la  muscardine,  sur  sa  nature  et  sur  son  mode  de  pro- 
pagation, l'auteur  a  démontré  que  plusieurs  circonstance» 
peuvent  servir  à  expliquer  comment  cette  maladie  a  fait 


îi|0  nEV.    ET    MAC.    DR    ZOOLOGIE.    {Mai    1851.) 

quelquefois  son  irruption  dans  des  élablissemenls  de  ma- 
gnaneries où  cette  industrie  de  Vélèie  des  chenilles  venait 
de  s'établir  nouvellement.  Il  a  reconnu  la  cause  réelle  de 
l'invasion  du  mal,  soit  dans  le  mode  vicieux  de  l'aiimenta- 
tion  de  ces  larves  du  mûrier,  soit  dans  d'autres  circoi  s- 
tances  non  hj  giéniquesdépendantes  des  locaux  soumis  aux 
influences  notables  et  mobiles  de  l'atmosphère  et  aux  ac- 
tions variables  et  non  prévues  du  calorique,  deréleclricilé, 
de  l'hygrométrie.  11  a  prouvé  que  la  matière  morbide,  qui 
en  est  la  cause  réelle  et  essentielle,  se  propage  avec  plus  ou 
moins  de  facilité,  comme  un  végétal  parasite,  au  mojen 
de  sporules  qu'il  a  recueillis,  et  qu'il  a  pu  comme  semer 
sur  un  sol  convenable,  et  reproduire  par  inoculation,  non- 
seulement  sur  les  larves,  mais  aussi  sur  les  nymphes  et 
môme  sur  les  insectes  divers  de  cet  ordre  des  Lépidop- 
tères aux  différentes  époques  de  leur  existence. 

«  Ces  observations  positives,  bien  con>tatées,  si  curieu- 
ses sous  le  point  de  vue  de  la  science  zoologique,  et  sur- 
tout si  importantes  pour  l'industrie  de  la  production  de 
la  soie,  ont  cependant  encore  besoin  d'être  poursuivies  par 
des  éludes  persévérantes,  mais  qui  ne  peuvent  être  faites 
que  sur  les  lieux,  et  dans  des  conditions  favorables. 

«  M.  Guérin-Méneville,  préctdemment  encouragé  par  le 
généreux  concours  de  la  Société  nationale  et  centrale  d'a- 
griculture, par  la  Société  agricole,  qui  a  reconnu  la  grande 
portée  de  ses  travaux,  et  mémo  par  quelques  éducateurs 
instruits  et  zélés,  et  particulièrement  par  M.  E.  Robert, 
s'est  décidé  à  partir  cette  année  pour  se  rendre,  à  ses 
propres  frais,  dans  les  départements  méridionaux  de  la 
France,  afin  de  profiter  de  la  saison  de  l'éducation  des 
vers  pour  y  continuer  ses  recherches  et  ne  pas  perdre  le 
fruit  des  pénibles  et  constantes  études  auxquelles  il  se  li- 
vre depuis  quatre  années. 

«  Ce  savant  entomologiste  et  habile  dessinateur,  dans 
le  Mémoire  qu'il  adresse  à  l'Académie,  réclame  son  appui 
pour  l'aider  dans  ses  dépenses,  et  rendre  moins  pesants 


SOCIÉTI-S    SAVANTES.  241 

les  sacrifices  qu'il  s'est  déjà  imposés  dans  l'inlérôt  de  la 
science  et  de  l'industrie.  La  commission,  appréciant  l'uli- 
lité  do  ses  recherches,  tout  en  approuvant  la  direction  de 
ses  travaux  et  le  talent  dont  il  a  fait  preuve,  a  l'honneur 
de  vous  proposer  de  renvoyer  cette  demande,  qu'elle  ap- 
puie, à  Topprécialion  de  votre  conseil  d'administralion, 
pour  qu'il  veuille  bien  examiner  s'il  ne  pourrait  pas  se 
relire  autoriser  à  affecter  à  cet  utile  emploi  quelques-uns 
des  fonds  qu'il  est  dans  l'intention  du  gouvernement  d'ac- 
corder à  des  voyageurs  instruits  et  aussi  capables  que 
M.  Guérin  d'être  utiles  à  la  science  et  à  rinduslrie  agricole.  » 


«  Le  second  Mémoire  de  M.  Guérin-Méneville  est  une 
réponse  à  une  Note  écrite  en  italien,  que  M.  le  ministre  de 
l'agriculture  lui  avait  fait  communiquer,  en  lui  deman- 
dant un  rapport  spécial  sur  ce  travail,  dans  lequel  l'au- 
teur, M.  Rozelti,  de  Gênes,  proposait  un  procédé  pour  s'op- 
poser aux  ravages  de  certaines  larves  d'insedes  qui  y  tous  les 
deux  ou  trois  ans,  anéantissent  la  récolte  des  olives. 

«  C'est  pour  satisfaire  à  cette  demande  que  M.  Guérin 
avait  rédigé  le  Mémoire  détaillé  dont  nous  venons  rendre 
compte  à  l'Académie. 

«  Ces  sortes  de  vers  rongeurs,  comme  on  les  désigne, 
sont  des  larves  de  mouches  ou  dinsectes  d'un  genre  par- 
ticulier qui  attaquent  les  olives  au  moment  rnôme  où, 
après  la  fécondation,  ces  fruits  commencent  à  paraître. 
Chaque  ver  vit  et  se  développe  dans  une  galerie  sinueuse 
qu'il  se  creuse  dans  la  pulpe,  dont  il  se  nourrit,  et  qu'il 
élargit  petit  ti  p;  tit,  en  prenant  sa  croissance.  Beaucoup 
de  ces  fruits,  ainsi  attaqués,  parviennent  rarement,  avec 
ceux  qui  sont  sains,  à  leur  complète  maturité,  la  plupart 
ccfcndantse  trouvent  recueillis  avec  ceux  dont  on  veut 
extraire  l'huile  ;  mais,  par  leur  mauvaise  qualité,  ils  altè- 
rent et  diminuent  considérablement  les  produits  que  les 
cultivateurs  attendent  de  la  cueillette. 

2"  sÉiUE.  T.  lii.  Année  iSoi.  i6 


242  UEV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  Mat    185^ .  } 

«  Malheureusement,  celles  de  ces  ojives  qui  sont  le  plus 
altérées  ne  tombent  pas  avec  les  autres,  et  les  germes  vi- 
vants qu'elles  contiennent  ne  sont  pas  écrasés  et  détruits 
par  l'action  du  pressoir.  Ces  fruits,  moins  développés,  à 
cause  de  l'altération  intérieure  qu'ils  ont  subie,  sont  plus 
adhérents  aux  branches  ;  ils  y  restent  fixés  pendant  l'hi- 
ver, et  les  larves  qu'ils  recèlent,  ainsi  abritées  et  engour- 
dies, y  conservent  la  vie,  pour  ne  subir  leur  dernière  trans- 
formation, en  une  sorte  de  mouche,  qu'au  printemps  de 
Tannée  suivante.  C'est  alors  que  ces  insectes  ailés  se  trou- 
vent spécialement  favorisés  pour  propager  leur  race,  en 
introduisant  leurs  œufs  dans  les  jeunes  fruits  à  peine 
noués,  et  dont  l'épiderme  encore  très-tendre  est  facile  à 
pénétrer  par  l'organe  dont  les  femelles  sont  pourvues. 

«  M.  Guérin  s'est  parfaitement  rendu  compte  de  cette 
prévoyance  infinie  de  la  nature  qui,  en  créant  les  races  des 
animaux,  a  dû  surveiller  la  conservation  de  l'espèce,  mais 
qui  cependant,  par  cette  circonstance,  est  devenue  si  nui- 
sible ou  si  préjudiciable  aux  intérêts  des  cultivateurs.  En 
effet,  M.  Rozetti  a  fait  connaître,  par  des  observations 
constantes  et  répétées,  que,  dans  plusieurs  localités  qu'il 
désigne,  c'est  principalement  à  la  suite  de  l'année  dont  la 
récolte  a  été  des  plus  abondantes,  que  les  olives  sont  plus 
spécialement  attaquées  par  le  ver,  et  que  môme,  dans 
quelques  cas,  leur  produit  s'est  trouvé  complètement  an- 
nulé. 

«  On  conçoit  ce  résultat;  car  les  arbres,  épuisés,  d'un 
côté,  par  les  fruits  nombreux  qui  sont  parvenus  à  leur 
maturité,  n'ont  pu  fournir,  avec  autant  d'abondance,  les 
sucs  nécessaires  à  ceux  qui,  se  développant  tardivement, 
et  pour  ainsi  dire  retardataires,  se  trouvent  retenus  plus 
solidement  sur  les  branches  et  conservent,  par  cela  même, 
en  état  de  vie,  un  très-grand  nombre  de  ces  larves  dévas- 
tatrices. Celles-ci  ne  seront  appelées  à  se  métamorphoser 
qu'au  renouvellement  de  la  saison,  époque  justement  la 
plus  propice  à  la  perpétuation  de  l'espèce.  Ces  insectes, 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  245 

en  effet,  sont  alors  pourvus  de  moyens  de  transport  facile 
dans  l'espace.  A  l'aide  des  ailes  dont  ils  sont  munis,  les 
sexes  peuvent  se  rechercher  et  s*unir,  et  les  femelles,  après 
avoir  été  fécondées,  peuvent  aller  déposer  leurs  œufs  dans 
les  très-jeunes  rudiments  des  fruits,  qni  deviennent  tout 
à  la  fois  le  réceptacle  et  la  proie  des  vers  rongeurs  qu'ils 
recèlent,  et  qui  s'y  développent  lentement  et  sans  danger. 

«  Dans  ces  sortes  d'années  ingrates  pour  les  cultivateurs, 
les  olives,  en  petit  nombre,  se  trouvent  presque  toutes 
piquées  dans  les  mômes  contrées  :  elles  semblent  parvenir 
plus  tôt  à  leur  maturité;  aussi  sont-elles  récoltées  et 
broyées  avant  la  fin  du  mois  de  décembre.  C'est  une  cir- 
constance heureuse  pour  la  culture,  car  elle  fait  ainsi  pé- 
rir presque  tous  les  vers  que  contenaient  ces  fruits  ma- 
lades; ce  qui  assure,  jusqu'à  un  certain  point,  une  récolte 
plus  abondante  pour  l'année  suivante,  et  môme  assez  sou- 
vent pour  deux  années  consécutives,  si  quelques  autres 
insectes,  de  races  moins  bien  connues,  que  M.  Guérin  se 
propose  d'étudier,  ne  viennent  point  y  mettre  d'obstacles. 
On  en  signale  de  deux  sortes,  mais  probablement  par  er- 
reur, comme  nous  le  dirons  dans  la  suite. 

«  Par  l'étude  de  la  première  race,  M.  Guérin  paraît  avoir 
parfaitement  reconnu  la  véritable  cause  du  mal  qu'elle 
produit,  et,  sur  ce  point,  il  est  d'accord  avec  tous  les  cul- 
tivateurs instruits  et  bons  observateurs.  Il  partage  aussi 
les  idées  émises  par  M.  Rozelli,  qui  a  publié  ses  remar- 
ques en  -1850,  dans  la  Gazcite  officielle  de  Gênes. 

«  On  sait  que  ce  fléau  est  l'objet  constant  des  plaintes 
des  agriculteurs  de  la  France  méridionale,  de  l'Italie,  du 
Piémont,  des  Deux-Siciles  et  de  l'Espagne;  cependant, 
malgré  le  grand  intérêt  qui  s'attache  à  la  découverte  de  la 
vérité,  on  ne  peut  se  dissimuler  qu'il  reste  encore  plu- 
sieurs faits  à  mieux  observer,  et  certainement  quelques 
erreurs  importantes  ou  des  préjugés  à  détruire. 

c(  Quoique  l'on  se  soit  assuré  que  ces  vers  ou  que  1rs 
larves  qui  attaquent  la  pulpe  des  olives  sont  produites  par 


244  REV.   ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    { 31ai    1851.) 

de  très-petiles  espèces  de  Diptères,  on  a  confondu  ces  in- 
sectes à  deux  ailes  avec  plusieurs  autres  mouches,  et  les 
cuilivateurs  sont  encore  aujourd'hui  persuadés  que  ces 
petits  êtres  proviennent  du  rnarc  des  olives,  après  qu'il  a 
été  soumis  à  l'action  de  la  presse  et  quand  ces  débris 
sont  restés  assez  longtemps  en  tas  putridesqui  ont  subi 
une  véritable  fermentation,  et  ils  assurent  les  avoir  vus 
sortir.  C'est,  nous  le  pensons,  une  erreur  :  les  mouches 
dont  il  est  question  sont  très-probablement  différentes  de 
celles  qui  se  nourrissent  dans  la  pulpe.  Cependant,  celte 
opinion  erronée  des  cultivateurs  a  été  adoptée  par  M.  Bo- 
zetti,  qui  la  relate  dans  son  Mémoire.  11  en  admet  l'iden- 
tité, sauf,  dit-il,  la  couleur  et  la  grosseur,  les  larves  qu'on 
observe  dans  le  marc  étant  d'une  teinte  roussâtre  et  de 
moitié  plus  grosses  que  celles  qui  vivent  dans  la  pulpe,  et 
qui  sont  blanches.  Il  ajoute  même  que,  pour  s'assurer  de 
ce  fait,  il  avait  pris  soin  de  recueillir  des  mouches  qui  sor- 
taient d'un  tonneau  contenant  du  marc  fermenté  ;  que  ces 
mouches  furent  placées  par  lui  dans  un  bocal  renfermant 
un  rameau  d'olivier  couvert  de  fruits,  qu'il  regardait 
comme  intacts,  et  qu'il  avait  vu  ces  insectes  venir  déposer 
leurs  œufs  sur  ces  olives  ;  qu'après  avoir  gardé  soigneu- 
sement ces  fruits,  il  s'est  assuré  qu'il  en  était  sorti  des 
mouches. 

,  «  Cette  expérimentation,  qui  semble  avoir  été  faite  de 
bonne  foi,  avec  de  grandes  précautions,  et  dont  les  résul- 
tats ont  été  adoptés  par  M.  Gêné,  professeur  de  zoologie  et 
membre  de  l'Acadéinie  des  Sciences  de  Turin,  semble  ce- 
pendant à  vos  commissaires  avoir  besoin  d'être  répétée  et 
confirmée  par  un  entomologiste  très-exercé  et  connaissant 
bien  les  espèces.  Il  est  difficile  de  supposer  que  des  larves, 
appelées  primitivement  à  se  nourrir  de  la  pulpe  végétante 
de  l'olive,  aient  pu  survivre  et  continuer  de  se  développer 
dans  le  marc  fermenté,  surtout  après  avoir  été  soumises  à 
la  plus  violente  compression,  toujours  nécessaire  pour 
Textraction  de  l'huile.  Celle  supposition  semble  plus  in- 


SOCFÉTÉS   SAVANTES  2'<5 

vraisemblable  encore,  lorsqu'on  se  rappelle  aussi  que  ces 
Ijrves  qui  vivent  dans  le  marc  sont,  de  fait,  de  moitié 
plus  grosses  et  d'une  autre  couleur  que  les  vers  rongeurs 
de  la  pulpe,  et  enfin  que  les  insectes  parfaits  qui  en  pro- 
viennent sont  aussi  d'une  taille  double  de  celle  des  mou- 
ches qui  sortent  directement  de  la  pulpe. 

((  Tous  les  naturalistes  savent  que  la  plupart  des  insectes 
de  l'ordre  des  Diptères  proviennent  de  larves  semblables 
entre  elles;  qu'elles  sont  caractérisées  par  l'absence  abso- 
lue des  membres,  et  par  la  coarctation  de  leurs  nymphes 
informes  devenues  immobiles  dans  l'enveloppe  coriace  qui 
les  recouvre.  Ils  savent  aussi  que  la  plupart  des  Diptères, 
même  les  plus  différents  par  leur  organisation,  sont  telle- 
ment semblables,  en  apparence,  pour  les  formes,  que  le 
vulgaire  considère  constamment,  comme  appartenant  à 
une  même  espèce,  des  insectes  de  genres  différents  :  tels 
sont,  par  exemple,  la  mouche  domestique  de  nos  cuisines, 
dont  la  bouche  est  une  trompe  charnue,  et  les  stomoxes, 
qui  ont  un  suçoir  corné,  armé  de  lancettes  avec  lesquelles 
ils  entament  la  peau  de  l'homme  et  des  chevaux  pour  en 
ponriperle  sang,  dont  ils  se  repaissent. 

«  Les  hommes  les  plus  instruits  ne  sont  pas,  malheureu- 
sement, toujours  maîtres  des  circonstances  propres  à  les 
éclairer  sur  les  faits  qui  les  intéressent  le  plus;  ils  ne  trou- 
vent pas  des  occasions  favorables,  ni  le  temps  suffisant 
pour  les  observer  jour  par  jour,  les  suivre  et  les  faire  re- 
présenter avec  tous  les  détails  nécessaires.  Ainsi,  pour  les 
insectes  qui  font  le  sujet  de  ce  Mémoire,  nous  n'avons  pas 
une  très-bonne  représentation,  exécutée  d'après  le  vivant, 
de  ce  petit  être  si  nuisible,  quoiqu'il  ait  été  décrit  et  figuré, 
mais  tout-à-fait  desséché  et  racorni  (I),  dans  les  ouvrages 
de  Uossi  et  d'Antoine  Coquebert  (2). 


(1)  Faiina  etrusia,  tome  II,  page  517,  n**  1o3S. 

(2)  Illuslralioiiisectorum,  elc  ,  tome  II,  page  \i5y  lab. XXIV, 
fig.  16. 


246  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (Mai    1851.) 

«  Les  auteurs  systématiques,  en  l'indiquant  par  une 
phrase  très-courte,  ont  rangé  cette  espèce  dans  des  genres 
différents,  sous  les  noms  de  Teplirites,  ù'Oscine  et  de  Da- 
cus.  Réaumur  (I)  a  fait  plusieurs  observations  sur  quel- 
ques espèces  du  même  genre  qui  se  trouvent  dans  les 
fruits  de  certaines  cerises,  des  bigarreaux,  des  framboises, 
et  dans  les  jeunes  citrons  d'Espagne.  11  a  parlé  de  l'ins- 
trument, admirablement  construit,  qui  est  destiné  à  ser- 
vir tout  à  la  fois  de  poinçon  acéré,  de  pondoir  et  de  gor- 
geret  dilatateur  qui  perce,  introduit  et  fait  pénétrer  l'œuf 
sous  répiderme;  ces  détails,  il  est  vrai,  ont  été  fournis 
par  l'examen  de  l'organe  dans  une  espèce  voisine.  Ceux 
qu'il  donne  sont  très-intéressants;  mais  il  a  soin  d'ajou- 
ter :  «  11  est  difficile  de  bien  voir  la  composition  d'une  par- 
«  tie  si  petite,  et  d'ailleurs  je  n'ai  pas  eu  à  ma  disposition 
«  un  assez  grand  nombre  de  mouches  auxquelles  elle  est 
«  propre,  pour  être  en  état  d'examiner  cet  instrument 
«  assez  à  mon  gré.  » 

u  Pour  les  cultivateurs,  il  devient  très-important  de  dé- 
terminer si  réellement  les  mouches  qui  éclosent  dans  le 
marc  fermenté  peuvent  reproduire  l'insecte  qui  ronge  les 
olives.  Une  autre  erreur  paraît  avoir  fait  confondre  avec 
l'insecte  nuisible  des  larves  différentes  qui  pénètrent  dans 
le  noyau  ligneux  et  en  détruisent  l'amande.  Celles-ci  de- 
viennent probablement  des  Coléoptères  ;  mais  leur  his- 
toire n'est  pas  connue.  On  sait  seulement  que  ces  larves 
ont  leur  bouche  autrement  construite;  qu'elles  portent  les 
rudiments  de  six  pattes,  et  que  leur  métamorphose  est 
tout-à-fait  différente  de  celle  des  Diptères.  Enfin,  tout 
porte  à  croire  qu'il  se  développe  dans  ces  mêmes  pulpes 
de  l'olive  une  autre  larve  qui  est  peut-être  elle-même  une 
parasite  appelée  à  détruire  l'une  des  deux  races  que  nous 
venons  d'indiquer. 

(1)  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  des  Insectes,  tome  IIÎ,  pi. 
XLV  et  XLVI,  fig.  12, 43,  14. 


ANALYSES    D'OUVRAC.ES    NOUVEAUX.  217 

«  Voilà  donc  trois  sujets  de  recherches  à  faire  pour  Ta- 
rancement  de  la  science,  de  ragricultureet  de  l'industrie  ; 
mais  elles  ne  peuvent  être  fructueusement  entreprises  que 
par  un  naturaliste,  observateur  patient  et  dessinateur  ha- 
bile. Il  a  paru  à  la  commission  chargée  de  vous  présenter 
un  rapport  sur  le  ^lémoire  précédent  que  les  mêmes  con- 
clusions pourraient  vous  être  présentées  pour  vous  de- 
mander, comme  nous  avons  l'honneur  de  le  faire,  que 
M.  Guérin-Méneville  soit  chargé  de  cette  importante  mis- 
sion, qu'il  pourrait  remplir  en  môme  temps  que  la  pre- 
mière, puisque  ces  études  peuvent  avoir  lieu  dans  les 
mêmes  contrées.  » 

Les  conclusions  de  ce  rapport  sont  adoptées. 

—  MM.  Ang.  Duméril,  Demarquay  et  Lecoinie  adressent 
un  troisième  Mémoire  de  leurs  recherches  expérimentales 
sur  tes  modïfiealions  imprimées  à  la  température  animale  par 
l^introducliort,  dans  l'économie,  de  différents  agents  théra- 
peutkfues.  Ce  troisième  Mémoire  traite  de  l'action  des  sé- 
datifs et  des  altéranis.  Parmi  les  premiers,  la  digitale  et  la 
digitaline  ont  donné,  sauf  les  accidents  toxiques  trop 
proniptement  intervenus,  une  élévation  constante  de  tem- 
pérature. Parmi  les  seconds,  les  auteurs  ont  expérimenté 
riode,  l'iodure  de  potassium,  l'acide  arsénieux,  le  deuto- 
chlorure  et  le  protochlorure  de  mercure. 

GuÉRIN-MÉNEVlLLE  et  AD.  FOCILLON. 


m.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Notice  sur  les  Sauriens  du  kimméridge-clay  de  Saint- 
Sauveur  en  Puisaye  ;  par  M.  Robineau-Desvoidt. 

Le  kimméridgc-clay  offre  un  grand  développement  dans 
le  département  de  l'Yonne,  qu'il  trarerse  dans  sa  tota- 
lité, se  portant  de  l'Aube  à  la  Nièvre.  Ses  argiles  lui  per- 
mettent une  végétation  un  peu  plus  active  que  celle  du 


248  HEV.  ET  mag.  de  zoologie.  {Mai  1851.) 

coral-rag.  sur  lequel  il  repose  directement.  Une  bonne 
pai  tie  des  vignes  de  l'ancien  Auxerrois  est  plantée  sur  ce 
terrain. 

Dans  la  contrée  située  entre  l'Yonne  et  la  Loire,  ces  ar- 
giles kiniméridiennes  sont  recouvertes  par  le  terrain  néo- 
comien,  ou  par  une  longue  dune  de  sables.  On  ne  saurait 
donc  confondre  celte  formation  avec  celles  qui  l'envi- 
ronnent. 

Ce  terrain,  très-coquillier  en  certains  endroits,  perd 
ordinairement  ce  privilège,  parce  que  sa  composition  in- 
time, en  devenant  trop  serrée  et  trop  compacte,  a  détruit 
la  continuité  des  débris  animaux,  ou  du  moins  n'en  a  plus 
conservé  que  quelques  empreintes.  11  faut  s'adresser  de 
préférence  aux  argiles,  si  l'on  veut  tenter  des  recherches 
paléontologiques. 

Dans  le  canton  de  Saint-Sauveur  en  Puisaye,  ce  terrain 
est  depuis  plusieurs  années  soumis  à  mes  explorations, 
ainsi  qu'à  celles  de  plusieurs  amis  de  la  science.  Des  ré- 
sultats avantaf,eux  ne  se  sont  pas  fait  attendre. 

Parmi  les  débris  et  les  vestiges  de  ces  anciennes  créa- 
tions, on  y  a  rencontré  en  plusieurs  localités  des  restes 
évidents  de  ces  grands  Sauriens  que  la  science  n'a  encore 
livrés  à  notre  admiration  que  depuis  un  petit  nombre 
d'années. 

Je  mets  sous  vos  yeux  une  bonne  partie  de  ces  fossiles, 
qui  consistent  en  une  dent  ùe  M osasaure  ci  en  plusieurs 
vertèbres  d'icluhijosaure,  de  Plésiosaure  ci  de  MrgcUo  aure  ; 
vous  pouvez  méfue  considérer  un  humérus  d'Ichlhynsaure 
plus  puissant  que  ceux  que  l'on  possède  dans  les  collec- 
tions, et  môme  que  ceux  des  espèces  décrites  par  les  di- 
vers paléontologues. 

Ces  ossements  fossiles  ont  été  rigoureusement  détermi- 
nés sous  le  rapport  des  genres  auxquels  ils  appartiennent. 
Je  ne  saurais  en  dire  autant  en  ce  qui  concerne  les  es- 
pèces. 

Ces  ossements  ont-ils  appartenu  à  des  espèces  vivant 


ANALYSES   d'oUVRAGES   NOUVEAUX.  249 

déjà  depuis  une  long:ue  série  de  siècles  aux  époques  ox- 
fordicnnes  et  coralicnnes?  ou  ces  mêmes  espèces  furent- 
elles  propres  à  la  formation  kimméiidienne?  Je  pencherais 
volontiers  vers  cette  dernière  opinion  ;  mais  aucun  fait 
concluant  ne  me  donne  le  droit  de  l'ériger  en  principe.  11 
faut  donc  allendre  de  nouveaux  matériaux. 

Mais  si  je  ne  puis  tirer  aucune  induction  certaine  sous 
ce  rapport,  je  serai  plus  heureux  dans  l'application  de  ces 
ossements  à  l'état  actuel  de  la  science. 

Les  derniers  oryctographes  ont  décrit  une  foule  de  Sau- 
riens rencontrés  dans  l'oxford-clay  et  le  coral-rag.  Le  si- 
lence le  plus  absolu  rè;jne  sur  ces  animaux  pour  les  for- 
mations ultérieures.  M.  Pictet  vient  môme  de  publier 
(tom.  IV,  p.  579)  que  le  coral-rag  n'a  déjà  plus  d'ichllijio- 
snures. 

D'une  autre  part,  ce  même  auteur  (page  590)  désigne  le 
genre  Mosasaure  comme  ne  commençant  à  apparaître  que 
dans  la  période  crétacée. 

J'ai  l'honneur  de  mettre  sous  vos  yeux  des  os  de  Mosa- 
saure, de  Mégalosaure,  d'Ichthyosaure  et  de  Plésiosaure 
trouvés  dans  le  kimméridge  clay. 

La  constatation  de  ce  fait  remplit  donc  une  lacune  dans 
la  science.  Maintenant,  nous  suivons  la  nature  dans  la 
production  et  la  mutation  successive  de  ses  créations  er- 
pétologiques.  Nous  avons  la  certitude  qu'elle  n'a  connu 
ni  repos  ni  interruption  dans  la  série  périodique  de  ces 
reptiles  monstres.  Nous  re  ulons  la  disparition  des  Ich- 
thjosaures,  des  Plésiosaures  ctdcsMégalosaures,  en  même 
temps  que  nous  avançons  l'apparition  des  Mosasaures.  Les 
diverses  formations  zoologiques  se  trouvent  ainsi  reliées 
les  unes  avec  les  autres. 

Je  ne  terminerai  pns  cette  courte  notice  sans  fixer  votre 
attention  sur  le  fait  d'ichthyosaures,  de  Plésiosaures,  de 
Mégalosaures  et  de  Mosasaures  rencontrés  ensemble  sur 
le  môme  terrain  et  dans  les  mêmes  localités.  Les  Ichthyo- 
saurcs  et  les  Plésiosaures  étaient  des  reptiles  marins;  mais 


250  HKV.    ET    MAG.    DE    ZOOLOGIE.    (Mai    185^.) 

les  Mégalosaures  et  les  Mosasaures  vivaient  à  terre.  Com^ 
ment  expliquer  cette  réunion  de  leurs  débris  sur  le  même 
point  du  sol?  Je  laisse  à  d'autres  naturalistes  plus  habiles 
que  moi  l'honneur  de  résoudre  cette  question. 


Journal  de  Conchyliologie  publié  sous  la  direction  de 

M.  P.  DE  LA  Saussaye.  —  N'  5.  —  Septembre  ^830. 

Supplément  au  Mémoire  sur  le  G.  Actéon  d'Oken,  par 
M.  Souleyet.  —  Le  but  de  ce  supplément  est  de  complé- 
ter la  partie  historique  et  bibliographique  du  travail  de 
M.  Souleijet.  Il  revient,  en  terminant,  sur  quelques  points 
de  Tanatomie  de  l'Actéon  qui  ont  fait  le  sujet  de  discus- 
sions trop  célèbres. 

Observations  sur  les  G.  Iophocercus  et  Lobiger, 
par  M.  Souleyel.  —  Ces  deux  genres  ont  été  établis  par 
M.  Krohn  (Ann.  des  Se.  nat.,  ^847J  5®  série,  tome  7,  p. 
62).  Il  a,  depuis,  donné  du  G.  Lophoeercus  une  description 
qui  ne  laisse  que  quelques  lacunes  sous  le  rapport  anato- 
mique  ;  M.  Souleyet  s'est  proposé  de  les  combler.  Il  décrit 
d'abord  l'expansion  sémi-discoïde  que  le  pied  envoie  de 
chaque  côté  recouvrir  une  partie  de  la  coquille;  et  Tarète 
saillante  que  leurs  prolongements  forment  sur  le  prolon- 
gement du  pied  qui  s'étend  si  loin  derrière  l'animal.  L'au- 
teur examine  ensuite  les  diverses  parties  de  la  tête  :  deux 
tentaculesauriformestout  en  avant;  derrière  chacun  d'eux, 
un  petit  œil  sessile  ;  à  la  base  du  tentacule  droit,  et  en 
dehors,  l'orifice  génital  mâle.  En  dessous  de  la  tête,  une 
fente  buccale,  longitudinale,  bien  distincte  du  pied.  Le 
pied  est  nettement  séparé  de  ses  expansions  latérales,  et 
porte  en  avant  un  sillon  marginal.  Une  coquille  très-ana- 
logue à  celle  des  Bullées  recouvre  la  masse  viscérale,  où 
l'on  voit  successivement  une  cavité  branchiale  semblable  à 
celle  des  Bulles,  ouverte  à  la  moitié  postérieure  du  bord 
droit  de  la  coquille,  et  renfermant  une  seule  branchie  dont 


ANALYSES   d'OUVRAGES    NOUVEAUX.  25>l 

M.  Krohn  a  fait  bien  connaître  la  structure.  Le  cœur  est 
en  avant,  vers  la  fin  du  premier  tiers  de  la  branchie,  dans 
une  poche  spéciale,  sorte  de  péricarde.  I/appareil  digestif 
présente  une  masse  buccale  énorme,  composée  d'une  pre- 
mière partie  à  parois  épaisses  et  musculaires  que  M.  Sou- 
leyet  considère  comme  une  sorte  de  trompe  exsertile,  et 
d'une  seconde  masse  plus  petite  et  plus  profonde  qui  con- 
tient la  langue,  conduit  dans  l'œsophage,  et  par  consé- 
quent est  la  véritable  cavité  buccale.  Doux  glandes  sali- 
vaires  sont  annexées  à  la  bouche.  Un  œsophage  grêle, 
après  avoir  franchi  le  collier  nerveux,  s'étend  jusqu'à  la 
masse  hépatique,  et  s'y  enfonce  pour  aller  joindre  l'esto- 
mac, mais  en  formant  un  cœcum  aussi  grand  que  l'estomac 
lui-même.  Ce  cœcum  ou  diverticulnm  présente  des  espèces 
de  follicules  rudimentaires,  et  est  peut-être  l'analogue  du 
gésier  de  TActéon  et  des  Calliopées.  L'estomac  est  un  ren- 
flement cylindrique  d'un  diamètre  peu  différent  de  celui 
de  l'œsophage,  et  se  continue  en  un  intestin  court  qui  va 
s'ouvrir  directement  à  l'entrée  de  la  cavité  branchiale, 
vers  l'extrémité  postérieure  de  son  bord  inférieur.  On  ob- 
servé, comme  annexes  du  canal  digestif,  deux  glandes  sa- 
livaires  disposées  en  cœcums  multiples  ;  un  foie  considé- 
rable versant  ses  produits  dans  l'estomac.  L'appareil  gé- 
nérateur se  compose  d'un  ovaire  muni  d'un  oviducte  délié, 
qui  se  dilate  ensuite;  en  une  matrice  qui  vient  s'ouvrir  à 
la  partie  antérieure  du  bord  inférieur  de  la  cavité  bran- 
chiale à  l'extrémité  d'un  tubercule  saillant.  Près  de  son 
orifice  s'y  insèrent  deux  vésicules  d'inégale  longueur.  La 
verge  est  située  à  la  partie  cervicale  de  l'animal,  et  repré- 
sente un  tube  charnu  ouvert  à  la  base  du  tentacule  droit. 
L'auteur  n'a  pu  d'ailleurs  préciser  les  rapports  du  canal  en 
rapport  avec  cette  verge,  ni  trouver  le  testicule  ;  il  pense 
que  c'est  une  organisation  analogue  à  celle  des  Bulles  et 
desBullées.  Le  système  nerveux  est  composé  de  sept  gan- 
glions pressés  autour  de  l'œsophage,  et  de  deux  petits  gan- 


?52  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (Mai    1851.) 

plions  buccaux.  Les  Mollusques  dont  il  s'agit  habitent  la 
Méditerranée. 

Quant  au  genre  Lohiger,  M.  Soidcyei  n'a  pu  en  avoir 
que  la  coquille,  dont  il  donne  la  description  :  coquille 
cartilagineuse,  très-mince,  dun  blanc  transparent;  ovale- 
oblongue,  convexe,  très -finement  striée  en  long,  à  sommet 
involvé  ;  ouverture  plus  haute  que  le  sommet,  deux  fois 
plus  longue  que  large,  versante  aux  deux  extrémilés; 
lèvre  externe  étendue  en  dessus  du  sommet  et  arrondie 
supérieurement,  où  elle  se  continue  avec  la  lèvreinterne, 
qui  est  réfléchie  sur  Tavant  dernier  tour.  11  ajoute  quel- 
ques délails  sur  l'animal  tel  que  l'a  fait  connaître  M.  Krohn, 
et  termine  par  une  appréciation  des  rapports  zoologiques 
des  deux  mollusques  en  question.  D'après  la  considéra- 
tion de  la  forme  du  pied,  de  la  disposition  des  organes 
générateurs  et  des  orcanes  de  la  respiration,  les  G.  Lopho- 
ccrcua  et  Lobiger  se  rangeraient  auprès  des  Aphysiens  et 
desAcères.  et,  en  tous  cas,  ils  appartiennent  incontesta- 
blement au  groupe  des  Tectibranches. 

Notice  sur  les  genres  Diplodonta  et  Sacchia,  par 
M-  H.  Miitre,  chirurgien-major  de  la  marine.  L'auteur  y 
donne  d'intéressants  détails  sur  l'animal  des  Diplodontes 
et  sur  la  coquille  elle-même,  et  trouve  dans  le  double 
feuillet  branchial,  dans  l'existence  des  palpes  labiaux,  en- 
fin dans  les  deux  dents  bifides  de  la  charnière,  et  quelques 
autres  caractères  de  la  coquille,  des  raisons  suffisantes 
pour  justifier  l'établissement  proposé  par  M.  Brown,  en 
1855,  du  genre  Diplodonta,  démembré  du  genre  Luciue, 
de  Bruguière.  11  formule  donc  les  caractères  de  ce  genre 
d'après  ses  observations,  et  mentionne  les  six  espèces 
qui  le  constituent:  Diplodonta rolundata\^vovfï\,  trigouufa 
Brown ,  apicalis  Philippi ,  Brasilieiiûs  Mittre  ,  dilntala 
Brown  (fossile),  lupinus  Brown  (fossile).  Après  quelques 
considérations  sur  le  G.  Sacchia  de  M.  Philippi,  l'auteur 
mentionne  les  espèces  qui  y  rentrent  :  S.  eUiptîca  Philip- 
pi, ovata  Philippi,  inversa  Philippi  (fossile).  Pour  lui,  ces 


ANALYSES    D^OUVKAGES    NOUVEAUX.  255 

deux  genres,  parfaitement  caractérisés,  se  rapprochent  des 
Onçjuiines,  et  devraient,  avec  ce  genre,  former  une  petite 
famille  des  Otigulines  qu'il  propose  d'établir.  La  place  do 
cette  famille  demanderait  à  être  déterminée  d'après  de 
plus  amples  renseignements. 

Pesckiftion  d'un  nouveau  genre  de  coquilles  univalves. 
par  M.  Souleijei.  G.  Calcarella  :  Animal  ignolum;  testa 
subglubosa,  cornea,  pellncida,  vnldè  iricarinala  :  carinis  dis- 
tantibus,  crïstato-dcntalh  ;  denlibus  irinnguloaculis,  régula- 
ribiis;  anfractibus  tribus,  supra  planis;  spira  bicarinaia, 
apicc  mamillatOy  nperlurn  triangutaris,  intiis  semilunaris, 
incrnssala  ;  labro  trisjinoso;  spinîs  iriangularibus,  acutis; 
columella  încrassata,  sinuosa,  medio  anlice  convexa;  opercu- 
lum?  —  Ce  genre  se  rapprocherait  surtout  dû  genre  Tri- 
clioiropis  de  Sowerhy.  L'espèce  unique  de  ce  nouveau 
jicnre  s'appellerait  C.  spinosa  ;  elle  provient  des  mers  du 
Sud,  a  5  millimètres  de  largeur  au  dernier  tour,  et  4  mil- 
limètres de  hauteur. 

Uëcuërciies  sur  les  mœurs  des  Tarets,  par  M.  L.  Lau- 
rent, docteur  ôs-sciences,  etc.  —  Si  nous  parvenons,  dit 
l'auteur,  à  prouver  que  les  Tarets  ne  pondent  pas  d'œufs 
et  n'éjaculent  pas  de  sperme,  à  quoi  peut  servir  le  projet 
de  tuer  dans  l'eau  les  spermatozoïdes  qui  doivent  fécon- 
der les  œufs  desquels  doivent  naître  les  Tarets?  Nous 
pensons  exactement  comme  l'auteur.  Toute  la  question 
est  donc  là  :  parvient-il  à  le  prouver?  J'adresserai  d'abord 
à  sa  démonstration,  dont  je  sens  assez  l'importance  pour 
désirer  qu'elle  soit  aussi  frappante  que  possible,  le  repro« 
che  d'ôtre  diffuse  et  perdue  dans  de  trop  nombreuses  di- 
gressions. Sans  donc  m'arréter  à  une  introduction  histo- 
rique et  dogmatique  un  peu  étrangère  à  la  question,  j'ar- 
rive de  suite  à  son  exposé  des  recherches  snr  les  mœurs  des 
Tarets.  L'auteur  y  traite  cinq  points  :  i°  l'introduction  des 
Tarots  dans  les  bois;  2°  leur  nutrition  ;  5°  leur  propaga- 
tion ;  4**  leur  viabilité  ;  5**  la  connexitc  de  leurs  dégâts  avec 
les  autres  causes  de  destruction.  L'article  publié  aujour- 


254  REV.    ET   MAG.    DE   ZOOLOGIE.    (Mai    185i.) 

d'hui  ne  traite  encore  que  le  premier  point.  L'auteur  y 
établit  d'abord,  d'après  ses  observations,  que  les  Tarets 
attaquent  les  bois  par  l'action  térébrante  des  deux  valves 
de  la  coquille  fonctionnant  comme  une  râpe.  Quant  à  la 
présence  d'un  suc  acide,  il  n'a  pas  cru  pouvoir  la  vérifier, 
mais  elle  coïnciderait  avec  le  procédé  mécanique.  Un  se- 
cond fait  important,  c'est  que  les  Tarets  extraits  des  bois, 
quel  que  soit  leur  âge,  ne  peuvent  plus  y  rentrer.  L'au- 
teur, qui  déclare  n'avoir  jamais  vu  les  œufs  pondus  au- 
dehors,  a  observé  avec  grand  soin  les  larves  expulsées  par 
l'un  des  siphons  de  la  mère,  et  il  lui  a  fallu  suivre  pas  à 
pas  les  mœurs  de  ces  jeunes  larves  pour  voir  l'introduction 
dans  le  bois.  Là  se  placent  d'intéressants  détails  sur  les 
formes  et  les  habitudes  des  jeunes  Tarets;  puis  arrive  une 
description  très-curieuse  des  procédés  d'introduction  du 
jeune  animal.  J'attendrai  la  suite  des  recherches  de  M.  Lau- 
rent pour  examiner  toutes  les  conséquences  qu'elles  peu- 
vent avoir,  et  les  erreurs  qu'elles  accusent  peut-être  chez 
quelques-uns  de  ses  devanciers. 

Suite  du  MÉMOIRE  sur  le  G.  Nérite,  par  M.  Récluz.  — 
iNous  y  trouvons  les  descriptions  des  Neriiina  Basieroiii 
(foss.),  N.  Nouleti  (foss.),  N.  Levesquei  (foss.),  N.  arala 
(foss).  Puis  vient  l'histoire  du  sous-genre  Nérite  {Nerita 
Lamarck),  suivie  d'un  catalogue  des  Nérites  divisées  en 
3  tribus,  comptant  60  Nérites  vivantes  et  ^7  fossiles. 

Description  d'un  nouveau  genre  de  coquilles  bivalves 
nommé  Myllite  {Myllita),  par  MM.  Al.  d'Orbigny  et  C.  Bé- 
cluz.  —  G.  Myllita  :  Animal  ignotum  ;  tesla  œquivalvis, 
œquilaieralis^  libéra,  suborbicularis.  Apices  minimij  oppo- 
sili.  Cardo  in  valvula  sinîstra  dcnlibus  cardinalibus  binis 
parvulis,  inœqualibus,  pnrallclis^  cum  laleralibiis  triangultt' 
ribiis,  simplicibusy  validis  ;  in  dcxira  cardinali  iinico;  laie- 
ralibusque  medio  bifidi$  pro  apposilis.  Ligamenta  duo,  ex- 
ternnm  fibrosiim,  lincare^  centrale,  brevïusculum,  ïntermmi 
canilagîneum,  robnstmn,  in  fossula  lineariab  apiee  ad  ami- 
campartem  demis  lateralis  posùciobrujiteexcurrenienffîxnm. 


ANALYSES    d'ouvrages    NOUVEAUX.  255 

Impressiones  mu&culares œquales,  orbiculares.  Excavatiopal- 
liaris  postica  cumque  sinu  paUiari  exacte  triangularibu»,  — 
Ksp.  M.  Deshayesii  :  Testa  suborlncutaris,  radianter  plicala; 
plicis  validis,  medianis  sitpenie  convergentibuSy  lateralibus 
basim  senshn  elevatis^  snperioribtis  spiniformibus,  umbonibus 
lœvigalîSj  corrosidis  ;  marginibus  vaivarvm  inciso-crenatis , 
întersiiiiis  rotundaûs.  —  Hab.  Nouvelle-Hollande.  —  Di- 
mensions :  haut.  Il  millim.  ;  long.  ^5  ;  épais,  f  à  8. 

Ce  genre  se  rapproche  des  Erycines  et  des  Arthémides. 

Article  de  Terminologie  ,  par  M.  Récluz  :  Tentacules 
{Tentacnla  ;  pi.  de  Teniacultim^  s.  m.,  dérivé,  dit  l'auteur, 
de  Tendo,  je  tends,  parc?  qu'ils  sont  ordinairement  tendus). 
J'avoue  que  les  règles  de  Tétymologie,  de  la  latinité,  m'a- 
vaient toujours  jusqu'ici  fait  rapporter  l'origine  du  mot 
Tentaculum  au  verbe  latin  Tentare,  toucher,  explorer  en 
touchant;  et  j'avoue  encore  que  la  dérivation  indiquée 
par  M.  Récluz,  et  la  singulière  raison  qu'il  en  donne  ne 
m'ont  point  ébranlé  le  moins  du  monde  dans  mon  opi- 
nion. Au  reste,  je  dis  volontiers  avec  Martine  ; 

Qu'il  vienne  de  Ghaillot,  d'Auleuil,  ou  de  PoiUoise» 
Gela  ne  me  tait  rien. 

Et  l'article  n'y  perd  rien  de  sa  valeur  scientifique. 

Description  de  quelques  espèces  de  coquilles  terres- 
tres fossiles  de  Sansan,  par  l'abbé  D.  Dupuij.  --  Cette  des- 
cription offre  un  intérêt  particulier,  en  ce  qu'elle  fait  con 
naître  les  premières  espèces  fossiles  appartenant  aux  gen- 
res Limace  et  Testacelle.  —  LiMAX  Lartetii  :  Testa  ovalo- 
oblongn,  anlicè  sat  profunde  emarginata,  supra  convexa, 
concentrice  valide  ovala  et  irregulariter  striata  ;  cenlro  ante- 
rius  silo  ;  sublus  irregulariter  rugosa  et  in  medio  snbconcava  ; 
rnargine  sinistre  in  medio  retusiusculo,  dextrorso  obtuse.  — 
Long.  4-6  millim.  ;  larg.  2-4.  —  Testacklla  Lartetii  : 
Testa  ovate-aiiriformis^  antice  latior^  postice  angustiorj  su- 
pra convexa,  irregulariter  et  f^at  profunde  slriatn;  spirce  ru- 
dimento  exserto  et  reliquâ  lestulà  sensim  separate,  apice  acu" 


256  REV.    ET    aiAG.    DE    ZOOLOGIE.    {  M(U    1851.) 

tiusculo  aperlurâ  amplissiniâ  profundày  coclileaia  aniennu 
rotundatâ,  posterius  aiiguslatà  et  qvasi  angnlaiâ,  marcjine 
exierno  vixsubaculo,  columellari  rotundalo  nec  depresso.  — 
Lonef.  6  ri)illlm.  ;  larg.  5;  ait.  2.  —  Les  autros  espèces 
sont  '  Iletix Sansnniensis,  H.  pulcInHa,  H.  ccsiali,  donl  les 
deux  dernières  existent  à  Tétat  vivant;  ClausHiay  Laite- 
tii,  Pupa  Larieiïij  P.  anl'iverùcjOy  encore  vivante  ;  P.  No'u- 
leùana,  P.  Iraliana^  P.  Biamvïlieana^  Carycliinmm'inimian, 
encore  vivante. 

Dkuk  nouvelles  espèces  de  coquilles  trouvées  par 
M.  W,  Ciark  (Magazine  of  natural  history  de  M.  Jardine, 
décembre,  1849).  Ce  sont  le  Skenea  Cidtcrïana^  et  le  Fn- 
saa  Branscombi^  trouvées  toutes  deux  sur  la  côte  de  Devon, 
à  Exmouth. 

De  la  chasse  aux  Limaçons  sous  les  Tropiques,  par 
M.  Anlmr  Moreld. 

Des  collections  en  histoire  naturelle,  et  notamnient 
en  conchyliologie,  par  M.  P.  de  la  S  nissai/e. 

Tableau  méthodique  et  descriptif  des  iMollusques  ter- 
restres et  d'eau  douce  de  l'Agenais,  par  M.  J.-B.  Gassies. 
—  Analyse  par  M.  P.  de  la  Saussaye. 

Ad.  Focillon. 


Erratubi.  —  Dans  le  n"  4,  pi.  5,  fig.  2,  lisez  flavipennis  Buq., 
au  lieu  de  tluvipeiinis  Bug. 


TABLiE  DE$J  ]tIATIÈRE!§  DU  A"  5. 

E.  Deville.  —  Quatre  espèces  nouvelles  d'oi<^eaux.  209 
A.-AuG.  Dlméuil.  -  Nouveau  genre  ue  la  famille  des  Reptiles 

l^uaniens  acroionles.  213 

BiANCONF.  —  Nouvelle  e-p»ce  du  genre  Triton.  217 

A.  MoRELET.—  Te.-lacea  Afrii'ae.  218 

Laferté.  —  Caral)i(iue>  de  la  Guinée  portugaise.  221 

J.-B.  DtsvoiDY.  —  Mjo  laires.  229 

Acaileiiiie  dfs  Se  ences  de  Paris.  236 

Robineau-Desvoidy.  —  Notice  sur  les  Sauriens.  247 

Ad.  Focillon.  —  Journal  de  Conchyliologie.  250 


QUATORZIÈME  ANWÉE.  —  JUIBT  1851. 


I.  TRAVAUX  INEDITS. 

Descriptions  d'espèces  nouvelles,  rares  ou  peu  connues, 
d'oiseaux  du  Gabon  (Afrique  occidentale)  ;  par  MM.  Jules 
et  Edouard  Verreaux. 

Les  vrais  caractères  de  l'espèce  du  Touraco  qui  a  servi 
de  type  à  Linné  pour  établir  son  Cucultis  persa  ont  été 
jusqu'à  présent  méconnus.  Aucun  auteur,  sans  exception, 
n'a  su  se  garantir  d'erreur;  car  tous  ont  confondu  deux 
espèces  en  une,  comme  le  démontrent  suffisamment  les 
diagnoses  spécifiques  suivantes,  que  nous  devons  à  l'obli- 
geance de  M.  Ch.-L.  Bonaparte,  à  qui  nous  avons  commu- 
niqué nos  individus.  C'est  grâce  à  nos  précieuses  dépouilles 
qu'il  a  pu  relever  cette  erreur  pour  ainsi  dire  tradition- 
nelle à  laquelle  il  n'avait  pu  lui-même  échapper  dans  son 
Conspectus. 

TuRACUS  PERSA,  Ch.  Bonap.  —  Cnciilus  persa,  Linn., 
Edw.  B.,  f.  7,  ex  Afr.  occ. 

Minor;  crislà  viridi,  margine  extrerao  rufo;  superciliis  vix 
ullis. 

Bec  plus  haut  que  large,  à  arête  comprimée,  à  bords 
des  deux  mandibules  dentelés,  échancrés  à  la  pointe,  rou- 
ges à  la  base,  de  couleur  orange  à  l'extrémilé;  front  à 
plumes  comprimées  et  d'un  vert  uniforme;  sourcils  verts, 
très-légèrement  frangés  d'un  blanc  à  peine  visible  ;  plumes 
du  vertex  longues,  formant  une  huppe  non  comprimée, 
comme  dans  le  Turacus  albo-cr'ntaïus^  Strickland,  vertes, 
et  toutes  terminées  de  rouge,  cette  couleur  étant  séparée 
du  vert  par  une  petite  raie  transversale  noire,  mais  peu 
a®  SÉRIE.  T.  m.  Année  1831.  17 


258  REV.    ET    MAG.    DE   ZOOLOGIE.    (Juhî    1851.) 

visible  ;  occiput,  région  oculaire  et  parotique,  joues,  men- 
ton, gorge,  cou,  ainsi  que  le  dos,  d'un  vert  uniforme  plus 
foncé  et  à  reflets  bleu  pourpré  derrière  le  cou  ;  à  la  région 
antérieure  de  l'œil,  une  très-petite  tache  noire  en  avant 
de  la  peau  nue  qui  entoure  l'œil,  et  qui  paraît  avoir  été 
rouge;  à  la  région  inférieure,  un  large  trait  de  plumes 
d'un  blanc  soyeux  s'étend  jusqu'en  dessus  de  la  région  pa- 
rotique ;  croupion  à  plumes  soyeuses  noir  bleu  à  reflets  ; 
poitrine,  abdomen,  flancs,  cuisses  et  région  anale,  d'un 
vert  plus  foncé  et  plus  sombre,  à  reflets  bleu  pourpré  sur 
les  flancs  ;  queue  longue  et  arrondie  ;  tectrices  supérieures 
larges,  d'un  bleu  d'acier,  à  reflets  verts  ;  inférieures  soyeu- 
ses, d'un  noir  bleu  à  reflets;  rectrices  bleu  d'acier  à  re- 
flets verts,  fortement  nuancées  de  bleu  violacé  à  leur  par- 
tie inférieure;  ailes  moyennes,  à  sixième  rémige  la  plus 
longue  ;  tectrices  supérieures  bleu  violacé  ;  tectrices  infé  - 
rieures  vert  noirâtre  fuligineux  ;  rémiges  primaires  rouges, 
bordées  et  terminées  de  noir  ;  secondaires  de  môme  cou- 
leur, à  l'exception  de  celles  plus  rapprochées  du  corps, 
qui  sont  d'un  bleu  violacé  à  leur  partie  inférieure  ;  tarses, 
doigts  et  ongles  noirâtres.  --  Longueur  totale  du  bec,  2 
cent.  8  millim.  Id,  de  la  queue,  -18  cent.  Id,  des  tarses, 
4  cent.  2  mill. 

Tdracus  purpureus,  Bonap.  —  Corylhaix  piirpureus, 
Cuv.  —  C.  Biiffoniy  Jard.  —  Opœthus  amerîcanusy  Shaw. — 
O.  Buf[oni^  Vieill.  —  0.  senegalensis,  Sw. — Spelectos  persa, 
Wagl.,  B.  of  west  afr.  1 ,  tab.  2^ ,  ex  Afr.  occ. 

Major,  crislâ  totâ  viridi,  semicirculari,  parce  compressa. 

Bec  comme  dans  le  Turacas  persa,  à  mandibules  dente- 
lées, et  paraissant  avoir  été  rouges  ;  front  à  plumes  lon- 
gues, recouvrant  les  narines  et  formant  une  large  huppe 
d'un  vert  uniforme;  sourcils,  vertex,  occiput,  régions  ocu- 
laire et  parotique,  joues,  menton,  gorge,  cou  et  poitrine, 
de  la  même  couleur  :  une  petite  tache  blanche,  suivie 
d'une  noire,  à  la  partie  antérieure  de  la  région  oculaire  ; 
un  trait  blanc,  à  peine  visible,  à  la  partie  inférieure;  tour 


TRAVAUX   INÉDITS.  259 

de  l'œil  nu  et  papilleux,  de  couleur  rouge;  dos  violet 
pourpré;  croupion  de  môme  couleur,  mais  à  plumes 
soyeuses;  abdomen,  flancs,  cuisses  %  région  anale,  d'un 
noir  fuligineux,  nuancé  de  vert  sur  les  flancs  ;  queue  lon- 
gue, ample,  arrondie  ;  tectrices  supérieures  d'un  violet 
sériceux  ;  inférieures  d'un  noir  fuligineux  ;  rectrices  violet 
pourpré  en  dessus,  bleu  d'acier  en  dessous;  ailes  moyen»- 
nés,  amples,  à  cinquième  et  sixième  rémiges  les  plus  lon- 
gues ;  tectrices  supérieures  d'un  violet  pourpré  ;  inférieures 
changeant  du  vert  au  noirâtre;  rémiges  primaires,  en 
dessus  rouges,  bordées  et  terminées  de  violet  pourpré,  en 
dessous  rouges  et  noires  ;  secondaires  de  même  couleur, 
en  dessus,  que  les  primaires,  excepté  les  plus  rapprochées 
du  corps,  qui  sont  d'un  violet  pourpré  ;  en  dessous,  comijje 
les  primaires;  tarses,  doigts  et  ongles,  noirâtres;  le  doigt 
du  milieu  beaucoup  plus  long  que  les  autres.  -—  Lon- 
gueur totale  du  bec,  2  cent.  6  millim.  Id.  de  la  queue, 
20  cent.  Ici.  des  tarses,  4  cent.  2  millim. 

Nous  avons  reçu  cette  espèce  du  Gabon,  où  elle  est  as- 
sez abondante  parmi  les  grands  bois;  elle  se  rencontre 
assez  souvent  par  petites  bandes  de  huit  à  dix,  se  nourrit 
principalement  de  baies.  Son  cri  est  plaintif. 

Cet  oiseau  ressemble  entièrement  à  celui  du  Sénégal. 
Nous  n'avons  observé  aucune  différence  entre  les  sexes  ni 
avec  les  individus  rapportés  du  Sénégal. 

La  distinction  des  deux  espèces  avait  été  indiquée,  avec 
d'excellents  détails,  par  M.  C.-O.  Gorgon,  chirurgien  mi- 
litaire anglais,  dans  des  notes  sur  des  oiseaux  recueillis 
par  lui  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique,  dans  Texpédition 
anglaise  du  Niger,  dont  les  résultats  furent  publiés  on 
-1848,  et  ont  été  depuis  reprodisits  dans  les  Contributions 
omilhologiques  de  sir  W.  Jardine,  4849. 

Chalcites  smaragdineus,  Swains.,  Nat.  libr.  p.  ^9\. 
—  Chrysococcyx  smaragdincuSf  Bonap.,  Consp.av.,  pag. 
HOS,  sp.  4. 

MiUe.  Bec  assez  long,  voûté,  plus  large  que  haut  à  la 


260  UEV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (^Juill    1851.) 

base,  noirâtre;  toute  la  face  et  la  tête,  menton,  gorge, 
cou,  dos,  croupion^oitrine  et  partie  supérieure  des  rec- 
trices,  d'un  vert  nMallique  des  plus  brillants,  à  plumes 
squammeuses  sur  le  front;  abdomen,  flancs,  cuisses,  région 
anale  et  tectrices  inférieures  d'un  jaune  vif  sans  taches; 
queue  longue,  étagée,  en  dessous,  d'un  vert  noirâtre, 
rayée  et  terminée  de  blanc,  à  l'exception  des  quatre  mé- 
dianes; ailes  longues,  pointues,  à  troisième  rémige  la  plus 
longue  ;  tectrices  supérieures  d'un  vert  métallique  bril- 
lant; tectrices  inférieures  d'un  jaune  pâle;  rémiges  vert 
métallique  brillant  dans  leur  partie  supérieure,  les  secon- 
daires seules  d'un  jaune  pâle  terminé  de  noirâtre  ;  tarses 
légèrement  emplumés,  d'une  teinte  plombée,  de  même 
que  les  doigts  ;  ongles  crochus  et  noirâtres.  —  Longueur 
totale  du  bec,  2  cent.  2  millim.  Id.  de  la  queue,  2  cent. 
2  millim.  Id.  des  tarses,  ^  cent.  7  millim. 

Femelle.  Tout  le  corps,  en  dessus  et  en  dessous,  d'un 
brun  cuivré  plus  ou  moins  roussâtre,  rayé  de  fauve  et  ti- 
rant sur  le  jaune  à  l'abdomen  ;  les  rectrices  médianes  d'un 
brun  cuivré,  les  suivantes  fortement  lavées  de  rouge  brun 
avec  des  taches  vert  cuivré,  les  trois  latérales  de  chaque 
côté  blanches,  tachées  de  vert  cuivré  foncé,  et  terminées 
de  Klanc. 

La  seule  différence  qui  existe  entre  cet  oiseau  du  Ga- 
bon et  celui  du  Sénégal  consiste  dans  la  longueur  de  la 
queue,  qui  est  plus  courte  dans  le  premier. 

Cette  espèce  n'arrive  au  Gabon  que  vers  le  printemps, 
pour  disparaître  avant  l'hiver.  Elle  se  nourrit  principale- 
ment de  larves  et  de  chenilles  qu'elle  recherche  parmi  le 
feuillage  épais  des  grands  arbres,  où  elle  se  tient  presque 
toujours  cachée,  étant  d'un  naturel  très-méfiant. 

Tkachyphonos  lurpuratus,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex 
Afr.  occ,  Gabon. 

Niger,  inopygio  concolore;  sublùs  pluiuis  apice  siiiphureis; 
sincipile,  supeiciliisque  protractis  purpuieo  badiis;  gulà,  jiigulo- 
que  nigrc-purpmasceiitibDS,  piiimis  aciiminalis  apice  ail  ils;  viuâ 


TRAVAUX   INÉDITS.  261 

peclorali  rubrâ;  tectricibus  alarum  minoribus  corpore  proximio- 
ribus  candidis;  rostro  flavo;  pedibus  nigris. 

Bec  plus  haut  que  large,  voûté,  jaune  ;  front,  sourcils 
et  vertex  rouge  pourpré,  avec  quelques  soies  rigides  et 
noires  h  la  base  ;  occiput  à  plumes  écaiileuses  d'un  noir 
luisant;  région  oculaire  nue,  paraisssant  avoir  été  jaune; 
joues  à  plumes  échancrées  vers  leur  extrémité,  d'un  brun 
rouge  pourpre,  terminées  d'un  blanc  argenté;  rér:  on  pa- 
rotique  de  même  couleur,  mais  le  pourpre  plusabonJmt; 
occiput,  derrière  du  cou  et  tout  le  dessus  du  corps  d'un 
noir  luisant,  à  plumes  écaiileuses  au  bas  du  cou  et  sur  le 
dos,  et  un  peu  plus  ternes  sur  le  croupion  ;  poitrine  tra- 
versée par  une  bande  rouge  assez  étroite  ;  les  plumes  com- 
posant cette  bande  noires  à  leur  base,  puis  rouges,  et  ter- 
minées de  jaune  soufré  ;  abdomen,  flancs,  cuisses  et  région 
anale,  de  cette  dernière  couleur,  chaque  plume  également 
noirâtre  à  sa  base  ;  queue  assez  longue,  arrondie,  compo- 
sée de  dix  rectrices  noires;  ailes  courtes,  amples,  à  cin- 
quième, sixième  et  septième  rémiges  les  plus  longues  ;  pe- 
tites tectrices  supérieures  noires,  mais  blanches  à  leur 
basé,  laissant  apparaître  une  tache  blanche  assez  grande 
sur  chacune  d'elles  ;  rémiges  noires  ;  tarses  et  doigts  plom- 
bés ;  ongles  légèrement  courbés,  bruns.  —  Longueur  to- 
tale du  bec,  5  cent.  Id.  delà  queue,  ^0  cent.  Id.  des  ailes, 
10  cent.  8  millim.  Id.  des  tarses,  2  cent.  7  millim.  Id.  du 
doigt  externe,  2  cent.  ;  de  l'interne,  ^  cent.  5  millim.  Id, 
du  doigt  postérieur  externe,  ^  cent.  6  millim.  ;  de  l'interne, 
8  millim.  Id.  de  l'ongle  antérieurement,  8  millim.  ;  inté- 
rieurement, 5  millim.  ^/2.  Id.  de  l'ongle  postérieurement, 
^  cent.  7  millim.  ;  intérieurement,  8  millim. 

Cette  description  a  été  prise  sur  un  sujet  très  adulte,  et 
indiqué  comme  mâle.  Dans  un  second,  qui  faisait  partie 
du  même  envoi,  le  front  et  le  sourcil  prolongé  sur  les  par- 
ties latérales  du  cou,  et  d'un  rouge  pourpre,  étaient  plus 
clairs,  et  les  couvertures  supérieures  caudales  avaient  une 
petite  bordure  jaune  soufre. 


262  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  Juifl    1851.) 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bois,  où  elle  vit  par 
petites  troupes,  et  se  nourrit  d'insectes. 

Barbatdla  atroflava,  Bonap.  —  Bucco  atroflavus, 
Blumemb.  —  Erythronolus,  Cuv.  —  Megalaima  atroflava^ 
Sparm.  act.  suce.  XVIII,  f.  9.  —  Ex  Afr.  occ,  Guineâ. 

Nigro-coracina  ;  subtùs  Yiridi-flavâ  ;  loris  albidis  ;  genis  flavo 
tri-lineatis  ;  alis  fuscis,  flavo  variis  ;  uropygio  coccineo. 

Bec  de  moyenne  longueur,  plus  haut  que  large,  garni  à 
sa  base  de  soies  nombreuses,  longues  et  rigides,  s'éten- 
dant  aux  trois  quarts  du  bec,  d'un  noir  plombé  ;  front 
blanc  jaunâtre,  suivi  de  noir  ;  sourcils  jaune  soufre,  nais- 
gant  au-devant  de  l'œil  et  aboutissant  à  une  autre  ligne 
jaune  qui  se  trouve  derrière  et  borde  la  partie  supérieure 
de  la  région  parotique  ;  vertex,  occiput,  derrière  du  cou, 
partie  antérieure  de  la  région  parotique  et  joues  d'un  noir 
luisant;  celles-ci  bordées  supérieurement  d'une  bande 
jaune  qui  va  se  joindre  à  la  précédente  ;  menton  jaune 
soufré  ;  gorge,  devant  du  cou,  dessous  du  corps  et  dos 
jaune  olive  ;  croupion  d'un  beau  rouge  ;  queue  courte  et 
arrondie;  tectrices  supérieures  noires,  inférieures  olive; 
rectrices  noires,  les  latérales  bordées  d'olive  ;  ailes  moyen- 
nes, les  troisième,  quatrième  et  cinquième  rémiges  les 
plus  longues  ;  petites  tectrices  moyennes  supérieures  et 
scapulaires  noires;  les  moyennes  jaune  olive  ;  tectrices  in- 
férieures blanchâtres  ;  rémiges  primaires  d'un  brun  noi- 
râtre, blanchâtre  sur  la  plus  grande  partie  des  barbes 
internes  ;  les  secondaires  brun  noirâtre  bordées  de  jaune 
olive  dans  leur  première  partie,  blanchâtres  dans  le  reste; 
tarses  et  doigts  plombés  ;  ongles  bruns.  —  Longueur  to- 
tale du  bec,  2  cent.  Id.  de  la  queue,  5  cent.  5  millim. 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bois,  où  elle  se  nour- 
rit d'insectes,  principalement  de  larves^  qu'elle  recherche 
sous  les  écorces. 

Barbatula  flavimentum,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex  Afr. 
occ. 

Minima;  nigro-virens;  subtùs  virens,  mento  flavo;  capistro, 


TRAVAUX   INÉDITS.  203 

loris  et  genariim  vittis  flavis  ;  aîis  nigro  flavo-variis  ;  uropygio 
flavo-aurantio. 

Bec  plus  court  que  la  tête,  garni  à  sa  base  de  nombreuses 
soies  noires  s'étendant  aux  trois  quarts  de  sa  longueur, 
noirâtre;  front  jaune  pâle,  puis  noir  glacé  de  vert;  sour- 
cils jaunes;  vertex,  occiput,  derrière  du  cou  et  dos  noir, 
glacé  de  vert;  freins  et  menton  jaune  pâle  ;  joues  noires; 
région  parotique  noire,  bordée  de  jaune  pâle  sur  les  par- 
ties supérieure  et  postérieure,  mais  bordée  d'un  peu  de 
blanc  au-dessous  ;  gorge,  cou,  et  tout  le  dessous  du  corps 
gris,  fortement  nuancé  de  jaune  olivâtre,  un  peu  plus 
pâle  à  la  région  anale  ;  queue  courte  et  arrondie  ;  rectrices 
noirâtres  dans  le  haut,  gris  brunâtre  vers  le  bout,  légère- 
ment bordées  de  jaune  doré;  ailes  grandes,  amples,  à  qua- 
trième et  cinquième  rémiges  les  plus  longues  ;  tectrices 
supérieures  noires,  bordées  de  jaune  d'ocre;  inférieures 
blanchâtres;  rémiges  noirâtres,  les  secondaires  bordées  de 
jaune  d'ocre  et  de  vert;  tarses  et  doigts  plombés  ;  les  deux 
doigts  externes  les  plus  longs,  le  pouce  très-petit  ;  ongles 
légèrement  crochus,  bruns.  —  Longueur  totale  du  bec, 
1  cent.  53  millim.  Id.  de  la  queue,  2  cent.  4  millim.  Id, 
des  tarses,  ^  cent.  5  millim. 

Cet  individu,  dont  nous  ignorons  le  sexe,  mais  qui  pa- 
raissait très-adulte,  a  été  tué  dans  les  grands  bois,  où  il 
chassait  aux  insectes. 

Bardatdla  leucolaima,  J.  et  Ed.  Terreaux.  Ex  Âfr. 
occ. 

Minor  :  nigro-coracina  ;  subtùs  flavidaanticè  albâ  ;  genis^lbo- 
vittalis  ;  alis  nigris,  flavo  variis  ;  uropygio  flavissimè  viridi. 

Bec  un  peu  plus  court  que  la  tête,  déprimé  à  sa  base, 
garni  de  soies  noires  qui  atteignent  presque  à  l'extrémité, 
noir  ;  front  blanc  ;  vertex,  occiput,  derrière  du  cou  et  dos 
noirs;  sourcils  blancs,  s'étendant  jusqu'en  arrière  delà 
région  parotique  et  descendant  sur  les  côtés  du  cou;  ré- 
gion oculaire  parotique  et  joues  noires,  celles  ci  entou- 
rées de  blanc;  menton,  gorge  et  cou  blancs,  cette  couleur 


264  liKV.    ET    MAG.    DE    ZOOLOGIE.     (JuiH   1851.) 

passant  au  gris  sur  la  poitrine,  et  au  jaune  lave  de  gris 
tout  le  reste  du  dessous  du  corps  ;  croupion  jaune  soufré; 
queue  moyenne,  arrondie  ;  tectrices  supérieures  noires, 
les  inférieures  d'un  gris  olivâtre  ;  reclrices  noirâtres,  les 
latérales  légèrement  bordées  de  jaune  ;  ailes  assez  longues, 
à  troisième,  quatrième,  cinquième  et  sixième  rémiges  les 
plus  longues;  tectrices  supérieures  noires,  les  moyennes 
frangées  et  terminées  de  jaune  olive;  tectrices  inférieures 
blanches  ;  rémiges  primaires  noirâtres,  bordées  d'olivâtre 
à  leur  partie  supérieure  ;  les  secondaires  de  même  couleur 
et  bordées  d'olivâtre  et  de  jaune  olive,  leur  partie  infé- 
rieure blanchâtre;  tarses  et  doigts  plombés;  les  deux 
doigts  externes  les  plus  longs,  le  pouce  très-petit;  ongles 
assez  longs  et  crochus,  noirâtres.  —  Longueur  totale  du 
bec,  ^  cent.  7  millim.  Id.  de  la  queue,  2  cent.  7  millim.  ^ 
Id.  des  tarses,  \  cent.  5  millim. 

Cette  description  a  été  prise  sur  un  sujet  paraissant  par- 
faitement adulte,  mais  dont  nous  ignorons  le  sexe  ;  nous 
l'avons  comparé  à  un  autre  individu  provenant  du  Séné- 
gal, qui  n'offrait  aucune  différence. 

Halcyon  (Cancrophaga)  badia,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex 
Âfr.  occ. 

Rufo-badia;  subtùs  alba;  uropygio,  speculo  alarum  caudâque 
cœruleis;  rostro  rubro;  pedibus  cinereis. 

Bec  rouge,  aussi  large  que  haut,  à  carène  peu  marquée  ; 
mandibule  supérieure  tranchante  et  à  bords  rentrants  ; 
mandibule  inférieure  renflée,  fortement  retroussée  en  des- 
sous; front,  tête,  joues  et  tout  le  dessous  du  corps  roux 
brun,  à  l'exception  du  croupion,  qui  est  d'un  vert  aiguë - 
marine  des  plus  vif  et  des  plus  luisant;  en  dessous  blancs, 
les  flancs  exceptés,  qui  sont  roux  brun  ;  queue  moyenne, 
légèrement  arrondie;  couvertures  supérieures  noires,  in- 
férieures blanches  ;  rectricesen  dessus  vert  aigue-marine, 
terminées  de  noir,  en  dessous  noires;  ailes  assez  allon- 
gées, amples,  à  troisième,  quatrième  et  cinquième  rémi- 
ges les  plus  longues;  rémiges  primaires  en  dessus  noires, 


TiiAVAUX  im:i)  ts.  265 

en  dessous  blanches  à  la  base,  n;  ires  dans  le  reste;  secon- 
daires noires  en  dessus,  mais  plus  de  la  moitié  des  barbes 
externes  d'un  vert  aigue-marine  plus  terne  que  le  reste, 
formant  une  grande  tache  en  miroir  lorsque  l'aile  est  fer- 
mée; en  dessous,  blanches  à  leur  base  et  noires  dans  le 
reste  ;  tarses,  doigts  et  ongles  brun  rougeâtre  et  sale  ;  le 
doigt  externe  soudé  dans  la  moitié  de  sa  longueur;  les 
ongles  très-longs,  comprimés,  et  fortement  crochus.  — 
Longueur  totale  du  bec,  5  cent.  Ici.  de  la  queue,  5  cent. 
5  millim.  Id.  des  ailes,  9  cent.  5  millim.  Id.  des  tarses, 
I  cent.  2  millim.  Id.  du  doigt  externe.  4  cent.  5  millim.; 
du  médian,  -1  cent.  5  millim.  ;  de  l'interne,  \  cent.  Id.  du 
pouce,  7  millim. 

Cette  espèce  est  fort  rare  dans  les  forêts  du  Gabon,  où 
elle  chasse  aux  insectes.  On  ne  la  rencontre  qu'isolée. 

Halcyon  cinereifrons  (Cancrophaga),  Bonap.  —  Al- 
.cedo  cinereifrons,  Vieill.  —  Halcydon  torquata,  Sw.,  Gai. 
des  Ois.,  tab.  ^87.  Ex  Afr.  occ. 

A.  Cancrophaga  Senegalensi,  statura  major  et  pectore  cœruleo 
distinctissima  ;  maxillâ  pedibusque  rubris,  mandibulâ  nigrâ. 

Bec  long,  fort,  plus  haut  que  large,  à  mandibule  supé- 
rieure rouge,  noire  à  sa  base  près  de  la  commissure,  et 
brune  à  l'extrémité;  mandibule  inférieure  noire;  front, 
sourcils,  vertex  et  occiput  gris,  glacé  de  vert  plus  ou  moins 
foncé;  région  oculaire  antérieure  et  postérieure  noire; 
région  oculaire  inférieure  jaune;  région  parotique,  cou, 
poitrine,  croupion  vert  aigue-marine,  cette  dernière  partie 
recouverte  par  les  longues  plumes  noires  des  scapulaires; 
menton,  gorge  et  tout  le  dessous  du  corps,  à  l'exception 
de  la  poitrine,  blanc,  glacé  d'aigue-marine  sur  les  flancs; 
queue  moyenne,  arrondie  ;  tectrices  supérieures  vert  ai- 
gue-marine  plus  foncé;  inférieures  blanches,  glacées  de  la 
même  couleur  ;  rectrices  vert  aigue-marine  foncé  en  des- 
sus, noires  en  dessous  ;  ailes  assez  longues,  amples,  la 
quatrième  rémige  la  plus  longue;  tectrices  supérieures 
d'un  noir  profond  ;  inférieures  blanches,  avec  une  grande 


266  REV.   ET  MAC.   DE  ZOOLOGIE.   (^Jiiin  1851.) 

tache  noire  ;  rémiges  supérieures  noires,  bordées  de  vert 
aigue-marine  foncé,  teri-ninées  de  noir;  inférieures  noirâ- 
tres, et  blanches  à  la  base  ;  tarses  et  doigts  rouges  ;  ongles 
bruns.  —  Longueur  totale  du  bec,  6  cent.  4  millim.  ht.  de 
la  queue,  7  cent. 

Cette  description  a  été  prise  sur  un  sujet  très-adulte  in- 
diqué comme  mâle  :  sa  coloration  générale  était  plus 
vive  que  sur  les  sujets  venant  ordinairement  du  Sénégal. 
Comme  les  autres,  il  se  nourrit  d'insectes. 

Halcyon  (Cancrophaga)  senegalensis,  Bonap.  —  Alce- 
do  senegalensh,  Lin.  —  Ipsîda  senegalensis  major ^  Br.  — 
Dacelo  senegalensis,  Less.,  pi.  col.,  59î,  Zool.  ill.,  f.  27. 
Ex  Afr.  occ. 

Minor  :  maxillâ  rubrâ  ;  iriandibiilà  pedlbusque  nigris. 

Bec  long,  robuste,  à  mandibule  supérieure  rouge,  brune 
à  sa  pointe  et  sur  une  partie  de  sa  longueur;  mandibule 
inférieure  noire;  front  blanchâtre  sur  les  côtés,  gris  brun 
sur  le  reste;  sourcils  grisâtres;  vertex,  occiput  et  derrière 
du  cou  gris  brun,  celui-ci  plus  foncé  et  glacé  de  vert;  ré- 
gion oculaire  antérieure  noirâtre;  inférieure,  postérieure 
jaune,  et  région  parotique  grisâtres  ;  menton  blanc;  gorge 
et  devant  du  cou  blanc  grisâtre  ;  dos  et  croupion  vert  aiguc- 
marine  foncé,  cette  couleur  cachée  sur  le  dos  par  les  lon- 
gues plumes  vert  brun  sale  des  scapulaires;  poitrine  d'un 
gris  blanc  vermiculé,  glacé  de  vert;  ventre  blanchâtre; 
flancs  gris  blanc  vermiculés  de  brun  ;  cuisses  et  région 
anale  blanches  ;  queue  moyenne,  arrondie;  couvertures 
supérieures  vert  aigue-marine  très-foncé  à  leur  partie  su 
périeure,  terminées  de  noir,  noirâtres  à  leur  partie  infé- 
rieure; ailes  assez  longues,  amples,  à  troisième  rémige  la 
plus  longue  ;  tectrices  supérieures  noires,  les  inférieures 
blanches,  avec  une  petite  tache  noire  sur  les  grandes;  ré- 
miges primaires,  en  dessus,  noires,  et  vert  aigue-marine  à 
la  base  ;  en  dessous,  blanches  à  la  base,  noires  sur  le  reste  ; 
secondaires  vert  aigue-marine  on  dessus,  blanches  en  des- 
sous, et  terminées  de  noir;  tarses,  doigts  et  ongles  noirs. 


TRAVAUX   INÉDITS.  267 

Notre  description  a  été  prise  sur  un  jwune  mâle  qui  ne 
nous  a  offert  aucune  différence  tranchée  avec  les  indivi- 
dus provenant  du  Sénégal. 

Cette  espèce  fréquente  les  bois,  où  elle  se  nourrit  prin- 
cipalement d'insectes. 

Alcedo  quadribrachys,  Temm.  Ex  Afr.  occ. 

Cyanea,  plumis  capilis  nigro-arcualis  ;  sublùs  fulvo-castanea, 
gulà  albicante  ;  pectoris  lateribus  cyaneis  ;  reinigibus  fuscis  ;  rec- 
tricibus  nigro-azureis;  roslro  nigro,  pedibus  rubris. 

Bec  noir,  long,  plus  haut  que  large,  à  carène  très  vive, 
terminé  de  blanchâtre  ;  front,  sourcils,  vertex  et  occiput 
d'un  bleu  foncé,  rayé  transversalement  de  couleur  plus 
foncée  noirâtre  ;  région  oculaire,  joues  et  région  paroti- 
que  blancs;  freins  jaunâtres;  menton  et  gorge  blanc  sale  ; 
derrière  du  cou,  dos,  croupion  et  rectrices  bleus,  cette 
couleur  se  montrant  plus  claire  et  plus  luisante  sur  le 
dos  ;  tout  le  corps,  en  dessous,  à  partir  de  la  gorge,  roux 
canelle  ;  côtés  du  cou  bleus,  avec  une  tache  d'un  blanc 
fauve;  queue  courte,  arrondie;  ailes  moyennes,  à  deuxième 
et  troisième  rémiges  les  plus  longues  ;  tectrices  supérieu- 
res bleu  foncé,  plus  clair  vers  le  bout;  inférieures  roux 
canelle  ;  rémiges,  en  dessus,  noir  bleu  foncé  ;  en  dessous, 
brunes  ;  tarses  et  doigts  rougeâtres;  ongles  bruns.  —  Lon- 
gueur totale  du  bec,  5  cent.  4  millim.  Id.  de  la  queue, 
5  cent.  5  millim.  Id.  des  ailes,  8  cent. 

Cette  espèce  se  nourrit  de  poissons,  qu'elle  pêche  en 
plongeant  comme  fait  notre  Martin-pêcheur. 

La  femelle  ne  diffère  du  mâle  que  par  la  base  de  la 
mandibule  inférieure,  qui  est  rougeâtre. 

Le  jeune  diffère  par  sa  taille,  un  peu  moindre  ;  par  toute 
la  partie  supérieure  du  dos  et  le  croupion,  d'un  vert  bleu, 
ainsi  que  par  la  coloration  de  la  poitrine,  dans  la  base  des 
plumes,  toutes  étant,  comme  dans  Tadulte,  d'un  blanc 
pur  à  la  base,  puis  rousses,  se  trouve  terminée  de  bleu, 
ou,  pour  mieux  dire,  d'un  glacé  bleu  qui  laisse  entrevoir 


268  REV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (Juin    1851.) 

le  roux  ;  le  bleu  des  autres  parties  du  corps  est  un  peu 
plus  foncé  que  dans  l'adulte. 

Alcedo  leucogastra,  Fraser. 

Bec  long,  plus  haut  que  large,  rouge;  front,  vertex  et 
occiput  bleus,  rayé  de  bleu  plus  foncé  ;  les  parties  latérales 
du  front  d'un  roux  vif,  ainsi  que  les  sourcils,  les  côtés  du 
cou,  dont  le  milieu  porte  une  tache  blanche,  les  régions 
oculaire  et  parotique,  les  joues,  les  côtés  de  la  poitrine  et 
les  flancs  ;  derrière  du  cou  bleu  foncé,  glacé  de  bleu  plus 
clair;  le  dos  et  le  croupion  d'un  beau  bleu  brillant  ;  tout 
le  dessous  du  corps  blanc  au  milieu  ;  queue  courte,  arron- 
die ;  rectrices  d'un  noir  bleu  en  dessus,  noires  en  dessous  ; 
ailes  courtes,  à  troisième  rémige  la  plus  longue,  bordées 
de  roux;  rémiges  primaires  noires;  secondaires  noires, 
lavées  de  bleu  foncé  ;  tarses,  doigts  et  ongles  rouges  .  — 
Longueur  totale  du  bec,  5  cent.  8  millim.  Id.  de  la  queue, 
2  cent.  5  millim.  Id.  des  ailes,  5  cent.  5  millim. 

Cette  espèce  fréquente  les  rivières,  où  elle  pêche  les  pe- 
tits poissons. 

Meropsbicolor,  Daudin.  —  Malabarîcus,  Shaw.,  Ânn. 
Mus.  II,  tab.  52.  —  ^.  N.  mise,  tab.  7^.  —  Levail.,Guêp., 
tab.  5.  —  Vieill.,  Gai.  Ois.,  tab.  186.  —  Ex  Afr.  occ.  An- 
gola, Gabon. 

Cinereo-fuscus;  subtùs  coccineus;  taenia  oculari  nigrâ;  viitâ 
mîindibulari  albâ. 

Bec  noir,  légèrement  arqué  ;  front,  tête  et  tout  le  des- 
sus du  corps  gris  foncé,  à  l'exception  du  croupion,  qui 
porte  une  teinte  rosée;  région  oculaire  noire;  joues  blan- 
ches ;  en  dessous,  d'un  beau  rose  ;  les  flancs  lavés  de  brun, 
et  les  cuisses  brunes  ;  queue  légèrement  fourchue  ;  les 
rectrices,  en  dessus,  rouge  brun,  à  tiges  noires,  échan- 
crées  vers  leur  extrémité;  en  dessous,  brun  noirâtre,  à 
tiges  brunes  ;  bs  deux  médianes  longues  et  pointues  ;  ailes 
lonques,  pointues,  la  première  rémige  la  plus  longue;  pe- 
tites tectrices  supérieures  gris  brun  foncé  ;  moyennes,  d'un 
brun  braucoup  plus  clair;  scapulaires  lavées  de  rouge; 


TRAVAUX    INÉDITS.  269 

petites  tectrices  inférieures  brun  noirâtre,  les  grandes  d'un 
brun  rougeâtre;  rémiges  primaires  noires  en  dessus,  gris 
foncé,  terminées  de  noir,  échancrées  à  leur  extrémité,  les 
plus  rapprochées  du  corps  d'un  gris  glacé  de  vert;  en  des- 
sous, gris  noirâtre;  tarses  et  doigts  brun  clair;  ongles 
noirs,  courbés,  crochus  et  très-acérés.  {Mâle  très-adulte.) 
—  Longueur  totale  du  bec,  4  cent.  5  miilim.  /(/.  de  la 
queue,  9  cent.  Id.  desrectrices  médianes,  ^  2  cent.  Id.  des 
ailes,  ^  4  cent.  Id.  des  tarses,  \  cent.  5  miilim.  /(/.  du  doigt 
médian,  \  cent.  4  miilim.  ;  de  l'externe,  1  cent.  5  miilim.  ; 
de  l'interne,  H  cent.;  du  pouce,  o  miilim.  Id.  de  l'ongle 
médian,  6  miilim.  M2;  de  l'externe,  5  miilim.;  de  l'iJi- 
terne,  4  miilim.  ;  du  pouce,  4  miilim. 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bols,  où  elle  se  retire 
par  petites  bandes  pour  y  passer  la  nuit.  Comme  toutes  ses 
congénères,  c'est  au  vol  qu'elle  saisit  les  insectes  qui  ser- 
vent à  sa  nourriture  ;  elle  fait  son  nid  dans  des  trous 
qu'elle  creuse  ou  qu'elle  trouve  tout  faits  le  long  des  ber- 
ges. 11  n'existe  aucune  différence  entre  les  sexes;  le  jeune 
est  d'un  rose  plus  pâle. 

Mellitophagds  CYANIPECTUS,  J.  et  Ed.  Verreaux.  I  x 
Afr.  occ.  Gabon.  —  Similis  M.  Lafresn. ,  Guérin.  —  Lefe- 
bîirei,  0.  Des  Murs.  —  Erythropterus,  Ruppell. 

Sed  valdè  minor,  fasciâ  pectorali,  mullô  laliore  :  abdomine  fla- 
vo  née  castaneo-ciunamomeo  ;  caudâ  icquali  et  pectore  laetè  (ya- 
neo  a  JU.  erythroptero  diversus. 

Bec  plus  long  que  la  tête,  déprimé  vers  la  base,  noir, 
garni  de  quelques  poils  moins  rigides  à  la  base  de  la  com- 
missure; tète  et  tout  le  dessus  du  corps  d'un  vert-pré 
plus  clair  et  avec  une  légère  teinte  blanche  sur  les  sour- 
cils ;  régions  oculaire  et  parolique  noires;  joues  jaunes, 
bordées  de  blanc;  menton  et  gorge  jaune  vif,  devant  du 
cou  recouvert  d'une  large  plaque  d'un  bleu  foncé;  poi- 
trine ornée  d'une  plaque  roux  marron  ;  tout  le  reste  du 
dessous  du  corps  d'un  vert  jaunâtre  ;  queue  carrée,  am- 
ple; les  cinq  rectrices  de  chaque  côté,  en  dessus,  canelle 


270  RBV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {Jubl    1851.) 

claire,  à  partir  de  leur  base  jusqu'aux  deux  tiers  de  leur 
longueur,  traversées  par  un  ruban  noir  et  terminées  de 
blanchâtre;  ailes  longues,  à  troisième  rémige  la  plus  lon- 
gue; scapulaires  vert-pré,  avec  une  nuance  de  bleu;  tec- 
trices inférieures  fauves  ;  rémiges  primaires,  en  dessus, 
vert  olivâtre,  terminées  de  brun  noirâtre;  en  dessous, 
brunes  et  fauves  ;  secondaires,  en  dessus,  canelle,  puis 
noires  et  terminées  de  gris  olive  ;  en  dessous,  fauves;  tar- 
ses, doigts  et  ongles  bruns.  *—  Longueur  totale  du  bec, 
5  cent,  'i  millim.  Id.  de  la  queue,  6  cent.  Id.  de  l'aile,  9 
cent.  Id.  des  tarses,  8  cent.  Id.  du  doigt  externe,  1  cent.  ; 
du  médian,  ^  cent.  ]  millim,  ;  de  l'inlerne,  8  millim.  ;  du 
pouce,  6  millim.  Id.  de Tongle  externe,  4  millim.;  du  mé- 
dian, 5  millim.  ;  de  l'interne,  5  millim.  t/2;  du  pouce,  5 
millim. 

La  femelle  ne  diffère  que  par  le  bleu  moins  vif,  le  demi- 
coîliir  marron,  moins  large;  la  partie  inférieure  plusver- 
dâtre,  et  toutes  les  parties  supérieures  plus  lavées  de 
bleu. 

Celte  espèce  fréquente  les  lieux  marécageux,  où  elle  vit 
par  petites  troupes.  Se  nourrit  d'insectes  qu'elle  saisit  au 
vol. 

EURYSTOMUS  AFRA,  Bouap.  ~  Coraciiis  afra,  Lath.  — 
ColarU  a  fia,  Cuv.  —  pitrpnrascens ,  Wagl.  ~  Enryslomus 
purpurascens,  Dum.  -  rnbcscem,  Vieill.,  Swains.  —  a  fer, 
Steph.,  Levaill.,  Parad.,  lab.  53;  Shaw.,  Nat.  mise, 
tab    401. 

Bec  jaune;  tête,  joues,  menton,  gorge  et  cou  roux  vio- 
lacé, le  violet  plus  vif  sous  les  sourcils;  derrière  du  cou, 
dos  et  croupion  roux,  fortement  lavé  de  vert  sur  cette  der- 
nière partie;  poitrine,  ventre  et  flancs  violets;  cuisses  ot 
région  anale  d'un  vert  pâle;  queue  assez  longue,  échan- 
crée;  couvertures  supérieures  d'un  vert  bleu,  les  infé- 
rieures d'un  vert  clair;  rectrices,  en  dessus,  vertes,  large- 
ment terminées  de  bleu  foncé  ;  les  médianes  d'un  vert  bleu 
également  foncé;  en  dessous,  d'un  vert  chair,  et  noirâtre 


TRAVAUX    INÉDITS.  21  \ 

vers  l'exlréinilé  ;  ailes  longues,  à  seconde  rémige  la  plus 
longue,  le  pourtour  de  l'aile  bleu  ;  tectrices  supérieures 
rousses;  inférieures  mélangées  de  violet  et  de  vert  clair; 
rémiges  primaires,  en  dessus,  bleues,  bordées  de  vert  bleu 
et  terminées  de  noirâtre;  en  dessous,  vert  brun,  terminées 
de  noirâtre;  secondaires  échancrées  en  dessus,  d'un  bleu 
foncé;  en  dessous,  d'un  vert  sale,  toutes  terminées  de  noi- 
râtre; tarses  et  doigts  bruns;  ongles  noirâtres.  —  Lon- 
gueur totale  du  bec,  5  cent.  6  millim.  Id.  de  la  queue, 
-10  cent.  M.  de  l'aile,  ^8  cent.  Ici-  des  tarses,  1  cent.  8 
millim 

Celte  description  a  été  prise  sur  un  sujet  mâle  adulte. 
On  remarquait  sur  la  gorge  une  plume  d'un  blanc  lavé  de 
vert  pâle.  Cette  coloration  n'est-elle  qu'accidentelle,  ou  le 
jeune  a-t-il  cette  nuance  sur  la  gorge? 

Nous  ne  trouvons,  entre  cet  oiseau  et  un  individu  du 
Sénégal  que  nous  avons  sous  les  yeux,  d'autre  différence 
que  dans  la  dimension  des  ailes  et  de  la  queue  ;  ainsi,  dans 
ce  dernier,  les  ailes  ont  17  centimètres,  et  la  queue  en  a  9. 

Ixos  ASHANTEUS,  Bonap.  Ex  Afr.  occ. 

Fusco-cinereus  ;  capite  nigricanle;  abJomine  sordide  albo; 
crisso  flavido. 

Bec  moyen,  voûté,  à  mandibule  supérieure  légèrement 
échancrée,  noir,  et  garni  de  quelques  soies  rigides  à  la 
base;  tête  et  corps,  en  dessus,  bruns;  en  dessous,  d'un 
brun  un  peu  plus  clair;  abdomen,  cuisses  et  région  anale 
blancs;  freins  noirâtres  ;  queue  plutôt  longue,  arrondie; 
ailes  assez  allongées,  amples,  à  quatrième  et  cinquième 
rémiges  les  plus  longues  ;  tarses,  doigts  et  ongles  noirs. 
—  Longueur  totale  du  bec,  2  cent.  4  millim.  Ici.  de  la 
queue,  8  cent.  Id.  des  ailes,  9  cent.  3  millim. 

Cette  espèce  se  rapproche  beaucoup  de  celle  de  la  Nubie 
égyptienne,  connue  sous  le  no;!i  ù'Arsinoé.  Cependant,  la 
tête  est  moins  brune,  ou  plutôt  moins  foncée  que  dans 
celte  dernière  espèce.  Notre  oiseau  fréquente  les  grands 


272  iiEv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juîn  1851.) 

bois,  où  il  se  nourrit  d'insectes  et  de  baies.  On  on  rencon- 
tre, le  plus  souvent,  plusieurs  ensemble. 

[La  suite  prochainement.  )  ^ 


Etudes  sur  les  types  peu  connus  du  Musée  de  Paris,  par 
M.  le  Docteur PucHERAN.  —  Cinquième  article.  [Eclias- 
sicrs.) 

C'est  à  regret  que  nous  nous  voyons  forcé  de  mettre  un 
certain  intervalle  entre  la  publication  des  divers  articles 
consacrés  à  l'étude  des  types  ornithologiques  du  Musée  de 
Paris.  Mais  ces  délais  sont  nécessairement  inhérents  à  la 
nature  d'un  tel  travail,  travail  qui  oblige  celui  qui  s'en 
occupe  à  scruter  d'une  manière  suivie  et  attentive  toutes 
les  descriptions  spécifiques  données  par  les  autours,  aiin 
d'émettre  un  jugement  le  moins  erroné  possible  sur  les 
déterminations  de  ses  devanciers.  Cette  marche  est  peut- 
être  lente,  mais  elle  est  sûre;  en  la  suivant,  tout  notre 
désir  est  de  contribuer  à  établir  le  système  ornilhologique 
sur  des  bases  plus  durables  et  plus  solides.  Dans  ce  but, 
nous  avons  successivenjcfit  passé  en  revue  les  Rapaces 
diurnes  et  nocturnes,  ainsi  que  les  Palmipèdes.  Le  présent 
travail  va  présenter  le  résultat  de  nos  observations  rela- 
tives aux  Echassiers,  et  nous  suivrons,  peureux,  la  direc- 
tion que  nous  avons  déjà  suivie  pour  les  divers  ordres  de 
la  classe  des  oiseaux  dont  il  vient  d'être  question. 

A.   Types  de  M.  Cuvier, 

Le  premier  dont  nous  ayons  à  nous  occuper,  c'est  Oiis 
torquaia,  espèce  indiquée,  mais  non  décrite  dans  le  Mègne 
animiil  (1),  et  à  laquelle  M.  Lesson  (2)  n'a  consacré  que 
quelques  lignes    Les  types  sont  deux  individus  mâles  et 


(-!}  i'  é  lit ,  vol.  I,  page  499,  note  L 
(2j  Trait.  d'Orniih.,  page  528. 


TRAVAUX    INÉDITS  275 

un  troisième  femelle,  tous  les  trois  originaires  de  l'Afri- 
que australe,  et  provenant  du  voyage  de  Delalande.  Le 
mâle  est  noirâtre  foncé  sur  le  dessus  de  la  tête  jusqu'au 
niveau  de  la  partie  postérieure  de  l'œil  ;  à  cette  plaque 
noire  en  succède  une  seconde  d'un  gris  cendré,  qui  se  ter- 
mine inférieurement  à  une  tache  noire,  ayant  la  forme 
d'un  triangle  renversé,  et  qui  occupe  la  partie  supérieure 
de  l'arrière  du  cou.  Une  bande  verticale  blanche,  et  tout- 
à-fait  latérale,  sépare  cette  tache  d'une  seconde,  douée  de 
la  même  couleur,  mais  de  forme  pentagonale,  qui  occupe 
le  haut  du  devant  du  cou,  au-dessous  du  menton,  qui  est 
d'un  blanc  lavé  de  fauve.  Une  tache  longitudinale  d'un 
cendré  foncé  occupe  le  dessous  de  l'œil;  mais  le  sourcil  et 
les  autres  parties  latérales  de  la  tête  sont  fauve  clair. 
Deux  couleurs  occupent  le  cou  ;  sa  partie  postérieure  et  la 
portion  voisine  de  la  région  latérale  sont  rousses  ;  le  reste 
est  d'un  cendré  bleuâtre  clair,  qui  se  termine  en  s'élar- 
gissant  sur  le  milieu  fauve  roux  du  thorax,  dont  certaines 
plumes  latérales  offrent  le  pointillé  noir  ondulé  si  fréquent 
dans  les  Outardes.  Le  reste  des  parties  inférieures  est 
blanc,  faiblement  lavé  de  fauve.  Sur  les  parties  supérieu- 
res, tout  l'espace  interalaire  offre,  sur  un  fond  de  colo- 
ration noire,  des  zig-zags  et  des  points  d'un  blanc  fauve. 
C'est  le  même  dessin  qui  occupe  le  dessus  des  rémiges  se- 
condaires ;  mais  ici  il  forme  de  grands  espaces  quadran- 
gulaires,  séparés  les  uns  des  autres  par  des  bandes  trans- 
versales noires.  Une  disposition  semblable  est  présentée 
par  les  couvertures  caudales  supérieures  et  les  rectrices 
médianes  ;  mais,  sur  ces  parties,  c'est  plutôt  le  fond  de  co- 
loration qui  est  roux.  Quant  aux  rectrices  latérales,  elles 
portent  avant  leur  extrême  pointe  une  grande  tache  trans- 
versale noi^e  ;  au-dessus  s'en  trouve  une  seconde,  pointiU 
lée  de  noir  sur  un  fond  fauve,  principalement  en  dedans. 
Le  reste  de  la  penne,  isolé  de  cette  avant  dernière  tache 
par  un  petit  liseré  noir,  est  roux  en  dehors,  fauve  en  de- 
dans :  dans  cette  dernière  partie,  les  points  noirs  se  mani- 
2«  SÉRIE.  T.  m   Année  1851.  '  18 


274  REV.    ET    MAC.   DE   ZOOLOGIE.    {Juhl   1851.) 

festent  et  se  condensent  vers  le  liseré  terminal,  au-dessus 
duquel  ils  forment  une  petite  tache.  Les  rémiges  primaires 
sont  presque  en  totalité  noires  et  bordées  de  fauve  en  de- 
dans dans  leur  moitié  supérieure  ;  à  leur  face  inférieure, 
le  fauve  descend  d'autant  plus  bas  que  la  rémige  est  plus 
externe.  Les  couvertures  alaires  supérieures  sont  formées 
de  plumes  rousses  pointillées  de  noir  :  comme  leurs  extré- 
mités sont  à  peu  près  unicolores,  il  en  résulte  sur  l'aile 
une  bande  oblique  de  la  môme  couleur.  Les  couvertures 
alaires  inférieures  sont  blanchâtres;  pour  les  caudales  in- 
férieures, c'est  un  blanc  lavé  de  roux,  et  leurs  extrémités 
sont  rousses,  mais  très-peu  pointillées  de  roux.  La  partie 
nue  des  jambes  et  les  tarses  sont  jaunâtres  :  cette  couleur 
est  plurfoncée  sur  les  écailles  des  doigts.  Les  ongles  sont 
couleur  de  corne.  Le  bec  est  noirâtre  en  dessus,  à  la  man- 
dibule supérieure ,  et  à  l'inférieure  seulement  à  l'extré- 
mité. La  femelle  diffère  du  mâle,  ^°  par  une  taille  moindre; 
2°  par  le  mode  de  coloration  du  dessus  de  la  tête,  qui,  au 
lieu  d'être  noire,  est  transversalement  pointillée  de  fauve 
clair  ;  5"  par  la  moindre  étendue  de  la  tache  noire  de  l'ar- 
rière du  cou  ;  4°  par  l'absence  de  la  tache  noire  de  l'avant 
de  cette  même  région,  qui,  au  lieu  d'être  d'un  cendré 
bleuâtre  clair,  est  d'un  roux  transversalement  piqueté  de 
points  noirâtres. 

Les  dimensions  du  plus  grand  de  nos  mâles  sont  les  sui- 
vantes :  Longueur  du  bout  du  bec  à  l'extrémité  de  la 
queue  (prise  directement),  49  cent.  —  Ici.  de  la  queue  (me- 
surée en  dessous) ,  ^  5  c.  ~  irf.  du  tarse,  9  c.  —  Id.  du 
doigt  médius  (l'ongle  y  compris),  55  millim.  —  Id.  du  bec 
(en  suivant  la  courbure),  52  millim. 

Cette  Outarde  nous  semble  devoir  constituer  une  espèce. 
M.  G.-R.  Gray  l'a  bien  à  tort  considérée  comme  synonyme 
d'Oâs  Vigorsii,  Sw.  {Oiis  scolopacea,  Temm.),  dont  elle  se 
sépare  par  les  teintes  plus  uniformément  rousses  de  son 
plumage.  Ses   rapports  sont  plus  intimes    avec   VOtis 


TRAVAUX    INÉDITS.  275 

Rhnad^  tel  que  M.  Ruppell  (I)  l'a  récemment  déterminé; 
mais,  chez  ce  dernier  type,  les  écailles,  qui  forment,  en 
avant,  le  réseau  des  tarses,  ont  plus  de  grandeur  et  d'é- 
tendue. 

2*"  Otis  gularis.  --  C'est  un  jeune  mâle  d'Otis  aurita, 
Lath.,  ainsi  que  l'a  déjà  dit  M.  Lesson  (2),  et  que  l'a  admis 
M.  Gray.  Nous  ne  voyons,  par  cela  môme,  nul  motif  d'en- 
trer à  son  sujet  dans  aucun  détail. 

5°  Ballus  bicolor.  —  C'est,  comme  l'a  déjà  encore  dit 
M.  Lesson  (5),  et  comme  Ta  admis  M.  Gray,  Gallinula  cœ- 
sin^  Spix  (4);  il  nous  semble  seulement  que  le  nom  donné 
par  Spix  doit  constituer  un  synonyme  et  céder  la  place  à 
celui  de  M.  Cuvier. 

4°  Hallus  gularis.  —  Nous  avons  déjà  ailleurs  (5)  fait 
connaître  cette  espèce,  qui  est  olivâtre  on  dessus,  flammô- 
chée  de  noirâtre,  cette  couleur  occupant  le  centre  de  la 
plume.  Une  large  tache  blanche  couvre,  à  partir  du  men- 
ton, la  partie  inférieure  du  cou.  Le  dessus  de  la  tête  et  la 
zone  médiane  du  dessus  du  cou  sont  de  couleur  vert  très- 
foncé,  un  peu  lavé  de  rougeâtre.  Le  lorum,  les  sourcils, 
les  côtés  du  cou,  le  thorax,  l'abdomen,  jusqu'à  l'insertion 
des  membres  et  à  leur  intervalle  de  séparation,  sont  rouge 
bai.  Le  reste  du  dessous  du  corps  est  d'un  vert  olive  très- 
foncé.  On  y  voit  quelques  petites  bandes  transversales 
blanches;  ces  bandes  sont  fauves  sur  les  plumes  qui  cou- 
vrent la  jambe.  Les  couvertures  caudales  inférieures  sont 
colorées  comme  le  dessous  du  corps,  les  plus  terminales 
sont  d'un  blanc  fauve.  Les  pennes  alaires  sont  noires  en 
dessus  comme  en  dessous;  leurs  couvertures  inférieures 


(1)  Muséum  Senckenbergianum,  zweiter  Band,  p.  250. 

(2)  Zoologie  du  voyage  de  M.  Bélanger  aux  Indes  orientales, 
p.  278. 

(3)  Traité  d'Ornith.,  page  S36. 

(4)  Avium  Brasiliensium  species  novae,  pi.  95. 

(5)  Rev.  Zool.,  1845,  p,  278. 


27G  I5EV.   KT  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juin  1851.) 

sont  fasciées  transversalement  de  blanc.  Les  pattes  sont 

couleur  de  corne. 

Le  type  de  cette  description  est  un  de  ceux  de  M.  Cuvier. 
Originaire  de  l'île  Maurice,  il  a  été  donné  à  notre  collec- 
tion nationale  par  M.  Mathieu.  Une  note  que  nous  trouvons 
sous  le  plateau  nous  apprend  que  cet  individu,  trouvé 
dans  un  bassin  d'eau  douce,  a  l'iris  couleur  de  feu,  la 
base  du  bec  rose,  surtout  à  la  partie  inférieure,  et  qu'il  a 
de  la  peine  à  voler. 

Les  dimensions  sont  les  suivantes  :  Longueur  du  bout 
du  bec  à  l'extrémité  de  la  queue  (prise  directement,  le 
bec  étant  tourné  en  haut),  265  millim.  —  Id.  de  la  queue 
(mesurée  en  dessous),  5  cent.  —  Id.  du  tarse,  45  millim. 
—  Id.  du  doigt  médius  (l'ongle  y  compris),  48  millim.  — 
Id.  du  bec  (en  suivant  la  courbure),  57  millim. 

Ce  Raie  habite  également  l'île  de  Madagascar.  Un  indi- 
vidu envoyé  par  M.  Bernies  diffère  du  précédent  par  la 
teinte  plus  claire  des  parties  dorsales,  par  moins  de  taches 
noires  sur  ces  régions,  et  par  la  teinte  plus  foncée  des 
couleurs  rouges.  Tout  le  dessus  du  cou  est  rougé,  aussi 
bien  que  le  haut  de  la  tête.  De  nouvelles  observations  sont 
nécessaires  pour  savoir  si  ces  différences  sont  le  résultat 
de  variations  locales  ou  de  variations  individuelles.  Mais, 
quoi  qu'il  en  soit,  il  nous  semble  impossible  de  séparer 
génériquement  cette  espèce  des  Rnllus  philippensis  et  stria- 
tus,  et  d'en  faire  un  Eulabeornis,  comme  l'a  récemment 
proposé  M.  Gray. 

5°  Rallus  lineatus.  —  Cette  espèce,  établie  d'après  un 
individu  originaire  de  Manille  et  donné  par  M.  Dussumier, 
en  novembre  ^820,  et  dont  M.  Lesson  (1)  a  esquissé  la  ca- 
ractéristique en  quelques  lignes  frappantes  d'exactitude 
et  de  vérité,  ne  diffère  pas,  ainsi  du  reste  que  M.  Gray 
Ta  admis,  ù' Eulabeornis  torquatus  {Rallus  torquatus,  L.). 

6°  Rallus  pecioralis.  —  Ce  Raie,  une  des  plus  petites 

(1)  Loc.  cit.,  page  556,  nMl. 


TUAVAUX    INÉDITS.  277 

espèces  du  genre,  est  blanc  sur  le  menton,  gris  cendré  sur 
la  fforge,  les  côtés  du  cou  et  la  moitié  antérieure  de  l'ab- 
domen, dont  la  moitié  postérieure  est  noire,  fasciée  de 
blanc.  La  tête  est  flammêchée  de  noir  et  de  roux  ;  un  sour- 
cil roux  part  de  la  base  du  bec,  et,  passant  au-dessus  de 
l'œil,  vient  aboutir  à  une  tache  de  la  même  couleur  qui 
se  trouve  occuper  le  dessus  du  cou.  La  région  dorsale  est 
noire,  flammêchée  de  vert  olive.  Les  rémiges  sont,  01  des- 
sus, d'un  brun  un  peu  olive,  et  noirâtres  en  dessous,  iiinsi 
que  leurs  couvertures  inférieures  ;  les  couvertures  supé- 
rieures sont  noires  et  pointillées  de  blanc.  Cet  individu, 
provenant  de  l'expédition  aux  terres  australes  de  Pérou 
et  Lesueur,  mesure  H  64  millim.  du  bout  du  bec  à  la  base 
de  la  queue,  qui  n'existe  plus.  Le  bec,  grêle,  effilé,  plus 
long  que  la  tête,  a  57  millim.  de  longueur.  Le  tarse  a  27 
millim.  d'étendue;  le  doigt  médius  (l'ongle  y  compris), 
55  millim.  v? 

La  même  espèce  (nous  pourrions  dire  le  même  indivi- 
du) a  été  décrite  {\)  sous  ce  même  nom  de  Raie  à  poitrine 
grise  [Ratlus  pectoralis),  dans  le  texte  des  planches  colo- 
riées, sur  le  verso  de  la  page  renfermant  la  diagnose  du 
Rallus  exilis.  Mais  c'est  une  espèce  tout-à-fait  différente 
que  M.  Gould  a  figurée  (2)  sous  le  même  nom,  dans  son  ma- 
gnifique ouvrage  sur  l'ornithologie  de  la  Nouvelle-Hol- 
ande.  Nous  ajouterons  que /JaZ/usI/eitiinii, Swainson,  dont 

(1)  Voici  la  description  de  M.  Temminck  : 

«  La  gorge  est  blanchâtre  ;  côtés,  devant  du  cou  et  poitrine 
d'un  cendré  pur  ;  au-dessus  des  yeux,  un  large  sourcil  qui  aboutit 
sur  la  nuque  à  une  grande  tache  de  celle  couleur  (M.  Temminck 
oublie  malheureusement  de  nous  faire  connaître  la  couleur,  soit 
de  la  tache,  soit  du  sourcil)  ;  sur  le  sommet  de  la  tête,  des  mèches 
noires  ;  dos  d  un  noir  profond,  mais  chaque  plume  bordée  d'oli- 
vâire  clair  ;  ailes  cendrées,  variées  d'olivâtre  et  marquées  de  ta- 
ches blanches;  queue  nulle;  ventre,  flancs  et  abdomen  d'un  noir 
rayé  de  fines  bandes  blanches  ;  bec  et  pieds  bruns.  —  Longueur, 
à  peu  près  6  pouces.  —  Cette  espèce  vient,  dit-on,  de  TOcéanie.  » 

(2)  Aust.  Birds,  liv.  XXIV. 


278  REV.    ET  MAC.   DE  ZOOLOGIE.    (Jîiin  1851.) 

une  figure  est  ensuite  (4)  donnée  par  le  même  zoologiste, 
constitue  tout  simplement  un  double  emploi  du  Ralius 
pectoralis,  Cuv.,  Temm.  Malheureusement,  M.  Gray  a  suivi 
trop  fidèlement  la  fausse  voie  dans  laquelle  M.  Gould  s'é- 
tait engagé;  de  sorte  que  toutes  nos  rectifications  sont 
applicables  à  ses  déterminations. 

7°  Ralius  Novœ-HoUandiœ.  —  Ce  Raie,  qui,  comme  le 
précédent,  provient  de  l'expédition  de  Péron  et  Lesueur, 
appartient,  par  la  forme  de  son  bec,  au  groupe  d'espèces 
qui  avoisinent  le  Ralius  pusïUus.  Il  est  vert  olive,  flammè- 
che de  noir  sur  la  tôte,  le  dessus  du  cou,  le  dos  et  les  cou- 
vertures caudales  supérieures  ;  dans  ces  deux  dernières 
régions,  il  est,  en  outre,  parsemé  de  petites  taches  blan- 
ches, répandues  sur  les  bords  de  chaque  plume,  dont  le 
centre  est  occupé  par  la  flammèche  noire.  Le  menton,  le 
dessous  du  cou,  la  partie  médiane  du  thorax  sont  gris  cen- 
dré. Les  parties  thoraciques  latérales  sont  plus  lavées  de 
vert  olive  et  fasciées  de  blanc  ;  des  bandes  de  la  même  cou- 
leur sillonnent  transversalement  toute  la  région  abdomi- 
nale, dont  le  fond  de  couleur  est  noirâtre,  avec  une  teinte 
plus  rousse  sur  le  milieu.  Les  ailes  sont  brunes  en  des- 
sus, noirâtres  en  dessous  ;  leur  rachis  est  supérieurement 
un  peu  jaunâtre.  Les  couvertures  alaires  supérieures  sont 
colorées  comme  le  dos,  mais  douées  d'une  teinte  plus 
pousse  que  celle  des  plumes  dorsales;  elles  sont,  en  outre, 
dépourvues  de  la  flammèche  centrale  noire  qui  se  voit  sur 
celles-ci.  A  l'extrémité  des  couvertures  caudales  inférieu- 
res, colorées  comme  l'abdomen,  se  voient  quelques  plumes 
blanches. 

Les  dimensions  sont  les  suivantes  :  Longueur  du  bout 
du  bec  à  l'extrémité  de  la  queue  (prise  directement),  ^82 
millim.  —  Id.  du  tarse,  25  miUim.  —  Id.  du  doigt  médius 
(l'ongle  y  compris),  32  millim.  —  Id,  du  bec  (en  suivant 
la  courbure),  22  millim. 

(1)  Loc.  cit.,  liv.  XXXIIL  ^ 


TRAVAUX  INÉDITS.  279 

Cette  espèce  était  bien  nouvelle,  lorsqu'elle  a  reçu  de 
M.  Cuvier  la  dénomination  que  nous  venons  de  faire  con- 
naître. Depuis  cette  époque,  elle  a  été  décrite  et  figurée 
par  M.  Gould  (t),  sous  le  nom  de  Porzana  (luminea,  qui, 
constituant  un  double  emploi,  doit,  par  cela  même,  com- 
mencer, pour  ce  type,  la  liste  des  synonymes. 

8"  Ballus  castaneus,  —  Ce  type,  indiqué  comme  origi- 
naire du  Brésil,  et  provenant  d'un  échange  fait  par  le  Mu- 
sée de  Paris  avec  M.  Laugier,  en  avril  H  824,  est  remar- 
quable par  son  uniformité  de  coloration.  Il  est  brun  foncé 
sur  le  dessus  de  la  tête  et  du  cou,  avec  un  peu  de  roux  vif 
sur  les  lorums,  d'un  roux  terne  sur  la  queue,  ses  couver- 
tures supérieures  et  la  région  dorsale  :  cette  teinte  s'éclair- 
cit  et  devient  plus  vive  sur  les  couvertures  alaires  supé- 
rieures. Le  menton  est  blanc  dans  une  fort  petite  étendue, 
et  ce  blanc  devient  bientôt  lavé  de  roux  clair,  couleur  do- 
minante et  unique  du  dessous  du  cou,  du  thorax,  de  l'ab- 
domen et  des  couvertures  caudales  inférieures.  Les  rémi- 
ges sont,  en  dessus,  brunes,  et  bordées  d'un  liseré  extérieur 
plus  clair  ;  en  dessous,  elles  sont  noirâtres  :  les  couver- 
tures alaires  inférieures  offrent  cette  dernière  teinte.  Le 
bec,  qui,  par  sa  forme,  se  rapproche  de  celui  de  Ralliis 
fuscus,  L.,  est  brun  sur  le  dos  de  la  mandibule  supérieure, 
jaune  verdâtre  à  la  pointe  et  sur  les  bords.  La  mandibule 
inférieure  est,  en  entier,  jaune  verdâtre.  Le  tarse  et  les 
doigts  sont  couleur  de  corne,  les  ongles  colorés  comme  le 
dessous  du  bec. 

Les  dimensions  de  cet  individu,  qui  présente,  dans  l'état 
de  décomposition  de  ses  plumes  dorsales,  un  caractère 
vraiment  bien  particularisé,  sont  les  suivantes  :  Longueur 
du  bout  du  bec  à  l'extrémité  de  la  queue  (le  lien  passant 
sur  le  dos),  225  millim.  —  Id.  de  la  queue  (mesurée  en 
dessous),  5  cent.  —  Id.  du  tarse,  55  millim.  — Id.  du  doigt 

(t)  Australian  Birds,  livraison  X. 


280  REV.    ET    MAC,    DE   ZOOLOGIE.    {Jldll    1851.) 

médius  (1  ongle  y  compris),  57  millim.  — Id.  du  bec  (en 
suivant  la  courbure),  27  miliim. 

Ce  Raie  constitue  bien  une  espèce,  et  nous  avons  peine 
à  nous  expliquer  comment  M.  Lesson  (\),  trop  fidèlement 
suivi  en  cela  par  M.  Gray,  a  pu,  le  rattachant  à  la  planche 
755  de  Buffon,  la  considérer  comme  ne  différant  pas  du 
Rallus  Cayennensis  de  Gmelin  (2).  Le  Raie  marron  n'est 
doué  en  aucune  façon  des  couleurs  vert  olive  de  ce  der- 
nier type  ;  il  est,  en  outre,  totalement  dépourvu  des  deux 
taches  qu'il  porte,  et  dont  l'une,  blanche,  occupe  les  côtés 
de  la  face;  l'autre,  rousse,  le  dessus  de  la  tête. 

9°  Charadrius  nivîfrons.  —  Ce  Pluvier,  qui,  par  sa  taille, 
est  semblable  aux  C.  hiaticula  et  (/.  caniianus,  est  d'un 
gris  brun,  à  bords  des  plumes  plus  clairs  sur  la  région 
dorsale.  Une  grande  tache  d'un  blanc  pur  et  de  forme 
triangulaire  s'étend  depuis  la  base  du  bec  jusqu'au  bord 
postérieur  de  l'œil  ;  elle  est  suivie  d'une  bande  transver- 
sale de  couleur  brun  noirâtre  ;  le  reste  delà  tête  est  brun. 
Quelques  petits  traits  bruns  remplissent  l'espace  compris 
entre  le  bec  et  l'œil.  Les  côtés  de  la  tête  sont  blancs  ;  on 
voit  seulement  une  petite  tache  noirâtre,  peu  nettement 
dessinée,  au  niveau  de  l'extrémité  postérieure  de  la  grande 
plaque  brune  du  dessus  de  la  tête,  dont  les  plumes  se  fon- 
cent et  deviennent  plus  noirâtres  à  leur  terminaison  la 
plus  postérieure,  simulant  ainsi  un  commencement  de 
collier  dans  cette  région.  Un  collier  blanc  occupe  le  dessus 
du  cou.  Le  menton,  le  dessous  du  cou,  le  thorax,  l'abdo- 
men, les  couvertures  alaires  et  caudales  inférieures  sont 
d*un  blanc  très-pur.  Les  cinq  premières  rémiges  sont  noi- 
râtres à  leur  face  externe  ;  les  autres  ont  du  blanc  sur  cette 
face  jusqu'à  un  pouce  environ  de  leur  extrémité.  Elles 
sont  brunes  à  leur  face  interne  et  liserées  de  blanc  sur 
leur  partie  médiane.  En  dessous,  elles  sont  d'un  gris  blan- 


(1)  Loc.  cit.,  page  537. 

(2)  Syst.  nat.,  I,  page  718. 


TKAVAUX    INÉDITS.  284 

châtre;  toutes,  du  reste,  en  dessus  comme  en  dessous, 
ont  le  rachis  blanc  et  leurs  pointes  noirâtres.  Les  couver- 
tures alaires  supérieures  sont,  les  plus  internes,  de  la  cou- 
leur du  dos  ;  celles  qui  leur  succèdent  en  dehors  devien- 
nent plus  noirâtres  extérieurement,  et  sont  terminées  de 
blanc,  de  façon  à  esquisser  une  petite  bande  oblique  de 
cette  dernière  couleur.  Les  plus  extérieures,  enfin,  et  celles 
qui  occupent  le  fouet  de  l'aile,  sont  noirâtres,  liserées  de 
blanc  à  leurs  pointes.  Les  rectrices  les  plus  extérieures 
sont  blanches,  les  médianes  noirâtres,  les  intermédiaires 
blanches  en  entier,  sauf  une  tache  noirâtre  qu'elles  por- 
tent avant  leur  pointe,  et  qui  est  surtout  étendue  en  de- 
dans. Le  bec  est  noir,  le  tarse  gris  verdâtre,  les  doigts  de 
cette  dernière  couleur,  mais  plus  foncée  ;  les  ongles  noirs. 

Les  dimensions  de  l'individu  que  nous  venons  de  décrire 
sont  les  suivantes  :  Longueur  du  bout  du  bec  à  l'extré- 
mité de  la  queue  (le  lien  passant  sur  le  dos),  -187  millim. 
—  Id.  de  la  queue  (mesurée  en  dessous),  6  cent.  -—  Id. 
du  tarse,  26  millim.  —  Id.  du  doigt  médius  (l'ongle  y  com- 
pris), 24  millim.  —  Id.  du  bec  (en  suivant  la  courbure), 
2  cent. 

Cette  espèce  est  originaire  du  Cap  de  Bonne-Espérance  ; 
les  deux  exemplaires  types  proviennent  du  voyage  du  cé- 
lèbre Delalande.  La  couleur  uniformément  blanche  de 
leurs  parties  inférieures  ne  permet,  suivant  nous,  de  les 
comparer  qu'aux  C.  ruficapillus  et  C.  pecuarius.  Mais  les 
points  de  contact  cessent  bien  vite  lorsqu'on  met  le  pre- 
mier de  ces  Pluviers  en  présence  du  C.  nivifrons;  quant 
au  second,  les  teintes  roussâtres  qui  occupent  sa  région 
thoracique  sont  de  nature  à  annihiler  bien  vite  toute  fu- 
sion. En  revanche,  je  crois  être  dans  le  vrai,  en  disant  que 
le  C.  lencopotius,  de  Wagler,  assimilé  par  Wagler  lui- 
même  au  C.  marginatus  de  Vieillot,  constitue  tout  sim- 
plement un  double  emploi  du  C,  nivifrons.  Comme  Wa- 
gler indique  que  sa  description  a  été  faite  dans  le  Musée 
de  Paris,  il  est  même  probable  que  ses  types  sont  les 


282  REV.    ET   MAG.    DE    ZOOLOGIE.    {JuiH   1851.) 

mêmes  que  ceux  de  M.  Cuvier.  Le  renseignement  d'habi- 
tat que  Wagler  donne  nous  semble,  en  effet,  en  faire  com- 
plètement foi. 

Cette  espèce,  d'après  ce  que  je  vois  dans  les  notes  de 
M.  Jules  Verreaux,  est  commune  dans  toute  la  colonie  du 
Cap,  où  elle  vit  par  troupes,  principalement  sur  les  bords 
de  la  mer.  Elle  se  nourrit  d'insectes  et  de  vers  marins.  Les 
colons  la  nomment  Strand  louper,  nom  qu'ils  donnent  in- 
distinctement à  tous  les  oiseaux  de  rivage.  Elle  niche  sur 
le  sable,  pond  trois  œufs,  et  c'est  en  octobre  qu'on  trouve 
les  jeunes. 

^0°  Charaùnns  fuscus.  —  Ce  nom  était  autrefois  appli- 
qué, dans  le  Musée  de  Paris,  au  C.  Geoffroyi,  Wagl. 
{C.  Leschenaultij  Less.).  Nous  nous  bornons,  puisque  l'er- 
reur se  trouve  maintenant  rectifiée,  à  confirmer,  à  ce  sujet, 
l'assertion  de  M.  Lesson. 

-It"  Charadrius  ruficollïs.  —  Suivant  M.  Schlégel  (4), 
cette  dénomination,  attribuée  à  M.  Cuvier,  est  appliquée 
dans  plusieurs  collections  à  l'espèce  décrite  par  M.  Tem- 
minck  (2)  sous  le  nom  de  C.  pyrrhoLlwrax.  La  seule  déter- 
mination y  relative  que  je  trouve  dans  nos  renseigne- 
ments écrits  sous  les  plateaux  est  celle  de  Pluvier  à  poitrine 
rousse,  sans  trace  aucune  de  traduction  latine.  11  y  avait 
autrefois  sur  l'étiquette,  si  mes  souvenirs  sont  fidèles, 
Pluvier  à  poitrine  rouge.  Or,  co  nom  est  donné  à  un  indi- 
vidu originaire  des  îles  Mariannes  (MM.  Quoy  et  Gaimard, 
Voyage  de  l'Uranie),  l'un  des  types  du  C.  cirrhepidesmos, 
Wagl.  {C.  sanguineus^  Less.)  (5).  J'ai,  dès-lors,  essayé  de 
voir  jusqu'à  quel  point  la  description  de  M.  Temminck 
s'appliquait  à  celui  de  nos  individus  qui  paraît  être  le  plus 
adulte,  et  j'ai  trouvé  une  concordance  extrême,  sauf  pour 
ce  qui  est  relatif  aux  bandes  de  la  tête.  Ainsi,  la  bande 


(1)  Revue  critique  des  oiseaux  d'Europe,  2®  partie,  p.  95. 

(2)  Manuel  d'Ornithologie,  2e  édit.,  Se,  4e  part.,  page  557. 

(3)  Syslema  aviuni.  G.  Charadrius,  spec.  18. 


TRAVAUX   INÉDITS.  :^85 

frontale  blanche  est  plus  large  que  celle  d'un  marron  noi- 
râtre qui,  au  lieu  de  couvrir  le  front,  ne  cominence  qu'à 
la  base  du  bec.  Je  dois  avouer,  au  reste,  que  le  type  en 
question  est  bien  loin  d'être  en  bon  état.  Mais  il  m'a  sem- 
blé utile  de  faire  part  des  conjectures  que  j'ai  formées  au 
sujet  de  cette  espèce,  que,  suivant  M.  Schlégel  {^),  Wa- 
gler  aurait  confondue  avec  le  C.  Geoffroyi. 

(  La  suite  prochainement,  )         t 


Recherches  sur  les  caractères  anatomiques  des  dé- 
pendances de  la  peau  chez  les  animaux  articulés,  par 
M.  HoLLARD,  doct.  méd.  et  se.  (Planche  8.) 

La  surface  d'un  très  grand  nombre  de  plantes  et  d'ani- 
maux est  plus  ou  moins  couverte  de  productions  addi- 
tionnelles qui  étendent  et  varient  les  relations  de  ces  êtres 
avec  le  monde  extérieur.  Chez  les  plantes,  ce  sont  des 
poils  de  diverses  sortes  ou  de  petites  écailles  qui  représen- 
tent toujours,  quelle  que  soit  la  simplicité  ou  la  compli- 
cation de  leurs  formes,  des  prolongements  du  système 
celluleux  del'épiderme  (2).  Les  productions  en  apparence 
analogues  des  animaux,  les  poils^  les  plumes,  certaines 
écailles,  les  dents,  ont-elles  la  même  origine,  et  méritent- 
elles  aussi  la  dénomination  de  formations  épidermiques 
donnée  à  la  plupart  d'entre  elles? 

Les  travaux  des  anatomistes  ont  répondu  depuis  long- 
temps à  cette  question,  pour  ce  qui  concerne  les  animaux 
supérieurs  ;  et  si,  dans  le  type  qui  domine  la  série  ani- 
male, la  nature  des  produits  pileux,  cornés,  etc.,  permet 
de  leur  conserver  Tépithète  à' épidermiques;  si  l'épiderme 
se  prolonge  môme  sur  leur  surface,  leur  mode  de  produc- 
tion établit,  en  échange,  une  profonde  différence  entre 

(1)  Loc.  cit.,  td.,  id. 
(2)Pl.8,fig.1. 


28 ^  REV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (Jllîn    1851.) 

ces  formations  appendiculaires  et  celles  qu'on  peut  leur 
comparer  dans  le  règne  végétal.  On  sait,  en  effet,  que  le 
poil  du  mammifère,  comme  la  plume  de  l'oiseau,  au  lieu 
de  prolonger  simplement  l'épiderme  voisin,  émanent  d'un 
petit  sac  ou  follicule  dans  lequel  ils  se  forment  et  restent 
implantés.  11  y  a  tout  au  moins,  dans  ce  mode  d'origine, 
substitution  d'une  fonction  spéciale  à  un  simple  acte  d'ex- 
tension végétative.  Ce  dernier  procédé,  qui  suffisait,  dans 
le  règne  organique  inférieur,  à  fournir  les  revêtements 
additionnels  de  la  surface,  ne  suffit  plus  chez  le  mammi- 
fère et  chez  l'oiseau  ;  en  un  mot,  chez  les  vertébrés  pour- 
vus des  parties  dont  il  s'agit  ici. 

Mais  cette  différence,  indice  d'un  progrès,  comme  tout 
fait  de  spécialisation,  se  retrouve-t-elle  plus  bas,  dans  le 
type  des  animaux  articulés,  par  exemple,  qui  nous  offre 
aussi  un  système  de  productions  analogues  à  celles  que 
nous  venons  de  comparer  dans  les  deux  règnes  ?  Beaucoup 
d'Entomozoaires  sont  plus  ou  moins  revêtus  de  poils  ;  un 
certain  nombre  d'entre  eux  sont  couverts  de  squammules 
qui,  à  l'instar  des  poils,  ne  tiennent  à  la  peau  que  par  une 
de  leurs  extrémités.  Ces  poils,  ces  écailles  ne  sont-ils  que 
des  végétations  épidermiques,  comme  leurs  analogues  du 
règne  végétal?  ou  bien  procèdent-ils  d'organes  spéciaux 
analogues  aux  follicules  de  nos  poils  ou  des  plumes?  Telle 
est  la  première  question  que  je  me  suis  appliqué  à  étu- 
dier, en  reprenant  à  nouveau  l'examen  anatomique  géné- 
ral des  dépendances  de  la  peau.  Sa  solution  nous  dira  si 
la  différence  que  je  rappelais  tout  à  l'heure  entre  le  poil 
végétal  et  le  poil  du  mammifère  est  une  différence  géné- 
rale ou  seulement  un  fait  qui  se  rattache  au  progrès  de 
l'animalité  parvenue  à  son  type  le  plus  élevé. 

Si  nous  commençons  par  consulter  les  anatomistes  com- 
parateurs sur  la  nature  et  l'origine  des  poils  et  des  écailles 
des  animaux  articulés,  voici  ce  que  nous  disent  les  plus 
éminents  d'entre  eux  : 

Selon  Cuvior,  «  les  poils  des  Insectes  paraissent  être  une 


TRAVAUX    INÉDITS.  285 

continuité  de  répidernne,  car  ils  tombent,  avec  la  surpeau, 
dans  la  mue,  et  il  en  paraît  d'autres,  aussitôt,  qui  sont 
même  plus  longs  que  les  premiers  (1).  » 

M.  de  Blainville  s'exprime  de  la  manière  suivante  dans 
ses  Principes  d' Analomie  comparée,  p.  60  :  «  Quant  au  sys- 
tème pileux,  je  ne  pense  pas  qu'il  existe  jamais  (dans  les 
Entomozoaires);  il  se  trouve,  il  est  vrai,  bien  souvent  des 
prolongements  extérieurs,  piliformes ,  mais  il  me  paraît 
indubitable  que  ce  sont  des  prolongements  du  derme  lui- 
même  et  de  répiderme.  » 

M.  le  professeur  Henle,  si  avantageusement  connu  par 
ses  savantes  études  histologiques ,  nous  dit,  dans  son 
Traité  cC Analomie  générale  (2)  :  «  Chez  les  Insectes,  les  An- 
nélides,  et  autres  animaux  sans  vertèbres,  on  trouve  des 
formations  rameuses  qui  ressemblent  à  des  poils,  mais  qui 
sont  beaucoup  plus  simples  dans  l'intérieur.  Ce  ne  sont 
peut-être  que  de  simples  prolongements  de  cellules,  et 
alors  elles  n'auraient  qu'une  simple  analogie  extérieure 
avec  les  poils  des  animaux  supérieurs.  » 

Voilà  donc  trois  anatomistes  d'une  grande  autorité  qui 
établissent  successivement,  et  d'une  manière  explicite,  une 
différence  fondamentale  entre  le  mode  d'origine  des  poils 
des  vertébrés  et  celui  des  formations  analogues  des  inver- 
tébrés, indiquant,  au  contraire,  implicitement  une  simi- 
litude aussi  complète  que  possible  entre  ces  dernières  for- 
mations et  les  poils  des  plantes.  Cette  différence  et  ce 
rapprochement  demandaient  à  être  confirmés  ou  infirmés 
par  des  observations  précises. 

Evidemment  le  premier  point  à  éclyircir  est  celui  qui 
concerne  le  rapport  d'origine  du  poil  de  l'invertébré  avec 


(1)  En  parlant  des  squamroules  des  Lépidoptères  et  d'autres 
hexapodes,  rillustre  zoologisie  se  borne  à  les  définir  des  plaques 
cornées,  sans  parler  de  leurs  rapports  d'origine  avcî  le  tégument, 
(Leçons  d'analomie  comparée,  2''édit.,  t.  III,  p.  668. 

(2)  Page  332  de  la  traduction  française,  par  Jourdan. 


286  REV.    ET   MAC.   DE  ZOOLOGIE.    {Juin  1851.  j 

le  tégument.  Les  poils  et  les  productions  analogues,  que 
nous  retrouvons  dans  le  type  des  animaux  articulés,  sont- 
ils  de  simples  prolongements  épidermiques,  ou  sont-ils 
implantés  dans  des  sacs  folliculiformes?  Telle  est  la  ques- 
tion. 

Le  fait  de  Timplantation  a  été  signalé  depuis  longtemps 
pour  les  écailles  des  Lépidoptères.  Réaumur  en  parle, 
mais  sans  en  donner  une  idée  très-précise  {\).  Lyonnet 
l'indique  à  son  tour,  et  attache  une  grande  importance  au 
pédicule  de  la  squamme,  qui,  pour  lui,  continue  la  mem- 
brane moyenne  de  celle-ci,  et  transmet  le»  sucs  nourri- 
ciers de  l'aile  (2).  La  plupart  des  auteurs,  passant  rapide- 
ment sur  ce  détail,  se  bornent  à  dire  que  les  poils  et  les 
écailles  des  Insectes  et  des  autres  Entomozoaires  sont  re- 
çus dans  des  fossettes  particulières  (5)  ou  dans  des  espèces 
de  gaines  (4).  Ces  gaines  ont  été  étudiées  et  décrites,  chez 
les  Lépidoptères,  par  M.  Bernard  Deschamps,  auquel  nous 
devons  le  travail  le  plus  complet  qui  ait  été  fait  sur  les 
écailles  de  ces  insectes  (5)*  L'auteur  croit  s'jôlre  assuré  que 
les  tubes  sqiiammulifères  (c'est  ainsi  qu'il  nomme  les  gaines 
d'insertion  placées,  en  général,  sur  l'aile,  parallèlement 
ou  un  peu  obliquement  jI  la  surface  de  celle-ci)  s'attachent 
à  elle  par  les  bords  d'/.ne  ouverture  ovale  à  laquelle  cor- 
respondrait une  autre  ouverture  percée  dans  le  pédicule 
de  récaille.  M.  Deschamps  signale  ensuite  quelques-unes 
des  différences  que  présente  la  forme  de  ces  tubes  et  celle 
des  pédicules;  il  indique  enfin  une  aire  plus  opaque  que 
les  autres  parties  de  l'aile  à  l'endroit  qui  porte  les  tubes, 

(4)  Mémoires,  t.  I,  p.  204. 

(2)  ilecherches  sur  rAnalomie  et  les  métamorphoses  des  dif- 
férentes sorles  d'insectes,  p.  41  i  (ouvr.  posth.),  4°.  Paris,  1832. 

(3)  «  In  besondere  Grubeii.  »  Lehrbuch  der  Zootomie  von  R. 
Wagner;  2*  Theil,  von  Frey  und  Leuckart.  Leipsig,  1843,  p.  6. 

(4)  F.  Dnjardin  (Manuel  de  l'observateur  8u  microscope). 

(5)  Recherches  microscopiques  sur  l'organisation  des  ailes  des 
Lépidoptères:  in  Ann.  des  Se.  nat.,  2'  série,  tom.  IIL  1835. 


TRAVAUX    INÉDITS.  287 

aire  régulière,  et  qui  empêche  souvent  de  distinguer  la 
trachée  de  ces  points-là. 

Enfin,  dans  ces  derniers  temps,  M.  Lavalle,  étudiant  le 
test  des  Crustacés  décapodes,  a  insisté  sur  ce  fait,  que  les 
poils  de  ces  articulés  prennent  naissance  au-dessous  de  la 
couche  épidermique,  et  que  la  cavité  dont  ils  sont  creusés, 
atteignant  quelquefois  leur  base,  semble  venir  se  mettre 
en  communication  avec  les  canaux  qui  traversent  le  test  {i  ). 

Les  travaux  que  je  viens  de  citer  établissent  donc  déjà, 
pour  quelques  animaux  articulés,  le  fait  de  l'implantation 
des  poils  et  des  écailles  (qui  ne  sont  ici  que  des  poils  mo- 
difiés), contrairement  à  l'opinion  qui  faisait  dériver  ces 
parties  de  l'épiderme  ou  du  derme,  à  titre  de  simples  pro- 
longements ou  végétations.  Mais  ces  observations  pou- 
vaient ne  paraître  ni  assez  nombreuses  pour  conclure  à  la 
nature  des  dépendances  de  la  peau  dans  le  type  entier,  ni 
assez  complètes  pour  autoriser  l'assimilation  des  cavités 
d'implantation  de  ces  petits  organes  au  bulbe  producteur 
d'un  poil  de  mammifère  ou  d'une  plume  d'oiseau.  C'est 
pourquoi,  reprenant  ces  études,  les  étendant  à  l'ensemble 
sériai  des  animaux  articulés,  et  cherchant,  dans  un  grand 
nombre  de  faits,  ceux  qui  pouvaient  nous  éclairer  le  mieux 
sur  la  nature  des  loges  d'implantation,  j'ai  essayé  de  com« 
pléter  les  données  que  nous  possédions  déjà  à  cet  égard. 
Voici  les  faits  auxquels  je  suis  arrivé  sur  ce  premier  point: 

L'implantation  est  constante,  depuis  les  Annélides  séti- 
gères  jusqu'aux  Insectes  les  plus  élevés.  Mais  le  pédicule, 
d'une  part,  la  cavité  qui  le  reçoit,  de  l'autre,  m'ont  offert 
des  différences  dont  je  dois  compte  au  débat,  et  dont 
quelques-unes  sont  de  nature  à  nous  conduire  plus  loin 
qu'on  n'avait  été  jusqu'à  présent.  En  indiquant  ces  diffé- 
rences, je  ne  négligerai  pas  celles  qui  nous  donnent  les 
caraolères  de  structure  dos  poils  et  des  squammes  des  ani- 
maux articulés;  car  elles  ont  aussi  leur  importance  pour 

(I)  Ann.  des  Se.  nat.,  5^  .séiic,  loin   VIL  1847. 


288  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {Jubl    185^.) 

la  question  qui  nous  occupe,  et  pour  l'anatomie  comparée 
générale  des  dépendances  de  la  peau.  ♦ 

Annéltdes. 

J'ai  dû  choisir  les  espèces  les  plus  transparentes  de  la 
classe  des  vers  chétopodes,  pour  étudier  les  soies  dont 
ceux-ci  sont  munis.  J'ai  observé  avec  soin  les  poils  que 
Ton  rencontre  chez  les  Nais ,  ceux  en  particulier  de  la 
Nais  proboscidea,  petite  espèce  commune  dans  les  eaux 
stagnantes.  Ici,  nous  trouvons  deux  sortes  de  soies  :  les 
unes  latérales,  droites,  plus  ou  moins  longues;  les  autres 
inférieures,  en  crochet,  et  assez  courtes.  Les  unes  et  les 
autres  sont  transparentes,  d'apparence  parfaitement  ho- 
mogène, et  leur  base  d'implantation,  nettement  limitée, 
s'enfonce  dans  la  peau,  sans  qu'on  aperçoive  autour  d'elle 
l'indice  d'un  organe  producteur  bulboïde  ;  seulement,  les 
soies  latérales  présentent  celte  particularité»  qu'elles  sont 
insérées  par  faisceaux  dans  les  parois  de  petites  bourses 
formées  chacune  par  une  rentrée  de  la  peau  Chaque 
bourse  donne  attache  à  plusieurs  soies  d'inégale  longueur, 
dont  les  plus  petites  y  sont  même  entièrem.ent  renfermées, 
atteignant  ou  dépassant  à  peine  l'orifice  par  leur  extré- 
mité libre.  Un  faisceau  spécial  de  fibres  charnues,  détaché 
des  espaces  intermédiaires  de  la  peau,  vient  passer  au- 
dessous  du  petit  sac,  s'y  appuie,  et  le  met  en  mouvement 
par  ses  contractions.  Ainsi,  transparence  homogène  de  la 
substance  des  soies,  limitation  très-nette  de  leur  extré- 
mité basilaire,  enfoncement  de  cette  extrémité  atténuée 
ou  non  dans  l'épaisseur  de  la  peau,  suivant  une  direction 
oblique  au  plan  de  celle-ci,  en  voilà  suffisamment  pour 
prouver  que  nous  n'avons  pas  affaire  ici  à  de  simples  pro- 
longements épidermiques,  mais  à  des  productions  analo- 
gues aux  véritables  poils  ,  bien  qu'à  la  vérité  nous  ne 
voyions  pas  se  dessiner  encore  les  formes  d'un  follicule 
distinct.  Les  soies  des  Néréides  m'ont  offert,  sous  ce  rap- 
port, le  même  caractère  que  celles  des  Naïdes  (fig.  ^). 


tp.avaux  inédits.  289 

Crustacés. 

Il  ne  peut  être  question  ici  des  organes  sétiformes  qui 
abondent  à  l'extrémité  du  corps  et  des  membres  d'un 
grand  nombre  de  Crustacés  inférieurs,  et  qui  font  Toffice 
de  branchies;  ce  ne  sont  pas  là  des  soies,  des  poils,  mais 
des  subdivisions  appendiculaires  qui  participent  de  l'orga- 
nisation des  parties  qui  les  portent  jusqu'à  être  articulées 
sur  et  comme  celles-ci.  En  échange,  nous  trouvons  de  vé- 
ritables poils,  et  très-souvent  des  poils  plumeux  chez  un 
grand  nombre  de  Décapodes. 

M.  Lavalle,  qui  a  étudié  ceux  de  quelques  espèces  de 
cette  classe,  et  notamment  ceux  d'une  espèce  du  genre 
Lupa^  de  Leach,  a  reconnu,  comme  je  l'ai  dit.  non-seule- 
ment l'implantation  du  poil  au-dessous  de  l'épiderme, 
mais  la  correspondance  de  chaque  poil  avec  une  lacune 
canaliforme  qui  traverse  la  couche  calcaire  du  test. 

J'ai  constaté  dans  notre  Crabe  commun  {Cancer  mœnas^ 
Lin.)  l'exactitude  des  observations  de  M.  Lavalle;  j'ai  vu, 
comme  lui,  le  canal  médullaire  du  poil,  la  matière  qui  le 
remplit,  la  prolongation  de  cette  étroite  cavité  jusqu'à  la 
base  de  celui-ci,  la  lacune  plus  large  qui  la  prolonge  dans 
l'épaisseur  du  test,  et  qui  croise  et  interrompt  les  lignes 
parallèles  dessinées  dans  le  tissu  environnant.  Mais  j'ai  re- 
connu quelque  chose  de  plus  complet  encore  ;  c'est  que 
les  canaux  du  test,  qui  correspondent  aux  poils,  sont  oc- 
cupés par  des  revêtements  membraneux  qui  viennent 
embrasser  la  base  de  ceux-ci,  et  constituent  des  sacs  fol- 
licuUformes  terminés  inférieurement  en  pointe  de  cône, 
et  paraissant  recevoir,  par  là,  un  système  nourricier  dont 
les  débris  sont  faciles  à  reconnaître  dans  la  plupart  des 
préparations  (fig.  2). 

Arachnides. 

Les  poils,  tant  simples  que  plumeux,  des  Octopodes  dé- 
2«  SÉRIE.  T.  m.  Année  1851.  19 


290  UEV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {Ju'm    1851.) 

butent  par  un  pédicule  qui  s'implante  dans  une  petite 
ouverture  renflée  à  son  pourtour.  Ici,  le  pédicule  est  at- 
ténué, et  la  cavité  bulboïde  dans  laquelle  il  est  reçu  in- 
dique un  très-petit  sac  occupant  l'épaisseur  de  la  peau  ; 
je  n'ai  pas  encore  réussi  à  voir  son  système  nourricier. 
Parmi  les  espèces  que  j'ai  observées,  je  citerai  VAcarus 
aquaticus  de  Lin.  (1),  eiVEpeira  cucurbitana. 

Insectes. 

Tous  les  Insectes  que  j'ai  étudiés  m'ont  également  of- 
fert le  fait  d'une  cavité  d'implantation  pour  les  produc- 
tions, d'ailleurs  très-variées,  qui  se  rattachent  au  tégument 
de  ces  articulés.  Poils  simples  ou  barbés,  poils  à  un  seul 
ou  à  plusieurs  éléments  creux,  écailles,  tous  commencent 
par  un  pédicule  distinct,  tantôt  atténué,  tantôt,  au  con- 
traire, renflé  en  tête.  J'ai  figuré  les  poils,  les  écailles  et  des 
cavités  d'implantation  empruntés  aux  divers  ordres  de 
cette  classe.  Tout  en  m'en  référant  à  la  planche  ci-jointe, 
je  dois  ajouter  ici  quelques  détails  sur  les  faits  les  plus 
complets  que  j'aye  eu  l'occasion  d'observer. 

Les  écailles  des  Lépidoptères  me  paraissent  constituées 
par  des  espèces  de  petites  trachées  placées  parallèlement 
sur  un  même  plan,  entre  deux  feuillets  épidermiques. 
Couvertes,  le  plus  souvent,  de  granulations  colorées,  elles 
laissent  voir,  dans  les  cas  où  ces  granulations  sont  plus 
rares,  des  stries  transversales  distinctes  sur  chacun  des 
petits  tubes  composants  ;  et  l'immersion  de  ces  écailles 
dans  un  liquide  fait  pénétrer  celui-ci  dans  ces  mêmes  tubes 
en  colonnes  d'inégale  hauteur,  qui  démontrent  nettement 
et  la  nature  et  l'indépendance  de  ces  éléments  de  struc- 
ture. Sans  insister  ici,  comme  je  pourrai  le  faire  dans  un 
autre  travail,  sur  cette  composition  des  squammes  de  Lé- 
pidoptères, et  pour  passer  à  ce  qui  nous  intéresse  plus 
spécialement  aujourd'hui,  j'ajouterai  que  les  tubes  qui 

(1)  Limnochares  holosericca  de  Latr* 


TRAVAUX    INÉDITS.  291 

sont  le  plus  directement  dans  la  prolongation  du  pédicule 
se  continuent  dans  celui-ci  et  finissent  par  se  perdre  dans 
sa  partie  terminale,  qui  n'en  laisse  plus  apercevoir  de 
trace,  et  qui  est  d'une  transparence  homogène.  Deux  lignes 
également  transparentes  prolongent  cette  partie  termi- 
nale, en  remontant  sur  les  côtés  du  pédicule,  vers  les  par- 
ties latérales  de  l'écaillé.  Ces  lignes  indiquent-elles  une 
voie  de  communication  entre  les  éléments  tubuleux  de  ces 
régions  et  le  pédicule?  Je  n'oserais  l'assurer. 

De  petites  bourses,  dont  la  forme  reproduit  assez  bien 
celles  d'ailleurs  variées  des  pédicules,  existent,  comme  on 
le  sait,  aux  deux  surfaces  de  l'aile  pour  recevoir  ceux-ci, 
et  se  disposent,  en  séries  transversales,  sur  des  lignes  ren- 
flées qui  forment  des.  dessins  peut-être  caractéristiques 
pour  chaque  genre,  comme  le  sont  les  veinures  principales 
de  l'aile. 

Je  ne  puis  partager  la  manière  de  voir  de  M.  Bernard 
Deschamps  sur  les  rapports  de  ces  capsules  squammifères 
avec  l'aile  qui  les  porte.  Cet  observateur  les  croit  toujours 
attachées  par  les  bords  d'une  sorte  de  boutonnière  ovale 
qui  occuperait  une  partie  de  leur  longueur.  Je  n'ai  pas 
réussi  à  me  convaincre,  je  ne  dis  pas  de  toute  apparence, 
mais  de  la  réalité  de  cette  ouverture  unique;  mais  voici  ce 
que  j'ai  vu,  et  ce  quïl  est  très-facile  de  constater.  Chaque 
capsule  est  entourée  d'une  aire  plus  opaque  que  le  fond 
de  l'aile  (fait  que  M.  Bernard  Deschamps  a  indiqué  et 
môme  figuré).  Or,  cette  aire  est  sillonnée  par  des  tractus 
sinueux,  représentant  des  espèces  de  canaux  qui  parti- 
raient des  côtés  et  du  fond  de  l'espace  occupé  par  la  cap- 
sule, et  paraissent  constituer  un  système  radiculaire  ou 
nourricier  à  l'usage  de  celle-ci  (fig.  6  c).  Quoi  qu'il  en  soit, 
il  est  évident  que  les  écailles  des  Lépidoptères  ont  des  fol- 
licule^  très-bien  constitués. 

Au  nombre  des  autres  insectes  chez  lesquels  j'ai  ren- 
contré ces  follicules  avec  un  défeloppement  remarquable, 
je  citerai  les  NautonecteSj  parmi  les  Hémiptères,  et  les  Z>i- 


202  HEV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (Juïu    1851.) 

tisques,  parmi  les  Coléoptères.  Les  soies,  qui  élargissent, 
par  leur  double  rangée,  les  tarses  postérieurs  des  Ditis- 
ques,  sont  longues,  renflées  en  tête  inférieurement,  cana- 
liculées  jusqu'à  cette  extrémité,  qui  est  percée  d'un  trou. 
Le  canal  se  montre  occupé,  de  distance  en  distance,  par 
une  matière  transparente,  peut-être  une  espèce  de  moelle 
fluide.  Ces  soies  sont  d'abord  assujéties  par  une  disposi- 
tion particulière  du  tégument,  qui  se  relève  en  forme 
d'étui  autour  de  chacune  d'elles.  Mais  leur  extrémité,  en 
forme  de  tête,  est  reçue  dans  un  sac  membraneux,  coni- 
que, sous-tégumentaire.  Ce  sac,  véritable  follicule,  pré- 
sente à  son  fond  l'insertion  d'un  filament  nettement  des- 
siné, comme  le  serait  un  filet  nerveux,  et  qui  va  se  ratta- 
cher à  angle  droit  à  un  cordon  placé  près  de  là,  et  courant 
dans  la  direction  du  tarse  Cfig.  8). 

11  serait  facile  de  multiplier,  soit  pour  les  insectes,  soit 
pour  les  animaux  articulés  en  général,  les  descriptions  et 
les  détails  que  peut  fournir  l'étude  anatomique  des  dépen- 
dances tégumentaires.  Mais  je  crois  avoir  donné  assez 
d'exemples  de  ces  productions  observées  à  tous  les  degrés 
du  type  et  dans  tous  les  ordres  d'insectes,  comme  le  té- 
moigne la  planche  ci-jointe,  pour  me  permettre  dès  à 
présent  une  conclusion  générale  sur  le  point  d'anatomie 
dont  il  est  question  ici.  On  a  vu  que  les  poils  et  les  écailles 
tégumentaires  des  animaux  articulés  sont,  à  la  vérité, 
comme  ceux  des  plantes  des  organes  creux,  c'est-à-dire 
canaliculés,  à  un  ou  plusieurs  éléments;  que  leurs  cavités 
intérieures  sont  ou  vides  ou  remplies  de  sucs  qui  se  con- 
crètent  facilement,  différence  qui  semble  se  rattacher  à 
celle  du  séjour  tantôt  aérien,  tantôt  aquatique.  Jusqu'ici 
ce  pourraient  être  de  simples  cellules  modifiées.  Mais  d'a- 
bord remarquons  que  ces  poils,  quand  ils  offrent  des 
barbes,  ne  sont  jamais  creux  au-delà  de  l'axe,  ces  der- 
nières paraissant  être  pleines.  Puis  le  tissu  cellulaire  épi- 
dermique,  dans  les  cas  où  il  semble  se  prolonger,  sous 
forme  de  poil  ou  d'épine,  comme  cela  se  voit,  entre  au- 


Revue  et  Mau.  de  Zoologie,  /8S/. 


PI.  8. 


'^^'^l 


Caractères    anatomiques    des    dépendances   de  la  peau   chez 
les    animaux   articulés. 


TRAVAUX   INÉDITS.  295 

très,  chez  le^  Sauterelles,  etc.,  etc.,  ne  fait,  en  réalité, 
que  recouvrir,  en  l'accompagnant,  une  production  spé- 
ciale, qui  prend  racine  beaucoup  plus  bas  que  cette  cou- 
che superficielle.  Enfin,  nettement  limités  par  leur  base 
d'implantation,  revêtant  la  forme  d'un  pédicule  étroit  ou 
d'un  renflement,  les  poils  et  les  écailles  des  Entomozoaires 
sont  toujours  reçus  dans  de  petits  sacs  ;  et,  chez  un  certain 
nombre  d'espèces,  on  voit  facilement  que  ces  sacs,  véri- 
tables follicules,  reçoivent,  par  leur  fond,  ou  des  iriichées 
ou  des  filets  nerveux,  peut-être,  chez  les  espèces  à  syslèmo 
vasculaire,  des  canaux  nourriciers.  Nous  voilà  donc  bien 
loin  des  poils  épidermiques  de  la  plante,  et  bien  près  des 
poils  bulboïdes  des  Mammifères  et  des  plumes  des  Oiseaux, 
y  compris  les  modifications  de  forme,  de  structure,  d'or- 
ganisation qui  se  rapportent  à  la  différence  des  séjours  et 
des  fonctions  plus  ou  moins  relatives  à  la  protection,  à  la 
statique,  peut-être  même  à  la  sensation  générale. 

En  conséquence,  s'il  existe  dans  le  règne  animal  des 
productions  assimilables,  par  la  simplicité  de  leur  origine, 
au  système  pileux  des  plantes,  ce  n'est  plus  dans  les  ani- 
maux articulés,  c'est  seulement  dans  les  types  inférieurs 
du  règne,  qu'il  faudra  les  chercher. 

Explication  de  la  planche  8. 

Ftg.  ^.  Segment  de  la  iVais  proboscistea  montrant  les 
soies  latérales  insérées  dans  leurs  bourses,  et  les  faisceaux 
charnus  en  forme  d'arcs  qui  passent  sous  ces  bourses. 

Fig.  2.  Poil  du  tarse  du  Cancer  mœnas,  avec  sa  base 
percée  et  enfoncée  au-dessous  de  l'épiderme,  puis  embras- 
sée par  le  sac  bulboïde  qui  traverse  tout  le  test  calcaire. 

lig.  5.  Fragment  d'un  poil  de  la  Mouche  domestique,  et 
sa  cavité  d'insertion  percée  à  son  fond.  Ce  poil,  à  base  at- 
ténuée, est  dessiné  de  stries  longitudinales  qui  indiquent 
plusieurs  éléments  tubulaires  (trachées?)  juxta-posés. 

Fig.  4.  Poil  de  la  grosse  Mouche  à  viande  (Musc,  vomi- 
taria)  offrant  la  môme  structure. 


294  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (Juhl    1851.) 

Fig,  5.  Poil  épineux  de  VApis  metlifica,  type  commun 
chez  les  Hyménoptères. 

Fig.  6.  a.  Ecaille  du  grand  Papillon  du  chou  (Pap.  bras- 
sicae).  Sur  la  partie  obscure,  des  granulations  nombreuses, 
accumulées  surtout  à  la  région  médiane,  masquent  ou  al- 
tèrent le  dessin  des  stries  transversales.  Sur  la  partie  claire, 
ces  stries  plus  à  découvert,  et  quelques  tubes  en  partie 
remplis  de  liquide  infiltré.  —  b.  Fragment  d'une  écaille 
du  Vanesse  grande  Tortue  (9.  polychloros),  montrant  H° 
par  la  ligne  de  brisure  l'indépendance  des  tubes  compo- 
sants; 2°  la  continuation  des  tubes  de  la  région  médiane 
dans  le  pédicule  ;  5°  les  deux  lignes  latérales  qui  semblent 
mettre  en  communication  la  partie  commune  et  transpa- 
rente du  pédicule  avec  les  régions  latérales  de  l'écaillé. 

—  c.  Capsule  d'insertion  entourée  de  son  aire  de  support 
et  de  ses  prolongements  radiciformes. 

Fig.  7.  Poil  du.  Nautonecte  glauque.  %]n  filet  nettement 
dessiné  vient  aboutir  au  fond  de  sa  capsule  d'insêttion. 
Fig.  8.  Poils  du  tarse  postérieur  du  Ditiseusmarginatus. 

—  a.  Poil  isolé,  et  l'indice  de  la  matière  médullaire.  — 
b.  Une  série  avec  le  système  d'implantation,  les  sacs  foUi- 
culiformes,  et  les  filets  qui  s'y  distribuent. 


II.   SOCIETES  SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  2  Juin  ^  85i .  —  M.  Valenciennes  est  venu  faire 
connaître  à  l'Académie  l'exposé  des  tentatives  faites  pour 
acclimater  en  France  plusieurs  poissons  des  eaux  douces  de 
l'Allemagne.  C'est  une  grande  et  belle  question  au  point 
de  vue  de  l'utilité  publique  et  des  ressources  de  produc- 
tion de  certaines  contrées,  que  l'empoissonnement  de  nos 
rivières,  et  l'acclimatation  dans  nos  eaux  douces  de  pois- 
sons étrangers  tels  que  ceux  dont  l'Angleterre  et  l'Aile- 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  295 

magne  ont  su  s'enrichir  depuis  longtemps.  Les  efforts 
tentés  en  France,  dans  ces  derniers  temps,  ont  éveillé  la 
sollicitude  d'un  savant  ministre,  M,  Dumas;  une  commis- 
sion fut  nommée  par  lui  dans  le  but  de  régulariser,  de  di- 
riger et  de  continuer  ces  louables  tentatives.  Nous  sommes 
heureux  de  voir  que,  contrairement  à  l'usage  de  plus 
d'une  commission,  celle-ci  a  cru  devoir  s'occuper  active- 
ment de  la  question  qui  lui  était  confiée,  et  débute  par 
une  entreprise  hardie,  heureusement  conçue,  et  jusqu'ici 
assez  heureusement  exécutée.  Le  ministre  actuel  de  l'a- 
griculture et  du  commerce,  M.  Buffet,  s'y  est  montré  fa- 
vorable, et  a  chargé  M.  Valenciennes  d'aller  en  Allemagne, 
et  de  rapporter  en  France  des  individus  assez  gros,  d'es- 
pèces variées,  afin  d'en  essayer  ensuite  la  reproduction, 
soit  par  des  méthodes  de  fécondation  artificielles,  connues 
depuis  longtemps,  soit  par  la  propagation  naturelle  du 
frai.  Ce  voyage  a  été  exécuté  ;  des  expériences  ont  été 
tentées  sur  les  lieux  pour  déterminer  Içs  précautions  à 
prendre  pour  le  transport  des  diverses  espèces,  et,  grâce  à 
l'enipressement  éclairé  et  bienveillant  des  savants  alle- 
mands et  des  diverses  administrations,  particulièrement 
celle  du  chemin  de  fer,  le  voyage  s'est  heureusement  ef- 
fectué, et  notre  ambassadeur  zoologique  est  arrivé  avec 
un  nombre  satisfaisant  d'individus  en  bonne  santé.  Ils  se 
rapportent  à  quatre  espèces  très- estimées  en  Allemagne. 
Ce  sont  d'abord  le  Perça  lucioperca  de  Bloch  et  de  Linné; 
Saucier,  Saudel  et  Saudat^  du  littoral  de  la  Baltique ,  Scliil, 
des  riverains  du  Danube  autrichien  :  c'est  le  plus  difficile 
à  transporter;  il  n'avait  pas  encore  passé  le  Rhin.  M.  Va- 
lenciennes en  a  amené  huit  vivants.  En  second  lieu  vient  le 
Silurus  glanis,  Wels,  des  Allemands  ;  le  savant  voyageur 
en  a  déposé  dix-sept  dans  le  grand  bassin  du  Jardin  des 
Plantes  :  l'un  d'eux  a  4  m.,  20  de  long,  et  pèse  10  kilo- 
grammes. Puis  la  Loile  allemande  {Gadus  loila,  Block)  ;  il 
en  exisle  douze  de  70  à  80  centimètres  de  long,  et  du  poids 
de  5  à  4  kilogramii  es,  Enfin,  VAlandi  Ciprinus  jases,  Bloch, 


296  UEV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (Juiu    1851.) 

dont  le  même  bassin  possède  onze  exemplaires  vivants. 
Tels  sont  les  produits  de  cet  important  voyage.  La  com- 
mission va  placer  ces  précieux  individus  dans  des  réser- 
voirs d'eau  de  Seine,  où  elle  aura  toute  facilité  de  faire  les 
expériences  nécessaires  à  leur  reproduction. 

M.  Valenciennes  signale,  en  terminant,  un  fait  curieux, 
c'est  l'expulsion  de  ténias  observée  chez  ces  poissons  sous 
l'influence  du  mouvement  du  chemin  de  fer.  Le  change- 
ment d'eau  a  produit,  chez  un  grand  nombre  de  Lottes, 
et  surtout  d'Alandt,  une  maladie  de  la  peau  très-singu- 
lière, et  dont  le  savant  académicien  signale  les  principaux 
symptômes. 

M.  Coste,  membre  de  la  commission,  annonce  qu'elle  a 
visité  les  eaux  de  Versailles,  et  choisi  des  bassins  très-con- 
venables pour  de  si  importants  essais.  Il  signale  l'utilité  de 
tenter  des  essais  analogues  sur  le  Gourami  de  l'Inde,  que 
Ton  pourrait  facilement  rapporter  de  l'Ile-de-France,  où 
il  se  reproduit  très-facilement,  et  vit  à  l'état  de  domesti- 
cité. 

—  M.  le  docteur  Mori,  de  Pisé,  fait  connaître,  par  une 
lettre  de  M.  Briici,  un  procédé  de  fabrication  de  plaques 
destinées  a  maintenir  en  position  les  préparations  anatomi- 
ques  conservées  duns  l'alcool.  L'auteur  établit  d'abord,  ce 
que  nous  lui  accordons  de  grand  cœur,  qu'aucun  des 
moyens  actuels  d'exposition  des  pièces  d'anatomie  déli- 
cate ne  se  prête  à  une  véritable  conservation.  Sur  l'invita- 
tion de  M.  Savi^  directeur  du  cabinet  d'histoire  naturelle 
de  l'Université  de  Pise,  M.  Mori,  après  des  recherches 
nombreuses,  est  arrivé  au  procédé  suivant  :  11  prend  une 
tablette  d'ivoire  de  grandeur  convenable,  et  la  plonge 
dans  l'acide  hydrochlorique  étendu,  jusqu'à  ce  qu'une 
épine  de  catcus  la  pénètre  facilement.  Il  la  retire  aussitôt, 
et  lave  à  l'eau  pure  avec  immersion  pendant  quelque 
temps;  puis,  pour  colorer  la  plaque,  il  la  met  dans  une 
dissolution  de  deutochlorure  de  mercure,  \  2  grains  dans 
6  onces  d'eau  distillée.  Après  -18  à  20  heures,  on  la  re- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  297 

tire,  et  on  la  plonge  dans  Tacide  hydrosulfurique  liquide. 
Le  sulfure  de  mercure  qui  se  forme  dans  la  trame  même 
de  l'ivoire  donne  à  la  tablette  une  coloration  noire  perma- 
nente. Quand  cette  coloration  est  uniforme,  on  retire  la 
tablette^  on  lave  à  Peau  pure,  et  elle  peut  être  immédia- 
tement employée. 

—  M.  Constant  Prévost  communique  une  lettre  de 
M.  Lartet  annonçant  des  découvertes  d'ossements  fossiles 
faites  récemment  à  Sansan.  Bien  que  fort  intéressantes, 
elles  se  rapportent  toutes  à  des  espèces  déjà  connues, 

—  M.  Duvei-noy  donne  aussi  communication  d'une  lettre 
de  M.  LaurtUard,  relative  aux  fouilles  qu'il  dirige  dans  les 
mêmes  localités,  d'après  les  instructions  de  l'administra- 
tion du  Muséum,  et  aux  résultats  nombreux  et  intéres- 
sants qu'elles  ont  déjà  fournis. 

Séance  du  9  Juin.  —  M.  Brown-Séquard  présente  une 
Note  sur  la  persistance  de  la  vie  dans  les  membres  atteints 
de  la  rigidité  quon  appelle  cadavérique.  L'auteur,  dans  trois 
séries  d'expériences,  a  constaté  que,  sous  l'influence  de  la 
circulation  rétablie  dans  les  vaisseaux  des  membres  rigi- 
des, l'excitabilité  des  nerfs  et  des  muscles,  la  sensibilité  et 
les  mouvements  volontaires  se  rétablissent  après  même 
vingt  minutes  de  rigidité.  Voici  les  conclusions  de  cette 
Note,  digne  de  l'attention  des  physiologistes  :  -)°  Les  mus- 
cles atteints  de  cette  rigidité  qu'on  trouve  chez  les  cada- 
vres ne  sont  pas  des  muscles  morts,  et,  s'ils  n'ont  plus  la 
vie  en  acte,  ils  ont  encore  la  faculté  de  vivre;  2°  des  nerfs 
moteurs  et  sensitifs,  dans  des  membres  où  le  sang  ne  cir- 
cule plus,  ayant  perdu  tout  pouvoir  de  réagir  suivant  leurs 
aptitudes  spéciales  lorsqu'on  les  excite,  sont  capables  de 
réacquérir  des  aptitudes  par  l'action  du  sang  ;  5°  malgré 
une  durée  de  dix  à  vingt  minutes  de  la  rigidité  post  mor- 
tem  ou  cadavérique  dans  les  membres  des  Mammifères,  ces 
membres  peuvent  cesser  d'être  roides,  redevenir  irritables 
et  retrouver,  en  outre,  la  sensibilité  et  les  mouvements  vo- 
lontaires. 


298  REV.    ET   MAG.    DE    ZOOLOGIE.    (Juin    185-1.) 

—  M.  Bouglinval  présente  une  Note  sur  des  ossements 
de  Guanclies  apportés  par  lui  de  Tenériffe  en  4  842,  et  pro- 
venant en  grande  partie  de  fouilles  qu'il  avait  dirigées  lui- 
même. 

Séance  du  H  Juin.  —  Aucune  communication  zoolo- 
gique. 

Séance  du  25  Juin.  —  M.  Brown-Séquard  lit  des  i?e- 
cherches  sur  le  rétablissement  de  iïrrïtabïlïlé  musculaire  chez 
un  supplicié.  Celte  note  est  le  compte  rendu  d'une  expé- 
rience extrêmement  curieuse  faisant  suite  à  la  communi- 
cation lue  quinze  jours  avant  par  l'auteur.  Sans  pouvoir 
donner  ici  les  détails  de  cette  intéressante  expérimenta- 
tion, nous  dirons  qu'elle  lui  a  donné  lieu  de  confirmer  sur 
l'homme  tous  les  résultats  observés  chez  les  animaux. 

—  M.  Blondlot  présente,  sous  le  titre  Inutilité  de  la  bile 
dans  la  digestion  proprement  dite,  un  Mémoire  complémen- 
taire à  son  Essai  sur  les  fondions  du  foie.  Dans  ce  Mémoire, 
l'auteur  espère  démontrer  la  nature  excrémentitielle  de 
la  bile  par  une  expérience  que  M.  de  Blainville,  si  nous  ne 
nous  trompons,  avait  déjà  tentée.  Il  a  établi,  chez  deux 
chiens,  des  fistules  de  la  vésicule  biliaire,  avec  oblitération 
du  canal  cholédoque,  de  manière  à  amener  toute  la  bile 
au-dehors.  L'un  des  chiens  a  vécu  cinq  années  dans  cet 
état  avec  une  parfaite  santé,  et  la  dissection  a  cependant 
montré  qu'aucune  goutte  de  bile  no  pouvait  parvenir 
dans  l'intestin. 

Séance  du  50  Juin.  —  M.  Leymerie  décrit  une  mâchoire 
inférieure  d'Anlliracotherium  magnum  découverte  à  Mois- 
sac. 

GUÉRIN-MÉNEViLLE  et  Ad.  lOClLLON. 


ANALYSES   d'ouvrages   NOUVEAUX.  299 

m.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

On  THE  LoRlNE  genus  of  Panots,  Eckctus,  etc.  ;  by  Ch.-L. 
Bonaparte,  prince  of  Canino  (ffotn  the  Proc.  of  the 
Zool.  Soc.  ofLond.,'1849). 

Dans  cet  article  do  quelques  pages  seulement,  M.  Ch.-L. 
Bonaparte,  après  avoir  indiqué  les  deux  espèces  connues 
du  genre  Eclecius,  en  décrit  une  magnifique,  qu'il  appelle 
E.  cornelia,  la  dédie  à  madame  Schlégel,  épouse  du  célèbre 
naturaliste.  Voici  la  phrase  diagnostique  de  cet  oiseau  : 
CoccineiiSf  dorso,  aiis  caiidaque  purpureo^fuscescentibus; 
margine  alarum  remigibusque  apice  cyaneis  ;  tcctricibus  in- 
ferioribus  rubro  cyaneoque  variis  ;  abdomine,  crisso  et  caudœ 
apicey  rubris  concoloribus. 

Des  Moluques;  probablement  de  Céram. 

Cet  opuscule  est  accompagné  d'une  belle  planche  colo- 
riée, représentant  l'oiseau  à  moitié  de  grandeur  naturelle, 
et  d'après  un  individu  vivant  qui  se  trouve  au  jardin  zoo- 
logique d'Amsterdam 

Dans  une  note,  M.  Ch.-L.  Bonaparte  donne  quelques 
détails  sur  les  richesses  du  musée  de  Leyde,  qu'il  met  au 
premier  rang  des  musées  européens  moins  par  le  nombre 
des  espèces  que  par  la  belle  conservation  des  individus  et 
la  réunion  des  âges,  des  sexes,  des  localités,  qui  permet 
de  voir  sûrement  si  telle  espèce  est  bonne  ou  mauvaise. 
L'auteur  cite,  parmi  les  raretés  de  cette  collection,  une 
nouvelle  espèce  d'Eléphant  (Elephas  Siimatranus,  Temm.), 
créée  sur  un  squelette,  et  intermédiaire  entre  l'indien  et 
l'africain  ;  elle  détruit  les  caractères  au  moyen  desquels  on 
a  voulu  séparer  des  Eléphants  le  genre  Loxodon.  Le  nom- 
bre des  paires  de  fausses  côtes  est  de  ^  4,  une  de  moins  que 
chez  ïafricanus,  une  de  plus  que  chez  Vindicus;  celui  des 
vertèbres  dorsales  est  de  20,  au  lieu  de  ^9  et  21  ;  d'un 
autre  côté,  cette  espèce  a  4  vertèbres  au  sacrum,  comme 
Vafricanus,  et  54  caudales,  comme  Vindicus. 


500  HEV.  ET  maG.  de  zoologie.  ( Juîn  185^.) 

M.  Ch.-L.  Bonaparte  mentionne  encore,  parmi  les  oi- 
seaux, VAgelastes  meleagrides^  Temm.  ;  parmi  les  reptiles, 
un  nouveau  genre  de  Vipères,  Chlorœchis,  Schlégel,  et  un 
nouveau  genre  de  Batrachiens,  Myiobatrachus  paradoxtiSy 
Schlégel,  de  la  Nouvelle-Hollande.  Les  espèces  précédentes 
proviennent  des  Moluques. 

En  félicitant  la  Hollande  du  beau  musée  de  Leyde,  objet 
de  l'admiration  des  savants,  qu'il  nous  soit  permis  de  re- 
gretter que  la  France,  avec  ses  immenses  ressources,  ne 
puisse  pas  offrir  dans  le  Jardin  des  Plantes  de  Paris  le  pre- 
mier établissement  de  l'Europe  et  un  centre  d'études  et 
d'émulation  pour  les  nombreux  naturalistes  de  notre  pa- 
trie. L.  Fairmaire. 


BiJDRAGE  tôt  de  Kennis  der  gymnognathen  van  den  in- 
dischen  archipel  ;  door  D"^  P.  Bleeker.  (Overgonemen 
uit  het  XXIV  Iste  Deel  der  Verh.  van  het  Batav.  Gen. 
van  Kunsten  en  Wetenschappen.)  Batavia,  ^850.— In-4% 
Batavia,  ^85^. 

Ce  travail  est  précédé  d'une  introduction  en  hollandais  ; 
vient  ensuite  un  Conspectus  specierum  analyticuSj  dans  le- 
quel les  caractères  essentiels  de  ^  5  Teiraodon,  1  Diodon  et 
^  Triodon.  Enfin,  les  caractères  plus  détaillés  de  ces  ^5  es- 
pèces sont  donnés  avec  plus  de  détails  en  latin  et  en  hol- 
landais. 

Dans  un  autre  Mémoire,  M.  Bleeker  traite  de  la  môme 
manière  les  genres  Belone^  Hemirampkus,  Exocœtus,  Pan- 
chax. 


Notice  sur  un  nouveau  Némërtien  de  la  côte  d'Ostende, 
par  M.  Van  Beneden,  de  l'Académie  royale  de  Belgi- 
que (Bulletins  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  n°  ^ , 
lomeXVlII). 

Il  s'agit  d'un  petit  vers  de  couleur  orangée  observé  par 


501 

le  naturaliste  belge,  dès  -1847,  et  étudié  par  lui  en  1849, 
sous  le  nom  provisoire  de  Chlorïdelia^  quand  il  fut  mis  à 
même  de  constater  que  le  môme  animal  était  déjà  décrit 
dans  un  Mémoire  de  M.  Schmidt,  agrégé  à  l'Université  de 
léna,  publié  sous  le  titre  de  ISeue  Beitrage  zur  Naturges- 
chichte  der  Wûrmer.  léna,  -1848.  Ce  jeune  savant  l'ayait 
observé  aux  îles  Féroé,  et  lui  avait  imposé  le  nom  de  Di- 
nopliilus  vorticoïdes.  M.  Van  Beneden,  après  avoir  confirmé 
la  plupart  des  observations  de  M.  Schmidt,  a  pu  y  ajouter 
plusieurs  faits  assez  importants. 

Sous  une  peau  assez  résistante,  limitant  un  corps  ex- 
trêmement contractile,  et  couverte  de  cils  vibratiles,  il 
décrit  un  appareil  digestif  complet,  composé  d'un  œso- 
phage, d'un  estomac  cylindrique  allongé,  et  d'un  intestin 
droit  aboutissant  à  un  anus  très-difficile  à  voir,  mais  que 
trahit  l'expulsion  des  infusoires  que  l'on  distingue  dans  la 
cavité  digestive.  Près  du  bord  antérieur  du  corps  existent 
deux  yeux  allongés  colorés  en  noir.  Les  sexes  sont  séparés  ; 
les  testicules  consistent  en  deux  poches  symétriques  ova- 
les, remplies  de  spermatozoïdes.  L'auteur  n'a  pu  constater 
leur  orifice  extérieur.  Les  ovaires  sont  constitués  par  deux 
sacs  qui  se  remplissent  plus  ou  moins  d'oeufs,  et  dont 
M.  Van  Beneden  a  vu  l'orifice,  situé  en  avant  de  l'anu;?, 
pondre  des  œufs  orangés  comme  le  corps  de  la  mère,  et 
d'un  volume  considérable.  Tels  sont  les  points  mis  en  lu- 
mière par  M.  Van  Beneden,  et  ces  résultats  iront  s'ajouter 
aux  travaux  de  Bathke,FreyetLeuckaert,  deQuatrefages. 
Schultze,  Kôlliker,  Schmidt,  pour  compléter  et  rectifier 
l'histoire  encore  obscure  des  Némertiens. 

Ad.  Focillon. 


Sur  deux  larves  d'EcHiNODERMES  de  la  côte  d'Ostende, 
par  M.  Van  Beneden  (Bulletins  de  l'Académie  royale  de 
Belgique,  n"  6,  tome  XVII). 

L'histoire  des  métamorphoses  si  bizarres  des  Echino- 


502  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juin  185^.) 

dermes  a  attiré  depuis  quelques  temps  l'attention  de  tous 
les  naturalistes  :  Sars,  Koren,  Danielssen,  Krohn,  J.  Mul- 
ler,  Desor,  l'ont  successivement  enrichie  des  faits  les  plus 
curieux.  M.  Van  Beneden  a  eu  lieu  d'obseryer,  en  ^849, 
deux  nouvelles  formes,  l'une  se  rapprochant  des  Pluteus 
ou  des  Ophiures,  l'autre  observée  à  Helsingor  par  M.  J, 
Millier,  et  décrite  par  lui  sous  le  nom  de  Bipinnaria  {Uber 
die  Larven  und  die  Métamorphose  der  echino  dermum  zweite 
abhandlung.  Berlin,  4849).  i/auteur  fait  connaître  ceslar* 
ves  par  une  description  minutieuse  et  de  bonnes  figures  : 
je  ne  puis  même  essayer  d'analyser  ces  détails  nombreux 
des  formes  transitoires  de  ces  ôtressinguliers;  j'aime  mieux 
renvoyer  les  naturalistes  au  travail  de  M.  Van  Beneden  et 
à  celui  de  i\I.  J.  Mûller  dont  j'ai  donné  le  titre. 

Ad.  Focillon. 


NOTiciAS  SOBRE,  etc,  —  Notico  sur  les  larves  des  Agapan- 
thia ,  pour  servir  à  l'histoire  de  ce  genre  ;  par  le 
docteur  M.-P,  Graells,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Madrid.  (Extrait  des  Mémoires  de  celte  Aca- 
démie.) ^850. 

Cette  Note,  d'une  dizaine  de  pages,  donne  des  détails 
très-circonstanciés  et  intéressants  sur  les  larves  des  Aga- 
panthia:  une  jolie  planche  coloriée  nous  montre  l'inté- 
rieur des  Onopovdon;  qu'elles  rongent,  et  dans  lequel 
s'opèrent  leurs  métamorphoses.  C'est  VAgapanlha  irrorata 
sur  laquelle  M.  Graëlls  a  fait  ses  observations.  Cet  insecte 
est  assez  commun  aux  environs  de  Madrid  ;  sa  larve  est 
apode,  et  offre  un  aspect  très-différent  de  celui  des  Longi- 
cornes  déjà  observés  dans  cet  état  :  les  seuls  genres  avec 
lesquels  on  peut  lui  trouver  de  la  ressemblance  sont  les 
Parmena  et  les  Ccdamobius,  qui  vivent  aussi  dans  l'inté- 
rieur dos  tiges  de  plusieurs  plantes  herbacées. 

Nous  désirons  que  notre  zélé  collègue  nous  fasse  con- 


ANALYSES    d'oUVRAGES    NOUVEAUX.  505 

naître  de  la  môme  manière  les  larves  encore  inconnues  de 
plusieurs  insectes  qui  se  trouvent  en  Espagne,  et  dont  la 
connaissance,  si  intéressante  sous  le  rapport  des  mœurs, 
est  d'une  grande  utilité  pour  faire  trouver  des  rapproche- 
ments ou  des  dissemblances  entre  les  différentes  familles. 

LÉON  Fairmaire. 


INSECTA  Saundersiana,  ctc.  —  Description  des  insectes 
inédits  de  la  collection  de  M.  W.-W.  Saunders.  —  Lon- 
dres, ^850. 

La  riche  collection  de  M.  W.-W.  Saunders  renferme 
une  grande  quantité  d'espèces  rares  et  inédites,  dont  cet 
entomologiste  dispose  avec  une  rare  libéralité.  La  bro- 
chure qui  nous  occupe  renferme  la  première  partie  des 
Diptères  de  cette  collection,  et  se  compose  des  Xylophages 
et  des  Tabaniens;  les  figures  sont  dessinées  par  le  remar- 
quable crayon  de  M.  Westwood,  et  le  texte  est  dû  au  tra- 
vail de  M.  F.  Walker,  si  connu  pour  ses  travaux  sur  les 
Chalcidites.  Parmi  les  Xylophages,  6  nouveaux  genres  sont 
établis  :  Inopus,  Phyciis ,  Dimassus^  Dialysis,  Cydotelus^ 
Nonacris.  Parmi  les  Tabaniens,  le  genre  Pangonia  est  par- 
tagé en  ^  5  nouvelles  subdivisions  qui  facilitent  le  classe- 
ment de  ce  genre  nombreux,  mais  qui  ne  doivent  pas  être, 
au  moins  pour  la  majeure  partie,  élevés  au  rang  de  véri- 
tables coupes  génériques  :  65  nouvelles  espèces  de  Taba- 
nus  sont  décrites;  un  seul  nouveau  genre,  Scepsis,  est 
créé;  ce  nom  devra  être  changé,  à  cause  du  genre  Lepsis, 
qui  existe  déjà  dans  les  Muscides. 

Celte  première  partie  fait  désirer  que  la  seconde  pa- 
raisse bientôt,  et  que  M.  W.-W.  Saunders  continue  à  nous 
faire  connaître  ses  richesses,  en  suivant  le  môme  jîllan. 

LÉON  Fairhaire. 


504  RKV.    ET    RIAG.    DE    ZOOLOGIE.    (Juin    185i.) 

'  IV.  MÉLAIVGES  ET  NOUVELLES. 

V€,)^tjs.de  la  collection  d'ambre  gris  laissée  par  Ch.  Bérendt, 

.<;  :  :■,-:■•  de  Kœnigsberg.  : 

•  Nous  devons  signaler  à  l'attention  des  entomologistes 
une  collection  importante  qui  est  à  vendre  en  ce  moment  à 
Kœnigsberg,  C'est  la  collection  d'ambre  gris  et  des  débris 
organisés  trouvés  dans  cette  matière,  laissée  par  feu  Charles 
Bérendt,  qui  y  avait  consacré  tous  ses  soins.  Sa  mort  laisse 
.inachevé  un  travail  important  :  la  première  partie  du  pre- 
mier volume  a  paru  à  Berlin,  en  ^84S,  sous  le  titre  de 
Organische  reste  un  Bernslerne;  la  seconde  est  sous  presse, 
et  le  deuxième  volume  doit  suivre  immédiatement. 

Cette  collection  se  compose  de  550  échantillons  pour  la 
formation  du  succin;  autant  de  végétaux;  590  échantil- 
lons de  Crustacés,  Myriapodes,  Arachnides;  de  650  Co- 
léoptères, 6'<  Orthoptères,  228  Nevroptères,  226  Hémip- 
tères, ^  ,-120  Diptères,  51 5  Hyménoptères,  58  Microlépidop- 
tères, et  ^2  Chenilles.  La  collection  comprend,  en  tout, 
4,21 6  échantillons  bien  conservés.  D'après  le  vœu  de  M.  Bé- 
rendt, elle  doit  être  cédée  de  préférence  à  un  établissement 
scientifique. 


TABIiE  DEI^I  niATlÈRESI  DU  W  &. 

Jules  €t  Edouard  Verreaux.  —  Oiseaux  du  Gabon.  257 
PucHERAN.  -  Types  peu  connus  du  Musée  de  Paris.  272 
HoLLARD.  —  Recherches  sur  les  caractères  anatomiques  des  dé- 
pendances de  la  peau.  283 
Académie  des  Sciences  de  Paris.  294 
Bonaparte.  —  On  the  Lorine  genus  of  Parrots.  299 
P.  Bleeker.  —  Bijdrage  tôt  de  Kennis  der  gymnognathen  vau 

den  iniischen  archipel.  209 

Van  Beneden.  —  Némertien  de  la  côte  d'Ostende.  ib. 

—         Echinodermes.  301 

M. -P.  Graells.  —  Larves  des  Agapanlhia.  502 

Saunders.  —  Insectes  inédits.  303 

Ch.  BÉRENDT.  — -  Collection  d'arabre  gris.  304 


H^P.  eljVa^.  lù-  Zûû/û(/i'e  .  /SJ?/. 


PL  o. 


Zeir 


N.  Iié»U>7ld    Ù>Lp. 


Alcedo     Verrcati.vt 


9VATORZIÈME  ANSTÉE.  —  JUZZXET  X851.| 


I.  TRAVAUX  IIVÉDITS. 

Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Martin-pécheur, 
par  M.  J.  De  La  Berge  (planche  9). 

Alcedo  Verreauœii.  —  Supra  nigro-cyaneus,  tœruleo-macula- 
tus,  subtùs  cinnamomeus  ;  genis  rufis  purpuraceo-variegatis; 
fronte  nigro;  rostro  pedibusque  rubris.  —  Hab.  Bornéo. 

Le  front  et  le  tour  du  bec  noirs;  lorums  roux  clair; 
vcrtex  et  occiput  bleu  d'outre-mer  foncé,  chaque  plume 
barrée  de  bleu  de  cobalt  vif  aux  trois  quarts  de  sa  lon- 
gueur; joues,  régions  post-oculaires,  parties  latérales  du 
cou,  roux  canelle,  lavé  de  pourpre  violacé  ;  de  la  région 
parolique  s'échappe  un  faisceau  de  plumes  à  barbules  al- 
longées blanches,  très-légèrement  lavées  de  roux  doréî 
dos  et  croupion  recouverts  de  plumes  à  barbules  allongées, 
lisses  et  brillantes,  d'un  bleu  de  cobalt  vif  légèrement  gla- 
cé, sur  le  croupion,  de  quelques  reflets  d'aigue-marine. 

Le  menton  blanc,  lavé  de  roux  doré  ;  thorax  et  abdo- 
men roux  canelle  vif,  plus  intense  sur  les  flancs.  Couver- 
tures supérieures  alaires  petites ,  bleu  noir;  moyennes, 
bleu  foncé,  chaque  plume  ponctuée,  à  la  pointe,  de  bleu 
d'outre-mer  vif;  scapulaires  bleu  foncé,  lavé  de  bleu  clair; 
couvertures  inférieures  roux  canelle. 

Premières  rémiges  noires  en  dessus,  gris  lavé  de  roux 
en  dessous  ;  deuxièmes,  en  dessus,  noires  au  centre,  bor- 
dées de  bleu  d'outre-mer  à  la  partie  externe,  et  de  roux 
aux  barbules  internes. 

Rectrices  noires  en  dessus,  grises  en  dessous.  Couverfu- 
2«  SÉRIE.  T.  111.  Année  1851.  2) 


506        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1851.) 
res  caudales  supérieures,  bleu  de  cobalt  brillant;  infé- 
rieures, rousses. 

Bec  rougeâtre,  probablement  rouge  sur  le  vivant,  lavé 
de  brun  à  la  mandibule  supérieure. 

Pieds  roux. 

Cette  belle  espèce,  qui  a  été  rapportée  de  Bornéo  par 
M.  S.  Muller,  est  dédiée  à  M.  Jules  Verreaux  :  très-voisine 
de  VAlcedo  Meninting^  d'Horsfield,  elle  s'en  distingue,  ce- 
pendant, par  la  coloration  rousse  des  joues  et  du  bec,  et 
par  des  différences  de  taille  que  des  mesures  comparatives 
feront  reconnaître. 

A.  Verreadxii.    a.  Meninting. 
Bec  (de  la  commissure  à  la 

pointe),  46  m.  m.  5^  m.  m. 

Hauteur  du  menton,  8  8 

Largeur  aux  narines,  5  5 

Ailes,  66  64 

Rémiges  les  plus  longues,    troisième,  deuxième. 

Queue,  34  m.  m.  28  m.  m. 

Tarses,  7 

Novembre  ^  850. 


Descriptions  d'espèces  nouvelles,  rares  ou  peu  connues, 
d'oiseaux  du  Gabon  (Afrique  occidentale)  ;  par  MM.  Jules 
et  Edouard  Verheaux.  -^  Voy.  p.  257. 

Genus  Ixonotus, 

Plumae  uropygii  rachide  robustissimo.  Alae  rotundatae  :  remi- 
gum  prima  robustissimâ  ;  secundâ  longitudine  nonœ;  tertiâ  sex- 
tam  œquante  ;  quartâ  et  quintâ  omnium  longissimis.  Gauda  sequa- 
lis.  Pedes  brevissimi.  Rostrum  brève,  gracile,  compressum, 
subincurvum. 

Ixonotus  guttatus,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex  Afr.  occ. 

Brunneo-oîivaceus,  subtus  candidus  ;  tectricum  rectricumque 
secundariarum  apicibus  latè  albis;  rectricibus  lateralibus  can- 
didis. 


TRAVAUX  INÉDITS.  507 

Bec  plus  haut  que  large,  légèrement  voûté  et  à  peine 
denté,  à  mandibules  légèrement  rentrées,  brun,  garni  de 
quelques  soies  rigides  à  sa  base;  front  à  plumes  assez 
serrées,  comme  écailleuses,  d'un  gris  cendré,  un  peu 
plus  foncées  sur  les  bords  ;  sourcils  blanc  grisâtre,  c'est^ 
à-dire  que  le  milieu  de  chaque  plume  est  blanc;  vertex 
et  occiput  gris  foncé;  région  oculaire  blanche,   chaque 
plume  de  la  partie  postérieure  bordée  de  brun  terreux  ; 
Joues  blanches,  à  plumes  écailleuses;  région  parotique 
brun  terreux,  avec  des  stries  longitudinales  blanches; 
tout  le  dessous  du  corps,  depuis  le  menton  jusqn'à  la  ré- 
gion anale,  blanc;  les  plumes  du  derrière  du  cou  et  du 
dos  assez  longues,  grisâtres  à  leur  base,  et  d'un  brun  oli- 
vâtre sur  le  reste;  celles  du  croupion  très-longues,  soyeu* 
ses  et  décomposées  à  leur  extrémité,  mais  offrant  les 
mêmes  caractères  que  chez  les  Ceblepyris;  chaque  plume 
grisâtre,  puis  noire,  et  terminée  de  blanc  sale;  ailes  lon- 
gues, amples,  les  quatrième  et  cinquième  rémiges  les  plus 
longues  ;  tectrices  supérieures  brun  olive  tachées  de  blanc  ; 
rémiges  primaires  de  la  même  couleur,  et  bordées  de 
blanc  seulement  en  dessous;  tarses  et  doigts  plombés, 
l'externe  plus  long  que  l'interne ,  le  pouce  le  plus  fort  ; 
ongles  bruns  et  crochus.  —  Longueur  totale  du  bec,  4 
cent.  8  millim.  Id.  c^e  la  queue,  7  cent.  5  millim.  /rf.  des 
ailes,  9  cent.  Id,  des  tarses,  2  cent. 

Nous  ignorons  le  sexe  de  cet  oiseau,  qui  provient  de 
l'intérieur  du  Gabon,  où  il  fréquente  les  grands  bois  et  se 
nourrit  d'insectes. 

PHATiNGOLA  SALAX,  J,  et  Ed.  Vcrreaux.  Ex  Afr.  occ, 
Gabon. 

Nigerrima;  uropygio,  coUari  interrupto,  macula  alarum  mag- 
na interna,  abdomineque  albîs  ;  pectore  castaneo. 

Bec  plus  large  que  haut,  noir;  tête,  cou  et  dos  noirs,  à 
l'exception  de  la  partie  latérale  du  cou,  qui  est  blanche, 
de  môme  que  la  région  abdominale  et  anale;  croupion 
également  blanc,  à  plumes  lâches,  à  base  noirâtre  j  ppj- 


508  UEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  185^.) 
trine  d'un  roux  vif;  flancs  blancs;  cuisses  noires;  queue 
moyenne,  légèrement  arrondie  ;  lectrices  blanches  ;  rec- 
trices  noires,  légèrement  bordées  de  blanc  à  leur  extré- 
mité ;  ailes  moyennes,  les  quatrième,  cinquième  et  sixième 
rémiges  les  plus  longues  ;  petites  tectrices  supérieures  et 
scapulaires  noires,  moyennes  blanches  ;  grandes  tectrices 
supérieures  noires  et  blanches,  les  petites  seulement  noi- 
res; rémiges  noires,  bordées  de  blanc;  tarses,  doigts  et 
ongles  noirs.  —  Longueur  totale  du  bec,  4  cent.  5  millim. 
Id,  de  la  queue,  5  cent.  4  millim.  Id.  des  ailes,  6  cent.  4 
millim. 

Cette  espèce  se  trouve  dans  les  plaines  buissonières  des 
alentours  du  Gabon,  et  se  nourrit  de  petits  insectes.  On  ne 
la  rencontre  que  par  paire  ;  mais  nous  ignorons  la  difîé- 
rence  qui  existe  entre  les  sexes. 

Hyliota  violacea,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex  Afr.  occ. 

Yiolaceo-iiigrâ;  subtùs  albo-rufescens  ;  macula  alarum  albâ; 
alis  longissimis  ;  remigum  prima  brevissiraâ  ;  secundâ  quintam 
œquante,  lertia  et  quarta  omnium  longissimis. 

Bec  assez  long,  déprimé  à  sa  base,  à  partir  de  la  com- 
missure, plus  haut  que  large  sur  le  reste  de  sa  longueur, 
et  garni  de  quelques  soies;  mandibule  supérieure  blan- 
châtre à  la  base,  noire  dans  le  reste,  et  dentée,  mandibule 
inférieure  de  même  couleur;  tête,  face,  et  tout  le  dessus 
du  corps,  d'un  noir  violacé,  de  même  que  les  cuisses  ; 
joues,  menton,  gorge  et  dessous  du  corps  blanc  jaunâlre  ; 
croupion  à  plumes  assez  longues  et  moelleuses  ;  queue  al- 
longée, carrée,  noire  ;  ailes  longues,  amples,  à  troisième, 
quatrième  et  cinquième  rémiges  les  plus  longues  ;  tectrices 
supérieures  et  scapulaires  noir  violacé,  les  moyennes  mar- 
quées d'une  grande  tache  blanche  ;  rémiges  noir  violacé  ; 
tarses  et  doigts  plombés,  le  doigt  externe  un  peu  plus  long 
que  l'interne  ;  ongles  noirâtres,  assez  crochus,  celui  du 
pouce  le  plus  fort.  —  Longueur  totale  du  bec,  ^  cent.  7 
millim.  Id.  de  la  queue,  5  cent.  Id.  des  tarses,  ^  cent.  8 
millim. 


TRAVAUX   INÉDITS.  509 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bois  de  l'intérieur,  où 
elle  se  nourrit  d'insectes. 

Platystera  leucopygialis,  Fraser. 

Mâle.  Bec  déprimé,  plus  large  que  haut,  noir  auxjdeux 
mandibules,  crochu  et  garni  de  soies  à  la  base  ;  l'œil  en- 
touré d'un  bourrelet  circulaire  charnu  et  rouge;  tête, 
cou  et  dos  noirs  ;  sourcils,  joues,  menton,  gorge,  une  es- 
pèce de  demi-collier  à  la  partie  latérale  du  cou,  dos,  crou- 
pion et  tout  le  dessous  du  corps,  blancs;  les  plumes  du 
croupion  et  de  l'abdomen  longues  et  soyeuses;  queue 
courte,  un  peu  arrondie,  noire;  chaque  rectrice  latérale 
légèrement  bordée  de  blanc;  ailes  moyennes,  amples,  à 
quatrième  rémige  la  plus  longue  ;  petites  et  grandes  tec- 
trices inférieures  blanches,  ces  dernières  bordées  exté- 
rieurement de  noir;  rémiges  noires,  bordées  de  blanc  à 
leur  base;  tarses,  doigts  et  ongles  noir  brun.  —  Longueur 
totale  de  la  queue,  2  cent.  2  millim.  Id.  des  ailes,  5  cent. 
6  millim. 

Cette  description  est  celle  du  mâle  adulte,  que  n'a  pas 
connu  Fraser.  Cet  observateur  a  pris  pour  le  mâle  de  l'es- 
pèce la  femelle  adulte,  et  il  a  fait  de  la  jeune  femelle  son 
espèce  Platystera  castanea  ;  c'est  pour  compléter  cette  dé- 
monstration, que  nous  donnons  la  diagnose  et  la  synony- 
mie suivante  : 

Platystera  leucopygialis ,  mas,  et  Platystera  castanea , 
faem..  Fraser.  \i\  Afr.  occ. 

Mas.  Coracino-nigra  ;  gulâ,  semitorque,  abdomine,  crissoque 
candidis. 

Fœm.  Castaneocinnamomea  :  pileo  fuscocinereo  ;  caudâ  ni- 
grâ  ;  gulâ  abdomineque  albis. 

Bec  noir  ;  front,  sourcils,  vertex  et  occiput  bruns  ;  joues, 
région  parotique,  derrière  du  cou  et  dos,  roux;  croupion 
roux  gris  ;  tout  le  dessous  du  corps  blanc  ;  les  plumes  de 
la  poitrine  et  des  flancs,  qui  sont  gris,  longues  et  soyeuses  ; 
queue  courte,  un  peu  arrondie  ;  tectrices  supérieures  noi- 
res; rectrices  noires,  les  latérales  légèrcmonl  bordées  de 


5^0  REV,  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1854.) 
blanc  ;  ailes  moyennes,  amples,  à  quatrième,  cinquième 
et  sixième  rémiges  les  plus  longues  ;  tectrices  supérieures 
et  scapulaires  rousses  ;  rémiges  brunes,  frangées  de  rous- 
sâtre  ;  tarses,  doigts  et  ongles  bruns.  --  Longueur  totale 
de  la  queue,  2  cent.  2  millim.  M.  des  ailes,  5  cent.  6  mill. 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bois,  où  elle  vit  par 
paire,  et  se  nourrit  d'insectes,  principalement  de  mouches. 

McsciPATA  MELANOGASTRA,  Swainson. 

Plumbea;  pileo  chalybeo-nigro  ;  dorso,  alis,  crisse,  caudaque 
cinnamomeo-rufis  ;  remigibus  fuscis  ;  rostre  nigro  ;  pedîbus  fus- 
cis. 

Bec  assez  long,  plus  large  que  haut,  de  couleur  plom- 
bée; plumes  du  front  dirigées  en  avant,  d'un  noir  cendré; 
sourcils,  vertex,  occiput  d'un  noir  d'acier  bruni  ;  région 
oculaire  antérieure  d'un  noir  cendré  ;  le  reste  de  la  face 
et  du  corps  d'un  gris  cendré,  à  l'exception  du  dos,  qui  est 
d'un  roux  canelle,  et  de  la  région  anale,  qui  prend  une 
légère  teinte  rousse  ;  queue  longue,  arrondie,  roux  ca- 
nelle;  ailes  longues,  amples,  à  quatrième  et  cinquième 
rémiges  les  plus  longues  ;  tectrices  roux  canelle  en  dessus, 
gris  roussâtre  en  dessous  ;  rémiges  primaires  brun  rous- 
sâtre,  les  secondaires  roux  canelle  ;  tarses  et  doigts  plom- 
bés ;  ongles  noirâtres.  —  Longueur  totale  du  bec,  2  cent. 
2  millim.  Id,  de  la  queue,  7  cent.  6  millim.  Id.  des  tar- 
ses, ^  cent.  5  millim. 

Cette  espèce  se  tient  dans  les  grands  bois,  se  nourrit 
d'insectes  qu'elle  saisit  principalement  au  vol. 

Atticora  melbina,  J.  et  Ed.  Verreaux. 

Suprâ  brunnea  ;  tergo  alis  caudaque  nigro  fuliginosè  cœruleis  ; 
subtùs  alba. 

Bec  très  petit,  comprimé  vers  le  bout,  à  bords  rentrés 
et  à  mandibule  échancrée,  noir;  narines,  percées  en  avant 
de  la  membrane,  très-ouvertes  ;  tête  et  corps,  en  dessus, 
bruns  ;  joues,  menton  et  tout  le  dessous  du  corps,  blancs  ; 
dos  d'un  noir  bleu  lavé  de  brun  ;  région  oculaire  anté- 
rieure noire;  queue  longue,  profondément  fourchue, 


TRAVAUX   INÉDITS.  3H 

brune,  lavée  de  noir  bleu  ;  ailes  longues,  atteignant  jus- 
qu'au bout  de  la  seconde  rectrice,  à  première  rémige  la 
plus  longue  ;  tectrices  supérieures  et  rémiges  d'un  noir 
bleu  lavé  de  brun  ;  tarses  nus  et  bruns,  ainsi  que  les  doigts 
et  les  ongles  ;  les  doigts  latéraux  d'égale  longueur,  mais 
Fongle  interne  plus  long,  celui  du  milieu  aussi  long  que 
celui  du  pouce  ;  tous  peu  courbés.  —  Longueur  totale  du 
bec,  ^  cent.  Id.  de  la  queue,  7  cent.  5  millim*,  à  partir  de 
la  rectrice  externe,  et  4  cent,  au  milieu.  Id.  des  tarses,  ^ 
cent.  2  millim. 

Cette  description  a  été  prise  sur  un  sujet  adulte,  mais 
dont  nous  ne  connaissons  pas  le  sexe. 

DicROURus  coRACiNtJS,  J.  et  Ed.  Verreaux. 

Similis  D.  musico  ;  sed  paulô  minor  et  totus  nigro-coracinus  ; 
alis  caudàque  splendentibus,  nec  opacis. 

Bec  moyen,  plus  haut  que  large,  aux  deux  mandibules 
échanorées,  garni  à  sa  base  de  soies  nombreuses,  et  noir; 
tête  et  corps  en  entier  d'un  noir  de  velours,  à  l'exception 
do  la  queue»  des  couvertures  alaires  et  des  rémiges,  qui 
sont  d'un  noir  lustré;  les  plumes  du  front  dirigées  en 
avant  et  veloutées  ;  celles  du  vertex  écailleuses  ;  queue 
assez  longue,  fourchue^  composée  de  douze  rcctrices  ;  ailes 
longues,  amples,  à  quatrième  rémige  la  plus  longue;  tar- 
ses courts;  ongles  crochus*  —  Longueur  totale  du  bec,  2 
cent.  7  millim.  Id.  de  la  queue,  ^0  cent.  5  millim.,  me- 
sure prise  sur  les  pennes  latérales.  Id.  des  ailes,  ^  2  cent. 
Id,  des  tarses,  ^  cent,  7  millim.  Id,  du  doigt  externe,  1 
cent.  ^  millim.  ;  du  médian,  -1  cent.  3  millim.;  de  l'interne, 
^  cent.  Id,  du  pouce,  ^  cent.  -1  millim.  Id.  de  l'ongle  ex- 
terne, 5  millim.;  du  médian,  7  millim.;  de  l'interne,  5 
miUim.  Id.  du  pouce,  7  millim. 

Cette  eépèce  fréquente  les  grandi  bois,  et  se  nourrit 
d'insectes.  Elle  se  rapproche  un  peu  du  D.  miisicus  de  Le- 
vaillant,  mais  s'en  distingue  facilement  par  sa  Coloration, 
beaucoup  plus  métallique,  ainsi  que  par  sa  taille,  qiii  est 
inférieure. 


5-12        15EV.  ET  mag.  de  zoologie.  (Juillet  1851.) 
Genus  Hopalophus. 

Rostrum  culmine  basi  depresso,  dilatato-rotundato,  apice  ex- 
trême profundè  emarginato,  subadunco. 

Alae  rotundatffi;  remigum  prima  brevissimâ,  secundâ  breviore 
quàm  décima,  quartâ,  quintâ  et  sextâ  omnium  longissimis. 

Cauda  brevis,  subaequalis. 

Pedes  robusti. 

Hapalophus  melanoleucus,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex 
Afr.  occ. 

Nigro-coracinus  :  plumis  uropygii  longissimis,  densissimis,  cor- 
pore  subtùs  tectricibugque  alarum  inferioribus  albis. 

Bec  de  couleur  plombée,  avec  quelques  soies  rigides  à 
la  base  ;  tête  et  tout  le  corps,  en  dessus,  noir,  à  l'exception 
du  croupion,  qui  est  recouvert  de  plumes  longues  et  très- 
soyeuses  blanches  ;  barbes  internes  des  rémiges  bordées 
de  blanc;  en  dessous,  totalement  blanc;  tarses  et  doigts 
plombés  ;  ongles  noirâtres.  —  Longueur  totale  du  bec,  2 
cent.  8  millim.  Id.  de  la  queue,  7  cent.  Id.  des  ailes,  9 
cent.  Id.  des  tarses,  2  cent.  7  millim.  Id.  du  doigt  externe, 
7  millim.;  du  médian,  i  cent.  3  millim.;  de  l'interne,  9 
millim.  Id,  du  pouce,  ^  cent.  Id.  de  l'ongle  externe,  4 
millim.;  du  médian,  6  millim.  ^/2;  de  l'interne,  5  millim. 
Id.  du  pouce,  6  millim. 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bois,  où  elle  se  nour- 
rit d'insectes.  Par  tous  les  caractères  de  son  plumage,  elle 
se  rapproche  beaucoup  du  Lanius  cubla,  Shaw,  et  du 
Malaconotus  moUissiumSj  Swainson  ;  mais  elle  s'en  dis- 
tingue facilement,  lorsqu'on  regarde  la  largeur  du  bec, 
qui  rappelle  la  forme  de  celui  de  certaines  espèces  d'O- 
cypteriis. 

Lanius  Smithii,  G.-R.  Gray.  —  CoUurio  Smithii,  Fra- 
ser, Froc.  zo.  soc,  1845,  p.  -16.  Ex  Afr.  occ,  Guineâ. 

Niger;  uropygio  albo-cinereo  ;  speculo  alarum,  scapularibus, 
rcmigum  secundariarum  apice,  rectricum  à  medio,  corporeque 
subtus  albis. 


TRAVAUX    hXÉDITS.  545 

Similis  Coll.  collari;  sed  minor,  rostro  minore,  colore  nigro- 
coracino,  nec  opaco. 

Bec  élevé,  comprimé  sur  les  côtés,  très-courbé,  noir, 
une  forte  échancrure  à  la  mandibule  supérieure;  tête  et 
tout  le  corps  en  dessus  d'un  noir  luisant,  à  l'exception  du 
croupion,  qui  est  d'un  gris  blanchâtre;  joues  et  tout  le 
dessous  du  corps  blancs;  queue  longue,  très-étagée;  les 
quatre  rectrices  externes  de  chaque  côté  légèrement  ter- 
minées de  blanc;  ailes  moyennes,  les  quatrième  et  cin- 
quième rémiges  les  plus  longues;  les  scapulaires  blan- 
ches ;  les  rémiges  primaires  traversées  par  un  miroir  blanc, 
les  secondaires  terminées  seulement  par  un  liseré  de  même 
couleur  ;  tarses  et  doigts  plombés  ;  ongles  noirs.  —  Lon- 
gueur totale  du  bec,  2  cent.,  à  partir  de  la  commissure. 
Id.  de  la  queue,  ^^  cent.  Id.  des  ailes,  9  cent.  Id.  des  tar- 
ses, 2  cent.  5  niiillim.  Id.  du  doigt  externe,  1  cent.;  du 
médian,  \  cent.  5  millim.;  de  l'interne,  4  cent.  Id.  du 
pouce,  \  cent.  Id.  de  l'ongle  externe,  4  millim.;  du  mé- 
dian, 7  millim.;  de  l'interne,  5  millim.  Id.  du  pouce,  6 
millim. 

Cette  espèce  fréquente  les  plaines  buissonneuses,  où 
elle  vit  par  paires,  et  se  nourrit  d'insectes  et  même  de  pe- 
tits reptiles. 

Elle  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  Lanius  Arnaul- 
dii;  mais  elle  s'en  distingue  facilement  par  son  bec  plus 
fort,  par  sa  queue  moins  longue,  et  surtout  par  le  noir 
plus  lustré  de  la  partie  supérieure.  Elle  tient,  pour  ainsi 
dire,  le  milieu  entre  VArnauldii  et  le  collaris. 

La  femelle  ne  diffère  du  mâle  que  par  la  teinte  rousse 
qui  colore  les  flancs. 

Ces  trois  espèces  pourraient  former  ensemble  un  petit 
sous-genre. 

CiNNYRis  STANGERII ,  Bouap.  —  Nectar'min  stangerii, 
Jard.  —  Cintiyris  angolensis,  Lesson. 

Bec  de  moyenne  longueur,  légèrement  courbé,  aigu, 
noir;  front  et  angle  de  l'aile  d'un  noir  de  velours;  vertex 


5^4  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1851.) 
d'un  vert  métallique  bordé  de  bleu  violacé,  et  terminé 
par  des  plumes  d'un  violet  très -éclatant;  région  oculaire 
inférieure  et  joues  vert  métallique  pur;  menton  et  gorge 
du  même  vert,  mais  nuancé  de  jaune  ;  devant  du  cou  éga- 
lement vert  métallique,  ce  vert  terminé  par  quelques 
plumes  d'un  violet  métaîliquê,  bordées  d'un  rouge  violet 
encore  plus  brillant;  tout  le  reste  du  corps  d'un  brun  sé- 
ricéeux  ;  queue  assez  longue,  légèrement  échancrée  au 
centre  ;  ailes  longues,  amples ,  à  troisième ,  quatrième  et 
cinquième  rémiges  les  plus  longues;  tarses,  doigts  et  on- 
gles noirs.  —  Longueur  totale  du  bec,  2  cent.  2  millim. 
Ici.  de  la  queue,  4  cent.  4  millim.  Id.  des  ailes,  6  cent.  8 
millim. 

Habite  les  grands  bois,  et  recherche  parmi  les  fleiii'â  lés 
petits  insectes  qui  Servent  à  sa  nourriture. 

CiNNYRis  Johann^,  J.  et  Ed.  Terreaux.  Ex  Afr.  occ. 

Aureo-smaragdina  ;  gulâ  smaragdinâ;  pectore  amethystino  ; 
abdomine  sanguineo  ;  alis,  caudâ,  lateribus  crissoque  nîgris  ;  pe- 
nicillo  plumaruna  elongatarum  utrinque  pectorali  flavissimo;  ros- 
U'O  elongato,  valdè  curvato. 

Fœm.  Minor,  fusco-olivacea  ;  subtùs  flavîda  (abdomine  flavi- 
diore)  nigro-striata. 

Bec  long,  arqué,  aigu,  noir;  plumage  supérieur,  depuis 
le  front  jusqu'au  bas  du  croupion,  d'un  vert  doré  brillant 
et  très-vif,  à  reflets  plus  ou  moins  métalliques  et  lustré  de 
noir  à  l'angle  de  l'œil  ;  menton  et  gorge  du  même  vert 
doré  ;  devant  du  cou  d'un  violet  foncé  du  plus  bel  éclat  ; 
poitrine  et  ventre  d'un  rouge  sanguin  à  reflets  pourprés, 
avec  un  bouquet  de  plumes  de  jaune  vif  de  chaque  côté 
de  la  poitrine  ;  flancs  noirâtres,  mélangés  de  rouge  san- 
guin à  reflets  pourprés;  cuisses  et  région  anale  noires; 
queue  légèrement  arrondie,  d'un  noir  de  velours;  ailes 
longues,  amples,  à  quatrième  rémige  la  plus  longue,  de 
même  couleur  ;  tarses,  doigts  et  ongles  noirs.  —  Longueur 
totale  du  bec,  5  cent.  4  millim.  Id.  de  la  queue,  4  cent.  ///. 
des  tarses,  \  cent.  6  millim.  Id.  du  doigt  externe,  8  mil- 


TRAVAUX   INÉDITS.  5^5 

lim.;  du  médian,  \  cent.  4  millim.;  de  l'interne,  7  cent. 
Id.  du  pouce,  8  millim. 

Femelle.  En  dessus,  brun  olive  ;  régions  oculaire  et  pa- 
rotique  jaunâtres  ;  en  dessous,  d'un  blanc  jaunâtre  flam- 
mèche de  brun  olive. 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bois,  où  elle  se  nour- 
rit d'insectes  qu'elle  recherche  dans  le  calice  des  fleurs. 

Dédiée  à  madame  Ed.  Verreaux,  en  témoignage  d'es- 
time et  d'amitié. 

CiNNYRis  FULIGINOSA,  Bonap.  —  Certhia  fulîgînosa  et 
maculala,  Shaw.  —  Nectarinia  fuliginosay  Gray,  Vieillot, 
Ois.  dor.,  tab.  20,  '2\.  Jard.,  Nect.,  f.  ^4. 

Bec  long,  légèrement  courbé,  aigu,  noir;  front,  joues, 
menton,  gorge,  devant  du  cou  et  couvertures  sus-caudales 
violet  foncé,  à  reflets  métalliques;  tout  le  reste  du  corps 
d'un  brun  terreux  plus  ou  moins  fumé  ;  un  bouquet  de 
plumes  jaunes  de  chaque  côté  de  la  poitrine;  queue  assez 
longue,  légèrement  échancrée  ;  ailes  allongées,  amples,  à 
troisième  et  quatrième  rémiges  les  plus  longues;  tarses, 
doigts  et  ongles  noirs.  —  Longueur  totale  de  la  queue, 
4  cent.  6  millim.  Id.  des  ailes,  6  cent.  8  millim. 

Cette  description  a  été  prise  sur  plusieurs  sujets  mâles 
qui  n'offraient  aucune  différence  entre  eux,  et  qui  ressem- 
blaient en  tout  à  ceux  rapportés  du  Sénégal.  Comme  toutes 
ses  congénères,  cette  espèce  se  nourrit  de  petits  insectes 
qu'elle  recherche  plus  particulièrement  dans  le  caUce  des 
fleurs. 

CiNNYRiS  CHLOROPYGIA,  Bonap.  —  Nectarima  chloro- 
pygia,  Jard.,  Illuslr.,  Orn.  n.  s.  t.  50.  — Nect.,  t.  5. 

Bec  assez  long,  peu  courbé,  aigu,  noir;  front,  tôte, 
joues,  menton  et  gorge,  vert  doré;  cou,  dos  et  croupion, 
de  même  couleur,  mais  d'une  teinte  plus  verte  ;  thorax 
rouge,  avec  un  bouquet  de  plumes  jaunes  de  chaque  côté; 
abdomen  en  partie  rouge,  puis  brun  olive;  flancs,  cuisse 
et  région  anale  de  cette  dernière  couleur;  queue  assez 
longue,  arrondie,  d'un  noir  bleu;  ailes  assez  longues, 


346         REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  1854.) 
amples,  à  quatrième  rémige  la  plus  longue  ;  rémiges  noi- 
res ;  tarses,  doigts  et  ongles  noirs. 

Cette  description  a  été  prise  sur  un  assez  grand  nombre 
d'individus  mâles  qui  n'offraient  aucune  différence  entre 
eux.  Du  reste,  ils  nous  ont  paru  ressembler  en  tout  aux 
sujets  provenant  du  Sénégal  ;  seulement,  jusqu'à  présent, 
nous  ne  connaissons  pas  encore  la  femelle,  que  nous  sup- 
posons être  d'une  teinte  olive,  d'après  les  rapports  que 
l'espèce  offre  avec  certaines  espèces  du  sud  de  l'Afrique, 
entre  autres  le  chalybea  et  Vafra.  —  Longueur  totale  du 
bec,  2  cent.  H  millim.  Id.  de  la  queue,  4  cent.  Ici.  des  ai- 
les, 5  cent.  4  millim. 

(lomme  ses  congénères,  cette  espèce  se  nourrit  d'insec- 
tes, et  fréquente  les  buissons. 

CiNNYRis  SUPERBA,  VieiUot.  —  sanguinea^  Lesson.  — 
JSectarinia  siiperba,  Gray>  Ois.  dor.,  tab.  22. 

Aureo-smaragdina,  capite  beryllino,  gulâ  juguloque  cœruleo 
amethystinis  ;  abdomine  fusco-rubro;  alis,  caudâ,  lateribus,  cris- 
soque  nigris;  rostro  elongato,  curvo. 

Junior  Oiivacea  ;  subtùs  virens,  crisse  fulvescente. 

Bec  long,  courbé,  noir;  front,  sourcils,  vertex  et  occiput 
vert  bleu  très  brillant;  région  oculaire  vert  cuivré,  à  re- 
flets pourprés,  l'angle  de  l'œil  noir  de  velours  ;  joues, 
menton,  gorge,  cou,  tout  le  dessus  du  corps  et  poitrine 
d'un  violet  pourpré  du  plus  bel  éclat,  changeant  en  bleu; 
côtés  du  cou  vert  cuivré  ;  abdomen  et  flancs  rouge  san- 
guin foncé  ;  cuisses  et  région  anale  noires;  queue  moyen- 
ne, légèrement  arrondie  ;  tectrices  assez  longues,  recou- 
vrant la  moitié  de  la  queue,  d'un  vert  cuivré  ;  rectrices 
noires;  ailes  longues,  amples,  à  quatrième  rémige  la  plus 
longue;  petites  tectrices  et  scapulaires  vert  cuivré,  les 
moyennes  rémiges  noires  ;  tarses,  doigts  et  ongles  noirs. 
—  Longueur  totale  du  bec,  5  cent.  4  millim.  Id.  de  la 
queue,  4  cent.  7  millim.  Id.  des  ailes,  7  cent.  4  millim. 

Jeune  mâle.  Front  olive  ;  un  trait  jaune  peu  marqué  se 
prolongeant  de  chaque  côté  en  forme  de  sourcils  ;  angle  de 


TRAVAUX    INÉDITS.  3^7 

l'œil  noirâtre,  du  reste  vert  olive,  à  l'exception  des  jours» 
du  menton  et  de  la  gorge,  d'un  jaune  pâle.  Plus  d'une  cir- 
constance indique  que  l'individu  que  nous  décrivons,  tout 
en  ayant  l'ensemble  de  la  coloration  d'une  femelle,  est  ce- 
pendant un  jeune  mâle  ;  il  existe  sur  le  dos  une  plume 
d'un  vert  doré  très-brillant;  quelques  plumes  de  la  poi- 
trine ont  une  teinte  sanguine  vers  leur  extrémité.  11  est 
donc  prouvé,  ainsi  que  nous  l'avons  observé  il  y  a  près  de 
trente  ans,  que  les  plumes  à  reflets  métalliques,  chez  ces 
oiseaux  et  chez  beaucoup  d'autres,  changent  de  colora- 
tion et  même  de  nature,  sans  tomber. 

Cette  espèce  fréquente  les  grands  bois,  où  elle  recher- 
che dans  le  calice  des  fleurs  les  petits  insectes  qui  servent 
à  sa  nourriture. 

{La suite  prochainement.) 


tssAi  d'une  monographie  du  genre  Picucule  (Buffon), 
Dendroedaptes  (Hermann,  Illiger),  devenu  aujourd'hui 
la  sous-famille  DENDRocoLAPTiNiE  (Gray,  Gênera  of  Birds), 
de  la  famille  Certhiad^  de  Swains.  ^  par  F.  de  Lafresaaye. 
—  Suite.  Voy.  ^1850,  p.  95,  ^45,  275,  569,  417,  588,^ 
-185^.  — >I45. 

Avant  d'entamer  notre  deuxième  section  (les  Dendro- 
colaptinés  depressirostres),  nous  voulons  faire  part  à  nos 
lecteurs  d'une  erreur  de  synonymie  que  nous  croyons 
avoir  commise,  en  donnant  dans  la  Revue,  ^850,  p.  H  48, 
pour  synonyme  du  D.  squamatus  de  Lichtenstein  le  D. 
Wagleri  de  Spix . 

Un  Picucule  que  nous  avons  vu  dans  la  collection  de 
M.  Bâillon  d'Abbeville,  étiqueté  D.  squamatus,  et  qui  nous 
a  paru  différer  du  nôtre,  nous  a  fait  revoir,  à  notre  re- 
tour, notre  article  du  Picolaptrs  squamnius  (Revue,  page 
-1 48)  et  sa  synonymie.  Lichtenstein,  tant  dans  sa  nionogra- 
pliio  du  genre  Demirocnlaptes  que  dans  ses  Doubles  du  Mu- 


5^8        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  1851.) 
sée  de  Berlin,  décrit  ainsi  son  D.  squamaliis  :  «  D.  rostro 
subarcuato,  compressa ,  atlenuato,  acuto,  pallido;  gulâalbâf 
pectore  abdomine,  crissoque  squamato-giutatis,  — Long.  8". 
San-Paulo.  » 

On  voit  que  cette  description  est  beaucoup  trop  suc- 
cincte pour  que  l'on  puisse,  à  son  aide,  déterminer  d'une 
manière  certaine  telle  ou  telle  espèce  dans  cette  famille 
inextricable  des  Picucules.  Cependant,  cette  particularité 
de  taches  à  forme  d'écaillés  ne  se  retrouvant  que  chez 
très-peu  de  Picolaptes,  et  sa  description  entière,  quoique 
insuffisante,  allant  très-bien  au  D.  Wagleri  que  nous  pos- 
sédons, et  de  la  détermination  duquel  nous  sommes  sûrs, 
nous  avions  pensé  que  les  deux  descriptions  étaient  syno- 
nymes, et  avions  adopté  le  nom  de  squamatiis  comme  plus 
ancien.  Nous  avouons,  toutefois,  que  nous  étions  un  peu 
étonnés  que  Lichtenstein ,  dans  sa  courte  description, 
n'eût  pas  indiqué  la  nuance  rousse  et  non  canelle  de  la 
queue  du  i>.  Wagleri^  non  plus  que  des  petites  taches  fer- 
rugineuses si  peu  apparentes  de  sa  tête  et  de  son  cou. 
Nous  avons  donc  reconnu  que  si  notre  description,  faite 
sur  les  individus  de  notre  collection,  cadre  parfaitement 
avec  celle  du  Wagleri,  de  Spix,  il  n'en  est  pas  tout- à-fait 
de  même  pour  le  squamatus,  dont  nous  ne  possédions  pas 
d'exemplaires,  et  que  nous  avions  cru,  d'après  sa  courte 
description ,    synonyme   du    Wagleri.    L'exemplaire    de 
M.  Bâillon,  intitulé  sqiiamatus,  allant  bien  à  la  description, 
sauf  un  peu  moins  de  taille,  et  nous  ayant  été  inconnu 
jusqu'alors,  nous  invitons  nos  lecteurs  à  regarder  notre 
description  du  squamalus  (Rev.,  -1830,  p.  ^48),  comme 
étant  celle  du  Wagleri,  tandis  que  celle  du  squamatus  est 
la  suivante  : 

-12°.  Picolaptes  squamatcs,  Lichtenstein,  Monogr.  du 
genre  DendrocolapteSj  et  Doubles  du  Musée  de  Berlin,  pag. 
n,  nM52. 

«P.  supra  olivaceo-brunneus,  plleo  toto  nuchâque  fusco-nigris  ; 
coruni  plumis  lotis  in  medio  tlaramulà  pallide-ochraceâ  nigro- 


TRAVAUX    IXÉDITS.  5^9 

marginatà,  maculatis;  his  flammulis  non  ultra  dorsum  supremum 
apparenlibus  -,  capitis  lateribiis,  loris,  vittâ  superciliari,  gulà  totâ, 
peclore,  abdomineque  albidis  vix  ochraceo  linctis  ;  earum  plumis 
^otis,  gulâ  excepta,  fusco-nigromarginatis;  caudâ  saturatiùs  cin- 
namomeo  brunneâ  ;  rostro  valde  compresso,  elongato,  arcuato, 
albido-tlavescente,  mandibulâ  superâ  parum  rufescente.  — Long, 
tota,  \d  cent,  (ave  arte  farcto)  ;  alae  plicatae,  10  cent,  ;  caudae,  8 
cent.  ;  roslri  a  fronte,  5  cent.  —  Habitat  in  Brasilia.  » 

On  peut,  si  l'on  veut,  et  pour  s'assurer  de  l'identité, 
comparer  cette  diagnose  avec  celle  de  Spix  citée  ci-dessus. 
Cette  espèce,  qui  offre  beaucoup  de  rapports  avec  les  Pi- 
colaptes  lineaticeps,  Nob,  et  Wagleri  de  Spix,  diffère  du 
premier  par  sa  gorge  blanche,  et  non  rousse  ;  par  les  ta- 
ches du  dessus  de  la  tête  et  de  la  nuque,  de  forme  plus 
ovalaire  et  non  en  stries  étroites  ;  par  son  bec,  un  peu 
plus  long  et  plus  arqué,  et  parce  que  toutes  les  plumes  du 
dessous,  depuis  le  bas  du  cou  jusqu'aux  dernières  sous- 
caudales,  sont  plus  nettement  bordées  de  noirâtre.  Elle 
diffère  du  Wagleri  de  Spix  en  ce  que  ses  parties  supérieu- 
res sont  d'une  nuance  plus  sombre  et  moins  rousse,  et 
que  sa  queue,  au  lieu  d'être  de  cette  dernière  couleur, 
caractère  particulier,  pour  ainsi  dire,  au  seul  Wagîeriy  est 
d'un  brun  canelle  intense,  comme  chez  toutes  les  autres 
espèces.  Elle  en  diffère  encore  en  ce  que  les  taches  claires 
qui  couvrent  sa  tête  et  le  haut  de  son  dos  sont  lacyrmi- 
formes,  de  couleur  pâle  bien  tranchée,  sur  un  fond  noi- 
râtre; tandis  que  chez  le  Wagleri  (presque  exceptionnel- 
lement encore  parmi  les  picolaptes)  elles  sont  fort  petites, 
de  couleur  roussâtre,  non  circonscrites  à  leur  pourtour, 
et  se  détachant  peu  du  fond  de  la  coloration  ;  visibles  sur 
la  coiffe  seulement,  et  disparaissant  sur  la  nuque.  La  bor- 
dure des  taches  squamiformes  du  ventre  est  également 
d'un  noir  moins  décidé,  et  plutôt  noirâtre.  Nous  ne  pou- 
vons affirmer  d'une  manière  certaine  que  l'oiseau  que 
nous  venons  de  décrire  soit  bien  positivement  le  squama- 
tus  de  Lichtenstein,  dont  la  description  est  beaucoup  trop 


520         REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  185i.) 
succincte  ;  mais  c'est,  de  tous  ceux  que  nous  avons  décrit 
jusqu'ici,  celui  à  qui  elle  va  le  mieux. 


Nous  allons  maintenant  passer  à  la  section  des  Dendro- 
colaptinés  dépressirostres,  dont  les  caractères  sont  : 

Sectio  2.  DENDROCOLAPTINiE  DEPRESSIROSTRES. 

«  Species  staturâ  magnâ  aut  mediocri,  non  minuta  insignes  ; 
earum  rostro  basi  parum  depresso  et  de  supra  viso,  post  nares 
usque  ad  apicem  non  compresso,  iliius  laleribus  non  arcum  in- 
tùs  ulrinque  curvatum  sed  lineam  rectissimam  formantibus;  alis 
pro  mole  longioribus  pedibusque  debilioribus  quam  in  speciebiis 
primae  sectionis  ;  ptilosi  in  magnis  speciebus  maculis  crebris  pal- 
lidis  variegato,  in  minoribus  autem  fere  concolore,  maculi.s  raris 
parum  conspicuis  adsperso.  » 

Genus  Dendrocops,  Swainson. 

«  Rostrum  elongatum,  fere  rectum  et  quadrangulare,  iliius  la- 
leribus fere  rectilineatis;  iliius  basi  laiiore  quam  aliiore,  mantli- 
bulae  superee  extimo  apice  abrupte  deflexo,  aliquandiu  emarii- 
nato.  » 

Après  avoir  cru  devoir  adopter  le  genre  Dendrocincla  de 
M.  Gray  comme  le  second  de  notre  section  des  dépressi- 
rostres, et  comme  nous  l'avions  annoncé  précédemment, 
nous  pensons  aujourd'hui  qu'il  est  mieux  d'y  renoncer  et 
de  réunir  les  espèces  qu'il  renfermait  avec  celles  du  genre 
Dmdrocops,  Swainson,  plus  ancien  que  lui,  ne  trouvant 
pas  d'ailleurs  de  caractères  génériques  distincts  entre 
elles,  et  regardant  les  deux  genres  comme  synonymes; 
tous  deux,  en  effet,  ont  pour  caractères  un  bec  presque 
droit,  déprimé  à  sa  base  au-dessus  des  narines,  et  plus 
large  que  haut  en  cette  partie,  avec  ses  côtes  rectilignes, 
et  nullement  rentrants  en  arc  concave;  la  mandibule  su- 
périeure subitement  fléchie  à  sa  pointe  au-dessus  de  l'infé- 
rieure, et  légèrement  échancrée  chez  les  grandes  espècei  ; 
et  enfin  des  pattes  beaucoup  plus  faibles  et  des  ailes  plus 
longues  que  chez  les  espèces  de  la  première  section. 

1**.  Dendrocops  cayennensis,  Nob.  —  Gracula  cayen- 


TRAVAUX   INÉDITS.  52^ 

nensis<f  Gmelin.  —  G.  scandens,  Lat.  — Le  Piciicule,  Buff., 
Enl.,  62\.  — -  Le  Grimpare  picucule,  Vaill.,  Promérops  et 
Guêp.,  pi.  20.  —  Dend.  cayennensis^  Licht. 

Levaillant  est  le  premier  auteur  qui  ait  décrit  et  figure 
le  Dendrocops  cayennensis  dans  son  plumage  d'adulte.  Jus- 
que-là, Latham,  Gmelin,  Buffon,  Vieillot,  Lichtenslein  et 
les  auteurs  modernes,  ne  l'avaient  décrit  que  sous  son 
plumage  de  jeune  âge.  Voici  la  description  de  l'adulte  tel 
que  nous  le  possédons  et  que  Levaillant  l'a  décrit  et  figuré 
dans  son  ouvrage  intitulé  Promérops  et  Guêpiers,  pi  26. 
.  Dendrocops  cayennensis,  Nob.  —  Grimpar  picucule,  Vaill. 
(avis  adulta).  D.  validusy  Tschudi,  Fauna  Peruana,  p.  242, 
et  pi.  21,  f.  2? 

«  D.  supra  rufo-brunneus,  pilei,  colli  superi  et  lateralis  nu- 
chaeque  plumis  totis  in  medio  pallido-ochraceo  stricte  lineaiis; 
dorsalibus  aiitem  transverse  et  parum  conspicue  fusco  apice  mar- 
ginatis;  remigibus  primariis  intùs,  secundariis  totis  rectricibusque 
intense  rufo-cinnamomeis;  subtùs  dorsi  concolor,  gutturis  et  colli 
antici  plumis  tolis  ochraceo-pallidis,  punctisfuscis  irregulariter  a 
latere  marginatis;  illis  thoracis  in  medio  angustius  pallido-stria- 
tis  et  magis  regubriter  fusco  limbatis  ;  thorace  imo,  abdomine 
anoque  pallide-rufis,  fusco-nigro  transverse  squammatis;  roslro 
fusco- brunneo,  fere  recto,  pro  mole'Iatiore,  basi  parum  depresso, 
supra  leviter  arcuato,  apice  parum  emarginato,  et  pallescenie, 
infra  parum  ascendente  ;  pedibus  plumbeis.  —  Longit.  tota  (ave 
arle  farcto),  29  cent.  ;  alœ  plicatœ,  14  cent  5/4  ;  caudae,  i3  cent.  ; 
losiri  a  fronte,  9  cent.  3/4.  —  Habitat  in  Cayenna,  Brasilia,  Pe- 
ruvi^et  in  Boliviâ  (d'Orbigny).  » 

Junior  avis  differt  pileo,  collo  supero  nuchâque  non  pallido 
lineatis  sed  transverse  rufo  fuscoque  quasi  squamatis;  gutture 
sordide  grisescente,  collo  antico  thoraceque  non  pallido  strialis 
sed  cuni  toto  abdomine  rufescentibus,  transverse  et  curvatini  fus- 
co fasciatis;  hisque  fasciis  ab  subcaudàles  evanescenlibus.  Ita  et 
hoc  juniore  piilosi  indutus,  Dendrocops  cayennensis  a  pleribiis- 
que  auctoribus  descriplus  fuit. 

Cette  espèce,  la  plus  grande  de  toutes  celles  de  notre  di- 
vision des  dépressirostres,  est,  en  dessus,   d'un  brun  un 
peu  olivûtre  plus  foncé  sur  la  tété  et  la  nuque.  Sur  ces 
2«  SÉRIE.  T.  nu  Année  1851.  21 


522  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  1851.) 
parties  les  plumes  ont  dans  leur  milieu  une  strie  longitu- 
dinale presque  linéaire,  d'un  ochreux  pâle;  elle  est  un 
peu  plus  large  sur  celles  des  côtés  de  la  tête  et  du  cou  ; 
les  plumes  du  dos  sont  traversées  de  bandes  courtes,  noi- 
râtres, peu  marquées,  en  forme  de  hachures  ;  les  rémiges 
et  les  rectrices  sont,  suivant  l'usage,  d'un  brun  canelle 
très-vif  ;  la  gorge  et  le  devant  du  cou  sont  presque  entière- 
ment d'un  ochreux  pâle,  mais  chaque  plume  est  irrégu- 
lièrement bordée  sur  ses  côtés  de  points  noirâtres,  ce  qui 
leur  donne  l'air  de  bandes  claires  rapprochées,  à  bords  la- 
téraux déchiquetés  ;  sur  la  poitrine,  ces  bandes  se  rétré- 
cissent beaucoup  en  forme  de  stries  longitudinales  régu- 
lières, à  peine  ponctuées  latéralement  ;  mais  elles  dispa- 
raissent au  bas  de  la  poitrine,  qui,  ainsi  que  tout  l'abdomen 
et  les  sous-caudales,  est  d'une  teinte  roussâtre  traversée 
de  bandes  en  festons  rapprochées  et  noirâtres. 

Un  second  individu,  que  nous  soupçonnons  femelle  et 
plus  adulte  encore  que  le  premier,  en  diffère  par  une  taille 
et  surtout  par  des  pattes  un  peu  plus  faibles  ;  par  la  cou- 
leur de  son  dos,  moins  rembrunie  et  plus  olivâtre  ;  par 
les  stries  pâles  de  sa  coiffe,  moins  linéaires,  s'élargissant 
un  peu  à  leur  extrémité,  et  se  prolongeant  sur  le  dos  en 
forme  de  ligne  très-étroite,  tandis  que,  sur  cette  partie, 
les  festons  noirs  ont  disparu;  toutes  les  nuances  de  ses  par- 
ties inférieures  sont  un  peu  plus  claires.  Son  bec  est  un 
peu  plus  étroit,  tout  noir,  et  plus  droit  en  dessus.  Malgré 
toutes  ces  légères  différences  de  détail,  cet  individu  nous 
présentant,  dans  son  ensemble  et  dans  la  longueur  de  ses 
ailes  et  de  sa  queue  (longueur  remarquable  chez  le  cayen- 
nensis),  des  rapports  intimes  avec  lui,  nous  n'hésitons  pas 
à  le  regarder  comme  identique,  comme  femelle,  vu  ses 
proportions  un  peu  moindres,  et  comme  plus  adulte  que 
notre  premier  individu^  que  nous  regardons  comme  mâle, 
et  même  que  celui  décrit  et  figuré  par  Levaillant,  puisque 
chez  lui  les  stries  claires  longitudinales  supérieures  ont 
remplacé  les  festons  transversaux  noirâtres  non-seulement 


TRAVAUX   INÉDITS.  525 

sur  la  tôte  et  le  cou,  mais  encore  sur  le  dos  ;  que  les  flam- 
mettes  de  la  gorge  et  de  la  poitrine  ne  sont  presque  pas 
bordées  de  points  noirs,  et  que  le  ventre  est  d'une  nuance 
rousse  plus  claire. 

Nous  possédons,  en  outre,  deux  autres  individus  que 
nous  regardons,  ainsi  que  Levaillant,  conime  les  jeunes  de 
cette  espèce,  et  dont  la  livrée  est  celle  sous  laquelle  tous 
les  auteurs  ont  décrit  le  cayennensis.  Ils  diffèrent  de  l'a- 
dulte en  ce  qu'au  lieu  d'avoir  sur  la  tête,  le  cou  et  la  nu- 
que, des  taches  linéaires  et  longitudinales  de  couleur 
claire,  elles  en  ont  de  transversales  de  couleur  noirâtre  et 
en  festons  avec  le  milieu  des  plumes  roussâtre;  en  ce  que 
leur  gorge  est  de  couleur  grisâtre  un  peu  variée,  mais 
sans  maculatures  distinctes,  et  que  leur  cou  et  poitrine 
sont  couverts,  comme  tout  leur  ventre,  de  bandes  noirâ- 
tres en  festons  sur  un  fond  roussâtre,  ces  bandes  dispa- 
raissant, toutefois,  sur  l'anus  et  les  sous-caudales. 

C'est  sous  ce  plumage  que  Buffon,  Latham  et  Gmelin 
ont  décrit  leur  Picucule  ou  leur  Gracula  cayennensis  et 
scandens,  et  que  plus  tard  Spix,  Lichtenstein  et  autres,  op( 
décrit  le  Dendrocolaptes  cayennensis.  Vieillot  {Encycl.  et 
Nouv,  Dîct.,  vol.  26,  p.  445),  après  une  très-médiocre  des- 
cription de  cette  espèce,  dit  :  «  La  femelle  a  des  couleurs 
moins  foncées,  et  les  taches  qui,  dans  le  mâle,  sont  longi- 
tudinales et  transversales,  sont  oblongues  sur  son  plu- 
mage. »  11  semblerait  que  Vieillot,  par  ces  paroles,  aurait 
eu  connaissance  de  deux  livrées  chez  cette  espèce,  et  qu'il 
aurait  regardé  comme  des  sexes  différents  ce  qui  n'était 
que  des  variétés  de  plumage  résultant  de  différents  âges. 

Levaillant  nous  paraît  donc  le  premier  auteur  qui  ait 
reconnu  que  le  plumage  sous  lequel  le  Dend,  cayennensis 
avait  été  décrit  jusqu'à  lui  n'était  que  celui  du  jeune  âge 
et  qui  l'ait  décrit  et  figuré  sous  celui  d'adulte. 

Si  nous  avons  donné  à  cette  espèce  pour  synonyme 
avec  un  point  d'interrogation,  toutefois,  le  Dendrocolaptes 
valiUiis,  Tschudi  {Faune  du  Pérou),  c'est  parce  que  nous 


524  REV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {Juiltcl   1851.) 

avons  été  frappé  de  leurs  rapports,  tant  dans  la  description 
que  danslafigurequi  l'accompagne, et  parce  que  nous  avons 
la  certitude  que  le  cayennensis  se  trouve  en  Bolivie  et  au 
Pérou;  car  M.  d'Orbigny  en  a  rapporté  de  jeunes  de  cette 
première  contrée,  que  nous  avons  reconnus  dans  nos  tra- 
vaux de  collaboration  avec  lui,  et  M.  Castelnaud  en  a  rap- 
porté de  la  seconde  (des  jeunes  aussi)  que  nous  avons  éga- 
lement vus.  Il  est  donc  très-possible  que  MM.  Tschudi  et 
Cabanis,  ne  connaissant  du  cayennensis  que  la  livrée  de 
jeune  âge  sous  laquelle  il  a  été  tant  de  fois  décrit,  et 
n'ayant  pas  sous  les  yeux  la  description  et  la  figure  de  l'a- 
dulte par  Levaillant,  aient  regardé  comme  espèce  distincte 
et  nouvelle  l'individu  adulte  de  cette  espèce.  Ce  qui  nous 
porte  encore  à  le  croire,  c'est  que  ces  auteurs,  dans  leur 
catalogue  de  toutes  les  espèces  péruviennes  à  eux  connues, 
ne  citent  point  le  cayennensis,  quoique  nous  ayons  acquis 
la  certitude  que  deux  fois  il  a  été  rapporté  du  Pérou. 

Quelle  que  soit  la  force  de  nos  présomptions  sur  l'iden- 
tité des  deux  prétendues  espèces,  nous  allons  néanmoins^ 
citer  ponctuellement  la  description  de  MM.  Tschudi  et  Ca- 
banis, laissant  à  nos  lecteurs  le  soin  d'apprécier  le  rappro- 
chement que  nous  avons  cru  devoir  en  faire. 

2».  Dend.  validus,  Tschudi,  Fauna  Peruana,  p.  242, 
pi.  21,  f.  2. 

«  D.  supra  ex  olivaceo  fuscus,  striis  albicantibus  longitudina- 
libus  et  maculis  nigris  ornatus,  superciliis  testaceis  ;  crisso  intense 
rufo;  csudâ  ferrugineo-fuscâ;  subtùs  oehraceus  striis  transversa- 
libHS  nigris  notatus  ;  guià  testaceâ,  pectore  olivaceo,  pluniis  in 
medio  stria  longitudinali  àlbicante  lata  utrinque  anguste  nigro 
notatis.  » 

Après  cette  diagnose  latine,  l'auteur  en  fait  une  descrip- 
tion plus  détaillée  en  allemand,  dont  voici  la  traduction  : 

Les  plumes  de  la  tête  sont  d'un  brun  olive  foncé;  leurs 
tiges  sont  d'un  jaune  pâle  plus  ou  moins  large,  entouré 
d'une  bordure  noirâtre.  La  même  disposition  se  trouve 
sur  la  nuque  et  sur  le  haut  du  dos,  où  la  tige  est  un  peu 


THAVAUX   INÉDITS.  525 

plus  étroite  et  la  teinte  des  plumes  un  peu  plus  foncée. 
Sur  le  bas  du  dos,  on  remarque  des  bandes  transverses 
noires  et  très-peu  marquées  ;  la  queue  et  ses  couvertures 
sont  d'une  couleur  rouille  très-vive  ;  les  pennes  des  ailes 
et  les  autres  plumes  d'un  brun  rougeâtre  :  les  premières 
deviennent  vers  leur  extrémité  verdâtres;  la  queue  est  d'un 
brun  rouge  très-foncé. 

Le  gosier  est  d'un  jaune  pâle  vers  la  poitrine  ;  les  plumes 
ont  une  raie  sur  la  tige,  large  et  claire,  qui  est  bordée  de 
deux  li^es  noires  avec  la  frange  brun  olive. 

La  poitrine  et  le  ventre  sont  d'un  brun  pâle,  avec  de 
nombreuses  bandes  étroites  et  noires.  Les  flancs  et  l'anus 
sont  un  peu  plus  foncés.  —  Long.  ^^  pouces  6  lignes;  du 
bec,  ^  pouce  5  à  7  lignes  (mesuré  avec  le  pied  allemand). 


Voici  maintenant  les  descriptions  de  deux  espèces  nou- 
velles d'après  Such,  tirées  du  Zooi.  Journal,  et  qui,  d'a- 
près ces  descriptions  même,  nous  paraissent  évidemment 
devoir  prendre  place  dans  cette  deuxième  section. 

5°.  Dend.  grassirostris,  Such,  Descrip.  of  new.  spec, 
of  birds,  Zool.  jonrnal. 

«  D.  fusco-rufus,  subtùs  paliidior,  fusco  fasciatus  ;  capite  ni- 
grescente,  coUo  pectoreque  albo  lineatis  ;  gulâ  albâ  ;  remigibus, 
uropygio  rectricibusquerufis;  rostro  nigro,  crasse,  longo,  paulu- 
lum  incurvato. 

«  Capitis  plumae  nigrescentes,  in  medio  albo  lineatae,  regione 
parotica  albidà;  macula  sub  rictu  nigrâ,  albo  BOtata;  rémiges 
rufae,  apice  fusco,  subtùs  pallidiores,  tectrices  inferiores  albidae, 
fusco  fasciataî.  Abdominis  latera  fusco-rufa.  Rostrum  pedesque 
nigri.  —  Longit.  corporis  a  fronte  ad  caudam,  10;  alae  a  carpo 
ad  remigem  quartam,  5  3M0;  caudae,  5  1^2;  rostri  ad  frontem, 
i  9;i0.  » 

4^,  Dend.  fortirostris,  Such,  Descrip.  of  new.  spec, 
of  birdsy  ZooL  journal, 

«  D.  fusco-rufus,  subtùs  paliidior,  fusco  fasciatus  ;  capite,  dor- 
so,  ptilisquealbolineatis;  gulâalbidâ,  fusco  variegatâ  ;  remigibus 


326  REV.   ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (Juillet  1851.) 

uropygio  tectricibusqiie  rufîs;  rostro  nigro,  forti,  sublongo,  pau- 
lulum  incurvato. 

«  Capitis  plumaB  nigrescentes  in  medio  albolineatœ  ;  stria  su- 
perciliari  angusta  albâ  ;  regione  parotica  nigrâ,  albolinealâ  ;  gulâ 
albidâ  prope  pectus  raaculis  fuscis  parce  notatâ  ;  rémiges  rufae, 
apice  fuse»,  tectrices  inferioribus  albido-rufœ  fusco  fasciatae.  Ab- 
dominis  latera  parce  albido  lineata.  Rostrum  nigrum;  pedes  gra- 
ciliores,  subpallidi.  —  Longit.  8  7/10;  alae  plicatœ,  4  17120;  ros- 
tri  ad  frontem,  1  114  ad  rictum,  1  7/10.  » 

Après  ces  deux  descriptions,  Such  ajoute  qu'il  ne  trouve 
aucune  description  de  ces  deux  espèces  dans  la  monogra- 
phie de  Lichtenstein.  La  première,  dit-il,  semble  voisine 
du  D.  longirostris,  lUig.  ;  mais  le  bec  diffère  de  couleur  et 
de  forme.  La  deuxième  l'est  du  D.  cayennensis;  mais  ses 
bandes  dorsales  transverses  le  distinguent  suffisamment 
,du  mien. 

Ou  hous  nous  trompons  fort,  ou  cette  seconde  espèce 
fié  serait  autre  que  le  D.  pintyrostris  de  Spix,  dont  nous 
allons  donner  de  suite  la  description.  Ce  qui  nous  le  fe- 
rait présUtneir  suHout,  c'est  que,  outre  la  description^  qui 
y  va  fort  bien,  Such  dit  qu'elle  est  voisine  du  D,  cayennen- 
sis, dont  elle  diffère  néanmoins  par  l'absence  de  bandes 
dorsales;  et  c'est  positivement  ce  que  l'on  remarque  chez 
le  D.  platyf'ostris.  11  ajoute  qu'il  n'a  point  trouvé  celte 
description  dans  la  monographie  de  Lichtenstein  ;  celle  du 
platyrosiris  n'y  est  pas  effectivement,  cette  espèce  n'ayant 
été  décrite  et  figurée  que  pliis  tard  par  Spix,  après  son 
voyage  au  Brésil. 

5°.  Dendrocops  plaïyrostris  ,  Swainson,  ClasÈ.  of 
hirds,  —  Dendrocolaptes  platyrosiris,  Spix,  Voy.  au  Brésil, 
pi.  89.  —  D.  melanoœpsy  Less.,  Rev.  ZooL,  1840,  p.  269, 
et  Supplément  à  Buffôn,  p.  285. 

((D.  stiprà  oUvâc^o-bruntt-eus,  pileo  nigrescente,  uropygio  imo 
ferrugineo,  pilei,  colli  superi  et  lateralis,  nuchae  dorsique  superi 
plumis  in  medio  stria  slramineo-albâ,  super  doi-sum  lineare  no- 
tatis  ;  alœ  elivaceo-brunneœ  remigibus  tertiariis  cinnamomeis  ; 
caudâ  saturate  cinnamomeâ,  superciliis  albis  nigro  variegalis  ;  rè- 


TRAVAUX    INÉDITS.  527 

gione  paroticû  nigrâ  albovariegatâ;  subtùs  pallide  olivaceo-brun- 
nescens,  gulà  totâ  albâ,  hac  albiludine  ad  pectus  in  strias  latas 
lateraliter  fusco-punclatas  desinente;  hisstriissensim  ad  ventrem 
angustioribus  ;  ventre  medio,  ano  elsubcaudalibusalbescentibus, 
fasciis  crebris  nigro-fnscis  et  fere  rectis  notatis  ;  rostrum  huic 
D.  cayennensis  persiniile  nigrum,  apice  paululum  emarginato  et 
pallescente  pedes  graciles  plumbei  ;  alae  tectrices  inferai  uti  in 
D.  cayennense  pallide  ;  ochraceae,  fusco  limbatae.  —  Longit.  tota 
/ave  arte  farcto),  27  cent.;  alae  plicatae,  \2  cent.;  caudae,  41  cent. 
il2\  rostri  a  fronte,  5  cent.  1i5.  —  Habitat  in  Brasilia,  in  sylvis 
Rio  de  Janeiro.» 

Cette  espèce,  qui  au  premier  abord  offre  beaucoup  de 
rapports  avec  le  D.  cayennensis,  est,  en  dessus,  d'un  brun 
olive,  se  teignant  légèrement  de  roux  sur  le  croupion,  et 
ne  devenant  entièrement  roux  canelle  que  sur  les  der- 
nières tectrices  caudales,  qui  ont  leurs  tiges  plus  pâles  et 
ferrugineuses. 

Le  dessus  de  la  tête  est  noirâtre,  passant,  vers  la  nuque, 
à  la  teinte  du  dos.  Toutes  les  plumes  de  ces  parties  ont 
dans  leur  milieu  une  strie  ou  flammette  d'un  blanc  légère- 
ment ochreux,  qui  devient  capillaire  sur  le  dos  ;  les  ailes 
sont  d'un  brun  olive,  et  ne  présentent  la  teinte  canelle  que 
sur  les  dernières  rémiges  dorsales  et  à  l'intérieur  des  pri- 
maires; la  queue  est  d'un  brnn  canelle  foncé;  un  assez 
large  sourcil  blanc,  finement  réticulé  de  noirâtre,  sur- 
monte l'œil  ;  les  joues  présentent  à  peu  près  la  même  co- 
loration. 

Le  dessous  de  l'oiseau  est  de  la  couleur  du  dos,  mais 
d'une  nuance  beaucoup  plus  pâle  ;  le  milieu  du  ventre, 
de  l'abdomen,  et  les  sous-caudales,  sont  presque  blancs, 
traversés  de  bandes  noirâtres  rapprochées  et  presque  droi- 
tes, qui  ne  remontent  pas  jusque  sur  les  flancs  ;  la  gorge 
et  tout  le  devant  du  cou  sont  d'un  blanc  presque  pur  et 
à  peine  teinté  d'ochreux  pâle;  ce  blanc  se  termine  au  bas 
du  cou  par  de  larges  flammettes  de  la  même  couleur,  et 
ponctuées  de  noirâtre  sur  leurs  côtés  ;  elles  deviennent 
elles-mêmes  beaucoup  plus  étroites,  et  perdent  leur  ponc- 


52}^  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  185i.) 
tuation  sur  la  poitrine,  el  se  prolongent  sur  le  fond  uni- 
forme des  flancs;  le  milieu  du  ventre,  Tanus  et  les  sous- 
caudales,  sont  d'un  blanc  très-légèrement  roussâtre,  tra- 
versé de  nombreuses  bandes  noirâtres  presque  droites  et 
rapprochées  ;  les  pattes  sont  grêles  ;  le  bec,  absolument  de 
même  forme  et  dimension  que  chez  le  D.  cayeunensis,  est 
noirâtre,  avec  la  fine  pointe  blanchâtre  et  très4égèrement 
échancrée. 

Cette  espèce,  malgré  ses  rapports  avec  le  D.  cayennensis, 
s'en  distingue  facilement  par  la  moindre  dimension  de 
ses  ailes  et  de  sa  queue  ;  car,  quoique  de  même  taille  à 
peu  près,  ses  ailes,  ployées,  n'ont  que  -12  centimètres  de 
longueur  ;  elles  en  ont  45  -1/2  chez  le  cayennensis.  Sa  queue 
en  a  H  M2;  elle  en  a  45  chez  le  cayennensis.  Sa  couleur 
supérieure  est  plus  olivâtre,  nuance  qui  continue  sur  le 
croupion,  et  ne  devient  ferrugineuse  que  sur  les  tectrices 
caudales,  qui  ont  leurs  tiges  d'un  ferrugineux  clair,  tan- 
dis que  chez  le  D.  cayennensis  toutes  les  plumes  du  crou- 
pion sont  déjà  d'un  brun  canelle.  Chez  elle,  il  n'y  a  pas 
apparence  de  ces  bandes  noirâtres  qui  traversent  le  dos  du 
cayennensis.  La  nuance  claire  des  stries  de  la  tête,  du  cou, 
de  la  poitrine  et  des  flancs,  et  celle  de  la  gorge  et  du  de- 
vant du  cou,  ainsi  que  des  sourcils  et  du  milieu  de  l'abdo- 
men, au  lieu  d'être  d'un  roux  pâle  comme  chez  le  cayen- 
nensis, est  ici  presque  blanc  pur  ;  les  bandes  noires  ven- 
trales n'occupent  que  la  partie  médiane  de  l'abdomen  ; 
elles  sont  presque  droites  et  très-rapprochées,  sur  un  fond 
blanchâtre  ;  elles  occupent  toute  la  largeur  du  ventre, 
sont  plus  espacées  et  squamiformes  sur  un  fond  roussâtre 
chez  le  cayennensis. 

6».  Dendrocops  tyranninus,  Nob. 

<(D.  supra  olivaceo-brunneus  fere  unicolor,  pilei  nuchaeque 
plumis  in  medio  vix  conspicue  pallidiore  striatis;  alis  caudâque 
saturatius  ferrugineo-cinnamomeis  ;  illis  pro  mole  loiigissimis  ; 
subtùs  dorsi  concolor,  gutture  maculisque  colli  antici,  pectoris, 
mediique  abdoniinis  parum  conspicuis;  pallide  rufescentlbus; 


TKAVAUX   lAÉDlTS.  529 

subcaiKhlil)us  cinnamomt^is  ;  roviium  elongaluiii,  rectissimum, 
apice  lanUunmodo  ciirvalum  et  uncinatum,  nigriim,  liuic  lyran- 
norum  persiiui  e;  pcdes  pluinbei  debiliores.  —  Longil  tota  (ave 
aite  farcto),  '25  cent.  ;  aine  a  carpo,  13  cent.  1^2  ;  caudae,  \2  cent.; 
rostri  a  fronte,  3.  —  Habitat  Santa-Féde  Bogota.» 

Cette  espèce,  que  nous  plaçons  ici  par  ordre  de  taille  à 
la  suite  des  D.  caymnensis  et  platyrostrisy  ofîre  un  type  de 
coloration  différent  du  leur,  ainsi  que  toutes  celles  qui 
vont  suivre.  Au  premier  abord,  elle  paraît  unicolore  en 
dessus,  et  à  peine  distingue-t-on  sur  la  coiffe  et  la  nuque 
des  taches  un  peu  plus  claires  occupant  longitudinale- 
rnent  le  milieu  des  plumes.  Les  ailes  et  la  queue  sont  d'iy 
brun  canelle,  comme  chez  la  plupart  des  espèces. 

Le  dessous  est  de  la  môme  teinte  brun  olive  que  le  dos  ; 
mais  la  gorge  est  d'un  gris  à  peine  roussâtre,  et  sur  les 
tiges  des  plumes  du  devant  du  cou,  de  la  poitrine  et  du 
milieu  de  l'abdomen,  se  voient  encore  des  flammettes 
roussâtres  claires  non  bordées  et  assez  peu  apparentes. 
Les  sous-caudales,  ainsi  que  les  sus-caudales,  sont  ferru- 
gineuses. Le  pli  de  l'aile  et  ses  couvertures  inférieures  sont 
d'un  roux  clair  et  vif;  le  bec  est  allongé,  droit,  tendu,  de 
couleur  noire,  crochu  à  son  extrémité,  offrant  assez  de 
rapports  avec  celui  des  tyrans  du  genre  Dasycephala.  Chez 
cette  espèce,  les  ailes  et  la  queue  sont  très-développées, 
et  les  pattes  très-grêles. 

(  La  suite  prochainement.) 


Catalogue   des  Mollusques   vivants  de  la  Champagne 
méridionale,  par  MM.  J.  Ray  et  H.  Drouet. 

Aujourd'hui,  plus  que  jamais,  la  conchyliologie  compte 
de  nombreux  adeptes  :  depuis  cinquante  ans  environ, 
cette  science  a  fait  d'immenses  progrès,  grâce  aux  tra- 
vaux des  savants  modernes.  Mais  jamais  les  Mollusques 
terrestres  et  fluviatiles  n'ont  été  étudiés  comme  ils  le  sont 
depuis  vingt  ans. 


550  REV.   ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.    {Juillet   1851.) 

La  géologie,  en  efYet,  trouve  un  puissant  auxiliaire  dans 
la  connaissance  de  ces  animaux,  et  l'on  n'aura  de  vérita- 
bles lumières  sur  les  couches  fossiles  qui  composent  Té- 
corce  du  globe  que  par  des  notions  exactes  sur  l'histoire 
des  espèces  vivantes.  Aussi,  comme  l'a  dit  quelque  part 
M.  de  Férussac,  u  liés  intimement  avec  l'histoire  de  la  for- 
mation de  notre  globe,  l'on  observera  davantage  des  êtres 
qui,  malgré  la  petitesse  et  la  fragilité  de  leurs  dépouilles, 
forment  des  montagnes  imposantes,  et  fournissent  leur 
part  des  matériaux  qui  composent  la  terre.  » 
^^Sans  doute  les  coquilles  terrestres  et  d'eau  douce  n'oc- 
^pent  qu'une  faible  place  dans  la  grande  échelle  zoolo- 
gique; mais  l'observateur  éloigné  de  la  mer  se  contente 
des  êtres  qui  l'entourent  :  il  s'intéresse  davantage  aux 
animaux  qui  vivent  non  loin  de  lui,  et  place  sa  jouissance 
dans  la  connaissance  approfondie  d'un  cercle  limité  de  su- 
jets, plutôt  que  dans  celle  superficielle  d'un  plus  grand 
nombre. 

La  partie  de  l'ancienne  province  de  Champagne  dont 
nous  voulons  esquisser  la  Faune  malacologique  se  trouve 
à  peu  près  comprise  entre  47°  SO'  et  48°  45'  de  latitude 
septentrionale,  et  entre  4°  et  5°  de  longitude  orientale. 

Le  nord  et  l'ouest,  vastes  plaines  crayeuses,  sont  les 
points  les  plus  pauvres  de  cette  région  :  il  y  a  quelques 
années,  on  ne  rencontrait,  dans  cette  partie  de  la  Cham- 
pagne, que  des  terres  ingrates,  et  la  plupart  incultes.  Au- 
jourd'hui, grâce  aux  travaux  d'agriculteurs  intelligents, 
la  face  du  territoire  a  quelque  peu  changé  :  de  belles  cé- 
réales couvrent,  en  plusieurs  endroits,  la  plaine  ;  et  des 
plantations  d'arbres  verts,  des  garennes  de  marseaux, 
égaient  çà  et  là  les  larges  vallons  et  les  collines  peu  sen- 
sibles de  cette  zone  crayeuse.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  sol  est 
généralement  maigre  et  peu  fertile  ;  exceptons  cependant 
les  vallées  des  rivières,  recouvertes  d'alluvion  moderne, 
où  la  végétation  est  des  plus  riches. 

Etages  inférieurs  du  terrain  crétacé  et  alluvions  des 


TRAVAUX    INÉDITS.  351 

mers  d'une  autre  époque ,  le  greensand  et  le  terrain  néo- 
comien  forment  une  zone  à  peu  près  parallèle  à  l'assise 
précédente,  du  nord-est  au  sud-ouest.  Une  multitude  de 
ruisseaux,  de  sources  et  de  fontaines,  l'arrosent  en  tout 
sens,  et  des  étangs  nombreux  répandent  partout  la  vie  et 
la  fécondité.  Nos  plus  belles  forêts  se  groupent  sur  ce  sol, 
riche  en  fossiles. 

Enfin,  si  l'on  descend  davantage  vers  le  sud-est  de  la 
Champagne,  on  voit  les  vallées  se  resserrer  sensiblement, 
et,  sur  les  coteaux  qui  les  encaissent,  croissent  des  vigno- 
bles renommés  :  c'est  le  terrain  jurassique.  Là  encore  on 
rencontre  fréquemmeut  de  vastes  forêts  de  chênes.  C'e^ 
dans  cette  zone  qu'apparaissent  les  points  les  plus  élevés 
de  toute  notre  région  :  les  sommités  du  plateau  de  Lan- 
gres  (chaîne  de  la  Côte-d'Or)  atteignent  500  mètres  de 
hauteur. 

La  géographie  zooîogique  de  la  France  est  une  tâche 
longue  et  difficile,  à  laquelle  tout  naturaliste  doit  s'effor- 
cer d'apporter  des  matériaux  :  nous  souhaitons  ardem- 
ment que  cet  essai  sur  la  malacologie  d'une  contrée  jus- 
qu'alors inexplorée  ne  lui  soit  pas  absolument  inutile. 

Nous  avons  aussi  pensé  pouvoir  être  de  quelque  utilité 
aux  amateurs  de  conchyliologie,  en  faisant  précéder  notre 
Catalogue  d'une  liste  bibliographique  des  ouvrages  spé- 
ciaux à  la  malacologie  de  la  France  qui  sont  venus  à  notre 
connaissance.  Dans  cette  liste,  très-incomplète  sans  doute, 
nous  n'avons  pas  fait  figurer  les  traités  généraux,  tels 
que  V Encyclopédie  méthodique,  les  ouvrages  de  Lamarck, 
Férussac,  Voliez  et  Michaud,  etc.,  ni  plusieurs  Mémoires 
anatomiques  qui,  bien  que  sortis  de  plumes  françaises, 
nous  ont  paru  ne  pas  rentrer  dans  le  plan  que  nous  nous 
sommes  tracé. 

Nous  ne  terminerons  pas  sans  rendre  à  M.  l'abbé  Du- 
puy,  d'Auch,  la  part  qui  lui  revient  dans  ce  Prodrome. 
Nous  devons  dire  que  nos  relations  avec  le  savant  auteur 
de  VHtstoire  naturelle  des  Mollusques  terrestres  et  d'eau 


552        UEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1851.) 
douce  qui  vivent  en  France,  et  les  dons  qu'il  a  bien  voulu 
faire  à  nos  collections,  nous  ont  été  du  plus  grand  secours 
pour  la  détermination  des  espèces  de  ce  Catalogue. 

Troyes,  50  juin  4851. 

6IBU06RÂPHIE  MALÂGOLOGiaUE  DE  LÀ  FRANGE, 

ou  Liste  des  principaux  ouvrages  traitant  spécialement  de  la  conchyliologie 
terrestre  et  d'eau  douce  de  ce  pays. 

Aleron.  (Bulletin  de  la  Soc.  philou).  de  Perpignan,  4857, 
p.  94. 
^    Aleron.  Le  Guide  du  voyageur  en  Roussillon,  1842. 

Blainville  (de).  Mollusques  de  la  Faune  française.  Paris, 
4  828  et  suiv.,  520  pages  et  42  pi.  col.  in-8,  dont  4  0  de  coq. 
ter.  et  fluv.  —  Ouvrage  interrompu. 

Bonchard-Chantereaux.  Catalogue  des  Mollusques  ter- 
restres et  fluvialiles  observés  à  Tétat  vivant  dans  le  Pas- 
de-Calais.  Boulogne,  4  858,  in-8,  4  pi.  n. 

Bouillet.  Catalogue  des  Mollusques  terrestres  et  fluvia- 
tiles  vivants  du  département  du  Puy-de-Dôme.  (Annales  de 
l'Auvergne,  4  8)2.) 

Bouillet.  Catalogue  des  espèces  et  variétés  de  Mollus- 
ques terrestres  et  fluviatlles  observés  jusqu'à  ce  jour  à 
l'état  vivant  dans  la  haute  et  la  Basse-Auvergne;  suivi  du 
Catalogue  des  espèces  fossiles.  Clermont-Ferrand,  4856, 
in-8. 

Brard.  Histoire  des  coquilles  terrestres  et  fluviatiles  qui 
vivent  aux  environs  de  Paris.  —  Paris,  4  84  5,  in-4  2,  4  0  pi. 
col. 

Boubée.  Collection  des  coquilles  terrestres  et  fluviatiles 
du  midi  de  la  France.  (Bulletin  d'hist.  nat.  de  France, 
4855.) 

Brécy.  Extrait  d'un  xMémoire  sur  l'ancyle  épineux  (  A 
sp'ma-rosœ,  Drap.),  lu  à  la  Société  d'agriculture,  sciences 
et  artsd'Agen.  (Actes  de  la  Soc.  linn.  Bord.,  t.  4  0,  p.  86. 
Août,  4857,  4  pi.) 


TRAVAUX   INÉDITS.  555 

Buvignier.  Catalogue  des  Mollusques  du  département  de 
la  Meuse.  (Act.  Soc.  philom.  de  Verdun,  ^840,  p.  2^7 
à  228.) 

CoUard  des  Clierres.  Catalogue  des  Testacés  terrestres  et 
fluviatiles  des  environs  de  Brest  et  de  Quimper.  (Bulletin 
Soc.  linn.Bord.,t.  4,  p.  9^.  r' juillet  >! 829.) 

Draparnaud.  Tableau  des  Mollusques  terrestres  et  flu- 
viatiles de  la  France.  Montpellier  et  Paris,  an  IX,  in-8  de 
^^6  pages.  —  Ouvrage  commençant  à  devenir  très-rare  en 
France,  et  peu  connu  des  étrangers.  " 

Drapai-natid.  Histoire  naturelle  des  Mollusques  terres- 
tres et  fluviatiles  de  la  France.  Paris,  1805,  in-4  de  ^64 
pages,  15  pi.  n.  —  Commence  à  devenir  rare. 

Diipuy  (l'abbé).  Essai  sur  les  xMollusques  terrestres  et 
fluviatiles,  et  leurs  coquilles  vivantes  et  fossiles  du  dépar- 
tement du  Gers.  Paris,  1845,  in-8,  4  pi.  n. 

Dupuy  (l'abbé).  Histoire  naturelle  des  Mollusques  ter- 
restres et  d'eau  douce  qui  vivent  en  France.  Auch,  1847- 
185.  2  vol.  in-4,  pi.  n.  —  En  cours  de  publication. 

Dupuy  (l'abbé).  Catalogus  extramarinorum  Galliœ  Tes- 
taceorum,  in  opère  cui  tilulus  Histoire  naturelle  des  Mol- 
lusques terrestres  et  d'eau  douce  qui  vivent  en  France  des- 
criptorum.  15  février  1849,  4  pages  in-4. 

Férussac.  Essai  d'une  méthode  conchyliologique  appli- 
quée aux  Mollusques  fluviatiles  et  terrestres,  d'après  la 
considération  de  l'animal  et  de  son  test  ;  nouvelle  édition, 
augmentée  d'une  synonymie  des  espèces  les  plus  remar- 
quables, d'une  table  de  concordance  systématique  de  celles 
qui  ont  été  décrites  par  Geoffroy,  Poiret  et  Draparnaud, 
avec  MûUer  et  Linné,  et  terminée  par  un  Catalogue  d'es- 
pèces observées  en  divers  lieux  de  France.  Paris,  1807, 
in-8  de  142  p.  —  Ouvrage  peu  connu  de  beaucoup  de  na- 
turalistes, et  pourtant  très-utile  à  consulter. 

Férussac»  Mémoires  géologiques  sur  les  terrains  formés 
sous  l'oau  douce  par  les  débris  fossiles  des  Mollusques 


554        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (^Juillet  1851.  J 
vivant  sur  la  terre  ou  dans  l'eau  non  salée.  Paris,  ^8^4, 
in-4. 

Fournel.  Faune  de  la  Moselle,  V^  partie  :  Vertébrés  et 
Mollusques.  Metz,  -1856,  in-12. 

Gassies.  Tableau  méthodique  et  descriptif  des  Mollus- 
ques terrestres  et  d'eau  douce  de  l'Agennais.  Paris,  ^849, 
in-8,  4  pi,  grav.  et  col. 

Geoffroy.  Traité  sommaire  des  coquilles,  tant  fluviatiles 
que  terrestres,  qui  se  trouvent  aux  environs  de  Paris.  — 
Paris,  1767,  in-12  de  145  pages.  —  Devient  rare. 

Gervais.  Liste  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  de 
France.  {Patria,  art.  Zoologie,  p.  578.  Paris,  4  847.) 

Godron.  Catalogue  des  Mollusques  de  la  Meurthe.  Nan- 
ci,  ^8..,  gr.  in-8  de  4  pages.  (Statistique  de  la  Meurthe.) 

Goupil,  Histoire  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
observés  dans  le  département  de  la  Sarthe.  Le  Mans, 
^855,  in-12,  2  pi.  coL 

Gras  (Albin).  Description  des  Mollusques  fluviatiles  et 
terrestres  du  département  de  l'Isère.  Grenoble,  1840,  in-8, 
6  pi.  n. 

Grateloup.  Tableau  méthodique  des  Mollusques  terres- 
tres et  fluviatiles  vivants  observés  dans  l'arrondissement 
de  Dax,  pour  servir  à  la  statistique  du  département  des 
Landes.  (Bull,  Soc.  linn.  Bordeaux,  t.  5, 4  829, 4  pi.) 

Holandre.  Mollusques  ou  coquilles  terrestres  et  fluvia- 
tiles des  environsjde  Metz.  —  Metz,  4  856,  in-18. 

Joba.  Catalogue  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
des  environs  de  la  Moselle.  Metz,  4844,  in-8, 1  pi.  n. 

Joba.  Supplément  au  Catalogue  des  Mollusques  ter- 
restres et  fluviatiles  du  département  de  la  Moselle.  Metz, 
4854,  in-8. 

Marcel  de  Serres,  Essai  pour  servir  à  l'histoire  des  ani- 
maux du  midi  de  la  France,  et  particulièrement  du  dépar- 
tement de  l'Hérault.  Montpellier,  4  822,  in-4. 

Mauduyt.  Tableau  indicatif  et  descriptif  des  Mollusques 


TRAVAUX   INÉDITS.  355 

terrestres  et  fluviatiles  de  la  Vienne.  Poitiers,  4858,  in-12, 
2  pi.  n. 

Maulny.  Mollusques  de  la  Sarthe  (?). 

Menuet.  Histoire  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
vivant  dans  les  Pyrénées-Occidentales.  Pau,  4  845,  in-8. 

Micliaud.  Description  de  plusieurs  espèces  nouvelles  de 
coquilles  vivantes.  (Act.  Soc.  linn.  Bord.,  t.  3,  p.  260.  54 
décembre  4  829,  fig.) , 

Michaud,  Complément  de  l'histoire  naturelle  des  Mol- 
lusques de  la  France,  de  Draparnaud.  Verdun,  4  831, 
in-4,  5  pi.  n. 

Michaud.  Notice  sur  les  Mollusques  terrestres  et  fluvia- 
tiles recueillis  à  Alger  par  M.  Rozet,  capitaine  d'état-major. 
(Ânn.  Soc.  d'hist.  nat.  de  Strasbourg.) 

Michaud.  Réponse  au  Mémoire  sur  l'Ancyle  épineux,  de 
M.  Brécy.  (Act.  Soc.  linn.  Bord.) 

Millet.  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles,  observés 
dans  le  département  de  Maine-et-Loire.  Angers,  4843, 
in-42  de  82  pages.  — -  Cet  excellent  ouvrage  est  le  pre- 
mier traité  local  qui  ait  paru  après  Draparnaud. 

Millet.  Tableau  méthodique  des  Mollusques  terrestres  et 
fluviatiles  vivants,  observés  dans  le  département  de  Maine- 
et-Loire.  Bordeaux,  4833,  in-8  de  50  pages. 

Millet.  Description  de  plusieurs  espèces  nouvelles  de 
Mollusques  de  France.  (Magasin  de  Zoologie,  4843.  2  pi. 
color.) 

Millet.  Description  de  deux  nouvelles  espèces  du  genre 
Anodonte.  (Mém,  Soc.  d'agr.,  se.  et  arts,  d'Angers;  5® 
livr.  du  4^' vol.,  p.  241.4  835,  4  pL  n.) 

Moquin-Tandon.  Mémoire  sur  quelques  Mollusques  ter- 
restres et  fluviatiles  nouveaux  pour  la  Faune  des  environs 
de  Toulouse.  — Toulouse,  4"  mai  1842;  broch.  in-8. 

Moquin-Tandon.  Histoire  naturelle  des  Mollusques  ter- 
restres et  fluviatiles  de  la  France.  4  vol.  in-8,  et  atlas  de 
23  pi.  grav.  et  col.  —  Annoncé  depuis  deux  ans  comme 
sous  presse. 


556  REV.   ET  MAC.   DE  ZOOLOGIE.    (Juillet    1851.) 

Moulins  (Ch.  des).  Catalogue  des  Mollusques  terrestres 
et  fluviatiles  du  département  de  la  Gironde.  (Bull.  Soc. 
linn.  Bord.,  t.  2,  p.  59.  4  novembre  1827.) 

Moulins  (Ch.  des).  Description  d'une  nouvelle  espèce  de 
Paludine  vivante  du  Périgord.  (Âct.  Soc.  linn.  Bord.,  t.  2, 
p.  26.  ^3  septembre  H827,  1  pi.) 

Moulins  (Ch.  des).  Supplément  au  Catalogue  des  Mol- 
lusques de  la  Gironde.  (Bull.  Soc.  linn.  Bord.,  t.  5.  V^  sep- 
tembre 1829.) 

Moulins  (Ch.  des).  Description  d'une  nouvelle  espèce  vi- 
vante de  Pupa  du  Périgord.  (Àct.  Soc.  linn.  Bord.,  t.  4, 
p.  138.  20  juin  1850,  1  pi.) 

Moulins  (Ch.  des).  Mémoire  sur  cette  question  :  Le  genre 
P/(mor6e  est-il  dextre  ousénestre?  (Âct.  Soc.  Linn.  Bord., 
t.  4,  p.  275.  Décembre  1850,  1  pi.) 

Moulins  (Ch.  des).  Description  d'une  nouvelle  espèce 
d'^w20  vivante  du  Périgord.  (Act.  Soc.  linn.  Bord.,  t.  6, 
p.  20.  15  octobre  ^852,  1  pi.) 

Moulins  (Ch.  des).  Description  de  quelques  Mollusques 
terrestres  et  fluviatiles  de  France  nouveaux  ou  peu  con- 
nus. (Âct.  Soc.  linn.  Bord.,  t.  7,  p.  ^42.  50  mai  >I855,  2 
planches.) 

Normand ...(?). 

Noulet,  Précis  analytique  de  l'histoire  naturelle  des 
Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  qui  vivent  dans  le  bas- 
sin sous-pyrénéen.  Toulouse,  1854,  in- 8. 

Payraudeau.  Catalogue  descriptif  et  méthodique  desÂn- 
nélides  et  Mollusques  de  l'île  de  Corse.  Paris,  1826,  in-8. 
8  pi.  —  Commence  à  devenir  rare. 

Picard.  Catalogue  des  Mollusques  terrestres  et  fluvia- 
tiles de (?). 

Poiret.  Coquilles  fluviatiles  et  terrestres  observées  dans 
le  département  de  l'Aisne  et  aux  environs  de  Paris  —  Pa- 
ris, an  IX,  in-l2  de  119  pages.  —  Devient  assez  rare. 

Piiton,  Essai  sur  les  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
des  Vosges.  Epinal,  1847,  in-8. 


TRAVAUX   INÉDITS.  537 

Ray  et  Drouet.  Notice  sur  deux  espèces  nouvelles  pour 
pour  le  genre  Anodonte.  Paris,  ^848-49,  in-8,  3  pi.  n. 

Requiert.  Catalogue  des  coquilles  de  l'île  de  Corse.  Avi- 
gnon, -1848,  in-8. 

Reynics  (Paul  de).  Lettre  à  M.  Moquin-Tandon  sur  quel- 
ques Mollusques  terrestres  et  fluviatiles.  Toulouse,  4844, 
demi-feuille  in-8,  H  pi. 

Saint-Simon  (de).  Miscellanées  wialacologiques ,  pre- 
mière décade.  Toulouse,  ^848,  in-8. 

Terver.  Catalogue  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
observés  dans  les  possessions  françaises  au  nord  de  l'A- 
frique. Paris,  -1839,  in-8,  4  pi.  n. 

Wartel.  Mémoire  sur  les  Limaçons  terrestres  de  l'Ar- 
tois, pour  servir  à  l'histoire  naturelle  de  cette  province. 
Arras,  -1768,  ln-12.  —  Rare. 


I 


CATALOGUE  DES  MOLLUSQUES  VIVANTS 

DE  LA  CHAMPAGNE  MÉRIDIONALE. 


Classe  P.  GASTEROPODES,  Cuv. 

Ordre  P'.  Pdlmobranches,  Blainv. 

S  1".  Inoperculés, 

A.  Terrestres. 

Famille  P.  LIMACIENS,  Lam. 

Premier.Genre.  Arion.  —  Arionj  Fér. 

-1 .  A.  rufus,  Linn.  —  Hab.  les  champs  humides,  les  jar- 
dins et  les  bois.  —  C.  C.  partout. 

2.  A.  ater,  Drap.  —  Hab.  les  bois  et  les  plantations 
très-humides.  —  Troyes,  Nogent,  Clairvaux.  A.  C. 
îi«  SÉRIE.  T.  III.  Année  1851.  22 


558         REV.  ET  MAC,  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  185i.) 

5.  A,  subfuscusy  Drap.  —  Hab.  les  jardins,  les  champs  et 
les  collines,  sous  les  pierres.  —  Montgueux,  Bar-sur-Seine, 
Nogent.  C. 

4.  A.  fuscatus,  Fér.  —  Hab.  les  environs  de  Troyes,  le 
long  des  vieux  murs  humides.  A.  R. 

5.  A,  hortensis,  Fér.  —  Cette  espèce,  à  mœurs  noctur- 
nes, habite  les  jardins  et  les  vignes  des  environs  de  Ton- 
nerre et  de  Troyes.  C. 

6.  A,  tenellus,  Mûll.  —  Hab.  les  mousses  des  forêts  d'O- 
rient et  d'Aumont;  on  le  trouve,  même  pendant  tout 
l'hiver,  entre  les  feuilles  mortes.  C. 

Deuxième  Genre.  Limage.  —  Limax,  Linn. 

7.  L.  bilobatus,  Féruâs.  (?). 

L.  nigricans  ;  clypeo  parce  granuîoso,  anticé  bilobato  ;  dorso 
valdè  carinato,  utrinque  fascia  intersecta  succinea  ;  ore  succineo. 
Planum  inferius  utrinque  nigricans,  area  média  longitudinali  suc- 
cinea; apertura  laterali  postiea.  —  Long.  70  mill.  ;  lat.  10  mil!. 
—  Hab.  in  nemorosis. 

La  taille  et  la  couleur  de  cette  espèce  remarquable  sont 
celles  d'un  petit  A,  ater  ;  elle  s'en  distingue  aisément  par 
son  manteau,  fortement  bilobé  antérieurement;  sa  cavité 
branchiale,  située  à  la  partie  postérieure  ;  sa  bouche  oran- 
gée, sa  forte  carène  jaunâtre  ;  la  couleur  safranée  de  son 
pied  tranchant  au  milieu  du  plan  locomoteur,  qui  est  noi- 
râtre, est  aussi  très-remarquable. 

Hab.  les  plantations  humides  et  ombragées.  —  Bar-sur- 
Aube.  R.  R. 

8.  L.  maximus, X'inn,  (L.  cinereus,  Drap).  —  Hab.  dans 
les  jardins  et  les  champs,  sous  les  bois  pourris.  C.  C. 

9.  L.  variegaïusy  Drap.  —  Hab.  les  caves  et  les  murs 
des  puits.  —  Troyes,  Bar-sur-Seine.  C. 

10.  L.  marginatuSj  Drap.  —  Hab.  les  bois  et  les  côtes, 
Sous  la  mousse.  —  Bar- sur-Seine,  les  Riceys.  A.  R. 

•H.  L.  sylvaticusy  Drap.  —  Hab.  les  forêts  d'Orient  et 
d'Aumont,  les  bois  de  Bar-sur-Seine.  A.  R. 


TRAVAUX    INÉDITS.  359 

42.  L.  agrestis,  Linn.  —  Hab.  les  champs,  les  jardins, 
les  bois,  sous  les  pierres.  —  Redoutée  des  jardiniers,  qui 
la  connaissent  sous  le  nom  de  Loche.  C.  G, 

Famille  II.  LIMAÇONS,  Fér. 
Troisième  Genre.  Vitrine.  —  Vitrîna,  Drap. 

•15.  V.  pellucidaj  MûU.  —  Hab.  les  bois  et  les  côtes,  sous 
les  mousses  humides  et  saus  les  pierres  ;  -pendant  le  jour, 
elle  ne  sort  que  quand  il  pleut.  ~  Bar-sur-Seine,  les  Ri- 
ceys,  Tonnerre,  forêts  d'Orient  et  d'Aumont.  A.  C. 

4  4.  F.  berytlina,  C.  PfeifF.  —  Hab.  les  «bois  des  côtes  ju- 
rassiques, entre  Bar-sur-Aube  et  Langres.  R.  R. 

45.  V.  elongata,  Drap.  —  Habite  la  forêt  d'Orient. 
(M,  Bour guignai,)  R.  R.  .^* 

Quatrième  Genre.  Ambrette.  —  Succinea^  Drap. 

46.  S.  putrîs,  Linn.  {S.  amphibia^  Drap.).  —  Hab.  le 
bord  des  eaux,  sur  les  joncs  et  les  roseaux.  —  C.  C.  par- 
tout. 

47.  S.  Pfeifferî,  Rossm.  —  Hab.,  avec  la  précédente, 
sur  les  plantes  submergées.  —  Troyes,  Langres,  Ton- 
nerre. C. 

48.  5.  longiscataj  Morel.  —  Même  «tation.  —  Troyes 
(marais  de  Villechétif,  bois  de  Fouchy),  Nogent.  R. 

49.  S,  oblongay  Drap.  — -  Hab.  les  lieux  marécageux, 
sur  le  tronc  et  au  pied  des  saules.  —  Environs  de  Troyes, 
forêt  d'Orient,  Langres.  A.  R. 

20.  5.  arenarîa,  Bouch.  —  Même  station  que  la  précé- 
dente. Forêt  d'Orient,  environs  de  Troyes.  R. 

21.  S.  ttbbrevîata,  Morel.  —  Hab.  les  prés  humides,  atu 
pied  des  arbres.  —  Troyes  (le  Pré-aux-Moines),  Bar-sur- 
Aube.  R.  R. 

Cette  espèce  n'avait  encore  été  observée  qu'en  Portu- 


540         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1851.) 
^al.  Nos  échantillons  sont  en  tout  point  identiques  avec 
la  figure  et  la  description  de  M.  Morelet  (Mollusques  du 
Portugal,  p.  54). 

Cinquième  Genre.  Hélice.  —  Hélix,  Drap. 

Premier  Groupe.  Coquille  conique. 

22.  H.  fulva,  Mûll.  —  Hab.  les  bois  et  les  lieux  hu- 
mides, sous  les  écorces  détachées.  —  Forêts  d'Orient  et 
d'Aumont,  Troyes  (marais  de  Villechétif).  A.  R. 

Deuxième  Groupe.  Coquille  globuleuse  ombiliquée. 

2^.  H.  aculeata^  Mûll.  —  Hab.  les  forêts,  sous  les  écor- 
ces tombées  à  terre.  —  Forêt  d'Orient.  R.  R. 

24.  H.  rupestriSy  Drap.  —  Hab.  les  côtes  des  terrains 
jurassiques,  sous  les  pierres.  —  Bar-sur-Seine,  Ton- 
nerre. A.  C. 

25.  H.  fruticum,  Miill.  —  Hab.  les  haies  et  les  brous- 
sailles de  toute  la  Champagne  méridionale.  C. 

26.  H.  strigeUa^  Drap.  —  Hab.  les  lieux  frais  et  ombra- 
gés, sur  les  arbustes.  —  Troyes  (marais  de  Villechétif),  No~ 
gent.  R.  R. 

Il  est  rare  de  rencontrer  cette  coquille  parfaitement 
terminée. 

Troisième  Groupe.  Coquille  globuleuse  perforée. 

27.  H.  pomatia^  Linn.  —  Hab.  les  vignes,  les  champs, 
les  jardins  et  les  bois.  —  C.  C.  dans  notre  région,  où  elle 
fait  l'objet  d'un  commerce  assez  étendu  comme  aliment. 
—  Connue  sous  le  nom  d'Escargot. 

28.  H.  arbustorum,  Linn.  —  Hab.  les  prairies  et  les 
plantations  de  la  vallée  de  l'Aube  ;  jamais  nous  ne  l'avons 
trouvée  dans  la  vallée  de  la  Seine.  A.  C. 

Quatrième  Groupe.  Coquille  globuleuse  imperforée. 

28  bis.  H.  cincla,  Miill. 


TKAVAUX    INÉDITS.  54  J 

Il  convient  de  modifier  ici  tout  ce  qui  a  été  dit,  en 
France,  sur  l'habitat  de  VH.  cincta.  Souvent,  par  corres- 
pondance et  dans  des  ouvrages  dignes  de  foi,  cette  espèce 
a  été  indiquée  comme  vivant  aux  environs  de  Tonnerre  : 
nous  devons  dire  que  nous  ne  l'y  avons  jamais  rencontrée. 
On  sait  d'ailleurs  que  c'est  une  Hélice  particulière  aux 
contrées  méridionales  de  l'Europe,  qui,  là  où  elle  vit,  rem- 
place 1'^.  pomatia.  Nos  recherches  pendant  plusieurs  an- 
nées, nos  excursions  toujours  infructueuses  à  ce  sujet, 
dans  le  midi  du  département  de  l'Aube,  et  le  nord  de 
l'Yonne,  ne  nous  laissent  plus  aucun  doute  à  cet  égard  : 
nous  n'avons  jamais  vu  que  VH.  pomatia  en  abondance. 

Au  reste,  M.  Michaud^  qui  le  premier  indiqua  la  cincia 
comme  vivant  aux  environs  de  Tonnerre,  et  auquel  nous 
avons  écrit  à  ce  sujet,  semble  émettre  quelques  doutes  sur 
la  localité,  qu'il  ne  peut  préciser;  et  il  ajoute  que  ce  n'est 
peut-être  qu'une  variété  qu'il  a  recueillie. 

A  propos  de  cette  question,  nous  avons  encore  écrit  à 
M.  Coiteauy  d'Auxerre.  Cet  amateur  distingué,  qui  recueille 
avec  zèle  les  Mollusques  de  l'Yonne,  n'a  jamais  rencontré 
dans  son  département  l'espèce  (|ui  nous  occupe. 

29.  H.  aspersa,  Miill.  —  Hab.  les  champs  et  les  jardins. 
~  C.  C.  à  Troyes,  Nogent  et  Tonnerre.  —  R.  à  Langres, 

Cette  espèce  n'est  pas  recherchée,  comme  aliment,  dans 
nos  contrées,  où  l'on  préfère  VH.  pomatia. 

50.  H.  nemoralis.  Linn.  —  Hab.  les  bois  et  les  haies.  — 
C.  C.  dans  toute  notre  région. 

3^ .  H.  hortensis^  Mûll.  —  Hab.  les  jardins,  les  champs 
et  les  vignes.  C.C. 

On  rencontre  fréquemment  une  variété  à  bouche  noi- 
râtre, comme  celle  de  l'^.  nemoralis.  C'est  probablement 
cette  variété  qui  a  fait  penser  à  quelques  auteurs  que  ces 
deux  espèces  n'en  formaient  qu'une.  On  sait  d'ailleurs 
que  la  distinction  des  deux  espèces  repose  sur  d'autres 
bases  que  la  coloration  du  péristome. 


^12"       REV,  ET  MAC.  BE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1851.) 
Cinquième  Groupe.  Coquille  subdéprimée  ombilîquée, 

52.  H.  ericetorumy  Mûll.  —  Hab.  les  pelouses  sèches, 
les,  friches  et  les  champs.  C.  C. 

35.  H.  striata,  Drap.  —  Hab.  les  pelouses  arides,  au 
pied  des  haies.  •—  Environs,  de  Troyes,  Joigny,  Lan- 
gres^  etc.  C. 

54..  H,  intersecta,  Poir.  —  Hab.  les  pelouses  des  coteaux 
tertiaires.  —  Villenauxe  (blocs  erratiques  du  grès  de  Fon- 
tainebleau). R.  R. 

55.  H.  candîdula,  Stud.  {H.  striata^  var.  Drap.).  —  Hab. 
les  champs,  les  côtes  de  toute  notre  région,  sur  les  plantes 
basses.  C.  C. 

56.  H.  costulata^  Ziegl.  —  Hab.  les  coteaux,  sur  les 
plantes  sèches,  et  au  pied  des  sapins.  —  Bar-sur- Seine, 
Tonnerre,  Langres,  Arcis.  A.  R. 

57.  H.  rufescensy  Penn,  {H.  glabella.  Drap.).  —  Hab.  les 
lieux  frais  et  les  jardins,  sur  les  fraisiers.  —Langres,  Bar- 
sur-Seine.  A.  C. 

38.  H.  plebeïa,  Drap.  —  Hab.  les  lieux  ombragés  de 
toute  la  région.  C. 

59.  JI.  hispida,  Linn.  —  Hab.  les  endroits  frais,  au  pied 
des  arbres  et  sous  les  pierres,  C. 

Sixième  Groupe.  Càquîlte  subdéprimée  perforée. 

40.  H,  sericetty  Miill.  —  Hab.  les  lieux  humides,  sous 
les  pierres.  —  Environs  de  Troyes,  Nogent.  R. 

44 .  H.  incarnata,  Mûll.  —  Hab.  les  bois.  —  Forêt  d'O- 
rient; Langres.  R. 

42.  H.  carthusiana,  Miill.  {ff.  carthusianella,  Drap.).  — 
Hab.  les  haies  épaisses,  et  sur  les  herbes  des  prairies. 

ce. 

45.  H,rufilabris,  Jeffr.fJï.  carthusianella,  var.  B,  Drap.). 
—  Hab.  les  prairies  et  les  haies.  —  Troyes  (le  Pré-aux- 

),  Vendeuvre.  A.  R. 


TRAVAUX   INÉDITS.  345 

Septième  Groupe.  Coquille  aplatie,  à  péristome  réfléchi, 

44.  H.  îapicida,  Linn.  —  Hab.  les  côtes,  sous  les  pier- 
res, et  les  bois  montueux.  —  Bar-sur-Seine,  Villenauxe, 
Tonnerre,  Langres.  G. 

45.  iy.  obvoluta,  MûU.  —  Hab.  les  bois,  sous  les  écorces 
en  détritus.  —  Forêt  d'Orient,  Bar-sur-Seine,  Langres.  R. 

46.  H.  pulchella,  Mûll.  —  Hab.  les  lieux  humides  et 
marécageux,  sous  Técorce  des  arbres.  A.  C. 

47.  H.  costata,  Mûll.  —  {H.  pulchella,  ver.  B,  Drap.). 
—  Hab.  sous  les  pierres  et  entre  les  écorces.  —  Tonnerre, 
Langres,  Troyes.  A.  G. 

Huitième  Groupe.  Coquille  aplatie,  à  péristome  simple. 

48.  H.  rotundata,  Mûll.  —  Hab.  les  côtes,  les  bois,  sous 
les  pierres  et  la  mousse.  G. 

49.  H.  lucida,  Drap.  —  Hab.  les  lieux  humides,  les 
jardins,  les  broussailles,  et  sous  les  végétaux  en  détri- 
tus. G. 

50.  H.  cetlariay  Mûll.  —  Hab.  les  bois,  sous  les  brous- 
sailles pourries.  —  Forêt  d'Orient,  Bar-sur-Seine,  Ton- 
nerre. A.  R. 

51.  H.  nitens,  Mich.  — Hab.  les  bois  et  les  côtes,  sous 
la  mousse.  --  Environs  de  Troyes,  Bar- sur-Seine,  Lan- 
gres. A.  G. 

52.  //.  nitidosa,  Fér.  —  Hab.  les  bois,  sous  les  feuilles 
mortes.  —  Arcis,  les  Riceys.  R. 

55.  H.  radiatula,  Aid.  {H,  nitidula,  var.  ^.Drap.).  — 
Hab.  les  côtes  et  les  bois,  sous  les  mousses.  —  Troyes 
(côte  de  Montgueux),  Bar-sur-Seine,  Vendeuvre.  R,  R.     i^ 

54.  //.  niiida,  Mûll.  —  Hab.  les  lieux  humides,  dans  les 
feuilles  mortes.  G. 

55.  IL  pygmœa,  Drap.  —  Hab.  les  bois,  sous  Técorce 
des  arbres,  et  dans  les  feuilles  mortes.  —  Forêt  d'Orient, 
Brienne,  Vilry-le-Français.  R. 


I 


544        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  185^.) 

56.  H.  crysialimay  Mull.  —  Hab.  les  lieux  marécageux 
et  les  haies  humides  du  midi  de  la  Champagne.  G. 

57.  H.  hyalina,  Fér.  —  Hab.  les  bois,  dans  les  végétaux 
en  détritus.  —  Vendeuvre  (/M.  Bourguignat).  R.  R. 

Sixième  Genre.  Bulime.  —  Bulimus,  Brug. 

58.  jB.  obscurus,  Miill.  —  Hab.  les  bois  et  les  côtes  de 
toutes  nos  contrées,  sur  l'écorce  des  arbres,  et  sous  les 
pierres.  A.  C. 

b9.  B.  montanuSj  Drap.  —  Hab.  les  bois  montagneux, 
au  pied  des  arbres  et  sous  les  rochers.  —  Environs  de 
Langres.  R.  R. 

Septième  Genre.  Zue.  —  Zua,  Leach. 

60.  Z.  lubrica,  MiilI.  -—  Hab.  ordinairement  les  locali- 
tés ombragées,  sous  la  mousse;  quelquefois  les  hauteurs, 
sous  les  pierres.  C. 

Huitième  Genre.  Agathine.  —  Achatïna^  La  m. 

64 .  A.  actculay  MûU.  — Hab.  au  pied  des  haies,  dans  les 
mousses  humides.  —  Troyes,  Arcis,  Langres,  Tonnerre. 
A.  C. 

Neuvième  Genre.  Maillot.— Pwjoa,  Drap. 

Premier  Groupe.   Coquille  cylindrîco- obtuse. 

A.  Coquille  dextre. 

62.  P.  doliolum,  Brug.  —  Hab.  les  bois,  au  pied  des 
vieux  arbres.  —  Les  Riceys  (bois  de  Thouan).  R.  R. 

65.  P.  umbilicata^  Drap.  —  Hab.  les  côtes,  sous  la 
mousse  et  les  pierres,  par  groupes  nombreux.  —  C.  C.  dans 
tout  le  terrain  jurassique. 

64.  P.  muscorum,  Linn.  {P.  marginata,  Drap.).  —  Hab. 
les  lieux  élevés,  sous  les  pierres  et  dans  la  mousse.  —  C.  C. 
dans  toutes  les  formations  géologiques. 


TRAVAUX    1M:I)ITS-  545 

65.  P.  hhp-anata,  Rossm.  —  Hab.  les  côlcs  et  les  friches, 
sous  les  pierres.  —  Bar-sur-Seine,  Tonnerre.  A.  R. 

06.  P.  inornata,  Mich.  —  Hab.  les  bois.  —  Environs  de 
Troyes  (alluvion  de  Villechétif).  R.  R. 

67.  P.  edeniula,  Drap.  —  Hab.  les  bois.  —Troyes  (allu- 
vion des  marais  de  Villechétif).  R.  R. 

68.  P.  minutissima^  Hartm.  (P.  muscorum^  Drap.).  — 
Hab.  les  bois,  sous  les  pierres,  et  dans  la  mousse.— Troyes, 
Arcis,  Nogent.  —  R.  à  Tétat  vivant;  A,  C.  dans  Talluvion. 

69.  P.  antiveriigo,  Drap.  —  Hab.  les  bois.  —  Environs 
de  Troyes.  R.  R. 

70.  P.  pygmœa,  Drap.  —  Hab.  les  bois,  dans  la  mousse 
et  les  feuilles  n[\ortes.  —  Environs  de  Troyes.  —  A.  C. 
dans  les  alluvions. 

B.  Coquille  sénestre. 

7-1.  P.  Venetziï,  Fér.  (Vertigo  nana,  Mich.  —  Hab.  les 
mousses  des  bois.  —  Troyes  (alluvion  de  Villechétif).  R.  R. 

72.  P.  pusilla,  MùU.  (P.  vertigo,  Drap).  —  Hab.  les 
lieux  humides.  —  Troyes  (alluvion  de  Villechétif).  R.  R. 

Deuxième  Groupe.  Coquille  cylindrico-conique, 

A.  Coquille  dextre. 

75.  P.  secale,  Drap.  —Hab.  les  côtes  jurassiques,  sous 
les  pierres  et  le  long  des  arbres.  Bar-sur-Seine,  Langres, 
Tonnerre.  C.  C. 

74.  P.  avenaceay  Brug.  {PJ]avena,  Drap.).  —  Hab.  les 
montagnes  des  environs  de  Langres,  et  celles  du  départe- 
ment deTYonne,  dans  les  rochers.  A.  C. 

75.  P.  tridens,  iVlûll.  —  Hab.  les  bois  et  les  côtes.  — 
Nogent,  Bar-sur-Seine,  Tonnerre.  A.  R. 

B.  Coquille  sénestre. 

76.  P.  quadridcns,  Mûll.  —  Hab.  les  côtes,  dans  les  ro- 
chers (terrain  jurassique).  —  Langres.  A.  R. 

[La  suite  'prochainement.) 


546        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1851.) 

Catalogue  des  Carabiques  recueillis  par  M.  Bocandé  dans 
la  Guinée  portugaise,  avec  la  description  sommaire 
des  espèces  nouvelles  ;  par  M.  de  Laferté-Sénectère 
—  Suite.  Voy,  ^850,  p.  256,  526,  588.  —  ^851,  p.  81, 
221. 

SECONDE  DIVISION. 

ÉLYTRES  n'ayant  QU'UNE  BORDURE  JAUNE. 

Sixième  Groupe.  —  Elytres  à  côtes  assez  élevées^  lisses^  non 
pointiUées.  Corselet  peu  allongé,  rectangulaire, 

Chlœnîus  subsulcatus,  Dej.  (Spec.  V,  642), 

Septième  Groupe.  —  Elytres  comme  clans  le  groupe  précé- 
dent. Corselet  oblong,  quelquefois  un  peu  cordiforme,    • 

C.  sellatus,  Dej.  (Spec.  V,  658),  —  Les  deux  exemplai- 
res qui  nous  viennent  de  M.  Bocandé  n'ont  pas  la  couleur 
bleuâtre  indiquée  dans  la  description  du  Species.  Elles 
sont  d'un  beau  vert  foncé,  et  ont  à  peine  quelques  reflets 
violacés  :  ils  sont  aussi  plus  grands  que  l'ancien  exemplaire 
de  la  collection  Dejean,  et  atteignent  17  millimètres,  tan- 
dis que  celui-ci  n'en  a  pas  plus  de  ^5.  Nous  les  considé- 
rons comme  le  type  de  l'espèce  dont  l'individu  décrit  par 
M.  Dejean  ne  serait  qu'une  variété. 

C.  denticulatus,  Dej.  (Spec.  Y,  639).  —  L'exemplaire  de 
la  Guinée  portugaise  que  nous  possédons  diffère  sensible- 
ment du  type  de  l'espèce  par  la  moindre  largeur  de  la 
bordure  des  élytres,  qui  ne  dépasse  pas  le  huitième  inter- 
valle des  stries,  tandis  que,  dans  les  individus  typiques, 
cette  bordure  couvre  entièrement  le  septième,  et  entame 
même  le  sixième  intervalle.  Malgré  cette  différence  de  des- 
sin, toutes  les  formes  étant  semblables  d'ailleurs,  nous  ne 
croyons  pas  qu'il  soit  possible  de  voir  dans  cet  exem- 
plaire autre  chose  qu'une  variété  du  deniictdaïus. 

C.  melanchoUcus.  —  C'est  au  C.  cylindricoUis,  espèce  du 


TRAVAUX    INÉDITS.  547 

Cap,  que  nous  comparerons  cet  insecte,  qui  en  est  très- 
voisin.  Tête  et  corselet  d'un  rert  métallique  lisse  et  bril- 
lant ;  corselet  étroit,  oblong,  et  fortement  convexe.  Ely- 
tres  allongées ,  convexes ,  subparallèles ,  régulièrement 
ovales  postérieurement,  sans  apparence  d'atténuation  an 
té-apicale,  et  entourées  d'une  étroite  bordure  jaune,  tels 
sont  les  caractères  communs  à  notre  insecte  et  au  cylindri- 
coUis.  Ce  qui  les  distingue,  c'est  que  le  corselet  du  meian- 
cholicus^  encore  plus  étroit  que  celui  du  cyiindricoUis^ 
n'est  pas  plus  large  que  la  tête,  et  qu'il  existe  à  la  base, 
entre  les  deux  impressions  longitudinales,  une  dépression 
transversale  très-marquée  qui  n'existe  pas  dans  l'autre 
espèce.  Comparaison  faite  des  élytres,  celles  du  melancho- 
licus  sont  un  peu  plus  étroites,  beaucoup  plus  brillantes, 
beaucoup  plus  convexes,  moins  arrondies  aux  angles  hu- 
méraux,  et  la  bordure  jaune,  encore  moins  large,  ne  dé- 
passe pas  même  postérieurement  la  dernière  côte,  tandis 
que  la  huitième,  dans  l'autre  espèce,  est  entamée  à  moi- 
tié par  la  bordure.  Le  dessous  du  corps  et  les  pattes  n'of- 
frent aucune  différence.  — Long.  ^5  mill.  :  larg.  4,  8  mill. 
C,  antliracoderus.  — Cette  espèce  doit  son  nom  à  l'éclat 
de  son  corselet,  dont  les  reflets  de  feu  sont  comparables  à 
ceux  de  l'escarboucle.  Cette  belle  espèce,  très- voisine  des 
deux  précédentes  et  du  sulcipennis  de  Nubie,  se  distingue 
entre  toutes  non-seulement  par  l'éclat  de  son  corselet, 
mais  encore  par  la  forme  allongée,  convexe  et  subcordi- 
forme  de  cette  partie  du  corps,  dont  les  côtés  sont  légère- 
ment bisinués  ;  de  telle  sorte  qu'arrondis  dans  les  trois 
quarts  de  leur  longueur,  ils  finissent  par  se  diriger  à  angle 
droit  sur  la  base;  la  ligne  médiane  est  finement,  mais  pro- 
fondément gravée  ;  les  impressions  basilaires  consistent  en 
deux  sillons  profonds  non  parallèles,  mais  obliquant  un 
peu  de  l'angle  postérieur  vers  le  centre  du  disque  ;  la  base 
est  précédée,  comme  dans  le  melancholicus,  d'une  dépres- 
sion transversale  très-marquée.  Les  élytres  ne  diffèrent  pas, 
pour  la  forme,  de  celles  de  cette  espèce;  mais  la  bordure 


548  iiEV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  i85i.) 
jaune  est  beaucoup  plus  large,  et  couvre  entièrement  la 
huitième  côte.  Aucune  différence  dans  la  couleur  des  pat- 
tes et  du  dessous  du  corps  ;  toujours  des  pattes  ferrugi- 
neuses et  un  abdomen  noirâtre.  Les  élytres  du  mâle  pa- 
raissent plus  brillantes  que  celles  de  la  femelle.  —  Long. 
de  ^\  à  >I5  mill.  ;  larg.  de  4  4/2  à  5  mil!. 

Huitième  Groupe.  —  Elytres  à  côtes  plates  ternes 
et  pointillées  ;  grande  taille. 

C.  senegalensis,  Dej.  (Spec.  V,  655).  —  Aucune  diffé- 
rence entre  les  exemplaires  de  M.  Bocandé  et  ceux  que 
M.  Dumoulin  avait  rapportés  du  Sénégal. 

(  La  suite  prochainement,  ) 


Description  de  deux  Coléoptères  nouveaux  de  Venezuela, 
par  M.  LÉON  Fairmaire. 

1.  Hyperantha  (;Paecilonota^)  HtEMORRhoa.  —  Elongala, 
antice  latior,  flava,  elytris  lertia  parte  postica  rubescente,  plaga 
magna  transversali  in  inedio  prolhoracis  nigro-œnea,  capite  aeneo, 
subtils  proslerno  luteo,  prothoracis  lateribus,  mesothorace  et  ab- 
domine  aeneis,  griseo  parce  pilosis,  abdominis  segmeniis  2®,  3^, 
4^  medio  et  lateribus  flavo  guttatis. 

Allongée,  large  en  avant,  diminuant  peu  à  peu  de  lar- 
geur jusqu'à  l'extrémité  des  élytres  ,  bords  presque  droits. 
Tête  bronzée,  avec  une  forte  impression  anguleuse,  cou- 
verte de  poils  assez  longs.  Corselet  plus  large  que  les 
élytres,  dont  il  embrasse  la  base,  jaune,  très-finement 
ponctué,  finement  pubescent  ;  au  milieu,  une  tache  oblon- 
gue  transversale,  plus  rapprochée  du  bord  antérieur,  d'un 
noir  bronzé  ;  la  teinte  du  corselet  est  plus  claire  que  celle 
des  élytres.  Kcusson  pentagonal,  un  peu  plus  long  que 
large,  légèrement  échancré  sur  les  côtés  qui  touchent  la 
base.  Elytres  à  siries  finement  ponctuées;  intervalles  iné- 
galement relevés  vers  la  base,  plus  saillants  et  plus  étroits 
vers  l'extrémité  ;  couleur  jaune  un  peu  sale,  le  tiers  pos- 


TRAVAUX    INÉDITS.  549 

lérieur  d'un  vermillon  un  peu  carminé,  remontant  le 
long  des  bords  externes,  et  se  fondant  avec  le  jaune;  ex- 
trémité des  élytres  arrondie,  chacune  se  terminant  par  six 
pointes,  les  deux  voisines  de  la  suture  assez  fortes,  la  plus 
haute  très-petite  ;  la  deuxième  est  quelquefois  bifide.  Des- 
sous et  pattes  bronzés;  prosternum  jaune,  avec  les  côtés 
môme  du  prothorax  bronzés;  sur  les  deuxième,  troisième, 
quatrième  segments  de  l'abdomen,  on  voit  au  milieu  une 
tache  jaune,  et  sur  les  côtés  une  autre  plus  petite. 

Cette  espèce  se  place  entre  le  laticoltis  C.  G.,  et  le  Lançis- 
(lorfi  Klug. 

2.  Alurnds  octopunctatus.  —  Niger,  elytris  fere  laevigads, 
pallidè  flavis,  sutura  margineque  auguste  nigris,  niaculis  utrin- 
ijue  4  nigris,  postica  Iransversali,  paulo  post  médium  posita. 

D'un  noir  presque  mat.  Corselet  finement  ponctué,  cou- 
vert, ainsi  que  la  tête ,  d'une  fine  pubescence  grisâtre. 
Rcusson  triangulaire  lisse,  un  peu  creusé  vers  l'extrémité. 
Elytres  lisses,  à  ponctuation  très-fine  ;  suture  et  bords  ex- 
ternes finement  marginés  de  noir,  cette  couleur  n'attei- 
gnant ni  récusson  ni  les  épaules;  sur  chaque  élytre, 
quatr'e  taches  noires,  la  plus  petite  allongée  près  l'écus- 
son;  la  deuxième,  à  peu  près  carrée,  sur  l'épaule  ;  la  troi- 
sième, en  arrière,  formant,  avec  les  deux  premières,  un 
triangle  presque  équilatéral  ;  la  quatrième,  un  peu  en  ar- 
rière du  milieu,  assez  grande,  transversale. 

Cette  jolie  espèce  appartient  à  M.  Buquet;  elle  vient  se 
placer  à  côté  de  VA.  Langsbergei  Salle. 

Cette  dernière  espèce  présente  quelques  variétés  dans 
la  couleur  du  corselet .  ainsi,  chez  quelques-uns,  il  est  en- 
tièrement rouge  ;  parfois,  au  contraire,  il  est  noir,  avec 
les  côtés  seulement  rouges. 

L'Arescus  caudaïus  Salle  varie  à  l'infini  :  l'unique  indi- 
vidu trouvé  par  notre  zélé  voyageur  est  rouge,  avec  le 
corselet,  les  appendices  des  élytres  et  deux  taches  noirs. 
Voici  les  variétés  que  nous  remarquons  sur  quelques  in- 


550         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  185i.) 
dividus  de  cette  rare  espèce  que  nous  avons  sous  les 
yeux  : 

^°  Elytres  rouges,  même  dessin  que  le  précédent,  plus 
une  large  tache  scutellaire  noire. 

2^*  A  peu  près  le  même  dessin,  sur  un  fond  jaune  ;  la 
bande  du  milieu  s'élargit  et  se  joint  à  la  tache  scutellaire. 

5°  Entièrement  rougeâtre,  l'écusson  quelquefois  noir, 
les  élytres  avec  deux,  quatre  ou  six  taches  noires.  Cette 
variété  paraît  moins  rare  que  le  type. 

Enfin,  dans  une  dernière  variété,  les  élytres  sont  noires, 
avec  une  tache  scutellaire  rouge  ;  c'est  VHispa  monoceros 
d'Olivier  (tome  VI,  p.  760,  pi.  ^,  f.  5).  Il  faudra  donc  don- 
ner à  notre  espèce  le  nom  d'Arescus  monoceros  Olivier.  Le 
dessin  n'est  pas  très-exact,  les  appendices  postérieurs  des 
élytres  sont  peu  marqués;  mais  c'est  bien  l'insecte  décrit 
par  M.  Salle.  C'est  aussi  à  tort  qu'Olivier  lui  donne  pour 
patrie  la  cÔte  d'AngoIe. 


II.   SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

Académie  dés  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  7  Juillet  ^851.  —  M.  J.  Bédard  lit  un  Mé- 
moire pour  servir  à  l'histoire  de  l'absorption  et  de  la  nutri- 
tion. L'auteur,  en  terminant  son  Mémoire,  expose  dans 
les  termes  suivants  les  conclusions  auxquelles  il  a  été  con- 
duit: 

«  V  Toutes  les  fois  que  deux  liquides  peuvent  se  mé- 
langer en  tout  ou  en  partie,  le  mélange  se  fait  alors  même 
qu'on  interpose  entre  eux  une  membrane  organique. 

«  2*  Le  mélange  des  liquides  se  fait  en  vertu  d'une 
force  moléculaire  qui  n'est  pas  la  ménae  pour  chacun 
d'eux. 

«  Lorsque  deux  liquides  se  trouvent  îîjbrement  en  pré- 
sence, la  pesanteur  qui  maintient  invari^ablement  l'équi- 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  55^ 

libre  ne  permet  pas  de  constater  la  part  inégale  que  cha- 
cun d'eux  prend  au  mélange. 

«  L'interposition  d'une  membrane  entre  deux  liquides 
qui  peuvent  se  mélanger  met  en  évidence  l'inégalité  de 
force  attractive  des  deux  liquides. 

«  5**  La  force  attractive  des  liquides  paraît  varier  comme 
leurs  chaleurs  spécifiques. 

«  Dans  les  phénomènes  d'endosmose,  les  liquides  qui 
ont  la  chaleur  spécifique  la  plus  grande  marchent  vers 
ceux  qui  l'ont  plus  petite.  En  d'autres  termes,  les  liquides 
qui  ont  la  chaleur  spécifique  la  plus  petite  attirent  ceux 
qui  l'ont  plus  grande,  avec  plus  d'énergie  qu'ils  ne  sont 
attirés  par  eux. 

«  S'il  m'était  permis  de  généraliser  le  phénomène,  je 
dirais  :  la  force  en  vertu  de  laquelle  les  molécules  liqui- 
des s'attirent  est  en  raison  inverse  de  leur  chaleur  de 
constitution. 

«  4°  Ce  qui  est  vrai  pour  les  liquides  l'est  aussi  pour  les 
gaz,  en  les  prenant  sous  le  môme  volume  et  la  môme 
pression. 

«  5°  Les  mouvements  d'endosmose  peuvent  donc  être 
considérés  comme  des  phénomènes  moléculaires  de  cha- 
leur latente. 

«  60  Ceci  explique  pourquoi  Teau,  qui  de  tous  les  li- 
quides a  la  chaleur  spécifique  la  plus  considérable,  s'en- 
dosmose  vers  tous  les  liquides  ;  pourquoi  l'hydratation 
des  hquides  détermine  ou  change  la  direction  du  courant; 
pourquoi  les  animaux  soumis  au  renouvellement  perpé- 
tuel de  matière  perdent  continuellement  de  l'eau  par  les 
sécrétions  urinaires,  cutanées  et  pulmonaires,  pour  mettre 
l'économie  en  mesure  de  recevoir  dans  son  sein  les  maté- 
riaux dissous  de  la  nutrition  et  de  la  chaleur. 

«  Ces  divers  points  seront  développés  dans  la  seconde 
partie  de  ce  travail.  » 

—M.  Bouglinval,  qui  avaitprésenté,  dans  une  précédente 
séance,  un  Mémoire  sur  des  ossements  de  Guanches  rappor- 


552  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  i85l.j 
tés  par  lui  des  Canaries,  annonce  qu'il  vient  de  recevoir 
de  nouveaux  débris  iiumains  provenant,  connme  les  pre- 
miers, de  fouilles  faites  à  Ténériffe  sous  sa  direction.  Il  an- 
nonce, en  méuie  temps,  l'intention  de  déposer  entre  les 
mains  des  commissaires  une  pièce  prouvant  que  les  Cana- 
ries ont  été  peuplées  par  des  Phéniciens  sujets  de  Car- 
thage. 

—  M.  A.  Pomet  communique  de  nouvelles  observations 
sur  la  structure  des  pieds  dans  les  animaux  de  la  famille  des 
Anoplotherium,  et  dans  les  genres  Hyœmoschns.  Il  divise 
d'abord  les  Anoplotherium  en  deux  groupes,  l'un  didactyle 
avec  rudiments  sézamoïdes  des  doigts  latéraux  :  A.  com- 
mune G.  Cuv.,  A.  Duvernoy  Pom.  ;  l'autre  tridactyle  par 
développement  de  l'index  divergent  en  dedans  :  A.  platy- 
pusPom.,  A.  Laurillardi  Pom.,  i4.  Cuvieri  Pom.,  A.  se- 
cundarium  G.  Cuv.  Les  Xiphodon  n'ont  que  deux  doigts 
libres,  mais  ils  sont  allongés  comme  chez  les  Ruminants; 
le  radius  porte,  à  la  face  interne,  des  tubérosités  ou  apo- 
physes qui  ont  dû  se  trouver  en  contact  avec  la  peau  dans 
une  partie  où  celle-ci  portait  une  callosité.  Les  Dichobime 
et  certains  Cœnotherium  ont  quatre  doigts  libres,  les  laté- 
raux étant  plus  grêles  et  plus  courts,  et  tous  les  os  du 
carpe  et  du  tarse  libres.  Il  propose  le  nouveau  genre  Hijœ- 
giilus  pour  un  type  de  Cœnotherium,  où  le  scaphoide  et  le 
cuboïde  sont  soudés,  ainsi  que  les  métatarsiens,  entre  eux  ; 
il  y  comprend  le  C.  laticurvatum,  C.  commune  Brav.,  C 
elegans,  C.  metopius,  C  gracile,  G.  collolarsus.  Le  Hijœ- 
moschus  a  le  métacarpe  divisé  en  deux  os  libres;  le  méta- 
tarse les  a  soudés  par  approche,  le  scaphoide,  le  cuboïde  ^ 
et  le  cunéiforme  sont  également  soudés.  D'après  cela,  l'au- 
teur regarde  le  Dicrocerus  crassus  Lart,,  non  comme  un 
cerf,  mais  un  Hyœmoschns  qvCW  nomme  H.  Larieli.  M.  Po- 
mel  voit,  dans  tous  ces  faits,  des  transitions  naturelles 
entre  les  Ruminants  et  les  Suilliens. 

—  M.  P*  Gerva'fs  adresse  une  Note  sur  le  Ptenodon,  sui- 
vie de  remarques  sur  les  autres  espèces  éteintes  de  Garni' 


I 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  555 

vores  que  l'on  a  observées  en  France.  L'auteur,  après  avoir 
rappelé  l'histoire  du  genre  Pierodon  établi  par  de  Blain- 
ville  sur  un  fragment  regardé  par  G.  Cuvier  comme  pro- 
venant d'un  Thylacyne,  déclare  adopter  la  détermination 
de  de  Blainville,  et  le  nom  proposé  par  lui  de  Pt.  parisien- 
sis.  Il  complète  la  description  comparative  du  système  den- 
taire des  Ihjœnodon  et  des  Pterodon  à  l'aide  de  nouveaux 
fragments  provenant  du  département  de  Vaucluse.  Il  ter- 
mine par  un  relevé  des  Carnivores  fossiles  actuellement 
connus  en  France,  avec  l'indication  des  gisements  d'où  ils 
proviennent. 

Séance  du  14  Juillet.  —  Aucune  communication  zoolo- 
gique. 

Séance  du  21  Juillet.  —  M.  Monins,  délégué  par  la  ville 
de  Blois,  présente  un  silex  dans  la  cavité  duquel  aurait 
été  trouvé  un  crapaud  vivant,  qui  accompagne  le  minéral. 
Celte  curieuse  trouvaille  a  été  faite  le  25  juin  dernier, 
chez  M.  Baston,  à  Blois,  à  vingt  mètres  au-dessous  du  sol. 
Une  commission  a  été  nommée  par  l'Académie  pour  exa- 
miner ce  fait  peu  vraisemblable,  mais  trop  souvent  mis  en 
avant,  et  revu  sous  toutes  les  formes,  pour  ne  pas  mériter 
l'attention  des  savants,  et  être  dénué  de  tout  fondement. 

Séance  du  28  Juillet.  —  M.  de  Quatrefages  lit  un  Mé- 
moire sur  les  organes  et  les  fonctions  de  la  respiration  chez 
les  Annélides  proprement  dites.  Voici  le  résumé  qu'il  en 
donne  lui-même  : 

«  r  La  respiration  est  d'abord  générale  et  entièrement 
cutanée  {Lombrinère,  Lysidice,  Hésione,  etc.). 

«  2°  Elle  reste  cutanée,  mais  se  concentre  sur  quelques 
anneaux  du  corps  [Chéioptère). 

«  5°  Elle  se  localise  sur  certains  points  de  chaque  an- 
neau sans  que  la  structure  de  ces  points  soit  sensiblement 
modifiée  [Néréides y  etc.). 

«  4°  Le  premier  degré  de  spécialisation  de  l'organe  res- 
piratoire se  montre  sous  la  forme  d'un  simple  cul  de-sac 
ou  d'une  ampoule  (Gtycère,  etc.) 

2"  SÉRIE.  T.  m.  Année  1851.  25 


554        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  1851.) 

«  5»  Les  branchies  se  caractérisent  de  plus  en  plus  par 
la  formation  d'un  canal  en  communication  avec  des  lacu- 
nes plus  ou  moins  vastes. 

«  6°  Ces  branchies  vraies  peuvent  être  distribuées  tout 
le  long  du  corps  (Eunïce  sanguine). 

«  T  Elles  peuvent  être  concentrées  sur  un  certain  nom- 
bre d'anneaux  placés  vers  le  milieu  du  corps  [Eunice  de 
Bell,  Arénicole,  etc.). 

«  8»  Elles  peuvent  se  réunir  vers  l'extrémité  antérieure 
du  corps,  et  n'occuper  qu'un  petit  nombre  d'anneaux 
{Térébelle,  Pectinaire,  etc.). 

«  9®  Elles  peuvent  se  placer  tout-à-fait  à  l'extrémité  an- 
térieure du  corps,  et  ne  plus  former  qu'un  double  pana- 
che {Sabelle,  Serpule,  etc.). 

«  iO''  La  respiration  du  liquide  de  la  cavité  générale 
s'exerce  comme  celle  du  sang  lui-même,  tantôt  par  la  peau 
seule,  tantôt,  mais  bien  plus  rarement,  par  des  organes 
spéciaux.  » 

—  M.  G.  Colin  communique  des  expériences  sur  la  sé- 
crétion pancréatique  du  cheval,  du  porc  et  du  mouton.  Le 
résultat  général  de  ces  expériences  est  de  constater  une 
grande  uniformité  de  propriétés  et  de  caractères  dans  ce 
liquide  chez  tous  les  animaux  où  la  science  l'a  étudié. 

—  M.  le  docteur  Semanas,  à  propos  d'une  récente  com- 
munication de  M.  Blondlot  sur  Tinutilité  de  la  bile  dans  la 
digestion,  adresse  un  Mémoire  sur  les  fonctions  du  foiepen- 
dant  la  digestion^  et  sur  les  usages  de  la  bile  pour  l'albu- 
mine digestive.  L'auteur  combat  les  conclusions  tirées  par 
M.  Blondlot  des  expériences  qu'il  a  faites,  en  s'appuyant 
sur  ce  qu'elles  ne  sont  concluantes  que  pour  la  bile  de  la 
vésicule  et  du  canal  hépatique,  et  il  formule  ainsi  ses  pro- 
pres opinions  : 

«  -l**  La  digestion  proprement  dite,  c'est-à-dire  abstrac- 
tion faite  des  actes  relatifs  à  la  réunion  des  matériaux  ali- 
mentaires, se  compose  de  deux  temps  principaux,  qui 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  555 

sont  :  a  la  digestion  intestinale  ou  nutritive;  b  la  digestion 
hépatique  ou  sécrétoire. 

((  2"  b  la  digestion  hépatique  ou  sécrétoire  (qui  est  la 
seule  dont  nous  nous  soyons  occupé  ici)  comprend  la  pré 
paralion  et  l'absorption  des  nriatériaux  albumineux. 

«  3°  La  préparation  des  matériaux  albumineux  (char- 
riés au  préalable  par  la  veine  porte)  s'exécute  au  sein  du 
foie  par  la  bile  que  ces  matériaux  y  rencontrent,  laquelle 
se  mélange  avec  eux  et  les  alcalinise  en  vue  de  leur  ab- 
sorption digestive. 

«  40  L'absorption  digestive  des  matériaux  albumineux 
s'exécute  au  sein  du  foie  par  le  moyen  des  lymphatiques 
hépatiques. 

«  5**  11  suit  de  là  que  le  foie  peut  être  dit  l'organe  digesi- 
tif  des  matériaux  albumineux,  et  la  bile  (dont  le  rôle  prin- 
cipal est,  par  conséquent,  dans  le  foie  et  non  hors  dufoia) 
le  dissolvant  alcanisateur  de  l'albumine  digestive. 

«  6*  Enfin,  les  conduits  hépatiques  et  cystique  sont  les 
évacuants  de  la  bile  excrémentitielle,  et  très-probable- 
ment aussi  les  instruments  d'économie  de  l'albumine  et  de 
la  bile  non  excrémentitielle.  » 

—  MM.  Falgmère  et  Ch.  Cotelle,  manufacturiers  à  Bor- 
deaux, annoncent  l'intention  de  faire  des  essais  sur  la  soie 
mentionnée  dans  une  communication  récente  deM.Guyon, 
comme  destinée  peut-être  à  être  utiUsée  un  jour  par  l'in- 
dustrie. 

M.  Duméiil  fait  remarquer,  à  cette  occasion,  qu'il  suffit 
de  connaître  la  manière  dont  sont  produites  les  bourses 
soyeuses  dont  il  est  ici  question,  pour  ne  pas  partager  les 
espérances  de  M.  Guy  on.  L'insecte  qui  les  produit  est  bien 
connu;  ce  sont  les  larves  ou  les  chenilles  du  Bombyce 
nommé  la  Processionnaire  du  Pin  (Pityocampa)  ;  et  les 
bourses,  qui  servent  d'habitation  commune  à  un  grand 
nombre  de  ces  chenilles,  sont  formées  de  fils  qui  s'entre- 
croisent d'une  manière  à  peu  près  inextricable,  parce 
qu'ils  ont  été  superposés  simultanément. 


556        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Juillet  1851.) 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

CoNSPECTUS  GENERUM  AViDM,  auctore  Carolo-Luciano 
Bonaparte  (sectio  secunda). 

C'est  une  œuvre  bien  sérieuse,  une  tentative  bien  digne 
d'éloges,  que  celle  à  laquelle  nous  allons  consacrer  ces 
quelques  pages  d'analyse.  L'ornithologie  a  fait  tant  de  pro- 
grès depuis  plus  de  trente  années,  les  espèces  et  les  genres 
se  sont  tellement  multipliés,  qu'il  a  souvent  paru  impos- 
sible aux  zoologistes  les  plus  renommés  par  leur  érudition 
de  pouvoir  tracer  un  tableau,  même  succinct,  de  toutes 
les  observations  difïérentielles  qui  forment  le  domaine  de 
cette  science.  La  nomenclature  elle-même,  longtemps  li- 
vrée à  l'arbitraire  individuel,  n'a  été  soumise  à  des  prin- 
cipes un  peu  uniformes  que  dans  ces  dernières  années; 
et,  dans  la  nécessité  où  ils  se  sont  trouvés  de  n'admettre 
comme  définitions  que  les  dénominations  les  plus  ancien- 
nes, les  ornithologistes  se  sont  vus  obligés  de  recourir  à 
des  sources  quelquefois  généralement  ignorées.  L'œuvre 
d'ensemble  a  vu  dès-lors  ses  difficultés  s'augmenter,  et 
ceux  qui  l'ont  tenté  méritent  toute  notre  reconnaissance  ; 
car  le  désir  d'être  utile  a  dû  être  leur  premier  mobile. 
MM.  G.-R.  Gray  et  Charles-Lucien  Bonaparte  ont  récem- 
ment entrepris  une  tache  aussi  aride.  Le  grand  travail  de 
M.  G.-R.  Gray  est  présentement  terminé,  et  rend  tous  les 
jours  des  services  sans  nombre  à  la  science.  Dans  le  Cons- 
jjeclus  generum  avhim,  dont  notre  savant  confrère,  M.  de 
Lafresnaye,  a  récemment  donné  une  savante  analyse,  la 
partie  relative  aux  oiseaux  de  proie  et  aux  Passereaux,  a 
seule  jusqu'ici  été  publiée.  C'est  sur  les  résultats  énoncés 
dans  cette  section,  et  qui  nous  semblent  le  plus  empreinis 
d'originahté  et  d'esprit  de  progrès,  que  nous  allons  por- 
ter notre  attention. 

Disons  d'abord  quelques  mots  de  la  classification.  Nulle 


ANALYSES  d'ouvrages   NOUVEAUX.  537 

difficulté  ne  pouvait  s'élever  sur  l'admission,  comme  or- 
dre, des  oiseaux  de  proie  ;  mais,  en  ce  qui  concerne  leur 
localisation,  l'uniformité  est  bien  loin  d'être  aussi  grande 
parmi  les  ornithologistes,  les  uns,  à  l'exemple  de  Linné  et 
de  Cuvier,  les  mettant  en  tête  de  la  série  ornithologique, 
les  autres,  comme  Illiger  et  M.  de  Blainville,  les  faisant 
précéder  des  Perroquets. 

C'est  à  cette  dernière  opinion  que  se  rallie  notre  illustre 
zoologiste,  M.  Ch.-L.  Bonaparte,  dont  la  classification 
générale  des  oiseaux  porte  vivement  l'empreinte  des  prin- 
cipes qui  ont  dirigé  soit  Illiger,  soit  M.  de  Blainville.  Dans 
le  Synopsis  mammalium  et  avium,  Illiger  a  toujours  mis  en 
première  ligne  les  différences  et  les  analogies  offertes  par 
l'appareil  locomoteur  ;  de  là,  dans  son  système  mamma- 
logique,  le  rapprochement  si  intime  des  Marsupiaux  et 
des  Primates  récemment  reproduit  par  M.  Ogilby  ;  dans 
son  système  ornithologique,  celui  des  Cathartes  et  des 
Gallinacés.  Examinées  dans  leurs  détails,  ces  deux  classi- 
fications d'Illiger  sont  logiques  et  rationnelles,  quand  on 
prend  pour  guide  le  principe  que  nous  venons  d'exposer. 
Ce  principe  mis  de  côté,  ces  deux  classifications,  surtout 
celle  des  Mammifères,  deviennent  inexplicables.  Il  en  est 
de  môme. pour  M.  de  Blainville,  qui,  dans  quelques  cir- 
constances seulement,  dans  le  fractionnement  de  l'ordre 
des  Cétacés,  par  exemple,  n'a  dévié  de  la  ligne  de  son  prin- 
cipe que  sous  l'influence  de  son  idée  favorite  de  la  série 
continue  des  êtres  créés.  De  son  côté,  M.  Ch.-L.  Bonaparte, 
attachant  une  aussi  grande  importance  à  la  structure  du 
pied,  divise  les  oiseaux  en  deux  grandes  sous-classes,  réu- 
nissant d'une  part,  sous  le  nom  d'insessoresy  les  Rapaces, 
les  Passereaux  et  les  Colombiens  ;  et,  d'autre  part,  sous  le 
nom  de  Grallatores,  les  Gallinacés  proprement  dits,  les 
Echassiers  et  les  Palmipèdes.  Nous  ne  devons  pas  nous 
étonner  que  dès-lors  l'arrangement  systématique  de  la 
classe  des  oiseaux  doive,  suivant  ce  zoologiste,  débuter  par 
les  Psittaciens.  Dans  cette  circonstance,  cependant,  il  est 


558  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  1851.) 
assez  difficile  de  s'expliquer  l'isolement  des  autres  Zygo- 
dactyles  ;  mais  les  faits  si  connus,  et  qui  sont  relatifs  à  l'in- 
telligence parfois  bien  bénévolement  accordée  aux  Perro- 
quets, ont,  sans  nul  doute,  grandement  contribué  à  leur 
faire  donner  la  place  privilégiée  qu'ils  occupent. 

Dans  les  Passereaux,  la  tendance  de  l'observateur  à  réu- 
nir les  tribus  se  manifeste  d'une  manière  tout  aussi  tran- 
chée. Toutes  ces  divisions  de  Fissirostres,  TénuîrostreSy 
Ventirostres ,  Conirostres ,  que  Cuvier  avait  créées ,  que 
M.  G.-R.  Gray  a  récemment  encore  reproduites,  se  trou- 
vent ne  plus  occuper  de  place  que  dans  l'histoire  de  la 
science  ornithologique.  M.  Ch.-L.  Bonaparte  délaisse  les 
analogies  et  les  différences  fournies  par  les  formes  du 
bec,  si  fréquemment  indicatrices  des  habitudes  alimen- 
taires de  l'oiseau,  et  s'appuie,  comme  M.  Cabanis,  sur  les 
recherches  si  intéressantes  faites  en  Allemagne  (Nitzch, 
J.  Miiller),  sur  la  structure  musculaire  du  larynx  inférieur 
des  Passereaux.  De  là,  la  grande  division  de  cet  ordre  en 
Oscines  et  en  Volucres  :  les  premiers  doués  d'un  organe 
chanteur  mis  en  mouvement  par  un  appareil  multi-mus- 
culaire  ;  les  seconds,  chez  lesquels  une  seule  paire  de  mus- 
cles sert  à  l'accomplissement  des  fonctions  vocales.  Par 
suite  de  cette  base  divisionelie,  les  diverses  tribus  admises 
par  Cuvier  et  ses  approbateurs  se  trouvent  fractionnées, 
quoique,  dans  certaines  circonstances,  le  rapprochement 
des  familles  se  trouve  opéré  de  la  même  façon  que  dans  la 
partie  ornithologique  du  Règne  animal.  Ainsi,  si  les  Pitta, 
les  Psarisj  les  Tyrannus,  les  Thamnophilus,  les  Myioiheraj 
se  trouvent  séparés  des  Turdus,  Lanîus,  Muscîcapa,  que 
Cuvier  comprenait  dans  les  Dentirostres,  les  Picus^  Cucu- 
lus,  Leptosomus,  Bucco,  Trogon,  se  trouvent,  en  revanche, 
à  côté  les  uns  des  autres.  Il  en  est  de  même  des  Irisor  et 
des  Upupttf  des  Icterus,  Ploceus  et  Frîngilla.  Comme  Cu- 
vier, enfin,  M.  Ch.-L.  Bonaparte  fait  un  Passereau  du 
genre  Menura. 
Tels  sont  quelques-uns  des  résultats  auxquels  on  arrive 


ANALYSES   D^OUVRAGES   NOUVEAUX.  559 

par  l'application  de  la  base  différentielle  que  nous  avons 
énoncée  plus  haut.  Présentement,  cette  base  elle-même 
nous  semble  offrir  un  inconvénient  bien  supérieur  à  celui 
qui  nous  est  présenté  par  le  caractère  indicateur  de  la 
forme  du  bec.  Elle  est,  en  effet,  essentiellement  anatomi-  . 
que,  et,  par  cela  même,  fort  peu  susceptible  de  se  mani- 
fester extérieurement  par  des  modifications  appréciables 
à  l'œil  nu,  ainsi  que  cela  est  indispensable  en  zoologie. 
Deux  espèces  fort  semblables  étant  données,  et  données 
pour  la  première  fois,  mais  de  pays  différents,  un  zoolo- 
giste, quelque  exercé,  quelque  habile  qu'il  soit,  ne  pourra 
jamais  espérer  l'exactitude  de  la  détermination  générique 
qu'il  aura  faite.  M.  Gabanis,  au  reste,  paraît  si  bien  avoir 
eu  conscience  de  cette  insuffisance  du  principe  en  ques- 
tion, qu'il  a  essayé  de  faire  coïncider  les  résultats  qu'en 
fournit  l'application  avec  ceux  qui  se  déduisent  de  l'exa- 
men de  la  structure  des  tarses. 

Mais,  quelques  insuffisantes  que  soient  en  ce  moment, 
pour  la  distinction  des  Passereaux  en  tribus,  les  différen- 
ces de  composition  de  leur  organe  vocal,  ce  mode  de  re- 
cherches n'en  fournit  pas  moins  à  l'ornithologie  des  obser- 
vations d'importance  majeure,  et.  ces  observations,  à  leur 
tour,  ne  peuvent  manquer  d'exercer  une  certaine  influence 
sur  l'établissement  des  familles  et  des  genres.  Nous  voyons 
ici,  en  effet,  se  manifester  encore  d'une  manière  irréfra- 
gable une  application  de  la  grande  loi  de  Buffon  sur  la 
spécialité  des  types  habitant  les  régions  australes  des  deux 
continents.  On  savait  déjà  que  certaines  familles  améri- 
caines se  distinguent  de  leurs  analogues  de  l'ancien  conti- 
nent par  l'absence  de  la  penne  bâtarde  de  l'aile.  11  en  est 
ainsi  des  Ictéridés^  comparés  aux  Plocéîdés;  des  Syhico- 
Unes,  par  rapport  aux  Sijlviinés.  Mais  la  grande  fréquence 
des  Volncres  sur  le  continent  américain,  la  rareté  des  Os- 
ctnes,  est  un  fait  d'autant  plus  digne  d'intérêt,  que  la  mo- 
dification qui  la  détermine  est  une  modification  anatomi- 
que,  et,  par  cela  môme,  hors  de  l'influence  directe  des 


560  REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  1854.) 
influences  extérieures.  Sous  ce  point  de  vue,  par  consé- 
quent, l'Amérique  méridionale  offre,  dans  ses  Passereaux, 
ce  même  caractère  de  dégradation  et  d'infériorité  qui  est 
particulier  à  tant  de  genres  de  Mammifères  qui  lui  sont 
spéciaux,  et  même  aux  races  humaines  qui  l'habitent. 
L'auteur  du  Conspectus  a  su  habilement  mettre  à  profit, 
pour  la  classification,  toutes  ces  analogies  d'habitat.  Aussi, 
dans  la  tribu  des  Volucres,  la  famille  des  Cotinginœ  est- 
elle  suivie  des  Todidœ)  Myiotheridœ  j  Dendrocolapùdce , 
Anabatidœ.  Par  ce  mode  de  groupement,  M.  Ch.-L.  Bona- 
parte se  rattache  à  notre  tradition  française,  et  ses  travaux, 
en  multipliant  les  parallélismes  entre  les  Passereaux  de 
Tancien  monde  et  ceux  du  nouveau,  préparent  le  mo^ 
ment  où  les  genres  analogues  des  deux  continents  pour- 
ront être  classés  d'après  le  mode  si  heureusement  et  si  ha- 
bilement employé  par  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire  fils,  pour 
les  Primates  des  deux  mondes. 

Dans  la  distinction  des  espèces  et  des  genres,  M.  Ch.-L. 
Bonaparte  s'est  de  même  appuyé  initialement  sur  les  don- 
nées fournies  par  la  géographie  zoologique,  justifiant 
ainsi  le  principe  qu'il  a  émis  ailleurs,  que  la  géographie 
est  le  flambeau  de  la  zoologie.  Si  deux  types  d'une  même 
partie  d'un  continent  n'habitent  point  la  même  zone,  l'au- 
teur n'hésite  pas  à  les  considérer  comme  spécifiquement 
différents.  A  plus  forte  raison  prononce-t-il  avec  certitude 
et  conviction,  lorsqu'il  s'agit  d'espèces  du  nouveau  monde 
analogues  à  celles  de  l'ancien  ;  et,  dans  la  revue  critique 
du  travail  si  consciencieux  de  M.  le  docteur  Degland  sur 
Tornithologie  européenne,  l'auteur  a  donné  de  nombreu- 
ses preuves  du  peu  de  sympathie  que  trouve  dans  son  es- 
prit l'addition  à  la  Faune  de  nos  pays  des  espèces  d'oi- 
seaux de  l'Amérique  du  Nord  que  les  ornithologistes 
modernes  y  ont  ajoutés.  Dans  d'autres  circonstances,  le 
groupement  des  genres  est  uniquement  déterminé  par 
leur  communauté  d'habitat  :  ainsi,  les  deux  genres  Neo- 
morpha  et  Philesturnus  se  trouvent  réunis  ensemble,  ori- 


A.XALVSKS    l/oUVKAGKS    NOUVEAUX.  561 

ginaires  qu'ils  sont,  l'un  et  l'autre,  de  la  iNouvelle-Zélande. 

Que  dirons-nous  nnaintenant  sur  cette  grande  multipli- 
cité de  genres,  puisque  leur  nombre  atteint  le  chiffre  de 
^,075?  Ne  sont-ils  pas  un  peu  trop  facilement  fondés  sur 
les  caractères  différentiels  de  la  ptilose,  un  de  ces  traits 
extérieurs  de  l'oiseau  auquel  l'âge,  et  quelquefois  le 
sexe,  font  subir  des  variations  si  connues?  Et  cepen- 
dant on  ne  peut  s'empêcher  de  convenir  que,  dans  une 
foule  de  circonstances,  les  rapprochements  génériques, 
ainsi  établis,  sont  frappants  d'exactitude  et  de  vérité. 
Quant  aux  dénominations  génériques  qui  ont  été  choisies, 
le  mode  nous  en  semble  parfois  bien  vicieux;  car  il  ar- 
rive quelquefois  qu'un  nom  générique,  qui  est  sim- 
plement synonyme  d'un  autre,  se  trouve,  contrairement  à 
ce  que  l'histoire  de  la  science  nous  apprend,  appliqué  à 
un  autre  ensemble  d'espèces  différentes,  quoique  voisines. 
Nous  eussions  préféré  voir  surgir  cinquante  dénomina- 
tions nouvelles;  elles  eussent  chargé  la  mémoire,  mais 
n'eussent  point  prêté  à  la  confusion. 

Dans  tout  ce  qui  précède,  nous  nous  sommes  principa- 
lement attaché  à  l'exposé  des  principes  scientifiques  de 
l'auteur.  C'est  avec  intention  et  réflexion  que  nous  l'avons 
fait.  Dans  l'œuvre  que  nous  analysons,  il  n'y  a,  en  effet, 
aucun  exposé  des  vues  d'ensemble  qui  ont  été  les  mobiles 
des  groupements  et  des  divisions.  Or,  en  zoologie,  tout 
travail  de  classification  s'opère  sous  l'influence  de  princi- 
pes qui,  trop  fréquemment  tenus  dans  l'ombre  par  leur 
auteur,  rendent  quelquefois  incompréhensible  le  résultat 
définitif  des  efforts  qu'il  tente  dans  la  voie  du  progrès. 
Nous  désirions  montrer,  en  outre,  que,  dans  le  Conspeclus 
avium,  il  y  avait  autre  chose  qu'un  catalogue  d'espèces, 
qu'il  y  avait  des  idées,  et  que,  s'il  n'était  pas  toujours  ra- 
tionnel de  les  approuver  d'ensemble,  leur  adoption  par- 
tielle, de  même  que  les  déductions  qu'elles  peuvent  dé- 
terminer, n'^n  donnent  pas  moins  lieu  à  des  conséquences 
pleines  d'intérêt  et  d'avenir  pour  la  science.  On  a  bien 


562  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {JuîUel   1851.) 

souvent  comparé  la  science  à  un  édifice  :  dans  la  construc- 
tion de  la  science,  comme  dans  celle  de  l'édifice,  aucun 
des  matériaux  employés  ne  doit  être  négligé  ou  mis  à  l'é- 
cart, parce  que  chacun  d'entre  eux  doit  contribuer  à  la 
solidité  de  l'œuvre. 

Abordons  maintenant  l'exposé  analytique  des  détails. 
On  ne  peut  nier  qu'il  ne  soit  complet,  et  bien  complet. 
Toute  la  série  des  espèces,  depuis  Linné  et  Brisson  jus- 
qu'aux ornithologistes  les  plus  modernes,  s'y  trouve  dé- 
roulée. Tous  les  travaux  les  plus  récents  de  MM.  Hod- 
gson,  Blyth,  si  tristement  enfouis  dans  les  journaux 
scientifiques  des  possessions  anglaises  dans  l'Inde;  ceux 
publiés  aux  Etats-Unis  par  MM.  Cassin,  Gambel,  Ca- 
bot, encore  si  peu  connus  en  France,  pourront  désor- 
mais être  appréciés  à  leur  juste  valeur.  Beaucoup  d'es- 
pèces nouvelles,  toujours  distinguées  par  une  phrase  latine 
dans  laquelle  l'exactitude  s'allie  à  la  concision,  viennent 
encore  compléter  cette  liste.  Les  divers  musées  de  l'Eu- 
rope que  M.  Ch.-L.  Bonaparte  a  visité,  dans  le  but  de 
rendre  son  travail  plus  parfait,  ont  tous  fourni  leur  con- 
tingent à  cet  ensemble  de  richesses  totalement  inédites 
jusqu'ici.  Faut-il  dire  que,  pour  la  rédact|on  de  la  se- 
conde section  du  Conspeçtus,  le  Musée  de  Paris  a  montré 
de  nouveau,  et  comme  toujours,  cette  libéralité  qui,  en 
1827,  excitait  l'enthousiasme  de  Wagler;  aussi  tous  les 
détails  donnés  par  M.  Ch.^L.  Bonaparte  sur  les  types  de 
MM.  Cuvier,  Vieillot  et  Lesson,  méritent-ils  toute  la  con- 
fiance des  ornithologistes,  et  nous  aurons,  sans  nul  doute, 
fort  peu  de  chose  à  ajouter  aux  renseignements  qui  s*y 
trouvent  donnés.  La  synonymie,  à  son  tour,  y  a  été  trai- 
tée avec  un  soin  infini,  et  nous  avons  pu  nous  convaincre 
nous-même  de  la  scrupuleuse  attention  qui  a  présidé  à 
toutes  les  recherches  de  l'auteur.  Il  en  résulte  renoncia- 
tion de  résultats  bien  imprévus  :  c'est  ainsi  que,  dans  le 
genre  Esirelda,  trois  espèces  de  Vieillot  (Fringilla  Perrei- 
wi,  Fringilla  subflava,  Fringilla  Dufresnii)  ont  dû  substi- 


ANALYSES   d'oUVRAGES   NOUVEAUX.  565 

tuer  leurs  noms  à  ceux  donnés  par  MM.  Temminck  et 
Swainson  :  il  en  est,  en  outre,  résulté  la  rectification  de 
trois  erreurs  commises  par  M.  G.R.  Gray.  Ajoutons,  à  la 
louange  de  l'auteur,  que  toute  sa  critique  ne  se  traduit 
jamais  que  par  des  points  d'exclamation.  On  ne  peut,  il 
faut  en  convenir,  être  plus  bienveillant.  Si  une  espèce  pa- 
raît douteuse,  ou  qu«  l'absence  de  documents  suffisants 
ne  permette  pas  de  l'admettre  dans  le  système,  le  nom 
qu'elle  porte  est  rappelé  ;  de  sorte  que  l'on  a  d'ensemble, 
à  leur  égard,  un  tableau  des  desiderata  de  l'ornithologie 
actuelle.  C'est  sur  ce  tableau  que  les  contemporains  et 
leurs  successeurs  doivent,  le  plus  souvent  possible,  jeter 
les  yeux  ;  car,  avant  d'augmenter  nos  richesses,  il  nous 
semble  nécessaire  d'établir  un  contrôle  exact  de  celles  que 
nous  possédons. 

Nous  nous  considérerions  comme  vraiment  coupables, 
si  nous  passions  sous  silence  les  phrases  explicatives  des 
dédicaces.  C'est  en  elles  qu'on  voit  éclater  tout  ce  que  le 
cœur  de  l'auteur  renferme  d'enthousiasme  pour  le  grand 
et  pour  le  beau.  Ainsi,  une  foi  profonde  dans  la  réalisa- 
tion possible  de  l'idéal  nous  semble  vivement  étinceler 
dans  les  quelques  lignes  consacrées  au  Diphyllodes  respu- 
blica.  Ailleurs,  comme  pour  Trochidus  Liidovïcœ,  T.  Geof- 
froyi,  Coîia  Reynaudi,  la  flatterie  semblera  peut-être  do- 
minante à  certains  lecteurs;  et,  cependant,  jamais  flatte- 
rie n'a  été  plus  vraie. 

En  définitive,  le  Conspectus  avium  détermine  et  fixe, 
pour  la  première  moitié  du  dix-neuvième  siècle,  l'état  ac- 
tuel de  l'Ornithologie.  Pour  tout  homme  de  science,  le 
voilà  devenu  un  livre  nécessaire,  indispensable;  c'est  un 
éloge  que  bien  peu  d'œuvres  ont  sérieusement  mérité,  de- 
puis le  Règne  animal  de  Cuvier.  Personne  ne  désire  plus 
ardemment  que  nous  le  voir  arriver  à  sa  terminaison.  Nous 
espérons  même  que  ce  travail  d'ensemble  ne  sera  point  le 
dernier  de  l'auteur,  et  qu'après  les  Oiseaux  il  s'occupera, 
dans  le  même  but,  des  Mammifères,  des  Reptiles  et  des 


564        UEv.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  1851.; 
Poissons,  de  façon  à  nous  donner  d'une  manière  complète 
le  Système  des  vertébrés.  Tel  est  le  vœu  que  nous  nous 
permettons  d'émettre;  et  puisse-t-il  être  bientôt  réalisé  ! 

PUCHERAN,  D.  M.  P. 


Descriptions  ofnorth  American,  etc.  —  Descriptions  de 
Coléoptères  de  l'Amérique  du  Nord,  provenant  princi- 
palement de  la  collection  de  M.  J.-L.  Le  Conte  ;  par  S.-S. 
Haldeman.  (Extrait  du  Journ,  Acad.  nat.  se.  PliHacL, 
-1848.) 

Sous  ce  titre,  M.  Haldeman  donne  la  description  d'un 
assez  grand  nombre  de  Coléoptères  inédits  de  l'Amérique 
du  Nord,  et  quelques  remarques  sur  les  espèces  voisines, 
ainsi  que  sur  la  synonymie. 

Cephaloon  Newm.,  Ent.  mag. ,  V.  —  C.  lepluroides 
Newm.  est  Vlclinodes  lepturoides  Dej.  — C.  varians,  n.  sp. 

Asclera.  —  A.  lateralis  Mels.  —  elegans  Dej.  — A.  sig- 
naticoUis  Hdild.  —  A.  puncticollis  Say.  — maculicoUis  Dej. 

—  A.  ruficollis  Say.  -—  carinata  Newm.  —  A.  notoxoides  F. 

—  A.  thoracica  F. 

Euglenes  Wesw.  —  Xylophilus  Bon.  —  E.  fasciatus 
Mels.  —  E.  signatus  Hald. 

Melandrya.  —  striata  Say.  —  coslata  Dej.?  —  assimilis'f 
Sturm.  —  M.  labiata  Say.  —  americana  Dej.?  —  impressa 
Sturm?  —  M.  excavata  Hald.,  n.  sp. 

Orchesia.  —  Un  caractère  remarquable  de  ce  genre,  au 
moins  chez  l'O.  gracilis  Mels.,  c'est  la  pectination  oblique 
du  côté  postérieur  des  épines  tarsales. 

Dircœa.  —  D.  quadrhnaculata  Say  (serropalpus).  —  D, 
americana  Dj.  —  />.  servïcea,  n.  sp. 

Serropalpus.  —  S.  suhstriatus^  n.  sp.  —  S,  obsolelns, 
n.  sp. 


565 

Phaiona^  n.  g.  —  Ce  nouveau  genre  est  créé  pour  la 
Metandrya  umbr'ma  Mels.  ou  Sieropes  murinus  Dej. 

Hatlomenus.  —  H.  Luridus,  n.  sp.  —  H.  niger,  n.  sp. 

Calasia.  —-  Nouveau  genre,  voisin  des  Orchesiay  créé 
pour  rO.  sericea  Mels. 

Scraptia.  —  S.  luteUj  bumpressUf  americanaj  rugosa,  fia- 
vicoUis,  pusilla^  6  n.  sp. 

Anaspis.  —  A.  flavicoUiSy  n.  sp. 

Platydema.  —  P.  bamlis^  ànalis,  Uevipes^  lœvis,  clypea- 
tus,  n.  sp.  —  P.  ruficollis  Lafr.  Br.  —  Neomida  sanguinî- 
coUis  Mels. 

Apfiodius.  —  A.  fimeiarins.  — nodifrons  Randall.  —  A. 
pinguis^  lœvigatus,  denticulaïus^  lutulenlus,  corvinus,  me- 
Kdlicus,  curtiis,  spretus,  sprelulus.  —  A,  aterrimus  Mels. 
—  4  tnberculalus  Fab. 

Oxyomtis.  —  O.  abditus,  n.  sp. 

Rhyssemus.  --  R.  scaber,  n.  sp, 

Psammodius,  —  P.  œgialioides,  n.  sp. 

Trichopieryx,  —  T,  fuscîpenniSy  rotundatus  ^  discolor, 
abnipta,  aspera^  n.  sp. 

Plenidium.  —  P.  terminale,  n.  sp. 

Toutes  ces  descriptions  sont  faites  avec  soin,  et  permet- 
tent de  reconnaître  facilement  les  insectes. 

LÉON  FaIRMAIRE. 


Notice  on  the  discovery,  etc.  —  Notice  sur  la  décou- 
verte d'une  Libellule  et  d'une  nouvelle  espèce  de  Lep- 
tolepu  dans  le  lias  supérieur,  près  Cheltenham,  par  le 
R.  Brodie.  (Extrait  du  Quarierly  Journal  of  llie  Geobg. 
Soc,  London,  4849.) 

M.  Brodie,  qui  a  publié  une  Histoire  des  insectes  fossiles 
des  roches  secondaires  de  l'Angleterre,  fait  connaître  un 


566  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Juillet  185i.) 
nouveau  névroptère  fossile  dont  il  forme  le  sous-genre 
Heterophlebia^  et  quMl  nomme  dislocata.  11  place  ce  sous- 
genre  parmi  les  Libellules,  en  faisant  remarquer  qu'il  res- 
semble au  genre  Diplax.  La  belle  empreinte  qui  a  servi 
pour  la  description  de  cet  insecte  provient  du  lias  supé- 
rieur de  Dumbleton,  à  douze  milles  de  Cheltenham.  Une 
planche ,  dessinée  par  M.  Westwood ,  représente  l'em- 
preinte de  cette  Libellule,  et  différents  dessins  d'ailes 
pour  servir  de  termes  de  comparaisons.  Quant  au  Leptok' 
pis  annoncé,  il  n'en  est  pas  question. 

LÉON  Fairmaire. 


On  THE  trichoglossim  genus  of  Parrots  Eos,  etc.  —  Sur 
le  genre  de  Perroquets  Eos,  avec  la  description  de  deux 
espèces  nouvelles  ;  par  M.  Ch.-L.  Bonaparte.  (Extrait 

des  Proceed.  of  the ZooL  Soc.  Lond.,  ^830.) 

Dans  ce  travail  de  quelques  pages,  M.  Ch.-L.  Bonaparte 
fait  connaître  deux  espèces  nouvelles  et  magnifiques  du 
genre  Eos,  de  la  sous-famille  des  Trigolossinœ.  Ce  genre 
renfermait  déjà  5  espèces  :  E.  indica  Cm.,  E.  rubra  Cm., 
E.  guebiensîs  Wagl.,  E,  riciniata  Bechst.,  et  E.  ajanos- 
triaia  Gray,  toutes  des  îles  Moluques.  Les  deux  Eos  nou- 
veaux sont  :  E,  cijanogenîa,  Rubra,  macula  magna  perioph- 
lalmîca  cyanea,  humeris  ex  toto,  remigibus  elongatis  rectri- 
cibusque  magnaex  parte^  nigris  ; — E.semilarvata.  Coccinea^ 
viita  agula  ultra  oculos,  macula  utrïnque  scapulari^  crîssoque 
cyaneis;  remigibus  brevibus  rectricibusque  apice  tantum  ni- 
gris. Deux  belles  planches  coloriées  représentent  ces  su- 
perbes oiseaux. 

M.  Bonaparte,  dans  une  note  jointe  au  travail  précédent, 
donne  les  phrases  diagnostiques  de  2  espèces  nouvelles  de 
Psittacodis  des  musées  de  Leyde  et  d'Amsterdam .  P.  in- 


ANALYSES   d'oUVRACES   NOUVEAUX.  567 

lermedius.  Minor,  Uiisrubris,  margine  alarumrubro,  cauda 
ap'ice  subconcolori  ;  —  P.  Westermanni.  Minor,  iliis  conco- 
loribus,  margîne  alaritm  cœruleo,  cauda  apice  subconcolori. 
Une  troisième  planche  représente  le  Chalcopsitta  rubi- 
gînosa,  des  Moluques,  musée  de  Leyde  :  Purpureo-badiay 
capile  obscurîore;  subtus  fasciolata,  plumïs  singulis  lunula 
mediana  et  apicali  nigricante  ;  remîgibus  tectrîcibusque  ti- 
rescentibus;  cauda  apicem  versus  gradatim  lutescente.  Cette 
espèce,  avec  le  Platycercus  ater  Gray  et  VEos  scintîllata 
Temminck,  forme  un  nouveau  genre  appartenant  aux  Tri- 
choglossincej  et  offrant  en  même  temps  de  grandes  affinités 
non-seulement  avec  les  Lorinœy  mais  avec  les  Platycer- 
cinœ, 

Edmond  Fairmaire. 


Pear  Insects.  —  Insectes  du  poirier. 

Sous  ce  titre,  M.  Westwood  a  publié  dans  the  Garde- 
ner^s  Magazine  of  Boiany's,  april  -1850,  quelques  notes  sur 
divers  insectes  qui  font  du  tort  aux  poiriers,  tels  que  : 
Zenzera  œsculi,  Psylla  pyri,  Lelandria  œthiops,  Opostega 
sciiella  et  Pœdisca  angustiorana.  Une  jolie  planche  colo- 
riée, faite  avec  l'habileté  si  connue  de  M.  Westwood,  ac- 
compagne ce  travail  intéressant,  et  représente  les  larves 
ainsi  que  les  ravages  des  espèces  dont  il  est  parlé. 

Dans  une  précédente  livraison  du  môme  ouvrage, 
M.  Westwood  a  traité,  avec  le  même  succès,  les  insectes 
du  rosier,  savoir  :  Cetonia  aurata,  Toririx  rosana,  Spilo^ 
nola  aquana,  Rhodites  rosœ  ^  Aylax  Brandlii  et  Cladius 
dîfformis.  Une  planche  coloriée  représente  aussi  tous  ces 
insectes,  ainsi  que  la  gale  du  rosier  appelée  Bédéguar. 

LÉON  Fairmaire. 


568  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {JuiUel   185i.j 

IV.  BULJLETIIV  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Supplementary,  etc.  —  Observations  supplémentaires  sur  la 
structure  des  Beleranites  et  des  Belemnoteuthis  ;  par  M.  G.-A. 
Manlell.  —  Londres,  1830.  Brochure  in-4'.  (Extrait  du  même  re- 
cueil.) 

Rapport  à  la  Société  de  Biologie  par  la  commission  chargée 
d'examiner  les  communications  de  M.  Souleyet  relatives  à  la  quei?- 
lion  désignée  sous  le  nom  de  Phlébentérisme^  par  M.  le  docteur 
Ch.  Robin,  rapporteur.  In-8**  de  132  p.  —  Paris,  185i.  Baillière, 
libraire,  rue  Hautefeuille,  19. 

Coup  d'œil  sur  les  ossements  fossiles  des  Mammifères  qui  se 
trouvent  dans  le  Wurtemberg;  par  M.  G.  Gager.  —  Breslau  et 
Bonn,  1850,  in-4». 

Berichtigung.  —  Rectification  d'un  passage  de  Cuvier,  concer- 
nant un  crâne  de  Narwal,  du  Cabinet  d'histoire  naturelle  de  Stutt- 
gart. —  Vergleichende.  —  Exposé  comparatif  des  défauts  de  con- 
formation dans  la  pince  de  TEcrevisse  commune  et  celle  d'un 
Crabe  de  Surinam,  Cancer  uca^  Lin.;  par  M.  B.  Jager.  Brochure 
in-80. 


TABIiE  DEi^  MATIERES!  DU  IW°  7. 

De  La  Berge.  —  Nouvelle  espèce  de  Martin-pêcheur.  305 

Jules  et  Edouard  Terreaux.  —  Oiseaux  du  Gabon.  506 

Lafresnaye.  —  Suite  de  la  monographie  du  genre  Picucule.  317 
J.  Ray  et  H.  Drouet.  —  Catalogue  des  Mollusques  vivants  de  la 

Cham pagne  méi  idionale .  329 

Laferté.  —  Catalogue  des  Carabiques  de  la  Guinée  portugaise.  346 

LÉON  Fairmaire.  —  Coléoptères  nouveaux  de  Venezuela.  348 

Académie  des  Sciences  de  Paris.  350 

Pucheran.  —  Types  peu  connus  du  Musée  de  Paris.  356 

Haldeman  —  Coléoptères  de  l'Amérique  du  Nord.  364 

Brodie.  —  Découverte  d'une  Libellule.  365 

Bonaparte.  —  Genre  de  Perroquets  Eos.  366 

Westwood.  —  Insectes  du  poirier.  567 

Bulletin  bibliographique.  3£8 


QUATORZIÈMX:  AKSffÉE.  —  AOuT  I85X. 


I.  TRAVAUX  INEDITS, 


► 


Etudes  sur  les  types  peu  connus  du  Musée  de  Paris,  par 
M.  le  Docteur  PcciiER.vN.  —  Cinquième  article.  (  Eclinx- 
siers.  )  —  Voy.  p.  272. 

^2°  Toiamis  speculiferiis.  — Cette  espèce,  dont  M.  Cu- 
vier  a  dit  quelques  mots  (i),  est  originaire  de  l'Amérique 
soptentrionale.  Un  gris  brun  assez  clair  couvre  le  dessus 
de  la  tête,  le  dessus  et  les  côtés  du  cou.  Cette  couleur  est 
plus  foncée  sur  les  plumes  dorsales,  qui  toutes  offrent  à 
leur  centre  une  ligne  longitudinale  noirâtre;  sur  le  crou- 
pion, cette  teinte  est  encore  plus  sombre.  La  gorge,  lo 
milieu  du  cou,  le  reste  des  parties  inférieures  sont  d'un 
blanchâtre  lavé  de  fauve.  Les  ailes,  noires  sur  leur  tiers 
le  plus  inférieur,  portent  une  grande  tache  blanche  qui 
occupe  leur  région  médiane  dans  toute  son  étendue;  la 
première  rémige  seule  a  du  noirâtre,  en  dehors,  à  ce  ni- 
veau. En  dessous,  les  mêmes  couleurs  se  manifestent,  lo 
noir  extrême  est  seulement  beaucoup  moins  foncé.  Les 
couvertures  supérieures  du  fouet  de  l'aile  sont  blanchâ- 
tres, un  peu  maculées  de  gris,  et,  s'étendant  en  dedans  sur 
cette  région,  forment  une  bande  oblique  de  même  couleur. 
Les  couvertures  situées  au-dessous  de  cette  ligne  sont 
noires.  Les  couvertures  alaires  inférieures  sont  d'un  noi- 
râtre foncé,  un  peu  maculé  de  blanc.  Parmi  les  rectrices, 

{\)  Règne  animal,  2*  édit.,  vol.  I,  page  53^,  en  note  :  «Ajou- 
tez aux  Chevaliers  ordinaires,  Tôt.  speculiferust  assez  stmblabli* 
au  semipalmalus,  mais  plus  haut  sur  jambes,  à  bec  plus  long  et 
à  pieds  ordinaires,  etc.  » 

2«  SÉRIE.  T.  m.  Année  1831.  2f 


570  KEV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {AoÛt    185K  ) 

dont  les  couvertures  supérieures  sont  blanches,  avec  quel- 
ques bandes  terminales  brun;  s,  les  trois  plus  extérieures 
sont  blanches,  avec  quelques  maculatures  brunes  près  de 
leur  extrémité;  les  autres  sont  brunes  dans  leur  nnoitié 
terminale,  et  offrent,  là,  sur  leurs  deux  bords,  quelques 
fragments  de  bandes  alternativement  brunes  et  blanches. 
Le  bec,  de  la  base  duquel  part,  à  droite  et  à  gauche,  une 
bande  blanche  qui  va  en  avant  de  l'œil,  est  noir  à  sa 
pointe,  noir  rougeâtre  dans  le  reste  de  son  étendue.  Le 
tarse  et  les  doigts  sont  noir  verdâtre  ;  les  ongles  sont  noirs. 

Cette  espèce  se  distmgue,  par  la  longueur  de  son  bec, 
du  Totaims  semipabnatus,  Tem. 

Les  dimensions  du  seul  individu  que  possède  le  Musée  de 
Paris  sont  les  suivantes  :  Longueur  du  bout  du  bec  à  l'ex- 
trémité de  la  queue  (prise  directement,  le  bec  étant  forte- 
ment tourné  à  droite),  55  cent.  —  Li.  de  la  queue  (mesu- 
rée en  dessous),  8  cent.  —  Id.  du  tarse,  75  millim.  —  Id. 
du  doigt  médius  (l'ongle  y  compris),  41  millim.  — Id.  du 
bec  (en  suivant  la  courbure),  66  millim. 

45°  Tringa  brevipes.  —  Le  type  que  Vieillot  Bégaiement 
décrit  sous  le  nom  de  Totanus  brevipes^  et  qui  est  origi- 
naire de  Timor  (Maugé),  est  généralement  gris  sur  toutes 
les  parties  supérieures.  Quelques-unes  des  plumes  dor- 
sales et  les  couvertures  alaires  supérieures  sont  liserées  de 
blanchâtre  à  leurs  extrémités  ;  on  voit  quelques  bandes  de 
cette  couleur  sur  les  couvertures  caudales  supérieures.  La 
gorge  est  blanchâtre,  ainsi  que  la  partie  médiane  de  l'ab- 
domen et  la  presque  totalité  des  couvertures  caudales  in- 
férieures. Des  lunules  brunes  varient  cette  couleur  blan- 
che  sur  quelques-unes  des  plumes  latérales  de  cette  der- 
nière région,  sur  le  thorax  et  les  côtés  de  l'abdomen.  Les 
rémiges  sont  noirâtres  en  dessus,  plutôt  grises  en  dessous; 
leurs  couvertures,  dans  ce  dernier  sens,  sont  noirâtres, 
avec  quelques  lunules  blanchâtres.  Les  rectrices,  colorées 
en  dessous,  comme  les  ailes  le  sont  à  leur  face  inférieure, 
les  rectrices  sont,  en  dessus,  de  la  couleur  du  dos.  Le  bec, 


TRAVAUX    INÉDITS.  S7i 

de  la  base  duquel  partent  deux  bandes,  l'une  supérieure 
blanche,  allant  au-dessus  de  l'œil  ;  l'autre,  brun  foncé, 
s'arrôtant  à  l'angle  antérieur  de  ce  dernier  organe  ;  le  bec 
est  assez  fort,  et  brun  rougeâtre  ;  les  tarses  et  les  doigts 
sont  gris  olivâtre. 

Les  dimensions  sont  les  suivantes  :  Longueur  du  bout 
du  bec  à  l'extrémité  de  la  queue  (prise  directement,  la 
tête  tournée  à  droite),  244  millim.  —  Id,  de  la  queue 
(mesurée  en  dessous),  75  millim.  —  Id.  du  tarse,  53  mil- 
lim. —  Id.  du  doigt  médius  (l'ongle  y  compris),  51  millim. 
—  Id.  du  bec  (en  suivant  la  courbure),  59  millim. 

Nous  laissons  à  cet  individu,  originaire  de  Timor,  dou- 
ble type  de  Vieillot  et  de  Cuvier,  la  dénomination  de  To- 
tanus  brevipes.  Mais  il  nous  paraît  juste  d'eu  séparer,  à 
l'exemple  de  M.  Lesson  (I),  l'individu  originaire  d'Oualan 
(MM.  Garnot  et  Lesson),  que  M.  Cuvier  en  avait  rappro- 
ché. Cet  individu  est  plus  noir,  plus  foncé  en  dessus,  et  a 
la  poitrine  d'un  gris  cendré  clair.  Le  jeune  (Mariannes  ; 
MM.  Quoy  et  Gaimard)  est  largement  bariolé,  dans  toutes 
ses  parties  inférieures,  de  bandes  transversales  blanches 
et  noirâtres. 

■{4°  Numenius  virgatus  (2).  —  Cette  espèce,  douée  d'une 
grande  taille,  est  établie  d'après  deux  individus  envoyés 
du  Cap  de  Bonne-Espérance,  par  Deialande,  en  ^820.  Le 
fond  du  plumage  est  blanchâtre  sur  le  devant  du  cou,  et, 
s'éclaircissant  ensuite,  devient  do  plus  en  plus  blanc,  à 
mesure  que  Ton  se  rapproche  de  l'arrière  du  corps.  Des 
petites  flammèches  noirâtres  occupent  le  centre  des  plu- 
mes cervicales;  elles  deviennent  plus  espacées  sur  le  tho- 
rax, et  encore  plus  sur  l'abdomen,  où  elles  offrent  une 
extrémité  plus  large.  Elles  sont  en  très-petite  quantité 
sur  les  couvertures  caudales  inférieures.  Dans  les  parties 
supérieures,  ces  flammèches  sont  très-multipliées  sur  les 

(1)  Supplément  aux  œuvres  de  Buffon,  p.  244.  —  1847. 

(2)  KègoeanimaU  2*  édition,  tome  I,  page  521,  no';  J. 


a72  r.F.V.    ET   MAO.    Î)F.   ZOOLOGIE.    (  Août  1854.) 

plumes  cervicales,  grises  dans  le  reste  de  leur  étendue  ; 
sur  le  milieu  du  dos,  les  plumes  sont  noires,  bordées  de 
blanchâtre  dans  toute  leur  étendue.  Les  couvertures  alai- 
res,  tout  en  étant  bordées  de  même,  offrent,  sur  les  deux 
faces  de  leur  rachis,  quelques  petites  bandes  transversales 
blanchâtres.  Le  croupion  est  blanc,  flammèche  de  noirâ- 
tre ;  il  en  est  de  mêine  des  couvertures  caudales  supé- 
rieures, dont  quelques  taches,  de  cette  dernière  couleur, 
occupent  transversalement  les  côtés  du  rachis.  Les  rémi- 
ges, à  rachis  blanc,  sont  noires  dans  la  majeure  partie  de 
leur  étendue»  sauf  quelques  bandes  transversales  blanches 
qui  se  voient  à  leur  face  interne,  dont  elles  sont  bien  loin 
d'occuper  toute  l'étendue.  En  dessous,  le  fond  de  colora- 
tion est  gris  sur  les  ailes  ;  leurs  couvertures  inférieures 
sont  blanches,  avec  de  nombreuses  taches  noirâtres  en 
dehors.  Les  reclrices  sont  toutes  fasciées  de  noirâtre  et  de 
gris  bleu.  Cette  dernière  couleur  devient  de  plus  en  plus 
blanche,  à  mesure  que  l'on  se  rapproche  des  plus  exté- 
rieures. En  dessous,  le  noirâtre  devient  très-clair,  et  est 
plutôt  gris  brun  ;  le  reste  est  comme  en  dessus.  La  gorge 
et  le  menton  sont  presque  uniformément  blancs.  Sur  le 
dessus  de  la  tête,  les  flammèches  centrales  des  plumes 
sont  plus  larges;  quelques  plumes  blanches  vont  jusqu'en 
avant,  simulant,  d'une  manière  vague,  une  bande  antéro- 
postérieure.  Le  bec  est  brun  rougeâtre  dans  toute  sa  par- 
tie supérieure,  ainsi  que  dans  la  moitié  antérieure  de  l'in- 
férieure, dont  le  reste  est  jaunâtre.  Les  tarses  et  les  doigts 
sont  noirs  ;  les  ongles  de  la  couleur  du  bec. 

Notre  individu  présente  les  dimensions  suivantes  :  Lon- 
gueur du  bout  du  bec  à  l'extrémité  de  la  queue  (le  lien 
passant  sur  le  dos),  646  millim.  —  Id,  de  la  queue  (mesu- 
rée en  dessous),  ^A  cent.  —  Ici.  du  tarse,  8  cent.  —  /(/.  du 
doigt  médius  (l'ongle  y  compris),  54  millim.  —  irf.  du 
bec  (en  suivant  la  courbure),  465  millim. 

Cette  espèce  est-elle  vraiment  réelle?  les  caractères 
qu'elle  présente  sont-ils  assez  distinctifs  pour  permettre 


TRAVAUX    IXEUITS.  O  i -J 

de  l'isoler?  CVst  ce  qu'il  jn'est,  pour  le  moment,  impos- 
sible (l'assurer,  n'ayant  pu  en  faire  une  comparaison  sui- 
vie avec  le  Numcnius  arciiatits,  d'Europe  :  tout  ce  que  je 
puis  assurer,  c'est  que,  d'après  M.  Jules  Verreaux,  les 
traits  de  la  diagnose  que  je  viens  d'esquisser  sont  bien 
constants.  M.  Cuvier,  au  reste,  cite  en  synonymie  la  plan- 
clio  enluminée  de  Buffon,  qui  porte  le  numéro  1 98,  et  d'a- 
près laquelle  Gmelin  a  établi  le  Scolopnx  wadagascariensis. 
INous  croyons  vivement  à  l'exactitude  de  cette  dernière 
citation;  lorsqu'elle  sera  acceptée,  la  dénomination  de 
M.  Cuvier  constituera  dès-lors  tout  simplement  un  syno- 
nyme. 

-15°  Numenius  linealus  (i).  —  Le  Courlis  à  mèches  étroi- 
tes de  l'Inde  a  les  rapports  les  plus  intimes  avec  celui  du 
Cap.  11  s'en  distingue  :  t°  par  un  noir  plus  foncé  et  plus 
uniforme  sur  la  région  médio-dorsale;  2°  par  la  teinte 
plus  uniformément  blanche  de  ses  rectrices  ;  5<»  par  plus 
de  longueur  dans  les  flammèches  de  ses  régions  thoraci- 
que  et  abdominale,  ce  qui  fait  que  ces  parties  sont  plus 
tachetées.  Le  tarse  et  le  bec  sont  seulement  un  peu  plus 
longs.  C'est,  par  conséquent,  une  espèce  qui,  de  môme 
que  la  précédente,  a  besoin  d'être  de  nouveau  attentive- 
ment étudiée  et  examinée. 

H  6°  Ib'is  nudifrons.  — Cette  espèce  est  la  même  queceil<> 
décrite,  sous  le  môme  nom,  par  Spix  et  Wagler.  Le  type 
est  un  individu  envoyé  du  Brésil  par  M.  Auguste  de  Saint- 
Hilaireen  1822. 

■17°  Ibis  molucca  (2).  —  Cet  Ibis  est  indiqué  comme  ori- 
ginaire des  Moluques;  il  a  été  donné  à  notre  collection 
nationale  par  Labillardière.  La  tête  et  les  deux  tiers  supé- 
rieurs du  cou  sont  noirs  et  dénués  de  plumes.  Le  dos,  le 

(1)  Régne  animal,  2"  édit.,  vol.  1,  p.  o2l,  note2. 

(2)  Règne  animal,  2^  édit.,  vol.  I,  p.  o20,  note  t.  a  II  y  a  aux 
Moluques  une  espèce  voisine^  à  bec  phis  long,  à  couvertures 
moins  effilées,  en  partie  variées  de  blanc;  à  plumes  du  haut  de  la 
poitrine  longuet  et  pointues  (Ibis  }foluccc,  Cuv.),  etc. 


*74  F.EV.    ET   MAC.    DE  ZOOLOGIE.    (  AoÛt   I85i  .  ) 

thorax,  Tabdomen,  les  rectrices  et  rémiges,  sont  en  entier 
blancs;  une  tache  d'un  vert  foncé  à  reflets  occupe  l'ex- 
trémité de  ces  dernières.  Les  plumes  du  haut  du  thorax  et 
du  bas  du  cou  sont  longues,  effilées,  et  toujours  blanches. 
Les  rémiges  secondaires  sont  d'un  bleu  violet,  et  variées 
de  blanc;  la  plus  interne,  fort  peu  décomposée,  est  en 
entier  blanche,  et  mouchetée  de  noir  violacé.  Le  bec  est 
d'un  noir  un  peu  rougeâtre  à  sa  base,  en  haut  comme  en 
bas,  les  pattes  verdâtres,  les  doigts  bruns.  Enfin,  on  re- 
trouve sur  l'arrière  du  cou,  dans  sa  partie  supérieure, 
ainsi  que  sur  la  tête,  des  écailles  transversales,  et  de  cou- 
leur jaunâtre.  La  taille  diffère  peu  de  celles  des  Ibis  reli- 
giosa  et  Maceiy  qui  ne  peuvent  se  confondre  avec  notre 
îbis  molucca,  par  suite  de  l'absence  sur  leur  cou  des  plumes 
lancéolées,  dont  il  a  été  question  plus  haut. 

Cet  Ibis,  que  M.  Lesson  (t)  a  confondu  avec  Vlbis  leu- 
con,  fusion  acceptée  par  M.  Gray,  ne  diffère  pas  spécifi- 
quement de  et  lui  que  M.  Gould  (2)  a  récemment  figuré 
sous  le  nom  d'Ibis  strie tipennis.  La  dénomination  de  M.  Cu- 
vier  doit,  par  cela  même,  être  préférée  à  cette  dernière. 

18°  Ardea  bitineata.  —  Ce  Héron,  noir  sur  la  tète,  est* 
noirâtre  sur  toutes  ses  parties  supérieures.  Le  menton  est 
blanc,  suivi  de  d<^ux  grandes  taches  jaunes  qui  descendent, 
pendant  un  certain  espace,  le  long  des  côiés  du  cou.  Le 
devant  du  cou  est  marron,  flammèche  de  blanc.  Les  ailes 
sont  noires,  ainsi  que  la  queue.  Taille  à  peine  supérieure 
à  relie  du  Oabier  (Arden  comata,  Cm.),  etc.  Nos  deux  ty- 
pes sont  originaires  de  Java  Labillardière). 

Cette  espèce,  que  Wngler  (5)  rapproche  d' Ardea  cinna- 
momedy  ne  nous  paraît  pas  dilTérer  d' Ardea  flavicoUiSy 
Lath  (4).  Notre  exemplaire  décrit  plus  haut  est  même  plus 


(i)  Traité  d'ornith.,  p.  568. 
(2)  Aiist.  Birds,  liv.  XVII. 
(5)  Syst.  av.  sp.  39. 
(4j  Ind.  ornith.,  p.  701,  n*87. 


TRAVAUX   INÉDITS.  57» 

adulte  que  celui  figuré  dans  les  lllusimlions  de  Zoologie 
indicnue,  pur  MM.  Hardwicke  et  Gray  (^). 

^T  Ardea  amtralh.  —  Cet  individu,  provenant  du 
voyage  de  Péron  et  Lesueur,  ressemble  totalement  au  pré- 
cédent, par  le  mode  de  coloration  de  sa  région  cervicale 
antérieure  ;  mais  toutes  les  plumes  du  dessus  de  sa  tête  et 
de  son  cou,  toutes  celles  du  dos  et  des  couvertures  alaires 
supérieures  sont  liserées  de  fauve  roux.  Aussi  sommes- 
nous  persuadé  que  cette  espèce ,  que  M.  Gray  a  rap- 
proché, avec  doute  cependant,  de  Boiauriis  poicilopiîlus, 
et  que  M.  Gould  (2)  a  rapporté,  avec  doute  également,  à 
son  Boiaurus  australis  j  est  tout  simplement  un  jeune 
é'Anlea  flavicoUis. 

20"  Ardea  melanoptera.  —  Ce  Héron,  devenu,  dans  le 
travail  de  M.  Lesson  (5),  Ardea  melanophisy  Cuv.;  dans 
TApperidix  de  M.  Gray,  Ardea  melanoiis,  Cuv.,  ne  diffère 
pas  d'Ardea  siuetisis,  Gmel.  (Ardi.a  lepîda,  Horsf.,  Wagl.). 

21*  Ardea  alra.  -  Sous  ce  nom,  qui  pour  la  première 
fois  voit  maintenant  la  lumière,  M.  Cuvier  a  dénommé  un 
individu  apporté  des  îles  Mariannes  par  MM.  Quoy  et  Gai* 
mard,  et  dont  M.  Lesson  (4)  fait  également  mention  sous 
le  nom  d*  Ardea  g  uhrîs,  espèceaveclaquelleil  avaitété  con- 
fondu dans  le  Musée  de  Paris.  Cet  individu  correspond,  de 
tous  points,  à  la  description  que  M.  Lichtenstein  (5)  a  ré- 
cemment donnée,  d'après  Forster,  de  VArdea  jugulnrisy 
quant  à  ce  qui  concerne  l'ensemble  des  couleurs,  celles 
de  la  gorge  et  l'état  d'allongement  des  plumes  occipitales 
et  jugulaires.  Forster  ne  signale  cependant  pas  les  plumes 
dorsales,  qui  se  trouvent  dans  le  môme  cas  que  ces  der- 
nières. M.  Lesson  (B)  a  été,  à  ce  sujet,  plus  complet  ;  aussi 

(1)  Part.  1,  pi.  66,  (ig.  2. 

(2)  Aust.  Birds,  liv.  XXX. 

(3)  Loc.  cit.,  p.  573. 

(4)  Ib.  id.,  p.  574. 

(5)  Forsteri,  Descript.  anim.,  p.  172. 

(6)  Supplément  aux  œuvres  de  Buffon,  p.  241 .  —  1847. 


570  IlEV.    Jii    31AG.    DE    ZOOLOGIE.    {AolU    1851.) 

nous  empressons-nous  de  signaler  ces  différences  d'impor- 
tance majeure  pour  ia  distinction  des  espèces. 

22°  Ardea  nivea.  —  Je  trouve,  sous  ce  nom,  un  individu 
envoyé  de  Pondichéry  par  Leschenault,  en  1818,  et  qui 
est  en  entier  de  couleur  blanche.  Les  plumes  du  bas  du 
cou  sont  seules  effilées  et  décomposées  :  rien  de  semblable 
ne  s'aperçoit  sur  le  dos.  Los  tarses  et  les  pieds  sont  noirs  ; 
le  bec  est  jaune,  noircissant  sur  la  partie  médiane  de  Tex- 
trémilé  de  h  mandibule  supérieure.  Le  bec  ne  mesure 
que  67  millim.  ;  la  longueur  totale,  directement  prise  (tête 
tournée  à  gauche),  est  de  46  cent.  La  brièveté  du  bec  rap- 
proche celte  espèce  à' Ardea  eçjrciioïdes  ;  mais  l'absence 
des  plumes  effilées  sur  la  région  dorsale  indique  évidem- 
ment un  individu  jeune. 

25°  Plaialea  nivea.  —  La  création  de  cette  espèce  par 
M.  Cuvier  est  le  résultat  des  observations  anatomiques 
dont  M.  Bâillon  lui  avait  donné  communication,  observa- 
tions relatives  à  la  disposition  du  tube  trachéal,  totalement 
dépourvu  de  courbure.  Sous  le  plateau  d'un  de  nos  types, 
appartenant  au  sexe  mâle,  je  trouve  signalée  l'existence 
d'une  semblable  particularité.  Plus  récemment,  M.  Tem- 
minck  (1)  nous  a  appris,  toujours  d'après  M.  Bâillon,  que 
la  circonvolution  de  la  trachée  n'existe  que  dans  le  temps 
des  amours,  et  lorsque  la  tête  est  ornée  de  sa  longue 
huppe;  ce  qui  se  voit  également  dans  la  femelle,  à  cette 
époque  de  l'année.  Un  tel  fait  mérite  de  ne  point  être 
perdu  de  vue,  car  il  est  tout-à-fait  insolite  en  physiologie  ; 
si  nous  le  signalons,  c'est  parce  que  ni  M.  Schlégel,  dans  sa 
Revue  criitque  des  Oiseaux  d'Europe,  ni  M.  Degland,  dans 
son  travail  plus  récent  sur  l'Ornithologie  européenne,  ne 
nous  paraissent  avoir  porté  sur  lui  l'attention  qu'il  nous 
semble  mériter. 

2A°  Plaialea  nudîfrons.  —  Ce  type  spécifique  nous  sem- 
ble présentement  trop  bien  connu  pour  que  nous  en  don- 

(l)  Temm.,  Mail,  d'ornith.,  2"  édit.,  3%  4«  part.,  p.  388. 


TRAVAUX   INÉOliS,  577 

nions  une  description.  D'après  une  noie  que  je  trouve  dans 
les  manuscrits  de  M.  Jules  Verreaux,  cette  Spatule  est  as- 
sez rare  dans  les  environs  du  Cap  :  son  naturel  est  farou- 
che, et  elle  va  par  petites  troupes  de  quatre  ou  cinq.  Au- 
cune différence  n'existe  dans  les  deux  sexes;  le  bec  a  seu- 
lement paru  à  M.  Verreaux  un  peu  plus  allongé  dans  le 
mâle  (1). 

(1)  Quelqu'aitention  que  j'aie  porté  dans  mes  reclierches,  qua- 
tre espèces  m'ont  jusqu'ici  totalement  échappé.  De  ces  quatre, 
l'une,  le  Raie  à  dos  tachelé,  Gallinula  pœcilonotus^  Mus.  de  Pa- 
ris (Less.,  Trait,  d'ornith.,  p.  538)  ne  se  trouve  malheureuse- 
ment connue  que  par  son  liabitat;  car  M.  Lesson  l'indique  comme 
étant  originaire  des  Antilles.  Quant  aux  trois  autres  [Charadrius 
fiiscus,  Ardea  limoriensis,  Ardea  lactea),  voici  les  détails  qui 
nous  sont  fournis  sur  elles  : 

\°  C.  fuscus,  Cuv.  —  C,  nehulosus,  Lesson.  —  Dans  son  Ma- 
nuel d'ornithologie,  vol.  II,  p.  515,  M.  Lesson  en  fait  un  Pluvier, 
dans  son  Traité  d'ornithologie,  p.  542,  un  Vannt'au.  «  Les  cou- 
leurs de  son  plumage  sont,  dit-il,  assez  uniformes;  le  front,  les 
joues,  le  cou  et  la  poitrine,  sont  d'un  gris  roux  uni,  passant  au 
hlanchûtre  sous  la  gorge,  et  plus  foncé  de  gris  sur  la  tête;  le  dos, 
les  ailes  et  le  dessus  de  la  queue,  sont  bruns  ;  les  pennes  externes 
de  la  queue  sont  blanches,  ainsi  que  les  couvertures  inférieures; 
le  ventre  et  les  flancs  sont  blancs,  tachés  de  roux  vers  les  cuisses  ; 
le  bec  et  les  pieds  sont  noirs. 

«Ce  Pluvier,  qui  habite  le  Brésil,  a  été  apporté  au  Muséum 
par  MM.  Quoy  et  Gaimard  (Man.  d'ornith.,  vol.  II.  p.  515).» 

2**  Ardea  limoriensis.  —  «Blanc;  bec  corné;  tarses  grêles, 
noirs;  narines  courtes.  De  Timor (Lesueur).»  Less.  (Traité  d'or- 
nith., p.  4i75).Tout  ce  que  je  puis  ajouter,  d'après  une  note  écrite 
sous  le  plateau  lV Ardea  nivea,  par  M.  le  professeur  Valenciennes, 
c'est  que  la  taille  était  plus  grande  que  dans  cette  dernière  es- 
pèce. 

5»  Ardea  lactea.  —  «  Nous  ne  lui  trouvons,  dit  M.  Lesson 
(Traité  d'ornith.,  p.  575),  aucun  caractère  distinclif  d'avec  l'es- 
pèce de  Lesueur.  —  De  Cayenne.  » 


578  REV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  AoÛt   1851.) 

Description  de  quelques  coquilles  fossiles  remarquables 
de  la  République  de  la  Nouvelle-Grenade,  par  M.  Al- 
ciDE  d'Orbigny.  (Planche  ^0.) 

Il  y  a  bientôt  neuf  années,  qu'ayant  été  chargé,  par 
M.  Alexandre  Brongniart,  de  décrire  une  collection  de  co- 
quilles fossiles  recueillies  à  la  Nouvelle  -  Grenade  par 
M.  Boussingault,  nous  avons  conclu,  d'après  l'ensemble 
de  la  Faune,  que  ces  fossiles  devaient  dépendre  de  l'épo- 
que néocomienne,  si  bien  développée  en  France  et  en  An- 
gleterre (1).  Bien  que  notre  opinion  fiit  contraire  à  ce 
qu'avait  d'abord  pensé  M.  Brongniart,  l'illustre  géologue 
voulut  bien,  cependant,  dans  un  rapport  fait  à  l'Académie 
des  Sciences,  adopler  loules  nos  conclusions,  basées  sur 
une  comparaison  minutieuse  de  tous  les  faits.  Nous  avions, 
en  effet,  reconnu  qu'indépendamment  des  carartèies  gé- 
néraux de  la  Faune  fossile  de  Colombie,  qui  rapportait 
l'ensemble  à  l'étage  néocomien,  nous  avions  alors,  pour 
nous  confirmer  dans  cette  opinion,  la  présence  de  cinq  es- 
pênes  idenùqves  avec  des  espèces  de  cette  époque  géologi- 
que en  France  :  les  Naiica  prœlougay  Acteon  affi"iSf  Car' 
dium  peregrinurrtj  Tric/onïi  longa,  et  Oftrea  Couloni. 

Depuis  cette  époque,  les  savantes  communications  de 
M.  le  colonel  Joachin  Acosta  nous  ont  permis  d'augmenter 
de  beaucoup  les  preuves  d'identité  d'époque  entre  ces  fos- 
siles de  Colombie  et  ceux  de  notre  France,  que  nous  n'a- 
vons cessé  un  seul  instant  d'explorer.  C'est  ainsi  qu'au- 
jourd'hui il  serait  impossible  de  ne  pas  reconnaître  cette 
identité,  non-seulement  par  la  composition  générique  de 
l'ensemble,  par  l'ensemble  des  formes  spécifiques  analo- 
gues, mais  encore  par  le  nombre  de  plus  en  plus  grand 
d'espèces  identiques.  C'est  ainsi  que  le  nombre  de  cinq^ 
que  nous  connaissions  en  1 842,  s'élève  aujourd'hui  à  dix" 

(1  )  Coquilles  et  Echinodermes  fossiles  de  Colombie  (Nouvelle- 
Grenade),  recueillis  de  1621  à  1835  par  M.  Boussingault. 


TKAVAUX   INÉDITS.  579 

huit.  Ces  nouvelles  espèces,  identiques  entre  la  France  et 
la  Nouvelle-Grenade,  à  Tépoque  de  l'étage  néocomien, 
sont  les  suivantes  : 

Amthonites  thelysy  d'Orb.,  ^8î0.  Paléont,  francaiseyi^l. 
59,  f.  9. 

A.  Dumasianus,  d'Orb.  Fossiles  de  Colombie,  pi,  2  (^4. 
pulchellus). 

A.  Didaifanus,  d'Orb.  Paléont.,  pi.  108. 

A.  Castellanensis,  d'Orb.  Pa'éont,,  pi.  25. 

A.  galealuSy  Ruch.  Fossiles  de  Colombie,  pi.  2. 

A.  Bogolensis,  Forber.  Prodrome  2,  p.  99,  n°  595. 

A.  Vandeckii,  d'Orb.,  ^ 847.  Prodrome  de 'paléont,  2,  p. 
99,  n**  602 

Toxoceras  nodosus,  d'Orb.,  ^847.  Prodrome  de  paléont. 
2,  p.  ^01,  n**  642. 

Nalica  Bogntenaj  d*Orb.,  -1847.  Prodrome  de  paléont.  2, 
p.  l04,  n°  674. 

Bosiellaria  Americana^  d'Orb.,  ^842  Fossiles  de  Colom- 
bie, pi.  5,  f.  5. 

Leda  scapha,  d'Orb.,  ^847.  Paléont.  française^  pi.  467. 

Arca  Gabrielis,  d'Orb.,  ^845.  Puléont.^  pi.  510. 

Ostrea  Boussingauliii^  d'Orb.,  1843    Paléont,^  pi.  468. 

Ce  nombre  de  18  espèces  identiques  entre  la  Colombie 
et  la  France  ne  prouve  pas  seulement  une  contempora- 
néilé  d'épo(]ue,  rriais  encore  elle  est  une  preuve  évidente 
que  les  m^rs  crétacées  de  cette  époque  devaient  commu- 
niquer directement  entre  elles,  de  la  Nouvelle-Grenade 
jus(^u'on  France;  car  il  représente,  dans  l'état  actuel  de 
nos  connaissances,  plus  de  vmgt-cinq  pour  cent  de  l'en- 
semble. 

Nous  venons  encore  de  recevoir  tout  récemment  de 
M.  Acosta  quelques  espèces  des  mêmes  lieux  qui  viennent 
de  nouveau  corroborer  toutes  les  conclusions  précédentes. 
Voici,  du  reste,  la  description  et  les  figures  de  ces  espèces, 
au  nombre  de  trois  seulement,  dont  deux  surtout  ont 
beaucoup  d'importance  géologique. 


5îi0  REV.    ET    MAG.    DE    ZOOLOGIE.    (ÂoÛt    1S5{.) 

ÏPRRILITES  ACOST^,  d'Orb.,  \Sô\  (pi  10,  flg.  1,2). 

Coquille  turriculée.  Spire  sénestre,  conique,  composée 
de  tours  convexes,  saillants,  non  anguleux,  en  contact  les 
uns  avec  les  autres,  sans  se  recouvrir  ;  tous  ornés  en  long, 
sur  la  partie  saillante,  de  quatre  rangées  de  gros  tuber- 
cules tronqués,  qui  annoncent,  par  cette  même  tronca- 
ture, qu'ils  devaient  être  terminés  par  une  pointe  lorsque 
la  coquille  existait.  De  chaque  tubercule  part  une  largo 
côte  qui  se  continue  en  dedans  de  l'ombilic.  Ombilic  très- 
étroit.  Bouche  ovale,  comprimée. 

JRapporis  et  différences.  Par  ses  quatre  rangées  longitu- 
dinales de  tubercules,  cette  espèce  se  rapproche  beaucoup 
du  Tarrilites  Bergeri,  dont  elle  se  distingue  néanmoins 
par  ses  tours  convexes  également  partout,  et  non  angu- 
leux ;  par  l'ombilic,  infiniment  plus  étroit  ;  par  lès  rangées 
de  tubercules,  bien  plus  grossis,  qui  ne  forment  pas  des 
digues  transversales.  Ce  sont,  en  effet,  deux  espèces  très- 
distinctes. 

Localité.  M.  le  colonel  Acosta  a  rencontré  cette  curieuse 
espèce  dans  la  province  de  Vêlez,  à  la  Nouvelle  Grenade. 

[.a  présence  d'une  Turrilite  dans  les  terrains  crétacés  de 
la  Nouvelle-Grenade  n'est  pas  seulement  un  fait  isolé,  se 
rattachant  à  la  découverte  d'une  espèce  nouvelle,  mais 
elle  est  encore  d'une  immense  importance  géologique  dans 
la  question  d'âge  stratigraphique  des  fossiles  de  ces  ré- 
gioîis.  Quelques  personnes  ont  douté  que  les  couches  qui 
les  renferment  soient  réellement  crétacées,  et  pensaient, 
d'après  la  superposition  sur  des  roches  anciennes,  qu'elles 
pouvaient  être  bien  antérieures  à  cette  époque.  On  sait 
que  toutes  les  ïurrilites  allongées  sont  jusqu'à  présent 
spéciales  aux  terrains  crétacés  en  France.  La  présence 
d'une  Turrilite  de  cette  même  forme  dans  les  couches  fos- 
silifères de  la  Nouvelle-Grenade,  où  nous  avons  déjà  si- 
gnalé tant  de  formes  crétacées,  serait  une  preuve  de  plus 
que  ces  couches  dépendent  bien  certainement  des  terrains 
crétacés,  comme  nous  l'avons  dit  depuis  longtemps. 


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CoquiJIes   fossiles    do  ]a  Jiépubliqm 
de  Ja  iVouvelle  Grenade. 


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l/j/ZAi^/  ,•:./ 


TRAVAUl   INÉDITS.  '^^\ 

Crassatellasolita,  dOrb.,  ^851  (pi. -10,  fig.  5,  4). 

Dimensions.  Longueur,  80  millimètres.  Par  rapport  à  la 
longueur  ;  largeur,  j^;  épaisseur,  ^;  longueur  du  côté 
anal,  j^^.  î  angle  apicial,  ^50°. 

Coquille  oblongue,  comprimée,  ornée,  sur  toute  la  ré- 
gion anale,  de  côtes  rayonnantes  inégales,  divergentes, 
sur  la  région  buccale,  de  côtes  obliques,  arquées  par  en 
bas,  et  comme  ondulées.  Au  point  où  ces  deux  séries  de 
côtes  se  réunissent,  vis  à-vis  du  crochet,  elles  représentent 
une  ligne  irrégulière  de  chevrons  brisés.  Des  deux  côtés, 
très-inégaux,  le  côté  anal  est  infiniment  plus  long,  d'une 
largeur  presque  égale,  et  tronqué  obliquement  à  son  ex- 
trémité. Le  côté  buccal  est  très  court,  étroit. 

Rapports  et  diUércnces.  La  seule  espèce  fossile  qui  mon- 
tre de  grands  rapports  avec  celle-ci  est  la  Crassatella  Robi' 
naldina,  de  l'étage  néocomien  de  France.  On  voit,  en  effet, 
ressortir,  dans  ces  deux  espèces,  un  caractère  unique  très- 
remarquable,  celui  d'avoir  des  côtes  à  chevrons  brisés 
près  des  crochets,  des  côtes  rayonnantes  en  avant,  des 
côtes  arquées  ondulées  en  arrière.  Quand  on  voit  ce  ca- 
ractère singulier  se  rencontrer  seulement  chez  une  espèce 
de  l'étage  néocomien,  en  France,  et  sur  une  espèce  de  la 
Nouvelle-Grenade,  que  nous  croyons  aussi  de  l'époque 
néocomienne,  il  viendra  certainement  encore  prouver  cette 
analogie  que  nous  avons  reconnue,  quand  il  n'y  a  pas  iden- 
tité, entre  les  espèces  de  France  et  de  l'Amérique.  Cette 
analogie  ne  sera  plus,  dès-lors,  un  fait  isolé  pour  cette  es- 
pèce, mais  une  nouvelle  preuve  de  la  contemporanéité 
parfaite  d'âge  entre  les  fossiles  des  deux  contrées.  Cette 
espèce  américaine,  malgré  son  analogie,  se  distingue  de  la 
Crassatella  Robinaldina  par  une  plus  grande  taille  et  par 
ses  côtes  infiniment  plus  grosses  sur  la  région  anale. 

Localité.  M.  Acosta  Ta  recueillie  dans  la  province  de 
Vêlez,  république  de  la  Nouvelle-Grenade. 

Pecten  bogotinus,  d'Orb.,  ^851  (pi.  10,  fig.  5). 

Dimension,  60  millimètres. 


582  REY.    ET   MAC.    DE   ?OOLOGIE.    (  AoÛt   1854.) 

Coquille  ovale,  presque  ronde,  déprimée,  ornée  d'envi- 
ron ^  5  côtes  régulières,  simples,  entre  lesquelles,  suivant 
l'âge,  il  en  naît  une  d'abord,  puis  une  seconde  entre  cette 
nouvelle  et  l'ancienne,  ce  qui  forme,  au  maximum  d'ac- 
croissement, trois  nouvelles  côtes  entre  chaque  côte  pri- 
mordiale. Toutes  ces  côtes  simples,  non  interrompues, 
plus  étroites  que  leurs  intervalles,  sont  pourtant,  ainsi  que 
cet  intervalle,  marqués  d'ondulations  concentriques  d'au- 
tant plus  prononcées  qu'elles  sont  rapprochées  du  cro- 
chet. Les  oreilles  paraissent  être  inégales  et  lisses. 

La  description  qui  précède  est  faite  sur  un  moule  inté- 
rieur un  peu  incomplet;  néanmoins,  nous  avons  la  certi- 
tude que  l'espèce  nouvelle  est  différente  de  toutes  celles 
que  nous  connaissons. 

Localité.  M.  Acosta  l'a  découverte  à  Tuluni  (Nouvelle- 
Genade). 

Explication  des  figures  de  la  planche  i  0. 

Fig.  -I;  Un  tour  de  grandeur  naturelle  de  la  Turrilites 
Acos'iœ. 

Fig.  2.  Le  même,  vu  en  dessus. 

Fig.  5.  Crassaiella  solita  de  grandeur  naturelle  vue  de 
côté." 

Fig.  4.  La  même,  vue  du  côté  des  crochets. 

Fig.  5.  Pectenbogotinusy  d'Orb.  de  grandeur  naturelle. 

Paris,  le  45  janvier  4854. 


Catalogue  des  Mollusques  vivants  de  la  Champagne 
méridionale,  par  MM.  J.  Ray  et  H.  Drouet.  —  Suite 
et  fin.  (Voir  p.  329.) 

Dixième  Genre.  Balée.  —  Balœa,  Leach. 

77.  B.  fragilis,  Drap.  —  Hab.  les  lieux  ombragés,  sur 
les  saules,  où  elle  vit  par  groupes.  —  Troyes,  Bar-sur- 
Aube,  Nogent.  A.  C. 

Onzième  Genre.  Clausilie.  —  Clausïlia,  Drap. 

.  .  t  (•■ 

78.  C.  laminata,  Mont.  (C.  bidens,  Drap.).  —  Hab.  les 


TRAVAUX    INÉDITS.  585 

bois  et  les  lieux  frais,  sur   le  tronc  des  arbres.  C.  C. 

79.  C.  veniricosa.  Drap.  —  Hab.  les  bois,  au  pied  des 
vieux  chênes.  —  Forêts  d'Aumont  et  d'Orient,  Langres.  R. 

80.  Ç.  lïneolaia,  Held.  —  Hab.  les  forêts  des  environs 
de  Langres.  R. 

81.  C.  Rolphii.,  Leach.  —  Hab.  les  forêts,  sous  les  bois 
en  détritus. —Forêts  d'Orient  et  d'Aumont,  Langres.  A.  R. 

82.  C.  obtiisn,  G.  Pfeiff.  —  Hab.  les  bois,  au  pied  des 
arbres.  —  Clairvaux,  Langres.  R. 

85.  C.  plicatnla^  Drap.  —  Hab.  les  bois  et  sur  les  murs. 
—  Langres.  R. 

84.  C.  nifjrîcanSy  JeflTr.  (C.  riigosa^  var.  B,  Drap.). — 
Hab.  les  lieux  ombragés,  sur  l'écorce  des  arbres,  et  les 
coteaux,  parmi  les  pierres.  C.  C. 

85.  C.  Behoudii,  Dup.  —  Hab.  les  bois,  au  pied  des  ar- 
bres. —  Forêt  d'Orient,  bois  des  environs  de  Bar- sur- 
Seine.  A.  R. 

86.  C.  gracilis,  C.  Pfeiff.  —  Hab,  les  bois  et  les  côtes, 
sur  l'écorce  des  arbres.  —  Bar-sur-Seine,  Langres,  Ton- 
nerre. A.  R. 

87.  C.  parviUa^  Stud.  —  Hab.  les  bois,  les  haies,  les 
vieilles  murailles.  C.  C. 

Famille  HL  AURICULES,  Fér. 

Douzième  Genre.  Carychie.  —  Carychïum,  MûU. 

88.  C.  minimum,  MiilL  —  Hab.  les  lieux  marécageux, 
sous  les  troncs  humides.  —  C.  dans  toute  la  région. 

B.  Acpiatiques. 

Famille  IV.  LYMNÉENS,  Lam. 

Treizième  Genre.  Planorbe.  —  Planorbis,  Guett. 

Premier  Groupe.  Coquille  sans  carène. 

89.  P.  corneus^  Linn.  —  Hab.  les  eaux  stagnantes,  les 
fossés  marécageux.  C,  C. 

90.  P,  contortus,  Linn.  —  Hab.  les  eaux  stagnantes. 


584  REV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {AoÛt    1851.) 

9-1.  P.  albuSj  MûU.  (P.  hispidus,  Drap.).  —  Hab.  les  ri- 
vières et  les  ruisseaux,  sur  les  pierres.  —  Troyes,  Bar-sur- 
Aube.  A.  C. 

92.  P.  spîrorbis,  Linn.  — •  Hab.  les  eaux  stagnantes.  — 
Troyes.  R.  R. 

Deuxième  Groupe.  Coquille  subcarênée. 

95.  P.  leiicostoma,  Mill.  —  Hab.  les  eaux  stagnantes, 
sur  les  plantes.  —  Environs  de  Troyes,  Langres.  A.  C. 

94.  P.  Perezii,  Graëlls.  —  Hab.  les  fossés  des  petits 
bois.  —  Troyes  (bois  de  Fouchy  et  de  Saint-Julien).  A.  R. 

93.  P.  septemgyratus,  Rossm.  —  Hab.  les  marécages.  — 
Cette  espèce,  très- voisine  du  P.  leucostoma,  Mill.,  nous  a 
été  envoyée  du  département  de  l'Yonne  par  M.  Cotteau^ 
d'Auxerre.  R. 

Troisième  Groupe.  Coquille  carénée. 

96.  P.  vortex,  Linn.  [P.  compressus^  Mich.).  —  Hab.  les 
fossés  et  les  mares,  parmi  les  lentilles  d'eau.  C.  C. 

97.  P.  carinatus,  Mûll.  —  Hab.  les  marais  et  les  petits 
ruisseaux.  —  Tonnerre,  Troyes,  Bar-sur-Seine,  etc.  C. 

98.  P.  complancUus,  Linn.  (P.  marginatus,  Drap.).  — 
Hab.  les  eaux  stagnantes  de  toute  la  Champagne.  C.  C. 

99.  P.  niiidusj  Mûll.  —  Hab.  les  ruisseaux  tranquilles, 
sur  les  conferves.  —  Environs  de  Troyes,  Vendeuvre  (fon- 
taine de  la  Roche-Taillée).  A.  R. 

-100.  P.  fontanus^  Lightf.  (P.  complmiatus,  Drap.).  — 
Hab.  les  petits  ruisseaux  d'eau  courante.  —  Troyes,  Ton- 
nerre et  Langres.  A.  C. 

^01.  p.  nautileuSf  Linn.  (P.  imbricatus  et  cristatus, 
Drap.).  —  Hab.  les  fontaines  stagnantes.  —  C.  à  Vendeu- 
vre; R.  à  Troyes. 

Quatorzième  Genre.  Physe.  —  Physa^  Drap. 

A.  Spire  courte. 

402.  P.  foniinalisy  Linn.  —  Hab.  les  ruisseaux  et  les 
fontaines,  sur  les  plantes  aquatiques.  A.  C. 


TP.AVAUX   INKDiTS.  ÔS3 

B.  Spire  élancée. 

105.  P.  hypnorum,  Linn.  —  Kab.  les  rivières  et  les  ruis- 
seaux, sur  les  plantes.  C. 

Quinzième  Genre.  Amphipéplée.  ^  Ampliip<'plea,  Nills. 

^04.  A,  c)lia'inosay  MûlI.  —  Cette  espèce  curieuse  ha- 
bile les  rivières  et  les  canaux.  —  Les  dérivations  de  la 
Seine,  et  le  canal,  à  Troyes.  A.  C. 

Seizième  Genre.  Limnée,  Limnœaj  Lani. 

A.  Hauteur  de  Touverture  excédant  la  moitié  de  la  hauteur  totale 
de  la  coquille. 

^05.  L.  siagmdis,  Linn. — Hab.  toutes  les  eaux  stag- 
nantes C.  C. 

^06.  L.  aurîcidarîa,  Linn.  —  Hab.  les  rivières,  sur  les 
pierres  et  les  plantes.  C. 

]  07.  L,  ovata.  Drap.— Hab.  les  rivières  et  les  marais.  C. 

-108.  L.  inlermedia,  Fer.  (L.  ovala,  var.  5,  Drap.). — 
Hab.  les  fossés  de  dérivation  et  les  marais.  ■—  Environs  de 
ïroyes,  Tonnerre,  Langres.  A.  C. 

1 09.  L.  peregra,  Gmel.  —  Hab.  les  fontaines  stag'  antes. 

—  C.  à  Vendeuvre. 

^10.  L.  marginala^^Wich.  —Hab.  les  eaux  stagnantes. 

—  Troyes  (bois  de  Fouchy).  A.  R. 

B.  Hauteur  de  rouverlure  moindre  que  la  moitié  de  la  liuiiteur 
totale  de  la  coquille. 

m .  L.  palusirls,  Drap.  —  Hab.  les  fossés,  les  noues  et 
les  marais.  C.  C. 

^  12.  L.  minuta,  Drap.  —  Hab.  les  ruisseaux  et  les  fos- 
sés inondés  en  hiver.  C.  C. 

Wù.  L.  iruucalula,  MûlI.  (L.  minuta^  var.  G   Drap.?J. 

—  Hab.  les  petits  ruisseaux  et  les  sources.  —  Tro}C3,  Bar- 
Sur-Seine,  Langres.  A.  C. 

2*  SÉRIE.  T,  ni   Année  18»|,  ^ 


586  REV.    ET   MAG,    DE   ZOOLOGIE.    {Âo{lt    1851.) 

Famille  V.  ANCYLOIDÉS,  Fitz. 
Dix-septième  Genre.  Ancyle.  —  Ancylus,  Geoffr. 

414.  A.  fluviatilis,  MûlI.  —  Hab.  les  rivières,  sur  les 
pierres  et  les  plantes.  —  La  Seine,  l'Aube,  la  Marne,  etc. 

ce. 

-H5.  A  Fabrei,  Dup.  -—  Hab.  les  ruisseaux  et  les  fon- 
taines. —  Vendeuvre.  A.  R. 

416.  A,  deperdkus,  Ziegl.  —  Hib.  les  rivières  et  les 
sources.  — La  Marne,  à  Langres;  Bar-sur-Seine  (la  Sainte- 
Fontaine),  Vendeuvre.  A.  R. 

4-17.  A.  laciistriSj  Linn.  —Hab.  les  marais,  sur  les  joncs. 

—  Troyes,  Bar-sur-Aube,  Langres.  A.  C. 

On  peut  se  procurer  cette  fragile  espèce,  ainsi  que  plu- 
sieurs autres  Pulmobranches  aquatiques  et  terrestres  de 
petite  taille,  sur  les  tuyaux  des  phrygancs. 

§11.   Operculés. 

Famille  YI.  CYCLOSTOMACÉS,  Menke. 

Dix-buitième  Genre.  Cyclostome.  —  Cyclostoma,  Lam. 

448.  C.  etegans,  Miill.  —  Hab.  les  coteaux,  le  chevet  des 
vignes  et  les  lisières  des  bois.  C.  C. 

Dix-neuvième  Genre.  Pomatus.  —  Pomaûas,  Stud. 

449.  P.  obsmrum,  Drap.  —  Hab.  les  côtes  et  les  bois 
de  notre  terrain  jurassique,  sur  les  arbres  et  dans  la 
mousse.  —  Bar  sur-Seine,  Bar-sur-Aube,  Tonnerre.  C.  C. 

420.  P,  maculalum.  Drap.  ~  Hab.  avec  le  précédent. 

—  Un  peu  moins  abondant,  mais  pourtant  très-commun. 

Ordre  H.  Pëctinibranches,  Cuv. 

Famille  VIL  PÉRISTOMIENS ,  Lam. 

Vingtième  Genre.  Paludine.  —  PJudina,  Gray. 

421.  P.  vivipara^  Linn.  —  Hab.  les  noues  et  les  ma- 


TRAVAUX   INÉDITS.  587 

rais,  au  milieu  des  herbes.  —  Environs  de  Nogent-sur- 
Seine.  A.  C. 

-122.  P.  achaiinay  Lam.  —  Hab.  les  rivières,  au  milieu 
des  plantes  submergées.  —  La  Seine,  au-dessous  de  Troyes; 
l'Yonne,  à  Joigny.  A.  R. 

Vingt-unième  Genre.  Bithinie.  -—  Biihinia,  Gray. 

425.  B.  tentaculataj  Linn.  {Cyclostoma  impurunif  Drap.). 

—  Hab.  les  rivières  et  les  eaux  stagnantes.  C.  C. 

42  i.  B.  viridis,  Drap.  —  Hab.  par  groupes  nombreux 
sur  les  pierres  des  sources  et  des  fontaines.  —  Bar-sur- 
Seine,  Nogent,  Bar-sur-Aube.  C. 

4  25.  B.  Fcrussinay  des  Moul.  —  Hab.  les  fontaines,  à 
Vendeuvre;  les  ruisseaux  de  Fouchy,  à  Troyes.  R.  U. 

4  26.  5.  rioea,  Drap.  —  Hab ?  — Alluvion 

de  la  Seine,  à  Troyes  ;  de  l'Aube,  à  Arcis.  R.  R. 

Nous  ne  l'avons  pas  encore  rencontrée  vivante. 

Vingt-deuxième  Genre.  Valvée,  —  Valvata,  Mûll. 

427.  V.  piscinalisy  Mûll.  (Cyclosloma  ôbtusum^  Drap.). 

—  Hab.  les  rivières  et  les  ruisseaux.  C. 

4  28.  V.  spirorbisy  Drap.  ~  Hab.  les  marécages  et  les 
noues,  à  Nogfent.  R.  R. 

429.  F.  crisiata,  MixW.  (F.  planorbis,  Drap.).  —  Hab.  les 
eaux  stagnantes,  les  fossés  marécageux.  A.  C. 

Famille  VHl.  NÉRITACÉS,  Lam. 

Vingt-troisième  genre.  Néritine.  —  Neritina,  Lam. 

450.  iV.  fluviaiilisj  Mûll.  —  Hab.  tous  nos  fleuves  et 
toutes  nos  rivières,  attachée  aux  pierres.  C.  C. 


588  r.FV.  ET  MAC.  nr,  zoologik.  {Août  1851.) 

Classe  II.  ACÉPHALES,  Cuv. 

Ordre  des  Lamellibranches,  Cuv. 

Famille  IX.  NAYADES,  Lam. 

Vingt-quatrième  Genre.  Anodonte.  — Anodontn^  Drap. 

Groupe  A. 

•  i51.  A,  cygnœn,  Linn.  --  Hab.  les  anses  des  rivières, 
les  canaux  et  les  bassins.  —  Troyos  (canal  du  Chateau- 
des-Cours),  Lusigny  (étangs  de  Larivours).  R. 

Le  type  de  cette  espèce  semble  peu  connu  en  France.  La 
plupart  des  échantillons  que  nous  avons  reçus  sous  ce  nom 
n'étaient  autres  que  des  A .  ventricosa  et  cetlcnsis, 

^o2.  A.  venlricosa,  C.  Pfiiff.  — -  Hab.  les  canaux,  les  vi- 
viers et  les  rivières  bourbeuses.  —  Troyes,  Bar-sur-Aube, 
Nogent,  etc.  C.  C. 

4  55.  A.  cellensh,  Schrôt.  —  Hab.  les  rivières  et  les  ma- 
rais. --  Les  bras  de  la  Seine,  les  marais  de  Villechétif.  C. 

-ISî.  A.  oblonga^  Mill.  —  Hab.  les  ruisseaux  et  les  ri- 
vières tranquilles  des  environs  de  Troyes.  C. 

Groupe  B. 

-153.  A.  Diipuyi,  Ray  et  Dr.  —  Hab.  les  vieux  canaux  et 
les  viviers  ombragés.  —  Troyes  (canal  de  Notre-Pame- 
desPrés),  Bar-sur-Aube,  Villemereuil.  C. 

456.  A.  ponderosa,  C.  Pfeifl".  —  Hab.  les  étangs  et  les 
eaux  vaseuses.  —  Troyes  (canal  des  Cours).  R. 

\ol.  A.  subpondcrosa,  Dup.  —  Hab.  les  étangs.  —  Vil- 
lemereuil; près  Troyes.  A.  R. 

Groîipe  C. 

458.  A.  piscinalis,  Kills.  —  Hab.  les  viviers  et  les  réser- 
voirs. —  Environs  de  Troyes  et  de  Langres.  A.  R. 

159.  A,  Mitletii,  Ray  et  Dr.  — Hab.  les  canaux  et  les 
viviers.  —  Réservoir  de  Montabert,  alimenté  par  la  Rance, 
è  d<  uze  kilomètres  S.-E.  de  Troyes.  R. 


TRAVAUX    IMîDlïîJ.  580 

Groupe  1). 

MO.  A.  nitai'ma,  Linn.  ■—  Hab.  les  rivières  et  les  eaux 
peu  courantes.  —  La  Seine  et  ses  dérivations  ;  la  Darse, 
l'Aube,  la  Marne.  A.  C. 

M\.  A.  Ji'yli,  Oup.  -—  Hab.  les  petites  rivières  des  en- 
virons ce  Troyes  et  d'Auxerre.  C.  C. 

^42.  A.  coai'cl'Ud,  Pot.  ctMich.  — II. b.  les  rivières  et 
leurs  petits  sffluents.  —  i.cs  bras  de  !a  Seine,  à  Troyes; 
rOurce,  à  Bar  sur-Seine;  la  Laignes,  aux  Riceys.  U. 

Vingt-cinquième  Genre.  Mplette.  ~  UniOf  Retz. 
Groupe  A. 

145.  U.  s'mnaluSj  Lam.  ((/.  murcjmt'ifera.  Drap.).  — 
Hab.  les  anses  profondes  et  les  bas-fonds  de  la  Seine  et  do 
l'Aube,  où  il  est  difficile  de  la  pêcher.  H. 

^44.  U.  Httoralis,  Drap.  — Hab.  les  rivières  de  toute  la 
Champagne.  C.  C. 

443.  U.  subtetrngonua,  Mich.  — Celte  e.^pèce,  très-voi- 
sine de  la  précédente,  habite  les  rivières.  A.  C. 

Groupe  B. 

146.  U.  p'wlonwij  Linn.  (U.  Desliayesii,  Mich,).  —  Hab. 
les  rivières  très-bourbeuses,  les  étangs,  les  canaux  et  les 
viviers  de  toute  notre  région.  C. 

147.  U.  arcuatus^  Bouch,  —  Hab.  la  Seine,  à  Nogent 
R.R. 

4  48.  U.  Rcfjuleniij  Mich.  —  Hab.  les  fleuves,  les  rivières 
et  leurs  affluents.  C.  C. 

Cette  espèce  a  souvent  été  confondue  avecl'i/.  ptctorum, 
Linn. 

140.  U,  Turionii,  Payr.— Hab.  les  ruisseaux  bourbeux 
des  environs  de  Troyes.  A.  R. 

150.  U.  tumidus,  Retz.  ([/.  rostraia,  Mich.).  —  Hab.  les 
rivières.  —La  Seine,  à  Nogent;  lYonne,  àÂuxerre.  U. 


51)0  liEV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  AoÛt    1861.) 

Groupe  C. 

\b\.  U.  batavits,  Lam,  (U.  pîctorum,  var.  J5,  Drap.).  — . 
Hab.  la  plupart  de  nos  rivières.  G.  C. 

^32.  U.  Droiiëtii,  Dup. -— Hab.  les  canaux  et  les  bras 
secondaires  des  rivières.  —  ïroyes  (canal  du  Château-des- 
Cours,  et  petits  affluents  de  la  Seine).  A.  R. 

Cette  espèce  se  retrouve  sur  plusieurs  points  de  la 
France,  notamment  dans  la  Nièvre. 

^55.  U.  mancusy  de  Blainv.  —  Hab.  les  rivières  de  no- 
tre terrain  jurassique.  A.  C. 

-154.  V.  amnicus,  Ziegl.  —  Hab.  les  fleuves  et  les  riviè- 
res de  la  Champagne  méridionale.  C. 

Famille  X.  DRÉISSÉNADÉES,  Cray. 
Vingt-sixième  Genre.  Dréissène. — Dreissena,  Van  Ben. 

^55.  D.  pohjmorphaj  Pallas. 

Cette  intéressante  espèce,  introduite  dans  nos  fleuves 
par  la  navigation  commerciale,  s'agglomère  autour  des 
pierres,  dans  les  conferves,  où  elle  se  maintient  au  moyen 
de  son  byssus.  —  C.  à  Paris  ;  U.  dans  la  Seine  supérieure. 

Famille  Xï.  CYCLADES,  Fér. 

Vingt-septième  Genre.  Cyclade.  —  Cyclas,  Brug. 

156,  C  rivicoltty  Lam.  (C.  cornea,  Drap  ).  —  Hab.  les 
rivières,  dans  la  vase.  — La  Seine,  à  Nogent;  l'Yonne,  à 
Joigny.  R. 

^57.  C.  cornetty  Linn.  (C.  rivalis^  var.  A,  Drap.).  —  Hab. 
les  canaux  et  les  marais.  C. 

^58.  C.  rivalis,  Mûll.  (C.  rivalis^  var.  B,  Drap.).  —Hab. 
les  rivières  et  les  ruisseaux.  C. 

H  59.  C.  nucleus,  Stud.  —  Hab.  les  marais  de  Villechétif, 
près  Troyes.  R. 

^60.  ('.  lacustrisy  Linn.  —  Hab.  les  mares,  les  fossés, 
les  eaux  fangeuses.  —  Troyes,  Vendeuvre,  Tonnerre.  A.  R. 

•t6l.  C,  caliculala,  Drap.  —  Hab.  les  eaux  tranquilles 


TRAVAUX    INÉDITS.  594 

et  ombragées,  à  fond  vaseux,  de  toute  notre  région.  C. 

Vingt-huitième  Genre.  Pisidie.  —  Pisidium,  Pfeiff. 

A.  Coquille  oblique. 

162.  P.  amnicum.  Mûll.  (Ci/clas  palustris,  Drap.).  — 
Hab,  les  rivières,  dans  la  vase.  C. 
465.  P.  australe,  phil.  —Hab.  les  fontaines  dormantes. 

—  Vendeuvre.  A.  R. 

464.  P.  cinereum^  Aider  —  Hab.  les  marais  et  les  fon- 
taines, dans  la  vase.  —  Tryes,  Vendeuvre.  A.  C. 

465.  P.  Herislowianum,  Jenyns.  —  Hab.  les  ruisseaux, 
dans  la  vase.— Troyes  (bras  secondaires  de  la  Seine).  R.  R. 

Nous  avons  éjîalement  reçu  des  environs  d'Auxerre,  par 
les  soins  de  M.  Cotieau^  cette  belle  espèce,  encore  peu 
connue  en  France. 

466.  .P.  nïùdum,  Jenyns.  —  Hab.  les  fossés  vaseux  des 
environs  de  Troyes.  A.  R. 

B.  Coquille  subarrondie. 

467.  P.  obtusale,  C.  Pfeiff.  (Cyclas  fontinaiisy  var.  Drop.). 

—  Hab.  les  fossés  marécageux  des  environs  de  Troyes  et 
de  Vendeuvre.  A.  C 

4  68.  P.  iontina{('^  Drap.  —  Hab.  les  sources  et  les  fon- 
taines. . —  Bar-sur-Seine.  R. 

469.  P.  pulchellum,  Jenyns.  — Hab.  les  fontaines  et  les 
sources.  —  Bar-sur-Seine  (puits  d'un  jardin).  R.  R. 


Description  d'Agromyzes  et  de  Phytomyzcs  écloses  chez 
M.  le  colonel  Goureau,  par  M.  Robinead-Desvoidy. 

Depuis  quelques  années,  l'attention  de  l'entomologie 
semble  prendre  plaisir  à  se  porter  sur  Pétudo  des  mou- 
ches, étude  aussi  variée  et  aussi  intéressante  dans  ses  re- 
cherches qu'utile  et  infinie  dans  ses  résultats. 


592  r.i:v.  j:t  m\g.  Dii  zoologii:.  (àoûi  1851.) 

Les  tribus,  qui  vivent  dans  les  différentes  classes  d'insectes, 
commencent  d'être  connues  :  on  est  en  plein  progrès,  et 
l'on  peut  déjà  soupçonner  l'époque  prochaine  des  princi- 
pales difficultés  surmontées.  La  France  tient  le  premier 
rang  parmi  les  observateurs  de  celte  catégorie. 

La  France  occupe  encore  la  première  place  parmi  les  na- 
turalistes qui  s'occupent  des  races  vivant  dans  les  vc(<ciaux. 
M.  le  colonel  Goureaii  vient  de  conquérir  de  nouveaux 
droits  à  notre  reconnaissance  pour  ses  habiles  recherches 
sur  ces  petites  Mvodaires  dont  les  larves  vivoit  et  croissent 
en  minant  le  parenchtjme  dos  feuilles  végétales  qui  les 
nourrit. 

11  vient  d'ouvrir  une  vaste  carrière  qu'il  saura  parcourir 
avec  autant  de  succès  que  de  persévérance.  Grâce  à  lui, 
nous  pouvons  maintenant  envisager  l'immensité  de  l'hori- 
zon qui  se  développe  devant  nos  yeux.  Nous  possédons 
des  données  certaines  sur  la  marche  de  la  nature  dans  la 
production  de  ces  êtres  infimes;  nous  apprécions  leur  rôle 
sur  la  scène  du  monde,  où  la  science,  à  son  tour,  va  les 
introduire.    , 

Il  appartient  à  M.  Goufeau  de  nous  décrire  leurs  tra- 
vaux, leurs  instincts,  leurs  métamorphoses.  Il  a  fait  plus, 
il  a  obtenu  leurs  ennemis,  il  en  a  écrit  l'histoire.  Voilà  la 
vraie  science.  Il  m'a  permis  d'étudier  et  de  décrire  ces  pe- 
tites mouches  :  qu'il  me  soit  pareillement  permis  de  lui 
en  exprimer  ici  ma  sincère  gratitude. 

J.-B.  R.-D. 

Nota.  Comme  je  n'ai  pas  encore  publié  la  grande  divi- 
sion des  M'wromijdes,  j'omettrai  de  suivre  le  plan  que  je 
me  suis  imposé  ;  je  laisse  les  choses  dans  l'état  où  les  tra- 
vaux de  Fallen,  de  Meigen,  de  M.  Macquart  et  de  M.  Zet- 
terstedt  nous  les  ont  transmises. 

1.  AoRosiYZv  Macquarti,  Gour. —  Oscinis  Macquarti,  Gour. 
M.  S.  —  Mas  et  femina.  Tliorax  niger  aiit  subnitens,  aut  siibci- 
iieres'^ens,  lineâ  humerali  testaceâ  souper  distinctâ  in  feminâ, 
î5opiù«  obsoletà  in  mare  ;  scutello  nigro;  abdomen  dorso  nigro, 


ïmavaux  ixédsts.  595 

iiuisuris  se^inentorum  flavis;  oviduciri  /èmiiife  exserto,  nigro; 
abdominis  lateribus  flavis;  vertex  flaviis,  lineâ  meiifi  latiorini- 
grâ  ;  caput  flavo-aurantiacum,  regione  sternmatica  llavà,  ocellis 
iiigris;  anlennis,  proboscides  palpis,  flavis;  femora  et  tibice  bru- 
nicosa,  brunnco-pallescentis,  brnnneo-flavescentia,  genubus  fla- 
vis, (ai'iis  brijiineis,  branneo-palli  iij.;  balteres  fiavi;  a!;o  subliya- 
lincT,  nervis  flavescentibus.  —  Long.  1  \12  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corselet  noir,  parfois  un  peu  luisant, 
parfois  un  peu  cendré,  avec  une  ligne  humérale  leslacéc, 
toujours  marquée  sur  la  femelle,  et  qui  peut  ne  pas  exister 
sur  le  mâle  ;  abdomen  noir  sur  le  dos,  avec  le  bord  posté- 
rieur des  segments  annelé  de  jaune  ;  oviducte  do  la  femelle 
plus  long  que  le  dernier  segment,  saillant,  et  noir  luisant  ; 
côtés  de  l'abdomen  jaunes;  ventre  jaune,  avec  une  largo 
ligne  médiane  noire  ;  tête  jaune  doré  ;  régio,n  stemmatique 
jaune,  avec  les  ocelles  noirs;  antennes,  palpes  et  trompe 
jaunes  ;  milieu  de  la  face  noirâtre;  cuisses  et  tibias  bruns, 
brun  pâle,  brun  jaunâtre,  avec  les  genoux  jaunes;  tarses 
brunâtres,  brun  jaunâtre;  balanciers  jaunes;  ailes  assez 
claires,  avec  les  nervures  flavescenles, 

Cette  espèce  est  éclose  chez  M.  Goureau,  de  larves  mi- 
neuses des  feuilles  du  bouillon-blanc  {Verbnscnm  tliapsiis). 

J'ignore  pourquoi  ce  naturaliste  en  a  fait  un  Oscinîs. 

2.  Agromyza  Iii/Eos,  Rob.-Desv.  —  Mas  et  fe-nina.  Corpus 
lotum  nigrum,  airum;  proboscide,  halierihusque  flavis;  genubus 
flavescenlibus  ;  aiis  hyalinis.  —  Long.  2i5  de  ligne. 

3Iàle  et  femelle.  Corps  entièrement  noir;  trompe  et  ba- 
lanciers d'un  beau  jaune  ;  genoux  flavescents  ;  ailes  claires. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  d'avril,  chez  M.  Gou- 
reau, de  larves  mineuses  des  feuilles  de  ïlris  psetido-aco- 

On  ne  saurait  la  confondre  avec  VAgr.  nana  de  Meigen, 
qui  a  le  corselet  cendré,  ou  couleur  de  plomb  [plumbeus, 
M(ng.  ;  cinereus,  Zetterst.),  avec  les  balanciers  blancs. 

5.  Agr.  MEDiCAGiMS,  Rob.Dcsv.  —  Mas  et  ftmina.  Nigra, 
ni!ida;  llioracc  subopaco;  froate  rubro-fernigineà  ;  proboscide 


594  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (AoÛt   1861.) 

pallidè  ferrugineâ;  femoribus  nigris  aut  brunneis;  tibiis  tarsis- 
que  piceis  aut  pallidè  f  ^rru»ineis.  —  Long.  5/4  île  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corps  noir  luisant,  avec  le  corselet  un 
peu  plus  opaque;  frontaux  ronge  ferrugineux;  trompe 
d'un  ferrugineux  pâle;  cuisses  noires  ou  brunes;  tibias  et 
tarses  ferrugineux  pâle,  ou  couleur  de  poix  ;  balanciers 
blancs;  ailes  claires. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  d'août,  chez  M.  Cou- 
reau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  de  la  luzerne  {Mecli" 
cogo  saliva). 

C'est  à  tort  que  M.  Goureau  l'a  rapportée  à  VAgr.  nigri- 
pes  de  Meigen;  elle  appartiendrait  plutôt  à  VAgr.  morosa 
de  cet  auteur;  mais  elle  constitue  une  espèce  particulière. 

4.  Agr.  maura,  Meig.,  toni.  VU,  n**  95.  —  Femina.  Tota 
atra  nilida  ;  anteDnis,  proboscide,  haltfribus,  pedibus,  alaruni 
nervis,  alris;  alis  hyaliiiis.  — Long,  i  ligne. 

Femelle.  Tout  le  corps  noir  luisant;  antennes,  trompe, 
balanciers  et  pattes  noirs  ;  ailes  hyalines,  avec  les  nervures 
noires. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  mai,  chez  M.- Gou- 
reau, de  larv«'s  mineuses  des  ftudles  du  Crépis  bïennis. 

Je  ne  me's  nullement  en  doute  que  cet  insecte  soit  le 
véritable  Agr.  maura  de  Meigen. 

5.  Agr.  pc&ili,a,  Meig ,  \f  60.  —  Mas  et  femina.  Thorax 
flavus.  d*»rso  slernojue  nigro-nnidis,  sciitfllo  flavo,  nigro  bi- 
punclato;  abdoiiieii  dorsonigio.  incisuris  >egmenlorum  flaveolis 
plus  minus  ronspicuis;  vemre  flavo;  caput  flaviim,  verii'Ms  punc- 
to  nigro;  antennis  aurantia  is;  proboscide,  palpisque,  pallidè 
flavis;  haltères  flavecentes;  femora  flava,  tibiis,  tarsisque  plus 
minus  siibhrunneis;  al;e  Inal  nae,  nervis  perspiruis;  quarto  longi- 
tudinali  in  ipso  alae  apice  teiminato.  —  Long.  2  3  de  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corselet  jaune,  avec  le  dos  et  le  dessous 
de  la  poitrine  noir  luisant;  écusson  jaune,  avec  deux 
points  latéraux  noirs;  abdomen  noir  sur  le  dos,  avec  les 
incisions  segmenlaires  d'un  jaune  plus  ou  moins  prononcé; 
ventre  jaune;  tète  jaune,  avec  un  point  noir  sur  le  vertex;^ 


TRAVAUX   INÉDITS.  593 

antennes  d'un  jaune  orangé  ;  trompe  et  palpes  jaunes  ; 
cuisses  jaunes  ;  jambes  et  tarses  plus  ou  moins  brunâtres  ; 
bouton  des  balanciers  jaunes;  ailes  claires,  avec  les  ner- 
vures bien  marquées;  la  quatrième  nervure  longitudinale 
finissant  dans  le  sommet  môme  de  l'aile. 

Celte  espèce  est  éclose,  au  mois  d'août,  chez  M.  Gou- 
reau,  de  larves  mineuses  de  l'euphorbe  tilhymale  [Eiiphor- 
bia  cî/parisias). 

C'est  le  véritable  Agr.  pusilla  de  Meigen  ;  Zetterstedt  a 
tenté  de  le  rapporter  à  VAgr.  sciileltata  de  Fallen  et  de 
Meigen,  dont  le  corselet  n'est  pas  jaune  sur  les  côtés. 

A,  La  quatrième  nervure  longitudinale  implantée  contre 
le  sommet  de  l'aile. 

*  Front  noir. 

i.  Phytomyza  AQUIFOLII,  Gour.  —  An  Ph.  obscureîla?  Fall. 
—  MeisiTM  "*  6?  <t  Zeiter.st,  n*  2?  —  Mas  ei  femina.  Nijrra  sub- 
atrata,  obscure  ciiier«soens,  ano  margine  anticu  alb<:'scenle  in 
mas;  oviduilù  in  femina  abbrcviato,  alro  ;  caput,  antenns  palpis- 
que  alra  ;  probosfis  flava;  pedes  brnnneo-pallidi,  aut  pallentps, 
eut  brunnei,  genubus  flavescenlibus  ;  baberibus  flavis;  al£  bya- 
linae,  vix  subfuscescentes,  tribus  nervis  longitudînalibus  exterio* 
ribus  magis  conspicuis.  —  Long.  il2  ligne. 

Mâ'e  et  femelle.  Corps  noir  un  peu  luisant  et  obscuré- 
ment cendré  ;  le  bord  antérieur  de  l'anus  blanc  sur  le  n»âle; 
oviducte  de  la  femelle  assez  court  et  noir  ;  tête,  antennes 
et  palpes  noirs;  trompe  jaune;  pattes  brun  pâle,  pâles, 
avec  b  s  genoux  au  moins  flavescents;  balanciers  jaunâ- 
tres ;  ailes  hyalines,  avec  les  trois  nervures  longitudinales 
extérieures  plus  marquées. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  mai,  chez  M.  Gou- 
reau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  du  houx  (Ilex  aquifo- 
lium). 

Cette  espèce  a  les  plus  grands  rapports  avec  le  Phyt, 
obscureîla  de  Fallen  et  de  Meigen,  si  ce  n'est  pas  elle- 
même;  mais  elle  a  la  trompe  et  les  balanciers  jaunes,  au 


o'JO  IlEV.    ET    3IAG.    1)K    ZOOLOGJE.    (Aoul    1851.) 

lieu  de  les  avoir  blancs:  en  outre,  elle  est  de  plus  forte 
toille. 

2.  Ph.  lonicer^,  Rob.-Desv.  —  if/«s  ei  fcmina.  Atra,  nilida; 
iil.imi  segmenti  margine  apicali  in  mns  albido;  oviiliiclii  m  fe- 
wiina  atro,  nitido;  capul,  anlennœ,  pa!pique,-alra;  faciei  lateri- 
Imjs,  peristomate,  proboscide,  halîeribusque  albis;  orbiîa  oculo- 
rum  siibflive£eente  ;  pedes  pallidi,  pallidè  fuscesrentes,  ftniorihns 
iîterdùm  fiiscis;  alœ  hyalinne,  nervo  quarto  ])•  giUidinali  minime 
eonspiciîo;  segmentornm  incisnris  interdùm  albo-obscuris.  — 
Long.  1/2  à  2/5  de  ligiie. 

Mà!c  ci  femelle.  Corps  noir,  luisant,  non  eendré;  bord 
postérieur  du  dernier  sogment  abdominal  b'anc  sur  le 
ihàle;  oviducte  de  la  femelle  pou  allongé  et  noirûlrc  ;  lô;e, 
ootennes  et  palpes  noirs;  côtés  de  la  face,  péristome, 
trompe  et  balanciers,  blancs  ;  pourtour  extérieur  des  yeux 
blanc  jaunâtre  ;  pattes  pâles,  ou  brun  pâle  ;  les  cuisses 
souvent  brunes  ;  ailes  hyalines  ;  la  quatrième  nervure  lon- 
gitudinale la  moins  marquée. 

Cftte  espèce  est  éclose,  au  mois  de  juin,  chez  M.  Gou- 
rcau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  du  chèvrefeuille  à 
fruits  blancs  cultivé  dans  les  jardins. 

11  rst  certain  que  sur  quelques  individus,  soit  mâles,  soit 
feinclles,  les  insertions  segmentaires  de  l'abdomen  sont 
d'un  blanc  obscur. 

M.  Gouroau  l'avait  étiquetée  Ph.  atra  F  Meig  ;  mais  ce 
dernier  auteur  ne  parle  point  de  pattes  -pâles,  qui,  sur  la 
sienne,  doivent  être  noires, 

5.  Ph.  PRIMUL.E,  Rob.-Dew.  —  Mas  et  femina.  Nigva,  vix 
subnitens;  abdoîiiinis  quinti  segmenli  margine  apieali  albido; 
caput  nigrum;  aiitennis  atris;  pedes  nigri,  genubns  flavescenti- 
bus  ;  haltères  albo-flavescentes  ;  alae  byalinae.  —  Long.  2/5  de 
ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corselet  noir,  à  peine  un  peu  luisant; 
écusson  noir;  abdomen  noir,  avec  le  bord  postérieur  du 
cinquième  segment  blanchâtre;  oviducte  de  la  femelle  un 
peu  saillant,  noir  et  lisse;  tète  noire  ;  pourtour  des  yeux 


TRAVAUX   INÉDITS.  ô'.)7 

blanc  jaunâtre  ;  antenne^  noires  ;  pattes  noires,  avec  les 
genoux  jaunes  ;  balanciers  blanc  jaunâtre;  ailes  diapha- 
nes, irisées;  la  seconde  et  la  troisième  nervure  longitudi- 
nales sont  plus  marquées  que  la  quatrième,  qui  finit  con- 
tre le  sommet,  et  non  dans  le  sommet  de  l'aile. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  juillet,  chez  M.  Gou- 
reau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  de  la  primevère  à 
grandes  fleurs  {Primula  grandi fîor a). 

EWe  diffère  du  Pli.  ohscurella,  Fall.,  Meig.,  par  la  fas- 
cie  blanche  du  cinquième  segment  de  l'abdomen,  et  par 
le  pourtour  blanchâtre  des  yeux.  Je  ferai  observer,  en 
passant,  que  le  Ph.  nigra,  Meig.  n'est  peut-être  que  le 
rii.  obscurclla  primitif  de  Fallen,  dont  il  ne  serait  qu'une 
variété  à  genoux  flavescents. 

4.  Pli.  AQuiLEGi.E,  Rob.-Desv.  —  Ph.  mimscula,  Gour.  — 
Mas  et  femina.  Nigro,  subiiitens  ;  mas,  incisuris  abdominîs  om- 
nibas  albls;  femina,  solo  qiiinti  segmenti  margine  apicalialbo; 
mas,  ano  rotundo,  mgro;  femina,  oviduclù  brtvi  atro;  orbifa 
oculorura,  peristomaleque,  clnereo-albldis  ;  fions  fusciis  regione 
stemmatica  nigrà;  antennis,  palpisque,  atris;  proboscide  tt  hal- 
teribus,  albidis;  pedes  pallidis,  piceo  pallidi,  piceo-brunncs -en- 
tes, fenioribus  interdùm  brunneis;  alœ  hyalinae.  —  Long-  i/3  à 
4i2  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corps  noir,  assez  luisant;  le  bord  pos- 
térieur de  tous  les  segments  de  l'abdomen  blancs  sur  le 
mâle;  sur  la  femelle,  le  bord  postérieur  du  cinquième  seg- 
ment seul  est  blanc;  anus  du  mâle  noir;  oviducte  de  la 
femelle  peu  saillant,  et  noir;  front  brun;  pourtour  exté- 
rieur des  yeux  blancs  ou  blanc  cendré;  impression  stem- 
matique  ;  antennes  et  palpes  noirs;  trompe  blanche; 
pattes  couleur  de  poix,  ou  brun  de  poix,  ou  pâles,  sou- 
vent avec  les  cuisses  brunes  ;  balanciers  blancs;  ailes  hya- 
lines; la  quatrième  nervure  longitudinale  se  terminant 
contre  le  sommet,  et  non  dans  le  sommet  môme  de  Tailo. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  d'août,  chez  M.  Cou- 
reau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  de  l'ancolie  vulgaire 
^Aquilegia  vulgam). 


398  REV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {AoÛt  1861.) 

Cette  espèce  doit  être  voisine  (Ju  jP/i.  atomaria  de  Zet- 
terstedt,  qui  est  plus  cendrée,  et  n'offre  pas  d'incisions 
abdominales  albides  ;  elle  en  diffère  encore  davantage  par 
la  disposition  de  la  quatrième  nervure  des  ailes. 

î).  Ph.  thapsi,  Rob.-Desv.  —  Femma.  Nigra,  subnitens;  ab- 
domen iiltimi  segmenti  margine  apicali  albo-lineatulo;  oviductû 
atro  ;  caput  nigrum,  orbitâ  oculorum  albescente  ;  pedes  pallescen- 
les;  haltères  albi;  alœ  limpidae,  nervo  quarto  longitudinali  mi- 
nus perspicus.  —  Long.  M2  ligne. 

Femelle.  Corps  noir  luisant;  le  bord  postérieur  du  der- 
nier segment  de  l'abdomen  liseré  de  blanc  ;  oviducte  noir; 
tête  noire,  avec  le  pourtour  extérieur  des  yeux  blanc; 
trompe  blanchâtre;  pattes  brun  pâle  ;  balanciers  blancs; 
ailes  claires;  la  quatrième  nervure  longitudinale  un  peu 
moins  marquée. 

Cette  espèce  est  éclose,  chez  M.  Goureau,  de  larves  mî~ 
neuses  des  femUes  du  Verbascum  i/iapsM5,  bouillon-blanc. 

Le  Pli.  nlra,  Meig,  a  les  pattes  noires;  le  Ph.  obscurella, 
du  même  auteur,  a  les  pattes  noires,  avec  les  genoux  blan- 
châtres. 

**  Front  jaune. 

6.  Ph.  xylostei,  Rob.-Desv.  -—  Mas  et  femina.  Nigricans, 
obscure  cinerascens;  penultimi  se^menli  abdoininalis  solilô  mar- 
gine posiico  flavo;  oviductû  feminœ  non  exserta;  nigro  atro; 
fronte  aurantiacâ  ;  impressione  stemmatieâ  nigrà;  facie  flavo-sub- 
aiirulentâ;  proboscide,  palpisque  flavis;  pedes  in  benè  adultis 
brunnei,  genubus  flavescentibus  ;  pedes  saepiùs  pallidc  flavescen- 
tes;  coxis  jàin  brunneis,  jàm  flavescentibus;  tibiis,  tarsisque,  jàm 
flavescentibus,  jàm  brunneis  ;  halteribus  citrinis  ;  alae  hyalinse, 
nervis  conspicuis  fuscis.  —  Long.  M2k  2?5  de  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corselet  et  écusson  noirs,  obscurément 
cendrés  ;  le  bord  postérieur  du  cinquième  segment  abdo- 
minal jaune  ou  flavescent,  principalement  sur  la  femelle; 
il  est  rare  que  le  bord  postérieur  des  autres  segments  soit 
un  peu  plus  clair  ;  oviducte  de  la  femelle  non  saillant, 
noir,  et  à  peine  de  la  longueur  du  dernier  segment;  front 


TRAVAUX   INÉDITS.  599 

jaune  orangé,  avec  la  région  stemmatique  noire  ou  brune; 
face  d'un  jaune  orangé  un  peu  moins  prononcé  ;  base 
des  antennes  jaune  orangé,  avec  le  dernier  article  noir  ; 
trompe  et  palpes  jaunes;  pattes  brunes  ou  noirâtres  sur 
les  individus  âgés,  avec  les  genoux  jaunâtres;  mais  elles 
sont  ordinairement  jaunâtre  pâle;  parfois  les  cuisses  sont 
brunes  ;  d'autres  fois,  et  c'est  le  plus  grand  nombre  des 
cas,  elles  sont  pâle  jaunâtre  ;  balanciers  d'un  beau  jaune 
citron;  cuillerons  à  peine  rudimenlaires;  ailes  hyalines, 
avec  les  nervures  brunes  et  bien  marquées. 

Cette  espèce  est  éclose,  aux  mois  de  mars  et  d'avril, 
chez  M.  Goureau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  du  Loni- 
cera  xylosleum. 

M.  Goureau  lui  avait  imposé  le  nom  de  Ph,  agrilina. 

Cet  entomologiste  en  avait  obtenu  une  quinzaine  d'in- 
dividus parfaitement  semblables,  à  l'exception  de  la  colo- 
ration. Cette  différence  provenait  de  la  prompte  mort  de 
ces  individus,  qui  n'avaient  pu  prendre  leur  entier  déve- 
loppement. 

On  ne  confondra  point  cette  espèce  avec  le  Ph.  obscu- 
relia,  Fallen,  n**  8,  qui  a  la  tête  noire,  d'après  le  témoi- 
gnage positif  de  Zelterstedt,  qui  avait  sous  les  yeux  les 
exemplaires  originaux  de  son  ami  et  compatriote. 

7.  Ph.  LAPPiE,  Gour.  —  Mas  et  femina.  Tliorax  dorso  fusco 
aut  nigricante,  sculello  concolore,  pleuris  pallidis,  aut  pallidè 
flavesceniibus;  abdomen  fuscum,  aut  nigrum,  incisuris  segmen- 
torum  pallidè  flavis;  oviductâ  in  femina  nigro;  fronte  mellinâ; 
facie  altido-flavescente;  antennis  palpisque  obsolète  nigris;  pe- 
des  pallidi,  pallidè  flavescentes  ;  femoribus  inlerdùm  obscure 
flavescentibiiv  ;  halteribus  tlavo-albidis  ;  ails  limpidis.  —  Long. 
1  ma  1  2Z5  de  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corselet  brun  ou  noirâtre  sur  le  dos, 
ainsi  que  l'écusson  ;  ses  côtés  sont  tesiacé  pale  ;  abdomen 
brun  ou  noirâtre,  avec  le  sommet  des  segments  pâle;  ovi- 
ducte  de  la  femelle  noir;  front  jaune,  avec  l'impression 
stemmatique  noire  ;  face  jaune,  ou  jaune  pâle  ;  antennes 


400  REV.    ET    MAG.   HE   ZOOLOGIE.    {AoÛt  1851.) 

et  palpes  entièrement  aoirs;  pattes  pâles,  jaune  pâle;  les 
cuisses  sont  parfois  d'un  brun  un  peu  obscur  ;  balanciers 
jaune  albide  ;  ailes  claires. 

Cette  espèce  est  éclose,  aux  mois  d'avril  et  d'octobre, 
chez  M.  Goureau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  de  la  bar- 
da nne  {Archium  lappa). 

Elle  est  tout-à'fait  voisine  du  Pli.  laieralis  de  Meigen 
(et  non  de  Fallen),  qui  a  les  côtés  du  corselet  jamiâires; 
mais  notre  espèce  n'a  pas  \es  pattes  noires. 

8.  Ph.  sonchi,  Rob.-Desv.  —  Ph.  laieralis?  Mtig.,  n°  9.  — 
Mas  nigiicans,  obscure  cinerascens ;  llioracis  lineâ  hiimerali  ia- 
tiore  albidà,  cum  punctulo  nigro  antico  ;  abdominis  incisur's  fla- 
vis;  ano nigro;  fronte,  faciès  proboscide,  flavis ;  antcnnis,  palpis, 
nigris;  haltères  flavi;  a^œ  hyalinse,  irizantes,  nervis  subperspi- 
cuis.  —  L'  ng.  1  ligne. 

3Iàle.  Corselet  et  écusson  noirs,  obscurément  saupou- 
drés de  cendré;  une  large  bande  humérale  blanche,  avec 
un  petit  point  noir  à  sa  partie  antérieure  ;  abdomen  noir 
ou  noirâtre,  avec  le  bord  postérieur  des  segments  flaves- 
cent  ;  anus  noir;  front  et  face  d'un  beau  jaune;  impres- 
sion stemmalique  noire  ;  antennes  entièrement  noires  ; 
trompe  jaune;  palpes  noirs;  pattes  noires,  avec  les  ge- 
noux jaunes;  balanciers  jaunes;  ailes  tout-à-fait  hyalines. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  mai,  chez  M.  Gou- 
reau, d'une  larve  mineuse  des  feuilles  du  laiteron  {Son- 
chus  oleraceus).  L'on  n'a  obtenu  qu'un  mâle. 

Ce  doit  être  le  véritable  Ph.  laieralis  de  Meigen,  n''  9, 
qui  n'est  pas  celui  de  Fallen.  J'ai  dû  changer  le  nom  im- 
posé par  le  naturaliste  allemand,  et  conserver  eelui  de 
l'entomologiste  suédois  pour  ses  véritables  individus. 

9.  Ph.  spondylii,  Rob.-Desv.  —  Mas  et  femina.  Thorax  ni- 
ger;  aul  nigricans,  dorso  interdùm  cinerascente,  1  neolâque  hu- 
lîieralipallidâ,  aut  pallido-flavescente  ;  abdomen  nigrum,  incisuris 
folitè  subalbidis;  oviductû  in  femina  a(ro;  fronle  me'.lina;  facie 
flaveseente;  proboscide  flavâ  ;  anteiinis  palpiscjiie  obsolète  nigris; 
pecies  pellidi,  fusco-pallidè,  fusci,  genubns  flavis;  haltères  albi- 
ilo-tlavescentes;  aifebyalime.  r-  Loog.  314  de  ligne, 


TRAVAUX    INÉDITS.  401 

Malfi  et  femelle.  Corselet  noir  ou  noirAtre,  parfois  sau- 
poudré de  cendré  sur  le  dos,  avec  une  petite  li^ne  humé- 
raie  blanche  ou  testacée;  abdouien  noir  ou  noirâtre,  or- 
dinairement avec  un  liseré  blanchâtre  au  bord  apical  des 
segments  ;  ce  môme  sommet  peut  être  entièrement  noir, 
surtout  chez  la  femelle,  dont  l'oviducte  est  noir  et  luisant; 
front  jaune  ;  face  jaunâtre  ;  trompe  flave  ;  antennes  et  pal- 
pes entièrement  noirs;  pattes  pâles,  d'un  brun  pâle,  par- 
fois brunes,  avec  les  genoux  jaunes  ;  balanciers  blancs,  ou 
plutôt  blanc  jaunâtre  ;  ailes  claires. 

Cette  espèce  estéclose,  au  mois  de  juillet,  chez  M.  Cou. 
reau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  de  YBcracleum  spoudy- 
liimij  la  Berce. 

Dans  la  collection  de  cet  entomologiste,  elle  était  éti- 
quetée Pli.  nigra^  Meig. 

**  La  quatrième  nervure  longitudinale  finissant  dans  le 
sommet  même  de  l'aile. 

10.  Ph.  ranunculi,  Rob.-Desv.  —  Mas  et  femina.  Tota  fla- 
va  ;  in  utroque  sexù  thoracis  dorso  fusco  tri-lineato,  punctoque 
pleurarum,  brunescentibus  ;  metathorace  posticè  atro;  oviductû 
femmaB  trigono  atro  ;  uUinio  antennaruni  articulo  nigro;  palpi 
nigii;  pedes  flavi,  taisis  plus  minus  fusco-variis ;  halteiibiis  fla- 
vis;  alis  hyallnis;  nervus  longitudinalis  quartus  in  ipso  alae  apice 
lerminatiis.  —  Long,  i  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corselet  jaune,  avec  trois  lignes  brun 
cendré  sur  le  dos,  et  une  tache  brune  contre  l'insertion 
des  pattes  intermédiaires;  métathorax  noir;  abdomen 
jaune  ;  une  tache  trigone  noire  sur  l'oviducte  de  la  fe- 
melle; tête  jaune,  avec  la  région  stemmatique  noire;  an- 
tennes jaunes,  avec  le  dernier  article  noir;  palpes  noirs; 
pattes  jaunes,  avec  un  peu  de  brun  aux  tarses  ;  balan- 
ciers jaunes;  ailes  hyalines;  la  quatrième  nervure  lon- 
gitudinale finissant  dans  le  sommet  de  l'aile. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  juin,  chez  M.  Gou- 
reau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  du  Banunctilus  acris, 
2^  ètmE,  T.  in.  Année  18^1.  2^ 


402  RKV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  AoÛt    185^.) 

M.  Goureau  l'avait  étiquetée  P/<.  flavn^Meig.;  mais  la 
tache  brune  sur  les  côtés  du  corselet,  et  la  quatrième  ner- 
vure longitudinale  implantée  dans  le  sommet  même  de 
l'aile,  nous  indiquent  une  espèce  différente;  car  Meigen 
n'eût  pas  manqué  d'indiquer  celte  tache  latérale  du  cor- 
selet. 

1 1 .  Ph.  scolopendri,  Rob.-Desv.  —  Femina.  Flava  thoracis 
dorso,  tribusque  pleurarum  punclis  maculif  rmibus,  mptalhora- 
ceqiie,  nigris;  scutfUi  marglnibus  obsi;uiè  umbrO'is;  abdomen 
qualuor  fasciis  brunneis;  oviductû  atro,  apice  Iruncato  ;  caput 
flaviim,  stemmaticâ  regior.e  nigrà;  proboscide  palpisque,  flavis; 
antennis  flavis,  ullimo  arliculo  uigro;  pedes  flavi,  tibiis  posterio- 
ribus  cuin  tarsis  brunesctniibus;  balteribus  flavis;  aMs  limpidis, 
pellucidis,  irrizanlibus. 

Mas.  Similis;  abdominis  fasciis  manifeslioribus  ;  scutelli  mar- 
gine  flavo.  —  Nervo  quarto  longitudinali  in  ipso  alœ  apice  ter- 
niinato.  —  Long.  1  2/3  à  2  lignes. 

La  femelle.  Jaune,  avec  le  dos  du  corselet  brun  ou  noir; 
trois  points  macuiifornies  noirs  sur  ses  côtés  ;  métathorax 
noir;  pourtour  de  l'écusson  brunâtre;  oviducte  saillant, 
noir,  tronqué  au  sommet;  tête  jaune,  ainsi  que  la  trompe 
et  les  palpes;  région  stemmatique  noire;  antennes  jau- 
nes, avec  le  dernier  article  noir;  le  derrière  de  la  tête 
noir,  ou  noirâtre  ;  pattes  jaunes,  avec  un  peu  de  brun 
obscur  aux  tibias  postérieurs  et  à  leurs  tarses  ;  balanciers 
jaunes;  ailes  diaphanes,  irisées;  la  quatrième  nervure  lon- 
gitudinale terminée  dans  le  sommet  de  l'aile. 

Mâle.  Semblable;  les  fascies  brunes  de  l'abdomen  un 
peu  plus  prononcées;  on  ne  distingue  pas  de  brun  au 
pourtour  de  l'écusson. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  septembre,  chez 
M.  Goureau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  de  la  scolo- 
pendre. 

C'est  tout-à-fait  à  tort  que,  dans  la  collection  de  M.  Gou- 
reau, elle  porte  le  nom  de  Ph.  elegans,  Meig. 

12.  Ph.  geniculata,  Macq  —  Ph.  geniculata,  Macq.,  Dipt., 
II,  n  18.       Zetterstedt,  Dipt.  skand.;  n°  25,  var.  a,  —  Mas*  et 


TRAVAUX   INÉDITS.  *05 

fèmina.  Nigro  cinerea;  quinti  segmenti  abdominalis  apice  flaves- 
cente  in  feminâ  rarius  in  mari;  oviduclii  alro;  frons  ttavo,  re- 
gione  slenimalicâ  nigrà;  facie,  proboscideque,  flavis  ;  anteiinis, 
palpis,  ob'Olelc  atris;  pedes  nigri  ;  genubus  tlavis;  haltères 
fiavi;  alae  hyalinœ:  nervo  quarto  longitudinali  in  apice  alœ  ter- 
minato.  —  Long.  5U  à  \  ligne. 

Maie  et  femelle.  Corselet  noir  cendré,  ou  brun  cendré  ; 
abdomen  brun  cendré,  avec  le  bord  apical  du  cinquième 
segment  jaune  sur  les  femelles,  et  plus  rarement  sur  les 
mâles  ;  oviducte  noir;  tête  jaune,  avec  la  région  stemma- 
lique  noire;  face  jaune;  trompe  jaune  ;  antennes  et  palpes 
absolument  noirs  ;  pattes  noires,  avec  les  genoux  jaunes; 
balanciers  jaunes;  ailes  hyalines,  avec  la  quatrième  ner- 
vure longitudinale  ouverte  dans  le  sommet  de  l'aile. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  juin,  chez  M.  Gou- 
reau,  de  larves  mineuses  d'an  grand  nombre  de  végétaux 
herbacés  de  nos  jardins,  tels  que  le  Tropœoliim  capucinum, 
le  Pisum  sativum,  le  Crambe  maritime^  le  Papaver  orient 
taie,  le  Matricaria  officinalis,  le  Cheiranthus  cheiri,  vé- 
gétaux dont  les  feuilles  sont  à  parenchyme  épais.  Nous 
présumons  que  les  plantes  radiées  sont  sa  nourriture  pri- 
mitive. 

M.  Goureau  l'avait  étiquetée  Ph.  hoviulana. 

C'est  le  véritable  Ph.  geniciilaia,  var.  a  (abdomen  sans 
bandes  transverses  jaunes)  de  Zettersledt,  n°  25.  Nous  pré- 
sumons également  que  c'est  le  Pli.  geniculata  de  M.  Mac-* 
quart,  trop  brièvement  décrit  par  son  auteur. 

13.  Ph.  LATERALis,  Fall.  —  Ph.  laleraliSy  Fall.,  n*  2.  — 
Mas  et /èmtna.  Thorax  et  scuielliiui  iiigricanlia,  obscure  cinerea, 
immaculata;  abdomen  incismis  angusiis,  incisurâ  quinti  seg- 
menti lations  flaveolis;  ovi(iuctii  feminœ  parvo  atro;  capite  al- 
bidè-flavo;  fronte  flavà;  regione  slemmaticâ  fuscâ  ;  antenriis 
atris;  proboscide  albâ  ;  palpis  nigris?  pedes  nigri,  genul  us  (la- 
vis; coxis  m  feminâ  interdùm  tlavis  ;  Imlteres  flavi  ;  al<Thyalin:e; 
nervo  ([uarto  longitudinali  in  apice  tenninato.  —  Lon^^  l  WiinQ. 

Mâle  et  femelle,  i Corselet  noir,  obscurément  saupoudré 


/(Oî  P.EV.    ET    MAO.    DR    'ZOOLOGIE.    (  AoÛt    185<.) 

(le  cendré,  ainsi  que  l'écusson  ;  ils  sont  sans  tache;  abdo- 
men noirâtre,  avec  les  incisions  étroitement  jaunes,  celle 
du  cinquième  segment  étant  la  plus  large  :  les  individus 
morts  n'offrent  pas  de  ligne  jaune  sur  les  côtés;  sou- 
vent cet  abdomen  paraît  être  entièrement  noir  sur  les 
mâles;  oviducle  de  la  femcUc  court  et  noir;  tète  blanc 
jaunâtre;  front  jaune;  région  stemmatique  brune;  an- 
tennes noires  ;  trompe  jaune;  palpes  noirs?  pattes  noires, 
avec  les  genoux  jaunes;  le  devant  des  hanches  peut  être 
flave  sur  \a  femelle  ;  balanciers  jaunes;  ailes  hyalines;  la 
quatrième  nervure  longitudinale  finissant  dans  le  sommet 
de  l'aile. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  juin,  chez  M.  Gou- 
reau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  du  laitron  {Sonchus 
oleraceus)  et  de  la  grande  marguerite  (Leucanthemum  chrij- 
santhemum).  Le  manuscrit  de  cet  auteur  porte  que,  du- 
rant la  vie,  cette  espèce  offre  une  ligne  jaune  sur  les  côtés 
de  l'abdomen,  ce  qui  me  décide  à  la  rapporter  au  Ph.  la- 
teralis  de  Fallen. 

14.  Ph.  plantagiwis,  Rob.-Desv.  —  Mas  et  femina.  Nigra, 
aut  nigricans,  Ihoracis  dorso  vix  subcinerascente;  in  feminà 
quinti  segmenli  abdoniinalis  margine  posîico  albido-flavo;  ovi- 
duciû  atro  et  IsBvi  ;  in  mare  abdomen  quinque  fasciis  luteis  ;  ca- 
put,  proboscis,  palpi,  flava;  antennae  basi  flavâ;  articule  ultimo 
uigro;  pedes  nigri;  genubus  flavis  aut  subflavis,  trochanteribus 
onmibus,  femuribusque  anterioribus  anticè  flavescentibus  ;  hal- 
leies  fldvi;  alae  limpidae,  pellucidtie,  nervis  secondo  et  tertio  lon- 
git!  dinalibus  distinctioribus  ;  nervo  quarto  in  ipso  alae  apice  ter- 
ininato.  ■—  Long.  1/2  à  2i5  de  ligne. 

Mâle  et  femelle.  Corselet  noir,  n'offrant  qu'un  Irès-léger 
duvet  cendré;  écusson  noir;  abdomen  noir,  avec  le  bord 
postérieur  du  cinquième  segment  blanc  jaunâtre  sur  la 
femelle;  sur  le  mâle,  le  bord  postérieur  de  chaque  segment 
est  étroitement  jaune;  oviducte  de  la  femelle  noir  et  lisse  ; 
télc,  trompe  et  palpes  flaves;  antennes  jaunes  à  la  base, 
jjvec  le  dernier  article  noir  ;  pattes  noires,  avec  les  genoux 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  405 

flnvcsccnts  ;  tous  les  trochanters  et  les  deux  cuisses  anté- 
rieures jaunes  sur  le  devant;  balanciers  jaunes;  ailes 
claires  ;  la  seconde  et  la  troisième  neryure  longitudinale 
plus  marquées  ;  la  quatrième  terminée  dans  le  sommet 
même  de  l'aile. 

Cette  espèce  est  éclose,  au  mois  de  septembre,  chez 
M.  Goureau,  de  larves  mineuses  des  feuilles  du  Planiago 
Imceolala. 

M.  Goureau  m'avait  fait  l'honneur  de  me  la  dédier,  sous 
le  nom  de  Ph.  Robinaldi. 

Paris,  2  mars  ^  851. 


II.   SOCIETES   SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  4  Aoiit  ^851.  —  M.  Duméril,  au  nom  d'une 
commission  composée  de  MM.  E.  de  Beaumontj  FlourenSy 
Milne-Edwards  et  Duméril,  lit  un  Rapport  sur  un  crapaud 
trouvé  vivant  dans  la  cnv'ué  d'un  gros  silex  où  il  paraît  avoir 
séjourné  pendant  longtemps.  11  s'agit  de  la  communication 
faite  par  M.  Monins,  au  nom  de  la  Société  des  Sciences  et 
Lettres  de  Blois.  Le  rapporteur  commence  par  déclarer 
que  la  commission  est  hors  d'état  d'expliquer  le  fait,  et 
expose  seulement  ce  qu'elle  a  vu,  en  même  temps  qu'elle 
analyse  ce  qui  en  a  été  dit.  Nous  ferons  succinctement 
connaître  les  principales  circonstances  de  cette  singulière 
observation. 

Près  de  la  station  du  chemin  de  fer  de  Blois,  au  lieu  dit 
le  Pressoir-Blanc,  M.  Baston,  propriétaire,  faisait  retirer 
des  terres  d'un  puits  auquel  il  désirait  faire  donner  plus 
de  profondeur.  A  quelques  mètres  du  puits  existe  un  ra- 
vin où  coule  l'eau  d'un  étang  qui  ne  tarit  jamais.  Le  ni- 
veau de  cette  eau  est  de  deux  mètres  supérieur  à  celui  de 
l'eau  du  puits.  En  liront  une  masse  dp  graviers  humides. 


406  IlEV.    ET    MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  AoÛt    185^  .  ) 

argileux,  contenant  de  gros  cailloux  arrondis,  l'un  d'eux, 
iVappé  par  un  manœuvre,  se  fendit  en  deux  portions 
presque  égales.  D'une  cavité  située  à  son  centre,  on  vit 
s'échapper  un  gros  crapaud;  les  ouvriers  témoins  du  fait 
le  saisirent,  et  l'y  replacèrent.  C'est  le  25  juin  ^85^  que 
fut  faite  cette  découverte.  Le  rapporteur  analyse  ensuite 
les  faits  consignés  par  la  commission  de  la  Société  des 
Sciences  et  Lettres  de  Blois,  et  fait  connaître  le  résultat  de 
rexameii  auquel  s'est  livrée  la  commission  de  l'Académie. 
L'animal  appartient  à  l'espèce  Bufo  calamita;  il  se  blottit 
de  lui-même  dans  le  trou  où  l'on  assure  l'avoir  trouvé  : 
aucune  voie  de  communication  avec  l'extérieur  n'a  pu  être 
constatée;  mais  peut-être  la  fracture  du  silex  est-elle  an- 
cienne. Du  reste,  l'examen  de  la  pièce  n'a  pu  être  complet, 
parce  qu'elle  n'était  qu'a  litre  de  dépôt  entre  les  mains  de 
la  commission;  aussi  le  rapport  est-il  une  simple  commu- 
nication sur  ce  sujet  curieux,  et  ne  propose- t-il  aucune 
conclusion  à  l'approbation  de  l'Académie.  Le  rapport  se 
termine  par  une  liste  des  principaux  faits  analogues  que 
l'on  trouve  dans  les  ouvrages,  avec  les  noms  des  auteurs. 

M.  Magpndie  adresse  quelques  observations  sur  le  point 
capital  de  la  question,  qui  était,  dit-il,  de  constater  la  ré- 
clusion réelle  du  crapaud  dans  le  silex.  Ce  fait  ne  lui  pa- 
raît pns  suffisamment  établi.  11  aurait  aussi  désiré  qu'on 
examinât  l'animal  lui-même,  son  estomac,  ses  intes- 
tins, etc. 

M.  Serres  fait  des  remarques  dans  le  même  sens,  et 
pense  que  ce  fait  doit  être  enregistré  dans  la  science  avec 
tous  les  doutes  qu'il  peut  soulever. 

—  M.  H.  Hoiiard  lit  un  extrait  ô'uneMonographie  de  ta 
famil  e  des  Balisioïdes.  Après  avoir  rappelé  que,  dans  un 
précédent  travail,  il  a  proposé  dé  séparer  des  Candides  de 
M.  Agassiz  tous  les  Branchiostèges  d'Artedi,  et  d'en  former 
l'ordre  des  Eclihioïdesj  il  annonce  que,  se  proposant  d'étu- 
dier successivement  les  familles  de  cet  ordre,  il  commence 
par  celle  des  Balisioïdes,  qu'il  regarde  comme  une  véçi- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  407 

table  tête  de  série.  îl  réunit  les  Alntères  de  Cuvier  à  ses 
Monacanihes,  et  reconnaît  ainsi  trois  genres  seiilennent 
dans  la  fanulle  dont  il  s'agit  H"  Triacnnilie,  2o  linliste, 
5"  Monacanilic.  Trois  espèces  de  Triacanthe,  qu'il  a  trouvé 
dans  la  collection  du  Muséum,  ont  reçu  de  lui  les  noms  de 
Tr.  hrevirostris^  anguslus  et  longirosiris.  Vingt  neuf  espèces 
représentent,  dans  nos  collections,  le  gonre  Baliste,  et  les 
squammes  de  la  région  scapulaire  fournissent  un  carac- 
tère qui  les  distingue  en  deux  sections  :  la  première  ren- 
fermant 9  espèces  à  squammure  de  la  région  scapulaire 
semblable  à  celle  des  régions  voisines;  la  seconde,  où  cette 
squammure  forme  un  petit  système  distinct,  présente  6 
types  passant  des  formes  les  plus  ramassées  aux  plus  allon- 
gées, et  représentées  par  les  B,  cupriscus,  ringens,  frena- 
ius,  bnrsa^  linfalus  et  assasi. 

—  >1.  BlondLd  présente  des  nouvelles  recherches  chimi- 
tjves  sur  la  nature  et  l'origine  du  principe  acicle  qui  domine 
dans  le  suc  gastrique. 

—  M.  Guérin  Méneville  adresse  une  copie  certifiée  du 
procès-verbal  de  la  commission  nommée  le  42  juin  1851, 
par  arrêté  du  préfet  des  Basses-Alpes,  pour  vérifier  l'état 
des  magnaneries  de  Sainte-Tulle  et  de  Rousset,  et  consta- 
ter les  résultats  des  procédés  qu'il  a  employés  cette  a-née 
pour  arrêter  les  ravages  de  la  muscardine,  maladie  qui  fait 
périr  les  vers  à  soie  au  moment  où  ils  vont  donner  leur 
produit. 

Ce  document,  que  nous  donnerons  en  entier  dans  notre 
prochain  numéro,  est  renvoyé  à  la  commission  nommée 
pour  les  précédentes  communications  de  Tauteur  sur  la 
même  question. 

—  M.  de  Perron  soumet  au  jugement  de  l'Académie  un 
Mémoire  faisant  suite  à  un  travail  qu'il  a  précédemment 
publié  sous  le  titre  de  Système  complètement  neuf  de  classi- 
fiealion  du  règne  animal. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  l'examen  d'une  commission 


408  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {AoÛl    1851.; 

composée  de  MM.  Duméril,  Jsid.  (ieoifroy-Saint-Hilaire,  et 
Valenciennes. 

Séance  du  ^1  Août.  —  M.  Léon  Dufour  adresse  une  Note 
sur  le  parasitisme.  Voici  l'extrait  qu'en  a  donné  Tau  leur  : 

"  Le  parasitisme  semble  une  loi  de  la  nature,  tant  il  est 
répandu  dans  le  monde  vivant.  Cette  existence,  imposée 
par  la  création  à  d'autres  existences,  est  en  même  temps 
une  loi  de  pondération,  d'antagonisme,  de  répression  et 
de  garantie  pour  le  maintien  des  harmonies  naturelles. 
L'étude  scrupuleuse  des  animaux  articulés,  en  particulier 
celle  des  Insectes,  nous  olTre  en  profusion  les  prodiges  du 
parasitisme,  soit  qu'une  loupe  attentive  explore  le  tégu- 
ment des  animaux,  soit  que  la  science  du  scalpel  vienne 
sonder  les  profondeurs  de  l'organisme 

«  J'ai  déjà  eu  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  l'his- 
toire d'un  frôle  moucheron,  d'une  Cécidomie  qui,  en  pi- 
<]uanl  les  enveloppes  florales  du  bouillon-blanc,  y  déter- 
mine une  irritation  nutritive  de  tissu,  une  hypertrophie 
végétale,  une  galle  en  un  mot,  berceau  de  ses  enfants. 
Mais,  de  par  la  loi  du  parasitisme,  le  domicile  de  ceux- 
ci  est  envahi  par  deux  usurpateurs  qui  ont  mission  de  ré- 
primer la  trop  grande  multiplication  de  la  Cécidomie. 

«  L'un  de  ces  usurpateurs  est  un  Hyménoptère  du  genre 
Misocampe;  il  a  deviné,  dans  cette  galle  hermétiquement 
fermée,  la  présence  de  la  paisible  larve  de  la  Cécidomie. 
Au  moyen  d'un  invisible  oviducte,  il  inocule  un  œuf  dans 
ses  entrailles.  De  cet  œuf  éclôt  un  ver  rongeur  destiné  à 
s'alimenter  des  tissus  vivants  de  sa  victime.  Celle-ci,  quoi- 
que portant  dans  le  sein  ce  germe  de  destruction,  continue 
à  dévorer  la  substance  sécrétée  par  les  parois  de  sa  galle, 
et  le  travail  d'assimilation  est  devenu  plus  actif  par  la  con- 
sommation du  parasite  imposé.  Quand  vient  l'heure  de  la 
métamorphose,  les  matériaux  pour  le  complément  de  ce 
grand  œuvre  manquent  à  la  larve  de  la  Cécidomie,  tandis 
que  la  larve  du  Misocampe  redouble  d'énergie  nutritive 


SOCIÉTÉS   SAVANTKS.  409 

pour  assurer  sa  transformation,  qui  s'accomplit  sur  le  ca- 
davre de  sa  victime. 

«  Le  second  usurpateur  de  la  galle  appartient  encore 
aux  Hyménoptères;  c'est  un  Enlophc,  Ce  n'est  plus  cette 
fois,  d'ailleurs,  un  ver  unique,  mais  un  troupeau  de  dix  à 
douze  larves  alTamécs  qui  consomment  l'aliment  de  la 
Cécidomie,  et  conséquemment  celui  de  son  parasite  le  Mi- 
socampe. 

«  Exposons  maintenant  un  autre  genre  de  parasitisme, 
celui  de  larves  se  nourrissant  dans  le  corps  d'insectes  par- 
faits vivants,  et  voyons  comment,  captives  dans  une  prison 
sans  communication  avec  l'air  extérieur,  elles  peuvent  res- 
pirer. 

«  Par  la  dissection  dans  l'eau,  ces  larves  parasites  se  dé- 
tachent ordinairement  et  tombent  isolées.  Tout  ce  que  les 
verres  amplifiants  peuvent  constater  alors  à  travers  la  pel- 
lucidité  du  tégument,  c'est  l'existence  de  trachées  rami- 
fiées, par  conséquent  la  circulation  de  l'air  pénétrant  tous 
les  tissus.  Le  nœud  du  problème  était  donc  dans  le  mode 
d'inhalation  de  cet  air  avec  la  condition  d'une  prison  her- 
métiquement fermée,  d'un  vide  positif  comme  celui,  par 
exemple,  qui  existe  dans  la  cavité  abdominale  de  l'homme 
plus  ou  moins  remplie  par  les  viscères  contenus.  La  vivi- 
section à  sec  et  d'heureux  hasards  du  scalpel  m'ont  enfin 
révélé  le  mystère. 

«  En  ^  827,  jt;  publiai  l'histoire  et  l'iconographie  des  mé- 
tamorphoses d'une  iMuscine,  VOcyptera  bicolor,  dont  la 
larve  vit  dans  l'abdomen  d'une  punaise  des  bois,  du  Pen- 
tatoma  punctipennis .  Ce  n'est  point  dans  l'intérieur  des 
viscères  qu'elle  passe  sa  vie  de  larve;  elle  se  trouve  tou- 
jours en  dehors  du  canal  digestif,  et  se  nourrit  aux  dépens 
du  tissu  adipeux  ou  autres  tissus  du  Pentatome.  Je  m'as- 
surai qu'à  la  faveur  d'un  long  siphon  caudal  submembra- 
ncux,  terminé  par  une  double  agrafe,  elle  s'était  appro- 
prié un  des  stigmates  de  son  hôte.  Par  celte  usurpation 


410  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  AoÛt    1851.) 

organique,  elle  procédait  à  rexercice  facile  et  complet  de 
Tacte  respiratoire. 

«  Dix  ans  plus  tard,  je  faisais  connaître  la  larve  d'un 
Diptère  d'espèce  encore  indéterminée,  parasite  delà  cavité 
abdominale  de  VAndrena  aterrima  vivante.  Cette  larve  n'a- 
vait point,  comme  la  précédente,  volé  un  stigmate  à  son 
locataire,  Mais,  ô  ressources  infinies  du  Créateur,  elle 
avait  greffé,  par  une  opération  toute  mystérieuse,  ses  pro- 
pres stigmates  sur  une  des  deux  grandes  utricules  tra- 
chéennes situées,  dans  l'Andrène  comme  dans  beaucoup 
d'autres  Hyménoptères,  à  la  base  de  l'abdomen.  Ainsi, 
non-seulement  l'Andrène  alimente  des  produits  de  sa  nu- 
trition la  larve  qu'un  décret  immuable  lui  a  infligée,  mais 
elle  est  charsée  de  respirer  pour  elle,  de  lui  fournir  dans 
ses  amples  réservoirs  aérifères  tout  l'air  atmospliérique 
nécessaire  à  sa  respiration. 

«  Nous  arrivons,  de  merveille  en  merveille,  à  l'exemple 
récent  d'un  parasitisme  dont  les  circonstances  semblent 
fabuleuses. 

«  Dans  l'été  de  1850,  j'avais  piqué  dans  une  boîte  plu- 
sieurs individus  vivants  d'un  Charançon  qui  vit  sur  les 
sommités  de  nos  pins,  le  Brarhydcres  Imitatncus.  Dès  le 
lendemain,  je  trouvai  dans  la  boîte  de  petites  chrysalides 
ou  pnpes  provenant,  sans  nul  doute,  du  corps  de  ces  Cha- 
rançons. Je  n  connus  sans  peine  que  ces  pupps,  que  le 
vulgaire  aurait  prises  pour  des  graines  d'un  marron  vif, 
étaient  le  berceau,  le  maillot  d'un  Dipière  de  l'immense 
famille  des  Mouches.  J'eus  la  satisfaction,  toujours  nou- 
velle pour  ma  vieille  expérience,  d'assister,  après  un  petit 
nombre  de  jours,  à  l'éclosion  d'une  jolie  petite  mouche 
nouvelle  à  livrée  différente  suivant  les  sexes.  Je  m'em- 
pressai de  publier  ce  double  fait,  et  la  mouche  fut  bap- 
tisée Hyalomyïa  dispar.  Ce  n'était  là  que  les  deux  tiers 
de  l'histoire  des  métamorphoses  de  celle-ci.  Il  manquait, 
pour  le  complément  de  cette  triple  vie  que  résume  un  seul 
et  même  type,  la  phase  initiale,  celle  de  larve.  J'en  ajour- 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  A  \  1 

nai  la  constatation  à  l'année  suivante.  J'ai  pu  réaliser  cet 
espoir.  Je  n'ai  point  à  décrire  cette  larve  de  5  millimètres 
environ  de  longueur.  Je  me  bornerai  à  exposer,  au  point 
de  vue  du  parasitisme,  un  fait  d'usurpation  organique  des 
plus  intéressants.  Ainsi  que  celle  de  TOcyptère  précitée, 
elle  vit  en  dehors  des  viscères  de  la  digestion,  dans  une 
cavité  sans  air  et  sans  issue.  Dans  la  vivisection  d'un  Cha- 
rançon, j'eus  le  rare  bonheur  de  trouver  en  même  temps 
deux  larves  de  la  Hyalomie.  L'une,  détachée,  libre,  avait 
deux  stigmates  postérieurs  lubuleux,  saillants,  abouchés 
aux  deux  trachées  latérales  :  c'en  était  assez  pour  me  con- 
vaincre qu'elle  avait  un  appareil  complet  de  respiration. 
L'autre  demeura  fixée,  et  je  pus  constater,  sans  qu'il  me 
restât  le  plus  léger  doute,  l'emprunt,  l'usurpation  d'un 
stigmate  du  Charançon.  Il  n'y  avait  pas  ici,  comme  dans 
rOcyptère,  un  tube  caudal  et  souple;  elle  était  sessile,  et 
son  adhérence  semblait  le  résultat  d'une  greffe  par  appro- 
che, d'une  sorte  d'organopiastie.  Les  deux  sligmates  tubu- 
leux  et  microscopiques  de  la  larve  correspondaient  juste- 
ment au  pertuis  de  la  bouche  respiratoire  de  son  hôte,  et 
puisaient  ainsi  directement  l'air  atmosphérique. 

«  Qu'on  se  figure  l'agitation,  la  patience,  les  manœu- 
vres habiles  de  la  vive  Hyalomie,  lorsque,  pressée  par  une 
gestation  à  terme,  elle  voIh  aux  sommités  des  pins  pour 
imposer  ses  œufs  aux  stigmates  du  Charatçon  !  Jugez  des 
difficultés  de  celte  ponte  à  la  volée  par  U  structure,  la 
construction  cuirassée  de  ce  dernier  Coléoptère.  Quoique 
d'assez  grande  taille,  il  est  privé  d'ailes;  ses  élytres,  sou- 
dées et  dures,  s'unissent,  par  une  contmuité  linéaire  im- 
perceptible, à  la  paroi  tout  aussi  dure  des  ''emi-anneaux 
du  ventre.  Quelle  acuité  de  vue.  quel  entraînement  d'ins- 
piration maternelle  poussent  irrésistiblement  la  mouche  à 
chercher  le  défaut  de  la  cuirasse,  à  profiter  de  l'instant  fu- 
gitif où  le  stigmate  du  Charançon  entre  en  exercice  pour 
lui  implanter  un  œuf  avec  la  prestesse  de  la  pensée  I  Mais 
croit-on  que  cet  œuf  est  simplement  pondu,  déposé  dans 


412  HEV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  AoÛt    1851.) 

le  stigmate  usurpé?  Il  faut  qu'il  y  soit  fixé,  collé  par  une 
humeur  gommeuse,  et  j'ai  prouvé  qu'il  existnit,  à  cet  ef- 
fet, à  roviducte  des  Diptères  une  glande  sébifique.  Sans 
cette  précaution,  l'œuf  serait  exposé  à  se  déplacer  pendant 
le  jeu  incessant  de  la  respiration  du  Charançon. 

«  Mais  est-ce  là  tout  ce  qui  se  passe  de  phénomènes  dans 
cette  double  destinée  entomologique?  Non.  Lorsque  la 
larve  parasite  a  fait  son  temps  de  croissance,  elle  est  ap- 
pelée à  subir  sa  métamorphose  en  chrysalide.  Aucun  sur- 
sis n'est  permis;  elle  se  décolle  du  pourtour  du  stigmate 
emprunté,  se  contracte,  se  ramasse  sur  elle-même  ;  sa 
peau  rompt  ses  adhérences  organiques;  sa  blancheur,  sa 
pellucidité  passent  au  fauve  vif  et  opaque.  Klle  n'est  plus 
qu'une  coque,  l'enveloppe  d'une  nymphe,  image  emmail- 
lottée  et  mystérieuse  de  la  future  mouche.  C'est  cette 
forme  de  chrysalide  qui  prend  le  nom  depupe, 

«  J'ai  dit  plus  haut  que  la  prison  vivante  de  la  larve  était 
sans  air  et  sans  issue.  Comment  s'effectue  donc  la  sortie 
au  dehors  de  ces  pupes  que  j'ai  si  fréquemment  trouvées 
dans  mes  boîtes  à  Charançons?  Hélas!  cette  espèce  d'ac- 
couchement artificiel  ou  forcé,  cette  délivrance  si  anor- 
male coûtent  la  vie  au  Charançon.  Après  son  décollement, 
sa  chute,  la  larve,  obéissant  à  une  mission  instinctive,  va 
sans  doute  déchirer  au  bout  de  l'abdomen  la  paroi  supé- 
rieure ou  membraneuse  de  celui-ci.  Elle  s'engage  dans 
cette  brèche,  et  y  consomme  sa  transfiguration  en  pupe. 
La  maturité  de  cette  dernière  éveille  d'obscurs  mouve- 
ments dans  la  nymphe  incluse,  en  même  temps  qu'elle 
provoque,  par  sa  titillation,  les  efTorts  expulsifs  du  Cha- 
rançon. Enfin,  la  pupe  se  produit  au  grand  jour.  Elle  ne 
tarde  pas  à  se  fendre,  s'érailler,  s'ouvrir  par  la  région  tho- 
racique,  et  l'agile  Hyalomie  s'élance  dans  les  airs.» 

—  M.  Duvernoy  fait  hommage  à  l'Académie  d'un  exem- 
plaire de  ses  Fragments  sur  les  organes  de  génération  de  di- 
vers animaux. 


SOCIÉTÉS   SAVANTES»  US 

—  M.  Levy  présente  un  Exposé  des  observations  qu'il  a 
faites  dans  la  Nouvelle-Grenade  : 

«  Lorsque,  en  ^847,  dit-il,  je  fus  désigné  par  le  gouver- 
nement de  la  Nouvelle-Grenade  pour  occuper  la  place  de 
professeur  de  chimie  et  de  métallurgie  à  l'Institut  des 
Sciences  de  Bogota,  l'Académie  me  fit  Thonneur  de  me 
donner  des  instructions  destinées  à  rendre  plus  utile  aux 
sciences  le  séjour  que  je  comptais  faire  dans  l'Amérique 
du  Sud.  Je  viens  aujourd'hui  rendre  compte  à  l'Académie 
des  principaux  résultats  de  ce  voyage,  auquel  elle  a  bien 
voulu  témoigner  quelque  intérêt.  »  .a 

Après  avoir  rendu  compte  de  ses  travaux  sur  la  physique 
du  globe,  sur  le  cédron,  qui  sera  une  importante  acquisi- 
tion pour  la  thérapeutique,  il  continue  ainsi  : 

«  Les  excursions  que  j'ai  entreprises  dans  l'intérieur  de 
la  Nouvelle-Grenade  ont  eu  pour  but  de  former  de  nom- 
breuses collections  des  objets  d'histoire  naturelle  sur  les- 
quels l'Académie  avait  bien  voulu  appeler  mon  attention 
avant  mon  départ.  Tous  ces  objets  sont  maintenant  au  Mu- 
séum d'histoire  naturelle.  J'ai  cherché,  autant  que  possi- 
ble, à  représenter  dans  ces  collections  toutes  les  classes  de 
productions  naturelles  de  la  Nouvelle  Grenade  ;  les  zoolo- 
gistes, les  botanistes,  les  minéralogistes  et  les  géologues  y 
trouveront,  j'ose  l'espérer,  des  sujets  dignes  de  leur  at- 
tention. Sans  entrer  dans  l'énumération  de  tous  les  objets 
qui  en  font  partie,  je  crois  néanmoins  devoir  signaler  à 
l'attention  de  l'Académie  ceux  que  je  considère  comme  les 
plus  importants. 

M  Dans  le  règne  animal,  je  citerai  surtout  la  collection 
des  Oiseaux,  composée  de  près  de  trois  cents  espèces,  dont 
plusieurs  sont  représentées  par  de  nombreux  individus  ; 
la  collection  presque  complète  des  Poissons  de  la  Magda- 
lena  et  de  ses  principaux  affluents;  une  collection  très- 
nombreuse  d'Insectes ,  des  crânes  d'Indiens,  etc.  La  collec- 
tion conchyliologique,  composée  de  coquilles  terrestres  et 
de  coquilles  marines,  offre,  je  crois^  plusieurs  espèces  in- 


A^Â  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    {  AoÛt    1851.) 

téressantes.  J'appellerai  aussi  l'attention  de  l'Académie 
sur  les  coquilles  fossiles,  parmi  lesquelles  je  citerai  les 
Ammonites  du  terrain  calcaire  carbonifère  de  Muso  et  des 
environs  de  la  ville  de  Vêlez,  dont  les  rues  sont  littérale- 
ment pavées  avec  des  Ammonites  et  d'autres  espèces  de 
coquilles  fossiles.  Je  citerai  également  des  Caïmans  que 
j'ai  rapportés  vivants,  et  enfin  un  grand  nombre  d'osse- 
ments fossiles  de  Mastodonte  qui  offriront,  je  l'espère,  un 
très-grand  intérêt  à  la  paléontologie. 

«  Je  termine  cet  exposé  de  recherches  auxquelles  je  me 
suis  livré  pendant  mon  voyage  dans  l'Amérique  méridio- 
nale, en  priant  l'Académie  de  faire  examiner  les  différen- 
tes collections  que  j'ai  rapportées  ;  heureux  si  l'ensemble 
des  résultats  de  mon  voyage  répond  à  la  confiance  que  l'A- 
cadémie m'a  témoignée!  » 

Une  commission,  composée  de  MM.  Duméril,  Isidore 
Geoffroy-Saint-Hilaire,  Ad.  Brongniart,  Elie  de  Beaumont, 
Milne-Edwards,  Dufrénoy,  Valenciennes,  est  invitée  à  exa- 
miner les  collections  rapportées  par  M.  Lewy,  et  à  en  faire 
l'objet  d'un  rapport  à  l'Académie. 

—  M.  Loyer  présente  un  Mémoire  intitulé  :  Théorie  de 
lu  vision.  L'auteur  n'a  considéré,  dans  cette  Note,  qu'une 
seule  des  questions  qui  peuvent  se  rattacher  à  ce  titre, 
celle  qui  a  rapport  au  renversement  de  l'image  formée  au 
fond  de  l'œil.  On  sait  que,  parmi  les  personnes  qui  ont 
porté  leur  attention  sur  ce  phénomène,  quelques-unes  se 
sont  demandé  comment  il  se  faisait  que  nous  ne  voyons 
pas  les  objets  renversés.  M.  Loyer  établit  que,  malgré  le 
croisement  qui  se  fait  des  rayons  lumineux  dans  l'appareil 
optique  de  l'œil,  nous  apprécions  convenablement  la  di- 
rection de  chaque  rayon,  et  qu'ainsi  toutes  les  fois  que  ces 
rayons  marchent  en  ligne  droite  (ne  sont  pas  déviés  dans 
leur  route  comme  dans  le  cas  où  ils  passent  d'un  milieu 
dans  un  autre  doué  de  propriétés  réfringentes  différentes), 
nous  avons  une  idée  juste  de  la  position  relative  des  points- 
lumineux  qui  viennent  se  peindre  sur  notre  rétine.  Nous 


4^5 

disons  se  peindre ,  mais  d'ailleurs ,  comme  Tobserve 
M.  Loyer,  la  formation  d'une  image  sur  la  rétine  n'est 
qu'une  circonstance  accidentelle,  et  l'on  conçoit  très-bien 
une  disposition  de  la  rétine  qui  la  rendrait  impropre  à 
servir  de  miroir  sans  qu'elle  devînt,  pour  cela,  impropre 
à  la  vision. 

Séance  du  48  Auût.  —  M.  Payerne  présente  des  Obser- 
vations lemlanl  à  démontrer  que,  daiu  Les  ascensions  sur  les 
hautes  montagnes,  la  lassitude  et  l'anhélation  éprouvées  par 
la  plupart  des  explorateurs  n'ont  pas  pour  cause  une  insuf- 
fisance d'oaygène  dans  Cair  respiré. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Magendie, 
Pouillet  et  Regnault. 

—  M.  Bouglinval  adresse  un  tableau  représentant  la 
fouille  d'une  grotte  de  Ténériffe  dans  laquelle  ont  été  re- 
cueillis des  crânes  de  Guanches,  et  un  cadre  renfermant 
divers  débris  trouvés  dans  la  même  grotte,  notamment 
une  portion  de  linceul  qui  lui  semble  offrir  des  indica- 
tions importantes  sur  l'origine  du  peuple  guanche. 

Séance  du  25  Août.  —  Rien  sur  la  zoologie. 


III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Note  sur  un  Crustacé  parasite  nouveau,  avec  l'énuméra- 
tion  des  espèces  de  cette  classe  qu'on  observe  sur  les 
poissons  du  littoral  de  Belgique;  par  M.  Van  Beneden. 
—  Lue  à  la  séance  du  5  avril  -1851  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Bruxelles. 

Il  y  a  quelques  années,  M.  Nordmann  annonçait  que 
les  mâles  des  Lernéides  vivent  en  parasites  sur  leurs  fe- 
melles; que  celles-ci  ont,  dans  quelques  espèces,  jusqu'à 
cent  fois  le  volume  de  leurs  mâles;  que  ceux-ci,  malgré 
rénorme  différence  que  l'on  observe  dans  les  femelles, 
sont  tous  semblables  entre  eux^  et  qu'ils  sont  générale- 


446  REV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {  AoÛl    1^5\  .) 

ment  accrochés  à  la  base  des  tubes  oviférés.  M;  Van  Be- 
neden,  dans  la  présente  Note,  dit  que  ses  observations 
s'accordent  pleinement  avec  celles  de  M.  Nordmann.  Dans 
une  nouvelle  espèce  de  Lernéonème,  dont  il  donne  la  des- 
cription sous  le  nom  de  X.  musieli,  parce  qu'il  l'a  trouvée 
sur  le  Miistelus  vulgaris^  il  a  découvert  le  mâle,  et  il  a 
trouvé  que,  s'il  présente  les  caractères  communs  à  ce  sexe, 
il  diffère  toutefois  plus  des  autres  que  ceux-ci  ne  diiîèrent 
entre  eux. 

"  M.  Van  Benedén  donne  ensuite  une  description  étendue 
des  deux  sexes  de  la  Lerneonema  mustelt,  qui  fornrie  la  cin- 
quième espèce  du  genre;  puis  il  indique  les  espèces  de 
Crustacés  parasites,  au  nombre  de  52,  dont  8  nouvelles, 
qui  font  partie  de  la  Faune  du  littoral  belge. 

(G.  M.) 


IV.  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

On  Dinornis.  —  Sur  le  Dlnornis,  partie  4,  contenant  la  resti- 
tution du  pied  de  ce  genre  et  du  Pallaptéryx  avec  une  descrip- 
tion du  sternum  du  Pallaptéryx  et  de  celui  de  TAptornis;  par 
M.  Rich.  Owen.  Broch.  in  4®.  (Extr.  desTrans.  de  la  Soc.  Zool., 
vol.  IV,  part.  1.) 


VABEiE  DE»  matières;  DU  N"  8. 


FucHERÀN.  — Types  peu  connus  (lu  Musée  de  Paris.  ^369 

Alcided'Orbigny.  —  Coquilles  fossiles.  '  '    !  —378 

J.  Ray  et  H.  Drouet.  —  Catalogue  des  Mollusques  vivants  de  la  ' 

Champagne  méiidionale.  582 

Robin eau-Desvoidy.  —  Description  d'Agromyzes  et  de  PhytOr  ! 

myzes  écloses  chez  M.  Goureau.  391 

Académie  des  Sciences  de  Paris.  405 

Van  Beneden.  —  Crustacé  parasite.  415 

Bulletin  bibliographique.  416 


èJ^Ol  JiJOS 


QUATORZIÈME  ANMÉE.  —  SEPTEMBRE  18SX. 


I.  TRAVAUX  INEDITS. 


Descriptions  d'espèces  nouvelles,  rares  ou  peu  connues, 
d'oiseaux  du  Gabon  (Afrique  occidentale);  par  MM.  Jules 
et  Edouard  Verreaux.  —  Voir  p.  257  et  306. 

Anthreptes  aurantium,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex  Afr. 
occid. 

Viridi-aurea,  dorso,  uropygioque  seneo-amethystinis  ;  sublùs 
sordide  albida,  mento  ameUiyssimo;  macula  hinc  indè  pecloraii 
aurantia;  rostro  gracillimo. 

Bec  court,  peu  courbé,  aigu,  brun;  front  el  tout  le  des- 
sus du  corps,  jusqu'au  bas  du  croupion,  d'un  vert  doré 
brillant  à  reflets  bleus  ;  chaque  plume  du  front  noire  à  sa 
base  ;  régions  oculaire  et  parotique  et  joues  d'un  bleu  vio- 
lacé ;  thorax  blanchâtre  lavé  de  fauve,  avec  une  touffe  de 
plumes  d'un  orangé  vif  sur  les  parties  latérales;  tout  le 
reste  du  dessous  du  corps  blanchâtre  plus  ou  moins  lavé 
de  grisâtre;  queue  légèrement  arrondie,  d'un  bleu  violacé 
fauve;  ailes  longues,  amples,  à  cinquième  rémige  la  plus 
longue,  noirâtres  ;  tarses,  doigts  et  ongles  bruns.  —■  Lon- 
gueur  totale  du  bec,  2  cent.  Id.  de  la  queue,  5  cent.  Id. 
des  ailes,  6  cent.  5  mill.  Id.  des  tarses,  2  cent.  Id.  du  doigt 
externe,  8  mill.;  du  médian,  ^  cent.  2  mill.;  de  l'interne, 
7  mill.  ^/2;  du  pouce,  7  mill.  Id.  de  l'ongle  externe,  5 
mill.;  du  médian,  5  mill.;  de  l'interne,  À  mill.;  du  pouce, 
5  mill. 

Cette  belle  esjjèce  fréquente  les  grands  bois,  et  se  nour- 
rit d'insectes. 

Si"  sÉKiE.  T.  m.  Année  1831.  27 


418         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  1851.) 

Lamprocolius  PURPUREiGEPS,  J.  et  Ed.  Verreaux.  Ex 
Afr.  occ. 

Médius;  splendide  seneo-viridis;  alis  subcœrulantibus ;  capite, 
jugulaque  violaceis;  remigibus  ractrici  busqué  aureonigris. 

Bec  plus  court  que  la  tête,  légèrement  échancré  aux 
deux  mandibules,  noir  ;  front,  tout  le  dessus  et  tout  le 
dessous  du  corps  d'un  beau  violet  pourpré;  les  plumes  de 
la  gorge  écailleuses  et  plus  brillantes  ;  queue  légèrement 
échancrée,  les  tectrices  changeant,  avec  la  luauèro,  en  vert 
d'acier;  ailes  longues,  amples,  à  troisième  et  quatrième 
rémiges  les  plus  longues;  rémiges  couleur  d'acier  bruni 
plus  foncé  vers  le  bout;  tarses,  doigts  et  ongles  noirs.  — 
Longueur  totale  du  bec,  2  cent.  2  mill.  Id.  de  la  queue, 
6  cent.  7  mill.  Id,  des  ailes,  \\  cent.  Id.  des  tarses,  2  cent. 
2  mill.  Id,  du  doigt  externe,  \  cent.  5  mill.;  du  médian, 
\  cent.  7  mill.;  de  l'interne,  \  cent.;  du  pouce,  \  cent.  Id. 
de  l'ongle  externe,  4  mill.  ;  du  médian,  5  mill,;  de  l'in- 
terne, 4  mill.;  du  pouce,  5  mill. 

Cette  espèce  vit  par  petites  troupes,  fréquente  les  plai- 
nes buissonneuses,  et  se  nourrit  de  baies  et  d'insectes. 

Lamprocolius  chrysotis,  Bonap.,  Consp.  av.,  p.  415, 
sp.  5.  — Lamprotornis  chrysonotis,  Sw.,  B.  of  West.  af.  ^, 
f.  6.  Ex  Afr.  occ. 

Viridi-aeneus  ;  subtùs  cœruleo-violaceus  ;  macula  colli  utrinquè 
aurea  :  alis  nigro  punctatis. 

Bec  moyen,  plus  haut  que  large,  noir;  front  à  plumes 
veloutées  noires,  à  reflets  verts  ;  tout  le  dessus  du  corps 
d'un  vert  à  reflets  métalliques,  empruntant,  par  place, 
une  teinte  plus  ou  moins  bleuâtre  ;  angle  de  l'œil  d'un 
noir  de  velours;  région  oculaire  inférieure  d'un  bleu 
métallique  à  reflets  pourpres  et  verts,  de  même  que  les 
joues  ;  région  parotique  du  même  bleu,  suivi  d'une  tache 
de  cuivre  rouge  et  pourpre  du  plus  bel  éclat;  menton, 
gorge,  dessous  du  cou  et  poitrine  d'un  violet  pourpré  ;  ab- 
domen et  flancs  d'une  teinte  rouge  cuivrée  et  pourpre 


TRAVAUX   INÉDITS.  419 

violette  du  plus  bel  éclat,  suivi  de  vert  bleu  ;  cuisses  et 
région  anale  d'un  vert  métallique  à  reflets  bleuâtres; 
queue  assez  ample,  arrondie;  tectrices  supérieures  d'un 
vert  glacé  de  bleu  et  comme  gauffré  ou  moiré,  paraissant 
d'un  noir  de  velours,  selon  les  effets  de  la  lumière  ;  rec- 
trices  d'un  noir  bleu  velouté  sur  la  plus  grande  partie  de 
leur  longueur,  et  terminées  d'un  vert  bleu  moiré,  comme 
sur  les  tectrices;  ailes  assez  longues,  amples,  à  quatrième 
rémige  la  plus  longue;  petites  tectrices  supérieures  d'un 
verl  changeant  en  bleu,  avec  une  tache  noir  de  velours 
au  centre  de  chacune  d'elles  ;  les  moyennes  d'un  vert  ve- 
louté suivi  d'une  autre  rangée  de  taches  noir  de  velours  ; 
scapulaires  d'un  vert  bleuâtre  ;  rémiges  de  cette  dernière 
couleur,  traversées  par  une  large  bande  d'un  noir  de  ve- 
lours, suivie  d'une  teinte  de  violet  pourpré  ;  tarses,  doigts 
et  ongles  noirs.  —  Longueur  totale  du  bec,  3  cent.  \  mil- 
lim.  Id.  de  la  queue,  42  cent.  Id.  des  ailes,  -15  cent.  Id, 
des  tarses,  3  cent.  5  millim. 

Cette  description  repose  sur  deux  sujets  mâles  très- 
adultes,  provenant  de  l'intérieur  du  Gabon,  où  l'espèce 
vit  par  petites  troupes  ;  elle  se  nourrit  de  baies  et  d'in- 
sectes. La  femelle,  qui  faisait  partie  du  même  envoi,  ne 
différait  que  par  sa  taille  moindre.  Après  les  avoir  com- 
parés avec  plusieurs  sujets  du  Sénégal,  nous  n'avons 
trouvé  aucune  différence. 

Sycobius  Malimbus,  Bonap.  —  Malîmbus  cristatus^ 
fœm.,  Vieillot.  —  Textor  malimbus,  Temm.  —  Fringilla 
textrix,  Licht.  —  Sycobius  rubricoUis,  Sw.  —  Ploceus  ma- 
lîmbus, Mus.  Berol.,  Ois.  chant.,  t.  43.  Ex  Afr.  occ,  Con- 
go, ins.  Fernando-Po. 

Nigerrimus,  pileo  cerviceque  coccineis. 

Bec  fort,  robuste,  noir;  front,  sourcils,  vertex,  occiput, 
derrière  et  côtés  du  cou,  rouges  ;  tout  le  reste  du  corps, 
sans  exception,  d'un  noir  profond;  queue  carrée;  ailes 
amples,  à  quatrième  rémige  la  plus  longue;  tarses  et 


420  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1854.) 
doigts  noirs.  —  Longueur  totale  du  bec,  2  cent.  4  millim. 
Id.  de  la  queue,  6  cent,  Id,  des  ailes,  9  cent.  6  milIim. 
Id.  des  tarses,  2  cent.  2  millim.  Id.  du  doigt  externe,  1 
cent.  5  millim.;  du  médian,  1  cent.  7  millim.;  de  l'interne, 
-\  cent.  1  millim.;  du  pouce,  1  cent.  1  millim.  Id.  de  l'on- 
gle externe,  5  millim.;  du  médian,  8  millim.;  de  l'interne, 
5  millim.;  du  pouce,  9  millim. 

Fréquente  les  grands  bois,  où  il  se  nourrit  de  baies. 

NiGRiTA  CANICAPILLA,  Strickl.  Ex  Afr.  occ. 

Canescens,  verticis  lateribus  uropygioque  albicanlibus  ;  fronte, 
genis,  gulâ,  corporeque  subtùsnigerrimis;  ails  nigris,  kclricibus 
macula  apicali  albâ. 

Bec  assez  long,  voûté,  à  bords  de  la  mandibule  supé- 
rieure dilatés  vers  la  base  et  rentrés  sur  le  reste  de  sa  lon- 
gueur, noir;  tout  le  dessus  du  corps  variant  du  gris  blanc 
au  gris  ardoise;  front  et  tout  le  corps,  en  dessous,  noir; 
une  bande  d'un  gris  blanc  passe  au-dessus  du  noir  qui 
entoure  l'œil,  pour  y  former  comme  un  sourcil,  et  s'élar- 
git en  descendant  de  chaque  côté  du  cou;  queue  de  lon- 
gueur moyenne,  un  peu  arrondie,  noire  ;  couvertures  su- 
périeures d'un  gris  noirâtre  terminé  de  cendré  ;  ailes  as- 
sez longues,  à  troisième,  quatrième  et  cinquième  rémiges 
les  plus  longues;  petites  couvertures  supérieures  et  scapu- 
1  aires  noires,  tachées  de  blanc,  passant  au  gris  ardoisé  sur 
les  scapulaires  ;  rémiges  noires,  les  secondaires  plus  rap- 
prochées du  corps  terminées  d'une  tache  blanche  ;  tarses, 
doigts  et  ongles  noirâtres  ;  le  doigt  externe  le  plus  court. 

Nous  ignorons  complètement  les  mœurs  de  cette  espèce, 
si  rare  dans  les  collections. 

Longueur  totale  du  bec,  ]  cent.  5  millim.  Id.  de  la 
queue,  4  cent.  Id.  des  ailes,  7  cent.  /(/  des  tarses,  1  cent. 
5  millim. 

iNiGRiTA  LUTEiFUONS,  J.  et  Ed.  Vcrreaux.  Ex  Afr.  occ, 
Gabon. 

Minima;  plunribeo-canescçns.  uropygio  concolore;  froiUe  stra- 


TRAVAUX    INÉDITS.  421 

mineo-lutescente  ;  gonis,  i?ulâ,  corpore  subtùs,  alis,  caudique  ni- 
geniinis.  Roslrum  nigerrirnutn  ;  pedes  cornei. 

Bec  assez  court,  plus  haut  que  large,  à  bords  rentrés, 
noir  ;  front  et  sourcils  d'un  jaune  pâle  légèrement  nuancé 
de  gris  ;  vertex  et  occiput  gris  cendré  ;  tout  le  reste  de  la 
tête  et  tout  le  dessous  du  corps  noir  ;  dessus  du  corps  d'un 
gris  cendré  plus  ou  moins  clair  ;  queue  moyenne,  arron- 
die, noire;  ailes  moyennes,  à  quatrième  et  cinquième  ré- 
miges les  plus  longues,  noires;  tarses,  doigts  et  ongles 
brun  clair.  —  Longueur  totale  du  bec,  ^  cent.  2  millim. 
Id,  de  la  queue,  4  cent.  Id.  des  tarses,  ^  cent.  5  millim. 
—  Le  doigt  externe  plus  long  que  l'interne. 

Nous  ignorons  les  mœurs  de  cette  nouvelle  et  rare  es- 
pèce. 

ËSTRELOA  ATRiCAPiLLA,  J.  et  Ed.  Verrcaux.  Ex  Atr. 
occ,  Gabon. 

Minima  ;  cinerea  nigricante  imdulata  ;  subtùs  cinerea  imma- 
culata,  gulà  albicante,  crisso  nigresceate  ;  uropygio,  lateribusquti 
latissimècoccineis;  pileo,  cauda,  rostro,  pedibusque  nigris. 

Bec  court,  plus  haut  que  large  ;  mandibule  supériiure 
noire,  inférieure  de  même  couleur,  avec  une  petite  pla- 
que jaunâtre  ;  front,  sourcils,  vertex  et  occiput  noirs  ;  ré- 
gions oculaire  et  parotique,  joues,  menton,  gorge  et  cou 
d'un  gris  cendré  plus  ou  moins  foncé  ;  plumes  du  dos 
rayées  de  noir  et  de  gris  ardoisé;  croupion,  flancs,  et  par- 
ties latérales  de  la  poitrine,  rouges;  poitrine  gris  cendré; 
abdomen,  cuisses  et  région  anole  noirs  ;  queue  assez  lon- 
gue, étagée,  noire;  ailes  moyennes,  à  deuxième,  troisième 
et  quatrième  rémiges  les  plus  longues;  tectrices  supé- 
rieures rayées  de  noir  et  de  gris  ardoisé  ;  rémiges  noires  ; 
tarses  et  doigts  plombés  ;  ongles  bruns.  —  Longueur  to- 
tale du  bec,  1  cent.  Id.  de  la  queue,  A  cent.  Id.  des  aiios, 
4  cent.  6  millim. 

Celte  jolie  petite  espèce  fréquente  les  plaines  buisson- 
nières,  où  elle  se  nourrit  de  semences. 

VlNAGO  NUDIROSTRIS,  Sw. 


422        REV.  ET  mag.  de  zoologie.  {Septembre  1851.) 

SimilfB,  Vin.  calvœ,  sed  valdè  minor;  olivaceo-viridis ;  capite 
flavidiore  ;  caudâ  griseo-cœrulante. 

Bec  moyen,  assez  crochu;  mandibule  supérieure  dénu- 
dée, entamant  les  plumes  du  front,  très-déprimée,  rouge, 
la  partie  cornée  d'un  cendré  bleu  ;  mandibule  inférieure 
rouge  à  sa  base,  terminée  d'un  cendré  bleu  ;  tête  et  corps 
en  entier  d'un  vert  olive  plus  ou  moins  nuancé  de  gris  en 
dessus  et  de  jaune  en  dessous  ;  derrière  du  cou  gris  foncé, 
avec  une  teinte  olive  ;  cuisses  d'un  jaune  pur  ;  chaque 
plume  de  la  région  anale  vert  olive,  bordée  de  jaune  pâle 
et  de  blanchâtre  ;  queue  moyenne,  carrée  ;  tectrices  infé- 
rieures rousses  ;  rectrices,  en  dessus,  gris  foncé,  bordées 
et  terminées  de  vert  olive  ;  en  dessous,  noires,  largement 
terminées  de  gris  blanc;  ailes  longues,  à  première  et 
deuxième  rémiges  les  plus  longues  ;  petites  tectrices  supé- 
rieures vert  olive  foncé  suivi  d'une  tache  violacée  ;  moyen- 
nes vert  olive  foncé,  bordées  de  jaune  pâle  formant  deux 
bandes  transversales,  dont  la  première  plus  étroite;  ré- 
miges noires,  légèrement  bordées  de  jaune  pâle  sur  une 
partie  de  leur  longueur  ;  tarses  emplumés  jusqu'à  moitié 
de  leur  longueur  seulement  en  avant,  la  partie  dénudée 
paraissant  avoir  été  rouge  orange,  de  même  que  les  doigts  ; 
ongles  forts  et  crochus,  de  couleur  cornée.  —  Longueur 
totale  du  bec,  à  partir  de  la  commissure,  2  cent.  Id,  du 
front,  2  cent.  4  mill.  Id.  de  la  queue,  8  cent.  Id.  des  ailes, 
^  5  cent.  Id.  des  tarses,  2  cent.  Id.  du  doigt  externe,  2  cent. 
\  millim.;  du  médian,  2  cent.  2  millim.;  de  l'interne,  \ 
cent.  5  millim.;  du  pouce,  ^  cent.  4  millim.  Id.  de  l'ongle 
externe,  6  millim.;  du  médian,  7  millim.;  de  l'interne,  6 
millim.;  du  pouce,  8  millim. 

La  femelle  ne  diffère  que  par  les  teintes  plus  pâles  de  la 
tête  et  de  la  partie  antérieure  du  corps,  et  par  sa  taille  un 
peu  inférieure. 

VlNAGO  ABYSSINICA,  CuV. 

Bec  fort;  narines  très-rapprochées  de  la  partie  cornée  ; 
mandibule  supérieure  dénudée  à  sa  base,  et  cette  partie 


TRAVAUX    INÉDITS.  425 

bleuâtre,  en  partie  cornée  blanchâtre  ;  front,  sourcils,  ver- 
lex,  occiput,  régions  oculaire  et  parotique,  joues,  men- 
ton, gorge  et  cou  gris  olive  ;  dos  et  croupion  olive,  nuan- 
cés de  gris  ;  poitrine  gris  olive  ;  ventre  et  flancs  jaune  vif; 
cuisses  blanchâtres  ;  région  anale  gris  olive,  chaque  plume 
bordée  de  blanchâtre;  queue  moyenne,  arrondie;  tectri- 
ces olive  nuancé  de  gris  en  dessus;  en  dessous,  rousses, 
terminées  de  blanchâtre  ;  rectrices,  en  dessus,  gris  foncé 
plus  clair  vers  le  bout  ;  eh  dessous,  noirâtres  sur  plus  de 
la  moitié  de  leur  longueur,  et  terminées  de  gris  blanc; 
ailes  longues,  pointues,  à  deuxième  rémige  la  plus  lon- 
gue; petites  tectrices  supérieures  de  couleur  vineuse  lavée 
de  gris;  moyennes  de  couleur  vineuse,  puis  noirâtres, 
bordées  de  jaune,  formant  une  bande  transversale  ;  sca- 
pulaires  olive  nuancé  de  gris  ;  rémiges  primaires  brunes, 
légèrement  liserées  do  blanchâtre  et  de  vert  clair;  secon- 
daires noirâtres,  bordées  de  jaune  sur  leurs  barbes  ex- 
ternes ;  tarses  empluinés  sur  la  moitié  de  leur  longueur 
en  avant  seulement,  de  couleur  jaune  orange,  de  même 
que  les  doigts  ;  ongles  cornés,  assez  forts,  et  légèrement 
crochus. 

L'espèce  ne  parait  différer  en  Hen  des  individus  du  Se* 
négal  et  de  l'Abyssinie. 

Longueur  totale  du  bec,  2  cent.  4  millim.  Id,  de  la 
queue,  ^4  cent. 

ViNAGO  CALVA,  ïemminck.  Port-Natal. 

Major;  flavo-viridis  ;  capite  virescente;  cervice  gfiseo-CœrulçS- 
cente;  subtùs  paliidè  virens;  abilomine  libiisque  flavissimis;  tec- 
tricibus  caudae  infti  ioribus  albo-tiridi  castnneoque  variis  ;  renii- 
gibusnigris;  humeris  vinaceis;  tectricibiis  fiiscis,  margine  exleriio 
llavidis  ;  rectricibus  lateralibus  bas!  nigris,  apice  albidis. 

Bec  aussi  haut  que  large  à  la  base,  moins  dénudé  que 
dans  le  V.  nudirostris^  fort,  paraissant  avoir  été  d'un  orange 
vif;  à  la  base,  la  partie  cornée  d'un  blanc  bleuâtre;  tête  et 
corps  en  entier  d'un  vei±  olive  fortement  teinté  de  gris,  à 
l'exception  du  dos  et  W  croupion,  nuancés  de  jaune,  et 


42 î  UEv.  KT  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1854.) 
du  milieu  de  l'abdomen,  d'un  jaune  vif;  cuisses  de  cette 
dernière  couleur;  plumes  de  la  région  anale  d'un  vert 
olive  foncé,  et  bordées  latéralement  de  blanc  et  de  jaune; 
queue  moyenne,  légèrement  arrondie  ;  les  rectrices  mé- 
dianes plus  longues  que  les  latérales  d'environ  un  centi- 
mètre ;  toutes,  en  dessus,  d'un  vert  olive  nuancé  de  jaune, 
surtout  sur  les  médianes,  et  terminées  de  blanc  jaunâtre 
en  dessous,  noires  sur  plus  de  la  moitié  de  leiir  longueur, 
et  terminées  de  blanchâtre  ;  tectrices  inférieures,  les  plus 
longues,  rousses,  terminées  de  blanchâtre  ;  les  autres  vert 
olive,  terminées  par  la  même  teinte;  ailes  allongées,  à 
deuxième  rémige  la  plus  longue  ;  petites  tectrices  supé- 
rieures d'un  gris  vineux  ;  moyennes  vert  olive  fortement 
nuancé  de  jaune,  puis  grises,  bordées  chacune  d'un  liseré 
jaune,  et  formant  ainsi  deux  bandes  transversales;  tec- 
trices inférieures  grises  ;  rémiges  noires,  légèrement  lise- 
rées  de  jaunâtre  et  d'olive  sur  une  partie  de  leur  longueur  ; 
tarses  emplumés  sur  une  grande  partie  de  leur  longueur 
en  avant  seulement,  de  couleur  orange  de  même  que  les 
doigts  ;  ongles  forts,  crochus.  —  Longueur  totale  du  bec 
depuis  la  commissure.  2  cent.  2  millim.  Id,  de  la  partie 
cornée  seulement,  4  cent.  5  millim.  Id.  de  la  queue,  M 
cent.  Id.  des  ailes,  iS  cent.  Id.  des  tarses,  2  cent.  4  mil- 
lim. Id.  du  doigt  externe,  2  cent.  5  millim.;  du  médian,  2 
cent.  9  millim.;  de  l'interne,  1  cent.  8  millim.;  du  pouce, 
H  cent.  5  millim.  Id.  de  l'ongle  externe,  6  millim.;  du  mé- 
dian, 8  millim.;  de  l'interne,  7  millim.;  du  pouce,  9  mill. 

La  femelle  ne  diffère  que  par  sa  taille,  qui  est  un  peu 
inférieure,  et  par  sa  coloration,  qui  n'est  pas  aussi  vive. 
Dans  cette  espèce,  la  nudité  ne  s'étend  pas  autant  que 
dans  le  V.  nudirostris  de  Swainson,  et  ses  narines  sont  plus 
rapprochées  de  la  partie  cornée. 

Nous  terminons  notre  article  par  cette  espèce,  encore 
assez  rare  dans  les  collections  d'Europe,  et  dont  nous 
avons  en  notre  possession  des  exMoplaires  d'une  fraîcheur 
remarquable. 


TKAVAUX    INÉDITS.  425 

Description  d'un  genre  nouveau  de  Coléoptères  de 
France  de  la  famille  des  Rhynchocéphales  (Curculioni- 
tes);  par  M.  Victor  de  Motchoulsky  (I). 

Genre  Cotaster,  Nobis.  (PI.  4^,  fig.  ^,  2.) 

Antennes  allongées,  pas  plus  courtes  que  la  tête  et  la 
trompe  ;  celle-ci  néanmoins  deux  fois  plus  longue  que  la 
tétc,  arquée,  un  peu  élargie  et  déprimée  vers  l'extrémité. 
Front  avec  une  fovéole  longitudinale.  Yeux  très-petits, 
arrondis.  Corselet  étranglé  antérieurement,  presque  carré 
postérieurement.  Ecusson  invisible.  Elytres  ovales  ;  épau- 
les indistinctes.  Pygidium  couvert  par  les  élytres.  Pieds 
médiocres,  coxes  antérieures  distantes  ;  cuisses  antérieures 
très-faiblement  renflées;  jambes  armées  d'un  grand  cro- 
chet au  bout  ;  tarses  courts  et  assez  larges,  à  quatre  ar- 
ticles. 

La  seule  espèce  que  Schonherr  a  connue  de  ce  genre, 
le  Phlœophagits  uncîpes,  dont  le  type  se  trouve  dans  la 
collection  de  M.  Chevrotât,  vient  d'Italie,  et  avait  été  pla- 
cée, par  le  savant  suédois,  dans  le  genra  Plilœophagus^ 
quoique  la  forme  extérieure  de  cet  insecte  diffère  complè- 
tement des  autres  espèces  de  ce  genre,  et  lui  semble  se 
rapprocher  beaucoup  plus  des  Siyplilus.  Il  paraît  que  l'in- 
sertion des  jambes  antérieures  était  la  cause  principale  qui 
faisait  séparer  cet  insecte  des  Styphlus  pour  le  mettre  dans 
les  Phlœophagus ;  mais,  comme  ce  dernier  genre  possède 
un  écusson  distinct,  et  que  le  P.  uncipesy  au  contraire,  en 
est  dépourvu,  il  n'y  a  aucune  raison  de  l'y  conserver. 

Je  crois  que  l'insecte  en  question,  conjointement  avec 
une  seconde  espèce  que  je  vais  décrire,  pourra  former  un 
genre  distinct,  que  j'ai  nommé  Cotaster^  et  dont  je  viens 
de  désigner  les  caractères  plus  haut.  Sa  place  serait  dans 
le  groupe  des  Dryophorides,  qui  peut-être  se  trouveraient 

(1)  Noie  lue  à  la  Société  Entomologique  de  France,  dans  sa 
séance  du  13  novembre  1850. 


426  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1851.") 
plus  naturellement  à  la  suite  des  Siyphtus,  constituant  une 
transition  assez  convenable  aux  Tanyrlujnchus  et  Mijorhi- 
lîus.  —  Le  rapprochennent  des  hanches  postérieures  n'est 
pas  un  caractère  suffisamment  tranché,  pour  pouvoir  à  lui 
seul  motiver  des  séparations  aussi  peu  naturelles.  Quant 
aux  tarses  pentamères  du  genre  Dnjophorus,  c'est  une  des 
anomalies  qui,  dans  l'état  actuel  de  la  science,  n'est  plus 
un  obstacle  pour  rapprocher  les  genres  qui  présentent 
d'autres  affinités.  En  remettant  le  groupe  des  Dryophori- 
cles  à  une  autre  place,  on  aura  le  grand  avantage  de  voir 
les  Phlœophagits,  et  généralement  les  Cossonides,  à  côté 
des  Hyiurgus,  avec  lesquels  ils  ont  les  plus  grands  rap- 
ports, tant  par  leur  forme  extérieure  que  par  leur  manière 
de  vivre. 

CoTASTER  LiTTORALis,  Nobis.  —  Oblongus,  deprcssiusculus, 
glaber,  nitidus,  rufo-ferrugineus,  oculis  nigro-fernigineis;  tho- 
race  antice  abrupte  constriclo,  leviter  tricarinato,  valide  sparsim 
punctalo;  elytris  oblongo-ovatis,  profundo  foveolato-striatis,  ia- 
terstiliis  punctîs  minoribus  impressis.  —  Long.  4  mill.  ;  larg.  ! 
mill.  il^4. 

D'un  roux  faiblement  brunâtre,  unicolore,  à  l'exception 
des  yeux  et  du  bord  antérieur  du  corselet,  ordinairement 
plus  foncés.  Trompe  de  la  longueur  de  la  tête  et  du  cor- 
selet, allongée,  courbée,  et  ponctuée,  comme  la  tête,  do 
gros  points  très-serrés;  celle-ci  assez  convexe,  avec  une 
impression  à  la  base  de  la  trompe,  et  Une  fovéole  au  front. 
(Corselet  plus  long  que  large,  déprimé,  avec  un  enfonce- 
ment transversal  à  la  base,  étranglé  antérieurement,  et  à 
côtes  presque  parallèles.  Sur  la  partie  antérieure,  on  voit 
trois  petites  carènes  longitudinales,  dont  les  latérales 
forment  des  petits  arcs  concentriques  qui  se  perdent 
vers  le  milieu  du  corselet.  Elytres  régulièrement  ovales, 
aplanies,  et  marquées  chacune  de  six  rangées  de  gros 
points  ou  fovéoles,  ce  qui  fait  ressortir  tous  les  intervd'Iles 
en  petites  côtes  élevées.  Dessous  du  corps  déprimé,  et  par- 
semé de  gros  points  imprimés,  tous  peu  serrés*  Au  milieu 


Berne  et  Maif-de  J^oclogif .  lÔoi. 


SignordUel 


1.2.  Cotaster  lUloralis  Moûsc/wn/skt 
à  .MonstruûS/le  r/ie-:  le  Hanneton 
a  ■  Mictis  metailicns  S    /'■  l'dc/n  q, 


Imp  Leinenier  l'iiiis 


TRAVAUX    INÉDITS.  427 

des  deux  premiers  segments  de  l'abdomen,  qui  sont  sou- 
dés et  très-larges,  il  y  a  une  cavité  peu  profonde.  Jambes 
antérieures  et  intermédiaires  armées  au  bout  d'un  crochet 
fort  et  courbé. 

Cette  espèce  est  deux  fois  plus  grande  que  le  C.  imcipeSf 
et  s'en  dislingue  facilement  par  la  forme  du  corselet  et  son 
corps  lisse.  Elle  se  trouve  sur  les  bords  de  la  mer,  aux  en- 
virons de  Marseille,  dans  les  débris  et  lesJ/wcMs  rejetés. 


Catalogue  des  Carabiques  recueillis  par  M.  Bocandé  dans 
la  Guinée  portugaise,  avec  la  description  sommaire 
des  espèces  nouvelles;  par  M.  de  Lafertë-Sénectèris 
—  Suite.  Voy,  4830,  p.  236,  526,  588.  —  4854,  p.  81, 
221,  546. 

TROISIÈME  DIVISION. 

ÉLTTRES  SANS  TACHE  NI  BORDURE  JAUNE. 

Onzième  Groupe.  —  Labre  échancré. 

Clilœnius  elongatus  (Reiche,  inédit) .  —  Très-grande  es  - 
pèce,  d'un  beàfu  vert  plus  foncé  sur  les  éîytres  que  sur  les 
parties  antérieures  ;  la  tète  lisse  et  brillante  sur  le  disque, 
légèrement  ponctuée  et  ridée  auprès  des  yeux  ;  labre  fer- 
rugineux. Corselet  lisse  et  brillant,  parsemé  de  points  en 
foncés,  assez  convexe  antérieurement,  faiblement  trans- 
versal ;  les  côtés  arrondis  antérieurement,  rectiligncs 
postérieurement,  et  se  dirigeant  obliquement  vers  la  base, 
dont  les  angles  sont  légèrement  obtus  ;  ligne  médiane  très- 
marquée,  les  impressions  basîlaires  très-profondes,  et  for- 
mant deux  fossettes  oblongues.  Les  élytres  d'un  vert 
foncé  terne,  non  pointillées,  mais  fortement  striées,  sans 
ponctuation  distincte  au  fond  des  stries,  de  forme  très-al- 
longée, une  fois  et  deux  tiers  environ  aussi  longues  que 
larges,  assez  convexes,  subparallèles  sur  les  côtés,  arron- 


428  REV.  ET  MAC.  DE  zooLouiE.  (Septembre  185i.) 
dies  postérieurement,  mais  pas  régulièrement  ovalaires,  à 
cause  de  l'atténuation  ou  échancrureanté-apicale,  qui  est 
assez  sensible.  Dessous  du  corps  d'un  noir  bleuâtre.  Pattes 
entièrement  ferrugineuses,  avec  les  tarses  plus  foncés.  — 
Long,  de  22  à  25  mil!.;  larg.  de  8  à  9  mill. 

Ç.  coliimbînus  (Spec.  V,  666).  —Une  légère  différence 
distingue  les  exemplaires  de  M.  Bocandé  de  ceux  prove- 
nant du  Sénégal  qui  existaient  dans  la  collection  Dejean. 
Ces  derniers  avaient  le  corselet  verdâtre  ;  ceux  de  la  Gui- 
née portugaise  ont  le  corselet  d'un  bleu  violet  comme  les 
élytres. 

C.  saginntus.  —  Espèce  nouvelle  bien  distincte,  et  re- 
marquable par  sa  forme  large  et  convexe.  —  Tôte  d'un 
vert  brillant,  ponctuée  seulenient  à  sa  partie  postérieure  ; 
labre  ferrugineux,  profondément  bifide,  à  lobes  diver- 
gents ;  antennes  noirâtres,  avec  les  trois  premier»  articles 
seulement  ferrugineux.  Corselet  vert,  à  reflets  cuivreux 
sur  le  disque,  assez  brillant,  malgré  la  ponctuation  dont  il 
est  couvert,  sensiblement  transversal,  échancré  antérieu- 
rement, les  côtés  légèrement  arrondis  d'un  angle  à  l'autre, 
et  relevés  un  peu  en  gouttière  ;  les  angles  postérieurs 
presque  droits.  Les  élytres  noires,  et  ne  paraissant  vcr- 
dâtres  que  sur  les  côtés  ;  stries  profondes,  distinctement 
ponctuées  ;  les  côtes  intermédiaires  assez  sensibles  et  très- 
finement  pointillées.  Elytres  de  moitié  plus  larges  que  le 
corselet,  assez  convexes,  surtout  dans  la  femelle,  arrondies 
aux  angles  huméraux,  légèrement  arrondies  sur  les  côtés,  et 
même  postérieurement,  avec  une  faible  atténuation  tout- 
à-fait  apicale.  Dessous  du  corps  d'un  noir  bleuâtre;  pattes 
entièrement  d'un  jaune  ferrugineux.  —  Long,  il  mil!.; 
larg.  7,  2  mill. 

C.  lucîdicollis,  —  Charmante  espèce  nouvelle,  remar- 
quable par  l'éclat  métallique  de  son  corselet.  —  Tête  verte, 
très-lisse  et  très-brillante,  à  reflets  cuivreux  ;  labre  bifide, 
à  lobes  allongés  légèrement  divergents;  antennes  entière- 
ment ferrugineuses,  le  troisième  article  un  peu  plus  fon- 


TRAVAUX   INÉDITS.  429 

cé.  Corselet  vert,  extrêmement  lisse  et  étincelant,  à  reflets 
cuivreux  qui  le  font  paraître  entièrement  rougeâtre,  par- 
semé de  points  très-rares,  faiblement  transversal,  aplati  à 
la  base,  et  convexe  seulement  vers  la  partie  antérieure  du 
disque,  échancré  antérieurement,  et  même  un  peu  posté- 
rieurement, arrondi  sur  les  côtés  jusqu'à  la  base,  dont  les 
angles  sont  à  peu  près  droits;  ligne  médiane  bien  mar- 
quée, impressions  basilaires  consistant  chacune  en  un  sil- 
lon longitudinal  un  peu  oblique  profondément  creusé. 
Elytresd'un  vert  bronzé  brillant  antérieurement,  et  terne 
à  la  partie  postérieure,  couvertes  de  stries  finement  ponc- 
tuées, avec  les  côtes  légèrement  saillantes  dans  la  première 
moitié,  et  plates  dans  la  seconde;  les  troisième,  cinquième 
et  septième  laissant  apercevoir  chacune  cinq  à  six  points 
enfoncés  à  distance  les  uns  des  autres,  de  forme  réguliè- 
rement ovalaire,  surtout  postérieurement,  plates  sur  le 
disque,  médiocrement  allongées,  n'étant  guère  qu'une  fois 
et  demie  aussi  langues  que  larges.  Dessous  du  corps  d'un 
noir  bleuâtre;  pattes  entièrement  d'un  rouge  ferrugineux 
vif.  Nous  avons  vu,  chez  M.  Deyrolle,  une  variété  de  cette 
espèce  noirâtre,  sans  reflets  cuivreux  sur  le  corselet.  — 
Long,  de  ^5  à  ^5  mill.  ;  larg.  de  5,  8  à  6,  5  mill. 

C.  palpalis.  —  Ainsi  nommé  h  cause  de  ses  palpes,  dont 
le  dernier  article  est  légèrement  triangulaire,  ce  qui  nous 
a  fait  hésiter  si  nous  ne  le  placerions  pas  près  des  Epomk, 
dans  notre  genre  TomochUus.  —  Tête  et  corselet  d'un 
beau  vert  métallique  très-brillant,  sans  ponctuation  appa- 
rente. Le  labre  très-court,  échancré  jusqu'à  l'épistome; 
les  antennes  noirâtres,  avec  le  premier  article  seul  ferru- 
gineux. Le  corselet,  de  même  forme  que  celui  du  Lncidi- 
collis,  s'en  distingue  par  un  sillon  latéral  profond,  inter- 
calé entre  l'impression  basilaire  et  le  bord  externe,  sillon 
qui  s'unit  postérieurement  à  cette  impression,  et  qui  se 
prolonge  antérieurement  en  forme  de  gouttière,  jusqu'à 
l'angle  antérieur.  La  forme  et  la  ponctuation  des  élyl.res 
sont  exactement  les  mêmes  que  dans  l'espèce  précédente  ; 


430  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  185i.) 
il  n'y  a  de  différence  que  dans  la  couleur,  qui  est  ici  d'un 
vert  bleuâtre  foncé,  sans  reflets  cuivreux.  Il  faut  convenir, 
cependant,  qu'elles  sont  aussi  un  peu  moins  larges.  Les 
pattes  et  le  dessous  du  corps  comme  dans  les  deux  espèces 
précédentes.  —  Long.  ^3  mill.;  larg.  5,  5  mill. 

Douzième  Groupe.  —  Labre  nonéchancré,  Elyires  glabres. 

C.  splendidus,  Dej.  (Spec.  V,  652).  —  Les  exemplaires 
recueillis  par  M.  Bocandé  sont  moins  brillants  que  ceux 
recueillis  au  Sénégal.  Les  élytres  sont  presque  entière- 
ment noirâtres,  avec  la  bordure  seule  d*un  vert  éme- 
raude. 

C.  opulentus  (Dupont,  inédit).  — ■  Cette  magnifique  es- 
pèce est  excessivement  voisine  du  splendidus.  Elle  a  la 
même  taille,  la  même  couleur  ;  elle  est  également  glabre 
et  brillante,  mais  elle  s'en  distingue  facilement  par  la 
forme  du  corselet. |Celui  du  splendidus  est  régulièrement 
arrondi  sur  les  côtés,  avec  les  angles  postérieurs  sensible- 
ment obtus.  Dans  Vopidentus,  au  contraire,  les  côtés  du 
corselet,  arrondis  jusqu'au-delà  des  trois  quarts,  se  re- 
dressent à  peu  de  distance  de  la  base,  et  tombent  perpen- 
diculairement sur  elle,  de  manière  que  les  angles  posté- 
rieurs sont  droits.  Les  élytres  présentent  aussi  une  légère 
différence  :  les  cinq  premières  côtes,  y  compris  celle  de  la 
suture,  sont  noirâtres,  avec  le  fond  des  stries  vert,  tandis 
que,  dans  le  splendidus,  les  trois  premières  côtes  seule- 
ment ont  une  teinte  noirâtre.  Nous  remarquons  aussi  que 
les  stries  sont  moins  distinctement  ponctuées  ;  le  dessous 
du  corps  est  d'un  brun  ferrugineux,  les  pattes  et  antennes 
roussâtres,  le  labre  roussâtre  aussi,  et  très-légèrement 
écliancré.  —  Long.  ^1  mill.  ;  larg.  6  mill. 

C,  glabralus,  Dej.  (Spec.  V,  655).  —  Cette  espèce,  com- 
mune au  Sénégal,  paraît  êlre  rare  dans  la  Guinée  portu- 
gaise. L'unique  individu  qui  nous  est  échu  en  partage  dif- 
fère du  type  par  la  teinte  noirâtre  des  élytres. 


TRAVAUX   J1IÉDIT8.  4SI 

Treizième  Groupe.  -^  Elyires  plus  ou  moins  piibescentes. 
Espèces  non  entièrement  noires, 

C.  mêiiciUosns.  —  Cette  espèce,  de  la  taille  du  veluti- 
7iusy  a  la  tête  verte  antérieurement,  et  noirâtre  à  sa  partie 
postérieure.  Le  corselet  est  d'un  noir  assez  brillant,  avec 
les  côtés  verdûtres,  surtout  antérieurement.  U  est  à  peu 
près  carré,  un  peu  transversal,  légèrement  arrondi  sur  les 
côtés,  avec  les  angles  postérieurs  presque  droits;  il  est 
médiocrement  convexe,  et  couvert  de  points,  enfoncés  non 
confluents;  la  ligne  médiane  et  les  impressions  longitudi- 
nales de  la  base  sont  finement  marquées.  Les  élytres  sont 
noires,  peu  brillantes,  entièrement  couvertes  d'une  ponc- 
tuation très-fine  et  d'une  pubescence  peu  adhérente;  elles 
présentent  des  stries  assez  profondes,  mais  peu  distincte- 
ment ponctuées  ;  elles  sont  un  peu  plus  larges  que  le  cor- 
selet, et  environ  deux  fois  et  demie  aussi  longues,  trisi- 
nuées  à  la  base,  avec  les  angles  huméraux  faisant  saillie 
en  avant  ;  les  côtés  parallèles  et  arrondis  postérieurement, 
avec  une  très-légère  échancrure  anté-apicale.  Le  dessous 
du  corps  est  d'un  noir  bleuâtre,  et  couvert  de  gros  points 
enfoncés,  môme  sur  le  prosternum.  Les  pattes  sont  d'un 
rouge  ferrugineux  plus  clair  sur  les  cuisses,  plus  foncé  sur 
les  tibias  et  les  tarses.  Les  antennes  sont  brunes,  avec  le 
premier  article  seul  ferrugineux  comme  le  labre.  —  Long. 
45àl7miIL;Iarg.  6,  5  à  7,  2  mill. 

C.  morosns.  —  Cette  espèce,  de  la  taille  et  de  la  couleur 
de  la  précédente,  s'en  distingue  par  les  caractères  sui- 
vants :  la  tôte  est  entièrement  verte.  Le  corselet,  plus  ver- 
dâtre,  est  couvert  d'une  ponctuation  plus  fine  et  plus  ser- 
rée, ce  qui  le  fait  paraîlre  plus  terne;  il  est  un  peu  plus 
large  et  plus  exactement  carré  postérieurement.  Les  ély- 
tres sont  également  noires,  mais  plus  ternes,  à  cause  dé  la 
finesse  de  leur  ponctuation;  les  stries  sont  moins  profon- 
des, et  laissent  apercevoir  une  ponctuation  plus  distincte; 
leur  forme  est  à  peu  près  la  même,  elles  sont  seulement 


452  Rfîv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  185i.) 
un  peu  plus  larges  et  encore  plus  aplaties.  Le  dessous  du 
corps  est  de  la  même  couleur,  les  pattes  aussi  ;  mais  la 
ponctuation  des  sternums  et  de  l'abdomen  est  beaucoup 
moins  grosse  et  moins  profonde.  —  Long.  ^6  à  ^7  mill.; 
larg.  6,  5  à  7,  4  mill. 
C.  obtusiis^  Dej.  (Spec.  V,  63i). 

Dix-huitième  Groupe.  —  Corselet  cordîforme.  Elytres 
allongées  siibparallèles, 

C.  soUicitus.  —  C'est  la  seule  espèce  africaine  qui  appar- 
tienne à  ce  groupe,  où  elle  vient  se  placer  à  côté  de  deux 
espèces  nouvelles  du  nord  de  l'Inde,  de  même  taille  et  de 
même  forme.  La  tête  est  d'un  beau  vert,  lisse  et  brillante, 
peu  ponctuée,  avec  le  labre,  les  palpes  et  les  antennes 
d'un  rouge  ferrugineux.  Le  corselet,  de  même  couleur, 
également  brillant,  est  à  peu  près  aussi  long  que  large,  et 
fortement  cordiforme,  c'est-à-dire  bisinué  sur  les  côtés, 
qui  sont  très-arrondis  jusqu'aux  trois  quarts,  et  qui  se  re- 
dressent ensuite  brusquement  jusqu'à  la  base  sur  laquelle 
ils  tombent  en  formant  des  angles  postérieurs  presque 
droits  :  nous  disons  presque,  parce  que  la  bisinuosité  des 
côtés  est  telle,  que  la  portion  la  plus  étroite  du  corselet 
n'est  pas  précisément  à  la  base,  mais  un  tant  soit  peu 
avant  la  base  ;  ce  corselet,  en  un  mot,  est  un  peu  dans  le 
genre  de  ceux  des  espèces  africaines  de  notre  septième 
groupe,  telles  que  les  6".  cyimdricoUis  ei  antliracoderus  ;  il 
est  parsemé,  comme  eux,  de  gros  points  enfoncés  ;  seule- 
ment, il  est  beaucoup  plus  rétréci,  et  presque  étranglé 
postérieurement.  Les  élytres  sont  plus  d'une  fois  et  demie 
aussi  larges  et  plus  de  deux  fois  et  demie  aussi  longues 
que  le  corselet  ;  elles  sont  assez  convexes,  étroites  et  sub- 
parallèles, comme  dans  toutes  les  espèces  de  ce  groupe, 
très-arrondies  antérieurement,  sans  angle  humerai  appa- 
rent, et  très-arrondies  postérieurement,  sans  apparence 
d'échancrureanté-apicale.  Elles  sont  lisses  et  glabres,  sans 
vestige  de  ponctuation  ni  sur  les  côtes,  qui  sont  assez  éle- 


TRAVAUX    INÉDITS.  435 

vées,  ni  au  fond  des  stries;  leur  couleur  est  d'un  noir  un 
peu  verdâtre,  et  leur  rebord  inférieur  n'est  nullement 
teint  de  jaune,  ce  qui  exclut  cette  espèce  de  notre  septième 
groupe.  Les  pattes  sont  entièrement  d'un  jaune  testacé 
vif.  Tout  le  dessous  du  corps  est  noir,  lisse,  brillant,  et 
peu  abondamment  ponctué.  —  Long,  ^b  mill.  ;  larg.  G 
millim. 

Dix-neuvième  Groupe.  —  Espèces  anormales  par  leur  taille 
élevée^  et  en  même  temps  par  la  saillie  de  loiilts  les  côlcr» 
des  élytres, 

C.  nigritus,  Dej.  (Spec.  II,  527).  — M.  Bocandé  a  été  as- 
sez heureux  pour  recueillir  un  certain  nombre  d'individus 
de  cette  grande  et  |belle  espèce,  qui  bien  probablement 
n'appartient  pas  au  genre  Chlœnins,  mais  que  nous  avons 
dû  y  laisser  provisoirement,  faute  de  caractères  satisfai- 
sants pour  l'en  détacher. 

Cette  espèce  termine  la  longue  série  des  Chlamius  re- 
cueillis par  M.  Bocandé  :  ils  sont  au  nombre  de  57,  et  at- 
teindraient le  chiffre  de  41,  si  on  y  comprenait  ceux  ap- 
partenant aux  genres  nouveaux  Omaloiriclins,  Alyslocerus 
et  Hoplogmius.  Dans  ce  norftbre,  ^S  espèces  sont  entière- 
ment nouvelles  pour  notre  collection. 

(  La  suite  prochainement,  ) 


Note  sur  une  monstruosité  observée  sur  le  ïhmncton  vul- 
gaire; par  M.  Lerkboullet,  D.  M.,  professeur  à  la 
Faculté  des  Sciences  de  Strasbourg.  (PI.  -H,  fig.  5.) 

Les  monstruosités,  sans  être  précisément  très-rares  chez 
les  animaux  articulés,  et  en  particulier  chez  les  insectes, 
ne  sont  pas  cependant  tellement  communes  qu'il  devienne 
inutile  de  les  décrire  quand  on  a  l'occasion  d'en  renon- 
trer.  Cette  réflexion  m'a  déterminé  à  faire  connaître  une 
anomalie  assez  curieuse  que  j'ai  observée  l'année  dernière 
2«  SÉRIE.  T.  m.  Année  1831.  28 


454         REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  1851.) 
sur  un*  Hanneton  femelle,  anomalie  qui  consiste  dans 
Texistence  de  trois  antennes  du  côté  droit.  Je  joins  à  cette 
Note  un  dessin  représentant  la  pièce  en  question,  qui  est 
conservée  dans  la  collection  du  Musée  de  Strasbourg. 

L'antenne  du  côté  gauche  est  normale  ;  la  massue  an- 
tennaire  de  ce  côté  a  4  millimètres  de  longueur,  et  se 
compose  de  sept  feuillets. 

L'antenne  droite  a  son  premier  article  (a  fig.  5,  pi.  1 1) 
plus  long  et  plus  large  que  la  môme  pièce  du  côté  gauche. 
Cet  article  s'élargit  à  son  extrémité,  et  présente  en  cet 
endroit  deux  fossettes  dans  lesquelles  s'articulent  deux 
autres  pièces,  Tune  simple  et  l'autre  double,  c'est-à-dire 
trois  tiges  antennaires  terminées,  chacune,  par  une  mas- 
sue feuilletée. 

La  première  de  ces  deux  pièces,  ou  la  tige  antennairo 
simple  (n°  H),  se  compose  d'un  premier  article  court  et 
globuleux  (b)  appliqué  contre  Tarticulation  ;  d'un  deuxiè- 
me article  allongé  (c),  semblable,  pour  sa  forme,  au  pé- 
nultième article  des  antennes  normales;  et  d'une  massue 
antennaire  feuilletée,  formée  de  sept  lamelles  qui  mesu- 
rent 5  millimètres  de  longueur  :  ces  lamelles  sont  donc  un 
peu  plus  courtes  que  celles  de  l'antenne  normale.  La  pièce 
entière  est  coudée  et  inclinée  vers  le  bas;  elle  me  paraît 
représenter  l'antenne  normale. 

La  deuxième  pièce,  supportée  par  l'article  basilairc  a, 
est  composée  d'un  premier  article  {d)  qui  joue  lui-même 
le  rôle  d'article  basilaire,  relativement  aux  deux  autres 
tiges  antennaires,  et  qui  représente,  par  conséquent,  l'ar- 
ticle a  de  l'antenne  générale.  Ce  premier  article  est  im- 
planté au-dessus  de  la  petite  pièce  globuleuse  b  ;  il  est 
élargi  à  son  extrémité,  et  sa  forme  est  la  môme  que  celle 
de  l'article  basilaire  primitif  a;  comme  lui  aussi,  il  pré- 
sente deux  surfaces  articulaires  :  l'une,  dirigée  en  bas, 
porte  la  seconde  antenne  (n"*  2)-  l'autre,  inclinée  vers  le 
haut,  sert  d'articulation  à  la  troisième  antenne. 

La  deuxième  antenne  (n"  2),  ou  première  antenne  sup 


TRAVAUX   INÉDITS.  455 

plémentairc,  est  formée  de  deux  pièces,  savoir  :  un  arti- 
cle allongé,  semblable,  pour  sa  forme,  à  la  pièce  c  de  l'an- 
tenne primitive,  et  la  massue  antennaire  ;  celle-ci  est  com- 
posée de  sept  lamelles;  elle  n'a  que  ^  millimètre  4/2  de 
longueur. 

La  troisième  antenne  (n**  5)  est  composée,  comme  la 
précédente,  d'un  article  allongé  et  de  la  massue  anten- 
naire ;  celle-ci  mesure  2  millim.  4/2;  elle  est  formée  de 
sept  feuillets,  comme  les  précédentes. 

Ainsi,  en  résumé,  l'antenne  droite  se  compose  de  pièces 
qui  sont  la  répétition  les  unes  des  autres  :  d'une  première 
antenne  normale,  d'une  seconde  antenne  greffée  en  quel- 
que sorte  sur  la  première,  et  d'une  troisième  greffée  sur  la 
seconde;  seulement  celle-ci  est  dépourvue  de  son  article 
basilaire. 

On  pourrait  aussi  dire,  à  cause  de  la  ressemblance  des 
deux  pièces  terminales  (n"  2  et  5;,  que  Tantenne  primitive 
porte  une  antenne  surnuméraire  bifurquée. 

Pensant  que  cette  anomalie  avait  déjà  été  observée  et 
décrite,  j'ai  fait  quelques  recherches  à  ce  sujet;  mais, 
parmi  les  nombreux  cas  de  monstruosités  que  j'ai  trouvés 
consignés  dans  divers  Mémoires,  je  n'en  ai  pas  rencontré 
de  pareil  à  celui  que  je  viens  de  relater. 

Le  professeur  Âsmuss,  de  Dorpat,  a  réuni,  dans  une  in- 
téressante Dissertation  (4),  tous  les  cas  de  monstruosités 
qui  ont  été  observés  sur  les  Coléoptères.  Parmi  les  mons- 
truosités par  excès,  il  range  les  parties  doubles  des  pattes, 
les  parties  triples  des  pattes,  et  les  parties  surnuméraires 
des  antennes.  Ce  dernier  groupe  ne  renferme  que  trois  ob- 
servations :  celle  de  Seringe,  sur  VHelops  cœndeus;  celle 
de  Doumerc,  sur  le  Carabus  auratus,  et  celle  de  M.  Bassi, 
sur  YAthous  h'irtus.  Aucun  de  ces  trois  cas,  extraits  des 
Annales  de  la  Société  Entomotogique  de  France,  ne  res- 
semble au  nôtre. 

{\)  Monstrositates  coUopterorum.  Rigœet  Dorpati,  1835,  in-8. 


436         UEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1851.) 

Je  n'ai  rien  trouvé  non  plus  dans  le  riche  et  précieux 
recueil  que  je  viens  de  citer.  Ce  recueil  renferme,  toute- 
fois, plusieurs  cas  de  monstruosités  consistant  dans  la  mul- 
tiplication d'un  même  appendice.  Telle  est,  par  exemple, 
l'observation  de  M.  Doumerc  sur  un  Hanneton  qui  avait  la 
première  patte  antérieure  droite  remplacée  par  trois  jam- 
bes munies  de  leur  tarse,  et  insérées  sur  une  cuisse  com- 
mune (Ann.  de  la  Soc.  Entom.,  -1854,  t.  111,  p.  -175,  et  pi. 
-1,  fig.  1).  Telle  est  encore  celle  publiée  par  M.  Bassi,  sur 
un  Hhizotrogiis  casianens  qui  avait  deux  pattes  surnumé- 
raires insérées  sur  la  hanche  antérieure  droite.  (Ibid.,  p. 
'173,  et  pi.  VII.  A.)  On  pourrait  encore  y  joindre  le  cas  dé- 
crit par  M.  Buquet,  dans  lequel  on  voit  trois  pattes  anté- 
rieures du  côté  droit  implantées  sur  un  même  trochanter, 
chez  un  Buprestide,  le  Cyphonota  Buquetn  (Revue  ZooL, 
-1840,  p.  255);  celui  de  M.  LucaS;  se  rapportant  au  Colym- 
betes  coriaceus,  dont  l'antenne  droite  était  bifurquée  [Ann. 
de  la  Soc.  Entom.,  V  série,  t.  I,  p.  55,  et  pi.  -I,  n"III); 
l'observation  de  M,  Buquet  sur  le  Jalodis  Clouei,  qui  avait 
aussi  l'antenne  droite  bifurquée  {Ih'uL,  p.  97,  pi.  4,  n°lll), 
et  sans  doute  plusieurs  autres  encore.  —  Mais,  parmi  ces 
diverses  anomalies,  je  n'en  trouve  aucune,  je  le  répète, 
qui  soit  semblable  à  celle  que  je  viens  de  décrire. 

M.  Bassi,  dans  le  Mémoire  que  j'ai  cité  plus  haut  (Ann. 
de  la  Soc.  Eniom.^  t.  III,  p.  575),  cherchant  à  se  rendre 
compte  du  mode  de  production  de  ces  monstruosités  par 
excès,  admet  qu'il  s'opère,  à  l'époque  du  développement, 
une  sorte  do  division  ou  de  scission  dans  les  muscles  et 
dans  les  nerfs  du  membre  qui  doit  devenir  monstrueux, 
et  que  c'est  cette  division  qui  provoque  la  formation  d'ap- 
pendices surnuméraires  (p.  576  et  577).  Cette  explication, 
en  partie  partagée  par  M.  Asmuss,  ne  saurait  être  adoptée. 
En  eflet,  lorsque  les  membres  se  forment,  dans  les  ani- 
maux articulés,  les  fibres  musculaires  dont  les  faisceaux 
reujpliront  plus  tard  l'intérieur  des  articles  de  ces  mem- 
bres n'existent  pas  encore  ;  il  n'y  a,  jusque-là,  que  des 


TI'.AVAUX   INÉDITS.  437 

cellules  organiques.  En  d'autres  termes,  les  appendices  lo- 
comoteurs apparaissent  de  très-bonne  heure,  avant  les 
muscles  ;  dès-lors,  on  ne  saurait  invoquer  la  division  de 
ces  derniers  comme  cause  de  la  monstruosité.  D'un  autre 
côté,  dans  cette  hypothèse,  il  semble  que  la  réunion  des 
pièces  provenant  de  la  division  de  la  pièce  primitive  ne  de- 
vrait pas  dépasser  le  volume  de  cette  dernière  ;  or,  il  est 
loin  d'en  être  ainsi,  puisque  chacifhe  des  divisions  est 
presque  égale  en  grosseur  à  la  pièce  primitive  cile-méine. 
Sans  prétendre  vouloir  établir  une  théorie  du  mode  de 
production  des  anomalies  dans  les  articulés,  je  ferai  re- 
marquer que,  chez  ces  animaux,  l'apparition  des  appen- 
dices se  fait  par  une  sorte  de  pousse  ou  de  bourgeonne- 
ment soumis  à  des  lois  déterminées  pour  chaque  espèce, 
et  qui  se  manifeste,  à  une  époque  donnée  du  développe- 
ment, sur  des  points  déterminés  de  la  surface  du  corps. 
C'est  cette  grande  loi  du  développement  centrifuge  ou  pé- 
riphérique qui  règle  le  nombre  d'articles  dont  les  antennes 
ou  les  pattes  seront  composées,  et  qui  détermine  la  forme 
de  chacun  des  articles  comme  la  forme  générale  du  mem- 
bre. Or,  le  développement  des  parties  ne  peut  se  faire 
qu'aux  dépens  du  suc  nourricier;  c'est  le  sang  qui  con- 
tient tous  les  éléments  primordiaux  des  organes,  ou,  pour 
être  plus  exact,  qui  fournit  les  matériaux  de  ces  derniers. 
Que  l'on  suppose  maintenant  que,  par  une  cause  quel- 
conque, il  y  ait  dans  une  partie  surabondance  de  liquide 
nourricier,  il  pourra  en  résulter  une  hypertrophie  de  l'or- 
gane; mais,  comme  celui-ci  n'a  pas  encore  terminé  son 
évolution,  la  même  partie  se  répète  plusieurs  fois,  et 
avec  les  mêmes  formes,  à  cause  de  la  loi  primitive  qui 
préside  au  développement  de  chaque  pièce,  véritable 
nisus  formativus  qui  semble  couler  chaque  organe  dans 
un  moule  que  l'on  pourrait  appeler  spécifique,  puisqu'il 
est  toujours  le  même  pour  la  même  espèce,  et  no  convient 
qu'a  elle.  Ainsi,  par  exemple,  dans  le  cas  rapporté  plus 
haut,  le  premier  article  de  l'antenne  anormale  est  plus 


458        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1851.) 
gros  que  la  même  pièce  de  l'antenne  normale.  Il  y  a  donc 
eu  excès  de  nutrition  dans  cette  partie  ;  on  peut  donc  sup- 
poser qu'en  raison  même  de  cet  excès  de  nutrition  il  s'est 
formé  plusieurs  tiges  antennaires  semblables  entre  elles. 

Je  crois  donc  que,  dans  les  monstruosités  par  excès,  il 
y  a,  non  pas  division  des  organes,  mais  bien  production 
d'organes  nouveaux  surajoutés  à  l'organe  primitif,  ou,  ce 
qui  revient  au  même*  répétition  du  même  organe  sur  un 
point  du  corps  où  cet  organe  devait  exister  seul.  Cette  mul- 
tiplication reconnaît  pour  cause  un  dérangement  dans  la 
loi  de  formation  des  appendices  du  corps,  dérangement 
produit  peut-être  par  des  influences  locales  que  nous  ne 
pouvons  comprendre,  dans  l'état  actuel  de  nos  connais- 
sances, mais  que  les  études  embryogéniques  nous  dévoi- 
leront peut-être  un  jour. 

Je  terminerai  par  une  dernière  remarque  :  c'est  que  l'an- 
tenne anormale,  sur  notre  Hanneton,  existe  du  côté  droit 
comme  dans  la  plupart  des  cas  de  monstruosités  par  mul- 
tiplication de  parties  qui  ont  été  observés  jusqu'à  ce  jour 
chez  les  Coléoptères. 


HÉMIPTÈRES  nouveaux,  provenant  du  Gabon; 
décrits  par  M.  V.  Signoret. 

^.  Calliphara,  Germar.  —  Nigricornis,  Mihi.  (PI.  ^2, 
fig.^l.) 

Cet  insecte  ressemble  beaucoup  au  C.  nobilis  de  Fab.; 
mais  comme  il  existe  beaucoup  d'Hémiptères  auxquels  on 
peut  donner  cette  dénomination,  nous  renvoyons  à  la 
figure  46  de  Wolff,  dont  il  diffère  par  l'absence  du  carac- 
tère propre  aux  Callipliara ,  je  veux  parler  du  sillon  ven- 
tral, ce  qui  pourrait  permettre  peut-être  d'en  former  une 
division  à  part,  ou  de  retrancher  le  genre  Calliphara,  en 
le  réunissant  au  Callidea;  car  mon  insecte,  qui  ressemble 
à  la  C.  nobilis,  avec  laquelle  je  le  compare,  serait  un  véri- 
table Callidea.  Cependant,  l'autorité  seule  de  l'auteur  de 


Kcpiie  et  Maq.  de  Zoolotjie ,  i85i. 


PL. a 


1      Calliphara     nicfrùvrnis  i^.Calleida     (^niMu/ata. 

3     Helerocrales  j-<?^//.y  ^  .  Aspongopiis /^^/^«/ic^.»-. 

â    Phviiocephala  ,«//-W^/  /)  MàqWs,  ùi^era//ûs//.y. 

7.  PristheRailCUS  /alera/is.. 

.hifnoret  del-  ImpLeinfraer  Paris 


TRAVAUX   INÉDITS.  439 

ce  groupe  me  retient,  et,  laissant  subsister  ce  genre,  j'y 
ajouterai  l'espèce  nouvelle,  en  en  donnant  la  description 
suivante  : 

Long.  0,025  :  mâle  et  femelle.  —  Variable  pour  la  cou- 
leur :  tantôt  vert  métallique,  tantôt  bleuâtre  presque  noir, 
comme  la  nobilis ;  ponctuation,  et,  par  suite,  pubescence 
grisâtre  beaucoup  plus  serrée.  Tête  moins  forte,  avec  le 
lobe  médian  entièrement  noir.  Bec  atteignant  seulement 
le  premier  segment  de  l'abdomen,  et  noir.  Antennes  mu- 
tilées, et  que  nous  n'avons  figurées  entières  que  par  ana- 
logie, les  trois  premiers  articles  étant  de  même  forme  que 
dans  celles  de  la  nobitisy  mais  en  différant  par  le  premier 
article  entièrement  noir.  Prothorax  bleuâtre,  moins  al- 
longé,  plus  large,  avec  cinq  taches  noires,  deux  antérieu- 
res et  trois  postérieures,  la  médiane  postérieure  se  conti- 
nuant quelquefois  sur  la  partie  antérieure  du  prothorax, 
entre  les  deux  antérieures.  Ecusson  présentant  huit  taches 
noires,  trois  latérales  et  deux  médianes,  dont  une  au  mi- 
lieu du  disque  et  l'autre  au  sommet.  Abdomen  bleuâtre, 
avec  la  base  de  chaque  segment  largement  noire,  et  une 
tache  médiane  entière  qui  interrompt  le  bord  noir  des  pre- 
mier et  second  segments,  et  n'existant  que  près  du  bord 
apical  des  troisième  et  quatrième  segments.  Pattes  avec 
les  fémurs  comme  dans  la  nobilis^  mais  l'anneau  noir  du 
genou  beaucoup  plus  large. 

Comme  on  le  voit,  il  est  facile  de  distinguer  ces  deux 
espèces  :  absence  du  sillon  ventral  et  de  la  nuance  jaune 
rougeâtre  qui  borde  toutes  les  sutures  ;  de  plus,  le  pre- 
mier article  des  antennes  est  entièrement  noir,  tandis  que 
dans  la  nobilhW  est  jaune  à  son  insertion,  et  quelquefois 
môme  en  entier. 

2.  Callidea,  Laporte.  —  Novemmaculaia^  Mihi.(Pl.  12, 
fig.  2.) 

Long.  0,020  à  0,022  :  mâle  et  femelle.  ~  D'un  jaune 
brunâtre  en  dessus,  avec  des  macules  d'un  noir  bleuâtre; 
vert  en  dessous,  avec  des  macules  d'un  rouge  vermillon  ; 


4Î0  i.EV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1851.) 
il  he  rapproche  du  Javana,  Germ.  ou  atricapilla,  Guer., 
ci  du  baro  de  Fab.  ou  Eucor  paltens,  Am.  et  Serv.  Tête 
d'un  noir  bleuâtre,  quelquefois  verdâtre  ;  rostre  atteignant 
tout  au  plus  le  premier  segment  abdominal.  Antennes  en- 
tièrement noires.  Prothorax  avec  quatre  taches,  deux  an- 
térieures et  deux  humérales;  tous  les  bords  noir  bleuâtre. 
Ecusson  avec  cinq  taches,  quatre  discoïdales  et  une  large 
à  la  base,  échancrée  dans  son  milieu.  Abdomen  verdâtre, 
avec  des  taches  d'un  rouge  vermillon  au-dessus  de  chaque 
stigmate,  celle  du  cinquième  segment  le  contournant  pour 
atteindre  le  bord  postérieur,  et  se  réunissant  quelquefois 
avec  celle  du  côté  opposé.  Pattes  entièrement  d'un  noir 
cuivré. 

Cet  Hémiplère  appartiendrait  aux  Amaripses,  Am.  et 
Serv.,  si  ce  genre  pouvait  exister  ;  mais  il  me  semble  im- 
possible de  le  conserver,  ce  genre  étant  formé  sur  un  in- 
dividu du  T.  baro  de  Fabricius,  présentant  une  anomalie. 
Cette  espèce  est  évidemment  la  même  que  celle  décrite 
sous  le  nom  de  pollens  (4)  par  ces  messieurs ,  et  il  est  im- 
possible de  ne  pas  reconnaître  l'espèce  Fabricienne  ;  on 
n'a,  du  reste,  qu'à  comparer  les  deux  descriptions.  Quant 
à  l'anomalie  que  je  signale,  et  qui  sert  de  caractère  de 
genre  pour  MM.  AmiotetServilloJe  n'en  doute  nullement, 
possédant  plusieurs  exemplaires  de  la  C.  baro,  dont  deux 
seraient,  à  cause  de  la  longueur  du  rostre,  des  Eucorysses 
PALLENS,  l'un  me  provenant  de  la  collection  de  M.  Ser- 
ville  (2),  et  l'autre  de  ma  propre  collection.  Mes  autres 
individus,  baro  véritable,  ont  le  rostre  ne  dépassant  pas  le 
premier  segment  abdominal  ;  il  est  donc  à  regretter  que 
M.  Amiot  ait  créé  un  genre  sur  un  seul  individu. 

(1)  Eucoryssens  pallens,  Am.  et  Serv.  — Suites  à  Buffon  (Ro- 
ret),  page  51,  pi.  1,  f.  4. 

(2)  Je  profite  de  la  circonstance  pour  annoncer  que  j'ai  acquis, 
dans  ces  derniers  temps,  la  collection  de  M.  Serville,  et  que  je 
me  ferai  un  plaisir  de  la  communiquer  à  ceux  que  cela  pourrait 
intéresser. 


TRAVAUX    INÉDITS.  ÂÂ\ 

5.  SPHiEROCORis,  Burmeister.  —  Distinctus,  Mihi. 

Long.  0,008  :  mâle  et  femelle.  —  Ressemble  beaucoup 
hVannulus,  Fab.,  mais  bien  plus  petit.  La  différence  en- 
tre ces  deux  espèces  est  difficile  à  indiquer,  et  cependant 
celle-ci  a  un  aspect  si  différent,  qu'on  peut  la  distinguer 
de  suite.  Le  fond  de  l'insecte  est  d'un  jaune  plus  foncé  et 
d'une  seule  nuance  ;  les  taches  ne  sont  pas  entourées  de 
jaune  plus  clair,  comme  dans  Vannulus  et  Vocellatus  de 
Klug.  Les  lignes  noires  sont  plus  développées;  celle  de  la 
partie  antérieure  du  prothorax  est  continue,  et  atteint  les 
angles  postérieurs  ;  entre  cette  ligne  et  le  bord,  il  en  existe 
une  autre  plus  petite  ;  de  plus,  au  lieu  des  sutures  de  la 
tête,  qui,  dans  les  espèces  connues,  sont  noires,  on  re- 
marque une  véritable  tache  qui  occupe  la  partie  posté- 
rieure de  la  tôte,  et  s'élend  jusqu'au  milieu  du  lobe  mé- 
dian. L'abdomen  est  d'un  brun  jaunâtre. 

4.  HoTEA,  Amiot  et  Servilie.  —  Vidnum,  Mihi. 

Long.  0,010  :  mâle  et  femelle.  — Comme  l'espèce  précé- 
dente, il  est  difficile,  par  une  description,  de  faire  saisir 
la  différence  qui  existe  entre  cette  espèce  et  VHotea  trian- 
ffuluw,  Am.  et  Serv.  Plus  petit  qu'eux,  avec  des  nuances 
moins  tranchées,  il  serait  au  triangulum  ce  que  ce  dernier 
est  à  Vapicale,  Hope.  Cependant,  un  caractère  bien  tran- 
ché vient  ici  à  notre  aide,  et  peut  le  faire  reconnaître  faci^ 
lement,  c'est  la  disposition  des  segments  abdominaux  dans 
les  deux  espèces  citées  :  les  segments  postérieurs  s'avan- 
cent en  repoussant  les  antérieurs;  ainsi,  le  cinquième, 
qui  est  très-grand,  a  une  forme  triangulaire  dont  le  som- 
met s'étend  tout  près  de  la  base  de  l'abdomen,  en  repous- 
sant devant  lui  le  quatrième  et  le  troisième.  Cette  rentrée 
des  segments  les  uns  dans  les  autres  est  beaucoup  moins 
prononcée  dans  notre  espèce,  et  s'arrête  au  troisième. 
Les  bords  inférieurs,  dans  le  premier  et  le  second  seg- 
ments, sont  droits  à  la  partie  médiane,  et  sont,  dirons- 
nous,  entiers,  tandis  que,  dans  les  autres  espèces,  ils  sont 
plus  ou  moins  échancrés.  Les  trois  derniers  articles  des 


442  lŒV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  185).) 
antennes  sont  plus  noirs,  ainsi  que  les  deux  derniers  du 
bec.  La  disposition  concentrique  des  lignes  noires  que  Ton 
observe  sur  le  triangulum  n'existe  pas  ici  ;  de  plus,  à  peine 
si  Ton  observe  les  taches  du  sommet  de  l'écusson,  qui  ne 
sont  indiquées  ici  que  par  une  nuance  plus  faible  ;  disons 
aussi,  pour  compléter  la  description,  que  les  angles  pro- 
thoraciques  sont  moins  épineux. 

5.  Heterocrates,  Amiot  et  Serville.  —  SellatuSy  Mihi. 
(PI.  12,  ng.  5.) 

Long.  0,0^  5  ;  femelle.  —  Noir  bronzé,  avec  quelques 
petites  macules  jaunâtres  à  peine  visibles,  et  disséminées 
sur  la  tête  et  près  du  bord  postérieur  de  i'écusson,  avec 
une  large  tache  à  sa  base.  Se  rapproche  de  VH.  coracinus, 
White,  ainsi  que  de  VAphanojmeuma  biioba,  Westwood 
(Transaction  Ent.  Lond.,  ^8^j7,  pi.  ^8,  fig.  2). 

ïéte  large,  arrondie  en  avant,  et  très-aplatie  ;  les  lobes 
latéraux  en  recouvrement  l'un  sur  l'autre  à  l'extrémité, 
et  ayant  pris  un  grand  développement  au-delà  du  médian, 
qui  est  très-petit;  ponctuation  très-serrée  et  comme  irra- 
diée du  centre  à  la  circonférence.  A  la  base  de  l'écusson, 
on  remarque  une  large  tache  en  forme  un  peu  de  crois- 
sant, et  d'un  jaune  rougeâtre  avec  quelques  points  noirs. 
Bec,  premiers  articles  des  antennes,  et  pattes  rouges. 

f).  Pentatoma,  Olivier.  —  Spinosa,  Mihi. 

Long.  0,040  :  femelle.— De  même  grandeur  que  la  splia- 
ceiaiaj  Fab.,  mais  moins  allongée,  plus  arrondie  et  plus 
ramassée; brun  marron  très-ponctué  en  dessus.  Antennes, 
pattes,  et  des  bandes  abdominales  jaunes.  Tête  arrondie 
en  avant,  un  peu  aplatie ,  les  lobes  latéraux  se  rejoignant 
au-delà  du  médian  ;  bec  atteignant  les  pattes  intermédiai- 
res et  sans  les  dépasser.  Prothorax  ayant  les  bords  laté- 
raux arrondis  et  quelques  stries  transverses,  ainsi  que  l'é- 
cusson, qui  est  très-grand,  et  atteint  les  deux  tiers  de 
l'abdomen;  le  sommet  est  jaune.  Abdomen  brun  marron, 
ayant  de  chaque  côté  une  bande  jaune  ;  bords  jaunes.  Sur 


TRAVAUX   INÉDITS.  445 

les  cuisses  antérieures,  on  observe  une  double  série  d'é- 
pines. 

7.  Pentatoma  muculata^  Mihi. 

Long.  0,015  :  mâle  et  femelle.  —  Très-voisine  de  la  riifi- 
ventre.  Germ.  ;  s'en  distinguo  facilemi^nt  par  les  angles 
thoraciques  très-aigus  et  par  les  séries  des  macules  abdo- 
minales, qui  sont  simples  ici,  tandis  qu'elles  sont  multi- 
ples dans  l'epèce  citée  ;  brune,  bordée  de  rougeâtre  en 
dessus;  rouge,  avec  des  macules  noires  en  dessous.  Tétc 
petite,  brune  au  milieu,  rougeâtre  sur  les.  bords  ;  bec 
rougeâtre  à  la  base,  brun  noirâtre  au  sommet.  Antennes 
brunes,  avec  le  premier  article  rougeâtre  ;  les  premier, 
deuxième,  troisième  et  cinquième  égaux,  le  quatrième  le 
plus  long.  Prothorax  court,  avec  les  angles  postérieurs 
ayant  une  épine  très-aiguë  dirigée  en  avant,  et  qui  dispa- 
raît quelquefois;  les  bords  latéraux  et  l'épine  rouges.  Ecus- 
son  et  ély  très  bruns ,  le  bord  de  celles-ci  rouge  ;  membrane 
noire,  avec  huit  à  neuf  nervures.  Dessous  de  l'abdomen 
rouge,  avec  des  macules  noires,  comme  dans  la  rufivenlre; 
seulement,  il  y  en  a  moins.  Sur  la  ligne  médiane,  une 
double  série  à  la  base  de  chaque  segment,  une  série  près 
du  sommet  entre  ces  derniers  et  les  stigmates,  qui  sont 
aussi  noirs,  et  une  autre  série  au  bord  près  de  la  base  de 
chaque  segment;  en  tout,  huit  séries,  quatre  de  chaque 
côté  ;  quelquefois  celle  du  bord  manque.  Dans  la  ru/îvcn- 
ire,  la  série  entre  la  médiane  et  les  stigmates  se  trouve 
composée  de  deux  taches  sur  chaque  segment,  une  à  la 
base,  et  l'autre  au  sommet;  les  stigmates  se  trouvent  ac- 
compagnés de  deux  petites  taches,  et,  de  plus,  sur  la  ligue 
médiane  il  y  a  une  autre  série  près  du  sommet  de  chaque 
segment.  La  rufiuentre  possède  sur  chaque  segment  quinze 
taches,  les  trois  médianes  quelquefois  confondues  ensem- 
ble, et,  dans  la  maculata^  il  n'y  en  a  que  huit  ;  de  plus,  la 
tache  des  cuisses  de  la  rufwentre  manque  dans  mon  es- 
pèce. 


44'i         i;ev.  et  mag.  de  zoologie.  (Septembre  1851.) 

J'ai  eu  des  individus  de  la  Guinée  portugaise  identiques  ; 
mais  la  coloration  est  plus  claire. 

8.  Pentatoma  6iparf2ta,  Mihi. 

Long.  0,0^5;  larg.  0,010  :  mâle  et  femelle.  —Cette  es- 
pèce, voisine  des  précédentes,  est  plus  ramassée,  presque 
arrondie,  d'un  vert  métallique  à  reflet  bleuâtre  en  des- 
sus, et  rouge  en  dessous,  avec  des  macules  vertes.  Tête 
assez  allongée,  divisée  en  deux  par  sa  coloration,  dont  le 
sommet  est  rouge  et  la  portion  basilaire  vert  bleuâtre  ; 
bec  atteignant  la  base  de  l'abdomen,  rouge  à  sa  base,  les 
trois  derniers  articles  noirs.  Antennes  noires,  excepté  l'ar- 
ticle basilaire,  qui  est  rouge,  le  quatrième  le  plus  long. 
Prothorax  court,  finement  ponctué,  ainsi  que  l'écusson, 
avec  quelques  rides  transverses  ;  bords  arrondis,  angles 
huméraux  mousses  ;  une  ligne  un  peu  élevée  dans  son  mi- 
lieu. Poitrine  d'un  vert  bleuâtre.  Abdomen  bleu  indigo  en 
dessus,  rouge  en  dessous,  avec  sept  séries  de  macules  d'un 
bleu  indigo,  une  au  milieu,  composée  de  taches  doubles, 
et  trois  de  chaque  côté.  Pattes  noires,  avec  les  trochanters 
et  les  genoux  rouges. 

Celte  espèce,  remarquable  par  sa  coloration,  d'un  vert 
métallique,  qui  suffirait  à  la  distinguer  des  précédentes,  en 
dififère  surtout  par  sa  forme  moins  allongée  et  plus  circu- 
laire ;  de  plus  par  le  dessous  du  corps  divisé  en  deux  por- 
tions, la  poitrine  bleu  verdâtre,  et  Pabdomen  rouge,  ma- 
culé de  noir  ;  tandis  que,  dans  la  riifiventre  et  la  maculata, 
la  poitrine  est  de  même  ^coloration  que  l'abdomen. 

9.  MORMIDEA,  Amiot  et  Serville.  —  Maciilipes,  Mihi. 
Long.  0,007  à  0,008  :  mâle  et  femelle.  —Voisine  de  la 

debellaloi',  Fab.,  et  de  la  tomentivenlris,  Germ.  Jaune,  avec 
un  grand  nombre  de  points  enfoncés  bruns.  Abdomen 
jaune,  avec  trois  bandes  noires,  une  médiane  et  deux  la- 
térales. Tête  presque  carrée,  avec  l'extrémité  arrondie; 
bec  jaune,  avec  les  deux  derniers  articles  bruns.  Antennes 
jaunâtres.  Prothorax  court,  les  angles  postérieurs  noirs  et 
épineux,  les  côtés  plus  clairs.  Kcusson  atteignant  les  deux 


TRAVAUX   INEDITS.  445 

tiers  de  l'abdomen,  avec  trois  macules  blanches  à  sa  base 
et  un  faible  filet  jaune  au  sommet.  Abdomen  très-bombé, 
jaune  en  dessous,  avec  deux  bandes  latérales  et  une  mé- 
diane très-large  d'un  brun  marron.  Pattes  jaunes.  On  re- 
marque deux  petites  macules  noires  vers  le  sommet  de  la 
cuisse. 

^0.  ASPONGOPUS,  Laporte.  —  Limbatus,  Mihi.  (Pl.^2, 
fig.  4.) 

Long.  0,0^2:mâle.  —  Brun  bordé  de  jaune.  Cuisses 
antérieures  multi-épineuses.  Jambes  postérieures  dilatées 
au  milieu.  Se  rapproche  du  nigroviolaceus,  Pal.  Beauv. 
Tête  petite,  un  peu  échancrée,  à  lobes  latéraux  arrondis, 
entièrement  d'un  brun  cuivreux  en  dessus;  yeux  proémi- 
nents; bec  et  dessous  de  la  tète  jaunes.  Antennes  de  cinq 
articles,  premier  et  deuxième  égaux  et  les  plus  petits, 
troisième,  quatrième  et  cinquième,  d'égale  longueur,  plus 
grands;  les  quatrième  et  cinquième  aplatis  et  dilatés,  le 
quatrième  avec  un  sillon  au  milieu.  Prothorax  plus  large 
que  long,  à  bords  arrondis,  finement  rugueux,  avec  quel- 
ques stries  transverses,  brun  cuivreux  avec  les  bords  laté- 
raux et  le  bord  antérieur  jaunes.  Ecusson  petit,  à  sommet 
arrondi,  finement  rugueux  et  strié.  Elytres  presque  lisses, 
avec  la  ligne  d'insertion  de  la  membrane  à  peine  distincte  ; 
huit  à  neuf  nervures;  bords  latéraux  jaunes.  Ailes  avec 
la  plus  grande  portion  basilaire  d'un  rouge  brique,  et  le 
sommet  d'un  noir  violet.  Abdomen  rouge  en  dessus,  les 
bords  dépassant  légèrement  les  élytres  et  jaunes,  ce  qui 
complète  la  bordure  dont  est  entouré  l'insecte,  hormis  la 
tête.  Dessous  noirâtre,  avec  son  ihilieu  et  les  bords  jau- 
nes. Pattes,  toutes  les  cuisses  jaunes,  noirâtres  près  du 
genou.  Tibias  et  tarses  entièrement  noirs.  Les  cuisses  an- 
térieures sont  armées  de  quatre  épines  très-fortes,  et  de 
quelques  petites  ;  sur  les  autres  cuisses,  on  n'en  observe 
que  deux  petites.  Tibias  postérieurs  très-dilatés,  avec 
une  légère  excavation  dans  leur  milieu. 


446        REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  (  Septembre  185  K) 

-H.  Phyllocephala,  Laporte.  —  Striala,  Mihi.  (PI,  ^2, 
fig.  5.) 

Long.  0,025  :  mâle.  —  Jaune  brunâtre,  avec  des  li- 
gnes ondulées  noires.  Tête  avec  les  lobes  latéraux  très-dé- 
veloppés,  dépassant  de  moitié  le  médian,  et  laissant  entre 
eux  un  espace  vide  ;  ces  lobes  sont  inclinés  de  dehors  en 
dedans,  de  manière  à  former  gouttière,  légèrement  striés 
transversalement,  et  bordés  de  noir  ;  bec  court,  dépassant 
à  peine  les  pattes  antérieures.  Antennes  brunes,  ne  dépas- 
sant pas  la  longueur  du  prothorax.  Le  premier  article 
est  le  plus  petit  ;  les  deuxième ,  troisième,  quatrième, 
d'égale  longueur,  le  cinquième  le  plus  long.  Prothorax 
bombé,  plus  large  que  long,  divisé  en  deux  portions  par 
une  ligne  élevée  noire.  On  voit  sur  celui-ci,  ainsi  que  sur 
l'écusson,  qui  est  très-grand,  et  sur  les  élytres,  dont  la 
membrane  est  d'un  jaune  plus  clair,  un  grand  nombre  de 
hgnes  ondulées  et  noires,  dont  l'intervalle  est  fînemepl 
ponctué.  Abdomen  et  pattes  brunes. 

^2.  Phyllocephala  (iisïiwcfa,  Mihi. 

Long.  0,023  :  femelle. |—  Très-voisine  de  la  précédente, 
dont  elle  ne  diffère  que  par  les  lobes  latéraux  de  la  tête 
beaucoup  plus  courts,  sans  intervalles  entre  eux,  et  le 
semmet  de  la  tête  plus  arrondi;  par  le  prothorax  plus 
court,  mais  surtout  par  la  côte  ou  bord  externe  des  ély- 
tres, qui  est  lisse  dans  la  précédente,  tandis  qu'ici  elle  se 
trouve  formée  de  tubercules  blancs  avec  les  intervalles 
noirs.  La  couleur  de  l'insecte  est  d'un  jaune  plus  uni- 
forme, avec  une  ponctuation  plus  petite,  ce  qui  fait  pa- 
raître l'insecte  beaucoup  plus  lisse. 

^3.  Phyllocephala  vicinay  Mihi. 

Long.  0,020  :  femelle.  —  Se  rapproche  des  précédentes, 
mais  plus  étroite,  et  d'un  brun  marron  uniforme,  laissant 
à  peine  apercevoir  la  trace  des  lignes  ondulées.  Côté  ex- 
terne des  élytres  comme  dans  la  striate,  ainsi  que  les  lobes 
latéraux  de  la  tête  ;  mais  ceux-ci  plus  étroits,  et  finissant 


TRAVAUX   INÉDITS.  447 

plus  en  pointe.  Les  bords  du  prothorax  moins  dentelés,  et 
les  angles  postérieurs  de  ceux-ci  plus  anguleux. 

^4.  MiCTis,  Leach.  —  Melalticus,  Mihi.  (PI.  4^,  fig.  a 
et  6.) 

Long.  0,030  :  nnâle  et  femelle.  —  Un  des  Midis  les  plus 
remarquables  par  son  élégance.  Nous  retrouvons,  dans 
cette  espèce,  les  nuances  métalliques  de  quelques  Anisos- 
celis^  nuances  assez  communes  dans  les  Coléoptères,  mais 
rares  dans  les  Hémiptères,  et  surtout  dans  le  genre  Mictisy 
dont  presque  toutes  les  espèces  sont  brunes. 

Celui-ci  est,  en  dessus,  d'un  noir  violacé,  parsemé  d'une 
ponctuation  assez  forte,  dont  le  fond  est  d'un  beau  vert 
métallique  à  reflet  variable,  tantôt  doré,  argenté  et  bleuâ- 
tre. Dessous  du  corps  rouge.  Tête  rouge  antérieurement, 
et  noir  violet  postérieurement,  sans  ponctuation;  bec 
rouge,  n'atteignant  pas  les  jambes  intermédiaires.  Anten- 
nes presque  aussi  longues  que  le  corps  et  noires  ;  le  qua- 
trième article  le  plus  long,  puis  les  premier,  deuxième  et 
troisième  courts,  égalant  à  eux  deux  le  quatrième.  Pro- 
thorax trapézoïde,  à  bords  latéraux  droits,  à  angles  posté- 
rieurs aigus,  striés  transversalement,  ainsi  que  Técusson, 
et  présentant  tous  deux,  ainsi  que  les  élytres,  la  ponctua- 
tion à  reflet  métallique  ;  membrane  très-grande,  à  nervu- 
res très-nombreuses,  et  d'un  noir  violacé.  Abdomen  rouge 
en  dessus  et  en  dessous,  plus  étroit  dans  les  mâles,  et  pré- 
sentant quatre  tubercules  épineux,  deux  sur  les  deux  pre- 
miers segments.  L'abdomen,  plus  large  dans  les  femelles, 
est  mutique  (fig.  b).  Pattes  assez  grêles,  les  cuisses  un  peu 
épaissies  vers  le  genou,  et  les  postérieures  du  mâle  très- 
fortes,  épineuses  intérieurement,  les  quatre  antérieures 
du  mâle  et  les  six  de  la  femelle  présentant  deux  tubercules 
épineux  près  l'articulation  tibiale.  Tibias  applatis,  les  pos- 
térieurs du  mâle  présentant  une  forte  dent  au  côté  ir, terne, 
«uivie  d'une  expansion  plus  large.  Dessous  des  pattes,  ge- 
noux et  tarses  rouges,  le  dessus  brunâtre. 

45.  MiCTiS  lîiberculosusy  Mihi.  (PI.  42,  fig.  (>.) 


448         REV.  ET  MAC.  DÉ  ZOOLOGIE.  (Septembre  185^.) 

Long.  0,026  à  26  :  mâle.  —  Insecte  de  forme  ramassée, 
entièrement  noir,  excepté  les  tarses,  qui  sont  jaunes,  tu- 
berculeux, et  ponctués  sur  toute  la  surface.  Tête  petite,  à 
antennes  courtes  et  noires,  les  premier  et  quatrième  arti- 
cles d'égale  longueur  ;  les  deuxième  et  troisième  plus  pe- 
tits. Prothorax  à  bords  latéraux  denticulés,  et  à  bord  posté- 
rieur circulaire.  Ecusson  petit,  et  présentant,  ainsi  que  le 
prothorax  et  les  élytres,  un  grand  nombre  de  tubérosités, 
avec  une  ponctuation  très- serrée  dans  les  intervalles; 
membrane  assez  grande  et  d'un  noir  brillant.  Pattes  en- 
tièrement noires,  excepté  les  tarses;  cuisses  postérieures 
très-épaissies,  et  présentant  une  série  d'épines  au  côté  in- 
terne; les  quatre  antérieures  fusiformes,  et  présentant 
deux  epnes  près  du  genou.  Tibias  grêles,  excepté  les 
postérieurs  qui  sont  largement  dilatés  en  folioles,  brus- 
quement coupés  vers  leur  extrémité,  qui  est  épineuse  et 
formant  un  angle  rentrant  presque  droit. 

^6.  Pristhesancus,  Amiot  et  Serville.  —  Quadrldens, 
Fabr.  (PI.  ^2,  fig.  7.) 

Long.  0,028  :  mâle;  0,025  :  femelle.  —  Ayant  eu  l'oc- 
casion de  faire  un  voyage  à  Londres,  pendant  l'impression 
de  cet  opuscule,  il  m'a  été  permis  d'admirer  les.  belles  col- 
lections anglaises,  et  en  particulier  celle  de  Banks,  com- 
posée des  types  d'un  grand  nombre  d'espèces  décrites  par 
Fabricius,  et  j'y  ai  trouvé  l'insecte  que  je  figure  sous  le 
nom  de  Pristhesancus  lateralis.  Je  prie  donc  le  lecteur  de 
remplacer  ce  nom  par  celui  de  quadridens  de  Fabricius  ; 
car  mon  insecte  est  bien  le  même,  comme  il  est  facile  de 
le  reconnaître  en  lisant  la  description  que  Fabricius  donne 
de  son  Rednvins  (fiiadridens,  dans  son  EntomoJogiâ  systc- 
malica,  t,  4,  p.  200,  n°  25. 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  449 

II.    SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  ^"  Septembre  ^851 .  —  M.  Magendk  présente, 
au  nom  de  M.  le  ministre  de  la  guerre,  le  troisième  vo- 
lume dés  Mémoïrefi  et  observations  sur  lliygièuc  et  la  mé- 
decine vétérinaire  militaire. 

Cet  ouvrage,  publié  aux  frais  du  gouvernement,  estré- 
disjé  par  la  Commission  dlijjgiène  hippique  instituée  par 
l'administration  de  la  guerre,  et  présidée  par  M.  Magen- 
die. 

—  M.  Clavel  lit  un  Mémoire  intitulé  :  De  la  pari  que 
prennent  les  muscles  de  Cœ'il  aux  phénomènes  de  la  vision. 
—  Ce  travail  est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Magendie,  Ba- 
binet  et  Velpeau. 

—  M.  HelmhoUz  adresse  une  deuxième  Note  sur  la  vitesse 
de  propagation  de  l'agent  nerveux. 

—  M.  Thurg  adresse  une  Notice  sur  un  petit  embryon  hu- 
main qui  offrait  quelques  particularités  remarquables. 

La  pièce  qui  fait  l'objet  de  cette  doscription  était  conser- 
vée depuis  environ  vingt  jours  dans  l'alcool,  lorsqu'elle 
fut  soumise  h  l'examen  fie  M.  Thury,  qui  jugea,  d'après  le 
volume  do  l'œuf  et  le  développement  de  ses  diverses  par- 
ties, qu'il  pouvait  sêtrc  écoulé  à  peu  près  six  semaines 
entre  le  moment  delà  conception  et  celui  de  l'expuision. 
Plusieurs  figures  aident  à  l'intelligence  du  texte. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Serres,  Geof- 
froy-Saint-Hilaire  et  Velpeau. 

Séance  du  8  Septembre.  —  M.  Bosetli,  de  Gênes,  adresse 
la  lettre  suivante  : 

«  Monsieur  le  président,  quand  j'ai  eu  l'honneur  d'a- 
dresser à  M.  le  président  de  la  République  mon  travail  sur 
les  insectes  qui  font  un  grand  tort  à  l'olive  en  France  cl  ni 
Italie^  et  mon  procédé  de  destruction  de  ce  flénu  de  Thude, 
2®  SÉRIE.  T.  m.  Année  1851.  29 


450        REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  185i.) 
ce  travail  a  été  renvoyé  à  M.  Guérin-Méneville,  qui  a  fait 
un  rapport  à  mon  sujet,  et  qui,  sons  approuver  toutes  mes 
idées,  a  conclu  à  ce  qu'un  examen  soit  fait  des  faits  que 
j'avais  observés. 

«  Depuis,  j'ai  appris  que  le  rapport  de  M.  Guérin-Méne- 
ville  avait  été  l'objet  d'un  travail  d'une  commission  nom- 
mée dans  l'illustre  Académie  des  Sciences  ;  j'ai  vu  le  rap- 
port, dont  les  conclusions  ont  été  approuvées  et  votées  par 
l'Académie;  et,  comme  ces  conclusions  portaient  que 
M.  Guérin-Méneville  serait  envoyé  à  Gênes  pour  vérifier 
mes  observations,  j'attendais  avec  confiance  ce  savant,  et 
j'avais  tout  disposé  pour  lui  montrer,  dans  le  moins  de 
temps  possible,  tous  les  faits  avancés  dans  mon  Mémoire. 

«  J'ai  donc  été  très-douloureusement  affecté,  quand  j'ai 
appris,  par  un  petit  mot  de  M.  Guérin-Méneville,  daté  de 
Milan,  qu'il  n'avait  reçu  aucune  mission  de  l'Académie 
pour  venir  à  Gênes  ;  qu'il  était  à  Milan  au  compte  des 
éducateurs  et  fileurs  de  Manosque,  et  non  de  l'Académie 
des  Sciences,  qui  avait  voté  son  envoi  parmi  nous,  et  qu'il 
ne  pouvait  venir  à  Gênes. 

u  L'occasion  aurait  cependant  été  excellente  pour  étu- 
dier mes  procédés  de  destruction  de  ces  insectes  nuisibles 
à  l'huile.  J'avais  retardé  mon  voyage  à  Londres  pour  at- 
tendre M.  Guérin-Méneville,  et  il  aurait  pu  voir  les  ravages 
de  la  mouche,  qui  est  très-commune  cette  année,  et  va 
nous  faire  un  grand  mal. 

a  Si  le  fléau  ne  sévit  pas  d'une  manière  aussi  forte  l'année 
prochaine,  il  existera  cependant  encore,  car  nous  l'avons 
malheureusement  presque  tous  les  ans  ici.  Peut-être  serez- 
vous  disposé  à  nous  venir  en  aide  ;  car  je  ne  puis  croire 
que  le  corps  qui  est  composé  des  premiers  savants  du 
monde  civilisé  reste  indifférent  à  nos  souffrances,  et  refuse 
d'aider  les  pauvres  agriculteurs  en  les  favorisant  du  résul- 
tat des  magnifiques  études  de  ses  membres.  C'est  en  fai- 
sant du  bien,  que  la  science  doit  se  manifester;  et  qui  peut 
faire  plus  de  bien  que  des  hommes  savants  qui  donnent 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  A6\ 

tout  leur  temps  à  la  recherche  de  la  vérité  pour  la  science  ? 

«  Pardonnez  à  un  étranger  qui  n'a  pour  tout  mérite 
que  son  zèle  et  son  dévouement  pour  le  progrès  de  l'agri- 
culture, et  croyez-le,  etc. 

«  P.  S,  Le  temps  propre  pour  faire  la  susdite  vérifica- 
tion serait  dans  le  mois  de  novembre  prochain,  époque  à 
laquelle  je  serai  à  Gênes,  et  je  serais  bien  honoré  de  pou- 
voir jouir  de  la  visite  du  susdit  M.  Guérin-Ménevillc:» 

M.  Duméril  rappelle  que  la  commission  nommée  pour 
examiner  le  Mémoire  de  M.  Rosetti,  et  le  Rapport  fait  à 
son  sujet  par  M.  Guérin-Méneville,  a  proposé  à  l'Académie 
de  charger  ce  naturaliste  d'aller  à  Gênes  étudier  cette  im- 
portante question  chez  M.  Rosetti  même;  que  cette  pro- 
position a  été  adoptée  par  l'Académie,  et  renvoyée  à  la 
commission  administrative.  11  ignore  les  causes  qui  ont 
empêché  de  donner  suite  à  ce  vote. 

La  lettre  de  M.  Rosetti  est  renvoyée  à  la  commission 
qui  a  fait  le  Rapport  du  2A  mai  -1 85^  sur  le  travail  de 
M.  Guérin-Méneville. 

Séance  du  ^5  Septembre.  —  M.  Decaisne  présente,  au 
nom  de  M.  Valenciennes,  une  écrevisse  vivante  recueillie 
dans  les  eaux  douces  de  Gisors,  et  dont  le  test  est  entière- 
ment rouge,  comme  celui  d'une  écrevisse  après  la  cuisson. 
Sa  couleur  n'offre  rien  de  commun  avec  la  couleur  rouge 
laque  dont  se  colorent  les  pattes  mâchoires  des  écrevisses 
pendant  le  printemps,  au  moment  de  la  ponte.  C'est  un 
fait  général  et  bien  connu,  que  le  test  de  tous  les  Crusta- 
cés devient  rouge  par  l'action  de  la  chaleur  à  100  degrés. 
Les  uns,  comiie  beaucoup  de  Rrachyures  et  de  Macrou- 
res (Crabes,  Ecrevisses),  deviennent  d'un  beau  rouge  ver- 
millon ;  d'autres,  comme  le  Bouquet  (Palaemon),  comme 
les  Crangons,  passent  au  rose  vif  ou  pâle.  L'action  du  suc 
gastrique  des  Poissons  produit  les  mêmes  changements  de 
coloration  sur  le  test  des  nombreux  petits  Crustacés  qui 
fourmillent  dans  les  touffes  de  varces. 

—  M.  Guérin-Méneville  présente  plusieurs  plantes  trou- 


452  UEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Si'plcmbre  185t. j 
vées  par  lui  en  Italie,  en  Provena\  et  près  de  Paris,  qui 
sont  couvertes  de  cryptogames  appartenant  aux  genres 
O'idïum  et  Erisiphe.  Il  rappelle  qu'il  a  présenté  à  FAcadé- 
mie,  dans  sa  séance  du  27  septembre  ^850,  des  observa- 
tions qu'il  avait  faites,  en  4  848  et  1849,  sur  un  Oïdium  au 
moins  très-voisin  de  celui  qui  attaque  les  vignes,  si  ce 
n'est  pas  la  même  espèce,  qu'il  a  trouvé  en  quantités  im- 
menses sur  les  sainfoins  du  Midi  de  la  France,  dans  des 
champs  plantés  de  vignes,  et  que  celles  ci  n'étaient  nulle- 
ment atteintes  de  cette  affection. 

Dans  un  moment  où  la  maladie  qui  attaque  nos  vignes, 
depuis  deux  ou  trois  ans,  commence  à  se  montrer  dans  la 
grande  culture,  en  France,  en  Piémont  et  en  Italie,  il  est 
de  la  plus  haute  importance  de  bien  s'entendre  sur  l'es- 
pèce de  cryptogame  que  l'on  considère  comme  la  cause  de 
ce  fléau.  Les  botanistes  s'en  occupent  avec  une  grande  sol- 
licitude; ils  cherchent  à  bien  fixer  les  caractères  des  nom- 
breuses espèces  admises  ou  proposées  dans  le  genre  Oï- 
dium. Dans  des  êtres  aussi  inférieurs,  ces  caractères  sont 
très-peu  tranchés  :  on  a  cru  les  trouver  dans  la  forme  va- 
riée des  sporules;  mais  M.  Guérin-Méneville  pense  qu'il 
faut  se  tenir  en  garde  contre  ce  caractère,  car  il  a  vu  que, 
sur  le  même  sujet,  les  sporules  varient  beaucoup  de  forme. 
11  croit  qu'il  y  a  bien  moins  d'espèces  qu'on  ne  le  pense 
dans  le  genre  Oïdium,  et  11  soumet  ses  doutes  aux  savants 
qui  s'occupent  spécialement  de  cryptogamie. 

S'il  était  admis  que  VOïdhim  Tnckeri  et  V Oïdium  erisi- 
phoïdes  ne  forment  qu'une  seule  et  même  espèce,  par 
exemple,  comment  expliquerait-on  que  sa  présence  sur 
les  sainfoins  de  la  Provence,  en  1848  et  1849,  n'ait  pas 
communiqué  de  suite  le  mal  aux  vignobles  dans  lesquels 
ces  prairies  artificielles  se  trouvaient? 

La  Note  de  M.  Guérin-Méneviile  est  accompagnée  de 
dessins  très-exacts,  exécutés  à  l'aide  de  la  chambre  claire 
adaptée  au  microscope,  et  représentant  les  diverses  formes 
des  sporules  et  des  fragments  de  cloisons  des  stypes  de 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  ^55 

VOïdmn  erisiplioïdes  de  Fries,  observé  eu  Provence  sur  le 
sainfoin  ;  en  Italie,  sur  diverses  plantes  des  champs;  et,  à 
Paris,  sur  le  sainfoin  et  le  senneçon.  Il  est  évident  que  l'Oï- 
dium  de  ces  diverses  plantes  app;irtientà  la  môme  espèce. 
La  Note,  les  dessins  et  les  échantillons  déposés  par 
M.  Guérin-Méneville  sont  renvoyés  à  rexamen  de  MM.  de 
Jussieu  et  Brongniart. 

—  M.  jRa^er  communique  l'extrait  d'une  lettre  de  M.  le 
docteur  Lesauvage,  concernant  la  castration  des  vaches. 
Dans  l'espace  d'une  vingtaine  d'années,  M.  Desbans,  vété- 
rinaire, qui  exerce  dans  le  département  du  Calvados,  a 
pratiqué  cette  opération  sur  une  centaine  de  vaches,  et 
n'en  a  perdu  qu'une  seule.  Suivant  M.  Desbans,  la  castra- 
tion serait  spécialement  applicable  aux  vaches  laurélièrcs, 
nom  sous  lequel  on  désigne  les  vaches  atteintes  d'une 
sorte  de  fureur  utérine  qui  rend  ces  animaux  inaptes  à  la 
conception,  à  la  production  du  lait  et  à  l'engraissement. 
Après  l'enlèvement  des  ovaires,  les  vaches  cessent  d'être 
agitées  et  engraissent  rapidement. 

D'après  le  même  observateur,  la  castration,  conseillée 
dans  le  but  d'obtenir  "un  rendement  plus  considérable  de 
lait  et  la  prolongation  de  la  sécrétion  laiteuse  au-delà  du 
terme  ordinaire,  aurait,  au  contraire,  pour  résultat  une 
diminution  de  cette  sécrétion  coïncidant  avec  un  engrais- 
sement proportionnel  de  la  vache. 

Renvoi  à  la  commission  chargée  de  l'examen  de  diverses 
communications  de  M.  Charlier  et  de  M.  Frangé  sur  la 
môme  question. 

—  M.  Mauvais  communique  le  passage  suivant  d'uîsc 
lettre  que  lui  a  écrite  M.  Seguin  aîné,  à  l'occasion  des 
communications  récentes  sur  le  crapaud  de  Blois. 

«  Ayant  lu,  vers  l'année  1822,  dans  la  KibiioUicjfnc 

brilamwjuc,  publiée  à  cette  époque  par  M.  le  professeur 
Pictet,  de  Genève,  que  l'on  avait  trouvé  des  crapauds  vi- 
vants dans  (Us  creux  d'arbres  et  dans  des  roches  de  di- 
verses natures,  je  voulus  expérimenter  le  fait  par  Uioi- 


454  REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  1851.) 
môme,  et  je  plaçai  une  dizaine  de  ces  animaux,  les  uns 
dans  des  vases  de  terre  de  45  à  20  centimètres  de  hau- 
teur, d'autres  dans  des  débris  d'arrosoirs  en  ferblanc,  en 
les  enveloppant  de  plâtre  gâché  très-dur.  Plusieurs  d'entre 
eux  ne  se  prêtèrent  pas  à  cette  opération,  firent  des  mou- 
vements pour  se  débarrasser,  et  je  vis  le  bout  def  leurs 
pattes  ou  de  leur  museau  sortir  du  plâtre,  que  je  recou- 
vris le  mieux  que  je  pus. 

«Au  bout  de  quelques  mois,  je  visitai  tous  les  vases; 
quelques-uns  répandaient  une  odeur  putride.  Je  brisai  le 
plâtre,  et  trouvai  les  crapauds  morts;  mais,  en  ayant 
trouvé  un  vivant,  je  résolus  de  conserver  les  autres  pen- 
dant un  assez  grand  nombre  d'années. 

«  L'opinion  dans  la  maison  est  qu'ils  y  restèrent  dix 
ans  ;  au  bout  de  ce  temps  présumé,  mais  qui  n'a  pas  été 
moins  de  cinq  à  six  ans,  je  rompis  le  plâtre,  qui  était  très- 
dur,  et  je  trouvai  dans  un  des  pots  un  crapaud  en  parfait 
état  de  santé  :  le  plâtre  était  exactement  moulé  sur  lui,  et 
il  en  remplissait  toute  la  cavité.  Au  moment  où  je  brisai 
le  plâtre,  il  s'élança  pour  sortir  de  son  étroite  prison; 
mais  il  fut  retenu  par  une  de  ses  pattes,  qui  restait  enga- 
gée. Je  brisai  cette  partie  du  plâtre,  et  l'animal  s'élança  à 
terre,  et  reprit  ses  mouvements  habituels  comme  s'il  n'y 
avait  eu  aucune  interruption  dans  son  mode  d'existence. 

«  Ce  fait  a  eu  pour  témoins  un  grand  nombre  de  per- 
sonnes de  la  maison,  mes  frères,  des  ouvriers,  et,  je  crois, 
M.  le  docteur  Desgrand;  mais  je  n'en  ai  malheureusement 
trouvé  aucun  détail  ni  même  aucune  mention  sur  le  re- 
gistre d'expériences  que  je  tenais  alors;  mais  je  puis  par- 
faitement garantir  le  fait,  qui  pourrait  au  besoin  être  ré- 
gulièrement certifié  par  ceux  qui  en  ont  été  les  témoins.» 

Séance  du  22  Septembre.  —  M.  Rohineau-Desvoidy  pré- 
sente un  Mémoire  sur  la  maladie  de  la  vigne  et  sur  celle  de 
la  pomme  de  terre.  Voici  un  extrait  de  ce  travail  : 

«  §  I.  Maladie  de  la  vigne  et  du  raisin.  —  J'assistais  au 
congrès  scientifique  qui  vient  d'être  tenu  dans  la  ville 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  455 

d'Orléans,  et  je  faisais  partie  de  la  section  des  sciences  na- 
turelles. Lundi  dernier,  le  docteur  Chaufeton  apporta  des 
tiges  de  vigne  nialade  qu'il  avait  étudiées  au  point  de  vue 
de  leur  production  cryptogamique,  et  il  établit  avoir  de- 
puis plusieurs  années  observé  sur  le  raisin  VOîdhim  Tue- 
keri,  nouvellement  décrit  par  iM.  Berkeley.  M.  Chaufeton 
regardait  avec  raison  celte  Mudécinée  comme  le  produit 
de  la  maladie  du  végétal. 

«  L'aspect  maladif  des  tiges,  des  feuilles  et  des  grappes 
exposées  me  rappela  aussitôt  que  naguère  j'avais  rencon- 
tré les  mômes  altérations  sur  les  feuilles  de  l'orme,  du 
charme,  du  chêne  et  de  l'érable.  J'annonçai  que  je  con- 
naissais l'origine  de  cette  affection,  dont  l'auteur  devait 
appartenir  au  règne  animal.  Ayant  alors  considéré  attenti- 
vement les  feuilles  et  les  tiges  apportées  par  le  docteur 
Chaufeton,  je  n'eus  pas  de  peine  à  constater  que  la  mala- 
die est  duo  aux  piqûres  d'un  Acaridien. 

«  Les  plus  récents  observateurs  n'ont  étudié  que  la  pro- 
duction cryptogamique,  à  qui  l'on  fait  jouer  la  totalité  du 
rôle.  Elle  seule  figure  encore  dans  les  communications 
faites  ou  envoyées  à  la  dernière  séance  de  l'Institut.  On 
l'a  étudiée  comme  étant  la  maladie  elle-même;  on  a  pris 
le  résultat  pour  la  cause  :  erreur  assez  commune  dans  les 
investigations  sur  les  choses  de  la  nature. 

<i  L'auteur  de  cette  désastreuse  maladie,  je  le  répète, 
est  un  animal,  un  être  que  l'œil  le  plus  exercé  et  le  plus 
subtil  distingue  avec  peine,  mais  que  le  secours  de  la 
loupe  démontre  avec  la  dernière  évidence.  On  ne  distingue 
d'abord  qu'un  petit  corps  immobile,  rougeâtre  ou  jaune- 
orangé,  et  ne  paraissant  remplir  aucune  des  conditions  or- 
dinaires de  la  vie  En  effet,  il  reste  le  plus  souvent  en 
place,  et  il  est  rare,  durnnt  le  jour,  de  le  surprendre  en 
locomotion.  Avec  son  suçotr,  il  a  perforé  ou  déchtré  l'é- 
corce  végétale,  et  il  en  tire,  par  la  succion,  le  liquide  des- 
tiné à  sa  nourriture  et  à  son  accroissement.  Le  microscope 
y  fait  distinguer  huit  pattes,  une  tête  en  forme  de  rostre, 


4816  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1854.) 
une  sorte  de  corselet  et  un  abdomen.  On  le  reconnaît  de 
suite  pour  un  individu  appartenant  à  la  grande  famille  des 
Acaridiens,  famille  qui  semble  n'avoir  été  créée  que  pour 
le  désespoir  des  autres  animaux,  que  pour  la  souffrance 
d'un  grand  nombre  de  végétaux.  Au  mois  d'août  et  au 
mois  de  septembre,  ces  Mites,  qui  ont  eu  le  temps  d'é- 
clore,  de  croître  et  de  multiplier,  attaquent  sans  relâche 
et  sans  répit  les  tiges  et  les  feuilles  de  la  vigne,  criblent 
le  cortex  d'un  nombre  infini  de  petites  piqûres  qui  ont 
pour  effet  de  vicier  les  liquides  chargés  désormais  de  por- 
ter une  sorte  de  virus  ou  d'empoisonnement  aux  diverses 
régions  du  végétal.  La  tige  prend  insensiblement  une  teinte 
obscure  qui  devient  plus  ou  moins  brune,  jusqu'à  ce 
qu'enfin  sa  totalité  soit  atteinte  et  comme  frappée  de  mor- 
tification. Si  les  piqûres  ont  eu  lieu  sur  les  nervures  de  la 
feuille,  celle-ci,  pareillement  altérée  dans  ses  principes 
nourriciers,  témoigne  bientôt  de  sa  souffrance  par  la  sé- 
cheresse et  par  le  crispement  de  ses  cellules.  Cette  feuille 
offre  alors  un  port  et  une  couleur  qui  font  à  l'instant  pro- 
noncer sur  son  état  maladif. 

«  Notre  Acaridien  se  tient  de  préférence  sous  les  grosses 
nervures  des  feuilles.  Mais,  sur  la  tige,  on  doit  le  chercher 
au  nœud  d'enfourchement  de  la  feuille  avec  la  tige,  où  il 
vit  en  société,  et  sans  cesse  occupé  à  son  œuvre  terrible. 
Il  ne  faut  pas  trop  le  chercher  sur  les  parties  déjà  noir- 
cies, qui  ne  sont  plus  propres  à  sa  subsistance  ;  car  il  es- 
calade successivement,  comme  autant  d'étages,  les  divers 
nœuds  de  la  tige  ;  il  tend  toujours  à  monter,  délaissant  le 
lieu  altéré  pour  un  autre  lieu  plus  favorable  à  sa  .subsis- 
tance. A  la  rencontre  de  deux  nervures,  sur  les  feuilles, 
il  n'est  pas  rare  de  trouver  une  foule  de  corpuscules  blancs 
que  le  microscope  montre  être  les  dépouilles  des  mues 
successives  de  cette  Mite,  dep*uis  longtemps  reconnue  et 
décrite  par  Linné.  Voici,  en  effet,  ce  qu'on  lit  dans  Y  Ency- 
clopédie méthodiqve,  au  mot  Mile,  à  propos  des  espèces  qui 
vivent  sur  les  végétaux  : 


SOCIÉTÉS   SAVANTES  457 

«  Linné  a  observé  que  ces  Mites  se  trouvent  en  nombre 
«  prodigieux  sur  les  feuilles  des  plantes  exotiques  de  plu- 
«  sieurs  espèces  qu'on  élève  dans  les  serres,  et  qu'elles  font 
«  souvent  périr.  Elles  sont  des  plus  petites,  à  peine  visi- 
«  blés,  ressemblant  à  une  piqûre  d'épingle  ou  à  un  point. 
«  On  en  trouve  toujours,  dans  leur  société,  de  plus  ou 
«  moins  grandes,  suivant  leurs  âges  différents.  » 

«  Linné  a  donc  parfaitement  connu  cet  Acaridien  et  ses 
ravages.  C'est  encore  lui  qui  en  a  donné  la  meilleure,  la 
plus  exacte  et  la  plus  brève  description  :  «  Acarus  riihi- 
Il  cundo-hyalinus,  abdomine  utrinque  macidâ  fuscà.  Mite  à 
«  corps  à  la  fois  rouge  et  transparent  (-1),  avec  une  tache 
«  brune  de  chaque  côté  de  l'abdomen.  » 

«  M.  Delaire,  jardinier  en  chef  du  Jardin  des  Plantes 
d'Orléans,  m'a  fait  voir  et  m'a  remis  TAcarus  décrit  par 
Linné.  Cet  Acarus  attaque  une  foule  de  végétaux  exoti- 
ques, et  fait  le  désespoir  des'  jardiniers.  Il  abonde  sur  les 
feuilles  du  bananier  et  sur  celles  des  colocasies.  Sur  le  ba- 
nanier, il  se  loge  principalement  sous  les  nervures  trans- 
versales des  feuilles,  et  il  imprime  un  aspect  particulier 
aux  régions  qu'il  habite.  Sur  les  larges  feuilles  du  Coloca- 
sia  odora,  il  établit  divers  campements;  il  y  vit  en  sociétés 
distinctes  et  réparties  isolément  sur  une  même  feuille. 
Chaque  campement  est  manifesté  par  un  espace  malade, 


(1)  Les  Miles  de  la  vigne  à  l'état  complet  ont  le  dessus  du  corps 
rouge,  rougeàlre  ou  d'un  jaune-orangé,  tandis  que  le  dessous, 
avec  la  tête  roslriforme  et  les  pattes,  est  transparent  ou  diaphane  ; 
plusieurs  rangées  de  cils  sont  régulièrement  implantées  sur  le 
dos.  M.  Raspail,  dans  son  Traité  de  la  santé  et  de  là  maladie 
(tome  I,  pages  364-567,  tableau  6,  ligures  18-11),  a  fait  une 
étude  spéciale  de  cet  Actiridien  qui  vit  sur  les  feuilles  de  la  vigne; 
il  en  a  donné  une  excellente  description,  ainsi  que  du  mal  qu'il 
engendre,  lorsque  ces  individus  ne  se  sont  pas  multipliés  à  l'ex- 
cès. M.  Raspail  n'a  pas  pu  se  prononcer  sur  la  maladie  régnante 
de  la  vigne,  parce  qu'il  ne  l'a  observée  qu'à  l'état  normal,  et  ja- 
mais à  l'étal  épidémique. 


458        REV.  ET  3IAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  1851.) 
froncé,  plus  sec  et  plus  blanchâtre  que  le  reste  ;  c'est  l'as- 
pect de  la  vigne  malade.  On  voit  que  les  sucs  nourriciers 
ont  été  soustraits  au  végétal  pour  la  nourriture  des  mem- 
bres de  la  colonie. 

«  La  Mite  rencontrée  sur  ces  divers  végétaux  ne  paraît 
différer  en  rien  de  celle  qui  vit  sur  la  vigne.  Cette  Mite  du 
Jardin  d'Orléans  est  celle  décrite  par  Linné  ;  je  ne  pense 
pas  qu'il  soit  possible  d'en  douter. 

«  Si  maintenant  nous  portons  les  regards  sur  ce  qui  se 
passe  de  nos  jours,  nous  voyons  que  la  maladie  de  la  vi- 
gne a  d'abord  été  observée  dans  les  serres  d'Angleterre,  où 
Ton  cultive  cette  plante  dans  l'intention  d'obtenir  son 
fruit.  Le  cri  d'alarme  jeté  par  les  jardiniers  de  ce  pays  fut 
bientôt  répété  par  ceux  de  France;  à  cette  heure,  l'Italie, 
la  France  méridionale,  les  environs  d'Orléans  et  de  Paris 
sont  atteints.  On  ignore  où  le  mal  s'arrêtera. 

«  Je  ne  terminerai  point  cet  article  sans  dire  que  les 
œufs  de  cette  Mite  sont  ronds  et  diaphanes;  l'animal,  au 
sortir  de  l'œuf,  est  transparent,  albide,  blanc-verdâtre  :  à 
la  suite  de  ses  mues  successives,  il  passe  au  blanc  pâlis- 
sant, au  blanc-jaunâtre,  au  jaunâtre,  au  blanc-rougeâtre; 
enfin,  aurougeâtre  et  au  rouge.  Dans  son  jeune  âge,  on  le 
rencontre  en  nombreuses  troupes  sur  les  tiges  et  sur  les 
feuilles,  où  il  laisse  ses  diverses  robes,  qui  affectent  l'ap- 
parence d'une  poussière  floconneuse  et  blanche.  Alors,  ii 
est  assez  difficile  à  reconnaître;  il  faut  une  forte  loupe. 
Sous  l'influence  d'un  rayon  de  soleil,  on  parvient  à  distin- 
guer ses  légions  parfois  innombrables.  Ce  sont  des  corps 
globuleux,  munis  de  six  pattes,  et  qui  se  meuvent  volon- 
tiers ;  peu  à  peu  ces  petits  corps  deviennent  plus  gros,  plus 
allongés  ;  ils  complètent  le  nombre  de  leurs  pattes  :  petit 
à  petit  leur  abdomen  se  colore  en  rouge.  Leur  quantité 
devient  aussi  moins  considérable,  parce  que  les  larves 
d'une  Myodaire  ou  d'une  Ichneumonide  en  ont  détruit  la 
majeure  partie.  Les  individus  qui  restent  s'attachent  aux 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  4o9 

aisselles  de  la  tige  et  des  pétioles,  ainsi  qu'au  bas  des  ner- 
vures, sur  la  face  postérieure  des  feuilles. 

«  Près  de  cette  espèce,  qu'il  me  soit  permis  d'en  signaler 
une  autre,  VAcarus  caldioriim,  Nob.  (Mite  desserres)  :  Ani- 
mal :  Rubicimdum,  capite  pedibiisque  hyalinis  ;  dorso  regu- 
lariter  ciligero.  —  OvuM  :  Orbîciilare,  hyalinum.  —  JETAS 
PUERILIS  ET  JUVENILIS  :  Minimum;  orbiculare;  hyalino- 
albicans^  hyatino-viridescens ,  hyalino  flavescens ,  paulaùm 
rubescens, 

«  Je  donne  à  cette  espèce,  observée  et  décrite  par  Linné, 
le  nom  de  31ile  des  serres^  parce  qu'elle  est  commune  sur 
les  végétaux  exotiques  qu'on  y  cultive.  Je  ne  l'ai  pas  en- 
core rencontrée  sur  nos  végétaux  indigènes.  Cette  ennemie 
semble  donc  avoir  été  importée  du  Nouveau-Monde. 

<(  Linné  et  M.  Raspail  l'ont  confondue  avec  ïAcarus  te- 
losiiSj  ou  le  Tisserand  d'automne  de  Geoffroy,  qui  vit  sur 
les  feuilles  du  tilleul. 

§  IL  Maladie  de  la  pomme  de  terre,  —  Dans  la  journée 
de  jeudi,  je  me  suis  transporté  au  bel  établissement  hor- 
ticole de  M.  Dauverse,  à  l'effet  d'y  étudier  la  pomme  de 
terre,  et  de  m'assurer  si  sa  désastreuse  maladie  ne  recon- 
naissait pas  la  même  cause  que  celle  de  la  vigne. 

«  M.  Dauverse  me  conduisit  sur  un  emplacement  où 
plusieurs  variétés  de  pomme  de  terre  étaient  cultivées.  Je 
me  trouvai  ainsi  dans  les  conditions  les  plus  favorables 
pour  rétude. 

«  Quelques-unes  de  ces  variétés  étaient  entièrement  frap- 
pées, et  leurs  tiges  mortes  gisaient  sur  le  sol  ;  d'autres 
étalent  en  voie  de  pleine  décomposition  ;  d'autres  n'étaient 
encore  que  faiblement  attaquées;  d'autres  enfin  parais- 
saient tout-à-fait  saines.  Tout  se  réunissait  pour  me  faire 
arriver  promptement  à  la  vérité  et  pour  me  conduire  à  la 
certitude  du  fait  désiré. 

«  Il  me  fut  impossible  de  trouver  aucune  Mite  sur  les 
variétés  détruites  (^).  Mais  les  individus  des  variétés  où  le 

{\  )  Dans  une  excursion  au  Jardin  des  Plantes  d'Orléans,  j'ai 


460  UEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Septembre  1851.) 
mal  commençait  à  sévir  avec  intensité  m'eurent  bientôt 
fourni  l'indication  que  je  cherchais,  A  la  face  inférieure 
ou  postérieure  des  feuilles  malades,  je  rencontrai  des  mil- 
liers de  Mites  aux  divers  âges  de  leur  existence.  Ces  ani- 
maux sont  plus  rares  sur  les  tiges,  qui,  le  plus  souvent, 
en  sont  complètement  dépourvues.  Les  feuilles,  domiciles 
de  la  Mite,  offrent  la  même  langueur,  la  môme  flétrissure, 
le  môme  crispement  que  les  feuilles  malades  de  la  vigne. 
Elles  sont  pareillement  tapissées  par  un  tissu  byssoïdo 
blanchâtre,  avec  des  Oidiinn  analogues  à  ceux  de  la  vigne, 
s'ils  ne  sont  pas  identiques.  La  tige  malade  offre  aussi  les 
mômes  macules  que  celle  de  la  vigne. 

«  L'étude  de  ce&  Mites  de  la  pomme  de  terre  est  très-fa- 
cile. On  peut  les  étudier  sur  la  feuille  môme,  où,  comme 
je  l*ai  annoncé,  elles  vivent  en  sociétés  nombreuses  et  dans 
les  formes  propres  à  chaque  âge.  Elles  attaquent  la  feuille 
de  préférence  à  la  tige  ;  elles  commencent  habituellement 
par  les  feuilles  inférieures,  dont  elles  mordillent  et  râpent 
le  cortex,  ainsi  qu'on  s'en  assure  à  la  loupe  et  môme  à 
l'œil  nu.  L'excessive  multiplicité  de  leurs  piqûres,  et  peut- 
ôlre  aussi  la  sécrétion  de  quelque  suc  venimeux,  engen- 
drent l'aspect  maculiforme,  signe  caractéristique  de  cette 
maladie  ;  bientôt  l'affection  se  transmet  à  la  tige,  qui  la 
porte  dans  les  autres  parties,  et  jusqu'aux  tubercules. 
C'est  la  môme  marche,  ce  sont  les  mômes  phénomènes, 
avec  les  mêmes  résultats  que  pour  la  maladie  de  la  vigne. 

«  Sur  la  pomme  de  terre,  la  destruction  paraît  être  plus 
prompte;  car  j'ai  vu  des  champs  entiers  où  cette  plante 
avait  totalement  succombé  en  trois  jours.  Le  nombre  pres- 
que infini  des  Mites  et  leur  mode  rapide  de  multiplication 
rendent  raison  de  cette  soudaine  mortification. 

reconnu  l'existence  des  Mites  sur  une  cinquantaine  de  végétaux, 
appartenant,  pour  la  plupart,  à  des  familles  différentes.  Je  crois 
pouvoir  avancer  que  les  espèces  de  Mites  varient  selon  les  séries 
botaniques.  L'Entomologie  est  peut-être  appelée  à  un  travail  qui 
ne  sera  pas  sans  difticullés  sérieuses. 


SOCIÉTÉS    SAVANtES.  461 

«  Si  la  pomme  de  terre  est  en  voie  de  développer  son 
fruit,  celui-ci  cesse  son  accroissement,  se  flétrit,  et  tombe. 
Si  la  fleur  vient  à  s'ouvrir  sous  cette  funeste  influence,  elle 
n'est  point  complète  sous  le  rapport  des  organes  de  la  fé- 
condation, et  bientôt  elle  tombe  aussi.  Dans  la  plupart  des 
cas,  le  pédicule  floral  ne  se  développe  point. 

«  La  maladie,  transportée  au  tubercule,  s'y  annonce  par 
un  point  plus  mou,  et  que  le  contact  de  l'air  fait  bientôt 
brunir.  C'est  un  sphacèle,  une  véritable  décomposition 
putride  qui  s'élargit  chaque  jour  et  qui  finit,  comme  sur 
le  raisin,  par  la  dissolution  complète  de  l'individu,  ainsi 
que  tout  le  monde  a  pu  s'en  assurer.  Mais  les  tissus  orga- 
niques ou  parenchymateux  sont  seuls  frappés  :  on  sait  que 
la  fécule  seule  reste  saine. 

«  C'est  au  mois  d'août  que  cette  terrible  maladie  mani- 
feste ses  premiers  ravages,  et  qu'elle  tend  à  prendre  des 
développements  qui  conduisent  à  une  destruction  cer- 
taine. Ce  mois  et  celui  de  septembre  sont  aussi  l'époque 
où  la  Mite,  qui  probablement  vivait  dès  les  premières 
feuilles,  a  le  plus  multiplié  ses  générations.  Est-ce  une 
condition  de  la  saison?  Est-ce  une  condition  du  dévelop- 
pement de  la  plante,  qui  devra  surtout  être  frappée  dans 
ses  organes  de  fructification  ? 

«  Peut-être  la  prompte  ablation  des  tiges  de  la  pomme 
de  terre  ofi'rirait-elle  un  moyen  de  sauver  les  (uberoulcs, 
si  on  la  pratiquait  aussitôt  qu'on  signale  l'invasion  du 
fléau.  L'expérience  seule  pourra  prononcer  sur  refiicacité 
ou  la  non-efiicacité  de  cette  mesure. 

«  Acarus  solanonmij  Nob.  (Mite  des  solanums).  —  Ani- 
mal :  Subalbidunij  albido-virescens^  interdnm  flavescens, 
rarius  subrubescens  ;  dorso  regulariter  cïligero;  duobuspun(- 
tis  interioribus  fnscis.  —  OVUM  :  Orbicidare,  hijal'mum.  — 
iETAS  PUERILIS  ET  JDVENILIS  :  Minimum;  suborbkulnrc; 
hyalinum,  dein  albicans,  albido-vtrescens.  —  Hnbilat  in  /o- 
liïs  plnntariim  generis  Solani, 


462        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Septembre  1851.) 

«  Je  fais  choix  du  nom  de  Mite  des  solanums,  parce  que 
je  crois  cette  Mite  différente  de  la  Mite  du  tilleul  ;  autre- 
ment, elle  devrait  reprendre  le  nom  d'Acariis  telosus  (Mite 
tisserand),  qui  lui  avait  été  imposé  à  l'époque  où  la  pro- 
duction cryptojçamique,  dont  elle  occasionne  le  dévelop- 
pement, était  prise  pour  un  composé  de  fils  et  de  Glamcnts 
d'Aranéide.  Aux  environs  de  Paris,  on  la  désigne  sous  le 
nom  de  Petite  grise.  M.  Raspail  la  rapporte  à  son  Aca- 
riis  folioriim.  Cet  auteur  n'adn.ct  qu'une  seule  espèce  pour 
toute  la  végétation  ;  idée  que  mon  esprit  se  refuse  d'ad- 
mettre, car  il  me  paraît  difficile  de  ne  voir  qu'une  seule 
espèce  dans  la  Mite  du  tilleul  et  dans  la  Mite  du  noise- 
tier. 

«  Disons  en  terminant  que  l'habitant  des  villes  peut  ai- 
sément étudier  noire  Mite  des  solariums  dans  ses  dévelop- 
pements et  ses  ravages,  sur  les  convolvuhis  et  les  ipomœa, 
dont  il  tapisse  le  devant  de  ses  fenêtres.  » 

—  M.  Guérin-Méneville  écrit,  à  l'occasion  de  l'intéres- 
sante Notice  de  M.  Valenciennes  sur  les  écrevisses  colorées 
en  rouge,  qu'il  a  eu  l'occasion  d'observer  un  fait  analogue 
il  y  a  près  de  dix  ans.  Il  a  possédé  une  écrevîsse  vivante, 
qui  était  d'un  beau  bleu  de  ciel,  et  il  en  a  donné  la  figure 
dans  son  Iconographie  du  règne  animal  de  Ciivier^  Crusta- 
cés, pi.  ^9.  fig.  2,  et  texte,  p.  -14.  Cette  écrevisse,  que 
M.  Guérin-Méneville  considère  comme  atteinte  d'une  ma- 
ladie analogue  à  l'albinisme,  lui  avait  été  envoyée  de 
Bourg  par  M.  Fournier  de  Pescay,  colonel  du  5**  régiment 
d'infanterie  légère.  Elle  a  vécu  assez  longtemps  dans  un 
grand  bocal  plein  d'eau  ;  et,  lorsqu'après  sa  mort  elle  a 
été  mise  dans  l'alcool,  elle  s'est  colorée  en  rouge  comme 
h  l'ordinaire. 

Séance  ihi  29  Septembre.  —  M.  Valenciennes,  au  nom 
d'une  commission  composée  de  MM.  Gcoffroy-Saint-Hi- 
laire,  Ad.  Brongniart,  Elie  de  Beaumont,  Dufrénoy,Milne- 
Edwards  et  lui,  lit  un  Rapport  sur  les  collections  faites  à  la 
Nouvelle-Grenade  par  31.  B.  Lewy. 


SOCIÉÏI-S    SAVANTES.  465 

En  ^847,  au  moment  de  quitter  l'Europe,  M.  Lewy  re- 
çut des  instructions  détaillées  de  TAcadémie  afin  d'utiliser 
pour  l'histoire  naturelle  le  séjour  qu'il  allait  faire  dans  la 
Nouvelle-Grenade.  M.  Lewy,  savant  chimiste,  auteur  de 
nombreux  et  utiles  travaux,  ne  pouvait  manquer  de  rem- 
plir dignement  la  mission  qu'il  avait  sollicitée;  aussi  il  a 
formé  de  nombreuses  et  riches  collections  qui  ont  toutes 
été  déposées  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  et  vont  aug- 
menter les  collections  nationales  d'un  nombre  considéra- 
ble d'espèces  nouvelles  et  intéressantes. 

M.  Lewy  a  rapporté  de  beaux  et  nombreux  matériaux 
pour  la  géologie,  la  minéralogie,  la  botanique  et  la  zoolo- 
gie. Nous  allons  passer  en  revue  ces  derniers,  qui  entrent 
seuls  dans  le  cadre  de  notre  recueil. 

Les  Oiseaux  forment  deux  cent  quatre-vingt-six  espèces. 
Parmi  elles,  plusieurs  sont  représentées  par  dix,  quinze, 
vingt  individus.  Jamais  nous  n'avons  reçu,  dit  M.  Geofîroy- 
Saint-Hilaire,  une  si  belle  suite  d'Oiseaux-Mouche  et  de 
Colibris.  Ces  séries  sont  encore  aujourd'hui  fort  impor- 
tantes, malgré  tout  ce  que  nous  possédons  de  la  Faune  de 
la  Nouvelle-Grenade. 

M.  Duméril  signale  plusieurs  Reptiles  intéressants  et 
une  nouvelle  espèce,  le  Podocnemis  Lewyanus,  qu'il  décrit 
et  figure  dans  son  bel  ouvrage  sur  Terpétologie. 

Les  Poissons  fournissent  des  espèces  d'un  grand  intérêt, 
telles  que  le  Capitan  (genre  Eremophilus,  Humb.),  le 
Guapucha,  si  bien  étudié  par  Humboldt;  un  Siluroïdej 
long  de  20  centimètres  au  plus,  qui  fait  périr  le  crocodile 
et  qui  est  connu,  à  cause  de  cela,  sous  le  nom  de  El  mata 
cmjman. 

Les  récoltes  d'Insectes  ne  sont  pas  moins  intéressan- 
tes. Les  collections  du  Muséum  sont  enrichies  d'espèces 
connues  qui  leur  manquaient,  et  la  science  entomologi- 
que  aura  à  en  faire  connaître  un  assez  grand  nombre  qui 
sont  nouvelles. 


A(j4        rev.  et  mag,  de  zoologie.  {Septembre  1851.) 

Les  JVIollusques  fournissent  aussi  de  belles  espèces,  et 
ont  été  l'objet  d'observations  utiles.  M.  Lewy  ne  s'est  pas 
borné  à  collecter  les  coquilles,  mais  il  a  aussi  pris  les  Mol- 
lusques qui  les  construisent,  et,  en  étudiant  leurs  habi- 
tudes, il  a  suivi  leurs  pontes,  et  a  rapporté  les  œufs  des 
Bulimes  qui  vivent  sur  le  grand  plateau  de  Bogota. 

Le  savant  voyageur  n'a  pas  non  plus  négligé  les  restes 
fossiles  d'animaux  que  l'on  trouve  dans  les  divers  terrains 
de  la  Nouvelle-Grenade,  et  ses  collections  en  sont  très- 
riches. 

On  voit,  par  ce  trop  rapide  exposé,  que  M.  Lewy  a  pris 
fort  au  sérieux  les  instructions  qu'il  avait  reçues  de  l'Aca- 
démie, et  quil  les  a  suivies  avec  un  grand  succès;  aussi 
la  commission  a-t-elle  formulé  les  conclusions  suivantes  : 

«  Comme  l'Académie,  pour  des  travaux  de  ce  genre,  ne 
peut  pas  voter  d'insertion  dans  ses  Mémoires,  ce  qui  est 
la  marque  la  plus  complète  d'approbation,  et  la  noble  ré- 
compense que  M.  Lewy  ambitionnerait,  lacommission  pro- 
pose de  décider,  après  les  éloges  et  les  remercîaiénts  ac- 
cordés pour  la  manière  dont  M.  Lewy  a  rempli  sa  mission 
scientifique,  l'envoi  du  Rapport  à  M.  le  ministre  de  l'ins- 
truction publique,  afin  de  faire  connaître  et  de  constater 
que  les  résultats  du  voyage  de  M.  Lewy  ont  une  véritable 
importance  scientifique.  » 


TAISliE  DEI§»  lUATIERES  DIT  W  9. 

Jules  et  Edouard  Verreaux.  — -  Oiseaux  du  Gabon.  4|7 

Victor  de  Motchoulsky.  —  Coléoptère  de  France.  425 
Laferté.  —  Calalogue  des  Carabiques  de  la  Guinée  porlugaise.    427 

Lereboullet.  —  Monstruosité  observée  sur  le  Hanneton.  433 

V.  Signoret.  —  Hémiptères  nouveaux  du  Gabon.  438 

Académie  des  Sciences  de  Paris.                               _  ^i49 


QUATORZIEME  ANlffE£.  —  OCTOBRE  1851. 


I.  TRAVAUX  INEDITS, 


Essai  d'une  monographie  du  genre  Picucule  (Buffon), 
Dendrocolaptes  (Hermann,  ïlliger),  devenu  aujourd'hui 
la  sous-famille  DEADRocoLAPTiNiE  (Gray,  Gênera  of  Birds), 
de  la  famille  Certhiad/E  de  Swains.  5  par  F.  de  Lafresnaye. 
—  Suite.  Voy.  1850,  p.  95,  ^45,  275,  56i),  417,  588.  — 
^854.  —  ^45,  547. 

T.  Dendrocops  tdrdinds,  LIcht.,  Monogr,  du  genre 
Dendrocolaptes,  n"  7,  et  (mI,  des  doubles  du  Mus.  de  Berlin, 
n°450. 

«  D.  supra  olivaceo-brunneus,  fera  unicolor,  uropygio  paruin 
rufescenle,  \ecti  icibus  cauàae  superîs  ferrugineis  ;  ^»ilei  plumis  in 
medio  pallidiore  vix  conspicuè  striatis  ;  subtùs  paulo  pallidior, 
gulture  grisescente,  alis  caudâque  ciiinamomeis  ;  rostro  recto, 
ciiltrato,  livide,  gonyde  albâ.  —  Longit  tota  (ave  arle  farcto),  20 
cent.  U2;  alœ  plicataB,  10  cent.  ;  caudœ,  9  cent.;  rostri  a  fronte, 
2  cent.  1/5.  —  Habitat  in  Brasilia,  Bahia.  « 

Celle  espèce,  voisine  de  la  précédente  par  son  système 
de  plumage  presque  unicolore,  a,  comiiie  elle,  sur  la  tête 
des  stries  d'une  teinte  plus  pâle  et  peu  apparentes.  Le  brun 
olivâtre  du  dos  prend  une  teinte  un  peu  roussâtre  sur  le 
croupion,  et  ferrugineuse  sur  les  suscaudales.  Les  rémiges 
secondaires  sont  d'un  ferrugineux  olivâtre,  et  la  queue 
est,  suivant  l'usage,  d'un  brun  canelle  intense.  Tout  le 
dessous  est  de  la  couleur  du  dos,  mais  plus  pâle  et  sans 
maculatures.  La  gorge  est  d'un  gris  roussâtre  pâle.  Le  bec, 
de  couleur  livide  en  dessus,  a  ^a  mandibule  inférieure 
blanche,  et  ce  dernier  caractère  la  fait  aisément  distinguer 
de  notre  iifranninus^  d'ailleurs  notablement  plus  grand, 
2«  SÉRIE.  T.  m.  Année  1851.  30 


466        REV.  ET  mag.  de  zoologie.  {Octobre  1851.) 
et  de  plusieurs  autres  espèces  voisines.  La  mandibule  su- 
périeure est  légèrement  infléchie  à  son  extrémité,  et  l'in- 
férieure suit  un  peu  cette  inflexion. 

8°.  D.  FuMiGATDS,  Licht.,  Monogr..  n"  8.  -^Grïmpart 
enfumé^  Levaill.,  Prowérops  et  Guêpiers^  pi.  28.  —  Dend. 
fuliginosus,  Vieill.,  Dict.,  vol.  26,  p.  ^^7. 

«  D.  rostro  recto,  apice  dfflexo,  valido,  nigro,  vittâ  utrinque 
duplici  supra  et  infra  oculos  pallidâ  ;  capite  corporeque  imraacu- 
latis.  — Longit.  8  pouces.  —  Habitat  in  Cayenna.  » 

Telle  est  la  diagnose  de  Lichtenstein. 

Cette  espèce,  d'après  Levaillant,  serait  remarquable, 
entr'autres  caractères,  par  deux  bandes  de  couleur  roux 
clair  de  chaque  côté  de  la  tête,  l'une  au-dessus,  l'autre  au- 
dessous  de  l'œil.  Elle  a  le  bec  noir,  blanchissant  vers  la 
pointe,  terminé  par  un  petit  crochet  ;  la  gorge  roussâtre  ; 
tout  le  dessous  d'un  brun  roussâtre,  diminuant  de  vi- 
gueur vers  le  ventre  ;  les  pieds  sont  plombés.  Elle  habite 
Cayenne,  selon  Levaillant. 

O**.  D.  ATRiROSTRis,  ^oh.,  Synops  avîum  Amer.^  2®  part., 
p.  ^2,  et  d'Orbigny,  Voy.,  pi.  54,  f.  4 . 

a  D.  supra  totus  brunneo-olivaceus,  fere  unicolor,  tectricibus 
caudae  superis  rufo-ferrugineis,  alis  caudâque  cinnamomeis  ;  pi- 
leo  unicolore  aut  striis  angustis  paulo  pallidiorlbus  vix  conspicue 
notato;  vittâ  superciliari  aut  potius  post-oculari  palliderufâ;  sub- 
lùs  dorso  concolor,  gutture,  colloque  anlico  parum  grisescentibus, 
pallido  ita  ut  caput  vix  conspicue  striolatis  ;  rostro  atro,  recto, 
apice  sensim  curvato,  uncinato  et  pallescente;  subcaudalibus 
apice  ferrugineis;  larsis  digitisque  debilioribus.  — Longit.  tota 
(ave  arte  farcto),  20  cent.;  alae  plicatae,  10  cent,  il'2;  caudae,  9 
cent.  il2.  -—  Habitat  in  Boliviâ,  Guarayos  d'Orbigny  et  m  Co- 
lombiâ.  ï> 

Nous  avons  été  longtemps  incertain  si  nous  ne  devions 
point  rapporter  cette  espèce  bolivienne  à  la  précédente 
(le  Grimpart  enfumé  de  Levaillant,  de  Cayenne);  une  seule 
particularité  de  coloration,  jointe  à  la  diversité  d'habitat 
(Cayenne  et  le  Pérou),  nous  a  fait  douter  de  leur  identité. 


TRAVAUX    INÉDITS.  467 

C'est  que  Levaillant,  et,  après  lui,  Lichtenstein,  décrivent 
le  Grimpart  enfumé  comme  ayant  de  chaque  côté  de  la 
tête  deux  bandes  claires,  l'une  au-dessus  et  l'autre  au- 
dessous  de  l'œil,  tandis  que  notre  atrïrosiris  de  Bolivie  et 
de  Colombie  n'en  a  positivement  qu'une,  et  plutôt  post- 
oculaire que  sur-oculaire. 

■40*.  D.  MËRULA,  Licht.,  Monogr.  —  Mém,  dt}  VAcad.  de 
Berlin,  ^8^8,  nM7,  p.  208. 

«  D.  long.  7  pouces  if2rostro  recto,  compresso,  brevi,  apice 
deflexo  nigrescente,  gonyde  albâ,  corpore  toto  obscure  guajacino, 
gulâ  albâ.  —  Habitat  in  Cayenna.  » 

Telle  est  la  diagnose  du  docteur  Lichtenstein  ;  en  voici 
une  plus  étendue  que  nous  avons  été  à  môme  de  faire  sur 
un  individu  rapporté  au  Musée  par  l'expédition  Gastel- 
naud. 

«  D.  totus  unicolor  ;  supra  fusco-brunneus,  alis,  uropygio  cau- 
dâque  saturate  cinnarnomeis  ;  subtùs  olivaceo-brunneus,  gutture 
albicante,  abdomine  crissoque  viride  cinnarnomeis  ;  rostro  recto, 
parum  apice  curvato,  maxillâ  nigrâ,  mandibule  albâ  aut  flaves- 
cénte,  pedibus  nigris,  debilibus.  ^  Longit.  iota,  20  cent.  M1\ 
alae  plicatœ,  10  cent.  1^5.  —  Habitat  loco  dicte  les  laissions,  de 
Sarayacu,  ad  summum  Amazon.  » 

Cette  espèce,  voisine,  par  sa  coloration,  des  quatre  pré- 
cédentes, en  diffère  un  peu  par  son  bec  plus  étroit,  qua- 
drangulaire  ;  par  l'absence  totale  de  taches  roux  clair  sur 
la  tête  et  le  devant  du  corps,  et  par  la  tache  blanc  sale  qui 
couvre  chez  elle  toute  la  partie  gutturale. 

iV.    D.  MERULOIDES,  Nob. 

Cette  espèce,  extrêmement  voisine  du  Dend.  merula^ 
n'en  diffère  que  parce  qu'elle  n'a  pas,  comme  lui,  la 
gorge  blanche.  Son  croupion  n'est  que  roussâtre,  et  non 
roux  canelle,  comme  chez  le  merula;  il  en  est  de  môme 
pour  la  nuance  de  l'abdomen  et  de  l'anus,  et  aussi  de  la 
queue,  qui  est  d'un  canelle  plus  foncé  chez  le  merida.  Le 
bec  est,  du  reste,  semblable  de  forme,  tout  droit,  et  près- 


468         REV.  ET  MAC.  DE  ^ooLOGiE.  (  Octobve  1851  ) 

que  quadrangulaire.  Elle  a  été  rapportée  de  la  côte  ferme 

par  M.  Beaupertbuys. 


Tel  était  le  nombre  des  espèces  à  nous  connues,  lors- 
que nous  adressâmes,  il  y  a  plus  de  six  mois,  à  M.  Guéri n 
le  texte  de  cette  dernière  partie.  Pendant  ce  long  retard 
dans  son  impression,  M.  Ï.-C.  Eyton,  Esq.  a  publié,  dans 
les  Contributions  to  Orniihologyy  ^851,  part.  4,  qui  vient 
de  paraître,  la  description  de  trois  espèces  nouvelles  de 
Picucules  et  d'un  nouveau  genre  des  Dendrocolaptinœ  (le 
genre  Dendrexetastes,  Eyton). 

Nous  donnons,  sous  forme  de  supplément  à  notre  tra- 
vail, les  descriptions  de  ces  trois  espèces  et  du  genre,  co- 
piées sur  celles  même  de  l'auteur,  nous  réservant  de  les 
intercaler  au  milieu  des  nôtres,  dans  leur  ordre  respectif, 
dans  une  table  générale  des  espèces  que  nous  donneronr. 
dans  le  prochain  numéro,  ainsi  que  leur  traduction  en 
français. 

«  Dendrocolaptes  MULTisTRiGATUS,  Eyton.  —  D.  rostro  pa- 
rùm  arcuato  valdè  de  presse  cultrato;-gulâ,  maculis  Iriangulari- 
bus  capitis  viltâque  postoculari;flavo,  rufis  ;  siiigulis  pcimis  pecto 
ris  latè,  colloque  siiperlore  angusiè  medio  eodem  colore  strigaiis; 
abdomine  pectoreque  imo  flavo-rufîs  singuiis  pennis  quatuor  slriis 
angustis  atris  et  triinsvereis  notatis;  illis  pectore  atro  marginatis  ; 
dorso  brunneo-olivaceo,  inferiore  parte  uropygio  remigibus  rec- 
tricibusque  lœtè  ciiinamomeo  rufis  hisapicibus  brunneo  viridi  vix 
tinctis;  rostro  mandibulà  superiore  atio  inferiore  ad  basin  cor- 
née. —  Long.  corp.  10.  5.;  rosi.  1.  6;  tars.  1.  (pouces  anglais). 

This  species  of  Dendrocolaptes  approaches  nearer  to 
D.  plaiyrostris,  Spix,  in  the  form  of  the  bill  than  to  any 
other  species,  but  bas  it  more  slender,  not  so  broad  at 
the  base,  but  at  the  same  time  more  depressed.  ïhe  spé- 
cimen from  which  the  above  description  is  taken  is  in 
Lord  Derby's  Muséum  at  Knowsley. 

<(  PicoLAPi'ES  vALiDiROSTRis,  Eyton.  —  P.  fostro  valido,  ar- 


TRAVAUX    INÉDITS.  469 

cuato,  cultrato,  ad  basin  palidè  brunneo  ;  capite  brunneo-alro, 
pennis  singulis  in  medio  rufo  flavo  latè  strigulatis  et  nigro-fusco 
ïimbriatis,  striis  colli  mediis  staturâ  inter  illos  capitis  et  dorsi  ; 
gula  genisque  sordide  albis;  pectore  abdomineque  pennis  in  me- 
dio parte  eodein  coloris  fusco  leviter  fimbrialis;  uropygio  remigi- 
bus  rectricibusque  laetè  cinnamomeo-rufis,  remigibus  externis 
apicibus  brunneis  viridi  parce  tinctis  ;  pedibus  brunneo-corneis. 
—  Long.  corp.  8.  5  ;  rosi   fron.  1.5;  tars.,  9  ;  alae,  4.  5. 

The  above  may  be  easily  distinguished  from  the  other 
species  of  Pîcolaptes,  by  the  greater  length  and  strength 
of  the  bill.  The  spécimen  isin  the  Knowsley  Muséum. 

«  Pîcolaptes  atripes,  Eyton.  —  P.  praecedente  similis  sed 
pennis  medio  parle  laetè  albis  nigro  fimbriatis,  rostro  breviore  et 
gracilliose,  et  pedibus  atris.  —  Long.  corp.  8.  S;  rost.  fron., 
4.  5;  tars.,  9;  alae,  4.  7.  m. 

This  species  approaches  very  nearly  to  the  preceding 
one,  but  may  be  at  once  distinguished  from  it  by  the  su- 
perior  length  of  the  wing,  the  slenderness  of  the  bill,  the 
black  or  very  dark  brown  feet,  and  by  the  centre  of  the 
feathers  being  pure  while  instead  of  dirty  white.  A  spéci- 
men is  in  Lord  Derby 's  Muséum  and  another  in  my  own. 

Il  est  facile  de  reconnaître  que  la  première  de  ces  trois 
espèces  fait  partie  de  notre  deuxième  section,  les  Dendro- 
colaptinées  dépressirostres,  et  suivra  immédiatement,  sous 
le  numéro  5°  {bis)^  la  description  de  notre  5°  Dcndrocops 
plalijrosiris,  ^851,  p.  526,  dont  elle  paraît  différer  par  une 
taille  et  un  bec  surtout  plus  allongés,  par  une  teinte  infé- 
rieure d'un  roux  jaunâtre  et  non  blanchâtre,  et  par  des 
stries  ventrales  noirâtres  plus  nombreuses  et  plus  étroi- 
tes, etc.,  etc. 

La  seconde,  Pîcolaptes  validirosiris,  offre  des  rapports 
dans  la  force  de  son  bec  et  sa  coloration  avec  notre  Pîco- 
laptes SoiUeyeti;  et  la  troisième,  le  Picolaptes  atripes j  en 
offre,  par  sa  maculature  blanche,  avec  le  Picolaptes  leuco, 
gaster  de  Swainson  ;  mais  ces  deux  dernières  ont  le  bec 
plus  long  que  nos  deux  espèces  décrites. 


470  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGIE.    (  OctobvC    1851 .  ) 

«  DENDREXETASTES,  n.  g.  Generic  Character.  —  Rostrum 
validum,  arcuatum,  parùm  cultratum,  haud  altior  quam  latum, 
naribus  magnis  vix  ovalibus. 

((  Pedes  tarsique^validi,  cauda  duabus  rectricibus  mediis  longis- 

«  DENDREXETASTES  CAPITOIDES,  Eyton.  —  D.  capitc,  dorso 
abdoraineque  brunneis,  pectore,  gulâ  colloque  posterîore,  pennis 
medio  parte  latè  albis,  atris,  dein  brunneo  Ifimbriatis,  gulâque 
brunueo  solummodo  fimbi  iatâ  ;  uropygio,  rectricibus  remigibus- 
que  latè  rufo-cinnamomeis  illis  apicibus  brunneo-viridi  cxteriore 
latere  prœpillalis.  —  Long.  corp.  9;  rost.  fron.,  1.2;  tars., 
11  ;  ala,  4. 

«  From  the  form  of  the  bill  in  this  curious  genus  it  might 
at  first  sight  be  supposed];to  be  related  to  the  Capïtonniœ; 
but  being  destitute  of  bristles  at  the  base  of  the  biil,  and 
also  the  toes  being  placed,  three  in  front  and  one  behind, 
point  out  its  true  position  to  be  among  the  Dendrocolap- 
ûnœ.  It  also  agrées  with  the  latter  famîly  in  the  structure 
of  the  tail  and  in  the  style  of  the  plumage.  The  spécimen 
from  which  the  above  description  is  taken  is  in  Ihe  Knows- 
ley  Muséum,  and  was  purchased  from  Mr.  Leadbeater,  the 
locality  in  unsknown.  » 


Sur  deux  nouvelles  espèces  de  Tyrans  d'Amérique, 
par  M.  F.  DE  Lafresnaye. 

Au  milieu  des  nombreuses  espèces  de  Tyrans  qui  peu- 
plent les  deux  Amériques,  il  en  est  deux  remarquables  par 
leur  taille  et  leur  conformité  de  coloration,  mais  en  même 
temps  par  la  grande  différence  dans  la  forme  de  leur  bec  ; 
Ce  sont  :  -jo  le  Bienteveo  ou  Puitanga  d'Azara,  ou  le  Lanius 
sulphuraïus  de  Gmelin,  enl.  249,  sous  le  nom  de  Geaij  à 
ventre  jaune,  de  Cayenne^  et  dont  la  Bécarde  à  ventre  jaune, 
enl.  296,  qui  n'a  pas  de  jaune  sur  le  milieu  de  la  tête, 
nous  paraît  être  le  jeune  âge,  espèce  à  bec  droit,  robuste, 
comprimé,  crochu  à  l'extrémité.  2°  le  Nei-nei  d'Azara,  enl. 


TRAVAUX   INÉDITS.  471 

2\  2,  appelé  par  Vieillot  le  Bentaveo  lanius  pitnnguay  à  tort, 
puisque  c'est  au  premier  qu'appartient  ce  nom  de  pays, 
selon  Azara,  qui  les  a  très-bien  distingués  dans  ses  deux 
descriptions.  Celui-ci  se  distingue,  au  premier  abord,  du 
premier  par  un  bec  singulièrement  élargi,  déprimé,  ar- 
qué en  dessus,  et  ayant  un  pou  la  forme  d'un  bateau  ren- 
versé. Dans  ces  derniers  temps,  ces  deux  espèces  sont  de- 
venues les  lypes  de  deux  genres  nouveaux.  On  a  formé, 
avec  la  première,  le  genre  Saurophagus,  et,  avec  la  se- 
conde, celui  de  Megastoma,  on  Scaphorhynchus,  Swainson. 
Il  est  certain  que  l'Amérique  possède  des  groupes  d'oi- 
seaux dont  les  espèces  ont  une  telle  similitude  de  colora- 
tion, qu'au  premier  abord  il  est  difficile  de  ne  pas  les 
confondre,  et  que  ce  n'est  qu'après  une  scrupuleuse  ob- 
servation qu'on  parvient  à  reconnaître  les  petites  diffé- 
rences qui,  se  retrouvant  néanmoins  chez  tous  les  individus 
d'une  même  localité,  en  constituent  réellement  des  espèces 
distinctes,  c'est  ce  que  nous  remarquons  dans  le  groupe 
des  Bécardes,  dans  celui  des  Picucules,  et  enfin  dans  ce- 
lui des  Tyrans,  dont  nous  nous  occupons  maintenant.  C'est 
ainsi  qu'en  observant  dernièrement  plusieurs  Tyrans  de 
Colombie,  qu'au  premier  abord  nous  croyions  être  le  Sau- 
rophagus sulphuratusy  mais  dont  les  ailes  et  la  queue 
avaient  plus  de  roux,  nous  avons  fini,  après  une  scrupu- 
leuse comparaison,  par  reconnaître  entre  elles  des  diffé- 
rences notables  qui,  jointes  à  la  diversité  des  localités,  ne 
nous  ont  plus  laissé  de  doutes  sur  la  distinction  spécifique 
de  cette  espèce  colombienne,  dont  voici  la  description  : 

«  Saukophagos  uuFiPENNis,  Lafr.  —  S.  suprâ  urabrinus,  pi- 
leo  nigro,  cristato,  cristâ  in  medio  ranunculaceû  ;  vitiâ  superci- 
liari  a  fronte  ai  niicham  pileiim  totum  cingente,  a!bâ  ;  remigibus 
totis  a  basi  rufis,  tertiâ  parte  apicali  tantummodu  nigro-fuscis, 
exiùs  rufo  marginatis;  rectricibus  totis  intùs  rufis,  extus  nigro- 
fuscis,  rufo  marginatis  ;  duabus  mediis  tantummodo  intùs  et  ex- 
tus  fuscis  rufo  marginatis  ;  subtùs  uti  apud  Saurophagum  sulphu' 
ratum  totus  citrinus,  gulâ  albà.  —  Longit.  iota,  22  cent,  (ave 


472  REV.    ET   MAC.    DE    ZOOLOGIE.    (  OctobvC    185^.) 

arte  farcto)  ;  alœ  plicatœ,  \2  cent.  il2  ;  caudae;  9  cent.  —  Habitat 
in  Colombiâ,  Caracas.  » 

Lorsqu'on  rapproche  cet  oiseau  du.  Saurophagus  suiphu- 
ratusj  on  est  frappé  de  leur  grande  analogie  de  formes  et 
presque  de  coloration  ;  cependant,  notre  rufipenms  se  dis- 
tingue de  l'espèce  type  par  ses  rémiges  primaires  entière- 
ment rousses  jusqu'aux  deux  tiers  de  leur  longueur;  par 
les  secondaires,  qui  le  sont  également  sur  toute  leur  par- 
tie interne  et  sur  leur  bord  extérieur,  n'ayant  de  noir  que 
leur  partie  médiane  le  long  de  leurs  tiges,  et  leurs  grandes 
et  moyennes  couvertures  étant  marquées  de  même  ;  il  s'en 
distingue  encore  par  ses  rectrices  rousses  sur  tout  leur 
côté  interne  et  sur  leur  bord  externe,  n'ayant  de  noirâtre 
qu'une  bande  longitudinale  médiane  le  long  de  la  tige. 
Le  fond  de  la  couleur  supérieure  est  moins  olive,  et  tire 
davantage  sur  la  nuance  terreuse.  Quant  à  la  forme,  elle 
est  pour  ainsi  dire  la  même  ;  le  rufipenms  a  cependant  les 
pattes  plus  faibles,  tout  en  ayant  les  ailes  au  moins  aussi 
longues. 

Les  deux  individus  que  nous  possédons  de  cette  espèce 
viennent  de  Caracas.  L'espèce  paraît  se  trouver  dans  toute 
la  Colombie,  et  y  remplacer  le  stilphuratus  de  Cayenne  et 
du  Brésil. 

Nous  possédons  deux  Saurophagus  de  Chuquisaca,  en 
Bolivie,  presque  entièrement  semblables  au  sulphuratus, 
quant  à  la  coloration,  mais  sensiblement  plus  grands  dans 
toutes  leurs  proportions  :  ainsi  leurs  ailes,  ployées,  ont 
plus  de  i5  centimètres  de  longueur,  tandis  que,  chez  le 
stilphuratus,  elles  n'en  ont  que  ^2.  Leur  queue  a  9  centi- 
mètres 1/2  ;  elle  n'en  a  que  8^/2  chez  le  premier  :  de  plus, 
la  couleur  jaune  de  leurs  parties  inférieures  est  d'un 
jaune  plus  blanchâtre  ;  un  de  ces  deux  individus  a  non- 
seulement  toutes  les  rémiges,  sauf  l'extrémité  des  primai- 
res et  leurs  tectrices,  bordées  de  roux,  comme  chez  \esul- 
phuratusy  mais  ses  rectrices  le  sont  également  et  réguliè- 


TRAVAUX   INÉDITS.  475 

rement,  et  le  dessus  de  sa  tête  est  tout  noir,  sans  apparence 
de  jauoe  à  la  base  des  plumes. 

Ces  deux  caractères  nous  paraissent  indiquer  le  jeune 
âge  chez  cet  individu.  Nous  pensons,  du  reste,  que  ces 
deux  individus  ne  constituent  pas,  comme  le  rufipennis, 
une  espèce  distincte  du  sulphuratus,  mais  plutôt  une  va- 
riété de  taille,  ou  race  plus  grande  et  particulière  à  la  Bo- 
livie. 


Le  second  Tyran,  dont  nous  avons  reconnu  la  distinc- 
tion spécifique,  est  le  Scaphorhynchus  Mexicanus ,  Nob. 

«  S.  supra  grisescente-olivaceus,  remigibus  primariis  et  secun- 
dariis  nigro-fuscis,  bas!  subtiliter  rufescente  raarginatis,  tertia- 
riis  pallidioribus;  rectricibus  fuscis,  subtilissime  et  vix  conspicuè 
rufescente  fimbriatis;  pileo  capitisque  lateribus  nifîris,  fronte  a  gri- 
sescente,  vitià  latâ  superciliari  a  fronle  ad  nucham  extensâ  alki- 
da;  verticis  plumis  basi  pulchrè  luteis,  apice  nigris;  subtùs  sul- 
phurascente  flavus,  gulà  totâalbldâ;  rostrum  ni^n'um,  magnum, 
elongatum,  sed  minus  dilatatum  quam  in  Scaphorhyncho  pitan- 
gua,  Gmelin  {Bentaveo,  Bnff.,  enl.  212).  —  Longit.  tota  in  exu- 
viâave,  25 cent.  ;  alte  plicatœ,  15  cent.;  caiidae,  9  cent.  1/2;  ros- 
tri  a  fronte,  3  cent;  illius  latitudo,  1  cent.  U2.  —  Habitat 
Mexico.  » 

Cette  espèce,  qui  offre  les  plus  grands  rapports  avec  le 
Nei-nei  d'Azara,  ou  Bentaveo  de  Buffon,  col.  212,  s'en  dis- 
tingue cependant  par  sa  coloration  supérieure  d'un  olive 
grisâtre,  et  non  d'un  olive  brunâtre;  par  celle  des  parties 
inférieures,  d'un  jaune  plus  pâle  et  plus  teinté  de  soufré; 
par  la  forme  de  son  bec,  évidemment  plus  étroit,  plus  pa- 
rallélogrammique  ;  par  sa  taille  plus  grande,  ses  ailes 
ployées  ayant  1 5  centimètres  de  longueur  au  lieu  de  1 2  ;  sa 
queue,  9  1/2  au  lieu  de  8  1/2,  et  néanmoins  son  bec  n'é- 
tant pas  plus  long,  mais  étant  bien  plus  étroit  et  moins 
dilaté. 

Nous  possédons  un  second  individu  entièrement  sem- 
blable de  forme  et  de  coloration,  et  du  Mexique  comme 


474         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (  Octobve  1851.) 
lui,  mais  dont  les  plumes  du  vertex,  au  lieu  d'être,  comme 
les  siennes,  d'un  beau  jaune  jonquille  à  leur  base,  sont 
d'un  roux  vif  en  cette  partie,  offrant  cependant  vers  l'occi- 
put quelques  plumes  jaunes. 

Nous  possédons,  en  outre,  quatre  Scaphorhynchus,  que 
nous  regardons  comme  le  Bentaveo  de  Buffon,  dont  trois 
entièrement  semblables  entre  eux  de  forme  et  de  colora- 
tion, et  dont  l'un  a  ses  plumes  verticales  d'un  beau  jaune  ; 
l'autre  les  a  rousses,  tandis  que  le  troisième  les  a  presque 
toutes  noires.  La  seule  différence  que  présente  ce  dernier 
consiste  dans  un  peu  plus  de  brièveté  et  d'étroitesse  du 
bec. 

Le  quatrième,  qui  nous  paraît  évidemment  un  jeune,  a 
la  plus  grande  partie  des  plumes  noirâtres  du  dos  bordées 
de  roussâtre  ;  ses  pennes  alaires  et  caudales,  et  leurs  tec- 
trices supérieures  sont  aussi,  dans  tout  leur  pourtour, 
de  la  même  teinte.  Le  noir  de  la  coiffe  est  moins  prononcé 
que  chez  les  trois  autres,  et  chaque  plume  en  est  terminée 
de  roussâtre  sans  qu'il  y  ait  à  leur  base  vestige  de  couleur 
jaune  ou  rousse,  comme  chez  les  deux  premiers  individus. 
Quant  à  la  coloration  des  parties  inférieures,  elle  est  tout- 
à-fait  semblable. 

Cette  diversité  de  coloration  à  la  base  des  plumes  du 
vertex,  chez  plusieurs  individus  de  ces  deux  espèces,  qui 
d'ailleurs  ne  nous  en  ont  présenté  aucune  autre  dans  le 
reste  de  leur  plumage,  nous  a  fait  présumer  fortement 
qu'elle  est  due  à  la  différence  de  sexe  et  d'âge,  et  non  à 
celle  d'espèces,  comme  l'a  cru  Swainson,  qui  en  a  indiqué 
trois  sous  les  noms  de  Megastoma  flaviceps,  rufîceps  et  atri- 
ceps.  Or,  nous  avons  la  certitude  que  les  jeunes,  encore 
revêtus  de  leurs  premières  plumes  à  bordures  rousses,  ont 
toujours  la  coiffe  noire,  avec  les  plumes  terminées  de 
roussâtre,  comme  nous  l'avons  remarqué  chez  notre  qua- 
trième individu  du  Scaphorhynchus  pitanguay  ce  que  nous 
avons  encore  reconnu  chez  un  jeune  du  Saurophagus  su/- 
phuratus^  espèce  si  voisine.  Nous  ne  nous  sommes  pas  bor- 


THAVACX   INÉDITS.  47B 

né  à  l'observation  des  quatre  individus  de  notre  collée** 
tion,  nous  l'avons  étendue  sur  dix  ou  douze  autres  venant 
tant  du  Brésil  que  de  Cayenne,  et  môme  de  Colombie. 
Parmi  tous  ces  exemplaires,  dont  les  uns  ont  la  base  des 
plumes  du  vertex  d'un  jaune  citron  ou  jonquille,  les  au- 
tres d'un  roux  canelle,  nous  n'avons  pu  trouver  aucun 
autre  caractère  différentiel,  et  même  chez  les  individus  à 
coiffe  toute  noire  en  apparence,  si  on  relève  fortement  les 
plumes  du  vertex  et  du  front,  on  s'aperçoit  que  leur  ex- 
trême base  près  du  crâne  est  déjà  colorée  en  jaune  citron. 

Que  peut-on  augurer  de  tout  cela,  si  ce  n'est  que  ces 
deux  couleurs  jonquille  ou  roux  canelle,  qui  se  mon- 
trent indifféremment  sur  des  individus  à  plumage  d'ail- 
leurs semblable,  et  paraissant  le  plumage  d'adulte,  ne 
peuvent  indiquer  que  la  différence  de  sexe,  tandis  que  la 
coiffe,  toute  noire  en  apparence,  de  quelques-uns,  mais 
dont  l'extrême  base  est  jaune  citron,  pouvait  être,  chez 
eux,  la  première  livrée  après  celle  du  nid,  livrée  où  l'oi- 
seau n'aurait  encore  à  l'extrême  base  de  ses  plumes  fron- 
tales qu'une  tache  jaune  citron  qui,  dans  les  mues  sui- 
vantes, prendrait  plus  d'extension  et  une  nuance  plus 
franche  ne  présentant  plus  alors  de  noir  qu'à  l'extrémité 
des  plumes. 

Nous  pensons  donc  que  les  deux  espèces  de  Scaphor- 
hynchus  désignées  par  Swainson  sous  les  noms  de  Megas- 
toma  flavîceps  et  ruftceps  ne  sont  que  les  deux  sexes  d'une 
même  espèce,  probablement  l'espèce  commune  et  ancien- 
nement connue  sous  les  noms  de  Pitangua-guacn,  Marc- 
grave,  Nei-neij  Azara,  Bentaveo,  Buffon,  et  Tyrannus  oami- 
vorus,  Vieillot,  puisque  nous  trouvons  cette  distinction  de 
couleurs  chez  des  individus  brésiliens  et  cayennais  entiè- 
rement semblables  d'ailleurs,  et  que  nous  l'avons  remar- 
quée également  chez  deux  individus  de  notre  Scapliorhyn- 
chus  mexicanus,  qui  ne  nous  ont  présenté  aucune  autre 
différence  entre  eux  ;  et,  quant  à  son  Megastoma  atriceps^ 


476        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Octobre  1851.) 
nous  sommes  très-porté  à  croire  que  c'est  encore  le  même 
oiseau  à  sa  première  livrée  après  celle  du  nid. 

Du  reste,  cette  opinion  de  ne  voir,  dans  les  individus  à 
huppe  jaune  et  ceux  à  huppe  rousse,  qu'une  seule  espèce, 
n'est  pas  nouvelle,  car  elle  remonte  à  Marcgrave,  qui,  dans 
son  Histoire  du  Brésil,  pubUée  en  1648,  disait,  en  parlant 
de  son  Pitangiia-guacu ,  «  qu'entre  ces  oiseaux  les  uns 
avaient  une  tache  orangée  au  sommet  de  la  tête,  les  autres 
une  jaune,  »  ce  qui  est  cité  par  Bufîon  à  l'article  de  son 
Bentaveo,  pi.  enl.  212. 

On  connaît  depuis  longtemps  les  deux  figures  des  plan- 
ches enluminées  de  Buffon  désignées,  Tune  sous  le  nom 
de  Bécarde  à  ventre  jaune,  n°  296,  et  l'autre  sous  celui  de 
Geay  à  ventre  jaune  de  Cayenne,  n°  249,  Latham  etGmelin 
ont  également  adopté,  comme  espèces  distinctes,  ces  deux 
oiseaux,  en  leur  donnant  deux  noms  latins  différents. 
Vieillot,  au  contraire,  a  pensé  que  c'était  une  erreur,  et 
qu'ils  représentaient  une  seule  espèce,  qu'il  a  eu  tort  de 
nommer  Tyrannus  magnanimuSf  puisque  déjà  elle  en  por- 
tait plusieurs,  et  entre  autres  celui  de  sulphuratus.  Nous 
sommes  entièrement  de  son  avis,  quant  à  l'identité  de  ces 
deux  figures  ;  nous  pensons  seulement  que,  de  ces  deux 
oiseaux  de  Cayenne,  celui  de  la  planche  296,  sous  le  nom 
de  Bécarde  à  ventre  jaune,  qui  y  est  représenté  et  décrit 
avec  le  dessus  de  la  tête  tout  noir,  sans  jaune  au  milieu, 
est  le  jeune,  tandis  que  celui  de  la  planche  249,  sous  le 
nom  de  Geay  à  ventre  jaune  de  Cayenne^  et  qui  a  une  tache 
jaune  sur  le  milieu  de  la  tête,  serait  un  mâle  ou  femelle 
adultes.  C'est  d'autant  plus  probable,  qu'on  n'a  point  re- 
connu depuis,  à  Cayenne,  une  seconde  espèce  aussi  voi- 
sine de  taille  et  de  coloration  du  Saurophagus  sulphuratus. 


TRAVAUX    INËDITS.  477 

MÉLANGES  ORNiTHOLOGiQUES.  —  SuF  Une  nouvelle  espèce 
de  Todier  {Todus),  par  M.  F.  de  Lafresnaye. 

Lorsque,  dans  la  Revue  de  ^847,  nous  fîmes  l'énuméra- 
lion  des  diverses  espèces  de  Todiers  connues  jusqu'alors, 
et  dont  la  plupart  avaient  été  confondues  sous  le  nom  pri- 
mitif de  Todier  vert  (Todus  viridis),  dénomination  qui 
n'appartient  qu'à  la  seule  espèce  de  la  Jamaïque,  fort  dis- 
tincte de  toutes  les  autres,  et  la  première  qui  ait  été  dé- 
crite sous  ce  nom  par  Browne,  dans  son  Histoire  de  la  Ja- 
maïque en  H75ë;  dans  cette  notice,  disons-nous,  et  à 
l'article  de  notre  Todus  dominicensis,  nous  observions  que 
le  Todus  subulatus  de  Gould,  indiqué  par  cet  auteur  comme 
étant  aussi  de  Saint-Domingue,  et  qui  était  entièrement 
conforme  à  notre  dominicensis  par  sa  taille,  la  largeur,  la 
longueur  et  la  denticulalion  de  son  bec,  et  sa  coloration 
générale,  n'en  différant  que  par  la  pointe  acuminée  et  non 
obtuse  de  ce  bec,  ne  nous  paraissait  pas,  d'après  ce  seul 
caractère,  devoir  constituer  une  espèce  distincte,  mais 
plutôt  une  variété,  étant  surtout  propre  à  la  même  île. 

Depuis  lors,  une  nouvelle  espèce,  originaire  aussi  de 
Saint-Domingue,  et  distincte  de  ces  deux-ci,  en  a  été  rap- 
portée dernièrement  avec  le  dominicensis ,  et  nous  a  prouvé 
que,  puisque  cette  île  renfermait,  à  notre  connaissance, 
deux  espèces  évidemment  distinctes,  le  dominicensis  et 
cette  dernière,  elle  pouvait  bien  également  en  renfermer 
trois,  et  que  le  subulatusy  qui  en  est  aussi  originaire,  pou- 
vait bien  dès-lors,  malgré  sa  grande  analogie  avec  le  do- 
minicensis, constituer  cette  troisième  espèce.  Il  résulterait 
donc  de  cette  découverte  récente  qu'au  lieu  de  quatre  es- 
pèces que  nous  avions  indiquées  en  -1847,  et  qui  viennent 
de  l'être  également,  en  ^850,  par  le  prince  de  Canino, 
dans  son  Conspectus  avium  ;  il  y  en  aurait  réellement  six 
de  connues  aujourd'hui,  dont  une,  l'espèce  type  de  la  Ja- 
maïque, trois  de  Saint-Domingue,  une  du  Mexique,  et  une 
de  Cuba  et  Porto -Rico. 


478         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (  Octobve  1854  .  ) 

Nous  allons  décrire  cette  nouvelle  espèce,  renvoyant, 
pour  les  cinq  autres,  à  notre  article  çle  la  Revue,  H  847, 
p.  326. 

ToDDS  ANGUSTiROSTRis.  —  «  T.  supra  tolus  prasino-viridis  ; 
subtùs  albus,  gulâ  ut  rite  pulchrè  rubro  purpurinâ,  utrincjue 
viltâ  mystacali  albâ  marginatâ,  pectoris  coUique  lateribus  cine- 
reis,  hypochondrii*s  vividè  roseis;  subcaudalibus  anoque  cilri- 
nis;  rostro  debili,  angusto,  supra  nigro,  infia  luteo-albescente. 
—Long,  totâ  in  exuviâ  ave,  10  cent.  ;  rostri  a  fronte,  1  cent.  Ifâ. 
—  Habit,  in  Sancti-Dominicensis  insulâ.  )) 

Cette  petite  espèce,  la  plus  petite  peut-être  des  six,  égale 
à  peine  en  grandeur  le  Todus  multicotor.  Elle  s'en  distin- 
gue au  premier  coup-d'œil,  ainsi  que  de  toutes  les  autres, 
parl'étroitesse  de  son  bec,  noir  en  dessus,  d'un  blanc  jau- 
nâtre en  dessous,  obtus  à  sa  pointe.  Il  n'est  point  finement 
denticulé  sur  ses  bords,  comme  chez  le  dominicensis  et  le 
subulatus;  et,  en  cela,  il  se  rapproche  du  viridis,  du  multi- 
çolor  et  du  mexiçanus.  —  Il  a  toutes  ses  parties  supérieures 
du  même  vert  que  ses  cinq  congénères.  —  La  partie  gu- 
laire  est  également  d'un  beau  rouge  pourpré,  avec  l'extré- 
mité des  plumes  frangée  de  blanc  soyeux  ;  mais  cette  sorte 
de  hausse-col  est  plus  large  chez  lui  que  chez  le  viridis  et 
le  muUicolor,  et  égal  à  celui  du  dominicensis  et  du  subula- 
tus. Son  bec,  qui  n'est  pas  plus  long  que  celui  du  multi- 
colovy  est  évidemment  plus  étroit  et  plus  parallélogram- 
mique,  et  en  diffère  encore  par  la  couleur  noire  de  sa 
mandibule  supérieure.  Une  bande  étroite  blanche  sépare 
également,  de  chaque  côté,  le  rouge  de  la  gorge  du  vert 
des  côtés  de  la  tête,  et  est  terminée,  au-dessous  des  oreil- 
les, par  une  tache  grise,  au  Heu  de  l'être  par  une  bleue, 
comme  chez  le  muUieolor,  et  le  haut  de  la  poitrine,  au- 
dessus  de  la  bande  cendrée  pectorale,  est  d'un  blanc  pur, 
comme  tout  le  ventre,  depuis  cette  bande  jusqu'à  Tanus. 
Ce  blanc  n'est  point  teinté  de  rosâtre  ni  d'aucune  autre 
nuance  ;  les  côtés  de  la  poitrine  seulement  sont  d'un  gris 


TRAVAUX    INÉDITS.  479 

assez  clair,  et  les  flancs  sont  d'un  beau  rose  vif.  Les  soys- 
caudales  sont  jaune  citron. 

Cette  espèce  a  élé  recueillie  en  Amérique,  par  M.  Salé, 
et  vient  de  Saint-Domingue,  ainsi  que  le  dominicetisis, 
qu'il  m'a  également  envoyé. 

Nous  nous  faisons  ici  un  plaisir  de  citer  M.  Salé,  dont  les 
voyages  au  Mexique,  en  Colombie  et  dans  les  Antilles,  ont 
été  très-fructueux  pour  l'ornithologie,  car  ils  ont  déjà  pro- 
curé à  la  science  un  certain  nombre  d'espèces  nouvelles 
que  nous  avons  décrites  et  nommées  dans  la  Revue. 


Note  sur  une  nouvelle  espèce  de  Reptile  de  la  famille  des 
Geckotiens,  et  appartenant  au  genre  Sténodactyle  (Sté- 
NODACTYLE  QUEUE-CERCLÉE.  Stenodaciylus  caudicinc- 
tus,  par  M.  A.  Duméril.  (Planche  ^5.) 

A.  l'époque  où  le  tome  III  de  l'Erpétologie  générale  de 
mon  père  et  de  Ribron  fut  publié  (1856),  le  genre  Sténo- 
dactyle,  fondé  par  Fitzinger,  ne  comprenait  qu'une  espèce, 
le  Sténodactyle  tacheté,  ou  Ascalabote  Sténodactyle  de 
tichtenstein,  lequel  avait  reçu  d'abord  de  M.  Isidore  Geof- 
froy-Saint-Hilaire,  dans  la  Description  des  Reptiles  de  l'E- 
gypte, le  nom  d'Agame  ponctué  ;  puis,  plus  tard,  de  iM.  Au- 
douin,  dans  les  Suppléments  à  cet  ouvrage,  celui  de  Tra- 
pelus  de  Sayigny.  Dans  ces  dernières  années  cependant, 
on  a  trouvé  d'autres  Sauriens  appartenant  à  cette  même 
famille  si  distincte  et  si  remarquable  des  Geckotiens,  et 
qui  doivent  prendre  rang  dans  le  genre  dont  il  s'agit. 
Leurs  doigts,  en  effet,  ainsi  que  le  porte  sa  diagnose,  sont 
cylindriques,  pointus  au  bout,  à  bords  dentelés  et  à  face 
inférieure  granuleuse. 

Le  Catalogue  mélhodique  de  la  collection  des  Reptiles  du 
Musée  d'histoire  naturelle  de  Paris,  dressé  par  mon  père 
et  par  moi,  mentionne  non- seulement  l'ancienne  es- 
pèce, mais  deux  nouvelles  récemment  inscrites  sur  les  re- 


480         REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   (Ociohre   1851.) 
gistres  de  la  science,  et  une  aulie,  jusqu'alors  inédite,  que 
cette  Note,  avec  la  planche  qui  l'acconDpagne,  a  pour  ob- 
jet de  faire  connaître. 

Pour  atteindre  plus  complètement  ce  but,  je  crois  utile 
de  rappeler  quelques  détails  relatifs  au  genre  lui-même, 
et  de  signaler  rapidement  les  particularités  propres  à  dis- 
tinguer chacune  des  espèces  qu'il  comprend. 

Le  caractère  le  plus  apparent  des  Geckotiens  consistant 
dans  l'élargissement  des  doigts,  dont  la  face  inférieure  est 
garnie  de  lames  transversales  entuilées,  les  Gymnodac- 
tyles  et  les  Sténodactyles,  qui  n'ont  pas  les  doigts  dilatés, 
sembleraient,  au  premier  abord,  devoir  être  éloignés  de 
cette  famille.  Ils  ne  peuvent  cependant  pas  en  être  déta- 
chés, en  raison  de  l'analogie  extrême  que  tout  l'ensemble 
de  leur  organisation  établit  entre  eux  et  les  autres  genres. 

Entre  ces  Gymnodactyles  et  ces  Sténodactyles  qui  for- 
ment, en  quelque  sorte,  une  division  à  part,  à  cause  de  la 
conformation  de  leurs  pattes,  la  confusion  est  impos- 
sible. 

Chez  les  premiers,  les  doigts  sont  grêles,  à  bords  nus 
et  lisses,  et  couverts,  en  dessous,  de  petites  lames  écail- 
leuses  imbriquées  ;  tandis  que,  chez  les  autres,  ils  sont 
garnis  de  chaque  côté  de  fines  dentelures,  et  sont  granu- 
leux à  leur  face  inférieure. 

En  raison  même  de  cette  particularité,  la  progression 
sur  les  surfaces  lisses  doit  être  beaucoup  moins  facile  aux 
Sténodactyles  qu'aux  autres  Geckotiens,  si  ce  n'est  même 
impossible,  puisqu'ils  n'ont  pas,  comme  ceux-ci,  les  pattes 
munies  en  dessous  de  lames  imbriquées  qui,  s'appliquant 
exactement  sur  la  surface  des  corps  même  les  plus  polis, 
y  adhèrent  avec  solidité.  Ils  ne  peuvent  donc  pas,  comme 
eux,  courir  rapidement  sur  tous  les  plans  et  dans  toutes 
les  directions,  et  même  sous  les  feuilles  des  arbres. 

Les  détails  fournis  par  M.  Smith  sur  les  mœurs  du  Sté- 
nodactyle  babillard,  qu'il  a  le  premier  fait  connaître,  sem- 
blent indiquer  que  des  doigts  ainsi  armés  sur  les  côtés 


TRAVAUX  im:i)its.  -^84 

permettcDt  à  l'animal  do  trouver  un  rofuge  plus  facile 
sous  le  sol  que  sur  les  arbres;  car  ce  naluraliste  nous  ap- 
prend que  l'espèce  donl  il  a  donné  la  description  se  cache 
habituellement  dans  le  sable,  «  Le  Sténodactyle  babillard, 
dit-il,  habite  les  contrées  sablonneuses  de  l'Afrique  aus- 
trale; il  vit  en  troupes,  et  se  loge  dans  de  petits  terriers 
presque  perpendiculaires,  dont  il  ne  sort  probablement 
que  pendant  la  nuit,  pour  chercher  sa  nourriture  :  pen- 
dant le  jour,  on  ne  voit  jamais  que  sa  tête  hors  du  trou.» 

Nous  ne  connaissons  pas  le  genre  de  vie  des  autres  es- 
pèces; mais,  comme  elles  se  rencontrent  dans  les  contrées 
les  plus  chaudes  du  continent  africain,  où  les  sables  sont 
abondants,  on  peut  leur  supposer  des  mœurs  semblables. 
Cette  supposition,  d'ailleurs,  acquiert  une  grande  ap- 
parence  de  réalité,  quand  on  vient  à  comparer  les  habi- 
tudes, malheureusement  trop  peu  connues,  des  Reptiles 
avec  les  modifications  que  leurs  organes  du  mouvement 
subissent  en  raison  même  de  ces  habitudes. 

Ainsi,  la  grande  famille  des  Lacertiens  ou  Autosaures, 
c'est-à-dire  des  Lézards  proprement  dits,  se  divisent  en 
deux  groupes.  Les  uns,  pour  ne  parler  ici  que  des  parti- 
cularités relatives  à  leur  manière  de  vivre,  grimpent  ha- 
bituellement sur  les  arbustes,  sur  les  buissons,  sur  les 
haies  et  sur  les  murailles  qui  entourent  nos  habitations. 
Les  autres,  au  contraire,  ne  quittent  pas  le  sol  sablon- 
neux ;  on  les  y  voit  courir  avec  une  extrême  vélocité,  et  s'y 
enfoncer  rapidement,  et  sans  difficulté.  Or,  les  premiers 
ont  les  doigts  parfaitement  lisses  en  dessous  et  sur  les 
côtés  ;  aussi  ont-ils  reçu,  dans  V Erpétologie  génér.yla  nom 
de  Léiodactyles,  tandis  que  la  dénomination  de  Pristidac 
tyles  a  été  donnée  aux  seconds  parce  que  presque  tous  ont 
les  faces  latérales  des  doigts  dentelées  :  ainsi  s'explique 
leur  séjour  habituel  dans  les  contrées  où  le  sol  est  léger  et 
facile  à  remuer. 

S'il  était  nécessaire  de  donner  quelques  preuves  de  cette 
corrélation  entre  ïliubitai  et  la  structure  des  doigts,  il  suf» 
'i*'  sÉKiE.  T.  111.  Année  1851.  51 


482        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Octobre  1851.) 
firait  de  prendre  au  hasard,  en  quelque  sorte,  deux  ou 
trois  exemples  dans  Touvrage  de  mon  père  et  de  Bibron. 

A  la  page  256  du  tome  V,  on  lit  que  Dugès,  en  parlant 
du  Psammodrome  d'Edwards  (Lacertien  pristidactyle), 
dont  le  nom  veut  dire  qu'il  court  sur  le  sable,  s'exprime 
ainsi  :  «  Il  est  très-commun  dans  les  environs  de  Montpel- 
lier, sur  la  plage,  entre  les  étangs  et  la  mer;  il  s'y  creuse, 
au  pied  d'une  touffe  de  joncs,  un  trou  peu  profond  et  cy- 
lindroide  vers  lequel  il  s'élance,  avec  la  rapidité  d'un 
trait,  à  l'imminence  du  danger.  » 

-;  Dans  une  autre  famille  de  Sauriens,  celle  des  Scincoï- 
*diens,  des  habitudes  analogues  sont  propres  aux  individus 
rangés  dans  l'espèce  dite  Scinque  des  Officines.  M.  Alexan- 
dre Lefebvre,  qui  a  fait  un  long  séjour  dans  les  contrées 
voisines  du  Nil,  a  donné  à  ce  sujet  les  détails  suivant»  : 
«  Cet  animal,  dit-il,  court  avec  une  certaine  vitesse,  et, 
quand  il  est  menacé,  il  s'enfonce  dans  le  sable  avec  une 
rapidité  singulière,  et  s'y  creuse,  en  peu  d'instants,  un 
terrier  de  plusieurs  pieds  de  profondeur.  »  (Erpét.  génér., 
t.  V,  p.  570.)  Cette  particularité,  si  remarquable  dans  les 
mœurs  de  l'espèce  dont  il  s'agit,  résulte  évidemment  de  la 
conformation  des  doigts,  qui,  exceptionnellement  à  ce 
qu'on  observe  dans  la  famille  des  Scinques,  sont  aplatis  et 
à  bords  dentelés  en  scie. 

Parmi  les  Iguaniens,  enfin,  un  seul  genre  ressemble, 
sous  le  rapport  qui  nous  occupe,  aux  Reptiles  qui  viennent 
d'être  cités  :  c'est  celui  des  Phrynocéphales ,  dont  les 
doigts  portent  des  dentelures  sur  leurs  faces  latérales  ;  et, 
comme  on  pourrait  le  supposer  d'après  ce  seul  caractère, 
les  espèces  qu'il  renferme  sont  arénicoles,  et  ne  se  ren- 
contrent que  dans  les  déserts  de  la  Russie  d'Asie. 

Les  Reptiles,  au  reste,  ne  sont  pas  les  seuls  animaux 
dont  le  genre  de  vie  démontre  que  des  pattes  dentelées  sur 
leurs  bords  caractérisent  ceux  qui,  d'ordinaire,  cherchent 
leur  retraite  sous  le  sol. 

Dans  les  Insectes  fouisseurs,  les  jambes  antérieures  s'é- 


TRAVAUX    INÉDITS.  485 

largisscnt  à  leur  extrémité  ;  leur  bord  extérieur  devient 
tranchant,  et  présente  un  nombre  de  dents  variable,      no 

On  peut,  à  ce  point  de  vue,  citer  le  plus  grand  nombre 
des  Scarabées  et,  en  particulier,  les  Géotrupes,  dont  tou- 
tes les  jambes  sont  aplaties,  tranchantes,  et  dentelées  en 
dehors  ;  aussi  creusent-ils  la  terre  sous  les  bouses  et  les 
matières  excrémentitielles  des  Ruminants  et  des  Solipè- 
des,  pour  y  entraîner  des  portions  de  ces  matières  au  mi- 
lieu desquelles  ils  déposent  leurs  œufs.  (G.  Duméril,  Dkt. 
des  se,  nat.,  t.  XVIIl,  p    446.) 

Parmi  les  Orthoptères,  le  groupe  des  espèces  qui,  dans 
la  famille  des  Grylloïdes  ou  Grylliformes,  fouillent  le  sol, 
offre,  au  plus  haut  degré  de  développement,  cette  curieuse 
disposition.  Elle  est  surtout  remarquable  chez  la  Gourtil- 
Hère,  ou  Taupe-Grillon,  si  redoutable  par  ses  ravages  sous 
les  terres  cultivées.  Ses  jambes  antérieures  sont  excessi- 
vement larges,  épaisses,  triangulaires,  et  portent  deux  ou 
quatre  énormes  dents  presque  égales  et  perpendiculaires 
qui  leur  donnent  quelque  ressemblance  avec  les  pieds  de 
devant  de  la  Taupe. 

Si  enfin  ce  n'était  pas  forcer  un  peu  les  analogies,  peut- 
être  pourrait-on,  avec  raison,  comprendre  également 
ce  Mammifère  dans  la  série  des  exemples  que  je  viens 
de  rappeler.  Tout,  dans  ces  pattes  robustes,  et  dans  la 
disposition  des  ongles  qui  les  garnissent,  à  leur  face  ex- 
terne, comme  d'une  sorte  de  scie  à  dents  pointues,  ne  dé- 
montre-il pas  que  co  petit  carnassier  est  destiné,  par  sa 
structure,  à  creuser  le  sol  et  à  passer  sa  vie  tout  entière 
dans  les  galeries  souterraines  qu'il  se  construit  avec  tant 
d'habileté.  u  f 

Laissant  maintenant  de  côté  ces  considérations  rela- 
tives aux  modifications  que  la  structure  de  quelques-uns 
des  organes  du  mouvement  entraîne  toujours  dans  la  ma- 
nière de  vivre  des  animaux,  nous  revenons  à  l'étude  du 
genre  Sténodactyle,  et  nous  voyons  que  les  4  espèces 
dont  il  se  compoce  sont  ;  le  Sténodactyle  tacheté  {gutiatus, 


484         REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.   {  Oclohrc   185K  ) 
Cuvier),  le  Stériodactyle  Mauritanique  {Mauritanicus,  Gui- 
chenot),  le  Sténodacty le  babillard  {garrulus,  Smith),  et  le 
Sténodactyle  queue-cerclée  (caudi-cinctus,  A.  Duméril). 

Entre  la  première  et  la  seconde,  dont  la  description  et 
la  figure  ont  été  données  par  M,  Guichenot,  dans  VExplo- 
rat.  scientif.  de  l'Algérie^  Rept.,  p.  5,  pi.  ^,  fig.  ^,  l'analo- 
gie est  très-marquée,  comme  ce  naturaliste  le  reconnaît 
lui-même.  Il  y  a  bien,  dans  la  conformation  générale,  quel 
ques  différences  qui  ont  été  relevées  avec  soin  dans  notre 
Catalogue,  mais  c'est  surtout  au  système  de  coloration 
qu'il  faut  avoir  recours,  pour  établir  la  distinction. 

Le  Sténodactyle  babillard  diffère  d'abord  des  deux  pré- 
cédents par  les  couleurs  orangée  et  rouge-brun,  dof»t  ses 
téguments  sont  ornés,  ainsi  que  le  rapporte  le  Catalogue, 
d'après  les  indications  fournies  par  M.  Smith  {lllustr.  of 
the  Zool.  of  south  Africa,  Appendix,  p.  6).  Ces  nuances 
brillantes  sont  malheureusement  altérées  par  l'action  de 
l'alcool  sur  le  sujet  unique  dont  le  Muséum  doit  la  posses 
sion  à  MM.  Verreaux  frères.  Un  autre  caractère  lui  est  tout- 
à-fait  spécial  :  il  se  tire  de  la  forme  de  la  tête,  qui,  à  s.-i 
région  postérieure,  est  beaucoup  plus  large  que  le  cou , 
dont  la  peau  est  lâche,  et  peut  se  gonfler  à  la  volonté  de 
l'animal. 

La  dernière  espèce,  qui  n'avait  point  encore  été  décrite 
par  les  naturalistes  français  ou  étrangers,  est  le  Sténodac- 
tyle queue-cerclée.  J'en  ai  donné  la  diagnose  [Calai,  méth. 
de  ta  collect.  des  Reptiles  du  Mus.  d'Iiist.  nat.  de  Pàrisj 
p.  48),  dans  les  termes  suivants  : 

Sténodactyle  QUEUE-CERCLÉE  (cflM(/i-cmc«Ms,  A.  Dum.). 
Tubercules  nombreux  et  ovaîaires,  semés  avec  régularité 
au  milieu  de  la  granulation  générale  des  parties  supérieu- 
res, réunis  5  à  5,  un  gros  et  deux  plus  petits  sur  les  parties 
latérales  du  dos  et  du  cou,  et  isolés  sur  la  ligne  médiane  ; 
queue  robuste,  entourée,  dans  toute  sa  longueur,  de  lar- 
ges anneaux  très-réguliers,  sur  la  face  supérieure  desquels 
les  tubercules,  augmentant  de  volume,  prennent  la  forme 


THAVAUX    INÉDITS.  485 

de  petits  cônes  à  sommet  un  peu  obtus  :  cette  armature, 
qui  rappelle  celle  des  Fouette-queue,  est  surtout  appa- 
rente dans  son  tiers  moyen. 

Aux  indications  qui  précèdent,  on  peut  en  ajouter  quel- 
ques autres,  pour  compléter  la  description. 

Ainsi,  le  revêtement  écailleux  des  régions  inférieures  est 
très  différent  de  ce  qui  se  voit  en  dessus,  car  les  pièces 
dont  il  se  compose  ne  sont  pas  entremêlées  d'écaillés  tu- 
berculeuses et  saillantes;  elles  sont  hexagonales,  mais  à 
angles  si  peu  saillants,  qu'elles  paraissent  presque  circu- 
laires, et  sur  le  ventre,  où  leur  diamètre  est  un  peu  moin- 
dre que  sur  les  flancs,  elles  sont  légèrement  imbriquées. 
De  chaque  côté  de  la  plaque  rostrale,  qui  est  dilatée  en 
travers,  et  dont  le  bord  supérieur  est  un  peu  ondulé,  il 
y  a  douze  labiales.  La  mentonnière  a  la  forme  d'un  trian- 
gle dont  le  sommet,  dirigé  en  arrière,  est  enclavé  entre 
deux  plaques  hexagonales,  suivies  l'une  et  l'autre,  le  long 
des  branches  de  la  mâchoire  inférieure,  de  plaques  sem- 
blables, bientôt  confondues  avec  celles  du  pavé  granuli- 
forme  de  la  région  sous-gulaire. 

Ce  qui,  en  définitive,  distingue  surtout  ce  curieux  Sau- 
rien  de  ses  congénères,  c'est  l'aspect  particulier  de  ses  té- 
guments. Un  des  caractères  généraux  des  Geckotiens  con- 
siste, il  est  vrai,  dans  la  présence  d'écaillés  tuberculeuses, 
à  pointes  anguleuses  ou  mousses,  au  milieu  des  écailles 
granulées  et  égales  dont  la  peau  est  revêtue  ;  mais,  parmi 
les  Sténodactylos,  celui-ci  est  le  seul  qui  offre  ce  mélange 
d'écaillés  plates  et  d'écaillés  saillantes. 

Cette  espèce  diffère,  en  outre,  des  trois  autres  d'une  fa- 
çon très-notable  par  ses  grandes  dimensions.  Sa  longueur 
totale,  qui  est  de  0  m.,  ^55,  est  presque  le  double  de  la 
taille  des  autres  Sténodactyles. 

Son  système  de  coloration,  enfin,  est  très-remarquable, 
et  mérite  d'être  décrit  en  détail. 

La  teinte  générale  est  un  brun-grisâtre,  tirant  sur  la 
couleur  lilas,  orné,  en  dessus,  de  trois  grandes  taches  d'un 


486  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Octobre  185^.) 
brun  violacé.  La  première,  en  forme  de  fer  à  cheval,  com- 
mgice,  de  chaque  côté,  derrière  l'œil,  et  s'arrondit  sur 
l'occiput.  La  deuxième,  à  peu  près  quadrilatère,  couvre 
les  épaules,  et  la  troisième  a  la  forme  d'un  large  triangle 
dont  la  base  concave  se  termine,  en  avant,  par  deux  pro- 
longements pointus  qui  remontent  sur  les  flancs,  et  son 
sommet,  très-aigu,  s'arrête,  sur  la  ligne  médiane,  au  ni- 
veau de  la  naissance  des  membres  postérieurs.  Sur  la 
queue,  il  y  a  quatre  demi-anneaux  de  la  même  nuance  que 
les  taches,  et  le  dernier  se  confond,  en  partie,  avec  le  troi- 
sième. 

La  couleur  est  partout,  en  dessous,  d'un  brun  grisâtre 
uniforme. 

Le  Muséum  ne  possède  qu'un  seul  échantillon  de  cette 
espèce.  11  est  originaire  du  Sénégal,  et  dans  un  très-bon 
état  de  conservation. 


Observations  sur  la  perforation  des  roches  par  les  Mol- 
lusques du  genre  Pliolas,  par  M.  A,ucapitainb,  de  la 
Rochelle. 

Frappé  de  l'idée,  malheureusement  trop  vraie,  émise 
par  M.  Récluz,  que  le  Mémoire  de  M.  Fleuriau  de  Belle 
vue  était  trop  peu  connu  {Rev.  Zooi.,  ^847),  nous  avions 
l'intention  de  donner  une  seconde  édition  de  ce  Mémoire, 
en  l'augmentant  des  faits  acquis  depuis  à  la  science,  et  de 
nos  propres  observations.  Près  de  quitter  les  côtes  de  l'Q- 
céan,  et,  par  là,  détourné  de  cette  publication,  nous  avons 
voulu  cependant  émettre  nos  idées,  formées  sur  une  lon- 
gue observation,  encouragé  par  la  bienveillance  de  deux 
savants  bien  connus  sur  cette  matière,  MM.  Fleuriau  de 
Belle  vue  et  d'Orbigny  père. 

Dans  son  Mémoire,  M.  Récluz  réclame,  avec  raison,  con- 
tre l'établissement  de  noms  nouveaux  créés  malgré  l'au- 
torité du  savant  de  la  Rochelle.  Nous  ne  pouvons  aujour- 


TRAVAUX   INÉDITS.  487 

d'hui  que  partager  l'opinion  de  ce  savant  conchyliologiste, 
et  regretter  que  des  genres,  basés  sur  de  bons  caractères, 
aient  été  méconnus.  Il  serait  impossible  maintenant  que 
les  noms  génériques  universellement  répandus  dans  la 
nomenclature  fussent  changés  sans  amener  de  grandes 
perturbations  dans  la  science  ;  aussi  éloignons-nous  cette 
question,  pour  faire  simplement  connaître  la  Note  que 
nous  ne  voulions  point  laisser  dans  nos  cartons. 

Ce  genre  Plwlas  est  un  de  ceux  qui  ont  le  plus  attiré 
l'attention  des  zoologistes,  par  son  habitude  de  perforer 
les  pierres.  MM.  Fleuriau  de  Bellevue  (^),  d'Orbigny  père, 
Deshayes,  en  attribuaient  l'action  à  un  acide  sécrété  par 
l'animal,  quand  dernièrement  M.  Caillaud,  de  Nantes, 
nous  communiqua  le  résultat  de  ses  observations,  qu'il  fit 
insérer  dans  le  journal  de  M.  Petit  quelque  temps  après. 
Suivant  ce  naturaliste,  pp  n'est  point  par  l'acide  que  per- 
forent les  Mollusques,  mais  par  une  rotation  continue 
analogue  à  celle  d'une  tarrière  ;  il  s'appuyait  sur  ce  fait, 
que  la  loge  de  l'animal  porté  les  traces  de  ce  travail,  et 
qu'il  peut  lui-même,  par  ce  mouvement  mécanique,  per- 
forer profondément  des  pierres.  Loin  de  contester  l'obser- 
vation de  ce  savant,  nous  voulons  seulement  en  diminuer 
la  portée.  M.  Petit  de  la  Saussaye  nous  ayant  engagé  à 
examiner  le  fait,  nous  nous  sommes  occupé  de  rechercher 
des  coquilles  perforantes  ;  et,  à  la  suite  de  longues  péré- 
grinations sur  le  littoral  du  golfe  de  Gascogne,  nous  avons 
acquis  la  certitude  que  les  Mollusques  du  genre  Plwlas 
sécrétaient  un  acide  que  nous  croyons  phosphorescent,  au 
moyen  duquel  ils  attaquent  la  pierre,  et  que,  par  unmou- 

(1)  Nous  ne  parlons  pas  du  Mémoire  de  Lafail  e,  parce  que  ce 
naturaliste,  dans  un  Mémoire  fort  ancien,  publié  dans  les  Actes 
de  l'ancienne  Académie  de  la  Rochelle,  ne  considérait  point  la 
question  sous  le  point  de  vue  qui  nous  occupe,  il  croyait  que  les 
Pholas  entraient  dans  la  vase  connue  sous  le  nom  de  broCy  et  que 
cette  vase  se  pétrifiait,  ce  qui  expliquait,  selon  lui,  l'habitat  des 
Pholas  dans  la  pierre. 


-iSS  HEV.   ET  MAC.   DE  ZOOLOGIE.   {Octobre  1851.) 

vement  rotateur,  ils  détachaient  lentement  les  fragments 
corrodés  par  Tacide,  qu'ils  rejettent  ensuite  avec  les  dé- 
jections aqueuses  de  leurs  tubes.  Nous  avons,  comme 
M.  Caillaud,  observé  les  stries  décortiquées  qui  se  trou- 
vent à  la  base  de  la  loge  tubuliforme,  et  nous  venons  de 
les  retrouver  dans  les  lumachelles  de  Champchardoflr 
(pointe  N.-O.  de  Tîle  de  Ré),  employées  comme  pavage  à 
la  Rochelle  :  il  eût  été  réellement  impossible  que  les  Mol- 
lusques pussent,  à  l'aide  de  leur  seul  mouvement  rota- 
feur,  perforer  cette  roche,  que  des  ouvriers  ont  peine  à 
tailler  avec  des  outils  en  fer.  Autour  des  loges  ainsi  creu- 
sées (à  un  pouce  environ),  on  remarque  quelquefois  une 
bande  bleuâtre  (1)  qui,  nous  le  croyons  avec  M.  Fleuriau 
de  Bellevue,  est  la  trace  de  l'acide;  nous  n'avons  pu,  jus- 
qu'à présent,  en  faire  l'analyse.  Nous  nous  contenterons 
de  répéter  que  c'est  à  faction  combinée  d'un  acide  et  d'un 
mouvement  mécanique  que  les  Pholades  creusent  leurs  demeu- 
res. Ajoutons  que,  de  tous  les  perforants,  ce  mode  ne  s'ap- 
plique qu'aux  genres  Pliolas  et  Gastrochœna,  et  point  du 
tout  aux  Vénérupes,  Vénus,  etc. ,  qui,  par  la  forme  de  leurs 
loges,  ne  peuvent  exécuter  aucun  mouvement.  Nous  al- 
lons continuer  ces  observations  sur  les  côtes  d'Afrique,  et 
nous  prions  MM.  les  conchyliologistes  de  nous  transmettre 
leurs  observations  et  les  points  qui  leur  paraissent  peu 
clairs  ;  nous  nous  empresserons  d'en  profiter  sur  les  lieux, 
et  de  leur  en  communiquer  les  résultats. 


II.    SOCIETES   SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  6  Octobre  1851.  —  M.  Geoffroy-Saint- Hilaire 
lit  un  travail  ayant  pour  titre  :  Sur  la  distribution  cjéogra- 

(1  )  Dans  des  blocs  énormes,  fort  éloignés  du  contact  de  la  vase 
qui  eût  pu  les  colorer  ou  nous  faire  croire  qu'elle  s'y  était  injectée. 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  48? 

phique  des  Primates.  Dans  ce  travail  se  manifeste  la  haute 
portée  de  Tesprit  généralisateur  du  zoologiste,  combinée 
avec  la  sagesse  des  aperçus,  tous  basés  sur  des  faits  posi- 
tifs bien  observés.  C'est  en  classant  les  riches  collections  du 
Muséum,  en  présence  de  la  belle  série  de  Primates  qu'elle 
contient,  que  M.  I.  Geoflfroy-Saint-Hilaire  a  pu  arriver  à 
exécuter  ce  beau  travail  d'ensemble,  pour  lequel  il  a  été 
obligé  de  consulter  et  d'apprécier  une  foule  d'ouvrages  sur 
les  Mammifères.  Citons  quelques  passages  de  ce  travail, 
dont  les  limites  de  notre  recueil  ne  nous  permettent  pas 
de  donner  la  totalité.  L'auteur  commence  ainsi  : 

«  Les  deux  grandes  familles  naturelles  qui,  avec  le  Tar- 
sier et  l'Aye-Aye,  composent  l'ordre  des  Primates  ou  Qua- 
drumanes, les  Singes  et  les  Lémuridés,  si  remarquables 
par  leur  organisation,  voisine  encore  de  celle  de  l'homme, 
ne  le  sont  pas  moins  au  point  de  vue  de  leur  distribution 
à  la  surface  du  globe.  Buffon  l'a  fait  voir  pour  les  Singes, 
dès  ^766,  et  mon  père,  pour  les  Lémuridés,  en  *796  et 
dans  les  années  suivantes;  et,  depuis,  toutes  les  décou- 
vertes des  voyageurs,  toutes  les  observations  ultérieures 
des  zoologistes,  ont  à  la  fois  confirmé  les  résultats  annon- 
cés, et  ajouté  à  l'intérêt  qu'ils  présentaient  déjà.» 

Résumant  d'abord  l'état  de  la  science  en  ce  qui  concerne 
la  distribution  géographique  des  Singes,  l'auteur  montre 
qu*à  l'époque  où  Buffon  écrivait  ses  deux  admirables  vo- 
lumes sur  les  Singes,  la  paléontologie  n'existait  pas  :  c'est 
lui-même,  mais  bien  plus  tard,  qui  devait,  dans  sa  vieil- 
lesse, tracer  les  premières  lignes  de  la  science  créée  de- 
puis par  Cuvier.  Buffon  ne  pouvait  donc  pas  même  se 
I)oser  cette  question  :  La  concordance  entre  la  classifica- 
tion zoologique  des  Singes  par  sections  principales  ou  tri- 
bus, et  leur  distribution  géographique  par  grands  conti- 
nents, date-t-elle  seulement  de  l'époque  zoologique  actuelle, 
ou  bien,  en  remontant  le  cours  dos  temps,  de  semblables 
considérations  sont-elles  applicables  aux  Singes  antédilu- 
viens? Assurément  la  découverte  de  débris  fossiles  prove- 


490  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Octobre  185^.) 
nant  dft  la  première  famille  des  MamaUfères  est  trop  ré- 
cente encore,  et  les  matériaux  recueillis  sont  encore  trop 
peu  nombreux,  pour  qu'on  puisse  admettre,  sans  réserves, 
la  seconde  de  ces  hypothèses;  mais,  du  moins,  tous  les 
faits  connus  lui  sont  complètement  favorables. 

Ainsi,  en  résumé,  dans  la  période  tertiaire,  comme  au- 
jourd'hui, des  Simiens,  et  surtout  des  Cynopithéciens, 
dans  le  grand  continent  dont  l'Europe  fait  partie  ;  des  Cé- 
biens  et  des  Hapaliens  dans  le  continent  américain.  Les 
types  spécifiques  ou  même  génériques  ne  sont  plus  les 
mêmes  ;  mais  ils  rentrent  dans  les  mêmes  tribus,  et  ces 
tribus  se  montrent  semblat)lement  distribuées. 

L'auteur  donne  la  preuve  de  cette  concordance  des 
divisions  et  subdivisions  zoologiques  et  géographiques. 
«  Ainsi,  ajoute-t-il,  à  chaque  division  zoologique,  de  quel- 
que degré  qu'elle  soit,  correspond  une  division  géographi- 
que. La  grande  famille  des  Singes,  prise  dans  son  ensem- 
ble, a  pour  patrie  les  contrées  chaudes  des  deux  conti- 
nents ;  chaque  tribu,  un  de  ces  continents  ;  chaque  genre, 
une  partie  du  monde;  chaque  espèce,  une  région  de  cette 
partie  du  monde.  » 

M.  Geolîroy-Saint-Hilaire  signale  ensuite  de  semblables 
rapports  entre  la  classification  et  la  distribution  à  la  sur- 
face du  globe  des  Lémuridés,  dont  la  plupart  des  types 
n'existent  qu'à  Madagascar,  et  sont  presque  aussi  nom- 
breux et  aussi  variés  que  les  Singes  sur  le  continent  afri- 
cain. Les  Makis  et  les  genres  voisins  sont,  à  Madagascar, 
avec  l'Aye-Aye,  les  représentants  de  l'ordre  des  Primates. 
«  Mais  à  cette  remarque  plusieurs  autres  peuvent  être  ajou- 
tées, et  vont  nous  montrer  que  la  distribution  géographi- 
que des  Lémuridés  donne  lieu  à  des  considérations  fort 
analogues  à  celles  qui  précèdent.  Seulement,  la  comparai- 
son ne  doit  pas  être  établie  ici,  comme  pour  les  Singes, 
entre  notre  continent  et  l'Amérique,  partie  du  monde  où 
n'existe  pas  un  seul  Lémuridé,  mais  entre  notre  conti- 
nent et  Madagascar.  On  voit  déjà  que  si  cette  contrée,  si- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES  49-1 

tuée  à  soixante  myriamètres  seulemont  de  la  côte  de  Mo- 
zambique, n'est,  pour  le  géographe,  que  la  plus  grande 
des  îles  africaines,  elle  tient,  aux  yeux  du  zoologiste,  une 
place  bien  plus  importante  dans  la  carte  du  globe;  elle 
est  presque,  au  sud-est  de  l'Afrique,  ce  qu'est  la  Nouvelle- 
Hollande  au  sud-est  de  l'Asie  ;  elle  est  presque,  malgré 
son  étendue  relativement  si  restreinte,  comparable  à  un 
petit  continent,  ou  mieux  peut-être  aux  restes  d'un  conti- 
nent qui  aurait  été  en  partie  submergé. 

«  Venons  à  la  comparaison  des  genres.  C'est  en  vain 
qu'on  eût  cherché  autrefois  à  déduire  de  leur  étude  une 
généralité  intéressante  :  ils  n'étaient  alors  ni  assez  exacte- 
ment définis,  ni  renfermés  dans  leurs  limites  naturelles. 
Ils  le  sont  depuis  la  création  du  genre  Microcèbe  par  mon 
père,  du  genre  Avahi  par  M.  Jourdan,  et  du  genre  Péro- 
dictique  par  M.  Bennett.  Ces  groupes  admis,  et  ils  ne  peu- 
vent pas  ne  pas  l'être,  on  voit  aussitôt  que,  parmi  les 
Lémuridés,  chaque  genre  a  pour  patrie  exclusive,  ou  une 
partie  du  monde,  ou  Madagascar.  A  l'Asie  appartiennent 
les  Loris  et  les  Nycticèbes;  à  l'Afrique,  lesGalagos  et  les 
Pérodictiques  ;  à  Madagascar,  tous  les  autres  Lémuridés. 
Le  résultat  auquel  on  arrive  ici  est  tout  à-fait  analogue  à 
celui  que  nous  avons  obtenu  par  la  comparaison  des  di- 
vers genres  de  Singes,  et  il  n'est  ni  moins  net  ni  moins 
digne  d'intérêt. 

«  Voici  donc,  dans  la  seconde  comme  dans  la  première 
famille,  une  concordance  remarquable  entre  la  distribu- 
tion, géographique  et  la  classification  zoologique;  concor- 
dance qui  se  déduit  également  de  la  comparaison  des  es- 
pèces, de  celle  des  genres,  de  celle  des  groupes  supérieurs. 
Et  si,  en  ce  qui  concerne  ceux-ci,  le  résultat  que  nous 
avons  obtenu  n'a  pas  tout-à-fait,  chez  les  Lémuridés,  la 
même  netteté  et  la  même  précision  que  chez  les  Singes,  il 
est  permis  de  penser  que  cette  différence  s'évanouira  le 
jour  où  les  premiers  seront  aussi  bien  connus  que  le  sont 
aujourd'hui  les  seconds. 


492  KEV.    ET    MAG.    DE   ZOOLOGIE.    (  Octobve    185^  ) 

«  Il  resterait  à  discuter  la  concordance  que  nous  venons 
d'établir,  à  rechercher  à  quelle  cause  elle  peut  se  ratta- 
cher, quelles  conséquences  on  peut  en  déduire.  Je  ne  le 
ferai  pas  ici;  il  faudrait,  pour  le  faire  utilement,  rappro- 
cher les  faits  exposés  plus  haut  des  faits  analogues,  et  aussi 
des  faits  d'une  signification  fort  différente  en  apparence, 
qui  résulteraient  de  semblables  comparaisons  suivies  dans 
un  grand  nombre  de  familles  ;  travail  difficile  et  complexe 
dont  j'espère  pouvoir  présenter  bientôt  d'autres  parties, 
en  attendant  que  j'en  résume  l'ensemble  dans  mon  His- 
toire naturelle  générale  du  règne  organique,  n 

—  M.  E.  Blanchard  lit  un  Mémoire  ayant  pour  titre  :  De 
la  circulation  du  sang  et  de  la  nutrition  chez  les  Insectes. 

Dans  ce  travail,  l'auteur  commence  par  rappeler  que 
depuis  longtemps  on  sait  que  les  vers  à  soie  nourris  avec 
des  feuilles  saupoudrées  de  matières  colorantes  produisent 
des  cocons  colorés.  Il  ajoute  que  le  professeur  Alessandrini, 
ayant  trouvé  les  trachées  colorées  en  bleu  dans  des  vers 
qui  avaient  mangé  des  feuilles  saupoudrées  d'indigo,  en 
parla  au  congrès  de  Gênes,  et  que  M.  Bassi,  de  Milan,  char- 
gé de  vérifier  ce  fait,  avait  obtenu  le  même  résultat,  mais 
avait  observé  que  la  couleur  ne  se  trouvait  pas  dans  Tin- 
térieur  des  tubes  respiratoires,  mais  bien  entre  les  mem- 
branes constituant  leurs  parois. 

M.  Blanchard,  trouvant  à  ces  recherches  une  grande  im- 
portance, en  ce  qu'il  regarde  leurs  résultats  comme  pro- 
pres à  démontrer  sa  théorie  de  la  circulation  péritrachéale, 
les  a  répétées  sur  divers  insectes  à  l'état  de  larves,  et  il  a 
vu  que  la  coloration  des  trachées  avait  toujours  lieu,  tan- 
dis que  les  viscères  et  les  muscles  conservaient  leur  cou- 
leur naturelle.  Il  en  tire  les  conclusions  suivantes  : 

«  Ainsi,  le  passage  du  fluide  nourricier  dans  l'épaisseur 
des  parois  des  tubes  respiratoires,  comme  tout  le  trajet 
circulatoire,  tel  que  je  l'avais  constaté  au  moyen  d'injec- 
tions pratiquées  soit  par  le  vaisseau  dorsal,  soit  par  l'une 
des  grandes  cavités  où  afflue  le  sang,  devient  aussi  évident 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  495 

quo  possible,  puisque  c'est  le  sang  lui-même,  chez  l'insecte 
plein  de  vie,  qui,  chargé  de  matière  colorée,  rend  les  faits 
palpables  à  tous  les  yeux. 

«  On  voit  que  les  observations  suivies  par  ces  procédés 
d'alimentation  ne  pourront  plus  bientôt  laisser  le  moindre 
doute  sur  la  marche  du  sang  chez  les  insectes  ;  car  aucune 
démonstration  peut-être  ne  rendra  les  faits  plus  évidents 
que  celle  fournie  par  les  expériences  que  je  viens  d'indi- 
quer. On  voit  clairement  que  les  matières  propres  à  la  nu- 
trition passent  dans  le  sang  contenu  dans  la  cavité  abdo- 
minale en  transsudant  au  travers  des  parois"  de  l'intestin. 
Au  travers  des  téguments  des  larves  de  Mélolonthes,  dont 
le  sang  s'est  chargé  de  substance  colorée,  on  reconnaît 
sans  peine  que  le  liquide  nourricier  baigne  les  viscères, 
que  de  chaque  côté  du  corps  il  existe  un  courant  assez 
nettement  circonscrit,  et  que  le  sang  retourne  au  cœur  en 
suivant  les  canaux  transversaux  que  j'ai  décrits  précédem- 
ment et  qui  régnent  dans  les  rainures  formées  par  la  jonc- 
tion des  anneaux,  où  ils  sont  limités  par  une  certaine 
quantité  de  tissu  cellulaire.  Et  ici  j'ai  pu  reconnaître  que 
ces  canaux  sont  en  communication  avec  la  chambre  péri- 
cardique,  d'où  le  sang  rentre  dans  le  cœur,  comme  chez 
les  Arachnides,  comme  chez  les  Crustacés. 

«  Lorsque  j'ai  entrepris  ces  nouvelles  recherches,  la  sai- 
son avancée  ne  m'a  pas  permis  de  me  procurer  les  insectes 
les  plus  favorables  pour  la  démonstration  ;  je  compte  donc 
revenir  sur  cette  question,  quand  j'aurai  pu  porter  mes 
investigations  sur  les  plus  grosses  espèces  d'insectes,  et 
surtout  sur  des  larves  parfaitement  transparentes.  Je  crois 
que  les  animaux  employés  pour  ces  recherches  m'ont  per 
mis  de  reconnaître  tous  les  faits  avec  une  entière  certitude, 
mais  je  pense  aussi  pouvoir  encore  en  ofTrir  à  tous  les 
yeux  une  démonstration  plus  parfaitement  évidente.  » 

Nous  aurions  désiré  que  M.  Blanchard  s'expliquât  sur 
la  coloration  de  la  matière  soyeuse,  qui  fait  exception  à  ce 
qui  a  lieu  chez  les  autres  organes  des  larves  puisqu'ils 

m 


494         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Octobre  1854.) 
conservent   leur  couleur   naturelle.  Pourquoi  le  fluide 
nourricier  coloré  n'a-t-il  d'action  que  sur  la  soie? 

—  iMM.  Budge  et  Waller  présentent  des  Recherches  sur 
le  système  nerveux.  Pre?nière  partie  :  Action  de  la  partie 
cervicale  du  nerf  grand  synpatique  et  d'une  portion  de  la 
moelle  épinière  sur  la  dilatation  de  la  pupille. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Magendie, 
Flourens  et  Pouillet. 

—  M.  LerebouUet  adresse  une  Note  sur  les  variétés  rouge 
et  bleue  de  l'Ecrevisse  flûviatile, 

ïl  fait  savoir  que  ces  variétés  existent  dans  plusieurs 
cours  d'eau  de  la  vallée  du  Rhin,  et  il  en  signale  une  troi- 
sième d'un  vert  sale  et  terne,  d'une  taille  plus  petite,  que 
les  pêcheurs  regardent  comme  de  mauvaise  qualité,  et 
qu'ils  désignent  par  le  nom  d'Ecrevisse  d'égoût,  dénomi- 
nation Inexacte,  puisqu'on  la  trouve  dans  les  eaux  cou- 
rantes avec  les  Ecrevisses  ordinaires.  M.  LerebouUet  a  re- 
marqué constamment  que  les  branchies  de  cette  variété 
sont  couvertes  d'une  grande  quantité  de  branchiobdelles. 
Il  a  aussi  trouvé  ces  parasites,  mais  en  moins  grande  quan- 
tité, sur  les  variétés  rouge  et  bleue,  et  il  se  demande  si 
leur  présence,  qui  enlève  aux  Ecrevisses  une  bonne  partie 
de  leur  fluide  nourricier,  et  rend  leur  respiration  incom- 
plète, n'est  pas  pour  quelque  chose  dans  l'altération  que 
présente  leur  couleur. 

Il  arrive  ensuite  à  des  considérations  d'anatomie  micros- 
copique très-intéressantes,  pour  chercher  à  expliquer  les 
différences  de  couleur  que  ces  variétés  présentent,  et  les 
effets  de  divers  réactifs,  et  de  la  cuisson,  et  il  donne  enfin 
la  description  d'une  nouvelle  espèce. 

«  Je  terminerai  cette  Note  en  signalant  une  espèce  nou* 
velle  d'Ecrevisse  qui  vit  dans  nos  eaux,  et  que  nos  pê- 
cheurs appellent  Stein  krebs  (Ecrevisse  des  pierres).  Elle 
est  distincte  des  Astacus  saxatilis  et  A.  tristis  de  M.  Her- 
rich-Schaffor  (Faune  d'Allemagne),  et  se  caractérise  sur- 
tout par  ses  longues  et  fortes  antennes,  qui  dépassent  la 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  495 

longueur  du  corps  ;  par  le  volume  reniarquable  de  ses 
pinces,  couvertes  de  grosses  granulations  noirâtres;  par 
son  rostre  court,  dont  la  pointe  dépasse  à  peine  l'extréDiité 
do  rarticle  basilaire  des  antennes  externes,  et  qui  est  privé 
de  la  crête  dentée  que  présente  le  rostre  de  l'espèce  conn- 
mune  ;  enfin,  par  la  couleur  grisâtre  de  son  corps,  tandis 
que  le  premier  segment  de  l'abdomen  et  certaines  régions 
des  pinces  sont  d'un  vert  foncé.  Je  me  réserve  de  décrire 
prochainement  cette  espèce  plus  en  détail.  » 

—  M.  FociUon  adresse,  sous  forme  de  lettre  à  M.  Valen- 
ciennes,  des  observations  Sur  les  couleurs  du  test  des  Crus- 
tacés. 

«  Ces  observations,  dit-il,  font  partie  d'un  Mémoire  en- 
core inédit  Sur  la  structure  et  les  fonctions  de  la  peau  chez 
les  animaux  annelés,  Mémoire  dont  j'ai  eu  l'honneur  de 
lire  à  l'Académie,  le  ]^  novembre  ^850,  un  extrait  qui  a 
été  inséré  dans  les  Comptes  rendus,  tome  XXXI,  page  670. 

«  Si  vous  voulez  prendre  la  peine  de  relire  dans  ce  Mé- 
moire le  résumé  de  mes  observations  sur  la  coloration  des 
Crustacés,  vous  y  verrez  que  je  représente  cette  coloration 
comme  résultant,  chez  presque  tous,  du  mélange  de  deux 
substances,  l'une  plus  ou  moins  abondante,  rouge-écar- 
late,  l'autre  cristallisée,  bleue  chez  l'Ecrevisse,  le  Homard, 
leCarcin-Ménade,  etc,  jaune-citron  chez  la  Langouste,  etc. 
Cette  substance  cristalline  se  détruisant  par  la  chaleur  et 
les  acides,  et  se  dissolvant  dans  l'alcool,  ces  corps  rendent 
les  Crustacés  sur  lesquels  ils  agissent  rouges  ou  roses<  sui- 
vant la  quantité  de  leur  pigment  rouge;  de  là  résulte  l'ac- 
tion du  suc  gastrique,  que  vous  avez  eu  l'occasion  de  si- 
gnaler, et  qui  rentre  dans  l'énoncé  général  que  j'ai  donné 
au  sujet  des  corps  acides.  Si  un  état  maladif  de  la  peau, 
ou  toute  autre  chose,  gêne  ou  empêche  la  production  de 
l'un  ou  l'autre  des  deux  pigments,  on  aura  tantôt  les  va- 
riétés rouges  que  vous  avez  fait  connaître  tantôt  des  va- 
riétés de  la  couleur  du  pigment  cristalHn,  telles  que  les 
variétés  bleu  de  ciel  de  l'Ecrevisse  ordinaire.  Cette  cou- 


496  RKV.  ET  JviAG.  DE  zooLO(wr:.  {ih'iobre  185-1.) 
leur  est  même  celle  que  prend  1  Ecrevisse  immédiatement 
après  la  mue,  parce  que  les  cellules  génératrices  du  pig- 
ment rouge  ne  sont  pas  encore  arrivées  à  leur  complet 
développement  dans  le  nouvel  épidémie,  n'ont  pas  encore 
répandu  leurs  corpuscules  colorants,  et  le  pigment  cris- 
tallin existe  seul  ou  presque  seul.  iMais,  à  mesure  que  le 
pigment  rouge  intervient,  l'animal  prend  sa  couleur  défi- 
nitive, pour  ne  la  perdre  que  par  la  réaction  des  corps 
destructeurs  du  pigment  cristallisé. 

«  J'ajouterai  même  que  cette  réaction  peut  avoir  lieu 
sans  tuer  l'animal,  et  l'action  des  acides  affaiblis  rend  les 
Ecrevisses  rouges  sans  les  faire  périr.  » 

—  M.  Lecœur  signale  VEmploi  du  chloroforme  pour  faci- 
Jiter,  dans  certains  cas,  des  recherches  micrographiques. 
'  «  M'occupant  depuis  assez  longtemps,  dit-il,  de  micro- 
graphie, et  éprouvant  de  grandes  difficultés  à  fixer  les 
animaux  sous  le  champ  du  microscope,  j'y  suis  arrivé  par 
un  moyen  nouveau,  qui  consiste  à  soumettre  ces  animaux 
à  l'action  du  chloroforme,  à  l'aide  d'une  petite  éponge  ou 
d'un  petit  morceau  de  papier  mis  sur  le  verre  où  ces  ani- 
maux sont  examinés.  J'ai  en  ce  moment  des  infusoires 
qui,  à  un  grossissement  ordinaire  (200  diamètres),  présen- 
tent environ  6  centimètres  de  long  sur  4  de  large  ;  ce  sont, 
je  crois,  des  Vorticelles.  Sous  l'influence  du  chloroforme, 
leur  mouvement  est  complètement  changé,  puis  survient 
le  repos  complet  ;  en  enlevant  le  chloroforme,  tout  rentre 
dans  l'état  où  se  trouvaient  précédemment  les  animaux.  » 
—  M.  Vallot  écrit  qu'il  avait  signalé,  dans  les  Mémoires 
de  l'Académie  de  Dijon  (articles  sur  l'ichthyologie  fran- 
çaise), la  variété  rouge  d'Ecrevisses,  et  que,  quant  à  la 
question  des  Crapauds  trouvés  vivants  dans  des  pierres,  il 
en  avait  fait  l'objet  d'un  Mémoire  qui  fut,  en  \  824,  cou- 
ronné par  la  Société  linnéenne  de  Paris. 

Séance  du  20  Octobre.  —  M.  Clavel  lit  un  Mémoire  Sur 
les  fondions  des  muscles  obliques  de  l'œil.  Ce  travail  est  ren- 
voyé à  la  commission  précédemment  nommée  pour  exa- 


SOCIËTKS    SAVANTRS.  497 

FMiner  1rs  oomnnniicatioiis  de  l'autrur  sur  le  môme  sujet. 

Il  en  est  de  mô  ne  d'un  ^rand  travail  de  MM.  Ang.  Du- 
méril^  Demarquny  et  Lecointe^  Intitulé  :  Recherches  expéri- 
mentales sur  les  modifications  imprimées  à  la  température 
animale  par  l'introduction  y  dans  l'économie^  de  différents 
agents  thérapeutiques. 

—  M.  le  docteur  Robonam  lit  un  Mémoire  ayant  pour 
titre  :  Quelques  faits  pouvant  servir  à  élucider  Cétiologie  de 
la  maladie  spéciale  de  plusieurs  végétaux. 

Déjà,  Tan  dernier,  M.  Robouam  avait  cherché,  dans  plu- 
sieurs Mémoires  lus  aux  Sociétés  d'agriculture  et  de  mé- 
decine, à  établir  l'identité  do  la  maladie  de  la  pomme  de 
terre,  de  la  vigne  et  d'autres  végétaux,  et  il  avait  été  con- 
duit, par  l'analogie  des  altérations,  à  admettre  l'identité 
de  la  cause,  qu'il  attribuait  à  un  Myzoxile  auquel  il  don- 
nait le  nom  de  Coccus  radicum. 

Le  travail  actuel  est  bien  plus  complet  que  les  précé- 
dents ;  mais  M.  Robouam  ost  moins  affirmatif,  quoique  ses 
conclusions  soient  pareilles.  Cette  fois,  il  commence  par 
présenter  des  faits  nombreux,  comme  un  médecin  qui  a 
recueilli  des  observations  au  lit  du  malade.  Il  est  conduit 
à  étudier  :  T  les  lésions  du  canal  médullaire;  2°  celles  de 
l'écorce  et  dès  feuilles  ;  5°  celles  des  racines,  organes  en- 
core peu  explorés.  Il  montre  que  ces  altérations  sont  gé- 
néralement produites  par  une  soustraction  et  une  vicia- 
tion  des  sucs  nourriciers,  opérées  par  des  insectes  qui 
amènent  constamment  l'apparition  de  phénomènes  mor- 
bides pouvant  être  rattachés  à  un  même  cadre  nosologi- 
que,  et  s'accompagnant  presque  toujours  de  divers  cryp- 
togames. Il  en  accuse  surtout  les  Aphidiens,  les  Acariens 
et  les  Coccus. 

Il  fait  remarquer  que  les  insectes  et  les  cryptogames 
existent  presque  toujours  ensemble,  et,  traitant  la  question 
en  médecin,  il  se  demande  :  Ces  productions  cryptogarai- 
ques  sont-elles,  comme  le  bouton  de  la  petite  vérole,  le 
principe  morbide  résumant  la  maladie  et  pouvant  la  re-  . 
2*  SÉRIE.  T.  ni.  Année  1851.  32 


498  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Octobrc  1851  .  ) 
produire?  Sont- elles  des  productions  anormales  se  gref- 
fant sur  les  végétaux  ;  vivant  à  leurs  dépens,  et  les  alté- 
rant? ou  bien  ne  sont-elles  qu'une  des  formes  rudimen- 
taires  des  insectes,  ainsi  que  Font  pensé  plusieurs  bons 
esprits,  pourr.4ré;rfo,  V Erisyphe  eiV Erineum,  cryptogames 
très-simples,  occupant  la  dernière  place  dans  l'échelle  des 
végétaux. 

11  dit  un  mot  du  traitement,  qu'il  croit  possible,  efficace 
et  peu  dispendieux.  Il  appelle  le  concours  de  tous  les 
hommes  instruits,  pour  faire  l'histoire  de  ces  insectes,  si 
nombreux,  si  malfaisants,  si  peu  connus,  et  si  difficiles  à 
étudier.  Il  dit  à  ce  sujet  :  «  Lacune  regrettable  pour  les 
sciences,  désastreuse  pour  Tagriculture,  qui,  au  contraire, 
si  elle  était  convenablement  remplie,  pourrait  peut-être 
devenir  pour  l'industrie  une  source  nouvelle  de  travail  et 
de  bien-être.  »  Pour  tâcher  d'arriver  à  ce  but,  M.  Robouam 
nous  a  engagé  à  étudieretà  déterminer  les  nombreux  in  - 
sectes  qu'il  observe  à  diverses  périodes  de  leur  existence, 
ce  que  nous  avons  accepté  de  grand  cœur.  11  est  fâcheux 
que  nous  ne  puissions  pas  consacrer  tout  notre  temps  à 
l'étude  des  nombreux  matériaux  qu'a  rassemblés  M.  Ro- 
bouam, dont  les  vues,  tout-à-fait  nouvelles  et  philosophi- 
ques, rentrent  dans  la  pathologie  générale,  voie  qui  peut 
conduire  aux  résultats  les  plus  importants  pour  la  patho- 
logie végétale,  et  par  conséquent  pour  l'agriculture.  Déjà 
M.  Robouam  nous  a  donné  l'occasion  d'observer  des  faits 
entomologiques  nouveaux,  et  qui  feront  le  sujet  de  com- 
munications ultérieures  à  l'Académie. 

—  MM.  Wailer  et  Bùdge  adressent  des  Observations  sur 
la  partie  inler crânienne  du  nerf  sympathique,  et  sur  fin- 
fluence  qu'exercent  les  troisième,  quatrièmCj  cinquième  et 
sixième  paires  sur  les  mouvements  de  l'iris.  Ce  travail  est 
renvoyé  à  la  commission  nommée  pour  la  précédente  com- 
munication de  cet  auteur. 

—  M.  Bourguignon  adresse  des  Observations  Sur  l'Aca- 
rus  mâle  de  la  gale  de  V homme. 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  499 

Le  mâle  de  VAcarus  scabiei  a  pour  caractères  distinctifs 
son  volume,  qui  ne  dépasse  pas  ^  de  millimètre,  un  or- 
gane sexuel  très-développé,  et  placé,  comme  chez  les  au- 
tres Acares,  entre  les  pattes  postérieures  ;  les  épimères  des 
pattes  postérieures  soudés  à  leur  naissance,  et  de  rares 
appendices  cornés  sur  la  face  dorsale.  La  femelle,  indé- 
pendamment de  l'absence  des  organes  sexuels  mâles,  a 
les  épimères  des  pattes  postérieures  séparés,  un  long  poil 
à  la  dernière  paire  des  pattes  postérieures,  au  lieu  d'un 
ambulacre  que  porte  le  mâle  ;  enfin,  de  nombreux  appen- 
dices cornés  sur  le  dos. 

VAcarus  mâle  a  la  petitesse  et  l'agilité  d'une  jeune 
larve  ;  il  s'enfouit  sous  l'épiderme  pendant  vingt-quatre 
ou  quarante-huit  heures,  sans  faire  de  sillons  proprement 
dits,  et,  comme  je  l'ai  toujours  cherché  dans  les  sillons, 
il  n'est  pas  surprenant  qu'il  m'ait  été  jusqu'à  ce  jour  im- 
possible de  le  rencontrer.  La  femelle,  à  la  période  de  la 
ponte,  trace  seule  les  sillons  sur  lesquels  est  basé  le  diag- 
nostic de  la  gale  ;  les  larves  et  les  femelles,  à  la  période  de 
l'accouplement,  font  des  sillons  à  peine  visibles;  enfin,  le 
mâle  se  fouille,  sous  l'épiderme,  un  gîte  invisible  à  l'œil 
nu,  qu'il  abandonne  pour  aller  à  la  recherche  des  fe- 
melles. 

Ces  nouvelles  observations  démontrent  que,  quand  la 
contagion  s'opère  par  la  transmission  d'un  ou  plusieurs 
mâles,  seuls  de  leur  sexe,  le  sillon  ou  le  caractère  essen- 
tiel de  la  maladie  fait  défaut  ;  elles  rendent  compte  aussi 
des  difficultés  que  rencontre  journellement  le  praticien 
dans  le  diagnostic  et  le  traitement  de  certaines  maladies 
de  peau,  transmises  par  contagion,  et  qui  pourtant  ne 
pouvaient  être  à  ses  yeux  de  nature  psorique. 

Séance  du  27  Octobre.  —  M.  Flourens  lit  une  Note  sur  le 
point  vital  de  la  moelle  allongée. 

.  «  M.  Âlvaro  Reynoso,  dans  la  communication  impor- 
tante qu'il  a  faite,  lundi  dernier,  à  l'Académie,  me  cite  de 
la  manière  suivante  : 


500         iiEV.   ET  MAC.  hv.    ooLOGiE.  (  Octobve  1851.) 

«  M.  Flourens  a  trouvé  qu'il  y  a  une  partie,  très-circons- 
«  crite,  de  la  moelle  allongée,  qui  est  le  véritable  siège  de 
«  la  respiration.  Ce  point  commence  immédiatement  au- 
«  dessus  de  l'origine  de  la  huitième  paire,  et  sa  limite  infé- 
«  rieure  est  à  trois  lignes  à  peu  près  au-dessous  de  cette 
«  origine  {\).y> 

«  Je  profite  de  l'occasion  que  m'offre  cette  citation  de 
M.  Reynoso  pour  définir,  avec  une  précision  nouvelle,  le 
point  de  la  moelle  allongée  que  j'appelle  le  point,  le  nœud 
vilalf  le  point  premier  moleur  du  mécanisme  respiratoire. 

«  Je  disais,  dans  un  M(^moire  présenté  à  l'Académie  en 
-1827,  que  ce  point  avait  trois  lignes  è  peine  d'étendue  ;  et 
je  croyais  alors  beaucoup  dire  (2). 

«  Je  puis  dire  aujourd'hui  beaucoup  plus  :  il  a  à  peine 
une  ligne. 

«  J'ai  fait  représenter  sur  deux  figures  de  cerveaux, 
l'une  d'un  cerveau  de  chien,  l'autre  d'un  cerveau  de  la- 
pin, les  deux  hmiles,  supérieure  et  inférieure,  du  point 
vitfU,  telles  que  nie  les  donnent  mes  dernières  expériences. 

«  La  limite  supérieure  passe  sur  le  trou  borgne  ;  la  litrâtc 
inférieure  passe  sur  le  point  de  jonction  des  pyramides  pos- 
térieures .-entre  ces  deux  limites  est  le  point  vital;  et,  de 
l'une  de  ces  limites  a  l'autre,  il  y  a  à  peine  nne  ligne. 

«  Je  fais  souvent  l'expérience,  en  procédant  par  des  sec- 
tions transversales. 

«  Si  la  section  passe  en  avaîjt  du  trou  borgne,  les  mou- 
vements respiratoires  du  thorax  subsistent. 

«  Si  la  section  passe  en  arrière  du  point  de  jonction  des 
pyramides,  les  mouvements  respiratoires  de  la  face  (le 
mouvement  des  narines  et  le  bâillement)  subsistent. 

«  Si  la  section  passe  sur  la  pointe  du  V  de  substance 

(1J  Compte  rendu,  séance  du  20  octobre  4851 ,  page  416. 
(2)  Voyez  mes  Recherches  expérimentales  sur  les  propriétés^  et 
les  fonctions  du  système  nerveux,  page  204  (2"  édition). 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  50-1 

grise,  inscrit  dans  le  V  des  pijramides  ou  le  bec  déplume  (^), 
ïes  mouvements  respiratoires  du  thorax  et  de  la  face  sont 
abolis  sur-le-champ  et  tout  ensemble, 

«  Je  fais  souvent  aussi  l'expérience  d'une  autre  manière. 

«  Je  me  sers  d'un  petit  emporte-pièce  dont  l'ouverture 
a  à  peine  un  millimètre  de  diamètre. 

«  Je  plonge  cet  emporte-pièce  dans  la  moelle  allongée, 
en  ayant  bien  soin  que  l'ouverture  de  l'instrument  ré- 
ponde au  V  de  substance  griscy  et  l'embrasse.  J'isole  ainsi, 
tout  d'un  coup,  le  point  vital  du  reste  de  la  moelle  allon- 
gée, des  pyramides,  des  corps  restiformes,  etc.  (2);  et, 
tout  d'un  coup,  les  mouvements  respiratoires  du  tronc  et 
les  mouvements  respiratoires  de  la  face  sont  abolis. 

«  J'ai  fait  représenter,  sur  les  deux  figures  de  cerveaux 
qui  sont  sous  les  yeux  de  l'Académie,  un  petit  cercle  qui 
embrasse  la  pointe  du  V  de  substance  grise. 

«  Ce  petit  cercle  marque  à  la  fois  et  la  véritable  place^  et 
la  véritable  étendue  du  point  vital. 

H  On  voit  que  ce  point,  premier  moteur  du  mécanisme  res- 
piratoire, et  nœud  vital  du  système  nerveux  (car  tout  ce  qui, 
du  système  nerveux,  reste  attaché  à  ce  point,  vit,  et  tout 

(1)  «  Constamment,  dit  M.  Cruveiller,  dans  son  Traité d* Ana- 
tomie  (tome  IV,  page  258,  2*  édition),  on  rencontre  un  petit  V  de 
substance  cornée,  inscrit  dans  le  V  qui  resuite  de  la  bifurcation 
du  bulbe.  » 

(2)  M.ILongeta  fait  une  expérience  très-conforme  à  celle-ci. 
«  J'ai  pu,  dit-il,  diviser,  détruire  à  ce  niveau  (au  niveau  marqué 
par  M.  Flourens),  les  pyramides  et  le  corps  restiforme,  et  voir  la 
respiration  persister  :  au  contraire,  la  destruction  isolée  du  fais- 
ceau intermédiaire  a  produit  la  suspension  instantanée  de  la  res- 
piration. »  {Traité  de  Physiologie,  tome  II,  page  206.)  On  voit, 
sur  les  figures  qui  sont  sous  les  yeux  de  l'Académie,  que  le  cercle 
qui  circonscrit  et  isole  la  pointe  du  V  de  substance  grise,  est 
compris  lui-même  entre  les  pyramides,  et  que,  par  conséquent, 
ni  les  pyramides,  ni,  à  plus  forte  raison,  les  corps  restiformes, 
ne  sont  pour  rien  dans  le  phénomène. 


502        REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Octobve  1851.; 

ce  qu'on  en  sépare  meurt),  n'est,  ainsi  que  je  l'ai  répété 

bien  des  fois,  pas  plus  gros  que  la  tête  d'une  épingle. 

C'est  donc  d'un  point  qui  n'est  pas  plus  gros  qu'une  tête 
d'épingle,  que  dépend  la  vie  du  système  nerveux^  la  vie  de 
C animal  par  conséquent,  en  un  seul  mot,  la  vie. 

«  Les  physiologistes  m'ont  souvent  demandé  de  leur  in- 
diquer par  un  terme  anatomique  la  place  précise  du  point 
que  je  nomme  le  point  vital. 

«  Je  leur  réponds  :  la  place  du  point  vital  est  la  place 
marquée  par  la  pointe  du  V  de  substance  grise  (1),  » 

—  M.  Diiméril,  au  nom  d'une  commission,  propose  à 
l'Académie  d'accepter  l'offre  que  lui  fait  M.  Bourguignon 
d'une  planche  nouvelle  qu'il  a  fait  graver  et  imprimer  à 
ses  frais,  pour  compléter  son  Mémoire  sur  VAcarus  de  la 
ffale,  imprimé  dans  les  Mémoires  de  l'Académie,  savants 
étrangers. 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Bulletins  de  l'Académie  royale  des  Sciences,  des  Lettres 
et  des  Beaux-Arts  de  Belgique,  tome  XVII,  part  1  et  2, 
^  850  ;  et  tome  XVIII,  part.  1 ,  ^S5^ . 

Ces  Bulletins,  rédigés  par  MxM.  les  secrétaires  des  di- 
verses classes  de  l'Académie,  forment  chaque  année  un 
fort  volume  in-8°  plein  de  Mémoires  et  de  documents  d'un 
haut  intérêt.  Voici  ce  qui  a  rapport  à  la  zoologie  dans  la 
classe  des  sciences  : 

Séance  du  5  Janvier  4  850.  —  Sur  le  nain  Jean  Hanne- 
ma,  dit  l'amiral  Tromp;  par  M.  Quetelet  (t.  IX,  pag.  4  5). 

Séance  du  9  Février.  —  Recherches  sur  la  Faune  litto- 
rale de  Belgique.  Les  vers  cesloïdes  considérés  sous  le  rap- 

(1)  Sur  le  cerveau  du  chien,  l'origine  du  nerf  pneumo-gastrique 
est  5  millimètres  au-dessus  du  point  vital.  Sur  le  cerveau  du  la- 
pin, l'origine  du  nerf  pneumo-gastrique  est  5  millimètres  au- 
dessus  du  point  vital. 


505 

port  physiologique,  embryogénique,  et  zoologique;  par 
M.  Van  Beneden  (p.  102). 

Séance  du  6  Avril.  —  Sur  un  nain  belge,  par  M.  Quete- 
let  (p.  544). 

Séance  du  V^  Juin.  —  Sur  deux  larves  d'Echinodermes 
de  la  côte  d'Ostende,  par  M.  /.  Van  Beneden  (p.  508). 

Séance  du  50  Novembre,  —  M.  Van  Beneden  lit  un  rap- 
port sur  deux  Notes  de  M.  d'Udekem  Ho  sur  une  nou- 
velle espèce  de  Flosculaire  ;  2^  sur  le  système  circulatoire 
de  la  Lacinulaire  sociale. 

Séance  du  A  Janvier  1851 .  —  Note  sur  la  famille  des  Ré- 
curvirostridées  (t.  XVIII,  p.  5),  par  M.  de  Sélys-Longchamps. 

Notice  sur  un  nouveau  Némertien  de  la  côte  d'Ostende, 
par  M.  Van  Beneden  (p.  15). 

Quelques  altérations  de  la  peau  (Ichthiose,  Mucédinées 
et  tumeurs  épiderminales)  chez  les  oiseaux;  par  M.  Gluge 
(p.  24).  *  ; 

Note  sur  le  système  circulatoire  de  la  Lacinulaire  soi- 
ciale,  par  M.  J.  d'Udekem  (p.  59). 

Note  sur  une  nouvelle  espèce  de  Flosculaire,  par  M.  J. 
d'Udekem  (p.  48). 

Séance  du  1"  Février.  —  Rapport  de  M.  de  Konînck  sur 
le  Mémoire  de  M.  Bousquet,  ayant  pour  titre  :  Description 
des  Entromotracés  fossiles  des  terrains  tertiaires  de  la 
France  et  de  la  Belgique. 

Séance  du  5  Avril.  —  Note  sur  un  Crustacé  parasite  nou- 
veau, avec  rénumération  des  espèces  de  cette  classe  qu'on 
observe  sur  les  poissons  du  littoral  de  Belgique,  par 
M.  Van  Beneden  (p.  286). 

Séance  du  7  Mai.  —  Sur  un  nouveau  Némertien  de  la 
côte  d'Ostende,  genre  Dinophilus  (Extrait  d'une  lettre  de 
M.  de  Quatrefages  à  M.  Van  Beneden)  (p.  569  . 

Séance  du  \Â  Juin.  —  Rapport  sur  une  Notice  de  M.  Poel- 
man,  intitulé  :  Description  des  organes  de  la  génération 
chez  le  Macropus  Benetiii  femelle  ;  par  M.  Van  Beneden 
(p.  579). 


504  REV.    ET    MAC,    DE   ZOOLOGIE.    {Octobve   1851.) 

Description  des  organes  de  la  génération  chez  le  Macro- 
pus  Benettii  femelle,  par  M.  Poelman  (p.  595). 


Maunder's  treasury,  etc.  —  Trésor  d'histoire  naturelle^ 
ou  Dictionnaire  populaire  de  la  nature  animée,  édité 
par  Samuel  Maunder;  2"  édition,  fort  vol.  in- 12.  — 
Londres,  1849.  Longman,  libraire. 

Ce  volume,  de  812  pages,  renferme  900  gravures  sur 
bois  représentant  des  animaux  d'une  manière  exacte  et 
souvent  fort  heureuse.  Les  articles  ne  contiennent  de  la 
science  proprement  dite  que  ce  qu'il  faut  strictement  pour 
caractériser  en  peu  de  mots  l'animal  dont  il  s'agit  ;  mais 
on  n'a  rien  omis  d'important  ni  d'intéressant  pour  ce  qui 
concerne  les  mœurs,  l'utilité  ou  la  nocibilité.  L'entomo- 
logie est  due  principalement  à  M  Ad.  White,  aide  natura- 
liste au  Muséum  britannique;  et  il  suffit  de  citer  ce  nom, 
pour  montrer  que  cette  partie  du  livre  ne  laisse  rien  à  dé- 
sirer. C'est  le  même  savant  qui  a  dirigé  le  choix  et  l'exé- 
cution des  nombreuses  gravures  qui  illustrent  ce  joli  livre. 
Le  texte  est  très-net,  quoique  très  serré  ;  il  est  imprimé 
sur  deux  colonnes,  est  très-compact,  et  renferme  une 
masse  de  renseignements  utiles  et  intéressants  pour  toutes 
les  classes  de  la  société. 

Ce  volume,  commençant  par  un  tableau  complet  de  la 
classification  des  animaux,  est  terminé  par  un  petit  Traité 
de  taxidermie  et  de  préparation  pour  tous  les  animaux, 
et  par  un  glossaire  des  termes  les  plus  usités  en  histoire 
naturelle.  C'est,  en  résumé,  un  excellent  ouvrage,  destiné 
à  initier  les  gens  du  monde  à  la  connaissance  des  nom- 
breux animaux  qui  peuplent  le  globe,  et  surtout  de  leurs 
mœurs,  qui  offrent  tant  de  faits  admirables  et  trop  peu 
connus  du  grand  nombre.  Nous  pensons  que  ce  Diction- 
naire contribuera  puissamment  à  populariser  la  zoologie 
en  Angleterre,  et  à  former  des  naturalistes  dans  la  gêné- 


ANALYSES   D^OUVRAGES   NOUVEAUX.  505 

ration  qui  nous  suit.  Ajoutons  que,  pour  rendre  ce  livre 
réellement  populaire,  M.  Maunder  en  a  fixé  le  prix  à  ^0 
schellings,  ce  qui  est  remarquablement  bon  marché,  quand 
on  considère  la  quantité  d'impression  et  de  figures  conte- 
nues dans  ce  petit  volume  très-compact,  qui  renferme  réel- 
lement la  matière  de  5  à  6  volumes  ordinaires. 

(G.  M.) 


Catalogue  des  Hyménoptères  de  la  Grande-Bretagne 
conservés  dans  la  collection  du  Musée  britannique  {Acii- 
leata);  par  M.  Frédéric  Smith.  ^  vol.  in-42.  Londres, 
4851. 

C*est  un  petit  volume  de  ^oâ  pages,  qui  contient  la  liste 
synonymique  de  tous  les  Hyménoptères  porte-aiguillons 
observés  jusqu'à  ce  jour  en  Angleterre,  et  la  description 
d'un  certain  nombre  d'espèces  nouvelles. 

M.  J.-E.  Gray  ne  pouvait  confier  ce  travail  à  des  mains 
plus  habiles  ;  car  M.  Smith  joint  à  une  profonde  connais- 
sance de  cet  ordre  si  intéressant  d'insectes  un  talent  re- 
marquable comme  dessinateur  et  graveur  d'histoire  natu- 
relle. Nous  avons  eu  l'honneur  de  faire  la  connaissance  de 
M.  Smith  cette  automne;  nous  avons  vu  ses  richescoUections 
d'Hyménoptères,  ses  travaux  consciencieux  sur  ces  insec- 
tes, et,  comme  nous  nous  occupons  nous-méme,  avec 
beaucoup  de  prédilection,  de  l'histoire  naturelle  de  cet 
ordre,  nous  sommes  en  mesure  d'apprécier  et  de  juger  \vs 
travaux  de  M.  Smith,  et  nous  pouvons  dire  qu'ils  sont 
aussi  parfaits  que  consciencieux. 

M.  Smith  a  suivi  la  classification  générale  de  Latreille, 
en  rangeant  ses  Hyménoptères  porte-aiguillons  en  quatre 
tribus,  les  Hétérogynes^  les  Fouisseurs^  les  Diploptères  et 
les  Meliïferes.  11  a  placé  les  Chrijsklides  à  la  fin,  comme 
formant  un  groupe  de  parasites.  A  la  fin  du  volume,  il  y 
a  un  appendix  contenant  des  rectifications  et  des  descrip- 


506        REV.  et'mag.  de  zoologie.  (  Octobre  1851 .  ) 
tiens  d'espèces  nouvelles  ou  peu  connues,  et  le  tout  est 
complété  par  une  table  alphabétique  très-bien  faite. 

Chaque  genre  et  chaque  indication  d'espèce  est  suivi  de 
sa  synonymie  complète.  H  y  a  d'abord  le  nom  latin  et  le 
nom  anglais  de  l'espèce;  puis  vient  la  synonymie,  et  enfin 
l'habitat.  Nous  trouvons,  à  la  page  3  de  notre  exemplaire, 
aux  genres  Myrmecina  et  Stenamma,  une  indication  ma- 
nuscrite de  M.  Smith,  indiquant  qu'il  regarde  ces  deux 
genres  comme  formés  avec  des  mâles  de  Myrmica.  La  sy- 
nonymie de  quelques  espèces,  et  surtout  dans  le  genre 
Bombiis^  a  dû  coûter  un  travail  prodigieux  à  M.  Smith; 
car  on  voit  qu'il  est  parvenu  à  reconnaître  l'identité  d'un 
grand  nombre  d'espèces  nominales  publiées  par  des  ento- 
mologistes de  divers  pays.  Pour  arriver  à  reconnaître  cette 
identité,  il  a  dû  rassembler  des  séries  immenses  d'indivi- 
dus, afin  de  trouver  tous  les  passages  entre  les  fausses  es- 
pèces qu'il  s'agissait  de  rapporter  à  un  type.  Nous  avons 
vu  ces  séries,  et  nous  avons  reconnu,  avec  plaisir,  l'exacti- 
tude des  rapprochements  que  fait  M.  Smith. 

Dans  l'Appendice,  on  trouve  quelques  additions  et  rec- 
tifications de  synonymie,  des  descriptions  d'espèces  peu 
connues,  décrites  dans  des  recueils  rares  ou  d'espèces  tout- 
à-fait  nouvelles.  Ainsi,  par  exemple,  la  Formica  domestica, 
publiée  isolément  par  Shuckard,  et  figurant  à  la  page  5, 
est  décrite  en  détail  à  la  page  119  de  l'Appendice.  On  y 
trouve  la  description  des  nouvelles  espèces  suivantes  ; 
Myrmica  simïllima^  Pompilus  acuminaliis,  Trypoxylon  at- 
tenuala,  Crabro  scutellaris,  et  Amirena  similtimay  décrites 
pour  la  première  fois. 

Ce  travail,  formant  un  guide  certain  pour  les  entomo- 
logistes qui  veulent  observer  les  espèces  de  l'Angleterre, 
sera  consulté  avec  beaucoup  de  fruit  par  ceux  du  conti- 
nent, sur  lequel  toutes  ou  presque  toutes  les  espèces  an- 
glaises se  trouvent.  C'est  un  excellent  modèle  à  suivre, 
pour  un  travail  semblable  sur  les  Hyménoptères  en  géné- 
ral, ou  sur  ceux  d'une  contrée  en  particulier,  et  nous  féll" 


MÉLANGES  ET  NOUVELLES.  307 

citons  beaucoup  M.  Smith  de  l'avoir  compose,  et  M.  Gray 
d'en  avoir  provoqué  et  facilité  l'exécution. 

(G.  M.) 


IV.  MÉLANGES  ET  NOUVELLES. 

Liste  des  publications  du  Muséum  britannique. 
CZoologie.) 

Pendant  un  court  séjour  que  nous  venons  de  faire  à 
Londres,  nous  avons  visité  avec  un  vif  intérêt  les  collec- 
tions zoologiques  du  Musée  britannique,  et  plus  spéciale- 
ment celles  des  animaux  articulés,  et  nous  avons  reconnu 
que  ces  collections  sont  magnifiques,  autant  sous  le  point 
de  vue  scientifique  que  sous  celui  de  la  beauté  des  indivi- 
dus et  de  leur  bon  arrangement.  On  peut  dire  qu'aujour- 
d'hui le  Musée  britannique  est  peut-être  le  mieux  arrangé 
de  l'Europe  ;  et  ce  beau  résultat  est  dû  à  l'activité  et  à  la 
persévérance  de  son  savant  directeur,  M.  J.-E.  Gray,  à  qui 
la  zoologie  doit  tant  de  beaux  et  utiles  travaux. 

M.  Gray,  voulant  arriver  aussi  promptement  que  pos- 
sible à  rendre  les  collections  zoologiques  du  Musée  britan- 
nique utiles  aux  savants  qui  désirent  faire  des  travaux  sé- 
rieux, a  pensé  que  le  meilleur  moyen  était  de  les  classer 
avec  grand  soin.  Il  a  compris  qu'un  Musée  public  n'était 
pas  la  propriété  de  quelques  hommes  privilégiés,  mais  que 
les  objets  qu'il  contient  appartiennent  à  tous  les  citoyens 
qui  contribuent  pour  leur  acquisition  et  pour  les  émolu- 
ments des  conservateurs.  Il  a  compris  aussi  qu'une  pareille 
collection  devait,  comme  les  bibliothèques  publiques,  être 
toujours  à  la  disposition  de  tous,  et  que  son  premier  de- 
voir était  de  commencer  par  la  bien  classer  et  par  en  dres- 
ser le  catalogue. 

Pour  arriver  à  ce  résultat,  M.  Gray  a  pris,  selon  nous, 
le  meilleur  moyen  possible.  Il  a  commencé  à  donner 
l'exemple  du  travail  et  de  l'activité,  en  se  rendant  à  son 


508  REv.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Octobve  1854.) 
bureau  tous  les  jours  avec  la  plus  grande  exactitude, 
comme  le  font  tous  les  fonctionnaires  de  nos  administra- 
tions. Il  a  appelé  auprès  de  lui  les  zoologistes  les  plus 
instruits  ;  il  a  donné  à  chacun  un  groupe  à  classer  et  à 
cataloguer;  et  c'est  ainsi  qu'avec  l'aide  de  son  second, 
M.  Adam  White,  entomologiste  plein  de  savoir  et  de  zèle, 
il  est  parvenu,  en  peu  d'années,  à  faire  classer  ces  im- 
menses collections  et  à  composer  leurs  catalogues  synony- 
miques  raisonnes  et  descriptifs. 

Tous  les  objets  qui  arrivent  au  Muséum  sont  d'abord 
inscrits  sur  un  catalogue  manuscrit,  ou  registre  d'entrées, 
qui  porte  leur  nom  ou  une  indication  pour  les  faire  re- 
connaître ,  leur  localité  et  le  nombre  d'exemplaires  reçus. 
Une  petite  paillette  mise  sous  les  individus,  et  renvoyante 
ce  catalogue  préparatoire,  permet  d'y  recourir  facilement. 

Nous  avons  remarqué  que  ce  travail,  tout  d'administra- 
tion, et  purement  mécanique,  devait  absorber  une  grande 
partie  du  temps  des  assistants  qui  le  font.  Nous  croyons 
qu'il  serait  peut-être  possible  de  réserver  l'intelligence  et 
le  temps  de  ces  savants  pour  des  travaux  plus  scientifi- 
ques, en  faisant  faire  cette  inscription  d'entrée  des  objets 
à  des  employés  inférieurs.  Une  dépense  peu  importante 
pourvoirait  à  cet  objet.  Les  registres  de  ce  catalogue  par- 
tent de  -1858,  époque  où  commence  l'administration  de 
M.  Gray,  et  ils  sont  tenus  au  courant,  jusqu'à  ce  jour,  avec 
une  régularité  exemplaire. 

Du  reste,  depuis  le  chef  jusqu'au  plus  modeste  employé, 
tout  le  monde  est  à  son  poste  depuis  dix  heures  du  matin 
jusqu'à  quatre  heures  du  soir.  Tout  travailleur  qui  a 
quelque  objet  à  étudier  est  sûr  de  trouver  le  directeur  et 
son  personnel  ;  une  course  faite  au  Muséum  britannique 
pour  une  recherche  quelconque  n'est  jamais  une  course 
inutile,  et  les  zoologistes  qui  veulent  entreprendre  des  tra- 
vaux monographiques  sont  sûrs  de  trouver  dans  ces  col- 
lections nationales  et  publiques  tous  les  objets,  soit  classés 
et  numérotés,  avec  leur  synonymie,  soit  au  moins  placés 


MRLAN(.ES    ET   NOUVELLES.  509 

dan^  leurs  groupes,  s'ils  sont  nouveaux  et  si  les  catalogues 
de  ces  groupes  ne  sont  pas  encore  terminés. 

M.  Gray,  pour  rendre  les  catalogues  des  collections  zoo- 
logiques plus  portatifs  et  plus  usuels,  les  a  fait  éditer  dans 
le  fornfiat  in-4  2. 

Voici  rindication  de  ceux  de  ces  catalogues  qui  ont  déjà 
paru,  et  qui  sont  sous  presse  : 

^.  Liste  des  Mammifères. 

2.  Catalogue  des  Mammifères.  Part.  4",  ^845. 

3.  —        des  Cétacésy  avec  8  lithographies. 

4.  —        des  Phocidœ. 

5.  - —        des  Ruminants  (sous  presse). 

6.  Liste  des  Oiseaux.  Part.  ^'%  Raptorial.  —  2.  Passeres 
fissirostres.  —  5.  Gallinae,  Grallae  et  Anseres. 

7.  Catalogue  des  Reptiles.  Part.  4'®,  Tortues,  Crocodiles 
et  Amphisbeniens.  —  2.  Lézards.  —  5.  Serpents.  —  4.  Am- 
phibies, Batraciens. 

8.  Liste  des  squelettes. 

9.  Catalogue  des  Poissons  cartilagineux,  avec  2  planches. 
^0.      —       des  Mollusques.  Part.   V*,   Céphalopodes. 

—  2.  Ptéropodes.  5.  Bivalves  (Placentadae  et  Anoniiadae). 
>H.  Liste  des  Crustacés. 

i2.     —    des  Myriapodes. 

-13.  Nomenclature  des  Co/éo;)f ères.  Part.  ^'®,  Cetoniadae. 

—  2.  Hydrocanlhari.  —  o.  Buprestidae.  —  4.  Cleridae. 

4  4.  Liste  des  Hémiptères.  Part.  V\  Cicadaires.  —  2.  Pu- 
naises, avec  \^  planches. 

^5.  Liste  des  Hyménoptères.  Part,  ^"et  2%  Chalcididse. 
6.  Aculeala  d'Angleterre. 

46.  Liste  des  Lépidoptères.  Part.  4",  Papilionidae.  — • 
2.  Ericinidœ.  —  3.  App.  aux  Papilionidse. 

47.  Liste  des  Diptères.  Part.  4",  2^  5^  4*. 

48.  —    des  i^arfiaires  d'Angleterre.  Part.  2^  Eponges, 
rsous  regrettons  de  n'avoir  pas  eu  le  temps  d'examiner 

chacun  de  ces  catalogues  à  loisir,  afin  de  pouvoir  faire 
connaître  les  noms  de  leurs  auteurs,  et  de  donner  quel- 


510  REV.    ET   MAC.    DE   ZOOLOGîE.    {OctobrC    1851.) 

ques  détails  sur  leur  composition,  comme  nous  le  fai- 
sons aujourd'hui  pour  le  catalogue  des  Hyménoptères 
d'Angleterre,  part.  IV  {Aculata),  que  son  savant  auteur, 
M.  Frédéric  Smith,  vient  de  nous  adresser.  Nous  y  revien- 
drons aussitôt  que  nous  aurons  pu  les  étudier  convena- 
blement. Tout  ce  que  nous  savons,  pour  le  moment,  c'est 
qu'ils  ont  été  rédigés  par  MM.  J.-Ed.  Gray,  G.-R.  Cray, 
Adam  White,  Walker,  J.  Dallas,  Fred.  Smith,  et  feuDou- 
bleday,  dont  l'Entomologie  déplore  la  mort  prématurée. 
(G.  M.) 

Monstruosité  observée  sur  le  Hanneton  vulgaire. 

Dans  notre  numéro  précédent,  nous  avons  publié  un 
article  très-intéressant  de  M.  Lereboullet,  sur  une  mons- 
truosité de  Tantenne  du  côté  droit  d'un  Melolontha  vidga- 
ris,  consistant  dans  l'existence  de  trois  antennes.  En  con- 
sultant nos  notes  pour  un  autre  travail,  nous  voyons  que 
ce  même  fait  a  été  observé  en  ^849  par  M.  Wesmael,  qui 
en  a  publié  une  figure  presque  identique  à  celle  donnée 
par  M.  Lereboullet,  dans  les  Bulletins  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Bruxelles,  tome  ^6,  2*  part.,  p.  582  (figure 
dans  le  texte).  M.  Wesmael  se  livre,  à  cette  occasion,  à 
des  considérations  physiologiques  sur  la  cause  de  ces  mons- 
truosités ;  il  cite  tous  les  cas  semblables  publiés  avant  lui, 
et  parle  d'un  auteur  que  M.  Lereboullet  n'a  pas  connu,  le 
professeur  Romano,  qui  a  fait  connaître  une  nonstruosité 
analogue  observée  sur  le  Dendarus  hyhridus^  et  qui  a  pu- 
blié, à  cette  occasion,  des  réflexions  intéressantes  sur  les 
causes  de  la  monstruosité. 

(G.  M.) 

Dans  la  28*^  session  de  V Association  britannique  pour 
Tavancement  des  sciences,  tenue  à  Ipswick,  en  juillet  ^  85-1, 
plusieurs  savants  ont  fait  des  communications  paléontolo- 
giques  très-intéressantes.  L'espace  nous  manque  pour  les 


MÉLANGES    ET    NOUVELLES.  5  M 

analyser  convenablement  ;  mais  nous  croyons  bien  faire 
en  les  indiquant  par  leurs  titres,  afin  d'avertir  1rs  zoolo- 
gistes, qui  pourront  recourir  aux  recueils  anglais,  s'ils 
ont  quelque  travail  à  faire  sur  ces  sujets, 

V  Sur  de  nouveaux  Mammifères  de  la  formation  éocène 
d'eau  douce  de  Hardwell-Hantz;  par  M.  Owen. 

2"  Sur  les  dimensions  probables  du  grand  Requin  (Car- 
charias  megalodon)  du  Red-Crag;  par  M.  Boiverbank. 

Ty""  Sur  les  Echinodermes  du  Crag;  par  M.  E.  Forbes. 

4"  Sur  la  découverte  faite  par  le  docteur  Overweg  de 
roches  dévoniennes  dans  le  nord  de  l'Afrique  ;  par  M.  E. 
Forbes. 

5"  Sur  les  débris  d'un  oiseau  gigantesque  de  l'Argile  de 
Londres  à  Sheppy  ;  par  M.  Bowerbank. 

e*»  Sur  les  Ptérodactyles  de  la  craie  ;  par  M.  Bowerbank. 

7®  Sur  les  Fossiles  siluriens  du  Canada;  par  M.  J.-W. 
Salter. 


Dans  une  des  dernières  séances  de  la  Société  Entomolo- 
gique  de  France,  M.  Delahaye,  peintre  d'histoire  naturelle 
très-habile,  a  présenté  les  premières  livraisons  d'un  ou- 
vrage qu'il  vient  d'entreprendre,  sous  le  titre  dî'Iconogra- 
pliie  (les  Lépidoptères  ou  Papillon  de  France.  Ces  figures, 
d'une  exactitude  remarquable,  ont  attiré  l'attention  des 
membres  de  la  Société  par  leur  beauté,  la  pureté  de  leur 
coloris,  et  par  le  mode  tout  nouveau  de  leur  exécution. 
M.  Delahaye  est  arrivé  à  appliquerjla  lithochromie  delà  ma- 
nière la  plus  heureuse,  et  de  façon  à  pouvoir  faire  un  vé- 
ritable tour  de  force,  en  donnant  les  livraisons  de  son  Ico- 
nographie à  un  prix  vraiment  fabuleux  de  bon  marché. 
En  effet,  chaque  livraison,  de  trois  planches  in-8°,  colo- 
riées, n'est  que  du  prix  de  \  franc. 

Nous  reviendrons  sur  cette  belle  et  économique  publi- 
cation dans  un  prochain  numéro.  Nous  donnons  aujour- 
d'hui le  prospectus  de  cet  ouvrage,  édité  par  M.  Arthui- 
Bertrand,  rue  Hautefeuille,  24 . 


5-12         REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Ociohre  1851.) 

Un  de  nos  abonnés  possède  un  exemplaire  comph't  (y 
compris  le  6'  volume)  du  Magasin  d'Entomologie  d'Illiger, 
et  désirerait  l'échanger  contre  un  ou  plusieurs  ouvrages 
de  Zoologie  générale,  d'Anatomie  comparée,  ou  mieux, 
d'Entomologie. 

On  sait  que  le  6®  volume  de  ce  recueil  est  une  des  plus 
grandes  raretés  bibliographiques,  car  l'édition  en  a  été 
brûlée  dans  un  incendie  avant  sa  mise  en  vente.  II  n'existe 
donc  de  ce  volume  que  quelques  exemplaires  remis  à  l'au- 
teur, et  qu'il  a  distribués  à  des  amis. 

Cet  exemplaire  complet  d'Illiger,  d'une  valeur  d'au 
moins  cent  francs,  serait  déposé  au  bureau  de  la  Revue 
Zoologique,  si  des  offres  étaient  faites.  —  Ecrire  franco, 
rue  des  Beaux  Arts,  4. 

ERRATA  pu  IN»  9. 

Page  440,  ligne  %  Eucor  ;  lisez  Eucorysses.  —  Ligne  14,  Ama" 
ripses;  lisez  Eucorysses.  —  Ligne  30,  Eucoryssens  ;  lisez  Euco- 
rysses. 

Page  445.  Pentatoma  maculata^  Mihi;  changer  le  nom  de  ma' 
culala  en  <elui  de  pugillator,  Fab.,  cette  espèce  étant  bien  celle 
de  Fabricius,  ainsi  que  j'ai  pu  m'en  assurer  en  examinant  la 
collection  de  Banks. 

Poge  444,  ligne  25,  maculata;  lisez  pugillator. 

Page  446,  l'avant-dernière  ligne,  striale;  lisez  striata. 

Page  447,  ligne  28,  |fig.  b  ;  lisez  fig.  o,  planche  1i  ).  —  Chan- 
ger les  lignes  a  mictis  met.  fem.  6,  id.  mâle.  Planche  12,  Usez 
prislhesancus  quadridens,  Fab.,  au  lieu  de  lateralis. 


TABIiE  DE$^  MATIÈRES^  DV  ^^  10. 

Lafresnàye.  —  Suite  de  la  monographie  du  genre  Picucule.        465 

—  Tyrans  de  l'Amérique.  470 

—  Nouvelle  espèce  de  Todier.  477 
A.  DuMÉRiL.  —  Stenodactylus  caudi-cinctus.  ^''^9 
Adcapitaine.  —  Perforation  par  les  Pbolas.  486 
Académie  des  Sciences  de  Paris.  488 
Bulletins  de  Bruxelles.  502 
Trésor  d'histoire  naturelle.  S04 
Hyménoptères  de  la  Grande-Bretagne.  505 
Catalogues  du  British  muséum.  ^^^ 
Monstruosité  du  Hanneton.  5.^0 
Association  britannique.  *^- 
Lépidoptères  de  France.  511 


QUATORZIEME  ANBTEE.   —   NOVEMBB.£  1851. 


I.   TRAVAUX  IIVEDITS, 


Description  d'espèces  nouvelles  d'oiseaux  du  Gabon  (côte 
occidentale  d'Afrique),  par  Jules  et  Ed.  Verreaux. 

Dendrobates  Gabonensis  —  Front,  sourcils  et  dos  vert- 
olive  foncé,  la  base  des  plumes  gris  enfumé  sur  la  dernière 
partie;  vertex  et  occiput  rouges  ;  régions  oculaire  et  paro- 
tique,  joues,  menton,  cou,  et  tout  le  dessous  du  corps, 
d'un  jaunâtre  sale,  varié  de  brun,  c'est-à-dire  le  brun 
bordant  chaque  plume:  ces  deux  couleurs,  par  leur  mé- 
lange, formant  une  espèce  de  col  derrière  le  cou  ;  tectri- 
ces caudales  supérieures  vert-olive  avec  une  teinte  jaune, 
inférieures  jaunes,  barrées  de  brun  ;  rectriccs,  en  dessus, 
brunes,  comme  barrées  de  brun  plus  foncé  et  bordées 
d'olive,  à  côtes  d'un  brun  mordoré  ;  en  dessous,  d'un 
olive  foncé,  en  partie  barrées  de  jaune  sur  les  barbes  in- 
ternes; lectrices  supérieures  aiaires  et  scapulaires  vert- 
olive  foncé  ;  tectrices  inférieures  blanchâtres,  rayées  de 
brun  noirâtre;  rémiges  primaires,  en  dessus,  bordées  d'o- 
live, avec  trois  espèces  de  bandes  sur  les  barbes  externes; 
en  dessous,  brun  noirâtre,  avec  des  taches  blanchâtres  sur 
les  barbes  internes  ;  bec  couleur  de  corne,  bleuâtre  seule- 
ment à  la  base  de  la  mandibule  inférieure  ;  tarses  et  doigts 
bleuâtres;  ongles  couleur  de  corne.  —  Longueur  totale, 
42  cent.  Ici.  de  l'aile  fermée,  8  cent.  Id.  de  la  queue,  4 
cent. 

Cette  description  a  été  prise  sur  un  sujet  mâle  adulte 
qui  fut  tué  dans  les  grands  bois,  où  il  cherchait  dans  les 
trous  des  larves  et  des  insectes. 

2*>  SÉRIE.  T.  m.  Année  185'1.  35 


3M         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  185^.) 

Hyphantornis  Grayi.  —  Front,  vertex,  occiput,  face,  et 
tout  le  dessous  du  corps,  jaune  d'or  ;  tache  à  la  région  ocu- 
laire antérieure,  menton,  gorge,  et  devant  du  cou,  noirs  ; 
derrière  du  cou,  dos  et  croupion,  d'un  noir  brun,  avec 
une  teinte  olive  à  cette  dernière  partie  ;  tectrices  caudales 
supérieures  d'un  noir  brun,  lavé  de  jaune  olive  ;  inférieu- 
res jaunes  ;  rectrices  de  couleur  olive  ;  tectrices  alaires  su- 
périeures et  scapulaires  d'un  noir  brun;  inférieures  jau- 
nes ;  rémiges  brun  noirâtre ,  bordé  d'olive  ;  bec  noir  ; 
tarses  et  doigts  bruns.  —Longueur  totale,  ^5  cent.  M2. 
Id.  de  l'aile  fermée,  7  cent.  ^  12. 

Notre  description  repose  sur  un  sujet  mâle  très-adulte 
qui  fut  tué  sur  la  lisière  d'un  grand  bois.  Son  estomac 
était  garni  de  semences  de  diverses  plantes. 

Nous  nous  faisons  un  plaisir  de  dédier  cette  rare  espèce 
à  M.  George-Robert  Gray,  comme  un  témoignage  de  notre 
estime. 

Columba  Malherbii.  —  En  entier  d'un  joli  gris  cendré 
passant,  en  dessus,  au  violet  pourpré  le  plus  vif,  surtout 
derrière  le  cou  et  sur  le  dos,  où  cette  couleur  prend  des 
reflets  métalliques  passant  du  noir  vert  au  pourpre  violet 
foncé  et  au  vert  brillant,  suivant  les  incidences  de  la  lu- 
mière. Bec  plombé,  avec  la  partie  cornée  d'un  jaune  vif; 
tarses  et  doigts  paraissant  avoir  été  d'un  beau  jaune  ;  on- 
gles d'un  brun  pâle.  —  Longueur  totale,  24  cent.  Id.  de 
l'aile  fermée,  47  cent.  Id.  de  la  queue,  40  cent.  Id.  des 
tarses,  2  cent. 

Cette  description  a  été  prise  sur  un  sujet  très-adulte, 
mais  dont  nous  ignorons  le  sexe.  Il  diffère  de  l'espèce  dé- 
crite à  la  fin  du  Voyage  de  Delegorgue  (vol.  2,  p.  615)  pre- 
mièrement par  la  taille,  qui  est  de  6  centimètres  moindre, 
et  par  le  blanc  imitant  la  fiente  d'oiseau,  qu'il  signale 
comme  étant  le  caractère  du  mâle,  tandis  qu'il  donne  à  la 
femelle  du  brun  roux  fondu  d'améthyste  qui  se  trouve  sur 
It  tête.  Au  reste,  voici  la  description  qu'il  en  donne  : 

Tourterelle  souillée  (Columba  Delegorguei).  Mâle.  — 


TRAVAUX   INÉDITS.  5^5 

Cette  Colombe  habite  les  bois  de  la  baie  de  Port-Natal,  où 
elle  est  d'une  extrême  rareté  ;  elle  y  vit  isolément  :  je  l'y 
tuai  en  juin.  Sa  longueur,  de  l'extrémité  du  bec  à  celle 
de  la  queue,  est  de  50  centimètres  ;  les  pennes  externes 
sont  légèrement  plus  courtes  que  les  internes.  La  couleur 
générale  du  plumage  est  un  gris  ardoisé  foncé,  fondu  de 
pourpre  bruni,  en  exceptant  les  pennes  de  la  queue  et  des 
ailes,  lesquelles  noircissent  légèrement.  La  base  du  cou, 
vers  l'occiput,  est  peinte  d'un  blanc  imitant  la  fiente  d'oi- 
seau de  manière  à  tromper  l'œil  de  plus  d'un  observateur  ; 
et,  tant  aux  abords,  tant  devant  que  derrière,  depuis  les 
yeux  jusqu'à  la  poitrine,  une  belle  teinte  h  reflets  métal- 
liques distingue  cette  modeste  Colombe.  Cette  teinte  est 
une  fusion  d'émeraude,  d'améthyste  et  de  pourpre  ;  elle 
est  telle  qu'un  vert  doré,  pourpré,  mêlé  tout  à  la  fois  de 
rouge  et  de  vert;  ce  qui  ne  l'empêche  pas  d'être  sous  une 
inclinaison  purement  d'un  vert  doré,  tandis  qu'elle  de- 
vient, sous  l'autre,  comme  une  brillante  améthyste.  Le 
bec  est  noir  de  sa  base  à  son  milieu  ;  l'extrémité,  à  partir 
du  renflement,  est  jaune  ;  les  pieds  sont  également  jau- 
nes. La  femelle  diffère  du  mâle  par  sa  tête,  d'un  brun 
roux  fondu  d'améthyste,  et  par  l'absence  totale  de  blanc 
vers  la  naissance  du  cou. 

Ajoutons  que  notre  Columba  Malherbîi  est  très-rare  au 
Gabon,  où  elle  fréquente  l'intérieur  des  grands  bois  ; 
qu'elle  se  nourrit  de  baies,  et  qu'on  n'en  rencontre  jamais 
que  deux  ensemble,  sans  doute  les  deux  sexes. 

Nous  la  dédions  à  M.  Malherbe,  de  Metz,  déjà  si  avanta- 
geusement connu  par  ses  nombreuses  publications,  et 
comme  un  témoignage  de  notre  estime  et  de  notre  sincère 
amitié. 

Coturnix  Adansonii.  Mâle.  —  En  dessus,  gris  plombé, 
mélangé  de  brunâtre  sur  le  front,  les  sourcils,  le  vertex  et 
l'occiput  ;  seulement,  le  brun  est  plus  visible  sur  ces  deux 
dernières  parties,  et  quelques  plumes  ont  la  côte  blanchâ- 
tre, et  quelques  autres  ont  une  tache  brun  noirâtre  de 


5^6  p.RV.  KT  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Noi'tinure  1851.) 
chaque  côté  ;  joues  blanches,  encadrées  d'un  noir  formant 
liseré  au-dessous  des  yeux,  et  allant  rejoindre  un  plastron 
de  même  couleur  qui  couvre  le  menton  et  la  gorge  ;  le 
croupion  garni  de  plumes  longues,  d'un  gris  plombé  plus 
ou  moins  lavé  de  gris  bleuâtre,  le  rachis  des  plumes  lui- 
sant et  grisâtre;  en  dessous,  gris  bleu  et  roux,  surtout  aux 
parties  latérales,  où  cette  dernière  couleur  se  trouve  agréa- 
blement variée  par  la  coloration  gris  bleu  du  rachis  des 
plumes  ;  cuisses  et  région  anale  d'un  gris  brun,  plombé  sur 
cette  dernière  partie  ;  queue  d'un  gris  bleu  ;  tectrices  alai- 
res  supérieures  rousses,  les  scapulaires  ornées  d'une  ligne 
blanche  au  centre;  petites  tectrices  inférieures  d'un  gris 
brun  pâle,  les  grandes  blanches  ;  rémiges  brun  pâle;  celles 
des  secondaires  le  plus  rapprochées  du  corps  rousses  en 
dessus,  avec  le  rachis  bleu  ;  dun  brun  pâle  en  dessous  ; 
bec  brun  noirâtre  ;  tarses  et  doigts  jaunâtres  ;  ongles  d'un 
brun  jaunâtre.  —  Longueur  totale,  ^'2  cent.  Id.  de  l'aile 
fermée,  7  cent.  ^/2. 

Femelle  :  en  dessus,  d'un  brun  roussâtre,  écaillé  de  fauve 
sur  le  vertex,  mélangé  de  noirâtre  sur  le  dos,  avec  une 
ligne  blanche  au  milieu  de  chaque  plume  ;  tête  et  dessous 
du  corps  d'un  fauve  pâle,  sans  plaque  noire  au  menton  ni 
à  la  gorge;  chaque  plume  du  thorax,  de  l'abdomen  et  des 
flancs  bordée  d'une  espèce  de  demi-cercle  brun  noirâtre. 

Cette  charmante  espèce,  que  nous  dédions  à  la  mémoire 
d'Adanson,  se  rapproche  un  peu  de  VExcalfactoria  pour 
la  masse  de  ses  couleurs  ;  mais  elle  s'en  distingue  non-seu- 
lement par  sa  taille,  un  peu  plus  forte,  mais  encore  par  le 
bec,  qui  tient  plutôt  des  Synoicus  de  l'Australie. 

On  la  trouve  dans  les  plaines  buissonnières,  par  paire, 
et  elle  n'émigre  pas.  Sa  nourriture  consiste  en  semences 
de  diverses  espèces. 


TRAVAUX   INÉDITS.  547 

Observations  sur  les  métamorphoses  de  la  Laclinœa 
^      vicina,  Lacord.  ;  par  M.  H.  Lucas  (4  j. 

Dans  un  Mémoire  qui  a  été  inséré  dans  le  premier  tri- 
mestre de  4  851,  p.  29,  des  Annales  de  la  Société  Entomo- 
logique,  et  qui  a  paru  en  avril,  j'ai  fait  connaître  les 
transformations  de  la  Titubœa  {Clythra)  octosignata  de  Fa- 
bricius.  ^J'aurais  désiré  en  même  temps  représenter  la 
larve  et  la  nymphe  de  cette  espèce,  dont  les  descriptions 
ont  été  faites  pendant  mon  séjour  à  Médéah;  et,  si  ces  fi- 
gures n'ont  point  été  données,  c'est  que  je  croyais  pouvoir 
rapporter,  encore  vivantes,  à  Paris,  des  larves  et  des  nym- 
phes de  cette  Titubœa^  dont  les  transformations  étaient  in- 
connues. Les  métamorphoses  du  petit  coléoptère  que  je 
vais  consigner  dans  ce  second  travail,  et  dont  j'ai  fait  figu- 
rer, sur  le  vivant,  la  larve  et  la  nymphe,  appartiennent  à 
un  insecte  de  la  famille  des  Clythrides,  et  qui  est  désigné 
par  M.  Lacordaire  sous  le  nom  de  Laclinœa  vicina^  Lacord., 
Monographie  des  Coléoptères  subpentamères,  de  la  famille 
des  Phytophages,  tom.  2,  p.  475,  n°  3,  4848.  Dans  une 
course  queje  fis,  en  mars4  850,  dans  la  vallée  du  Mazafran, 
et  sur  le  plateau  où  est  situé  le  village  de  Douaouda,  à  peu 
de  distance  de  Coléah,  je  trouvai,  en  soulevant  de  grosses 
pierres,  quelques  fourreaux  de  la  Lachnœavicina,  Lacord., 
dont  les  uns  étaient  fermés  et  les  autres  se  traînaient  pé- 
niblement dans  les  anfractuositésde  la  pierre  sous  laquelle 
ils  se  tenaient  à  l'abri.  C'est  dans  des  lieux  assez  humides, 
et  toujours  isolément,  que  j'ai  rencontré  ces  fourreaux  ; 
ce  qui  me  ferait  supposer  que  ces  larves  vivent  seules, 
contrairement  à  ce  qui  a  lieu  pour  celles  de  la  Tunhœa 
{Clythra)  octosignata  de  Fabricius  ;  car  c'est  toujours  dans 
des  fourmillières  que  j'ai  trouvé  ces  larves  singulières. 
Lors  de  mon  premier  séjour  en  Algérie,  pendant  les  années 

(1)  Ce  Mémoire  a  été  lu  à  la  Société  Entoinologique  de  France, 
dans  la  séance  du  15  août  1854 . 


548         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  1854.) 
4  840,  4844  et  4  842,  je  «le  rappelle  avoir  déjà  rencontré 
aux  environs  d'Oran,  particulièrenrient  sur  le  versant  Est 
du  Djebel  Santa-Cruz,  ainsi  que  dans  les  ravins  du^ebel 
Santon,  ces  habitations  remarquables  que  j'avais  rappor- 
tées à  Paris,  mais  auxquelles  je  n'avais  pas  cru  devoir  at- 
tacher une  bien  grande  importance,  n'ayant  pu  obtenir 
aucune  éclosion.  Cette  fois-ci,  j'ai  été  plus  heureux,  et,  en 
visitant  les  boîtes  dans  lesquelles  j'avais  placé  ces  four- 
reaux, je  fus  agréablement  surpris  de  rencontrer  dans 
une  d'elles  deux  individus  à  l'état  parfait  (mâle  et  femelle) 
de  la  Lachnœa  vîcina,  Lacord.  C'est  dans  le  courant  de  dé- 
cembre 4  850  que  la  nymphe  se  changea  en  insecte  parfait, 
éclosion  excessivement  hâtive,  et  que  j'attribue  à  la  tem- 
pérature élevée  dans  laquelle  j'avais  placé  les  quelques 
nymphes  que  j'avais  à  ma  disposition.  Dans  mon  premier 
travail,  j'ai  dit  que  c'était  quelquefois  par  la  partie  anté- 
rieure que  l'insecte  parfait  sortait  de  son  habitation,  con- 
trairement à  tout  ce  qui  avait  été  dit  par  les  entomologistes 
qui  ont  étudié  ces  fourreaux  singuliers,  car  l'éclosion  a 
ordinairement  lieu  par  la  partie  postérieure.  En  émettant 
cette  opinion,  que  j'ai  avancée,  au  reste,  avec  la  plus 
grande  réserve,  j'ai  dit  que  cette  éclosion  anormale  parla 
partie  antérieure  était  probablement  due  au  peu  de  repos 
dans  lequel  j'avais  laissé  ces  larves,  que  j'avais  emportées 
avec  moi  de  Médéah  à  Boghar,  et  de  cette  dernière  localité 
à  Alger.  En  effet,  les  fourreaux  de  la  Lachnœa  vicina  que 
j'avais  pris  en  mars  dans  la  vallée  du  Mazafran,  et  que  j'a- 
vais laissés  à  Alger  jusqu'en  juillet,  mois  dans  lequel  ces 
larves  avaient  fermé  leurs  fourreaux,  viennent  en  quelque 
sorte  confirmer  l'opinion  que  j'avais  émise.  En  étudiant 
les  fourreaux  de  cette  espèce  qui  avaient  été  laissés  dans 
le  plus  grand  repos,  j'ai  remarqué  que  c'était  bien  par  la 
partie  postérieure,  ou  le  gros  bout,  que  l'animal  parfait 
était  sorti,  c'est-à-dire  par  la  partie  opposée  à  celle  par  la- 
quelle la  larve  montre  sa  tête  et  ses  pattes  lorsqu'elle 
traîne  son  fourreau,  et  que  je  désigne  sous  le  nom  de 


TRAVAUX    INÉDITS.  5^9 

partie  antérieure.  Ce  n'est  donc,  comme  je  l'ai  déjà  dit 
plus  haut,  qu'au  peu  de  repos  dans  lequel  ont  vécu  les 
larves  de  la  Titubœa  octosignaia,  qu'il  faut  attribuer  cette 
éclosion  par  sa  partie  antérieure,  éclosion  que  l'on  peut 
considérer  comme  insolite,  si  toutefois  elle  a  eu  lieu 
ainsi. 

De  la  larve.  —  Elle  est  longue  de  ^0  millimètres,  et  sa 
largeur  égale  environ  5  millimètres  ^/2  à  4  millimètres; 
elle  est  allongée,  à  peu  près  cylindrique,  avec  la  partie 
postérieure  fortement  recourbée  en  arc  de  cercle.  La  tète, 
de  consistance  cornée,  est  à  peu  près  circulaire,  d'un  brun 
rougeâtre,  et  couverte  do  points  assez  forts,  arrondis  et 
peu  serrés  ;  son  diamètre  est  tel,  qu'elle  ferme  complète- 
ment l'entrée  du  fourreau  lorsque  le  propriétaire  de  cette 
habitation  est  inquiété,  ou  qu'il  s'y  ti«nt  tranquillement 
retiré;  elle  est  très-plane,  déprimée  môme,  et  vers  sonmi- 
lieu  elle  présente  un  sillon  demi-circulaire  assez  profon- 
dément accusé;  sur  les  parties  latérales,  elle  présente 
quelques  poils  roussâtres,  allongés  et  assez  distants  les  uns 
des  autres  ;  antérieurement,  elle  est  profondément  échan- 
crée,  avec  le  bord  de  cette  échancrure  revêtu  de  poils 
roussâtres  très-courts  et  assez  lisses  :  c'est  probablement 
derrière  cette  échancrure  que  se  trouve  située  la  lèvre  su- 
périeure, qui  m'a  semblée  soudée  ou  faisant  corps  avec  la 
partie  antérieure  de  la  tête.  De  chaque  côté  de  cette  échan- 
crure, mais  plus  postérieurement,  les  bords  de  la  tête 
sont  légèrement  relevés,  et  forment  une  saillie  ou  avance 
assez  prononcée  ;  c'est  au-dessous  de  cette  saillie  que  l'on 
aperçoit  une  petite  concavité  assez  profonde  creusée  dans 
le  sens  longitudinal,  et  dans  laquelle  viennent  se  loger  les 
antennes;  celles-ci  sont  courtes,  et  paraissent  insérées  à  la 
partie  antérieure  de  la  ca,vité  dans  laquelle  elles  viennent 
se  placer  ;  elles  sont  composées  de  trois  articles  de  couleur 
roussâtre,  dont  le  premier  est  très-gros,  court;  le  suivant, 
ou  le  second ,  est  plus  allongé,  et,  lorsque  ces  organes  son  t  en 
mouvement,  cet  article  semble  s'emboîter  dans  le  premier 


S20  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  1851.) 
de  manière  à  disparaître  entièrement;  quant  au  troisième, 
il  est  bien  moins  allongé,  et  terminé  en  pointe  obtuse  à 
son  extrémité  :  celle-ci  supporte  une  soie  roide,  assez  al- 
longée ;  des  poils  très-courts,  testacés,  placés  çà  et  là,  hé- 
rissent ces  organes  ainsi  que  le  bord  de  la  concavité  dans 
laquelle  ils  viennent  se  placer.  Les  mandibules,  d'un  noir 
brillant,  trianguliformes,  un  peu  plus  longues  que  larges, 
sont  courtes,  assez  robustes,  et  sensiblement  tronquées  à 
leur  extrémité  ;  à  leur  bord  interne,  elles  m'ont  paru  fai- 
blement bilobées.  H  est  aussi  à  remarquer  que  l'espace 
qui  existe  entre  le  bord  interne  et  la  saillie  longitudinale 
que  présentent  les  mandibules  à  leur  face  externe  est  re- 
présenté par  une  concavité  qui  m'a  semblé  bien  moins 
profonde  que  dans  la  Titubœa  octosigmita.  Les  mâchoires 
roussâtres,  plus  longues  que  larges,  paraissent  soudées  à 
la  lèvre  inférieure  ;  et,  lorsque  ces  organes  sont  mis  en 
mouvement  par  l'acte  de  la  mastication,  il  n'y  a  guère  que 
leur  partie  antérieure  qui  soit  mobile  ;  antérieurement, 
elles  sont  fortement  tronquées,  et  de  chaque  côté  de  leur 
bord  interne  on  aperçoit  un  petit  palpe  composé  de  trois 
articles,  qui  sont  d'un  roux  testacé  ;  le  premier  article  est 
très-court,  assez  large,  non  mobile  ;  le  suivant  ou  le  se- 
cond est  un  peu  plus  allongé,  et  m'a  semblé  soudé  au 
premier  article  ;  quant  au  troisième,  qui  est  aussi  long 
que  les  articles  précédents  réunis,  il  est  grêle,  et  lorsque 
les  mâchoires  sont  mises  en  mouvement  par  les  fonctions 
de  la  mastication,  il  n'y  a  guère  que  ce  troisième  article 
qui  soit  mobile  ;  la  lèvre  inférieure,  beaucoup  plus  longue 
que  large,  est  d'un  roux  testacé,  avec  sa  partie  antérieure 
sensiblement  tronquée  ;  cette  pièce  donne  naissance  à  deux 
palpes  très-petits,  courts,  composés  chacun  de  deux  ar- 
ticles, situés  sur  un  petit  tubercule  rétractile,  et  qui  est 
mis  en  mouvement  lorsque  les  mâchoires  sont  mues  par 
la  mastication.  Le  premier  segment,  ou  celui  qui  doit  for- 
mer le  thorax,  est,  comme  la  tête,  de  consistance  cornée  ; 
mais  il  est  d'un  brun  roussâtre  beaucoup  plus  clair,  très- 


TRAVAUX    INÉDITS.  S21 

finement  chagriné,  avec  les  bords  latéraux,  antérieur  et 
postérieur ,  testacés  ;  des  poils  clairement  semés  ,   assez 
courts,  testacés,  hérissent  çà  et  là  le  premier  segment. 
Entre  ce  segment  et  celui  qui  doit  former  le  thorax,  on 
aperçoit  de  chaque  côté  un  intervalle  membraneux,  au 
milieu  duquel  est  située  la  première  paire  de  stigmates, 
qui  est  noirâtre,  et  dont  les  bords  sont  de  consistance  cor- 
née; les  autres  segments  sont  testacés  et  fortement  phs- 
sés.  Il  en  est  de  môme  pour  ceux  qui  constituent  l'abdo- 
men :  ils  sont  au  nombre  de  neuf,  et  se  contractent  au 
moindre  attouchement;  ceux  qui  occupent  la  partie  mé- 
diane, ou  les  cinquième,  sixième  et  septième,  sont  forte- 
ment gibbeux  et  recourbés  sur  eux-mêmes  de  manière  à 
former  une  courbe  très-prononcée;  quant  aux  derniers 
segments,  ils  forment,  par  leur  position,  une  espèce  d'an- 
cre ou  de  crochet  destiné  à  retenir  la  larve  dans  son  four- 
reau, et  à  mettre  à  la  portée  des  organes  buccaux   les 
matériaux  nécessaires  pour  la  construction  du  fourreau 
dans  lequel  cette  larve  subit  toutes  les  métamorphoses  ; 
sur  les  parties  latérales,  qui  sont  fortement  gibbeuses  et 
plissées,  il  existe  une  espèce  de  bourrelet  formé  de  tuber- 
cules très-saillants  rendus  très-mobiles  par  les  mouve- 
ments des  segments  abdominaux,  et  sur  lesquels  on  aper- 
çoit la  position  occupée  par  les  stigmates  :  ceux-ci  sont 
roussâtres,  de  couleur  cornée,  et  semblables  à  ceux  qui 
existent  entre  le  prothorax  et  le  mésothorax.  Je  ferai  aussi 
remarquer  qu'à  travers  le  derme,  qui  est  très  mince,  on 
aperçoit,  par  transparence,  les  mouvements  du  vaisseau 
dorsal,  qui  est  légèrement  violacé.  Les  pattes  sont  grêles 
et  allongées;  les  troisième  et  deuxième  pattes  sont  les  plus 
longues  ;  quant  à  la  première,  elle  est  la  plus  courte;  les 
divers  articles  qui  composent  ces  organes  sont  comprimés, 
d'un  rouge  testacé,  avec  le  cinquième  d'un  brun  rougcâtre 
et  héfissé  de  poils  épineux  de  cette  couleur;  quant  à 
l'ongle,  il  est  court,  Irès-aigu.  Je  ferai  aussi  observer  que 


522         REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novcmbrc  185H.; 
des  poils  roussâtres,  assez  allongés,  peu  serrés,  placés  çà 
et  là,  hérissent  les  segnnenls  abdominaux. 

De  la  nymphe.  —  Elle  est  longue  de  ^^  uiillimètres  en- 
viron sur  5  millimètres  1/2  de  large.  Elle  est  d'un  jaune 
clair,  couleur  qui  tourne  au  brun  lorsque  cette  nymphe 
est  sur  le  point  de  se  changer  en  insecte  parfait.  La  tête 
est  li^se,  convexe  entre  les  yeux,  et  assez  fortement  dépri- 
mée transversalement  dans  le  voisinage  où  viennent  s'in- 
sérer les  antennes;  à  sa  partie  antérieure,  elle  est  assez 
saillante,  légèrement  carénée,  avec  le  bord  de  cette  carène 
légèrement  spinuleux.  Les  yeux  sont  d'un  jaune  orangé, 
couleur  qui  tourne  au  brun  foncé  peu  de  temps  avant  le 
changemeut  en  insecte  parfait.  Les  palpes  labiaux  et 
maxillaires,  ainsi  que  les  autres  organes  de  la  manduca- 
tion,  sont  d'un  d'un  jaune  clair.  Les  antennes,  de  même 
couleur  que  les  organes  de  la  manducation,  placées  de 
chaque  côté  transversalement,  c'est-à-dire  entre  les  yeux 
et  les  mandibules,  longent  le  thorax  en  passant  sous  ses 
bords  latéraux,  de  manière  que  les  derniers  articles  de  ces 
organes  atteignent  les  élytres,  sur  lesquelles  ils  sem- 
blent trouver  un  point  d'appui.  Le  thorax  est  d'un  jaune 
clair,  avec  les  pattes  légèrement  teintées  de  jaune  rouge  ; 
il  est  lisse,  à  l'exception  cependant  de  son  bord  antérieur, 
qui  est  spinuleux.  Entre  le  prothorax  et  le  mésothorax,  on 
aperçoit  un  espace  assez  grand,  qui,  dans  l'insecte  parfait, 
est  représenté  par  une  membrane  très-fine:  c'est  dans  cet 
espace,  qui  est  membraneux,  que  se  trouve  située,  chez 
la  nymphe,  la  première  paire  de  stigmates.  Le  mésotho- 
rax, finement  ridé  transversalement,  est  d'un  jaune  tes- 
tacé,  avec  la  première  paire  d'ailes  et  les  élytres  auxquelles 
il  donne  naissance  fortement  plissées  longitudinalement; 
ces  organes  sont  d'un  jaune  foncé.  Le  métathorax,  de 
même  couleur  que  le  mésotliorax,  est  lisse,  et  présente 
de  chaque  côté  deux  sillons  longitudinaux,  dont  celui  si- 
tué du  côté  interne  est  semi-transversal  ;  cet  organe  sup- 
porte la  seconde  paire  d'ailes  qui  se  trouve  au  trois  quarts 


^TRAVAUX   INÉDITS.  ^23 

cachée  par  les  élytres.  Les  pattes  sont  d'un  jaune  clair 
avant  les  première  et  deuxième  paires  placées  sur  les  ély- 
tres, repliées  sur  elles-mêmes  de  manière  que  les  articles 
des  tarses  occupent  longitudinalement  la  région  slernale; 
quant  à  la  troisième  paire,  les  fémurs  et  les  tibias  sont  ca- 
chés par  les  ailes,  et  il  n'y  a  que  les  articles  des  tarses  qui, 
placés  sur  les  sixième,  septième  et  huitième  segments, 
constatent  la  présence  de  cette  troisième  paire  de  pattes. 
Les  segments  abdominaux,  d'un  jaune  foncé  en  dessus, 
plus  clairs  en  dessous,  ne  présentent  rien  de  remarqua- 
ble, si  ce  n'est  que  les  troisième,  quatrième,  cinquième, 
sixième,  septième,  huitième  et  neuvième  segments  présen- 
tent en  dessus  des  épines  très-prononcées.  11  est  aussi  à 
noter  que  le  septième  segment  est  très-relevé  à  sa  partie 
postérieure,  de  manière  à  former  une  protubérance  épi- 
neuse :  cette  disposition  du  septième  segment  sert  proba- 
blement de  point  d'appui  à  l'insecte  parfait  pour  sortir  et 
se  débarrasser  des  langes  qui  l'enveloppent,  et  pour  briser 
la  partie  postérieure  du  fourreau  ;  quant  au  dernier  seg- 
ment, il  est  armé  en  dessus  de  trois  épines,  dont  la  posté- 
rieure est  un  peu  plus  prononcée.  Sur  les  parties  latérales 
de  l'abdomen,  on  aperçoit  une  suite  de  tubercules  sail- 
lants qui  forment  de  chaqne  côté  une  espèce  de  saillie  ou 
bourrelet  :  c'est  dans  l'intervalle  qui  existe  entre  chacun 
de  ces  tubercules  ou  saillies  que  sont  situés  les  organes 
de  la  respiration,  ou  les  stigmates  que  l'on  voit  seulement 
par  transparence. 

Du  fourreau.  —  Il  est  long  de  1  i  millimètres,  et  sa  lar- 
geur égale  environ  6  millimètres.  Il  est  d'un  brun  légère- 
ment roussâtre  ou  d'un  gris  cendré,  et  quelquefois  pres- 
que entièrement  de  cette  dernière  couleur.  Ce  peu  de 
constance  des  couleurs  dans  la  teinte  de  ce  fourreau  est 
duCj  je  crois,  au  terrain  sur  lequel  ces  larves  se  tiennent, 
et  surtout  à  leur  genre  de  nourriture.  Sur  cinq  ou  six 
fourreaux  de  celte  espèce  que  j'ai  pu  me  procurer,  je  n'en 
ai  jamais  vu  deux  semblables,  et  comme  couleur  et  comme 


524  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  ( Novembre  1854.) 
grandeur.  A  sa  partie  inférieure,  il  n'offre  pas  de  bande 
longitudinale,  comme  celui  de  la  Tïtubœa  octosignata;  au 
contraire,  cette  partie  est  un  peu  plus  claire,  et  présente, 
dans  le  sens  de  sa  longueur,  une  carène  finement  accusée. 
Quoique  sa  partie  antérieure  soit  aussi  moins  coupée  en 
biseau,  cependant  elle  est  plus  avancée  supérieurement 
qu'inférieurement  :  de  chaque  côté  de  ses  parties  latéra- 
les, en  dessus,  il  est  lisse,  et  ne  présente  pas  ces  côtes 
transversales  que  l'on  voit  sur  le  fourreau  de  la  Tïtubœa 
octosignata  ;  seulement,  on  aperçoit  sur  la  région  dorsale 
quelques  petites  saillies  en  forme  de  chevron  généralement 
peu  marquées,  et  qui  diminuent  de  longueur  au  fur  et  à 
mesure  qu'elles  atteignent  la  partie  postérieure  ;  celle-ci 
est  arrondie,  plus  forte  que  la  partie  opposée,  et  présente 
de  chaque  côté  une  petite  saillie  tuberculiforme  assez  sen- 
siblement prononcée  ;  il  est  glabre,  et  entièrement  couvert 
de  petits  grains  de  sable  qui  donnent  à  ce  fourreau  un  as- 
pect chagriné  ;  il  est  très-légèrement  courbé,  surtout  vers 
sa  partie  antérieure,  qui  est  fermée  par  un  opercule  ou 
couvercle  arrondi,  lorsque  l'habitant  de  cette  retraite  sin- 
gulière est  sur  le  point  de  se  métamorphoser.  Cet  oper- 
cui'^,  formé,  comme  le  fourreau,  de  matières  excrémenti- 
ticUes  et  de  grains  de  sable,  est  beaucoup  plus  convexe 
que  celui  delà  Tiiubœa  octosignata;  de  plus,  on  distingue 
facilement  à  la  loupe,  de  même  que  sur  le  fourreau,  les 
diverses  couches  assez  régulièrement  disposées  qui  com- 
posent l'opercule  et  le  fourreau.  Comme  l'habitation  de  la 
Tï  iibœa  octosignata,  ce  fourreau  est  formé  des  excréments 
de  la  larve,  qui  sont  convertis  ensuite,  par  la  dessication, 
en  une  substance  d'un  gris  roussâtre  très-résistante,  et 
par  conséquent  bien  moins  friable  que  celle  de  la  Tïtubœa 
octd.'iigvata.  Ayant  brisé  un  de  ces  fourreaux,  afin  d'exa- 
miner quelle  était  la  construction  intérieure,  j'ai  rensar- 
qué  que  les  parois  en  étaient  lisses,  et  ne  présentaient 
aucune  s.iiilie  ni  rutîosité,  comme  cela  se  remarque  à  l'ex- 
térieur. J'ai  examiné  aussi  avec  beaucoup  de  soins  la  par- 


TRAVAUX   INÉDITS.  525 

tic  postérieure  de  ces  fourreaux,  et  je  n'ai  rien  vu  à  l'ex- 
trémité,  ni  extérieurement  ni  intérieurement,  qui  pût  dé- 
montrer d'une  manière  manifeste  que  ces  singulières 
habitations  ont  pour  base  une  partie  de  Kœuf,  ce  qui  ce- 
pendant a  ordinairement  lieu  pour  les  Cryptocéphalides  et 
les  Clythres. 

De  l'insecte  parfait.  —  C'est  en  décembre  ^850  que  j'ai 
obtenu  des  individus  parfaits  de  la  Lachnœa  vicina  qui  a 
été  décrite  par  M.  Lacordaire  dans  le  tome  II  de  sa  Mono- 
graphie des  Coléoptères  subpeniameres,  de  la  famille  des 
Phytophages,  mais  qui  n'avait  pas  encore  été  figurée. 
Afin  de  compléter  l'histoire  de  cette  espèce  de  Clythride, 
je  l'ai  représentée,  et,  de  plus,  j'ai  cru  devoir  accompa- 
gner cette  figure  de  la  description  qui  en  a  été  faite  par 
M.  Lacordaire. 

Lachnœa  vicina^  Lacord.  (Monogr.  des  Coléopt.  subpent.  de 
la  famille  des  Phytophages,  tom.  2,  p.  173,  n°  5,  1848). 

L.  sat  elongata,  nigro-caerulea  aut  virescens,  griseo-villosa, 
fronte  impressa  dense  strigata,  antennis  validioribus,  prothorace 
siibtiliter  punetulato  vagèque  impresso;  elytris  giabris*,  ruiis,  sat 
crebrè  punctulatis,  singulo  punctis  tribus  œqualibus  (uno  hume- 
rali,  duobus  iiifrâ  médium  transversim  digestis),  nigris. 

Mas.  Subcyliudricus,  prothorace  elytris  nonnihil  latiore,  pedi- 
bus  anticis  longissimis.  —  Lon^^  4  à  6  ;  larg.  i  5U  2  1Ï2  lin. 

Yar.A.  Elytris  luteo-ochraceis,  punctis  tribus  nigris  minutis. 

Var.  B.  Elytris  flavo-testaceis,  singulo  punctis  tribus  ferè  de- 
letis. 

Fœm.  Oblongo-cylindrica ,  capite  minori,  prothorace  elytris 
haud  latiore,  pedibus  brevioribus.  —  Long.  3  3/4,  5;  lat.  1  M2, 
2  lin. 

Var.  C.  Elytris  flavo-rulis.  mas.  fasm. 

Var.  D,  Elytrorumpunctis  inœqualibus,  humerali  majori. 

Var.  E.  Duplo,  imo  triplo  minor,  tarsis  anticis  maris  brevio- 
ribus. —  Long.  2  3/4, 3  1W;  lat.  i  1/4, 1  1/2  lin. 

Lachnœa  vicina,  Dej.,  Cat.,  p.  442(1857). 
Mâle.  Les  plus  grands  exemplaires  surpassent,  sous  le 
rapport  de  la  taille,  ceux  de  la  L.  parailoœa,  et  sont  plus 


526  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  1851.) 
allongés  et  d'un  faciès  plus  robuste  ;  mais  elle  varie  à  cet 
égard,  comme  cette  espèce,  dont  elle  est  très-voisine,  pour 
ce  qui  concerne  les  formes  et  les  couleurs.  Sa  couleur  gé- 
nérale et  sa  pubescence  sont  absolument  les  mêmes.  Les 
yeux  sont  plus  grands  et  plus  allongés,  les  antennes  sen- 
siblement plus  robustes  ;  le  prothorax  est  un  peu  moins 
largement  rebordé,  surtout  près  des  angles  antérieurs. 
Les  élytres  sont  d'un  rouge  de  brique  vif,  parfois  même 
un  peu  sanguin,  et  ont  chacune  trois  points  médians  ar- 
rondis, égaux,  d'un  noir  un  peu  bleuâtre  :  l'un  humerai, 
les  deux  autres  disposés  transversalement  au-dessous  du 
milieu.  Quant  aux  pattes,  les  antérieures  sont  encore  plus 
obliques  que  chez  la  L.  paradoxa,  et  présentent  quelques 
différences  essentielles  :  le  premier  article  de  leurs  tarses 
est  moins  grêle  et  un  peu  déprimé  en  dessus  ;  le  deuxième 
est  d'un  quart  plus  allongé,  et  se  rétrécit  beaucoup  moins 
rapidement  à  la  base;  le  troisième  est  également  plus 
grand,  mais  aussi  fortement  bilobé. 

Ce  sexe  m'a  offert  les  deux  variétés  suivantes: 

Var.  A.  Elytres  d'un  beau  jaune  de  terre  de  Sienne  clair 
et  mat;  leurs  trois  points  noirs  très-petits,  l'interne  des 
deux  post-médians  divisé  en  deux. 

Var.  B.  Elytres  d'un  fauve  tcstacé  parfois  un  peu  livide, 
leurs  points  noirs  presque  effacés  ;  il  y  a  tous  les  passages 
entre  elle  et  le  type. 

Femelle.  Je  ne  lui  trouve  aucune  différence  appréciable 
avec  celle  de  la  paradoxa;  sans  le  dessin  des  élytres,  il  se- 
rait impossible  de  l'en  distinguer. 

Les  deux  sexes  ont  en  commun  les  deux  variétés  sui- 
vantes : 

Var.  0.  Elytres  d'un  rouge  fauve  plus  clair  que  chez 
les  exemplaires  normaux  ;  elle  n'est  pas  rare. 

Var.  D.  J'y  comprends  les  exemplaires  dont  les  points 
noirs  des  élytres  sont  de  grosseur  inégale  ;  le  plus  souvent 
l'huméral  l'emporte  sur  les  deux  autres  ;  le  plus  petit  est 
ordinairement  l'externe  des  deux  post-médians. 


Neoue  ef  nioof.  </e  Zoo/oi/ce.  j8Iif . 


rij4. 


Métamorpliosos  do  la  Larhiiœa  Yiciiia.  Zaconi 


JV2ùi/n4}fu/  ùn/t.r.i^A'trvers.àS,  Ihrù. 


TRAVAUX    INÉDITS.  527 

Cette  espèce  habite  Test  et  l'ouest  de  l'Al^j^érie,  particu- 
lièrement les  environs  d'Alger  et  d'Oran.  Suivant  M.  La- 
cordaire,  cette  Lachnœa  se  montrerait  aussi  dans  les  par- 
ties méridionales  de  l'Espagne. 

Explication  des  figures  de  la  planche  4  4. 

-I.  Larve  de  la  Lachnœa  vicina,  Lacord.,  vue  de  profil. 

—  4  a.  La  grandeur  naturelle.  —  ^  b.  Une  antenne  gros- 
sie. —  ^  c.  La  nymphe  vue  de  profil.  —  -1  </.  La  même, 
vue  en  dessous.  —  ^  e.  La  môme,  vue  en  dessus.  — ^  f, 
La  grandeur  naturelle.  —  4  ^.  Le  fourreau  de  grandeur 
naturelle,  vu  de  profil.  —  4  h.  Le  même,  vu  en  dessous. 

—  ^  i.  Lachnœa  vicina  grossie.  —  4  j.  La  grandeur  natu- 
relle. 


Description  de  sept   Coléoptères  nouveaux  provenant 
du  Midi  de  l'Europe  et  du  iMaroc,  par  M.  Léon  Fair- 

MAIRE  (\), 

1.  AjffAOROPS,  nov.  g.  (Pselaphii),  —  Caput  cœcum,  utrinque 
tuberculo  acuto  armatum.  Anlennae  11  articulatae,  arliculo  ulti- 
mo  crasso.  Tarsi  filiformes,  articule  1°  longiore  :  ungues  simpli- 
ces.  —  Hoc  genus  Euplectos  seqùi  mihi  videtur. 

Speciesunica.  A.  Âubei.  Long.  3mill.  —  Totus  testaceo-rufus, 
nitidus,  pilis  griseo-fulvis  sparsus  ;  capite  magno,  utrinque  su- 
pra carinato  ;  proihorace  angusto,  basi  et  apice  coarctato,  postice 
leviter  Irifoveolato  ;  elytris  abdominis  dimidiam  partem  tegenti- 
bus.  —  Sicilia. 

2.  Paussus  Favieri.  Long.  2  mil!.  1Z2.  —  Omnium  minimus, 
totus  testaceo-rufus  pilis  longis  indutus;  aniennarum  articulo 
secundo  crasso,  trigono,  uitimo  maximo,  inflato  intus  leviter  ser- 
rulato;  prothorace  angusto,  elongato,  medio  valde  coarctato,  et 
transversim  sulcato;  elytris  parallelis;  abdomine  nigro-picco, 
pygidio  fortiler  punctalo.  —  Marocco. 

3.  Harminids,  nov.  g.  {Eucnemide$) .  —  Cox«  posteriores  fe- 

(4)  Des  descriptions  étendues  et  des  figures  de  ces  insectes  pa- 
raîtront dans  les  Annales  de  la  Société  Entomologique  de  France. 


528         iiEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Novembre  185^,) 

lïiorum  basin  tantuiii  obtegentes.  Tarsi  simplices,  graciles.  An- 
tennœ  liberap,  elongatc-e,  serratae,  articulis  secundo,  terlioque  mi- 
nutis,  œqualibus. 

Genus  Hypocœlo  affine,  pedibus  tarsisque  gracilibus,  et  anten- 
narum  articulo  tertio  dislinguendum. 

H.  caslaneus.  Long.  42  mill.  —  Totus  castaneus,  pube  brevi 
flavo-grisea  indutus,  capite,  scutello  prolhoraceque  dense  punc- 
tatis;  elytris  punctato  striatis,  interstitiis  planis  dense  punctaiis. 
—  Sicilia. 

4.  Geotrupes  typh^oides.  Long.  24  mill,  — Niger,  nitidus, 
vertice  antice  acuto,  in  dente  minuto  prominente,  prothorace  iri- 
spinoso,  spinis  lateralibus  elongatis,  gracilibus,  medio  dentatis  ; 
elytris  punclato-striatis.  —  Marocco. 

6r.  Typhœo  valdè  affînis,  sed  verticis  forma,  spinarum  longitu- 
dine  et  corpore  supra  deplanato  distinguendus. 

5.  Crypticds  viATicus.  Long.  5  mill.  1^2.  —  Planiusculus, 
oblongus,  piceo-brunneus.  Salis  nitidus,  prothorace  elytris  paulo 
latiore  cum  capite  dense  ac  tenuiter  punctato,  margine  postico 
utrinquç  puncto  impresso  ;  scutello  triangulari,  tenuissimè  punc- 
tulfito;  elytris  apicem  versus  attenuatis,  sat  fortiter  crenulato 
striatis.  —  Hispania. 

6.  Pdrpuricenus  ferrcgineus.  Long.  10  mill.  —  Ater,  pro- 
thorace brevi,  valde  rugoso,  utrinque  obsolète  dentato  ;  elytris 
pallide  ferrugineo-testaceis,  macula  communi  nigra,  postice  dila- 
tata,  antice  hastata.  —  Hispania. 

7.  Cassida  nigriceps.  Long.  5  mill.  —  Viridis,  fere  hemis- 
phserica,  elytris  irregulariter  punctatis,  subtùs  flava,  capite  ni- 
gro,  antennis  flavidis,  suprâ  fuscis,  pedibus  flavo-\iridibus.  — 
Hispania. 

Note  sur  le  résultat  le  plus  important  des  études  séri- 
cicoles  faites  avec  le  concours  de  M.  Eugène  Robert,  à 
la  magnanerie  expérimentale  de  Sainte-Tulle  (Basses- 
Alpes).  —  Extrait  du  Journal  d'observations  scientifi- 
ques et  pratiques  de  la  campagne  de4  83i ,  par  M.  F.-E. 

GUÉRIN-MÉNEVILLE. 

En  attendant  qu'il  me  soit  possible  de  terminer  la  ré- 
daction d'un  Mémoire  sur  mes  travaux  séricicoles  de  cette 


TRAVAUX   INÉDITS.  529 

année,  je  viens  donner  aux  lecteurs  de  la  Revue  Zoologh- 
que  un  document  officiel  constatant  la  réussite  d'expé- 
riences pratiques  et  scientifiques,  faites  sur  une  grande 
échelle,  pour  désinfecter  les  magnaneries  dans  lesquelles 
la  muscardine  fait  manquer  chaque  année  la  récolte. 

On  sait  trop  que  celte  maladie  est  un  fléau  pour  la  séri- 
ciculture de  tous  les  pays,  et  qu'elle  fait  perdre  annuelle- 
ment des  millions  à  la  France.  Les  congrès  scientifiques, 
les  conseils  généraux  des  départements,  les  Sociétés  sa- 
vantes, le  conseil  général  de  l'agriculture  et  du  commerce, 
la  chambre  de  commerce  de  Lyon,  et  un  grand  nombre 
de  fileurs,  de  négociants  en  soies  et  d'éducateurs,  ont 
émis  des  vœux,  ont  fait  entendre  des  plaintes,  et  ont 
adressé  des  pétitions  pour  demander  des  travaux  sérieux 
sur  cet  important  sujet. 

Depuis  cinq  ans,  je  me  suis  rendu,  chaque  printemps, 
dans  le  midi  de  la  France,  chez  l'un  des  éducateurs  les 
plus  distingués,  M.  Eugène  Robert,  si  connu  par  son  zèle 
pour  la  sériciculture  et  par  les  services  qu'il  a  rendus  à 
cette  belle  branche  de  l'agriculture  française.  J'y  ai  fait, 
avec  lui,  des  expériences  autres  que  de  ces  études  de  cabi- 
net et  de  laboratoire  exécutées  à  Paris,  très-importantes 
d'ailleurs  sous  le  point  de  vue  scientifique,  mais  qui,  ne 
pouvantconquérirlaconfiance  des  agriculteurs,  demeurent 
stériles  pour  les  progrès  de  la  pratique.  Au  commence- 
ment, le  ministère  de  l'agriculture  et  du  commerce  a  con- 
couru aux  frais  de  ces  travaux  ;  mais,  dans  ces  dernières 
années,  des  impossibilités  financières  l'ayant  empêché  de 
me  continuer  cette  mission,  il  a  fallu,  pour  ne  pas  perdre 
le  fruit  des  études  commencées,  que  les  Sociétés  d'agri- 
culture et  séricicole  de  Paris,  et  MM.  Eugène  Robert  et 
C«,  prissent  des  mesures  pour  m'aider  à  les  continuer. 

On  va  voir,  par  la  lecture  du  Rapport  suivant,  fait  à 
M.  le  préfet  des  Basses-Alpes,  en  exécution  d'un  arrêté  de 
ce  magistrat,  et  rédigé  avec  autant  de  talent  que  d'impar- 
tialité par  M.  Paillard ,  sous-préfet  de  l'arrondissement 
'i"  sÉKi£.  T.  m.  Année  li$5i.  34 


550  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  1851.) 
dans  lequel  ont  été  faites  publiquement  noes  expériences, 
que  les  Sociétés  savantes  et  les  agriculteurs  qui  m'ont  si 
généreusement  soutenu  dans  mes  travaux  ont  fait  une 
chose  utile  à  l'industrie  de  la  soie,  à  cette  branche  de  notre 
agriculture  qui  rapporte  au  pays  presque  autant  que  l'in- 
dustrie chevaline,  si  largement  et  si  justement  soutenue 
par  l'Etat. 

Prochs-verbal  de  la  Commission  nommée  le  ^2  juin 
4851  par  M.  le  préfet  des  Basses-Alpes. 

L'an  mil  huit  cent  cinquante  et  un,  et  le  seize  juin,  à 
dix  heures  du  matin,  la  commission  instituée  par  l'arrêté 
de  M.  le  préfet  des  Basses-Alpes,  en  date  du  douze  du 
même  mois,  pour  vérifier  l'état  des  magnaneries  de  Sainte- 
Tulle  et  de  Roussel,  et  constater  les  résultats  des  procédés 
employés  par  MM.  Guérin-Méneville  et  Eugène  Robert, 
dans  le  but  d'arrêter  les  ravages  de  la  muscardine,  s'est 
réunie  à  Sainte-Tulle,  dans  la  magnanerie  de  M.  E.  Ro- 
bert, où  elle  a  été  reçue  par  ce  dernier  et  par  M.  Guérin- 
Méneville. 

Etaient  présents  MM.  Raibaud  Lange,  directeur  de  la 
ferme-école  de  Paillerols  ;  Elzéard  Arbaud,  filateur  de  soie 
à  Manosque  ;  Descosse  aîné,  filateur  à  Forcalquier  ;  Damase 
Arbaud,  ancien  maire  de  Manosque  ;  Dauvergne,  docteur 
en  médecine  à  Manosque,  et  Alphonse  PaïUardj  sous-pré- 
fet, président. 

Après  avoir  entendu  les  explications  de  MM.  Guérin- 
Méneville  et  Eugène  Robert,  la  commission  a  formulé 
comme  il  suit  le  but  et  la  marche  de  ses  opérations. 

La  muscardine  sporadique,  dans  l'état  de  la  science,  est 
une  maladie  du  ver  à  soie,  une  terminaison  naturelle  de 
son  existence,  qu'il  est  impossible  de  prévenir  d'une  ma- 
nière absolue. 

Elle  n'est,  d'ailleurs,  une  source  de  préjudice  grave 
pour  le  cultivateur  que,  lorsqu'ayant  éclaté  dans  une  ma- 
gnanerie, elle  y  laisse  des  germes  d'infection  qui,  à  lacam- 


TRAVAUX  INÉDITS.  554 

pagne  suivante,  moissonnent  une  partie  de  Téducation, 
d'année  en  année  deviennent  plus  funestes,  et  obligent 
souvent  le  propriétaire  à  renoncer  à  son  industrie. 

Le  procédé  de  M.  Guérin-Méneville,  consistant  en  une 
fumigation  dont  il  se  réserve,  plus  tard,  de  faire  connaître 
la  nature  (4),  aurait  pour  effet  d'interrompre  la  transmis- 
sion de  la  muscardine  dans  les  mêmes  locaux  d'une  année  à 
l'autre  ;  de  pénétrer  sûrement,  presque  sans  frais,  avec 
une  facilité  de  moyens  à  la  portée  du  plus  humble  culti- 
vateur, dans  les  plus  étroites  fissures,  dans  les  derniers  re- 
coins des  appartements  infectés;  d'y  aller  chercher  le  Bo» 
trijtis  qui  recèle  le  germe  de  l'épidémie  muscardinique , 
d'en  éteindre  la  vitalité,  et  de  le  réduire  à  l'état  de  corps 
inerte,  en  sorte  que  l'éducation  nouvelle  s'opère  comme 
dans  un  établissement  neuf. 

M.  Guérin  se  propose  d'agir  directement,  par  le  méms 
procédé,  sur  la  graine  du  ver  à  soie,  mais  ses  expériences^ 
sous  ce  rapport,  ne  sont  pas  assez  avancées  pour  être  sou- 
mises à  la  commission. 

Le  but  du  procédé  de  MM.  Guérin-Méneville  et  Eugène 
Robert,  c'est-à-dire  la  destruction  de  la  reproduction  de 
l'épidémie  muscardinique  dans  les  mêmes  locaux,  d'une 
année  à  l'autre,  étant  bien  définie,  la  commission  décide  : 

Qu'elle  visitera  les  magnaneries  de  Ste-Tulle  et  de  Rous- 
set,  appartenant  à  M.  Edouard  Arbaud,  et  qu'elle  consta- 
tera l'état  actuel  de  la  récolte;  qu'elle  s'entourera  de  rensei- 
gnements sur  l'état  des  lieux  et  les  ravages  qui  y  ont  été 
causés  par  la  muscardine  dans  les  années  précédentes  ; 

Qu'elle  établira  également,  pour  servir  de  points  da 
comparaison,  l'état  des  magnaneries  existantes  dans  le  vil- 

(\)  La  description  de  ce  procédé  est  dans  un  paquet  cacheté, 
dont  rAcadcmie  des  Sciences  a  bien  vou)u  accepter  le  dépôt  dans 
sa  séance  du  25  mai  1850.  Je  désire  qu'il  y  soit  encore  conserve 
jusqu'à  ce  que  j'aie  pu  faire  d'autres  expériences  en  grand  dans 
les  ateliers  désignés  par  la  commission  et,  si  je  le  puis,  dans  d'au- 
tres départements.  (G.  M.) 


552         i.KV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Novembrc  t85^ .  ) 
lage  de  Sainte-Tulle  et  dans  le  domaine  de  Rousset,  et  qui 
n'ont  pointété  soumises  au  procédé  dés! nfecteur  à  étudier; 

Qu'enfin,  elle  indiquera,  pour  l'année  prochaine,  les  ex- 
périences de  nature  à  permettre  d'asseoir  un  jugement 
définitif  sur  la  méthode  de  M.  Guérin-Méneville. 

La  commission  a  procédé  successivement  à  la  visite,  à 
Sainte-Tulle,  de  la  magnanerie  de  M.  Eugène  Robert  et 
des  éducations  de  madame  veuve  Robert  et  du  sieur  J.  Cou- 
tet,  cultivateur,  qui  n'ont  point  eu  recours  au  procédé 
désinfecteur  ;  à  Rousset,  de  la  magnanerie  gérée  par  MM.  E. 
Robert  et  ۥ,  et  des  magnaneries  des  fermiers  de  M.  Ed. 
Arbaud,  conduites  parla  méthode  ordinaire.  Voici  les  faits 
qu'elle  a  constatés  : 

A  Sainte-Tulle,  la  magnanerie  de  M.  E.  Robert,  dans 
laquelle  la  récolte  s'est  élevée  à  58^  k.  4  h.,  ne  présente 
aucun  cas  apparent  de  muscardine,  même  sporadique. 
•  Jusqu'ici  elle  avait  été  constamment,  depuis  sa  création, 
plus  ou  moins  ravagée  par  cette  maladie  (-1). 

Chez  le  sieur  J.  Coutèt,  dont  la  maison  est  précisément 
en  face  de  la  magnanerie  de  M.  E.  Robert,  et  dont  les 
élèves  commençaient  à  peine  à  monter,  un  quart  des  vers 
à  soie  avaient  déjà  été  jetés  par  les  fenêtres;  et,  pendant 
les  quelques  minutes  que  la  commission  a  passées  près 
des  claies,  d'instants  en  instants  ses  membres  ramassaient 
quelques-uns  de  ces  animaux  frappés  de  la  contagion.  La 
récolte  a  dû  être  nulle  ou  misérable. 

La  vaste  magnanerie  de  madame  veuve  Robert,  située 
à  une  centaine  de  pas  de  celle  de  M.  E.  Robert,  était  fer- 
mée ;  mais  les  débris  de  bruyères  et  de  feuilles,  chargés 
d'un  monceau  de  vers  muscardinés,  qui  se  trouvaient  en- 
tassés en  dehors,  au  bas  des  fenêtres  de  l'établissement, 
indiquaient  assez  l'état  de  la  récolte.  Madame  veuve  Ro- 

(1  )  La  magnanerie  de  Ste-Tulle  avait  toujours  présenté  des  cas 
de  muscardine  plus  ou  moins  nombreux,  suivant  les  années,  mais 
qui  n'avaient  que  rarement  porté  un  préjudice  notable  aux  ré- 
coltes. (G.  M.) 


TRAVAUX    INÉDITS.  535 

bert,  sur  22  onces  (550  gr.)  de  graines,  n'a,  en  effet,  ob- 
tenu qu'un  produit  de  25  à  50  kilogr.  de  cocons. 

La  commission  n'a  pu  pénétrer  chez  les  autres  éduca- 
teurs de  Sainte-Tulle  ;  mais,  par  les  renseignements  obte- 
nus, il  est  rest^  évident  qu'aucun  n'avait  bien  réussi,  et 
que  des  éducations  considérables  avaient  échoué  complè- 
tement. C'est  ainsi  que  le  sieur  Laurent  Reille,  fermier  de 
madame  veuve  Robert,  aurait  été  obligé  de  la  jeter  entiè- 
rement aux  fumiers,  et  que  celles  de  MM.  Pontés,  Miane 
et  Gustave  Giraudon,  auraient  été  réduites  à  des  propor- 
tions insignifiantes. 

A  Rousset,  la  magnanerie  gérée  par  MM.  Eugène  Robert 
et  C°  se  compose  de  deux  ateliers  réunis,  où  la  récolte  de 
^845  à  -1850  était,  par  suite  des  ravages  delà  muscardine, 
descendue  de  500  kilogr.  de  cocons  pour  20  onces  (500 
gr.)  à  ^06  kilogr.,  chiffre  du  rendement  de  1850. 

Le  produit  net  de  cette  année  a  été  de  456  kilogr.  5 
hect.  Différence  :  550  kilogr.  5  hect.  (1). 

Les  moyens  préservatifs  employés  pour  s'opposer  au  re- 
tour de  l'épidémie  sont  :  la  désinfection  des  ateliers  par  le 
procédé  de  M.  Guérin-Méneville,  le  renouvellement  du 
carrelage,  le  blanchiment  des  murs  (2),  le  changement  des 

(1)  L'atelier  étant  infecté  de  gros  rats  qui  ont  continuellement 
mangé  des  vers  et  des  cocons,  et  le  décoconnage  ne  s'étant  effec- 
tué que  quatre  jours  après  le  temps  voulu,  pour  attendre  la  com- 
mission, on  peut  estimer  que  ces  deux  causes  ont  diminué  le  ren- 
dement réel  de  plus  de  iOO  kilogr.  (G.  M.) 

(2)  Nous  observerons  que  ces  réparations  ont  été  plutôt  nui- 
sibles qu'utiles,  puisqu'elles  ont  été  faites  au  dernier  moment,  et 
qu'il  a  fallu  placer  les  vers  dans  cet  atelier  lorsque  les  maçons  y 
travaillaient  encore.  L'humidité  occasionnée  par  ces  ma(;uiiiieries 
a  été  excessive  pendant  plus  de  la  moitié  de  l'éducation.  Je  l'a- 
vais tellement  prévu,  que  ce  n'est  qu'avec  la  plus  grande  peine 
que  je  me  suis  décidé  à  entreprendre  cette  éducation  dans  de 
si  mauvaises  conditions.  Du  reste,  la  partie  la  plus  dangereuse 
de  l'atelier,  le  plafond  en  planches  non  rabotées,  point  le  plus 
propre  à  conserver  les  sporules  muscardiniques,  est  resté  tel 


554        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Novembre 't^^\ .  ) 
agrès;  enfin,  Texacte  observation  des  règles  de  Thygiène. 

La  montée  était  presque  entièrement  terminée,  lors  de 
la  visite  de  la  commission  (1).  Les  cocons  présentaient  un 
aspect  des  plus  satisfaisant  :  la  commission  a  remarqué, 
dans  une  partie  du  grand  atelier,  quelques  vers  qui  avaient 
succombé  à  la  muscardine  sans  l'avoir  propagée. 

Au  nom  de  ses  collègues,  M.  le  président  s'est  fait  un 
devoir  d'exprimer  au  contre-maître  principal,  Marguerite 
Vidal,  de  l'Ardèche,  à  laquelle  MM.  Eugène  Robert  et  C* 
ont  confié  la  conduite  et  la  surveillance  de  cette  éducation, 
les  éloges  qui  sont  dus  à  cette  habile  et  infatigable  ou- 
vrière, pour  le  zèle  et  l'intelligence  dont  elle  a  fait  preuve, 
et  qui  doivent  servir  de  modèle  aux  contre-maîtres  de  nos 
magnaneries. 

Les  éducations  dirigées  aux  premier  et  deuxième  étages 
du  château,  et  dans  les  deux  fermes  qui  en  dépendent, 
par  les  fermiers  de  M.  Ed.  Arbaud,  les  sieurs  Draille,  Guys 
et  Pascal,  qui  n'ont  point  eu  recours  au  procédé  désinfec- 
teur  de  MM.  Guérin-Méneville  et  Eugène  Robert,  sont 
moins  avancées,  et  présentent,  avec  la  magnanerie  précé- 
dente, un  contraste  affligeant. 

A  la  porte  des  sieurs  Guys  et  Pascal,  se  trouvent  accu- 
mulés, comme  chez  madame  veuve  Robert,  des  monceaux 
de  feuilles  et  de  vers  blancs  et  poudreux.  Dans  les  ateliers 
surveillés  par  le  sieur  Draille,  le  mal  est  moins  grand, 
mais  la  muscardine  sévit,  et  paraît  n'ê're  qu'à  son  début. 

Les  résultats  sont,  en  effet,  venus,  depuis,  confirmer  les 
craintes  de  la  commission.  Voici,  pour  ^  7  onces  de  graines, 

qu'il  était  pendant  les  éducations  des  années  précédentes.  —  Des 
Réparations  beaucoup  plus  complètes,  y  compris  la  construc- 
tion d'un  plafond,  n'ont  pas  empêché  la  magnanerie  de  la  veuve 
Robert  d'être  entièrement  ravagée  par  la  muscardine.  (G.  M.) 
(1  )  11  y  a  erreur  ici  :  les  vers  de  Rousset  ont  monté  les  7  et  8 
juillet,  et  la  commission  est  venue  le  16.  On  a  décoconné  les  17 
et  18,  on  a  porté  les  cocons  à  Manosque  le  19,  et  ils  n'ont  été 
pesés  que  dans  la  soirée  de  ce  jour.  (G.  M.) 


TRAVAUX   INÉDITS.  555 

quels  ont  été  les  résultats  obtenus  par  les  fejrmiers  de 

M.  Edouard  Arbaud  : 
Draille,    ^  0  onces     (250  gr.)      Produit,    80  kilogr. 
Guys,  5  (^25       )  27 

Pascal,        2  (  50      )  50 


-17  onces.   (425  gr.)      Produit,  -157  kilogr. 

A  côté  de  ces  éducations  malheureuses,  la  commission  a 
vu  avec  un  vif  intérêt  les  produits  réalisés  par  le  garde 
Casimir  Michel,  qui,  dans  son  modeste  atelier,  où  n'a  ja- 
mais éclaté,  d'ailleurs,  la  muscardine  contagieuse,  est  par- 
venu, en  suivant  l'exemple  et  les  conseils  de  M.  Guérin- 
Méneville,  à  tirer  d'une  once  de  graine  52  kilogrammes 
de  cocons,  sans  avoir  eu  aucun  cas  de  muscardine  conta- 
gieuse. 

De  l'ensemble  de  ces  faits,  la  commission  tire  les  con- 
clusions suivantes  : 

H  °  Les  expériences  de  MM.  Guérin-Méneville  et  Eugène 
Robert  ont  été  faites  dans  des  conditions  propres  à  ame- 
ner la  conviction,  au  milieu  d'éducations  désolées  par  la 
muscardine,  dans  des  ateliers  précédemment  infectés,  et 
qui,  sauf  ce  qui  a  été  dit  plus  haut  des  réparations  faites  à 
Rousset,  n'ont  subi  aucune  modification  essentielle  autre 
que  l'application  du  procédé  désinfecteur  soumis  à  l'exa- 
men. 

2"  Les  résultats  paraissent  excellents.  A  côté  d'ateliers 
que  l'épidémie  force  d'abandonner,  ceux  qui  ont  été  désin- 
fectés restent  exempts  de  la  contagion. 

La  muscardine  sporadique  y  subsiste,  mais  ne  frappe 
que  quelques  individus;  la  muscardine  épidémique  ou 
contagieuse  a  complètement  disparu. 

5"  En  présence  de  ces  faits,  la  commission  n'hésiterait 
pas  à  déclarer  le  but  atteint,  et  le  fléau  de  la  muscardine 
épidémique  vaincu,  si  une  sage  réserve  n'obligeait  à  mul- 
tiplier les  expériences  avant  de  proclamer  ce  grand  ser- 
vice rendu  à  l'agriculture  et  à  l'industrie. 


556         REV.^ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Novembre  185K) 

Elle  exprime,  en  conséquence,  le  vœu  qu'un  nouvel 
examen  ait  lieu  en  4852;  que  la  commission  qui  sera  ins- 
tituée visite  les  magnaneries  de  Sainte-Tulle  et  de  Rous- 
set,  non  plus  seulement  au  moment  de  la  récolte,  mais 
dans  le  cours  de  Téducation  ;  qu'autant  que  possible  au- 
cun changement  ne  soit  apporté  à  l'état  des  lieux  dans  les 
magnaneries  expérimentales,  et  spécialement  aux  bois  et 
planchers  des  ateliers  de  Rousset,  dont  les  surfaces  rudes 
et  altérées  par  l'âgé  présentent  plus  de  facilités  pour  rete- 
nir les  germes  du  Botrytis  muscardinique;  que  des  expé- 
riences suivies  aient  lieu  sur  la  désinfection  directe  de  la 
graine  de  vers  à  soie;  enfin,  que  l'inspection  de  4852  soit 
exercée  sur  les  éducations  infectées  cette  année,  en  même 
temps  que  sur  celles  de  MM.  Eugène  Robert  et  C*. 

Avant  de  se  séparer,  la  commission,  organe  spontané 
de  la  reconnaissance  des  sériciculteurs,  recommande  ins- 
tamment à  la  bienveillance  éclairée  du  gouvernement  les 
laborieuses  et  utiles  recherches  de  M.  Guérin-Méne ville. 
Fait  à  Forcalquier,  le  ^  8  juillet  4  851 . 

(Suivent  les  signatures,) 

De  plus,  et  sur  la  demande  unanime  de  tous  les  agricul- 
teurs qui  comprennent  les  véritables  besoins  de  la  sérici- 
culture, nous  nous  sommes  occupés  activement,  M.  Ro- 
bert et  moi,  de  la  grande  question  de  l'amélioration  des 
races  de  vers  à  soie,  dont  la  dégénérescence,  par  suite  de 
la  mauvaise  confection  de  la  graine,  est  un  des  faits  les 
plus  déplorables  pour  cette  industrie,  surtout  en  Provence. 
On  verra,  par  la  publication  du  compte  rendu  de  nos  tra- 
vaux sur  ce  sujet,  que  nous  avons  déjà  réussi  à  amener  de 
grandes  améliorations,  en  acclimatant  une  race  plus  facile 
à  élever  et  plus  productive,  et  en  répandant  sa  graine, 
qui  a  constamment  donné  d'excellents  résultats,  même 
dans  des  années  où  les  éducations  manquaient  générale- 
ment. Nous  avons  fait,  depuis  deux  ans,  d'assez  grandes 
quantités  de  cette  graine  à  la  magnanerie  expérimentale  de 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  537 

Sainte- Tîdle,  près  Manosque  (Basses-Alpes),  et  M.  E.  Ro- 
bert en  cède  volontiers  aux  éducateurs  qui  lui  en  font  la 
demande.  Il  a  soin  de  faire  ces  envois  pendant  les  froids 
de  l'hiver,  car  tous  les  sériciculteurs  savent  que,  si  on  fai- 
sait voyager  la  graine  au  commencement  du  printemps, 
elle  souffrirait  et  donnerait  de  mauvaises  éducations,  mal- 
gré l'excellent  choix  des  reproducteurs  et  les  soins  extra- 
ordinaires que  nous  avons  apportés  à  sa  fabricatioriy  et 
surtout  à  sa  conservation. 


II.   SOCIETES   SAVANTES. 

Académie  des.  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  5  Novembre ^S^\.  —  M.  Duvernoy  lit  un  Rap- 
port sur  un  travail  d'anatomie  comparée  ayant  pour  titre  : 
Mémoire  sur  les  plis  cérébraux  de  l'homme  et  des  Pri- 
mates, par  M.  Pierre  Gratiolet. 

Ce  rapport  est  lui-môme  un  travail  très-remarquable, 
dans  lequel  M.  Duvernoy  a  fait  preuve,  comme  toujours, 
de  conscience  et  de  vastes  connaissances  en  anatomie  com- 
parée. Du  reste,  le  Mémoire  de  M.  Gratiolet  mérite  toute 
l'attention  du  savant  rapporteur  et  des  anatomistes,  car 
c'est  un  ouvrage  de  longue  haleine,  le  résultat  d'études 
patientes  et  difficiles  sur  la  structure  intime  des  plis  céré- 
braux et  leurs  rapports,  leur  liaison  aj^ec  les  expansions 
fibreuses  du  noyau  central,  qui  démontrent  leur  impor- 
tance physiologique.  Il  serait  difficile  d'analyser  convena- 
blement le  rapport  en  question,  qui  occupe  vingt  pages 
in-4°  des  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences.  Nous 
ne  pouvons  qu'engager  les  anatomistes  à  le  lire,  à  l'étu- 
dier. Ils  y  trouveront  une  foule  de  renseignements  et  d'ob- 
servations de  la  plus  haute  importance,  des  aperçus  in- 
génieux dus  à  l'auteur  et  au  rapporteur,  et  l'appréciation 
des  travaux  publiés  jusqu'à  ce  jour  sur  ce  sujet  capital 
pour  l'anatomie  et  la  physiologie  comparées. 


S58        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Novembvç  1851.) 

En  terminant  ce  rapport,  M.  Duvernoy  s'exprime  ainsi: 
«  Nous  espérons  avoir  démontré  que  les  études  et  les  re- 
cherches de  M.  Gratiolet  ont  fait  faire  un  sensible  pro- 
grès dans  la  connaissance  du  cerveau  des  Mammifères, 
non-seulement  par  les  détails  anatomiques  que  Fauteur 
a  découverts,  mais  même  par  les  déductions  qu'il  en  a 
tirées  pour  servir  aux  caractères  zoologiques  des  genres  et 
des  espèces.  La  méthode  de  comparaison  très-rationnelle 
qu'il  a  employée,  et  qui  lui  appartient,  servira  très-utile- 
ment de  modèle  pour  les  recherches  ultérieures. 

«  Ce  sujet  des  plis  cérébraux,  dit  le  rapporteur  en  ter- 
minant, en  apparence  assez  limité,  quoiqu'il  se  trouve  lié 
à  toute  l'organisation  de  l'encéphale,  est  susceptible  d'une 
grande  extension,  par  les  observations  de  détail  qui  exi- 
gent beaucoup  de  persévérance,  beaucoup  de  patience,  et 
une  bonne  méthode  d'investigation.  M.  Gratiolet  nous  pa- 
raît avoir  répondu  d'une  manière  très-remarquable  à 
toutes  ces  exigences,  dans  le  travail  qu'il  a  soumis  au  ju- 
gement de  l'Académie.  En  conséquence,  nous  avons  l'hon- 
neur de  lui  proposer  d'inviter  M.  Gratiolet  à  continuer  ses 
recherches,  et  de  voter  l'insertion  du  présent  Mémoire 
parmi  ceux  des  savants  étrangers.  » 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 

—  M.  E.  Péligot  lit  un  Mémoire  ayant  pour  titre  :  Etu- 
des chimiques  et  physiologiques  sur  les  vers  à  soie.  Voici 
quelques  passages^de  l'analyse  de  ce  travail  faite  par  l'au- 
teur lui-môme  : 

«  Je  me  suis  proposé  d'étudier  les  différents  phénomènes 
chimiques  et  physiologiques  qui  se  succèdent  pendant  la 
vie  et  les  métamorphoses  du  ver  à  soie. 

«  Dans  cette  première  partie  de  mon  travail,  j'ai  suivi 
le  développement  d'un  poids  donné  de  larves  en  détermi- 
nant le  poids  des  feuilles  de  mûrier  qu'elles  consommaient, 
celui  de  la  feuille  litière,  et  des  déjections  qu'elles  lais- 
saient comme  résidus.  J'ai  étudié  de  la  même  manière, 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  530 

c'est-à-dire  avec  la  balance,  la  formation  de  la  soie,  de  la 
chrysalide  et  du  papillon. 

«  Pour  arriver  à  des  résultats  comparables,  il  est  néces- 
saire de  peser  ou  de  calculer  à  l'état  sec  les  différents  pro- 
duits des  éducations Mon  Mémoire  contient,    sous 

forme  de  tableaux,  V  le  poids  de  cent  vers  à  leurs  diffé- 
rents âges,  dans  leur  état  naturel  et  à  l'état  sec,  lorsquMls 
mangent  ou  après  qu'ils  ont  jeûné;  2°  les  détails  des  édu- 
cations pesées  que  j'ai  faites  dans  ces  trois  dernières  an- 
nées. Ces  détails  comprennent  H"  le  poids  des  feuilles 
fraîches  données  chaque  jour  à  un  poids  déterminé  de 
vers  ;  2°  le  poids  de  ces  feuilles  supposées  sèches  et  établi 
par  la  dessiccation  de  feuilles  recueillies  et  pesées  en 
môme  temps  ;  5®  le  poids  des  feuilles  non  mangées,  séchées 
h  UO  degrés,  que  je  désigne  sous  le  nom  de  litière;  4°  le 
poids  des  déjections  qu'on  a  séparées  de  ces  feuilles  et 
qu'on  a  desséchées  à  la  même  température  ;  5"  le  poids 
des  vers  pris  à  des  intervalles  rapprochés,  tous  les  deux 
ou  trois  jours.  En  soustrayant  de  ce  poids  celui  des  vers 
constaté  par  la  pesée  précédente,  on  a  la  quantité  dont  ils 
ont  augmenté  sous  l'influence  des  feuilles  pesées  qui  leur 
ont  été  données;  cette  quantité  est  calculée  à  l'état  sec,  au 
moyen  des  éléments  consignés  dans  l'un  de  ces  tableaux. 
Le  poids  de  la  litière  et  celui  des  déjections,  ajoutés  à 
cette  quantité,  sont  et  doivent  être  presque  égaux  à  celui 
des  feuilles  distribuées,  tous  ces  produits  étant,  bien  en- 
tendu, amenés  par  le  calcul  à  l'état  sec.  La  légère  diffé- 
rence en  moins  que  présente  toujours  la  somme  des  trois 
premiers  éléments,  par  rapport  au  poids  des  feuilles,  est 
due  à  la  respiration  des  vers,  que  cette  perte  ne  repré- 
sente pas  d'ailleurs  d'une  manière  exacte,  toutes  les  er- 
reurs des  expériences  s'accumulant  sur  ce  résidu.  » 

Outre  ces  pesées,  l'auteur  a  fait  d'autres  études  chimi- 
ques qui  présentent  un  grand  intérêt,  et  que  nous  appe- 
lions depuis  longtemps  de  tous  nos  vœux.  Il  a  constaté  la 
perte  en  poids  que  les  vers  éprouvent  quand  ils  se  vident. 


540  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Novembre  185^ .  ) 
au  moment  de  la  montée.  II  a  déterminé  la  composition 
des  matières  qu'ils  rejettent  ainsi.  Il  a  vu  que  des  vers 
non  encore  mûrs  que  Ton  prive  de  nourriture  font  cepen- 
dant leur  cocon,  mais  que  celui-ci  contient  moins  du  tiers 
de  la  soie  d'un  cocon  ordinaire.  Les  résultats  qu'il  a  obte- 
nus en  ce  qui  concerne  le  repdement  des  vers  en  cocons, 
et  celui  des  cocons  en  soie,  et  des  papillons  en  œufs,  s'ac- 
cordent assez  bien  avec  ceux  qui  ont  été  constatés  par 
Dandolo  et  par  M.  Robinet.  En  déterminant  la  quantité  de 
soie  laissée  par  chaque  ver  dans  le  cocon  percé  par  le  pa- 
pillon, M.  Péligot  est  arrivé  à  ce  résultat  important,  que 
le  poids  de  la  soie  est  loin  d'être  proportionnel  à  celui  des 
vers  ou  des  papillons.  Enfin,  il  a  constaté  que  le  poids  des 
réservoirs  soyeux  desséchés  est  sensiblement  inférieur  à 
celui  de  la  soie  fournie  par  des  vers  pris  dans  des  condi- 
tions identiques.  «  En  résumant  les  données  numériques 
consignées  dans  la  dernière  partie  de  mon  travail,  dit  l'au- 
teur en  terminant,  on  trouve,  en  définitive,  que  les  vers 
fournissent  de  5  à  6  pour  ^  00  de  leur  poids  de  soie.  » 

Ce  Mémoire  est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Milne-Ed- 
wards,  Boussingault  et  Payen. 

—  M.  E.  Robin  adresse  un  Mémoire  ayant  pour  titre  : 
Rapport  que  tes  végétaux  comme  les  animaux  présentent 
eni.  e  la  quantité  de  vie  et  la  quantité  de  combustion.  Pour- 
quoi l'oxygène  humide  joue  un  rôle  si  différent  pendant  la 
vie  et  après  la  mort.  Cause  essentielle  de  l'influence  exercée 
par  la  chaleur  dans  la  végétation. 

Ce  travail,  purement  de  physiologie  générale,  n'entrant 
pas  tout-à-fait  dans  le  cadre  de  ce  recueil,  nous  nous  bor- 
nons à  en  donner  le  titre  et  à  en  recommander  la  lecture, 
car  on  sait  que  son  auteur  est  un  de  ces  hommes  dont  les 
œuvres  méritent  l'attention  des  savants. 

—  M.  Duméril  fait  hommage  de  la  deuxième  livraison 
du  Catalogue  méthodique  de  la  coUeciion  des  reptiles  du  Mu- 
séum d'histoire  naturelle  de  Paris.  Nous  reviendrons  sur  ce 
travail  dans  un  prochain  article. 


SOCIÉTÉS   SAVANTES  54^ 

Séance  du  M  Novembre.  —  M.  Renault  lit  un  extrait  d'un 
grand  et  important  Mémoire  d'hygiène  ayant  pour  titre  : 
Etudes  expérimentales  et  pratiques  sur  'les  effets  de  l'inges- 
tion de  matières  virulentes  dans  les  voies  digestives  de 
l'homme  et  des  animaux  domestiques. 

—  M.  Van  Beneden  soumet  au  jugement  de  l'Académie 
des  Recherches  sur  quelques  Crustacés  inférieurs.  Ce  travail 
est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Milne-Edwards,  Valencien- 
nes  et  Duvernoy. 

—  M.  Léon  Dufour  adresse  une  Note  intitulée  :  De  la 
circulation  du  sang  et  de  la  nutrition  chez  les  insectes. 

« Je  ne  reviendrai  point  sur  tout  ce  que  j'ai  accu- 
mulé de  documents  pour  prouver  que  l'appareil  trachéen 
des  insectes  est  uniquement  un  organe  de  respiration,  un 
système  vasculaire  exclusivement  destiné  à  la  circulation 
de  l'air.  Ce  fluide  subtil  pénètre,  par  d'infinis  ramuscules, 
tous  les  tissus  pour  les  faire  jouir  du  bénéfice  de  la  respi- 
ration, pour  donner  au  sang  qui  les  imbibe  cette  vivifica- 
tion,  cette  faculté  nutritive  que,  dans  les  animaux  supé- 
rieurs, les  vaisseaux  viennent  chercher  dans  un  organe 
respiratoire  circonscrit,  poumons  ou  branchies.  Je  veux, 
en  ce  moment,  discuter  les  nouveaux  faits  récemment 
produits  devant  l'Académie  à  Tappui  de  l'hypothèse  de  la 
circulation  péritrachéen'ne. 

«  Que  des  vers  à  soie  qui  mangent  des  feuilles  saupou- 
drées de  bleu  ou  de  rose  produisent  des  cocons  bleus  ou 
roseS;,  c'est  là  un  fait  qu'on  ne  saurait  contester.  Je  ne  nie 
pas  davantage  la  coloration  des  trachées  observée  par 
MM.  Alessandrini  et  Bassi.  Mais,  en  admettant  ces  faits 
constatés  depuis  par  M.  Blanchard,  je  suis  loin  d'accorder 
les  conséquences  que  cet  observateur  en  a  déduites.  Quoi  I 
le  sang  bleu  remplit,  assure-t-on,  les  cavités  splanchni- 
ques,  les  lacunesy  pénètre  le  vaisseau  dorsal,  et  cependant 
ni  les  muscles  ni  les  viscères  ne  sont  teints  ;  ils  conservent 
leur  blancheur  habituelle!  Quoi!  ces  puissants  muscles 
locomoteurs  où,  à  l'œil  nu,  on  voit  pénétrer  des  trachées 


542  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  { Novcmbre  185^.) 
de  si  grand  calibre  pour  y  opérer  l'acte  important  de  la 
réparation,  de  la  nutrition,  ne  recevraient  aucune  teinte 
de  ce  sang  bleu  qui,  d'après  l'hypothèse  d'une  circula- 
tion péritrachéenne,  devrait  s'insinuer  partout!  Et  ces  vis- 
cères de  la  digestion,  si  riches  en  trachées  de  toutes  les 
dimensions,  qui  n'ont  besoin,  pour  être  constatées,  ni  du 
microscope,  ni  de  la  simple  loupe,  ces  parois  ventricu- 
laires  à  travers  le  crible  vivant  desquelles  transsude,  de 
l'aveu  même  de  l'auteur,  le  fluide  nourricier  bleu,  ces 
viscères  demeureraient  blancs  î  Et  ces  glandes  sérifiques, 
qui,  dans  l'exercice  de  leur  sécrétion,  peuvent  admettre 
artificiellement  la  couleur  bleue,  puisque  celle-ci  se  trans- 
met aux  cocons,  ces  glandes  n'offriraient  non  plus  aucune 
apparence  de  bleu  ! 

«  De  ce  que  des  troncs  trachéens  apparaissent  bleus,  en 
faut- il  conclure  qu'ils  ne  sont  tels  que  par  l'emprisonne- 
ment de  ce  sang  bleu  entre  une  membrane  extérieure  et 
la  tunique  propre  du  conduit  aérifère  ou  trachée?  Mais, 
si  la  cavité  thoraco-abdominale  s'emplit  par  une  rosée 
nutritive  bleue,  pourquoi  la  paroi  trachéenne,  qui,  comme 
tous  les  tissus  de  l'organisme,  a  droit  aussi  à  la  répara- 
tion, à  la  nutrition  intimes,  ne  se  pénétrerait-elle  point 
de  ces  éléments  bleus?  Qu'est-il  besoin,  pour  expliquer 
cette  coloration,  quand  elle  n'est  point  un  simple  enduit, 
de  recourir  a  une  cavité  intermembranulaire  dont  j'ai,  je 
crois,  suffisamment  réfuté  l'existence  par  des  faits  et  des 
raisonnements  ? 

«  Peut-être,  relativement  à  l'absence  de  coloration  des 
fins  rameaux  efï-amuscules  trachéens,  M.  Blanchard  se 
retranchera-t-il  derrière  ces  mots  de  son  texte  :  «  La  teinte 
«  la  plus  colorée  est  à  la  base  des  trachées,  et  elle  s'affai- 
«  blit  graduellement  jusqu'à  l'extrémité.  »  Cette  raison 
peut  paraître  valable  quand  on  n'envisage  que  séparément 
un  de  ces  canaux.  Mais,  de  ce  que  les  brins  isolés  d'un  co- 
con bleu  ne  paraissent  nullement  bleus,  comme  chacun  le 
sait,  cela  n'empêche  pas  que  l'ensemble  des  brins  ne  pro- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  545 

duise  un  cocon  bleu  ;  or,  le  môme  effet  ne  devrait-il  pas 
avoir  lieu  dans  le  tissu  organique  vivant  d'un  insecte, 
quand  les  vaisseaux  sanguins,  si  capillaires  qu'ils  soient, 
se  rapprochent  en  arborisations  pressées  destinées  à  l'ac- 
complissement de  l'acte  nutritif?  Ces  atomes  bleus,  que 
l'on  suppose  charriés  dans  le  torrent  circulatoire,  ne  don- 
neraient-ils pas  à  ce  canevas  vasculaire  une  teinte  plus  ou 
moins  bleue?  Encore  un  coup,  j'en  appelle,  dans  l'hypo- 
thèse de  M.  Blanchard,  aux  injections  dont  je  viens  de 
parler.  » 

—  M.  de  Paravey  présente  des  remarques  sur  le  nom 
que  porte  le  ver  à  soie  dans  l'ancien  dictionnaire  chinois, 
eul  ya.  Suivant  lui,  cet  animal  y  est  désigné  sous  le  nom 
de  ver-éléphant,  ce  qui  voudrait  dire  ver  du  pays  des  élé- 
phants; d'où  il  résulte,  pour  M.  de  Paravey,  que  c'est 
dans  les  pays  où  vivent  ces  pachydermes  qu'a  d'abord  été 
connue  la  culture  de  la  soie,  et  c'est  un  nouvel  argument 
qu'il  fait  valoir  à  l'appui  d'une  thèse  qu'il  a  soutenue  dans 
de  précédentes  communications,  savoir  que  la  civilisation 
chinoise  n'a  point  pris  naissance  en  Chine. 

Séance  du  24  Novembre.  —  M.  Caillaud,  de  JNantes,  lit 
un  Mémoire  ayant  pour  titre  :  Nouveau  fait  relatif  à  la  per- 
foration des  pierres  par  les  Pholades. 

M.Cailliaud,  avant  de  faire  connaître  sa  nouvelle  décou- 
verte, revient  sur  ce  qu'il  a  avancé?  en  rappelant  l'opi- 
nion, contraire  à  la  sienne,  de  M.  Deshayes,  qui  cherche 
à  prouver  que  tous  les  Mollusques  perforants,  en  général, 
creusent  les  pierres  par  un  moyen  chimique,  à  l'aide  d*une 
sécrétion  acidulée;  M.  Cailliaud  trouve  des  exceptions  à 
faire  relativement  aux  Pholades  et  aux  Tarets. 

-!*•  M.  Deshayes,  dans  son  savant  Mémoire,  s'exprime 
ainsi  :  «Nous  engagerions  les  personnes  qui  voudraient 
soutenir  l'opinion  que  nous  combattons,  celle  de  la  perfo- 
ration mécanique,  d'essayer  de  creuser  la  pierre  avec  une 

coquille  perforante  quelconque Que  l'on  présente  cette 

coquille  au  plus  habile  ouvrier,  en  lui  disant  de  creuser 


344         uEV.  ET  maG.  de  zoologie.  {Novembre  1851.) 
avec  elle  la  pierre  calcaire  d'où  elle  a  été  retirée,  et  cet 
homme  regardera  votre  proposition  comme  dérisoire.  » 

C'est  ce  que  M.  Cailliaud  a  essayé  de  faire  avec  la  co- 
quille d'une  Pholade,  et,  en  moins  d'une  heure  et  demie, 
il  a  creusé  dans  la  pierre  un  trou  de  ^8  millimètres  de 
profondeur,  qu'il  expose  à  l'Académie. 

M.  Deshayes  prétend  que  «  l'organisation;,  dit-il,  de  ces 
animaux  est  sans  force  pour  appuyer  leur  coquille  sur  la 
pierre,  et  que  le  mouvertient  de  rotation  leur  est  impos- 
sible. » 

A  quoi  M.  Cailliaud  répond  par  des  preuves  incontesta- 
bles du  contraire,  en  mettant  sur  la  table  des  échantillons 
portant  des  crénelures  circulaires  qui  ne  peuvent  être  creu- 
sées que  par  les  aspérités  des  coquilles,  dans  un  mouve- 
ment de  rotation. 

M.  Deshayes  a  encore  fait  valoir  «  qu'un  animal,  au  sor- 
tir de  l'œuf,  ou  peu  de  temps  après,  n'aurait  pas  la  force 
de  perforer  avec  sa  coquille.» 

Ici  encore ,  c'est  avec  les  pièces  de  conviction  que 
M.  Cailliaud  répond,  en  présentant  de  jeunes  Pholades 
de  5  millimètres,  avec  leurs  trous  dans  la  pierre  qu'ils 
avaient  déjà  perforée  de  leur  longueur,  en  y  laissant  les 
empreintes  des  cercles  rotatoires  et  des  hachures  propor- 
tionnées à  la  coquille. 

«  On  peut  donc  déjà  préjuger,  a  dit  M.  Deshayes,  que 
les  Mollusques  n'attaquent  jamais  que  les  substances  cal- 
caires; leur  sécrétion  est  donc  un  acide.  » 

M.  Cailliaud  soumet  une  nouvelle  preuve  d'un  haut  in- 
térêt pour  la  science  :  sa  bonne  fortune,  dit-il,  la  lui  a  fait 
découvrir,  dans  les  basses  marées  d'octobre  dernier,  en 
explorant  les  côtes  de  son  département. 

Jusqu'à  présent,  on  ne  connaissait  de  Mollusques  per- 
forants que  dans  des  terres  molles  ou  des  substances  cal- 
caires, d'où  ressortait  un  argument  en  faveur  du  système 
chimique,  pour  la  sécrétion  dissolvante  qui,  agissant  sur 
le  calcaire,  ne  pouvait  avoir  une  action  sur  des  roches 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  S'îS 

d'une  autre  nature.  La  science  ne  pouvait  admettre  ni 
conjecturer  qu'il  en  fût  autrenrient,  dès-lors  qu'il  devenait 
établi  que  les  Mollusques  perforants  ne  vivaient  que  dans 
le  calcaire. 

M.  Cailliaud,  persuadé,  depuis  dix  ans,  que,  dans  les 
Pholades,  c'étaient  les  coquilles  mênnes  qui  usaient  les 
pierres,  poursuivait  ses  recherches  dans  toute  autre  ro- 
che, pourvu  qu'elles  pussent  se  laisser  user  et  désagréger  . 
par  le  frottement,  son  moyen  mécanique. 

Ici,  laissons-le  parler  :  «  Ce  n'était  encore  qu'uu  rêve 
pour  nous,  une  lueur  d'espérance  bien  éloignée,  une  chi- 
mère, nous  devons  l'avouer,  après  laquelle  nous  semblions 
courir  ;  car  souvent  la  nature  garde  cachée  dans  son  sein 
tant  de  faits  curieux  et  importants,  que  souvent  la  vie 
d'un  homme  n'est  rien  pour  les  approfondir.  Et  cepen- 
dant, messieurs,  ici  une  de  ces  jouissances  ignorées 
à  tant  d'autres  nous  était  encore  réservée.  Nous  avons 
trouvé  par  centaines  des  Pholades  perforant  un  terrain 
primitif,  une  roche  innée,  le  gneiss  enfin,  passant  au  mica- 
schiste, où  ces  Mollusques  s'introduisent  jusqu'à  -1 5  et  20 
centimètres. 

M.  Cailliaud  met  sous  les  yeux  des  membres  de  l'Aca- 
démie de  très  beaux  échantillons  de  gneiss  mica-schiste, 
entièrement  perforés  par  de  grandes  Pholades  encore  dans 
leurs  trous. 

Dira-t-on  maintenant  qu'une  sécrétion  acidulée  doit 
dissoudre  également  le  calcaire  et  le  mica-schiste?  Non, 
sans  doute  ;  et  ce  dernier  fait  est  assez  concluant  pour 
faire  reconnaître  jusqu'à  l'évidence  que  le  frottement  seul 
de  la  coquille  dans  l'eau  de  mer  suffit  pour  creuser  les 
pierres,  le  quartz  se  trouvant  détaché  du  gneiss  par  la 
désagrégation. 

Ensuite,  M.  Cailliaud  explique  que  des  Mollusques  an- 
tédiluviens, par  ce  même  moyen  mécanique,  ont  dû  opé- 
rer les  perforations  qu'il  avait  découvertes,  en  ^842,  dans 
un  porphyre  prologynique  altéré,  de  Lessines,  en  Beigi- 
2®  sÉHiE.  T.  III.  Aimée  1831.  35 


540  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  185i.) 
que,  fait  qui,  jusqu'à  présent,  n'avait  pu  être  expliqué 
que  par  des  données  contraires.  On  ne  voulait  pas  y  voir 
des  trous  perforés  postérieurement  à  la  roche  ;  M.  Bron- 
gniart,  au  contraire,  persistait,  comme  nous,  à  recon- 
naître ces  trous  perforés  dans  ce  porphyre.  Il  nous  disait  : 
«  C'est  encore  un  fait  dont  la  nature  nous  cache  l'explica- 
tion ;  il  faut  attendre,  »  et  nous  attendions,  sans  nous 
douter  que  les  roches  de  notre  littoral  de  la  Loire-In- 
férieure nous  gardaient  la  révélation  de  ce  qui  n'était  en- 
core ^our  tous  qu'une  énigme. 

—  M.  Robouam  lit  un  second  Mémoire  sur  les  insectes 
nuisibles  aux  végétaux.  Ce  travail  a  pour  titre  :  Thérapeu- 
tique de  la  maladie  spéciale  des  végétaux. 

Dans  ce  Mémoire,  il  rappelle  que  les  phénomènes  mor- 
bides spéciaux  peuvent  être  produits  par  des  causes  très- 
différentes,  soit  qu'elles  agissent  au  canal  médullaire,  à 
l'écorce  ou  aux  feuilles,  soit  aux  racines.  S'il  y  a  diminu- 
tion de  la  sève,  il  y  a  arrêt  dans  la  croissance  et  souf- 
france ;  s'il  y  a  suppression  complète  et  durable  de  cette 
même  sève,  il  y  a  mort;  s'il  y  a  diminution  et  viciation 
des  sucs  nourriciers,  non-seulement  il  y  a  arrêt  dans  la 
croissance  et  souffrance,  mais  on  voit  survenir  dans  tous 
les  tissus  des  altérations  qui  se  traduisent  par  des  taches 
blanches,  brunes,  noires,  et  une  diminution  dans  la  résis- 
tance des  tissus ,  lesquels  deviennent  parfois  cassants 
comme  du  verre. 

Après  ces  données  positives  et  toutes  physiologiques, 
l'auteur  dit  que  les  causes  les  plus  générales  de  ces  altéra- 
tions étant  des  insectes  qui  appartiennent  aux  Aphidiens  et 
aux  Coccus,  et  des  Arachnides  microscopiques  du  groupe 
des  Acariens,  l'étude  des  mœurs  et  des  habitudes  de  ces 
êtres  peut  seule  fournir  les  bases  d'un  traitement  ration- 
nel et  efficace. 

Il  commence  par  l'étude  des  Coccus  en  boule  et  en  ba- 
teaux, qu'il  trouve  sur  presque  tous  les  végétaux.  Il  les 
suit  depuis  leur  naissance  jusqu'à  leur  mort,  et,  sans  s'ap- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  547 

pliquer  à  en  faire  la  description,  il  indique  les  époques  de 
leur  vie  où  ils  sont  le  plus  nuisibles  etoù'ils  peuvent  être 
saisis  et  détruits. 

Des  Coccus  il  passe  aux  Aphidiens  et  aux  Acariens.  11  est 
loin  de  pouvoir  préciser  d'une  manière  aussi  nette  les  dif- 
férentes phases  de  Texistence  des  Aphidiens,  et  surtout 
des  Acariens.  11  a  bien  constaté  la  naissance  des  Pucerons  ; 
il  les  a  bien  suivis  jour  par  jour  dans  leur  œuvre  de  des- 
truction ;  il  a  constaté  leur  hivernation  dans  la  terre,  aux 
racines  des  végétaux  ;  mais,  quelques  efforts  qu'il  ait  faits, 
il  n'a  jamais  pu  découvrir  le  lieu  où  les  Acariens  dépo- 
saient leurs  œufs.  11  a  même  fait,  à  ce  sujet,  quelques  ob- 
servations qui  tendraient  à  faire  penser  qu'il  pourrait  y 
avoir  pour  les  végétaux  un  insecte  qui  aurait  besoin,  ainsi 
que  Tœuf  de  ïAcarus  vegetans,  de  la  vitalité  des  êtres  sur 
lesquels  il  vit  en  parasite  pour  se  développer. 

Ce  travail  est  terminé  par  quelques  observations  pra- 
tiques sur  la  médication  rationnelle  découlant  des  mœurs 
et  des  habitudes  de  ces  mômes  insectes.  Ainsi,  il  a  noté 
les  époques  où  ils  sont  rassemblés  par  légions  nombreu- 
ses, et  où  il  est  possible  de  les  saisir  et  de  les  détruire, 
ainsi  que  les  productions  cryptogamiques  qui  les  accom- 
pagnent presque  toujours.  Mais  il  pense,  en  résumé,  qu'il 
n'est  pas  plus  possible  de  les  anéantir  que  d'en  créer  un 
seul.  11  faut  que  les  efforts  de  l'agriculteur  se  bornent  à 
en  diminuer  le  plus  possible  le  nombre,  pour  qu'ils  n'aient 
plus  qu'une  influence  presque  insignifiante  sur  les  ré- 
coltes. 

—  M.  J.  Muller,  correspondant  de  l'Académie,  adresse 
la  lettre  suivante,  que  nous  copions  en  entier  : 

«  Pendant  mon  dernier  séjour  à  Trieste,  j'ai  découvert 
la  génération  des  Limaçons  à  coquille  spirale  dans  l'inté- 
rieur d'une  Holoturie. 

«  Cette  génération  s'effectue  dans  certains  individus 
de  la  Synapta  digitata  {HoL  digitata,  Montagu),  qui  sont 
plus  rares  que  les  individus  ordinaires  de  la  même  espèce, 


5^8  REV.    ET    MAC.    DE    ZOOLOGIE.    {NoVClubvC    185^.) 

et  qui  ne  s'en  distinguent  que  par  la  présence  des  tubes 
contenant  les  germes  des  Limaçons.  Les  tubes  qui  don- 
nent naissance  aux  Limaçons  sont  au  nombre  de  -1-5;  ils 
ont  une  longueur  de    2  ^  /2-5  pouces,  et  sont  plus  ou 
moins  contournés  en  forme  de  tire-bouchon.  Ils  manifes- 
tent quelquefois  des  mouvements  spontanés  lents,  mais 
très-distincts.  Ces  tubes  sont  attachés,  à  leur  bout  externe, 
au  grand  vaisseau  sanguin  du  côté  libre  de  l'intestin  ;  à 
l'autre  bout,  ils  s'attachent  à  l'intérieur  de  la  tête  de  la 
Synapte,  au  même  lieu  où  aboutissent  ses  organes  géni- 
taux ordinaires.  Comme  les  Synaptes  vivantes  se  brisent 
facilement,  on  ne  trouve  pas  toujours  ces  tubes  en  con- 
nexion aux  deux  points  ;  la  connexion  avec  le  vaisseau  de 
rintestin  se  trouve  très-souvent,  l'autre  très-rarement; 
mais  j'ai  vu  les  tubes  attachés  aux  deux  bouts  dans  le 
même  individu.   Les  tubes   n'ont  aucune  ressemblance 
avec  les  organes  génitaux  ordinaires.  Ils  ne  sont  pas  rami- 
fiés, et  s'en  distinguent  autant  par  la  structure  de  leurs 
parois,  qui  cependant  ont  une  couche  moyenne  muscu- 
laire. Au  bout  interne  des  tubes,  qui  sont  renflés,  il  y  a 
une  invagination  des  parois  du  tube  procédant  très-pro- 
fondément en  cul-de-sac  dans  l'intérieur  du  tube.  Le  bout 
renflé  est  introduit  dans  l'intérieur  d'un  prolongement 
latéral  large  du  grand  vaisseau  sanguin  ;  de  sorte  que  le 
vaisseau  sanguin  embrasse  le  bout  renflé  du  tube,  comme 
mes  lèvres  embrassent  mon  doigt  introduit  profondément 
dans  ma  bouche,  derrière  le  renflement,  les  parois  du 
vaisseau  adhèrent  organiquement  au  tube.  Ainsi,  l'inva- 
gination en  cul-de-sac  du  tube  reçoit  le  courant  du  sang 
dans  son  intérieur.  La  cavité  du  tube  derrière  le  cul-de- 
sac  est  bordée  de  cils  vibrants  jusqu'au  bout  externe  du 
tube.  Celte  cavité  contient  l'ovaire  et  les  capsules  sperma- 
tiques.  l'un  derrière  l'autre,  comme  la  charge  dans  un 
fusil. 

((  L'ovaire  a  une  capsule  particulière,  sans  forme,  vi- 
brante à  sa  surface  extérieure.  Les  vitellus,  séparés  de 


SOCIETES   SAVANTES.  549 

l'ovaire,  restent  dans  les  tubes  et  y  sont  entourés  des  co- 
ques de  l'œuf.  Chaque  coque  enferme  ^5.50  vitellus.Dans 
les  mêmes  tubes  s'opèrent  le  fractionnement  du  vitellus, 
la  formation  de  l'embryon,  et  l'évolution  complète  des 
Limaçons.  On  les  y  trouve  au  nombre  de  plusieurs  mil- 
liers. Les  jeunes  Limaçons,  à  leur  état  avancé,  ont  une 
coquille  calcaire  de  M\0  m.  de  diamètre  à  ^  >l/2  tours  de 
spire  et  de  la  forme  générale  des  coquilles  du  genre  Na- 
tica.  lis  sont  pourvus  des  otolithes,  d'un  opercule  et  d'une 
cavité  respiratoire  logée  dans  la  coquille,  et  portant  des 
filaments  vibratiles  disposés  en  séries. 

«  Le  fait  observé  à  Trieste,  avec  tous  les  détails  niicros- 
copiquei,  est  confirmé  pendant  un  séjour  de  deux  mois 
dans  69  individus  de  la  Synapta  digitata. 

«  Les  organes  génitaux  des  individus  ordinaires  contien- 
nent les  œufs  de  la  Synapte.  Tel  est  l'état  de  ces  organes, 
dans  les  individus  affectés  des  tubes  conchyfères.  Je  ne  les 
ai  pas  trouvés  dans  les  individus  examinés  à  Trieste,  c'est- 
à-dire  dans  les  pièces  brisées  et  gonflées  par  la  liqueur 
abdominale;  maisayantrapportéun  grand  nombre  d'exem- 
plaires brisés  de  Synaptes  conservés  dans  l'alcool,  j'ai  pu 
continuer  des  recherches  sur  ce  point,  et  j'ai  trouvé  des 
exemplaires  ayant  le  tube  conchyfère  et  encore  les  organes 
génitaux  ordinaires  pas  si  grands  comme  généralement, 
mais  contenant  des  œufs  de  la  Synapte  bien  formés. 

«Lofait  que  je  viens  de  signaler,  sans  entrer  dans  des 
questions  générales,  paraît  être  d'une  grande  importance, 
et  digne  de  l'attention  de  l'Académie  des  Sciences. 

«  Berlin,  \o  novembre  4  85^ . 

«  J.  MCLLER.  » 

Cette  lettre  n'a  pas  été  insérée  aux  Comptes  rendus  de 
l'Académie  ;  elle  a  été  insérée  dans  le  journal  llnsiitut. 


550        iiEV.  ET  MAC,  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  1851.) 

Société  ektomologique   de  Frange  (1). 

Séance  du  8  Janvier  4  851.  —  M.  H.  Lucas  montre  deux 
individus,  mâle  et  femelle,  deVHetrodes  Guyonii,  formant 
une  yariété  remarquable  de  cette  espèce,  et  qui  provien- 
nent de  Kefoum-Teboul,  sur  les  frontières  de  l'Algérie 
qui  avoisinent  celles  de  Tunis.  Dans  l'espèce  type,  les  seg- 
ments abdominaux  présentent,  sur  leur  bord  postérieur, 
une  rangée  transversale  de  taches  d'un  beau  rouge  corail, 
arrondies  et  assez  espacées,  tandis  que,  dans  la  variété, 
ces  taches  sont  tout-à-fait  disposées  de  manière  que  l'ab- 
domen est  entièrement  d'un  noir  brillant,  tirant  un  peu 
sur  le  bronzé. 

—  Le  même  membre  fait  voir  une  nouvelle  espèce  d'Hœ 
matopinus  {H,  bubalï)  qui  a  été  trouvée  en  immense  quan- 
tité sur  un  buffle  mort  à  la  ménagerie  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle. 

--  M.  Guérin-MéneviUe  annonce  qu'il  a  trouvé,  sur  les 
bourgeons  des  pêchers  attaqués  de  la  maladie  nommée  le 
meunier,  des  quantités  innombrables  de  larves  d'Acariens. 
Il  pense  que  ces  jeunes  Arachnides  ne  sont  pas  étrangères 
à  la  maladie  du  meunier,  laquelle  consiste  en  une  espèce 
de  poussière  blanche  qui  couvre  toutes  les  branches  des 
pêchers,  à  Montreuil  près  Paris. 

—  Le  même  membre  entretient  la  Société  d'un  travail 
que  M.  le  docteur  Pigeau  vient  de  lire  à  la  Société  natio- 
nale et  centrale  d'agriculture.  L'objet  de  ce  travail  est  la 
recherche  de  moyens  propres  à  préserver  nos  approvision- 
nements de  blés  des  attaques  des  insectes,  afin  de  pouvoir 

<1)  Des  circonstances  indépendantes  de  notre  volonté  nous  ont 
empêché  de  donner  plus  tôt  le  compte  rendu  des  séances  de  la 
Société  Entomologique  de  France.  Nous  allons  nous  mettre  au 
courant  des  travaux  de  cette  année,  en  en  donnant  des  indica- 
tions Irès-abrégées ,  et  nous  nous  arrangerons  pour  signaler, 
chaque  mois,  les  principaux  travaux  de  cette  compagnie. 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  55^ 

conserver  ces  blés  indéfiniment  pour  parer  ainsi  aux  di- 
settes causées  par  les  mauvaises  récoltes. 

M.  Giiérin-Méneville  présente  quelques  remarques  sur 
les  observations  et  les  idées  de  M.  Pigeau.  Il  pense  que  les 
faits  cités  par  ce  savant,  relativement  aux  grains  récoltés 
avant  leur  parfaite  maturité,  et  chez  lesquels  les  parasites 
internes  ne  se  développent  pas,  méritent  d'être  étudiés 
avec  une  grande  sollicitude,  et  que  cette  étude  pourra 
conduire  à  des  résultats  avantageux.  Déjà,  pendant  une 
courte  excursion  pour  étudier  les  insectes  nuisibles  aux 
céréales  dans  le  centre  de  la  France,  il  a  pu  recueillir  des 
observations  qui  tendraient  à  confirmer  celles  de  M.  Pi- 
geau. Il  paraît,  dans  bien  des  cas,  que  les  Alucites,  si 
nombreuses  dans  cette  région  de  la  France,  n'ont  pas 
paru  dans  les  blés  soumis  au  javelage,  pratique  qui  con- 
siste à  laisser  les  gerbes  dans  les  champs  pendant  quelques 
jours,  tandis  que  les  mêmes  blés,  récoltés  à  la  manière  or- 
dinaire, en  ont  été  attaqués.  Quant  à  l'idée  émise  par 
M.  Pigeau,  que  la  mort  organique  des  grains  empêche  leurs.- 
parasites  internes  de  se  développer,  elle  a  besoin  d'être 
soumise  à  un  sérieux  examen.  En  effet,  ne  serait- il  pas 
plus  simple  d'admettre  que  la  température  qui  amène  la 
mort  des  germes  du  végétal  tiie  aussi  les  germes  des  in- 
sectes parasites,  germes  déposés,  comme  on  le  sait,  dans 
les  ovules  du  blé  au  moment  de  la  floraison,  alors  que  le 
grain  est  à  peine  en  voie  de  formation. 

—  M.  H.  Lucas  lit  un  Mémoire  intitulé:  Quelques  re- 
marques géographiques  sur  les  Acridites  qui  habitent  les  pos' 
sessions  françaises  du  nord  de  CAfrique,  et  il  y  joint  la  des- 
cription de  deux  espèces  nouvelles  de  ce  groupe. 

—  M.  V.  Signoret  lit  une  Notice  contenant  la  descrip- 
tion de  nouvelles  espèces  d'Hémiptères  de  la  famille  des 
Longiscutes. 

—  M.  le  colonel  Goureau  fait  connaître  une  série  de 
plusieurs  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  des  insectes 
gallicoles  du  genre  Cynips,  et  à  celle  de  leurs  parasites. 


552         REv.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  (Novembre  186^.) 
Ce  travail,  que  l'on  ne  peut  analyser,  renferme  des  détails 
du  plus  haut  intérêt  sur  les  mœurs  d'un  grand  nombre 
d'insectes. 

—  M.  le  docteur  Robineau-Desvoidy  lit  trois  Notices  fai- 
sant suite  à  ses  Myodaires  des  environs  de  Paris. 

Séance  du  22  Janvier.  —  M.  H.  Lucas  lit  une  Note  dé- 
taillée (Bull,  Soc.  Ent.,  p.  x)  sur  son  Purpuricenus  bar- 
barus  d'Algérie,  qu'il  regarde  comme  une  espèce  distincte, 
quoique  M.  Chevrotât  soit  d'avis  de  le  réunir  au  P.  af finis. 

Séance  du  -12  Février.  ^- M.  le  capitaine  Gorfarrf  com- 
munique quelques  remarques  sur  la  poussière  blan- 
châtre qui  recouvre  certains  Larinus  et  Lixus.  11  pense 
que  cette  matière  pulvérulente  n'est  pas  d'une  nature 
cryptogamique. 

—  M.  le  major  Blanchard  adresse  une  Note  relative  à 
des  Anthrenus  pimpineUœ  qui  ont  très-fortement  rongé  une 
boîte  d'écaillé  fondue  dans  laquelle  il  les  avait  renfermés; 
et,  à  l'appui  de  cette  observation,  il  envoie  cette  boîte, 
sur  laquelle  on  peut  voir  les  traces  très-manifestes  for- 
mées par  l'insecte  destructeur. 

M.  E.  Desmarest,  à  l'occasion  de  cette  communication, 
indique  un  fait  qu'il  n'avait  pas  signalé  dans  sa  Notice  sur 
les  perforations  produites  par  des  insectes  sur  des  plaques 
métalliques.  Lyonnet,  dans  les  Mémoires  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle,  rapporte  qu'ayant  enfermé  des  chenilles  de 
Dicranura  vinula  dans  des  boîtes  en  plomb,  ces  chenilles, 
lorsqu'elles  ont  voulu  former  leur  cocon,  ne  trouvant  pas 
d'autres  matières  à  leur  disposition,  ont  très-fortement 
rongé  le  métal,  et  que  de  nombreux  débris  de  plomb  ont 
été  trouvés  dans  l'enveloppe  du  cocon.  Ce  fait  vient  à  l'ap- 
pui de  l'opinion  émise,  en  ^844,  par  lui,  par  suite  de  la- 
quelle il  pensait  que  c'était  à  l'état  de  larve,  et  non  à  ce- 
lui d'insecte  parfait,  que  les  Apate  capucina  avaient  per- 
foré les  clichés  typographiques  qu'il  montra  à  cette  époque 
à  la  Société. 

Séance  du  26  Féirier.  —  M.  Chevrolai  annonce  que  l'on 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  555 

doit  réunir  en  une  seule  espèce  les  Arescus  cauclatus  et 
quadrimaciilatus,  Salé  ;  car  ces  insectes  ne  sont  que  les 
deux  sexes  d'une  môme  espèce. 

—  M.  le  docteur  Aube  dit  qu'il  pense  que  le  Staphyli- 
nus  Mulsanti  décrit  par  M.  le  capitaine  Godard,  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  Linnéenne  de  Lyon,  ne  diffère  pas  du 
Staphylinus  meridionalïs,  Rosenhauer. 

—  M.  P.  Lambert  donne  quelques  détails  sur  deux  cas 
de  parasitisme  observés  sur  des  Coléoptères,  et  il  met  sous 
les  yeux  de  la  Société  la  larve,  la  pupe  et  l'insecte  parfait 
d'une  espèce  de  Muscide  entomobie  provenant  de  la  Cliry- 
somela  graminis,  et  une  autre  Muscide  parasite  de  la  Ti- 
marcha  coriaria  (Bull.  Soc.  Ent.,p.  xxii). 

—  A  l'occasion  de  cette  communication,  M.  le  docteur 
Robineau-Desvoidy  (séance  du  42  mars  4854)  dit  que  la 
Muscide  qui  provient  de  la  Chrysomela  graminis  constitue 
une  espèce  nouvelle  de  la  section  des  Faunides,  et  dont 
il  donne  la  diagnose  suivante  : 

RhinOMYIA  Lamberti.  —  Totus  ater  miens;  thorax  sub- 
cinerescente-lineatus  et  irroratus  :  frontis  lateribus  et  facie 
cinereo-albido-tesselalis  :  haiteris  flavescentibus  ;  calyptris  al- 
bo  flavescentibus  :  alœ  hyalïnœ  nervuris  fiiscis.  —  Longueur, 
5  lignes  4/2.  —  Mâle. 

—  M.  E.  Cussac  adresse  une  Note  contenant  la  descrip- 
tion d'une  nouvelle  epècede  Curculionites,  probablement 
de  la  division  des  Cossonides,  et  qui  sert  de  type  à  un 
genre  nouveau,  et  a  été  rencontrée  auprès  de  Lille.  L'au- 
teur en  indique  ainsi  les  principaux  caractères  : 

«  Genre  Elmidomorphds.  —  Antennes  courtes,  de  neuf 
articles,  le  premier  et  le  deuxième  assez  longs  ;  bec  ro- 
buste, arqué,  assez  court;  corselet  plus  large  que  long; 
écusson  subtriangulaire  ;  élytres  en  ovale  court  ;  pieds 
médiocres,  robustes;  tarses  étroits,  à  trois  premiers  arti- 
cles subégaux,  l'article  onguiculaire  presque  éjïal  aux 
trois  précédents  réunis. 

«  E.  Aubei.  —  Ovale  court,  noirâtre,  subopaque  ;  tôle 


554  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Novembre  1851.) 
suborbiculaire,  noirâtre,  granulée,  rugueuse;  bec  assez 
robuste  ;  antennes  courtes,  ferrugineuses  ;  thorax  sub- 
transversal, plus  étroit  et  resserré  en  avant,  peu  après 
obliquement  élargi  et  sinueulfement  rétréci  vers  la  base, 
granulé,  rugueux,  noirâtre,  plus  large  que  le  thorax,  pro- 
fondément sillonné  de  gros  points  ;  jambes  médiocres.  » 

Séance  du  ^2  Mars.  —  M.  Alex,  Lefebvre  adresse  deux 
Notes  ;  Tune  sur  certains  insectes  qui  prennent  la  couleur 
des  terrains  sur  lesquels  ils  se  tiennent,  et  l'autre  sur  une 
chenille  qui  est  venimeuse,  mais  seulement  quand  la  plante 
qui  lui  sert  de  nourriture  l'est  elle-même. 

—  M,  Bellier  de  la  Chavignerie  montre  un  Silpha  qu'il  a 
trouvé  aux  environs  de  Paris,  et  qui  est  très-remarquable, 
en  ce  que  l'une  de  ses  élytres  est  granulée,  tandis  que 
l'autre  est  au  contraire  entièrement  lisse.  Ce  coléoptère 
doit  se  rapporter  au  Silpha  unicostatay  Castelnau,  qui  n'a 
été  que  rarement  signalé  comme  propre  à  la  Faune  pari- 
sienne ;  mais,  en  même  temps,  par  les  caractères  de  l'une 
de  ses  élytres,  il  se  rapproche  beaucoup  du  Silpha  rugosa. 
Ne  serait-ce  pas  un  hybride  de  ces  deux  espèces  de  Silphe? 

—  M.  H.  Lucas  communique  la  description  d'une  nou- 
velle espèce  de  Clytus  recueillie  par  lui  aux  environs  de 
Boghar,  l'un  des  hauts  plateaux  de  la  province  d'Alger,  et 
il  en  donne  la  diagnose  suivante  : 

Clytus  consobrinus.  —  Quadripunctati  af finis,  sed  mi 
nor  prœsertimque  angustior;  capite,  mandibulis  labroque  pi- 
losO'flavO'Virescentibus  ;  thorace  elytrisque  angustioribus^  pi- 
losoluteis  lus  utrinque  tantîim  nigro  tripunctatis ;  sterno, 
abdomine  pedibusque  pilosO'CinereO'Virescentibus.  —  Long. 
ISmill.;  larg.  5  mill.  5/4. 

—  M.  le  colonel  Goureau  lit  une  Notice  intitulée  :  Nou- 
velles observations  pour  servir  à  l'histoire  des  Insectes  galli- 
coles  des  genres  Cécidomye  et  Lasioptère,  et  à  celle  de  leurs 
parasites. 

Séance  du  25  Avril.  —  M.  le  colonel  Goureau  présente 
quelques  observations  pour  combattre  l'opinion  des  ento- 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  555 

mologistes  qui  pensent  qu'on  ne  doit  rien  faire  contre  les 
insectes  destructeurs,  parce  que  la  nature  a  mis  obstacle 
elle-même  à  leur  trop  grande  multiplication,  en  créant  des 
parasites  dont  l'action  est  si  puissante,  qu'ils  font  dispa- 
raître presque  entièrement,  d'une  année  à  l'autre,  les  es- 
pèces qui  se  montrent  en  nombre  exhubérant  et  dange- 
reux. 

—  M.  H.  Lucas  donne  la  description  d'une  nouvelle 
espèce  de  Phytœcia  qui  a  été  découverte  dans  les  environs 
de  Tlemcen  par  M.  le  major  d'Aumont. 

Séance  du  \A  Mai.  — M.  H.  Lucas  présente  un  nid  re- 
marquable de  Chalîcocioma  sicula  qu'il  a  recueilli  pen- 
dant son  dernier  voyage  en  Algérie,  et  fait,  à  ce  sujet,  une 
communication  intéressante. 

E.  Dësmarest, 


Association  britannique  pour  l'avancement  des 
Sciences.  —  Juillet  \  85^ . 

M.  T.  Williams  lit  un  Mémoire  Sur  la  structure  des  bran* 
chies  et  le  mécanisme  de  la  respiration  chez  les  Pholades  et 
autres  Mollusques. 

V  Le  sang,  chez  tous  les  Mollusques  lamellibranches, 
est  richement  pourvu  de  corpuscules  ;  2''  les  branchies, 
chez  toutes  les  espèces,  sont  composées  de  vaisseaux  droits 
parallèles,  revenant  sur  eux-mêmes  ;  5**  le  cœur  est  symé- 
trique ;  4"  les  vaisseaux  parallèles  des  lamelles  sont  pour- 
vus de  cils  vibratils  disposés  en  séries  linéaires  de  chaque 
côté  du  vaisseau  branchial,  et  qui  donnent  lieu  à  des  cou- 
rants qui  marchent  dans  la  même  direction  que  le  cours 
du  sang;  5**  dans  les  Pholades,  les  syphons  sont  richement 
bordés  de  cils  vibratils  de  même  que  les  lames  branchia- 
les; 6®  le  syphon  branchial  agit  en  introduisant  de  l'eau 
dans  la  chambre  du  manteau  par  la  dilatation  des  valves 
de  la  coquille  ;  7°  une  partie  de  l'eau  ainsi  amenée  dans  la 
chambre  branchiale  est  avalée  et  parfois  rejetée  par  l'ori- 


556  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Novembre  1851.) 
fice  anal,  et  le  reste  est  chassé  par  rorifice  du  manteau,  et 
en  partie  par  l'orifice  branchial;  8°  ce  liquide  expiratoire 
est  surchargé  d'acide  carbonique  et  de  sécrétions  liquides 
fournies  par  l'intérieur  du  manteau  ;  9^*  ce  courant,  s'é- 
chappant  avec  force  contre  les  parois  de  la  cellule  dans  la- 
quelle vit  l'animal,  agit  comme  dissolvant  sur  les  parti- 
cules désaggrégées  par  l'action  des  valves,  de  façon  que  les 
percements  opérés  par  les  Pholades  ne  peuvent  s'expli- 
quer que  par  un  principe  qui  comprend  une  action  chi- 
mique aussi  bien  qu'une  action  mécanique. 

—  M.  Phillips  rappelle  les  diverses  théories  qui  ont  été 
proposées  sur  la  manière  dont  l'espèce  de  Mollusque  en 
question  perçait  les  roches  dans  lesquelles  il  vivait.  Il  croit 
qu'aucune  théorie  purement  chimique  ou  exclusivement 
mécanique  ne  peut  rendre  compte  du  phénomène,  et  il 
est  tout  disposé  à  adopter  l'opinion  qui  a  été  si  habile- 
ment développée^par  l'auteur. 

—  M.  le  secrétaire  donne  lecture  d'un  Mémoire  de  M.  Ro- 
bertson,  sur  le  travail  de  percement  des  roches  du  Pholas 
daciylus^  Mémoire  dans  lequel  l'auteur  établit  clairement 
que  l'effet  produit  par  l'animal  dans  la  roche  où  il  vit  est 
le  résultat  d'une  action  de  rotation  de  la  coquille.  Ce  mou- 
vement ne  fait  pas  tourher  l'animal  de  plus  d'un  demi- 
tour  dans  son  trou,  et  quelquefois  beaucoup  moins  {]). 

—  M.  E.  Forbes  dit  quMl  y  a  trois  manières  d'expliquer 
l'effet  de  percement  qu'opèrent  les  Mollusques  :  !<>  par  les 
valves  ;  2"  par  des  sécrétions  ;  5°  par  des  particules  sili- 
ceuses qui  garnissent  les  tissus.  La  théorie  de  M.  Williams 
adopte  les  deux  premiers  modes  d'opérer,  opinion  qu'il 
est  tout  disposé  à  partager;  mais  M.  A.  Hancock  soutient 
encore  que  le  dernier  mode  est  celui  au  moyen  duquel  s'o- 
père le  percement. 

—  M.  Forbes  lit  une  Note  Sur  quelques  indications  de  la 
Faune  mollusque  des  îles  Açores  et  de  Sainte- Hélène. 

(I)  Voyez  le  Mémoire  de  M.  Cailliaud,  p.  545. 


ANALYSES   l/oUVRAGES   NOUVEAUX.  557 

Ce  travail  intéressant  n'est  pas  susceptible  d'analyse. 
M.  Forbes  donne  l'énumération  des  Mollusques  qui  ont 
été  rencontrés  dans  ces  deux  localités  de  l'Océan-Atlanti- 
que,  et  fait  ressortir  ceux  qui  sont  particuliers  à  ces  îles. 

L'auteur  conclut,  de  ses  études  sur  la  malacologie  de 
ces  îles,  que  la  ligne  de  côtes  du  terrain  ancien  dont  les 
îles  de  l'Atlantique,  au  nord  de  la  ligne,  sont  des  frag- 
ments, avait  une  inflexion  indiquée  par  la  distribution 
de  la  Littorina  siriala,  et  que  les  rapports  anciens  entre  les 
Açores  et  le  sol  lusitanien,  d'un  côté,  et  celui  de  Madère, 
de  l'autre,  qu'il  a  indiqués  le  premier,  sont  fortement  ap- 
puyés par  ces  nouvelles  données.  D'un  autre  côté,  les  faits 
concernant  Sainte-Hélène  indiquent,  ainsi  que  l'avait  déjà 
révélé  la  végétation  indigène,  que  cette  île  a  été  isolée  à 
une  période  très-ancienne,  et  qu'elle  n'a  jamais  été  liée 
avec  le  continent.  En  même  temps,  les  Mollusques  marins 
semblent  indiquer  la  submersion  d'une  étendue  de  ter- 
rain qui  unissait  probablement  l'Afrique  à  l'Amérique  du 
sud  avant  le  soulèvement  de  Sainte-Hélène.  Le  long  des 
côtes  maritimes  de  cette  étendue  de  terres,  les  êtres  con- 
nus communs  aux  mers  des  Indes  Occidentales  et  du  Séné- 
gal ont  très-bien  pu  se  multiplier  et  se  répandre. 


III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

On  THE  GARRULiNiE,  etc.  —  Sur  les  Garrulinœ^  avec  la 
description  de  nouvelles  espèces;  par  le  prince  Charles- 
Lucien  Bonaparte.  (Extrait  des  Proceedings  ofthe  ZooL 
Soc.  Lond.,  ^850.) 

La  famille  des  Garrulides  est  la  48*  de  la  classification 
naturelle  des  oiseaux  de  M.  Ch.-L.  Bonaparte.  Elle  se 
compose  de  trois  sous-familles  :  Glaucopinœ,  Baritinœ  et 
Garrulïnœ,  auxquelles  vient  se  joindre  une  quatrième, 
celle  des  Ptilorhynchinœ. 

Cette  Notice  a  pour  objet  de  faire  connaître  les  genres 


558  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Novcmbre  185^.) 
et  les  espèces  qui  composent  la  sous-famille  des  Garruli- 
nœ.  Les  nouveaux  genres  établis  sont  nombreux.  Parmi 
les  Garrulus,  M.  Ch.-L.  Bonaparte  décrit  une  espèce  nou- 
velle, asiatique  probablement  :  G.  Lidthi.  Rufo-vinaceus, 
capite  colloque  ex  toits,  alis  caudaque  saturate  azureis; 
fronte  lorisque  nigricantibus;  pluniis  gulce  lanceolatis^  bar- 
bulis  disjimctis,  rachidibus  albis;  tectricibus  alarum  nigro- 
fasciolatis  ;  remigibus  rectricibusque  apîcem  versus  nigrican- 
tibus, apice  ipso  albo.  —  Long.  45  pouces. 

(L.  Fairmaire.) 


Brevi  Cenni,  etc.  —  Courte  notice  sur  un  Acaridien  du 
genre  des  Sarcoptes,  qui  vit  sur  le  Strix  flammea,  écrit 
posthume  de  Guiseppe  Gêné.  —  Turin,  ^848. 

Cette  Notice  de  six  pages  a  été  trouvée  dans  les  papiers 
du  docteur  Gêné,  dont  la  mort  a  été  une  véritable  perte 
pour  les  naturalistes  italiens.  C'est  M.  Comba,  préparateur 
au  Musée  zoologique  de  Turin,  qui  a  découvert  ce  Sar- 
copte, et  qui  a  donné  à  Gêné  toutes  les  indications  néces- 
saires pour  ce  travail.  Le  Strix  flammea  est  commun  aux 
envisons  de  Turin,  où  les  habitants  l'appellent  Dama: Or, 
il  est  impossible  d'en  trouver  un  individu  qui  ne  soit  plus 
ou  moins  infesté  de  la  gale,  ou  plutôt  de  Sarcoptes,  et  non 
pas  à  la  surface  de  la  peau,  mais  bien  dans  le  tissu  cellu- 
laire et  dans  la  couche  adipeuse  qui  se  trouve  entre  la 
peau  et  les  muscles.  Est-ce  le  Sarcoptes  nidulans  deNitsch? 
Gêné  ne  le  pense  pas,  parce  qu'il  lui  paraît  extraordinaire 
que  le  même  insecte  vive  à  la  surface  de  la  peau  et  dans 
l'intérieur  des  téguments.  Il  appelle  son  espèce  Sarcoptes 
sirigis.  Une  planclic  dessinée  par  M.  Comba  représente  l'a- 
nimal en  dessus  et  en  dessous. 

(L.  Fairmaire.) 


MÉLANGES  ET  NOUVELLES.  559 

IV.  MÉLANGES  ET  NOUVELLES. 

Dans  la  Gazetta  Piemontese  du  4"  mai  de  celle  année, 
M.  Ghiliani  a  donné  quelques  détails  sur  une  apparition 
extraordinaire  de  papillons,  Vanessa  cardui,  Linné.  C'est 
le  26  avril,  vers  onze  heures  du  matin,  qu'on  vit  apparaî- 
tre soudainement  des  millions  d'individus  de  cette  espèce  : 
leur  nombre  alla  toujours  croissant  jusque  vers  une 
heure,  moment  où  l'atmosphère  en  était  obscurcie;  à 
quatre  heures,  tout  était  fini,  et  l'on  ne  voyait  plus  que 
quelques  papillons  épars.  M.  Ghiliani  n'a  observé  celte  ap- 
parition que  dans  un  rayon  d'un  mille  environ  de  la  ville; 
mais  il  pense  qu'elle  a  eu  lieu  dans  presque  tout  le  Pié- 
mont. Il  l'attribue  à  ce  que  l'éclosion  de  l'automne  précé- 
dent n'avait  pas  eu  lieu  à  cause,  sans  doute,  de  quelque 
abaissement  extraordinaire  de  température.  Les  papillons 
de  cette  seconde  génération  auraient  passé  en  m^ijeure 
partie  l'hiver  à  Téiat  de  chrysalide,  pour  subir  leurs  mé- 
tamorphoses au  printemps  ;  ceux  qui  seraient  nés  à  cette 
époque  auraient  hiverné  soit  sous  des  feuilles,  soit  dang 
des  fentes  de  mur.  On  pourrait  aussi  supposer  que,  sur  le 
versant  méridional  de  l'Apennin  ligurien,  l'hiver  ayant  été 
doux  et  le  printemps  précoce,  des  Vanesses  de  cette  loca- 
lité se  sont  développées  avant  l'époque  ordinaire,  et  sont 
venues  accroître  le  nombre  normal  des  individus  de  nos 
environs.  Au  moyen  de  ces  deux  suppositions,  on  expli- 
que, V  le  nombre  extraordinaire  de  ces  papillons,  2°  la 
fraîcheur  des  uns,  qui  venaient  évidemment  de  naître,  et 
le  mauvais  état  des  autres,  qui  avaient  subi  d'une  manière 
notable  une  longue  exposition  aux  intempéries  de  l'air. 

M.  Ghiliani  rappelle,  en  commençant,  des  apparitions 
semblables  ù'Epliemera  virgo,  de  Tinea  ranella.  A  Paris, 
de  semblables  invasions  de  papillons  ont  été  constatées, 
quoique  sur  une  échelle  bien  plus  restreinte  ;  mais  les 
causes  réelles  n'ont  pas  encore  été  expliquées. 

(L.  Fairmaire.) 


560        REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {JSovembre  1851. 

V.  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Prospetto.  —  Prospectus  de  la  Faune  marine  vulgaire  des  la- 
gunes vénitiennes;  par  M.  J.-D.  Nardo.  Venise,  1847;  broch. 
in-4*>. 

Osservazieni  anatomiche.  —  Observations  anatomiques  sur  l'a- 
nimal marin  conuu  \ulgairement  sous  le  nom  de  rognon  de  mer; 
par  le  même.  Broch.  in-S**. 

Sinonimia.  —  Synonymie  moderne  des  espèces  consignées  dans 
l'ouvrage  de  l'abbé  Chiereghini,  sur  les  Crustacés,  Testacés  et 
Poissons  des  lagunes  vénitiennes;  par  le  même.  Venise,  1847; 
broch.  in-8'*. 

De  l'appareil  du  sens  génital  des  deux  sexes  dans  l'espèce  hu- 
maine et  dans  quelques  M;?ùnmifères,  au  point  de  vue  anatorai- 
que  et  physiologique  ;  par  M.  le  docteur  Koblet;  trad.  de  l'alle- 
mand par  M.  le  docteur  H.  Kaula.  —  Strasbourg.  Paris,  -1851, 
in-80. 

Untersuchungen.  —  Recherches  sur  le  développement  des  ver- 
tébrés; par  M.  Robert  Remak;  V^  et  2*^  iivr.  —  Berlin,  1830  et 
1851  ;  in-fol. 

Ammalolampes  et  Trachelacanthus,  gênera  piscium  fossilium 
nova,  in  literis  celeberrimo  viro,  excellentissimo  domino  doclori 
Eduardo  ab  Eichwald,  professori  Academico,  consiliario  status 
actuali,  equiti,  etc.  ;  datis  descripta  auctore  Gotthelf  Fischer  de 
Waldheim.  —  Mosquœ  1831  ;  broch.  in-4^ 


TABliE  BEI»  JlIATIÈRES»   DIT  N""  11. 

Jules  et  Edouard  Verreaux.  —  Oiseaux  du  Gabon.  513 

H.  Lucas.  —  Métamorphoses  de  la  Laclmaea  vicina.  517 

L.  Fairmaire.  —  Coléoptères  nouveaux.  ^  527 
GuÉRiN-MÉNEviLLE.  —  Notc  sur  la  magnanerie  expérimentale  de 

Sainte-Tulle.  528 

Académie  des  Sciences  de  Paris.  537 

Société  Entomologique  de  France.  550 

Association  Britannique.  555 

Prince  Bonaparte.  —  Sur  les  Garrulinae.  557 

Gêné.  —  Notice  sur  un  Acaridien.  ,        558 

Ghiliani.  —  Apparition  extraordinaire  de  papillons.  559 

Bulletin  bibliographique.  5fe0 


QUATORZIÈBUB  AMlfÉE.   —  BÉCEMBRIQ  18S1. 


I.  TRAVAUX  INÉDITS. 


Note  8ur  une  espèce  nouvelle  de  Cerf  (Cervus  rufmus^ 
Bourc.  et  Puch/,  par  M.  le  docteur  Pucueran. 

Ce  Cerf,  qui  appartient  à  la  section  des  Daguets,  est  in- 
férieur en  taille  à  la  petite  variété  du  Cervus  rujitSf  dont 
M.  llamilton  Smith  a  fait  une  espèce  sous  le  nom  de  Cer- 
vus simplicicomis.  Comme  le  Cerf  roux,  il  est  d'un  rouge  bai 
assez  vif  sur  les  côtés  de  la  tête  en  arrière  du  cou,  sur  le 
dessus  et  le  dessous  du  cou,  sur  le  milieu  du  dos  et  les 
flancs.  Dans  ces  régions,  la  pointe  des  poils  est  seule  rouge 
bai  ;  dans  le  reste  de  leur  étendue,  ils  sont  blancs.  La 
gorge,  les  régions  thoracique  et  abdominale,  sont  d'un 
TQUx  plus  terne;  il  en  est  de  même  de  la  partie  anogéni- 
tale,  dont  la  teinte  est  plus  afTaiblie.  Sur  les  membres  rè- 
gne, dans  le  voisinage  du  tronc,  la  même  couleur,  qui 
occupe  les  flancs;  mais,  en  approchant  de  l'articulation, 
cette  couleur  se  nuance  de  noirâtre.  Cette  dernière  cou- 
leur occupe  le  reste  des  pattes  jusqu'aux  sabots;  mais, 
tandis  qu'en  avant  elle  n'occupe  que  le  dehors  du  mem- 
bre, le  dedans  étant  de  même  couleur  que  toutes  les  ré- 
gions inférieures  du  tronc,  en  arrière,  elle  a  tout  envahi. 
Les  parties  latérales  et  médianes  du  museau,  en  avant  de 
l'œil,  sont  de  couleur  n-oire.  Le  muffle  estbion  formé  ;  une 
tache  blanchâtre  occupe  l'extrémité  de  la  mâchoire  infé- 
rieure ;  on  en  aperçoit  une  autre  di\  même  couleur  à  l'extrt- 
mité  de  la  mâchoire  supérieure,  au-dessous  dfis  naseaux. 
Le  chevron  de  la  mâchoire  inférienre  est  borné,  en  arrière 
et  des  deux  côtés,  prfr  une  iH'ihe  noirâtre.  Le  larmier  est 
2"^  SÉRIE.  T.  III.  Année  18;>1.  56 


562        UEv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  1851.) 
très-petit.  Les  dagues,  de  couleur  blanche,  sont  fort  incli- 
nées en  arrière  et  lisses  dans  presque  toute  leur  étendue. 

Les  dimensions  de  l'individu  que  nous  venons  de  dé- 
crire sont  les  suivantes  :  Longueur  du  bout  du  museau  à 
la  base  de  la  queue  (\)  (prise  directement,  la  tête  étant 
tournée  à  gauche),  65  cent.  Id.  à  l'angle  antérieur  de 
l'œil,  SA  mill.  Id.  à  la  base  des  dagues,  ^^  cent.  Id.  à  la 
base  de  l'oreille,  ^  5  5  mill. 

Longueur  des  dagues,  62  mill.  —  Hauteur,  en  avant, 
455  mill.  Id.  en  arrière,  495  mill. 

Ce  Daguet  a  évidemment  des  rapports  très-intimes  avec 
le  Cervusrufus.  Il  s'en  distingue  : 

4"  Par  sa  taille  moindre  ; 

2"  Par  la  couleur  rousse  de  sa  gorge,  qui  est  blanche 
chez  le  C  rufus  ; 

5°  Par  le  rouge  bai  du  devant  du  cou  ;  chez  le  C.  rufus, 
cette  région  est  d'un  brun  qui  devient  noirâtre  chez  cer- 
tains individus; 

4"  Par  le  noirâtre  de  ses  membres  et  de  son  museau. 

Cette  espèce  est  originaire  de  la  République  de  l'Equa- 
teur. M.  Bourcier,  qui  a  su  se  rendre  si  utile  à  la  zoologie 
pendant  le  séjour,  malheureusement  si  court,  qu'il  a  fait 
à  Quito,  en  qualité  de  consul  de  France,  a  tué  les  deux 
individus  qu'il  a  donné  au  Musée  de  Paris  dans  la  vallée 
de  Lloa,  sur  le  versant  occidental  de  la  Cordillière  du  Pi- 
chincha.  L'espèce  est  assez  rare,  peu  sauvage,  et  vit  dans 
les  petites  forêts,  sur  les  hautes  vallées  de  montagnes, 
dont  l'élévation  n'est  pas  moindre  de  douze  mille  pieds. 
Ce  n'est  point,  au  reste,  le  seul  type  de  Cerf  que  possède 
cette  partie  de  l'Amérique  du  Sud.  Le  Cerf  d'Antis  {Cer- 
vus  Antisiensis,  d'Orb.)  y  séjourne  également  aux  environs 
du  Chimborazo,  et  dans  les  montagnes  du  Pichincha,  du 

(1)  La  queue  manque  chez  cet  individu;  chez  notre  femelle, 
elle  a  10  ceniiinètres  d'étendue,  est  blanche  en  dessous,  et,  en 

dcs!«us,  ilc  la  couleur  du  dos. 


TRAVAUX   INÉDITS.  565 

Cotopaxi  et  du  Cuyambé.  D'après  ces  nouveaux  docu- 
ments, on  peut  conjecturer  que  ce  Cerf  habite  la  chaîne 
des  Andes  dans  toute  l'étendue  de  l'Amérique  méridio- 
nale :  M.  Tschudi,  en  eflet,  Ta  observé  au  Pérou  ;  MM.  Pent- 
land,  d'Orbigny  et  Bridges,  en  Bolivie,  et  il  n'est  pas  en- 
core bien  prouvé  que  le  Guamul,  récemment  rapporté  du 
Chili  par  M.  Gay,  en  soit  spécifiquement  différent. 


Etudes  sur  les  types  peu  connus  du  Musée  de  Paris,  par 
M.  le  docteur  Pucheran.  —  Cinquième  article.  (Echas- 
siers.)  —  Voy.  p.  272  et  57-1 .  (Suite  et  fin.) 

B.  Types  de  Vieillot. 

Les  seuls  sur  lesquels  il  nous  semble  nécessaire  de  don- 
ner des  détails  complémentaires  sont  les  suivants  : 

V  Porphyrio  cinereus.  —  «  Il  a  les  côtés  du  front,  une 
bandelette  transversale  au-dessus  de  l'œil,  la  gorge,  le  de- 
vant du  cou,  le  milieu  de  la  poitrine  et  des  parties  pos- 
térieures, blancs  ;  les  flancs  et  le  reste  du  plumage  d'un 
joli  gris  ;  le  bec  d'un  jaune  orangé,  et  le  tarse  rougeâtre. 
Taille  inférieure  à  celle  du  Raie  marouette.  Le  pays  de  cet 
oiseau  m'est  inconnu.  Il  est  au  Muséum  d'histoire  natu- 
relle. «  (2*=  édition  du  D'ict.  cihist.  nat.^  vol.  XXVIII,  pag. 
29,^849.) 

Cet  individu,  à  la  description  duquel,  sauf  la  diagnose 
latine,  rien  n'est  ajouté  dans  l'Encyclopédie  (1),  est  origi- 
naire de  Java  (Labillardière).  11  est  noirâtre  sur  la  région 
dorsale  et  les  plumes  alaires,  dont  les  bords  sont  bordés 
d'une  teinte  plus  claire.  Les  hypocondres  et  les  couver- 
tures caudales  inférieures  sont  d'un  fauve  très- clair.  Le 
dessus  de  la  tôte  est  d'un  cendré  très-foncé.  Au-dessous 
de  l'œil,  partant  de  la  base  du  bec,  se  trouve^  une  bande 

"  fi)  Page  1049.  —  P.  biiprâ  c?t  oreiis,  sul)tùs  a  bus;  rostro  au- 
raniio,  pedibuf  '   'jcscentibut--. 


564  nËv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  { bècenibre  ISâl.) 
blanche  qui  dépasse  en  arrière  le  premier  de  ces  organes. 
bisons,  enfin,  qu'il  se  trouve  déterminé,  dans  notre  col- 
lection, sous  le  nom  de  Gallinula  mystacina,  Tem.  Nous  lui 
rapportons,  comme  double  emploi,  G.  leucosomuy  Swain- 
son  (^),  dont  M.  Gray  fait  une  espèce  d'Oriygomeira,  tan- 
dis qu'il  place  G.  mystacina  dans  le  genre  Corethura. 

2°  Ralliis  rufescens.  —  «  Ce  petit  Raie,  que  l'on  trouve 
dans  rîlede  Java,  a  la  gorge,  le  devant  du  cou,  la  poitrine 
et  le  ventre,  blancs  dans  le  milieu  et  roux  sur  les  côtés; 
les  flancs  et  le  bss-ventre  noirs,  et  ra^és  transversale- 
ment de  blanc;  toutes  les  parties  supérieures  d'un  brun 
roussâtre;  le  bec  brun  en  dessus,  jaunâtre  en  dessous  ;  les 
pieds  verdâtres  et  une  taille  très-petite.  Du  Muséum  d'his- 
toire naturelle.  «  (2^  édition  du  Dict,  cl'hist.  nat.,  vol. 
XXVIII,  p.  565.) 

Le  type  est  originaire  des  mêmes  pays  que  le  précé- 
dent ;  c'est  le  môme  voyageur  qui  l'a  rapporté  (2).  Nous 
ajouterons  qu'il  existe  sur  les  parlies  supérieures  des  flam- 
mèches noires  et  grand  nombre  de  petites  taches  blanches. 
Mis  en  présence  des  jeunes  Rallus  Bailloni^  les  analogies 
sont  multipliées,  mais  elles  s'évanouissent  bien  vite,  dès 
qu'on  met  les  adultes  en  présence. 

Les  dimensions  sont  les  suivantes  :  Longueur  du  bout 
du  bec  à  l'extrémité  de  îa  queue  (directement  prise,  la 
tête  tournée  à  gauche),  155  millim.  —  Id.  de  la  queue 
(mesurée  en  dessous),  44  millim.  —  Id.  du  tarse,  5  cent. 
—  Id.  du  doigt  médius  {l'ongle  y  compris),  5^  millim.  — 
M.  du  bec,  en  suivant  la  courbure,  17  millim. 

Quelques  recherches  que  j'aie  faites,  je  n'ai  point  re- 
trouvé cette  espèce  dans  les  auteurs  antérieurs  à  Vieillot  ; 
aussi  me  semble-t-elle  devoir  être  admise  dans  le  système. 

(1)  Two  cent,  and  a  quart.,  p.  548,  n**  202. 

(2)  Page  1070.  —  R.  gutlure,  collo  anteriori,  pectore  ventre- 
que  in  niedio  albis,  lateribus  ru  lis  ;  abdomine  hypocondriisque 
nigris,  albo  transversina  striatis  ;  corpore  supra  rufescente  fusco; 
rotro  supra  fusco,  sublus  flavicanie;  peUibus  virescentibus. 


TRAVAUX  INÉDITS.  665 

5°  Ardea  pusîUa  (^).  —  Je  n'ai  point  retrouvé  le  type  de 
Vieillot  dans  notre  Musée;  mais  je  dois  dire  que  c'est 
bien  l'espèce  que  M.  Gould  (2)  a  récemnnent  figurée  sous  le 
nom  d'Ârdctia  piisiUa.  La  comparaison  de  la  description  à 
la  figure  n'a  laissé  dans  mon  esprit  aucun  doute  à  ce  sujet. 

4°  Ardea  Novœ-HoUandiœ.  —  «  Ce  Bihoreau  a  dans  son 
plumage  de  grands  rapports  avec  le  nôtre;  cependant,  il 
est  un  peu  plus  petit.  Un  trait  blanc  surmonte  les  yeux  ; 
les  joues,  les  côtés  de  la  gorge  et  du  cou,  sont  d'un  gris 
foncé  chez  des  individus,  clair  chez  d^autres  ;  la  tête  est 
noire  en  dessus,  et  ornée,  sur  Tocciput,  de  trois  plumes 
longues,  étroites  et  blanches  ;  le  devant  du  cou  et  les  par- 
ties postérieures  sont  de  cette  couleur;  les  supérieures, 
d'un  joli  gris.  Les  mâles  ont  le  bec  totalement  noir,  les 
pieds  jaunâtres. 

«  Le  jeune  a  le  bec  noir  en  dessus  et  jaunâtre  en  des- 
sous, les  pieds  rougeâtres  ;  le  dessus  de  la  tête  noir,  le  des- 
sus du  cou  et  du  corps  brun,  avec  des  taches  blanches 
isolées;  le  devant  de  la  poitrine  et  le  dessous  du  corps 
blancs,  avec  des  taches  longitudinales  noires  sur  le  devant 
du  cou  et  brunes  sur  les  autres  parties.  Le  plumage  d'un 
jeune  moins  âgé  est  totalement  tacheté  de  blanc  et  de 
brun;  les  taches  blanches  des  parties  inférieures  occu- 
pent le  milieu  de  la  plume. 

«  J'ai  encore  vu  d'autres  individus  du  même  pays  au 
Muséum  d'histoire  naturelle  qui  diffèrent  des  précédents 
par  une  taille  et  une  grosseur  moindres;  leur  plumage  est 
brun  en  dessous,  avec  des  taches  blanches  qui  sont  longi- 
tudinales sur  la  tête,  sur  le  cou,  et  arrondies  sur  les  cou- 
vertures supérieures  des  ailes  ;  ils  ont  ;les  parties  infé- 
rieures blanches,  et  parsemées  de  taches  brunes,  oblon- 
gues,  etc.  »  {Nouv.  Dict.,  tome  XIV,  p.  456.) 

(1)  Dictionn.,  vol.  XIV,  page  452.  —  Encyclopédie,  p.  1128. 


566        REv.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  185^.) 

Dans  l'Encyclopédie  (1),  sauf  la  diagnose  latine,  rien 
n'est  ajouté  à  la  précédente  description.  Dans  l'une, 
comme  dans  l'autre,  l'auteur  a  répété  que  le  cou  est  gris. 
Nonobstant  toutes  les  erreurs  commises  sur  le  mode  de 
coloration  des  parties  supérieures,  nous  ne  séparons  pas 
cette  espèce  d'Ardea  caledonica,  comme  l'a  fait  M.  Gray  ; 
car  il  est  incontestable,  pour  nous,  que  les  Jndividus  de 
notre  collection  ainsi  déterminés  sont  bien  ceux  qui  ont 
servi  de  types  à  Vieillot.  Sur  le  plateau  de  l'un  d'entre 
eux,  après  la  dénomination  de  Vieillot  se  trouve  l'obser- 
vation qu'une  erreur  s'est  glissée  dans  le  texte  de  ce  der- 
nier, et  qu'aw  lieu  de  roux  qui  colore  le  col  on  a  dit  gris. 
Dans  l'exemplaire  du  Dictionnaire  que  possède  la  biblio- 
thèque du  Muséum,  le  mot  gris  se  trouve  également  ef- 
facé ;  il  y  a  à  la  ligne  les  deux  mots  roux  fauve.  Comme 
on  le  voit,  l'erreur  a  été  prise  sur  le  fait,  et  au  moment 
même  où  Vieillot  venait  de  faire  paraître  son  travail.  Le 
Nycticorax  australasiœ  de  M.  Gray  doit  donc  être  rayé  de 
la  liste  des  espèces.  Wagler  (2)  avait,  au  reste,  déjà  fait 
observer  que  certains  traits  de  la  description  de  Vieillot 
avaient  été  empruntés  à  Ardea  leuconotos,  observation  qui, 
quoique  venant  d'un  ornithologiste  de  premier  mérite,  est 
bien  loin  de  nous  paraître  tout-à-fait  exacte. 

5"  Recurvirostra  leu'cocephala.  —  On  rapporte  généra- 
lement cette  espèce,  telle  qu'elle  est  décrite  dans  le  Nou- 
veau Dictionnaire  des  sciences  naturelles  (5)  et  dans  l'Ency- 
clopédie (4),  à  celle  que  M.  Cuvier  a  désignée  sous  le  nom 
de  Recurvirostra  orientalis.  Nos  deux  espèces  ont  le  même 
individu  pour  type.  «  Cette  Avocotte,  dit  Vieillot  (5),  fait 
partie  de  la  collection  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  où 

(1)  Page  1150.  Dans  TEncyciopédie,  l'espèce  est  dénommée 
A.  australasiœ. 

(2)  Loc.  cit.,  sp.  32. 
(5)  Vol.  III,  p.  105. 

(4)  Page  360. 

(5)  Eneycl.,  p.  560. 


TRAVAUX   INÉDITS,  567 

l'ont  déposée  les  naturalistes  qui  ont  fait  le  tour  du  monde 
avec  le  capitaine  Baudin.  »  Mais  en  est-ii  de  même  de  la 
figure  que  le  môme  auteur  a  donnée  dans  le  deuxième 
volume  de  la  Galerie  des  Oiseaux  (^)?  Longtemps  nous  l'a- 
vons cru,  et  c'est  par  suite  de  cette  opinion  que  nous 
ayons  fait  l'étiquette.  Des  observations  récentes  de  M.  de 
Sélys-Longchamps,  observations  que  nous  croyons  inédi- 
tes (2),  et  qui  ont  été  faites  dans  le  Musée  de  Paris,  ont 
totalement  changé  notre  manière  de  voir  à  ce  sujet. 

Ainsi,  la  figure  de  Vieillot  donne  à  cq  Recurvirostra  leu- 
cocephala  un  bec  d'Avocette  parfaitement  bien  recourbé, 
ce  qui  n'existe  sûrement  pas  dans  notre  individu,  dont  le 
bec,  plus  droit,  se  rapproche  par  sa  forme,  quoique  n'é- 
tant pas  entier,  de  celui  des  Echasses.  En  second  lieu,  dans 
la  môme  figure,  le  tarse  est  muni  d'un  pouce,  ce  qui 
n'existe  pas  non  plus  dans  notre  type.  Sous  ce  dernier 
point  de  vue,  la  figure  en  noir  donnée  dans  l'atlas  de  l'En- 
cyclopédie (5)  est  plus  exacte,  car  le  (foigt  postérieur 
n'existe  à  aucune  des  pattes.  Le  bec,  au  contraire,  est  tout 
aussi  défectueux,  et,  ce  qu'il  y  a  d'étonnant,  c'est  que  les 
deux  becs  ont  des  formes  dissemblables.  C'est  ce  qui  nous 
fait  conjecturer  que  le  trait  de  Tindividu  qui  est  figuré 
dans  la  Galerie  a  été  fait  d'après  une  Avocette  ordinaire  : 
le  coloriage  a  été  ensuite  normalement  opéré.  Pour  savoir 
à  quoi  nous  en  tenir  là-dessus,  nous  nous  sommes  adressé 
aux  souvenirs  de  M.  Oudart,  l'habile  peintre  de  la  Gale- 
rie des  Oiseaux.  M.  Oudart  nous  a  répondu  qu'il  n'avait 
nul  souvenir  d'avoir  ainsi  opéré  dans  son  travail,  Vieillot 
n'ayant  pas  l'habitude  de  recourir  à  de  semblables  expé- 
dients. Il  reste  donc  à  découvrir  un  Echassier  qui  repro- 

(1)  Planche  272. 

(2)  Depuis  la  rédaction  du  présent  article,  nous  avons  appris 
avec  grand  plaisir  que  M.  de  Sélys  avait  lu  à  rAcadémie  de  Bel- 
gique un  travail  à  ce  sujet.  Il  est  imprimé  dans  le  18«  volume 
(page  5)  des  Bulletins  que  publie  cette  savante  Société. 

(3)  Planche  256,  f.  4. 


868       ftsVé  ut  MAC.  m  zOôtoôiB*  (Décmbrë  18S^,) 
duisG  les  formes  de  celui  figuré  par  Vieillot  ;  car  nous 
croyons  être  dans  le  vrai,  en  disant  que  M.  Gould,  dans 
son  beau  Iravail  sur  rornithologie  de  la  INouvelle-Hol- 
landt^,  n'a  figuré  aucun  oiseau  qui  lui  ressemble. 

Maintenant,  nous  devons  ajouter  que,  d'après  l'opinion 
de  M.  de  Sélys-Longchamps,  qui  nous  paraît  parfaitement 
vraie,  le  Recurvirostra  orienlatis  de  Cuvier  (R.  leucocephala^ 
Vieill.)  est  un  Cladorynque,  appartenant  probablement  à 
la  même  espèce  que  celui  décrit  par  M.  Dubus.  Ainsi,  les 
couleurs  sont  partout  absolument  pareilles  :  la  grande 
tache  des  parties  inférieures  est  seulement  absente.  Mais, 
en  y  regardant  avec  plus  d'attention,  on  ne  tarde  pas  à 
s'apercevoir  que  ses  contours  se  trouvent  nettement  in- 
diqués, ainsi  que  ceux  de  la  bande  noirâtre  qui  se 
trouve  occuper  le  centre  de  la  région  abdominale.  Dans 
rinlervalle  intercepté  par  ces  contours  se  trouvent  quel- 
ques espaces  occupés  par  des  lignes  de  couleur  gris 
brun.  C'est  une  disposition  intermédiaire  entre  l'absence 
totale  de  la  bande  pectorale  et  celle  où  cette  même  bande 
est  de  couleur  brun  grisâtre,  au  lieu  d'être  de  couleur 
châtaigne  :  l'un  et  l'autre  de  ces  derniers  faits  ont  été  ob- 
servés par  M.  Gould  {]).  Ces  variations  de  couleur  sont- 
elles  dues  à  l'âge,  au  sexe  ou  à  la  saison?  Nous  les  attri- 
buerions volontiers  à  la  première  de  ces  causes  ;  mais, 
quelque  soit  le  résultat^auquel  l'Ornithologie  est  destinée 
à  arriver  plus  tard  à  ce  sujet,  l'observation  de  M.  de  Sélys- 
Longchamps,  que  nous  avons  exposée  plus  haut,  n'en 
constitue  pas  moins  à  nos  yeux  un  véritable  progrès. 

C.  Types  de  M.  Lesson. 

Beaucoup  des  types  d'Echassiers  de  M.  Lesson  ont  élé 
déjà  examinés  avec  soin,  et  les  détails  qui  les  concernent 
méritent  toute  notre  approbation.  Wagier  (2)  a  signalé, 

(1)  Aiislnilinn  Birds,  Ilvr.  II. 

(2)  Ibis,  1820,  |).  650. 


tnAVAUX  INÉDITS.  569 

par  exemple,  quelques  doubles  emplois  commis  par  Tor- 
nithologiste  français,  et  M.  Gray  a  mis  habilement  à  profit 
ces  documents.  Il  est,  cependant,  un  certain  nombre  d'es- 
pèces qui  nous  obligent  de  nous  livrer  aux  rectifications 
qui  vont  suivre. 

^°  Court-vite  de  Coromandel  {Traiié  d'Orniili.^  p.  550). 
—  Les  individus  originaires  du  Cap  et  du  Sénégal,  indi- 
qués comme  appartenant  à  cette  espèce,  sont  des  Curso- 
rius  Temminckii,  Swainson. 

2"  Gallinula  porphifrioides  (p.  554).  —  «  Bec  jaune,  al- 
longé, comprimé,  à  plaque  capistrale  libre  à  son  extré- 
mité; plumage  noir  intense,  excepté  les  épaules,  qui  sont 
bordées  de  blanc,  et  les  ailes,  qui  sont  brunes  et  cerclées 
de  roux  clair;  queue  rousse,  rayée  de  noir;  tarses  verdâ- 
très.  Patrie?  »  Les  deux  types  ont  été  envoyés  du  Bengale 
par  Duvaucel,  en  juin  ^825.  Mais  M.  Lesson  se  trompe,  en 
donnant  la  queue  comme  rousse  et  rayée  de  noir;  ce  ca- 
ractère n'appartient  qu'aux  couvertures  caudales  inférieu- 
res. En  second  lieu,  la  plaque  capistrale  se  termine  en  ar- 
rière par  un  petit  prolongement.  Aussi,  loin  de  considé- 
rer cette  espèce  comme  nouvelle,  ainsi  que  le  fait  M.  Gray, 
je  la  rapporte  au  Gallinula  crisiaia  de  Latham. 

5°  Gallinula  nœvia,  Gm.  (p.  554).  —  «  Plumage  gris 
roux  varié  et  finement  rayé  de  brun  en  travers  ;  ailes  bru- 
nâtres, cerclées  de  brun;  gorge  blanche.  De  Manille 
(M.  Dussumier).  »  Cet  individu  n'est  autre  que  Gallinula 
gularis,  Horsf.  (^),  espèce  que  M.  Gray  regarde,  avec  juste 
raison,  comme  basée  sur  des  jeunes  du  type  précédent. 

A°  Rallus  hydrogallina  (p.  556).  — -  Le  prétendu  jeune 
âge  de  cette  espèce  n'est  autre  que  Gallinula  sarracura, 
Spix  (2). 

5°  Rallus  cinereus  (p.  557).  —  «  Dos  vert  olivâtre,  ver- 
miculé  de  noir;  gorge  blanche;  dessous  du  corps  gris  ar 


{\)  Linn.  Trains.,  Xlir,  p.  i95. 
(2)  Planclic  XCVIIÏ. 


570        REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Décembre  1854 .  ) 
doisé  ;  tarses  verdâtres.  »  Ajoutons  que  les  couvertures 
caudales  inférieures  et  la  partie  la  plus  voisine  des  hypo- 
condres  sont  d'un  noirâtre  fascié  de  blanc.  Cette  espèce, 
au  reste,  ne  diffère  pas  de  Crex  gularis,  Jard.  et  Selb  {]). 

6"  Vanelius  grailarius  (p.  542).  —  «  Tarses  jaunes,  très- 
longs  ;  bec  noir  ;  tête  et  cou  roussâtres  ;  thorax  gris  ;  ven- 
tre roussâtre  ;  rectrices  blanches  ;  épaules  noires  ;  milieu 
de  l'aile  blanc  pur  ;  rémiges  noires.  Patrie?»  Ce  Vanneau 
n'est  autre  que  Vanelius  leiicurus,L\chi. ,  VancUusflavîpes, 
Sav^  Le  type  est  l'individu  même  rapporté  d'Egypte 
par  M.  Savigny. 

7"  Characlrius  myops  (p.  546).  —  «  Tête  noir  intense, 
bordé  de  blanc  sur  l'occiput;  gorge  brune  ;  cou,  jusqu'au 
haut  du  thorax,  dos,  ailes,  gris  roux  fuligineux  ;  dessous 
du  corps  blanc;  rectrices  blanches,  marquées  de  noir;  ré- 
miges noir  profond  ;  bec  jaune  à  la  base,  noir  à  la  pointe.» 
Cet  individu,  envoyé  du  Bengale  par  Duvaucel.  en  juin 
4825,  est  tout-à-fait  semblable  à  la  planche  de  Buffon  qui 
porte  le  n"  885;  c'est  bien,  dès-lors,  Hoplopterus  Malaba- 
ricus  (Bodd,),  G.-R.  Cray. 

8**  Charadrius  larvatuSy  Tem.  —  Cette  espèce,  décrite 
ailleurs  (2)  par  M.  Lesson,  a  été,  avec  juste  raison,  rappor- 
tée par  Wagler  (5)  au  C.  coUaris,  Vieill.  Je  trouve,  en  ef- 
fet, cette  désignation  spécifique  sous  le  plateau  de  l'un  de 
nos  individus. 

9°  Totanus  brevipes  (p.  552).  —  L'individu  indiqué 
comme  jeune,  et  venant  de  Timor  (Maugé),  appartient 
seul  à  cette  espèce.  Les  deux  autres  sont  des  Toinnns  océa- 
niens, Less. 

4  0**  Ardea  ardesiacea  (p.  575).  —  «  Bleu  ardoisé  uni- 
forme, excepté  le  cou,  qui  est  panaché  de  plumes  blan- 
ches. Variété.  Toute  panachée  de  blanc  et  de  gris  brun  par 

(1)  Planche  39. 

(2)  Manuel  d'Ornithologie,  vol.  II,  ').  318. 
,    (3)  Isis,  1829,  p.  651. 


TRAVAUX   INÉDITS.  574 

parties  égales.  Bien  distinct  de  VArdea  coeralea.  De  Cayen- 
ne.  »  Je  ne  puis  voir  dans  cet  individu  (de  Cayenne,  par 
l^oiteau,  avril  4822)  qu'un  Ardea  cœrulea  en  passage,  et 
dans  la  prétendue  variété  (Guyane,  par  MM.  Leschenault 
et  Doumère,  4824)  qu'un  âge  encore  moins  avancé. 

44°  Ardea  bubidcus  (p.  575).  —  L'individu  donné  comme 
IGÏ  (de  Java.  —  Labillardière)  est  un  Ardea  russaia. 

42°  Podiceps  albicoUis  (p.  594).  —  «  Tête  brune;  gorge 
d'un  blanc  pur;  plumage  roux  marron  doré.  Patrie?» 
Cette  espèce,  dont  M.  Lesson  n'a  décrit  que  les  parties  in- 
férieures, ne  me  paraît  pas  différer  du  Podiceps  america- 
nus,  Garn.  (4).  Les  types  sont  deux  individus  envoyés  du 
Brésil  par  M.  Auguste  de  Saint-Hilaire,  en  août  4  822. 

45°  Podiceps  ambiguus  (;p.  595).  «Corps  gris  brun  en 
dessus,  gris  clair  en  dessous;  gorge  blanche;  la  moitié 
des  ailes  d'un  blanc  pur.  Patrie?  »  C'est  bien  le  Colymlnis 
obscurus  de  Gmelin,  comme  M.  Lesson  s'en  est  lui-même 
douté. 


Sur  la  différence  spécifique  entre  la  Chouette  grise  {Sirix 
cinerea)  et  la  Chouette  lapone  {S.  laponia)  des  auteurs, 
suivie  d'une  rectification  du  double  emploi  de  la  Grue 
à  nuque  blanche  {Grus  leucauchen,  Temm.)  ;  par  M.  le 
comte  Tyzenhauz,  de  Wilna. 

«  La  réintégration  dans  la  famille  des  oiseaux  d'une  es- 
pèce qui  en  a  été  proscrite  est  une  trop  bonne  fortune  en 
zoologie,  etc.  »  C'est  ainsi  que  s'exprime  l'estimable  auteur 
de  V Iconographie  ornithologique,  à  l'égard  du  Piollier  d'An  • 
gole,  restitué  depuis  peu  par  le  docteur  Pucheran.  Or, 
comme  toute  rectification,  dans  un  cas  semblable,  me  pa- 
raît profitable  au  progrès  de  la  science,  je  propose  aux 
ornithologistes  qui  possèdent  des  collections,  ou  qui  sont 
à  portée  des  grands  musées,  de  comparer  avec  exactitude 
les  exemplaires  d'un  Strigidé  des  deux  continents  qui  me 

(1)  Zoologie  de  la  coquille,  p.  599. 


S72  RBV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  iSM) 
paraissent  constituer  deux  espèces  distinctes  confondues, 
dès  le  principe,  en  une  seule,  sous  le  nom  de  Strix  cine- 
rea.  Ayant  fait  le  même  appel  au  savant  naturaliste  an- 
glais, M.  G.-R.  Gray,  je  reproduirai  textuellement  la  lettre 
que  je  lui  ai  adressée  à  ce  sujet  vers  la  fin  du  mois  d'août 
4849. 

Monsieur, 

En  étudiant  votre  important  et  magnifique  ouvrage  The 
Gênera  of  Birds,  j'ai  aperçu,  dans  le  dénombrement  du 
genre  Syminm^  le  nom  du  S.  microphtalmumj  placé  comme 
espèce  distincte  avec  la  citation  de  mon  ornithologie  (Or- 
nitologia  powszechna)^  et  je  ne  fus  pas  peu  surpris  de  le 
voir  isolé  et  tout-à-fait  séparé  des  synonymes  du  Strix  la- 
ponica  de  Retzius. 

Lorsqu'en  ^  825  je  découvris  cette  Chouette  dans  nos 
contrées  (Lithuanie),  il  m'avait  semblé  convenable  de  lui 
imposer,  à  cause  de  ses  petits  yeux,  le  nom  plus  caracté- 
ristique de  S.  microphialmos  {]),  tel  qu'il  se  trouve  inscrit 
au  bas  de  la  figure  du  frontispice  de  ladite  Ornithologie, 
dans  laquelle  je  reconnais  le  S,  laponica,  Retz.,  pour  l'a- 
dulte, et  le  S.  barbain,  Pall.,  pour  le  jeune  de  l'année, 
mais  point  celui  de  5.  cinerea  des  auteurs;  car  l'unique 
exemplaire  du  Sijrmum  cinereum,  que  j'avais  vu  alors  au 
Musée  de  Vienne,  provenant  des  Etats-Unis  de  FAméri- 
quedu  Nord,  m'a  paru,  de  premier  abord,  différer  essen- 
tiellement de  notre  Chouette  européenne  : 

^°  Par  la  grosseur  de  la  tête,  qui  est  moindre  chez  l'a- 
méricaine. 

2°  Par  les  cercles  concentriques  de  la  face,  qui  sont  au 
nombre  de  six  chez  l'américaine,  et  de  huit  à  neuf  chez  la 
nôtre  (2). 

(1)  M.  Schîegel,  dans  sa  Revue  critique  des  Oiseaux  d'Europe 
(1844),  s'est  servi  de  cette  dénomination  pour  une  division  du 
genre  Slrix. 

(2)  MM.  Keyserlin,!,^  et  Biasius  iiunt  l(?,s seuls  auteurs,  à  niacon- 


5°  Ma  Chouette  microphtalme  a  une  tache  noire  en 
forme  de  croissant  au-dessus  du  coin  interne  de  chaque 
œil  (Retzius  et  ïemminck  n'en  l'ont  pas  mention);  cette 
tache  manque  chez  le  Sijrnïum  chœreum^  de  même  que  les 
plumes  allongées  du  menton. 

4^  La  Chouette  grise  a  les  écailles  terminales  des  doigts 
entièrement  dénudées;  la  microphtalme  les  a,  en  toute 
saison,  couvertes  de  plumes  soyeuses  qui  dépassent  la  moi- 
tié de  la  longueur  des  ongles. 

5°  La  planche  53^  d'Audubon,  The  Binls  of  America^ 
qui  m'a  aussi  servi  comme  terme  de  comparaison,  ne  dif- 
fère en  rien,  sinon  par  une  taille  un  peu  plus  fuite,  de 
l'exemplaire  de  Vienne  (qui  probablement  est  un  mâle), 
cité  par  Temminckdansle  Manuel  d' ornithologie ,  page  82. 
En  outre,  la  description  de  ses  mœurs,  donnée  par  l'au- 
teur américain,  prouve  encore  en  faveur  de  ma  présomp- 
tion ,  car  notre  Chouette  d'Europe  se  tient  retirée  dans  les 
grandes  forêts,  loin  des  eaux  et  de  toute  habitation  ;  elle 
ne  se  nourrit  pas  de  poissons,  et  construit  son  nid  avec 
des  bûchettes,  presque  à  claire- voie,  sans  aucune  doublure, 
et  non  avec  des  roseaux  doublés  de  plumes,  comme  la 
Chouette  américaine,  qui  fréquente  les  bords  des  lacs,  et 
s'approche  même  des  ports  maritimes  en  plein  jour. 

Voilà,  en  somme,  les  caractères  et  les  faits  qui  m'ont 
décidé  à  séparer  spécifiquement  ces  deux  espèces  de  Stri- 
gidés  qui  me  semblent  confondues  par  les  auteurs,  dont 
l'une  serait  propre  au  nord  de  l'Europe  et  de  l'Asie,  et 
l'autre  exclusivement  à  l'Amérique  septentrionale. 

Comme  on  ne  saurait  jamais  être  assez  circonspect  avant 

naissance,  qui  ont  aussi  fait  atteniiuu  an  nombre  des  cercles  con- 
ccnU'iques  sur  les  disques  de  la  face;  mais  le  nombre  de  9,  qu'ils 
leur  assignent,  ne  provient  que  fie  la  superposition  de  ces  plumes, 
carciitionne,  prise  isolcîneut,  ne  porte  que7  a8  raies  iranrversaies 
noires,  et  toutes  sont  terminées  par  une  soie  très-déliée  de  6  à  9 
ligues  de  longueur. 


574        REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (  Décembre  1854 .  ) 
de  prononcer  déflnitivement,  je  prends  la  liberté  de  vous 
inviter  à  comparer  l'exenaplaire  ci-joint  à  ceux  du  Musée 
britannique,  en  vous  priant  d'énoncer  votre  opinion  sur 
ce  que  je  viens  d'exposer. 

Agréez,  etc.  (4). 

Quoique  je  n'ajoute  pas  de  grande  valeur  spécifique  aux 
dimensions  individuelles,  qui,  pour  la  plupart  du  temps, 
tiennent  à  des  causes  locales,  je  ne  saurais  pourtant  ne 
point  tenir  compte  des  différences  relatives,  surtout  lors- 
qu'elles sont  constantes  chez  des  individus  d'une  soit-di- 
sant  même  espèce. 

Afin  de  faciliter  aux  ornithologistes  les  moyens  de  com- 
parer les  individus  et  de  les  mettre  en  mesure  de  décider 
la  question,  je  mets  sous  leurs  yeux  un  tableau  des  di- 
mensions réduites  en  pouces  de  France,  avec  les  noms  des 
auteurs  qui  me  paraissent  avoir  fait  leur  description  d'à-, 
près  nature  : 

Individus  femelles, 

Sirix  cïnerea,  Audubon.  —  Longueur  totale,  50  p.  6  1. 
—  Envergure,  48"  6'".  —  Longueur  de  l'aile,  W  5'".  — 
M,  de  la  queue,  12"  9'".  —  Id.  du  bec,  V  9'".  —  Ouver- 
ture de  l'œil,  7"'.  —  Hauteur  des  disques,  4". 

S.  barbata,  Pallas.  —  Longueur  totale,  26  pouces.  — 
Envergure,  48".  —Longueur  de  l'aile,  ^7"  5'".  —  Id.  de 
la  queue,  ^2".  ■—  Id.  du  bec,  V  5'".  —  Ouverture  de 
l'œil,  4"'  1/2. 

S.  laponica,  Nilson.  —  Longueur  totale,  27  p.  28  1.  — 
ht.  de  l'aile,  47"  6'".  —  Id.  de  la  queue,  42". 

Mâles.  Longueur  totale,  24". 

(1)  Un  an  et  demi  s'est  écoulé  depuis  que  ma  correspondance 
est  parvenue  à  M.  G.-R.  Gray;  mais,  au  lieu  de  réponse,  j'ai 
seulement  obtenu  un  certificat  de  gratitude  de  la  part  du  Musée 
britannique  pour  Tenvoi  d'un  exemplaire  du  S.  microphtalmum, 
signé  parle  premier  bibliolhécaire,  M.  Henri  EUis. 

Je  ne  saurais  autrement  expliquer  le  silence  de  M.  Gray  à  mon 
égard  que  par  le  vieil  adage  latin  :  Qui  lacet  conseniirc  videlur. 


TRAVAUX    INÉDITS.  575 

t 

S.  miciôphialmus,  Tyzenhauz.  —  Longueur  totale,  26  p. 
—  Envergure,  54".  —  Longueur  de  l'aile,  17"  8"'.  —  Id. 
de  la  queue,  ^2".  —  Id.  du  bec,  V  4'".  —  Ouverture  de 
l'œil,  5'",  — Hauteur  des  disques,  5". 

Mâfes.  Longueur  totale,  22"  6"\  —  Envergure,  46", 

Les  dimensions  que  donne  M.  Ternminck,  dans  son  Ma- 
nuel d'ornithologie j  vol.  1",  page  81 ,  aux  femelles  du  Strix 
laponica,  sont  de  28  à  52  pouces,  mesure  qui  convient 
mieux  à  la  Chouette  américaine  qu'à  celle  du  vieux  conti- 
nent. Or,  en  citant,  dans  le  5*'  volume,  page  44  dudit  Ma- 
nuel, la  planche  o\  de  Richardson ,  qui  représente  la 
Chouette  grise,  il  dit  :  «  Cette  planche  est  au  moins  le  por- 
trait exact  et  fidèle  de  l'individu  que  j'ai  décrit  dans  ce 
Manuel,  page  87.  On  pourrait  ajouter  Strix  cinerea  de  La- 
tham  ;  car  ma  description  et  trois  sujets  conviennent  à 
cette  Indication.  La  planche  de  M.  Nilson,  sous  le  nom  de 
Lapp-ugla,  ressemble  très-exactement  à  l'un  (Je  nos  su- 
jets; »  c*est-à-dire  qu'elle  ne  ressemble  pas  aux  autres  su- 
jets, qui  probablement  auront  été  explorés  en  Amérique 
ou  au  Groenland. 

La  planche  lithographiée  de  M.  Verner,  inscrite  dans  les 
synonymies  du  Manuel^  vol.  5,  page  44,  qui  doit  repré- 
senter la  Chouette  lapone,  est  une  figure  trop  douteuse 
pour  être  citée  ;  cependant,  elle  porte  un  caractère  assez 
tranché,  qui  la  reporte  à  l'espèce  américaine  :  c'est  la  dis- 
tance supérieure  des  disques  oculaires,  qui  laisse  à  décou- 
vert tout  le  front,  tandis  que  notre  Chouette  européenne 
a  cette  partie  entièrement  couverte  par  leur  jonction  to- 
tale jusqu'au  sommet  de  la  tête,  caractère  que  l'on  re- 
trouve aussi  sur  la  planche  d'Audubon  encore  mieux  pro- 
noncé. 

La  coloration  du  ptilose,  présentant  beaucoup  de  va- 
riété dans  la  forme,  le  nombre,  et  la  distribution  des  ta- 
ches sur  les  plumes,  examinées  isolément,  offre  un  moyen 
de  comparaison  assez  sûr  pour  distinguer  deux  espèces 
confondues. 


8*76        kEV.  ET  maO.  de  iiiobLouik.  (ÎJécemhre  lÔÔ-i.) 

M.  Audubon,  aussi  eXàct  observateur  que  peintre  ha- 
bile, dit  que  la  partie  postérieure  de  la  tête  et  la  nuque, 
chez  le  Strix  cinerea,  sont  couvertes  de  plumes  d'un  brun 
grisâtre,  avec  deux  taches  transversales  blanches  sur  les 
barbes,  de  chaque  côté  de  la  baguette,  vers  leur  extré- 
mité. Chez  la  nôtre,  les  plumes  de  ces  mômes  parties  por- 
tent quatre  paires  de  taches  pareilles.  Ce  mode  de  colora- 
tion suffirait  seul  pour  les  séparer. 

M.  Nilson  prétend  que  le  mâle  de  la  Chouette  lapone  se 
distingue  essentiellement  de  sa  femelle  par  une  menton- 
nière noire  longue  d'un  pouce  et  demi,  qui,  selon  lui,  se- 
rait blanchâtre  chez  la  femelle.  Je  puis  «affirmer  que  les 
deux  sexes  ne  diffèrent  en  rien,  sinon  que  par  la  taille, 
sauf  les  très-vieux  individus,  qui  ont  les  plumes  de  la 
barbe  tachetées  parfois  de  blanc. 

Tout  ornithologiste  sait  que ,  lorsqu'on  mesure  des 
sujets  montés,  notamment  ceux  du  genre  Strix,  il  est 
très-difficile  d'en  déterminer  la  longueur  et  l'envergure 
avec  précision.  Je  présume  qu'il  en  est  ainsi  à  l'égard 
du  Lapp'Ugla  de  M.  Nilson,  lequel  diffère  seulement  en 
longueur  de  l'individu  décrit  par  Pallas  et  des  miens,  les 
autres  dimensions  étant,  à  très-peu  de  chose  près,  pres- 
que égales.  Dix-huit  exemplaires  des  deux  sexes  que  j'ai 
tous  mesurés  fraîchement  tués  m'ont  toujours  offert  les 
mêmes  résultats  numériques,  tels  que  je  les  ai  portés  sur 
le  tableau  ci-dessus. 

11  faudrait,  d'après  ces  données,  établir  la  synonymie 
comme  il  suit,  en  mettant  de  côté,  tous  les  synonymes 
doubles  qui  confondent  les  deux  espèces. 
^.  Strix  laponica. 

^.  Slrix  laponica,  Retzius,  Fatin.  suce,  p.  79. 

2.  iS.  barbata,  Pall.,  Zoogr.,  1,  p.  518. 

5.  Lapp-iigla,  Nilson,  Skand.  Fciiin.,  I,  page  97, 
pi.  7^. 

4.  Strix  barbala,  Eichwaldt,  ZooL,  spec.  Ill,  p.  208. 


"Travaux  mËbitg.  Ôtt 

6.  Ulula  hnrbala,  Keys.  et  Blasius,  Wirbelth,  eur.  T» 
p.  ^42. 

6.  Sirix  microphtalmos,  Tyzenhauz,  Orn.  poiv.^ly 
p.  86,  fig.  du  frontispice. 
2.  Strix  cinerea. 

-I.  Cinereus  owl,  Lath.,  syn.  1,  p.  -154. 

2.  /Sfria;  cinerea,  Gmel.,  Sijst.  nat.,  1,  p.  29^. 

5,  5.  ciwerea,  Richards,  et  Swains.,  Faun.  Bor." 
Amer.,  II,  p.  77. 

4.  Greae  cinereoMs  oit;/.,  Audubon,  Ornilli.  biogr., 
IV,  p.  364.  —  Birds  of  Amer.,  pi.  ob\. 

5.  Syrnium  cinereum,  G.-R.  Gray,  Gênera  of  Birds, 
ï,  p.  59.  Excl,  synon.  ad  Strix  iaponicam  pertinen- 
tibus. 

Quoi  qu'il  en  résulte  de  l'examen  proposé,  je  n'aurai 
pas  du  moins  à  me  reprocher  Tintenlion  d'avoir  prétendu 
créer  une  espèce  nouvelle,  en  lui  donnant  le  nom  de  S. 
microphtalmos,  que  je  reconnais  toujours  pour  synonyme 
de  S.  laponica,  et  qui  cependant  a  provoqué  un  double 
emploi  dans  le  Gênera  of  Birds  de  M.  G.-R.  Gray. 

Si  le  savant  auteur  du  Gênera  of  Binh  avait  bien  exa- 
miné la  figure  du  frontispice;  s'il  eût  fait  attention  à  la 
synonymie  de  ma  Chouetle  microphtalme,  il  n'en  aurait 
certainement  pas  fait  une  espèce  distincte.  Cette  figure, 
quoique  réduite  au  quart  de  grandeur,  est  un  portrait 
fidèle,  et  n'a  pas  pu  l'induire  en  erreur;  je  l'ai  dessinée 
d'après  un  individu  vivant,  femelle,  dont  je  conserve  les 
œufs,  les  seuls,  je  crois,  jusqu'à  présent  connus. 


Recùficalion  du  double  emploi  de  la  Grue  à  nuque  blanche, 
Grus  leucauchen,  ïemm. 

La  petite  Grue  de  Pallas,  Grus  vipio,  se  trouve  inscrite 

dans  le  Gênera  of  Birds  de  M.  G.-R.  Gray,  III,  p.  5.55,  n"  2, 

non-seulement  comme  espèce  distincte,  mais  séparée  gé- 

nériquement  de  la  Grue  à  nuque  blanche  de  M.  Tem  minck, 

2®  s^RiE.  T.  in.  Annw  ISol.  ."T 


578        REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  ( Décembre  lSb\ .  ) 
sous  le  nom  de  Seops  vipio.  Afin  de  prouver  l'identité  de 
ces  deux  prétendues  espèces,  je  me  servirai  de  la  descrip- 
tion de  Pallas  et  de  celle  de  l'honorable  auteur  du  Manuel 
d'Ornithologie. 

«  Grus  tipio,  Pall.  Zoogr.,  R.  A.  —  Minor  ad  hucÉf.  virgi-- 
nœ.  Rostyum  tenuis,  quam  illi,  5"  5'"  longum  e  viridi  albicans. 
Caput  anterius  etsuboculis  cinereum,  nigresquepilisrespersum, 
verticum  qui  eum  superiora  parte  colli  plumis  flavescentibus  et 
albis  per  longitudinem  striatus  est,  fascia  cingit  alba,  utrinque 
versus  collum  descendens.  Irides  flavœ.  Palpebrae  cocineae,  cir- 
curacirca  pilis  nigris  obsitae.  In  genis  area  cinerea  plumis  rarae 
texturae  vestita  {aures)  quae  annulo  coccineo  obscuriore,  a  palpe- 
bris  producto  cingitur.  Gula  primo  alba,  bine  cinerea,  collum  re- 
liquum  album.  Inferior  pars  vestricum  alba,  superior  earundem 
régie  cum  dorso,  cinerea.  Rémiges  nigrae.  Tota  prona  facia  cine- 
rea, nisi  versus  caudam  ubi  alba  ;  pedes  pallide  rubentes,  ungues 
nigricantes,  achmci.  » 

Not.  Nisi  parvitasobstaret,  cum  pennarum  perfectionem  puncta, 
pro  vipione  seu  pullo  Gruis  antigène  habuissem. 

Pallas  convient  n'avoir  jamais  vu  ni  entendu  parler  de 
cette  espèce  de  Grue  en  Daurie,  et  que  la  description  qu'il 
en  donne  est  extraite  des  manuscrits  de  Gmelin  l'aîné,  qui 
l'avait  dessinée  d'après  un  individu  vivant  en  domesticité  à 
Nertschinsk,  et  auquel  il  a  imposé  le  nom  de  Grus  minor 
albus. 

Puis  Pallas  ajoute  encore,  dans  sa  Note,  qu'il  l'aurait 
pris  pour  une  jeune  Grue  antigone,  si  ce  n'était  sa  petite 
taille  et  son  plumage  d'adulte. 

Grusleucaucheny  Temm.,  pi.  col,,  vol.  V,p.  244,  pi.  449. 
«  Cette  espèce  nouvelle  diffère  de  notre  Grue  cendrée  par 
une  plus  petite  taille,  par  la  couleur  des  pieds,  d'un  pour- 
pre de  laque,  et  par  les  teintes  du  plumage.  Un  poil  court, 
assez  serré  et  noirâtre,  couvre  le  front,  la  face  et  les  joues  ; 
la  peau  rougeâtre  de  ces  parties  paraît  plus  ou  moins  entre 
les  interstices  que  laissent  ces  poils;  le  seul  méat  auditif 
est  caché  par  des  plumes  cendrées  ;  le  sommet  de  la  tête, 
l'occiput,  la  nuque,  et  toute  la  partie  postérieure  du  cou, 


TRAVAUX    INÉDITS.  579 

sont  d'un  blanc  pur  ;  la  gorge  est  aussi  de  cette  couleur; 
et  c'est  à  partir  des  côtés  de  la  région  nuquale  qu'un  cen- 
dré bleuâtre  très-foncé  se  dessine  par  deux  bandes  en 
fourche;  tout  le  reste  du  devant  du  cou,  les  parties  infé- 
rieures, le  dos,  le  croupion  et  la  queue,  sont  de  cette 
teinte  d'ardoise  clair;  les  ailes  sont  d'un  cendré  bleuâ- 
tre plus  clair,  et  les  longues  plumes  secondaires  d'un  cen- 
dré blanchâtre;  les  rémiges  sont  noires;  la  queue,  de 
forme  arrondie,  est  terminée  par  une  large  bande  noire  ; 
les  pieds  et  les  doigts  sont  couleur  de  laque,  et  le  bec  ver- 
dâtre.  La  longueur  totale,  prise  du  bout  du  bec  à  celle  de 
la  queue,  trois  pieds  neuf  pouces,  et  jusqu'au  bout  des 
doigts,  environ  cinq  pieds. 

La  description  de  M,  Temminck  s'accordant  en  tout 
point  avec  celle  de  Gmelin,  sauf  la  couleur  des  pieds  {\), 
est  encore  complétée,  pour  quelques  détails,  par  la  belle 
planche  qui  l'accompagne,  et  ne  laisse  aucun  doute  sur 
l'identité  des  deux  prétendues  espèces. 

Reste  maintenant  à  décider  auquel  des  trois  noms  (Grus 
alba  minor,  Gmel.— Grws  vïpio,  PalL,  et  Grus  leucauchen, 
Temm.)  on  doit  accorder  la  prééminence.  Il  me  semble 
que,  comme  la  description  de  Gmelin  est  restée  inédite, 
que  par  cela  môme  elle  perd  son  droit  de  priorité  ;  que  le 
nom  de  Grus  lipio  de  Pallas  se  trouve  dans  la  même  caté- 
gorie, à  cause  de  l'incertitude  signalée  par  l'auteur,  qui  se 
laisse  expliquer  par  l'étymologie  de  la  dénomination, 
c'est  le  nom  de  Grus  leucauchen,  Temm.  qui  devrait  seul 
être  conservé,  en  reléguant  celui  de  Grus  vipio,  définiti- 
vement nominal,  dans  la  synonymie  ùnleucauchen, 

(\  )  La  différence  de  la  couleur  des  pieds  ne  provient  que  de  Té- 
tât de  domestication  ;  il  est  facile  de  s'en  convaincre  sur  les  cigo- 
gnes privées,  dont  les  pieds  pâlissent  et  deviennent  blandiâtres 
eu  bout  de  quelque  temps  de  captivité. 


580        hËV.  Et  MÀG.  DE  ZOOLOGIE.  { DècembYC  îsâ^.) 

StJR  une  espèce  de  Canard  présumée  être  une  variété 
rrtélanienne  de  VAnas  bosclias  ,   par  M.   de   Lafres- 

NAYE. 

Nous  possédons,  depuis  plus  d'un  an,  un  Canard  tué 
aux  environs  de  Paris  au  milieu  d'une  bande  de  Canards 
sauvages  de  l'espèce  de  VAnas  boschas,  et  qu'à  son  plu- 
mage presque  entièrement  noir,  sauf  la  tête  et  le  cou, 
d'un  beau  vert,  nous  avions  jugé  un  individu  du  Boschas 
atteint  de  mélanisme.  En  voici,  du  reste,  la  description  : 

Tête  et  haut  du  cou  vert  foncé,  comme  chez  VAnas  bos- 
ckas  à  reflets  violet  pourpré;  un  demi-collier  antérieur 
blanc  au  bas  du  cou  ;  tout  le  dessus  du  corps,  les  ailes  et 
la  queue  d'un  noir  mat  à  reflets  vert  obscur  et  violet  pour- 
pré sur  le  bas  du  dos,  le  croupion,  les  sus-caudales  et  les 
rectrices  médianes  retroussées  et  caractéristiques  du  sexe 
masculin,  sur  les  petites  et  grandes  couvertures  alaires, 
et  notamment  sur  le  miroir,  dont  le  fond  est  noir,  le  vert 
n'occupant  que  le  centre  des  plumes.  Ce  miroir  est  ter- 
miné postérieurement  par  un  liseré  blanc  transversal.  Tout 
le  dessous  est  noir  sombre;  mais,  depuis  le  demi-collier 
blanc,  et  sur  toute  la  région  thoracique,  ce  noir  prend 
une  teinte  brun  marron  très-foncé,  et,  sur  les  flancs,  il  est 
très-finement  et  peu  visiblenient  vermiculé  de  roussâtre  ; 
il  se  rcflèle  légèrement  de  vert  «ur  les  épaules  et  les  sous- 
caudales.  Le  bec  est  noir  en.  dessus,  jaune  tacheté  de  noi- 
râtre en  dessous.  11  est  moins  large  et  plus  court  que  celui 
de  V Aiias  bosclias  ;  les  tarses  sont  jaunâtres,  ainsi  que  les 
doigts,  nmis  les  membranes  interdigitales  sont  noires, 
avec  une  marbrure  jaune  irrégulière  sur  chacune  d'elles, 
particulièrement  à  leur  bord  antérieur. 

On  voit  que  cet  individu,  qui  d'ailleurs  offre  dans  tout 
son  ensemble  la  plus  grande  analogie  avec  VAnas  boschas, 
mais  sous  des  dimensions  un  peu  moindres,  a  comme  lui 
la  tête  et  le  cou  d'un  beau  vert,  terminé  en  bas  par  un 
dcidi-collior  blanc,  mais  qu'il  en  diffère  eu  ce  que,  depuis 


TAAVAUX   LXÊDlTS.  581 

ce  demi-collier  il  est,  en  dessus  comme  en  dessous,  d'une 
nuance  presque  uniforme  très-foncée  et  presque  noire, 
avec  des  reflets  vert  foncé  sur  les  épaules,  le  bas  du  dos 
et  le  croupion;  en  ce  que  sa  poitrine,  au  lieu  d'être  d'une 
belle  teinte  marron  vif,  est  d'un  brun  foncé  presque  noir; 
en  ce  que  son  miroir,  au  lieu  d'être  d'un  beau  violet 
bordé  antérieurement  d'une  bande  blanche,  est  peu  ap- 
parent et  d'un  vert  foncé,  cette  nuance  n'existant  encore 
que  sur  la  partie  médiane  des  plumes,  et  étant  bordé  seu- 
lement en  arrière  par  un  liseré  blanc  ;  en  ce  que  son  bec, 
plus  étroit»  plus  court  surtout,  est  noir  en  dessus,  et  n'a 
de  jaunâtre  qu'en  dessous  ;  que  ses  ailes  sont  plus  cour- 
tes ;  que  les  pattes,  au  lieu  d'être  uniformément  d'un 
jaune  orangé,  ainsi  que  les  ongles,  sont  noires,  tachetées 
de  jaune,  avec  les  ongles  noirs. 

Nous  avions  toujours  regardé  cet  oiseau,  dont  l'ensem- 
ble des  formes  rappelle  entièrement  le  Boschas,  comme 
un  individu  de  cette  espèce  atteint  de  mélanisme  ;  mais, 
en  le  comparant  avec  la  description  de  l'espèce  indiquée 
et  décrite  dans  la  Faune  belge  de  M.  de  Sélys-Longchamps 
sous  le  nom  d'Anas  purpureovirîdis,  Schinz,  Canard  vert 
pourpré,  nous  avons  cru,  malgré  quelque  différence  de 
coloration,  que  c'étaient  des  oiseaux  présentant  les  mêmes 
caractères,  ou  plutôt  la  même  variété  accidentelle.  Nous 
allons,  du  reste,  en  faire  ju^cr  nos  lecteurs  eux-mêmes, 
en  citant  le  texte  de  la  description  de  VAnas  purpiireovi- 
ridis  de  la  Faune  belge,  p.  ^  iO. 

«  Anas  PURPUREO-vmiDis,  Schiuz.  —  Canard  vert 
pourpré.  —  Mâle  :  tête  et  hautTlu  cou  vert  foncé,  à  reflets 
violet  pourpré  en  dessus;  un  large  demi-collier  blanc  en 
dessous.  Haut  du  dos  marron  foncé;  le  reste  et  les  couver- 
tures des  ailes  vert  obscur  à  reflets  pourprés  ;  couvertures 
supérieures  de  la  queue  d'un  vert  foncé  plus  décidé;  la 
queue  un  peu  cunéiforme,  vert  doré  et  pourpré  au  mi- 
lieu ;  les  rectrices  latérales  brun  noirâtre.  Poitrine  marron 
rougeâtre,  le  contre  des  plumes  noirâtre;  la  couleur  :i:ai- 


582  REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  1861.) 
ron  s'étend  sur  les  flancs  avec  des  bordures  blanchâtres 
aux  plumes  et  de  fines  stries  noires  vermiculées.  Le  centre 
du  ventre  blanc,  mêlé  de  grisâtre  ;  couvertures  inférieures 
de  la  queue  rousses.  Ailes  brunes,  avec  un  large  miroir 
vert  doré,  bordé  des  deux  côtés  par  une  fine  raie  blan- 
che. Les  rémiges  noires,  à  reflets  verdâtres  ;  bec  jaune 
obscur  ;  les  ongles  noirâtres  ;  le  pouce  un  peu  plus  bordé 
d'un  vestige  de  membrane  que  chez  YAnas  boschas.  Iris 
des  yeux  jaunes. 

«  Femelle  :  elle  diffère  du  mâle  en  ce  qu'elle  n'a  pas  de 
demi-collier  blanc;  le  cou  est  brun,  finement  moucheté 
de  noir  et  de  gris  en  dessous,  plus  foncé  en  dessus,  avec 
des  reflets  vert  foncé  et  pourprés  ;  le  dos  est  brun,  avec  le 
centre  des  plumes  noirâtre  ;  les  couvertures  de  la  queue 
et  celle-ci  sont  noirâtres,  à  reflets  verts  ;  le  miroir  des  ailes 
est  d'un  vert  moins  vif;  les  flancs  n'ont  presque  pas  de 
roux,  et  sont  plus  fortement  vermiculés  de  noir  et  de  blanc 
sale.  Le  dessous  de  la  queue  est  blanc,  saupoudré  de  noir. 
Le  bec  est  d'un  jaune  sale,  et  plus  bordé  de  noir  sur  les 
côtés  et  près  des  narines,  les  pieds  jaune  orangé  obscur, 
avec  quelques  taches  brunes.  Taille  un  peu  plus  forte  que 
celle  de  VAnas  boschas,  moins  grande  que  celle  de  VAnas 
moschata. 

«  Ces  Canards  sont  assez  probablement  des  métis  des 
deux  espèces  précitées;  mais  je  conserve  quelques  doutes 
à  cet  égard,  parce  que  les  métis  de  ces  Canards  qu'on  ob- 
tient en  captivité  ont,  je  pense,  une  petite  nudité  entre 
l'œil  et  le  bec  qui  n'existe  pas  dans  le  purpureo-viridis.  Je 
regrette  de  n'avoir  pu  voir  lin  de  ces  métis. 

«  J'ai  tué  la  femelle  de  ce  Canard  sur  un  étang,  à  Long- 
champs-sur-Geer,  en  décembre  ^855.  J'ai  vu,  chez  M.  Bâil- 
lon, un  mâle  recueilli  à  Abbcvillc  le  20  novembre  ^818. 
J'ai  examiné,  au  Musée  de  Lausanne,  deux  autres  mâles 
absolument  semblables,  tués  sur  le  lac  de  Genève  en  avril 
^815  et  en  mars  ^824.  M.  Schinz  en  indique  deux  autres 
.ués  sur  le  lac  de  Neuchâtel.  Ceux  de  Lausanne  ont  paru, 


TRAVAUX    INI-DITS.  585 

dit-on,  à  M.  Lichtenstein  semblables  à  une  espèce  de  la 
Haute -Egypte. 

M  Les  six  exemplaires  dont  je  viens  de  parler  ont  été 
tués  à  l'état  sauvage,  et  n'avaient  aucune  ressemblance 
avec  des  oiseaux  de  basse-cour.  Si  ce  sont  des  métis, 
comme  c'est  assez  probable,  ce  sont  des  métis  produits 
par  des  Canards  sauvages  :  il  est  à  remarquer  que  MM.  Kei- 
zerling  et  Blasius  disent  que  VAnas  moschata,  que  les  au- 
teurs regardent  comme  originaire  de  l'Amérique  méridio- 
nale, vit  à  l'état  sauvage  sur  la  mer  Caspienne  et  dans  la 
Russie  méridionale.  N'auraient-ils  point  voulu  parler  du 
purpureo-viridis  ?  »* 

Depuis  que  nous  avons  écrit  ce  dernier  article,  nous 
avons  été  à  même  d'observer,  dans  la  collection  de  M.  Bâil- 
lon, son  individu  de  \ Ana^  purpureo-viridis  j  nous  en 
avons  retrouvé  dans  les  galeries  du  Musée  de  Paris,  et 
nous  sommes  resté  convaincu  que  ces  oiseaux,  qui  sont 
d'une  taille  moyenne  entre  celle  de  VAnas  boschas  et  de 
VAnas  moschata,  n'étaient  autres  que  des  métis  de  ces 
deux  espèces,  produits  dans  l'état  sauvage,  peut-être  sur 
les  marais  de  la  Hollande,  tandis  que  notre  individu, 
noir,  un  peu  plus  petit,  au  contraire,  que  le  boschas,  nous 
paraîtrait  toujours  un  individu  de  cette  espèce  atteint  de 
mélanisme. 


Sur  l'oiseau  nommé  par  Brisson  Tangara  de  Saint-Domin- 
.gue,  Tanagra  Dominicensis ,  Tanagra  Dominica ,  par 
Linné,  figuré  par  Buffon,  pi,  cnl.,  456,  f.  2,  et  dont 
Vieillot  a  fait,  son  genre  Esclave  [Dnlus),  sous  le  nom 
de  Dulus  palmarinn;  par  M:  de  Lafresnayk. 

Dans  le  numéro  5  des  Conlr,  ta  orniiliology,  -1851 ,  de  sir 
Williams  Jardine,  M  Strickland  a  publié  un  article  fort  in- 
téressant sur  le  Dulus  pahuaruvi  de  Vii'illot  (Esclave  dos 
palmistes),  confondu,   par  quelques  auteurs  modernes, 


584  REV.  ET  MAG.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  1851.) 
avec  le  Turdus  palmarum  de  Linné  (le  Palmiste  de  Buffon, 
pi.  enl.,  539,  f.  1).  Après  avoir  relevé  l'erreur  dans  la- 
quelle ces  savants  étaient  tombés,  l'auteur  se  demande 
quelle  est  la  place  la  plus  naturelle  que  cet  oiseau  doit 
occuper  dans  la  classification  ;  et,  d'après  la  comparaison 
des  ailes,  du  bec,  et  de  la  queue,  il  pense  qu'il  est  plus 
naturellement  placé  dans  les  Ampélidées  que  dans  les 
Oriolinées,  où  Swainson  le  faisait  figurer  dans  sa  Classifi- 
cation ol  Birds;  tandis  que  Vieillot,  qui,  ainsi  que  Desma- 
rest,  avait  reconnu  qu'il  n'était  pas  à  sa  place  dans  les 
Tangaras,  le  mettait  dans  sa  famille  des  Chanteurs,  entre 
les  genres  Ttirdus  et  Sphœcothera. 

Sans  vouloir  rien  préjuger  sur  le  plus  ou  moins  de  jus- 
tesse de  ces  divers  rapprochements,  nous  dirons  seule- 
ment que  nous  sommes  on  ne  peut  plus  surpris  qu'aucun 
auteur,  depuis  Brisson  jusqu'à  nos  jours,  soit  qu'ils  aient 
décrit  les  caractères  spécifiques  ou  génériques  de  cet  oi- 
seau, n'aient  remarqué  ni  indiqué  la  grosseur  vraiment 
prodigieuse  de  ses  pattes,  comparée  à  sa  petite  taille  ;  car 
à  peine  surpasse-t-il  en  volume  notre  Bruant  jaune  (Em- 
beriza  citrinella),  tandis  que  ses  pattes  ont  au  moins  le 
double  de  grosseur  des  siennes,  mais  elles  ne  sont  pas  plus 
longues,  d'où  il  résulte  une  forme  de  pattes  des  plus  vi- 
goureuses, à  tarses  courts  et  robustes,  avec  des  doigts 
semblables,  dont  le  pouce  et  son  ongle  sont  particulière- 
ment forts,  et  tous  les  ongles  ayant  une  courbure  courte 
et  forte.  Si,  dans  ses  autres  parties,  cet  oiseau  a  offert 
quelque  analogie  avec  les  Loriots  et  les  Cotingas,  où  on 
l'a  placé  dernièrement,  il  faut  convenir  que  la  forme  (je 
ses  pattes  l'en  éloigne  visiblement;  elle  rappelle  singuliè- 
rement celles  du  Bec  croisé,  de  l'Oxyrhynque,  du  Coliou, 
du  Piquebœuf,  de  toutes  les  espèces,  enfin,  qui,  d'après 
leur  mode  d'alimentation,  avaient  besoirf  d'une  grande 
force  musculaire  dans  leurs  membres  postérieurs,  soit 
qu'elles  fussent  destinées,  comme  le  Bec  croisé,  à  se  tenir 
accrochés,  le  dos  tourné  vers  le  sol,  aux  cônes  des  arbres 


TRAVAUX   INÉDITS.  58S 

résineux,  pour  en  extraire  les  semences,  ou  à  se  tenir  sus- 
pendus aux  branches  des  buissons  pour  y  dormir  la  tête 
en  bas,  comme  les  Colious,  ou  à  se  cramponner  sur  le  dos 
des  buffles^  comme  les  Piquebœufs,  pour  extraire  de  leur 
peau  les  larves  de  certains  œstres  qui  y  séjournent  ;  soit 
enfin  que,  comme  l'Oxyrhynque,  elles  fussent  destinées  à 
se  tenir  cramponnées  dans  une  position  verticale  ;  car  les 
petits  crochets  dont  est  garni  dans  toute  sa  longueur  le 
bord  externe  de  la  première  rémige  chez  l'Oxyrhynque, 
joints  à  la  vigueur  de  ses  pattes,  ne  laissent  aucun  doute 
sur  le  genre  de  faculté  dont  Ta  pourvu  le  Créateur. 

D'après  ces  divers  exemples,  on  peut,  je  crois,  regarder 
comme  certain  que,  lorsque  chez  un  oiseau  percheur  et 
non  marcheur,  on  remarque  des  tarses  courts  et  très-ro- 
bustes, avec  des  doigts  et  des  ongles  également  vigoureux, 
comparativement  à  sa  taille,  c'est  un  indice  certain  que 
cet  oiseau  est  destiné  à  se  tenir  souvent  dans  une  position 
verticale  le  long  des  troncs  ou  des  branches,  ou  même 
suspendu  à  ces  branches  ou  à  leurs  fruits,  pour  son  ali- 
mentation. 

Or,  selon  nous,  l'Esclave  des  palmistes  {Dulus  palma- 
rum,  Vieillot),  Tanagra  Dominica,  L.  Gm.  est  entièrement 
dans  ce  cas,  d'après  la  conformation  de  ses  pattes.  Mal- 
heureusement, les  renseignements  fournis  par  les  auteurs 
et  par  Vieillot,  qui  l'avait  vu  à  Saint-Domingue  môme,  sa 
patrie,  ne  donnent  aucun  détail  sur  sa  nourriture  et  sur 
sa  manière  de  se  la  procurer.  Voilà  ce  qu'en  dit  cet  auteur 
dans  sa  Galerie  des  Oiseaux,  page  257  : 

«  Comme  chez  nos  moineaux,  dans  la  saison  des  amours, 
les  mâles  se  disputent  les  femelles  avec  acharnement,  et 
jettent  alors  des  cris  analogues.  Leur  ramage  est  presque 
nul,  et  leur  cri  est  très-aigu  quand  ils  sont  inquiétés.  L'ins- 
tinct de  ces  oiseaux  est  si  social,  que  plusieurs  couples 
font  leur  nid  sur  le  môme  palmiste  et  le  construisent  sur 
les  petites  tiges  qui  servent  de  support  à  la  graine  ;  ils  les 
placrnl  lrès-{>rès  les  uns  des  autres,  cl  lv\s  nouveaux  sur 


586  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Décembre  1851.) 
les  anciens,  de  sorte  que  ces  nids  contigus,  et  composés 
de  bûchettes  à  l'extérieur,  étant  réunis  à  ces  tiges,  for- 
ment autour  de  l'arbre  un  cercle  qui  ne  présente  qu'une 
masse  de  petites  branches  serrées  et  liées  avec  tant  d'in- 
dustrie qu'il  est  très-difficile  de  les  détruire,  et  si  épaisse, 
que  le  gros  plomb  ne  peut  la  traverser.  L'intérieur  est 
garni  de  plantes  soyeuses  et  du  chevelu  des  racines.  La 
femelle  s'occupe  seule  de  sa  construction  ;  le  mâle  l'ac- 
compagne dans  toutes  les  courses  qu'exige  la  recherche 
des  matériaux,  et  veille  à  sa  sûreté  quand  elle  couve.  L'un 

et  l'autre  portent  un  plumage  pareil » 

Ces  détails  de  nidification,  racontés  par  Vieillot,  pour- 
raient faire  supposer,  non  sans  fondement,  ce  me  semble, 
un  double  motif  dans  la  vigueur  des  pattes  de  l'Esclave 
des  palmistes.  Nous  remarquons,  en  effet,  chez  les  Tisse- 
rins, dont  plusieurs  espèces  sont  très-sociables,  et,  comme 
l'Esclave  des  palmistes,  rapprochent  leurs  nids  les  uns  des 
autres  au  point  de  n'en  former  quelquefois  qu'un  seul 
énorme,  dont  toutes  les  entrées  sont  inférieures  ;  nous  re- 
marquons, disons-nous,  chez  ces  oiseaux,  des  pattes  très- 
vigoureuses  assez  analogues  à  celles  de  l'Esclave  des  pal- 
mistes, sauf  un  peu  moins  de  grosseur  proportionneHe  et 
de  brièveté  du  tarse.  Cet  oiseau  ne  serait-il  point,  dans  le 
Nouveau-Monde,  le  représentant  des  Tisserins  de  l'ancien, 
et  ses  pattes  musculeuses  ne  lui  serviraient-elles  point, 
comme  celles  du  Tisserin,  à  se  suspendre  dans  tous  les 
sens  pour  construire  son  nid  plus  soUdement?  Nous  avons 
parlé  d'un  double  motif,  parce  que  la  patte  de  l'Esclave, 
conformée,  encore  plus  que  celle  du  Tisserin,  sur  le  type 
craniponneur,  pourrait  lui  servir  encore  à  se  maintenir 
cramponné  sur  l'écorce  du  palmiste  pour  en  extraire  les 
larves  d'insectes  qui  se  nourrissent  de  sa  substance  moel- 
leuse. On  sait  positivement  que  la  larve  de  la  jirosse  (Ca- 
landre du  palmiste  (CaUmdra  pabncirum),  connue  sous  le 
nom  de  Ver  palmiste,  vit  de  la  substance  mémo  de  Tarbre. 
On  a  acquis  la  certitude  que  le  Picuculc  bec  en  faucille 


TRAVAUX    INÉDITS.  587 

ne  se  trouve  sur  la  montagne  des  Orgues  qu'à  la  hauteur 
où  croît  certaine  espèce  de  palmier  qui,  après  la  chute  de 
ses  feuilles,  fournit,  dans  les  pétioles  creux  et  arqués  qui 
restent  sur  sa  tige,  une  retraite  et  une  nourriture  à  cer- 
taines larves  d'insectes  que  le  Picucule  bec  en  faucille  en 
extrait  au  moyen  de  ce  bec  si  arqué  et  si  comprimé.  L'Es- 
clave, qui  ne  quitte  pas  plus  les  bois  de  palmistes  que  le 
Picucule  bec  en  faucille  ne  quitte  ceux  des  régions  moyen- 
nes, où  croît  son  palmier,  y  trouve,  sans  nul  doute,  une 
nourriture  habituelle  et  abondante,  puisqu'il  y  élève  ses 
petits.  Cette  nourriture  doit  donc  être  ou  la  graine  même 
du  palmiste,  ou  les  larves  que  son  tronc  recèle,  et  qui  l'o- 
bligent très-probablement,  pour  les  en  extraire,  à  se  cram- 
ponner à  son  écorce  ou  à  son  sommet. 

Nous  comptions  terfniner  ici  cet  article,  lorsque  nous 
avons  eu  l'idée  d'écrire  à  M.  Salle,  voyageur  naturaliste, 
que  nous  savions  être  de  retour  de  Saint-Domingue  à  Pa- 
ris, pour  lui  demander  des  renseignements  sur  les  mœurs 
et  la  nourriture  de  l'Esclave  des  palmiers,  dont  il  avait 
rapporté  plusieurs  individus.  Bien  n,ous  en  a  pris  ;  car  il 
a  bien  voulu  nous  fournir  des  détails  d'autant  plus  inté- 
ressants qu'ils  sont  entièrement  en  rapport  avec  ceux  four- 
nis par  Vieillot  sur  la  nidification  et  la  sociabilité  de  ces 
oiseaux,  et  semblent  confirmer  nos  prévisions  sur  leur 
obligation  de  se  tenir  cramponnés  pour  leur  alimentation. 
Voici,  du  reste,  ces  détails,  copiés  textuellement  sur  la  ré- 
ponse que  M.  Salie  a  bien  voulu  nous  adresser  : 

«  Dans  la  partie  espagnole  de  l'île  de  Saint-Domingue  où 
j'ai. voyagé,  l'oiseau  que  vous  appelez  l'Esclave  des  pal- 
miers se  nomme  Signa  pâlmerUf  et  les  créoles  d'origine 
française  l'appellent  Palmiste  :  l'un  et  l'autre  nom  lire  son 
origine  de  l'habitude  qu'a  cet  oiseau  de  nicher  et  de  cou- 
cher en  famille  dans  les  palmiers,  dans  l'espèce  surtout 
connue  sous  le  nom  d'Areca,  quoique  cependant  j'aie  vu 
quelquefois  son  nid  sur  d'autres  arbres;  mais  c'est  très- 
rare,  ils  préfèrent  les  palmiers,  à  cause  de  la  disposition 


588  REV.  ET  MAC.  bË  ZOOLOGIE.  (  bêcembrc  1851.) 
des  branches.  Ces  oiseaux  se  réunissent  par  centaines 
pour  construire  un  énorme  nid  formé  de  bûchettes,  comme 
celui  de  nos  Pies,  mais  formant  une  masse  souvent  de 
trois  à  quatre  pieds  de  diamètre.  Us  laissent  de  petites  ou- 
vertures pour  entrer  dans  cette  masse,  divisée  en  cellules 
ou  nids  particuliers  réunis  à  l'extérieur;  ils  y  pondent 
quatre  ou  cinq  œufs  blancs  et  ayant  une  forme  arrondie. 
Souvent,  presque  toute  la  tête  du  palmier  est  envahie  par 
ce  nid,  dont  les  bûchettes  sont  entrelacées  dans  les  bran- 
ches près  du  tronc  de  l'arbre.  Cependant,  quelquefois  il  s'y 
trouve  deux  nids  de  deux  familles  différentes  ;  j'ai  vu  aussi 
des  palmiers  périr  par  suite  des  nids  de  ces  oiseaux,  car 
ils  nichent  longtemps  dans  le  même  arbre,  et  sont  occu- 
pés à  réunir  les  bûchettes  pendant  une  partie  de  l'année, 
comme  font  les  grandes  espèces  de  Fourmis.  Ils  vivent 
toujours  en  troupes  dans  les  bois  où  il  y  a  des  palmiers. 
La  majeure  partie  couchent  dans  leur  nid  ;  les  autres  res- 
tent perchés  auprès,  sur  les  branches  ;  ils  n'en  mangent 
pas  les  graines,  mais  se  nourrissent  particulièrement  de 
baies  qui  souvent  sont  en  bouquet  à  l'extrémité  des  bran- 
ches d'arbres.  C'est  ta  que  ces  oiseaux  se  suspendent  à  la 
grappe  de  fruit,  et  se  querellent  entre  eux.  Quoique  que- 
relleurs, ils  vivent  assez  unis,  car  ils  sont  toujours  assez 
près  les  uns  des  autres  pour  qu'on  puisse  souvent  en  tuer 
plusieurs  d'un  coup  de  fusil.  Ils  se  perchent  aussi  quel- 
quefois sur  la  flèche  du  palmier,  qui  est  droite,  et  fait  l'ef- 
fet d'un  paratonnerre.  Ils  ont  un  vilain  chant  criard, 
comme  celui  de  notre  moineau  ;  ils  ne  marchent  pas  cram- 
ponnés à  l'écorce  du  palmier,  comme  les  Pics,  et  ne  se 
nourrissent  pas  de  larves.  Il  ne  paraît  pas  que  l'insecte 
Calandra  palmarum  se  trouve  à  Saint-Domingue,  au  moins 
là  où  j'étais  ;  mais,  à  la  Martinique,  on  en  mange  la  larve 
sous  le  nom  de  Ver  palmiste.  Les  larves  et  l'insecte  nuisi- 
bles aux  palmiers,  à  Saint-Domingue,  sont  le  Catarou  [Sca- 
rabœus  semiramis,  Palisot  de  Beau  vois).  » 

On  reconnaît,  dans  ces  intéressants  détails  que  M.  Salle 


tftAVAUX  iM^mt^;.  581J 

a  biert  voulu  nous  communiquer,  une  parfaite  concor- 
dance avec  ceux  de  Vieillot  cités  plus  haut,  quant  à  la  ni- 
dification en  société  de  ces  oiseaux,  et  quant  à  leurs  cris 
et  leur  instinct  querelleur  comme  ceux  de  notre  moineau. 
Mais,  ce  qu'on  y  trouve  de  plus,  et  qui  est  particulière- 
ment intéressant  sous  le  rapport  scientifique,  c'est  le  genre 
de  nourriture  et  la  manière  de  la  i-ecueillir  propres  à  cet 
oiseau,  qui  expliquent  si  clairement  pourquoi  ils  sont 
pourvus  de  pattes  aussi  vigoureuses. 

11  est  bien  certain  que  ce  genre  Esclave  (Dubis),  de  Vieil- 
lot, offre,  comnie  tous  les  genres  do  cet  excellent  observa- 
teur, un  type  tout  particulier  par  ses  pattes,  son  b<*c  et  ses 
mœurs,  qui  semblent  l'isoler  au  milieu  de  tous  les  Tanagri- 
dées  du  Nouveau-Monde.  Aussi,  depuis  plus  de  vfngt  ans 
que  nous  le  possédons,  il  a  toujours  occupé  une  place  pro- 
visoire dans  notre  collection,  où  cependant  nous  le  pla- 
cions près  des  Tachyphones,  et  où  nous  sommes  encore 
bien  tenté  de  le  laisser;  car,  parmi  ces  derniers,  se  trou- 
vent des  espèces  à  pattes  robustes  et  à  bec  comprimé,  tels 
que^  par  exemple,  le  Cypsriagra  Icucopiigia,  Less.  Dans  la. 
famille,  les  Phytotomes  nous  montrent  encore  des  pattes 
très-robustes  ;  et,  quant  à  la  compression  du  bec,  nous  la 
retrouvons  chez  nombre  de  Tachyphones,  chez  les  Lanio, 
certains  Pijrangas,  le  Cyanicterus,  etc.  ;  tandis  que  les  Am- 
pelidœ,  où  dernièrement  on  voulait  les  placer,  ont,  en  gé- 
rai, des  pattes  faibles  et  un  bec  plutôt  élargi  qun  compri- 
mé. Ce  genre  de  bec,  toutefois  assez  court,  visiblement 
arqué  en  dessus,  et  très-comprimé,  de  notre  Esclave  des 
palmistes  n'est  ainsi  conformé,  bien  certainement,  que 
pour  l'extraction  plus  facile  dvs  baies,  dont  il  se  nourrit 
quand  il  se  tient  suspendu  à  leurs  jjrappes.  Quant  à  son 
instinct  de  sociabilité,  sa  nidification  en  commun,  qui 
pourraient  le  faire  regarder,  sous  ce  rapport,  conime  le 
représentant,  en  Amérique,  des  Tisserins  de  l'ancien 
monde,  et  en  particulier  du  Tisserin  républicain,  puisque, 
comme  ce  dernier,  il  coiistcuit,  enf;!njil!e  très-n()u)breuse. 


590  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  185^.) 
un  nid  commun  à  tous,  quoiqu'à  cellules  séparées,  on 
pourrait  opposer  à  ce  rapprochement  la  différence  des  ma- 
tériaux qui  composent  ces  nids,  car  les  Tisserins  n'em- 
ploient que  des  graminés  desséchés  et  réellement  tissés 
ensemble,  tandis  que  l'Esclave  y  emploie  des  bûchettes. 
Quant  à  la  famille  où  on  doit  le  rattacher,  il  nous  semble 
que,  dans  celle  des  ïanagridées  du  nouveau  continent,  et 
près  des  Tachyphones,  il  représente  assez  bien  ce  qu'offre 
le  groupe  des  Tisserins  dans  celle  des  Fringillidées  de 
l'ancien  monde. 


Essai  d'une  monographie  du  genre  Picucule  (Buffon), 
Dmdroeolapies  (  Hermann,  llliger  ),  devenu  aujourd'hui 
la  sous-famille  DENDRocoLAPTiNiE  (Gray,  Generaof  Birds), 
de  la  famille  Certhiad^e  de  Swains.  5  par  F.  de  Lafresnaye. 
—  Suite.  Voy.  -1830,  p.  95,  >I43,  275,  569,  MT,  588.  — 
^85^.  —  ^45,  5n,  465 

Les  divers  articles  de  notre  monographie  des  Picucules 
se  trouvant  disséminés  souvent  fort  loin  les  uns  des  au- 
tres dans  la  Revue  de  -1850  et  ^851,  nous  avons  cru  de- 
voir, pour  en  faciliter  la  recherche  aux  ornithologistes,  y 
joindre  ici  une  table  méthodique  de  toutes  les  espèces 
qu'elle  renferme. 

Fam.  CERTHIÂD/E.  -^  Sub-fam,  Dendrocolaptin^, 

(^,-l\.  Gray  {Généra  of  Birds). 

Seclio  prima.  Dendrocolaptin^e  compressirostres, 
Lafresnaye. 


Gen.  Dendrocolaptes. 

1.  Albicollis,  4850.      Pages  98 

2.  Promeropirynchus,  id       99 
5.  Simpliciceps,  id.  100 

4.  Perroiii,  id.  101 

5.  Deviilei,  id.  102 

6.  Temminckii,  1851.  145 

7.  Major,  1850.ii  ^03 


Gen.  PicoLAPTES. 

i .  Squamatus,  1 851 .  31 8 

2.  Wagleri,  1850.  148 

3.  Leucogaster,  id.  150 
3  6^■s.  Atriceps,  1851.  469 

4.  Tenuiioslris,  1850.  151 

5.  Pangustirostris,  id.  151 

6.  Bivittatus,  ifi?.  152 


TRAVAUX 

INÉDITS. 

591 

7.  Lacivnnger,  id. 

154 

7.  Tiiangularis,  id. 

418 

8.  Afîinis,  id. 

275 

8.  Beauperthuysii,id. 

419 

9.  Souleyelii,  id. 

270 

9.  Dorbiirnyanùs,  id. 

420 

9his.  Validirostris,  1851. 

468 

10.  Cliuncholamho,  id. 

421 

10.  Linealiceps,  1830. 

277 

ll.Ocellatiis,  id. 

422 

11.  Albo-lineatus,  id. 

278 

\2.  Obsolelus,  id. 

423 

12.  Fuscus,  id. 

ib. 

13.  Susurrans,  id. 

ib. 

Gen.  XlPHORHYNCHUS. 

14.  Bridgesii,  id. 

425 

1.  Trochilirostris,  1850. 

374 

Gen.  SiTTAsoMUS. 

2.  Procurvus,  id. 

375 

1.  Erythacus,  1850. 

589 

5.  Proeurvoïdes,  id. 

376 

2.  Sylvioïdes,  id. 

590 

4.  Lafresnayanus,  id. 

577 

3.  Amazoniis,  id. 

ib. 

5.  Pucheranii,  id. 

378 

4.  Griseus,  id. 

591 

Gen.  Nasica. 

Gen.  Glyphorhynchus. 

1.  Lonçirostris,  1850. 

2.  Flavigaster,  id. 

583 
ib. 

1.  Cuneatus,  1850. 

595 

5.  GuUatus,  id. 

585 

Gen.  Dendroplex. 

A.  Pardalotus,  id. 

586 

5.  Guttatoïdes,  id. 

387 

1.  Picus.  1850. 

595 

6.  Multiguttalus,  id. 

417 

2.  Picirostris,  id. 

o96 

Sectio  II.  Dendrocolap 

TlNiE  DEPRESSIROSTRES. 

Gen.  Dendrocops. 

7.  Turdinus,  id. 

465 

8.'  Fumigatus,  id. 

466 

1.  Cayennensis,  1851. 

321 

9.  Atricostres,  id. 

ib. 

2.  Validus,  id. 

524 

10.  Merula,  id. 

467 

3.  Grassirostris,  id. 

323 

11.  Meruloïdes,  id. 

ib. 

4.  Forlirostris,  id. 

ib. 

5.  Platyrostris,  id. 

326 

Gen.  Dendrexetastes. 

5  bis.  Multistrij^atus,  id. 

468 

6.  Tyranninus,  id. 

328 

1.  Capitoïdes,  1851. 

470 

Monographie  du  genre  PqtamophUus,  par  le  docteur 

Ch.  CoQUEREL,  chirurgien  de  la  marine. 

(Planche  13.) 

Drifopsj  Oiiv.,  1791 .  —  Parnus,  Fabr.,  1792.  —  Drijops, 
Latr.,  1803.  —  Potamophilus,  Germar,  1811.  —  Hydera, 
Latr.,  1817. 

Corps  cylindrique  plus  ou  moins  allongé,  finement  pu- 
bescent. 


592       rèV.  Et  MAC.  m  iooioôm.  (décembre  1801.) 

Tète  presque  entièrement  libre,  n'étant  pas  enchâssée 
dans  le  prosternum.  Yeux  globuleux,  saillants,  \ntennes 
(pi.  ^5,  fig.  6)  insérées  sur  le  front,  près  du  bord  interne 
des  yeux,  courtes,  de  onze  articles  :  le  premier  assez  long, 
le  second  court,  sans  prolongement  oriforme;  les  suivants 
formant  une  petite  massue  assez  épaisse,  plus  mince,  ce- 
pendant, que  les  deux  premiers  articles,  et  à  peu  près 
égale  en  longueur.  Labre  (fig.  6)  libre,  de  la  largeur  de  la 
tête,  légèrement  échancré  en  avant.  Mandibules  (flg.  4)  for- 
tes, très-arquées,  avec  une  petite  dent  à  l'extrémité  ; 
celle-ci  bidentée.  Mâchoires  (fig.  3)  formées  de  deux  lobes, 
l'externe  plus  court  que  l'interne,  assez  tronqué  oblique- 
ment à  l'extrémité  ;  l'interne  arrondi  à  l'extrémité  et  garni 
de  poils  roides  arqués  en  dedans.  Lèvre  inférieure  mem- 
braneuse, très-large,  recouvrant  toute  la  bouche  en  des- 
sous, courtement  ciliée.  Palpes  maxillaire*  (fig.  3)  et  la- 
braire  (fig.  5)  courts,  avec  le  dernier  article  plus  gros  et 
plus  épais,  tronqué  obliquement. 

Prothorax  assez  court,  transversal,  élargi  en  arrière; 
muni,  en  dessous  et  en  avant,  de  deux  petites  pointes  cor- 
nées qui  paraissent  destinées  à  empêcher  la  tête  de  se 
renfoncer  trop  profondément  dans  le  thorax.  Dans  quel- 
ques espèces,  les  plus  petites,  il  est  plus  allongé,  et  di- 
visé en  deux  par  un  sillon  transversal  très-profond.  Pros- 
ternum saillant  en  pointe  mince  et  courte  qui  s'engage 
légèrement  dans  un  faible  sillon  du  mésosternum. 

Abdomen  allongé,  recouvert  exactement  par  les  élytres, 
qui  ne  se  réfléchissent  pas  sur  son  bord  marginal. 

Pattes  (fig.  7)  assez  longues  ;  les  médianes  un  peu  écar- 
tées à  leur  origine,  les  antérieures  et  les  postérieures  as- 
sez rapprochées.  Tarses  de  cinq  articles,  les  quatre  pre- 
miers courts,  le  dernier  aussi  long  que  les  quatre  autres 
réunis  ;  crochets  (fig.  8)  un  peu  plus  dilatés  à  leur  base. 

Le  genre  Polamophilus  a  été  fondé,  en  1811,  par  Ger- 
mar  [Eine  neue  kafergatt.  Potamoph.,  in  neue  schrift.  der 
ncUnrforsch  gèseUscli,  p.  Al),  pour  le  Parnus  acuminatus  de 


Pabrîcius.  talreille  décrivit  le  même  insecte  Solis  le  nom 
de  Dnjops  acuminalus,  dans  son  Ilist.  nal.  des  inscct,  lorn^ 
IX,  p.  226,  1805,  et  dans  son  Gcuera,  t.  II,  p.  56,  -1807  ; 
plus  tard,  ne  connaissant  pas  le  travail  de  Germar,  il  Ir 
.sépara  des  Dryops,  et  en  fit  le  genre  Hijdera,  qu'il  créii 
dans  la  première  édition  du  Règne  animal,  vol  III,  p.  2(»8, 
18^7.  Le  nom  de  Germar  étant  Ir  plus  ancien,  doit  avoir 
la  priorité  ;  il  a  d'ailleurs  été  accepté  par  tous  les  entomo- 
logistes. 

Les  Pûtamophîlus  sont  très-voisins  des  Panius,  dont  ils 
diffèrent  cependant  par  plusieurs  caraclères,  notamnient 
par  la  forme  des  antennes,  qui  ne  sont  pas  dilatées  comme 
chez  ces  derniers.  Ils  ont  à  peu  près  le  môme  genre  de 
vie;  ce  sont  des  insectes  à  moitié  aquatiques,  qui  vivent  nu 
bord  des  eaux  courantes,  sur  les  troncs  d'arbres  mouillés 
par  l'eau  et  les  débris  qui  se  trouvent  sur  les  rivages.  Ils 
sont  assez  rares  partout,  et  ne  paraissent  pas  r^imonter 
beaucoup  dans  le  nord. 

Leurs  larves  sont  inconnues;  il  est  probable  qu'elles 
ressemblent  à  celle  des  Elmis,  qui,  quoique  fort  commu- 
nes, n'ont  pas  encore  été  décrites  :  ces  larves  ont  une  ana- 
logie remarquable  avec  celle  des  SUfhn. 

On  ne  trouve  qu'une  seule  espèce  de  'Potamopliilus  rn 
Kurope  ;  nous  en  décrirons  neuf  autres,  qui  sont  :  .sept 
d'Amérique,  et  deux  de  Java. 

La  forme  du  prothorax  est  si  nettement  caractérisée 
dans  ce  genre,  queles  caractères  que  donne  cette  forme  suf- 
fisent pour  distinguer  les  espèces  entre  elles.  Nous  avons 
essayé  d'en  donner  une  idée  par  le  tableau  suivant,  dans 
lequel  nous  avons  fait  entrer  les  huit  espèces  que  nous 
avons  vues  en  nature. 

1.  Prothorax  sans  sillon  transversal  en  avant. 

A.  Plus  grand  transversalement  que  d'avant  en  ar- 
rière. 
-1.  Angles  postérieurs  excavés  et   munis   d'uii;^ 
dent  aiguë,  AcuminniuSy  fig.  9. 
5i«  SÉRIE.  T.  III.  Année  1831.  3> 


894        KEV.  ET  MAC.  DE  lootocm,  (  Décembre  1851.  ) 

2.  Angles  postérieurs  simplement  aigus,  Cackus^ 
fig.  ^. 
B.  Plus  grand  d'avant  en  arrière  que  transversale- 
ment. 
4.  Angles  postérieurs  excavés,  Javanicus,  fig.  ^^. 
2.  Angles  postérieurs  simplement  aigus.  Orienta- 
lis,  fig.  -12. 
II.  Prothorax  avec  un  sillon  transversal  très-profond  en 
avant. 

A.  Transversal  (surface  rugueuse),  Goudotiiy  flg.  -10. 

B.  Plus  étendu  d'avant  en  arrière  que  transversale- 

ment. 
4 .  Sans  excavation  médiane. 

a.  Côtés  presque  droits,  angles  postérieurs 

peu  excavés,  CordiUierœ,  fig.  -15. 

b.  Côtés  très-arrondis,  angles  postérieurs  for- 

tement excavés,  Caraibus,  fig.  ^4. 
2.  Avec  une  petite  excavation  médiane  près  du 
bord  postérieur,  Thermarius,  fig.  ^5. 
Ajoutez,  dans  la  seconde  division,  le  P.  cinereus,  que 
nous  n'avons  pas  vu  en  nature,  et  sans  doute,  dans  la  pre- 
mière, le  P.  picipes. 

i.  PoTAMOPHiLus  ACUMINATUS  (pi.  15,  fig.  5  à  9).  —  Oblon- 
gus,  fuscus,  cinereo-sericeus,  puncto  humerali,  pedibus  abdomi- 
aeque  seiiceo-rufescentibus,  prothorace  subinaequali,  laleribus 
postice  exciso,  scutello  subtililer  carinato  ;  elylris  punctato-stria- 
tis  apice  acuminalis  divaiicalisque  —  Long.  8  à  6  millini.  ;  larg. 
5  à  2  ii2  millim.  —  Europe. 

Parnus  acuminatus,  Fabr.,  Entom.  syst.,  t.  I,  p.  246. 
•1 792.  —  Id.  Sijst,  eni, ,  t.  I,  p.  552.  i  801 .  —  Panzer;  Faiin. 
gcrm.,  6,  8;  Ent.  Tascli.,  t.  ï,  p.  -117.  1795.  —  Schonh., 
Syn.  insect.y  t.  I,  part.  2,  p.  -HC,  1808. 

Poiamophilus  acuminalus,  Gcrniar,  Eine  ncue  kafergait. 
Polaïu.inneueschrift.  dernaturforsch.  gcseltsch.  zue  halle, 
p.  41.^811. 

Dryops  acuminaiitSy  Latr.,  Hkt.  des  i;;sec/.,  t.  IX,  p,  220. 


Jif-vt/e    e/  A/di/.  é/f  Zoo/oçtf  . 


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/*ûf^mo^Âf///s  ,  i6\  /^/ti/ic/Zecs  luvi^'ri  j'yiuy.) 


A'./iem/>nJ cmf''r.tlesAt^erJ:  éS. 


TRAVAUX   IMÎDITS.  595 

4805.  —  Id.  Gcneia,  t.  II,  p.  56.  1807.  —  Hijdera  acumi» 
nala,  Latr.,  Règne  anim.,  V  édit.,  t.  ÏII,  p.  268.  4817» 
—  Id.  Nouv.  diction,  d'hist.  nat.,  t.  XV,  p.  440.  4817. 

Poimnophilus  aciiminatus,  Servil.  et  Saint-Farg.,  Encycl, 
meih.  ins.y  t.  X,  p.  194.  4825.  —  Audouin  et  Brul.,  Hist, 
nat.  des  iws.,  t.  II,  p.  541,  pi.  14,  fig.  4.  —  Laporte,  Hist, 
nat.  des  ins.  coléopt.,  t.  II,  p.  4^.  1840. — Erichson,  Insect. 
deûtsch.fp,  548.  4  848.  —  Redtenbacher,  Faun.  austriaca^ 
p.  457,  9,  95.  4849. 

Corps  allongé,  un  peu  déprimé  sur  le  dos,  d'un  brun 
obscur,  couvert  d'une  pubescence  soyeuse  très-fine  d'un 
gris  brunâtre  et  de  poils  noirâtres  fins  et  roides  qui  ne 
sont  bien  apparents  que  sur  la  tête.  Les  deux  premiers 
articles  des  arttennes  d'un  brun  jaunâtre,  garnis  de  longs 
poils  bruns  un  peu  frisés  ;  les  autres,  d'une  teinte  plus 
foncée.  Tête  finement  ponctuée,  offrant  au  milieu  une  lé- 
gère impression  longitudinale.  Prothorax  un  peu  moins 
large  que  les  élytres  à  la  baso,  rétréci  en  avant;  côtés 
échancrès  aux  angles  postérieurs;  cette  échancrure  limi- 
tée ed  avant  par  une  saillie  en  forme  de  dent  aiguë  ;  sur- 
face finement  ponctuée,  un  peu  inégale,  présentant,  dans 
son  milieu,  une  ligne  longitudinale  élevée.  Ecusson  assez 
grand,  triangulaire,  pointu,  avec  une  ligne  faiblement  éle- 
vée au  milieu.  Elytres  à  épaules  saillantes;  en  avant,  une 
élévation  légère  près  de  la  suture  ;  leur  extrémité  termi- 
née par  une  pointe  divergente,  couvertes  de  stries  forte- 
ment ponctuées;  le  premier  et  le  troisième  intervalle  un 
peu  moins  relevés  que  les  autres.  Dessous  du  corps  garni 
d'une  pubescence  serrée,  fine,  soyeuse,  d'un  gris  cendré; 
l'extrémité  de  l'abdomen  d'un  brun  rougeâtre.  Pattes  pré- 
sentant une  pubescence  semblable,  mais  moins  serrée; 
extrémité  des  cuisses  et'des  tibias  d'un  brun  obscur.  Les 
tarses  de  ia  môme  couleur.  —  La  femelle  est  plus  large  et 
un  peu  plus  longue  que  le  iitâle. 

Le  Polamophilus  acuminainH  est  assez  rare  aux  environs 
de  Paris;  nous  en  avons  pris  plusieurs  individus  au  bord 


doè  kkV.  Et  MÀG.  bfe  zbôLOGiE.  [bêcembre  1854.) 
de  la  Seine,  au  mois  de  juillet,  dans  Tîle  de  Chatou.  Il  se 
tenait  sur  les  troncs  des  saules  à  moitié  submergés,  tout^ 
à-fait  à  fleur  d'eau,  et  nous  ne  pouvions  nous  en  emparer 
<|u'en  nous  mettant  à  la  nage.  M.  Léon  Fairmaireen  a  pris 
un  iîidividu  à  l'école  de  natation  du  Pont-National.  11  pa- 
raît être  commun  dans  le  département  des  Landes  et  aux 
bords  delà  Saône. 

D'après  Germa r,  ce  fut  Hubner  qui  le  découvrit  le  pre- 
mier à  Halle,  au  bord  de  la  Saale;  il  l'envoya  à  Fabricius, 
qui  le  décrivit  sous  le  nom  de  Parniis  acumhiatns.  11  est 
commun  en  Saxe,  et  assez  rare  en  Autriche.  Il  se  trouve 
aussi  à  Cadix,  et  les  individus  qui  proviennent  d'Espagne 
sont  d'un  brun  plus  clair  et  un  peu  plus  petits  que  ceux 
du  nord.  D'après  M.  Stephens,  il  ne  se  trouve  pas  en  An- 
gleterre, 

2.  P.  {:ACiccs»(pl.  15,  fig.  12).— Oblongus,  fusco  «iger;  abdi- 
miiie  pedibusquesubtus  cinereopubescentil^us;  prolhorace  tratis- 
v<naîdi,  linea  média  imprtssa,  lateribus  rotundalis,  anj^ulis  posli- 
cis  acuris;  elytiis  slrialO'punclalis,  apice*  acuminatis  divaricatis- 
que.  —  Long.  9  milliiu.  ;  lai  g.  3  niillim.  —Colombie. 

Corps  d'un  brun  de  poix  foncé,  allongé,  couvert  d'une 
pube^cence  brune  très-fine.  Antennes  d'un  brun  rougeâ- 
tre  ;  îos  deux  premiers  articles  plus  clairs,  beaucoup  moins 
gnrnis  de  poils  que  dans  le  précédent.  — Tête  finement 
ponctuée,  avec  une  légère  impression  transversale  entre 
les  yeux.  —  Prothorax  un  peu  uioins  large  que  les  ély très 
à  îa  base,  Irès-rétréci  en  avant;  les  côtés  arrondis,  les  an- 
gles postérieurs  aigus,  sans  échn.icrure;  suuface  finement 
ponctuée;  une  impression  lonpçitudinale  en  arrière,  vers 
le  bord  postérieur;  de  chaque  côté,  une  seconde  impres- 
sion entre  la  première  et  le  bord  externe.  Ecusson  petit, 
lisse.  Elytres  à  épaules  saillantes,  à  extrémité  terminée 
par  une  pointe,  divergente,  plus  forte  que  dans  le  précé- 
dent, couvertes  de  stries  fortement  ponctuées  ;  le  second 
intervalle  particulièrement  saillant,  surtout  à  son  origine. 
Dc.NSons  du   corps  garni   d'une    pubesccnce   d'un   brun 


TnAVAUX  KNÉDITSé  597 

soyeux,  très  fine.  Pattes  couvertes  d'une  pubescence  sem- 
blable, mais  moins  serrée. 

Nous  avons  décrit  cette  espèce,  la  plus  grande  du  genre, 
d'après  un  seul  individu  provenant  de  Colombie  et  faisant 
partie  do  la  collection  de  M.  Buquet. 

3.  P.  GoDDOTii.  —  Oblongus,  brunneo  fùscus,  abdomine  pe- 
dibusqiie  subtus  cinereo  pubescentibus;  prothorace  transversali, 
aiitice  sulcato,  medio  irapresso,  postice  rugoso,  lateribus  rotun- 
datis,  angulis  p  sticis  acutis,  niarginatis,  elevatis;  elytris  striato 
punctatis,  acmuinatis.  —  Long.  7  nnlliin.  ;  larg.  2  millim.  i/2. 
*  —  Nouvelle-Grenade. 

Poiamophilus  Goudotn,  Guérin,  tîevue  Zoot.,  n°  ^ ,  p.  48. 
^845. 

Corps  d'un  fauve  brunâtre,  plus  obscur  sur  la  tête  et  le 
thorax,  ceuvert  d'une  pubescence  fine  et  serrée.  Antennes 
poilues,  d'un  brun  plus  clair.  Tête  finement  ponctuée, 
lisse.  Prothorax  transversal,  un  peu  moins  large  que  les 
élytres  à  la  base,  rétréci  en  avant,  avec  un  sillon  transver- 
sal très^ profond  ;  les  côtés  arrondis,  rebordés;  les  angles 
postérieurs  aigus,  un  peu  relevés,  surface  finement  ponc- 
tuée, un  peu  rugueuse;  au  milieu,  un  sillon  longitudinal 
profond  qui  atteint  le  sillon  transverse  antérieur;  les 
bords  de  ce  sillon  élevés  de  chaque  côté;  une  légère  im- 
pression entre  eux  et  le  bord  externe;  bord  postérieur 
relevé,  et  offrant  près  de  l'écusson  deux  petites  éminences 
saillantes.  Ecusson  trian^julaire  un  peu  élevé  en  arrière. 
Elytres  à  épnulcs  peu  saillantes,  commençante  s'atténuer 
presque  immédiatement  après  leur  origine,  acuniinées  et 
letièrement  divergentes  à  leur  extrémité;  couvertes  de 
stries  ponctuées;  intervalles  peu  saillants.  Dessous  du 
corps  garni  d'un  fin  duvet  soyeux.  Pattes  couvertes  d'une 
|)ubps('enc<^  semblable,  mais  moins  serrée,  d'un  brun  plus 
clair  que  le  corps;  les  quatre  antérieures  plus  longues. 

Lo  /J.  Gmidoiti  a  été  pris  sur  des  pierres,  au  milieu  de 
la  rjvièin  rio,  Cjjipnlo,  par  "'î.  .1.  (ioudot,  en  septembre  et 
oilobrc  li  :.e  lirnt  {mos  de  l'eau,  continuellement  niMuilIc 


598  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Décembre  1851.) 
par  les  petites  vagues  du  courant.  M.  Gjiérin  l'a  décrit 
dans  un  travail  intitulé  :  lîisectes  nouveaux  observés  sur  les 
plateaux  des  Cordillières  et  dans  les  vallées  chaudes  de  la 
Nouvelle-Grenade  y  décrits  par  M.  Guérin,  avec  des  notes 
relatives  à  leurs  mœurs,  à  la  distribution  géographi- 
que, etc.  ;  par  J.  Goudot  {Rev.  Zool.y  n°  4,  p.  ^8. 4  845). 

4.  P.  ciNEREDS. — Omnino  fusco-cinereus,  prothorace  antice  sul- 
cato  ;  ely ti  orum  striis  9  punctatis,  pedibus  fusco-cinereis,  tibiis 
ferrugineis.  —  Long.  7  millim.  —  Gorrientes. 

Potamophilus  cinereus,  Blanch.,  Voy.  de  d'Orbignij,  60, 
226. 

Gomme  nous  n'avons  pas  pu  voir  cet  insecte  en  nature, 
nous  reproduisons  la  description  de  M.  Blanchard. 

Cet  insecte  est  de  la  même  taille  que  le  P.  acuminatus, 
et  à  peu  près  de  la  même  couleur.  Les  antennes  sont  bru- 
nâtres, avec  leurs  premiers  articles  un  peu  ferrugineux. 
La  tête  présente  deux  petites  lignes  élevées,  qui  se  réu- 
nissent au  sommet  de  manière  à  représenter  un  V.  Le  pro- 
thorax offre  à  sa  partie  antérieure  un  sillon  transversal 
très-profond,  et  en  arrière  deux  dépressions  triangulaires 
se  touchant  par  leur  pointe,  et  ayant  dans  leur  milieu 
une  petite  ligne  longitudinale  un  peu  élevée.  Les  élytres 
sont  légèrement  pubescentes  ;  elles  ont  neuf  stries,  comme 
dans  /e  P.  acuminatus,  mais  elles  sont  plus  profondes, 
ainsi  que  leurs  points  ;  les  pattes,  légèrement  pubescentes, 
sont  d'un  brun  grisâtre  un  peu  plus  clair  que  le  corps, 
avec  les  jambes  ferrugineuses. 

Trouvé  par  M.  d'Orbigny  dans  la  province  de  Gorrientes. 

5.  P.  JAVANiccs.  —  Oblongus,  cinereo-fuscus,  abdomine  ci- 
nereo-pubescente,  feinoribus  subtus  flavis,  tibiis  tarsibusque  fus-  « 
cis;  prothorace  fera  cylindrico,  antice  compresso  postice  sinualo, 
angulis  posticis  acutis  excavaiis;  elylris  siriato-punctatis  apice 
rotundatis.  —  Long.  ^  millim.;  larg.  1  millim.  M2.  — Java. 

Corps  d'un  brun  cendré,  couvert  d'une  pubescence  très- 
fine.  Antennes  d'un  brun  roussâtre,  ainsi  que  les  parties 
de  la  bouche.  Tête  finement  ponctuée.  Prothorax  presque 


TRAVAUX*  INÉDITS.  599 

cylindrique,  beaucoup  moins  large  que  les  élytres  à  la 
base,  un  peu  élargi  au  milieu,  très  rétréci  et  comprimé  en 
avant  ;  le  bord  postérieur  un  peu  relevé  ;  angles  postérieurs 
aigus,  profondément  excavés;  surface  lisse,  ponctuée, 
avec  une  petite  impression  médiane  en  arrière.  Ecusson 
assez  large,  lisse.  Elytres  assez  larges  à  la  base;  épaule 
saillante;  bord  externe  légèrement  marginé;  l'extrémité 
coupée  un  peu  obliquement  en  dedans,  avec  trois  petites 
dentelures,  dont  la  médiane  un  peu  plus  longue  ;  couver- 
tes de  lignes  ponctuées  ;  le  premier  intervalle  (suturai)  as- 
sez élevé,  le  second  déprimé,  très-large  en  avant  ;  le  troi- 
sième aussi  élevé  que  le  premier  à  son  origine.  Dessous  du 
corps  et  pattes  d'un  gris  cendré  ;  base  des  cuisses  d'un 
fauve  rougeâtr»,  plus  clair  en  dessous. 

Nous  avons  décrit  cette  espèce  d'après  un  individu  pro- 
venant de  Java,  et  faisant  partie  de  la  collection  de  M.  Che- 
vrolat. 

.  6.  P.  ORiENTALis.  —  Oblongiis,  cinereo-fuscus,  abdomine  pi- 
ceo-fusco,  pectore  femoribusque  fulvis  ;  prothorace  fere  cylin- 
drico,  antice  compresse,  linea  mediâ  elevatâ,  angulis  posticis 
acutis  impressis,  elytris  slriato-punctatis,  acuminatis.  —  Long. 
4  millim.  ;  larg.  i  millim.  \U.  —  Java. 

P.  Orienialis,  Gory,  in  Guer. ,  Icon.  du  règneanim.  de  Cuv. , 
p.  70,  pi.  20,  fîg.  4,  ^  a.  ^858.  —P.  Orientalis,  de  Haan, 
Laporte,  Hist.  nat.  insect.  coléopt.,  t.  II,  p.  41.^840. 

Corps  d'un  brun  un  peu  cendré,  couvert  d'une  pubes- 
cence  ferrugineuse  très-fine.  Tête  finement  ponctuée  ;  les 
deux  premiers  articles  des  antennes  poilus  et  d'un  brun 
rougeâtre.  Prothorax  presque  cylindrique,  beaucoup  moins 
large  que  les  élytres  en  arrière,  comprimé  en  avant,  un 
peu  plus  large  au  milieu  ;  surface  finement  ponctuée  ;  une 
ligne  élevée  longitudinale  en  avant,  à  laquelle  viennent 
aboutir  en  arrière  deux  impressions  ohliqui^s  ;  près  du 
bord  postérieur,  dans  le  milieu,  une  dépression  transver- 
sale avec  deux  points  enfoncés;  angles  postérieurs  aigus, 
avec  une  dépression  légère.  Ecusson  petit,  peu  saillant. 


600  REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Décembre  1851.) 
Ëlytres  à  épaules  saillantes,  assez  larges  a  la  base,  l'extré- 
mité assez  brusquement  acuminée,  légèrement  tronquée 
en  dedans,  avec  une  petite  dentelure  au  milieu  delà  par- 
tie tronquée  ;  couvertes  de  stries  ponctuées  peu  apparen- 
tes, surtout  en  avant  et  en  dedans,  la  suture  seule  un  peu 
relevée  ;  le  bord  externe  légèrement  rebordé.  Dessous  du 
corps  d'un  brun  de  poix  ;  pubescence  peu  marquée  ;  la 
poitrine  et  le  dessous  des  cuisses  d'un  brun  rougeâtre  ; 
pointe  sternale  très-aiguë. 

Celte  espèce  n'était  connue  que  par  la  description  très- 
insuffisante  qu'en  avait  donné  M.  Gory  dans  VIconogra- 
phie  du  règne  animal^  et  par  les  quelques  lignes  plus  insuf- 
fisantes encore  que  lui  a  consacré  M.  Laporte  dans  son 
Hisloirc  des  Insectes.  11  nous  aurait  donc  ,été  impossible, 
avec  des  éléments  aussi  incomplets,  de  reconnaître  le  vé- 
ritable P.  Or'ientalis^  si  M.  Deyrolle  n'avait  eu  l'obligeance 
de  mettre  à  notre  disposition  le  type  même  de  Gory,  qui 
•se  trouvait  en  sa  possession.  C'est  d'après  cet  individu 
que  nous  avons  pu  rédiger  la  description  qui  précède.  Le 
P.  Or'ientalis  se  trouve  à  Java,  et  fait  partie  de  la  collec- 
tion de  MM.  Buquet  et  Deyrolle. 

7.  P.  CoRDiLLiER^.  —  Obiongus,  piceo-brunneus,  pubescens; 
femoribus  ad  basim  fulvis  ;  prolhorace  fere  cylindrico,  ante  mé- 
dium profunde  sulcato,  angulis  posticis  aciitis  impressis;  elytris 
siibtilissime  striato-punctatis,  apice  rolundatis.  —  Long.  3  mil- 
lim.  M2;  larg.  I  milllim.  M2.  — Cordillières. 

P.  Corddlierce,  Guérin,  Rev.  ZooL,  nM,  p.  19.  1845. 

Corps  d'un  noir  ferrugineux  terne,  couvert  d'une  pu- 
bescence très-fine.  Tête  finement  ponctuée  ;  antennes  bru- 
nâtres. Prothorax  presque  aussi  long  que  large,  un  peu 
élargi  en  arrière,  plus  étroit  que  les  élytres  ;  en  avant,  un 
étraitîileîîîent  produit  par  un  sillon  transversal  profond; 
rôléi  j)resque  droits;  angles  postérieurs  aigus,  saillants, 
avis:  une  impression  légère.  Elytres  à  angles  huméraux un 
pci  s.nllaiifs,  pnr.illèlcs,  légèrement  acuminées  à  l'extré- 
u.ilé;  couv-  V  es  (le  sir. es  ponctuées  peu  marquées,  letroi- 


TRAVAUX   INÉDITS.  60-1 

sième  intervalle  assez  relevé  à  son  origine  ;  une  dépres- 
sion légère  sur  chaque  élytre,  un  peu  avant  le  milieu; 
suture  un  peu  relevée  ;  bord  externe  légèrement  rebordé. 
Dessous  du  corps  garni  d'un  fin  duvet  d'un  gris  jaunâtre. 
Pattes  brunes,  avec  la  base  des  cuisses  fauve. 

Cette  espèce  a  été  trouvée  par  M.  J.  Goudot  dans  les 
mêmes  localités  que  le  P.  Goudotii,  et  décrite  par  M.  Gué- 
rin-Méneviile  dans  le  même  travail. 

8.  P.  CARAiBUS.  —  Oblongus,  piceoniger,  abdomine  sericeo 
pubescente,  femoribus  subtus  fulvis  ;  prothorace  fere  cylindrico, 
anfe  médium  profondissime  sulcato,  lateribus  roUmdatis,  angulis 
posticis  acutis,  excavatis,  elytris  striato  punclatis,  apice  rolunda- 
tis.  —  Long.  5  lïiillim.  1/2;  larg.  1  miliim.  {12.  —  Antilles.     * 

Corps  d'un  noir  de  poix,  couvert  d'une  pubescence  bru- 
nâtre très-fine.  Tête  finement  ponctuée;  des  poils  assez 
longs  autour  des  yeux.  Antennes  velues,  à  premier  et  se- 
cond articles  rougeâtres.  Prothorax  divisé  en  deux  parties 
par  un  sillon  transversal  très-profond  situé  avant  son  mi- 
lieu; la  partie  postérieure  à  ce  sillon  plus  élevée,  à  côtés 
arrondis  ;  angles  postérieurs  exigus ,  arrondis  ;  surface 
lisse,  finement  ponctuée  ;  des  angles  postérieurs  partent 
deux  petites  lignes  obliques  élevées,  peu  apparentes,  qui 
viennent  aboutir  à  deux  petites  impressions  médianes  si- 
tuées au-devant  du  bord  postérieur.  Elytres  à  angles  hu- 
méraux  peu  saillants,  parallèles  ;  l'extrémité  acuminée  etn 
un  peu  relevée  ;  couverte  de  stries  ponctuées  ;  la  strie  su- 
turale  bien  marquée,  élevée  ;  les  autres  bien  indiquées  à 
leur  origine,  presque  effacées  au-delà  du  premier  tiers, 
point  oùl'élytre  présente  une  dépression  bien  sensible. 
Dessous  du  corps  couvert  d'un  fin  duvet  soyeux  jaunâtre; 
pattes  brunes,  avec  la  base  des  cuisses  fauve. 

Cette  petite  espèce  est  commune  aux  Antilles.  Nous  en 
avons  pris  plusieurs  individus  en  nous  baignant  dans  des 
ruisseaux  d'eau  courante,  à  la  Martinique.  M.  Lhcrminier 
en  avait  onvoyé  pltisirurs  i-  dividus,  pris  à  la  Guadeloupe, 
à  IM    Cliovrola'.  D'a;'rcs  cet  observateur,  le  P.  C'n'aib.-m  se 


602  UEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  1854.) 
tiendrait  sur  les  plantes  aquatiques  au  bord  de  l'eau,  dans 
laquelle  il  se  précipiterait  au  moment  où  on  l'inquiète. 
Nous  n'avons  pas  remarqué  ce  l'ait  ;  nous  avons  toujours 
pris  cet  insecte  sur  nous-même,  en  entrant  dans  l'eau.  11 
se  tient,  comme  toutes  les  espèces  de  ce  genre,  sur  les  ob- 
jets flottants  et  tout-à-fait  à  fleur  d'eau  ;  il  n'est  donc  pas 
étonnant  qu'en  se  baignant  on  fasse  tomber  cet  insecte 
dans  l'eau;  mais  nous  ne  voyons  pas  qu'il  y  plonge  natu- 
rellement. Les  PoiamopliUus  ne  nagent  pas  et  ne  marchent 
pas  même  sur  l'eau  ;  c'est  en  se  débattant  et  en  entr'ou- 
vrant  leurs  élytres  et  leurs  ailes,  qu'ils  réussissent  à  se  ré- 
fugier sur  quelque  débris,  lorsqu'un  accident  les  a  fait 
tomber. 

9.  P.  THERMARius.  —  Oblongus,  piceo-niger,  prothorace  fere 
cylindrico  profundissime  sulcato,  postice  sinuato,  excavalione 
média  bipiuictataque,  angulis  posticis  acutis,  iinpressis,  elytri» 
striato-punctatis,  apice  rotundatis.  —  Long.  5  millim.  \1'2;  larg. 
l  millim.  1/2.  —  Brésil. 

Corps  d'un  noir  brunâtre,  légèreinent  pubescent.  Tête 
finement  ponctuée.  Prothorax  divisé  en  deux  parties  par 
un  sillon  transversal  très-profond,  situé  plus  près  de  son 
milieu  que  dans  le  précédent,  la  partie  postérieure  à  ce 
sillon  moins  arrondie,  ses  côtés  plus  droits  ;  angles  posté- 
rieurs excavés,  aigus  ;  surface  unie,  finement  ponctuée  au 
^milieu,  près  du  bord  postérieur  une  petite  excavation 
avec  deux  points  enfoncés.  Elytres  à  angles  huméraux  sail- 
lants, un  peu  gibbeux,  entre  cet  angle  et  le  bord  externe 
jusqu'après  le  premier  tiers,  couvertes  de  stries  ponctuées 
trèS'peu  apparentes  ;  suture  élevée  ;  bord  marginal  légè- 
rement rebordé  ;  extrémité  presque  arrondie.  Dessous  du 
corps  finement  pubescent  ;  pattes  brunes. 

Cette  espèce  fait  partie  de  la  collection  de  M.   Dcyrolle, 
où  elle  est  indiquée  comme  venant  du  Brésil. 

Espèce  douteus,c. 

H).  P.  PiciPES,  Dnjops  picipes,  Olivier,  Hist.  des  Ins. 


TRAVAUX    INÉDITS.  605 

in  EncycL  méthod,  t.  VI.  p.  298.  479^ .  —  Dryops  picipes, 
Oliv.,  EnlomoL^  t.  111,  nM^  bis,  pi.  f,  fig.  2,  «.  b.  c. 

Olivier  décrit,  sous  ce  nom,  un  insecte  de  la  Guadeloupe 
qui  est  évidemment  un  Potamophiliis.  La  description  est 
trop  incomplète  pour  que  nous  puissions  reconnaître  au 
juste  l'insecte  dont  il  est  question  :  sa  taille  ne  permet  pas 
de  la  rapporter  à  notre  caraibus,  puisqu'il  est  deux  fois 
plus  grand  que  le  Parnus  auriculatus;  il  est  probable  que 
c'est  une  espèce  particulière.  Voici  la  description  d'Oli- 
vier : 

«  Dryops  picipes.  —  Fusca  pubescens,  abdomine  pedibusque 
piceis.  Précédente  (D.  auriculatus)  duplo  major  corpus  nigrieans, 
cinereo-pubescens.  Antennae  brèves  testaceis  lateraliter  villôs<e. 
Palpi  antici  filiformes,  ferruginei,  postici  subelevati.  Abomen  pe- 
dibusque picea.» 

a  II  est  une  fois  plus  grand  que  le  précédent  (D.  auricu- 
latus), auquel  il  ressemble  beaucoup  pour  la  forme  du 
corps.  Il  en  diffère  principalement  par  les  antennes  et  les 
antennules.  Les  antennes  ont  le  premier  et  le  second 
articles  arrondis,  latéralement  velus,  et  un  peu  plus 
grands  que  les  autres  ;  ceux-ci  sont  renflés  latéralement, 
velus,  et  un  peu  plus  distincts  que  dans  l'espèce  précé- 
dente. Les  antennules  sont  filiformes,  assez  longues  et  fer- 
rugineuses ;  les  postérieures  ont  le  dernier  article  un  peu 
renflé.  Le  corps  est  noirâtre,  pubescent.  L'abdomen  et  les 
pattes  sont  bruns. 

((  Il  se  trouve  à  la  Guadeloupe,  dans  les  eaux  douces.» 


Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Longicorno  du 
genre  Pliacellus,  de  la  tribu  des  Lamiaires;  par  M.  Lu- 
cien BUQDET. 

Depuis  Tannée  ^849,  époque  à  laquelle  j'ai  donné,  dans 
ce  recueil,  une  petite  notice  sur  le  genre  Pliaceiliis,  établi 
par  M.  Dejean  dans  la  5'  édition  du  Catalogue  de  sa  col- 


604        iiEV/_ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  (Décembre  185 h) 
lection,  je  m'en  suis  procuré  une  quatrième  espèce,  non 
moins  remarquable  que  celles  déjà  connues,  et  qui  en  dif- 
fère essentiellement.  On  en  jugera  par  la  description  sui- 
vante : 

Phacellus  Cuvieri,  Buquet  (pi.  15,  lig.  16).  —  Atro-pur- 
pureas,  immaculatus.  Elytris  basi  profunde  punctatis,  apice  ro- 
lundatis,  antennis  supra  iiigris,  subtus  griseis.  Abdomine  pedi- 
busqué  nigris,  griseo-tomentosis.  —Long.  0,011;  larg.  0,005. 

Corps  épais,  convexe,  et  d'une  couleur  lie  de  vin  cha- 
toyante en  dessus,  produite  par  des  poils  ras,  soyeux,  très- 
serrés,  couchés  en  arrière,  et  implantés  sur  un  fond  noir. 
Tête  sans  ponctuation  apparente,  légèrement  creusée  entre 
les*  antennes;  celles-ci  plus  lon^çues  du  double  que  le 
corps,  dans  le  mâle,  seul  sexe  que  je  possède,  noires  en 
dessous,  ornées  d'une  touffe  fonnée  de  poils  noirs  et  longs 
qui  occupent  toute  la  partie  externe  du  sixième  article. 
Yeux  ovales,  peu  saillants.  Corselet  un  peu  plus  large  que 
long,  rétréci  antérieurement,  légèrement  sinueux  à  la  base, 
muni  de  chaque  côté  d'une  assez  forte  épine.  Ecusson 
grand,  arrondi  au  bout,  se  confondant  presque  avec  les 
élytres;  celles-ci  plus  larges  à  la  base  que  le  corselet,  al- 
lant graduellement  en  se  rétrécissant,  arrondies  à  l'extré- 
mité, coupées  carrément  et  fortement  ponctuées  à  la  base, 
avec  les  angles  huméraux  très-saillants,  et  élevés  en  ar- 
rière en  forme  de  crochet.  Joues,  dessous  du  corps  et 
pattes  noirs,  entièrement  recouverts  de  poils  ras,  d'un 
gris  cendré,  couchés  en  arrière,  et  beaucoup  plus  serrés 
sur  les  cuisses  et  sur  les  jambes. 

Cet  insecte  vient  du  Brésil  ;  il  m'a  étédonné  par  M.  Emile 
vom  Bruck  de  Créveld,  bien  qu'il  fût  unique  dans  sa  col- 
lection. 

Le  genre  Phacellus  se  compose  aujourd'hui,  avec  l'es- 
pèce décrite  ci-dessus,  des  trois  espèces  suivantes  : 

P.  Boryi,  Gory  [acanthochitis)^  Magasin  de  Zoologie,  V* 
série,  a.  IX,  pi.  45,  année  1852.  —  Dej.,  Catal.,  5*  édit., 
p.  561 .  Cayenne. 


80^lfiTÊS  SAVANTCi;.  608 

P.  LatteiUiiei  Dejeanii^  Buq.,  Maijas.  de  Zoologie^  4859, 
Insectes,  pi.  5.  Brésil. 


II.   SOCIETES    SAVANTES. 

Académie  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  4*'  Décembre  ^85^.  — M.  Duvernoy  lit  une 
Note  sur  une  espèce  de  Buffle  fossile  (Bubalus  (Arni)  anti- 
quus)  (lécnuveri  en  Algérie.  L'auteur  y  considère  d'abord, 
d'une  manière  générale,  le  groupe  des  Bœufs,  où  il  re- 
connaît 4  genres,  dont  chacun  contient  au  moins  une  es- 
pèce fossile  bien  distincte  des  espèces  vivantes  :  l»  G.  Bos, 
B.  primigewns,  Boj.,  ou  le  Bœuf  des  tourbières  de  M.  Cu- 
vier;  2®  G.  Bison,  B.  priscus,  Boj.;  5°  G.  Buhnlus;  4" 
G.  Ovïbos\  B,  Pallisii,  Dek.  Quant  au  crâne  fossile,  objet 
de  la  Note,  voici  les  conclusions  mêmes  du  savant  profes- 
seur :  «  Ce  crâne  fossile  a  tous  les  caractères  du  genre 
Buffle,  et  plus  particulièrement  de  la  section  des  Amis, 
surtôur  de  VArni  à  grandes  cornes.  Mais  il  en  est  très- 
distinct  par  les  caractères  de  la  forme  du  crâne.  Je  pro- 
pose de  désigner  eette  espèce  sous  les  noms  de  Bubalus 
(Arni)  anliquus.  » 

Séance  du  8  Décembre.  —  M.  Guérhi'MéneviUe  lit  une 
Noie  sur  la  nécessité  d'étudier  un  moyen  simple  et  applicable 
en  grand  de  préserver  les  blés  des  attaques  de  i Alunite.  L'au- 
teur établit  que  des  faits  déjà  assez  anciens  et  assez 
nombreux  montrent  que  les  blés  que  l'on  ne  rentre 
qu'après  leur  complète  dessicatior»,  que  les  blés  soumis 
au  javelage,  entre  autres,  ont  constamment  été  préservés 
des  attaques  de  l'Alucite;  tandis  que  les  mêmes  blés,  ré- 
coltés dans  le  même  champ,  et  rentrés  imn\édiatement, 
suivant  Thabitude  générale  des  cultivateurs  du  centre  de 
ia  France,  s'échaulîent  bientôt,  et  sont  rapidement  dév(^- 
rés  par  les  larves  de  ce  Lépidoptère.  Il  pense  quî^  les  phé- 
nomènes qui  se  passent  dans  ces  deux  circonsiances  de- 


60C  REv.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  185i.) 
vraient  être  étudiés  scientifiquement  et  pratiquement  par 
des  hommes  très  spéciaux  et  très-compétents  ;  que  des  ex- 
périences comparatives,  bien  instituées  et  suivies  dans  les 
pays  mêmes,  variées  de  diverses  manières,  e1  répétées 
pendant  plusieurs  années,  pourraient  seules  nous  éclairer 
sur  cette  immense  question  de  l'Alucite,  fléau  qui  a  été  la 
cause  première  des  troubles  de  Buzançais^,  et  qui  fait  sou- 
vent perdre  à  nos  pauvres  agriculteurs  de  50  à  80  pour 
100  de  leur  récolte  de  céréales  ;  mais  il  croit  que  le  gou- 
vernement seul  peut  faire  faire  un  pareil  travail,  dont  les 
résultats  bienfaisants  profiteraient  aux  habitants  de  cinq 
à  six  départements. 

Dans  le  cours  de  ce  travail,  M.  Guérin-Méneville  étabfit 
que  les  procédés  de  destruction  des  insectes  nuisibles  à 
l'agriculture  doivent  être  cherchés  après  que  l'histoire  na- 
turelle de  ces  espèces  sera  bien  faite.  Il  pense  qu'alors  seu- 
lement il  sera  possible  de  trouver  des  procédés  applicables 
en  grand,  peu  coûteux,  et  qu'ii  propose  de  désigner  par 
le  nom  de  procédés  cultiiraiix,  par  opposition  à  des  moyens 
que  l'on  ne  peut  appliquer  que  dans  de  petits  jardins,  et 
à  grands  frais,  lesquels  sont  seulement  des  procédés  horti- 
coles. 11  cite,  parmi  les  premiers,  la  cueillette  hâtive  des 
olives,  qu'il  a  proposée,  depuis  cinq  à  six  ans,  pour  faire 
périr  le  ver,  qui  fait  perdre  pour  plusieurs  millions  d'huile 
dans  le  midi  de  la  France  et  en  Italie;  la  coupe  des  blés 
très-près  de  terre,  ou  l'arrachage  des  chaumes,  pour  dé- 
truire VAiguillonmer,  insecte  qui  fait  un  grand  tort  aux 
céréales  dans  la  Charente,  etc.,  etc.  ;  et,  parmi  les  seconds, 
l'emploi  du  soufre,  pour  faire  tomber  V Oïdium  des  vi- 
gnes ;  de  ia  décociion  de  tabac,  pour  faire  mourir  les  Pu- 
cerons, etc.,  etc. 

«  On  met  en  première  ligne,  dit-il  en  terminant,  dans  les 
travaux  agricoles,  et  avec  juste  raison,  ceux  qui  ont  pour 
objet  de  perfectionner  et  d'étendre  la  production  du  pain 
et  de  la  viande;  car  on  sait  que  ces  deux  éléments  deja 
subsistance  cies  populations  sont  subordonnés  l'un  à  l'au- 


SOCIÉTÉS    SAVANTES.  607 

Ire,  liés  entre  eux  d*une  manière  intime,  et  que  ce  sont 
les  végétaux,  si  souvent  attaqués  et  détruits  par  des  in- 
sectes, qui  forment  la  base  unique  du  pain  et  de  la  viande. 
Cherclier  à  défendre  les  végétaux  des  attaques  des  insectes, 
c'est  donc,  tout  à  la  fois,  protéger  ces  deux  moyens  d'exis- 
tence. Sans  les  végétaux,  il  n'y  aurait  point  d'animaux, 
car  leur  chair  n'est  formée,  en  définitive,  que  par  l'élabo- 
ration des  substances  végétales.  Il  y  a  longtemps  que  l'im- 
mortel Linné  a  dit  :  «  Un  animal  n'est,  pour  ainsi  dire, 
H  qu'une  sorte  de  légume  préparé  par  la  main  du  Tout- 
«  Puissant  pour  satisfaire  nos  besoins  et  nos  appétits.  » 

Séance  du  15  Décembre.  —  M.  Aucapila'me  lit  une  Note 
sur  les  moyens  qu'emploient  les  Pholades  pour  creuser  tes  ro~ 
ches  dans  lesquelles  elles  se  logent.  Cette  note  a  paru  dans 
notre  recueil. 

Séance  du  22  Décembre.  —  M.  Serres  lit  une  Note  sur  les 
métamorphoses  de  l'aorte  dans  l'embryon  des  vertébrés.  L'au- 
teur établit  les  faits  suivants  : 

«  Ainsi,  dit-il,  la  conversion  des  deux  aortes  primitives 
en  aorte  unique  et  centrale  est  démontrée  par  les  injec- 
tions artificielles,  de  même  qu'elle  l'avait  été  par  les  in- 
jections naturelles  et  par  les  sections  transversales  du  jeune 
embryon.  Ce  sont  trois  modes  de  vérification  d'un  seul  et 
même  fait.  Le  même  mécanisme  de  formation  préside  au 
développement  de  l'aorte  ascendante;  c  est-à-dire  que  les 
branches  d'origine  marchent  de  dehors  en  dedans  pour  la 
constituer.  Les  deux  artères  cervicales,  que  l'on  regarde 
comme  étant  la  première  paire  d'artères  branchiales, 
constituent,  par  leurs  parties  postérieures,  les  deux  ra- 
cines de  l'aorte  ascend'ante.  Du  troisième  au  quatrième 
jour  de  l'incubation,  à  ces  racines  viennent  se  joindre  les 
quatre  autres  branches  dites  branchiales,  qui  apparaissent 
successivement  sur  les  côtés  du  pharynx,  un  peu  en  avant 
du  bulbe  qui  doit  donner  naissance  au  poumon.  Une  por- 
tion des  premières  artères  branchiales  donne  naissance 
aux  artères  carotides  primitives  'chez  tous  les  vertébrés, 


i)OJ>  nkv.  Et  MÀG.  bfe  zo6Lo(iifè.  (  bècmùre  isà^ .  j 
pendant  que  la  partie  ascendante  de  l'aorte  et  sa  crossô 
sont  formées  par  la  réunion  d'autres  branches  des  artères 
branchiales  (Allen  Thonrison).  L'aorte  ascendante  résulte 
ainsi  de  rhomœozygie  de  plusieurs  artères  branchiales  ou 
cervicales,  suivant  la  classe  à  laquelle  appartiennent  les 
anittïaux  qui  sont  le  sujet  de  l'observation.  Dans  les  Mam- 
mifères et  l'homme,  elle  résulte  de  la  permanence  de  la 
quatrième  artère  branchiale  et  de  la  racine  aortique  du 
côté  gauche;  chez  les  Oiseaux,  par  celle  du  côté  droit; 
dans  la  plupart  des  Reptiles,  par  celles  des  deux  côtés  à 
la  fois.  Chez  les  Batraciens  à  queue,  par  deux  ou  trois  ar- 
tères branchiales,  et  leurs  racines  se  joignant  d'un  côté  à 
l'autre;  chez  les  Poissons  osseux,  par  la  réunion  des  quatre 
artères  ;  et  chez  les  Sélaciens,  par  toutes  les  cinq  paires  de 
vaisseaux  branchiaux,  ainsi  que  de  leurs  racines,  qui  s'ob- 
servent aux  premières  époques  du  développement  du  fœ- 
tus. Telles  sont  les  principales  métamorphoses  qui  se  re- 
marquent dans  Taorte  pendant  le  cours  de  sa  forma- 
tion. » 

Séance  du  29  Décembre.  —  M.  LerebouUet  demande  l'ou- 
verture d'un  paquet  cacheté  contenant  le  Résumé  d'un  tra- 
vail sur  la  structure  du  foie,  présenté,  le  27  février  ^831 ,  à 
l'Académie  de  médecine  de  Paris.  Ce  résumé  renferme  67 
propositions  d'un  haut  intérêt,  que  nous  publierons  dans 
un  prochain  numéro. 

—  M.  h.  Geoffroy-Saint-IJilaire  présente  à  l'Académie 
la  première  livraison  du  Catalogue  méthodique  des  Mam- 
mifères et  des  Oiseaux  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

Cette  première  livraison  renferme  une  introduction  sur 
l'histoire  et  l'état  présent  des  collections  du  Muséun),  et 
sur  la  nomenclature  zoologique  et  le  catalogue  du  pre- 
mier ordre  de  la  classe  des  Mammifères.  Cet  ordre  com- 
prend aujourd'hui  quarante  genres,  dont  vingt-six  com- 
posent la  grande  famille  des  Singos,  et  les  quatorze  autres 
les  familles  des  Lémuridés,  des  Tarsldés  et  des  Cheiro- 
midés. 


ANALYSES  D^ÔOVhAGES  NOUVEAtK»  600 

Il  résulte  du  travail  de  M.  Is.  GeolTroy-Saint-llilalre  que 
le  nombre  des  Priruates  existant  aujourd'hui  dans  la  col- 
lection du  Muséum  s'élève  à  rc^nt  soixante-seize  espèces 
et  à  six  cent  cinquante  et  un  individus,  non  compris  ceuv 
qui  sont  conservés  dans  l'alcool. 

La  même  collection  ne  se  composait  que  de  quatre  cent 
dix-huit  individus  en  I.S40,  de  trois  cent  (juatorze  en  182ô, 
de  qualre-vinpjt-trois  en  4  805,  et  de  treize  en  -1793,  épo- 
que où  le  Muséum  d'histoire  naturelle  fut  organisé  sur  s' s 
bases  actuelles,  et  où  M.  l'Etienne  Geoffroy-Saint-llilalre  lut 
chargé  de  la  direction  de  la  collection  de  Mammifères  et 
d'Oiseaux. 


111.  ANALYSES  D'OUVUAGES  NOUVEAUX. 

The  Annals,  etc.  —  Annales  et  Magasin  d'histoire  nalu», 
relie,  comprenant  la  Zoologie,  la  Botanique  et  ta  Gé>r 
logie,  dirigées  par  MM.  Selby,  Georges  Johnson,  Ch  -C. 
Babington,  Balfour  et  Richard  Taylor.  —  Vol  VIII, 
seconde  série.  Juillet  à  décembre  18 jj,  In-tv",  avec 
planches. 

Ge  recueil  est  la  continuation  de  deux  journaux  scient. - 
fiques  très-estimés,  le  i\Ia(ja:->hi  de  Botanique  cl  de  Zoolo- 
gie, et  le  Magasin  d'Iiistoire  naturelte  de  fjoudon  etCfiar- 
lesworth.  Il  a  pris  son  titre  actuel  en  1858,  et  a  fornKî, 
jusqu'à  la  fin  de  18^7,  vingt  volumes,  accompagnés  de 
nombreuses  planches.  A  partir  de  ^848,  ce  journal  a  for- 
mé une  seconde  série  commençant  parle  tome  1".  laquelif 
se  continue  aujourd'hui  en  donnant,  comme  précédem- 
ment, douze  cahiers  par  an,  divisés  en  deux  forts  vo- 
lumes. 

(îe  journal  scientifique  forme  une  grande  et  riche  coi  • 

lection  pleine  de  Mémoires  originaux  dus  aux  s  )m:i»i  ôn 

de  la  science  en  Angleterre    Les  savants  ((ui  sont  à  la  tèl^ 

de  ce  Journal  donnent,  on  outre,  chaque  mois,  (\'>  tia- 

2"  siKiL.  T.    ni.  Aniu'o  ISol.  "»0 


blO  r.Ev.  ET  mag.  de  zoologie.  {Décembre  1851.) 
d actions  ou  des  analyses  des  principaux  travaux  qui  se 
publient  à  l'étranger.  Chaque  numéro  mensuel  contient 
aussi  les  procès-verbaux  des  Sociétés  savantes,  un  chapi- 
tre de  mélanges,  et  les  observations  météorologiques  du 
mois. 

Il  ne  nous  appartient  pas  d'entretenir  nos  lecteurs  des 
parties  botanique  et  géologique  de  ce  recueil  ;  mais  nous 
devons  cependant  dire  que  les  savants  qui  s'occupent  plus 
spécialement  de  ces  deux  grandes  branches  des  connais- 
sances humaines  s'accordent  à  en  faire  l'éloge.  Quant  à  la 
partie  zoologique,  qui  nous  intéresse  plus  immédiatement, 
nous  pouvons  dire  qu'elle  continue  d'être  très-riche  en 
excellents  et  utiles  matériaux,  et  qu'elle  est  parfaitement 
tenue  au  courant  des  progrès  et  du  mouvement  scientifi- 
que par  les  savants  rédacteurs.  En  résumé,  les  Annales  et 
Magasin  d'histoire  naturelle  sont  le  plus  important  recueil 
de  ce  genre  qui  se  publie  en  Angleterre,  et  tout  natura- 
liste qui  désire  se  tenir  au  courant  ne  peut  se  dispenser 
de  les  consulter  souvent. 

il  serait  impossible  et  inutile  de  donner  ici  l'indication 
des  nombreux  travaux  originaux  remplissant  les  sept  vo- 
lumes qui  ont  paru  de  la  seconde  série  de  ce  journal,  car 
ils  ont  dû  parvenir  à  la  connaissance  des  zoologistes,  étant 
publiés  dans  un  recueil  aussi  répandu.  Nous  nous  borne- 
rons donc  à  mentionner  ceux  du  dernier  volume  de  185^, 
qui  vient  d*être  terminé,  afin  de  nous  mettre  de  suite 
au  pair,  et  nous  aurons  soin  d'indiquer  dorénavant  les 
autres  aussitôt  que  les  numéros  nous  parviendront,  pour 
prévenir  seulement  nos  lecteurs  de  l'apparition  de  ces 
travaux,  qu'ils  devront  consulter  ensuite  dans  le  recueil 
lui-môme,  s'ils  ont  des  sujets  semblables  à  traiter. 

Dans  les  numéros  de  juillet  h  décembre  ^851,  on  trouve 
les  Mémoires  zoologiques  suivants  : 

Rapport  sur  les  recherches  du  professeur  Muller,  con- 
cernant l'anatomie  et  le  développiMiicnt  des  Echinoder- 
mes  ;  par  M.  Th.  Huxley. 


ANALYSES   d'OUVRAGES   NOUVEAUX.  f)^-^ 

Sur  l'anatomie  de  VAntiopa  Spinolœ,  mollusque  nudi- 
branche;  par  Albany  Hancock. 

Catalogue  des  araignées  de  l'Angleterre,  avec  des  remar- 
ques sur  leur  structure,  leurs  fonctions,  leur  économie  et 
leur  arrangement  systématique  ;  par  John  Dlackwall.  Ce 
travail  se  continue  dans  les  livraisons  suivantes. 

Sur  les  Skeneadœ,  par  W.  Clark. 

Description  de  nouvelles  espèces  d'Insectes  coléoptères, 
par  T.  Tatum.  —  Dans  ce  petit  travail,  l'auteur  décrit  les 
Iresia  smaragdina,  Odontocheila  de  Gandîi^  Tetracha  viri- 
dis,  du  Brésil  ;  Mynnecoptera  lœla^  d'Abyssinie,  et  Carabiis 
Boysiif  des  Indes-Orientales. 

Sur  la  charnière  du  genre  Plaiymya  d'Agassiz,  avec  la 
description  d'une  nouvelle  espèce,  par  J.  Lyceit.  —  Cette 
nouvelle  espèce  de  Bivalves  fossiles  a  reçu  le  nom  de  Pla- 
lymya  Rudborensis. 

Notes  palaeontologiques,  par  J.  Morris.  —  L'auteur  dé- 
crit et  figure  les  Thecidea  Wetterelii,  Talpina  ramosa^  soli- 
tarîa,  dendrina,  et  Ctyonites  Conybareiy  glomerata. 

Notice  sur  quelques  nouveaux  pas  fossiles  dans  le  Bun- 
ter-sandstone  de  Dumfries-shire,  par  B.  Harkeness, 

Nouvelles  observations  sur  les  C/icmnitam,  par  W.  Clark, 

Notice  géographique  et  caractères  de  ^  4  nouvelles  es- 
pèces de  Cyclostomes  des  Indes-Orientales,  par  W.-H. 
Benson. 

Description  de  deux  espèces  de  Pierocyclos  découvertes 
par  M.  Bland,  par  W.-H.  Benson.  — L'auteur  rappelle  les 
9  espèces  connues  de  ce  genre,  et  il  décrit  et  figure  deux 
nouvelles  espèces  sous  les  noms  de  P.  Blandi  et  Troscheli, 
provenant  des  îles  des  Indes-Orientales. 

Catalogue  des  Botifères  de  la  Grande-Bretagne,  avec  la 
description  de  3  nouveaux  genres  et  de  52  nouvelles  es- 
pèces, par  Ph.-H.  Gosse. 

Sur  les  Cidaridœ  de  l'Oolito,  avec  la  description  de  quel- 
ques nouvelles  espèces  de  celte  famille,  par  Th.  Wright 
(avec  5  pi.) 


cl -2        UÈV.  Ef  ûxd.  bË  ZooLoCiË.  {bknnhre  18ô^.) 

Observations  sur  les  connexions  entre  les  Crhioides  et 
l(>s  iïc//mocfe/'mt'.s  en  général,  par  Th.  /l?/sfm. 

Description  de  deux  nouvelles  espèces  de  Mollusques 
nudibranches,  dont  l'une  forme  le  type  d'un  nouveau 
^onie;  parJ.  Aider  et  Â.  Ha  cock  (avec  2  planches).— Les 
(•ii!leurs  décrivent,  connme  espèce  nouvelle,  la  Thecacera 
r'ircscais^  et  ils  for:nent  le  genre  Oïihonn^  avec  une  autre 
espèce  nouvelle  [Oïiliona  nob'Uis).  Ils  donnent  une  anato- 
niie  complète  de  cette  dernière. 

Sur  le  développement  des  Cinhïpedcs,  par  C.  Spr^nce 
Bffir.  —  C'est  un  travail  remarquable,  accompagné  de 
trois  planches  représentant  les  divers  états  de  larve  et  de 
pupe  des  i5a/a)iws  balanoides^  perforatiis,  porcatus  ;  CAylia 
.^Ircmia^  et  Chthalamiis  d.epressus. 

Notes  sur  les  Zoophyles  d'Angleterre,  avec  la  descrip- 
tion de  quelques  nouvelles  espèces;  par  Th.  Hincks. 

Sur  les  courants  branchiaux  dans  les  Pholas  et  les  Myci, 
par  Joshna  Aider  et  A.  Hancock. 

lassai  d'un  arrangement  de  la  famille  des  P/io/adir/ce  en 
groupes  naturels,  par  J.-R.  Graij. 

Sur  quelques  nouveaux  fossiles  cambro-siluriens,  par 
M.  F.  Wroij.  (Moll.) 

Noies  et  observations  zoologiques,  par  T. -H.  Huxleij. 
—  vSur  le  ThalassicoUa,  nouveau  genre  de  Zoophytei  (avec 
planches). 

Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Pterocyclos  des 
In<!ts-Orientales,  par  W.  Bemon  {Pler.  namis).  , 

Non»  sur  le  genre  Liilio^iroiion,  par  W.  Londsdale. 

observations  sur  le  genre  Bhizochitus  de  Steenslriip, 
par  J.-E.  Gray  (avec  planches). 

Sur  quelques  nouveaux  fossiles  devoniens,  par  M.  Coy. 

Description  de  quelques  objets  qui  rendent  la  mer  lu- 
mineuse, par  C.-W.  Peacli  (avec  planches). 

Dans  les  mélanges,  on  trouve  des  Notes  sur  des  captures 
d'animaux  connus,  mais  qui  n'avaient  pas  encore  été  si- 
gpiik's  comme  appartenant  à  la  Faune  (ie  l'Angleterre; 


ANALYSES   d'ouvrages  NOUVEAUX.  <)  I  5 

des  renseignements  qui  no  pouvaient  faire  l'objet  d'un  Mé- 
moire scientifique,  elc,  etc.  Dans  le  mélange  qui  est  à  la 
fin  du  numéro  d'octobre,  nous  trouvons  une  petite  mono- 
graphie du  genre  de  Gastéropodes,  Macroclmmm,  Swains., 
par  M.  Arthur  Adams,  contenant  la  diagnose  latino  de  huit 
espèces. 

Quant  aux  procès-verbaux  des  Sociétés  zoologiquc  et 
entomologique  de  Londres,  nous  n'en  ferons  pas  mention 
ici,carnous  avons  l'intention  de  signaler  les  travaux  qu'ils 
contiennent,  d'après  les  publications  de  ces  deux  Sociétés, 
qui  nous  seront  adressés  très-exactement,  com/ne  nous 
en  avons  la  promesse  de  MM.  Mitchell  et  Westwood.  (Ce- 
pendant, nous  devons  dire  que  le  Compte  rendu  des  séan- 
ces de  la  Société  zoologique  est  loin  d'élre  au  courant, 
car  nous  trouvons,  dans  le  numéro  de  décembre  ^85^, 
que  Ton  n'en  est  qu'à  la  séance  du  9  juillet  1850,  c'est- 
à-dire  qu'on  est  arriéré  de  plus  d'un  an.  Peut-on  appeler 
cela  des  nouvelles  fraîches^  comme  on  devrait  en  trouver 
dans  un  journal,  comme  nous  en  donnons  de  l'Acndémie 
des  Sciences  de  Paris,  dans  notre  Revue  Zootogu/nc? 
(G.  M.) 

EsPLORAZiONE,  ctc.  —  Exploration  des  régions  équato- 
riales  le  long  du  Napo  et  du  fleuve  des  Amazonrs  ;  par 
Gaetano  Osculati.  Milan,  1850. 

Bien  que  les  relations  de  voyages  ne  rentrent  pas  dans 
le  plan  de  la  Revue  Zoologiqiir,  nous  ne  pouvons  nous 
empêcher  de  rendre  compte  de  l'exploration  entreprise 
par  M.  G.  Osculati.  Ce  voyageur  courageux,  sans  l'appui 
d*aucun  gouvernement,  et  avec  ses  seules  ressources,  s'est 
(!(\ià  fait  connaître  par  un  voyage  en  Perse  et  en  Orient, 
({ui  a  oiiriclii  INMitomoIogie  de  quelques  espèces  nouvelles. 
Dans  rAn»érique  centrale,  M.  Osculati  n'a  pas  oublié  non 
f)h!s  l'histoire  naturelle,  et  il  a  fait,  en  même  temps  que 
d'auiri  s  (ilisi'rviilions   intérfssantes,  la  découvcilc    d'un 


644        REV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  {Décembre  1854.) 
certain  nombre  d'espèces  inconnues.  Nous  en  donnerons 
un  rapide  aperçu. 

On  a  souvent  traité  de  contes  les  récits  des  voyageurs 
qui  prétendaient  que  les  habitants  des  contrées  équato- 
riales  peuvent  éclairer  la  nuit  leurs  huttes  avec  des  insec- 
tes phosphorescents.  M.  Osculaii  a  confirmé  ce  fait  d'une 
manière  positive,  en  éclairant  sa  chambre  avec  des  espèces 
voisines  des  Lampyres  et  des  Elatérides  du  genre  Pyro- 
phorus,  qu'il  renfermait  dans  des  flacons.  Sur  les  bords 
du  Napo,  M.  Osculati  a  découvert  un  nouveau  genre  de 
Coléoptères  que  M.  Spinola  décrit  sous  le  nom  de  Bœos- 
celis.  Ce  genre  se  place  près  des  Pliengodes  et  des  Acte- 
nista;  il  diffère  des  premiers  par  les  ramules  des  antennes, 
qui  ne  sont  pas  contournées  en  spirale;  du  second,  par  la 
tête  horizontale,  découverte  ;  des  deux,  par  des  tarses  in- 
termédiares et  postérieurs  plus  longs  que  les  tibias.  Les 
élytreli  sont  extrêmement  courtes,  tronquées  obHquement 
presque  immédiatement  après  l'écusson.  Les.  ailes  sont 
grandes,  mais  n'atteignent  pas,  dans  le  repos,  l'extrémité 
de  l'abdomen.  ~  B.  Osculati,  Spinola.  Long.  24  mill.  Ru- 
fotestacea,  antennisj  elytris  tibiis  lavsisque  brunneo-nigris. 
C'est  le  seul  insecte  décrit  dans  ce  voyage,  quoique  l'au- 
teur ait  rapporté  plusieurs  espèces  nouvelles  de  Coléop- 
tères et  d'Hyménoptères  qui  ont  été  seulement  nommées 
par  M.  Spinola.  Nous  citerons,  parmi  les  Coléoptères: 
Callianthia  Proserpina,  Dasytes  variegatus,  Iphtliinus  scro- 
biculaïus  ,  Epicauta  major,  Nacenles  coxalis,  Cosmisoma 
decoralumy  Amphionycha  consohrina,  Doryphora  umiato- 
fasciata,  Brachysphœnus  napensis. 

Dans  les  forêts  qui  bordent  ie  fleuve  des  Amazones, 
M.  Osculati  a  découvert  une  espèce  de  Cantharide  qu'il 
considère  comme  nouvelle,  et  qu'il  appelle  Lytia  Amazo- 
nica.  Elle  ressemble  parfaitement  à  la  nôtre;  mais  elle  est 
entièrement  noire,  et  ses  antennes  sont  plus  longues  que 
le  corps. 

Les  Diptères  nouveaux  rapportés  par  notre  voyageur 


645 

seront  décrits  spécialement  par  M.  Camillo  Rondani,  dont 
tous  les  diptérologistes  connaissent  le  zèle  et  le  talent.  Un 
seul  genre  de  Muscide  est  décrit  en  note  dans  le  Voyage  ; 
c'est  le  genre  Blej)haropoUa.  Comme  il  sera  compris  dans 
le  travail  de  M.  Kondani,  nous  n'en  parlerons  pas  aujour- 
d'hui. 

L'ouvrage  est  terminé  par  un  catalogue  des  vertébrés 
recueillis  en  Amérique  par  M.  Osculati,  et  donnés  au  Mu- 
sée de  Milan.  Plusieurs  espèces  nouvelles  y  sont  signalées 
et  décrites  par  M.  Cornalia  : 

Vespertilio  Osculati^  Cornalia.  — Rosiro  brevî,  auriculis 
nudis^  iracfo  parvo  nec  non  acuminalo,  vellere  pilis  bicolori- 
bus  apice  rufo-fuscoy  basi  nigro  conflavo.  Patagio  amplo  eau- 
dam  totam,  longtludinem  corporis  coequanteni,  ïnvoivenle.  — 
Habite  les  forêts  tropicales,  où  il  est  connu  sous  le  nom 
de  Ticta-pisco. 

Lepus  de  Filippif  Corn.  —  Supra  ex  nigro-fusco  flavido- 
que  varius^  inlensiore  regione  postica  dorsali;  mblusalbidus, 
nucha  macula  lœte  flavïcanle  notata  ;  pedibus  ïnfrâ  cinereis: 
auribus  brevibus,  cauda  brevissima^  quasi  nulla. 

Rare  :  dans  la  forêt  de  Quixos.  —  Long.  H  4  pouces. 

Bradypus  irivUlatus,  Corn.  — Bradypo  tridaclylominor, 
podiis  omnibus  falculis  tribus  tongissimis  prœdilis,  capite 
pilis  bruno-cinereis  fronlem  versus  directis,  vestila  ;  vttla 
longitudinali  interscapulare  nigerrima^  duabus  atiis  ita  ni- 
mica  ut  Neptuni  tridenlis  formam  simularet,  spatio  vitlis  in- 
terposito  aureo-fulvo,  pilis  serriceis,  brevissimis  ornato.  — 
Long.  4  6  pouces. 

Dans  les  forêts,  sur  les  bords  de  TAmazone  et  du  Napo; 
assez  rare.  Les  naturels  l'appellent  Pigrissa  real.  Un  des- 
sin lithographie  représente  ce  Bradypo  et  son  crAne. 

Podocnemis  kertnbercnlnia,  Corn.  —  Testa  ovala,  strruo 
jorlitcr  ad  haussa,  hoc  sex  luberciilos  prœhmte  scciis  niargi- 
nés  latérales,  caruncula  mentali  unicu.  —  Lon;?.  I  p.  ^0  I. 
Dans  l'Amazone,  les  indi;:;èncs  rappellent  (Hracaf^gni. 

Penlomx  Amcricana^  Corn.  —  Testa  oblongn^   iu  med'w 


616        iiEV.  ET  MAC.  DE  ZOOLOGIE.  { DécpYubi'e  1851.) 
coarctala^  minime  carinatn^  scntifi  distincta  oUvaceo-brun" 
nets .  flavo-maculatiSj  tribus  linei s  castaneîs  circumdalis. — 
Dans  les  rivières  aux  environs  de  New-York. 

Phriiniscusignescens,  Corn.  —  Lateribus  granuiosis,  obs- 
cure maculato,  guia  cïncrea,  abdomine,  coxis,  palmis  plan- 
iis']ue  sanguiueo-rubescentibus.  —  Dans  les  marécages,  au- 
tour de  Latacunga,  près  Quito.  —  Long.  -I  pouce. 

Kn  résumé,  les  découvertes  de  M.  Osculati  ne  sont  pas 
aussi  nonibreuses  qu'on  aurait  pu  s'y  attendre,  vu  l'éten- 
due des  pays  qu'il  a  parcourus,  dont  la  plupart  sont  à 
peu  près  inexplorés  ;  mais  il  faut  tenir  compte  à  notre 
voyageur  des  énormes  dépenses  qu'il  a  eu  à  supporter, 
n'étant  soutenu  par  aucune  subvention,  et  des  accidents 
qui  ont  détruit  une  grande  partie  de  ses  collections. 

(L.  Fairmaire.) 

IV.  MÉLAIVGES  ET  NOUVELLES. 

MM.  Ch.  d'Orbigny  et  Gente  viennent  de  faire  paraître 
un  ouvrage  qui  aura  une  grande  influence  sur  les  progrès 
de  la  géologie,  de  cette  science  qui  trouve  de  si  nombreu- 
ses et  si  utiles  applications  dans  les  arts  et  Tagriculture . 
Quoique  notre  recueil  soit  exclusivement  destiné  à  la  zoo- 
Ifgie.  nous  croyons  devoir  annoncer  à  nos  lecteurs  la  Géo- 
l.ogi^.  appliquée  aux  arts  et  à  l'agriculture,  parce  que  ce  livre 
renferme  des  documents  précieux  de  zoologie  fossile,  et 
que,  sous  ce  point  de  vue,  il  sera  aussi  très  utile  à  beau- 
coup do  nos  lecteurs,  qui  y  trouveront  un  tableau  synop- 
tique de  1  apparition  successive  des  principaux  êtres  orga> 
nisés  qui  ont  peuplé  la  terre  aux  diverses  époques  géolo- 
giques. 

«  Pour  reiulrc  plus  facile  l'étude  de  la  jJîéolosie,  disent 
l'SauUnirs,  nous  avons  pensé  (|u'il  fallait  suivre  un  plan 
riiiréionl  de  tous  ceux  qu'on  a  «oiiçus  jusqu'à  ce  Jour,  et 
(;ue  li>  point  rsscntiel  pour  aplanir  i"S  obstacles  était  d'in- 
lcrcs>-<  r  resi'rjl,  sans  jriMjait.  cesser  (J(î  parler  à  l'ii-telli- 


MÉLANGES  ET  NOUVELLES.  617 

pfence.  Nous  avons  pensé  qu'il  fallait,  dans  un  cadre  li' 
mité,  nnais  suffisant  pour  exposer  et  raisonner  les  principes 
de  la  science,  trier,  concentrer  et  lier  si  bien  entre  eux  les 
faits  fondamentaux  de  la  géologie,  que  le  lecteur  le  moins 
versé  dans  l'étude  de  l'hristoire  naturelle  pût,  grâce  à  cet 
agencement,  embrasser  sans  efforts  l'ensemble  de  l'édifice 
géologique. 

«  Il  serait  oiseux  de  chercher  à  démontrer  l'importance 
de  la  géologie.  En  se  rattachant  à  tous  nos  besoins  maté- 
riels, à  toutes  nos  jouissances  morales,  cette  science  est 
en  quelque  sorte  utile  à  tout  le  monde;  aussi  est-ce  aveô 
raison  qu'on  dirige  aujourd'hui  vers  son  étude  l'attention 
de  la  jeunesse.  D'ailleurs,  pleine  de  faits,  riche  en  appli- 
cations pratiques,  la  géologie,  par  ses  progrès  récents,  a 
conquis  un  rang  important  parmi  les  connaissances  exactes, 
lln'est  plus  possible  maintenant  d'y  rester  étranger;  car, 
s'appuyant  sur  des  faits  distincts  et  irrécusables,  elle  rat- 
tache en  quelque  sorte  le  passé  au  présent,  et  porte  la  lu- 
mière sur  une  foule  de  questions  philosophiques  jadis  obs- 
cures pour  les  plus  profonds  penseurs.  En  nous  dévoilant 
l'origine  de  la  terre  et  les  diverses  phases  de  sa  formation, 
la  géologie  élève  l'âme  vers  Dieu,  ennoblit  la  pensée,  et 
sert,  pour  ainsi  dire,  d'introduction  à  l'histoire.  L'impres- 
sion qu'elle  produit  est  si  vive,  que  l'attention  ne  saurait 
lui  faire  défaut.  Ce  grand  livre  ^éognostique,  dont  les 
feuillets  mystérieux  sont  des  roches,  les  lettres  des  fossiles 
et  des  dislocations,  porte  un  caractère  de  profondeur  qui 
séduit  et  entraîne.  A  mesure  qu'elle  fouille  dans  les  en- 
trailles de  la  terre,  la  pensée  s'agite,  l'intérêt  redouble; 
peu  à  peu  le  voile  qui  dérobe  le  passé  devient  transpa- 
rent; il  tombe  enfin  !  Ici,  un  sentiment  religieux  s'empare 
de  l'âme  à  l'aspect  des  témoignages  irrécusables  de  l'ori- 
gine nrimiiive  du  globe,  des  traces  qu'ont  laissées  les 
nombreux  cataclysmes  qu'il  a  éprouvés,  des  lois  qui  ont 
pré.sidé  à  lu  formation  et  à  la  disposition  des  matériaux 
convl:lu  aiil  son  éconr,  ;  criliii,  lics  créitioiis  de  taiil  d'étrrs 


648         REV.  ET  MAC.     E  ZOOLOGIE.  {Décembre  1851,) 
divers  qui  l'ont  habité,  à  mesure  qu'il  devenait  plus  habi- 
table. » 

L'ouvrage  de  MM.  Ch.  d'Orbigny  et  Gente  est  divisé  en 
trois  parties  :  la  géologie  proprement  dite,  la  géologie  appli- 
quée aux  arts,  la  géologie  appliquée  à  l'agriculture,  et  est 
terminé  par  un  vocabulaire  des  termes  scientifiques  em- 
ployés, servant  en  même  temps  de  table  alphabétique.  De 
plus,  et  pour  rendre  l'intelligence  du  texte  beaucoup  plus 
facile,  beaucoup  de  vignettes  sont  répandues  dans  ce  li- 
vre, et  il  est  accompagné  d'un  grand  tableau  chronologi- 
que des  divers  terrains  ou  systèmes  de  couches  minérales 
qui  constituent  la  partie  connue  de  l'écorce  terrestre,  pré- 
sentant d'une  manière  synoptique  les  principaux  êtres  or- 
ganisés qui  ont  vécu  aux  diverses  époques  géologiques,  et 
indiquant  l'âge  relatif  des  différents  systèmes  de  soulève- 
ment de  montagnes  établis  par  M.  Elie  de  Beaumont. 

Un  des  principaux  mérites  de  ce  livre  est  d'être  rédigé 
avec  concision  et  clarté,  et  de  ne  former,  tout  en  étant 
très-complet,  qu'un  seul  volume  in-S".  Il  paraît  destiné  à 
figurer  dans  la  bibliothèque  des  naturalistes,  des  agricul- 
teurs et  des  hommes  qui  s'occupent  de  l'industrie  et  des 
arts,  et  a  été  encore  mis  à  la  portée  de  tout  le  monde  par 
la  modicité  de  son  prix.  On  le  trouve  chez  M.  A.  Gente, 
rue  Saint-Honoré,  45,  et  chez  les  principaux  libraires. 

(G.  M.) 


M.  Salle,  de  retour  d'un  voyage  zoologique  dans  l'inté- 
rieur de  rîle  de  Saint-Domingue,  va  bientôt  pouvoir  offrir 
aux  entomologistes  des  collections  de  Coléoptères  de  ce 
pays.  En  attendant  qu'elles  soient  terminées  et  nommées, 
il  a  dressé  le  catalogue  d'une  série  de  Coléoptères  de  Ve- 
nezuela, composée  de  200  espèces  bien  dcteniiiiiées,  d'a- 
près les  auteurs  et  les  plus  belles  collections  de  Paris. 

Ecrire  franco  à  M,  Salle,  rue  Fontainc-Saint-Georges, 
n°  ^2,  à  Paris. 


AVIS  DIVERS.  649 

ANNÉE  4854. 

Texte 59  feuilles. 

8  planches  coloriées  ;    valeur.  .     4  2 
7  planches  noires  ;  valeur.  ...      7 


Total 58  feuilles. 


Pour  répondre  aux  questions  qui  nous  sont  faites  par 
nos  honorables  collaborateurs  sur  le  prix  des  tirages  à  part 
de  leurs  articles,  nous  donnons  le  tarif  suivant  : 

Pour  wne  feuille  in-8°,  tirée  à  4  00  exempt.,  remanie- 
ment, composition  d'un  titre,  tirage  et  papier,  de  4  0  à  4  2  f. 

Pour  une  rfewt-feuille,  à  peu  près  les  mêmes 
frais,  mais  moins  de  papier,  de  7  à  9  f. 

Pour  un  quart  de  feuille  —  idem ,  de  5  à  7  f. 

Quand  il  y  a  une  planche  noire,  le  prix, 
pour  4  00  exemplaires,  est  de  5  f.  50  c. 

Pour  une  planche  en  couleur,  le  prix  varie  de  40  à  45  f. 


AtIi»  essentiel. 

Pour  la  régularité  du  service,  il  est  essentiel  que  les 
personnes  qui  ne  désireraient  pas  continuer  de  souscrire  à 
la  Revue  de  Zoologie  nous  en  avertissent  [franco)  avant  le 
4  0  février.  Les  Abonnés  qui  n'écriront  pas  seront  considé- 
rés comme  continuant  de  souscrire,  et  recevront,  avec  le 
premier  numéro  de  1852,  une  traite  de  24  francs  (25  fr. 
pour  les  départements,  et 4  fr.  pour  la  traite). 


TABliE  DES  MATIÈREII»  DIT  IV°  19. 

PucHERAN.  —  Nouvelle  espèce  de  Cerf.  56! 

—          Etudes  sur  les  types  du  Musée  de  Paris.  SGô 

Tyzenhauz.  —  Cliouette  grise  et  Chouette  lapone.  571 

Lafresnaye.  —  Canard  Anas  boschas.  580 

—  Tangara  de  Saint-Domingue.  58?^ 

—  Monographie  du  genre  Picucule.  590 
CoQUEREL.  —  Monographie  du  genre  Potamophilus.  591 
BuQUET.  —  Nouvelle  (.spèce  de  Longicorne.  60ri 
Académie  des  Sciences  de  Paris.  605 
Selby.  —  Annales  et  Magasin  d'histoire  oalurelle.  609 
OscuLATi.  —  Exploration  des  régions  équatoriales  du  Napo.  613 
Ch.  d'Orbigny  et  Gente.  —  Géologie.  616 
Salle.  —  Coléoptères.                              v  618 


TABLES  ALPHABÉTIQUES 


POUR  L'ANNEE  iS^i 


I.  TABLE  DES  MATIERES. 


Absorption  et  nutrition.  J.  Béclart. 
350. 

Abyssinie  (voyage). Rapport.  Rochet- 
d'Héricourt.  98 

Académie  des  Sciences.  46,  95,  154, 
192.236,294,  350,  405,  449,488, 
537;  605. 

Académie  des  Sciences  de  Belgique. 
Bulletins.  502 

Académie  des  Sciences  de  Saint-Pé- 
tersbourg. Bulletins.  100. 

Acarus  de  la  gale ,  arach.  Bourgui- 
gnon. 498. 

Acarus  de  la  vigne.  Robineau-Des- 
voidy,  454. 

Acostœa  guaduasana ,  moll.  D'Orbi- 
gny.  60,  183. 

Agapanthia  (larves),  ois.  Graels.  302. 

Alouette  d'Afrique.  Des  Murs  et  Lu- 
cas. 24. 

Anthropologie  (cours).  Serres.  115. 

Apparition  de  papillons.  Ghiliani. 
559. 

Aptères,  ins.  Adam  White.  203 

Arpephore,  rept.  Aug.  Duméril.  213. 

Association  britannique.  555. 

Balaeniceps,  ois.  Ch.-L.   Bonaparte. 

48. 
Balisloïdes,  poiss.  HoUard.  406. 
Bradypus,  mamm.  Gray.  202. 

Canard  (A.  boschas  var.).  Lafresnave. 

580.^ 
Carabe  d'Agassiz,  ins.   Barthélémy. 

203. 


Carabiques  de  Bocandé,  ins.  De  La- 
fer  té-Sénectère.  81,  221,  346, 
427. 

Castration  des  vaches.  Lesauvage. 
455. 

Cervus  rufinus.  Pucheran.  561. 

Cestoïdes  ou  Acotyles,  vers.  Van  Be- 
neden.  106,  204. 

Cétacés,  mam.  Duvernoy.  1-92. 

Cétoine  dorée;  ins.  (rage).  Mandilè- 
ny.  205. 

Circulation  dn  sang.  Blanchard.  492. 
—  Léon  DnfourI  541. 

Coléoptères  des  Etats-Unis  (catal.). 
Le  Conte.  101. 

Coléoptères  de  l'Amérique  du  Nord. 
Haldeman.  364. 

Coléoptères  de  Madagascar,  in».  Ch. 
Coquerel.  86. 

Coléoptères  nouv.  Fairmaire.  527. 

Coléoptères  de  Venezuela.  348.  — 
Salle.  618. 

Colombe  du  Chili,  ois.  Hartlaub.  74. 

Conchyliologie  (journal).  Petit  de  la 
Saussaye.  250. 

Conspectus  gêner,  avium.  Gh.-L.  Bo- 
naparte. 56,  356. 

Comètes,  ins.  L.  Buquet.  188. 

Coquilles  fossiles.  D'Orbigny.  578. 

Corps  organisés  (hist.  nat.  des).  Du- 
vernoy. 3. 

Cotaster  littoralis,  ins.  Motschouls- 
ky.  426. 

Cours  de  zoologie  (mam.,  ois.).  Is. 
Gcoffroy-Saint-IIilaire.  12. 

Cru|)aud    dans    une   pierre.    Monin? 


i^bl^  DE!)  UÀTiÈRë!!. 


éii 


353.  — Dumérll.  Rapport.  405.  — 
Mauvais.  453.  Vallot.  496.  ^ 

Crinoîdes,  zoopli.  Michelin.  93. 

Crustacés  des  Antilles  (mœurs  des). 
Duchassaintr.  77. 

Crustacé  parasite.  Van  Beneden.  415. 

Digestion  du  ver  à  soie.   Bouchar- 

dat.  34. 
Dipterea  saundersiana,  ins.  Walker. 

303. 
Dulus  palmarum  (tanagra).  Lafres- 

naye.  583. 

Echinides,  zooph.  Michelin.  90. 
Echinodermes  (larves).  Van  Bene- 

neden    301. 
Ecrevisse  rouge.  Valenciennes.  451. 

—  Guérin-Méneville.  462,  —  Fo- 

cillon.495.— Vallot.  490. 
Entomobies,    ins.    dipt.    Robineau- 

Desvoidy.  •147. 
Epyornis,    ois.  Geoffroy -Saint- Ui- 

laire.  52. 
Espèce.  Is.  Geoffroy-St-Hilaire.  15. 
Ether  chlorhydrique,  chlore  (effets  sur 

les  animaux).  Flourens.  47. 

Foie  (fonctions).  Samanas.  354. 

Garrulinae,  ois.  Bonaparte.  557. 
Grus  leùcochen.  Tyzenhauz.  577. 

Hanneton  (monstruosité).  Lereboul- 

let.  433.  —  Vesmael.  510. 
Ilémiotères  du  Gabon,  ins.  Signoret. 

Ileterogomphus ,    ins.  col.  Guérin- 
Méneville.  159. 
Hyménoptères.  Smith.  505. 

Insectes  du  poirier.  Westwood.  367. 
Insectes  nuisibles.  Robouam.    497, 

546. 
Inutilité  de  la  bile.  Blondlot.  298. 
Iode  dans  l'air.  Chatin.  236. 

Lachnaea,  ins.  (métamorph.).  Lucas. 

517. 
Larvnx  (fonctions  du),  oi^.   Segond. 

100. 
Libellule  et  Leptolepis,  foss.  Brodie. 

365. 
Limnadiadse,  cru.5t.  Baird.  157. 
Lorinaî,  ois.  Bonaparte.  299. 

MnmmaloLïie  d'iVfriqiic.  Puchor.  2o(». 


Mammifères  àtttiatîqUôs.    Puchcran» 

65,  120,  161. 
MammiCcres  fossiles.  Gervais.  46. 
Manimifoiiis   primates  (esp.   nouv.). 

Is.  Gcoffroy-Saint-lIilairc.  28. 
Martin-pècheur,  ois.   De  La  Berge. 

305. 
Mollusques  de  la  Champagne  (catal.). 

Ray  et  Drouet.  329.  382. 
Monstre  double.   E.   Deslonchamps. 

95.  —  Geoffroy-Saint-Hilaire.  Id, 
Muscardlne.  Boucliardat.  41. 
Muscardine.  Guérin-Méneville.  239, 

528.  —  Rapport  au  préfet.  407, 

528. 
Muscides ,   ins.    Robincau-Desvoidy. 

59J. 
Muséum  britannique  [catal.).  507. 
Myodaires,  ins.  Robineau-Desvoidy. 

229. 

Nemertien,  zooph.  Van  Bened.  300. 

Observât,  dans  la  Nouvelle-Grenade. 
Lewy.  413,  462. 

Œuf  gigantesque.  Geoffroy-Saint-Hi- 
laire. 50. 

Oiseaux  du  Gabon.  Vcrreaux.  257' 
306,  418,  513. 

Oiseaux  nouv.  Deville.  209. 

Ossements  fossiles.  Daras.  100. 

Pachycephala  macrorhyncha,  ois.  La 
fresnaye.  71.  —  Hartlaub.  181. 

Pancréatique  (sécrétion).  Colin.  354. 

Parasitisme.  Léon  Dulour.  408. 

Peau  (dépendances  de  la).  Hotlard. 
283.' 

Poiroquets,  ois.  Gh.  Bonaparte. 306. 

Phacellus  Cuvieri,  insr  Buquet.  603. 

Phlébentérés,  moll.  Is.  Geoffroy-St- 
Hilaire.  49. 

Pholas,  moll.    A.   Aucapitaine.  486. 

Pholades  (perforation  des).  Cailliaud. 
543,  555,  556. 

Picuculos,  ois.  Lufresnaye.  145,  317, 
465,  590. 

Pieds  (structure  des),  mam.  fossiles. 
Pomel.  352. 

Plis  cérébraux.  Grdtiolet.  537. 

Pluies  de  sang.  Ehremberg.  63. 

Point  vital.  Flourens.  499. 

Poissons  (acclimatation).  Valencien- 
nes. 294. 

Poissons  de  l'Inde  Bleeker.  500. 

Potamophilus  (  monogr.  ),  iiis.  Co- 
(liit^rel  .591. 


622 


TIBLE   DES   NOMS   D  AUTEURS. 


Préparations  anatomiq.  Mori.  296. 
Primates,  mam.  Geoiîroy-Saint-Hi- 

laire.  488. 
Ptenodon,  mam.  foss.   P,   Gervais. 

552, 

Recherches  microscopiques  (chloro- 
forme). Lecœur.  496. 

Respiration,  annéiides.  De  Quatre- 
fagcs.  353. 

Respiration  et  nutrition.  Clément. 
200. 

Reptiles  du  Chili.  Al.  Guichenot.  74. 

Salamandre  et  crapaud,  rept.  Gratio- 

letet  S.  Cloëz.  201. 
Sangsues.  Fermond.  238. 
Sarcoptes,  arach.  Gêné.  558. 
Sauriens   fossiles,    rept.   Robineau- 

Desvoidy.  247. 
Sauriens  (viviparité).  Guyon.  98. 
Scorpions  (anat.  des).  L.  Dufour.  48. 
Sécrétion  pancréatique.  Cohn.  154. 
Société  entomologique.  550. 
Soc.  imp.  des  nat.  de  Moscou.  52. 
Sténodactylo  nouv.,  rept.  A,  Dumé- 

ril.  479. 
Strix  cinerea  et  lapooica.iTvzenhauz. 

571. 
Synapta  digitata,  zooph.  rauUer.  547. 


Tangaras.  Ch.-L.  Bonaparte.  129, 
168. 

Température  animale.  Duméril,  De- 
marquay.  156,  199,  247. 

Testacea  Africœ  insularis,  moU.  Mo- 
relet.  218. 

Todier,  ois.  De  Lafresnaye.  477. 

Trésor  d'hist.  nat.  White.  504. 

Trigonia,  moU.  Huxley.  202. 

Triton,  rept.  Bianconi,  217. 

Trochilides,  esp.  [nouv,  J.  Bourcier. 
96. 

Types,  ois.  Pucheran.272,  369,  563. 

Tyrans  d'Amérique,  ois.  De  Lafres- 
naye. 470. 

Vers  à  soie  (chimie).  Peligot.  538.  — 
Paravey.  543. 

Vers  à  soie  (maladies).  Guérin-Méne- 
viUe.  200. 

Vers  des  Oliyes.  Guérin-Ménevillc. 
259. 

Vers  des  olives.  Rozetti.  200.  —Let- 
tre. 449. 

Vie  (persistance  de  la).  Brown-Sc- 
quard.  297. 

Vision.  Loyer.  414. 

Voyage  au  Napo,  zool.  Osculati.  613. 

Ziphius,  mam.  foss.  Gervais.  154. 


II.  TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS. 


Adam  White.  Aptères,  ins.  203. 
Aucapitaine  (A.).  Pholas,  moU.  486. 

Baird.  Monographie  des  Limnadiadse, 

criist.  157. 
Barthélémy.  Carabe  d'Agassiz,    ins. 

203. 
Béclart.  Absorption  et  nutrilion.350. 
Bianconi.  Triton  Ranzanii,  rept.  217. 
Blanchard.  Circul.  du  sang,  492. 
Bleeker.  Poissons  de  l'Inde.  300, 
Blondlot.  Inutilité  de  la  bile.  298. 
Bonaparte.  Balseniceps.  48.  —  Cons- 

pectus  gêner,  aviuni.  56,  356.  — 

Garrulinae.  557.  —  Lorinaî ,  ois. 

299.  —  Perroquets,  ois.  566.  — 

Tangaras.  129,  168. 


34.  —  Muscardinc.  41. 

Bourcier  (J.).  Trochilidées  (esp.  nou- 
velle). 96. 

Bourguignon.  Acarus  de  la  gale, 
arach.  498. 

Brodie.  Libellule  et  Leptolepis,  foss. 
365. 

Brown-Sequard.  Puissance  de  la  vie. 
297,  298. 

Buquet  (L.).  Comètes,  ins,  188.  — 
Phacellus  Cuvieri.  605. 

Cailliaud.  Perforations  par  les  Pho- 

lades.  543. 
Chatin.  Iode  dans  l'air.  256, 
Clément.  Respiration  et  nutrit.  200. 
Colin.  Pancréatique  (sécrétion).  154, 

354. 


TABLE  DES   NOMS    D  AUTEURS. 


625 


Goquerel  (Cli.).  Coléoptères  de  Mada- 
gascar, ins.  86 — Monogr.  des  Po- 
tamophilus.  591. 

Daras.  Ossements  fossiles.  100. 

De  La  Berge.   Martin-pêcheur,  ois. 

305. 
Deslonchamps  (E.).  Monstre  double. 

Des  Murs  et  Lucas.  Alouette  d'Afri- 
que. 24. 

Deville.  Oiseaux  nouv.  209. 

D'Orbigny.  Acostaea  guaduasana  , 
moli.  60,  183.  —  Coquilles  fossi- 
les. 378. 

Duchassaing.  Crustacés  des  Antilles 
(mœurs  des).  77. 

Dufour.  Anat,  des  Scorpions.  48.  — 
Parasitisme.  408. 

Duméril  (G.).  Rapport  sur  Guérin- 
Méneville.  239.  —  Duméril  (A). 
Arpéphore  ,  rept.  213.  —  Sténo- 
dactyle,  nouv.  rept.  479. 

Dumril  et  Demarquay.  Température 
animale.  156,  199,  247. 

Duvernoy.  Cétacés,  mam.  192.  — 
Corps  organisés  (hist.  nat.  des).  3. 

Ehremberg.  Pluies  de  sang.  63. 

Fairmaire.  Coléopt.  nouv,,  ins.  527. 

—  Coléoptères  de  Venezuela,  ins. 
348. 

Fermond.  Sangsues.  238. 
Flourens.  Effets  de  l'éther.  47.  — 
Pomt  vital.  499. 

Gêné.  Sarcoptes,  arach.  558. 

GeolîroT-St-Hilaire.  Cours  de  Zoolo- 
gie. 12.  —  Mammifères  primates. 
20.  —  Monstres  doubles.  95.  — 
Primates,  mam.  488.  —  Phlében- 
térés.  49.  —  Œuf  gigantesque.  50. 

—  Epyornis.  52.  —  Catalogue  du 
mus.  608. 

Gervais.  Mam.  foss.  46.  —  Ziphius, 
mam.  foss.  154.  —  Ptenodon  , 
mam.  foss.  352. 

Ghiliani.  Apparit.  do  papillons.  559. 

Guérin-Méneville.  Ecrevisses  bleues. 
462.  —  Lereboullet.  494.  —  He- 
terogomphus,  ins.  coléopt.  159.— 
Rapport  de  Duméril.  239.  —  Vers 
à  soie  (maladie  des).  200. 

Graels.  Larves  d'Agapanlhia,  insect. 
302. 

Gratiolet.   Plis  cérébraux.  537.  -«- 


Scloëz.   Salamandre  et  crapauds, 

rept.  201. 
Gray.  Bradypus,  mam.  202. 
Guicbenot.  Reptiles  du  Chili.  74. 
Guyon.  Sauriens  (viviparité).  98. 

Haldeman.  Coléoptères  de  l'Amérique 

du  Nord.  364. 
Harllaub.  Colombe  du  Chili,  ois.  74. 

—  Pachycephala   macrorhyncha , 
ois.  181. 

Hollard.   Dépendances   de  la  peau. 

283.  —  Monogr.  des  Balistoïdes. 

406. 
Huxley.  Trigonia,  moll.  202. 

Lafertô-Sénectère  (de).  Carabiques  de 

Bocandé,  ins.  81,  221,  346,  427. 
Lafresnaye.  Canard  (mélanismc). 580. 

—  Dulus  palmarum.  583.  —  Pa- 
chycephala macrorhyncha,  ois.  71. 

—  Picucules.  145,  317,  465,  590. 

—  Todier,   eis,   477.  —  Tyrans 
d'Amérique.  470. 

Lecœur.  Recherches  micrographiques 
(chloroforme).  496. 

Le  Conte.  Coléoptères  des  Etats- 
Unis  (catal.).  101. 

Léon  Dufour.  Circul.  du  sang.  541. 
Parasitisme.  408. 

Lereboullet.  Monstr.  de  Hanneton. 
433,  510. 

Lesauvage.  Castration  des  vaches. 
453. 

Lewy.  Obs.  dans  la  Nouvelle-Gre- 
nade. 413,  462. 

Loyer.  Théorie  de  la  vision.  414. 

Lucas.  Métamorphoses  des  Lachnœa, 
ins.  517.  —  Alouette.  24. 

Mandilèny.  Cétoine  dorée,  ins.  (rage), 

205. 
Michelin.  Crinoïdes,  zooph.  93.  — 

Echinides,  zcoph.  90. 
Monins.  Crapaud  dans  une  pierre. 

353. 
Morelet.  Testacea  Africaî  insularis. 

218. 
Mori.    Préparât,   anatomiques.   296. 
Motschoulsky.  Cotaster  littoralis,  ins. 

426. 
Muller,  Synapta  digitata.  547. 

Osculati,  Voyage  au  Napo.  615. 
Peligot.  Chimie  des  vers  à  soie.  538. 
Petit  de  la  Saussaie  Journal  de  con- 
chyliologie. 250. 


ê2ô 


tiUÉ  I»ES   îséMâ  î)*At*Etîfiâ. 


Poiïiel.  Pieds  (structure  des),  maui. 

foss.  352. 
Pucheran.   Cervus  rufinus.   561.  — 

Mammalogie   d'Afrique.    256.    — 

Mammifères  aquatiques.  6'),  120. 

—  Types  d'ois.  272,  369,  563. 

Qualrefaptes  (de).  Respiration,  anne- 
lides.  365. 

Ray  et  Drouet.  Mollusques  de  la 
Champagne  (catal.).  329,  382. 

Robouam.  Insectes  nuisibles.  497, 
546. 

Robineau-Desvoidy.  Acarus  de  la  vi- 
gne. i54.  —  Entomobies ,  dipt. 
147.  —  Muscides.  ins.  391.  — 
Myodaires,  ins.  229.  —  Sauriens 
foss.,  rcpt.  247. 

Rochet-d'Héricourt.  Abyssinie  (voya- 
ge en).  Rapport.  98 

Rozetli.  Vers  des  olives.  200.  — 
Lettre.  449. 

Samanas.  Foie  (fonctions  di  ).  354. 


Segond.  Larvnx  (fonctions  du),  oiâ. 

400. 
Serres.  Cours  d'anthropologie.  113. 
Sigiioret.  Ilémipt.  du  Gabon,  insect. 

458. 
Smith.  Hyménoptères.  505. 

Tyzenhauz.  Strix  cinerea  et  laponi- 
ca.  571.  — Grus  leucauchen.  577. 

Valenciennes.  Acclimatation  des  pois- 
sons. 294.  —  Ecrevisse  rouge. 
451. 

Van  Benedcn.  Gestoïdes  ou  Acotyles, 
vers.  106,  204.  —  Crustacé  para- 
site. 415.  —  Némertien,  zooph. 
300.—  Echinodermcs.  501 . 

Verreaux.  Oiseaux  du  Gabon.  257, 
506,  418.  515. 

Walker.   Diptera  saundersiana,  ins. 

505. 
Wcstvvood.  Insectes  du  poirier.  567. 
White  Trésor  d'hist.  nat.504. 


FIN    DU   5^   VOLUME   DE   LA    2^   SÉRIK. 


'aris.  -^  Typographie  Scuneibir,  nie  d'Erfurth,  1.