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REVUE
ET MAGASm
DE ZOOLOGIE
PURE ET APPLIQUÉE.
RECUEIL MENSUEL
DESTINÉ k FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIi»
LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L'INDUSTRIE ET
A l'agriculture, leurs travaux de PALÉONTOLOGIE, d'aNATOMIB
ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT
des NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS
DE LA SCIENCE.
M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE,
Membre de la Légion-d'Honnear, de la Société nationale et centrale d' Agriculture ;
des Académies royales des Sciences de Madrid et de Turin; de l'Académie royale
d'Agriculture de Turin ; de la Société impériale des naturalistes de Moscou,
et d'uu grand nombre d'autres Sociétés nationales et étrangères.
XT A.VECl£l.A C0I.I.AB0nA.TIOW SCIXMTIIIQUll SK
M. Ad, FOCILLON,
Liceueié ès-sciences, Répétiteur de zoologie à l'Institut national agronomique.
SÉRIE. — T. III. — 4851.
PARIS NÎ5îi«^i^
AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE
RUE DES BEAUX-ARTS. 4.
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QUATORZIÈME ANNÉE. — JAJTVXEB 1851.
I. TRAVAUX INEDITS.
Cours d'histoire naturelle des corp« organisés, proi:
fessé au Collège de France par M. Duv ei^noy. — S^ill^,
Voyez ^830, pages 505, 555 et 577. •
IV® QUESTION. — Jusqu'à quel point les populations d'une
contrée sont-elles mélangées j c'est-à-dire formées de plusieurs
races ou sous-races qui y seraient venues des contrées plus ou
moins éloignées ?
Cette question des migrations des peuples , des époques
où ils se sont mis en mouvement, de leur point de départ ,
du chemin qu'ils ont suivi pour arriver dans le lieu où ils
se sont fixés, de l'ancienneté relative des populations qu'ils
y ont rencontrées, est sans doute l'une des plus intéres- !
santés, mais aussi l'une des plus compliquées, Tune desj
plus difficiles de l'anthropologie. Elle est intimement liée, \
à l'histoire de la civilisation.
Outre les caractères physiques de ressemblance que
l'on peut reconnaître dans les diverses populations de la
terre, actuellement très-éloignées les unes des autres, et
qui se sont séparées très-anciennement, on a recours à l'a-
nalogie des langues, pour remonter à cette origine com-
mune très-probable.
« C'est à présent une vérité reconnue, que la race puis-
sante des Indiens, descendue des vallées de l'Hymalaya,
est la source commune des tribus Persanes, Celtiques, Tu-
desques, Slavonnes et Pélasgiques, qui ont couvert, à dif-
férentes époques, l'Asie occidentale et l'Europe tout en-
tière ; et cette vérité acquiert de nos jours une évidence
irrésistible, par la comparaison de nos langues fondamen-
4 i\EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.)
taies, du grec, du latin, du gothique, du slavon, avec le
sanscrit, ou la langue littéraire de l'Inde ancienne (^), »
Quoique des recherches plus récentes sur les dialectes
mahrates tendent à mettre quelques restrictions à cette
généralité, en indiquant l'existence d'une population d'o-
rigine cingale ; et que le système de M. A. Relzius, sur les
mesures du crâne et de la face, tendrait à séparer les
Perses, comme Brachycéphales, des Hindous, qui sont Do-
lichocéphales , il n'en est pas moins exact de dire que la
plupart des peuples de l'Inde, en deçà du Gange, de l'Eu-
rope et d'une partie de l'Afrique orientale et septentrio-
nale, montrent, dans les affinités de leurs langues, une
commune origine, et conduisent à penser que les familles
qui en sont la souche ont émigré de cette partie de l'Asie
où cette langue mère est ancienne, et s'était élevée à un
degré de perfection extraordinaire.
Il faut en dire autant du zend, la plus ancienne des lan-
gues persanes, dans laquelle les livres sacrés deZoroastre
sont écrits, et qui paraît avoir régné dans l'ancienne Bac-
tiane. Ses racines ont un fréquent emploi dans le sanscrit
classique, ainsi que dans le gothique, le slavon, le grec,
le latin (2).
Les migrations bien démontrées d'une grande partie
des peuples du globe, qui sont venus d'autres contrées,
d'autres climats que ceux où ils se sont fixés, avant ou
depuis les temps historiques, conduisent à une question
fondamentale pour la détermination scientifique des va-
riétés de l'espèce humaine ; question bien délicate, sans
doute, puisqu'elle touche aux traditions religieuses et à
leur révélation originelle.
La science, qui se consacre par elle-même, et indépcn-
(1) F. -G. Eichhoff, correspondant de l'Institut, auletu'du Pa-
rallèle des langues de l'Europe et de l'Inde, Paris, 1846, 111-4".
(2) Eludes sur la langue et les textes zendsy par M. Eug. Bur-
nouf, de l'Institut, etc. — Journal asiatique, 5"^ série, t. X.
TRAVAUX INÉDITS. 5
damment de toute autre considération, à la recherche de
la vérité, doit la proposer ainsi qu'il suit:
V® QUESTION. — Vespèce humaine, répandue sur toutes
les parties du globe y vient-elle d*une seule famille F ou bien
les variétés en seraient^elles primitives?
La réponse à cette question est, en grande partie, géo-
logique; elle touche à l'histoire de la terre. On peut con-
clure, de la suite des révolutions que le globe a subies, et
qui ont plus ou moins anciennement changé sa surface,
qu'elle n'a pu être habitée par l'homme que partiellement
et successivement; qu'il s'est répandu peu à peu des par-
ties les plus élevées dans les contrées les plus basses, à
mesure qu'elles devenaient habitables, et que la vie végé-
tale et, à la suite de celle-ci, la vie animale s'y manifes-
taient.
La géologie, les ressemblances physiques d'un grand
nombre de peuples de l'Asie occidentale, de l'Afrique et
de l'Europe ; les analogies de leurs langues, l'histoire des
animaux domestiques qui vivent encore à l'état sauvage
dans la contrée qui nourrit les populations que distingue
la plus ancienne civilisation; tout concourt à décider,
scientifiquement parlant, la question proposée au com-
mencement de ce paragraphe, en faveur de l'origine de
l'espèce humaine d'une seule famille.
Les individus en provenant seraient partis de la contrée
du globe qui aurait été originairement la plus favorable
au développement de l'humanité et à sa progression suc-
cessive dans le reste de la terre.
Une autre opinion serait celle que l'homme aurait paru
simultanément sur différents points du globe, par la vo-
lonté toute puissante du Créateur, avec les caractères de
races dites primitives, dont les unes auraient été créées
faibles et dégradées, relativement aux autres. Dans cette
supposition, la race la plus parfaite, qui est parvenue à
dominer et à réduire en esclavage la moins parfaite, trou-
verait un prétexte aux mauvais traitements qu'elle lui fait
6 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Janvier 185 1 . )
subir, dans cette infériorité et dans ce défaut de parenté
commune.
Combien la première manière de voir n'estelle pas plus
conforme aux lumières de la science, en même temps
qu'elle est plus humaine; en montrant à toutes les races
leur famille unique et sa perfection originelle, vers la-
quelle elles devront s'efforcer de remonter, dès le moment
où elles reconnaîtront qu'elles l'ont perdue et qu'elles
sont dégradées !
W QUESTION. — Quelle est f ancienneté de l'espèce hu-
maine sur la terrée
A présent que la science est parvenue à démontrer l'an-
cienneté relative des montagnes ; comment la surface de
la terre a été arrangée successivement pour favoriser le
double développement de la vie végétale et la vie animale;
quelle a été la succession des familles ou des classes de
végétaux ou d'animaux, en étudiant leurs restes enfouis
dans les couches d'âges différents qui forment l'écorce de
notre globe ; cette archéologie de la terre et des êtres vi-
vants qui l'ont successivement habitée, fournit d'impor-
tants documents pour répondre à cette sixième question.
,^ Parmi les nombreux ossements des Mammifères dont les
espèces ont été détruites, que l'on découvre dans les ter-
rains tertiaires les moins anciens, on n'a rencontré, jus-
qu'ici, que quelques restes de Singes, c'est-à-dire de la
famille qui se rapproche le plus de l'homme par son or-
ganisation.
Quant aux restes d'ossements fossiles humains, aucun
n'a été découvert, jusqu'à présent, avec ces ossements de
Mammifères ou d'Oiseaux des terrains tertiaires; ni même
des marnes diluviales dans lesquelles sont enfouis des os
d'Eléphants, de Mastodontes, de Chevaux à trois doigts, etc.
« Tout porte à croire que l'espèce humaine n'existait
point dans les pays où se découvrent les os fossiles, à l'é-
poque des révolutions qui ont enfoui ces os, etc
« L'envahissement de l'homme dans les pays où se trou-
TRAVAUX INÉDITS. 1
vent les fossiles d'animaux terrestres, c'est-à-dire dans
toutes les parties du globe, est nécessairement postérieure,
non-seulement aux révolutions qui ont enfoui ces os, mais
encore à celles qui ont remis à découvert ces couches qui
les enveloppent, qui sont les dernières que le globe ait su-
bies.
« En examinant bien ce qui s'est passé à la surface du
globe, depuis qu'elle a été mise à sec pour la dernière fois,
et que les continents ont pris leur forme actuelle, au
moins de leurs parties un peu élevées, on voit clairement
que cette dernière révolution, et par conséquent l'établis-
sement de nos sociétés actuelles, ne peuvent pas être très-
anciens (^). »
D'un autre côté, le peu d'ancienneté de l'espèce humaine
sur cette terre, telle qu'elle est constituée actuellement, se
manifeste dans les divers degrés de civilisation des popu-
lations qui l'habitent et dans les documents de leur his-
toire (2).
Les unes, celles de l'Asie, dont la civilisation est la plus
ancienne, ont découvert successivement l'écriture ; l'art
de travailler les métaux ; l'arithmétique ; la division du
temps par la marche régulière des astres, et se sont éle-
vées peu à peu à un degré très-avancé de civilisation. Les
autres sont encore plongées dans l'ignorance et l'erreur.
Ce triste état de dégradation, celui, par exemple, des
sauvages de la Nouvelle-Hollande, de la terre de Van-Die-
men, montre à la fois l'ancienneté de leur séparation
d'avec d'autres peuplades dont le degré de civihsation était
extrêmement peu avancé à cette époque reculée; et que le
temps leur a manqué cependant pour s'élever au degré de
savoir et de perfection auquel l'humanité est parvenue
dans d'autres contrées ; temps qui peut varier beaucoup,
(1) Cuvier, Ossements fossiles, p. lxvii et lxviii, 1. 1 ,édil.
in-r.
(2) Voir la discussion de celte proposition, par G. Cuvier, p.
Lxxix et suiv. du Discours préliminaire de l'ouvrage cité.
8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1854.)
suivant les lieux, les climats et leur influence bienfaisante
ou dégradante.
Vil* QUESTION. — Quel est le nombre des variétés princi'
pales de l'espèce humaine ?
Le défaut capital des anthropologistes qui ont essayé de
classer, à l'imitation de Blumenbach, les populations du
globe, a été de les grouper toutes comme des variétés,
d'après les principaux types physiques qu'ils ont cru re-
connaître, et dont ils ont fait autant de caractères, par
abstraction.
Mais la variété est une déviation du type de l'espèce.
Cette espèce a dû avoir originairement des caractères qui
la distinguent de ses variétés, lesquelles ne sont que des
modifications de son caractère primitif.
Ce caractère primitif de l'espèce aurait-il, en effet, dis-
paru? Où peut-on le reconnaître, sinon dans son dévelop-
pement moral et intellectuel primitifs, du moins dans ses
caractères physiques et organiques? Le prendrons-nous,
à présent, dans le type général le moins parfait, celui du
Nègre, du Hottentot, de l'Alfouroux, caractérisé par la sail-
lie de ses mâchoires, de ses joues; par l'abaissement de
son front; par la faiblesse correspondante de son intelli-
gence ; par la pauvreté de son langage?
Ou dans le type des nations le plus anciennement civi-
lisées, tels que les Indous, les Mèdes, les Assyriens, les
Perses, dont les monuments de Babylone, de Ninive, de
Persépolis nous démontrent les caractères?
Le prendrons-nous, en particulier, dans le type des Is-
raélites, peuple si éminemment distingué de tous les au-
tres peuples de l'antiquité, par la révélation d'un seul Dieu,
de sa providence, du culte spirituel qui lui est dû; peuple
privilégié par la conservation des livres écrits les plus an-
ciens qui soient parvenus jusqu'à nous, et par l'appari-
tion, au commencement de notre ère, de l'idéal parfait
qui a revêtu les caractères de l'humanité?
Le prendrons-nous encore dans le type des anciens
TRAVAUX INÉDITS. ' 9
Egyptiens, dont les nrionuments nnontrent les plus grands
rapports avec ceux que nous venons de citer?
Le type de ces peuples anciens, que révèlent ces monu-
ments et leur histoire, nous donnent à la fois l'idéal du
beau dans les caractères physiques, et l'exemple d'un
grand développement dans les facultés intellectuelles;
puisque ces nations anciennes sont parvenues les premiè-
res à un degré de perfection extrêmement remarquable,
par des découvertes importantes dans les sciences, et par
des productions dans les lettres et dans les arts, qui ont
un caractère éminent de perfection.
Conclusion.
Après avoir exposé en détail les différences physiques
que présentent les diverses populations du globe; après
s'être efforcé d'apprécier à leur juste valeur, par les no-
tions de la physiologie, les influences climatériques qui
ont pu les produire à la longue ; après avoir discuté la
question de savoir si l'espèce humaine provient d'une seule
famille, partie originairement d'un point de l'Asie; ou si
les peuples de la terre, avec leurs variétés primitives, dans
cette supposition, auraient été placés, par la Puissance
créatrice, dans différentes contrées du globe, où elles se-
raient autocthones, le professeur a résumé ses propres con-
victions dans les propositions suivantes :
L'homme est sorti des mains du Créateur avec l'harmo-
nie la plus parfaite de ses facultés physiques, intellec-
tuelles et morales ; avec la sensibilité inhérente à sa na-
ture, source première de ses passions; avec son libre
arbitre, qui en fait un être moral.
Le lieu de la terre (l'Asie) où il a été placé, d'après les
traditions sacrées, est confirmé par la science ; par le rap-
port de ce lieu avec la demeuro des animaux ayant l'ins-
tinct de la sociabilité, qui s'y trouvent encore à l'état sau-
vage, et dont il a pu réduire immédiatement quelques
-10 REv! ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.)
individus sous sa puissance et pour ses usages domesti-
ques, au moyen de cet instinct que le Créateur leur a
donné {0-
Tels sont plusieurs espèces du genre Bœuf, l'Ane, le
Cheval, le Chameau, le Mouton, la Chèvre, l'Eléphant.
Le dernier est un exemple frappant de la facilité que
les premiers habitants de la terre ont eue pour rendre do-
mestiques les individus de ces espèces qui étaient à leur
portée. L'Eléphant ne se propageant pas à l'état de domes-
ticité, tous les individus de l'espèce d'Asie, employés par
les Hindous, ont d'abord vécu à l'état sauvage.
Je ne parle pas du Chien, a dit M. Duvernoy, dont l'ins-
tinct de sociabilité semble se combiner avec l'instinct par-
ticulier de s'attacher à l'homme ; il semble avoir été des-
tiné, dès le principe, à en être le compagnon insépa-
rable.
2°. Des rariétés de divers degrés ont été introduites
dans l'espèce humaine par les influences climatériques
auxquelles elle a été soumise, en se répandant dans toutes
les directions à la surface du globe, à mesure que cette
surface devenait habitable.
Ces différences physiques sont nombreuses, et ne se font
souvent remarquer, chez des peuples voisins, que par des
nuances plus ou moins sensibles.
5°. Les types de races les plus caractéristiques et les plus
anciens, qui en sont le résultat, peuvent se réduire à deux,
la Race jaune et la Race nègre ^ que nous regardons comme
des dégénérescences du type de l'espèce.
Beaucoup de nations montrent à la fois les caractères de
la Race jaune et ceux du type primitif, dit Caucasique,
soit que leurs caractères physiques tiennent au mélange de
ce type et de la variété jaune qui en aurait fait des popu-
lations que l'on pourrait appeler hybrides, dans le sens
(1) Voir les Mémoires de F. Cuvier sur rinstinct de sociabilité
et sur la domesticité des Mammifères.
TRAVAUX INÉDITS. M
restreint; soit que les circonstances climatériques ou au-
tres aient modifié le type variable de la Race jaune, en
rétablissant une partie des caractères primitifs de l'espèce;
soit en faisant dégénérer partiellement celle-ci.
A regard de la Bace noire, qui est la plus forte dégéné-
rescence du type original de l'espèce, elle pourrait bien
avoir été soumise, en Afrique, à des influences climaté-
riques extraordinaires de l'état primitif du globe, dès quMl
est devenu habitable par l'homme ; influences dont nous
ne pouvons plus avoir une idée exacte.
Il y a de même, pour cette race, des nuances qui côii-
duisent de la race basanée de la basse vallée du Nil, dans
la haute, et successivement à ces téguments si noirs, à ces
cheveux laineux, à ces mâchoires saillantes, à ce front as*
sez souvent étroit et bas, à ce nez épaté, à ces grosses lè-
vres, à ces pommettes saillantes que montre le nègre le
plus dégradé, soumis à la fois aux influences climatéri-
ques les plus fortes, pour produire ces changements, et
aux institutions les plus propres à seconder ces mauvaises
influences.
Que ces influences climatériques cessent d'agir; que
cette variété dégénérée se retire de sa dégradation intel-
lectuelle, nul doute qu'elle ne puisse reprendre, avec le
temps, le type primitif de l'espèce.
Quant à la couleur de la peau, elle n'est pas aussi per-
manente et indélébile qu'on se l'imagine. M. Duvernoy a
cité, entr'autres, l'exemple d'un nègre, originaire de la
côte de Congo, qui est venu en France il y a quarante ans
(il avait alors dix ans), dont la teinte noire s'est singuliè-
rement affaiblie par ce séjour.
Il en connaît un autre, jeune encore, originaire du Dar-
four, dont les cheveux sont laineux, mais dont le front
élevé a tous les caractères des individus les mieux pour-
vus, à cet égard, de l'espèce type, ou caucasique.
L'idéal des Races, tel que les anthropologistes se le sont
fait, est une pure abstraction dont les exceptions nombreu-
42 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.)
ses, dans la réalité, affaiblissent et tendent à effacer les
caractères si tranchés de convention.
Telles sont les idées, telles sont les convictions que
M. Duvernoy a cru pouvoir soumettre et confier à ses au-
diteurs, après de longues méditations sur un sujet du plus
haut intérêt pour l'histoire de l'humanité, et ses progrès
dans la civilisation ou vers la perfection dont elle est sus-
ceptible, et qui doit être son but incessant.
Nous nous sommes attaché, dans cette analyse, à rendre
compte plutôt des principes qui résument les faits, qu'à
détailler ceux-ci ; quoique ces leçons en soient souvent un
exposé compact, qu'on nous permette cette expression.
Nous avons de même omis l'appréciation détaillée des
sources où celui qui veut apprendre par lui-même l'his-
toire et l'état actuel de l'anthropologie doit puiser, afin
d'acquérir des connaissances plus étendues que celles que
Ton peut prendre dans la courte durée de quelques leçons.
L'essentiel est que celles-ci puissent, par les doctrines qui
y sont professées, servir de guide sûr pour des recherches
ultérieures.
Cours de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), fait au
Muséum d'histoire naturelle, en 4850, par M. Isidore
Geoffroy- Saint-Hilaire.
1 o Résumé des leçons sur la série animale et la classification
parallèlique.
4 . Les divers types zoologiques peuvent être ramenés à
un ordre sériai ou progressif.
2. Le principe de coordination de la série réside essen-
tiellement, non, comme on le disait vaguement avant La-
marck, dans la perfection ou la complication plus ou moins
grande de l'organisation , mais dans la dïversificationy la
spécialisation et la centralisation, qui sont, au maximum,
à une extrémité de la série, et, au minimum, à l'autre.
TRAVAUX INÉDITS. 15
Ainsi, en haut, les êtres dont les appareils, les organes,
les tissus sont le plus diversifiés, dont les fonctions sont le
plus spécialisées f dont l'organisme est le plus centralisé;
en bas, les êtres dont la composition est le plus homogène^
chez lesquels les fonction^ sont le plus complètement con-
fondues, et où la vie est en quelque sorte diffuse.
5. Dans la série animale, tantôt les termes se succèdent
à intervalles très-rapprochés, et, parfois même, se font
suite sans intervalle sensible ; tantôt deux termes consécu-
tifs restent à une grande distance l'un de l'autre.
La série n'est donc ni régulière ni continue.
A. Elle n'est pas non plus simple. Souvent, et c'est même
de beaucoup le cas le plus commun, elle est double, tri-
ple, ou plus complexe encore, des suites de termes mani-
festement analogues se retrouvant dans deux ou plusieurs
groupes, d'ailleurs distincts. Ces suites de termes analo-
gues ou mieux homologues dans des groupes différents,
sont ce que nous avons nommé des séries^ parallèles.
5. De là de doubles rapports qu'il importe de recon-
naître et d'exprimer. On a toujours donné une grande at-
tention aux affinités qui unissent les types variés, compris
dans un même groupe; la connaissance des affinités qui re-
lient les types homologues, existant dans des groupes diffé-
rents, n'est pas moins nécessaire à la conception ration-
nelle de la série et à l'expression des rapports naturels.
6. Cette expression nous a paru pouvoir être donnée
par le système nouveau de classification , connu sous le
nom de classification parallélique ou par séries parallèles ;
classification qui n'est, au fond, qu'un perfectionnement
très-simple de la classification ordinairement employée.
Soit un groupe n, comprenant plusieurs types secon-
daires que nous désignerons par les lettres A, B, C, D, E.
Soit un autre groupe N, étant, avec le premier, dans les
relations que nous venons d'indiquer, c'est-à-dire dont les
types secondaires se trouvent homologues aux précédents.
\Â REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1854.)
Nous les appellerons, pour exprimer à la fois et la diffé-
rence constante et Thomologie, a, b, c, d, e.
Supposons un troisième groupe n, donnant de même
a, b, c, d, e; un quatrième N, donnant a, b, c, d, e, et
ainsi de suite.
Il est manifeste que l'expression des rapports multiples
existant entre tous ces termes, sera obtenue, si, d'une
part, les termes de chaque série, A, B, G, etc., o, 6, c, etc.,
se suivent sans intercalation d'aucun terme étranger ; si,
de l'autre, les termes homologues des diverses séries A,
a, a, A, B, 6, b, B, etc. , sont mis en regard les uns des
autres. La classification paraliélique satisfait à ces deux
conditions par la combinaison suivante, assez simple pour
être saisie dès le premier aspect :
A
a
a
A
B
b
b
B
C
c
c
C
D
d
d
D
E
è
e
E
F
f
f
fO)
7. 11 existe, si l'on peut s'exprimer ainsi, des parallé-
lismes de tous les degrés. Les espèces d'un même genre,
les genres d'une même famille, forment très-souvent des
séries parallèles; il|en est parfois de même (pour ne pas
remonter plus haut) des classes d'un même embranche-
ment. Le mot type, tout à l'heure employé, peut donc re-
cevoir telle valeur que l'on veut, pourvu qu'on entende
par groupe une division du degré immédiatement supé-
rieur.
La classification paraliélique a été, depuis dix-huit ans,
(1) Pour plus de simplicité, nous avons supposé ici les quatre
séries également étendues, et sans lacunes. En réalité, il n'eu est
presque jamais ainsi. On aurait, par exemple, A, B, D, E, F;
Qy c, d^ fy etc. Les séries n'en sont pas moins manifestement pa-
rallèles; seulement, il est des ternies qui restent sans homologues.
TRAVAUX INÉDITS. -15
appliquée par divers auteurs à la plupart des branches de
la zoologie, à l'anthropologie, à la tératologie et à la bota-
nique.
2° Résumé des leçons sur la question de Tespèce.
^ , Les caractères des espèces ne sont ni absolument fixes^
conomo plusieurs l'ont dit, ni surtout indéfiniment varia^
blés, comme d'autres l'ont soutenu. Ils sont fixes, pour
chaque espèce, tant qu'elle se perpétue au milieu des
mômes circonstances. Ils se modifient, si les circonstances
ambiantes viennent à changer.
2. Dans ce dernier cas, les caractères nouveaux de l'es-
pèce sont, si l'on peut s'exprimer ainsi, la résultante de
deux forces contraires : l'une, modificatrice^ est l'influence
des nouvelles circonstances ambiantes; l'autre, conserva-
trice du type, est la tendance héréditaire à reproduire les
mêmes caractères de génération en génération.
Pour que Vinfluence modificatrice prédomine, d une ma-
nière très-marquée, sur la tendance conservatrice, il faut
donc qu'une espèce passe des circonstances au milieu des-
quelles elle vivait, dans un ensemble nouveau, et très-dif-
férent, de circonstances ; qu'elle change, comme on l'a dit,
de monde ambiant.
5. De là, les limites très-étroites des variations obser-
vées chez les animaux sauvages.
De là aussi l'extrême variabilité des animaux domes-
tiques.
4. Parmi les premiers, les espèces restent généralement
dans les lieux et les conditions où elles se trouvent éta-
blies, ou elles s'en écartent le moins possible ; car leur
organisation est en harmonie avec ces lieux et ces condi-
tions ; elle serait en désaccord avec d'autres circonstances
ambiantes.
Les mêmes caractères doivent donc se transmettre de
génération en génération.
-J6 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 185i.)
Les circonstances étant permanentes, les espèces le sont
aussL
5. Déjà pourtant la permanence, la fixité ne sont pas
absolues. L'expansion graduelle des espèces à la surface
du globe est, à la longue, la conséquence nécessaire de la
multiplication des individus. D'autres causes, d'un ordre
moins général, peuvent aussi amener des déplacements
partiels. D'où, aux limites surtout de la distribution géo-
graphique des espèces qui se sont le plus étendues, des
différences notables d'habitat et de climat, qui, à leur
tour, entraînent inévitablement quelques différences se-
condaires dans le régime, et même dans les habitudes. A
ces divers genres de différences correspondent des races,
caractérisées par des modifications dans la couleur et les
autres caractères extérieurs, dans la proportion et la taille,
et parfois dans l'organisation intérieure.
(Ces races ont été fort arbitrairement, tantôt appelées
variétés de localité, tantôt considérées comme des espèces
distinctes. )
6. Chez les animaux domestiques, les causes de varia-
tion sont beaucoup plus nombreuses et plus puissantes.
Dans une longue série d'expériences qui, pour avoir été
entreprises dans un but tout pratique , n'ont pas une
moindre importance théorique, des espèces de diverses
classes, au nombre de quarante environ, ont été contrain-
tes, par l'intervention de l'homme, de quitter la vie sau-
vage, de se plier à des habitudes, à des régimes, à des cli-
mats très-divers. Les effets obtenus ont été en raison des
causes : il s'est formé une multitude de races très-distinc-
tes; parmi elles, plusieurs offrent même des caractères
égaux en valeur à ceux par lesquels on différencie d'ordi-
naire les genres.
7. Le retour de plusieurs races domestiques à l'état sau-
vage a eu lieu sur divers points du globe; de là, une se-
conde série d'expériences inverses des précédentes, et en
fournissant la contre-épreuve. Si des animaux domesli-
TRAVAUX INÉDITS. 47
ques âont replacés dans les circonstances au milieu des-
quelles vivaient leurs anct^tres sauvages, leurs descendants
reprennent, après quelques générations, les caractères de
ceux-ci. Ils revêtent seulement des caractères analogues,
s'ils sont rendus à \,\ vie sauvage dans des conditions ana-
logues, mais nnn identiques.
8. En résumé, Yobservation des animaux sauvages dé-
montre déjà la variabilité limitée des espèces.
Les expériences sur les animaux sauvages devenus do-
mestiques, et sur les animaux domestiques redevenus sau-
vages, la démontrent plus clairement encore.
Ces mêmes expériences prouvent, de plus, que les dif-
férences produites peuvent être de valeur générique.
9. La vérité ou Terreur d'une doctrine peut presque
toujours être mise en lumière par la valeur des consé-
quences qui en dérivent.
La théorie de la variabilité limitée peut conduire à des
solutions rationnelles, à l'égard de questions complètement
insolubles pour les partisans de la fixité absolue^ ou que
ceux-ci ne résolvent qu'à l'aide des hypothèses les plus
complexes et les plus invraisemblables.
10. Il en est ainsi de la question fondamentale de l'an-
thropologie. L'origine commune des diverses races hu-
maines est rationnellement admissible au point de vue d(^
la variabilité^ et à ce point de vue seul. Les partisans de la
fixité ont dû, pour l'admettre avec nous, conclure contre
leur propre principe.
H. En paléontologie, à la throrie de la variabilité limi-
tée correspond une hypothèse simple et rationnelle, celle
delà filiation; à la doctiine de la fixité, deux hypothèses
également compliquées et invraisemblables , celles des
créations successives et celle dite de translation.
Selon l'hypothèse de la filiation, les animaux actuels
sont issus des animaux analogues qui ont vécu dans l'épo-
que géologique antérieure. Nous sommes fondés à recher-
cher, par exemple, les ancêtres de nos éléphants, de nos
2« 5ÉR1E. T. m. Année 1851. 2
18 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jaiivicr 1851.)
rhinocéros, de nos crocodiles, parmi les éléphants, les rhi-
nocéros, les crocodiles, dont la paléontologie a démontré
l'existence anté-diluvienne.
Cette hypothèse a été rejetée, comme inconciliable avec
la fiœité de l'espèce, en raison des différences spécifiques
qui existent entre les animaux antiques et leurs analogues
modernes. A la simple explication de ces différences par
les changements survenus, d'une époque géologique à l'au-
tre, dans les circonstances ambiantes, on a cru devoir pré-
férer l'hypothèse de plusieurs créations successives , et,
plus tard, celle de la iranslatîon. Pour reprendre les exem-
ples cités plus haut, ces deux hypothèses s'accordent à
admettre l'extinction complète des anciennes espèces d'é-
léphants, de rhinocéros, de crocodiles ; mais la prem.ière
les remplace par des éléphants, des rhinocéros, des croco-
diles de nouvelle création ; la seconde, par les espèces ac-
tuelles, supposées préexistantes, avec tous leurs caractères
actuels, sur quelque autre point du globe resté inconnu.
Des trois hypothèses, celle qui dérive de la théorie de la
variabilité est incontestablement la plus simple et la moins
conjecturale. A ce titre, elle pourrait déjà être présentée
comme la plus vraisemblable.
^ 2. Mais elle n'a pas seulement sur les autres cet avan-
tage.
Elle est Vérifiable, et, dès à présent, vérifiée dans son ap-
plication à divers cas particuliers ( ce qui a été démon-
tré dans le cours de 4847).
4 5. En outre, elle est confirmée par diverses considéra-
tions en présence desquelles il semble difficile de mainte-
nir les deux autres hypothèses. Sans insister sur celle des
créations successives, nous nous bornons à mettre ici en
opposition, dans deux de leurs conséquences, l'hypothèse
de la filiation et celle de la translation.
\A Selon la première, les animaux actuels descen-
draient d'animaux seulement analogues; selon la seconde,
d'animaux semblables à eux-mêmes. Or, la conservation
TRAVAUX INÉDITS. fa^49
des mêmes caractères , à toutes les époques , supposerait
Texistence, à toutes les époques aussi, des mêmes circons-
tances ambiantes; ce qui est inadmissible.
^5. Dans l'hypothèse de là filiation, le nombre des espèces
a pu varier, d'une époque géologique à l'autre , en plus
comme en moins; car si, à chaque révolution, il y a eu ex-
tinction d'une partie des espèces, celles qui ont subsisté
ont dû subir des modifications , diverses selon les cir-
constances, et qui ont pu acquérir la valeur et la perma-
nence de caractères spécifiques. Dans l'hypothèse opposée,
à chaque révolution, une partie des espèces disparaît; les
autres restent ce quelles étaient : elles se déplacent , mais
sans subir de modifications organiques. Par conséquent ,
les extinctions sont ici sans aucune compensation possible.
Donc, selon cette hypothèse, le nombre des espèces ani-
males, et, de même, des espèces végétales , aurait dû aller
sans cesse en décroistant; il y aurait eu diminution pro~
gressive, dépeuplement du globe : les deux cent soixante
mille animaux et végétaux qui^ d'après les estimations les
plus récentes, couvrent aujourd'hui la surface de la terre,
ne seraient que les débris d'une création infiniment plus
riche dans les temps anciens.
Telle est la conséquence à laquelle conduisent nécessai-
rement les hypothèses de la fixité absolue et de la transla-
tion : chacun jugera jusqu'à quel point elle concorde avec
les notions que nous possédons sur l'état ancien du globe.
^6. La substitution de la théorie de la variabilité limitée
à l'hypothèse de la fixité absolue rend nécessaire une
nouvelle définition de l'espèce.
Pour nous rapprocher le plus possible des définitions
les plus usitées, et en ne considérant, pour le moment,
que l'ordre actuel des choses, nous dirons :
L'espèce est une collection ou une suite d'individus ca-
ractérisés par un ensemble de traits distinctifs dont la
transmission est naturelle, régulière et indéfinie dans l'ordre
actuel des choses.
20 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 185^.)
La possibilité de la distinction, la transmission naturelle
et régulière, la stabilité et la pernnanence égales à celles de
l'état actuel du globe, tels sont les trois éléments essen-
tiels de celte définition de l'espèce.
Quelques mots sont nécessaires pour en expliquer les
termes.
Les hybrides ne sont pas généralement inféconds, comme
on l'a si souvent dit (I) ; ils peuvent transmettre leurs ca-
ractères, toujours mixtes. Les races hybrides ne se propa-
gent pas avec la constance et avec la régularité que l'on
observe à l'égard des espèces; elles s'éteignent bientôt, ou
rentrent, par l'effet des croisements, dans l'une des espèces
d'où elles sont provenues. La transmission n'est donc ni
régulière ni imté finie.
Il en est de même des races monstrueuses ou anomales.
Les races domestiques se rapprochent beaucoup plus des
espèces. Chez celles qui sont très-anciennes, et qui ont
ainsi acquis une grande fixité, la transmission peut même
être dite régulière ; elle peut être indéfinie, et aussi dura-
ble même que l'état actuel des choses, mais seulement par
Tintervenlion de l'homme, nécessaire pour maintenir les
races comme elle l'a été pour les créer. La transmission
n'est donc pas naturelle.
iNOTE sur plusieurs espèces nouvelles de Mammifères
Primates, par M. Is. Geoffroy- Saint-Hilaire.
En annonçant la présentation de ce travail à l'Académie
des Sciences, dans notre cahier de décembre J850, p. 647,
nous avons promis de le donner en entier dans un pro-
chain numéro. Nous nous empressons de remplir cet en-
gagement.
(1) Nous avons, à cet égard, donné des preuves irrécusables,
en réunissant dans deux tableaux les indications relatives aux
Mammifères et aux Oiseaux hybrides, et à leurs produits.
TRAVAUX ÏNÉDITS. 2^
« En rédigeant, il y a quinze ans, la première partie du
catalogue des Mammifères du Muséum d'histoire naturelle,
j'avais déterminé un grand nombre d'espèces nouvelles de
Primates, que j'ai successivement publiées dans divers re-
cueils, principalement dans les Comptes-Rendus de L'Aca-
démie des Sciences et les Archives du Muséum, Je viens de
revoir, ou plutôt de refondre, au moment de le livrer à
l'impression, le catalogue du premier ordre de la classe
des Mammifères, et, malgré le soin que j'avais eu de faire
connaître, au moment même de leur arrivée, la plus
grande partie de nos richesses nouvelles, j'ai trouvé en-
core dans la collection un certain nombre d'espèces iné-
dites, dont quelques-unes assez remarquables pour qu'il
m'ait paru utile de les publier à l'avance (1).
« Cette Note comprendra, avec la caractéristique de ces
espèces, celle d'un autre Primate, beaucoup plus précieux,
que la ménagerie du Muséum vient de recevoir cette se-
maine même.
f Celui-ci appartient à ce premier groupe des Singes,
si remarquable par les analogies de son organisation avec
celle de l'homme, et dont nous n'avions encore vus vi-
(1) Pour les espèces antérieurement publiées, voyez :
Dans les Comptes- Rendus de l'Académie des Sciences : Sur les
Singes de l'ancien monde, spécialement sur les içenres Gibbon et
Semnopithèque, lome XV, pa^e 716; Sur les genres Colobe, Mio-
pithèque et Cercopithèque, tome XV, page 1037; Sur les Singes
américains composant les genres Nictipiihèque, Saïmiri et Calli-
triche, tome XVJ, page 1150; Remarques sur la classification et
les caractères des Primates, ibid, page 1256; Note sur un Singe
américain appartenant au genre Brachyure, lome XXIV, page
576; Noie sur huit espèces nouvelles de Suiges américains, en
commun avec M. E. Deville, lome XXYII, page 497.
Dans les Archives du Muséum d'histoire naturelle : Description
des Mammifères nouveaux du Muséum, famille des Singes, pre-
mier Mémoire, tome H, pages 485 à 594; second Mémoire,
tome IV, pages 5 à 42.
Voyez encore le Voyage de Jacquemonl, l'expédition de la
Vénus ^ etc., etc.
22 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvkr 185^.)
vants, à Paris, que cinq représentants, les deux Troglo-
dytes Chimpansés, l'Orang bicolore et le Gibbon cendré,
que la ménagerie a successivement possédés dans ces der-
niers temps, et, de plus, un autre Gibbon cendré qui a
vécu quelque temps chez un particulier.
« L'individu que vient de recevoir la ménagerie est
aussi un Gibbon, mais d'une autre espèce, jusqu'à pré-
sent inconnue, intermédiaire entre le Gibbon cendré et le
Gibbon de MuWer (Hy lobâtes Mulleri , Linn., Martin). II
vient d'être ramené de Solo par M. le docteur Léclancher,
chirurgien delà marine nationale, qui s'est empressé d'en
faire don au Muséum d'histoire naturelle.
I. Famille des Singes.
ai. Hylobales funereus. La plus grande partie du pelage est
d'un gris de souris, dont la teinte diffère peu de celle de VHylo-
bates leuciscus; mais la gorge, la poitrine, le ventre, le dessus des
mains antérieures sont en grande partie noirs, ainsi que la partie
supérieure et antérieure de !a tête. Le dec^ans des membres tire
sur Va même couleur.
« Nous avons pu constater que ce Gibbon diffère du
Gibbon cendré par la voix, aussi bien que par les carac-
tères ci-dessus indiqués, et par sa patrie, qui est l'île Solo.
c< 2. Cereapithecus Werneri. Espèce voisine du Callitriehe des
auteurs et du vrai C. sabœus (f), mais où toutes les parties qui
sont d'un vert olivâtre cliez le premier, d'un gris vert chez le se-
cond, sont d'un fauve roux varié de noir, les poils étant colorés
par grandes zones de ces deux couleui's. La différence de colora-
tion est double : substitution du fauve roux au verdàtre dans les
zones daires ,- zones noires beaucoup plus étendues. Du reste,
face noire, queue jaune à l'exlrémité, comme chez le Callitriehe.
« Cette espèce a vécu, à deux reprises, à la ménagerie
du Muséum. Nous l'avions reçue d'Afrique par la voie du
(1) C'est à-dire du Simia sàbœa de Linné, auquel, comme
nous l'avons reconnu, doit être rapporté le Cercop. griseus ou
griseO'Viridis des auteurs modernes.
TRAVAUX INfiDITS. 25
commerce, sans pouvoir nous procurer aucun renseigne-
ment précis sur son habitat.
« 3. Cebus elegans. Pelage fauve (passant, selon les individus,
d'un beau fauve doré au fauve grisâtre) , avec les membres et la
queue plus foncés ; une barbe d'un roux doré, et de grands poils
noirs sur la t6te : ces poils forment une sorte de toupet, divisé en
deux parties par une sorte de gouttière médiane.
« Du Brésil et du Pérou.
« 4. Pithecia chrysocephala. Belle espèce, tout nouvellement
venue par la voie du commerce. Corps, membres et queue cou-
verts de longs poils noirs ; tête revêtue de poils ras d'un roux
doré vif, au milieu desquels une ligne noire s'étend sur le milieu
du front.
« On voit que cette espèce est voisine des P. leucocepliala
et ochrocejjhMla. On ignore quelle partie de l'Amérique
elle habite.
« 5. Hapale nigrifrons. Front noir, ainsi que tout le jtour de la
face, mais non le dessus de la tête. Cette dernière partie, la gorge,
le col et les membres antérieurs sont d'un brun finement tiqueté
de roux, les poils étant annelés, vers la pointe, des deux couleurs.
Dos annelé de noir et de fauve. Croupe et membres postérieurs
d'un roux tiqueté (non d'un roux vif, comme chez l'espèce sui-
vante et chez VH. Weddellii). Parties inférieures et intérieures
d'un roux bruuâtre; mains et queue noires.
« On ignore quelle partie de l'Amérique habite cette pe-
tite espèce.
« 6. Hapale Devilli. Lombes, cuisses, jambes d'un beau roux
marron ; dos annelé de noir et de gris ; partie antérieure du dos
et membres antérieurs noirs, ainsi que les mains et la queue.
« Du Pérou, rivière des Amazones, d'où elle a été rap-
portée avec cioq autres espèces nouvelles, ailleurs décri-
tes (1), par MxVI. de Castelnau etE. Deville.
II. Famille des Lénuiridés.
« 7. Cheïrogakus furcifer. Gris, avec une ligne dorsale noire,
(1) Comptes-Rendus, tome XXX Yll, loc. cit.
24 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 185^.)
se bifurquant à l'occiput en deux branches venant passer sur les
yeux. Queue noire dans son dernier tiers.
« De Madagascar. C'est cette espèce que M. de Blainville
a mentionnée dans son Ostéographie, sous le nom de Le-
mur furcifer, mais sans la décrire et même sans en indi-
quer les caractères.
« 8. Lemur rubrivenier. Belle espèce, distincte, dès le premier
aspect, de toutes les autres par ses parties inférieures, ses mem-
bres et sa fraise, d'un rouge marron. Le dessus est d'un brun
roux tiqueté, la queue noirâtre.
« De Madagascar.
« 9. Lemur flaviventer. Même couleur en dessus, sur les mem-
bres et la queue ; mais la g^trge blanche, le ventre jaune, la face
interne des membres jaunâtre. Fraise d'un roux marron, peu
étendue.
(( De Madagascar.
« 40. Galago conspicillalus. Voisin du Galago Senegalerisis
(dont le G. Moholi ne nous a pas paru différer), mais avec les
oreilles plus grandes, la queue rousse, et chaque œil entouré d'une
tache noire, qui est surtout très-marquée sur les côtés de la ra-
cine du nez; l'espace compris entre les deux taches noires est
blanc.
« Cette espèce, qui vient enrichir un groupe jusqu'à
présent aussi restreint que remarquable, habite Port-Na-
tal. Elle faisait partie de la collection formée par M. Del-
gorgue, et dont une partie a été cédée au Muséum par ce
zélé explorateur de l'Afrique australe. »
Observations sur un nouveau genre d'Alouette de l'A-
frique septentrionale, et sur quelques espèces d'oiseaux
déjà connus ; par MM. 0. Des Mdrs et H. Lucas, (pi. ^ )
Gentts Ierapterhina (4), 0. Des Murs et H. Lucas.
Gen. Char. — Rostrumy crassum, robustum, aduncum, to-
(1) lepaÇ, aiglcj -TPTepov, aile, plv, bec.
TRAVAUX INÉDITS. 25
miis mediis profonde sulcatis ; mandibulae inferioris lateraliter
ad basim compressum.
AJcBy acutae, caudae apicem excedenles; secunda remigium
longior, prima teriiaque co-aequales ; scapulares brevissimae, vix
caudae basim attingentes.
NareSy basales, plumis obtectœ.
Pedetj cursorii, tarsi rugosi, anlicè poslicèque scutellati ; digiti
squamati, brèves; pollex digitis lateralibus longior, roboslus;
ungues brevissimi, antici ininûni, posticus paulo longior^ con-
vexiusculus.
CaudUy brevis apice furcata.
Ieraptebhina Cavaignacii^ 0. Des Mars et H. Lucas. — 1er.
suprâ cinereo-isabellina; fronte fusciori; menlo, gulà genisque
nigris; palpebrâ inferiori, mentique basi albis; remigiis apice
fulvo-brunneis, intùs brunneo nigrescenlibus; secundariis basim
versus nigris, in reliquâ parte albis; uropygio ochraceo albes-
cente, rectricibus in prima parte basali albis, apicali interne ni-
gris, intermediis exceptis isabellinis; subtùs albida; gutturepec-
toreciue nigro flamraatis ; rostro corneo flavo, apice nigro ; pedi-
bus albescente flavidis; unguibus brunneis.— Longitudo corporis,
usquead caudae apicem, 17 cent. — Usquead alarum apicem,
18 c. — Alarum, 13 c. -- Caudae, 6 c. 122. ~ Rostri, 2 c.— Al-
titude, ad basim, A c. ij2.
Habitat in Keçours d' Aïn-Séfra ( Sahara algérien ).
Cette Alouette est remarquable par rétrangeié de ses
principaux caractères, qui réioignent de ceux affectés par
les Alaudinés. C'est bien le même port et le même ensem-
ble de coloration ; mais elle ne se rapporte à aucune des
espèces de cette famille, si ce n'est par sa coloration infé-
rieure, qui la rapproche, dans une certaine mesure, de la
Calandre, Mirafra ccdandra; et par ses teintes supérieures,
qui rappellent celles de VOtocoris bilopha de Temminck,
comme elle d'Afrique , car le développement de la tête,
celui du bec, de même que sa conformation ; le type des
ailes, celui des pattes, l'éloignent considérablement de ses
congénères.
Le bec, plus fort que celui des Loxia curvirostra et py-
thiopsittacus , est d'une structure toute particulière. La
26 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. [Janvier 185^.)
mandibule supérieure suit une courbe non interrompue
depuis la base du bec, qui entame les plumes frontales,
jusqu'à sa pointe, qui dépasse un peu celle de la mandi-
bule inférieure ; il y a absence complète d'arête, cette par-
tie du bec étant tout-à-fait arrondie ; elle n'est un peu
prononcée qu'à la pointe, à cause de la compression conti-
nue du bec dans toute sa longueur, depuis la commis-
sure. Quant à la tranche de cette mandibule, au lieu de
suivre une ligne non interrompue depuis la commissure
jusqu'à la pointe, elle s'arrête aux deux tiers de la lon-
gueur du bec, dans le développement de cette ligne ; ar-
rivée à cet endroit, elle redescend en forme de dent, ou,
pour mieux dire, en forme de profonde échancrure, pour
reprendre sa direction presque droite vers la pointe; et
l'intervalle compris entre cette partie et l'échancrure est
de matière cornée, dure et pleine, capable de rompre et
briser les graines les plus résistantes. La même bizarrerie
de construction s'observe pour la mandibule inférieure.
Ainsi, à partir de la commissure, ses bords suivent une
ligne parallèle à celle de la mandibule supérieure, jusqu'à
l'échancrure de celle-ci ; mais , à ce point, l'échancrure
venant à augmenter subitement l'épaisseur du bec, cette
ligne se trouve arrêtée et forcée de prendre une autre di-
rection ; et, en effet, elle se brise vers son milieu à angle
ouvert, pour prendre une direction inclinée en bas ; mais,
dans Cette nouvelle direction, elle se creuse légèrement,
pour recevoir l'épaisseur extrême de la mandibule supé-
rieure. Les côtés à la base de la mandibule inférieure sont
fortement comprimés, aplatis et robustes.
Ce caractère du bec, tenant plus encore de celui des oi-
seaux de proie que de celui des vrais Conirostres, était
assez important par lui-même, ce nous semble, pour en
faire l'élément d^ formation d'un nouveau genre ; mais,
combiné avec le caractère des ailes, dont nous allons par
1er, il en acquiert un degré d'importance tel, que cette
création, ne préscntan't rien d'arbitraire, ne saurait ren-
TRAVAUX INÉDITS. 27
contrer la moindre opposition sérieuse. Il n'y a rien là,
on le Toit, de ces anomalies qui se rencontrent souvent
dans la forme ou la structure du bec de certains oiseaux,
principalement des Granivores ; anomalies qui ne sont que
des déviations accidentelles survenues à cet organe : la
conformation rationnelle des deux mandibules indique
assez ici le vœu de la nature, pour qu'une pareille suppo-
sition ne puisse être admise , quoique nous ne possédions
encore qu'un individu de ce genre si curieux.
Les ailes, chez les Alouettes, sont en général plutôt ai-
guës qu'obtuses ; mais ce n'est guère que la troisième ré-
mige qui est la plus longue, et la première est presque
ordinairement nulle, ou à peu près, excepté dans le genre
Otocorîs ; de plus , les grandes couvertures, ou scapu-
laires, comme chez les Pitpits ou Motacillinés, sont très-
développées et atteignent presque toujours les deux tiers
de la longueur des rémiges, quand elles n'arrivent pas à
leur niveau; enfin, les ailes ne dépassent jamais Textré-
mité de la queue, et restent même presque toujours en
deçà. Ici, rien de semblable : les ailes sont vraiment or-
ganisées sur le type de celles des oiseaux de proie les meil-
leurs voiliers, tels que les Faucons proprement dits. Ainsi,
elles sont allongées et très-aiguës ; les trois premières ré-
miges les plus longues ; la première égale à la troisième^
et la seconde la plus longue de toutes ; à partir de la troi-
sième, elles diminuent toutes également d'un centimètre;
les secondaires n'arrivent qu'aux deux tiers des primai-
res, et les scapulaires, ou grandes couvertures, ne dépas-
sent pas cette longueur ; et les ailes, au total, excèdent de
un centimètre l'extrémité de la queue, qui est courte et
échancrée comme dans le genre Pijrrhulauda.
Les pattes, enfin, sont tout aussi en dehors de ce qui
se rencontre chez les Alaudinés. Le tarse des Alouettes
est ordinairement lisse, et uni en dessus comme en des-
sous ; les scutelles de cette partie sont plutôt des divisions
ou segments de la peau que de véritables scutelles; )l n'y
28 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 185^.)
a guère que les doigts , où ces scutelles aient réellement
leur caractère granuleux. Dans notre nouveau genre, au
contraire, les tarses sont recouverts, devant et derrière,
de scutelles rugueuses, presque cornées, de la même na-
ture et dans la même disposition que celles des Gangas,
des Outardes et des Court-vites ; c'est-à-dire que ces scu-
telles sont conformées de manière à résister le mieux pos-
sible au frottement continuel du sable des régions arides
dans lesquelles semble confinée cette Alouette. Les doigts
et les ongles sont, du reste, dans les mêmes proportions
que chez VOtocoris bilopliay qui se trouve aussi dans les
mêmes contrées. En telle sorte que cette nouvelle espèce
réunit des conditions presque identiques à celles des Gan-
gas ; c'est-à-dire des ailes organisées pour un vol rapide
et soutenu, et des pattes organisées pour la miarche et la
course au milieu des sables.
Ces considérations réunies nous ont décidés à donner à
ce genre un nom qui rappelle les rapports apparents de
ses principaux caractères orgatiiques, c'est-à-dire de ses
ailes et de son bec, avec ces mêmes parties, chez les oi-
seaux de proie.
Description, En dessus, de couleur isabelle-cendré, sur-
tout vers la tête et le cou ; base du front, lorum, joues,
menton et gorge noirs ; paupière inférieure blanche ; une
tache de même couleur à la partie inférieure de la joue;
rémiges primaires grises dans le premier tiers de leur lon-
gueur, et bordées finement de blanchâtre ; brunes dans le
reste, le brun tournant au noir sur la page interne, à l'ex-
ception de la pointe de chacune d'elles, qui est d'un brun
cendré; rémiges secondaires noires dans les deux pre-
miers tiers de leur longueur, blanches dans le surplus ;
rectrices, au contraire, blanches dans les deux premiers
tiers de leur longueur, à partir de l'origine de la queue,
noires dans le reste, et légèrement liserées de blanchâtre
en cette partie, à l'exception des deux intermédiaires, de
couleur isabelle. En dessous, cou et poitrine d'un blanc
TRAVAUX INÉDITS. 29
sale, parsemé de flammèches noires; flancs, abdomen,
cuisses et couvertures inférieures de la queue d'un blanc
légèrement ochracé.
Nous ne serions pas étonnés qu'à Tétat adulte toute la
face et le dessous du corps, depuis le menton jusqu'à la
poitrine, fussent d'un noir intense uniforme.
Bec jaunâtre, noir à sa base et à sa pointe; pattes d'un
jaunâtre pâle ; ongles d'un brun noirâtre.
Cet oiseau provient de M. le général Cavaignac, qui l'a
rapporté de son expédition dans les Recours d'Aïn-Séfra,
Iche, Magraz, etc., en ^847; aussi avons-nous cru devoir
lui en faire la dédicace. Le môme général avait également
rapporté de la même expédition un bel exemplaire du
Carpodacus Peyraiidœi ( Audouin ), le Bouvreuil gythagine
de Lichtenstein, et un autre d'Ofocom bilopha (Temm.).
Nous croyons- qu'il ne sera pas sans intérêt de donner la
liste d'une vingtaine d'espèces d'oiseaux qu'un court sé-
jour de trois mois fait par l'un de nous à Boghar et à Mé-
déah, en mars, avril, mai et juin ^850, nous a mis à même
d'observer, surtout dans les environs de Boghar, l'un des
points extrêmes vers le Sud de nos possessions Est algé-
riennes , élevé de ^ ,200 mètres au-dessus du niveau de la
mer; car l'ornithologie n'a encore rien retiré de cette con-
trée, demeurée presque inconnue sous le rapport scienti-
fique.
^ . Tinnunculus alaudarius, Briss.
2. Ephialtes scops,Key set B\as. ^
5. Caprimidgus ruficoUisy Temm.
4. Merops apiaster, Linn.
5. JRuticilla phœnicurus, Linn.
6. Saxïcola stapazina, Temm.
7. Oriolus galbnla, Linn.
8. Lanhis excubitor, Linn.
9. Coracias garnda, Nilson.
^0. P ica mauriianica, Mdi\h.
4-1. S Limius unie o! or, Mavinor.
50 UEV. ET mag. de zoologie. {Janvier 1851.)
^2. Fringitia spodiogenys, Ch.-L. Bonap.
-15. Fringîlla chloris, Linn.
-14. Emberiza miliaria^ Linn.
\ 5. Parus cœruleanus^ Malh.
^ &. Mirafra calandra, hinn.
47. Picu« ILemi/Zanfêi, Malh.
•18. Cuculus canorus^ Linn.
\ 9. Struthio camelus^ Linn.
20. ilr(/ea garzetta, Linn.
24 . Charadrius minorj Mey.
22. Sfema ni^ra, Linn (I).
Nous y joindrons, enfin, quelques renseignements de
mœurs sur deux espèces déjà connues observées dans le
Maroc, par M. Schousboe, interprète principal du gouver-
neur-général do l'Algérie, le Craleropus acaciœ (Rupp. ) et
VEmberiza striolata ( Rupp. ).
(1) Nous signalerons aussi, dans ce travail, les Mammifères et
les Reptiles que l'un de nous a été à même d'observer sur les
plateaux de Médéah et de Boghar, ainsi que dans le désert de
l'Aghouat.
Mammifères. — Inuus -pilhecm, Linn. ; Erinaceus europœus,
Linn. ^ f or sànE. algiricus theieb. etDuvern ; Canisaureus, Linn.;
Genelta afra, Fr. Cuv.; Herpesles numidicus, Fr. Cuv. ; Hyœna
striala, Zimm. ; Mus muiculus, Linn.; Vipus gerboa^ Buff. ;
Histryx crislaia, Linn.; Lepus timidus. Linn., forsàn L. me-
diterraneusy Wagn. ; Lepus cuniculus, Linn. ; Camelus dromeda-
riusy Linn. ; Antilope dorcas, Pâli.; Antilope bubalis y Pall. ; Ovis
IragielaphuSf Geoff.-St-Hil.
Reptiles. — Tesludo mauritanicaj Dum., Bibr. ; Cystudo
europœa^ Gray; Emis sigriz, Dum., Bibr.; Chamœleo vulgaris^
Cuv.; Plalydactylus muralis, Dum., Bibr.; Varanus arenariuSy
Dum., Bibr. ; Uromastix acanthinurusy Bell. ; Lacerta viridis,
Daud. ; Lacerta ocellala, Daud. ; Lacerta perspicillata^ Dum.,
Bibr.; Tropidosaura algira^ Fitz. ; Trogonophis Wiegmanii,
Kaup. ; Gongylus ocellatus, Wagler ; Seps chalcideSf Gli. Bonap. ;
Coluber hippocrepis, Liuu. ; Coluber viperinus, Latr. ; Coluber
cerastest [Linn.; Discoglossus pictus, Otlh. ; Rana viridis, Roe-
sel ; Bufo vulgaris, Laurenti ; Bufo pantherinuit Boié ; EuproC'
tus Rusconii, Dum., Bibr.
TRAVAUX IXÉDiTt;. S-l
Le Craleropus acaciocy Rupp. se rencontre dans les pays
d'Erhamna, de Behira ou el Gaintour, et dans les plaines
qui s'étendent entre la ville de Maroc et le grand Atlas. Il
vit par petites troupes de sept à dix individus, préfère cou-
rir à terre, d'un arbre à l'autre, plutôt que de franchir
l'espace au vol, et se tient toujours sur le JRhamnus lotus,
arbrisseau très-commun dans ces contrées.
Cet oiseau fait entendre un faible piaulement, qu'il ré-
pète sans cesse, surtout lorsqu'il court d'un arbre à un
autre.
VEmberîza strîolata^ Rupp. est très-commun dans les
villes de Mogador, Maroc, et dans tous les villages situés
sur les pentes du grand Atlas, à neuf lieues environ au
Sud de cette dernière ville. On ne le rencontre plus à
quelques lieues au Nord des mêmes localités.
11 est très-familier, s'écarte rarement des lieux habités,
et vit sous les toits et dans les trous des murs, comme notre
Moineau domestique. Son chant est peu varié, et semble
articuler le mot tibbîb, qu'il répète assez souvent en traî-
nant sur la dernière syllabe, ce qui lui a valu le nom de
Tibbib. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle n'a pas la
tète et le cou couleur cendrée ; ces parties, chez elle, sont
roussâtres comme le reste du corps.
§ -1 . Lorsque nous avons eu connaissance de cette espèce
si extraordinaire d'Alaudinés, nous ne possédions encore
que la première partie du Conspectus avium de M. Gh.-L.
Bonaparte, dans laquelle n'était pas comprise cette famille.
Nous avons, depuis la rédaction de cet article, et la con-
fection de notre planche, reçu la suite de cet immense
travail, et nous y avons trouvé la description d'une espèce
d'Alouette qui nous paraîtrait être, à peu de chose près,
la même que la nôtre.
Voici, avec le nom que lui a donné M. Temminck, la
diagnose dont M. Ch.-L. Bonaparte l'accompagne ( in
Conspectus avium, p. 242), en la rangeant dans le genre
Melanocorypha de Boié :
52 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.)
« Alauda Clot-Bey, Temm., Mus. Ludg. ex deserto Egypt.
— Cinereo-isabellina , subtùs alba; pectoris maculis rotundis,
genis, abdomineque nigris ; liturâ u trinque suboculari et genali
albâ; remigibus secundariis apice lato, rectricibus lateralibu»
basi latissirnè , albo-cinnamomeis.
« Species pulcherrima colore desertî quod habitat, rostro robus-
tissimo ferè Paradoxornitheo I peslilentialis flagelli flagel-
LO, ARCHIATRO GaLLO-EGYPTIACO dicata I ))
Nul doute que cette espèce, à bec paradoxal, ne soit du
même genre que la nôtre (dont nous n'avons pu faire ce-
pendant une Melanocorypha), Est-ce bien exactement la
même espèce? Nous ne saurions, de prime-abord, l'affir-
mer, n'ayant pas vu l'individu décrit par l'auteur précité.
Dans le doute, nous prenons le parti de livrer notre notice
à la publicité, et nous maintenons provisoirement notre
dénomination générique, sauf à nous incliner devant l'an-
tériorité de toute autre dénomination, si elle nous est dé-
montrée.
11 va sans dire que nous conservons aussi, quant à pré-
sent, à notre espèce le nom que nous lui avions imposé
lorsque nous avons rédigé nos observations.
§ 2. Nous avons trouvé dans une note insérée dans les
Comptes -Rendus de l'Académie des Sciences, tom. XXXI,
p. 425, le passage suivant : « Dans le but d'épargner à
la science un de ces nombreux synonymes qui ne l'encom-
brent déjà que trop, M. Ch.-L. Bonaparte rappelle, à
propos d'une singulière Alouette de l'Algérie, qu'on a
l'intention de publier comme nouvelle, qu'il l'a lui-mém«
fait connaître depuis plusieurs mois, dans un ouvrage dont
il a fait hommage à l'Académie, sous le nom de Melano-
corypha Clot-Bey , page 242 , de son Conspectus avium
(Leyde, mars, -1850). » Plus bas, on ajoute : « Depuis, la
forme toute particulière du bec, qui rappelle celle du
Paradoxornis de l'Inde, et les couvertures des tarses, ont
persuadé l'auteur à constituer un genre sous le nom de
RamphocorîSj nom qui se trouve déjà adopté dans plusieurs
musées et plusieurs imprimés Ce genre, avec beaucoup
TRAVAUX INÉDITS. 55
d'autres noms nouveaux et d'espèces et de genres , se
trouve consigné dans le Mémoire dont M. Isidore Geof-
froy-Saint Hilaire a bien voulu donner lecture et soigner
l'impression en ce qui concerne les Perroquets, les Vau-
tours el les Oiseaux-Mouches, dans les Comptes-Rendus,
ton). XXX, p. ^5^, 291 et 579. Craignant d'abuser du
temps de rAcadémie. c'est à M. Guérin-Méneville qu'a été
remise la suite de cette revue de la classe des oiseaux, et
il la publie dans ce moment dans son utile Revue et Ma-
gasin de Zoologie. »
Nous avons compulsé avec soin le tome XXX des Comp-
tes-Rendus de l'Académie des Sciences ; et, aux pages ^54,
291 et 579 indiquées par M. Ch.-L. Bonaparte, dans les-
quelles devrait être consigné ce nouveau genre, suivant
cet habile ornithologiste, nous n'avons rien trouvé qui
rappelât l'existence de cette nouvelle coupe générique.
Dans la première partie, page 151 jusqu'à la page 459, il
n'est question que des Perroquets ; à la page 291 jusqu'à
la page 295, il n'est traité que des Accipitres; et enfin, à
la page 579 jusqu'à la page 585, il n'est parlé que des
Trochilidés. Espérant rencontrer des traces de caractères
de ce nouveau genre dans la Revue Zoologique de M. Gué-
rin Méneviile, nous consultâmes aussi cet intéressant re-
cueil ; mais nous ne fûmes pas plus heureux, car dans les
divers articles publiés sur les oiseaux par M. Ch.-L. Bo-
naparte, dans cette Revue, p. 474, il n'est nullement ques-
tion du genre Ramphocoris.
Explication de la planche V^.
lerapterhina Cavaignacii (7/8 de grandeur naturelle).
Les mandibules ouvertes, vues de profil.
2* SÉRIE. T. m. Année 1851
^é REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.)
De la digestion chez le ver à soie, par M. Bouchardat.
Avant d'aborder l'étude des maladies des vers à soie,
qui sont si préjudiciables à la prospérité d'une branche
importante de notre industrie agricole, il m*a semblé qu'il
était indispensable de bien connaître les phénomènes prin-
cipaux de la nutrition chez ces précieux insectes. Rien,
au premier abord, ne semble plus simple que d'établir une
statistique satisfaisante de la nutrition, et de faire une
étude complète de la digestion chez des animaux qui,
comme les chenilles herbivores, ne consomment pour tout
aliment qu'une seule sorte de feuille à toutes les époques
de leur vie. Il n'est pas douteux que le problème étant ici
posé dans toute sa simplicité, on pourra plus facilement
arriver à une bonne solution que chez les animaux herbi-
vores plus élevés, et que, par suite, on pourra appliquer
à ceux-ci les observations qu'on aura pu faire chez les
animaux d'une constitution plus simple. Mais, quand on
se met à l'œuvre, on rencontre des difficultés qu'on n'avait
pas prévues.
Si on ne s'attache qu'au résultat final, on peut arriver,
par des recherches patientes, à former une équation dans
laquelle l'œuf qui donne naissance au ver et la feuille de
mûrier formeront le premier terme ; la soie produite, l'in-
secte parfait, l'eau, les gaz exhalés et les excrétions, le
deuxième. Ces recherches doivent être précédées par une
appréciation du rôle des divers organes du ver à soie et
des transformations que subit la feuille pour arriver aux
divers changements que j'ai indiqués.
C'est seulement ainsi qu'on pourra se rendre compte
des observations dans la nutrition qui peuvent être les
causes, soit déterminantes, soit occasionnelles des mala-
dies qui enlèvent un si grand nombre de ces précieux in-
sectes.
De belles observations ont sans doute été faites sur l'or-
tRAVAUX INÉDITS. 55
ganisalion des insectes ; mais il reste encore bien des in-
certitudes sur le rôle qu'on doit attribuer à plusienrs
organes importants dont ils sont pourvus. C'est cependant
ce qu'il faut connaître de prime-abord. Ont-ils des glandes
salivaires, un foie, des reins, un pancréas? doit-on don-
ner le nom d'estomac, de duodénum, d'intestins à telle
ou telle partie de leur canal intestinal? Si on ne s'atta-
chait qu'à la position des organes pour les nommer,
comme la plupart des auteurs l'ont fait jusqu'ici, ces dif-
ficultés seraient bientôt levées ; mais tous lés physiolo-
gistes admettront avec moi que ce n'est pas la position
qu'il occupe, mais la fonction qu'il exécute, qui caracté-
rise l'organe. Cherchons donc, en prenant ce principe bien
simple pour point de départ, à étudier quelques-uns des
phénomènes essentiels de la digestion du ver à soie.
J'ai besoin de dire, avant de commencer, que les con-
seils et les belles préparations de M. le docteur Auzou
m'ont beaucoup facilité les préparations anatomiques.
La feuille de mûrier, après avoir été uniformément
broyée à l'aide d'un appareil masticateur très-actif, est
introduite dans le tube digestif du ver à soie, qui consiste,
comme on le sait, en un canal volumineux séparé en plu-
sieurs parties par des étranglements. La portion qui est
désignée par les auteurs sous le nom d'estomac, ù'estomac
duodénaly est de beaucoup la plus volumineuse dans le ver
à soie et chez les autres chenilles herbivores ou lignivores
qui ont été examinées, surtout chez les Cossus (ronge-
bois), dont nous devons de si bonnes descriptions et de si
belles figures à Lyonnet. Les portions intestinales, dési-
gnées sous les noms d'intestin grêle ou de rectum, sont
beaucoup moins longues et moins développées.
Remarquons, avant d'aller plus loin, que c'est une or-
ganisation tout-à-fait différente que nous trouvons chez
les Mammifères qui vivent d'herbes.
Leurs estomacs sont ordinairement peu développés ;
leurs intestins grêles, et surtout si l'on y comprend les
56 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jccuvier 1851.)
énormes appendices dont ils sont pourvus, occupent un
espace beaucoup plus considérable que le premier vis-
cère.
J'ai isolé, avec le plus grand soin, les matières conte-
nues dans les différentes parties du tube intestinal du ver
à soie, pour procéder à leur examen.
J'ai constaté, d'abord, qu'elles possédaient une alcali-
nité très-prononcée dans toutes les parties du canal di-
gestif désignées sous le nom d'estomac; que cette alcali-
nité, développée à son maximum dans les matières qui
étaient près de la bouche, allait successivement en s'af-
faiblissant jusqu'à la partie la plus rapprochée de cette
partie du canal digestif que les anatomîstes désignent sous
le nom d'intestin.
J'ai délayé ces matières dans l'eau, j'ai remarqué que
la viscosité de la liqueur était moins grande que celle des
liquides provenant d'une simple expression des feuilles de
mûrier, sans aucun mélange avec les liquides digestifs du
ver à soie.
La liqueur aqueuse a été filtrée ; le liquide limpide, sou-
mis à rébullition, donne un coagulum; additionHé d'acide
nitrique, il est précipité; l'alcool y détermine également
la formation d'un dépôt floconeux. Ce dépôt étant sé-
paré par décantation, se redissout dans l'acide chlorhy-
drique, en prenant une nuance bleue verdâtrc, caractère
que M. Caventou a assigné aux matières albuminoïdes.
Ce coagulum offre tous les autres caractères de ces subs-
tances.
La matière contenue dans la première partie du tube
digestif du ver à soie, étendue d'eau et filtrée, subit la fer-
mentation alcoolique sous l'influence de la levure de bière ;
elle renferme donc du sucre. J'y ai constaté la présence de
sels solubles de potasse et de soude ayant des acides or-
ganiques pour radicaux. Cette liqueur contient également
des traces de sulfate, de phosphate et dectiorure solubles.
Après avoir coagulé, par la chaleur, les matières albu-
TRAVAUX INÉDITS. 57
mineuses, l'alcool précipite de ces liqueurs une substance
complexe présentant les caractères principaux des gommes.
La pâte contenue à la fin de la première partie du tube
digestif présente des fibres végétales plus désagrégées
qu'elles ne le sont au moment où elles viennent d'être
broyées. On y remarque aussi des matières grasses émul-
sionnées. La matière verte n'est pas dissoute ; mais une
matière colorante jaune , sur la nature de laquelle nous
reviendrons plus loin, se trouve dans le liquide aqueux.
La portion très*courle désignée par les anatomistes.
chez le ver à soie, sous le nom d'intestin, renferme des ma-
tières vertes plus solides qui présentent une réaction acide
bien manifeste chez presque tous les vers que j'ai exami-
nés. Je dois dire, cependant, que, chez quelques-uns, ces
matières étaient neutres; que, Irès-exceptionnellement,
elles ont offert une faible alcalinité.
Ces différences tiennent peut être soit à un état de ma-
ladie des vers, soit à l'époque avancée de leur vie où je
les ai examinés. C'est une question réservée qui sera re-
prise en temps favorable. Le résidu contenu dans le rec-
tum consiste essentiellement en fibres ligneuses, en ma-
tières colorantes vertes, en urates et acide uratique, en
sels.
Si nous cherchons à nous rendre compte des phénomè-
nes principaux de la digestion du ver à soie, la première
chose qui nous frappe, c'est l'alcalinité prononcée des ma-
tières contenues dans cette portion considérable du tube
intestinal que les anatomistes désignent sous les noms
ô!estomac ou d'catomac duodénal. Cette alcalinité n'est point
due à la feuille que le ver ingère, car la pâte de feuilles de
mûrier possède plutôt une légère réaction acide.
Si nous recherchons quelle est la cause, sinon unique,
mais principal; de cette alcalinité des matières contenues
dans la plus grande parîie du canal digestif du ver à soie,
nous la trouvons dans le mélange à la pâte alimentaire
d'un liquide très-abondamment sécrété par un appareil
58 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Jvnvîev 1851.)
glandulaire désigné sous le nom de glandes salïvaires. Ce
Kquide joue un rôle très-important dans la digestion du
ver à soie ; j'ai fait tous mes efforts pour en obtenir en
quantité suffisante, et pour examiner ses propriétés les
plus remarquables.
En tourmentant les vers, soit avec un instrument pi-
quant, soit, mieux encore, en les plongeant quelques se-
condes dans delà vapeur de chloroforme, on peut obtenir
d'un seul ver, quand il est déjà gros, deux ou trois gouttes
de ce liquide particulier.il est visqueux, mais il renferme
très-peu de matières fixes en dissolution (quatre ou cinq
fois moins que le sang du ver ) ; son alcalinité est beau-
coup plus prononcée que celle du sang du ver à soie; ad-
ditionné d'alcool, il précipite; il se trouble faiblement par
la chaleur.
Ce liquide agit sur la gelée d'amidon, en la transfor-
mant en sucre, mais moins énergiquement que ne le fait
le suc pancréatique des animaux vertébrés ; il agit aussi à
une température de 50° sur les fibres ligneuses en les dés-
agrégeant partiellement ; mais il est une propriété pour
laquelle il ne le cède en rien au suc pancréatique, c'est
celle d'émulsionner les corps gras. Lorsqu'on mélange
trois gouttes d'huile avec une goutte du liquide digestif du
ver à soie, il suffit d'une agitation de quelques secondes
pour obtenir une émulsion parfaite.
Ce liquide possède donc les propriétés les plus essen-
tielles du suc pancréatique, celui de désagréger et de dis-
soudre les matières fibreuses amylacées et gommeuses,
celui d'émulsionner les corps gras; il contribue aussi à fa-
ciliter la dissolution des matières albumineuses ou gluti-
neuses que la feuille contient.
En prenant en considération les fonctions importantes
de ce liquide, on a naturellement la pensée de rapprocher
du pancréas des animaux supérieurs les glandes qui le sé-
crètent. Voici une autre considération qui doit donner une
grande force à cette manière de voir.
TRAVAUX INÉDITS. 59
Les phénomènes digestifs qui s'accomplissent dans l'or-
gane désigné sous le nom A'esiomac, dans le ver à soie,
sont tout-à-fait seniblables à ceux qui s'accomplissent dans
l'intestin grêle et les appendices des Mammifères man-
geurs d'herbes. Dans le ver à soie, comme dans les Mam-
mifères herbivores, la pâte alimentaire est rendue alcaline
par la sécrétion d'un liquide spécial jouissant de la pro-
priété de dissoudre l'amidon, de désagréger les fibres vé-
gétales et les matières ligneuses, d'émulsionner les corps
gras. Chez l'insecte comme chez le mammifère, ce sont
évidemment les phénomènes caractéristiques de la diges-
tion inlestinale. Si on donne le nom d'intestin à l'organe
où ils s'accomplissent chez les Mammifères herbivores, il
me paraît logique de donner le môme nom à l'organe phy-
siologiquement correspondant du ver à soie.
Ainsi donc, en prenant en considération seulement les
fonctions des organes, et non leur position, on devrait
donner le nom de pancréas aux glandes situées près de la
tête, qui sécrètent un liquide présentant tant d'analogie
avec le suc pancréatique des animaux supérieurs; on de-
vrait aussi désigner sous le nom A'inlestin cette portion
considérable de l'appareil digestif du ver à soie qui suc-
cède à l'œsophage, que les anatomistes nommaient esto-
mac ou estomac diiodénai, et où s'accomplit la digestion
intestinale. '
Doit-on admettre que les vers à soie sont dépourvus
d'estomac, ou que cet organe se trouve transposé et que
la portion du tube digestif qui était désignée sous le nom
d'intestin grêle doive être considérée comme l'estomac?
Les apparences semblent favorables à cette manière do
voir. En effet, le bol alimentaire, parvenu dans cet or-
gane, y possède une réaction acide comme celui qui est
contenu dans l'estomac d'un mammifère ; mais un examen
attentif prouve que l'annlngie ne peut se Foutonir.
La digestion stomacale des animaux supérieurs consiste
essentiellement dans la dissolution dos niatières album?-
40 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851. j
neuses, fibrineuses, gélatineuses, sous l'influence d'un li-
quide {^) digestif caractérisé par son acidité et la présence
d'un ferment spécial, la gasterase. Nous ne trouvons rien
de pareil chez le ver a soie ; la digestion des matières al-
bumineuses et gélatineuses s'effectue avec celle des ma-
tières grasses, gommeuses, amylacées et fibreuses dans la
grande portion de l'appareil digestif; elle ne fait tout au
plus que se compléter dans cette portion rétrécie.
L'acidité que possèdent les matières contenues dans
cette portion de l'intestin peut dépendre du mélange avec
ces matières du produit de la sécrétion des glandes volu-
mineuses dont les produits sont versés à la partie de l'in-
testin la plus éloignée de la bouche. On a considéré ces
glandes tantôt comme analogues au foie, tantôt comme
analogues au rein ; peut-être jouent-elles, chez les insectes
herbivores, le rôle de ces deux organes : mais la nature de
leur sécrétion, qui est acide, qui contient de l'acide uri-
que, des phosphates et des sulfates, particulièrement chez
l'insecte parfait, me les fait beaucoup plutôt regarder
comme les organes correspondants aux reins des animaux
supérieurs.
Si des études nouvelles , que je me propose de suivre
sur les Cossus qui ravagent nos bois, viennent confirmer
les faits que je viens d'exposer, il faudra admettre que les
insectes herbivores et lignivores sont dépourvus d'esto-
macs que la portion considérable de leur tube digestif,
qui occupe plus des deux tiers de leur longueur, qui suc-
cède à l'œsophage, doit être considérée comme l'organe
correspondant de l'intestin grêle et de ses volumineux ap-
pendices chez les Mammifères herbivores; que les der-
nières portions des intestins correspondent aux gros in-
testins des Mammifères, et enfin que le ver à soie possède
un appareil glandulaire très-actif qui correspond au pan-
créas des animaux supérieurs.
(1) Ce liquide joue encore probablement un rôie important
dans la production de l'enduit qui recouvre le (il de soie.
TRAVAUX INÉDITS. 41
Sur les maladies des Vers à soie en général et sur la
muscardine en particulier, par M. Bouchardat.
L'étude des maladies d'un animal chez lequel , à une
certaine phase de sa vie, les fonctions qui se rapportent à
la nutrition sont tout-à-fait dominantes, doit être évidem-
ment rendue facile lorsqu'on peut prendre pour point de
départ les principaux phénomènes de sa nutrition : c'est
la marche que nous allons suivre. Avant cela, rapportons
quelques observations et les expériences que nous avons
exécutées.
Les vers à soie que j'ai élevés cette année avaient été
négligés ; pour l'alimentation ils avaient été exposés à des
alternatives variées de température, conditions qui, d'a-
près les belles recherches de notre collègue M. Robinet,
donnent lieu à quelques-unes des maladies de ces précieux
insectes : aussi plusieurs de mes vers périrent.
Chez quelques-uns, l'alcalinité des matières contenues
dans le tube digestif était notablement diminuée. Cette
diminution, chez deux vers, a coïncidé avec un change-
ment remarquable dans la constitution du sang. Au lieu
d'être transparent, il était tout à-fait opaque; au lieu
d'avoir une réaction alcaline prononcée, il rougissait fai-
blement le papier de tournesol , caractère important sur
lequel M. Guérin-Méneville a déjà insisté avec tant de rai-
son. Ce sang, vu au microscope, à un grossissement de 500,
m'a montré, outre des globules graisseux que l'éther en-
lève, d'autres globules du ferment de la bière ; la plupart
étaient sphériques, d'autres allongés, offrant tous les ca-
ractères microscopiques d'un pemcilium à sa première
phase de développement. Malheureusement, cette obser-
vation ne put être renouvelée ni suivie, parce que mes
vers n'offrirent plus aacune maladie.
Le sang du ver à soie se coagule par la chaleur, par l'a-
cide azotique, par l'alcool; additionné d'acide chlorhydri-
que, il se coagule d'abord ; puis, par un excédant d'acide,
42 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier iS5\.)
le coagulum se dissout en prenant une couleur verte, due
sans doute au mélange de la couleur bleue propre à la
dissolution d'albumine dans l'acide chlorhydrique, et à
une matière colorante jaune que, par l'ensemble des ca-
ractères que j'ai observés, je pense être le Morin jaune de
M. Chevreul.
J'ai pris du sang de ver à soie ; je l'ai étendu de deux
fois son volume d'eau ; j'ai saturé l'alcali en excès, et je
l'ai légèrement acidulé à l'aide de l'acide lactique. Après
vingt-quatre heures, il s'est développé dans ce liquide des
penicilium qui suivent toutes leurs phases de développe-
ment, absolument comme cela arrive aux solutions albu-
mineuses acidulées, comme l'ont montré MM. Andral et
Gavarret {Annales de chimie et de physique, ^845).
Ces observations et ces expériences, qui concordent avec
ce qu'a observé M. Guérin-Méneville, établissent qu'une
des causes les plus favorables au développement d'un vé-
gétal parasite dan3 le corps d'un ver à soie, c'est l'état acide
de son fluide nourricier. Examinons quelles sont les con-
ditions de nutrition qui peuvent donner lieu à cet état.
Si nous sommes assez heureux pour remonter aux causes
de cette nutrition anormale, nous avons l'espérance que
l'étude de la muscardine sera plus facile à aborder.
La feuille broyée, aliment unique du ver, présente une
légère réaction acide ; l'acide libre est saturé par cette sé-
crétion abondante que nous avons précédemment assimi-
lée au suc pancréatique, et qui présente une réaction al-
caline si prononcée.
Comment, en partant d'une alimentation acide, arrive-
rons-nous à une réaction alcaline que nous présente et le
sang du ver et son principal liquide digestif?
Outre les matières sucrées, gommeuses, fibreuses, albu-
mineuses, colorantes, grasses, etc.» que la feuille contient,
elle renferme aussi de la potasse et de la soude combinées
aux acides phosphorique, chlorhydrique, sulfurique, et à
un ou plusieurs acides organiques.
TRAVAUX INÉDITS. 45
Tous CCS sels se retrouvent dans le canal digestif du ver
à soie, mais on ne les rencontre plus dans la même pro-
portion, au moins, dans le sang du ver.
Les acides organiques, sous les influences réunies de la
chaleur, de Talcali saturé par des matières qui ne mas-
quent pas sa réaction, de l'oxygène, sont détruits, comme
M. Chevreul l'a prouvé pour d'autres matières, dans un
travail qu'il faut toujours citer lorsqu'il s'agit de l'étude
des principaux phénomènes de la nutrition (]).
La destruction de ces acides organiques rend libre de la
potasse et de la soude qui se combinent soit à l'acide car-
bonique, soit aux autres matières que le sang contient,
qui ne masquent pas leur réaction.
On comprend parfaitement comment, en partant de la
feuille à réaction acide, nous arrivons au sang et aux prin-
cipaux liquides digestifs à réaction alcaline. Cherchons
maintenant les conditions qui peuvent déterminer des
changements dans cet état normal.
La proportion relative des divers acides minéraux ou
organiques contenus dans la feuille varie aux diverses
phases de la végétation. Il en est pour le mûrier comme
pour les autres végétaux dont Th. de Saussure et M. Ber-
thier ont analysé les cendres. J'ai examiné des cendres de
feuilles de mûrier récoltées à deux époques différentes,
les unes dans la première quinzaine de juin, et les autres
dans la première quinzaine d'août; les premières étaient
plus riches en carbonates alcalins et les dernières en phos-
phates et autres sels inorganiques.
Les premières provenaient évidemment de feuilles où
la potasse et la soude étaient particulièrement combinées
avec des acides organiques, et les dernières, de feuilles
qui renfermaient une plus forte proportion de phosphates,
chlorures, sulfates alcalins.
(1) J'espère être à même de publier bientôt un travail sur les
a ides contenue dans la ''euille tic mûrivr.
44 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.)
Si à la fin d'une éducation, dans les contrées méridio-
nales surtout, où la végétation marche plus vite, si la pro-
portion des acides fixes, combinés à la potasse et à la soude,
est devenue dominante proportionnellement aux acides
organiques contenus dans la feuille, il peut arriver que
les décompositions normales, qui déterminent l'alcalinité
du sang du ver, ne pouvant plus s'accomplir, l'élément de
la décomposition faisant défaut, le sang devienne neutre
ou même légèrement acide. Les germes de la muscardine,
trouvant alors des conditions favorables à leur développe-
ment, se propagent avec une rapidité que nous n'avons
que trop d'occasions de constater lorsqu'il s'agit de ces vé-
gétations cryptogamiques qui désolent si souvent nos cul-
tures.
D'autres causes peuvent venir en aide à cette cause es-
sentielle. Quand un animal est soumis à une alimentation
exdusire, la moindre variation dans la composition de l'a-
liment, variation qui échappe longtemps à notre examen,
peut, aidée de circonstances qui semblent indifférentes au
premier abord , modifier profondément les conditions
d'existence de cet animal. Ainsi, on peut comprendre
qu'une faible diminution dans la proportion des acides
organiques contenus dans la feuille, coïncidant avec une
alimentation imiiffisante, avec une élévation de température
de quelques degrés, puisse suffire pour amener des chan-
gements dans la composition des liquides du ver, change-
ments ayant une grande itnportance physiologique.
L'alimentation insuffisante est une cause dont l'influence
est facilement comprise; l'élévation de température favo-
rise la destruction des éléments alibiles contenus et trans-
portés dans le sang. Or, quand ces deux circonstances
coïncident avec une diminution dans les proportions de
ces sels qui, par leur destrucîtion, communiquent aux li-
quides du ver une propriété aussi essentielle que l'alcali
nilé, on comprend alors comment, temporairement au
moins, la réaction du liquide fondamental de l'économie
TRAVAUX INÉDITS. 45
puisse changer et offrir au Botritys Basiana les conditions
de son développement.
Je me garderai de déduire des applications thérapeu-
tiques des vues que je viens d'exposer ; elles ont besoin
d'être développées par une longue observation ; mais je
suis heureux d'ajouter, en terminant, que tout ce que
l'étude de la nutrition dans le ver à soie m'a appris, m'a
fait regarder comfne parfaitement rationnels les préceptes
principaux que M. Robinet a exposés dans son Traité sur
la muscardine (■\). Je me permettrai seulement de deman-
der une faveur aux éducateurs du Midi envahis par la
muscardine : c'est, au terme de leurs éducations^ à l'é-
poque où la muscardine commence à se développer, si l'a-
nalyse des cendres leur démontrait une augmentation dans
la proportion des acides organiques et une diminution dans
la proportion d'alcali, ce qui indiquerait une diminution
dans les sels et acides organiques contenus dans la feuille,
de vouloir bien mouiller légèrement leur feuille avec des
dissolutions à un ou deux centièmes soit de citrate, soit
de tirtrate de soude, qui rendraient à la feuille l'équiva-
lent d'une matière essentielle à la nutrition du ver (2).
(1 ) De la Muscardine^ des causes de celte maladie et des moyens
d'en préserver les vers à soie, par M. Robinet. 1 vol. in-S", 2® éd.
(*2) Déjà, dans le cours de nos expériences à la magnan- rie ex-
périmenlale de Sainte-Tulle (rapports de 1849 et i850), voyant
que le sang des vers malades de muscardine rougissait le papier
de tournesol, nous avons essayé de mouiller la feuille que nous
leur donnions avec une dissolution de potasse; mais cette expé-
rience n'a produit aucun résultat satisfaisant, parce qu'el e n'a
pas été faite dans de bonnes conditions. Aujourd'hui qu'un savant
chimiste veut bien nous guider, eu nous donnant les indications
qui précèdent, nous lâcherons de procéder plus convenablement,
si nous pouvons organiser nne espèce de laboratoire séricicole
chez notre zélé et savant collaborateur M. Eugène Robert.
(G. iVI.).j
A6 r.Ev. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Jauvicr 1851.)
ir. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du 6 Janvier I8S^ . — M. Diivemoy lit un Rap*
port sur un Mémoire de M. P. Gervais ayant pour litre :
Nouvelles recherches relatives aux Mammifères d'espèces
éteintes qui sont enfouis auprès d'Apt^ avec des Palœothe-'
riitms identique à ceux de Paris. Ce riche dépôt de fossiles
est situé à égale distance de Gargas et Saint-Saturnin, dans
une propriété nommée la Débruge. La Faune qu'il a fait
connaître offre une curieuse identité avec celle des envi-
rons (^ Paris. Voici les nouveaux types qu'il en fait con-
naître : plusieurs Anoplotherium ; le Xiphodon gracile Cu^
vier, VOplotherium, de Laiser et de Parieu, ou Cainothe-
rium de Bravard ; Tapirulus hyracinus P. Gervais, nouveau
genre voisin des Tapirs et des Lophiodons, caractérisé par
une crête médiane longitudinale qui lie les collines trans-
verses des molaires; Acollierulum salurmnum P. Gervais,
autre genre nouveau, très-rapproché ùu. Die hobune mûri-
ninn Cuvier.
Dans cette môme localité, MM. Bravard et Pomel ont
fait connaître les restes d'un petit Didelphe, ce qui est
une analogie de plus avec les terrains deParis où M. Cuvier
a, depuis longtemps, fait une découverte analogue. En-
lin, aucune formation marine n'a encore montré de Palaeo-
theriums ou d'animaux de la môme Faune^ et les bassins
paléothériens ne renferment aucun des animaux trouvés
dans les terrains miocènes de Sansan , auprès d'Arles,
d'Avaray (Loir-et-Cher), de Montabusar ou de Chevilly
(Loiret). Tels sont les résultats de nouvelles recherches
de M. Gervais, résultats pour lesquels l'Académie, sur les
conclusions du rapport, lui a voté desremercîments.
— M. Arnaud adressa des Doutes relativement à ropinion
généralement admise qiiCy dans la respiration^ il n'y a ja-
mais assimdulion d'une portion de l'azote de l^ air qui pénètre
dans le poumon. Cette communication est renvoyée à l'exa-
men de M. Regnault.
SOCIÉTÉS SAYAMES. A7
Séance du 1") Janvier. — M. Flourens lit uiiC Noie ion-
chant les effets de Vciher chlorhijdrïque chlûrê Èûr les ani-
maux. Voici les résultats des expériences de l'auteur, tels
qu'il les exprime lui-môme :
« ^^ J'ai voulu voir, d'ûbord, quel pouvait être l'effet
anesthésiquo général de Vélfier chlorhydrîque chloré.
« J'ai donc soumis successivement plusieurs chiens à
l'inhalation de cet éiker ; et tous ces animaux ont été frap-
pés d'anesthésie générale en très-peu d'instants : les Uns
au bout de trois ou quatre minutes, et les autres au bout
de quatre ou cinq.
« Le nerf sciatique, mis à nu sur quelques uns de ces
chiens, avait perdu toute sensibilité, mais il cortse?Vait sa
molricilé,
« J'ajoute qu'aucun de ces chiens n'a succombé à l'ex-
périence.
« 2° Aprèsm'être assuré de l'effet anesthétique général,
j'ai voulu étudier l'effet de l'injection dans les artères.
« J'ai donc injecté dans l'artère crurale droite de plu-
sieurs chiens, et en poussant du côté du cœur, de 2 gram-
mes à 2 grammes et demi d'éther chlorhydrîque chloré.
« Au moment de l'injection, douleur et cris de l'animal,
(( L'injection terminée, paralysie soudaine du train pos-
térieur, avec roideur tétanique des deux jambes.
« Enfin, le nerf sciatique, mis à nu, conserve encore sa
sensibilité, mais il a perdu toute motricité.
« 50 L'éiher chlorhydrîque chloré a donc, soit qu'on le
fasse respirer à l'animal, soit qu'on l'injecte dans ses ar-
tères, la même action que le chloroforme.
« 4° Je n'insiste, pour le moment, que sur les effets
comparés de nos diverses substances injectées.
« 50 Le chloroforme, injecté dans les artères, produit
aussitôt la paralysie des muscles avec roideur tétanique.
C'est ce que font aussi les essences, par exemple, les e.s-
sences de térébenthine, de menthe, de romarin, de /è-
nouilf etc.
48 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.)
« Au contraire, les éthers ordinaires^ V alcool, V acide sul-
furique, Vammoniacjue.^ le camphre , etc., produisent la pa-
ralysie des muscles avec relâchement.
« 6° Ainsi, de diverses substances injectées dans les ar-
tères, les unes séparent, dans le wcr/, la sensibilité de la
motriciié, et les autres séparent, dans le muscle, la force
qui roidit, qui tend, de la force qui relâche.
« 7° Et ce n'est pas tout. Ces mêmes expériences sem-
blent, de plus, séparer Yaction musculaire de Vaction ner-
veuse; car, d'un côté, la roideur tétanique se montre, alors
même que la motricité du nerf est perdue ; et, de l'autre,
le relâchement musculaire se montre, alors même que la
motricité du wer/" subsiste.
« 8" Il y a donc une indépendance visible entre Yaction
du nerf et Vaction du muscle. Ces expériences sont un
moyen nouveau ^'analyse jAuj sic logique, et peut-être le
plus délicat, le plus profond que nous ayons dû employer
encore. »
— M. ih.-L. Bonaparte communique la figure d'un oi-
seau nouvellement découvert sur les rives du Nil-Blanc. C'est
un Echassier de quatre pieds de haut, semblable à une
Cigogne pour le corps, les ailes et les pattes, mais qui,
sans la moindre palmure, se rapproche beaucoup des To-
tïpalmes de la famille des Ptlecanides. On pourrait le pren-
dre aussi pour un très-grand Savacou, ou comme le repré-
sentant africain du genre Cancroma. Sa tête énorme, mu-
nie d'un bec aussi très-massif, et rappelant isolément la
tête de la baleine, a été comparée à celle d'un enfant par
l'intrépide voyageur Parkyns, qui i'a tué en remontant
très-haut le Nil-Blanc. iM. Gould, auteur de la figure mise
sous les yeux de l'Académie, l'a nommé Balœniceps rex.
— M. Léon Dufour présente un résumé de ses recherches
sur tanatomie des Scorpions. Ses observations ont porté
sur 9 espèces: mais il a pris pour type le Scorpio occitanus.
11 décrit successivement, avec des détails qui ne sauraient
entrer ici M** Un appareil sensitif, où il distingue le cer-
SOCIÉTÉS SAVANTES 49
veau, les yeux, et leur étude a fourni à M. L. Dufour l'oc-
casion de nier le nombre variable des ocelles, sur lequel
ont été établies de nouvelles divisions; selon cet anato-
miste, 3 serait le nombre normal. Puis viennent le gan-
glion thoracique, les ganglions abdominaux, les ganglions
caudaux, et enfin le système nerveux stomato-gastrique,
composé d'un petit ganglion voisin de l'œsophage, indé-
pendant de la chaîne rachidienne, et donnant naissance,
sur ses côtés et en arrière, à des nerfs assez nombreux,
2° Un appareil musculaire . 3° Un appareil circulatoire, dont
il ne décrit que le vaisseau principal, composé d'une por-
tion abdominale, ou cœur proprement dit, que M. L. Du-
four dit être constitué par une seule cavité, expliquant
d'ailleurs l'erreur de ses devanciers ; d'une portion cé-
phalo-thoracique ou aorte; enfin, d'une portion caudale.
A" Un appareil respiratoire^ dont il décrit avec plus de
clarté et d'exactitude l'organe fondamental ou le poumon.
5° Un appareil digestif, où il fait connaître successivement
les glandes salivaires, le canal digestif, œsophage, ventri-
cule chylifique, intestin, le foie. 6° Un appareil génital, à
propos duquel il signale la différence remarquable si bien
mise en lumière il y a peu de mois par M. Duvernoij, et
qui constitue doux types distincts dans les organes fe-
melles. T Un appareil vénénifiqite, dont il donne une des-
cription plus détaillée qu'on ne l'avait fait jusqu'ici.
— M. h. Geoffroy-Saint-Hilaire lit un Rapport sur plu-
sieurs Mémoires^ ISoles et Lettres de M. de Quatrefages et d»'.
M. Souleyeij relatifs à l'organisation des Mollusques gasté-
ropodes dits Phlébentérés. Ce travail scientifique est beau-
coup trop étendu pour qu'il nous soit possible de l'insérer
ici. Nous renvoyons nos lecteurs, pour juger de la portée
de cet arrêt intervenu dans une discussion longue et m;;!-
heureusement trop acharnée , à la lecture complète du
rapport fait à l'Académie. Nous pensons, en effet, qu'en
pareille matière une étude approfondie des faits peut seule
devenir la base d'une opinion sérieuse. Cette étude nous
2* SÉRIE. T. III. Année 1851. 4
50 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE {J (uivur 1851.; ^
ne l'avons pas faite, et nous ne pourrions par conséquent
que répéter, sans contrôle, les conclusions du rapporteur
de la commission académique. Ces conclusions nous ins-
pirent toute confiance ; mais d'autres conclusions beau-
coup plus sévères ayant été prises devant la Société de
Biologie par un autre rapporteur digne de la confiance des
savants; Sans vouloir mettre sur la même ligne ces deux
documents scientifiques, nous ne pourrions citer les unes
et taire les autres sans faire acte de partialités Or, nous ne
désirons pas accepter, en quelque sorte, la responsabilité
des unes et des autres, en les rapportant même à titre de
simple document. Etrangers à cette question difficile, vers
laquelle nous n'avons pas dirigé nos travaux, et croyant
d'ailleurs que les rapports sont des jugements que doit
sanctionner^ avec le lempS) le public savant, nous avertis-
sons seulement nos lecteurs de l'apparition de ces deux
nouvelles pièces dans le volumineux dossier de ce procès
scientifique , et nous attendons le jugement de l'avenir
avec la seule passion de la vérité.
Séance du 27 Janvier. — M» h, Geoffroy-Sûtnt-Hiiaire
lit la Note suivante : Existence à Madagascar d'un oueau
gigantesque.
« Nous avons reçu avant-hier, de M. Malavois colon de
l'île de la Réunion, et fils d'un ancien correspondant de
l'histitut, des objets d'un trop grand intérêt pour que nous
ne nous fassions pas un devoir de les mettre immédiate-
ment sous les yeux de l'Académie. Ces objets constatent
l'existence, à Madagascar, d'un oiseau gigantesque, nou-
veau génériquement et spécifiquement pour la science,
mais sur lequel, comme on le verra, il paraît exister de
très-anciennes indications.
«En 1850, M. Abadie, capitaine de la marine mar-
chande, a aperçu entre les mains d'un malgache, un œuf
«.gigantesque que l'on avait perforé, et qui était employé à
divers usages domestiques. Les indications données par
ce malgache ont conduit à la découverte de deux autres
SOCIÉTËS SAVANTES. S-i
œufs non moins gigantesques, et de quelques ossements.
« Ces œufs sont de formes différentes : l'un a les deux
bouls fort inégaux ; l'autre se rapproche beaucoup de la
forme d'un ellipsoïde de révolution. Le premier a 0,86 de
tour dans un sens, et 0,7i dans l'autre. Voici les dimen-
sions du second :
i Grand diamètre 0,52.
« Petit diamètre 0,22»
« Grande circonférence 0,85.
« Petite circonférence 0,74.
«Volume 0 m. c, 008887.
<( L'épaisseur de la coquille est d'environ 5 millim.
« Voici, comparativement, les principales mesures pri-
ses ou calculées de la même manière chez l'Autruche, le
Casoar et la Poule :
Autruche. Casoar. Poule.
« Grand diamètre 0,-16 0,^25 0,057
« Petit diamètre 0,^35 0,09 0,045
« Grande circonférence 0,64 0,365 0,16
» Petite circonférence 0,425 0,29 0,^4
«Volume 0,00^527 0,000532 0,00060
« D'après les mesures prises, on voit que la capacité de
l'œuf de l'oiseau de Madagascar est d'environ 8 litres 5/4,
et que son volume égale celui de 148 œufs de Poule, de ^ 6
œufs 1/2 de Casoar, 5^/5 d'Autruche. Encore faut-il re-
marquer que Tœuf d'Autruche qui a servi de sujet de
comparaison est d'un volume un peu supérieur à la
moyenne.
« On s'était demandé si ces œufs sont des. œufs d'oi-
seaux ou des œufs de reptiles. Leur examen a fourni
la solution de cette question ; mais elle est donnée bien
plus directement et bien plus complètement par l'exa-
men des pièces osseuses venues avec les œufs. Je me
borne, pour aujourd'hui, à mettre sous les yeux de l'A-
cadémie la plus caractéristique de celles dont j'ai corr-
mencé l'étude ; c'est l'extrémité inférieure du grand os
52 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.)
métatarsien du côté gauche. Il suffit de jeter les yeux
sur cette pièce, pour reconnaître qu'elle appartient à un
oiseau. Son examen démontre, de plus, que l'oiseau dont
nous venons de présenter les œufs n'est pas un Dronte.
La fossette correspondant à l'existence du pouce n'est pas
ici indiquée ; donc le pouce manquait ou n'existait tout au
plus, et encore est-ce peu vraisemblable, que dans des
conditions très-rudimentaires. De même l'oiseau de Mada-
gascar n'appartient ni au genre Dinornis de M. Owen, ni
aux autres genres voisins découverts depuis quelques an-
nées à la Nouvelle-Zélande ; la forme très-élargie et dépri-
mée de la portion inférieure du grand os tarsien est, à
cet égard, très-caractéristique. Quant à VOmUnchniies ,
d'une part, et à YAutruche^ au Nandou, au Dromée, au
Casoar, personne assurément ne sera tenté de les assimi-
ler à l'oiseau gigantesque de Madagascar, qui, dès-lors,
doit devenir le type d'un genre nouveau. Nous donnons à
ce genre le nom d'EPYORNis [JEpiornis), et à l'espèce l'é-
pithète de maxhmu, »
Le savant académicien promet un travail complet sur
cette remarquable acquisition de la zoologie. En atten-
dant, il annonce qu'il a trouvé dans divers auteurs des do-
cuments qui montrent que l'existence de cet oiseau gi-
gantesque avait déjà été signalée : M. Strickland avait
déjà parlé d'un grand oiseau, d'après le capitaine Du-
marele ; mais on n'y avait pas cru. On en trouve une indi-
cation , mais très-vague, dans Flaccourt (^658), et M. Lé-
pervenche a écrit de Bourbon, il y a trois mois, au Muséum,
pour annoncer la découverte de ces œufs ; mais il ignorait
si c'étaient des œufs de poissons ou de reptiles.
lïl. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Société Impériale des naturalistes de .\ioscou.
1848, quarante-deuxième de sa fondation.
On sait que cette Sociélé, composée des amis des scien-
ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 55
ces naturelles, en Russie, et d'un grand nombre de cor-
respondants de toutes les nations, compte, parmi ses mem-
bres, des hommes illustres qui ont rendu et rendent en-
core tous les jours de grands services à la science. C'est
son vice-président actuel, M. Fischer de Waldheim, qui l'a
fondée, et qui n'a cessé de faire les plus grands efforts
pour la faire arriver à la haute réputation que les travaux
de ses membres lui ont méritée dans le monde savant ;
aussi la Société lui a-t-ellc donné le plus haut témoignage
de reconnaissance qu'il soit possible d'offrir, en fêtant le
jubilé du cinquantième anniversaire du doctorat de son
illustre fondateur, dans une séance solennelle tenue à
Moscou le 22 février 4847. Le souvenir de cette fête, à la-
quelle ont concouru l'empereur de Russie, en faisant re-
mettre, à cette occasion, à M. Fischer de Waldheim, les
insignes de l'ordre de Sainte-Anne, V^ classe, et toutes les
Sociétés savantes de la Russie et de l'étranger, est éter-
nisé, par la publication d'un magnifique ouvrage in-4%
orné de belles planches, imprimé exprès pour cette cir-
constance, par la Société, et ayant pour titre : JubUaeum
semisaecvlnrem docloris medicinœ et philosopliiae Gotthelf
Fischer de Waldheim, célébrant sodales Societaiis Cae-
sareae nalurœ scrutaiorum mosqueiisis.
Dans ce volume, on trouve les Mémoires suivants :
4°. Un Discours du premier secrétaire de la Société des
naturalistes de Moscou, M. le professeur RouiUier, dans
lequel il fait connaître la vie et les services de M. Fischer
de Waldeim, et qui est suivi d'une liste chronologique et
complète de ses ouvrages.
2°. Sur l'état de l'Entomologie en Russie, par le comte
C. Mannerheim,
5°. Extrait du journal d'un Voyage fait en Djoungarie
ou Songarie, par Grégoire Karélhi, en 4841.
4°. Additamenta quaedam levia ad Fischeri de Wald-
heim celeberrimi Orthoptera Rossica, D'. Ed. Eversmann;
avec une planche coloriée.
54 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1854.)
5**. Veber die Entdeckung reichhaltiger lager von fossi-
lien Knochen in sud Russeland, von Alex. Nordmaxin.
6<*. Etudes paléontologiques sur les environs de Mos-
cou, par Ch, RomUier; avec 5 planches.
Comme rénumération des travaux qui ont paru dans
le Bulletin de la Société Impériale des naluralistes de Mos -
cou y depuis le commencement de la publication, serait
une cliose impossible, et même inutile, puisque ces tra-
vaux sont connus de tous les naturalistes, nous allons
nous borner à mentionner les Mémoires Zoologiques du
tome XXI, correspondant à l'année 4848, et pous donne-
rons un peu plus d'étendue à l'indication de ceux qui ap-
partiennent aux trois premiers trimestres de 4 849, les seuls
qui nous soient parvenus jusqu'ici.
4 848. — N° 4 . — Mémoire sur la famille des Carabiques,
par le baron de Chaudoir, p. 4 à 454.
Ubersickt^ etc. — Aperçu des Mollusques terrestres et
flqviatiles de la Livonie, par Schrenkj p. 455 à 4 $5.
Einige^ etc. — Quelques additions à la Mammalogie et
k VOrnithologie de l'empire de Russie, p?ir Ed. Eversmanrî,
p. 480 à 227 ; avec une planche représentant le JPipiis. saU
tator et le Mus. Wagneri Eversmann.
De mtuUlis nonnuUîs Rossicisj auctore Iv. Bçter, p. 2^3 à
252 ; avec 4 pi. noire.
Chilonopsis, novum genus testarum e familia helicum
içone et descriptione illustratum auctore Fischer de Walil-
/jdm, p, ?55 à ?56, pMlI, f. 4,2.
Notice sur quelques fossiles de la Russie, par G. FisçhfiV
de Waldheim, p. ,^57 à 249, pi. ?i, 4, 9.
4848. — No 2. — Verzeichniss, etc. — Catalogue des
Coléoptères observés dans le district de Kolyvaa, en Sil)é-
rie, etc., par le docteur Fred. Gebler, p. 547 a 425. t- U
y a beaucoup d'espèces nouvelles; c'est une suite d'un ar-
ticle paru dans le Bulletin de 4847, n" 2, p. 264.
Grundriss, etc. — Eléments d'une histoire des MoUus-
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 55
ques vivants de la Russie, par Th.-Y. Middendorf, p. 424
à 475.
Note sur les spermaphores de la Seiche, par G. Grosy
p. 474 à 482.
Antivort, etc. — Réponse au docteur Gebler sur quel-
ques-unes de ses observations dans les numéros 2 et 4,
^847, du Bulletin, par M. Victor Motschoulsky, p. 482 à
495. — Suite d'un article du même Rullelin, 4847, p. 218.
Notice sur les restes des Crustacés fossiles du Jura de
Moscou, par M. A. Vosinsky, p. 494 à 504. Une planche
représentant quelques portions do pattes et de pinces de
Crustacés.
Synopsis alfer^ etc. — Synopsis de toutes les espèces du
genre Corisa, trouvées jusqu'ici en Europe ; par Franz-Xa-
ver Fieber, p. 505 à 559 ; avec \ pi. au trait. '^
Note sur la Glycîa virgata M. et le genre Blechriis M.,
par Victor Moischoulsky^ p. 540 à 545. — Ce sont des rec-
tifications sur deux Carabiques.
Kritische, etc. — Révision critique de l'ouvrage d'Erich-
son, «Histoire naturelle des Insectes d'Allemagne; » de
quelques autres écrits entomologiques formant des mono-
graphies, et de quelques espèces qui se rencontrent en
Russie. Par M. Victor Motschoulsky, p. 544 à 569; avec
2 tableaux pour les caractères des genres du groupe des
TrîchopiUina, et le catalogue de toutes les espèces.
Notice sur quelques ossements fossiles du gouvernement
d'Orel, par M. Bonssjak, p. 592 à 597.
4848. -^ N<» 5. — Verzeichnis^y etc. — Catalogue des
Coléoptères du district de Kolyvap, etc., par Gebler^ p. 3 à
85. — Suite et fin, avec un supplément (Voir le numéro
2, p. 5n.)
Notice sur quelques Céphalopodes du calcaire de mon-
tagne de Kalouga et de Moscou, par M. G. Fii^chrr de Wald-
lieim; avec 1 planche, p. 125 à 156.
Ubei\ etc. — Sur quelques Sauriens du Zcchstein de la
56 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.)
Russie, par le docteur E. Eichwald, p. 436 à 204 ; avec
4 planches.
Beschreibung , etc. — Description de quelques nouveaux
Lépidoptères de la Russie, par le docteur Eduard Evers-
inann, p. 205 à 254 . — Il y a 20 espèces nouvelles décrites
avec détail.
Die brustelle, etc. — Note sur le nid du Pelopœus destil-
latorius^ IHig-, Dahlb. [Spliex spirifer Panz, Faun. germ.,
76, 45), par Ed. Eversmann, p. 248 à 251.
Lettre adressée à S. E. M. le vice-président de la Société,
par M. Michel Wolkoff, p. 285 à 291. — Cette lettre est
relative à des fossiles du gouvernement de Smolensk.
i848. — IS*' 4. — Anatomische, etc. — Examen anato-
mique des Galeodes araneoides et intrepida, par le docteur
Modest Kittary, p. 507 à 571 ; avec 5 planches.
Description d'une espèce nouvelle de Cicindèle trouvée
en Russie, et de quelques Carabes inédits de Russie et
du nord de l'Anatolie, par le baron M. de Chaudoir, p.
442 à 454. — Il y a la description d'un Carabus Dehaa-
nii, voisin du Prodïguus, et que l'auteur présume venir
du Japon.
Notice sur quelques fossiles du gouvernement d'Orel,
par M. G. Fischer de Waldheim, p. 455 à 469. Une planche
(Coquilles).
Uber den Torfbtber, etc. — Sur un Castor de la tourbe,
par G. Cari Eigenbrodt, p. 540 à 547.
CONSPECTUS generiim aviuniy auctore Carolo-Luciano
Bonaparte (Lugduni Batavorum, 1850).
Nous nous ferions de graves reproches de n'avoir en-
core rien dit dans celte revue du Gênera, ou plutôt du
Species ornithologique du prince de Canino, si nous n'a-
vions attendu, pour cela, que, de retour d'un voyage en
Hollande, où nous en avons reçu un exemplaire de la
nM>:n même de l'auteur, et débarrassé d'un nombre in-
ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 57
fini de petits travaux, nous ayons pu lire attentivement
ce recueil , déjà si riche en espèces , et en faire l'applica-
tion à celles de notre propre collection.
Cet ouvrage, qui, d'après ce qu'en a dit l'auteur dans
un article inséré dans la Revue ( ^850, p. 474 ), n'est en-
core que le prodrome d'un autre bien plus important qu'il
publiera plus tard sous le titre d'Ornithologie générale et
particulière, peut déjà néanmoins rendre les plus grands
services aux ornithologistes, pour la connaissance des es-
pèces nouvelles ou douteuses, de leur classification et de
leur synonymie ; car l'auteur, tout en n'indiquant, en gé-
néral, à chaque genre que les noms des espèces et leur
synonymie la plus complète, y joint souvent, cependant ,
une courte description latine, mais suffisante, dès qu'il la
croit nécessaire pour les espèces nouvelles ou peu connues,
ou pour celles confondues jusqu'alors, mais reconnues
aujourd'hui comme distinctes. Dans bien des cas même,
tout un genre (comme celui de Tiirdus), toute une famille
(comme celles des Picic/fe, Meropidœ, Plocidœ, etc., etc.),
y étant réunis, forment ainsi des monographies complètes.
Nous acquérons chaque jour la preuve de son utilité à
mesure que nous le parcourons et que nous trouvons à y
faire d'heureuses applications aux espèces de notre collec-
tion. Disons-le donc hautement, mais justement et sans
flatterie, la science doit un nouveau tribut de reconnais-
sance à l'auteur de ce dernier ouvrage , déjà si utile, et
qui le deviendra bien plus encore à mesure qu'il se com-
plétera. Elle le lui doit d'autant plus qu'il est le fruit de
vingt-cinq années d'observations et de comparaisons mi-
nutieuses dans tous les musées d'Europe et d'Amérique,
et dans tous les ouvrages d'ornithologie parus jusqu'à ce
jour ; travail indispensable, toutefois, du moment où son
auteur voulait présenter un tableau aussi complet que
possible de toutes les richesses ornithologiques renfermées
dans les divers musées du globe, et débrouiller le plus
consciencieusement ce que la science offrait encore d'obs*
58 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.)
cur, vu la diversité et l'éloignement des lieux où elle était
traitée par différents auteurs en même temps.
Nous allons citer un fait qui nous est personnel, et où
nous croyons que déjà la science peut retirer quelque
avantage de la comparaison des espèces du Conspectus
avium avec celles de notre collection.
Dans la famille des Merles, après le Turdus olivacens,
ou Griverou du Cap de Levaillant, nous voyons Turdus
o/iyadm^s Bonap., Mus. Lugd. exAfr. m., avec cette courte
phrase : « SïmÙïs prœcedenti sed vatde minor. »
Nous rappelant que nous avons fait la même observa-
tion sur une espèce d'Abyssin ie, nous trouvons en note, à
ses pieds : « Turdus olivaceides Nob. , espèce d'Abyssinie
qui ne diffère de Yoiîvaceus du Cap que par sa taille, et
surtout son bec et ses pattes, plus faibles ; et quant à sa
colorçition, en ce que le devant de son cou n'est pas blanc
avec flammettes noirâtres, mais grisâtre avec flammettes
peq prononcées, e\ que le bec est tout jaune, sans tache
brunç à la tranche supérieure. » Ne possédant qu'un indi-
vidu, nous ne répondons pas que tous présentassent cette
diversité de coloration ; cependant, le nôtre est très-adulte,
ce qui peqt le faire supposer avec quelque fondement, il
résulte donc de la comparaison du Turdus ol'wacmus Bo-
nap., avec notre olivaceides, qui doit perdre ce dernier
nom, n'ayant pas été publié par nous, que cette espèce
se trouve en Abyssinie, et qu'outre sa moindre taille elle
diffère encore de ïolivaceus par la coloration de sa gorge
et celle de son bec.
Nous avons vu encore avec le même intérêt que le Merle
à calotte noire de Levaillant, du Cap, Turdus nigricapUlus
de Vieillot, qui n'a jamais offert les moindres rapports
avec les Turdidées, formait aujourd'hui le type d'un genn-
dans la famille Ampelidœ et la sous-famille Leiotrichinœ ,
sous le nom de LioptUus Cabanis. Possédant cet oiseau
depuis près de vingt ans, nous nous étions contenté de lo
placer près des Lvh-irlx < cpuis quelques années, pensant
MÉLANGES EB NOUVELLES. 59
bien que, tout en offrant plus de rapports avec ce genre
qu'avec tout autre, il ne pouvait cependant y être natu-
rellement incorporé, puisqu'il se compose d'espèces in-
diennes, tandis qu'il est de l'Afrique méridionale, et que
son plumage sombre diffère totalement de celui des Leio^
trtx.
Nous n'irons pas plus loin dans nos citations, que nous
pourrions étendre beaucoup plus ; mais ce n'est pas ici le
lieu. Nous avons seulement voulu fournir quelque preuve
de ce que nous avancions au sujet du Conspectua,
Dans cet ouvrage, la première famille, celle des Perro-
quets (PsîUacidœ) n'est pas traitée avec le môine déve-
loppement que toutes les autres; c'est-à-dire qu'après
chaque genre une seule espèce, quelquefois deux et rarot
ment trois, sont citées, tandis que dans les autres familles
l'auteur indique toutes les espèces appartenant à chaque
genre, accompagnant le plus souvent, comme nous l'avons
dit, le nom spécifique et ses synonymies d'une phrase des-
criptive en latin. Mais l'auteur nous annonce dans la Re-
vue (^850, p. 476) qu'il a dans ce moment sous presse un
tableau général de cet ordre, et qui paraîtra sous le titre
de Conspectus psittacorum ; ce sera donc un ample dédom-
magement à ce que cette partie laissait à désirer dans le
Conspectus.
En attendant, on trouvera déjà dans la Revue (^850,
p, ^24) un résumé des idées de l'auteur sur la classiflca-
ttoD de cette famille.
De Lafresnaye.
IV. MELANGES ET NOUVELLES.
Nous publierons, dans un prochain numéro, un travail
de M, Abide d'Orbigny, relatif à un nouveau genre de
Mollusques d'eau douce, qui vient se placer dans la fa-
ucille des Unîonidées, entre Içs Anodontes et les Ethérie^.
Ce singulier Mollusque bivnlvc commence par ressembler
60 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.)
à une Anodonie, ayant deux valves libres, égales, régu-
lières, pourvues de deux muscles d'attache, et il devient
enfin une coquille à deux valves inégales, fixes, irrégu-
lières comme chez les Huîtres, et n'ayant plus, ainsi que
ce dernier genre, qu'une seule attache musculaire. C'est
d'abord un Mollusque dimyaire , et ensuite un rnono^
rnyaire.
Ce remarquable Mollusque, dont nous donnerons une
figure détaillée, a été découvert à la Nouvelle-Grenade par
M. le colonel Acosta ; en voici la diagnose :
Acostœa guaduasana. d'Orb. — Testa irreguluri, ellipticâ,
camplanatâ, gibbosulâ, inaequivalvi, valva inferiore crassa, vires-
cens, nate productiore remotissima , intùs nnargarilacea ; valva
siiperiore subcomplanalâ, latere buccali truncalâ.
La Cétoine dorée (Cetonia aurata, Linn.), employée en
Russie comme un remède efficace contre la rage.
En Russie méridionale, dans le gouvernement de Sara-
tow, où d'immenses steppes bordent les deux rives du
Volga, le fléau de la rage est produit fréquemment par
suite de la chaleur considérable et du manque d'ombrage.
Les habitants, désolés par cette maladie, que leurs chiens
leur communiquent souvent, ont cherché depuis longtemps
quelques moyens curatifs. Ils ont essayé de différents vé-
gétaux, des préparations vésicantes obtenues des Cantha-
rides, des Méloé, etc., sans arriver à des résultats satisfai-
sants.
Un habitant de ce gouvernement a publié, il y a quel-
ques années, dans une gazette russe, qu'il emploie depuis
trente années, pour guérir cette cruelle maladie, un moyen
très-simple et très-efiicace. 11 assure même que, pendant
cet espace de temps, aucun des sujets traités par lui n'est
mort, et que le remède qu'il recommande peut être em-
ployé avec succès à tous les degrés de la maladie. Voici le
MÉLANGES ET NOUVELLES. 64
procédé que ce propriétaire a publié dans le journal de sa
province :
Au printemps, il fait chercher au fond des grandes four-
milières {formica rufa^ L.) certaines larves blanches; il les
conserve chez lui dans un pot, avec la terre dans laquelle
on les a prises, jusqu'à leur transformation en insectes
parfaits, ce qui a lieu au mois de mai. Cet insecte, qui
n'est autre que la Cetonia aurata, L., est tué immédiate-
ment par la chaleur, puis desséché, et les individus sont
mis dans des bocaux que l'on ferme hermétiquement. Il
enferme de suite ces insectes dans des flacons, pour con-
server l'odeur forte qui leur est propre, surtout au prin-
temps, car c'est à ce principe odorant qu'il attribue les
effets du remède.
Quand un cas de rage se présente, il réduit en poudre
un certain nombre de ces insectes, étend cette poudre sur
du pain couvert d'une couche de beurre, sans sel, et le
fait manger de suite au malade. Toutes les parties de l'in-
secte, sans exception , doivent composer cette poudre,
qui, par cela même, ne peut pas être très-fine, puisqu'elle
se compose de fragments d'ailes, d'élytres, pattes, et au-
tres parties cornées de la Cétoine.
Pendant le traitement, il faut que le malade boive le
moins possible, et, s'il en éprouve impérieusement le be-
soin, il doit boire un peu d'eau pure. 11 peut manger.
Ordinairement, le seul effet de ce remède est de donner
un sommeil plus ou moins long. Il faut abandonner le
malade à ce sommeil, qu'on a vu se prolonger jusqu'à
trente-six heures ; après quoi, le plus souvent, il est com-
plètement rétabli.
Quant au traitement des morsures, il recommande les
moyens ordinaires.
La dose que doit avaler le malade dépond du dévelop-
pement de la maladie et de l'âge de l'individu. Il donne à
un sujet adulte, immédiatement après la morsure, de
deux à trois Cétoines, en deux ou trois doses, dans la
62 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Janvier 1851.)
mêmiB jOXif née ; à un enfant, de Une à deux; à un individu
chez lequel la maladie s'est déjà fortement développée, de
quatre à cinq. 11 en est de même pour les animaux. Si ce
remède était donné à un individu sain^ il n'en résulterait
pouf lui aucun danger.
Dans le cas où quelques symptômes de la maladie se
présenteraient, même plusieurs jours après, on pourrait
recommencer. En général, la première dose suffit.
M. Motschoulsky, l'un des entomologistes les plus dis-
tingués de la Russie, après avoir lu ces annonces dans les
gazettes russes, a voulu faire quelques expériences. Habi-
tant une partie de la Russie où les chaleurs sont très-for-
tes, et où, par conséquent» il se manifeste très-souvent
des cas de rage, il a pu faire les expériences suivantes ;
En ^846, un chien enragé avait mordu trois des chiens
de M. Motschoulsky, et déchiré un grand nombre de vo-
lailles qui se trouvaient dans la cour : deux de ces chiens
furent immédiatement tués; mais le troisième, qui avait
aussi une blessure saignante, fut conservé pour l'expé-
fiencc. On lui fit prendre ie remède ci-dessus, composé
de deux Cétoines, en deux prises, et ce chien ne mourut
pas, et ne fut pas enragé. Cependant) M. Motschoulsky a
remorqué que chaque année, à l'approche de l'époque où
il avait été mordu, il montrait une tristesse qui semblait
provoquée par des crampes dans l'estomac, et durait
quatre à cinq jours.
L'année suivante , deux enfants furent mordus par un
chien enragé, dans le voisinage de l'habitation de M. Mots-
choulsky. 11 leur donna à chacun une Cétoine et demie, ce
qui les (it dormir, et ils n'ont jamais montré aucun symp-
tôme de r&gè.
Pour ce traitemei-t, M. Motschoulsky a employé des Cé-
toines qu'il avait prises sur des fleurs, et conservées en
plein air. Cependant, la poudre avait une odeur particu-
lière que nous lui avons trouvée, en écrasant des individus
de notre collection.
MÉLANGES ET KOUVELLES. 65
Tels sont les [enseignements qui nous ont clè donnés
par M. Motschoulsky, sur cette question st importante.
Nous avons cru devoir les publier, afin de provoquer des
études et des expériences. Si les faits consignés dans les
journaux russes étaient exacts, si la Cétoine dorée, cet
insecte si conrimun, surtout sur les roses, était vraimetit
un spécifique contre cette affreuse maladie de la rage, que
nous sommes encore impuissants à guérir, l'entomologie
aurait de nouveaux droits à notre reconnaissance, car elle
aurait encore rendu un grand service à Thumanité.
(G. M.)
M. EiiRKiNBERG vient de publier une Centurie de docu-
ments hisloriques sur les météores dits pluies de sang, el au-
tres prodiges. Dans cette centurie, M. Ehrenberg a rangé,
par ordre de date, à partir de Tan 530 avant Jésus-Christ
jusqu'en 1849^ d'abord toutes les mentions faites par les
historiens de matières alimentaires où l'on a cru i emair-
qUer des traces de sang , et, en second lieu, les pluies de
sang et autres phénomènes analogues, en accompagnant
chaque mention de quelques remarques critiques. Il ter-
mine par un tableau fort curieux de ces pluies de sang et
de poussière dues aux vents alises, phénomènes qu'il di
vise en pluie de sang , neiges rousses , pluies de chair
rouge, céréales sanglantes, grêle rouge, poudres noires ou
colorées, poussières sèches, pluies de feu, phénomènes lu-
mineux, pierres météoriques, etc., etc.
M. De Marseul s'occupe , pour le Species des Coléop-
tères, d'un travail monographique sur le groupe des Histé-
roïdes. On lui a communiqué toutes les collections de
Paris ; mais il voudrait en consulter d'autres, afin de ren-
dre son travail aussi complet que possible. M. de Marseul
désirerait surtout recevoir en communication les indivi-
dus types des descriptions qui ont été publiées. 11 resti-
64 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1851.)
tuera scrupuleusement tous ces insectes, après les avoir
déterminés et classés avec grand soin.
Ecrire à M. de Marseul, ruo du Pot-de-Fer-Saint-Sul-
pice, n** ^2, pour s'entendre sur la manière de lui faire
parvenir ces communications.
V. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Species des Coléoptères trimères sécuripalpes, par M. E, Mul-
sant. — Lyon, i850; grand in-8, formant le t. 2 des Annales de
la Société d'Agriculture de Lyon.
Revue des Odonates ou Libellules d'Europe, par M. Edm. de
Sélys Longchamps, avec la collaboration de M. le docteur H. -À.
Hagen (de Kœnigsberg). — Paris, Bruxelles et Leipzig, 1850.
1 vol. in 8.
ArsberaUelse, etc. — Rapport annuel sur les progrès de l'his-
toire naturelle des Insectes, des Myriapo les et des Arachnides
pendant les années 1845 et 1846, par M. C.~H. Boheman. —
Stockholm, 1847 (t. 2 du Rapport annuel sur les progrès de la
Zoologie). In- 8.
TABIiE DEi» MATIÈRElS DU JV" 1.
DuvERNOY. — Cours rrhisloire naturelle des corps organisés. 3
Is. Geoffroy-Saint-Hilaire. — Cours de zoologie. 12
— Manimifères (Primates). 20
O. Des Murs et H. Lucas. — Nouveau genre d'Alouette, etc. 24
BouCHARDAT. — Digestjon des vers à soie. Si
— Maladies des vers à soie. Ai
Académie des Sciences de Paris. 46
Société impériale de? naturalistes de Moscou. 52
Ch.-L. Bonaparte. — Conspectus generum avium. 56
D'Orbigny. — Nouveau genre de Mollusque d'eau douce. 59
GuÉRiN-MÉNEViLLE. — Cétoine dor<^e contre la rage. 60
Ehrenberg. — Pluies le sanj;, etc. 63
De Marseul. — Species des Coléoptères. îb.
Bulletin bibliographique. 64
QUATORZIEME AMNEE. — TtV^&liiH 18S1.
I. TRAVAUX INEDITS.
Sur les caractères zoologiques des Mammifères
aquatiques, par M. le D' Pucheran (1).
La classe des vertébrés connue sous le nom de Mam-
mifères renferme une multitude d'animaux qui, quoique
disséminés dans les divers ordres qui la composent, se res-
semblent néanmoins par le séjour au milieu des eaux ,
qui leur est propre, soit qu'ils aillent simplement y cher-
cher leur nourriture, soit qu'ils y habitent ordinairement.
Ces derniers se distinguent principalement de leurs con-
génères par l'existence des membranes ou palmatures qui
occupent les intervalles de séparation de leurs doigts;
c'est d'eux surtout que nous allons nous occuper dans ce
premier travail. Nous nous bornerons, pour le motnent,
à esquisser les caractères zoologiques qui leur convien-
nent en général, réservant pour des époques postérieures
renonciation des faits anatomiques et physiologiques que
l'observation aura dévoilé, soit à d'autres, soit à nous-
mêmes. Seulement, au lieu de présenter simplement et
purement les résultats qui nous sont propres, nous ajou-
terons ceux qui déjà ont été signalés par Steller (2) et par
(1) Ce Mémoire a été présenté à rAcadémie desSciencts dans
la séance du 20 octobre ^845. Je suis, dans ce moment, occupé
à faire l'application aux reptiles des résultats qui s'y trouvent
énoncés.
(2) Quoique Steller n'ait jamais traité eœ professa le sujet qui
nous occupe présentement , cependant on trouve dans son beau
travail de Besliis marinis^ inséré dans le deuxième volume des
Novi commentarii Academiœ Scienliaruin pelf opoiUanœ . une
2^ SÉRIE, T. m. Année iSol. o
66 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. (Février 1851.)
deux de nos grands maîtres en zoologie et en anatomie
comparée, MM. lis professeurs de Blainville et Geoffroy-
Saint Hilaire fils. Grâce à ce tableau, présenté d'ensemble,
il sera facile de saisir les modifications extérieures propres
à ce groupe de Mammifères.
S 1. — Des formes générales chez les Mammifères
aquatiques.
Le premier fait général que l'on constate lorsqu'on exa-
mine, sous le point de vue de leurs formes générales, les
Mammifères aquatiques, est relatif à la supériorité de
taille qui les caractéritie. C'est à M. le professeur Geof-
froy-Saint-Hilaire fils qu'appartient l'honneur d'avoir le
premier ^signalé ce principe, dont il a fait l'application à
tout le règne animal, dans ses Recherches anatomiques et
physiologiques sur la variation de la taille dans les animauçB
sauvages et domestiques et dans les races humaines. L'on peut
de plus assurer que l'accroissement de dimension de ces
animaux est en raison directe de la durée de leur séjour
dans Teau.
Ce fait peut être également démontré par la comparai-
son des familles, des genres et même des espèces, pour
les genres peu naturels qui renferment à la fois des es-
pèces purement terrestres et d'autres purement aqua*
tiques.
Ainsi, aucun Carnassier terrestre n'approche de la taillç
foule d'aperçus et de rapprocliements ingénieux entre les ani-
maux qu'il décrit, rapprochements qui nie semblent justifier la
place (jue je lui donne plus haut, à côté de MM. de Blainville et
Genffroy-Saint-Hilaire fils. Je citerai, à l'appui du jugement que
je porte, la phrase suivante de cet observateur sur la position si
reculée des membres postérieurs chez Tours marin :
n Enali sunt pedes posteriores in cxlimâ corporis parte post
anum^ ut in Phocâ, colymbis, alcâ, gracnlo marino et aliis avi-
bus marinis, multumnalalu, incessu valentibus, etc., etc. » (Novi
comm., lom. II, p. 537 )
TRAVAUX INÉDITS. 67
du Phoque moine, du Phoque à petits ongles {Phoca lep-
tonyx, Blainv. ; Slenorhifnquc leptomjx, F. Cuv.)) et de
plusieurs autres amphibies, animaux qui se trouvent ainsi
en rapport avec les Cétacés, par leurs grandes dimensions
comme par leur organisation essentiellement aquatique.
Dans la famille de Carnassiers, qui comprend le genre
Mustela de Linné, se trouve un genre aquatique, le genre
Loutre, beaucoup plus grand que tous les Carnassiers ter-
restres qui l'avoisinent. On peut même remarquer, en
comparant entr'elles les diverses Loutres, que la Sarico-
vienne, et surtout lEnhydre, qui sont les plus essentielle-
ment aquatiques, sont aussi celles qui atteignent les plas
grandes dimensions.
Parmi les Rongeurs, les mêmes rapports se présentent :
l'Ondatra, les Hydromys, le Myopotame, et surtout le
Castor, sont remarquables à la fois dans la famille des
Muriens et par leur grande taille et par leurs habitudes
aquatiques. Parmi les Caviens, nous voyons de même deux
genres se distinguer par leur grande taille, et ces genres,
le Cabiai et le Paca, sont encore des genres aquatiques.
Enfin, dans le groupe des Insectivores, il en est encore
ainsi des Dismans, comparés aux Musaraignes, et même,
parmi celles-ci, des espèces aquatiques comparées aux es-
pèces essentiellement terrestres (1).
Indépendamment de cette hypertrophie de stature, les
Mammifères à pieds palmés sont remarquables par Talion,
gemenl qui les caractérise (2) et qui leur permet de dépla-
cer avec facilité la masse liquide au milieu de laquelle ils
séjournent. Ce fait, incontestable pour les Cétacés, les
Phoques et les Otaries, ne l'est guère moins pour le Cas-
tor, le Myopotame, l'Ondatra, les diverses espèces d'Hy-
(1) Is. Geoffroy Saint-Hilaire, Recherches zoologiques et phy-
siologiques sur les variations de la taille dans les animeux sau-
vages et domestiques et dans les races humaine^. (Essais de zoo-
logie générale, page 546. )
(2) M. de Blainville.
68 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Vévrïcr 1851.)
dromys actuellement connues, etc. A plus forte raison on
ne saurait le nier pour les diverses espèces de Loutres que
tous les zoologistes modernes ont placé dans une famille
de Carnassiers composée de Mammifères auxquels leurs
formes sveltes et élancées ont fait donner le nom d'ani-
maux vermiformes.
Mais cet allongement ne s'opère que par suite de l'atro-
phie des membres, qui sont dès-lors réellement affais-
sés [\). Cet effet est surtout saisissabie chez les Cétacés,
que Ton sait totalement privés de pattes postérieures. Les
Phoques et les autres Mammifères que nous avons déjà
nommés ne font point exception à ce fait général, quel
que soit le point de vue d'où l'on parte pour en donner
l'explication, soit qu'on considère cet affaissement, avec
notre illustre Lamarck, comme étant le résultat de l'in-
fluence du milieu aquatique, soit qu'on admette, avec
MM. Geoffroy-Saint-Hilaire père et fils, que, par suite du
principe du balancement des organismes, le grand nom-
bre des pièces osseuses composant la colonne vertébrale
a entraîné l'atrophie des membres.
11 existe donC; sous le point de vue de la disposition des
organes servant à la marche, un véritable antagonisme
entre les animaux dont l'existence est réellement aquati-
que et ceux qui fréquentent seulement les lieux inondés
pour y chercher leur nourriture. Ces derniers, en effet, au
lieu d'avoir les membres courts, les ont, au contraire, al-
longés et effilés. Nous citerons comme exemples, dans la
famille des Carnassiers, le Raton crabier (Procyon cancri-
voriis, Geoff.-St-Hil.), le Chaus {Felis chaus, Guld.), que
Guldœnsted a découvert dans les vallées du Caucase, où
il fréquenle les lieux inondés et couverts de roseaux,
poursuivant les poissons, les grenouilles et les oiseaux
(1) Lamarck, Philosophie zoologique, tom. I, p. 144. — Is.
Geoffroy-Saint-Hiliiire, article Mammifères, du Dictionnaire clas-
siquf" d'hi*foire naturelle.
TRAVAUX INÉDITS. 69
aquatiques, espèce que M. Geoffroy-Saint-Hilaire père a
retrouvée dans une île du Nil, fidèle à ces mêmes habi-
tudes; le Chat botté, que Bruce a rencontré dans les val-
lées basses de l'Abyssinie, où il guette les pintades au mo-
ment où elles viennent boire, etc.
Cet antagonisme dans la forme et la proportion des
membres, chez des animaux que des habitudes analogues
rapprochent à tant d'égards les uns des autres, se retrouve,
pour les membres postérieurs, bien plus marqué dans les
oiseaux, qui en présentent des types plus multipliés. Tous
les oiseaux palmipèdes ont les membres postérieurs courts,
et placés très en arrière du corps : la simple inspection
d'un de ces oiseaux, quelle que soit la section à laquelle
il appartienne, ne laisse aucun doute à cet égard. Tout au
contraire, les Echassiers, ou oiseaux de rivage, ont leurs
membres postérieurs d'une longueur qui chez quelques-
uns, tels que les Cigognes, les Grues, les Tantales, est
réellement hors de toute proportion avec le reste du corps.
D'autres oiseaux, mais appartenant à des ordres diffé-
rents dans cette classe (les Pygargues et le Balbuzard,
parmi les Rapaces diurnes ; le Cincle, parmi les Passe-
reaux), nous offrent le même fait que les Echassiers.
Il est probable que ces différences dans l'état des mem-
bres sont en rapport avec des antagonismes de grosseur et
de développement des renflements de la moelle épinière.
Déjà M. le professeur Serres, à qui la science est redevable
d'avoir établi la corrélation qui existe entre le dévelop-
pement des membres et le développement des renflements
de la moelle épinière, nous apprend que les Cétacés, qui
sont privés de membres postérieurs, n'ont que le renflement
antérieur de la moelle épinière, et point le postérieur, ab-
solument comme les reptiles bimanes (1). A partir de la
région pectorale, leur moelle épinière se comporte comme
celle des Poissons anguilliformes, et des Ophidiens parmi
(1) Analomie compirée du cerveau, tome II, page ^29.
70 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1861.)
les Reptiles. Les Phoques, ajoute-t-il, dont les membres
empêtrés, selon l'expression des zoologistes, ne font guère
que l'office des nageoires des poissons, sont remarquables
par la faiblesse des renflements épiniens qui leur corres-
pondent (I). Or, les données anatomiques que nous ve-
nons d'esquisser sont d'autant plus précieuses qu'elles ont
été établies dans un autre but, et nullement dans celui
d'expliquer le fait de zoologie générale que nous avons
énoncé plus haut, celui de l'atrophie des membres chez
les Mammifères palmipèdes.
Au reste, cette question des rapports de volume et de
développement des renflements de la moelle épinière avec
les états divers des membres, chez les animaux doués de
mœurs aquatiques et chez ceux qui fréquentent simple-
ment le bord des rivières, est une de celles que nous es-
pérons plus tard élucider plus convenablement. Nous le
ferons avec d'autant plus d'intérêt qu'indépendamment do
la solution du problème pose ci-dessus, celle qui se rat-
tache aux rapports de volume de la moelle épinière et de
l'encéphale, n'est guère moins digne de fixer l'attention.
Nous savons d'une part, en effet, que, depuis Sœmmerin^,
il est établi en Anatomie que la moelle épinière et l'encé-
phale sont développés en raison inverse l'un de l'autre;
et, d'autre part, nous croyons, d'après ce que nous avons
observé chez les Cétacés, les Phoques et quelques autres
Mammifères qui leur sont analogues, nous croyons pou-
voir établir en principe que, sous le point de vue de son
grand (ïéveloppement, l'Encéphale des Mammifères palmi-
pèdes occupe un rang très-êlevé dans cette classe de ver-
tébrés, ce qu'on aurait pu, du reste, conjecturer, d'a-
près le grand développement de leurs têtes.
Nous laisserons de côté, pour le moment, ce qui est re-
latif à ces rapports anatomiques, et nous allons exposer
ce qui est relatif aux modifications que l'existence des
(1) Ibid.
TRAVAUX INfiDlTS. 7^
palmatures entraîne dans la structure et l'état des mem-
bres chez les Mammifères aquatiques.
(La suite prochainemenl. )
Sur le Pachycephala mncrorhyncha de M. Strickland,
par M. de Lafresnaye.
M William Jardine, dans un des derniers cahiers de ses
lilusirations of Ornithologxj, donne la figure du Pachyce-
phala mncrorhyncha Strickland, décrit par ce savant,
« Cet oiseau d'Amboine, dit-il, présente, dans la distri*
bution des couleurs de son plumage, tant de rapports avec
les Pachycephala gutturalis ^ melanura d'Australie, qu'il
était diiïicile do lui donner un nom basé seulement sur son
plumage, et que j'ai préféré adopter le nom plus expressif
de macrorhyncha, ;
« La découverte d'une espèce du genre australien Pachy
cephala, dans une contrée aussi éloignée au nord de la
Nouvelle Hollande qu'Amboine, est un fait des plus inté-
ressants, d'autant plus que, par sa forme particulière, elle
indique les véritables affinités d'un genre qui, jusqu'à pré-
sent, était tout anomal et embarrassant à classer. Le petit
groupe d'oiseaux renfermant les genres Pachycephala et
Eopsaltria a été classé tout-à-fait au hasard par la plupart
des auteurs modernes, qui semblent n'avoir eu aucune
idée de ses véritables affinités, et se sont contentés de le
placer, d'après quelque ressemblance imaginaire, dans
des familles américaines qui en sont bien éloignées, les
Ampelidœ et les Vireoninœ,
« L'oiseau en question, quoique, sans nul doute, un
véritable Pachycephala, se dislingue par un bec remarqua-
blement plus long et plus comprimé que chez les autres
espèces du genre. Sous (îe rapport, il offre tant d'analo>îie
avec certains genres de la fainille Laniidœ, qu'on ne peut
guère mettre en doute, d'après cela, que les Pachycepha--
72 REV. ET MAG. i)E ZOOLOGIE. ( Février 1851 . )
linœ ne puissent être considérées comme une sous-famille
australienne de ce groupe étendu. Cette opinion est con-
firmée par les observations de M. Gould, qui a remarqué
que leurs mœurs étaient analogues à celles des Piegriè-
ches, et qui a été le premier à les classer dans cette fa-
mille. C'est principalement avec la sous-famiile africaine,
renfermant, dans les Lamidœ, les genres Lamarius, Telo-
phorus, etc , que les Pachyceplialince ont le plus d'affinité,
laquelle est indiquée non-seulement par la forme particu-
lière du bec, mais aussi par la grande analogie de plu-
mage, comme il est facile de s'en convaincre, en compa-
rant le Telophorus zpylonus. Lin. d'Afrique, ou le Lama-
rius olîvaceus du même continent avec leurs représentants
d'Australie. »
Ce savant décrit ensuite cette espèce, qu'il croit nou-
velle, comme ayant le dessus et les côtés de la tête noirs,
le menton et la gorge blancs, entourés d'une bande noire,
qui se joint, par ses extrémités, au noir de la tête ; une
bande sur la nuque, et tout le reste des parties inférieures
d'un beau jaune; le dos et les scapulaires d'un vert-olive
foncé; la queue d'un noir obscur, et une longueur totale
de 7 pouces anglais.
Tout en adoptant les idées très-judicieuses de M. Stric-
kland, sur la classification de cet oiseau, nous sommes
loin de le regarder comme espèce nouvelle. Il y a déjà fort
longtemps que, nous l'étant procuré dans un lot d'oiseaux
de l'Inde, nous parvînmes, après de longues recherches,
à le trouver décrit par Vieillot, dans le Nouveau diction,
d'hisi. nat., vol. t5, p. 99, sous le nom de Gonolek à cra-
vatte blanche ( LaniftriMs albicoUiSj Vieillot), ayant pour
synonymes la Cravatte blanche, Levaillant, Afrique, pi.
•145. — Motacilla Dubia, Shaw. Nous rangeâmes donc
notre oiseau dans les Gonoleks, d'après Vieillot, quoique
nous trouvassions qu'il ne cadrait pas parfaitement bien
avec les autres espèces de ce genre africain. Quelque temps
après, nous ne fûmes pas pou surpris lorsque, nous étant
TRAVAUX INÉDITS. 75
procuré le Pachycephala gutturalis de la Nouvelle-Hol-
lande, nous trouvâmes chez cet oiseau un tel rapport de
coloration avec notre Laniarius albicollis, que ce ne fut
qu'après une comparaison attentive, et surtout d'après la
différence de dimension du bec, beaucoup plus fort chez
l'espèce indienne, que nous reconnûmes qu'elles consti-
tuaient bien positivement deux espèces distinctes , l'une
indienne et l'autre de la Nouvelle-Hollande.
Après avoir comparé notre Laniarius albicollïs de Vieil-
lot avec la description et la figure du Pachycephala ma-
crorhyncha de M. Strickland, nous n'y avons point trouvé
de différence, et nous sommes restés convaincus que très-
probablement ce savant n'a point eu connaissance du La-
niarius albicoUïs de Vieillot ni de la planche de Levaillant
où est figuré l'oiseau qu'il appelle la Cravatte blanche,
nom adopté depuis lui par Vieillot. L'individu décrit et
figuré par Levaillant était du cabinet de M. Temminck, et
venait de Batavia ; celui décrit par Vieillot était du Musée
de Paris, et venait du continent de l'Inde. En plaçant au-
jourd'hui les Pachycepha'iinœ dans les Lamidce, on ne fait
que suivre l'idée de Vieillot, qui avait fait de la Cravate
blanche de Levaillant un Gonolek ou Piegrièche à bec de
Merle.
Nous possédons un oiseau de l'Inde que, d'après ses rap-
ports de forme et de taille, nous regardons comme jeune
ou femelle de ce Laniarius albicollïs de Vieillot, devenu
pour nous le Pachycephala albicollïs^ et non macrorhyuchOf
puisque ce dernier nom est postérieur à l'autre de beau-
coup d'années. Il est, en dessus, d'une teinte uniforme,
couleur de fupîée ou de terre d'ombre, avec le dessus de
la tête et ses côtés d'un gris cendré ; la gorge et le devant
du cou blancs, et le reste du dessous du corps d'un blanc
enfumé plus foncé sur la poitrine.
74 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 185i.)
Sur une nouvelle espèce de Colombe de Chili,
par M. P. Hartlaub.
Zenaida innotata, Nob. — F. capite, collo et corpore sub-
tus vinaceo-rufescenlibus, fronte, loris et mento paliidioribus ;
dorso, tergo, uropygio alaruraque tectricibus dorso proximis ma-
gis olivaceo-brunnescentibus; flexura alœ nivea ; tectricibus alae
remigi busqué terliariis ex parte canis ; subalaribus nigricantibus;
remigibus prim. et sec. nigris; cauda nigra, basi cinerascente,
cruribus albidis; alis tolis iinmaculatis ; rostro graciilimo nigro;
pedibus brunneis. Mas ad.
Fœm. Tota olivaceô-brunnescens, subtus versus abdomen
médium pallidior; mento albido, flexura alae alba; cauda nigra,
rectricibus mediis dors » concoloribus. — Long. tôt. (mas) 8"
6'" ; rostr. 5 4^2"'; alae 5" 1'"; tarsi 7 "\ — Longit. lot. (fœm.)
7" 7"'. —Chili, Mus. Brem.
Enumération des Reptiles provenant du Chili,
par M. Al. Guichenot.
Les Reptiles que nous avons fait connaître dans la
Faune chilieime ont été recueillis par M. Gay, qui a bien
voulu nous les communiquer. Ces contrées, des plus in-
téressantes pour la zoologie, montrent combien les ani-
maux de toutes sortes qui les peuplent sont différents,
pour la plupart, de ceux qui ont élé découverts ailleurs,
comme on devait bien a priori le pressentir.
'* Néanmoins, nous devons d'abord faire remarquer que
plusieurs des Reptiles dont il s'agit sont répandus sur plu-
sieurs points de l'Amérique, et notamment de l'Amérique
méridionale, quoique plusieurs d'entr'eux, cependant,
soient exclusivement propres à telle ou telle localité de
celte même partie du Nouveau-Monde.
Quoique nos connaissances erpétologiques , relative-
ment à la Faune du Chili, soient demeurées jusqu'à pré-
sent incomplètes, les découvertes faites à diverses époques
TRAVAUX INÉDITS. 75
sur cette partie de la zoologie ont cependant fourni aux
erpétologistes un nombre déjà assez considérable d'espèces
distinctes, dont plusieurs ont donné lieu à l'établissement
de genres nouveaux, et dont on n'a pas encore, jusqu'ici,
rencontré les analogues dans les autres régions de ce vaste
continent.
Cela dit, ajoutons que, parmi les Reptiles que nous
avons à signaler dans cette ébauche géographique du
Chili, dont les Chéloniens commenceront la liste , nous
avons observé les suivants : la Tortue charbonnière de
Spix (Tesiudo carbonarïa)^ dont nous ignorions l'exis-
tence dans ce pays, lors de notre publication des Reptiles
du Chili. Nous avons ensuite reconnu, parmi les Sauriens,
le Gecko (Hemidactylus) verrucnlatus, le Gecko (Ptyodac-
tylus) Feuillœiy le Gecko ( Phyllodaotylus) gijmnopygus^
les Gecko (Gymnodaclylus) Gaudichaudii et Dorbignii.
Ces espèces sont particulières au Chili , si l'on en ex-
cepte la première, qui est connue en Europe aussi bien
que sur les côtes méditerranéennes. Le Chili n'a fourni,
jusqu'ici, encore que lescullguanien appelé Anoiis fusco-
auratiis; on y trouve aussi le genre Proctotrète, voisin, par
ses affinités, des Holotropis, et très-nombreux en espèces
dans ces parages, mais dont plusieurs d'entr'elles, néan-
moins, se montrent dans certaines contrées qui «voisinent
ce pays. Le Microlophe de Lesson, comme l'Oplure de Bi-
bron, tout nouvellement décrit par nous, et qui ne peut
être confondu avec ceux du groupe auquel il appartient,
à cause de ses caractères marqués, lui sont exclusivement
propres.
L'Aporomère orné est aussi du Chili, la seule région
américaine qui le possède encore, et qui fournit aussi, in-
dépendamment de cette espèce, un Chalcidien ou Cyclo-
saure, le Chalcides Dorbignii, qui lui est tout à-fait par-
ticulier. De plus, la grande division des Ophidiens est
représentée, dans cette môme localité, par plusieurs Ser*
pents, répartis en six groupes ou divisions distinctes, qui
76 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Février iS6\ . )
ne se sont point trouvés parmi les riches collections ras-
semblées au Chili par les soins de M. Gay, à l'exception
pourtant de la Coronella Merremii et de la CoroneUa Cln-
kmis de Schlegel, et tous décrits par les différents au-
teurs.
Vient ensuite le Cystîgnathus Bibronii, parmi la famille
des Batraciens raniformes , et qui est essentiellement res-
treint au Chili. Trois autres, ceux appelés Cystîgnathus nu-
dosus^ elegans et roseus, se trouvent aussi dans ce dernier
pays et aux îles de l'archipel deChiloé. La présence de cette
dernière est confirmée jusque dans les provinces centrales.
Le Chili produit également les deux espèces que M. Bell a
rapportées à son genre Borborocœtes, voisin, par ses affi-
nités, des Cystîgnathus, et auxquels, un jour peut-être, il
sera réuni , lorsqu'on le connaîtra mieux : ces deux es-
pèces sont les Borboroccetes Bibronii et Grayii, dont nous
n'avons parlé que d'après lui ; on les retrouve aussi à Chi-
loé. Le Cydoramphus marmoratus est de même du Chili.
On y trouve également la Litoria glandulosa de Bell. Le
Chili serait également la patrie du Batrachyla leptopodus,
dont les caractères consisteraient, selon M. Bell, dans la
langue presque ronde, libre dans sa partie postérieure ; les
dents palatines disposées sur deux rangs obliques entre les
arrière-narines ; le tympan visible, petit et arrondi ; les
doigts postérieurs déprimés, légèrement dilatés à leur ex-
trémité, et les antérieurs seulement un peu plus palmés à
leur base que ceux de derrière. Enfin, à la suite de cette
nombreuse série d'espèces, on remarque encore, parmi les
Batraciens anoures ou sans queue, quelques Bufoniformes;
espèces qui sont les Dendrobates pictus, le Rhïnoderma Dar-
winii, remarquable par l'appendice cutané qu'il porte à
l'extrémité du museau, et leBufo Chilensis, qui a les plus
grands rapports avec ceux d'Europe, notamment avec le
vulgarïs, mais dont le premier doigt des membres anté-
rieurs est un peu plus long que le second.
Nous avons lieu de supposer que les Batraciens modèles
TRAVAUX INÉDITS. 77
OU pourvus d'une queue, tels que les Salamandres, les
Tritons et autres genres analogues, sont étrangers au pays
dont nous venons de chercher à faire connattre les produc-
tions erpétologiques ; car nous n'avons jamais été à môme
d'observer aucun de ces Reptiles parmi ceux recueillis par
les différents voyageurs dans les mêmes parages.
Note sur les mœurs des Crustacés des Antilles, par P. Du-
CHASSAiNG, docteur en médecine, licencié ès-sciences
naturelles, à Panama.
^ . Cardïsoma carnifex Latr. — Gecarcinns hirtipes Lk. —
Gecarcinus carnifex Bosc. — Cardisoma guarluimi Lat. —
Le Cardi.oma guarliumi, représenté dans la planche 20 de
la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier, n'est pas
une espèce particulière ; ce n'est que le vieil âge du C.
carnifex. Nous avons pu nous en convaincre, par l'étude
de beaucoup d'individus : quand l'animal est arrivé à cet
âge avancé, la pince gauche atteint quelquefois six à sept
pouces de longueur.
Les Cardisomes sont polyphages; ils dévorent tout ce
qu'il leur arrive de rencontrer ; généralement ils vivent
dans les terrains fangeux des palétuviers, et leur nourri-
ture consiste presque exclusivement dans les fruits sucrés
des niammins (Annona palustris), qui croisseiit en quan-
tité dans ces endroits. Ils se creusent des trous dans la
fange, et s'y retirent au moindre bruit. Ceux qui vivent à
la proximité des cimetières creusent des terriers qui vont
jusqu'aux cadavres, et en font leur nourriture. Les en-
droits de sépulture sont donc, aux Antilles, percés en tous
sens par les nombreux terriers de ces animaux. Cependant,
le Cardisoma carnifex constitue une nourriture fort re-
cherchée aux Antilles; sa chair est plus délicate que celle
des Tourlouroux. Quand on désire en manger, on a soin
de ne prendre que ceux qui vivent dans 1rs palétuviers,
78 REV. ET MAG- DE ZOOLOGIE. {Février 1851.)
loin des lieux de sépulture; on les met dans des endroits
clos, où on les engraisse avec des débris de table. Leur
chasse se fait avec le même piège que celui dont on se sert
pour prendre les rats : c'est une boîte ayant une porte à
coulisse; on y place un morceau de mammin pour appât,
et, lorsque l'animal y touche , la porte tombe , et il se
trouve pris dans la boîte. Mais l'époque de la chasse la plus
productive a lieu pendant les fortes pluies de l'hivernage ;
les palétuviers étant inondés, ces animaux ne peuvent ni
séjourner dans leur trou, ni même en retrouver la place :
alors ils se retirent par milliers dans les endroits secs voi-
sins ; on les prend en grande quantité.
Ce crustacé, qui se nomme, à la Guadeloupe, Crabe de
terre, est, sans aucun doute, celui dont la chair est la plus
estimée.
2. Uca una Latr. — Cancer una Linn. — UUca una est
une espèce fort abondante dans les Antilles; il vit dans
les mômes localités que l'espèce précédente; il se nourrit
aussi des fruits de ÏAnnona palusLris, de VAnnona rcticii'
lata et des noix de VAvicennia; il se prend dans les mômes
pièges, et à la saison des pluies on peut en ramasser une
grande quantité; mais sa chair a un goût fort, ensorte
qu'il n'y a que les nègres qui le mangent.
5. Gecarcinus laleralis Guérin, Lucas. — Suites à Buf-
fon, pi. I, f. 2. — Tourlouroux des voyageurs et des
créoles. — C'est à cette espèce, et non pas au G. ruricota,
qu'il faut appliquer le nom de Tourlouroux. C'est par er-
reur que les naturalistes ont raconté, sur cette dernière
espèce, des choses qui devaient être attribuées au G. late-
ralis. En effet, c'est celui-ci qu'on sert sur les tables comme
étant un mets très-délicat. Le Gecarnicus ruricolUf qui est
de plus grande taille, ne se mange pas, peut-être seule-
ment parce qu'il est plus rare et qu'on aurait plus de
peine à s'en procurer.
Le véritable Tourlouroux (G. laieralis) vit dans les bois
secs du bord de la mer, et s'abrite sous les pierres, les
TRAVAUX INÉDITS. 79
troncs d'arbres ou dans des trous; souvent même, comme
aussi le Cardisomn camifcx ou VUca imci, il se tient sous
les planchers des maisons. Il n'est vraiment estimé qu'à
l'époque de la ponte, parce qu'alors les ovaires sont gon-
flés d'œufs; aussi n'est-ce qu'à cette époque qu'on las
prend, ce qui est d'autant plus facile qu'alors ils sortent
en grand nombre et par troupes.
On prétend que les Tourlouroux, de même que les Car-
disoma carnifeXy ont quelquefois la propriété d'empoison-
ner ; mais la chair de ces animaux étant lourde, et les
gastronomes en mangeant quelquefois de grandes quanti-
tés, il me paraît que ce sont bien plutôt des indigestions
que Ton a pu observer, d'autant plus que ce dérangement
simule assez bien certains empoisonnements. On a pré^
tendu que les Tourlouroux acquéraient cette propriété
vénéneuse lorsqu'ils mangeaient des fruits de mancenU-
lier ; mais aussi Von a répondu, avec raison, que le man-
cenillier n'avait pas sps fruits mûrs à l'époque où l'on
mange les Tourlouroux, et je ferai observer que le fruit
du mancenillier ne tombe à terre que lorsqu'il est arrivé
à un di gré extrême de maturité. Cependant, il n'est pas
illogique d'admettre que les animaux dont nous parlons
puissent manger quelqui fois des productions végétales
nuisibles à l'homme ; mais, pendant quatre ans que j'ai
exercé la médecine à la Guadeloupe, je n'ai jamais vu de
semblables empoisonnements, tandis que j'en ai observé
plusieurs fois dus à l'usage de certains poissons de mer.
4. Gecarcinus rnricola Latr., Cuv-, Règne animal, nouv.
édit., pi, 21, Seba, pi. 20, f. 3. — Cette espèce, plus rare
que la précédente, vit de la même manière ; nous ne l'a-
vons jamais vu servir sur les tables.
5. Ge'asimus vocans Bosc, Latr., etc. — Cette espèce
habite les lieux les plus fangeux, là où une boue molle,
composée de détritus de feuilles, lui permet de fouiller fa-
cilement ses retraites. Quand ces animaux voient quelque
chose qui les effraie, ils reculent vers leur terrier, en
80 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1851.)
tenant leur grosse pince élevée ; ils ne peuvent se passer
d'une forte quantité d'humidité, car dans les temps de sé-
cheresse trop prolongée la boue des palétuviers venant à
se dessécher, ils meurent presque tous; et, tel est leur
nombre dans certains endroits, que, lorsque cela arrive,
l'air est infecté des émanations de leurs cadavres. Leur
quantité est, en effet, si prodigieuse, que, dans certains
endroits, on parcourt des espaces de deux ou trois lieues
perforés des tannières de ces animaux.
6. Gelasimns maracaonï. (Voy. Lucas, Suites à Buffon).
— A les mêmes mœurs que le précédent.
7. Ocypoda quadrata Bosc. — Ocypoda arenaria Milne-
Edwards. — Cette espèce vit sur les sables du bord de la
mer, et y court avec agilité ; elle se creuse un terrier dans
le sable.
8. Sesarma Pisorni Milne-Edwards. LL Lucas, loc. cit.,
pi. 5, f. 2. — Le Sesarma Pisonii vit sur les racines des
mangliers. Quand il aperçoit un danger, il monte jusqu'aux
dernières branches de ces arbres, ou bien descend le long
des racines pour se mettre à couvert dans l'eau II se
nourrit des fruits des Avicennîa.
9. Plagusia squammosa, Cuvier, Règne animal^ nouv.
édit., t. 25, f. 5. — Se tient sur les rochers que la marée
met à découvert ; il se cache sous les pierres quand il est
effrayé; ses mœurs nous sont, du reste, peu connues.
10. Grapsiis pictus Latr. — Id. Lamk., Anim. sans ver-
tèbres. — Lucas, loc. cit. cum figura. — Le Grapse peint
se tient sur les roches qui bordent la mer : là, sans cesse il
est occupé à attendre sa proie ; pour cela, il se tient à
quatre ou cinq lignes du niveau de la mer, et, aussitôt
qu'il voit surnager une proie, il s'en empare. Ses pieds
sont tellement garnis d'aspérités, et tellement disposés,
qu'il court avec une grande vitesse sur les roches les plus
inclinées, et que l'on ne peut le prendre que par surprise;
quand toute autre retraite lui est fermée, il se précipite
dans l'eau. Cet animal change de peau sur les rochers où
TRAVAUX INÉDITS. S\
il se tient ; alors il est beaucoup plus lourd, et se laisse
prendre plus facilement. Les plages où se tiennent d'ordi-
naire les Grapses sont couvertes de leurs dépouilles bril-
lantes.
^^ . Grapsus cruentatus Latr. — A les mômes mœurs que
le Grapsus pictus.
Catalogue des Carabiques recueillis par M. Bocandé dans
ta Guinée portugaise, avec la description sommaire
des espèces nouvelles; par M. de Laferté-Sénectère
— Suite. Voy, ^850, p. 256. 526, 588.
La dernière suite de notre travail sur les Carabiques de
la Guinée portugaise s'est arrêtée au genre Panagée inclu-
sivement ; nous avions ensuite à nous occuper des Chlœ-
nius et genres voisins, dont M. Bocandé a fait une abon-
dante récolte , mais nous n'avons pas voulu traiter légè-
rement cette partie importante de notre tâche. Pour la
remplir en conscience, nous avons reclassé de la manière
la plus complète tous les Patellimanes de notre collection,
en y intercalant nos espèces nouvelles de la Guinée portu-
gaise, et nous avons consigné le résultat de notre classe-
ment dans un Mémoire assez considérable que la Société
entomologique de France a bien voulu accueillir dans ses
Annales. Ce Mémoire est indispensable à l'intelligence de
la publication actuelle, en vue de laquelle il a été com-
posé, et nous y renvoyons, une fois pour toutes, le lecteur,
qui y trouvera la description de tous les genres nouveaux
que nous avons cru devoir établir aux dépens des anciens
genres Chlœnius,Eponiis, Oodes, etc. Il y remarquera d'a-
bord l'adoption d'un genre nouveau pour les Panagées de
l'Afrique, de l'Inde et de l'Australie ; par conséquent pour
tous ceux dont la découverte est due à M. Bocandé. Toutes
ces espèces , dont les mâles n'ont aucune dilatation aux
tarses antérieurs, nous ont paru devoir être séparées do
2" SÉRIE. T. ni. Année 1831. 6
82 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {.Février 1851.)
celles dont les mâles ont les tarses dilatés. Nous avons
laissé à ces derniers le nom de Panagées, et tous les autres
constituent, pour nous, le genre Isotarsus, qui admet lui-
même deux divisions bien distinctes H° les grandes espè-
ces à pattes noires et à antennes atténuées, dont le troi-
sième article est très-allongé ; 2° les petites espèces à pat-
tes rouges et à antennes non atténuées, dont le troisième
article est médiocrement allongé.
Après ces observations indispensables, nous nous hâtons
de reprendre le cours interrompu de notre catalogue.
Callisius quinquemaculatus. — Jolie petite espèce noire,
à taches jaunes, moitié plus petite que le C. lunatus. Tête
rugueuse, entièrement d'un noir mat, de forme un peu
triangulaire, et rétrécie brusquement derrière les yeux,
qui paraissent très-saillants. Labre et palpes jaunâtres j
antennes noires, avec les deux premiers articles seulement
d'un jaune testacé. Corselet d'un noir fuligineux, fine-
ment rugueux, convexe, cordiforme, et rétréci à la base,
qui est légèrement jaunâtre. Elytres du même noir que le
corselet, ternes, finement striées, sans ponctuation appa-
rente au fond des stries, ornées chacune de deux taches
ou bandes transversales d'un jaune pâle, prolongées laté-
ralement jusqu'au bord externe des élytres, et s'arrêtant,
en dessus, à la quatrième strie, comptée à partir de la su-
ture. On distingue, en outre, une tache de même couleur
tout-à-fait apicale, commune aux deux élytres, et un pe-
tit point discoïdal jaune sur chacune, à égale distance des
deux bandes. Le dessous du corps est noir, avec les pattes
entièrement jaunes. Cette espèce est de même taille et de
même forme que notre C. coarctalus de l'Inde boréale ;
mais elle en diffère sensiblement par la couleur de la tête
et du corselet, et par le dessin des élytres. — Long. 4, 5
mill. ; larg. \, 8 mill.
Ocydromus discicoUis, — Tête d'un vert brillant lisse et
finement ponctué ; palpes d'un brun légèrement ferrugi-
neux ; antennes noirâtres, avec les deux premiers articles
TRAVAUX INÉDITS. 85
seulement ferrugineux. Corselet de même couleur que la
tête, entièrement couvert d'une ponctuation assez pro-
fonde, serrée, mais non confluente, aussi large que long,
sans échancrure antérieure ni postérieure, très-arrondi sur
les côtés ; les angles postérii»urs marqués ; les côtés légè-
rement relevés en gouttière vers la base. La ligne du mi-
lieu est assez marquée, et on aperçoit de chaque côté une
impression longitudinale bien distincte. Ecusson triangu-
laire et lisse. Élytres vertes, uniformément couvertes d'una
ponctuation beaucoup plus fine que celle du corselet, et
d'une pubescence très-courte. Stries bien marquées, mais
peu profondes, et non ponctuées. Sur chaque élytre, une
belle tache ovale d'un jaune orangé aux 2/5 delà lon-
gueur, s'étendant sur les quatrième, cinquième, sixième
et septième intervalles des stries. Dessous du corps d'un
noir bleuâtre ; les pattes entièrement testacées, avec l'ex-
trémité des cuisses et les tarses plus foncés. — Long. 12
mill.; larg. 4 mill. 4/2.
Ocydromus Deyrolleî. — La taille, la couleur, la ponc-
tuation et les taches jaunes des élylres sont identiquement
les mêmes dans cette espèce que dans la précédente. Elle
n'en diffère que par la forme beaucoup plus étroite du
corselet, et un peu plus étroite des élytres. Le corselet est
sensiblement oblong, à peine plus large que la tête, peu
arrondi sur les côtés, qui tombent à angle droit sur la
base. Les impressions longitudinales postérieures et la
ligne médiane sont aussi apparentes que dans l'espèce qui
précède ; mais les côtés ne sont pas relevés en gouttière
près de la base. La différence de largeur des élytres est
moins sensible, et c'est seulement vers la base qu'elles
sont moins larges que dans le discicoUîs, ce qui les fait pa-
raître un tant soit peu coniques. — Si notre 0. Deyrollei
eût été un mâle, nous aurions pu mettre sur le compte du
sexe le rétrécissement du corselet et des élytres ; mais,
comme c'est une femelle (aussi bien que le précédent),
nous croyons qu'il y a lieu de séparer ces deux espèces,
84 rëv. et mag. de zoologie. (Février 1851.)
malgré la ressemblance qui existe entre elles. — Long. ^2
mill. ; larg. 4, 5.
0. striatopiinctatiis. — Cette espèce, comme les deux
précédentes, est entièrement verte, avec une tache jaune
sur chaque élytre ; mais elle s'en distingue facilement par
la forme très-étroite et allongée des élytres et par la ponc-
tuation qu'on aperçoit au fond des stries. Le corselet, re-
lativement à la tête, n'est pas plus large que celui du Dey-
rollei, mais il est plus arrondi sur les côtés, ce qui rend
les angles postérieurs moins carrés. Les taches jaunes
postérieures sont aussi plus petites. La couleur des pattes
et le dessous du corps comme dans les espèces précédentes.
Notre unique individu est un mâle parfaitement conservé,
qui nous a été fort utile pour établir, au moyen des palpes,
une distinction entre les genres Ocydromus et Veriagiis.
— Long. 9 mill. 4^2 ; larg. 5 mill. M2.
Vertagus Schoenherri (Dej., Sp. V, 6i^). — Cette intéres-
sante espèce, d'un genre très-rare, a été recueillie assez
abondamment par M. Bocandé. Nous en avons obtenu,
pour notre part, une paire mâle, un femelle d'une parfaite
conservation.
Omalotrichus sexmaculatus (Dej., Sp. V, 616). — Les
exemplaires recueillis par M. Bocandé appartiennent, pour
la plupart, à la variété de cette espèce, dont les taches
sont beaucoup plus petites et consistent en deux petites
bandes jaunes formées : l'antérieure, par la réunion de
cinq petites macules irrégulièrement alignées sur les qua-
trième, cinquième, sixième, septième et huitième côtes;
et la postérieure, par la réunion de trois autres macules
mieux alignées sur les sixième, septième et huitième côtes.
La tache humérale est aussi beaucoup moins grande.
O. vertagoides. — Nous avons longtemps hésité si nous
ne placerions pas cet insecte parmi les Vertagus, dont il a
le faciès; nous nous sommes décidé à l'en exclure, à cause
de la forme du menton, dont la dent n'est pas simple,
mais creusée au miUeu et relevée sur les bords, et, en
TRAVAUX INÉDITS. 85
outre, à cause de la villosité qui est implantée à double
rang sur les côtes des élytres, comme cela se passe chez les
Omalotrichus. Sans ces considérations, l'insecte est si
étroit, si cylindrique, qu'au premier coup-d'œil on le pren-
drait pour un Vertagus. Voici, au surplus, ses caractères
spécifiques : la tête est lisse, d'un vert foncé ; les antennes
très-longues, noirâtres, avec les deux premiers articles
ferrugineux. Le corselet, d'un vert également foncé, est
criblé de gros points serrés et confluents vers la base. Il
est à peine plus large que la tête, y compris les yeux, et
sensiblement plus long que large, coupé carrément anté-
rieurement et postérieurement, la plus grande largeur ne
correspondant pas au milieu, mais environ aux 2/5® de la
longueur; les côtés, légèrement arrondis, se redressent
un peu avant la base, avec laquelle ils forment un angle
droit très-légèrement obtus ; la ligne médiane est profon-
dément gravée. Les élytres sont noirâtres, très ternes, à
stries finement pointillées, et à double rangée de poils sur
les côtes ; elles sont ornées, vers le milieu, de deux taches
d'un jaune citron, en forme de bande très-rétrécie en ap-
prochant de la suture, dont elle est séparée par deux côtes
(y compris la côte suturale; ; on distingue, en outre, à l'ex-
trémité de chaque élytre, un peu avant l'angle apical,
une autre petite tache arrondie de même couleur. Le des-
sous du corps est d'un noir brillant à reflets bleuâtres. Les
cuisses, y compris les trochanters, sont d'un jaune testacé
vif, avec les tibias et les tarses noirâtres, — Long. 15
mill. ; larg. 5 mill.
Âlepioceriis 4 puslulatus (Schh., Dej., Sp. V, 620). —
C'est le chlœrius qui a été inscrit par erreur au Catalogue
Dejean, sous le nom de 4 punciatus, et dont nous avons
fait un genre distinct, à cause delà forme de ses palpes, de
ses antennes et de son corselet.
Hoplogeniiis eximius(ï)ey, Sp. V, 612). — Ce charmant
insecte, si remarquable par l'échancrure du chaperon et la
forme de la dent du menton, était unique dans la collée-
86 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Février 185^ . )
tion de M. Dejean. Nous en avons obtenu de M. Deyrolle
deux exemplaires d'une grande fraîcheur. iVIalheureuse-
(ïient, ce sont deux femelles, aussi bien que l'exemplaire
de M- Dejean. Le mâle de cette espèce paraît être une ra^
reté que nous serions heureux de connaître, pour com-
pléter la description que nous avons donnée de ce genre.
. ( La suite prochainement. )
CoLpoPTÈRES NOUVEAUX de Madagascar, par le docteur
Ch. Coquerel, chirurgien de la marine.
J'ai présenté à la Société entomologique de France, en
décembre 4850, un travail sur des espèces nouvelles de
Coléoptères de Madagascar. Voici les diagnoses de ces in-
sectes :
1. CiciNDELA FALLAX. — Obscure-viridls suprâ, çyaneo-ni-
leiis infrâ,* capitema^no; prothorace subcylindrico, elylris utrin-
qiie sex guttis lunulâ apicaleque albidis ornatis; creberrime
punctatis , interstitiis obscure purpureis ; pedibas antennisque
tcneo-micantibus. — Long. 7 mill. ; larg. 2 mill.
2. EuRYDERA MORMOLYcoiDES. — Nigra , planata *, therace
cordïto; elytris planiusculis , slriatis, macula commiini , posticâ
bis-ocellata, rubrâ, ornatis ; thoracis angulis anticis, elytrorum
niargine, corpus subtus, pedibusque rubris. — Long. i\ mill.;
larg. des élytres, 6 mil].
5. PoLYROTHRisAURo-cLAVAT^.^- Aureo-aenea; capitepunc-.
tato, thorace rugoso, medio profunde sulcato; elytris striato-ru-
gosis, posl médium dilatalis, sex maculis piloiis ocraceis ornatis.
— Long. 32 mill. •— Id., du proth. à sa base, 10 mill. M2. —
Larg. des élytres, 14 mill.
4. PoLYBOTHRis PYROPYGV. — Obscurc ffinea suprâ; capiie
tiioracequerugosis; elytris rugosis profunde slriatis, quatuor ma-
culis luteo-pilosis ornatis; corpore subtus pedibusque eu preo-
purpureis; pygidio purpureo. — Long. 29 mill. ; larg. 10 mill.
5. Oryctes radama. — Piceo-brunneus ; occipite in cornu
longissimum postice reflexura erecto. Prothorace antice excavatft
lateraliler ulrinque luberculali), rugosoque; in medio cornu bi-
TRAVAUX INÉDITS. 87
lobo, antice-porrecto» alteri altiore. Elytris ovatis, levigatis, sub-
tililer punclatis, lineâ suturali punctata. Tibiis anticis externe
tridentalis. — Long. 60 niill.; larg. 28 niill. — Long, de la
corne occipitale, 25 milL — Hauteur du prothorax, 50 mill.
Ce magnifique insecte, si remarquable par sa forme de
Scarabée, provient de la forôt de Nosi-bé.
6. 0. RANAVALO. — Piceo-brunncus. Occipite in cornu pos-
tice reflexun), prothoracis carinâ aliius, ereeto. Prothorace levis-
simo, lateraliter rugoso, antice excavalo, carinà média transver-
sâ erecta Iruncata, excavala. Elytris levigatis, subtiliter puncta-
tis, lineâ suturali, tribusque alteris impressis. Tibiis anticis ex-
terne tridentatis. — Long. 45 mili.; larg. 20 mil). — Long, de
la corne occipit., 18 mill. — Haut, du proth., 16 mill.
7. 0. siMiAR. — Piceo-brunneus. Occipite in cornu gracile
postice reflexum, ereeto. Prothorace levissirao, antice utrinque
excavatione rugosâ; post médium carinâ paululum erecta, utrin-
que excavata. Elytris levigatis, subtihter punctatis. Tibiis anticis
citerne tridentalis. — Long. 46 mill. ; larg. 18 mill. — Long, de
la corne occipit, 11 mUl. — Haut, du proth., 10 mill.
8. 0. COLOMGUS. — Piceo-brunneus. Occipite in cornu valde
incurvo, prothoracis carinâ paululum altius; prothorace levis-
simo, antice uirinque rugoso ; carinâ ante médium erecta, bilobâ,
utrinque excavatione rugosâ. Elytris punctatis, sutura depressâ.
Tibiis anticis externe tridentatis. — Long. 51 mill.; larg. 15
mill. — Haut, de la corne occipit., 10 mill. — Haut du proth.,
9 mill. — Nosi-bé.
9. 0. iJVSDLARis. — Castaneo-brunneus. Occipite in cornu
gracile postice reflexum, ereeto. Prothorace antice profunde ex-
cavato rugosoque, post médium carinâ erecta bidentatâ, laterali-
ter excavatione rugosâ. Elytris valde punctatis. Tibiis anticis
externe quinque dentatis, subtùsque dente anterîori armatis. —
Femelle. Long. 24 mill. ; larg. 20 mill. •— Long, de la corne oc-
cipit., 11 mill. — Haut, du prothorax, 14 mill. -r Mâle. Long.
56 mill. ; larg. 15 mill. — Madagascar, Bourbon, Maurice.
(0. Stenotarsia sgapllata. — Nigra, velutina; capile ru-
goso, clypco inciso ; prolliorace crebre puncîato, anguls lateri-
bus posticisque rolundatis; elytris ad basim prothorace latioribus,
ad apiceni altenuatis, nigris, vittâ basali scute'lo interrupta tt
medio vitlâ transversali lateribus dilatatâ, flavis j pedibus piceis.
88 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1861.)
— Long. 15 mill.; larg. 7 mill. •— Madagascar. Trouvé par
M. Yesco.
11. PoGONOTARSDS Vescoi. — Castaneo-nigcr ; capite punc-
tato, clypeo profonde inciso , prothorace nigro, punctato, nilido,
laleribus fulvis ; scuto nigro ; elytris fulvis laleribus brunneis,
macula communi nigrà, duabus costis elevatis ; pedibus casta-
neis, tarsis poslicis pilosis. — Long. 17 milL; larg. 8 mill. —
De Léven (Madagascar). Trouvé par M. Vesco.
12. ScHizoNiGHA ovA. -— Brunneo-testacca , pilosa; capite
punctato, clypeo marginato, reflexo; prothorace brève, antice
emarginato postice bisinuato, lateribus rotundatis, punctato; pi-
losoque ; elytris ovatis, punctatis, pilosis, ante médium inflatis,
corpore subtus, pedibus antennisque ferrugineis. — Long. 15
mill. ; larg. 6 mill.
15. Adelphds GuERiNii. — Eilipticus, convexus, viridi ni-
tens; prothorace basi transversim sulcato; elytris cupreis margi-
natis; septem striis punctatis; interstiitis elevatis; pedibus an-
tennisque obscure-seneis — Long, 24 mill. ; larg. 10 mill.
14. Tetraphyllus (Hybonotus) mirificus. — Eilipticus; ca-
pite thoraceque subtiliter punctatis , obscure nigris ; elytris ova-
tis ante médium dilatatis, striatis nitidis, interstitiis alternative
viridi cupreis purpureisque ; corpore subtus pedibusque nigris,
nitidis. — Long. 13 mill. ; larg. 6. — Nosi-bé.
15. T. Deyrollei. — Capite, prothoraceque subtiliter punc^
tatis, nigris; elytris fere orbicularibus, fere medio latioribus, stria-
tis, nitidis, cyaneis, violaceo-marginatis ; corpore subtus pedibus-
que nigris, nitidis. — Long. 14 mill. ; larg. 9 mill.
16. T. ACERBUS. — Capite, thoraceque supra nigro-aeneis ,
subtiliter punctatis ; elytris ovatis striatis, nitidissimis, cupreo vi-
ridibus, corpore subtus pedibusque nigris, nitidis. — Long. 9
mill.; larg. 6 mill.
17. T. ACIDIFERUS. — Eilipticus, capite thoraceque supra ni-
gro-aeneis, subtiliter punctatis ; elytris ovatis, striatis, nitidissimis,
interstitiis alterne cyaneo-viridibus cupreisque , corpore subtus
pedibusque nigris, nitidis. — Long. 9 mill. ; larg. 6 mill.
18. T. BALTEATus. — Couvcxus ; capitc thoraceque supra obs-
cure nigris; subtiliter punctatis; elytris post médium dilatatis ad
apii'cm attenuatis, nitidis, striatis, sutura punctulata, interstitiis
alterne viridibus cupreisque ; corpore subtus pedibusque nigris.
— • Long. 11 mill.: larg. ^ mill. 1/2.
TRAVAUX INÉDITS. 89
19. T. BuQUETii. — Convexus; capite thoraceque supra œneis,
profundissime punctatis ; elytris striato-punctatis, striis cyaneis,
interstitiis erectis, nilidis, cupreis, post médium dilatatis ad api-
cem attenuatis; corpore subtus viridi-aeneo, pedibus punctatis,
cyaneis. — Long. 43 mil). ; larg. 6 mill.
20. T. PURPDRATDS. — Convexus ; capite thoraceque puncta-
tus, nigris elytris angulis humeralibus dilatatis, post médium la-
tioribus, ad apicem attenuatis, punclato-striatis, cyaneis purpu-
reo-limbatis ; corpore subtus nigro, pedibus violaceo-nigris. —
Long. 12 mill. ; larg. 7 mill.
21 . T. SMARAGDINDS. — Convexus ; capite thoraceque punc-
tatis, obscure-œneis ; elytris angulis humeralibus dilatatis, post
médium latioribus ad apicem attenuatis ; punctato-striatis, niti-
dissimis, viridibus ; corpore subtus, pedibusque cyaneo-nigris.
— Long. 14 mill. ; larg. 7 mill.
22. T. CDPRiNus. — Convexus ; capite thoraceque subtilissi-
me punctatis; elytris eloagatls, nitidis, striato-punctatis, cupreis;
corpore subtus pedibusque cyaneo-nigris ; thoracis lateribus infra
valde punctatis. — Long. 18 mill. ; larg. 9 mill.
25. T. THORACiccs. — Convexus, acuminatus; capite protho-
raceque subtilissime punctatis, obscure purpureo-nigris ; thorace
magno ; elytris ante médium paululum latioribus, post médium
acuminatis, striato-punctalis,[nitidis, cupreo-aeneis ; corpore sub-
tus obscure-nigro, pedibus violaceo-nigris. nilidis. — Long. 15
mill. ; larg. 6 mill. 1/2.
24. Meloe Chevrolatii. — Cyaneo-niger ; prolhorace pla-
nalo, medio longitudinaliter sulcato, cyaneo nitido; elytris sca-
brosis cyaneo nitidis, abdoûiine pedibusque obscurioribus. —
Long. 24 mill.
Ce beau Méloé est le seul vésicant connu de Mada-
gascar.
25. Phymasterna cretacea. — Cinereo-tomentosa, nigro
flavoque variegaia; thorace ad basim tuberculato; elytris basi
thorace latioribus, utrinque maculis 3 ornatis. —Long. 15 mill.;
larg. 6 mill. \12.
26. P. QUADRi-DENTATA. — Capite reflexo, subtililer punc-
tato; brunneo, duabus lineis albiJis transversal! ter ornatis; pro-
lhorace bidentato, subtililer punctato, bnmiuo, lineâ mediâ tri-
busque lateraliter albidis; elytris brunneis, lineis albidis varie-
90 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 185<.)
gatis, brunneis, angulis humeralibus erectis ; duabqs cornibus
armatû ; corpore subtus cinereo-pubescente. — Long. 9 mill. ;
larg. 4 mili. 1^2.
27. Sphenura. gdttllata. ■— Nigra, albo-guttulata; capile
réflexe, pubescente, linea transversal! irapresso, oculis albo-cinc-
tis, antennis nigris ; prothorace cylindrico, albo-guUato ; elytris
parallelis, apice rotundatis, punctatis, niaculis albo-villosis, cor-
pore subtus pedibusque griseo-pubescentibus. — Long. 9 mill. ;
larg. 4 mill.
28. S. CHRYSocEPHALA. — Capite testaceo, cbryseo-pubes-
cente; antennarum articulo 2 apice piloso; prothorace testaceo,
crebre punctato, lineâ longitudinaii levigatà, postice utrinque
dentato; eiytris punctatissimis, lineis elevatis 4 levigatis; acumi-
natis, acutis, divaricaiis. — Long. 12 mill. ; larg. 3 mill.
29. Centrura armata. — Brunnea albo-fasciata ; capite mag-
no, reflexo, bidentato ; prothorace 4 dentato magno, antice ely-
tris latiore ; elytris utrinque ad basim dentatis, medio dilatatis,
ad apicem divaricatis, duabus maculis albidis coramuni ornatis.
— Long. 8 mill.; larg. 1 mil).
30. C. D1VARICATA. — Giiseo-variegata ; capite inarme, ré-
flexe; prothorace 4 dentato, cylindrico; elytris prothorace latio-
ribus, ad basim dentatis, duabus Uneis elevatis, medio dilatatis,
ad apicem divaricatis.
51. Cephaloleia PULCHELLA. — Capite'lcve; subtiliter punc-
tato, flavo vertice nigro; antennis nigris, clavatis; prothorace
orbiculari, nitido, flavo, punctato, utrinque antice bifoveolato;
elytris nigro-cyaneis, decem lineis crebre punctatis , incriptis ;
prothorace subtus flavo, abdomine pectoreque nigris, punctatis ;
pedibus flavis, tarsibus fulvis. — Long. 8 mill.; larg. 5 mU|.
M2. — Sainte-Marie-de-Madagascar.
Description de quelques nouvelles espèces d'Ëchinides,
par Hardouin Michelin.
Encope Agassizi, Mif^helin. (Planche 2, fig. I.)— E. disco
elongato, subovato, lyraBformi; testa crassishimà; sinubus ambula-
cralibus, lalis, apertis; hmu'û anteriori subclausâ; lunuiâ posticâ
elongiità, magnâ; poris genilalibus quinque in angulis corporis
fiev/ie S' Mac. t/e Zoa/oate
/ a
/.6
PL 2.
1 . Encope Agassizi )
[ MicTielin
2 . HaiiTiea Caillaiidi|
>^,/^/.^-</,/.
Parts, /f/t^. Aiiie/téett
/f évite & Àfce^ . c/e Zoo/oat'e , ïSSf .
/ . 3
J'/.J.
•.a
2.a^
1 . Idiiiiolampas Albertij
[Michelin
2 . Cidaris Bertraiifli )
Kr///an/ </e/.
/ccrts . Z/ttD . /fttte/tau .
fRAVAUX INÉDITS. 9^
madreporiformi ; poris ovulariis in extremilatibus superioribus
pafalorum ambulacralium. r- Long. 110 raill. ; lat. 75 mill. ; al-
titud. 6 à 8 mill.
En ^846, le 25 septembre, j'ai eu l'honneur de commu-
niquer à la section de Zoologie du huitième congrès des
savants italiens, qui se tenait à Gènes, quelques observ£^7
lions sur une nouvelle espèce d'Echinodermes présentée
par M. le comte Paolo Yimercati Sozzi, de Bergame, comme
faisant partie de sa collection. Ce bel oursin» vivant dans
les mers actuelles, dont on ne connaît qu'un seul individu
jusqu'à présent, et dont la patrie est inconnue, appar-
tient à la famille des Scutelles d'Agassiz et au genre En-
copcy du même auteur, Déjà M. Agassiz avait trouvé dans
ma collection, et décrit sous le nom d'Encope grandis
(Monographie des Scutelles, page 57, pi. 6), une espèce
très-voisine, également fort rare.
Dans l'Encope en discussion, ainsi que dans VE. gran-
disj le test est très-épais, et ses bords, au lieu de s'amoin-
drir, sont arrondis, et ont souvent de 6 à ^ 0 millimètres
de hauteur. L'étoile ambulacraire est pétaloïde, et les
ambulacres antérieur et postérieur sont plus grands que
les deux autres. Les entailles postérieures et latérales du
pourtour sont grandes et ouvertes. Quant à celle anté-
rieure, elle est ovale et presque fermée. La lunule de l'aire
interambulacraire postérieure est très-allongée et un peu
resserrée vers l'anus, qui est assez rapproché de la bouche.
Ce qui distingue surtout cette espèce de ses congénères,
c'eat qu'au lieu d'avoir sa partie postérieure tronquée, en
ligne à peu près droite, elle est allongée etéchancrée aux
deux angles.
EcHiNOLAMPAS Albkrti, Michclin. (PI. 5, fig. 1 .) — E. am-
bitusovalis; testa tumida, cpmpressa ; os transversum, subme-
dium, parvum; ambulacris elongatis, apertis ; poris externis obli-
quis, sulcatis, majoribus, in-ernis minimis, rotundis; ano infero,
loarginali, ovali; facie inferiori, concavâ; areis int- rambulacra-
libus slriatis. — Long. 55 mill. ; Jatit. 50 mill. ; altilua. 22 miil.
92 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1854.)
Cette espèce, très-intéressante, fait partie des belles col-
lections d'histoire naturelle de M. le duc d'Albert de Luy nés.
Elle y est désignée comme ayant été trouvée dans les Cor-
dillières, et rien ne fait connaître ni la localité ni le ter-
rain géologique. D'après son analogie avec les Echinolam-
pas, nous supposons que cet Echinide est tertiaire, et dé-
pend de ce genre. Malgré le mauvais état de la bouche, on
doit présumer qu'elle est petite, pour la taille de l'indi-
vidu. Les ambulacres sont allongés, et remarquables pour
les stries très-fines, à peine visibles, qui couvrent les aires
situées entre les rangées de pores. Nous nous faisons un
devoir de dédier cette espèce à son savant possesseur.
CiDARis Bertrandi, Michello. (PI. 3, fig. 2.) — C. depresso-
globosus ; ambulacris flexuosis ; undulis ambulacrorum bis-trise-
rialibus; verrucis mamillaribus, perforatis, basibus radiatis; sex
in singulis seriebus, superioribus maximis, distantibus, minimis
approximatis, in circule lœvi; tuberculis interpositis granularis,
crassis. — Latit. 9 centim. ; altitud. 4 centim.
Localité. Une argile rouge, dépendant du groupe ooli-
lique, d'après M. Coquand, ou du groupe triasique, d'a-
près M. Bertrand Geslin, et faisant partie de la montagne
Sainte-Hélène, à un demi-kilomètre du Luc, département
du Var.
Cette belle et nouvelle espèce a quelque rapport avec le
Cidaris nobilis de Munster, figuré dans Goldfuss, pi. 39,
fig. 4 a, b. Elle fait partie de la belle collection géologique
de M. Bertrand Geslin, à Nantes, qui l'a recueillie et a eu
la complaisance de nous la communiquer. Nous nous fai-
sons un plaisir de lui donner son nom.
Dans les séries des moules de M. Agassiz, cette espèce
sera marquée V 48.
Haimea Cailladdi, Michelin. (Pi. 2, fig. 2.) — Ambitus
oblongus, posticè truncatus; testa oviformis; os magnum, elon-
gatum, transversum, subquinquangulare, inferum; anus parvus,
rotundus, inferus, ori appropinqualus ; ambulacra simplicia ad
peripheriam divergentia ; ab parte superiore poris sulco conjunç-
TRAVAUX INÉDITS. 93
tis ; ab partibus lateralibus et inferioribus non conjunctis, obli-
qué dispositis; areae ambulacrales tumidne; pori génitales qua-
tuor. -— Long. 24 mill. ; latit. 20 mill. ; altilud. 16 mill.
Cet intéressant Echinide , dont bous avons cru devoir
faire le type d'un nouveau genre, appartient au Musée
d'histoire naturelle de Nantes. Sa place est au milieu des
Cassidulides d'Agassiz ; car sa forme a des rapports avec
les Echinoneusy les Discoîdea, les Globator, les Pygaulus
et les Pygorhincus. On ne connaît encore que cet individu,
dont on ignore la provenance. D'après la matière qu'il ren-
ferme, il est probable qu'il a vécu à l'époque crétacée. Le
moule fait partie de ceux de M. Agassiz, sous la marque
V 47.
Nous avons dédié le genre à notre ami M. Jules Hainie,
collaborateur de M. Milne-Edwards dans de savants ou-
vrages sur les Polypiers vivants et fossiles, et l'espèce à
M. Caillaud, directeur du Musée d'histoire naturelle de
Nantes.
Description d'un nouveau genre de la famille des
Crinoïdes, par Hardouin Michelin.
Micropocrinus Gastaldii, Michelin. -— M. Gastaldi, au-
quel nous dédions cette espèce, nous a communiqué, il y
a déjà quelque temps, le débris assez bien conservé d'un
corps organisé ayant été trouvé par lui dans les couches
miocènes de la Superga. près Turin. Nous étions incertain
sur la série animale à laquelle ce corps pouvait apparte-
nir, lorsque le hasard nous fit rencontrer un Mémoire de
M. Alcide d'Orbigny, lu à l'Académie des Sciences le 27
février 4 857. Ce Mémoire, relatif à un nouveau genre de
Crinoïdes, est inséré dans le Magasin Zoologique de l'an-
née 4 859. La seule espèce de ce genre y est décrite sous le
nom d'Holopus Rnngii, d'Orbigny, et est annoncée avoir
été trouvée vivante dans les mers de la Martinique.
94 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 185i.)
M. Rang, qui Tavait obtenue à l'instant où elle venait d'ê-
tre péchée, l'a ensuite donnée à M. d'Orbigny.
Entre le genre Holopiis et celui que nous nommons
Micropocrinus, il existe une différence assez grande, c'est
que les divisions du premier dérivent du nombre 4, et
celles du second, du nombre 5. Cependant, un pied vide
à l'intérieur, subcylindrique et probablement charnu ,
étant un caractère qui paraît commun à tous les deux,
nous pensons qu'ils devront faire partie de ïa môme tribu.
Quoique nous ne possédions du fossile de la Superga
que la base adhérente ou la partie inférieure d'un corps
creux à l'intérieur, nous croyons devoir en donner la des-
cription suivante, applicable au genre et à l'espèce ;
Radix expansa, non ramosa, adherens, sublœvis; corpus brève,
ciassum, rotundatum, subpentagonale, exteriùs granulosum, In-
teriùs profundum, irregulariter vacuuni; tnargine revoluto, in
deeem segmenlis acutis subdivise.
Nous avons fait mouler ce corps, qui portera le signe
V 49 des séries d'Agassiz.
EXPLICATION DES PLANCHES.
Planche 2.
Fig. ^ a. Encope Agassizi^ partie supérieure. — b. Par-
tie inférieure.
Fig. 2. Haimea Caillmdi, partie latérale. — a. Partie in-
férieure. — b. Partie supérieure. — c. Ambulacre grossi.
Planche 5.
Fig. 1 a. Echînolampas Alberii, partie supérieure. —
b. Vu de profil.
Fig. 2 a, Cidaris Berlrandi, vu de profil. — b. Plaques
madréporiques grossies.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 95
II. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du p Février ^85^. — Aucune communication
zoologique.
Séance du -10 Février. — M. Is. Geoffroif-Saint-Ililaire
lit une Note sur un nouveau genre de monstres doubles para-
sitaires de la famille des Polygnathiens. Ce nouveau genre,
que le savant tératologiste désigne sous le nom de Des-
miognailie, est établi d'après deux sujets envoyés au Mu-
séum presque en même temps ; l'un de Vannes, l'autre de
Neuville (Loiret). Ce dernier n'a pas survécu au sevrage,
mais l'autre est encore actuellement vivant à la ménagerie
du Muséum. Le genre dont ils deviennent les types est
caractérisé par l'existence d'une tête surnuméraire et très-
imparfaite, unie au sujet principal par des attaches mus-
culaires et cutanées, mais non osseuses ; ces attaches cons-
tituent un long pédicule ou cordon, à l'extrémité duquel
la tête surnuméraire est suspendue et comme flottante.
De plus, ce pédoncule s'insère, non sous la tête, mais soUs
le col, ou même à la partie antérieure du sternum du su-
jet principal. Le savant tératologiste termine sa commu-
nication par une description détaillée des deux Desmio-
gnathes.
— M. Gros soumet au jugement de l'Académie de nou-
velles Recherches concernant l'origine et les transformations
des Infusoires. Cette Note est renvoyée à une commission
précédemment nommée.
— M. E. Deslonchamps adresse une Note sur un monstre
double mojîomphalien de provenance ovhic, formant un nou-
veau genre nommé Hémitropage. Ce genre est très-rappro-
ché de celui de M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire nommé Ecto-
pnge; il en diffère essentiellement par le mode de parallé-
lisme des colonnes vertébrales. Dans les Ectopages, la
96 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1851.)
soudure est plus intime en dessous qu'en dessus ; les deux
colonnes sont notablement écartées, et la région des épau-
les est restée libre, ce qui a permis le développement des
quatre membres antérieurs, les deux plus voisins étant
simplement rejetés sur le dos. Dans VHémitropage, au con-
traire, les colonnes vertébrales, dans toute leur partie an-
térieure, se sont rapprochées par une torsion autour de
leur axe ; de sorte qu'en avant la soudure est beaucoup
plus supérieure qu'inférieure, et l'intervalle des deux co-
lonnes n'est plus que de trois à quatre centimètres. Dès-
lors, les points d'attache des deux membres voisins parti-
cipant à l'adhérence, le développement de ces membres
n'a pas eu lieu, et le double sujet ne possède que deux
membres en avant, avec quatre membres postérieurs très-
bien développés.
— M. J. Bourcîer adresse une Note sur onze espèces nou-
velles de Trocliilidées, recueillies par lui en ^849 et 50,
dans la république de l'Equateur. Voici les noms qu'il
leur a imposés et les caractéristiques qu'il leur assigne :
« Trochilus Bougueri. Crâne déprimé. Bec noir, robuste
et droit, roux à sa base. Corps vert bronzé, le dessous
bleu brillant ; ailes brunes ; queue noire et blanche ; pattes
noires, dénudées. — Habite les grands bois (régions chau-
des) de Nanégan.
« Tr. Godini. Crâne arrondi. Bec noir et droit. Corps
vert doré très-brillant, tache gutturale bleue; ailes bru-
nes; queue fourchue, noire, sous-caudales bleues ; pattes
noires, avec duvet blanc. — Habite les ravins de la vallée
de Guayabamba.
« Tr. Condamini. Crâne très-déprimé. Bec noir, forte-
ment arqué. Corps bronzé et flammé de fauve dessous;
ailes brunos; queue terminée en pointe, verte et jaune-
nankin; pattes blanches, dénudées. — Habite les environs
d'Archidona (région tempérée), versant oriental des Cor-
dillières de l'Equateur.
« Tr. FarM^Mî. Crâne plat. Beclong; mandibule supé-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 97
rieure noire, l'inférieure rouge. Corps vert sombre; ailes
brunes; queue ovale, noir-bleue, sous-caudales blanches;
pattes blanches et dénudées. — Habite les bois très-chauds
des environs d'Yaruqui.
« Tr. Picliinclia. Crâne plat. Bec noir, arqué ; tête d'un
beau violet brillant. Corps vert glauque, dessous blanc,
noir au milieu; ailes brunes; queue égale, verte et blan-
che ; pattes emplumées et noires. — Habite (près des nei-
ges) sur le volcan du Pichincha. Vit sur le Chuquîriaga.
« Tr, Sianleiji. Crâne arrondi. Bec noir, très-court.
Corps noir- fuligineux; dos bleu; gorge verte, terminée
par des plumes lancéolées lilas ; pattes noires ; queue four-
chue, noir-verte, duvets blancs à la région anale. — Ha-
bite les régions froides du Pichincha et Cotopoxi.
« Tr. Berijamïnï. Crâne arrondi. Bec noir, droit. Corps
" vert; gorge verte, brillante; hausse-col violet ; ailes viola-
cées; queue cordiforme, bronzée et blanche au milieu;
pattes noires. — Habite les régions chaudes des environs
de Gualea.
« Tr. Jardini. Crâne plat. Bec noir; tête violette ; nuque
noire. Corps vert resplendissant, dessous violet ; ailes bru-
nes, rousses en dessous; queue égale, blanche; pattes
noires, emplumées. — Habite (les régions chaudes des
grands bois) aux environs de Nanégan.
« Tr, ViUavîscensio. Crâne arrondi. Bec noir, droit.
Corps vert brillant (plus éclatant sur la tête), dessous gris-
cendré; ailes brunes; queue arrondie, verte et bleue;
pattes (dénudées) blanches. — Habite les bois des environs
du Napo.
« Tr. Jamersoni. Crâne déprimé. Bec noir, droit; front
vert brillant. Corps vert, parties inférieures plus brillan-
tes ; plaque gutturale bleue; ailes brunes; queue four-
chue, noir-bl^ue ; pattes noires, dénudées. — Habite la
vallée chaude de Calacoli.
« Tr. Ducliassaini. Crâne arrondi. Bec droit, noir, dos-
sous blanc. Corps vert ; gorge bleue ; ailes brunes ; queue
Si* SÉRIE. T. m. Année 1851. 7
98 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1851.)
noire, bronzée au centre ; pattes noires, dénudées. — Ha-
bite les bois entre la Gorgone et Panama. »
— M. Guyon adresse à M. le président de l'Académie
une lettre sur la viviparilé de deux Sauriens^ le Gongyle
ocellé et le Seps chalcide. L'auteur annonce, avec des pièces
à l'appui, que, depuis plus de trois ans, il a constaté ce
fait, et Ta porté à la connaissance de M. Dumérit. Les ob-
servations récentes de M. Dugès sur certaines couleuvres^
observations communiquées en août dernier à la Société
de Biologie, l'engagent aujourd'hui à en informer l'Aca-
démie.
L'Académie a procédé, dans cette séance, à la nomina-
tion d'un membre dans la section d'Anatomie et de Zoo-
logie, en remplacement de M. de Blainville. La section
avait présenté ex œqiio^ au premier rang et par ordre al-
phabétique : MM. Coste et de Quatrefages; au deuxième
rang, et de même : MM. E. Blanchard et CM. Bonaparte;
au troisième rang: M. Martin Saint-Ange; au quatrième
rang : M. Aie. d'Orbigny. — Au premier tour de scrutin,
îe résultat a été : sur 55 votants, M. Coste a obtenu 25 voix ;
M. de Quatrefages 14, M. CL Bernard \2, M. Cli. Bona-
parte 2, M. Aie. d^Orbigny 2, M. Martin Saint-Ange \. Au
second tour, même nombre de votants. M. Coste 27, M. de
Quatrefages 15, M. Cl. Bernard H. — M. Coste ayant
réuni la majorité absolue des suffrages, est élu membre
de l'Académie.
Séance du M Février. — MM. deJussieu^ Dufrénoy, Du-
perrey, Mauvais, Buvernoy^ lisent un Rapport sur le troi-
sième voyage en Abyssinie de M. Rochet-d' Hériconrt» Ce
voyage, exécuté en ^8W, 48 et 49, a eu pour objet l'ex-
ploration du nord de t'Abyssinie, et a donné des résultats
de plusieurs espèces. Nous ne nous occuperons ici que des
résultats zoologiques dont le rapport de M. Duvernoy a
rendu compte. Ces résultats, qui n'étaient que très-secon-
daires dans le but du voyage, ne peuvent avoir une grande
importance ; cependant, ils renferment quelques faits nou-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 99
veaux. M, Rochet-d'Héricourt a rapporté H" un Mouton
d'Abyssinie^ dont nous avons déjà parlé dans notre Revue
(année ^849, page 562). Ce mouton, originaire de la pro-
vince d'Ouello, entre Gondar et Choa, est actuellement
dans la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle, où il
a déjà produit deux fois. M. Diivernoy expose les carac-
tères de cette variété et les faits qui démontrent son état
de domesticité incontestable, mais peu avancée. Par une
étude comparative des pelages et des toisons de nos prin-
cipales races de moutons, du Mouflou de Corse, du Lama
et du Rélier d'Abyssinie, M. Duvemoy montre que ce Bé-
lier ne peut offrir d'avantage que pour les croisements,
sa toison renfermant actuellement une infiniment trop
faible quantité de laine. 2° Un petit poisson pris dans les
sources chaudes d'Hatefête, au fond du golfe de Zoula, et
y vivant à une température de 44° centigrades. M. Duvcr-
noy le nomme Cyprînodon Zulœ, espèce nouvelle, voisine
du C. moseaSf trouvé dans les sources du Sinaï; à 51° cen-
tigrades. Le savant rapporteur en décrit avec soin les ca-
ractères; il y fait connaître des dents palatines, pharyn-
giennes et maxillaires, y joint des détails sur la confor-
mation intérieure. De tous ces faits intéressants, nous no
pouvons indiquer que les traits caractéristiques de la nou-
velle espèce : elle a 20 à 25 millimètres de longueur, et se
distingue surtout par le nombre des rayons de ses diverses
nageoires; dorsale 8, anale 9, caudale 24, pectorales ^2,
ventrales 7. La dorsale commence un peu avant l'analo.
5° Un Périophlalme de Kœlreiitcr pris au fond du golfe do
Zoula, à dix-sept lieues de Massouah, sur des herbes ma-
rines, où il rampait avec vivacité, r Une Epeïre nouvelle,
recueillie sur les bords du lac de Trana, et dont notre voya-
geur pensait que la soie, forte et d'une belle couleur
jaune, pourrait être utilisée. On sait quelles difficultés ont
fait échouer tous les efforts dirigés dans cette voie, et doi-
vent par conséquent faire considérer cette espèce seule-
ment au point de vue zoologique. M. Guérin-Méneville en
^00 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 1851.)
a fait le sujet d'une monographie qui paraîtra dans le
Voyage de M. Rochet-d'Héricourt, ot lui a donné le nom
d'Epetra Rochetii ; elle a de grands rapports avec VE. Se-
negalens'n. 5° Une Dè^j/zî/Z/if/ie nouvelle, nommée par M. Du-
vernoy Diphyllidia lobata, et trouvée dans le golfe de Suez,
près de Ras-Mohammed. Cette espèce, aujourd'hui la
quatrième du genre, se distingue par la partie supérieure
de sa tête, rugueuse au lieu d'être lisse ou papilleuse; par
le développement des lamelles branchiales, profondément
festonnées, de manière à constituer des espèces de lobes;
la rayure jaune qui se retrouve d'ailleurs au bord du
manteau, du pied, du voile céphalique, tranche sur un
fond brun chocolat qui forme la couleur générale de l'a-
nimal.
— M. L.-A. Segoncl adresse une Note sur les fondions
du larynx supérieur chez les oiseaux. L'auteur s'attache à
démontrer qu'on a été trop exclusif en réservant au larynx
inférieur la fonction vocale. Il fait voir que sur le coq vi-
vant ou sur la Perdrix, on peut constater, en ouvrant lar-
gement le bec, que le larynx supérieur est très-actif dans
la formation de la voix ; il pense d'aiileurs qu'il contribue
beaucoup, chez les oiseaux parleurs, à l'imitation de la
voix humaine.
— M. Daras annonce qu'il a découvert dnns les envi-
rons de Soissons des ossements fossiles du Lophiodon an-
thracoïdien. L'auteur croit que ces fragments détermine-
ront à former de cette espèce le type d'un nouveau genre.
Séance du 25 Février. — Aucune communication zoolo-
gique.
m, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Bulletin de la classe physico-mathématique de l'Acadé-
mie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, tome
VII, in-4^ 1849.
Cette publication correspond à peu près aux Comptes^
ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. ^0^
rendus publiés par TAcadémie des Sciences de Paris ; mais
elle ne paraît pas marcher avec autant de régularité, et
par séances, mois et années. En effet, dans ce septième
volume, nous trouvons l'analyse de travaux lus depuis
novembre ^846 jusqu'en janvier ^849. Les diverses livrai-
sons qui composent ce volume ont été publiées depuis le
4 6 février 1848 jusqu'au 25 février 4 849, comme on le voit
indiqué à la fin des numéros, par ces mots placés entre
deux filets : Emis le 25 février ^SA9.
Ce mode irrégulier de publication nous paraît mauvais,
parce qu'il ne fait pas connaître immédiatement les tra-
vaux lus à l'Académie, et il peut en résulter des consé-
quences fâcheuses, quand il s'agit de questions de priorité.
Ainsi, par exemple, comment un savant qui s'occupe de
la polarisation des fils conducteurs, peut-il savoir à temps
que M. Jacobi a lu quelque chose sur ce sujet dans la
séance du 27 novembre 4 846, quand l'indication des tra-
vaux de cette séance ne figure que dans une livraison
émise /e 4 6 février 4 848 ? Dans cet intervalle d'une année ,
ne peut-on pas avoir fait des travaux semblables? Peut-on
deviner que M. Jacobi les a lus à l'Académie depuis long-
temps, à qui restera la priorité?
Les Comptes- rendus de l'Académie des Sciences de Paris
nous semblent beaucoup mieux répondre aux besoins
de la science.
A la fin du septième volume, publié en 4 849, on trouve
le compte-rendu des travaux de l'Académie impériale des
Sciences, pour l'année 4847. rédigé par le savant secré-
taire perpétuel, M. Fuss.
A DESCRIPTIVE Catalogue, etc. — Catalogue descrip-
tif des Coléoptères géodéphages habitant les Etats-Unis,
à l'Est des montagnes rocheuses; par M. L Le Conte.
(Extrait des Annales du Lycée d'histoire naturelle de
New-York, 4846.)
Dans ce Catalogue, les espèces déjà connues sont seule-
^02 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 1851.)
ment indiquées ; les nopvolles seules sont décrites, et leur
nombre est considérable. Notons, en passant, qa'une Ga-
lérite de la Caroline méridionale lance un fluide acre et
volatil comme celui des Brachïnus.
I^egacepliala, 2 espèces. — Cicîndela, 55 espèces, — 6
ï]onsQ\\Qs: aniœna^ spreia^ venusta , nîgrocœrulea ^ clncti-
pennin^ cet- ripes. — Plus, 1 0 espèces décrites, que M. Le
Conte n'a pas vues; seulement, je ne comprends pas que
l'auteur cite la C. vemisia, Laf parmi ces dernières, et
qu'il donne ensuite le même nom à une espèce nouvelle.
Il rptat)lit ia synonymie de quelques espèces ; sous le nom
d9 n\çtdesla^ Pal., Beauv. ; il rénnii r\igifrons , De].,dentri-
culataj lie niz. , iinîcolor, Dej., obscara, Say. Violacea de
Fab, est une variété unicolore de sexguttaia, Fab.; çon-
sentanea, Dej. est une variété obscure ôlQ pairuela, Dej.;
albilabris, Rirby est la m.ême que longilabrîs, Say ; obli-
quatay Dej. est synonyme de viUgarîsj Say \ hiriîcoUîSy Say,
Journ. Ac Philad., est synonyme de repmda^ Dej. ; cdbo-
flirta, Dej. est synonyme de liirticollis, Say, Trans. Am.
Phil. Soc.
ÇasHonitty -I esp.
Lepiolrachelus {Splieracra, Say), -1 esp,
Galerîia^ 2 esp. Sous le nom de janus, Fab., l'auteur
réunit cymipcnnis, Dej., bicolore Drury, americanaj Dej.,
cndïcoUis, Chaud., longicoUisy id.; duUa, Le Conte.
Dlaphorus, i esp.
Cymindisj -16 esp , dont 4 nouvelles : elegans, neglecta,
aincena, viridicoUis. 11 met dans le genre Cymindis le Dro-
mius piceus, Dej.
Calleida^ 5 esp., dont -1 nouv.
Axînopalpus, n. g., dont il faut changer le nom ; il y a
déjà un Longicorne ainsi nommé. Une seule espèce voisine
des Dromius; c'est le Dromîus biptagialuSf Dej.
Dromius^ S esp,, dont 5 nouv.
Plochionus, 3 esp.
Lebla, 25 esp., dont 5 nouv.
-105
CoploUera, 4 esp., dont 2 nouv.
Thyreoplcriis, \ esp.
Aplinus, 2 esp.
Bracliiniis, 22 esp., dont 8 nouv. M. Le Conte a refait
les descriptions des 22 espèces avec beaucoup de soin, afin
de faire mieux comprendre les différences.
Helluomorplia^ A esp,
Psydrus, -1 esp.
Aplocliile, n. g., fondé sur le Morîo pygmœiis, Dej. M. Le
Conte note ici 9 troncaltpennes qu'il n'a pas vus.
Scarites^ 6 esp.
Pashnaclius, VI esp. Nous avons parlé plus haut de la
monographie de ce genre faite par M. Le Conte.
Dyichinus, 8 esp., dont ^ nouv. — Plus, 5 non vues.
Clivina, ^\ esp., dont 4 nouv. — Plus, ^ non vue.
MoriOf ^ esp., Georgïœ, Pal., Beauv., dont le mo?ii/îcor-
nîs, Latr., Dej. est synonyme.
Patrobus , A esp., longïcornîs^ Say, àont americanus ,
Dej. est synonyme.
Calathiis, ^ esp.
PristodacltjluSf 5 esp., dont ^ nouv.
Rhadine. n. g», voisin des Piatymis^ \ esp. ^
Plat y nus, 2 esp.
Ancliomenus, \% esp., dont 5 nouv. II est à regretter que
M. Le Conte ait donné à un Anchomenus le nom de margi-
natus que porte depuis longtemps un Agonum, genre qu'on
ne peut séparer des 4ncliQmenus.
Agonum, 28 esp., dont 7 nouv.
Olistliopus, 2 esp., dont 1 nouv.
Platyderus, 1 esp.
Pœcilus, 8 esp., dont 4 nouv.
Omaseus, \ esp. 0. orinomumy qui se trouve en Angle-
terre.
Adelosia {Omaseus), 5 e^p.
Stereocerus ( Omaseus), 4 esp., dont une nouv.
Arguior,'\2 esp., dont 5 nouT-
104 iiKV. ET ftiAG. DE ZOOLOGIE. (FévHer 1851.)
Piesnmsj n. g., fondé sur la Feronia submarginata ÙQ
Say.
Lyperus, Chaudoir, 4 esp , dont 1 nouv.
Feronia. — Abax, 5 esp., dont ^ nouv. — Molops, 8
esp., dont 7 nouv. — Pierostichus,^ esp., dont 2 nouv. —
Plaiysma, -15 esp., dont 2 nouv.
Steropus, \ esp. /"aôer Germ., dont tenebricosusj Dey, et
spoliaiuSy Newm. sont synonymes.
Broscus, 4 esp., dont 2 nouv.
Myas^ 2 esp., dont I nouv.
Stomis, ^ esp.
Isoplurius, Kerby (^Imara, Dej. ), 5 esp., dont 2 nouv.
Percositty 2 esp., dont -I nouv.
Celia, 5 esp., dont 1 nouv.
Amara, 4-1 esp., dont 5 nouv.
Triœna, n. g. (.4mara, Say), 5 esp., dont \ nouv.
Acrodoïif 5 esp., dont 1 nouv.
BradytuSy 5 esp.
Curtonotus, Kirby ( ^mam), 2 esp. L'une, laticollisy a
pour synonyme la convexiuscula de Kirby, qui n'est pas la
môme que celle d'Europe. — Plus, 55 espèces de Féro-
niens non vus.
EuryderuSy \ esp.
GeopinuSj n. g., fondé sur le Daptus incrassatus, Dej
Agonoderus, 5 esp., dont 2 nouv.
Cratacanthus, 1 esp.
Piosomay n. g., voisin des Cratognathus, -I esp.
Amphasia [Harpalus^ Dej., -1'° divis.), 2 esp., dont Tune,
interstîtialis, Say, a pour synonymes o^scwri/jewms, Dej.,
et fulvicoUis, Newm.
Spongopus^ n. g., voisin des Anisodactylus, \ esp.
Anisodactylusj 20 esp., dont 8 nouv.
Euryirichus, n. g. (liarpalus, Dej.), 6 esp:, dont 2 nouv.
SelenophoniF, \h esp., dont 6 nouv.
Pangnsj 1 esp.
Harpalus^ 24 esp., dont 10 nouv.
405
Geobœnus, H esp., dont 6 nouv.
Gynandropus, 2 esp., dont -I nouv.
Stcnoloplius, 9 esp., dont 2 nouv.
Acupalpus, 6 esp., dont 4 nouv.
Aepiis, i esp., qui n'a pas du tout les mœurs des Aepus
d'Europe, et qui vient confirmer que ces insectes ne doi-
vent pas être séparés des Treclius.
Epaphiusy 2 esp. nouv.
Anoplitalmus, A esp. Il est bien remarquable que ce
genre, découvert dans les grottes de la Carniole, se re-
trouve en Amérique, dans l'immense caverne du Mam-
mouth.
Lachnophorusy A esp. — Plus, 4 5 Harpaliens non vus.
Badister, 5 esp., dont 4 nouv.
Rembusj 5 esp., dont 4 nouv.
Dicœlus^ 24 esp., dont 9 nouv.
Oodesy 7 esp.
Dïnodes, 4 esp.
Chlœnius, 29 esp., dont 4 nouv.
Atranusj n. g., fondé sur VAnchomenus pubescens, Dej.,
obconicusy Haldemann.
Lorïcera^ \ esp., pilïcornis.
PanagœuSy 2 esp. — Plus, 6 Chlœniens non vus.
Scaphinotus, 5 esp.
CychruSy 2 esp.
SpheroderuSy 5 esp., dont 4 nouv.
Carabus, -10 esp., dont 4 nouv., Gor//i, Dej. est syno-
nyme de limbatus, Say; lineaio punclaïuSj Dej. est syno-
nyme de serratusy Say.
Calosontty 8 esp., dont 4 nouv.
Nebritty 1 esp.'
Omophrojf, 4 esp., dont 4 nouv.
Blethisa, 4 esp.
Elaphriis, 5 esp, , dont 2 nouv.
Notioplnlus, 4 esp., dont 2 nouv. — Plus ^ Carabides
Inconnus.
406 REV. ET mag. de zoologie. [Février 1851.)
Bembidiuni, 5 esp., dont 4 nouv. — L'un d'eux est le
paMosum de Panzer, qui se trouve en Europe.
Odontium, n. g. (Bembidium), 2 esp.
Hydrium, n. g. (Leja, Dej,), ] esp.
Oclitliedromus {Notaplius, PerypIiuSy Leja, etc.), 42
esp., dont 24 nouv.
Tachys, M esp., dont 8 noqv. — Le T. eleyantuliiSj
Laferté est synonyme de T. epliîppîatus^ Say. Le troglody-
tes, Dej. est synonyme de lœvus^ Say.
Blemus œnescens^ -1 esp. nouv. — Plus, -12 Bembidides
inconnus.
Dans une note qui termine ce travail intéressant, M. Le
Conte promet un Appendice où il corrigera quelques er-
reurs inévitables. Il exprime en même temps le désir que
les entomologistes consultent davantage les ouvrages de
Say, et nous ne pouvons que nous associer à ce vœu, car
les publications du savant entomologiste américain ont été
beaucoup trop négligées par nos auteurs.
Léon Faikmaire,
Les Vers cestoïdes ou acotyles, considérés sous le rap-
port de leur classification, de leur anatomie et de leur
développement; par M. J. Van-Beneden, membre de
l'Académie Royale de Belgique, etc., etc.
Sous ce titre, l'Académie royale des Sciences de Belgi-
que vient de publier un Mémoire d'un de ses membres les
plus distingués, docteur ès-sciences et professeur à l'Uni-
versité catholique de Louvain. Nous croyons faire plaisjr
à nos lecteurs, en rendant compte de ce travail, qui doit
intéresser vivement et le médecin et le naturaliste.
L'histoire de ces vers est présentée sous un jour tout
nouveau; leur organi-^ation et leur développement y sont
complètement dévoilés, et l'on remarquera que le résul-
tat, sur divers points, est bien différent de celui que des
^û7
travaux récents ont fait connaître. Ce travail fera évideni*
ment époque en helmintologie.
M. Van-Beneden démontre clairement que les vers ces-
toïdes {Ténia et Boiriocephales), au lieu d'être des ver^
simples, sont, au contraire, des vers composés, et qu'il y a
autant d'individualités qu'il existe de segments ou d'arti-
culations. Le ver solitaire n'est donc rien moins que soli'
taire. Chaque segment ou cucurbitain qui se détache est
un animal adtilie et complet qui renferme tous les organes
qui lui sont nécessaires pour vivre et pour se reproduire.
M. Van-Beneden cite des exemples de segments qui, non-
seulement continuent à vivre longtemps après leur sépa-
ration, mais qui continuent même à s'accroître et à se dé-
velopper au point de prendre encore une forme toute
nouvelle.
Ces vers, ainsi détachés, ressemblent à des distomes ou
à ç^es planaires, et offrent parfaitement l'organisation des
Trématodes ; ils n'en diffèrent que par l'absence d'un ap-
pareil digestif: c'est ce qui fait dire à l'auteur que les versj
cestoïdes sont des Trématodes sans canal digestif.
Ces vers ont, comnie les Trématodes, un appareil sén
créteur, ramifié dans tout le corps, et qui s'ouvre à Tex-»
trémité postérieure par un foramen caudale. Ce point de
leur anatomie, si obscur et si embrouillé, est maintenant
parfaitement connu, grâce auX; recherches du professeqr
de Louvain. Depuis longtemps ces canaux avaient été in-
jectés : Andry etCarlisle, daps le siècle dernier, les avaient
déjà remplis de mercure) mîiis c*est à tort qu'on les avait
pris pour des canaux appartenant à l'appareil circula-
toire, et que, dans ces derniers temps, on les avait consi-
dérés comme digestifs et circulatoires simultanément,
dans les Cestoïdes.
M. Van-Beneden nous fait connaître aussi le^ curieuses
métamorphoses que quelques-uns de ces vers subissent,
par exemple les Telrarhycfiuus ; ils vivent sous la forme
d'un Scolçx d'abord, dans l'estomac ou l'intestin du prc^
408 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Février 185K)
mier animal qui a avalé l'œuf; puis ils passent dans Fes-
tomac ou Tabdomen de celui qui a fait sa pâture de ce
premier animal, et prend souvent une autre forme. Celui
qui les héberge est avalé à son tour, et ainsi le même ver
passe souvent par plusieurs animaux, et continue son évo-
lution sous diverses formes, jusqu'à ce qu'à la fin il arrive
dans ces singuliers intestins des poissons plagiostomes, où
il prend son développement complet. Pour trouver ces
vers dans les diverses phases de leur existence, il faut
donc les chercher sur les animaux qui servent de pâture
aux autres, et, à l'état adulte, ils n'existent que dans les
Raies et les Squales, les plus voraces des poissons.
Avec un seul et même animal, les zoologistes avaient
formé plusieurs genres placés dans des familles et même
des ordres distincts. Tous les vers vésiculaires (Cysticer-
ques, Echinocoques, etc., etc.) ne sont, pour M. Van~Be-
den, que des jeunes Ténias, et les Cestoïdes , à l'état
adulte, sont des Trématodes. Il faudra donc rayer ces
deux ordres dans cette classification, qui est généralement
suivie. Si l'on songe que M. Van-Beneden a démontré der-
nièrement, par des observations embryogéniques, que les
Pentastomes, ou les Linguatules, sont des articulés voi-
sins des Lernéens, la classe des Helminthes se simplifie
considérablement, et ne doit plus comprendre que les Ké-
matoïdes et les Trématodes.
La partie descriptive n'est point négligée dans ce travail
remarquable : toutes les espèces qui vivent dans les pois-
sons plagiostomes sont décrites et figurées dans toutes les
phases de leur développement ; l'histoire de plusieurs de
ces vers est complétée; toutes les synonymies sont dé-
brouillées, et, sous le rapport des espèces, M. Van-Bene-
den a trouvé une véritable mine d'or.
On sait que ce savant divise le règne animal, d'après le
développement, en trois embranchements, selon la rentrée
du vitcllus, qui a lieu par le ventre ou par le dos; ou
bien , lorsque le blastoderme enveloppe simultanément
MÉLANGES EE NOUVELLES. ^ 09
tout le vitellus, cette rentrée n'a lieu ni de Tune ni de
l'aulre manière. D'après ces caractères embryogéniques, le
naturaliste belge a désigné ces trois embranchements sous
les noms de Hypocoliledones^ correspondant aux vertébrés
Epicolyledones^ correspondant aux articulés, et AUocoiyle-
dones ; c'est-à-dire chez lesquels le vitellus ne rentre ni de
Tune ni de l'autre manière, et qui correspondent aux Mol-
lusques et Radiaires réunis. A la tête de ce troisième em-
branchement se trouvent les Mollusques, qui sont érigés
en classe, et qui sont suivis de la classe des vers, compre-
nant les Annélides et les Helminthes. Le professeur de
Louvain rend en partie au mot Vers son ancienne impor-
tance, et fait de ces animaux une distribution qui nous
semble très-naturelle. 11 a surtout été très-heureux dans
le rapprochement qu'il a fait des Hirudinées avec les Tré-
matodes et les Cestoïdes, et, nous l'avouons volontiers,
nous avons été frappés de la justesse de ce rapproche-
ment.
Ce beau Mémoire est accompagné d'un atlas de 26 plan-
ches, dessinées par l'auteur d'après nature, et qui sont su-
périeurement bien exécutées par un artiste de Bruxelles.
(G. M.)
rV. MÉLANGES ET NOUVELLES.
M. Guy aîné, naturaliste, préparateur d'anatomie arti^
ficielle de la Faculté de médecine, vient de publier le ca-
talogue des préparations artificielles et naturelles d'ana-
tomie et de Pathologie humaine et d'Anatomie comparée^
qu'il est en mesure d'offrir aux établissements d'enseigne-
ment et aux particuliers.
Exclusivement occupé de copier la nature, M. Guy, do-
cile aux conseils de nos célébrités médicales, a imprimé à
ses modèles artificiels un caractère progressif de perfec-
tion, ce qui Ta conduit à exécuter des travaux de l'ordre
le plus élevé.
4J0 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { FévHer 1851.)
11 s'occupe aussi de réiinir une belle série de prépara-
tions naturelles qui représente les principaux types de !a
série animale.
Parmi les nombreux modèles d'anatoniie en cire qui
imitent si merveilleusement la nature, nous nous borne-
rons à citer l'œil humain, grandi quatre fois, et donnant
Une démonstration complète dos fonctions visuelles; To-
reille interne, grandie deux fois; le cerveau et ses diverses
parties, représentées par plusieurs modèles; le larynx et
le pharynx, pour montrer les cordes vocales ; l'analomie
des organes du goût et de l'odorat, etc., etc. Les cas de
pathologie sont très-nombreux, et offrent des représenta-
tions des plus terribles maladies, telles que les lésions de
l'estomac, du cœur, des poumons, de l'utérus, etc., etc.
Les neuf époques mensuelles de la grossesse, la circula-
lion du fœtus, l'œuf humain, les grossesses anormales, et
une foule de modèles en carton pierre de bassins viciés,
offrent une collection très-utile aux accoucheurs et aux
professeurs. Enfin, M. Guy a exécuté une série de modèles
représentant tous les phénomènea de Tovologie des di-
verses class( s, d'après les beaux travaux de MM. Coste,
iMartin Saint-Ange, Laurent, etc.
Quant aux préparations naturelles d'ostéologie humaine
et comparée, elles sont si nombreuses, qu'il serait impos-
sible d'en donner une idée par des citations. Du reste,
chacun peut aller les voir chez M. Guy, rue de l'Ecole-de-
Médecine, n° 2.
M. Eloffe, naturaliste, a réuni depuis longtemps, sous
la direction scientifique de M. le professeur Boubée, les
matériaux nécessaires pour former des collections d'his-
toire naturelle les plus complètes et les plus variées, et
surtout des collections géologiques faites avec le concours
des premiers savants de Paris,
A laide de ces collections, composées d'échantillons ty-
BULLETIN BinLIOOnAPUlQUE. -^
piques et bien nommés, les professeurs des collèges, des
pensions, etc., peuvent faire mieux comprendre à leurs
élèves les vérités si intéressantes qui composent les scien-
ces naturelles, ces sciences que tout le monde s'accorde à
reconnaître comme la source, le point de départ de toutes
les connaissances utiles.
La Zoologie, la Botanique, la Minéralogie, la Géologie,
sont journellement consultées, surtout en agriculture. La
géologie, entr'autres, science toute nouvelle, s'applique
maintenant à l'agriculture, aux mines, à un grand nombre
d'industries, à Tarchitecture, aux travaux du génie, des
ponts-et-chaussées, des canaux et des chemins de fer, à la
médecine, à l'histoire, à l'économie politique, et jusqu'à
la religion.
Les collections que l'on trouve chez M. Etoffe sont de
plusieurs sortes et de plusieurs prix qu'il serait trop long
d'indiquer ici. On en trouve l'énumération dans la Réforme
Agricole^ journal mensuel des sciences utiles dans leurs
rapports avec l'agriculture, l'industrie, les mines et l'en-
seignement, public sous la direction de M. Boubée, jour-
nal dans lequel ce savant publie le Co2irs de Géologie agri-
cole qu'il professe chaque année avec tant de succès, rue
Hautefeuille, n» 52. — On peut s'adresser, pour avoir de
plus amples renseignements relativement à ces collections^
à M. LIoffe, rue de rKcole-de-Médecine, n° 10.
V. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Arsberattelse^ etc — Rapport annuel sur les progrès de l'his-
toire naturelle des Crustacés et des animaux mollusques et ra-
diaires, pour les années 1843 et 1H44, par M. S. loven. — S tork^
holm, 1848. Iu-8 (t. 3 du Rapport annuel sur les progrès de la
Zoologie).
Sakregister, etc. — Table des matières et des noms conienus
dans les Rapports annuels des années 1821 à 1847, par M. Bcr*
ze'ius, publié par M. A. Wimer. — Stockholm. 1830. In-8.
H^2 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Février 185^.)
Bijdrage, etc. — Matériaux pour servir à la connaissance des
poissons de l'archipel Malayo-Moluque, avec la description de
vingt-deux nouvelles cs[)cces; par M. P. Blceker (Extrait des
Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Batavia). — Ba-
tavia, 1847 à 1850. ln-8.
Contrihutions, etc. — Matériaux pour servir à Ihistoire natu-
relle des Acalèphes de l'Amérique du Nord, par M. L, Agassiz,
— Brochure iu-4.
Pour répondre aux questions qui nous sont faites par
nos honorables collaborateurs sur le prix des tirages à part
de leurs articles, nous donnons le tarif suivant :
Pour 2/we feuille in-8°, tirée à ^00 exempl., remanie-
ment, composition d'un titre, tirage et papier, de ^ 0 à 1 2 f.
Pour nne c/emi-feuilie, à peu près les mêmes
frais, mais moins de papier, de 7 à 9 f.
Pour un quart de feuille — idem , de 5 à 7 f.
Quand il y a ime planche noire, le prix,
pour tOO exemplaires, est de 5 f. SO c.
Pour une planche en couleur, le prix varie de ^0 à 13 f.
TABIiE DEil MATIERES^ DIT ]\" S.
PucflERAN. — Caractères zoologiques des Mammifères aquatiques 65
Lafresnaye. — Pachycephala macrorhyncha. 71
Hartlaub. — Colombe du Chili. 74
GuiCHENOT. — Enumération des Reptiles. ib.
DucHAssAiNG. — Mœurs des Crustacés des Antilles. 77
Laferté. — Carabiques de la Guinée portugaise. 81
CoQUEREL. — Coléoptères nouveaux de Madagascar. 86
Michelin. — Nouvelles espèces d'Echinides. 90
— Nouveau genre de la famille des Crinoïdes. 93
Académie des Sciences de Paris. 95
Bulletin de la classe physico-raatbémalique de l'Académie impé-
riale des Sciences de Saint-Pétersbourg. 100
Le Conte. — Descriptive catalogue, etc. 101
Van-Beneden. — Vers intestinaux. f06
Mélanges et Nouvelles. 109
Bulletin bibliographique. 111
QUATORZIEME AMNÉE. — UAKJi» 18S1.
I. TRAVAUX IIVEDITS,
Cours d'Anthropologie (Ânatomie et histoire naturelle
de l'homme) fait au Muséum d'histoire naturelle, en
^850, par M. Serres.
Dans notre désir de tenir nos lecteurs au courant des
progrès de la science, après avoir donné l'analyse des le-
çons de M. Duvernoy, nous avons publié, dans le premier
numéro de cette Revue (p. i 2) le résaujé du Cours de Zoo-
logiie de M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, et ces publications
ont été accueillies avec reconnaissance par nos lecteurs.
Aujourd'hui, nous leur donnons le résumé du Cours d'An-
thropologie de M. Serres; cours dans lequel l'illustre pro-
fesseur a traité les questions les plus fondamentales de la
science de la vie, en s'élcvant à cette hauteur de vues qui
donne à ses nombreux et importants lr;^vaux un carac-
tère qui leur fera marquer une époque dans l'histoire de
la science.
Résumé des leçons sur l'embryogénie anthropologique.
-f. Je vais essayer de résumer, dans une série de pro-
positions, les faits principaux dont j'ai exposé les prépa-
rations et donné les développements dans le cours de
^850. Ces propositions sont uniquement relatives à la par-^
tie de l'embryogénie comparée du cours.
2. L'homme ne forme ni une espèce ni un genre corn- ;
parables aux Primnies. L'homme à lui seul constitue un ?
règne à part, le rhjnc humain. Son explication est le but
2* SÉRIE. T. m Année 18aL 8
4U REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. (^3Iars 1851.)
définitif de Técole embryologique, de ses faits, de ses lois
et de ses doctrines.
5. Les deux radicaux de la génération sont le zoosperrne
et l'œuf.
4. De Tunité de composition et de structure du zoo-
s perme dans la série aninaale et le règne humain.
5. De l'unité primitive de composition et de structure
de l'œuf dans le règne humain et la série animale.
6. De la diversité de développement des parties de l'œuf
dans les deux embranchements du règne animal.
7. L'embryon se substitue à l'œuf chez l'homme et chez
les vertébrés. Chez les invertébrés, l'œuf se transforme en
embryon.
8. Les divisions et les subdivisions de l'œuf sont cen-
tripètes et symétriques, soit dans la vésicule prolifère,
soit dans la vésicule vitelline.
9. Dans cette dernière, la masse du jaune se divise d'a-
bord en deux moitiés symétriques ; puis, chacune de ces
moitiés se divisant à son tour, la sphère vitelline est par-
tagée en quatre segments, puis en huit, puis en seize, puis
en trente-deux, etc. , jusqu'à ce que la masse vitelline en
entier soit transformée en petits jaunes microscopiques
entourés chacun par une peUicule membraneuse. Cette
transformation s'opère constamment de la circonférence
au centre (loi centripète).
) 0. De plus, à l'époque où la masse est transformée en
petits jaunes, il y en a quelques-uns dont la pellicule ex-
terne se couvre de cils. Au bas de l'échelle animale, ces
petits jaunes fractionnés se transforment soit en organes,
soit en embryons nouveaux, qui deviennent libres. Parmi
les Infusoires, ceux que j'ai nommés Viieilozoaires sont
particulièrement dans ce cas.
i]. Ce mode de reproduction peut éclairer la généra-
ration alternante observée chez les ascidies composées ;
mode de reproduction dont on trouve une répétition en
TRAVAUX INÉDITS. 4^5
organogénie dans la transformation des corps de Wolff
(génération alternante).
^2. Ces derniers corps constituent les organes repro-
ducteurs des invertébrés. Leur évolution symétrique forme
les s exes séparés. Leur évolution alterne forme les sexes
réunis (hermaphroditisme).
15. Chez les vertébrés, la formation des organes repro-
ducteurs s'opère par une scissure des corps de Wolff. Leur
évolution est toujours symétrique; de là, la séparation
constante des sexes.
1 i. L'évolution première do l'cnibryon consiste dans la
division médiane du disque prolifère. Cette division par
scissure donne naissance à la ligue primitive. Par une se-
conde évolution, chaque moitié du disque se transforme
en sac germinateur (génération par scissure).
15. H y a ainsi deux sacs germinateurs ; l'un droit,
l'autre gauche, renfermant chacun par moitié les éléments
des organes (loi de dualité ou de symétrie).
16. Ces sacs se détachent par scissure de la portion de
la lame séreuse qui forme Taire transparente. L'isolement
de l'embryon est le résultat de cette séparation (génération
par scissure).
^7. Des trois lames de la membrane blastodermique,
la muqueuse produit le canal intestinal, la séreuse donne
naissance aux organes de relation et à l'amnios ; la vascu-
leuse produit le cœur, les artères et les veines. A une cer-
taine époque, cette dernière environne tout l'embryon par
ses radiations.
^8. De même que l'embryon s'enfonce dans l'amnios
et s'enveloppe de cette membrane, de même les organes
s'enveloppent de leurs séreuses propres. Il y a unité de
composition de ces membranes et unité de procédé d'en-
veloppement (homœozygie organique).
^9. Tout, dans l'organisme animal, se simplifie et se gé-^
néralise, depuis l'abandon du système des préexistences
organiques, et son remplacement par la théorie si lumi-
-H6 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {MurS 1851.)
neuse de l'épigénèse. La cellulogénie de Swann ouvre à
Vorganoplasiie un champ tout nouveau à parcourir.
20- La composition de la cellule paraît analogue à la
composition primitive de l'œuf. L'un et l'autre sont cons-
titués par une sphère renfermant deux sphéroïdes. Ces
deux sphéroïdes sont, pour l'œuf, la vésicule prolifère et
la vésicule vitelline, et, pour la cellule, le nucleus et le
nucleolus.
2^ . L'œuf est une cellule spéciale formée par un organe
particulier du corps, et destinée, par des transformations
nombreuses, à produire un nouvel individu.
22. La cellule est un ovule formé dans tout l'organisme,
dont le but paraît être l'accroissement des parties, et peut-
être un des éléments principaux des sécrétions. Les ostéo-
plastcs sont des cellules du système osseux. Le globule
sanguin est la cellule du sang (génération interstitielle).
25. L'ovule ou la cellule ovarique se détache périodi-
quement de Tovaire, et produit les règles mensuelles chez
la femme. La cellule spermatique se détache des canaux
séminigènes, et se transforme en zoosperme.
24. Le mouvement vital est ainsi représenté par un
tourbillon de cellules qui naissent, se développent, s'u-
sent, meurent et se dissipent par les divers émonctoires
du corps des animaux. Unité de vie, unité de mort (vie et
mort des appareils organiques).
25. La forniation des œufs et des cellules est analogue.
Un appareil d'incubation existe chez beaucoup d'animaux
pour favoriser la maturité de l'œuf et celle du zoosperme.
La vessie natatoire des poissons, les réservoirs aériens ab-
dominaux ÛQ& oiseaux, le sac qui termine le poumon de
plusieurs reptiles, appartiennent à cet appareil.
26. La dualité de l'ovaire et du testicule est un fait
presque général dans la série animale. Chez les Insectes,
les Arachnides, les Crustacés, les Poissons et les Oiseaux,
chez lesquels le testicule paraît unique, un raphé médian
et un double canal déférent indiquent leur duplicité pri-
TRAVAUX INÉDITS. ^<7
mitive. lien est de même de l'ovaire impair de la Scolo-
pendre, du Cobitis barbatiUa, de rEcrevisse, du Blennius
vivifjarusy des Pétromyzons, des Syrènes, etc.
27. Chez les oiseaux, deux ovaires existent constam-
ment jusqu'à la naissance A cette époque, un des ovaires
se flétrit, s'atrophie, et disparaît. Cette dégradation et la
disparition définitive de l'organe s'opèrent sous l'influence
du système sanguin (vie et mort des appareils transitoires).
28. Dans toute la série animale, l'embryon est un com-
posé d'organes, et les organes sont le produit du concours
homœozygique d'une part des trois lames muqueuse, sé-
reuse et vasculeuse^ et d'autre part des feuillets analogues
dont se compose l'embryon naissant.
"29. Deux feuillets muqueux représentent d'abord les
premiers rudiments de l'intestin ; puis ces feuiëets se rap-
prochent, et, arrivés au point de contact, ils s'unissent
par engrenure. Après cette réunion, l'intestin constitue un
tube cylindrique fermé à ses deux extrémités. Plus tard,
une scissure à l'extrémité antérieure forme la bouche, une
autre à l'extrémité inférieure fornje l'anus.
30. Chez leslnfusoires, le canal intestinal est formé par
des cellules uniques ou multiples, fractionnées ou réu-
nies. Ce mode de formation se remarque chez la Monade
vorticelle, la Monade encheiis^ le Volvox globator, le Protée
diffluent, le Cercaire agité, le Cercaire bourse, le Cercaire
vermiculaire, etc., etc. Chez ces derniers, on voit avec évi-
dence que les Infusoires sont des embryons, et que leurs
espèces ne sont que des temps divers de formations em-
bryonaires.
5^ . Chez les vertébrés, le poumon naît du pharynx et
descend dans le thorax. Les branchies des poissons ont la
même origine. Chez le Têtard des Batraciens, les branchies
se flétrissent à mesure que le poumon se développe. Le
Protée et la Cécilie sont, sous ce rapport, des Têtards per-
manents (pharyngogénie).
52. Kn tératologie, l'absence du pharyr x entraîne né-
118 REV. ET MAC. Dji ZOOLOGIE. {Mars 1851.)
cessairemcnt l'absence du poumon. La dualité du pharynx
coïncide toujours avec deux paires de poumons (térato-
génie).
55. Primitivement, chez les vertébrés, le foie est une
éversion de l'intestin. C'est un cœcum sans granulations:
plus tard, les granulations hépatiques entourent et obs-
truent ce cœcum chez les vertébrés.
Chez les invertébrés (Annélides, Insectes, Crustacés dé-
capodes), le foie reste à son premier état de rœcums intes-
tinaux. Chez les Mollusques inférieurs (Eolides, Phylliroés,
Calliopés, etc.), les granulations hépatiques se montrent
et répètent en permanence l'hépatogénie embryonaire des
vertébrés.
54. L'appareil branchial manque chez l'embryon de
l'homme, ^s Mammifères et des Oiseaux.
55. Cet appareil se trouve, chez l'homme, dans la cavité
ovo-utérine (meajbrane caduque).
56. Vous avez sous les yeux le premier exeniple que
l'on ait trouvé de Fallantoïde chez l'homme. En la rap-
prochant de celle des embryons des Mammifères et des
Oiseaux qui sont à côté, vous voyez que la similitude est
complète.
57. Chez l'embrion du Poulet, cette enveloppe est la
suite du conduit qui descend des corps de Wolff.
A mesure que rallantoïde se développe, la vésicule om-
bilicale s'atrophie. Le balancement de croissance et de
décroissance est le même que celui des branchies et des
poumons des Batraciens (balancement des appareils orga-
niques).
58. La lame vasculeuse est l'appareil de la circulation
primitive. Elle forme une vésicule érythroïde qui envi-
ronne l'embryon et constitue pour lui un amnios transi-
toire. Ce fait sert de base à la théorie des substitutions or-
ganiques dont nous vous avons montré de si nombreuses
applications.
59. Les animaux invertébrés sont des embryons perma-
TRAVAUX INÉDITS, i\0
nents des vertébrés. Ils se perfectionnent principalement
par addition des tissus, tandis que les derniers se perfec-
tionnent de classe en classe par addition d'organes.
40. La formation des invertébrés est soumise aux mêmes
règles que celle des vertébrés.
41 . L'addition et la substitution des parties est le pro»
cédé du perfectionnement des vertébrés et des inverté-
brés.
42. L'association des animaux en zoologie est la répéti-
tion de Tassociation des organites en organogénie.
45. Les zoonites où les animaux élémentaires peuvent
être libres ou associés, à peu près comme les organites, où
les organes élémentaires sont associés ou désassociés dans :
les phénomènes d'organogénie ; d'où il suit qu'en zoogé-
nie de même qu'en organogénie les formes diverses déri-
vent du mode d'association des éléments. Nous en avons
vu des exemples dans la formation des Polypes, des Echi-
nodermes, dans les larves des Insectes, ainsi que chez les
embryons des Crustacés.
44. La vésicule amniotique est produite par le soulè-
vement des lames séreuses qui forment l'aire transparente;
Elle se détache par scissure, d'une part, des sacs germi-
nateurs, et, de l'autre, du limbe de l'aire opaque (géné-
ration par scissure).
45. Par ce soulèvement, l'embryon se replie sur lui-
même, et le mécanisme de son enveloppement par l'am-
nios a pour effet de concentrer les vaisseaux et le pédicule
de la vésicule ombilicale sur le milieu de l'abdomen. Le
cordon ombilical est le résultat de cette concentration
(omphalogénie).
46. La position de l'ombilic, son degré d'ascension ou
d'abaissement, est un des signes physiognomoniques les
plus importants pour la classification du règne humain
(anthropoclassie).
47. L'abaissement ou l'élévation du foie dans les di--
verses races humaines est la cause de celte variation de
•120 UKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. { MlO'S 1851. j
position de roaibilic. I.a cause physique do te balance-
ment réside dans la direction opposée de la veine et des
artères ombilicales de Tembryon.
48. Telles sont les vues principales d'embryogénie an-
thropologique qui nous ont dirigé dans la distinction des
coupes que nous avons établies dans le règne humain.
Sdr les caractères zoologiques des Mammifères aqua-
tiques, par M. le docteur Pucheran. — Suite. (Voyez
page 65.)
S II. — Du nombre des doigts chez les Mammifères aqua-
tiques, et de l'influence qu'exerce sur ces organes l'exis-
tence des palmatures.
Avant de déterminer quelle influence l'existence des
palmatures exerce sur le nombre des doigts chez les Mam-
mifères qui ont les pieds palmés, nous devons faire ob-
server que, sous ce point de vue, les Mammifères aqua-
tiques peuvent se diviser en deux sections :
L'une, composée des espèces présentant des palmatures
aux quatre membres, comme les Loutres, TEnhydre, la
Lutride saricovienne, les Otaries et les Phoques, parmi les
Carnassiers, les deux espèces de Desmans {Mijgale pyre-
na'fca et Mygale moscovitica, de M. le professeur Geoffroy-
Saint-Hilaire père ) , parmi les Insectivores et les deux es-
pèces d'Ornithorynque, dans la classe des Monotrêmes.
L'autre, composée d'espèces qui ne présentent des pal-
matures qu'à une seule paire de membres, comme l'Aonyx
Delalande^ parmi les Carnassiers ; le Castor, le Myopotame,
les Hydromys, l'Ondatra , parmi les Rongeurs , et le Chi-
ronecte, dans l'ordre des Marsupiaux.
Nous ferons remorquer que, dans tous ceux de cette
dernière section, la palmature, lorsqu'elle existe, qu'elle
soit complète ou non, qu'elle réunisse tous les doigts ou
TUA VAUX INÉDITS. ^ l\
qu'(;l!e n'en réunisse que quelques-uns, la paltnaturc, di-
sons-nous, existe toujours aux membres postérieurs.
Ce fait n'est point, au reste, sans exemple dans la
classe des Mammifères. Nous rappellerons, en effet, que
M. le professeur Geoffroy-Saint-Hilaire fils a déjà fait ob-
server {\) que lorsque le pouce, en tant que jouissant de
la propriété d'être opposable, cesse d'exister à quelqu'une
des extrémités de l'animal, c'est toujours sur le membre
antérieur que porte cette anomalie, comme on le voit
chez les Colobes, les Atèles, les Didelphes, etc. Le fait que
nous venons de signaler est, on ne peut le nier, de la
môme nature que celui constaté par M. le professeur
Geoffroy-Saint-Hilaire fils.
Ajoutons que la présence de la palmaturc a pour effet
de donner une existence constante de cinq doigts bien
(i) « C'est un fait bien digne d'attention, que les anomalies par
lesquelles divers quadrumanes s'écartent du type de leur ordre,
portent toujours sur les membres antérieurs, et jamais sur les
postérieurs. Chez l'homme, les extrémités antérieures ont seules
un pouce libre et opposable; chez les quadrumanes, au contraire,
le pouce existe constamment aux membres postérieurs, et il y est
toujours très-dévcloppé et très-opposable aux autres doigts,
quand, dans un très -grand nombre d'espèces, les pouces anté-
rieurs s'atrophient et deviennent rudimentaires ou même tout-
à fait nuls. Rappt'lous ici (|ue tous les Marsupiaux pédimanes ont
des pouces libres et oppos^ibles à leurs extrémités postérieures, et
jamais à leurs extrémités antérieures; et il en est de même d'un
mammifère placé par les naturalistes près des Ecureuils, mais
que nous semble bien plutôt (suivant l'opinion de M. de Blain-
ville) un quadrumane voisin des Tarsiers qu'un Rongeur : nous
vouions parier de l'Aye-aye. Ainsi, il est un très-grand nombre
d'animaux de différentes familles qui ont des mains aux extré-
mités postérieures, sans en avoir aux antérieures; tels sont les
Atèles, les Colobes, les Didelphes, les Phalangers, l'Aye-aye, etc. ;
mais il n'est qu'un seul être chez lequel on trouve le système in-
verse, et cet être, remarquable par une telle anomalie, c'est
l'homme. » (Is. Geoffroy-Snint-Hilaire, Dictionnaire classique
d'histoire naturelle, tome VI, art. Quadrumanes.)
-122 KEv. KT 51AC. DE ZOOLOGIE. { Mavs 1851.)
formés aux deux pâlies de Tanimal, lorsqu'elles sont pal-
mées toutes les deux, à la seu!e qui l'est, lorsqu'il n'y en a
qu'une (jui présente ces membranes.
Ainsi, si nous examinons les Carnassiers, qui, en par-
tant de l'homme, sont une des premières familles qui
présentent des animaux aquatiques, nous observons une
grande variation dans le nombre des doigts. Chez les
Ours, les Ratons, les Coatis, les Blaireaux, les Mydas, les
Mouffettes, les Gloutons, les Paradoxures, les Ailures,
nous observons cinq doigts à toutes les pattes. Il en est
de même chez les Paradoxures. Chez d'autres, comme
chez les Chiens en totalité, il en existe quatre seule-
ment en arrière et cinq en avant. Chez certains genres
de la famille des Viverridés (genre Viverra, L.) et de celle
des Mustélidés (genre Mustela, L.), il en existe bien cinq
à tous les membres; mais alors le pouce, au pied de
devant, comme à celui de derrière, devient, dans son
attache au tarse, plus élevé que ses congénères, et n'est
plus sur la même ligne qu'eux. C'est dans la famille des
Mustélidés les conditions que présentent les individus
des genres Marte et Putois ; et dans la famille des Viver-
ridés, les genres Mangouste, Galidie, Galidictis, Genette,
Ichneumie. Dans une espèce de cette dernière division, le
Suricale du Cap, nommé, à cause de cette particularité,
Viverra letradaclyla^ par Schreber et Pallas, on n'observe
même que quatre doigts. Chez une, autre, la Mangouste à
pinceau {Herpesies peniciUattis^ Cuv.), on observe un pouce
hors ligne au membre antérieur, et seulement quatre
doigts au membre postérieur, ainsi que l'avait déjà ob-
servé M. Smuts, dans sa Disserlation mr les animaux du
Cap, avant que M. Ogilby songeât à séparer cette espèce
des autres Mangoustes, pour en former le type du genre
Cynictis (1).
(1) Dans l'article Ôarnivores du Dicùonnaire de M. d'Orbigny,
M. le professeur Geoffroy-S int-Hilaire (ils a démontré que la
■fRAVAUX INÉDITS. i2'»
Ces anomalies dans le nombre des doigts sont étrangères
aux animaux à pieds palmés de cet ordre de Mammi-
fères. Il est bien vrai que les Otaries, dans leur membre
antérieur, ne présentent qu'une large palette membra-
neuse sans division digitale aucune; mais l'analomiu a
dévoilé la véritable struclure de cette nageoire, en mon-
trant, dans sa charpente osseuse, comme dans celle du
membre antérieur des Cétacés, cinq doigts parfaiiement
bien formés. Par leurs membres postérieurs, au contraire,
les Otaries ressemblent parfaitement aux Phoques, et l'on
sait que c'est précisément à cause de la division parfaite
des cinq doigts de ces amphibies que Linné, et plus tarJ
M. de Blainville, ont placé ces animaux en tête de l'ordre
des Carnassiers.
Dans la famille ùes Mustélidés, toutes les Loutres ont
cinq doigts bien formés en avant et en arrière, et, si Ton
observe chez l'Aonyx Delalande au membre antérieur un
pouce ou doigt interne très-rudimentaire, c'est que la pal-
mature est précisément absente à ce membre. Chez le Cy-
nogale de Bennett, de M. Gray, véritable représentant,
diminution du nombre des doigts était en raisoB directe de la
marche digitigrade des Carnassiers (Dict. d'hist. nar, tome III,
r* partie, page 182). L'examen de tous les animaux du groupe
des Ours et de ceux des Viverridés et des Mus'élidés (jue possède
la galerie du Musée de Paris, examen que nous avons fait à l'oc-
casion du présent travail, espèce par espèce, individu par indi-
vidu, nous a convaincu de l'irréfragable exactitude de ces rap-
ports. Nous citerons à l'appui le fait suivant : Tous les zoologistes
connaissent l'espèce de Putois, que M. G. Cuvier a décrit sous
le nom de Putois nudipède^ et M. Fréd. Cuvier sous celui de
Mitsela nudipes. M. Desmarest nous apprend (Mamm. .suppl.,
p. 557), que les intervalles entre les tubercules de la plante des
pieds sont nus dans cette espèce, au lieu d'être velus comme dans
le Putois. Or, ce dernier animal a les pouces hors ligne aux deux
membres : le Putorius nudipes (Cuv.), plus plantigrade que lui,
les a, sur la même ligne que les autres doi^, en avant comme
en arrière.
-124 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mars 185i.)
dans la famille des Viverridés, du type Loutre, de la fa-
mille des Mustélidés, ainsi que l'a déjà fait observer avec
tant dé vérité M. Geoffroy-Saint-Hilaire fils (4), les cinq
doigts sont bien formés, en avant comme en arrière,
Passons maintenant aux Rongeurs, et observons que
dans la famille des Rats, auxquels appartiennent les genres
Castor, Myopotame, Hydromys, Ondatra, le membre pos-
térieur; qui offre seul la palmature, présente bien, dans
les genres non aquatiques, un nombre normal de cinq
doigts ; mais le plus fréquemment les doigts internes et ex-
ternes sont très-minimes, soit que cette réduction porte à
la fois sur les deux {Hamster , Arvicola rubïdus, Arvicola
subterraneus, Ctenomys bmsUlensis, etc.), soit qu'elle porte
seulement sur le doigt interne [Octodon Cumingiij Pœpha-
gomys ater, Daciylomys typus, Nelomys Blainvillii, Echi-
mys h'ispidusy etc.), soit, enfin, que le doigt externe soit seu-
lement un peu plus long que l'interne (Echimys albispi-
nws).
Ces inégalités ne se présentent point chez les Rongeurs
palmipèdes. Le Castor, le Myopotame, l'Hydromys à ven-
tre blanc, comme l'Hydromys à ventre jaune, ont tous
cinq doigts bien formés. Chez le Myopotame, le doigt in-
terne est même presque aussi long que l'externe. Au mem-
bre antérieur dépourvu de palmature, que trouvons-nous,
au contraire? Chez le Myopotame, un doigt interne, très-
petit, hors ligne; chez les Hydromys, un doigt interne en-
core plus rudimentaire que celui du Myopotame. Chez
l'Ondatra, le doigt interne antérieur est intermédiaire par
sa taille entre celui du Myopotame et celui des Hydromys,
tandis qu'au membre postérieur, quoique les palmatures
soient aussi rudimentaires que possible, l'existence des
cinq doigts bien formés est authentique et incontestable.
Nous signalerons une exception chez le Cabiai, qui se
sépare aussi franchement de ses congénères, sous ce rap-
(1) Loc. cit.
TRAVAUX INÉDITS. ^ 25
port, qu'il s'isole des autres Kongeurs sous le point de vue
de la forme de ses doigts et de la structure de ses mo-
laires. Cette môme espèce nous offrira plus tard une autre
anomalie dans la forme de son crâne, comparée à celle des
autres Mammifères aquatiques qui, dans ce sens, offrent
tant de points de contact avec la forme du crâne des Lou-
tres et des Phoques.
Au reste, pour bien juger de l'influence qu'exerce sur
le nombre des doigts l'existence des palmalures, il faut
non-seulement examiner, dans ce but, les Mammifères,
mais encore les Oiseaux, à cause du nombre d'individus
que présente, chez eux, l'ordre des Palmipèdes. Le fait
général que nous énonçons devient alors plus incontes-
table, l'observation pouvant s'exercer sur une centaine
d'espèces, et même davantage.
Chez tous les Palmipèdes, en effet, le doigt postérieur,
considéré par tous les zoologistes comme l'analogue du
pouce chez les Mammifères, n'est pas doué d'un caractère
uniforme de grandeur et de développement. Ainsi, totale-
ment absent chez les Albatros, dans la section des Palmi-
pèdes longipennes, et dans celle des brachyptères, chez les
Guillemots, les Pingouins, Macareux et ïAlca cristatella,
de Pallas, dont M. ïemminck a fait son genre Slaryque
{Plialeris)^ il se montre en rudiment presque imperceptible
chez les espèces de Pétrels, telles que Procellaria frcgaita,
Procelbria Lenclûi, Pfocellarïi pelagica, dont M. Vigors a
fait son genre Thalassidrome (Tliilassidroma, Vigors), et
chez le Thalassidrome de Wilson (Tlialassidroma Milso-
?tti), espèce que M. Charles Bonaparte a dédié à son savant
prédécesseur dans l'histoire de l'ornithologie de l'Améri-
que du Nord. 11 devient un peu plus évident chez les La-
mellirostres et les Grèbes; beaucoup moins chez les Ster-
nes, les Goélands, les Prions, les Puffins, les Labbes ou
Stercoraires ; enfin, chez les ïotipalmes, tels que les Fré-
gates, les Pélicans, les Cormorans, les Fous et les Anhin-
tM REV. ET MAG DE ZOOLOGIE. {MttVS 185K )
gas, il atteint le degré le plus élevé de développement
qu'il puisse acquérir chez les Palmipèdes.
Or, on trouve facilement la raison de ces divers états de
développement et de grandeur du pouce, en remarquant
que chez les Grèbes et les Lamellirostres le bord inférieur
du pouce porte un lambeau de peau très comprimé, uni
au tarse par la moitié supérieure de son bord antérieur,
et qui est flottant par sa moitié inférieure. Ce lambeau de
peau dans lequel nous voyons une palmature rudimentaire
existe chez les Palmipèdes que nous venons de nommer en
dernier lieu(l). Nous n'en avons pas trouvé de vestige
chez ceux de ces oiseaux qui offrent le doigt postérieur en
rudiment, tels que les Pétrels, Thalassidromes, Puffins,
Goélands, Sternes, Rhynchops.
On conçoit, dès-lors, que, par suite de l'existence de la
nouvelle palmature qui, chez les Frégates, les Fous, les
Anhingas, les Cormorans, les Pélicans, unit le doigt pos*
térieur au doigt interne, le pouce doit l'emporter en éten-
due et en développement sur le même doigt chez les au-
tres Palmipèdes; c'est aussi ce qui a lieu.
Indépendamment du grand développement que pré-
sente le pouce chez les Palmipèdes totipalmes, nous de-
vons faire observer que son articulation ou que sa jonction
avec le tarse s'opère chez eux sur la même ligne que l'ar-
ticulation des trois autres doigts. On ne saurait mécon-
naître, dans cette nouvelle disposition de ce doigt, la cause
déterminante de la palmature; car, chez tous les autres
Palmipèdes où le pouce existe, qu'il soit muni d'une
membrane ou qu'il ne le soit pas, il s'articule toujours
(l)*" Certaines espèces de Lamellirostres, telles que Ànas bos-
chas, Anas acuta, Anas sponsa, Anas valisniera, Anas pene-
lope, Anas adunca, A^ias americana, Anas pœcilorrhyncha, le
Suuchel [Anas clypeala], ainsi que les diverses espèces de Sar-
celles, Lous ont présenté leur pouce muni de celte petite mem-
brane, (juoi(iue Cuvier (Règne animal, vol. I, page 1829) ait
dit le contraire.
TRAVAUX INÉDITS. ^ 27
avec le tarse sur une ligne qui est située au-dessus de la
ligne d'articulation des trois doigts antérieurs.
Par cette disposition de leur pouce, les Totipalmes se
trouvent donc, par rapport aux autres Palmipèdes leur^
congénères, dans la même situation que les Loutres par
rapport à beaucoup d'autres genres de la famille des Mus-
télidés, ou, si nous choisissons un exemple beaucoup
mieux approprié, et dans la classe môme des oiseaux, dans
la même situation où se trouvent les Passereaux et les
Gallinacés passéripèdes par rapport aux vrais Gallinacés,
tels que les Cailles, les Perdrix, les Coqs, les Faisans, etc.
De l'examen de la structure des pattes, nous sommes
naturellement conduits à examiner les états divers que
présente le prolongement caudal chez les Mammifères
aquatiques ; car, chez la plupart d'entr'eux, on ne peut
s'empêcher d'admettre que la queue vient en aide aux
membres dans l'acte de la natation.
Or, cet organe présente des variations très-grandes dans
ses états divers de grandeur et de forme chez les Mammi-
fères palmipèdes : très-rudimentaire chez les Phoques et
les Otaries, ainsi que chez le Cabiai; plus développé chez
les Cétacés, il est très-allongé, au contraire, chez les Lou-
tres, le Myopotame, les Hydromys, l'Ondatra, les Des-
mans, le Chironecte.
La forme de ce même organe n'est guère moins variée :
aplatie chez les Cétacés, les Loutres, les Phoques, les Or-
nithorynques et le Castor, il est arrondi chez le Myopo-
tame, les Hydromys, le Chironecte, le Desman des Pyré-
nées et le Cynogale de Bennett, comprimé enfin en forme'
de rame ou de gouvernail chez l'Ondatra et le Desman de'
Moscovie.
On conçoit qu'au milieu de toutes ces différences nous
dûmes nous proposer la solution du problème suivant :
Kst-il possible de rattacher la forme déterminée de la queue
à l'état plus ou moins complet des palmatures de l'ani-
mal? Primitivement, nous crûmes la tâche facile à rem-
4-28 REV. ET MAG- DE ZOOLOGIE. (McU'S 185^.)
piir, en voyant tous les animaux à palmatures aux deux
membres munis d'une queue aplatie; la plupart de ceux,
au contraire, qui n'ont de palmature qu'aux pieds posté-
rieurs, munis d'une queue arrondie. Mais, en réfléchis-
sant, d'une part, que le Castor, quoique n'ayant de pal-
mature qu'aux pieds postérieurs, offre la queue la plus
aplatie de tous; en voyant, d'autre part, ^ue les deux es-
pèces deDesmans, unies par des rapports si intimes, ont,
l'une (le Desman des Pyrénées) la queue arrondie, tandis
que l'autre (le Desman de Moscovie) a la queue compri-
mée, nous n'avons pu nous empêcher de nous avouer
qu'il n'était point possible de rattacher les divers états de
forme présentés par le prolongement caudal aux divers
états de développement des palmatures.
Chez les Oiseaux, il est beaucoup plus facile de voir que
la compression latérale qui s'exerce non plus sur la queue,
mais sur le tarse, est d'autant plus complète que les pal-
matures le sont moins. Les Grèbes en offrent un exemple
frappant de vérité : leurs palmatures sont les plus incom-
plètes de toutes celles des Palmipèdes, et leurs tarses sont
aussi les plus comprimés. Nous ne devons pas nous dissi-
muler, cependant, que l'Héliorne grivelé {Hellornïs Scnc-
galenâs, Vieill.), quoique possédant dos palmatures peut-
être plus incomplètes encore, a le tarse bien moins com-
primé.
Chez les autres Palmipèdes, dont les membranes inter-
digitales sont mieux développées, la compression du tarse
n'est réellement bien marquée qu'en arrière; en avant,
elle est insaisissable. Mais, chez les Grèbes, cette compres-
sion du tarse est, de plus, partagée par le pouce ; les autres
Palmipèdes ne nous ont offert rien de semblable dans la
forme de ce doigt.
( La suite prochainement, )
TRAVAUX INÉDITS. -129
Note sur les Tnngaraa, leurs affinités, et descriptions
d'espèces nouvelles ; par M. Cb.-L, Bonaparte.
Pendant le trop court séjour que vient de faire M. Bour-
cier dans la République de l'Kquateur, il n'a rien négligé
pour recueillir des objets et des observations de toutes
sortes, qu'il fera bientôt connaître lui-même En at-
tendant, je viens soumettre à l'Académie quelques-unes
de ses plus précieuses découvertes ornithologiques, dont
il a bien voulu me confier la publication.
C'est à l'intrépide chasseur et habile ornitholof2:iste iui-
môme, que je crois devoir dédier la plus belle espèce qu'il
a rapportée des bois de Bagnos, près du Tonguragua ,
volcan toujours couvert de neige : Call. Bowicikri, Bp.
Splendide vhidis, abdomine cœimlnnte, pliimis omnibus basi
latissime nigerrimis : verlice uroptfgioque fulvis : giita nigra,
macula magna liinc inde falvo-castanea.
Une seconde nouvelle espèce portera le nom de Call.
PHOENICOTIS, Bp. Splenduie viridissima, phiniis basi obs-
cure plumùeis-, macula utrinque auriculari parva rubro*
caslanea : remigibus reclricibusque nigris: rosira exilij com-
pressa.
Ces deux oiseaux, par leur bec mince et comprimé, par
leur couleur verte brillante, etc., peuvent constituer un
petit genre à part, que nous nommerons Chlorochrysa,
ou plutôt Callipar^ea, avec d'autant plus de justice que
Tanagra cailiparœa , Licht., qui ne diffère peut-être pas de
notre bourcieri, en serait le type.
Une troisième espèce, voisine de C. xantfiocephala, mais
parfaitement distincte, prendra place dans le système
comme Chrysothraupis ictp.rocephala , Bp. Nigro au-
reoque varia : pilcoy uropygio, corporeque subtus aureo-fla-
vis :jugulo glauco-pruinoso : remigibus reclricibusque nigris^
viridi-limbaiis.
Une quatrièftie espèce, probablement le T. punctala du
a« sÉiuE. T. m. Année 18.^1. 9
^0 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (MciVS 1851.)
Pérou des auteurs, ressemble au Tanagra punctata de
Linné, de Cayenne; mais elle est plus forte, n'a pas les
taches noires du dessous du corps si grandes et si rappro-
chées : son croupion est jaune au lieu d'être vert, et cette
couleur jaune teint aussi fortement la tête. Nous l'avons
nommée Ixothracpis gcttulata, Bp. Ne serait-ce pas
C. chrysophrysy Sclater, non encore publiée et en même
temps C. guttata, Cabanis, qui cependant lui donne pour
patrie la Guyane, et le Brésil à celle de Linné? Nous ap-
pellerons ce petit groupe Ixothraupis, et ferons connaître
comme espèce nouvelle, plus petite que toutes les autres,
et presque sans taches, sous le nom d'Ix, fusilla, le pe-
tit Syacou de Lesson.
Une cinquième espèce nouvelle de Tanagrien^ se rap-
prochant de veLïa encore plus que rufîeoUis, Gosse, et ap-
partenant, par conséquent, au genre Tanagrella, Sw., ou
Hypothlypis, Caban., portera le nom caractéristique de T.
RuFIGULA, Bp. NigrUf plumis dorsi alarumqiie viridi-lini-
batis; uropygio glauco : gula rufa; peclore lateriùusque
aibo-glaucis nigro-maculatis : abdomine albido; erisso rufes-
cente.
Ce sera la cinquième du genre, car aux deux ancienne-
ment connues, qui se disputent le nom spécifique ve/k de
par Linné et Brisson, qui ont l'une et l'autre le dessous de
la queue roux, et pour synonymes les noms de 7\ tenui*
rostrïs, Sw., T. iridina, Hartl., T. eyanomeias, Wied., et
T. muUicolor, Sw., M. Cabanis en a déjà ajouté une troi-
sième. C'est son Hypothlypis callophrySy pour nous Tana-
grella CALLOPHRYS, aux sourcils d'or et au dessous de
la queue noir; elle est décrite dans le Voyage de Schoni-
burgk, vol. 111, page 668, comme venant de la Guyane et
du Brésil septentrional. Nous en avons rédigé la phrase
suivante, d'après un individu que les Indiens du Napo
(République de l'Equateur) ont donné comme très-rare à
M. Bourcier : T. nigra; subtus et in humerîs cyanea : uro-
TRAVAUX INÉDITS. -151
pifgio glauco-argenteo : crisso ntgro : pileo nigen'îmoi (route
êuperctliisque aureo versicoloribus.
Parmi les autres espèces importantes rapportées par
Dotre diplomate naturaliste, je citerai :^. l'élépante Cnl-
liste nigro-viridisy Lafr., dont le bec très-court pourrait lui
mériter un petit genre à part, mais dont le plumage se
rapproche de quelques autr^ espèces noires et bleues,
qui constituent pour nous le petit genre Chalcothradpis.
2. La vraie Chalcothraupis y si semblable a Procnopis
atrocœrulea de Tschudi, qui n'en diffère que par sa tache
nuchale d'un jaune paille, Tanagra ruficervix de Florent
Prévost.
Cet oiseau est un exemple éclatant de la déplorable né-
gligence avec laquelle notre aimable science a été traitée
(je dirai presque à la Gmelin) dans ces derniers temps;
négligence qui oblige trop souvent le zoologiste à pâlir des
nuits entières sur les erreurs des hommes, au lieu d'élever
ses pensées à l'étude des œuvres de la nature. Ayant
trouvé un tout autre oiseau, nos ornithologistes modernes
le rapportèrent au Tanagra ruficervix , si bien représenté
dans le Voyage de la Vénus, mais dont ils changèrent le
nom, par une heureuse inadvertance, en rufivertex. Je dis
heureuse inadvertance, car c'est uniquement à cause d'elle
que le nom spécifique de ruficervix peut être conservé à
cette espèce , rendant inutile celui de Tanagra dubusin,
sous lequel je l'ai décrit dans mon Conspcctns; c'est, au
reste, un véritable Tanagride, quoiqu'il ait été rangé par
quelques auteurs parmi les FringlUides, et qu'il niérite de
constituer un genre à part, que Lesson avait déjà nommé
Iridosornis, lorsque Hartlaub lui imposa le nom de Pœct-
lornis. Cabanis, tout récemment, vient encore de lui don-
ner celui d'Eu'hranpis. Le Tanagra anali;> de Tschudi est
une seconde espèce du genre; et nous avons aussi entendu
nommer la première Tanagra chrysolopha.
La famille des Tanagrides offre tant d'affinités, tant de
rapports et des points de contact si nombreux avec celle
i52 liEV. ET MAG. DE ZOOLOGiK. ( MciVS 1851.)
des FringUlides^ que je suis loin d'être satisfait de la place
qu'elle occupe loin d'elle dans mon arrangement systéma-
fique. Le fait est que, dans ce cas comme en tant d'au-
tres, le seul moyen de représenter convenablement les
affinités naturelles est d'établir pour ces oiseaux une sé-
rie (I) parallèle à celle des frhigUlkles. Cette série com-
(1) Puisque j'ai prononcé le mot série» je devrai dire, eu égard
h une discussion entamée dans le sein de l'Académie, que j'en-
tends par ce mot une suite de genres appartenant tous à la même
famille, au même ordre où à la même classe, rangés suivant leurs
rapports naturels, et de manière à représenter, chacun dans leur
i^ruupe, les genres analogues d'un ou d;; plusieurs autres paral-
lèlement distribués, et se dégradant du type primitif au fur et à
mesure qu'on descend plus bas dans l'échelle. Le mot emhran-
chementt auquel, p'>ur être conséfjuent, on devr?iit j-ubstituer ce-
lui de province, n'est que la dénomination de la coupe qui suit
immédiatement celle de règne dans la hiérarchie zoologiqup, et
qui contient plusieurs classeSt ordres et familles; et quoique clia-
(jue embranchement puisse être disposé en série, l'on voiU que
les deux mots ne sauraient être synonymes.
Tandis que les genres d'une même série sont liés les uns aux
autres par ce que l'on est convenu d'appeler affinité, ils ne mon-
trent chacun, avec les geni'es correspondants des autres séries,
qu'une analogie plus ou moins lointaine. Les derniers genres de
chaque série étant les plus dégradés, les moins organisés, il s'en-
suit que c'est à la tin de cliatjue série que doit se mon'rer ime
affinité quelconque, ne lût-elle que négative.
Les deux grands règnes de l'empire organique, l'animal et le
végétal, eux-mêmes composés de séries complexes, peuvent se
résoudre en deux immenses séries dont l'origine se confond pres-
que dans ces êtres pour lesquels Bory de Saint-Vincent avait
voulu instituer un règne à part. Dans plusieurs de mes ouvrages,
en traitant des séries et de leur direction (de leur parallélisme et
divergence), j'ai cherch-Wi démontrer comment elles tendaient à
converger pour se réunir à la base; et comment les différentes
séries, comparées par moi aux tuyaux d'un orgue, s'élevaient
plus ou moins, suivant (jue la nature avait pris plaisir h les per-
fectionner davantage. La série des Pjimates est certainement la
plus élevée, grâce à l'homme, ce miracle de la création, dont
TRAVAUX INËDITS. 155
inencerait par les Sylvicoliens à bec de Fauvette (bien plus
grêle encore que celui des Chardonnerets parmi les Frin-
gillidcs)^ pour terminer par mes Pyrrhuplioniœ parmi les
Euphoniens, Mais la collocation de cette série elle-même
est encore pour moi un problème à résoudre; je dis pour
moi, qui condamne comme entièrement artificielle la sec-
tion des Passereaux dentîroslres, la considérant aussi peu
naturelle que tant d'Ordres et d'aulres groupes abolis par
moi dans diverses Classes, et surtout parmi les Poissons.
Car, pour ceux qui l'admettent avec Cuvier, les Tanagrides
l'espèce unique pourrait représenter, comme je le soutenais il y
a plus de vingt ans, un règne à part, tandis que l'embranchement
des Vertébrés auquel elle appartient se dégrade, dans les Pois-
sons à un tel point, que sa dernière espèce, le Branchioslome^
n'est nullement supérieure à un Ver, et beaucoup moins haut
dans l'échelle des animaux que les Céphalopodes^ les Crustacés
ou les Coléoptères. La série des Batraciens, quoique inférieure à
celle des vrais Reptiles, montre, dans la Grenouille, un type plus
parfait que les Serpents. Les Didelphes. parmi les Mammifères,
ont tout comme les Monod Iphes, leurs rongeurs, leurs insecti-
vores et leurs carnassiers, et quelques-uns de ces derniers, avec
un système dentaire encore plus carnivnre que les bêtes féroces
elles-mêmes {Thylacynus). Et les Oiseaux eux-mêmes, beaucoup
mieux subdivisés physiologiquement que par leurs caractères ex-
térieurs, montrent dans leur double série, par le mode de déve-
loppement de l'embiyon et du jeune, des faits analogues à ceux
qu'on observe chez les Mammifères, les Reptiles et les Poissons.
Il est évident, en effet, que les Cultrirostres, comme les Hérons,
qui ne sont que de faux Echassiers, les Longipennes et les Toti-
palmes, si différents des Brachyplères et des Lamelliroslres, doi-
vent être inclus parmi les Oiseaux de la première série, chacune
de ces coupes n'ayant avec l'ordre auquel on les réunit ordinaire-
ment, que des rapports du genre de ceux qui ont fait confondre
les Pigeons avec les Gallinacés.
11 va sans dire que nos séries, en histoire naturelle, n'ont au-
cun rapport avec les séries de chiffres des mathématiciens ou celh s
d'idées des métaphysiciens; et n'ont également rien decomnwii
avec les différentes époques de création inventées ou commentées
par des géologues peu bil)li(pies.
i54 HEV. ET MAC. D^ ZOOLOGIE. { MciVS 1851.)
sont, parmi les Dentirostres, ce que les Fringillidcs sont
parmi les Conirostres. Mais qui ne sait que tous les Piiif'
liens, quoique la plupart Dentirostres, sont de véritables
FringillideSj comme, au reste, on trouve des oiseaux à bec
entier ou échancré parmi les Sinrnides, les Garrulïdes, etc.
Quoi qu'il en soit, je profile de cette occasion pour in-
diquer quelques nouvenux genres de Tanagrides, et pour
donner quelques rectifications relatives aux espèces et à la
synonymie qui serviront, j'espère , à mettre en ordre cette
importante famille, qui est peut-être la plus imparfaite-
ment traitée dans mon Conspectus Aviiim.
Le genre Procnias, 111. {Tersina, Vieill.), jusqu'ici com-
posé d'une seule espèce, en comptera maintenant deux :
^ . Ampelis lerm, L., p. 232 de mon Conspectus. Major;
roslro laûssimo; plumis jugularibus rohindatts.
2. Procnian lieinij Caban. {Aglaia labradoridesj Mercato-
rum, err.) Cat. Mus, Hein Halberst. ex Columbia. Valde
minor (spccim. haud adult.) : aureo-viridis, capiie gulaque
fusco-versicolonbus : roslro parum dilatalo : plumis jugula-
ribus acutis.
Le genre Procnopis, Caban., auquel il faudra restituer
le nom plus ancien de Pipr^ida, Sw., ^827, sera égale-
ment composé de deux espèces :
^. Tanagra melanota, \iei\\. (vittala^ Temm. — Piprœi-
da cyanea, Sw.), p. 254 et 252 de mon Conspectus. Cœ-
rulea; subtus riifescens : fronte, viltaque utrinque oculare
fatissima nigerrimis : dorso medio , alis, candaque nigri-
camibus.
2. CalUste vassori de mon Conspectus, p. 255, dont
Aglaia diva, Less., ne diffère pas. Minor : intense cyanea :
capistro, loris, a/is, caudaque nigris, * Faem. Fusco-cœru-
lanSj subtus dilutior.
Le genre Iodopleura , Less. , par la conformation de ses
pieds, indice presque certain de son organisation de Chan-
teur, appartient aussi aux Euphoniens plutôt qu'aux Pi-
priens. Nous en connaissons trois espèces noirâtres à fas-
TRAVAUX INÉDITS. -155
cicule de plumes violettes sur les flancs, mais très-faciles
à distinguer par leur taille, et surtout par la couleur de la
gorge, rousse, blanche ou noire.
^ . lODOPLEURA PiPRA, Lcss. {Pardalotus ex Ceylan! —
Euphon. pipra, Less., Cent. Zool., t. 26, — E, aurora,
Sundev., Svensk. Akad., ^855, t. 44, 5. — E. modesta,
Licht), 0. Des Murs. PI. p. 68 (71), 2, ex Brasil. Minor :
nhjricans, siiperciliisj uropijgioque concoloribus ; gula^ crïs" *
soque rnfis. ^
2. lODOPLEURA FUSCA, Lcss. {Ampelis fusca, Vieill. — '
Pipra lapLacit, Eydoux. — Euphonia fusca, Gr.), Mag. '
Zool., 4856, Ois., t. 68, ex Guiana. Minor : nigra; subtu» '
fuliginosa , gula nigra : macula subauriculari , Jiropygio , '
crissoque albis. '^
5. lODOPLEURA fiUTTATA, Lcss. (xsabcUœ Parzudaki. —
emUiœ, 0. Des Murs. — Euphonia guttata et tsabeltœ, Gr.), '
PI. p. 68 (74), 4, ex Venezuela. Major : nigricans; super- '
ciliis, guln, uropygioque albis.
Les EuPHONES proprement dites doivent commencer, '
suivant moi , par ces espèces, dont les touffes de plumes
de chaque côté de la poitrine rappellent celles du genre
précédent.
4. EuPHONE CAYANA, Gf. [Tanagra cayana, sp. 4 4, L., ''
Gm. — Euphonia cnyennensis, Desm.), Pi. enl. 4 4 4, 3. — ^♦
Hist. nat. ïang., t. 26, ex Guiana. Nigro-violacca : pectore'^
hincinde alarumque Icclricibus iuferioribus rubro-aurantiis, ^
2. E. PECTORALIS, Wagl. [Tanagra pectoralis^ Lath. —
Euphone ruftventrisy Licht. nec Vieill. — E. caslaneiven-
tris, Vieill. — Euphone à ventre marron, Mus. Paris), Gai. ^^
Ois., t. suppl. ex Brasil. Nigro-vïolace'i ; abdoinine castaneo :
pectore hinc inde plumis clongatis (lavis.
5. E. RUFiVENTRis, Gr. [Tanagra rufiventris, Vieill. nec^
Licht. — T. chrysogndra, (luv. — Eaphone à ventre jaune '
roux, Lcss.), Gai. Ois., t. suppl. ex Bras. Muior ; nîgro-
violacea; fronte, uropygîo, pectoreque concoloribus : abdo-
inhie flavo; crisso riifescmle. ^?;^' :»!;*•;•
456 nriv. et mag. de zoologie. {Mars 1851.)
4. E. RUFiCEPS, Lafr. — Orb., Voy. Am. m., Ois., t. 22,
2, ex Bolivia. — SimiUima E. chlorolicae, sed fronte lalis-
sinie ru fa.
5. E. BREViROSTRis, Bp., Collect. Parzudak., ex Colum-
bia. Media quasi inier E. ruficeps et chlorotica : nigro-pur-
purea, flavo obscuriorc; rosiro brevhsïmo,
6. E. CHLOROTICA, Desm. {vïolacea, Bp., ^837. — Ta-
nagra chlorotica, L. — T. vioiacea, var. chlorotica ^ Gm.).
Azara, 99. — Pl.enl. ^^4, ^. — Sundev., Sv^însk, Akad.,
1855, t. 10, 5, 2. — Hist. nat., Tang., t. 25, jun. 2i,
adult., ex Cayenna, Brasil., 1ns. Trinitat. Nigro-violacea ,
gula nigra; fronle latissimej pectore, abdomtne,criiisoqueati'
reis : reclrice utrinque exlima, remigibusque basi interne
alhis.
7. E. PUMiLA, Bp., Coll. Parzudaki, ex Cayenna, Nuova-
Granada. Sitnilis E. chloroticae ; sed valde minor, nigro-
chalybœa nec purpurescens : fronte flava^ restriciissima.
8. E. HIRUNDINACEA, Bp. [affinis? Less., 1842), Pr.
zool., Soc, 1857, p. 117, sp. 22, ex Guatimala. SimiUima
E, chloroticse, valde purpurescens, sed rosiro hirundineo!
9. E. VIOLACEA, Desm, {Fringilla violacea, L. — Pipra
grisea? et Tanagra vîolaceaj Gm.), PI. enl. 114, 2. — Hist.
nat. Tang., t. 21. mas 22. fœm. 25. mas jun. 24. faem.
jun. ex Bras. Guian. iSigro-viotacea : fronte, vértiee (gula)
corporeque sublus oninino flavissimis : remigibus , rectrici-
busqué lateralibus basi interne albis.
10. E. LANiiROSTRis, Lafr. —Orb., Voy. Am. m., Ois.,
t. 22, 1, ex Bolivia. SimiUima E. violaceae ; sed rosiro ro-
bustiore, sublaniino!
1 1. E. iENEA, Gr. (Tanagra œnea, Sundev. — cha'ybœa.
Mikan. — Euplionia pyrrhuloides, Nalterer) Svensk, Akad,
1855, 1. 11,4. — Délie. Flor. et Fn. Bras, figura ex Brasil.
Viridi-nigra (nec violacea), genis mentoqne concoloribus :
snbtus et in fronte flava; remigibus rectricibusque unicolo-
ribus; rosiro crassissimo. Ab E. violacea et prœsertim lanii-
rostre suadente rosiro haud disjungenda.
TI'.AVAUX INÉDITS. ^Ô7
Les espèces qui suivent commencent à se montrer moins
typiques.
^2. E, DMBiLiCALis. Less., Tr. Orn., p. 46, sp. 8, ex
Brasil. Major : oiivacca; jugulo, abdomineque griseis : crisso
rufo.
^ù. K. OLiVACEA, Desm., Hist. nat. Tang., t. 27, ex
Cayenna, Mus. Paris, an adult? Minïma : virïdi-olïvacea;
sublus cinereo-oUvacea; gula, crissoque atbidis.
Je ne connais pas Euplionla serrirostris, Lafr. Orb., Voy.)
Amer. m., Ois., t. 24, 2, 5, de Bolivie. Viridis^ sublus alba;
fronte et laleribus llavescenùbus . Et quant aux Tanagra
clilorocyanea, tephrocepliala et leucocephala de Vieillot, ^
Enc. meth., p. 774 et 781, dont Gray fait des Euphones,
je ne pense pas qu'elles appartiennent à ce groupe. q
Les Euphones à btc de Bouvreuil constituent un genre
Pyrruphonia, mais auquel je ne rapporte plus que deux .
espèces, les E. laniîrostris et œnea ne pouvant être sépa-
rées des vrais Euphones.
4 . Pyrrhuphonia jamaiga , Bp. ( Tanagra jamaica ,
Gosse ex L. î — Euphonia jamaica, Gr.), Brown, 111., t. 26., i
— Gosse, Orn. 111. Jam., t. 59. m. et f., ex Anlill. Cœru-
leo-grtsea; sublus albo-cœrulea : iiropygio virescenle : abdo^
mine flavo (faeminse albo),
2. Pyrrhuphonia cinerea, Bp. {Euphonin cinerea,
Lafr.), Uev. Zool., 4 846, p. 277, ex Columbia. Glauco-ci~
nerea; subtus dUutiorj abdomine medio crissoque flavo-citri'
nis;roslro valida ^ apice bidenlalo !
Le nom de Chlorophonia pourra s'appliquer aux Eu- ,
phones vertes, si remarquables par leurs formes de Proc-v|
nias.
^. Chlorophonia viridis, Bp. {Tanagra viridis, Vieill.
— Procn'ms viridis, Caban. - Euphonia viridis, Gr.), PI.
col. 56, 5, ex Brasil. Minor wiridis, abdomine crissoque fia-
vi^s)mis : collare uropjigioque cyaneis.
Les exemplaires provenant de laBépublique de l'Equa-
teur ont le dos presqu'entièrement bleu.
^58 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mars 1851.)
Je ne connais pas Tanagra xanihogaster, Sundev. (Eu-
phonia xanihogaUra ^ Gr.), du Brésil, figuré tab. ^0, -I, du
volume de ^855, de Svensk, Akad.
2. Chlorophonia occiPiTALis, Bp. {Euphonia occipi-
talis, Dubus), Esq. Orn., t. U, ex Mexico merid. Siniîlis
Chl. viridi ; sed major et macula occipilali cœridea.
5. C. PRETRII, Bp. (Tanagra pretret, Lafr. nec Less. —
Euphonia pretrei, Gr.), Mag. Zool, ^845, Ois., t. 42, ex
Columbia. Minor : viridissima; pileo cijaneo : abdomine
flavo, inedio long'ttudinaliter rufo.
Cette espèce, par ses couleurs, indique le passage au
petit genre suivant.
Nous donnons plus particulièrement le nom de Cyano-
PHONiA aux Euphones à lêle bleue qui, par ce caractère,
et même un peu parleurs formes, rappellent, comme VOr-
ganiste, le genre Piprϕda.
\ . Cyanophonia musica, Bp. [Pipra muska, Gm. —
Parus musicuSj Lath. — Tanagra musica, Auct. — JEît-
^/to«ia musica, Desmar.), PI. cnl, 809, -I. Hist. nat. Tang.,
t. ^9. mas. t. 20. faem., ex Antill. Nigro-violacea; pileo
cerviceqite cganeis ; f roule nigro.margînata; uropygio, cor-
poreque subtus ex tolo flavo-aurantiis.
Fœm. riridis; subius et lu uropggio flavicans : pileo cœ^
ruleo, fronle immargmala rufa,
2. C. AUREATA, Bp. [Tanagra aureata, Vieill. ex Azara,
98. — Euphonia nigricoUis, Vieill. — E. cœruleocephala,
Sw. ex Euphone à tête bleue, Mus. Par. — E. aureata^
Gr.), Orb., Voy. Am. m., IV, p. 267, sp. 248, ex Parag.
Bolivia , Equator. JSigro-violacea ; subtus et in uropygio
flavo-aurantia; vertice, occipiie, cer vice que cganeis \ fronte,
genis^ gulaque purpurascente-nigerrimis.
Quid Tanagra desmaresii^ Vieill. (Euphonia deMmaresli,
Gr.), Enc. meth., p. 774, ex Brasil. nisi Cyanophonia
fronte nigra, pileo azureo?
C'est ici que devrait être intercallé le nouveau genre
TRAVAUX INÉDITS. i59
CALLiPARiEA, avcc SCS deux ou trois espèces dont nous
avons déjà parlé.
Qiiid Calliste catamena, Bp. Mus. Lugd. Viridis,
verticecrissoque rufescentibus?
Calliste gyrolaet les espèces voisines constituent le genre
Gyrola de Reichenback.
^ . Gyrola chrysoptera, Bp. (Tanagra gyrola. L. —
Aglaia ciirysoptera^ Sw. — Calliste gyrola, Gr.), PI. enl.\^
^")5, 2. — Desm. Tang., t. 6. mas, t. 7. fœm. ex Brasil.
ViridiSj pectoris abdominisque medio cyaneo : pileo genisquc
rufts : humeris aureis, >
2. G. VIRIDISSIMA, Bp. (Aglaia gyrola, Sw. — viridiS'
sima, Lafr. — Calliste desmaresli, Gr.), Rev. Zool., III. 2,
ser. t. 28, ex Antill. Ex loto virïdissïma; capite rufo-cas-
taneo.
3. G. CYanoventris, Bp. {Aglaia peruvïana^ Sw. ncc
Desm. — gyroloides, Lafr. — Calliste cyanoveniris, Gr.),
Rev, Zool., ^847, p. 277, ex Peru. Viridis-, subius et in
uropygio cyanea : pileo genisque castaneis : humeris aureis.
Suit immédiatement le groupe restreint auquel nous
conservons le nom de Gallisïe : il a pour type Tanagra
cayana, et sa première espèce, nouvelle, a môme de grands
rapports avec les Gyroles.
* -1 . Calliste VITRIOLINA , Bp. ( Tanagra vitriolina ?
Licht. Mus. Berol. — ruficapilla, Bp. in litt.), PI. enl ,
290, 4 ? ex Santa-Fe de Bogota. Similis G. cayanae; sed
dorso viridi-thalassino, nec flavicante; corpora subtus vix
dilutiore ; pileo magis rufescente.
2. C. PRETIOSA, Bp. (Callispiza preciosa, Caban, ex
Âzara, 95. — Calliste cayana, Hartl.). Bras., Parag. Flavo-
cinnamomea, pileo rufescente : genis^ gula, alis, caudaque
nigro-viridibus.
Les individus du Pérou sont toujours beaucoup plus
forts, à couleurs plus vives, et à gorge d'un bleu irisé
{cyano-versicolor) : on pourrait les regarder comme consti-
^40 REV. ET mag. de zoologie. { MttVS 185K )
tuant une race constante sous le nom de 5. Calliste cya-
NOLAIMA. Bp.
Une race de Cayenne, au contraire, est plus petite ; elle
a le dos jaune et non vert, et la poitrine bleue : c'est le
vrai cmjana de Linné.
4. C. CAYANA, Bp. (Tonagra cayana, sp. 8, L. — caya-
nensis, Gm. — chrysonota, Sclat. — FringiUa autumnalisF
Gm.), PI. enl., 201, 2. — Desm. Tang., t. 4 0. — Contr.
Orn , 4830, Ilï, cum fig. ex Cayenna. Nit'ide lutcscens,
cnpite fulvidiore ; loris genisque aterrimis : subtus cœrules-
censj ventre rufescente : alis caudaque nigris viridi-timbatis.
3. C. PERUViANA, Gr. {Tanagra peruviana^ Desnr). — T.
gyrola, Wied. — Aglnia melanota^ Sw. adult. — A. mela-
nolis, Sw. jun., ex Tangara à calotte rousse^ Less., Tr.
Orn., p, 462, sp. 26). Desn). Tang., t. 4 4. — Sw., Orn.
Dr. of B. of Braz., t. 51, adult. ex Peru. Flavo-cinnamo-
mca; pileo, genis, cerviceque rufis\ interscapilio nïgro : sub-
tus glauco-viridis ; crisso rufo.
6. C. FLAVA, Gr. {Tanagra flava, Lath. — T. formosa,
Vieill. ex Azara, 96. — T. chloroptera, Vieill.). Sw. Zool.
III. fig. bona ex Parag., Bras. Similis C. cayanœ, sed ma-
jor ; pileo concolore (pallidissimo) ; et gula, peclore abdomi-
neque medio nigris.
7. C. CDCULLATA, Gr. {Âglaia cucullala, Sw. ex Tangara
à tête noire, Less., Tr. Orn., p. 462, sp. 25, et Mus. Paris).
Orn. Dr. B. ofBraz., t. 7, ex Brasil. Similis G. cayanae ;
sed pileo genisque nigricanlibus.
8. C. CYANOPTERA, Gr. {Aglaia cycmoplera, Sw. — Ta-
nagra argentea, Lafr ). Orn. Dr. B. of Bras., t. 8, ex Bra-
sil. Glaneo-cinnamomea : capite^ alis, caudaque nigris : re-
mîgibus, rcctricibusque cyaneo marginatis.
Il no faut pas confondre cette espèce du Brésil, la 4^*
de mon Conspecius, à cause du nom de Tanagra argentea
que lui donne Lafrcsnaye, avec l'espèce 54 dudit ouvrage,
Procnopis argentea, Tschudi, Faun. Per., t. 44, 2, de Co-
lombie ot du Pérou, qui, fort voisine d' Aglaia airicapilla,
TRAVAUX INÉDITS. i i I
Lofr., forme, avec elle et la labradorides, mon genre Chai-
cothraiipis.
La prétendue Callisle leclancheri n'est que la Spiza de ce
nom.
Callisle pulchra, Tschudi, Faun. Per., t. ^8, 2, est sy-
nonyme de C. arihus; Less. 111., zoo!., t. 9, type de mon
genre Chrysoturaupis.
Calliste îv'ilsoni y Lafr. n'est autre que C. thalassinUy
Strickland.
Calliste fanny, Lafr, ne diffère pas de C. larvata, Dubus,
Esq. Orn., t. 9.
Calliste tatao et ses semblables devront former le genre
Tatao, auquel Reichenback restreint le nom Aglaia, qui
ne peut être conservé.
4. Tatao paradiseus, Bp. (Tanagra tatao^ L. — Aglaia
paradisea, Sw. — Calliste tatao, Gr.), PI. enl. ^21, 2, et
7, 4 . — Desm. Tang., t. ^ . mas, ex Cayenna, Bras. Nigro-
holosericeus ; subius cœruleus, gula cyanea : pileo genisque
lœte viridibus : tergo rubro, tiropygio aureo.
Les exemplaires de Colombie sont toujours plus petits,
à vert de la tête plus étendu, à dos plus noir, avec moins
de jaune.
2. T. YENI, Bp. [Aglaia clnlensisf Vig., 1832. —A. yeni,
Lafr. — Calliste chiUnsis^ Gr.). Orb , Voy. Am. m., Ois.,
t. 24, ex Boliv. Simiiis T. paradiseo ; sed major, et uropy-
gio ex loio ruberrimo.
5 T. tricolor, Bp. {Tiinagra Iricolor, Gm. — T. ta-
tao, Wied. — Calliste tricolor, lîuie), PI. en!., 53,-1. — PI.
col., 2-15, ^. — Desm. Tang., t. 5. mas, t. 4. faem. ex
Bras.
4. T. FESTivus. Bp. [Tanagra tricolor, var. Lath. — T.
triclirouy Licht. — T. cyanocephala, Vieill. — T. rubrkol-
lis, Temm., Wied. — Calliste festiva,Gr.) , PL enl., 53, 2.* <
— PI. col., 215, 2. — Nat. Mise, t. 557. — Sw. B. of
Braz.. t. 3. — Kitll. Kupf. Vog , t. 51, 2, ex Bras. Viridis;
442 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { }fars 1854.)
capislro dor&oque nigris : pileo gulaque cyaneïs : genls cervi-
ceqne riibris.
5. ï. CiERULEOCEPHALUS, Sw. (Aglaia cœruleocephaia,
Sw. - cyanicollis, Orb. — Calliste cœruleocephala , Gr.).
Voy. Am. m., t. 25, 4, ex Bolivia. Nigra : capite colloque
eyaneis : humcris latissime, uropyg'wque aureo-versicolori-
bus.
6. T. FASTUOSDS, Bp. {Tanagra fastuosa, Less. — Cal-
liste fastuosa, Gr.). Cent. Zool., t. 58, ex Brasil.
7. T. LARVATUS, Bp. (Calliste larvata, Dubus. — Aglaîa
fanny, Lafr.). Esq. Orn., t. 7. — 0. Des Murs, PI. p. 56,
2j ex Mexico, Nova-Granada? Nigerrimus; capite croceo-
virescente ; fronte, genis, humeris, lateribusqiie lucide eya-
neis : iiropygïo, abdomine tcctricibusqiie alariim minoribiis
glaucu : crisso albido : remigibus reclricibusqne aureo-mar-
ginaùs.
Nous composons ainsi qu'il suit le genre Chrysothrad-
Pis:
4. Chrysothraupis aurulenta, Bp. (Aglaia aurulenla,
Lafr.), Rev. Zool, 4845, p. 290, ex Columbia. Similis
G. arthus, sed subtus ex loto aurea.
2. G. ARTHUS, Bp. [Tanagra arthus, Less. — Calluspiza
fulchray Tschudi. — Tanagra arthus et Calliste pulclira,
Gr.). 111. Zool., t. 9. — Faun. Per., t. 48, 2. ex Peru,
Mexico? ^wrea, dorso nigro-macnlato : pectore, lateribus,
crissoque lat'issime fulvo-brunneis : capislro, macula auricu-
lari maxima^ alis, caudnque nigris.
5. G. CHRYSOTis, Bp. {Calliste chrysotis^ Dubus). Esq.
Orn., t. 7, ex Mexico. GlaucO'Smaragdina ; vertice, cervice,
' loris, coin laleribus, dorso viridi-macnlato, alis, caudaque
nigerrimis j genis aureis : abdomine, libiis, crissoque rufis.
4. G. CITRINKLLA, Bp. {Tanagrella citrinella, Temm. —
^cyanovenlris, Vieill. — clegans, Wied. — Calliste citrinella,
Gr.). Sw., Orn. Dr. B. ofBras., t. 6, ex Brasil. Flavanigro-
maculata : capistro, gulaque nigris : pectore latcribusque cœ-
ruleis ; alis caudaque nigris vlridi-lim(>atis.
TRAVAUX INÉDITS. 445
5. C. THOBACICA, Bp. (Tunagra ihoracica^ Temm. — Cal-
liste thoracica, Gr.), PI. col., i2, 1, exBrasil. Viridis nigro-
maculala ; capistro nigro ; verlice cyaneo : peclore humeris-
que miraniiis; gula nigra; genis lateribusque viridibus'f ab-
domine crissoque jlavidis.
6. C. THALASSINA, Bp. (CaUtsle thalassinaj Strickland,
Ann. nat. Hist., 4 844, p. 44 9. — Aglaia wilsoni, Lafr.,
4847. — Callîste thalassina et C. ivilsoni, Gr.). 0. Des
Murs, PI. p. 56, \, ex Brasil., Peru.
7. C. SCHRANKI, Bp. (Tanagra schranki, Spix. — Cal-
liste schranid, Gr.). Av. Bras., t. 54, 4, 2. — Orb., Voy.
Am. m., t. 24, ] , ex Brasil. Bolivia. î: i
8. C.? FRUGiLEGUS, Bp. {Tanagra frugilegus, Tschudi.
— - Caliiste frngileguSj Gr.), Faun. Per., t. 47, 4, ex Am.
mer. occ.
9. C. ICTEROCEPHALA, Bp. (CaUiste icterocephala, Bp. in
litt.). Mus. Paris, ex Bepubl. Equator. Nigro aiireoque va-
ria ; pileoy uropygioy corporeque subtus aureo-flavis : jugulo
glauco-pruino$o iremigibus, rectricibusque nigris , viridi-
limbatis.
40. C. XANTHOCEPHALA, Tschudi. {Callospiza xanthoce-
p/ia/a, Tschudi. — Caliiste xanihocephalay Gr.). Faun. Per.,
t. 47, 2, ex Amer, m. occ. Glauco-viridiSj dorso nigro-ma-
culato; capite flavo nigro^marginnto : capistro nigro ; gula
reslricte alba : abdomine medïo crissoque pnllide rufis : remi'
gibus rectricibusque nigris glaucoMmbatis.
44. C. PARZUDAKii, Bp. [Aglaia parzudakii^ Lafr. —
Caliiste parzudakii, Gr.), Mag. Zool., 4843, t. 42, ex Bo-
gota. Nigra; subtus et in uropijgio cinnamomeo-versicolor :
pileo cerviceque {lavis ; fronte genisque rubro-aurnntiis : gula
et macula aurkulari nigris : humeris et alarum fascia cœru-
leo-aureis.
C'est ici que doit trouver place notre groupe Ixothrau-
PIS.
4. IXOTHRAUPIS PUNCTATA, Bp. [Tmwgra punciatn, L.
— Caliiste punctata^ Gr ), PL enl , 4 55, I. — Rdw. B.,
444 REV. ET MAG. Ï)E ZOOLOGIE. (Mai'S 185 f.)
t. 262. — Desm. Tang., t. 8, adult., t. 9, jun., ex Cayen-
na, Brasil. Viridis, plumis nicjro- centralisa capite cœriilante
(necflavicante).
-12. I. GUTTULATA , Bp. (Tanagra punctata, ex Peru,
Auct. — Callospiza gui lata ex Gmana? Caban. — Callisle
chrifsophrys, Sclater), Contrib. Orn., ^85l, figura bona, ex
Republ. Equator. Viridis, plumis ni gro-centralis, capite
flavicanlCy uropygio immacutato : fronte antice orbitisque lu-
teis ; gula pectoreque albo-cœrulantibus, plumarum macutis
centralibus nigerrimis ; abdomine crissoque flavo-virentibus.
*^5. I. CHRYSOGASTER, Bp. CoUcct. Eyroll. ex Colum-
bia. Minor; viridis, ptumis capitis, gulœ et pectoris flavi-
CantibuSj dorsi et alarum cœridescentibus, ommbus nigro-
centraiis : abdomine aureo.
* \A. I. PCSILLA, Bp. (Tangara petit SgacoUy Less., Tr.
Orn., p. 462, sp. 20). Mus. Paris ex Cnyenna. Minor-, ex
toto viridis fera immaculata ; alis caudnquc. cœrulescentibus.
Mon genre Chalcothraupis contiendra les espèces qui
suivent :
A . Chalcothraupis labradorides, Bp. {Agiaia labra-
c/on(/e5, Boisson n. — Tanagra labradorides, FI. Prev. —
Calliste labradorides, Gr.), Rev. Zool., -1840, p. 67.— Voy.
Venus, Zool, t. 5, 4, ex Bogota.
2. C. RUFICERVIX, Bp. {Tanagra riificervix, FI. Prev.,
nec rujivertex, Lafr.), Voy. Venus, Zool., t. 5, 2, ex Colum-
bia. Cœrnlea^ plumis basi plnmbeis ; abdomine crissoque pal-
lide rufescenlibus ; capistro , loris , et fascia transversa
verlicis nigris : [route postice, cerviceque alro-cyaneis : nu-
cha rufo-castanea : macida utrinqne auriculari , tectricibns
alarum minoribus, plnmisqne axillaribus albis.
5. C. ATROCOERDLEA, Bp. (Procnopis atrocoendca, Tsch.
— Calliste atrocœrulea, Gr.), Faun. Per., t. -15, 2, ex Am.
m. CGC. Similis prsecedenti, sed macula nuchali sliaminea
nec rufo-castanea.
4. C. ATRiCAPiLLA,Bp. {Agiaia airicapilla, Lafr.), Rev.
Zool., ^845, p. 290, ex Columbia, Cœruieo-argentea; pi-
Jievue^ ei MeLÇ. t/x? Zoolot/ie, iSoi
FI. 4
%
\
Dendrocol aptes Tem/ru/tc/ul, Laft-Mn^yc.
Lebrun se
TRAVAUX INÉDITS. * 145
leo nigerrimo ; genîs, gnla, pectoreque vlrescenlibus : alh,
caudaque nigro-cœrulcuuibiin.
5. C. ARGENTEA, Tscluidi, ncc Lafr. — Cal liste nrgenteaj
Gr.), Faun. Per., t. <5, 2, ex Am. m. occ. Cœruleo-argeri'
iea\ genis guUique auriUentis; pectore abdomineque medio
nigris : p'ileo nigerrimo; alis caudaque cœrnlaniibiis.
6. C. NIGROVIRIDIS, Bp. (Aglaia nigroviridis, Lafr. —
Callisle nigroviridis j Gr.), Mag. Zool., -^845, ex Bogota.
Cyanco nigroqite varia; dorso^ capislro, pectoreque nigerri-.
mis : abdomine albido : rostro brevissimo.
7. C. NIGRICIKCTA, Bp. {Aglaia nigricincla, Bp. — Cal-
liste n'igrocincia, Gr.), Pr. Zool. Soc, i857, p. \2], ex
Peru. Viridi-cyanea; dorso, pcclore^ rcmigibnSj caudaque
nigris : abdomine albo. — Similis C. brasiliensi ; sed minor,
rostro tenuiore, et colore viridi-cyuneo magis extenso in ca-
pitCf caudœ rectricibus et alaruin tectricibus inferioribus.
( La suite prociiainemtnt.)
Essai d*une monographie du genre Picucule (Bulïon),
Dendroedaptes ( Hermann, llliger ), devenu aujourd'hui
la sous-famille Deadrocolaptin^ (Gray, GeneraofBirds),
de la famille CERiHiADiE de Swains. ; par F. de Lafresnaye.,
— Suite. Yoy. 4 850, p. 95, 4 45, 275, 569, 417 et 588.
Avant de reprendre la suite de nos Dendrocolaptinœ ,
nous avons cru devoir faire connaître à nos lecteurs une
espèce de cette sous-famille non encore décrite et figurée,
mais qui, appartenant à un groupe déjà publié, celui de
Dendrocolaptes proprement dit, n'a pu y figurer à sa place
naturelle, puisque ce n'est que depuis celle publication
que nous en avons eu nous-môme connaissance, dans un
voyage que nous avons fait au Musée de Leyden. En voici
la description :
7°. DhNDROCOLAPTES ÏËMMlNCKIIjNob. (PI. 4.)
« D. supra brunneo-fumigatus, fronte usque ad veriicem pal-
2« SÉRIE. T. m. Année 1831. 10
446 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { âJciVS 1851.)
lidiore et paulo vufescente ; coUi superi et dorsi supremi plumis
in raedio guità niveâ nigro marginalà notatis; sublùs umbrinus,
giilâ colloque antico pallide fumigato-rufescentibus, pectoris ven-
trisque plumis totis umbrinis, in medio macula triangulari-elon-
gatâ niveâ nigro marginalà notatis; ventris maculis striciis; fera
linearibus ; subcaudalibus pallide rufescentibus, albo late, fusco-
que anguste vittatis ; rostrum brève, crassum, uti in Perrotii et
Devillei Dendrocolaptihus maxillâ fuscâ, mandibulâ pallide fla-
vescente; pedes satis robusti; alis caudâque praelongâ cinnamo-
meis. » — Habitat in Colombiâ (Santa-Fé de Bogota).
Cette espèce, comme on le voit, est remarquable dans
le groupe auquel elle appartient, ainsi que les Picucules
de Perrot et de Deville, ses congénères, par un ensemble
de coloration uniforme et non variée de taches claires sur
la tête. Ces taches ne se remarquent que sur le cou et le
haut du dos, où elles sont blanches, bordées de noir, et
non d'un roux pâle. On les retrouve encore de la même co-
loration, et de forme triangulaire allongée, sur les plumes
pectorales et ventrales ; sur ces dernières, cependant, elles
se rétrécissent insensiblement, et y deviennent presque
linéaires. Il n'y a guère que chez le Dendrocolaptes longi-
rostris ou Nasican, que Ton en remarque de semblables,
quant à la forme et à la coloration, et elles diffèrent en-
tièrement, sous ce rapport, de celles du Dend. Devillei.
Son bec, court et gros, brun noirâtre en dessus et pâle en
dessous, a des rapports de forme avec celui des Picucules
de Deville et de Perrot, et c'est près de ces deux espèces
qu'il se groupe le plus naturellement. Ces trois espèces
paraissent d'ailleurs habitantes de la même région, l'Amé-
rique centrale.
Le Picucule de Temminck a de longueur totale 8 pouces
1/2 du pied allemand ; sa queue a 4 pouces, et son aile
pliée a 5 pouces \ 0 lignes.
C'est dans le Musée de Leyden que nous avons trouvé
cette espèce inédite, et c'est avec l*autorisation de son sa-
vant directeur, que nous lui avons imposé un nom. Ce
nom a tant de titres à la reconnaissance de tous les orni-
TRAVAUX INÉDITS. ^47
thologistes du globe, qu'il s'est présenté tout d'abord à
notre pensée. Il en avait d'ailleurs de bien puissants à la
nôtre en particulier, au milieu de ce magnifique et riche
Musée de Leyden, où M. Temminck nous a facilité, avec
une obligeance remarquable, toutes les recherches et ob-
servations que nous avons désiré y faire pendant les huit
jours que nous avons passés dans cette ville scientifique.
Sdr les éclosions de dix espèces d'Entomobîes obtenues
par M. le colonel Goureau; par M. Robineau-Des-
VOIDY.
M. Goureau a eu l'obligeance de me confier dix espèces
d'Iîntomobies qu'il avait obtenues d'éclosion.
Douze individus constituaient ces dix espèces ; on voit
qu'il m'a été matériellement impossible d'opérer sur les
deux sexes.
Sur ces dix espèces, deux seulement ont été publiées
jusqu'à ce jour ; elles offrent donc un intérêt réel sous ce
seul point de vue.
Mais cet intérêt augmente, lorsqu'on les envisage sous
le rapport des séries auxquelles elles appartiennent. Ainsi,
la science pouvait presque désespérer de jamais connaître
les habitudes des larves de la tribu des Thryptocérées;
M. Goureau non-seulement a soulevé le voile derrière le-
quel la nature travaille incessamment, mais il a ajouté
une charmante espèce à celle que nous connaissions déjà.
C'est donc un fait acquis qu'à l'état de larve les Thryp-
tocérées vivent dans les Chenilles roiileuses des feuilles des
arbres, et surtout des arbres fruitiers.
M. Goureau ajoute un fait do plus à l'histoire des larves
des Plugides ou Lydellées, en nous montrant le Taehina
riiralh de Fallen éclos d'une chrysalide renfermée dans ur
feuille.
M. Goureau a rendu à la science un autre service im-
^48 IIKV. ET MAC. DE ZOOLOG'E. (MciVS 1851.)
portant ; il a obtenu des chrysalides de Chenilles roiileuses
de feuilles du poirier cl du sorbier deux Entomobies qui
définitivement doivent constituer un genre nouveau, non
parce que la série de ces insectes est nouvelle pour l'ento-
mologie, mais parce qu'il a été permis d'étudier leurs vé-
ritables caractères, qui n'avaient pu être saisis sur les
espèces n. 2 et 5 de mon ancien genre Zaïda.
M. Goureau a encore observé le premier les habitudes
des larves du genre Elophorie.
Enfin, ce naturaliste a vu éclore, de Chenilles élevées
par lui, deux espèces nouvelles de Carcélies, et deux au-
tres espèces qui, jusqu'à nouvelle publication, devront
être rapportées à mon genre Phorocera primitif, encombré
d'espèces qui lui sont étrangères.
On voit donc qu'il était difficile d'obtenir de meilleurs
résultats avec une si petite quantité de matériaux. Mais
M. Goureau se livre aux études qui seules conduisent à la
science véritable.
1. Carcelia Puparum, Rob.-Desv., Annales de la Soc.
Entom.,^847, p. 278, w" ^.^Senomelopia -puparum, Macq.,
Dipt., tom. II.
M. Goureau a obtenu cette espèce de la chrysalide de
\ Arciia fulïginosa.
1. Carcelia apigalis, Rob.-Desv. -- Mas. Niger, cœsius,
thorax cinereolineatus, scutelio subferrngineo ; abdomen cinereo-
subcœsio puraicatum , secundi segmenli lateribus subfulvis ;
froTîtalibus, anlennis, femoribus, tarsisque nigris; fronils la-
teribus cinereo-siibbruneis; facie albidà, palpis testaceis; libiis
basi nigro, apice fiilvo; halteribus flavescentibus ; calyptis sub-
albis; aiis sublimpidis. — Long. 4 ligues 1(2.
Te m«/(i .• corselet noir-bleuâtre, rayé et saupoudré de
cendré; écusson ferrugineux pûle; abomen noir-bleuâtre
et glacé do cendré bleuâtre; une tache fauve obscure, et
presque nulle, sur hs côtés du second segment; frontaux
noir-de-velours; antennes, cuisses et tarses noirs; côtés
du front brun-cendré; face albide ; palpes testa ce- fauves ;
TRAVAUX INÉDITS. ^ 49
tibias noirs, mais un peu fauves avant le sommet; balan-
ciers jaunâtres ; cuillerons blancs ; ailes assez claires.
Le mâle de cette espèce est éclos, chez M. Goureau, de
la chrysalide de VArciia fuliglnosa.
Cette espèce, semblable à mon C. bomhijcivora (Annal,
de la Soc. Ent., ^847, p. 280,n°8), en diffère par la tache
latérale du second segment de l'abdomen, et surtout par
ses tibias, qui n'offrent un peu de fauve qu'en dessus de
leur sommet; elle avait déjà été indiquée dans mon Essai
primitif. — M. Goureau en fait VEurygaster vulgaris.
5. Thryptocera flavisquamis, Rob.-Desv. — Espèce
manuscrite.
M. Goureau a obtenu cette espèce, en juillet, de la chry-
salide d'une Chenille tordeuse des feuilles de l'orme.
Cette espèce est décrite dans le manuscrit livré à la So-
ciété Entomologique, et qui sera bientôt publié.
M. Goureau avait, mais à tort, donné à cette espèce le
nom de Thnjpt. microcera.
4. Thryptocera hcmeralis, Rob.-Desv. — Femina. Tho-
rax ater, opacum, lineâ huraerali fulvidâ, scutellique parte pos-
ticâ fulvidâ; abdomen gagateiim, nitens, immaculatum; fronta-
libus fulvidis ; frontis lateribus fulvido - subbrunicosis ; facie
fulvido-pallescente; palpis fulvidis; inter-antennariis atris; an-
tennis fulvidis, ultimi articuli apice nigro aut fusco; pedibus
atris; halteribus fulvidis; calyptis fluvescentibus ; alis basi sub-
flavi, nervis flavis. — Long. 2 lignes.
La femelle : corselet noirâtre, mat, avec une ligne hu-
mérale testacé-brunâtre ; majeure partie de Técusson tes-
tacé-rougeâtre ; abdomen noir-jais, assez luisant , sans au-
cune tache ni ligne transverse argentées ; frontaux rouge
de bistre ; côtés du front rouge de bistre un peu brun ;
face rouge de bistre un peu plus pâle; inter-antennaires
noirs; antennes rouge de bistre, avec le sommet du der-
nier article noir ou noirâtre ; palpes rouge de bistre ; pattes
noires ; le devant des deux jambes antérieures un peu
plus clair; balanciers bistrés; cuillerons jaunâtres; ailes
^50 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mars 1851.)
lavées de jaunâtre, surtout à la base, avec les nervures
flavescentes.
D'après cette description, il est impossible de confondre
cette espèce avec aucune des espèces déjà décrites. On en
doit la découverte à M. Goureau, qui, au mois de juin,
l'obtint de la chrysalide d'une Chenille rouleuse de feuilles-
5. VORIA RURALIS — Tachinaruralis, Fall. — Tacliina
vertiealiSj Meig. — Voria lalifrons, Rob.-Desv.
Cette espèce est sortie, chez M. Goureau, d'une chrysa-
lide de Chenille enfermée dans une feuille d'arbre fruitier.
G. GouRALDiE. — Gouraldïa, Rob.-Desv. — Zcâda, Rob."
Desv., Myod. — Antennes descendant jusqu'à l'épistome,
et un peu oblique ; le second article double du premier
pour la longueur; le troisième prismatique, trois et quatre
fois aussi long quele^econd ; chète effilé ; le second article
double du premier pour la longueur.
Yeux tomenteux, non contïgus, mais un peu rappro-
chés sur le mâle, distant sur la femelle ; front saillant sur
le mâle ; point de cils faciaux, à l'exception des basilaires;
péristome un peu plus long que large, sans épistomc sail-
lant; palpes des femelles non dilatés au sommet.
Abdomen. Deux cils apicaux sur le premier segment;
deux cils médiaux et deux cils apicaux sur le troisième
segment ; deux cils médiaux et une rangée de cils apicaux
sur le troisième segment.
Cellule y C ouverte contre le sommet de l'aile, avec sa
nervure transversale cintrée.
Antennis ad epistome descendentibiis, subob'iqiiis; secundo
articule bi longiore primo; tertio pristmatico, Iri-quadrive longiore
secundo; cheti filiformis secundo articulo bi longiore primo.
Oculi tomentosi, in mare subapproximati ; in feminâ distan-
tes; frons prominula in mare; ciliis facialibus nullis, basalibus
exceptis ; peri^toma paulô longius quàm lalius, epislomale haud
prominulo; palporum apice ia feminâ nondilatato.
Abdomen. Duobus ciliis apicalibus in primo seglnento; duobus
ciliis metlianeis, duobusque ciliis apicalibus in secundo segmento ;
duobus ciliis medianeis, serique apicali ciliorura in tertio segmen-
TRAVAUX INÉDITS. 131
to. Cellula y C aperta contre aplcem alarum nervo transverso
arcuato..
L'épistome non saillant, Tabsence de carène sur le qua-
trième segment abdominal; les yeux tomenteux, et la ner-
vure transversale de la cellule y C des ailes, qui est cin-
trée, distinguent ce genre, qui appartient à la section des
Erycina à yeux velus.
6. GouRALDiA PUPivoRA, Rob.-Desv. — Femina. Thorax
cum scutello niger subnitens, flavescente jlineatus et irroratus ;
ab Ionien ni grum, subnitens, tessellis latioribus, flavescentibus
aut semi-aureis ; frontalibus antennis, cheto, palpis, pedibusque
nigris ; frontalibus aureis; facie albidâ; oculorum margine exte-
riore flavescente, halteribus flavo-fulvescentibus ; calyptis flavis ;
alis iimpidis. — Long. 5 lignes. i^
La femelle : corselet et écusson noirs, un peu luisants,
rayés et saupoudrés de jaune ; abdomen noir, assez lui-
sant, avec de larges reflets jaunes, un peu dorés ; frontaux
noir-de-velours ; antennes, chète, palpes et pattes noirs ;
côtés du front dorés ; face albide, pourtour des yeux fla-
vescent; balanciers jaune-fauves; cuillerons jaunes; ailes
claires, même à la base.
Cette espèce est sortie, en juillet, chez M. Goureau, de
la chrysalide d'une Chenille tordeuse des feuilles du poi-
rier (Tortrix lœvîgana).
M. Goureau l'avait étiquetée Metopia fdsciaia.
7. GouRALDi.v Bi-NOïATAj Rob.-Desv. -— Jlf 05. Niger, cœsius;
thorax lineis cinereo-subflavis ; abdomen tribus fasciis transversJs
latioribus subaureis ; maculâque laterali fiilvà secundi segmenti ;
frontalibus, antennis, palpis, pedibus, nigris; frontis laleribus
aurcis; facie albidâ; halteribus flavo-fulvescciitibus ; calyptis fla*
vescentibus; alis sublimpidis. —Long. 3 lignes.
Le wa/d : corselet noir de pruneau, rayé de cendré-
jaune ou flavescent; abdomen noir de pruneau, avec trois
larges fascies de reflets jaunes; une petite tache fauve sur
les côtés du second segment ; frontaux noir de velours ;
antennes, chète, palpes et pattes noirs ; côtés du front dô-
'!52 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {MlU'S 1851.)
rés; face albide, pourtour extérieur des yeux cendré fla-
Yescent; balanciers jaune-rougeâtre; cuillerons flavescents;
ailes claires.
Au mois de juin, M. Goureau a obtenu cette espèce de
la chrysalide du Tortrix lœvigana.
Cet insecte pourrait être le mâle du G. pupurum : ce
fait a besoin d'une confirmation péremptoire.
M. Goureau avait fait de cette espèce le mâle de son
Metopia fascîata.
8. Elophoria Gouraldi, Rob.-Desv. — Femina. Thorax
ater, cinereo-flavescente lineatus et irroratus ; abdomen nigrum,
gagateiim, nitens, triplici fasciâ transversà cinereo-flavescente ;
frontalibus, antennis, palpis, pedibus, nigris; frontis lateribus
subaureis ; facie albidâ ; halteribus croceis ; calyptis flavescenti-
bus ; alis sublimpidis. — Long. 2 lignes.
La femelle : corselet noir, rayé et saupoudré de cendré,
flavescent; abdomen noir-gris, luisant, avec trois fascres ou
bandes transversales cendré-jaune ou jaunâtres; ces fas-
cies n'occupent que la partie antérieure des segments;
frontaux noirs; côtés du front jaunes; face albide; pour-
tour extérieur des yeux cendré ; antennes, chète, palpes et
pattes noirs; balanciers jaune de safran; cuillerons flaves-
cents; ailes assez claires.
M. Goureau a obtenu, au mois de juillet, cette espèce
éclose de la chrysalide d'une Chenille rouleuse des feuil-
les du pommier (Tortrix lœvigana) .
9. Phorocera flavifrons, Rob.-Desv. — Mas. Thorax ni-
ger, cinereo-subgrisescente lineatus et irroratus; abdomen ni-
gruin, tribus fusciisciaereo-subgrisescentibus ; frontalibus, anten-
nis, pedibus, nigris; ultimicheti articuli basi nigrâ; liaudpalles-
cente; frontis lateribus flavis; facie albidâ; palpis flavis; barbâ,
pilisqufi occipitalibus canis; halteribus flavis; calyplis albo-sub-
flavescentibus ; alis vel basi limpidis. — Long. 4 lignes.
Le mâle : corselet noir, rayé et saupoudré de cendré;
abdomen noir, avec trois fascies transverses cendrées et
un peu grisâtres; frontaux, antennes et pattes noirs; le
TRAVAUX INÉDITS. ^ 53
troisième article du chète entièrement noir; côtés du front
jaunes; face albide ; palpes jaunes; épistome blanchâtre;
poils de la barbe et de derrière la tête blancs ; pourtour
extérieur des yeux blancs; balanciers jaunes; cuillerons
blancs, un peu jaunâtres; ailes claires, même à la base.
M. Goureau a obtenu, au mois de mai, cette espèce de
la chrysalide du Pieris rapœ.
Cette espèce ne serait pas une véritable Phorocère dans
la distribution actuelle et encore inédite des anciennes es-
pèces ; elle appartient à la section des espèces à chète jaune
et à troisième article du chète entièrement noir. Elle est tout-
à-fait voisine du Phorocera lovora, dont elle se distingue
par les côtés dorés du front et par les lignes cendrées du
corselet. Ses cils faciaux la rapprochent du Phorocera myoï-
dœtty n° ^5.
10. Phorocera haden^, Rob.-Desv. — Mas. Thorax niger,
cinereo-llneatus ; abdomen ■igrum tribus fasciis cinereis; fronta-
libus, anlennis, pedibus, nigris; uUimocheti articulo absoiutè ni-
gro ; frontis lateribus facieque fasco-grisescentibus ; palpis fulVis ;
epistomate flavo-fulvescente, ciliis-faciaUbusrigidis, ullrà médium
faciem adscendentibus, barbâ, pilisque occipitalibus cinereo-obs-
curis; halteribus flavo-fulvescentibus ; calyptis flavis ; alisdesunt.
— Long. 4 lignes M2.
Le mâle : corselet noir et rayé de cendré; abdomen
noir, avec trois bandes transverses cendrées ; frontaux,
antennes et pattes noirs; le troisième article du chète en-
tièrement noir à la base ; côtés du front et face brun-gri-
sâtres; épistome jaune-rougeâtre; faciaux roides, montant
aux deux tiers de la face ; palpés fauves ; barbe et poils de
derrière la tête cendré-obscurs; balanciers jaune-fauves;
cuillerons jaunes; ailes non développées.
Cette espèce est éclosc chez M. Goureau, au mois d'a-
vril, de la chrysalide de VHadcna brassicœ.
Cette espèce est voisine du Phorocera vernaliSy n'* 47. On
la distingue surtout à ses palpes fauves et à ses cuillerons
jaunes.
■154 r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( MttVS 1851.)
II. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séances du 5 et du^O Mars 4851. — Aucune communi-
catioD zoologique.
Séance du 17 Mars. — M. Duvernoy lit un Rapport sur
un Mémoire de M, P. Gervais ayant pour litre : Recherches
sur les Cétacés du genre Ziphius de Ciivier, et plus particu-
lièrement siir le Ziphius cavirostris. (Voir année 1850, page
561 de notre Revue. ) Voici les conclusions de ce rapport:
« En résumé, le Mémoire de M. Gervais fait connaître :
« 1" Une nouvelle espèce de Cétacé de la Méditerranée,
qui pourra être réunie au genre Hyperoodon ;
« 2° Cette espèce est bien distincte du Ziphius cavirostris
de G Cuvier, qui doit en rester séparé avec ses noms gé-
nérique et spécifique ;
« 5" Le Ziphius densirostris, BlainviUe, et VHeterodon
Sowerbyi, Desm., doivent composer un genre à part, pour
lequel M. Gervais propose la dénomination de Dioplodon;
c( 4° Quant au Ziphius planirostris, M. Gervais pense,
avec raison, que, n'ayant pas sa mâchoire inférieure, on
manque de données suffisantes pour établir ses véritables
rapports ;
(( 5° Il en est de même du Ziphius longirostris, malgré
la grande ressemblance du rostre avec celui des Dioplo-
don;
« 6° Après avoir revu et discuté les caractères de ces
trois genres Ziphius, Hyperoodon et Dioplodon^ M. Ger-
vais propose de les réunir dans une même famille, sous le
nom de Zlphioïdes.))
— M. G. Colin, chef du service d'anatoniie à l'école
d'Alfort, présente des expériences sur la sécrétion pancréa-
tique chez les grands lUnninanis doniesliques. Les résultats
SOCIÉTÉS SAVANTES 155
de ces expériences sont formulés par l'auteur de la ma-
nière suivante *
« -l" La quantité de liquide sécrété chez une vache de
taille moyenne est très-considérable, puisqu'elle s'élève
dans une heure jusqu'à 275 grammes. Ce chiffre n'a rien
qui doive étonner, puisque dans les 42,500 grammes de
fourrage qui forment la ration journalière d'un animal de
l'espèce bovine, il existe, d'après des analyses de M. Bous-
singault, 500 grammes de matières grasses qui, pour être
émulsionnées, ont besoin d'être soumises à l'action de
-1,500 grammes de suc pancréatique.
« 2'' La sécrétion, au lieu d'être continue et régulière,
éprouve des variations qui lui donnent un type intermit-
tent. Si, à un moment donné, elle est très-abondante, on
la voit bientôt diminuer, devenir très-peu considérable,
ou cesser complètement pour reprendre une progression
croissante qui, après avoir atteint son terme, est suivie
d'un nouvel affaiblissement.
« 5° Le degré le plus élevé de la sécrétion coïncide le
plus souvent avec la fin de la rumination et les moments
qui la suivent. Il correspond aussi quelquefois aux heures
pendant lesquelles l'animal mange.
« 4" Le fluide sécrété ne présente ses propriétés émul-
sives complètes que dans les premiers temps. Alors il est
épais, visqueux, contient une forte proportion de principe
albuminoïde et forme, par son agitation avec une partie
d'huile d'olives pour trois parties de suc, une émulsion
parfaite qui reste constamment homogène.
« 5° Celui qu'on obtient seulement une heure et demie
après l'établissement de la fistule pancréatique est déjà
moins albumineux et ne peut produire une émulsion ho-
mogène, même lorsque sa proportion dans le mélungc de-
vient double ou triple de ce qu'elle était précédemment.
Du reste, ces propriétés s'affaiblissent à mesure qu'il de-
vient plus aqueux, mais il ne les perd jamais, à aucune
époque de l'expérimentation.
456 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mavs 1861.)
« 6" Par suite de son contact avec l'huile, le fluide pan-
créatique, qui est toujours alcalin, devient acide, ainsi que
le reste du mélange. 11 jouit de cette propriété à toutes les
époques de l'expérimentation, et aussi bien à la tempéra-
ture ordinaire qu'à celle du corps des animaux. Seulement,
l'acidité de l'émulsion se produit d'autant plus vite et plus
complètement, que le suc est lui-même plus albumineux
et que la température est plus élevée.»
Au Mémoire de M. Colin est joint un flacon contenant du
suc pancréatique d'un taureau, obtenu le jour même où
le Mémoire a été présenté (10 mars), et un échantillon des
sels du même fluide recueilli sur une vache.
Séance du 24 Mars. — Aucune communication zoolo-
gique.
Séance du 51 Mars. — MM. les docteurs Aug. Duméril,
Demarquay et Lecointe adressent un Mémoire ayant pour
titre : Recherches expérimentales sur les modifications impri-
mées à la température animale par rintroduction dans l'éco-
nomie de différents agents thérapeutiques.
Les substances expérimentées sont les cantharides, la
canelle, le sulfate de quinine, le se\^\e ergoté, le lactate
d'ammoniaque, le phosphore et la strichnine.
D'une manière générale, les auteurs disent que toutes
ces substances ont donné une élévation de température qui
a varié depuis quelques dixièmes de degrés jusqu'à plu-
sieurs degrés. Ainsi, par exemple, les cantharides ont été
administrées à des chiens adultes, et à la dose de 0,08,
0,20 et 0,40 centigrammes. A la dose de 0,08, le thermo-
mètre a monté de 2° 1 dans une période de 6 heures. Beau-
coup d'autres expériences ont été faites de la même ma-
nière; mais il serait trop long de les mentionner ici.
— M. MUne-Edwards présente à l'Académie la première
partie d'un ouvrage qu'il vient de publier, sous le titre
^'Introduction à la zoologie générale, ou Considérations sur
les tendances de la nature dans la constitution du règne ani-
mal.
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 457
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
MoNOGRAPH of the, etc. — Monographie des Lîmnadiadœ,
famille de Crustacés entomostracés; par M. D. Baird
{Proceed. Zool. Soc. Lond., 4849, 22 mai, p. 84, Annu-
losa, pi. XI).
Après avoir passé en revue tous les auteurs qui ont
traité ce sujet, M. Baird établit qu'un de ces animaux, pu-
blié il n'y a pas encore longtemps par MM. Audouin et
Joly, le Cyzkus Bravaisii du premier, ïlsaura cycladoides
du second, n'est que laDaphnia gigas d'Hermann, et peut-
être le Monoculus leniicularis de Linné (Faun. suec. 2054,
n°8. — Syst. nat., 4 2*" éd., 4059, n° 8 ). Adoptant les idées
de M. Lucas, qui a étudié cette espèce en Algérie, il pense
aussi qu'elle doit entrer dans le genre Estheria de Rup-
pell et Strauss.
Avant le présent travail, le genre Limnadia ne contenait
que deux espèces ( L. Hermannî, Brongn. et Mauritiana^
Guér.), et le genre Es iheria n'en contenait que trois {E.
gigas Uerm., tetracera Krinicki, et Dahalacensis Strauss).
M. Baird n'a pas augmenté le nombre des Limnadia, mais
il a enrichi le genre Estheria, qui se compose actuellement
de 9 espèces. Voici le catalogue que l'on peut présenter
aujourd'hui de cette petite famille des Limnadiadœ ;
G. Limnadia Ad. Brongn.
4. L. Henvanni Brongn, (pi. XI, f. 4 a. h. c).
2. L. Mnuriliana Guér, Mag. Zool., 4857. — Burm.,
Organiz. of trilobites, Rey, édit., t. 6, f. 4 5.
G. Estheria Strauss.
A. Valves de la carapace tachetées ou ponctuées sur la
surface.
4. E. gigas (Daphuia) Ilerm. — Cyz. Bravaisii Aud.,
An. Soc. Ent., VI. Bull., p. 9. 4 857. — Isaura cycla*
doides Joly, Ann. se. nat., 2, série XVIII, t. 7 et 8, f. 4
à iî. 18^5. — Estheria cycladoides Lucas, Expî. se. de
158 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {MurS 185^.)
l'4Igérie, Crast., p. 8^. 18^5. — Lhnn, Hermanni Koch,
Deulsch., Crust., H. XXXV, t. -10. — Monocuius lenticula-
ris? Lin. — Hab. Strasbourg, Toulouse et l'Algérie.
2. E. mditensîs Baird, p. 88, pi. XI, f. 2 a, b, c. --
Hab. les eaux douces de Malte.
5. E. poliia Baird, p. 88, pi. XI, f. 5 a, b, c. — Hab.
les Indes*.
4. E. brasUiensis Baird, p. 89, pi. XI, f. 4 a, b. c. —
Hab. le Brésil.
5. E. Dahalacensis Strauss et Ruppell, Mus. Senkenb.,
2, 119, pi. 7, f. 4 à 43. — Hab. l'Abyssinie.
B. Valves de la carapace longitudinalement striées sur
la surface.
6. E^ Donaciformis Baird, p. 89, pi. XI, f. 5 a. b. c. —
hab. le Kordofan.
7. E. Boysii Baird, p. 89, pi. XI, f. 6 a. b. c. — Hab.
riude.
j; 8. E. similis Baird, p. 90, pl. XI, f. 7 a. b. c, — Hab.
rinde.
9. E. leiracera Krynicki, Bull, de Moscou, 1830. — Hab.
Charkow, en Russie.
IV. MELANGES ET NOUVELLES.
M. Ch.-L. Bonaparte, à qui M. Bourcier a confié le soin
de publier quelques-uns des Oiseaux qu'il a découverts
dans la République de l'Equateur, donne aujourd'hui la
description de plusieurs Tangaras nouveaux (page 429),
ce qui montre déjà tout l'intérêt des observations zoolo-
giques faites par ce voyageur, aussi instruit que zélé. II a
bien voulu nous confier quelques insectes recueillis par
lui dans ses diverses excursions dans les Andes, au Chim-
borazo, à l'Anlisana, auCotopaxi, etc., lieux les plus éle-
vés du globe, et, quoiqu'il ne se soit pas occupé d'ento-
mologie d'une manière spéciale, il a trouvé dans ces loca-
lités quelques espèces nouvelles fort intéressantes que
nous ferons connaître prochainement.
MÉLAKGES ET NOUVELLES. 4 59
Parmi les insectes recueillis par M. Bourcier sur les Pa-
ramos, ou montagnes élevées des Andes, il s'est trouvé un
Scarabéïde nouveau, sur les mœurs duquel ce voyageur a
eu l'occasion de faire quelques observations curieuses qui
expliqueront aux géologues la formation de boules en
terre parfaitement rondes, et d'un diamètre d'environ 7
centimètres. Ces boules se trouvent, en quantités innom-
brables, près de la surface du sol ; mais, à la longue, elles
finissent par être entraînées par les eaux, et vont s'amon*
celer, avec les terres et sans perdre leur forme, dans les
ravins et certains bas-fonds. Lorsque ces couches de terre
sont coupées par les torrents produits par des orages, elles
laissent à découvert, dans leur coupe, ces masses de boules,
liées entre elles par la terre, ce qui représente une espèce
de formation géologique ayant souvent plusieurs mètres
de puissance, d'un caractère très-extraordinaire, et dont
l'origine n'avait pas été expliquée par les voyageurs.
Ces boules ont toutes une ouverture ronde et du même
calibre, d'environ t5 à 20 millimètres; elles sont plus ou
moins dures, suivant que le terrain dans lequel elles ont
été faites est plus ou moins argileux, et on les trouve,
dans toutes les Cordillières, dans une zone déjà élevée.
Ces boules sont l'ouvrage d'un Scarabéïde très-abon-
dant dans ces régions, qui éclot au commencement de la
saison des pluies, et dont l'apparition attire dans ces Para-
mos une quantité d'individus d'un Oiseau de proie qui en
fait alors sa nourriture exclusive. Cet Oiseau est nommé
par les Indiens Curiquîngui, ou Ave del Inca (Oiseau de
rinca) ; c'est le Plialcobœnus leueognster de Lafresnaye.
M. Bourcier a trouvé les noms vulgaires de cet Oiseau dans
VHisloria natural del Reino de Quito de Juan de Velasco.
Cet auteur dit qu'il est presque aussi domestique que les
Poules, et vit dans les champs et les prés, nettoyant et pur*
géant la terre des insectes.
Le Scarabéïde que l'on trouve en grande quantité dans
les localités où abondent ces boules appartient au genre
-160 REV. ET WAG. DE ZOOLOGIE. {Mars 1851.)
Heterogomphus de Burmeister (Handb. der Entoin., t. 5,
p. 48). Il est très-voisin de son Heter. dïlalicoUis ; mais il
s'en distingue surtout par les côtés dilatés de son corselet,
lesquels sont enflés en dessous, comme vésiculeux, et don-
nent aux côtés de ce corselet quelque analogie avec les pa-
rotides des crapauds.
Heterogomphus Boitrcieri : Fuscus, nitidus ; elytris omni-
no lœvibus, pallidioribus ; pronoto maris in margine di-
latato, inflato : gibbere parvo binodoso, fœminse trapezoi-
dali angusto. — Long. 28 à 56 mill. ; larg. -1 4 à 1 8 mill.
Nous avons cru faire acte de justice, en donnant à cette
espèce le nom du savant voyageur qui l'a découverte et
qui a observé les curieuses particularités de ses mœurs.
Gdérin-Méneville.
V. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
The daisification, etc. — La classification des Insectes, fon-
dée sur les données embryologiques; par M. L, Agassiz. — Bro-
chure in-4.
On ihc Pelorosaurus^ etc. —Du Pelorosauius, reptile terrestre
gigantesque non encore décrit, et dont les restes sont niêl^^s à
ceux de T Iguanodon et autres Sauriens, dans les couches du Til-
gate-forest-sussex. — D'une épine dorsale de rHylosaurus, ré-
cemment découverte dans le Tilgate-forest ; par M. G, -A. Man-
tell. — Londres, 1850. Brochure in- 4. (Extrait des Transactions
philosophiques pour 1850.)]
TABIiE »E^ IMATIÈRES; I>U N'' S.
Serres. — Cours d'Anthropologie. H5
PucHERAN. — Caractères zoologiquts ties Mammifères aquatiques. 1 20
Ch.-L. Bonaparte. — Note sur les Tangaras. 129
Lafresnate. — Suite des Picucule?. U5
Robineau-Desvoidy. — Eclosions de dix espèces d'Eulomobies. 147
Académie des Sciences de Paris. 154
D. Baird. — Monographie des Limnadiadae, 157
GcÉRiN-MÉNEviLLE. — Hetcrogomphus Bourcieri. 158
Bulletin bibliographique. 160
QVATORZl£ME AMSTÉE. — AVRIL 1851»
I. TRAVAUX INÉDITS.
SoR les caractères zoologiques des Mammifères aqua-
tiques, par M. le docteur Pucheran. — Suite. (Voyez
pages 65 et ^ 20.)
S m. — Du système phanérique chez les Mammifères
aquatiques.
Nous comprenons, sous le nom de système phanérique,
le pelage, les ongles et les organes des sens. Nous ne par-
lerons point, dans ce chapitre, de ce qui est relatif à cette
dernière modification de la peau, l'histoire des organes
des sens, chez les Mammifères aquatiques, déjà parfaite-
ment bien traitée par M. le professeur de Blainville (\),
exigeant de notre part une foule d'investigations anato-
miques que le temps seul peut nous permettre de faire.
Pour ce qui est du pelage, on ne peut s'empêcher de
convenir qu'il est, en général, remarquable par sa dou-
ceur et son abondance, chez les animaux à pieds palmés
Les Loutres nous en offrent des exemples multipliés, et
on observe de même ce caractère extérieur chez le Cyno-
gale de Bennett, le Castor, le Myopotame, les Hydromys,
l'Ondatra, les deux espèces de Desmans, le Chironecte et
tous les Ornithorynques.
Ces caractères ne se présentent point d'une manière
aussi constante et aussi uniforme chez les divers individus
du genre Phoque [Phoca, h. — Callocephalus, Fr. Cuvier).
(1) Principes d'Anatomie comparée, tom. 1.
a« SÉRIE. T. III. Année 183t. 11
i62 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AvÙl 1851.)
La raison en est facile à saisir, par suite des diverses mo-
difications de pelage que subissent ces habitants des mers
boréales, modifications qui dépendent non-seulement de
rage, mais encore des saisons. On savait déjà, par les ob-
servations de Crantz et de Lepechin, les changements que
subit par l'âge, dans sa coloration, l'espèce décrite par
Millier et par Fabricius sous le nom de Phoca groenlandica,
MM. Thienemann et Gûnther (1), dans leur travail si com-
plet sur ces Amphibies^ nous ont appris, en outre, que
cette espèce, de môme que le Phoca bar bâta j MûU., Fabr.,
est soumise, dans son pelage, aux infiuences des saisons.
On conçoit, dès-lors, que le caractère de longueur du poil,
que nous verrons plus tard modifié par des influences cli-
malériques, se présente chez eux d'une manière en quel-
que sorte seulement temporaire. Les zoologistes que nous
avons cités nous font savoir, d'autre part, que, chez l'es-
pèce qu'ils ont décrite sous le nom de Phoque aux ongles
blancs (Phoca leiicopla), les poils sont plus longs et plus
épais que dans les autres espèces (2), tandis qu'ils sont
très-courts et un peu roides chez le Phoque annelé {Phoca
annellata, Nillson) (3), assez roides chez les vieux du Phoque
barbu {Phoca barbata, Mûller, Fabricius) ; courts, et ce-
pendant doux au contact, chez le mâle, âgé de quatre ans,
du Phoque du Groenland (Phoca groenlandica. Millier, Fa-
bricius), et cela dans la saison d'été {in Summer) (4). Ils
sont courts, mais roides, au contraire, chez le Phoca gry^
phus de Fabricius, dont M. Nillson a fait son genre Hali-^
chœrus (5). Ils nous apprennent, au contraire, que, chez
leur Phoca littorea^ le pelage est court et doux au toucher,
caractères que nous avons maintes fois reconnus nous-
{\) Thienemann et Gûnther, Reise in norden Europa's und
Island, 1821-22.
(2) Loco citato, p. 105.
(3) Loco citato, p. 91 .
(4) Loco citato, p. 116.
(5) Loco citato, p. 146.
TRAVAUX IKÉDITS. -165
môme chez les Phoca vituUna de nos côtes, la même es-
pèce que leur Phoca litlorea; ce dont on ne saurait douter,
attendu qu'ils donnent eux-mêmes en synonymes les es-
pèces décrites par Linné, par Desmarest et par M. Vrolick,
sous le nom de Plioca vituliiia.
Les Otaries ne présentent point, sous le point de vue
qui nous occupe, des différences aussi frappantes. Toutes,
en effet, sauf l'Otarie australe de MM. Quoy et Gaimard,
et l'adulte de l'Otarie cendrée de Pérou, sont caractérisées
par un pelage très-touffu et très-abondant, et par un
feutre très-doux et très-laineux. L'espèce que M. Desma-
rest a décrite sous les noms divers ù'Otarie de Péron,
ù'Olarie nninef û'Olarie de l'île de Rottness, et à laquelle
Buffon et Schréber avaient déjà imposé, l'un le nom de
petit Phoque, l'autre celui de Phoca pusilla; TOtarie mo-
losse [Otaria molossina^ Garn. et Less.); les divers indivi-
dus de ce genre, que M. Frédéric Cuvier a décrit sous le
nom d'Otarie Delalande et d'Otarie de Milbert; celui au-
quel il a imposé le nom ù'Oiarie d' Banville^ devenu plus
tard le Phoca Hauvillii^ de M. Fischer, sont remarquables
sous ce rapport.
Chez rOtarie australe, au contraire, MM. Quoy et Gai-
mard ont parfaitement signalé l'absence presque totale de
feutre ; de sorte que l'on est obligé, voyant cette diffé-
rence, de se demander si l'Otarie australe ne serait point
seulement revêtue de son pelage d'été, et les autres es-
pèces de leur pelage d'hiver. On ne peut, pour expliquer
ces résultats opposés, invoquer l'habitation australe de l'es-
pèce rapportée par MM. les chirurgiens de V Astrolabe, at-
tendu que les autres espèces dont nous venons de parler
viennent de latitudes plus rapprochées de l'Equateur que
ne le sont la Nouvelle-Hollande et les îles Auckland, d'où
MM. Hombron et Jacquinot nous ont rapporté deux indi-
vidus de la même espèce {\). L'Otarie d'Hauville et l'Ota-
{\) Les individus rapportés par MM. Hombron et Jacquinot
464 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Aviil 1854.)
rie molosse ont été prises, en effet, sur les côtes des îles
Malouines, i'Otarie Delalande, sur les côtes de l'Afrique
australe , et l'Otarie de Milbert, envoyée de New- York au
Musée de Paris par M. Milbert, qui en avait fait l'acquisi-
tion d'un bâtiment de commerce qui faisait la pêche de la
baleine dans la mer du Sud.
Il serait donc permis de conclure, si les suppositions que
nous venons d'émettre se réalisent, que les animaux du
pôle austral, comme ceux du pôle boréal, sont soumis à
des changements dans la longueur de leur poil, change-
ments déterminés par l'influence des saisons.
Quant aux modifications spécifiques que ce même ca-
ractère subit chez les Loutres, elles n'ont rien de surpre-
nant pour qui connaît le principe de zoologie qui établit
que la longueur du poil des Mammifères est en raison di-
recte de la zone septentrionale qu'ils habitent. Ainsi, les
Loutres de l'Inde et de l'Archipel Indien, telles que la
Loutre naïr (Lutra nair, Fréd. Cuv.), la Loutre siraung
[Lutra perspiciUata, Is. Geoff.-St.-Hil.), ont le poil moins
long que la Loutre de nos pays. Ce que nous avons dit des
Loutres indiennes est également applicable à l'Aonyx De-
lalande [Aonycc Lalandii, Lesson).
Dans le nouveau continent, la Loutre de la Plata (Lus-
tra platensis), récemment décrite par M. Waterhouse, et
surtout la Lutride saricovienne (Lutrïs brasiliensis. — Mus-
tela luiris, L.), ont le pelage moins touffu que la Loutre
lataxine (Lutra laiaxina, Fréd. Cuv.), qui est originaire de
l'Amérique septentrionale. Chez une autre espèce de l'A-
mérique méridionale, la Loutre du Chili [Lutra chilensis,
Benn.), le poil est moins couché, demi-hérissé {semï-ereci).
M. Bennett, en décrivant cette espèce pour la première
fois, avait constaté ce caractère, dont nous garantissons
l'exactitude, et dont M. Waterhouse a du reste déjà con-
nut été pris le \0 mars 185'); c'est Tépoque de l'année pendant
laquelle la saison d'automne règne dans ces parages.
TRAVAUX INÉDITS. ^6^
firme l'existence dans la partie mammalogique du Voyage
du Beagle.
Nous pouvons donc conclure, des détails dans lesquels
nous venons d'entrer, que si les caractères généraux de
l'état de pelage que nous avons assignés aux Mammifères
aquatiques sont quelquefois modifiés, les différences qui
se manifestent dès-lors s'expliquent par l'influence des
saisons et par celle des températures propres aux latitudes
variées qu'ils habitent, influences auxquelles ils sont sou-
mis, comme les Mammifères terrestres. C'est une de ces
circonstances si intéressantes dans lesquelles on voit des
faits exceptionnels à un principe s'expliquer parfaitement
par l'intervention d'une autre loi générale.
Mais, quelque varié que soit le pelage des Mammifères
palmipèdes, pour ce qui a trait à son allongement, les
poils qui en forment l'ensemble sont imprégnés d'une ma-
tière grasse qui les rend très-onctueux. Dans son cours de
Mammalogie de l'année ^845, M. le professeur Geoffroy-
Saint-Hilaire fils a parfaitement signalé que, par suite de
cette disposition, ces poils deviennent peu propices à se
laisçer imbiber par l'eau. Les récentes expériences qu'un
de nos physiologistes les plus éminents, M. Dutrochet, a
fait connaître aux physiciens, sur le peu d'aptitude qu'ont
à se laisser convenablement humecter par l'eau les corps
solides préalablement enduits de quelque matière grasse,
expliquent parfaitement, ainsi que le fit observer, à cette
occasion, le savant professeur, les dispositions prévoyantes
prises par la nature dans cette circonstance. Quant à nous,
nous voyons dans cette explication, dont l'observation
prouve également l'exactitude chez les palmipèdes, parmi
les oiseaux, une application très-heureuse d'un fait phy-
sique à un fait physiologique.
En même temps que le poil s'allonge, les ongles, au
contraire, diminuent de volume chez les Mammifères aqua-
tiques. M. le professeur de Blainville est le premier ana-
tomiste qui ait signalé ce fait général, en observant que ce
^66 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Awil 185^.)
caractère était d'autant plus saillant que les espèces étaient
plus aquatiques, et réciproquement. Le plus ou moins
grand développement des palmatures explique ces divers
rapports, sans qu'il soit possible, cependant, de les déve-
lopper d'une manière mathématique.
Ainsi, chez les Phoques, la palmature des pieds posté-
rieurs étant devenue plus large que celle des pieds anté-
rieurs, les ongles sont beaucoup plus développés en avant
qu'ils ne le sont en arrière.
On peut objecter, il est vrai, qu'il n'est rien de plus fré-
quent que de voir dans les animaux, et surtout dans les
animaux fouisseurs, les ongles du pied de devant beau-
coup plus allongés que ceux du pied de derrière, comme
nous l'avons observé nous-même chez les Ratons, les
Ours, les deux espèces de Coati, et une troisième espèce,
décrite, il y a bien longtemps de cela, par M. le professeur
Geoffroy-Saint-Hilaire père, dans son Catalogue des Mam-
mifères du Muséum (I), sous le nom de Coati gris [Nasiia
grîsea. — Nasuanarïca, Geoff.St-Hll.), de môme que chez
les Ratels, les Mouffètes, lesSuricates, les Mangoustes, etc.
Chez les Insectivores, d'autres animaux, tels quB la
Condylure à museau étoile [Condijlura crîsiata, Desm.), le
Scalope du Canada, la Taupe même, les Chrysochlores; chez
les Rongeurs, le Bathyergue du Cap, et les Rongeurs amé-
ricains connus sous le nom de Géomys et de Diplostome ;
enfin, tous les Tatous et autres Edentés offrent de même
cette prédominance de longueur des ongles de la patte de
devant sur ceux de la patte de derrière.
Mais tous ces faits, qui montrent jusqu'à l'évidence que
les modifications de dimension qu'éprouvent les ongles
des Mammifères fouisseurs portent surtout sur ceux du
membre antérieur, de façon que, quoique servant à la
marche, comme le membre postérieur, le membre anté-
rieur conserve cependant, plus que son congénère, ses
t(1)Page86.
TRAVAUX INÉDITS. 167
privilèges d'organe de préhension et d'action, ces faits, di-
sons-nous, ne détruisent pas le rapport inverse qui existe
entre le plus ou moins de développement des ongles et
celui des pal matures.
On en voit surtout une confirmation dans ce qui se passe
chez les Otaries. Le membre antérieur des Otaries pos-
sède, comme le membre unique des Cétacés, une palma-
ture tellement développée, qu'elle empêche tout-à-fait de
distinguer les doigts. Or, à ce membre, ni chez les Céta-
cés, ni chez les Otaries, nous n'avons jamais pu rien dis-
tinguer que l'on pût comparer à un vestige d'ongle {] ).
Au membre postérieur, quoique la palmature soit bien
développée, elle ne l'est cependant pas assez pour ne pas
laisser à nu la division des doigts ; aussi voit-on les ongles
reparaître. On sait, au reste, que les doigts des Otaries
aux pieds postérieurs présentent des lanières de peau
qui les dépassent. Or, nous avons observé que les on-
gles les mieux développés correspondaient toujours aux
doigts, qui étaient munis des lanières les plus étroites, et
réciproquement. Chez toutes, les lanières les mieux for-
mées sont celles qui dépassent, en dehors et en dedans,
les deux doigts extrêmes. Or, ce sont aussi celles aux-
quelles correspondent les ongles les plus atrophiés. Di-
(i) M. Lesson, décrivant l'O^ molosse (Dict. des sciences nat.,
tom. XIII, p. 423), dit qu'au membre antérieur on observe quatre
rudiments d'ongle». MM. Quoy et Gaimard signalent que, chez
l'Otarie cendrée qu'ils ont rapportée lors de l'expédition de VÂs-
Irolabe, les ongles des membres antérieurs sont à peine indiqués.
(Voyage de l'Astrolabe, zool., tom. 1, p. 90). Ces faits, observés
sur des sujets frais, n'infirment en rien, comme on le voit, le
principe que nous avons émis plus haut.
En décrivant l'Ours marin, voici ce que dit Steller à ce sujet:
In exleriori glabrâ parie pedis regioni ariiculorum extimorum
digilorunif ubi epiphyses carlilaginœ jiingunlur, unguiculi te-
nuissimi et minutissimif vel potius rudimenta unguiculorum cer-
nunlur, quos natura potius ne quid desU, quàm quodprosint ad'-
didissevidetur, etc., etc. (Loc. cit., p. 536.)
^68 r.Ev. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Avvil 1851.)
sons enfin que chez les Mammifères unipalmés les ongles
sont, toutes choses égales d'ailleurs, plus développés que
chez ceux qui ont des palmatures aux deux pattes.
Nous terminerons ce travail par une remarque relative
à la forme spéciale qu*offrent ces productions cornées, au
membre postérieur des Ornithorynques. Les ongles ne sont
point perpendiculaires à la surface de la membrane inter-
digitale, mais horizontalement disposées de façon à offrir
une face supérieure et une face inférieure, au lieu d'une
face interne et d'une face externe. Cet aplatissement re-
produit donc celui de la queue, de façon qu'à ce membre
les ongles sont, si nous pouvons nous permettre cette ex-
pression, réellement disposés pour nager. Le même fait
se reproduit chez les deux espèces de Desmans; c'est un
nouveau rapport entre les animaux de ces deux genres
qui seuls, parmi les Mamnjifères, offrent, par la forme
aplatie de leur museau, quelques points de ressemblance
avec la forme de bec des Lamellirostres dans Tordre des
Palmipèdes, chez les Oiseaux.
Note sur les Tangaras^ leurs affinités, et descriptions
d'espèces nouvelles ; par M. Ch.-L. Bonaparte. —
Suite et fin.
Callospiza, Bp. est un petit genre que nous fondons
pour quatre espèces bleues généralement confondues.
a. ÂLBIVENTER.
^ . C. BRASILIENSIS, Bp. (Tanagra bras'diensis, L. — Pas-
ser americamis? Seba. — Tanagra barbadensis cœrulea, Br.
— Tangara bleu de Cayenne, Buff. — Tanagra mexîcana,
race plus grande^ Less., Tr. Orn., p. 461, sp. 14. — Cal-
lisle brasiliensis'^. et albiventer, Gr. — Callospiza barbaden-
TRAVAUX INÉDITS. 169
siSy Bp.) PI. enl. ^55, 4, nec PI. enl. n9, ^. quœ forsan
Cyanoloxial Mus. Paris, ex brasil. Major dilute cyanea, ca-
pislro, occipile, dorso , alis j caiidaque nigris : abUominef
tectricîbusque alarum inferioribus albis,
b. FL AVI VENTRES.
2. C. CAYANENSIS, Bp. (Tntiagra mexicana, p. L. — T.
flaviventris, p. Vieill.) PI. enl. 290, 2. — Edw. Glean., t.
550. — Desm. Tang., t. 5, ex Cayenna, Brasil. SinîiiisC.
mexicanœ; sed minor ; roslro breviore, angusiiore; alis mi-
nus elongatis; humeris magis cœrulescentibus : abdomine
albo-flavescenle.
5. C. MEXICANA, Bp. (Tanagra mexicana^ p. L, — T.
flavivenlriSy p. Vieill. — Callisle mexicana^ Gr. — Tangnra
diable enrhumé, Buff.), ex Antill., Mexico. Mus. Paris, ex
Antill. mer. Media : intense cyanea : capistro, occipite, cer-
viccy dorso, alis, caudaque nigerrimis : humeris glauco-CŒ"
ruleis : abdomine flavo.
4. C. BOLiviANA, Bp. (Tanagra flaviventris , Orbigny,
nec Vieill.) Mus. Paris, ex Guarajos. Minor : nigricans ,
fronte tantum, genis^ gula^ pectore, lateribus, iiropygio, hu-
merisque cyaneis : ventre flavissimo.
Tanagra, L. {Thraupis, Boie). Ce genre, déjà si réduit,
doit l'être encore davantage par le démembrement des
Dubusiaet par d'autres éliminations : malgré l'addition de
quelques espèces nouvelles, il n'en contient plus guère
que dix. ,
1. T. CiELESTis, Spix, nec Sw. (serioptera^ Sw. — glau-
ca, Gr. necSparrm.), Av. Bras., t. 55, H, ex Brasil. Lœte
cœrulea ; humeiis, fasciaquc alari albo-sericeis.
Confondu à tort avec le véritable Evêque, par ceux
même qui ont reconnu cet oiseau à travers la confusion
née des espèces voisines et de leurs mauvaises descrip-
tions. Quant à Vepiscopus de Swainson, c'est au contraire
l'espèce qui a les épaulettes du bleu le plus foncé ! Les six
-170 IIEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Awil 1851.)
espèces figurées par cet auteur dans ses Birds of Brazil se
réduisent à trois, ayant donné les trois femelles comme
trois espèces distinctes. Ainsi, son inornata est la femelle
de son faux episcopus, mon cyanopterus : son olivascens est
la femelle de Vornata : son cœlestis (bien différent de ce-
lui de Spix) est la femelle de son T. cana !
2. T. EPISCOPUS, L. {sayaca , Aliq. — Gracula glauca,
Sparrm.) Br. Orn. III, sp. 25, t. 4, 2. -- PI. enl. ns, I.
mas. — Mus. Caris., t. 54. mas, ex Guiana, Nova-Granada.
CoerutanSy subtus dilutior : humeris albo-coeruleis; fascia
alari nutla ; rostro robusto.
5? T. GLAUCOCOLPA, Caban, {sayaca e\ Caracas, Auct.),
Mus. Hein., p. 28, sp. ^92, ex Columbia. Similis praace-
denti ; sed minor, rostro breviore^ alis brevioribus : colore
prœcipue caudœ vegetiore.
4. ï. SAYACA, L, [cana, Sw. mas. — cœlestis, Sw. nec
Sp. faem. — prœlalus, Less. — cana et sivaînsoni, Gr.),
Edw. B., t. 351, ^ — Sw. B. ofBraz., t. 57. mas, t. 4^,
fsem. — Desm. Tang., t. ^5. mas, t. ^6? fsem., ex Ins.
Santa-Trinit., Venezuela. Glaucescens : humeris cyaneis:
rosir 0 debiliore.
5. T. CYANOPTERA, Bp. (sayaca, Wied, Hartl., Bp., p.
nec L. — Tan. virens, Strickl., nec L. — T. diacomis, Less.
— J. argentata, Gr. — T. episcopus, Sw., nec L. mas. —
T. inornata^ Sw. fœm. — Loxia! vïrensl L. — Saltator
cyanopterus, Vieill. ex Azara, 92. — Tliraupis cyanoptera.
Caban.), Edw. B., t. 551, 4? — Bras. B., t. 59. masjun.,
t. 40. fœm. ex Bras., Parag., Bio-Grande. Major : cœru-
lans , subtus virescens : kumeris lucide percyaneis : rostro
robustissimo.
6. ï. ORNATA, Sparrm. (arciepiscopus, Desm. — olivas-
cens, Licht. fœm. — palmarum, Wied. faem. — melanopte-
ra, Hartl. masjun. — episcopus vel sayaca faem., Aliq),
PI. enl. ns, 2. mas jun. — Mus. Carte., t. 95. mas adult.
— Desm. Tang, t. M. ma?, t. \S. faem. — Sp. Av. Bras.,
TRAVAUX INÉDITS. 171
t. 53, 2. mas ad. t. 58. faem. ex Cayenna, Bras. Cyanca,
humcr'is flavis.
Le jeune mâle est semblable à la femelle adulte, mais
il a le bec plus grêle et les ailes tout-à-fait bicolores.
Viresccm ; mbtus magis violaceo micans : inlerscapUiOf sca-
pularibuSj dorso et tergo cœmlescanlibus : alis quo ad colo-
rem fere biparlilis, dimidio basait pileo concolorey virescente,
apicali pure nigro : cauda fere nigra, rectricibus mediis vix
viride induits : rostro qraciliore, nigerrimo : pedibus nigris.
7. T. viCARius, Less. [abbas, Licht.), Cent. Zool., t. 68,
ex Mexico. Capite humerisque cijaneis : speculo alari flavo.
8. T. STRIATA. Gim.[chrysogaslerj Cuv. — danvini, Bp.),
Azara, 94. — Voy. Beagie B., t. 56, ex Peru, Parag.
Mas nigra ; capite, collo, alarumque teciricibiis cœruleis :
peclore uropygioque auranliacis ; abdomine flavo : femori-
bus cinereis.
Fœm. olivacea; capîte, collo, alarumque tectricibus cœru-
leis : subtus ex loto cumuropygio flava^ femoribus cinereis.
Celte espèce, que nous plaçons pour cela la dernière, se
rapproche beaucoup des Dubusia, mais on ne peut la sé-
parer du T, vicarius. Tanagra cijanocephala, au contraire,
malgré son affinité au vicarius, me semble devoir être
mise en tête du genre Dubusia, Bp., dont nous avons déjà
énuméré les espèces à la page 424 du tome XXXI des
Comptes-rendus de l'Académie des Sciences. Aux dix es-
pèces mentionnées, nous n'avons rien à ajouter, sinon que
Taclujphonus elegans, Less., cité comme synonyme de vic-
lorini, Massena {flavïvertex, Lafr ), est cependant par son
dos obscur, presque intermédiaire à cette espèce, ou race
à dos vert, et à celle à dos noir et croupion bleu, qui porte
le nom de flaiinucliaj Lafresn., tandis que suwpiuosa^
Less., du Pérou, a le dos noir et le croupion presque uni
forme.
Nous croyons aussi devoir distinguer sous le nom de
Dubusia gigas, Bp. le Tanagra monlana, Less., du Musée
de Paris, provenant de Santa-Fé de Bogota. Maxima; cer-
^72 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avrîl 1851.)
vice dorso concoiore, le nom de Dubusia MONTANA.devant
être réservé au Tanagra montana, d'Orb., de Bolivie. Ma-
jor ; rostro validiore : cervice dorso valde diiutiore. Ces deux
espèces, desquelles on ne peut pas détacher Veximia, cons-
tituent le genre Buthraupis de Cabanis.
Quant au Tanngra fasciata, Licht. (axitlarîs, Spix), c'est
un Pitylien voisin des Diuca et de Lamprospiza.
Tanagra inornata, Sw., B. of Bras., t. 40, est la femelle
d'un véritable Tangara, son faux episcopus, mon T. cya"
noptera.
Tanagra palpebrosa est, comme nous l'avons dit, syno-
nyme du prétendu Tachypiionus lacrymosns, maintenant
Dubusia laclirymosa.
Le Tanagra igniventris, Orb., avec les lunulala, constan-
tii et erythrotis^ qui ne forment probablement qu'une seule
espèce, à bleu plus circonscrit, et rouge plus étendu en
croissant et non en simple tache, nous offrent le type du
nouveau genre Anisognathus Reichenback, ^850, ou Pœ-
ciloihraupis, Cabanis, -ISSI.
Tanagrella, Sw. Quoique les synonymes attribués à
Tanagrella ruficoUis appartiennent à un oiseau qui n'est
pas même de la famille, ce genre n'en est pas moins com-
posé de cinq espèces, grâce aux deux nouvelles décrites
dans cette note, une desquelles, notre rufigida, relie si
bien les trois espèces normales à celle figurée par Gosse,
et dont Hartiaub avait constitué, je crois, son genre iVeor-
nis. Tanagrella ruficollis, Gosse {Neornis cœrulea^
Hartl.), 111. Jam., t. 58, ex Jamaica. Fusco-cœrulea, scuto
pectorali rufo. Du reste, T. iridina, Caban, correspond à
ma T. velia; tandis que V Hypothlypis velia. Caban, [multi"
color, Sw.) est ma T. cyanomela!
Nemosia. La prétendue Nemosia atra {Tanagra meta-
nopis, Lath.) PI. enl. 714, n'a été appelée ainsi que par er-
reur : c'est un Pitylien voisin des Tanagra capistrata et
leucophœa. (Voyez mon Conspeclus, p. 500.)
Nemosia (lavicoUis est la seconde espèce du bon genre
TRAVAUX INÉDITS. ^75
HemithraopiS, Caban., qui en compte trois, y compris
Hylophilus ruficeps, Wied : son type est Tunagra guira, L.
(nigricoUis^ Gm.).
On pourrait ajouter, comme quatrième, la petite race
du flavicoUis, qui se trouve au Pérou, et qui, indépendam-
ment de la taille, se fait toujours reconnaître de la grande
du Brésil par le miroir blanc (qui l'a fait nommer spe^
culifera) beaucoup plus restreint, et surtout par les taches
jaunes qui ornent la pointe des petites couvertures alaires.
Ce sera Hemithraupis peroana, Bp.
Deux espèces, mais non trois, ont été confondues sous
le nom de Sylvia on Nemosia ruficapilla; l'espèce de l'Amé-
rique du Nord est une véritable Sylvicola; celle du Brésil,
une Nemosia : Rhimamphus ruficapillus de mon Compec-
tus est nominale : du moins nous n'avons jamais vu d'oi-
seau comme celui représenté à la pi. ^64 de la Galerie des
Oiseaux, et qui doit être composé d'après les deux espè-
ces sus-mentionnées.
Nemosia nigrogenys est un Fringillide du genre Paroaria,
non moins que le prétendu Tachyphonus capitatus.
Nemosia fulvescens^ Strickland, appartient à mon genre
Pipilopsis, comme les Arremoh rubriroslris et supercilians
de Lafresnaye, que cet auteur lui-mêaie a déclaré depuis
être des Némosies.
Tachyphonus, Vieill. Aucun genre peut-être n'a été
plus embrouillé que celui-ci. Commençons par en fixer le
type, qui devra être lo Tanagra cristata, L., rangé à tort
dans le genre Lanio, et sous lequel on a confondu deux
espèces. Après l'avoir purgé des nombreux oiseaux qui ne
lui appartiennent pas, il faudra lui réunir les Pyrroia de
mon Conspeclus. Le genre Pyrrota de Vieillot, que cet au-
teur supprima lui-même, avait été fondé pour le Tanga-
roux, soit que, sous ce nom, il eût en vue la femelle de
Tanagra nigcrrima, ou le Volucre, d'une tout autre fa-
mille, que l'on a confondu avec elle.
Le Tachyphonus tœnialus^ Boiss. (Arremon lœnialus, Gr.)
^74 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (AvÙl 1851.)
de Bogota, est une espèce de mon genre Dubusia, très-
yoisine, sinon identique, de ma Dubusia selysia; et le T.
lachrymosiis , Dubus (palpebrosus , Lafr.) , appartient au
môme genre.
Les prétendus TachypJionus ruficeps, Strickland, flavî-
pectus, canigiilaris et albitenipora, Lafr. (ce dernier ne dif-
férant pas de VArremon ophtliaLmicus, Dubus), doivent se
placer sous mon genre Pipilopsis.
Le Tachyphonus penicillatus, Spix, Av. Br., t. 49, ^,
constitue mon genre Comarophagds avec le Pijranga al-
bicoU'is, Orh., Voy. Am. m., Ois., t. 26.2, qui en diffère à
peine, et a été à tort placé parmi les Pyrangas.
Quant au T. quadricolor, Vieil!., pour lequel Cabanis
forme son genre Trichothraupis, il me semble se rappro-
cher bien plus des Tachyphones et des genres Cypsnagra et
Lanio, dont la place est aussi près de ces oiseaux.
Tachyphonus chloricteruSy Vieill., appartient au genre
Orthogonys.
De sorte qu'il ne doit rester, dans le genre Tachypho-
nus, que les espèces suivantes :
1. T. CRISTATUS, Sw. {Tanagra cristata, L., qu'il ne
faut pas confondre avec Frmgilla cristata, qui est une Lo-
PHOSPIZA. — T. cayanensis nigra crislatay Br. — T. bruri'
nea, Spix jun. — Lanio cristatus, Vieill. — L. cristatus et
L. vieiUoiij Lafr. — Tachyphonus martîalis , Schiff , ex
Temm. — T. gubernatrix, Less.), Pi. enl. 7, 2. — Briss,,
Orn., t. 4, 5. — Jard. et Selby, IlL Orn., t. 50. — Av.
Bras., t. 49, 2, jun» — Desmar. Tang., t. 48, sub nomine
Houpette jeune âge, ex Brasil. Nigerrimus; gula^ uropy-
gioque flavo-cinnamomeis : pileo rubro : tectricibus alarnm
inferionbus albis : maxilla dente instrucla.
2. T. SURINAMENSIS, Lafr. (Turdus surînamensiSf L. —
Merula surinamensis, Br. — Tanagra cristata , Temm. —
T. ochropygos, Licht. — T. desmaresti, Aliq. nec Vieill.
— Tachyphonus cristatus, Schiff. et Less. — T. ochropy.
gus, Caban.), PL enl., 50^, 2. — Briss., Orn., t. 5, -1. —
TRAVAUX INÉDITS, ^75
Desmar. Tang., t. 47, sub nomine Houpeite adulte, ex
Brasil. Nigerrimus-y pileo, uropygioque latissime, flavo-ciri'
namomeis : tectricibus alarum minoribus et inferioribus ^
laterumque macula, albis.
5. T. RUFiVENTER, Spix, Av. Bras., ^^ , t. SO, ^,etScla-
ter,Contr. Orn., -1850, III, ctim fig., ex Bras., Peru. Affinis
praecedenti, sed rostro denticuUs insigne more Phytoto-
marum. Niger : verlîce latissime^ nropygïo, gula et cor-
pore subtus, pone coUarem nigrum, flavo-auranliïs ; pectorCj
abdomineque medio subferrugineis : tectricibus alarum mino-
ribus dorso proximioribus, inferioribus, et remigibus interne
ad basim^ albis,
4. Tanagra CORYPH.EUS, Licht. (Tachyphonus vigorsî,
Sw. — Agelaius coronatus, Yieill. ex Azara, 77), Jard. et
Selb.jOrn. III, t. 56, 2, ex Brasil. Nigerrimus; pileo rubro :
humeris albis,
5. Oriolus leucopterus et Tanagra nigerrima, Gm. {ru fa,
Bodd. fœm. — Oriolus melaleucos, Sparm. — Pyrrotaleu-
copiera^ Vieill. ex Azara, 76. — Tachyphonus cirrhomelaSf
Vieill., var. — T. nigerrimus^ Gr.) PI. enl., 7^^, 2, mas, et
7H? faem. — Mus. Caris., t. 5^. — Desm. Tang., t. 45,
mas; t. 46, fœm. ; t. 49, var., sub nomine Houpette
notre. — Gai. Ois., t. 82, ex Bras., Parag. Major : nigerri-
mus; humeris albis. Faem. rufa.
Plusieurs races sont encore confondues sous ce nom. Je
propose le nom de T. beauperthuyi pour celle rapportée
au Muséum parce voyageur, et qui se distingue de la com-
mune, dont elle a la taille, par le blanc de Tépaule, beau-
coup plus circonscrit, réduit à une simple tache, et par le
bec plus effilé. ,
6. Tachyphonus lcctuosus, Orb., ex Bolivia. MinU
mus : nigerrimus; humeris latissime albis.
Deux races presque identiques, et tout aussi petites, se
retrouvent, l'une en Bolivie, l'autre à la Trinité et dans
d*autres Antilles : le blanc, dans ces petits oiseaux, est
plus étendu que dans les grands
176 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (AvtU 1851.)
7. T. BREViPES, Lafr., Revue zoolog., >I846, p. 206, ex
Columbia. Cum T. luctuosa, fœm. affinis.
8. T. DELATRii, Lafr., Revue zoolog., 1847, p. 72, ex
Mexico. JSiger : vitta aurantia pilei média.
9. T. PHOENICEUS, Sw. {saucîus, Strickl.). Ttvo Cent,
and a Quarter, p. 54 ^, ex Brasil. JSigerrimus; humeris al-
bis, macula riibra.
•10. T. QUADRICOLOR, Vieill. (suchii, Sw. — Tanagra
auricapilla, Spix. — Miiscicapa galeata, Licht. — M, mêla-
no;îs.^ Vieill. ex Azara, 4 04) Av. Bras., t. 52. ex Bras, mer.,
Parag. Virescens, sublus flavo-cinnamomeus : fronte, gems,
alis^ caudaque nigris : pileo flavo.
Les deux espèces qui suivent constituent le genre Pfl-aE-
NicoTHRAUPis de Cabanis.
\. Tachyphonus ruber, Vieill., ex Azara, 85, qui
n'est pas du tout un Pyranga ! [Tanagra flammiceps^ ïemm.
— - porpliyrio, Licht. — Saltalor rubicus, Vieill.) PI. col.,
477, ex Bras., Parag. Testaceo-ruber : vertice cristato flam-
meo.
2. Saltator! rubicoides, Lafr., Revue zoolog., 4844,
p. 44, sp. 4, ex Mexico. Similis praecedenti, sed minor ;
rostro longiorCf magis compresso : tarsis brevioribus : rubro
colore vegeiiore.
Lanio, Vieill. {Pogonothraupis, Caban.). Ce genre, qui
tient aux Tachyphones, aux Comerophages et à Cypsiiagra,
ne comprend véritablement que trois espèces : atricapil-
lusy versicolor (à tort réunies), et aurantius.
Lamprotes, Sw. et Sericossypha, Less. peuvent cons-
tituer deux genres indépendants l'un de Tautre. C'est le
dernier surtout, qui montre une grande affinité aux AM-
pëlides.
C'est à tort que l'on a rapporté au Tanagra bonariensiSj
Gm. le type du premier, T. ruficollis, Sw. {rnbrigitlaris
on rubricolliSj Spix. — Eryihrolamusrubricollisj Less.) ky.
Bras., t. 56, 4. Alro-cœruleus ; gula^ juguloque rubris. 11
faut, au contraire, lui réunir Tanagra loricata, Licht.
Ta A VAUX INÉDITS. 177
(Tachyphonus lorîcatus , et probablement Saltator ntger,
Vieil!.), Cat. Dupl. Berl. Mus., 340. mas, oA\. faem., ex
Brasil., Columb. Tôt a anthracina, plumis holosericeo-mar'
ginatis. Long. 8 — poil., qui en est le jeune.
Pyranga, Vieill. Il reste encore à étudier, surtout pour
débrouiller la synonymie» les espèces entièrement rouges
des deux Amériques, la Pijranga hepaiica, Sw. du Mexi-
que, ou Tanac/ra dentata, Licht. étant probablement une
espèce intermédiaire au P. a%arœ, Orb., du Brésil, et au
P. œstiva ou mississipensis, Gm. de l'Amérique du Nord.,
Tout le monde connaît les deux autres espèces des
Etats-Unis, Pyranga rurra, Bp. {Tanagra ruOra, L.
— ery//irome/as, Vieil!.), PI. enl. 427,-1. mas, 4o6, ^ . faem.
— Desmar. Tang., t. 54. mas ad. — Wils. Am., Orn., t.
^^, 5. mas 4. fœm. Rubra, plumis basialbis; aliscaudaque
nigris.
P. LUDOViciANA, Bp. (Tanagra ludoviciana, Wils. — • Py
ranga eryihropis, Vieill.), Am. Orn., t. 20, 4 . — Aud. Am.,
t. 354, ^. mas 2. fœm. ex occid. Am. s. Mexico. Flava; fa»
cierubricante; dorso, alis flavo-bifascialis, caudaque nigrisn
Pyranga mexicana, Less. est synonyme de Peiiporphy»
rus atropurpuratus f et appartient par conséquent à une
autre famille.
Deux espèces, Tune de Cuba, l'autre du Pérou, sont
peut-être confondues sous la réunion des P. leucoptera^
Trudeau, bïvïuaia, Lafr., -1842, et aré/ews, Tschudi : dans
ce cas, le premier et le dernier de ces noms seront rete-
nus pour les espèces qui les reçurent originairement.
Pyranga sanguinolenia, Lafr., <859, ne diffère pas spé-
cifiquement de P. bidentata, Sw., 4827. Le premier est le
mâle adulte ; le second, la femelle ou le jeune.
C'est à tort que l'on a considéré le Pyranga rubriceps de
Gray comme synonyme de Spemiagra erythrocepliahy Sw.,
4827, et cîicM/Zflfa, Dubus, 4848, comme nouveau. C'est
le contraire qu'il faut faire, Swainson ayant décrit la pe-
tite espèce à bec non denté.
2* SÉRIE. T. lu. Année 1851, 12
478 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Avrii 1851.)
4. p. ERYTHROCEPHALA, Sw., ^ 827 [cucuUata, Dubus,
^848), Revue zoolog., 1848, p. 245, ex Mexico. Minor; vl-
ridis : capite et gula rubris.
2. P. RUBRICEPS, Gr. et Mitch. {pyrrhocephalaj Masse-
na), Gen., B., t. 89, 2, ex Mexico. Major: (lava, dorso
virente : capite, cervice, pectoreque rubris : remigibusj rec-
tricibusque nîgris viridi-limbaiis.
Dans le genre Ramphocelus, dont les dix espèces sont
trop bien connues pour que nous les énumérions ici, l'on
peut signaler un petit groupe pour le Jacapa, L., et deux
espèces voisines, dont l'une plus sombre, I'atrisericeus,
d'Orb., Voy. Am. m., t. 26, 1, de Bolivie, et l'autre, nou-
velle, au contraire plus brillante : ce sera Ramphocelus
UROPYGiALis, Bp., Coll. Vcrr. ex Guatamala. Similis ï{.
jacapae ; sed ventris lateribits crissoque vivide coccineis. Les
plumes des flancs et les couvertures supérieures de la
queue sont noires au milieu, bordées de rouge feu.
Les huit autres espèces se rapprochent de R. brasilius.
Quoique V Esclave, type du genre Ddlus, ne soit pas placé
par moi parmi les Tangaras, toutefois je profite de son
affinité avec eux pour en faire connaître une seconde es-
pèce, de Saint-Domingue, comme celle anciennement con-
nue.
DuLUS POLiocEPHALUS, Bp., Mus. Paris, ex Hispaniola,
similis D. palmarum ; sed minor et pileo corporeque subtus
omnino plumbeis, fronte tantum nigra^ et mento vittaque
gularï hinc inde tantum albis.
Quid Dulus nuchalis, Sw. {Arremon nuchalis, Gr.) Two
Cent, and a Quarter, p. 545, sp. 98, ex Brasil. Brunneo-
olivaceus ; subtus isabellinus fusco-striatus ; nucha vitta
transversa alba: genis fuscescentibus : cauda emarginata?
Nous ne saurions assez rappeler l'attention des ornitho-
logistes sur le fameux Tanagra dominica, Gm. {dominicen-
m, Br.), figuré par Buffon sur la PI. enl. 456, 2, et dont
le type existe au Musée de Paris. Ce n'est nullement un
jeune Dulus, comme nous l'avions soupçonné, mais il se
TRAVAUX INÉDITS. ^79
rapproche, au contraire, beaucoup du Turdiis guianensîs
figuré à la pi. enl. 588, dont le type e>i encore aussi con-
servé. Ces deux oiseaux, pour le moins congénères, et
assez rapprochés de Donacobius, rappellent les femelles de
certains Cotingas.
C'est encore à tilre d'allié des Tanagrides, que nous
donnons ici la phrase caractéristique d'une nouvelle es-
pèce d'Alouette d'Afrique, qui sera la sixième du groupe
des Calandrellœ, et devra trouver place dans le système
près de VAlauda deserti.
Alauda cinnamomea, Bp., Mus. Brehm., ex Afr. centr.
Rufo-cinnamomeaj albido varia; subtus albida, guttulis pec-
toralibus cinnamomeis : rendgibus vîx scapulares excedenii-
bus ; rectricibus lateralibus nigricantibus, extimis utrificjne
duabus externe et apice albis : rostro elongato curvo (allongé
pour une Calandrelle ! )
Dans le Musée de Paris, on conserve une Alouette fort
semblable à notre espèce africaine comme variété albine
de l'Alouette commune. L'on sait que VAlauda albîgula,
Brandt, est synonyme de mon Oiocoris scriba; et que l'^-
lauda spraguii (non sprangerî)^ Audubon, t. 486, n'est pas
un Otocoris, dont on ne connaît que cinq espèces ou races.
Mon cher monsieur Guérin,
En corrigeant les épreuves de ma Note sur les Tanga-
raSy qne vous avez bien voulu reproduire dans votre jour-
nal, telle que je l'avais soumise à l'Académie des Scien-
ces, et avec toutes les parties que le manque d'espace
n'avait pas permis de publier dans ses Comptes-reridus, je
me suis empressé d'ajouter plusieurs observations subsé-
quentes. Veuillez permettre que je profite aussi de cette
occasion, et de ce qu'il est question d'Alouettes, pour
vous exprimer mes regrets de n'avoir pu obtenir, comme je
me suis efforcé de le faire, que Ton s'abstienne de donner
480 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( i4m/ 185^.)
un nom nouveau à un être déjà enregistré régulièrement
dans la science. C'est, au reste, presque le seul reproche
que je puisse faire à l'article inséré dans votre journal,
et dont les détails intéressants, et la figure surtout, se-
ront très-utiles à la science. Je me bornerai donc à cons-
tater que VAlauda dot-bey, attribuée comme de raison à
Temminck, se trouve rangée dans le genre Melanocory-
pha, précisément dans la première partie de mon Conspec-
tus, puisque cette partie ne s'arrête qu'à la page 275.
J'ajoute que je n'ai point dit que le bec de notre Alouette
fût paradoxal (ce qui ne voudrait rien dire), mais bien
qu'elle avait un bec de Paradoxornis ; phrase très-signi-
ficative pour quiconque connaît ce remarquable type in-
dien. — Qu'il était impossible , avant de constituer un
genre (que bien des ornithologistes n'admettront pas) pour
notre oiseau, de ne pas en faire une Calandre (MelanocO"
rypha, Boié). — Que l'oiseau figuré par vous est bien exac-
tement de la même espèce que le mien. — Que l'antériorité
de mes noms spécifique et générique est tellement démon-
trée, qu'il n'est besoin de produire à l'appui d'autre pièce
que le Mémoire en question lui-même. — Que le der-
nier paragraphe de la page 55 de votre premier numéro
de -1851 était complètement inutile après la lecture des
phrases du Compte-rendu rapportées quelques lignes plus
haut.
Libre à chacun de choisir ses noms et ses hommages,
ne fût-ce que pour les lancer dans le puits sans fond de la
synonymie; mais libre aussi à nous de déclarer que,
dans ce cas, après mûr examen, nous ne trouvons d'autre
excuse à l'application d'un nom totit-à-fait étranger à la
science, pour notre Alouette clot-bey, que celle du célèbre
abbé qui s'écriait : « Mon siège est fait! »
TRAVAUX INÉDITS. -18^
Sur la Pachycephala macrorhynchaj Strickl. ;
par le D' G. Hartlaub.
Dans le dernier numéro de ce journal, M. de Lafresnaye,
dans un Mémoire bien digne d'être étudié, s'est donné la
peine de prouver que la Pachycephala macroryncha de
Strickland, espèce d'oiseau provenant de TÎIe d'Amboine,
était identique avec la Cravate blanche de Levaillant et
avec le Laniarius albicollis de Vieillot. Ayant regardé de-
puis longtemps ce dernier oiseau comme synonyme de la
Pachycephala gutiuralis, Lath., nous étions assez frappé
de cette opinion du célèbre ornithologiste français, et nous
nous sommes empressé d'examiner de nouveau l'espèce
d'Amboine (dont le Muséum de Brome possède une su-
perbe paire provenant des doubles du Musée de Leide), et
de la comparer avec la P. gutturalis et avec la description
de Levaillant et de Vieillot. La description de ce dernier,
quoique faite sur un autre individu, me semble être ori-
ginaire, car elle n'en diffère en rien, decelle de Levaillant.
Le résultat de ces recherches est que nous continuerons
de prendre la Cravate blanche de Levaillant pour la P.
gutturalis, et non pas pour le macrorhyncha de Strickland.
Voilà nos raisons : « la gorge blanche de la P. macrorhyn-
cha n'est pas encadrée au-dessous par « un large plastron
noir» (Levaill. , Vieill.), mais bien par nanarrow black
baud » (Strickl.). ^° Les rectrices de cette espèce ne sont
pas « d'un brun noirâtre, bordées de gris à l'extérieur »
(Levaill., Vieill.), mais ils sont entièrement d'un noir mat
(ple'ts dusky black, Strick.) ; 2^* le beau jaune du dessous du
corps ne « se dégrade pas à mesure qu'elle approche de la
queue » (Levaill., Vieill.), mais il présente absolument /a
même intensité sur la poitrine comme sur les sous-cauda-
les, tandis que ces dernières sont blanchâtres, mêlées de
jaune, chez la P. gutturalis; 5° quant au bec, qui d'ailleurs
déciderait tout seul la question, l'exemplaire de Levail-
lant l'avait « mutilé et dégarni de son enveloppe supé-
^82 P.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Awil 1851.)
rieure, » et Vieillot se contente de dire que l'examen
du bec de son oiseau Tavait porté à le placer dans son
genre Laniarius; il n'en dit rien de plus. Enfin, l'indica-
lion de la patrie (Batavia), que peut-elle prouver? La P.
macrorhynclia bien certainement n'habite pas l'île de Java ;
elle provient des Moîuques, et l'oiseau de M. Temminck
pouvait y être apporté aussi bien de la Nouvelle-Hollande
que d'Amboine.
Les principales différences de coloration entre ces deux
espèces, la P. gutturalis et la macrorhyncha, sont les sui-
yâiltes :
-i . La dernière a la queue d'un noir. mat uniforme, tan-
dis qu'elle est d'un cendré grisâtre abasi et apice » chez la
gutturalis. Le « rachis des rectrices est noir en dessous
chez la macrorhyncha ; il est blanc en dessous chez la gut^
turalis.v
2. Menton noir^ macrorhyncha ; — blanc, gutturalis.
5. Le jaune du collier et du dessous du carps est beau-
coup plus intense (« deep gamboge yelloiv » Strickl.) chez la
macrorhyncha.
4. Le collier jaune est plus large et moins circonscrit
chez la gutturalis.
è. Le noir de la tête a une plus grande étendue en arrière
chez la macrorhyncha.
6. Les sous-caudales sont d'un jaune intense chez la
macrorhyncha^ et blanchâtres chez la gutturalis.
La différence de longueur entre le doigt externe et in-
terne est beaucoup plus considérable chez la macrorhyn-
cha.
Nous n'avons jamais vu la P. melanura de Gould, du
nord de la Nouvelle-Hollande. M. Ch.-L. Bonaparte, dans
son Conspectus, en énumérant cette espèce, lui donne pour
patrie aussi les Moîuques, ce qui nous fait croire qu'il ne
la prend pas comme spécifiquement différente de la macro-
rhyncha. Mais Soner dit de sa melanura «pedibus nigris, n
et la macrorhyncha les a couleur de chair.
TRAVAUX INÉDITS. ^85
Nous finissons en donnant la première description de la
femelle de P. macrorhijnclia :
Femina. P. corpore supra etcauda olivaceo-viridibus; capilc
sordide cinereo, mento et gutture potius albidis; corpore infe-
riore relique obsoletlus flavido; remigum secund. margine ex-
terno versus apicem rufescente; rostro brunneo. — Mus. Brem.
Note sur un nouveau genre de Coquille lamellibranche
d'eau douce découvert dans les rivières de la Nouvelle-
Grenade par M. le colonel Acosta, et décrit par M. Al-
cide d'ORBiGNY.
Parmi les découvertes récentes dont les voyageurs et les
naturalistes sédentaires ont récemment enrichi le domaine
de la zoologie, l'une des plus remarquables est sans doute
la singulière anomalie d'organisation que nous signalons
aujourd'hui aux méditations des malacologîstes. C'est, en
effet, un mollusque d'eau douce, dont la coquille bivalve
commence, dans sa première période d'existence, par res-
sembler à une Anodonte; par avoir d'abord, comme elle,
deux valves libres, égales, régulières, pourvues de deux
muscles d'attache, mais qui, plus tard, a ses deux valves
inégales fixes, irrégulières comme chez les Huîtres , et
n'ayant plus, ainsi que ce dernier genre, qu'une seule at-
tache musculaire. C'est en dernière analyse, dans le jeune
âge, une Anodonte avec tous les caractères des Dimijaires
de Lamarck, et, dans l'âge adulte, une Huître munie des
caractères des Monomifnires de cet auteur. Hâtons-nous de
le dire, cependant, le mollusque qui réunit des caractères
ordinairement si opposés n'est point une difformité acci-
dentelle, un cas exceptionnel, c'est le fait constant de tous
les individus de son espèce, ce qui nous détermine à en
former le type d'un nouveau genre, qui devra prendre
place, dans la famille des Unionidées, entre les Anodontes
et les Ethéries.
-184 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Avr'U 1851.)
Genre Acost^ea, d'Orbigny, ^854. — Animal. Malheu-
reusement, nous ne pouvons que faire des conjectures sur
la fornme de l'animal, puisque nous ne le connaissons pas ;
mais cependant l'analyse scrupuleuse des empreintes in-
térieures laissées par les parties charnues sur la coquille
nous donnent la certitude qu'il devait, en tout, ressembler
à celui des Anodontes.
Coquille dans le jeune âge. Libre, équivalve, inéquilaté*
raie, mince, close ; ligament externe allongé, saillant; in-
térieur, comme chez les Anodontes, pourvu de deux atta-
ches musculaires, caractère déterminé par la forme allongée
de Tensemble.
Dans l'âge intermédiaire. En grandissant, la coquille
laisse subitement sa forme régulière, libre. Elle se couche
sur le côté, la valve droite en dessous (1). De suite la valve
droite, devenue inférieure, se moule sur les corps qui
Tavoisinent, s'étend sur le sol et s'y fixe. Le ligament
continue à occuper le côté des valves. La valve gauche,
devenue supérieure, commence par s'ouvrir à la région
anale; elle suit ainsi, légèrement entrebaillée pendant
quelque temps, puis elle se sépare entièrement de tout ce
qui la caractérisait dans son jeune âge, pour devenir irré-
gulière comme la valve opposée, en se détachant entière-
ment de son âge embryonnaire, puisqu'à la valve infé-
rieure seule appartiennent, alors, les deux valves de la
première période d'existence.
Dans l'âge adulte. Coquille irrégulière, très-variable dans
sa forme, et très-inéquivalve. Valve inférieure fixée au
moyen de sa substance, ou mieux, remplissant et nivelant
toutes les inégalités du sol comme pour s'y cramponner,
sans néanmoins perdre, sur aucun point, sa couche épi-
dermique externe. Sa forme est généralement oblongue,
épaisse, arrondie sur la région anale, terminée sur la ré-
(1) Ce caractère est constant chez les deux individus complets
o,ue nous possédons.
TRAVAUX INÉDITS. ^85
gion buccale par un talon plus ou moins long, irrégulier,
à l'extrémité duquel se trouve toujours enchâssé, dans les
excroissances plus ou moins rugueuses, les deux valves
anodontiformes du jeune âge, qui y forment toujours une
saillie spéciale. Sur ce talon, on voit extérieurement, à la
région pailéale, des traces de la jonction des deux valves,
et, à la région cardinale, la continuité du ligament, qui
devient très-irrégulier, mais reste saillant et allongé comme
chez les Anodontes. A Tintérieur, cette valve offre beau-^
coup d'inégalités. On y voit, vers le tiers de sa longueur».,
à la région anale, mais plus du côté cardinal que de l'au-
tre, une attache musculaire unique^ ovale et oblique. De
rattache musculaire unique, sans former de sinus, part
une empreinte pailéale très-prononcée qui s'élève d'abord
au-dessus du muscle, forme en avant une partie arron-
die, et occupe ensuite toute la longueur de la coquille.^
Sous le crochet se remarque une cavité plus ou moins pro-
fonde, dirigée vers l'extrémité du talon correspondant à
rétat embryonnaire, mais sans atteindre les deux valves^
de ce premier âge, alors remplies de la matière calcaire
nacrée qui revêt tout l'intérieur. Valve supérieure irrégu-
lière, plus ou moins bombée, à bords diversement ondu- r
lés, suivant les inégalités du sol sur lesquelles la coquille "
est fixée. Cette valve n'a jamais de talon, et sa région buc-
cale est souvent comme tronquée. Elle est, comme l'au-
tre, munie à son intérieur d'une seule attache musculaire ^
et d'une empreinte pailéale prolongée.
Rapports et différences. Le genre Acostœa montre, dans
le jeune âge, tous les caractères zoologiques des Anodon-
tes, et, dès-lors, ne peut en être éloigné ; mais il en dif-
fère par le changement complet qu'il subit plus tard en
laissant les deux valves de son âge embryonnaire au talon
de la valve inférieure seulement. Il en diffère complète-
ment encore, dans son âge adulte, par son ensemble fixe,
irrégulier, tout-à-fait ostréiforme, et par la présence d'une
seule attache musculaire au lieu de deux.
486 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Avr'll 1851.)
Tellement voisin, par son aspect, par sa forme et par
ses attaches musculaires, du genre Oslrea, que, s'il avait
le talon brisé, il serait impossible de l'en distinguer, ce
genre s'en sépare néanmoins nettement par plusieurs ca-
ractères. D'abord par son talon, que terminent les deux
valves de l'âge embryonnaire; par le ligament n'occupant
pas le talon, mais se prolongeant sur le côté ano-cardinal
de la coquille, et tout-à-fait séparé du talon ; enfin, par la
cavité prolongée sous le crochet. On voit donc qu'indé-
pendamment de l'âge embryonnaire, si différent, le genre
Aôostœa se distingue encore des Huîtres par beaucoup
d'autres caractères zoologiques importants.
Par son épiderme constant, sa forme et son aspect ex-
térieur, ce genre se rapproche encore des Etlieria, ren-
contré dans les rivières d'Afrique ; mais il s'en distingue
par son âge embryonnaire anodontiforme, qui n'existe pas
che2 les Ethéries (ce dont nous nous sommes assuré posi-
tivement); par son ligament allongé plus latéral; enfin,
par une seule attache musculaire au lieu de deux.
D'après les caractères donnés par l'âge embryonnaire,
nous ne balançons pas un instant à placer ce genre dans
la famille des Unionidées, entre les genres Anodonta et
Etherta.
On voit que nous réunissons un genre pourvu d'une
seule attache musculaire à des genres qui en ont constam-
ment deux. Depuis longtemps, dans nos différents ouvra-
ges, nous avons fait notre profession de foi relativement
au peu de valeur que nous accordons à ce caractère des
muscles, pris pour base des coupes primordiales chez les
Mollusques lamellibranches. Nous sommes donc heureux
de pouvoir trouver ici un nouveau fait pour appuyer
notre opinion. Que pensera-t-on de la caractéristique d'un
ordre pris dans la présence d'un ou de deux muscles d 'at-
taches, comme Lamarck a cru devoir le faire dans ses Mo-
nomyaîres et Dînujnires, quand on voit ces deux caractères
réunis chez une seule espèce? En effet, dans le jeune âge,
Âet^ue eiMaq. de Zoo/ojic, J8.^i .
PL &
Acostrea Giiadiiasana (VOrl) .
Farisliiip fHit'ltctu..
TRAVAUX LEDITS. ^ 87
le genre Acostœa dépend de l'ordre des Dimynires, tandis
que dans l'âge adulte il rentre tout-à-fait dans les Mono-
myaires. Nous n'insistons pas davantage sur ce fait, qui
vaut à lui seul toutes les objections qu'on a pu faire à cet
égard.
Le genre qui nous occupe a été découvert par notre sa-
vant ami M. le colonel Don Joachin Acosta, dans les eaux
douces de la Quebrada de San-Juan de Rio-Seco, près de
Guaduas, province de Santa-Fé de Bogota (République de
la Nouvelle-Grenade). Il paraît tapisser tout le lit de la
Hvière, à en juger par les restes, plus ou moins décompo-
sés, sur lesquels les valves inférieures que nous possédons
S'étaient fixées. Nous nous empressons de le dédier au
géologue instruit qui l'a découvert, d'abord comme un
gage sincère de notre affection, et comme un hommage
rendu aux intéressantes recherches que la science lui doit
déjà, et à celle qu'elle a le droit d'attendre de M. Acosta,
sur cette terre pour ainsi dire vierge, qu'il est appelé à il-
lustrer de toutes les manières par ses investigations.
Nous croyons devoir donner à la seule espèce connue
dans ce genre le nom et la caractéristique qui suivent :
AcosT^A GUADDASANA, d'Oi'b., 1851. — A. tcstâ irregularî,-
elllpticâ, complanatâ, gibbosulâ, inaequivalvi ; valva inferiore
crassa , virescens , nate poducliore remotissimà; infus margari-
tanâ; valva superiore subeomplanatà, latere buccali truncfitâ.
Habite les eaux douces de la Quebrada de San-Juart de
Rio-Seco, près de Guaduas, République de la Nouvelle-
Grenade. M. Acosta.
Explîeatîon de la planche 6.
Fig. ^. Coquille de grandeur naturelle vue en dessous.
a. Talon de l'âge embryonnaire. — Fig. 2. La même,
vue en dedans, a. Talon de l'âge embryonnaire. - Fig. 5.
Coquille vue de profil. —Fig. 4. Age embryonnaire gros-
si, vu de côté avec l'extrémité du talon. — Fig. : . Age
-188 HEV. ET mag. de zoologie. ( Avrîl 1851.)
embryonnaire grossi, vu sur les crochets, avec Textrémité
du talon de la coquille.
Paris, le -15 janvier ^85^.
Notice monographique sur le genre Comètes, de la
famille des Longicornes, tribu des Lepturètes; par
M. Lucien Buquet.
Dans son travail intitulé Nouvelle classification de la fa-
mille des Longicornes j publié dans les tomes ^ . 2, 5 et 4 de
la ^" série des Annales de la Société Entomologique de
France, M. AudinetServille a donné les caractères du genre
Comètes, fondé primitivement dans l'Encyclopédie, t. X,
p. 485, et dont on ne connaissait alors qu'une seule es-
pèce, le C. hïrlicollis.
Cependant, grâce à Texpérience et au zèle infatigable
de quelques voyageurs passionnés pour la science, nos
collections se sont accrues, depuis quelques années, de
nombreux insectes de tous les ordres et de toutes les fa-
milles que chacun s'empresse, à l'envi, de décrire et de
publier dans les différents recueils qui, comme celui-ci,
sont appelés à rendre de grands services à l'entomologie.
C'est ainsi que j'ai pu me procurer trois espèces nou-
velles du genre qui nous occupe : deux appartiennent à
ma collection; l'autre fait partie du cabinet de M. Aug.
Chevrolat, qui a bien voulu me la communiquer.
Je me propose, autant que mes nombreuses occupa-
tions me le permettront, de passer successivement en re-
vue divers groupes de Longicornes peu étudiés jusqu'ici,
ainsi que je l'ai déjà fait pour le genre Phacellus, etc., en
attendant que d'autres plus habiles se décident enfin à en-
treprendre, sur cette belle famille, un travail d'ensemble
dont la nécessité se fait chaque jour plus vivement sentir,
mais dont l'exécution présente, il faut bien le reconnaître,
de sérieuses et presque d'insurmontables difficultés.
Heoue eâMa^i/.tfe Zoologie. jSSi.
PI. 5.
y Comètes 7lfW/rorn/s En^^ei. 2 Comètes Fù/t?f^e/i/iis Jiu^.
jV./iey/w/u/ im/)
TRAVAUX INÉDITS. 489
1. Comètes hirticornis. — Capite antennisque nifçris. Tho-
race rufo, bidenlato. Elytris nigro-aeneis, punclatis. Abdomine
pedibusque nigro-piceis; femoribus basi pa Midis. — Long. 0,012
m; larg. 0,003.
Encycl,, tome X, page 485. — Audinet Serville, Ann. de
la Soc. Ent., V^ série, tome IV, page 208. - Dpj., Catal.,
3® édition, page 579.
Corps allongé. Tête noire, ovale, légèn;ment convexe,
entièrement et finement ponctuée, avec une ligne enfon-
cée et peu marquée au milieu; yeux gris, très-saillants;
parties de la bouche d'un jaune testacé pâle, à l'exception
des palpes maxillaires, qui sont noirs ; antennes de celte
dernière couleur, plus longues du double que le corps,
finement ponctuées, recouvertes en dessus de poils ras,
en dessous, et à partir du troisième article seulement,
de poils ou cils roides épais et très-longs. Corselet rouge
en dessus, noirâtre en dessous, inégal, aussi large que
long, fortement ponctué, épineux sur les côtés, coupé car-
rément à la base et à l'extrémité, avec une petite facette
allongée et séparée par une ligne enfoncée dans le milieu.
Ecusson noir^ triangulaire, assez grand, finement ponctué.
Elytres d'un noir bronzé, un peu plus larges que le corse-
let, allongées, parallèles, coupées carrément à la base, ar*
rondies au bout, et légèrement pubescentes à partir du
dernier tiers de leur longueur. Dessous du corps et pattes
noirs, couverts d'un léger duvet gris bleu ; cuisses jaunes
à la naissance seulement.
Cet insecte se trouve au Brésil ; il n'est pas rare aux en-
virons de Rio-Janeiro.
2. Comètes flavipennis, Buq. — Capite thoracrque viridi-
aeneis, piinctatis. Antennis nigris. Elytris flaro-pallidis, punctatis.
Abdomine pedibusque violacée nitidis. — Long. 0,011; larg.
0,002 5/4.
Corps allongé. Tête d'un vert doré très-brillant, forte-
ment ponctuée, avec une ligne enfoncée bien marquée au
milieu ; yeux gris, très-saillants ; parties de la bouche bru-
-190 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Awll 1851.)
nâtres ; antennes noires, à l'exception du premier article,
qui est violet, plus longues d'un tiers que le corps, très-
finement ponctuées, légèrement pubescentes en dessus,
avec de longs poils ou cils roides et rares en dessous, et à
partir du quatrième article seulement. Corselet de la cou-
leur de la tête en dessus, violâtre en dessous, inégal, ponc-
tué comme elle, un peu plus long que large, coupé carré-
ment à la base et à l'extrémité, épineux sur les côtés, avec
cinq petites facettes en dessus ainsi disposées : une près
de chaque angle, et la dernière au milieu- Ecusson petit,
triangulaire, ponctué, d'un jaune fauve comme les él) très,
avec lesquelles il se confond presque. Ces dernières planes,
allongées, un peu plus larges que le corselet, parallèles,
coupées carrément à la base, arrondies au bout, fortement
ponctuées, avec deux lignes élevées de chaque côté, qui
prennent naissance à la base et disparaissent entièrement
vers le deuxième tiers de leur longueur. Cuisses d'un vert
doré à la naissance seulement, puis d'un bleu violâtre de
même que les jambes, les tarses et l'abdomen. Ce dernier,
qui est beaucoup plus brillant, a une impression forte-
ment marquée de chaque côté des quatre premiers seg-
ments.
Cet insecte est unique dans ma collection; il a été dé-
couvert en Colombie par M. Saint-Amand Rostaine.
5. CoMEiES ARGDTULus, Dej. — Viridi-œneus , punctatus,
Elytris basi suturaque cupreis. Femoribus basi flavis. — Long.
0,012 1/2; larg. 0,003.
Distenia argutula, Dej., Catal.. 3" édition, page 580.
Corps épais, allongé. Tête convexe, d'un vert foncé, fine-
ment ponctuée, avec une ligne enfoncée au milieu ; yeux
cuivreux, assez saillants; parties de la bouche d'un noir
mat; antennes fortes, pubescentes, plus longues d'un
quart que le corps, d'un noir violet brillant, particulière-
ment sur les six premiers articles. Corselet de la couleur
de la tête en dessus, violet en dessous, un peu plus long
que large, inégal, fortement ponctué, coupé carrément à
TRAVAUX INÉDITS. ^9^
la base et à Textrémilé, tuberculeux sur les côtés, avec
quatre facettes arrondies et une ligne élevée au milieu,
le tout très-brillant et disposé de la manière suivante : une
facette près de chaque angle, et la ligne au centre. Ecus-
son d'un beau bleu, petit, triangulaire, creusé au milieu,
arrondi au bout. Elytres convexes, parallèles, d'un vert
foncé brillant, encadré de bleu, coupées carrément à la
base, qui est d'un beau rouge de feu qui se prolonge en
ligne très-étroite tout du long de la suture, arrondies à
l'extri mité, et très-fortement ponctuées. Dessous du corps
ponctué également, d'un vert brillant, les pattes excep-
tées, qui sont d'un vert foncé presque noir, avec les cuis-
ses d'un jaune fauve dans le premier tiers do leur longueur
seulement.
Cet insecte vient de Cayenne. Il faisait partie des Lon-
gicornesde la collection de M. Dejean, acquise par M. Aug.
Chevrotât, qui a bien voulu me le communiquer. C'est à
tort, selon moi, que le premier de ces entomologistes Ta
placé dans le genre Disienia, dont il s'éloigne totalement,
tant par la nature des antennes que par la forme des
élytres, etc., etc.
4. Comètes acotipejvms, Buq. — Viridi-aeneus, punctatus.
Elytris acuminatis, basi fusco maculalis, sutura margineque vio-
laceo-nitidis. Antennarum arliculo primo viridi-aeneo. — Long.
0,012 1^2; lar-. 0,005.
Corps grêle, aplati, allongé. Tête convexe, d'un vert
brillant, finement ponctuée, sans ligne enfoncée au mi-
lieu; yeux bruns, très-saillants ; parties de la bouche noi-
res ; antennes grêles, de près du double plus longues que
le corps, leur premier article d'un vert brillant ; les sui-
vants d'un vert foncé bleuû'.re, presque noirs à partir du
septième article ; pubescentcs en dessus, av^c de longs poils
en dessous, mais moins roides et plus épais que chez les es-
pèces précédentes. Corselet de même couleur que la tête en
dessus, plus foncé en dessous, un peu plus long que large,
inégal, fortement ponctué, coupé carrément à la base et
^92 REV. ET MAG. DE ZOOLfiCIK, { Awil 1851.)
à l'extrémité, tuberculeux sur les côtés, avec cinq facettes
en dessus disposées de la manière suivante : une près de
chaque angle, et la cinquième au centre. Ecusson d'un
bleu verdâtre, petit, triangulaire, tronqué à l'extrémité,
et ponctué. Elytres coupées carrément, et d'un jaune
fauve à la base, terminées en pointe, fortement ponc-
tuées, d'un beau vert au milieu, avec deux bandes d'un
bleu violet situées, l'une le long de la bordure, et l'autre
près de la suture, qui elle-même est d'un rouge pourpre,
ainsi que le repli humerai. Pattes et dessous du corps d'un
vert très-brillant.
Cet insecte, qui a été découvert à Cayenne par M. Le"
prieur, diffère de l'espèce précédente en ce qu'il est plus
allongé, aplati, et surtout par la forme des élytres, qui
sont acuminées , caractère qui ne se rencontre que chez
lui seul ; il forme ainsi le passage entre le genre Comètes
et le genre Distenia.
II. SOCIETES savantes-
Académie DES Sciences de Paris.
Séance du 7 Avril ^Sb\. — M. Duvernoy lit un Mémoire
intitulé : Mémoire mr les caractères ostéologiques des genres
nouveaux ou des espèces nouvelles de Cétacés^ vivants ou fos-
siles, dont les .squelettes entiers, ou les têtes seulement, sont
conservés dans les galeries d'analomie comparée du Muséum
d'histoire naturelle. Nous donnons en entier le résumé
que l'auteur lui-môme a publié de ce travail.
Nouvelle classification de l'Ordre des Cétacés,
« Ordre XV. — Cétacés (i), — Les extrémités posté-
(1 ) C'est le dernier de la sous-classe des Monodelphes, dans ma
méthode de classification iles Mammifères. L'ordre XIII comprend
les Amphibies Quadrirèmes^ qui conservent quatre extrémités mo-
SOCIÉTÉS SAVAXÏKS- -j 95
rieures manquent ; la queue est fortement développée en
un cône allongé, à l'extrémité duquel se trouve une large
nageoire horizontale, de nature fibro-cartilagineuse. Les
extrémités antérieures sont plates, triangulaires, recou-
vertes par la peau, qui en forme une rame inflexible dans
ses parties, que l'on ne distingue plus à l'extérieur. Les
téguments manquent de poils libres; ils sont doublés par
une couche épaisse de substance huileuse. La respiration
de l'air se fait, indépendamment de la déglutition, au
moyen du larynx élevé en pyramide vers les orifices in-
ternes des narines ; celles-ci communiquent dans un dou-
ble sac muscDleux nommé évent, à cause de son orifice
extérieur, percé dans le front ou sur le museau, par le-
quel l'animal rejette Teau avalée, mêlée à l'air expiré. Les
mamelles sont placées de chaque côté de la vulve. Il y a
de trois à cinq estomacs. L'oreille externe est réduite à un
petit orifice percé à quelque distance en arrière de l'œil.
« L'ordre des Cétacés se divise en cinq familles.
« ^** Les Dauphins, qui ont les deux mâchoires armées,
dans toute ou dans la plus grande partie de leur longueur,
de dents coniques à sommet aigu ou obtus.
« 2° Les MoNODONTES, qui n'ont qu'une seule dent al-
véolaire, développée d'un côté en forme de défense, à la
mâchoire supérieure.
«( 5° Les HÉTÉRODONTES, qui n'ont qu'un petit nombre
de dents développées et alvéolaires (une ou deux paires au
plus) à la mâchoire inférieure seulement. 11 peut exister,
en outre, quelques dents rudimentaires, adhérentes aux
gencives de l'une ou de l'autre mâchoire, ou de toutes les
deux.
difiées en quatre rames : ce sont les Phoques et les Morses;
l'ordre XIV, les Amphibies Trirèmes^ qui n'ont plus d'exlréuiité
paire postérieure, comme les Cétacés, dont la queue f st dévelop-
pée et porte une nageoire horizontale, qui ont^les mamelles sur
la poitrine, et se nourrissent exclusivement de végétaux. Ils man-
quent d'évent.
2« SÉRIE. T. m. Année 1851. 15
4^4 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AvÙl 1851.)
« 4" Les Cachalots, qui manquent de dents à la nmâ-
choire supérieure, et dont les branches de la mâchoire
inférieure, très-rapprochées dans la plus grande partie de
leur longueur, sont armées chacune d'une rangée de fortes
dents coniques, à peu près égales.
« 5° Les Baleines, qui n'ont dans la bouche que des
fanons ou des rangées de lames cornées, à bord libre et
frangé, toutes attachées au palais.
a Famille des Hétérodontes. — - Elle se composerait,
dans l'état actuel de la science, de cinq genres vivants ou
fossiles.
d V"^ Genre. Hyperoodon, Lacépède. Ghœnodelphinus
et Chœnocetus, Eschricht. — Duo dentés conici, proclives in
apice maxillœ inferions. Duo dentés minores post primores,
etiam in alveolâ infixi, sed membranâ gengivce tecti. Ossibus
narium et intermaxillaribus in basi rostri et in fronte impa-
ribus.
({ Deux dents coniques développées à la dernière extré-
mité de la mâchoire inférieure, implantées dans les al-
véoles, dirigées en avant. Immédiatement, derrière elles,
on en trouve quelquefois deux autres beaucoup plus pe-
tites, également implantées dans les alvéoles, mais recou-
vertes par les gencives. Une rainure alvéolaire commence
derrière ces dents et se prolonge dans l'étendue du pre-
mier tiers ou de la moitié du bord alvéolaire des branches
mandibulaires. 11 y a une rainure correspondante à la face
inférieure et latérale des os maxillaires. Des dents rudi-
mentaires aux deux mâchoires, fixées dans cette rainure à
la peau des gencives. Les narines et les os intermaxillaires
très-asymétriques.
« 1" Espèce. H. Baussardi. H. de Baussard, Fr. Cuvier.
— H. Butzkopf, Lacép. H. Hunteri, Gray. Delphinus eden-
tulus, Schréb. Butzkopf, Baussard.
« Ossa maxillaria in facie et fronte longiludinaliter maxi-
me prominentia,
« Deux saillies considérables verticales et longitudinales
SOCIÉTÉS SAVANTES. ^ 95
des os maxillaires, à bord libre très- rugueux, s'inclinent
rapidement en arrière et interceptent un espace étroit et
profond dont les intermaxillaires forment le plancher. Ces
proéminences, en élevant considérablement le front et en
raccourcissant le rostre, donnent à celte espèce une phy-
sionomie particuhère qui la fait reconnaître facilement.
« 2« Espèce. H. Gervahiï, Nob. H. de Gervais. — Zi-
phïus cavirostrîs, Gervais {Zool» et Paléontolog. françaises^
pi. XXXIX, fig. 2à7).
« Duo dentés conicij acuti, in angulo maxillœ inferioris,
Ossium intermaxillarium superficie ptanâ, non excavatâj
multo latiore in dextro latere.
« Deux dents développées à l'extrémité de la mâchoire
inférieure, à pointe très-aiguë, inclinées en avant, comme
leurs alvéoles ; des dents rudimentaires en arrière de celles-
ci, et dans la rainure correspondante de la mâchoire su-
périeure, sans alvéoles et adhérentes seulement aux gen-
cives. Les tubercules maxillaires de l'espèce précédente
n'existent pas.
« L'Hyperoodon de Corse décrit par M. Doumet ( Rev.
zoologiqae, ^842, pi. I; fig. 2, page 207, et le Delphinus
Philippii, Cocco (Erichson, Arch., ^846, page 204, et pi.
IV, fig. C) paraissent appartenir au même genre ; et celui-
ci, du moins d'après la figure citée, à la première espèce.
« 2' Genre. Bekardius, Nob. — Quatuor dentés promi-
nenles, in exiremitate maxillœ inferioris^ erecli, compressif
triangulares. Ossibus intermaxillaribus et narium paribus.
« Deux fortes dents, de forme triangulaire, comprimées,
implantées verticalement à l'extrémité de la mâchoire in-
férieure. Deux dents de même forme, moins grandes, un
peu plus en arrière. Une rainure dentaire se prolonge de .
celles-ci, le long d'une partie du bord supérieur de chaque
branche mandibulaire. Elle répond à une rainure avec une
cannelure qui se voit au côté externe et inférieur des
maxillaires. Ces os, les intermaxillaires, les nasaux et les
narines sont symétriques. Les maxillaires ont un commen-
-196 REV. ET MAG- DE ZOOLOGJE. {Avrtl 185^.)
cernent des grandes saillies verticales qui distinguent l'Hy-
peroodon de Baussard, chez lequel cependant tous les os
que nous venons de nommer présentent une grande asy-
métrie et d'autres formes.
« Espèce type. B. Armixn. Berardien d'Arnoux, Nob.
« La tête qui a servi à caractériser ce genre provient
d'un individu échoué sur la côte, dans le port d'Akaroa,
presqu'île de Banks (Nouvelle-Zélande) . Elle a été recueil-
lie par M. ArnouXj chirurgien-major de la marine fran-
çaise, embarqué sur la corvette le Rhin, commandée par le
capitaine Bérard. Ce fait explique les noms spécifique et
générique donnés à ce Cétacé nouveau.
« 5« Genre. Mesodissodon, Nob. — Duo dénies conwi,
pronwientes, in principio secnndi tertiarii mandibuîœ. Ossi-
bus narium, maxillaribus et inlermaxillaribus fere paribus.
« Deux fortes dents, une de chaque côté, implantées
verticalement au commencement du second tiers de cha-
que branche mandibulaire. Aucune dent à leur extrémité
ni à la mâchoire supérieure, sauf celles qui pourraient
exister à l'état rudimentaire et seulement attachées aux
gencives. Les os du nez, les maxillaires et les intermaxil-
laires à peu près symétriques.
« -1'® Espèce. M. Sowerbyi, Nob. Dioplodon Sowerbyi,
Gervais. Physeter bidens^ Sowerby. Delphinusei Heterodon
Sowerbyi, Desmarest. Diodon Sowerbyi, Jardine et Bell.
Ziphius Sowerbyi, Gray.
« Duo dentés prominentes, compressij apice proclives, in
maxillâ inferiore.
« Dents mandibulaires implantées profondément dans
leurs alvéoles ; leur couronne est large, comprimée, ar-
quée en avant et terminée en pointe. Une rainure dentaire,
sans alvéole, dans la partie antérieure des mandibules qui
précède ces dents ; une autre rainure moins prononcée en
arrière ne tarde pas à se perdre.
M La couronne, oblique en avant, vient se mettre au ni-
veau du bord supérieur de la mandibule correspondante,
SOCIÉTÉS SAVANTES. 197
sensiblement moins élevée qu'en arrière de chaque dent.
« Les mandibules sont rapprochées et se touchent dans
toute la partie antérieure aux dents, et ne commencent à
s'écarter qu'à leur niveau.
« 2" Espèce. M. mkropiertim, Nob. Delphynorhynque mi"
croptère, G. Cuv. et Fr. Cuv. Dauphin de Dale, Blainville
{Nouveau Buileiin des Sciences de la Société Philomaùquej
septembre 1825).
H Duo dentés prominenies in maxillâinferiorey acutij vmlto
minores quam in M. Sowerbyi, relrorsum subarcuati.
« Une dent conique arquée en arrière, très-pointue et
très-petite relativement à l'autre espèce, implantée à 25
centimètres de l'extrémité de chaque mandibule. Une pro-
fonde rainure dentaire sillonne, en avant de cette dent, le
bord supérieur de chaque mandibule et se prolonge en ar-
rière ; on voit du côté droit quelques dents rudimentaires
dans cette partie.
« Cette espèce est très-distincte de la précédente, avec
laquelle on la confond généralement.
« 3® Espèce. M. densirostrey Nob. Ziphius densirostris^
Blainville.
« Maxilla inferior maxime lata sub alveolâ dentis grandis,
unici, in vtroque laiere et post eosdem dénies^ antequos, su-
bito coarctata, minuitur,
« Une très-forte alvéole au commencement du second
tiers de chaque branche de la mâchoire inférieure. Celle-
ci est extrêmement haute depuis le commencement de cette
alvéole jusqu'au condyle. Son bord s'abaisse rapidement
en avant de l'alvéole, et cette partie antérieure est grêle
comparativement à la suivante (^).
« La seule tête connue de cette espèce a été envoyée au
Muséum, en -1839, de la mer des Séchelles, par M. Leduc.
M. de Blainville l'avait provisoirement nommée densiros-
(1) Les dents manquent dans notre exemplaire; mais leur al-
véole donne la mesure de leur volume, et jusqu'à un certain point
de leur forme.
^98 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avrîl 1851. j
tris, à cause de l'épaisseur de son rostre ; mais il ne fau-
drait pas la confondre avec le Delplïmus densirostrîs du
même auteur, dont parle Desmarest, Mammal., p. 522.
« 4° Espèce. M. longirostre , Nob. Ziphius longïroslrïs,
Cuy. {Ossements fossiles, tome V, V° partie, pi. XVII, fig.
9 et 10). Van Beneden (Bulletin de L'Académie royale de
Belgique, ^846, tome XIII, 1" partie, p. 260).
« Rostrum longum ; vomere ubique late apparente in facie
superiori; intermaxillanbus basirostri subexcavatis ut et in
cçeteris speciebus hujus generis,
« Le Yomer visible dans toute la longueur du rostre,
comme dans l'espèce précédente, mais plus épais. Les in-
termaxillaires, élargis à la base du rostre, ont le trou en
entonnoir, qui distingue les espèces de ce genre. Dans le
tiers antérieur du museau, ils n'en occupent guère que
les côtés, et se voient à peine en dessus, tant le vomer est
large et le museau comprimé.
« A"" Genre. Choneziphius, Nob. Infundibulaire. (xwvyi,
Infundibulum.)
« Intermaxillare dextrum, in basi rostri, sinistro multo
majori. Uirumque excavatur in infundibidum ante parietem
naris ejusdem lateris, multo majus dextrorsum quam sinis-
trorsum.
« Les intermaxillaires, très-inégaux à la base du rostre,
le droit étant beaucoup plus large que le gauche, y sont
creusés d'une cavité en forme d'entonnoir, qui va en se
rétrécissant d'arrière en avant. Ces mêmes os deviennent
symétriques dans les premiers quatre cinquièmes du mu-
seau, se relèvent, se joignent et forment une large canne-
lure arrondie et cambrée, très-saillante, qui occupe en
dessus presque toute l'extrémité du rostre.
« Espèce unique. C. planirostris, Nob. Ziphius planiros-
tris, Cuv. {Ossements fossiles, tome V, V^ partie, pi. XXVII,
fig. 4,3, 6; etfig. 7 et 8).
« 5^ Genre. Ziphids, Cuv. — Basirostri late et profunde
excavatâ. Inlermaxillari dextro multo majore sinistro; utro-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 199
que concavo. Narîbits et ossibus nasi nd sinistrum latus de-
ject'is.
« La cavité considérable de la base du rostre, au fond
de laquelle les narines communiquent en arrière, et que
le vomer borde en ayant, forme le caractère de ce genre,
le plus facile à saisir. Les intermaxillaires sont très-asy-
métriques, à partir de la base du rostre jusqu'aux os du
nez ; le droit étant beaucoup plus grand que le gauche.
Leur bord externe est courbé en S dans ce trajet. Les na-
rines et les os du nez sont également asymétriques et dé-
jetés de droite à gauche.
« Espèce unique. Z. cavirostris, Cuv. {Ossements fos-
siles, tome V, 4" partie, page 550, pi. XXVIl, fig. 5).
« Il est probable que Té vent était placé sur le milieu de
la longueur du museau.
« La suite de ce travail sur Y Ordre entier des Cétacés pa-
raîtra dans trois autres parties qui comprendront les genres
et les espèces des autres familles dont le Muséum possède
des squelettes, ou des têtes seulement, au sujet desquels
j'aurai à présenter des observations nouvelles, propres à
éclairer la science. »
Séance du\A Avril. — MM. Aug. Duméril, Demarquay et
Lecointe adressent un second Mémoire pour faire suite à
leurs Recherches expérimentales sur les modifications impri-
mées à la température animale par l'introdiictioUy dans l'é-
conomie, de différents agents thérapeutiques, et ayant pour
titre : Sur les évacuants (vomitifs et purgatifs). L'action des
évacuants expérimentés est nette et précise. Le sulfate de
cuivre produit un abaissement constant de température,
qui peut aller jusqu'à 5**, t>, et cette action s'est prolongée
dans un cas jusqu'à une durée de douze heures. L'éméti-
que à faible dose (0 gr., 05 à 0 gr., 50 dans 50 gr. d'eau)
élève la température ; mais, à haute dose, il l'abaisse, au
contraire, rapidement : par exemple, de 2**, en deux heu-
res. L'ipécacuanha paraîtrait avoir une action inverse. Les
purgatifs, huile decroton tiglium, gomme-gutte, coloquinte,
200 KEV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Avril 1851.)
ont déterminé dans les deux ou trois premières heures un
abaissement suivi d'une élévation d'environ 2*^ ; cette élé-
vation ne se produit pas quand la dose est assez forte pour
amener la mort.
— M. Clément adresse une Note pour servir aux recher-
ches sur la respiration et la nutrition. 11 y rend compte
d'expériences faites sur le sang des chevaux dans le but
d'analyser le sang artériel et le sang veineux ; il y joint un
calcul propre à déterminer la rapidité de la circulation
dans ces animaux.
— M. Guérin-MéneviUe soumet au jugement de l'Aca-
démie deux Mémoires, ayant pour titre : l'un,
Eésultats scientifiques et pratiques obtenus de \ 847 à ^ 830,
relativement à l'élude des maladies des vers à soie, et des
meilleurs moyens de perfectionner leurs races ou d'arrêter
leur dégénérescence;
L'autre,
Note sur un procédé proposé par M. Rozetti, de Gênes,
pour empêcher que nos récoltes d'huile d'olive ne soient anéan-
ties tous les deux ou trois ans par le ver rongeur des olives,
« Le premier de ces Mémoires, dit l'auteur, présente les
résultats de mes travaux scientifiques et pratiques sur l'é-
ducation, l'amélioration des races et les maladies des vers
à soie. Je montre que mes études intéressent en même
temps la zoologie et la physiologie générales, au point de
vue purement scientifique, et la sériciculture comme l'une
de nos principales industries agricoles. Je donne un exposé
rapide des progrès que ces travaux ont fait faire à ces
questions, depuis quatre ans d'études et d'expériences, et
j'établis que ces résultats, qui ne peuvent encore être dé-
finitifs, seraient totalement perdus si des expérimenta-
tions, préparées et continuées d'année en année, venaient
à être interrompues.
« Le second Mémoire a été fait à l'occasion d'un travail
de M. Rozetti adressé à M. le président de la République,
qui l'a transmis au ministre de l'agriculture et du com-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 201
merce, par lequel j'ai é.té invité à en faire l'objet d'un rap-
port.
« Dans mon Mémoire sur cette question, je présente
l'état actuel de nos connaissances relativement à la mouche
qui est cause de si grands désastres et qui menace de dé-
truire nos récoltes et celles de Tltalie, cette année surtout.
Je discute les idées de M. Rozetti, et je termine en mon-
trant qu'il serait d'un grand intérêt de s'assurer de l'exac-
titude des observations de M. Rozetti, de bien étudier, avec
les puissants moyens que la science met aujourd'hui à la
disposition de l'agriculture, l'histoire naturelle de cette
mouche des marcs d'olives, qui se développe dans les la-
voirs et serait, suivant cet agriculteur, la source de l'in-
fection des plantations d'oliviers, au moins dans les loca-
lités très-méridionales où cet arbre est à l'état de grande
culture. »
Les deux Mémoires de M. Guérin-Méneville sont ren-
voyés à l'examen d'une commission composée de MM. Du-
méril, Serres, Geoffroy-Saint-Hilaire et Payen.
Séance du 21 Avril. — MM. P. Gratiolet et S. Cloëz
adressent une Note sur les propriétés vénéneuses de l'hu-
meur lactescente que sécrètent les pustules cutanées de la Sa-
lamandre terrestre et du Crapaud commun. Le titre même
de cette Note en résume complètement les résultats. Dans
des expériences positives, les auteurs ont constaté que
l'humeur lactescente de la Salamandre terrestre est un
poison énergique pour les oiseaux, Bruants, Pinsons,
Verdiers, et même Tourterelles. Suivant eux, enfin, tous
les oiseaux soumis à l'action de ce liquide ont eu des con-
vulsions épileptiformes, et un grand nombre y ont suc-
combé dans un temps qui a varié de trois à vingt minutes
dans les circonstances ordinaires. Les mammifères, Co-
chons d'Inde, Souris, soumis aux mêmes expériences, ont
eu des convulsions; mais ces convulsions n'ont pas été
mortelles. Des expériences analogues faites avec le liquide
des pustules cutanées du Crapaud ont montré qu'il pos-
202 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Avril 185^.)
sède le même pouvoir toxique à l'égard des oiseaux, mais
sans déterminer de convulsions.
Séance du 28 Avril. — Aucune communication zoolo-
gique. GUÉRIN et FOCILLON.
m. ANALYSES D'OUVRAGES IVOU VEAUX.
On THE GENUS Bradypus. — SuR le genre Bradypus de
Linné, par J. E. Gray {Proceed zooL Soc. Mai, ^849,
p. 65).
En examinant la collection des crânes de Bradypus con-
servés au British Muséum, M. Gray a été conduit à croire
que les espèces peuvent être divisées en trois groupes dis-
tincts, qui sont :
-I** Cholepus, 2** Bradypus, 5° et Arclopithecus.
Le premier genre n'a qu'une espèce, l'ancien Bradypus
didactylus des auteurs.
Le second en contient deux, le Bradypus ornalus des
auteurs (iridactylus Lin.), et le Bradypus affinis Gray, es-
pèce nouvelle, de l'Amérique intertropicale.
Le troisième contient cinq espèces, qui sont : Arctop. gu-
larîs Ruppell et A. marmoratus Gray ( Br. trîdactylus Guya-
nensis Blainv., Osteogr. ), A. Blainvïllei Gray ( Br. trîdac-
tylus brasUiensîs Blainv., Osteogr.), A. flaccîdus Gray {Br.
tridaclylus Temm., Var., Desm.,etc.), A. problematicus
Gray, espèce nouvelle entièrement inconnue, qui habite
le Para.
Le Mémoire est accompagné de deux planches représen-
tant les crânes de ces espèces.
Description of the, etc. — Description de l'animal de la
Trigonia, d'après une nouvelle dissection, par G. Hux-
ley ; avec une notice d'introduction par le professeur
Edw. Forbes {Proceed. zool. Soc. Lond., 4849,^5 mars,
p. 50, Moll., pi. III).
Après avoir transcrit la description de cet animal don-
ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 205
née par les naturalistes français, l'auteur en donne une
description étendue zoologique et anatomique, et de bon-
nes figures.
Nous ne tenterons pas d'abréger ce travail; qu'il nous
suffise d'en signaler l'existence à nos abonnés, qui se le
procureront s'ils ont quelques études à faire sur le môme
sujet.
Description of apparently, etc. — Description de quel-
ques nouvelles espèces d'Aptères de la Nouvelle-Zélande,
par M. Adam White {Proceedings of the zoobgical So-
ciety of London, ^849, 9 janvier, p. 5).
M. White donne des descriptions, en anglais, des espè-
ces suçantes :
Mygale {ciemzdi ) antîpodum, hexops ; Dolomedes îateralis,
sagittiger ; Attiis Darwinu; Sphasus graciUîpes ; Epeîra ver-
rucosa ; Tagenaria antipodiana ; Dandridgia dysderoides ;
PhaUingîum Jjisteri; Cheiifer paUipes.
Carabe d'Agassiz, Carabus Agasnzi, par Barthélémy.
Tel est le titre d'une petite notice de quatre pages in-8°,
publiée à Marseille, en ^850, par le savant directeur du
Musée d'histoire naturelle de la ville, M. Barthélémy delà
Pommeraye. C'est la description d'un Carabe fossile trouvé
dans les plâtrières d'Aix, en Provence, et dont voici la
diagnose :
Carabus Agassizi, Mas. ; niger. Carabi caelati magnitudine ru-
gisque congener ; labro producto ; capile thoraceque punctis mi-
nulissimis impressis; striis longitudlnalibus vix perspiciiis, ad
basim valdius distinctis ; extus punctis rugosis, rugis latioribus,
in séries transversas dispositio raedio instructis.
Nous avons vu ce fossile, unique jusqu'à ce jour dans
les trouvailles d'Aix, et nous pensons, comme M Barthé-
lémy, qu'il appartient au genre Carabe. Du reste, Tautt ur
204 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Awil 1854.)
a eu le soin de passer en revue, dans sa notice, tous les
caractères visibles de ce précieux fossile, afin d'établir la
place qu'il doit occuper dans la série zoologique.
Le Carabus Agassizi était noir, et avait beaucoup de
rapports avec le C. cœlatus; la longueur de l'individu dé-
couvert dans le gypse sédimentaire d'Aix est de quatre
centimètres, de l'extrémité des palpes à celle du dernier
anneau de l'abdomen. C'est un mâle, très-reconnaissable
à la dilatation des quatre premiers articles de ses tarses
antérieurs.
11 est à désirer que M. Barthélémy ne s'arrête pas là, et
qu'il nous fasse connaître les nombreux et remarquables
insectes fossiles dont le Musée de Marseille a été enrichi
par son zèle et par ses soins. Nous avons vu, dans cette
riche collection, des quantités d'espèces très-bien conser-
vées et appartenant à tous les ordres.
(G. M.)
IV. MÉLANGES ET NOUVELLES.
Dans notre prochain numéro, nous publierons une note
de M. E. Deville sur quatre espèces nouvelles d'Oiseaux
provenant de l'expédition de M. Castelnau : Conurus Wid-
delliij C. jugularis, C. Luciani et Cultrides Pucheranii.
Remarque sur l'ouvrage des Vers cestoïdes ou acotyles
de M. J. Van Benede^.
Dans le numéro de février 4854, se trrouve un compte-
rendu d'un ouvrage de M. J. Van Beneden, relatif à l'his-
toire anatomique et physiologique des vers cestoïdes.
Dans cet ouvrage, le savant belge considère ces vers in-
testinaux comme coniposés d'autant d'individualités qu'il
y a de segments; chaque segment est un animal complet
eladulte. Une pareille doctrine est sans doute fort plau-
MÉLANGES EE NOUVELLES. 2(^5
sible et probablement conforme à la vérité ; mais la justice
veut qu'on rappelle les droits que peuvent avoir d'autres
savants à la propriété de semblables idées. Or, dans le
compte-rendu des leçons professées au Collège de France
par M. Duvernoy en -1845-46 (Voyez Revue zoologique j
^846, page 90) se trouvent les mots suivants, faisant par-
tie de la caractéristique du groupe des Helminihophijtes
établi par ce savant, et comprenant les Cesioïdes et les
Vei's vésiculaves : ils peuvent, le plus souvent^ être considérés
comme une agrégation d'individus articulés en série ou fixés
à une vessie. Le nom même- d'Helminthophyles a été créé
par M. Duvernoy pour consacrer cette idée. Celte doctrine,
d'ailleurs, est professée depuis longues années par ce sa*
vantdans tous ses cours. Enfin, il faut signaler, en termi-
nant, un oubli important commis par M. Van Beneden
dans la liste des auteurs qui ont traité des Vers cestoïdes.
On n'y trouve ni le genre Boirimone établi en -I841 par
M. Duvernoy, ni même le nom de cet auteur. {Voyez Ann.
des Sciences nat., -184^, et Comptes-rendus de l'Académie
des Sciences, novembre ^84^.)
F***.
M. le docteur Mandilèny nous adresse la lettre suivante
sur l'article de la Cétoine dorée que nous avons publié :
Paris, leS^ mars 1851.
Monsieur,
Je viens de lire, dans le premier numéro de votre Re-
vue et Magasin de Zoologie, et dans le numéro ^7 du 6
mars ^85^ du Moniteur agricole, une notice sur la Cétoine
dorée, et son emploi, en Russie, contre la rage. Cette no-
tice, signée de votre nom, m'a d'autant plus intéressé,
qu'ayant habité pendant vingt-cinq ans ce pays, j'ai eu à
plusieurs reprises l'occasion d'entendre parler du traite-
ment de la rage par la Cétoine dorée.
206 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Avril 1851.)
Comme jusqu'à présent la médecine ne possède aucun
remède sûr contre cette affreuse maladie, il est utile de
faire connaître et de répandre le plus possible les remèdes
qui ont, dans diverses contrées, la réputation de guérir la
rage, surtout quand l'emploi de ces remèdes est simple,
facile et sans danger, comme celui que vous citez.
Tout ce que vous dites, monsieur, de l'administration
de la Cétoine réduite en poudre, et donnée étendue sur une
tartine de beurre, est parfaitement identique avec ce que
j'ai appris en Russie sur ce sujet.
Ma femme a vu administrer ce remède, dans le gouver-
nement de Tchernigof, par un paysan qu'on avait envoyé
chercher a deux ou trois cents werstes. Ce fait se passait
■ en 1817, dans la famille Miloradowitch. Comme il n'y avait
pas certitude que l'enfant auquel on a administré ce re-
mède eût été mprdu par un chien réellement enragé, on
ne peut pas en conclure qu'il y a eu guérison, quoique
l'enfant n'ait montré aucun symptôme de rage plus tard.
Mais, ce qu'il faut constater, c'est la confiance générale de
la population dans ce mode de traitement; confiance fon-
dée sur des faits de guérison connus dans ces localités.
En 1858, ma femme se trouvait, dans le gouvernement
de Saratof, chez un de nos amis, habitant à l'entrée de
vastes steppes ; la chaleur était excessive, et des cas de
rage se sont montrés. Un paysan des environs fut appelé,
et il administra sa poudre comme l'avait fait le paysan du
gouvernement de Tchernigof; et, comme vous l'indiquez
dans votre notice, aucun des sujets mordus, et qui ont
pris ce remède, n'est devenu enragé.
Témoin de ces faits, ma femme demanda à ce paysan de
lui céder quelques-uns de ces insectes. Il lui en remit neuf,
que nous avons rapportés de Russie sans en connaître alors
le nom ; nous les avons conservés, dans l'intention d'en
faire usage la première fois qu'un cas de rage se présente-
rait. Nous avons trouvé, l'an passé, des insectes sembla-
MÉLANGES ET NOUVELLES. 207
bles, quoiqu'un peu plus gros, sur les rosiers de notre
jardin.
Que conclure de ces faits? Il serait peu logique d'en in-
férer que ia Cétoine dorée est un spécifique certain contre
la rage. Mais si, dans un pays où la rage est malheureuse-
ment très-fréquente, on a une si grande confiance dans
Tefficacité de ce remède, il faut croire que, dans bien des
cas, il a guéri ; c'est au moins une forte présomption d'ef-
ficacité.
Cette raison nous paraît suffisante pour qu'on doive ex-
périmenter ce remède le plus possible ; en suivant le pré-
cepte : melins remedium anceps quam nuUum. D'ailleurs,
comment se sont formées notre matière médicale et notre
thérapeutique, si ce n'est par l'observation et par des ex-
périences nombreuses et bien faites?
Il n'est pas étonnant que ce remède, quoique très-em-
ployé et en grande réputation dans plusieurs provinces du
midi de la Russie, ne soit pas plus étendu ; cela tient à ce
que les faits se passent le plus souvent ignorés dans le fond
des campagnes, où la population est fort clair-semée, et
où bien rarem.ent des gens capables peuvent les observer.
Là, comme ailleurs, pendant de longues années ceux qui
employaient ce remède en faisaient un secret qu'ils gar-
daient dans leurs familles.
Dès mon retour à nia ciampàptne, près Montargis, je
m'empresserai, monsieur, de voUs envoyer quèlques-unâ
de ces insectes, que nous tenons du paysan même qui les
emploie en Russie. D'un autre côté, je vais demander à
mon ami habitant le gouverneinent de Saratof de rassem-
bler et de m'envoyer tous les faits isolés ou consignés dans
les journaux, afin que je puisse vous en faire part.
Si vous pensez, monsieur, que cette lettre puisse inté-
resser le public, je vous autorise à la publier.
Recevez, etc.
208 î.Ev. ET ïiAG. DE ZOOLOGIE. { Avrtl 1851.)
Caialofjue des Coléoptères de la collection de M. J.-B. Géhin,
pharmacien à Metz.
Premier fascicule de 22 pages in S*, comprenant la fa-
mille des Cicindèliens. Les espèces possédées par l'auteur
sont seules indiquées, mais tous les genres sont signalés;
la synonymie est traitée avec soin, et M. Géhin a eu le bon
esprit de réunir plusieurs prétendues espèces, qui sont de
simples variétés : nous croyons pourtant qu'il a été trop
loin, en regardant la Cicindela sinuata comme variété de
la C.Urisignata, et en réunissant la C. imperialis à la C. lii-
torea.
Le texte est imprimé sur deux colonnes, dont l'une est
en blanc, pour qu'on puisse facilement intercaler ou faire
des annotations. j
Pour se procurer ce Catalogue, il suffit d'adresser /*rawco
à M. Géhin quatre timbres-poste. On recevra l'exemplaire
franco par le retour du courrier.
TABliE DEfi» niATIERES; DU N° 4.
PocHERAN. — Caractères zoologiques des Mammifères aquatiques. 161
Ch.-L. Bonaparte. — Note sur les Tangaras. 168
Hartlaub. — Pachycephala macrorhynclia. 181
D'Orbigny. — Nouveau genre de Coquille lamellibranche d'eau
douce. 483
L. Bdquet. — Notice monographique ?ur le genre Comètes. 188
Académie des Sciences de Paris. 192
J.-É. Gray. — Sur le genre Biadypus. ' 202
G. Huxley. — Description de l'animal de la Trigoûia. ib.
A. White. — Nouvelles espèces d'Aptères. ^- 203
Barthélémy. — Carabe d'Agassiz. ib.
Rei^arque sur l'ouvrage des Vers cestoîdes de M. Van Beneden. 204
Mandilènï, — Cétoine dorée. 2( 5
J.-B. GÉHIN. — Catalogue des Coléoptères. 208
QUATORZIEME AMMÉE. — MAI 18S1.
I. TRAVAUX IIVEDITS.
Note sur quatre espèces nouvelles d'oisc/jux provennnt de
Texpédilion de M. Castelnau ; le Conurus WeddeiHî,
C. JKÇfularts, C. Luciaui et CuUrides Pnclieranii ; par
M. E. Deville.
^. Conurus Weddrlln (Dev., Sp. nov.). — Bec épais,
noir lustré ; front gris ; dessus de la lôte et les joues tache-
tés de vert et de bleu. Tour de l'œil nu ; cou et poitrine
d'un vert clair; tout le reste du ventre, les flancs, les
cuisses et la région anale d'un vert jaune clair. Dessus du
dos et couvertures supérieures de l'aile d'un vert assez
foncé, tirant sur le jaune brun; dessous de l'aile et de la
queue d'un brun noir. Première rémige supérieure d'un
noir bleu; 2*, S®, 4», 5° et C^ de même couleur, avec le
limbe externe d'un vert clair; les grandes tectrices exter-
nes des primaires de l'aile sont d'un bleu foncé noirâtre,
et forment une petite tache allongée sur le milieu de l'aile.
Dessus de la queue du môme vert que le dos. Rectrices
vertes dans les trois quarts de leur longueur, et bleu foncé
à leurs extrémités; la première seule est bleu foncé dans
toute sa longueur. Tarses et doigts noirs.
Celte espèce vient du village de Pcbas, sur le Haut-Ama-
zone. Elle vit en troupe jusqu'à l'époque de la ponte, où
elle se sépare alors pour vivre par couple.
Nous dédions cette nouvelle espèce à notre ami et com-
pagnon M. le D' Weddell.
2. Conurus jugularis (Dev., Sp. nov.). — Bec j^une, cou-
leur générale d'un vert plus ou moins clair sur le ventre,
a* SÉRIE. T. m. Aunce 1831, iA
210 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 185^ . )
plus foncé sur le dos ; une tache orangée sous la gorge.
Œil d'un jaune clair. Rémiges d'un bleu foncé, plus clair
sur le bord externe ; une petite tache allongée d'un jaune
pâle sur le bord interne de l'aile et à la partie antérieure.
Dessous de l'aile bleu.
Les deux rectrices médianes du même bleu que celui
des ailes.
La femelle est exactement semblable au mâle.
Mêmes mœurs que la précédente.
Hab. la mission de Sarayacu et la rivière des Amazones.
5. Conurus Lucianii (Dev., Sp. nov.). — Bec noir; tête
et joues d'un beau rouge très-foncé ; oreilles d'un jaune
roussâlre ; le cou, dans sa partie antérieure, latérale et
postérieure, ainsi que la gorge et une partie du thorax,
jusqu'à la naissance de la crête sternale, à pl^jmes maillées
de brun et de roux, donnant un aspect écaillé.
Dos d'un rouge marron clair.
Flancs, cuisses et croupion d'un vert jaunâtre.
Une grande tache d'un rouge marron sur l'abdomen, se
prolongeant sur la région anale.
Ailes et grandes couvertures d'un vert foncé ; première
rémige noire ; les autres bleu clair, avec le limbe interne
et l'extrémité noirs.
Queue d'un rouge marron foncé en dessus et en des-
sous ; seulement, le bord Interne de la partie supérieure
des tectrices de la queue d'un vert clair.
Mêmes mœurs que les précédents.
Hab. la rivière des Amazones.
Cette espèce est très-voisine du Conurus leucotis, mais
ne peut être confondue avec elle ; la coloration générale
du Conurus Lucianii est plus foncée, et, de plus, il man-
quc à la partie antérieure de l'aile la grande tache d'un
rouge vif que porte le Conurus leucoiis.
Nous dédions cette espèce à M. Charles-Lucien Bona-
parte, et le prions d'accepter cette dédicace comme un
Tr.AVAUX lAÉDITS. ^\i
faible témoignage de notre admiration pour ses savants et
utiles travaux ornitholo^iques.
4. Cultrides Pucheranii (Dov., Sp. nov.). — Mâle adulte.
Bec en lame de couteau, d'un rouge carmin foncé dans
presque toute sa longueur, d'un orangé clair à sa pointe.
Tête surmontée d'une huppe d'un noir bleuâtre ; peau nue
du tour de l'œil d'un beau rouge cramoisi en avant, bleu
en arrière. QEil d'un beau jaune.
Parlie antérieure du dos d'un vert métallique grisâtre;
le reste du dos, les couvertures de la queue, et les deux
rectrices médianes de la queue, de couleur d'acier bruni,
plus métalliques sur ces dernières.
Gorge d'un gris blanchâtre à sa partie supérieure, de
môme couleur inférieurement ; mais chaque plume est ter-
minée par une bande noire donnant à la gorge un aspect
écaillé, terminé par une écharpe noire. Ventre d'un roux
canelle sur les côtés, plus pâle, et tournant au blanchâtre
sur le milieu.
Couvertures des ailes d*un roux cuivré, à reflels métal-
liques ; les six premières rémiges d'un noir violet.
Croupion d'un brun noirâtre.
Queue, à l'exception des rectrices médianes, d'un vert
cuivré.
Tarses gris. — Longueur totale, 25 c. — Id. de l'aile,
4 8 c. — Id. de la queue, 26 c. — Id. des tarses, 7 c.
Jeune âge. Dessus de la tête noir, les premières plumes
près du bec grises.
Gorge et poitrine grises. Les plumes ne présentent pas
encore de lignes noires à leur extrémité ; mais l'écharpe
noire de la poitrine existe.
Flanc et croupion gris.
Ventre blanchâtre.
Reflet métallique des plumes du dos moins brillant.
Habite l'Ucayale et l'Amazone, où on lui donne le nom
de vanvana -pischco, et les Indiens yaguas celui de mina-
sitan.
212 niiV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( /1/.li 1851.)
Mœurs. Cet oiseau vit par paires, dans les grands bois
humides, où il niche, et couve lui-même ses œufs, qui
sont généralement au nombre de deux; il est très-farou-
che, et son vol est très-léger.
C'est à M. le docteur Pucheran que l'on doit l'établisse-
ment du genre Cul'ricUs. Dans une notice sur le genre
Coua, qu'il fit en -1845 (Revue zoologique), il sépara, ajuste
raison, le Coua de Geoffroy [Ccccyçjus Geoffroyi, ïem.) des
vrais Coua, et en fit le genre CuUrides, admis aujourd'hui
dans la science. C'est pourquoi nous dédions cette nou-
velle espèce à M. le docteur Pucheran, aide de zoologie au
Muséum de Paris, excellent observateur et auteur de dif-
férents travaux scientifiques très-intéressants.
Notre C. Puclieranii diffère du C. Geoffroyi en ce que
les plumes de la gorge de ce dernier, ou lieu de présenter
une bande terminale pour chaque plume, montre, au con-
traire, une tache en V au milieu de cette dernière.
Ce qui nous engage à faire deux espèces, c'est la posses-
sion d'un jeune individu du C. Geoffroyi, également rap-
porté par nous, mais d'une localité différente.
Ce jeune individu a déjà, sur les plumes de la gorge, la
tache noire en V faiblement marquée. Le bandeau noir
de la poitrine existe.
Le dessus de la tête est gris roux, avec l'extrémité des
plumes d'un noir vert; les couleurs métalliques sont plus
violettes.
Les flancs et le croupion sont roux.
Il nous paraît, du reste, certain qu'il y a deux espèces
bien distinctes par rapport même à la distance géographi-
que qu'ils habitent.
Ainsi, l'espèce du C. Geoffroyi, qui a été rapporté la
première fois en France par M. Auguste Saint-Hilaire, et
qui était restée la seule connue jusqu'à notre voyage, est
étiquelce comme venant du Brésil; et, effectivement, nous
avons trouvé un jeune de cette espèce dans le Brésil, pro-
vince de Goyaz, rivière de l'Araguay, et le C. Puclieranii,
TRAVAUX INÉDITS. 215
dans rUcayale, près la rivière des Amazones; c'est-à-dire
à quatre ou cinq cents lieues de là, et, de plus, séparé par
des chaînes de montagnes.
Note sur un nouveau genre de la famille des Reptiles
Tguaniens acrodontes, par M. A.-Aug. Duméril. (Plan-
che 7.)
Arpéphork (I) Arpephorus^ A. Dum. — Museau terminé par
un prolongement membraneux, comprimé, mince, plus long que
la tète, en forme de sabre ou de faux à deux tranchanis, dont le
supérieur est légèrement concave et rinférieur convexe ; plus
large à sa base, où il est enlouré de quelques grandes écailles
molles, qu'à sa pointe, qui se relève ; queue comprimée, surmon-
tée, dans toute sa longueur, d'une crête qui est moins haute sur
le dos et sur le cou ; tympan petit, mais apparent.
Telle est la diagnose que j'ai tout récemment donnée (2)
de ce singulier Heptile.
Si, à l'aide du tableau synoptique contenu au tom. IV,
p. 46, de l'Erpétologie générale, publiée par mon père et
par Dibron, on cherche le rang qu'il doit occuper dans la
famille des Iguaniens, on arrive, par Texamen de ses ca-
ractères, à reconnaître qu'il offre d'assez nombreuses ana-
logies avec le genre Lophyre, à la suite duquel il doit éire
placé. 11 ressemble également aux genres voisins, nommés
Lyriocéphale et Cératophore, qui, l'un et l'autre, tirent
leur caractère principal de la conformation de leur mu-
seau, surmonté, chez le premier, d'une protubérance
molle, hémisphérique, et prolongée, chez le second, en
une sorte de corne. Malgré cette similitude, plus appa-
rente, il est vrai, que réelle, il existe entre ce dernier et
(1) de a?:r/i, faux, cimeterre, et de (popb;, qui portera cause du
prolongement fa ci forme du museau.
(2) Catalogue méthodique de la collection des RcpUhs du Mu-
séum d'iiist. nat. de Paris, T* iivr. Avril, 1831. p. 92.
2\A REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.)
notre nouveau genre des différences qui s'opposent à toute
confusion. M. Gray, qui a décrit et figuré [lUiistr. ind.
zooi. of gênerai Hardwick) le Cératophore, inconnu, jus*
qu'à présent, au Musée de Paris, dit, en effet, que le tym-
pan est caché, la queue arrondie, sans carènes, ainsi que
les plaques ventrales, et la corne du museau charnue,
conique, fort courte, et recouverte de petites écailles.
Les détails suivants, en rendant ces différences encore
plus évidentes, servent à compléter la description de l'Ar-
péphore, et, en particulier, de l'espèce unique dont ce
genre se compose, et que j'ai nommée :
A. TROIS BANDES, A. tricinclus, A. Dum.
Teinte çjéuérale byune; sur le dos, irais larges bandes
transversales d'un jaune vif.
De l'extrémité antérieure de la tête part le prolonge-
ment falciforme, qui est mince, membraneux, et non re-
couvert d'écaillés. Sa base est entourée, comme une corolle
dans son calice, par quatre écailles : la supérieure et l'in-
férieure sont pliées sur elles-mêmes, et la reçoivent dans
l'écartement de leurs deux lames, qui, s'appliquant sur
les faces latérales, y rejoignent, par leurs bords, une large
écaille située de chaque côté.
Derrière la supérieure, il y en a trois petites, également
anguleuses, dont le sommet, assez aigu, est tourné en
haut. Elles subissent une diminution graduelle dans leur
élévation, et sont suivies par une grande plaque offrant
la forme d'une lame triangulaire à sommet supérieur, et
appliquée, par sa base, sur la ligne médiane. Celle-ci porte,
à partir de ce point jusqu'à la plaque occipitale, une ran-
gée d'écaillés plus grandes que les autres pièces de l'écail-
lure de la tôle, mais de plus en plus petites, et toutes sur-
montées d'un tubercule peu apparent. Une légère élévation
analogue, mais moins considérable, se remarque sur pres-
que toutes les autres plaques céphaliques, dont les dimen-
sions sont à peu près égales entre elles.
Les carènes pointues des scutelles, qui occupent l'angle
THAVAUX INÉDITS. 2^5
du museau, depuis l'œil jusqu'à la narine, forment une
pelit»i crête dont les dentelures se portent en dehors.
Les écailles des parties supérieures du tronc sont sans
carènes, presque quadrilatères, et disposées régulièrement
en rangées transversales. Sous la gorge, elles sont tuber-
culeuses, et carénées sur la poitrine, sur le ventre, sur
les membres, et particulièrement à leur face inférieure, et
enfin sur la queue, où Ton voit, en dessous, un double
rang d'épines.
Des trois bandes transversales jaunes des parties supé-
rieures, la première, qui occupe la région sus-scapulaire,
est la plus étroite et la moins longue ; les deux autres, au
contraire, ont une largeur de 0 m., 01 environ, et descen-
dent sur les flancs et sur le ventre, où elles se terminent,
sans se rejoindre par leurs extrémités.
Longueur totale de l'animal, y compris le prolongement
falciforme du museau, 0 m., ^68 ;tôte, 0 m., 0^9; son pro-
longement, 0 m., 021; tronc, 0 m., 045; queue, 0 m., 085.
Cet Iguanien, qui, au premier abord, diffère tant du
plus grand nombre des Sauriens, a été acquis, il y a quel-
ques années, par le Muséum d'histoire naturelle, comme
originaire de Java. — Il était desséché et piqué dans une
boîte, parmi des insectes; un peu de retrait des téguments
est résulté de cette dessication, qui est rendue moins ap-
parente maintenant par l'immersion actuelle de l'animal
dans Talcool.
Bibron l'avait examiné, et la place qu'il lui désignait
était bien voisine de celle qui lui est définitivement assi-
gnée. 11 le regardait comme très-voisin des Istiurcs, qui
ne précèdent que de deux rangs les Lophyres, à la suite
desquels vient i'Arpéphore.
L'examen attentif de la production membraneuse qui
prolonge le museau de ce Ueptile donne la certitude, par
sa forme si remarquable et par la disposition régulière des
écailles dont sa base est entourée, qu'elle n'est ni un pro-
duit pathologique ni un corps étranger fixé par quelque
■-iT) r.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( l/aî 1851.)
procédé particulier plus ou moins habilement déguisé, et
dans le but de donner à l'animal un aspect étranj?e.
Je ne supposerais pas une semblable supercherie, si Ton
ne savait déjà que les bateleurs qui exposent en public lo
serpent non venimeux dit Eryx javelot {E. jaculus) cher-
chent à le faire prendre pour un Céraste ou vipère cornue
(C. œgyptiacus), dont la morsure est, à juste titre, très-
redouléc mais qu'ils auraient apprivoisé. Dans cette in-
tention, ils implantent, au-dessus de chaque œil, en ma-
nière de corne, un ongle d'oiseau ou de petit mammifère,
comme, dans les fermes, on fixe quelquefois deux ergots
sur la lête des coqs, quand, après les avoir chaponnés, on
leur coupe la crête.
La cclloctlon du Muséum possède un de ces serpents où
l'adhérence de la peau avec les cornes artificielles est très-
bien établie.
Ici, rien de semblable n'existe ; il est positif que le pro-
longement du museau est une production naturelle.
Cette anomalie, au reste, n'est pas exclusive au genre
Arpéphore : quelques autres Reptiles, presque tous fort
rares dans les cabinets d'histoire naturelle, portent sur la
tête des appendices mous ou cornés. Tels sont : le Céraste
é^7plien, lo Crapaud cornu (Ccratophrys à bouclier), la
Vipère hexacanlhe, et l'Erpéton, décrit d'abord par Lacé-
pède, et connu seulement par l'exemplaire uniijue du
Musée de Paris (Schlegel, Abbïldmuj^ pi. -16, Irèj-bonne
figure). Chez ces différentes espèces, les prolongements
sont au nombre de deux. D'autres, chez qui l'appendice
est unique, offrent, avec l'animal dont il s'agit dans cette
note, une analogie encore plus frappante ; je veux parler
du Cératophore déjà mentionné, et des serpents d'arbre
nommés Langaha, et appartenant au genre Xiphorhiîique,
C. Dum. Le jnuseau de ces derniers est terminé par un
prolongement unique, à peu près triangulaire, pointu,
couvert d'écaillés, ressemblant, dans une espèce (L. crista-
galli), à une sorte de crête de coq, et, dans la seconde
TRAVAUX INÉDITS. '?I7
(L. ensifera, Schlegcl, loc. cit., pi. 7 et 8, très-bonnes fig.),
à une lame d'épëe fort acérée.
Quelle peut ôtre la signification physiologique de cette
parliculanlé d'organisaiion? C'est ce qu'on ignore complè-
teirient. On ne sait pas davantage, à cause de la rareté des
échantillons de toutes ces espèces, si elle est l'apanage
spécial de l'un des sexeS.
Pour en revenir à TArpéphore, il aurait é(é, ainsi qu'un
certain nombre d'autres Reptiles encore inédits, décrit par
B:bron, si tout ce que laissait d'ardeur à ce savant natura-
liste la cruelle maladie qui depuis longtemps détruisait
peu à peu ses forces, mais non son courage, n'avait élé
entièrement consacré au classement et à la description des
Ophidiens : c'est au milieu do ce travail inachevé que la
mort l'a surpris. Mon père continue cette laborieuse en-
treprise, à laquelle il veut bien m'associer pour une faible
part, et il m'a confié, en outre, le soin de dresser un ca-
talogue complet des richesses erpétologiques du iMuséum.
En passant minutieusement en revue tous les animaux
dont la collection se compo.^e, j'ai trouvé le Reptile dont
je viens de tracer la description parmi les espèces nouvelles
qu'elle renferme, et dont vingt-cinq sont déjà consignées
dans la première livraison du Catalogue. l.es autres y se-
ront successivement enregistrées dans les livraisons sui-
vantes.
Description d'une nouvelle espèce du genre Triton ,
par M. BiANCONi, professeur d'histoire naturelle à l'U-
niversité de Bologne.
Triton Ranzanii, Blanc. — T. testa fusifomii subtrigona,
transvcrsim obscure sulcata est striata flavo rufescente ; anfracti-
bus MipHinc angiilaiis, ulliiuo Iransversim sublriringi.lari ad an-
gulos luberculo lato instructo, latere sini>tro bilubercu'aio, dextro
incavato; faure postice af)eria, columella nigro maculata, cauda
recta longiuscula.
2^8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( il!f fll 1851.)
Coquille fusiforme, oblongue, subtrigone. Sa spire,
composée de huit tours carénés dans le milieu, déclives et
striés en dessus, rentrants en dessous; des tubercules dé-
primés, inégaux et inégalement disposés comme sur le
dernier tour. Celui-ci plus grand que la spire, muni en
arrière d*une forte carène arrondie qui se déroule trans-
versalement en triangle ; cette spire portant cinq forts tu-
bercules, dont trois sur les trois angles du triangle, et deux
sur le côté à gauche. Le côté à droite est dépourvu de tu-
bercules, et il est profondément concave. La surface du
dernier tour n'a point de tubercules; eile est seulement
striée et sillonnée, avec des côtes disposées comme dans le
T. fémorale^ mais presque pas saillantes. Bouche triangu-
laire, oblongue, sillonnée du côté droit, fortement angu-
leuse postérieurement. Bord droit, un peu dilaté et on-
dulé; canal tout-à-fait droit; columelle droite inférieure-
ment, creusée et infléchie en arrière. La couleur du fond
de la bouche est violâtre ; des taches brunes, noirâtres,
sont disséminées sur le bord ; elles sont plus grandes sur
la columelle que partout ailleurs; Lorsque la surface exté-
rieure est dépouillée de son épiderme ou du drap maiin
filamenteux qui la recouvre elle est jaunâtre, avec de pe-
tites bandes brunâtres. —Habile le canal de Mosambique.
Testacea Africe insularis a Cl. Vesco collecta et ab
A. MoRELET descripta.
-^ \. Hélix PHILYRINA.— -T. vilrinoidea, imperforala, carinata,
pellucida, rufo-virescens , suprà conoideo-depressa, tenui^simô
decussata, plicis irregularibus inipressa ; subtùs lurgidiila, serius-
cula. Anfr. 4 celerilercrescentes, iillimo magno, aculè rarinalo;
spira parum elevata, apice subprominulo ; aperiura perobliqna,
grandis, sub!riangularis. Peristoma simplex, margine coliimel-
lari arcuatim exoavato. — Diani. 11 mil!.; allit. 7 niill. — Hab.
insulam Mauritius.
V 2. H. Vesconis. — • ï. umbilicala, orbiculalo-convexa, ol»!i-
TRAVAUX INÉDITS. 2\9
que costulato-striata, castanea, zonis 5 albido-rufis, striciis, cin-
gulata ; una suturalis, altéra mediana, tertiâ aream umbilicarem
circumscribente. AnTr. 5 sensim crescenles, ultimo hasi convexo,
anticè paululum deflexo. Apertura oblitjua, ovalis, intni concolor.
Peristoma vix incrassaliim, niargine externo subrecto, columel-
lari reflexiusculo. — Diam. 30 mil!.; altit. 20 inill. — Hab. ad
Porium I.even insulœ Madagascarlensis.
3. H. RUSSEOLA. — T. subperforata, subgloboso-depressa, te-
nuis, glabra, nitida, laelè cornea; anfr. 6 sensim crescentcs, ulti-
mo obsolète angulafo. Apertura lunaris; peristoma rectum, acu-
tum, margine columel'ari supernè reflexiusculo, perforatinnem
subtegente. —Diam. il mill. ; allit. 7 mil!. -— Hab. in insulà
Mayotte freti Mozambicensis.
^ 4. H. jviTELLA. — T. subperforata, convexo -depressa, pellu-
cida, levis, corneo-fulva , unicolor. Anfr. 5 \12 convexiusculi,
ultimo compresso, circâ perforationem paululum excavato ; su-
turae angustè marginatœ; apertura obli(iua, lunaîo-ovalis; peris-
toma simplex, aculum. — Diam. 7 mill. ; altit. 2 mill. 1/2. —
Hab. insulam Mauritius.
Helicinilidœ aflinis; umbilico lineari prœcipuè differt.
^^5. H. SEMicERiNA.— T. vix pcrforata, depres»a, acutè cariua-
la, costulato-striata, in junioribus speciminibus, corneo-flavescens,
in adultis albida, spadiceo saepius unifasciata, epidtrmide cerinà,
subtùs saturatiore, aream umbilicalem latè circumscribente, ves-
tita. Anfr. 6 planiusculi, sensim crescentes, ultimo ad basim tu-
mido, medio excavato. Apertura subquadranguiaris ; peristoma
praesertim ad perforationem incrassatum. — Diam. 16 mill.;
altit. 10 mill. -— Et var. Turbinata, anfractibus discrctis. — Hab.
insulam Mauritius. — Delibata collect. Her. — Tennis id. var.
junior.
/ 6. H. Macritianella. — T. iniperforata, tenuis, rufo-cor-
nea, utrinque convexa, carinala, lineà fuscâ plus minusve cons-
picuâ suprâ carinam. Spira brevis ; anfr. 6 1/2 planulati, supernè
arcuatim costulalo-striati, minulissimè decussati, ultimo ad basim
paululum excavato, granuloso. Apertura angulato-iunaris, intùs
margaritacea. Peristoma acutum, margine columellari incrassato,
roseo, cum altère callo tenui, nitido, juncto. — Diam. 15 mill.;
altit. S mill. — Hab. cum praecedente.
/ 7. H. ODONTINA. — T. imperforata, depressiuscula, cornea,
subtiliter striata; spira vix elata; suturis impressis. Anfr. 6con-
220 IIEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.)
vexhisciili, ullinio basi excavato, foveam urabilicalem simulante.
Aperlura lunaris, niargine exlerno simplici, recto ; columellari
rcflexiusciilo, subincrassalo, dente valida rnunito. — Diam. 8 mill. ;
aliit. 4 mill. — Hab. cum -praecedente.
8. AcHATiNA siMPULARiA. — ï. subulata, api^c acutiuscula,
longitiidinaliter substriata, nitida, diaphana, corneo-cerea. Anfr.
81/2 parùm convexi, ad suturas, stricte marj^inali ; ultimus spirà
paulôminor; coluntelia subverticalis, truncata; apertura ovalis ;
peristoina siniplex, acutum. — Longit. 15 mill.; diam. 5 mill.;
longit. apert. 4 mill. 1^2. — Hab. insulas Comores.
9. PuPA IXTERMEDIA. — T. profundè rimata, oblongo-conica,
obsolète cos'.ulata, alba. Anfr. 8 parùm convexi, ullimo turj^ido;
suturaî inipressaB» submarginatae; columella plicata, recedens;
aperlura irregularis; perisloma subincrassatum, reflexiusculum,
marjîine columellari perdilatato, brevi, cùm externo callo tenui
juftcto. — Longit. 56 mill. ; diam 19 mill. — Hab. ad Portum Le-
vé n Madagascariense.
ConL P. Grandis pf. sed lacillimè <1istin.?uitur.
\0. P. MiNOR. — T. umbilicala, ovata, solidula, nitida, obsolète
costulata, alba; spira conica, obiusa; anfr. 7 convexiusculi, ul-
Hwo turgidulo, magno, anticè subascendens ; suturae stricte mar-
ginatae; columella simplex, verticalis; aperlura semi ovalis; pe-
ristoma subincrassatum, breviter reflexum, marginibus callo
t( nui junctis, externo supernè sinuato. — Longit. 21 mill. ; diam.
12 iitill. — Hab. cum praecedente.
11. Ampullariainops. — T. globuloidea, angustèperforata,
irregulariter striata, sublente decussata, sordide virens, obstorc
multifasciala; spira exertv, suturis profundis. Anfr. 5 conve.Ni^
supernè planulati. Apertura ovata, inlùs margaritacea, lœtè ùs-
ciata, marginibus aciilis, latere columellari crassiusculo. — Oper-
culum crassum, testaceum, exîùs epidermide viresccnte, lamel-
lo30 indutum. — Diam. 24 mill.; allit. 28 mill. — Hab. paluslria
«d orientem insulœ Madagascar.
12. Mhlama am^na. — T. oblongo-conica, solida, decolbta,
nitida, virescens, f^irigis obsoletis irregulariter notata, subl-ntc
ininulis>imè dtcussata. Anfr. 5-6 convexiusculi, ubinio fasciâ
latà castantà interdùm zona pallidiorc marginatâ infrâ pcripbe-
riam <ir umilato. Apertura ovalis, livida, fasoiâ perlucente. La-
brum simplex, tenue, angulo supero incrassato, margine basali
TRAVAUX INÉDITS. 22l
parùm prodiicto. — Longit. 4, 2, 5 mill. :diam. lOmill. — Hah.
eu m précédente.
Catalogue des Carabiques recueillis par M. Bocandé dans
la Guinée portugaise, avec la description sommaire
des espèces nouvelles ; par M. de I.AFEaTÉ-SÉNECTÈRE
— Suite. Voy, H 830. p. 25G. 526, 588. — ^85i, p. SI.
Les espèces de ClilœnUis que nous avons maintenant à
passer en revue étant au nombre de 56, nous allons, pour
plus de clarté, indiquer les divisions et les groupes aux-
quels ils appartiennent, en nous conformant au travail
publié par nous sur ce genre.
PREMIÈRE DIVISION.
ÉLYTRES A TACHES JAUNES.
Premier Groupe. — Corselet jaune ou bordé de jaune.
Palpes grêles et allongés.
Chlœnius jucundus. Dej. (Spec. V, 615. Chl. {Callistus
apud Dejean) — tripustulaïus , Dej. (Spec. V, 607). — Cet
insecte avait été placé par M. Deji an dans le genre Callis-
tusy dont il se rapproche, il est vrai, par la forme acumi-
néc de ses palpes. Mais, en ayant égard à son faciès, à son
corselet aplati, et surtout à la dent du menton, qui est
creuse à l'extrémité, nous avons dû le ranger parmi les
Chlœnius, à côté du venustulus, Drj., avec lequel il a les
rapports les plus intimes.
Deuxième Groupe. — Corselet sans aucune coloraùon jaune.
Espèces ayant plus d'une tache sur chaque élylre.
C. notabil'is, — Cette espèce est très-voisine du C. cru^
ciatus, Dej. ; mais elle en diffère par trois caractères cons-
tants : 1^ la taille est plus grande; 2** la ponctuation de la
222 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 1851.)
tête et du corselet, très-serrée et médiocrement grosse dans
le cruciatus, est ici beaucoup plus grosse et moins serrée,
tellement que la tête est presque lisse; 5" le dessin des
élytres diffère constamment, en ce que la bordure jaune
est beaucoup moins large; que la tache jaune latérale ne
se confond pas avec cette bordure, mais se présente dis-
tinctement sous la forme d'une courte bande transver
sale, et que la tache postérieure est plus petite et plus
encadrée de vert. M. Deyrolle nous avait déjà vendu, il y
a quelques années, un exemplaire de cette espèce, re-
cueilli au Sénégal par M. Vion. — Long, il mill.; larg. 4,
7 mill.
(7. Diisaultii, Dufour (Spec. V, 619.)
C. goiiioderus. — Espèce tout-à-fait nouvelle, et qu'on
ne peut comparer à aucune espèce connue. Tête noire,
brillante, finement ponctuée, même un peu lisse antérieu-
rement; labre noir; antennes entièrement noires. Corse-
let noir, couvert d'une ponctuation très-confluente, qui
le fait paraître chagriné, mais non pas terne, d'une forme
toute particulière ; c'est-à-dire que les côtés, dans la pre-
mière moitié, sont arrondis en sens convexe, et que, dans
la seconde moitié, ils sont échancrés en sens concave ;
d'où résulte nécessairement un angle latéral très marqué
au point de rencontre des deux courbes. Ce singulier cor-
selet est, du reste, fortement transversal, échancré anté-
rieurement, peu convexe sur le disque, et légèrement re-
levé en gouttière sur les bords. Les élytres sont noires,
ternes, imperceptiblement pointillées, et couvertes d'une
pubescence roussâtre très-fine et très-courte; elles sont
d'une forme gracieuse, légèrement convexes, arrondies
aux angles huméraux, légèrement dilatées sur les côtés, et
un peu acuminées à l'extrémité ; elles sont une fois et de-
mie environ aussi longues que larges, et leur plus grande
largeur correspond aux deux tiers de la longueur : les
stries, assez profondes, sont peu distinctement ponctuées;
le dessin présente : 1^ au premier tiers des élytres, une
TRAVAUX IMiDITS. 225
tacho jaune latérale, triangulaire, distribuée sur les cin-
quième, sixième, septième et huitième côtes (comptées à
partir de la suture) ; 2° un peu au delà de la moitié, deux
petites njacules sur les quatrième et sixième côtes ; 5° au-
delà des trois quarts, trois macules sur les troisième, cin-
quième et septième côtes; enOn, tout au bout, une der-
nière petite macule au point de réunion de la troisième et
de la cinquième côte {ce sont ces taches formées par le
rapprochement de macules distinctes que nous avons ap-
pelées, dans notre classement des Chlœnius, des taches
déchiquetées); le dessous du corps est entièrement d'un
noir foncé briUjant, et les pattes d'un jaune orangé avec
rextrémité des cuisses et les tarses noirâtres.
Il existe une variété entièrement noire, sans taches sur
lesélytres; et la preuve que ce n'est qu'une variété, c'est
qu'en considérant attentivement certains individus moins
complètement noirs, on aperçoit une petite teinte rou-
geâtre à l'emplacement de la tache latérale. — La taille
est peu constante, tt varie, pour la longueur, entre -12 et
46 mill. ; et, pour la largeur, entre 5, 4, et 7, 5 mill.
C, obesus. — Encore une espèce toute nouvelle, et sans
point de comparaison. Tête verte, brillante, peu ponctuée,
presque lisse sur le disque. Labre, palpes et les deux pre-
. miers articles des antennes ferrugineux; le reste des an-
tennes noirâtre; les yeux grands et fortement saillants.
Corselet d'un vert plus fonce que la tête, et mélangé de
reflets violets, couvert d'une ponctuation assez grosse,
profonde et confluente, fortement transversal, moitié plus
large que long, arrondi sur les côtés, un peu rétréci en
arrière, avec les angles postérieurs presque droits, la ligne
médiane peu marquée, les impressions de la base assez
sensibles. Les élytres, d'un vert foncé, sont couvertes
d'une pubescence très-fine; elles ont des stries assez pro-
fondes et faiblement ponctuées ; elles sont fortement con-
vexes et fortement dilatées sur les côtés, avec les angles
antérieurs assez marqués et un peu prolongés en avant,
224 liEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mal 1851 )
par suite d'une légère échancrure de la base, très-arron-
dies postérieurement à partir du milieu, et très-faiblement
atténuées à peu de distance de l'angle apical. Il n'y a pas
de tache latérale antérieure, comme dans l'espèce précé-
dente; mais, au-delà des trois quarts, on compte cinq pe-
tites macules jaunes très-irrégulièrement distribuées sur
I< s troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième
côtes; et, enfin, une petite tache linéaire anté-apiiale sur
la prolongation de la septième côte. Le dessous du corps
est entièrement noir et les pattes entièrement testact es,
avec les tarses plus foncés. — Long, de 12 à 14 mill. ; larg.
de 5 1/2 à 7 mill.
Les deux dernières espèces que nous venons de décrire
sont précisément celles indiquées dans notre classement
sous les lettres c c comme ayant les taches déchiquetées.
Troisième Groupe. — E^^pèces n'ayant sur cliaque élyire
qu'une seule tache isolée, et ne se ratiacliant pas à une
bordure apicale,
C. zifgogrammus. — Cette grande et belle espèce est ci-
tée dans notre classement comme étant la seule qui ait
les taches placées si près de la suture, qu'elles paraissent
n'en faire qu'une seule; de là, son nom de zygogrammus.
Tôte verte, brillante, finement pointillée; labre, palpes et
antennes entièrement ferrugineuses. Corselet d'un vert
plus foncé que la tête, abondamment couvert d'une ponc-
tuation grossière et confluente, légèrement transversal,
très- arrondi sur les côtés, peu convexe et sensiblement
relevé sur les bords, en gouttière ; les ani^les poslérieurs
un peu obtus et arrondis au sommet; la ligne méd ane et
les impressions de la base très-marquées. Les él^lres sont
encore plus foncées que le corselet, presque noires, très-
finement poinlillées, et couvertes d'un duvet jaunâtre très-
fin et très-court, couché à la surface ; forme très allongée,
trois fois aussi longues que le corselet, subparallèles dans
la première moitié, ovalaires dans la seconde, et peu con-
TUAVAUX INÉDITS. 2'2.'i
vexes. La tache uniquo, située* à très-peu de distance do
rexlrémilé, est très petite, en forme de cœur, et résulte,
comme nous l'avons dit, de la réunion ^ur la suture des
deux taches dos élylres. Le dessous du corps est d'un noir
foncé, à reflets bleuâtres, et les pattes entièrement testa-
cées. — Long. M niill. ; larg. 7 mill.
C. oculatits^ Fab. (I)ej., Cat., 27). — M. Dejean, dans
son Catalogue, indique celte espèce comme nouvelle pour
sa collection. Nous ne pouvons pas être de son avis ; nous
pensons, au contraire, que l'csièce qu'il a décrite sous le
nom de mijops (Spec. V, C22) ne différait nullement de
cel'e qu'il a intercalée plus tard sous le nom û'oculatus,
Fab.; seulement, l'exemplaire de Guinée qui lui fut en-
voyé sous ce nom par M. Westermann s'est trouvé être
une variété à tache petite et son b-e assez différente de ses
C. myops pour qu'il ait cru pouvoir conserver celte espèce
et ne pas la réunir à l'espèce fabricienne Les exemplaires
abondamment recueillis par M. Bocandé sont identique-
ment semblables à ceux que M. Dejean a décrits sous le
nom de myops.
C nulicus. — Cette espèce, très-voisine du cœciis, Dej.,
en diffère essentiellement par la forme du corselet, dont
les côtés sor.l régulièrement arrondis dans toute leur lon-
gueur, tandis que, chez le cœcns, ces < ôtés présentent une
certaine bisinuosité par suite du rétrécissement de la par-
lie postérieure. On remarque aussi que la gouttière qui
règne tout autour du corselet, dans le ccecws, est beaucoup
moins sensible et presque nulle dans notre espèce. On
peut ajouter aussi que les éljtres de Vanticus sont un peu
moins arrondies sur les côtés, et qu'elles sont plus métal-
liquts et moins finement pointillées. Les taches, peu cons-
tantes dans leur forme, n'offrent point de différence; il
en est de même de la couleur des antennes et des pattes.
— Long. M à ^ 5 mill. ; larg. 4, 8 à 5, 2 mill.
La couleur de celte espèce est susceptible de tourner au
^* sÉKiE. T. in. Année 18dL 15
226 UEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( iH/flî 185^.)
bleu violacé. Nous avons une variété qui présente cette
teinte exceptionnelle.
C. cœcm, Dej. (Spec. V, 625.)
C. Venator. — Après avoir considéré cet insecte comme
une variété du C. cœcus, nous nous sommes décidé, après
un nouvel examen, à le séparer complètement de cette es-
pèce, dont il diffère par les caractères suivants : le corselet
est plus étroit, plus allongé, plus convexe; au lieu d'une
large gouttière latérale s'étendant d'un angle à l'autre, la
gouttière ici est à peu près nulle antérieurement, et n'est
sensible qu'en approchant de l'angle postérieur, qui est à
peine arrondi et très-déclive, ce qui n'a pas lieu dans le
cœcus. Les élytres offrent aussi des différences sensibles :
premièrement, elles sont d'un vert plus clair, couvertes
d'une ponctuation plus fine, plus confluente, avec les
stries moins profondes et les côtes moins élevées ; ensuite
elles sont plus plates, un peu plus étroites, surtout à la
base, avec les angles huméraux plus arrondis ; elles sont,
en un mot, plus régulièrement ovales. La forme de la ta-
che, le dessous du corps et les pattes, n'offrent aucune
différence; la taille est la môme. — Long. 41 milL; larg.
$ mill.
C. compiicatus (Reiche, inédit). — C'est au C. Boîsdu^
valii que nous comparerons cette espèce, qui en diffère
par la couleur ferrugineuse des antennes, qui sont noi-
râtres dans le Boisduvalii; par la forme un peu plus courte
du corselet, dont les angles postérieurs sont presque
droits, et dont la ponctuation est plus fine et plus serrée;
enfin, par la forme des élytres, qui sont sensiblement plus
courtes, plus larges, et plus finement pointillées. Quant
aux taches, leur forme est la môme ; elles sont seulement
un peu plus étroites. Nous possédons deux exemplaires
de celte espèce: celui qui nous vient de M Bocandé, et
un autre qui existait dans la collection de M. Reiche, sous
Je nom que nous lui avons conservé ; ce dernier avait été
TRAVAUX INÉDITS. 227
récolté dans l'île Saint-Vincent, une des îles du Cap-Vert.
— Long. -12, 5 mill. ; larg. 5, 8 mill.
C. asseda. — Cette espèce, encore plus voisine du T.
Boisilnvaln, n'en diffère absolument que par la fornne du
corselet, qui est dans le genre de celui de Vaulicus Nobis,
décrit ci-dessus ; c'est-à-dire régulièrement arrondi sur
les côtés jusqu'à l'angle postérieur, sans rétrécissement
cordiforme : il en résulte qu'il est sensiblement plus large
à la base que celui du Boisduvalir, et qu'il a les angles
postérieurs beaucoup plus arrondis. Les élytres sont un
tant soit peu plus longues et plus parallèles ; mais la ponc-
tuation et les taches n'offrent aucune différence. — Long.
U mill. ; larg. 5 mill.
Quatrième Groupe. — Une seule tache sur chaque élytn'y
prolongée posiérieurement le long du bord ap'tcal.
C, virgula. — Tête d'un vert brillant, lisse, et finement
pointillée le long des yeux ; labre, palpes et antennes en-
tièrement ferrugineux. Corselet d'un vert plus foncé que
la tête, lisse et brillant, parsemé, surtout vers la base, de
points enfoncés nullement confluents, d'un quart moins
long que large, bombé sur le disque, arrondi sur les cô-
tés, rétréci antérieurement, la plus grande largeur à peu
do distance delà base; échancré antérieurement, etmê/iïc
un peu postérieurement; les angles postérieurs presque
droits et très-légèrement arrondis au sommet; la ligne
médiane fmement tracée; les impressions de la base assez
profondes. Eljtres d'un vert très-foncé, moins abondam*
ment ponctuées que celles des espèces précédentes, moin»
pubescentes, et conséquemment plus brillantes; pas beau-
coup plus larges que le corselet, et une fois et demie seu-
lement aussi longues que larges, arrondies aux angles
hufiiéraux, arrondies aussi sur les côtés, dont la plus
grande dilatation correspond assez exactement au milieu
de la longueur; ornées, vers les trois quarts, d'une tache
orangée en forme de virgule, dont l'extrémité inférieure
2IS l.r.V. RT MAC. I>E ZOOLOGIE. (Mat 185i.)
se dirige vers l'angle apical, et présente une forme ana-
logue à celle de la tache des C. glabricoHis, sngiuarius
et conforwis, espèces scnégaliennes avec lesquelles nous
avons groupé celle-ci, bien que sa tache ne se prolonge
pas jusqu'au bord apical. Dessous du corps d'un noir irisé
de bleu; pattes entièrement ferrugineuses. ~ Long. ^\
mill. -1/2 à ^5 milL; larg. 5, 5 à 5, 8 mill.
C. glabricotlis, Dej. (Spec* V, 629). — L'exemplaire qui
uous vient de M. Bocandé diffère du type par la couleur
violacée du corselet et des élytres.
C. couformis, Dej. (Spec. V, 65(1).
Cinquième Groupe. — Elytres sans apparence de cotes;
les sirks n'étant indiquées que par une suite de points très-
fins.
C. Bruneiii (Buquet, inédit). — Très-curieuse espèce,
qui constitue à elle seule notre cinquième groupe. — Tête,
corselet et éljtres d'un bieu foncé, brillant. La tête lisse,
sans ponctuation ; le labre très-court et roussâtre, ainsi
que les trois premiers articles des antennes, qui sont noi-
râtres dans le reste de leur longueur. Le corselet couvert
d'une ponctuation grosse, profonde et peu serrée, bombé
sur le disque, un peu plus large que long, arrondi sur \es
côtés, qui se redressent un peu en approchant de la base,
de manière que les angles postérieurs sont presque droits;
ligne médiane très-fine; impressions basilaires suffisam-
ment marquées. Kljtres remarquables par l'absence com-
plète de stries, et par conséquent de côtes. A la place des
stries, on distingue à peine de petites lignes formées par
une succession de petits points peu enfoncés et Irès-rap-
prochés. Le reste des élytres est parsemé, surtout anté-
rieurement, de points un peu plus gros. Elles sont ornées
d'une belle bande transversale d'un jaune orangé, qui les
traverse aux trois quarts de la longueur, et qui remonte
anlcrieurcmert, de cliaque côté, jusqu'au premier tiers.
Cette bande laisse apercevoir plus distinctement les lignes
TRAVAUX INÉDITS. ^29
de points qui remplacent les stries. La forme dos élUres
est postérieurement celle d'un ovale allongé parfailcment
régulier; l'atténuation anté-apicale étant presque nulle,
antérieurement elles sont subparallèles avec les angles hu-
méraux très arrondis; elles sont, en outre, remarquable-
ment convexes, et environ une fois et demie aussi longues
que larges. Le dessous du corselet et de la poilrine est
d'un noir bleuâtre, et l'abdomen d'un brun légèrement
ferrugineux. Les pattes sont ferrugineuses, avec les tarses
obscurs. — Long. ^0 mill. ; larg. 4 mill. M2.
Celte espèce existait déjà dans la collection de iM. Du-
quel, sous le nom inédit que nous lui avons conservé.
{La suite prochainement. )
Description de plusieurs espèces de Myodaires dont les
larves sont mineuses des feuilles de végétaux ; par
M. J.-B. Desvoidy, D. m.
M. le colonel Gouread, qui a si dignement rempli les
loisirs que lui permettait sa noble profession, vient de
rendre à l'entomologie des services réels, et que je ne sau-
rais trop préconiser. Il a ramené la science à sa hauteur
primitive et à sa véritable destination, par l'étude des
larves d'un grand nombre d'espèces appartenant à des fa-
mill s diverses. Celle direction dans le travail peut seulo
conduire aux résultats désirés, qui sont, la cominissniwe
poshiue de i'cspcce et les rapports de celte même espèce avec
les antres êtres de la création.
Je donne aujourd'hui le complément du travail de Uéau-
mur, qui avait commencé l'élude des larves mineuses des
feuilles de plusieurs végétaux, larves qui avaient produit
des mouches apparicnant à une tribu des Pij jonides, et que
Réaumur ne s'était pas appliqué à distinguer entre elkvs.
Plus heureux que cet observateur, rentomologisle actuel
230 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE, (Mal 1851.)
peut définir ces espèces, les classer et les décrire d'une
façon rigoureuse.
M. Goureau a eu l'extrême obligeance de me confier
ces insectes; il m'en a permis la desciiption et la publi-
cation. Je n'aurai à m'occuperquedes espèces proprement
dites, me gardant bien d'anticiper sur les belles observa-
tions que ce naturaliste vient de communiquer et de li-
trerà la Société Entomologique de France. La science ne
tardera donc pas à jouir de ce nouveau bienfait.
G. Pegomye» Pegomya.
Pegomya, Uob.-Desv., Mjodaires. — Macquart, Dipt.,
tom. H. — Meig., Dipt., tom. VII. -—Antennes plus ou
moins verticales, descendant presque a l'épistomc ; le pre-
mier article très-court; le second plus long; le troisième
un peu plus long que le second, prismatique sur le mâle,
et comprimé latéralement sur la femelle, avec le sommet
àrroiiii. Chète paraissant nu, mais tomenteux, à une forte
loupe; ses premiers articles très-courts, presque indis-
tiijcts.
Yeux nus, presque contigus sur les mâles, distants sur
les femelles ; front très-étroit sur les mâles, et presque
carré sur les femelles; frontaux colorés sur les femelles;
face verticale; point de cils fasciaux; péristome presque
carré, avec Tépistome coupé droit, et non saillant. Abdo*
lïien des mâles atténué; sourcils roides, plus développés.
Le premier segment de l'abdomen offre de chaque côté
un prolongement spiréiforme qui se dirige d'arrière en
avant vers le métathorax. Guillerons petits.
i. Pegomyà ATttiPLiciA, Rob.-Desv. — Mas. Tliorax fuscus,
grisescenle-lineatus et irroratus ; abdomen grisenus lineà dorso-
longitudinali punctorum fuscorum; frontalihus rubris; frontis
lalerlbus, facique albidis : primis antenuarum arti^ulis fulvlvant
rubris, ultlmo ni'^ro; cheti basi nigrâ, medio flavescente; palpi
pallidè flavi, apîcenigro; pedes testacei, tibiis anticis plus minus
ÎUAVAUX INÉDITS. 25^
fuscis, taisisiiigris; halteribus llavis; calypUstlavescentibus; a!is
plus minus subflavesceniibns.
Femina. Frontalibus rubris; thorace fusca cinereo; abdomine
lestaceo, lineû dorsali obscure fuscescenle ; tibiis anlicis flavis. —
Long. 2 lignes 1/2.
Le mâle. Corselet brun, avec un duvet et des lignes
gris-cendré, et parfois gris; abdomen brun-gris, avec une
ligne dorso- longitudinale de points noirâtres plus ou
moins apparents; anus jaunâtre; frontaux rouges, parfois
bruns; côtés du front et facealbides; premiers articles
des antennes rouges ; le dernier article noir ; base du chète
noire, le milieu flavescent; palpes fauve pâle, avec le som-
met noir ; pattes jaunes ; majeure partie des jambes anté-
rieures brunes; tarses noirs; balanciers jaunes; cuille-
rons jaunâtres ou albides ; ailes d'un clair flavescent.
La femelle. Frontaux d'un beau rouge, ou d'un rouge
jaunâtre; corselet cendré; abdomen rougeâtre-teslacé ,
avec une ligne dorso-longitudinale brun-obscur; tibias
antérieurs jaunes ; cuillerons blanchâtres.
Cette espèce vit sur l'arroche des jardins [Atriplex lior-
teusia). Elle paraît se jeter de préférence sur la betterave ^
dont les feuilles offrent à sa larve un parenchyme plus
épais et plus succulent.
C'est à tort que, dans la collection de M. Goureau, cette
espèce est étiquetée P. hyeregami, qui constitue une es-
pèce différente.
2. P. GouRALDi, Rob.-Desv. — Simillima P. atriplicis;
paulô niiiior; mas, femoribus tiblisque pallidè flavis, et sa?piùs
palliilè subfusiis, aut fuscis.
Femina. Abdomine fuscogriseo; lineâ dorso-!ongitudinali
punctoriim fuscorum.
Semblable au P. atriplicis, un peu plus petit. Le mâle a
les cuibses et les jambes jaune pâle, et le plus souvent
pâles, et plus ou inoins brunes. L'abdomen de la femelle
est brun grisâtre, et rjon testacé, avec une ligne dorâo-Ion-
gitudinale de points maculiformes bruns .
252 UEV. ET MAG DE ZOOLOGIE. {Muï 1851.)
C'est une espèce bien distincte que M. Gourcau a obtenu
également de larves mineuses des feuilles (/c/'Alriplcx hor
tenfiis.
5. P. RL'Aiicis, Rob.-Desv. — Femina. Tliorax niger, cinereo-
siibfiiscesc* nie linea us et irroratus; abdomen testaceiim, lineolâ
gemiiiâ dorso-lougiliidinali punftnloruin fiiscoruiii ; fron'alibus
fiisco-fiilvis; froniis laleribus albido-cinereis, facie alb do-fulves-
cente ; antennariim priiiiis duobiis articulis fiilvis, ultime nigro;
palpislesiaceo-ftilvis; pedcsflavi; tarsisni,irris;iia!leribus flavis,
calyptis siibalbidis; a!is sublimpidis, basi flavescente. — Long.
2 hjj^nes 1^2.
La femelle. Corselet noir, rayé et saupoudré de cendré ;
abdomen teslacc-fauve, avec une double ligne dorso lon-
gitudinale de petits points allongés et bruns ; région stem-
matique brune; frontaux brun-rougeâlrc ; côtés du front
brun-cendré; facealbide; premier article des antennes
fauve, avec le dernier noir ; chète blanchâtre, avec la base
noire; balanciers jaunes; cuillcrons blanchâtres; ailes as-
sez claires, avec la base flavescente.
M. Gourcau a obtenu, au mois de juillet, cette espèce,
provenant d'une larve mineuse des feuilles du Rumex acu-
tua.
Cette espèce, voisine de VAnthomyïa germann^ Meig.,
n° ^7(), en diffère par la double ligne dorso-longitudinale
brune sur l'abdomen.
VAnilwmiiia bicolor de Wicdemann (Meig., n° ^77)
n'offre également qu'une seule ligne brune sur le dos de
l'abdomen.
4. P. ACET0SJ2, Rob.-Desv. — Mas. Thorax fiisco cinorpus;
abdominf îestacco, primo segmente fusco ; ant^nriis palpisque ni-
giis; frontis lateribus abitlis; facie albilo flavescente ; pedes
flavo-fulvicantes, tiuobus feiiioribus anterioribus anlicè brunneis;
tarses onuiibiis nigrn cintreis; halttribus flavis; calyptis flaves-
ceniibus; alis ^ublimpidis, ba>î flivescenle.
Femina. Similis; abilominis primo segmfnto testacea, non
fusco; froniis laleribus albido-cinereis. — Long. 2 lignes \12.
Le mâle. Corselet etécusson brun-cendré ; abdomen tes-
TUAVAUX INËDITS. 235
ticé, avec le premier segment brun; frontaux fauves;
antennes noires; chète plus noir à la base ; côlés du front
albides ; face albide rougeûtre ; palpes noirs ; pattes jaune-
fauve, avec du brun sur le devant des deux cuisses an-
térieures ; tarses brun-cendré; balanciers jaunes ; cuille-
rons jaunâlres; ailes assez claires, avec la base un peu
flavescente.
La femelle. Semblable ; le premier segment de l'abdo-
men teslacé, et non brun ; côtés du front albide-cendré.
M. Goureau a obtenu, en avril, cette espèce, provenant
de larves mineuses de l'oseille (Rumex acetosn).
G. Zabie, Zabia. — Zabitty Rob-Desv., Myod.
i. Zabia loncipes {Zabia longipes, Rob.-Desv., Myod., page
600). — Mas. TiiorciX nig^r cinerec-fuscescenle lineatus et irro-
ratus; abdomen obsolttè teslaceum : frontalibus fuses; frontis
hitcribus albidis; facie albido-fulvescente; anlcnnis nigris ; pal-
pis test ace o-fui vis; pedes flavi, duobus femoribus anterioribiis an-
tice fusciis tarsis nigris; haheribus flavis; caiyplis subalbidis ;
alis sublimpidis, basi subflavescente.
Ferrnna Simi'is; abdomine obsolète testaceo; frontalibuN ru-
bris; puncto stcmmatico fusco; duobus femoribus anterioribus
anlicè flavis, non brunicoMS. — Long. 5 lignes.
Le mâle. Corselet noir, rayé et saupoudré de cendré
brunâtre ; abdomen testacc-fauve, avec un léger duvet
albide; frontaux noirs ; côlés du front albides; face al-
bide-rougeâlre ; premiers articb s des antennes bruns ,
avec le dernier noir; palpes entièrement testacé» ; pattes
jaunes, avec le devant des cuisses antérieures brun ; tarses
noirs; balanciers jaunes; cuillerons blancs ou blanchâ-
tres ; ailes assez claires, avec la base subflavescente.
La fenuile. Semblable ; pas de lignes brunes sur le dos
de l'abdomen ; frontaux fauves ; région slemmatique
brune; côlés du front albides cendrés; on ne dislingue
pas de brun sur le devant des deux cuisses antérieures;
25 i HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.)
balanciers jaunes; cuiilerons blancs; ailes claires, avec la
base flavescenle.
M. Gourejiu a obtenu, au mois d'août, cette espèce, pro-
venant de larves mineuses des feuilles de la patience (Ru-
mex palientia).
Dans mon premier travail, je n'avais décrit que le mâle
de cette espèce.
M. Gouroau a étiqueté cette espèce Anthomyia viitis,
Meig:,, qui a une ligne brune sur le milieu du dos de l'ab-
domen.
Anthomydes.
Je vais donner l'exacte description de deux espèces
d'Anthomydes que M. Goureau a obtenues do larves mi-
neuses des feuilles des végétaux ; mais je préviens le lec-
teur que je continue de placer ces insectes dans mes genres
primitivement établis, mon dernier travail sur ce sujet
n'étant pas encore publié.
1, AiSTHOMiA c^PicoLA. — Délia cœpicola^ Rob.-Desv. —
Femina. Griseo-pulveruienies aut griseo-subflavescens, ihorace
lirieis fuscisobscuiioribus; abdoiuîne absque lineâ dorsali; froii-
talibus aniicè flavo fulvi ils, poslicè fuscis; frontis lateribus gri-
seo-flavescentibus ; facie griseo-cinereâ; anlennis, probjscides
palpis, pedibus, nigris; haltères flavidi; calypta flavescentia; al«
flavescentes.
Mas. Omninô similis; griseo-subflavescens; abdomine al te-
nuato; obsolulè griseo-Havescente, \il(à dorsali nigrâ; facie aibi-
dâ; alis flavesceniibus ; coslâ exleriori cilialà, spiiiulaque valida.
— Long. 2 3/4 3 lignes.
La femelle. Corselet gris-pulvérulent, ou gris un pou
flavescent, avec des lignes d'un brun obscur ; abdomen
gris-pulvérulent, et sans ligne dorso-longitudinnle brune;
fronlaux jaune-fauve en devant, et bruns en arrière ; côtés
du front gris-flavescent; face gris cendré; antcnnos, trom-
pes, palpes et pattes noirs; balanciers jaunes ; cuille rons
flavescents ; ailes flavescentes ; sa côte extérieure est forte-
ment ciliée, avec une épine assez forte.
rRAVAUX JSÉDITS. 235
Lemcile. Corselet gris-flavcscent, très-obscurément rayé
de brun; abdomen atténué, gris-flavcscent, et atec une
ligne dorso-Iongiludinale noire; yeux presque conligus;
face albide; balanciers jaunes ; cuillerons blanc jaunâtre;
ailes flavescentes.
M. Goureau a obtenu cet insecte de larves mineuses de
réchalotte {Allium asctdonicum) .
Il l'a étiqueté Anthomyia j)latura^ Meig., d'après la des-
cription de M. Macquart, qui écrit que cette même Anlho-
myie de Meigen n'a pas de ligne noire sur le dos de l'ab-
domen. Il peut se faire qu'on se trouve sur une espèce
voisine; mais l'espèce décrite par Meigen, et surtout par
Zetterstedt, est cendrée^ avecwnc ligne dorsale noire sur l'ab-
domen (villa dormit nigrô), et avec les ailes hyalines. En
outre, Zetterstedt dit formellement qu'elle n'a point d'é-
pine à la côte extérieure de l'aile, côte qui est nue [cosia
nuda spinutà nuUâ) ; caractères qui ne permettent pas de
confondre le véritable Anihonujia plniura avec l'espèce que
je viens de décrire, et qui est tout-à-fait voisine de mon
Délia agricoiu n* 5.
Il importe également de no pas confondre cette espèce
avec VA. cœpicola de Meigen, qui est bien différente.
2. Anthomia brassic^. — - Delïa brassicœ, Rob.-Desv.
— An mas Deliœ riparîœ, Rob.-Desv. , n" 2?
Cette espèce est une véritable Délie.
Mas. Thorax fusco-ciaerascens, nigricaûle lineatus ; abdomen
dorso-griseo ; lineâ longitudinali incisurisque segmentorum, atris;
faciealbidû; antennis, proboscides palpis, pedibus, niiçris; cheto
CONSPicuÈ ïOMENTOSo; haltcribus calyptisquc fiavis; ails fusco-
umbrosis. — Long. 5 lignes.
Le mâle. Corselet brun-cendré, avee des lignes noirâ-
tres; abdomen atténué, offrant en dessus quatre cases
grises, avec une ligne dorso longitudinale et le bord supé-
rieur des segments noir; ventre brun-gris; face albide;
antennes, trompes, palpes et pattes noirs ; chèie manifesie-
236 ÏIEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Mai 1851.)
meni tomenteux; balanciers et cuillcrons jaunes; ailes né-
buleuses.
M. Goureau a obtenu cette espèce de larves mineuses du
navet.
II. SOCIETES SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du 5 Mai ^851. — M. Ad. Chatin lit un Mémoire
sur la présence de l'iode dans l'air, et l'absorption de ce corps
dans l'acte de la respiration animale. De ces recherches il
résulterait que 4,000 litres d'air, à Paris, renferment très-
approximativemcnt -^ de nr)illigramme d'iode. Or, comme
en un jour un homme consomme 8,000 litres d'air, on
voit que dans ce temps la surface pulmonaire serait en
rapport avec jtô ^^ milligramme d'iode. L'auteur a voulu
savoir si l'air expiré contenait moins d'iode que l'air ins-
piré; et il annonce que, d'après des observations faites
sur lui, l'air expiré a perdu environ les f de son iode,
qu'il regarde comme ayant été absorbés.
Séance du ^2 Mai. — M. h. Geoffroij-Saint-Hilaire pré-
sente à l'Académie deux opuscules, l'un sur les monstruo-
sités en général, l'autre snr la série animale. Dans ce der-
nier, l'auteur résume ses vues sur les Séries para'lè es^ sur
les espèces, et sur la définition de celles-ci. qu'il fonde sur
trois considérations principales : la possibilité de la dis-
tinction; la transmission naturelle et régulière des carac-
tères; la stabilité et la permanence des types, égales à
celle do l'état actuel du globe.
— M. Pucheran présenta une esquisse sur la mammalogie
du continent afrxain. Voici l'extrait donné par l'auteur:
« Sous le point de vue de sa mammalogie, le continent
africain n'a point de faune spéciale : la grande majorité de
ses genres a des représentants, soit en Asie, soit en Eu-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 2*w
rope, et quelquefois simullanémentdans ces deux parties
de l'ancien monde.
« Les genres de Mammifères îifricains sent principale-
ment caraclériscs :
« ^° Par la grande extension de la distribution géogra-
phique de leurs espèces qu'on retrouve dans 1rs diverses
zones de ce continent : sous ce point de vue, l'Afrique se
rapproche de l'Europe. Rien de semblable n'existe, au
contraire, ni en Asie ni en Amérique;
« 2" Par une tendance très-générale à des modifications
dans les proportions des membres, soit que la paire posté-
rieure se trouve affaissée (Hyènes, Protèle, Girafe, Bubale),
soit que ce soit cette même paire qui l'emporte sur l'an-
térieure (Macroscélide, Hélamys, Dendromys). Ces inégali-
tés de développement entraînent à leur suite la diminution
ou l'alrophie d'un ou de plusieurs doigts, et, par suite, la
prédominance, sur ce continent, d'espèces marcheuses,
coureuses, sauteuses; la rareté, au contraire, d'espèces
nageuses ;
« ')' Par le grand développement des conques audi-
tive^, caractère déjà signalé pour les animaux des régions
australes, en général, par M. de Blainvilie, et pour les
Mammifères des déserts, par M. Isidore Gcoffroy-Saint-Hi-
laire ;
« A° Par la teinte isabelle de leur pelage, fait devenu
présentement classique en zoologie.
« On n'observe point, sur le continent africain, ces dé-
gradations physiologiques qui, à un type d'organisation
assez élevé dans la séiie, en substituent d'autres moins
parfaitement organisés, ainsi que cela s'observe dans l'A-
mérique australe, par exemple, où les Insectivores, qui
ont fait jusqu'ici totalement défaut, sont remplacés par les
Edentés.
« Sous un point de vue plus spécial, l'Afrique peut se
diviser en quatre zones :
« \° La zone méditerranéenne, étendue depuis le rivage
258 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Mai 1851. j
marocain de l'Atlantique jusqu'à la frontière égyptienne
de l'Abyssinie;
« 2** La zone septentrionale du centre de l'Afrique,
comprenant le Sénégal, la Nubie, et, pour certains types,
l'Abyssinie ;
« 5° La zone méridionale du centre de l'Afrique, située
uu sud du Sénégal, et dont les limites, dans l'état actuel
de la science, ne peuvent encore être nettement détermi-
nées;
« 4° La zone orientale, occupant toute la côte orientale
de l'Afrique, depuis le Gap de Bonne-Espérance jusqu'au
rivage abyssinien de la mer Rouge.
Chaque zone du continent africain paraît posséder un
genre de Rongeurs qui lui est particulier. 11 en est ainsi,
pour le Cap, du genre llélamys; pour l'ouest, des genres
Aulacode, Cricétomys, Anomalure; pour l'est, du genre
Acomys; pour le nord, du genre Cténodactyle. Ce fait est
particulier à l'Afrique. Nous ne connaissons rien de sem-
blable dans les autres continents. »
— M. Fermond adresse un Mémoire sur la conservation
et la reproduction des Sangsues officinales et médicinales.
Dans un premier chapitre, l'auteur traite de la conserva-
tion des sangsues. Il donne une série de préceptes qui ne
sauraient trouver place dans les limites de celte analyse.
Puis il traite de la reproduction : les œufs éclosent après
quarante jours à une bonne exposition ; la jeune sangsue
est fort petite et toute blanche; quelques mois après, elle
se colore d'arrière en avant ; la coloration n'est complète
qu'à un ou deux ans. L'auteur a cherché à traiter de leur
nourriture ; mais il ne donne à ce suji t aucur^e indication
précise. Il termine par d'utiles indications sur les poids en
rapport avec les âges des sangsues propres à être livrées
au commerce. Ce Mémoire .nous semble avoir touché une
dts questions les plus utiles de la zoologie appliquée, et
faire connaître des résultais dignes du plus haut intérêt.
— M. Aliiiei adres.se une nouvelle Note sur l'effet de l'a-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 259
gitation du sang considéré par rapport à la diminution qui
en résulte dans les proportions de la fibrine.
Séance du VJ Mai. — Aucune communication zoolo-
gique.
Séance du 26 Mai. — M. Duméril lit un double Rapport
sur deux Mémoires de M. Guérin-Méneville, l'un sur ta
muscardine, l'autre sur les vers rongeurs des olives. Voici ces
deux rapports : r\
* Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie deux
Rapports distincts sur des Mémoires de M, Guérin-Méne-
ville, pour l'examen desquels elle a nommé commissaires
MM. Payen, Serres, Geoffroy-Saint-HIlaire et moi.
« Le premier de ces Mémoires a pour titre ; Résultats
scientifiques et pratiques obtenus^ de ^847 à ^85i, sur les
maladies des vera à soie et sur les meilletirs moyens de per-
fectionner leur race ou d'arrêter leur dégénérescence.
« Nous ne nous arrêterons pas beaucoup sur les détails
de ce Mémoire, qui est une véritable analyse, dans la-
quelle l'auteur expose ses curieuses et utiles observations
sur l'origine et la propagation du botnjiis, cause ou effet
évident de la muscardine. Ce travail, qui a été déjà pu-
blié, au moins en grande partie, présente cependant quel-
ques faits nouveaux et obtenus à l'aide d'expérimenta-
tions positives sur la nature de celte épizootie, dont le
virus efficient a été inoculé et reproduit artificiellement
par l'auteur, afin de dén.ontrer la véritable cause du mal,
et dans le but de parvenir à la découverte des moyens
propres à s'opposer à sa propagation. Malgré les diverses
et heureuses tentatives auxquelles M. Guérin s'est livré, il
reconnaît lui-même, et c'est l'opinion de vos commissai-
res, qu'il y a encore quelques recherches nécessaires à
faire sur cet important sujet.
« Après avoir répandu une vive lumière sur la question
de la muscardine, sur sa nature et sur son mode de pro-
pagation, l'auteur a démontré que plusieurs circonstance»
peuvent servir à expliquer comment cette maladie a fait
îi|0 nEV. ET MAC. DR ZOOLOGIE. {Mai 1851.)
quelquefois son irruption dans des élablissemenls de ma-
gnaneries où cette industrie de Vélèie des chenilles venait
de s'établir nouvellement. Il a reconnu la cause réelle de
l'invasion du mal, soit dans le mode vicieux de l'aiimenta-
tion de ces larves du mûrier, soit dans d'autres circoi s-
tances non hj giéniquesdépendantes des locaux soumis aux
influences notables et mobiles de l'atmosphère et aux ac-
tions variables et non prévues du calorique, deréleclricilé,
de l'hygrométrie. 11 a prouvé que la matière morbide, qui
en est la cause réelle et essentielle, se propage avec plus ou
moins de facilité, comme un végétal parasite, au mojen
de sporules qu'il a recueillis, et qu'il a pu comme semer
sur un sol convenable, et reproduire par inoculation, non-
seulement sur les larves, mais aussi sur les nymphes et
môme sur les insectes divers de cet ordre des Lépidop-
tères aux différentes époques de leur existence.
« Ces observations positives, bien con>tatées, si curieu-
ses sous le point de vue de la science zoologique, et sur-
tout si importantes pour l'industrie de la production de
la soie, ont cependant encore besoin d'être poursuivies par
des éludes persévérantes, mais qui ne peuvent être faites
que sur les lieux, et dans des conditions favorables.
« M. Guérin-Méneville, préctdemment encouragé par le
généreux concours de la Société nationale et centrale d'a-
griculture, par la Société agricole, qui a reconnu la grande
portée de ses travaux, et mémo par quelques éducateurs
instruits et zélés, et particulièrement par M. E. Robert,
s'est décidé à partir cette année pour se rendre, à ses
propres frais, dans les départements méridionaux de la
France, afin de profiter de la saison de l'éducation des
vers pour y continuer ses recherches et ne pas perdre le
fruit des pénibles et constantes études auxquelles il se li-
vre depuis quatre années.
« Ce savant entomologiste et habile dessinateur, dans
le Mémoire qu'il adresse à l'Académie, réclame son appui
pour l'aider dans ses dépenses, et rendre moins pesants
SOCIÉTI-S SAVANTES. 241
les sacrifices qu'il s'est déjà imposés dans l'inlérôt de la
science et de l'industrie. La commission, appréciant l'uli-
lité do ses recherches, tout en approuvant la direction de
ses travaux et le talent dont il a fait preuve, a l'honneur
de vous proposer de renvoyer cette demande, qu'elle ap-
puie, à Topprécialion de votre conseil d'administralion,
pour qu'il veuille bien examiner s'il ne pourrait pas se
relire autoriser à affecter à cet utile emploi quelques-uns
des fonds qu'il est dans l'intention du gouvernement d'ac-
corder à des voyageurs instruits et aussi capables que
M. Guérin d'être utiles à la science et à rinduslrie agricole. »
« Le second Mémoire de M. Guérin-Méneville est une
réponse à une Note écrite en italien, que M. le ministre de
l'agriculture lui avait fait communiquer, en lui deman-
dant un rapport spécial sur ce travail, dans lequel l'au-
teur, M. Rozelti, de Gênes, proposait un procédé pour s'op-
poser aux ravages de certaines larves d'insedes qui y tous les
deux ou trois ans, anéantissent la récolte des olives.
« C'est pour satisfaire à cette demande que M. Guérin
avait rédigé le Mémoire détaillé dont nous venons rendre
compte à l'Académie.
« Ces sortes de vers rongeurs, comme on les désigne,
sont des larves de mouches ou dinsectes d'un genre par-
ticulier qui attaquent les olives au moment rnôme où,
après la fécondation, ces fruits commencent à paraître.
Chaque ver vit et se développe dans une galerie sinueuse
qu'il se creuse dans la pulpe, dont il se nourrit, et qu'il
élargit petit ti p; tit, en prenant sa croissance. Beaucoup
de ces fruits, ainsi attaqués, parviennent rarement, avec
ceux qui sont sains, à leur complète maturité, la plupart
ccfcndantse trouvent recueillis avec ceux dont on veut
extraire l'huile ; mais, par leur mauvaise qualité, ils altè-
rent et diminuent considérablement les produits que les
cultivateurs attendent de la cueillette.
2" sÉiUE. T. lii. Année iSoi. i6
242 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Mat 185^ . }
« Malheureusement, celles de ces ojives qui sont le plus
altérées ne tombent pas avec les autres, et les germes vi-
vants qu'elles contiennent ne sont pas écrasés et détruits
par l'action du pressoir. Ces fruits, moins développés, à
cause de l'altération intérieure qu'ils ont subie, sont plus
adhérents aux branches ; ils y restent fixés pendant l'hi-
ver, et les larves qu'ils recèlent, ainsi abritées et engour-
dies, y conservent la vie, pour ne subir leur dernière trans-
formation, en une sorte de mouche, qu'au printemps de
Tannée suivante. C'est alors que ces insectes ailés se trou-
vent spécialement favorisés pour propager leur race, en
introduisant leurs œufs dans les jeunes fruits à peine
noués, et dont l'épiderme encore très-tendre est facile à
pénétrer par l'organe dont les femelles sont pourvues.
« M. Guérin s'est parfaitement rendu compte de cette
prévoyance infinie de la nature qui, en créant les races des
animaux, a dû surveiller la conservation de l'espèce, mais
qui cependant, par cette circonstance, est devenue si nui-
sible ou si préjudiciable aux intérêts des cultivateurs. En
effet, M. Rozetti a fait connaître, par des observations
constantes et répétées, que, dans plusieurs localités qu'il
désigne, c'est principalement à la suite de l'année dont la
récolte a été des plus abondantes, que les olives sont plus
spécialement attaquées par le ver, et que môme, dans
quelques cas, leur produit s'est trouvé complètement an-
nulé.
« On conçoit ce résultat; car les arbres, épuisés, d'un
côté, par les fruits nombreux qui sont parvenus à leur
maturité, n'ont pu fournir, avec autant d'abondance, les
sucs nécessaires à ceux qui, se développant tardivement,
et pour ainsi dire retardataires, se trouvent retenus plus
solidement sur les branches et conservent, par cela même,
en état de vie, un très-grand nombre de ces larves dévas-
tatrices. Celles-ci ne seront appelées à se métamorphoser
qu'au renouvellement de la saison, époque justement la
plus propice à la perpétuation de l'espèce. Ces insectes,
SOCIÉTÉS SAVANTES. 245
en effet, sont alors pourvus de moyens de transport facile
dans l'espace. A l'aide des ailes dont ils sont munis, les
sexes peuvent se rechercher et s*unir, et les femelles, après
avoir été fécondées, peuvent aller déposer leurs œufs dans
les très-jeunes rudiments des fruits, qni deviennent tout
à la fois le réceptacle et la proie des vers rongeurs qu'ils
recèlent, et qui s'y développent lentement et sans danger.
« Dans ces sortes d'années ingrates pour les cultivateurs,
les olives, en petit nombre, se trouvent presque toutes
piquées dans les mômes contrées : elles semblent parvenir
plus tôt à leur maturité; aussi sont-elles récoltées et
broyées avant la fin du mois de décembre. C'est une cir-
constance heureuse pour la culture, car elle fait ainsi pé-
rir presque tous les vers que contenaient ces fruits ma-
lades; ce qui assure, jusqu'à un certain point, une récolte
plus abondante pour l'année suivante, et môme assez sou-
vent pour deux années consécutives, si quelques autres
insectes, de races moins bien connues, que M. Guérin se
propose d'étudier, ne viennent point y mettre d'obstacles.
On en signale de deux sortes, mais probablement par er-
reur, comme nous le dirons dans la suite.
« Par l'étude de la première race, M. Guérin paraît avoir
parfaitement reconnu la véritable cause du mal qu'elle
produit, et, sur ce point, il est d'accord avec tous les cul-
tivateurs instruits et bons observateurs. Il partage aussi
les idées émises par M. Rozelli, qui a publié ses remar-
ques en -1850, dans la Gazcite officielle de Gênes.
« On sait que ce fléau est l'objet constant des plaintes
des agriculteurs de la France méridionale, de l'Italie, du
Piémont, des Deux-Siciles et de l'Espagne; cependant,
malgré le grand intérêt qui s'attache à la découverte de la
vérité, on ne peut se dissimuler qu'il reste encore plu-
sieurs faits à mieux observer, et certainement quelques
erreurs importantes ou des préjugés à détruire.
c( Quoique l'on se soit assuré que ces vers ou que 1rs
larves qui attaquent la pulpe des olives sont produites par
244 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { 31ai 1851.)
de très-petiles espèces de Diptères, on a confondu ces in-
sectes à deux ailes avec plusieurs autres mouches, et les
cuilivateurs sont encore aujourd'hui persuadés que ces
petits êtres proviennent du rnarc des olives, après qu'il a
été soumis à l'action de la presse et quand ces débris
sont restés assez longtemps en tas putridesqui ont subi
une véritable fermentation, et ils assurent les avoir vus
sortir. C'est, nous le pensons, une erreur : les mouches
dont il est question sont très-probablement différentes de
celles qui se nourrissent dans la pulpe. Cependant, celte
opinion erronée des cultivateurs a été adoptée par M. Bo-
zetti, qui la relate dans son Mémoire. 11 en admet l'iden-
tité, sauf, dit-il, la couleur et la grosseur, les larves qu'on
observe dans le marc étant d'une teinte roussâtre et de
moitié plus grosses que celles qui vivent dans la pulpe, et
qui sont blanches. Il ajoute même que, pour s'assurer de
ce fait, il avait pris soin de recueillir des mouches qui sor-
taient d'un tonneau contenant du marc fermenté ; que ces
mouches furent placées par lui dans un bocal renfermant
un rameau d'olivier couvert de fruits, qu'il regardait
comme intacts, et qu'il avait vu ces insectes venir déposer
leurs œufs sur ces olives ; qu'après avoir gardé soigneu-
sement ces fruits, il s'est assuré qu'il en était sorti des
mouches.
, « Cette expérimentation, qui semble avoir été faite de
bonne foi, avec de grandes précautions, et dont les résul-
tats ont été adoptés par M. Gêné, professeur de zoologie et
membre de l'Acadéinie des Sciences de Turin, semble ce-
pendant à vos commissaires avoir besoin d'être répétée et
confirmée par un entomologiste très-exercé et connaissant
bien les espèces. Il est difficile de supposer que des larves,
appelées primitivement à se nourrir de la pulpe végétante
de l'olive, aient pu survivre et continuer de se développer
dans le marc fermenté, surtout après avoir été soumises à
la plus violente compression, toujours nécessaire pour
Textraction de l'huile. Celle supposition semble plus in-
SOCFÉTÉS SAVANTES 2'<5
vraisemblable encore, lorsqu'on se rappelle aussi que ces
Ijrves qui vivent dans le marc sont, de fait, de moitié
plus grosses et d'une autre couleur que les vers rongeurs
de la pulpe, et enfin que les insectes parfaits qui en pro-
viennent sont aussi d'une taille double de celle des mou-
ches qui sortent directement de la pulpe.
(( Tous les naturalistes savent que la plupart des insectes
de l'ordre des Diptères proviennent de larves semblables
entre elles; qu'elles sont caractérisées par l'absence abso-
lue des membres, et par la coarctation de leurs nymphes
informes devenues immobiles dans l'enveloppe coriace qui
les recouvre. Ils savent aussi que la plupart des Diptères,
même les plus différents par leur organisation, sont telle-
ment semblables, en apparence, pour les formes, que le
vulgaire considère constamment, comme appartenant à
une même espèce, des insectes de genres différents : tels
sont, par exemple, la mouche domestique de nos cuisines,
dont la bouche est une trompe charnue, et les stomoxes,
qui ont un suçoir corné, armé de lancettes avec lesquelles
ils entament la peau de l'homme et des chevaux pour en
ponriperle sang, dont ils se repaissent.
« Les hommes les plus instruits ne sont pas, malheureu-
sement, toujours maîtres des circonstances propres à les
éclairer sur les faits qui les intéressent le plus; ils ne trou-
vent pas des occasions favorables, ni le temps suffisant
pour les observer jour par jour, les suivre et les faire re-
présenter avec tous les détails nécessaires. Ainsi, pour les
insectes qui font le sujet de ce Mémoire, nous n'avons pas
une très-bonne représentation, exécutée d'après le vivant,
de ce petit être si nuisible, quoiqu'il ait été décrit et figuré,
mais tout-à-fait desséché et racorni (I), dans les ouvrages
de Uossi et d'Antoine Coquebert (2).
(1) Faiina etrusia, tome II, page 517, n** 1o3S.
(2) Illuslralioiiisectorum, elc , tome II, page \i5y lab. XXIV,
fig. 16.
246 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.)
« Les auteurs systématiques, en l'indiquant par une
phrase très-courte, ont rangé cette espèce dans des genres
différents, sous les noms de Teplirites, ù'Oscine et de Da-
cus. Réaumur (I) a fait plusieurs observations sur quel-
ques espèces du même genre qui se trouvent dans les
fruits de certaines cerises, des bigarreaux, des framboises,
et dans les jeunes citrons d'Espagne. 11 a parlé de l'ins-
trument, admirablement construit, qui est destiné à ser-
vir tout à la fois de poinçon acéré, de pondoir et de gor-
geret dilatateur qui perce, introduit et fait pénétrer l'œuf
sous répiderme; ces détails, il est vrai, ont été fournis
par l'examen de l'organe dans une espèce voisine. Ceux
qu'il donne sont très-intéressants; mais il a soin d'ajou-
ter : « 11 est difficile de bien voir la composition d'une par-
« tie si petite, et d'ailleurs je n'ai pas eu à ma disposition
« un assez grand nombre de mouches auxquelles elle est
« propre, pour être en état d'examiner cet instrument
« assez à mon gré. »
u Pour les cultivateurs, il devient très-important de dé-
terminer si réellement les mouches qui éclosent dans le
marc fermenté peuvent reproduire l'insecte qui ronge les
olives. Une autre erreur paraît avoir fait confondre avec
l'insecte nuisible des larves différentes qui pénètrent dans
le noyau ligneux et en détruisent l'amande. Celles-ci de-
viennent probablement des Coléoptères ; mais leur his-
toire n'est pas connue. On sait seulement que ces larves
ont leur bouche autrement construite; qu'elles portent les
rudiments de six pattes, et que leur métamorphose est
tout-à-fait différente de celle des Diptères. Enfin, tout
porte à croire qu'il se développe dans ces mêmes pulpes
de l'olive une autre larve qui est peut-être elle-même une
parasite appelée à détruire l'une des deux races que nous
venons d'indiquer.
(1) Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, tome IIÎ, pi.
XLV et XLVI, fig. 12, 43, 14.
ANALYSES D'OUVRAC.ES NOUVEAUX. 217
« Voilà donc trois sujets de recherches à faire pour Ta-
rancement de la science, de ragricultureet de l'industrie ;
mais elles ne peuvent être fructueusement entreprises que
par un naturaliste, observateur patient et dessinateur ha-
bile. Il a paru à la commission chargée de vous présenter
un rapport sur le ^lémoire précédent que les mêmes con-
clusions pourraient vous être présentées pour vous de-
mander, comme nous avons l'honneur de le faire, que
M. Guérin-Méneville soit chargé de cette importante mis-
sion, qu'il pourrait remplir en môme temps que la pre-
mière, puisque ces études peuvent avoir lieu dans les
mêmes contrées. »
Les conclusions de ce rapport sont adoptées.
— MM. Ang. Duméril, Demarquay et Lecoinie adressent
un troisième Mémoire de leurs recherches expérimentales
sur tes modïfiealions imprimées à la température animale par
l^introducliort, dans l'économie, de différents agents théra-
peutkfues. Ce troisième Mémoire traite de l'action des sé-
datifs et des altéranis. Parmi les premiers, la digitale et la
digitaline ont donné, sauf les accidents toxiques trop
proniptement intervenus, une élévation constante de tem-
pérature. Parmi les seconds, les auteurs ont expérimenté
riode, l'iodure de potassium, l'acide arsénieux, le deuto-
chlorure et le protochlorure de mercure.
GuÉRIN-MÉNEVlLLE et AD. FOCILLON.
m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Notice sur les Sauriens du kimméridge-clay de Saint-
Sauveur en Puisaye ; par M. Robineau-Desvoidt.
Le kimméridgc-clay offre un grand développement dans
le département de l'Yonne, qu'il trarerse dans sa tota-
lité, se portant de l'Aube à la Nièvre. Ses argiles lui per-
mettent une végétation un peu plus active que celle du
248 HEV. ET mag. de zoologie. {Mai 1851.)
coral-rag. sur lequel il repose directement. Une bonne
pai tie des vignes de l'ancien Auxerrois est plantée sur ce
terrain.
Dans la contrée située entre l'Yonne et la Loire, ces ar-
giles kiniméridiennes sont recouvertes par le terrain néo-
comien, ou par une longue dune de sables. On ne saurait
donc confondre celte formation avec celles qui l'envi-
ronnent.
Ce terrain, très-coquillier en certains endroits, perd
ordinairement ce privilège, parce que sa composition in-
time, en devenant trop serrée et trop compacte, a détruit
la continuité des débris animaux, ou du moins n'en a plus
conservé que quelques empreintes. 11 faut s'adresser de
préférence aux argiles, si l'on veut tenter des recherches
paléontologiques.
Dans le canton de Saint-Sauveur en Puisaye, ce terrain
est depuis plusieurs années soumis à mes explorations,
ainsi qu'à celles de plusieurs amis de la science. Des ré-
sultats avantaf,eux ne se sont pas fait attendre.
Parmi les débris et les vestiges de ces anciennes créa-
tions, on y a rencontré en plusieurs localités des restes
évidents de ces grands Sauriens que la science n'a encore
livrés à notre admiration que depuis un petit nombre
d'années.
Je mets sous vos yeux une bonne partie de ces fossiles,
qui consistent en une dent ùe M osasaure ci en plusieurs
vertèbres d'icluhijosaure, de Plésiosaure ci de MrgcUo aure ;
vous pouvez méfue considérer un humérus d'Ichlhynsaure
plus puissant que ceux que l'on possède dans les collec-
tions, et môme que ceux des espèces décrites par les di-
vers paléontologues.
Ces ossements fossiles ont été rigoureusement détermi-
nés sous le rapport des genres auxquels ils appartiennent.
Je ne saurais en dire autant en ce qui concerne les es-
pèces.
Ces ossements ont-ils appartenu à des espèces vivant
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 249
déjà depuis une long:ue série de siècles aux époques ox-
fordicnnes et coralicnnes? ou ces mêmes espèces furent-
elles propres à la formation kimméiidienne? Je pencherais
volontiers vers cette dernière opinion ; mais aucun fait
concluant ne me donne le droit de l'ériger en principe. 11
faut donc allendre de nouveaux matériaux.
Mais si je ne puis tirer aucune induction certaine sous
ce rapport, je serai plus heureux dans l'application de ces
ossements à l'état actuel de la science.
Les derniers oryctographes ont décrit une foule de Sau-
riens rencontrés dans l'oxford-clay et le coral-rag. Le si-
lence le plus absolu rè;jne sur ces animaux pour les for-
mations ultérieures. M. Pictet vient môme de publier
(tom. IV, p. 579) que le coral-rag n'a déjà plus d'ichllijio-
snures.
D'une autre part, ce même auteur (page 590) désigne le
genre Mosasaure comme ne commençant à apparaître que
dans la période crétacée.
J'ai l'honneur de mettre sous vos yeux des os de Mosa-
saure, de Mégalosaure, d'Ichthyosaure et de Plésiosaure
trouvés dans le kimméridge clay.
La constatation de ce fait remplit donc une lacune dans
la science. Maintenant, nous suivons la nature dans la
production et la mutation successive de ses créations er-
pétologiques. Nous avons la certitude qu'elle n'a connu
ni repos ni interruption dans la série périodique de ces
reptiles monstres. Nous re ulons la disparition des Ich-
thjosaures, des Plésiosaures ctdcsMégalosaures, en même
temps que nous avançons l'apparition des Mosasaures. Les
diverses formations zoologiques se trouvent ainsi reliées
les unes avec les autres.
Je ne terminerai pns cette courte notice sans fixer votre
attention sur le fait d'ichthyosaures, de Plésiosaures, de
Mégalosaures et de Mosasaures rencontrés ensemble sur
le môme terrain et dans les mêmes localités. Les Ichthyo-
saurcs et les Plésiosaures étaient des reptiles marins; mais
250 HKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 185^.)
les Mégalosaures et les Mosasaures vivaient à terre. Com^
ment expliquer cette réunion de leurs débris sur le même
point du sol? Je laisse à d'autres naturalistes plus habiles
que moi l'honneur de résoudre cette question.
Journal de Conchyliologie publié sous la direction de
M. P. DE LA Saussaye. — N' 5. — Septembre ^830.
Supplément au Mémoire sur le G. Actéon d'Oken, par
M. Souleyet. — Le but de ce supplément est de complé-
ter la partie historique et bibliographique du travail de
M. Souleijet. Il revient, en terminant, sur quelques points
de Tanatomie de l'Actéon qui ont fait le sujet de discus-
sions trop célèbres.
Observations sur les G. Iophocercus et Lobiger,
par M. Souleyel. — Ces deux genres ont été établis par
M. Krohn (Ann. des Se. nat., ^847J 5® série, tome 7, p.
62). Il a, depuis, donné du G. Lophoeercus une description
qui ne laisse que quelques lacunes sous le rapport anato-
mique ; M. Souleyet s'est proposé de les combler. Il décrit
d'abord l'expansion sémi-discoïde que le pied envoie de
chaque côté recouvrir une partie de la coquille; et Tarète
saillante que leurs prolongements forment sur le prolon-
gement du pied qui s'étend si loin derrière l'animal. L'au-
teur examine ensuite les diverses parties de la tête : deux
tentaculesauriformestout en avant; derrière chacun d'eux,
un petit œil sessile ; à la base du tentacule droit, et en
dehors, l'orifice génital mâle. En dessous de la tête, une
fente buccale, longitudinale, bien distincte du pied. Le
pied est nettement séparé de ses expansions latérales, et
porte en avant un sillon marginal. Une coquille très-ana-
logue à celle des Bullées recouvre la masse viscérale, où
l'on voit successivement une cavité branchiale semblable à
celle des Bulles, ouverte à la moitié postérieure du bord
droit de la coquille, et renfermant une seule branchie dont
ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. 25>l
M. Krohn a fait bien connaître la structure. Le cœur est
en avant, vers la fin du premier tiers de la branchie, dans
une poche spéciale, sorte de péricarde. I/appareil digestif
présente une masse buccale énorme, composée d'une pre-
mière partie à parois épaisses et musculaires que M. Sou-
leyet considère comme une sorte de trompe exsertile, et
d'une seconde masse plus petite et plus profonde qui con-
tient la langue, conduit dans l'œsophage, et par consé-
quent est la véritable cavité buccale. Doux glandes sali-
vaires sont annexées à la bouche. Un œsophage grêle,
après avoir franchi le collier nerveux, s'étend jusqu'à la
masse hépatique, et s'y enfonce pour aller joindre l'esto-
mac, mais en formant un cœcum aussi grand que l'estomac
lui-même. Ce cœcum ou diverticulnm présente des espèces
de follicules rudimentaires, et est peut-être l'analogue du
gésier de TActéon et des Calliopées. L'estomac est un ren-
flement cylindrique d'un diamètre peu différent de celui
de l'œsophage, et se continue en un intestin court qui va
s'ouvrir directement à l'entrée de la cavité branchiale,
vers l'extrémité postérieure de son bord inférieur. On ob-
servé, comme annexes du canal digestif, deux glandes sa-
livaires disposées en cœcums multiples ; un foie considé-
rable versant ses produits dans l'estomac. L'appareil gé-
nérateur se compose d'un ovaire muni d'un oviducte délié,
qui se dilate ensuite; en une matrice qui vient s'ouvrir à
la partie antérieure du bord inférieur de la cavité bran-
chiale à l'extrémité d'un tubercule saillant. Près de son
orifice s'y insèrent deux vésicules d'inégale longueur. La
verge est située à la partie cervicale de l'animal, et repré-
sente un tube charnu ouvert à la base du tentacule droit.
L'auteur n'a pu d'ailleurs préciser les rapports du canal en
rapport avec cette verge, ni trouver le testicule ; il pense
que c'est une organisation analogue à celle des Bulles et
desBullées. Le système nerveux est composé de sept gan-
glions pressés autour de l'œsophage, et de deux petits gan-
?52 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mai 1851.)
plions buccaux. Les Mollusques dont il s'agit habitent la
Méditerranée.
Quant au genre Lohiger, M. Soidcyei n'a pu en avoir
que la coquille, dont il donne la description : coquille
cartilagineuse, très-mince, dun blanc transparent; ovale-
oblongue, convexe, très -finement striée en long, à sommet
involvé ; ouverture plus haute que le sommet, deux fois
plus longue que large, versante aux deux extrémilés;
lèvre externe étendue en dessus du sommet et arrondie
supérieurement, où elle se continue avec la lèvreinterne,
qui est réfléchie sur Tavant dernier tour. 11 ajoute quel-
ques délails sur l'animal tel que l'a fait connaître M. Krohn,
et termine par une appréciation des rapports zoologiques
des deux mollusques en question. D'après la considéra-
tion de la forme du pied, de la disposition des organes
générateurs et des orcanes de la respiration, les G. Lopho-
ccrcua et Lobiger se rangeraient auprès des Aphysiens et
desAcères. et, en tous cas, ils appartiennent incontesta-
blement au groupe des Tectibranches.
Notice sur les genres Diplodonta et Sacchia, par
M- H. Miitre, chirurgien-major de la marine. L'auteur y
donne d'intéressants détails sur l'animal des Diplodontes
et sur la coquille elle-même, et trouve dans le double
feuillet branchial, dans l'existence des palpes labiaux, en-
fin dans les deux dents bifides de la charnière, et quelques
autres caractères de la coquille, des raisons suffisantes
pour justifier l'établissement proposé par M. Brown, en
1855, du genre Diplodonta, démembré du genre Luciue,
de Bruguière. 11 formule donc les caractères de ce genre
d'après ses observations, et mentionne les six espèces
qui le constituent: Diplodonta rolundata\^vovfï\, trigouufa
Brown , apicalis Philippi , Brasilieiiûs Mittre , dilntala
Brown (fossile), lupinus Brown (fossile). Après quelques
considérations sur le G. Sacchia de M. Philippi, l'auteur
mentionne les espèces qui y rentrent : S. eUiptîca Philip-
pi, ovata Philippi, inversa Philippi (fossile). Pour lui, ces
ANALYSES D^OUVKAGES NOUVEAUX. 255
deux genres, parfaitement caractérisés, se rapprochent des
Onçjuiines, et devraient, avec ce genre, former une petite
famille des Otigulines qu'il propose d'établir. La place do
cette famille demanderait à être déterminée d'après de
plus amples renseignements.
Pesckiftion d'un nouveau genre de coquilles univalves.
par M. Souleijei. G. Calcarella : Animal ignolum; testa
subglubosa, cornea, pellncida, vnldè iricarinala : carinis dis-
tantibus, crïstato-dcntalh ; denlibus irinnguloaculis, régula-
ribiis; anfractibus tribus, supra planis; spira bicarinaia,
apicc mamillatOy nperlurn triangutaris, intiis semilunaris,
incrnssala ; labro trisjinoso; spinîs iriangularibus, acutis;
columella încrassata, sinuosa, medio anlice convexa; opercu-
lum? — Ce genre se rapprocherait surtout dû genre Tri-
clioiropis de Sowerhy. L'espèce unique de ce nouveau
jicnre s'appellerait C. spinosa ; elle provient des mers du
Sud, a 5 millimètres de largeur au dernier tour, et 4 mil-
limètres de hauteur.
Uëcuërciies sur les mœurs des Tarets, par M. L. Lau-
rent, docteur ôs-sciences, etc. — Si nous parvenons, dit
l'auteur, à prouver que les Tarets ne pondent pas d'œufs
et n'éjaculent pas de sperme, à quoi peut servir le projet
de tuer dans l'eau les spermatozoïdes qui doivent fécon-
der les œufs desquels doivent naître les Tarets? Nous
pensons exactement comme l'auteur. Toute la question
est donc là : parvient-il à le prouver? J'adresserai d'abord
à sa démonstration, dont je sens assez l'importance pour
désirer qu'elle soit aussi frappante que possible, le repro«
che d'ôtre diffuse et perdue dans de trop nombreuses di-
gressions. Sans donc m'arréter à une introduction histo-
rique et dogmatique un peu étrangère à la question, j'ar-
rive de suite à son exposé des recherches snr les mœurs des
Tarets. L'auteur y traite cinq points : i° l'introduction des
Tarots dans les bois; 2° leur nutrition ; 5° leur propaga-
tion ; 4** leur viabilité ; 5** la connexitc de leurs dégâts avec
les autres causes de destruction. L'article publié aujour-
254 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 185i.)
d'hui ne traite encore que le premier point. L'auteur y
établit d'abord, d'après ses observations, que les Tarets
attaquent les bois par l'action térébrante des deux valves
de la coquille fonctionnant comme une râpe. Quant à la
présence d'un suc acide, il n'a pas cru pouvoir la vérifier,
mais elle coïnciderait avec le procédé mécanique. Un se-
cond fait important, c'est que les Tarets extraits des bois,
quel que soit leur âge, ne peuvent plus y rentrer. L'au-
teur, qui déclare n'avoir jamais vu les œufs pondus au-
dehors, a observé avec grand soin les larves expulsées par
l'un des siphons de la mère, et il lui a fallu suivre pas à
pas les mœurs de ces jeunes larves pour voir l'introduction
dans le bois. Là se placent d'intéressants détails sur les
formes et les habitudes des jeunes Tarets; puis arrive une
description très-curieuse des procédés d'introduction du
jeune animal. J'attendrai la suite des recherches de M. Lau-
rent pour examiner toutes les conséquences qu'elles peu-
vent avoir, et les erreurs qu'elles accusent peut-être chez
quelques-uns de ses devanciers.
Suite du MÉMOIRE sur le G. Nérite, par M. Récluz. —
iNous y trouvons les descriptions des Neriiina Basieroiii
(foss.), N. Nouleti (foss.), N. Levesquei (foss.), N. arala
(foss). Puis vient l'histoire du sous-genre Nérite {Nerita
Lamarck), suivie d'un catalogue des Nérites divisées en
3 tribus, comptant 60 Nérites vivantes et ^7 fossiles.
Description d'un nouveau genre de coquilles bivalves
nommé Myllite {Myllita), par MM. Al. d'Orbigny et C. Bé-
cluz. — G. Myllita : Animal ignotum ; tesla œquivalvis,
œquilaieralis^ libéra, suborbicularis. Apices minimij oppo-
sili. Cardo in valvula sinîstra dcnlibus cardinalibus binis
parvulis, inœqualibus, pnrallclis^ cum laleralibiis triangultt'
ribiis, simplicibusy validis ; in dcxira cardinali iinico; laie-
ralibusque medio bifidi$ pro apposilis. Ligamenta duo, ex-
ternnm fibrosiim, lincare^ centrale, brevïusculum, ïntermmi
canilagîneum, robnstmn, in fossula lineariab apiee ad ami-
campartem demis lateralis posùciobrujiteexcurrenienffîxnm.
ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 255
Impressiones mu&culares œquales, orbiculares. Excavatiopal-
liaris postica cumque sinu paUiari exacte triangularibu», —
Ksp. M. Deshayesii : Testa suborlncutaris, radianter plicala;
plicis validis, medianis sitpenie convergentibuSy lateralibus
basim senshn elevatis^ snperioribtis spiniformibus, umbonibus
lœvigalîSj corrosidis ; marginibus vaivarvm inciso-crenatis ,
întersiiiiis rotundaûs. — Hab. Nouvelle-Hollande. — Di-
mensions : haut. Il millim. ; long. ^5 ; épais, f à 8.
Ce genre se rapproche des Erycines et des Arthémides.
Article de Terminologie , par M. Récluz : Tentacules
{Tentacnla ; pi. de Teniacultim^ s. m., dérivé, dit l'auteur,
de Tendo, je tends, parc? qu'ils sont ordinairement tendus).
J'avoue que les règles de Tétymologie, de la latinité, m'a-
vaient toujours jusqu'ici fait rapporter l'origine du mot
Tentaculum au verbe latin Tentare, toucher, explorer en
touchant; et j'avoue encore que la dérivation indiquée
par M. Récluz, et la singulière raison qu'il en donne ne
m'ont point ébranlé le moins du monde dans mon opi-
nion. Au reste, je dis volontiers avec Martine ;
Qu'il vienne de Ghaillot, d'Auleuil, ou de PoiUoise»
Gela ne me tait rien.
Et l'article n'y perd rien de sa valeur scientifique.
Description de quelques espèces de coquilles terres-
tres fossiles de Sansan, par l'abbé D. Dupuij. -- Cette des-
cription offre un intérêt particulier, en ce qu'elle fait con
naître les premières espèces fossiles appartenant aux gen-
res Limace et Testacelle. — LiMAX Lartetii : Testa ovalo-
oblongn, anlicè sat profunde emarginata, supra convexa,
concentrice valide ovala et irregulariter striata ; cenlro ante-
rius silo ; sublus irregulariter rugosa et in medio snbconcava ;
rnargine sinistre in medio retusiusculo, dextrorso obtuse. —
Long. 4-6 millim. ; larg. 2-4. — Testacklla Lartetii :
Testa ovate-aiiriformis^ antice latior^ postice angustiorj su-
pra convexa, irregulariter et f^at profunde slriatn; spirce ru-
dimento exserto et reliquâ lestulà sensim separate, apice acu"
256 REV. ET aiAG. DE ZOOLOGIE. { M(U 1851.)
tiusculo aperlurâ amplissiniâ profundày coclileaia aniennu
rotundatâ, posterius aiiguslatà et qvasi angnlaiâ, marcjine
exierno vixsubaculo, columellari rotundalo nec depresso. —
Lonef. 6 ri)illlm. ; larg. 5; ait. 2. — Les autros espèces
sont ' Iletix Sansnniensis, H. pulcInHa, H. ccsiali, donl les
deux dernières existent à Tétat vivant; ClausHiay Laite-
tii, Pupa Larieiïij P. anl'iverùcjOy encore vivante ; P. No'u-
leùana, P. Iraliana^ P. Biamvïlieana^ Carycliinmm'inimian,
encore vivante.
Dkuk nouvelles espèces de coquilles trouvées par
M. W, Ciark (Magazine of natural history de M. Jardine,
décembre, 1849). Ce sont le Skenea Cidtcrïana^ et le Fn-
saa Branscombi^ trouvées toutes deux sur la côte de Devon,
à Exmouth.
De la chasse aux Limaçons sous les Tropiques, par
M. Anlmr Moreld.
Des collections en histoire naturelle, et notamnient
en conchyliologie, par M. P. de la S nissai/e.
Tableau méthodique et descriptif des iMollusques ter-
restres et d'eau douce de l'Agenais, par M. J.-B. Gassies.
— Analyse par M. P. de la Saussaye.
Ad. Focillon.
Erratubi. — Dans le n" 4, pi. 5, fig. 2, lisez flavipennis Buq.,
au lieu de tluvipeiinis Bug.
TABLiE DE$J ]tIATIÈRE!§ DU A" 5.
E. Deville. — Quatre espèces nouvelles d'oi<^eaux. 209
A.-AuG. Dlméuil. - Nouveau genre ue la famille des Reptiles
l^uaniens acroionles. 213
BiANCONF. — Nouvelle e-p»ce du genre Triton. 217
A. MoRELET.— Te.-lacea Afrii'ae. 218
Laferté. — Caral)i(iue> de la Guinée portugaise. 221
J.-B. DtsvoiDY. — Mjo laires. 229
Acaileiiiie dfs Se ences de Paris. 236
Robineau-Desvoidy. — Notice sur les Sauriens. 247
Ad. Focillon. — Journal de Conchyliologie. 250
QUATORZIÈME ANWÉE. — JUIBT 1851.
I. TRAVAUX INEDITS.
Descriptions d'espèces nouvelles, rares ou peu connues,
d'oiseaux du Gabon (Afrique occidentale) ; par MM. Jules
et Edouard Verreaux.
Les vrais caractères de l'espèce du Touraco qui a servi
de type à Linné pour établir son Cucultis persa ont été
jusqu'à présent méconnus. Aucun auteur, sans exception,
n'a su se garantir d'erreur; car tous ont confondu deux
espèces en une, comme le démontrent suffisamment les
diagnoses spécifiques suivantes, que nous devons à l'obli-
geance de M. Ch.-L. Bonaparte, à qui nous avons commu-
niqué nos individus. C'est grâce à nos précieuses dépouilles
qu'il a pu relever cette erreur pour ainsi dire tradition-
nelle à laquelle il n'avait pu lui-même échapper dans son
Conspectus.
TuRACUS PERSA, Ch. Bonap. — Cnciilus persa, Linn.,
Edw. B., f. 7, ex Afr. occ.
Minor; crislà viridi, margine extrerao rufo; superciliis vix
ullis.
Bec plus haut que large, à arête comprimée, à bords
des deux mandibules dentelés, échancrés à la pointe, rou-
ges à la base, de couleur orange à l'extrémilé; front à
plumes comprimées et d'un vert uniforme; sourcils verts,
très-légèrement frangés d'un blanc à peine visible ; plumes
du vertex longues, formant une huppe non comprimée,
comme dans le Turacus albo-cr'ntaïus^ Strickland, vertes,
et toutes terminées de rouge, cette couleur étant séparée
du vert par une petite raie transversale noire, mais peu
a® SÉRIE. T. m. Année 1831. 17
258 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juhî 1851.)
visible ; occiput, région oculaire et parotique, joues, men-
ton, gorge, cou, ainsi que le dos, d'un vert uniforme plus
foncé et à reflets bleu pourpré derrière le cou ; à la région
antérieure de l'œil, une très-petite tache noire en avant
de la peau nue qui entoure l'œil, et qui paraît avoir été
rouge; à la région inférieure, un large trait de plumes
d'un blanc soyeux s'étend jusqu'en dessus de la région pa-
rotique ; croupion à plumes soyeuses noir bleu à reflets ;
poitrine, abdomen, flancs, cuisses et région anale, d'un
vert plus foncé et plus sombre, à reflets bleu pourpré sur
les flancs ; queue longue et arrondie ; tectrices supérieures
larges, d'un bleu d'acier, à reflets verts ; inférieures soyeu-
ses, d'un noir bleu à reflets; rectrices bleu d'acier à re-
flets verts, fortement nuancées de bleu violacé à leur par-
tie inférieure; ailes moyennes, à sixième rémige la plus
longue ; tectrices supérieures bleu violacé ; tectrices infé -
rieures vert noirâtre fuligineux ; rémiges primaires rouges,
bordées et terminées de noir ; secondaires de môme cou-
leur, à l'exception de celles plus rapprochées du corps,
qui sont d'un bleu violacé à leur partie inférieure ; tarses,
doigts et ongles noirâtres. -- Longueur totale du bec, 2
cent. 8 millim. Id, de la queue, -18 cent. Id, des tarses,
4 cent. 2 mill.
Tdracus purpureus, Bonap. — Corylhaix piirpureus,
Cuv. — C. Biiffoniy Jard. — Opœthus amerîcanusy Shaw. —
O. Buf[oni^ Vieill. — 0. senegalensis, Sw. — Spelectos persa,
Wagl., B. of west afr. 1 , tab. 2^ , ex Afr. occ.
Major, crislâ totâ viridi, semicirculari, parce compressa.
Bec comme dans le Turacas persa, à mandibules dente-
lées, et paraissant avoir été rouges ; front à plumes lon-
gues, recouvrant les narines et formant une large huppe
d'un vert uniforme; sourcils, vertex, occiput, régions ocu-
laire et parotique, joues, menton, gorge, cou et poitrine,
de la même couleur : une petite tache blanche, suivie
d'une noire, à la partie antérieure de la région oculaire ;
un trait blanc, à peine visible, à la partie inférieure; tour
TRAVAUX INÉDITS. 259
de l'œil nu et papilleux, de couleur rouge; dos violet
pourpré; croupion de môme couleur, mais à plumes
soyeuses; abdomen, flancs, cuisses % région anale, d'un
noir fuligineux, nuancé de vert sur les flancs ; queue lon-
gue, ample, arrondie ; tectrices supérieures d'un violet
sériceux ; inférieures d'un noir fuligineux ; rectrices violet
pourpré en dessus, bleu d'acier en dessous; ailes moyen»-
nés, amples, à cinquième et sixième rémiges les plus lon-
gues ; tectrices supérieures d'un violet pourpré ; inférieures
changeant du vert au noirâtre; rémiges primaires, en
dessus rouges, bordées et terminées de violet pourpré, en
dessous rouges et noires ; secondaires de même couleur,
en dessus, que les primaires, excepté les plus rapprochées
du corps, qui sont d'un violet pourpré ; en dessous, comijje
les primaires; tarses, doigts et ongles, noirâtres; le doigt
du milieu beaucoup plus long que les autres. -— Lon-
gueur totale du bec, 2 cent. 6 millim. Id. de la queue,
20 cent. Ici. des tarses, 4 cent. 2 millim.
Nous avons reçu cette espèce du Gabon, où elle est as-
sez abondante parmi les grands bois; elle se rencontre
assez souvent par petites bandes de huit à dix, se nourrit
principalement de baies. Son cri est plaintif.
Cet oiseau ressemble entièrement à celui du Sénégal.
Nous n'avons observé aucune différence entre les sexes ni
avec les individus rapportés du Sénégal.
La distinction des deux espèces avait été indiquée, avec
d'excellents détails, par M. C.-O. Gorgon, chirurgien mi-
litaire anglais, dans des notes sur des oiseaux recueillis
par lui sur la côte occidentale d'Afrique, dans Texpédition
anglaise du Niger, dont les résultats furent publiés on
-1848, et ont été depuis reprodisits dans les Contributions
omilhologiques de sir W. Jardine, 4849.
Chalcites smaragdineus, Swains., Nat. libr. p. ^9\.
— Chrysococcyx smaragdincuSf Bonap., Consp.av., pag.
HOS, sp. 4.
MiUe. Bec assez long, voûté, plus large que haut à la
260 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^Juill 1851.)
base, noirâtre; toute la face et la tête, menton, gorge,
cou, dos, croupion^oitrine et partie supérieure des rec-
trices, d'un vert nMallique des plus brillants, à plumes
squammeuses sur le front; abdomen, flancs, cuisses, région
anale et tectrices inférieures d'un jaune vif sans taches;
queue longue, étagée, en dessous, d'un vert noirâtre,
rayée et terminée de blanc, à l'exception des quatre mé-
dianes; ailes longues, pointues, à troisième rémige la plus
longue ; tectrices supérieures d'un vert métallique bril-
lant; tectrices inférieures d'un jaune pâle; rémiges vert
métallique brillant dans leur partie supérieure, les secon-
daires seules d'un jaune pâle terminé de noirâtre ; tarses
légèrement emplumés, d'une teinte plombée, de même
que les doigts ; ongles crochus et noirâtres. — Longueur
totale du bec, 2 cent. 2 millim. Id. de la queue, 2 cent.
2 millim. Id. des tarses, ^ cent. 7 millim.
Femelle. Tout le corps, en dessus et en dessous, d'un
brun cuivré plus ou moins roussâtre, rayé de fauve et ti-
rant sur le jaune à l'abdomen ; les rectrices médianes d'un
brun cuivré, les suivantes fortement lavées de rouge brun
avec des taches vert cuivré, les trois latérales de chaque
côté blanches, tachées de vert cuivré foncé, et terminées
de Klanc.
La seule différence qui existe entre cet oiseau du Ga-
bon et celui du Sénégal consiste dans la longueur de la
queue, qui est plus courte dans le premier.
Cette espèce n'arrive au Gabon que vers le printemps,
pour disparaître avant l'hiver. Elle se nourrit principale-
ment de larves et de chenilles qu'elle recherche parmi le
feuillage épais des grands arbres, où elle se tient presque
toujours cachée, étant d'un naturel très-méfiant.
Tkachyphonos lurpuratus, J. et Ed. Verreaux. Ex
Afr. occ, Gabon.
Niger, inopygio concolore; sublùs pluiuis apice siiiphureis;
sincipile, supeiciliisque protractis purpuieo badiis; gulà, jiigulo-
que nigrc-purpmasceiitibDS, piiimis aciiminalis apice ail ils; viuâ
TRAVAUX INÉDITS. 261
peclorali rubrâ; tectricibus alarum minoribus corpore proximio-
ribus candidis; rostro flavo; pedibus nigris.
Bec plus haut que large, voûté, jaune ; front, sourcils
et vertex rouge pourpré, avec quelques soies rigides et
noires h la base ; occiput à plumes écaiileuses d'un noir
luisant; région oculaire nue, paraisssant avoir été jaune;
joues à plumes échancrées vers leur extrémité, d'un brun
rouge pourpre, terminées d'un blanc argenté; rér: on pa-
rotique de même couleur, mais le pourpre plusabonJmt;
occiput, derrière du cou et tout le dessus du corps d'un
noir luisant, à plumes écaiileuses au bas du cou et sur le
dos, et un peu plus ternes sur le croupion ; poitrine tra-
versée par une bande rouge assez étroite ; les plumes com-
posant cette bande noires à leur base, puis rouges, et ter-
minées de jaune soufré ; abdomen, flancs, cuisses et région
anale, de cette dernière couleur, chaque plume également
noirâtre à sa base ; queue assez longue, arrondie, compo-
sée de dix rectrices noires; ailes courtes, amples, à cin-
quième, sixième et septième rémiges les plus longues ; pe-
tites tectrices supérieures noires, mais blanches à leur
basé, laissant apparaître une tache blanche assez grande
sur chacune d'elles ; rémiges noires ; tarses et doigts plom-
bés ; ongles légèrement courbés, bruns. — Longueur to-
tale du bec, 5 cent. Id. delà queue, ^0 cent. Id. des ailes,
10 cent. 8 millim. Id. des tarses, 2 cent. 7 millim. Id. du
doigt externe, 2 cent. ; de l'interne, ^ cent. 5 millim. Id,
du doigt postérieur externe, ^ cent. 6 millim. ; de l'interne,
8 millim. Id. de l'ongle antérieurement, 8 millim. ; inté-
rieurement, 5 millim. ^/2. Id. de l'ongle postérieurement,
^ cent. 7 millim. ; intérieurement, 8 millim.
Cette description a été prise sur un sujet très adulte, et
indiqué comme mâle. Dans un second, qui faisait partie
du même envoi, le front et le sourcil prolongé sur les par-
ties latérales du cou, et d'un rouge pourpre, étaient plus
clairs, et les couvertures supérieures caudales avaient une
petite bordure jaune soufre.
262 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Juifl 1851.)
Cette espèce fréquente les grands bois, où elle vit par
petites troupes, et se nourrit d'insectes.
Barbatdla atroflava, Bonap. — Bucco atroflavus,
Blumemb. — Erythronolus, Cuv. — Megalaima atroflava^
Sparm. act. suce. XVIII, f. 9. — Ex Afr. occ, Guineâ.
Nigro-coracina ; subtùs Yiridi-flavâ ; loris albidis ; genis flavo
tri-lineatis ; alis fuscis, flavo variis ; uropygio coccineo.
Bec de moyenne longueur, plus haut que large, garni à
sa base de soies nombreuses, longues et rigides, s'éten-
dant aux trois quarts du bec, d'un noir plombé ; front
blanc jaunâtre, suivi de noir ; sourcils jaune soufre, nais-
gant au-devant de l'œil et aboutissant à une autre ligne
jaune qui se trouve derrière et borde la partie supérieure
de la région parotique ; vertex, occiput, derrière du cou,
partie antérieure de la région parotique et joues d'un noir
luisant; celles-ci bordées supérieurement d'une bande
jaune qui va se joindre à la précédente ; menton jaune
soufré ; gorge, devant du cou, dessous du corps et dos
jaune olive ; croupion d'un beau rouge ; queue courte et
arrondie; tectrices supérieures noires, inférieures olive;
rectrices noires, les latérales bordées d'olive ; ailes moyen-
nes, les troisième, quatrième et cinquième rémiges les
plus longues ; petites tectrices moyennes supérieures et
scapulaires noires; les moyennes jaune olive ; tectrices in-
férieures blanchâtres ; rémiges primaires d'un brun noi-
râtre, blanchâtre sur la plus grande partie des barbes
internes ; les secondaires brun noirâtre bordées de jaune
olive dans leur première partie, blanchâtres dans le reste;
tarses et doigts plombés ; ongles bruns. — Longueur to-
tale du bec, 2 cent. Id. de la queue, 5 cent. 5 millim.
Cette espèce fréquente les grands bois, où elle se nour-
rit d'insectes, principalement de larves^ qu'elle recherche
sous les écorces.
Barbatula flavimentum, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr.
occ.
Minima; nigro-virens; subtùs virens, mento flavo; capistro,
TRAVAUX INÉDITS. 203
loris et genariim vittis flavis ; aîis nigro flavo-variis ; uropygio
flavo-aurantio.
Bec plus court que la tête, garni à sa base de nombreuses
soies noires s'étendant aux trois quarts de sa longueur,
noirâtre; front jaune pâle, puis noir glacé de vert; sour-
cils jaunes; vertex, occiput, derrière du cou et dos noir,
glacé de vert; freins et menton jaune pâle ; joues noires;
région parotique noire, bordée de jaune pâle sur les par-
ties supérieure et postérieure, mais bordée d'un peu de
blanc au-dessous ; gorge, cou, et tout le dessous du corps
gris, fortement nuancé de jaune olivâtre, un peu plus
pâle à la région anale ; queue courte et arrondie ; rectrices
noirâtres dans le haut, gris brunâtre vers le bout, légère-
ment bordées de jaune doré; ailes grandes, amples, à qua-
trième et cinquième rémiges les plus longues ; tectrices
supérieures noires, bordées de jaune d'ocre; inférieures
blanchâtres; rémiges noirâtres, les secondaires bordées de
jaune d'ocre et de vert; tarses et doigts plombés ; les deux
doigts externes les plus longs, le pouce très-petit ; ongles
légèrement crochus, bruns. — Longueur totale du bec,
1 cent. 53 millim. Id. de la queue, 2 cent. 4 millim. Id,
des tarses, ^ cent. 5 millim.
Cet individu, dont nous ignorons le sexe, mais qui pa-
raissait très-adulte, a été tué dans les grands bois, où il
chassait aux insectes.
Bardatdla leucolaima, J. et Ed. Terreaux. Ex Âfr.
occ.
Minor : nigro-coracina ; subtùs flavidaanticè albâ ; genis^lbo-
vittalis ; alis nigris, flavo variis ; uropygio flavissimè viridi.
Bec un peu plus court que la tête, déprimé à sa base,
garni de soies noires qui atteignent presque à l'extrémité,
noir ; front blanc ; vertex, occiput, derrière du cou et dos
noirs; sourcils blancs, s'étendant jusqu'en arrière delà
région parotique et descendant sur les côtés du cou; ré-
gion oculaire parotique et joues noires, celles ci entou-
rées de blanc; menton, gorge et cou blancs, cette couleur
264 liKV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (JuiH 1851.)
passant au gris sur la poitrine, et au jaune lave de gris
tout le reste du dessous du corps ; croupion jaune soufré;
queue moyenne, arrondie ; tectrices supérieures noires,
les inférieures d'un gris olivâtre ; reclrices noirâtres, les
latérales légèrement bordées de jaune ; ailes assez longues,
à troisième, quatrième, cinquième et sixième rémiges les
plus longues; tectrices supérieures noires, les moyennes
frangées et terminées de jaune olive; tectrices inférieures
blanches ; rémiges primaires noirâtres, bordées d'olivâtre
à leur partie supérieure ; les secondaires de même couleur
et bordées d'olivâtre et de jaune olive, leur partie infé-
rieure blanchâtre; tarses et doigts plombés; les deux
doigts externes les plus longs, le pouce très-petit; ongles
assez longs et crochus, noirâtres. — Longueur totale du
bec, ^ cent. 7 millim. Id. de la queue, 2 cent. 7 millim. ^
Id. des tarses, \ cent. 5 millim.
Cette description a été prise sur un sujet paraissant par-
faitement adulte, mais dont nous ignorons le sexe ; nous
l'avons comparé à un autre individu provenant du Séné-
gal, qui n'offrait aucune différence.
Halcyon (Cancrophaga) badia, J. et Ed. Verreaux. Ex
Âfr. occ.
Rufo-badia; subtùs alba; uropygio, speculo alarum caudâque
cœruleis; rostro rubro; pedibus cinereis.
Bec rouge, aussi large que haut, à carène peu marquée ;
mandibule supérieure tranchante et à bords rentrants ;
mandibule inférieure renflée, fortement retroussée en des-
sous; front, tête, joues et tout le dessous du corps roux
brun, à l'exception du croupion, qui est d'un vert aiguë -
marine des plus vif et des plus luisant; en dessous blancs,
les flancs exceptés, qui sont roux brun ; queue moyenne,
légèrement arrondie; couvertures supérieures noires, in-
férieures blanches ; rectricesen dessus vert aigue-marine,
terminées de noir, en dessous noires; ailes assez allon-
gées, amples, à troisième, quatrième et cinquième rémi-
ges les plus longues; rémiges primaires en dessus noires,
TiiAVAUX im:i) ts. 265
en dessous blanches à la base, n; ires dans le reste; secon-
daires noires en dessus, mais plus de la moitié des barbes
externes d'un vert aigue-marine plus terne que le reste,
formant une grande tache en miroir lorsque l'aile est fer-
mée; en dessous, blanches à leur base et noires dans le
reste ; tarses, doigts et ongles brun rougeâtre et sale ; le
doigt externe soudé dans la moitié de sa longueur; les
ongles très-longs, comprimés, et fortement crochus. —
Longueur totale du bec, 5 cent. Ici. de la queue, 5 cent.
5 millim. Id. des ailes, 9 cent. 5 millim. Id. des tarses,
I cent. 2 millim. Id. du doigt externe. 4 cent. 5 millim.;
du médian, -1 cent. 5 millim. ; de l'interne, \ cent. Id. du
pouce, 7 millim.
Cette espèce est fort rare dans les forêts du Gabon, où
elle chasse aux insectes. On ne la rencontre qu'isolée.
Halcyon cinereifrons (Cancrophaga), Bonap. — Al-
.cedo cinereifrons, Vieill. — Halcydon torquata, Sw., Gai.
des Ois., tab. ^87. Ex Afr. occ.
A. Cancrophaga Senegalensi, statura major et pectore cœruleo
distinctissima ; maxillâ pedibusque rubris, mandibulâ nigrâ.
Bec long, fort, plus haut que large, à mandibule supé-
rieure rouge, noire à sa base près de la commissure, et
brune à l'extrémité; mandibule inférieure noire; front,
sourcils, vertex et occiput gris, glacé de vert plus ou moins
foncé; région oculaire antérieure et postérieure noire;
région oculaire inférieure jaune; région parotique, cou,
poitrine, croupion vert aigue-marine, cette dernière partie
recouverte par les longues plumes noires des scapulaires;
menton, gorge et tout le dessous du corps, à l'exception
de la poitrine, blanc, glacé d'aigue-marine sur les flancs;
queue moyenne, arrondie ; tectrices supérieures vert ai-
gue-marine plus foncé; inférieures blanches, glacées de la
même couleur ; rectrices vert aigue-marine foncé en des-
sus, noires en dessous ; ailes assez longues, amples, la
quatrième rémige la plus longue; tectrices supérieures
d'un noir profond ; inférieures blanches, avec une grande
266 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^Jiiin 1851.)
tache noire ; rémiges supérieures noires, bordées de vert
aigue-marine foncé, teri-ninées de noir; inférieures noirâ-
tres, et blanches à la base ; tarses et doigts rouges ; ongles
bruns. — Longueur totale du bec, 6 cent. 4 millim. ht. de
la queue, 7 cent.
Cette description a été prise sur un sujet très-adulte in-
diqué comme mâle : sa coloration générale était plus
vive que sur les sujets venant ordinairement du Sénégal.
Comme les autres, il se nourrit d'insectes.
Halcyon (Cancrophaga) senegalensis, Bonap. — Alce-
do senegalensh, Lin. — Ipsîda senegalensis major ^ Br. —
Dacelo senegalensis, Less., pi. col., 59î, Zool. ill., f. 27.
Ex Afr. occ.
Minor : maxillâ rubrâ ; iriandibiilà pedlbusque nigris.
Bec long, robuste, à mandibule supérieure rouge, brune
à sa pointe et sur une partie de sa longueur; mandibule
inférieure noire; front blanchâtre sur les côtés, gris brun
sur le reste; sourcils grisâtres; vertex, occiput et derrière
du cou gris brun, celui-ci plus foncé et glacé de vert; ré-
gion oculaire antérieure noirâtre; inférieure, postérieure
jaune, et région parotique grisâtres ; menton blanc; gorge
et devant du cou blanc grisâtre ; dos et croupion vert aiguc-
marine foncé, cette couleur cachée sur le dos par les lon-
gues plumes vert brun sale des scapulaires; poitrine d'un
gris blanc vermiculé, glacé de vert; ventre blanchâtre;
flancs gris blanc vermiculés de brun ; cuisses et région
anale blanches ; queue moyenne, arrondie; couvertures
supérieures vert aigue-marine très-foncé à leur partie su
périeure, terminées de noir, noirâtres à leur partie infé-
rieure; ailes assez longues, amples, à troisième rémige la
plus longue ; tectrices supérieures noires, les inférieures
blanches, avec une petite tache noire sur les grandes; ré-
miges primaires, en dessus, noires, et vert aigue-marine à
la base ; en dessous, blanches à la base, noires sur le reste ;
secondaires vert aigue-marine on dessus, blanches en des-
sous, et terminées de noir; tarses, doigts et ongles noirs.
TRAVAUX INÉDITS. 267
Notre description a été prise sur un jwune mâle qui ne
nous a offert aucune différence tranchée avec les indivi-
dus provenant du Sénégal.
Cette espèce fréquente les bois, où elle se nourrit prin-
cipalement d'insectes.
Alcedo quadribrachys, Temm. Ex Afr. occ.
Cyanea, plumis capilis nigro-arcualis ; sublùs fulvo-castanea,
gulà albicante ; pectoris lateribus cyaneis ; reinigibus fuscis ; rec-
tricibus nigro-azureis; roslro nigro, pedibus rubris.
Bec noir, long, plus haut que large, à carène très vive,
terminé de blanchâtre ; front, sourcils, vertex et occiput
d'un bleu foncé, rayé transversalement de couleur plus
foncée noirâtre ; région oculaire, joues et région paroti-
que blancs; freins jaunâtres; menton et gorge blanc sale ;
derrière du cou, dos, croupion et rectrices bleus, cette
couleur se montrant plus claire et plus luisante sur le
dos ; tout le corps, en dessous, à partir de la gorge, roux
canelle ; côtés du cou bleus, avec une tache d'un blanc
fauve; queue courte, arrondie; ailes moyennes, à deuxième
et troisième rémiges les plus longues ; tectrices supérieu-
res bleu foncé, plus clair vers le bout; inférieures roux
canelle ; rémiges, en dessus, noir bleu foncé ; en dessous,
brunes ; tarses et doigts rougeâtres; ongles bruns. — Lon-
gueur totale du bec, 5 cent. 4 millim. Id. de la queue,
5 cent. 5 millim. Id. des ailes, 8 cent.
Cette espèce se nourrit de poissons, qu'elle pêche en
plongeant comme fait notre Martin-pêcheur.
La femelle ne diffère du mâle que par la base de la
mandibule inférieure, qui est rougeâtre.
Le jeune diffère par sa taille, un peu moindre ; par toute
la partie supérieure du dos et le croupion, d'un vert bleu,
ainsi que par la coloration de la poitrine, dans la base des
plumes, toutes étant, comme dans Tadulte, d'un blanc
pur à la base, puis rousses, se trouve terminée de bleu,
ou, pour mieux dire, d'un glacé bleu qui laisse entrevoir
268 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juin 1851.)
le roux ; le bleu des autres parties du corps est un peu
plus foncé que dans l'adulte.
Alcedo leucogastra, Fraser.
Bec long, plus haut que large, rouge; front, vertex et
occiput bleus, rayé de bleu plus foncé ; les parties latérales
du front d'un roux vif, ainsi que les sourcils, les côtés du
cou, dont le milieu porte une tache blanche, les régions
oculaire et parotique, les joues, les côtés de la poitrine et
les flancs ; derrière du cou bleu foncé, glacé de bleu plus
clair; le dos et le croupion d'un beau bleu brillant ; tout
le dessous du corps blanc au milieu ; queue courte, arron-
die ; rectrices d'un noir bleu en dessus, noires en dessous ;
ailes courtes, à troisième rémige la plus longue, bordées
de roux; rémiges primaires noires; secondaires noires,
lavées de bleu foncé ; tarses, doigts et ongles rouges . —
Longueur totale du bec, 5 cent. 8 millim. Id. de la queue,
2 cent. 5 millim. Id. des ailes, 5 cent. 5 millim.
Cette espèce fréquente les rivières, où elle pêche les pe-
tits poissons.
Meropsbicolor, Daudin. — Malabarîcus, Shaw., Ânn.
Mus. II, tab. 52. — ^. N. mise, tab. 7^. — Levail.,Guêp.,
tab. 5. — Vieill., Gai. Ois., tab. 186. — Ex Afr. occ. An-
gola, Gabon.
Cinereo-fuscus; subtùs coccineus; taenia oculari nigrâ; viitâ
mîindibulari albâ.
Bec noir, légèrement arqué ; front, tête et tout le des-
sus du corps gris foncé, à l'exception du croupion, qui
porte une teinte rosée; région oculaire noire; joues blan-
ches ; en dessous, d'un beau rose ; les flancs lavés de brun,
et les cuisses brunes ; queue légèrement fourchue ; les
rectrices, en dessus, rouge brun, à tiges noires, échan-
crées vers leur extrémité; en dessous, brun noirâtre, à
tiges brunes ; bs deux médianes longues et pointues ; ailes
lonques, pointues, la première rémige la plus longue; pe-
tites tectrices supérieures gris brun foncé ; moyennes, d'un
brun braucoup plus clair; scapulaires lavées de rouge;
TRAVAUX INÉDITS. 269
petites tectrices inférieures brun noirâtre, les grandes d'un
brun rougeâtre; rémiges primaires noires en dessus, gris
foncé, terminées de noir, échancrées à leur extrémité, les
plus rapprochées du corps d'un gris glacé de vert; en des-
sous, gris noirâtre; tarses et doigts brun clair; ongles
noirs, courbés, crochus et très-acérés. {Mâle très-adulte.)
— Longueur totale du bec, 4 cent. 5 miilim. /(/. de la
queue, 9 cent. Id. desrectrices médianes, ^ 2 cent. Id. des
ailes, ^ 4 cent. Id. des tarses, \ cent. 5 miilim. /(/. du doigt
médian, \ cent. 4 miilim. ; de l'externe, 1 cent. 5 miilim. ;
de l'interne, H cent.; du pouce, o miilim. Id. de l'ongle
médian, 6 miilim. M2; de l'externe, 5 miilim.; de l'iJi-
terne, 4 miilim. ; du pouce, 4 miilim.
Cette espèce fréquente les grands bols, où elle se retire
par petites bandes pour y passer la nuit. Comme toutes ses
congénères, c'est au vol qu'elle saisit les insectes qui ser-
vent à sa nourriture ; elle fait son nid dans des trous
qu'elle creuse ou qu'elle trouve tout faits le long des ber-
ges. 11 n'existe aucune différence entre les sexes; le jeune
est d'un rose plus pâle.
Mellitophagds CYANIPECTUS, J. et Ed. Verreaux. I x
Afr. occ. Gabon. — Similis M. Lafresn. , Guérin. — Lefe-
bîirei, 0. Des Murs. — Erythropterus, Ruppell.
Sed valdè minor, fasciâ pectorali, mullô laliore : abdomine fla-
vo née castaneo-ciunamomeo ; caudâ icquali et pectore laetè (ya-
neo a JU. erythroptero diversus.
Bec plus long que la tête, déprimé vers la base, noir,
garni de quelques poils moins rigides à la base de la com-
missure; tète et tout le dessus du corps d'un vert-pré
plus clair et avec une légère teinte blanche sur les sour-
cils ; régions oculaire et parolique noires; joues jaunes,
bordées de blanc; menton et gorge jaune vif, devant du
cou recouvert d'une large plaque d'un bleu foncé; poi-
trine ornée d'une plaque roux marron ; tout le reste du
dessous du corps d'un vert jaunâtre ; queue carrée, am-
ple; les cinq rectrices de chaque côté, en dessus, canelle
270 RBV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jubl 1851.)
claire, à partir de leur base jusqu'aux deux tiers de leur
longueur, traversées par un ruban noir et terminées de
blanchâtre; ailes longues, à troisième rémige la plus lon-
gue; scapulaires vert-pré, avec une nuance de bleu; tec-
trices inférieures fauves ; rémiges primaires, en dessus,
vert olivâtre, terminées de brun noirâtre; en dessous,
brunes et fauves ; secondaires, en dessus, canelle, puis
noires et terminées de gris olive ; en dessous, fauves; tar-
ses, doigts et ongles bruns. *— Longueur totale du bec,
5 cent, 'i millim. Id. de la queue, 6 cent. Id. de l'aile, 9
cent. Id. des tarses, 8 cent. Id. du doigt externe, 1 cent. ;
du médian, ^ cent. ] millim, ; de l'inlerne, 8 millim. ; du
pouce, 6 millim. Id. de Tongle externe, 4 millim.; du mé-
dian, 5 millim. ; de l'interne, 5 millim. t/2; du pouce, 5
millim.
La femelle ne diffère que par le bleu moins vif, le demi-
coîliir marron, moins large; la partie inférieure plusver-
dâtre, et toutes les parties supérieures plus lavées de
bleu.
Celte espèce fréquente les lieux marécageux, où elle vit
par petites troupes. Se nourrit d'insectes qu'elle saisit au
vol.
EURYSTOMUS AFRA, Bouap. ~ Coraciiis afra, Lath. —
ColarU a fia, Cuv. — pitrpnrascens , Wagl. ~ Enryslomus
purpurascens, Dum. - rnbcscem, Vieill., Swains. — a fer,
Steph., Levaill., Parad., lab. 53; Shaw., Nat. mise,
tab 401.
Bec jaune; tête, joues, menton, gorge et cou roux vio-
lacé, le violet plus vif sous les sourcils; derrière du cou,
dos et croupion roux, fortement lavé de vert sur cette der-
nière partie; poitrine, ventre et flancs violets; cuisses ot
région anale d'un vert pâle; queue assez longue, échan-
crée; couvertures supérieures d'un vert bleu, les infé-
rieures d'un vert clair; rectrices, en dessus, vertes, large-
ment terminées de bleu foncé ; les médianes d'un vert bleu
également foncé; en dessous, d'un vert chair, et noirâtre
TRAVAUX INÉDITS. 21 \
vers l'exlréinilé ; ailes longues, à seconde rémige la plus
longue, le pourtour de l'aile bleu ; tectrices supérieures
rousses; inférieures mélangées de violet et de vert clair;
rémiges primaires, en dessus, bleues, bordées de vert bleu
et terminées de noirâtre; en dessous, vert brun, terminées
de noirâtre; secondaires échancrées en dessus, d'un bleu
foncé; en dessous, d'un vert sale, toutes terminées de noi-
râtre; tarses et doigts bruns; ongles noirâtres. — Lon-
gueur totale du bec, 5 cent. 6 millim. Id. de la queue,
-10 cent. M. de l'aile, ^8 cent. Ici- des tarses, 1 cent. 8
millim
Celte description a été prise sur un sujet mâle adulte.
On remarquait sur la gorge une plume d'un blanc lavé de
vert pâle. Cette coloration n'est-elle qu'accidentelle, ou le
jeune a-t-il cette nuance sur la gorge?
Nous ne trouvons, entre cet oiseau et un individu du
Sénégal que nous avons sous les yeux, d'autre différence
que dans la dimension des ailes et de la queue ; ainsi, dans
ce dernier, les ailes ont 17 centimètres, et la queue en a 9.
Ixos ASHANTEUS, Bonap. Ex Afr. occ.
Fusco-cinereus ; capite nigricanle; abJomine sordide albo;
crisso flavido.
Bec moyen, voûté, à mandibule supérieure légèrement
échancrée, noir, et garni de quelques soies rigides à la
base; tête et corps, en dessus, bruns; en dessous, d'un
brun un peu plus clair; abdomen, cuisses et région anale
blancs; freins noirâtres ; queue plutôt longue, arrondie;
ailes assez allongées, amples, à quatrième et cinquième
rémiges les plus longues ; tarses, doigts et ongles noirs.
— Longueur totale du bec, 2 cent. 4 millim. Ici. de la
queue, 8 cent. Id. des ailes, 9 cent. 3 millim.
Cette espèce se rapproche beaucoup de celle de la Nubie
égyptienne, connue sous le no;!i ù'Arsinoé. Cependant, la
tête est moins brune, ou plutôt moins foncée que dans
celte dernière espèce. Notre oiseau fréquente les grands
272 iiEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juîn 1851.)
bois, où il se nourrit d'insectes et de baies. On on rencon-
tre, le plus souvent, plusieurs ensemble.
[La suite prochainement. ) ^
Etudes sur les types peu connus du Musée de Paris, par
M. le Docteur PucHERAN. — Cinquième article. [Eclias-
sicrs.)
C'est à regret que nous nous voyons forcé de mettre un
certain intervalle entre la publication des divers articles
consacrés à l'étude des types ornithologiques du Musée de
Paris. Mais ces délais sont nécessairement inhérents à la
nature d'un tel travail, travail qui oblige celui qui s'en
occupe à scruter d'une manière suivie et attentive toutes
les descriptions spécifiques données par les autours, aiin
d'émettre un jugement le moins erroné possible sur les
déterminations de ses devanciers. Cette marche est peut-
être lente, mais elle est sûre; en la suivant, tout notre
désir est de contribuer à établir le système ornilhologique
sur des bases plus durables et plus solides. Dans ce but,
nous avons successivenjcfit passé en revue les Rapaces
diurnes et nocturnes, ainsi que les Palmipèdes. Le présent
travail va présenter le résultat de nos observations rela-
tives aux Echassiers, et nous suivrons, peureux, la direc-
tion que nous avons déjà suivie pour les divers ordres de
la classe des oiseaux dont il vient d'être question.
A. Types de M. Cuvier,
Le premier dont nous ayons à nous occuper, c'est Oiis
torquaia, espèce indiquée, mais non décrite dans le Mègne
animiil (1), et à laquelle M. Lesson (2) n'a consacré que
quelques lignes Les types sont deux individus mâles et
(-!} i' é lit , vol. I, page 499, note L
(2j Trait. d'Orniih., page 528.
TRAVAUX INÉDITS 275
un troisième femelle, tous les trois originaires de l'Afri-
que australe, et provenant du voyage de Delalande. Le
mâle est noirâtre foncé sur le dessus de la tête jusqu'au
niveau de la partie postérieure de l'œil ; à cette plaque
noire en succède une seconde d'un gris cendré, qui se ter-
mine inférieurement à une tache noire, ayant la forme
d'un triangle renversé, et qui occupe la partie supérieure
de l'arrière du cou. Une bande verticale blanche, et tout-
à-fait latérale, sépare cette tache d'une seconde, douée de
la même couleur, mais de forme pentagonale, qui occupe
le haut du devant du cou, au-dessous du menton, qui est
d'un blanc lavé de fauve. Une tache longitudinale d'un
cendré foncé occupe le dessous de l'œil; mais le sourcil et
les autres parties latérales de la tête sont fauve clair.
Deux couleurs occupent le cou ; sa partie postérieure et la
portion voisine de la région latérale sont rousses ; le reste
est d'un cendré bleuâtre clair, qui se termine en s'élar-
gissant sur le milieu fauve roux du thorax, dont certaines
plumes latérales offrent le pointillé noir ondulé si fréquent
dans les Outardes. Le reste des parties inférieures est
blanc, faiblement lavé de fauve. Sur les parties supérieu-
res, tout l'espace interalaire offre, sur un fond de colo-
ration noire, des zig-zags et des points d'un blanc fauve.
C'est le même dessin qui occupe le dessus des rémiges se-
condaires ; mais ici il forme de grands espaces quadran-
gulaires, séparés les uns des autres par des bandes trans-
versales noires. Une disposition semblable est présentée
par les couvertures caudales supérieures et les rectrices
médianes ; mais, sur ces parties, c'est plutôt le fond de co-
loration qui est roux. Quant aux rectrices latérales, elles
portent avant leur extrême pointe une grande tache trans-
versale noi^e ; au-dessus s'en trouve une seconde, pointiU
lée de noir sur un fond fauve, principalement en dedans.
Le reste de la penne, isolé de cette avant dernière tache
par un petit liseré noir, est roux en dehors, fauve en de-
dans : dans cette dernière partie, les points noirs se mani-
2« SÉRIE. T. m Année 1851. ' 18
274 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juhl 1851.)
festent et se condensent vers le liseré terminal, au-dessus
duquel ils forment une petite tache. Les rémiges primaires
sont presque en totalité noires et bordées de fauve en de-
dans dans leur moitié supérieure ; à leur face inférieure,
le fauve descend d'autant plus bas que la rémige est plus
externe. Les couvertures alaires supérieures sont formées
de plumes rousses pointillées de noir : comme leurs extré-
mités sont à peu près unicolores, il en résulte sur l'aile
une bande oblique de la môme couleur. Les couvertures
alaires inférieures sont blanchâtres; pour les caudales in-
férieures, c'est un blanc lavé de roux, et leurs extrémités
sont rousses, mais très-peu pointillées de roux. La partie
nue des jambes et les tarses sont jaunâtres : cette couleur
est plurfoncée sur les écailles des doigts. Les ongles sont
couleur de corne. Le bec est noirâtre en dessus, à la man-
dibule supérieure , et à l'inférieure seulement à l'extré-
mité. La femelle diffère du mâle, ^° par une taille moindre;
2° par le mode de coloration du dessus de la tête, qui, au
lieu d'être noire, est transversalement pointillée de fauve
clair ; 5" par la moindre étendue de la tache noire de l'ar-
rière du cou ; 4° par l'absence de la tache noire de l'avant
de cette même région, qui, au lieu d'être d'un cendré
bleuâtre clair, est d'un roux transversalement piqueté de
points noirâtres.
Les dimensions du plus grand de nos mâles sont les sui-
vantes : Longueur du bout du bec à l'extrémité de la
queue (prise directement), 49 cent. — Ici. de la queue (me-
surée en dessous) , ^ 5 c. ~ irf. du tarse, 9 c. — Id. du
doigt médius (l'ongle y compris), 55 millim. — Id. du bec
(en suivant la courbure), 52 millim.
Cette Outarde nous semble devoir constituer une espèce.
M. G.-R. Gray l'a bien à tort considérée comme synonyme
d'Oâs Vigorsii, Sw. {Oiis scolopacea, Temm.), dont elle se
sépare par les teintes plus uniformément rousses de son
plumage. Ses rapports sont plus intimes avec VOtis
TRAVAUX INÉDITS. 275
Rhnad^ tel que M. Ruppell (I) l'a récemment déterminé;
mais, chez ce dernier type, les écailles, qui forment, en
avant, le réseau des tarses, ont plus de grandeur et d'é-
tendue.
2*" Otis gularis. -- C'est un jeune mâle d'Otis aurita,
Lath., ainsi que l'a déjà dit M. Lesson (2), et que l'a admis
M. Gray. Nous ne voyons, par cela môme, nul motif d'en-
trer à son sujet dans aucun détail.
5° Ballus bicolor. — C'est, comme l'a déjà encore dit
M. Lesson (5), et comme Ta admis M. Gray, Gallinula cœ-
sin^ Spix (4); il nous semble seulement que le nom donné
par Spix doit constituer un synonyme et céder la place à
celui de M. Cuvier.
4° Hallus gularis. — Nous avons déjà ailleurs (5) fait
connaître cette espèce, qui est olivâtre on dessus, flammô-
chée de noirâtre, cette couleur occupant le centre de la
plume. Une large tache blanche couvre, à partir du men-
ton, la partie inférieure du cou. Le dessus de la tête et la
zone médiane du dessus du cou sont de couleur vert très-
foncé, un peu lavé de rougeâtre. Le lorum, les sourcils,
les côtés du cou, le thorax, l'abdomen, jusqu'à l'insertion
des membres et à leur intervalle de séparation, sont rouge
bai. Le reste du dessous du corps est d'un vert olive très-
foncé. On y voit quelques petites bandes transversales
blanches; ces bandes sont fauves sur les plumes qui cou-
vrent la jambe. Les couvertures caudales inférieures sont
colorées comme le dessous du corps, les plus terminales
sont d'un blanc fauve. Les pennes alaires sont noires en
dessus comme en dessous; leurs couvertures inférieures
(1) Muséum Senckenbergianum, zweiter Band, p. 250.
(2) Zoologie du voyage de M. Bélanger aux Indes orientales,
p. 278.
(3) Traité d'Ornith., page S36.
(4) Avium Brasiliensium species novae, pi. 95.
(5) Rev. Zool., 1845, p, 278.
27G I5EV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Juin 1851.)
sont fasciées transversalement de blanc. Les pattes sont
couleur de corne.
Le type de cette description est un de ceux de M. Cuvier.
Originaire de l'île Maurice, il a été donné à notre collec-
tion nationale par M. Mathieu. Une note que nous trouvons
sous le plateau nous apprend que cet individu, trouvé
dans un bassin d'eau douce, a l'iris couleur de feu, la
base du bec rose, surtout à la partie inférieure, et qu'il a
de la peine à voler.
Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout
du bec à l'extrémité de la queue (prise directement, le
bec étant tourné en haut), 265 millim. — Id. de la queue
(mesurée en dessous), 5 cent. — Id. du tarse, 45 millim.
— Id. du doigt médius (l'ongle y compris), 48 millim. —
Id. du bec (en suivant la courbure), 57 millim.
Ce Raie habite également l'île de Madagascar. Un indi-
vidu envoyé par M. Bernies diffère du précédent par la
teinte plus claire des parties dorsales, par moins de taches
noires sur ces régions, et par la teinte plus foncée des
couleurs rouges. Tout le dessus du cou est rougé, aussi
bien que le haut de la tête. De nouvelles observations sont
nécessaires pour savoir si ces différences sont le résultat
de variations locales ou de variations individuelles. Mais,
quoi qu'il en soit, il nous semble impossible de séparer
génériquement cette espèce des Rnllus philippensis et stria-
tus, et d'en faire un Eulabeornis, comme l'a récemment
proposé M. Gray.
5° Rallus lineatus. — Cette espèce, établie d'après un
individu originaire de Manille et donné par M. Dussumier,
en novembre ^820, et dont M. Lesson (1) a esquissé la ca-
ractéristique en quelques lignes frappantes d'exactitude
et de vérité, ne diffère pas, ainsi du reste que M. Gray
Ta admis, ù' Eulabeornis torquatus {Rallus torquatus, L.).
6° Rallus pecioralis. — Ce Raie, une des plus petites
(1) Loc. cit., page 556, nMl.
TUAVAUX INÉDITS. 277
espèces du genre, est blanc sur le menton, gris cendré sur
la fforge, les côtés du cou et la moitié antérieure de l'ab-
domen, dont la moitié postérieure est noire, fasciée de
blanc. La tête est flammêchée de noir et de roux ; un sour-
cil roux part de la base du bec, et, passant au-dessus de
l'œil, vient aboutir à une tache de la même couleur qui
se trouve occuper le dessus du cou. La région dorsale est
noire, flammêchée de vert olive. Les rémiges sont, 01 des-
sus, d'un brun un peu olive, et noirâtres en dessous, iiinsi
que leurs couvertures inférieures ; les couvertures supé-
rieures sont noires et pointillées de blanc. Cet individu,
provenant de l'expédition aux terres australes de Pérou
et Lesueur, mesure H 64 millim. du bout du bec à la base
de la queue, qui n'existe plus. Le bec, grêle, effilé, plus
long que la tête, a 57 millim. de longueur. Le tarse a 27
millim. d'étendue; le doigt médius (l'ongle y compris),
55 millim. v?
La même espèce (nous pourrions dire le même indivi-
du) a été décrite {\) sous ce même nom de Raie à poitrine
grise [Ratlus pectoralis), dans le texte des planches colo-
riées, sur le verso de la page renfermant la diagnose du
Rallus exilis. Mais c'est une espèce tout-à-fait différente
que M. Gould a figurée (2) sous le même nom, dans son ma-
gnifique ouvrage sur l'ornithologie de la Nouvelle-Hol-
ande. Nous ajouterons que /JaZ/usI/eitiinii, Swainson, dont
(1) Voici la description de M. Temminck :
« La gorge est blanchâtre ; côtés, devant du cou et poitrine
d'un cendré pur ; au-dessus des yeux, un large sourcil qui aboutit
sur la nuque à une grande tache de celle couleur (M. Temminck
oublie malheureusement de nous faire connaître la couleur, soit
de la tache, soit du sourcil) ; sur le sommet de la tête, des mèches
noires ; dos d un noir profond, mais chaque plume bordée d'oli-
vâire clair ; ailes cendrées, variées d'olivâtre et marquées de ta-
ches blanches; queue nulle; ventre, flancs et abdomen d'un noir
rayé de fines bandes blanches ; bec et pieds bruns. — Longueur,
à peu près 6 pouces. — Cette espèce vient, dit-on, de TOcéanie. »
(2) Aust. Birds, liv. XXIV.
278 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Jîiin 1851.)
une figure est ensuite (4) donnée par le même zoologiste,
constitue tout simplement un double emploi du Ralius
pectoralis, Cuv., Temm. Malheureusement, M. Gray a suivi
trop fidèlement la fausse voie dans laquelle M. Gould s'é-
tait engagé; de sorte que toutes nos rectifications sont
applicables à ses déterminations.
7° Ralius Novœ-HoUandiœ. — Ce Raie, qui, comme le
précédent, provient de l'expédition de Péron et Lesueur,
appartient, par la forme de son bec, au groupe d'espèces
qui avoisinent le Ralius pusïUus. Il est vert olive, flammè-
che de noir sur la tôte, le dessus du cou, le dos et les cou-
vertures caudales supérieures ; dans ces deux dernières
régions, il est, en outre, parsemé de petites taches blan-
ches, répandues sur les bords de chaque plume, dont le
centre est occupé par la flammèche noire. Le menton, le
dessous du cou, la partie médiane du thorax sont gris cen-
dré. Les parties thoraciques latérales sont plus lavées de
vert olive et fasciées de blanc ; des bandes de la même cou-
leur sillonnent transversalement toute la région abdomi-
nale, dont le fond de couleur est noirâtre, avec une teinte
plus rousse sur le milieu. Les ailes sont brunes en des-
sus, noirâtres en dessous ; leur rachis est supérieurement
un peu jaunâtre. Les couvertures alaires supérieures sont
colorées comme le dos, mais douées d'une teinte plus
pousse que celle des plumes dorsales; elles sont, en outre,
dépourvues de la flammèche centrale noire qui se voit sur
celles-ci. A l'extrémité des couvertures caudales inférieu-
res, colorées comme l'abdomen, se voient quelques plumes
blanches.
Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout
du bec à l'extrémité de la queue (prise directement), ^82
millim. — Id. du tarse, 25 miUim. — Id. du doigt médius
(l'ongle y compris), 32 millim. — Id, du bec (en suivant
la courbure), 22 millim.
(1) Loc. cit., liv. XXXIIL ^
TRAVAUX INÉDITS. 279
Cette espèce était bien nouvelle, lorsqu'elle a reçu de
M. Cuvier la dénomination que nous venons de faire con-
naître. Depuis cette époque, elle a été décrite et figurée
par M. Gould (t), sous le nom de Porzana (luminea, qui,
constituant un double emploi, doit, par cela même, com-
mencer, pour ce type, la liste des synonymes.
8" Ballus castaneus, — Ce type, indiqué comme origi-
naire du Brésil, et provenant d'un échange fait par le Mu-
sée de Paris avec M. Laugier, en avril H 824, est remar-
quable par son uniformité de coloration. Il est brun foncé
sur le dessus de la tête et du cou, avec un peu de roux vif
sur les lorums, d'un roux terne sur la queue, ses couver-
tures supérieures et la région dorsale : cette teinte s'éclair-
cit et devient plus vive sur les couvertures alaires supé-
rieures. Le menton est blanc dans une fort petite étendue,
et ce blanc devient bientôt lavé de roux clair, couleur do-
minante et unique du dessous du cou, du thorax, de l'ab-
domen et des couvertures caudales inférieures. Les rémi-
ges sont, en dessus, brunes, et bordées d'un liseré extérieur
plus clair ; en dessous, elles sont noirâtres : les couver-
tures alaires inférieures offrent cette dernière teinte. Le
bec, qui, par sa forme, se rapproche de celui de Ralliis
fuscus, L., est brun sur le dos de la mandibule supérieure,
jaune verdâtre à la pointe et sur les bords. La mandibule
inférieure est, en entier, jaune verdâtre. Le tarse et les
doigts sont couleur de corne, les ongles colorés comme le
dessous du bec.
Les dimensions de cet individu, qui présente, dans l'état
de décomposition de ses plumes dorsales, un caractère
vraiment bien particularisé, sont les suivantes : Longueur
du bout du bec à l'extrémité de la queue (le lien passant
sur le dos), 225 millim. — Id. de la queue (mesurée en
dessous), 5 cent. — Id. du tarse, 55 millim. — Id. du doigt
(t) Australian Birds, livraison X.
280 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Jldll 1851.)
médius (1 ongle y compris), 57 millim. — Id. du bec (en
suivant la courbure), 27 miliim.
Ce Raie constitue bien une espèce, et nous avons peine
à nous expliquer comment M. Lesson (\), trop fidèlement
suivi en cela par M. Gray, a pu, le rattachant à la planche
755 de Buffon, la considérer comme ne différant pas du
Rallus Cayennensis de Gmelin (2). Le Raie marron n'est
doué en aucune façon des couleurs vert olive de ce der-
nier type ; il est, en outre, totalement dépourvu des deux
taches qu'il porte, et dont l'une, blanche, occupe les côtés
de la face; l'autre, rousse, le dessus de la tête.
9° Charadrius nivîfrons. — Ce Pluvier, qui, par sa taille,
est semblable aux C. hiaticula et (/. caniianus, est d'un
gris brun, à bords des plumes plus clairs sur la région
dorsale. Une grande tache d'un blanc pur et de forme
triangulaire s'étend depuis la base du bec jusqu'au bord
postérieur de l'œil ; elle est suivie d'une bande transver-
sale de couleur brun noirâtre ; le reste delà tête est brun.
Quelques petits traits bruns remplissent l'espace compris
entre le bec et l'œil. Les côtés de la tête sont blancs ; on
voit seulement une petite tache noirâtre, peu nettement
dessinée, au niveau de l'extrémité postérieure de la grande
plaque brune du dessus de la tête, dont les plumes se fon-
cent et deviennent plus noirâtres à leur terminaison la
plus postérieure, simulant ainsi un commencement de
collier dans cette région. Un collier blanc occupe le dessus
du cou. Le menton, le dessous du cou, le thorax, l'abdo-
men, les couvertures alaires et caudales inférieures sont
d*un blanc très-pur. Les cinq premières rémiges sont noi-
râtres à leur face externe ; les autres ont du blanc sur cette
face jusqu'à un pouce environ de leur extrémité. Elles
sont brunes à leur face interne et liserées de blanc sur
leur partie médiane. En dessous, elles sont d'un gris blan-
(1) Loc. cit., page 537.
(2) Syst. nat., I, page 718.
TKAVAUX INÉDITS. 284
châtre; toutes, du reste, en dessus comme en dessous,
ont le rachis blanc et leurs pointes noirâtres. Les couver-
tures alaires supérieures sont, les plus internes, de la cou-
leur du dos ; celles qui leur succèdent en dehors devien-
nent plus noirâtres extérieurement, et sont terminées de
blanc, de façon à esquisser une petite bande oblique de
cette dernière couleur. Les plus extérieures, enfin, et celles
qui occupent le fouet de l'aile, sont noirâtres, liserées de
blanc à leurs pointes. Les rectrices les plus extérieures
sont blanches, les médianes noirâtres, les intermédiaires
blanches en entier, sauf une tache noirâtre qu'elles por-
tent avant leur pointe, et qui est surtout étendue en de-
dans. Le bec est noir, le tarse gris verdâtre, les doigts de
cette dernière couleur, mais plus foncée ; les ongles noirs.
Les dimensions de l'individu que nous venons de décrire
sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'extré-
mité de la queue (le lien passant sur le dos), -187 millim.
— Id. de la queue (mesurée en dessous), 6 cent. -— Id.
du tarse, 26 millim. — Id. du doigt médius (l'ongle y com-
pris), 24 millim. — Id. du bec (en suivant la courbure),
2 cent.
Cette espèce est originaire du Cap de Bonne-Espérance ;
les deux exemplaires types proviennent du voyage du cé-
lèbre Delalande. La couleur uniformément blanche de
leurs parties inférieures ne permet, suivant nous, de les
comparer qu'aux C. ruficapillus et C. pecuarius. Mais les
points de contact cessent bien vite lorsqu'on met le pre-
mier de ces Pluviers en présence du C. nivifrons; quant
au second, les teintes roussâtres qui occupent sa région
thoracique sont de nature à annihiler bien vite toute fu-
sion. En revanche, je crois être dans le vrai, en disant que
le C. lencopotius, de Wagler, assimilé par Wagler lui-
même au C. marginatus de Vieillot, constitue tout sim-
plement un double emploi du C, nivifrons. Comme Wa-
gler indique que sa description a été faite dans le Musée
de Paris, il est même probable que ses types sont les
282 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {JuiH 1851.)
mêmes que ceux de M. Cuvier. Le renseignement d'habi-
tat que Wagler donne nous semble, en effet, en faire com-
plètement foi.
Cette espèce, d'après ce que je vois dans les notes de
M. Jules Verreaux, est commune dans toute la colonie du
Cap, où elle vit par troupes, principalement sur les bords
de la mer. Elle se nourrit d'insectes et de vers marins. Les
colons la nomment Strand louper, nom qu'ils donnent in-
distinctement à tous les oiseaux de rivage. Elle niche sur
le sable, pond trois œufs, et c'est en octobre qu'on trouve
les jeunes.
^0° Charaùnns fuscus. — Ce nom était autrefois appli-
qué, dans le Musée de Paris, au C. Geoffroyi, Wagl.
{C. Leschenaultij Less.). Nous nous bornons, puisque l'er-
reur se trouve maintenant rectifiée, à confirmer, à ce sujet,
l'assertion de M. Lesson.
-It" Charadrius ruficollïs. — Suivant M. Schlégel (4),
cette dénomination, attribuée à M. Cuvier, est appliquée
dans plusieurs collections à l'espèce décrite par M. Tem-
minck (2) sous le nom de C. pyrrhoLlwrax. La seule déter-
mination y relative que je trouve dans nos renseigne-
ments écrits sous les plateaux est celle de Pluvier à poitrine
rousse, sans trace aucune de traduction latine. 11 y avait
autrefois sur l'étiquette, si mes souvenirs sont fidèles,
Pluvier à poitrine rouge. Or, co nom est donné à un indi-
vidu originaire des îles Mariannes (MM. Quoy et Gaimard,
Voyage de l'Uranie), l'un des types du C. cirrhepidesmos,
Wagl. {C. sanguineus^ Less.) (5). J'ai, dès-lors, essayé de
voir jusqu'à quel point la description de M. Temminck
s'appliquait à celui de nos individus qui paraît être le plus
adulte, et j'ai trouvé une concordance extrême, sauf pour
ce qui est relatif aux bandes de la tête. Ainsi, la bande
(1) Revue critique des oiseaux d'Europe, 2® partie, p. 95.
(2) Manuel d'Ornithologie, 2e édit., Se, 4e part., page 557.
(3) Syslema aviuni. G. Charadrius, spec. 18.
TRAVAUX INÉDITS. :^85
frontale blanche est plus large que celle d'un marron noi-
râtre qui, au lieu de couvrir le front, ne cominence qu'à
la base du bec. Je dois avouer, au reste, que le type en
question est bien loin d'être en bon état. Mais il m'a sem-
blé utile de faire part des conjectures que j'ai formées au
sujet de cette espèce, que, suivant M. Schlégel {^), Wa-
gler aurait confondue avec le C. Geoffroyi.
( La suite prochainement, ) t
Recherches sur les caractères anatomiques des dé-
pendances de la peau chez les animaux articulés, par
M. HoLLARD, doct. méd. et se. (Planche 8.)
La surface d'un très grand nombre de plantes et d'ani-
maux est plus ou moins couverte de productions addi-
tionnelles qui étendent et varient les relations de ces êtres
avec le monde extérieur. Chez les plantes, ce sont des
poils de diverses sortes ou de petites écailles qui représen-
tent toujours, quelle que soit la simplicité ou la compli-
cation de leurs formes, des prolongements du système
celluleux del'épiderme (2). Les productions en apparence
analogues des animaux, les poils^ les plumes, certaines
écailles, les dents, ont-elles la même origine, et méritent-
elles aussi la dénomination de formations épidermiques
donnée à la plupart d'entre elles?
Les travaux des anatomistes ont répondu depuis long-
temps à cette question, pour ce qui concerne les animaux
supérieurs ; et si, dans le type qui domine la série ani-
male, la nature des produits pileux, cornés, etc., permet
de leur conserver Tépithète à' épidermiques; si l'épiderme
se prolonge môme sur leur surface, leur mode de produc-
tion établit, en échange, une profonde différence entre
(1) Loc. cit., td., id.
(2)Pl.8,fig.1.
28 ^ REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Jllîn 1851.)
ces formations appendiculaires et celles qu'on peut leur
comparer dans le règne végétal. On sait, en effet, que le
poil du mammifère, comme la plume de l'oiseau, au lieu
de prolonger simplement l'épiderme voisin, émanent d'un
petit sac ou follicule dans lequel ils se forment et restent
implantés. 11 y a tout au moins, dans ce mode d'origine,
substitution d'une fonction spéciale à un simple acte d'ex-
tension végétative. Ce dernier procédé, qui suffisait, dans
le règne organique inférieur, à fournir les revêtements
additionnels de la surface, ne suffit plus chez le mammi-
fère et chez l'oiseau ; en un mot, chez les vertébrés pour-
vus des parties dont il s'agit ici.
Mais cette différence, indice d'un progrès, comme tout
fait de spécialisation, se retrouve-t-elle plus bas, dans le
type des animaux articulés, par exemple, qui nous offre
aussi un système de productions analogues à celles que
nous venons de comparer dans les deux règnes ? Beaucoup
d'Entomozoaires sont plus ou moins revêtus de poils ; un
certain nombre d'entre eux sont couverts de squammules
qui, à l'instar des poils, ne tiennent à la peau que par une
de leurs extrémités. Ces poils, ces écailles ne sont-ils que
des végétations épidermiques, comme leurs analogues du
règne végétal? ou bien procèdent-ils d'organes spéciaux
analogues aux follicules de nos poils ou des plumes? Telle
est la première question que je me suis appliqué à étu-
dier, en reprenant à nouveau l'examen anatomique géné-
ral des dépendances de la peau. Sa solution nous dira si
la différence que je rappelais tout à l'heure entre le poil
végétal et le poil du mammifère est une différence géné-
rale ou seulement un fait qui se rattache au progrès de
l'animalité parvenue à son type le plus élevé.
Si nous commençons par consulter les anatomistes com-
parateurs sur la nature et l'origine des poils et des écailles
des animaux articulés, voici ce que nous disent les plus
éminents d'entre eux :
Selon Cuvior, « les poils des Insectes paraissent être une
TRAVAUX INÉDITS. 285
continuité de répidernne, car ils tombent, avec la surpeau,
dans la mue, et il en paraît d'autres, aussitôt, qui sont
même plus longs que les premiers (1). »
M. de Blainville s'exprime de la manière suivante dans
ses Principes d' Analomie comparée, p. 60 : « Quant au sys-
tème pileux, je ne pense pas qu'il existe jamais (dans les
Entomozoaires); il se trouve, il est vrai, bien souvent des
prolongements extérieurs, piliformes , mais il me paraît
indubitable que ce sont des prolongements du derme lui-
même et de répiderme. »
M. le professeur Henle, si avantageusement connu par
ses savantes études histologiques , nous dit, dans son
Traité cC Analomie générale (2) : « Chez les Insectes, les An-
nélides, et autres animaux sans vertèbres, on trouve des
formations rameuses qui ressemblent à des poils, mais qui
sont beaucoup plus simples dans l'intérieur. Ce ne sont
peut-être que de simples prolongements de cellules, et
alors elles n'auraient qu'une simple analogie extérieure
avec les poils des animaux supérieurs. »
Voilà donc trois anatomistes d'une grande autorité qui
établissent successivement, et d'une manière explicite, une
différence fondamentale entre le mode d'origine des poils
des vertébrés et celui des formations analogues des inver-
tébrés, indiquant, au contraire, implicitement une simi-
litude aussi complète que possible entre ces dernières for-
mations et les poils des plantes. Cette différence et ce
rapprochement demandaient à être confirmés ou infirmés
par des observations précises.
Evidemment le premier point à éclyircir est celui qui
concerne le rapport d'origine du poil de l'invertébré avec
(1) En parlant des squamroules des Lépidoptères et d'autres
hexapodes, rillustre zoologisie se borne à les définir des plaques
cornées, sans parler de leurs rapports d'origine avcî le tégument,
(Leçons d'analomie comparée, 2''édit., t. III, p. 668.
(2) Page 332 de la traduction française, par Jourdan.
286 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juin 1851. j
le tégument. Les poils et les productions analogues, que
nous retrouvons dans le type des animaux articulés, sont-
ils de simples prolongements épidermiques, ou sont-ils
implantés dans des sacs folliculiformes? Telle est la ques-
tion.
Le fait de Timplantation a été signalé depuis longtemps
pour les écailles des Lépidoptères. Réaumur en parle,
mais sans en donner une idée très-précise {\). Lyonnet
l'indique à son tour, et attache une grande importance au
pédicule de la squamme, qui, pour lui, continue la mem-
brane moyenne de celle-ci, et transmet le» sucs nourri-
ciers de l'aile (2). La plupart des auteurs, passant rapide-
ment sur ce détail, se bornent à dire que les poils et les
écailles des Insectes et des autres Entomozoaires sont re-
çus dans des fossettes particulières (5) ou dans des espèces
de gaines (4). Ces gaines ont été étudiées et décrites, chez
les Lépidoptères, par M. Bernard Deschamps, auquel nous
devons le travail le plus complet qui ait été fait sur les
écailles de ces insectes (5)* L'auteur croit s'jôlre assuré que
les tubes sqiiammulifères (c'est ainsi qu'il nomme les gaines
d'insertion placées, en général, sur l'aile, parallèlement
ou un peu obliquement jI la surface de celle-ci) s'attachent
à elle par les bords d'/.ne ouverture ovale à laquelle cor-
respondrait une autre ouverture percée dans le pédicule
de récaille. M. Deschamps signale ensuite quelques-unes
des différences que présente la forme de ces tubes et celle
des pédicules; il indique enfin une aire plus opaque que
les autres parties de l'aile à l'endroit qui porte les tubes,
(4) Mémoires, t. I, p. 204.
(2) ilecherches sur rAnalomie et les métamorphoses des dif-
férentes sorles d'insectes, p. 41 i (ouvr. posth.), 4°. Paris, 1832.
(3) « In besondere Grubeii. » Lehrbuch der Zootomie von R.
Wagner; 2* Theil, von Frey und Leuckart. Leipsig, 1843, p. 6.
(4) F. Dnjardin (Manuel de l'observateur 8u microscope).
(5) Recherches microscopiques sur l'organisation des ailes des
Lépidoptères: in Ann. des Se. nat., 2' série, tom. IIL 1835.
TRAVAUX INÉDITS. 287
aire régulière, et qui empêche souvent de distinguer la
trachée de ces points-là.
Enfin, dans ces derniers temps, M. Lavalle, étudiant le
test des Crustacés décapodes, a insisté sur ce fait, que les
poils de ces articulés prennent naissance au-dessous de la
couche épidermique, et que la cavité dont ils sont creusés,
atteignant quelquefois leur base, semble venir se mettre
en communication avec les canaux qui traversent le test {i ).
Les travaux que je viens de citer établissent donc déjà,
pour quelques animaux articulés, le fait de l'implantation
des poils et des écailles (qui ne sont ici que des poils mo-
difiés), contrairement à l'opinion qui faisait dériver ces
parties de l'épiderme ou du derme, à titre de simples pro-
longements ou végétations. Mais ces observations pou-
vaient ne paraître ni assez nombreuses pour conclure à la
nature des dépendances de la peau dans le type entier, ni
assez complètes pour autoriser l'assimilation des cavités
d'implantation de ces petits organes au bulbe producteur
d'un poil de mammifère ou d'une plume d'oiseau. C'est
pourquoi, reprenant ces études, les étendant à l'ensemble
sériai des animaux articulés, et cherchant, dans un grand
nombre de faits, ceux qui pouvaient nous éclairer le mieux
sur la nature des loges d'implantation, j'ai essayé de com«
pléter les données que nous possédions déjà à cet égard.
Voici les faits auxquels je suis arrivé sur ce premier point:
L'implantation est constante, depuis les Annélides séti-
gères jusqu'aux Insectes les plus élevés. Mais le pédicule,
d'une part, la cavité qui le reçoit, de l'autre, m'ont offert
des différences dont je dois compte au débat, et dont
quelques-unes sont de nature à nous conduire plus loin
qu'on n'avait été jusqu'à présent. En indiquant ces diffé-
rences, je ne négligerai pas celles qui nous donnent les
caraolères de structure dos poils et des squammes des ani-
maux articulés; car elles ont aussi leur importance pour
(I) Ann. des Se. nat., 5^ .séiic, loin VIL 1847.
288 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Jubl 185^.)
la question qui nous occupe, et pour l'anatomie comparée
générale des dépendances de la peau. ♦
Annéltdes.
J'ai dû choisir les espèces les plus transparentes de la
classe des vers chétopodes, pour étudier les soies dont
ceux-ci sont munis. J'ai observé avec soin les poils que
Ton rencontre chez les Nais , ceux en particulier de la
Nais proboscidea, petite espèce commune dans les eaux
stagnantes. Ici, nous trouvons deux sortes de soies : les
unes latérales, droites, plus ou moins longues; les autres
inférieures, en crochet, et assez courtes. Les unes et les
autres sont transparentes, d'apparence parfaitement ho-
mogène, et leur base d'implantation, nettement limitée,
s'enfonce dans la peau, sans qu'on aperçoive autour d'elle
l'indice d'un organe producteur bulboïde ; seulement, les
soies latérales présentent celte particularité» qu'elles sont
insérées par faisceaux dans les parois de petites bourses
formées chacune par une rentrée de la peau Chaque
bourse donne attache à plusieurs soies d'inégale longueur,
dont les plus petites y sont même entièrem.ent renfermées,
atteignant ou dépassant à peine l'orifice par leur extré-
mité libre. Un faisceau spécial de fibres charnues, détaché
des espaces intermédiaires de la peau, vient passer au-
dessous du petit sac, s'y appuie, et le met en mouvement
par ses contractions. Ainsi, transparence homogène de la
substance des soies, limitation très-nette de leur extré-
mité basilaire, enfoncement de cette extrémité atténuée
ou non dans l'épaisseur de la peau, suivant une direction
oblique au plan de celle-ci, en voilà suffisamment pour
prouver que nous n'avons pas affaire ici à de simples pro-
longements épidermiques, mais à des productions analo-
gues aux véritables poils , bien qu'à la vérité nous ne
voyions pas se dessiner encore les formes d'un follicule
distinct. Les soies des Néréides m'ont offert, sous ce rap-
port, le même caractère que celles des Naïdes (fig. ^).
tp.avaux inédits. 289
Crustacés.
Il ne peut être question ici des organes sétiformes qui
abondent à l'extrémité du corps et des membres d'un
grand nombre de Crustacés inférieurs, et qui font Toffice
de branchies; ce ne sont pas là des soies, des poils, mais
des subdivisions appendiculaires qui participent de l'orga-
nisation des parties qui les portent jusqu'à être articulées
sur et comme celles-ci. En échange, nous trouvons de vé-
ritables poils, et très-souvent des poils plumeux chez un
grand nombre de Décapodes.
M. Lavalle, qui a étudié ceux de quelques espèces de
cette classe, et notamment ceux d'une espèce du genre
Lupa^ de Leach, a reconnu, comme je l'ai dit. non-seule-
ment l'implantation du poil au-dessous de l'épiderme,
mais la correspondance de chaque poil avec une lacune
canaliforme qui traverse la couche calcaire du test.
J'ai constaté dans notre Crabe commun {Cancer mœnas^
Lin.) l'exactitude des observations de M. Lavalle; j'ai vu,
comme lui, le canal médullaire du poil, la matière qui le
remplit, la prolongation de cette étroite cavité jusqu'à la
base de celui-ci, la lacune plus large qui la prolonge dans
l'épaisseur du test, et qui croise et interrompt les lignes
parallèles dessinées dans le tissu environnant. Mais j'ai re-
connu quelque chose de plus complet encore ; c'est que
les canaux du test, qui correspondent aux poils, sont oc-
cupés par des revêtements membraneux qui viennent
embrasser la base de ceux-ci, et constituent des sacs fol-
licuUformes terminés inférieurement en pointe de cône,
et paraissant recevoir, par là, un système nourricier dont
les débris sont faciles à reconnaître dans la plupart des
préparations (fig. 2).
Arachnides.
Les poils, tant simples que plumeux, des Octopodes dé-
2« SÉRIE. T. m. Année 1851. 19
290 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Ju'm 1851.)
butent par un pédicule qui s'implante dans une petite
ouverture renflée à son pourtour. Ici, le pédicule est at-
ténué, et la cavité bulboïde dans laquelle il est reçu in-
dique un très-petit sac occupant l'épaisseur de la peau ;
je n'ai pas encore réussi à voir son système nourricier.
Parmi les espèces que j'ai observées, je citerai VAcarus
aquaticus de Lin. (1), eiVEpeira cucurbitana.
Insectes.
Tous les Insectes que j'ai étudiés m'ont également of-
fert le fait d'une cavité d'implantation pour les produc-
tions, d'ailleurs très-variées, qui se rattachent au tégument
de ces articulés. Poils simples ou barbés, poils à un seul
ou à plusieurs éléments creux, écailles, tous commencent
par un pédicule distinct, tantôt atténué, tantôt, au con-
traire, renflé en tête. J'ai figuré les poils, les écailles et des
cavités d'implantation empruntés aux divers ordres de
cette classe. Tout en m'en référant à la planche ci-jointe,
je dois ajouter ici quelques détails sur les faits les plus
complets que j'aye eu l'occasion d'observer.
Les écailles des Lépidoptères me paraissent constituées
par des espèces de petites trachées placées parallèlement
sur un même plan, entre deux feuillets épidermiques.
Couvertes, le plus souvent, de granulations colorées, elles
laissent voir, dans les cas où ces granulations sont plus
rares, des stries transversales distinctes sur chacun des
petits tubes composants ; et l'immersion de ces écailles
dans un liquide fait pénétrer celui-ci dans ces mêmes tubes
en colonnes d'inégale hauteur, qui démontrent nettement
et la nature et l'indépendance de ces éléments de struc-
ture. Sans insister ici, comme je pourrai le faire dans un
autre travail, sur cette composition des squammes de Lé-
pidoptères, et pour passer à ce qui nous intéresse plus
spécialement aujourd'hui, j'ajouterai que les tubes qui
(1) Limnochares holosericca de Latr*
TRAVAUX INÉDITS. 291
sont le plus directement dans la prolongation du pédicule
se continuent dans celui-ci et finissent par se perdre dans
sa partie terminale, qui n'en laisse plus apercevoir de
trace, et qui est d'une transparence homogène. Deux lignes
également transparentes prolongent cette partie termi-
nale, en remontant sur les côtés du pédicule, vers les par-
ties latérales de l'écaillé. Ces lignes indiquent-elles une
voie de communication entre les éléments tubuleux de ces
régions et le pédicule? Je n'oserais l'assurer.
De petites bourses, dont la forme reproduit assez bien
celles d'ailleurs variées des pédicules, existent, comme on
le sait, aux deux surfaces de l'aile pour recevoir ceux-ci,
et se disposent, en séries transversales, sur des lignes ren-
flées qui forment des. dessins peut-être caractéristiques
pour chaque genre, comme le sont les veinures principales
de l'aile.
Je ne puis partager la manière de voir de M. Bernard
Deschamps sur les rapports de ces capsules squammifères
avec l'aile qui les porte. Cet observateur les croit toujours
attachées par les bords d'une sorte de boutonnière ovale
qui occuperait une partie de leur longueur. Je n'ai pas
réussi à me convaincre, je ne dis pas de toute apparence,
mais de la réalité de cette ouverture unique; mais voici ce
que j'ai vu, et ce quïl est très-facile de constater. Chaque
capsule est entourée d'une aire plus opaque que le fond
de l'aile (fait que M. Bernard Deschamps a indiqué et
môme figuré). Or, cette aire est sillonnée par des tractus
sinueux, représentant des espèces de canaux qui parti-
raient des côtés et du fond de l'espace occupé par la cap-
sule, et paraissent constituer un système radiculaire ou
nourricier à l'usage de celle-ci (fig. 6 c). Quoi qu'il en soit,
il est évident que les écailles des Lépidoptères ont des fol-
licule^ très-bien constitués.
Au nombre des autres insectes chez lesquels j'ai ren-
contré ces follicules avec un défeloppement remarquable,
je citerai les NautonecteSj parmi les Hémiptères, et les Z>i-
202 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juïu 1851.)
tisques, parmi les Coléoptères. Les soies, qui élargissent,
par leur double rangée, les tarses postérieurs des Ditis-
ques, sont longues, renflées en tête inférieurement, cana-
liculées jusqu'à cette extrémité, qui est percée d'un trou.
Le canal se montre occupé, de distance en distance, par
une matière transparente, peut-être une espèce de moelle
fluide. Ces soies sont d'abord assujéties par une disposi-
tion particulière du tégument, qui se relève en forme
d'étui autour de chacune d'elles. Mais leur extrémité, en
forme de tête, est reçue dans un sac membraneux, coni-
que, sous-tégumentaire. Ce sac, véritable follicule, pré-
sente à son fond l'insertion d'un filament nettement des-
siné, comme le serait un filet nerveux, et qui va se ratta-
cher à angle droit à un cordon placé près de là, et courant
dans la direction du tarse Cfig. 8).
11 serait facile de multiplier, soit pour les insectes, soit
pour les animaux articulés en général, les descriptions et
les détails que peut fournir l'étude anatomique des dépen-
dances tégumentaires. Mais je crois avoir donné assez
d'exemples de ces productions observées à tous les degrés
du type et dans tous les ordres d'insectes, comme le té-
moigne la planche ci-jointe, pour me permettre dès à
présent une conclusion générale sur le point d'anatomie
dont il est question ici. On a vu que les poils et les écailles
tégumentaires des animaux articulés sont, à la vérité,
comme ceux des plantes des organes creux, c'est-à-dire
canaliculés, à un ou plusieurs éléments; que leurs cavités
intérieures sont ou vides ou remplies de sucs qui se con-
crètent facilement, différence qui semble se rattacher à
celle du séjour tantôt aérien, tantôt aquatique. Jusqu'ici
ce pourraient être de simples cellules modifiées. Mais d'a-
bord remarquons que ces poils, quand ils offrent des
barbes, ne sont jamais creux au-delà de l'axe, ces der-
nières paraissant être pleines. Puis le tissu cellulaire épi-
dermique, dans les cas où il semble se prolonger, sous
forme de poil ou d'épine, comme cela se voit, entre au-
Revue et Mau. de Zoologie, /8S/.
PI. 8.
'^^'^l
Caractères anatomiques des dépendances de la peau chez
les animaux articulés.
TRAVAUX INÉDITS. 295
très, chez le^ Sauterelles, etc., etc., ne fait, en réalité,
que recouvrir, en l'accompagnant, une production spé-
ciale, qui prend racine beaucoup plus bas que cette cou-
che superficielle. Enfin, nettement limités par leur base
d'implantation, revêtant la forme d'un pédicule étroit ou
d'un renflement, les poils et les écailles des Entomozoaires
sont toujours reçus dans de petits sacs ; et, chez un certain
nombre d'espèces, on voit facilement que ces sacs, véri-
tables follicules, reçoivent, par leur fond, ou des iriichées
ou des filets nerveux, peut-être, chez les espèces à syslèmo
vasculaire, des canaux nourriciers. Nous voilà donc bien
loin des poils épidermiques de la plante, et bien près des
poils bulboïdes des Mammifères et des plumes des Oiseaux,
y compris les modifications de forme, de structure, d'or-
ganisation qui se rapportent à la différence des séjours et
des fonctions plus ou moins relatives à la protection, à la
statique, peut-être même à la sensation générale.
En conséquence, s'il existe dans le règne animal des
productions assimilables, par la simplicité de leur origine,
au système pileux des plantes, ce n'est plus dans les ani-
maux articulés, c'est seulement dans les types inférieurs
du règne, qu'il faudra les chercher.
Explication de la planche 8.
Ftg. ^. Segment de la iVais proboscistea montrant les
soies latérales insérées dans leurs bourses, et les faisceaux
charnus en forme d'arcs qui passent sous ces bourses.
Fig. 2. Poil du tarse du Cancer mœnas, avec sa base
percée et enfoncée au-dessous de l'épiderme, puis embras-
sée par le sac bulboïde qui traverse tout le test calcaire.
lig. 5. Fragment d'un poil de la Mouche domestique, et
sa cavité d'insertion percée à son fond. Ce poil, à base at-
ténuée, est dessiné de stries longitudinales qui indiquent
plusieurs éléments tubulaires (trachées?) juxta-posés.
Fig. 4. Poil de la grosse Mouche à viande (Musc, vomi-
taria) offrant la môme structure.
294 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juhl 1851.)
Fig, 5. Poil épineux de VApis metlifica, type commun
chez les Hyménoptères.
Fig. 6. a. Ecaille du grand Papillon du chou (Pap. bras-
sicae). Sur la partie obscure, des granulations nombreuses,
accumulées surtout à la région médiane, masquent ou al-
tèrent le dessin des stries transversales. Sur la partie claire,
ces stries plus à découvert, et quelques tubes en partie
remplis de liquide infiltré. — b. Fragment d'une écaille
du Vanesse grande Tortue (9. polychloros), montrant H°
par la ligne de brisure l'indépendance des tubes compo-
sants; 2° la continuation des tubes de la région médiane
dans le pédicule ; 5° les deux lignes latérales qui semblent
mettre en communication la partie commune et transpa-
rente du pédicule avec les régions latérales de l'écaillé.
— c. Capsule d'insertion entourée de son aire de support
et de ses prolongements radiciformes.
Fig. 7. Poil du. Nautonecte glauque. %]n filet nettement
dessiné vient aboutir au fond de sa capsule d'insêttion.
Fig. 8. Poils du tarse postérieur du Ditiseusmarginatus.
— a. Poil isolé, et l'indice de la matière médullaire. —
b. Une série avec le système d'implantation, les sacs foUi-
culiformes, et les filets qui s'y distribuent.
II. SOCIETES SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du 2 Juin ^ 85i . — M. Valenciennes est venu faire
connaître à l'Académie l'exposé des tentatives faites pour
acclimater en France plusieurs poissons des eaux douces de
l'Allemagne. C'est une grande et belle question au point
de vue de l'utilité publique et des ressources de produc-
tion de certaines contrées, que l'empoissonnement de nos
rivières, et l'acclimatation dans nos eaux douces de pois-
sons étrangers tels que ceux dont l'Angleterre et l'Aile-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 295
magne ont su s'enrichir depuis longtemps. Les efforts
tentés en France, dans ces derniers temps, ont éveillé la
sollicitude d'un savant ministre, M, Dumas; une commis-
sion fut nommée par lui dans le but de régulariser, de di-
riger et de continuer ces louables tentatives. Nous sommes
heureux de voir que, contrairement à l'usage de plus
d'une commission, celle-ci a cru devoir s'occuper active-
ment de la question qui lui était confiée, et débute par
une entreprise hardie, heureusement conçue, et jusqu'ici
assez heureusement exécutée. Le ministre actuel de l'a-
griculture et du commerce, M. Buffet, s'y est montré fa-
vorable, et a chargé M. Valenciennes d'aller en Allemagne,
et de rapporter en France des individus assez gros, d'es-
pèces variées, afin d'en essayer ensuite la reproduction,
soit par des méthodes de fécondation artificielles, connues
depuis longtemps, soit par la propagation naturelle du
frai. Ce voyage a été exécuté ; des expériences ont été
tentées sur les lieux pour déterminer Içs précautions à
prendre pour le transport des diverses espèces, et, grâce à
l'enipressement éclairé et bienveillant des savants alle-
mands et des diverses administrations, particulièrement
celle du chemin de fer, le voyage s'est heureusement ef-
fectué, et notre ambassadeur zoologique est arrivé avec
un nombre satisfaisant d'individus en bonne santé. Ils se
rapportent à quatre espèces très- estimées en Allemagne.
Ce sont d'abord le Perça lucioperca de Bloch et de Linné;
Saucier, Saudel et Saudat^ du littoral de la Baltique , Scliil,
des riverains du Danube autrichien : c'est le plus difficile
à transporter; il n'avait pas encore passé le Rhin. M. Va-
lenciennes en a amené huit vivants. En second lieu vient le
Silurus glanis, Wels, des Allemands ; le savant voyageur
en a déposé dix-sept dans le grand bassin du Jardin des
Plantes : l'un d'eux a 4 m., 20 de long, et pèse 10 kilo-
grammes. Puis la Loile allemande {Gadus loila, Block) ; il
en exisle douze de 70 à 80 centimètres de long, et du poids
de 5 à 4 kilogramii es, Enfin, VAlandi Ciprinus jases, Bloch,
296 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juiu 1851.)
dont le même bassin possède onze exemplaires vivants.
Tels sont les produits de cet important voyage. La com-
mission va placer ces précieux individus dans des réser-
voirs d'eau de Seine, où elle aura toute facilité de faire les
expériences nécessaires à leur reproduction.
M. Valenciennes signale, en terminant, un fait curieux,
c'est l'expulsion de ténias observée chez ces poissons sous
l'influence du mouvement du chemin de fer. Le change-
ment d'eau a produit, chez un grand nombre de Lottes,
et surtout d'Alandt, une maladie de la peau très-singu-
lière, et dont le savant académicien signale les principaux
symptômes.
M. Coste, membre de la commission, annonce qu'elle a
visité les eaux de Versailles, et choisi des bassins très-con-
venables pour de si importants essais. Il signale l'utilité de
tenter des essais analogues sur le Gourami de l'Inde, que
Ton pourrait facilement rapporter de l'Ile-de-France, où
il se reproduit très-facilement, et vit à l'état de domesti-
cité.
— M. le docteur Mori, de Pisé, fait connaître, par une
lettre de M. Briici, un procédé de fabrication de plaques
destinées a maintenir en position les préparations anatomi-
ques conservées duns l'alcool. L'auteur établit d'abord, ce
que nous lui accordons de grand cœur, qu'aucun des
moyens actuels d'exposition des pièces d'anatomie déli-
cate ne se prête à une véritable conservation. Sur l'invita-
tion de M. Savi^ directeur du cabinet d'histoire naturelle
de l'Université de Pise, M. Mori, après des recherches
nombreuses, est arrivé au procédé suivant : 11 prend une
tablette d'ivoire de grandeur convenable, et la plonge
dans l'acide hydrochlorique étendu, jusqu'à ce qu'une
épine de catcus la pénètre facilement. Il la retire aussitôt,
et lave à l'eau pure avec immersion pendant quelque
temps; puis, pour colorer la plaque, il la met dans une
dissolution de deutochlorure de mercure, \ 2 grains dans
6 onces d'eau distillée. Après -18 à 20 heures, on la re-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 297
tire, et on la plonge dans Tacide hydrosulfurique liquide.
Le sulfure de mercure qui se forme dans la trame même
de l'ivoire donne à la tablette une coloration noire perma-
nente. Quand cette coloration est uniforme, on retire la
tablette^ on lave à Peau pure, et elle peut être immédia-
tement employée.
— M. Constant Prévost communique une lettre de
M. Lartet annonçant des découvertes d'ossements fossiles
faites récemment à Sansan. Bien que fort intéressantes,
elles se rapportent toutes à des espèces déjà connues,
— M. Duvei-noy donne aussi communication d'une lettre
de M. LaurtUard, relative aux fouilles qu'il dirige dans les
mêmes localités, d'après les instructions de l'administra-
tion du Muséum, et aux résultats nombreux et intéres-
sants qu'elles ont déjà fournis.
Séance du 9 Juin. — M. Brown-Séquard présente une
Note sur la persistance de la vie dans les membres atteints
de la rigidité quon appelle cadavérique. L'auteur, dans trois
séries d'expériences, a constaté que, sous l'influence de la
circulation rétablie dans les vaisseaux des membres rigi-
des, l'excitabilité des nerfs et des muscles, la sensibilité et
les mouvements volontaires se rétablissent après même
vingt minutes de rigidité. Voici les conclusions de cette
Note, digne de l'attention des physiologistes : -)° Les mus-
cles atteints de cette rigidité qu'on trouve chez les cada-
vres ne sont pas des muscles morts, et, s'ils n'ont plus la
vie en acte, ils ont encore la faculté de vivre; 2° des nerfs
moteurs et sensitifs, dans des membres où le sang ne cir-
cule plus, ayant perdu tout pouvoir de réagir suivant leurs
aptitudes spéciales lorsqu'on les excite, sont capables de
réacquérir des aptitudes par l'action du sang ; 5° malgré
une durée de dix à vingt minutes de la rigidité post mor-
tem ou cadavérique dans les membres des Mammifères, ces
membres peuvent cesser d'être roides, redevenir irritables
et retrouver, en outre, la sensibilité et les mouvements vo-
lontaires.
298 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 185-1.)
— M. Bouglinval présente une Note sur des ossements
de Guanclies apportés par lui de Tenériffe en 4 842, et pro-
venant en grande partie de fouilles qu'il avait dirigées lui-
même.
Séance du H Juin. — Aucune communication zoolo-
gique.
Séance du 25 Juin. — M. Brown-Séquard lit des i?e-
cherches sur le rétablissement de iïrrïtabïlïlé musculaire chez
un supplicié. Celte note est le compte rendu d'une expé-
rience extrêmement curieuse faisant suite à la communi-
cation lue quinze jours avant par l'auteur. Sans pouvoir
donner ici les détails de cette intéressante expérimenta-
tion, nous dirons qu'elle lui a donné lieu de confirmer sur
l'homme tous les résultats observés chez les animaux.
— M. Blondlot présente, sous le titre Inutilité de la bile
dans la digestion proprement dite, un Mémoire complémen-
taire à son Essai sur les fondions du foie. Dans ce Mémoire,
l'auteur espère démontrer la nature excrémentitielle de
la bile par une expérience que M. de Blainville, si nous ne
nous trompons, avait déjà tentée. Il a établi, chez deux
chiens, des fistules de la vésicule biliaire, avec oblitération
du canal cholédoque, de manière à amener toute la bile
au-dehors. L'un des chiens a vécu cinq années dans cet
état avec une parfaite santé, et la dissection a cependant
montré qu'aucune goutte de bile no pouvait parvenir
dans l'intestin.
Séance du 50 Juin. — M. Leymerie décrit une mâchoire
inférieure d'Anlliracotherium magnum découverte à Mois-
sac.
GUÉRIN-MÉNEViLLE et Ad. lOClLLON.
ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 299
m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
On THE LoRlNE genus of Panots, Eckctus, etc. ; by Ch.-L.
Bonaparte, prince of Canino (ffotn the Proc. of the
Zool. Soc. ofLond.,'1849).
Dans cet article do quelques pages seulement, M. Ch.-L.
Bonaparte, après avoir indiqué les deux espèces connues
du genre Eclecius, en décrit une magnifique, qu'il appelle
E. cornelia, la dédie à madame Schlégel, épouse du célèbre
naturaliste. Voici la phrase diagnostique de cet oiseau :
CoccineiiSf dorso, aiis caiidaque purpureo^fuscescentibus;
margine alarum remigibusque apice cyaneis ; tcctricibus in-
ferioribus rubro cyaneoque variis ; abdomine, crisso et caudœ
apicey rubris concoloribus.
Des Moluques; probablement de Céram.
Cet opuscule est accompagné d'une belle planche colo-
riée, représentant l'oiseau à moitié de grandeur naturelle,
et d'après un individu vivant qui se trouve au jardin zoo-
logique d'Amsterdam
Dans une note, M. Ch.-L. Bonaparte donne quelques
détails sur les richesses du musée de Leyde, qu'il met au
premier rang des musées européens moins par le nombre
des espèces que par la belle conservation des individus et
la réunion des âges, des sexes, des localités, qui permet
de voir sûrement si telle espèce est bonne ou mauvaise.
L'auteur cite, parmi les raretés de cette collection, une
nouvelle espèce d'Eléphant (Elephas Siimatranus, Temm.),
créée sur un squelette, et intermédiaire entre l'indien et
l'africain ; elle détruit les caractères au moyen desquels on
a voulu séparer des Eléphants le genre Loxodon. Le nom-
bre des paires de fausses côtes est de ^ 4, une de moins que
chez ïafricanus, une de plus que chez Vindicus; celui des
vertèbres dorsales est de 20, au lieu de ^9 et 21 ; d'un
autre côté, cette espèce a 4 vertèbres au sacrum, comme
Vafricanus, et 54 caudales, comme Vindicus.
500 HEV. ET maG. de zoologie. ( Juîn 185^.)
M. Ch.-L. Bonaparte mentionne encore, parmi les oi-
seaux, VAgelastes meleagrides^ Temm. ; parmi les reptiles,
un nouveau genre de Vipères, Chlorœchis, Schlégel, et un
nouveau genre de Batrachiens, Myiobatrachus paradoxtiSy
Schlégel, de la Nouvelle-Hollande. Les espèces précédentes
proviennent des Moluques.
En félicitant la Hollande du beau musée de Leyde, objet
de l'admiration des savants, qu'il nous soit permis de re-
gretter que la France, avec ses immenses ressources, ne
puisse pas offrir dans le Jardin des Plantes de Paris le pre-
mier établissement de l'Europe et un centre d'études et
d'émulation pour les nombreux naturalistes de notre pa-
trie. L. Fairmaire.
BiJDRAGE tôt de Kennis der gymnognathen van den in-
dischen archipel ; door D"^ P. Bleeker. (Overgonemen
uit het XXIV Iste Deel der Verh. van het Batav. Gen.
van Kunsten en Wetenschappen.) Batavia, ^850.— In-4%
Batavia, ^85^.
Ce travail est précédé d'une introduction en hollandais ;
vient ensuite un Conspectus specierum analyticuSj dans le-
quel les caractères essentiels de ^ 5 Teiraodon, 1 Diodon et
^ Triodon. Enfin, les caractères plus détaillés de ces ^5 es-
pèces sont donnés avec plus de détails en latin et en hol-
landais.
Dans un autre Mémoire, M. Bleeker traite de la môme
manière les genres Belone^ Hemirampkus, Exocœtus, Pan-
chax.
Notice sur un nouveau Némërtien de la côte d'Ostende,
par M. Van Beneden, de l'Académie royale de Belgi-
que (Bulletins de l'Académie royale de Belgique, n° ^ ,
lomeXVlII).
Il s'agit d'un petit vers de couleur orangée observé par
501
le naturaliste belge, dès -1847, et étudié par lui en 1849,
sous le nom provisoire de Chlorïdelia^ quand il fut mis à
même de constater que le môme animal était déjà décrit
dans un Mémoire de M. Schmidt, agrégé à l'Université de
léna, publié sous le titre de ISeue Beitrage zur Naturges-
chichte der Wûrmer. léna, -1848. Ce jeune savant l'ayait
observé aux îles Féroé, et lui avait imposé le nom de Di-
nopliilus vorticoïdes. M. Van Beneden, après avoir confirmé
la plupart des observations de M. Schmidt, a pu y ajouter
plusieurs faits assez importants.
Sous une peau assez résistante, limitant un corps ex-
trêmement contractile, et couverte de cils vibratiles, il
décrit un appareil digestif complet, composé d'un œso-
phage, d'un estomac cylindrique allongé, et d'un intestin
droit aboutissant à un anus très-difficile à voir, mais que
trahit l'expulsion des infusoires que l'on distingue dans la
cavité digestive. Près du bord antérieur du corps existent
deux yeux allongés colorés en noir. Les sexes sont séparés ;
les testicules consistent en deux poches symétriques ova-
les, remplies de spermatozoïdes. L'auteur n'a pu constater
leur orifice extérieur. Les ovaires sont constitués par deux
sacs qui se remplissent plus ou moins d'oeufs, et dont
M. Van Beneden a vu l'orifice, situé en avant de l'anu;?,
pondre des œufs orangés comme le corps de la mère, et
d'un volume considérable. Tels sont les points mis en lu-
mière par M. Van Beneden, et ces résultats iront s'ajouter
aux travaux de Bathke,FreyetLeuckaert, deQuatrefages.
Schultze, Kôlliker, Schmidt, pour compléter et rectifier
l'histoire encore obscure des Némertiens.
Ad. Focillon.
Sur deux larves d'EcHiNODERMES de la côte d'Ostende,
par M. Van Beneden (Bulletins de l'Académie royale de
Belgique, n" 6, tome XVII).
L'histoire des métamorphoses si bizarres des Echino-
502 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juin 185^.)
dermes a attiré depuis quelques temps l'attention de tous
les naturalistes : Sars, Koren, Danielssen, Krohn, J. Mul-
ler, Desor, l'ont successivement enrichie des faits les plus
curieux. M. Van Beneden a eu lieu d'obseryer, en ^849,
deux nouvelles formes, l'une se rapprochant des Pluteus
ou des Ophiures, l'autre observée à Helsingor par M. J,
Millier, et décrite par lui sous le nom de Bipinnaria {Uber
die Larven und die Métamorphose der echino dermum zweite
abhandlung. Berlin, 4849). i/auteur fait connaître ceslar*
ves par une description minutieuse et de bonnes figures :
je ne puis même essayer d'analyser ces détails nombreux
des formes transitoires de ces ôtressinguliers; j'aime mieux
renvoyer les naturalistes au travail de M. Van Beneden et
à celui de i\I. J. Mûller dont j'ai donné le titre.
Ad. Focillon.
NOTiciAS SOBRE, etc, — Notico sur les larves des Agapan-
thia , pour servir à l'histoire de ce genre ; par le
docteur M.-P, Graells, membre de l'Académie des
Sciences de Madrid. (Extrait des Mémoires de celte Aca-
démie.) ^850.
Cette Note, d'une dizaine de pages, donne des détails
très-circonstanciés et intéressants sur les larves des Aga-
panthia: une jolie planche coloriée nous montre l'inté-
rieur des Onopovdon; qu'elles rongent, et dans lequel
s'opèrent leurs métamorphoses. C'est VAgapanlha irrorata
sur laquelle M. Graëlls a fait ses observations. Cet insecte
est assez commun aux environs de Madrid ; sa larve est
apode, et offre un aspect très-différent de celui des Longi-
cornes déjà observés dans cet état : les seuls genres avec
lesquels on peut lui trouver de la ressemblance sont les
Parmena et les Ccdamobius, qui vivent aussi dans l'inté-
rieur dos tiges de plusieurs plantes herbacées.
Nous désirons que notre zélé collègue nous fasse con-
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 505
naître de la môme manière les larves encore inconnues de
plusieurs insectes qui se trouvent en Espagne, et dont la
connaissance, si intéressante sous le rapport des mœurs,
est d'une grande utilité pour faire trouver des rapproche-
ments ou des dissemblances entre les différentes familles.
LÉON Fairmaire.
INSECTA Saundersiana, ctc. — Description des insectes
inédits de la collection de M. W.-W. Saunders. — Lon-
dres, ^850.
La riche collection de M. W.-W. Saunders renferme
une grande quantité d'espèces rares et inédites, dont cet
entomologiste dispose avec une rare libéralité. La bro-
chure qui nous occupe renferme la première partie des
Diptères de cette collection, et se compose des Xylophages
et des Tabaniens; les figures sont dessinées par le remar-
quable crayon de M. Westwood, et le texte est dû au tra-
vail de M. F. Walker, si connu pour ses travaux sur les
Chalcidites. Parmi les Xylophages, 6 nouveaux genres sont
établis : Inopus, Phyciis , Dimassus^ Dialysis, Cydotelus^
Nonacris. Parmi les Tabaniens, le genre Pangonia est par-
tagé en ^ 5 nouvelles subdivisions qui facilitent le classe-
ment de ce genre nombreux, mais qui ne doivent pas être,
au moins pour la majeure partie, élevés au rang de véri-
tables coupes génériques : 65 nouvelles espèces de Taba-
nus sont décrites; un seul nouveau genre, Scepsis, est
créé; ce nom devra être changé, à cause du genre Lepsis,
qui existe déjà dans les Muscides.
Celte première partie fait désirer que la seconde pa-
raisse bientôt, et que M. W.-W. Saunders continue à nous
faire connaître ses richesses, en suivant le môme jîllan.
LÉON Fairhaire.
504 RKV. ET RIAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 185i.)
' IV. MÉLAIVGES ET NOUVELLES.
V€,)^tjs.de la collection d'ambre gris laissée par Ch. Bérendt,
.<; : :■,-:■• de Kœnigsberg. :
• Nous devons signaler à l'attention des entomologistes
une collection importante qui est à vendre en ce moment à
Kœnigsberg, C'est la collection d'ambre gris et des débris
organisés trouvés dans cette matière, laissée par feu Charles
Bérendt, qui y avait consacré tous ses soins. Sa mort laisse
.inachevé un travail important : la première partie du pre-
mier volume a paru à Berlin, en ^84S, sous le titre de
Organische reste un Bernslerne; la seconde est sous presse,
et le deuxième volume doit suivre immédiatement.
Cette collection se compose de 550 échantillons pour la
formation du succin; autant de végétaux; 590 échantil-
lons de Crustacés, Myriapodes, Arachnides; de 650 Co-
léoptères, 6'< Orthoptères, 228 Nevroptères, 226 Hémip-
tères, ^ ,-120 Diptères, 51 5 Hyménoptères, 58 Microlépidop-
tères, et ^2 Chenilles. La collection comprend, en tout,
4,21 6 échantillons bien conservés. D'après le vœu de M. Bé-
rendt, elle doit être cédée de préférence à un établissement
scientifique.
TABIiE DEI^I niATlÈRESI DU W &.
Jules €t Edouard Verreaux. — Oiseaux du Gabon. 257
PucHERAN. - Types peu connus du Musée de Paris. 272
HoLLARD. — Recherches sur les caractères anatomiques des dé-
pendances de la peau. 283
Académie des Sciences de Paris. 294
Bonaparte. — On the Lorine genus of Parrots. 299
P. Bleeker. — Bijdrage tôt de Kennis der gymnognathen vau
den iniischen archipel. 209
Van Beneden. — Némertien de la côte d'Ostende. ib.
— Echinodermes. 301
M. -P. Graells. — Larves des Agapanlhia. 502
Saunders. — Insectes inédits. 303
Ch. BÉRENDT. — - Collection d'arabre gris. 304
H^P. eljVa^. lù- Zûû/û(/i'e . /SJ?/.
PL o.
Zeir
N. Iié»U>7ld Ù>Lp.
Alcedo Verrcati.vt
9VATORZIÈME ANSTÉE. — JUZZXET X851.|
I. TRAVAUX IIVÉDITS.
Description d'une nouvelle espèce de Martin-pécheur,
par M. J. De La Berge (planche 9).
Alcedo Verreauœii. — Supra nigro-cyaneus, tœruleo-macula-
tus, subtùs cinnamomeus ; genis rufis purpuraceo-variegatis;
fronte nigro; rostro pedibusque rubris. — Hab. Bornéo.
Le front et le tour du bec noirs; lorums roux clair;
vcrtex et occiput bleu d'outre-mer foncé, chaque plume
barrée de bleu de cobalt vif aux trois quarts de sa lon-
gueur; joues, régions post-oculaires, parties latérales du
cou, roux canelle, lavé de pourpre violacé ; de la région
parolique s'échappe un faisceau de plumes à barbules al-
longées blanches, très-légèrement lavées de roux doréî
dos et croupion recouverts de plumes à barbules allongées,
lisses et brillantes, d'un bleu de cobalt vif légèrement gla-
cé, sur le croupion, de quelques reflets d'aigue-marine.
Le menton blanc, lavé de roux doré ; thorax et abdo-
men roux canelle vif, plus intense sur les flancs. Couver-
tures supérieures alaires petites , bleu noir; moyennes,
bleu foncé, chaque plume ponctuée, à la pointe, de bleu
d'outre-mer vif; scapulaires bleu foncé, lavé de bleu clair;
couvertures inférieures roux canelle.
Premières rémiges noires en dessus, gris lavé de roux
en dessous ; deuxièmes, en dessus, noires au centre, bor-
dées de bleu d'outre-mer à la partie externe, et de roux
aux barbules internes.
Rectrices noires en dessus, grises en dessous. Couverfu-
2« SÉRIE. T. 111. Année 1851. 2)
506 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
res caudales supérieures, bleu de cobalt brillant; infé-
rieures, rousses.
Bec rougeâtre, probablement rouge sur le vivant, lavé
de brun à la mandibule supérieure.
Pieds roux.
Cette belle espèce, qui a été rapportée de Bornéo par
M. S. Muller, est dédiée à M. Jules Verreaux : très-voisine
de VAlcedo Meninting^ d'Horsfield, elle s'en distingue, ce-
pendant, par la coloration rousse des joues et du bec, et
par des différences de taille que des mesures comparatives
feront reconnaître.
A. Verreadxii. a. Meninting.
Bec (de la commissure à la
pointe), 46 m. m. 5^ m. m.
Hauteur du menton, 8 8
Largeur aux narines, 5 5
Ailes, 66 64
Rémiges les plus longues, troisième, deuxième.
Queue, 34 m. m. 28 m. m.
Tarses, 7
Novembre ^ 850.
Descriptions d'espèces nouvelles, rares ou peu connues,
d'oiseaux du Gabon (Afrique occidentale) ; par MM. Jules
et Edouard Verheaux. -^ Voy. p. 257.
Genus Ixonotus,
Plumae uropygii rachide robustissimo. Alae rotundatae : remi-
gum prima robustissimâ ; secundâ longitudine nonœ; tertiâ sex-
tam œquante ; quartâ et quintâ omnium longissimis. Gauda sequa-
lis. Pedes brevissimi. Rostrum brève, gracile, compressum,
subincurvum.
Ixonotus guttatus, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ.
Brunneo-oîivaceus, subtus candidus ; tectricum rectricumque
secundariarum apicibus latè albis; rectricibus lateralibus can-
didis.
TRAVAUX INÉDITS. 507
Bec plus haut que large, légèrement voûté et à peine
denté, à mandibules légèrement rentrées, brun, garni de
quelques soies rigides à sa base; front à plumes assez
serrées, comme écailleuses, d'un gris cendré, un peu
plus foncées sur les bords ; sourcils blanc grisâtre, c'est^
à-dire que le milieu de chaque plume est blanc; vertex
et occiput gris foncé; région oculaire blanche, chaque
plume de la partie postérieure bordée de brun terreux ;
Joues blanches, à plumes écailleuses; région parotique
brun terreux, avec des stries longitudinales blanches;
tout le dessous du corps, depuis le menton jusqn'à la ré-
gion anale, blanc; les plumes du derrière du cou et du
dos assez longues, grisâtres à leur base, et d'un brun oli-
vâtre sur le reste; celles du croupion très-longues, soyeu*
ses et décomposées à leur extrémité, mais offrant les
mêmes caractères que chez les Ceblepyris; chaque plume
grisâtre, puis noire, et terminée de blanc sale; ailes lon-
gues, amples, les quatrième et cinquième rémiges les plus
longues ; tectrices supérieures brun olive tachées de blanc ;
rémiges primaires de la même couleur, et bordées de
blanc seulement en dessous; tarses et doigts plombés,
l'externe plus long que l'interne , le pouce le plus fort ;
ongles bruns et crochus. — Longueur totale du bec, 4
cent. 8 millim. Id. c^e la queue, 7 cent. 5 millim. /rf. des
ailes, 9 cent. Id, des tarses, 2 cent.
Nous ignorons le sexe de cet oiseau, qui provient de
l'intérieur du Gabon, où il fréquente les grands bois et se
nourrit d'insectes.
PHATiNGOLA SALAX, J, et Ed. Vcrreaux. Ex Afr. occ,
Gabon.
Nigerrima; uropygio, coUari interrupto, macula alarum mag-
na interna, abdomineque albîs ; pectore castaneo.
Bec plus large que haut, noir; tête, cou et dos noirs, à
l'exception de la partie latérale du cou, qui est blanche,
de môme que la région abdominale et anale; croupion
également blanc, à plumes lâches, à base noirâtre j ppj-
508 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 185^.)
trine d'un roux vif; flancs blancs; cuisses noires; queue
moyenne, légèrement arrondie ; lectrices blanches ; rec-
trices noires, légèrement bordées de blanc à leur extré-
mité ; ailes moyennes, les quatrième, cinquième et sixième
rémiges les plus longues ; petites tectrices supérieures et
scapulaires noires, moyennes blanches ; grandes tectrices
supérieures noires et blanches, les petites seulement noi-
res; rémiges noires, bordées de blanc; tarses, doigts et
ongles noirs. — Longueur totale du bec, 4 cent. 5 millim.
Id, de la queue, 5 cent. 4 millim. Id. des ailes, 6 cent. 4
millim.
Cette espèce se trouve dans les plaines buissonières des
alentours du Gabon, et se nourrit de petits insectes. On ne
la rencontre que par paire ; mais nous ignorons la difîé-
rence qui existe entre les sexes.
Hyliota violacea, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr. occ.
Yiolaceo-iiigrâ; subtùs albo-rufescens ; macula alarum albâ;
alis longissimis ; remigum prima brevissiraâ ; secundâ quintam
œquante, lertia et quarta omnium longissimis.
Bec assez long, déprimé à sa base, à partir de la com-
missure, plus haut que large sur le reste de sa longueur,
et garni de quelques soies; mandibule supérieure blan-
châtre à la base, noire dans le reste, et dentée, mandibule
inférieure de même couleur; tête, face, et tout le dessus
du corps, d'un noir violacé, de même que les cuisses ;
joues, menton, gorge et dessous du corps blanc jaunâlre ;
croupion à plumes assez longues et moelleuses ; queue al-
longée, carrée, noire ; ailes longues, amples, à troisième,
quatrième et cinquième rémiges les plus longues ; tectrices
supérieures et scapulaires noir violacé, les moyennes mar-
quées d'une grande tache blanche ; rémiges noir violacé ;
tarses et doigts plombés, le doigt externe un peu plus long
que l'interne ; ongles noirâtres, assez crochus, celui du
pouce le plus fort. — Longueur totale du bec, ^ cent. 7
millim. Id. de la queue, 5 cent. Id. des tarses, ^ cent. 8
millim.
TRAVAUX INÉDITS. 509
Cette espèce fréquente les grands bois de l'intérieur, où
elle se nourrit d'insectes.
Platystera leucopygialis, Fraser.
Mâle. Bec déprimé, plus large que haut, noir auxjdeux
mandibules, crochu et garni de soies à la base ; l'œil en-
touré d'un bourrelet circulaire charnu et rouge; tête,
cou et dos noirs ; sourcils, joues, menton, gorge, une es-
pèce de demi-collier à la partie latérale du cou, dos, crou-
pion et tout le dessous du corps, blancs; les plumes du
croupion et de l'abdomen longues et soyeuses; queue
courte, un peu arrondie, noire; chaque rectrice latérale
légèrement bordée de blanc; ailes moyennes, amples, à
quatrième rémige la plus longue ; petites et grandes tec-
trices inférieures blanches, ces dernières bordées exté-
rieurement de noir; rémiges noires, bordées de blanc à
leur base; tarses, doigts et ongles noir brun. — Longueur
totale de la queue, 2 cent. 2 millim. Id. des ailes, 5 cent.
6 millim.
Cette description est celle du mâle adulte, que n'a pas
connu Fraser. Cet observateur a pris pour le mâle de l'es-
pèce la femelle adulte, et il a fait de la jeune femelle son
espèce Platystera castanea ; c'est pour compléter cette dé-
monstration, que nous donnons la diagnose et la synony-
mie suivante :
Platystera leucopygialis , mas, et Platystera castanea ,
faem.. Fraser. \i\ Afr. occ.
Mas. Coracino-nigra ; gulâ, semitorque, abdomine, crissoque
candidis.
Fœm. Castaneocinnamomea : pileo fuscocinereo ; caudâ ni-
grâ ; gulâ abdomineque albis.
Bec noir ; front, sourcils, vertex et occiput bruns ; joues,
région parotique, derrière du cou et dos, roux; croupion
roux gris ; tout le dessous du corps blanc ; les plumes de
la poitrine et des flancs, qui sont gris, longues et soyeuses ;
queue courte, un peu arrondie ; tectrices supérieures noi-
res; rectrices noires, les latérales légèrcmonl bordées de
5^0 REV, ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1854.)
blanc ; ailes moyennes, amples, à quatrième, cinquième
et sixième rémiges les plus longues ; tectrices supérieures
et scapulaires rousses ; rémiges brunes, frangées de rous-
sâtre ; tarses, doigts et ongles bruns. -- Longueur totale
de la queue, 2 cent. 2 millim. M. des ailes, 5 cent. 6 mill.
Cette espèce fréquente les grands bois, où elle vit par
paire, et se nourrit d'insectes, principalement de mouches.
McsciPATA MELANOGASTRA, Swainson.
Plumbea; pileo chalybeo-nigro ; dorso, alis, crisse, caudaque
cinnamomeo-rufis ; remigibus fuscis ; rostre nigro ; pedîbus fus-
cis.
Bec assez long, plus large que haut, de couleur plom-
bée; plumes du front dirigées en avant, d'un noir cendré;
sourcils, vertex, occiput d'un noir d'acier bruni ; région
oculaire antérieure d'un noir cendré ; le reste de la face
et du corps d'un gris cendré, à l'exception du dos, qui est
d'un roux canelle, et de la région anale, qui prend une
légère teinte rousse ; queue longue, arrondie, roux ca-
nelle; ailes longues, amples, à quatrième et cinquième
rémiges les plus longues ; tectrices roux canelle en dessus,
gris roussâtre en dessous ; rémiges primaires brun rous-
sâtre, les secondaires roux canelle ; tarses et doigts plom-
bés ; ongles noirâtres. — Longueur totale du bec, 2 cent.
2 millim. Id, de la queue, 7 cent. 6 millim. Id. des tar-
ses, ^ cent. 5 millim.
Cette espèce se tient dans les grands bois, se nourrit
d'insectes qu'elle saisit principalement au vol.
Atticora melbina, J. et Ed. Verreaux.
Suprâ brunnea ; tergo alis caudaque nigro fuliginosè cœruleis ;
subtùs alba.
Bec très petit, comprimé vers le bout, à bords rentrés
et à mandibule échancrée, noir; narines, percées en avant
de la membrane, très-ouvertes ; tête et corps, en dessus,
bruns ; joues, menton et tout le dessous du corps, blancs ;
dos d'un noir bleu lavé de brun ; région oculaire anté-
rieure noire; queue longue, profondément fourchue,
TRAVAUX INÉDITS. 3H
brune, lavée de noir bleu ; ailes longues, atteignant jus-
qu'au bout de la seconde rectrice, à première rémige la
plus longue ; tectrices supérieures et rémiges d'un noir
bleu lavé de brun ; tarses nus et bruns, ainsi que les doigts
et les ongles ; les doigts latéraux d'égale longueur, mais
Fongle interne plus long, celui du milieu aussi long que
celui du pouce ; tous peu courbés. — Longueur totale du
bec, ^ cent. Id. de la queue, 7 cent. 5 millim*, à partir de
la rectrice externe, et 4 cent, au milieu. Id. des tarses, ^
cent. 2 millim.
Cette description a été prise sur un sujet adulte, mais
dont nous ne connaissons pas le sexe.
DicROURus coRACiNtJS, J. et Ed. Verreaux.
Similis D. musico ; sed paulô minor et totus nigro-coracinus ;
alis caudàque splendentibus, nec opacis.
Bec moyen, plus haut que large, aux deux mandibules
échanorées, garni à sa base de soies nombreuses, et noir;
tête et corps en entier d'un noir de velours, à l'exception
do la queue» des couvertures alaires et des rémiges, qui
sont d'un noir lustré; les plumes du front dirigées en
avant et veloutées ; celles du vertex écailleuses ; queue
assez longue, fourchue^ composée de douze rcctrices ; ailes
longues, amples, à quatrième rémige la plus longue; tar-
ses courts; ongles crochus* — Longueur totale du bec, 2
cent. 7 millim. Id. de la queue, ^0 cent. 5 millim., me-
sure prise sur les pennes latérales. Id. des ailes, ^ 2 cent.
Id, des tarses, ^ cent, 7 millim. Id, du doigt externe, 1
cent. ^ millim. ; du médian, -1 cent. 3 millim.; de l'interne,
^ cent. Id, du pouce, ^ cent. -1 millim. Id. de l'ongle ex-
terne, 5 millim.; du médian, 7 millim.; de l'interne, 5
miUim. Id. du pouce, 7 millim.
Cette eépèce fréquente les grandi bois, et se nourrit
d'insectes. Elle se rapproche un peu du D. miisicus de Le-
vaillant, mais s'en distingue facilement par sa Coloration,
beaucoup plus métallique, ainsi que par sa taille, qiii est
inférieure.
5-12 15EV. ET mag. de zoologie. (Juillet 1851.)
Genus Hopalophus.
Rostrum culmine basi depresso, dilatato-rotundato, apice ex-
trême profundè emarginato, subadunco.
Alae rotundatffi; remigum prima brevissimâ, secundâ breviore
quàm décima, quartâ, quintâ et sextâ omnium longissimis.
Cauda brevis, subaequalis.
Pedes robusti.
Hapalophus melanoleucus, J. et Ed. Verreaux. Ex
Afr. occ.
Nigro-coracinus : plumis uropygii longissimis, densissimis, cor-
pore subtùs tectricibugque alarum inferioribus albis.
Bec de couleur plombée, avec quelques soies rigides à
la base ; tête et tout le corps, en dessus, noir, à l'exception
du croupion, qui est recouvert de plumes longues et très-
soyeuses blanches ; barbes internes des rémiges bordées
de blanc; en dessous, totalement blanc; tarses et doigts
plombés ; ongles noirâtres. — Longueur totale du bec, 2
cent. 8 millim. Id. de la queue, 7 cent. Id. des ailes, 9
cent. Id. des tarses, 2 cent. 7 millim. Id. du doigt externe,
7 millim.; du médian, i cent. 3 millim.; de l'interne, 9
millim. Id, du pouce, ^ cent. Id. de l'ongle externe, 4
millim.; du médian, 6 millim. ^/2; de l'interne, 5 millim.
Id. du pouce, 6 millim.
Cette espèce fréquente les grands bois, où elle se nour-
rit d'insectes. Par tous les caractères de son plumage, elle
se rapproche beaucoup du Lanius cubla, Shaw, et du
Malaconotus moUissiumSj Swainson ; mais elle s'en dis-
tingue facilement, lorsqu'on regarde la largeur du bec,
qui rappelle la forme de celui de certaines espèces d'O-
cypteriis.
Lanius Smithii, G.-R. Gray. — CoUurio Smithii, Fra-
ser, Froc. zo. soc, 1845, p. -16. Ex Afr. occ, Guineâ.
Niger; uropygio albo-cinereo ; speculo alarum, scapularibus,
rcmigum secundariarum apice, rectricum à medio, corporeque
subtus albis.
TRAVAUX hXÉDITS. 545
Similis Coll. collari; sed minor, rostro minore, colore nigro-
coracino, nec opaco.
Bec élevé, comprimé sur les côtés, très-courbé, noir,
une forte échancrure à la mandibule supérieure; tête et
tout le corps en dessus d'un noir luisant, à l'exception du
croupion, qui est d'un gris blanchâtre; joues et tout le
dessous du corps blancs; queue longue, très-étagée; les
quatre rectrices externes de chaque côté légèrement ter-
minées de blanc; ailes moyennes, les quatrième et cin-
quième rémiges les plus longues; les scapulaires blan-
ches ; les rémiges primaires traversées par un miroir blanc,
les secondaires terminées seulement par un liseré de même
couleur ; tarses et doigts plombés ; ongles noirs. — Lon-
gueur totale du bec, 2 cent., à partir de la commissure.
Id. de la queue, ^^ cent. Id. des ailes, 9 cent. Id. des tar-
ses, 2 cent. 5 niiillim. Id. du doigt externe, 1 cent.; du
médian, \ cent. 5 millim.; de l'interne, 4 cent. Id. du
pouce, \ cent. Id. de l'ongle externe, 4 millim.; du mé-
dian, 7 millim.; de l'interne, 5 millim. Id. du pouce, 6
millim.
Cette espèce fréquente les plaines buissonneuses, où
elle vit par paires, et se nourrit d'insectes et même de pe-
tits reptiles.
Elle a beaucoup de ressemblance avec le Lanius Arnaul-
dii; mais elle s'en distingue facilement par son bec plus
fort, par sa queue moins longue, et surtout par le noir
plus lustré de la partie supérieure. Elle tient, pour ainsi
dire, le milieu entre VArnauldii et le collaris.
La femelle ne diffère du mâle que par la teinte rousse
qui colore les flancs.
Ces trois espèces pourraient former ensemble un petit
sous-genre.
CiNNYRis STANGERII , Bouap. — Nectar'min stangerii,
Jard. — Cintiyris angolensis, Lesson.
Bec de moyenne longueur, légèrement courbé, aigu,
noir; front et angle de l'aile d'un noir de velours; vertex
5^4 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
d'un vert métallique bordé de bleu violacé, et terminé
par des plumes d'un violet très -éclatant; région oculaire
inférieure et joues vert métallique pur; menton et gorge
du même vert, mais nuancé de jaune ; devant du cou éga-
lement vert métallique, ce vert terminé par quelques
plumes d'un violet métaîliquê, bordées d'un rouge violet
encore plus brillant; tout le reste du corps d'un brun sé-
ricéeux ; queue assez longue, légèrement échancrée au
centre ; ailes longues, amples , à troisième , quatrième et
cinquième rémiges les plus longues; tarses, doigts et on-
gles noirs. — Longueur totale du bec, 2 cent. 2 millim.
Ici. de la queue, 4 cent. 4 millim. Id. des ailes, 6 cent. 8
millim.
Habite les grands bois, et recherche parmi les fleiii'â lés
petits insectes qui Servent à sa nourriture.
CiNNYRis Johann^, J. et Ed. Terreaux. Ex Afr. occ.
Aureo-smaragdina ; gulâ smaragdinâ; pectore amethystino ;
abdomine sanguineo ; alis, caudâ, lateribus crissoque nîgris ; pe-
nicillo plumaruna elongatarum utrinque pectorali flavissimo; ros-
U'O elongato, valdè curvato.
Fœm. Minor, fusco-olivacea ; subtùs flavîda (abdomine flavi-
diore) nigro-striata.
Bec long, arqué, aigu, noir; plumage supérieur, depuis
le front jusqu'au bas du croupion, d'un vert doré brillant
et très-vif, à reflets plus ou moins métalliques et lustré de
noir à l'angle de l'œil ; menton et gorge du même vert
doré ; devant du cou d'un violet foncé du plus bel éclat ;
poitrine et ventre d'un rouge sanguin à reflets pourprés,
avec un bouquet de plumes de jaune vif de chaque côté
de la poitrine ; flancs noirâtres, mélangés de rouge san-
guin à reflets pourprés; cuisses et région anale noires;
queue légèrement arrondie, d'un noir de velours; ailes
longues, amples, à quatrième rémige la plus longue, de
même couleur ; tarses, doigts et ongles noirs. — Longueur
totale du bec, 5 cent. 4 millim. Id. de la queue, 4 cent. ///.
des tarses, \ cent. 6 millim. Id. du doigt externe, 8 mil-
TRAVAUX INÉDITS. 5^5
lim.; du médian, \ cent. 4 millim.; de l'interne, 7 cent.
Id. du pouce, 8 millim.
Femelle. En dessus, brun olive ; régions oculaire et pa-
rotique jaunâtres ; en dessous, d'un blanc jaunâtre flam-
mèche de brun olive.
Cette espèce fréquente les grands bois, où elle se nour-
rit d'insectes qu'elle recherche dans le calice des fleurs.
Dédiée à madame Ed. Verreaux, en témoignage d'es-
time et d'amitié.
CiNNYRis FULIGINOSA, Bonap. — Certhia fulîgînosa et
maculala, Shaw. — Nectarinia fuliginosay Gray, Vieillot,
Ois. dor., tab. 20, '2\. Jard., Nect., f. ^4.
Bec long, légèrement courbé, aigu, noir; front, joues,
menton, gorge, devant du cou et couvertures sus-caudales
violet foncé, à reflets métalliques; tout le reste du corps
d'un brun terreux plus ou moins fumé ; un bouquet de
plumes jaunes de chaque côté de la poitrine; queue assez
longue, légèrement échancrée ; ailes allongées, amples, à
troisième et quatrième rémiges les plus longues; tarses,
doigts et ongles noirs. — Longueur totale de la queue,
4 cent. 6 millim. Id. des ailes, 6 cent. 8 millim.
Cette description a été prise sur plusieurs sujets mâles
qui n'offraient aucune différence entre eux, et qui ressem-
blaient en tout à ceux rapportés du Sénégal. Comme toutes
ses congénères, cette espèce se nourrit de petits insectes
qu'elle recherche plus particulièrement dans le caUce des
fleurs.
CiNNYRiS CHLOROPYGIA, Bonap. — Nectarima chloro-
pygia, Jard., Illuslr., Orn. n. s. t. 50. — Nect., t. 5.
Bec assez long, peu courbé, aigu, noir; front, tôte,
joues, menton et gorge, vert doré; cou, dos et croupion,
de même couleur, mais d'une teinte plus verte ; thorax
rouge, avec un bouquet de plumes jaunes de chaque côté;
abdomen en partie rouge, puis brun olive; flancs, cuisse
et région anale de cette dernière couleur; queue assez
longue, arrondie, d'un noir bleu; ailes assez longues,
346 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1854.)
amples, à quatrième rémige la plus longue ; rémiges noi-
res ; tarses, doigts et ongles noirs.
Cette description a été prise sur un assez grand nombre
d'individus mâles qui n'offraient aucune différence entre
eux. Du reste, ils nous ont paru ressembler en tout aux
sujets provenant du Sénégal ; seulement, jusqu'à présent,
nous ne connaissons pas encore la femelle, que nous sup-
posons être d'une teinte olive, d'après les rapports que
l'espèce offre avec certaines espèces du sud de l'Afrique,
entre autres le chalybea et Vafra. — Longueur totale du
bec, 2 cent. H millim. Id. de la queue, 4 cent. Ici. des ai-
les, 5 cent. 4 millim.
(lomme ses congénères, cette espèce se nourrit d'insec-
tes, et fréquente les buissons.
CiNNYRis SUPERBA, VieiUot. — sanguinea^ Lesson. —
JSectarinia siiperba, Gray> Ois. dor., tab. 22.
Aureo-smaragdina, capite beryllino, gulâ juguloque cœruleo
amethystinis ; abdomine fusco-rubro; alis, caudâ, lateribus, cris-
soque nigris; rostro elongato, curvo.
Junior Oiivacea ; subtùs virens, crisse fulvescente.
Bec long, courbé, noir; front, sourcils, vertex et occiput
vert bleu très brillant; région oculaire vert cuivré, à re-
flets pourprés, l'angle de l'œil noir de velours ; joues,
menton, gorge, cou, tout le dessus du corps et poitrine
d'un violet pourpré du plus bel éclat, changeant en bleu;
côtés du cou vert cuivré ; abdomen et flancs rouge san-
guin foncé ; cuisses et région anale noires; queue moyen-
ne, légèrement arrondie ; tectrices assez longues, recou-
vrant la moitié de la queue, d'un vert cuivré ; rectrices
noires; ailes longues, amples, à quatrième rémige la plus
longue; petites tectrices et scapulaires vert cuivré, les
moyennes rémiges noires ; tarses, doigts et ongles noirs.
— Longueur totale du bec, 5 cent. 4 millim. Id. de la
queue, 4 cent. 7 millim. Id. des ailes, 7 cent. 4 millim.
Jeune mâle. Front olive ; un trait jaune peu marqué se
prolongeant de chaque côté en forme de sourcils ; angle de
TRAVAUX INÉDITS. 3^7
l'œil noirâtre, du reste vert olive, à l'exception des jours»
du menton et de la gorge, d'un jaune pâle. Plus d'une cir-
constance indique que l'individu que nous décrivons, tout
en ayant l'ensemble de la coloration d'une femelle, est ce-
pendant un jeune mâle ; il existe sur le dos une plume
d'un vert doré très-brillant; quelques plumes de la poi-
trine ont une teinte sanguine vers leur extrémité. 11 est
donc prouvé, ainsi que nous l'avons observé il y a près de
trente ans, que les plumes à reflets métalliques, chez ces
oiseaux et chez beaucoup d'autres, changent de colora-
tion et même de nature, sans tomber.
Cette espèce fréquente les grands bois, où elle recher-
che dans le calice des fleurs les petits insectes qui servent
à sa nourriture.
{La suite prochainement.)
tssAi d'une monographie du genre Picucule (Buffon),
Dendroedaptes (Hermann, Illiger), devenu aujourd'hui
la sous-famille DENDRocoLAPTiNiE (Gray, Gênera of Birds),
de la famille Certhiad^ de Swains. ^ par F. de Lafresaaye.
— Suite. Voy. ^1850, p. 95, ^45, 275, 569, 417, 588,^
-185^. — >I45.
Avant d'entamer notre deuxième section (les Dendro-
colaptinés depressirostres), nous voulons faire part à nos
lecteurs d'une erreur de synonymie que nous croyons
avoir commise, en donnant dans la Revue, ^850, p. H 48,
pour synonyme du D. squamatus de Lichtenstein le D.
Wagleri de Spix .
Un Picucule que nous avons vu dans la collection de
M. Bâillon d'Abbeville, étiqueté D. squamatus, et qui nous
a paru différer du nôtre, nous a fait revoir, à notre re-
tour, notre article du Picolaptrs squamnius (Revue, page
-1 48) et sa synonymie. Lichtenstein, tant dans sa nionogra-
pliio du genre Demirocnlaptes que dans ses Doubles du Mu-
5^8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.)
sée de Berlin, décrit ainsi son D. squamaliis : « D. rostro
subarcuato, compressa , atlenuato, acuto, pallido; gulâalbâf
pectore abdomine, crissoque squamato-giutatis, — Long. 8".
San-Paulo. »
On voit que cette description est beaucoup trop suc-
cincte pour que l'on puisse, à son aide, déterminer d'une
manière certaine telle ou telle espèce dans cette famille
inextricable des Picucules. Cependant, cette particularité
de taches à forme d'écaillés ne se retrouvant que chez
très-peu de Picolaptes, et sa description entière, quoique
insuffisante, allant très-bien au D. Wagleri que nous pos-
sédons, et de la détermination duquel nous sommes sûrs,
nous avions pensé que les deux descriptions étaient syno-
nymes, et avions adopté le nom de squamatiis comme plus
ancien. Nous avouons, toutefois, que nous étions un peu
étonnés que Lichtenstein , dans sa courte description,
n'eût pas indiqué la nuance rousse et non canelle de la
queue du i>. Wagleri^ non plus que des petites taches fer-
rugineuses si peu apparentes de sa tête et de son cou.
Nous avons donc reconnu que si notre description, faite
sur les individus de notre collection, cadre parfaitement
avec celle du Wagleri, de Spix, il n'en est pas tout- à-fait
de même pour le squamatus, dont nous ne possédions pas
d'exemplaires, et que nous avions cru, d'après sa courte
description , synonyme du Wagleri. L'exemplaire de
M. Bâillon, intitulé sqiiamatus, allant bien à la description,
sauf un peu moins de taille, et nous ayant été inconnu
jusqu'alors, nous invitons nos lecteurs à regarder notre
description du squamalus (Rev., -1830, p. ^48), comme
étant celle du Wagleri, tandis que celle du squamatus est
la suivante :
-12°. Picolaptes squamatcs, Lichtenstein, Monogr. du
genre DendrocolapteSj et Doubles du Musée de Berlin, pag.
n, nM52.
«P. supra olivaceo-brunneus, plleo toto nuchâque fusco-nigris ;
coruni plumis lotis in medio tlaramulà pallide-ochraceâ nigro-
TRAVAUX IXÉDITS. 5^9
marginatà, maculatis; his flammulis non ultra dorsum supremum
apparenlibus -, capitis lateribiis, loris, vittâ superciliari, gulà totâ,
peclore, abdomineque albidis vix ochraceo linctis ; earum plumis
^otis, gulâ excepta, fusco-nigromarginatis; caudâ saturatiùs cin-
namomeo brunneâ ; rostro valde compresso, elongato, arcuato,
albido-tlavescente, mandibulâ superâ parum rufescente. — Long,
tota, \d cent, (ave arte farcto) ; alae plicatae, 10 cent, ; caudae, 8
cent. ; roslri a fronte, 5 cent. — Habitat in Brasilia. »
On peut, si l'on veut, et pour s'assurer de l'identité,
comparer cette diagnose avec celle de Spix citée ci-dessus.
Cette espèce, qui offre beaucoup de rapports avec les Pi-
colaptes lineaticeps, Nob, et Wagleri de Spix, diffère du
premier par sa gorge blanche, et non rousse ; par les ta-
ches du dessus de la tête et de la nuque, de forme plus
ovalaire et non en stries étroites ; par son bec, un peu
plus long et plus arqué, et parce que toutes les plumes du
dessous, depuis le bas du cou jusqu'aux dernières sous-
caudales, sont plus nettement bordées de noirâtre. Elle
diffère du Wagleri de Spix en ce que ses parties supérieu-
res sont d'une nuance plus sombre et moins rousse, et
que sa queue, au lieu d'être de cette dernière couleur,
caractère particulier, pour ainsi dire, au seul Wagîeriy est
d'un brun canelle intense, comme chez toutes les autres
espèces. Elle en diffère encore en ce que les taches claires
qui couvrent sa tête et le haut de son dos sont lacyrmi-
formes, de couleur pâle bien tranchée, sur un fond noi-
râtre; tandis que chez le Wagleri (presque exceptionnel-
lement encore parmi les picolaptes) elles sont fort petites,
de couleur roussâtre, non circonscrites à leur pourtour,
et se détachant peu du fond de la coloration ; visibles sur
la coiffe seulement, et disparaissant sur la nuque. La bor-
dure des taches squamiformes du ventre est également
d'un noir moins décidé, et plutôt noirâtre. Nous ne pou-
vons affirmer d'une manière certaine que l'oiseau que
nous venons de décrire soit bien positivement le squama-
tus de Lichtenstein, dont la description est beaucoup trop
520 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.)
succincte ; mais c'est, de tous ceux que nous avons décrit
jusqu'ici, celui à qui elle va le mieux.
Nous allons maintenant passer à la section des Dendro-
colaptinés dépressirostres, dont les caractères sont :
Sectio 2. DENDROCOLAPTINiE DEPRESSIROSTRES.
« Species staturâ magnâ aut mediocri, non minuta insignes ;
earum rostro basi parum depresso et de supra viso, post nares
usque ad apicem non compresso, iliius laleribus non arcum in-
tùs ulrinque curvatum sed lineam rectissimam formantibus; alis
pro mole longioribus pedibusque debilioribus quam in speciebiis
primae sectionis ; ptilosi in magnis speciebus maculis crebris pal-
lidis variegato, in minoribus autem fere concolore, maculi.s raris
parum conspicuis adsperso. »
Genus Dendrocops, Swainson.
« Rostrum elongatum, fere rectum et quadrangulare, iliius la-
leribus fere rectilineatis; iliius basi laiiore quam aliiore, mantli-
bulae superee extimo apice abrupte deflexo, aliquandiu emarii-
nato. »
Après avoir cru devoir adopter le genre Dendrocincla de
M. Gray comme le second de notre section des dépressi-
rostres, et comme nous l'avions annoncé précédemment,
nous pensons aujourd'hui qu'il est mieux d'y renoncer et
de réunir les espèces qu'il renfermait avec celles du genre
Dmdrocops, Swainson, plus ancien que lui, ne trouvant
pas d'ailleurs de caractères génériques distincts entre
elles, et regardant les deux genres comme synonymes;
tous deux, en effet, ont pour caractères un bec presque
droit, déprimé à sa base au-dessus des narines, et plus
large que haut en cette partie, avec ses côtes rectilignes,
et nullement rentrants en arc concave; la mandibule su-
périeure subitement fléchie à sa pointe au-dessus de l'infé-
rieure, et légèrement échancrée chez les grandes espècei ;
et enfin des pattes beaucoup plus faibles et des ailes plus
longues que chez les espèces de la première section.
1**. Dendrocops cayennensis, Nob. — Gracula cayen-
TRAVAUX INÉDITS. 52^
nensis<f Gmelin. — G. scandens, Lat. — Le Piciicule, Buff.,
Enl., 62\. — - Le Grimpare picucule, Vaill., Promérops et
Guêp., pi. 20. — Dend. cayennensis^ Licht.
Levaillant est le premier auteur qui ait décrit et figure
le Dendrocops cayennensis dans son plumage d'adulte. Jus-
que-là, Latham, Gmelin, Buffon, Vieillot, Lichtenslein et
les auteurs modernes, ne l'avaient décrit que sous son
plumage de jeune âge. Voici la description de l'adulte tel
que nous le possédons et que Levaillant l'a décrit et figuré
dans son ouvrage intitulé Promérops et Guêpiers, pi 26.
. Dendrocops cayennensis, Nob. — Grimpar picucule, Vaill.
(avis adulta). D. validusy Tschudi, Fauna Peruana, p. 242,
et pi. 21, f. 2?
« D. supra rufo-brunneus, pilei, colli superi et lateralis nu-
chaeque plumis totis in medio pallido-ochraceo stricte lineaiis;
dorsalibus aiitem transverse et parum conspicue fusco apice mar-
ginatis; remigibus primariis intùs, secundariis totis rectricibusque
intense rufo-cinnamomeis; subtùs dorsi concolor, gutturis et colli
antici plumis tolis ochraceo-pallidis, punctisfuscis irregulariter a
latere marginatis; illis thoracis in medio angustius pallido-stria-
tis et magis regubriter fusco limbatis ; thorace imo, abdomine
anoque pallide-rufis, fusco-nigro transverse squammatis; roslro
fusco- brunneo, fere recto, pro mole'Iatiore, basi parum depresso,
supra leviter arcuato, apice parum emarginato, et pallescenie,
infra parum ascendente ; pedibus plumbeis. — Longit. tota (ave
arle farcto), 29 cent. ; alœ plicatœ, 14 cent 5/4 ; caudae, i3 cent. ;
losiri a fronte, 9 cent. 3/4. — Habitat in Cayenna, Brasilia, Pe-
ruvi^et in Boliviâ (d'Orbigny). »
Junior avis differt pileo, collo supero nuchâque non pallido
lineatis sed transverse rufo fuscoque quasi squamatis; gutture
sordide grisescente, collo antico thoraceque non pallido strialis
sed cuni toto abdomine rufescentibus, transverse et curvatini fus-
co fasciatis; hisque fasciis ab subcaudàles evanescenlibus. Ita et
hoc juniore piilosi indutus, Dendrocops cayennensis a pleribiis-
que auctoribus descriplus fuit.
Cette espèce, la plus grande de toutes celles de notre di-
vision des dépressirostres, est, en dessus, d'un brun un
peu olivûtre plus foncé sur la tété et la nuque. Sur ces
2« SÉRIE. T. nu Année 1851. 21
522 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.)
parties les plumes ont dans leur milieu une strie longitu-
dinale presque linéaire, d'un ochreux pâle; elle est un
peu plus large sur celles des côtés de la tête et du cou ;
les plumes du dos sont traversées de bandes courtes, noi-
râtres, peu marquées, en forme de hachures ; les rémiges
et les rectrices sont, suivant l'usage, d'un brun canelle
très-vif ; la gorge et le devant du cou sont presque entière-
ment d'un ochreux pâle, mais chaque plume est irrégu-
lièrement bordée sur ses côtés de points noirâtres, ce qui
leur donne l'air de bandes claires rapprochées, à bords la-
téraux déchiquetés ; sur la poitrine, ces bandes se rétré-
cissent beaucoup en forme de stries longitudinales régu-
lières, à peine ponctuées latéralement ; mais elles dispa-
raissent au bas de la poitrine, qui, ainsi que tout l'abdomen
et les sous-caudales, est d'une teinte roussâtre traversée
de bandes en festons rapprochées et noirâtres.
Un second individu, que nous soupçonnons femelle et
plus adulte encore que le premier, en diffère par une taille
et surtout par des pattes un peu plus faibles ; par la cou-
leur de son dos, moins rembrunie et plus olivâtre ; par
les stries pâles de sa coiffe, moins linéaires, s'élargissant
un peu à leur extrémité, et se prolongeant sur le dos en
forme de ligne très-étroite, tandis que, sur cette partie,
les festons noirs ont disparu; toutes les nuances de ses par-
ties inférieures sont un peu plus claires. Son bec est un
peu plus étroit, tout noir, et plus droit en dessus. Malgré
toutes ces légères différences de détail, cet individu nous
présentant, dans son ensemble et dans la longueur de ses
ailes et de sa queue (longueur remarquable chez le cayen-
nensis), des rapports intimes avec lui, nous n'hésitons pas
à le regarder comme identique, comme femelle, vu ses
proportions un peu moindres, et comme plus adulte que
notre premier individu^ que nous regardons comme mâle,
et même que celui décrit et figuré par Levaillant, puisque
chez lui les stries claires longitudinales supérieures ont
remplacé les festons transversaux noirâtres non-seulement
TRAVAUX INÉDITS. 525
sur la tôte et le cou, mais encore sur le dos ; que les flam-
mettes de la gorge et de la poitrine ne sont presque pas
bordées de points noirs, et que le ventre est d'une nuance
rousse plus claire.
Nous possédons, en outre, deux autres individus que
nous regardons, ainsi que Levaillant, conime les jeunes de
cette espèce, et dont la livrée est celle sous laquelle tous
les auteurs ont décrit le cayennensis. Ils diffèrent de l'a-
dulte en ce qu'au lieu d'avoir sur la tête, le cou et la nu-
que, des taches linéaires et longitudinales de couleur
claire, elles en ont de transversales de couleur noirâtre et
en festons avec le milieu des plumes roussâtre; en ce que
leur gorge est de couleur grisâtre un peu variée, mais
sans maculatures distinctes, et que leur cou et poitrine
sont couverts, comme tout leur ventre, de bandes noirâ-
tres en festons sur un fond roussâtre, ces bandes dispa-
raissant, toutefois, sur l'anus et les sous-caudales.
C'est sous ce plumage que Buffon, Latham et Gmelin
ont décrit leur Picucule ou leur Gracula cayennensis et
scandens, et que plus tard Spix, Lichtenstein et autres, op(
décrit le Dendrocolaptes cayennensis. Vieillot {Encycl. et
Nouv, Dîct., vol. 26, p. 445), après une très-médiocre des-
cription de cette espèce, dit : « La femelle a des couleurs
moins foncées, et les taches qui, dans le mâle, sont longi-
tudinales et transversales, sont oblongues sur son plu-
mage. » 11 semblerait que Vieillot, par ces paroles, aurait
eu connaissance de deux livrées chez cette espèce, et qu'il
aurait regardé comme des sexes différents ce qui n'était
que des variétés de plumage résultant de différents âges.
Levaillant nous paraît donc le premier auteur qui ait
reconnu que le plumage sous lequel le Dend, cayennensis
avait été décrit jusqu'à lui n'était que celui du jeune âge
et qui l'ait décrit et figuré sous celui d'adulte.
Si nous avons donné à cette espèce pour synonyme
avec un point d'interrogation, toutefois, le Dendrocolaptes
valiUiis, Tschudi {Faune du Pérou), c'est parce que nous
524 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juiltcl 1851.)
avons été frappé de leurs rapports, tant dans la description
que danslafigurequi l'accompagne, et parce que nous avons
la certitude que le cayennensis se trouve en Bolivie et au
Pérou; car M. d'Orbigny en a rapporté de jeunes de cette
première contrée, que nous avons reconnus dans nos tra-
vaux de collaboration avec lui, et M. Castelnaud en a rap-
porté de la seconde (des jeunes aussi) que nous avons éga-
lement vus. Il est donc très-possible que MM. Tschudi et
Cabanis, ne connaissant du cayennensis que la livrée de
jeune âge sous laquelle il a été tant de fois décrit, et
n'ayant pas sous les yeux la description et la figure de l'a-
dulte par Levaillant, aient regardé comme espèce distincte
et nouvelle l'individu adulte de cette espèce. Ce qui nous
porte encore à le croire, c'est que ces auteurs, dans leur
catalogue de toutes les espèces péruviennes à eux connues,
ne citent point le cayennensis, quoique nous ayons acquis
la certitude que deux fois il a été rapporté du Pérou.
Quelle que soit la force de nos présomptions sur l'iden-
tité des deux prétendues espèces, nous allons néanmoins^
citer ponctuellement la description de MM. Tschudi et Ca-
banis, laissant à nos lecteurs le soin d'apprécier le rappro-
chement que nous avons cru devoir en faire.
2». Dend. validus, Tschudi, Fauna Peruana, p. 242,
pi. 21, f. 2.
« D. supra ex olivaceo fuscus, striis albicantibus longitudina-
libus et maculis nigris ornatus, superciliis testaceis ; crisso intense
rufo; csudâ ferrugineo-fuscâ; subtùs oehraceus striis transversa-
libHS nigris notatus ; guià testaceâ, pectore olivaceo, pluniis in
medio stria longitudinali àlbicante lata utrinque anguste nigro
notatis. »
Après cette diagnose latine, l'auteur en fait une descrip-
tion plus détaillée en allemand, dont voici la traduction :
Les plumes de la tête sont d'un brun olive foncé; leurs
tiges sont d'un jaune pâle plus ou moins large, entouré
d'une bordure noirâtre. La même disposition se trouve
sur la nuque et sur le haut du dos, où la tige est un peu
THAVAUX INÉDITS. 525
plus étroite et la teinte des plumes un peu plus foncée.
Sur le bas du dos, on remarque des bandes transverses
noires et très-peu marquées ; la queue et ses couvertures
sont d'une couleur rouille très-vive ; les pennes des ailes
et les autres plumes d'un brun rougeâtre : les premières
deviennent vers leur extrémité verdâtres; la queue est d'un
brun rouge très-foncé.
Le gosier est d'un jaune pâle vers la poitrine ; les plumes
ont une raie sur la tige, large et claire, qui est bordée de
deux li^es noires avec la frange brun olive.
La poitrine et le ventre sont d'un brun pâle, avec de
nombreuses bandes étroites et noires. Les flancs et l'anus
sont un peu plus foncés. — Long. ^^ pouces 6 lignes; du
bec, ^ pouce 5 à 7 lignes (mesuré avec le pied allemand).
Voici maintenant les descriptions de deux espèces nou-
velles d'après Such, tirées du Zooi. Journal, et qui, d'a-
près ces descriptions même, nous paraissent évidemment
devoir prendre place dans cette deuxième section.
5°. Dend. grassirostris, Such, Descrip. of new. spec,
of birds, Zool. jonrnal.
« D. fusco-rufus, subtùs paliidior, fusco fasciatus ; capite ni-
grescente, coUo pectoreque albo lineatis ; gulâ albâ ; remigibus,
uropygio rectricibusquerufis; rostro nigro, crasse, longo, paulu-
lum incurvato.
« Capitis plumae nigrescentes, in medio albo lineatae, regione
parotica albidà; macula sub rictu nigrâ, albo BOtata; rémiges
rufae, apice fusco, subtùs pallidiores, tectrices inferiores albidae,
fusco fasciataî. Abdominis latera fusco-rufa. Rostrum pedesque
nigri. — Longit. corporis a fronte ad caudam, 10; alae a carpo
ad remigem quartam, 5 3M0; caudae, 5 1^2; rostri ad frontem,
i 9;i0. »
4^, Dend. fortirostris, Such, Descrip. of new. spec,
of birdsy ZooL journal,
« D. fusco-rufus, subtùs paliidior, fusco fasciatus ; capite, dor-
so, ptilisquealbolineatis; gulâalbidâ, fusco variegatâ ; remigibus
326 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
uropygio tectricibusqiie rufîs; rostro nigro, forti, sublongo, pau-
lulum incurvato.
« Capitis plumaB nigrescentes in medio albolineatœ ; stria su-
perciliari angusta albâ ; regione parotica nigrâ, albolinealâ ; gulâ
albidâ prope pectus raaculis fuscis parce notatâ ; rémiges rufae,
apice fuse», tectrices inferioribus albido-rufœ fusco fasciatae. Ab-
dominis latera parce albido lineata. Rostrum nigrum; pedes gra-
ciliores, subpallidi. — Longit. 8 7/10; alae plicatœ, 4 17120; ros-
tri ad frontem, 1 114 ad rictum, 1 7/10. »
Après ces deux descriptions, Such ajoute qu'il ne trouve
aucune description de ces deux espèces dans la monogra-
phie de Lichtenstein. La première, dit-il, semble voisine
du D. longirostris, lUig. ; mais le bec diffère de couleur et
de forme. La deuxième l'est du D. cayennensis; mais ses
bandes dorsales transverses le distinguent suffisamment
,du mien.
Ou hous nous trompons fort, ou cette seconde espèce
fié serait autre que le D. pintyrostris de Spix, dont nous
allons donner de suite la description. Ce qui nous le fe-
rait présUtneir suHout, c'est que, outre la description^ qui
y va fort bien, Such dit qu'elle est voisine du D, cayennen-
sis, dont elle diffère néanmoins par l'absence de bandes
dorsales; et c'est positivement ce que l'on remarque chez
le D. platyf'ostris. 11 ajoute qu'il n'a point trouvé celte
description dans la monographie de Lichtenstein ; celle du
platyrosiris n'y est pas effectivement, cette espèce n'ayant
été décrite et figurée que pliis tard par Spix, après son
voyage au Brésil.
5°. Dendrocops plaïyrostris , Swainson, ClasÈ. of
hirds, — Dendrocolaptes platyrosiris, Spix, Voy. au Brésil,
pi. 89. — D. melanoœpsy Less., Rev. ZooL, 1840, p. 269,
et Supplément à Buffôn, p. 285.
((D. stiprà oUvâc^o-bruntt-eus, pileo nigrescente, uropygio imo
ferrugineo, pilei, colli superi et lateralis, nuchae dorsique superi
plumis in medio stria slramineo-albâ, super doi-sum lineare no-
tatis ; alœ elivaceo-brunneœ remigibus tertiariis cinnamomeis ;
caudâ saturate cinnamomeâ, superciliis albis nigro variegalis ; rè-
TRAVAUX INÉDITS. 527
gione paroticû nigrâ albovariegatâ; subtùs pallide olivaceo-brun-
nescens, gulà totâ albâ, hac albiludine ad pectus in strias latas
lateraliter fusco-punclatas desinente; hisstriissensim ad ventrem
angustioribus ; ventre medio, ano elsubcaudalibusalbescentibus,
fasciis crebris nigro-fnscis et fere rectis notatis ; rostrum huic
D. cayennensis persiniile nigrum, apice paululum emarginato et
pallescente pedes graciles plumbei ; alae tectrices inferai uti in
D. cayennense pallide ; ochraceae, fusco limbatae. — Longit. tota
/ave arte farcto), 27 cent.; alae plicatae, \2 cent.; caudae, 41 cent.
il2\ rostri a fronte, 5 cent. 1i5. — Habitat in Brasilia, in sylvis
Rio de Janeiro.»
Cette espèce, qui au premier abord offre beaucoup de
rapports avec le D. cayennensis, est, en dessus, d'un brun
olive, se teignant légèrement de roux sur le croupion, et
ne devenant entièrement roux canelle que sur les der-
nières tectrices caudales, qui ont leurs tiges plus pâles et
ferrugineuses.
Le dessus de la tête est noirâtre, passant, vers la nuque,
à la teinte du dos. Toutes les plumes de ces parties ont
dans leur milieu une strie ou flammette d'un blanc légère-
ment ochreux, qui devient capillaire sur le dos ; les ailes
sont d'un brun olive, et ne présentent la teinte canelle que
sur les dernières rémiges dorsales et à l'intérieur des pri-
maires; la queue est d'un brnn canelle foncé; un assez
large sourcil blanc, finement réticulé de noirâtre, sur-
monte l'œil ; les joues présentent à peu près la même co-
loration.
Le dessous de l'oiseau est de la couleur du dos, mais
d'une nuance beaucoup plus pâle ; le milieu du ventre,
de l'abdomen, et les sous-caudales, sont presque blancs,
traversés de bandes noirâtres rapprochées et presque droi-
tes, qui ne remontent pas jusque sur les flancs ; la gorge
et tout le devant du cou sont d'un blanc presque pur et
à peine teinté d'ochreux pâle; ce blanc se termine au bas
du cou par de larges flammettes de la même couleur, et
ponctuées de noirâtre sur leurs côtés ; elles deviennent
elles-mêmes beaucoup plus étroites, et perdent leur ponc-
52}^ REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.)
tuation sur la poitrine, el se prolongent sur le fond uni-
forme des flancs; le milieu du ventre, Tanus et les sous-
caudales, sont d'un blanc très-légèrement roussâtre, tra-
versé de nombreuses bandes noirâtres presque droites et
rapprochées ; les pattes sont grêles ; le bec, absolument de
même forme et dimension que chez le D. cayeunensis, est
noirâtre, avec la fine pointe blanchâtre et très4égèrement
échancrée.
Cette espèce, malgré ses rapports avec le D. cayennensis,
s'en distingue facilement par la moindre dimension de
ses ailes et de sa queue ; car, quoique de même taille à
peu près, ses ailes, ployées, n'ont que -12 centimètres de
longueur ; elles en ont 45 -1/2 chez le cayennensis. Sa queue
en a H M2; elle en a 45 chez le cayennensis. Sa couleur
supérieure est plus olivâtre, nuance qui continue sur le
croupion, et ne devient ferrugineuse que sur les tectrices
caudales, qui ont leurs tiges d'un ferrugineux clair, tan-
dis que chez le D. cayennensis toutes les plumes du crou-
pion sont déjà d'un brun canelle. Chez elle, il n'y a pas
apparence de ces bandes noirâtres qui traversent le dos du
cayennensis. La nuance claire des stries de la tête, du cou,
de la poitrine et des flancs, et celle de la gorge et du de-
vant du cou, ainsi que des sourcils et du milieu de l'abdo-
men, au lieu d'être d'un roux pâle comme chez le cayen-
nensis, est ici presque blanc pur ; les bandes noires ven-
trales n'occupent que la partie médiane de l'abdomen ;
elles sont presque droites et très-rapprochées, sur un fond
blanchâtre ; elles occupent toute la largeur du ventre,
sont plus espacées et squamiformes sur un fond roussâtre
chez le cayennensis.
6». Dendrocops tyranninus, Nob.
<(D. supra olivaceo-brunneus fere unicolor, pilei nuchaeque
plumis in medio vix conspicue pallidiore striatis; alis caudâque
saturatius ferrugineo-cinnamomeis ; illis pro mole loiigissimis ;
subtùs dorsi concolor, gutture maculisque colli antici, pectoris,
mediique abdoniinis parum conspicuis; pallide rufescentlbus;
TKAVAUX lAÉDlTS. 529
subcaiKhlil)us cinnamomt^is ; roviium elongaluiii, rectissimum,
apice lanUunmodo ciirvalum et uncinatum, nigriim, liuic lyran-
norum persiiui e; pcdes pluinbei debiliores. — Longil tota (ave
aite farcto), '25 cent. ; aine a carpo, 13 cent. 1^2 ; caudae, \2 cent.;
rostri a fronte, 3. — Habitat Santa-Féde Bogota.»
Cette espèce, que nous plaçons ici par ordre de taille à
la suite des D. caymnensis et platyrostrisy ofîre un type de
coloration différent du leur, ainsi que toutes celles qui
vont suivre. Au premier abord, elle paraît unicolore en
dessus, et à peine distingue-t-on sur la coiffe et la nuque
des taches un peu plus claires occupant longitudinale-
rnent le milieu des plumes. Les ailes et la queue sont d'iy
brun canelle, comme chez la plupart des espèces.
Le dessous est de la môme teinte brun olive que le dos ;
mais la gorge est d'un gris à peine roussâtre, et sur les
tiges des plumes du devant du cou, de la poitrine et du
milieu de l'abdomen, se voient encore des flammettes
roussâtres claires non bordées et assez peu apparentes.
Les sous-caudales, ainsi que les sus-caudales, sont ferru-
gineuses. Le pli de l'aile et ses couvertures inférieures sont
d'un roux clair et vif; le bec est allongé, droit, tendu, de
couleur noire, crochu à son extrémité, offrant assez de
rapports avec celui des tyrans du genre Dasycephala. Chez
cette espèce, les ailes et la queue sont très-développées,
et les pattes très-grêles.
( La suite prochainement.)
Catalogue des Mollusques vivants de la Champagne
méridionale, par MM. J. Ray et H. Drouet.
Aujourd'hui, plus que jamais, la conchyliologie compte
de nombreux adeptes : depuis cinquante ans environ,
cette science a fait d'immenses progrès, grâce aux tra-
vaux des savants modernes. Mais jamais les Mollusques
terrestres et fluviatiles n'ont été étudiés comme ils le sont
depuis vingt ans.
550 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.)
La géologie, en efYet, trouve un puissant auxiliaire dans
la connaissance de ces animaux, et l'on n'aura de vérita-
bles lumières sur les couches fossiles qui composent Té-
corce du globe que par des notions exactes sur l'histoire
des espèces vivantes. Aussi, comme l'a dit quelque part
M. de Férussac, u liés intimement avec l'histoire de la for-
mation de notre globe, l'on observera davantage des êtres
qui, malgré la petitesse et la fragilité de leurs dépouilles,
forment des montagnes imposantes, et fournissent leur
part des matériaux qui composent la terre. »
^^Sans doute les coquilles terrestres et d'eau douce n'oc-
^pent qu'une faible place dans la grande échelle zoolo-
gique; mais l'observateur éloigné de la mer se contente
des êtres qui l'entourent : il s'intéresse davantage aux
animaux qui vivent non loin de lui, et place sa jouissance
dans la connaissance approfondie d'un cercle limité de su-
jets, plutôt que dans celle superficielle d'un plus grand
nombre.
La partie de l'ancienne province de Champagne dont
nous voulons esquisser la Faune malacologique se trouve
à peu près comprise entre 47° SO' et 48° 45' de latitude
septentrionale, et entre 4° et 5° de longitude orientale.
Le nord et l'ouest, vastes plaines crayeuses, sont les
points les plus pauvres de cette région : il y a quelques
années, on ne rencontrait, dans cette partie de la Cham-
pagne, que des terres ingrates, et la plupart incultes. Au-
jourd'hui, grâce aux travaux d'agriculteurs intelligents,
la face du territoire a quelque peu changé : de belles cé-
réales couvrent, en plusieurs endroits, la plaine ; et des
plantations d'arbres verts, des garennes de marseaux,
égaient çà et là les larges vallons et les collines peu sen-
sibles de cette zone crayeuse. Quoi qu'il en soit, le sol est
généralement maigre et peu fertile ; exceptons cependant
les vallées des rivières, recouvertes d'alluvion moderne,
où la végétation est des plus riches.
Etages inférieurs du terrain crétacé et alluvions des
TRAVAUX INÉDITS. 351
mers d'une autre époque , le greensand et le terrain néo-
comien forment une zone à peu près parallèle à l'assise
précédente, du nord-est au sud-ouest. Une multitude de
ruisseaux, de sources et de fontaines, l'arrosent en tout
sens, et des étangs nombreux répandent partout la vie et
la fécondité. Nos plus belles forêts se groupent sur ce sol,
riche en fossiles.
Enfin, si l'on descend davantage vers le sud-est de la
Champagne, on voit les vallées se resserrer sensiblement,
et, sur les coteaux qui les encaissent, croissent des vigno-
bles renommés : c'est le terrain jurassique. Là encore on
rencontre fréquemmeut de vastes forêts de chênes. C'e^
dans cette zone qu'apparaissent les points les plus élevés
de toute notre région : les sommités du plateau de Lan-
gres (chaîne de la Côte-d'Or) atteignent 500 mètres de
hauteur.
La géographie zooîogique de la France est une tâche
longue et difficile, à laquelle tout naturaliste doit s'effor-
cer d'apporter des matériaux : nous souhaitons ardem-
ment que cet essai sur la malacologie d'une contrée jus-
qu'alors inexplorée ne lui soit pas absolument inutile.
Nous avons aussi pensé pouvoir être de quelque utilité
aux amateurs de conchyliologie, en faisant précéder notre
Catalogue d'une liste bibliographique des ouvrages spé-
ciaux à la malacologie de la France qui sont venus à notre
connaissance. Dans cette liste, très-incomplète sans doute,
nous n'avons pas fait figurer les traités généraux, tels
que V Encyclopédie méthodique, les ouvrages de Lamarck,
Férussac, Voliez et Michaud, etc., ni plusieurs Mémoires
anatomiques qui, bien que sortis de plumes françaises,
nous ont paru ne pas rentrer dans le plan que nous nous
sommes tracé.
Nous ne terminerons pas sans rendre à M. l'abbé Du-
puy, d'Auch, la part qui lui revient dans ce Prodrome.
Nous devons dire que nos relations avec le savant auteur
de VHtstoire naturelle des Mollusques terrestres et d'eau
552 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
douce qui vivent en France, et les dons qu'il a bien voulu
faire à nos collections, nous ont été du plus grand secours
pour la détermination des espèces de ce Catalogue.
Troyes, 50 juin 4851.
6IBU06RÂPHIE MALÂGOLOGiaUE DE LÀ FRANGE,
ou Liste des principaux ouvrages traitant spécialement de la conchyliologie
terrestre et d'eau douce de ce pays.
Aleron. (Bulletin de la Soc. philou). de Perpignan, 4857,
p. 94.
^ Aleron. Le Guide du voyageur en Roussillon, 1842.
Blainville (de). Mollusques de la Faune française. Paris,
4 828 et suiv., 520 pages et 42 pi. col. in-8, dont 4 0 de coq.
ter. et fluv. — Ouvrage interrompu.
Bonchard-Chantereaux. Catalogue des Mollusques ter-
restres et fluvialiles observés à Tétat vivant dans le Pas-
de-Calais. Boulogne, 4 858, in-8, 4 pi. n.
Bouillet. Catalogue des Mollusques terrestres et fluvia-
tiles vivants du département du Puy-de-Dôme. (Annales de
l'Auvergne, 4 8)2.)
Bouillet. Catalogue des espèces et variétés de Mollus-
ques terrestres et fluviatlles observés jusqu'à ce jour à
l'état vivant dans la haute et la Basse-Auvergne; suivi du
Catalogue des espèces fossiles. Clermont-Ferrand, 4856,
in-8.
Brard. Histoire des coquilles terrestres et fluviatiles qui
vivent aux environs de Paris. — Paris, 4 84 5, in-4 2, 4 0 pi.
col.
Boubée. Collection des coquilles terrestres et fluviatiles
du midi de la France. (Bulletin d'hist. nat. de France,
4855.)
Brécy. Extrait d'un xMémoire sur l'ancyle épineux ( A
sp'ma-rosœ, Drap.), lu à la Société d'agriculture, sciences
et artsd'Agen. (Actes de la Soc. linn. Bord., t. 4 0, p. 86.
Août, 4857, 4 pi.)
TRAVAUX INÉDITS. 555
Buvignier. Catalogue des Mollusques du département de
la Meuse. (Act. Soc. philom. de Verdun, ^840, p. 2^7
à 228.)
CoUard des Clierres. Catalogue des Testacés terrestres et
fluviatiles des environs de Brest et de Quimper. (Bulletin
Soc. linn.Bord.,t. 4, p. 9^. r' juillet >! 829.)
Draparnaud. Tableau des Mollusques terrestres et flu-
viatiles de la France. Montpellier et Paris, an IX, in-8 de
^^6 pages. — Ouvrage commençant à devenir très-rare en
France, et peu connu des étrangers. "
Drapai-natid. Histoire naturelle des Mollusques terres-
tres et fluviatiles de la France. Paris, 1805, in-4 de ^64
pages, 15 pi. n. — Commence à devenir rare.
Diipuy (l'abbé). Essai sur les xMollusques terrestres et
fluviatiles, et leurs coquilles vivantes et fossiles du dépar-
tement du Gers. Paris, 1845, in-8, 4 pi. n.
Dupuy (l'abbé). Histoire naturelle des Mollusques ter-
restres et d'eau douce qui vivent en France. Auch, 1847-
185. 2 vol. in-4, pi. n. — En cours de publication.
Dupuy (l'abbé). Catalogus extramarinorum Galliœ Tes-
taceorum, in opère cui tilulus Histoire naturelle des Mol-
lusques terrestres et d'eau douce qui vivent en France des-
criptorum. 15 février 1849, 4 pages in-4.
Férussac. Essai d'une méthode conchyliologique appli-
quée aux Mollusques fluviatiles et terrestres, d'après la
considération de l'animal et de son test ; nouvelle édition,
augmentée d'une synonymie des espèces les plus remar-
quables, d'une table de concordance systématique de celles
qui ont été décrites par Geoffroy, Poiret et Draparnaud,
avec MûUer et Linné, et terminée par un Catalogue d'es-
pèces observées en divers lieux de France. Paris, 1807,
in-8 de 142 p. — Ouvrage peu connu de beaucoup de na-
turalistes, et pourtant très-utile à consulter.
Férussac» Mémoires géologiques sur les terrains formés
sous l'oau douce par les débris fossiles des Mollusques
554 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (^Juillet 1851. J
vivant sur la terre ou dans l'eau non salée. Paris, ^8^4,
in-4.
Fournel. Faune de la Moselle, V^ partie : Vertébrés et
Mollusques. Metz, -1856, in-12.
Gassies. Tableau méthodique et descriptif des Mollus-
ques terrestres et d'eau douce de l'Agennais. Paris, ^849,
in-8, 4 pi, grav. et col.
Geoffroy. Traité sommaire des coquilles, tant fluviatiles
que terrestres, qui se trouvent aux environs de Paris. —
Paris, 1767, in-12 de 145 pages. — Devient rare.
Gervais. Liste des Mollusques terrestres et fluviatiles de
France. {Patria, art. Zoologie, p. 578. Paris, 4 847.)
Godron. Catalogue des Mollusques de la Meurthe. Nan-
ci, ^8.., gr. in-8 de 4 pages. (Statistique de la Meurthe.)
Goupil, Histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles
observés dans le département de la Sarthe. Le Mans,
^855, in-12, 2 pi. coL
Gras (Albin). Description des Mollusques fluviatiles et
terrestres du département de l'Isère. Grenoble, 1840, in-8,
6 pi. n.
Grateloup. Tableau méthodique des Mollusques terres-
tres et fluviatiles vivants observés dans l'arrondissement
de Dax, pour servir à la statistique du département des
Landes. (Bull, Soc. linn. Bordeaux, t. 5, 4 829, 4 pi.)
Holandre. Mollusques ou coquilles terrestres et fluvia-
tiles des environsjde Metz. — Metz, 4 856, in-18.
Joba. Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles
des environs de la Moselle. Metz, 4844, in-8, 1 pi. n.
Joba. Supplément au Catalogue des Mollusques ter-
restres et fluviatiles du département de la Moselle. Metz,
4854, in-8.
Marcel de Serres, Essai pour servir à l'histoire des ani-
maux du midi de la France, et particulièrement du dépar-
tement de l'Hérault. Montpellier, 4 822, in-4.
Mauduyt. Tableau indicatif et descriptif des Mollusques
TRAVAUX INÉDITS. 355
terrestres et fluviatiles de la Vienne. Poitiers, 4858, in-12,
2 pi. n.
Maulny. Mollusques de la Sarthe (?).
Menuet. Histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles
vivant dans les Pyrénées-Occidentales. Pau, 4 845, in-8.
Micliaud. Description de plusieurs espèces nouvelles de
coquilles vivantes. (Act. Soc. linn. Bord., t. 3, p. 260. 54
décembre 4 829, fig.) ,
Michaud, Complément de l'histoire naturelle des Mol-
lusques de la France, de Draparnaud. Verdun, 4 831,
in-4, 5 pi. n.
Michaud. Notice sur les Mollusques terrestres et fluvia-
tiles recueillis à Alger par M. Rozet, capitaine d'état-major.
(Ânn. Soc. d'hist. nat. de Strasbourg.)
Michaud. Réponse au Mémoire sur l'Ancyle épineux, de
M. Brécy. (Act. Soc. linn. Bord.)
Millet. Mollusques terrestres et fluviatiles, observés
dans le département de Maine-et-Loire. Angers, 4843,
in-42 de 82 pages. — - Cet excellent ouvrage est le pre-
mier traité local qui ait paru après Draparnaud.
Millet. Tableau méthodique des Mollusques terrestres et
fluviatiles vivants, observés dans le département de Maine-
et-Loire. Bordeaux, 4833, in-8 de 50 pages.
Millet. Description de plusieurs espèces nouvelles de
Mollusques de France. (Magasin de Zoologie, 4843. 2 pi.
color.)
Millet. Description de deux nouvelles espèces du genre
Anodonte. (Mém, Soc. d'agr., se. et arts, d'Angers; 5®
livr. du 4^' vol., p. 241.4 835, 4 pL n.)
Moquin-Tandon. Mémoire sur quelques Mollusques ter-
restres et fluviatiles nouveaux pour la Faune des environs
de Toulouse. — Toulouse, 4" mai 1842; broch. in-8.
Moquin-Tandon. Histoire naturelle des Mollusques ter-
restres et fluviatiles de la France. 4 vol. in-8, et atlas de
23 pi. grav. et col. — Annoncé depuis deux ans comme
sous presse.
556 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
Moulins (Ch. des). Catalogue des Mollusques terrestres
et fluviatiles du département de la Gironde. (Bull. Soc.
linn. Bord., t. 2, p. 59. 4 novembre 1827.)
Moulins (Ch. des). Description d'une nouvelle espèce de
Paludine vivante du Périgord. (Âct. Soc. linn. Bord., t. 2,
p. 26. ^3 septembre H827, 1 pi.)
Moulins (Ch. des). Supplément au Catalogue des Mol-
lusques de la Gironde. (Bull. Soc. linn. Bord., t. 5. V^ sep-
tembre 1829.)
Moulins (Ch. des). Description d'une nouvelle espèce vi-
vante de Pupa du Périgord. (Àct. Soc. linn. Bord., t. 4,
p. 138. 20 juin 1850, 1 pi.)
Moulins (Ch. des). Mémoire sur cette question : Le genre
P/(mor6e est-il dextre ousénestre? (Âct. Soc. Linn. Bord.,
t. 4, p. 275. Décembre 1850, 1 pi.)
Moulins (Ch. des). Description d'une nouvelle espèce
d'^w20 vivante du Périgord. (Act. Soc. linn. Bord., t. 6,
p. 20. 15 octobre ^852, 1 pi.)
Moulins (Ch. des). Description de quelques Mollusques
terrestres et fluviatiles de France nouveaux ou peu con-
nus. (Âct. Soc. linn. Bord., t. 7, p. ^42. 50 mai >I855, 2
planches.)
Normand ...(?).
Noulet, Précis analytique de l'histoire naturelle des
Mollusques terrestres et fluviatiles qui vivent dans le bas-
sin sous-pyrénéen. Toulouse, 1854, in- 8.
Payraudeau. Catalogue descriptif et méthodique desÂn-
nélides et Mollusques de l'île de Corse. Paris, 1826, in-8.
8 pi. — Commence à devenir rare.
Picard. Catalogue des Mollusques terrestres et fluvia-
tiles de (?).
Poiret. Coquilles fluviatiles et terrestres observées dans
le département de l'Aisne et aux environs de Paris — Pa-
ris, an IX, in-l2 de 119 pages. — Devient assez rare.
Piiton, Essai sur les Mollusques terrestres et fluviatiles
des Vosges. Epinal, 1847, in-8.
TRAVAUX INÉDITS. 537
Ray et Drouet. Notice sur deux espèces nouvelles pour
pour le genre Anodonte. Paris, ^848-49, in-8, 3 pi. n.
Requiert. Catalogue des coquilles de l'île de Corse. Avi-
gnon, -1848, in-8.
Reynics (Paul de). Lettre à M. Moquin-Tandon sur quel-
ques Mollusques terrestres et fluviatiles. Toulouse, 4844,
demi-feuille in-8, H pi.
Saint-Simon (de). Miscellanées wialacologiques , pre-
mière décade. Toulouse, ^848, in-8.
Terver. Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles
observés dans les possessions françaises au nord de l'A-
frique. Paris, -1839, in-8, 4 pi. n.
Wartel. Mémoire sur les Limaçons terrestres de l'Ar-
tois, pour servir à l'histoire naturelle de cette province.
Arras, -1768, ln-12. — Rare.
I
CATALOGUE DES MOLLUSQUES VIVANTS
DE LA CHAMPAGNE MÉRIDIONALE.
Classe P. GASTEROPODES, Cuv.
Ordre P'. Pdlmobranches, Blainv.
S 1". Inoperculés,
A. Terrestres.
Famille P. LIMACIENS, Lam.
Premier.Genre. Arion. — Arionj Fér.
-1 . A. rufus, Linn. — Hab. les champs humides, les jar-
dins et les bois. — C. C. partout.
2. A. ater, Drap. — Hab. les bois et les plantations
très-humides. — Troyes, Nogent, Clairvaux. A. C.
îi« SÉRIE. T. III. Année 1851. 22
558 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.)
5. A, subfuscusy Drap. — Hab. les jardins, les champs et
les collines, sous les pierres. — Montgueux, Bar-sur-Seine,
Nogent. C.
4. A. fuscatus, Fér. — Hab. les environs de Troyes, le
long des vieux murs humides. A. R.
5. A, hortensis, Fér. — Cette espèce, à mœurs noctur-
nes, habite les jardins et les vignes des environs de Ton-
nerre et de Troyes. C.
6. A, tenellus, Mûll. — Hab. les mousses des forêts d'O-
rient et d'Aumont; on le trouve, même pendant tout
l'hiver, entre les feuilles mortes. C.
Deuxième Genre. Limage. — Limax, Linn.
7. L. bilobatus, Féruâs. (?).
L. nigricans ; clypeo parce granuîoso, anticé bilobato ; dorso
valdè carinato, utrinque fascia intersecta succinea ; ore succineo.
Planum inferius utrinque nigricans, area média longitudinali suc-
cinea; apertura laterali postiea. — Long. 70 mill. ; lat. 10 mil!.
— Hab. in nemorosis.
La taille et la couleur de cette espèce remarquable sont
celles d'un petit A, ater ; elle s'en distingue aisément par
son manteau, fortement bilobé antérieurement; sa cavité
branchiale, située à la partie postérieure ; sa bouche oran-
gée, sa forte carène jaunâtre ; la couleur safranée de son
pied tranchant au milieu du plan locomoteur, qui est noi-
râtre, est aussi très-remarquable.
Hab. les plantations humides et ombragées. — Bar-sur-
Aube. R. R.
8. L. maximus, X'inn, (L. cinereus, Drap). — Hab. dans
les jardins et les champs, sous les bois pourris. C. C.
9. L. variegaïusy Drap. — Hab. les caves et les murs
des puits. — Troyes, Bar-sur-Seine. C.
10. L. marginatuSj Drap. — Hab. les bois et les côtes,
Sous la mousse. — Bar- sur-Seine, les Riceys. A. R.
•H. L. sylvaticusy Drap. — Hab. les forêts d'Orient et
d'Aumont, les bois de Bar-sur-Seine. A. R.
TRAVAUX INÉDITS. 359
42. L. agrestis, Linn. — Hab. les champs, les jardins,
les bois, sous les pierres. — Redoutée des jardiniers, qui
la connaissent sous le nom de Loche. C. G,
Famille II. LIMAÇONS, Fér.
Troisième Genre. Vitrine. — Vitrîna, Drap.
•15. V. pellucidaj MûU. — Hab. les bois et les côtes, sous
les mousses humides et saus les pierres ; -pendant le jour,
elle ne sort que quand il pleut. ~ Bar-sur-Seine, les Ri-
ceys, Tonnerre, forêts d'Orient et d'Aumont. A. C.
4 4. F. berytlina, C. PfeifF. — Hab. les «bois des côtes ju-
rassiques, entre Bar-sur-Aube et Langres. R. R.
45. V. elongata, Drap. — Habite la forêt d'Orient.
(M, Bour guignai,) R. R. .^*
Quatrième Genre. Ambrette. — Succinea^ Drap.
46. S. putrîs, Linn. {S. amphibia^ Drap.). — Hab. le
bord des eaux, sur les joncs et les roseaux. — C. C. par-
tout.
47. S. Pfeifferî, Rossm. — Hab., avec la précédente,
sur les plantes submergées. — Troyes, Langres, Ton-
nerre. C.
48. 5. longiscataj Morel. — Même «tation. — Troyes
(marais de Villechétif, bois de Fouchy), Nogent. R.
49. S, oblongay Drap. — - Hab. les lieux marécageux,
sur le tronc et au pied des saules. — Environs de Troyes,
forêt d'Orient, Langres. A. R.
20. 5. arenarîa, Bouch. — Même station que la précé-
dente. Forêt d'Orient, environs de Troyes. R.
21. S. ttbbrevîata, Morel. — Hab. les prés humides, atu
pied des arbres. — Troyes (le Pré-aux-Moines), Bar-sur-
Aube. R. R.
Cette espèce n'avait encore été observée qu'en Portu-
540 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
^al. Nos échantillons sont en tout point identiques avec
la figure et la description de M. Morelet (Mollusques du
Portugal, p. 54).
Cinquième Genre. Hélice. — Hélix, Drap.
Premier Groupe. Coquille conique.
22. H. fulva, Mûll. — Hab. les bois et les lieux hu-
mides, sous les écorces détachées. — Forêts d'Orient et
d'Aumont, Troyes (marais de Villechétif). A. R.
Deuxième Groupe. Coquille globuleuse ombiliquée.
2^. H. aculeata^ Mûll. — Hab. les forêts, sous les écor-
ces tombées à terre. — Forêt d'Orient. R. R.
24. H. rupestriSy Drap. — Hab. les côtes des terrains
jurassiques, sous les pierres. — Bar-sur-Seine, Ton-
nerre. A. C.
25. H. fruticum, Miill. — Hab. les haies et les brous-
sailles de toute la Champagne méridionale. C.
26. H. strigeUa^ Drap. — Hab. les lieux frais et ombra-
gés, sur les arbustes. — Troyes (marais de Villechétif), No~
gent. R. R.
Il est rare de rencontrer cette coquille parfaitement
terminée.
Troisième Groupe. Coquille globuleuse perforée.
27. H. pomatia^ Linn. — Hab. les vignes, les champs,
les jardins et les bois. — C. C. dans notre région, où elle
fait l'objet d'un commerce assez étendu comme aliment.
— Connue sous le nom d'Escargot.
28. H. arbustorum, Linn. — Hab. les prairies et les
plantations de la vallée de l'Aube ; jamais nous ne l'avons
trouvée dans la vallée de la Seine. A. C.
Quatrième Groupe. Coquille globuleuse imperforée.
28 bis. H. cincla, Miill.
TKAVAUX INÉDITS. 54 J
Il convient de modifier ici tout ce qui a été dit, en
France, sur l'habitat de VH. cincta. Souvent, par corres-
pondance et dans des ouvrages dignes de foi, cette espèce
a été indiquée comme vivant aux environs de Tonnerre :
nous devons dire que nous ne l'y avons jamais rencontrée.
On sait d'ailleurs que c'est une Hélice particulière aux
contrées méridionales de l'Europe, qui, là où elle vit, rem-
place 1'^. pomatia. Nos recherches pendant plusieurs an-
nées, nos excursions toujours infructueuses à ce sujet,
dans le midi du département de l'Aube, et le nord de
l'Yonne, ne nous laissent plus aucun doute à cet égard :
nous n'avons jamais vu que VH. pomatia en abondance.
Au reste, M. Michaud^ qui le premier indiqua la cincia
comme vivant aux environs de Tonnerre, et auquel nous
avons écrit à ce sujet, semble émettre quelques doutes sur
la localité, qu'il ne peut préciser; et il ajoute que ce n'est
peut-être qu'une variété qu'il a recueillie.
A propos de cette question, nous avons encore écrit à
M. Coiteauy d'Auxerre. Cet amateur distingué, qui recueille
avec zèle les Mollusques de l'Yonne, n'a jamais rencontré
dans son département l'espèce (|ui nous occupe.
29. H. aspersa, Miill. — Hab. les champs et les jardins.
~ C. C. à Troyes, Nogent et Tonnerre. — R. à Langres,
Cette espèce n'est pas recherchée, comme aliment, dans
nos contrées, où l'on préfère VH. pomatia.
50. H. nemoralis. Linn. — Hab. les bois et les haies. —
C. C. dans toute notre région.
3^ . H. hortensis^ Mûll. — Hab. les jardins, les champs
et les vignes. C.C.
On rencontre fréquemment une variété à bouche noi-
râtre, comme celle de l'^. nemoralis. C'est probablement
cette variété qui a fait penser à quelques auteurs que ces
deux espèces n'en formaient qu'une. On sait d'ailleurs
que la distinction des deux espèces repose sur d'autres
bases que la coloration du péristome.
^12" REV, ET MAC. BE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
Cinquième Groupe. Coquille subdéprimée ombilîquée,
52. H. ericetorumy Mûll. — Hab. les pelouses sèches,
les, friches et les champs. C. C.
35. H. striata, Drap. — Hab. les pelouses arides, au
pied des haies. •— Environs, de Troyes, Joigny, Lan-
gres^ etc. C.
54.. H, intersecta, Poir. — Hab. les pelouses des coteaux
tertiaires. — Villenauxe (blocs erratiques du grès de Fon-
tainebleau). R. R.
55. H. candîdula, Stud. {H. striata^ var. Drap.). — Hab.
les champs, les côtes de toute notre région, sur les plantes
basses. C. C.
56. H. costulata^ Ziegl. — Hab. les coteaux, sur les
plantes sèches, et au pied des sapins. — Bar-sur- Seine,
Tonnerre, Langres, Arcis. A. R.
57. H. rufescensy Penn, {H. glabella. Drap.). — Hab. les
lieux frais et les jardins, sur les fraisiers. —Langres, Bar-
sur-Seine. A. C.
38. H. plebeïa, Drap. — Hab. les lieux ombragés de
toute la région. C.
59. JI. hispida, Linn. — Hab. les endroits frais, au pied
des arbres et sous les pierres, C.
Sixième Groupe. Càquîlte subdéprimée perforée.
40. H, sericetty Miill. — Hab. les lieux humides, sous
les pierres. — Environs de Troyes, Nogent. R.
44 . H. incarnata, Mûll. — Hab. les bois. — Forêt d'O-
rient; Langres. R.
42. H. carthusiana, Miill. {ff. carthusianella, Drap.). —
Hab. les haies épaisses, et sur les herbes des prairies.
ce.
45. H,rufilabris, Jeffr.fJï. carthusianella, var. B, Drap.).
— Hab. les prairies et les haies. — Troyes (le Pré-aux-
), Vendeuvre. A. R.
TRAVAUX INÉDITS. 345
Septième Groupe. Coquille aplatie, à péristome réfléchi,
44. H. îapicida, Linn. — Hab. les côtes, sous les pier-
res, et les bois montueux. — Bar-sur-Seine, Villenauxe,
Tonnerre, Langres. G.
45. iy. obvoluta, MûU. — Hab. les bois, sous les écorces
en détritus. — Forêt d'Orient, Bar-sur-Seine, Langres. R.
46. H. pulchella, Mûll. — Hab. les lieux humides et
marécageux, sous Técorce des arbres. A. C.
47. H. costata, Mûll. — {H. pulchella, ver. B, Drap.).
— Hab. sous les pierres et entre les écorces. — Tonnerre,
Langres, Troyes. A. G.
Huitième Groupe. Coquille aplatie, à péristome simple.
48. H. rotundata, Mûll. — Hab. les côtes, les bois, sous
les pierres et la mousse. G.
49. H. lucida, Drap. — Hab. les lieux humides, les
jardins, les broussailles, et sous les végétaux en détri-
tus. G.
50. H. cetlariay Mûll. — Hab. les bois, sous les brous-
sailles pourries. — Forêt d'Orient, Bar-sur-Seine, Ton-
nerre. A. R.
51. H. nitens, Mich. — Hab. les bois et les côtes, sous
la mousse. -- Environs de Troyes, Bar- sur-Seine, Lan-
gres. A. G.
52. //. nitidosa, Fér. — Hab. les bois, sous les feuilles
mortes. — Arcis, les Riceys. R.
55. H. radiatula, Aid. {H, nitidula, var. ^.Drap.). —
Hab. les côtes et les bois, sous les mousses. — Troyes
(côte de Montgueux), Bar-sur-Seine, Vendeuvre. R, R. i^
54. //. niiida, Mûll. — Hab. les lieux humides, dans les
feuilles mortes. G.
55. IL pygmœa, Drap. — Hab. les bois, sous Técorce
des arbres, et dans les feuilles mortes. — Forêt d'Orient,
Brienne, Vilry-le-Français. R.
I
544 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185^.)
56. H. crysialimay Mull. — Hab. les lieux marécageux
et les haies humides du midi de la Champagne. G.
57. H. hyalina, Fér. — Hab. les bois, dans les végétaux
en détritus. — Vendeuvre (/M. Bourguignat). R. R.
Sixième Genre. Bulime. — Bulimus, Brug.
58. jB. obscurus, Miill. — Hab. les bois et les côtes de
toutes nos contrées, sur l'écorce des arbres, et sous les
pierres. A. C.
b9. B. montanuSj Drap. — Hab. les bois montagneux,
au pied des arbres et sous les rochers. — Environs de
Langres. R. R.
Septième Genre. Zue. — Zua, Leach.
60. Z. lubrica, MiilI. -— Hab. ordinairement les locali-
tés ombragées, sous la mousse; quelquefois les hauteurs,
sous les pierres. C.
Huitième Genre. Agathine. — Achatïna^ La m.
64 . A. actculay MûU. — Hab. au pied des haies, dans les
mousses humides. — Troyes, Arcis, Langres, Tonnerre.
A. C.
Neuvième Genre. Maillot.— Pwjoa, Drap.
Premier Groupe. Coquille cylindrîco- obtuse.
A. Coquille dextre.
62. P. doliolum, Brug. — Hab. les bois, au pied des
vieux arbres. — Les Riceys (bois de Thouan). R. R.
65. P. umbilicata^ Drap. — Hab. les côtes, sous la
mousse et les pierres, par groupes nombreux. — C. C. dans
tout le terrain jurassique.
64. P. muscorum, Linn. {P. marginata, Drap.). — Hab.
les lieux élevés, sous les pierres et dans la mousse. — C. C.
dans toutes les formations géologiques.
TRAVAUX 1M:I)ITS- 545
65. P. hhp-anata, Rossm. — Hab. les côlcs et les friches,
sous les pierres. — Bar-sur-Seine, Tonnerre. A. R.
06. P. inornata, Mich. — Hab. les bois. — Environs de
Troyes (alluvion de Villechétif). R. R.
67. P. edeniula, Drap. — Hab. les bois. —Troyes (allu-
vion des marais de Villechétif). R. R.
68. P. minutissima^ Hartm. (P. muscorum^ Drap.). —
Hab. les bois, sous les pierres, et dans la mousse.— Troyes,
Arcis, Nogent. — R. à Tétat vivant; A, C. dans Talluvion.
69. P. antiveriigo, Drap. — Hab. les bois. — Environs
de Troyes. R. R.
70. P. pygmœa, Drap. — Hab. les bois, dans la mousse
et les feuilles n[\ortes. — Environs de Troyes. — A. C.
dans les alluvions.
B. Coquille sénestre.
7-1. P. Venetziï, Fér. (Vertigo nana, Mich. — Hab. les
mousses des bois. — Troyes (alluvion de Villechétif). R. R.
72. P. pusilla, MùU. (P. vertigo, Drap). — Hab. les
lieux humides. — Troyes (alluvion de Villechétif). R. R.
Deuxième Groupe. Coquille cylindrico-conique,
A. Coquille dextre.
75. P. secale, Drap. —Hab. les côtes jurassiques, sous
les pierres et le long des arbres. Bar-sur-Seine, Langres,
Tonnerre. C. C.
74. P. avenaceay Brug. {PJ]avena, Drap.). — Hab. les
montagnes des environs de Langres, et celles du départe-
ment deTYonne, dans les rochers. A. C.
75. P. tridens, iVlûll. — Hab. les bois et les côtes. —
Nogent, Bar-sur-Seine, Tonnerre. A. R.
B. Coquille sénestre.
76. P. quadridcns, Mûll. — Hab. les côtes, dans les ro-
chers (terrain jurassique). — Langres. A. R.
[La suite 'prochainement.)
546 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
Catalogue des Carabiques recueillis par M. Bocandé dans
la Guinée portugaise, avec la description sommaire
des espèces nouvelles ; par M. de Laferté-Sénectère
— Suite. Voy, ^850, p. 256, 526, 588. — ^851, p. 81,
221.
SECONDE DIVISION.
ÉLYTRES n'ayant QU'UNE BORDURE JAUNE.
Sixième Groupe. — Elytres à côtes assez élevées^ lisses^ non
pointiUées. Corselet peu allongé, rectangulaire,
Chlœnîus subsulcatus, Dej. (Spec. V, 642),
Septième Groupe. — Elytres comme clans le groupe précé-
dent. Corselet oblong, quelquefois un peu cordiforme, •
C. sellatus, Dej. (Spec. V, 658), — Les deux exemplai-
res qui nous viennent de M. Bocandé n'ont pas la couleur
bleuâtre indiquée dans la description du Species. Elles
sont d'un beau vert foncé, et ont à peine quelques reflets
violacés : ils sont aussi plus grands que l'ancien exemplaire
de la collection Dejean, et atteignent 17 millimètres, tan-
dis que celui-ci n'en a pas plus de ^5. Nous les considé-
rons comme le type de l'espèce dont l'individu décrit par
M. Dejean ne serait qu'une variété.
C. denticulatus, Dej. (Spec. Y, 639). — L'exemplaire de
la Guinée portugaise que nous possédons diffère sensible-
ment du type de l'espèce par la moindre largeur de la
bordure des élytres, qui ne dépasse pas le huitième inter-
valle des stries, tandis que, dans les individus typiques,
cette bordure couvre entièrement le septième, et entame
même le sixième intervalle. Malgré cette différence de des-
sin, toutes les formes étant semblables d'ailleurs, nous ne
croyons pas qu'il soit possible de voir dans cet exem-
plaire autre chose qu'une variété du deniictdaïus.
C. melanchoUcus. — C'est au C. cylindricoUis, espèce du
TRAVAUX INÉDITS. 547
Cap, que nous comparerons cet insecte, qui en est très-
voisin. Tête et corselet d'un rert métallique lisse et bril-
lant ; corselet étroit, oblong, et fortement convexe. Ely-
tres allongées , convexes , subparallèles , régulièrement
ovales postérieurement, sans apparence d'atténuation an
té-apicale, et entourées d'une étroite bordure jaune, tels
sont les caractères communs à notre insecte et au cylindri-
coUis. Ce qui les distingue, c'est que le corselet du meian-
cholicus^ encore plus étroit que celui du cyiindricoUis^
n'est pas plus large que la tête, et qu'il existe à la base,
entre les deux impressions longitudinales, une dépression
transversale très-marquée qui n'existe pas dans l'autre
espèce. Comparaison faite des élytres, celles du melancho-
licus sont un peu plus étroites, beaucoup plus brillantes,
beaucoup plus convexes, moins arrondies aux angles hu-
méraux, et la bordure jaune, encore moins large, ne dé-
passe pas même postérieurement la dernière côte, tandis
que la huitième, dans l'autre espèce, est entamée à moi-
tié par la bordure. Le dessous du corps et les pattes n'of-
frent aucune différence. — Long. ^5 mill. : larg. 4, 8 mill.
C, antliracoderus. — Cette espèce doit son nom à l'éclat
de son corselet, dont les reflets de feu sont comparables à
ceux de l'escarboucle. Cette belle espèce, très- voisine des
deux précédentes et du sulcipennis de Nubie, se distingue
entre toutes non-seulement par l'éclat de son corselet,
mais encore par la forme allongée, convexe et subcordi-
forme de cette partie du corps, dont les côtés sont légère-
ment bisinués ; de telle sorte qu'arrondis dans les trois
quarts de leur longueur, ils finissent par se diriger à angle
droit sur la base; la ligne médiane est finement, mais pro-
fondément gravée ; les impressions basilaires consistent en
deux sillons profonds non parallèles, mais obliquant un
peu de l'angle postérieur vers le centre du disque ; la base
est précédée, comme dans le melancholicus, d'une dépres-
sion transversale très-marquée. Les élytres ne diffèrent pas,
pour la forme, de celles de cette espèce; mais la bordure
548 iiEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet i85i.)
jaune est beaucoup plus large, et couvre entièrement la
huitième côte. Aucune différence dans la couleur des pat-
tes et du dessous du corps ; toujours des pattes ferrugi-
neuses et un abdomen noirâtre. Les élytres du mâle pa-
raissent plus brillantes que celles de la femelle. — Long.
de ^\ à >I5 mill. ; larg. de 4 4/2 à 5 mil!.
Huitième Groupe. — Elytres à côtes plates ternes
et pointillées ; grande taille.
C. senegalensis, Dej. (Spec. V, 655). — Aucune diffé-
rence entre les exemplaires de M. Bocandé et ceux que
M. Dumoulin avait rapportés du Sénégal.
( La suite prochainement, )
Description de deux Coléoptères nouveaux de Venezuela,
par M. LÉON Fairmaire.
1. Hyperantha (;Paecilonota^) HtEMORRhoa. — Elongala,
antice latior, flava, elytris lertia parte postica rubescente, plaga
magna transversali in inedio prolhoracis nigro-œnea, capite aeneo,
subtils proslerno luteo, prothoracis lateribus, mesothorace et ab-
domine aeneis, griseo parce pilosis, abdominis segmeniis 2®, 3^,
4^ medio et lateribus flavo guttatis.
Allongée, large en avant, diminuant peu à peu de lar-
geur jusqu'à l'extrémité des élytres , bords presque droits.
Tête bronzée, avec une forte impression anguleuse, cou-
verte de poils assez longs. Corselet plus large que les
élytres, dont il embrasse la base, jaune, très-finement
ponctué, finement pubescent ; au milieu, une tache oblon-
gue transversale, plus rapprochée du bord antérieur, d'un
noir bronzé ; la teinte du corselet est plus claire que celle
des élytres. Kcusson pentagonal, un peu plus long que
large, légèrement échancré sur les côtés qui touchent la
base. Elytres à siries finement ponctuées; intervalles iné-
galement relevés vers la base, plus saillants et plus étroits
vers l'extrémité ; couleur jaune un peu sale, le tiers pos-
TRAVAUX INÉDITS. 549
lérieur d'un vermillon un peu carminé, remontant le
long des bords externes, et se fondant avec le jaune; ex-
trémité des élytres arrondie, chacune se terminant par six
pointes, les deux voisines de la suture assez fortes, la plus
haute très-petite ; la deuxième est quelquefois bifide. Des-
sous et pattes bronzés; prosternum jaune, avec les côtés
môme du prothorax bronzés; sur les deuxième, troisième,
quatrième segments de l'abdomen, on voit au milieu une
tache jaune, et sur les côtés une autre plus petite.
Cette espèce se place entre le laticoltis C. G., et le Lançis-
(lorfi Klug.
2. Alurnds octopunctatus. — Niger, elytris fere laevigads,
pallidè flavis, sutura margineque auguste nigris, niaculis utrin-
ijue 4 nigris, postica Iransversali, paulo post médium posita.
D'un noir presque mat. Corselet finement ponctué, cou-
vert, ainsi que la tête , d'une fine pubescence grisâtre.
Rcusson triangulaire lisse, un peu creusé vers l'extrémité.
Elytres lisses, à ponctuation très-fine ; suture et bords ex-
ternes finement marginés de noir, cette couleur n'attei-
gnant ni récusson ni les épaules; sur chaque élytre,
quatr'e taches noires, la plus petite allongée près l'écus-
son; la deuxième, à peu près carrée, sur l'épaule ; la troi-
sième, en arrière, formant, avec les deux premières, un
triangle presque équilatéral ; la quatrième, un peu en ar-
rière du milieu, assez grande, transversale.
Cette jolie espèce appartient à M. Buquet; elle vient se
placer à côté de VA. Langsbergei Salle.
Cette dernière espèce présente quelques variétés dans
la couleur du corselet . ainsi, chez quelques-uns, il est en-
tièrement rouge ; parfois, au contraire, il est noir, avec
les côtés seulement rouges.
L'Arescus caudaïus Salle varie à l'infini : l'unique indi-
vidu trouvé par notre zélé voyageur est rouge, avec le
corselet, les appendices des élytres et deux taches noirs.
Voici les variétés que nous remarquons sur quelques in-
550 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.)
dividus de cette rare espèce que nous avons sous les
yeux :
^° Elytres rouges, même dessin que le précédent, plus
une large tache scutellaire noire.
2^* A peu près le même dessin, sur un fond jaune ; la
bande du milieu s'élargit et se joint à la tache scutellaire.
5° Entièrement rougeâtre, l'écusson quelquefois noir,
les élytres avec deux, quatre ou six taches noires. Cette
variété paraît moins rare que le type.
Enfin, dans une dernière variété, les élytres sont noires,
avec une tache scutellaire rouge ; c'est VHispa monoceros
d'Olivier (tome VI, p. 760, pi. ^, f. 5). Il faudra donc don-
ner à notre espèce le nom d'Arescus monoceros Olivier. Le
dessin n'est pas très-exact, les appendices postérieurs des
élytres sont peu marqués; mais c'est bien l'insecte décrit
par M. Salle. C'est aussi à tort qu'Olivier lui donne pour
patrie la cÔte d'AngoIe.
II. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie dés Sciences de Paris.
Séance du 7 Juillet ^851. — M. J. Bédard lit un Mé-
moire pour servir à l'histoire de l'absorption et de la nutri-
tion. L'auteur, en terminant son Mémoire, expose dans
les termes suivants les conclusions auxquelles il a été con-
duit:
« V Toutes les fois que deux liquides peuvent se mé-
langer en tout ou en partie, le mélange se fait alors même
qu'on interpose entre eux une membrane organique.
« 2* Le mélange des liquides se fait en vertu d'une
force moléculaire qui n'est pas la ménae pour chacun
d'eux.
« Lorsque deux liquides se trouvent îîjbrement en pré-
sence, la pesanteur qui maintient invari^ablement l'équi-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 55^
libre ne permet pas de constater la part inégale que cha-
cun d'eux prend au mélange.
« L'interposition d'une membrane entre deux liquides
qui peuvent se mélanger met en évidence l'inégalité de
force attractive des deux liquides.
« 5** La force attractive des liquides paraît varier comme
leurs chaleurs spécifiques.
« Dans les phénomènes d'endosmose, les liquides qui
ont la chaleur spécifique la plus grande marchent vers
ceux qui l'ont plus petite. En d'autres termes, les liquides
qui ont la chaleur spécifique la plus petite attirent ceux
qui l'ont plus grande, avec plus d'énergie qu'ils ne sont
attirés par eux.
« S'il m'était permis de généraliser le phénomène, je
dirais : la force en vertu de laquelle les molécules liqui-
des s'attirent est en raison inverse de leur chaleur de
constitution.
« 4° Ce qui est vrai pour les liquides l'est aussi pour les
gaz, en les prenant sous le môme volume et la môme
pression.
« 5° Les mouvements d'endosmose peuvent donc être
considérés comme des phénomènes moléculaires de cha-
leur latente.
« 60 Ceci explique pourquoi Teau, qui de tous les li-
quides a la chaleur spécifique la plus considérable, s'en-
dosmose vers tous les liquides ; pourquoi l'hydratation
des hquides détermine ou change la direction du courant;
pourquoi les animaux soumis au renouvellement perpé-
tuel de matière perdent continuellement de l'eau par les
sécrétions urinaires, cutanées et pulmonaires, pour mettre
l'économie en mesure de recevoir dans son sein les maté-
riaux dissous de la nutrition et de la chaleur.
« Ces divers points seront développés dans la seconde
partie de ce travail. »
—M. Bouglinval, qui avaitprésenté, dans une précédente
séance, un Mémoire sur des ossements de Guanches rappor-
552 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet i85l.j
tés par lui des Canaries, annonce qu'il vient de recevoir
de nouveaux débris iiumains provenant, connme les pre-
miers, de fouilles faites à Ténériffe sous sa direction. Il an-
nonce, en méuie temps, l'intention de déposer entre les
mains des commissaires une pièce prouvant que les Cana-
ries ont été peuplées par des Phéniciens sujets de Car-
thage.
— M. A. Pomet communique de nouvelles observations
sur la structure des pieds dans les animaux de la famille des
Anoplotherium, et dans les genres Hyœmoschns. Il divise
d'abord les Anoplotherium en deux groupes, l'un didactyle
avec rudiments sézamoïdes des doigts latéraux : A. com-
mune G. Cuv., A. Duvernoy Pom. ; l'autre tridactyle par
développement de l'index divergent en dedans : A. platy-
pusPom., A. Laurillardi Pom., i4. Cuvieri Pom., A. se-
cundarium G. Cuv. Les Xiphodon n'ont que deux doigts
libres, mais ils sont allongés comme chez les Ruminants;
le radius porte, à la face interne, des tubérosités ou apo-
physes qui ont dû se trouver en contact avec la peau dans
une partie où celle-ci portait une callosité. Les Dichobime
et certains Cœnotherium ont quatre doigts libres, les laté-
raux étant plus grêles et plus courts, et tous les os du
carpe et du tarse libres. Il propose le nouveau genre Hijœ-
giilus pour un type de Cœnotherium, où le scaphoide et le
cuboïde sont soudés, ainsi que les métatarsiens, entre eux ;
il y comprend le C. laticurvatum, C. commune Brav., C
elegans, C. metopius, C gracile, G. collolarsus. Le Hijœ-
moschus a le métacarpe divisé en deux os libres; le méta-
tarse les a soudés par approche, le scaphoide, le cuboïde ^
et le cunéiforme sont également soudés. D'après cela, l'au-
teur regarde le Dicrocerus crassus Lart,, non comme un
cerf, mais un Hyœmoschns qvCW nomme H. Larieli. M. Po-
mel voit, dans tous ces faits, des transitions naturelles
entre les Ruminants et les Suilliens.
— M. P* Gerva'fs adresse une Note sur le Ptenodon, sui-
vie de remarques sur les autres espèces éteintes de Garni'
I
SOCIÉTÉS SAVANTES. 555
vores que l'on a observées en France. L'auteur, après avoir
rappelé l'histoire du genre Pierodon établi par de Blain-
ville sur un fragment regardé par G. Cuvier comme pro-
venant d'un Thylacyne, déclare adopter la détermination
de de Blainville, et le nom proposé par lui de Pt. parisien-
sis. Il complète la description comparative du système den-
taire des Ihjœnodon et des Pterodon à l'aide de nouveaux
fragments provenant du département de Vaucluse. Il ter-
mine par un relevé des Carnivores fossiles actuellement
connus en France, avec l'indication des gisements d'où ils
proviennent.
Séance du 14 Juillet. — Aucune communication zoolo-
gique.
Séance du 21 Juillet. — M. Monins, délégué par la ville
de Blois, présente un silex dans la cavité duquel aurait
été trouvé un crapaud vivant, qui accompagne le minéral.
Celte curieuse trouvaille a été faite le 25 juin dernier,
chez M. Baston, à Blois, à vingt mètres au-dessous du sol.
Une commission a été nommée par l'Académie pour exa-
miner ce fait peu vraisemblable, mais trop souvent mis en
avant, et revu sous toutes les formes, pour ne pas mériter
l'attention des savants, et être dénué de tout fondement.
Séance du 28 Juillet. — M. de Quatrefages lit un Mé-
moire sur les organes et les fonctions de la respiration chez
les Annélides proprement dites. Voici le résumé qu'il en
donne lui-même :
« r La respiration est d'abord générale et entièrement
cutanée {Lombrinère, Lysidice, Hésione, etc.).
« 2° Elle reste cutanée, mais se concentre sur quelques
anneaux du corps [Chéioptère).
« 5° Elle se localise sur certains points de chaque an-
neau sans que la structure de ces points soit sensiblement
modifiée [Néréides y etc.).
« 4° Le premier degré de spécialisation de l'organe res-
piratoire se montre sous la forme d'un simple cul de-sac
ou d'une ampoule (Gtycère, etc.)
2" SÉRIE. T. m. Année 1851. 25
554 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.)
« 5» Les branchies se caractérisent de plus en plus par
la formation d'un canal en communication avec des lacu-
nes plus ou moins vastes.
« 6° Ces branchies vraies peuvent être distribuées tout
le long du corps (Eunïce sanguine).
« T Elles peuvent être concentrées sur un certain nom-
bre d'anneaux placés vers le milieu du corps [Eunice de
Bell, Arénicole, etc.).
« 8» Elles peuvent se réunir vers l'extrémité antérieure
du corps, et n'occuper qu'un petit nombre d'anneaux
{Térébelle, Pectinaire, etc.).
« 9® Elles peuvent se placer tout-à-fait à l'extrémité an-
térieure du corps, et ne plus former qu'un double pana-
che {Sabelle, Serpule, etc.).
« iO'' La respiration du liquide de la cavité générale
s'exerce comme celle du sang lui-même, tantôt par la peau
seule, tantôt, mais bien plus rarement, par des organes
spéciaux. »
— M. G. Colin communique des expériences sur la sé-
crétion pancréatique du cheval, du porc et du mouton. Le
résultat général de ces expériences est de constater une
grande uniformité de propriétés et de caractères dans ce
liquide chez tous les animaux où la science l'a étudié.
— M. le docteur Semanas, à propos d'une récente com-
munication de M. Blondlot sur Tinutilité de la bile dans la
digestion, adresse un Mémoire sur les fonctions du foiepen-
dant la digestion^ et sur les usages de la bile pour l'albu-
mine digestive. L'auteur combat les conclusions tirées par
M. Blondlot des expériences qu'il a faites, en s'appuyant
sur ce qu'elles ne sont concluantes que pour la bile de la
vésicule et du canal hépatique, et il formule ainsi ses pro-
pres opinions :
« -l** La digestion proprement dite, c'est-à-dire abstrac-
tion faite des actes relatifs à la réunion des matériaux ali-
mentaires, se compose de deux temps principaux, qui
SOCIÉTÉS SAVANTES. 555
sont : a la digestion intestinale ou nutritive; b la digestion
hépatique ou sécrétoire.
(( 2" b la digestion hépatique ou sécrétoire (qui est la
seule dont nous nous soyons occupé ici) comprend la pré
paralion et l'absorption des nriatériaux albumineux.
« 3° La préparation des matériaux albumineux (char-
riés au préalable par la veine porte) s'exécute au sein du
foie par la bile que ces matériaux y rencontrent, laquelle
se mélange avec eux et les alcalinise en vue de leur ab-
sorption digestive.
« 40 L'absorption digestive des matériaux albumineux
s'exécute au sein du foie par le moyen des lymphatiques
hépatiques.
« 5** 11 suit de là que le foie peut être dit l'organe digesi-
tif des matériaux albumineux, et la bile (dont le rôle prin-
cipal est, par conséquent, dans le foie et non hors dufoia)
le dissolvant alcanisateur de l'albumine digestive.
« 6* Enfin, les conduits hépatiques et cystique sont les
évacuants de la bile excrémentitielle, et très-probable-
ment aussi les instruments d'économie de l'albumine et de
la bile non excrémentitielle. »
— MM. Falgmère et Ch. Cotelle, manufacturiers à Bor-
deaux, annoncent l'intention de faire des essais sur la soie
mentionnée dans une communication récente deM.Guyon,
comme destinée peut-être à être utiUsée un jour par l'in-
dustrie.
M. Duméiil fait remarquer, à cette occasion, qu'il suffit
de connaître la manière dont sont produites les bourses
soyeuses dont il est ici question, pour ne pas partager les
espérances de M. Guy on. L'insecte qui les produit est bien
connu; ce sont les larves ou les chenilles du Bombyce
nommé la Processionnaire du Pin (Pityocampa) ; et les
bourses, qui servent d'habitation commune à un grand
nombre de ces chenilles, sont formées de fils qui s'entre-
croisent d'une manière à peu près inextricable, parce
qu'ils ont été superposés simultanément.
556 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Juillet 1851.)
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
CoNSPECTUS GENERUM AViDM, auctore Carolo-Luciano
Bonaparte (sectio secunda).
C'est une œuvre bien sérieuse, une tentative bien digne
d'éloges, que celle à laquelle nous allons consacrer ces
quelques pages d'analyse. L'ornithologie a fait tant de pro-
grès depuis plus de trente années, les espèces et les genres
se sont tellement multipliés, qu'il a souvent paru impos-
sible aux zoologistes les plus renommés par leur érudition
de pouvoir tracer un tableau, même succinct, de toutes
les observations difïérentielles qui forment le domaine de
cette science. La nomenclature elle-même, longtemps li-
vrée à l'arbitraire individuel, n'a été soumise à des prin-
cipes un peu uniformes que dans ces dernières années;
et, dans la nécessité où ils se sont trouvés de n'admettre
comme définitions que les dénominations les plus ancien-
nes, les ornithologistes se sont vus obligés de recourir à
des sources quelquefois généralement ignorées. L'œuvre
d'ensemble a vu dès-lors ses difficultés s'augmenter, et
ceux qui l'ont tenté méritent toute notre reconnaissance ;
car le désir d'être utile a dû être leur premier mobile.
MM. G.-R. Gray et Charles-Lucien Bonaparte ont récem-
ment entrepris une tache aussi aride. Le grand travail de
M. G.-R. Gray est présentement terminé, et rend tous les
jours des services sans nombre à la science. Dans le Cons-
jjeclus generum avhim, dont notre savant confrère, M. de
Lafresnaye, a récemment donné une savante analyse, la
partie relative aux oiseaux de proie et aux Passereaux, a
seule jusqu'ici été publiée. C'est sur les résultats énoncés
dans cette section, et qui nous semblent le plus empreinis
d'originahté et d'esprit de progrès, que nous allons por-
ter notre attention.
Disons d'abord quelques mots de la classification. Nulle
ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. 537
difficulté ne pouvait s'élever sur l'admission, comme or-
dre, des oiseaux de proie ; mais, en ce qui concerne leur
localisation, l'uniformité est bien loin d'être aussi grande
parmi les ornithologistes, les uns, à l'exemple de Linné et
de Cuvier, les mettant en tête de la série ornithologique,
les autres, comme Illiger et M. de Blainville, les faisant
précéder des Perroquets.
C'est à cette dernière opinion que se rallie notre illustre
zoologiste, M. Ch.-L. Bonaparte, dont la classification
générale des oiseaux porte vivement l'empreinte des prin-
cipes qui ont dirigé soit Illiger, soit M. de Blainville. Dans
le Synopsis mammalium et avium, Illiger a toujours mis en
première ligne les différences et les analogies offertes par
l'appareil locomoteur ; de là, dans son système mamma-
logique, le rapprochement si intime des Marsupiaux et
des Primates récemment reproduit par M. Ogilby ; dans
son système ornithologique, celui des Cathartes et des
Gallinacés. Examinées dans leurs détails, ces deux classi-
fications d'Illiger sont logiques et rationnelles, quand on
prend pour guide le principe que nous venons d'exposer.
Ce principe mis de côté, ces deux classifications, surtout
celle des Mammifères, deviennent inexplicables. Il en est
de môme. pour M. de Blainville, qui, dans quelques cir-
constances seulement, dans le fractionnement de l'ordre
des Cétacés, par exemple, n'a dévié de la ligne de son prin-
cipe que sous l'influence de son idée favorite de la série
continue des êtres créés. De son côté, M. Ch.-L. Bonaparte,
attachant une aussi grande importance à la structure du
pied, divise les oiseaux en deux grandes sous-classes, réu-
nissant d'une part, sous le nom d'insessoresy les Rapaces,
les Passereaux et les Colombiens ; et, d'autre part, sous le
nom de Grallatores, les Gallinacés proprement dits, les
Echassiers et les Palmipèdes. Nous ne devons pas nous
étonner que dès-lors l'arrangement systématique de la
classe des oiseaux doive, suivant ce zoologiste, débuter par
les Psittaciens. Dans cette circonstance, cependant, il est
558 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.)
assez difficile de s'expliquer l'isolement des autres Zygo-
dactyles ; mais les faits si connus, et qui sont relatifs à l'in-
telligence parfois bien bénévolement accordée aux Perro-
quets, ont, sans nul doute, grandement contribué à leur
faire donner la place privilégiée qu'ils occupent.
Dans les Passereaux, la tendance de l'observateur à réu-
nir les tribus se manifeste d'une manière tout aussi tran-
chée. Toutes ces divisions de Fissirostres, TénuîrostreSy
Ventirostres , Conirostres , que Cuvier avait créées , que
M. G.-R. Gray a récemment encore reproduites, se trou-
vent ne plus occuper de place que dans l'histoire de la
science ornithologique. M. Ch.-L. Bonaparte délaisse les
analogies et les différences fournies par les formes du
bec, si fréquemment indicatrices des habitudes alimen-
taires de l'oiseau, et s'appuie, comme M. Cabanis, sur les
recherches si intéressantes faites en Allemagne (Nitzch,
J. Miiller), sur la structure musculaire du larynx inférieur
des Passereaux. De là, la grande division de cet ordre en
Oscines et en Volucres : les premiers doués d'un organe
chanteur mis en mouvement par un appareil multi-mus-
culaire ; les seconds, chez lesquels une seule paire de mus-
cles sert à l'accomplissement des fonctions vocales. Par
suite de cette base divisionelie, les diverses tribus admises
par Cuvier et ses approbateurs se trouvent fractionnées,
quoique, dans certaines circonstances, le rapprochement
des familles se trouve opéré de la même façon que dans la
partie ornithologique du Règne animal. Ainsi, si les Pitta,
les Psarisj les Tyrannus, les Thamnophilus, les Myioiheraj
se trouvent séparés des Turdus, Lanîus, Muscîcapa, que
Cuvier comprenait dans les Dentirostres, les Picus^ Cucu-
lus, Leptosomus, Bucco, Trogon, se trouvent, en revanche,
à côté les uns des autres. Il en est de même des Irisor et
des Upupttf des Icterus, Ploceus et Frîngilla. Comme Cu-
vier, enfin, M. Ch.-L. Bonaparte fait un Passereau du
genre Menura.
Tels sont quelques-uns des résultats auxquels on arrive
ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 559
par l'application de la base différentielle que nous avons
énoncée plus haut. Présentement, cette base elle-même
nous semble offrir un inconvénient bien supérieur à celui
qui nous est présenté par le caractère indicateur de la
forme du bec. Elle est, en effet, essentiellement anatomi- .
que, et, par cela même, fort peu susceptible de se mani-
fester extérieurement par des modifications appréciables
à l'œil nu, ainsi que cela est indispensable en zoologie.
Deux espèces fort semblables étant données, et données
pour la première fois, mais de pays différents, un zoolo-
giste, quelque exercé, quelque habile qu'il soit, ne pourra
jamais espérer l'exactitude de la détermination générique
qu'il aura faite. M. Gabanis, au reste, paraît si bien avoir
eu conscience de cette insuffisance du principe en ques-
tion, qu'il a essayé de faire coïncider les résultats qu'en
fournit l'application avec ceux qui se déduisent de l'exa-
men de la structure des tarses.
Mais, quelques insuffisantes que soient en ce moment,
pour la distinction des Passereaux en tribus, les différen-
ces de composition de leur organe vocal, ce mode de re-
cherches n'en fournit pas moins à l'ornithologie des obser-
vations d'importance majeure, et. ces observations, à leur
tour, ne peuvent manquer d'exercer une certaine influence
sur l'établissement des familles et des genres. Nous voyons
ici, en effet, se manifester encore d'une manière irréfra-
gable une application de la grande loi de Buffon sur la
spécialité des types habitant les régions australes des deux
continents. On savait déjà que certaines familles améri-
caines se distinguent de leurs analogues de l'ancien conti-
nent par l'absence de la penne bâtarde de l'aile. 11 en est
ainsi des Ictéridés^ comparés aux Plocéîdés; des Syhico-
Unes, par rapport aux Sijlviinés. Mais la grande fréquence
des Volncres sur le continent américain, la rareté des Os-
ctnes, est un fait d'autant plus digne d'intérêt, que la mo-
dification qui la détermine est une modification anatomi-
que, et, par cela môme, hors de l'influence directe des
560 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1854.)
influences extérieures. Sous ce point de vue, par consé-
quent, l'Amérique méridionale offre, dans ses Passereaux,
ce même caractère de dégradation et d'infériorité qui est
particulier à tant de genres de Mammifères qui lui sont
spéciaux, et même aux races humaines qui l'habitent.
L'auteur du Conspectus a su habilement mettre à profit,
pour la classification, toutes ces analogies d'habitat. Aussi,
dans la tribu des Volucres, la famille des Cotinginœ est-
elle suivie des Todidœ) Myiotheridœ j Dendrocolapùdce ,
Anabatidœ. Par ce mode de groupement, M. Ch.-L. Bona-
parte se rattache à notre tradition française, et ses travaux,
en multipliant les parallélismes entre les Passereaux de
Tancien monde et ceux du nouveau, préparent le mo^
ment où les genres analogues des deux continents pour-
ront être classés d'après le mode si heureusement et si ha-
bilement employé par M. Geoffroy-Saint-Hilaire fils, pour
les Primates des deux mondes.
Dans la distinction des espèces et des genres, M. Ch.-L.
Bonaparte s'est de même appuyé initialement sur les don-
nées fournies par la géographie zoologique, justifiant
ainsi le principe qu'il a émis ailleurs, que la géographie
est le flambeau de la zoologie. Si deux types d'une même
partie d'un continent n'habitent point la même zone, l'au-
teur n'hésite pas à les considérer comme spécifiquement
différents. A plus forte raison prononce-t-il avec certitude
et conviction, lorsqu'il s'agit d'espèces du nouveau monde
analogues à celles de l'ancien ; et, dans la revue critique
du travail si consciencieux de M. le docteur Degland sur
Tornithologie européenne, l'auteur a donné de nombreu-
ses preuves du peu de sympathie que trouve dans son es-
prit l'addition à la Faune de nos pays des espèces d'oi-
seaux de l'Amérique du Nord que les ornithologistes
modernes y ont ajoutés. Dans d'autres circonstances, le
groupement des genres est uniquement déterminé par
leur communauté d'habitat : ainsi, les deux genres Neo-
morpha et Philesturnus se trouvent réunis ensemble, ori-
A.XALVSKS l/oUVKAGKS NOUVEAUX. 561
ginaires qu'ils sont, l'un et l'autre, de la iNouvelle-Zélande.
Que dirons-nous nnaintenant sur cette grande multipli-
cité de genres, puisque leur nombre atteint le chiffre de
^,075? Ne sont-ils pas un peu trop facilement fondés sur
les caractères différentiels de la ptilose, un de ces traits
extérieurs de l'oiseau auquel l'âge, et quelquefois le
sexe, font subir des variations si connues? Et cepen-
dant on ne peut s'empêcher de convenir que, dans une
foule de circonstances, les rapprochements génériques,
ainsi établis, sont frappants d'exactitude et de vérité.
Quant aux dénominations génériques qui ont été choisies,
le mode nous en semble parfois bien vicieux; car il ar-
rive quelquefois qu'un nom générique, qui est sim-
plement synonyme d'un autre, se trouve, contrairement à
ce que l'histoire de la science nous apprend, appliqué à
un autre ensemble d'espèces différentes, quoique voisines.
Nous eussions préféré voir surgir cinquante dénomina-
tions nouvelles; elles eussent chargé la mémoire, mais
n'eussent point prêté à la confusion.
Dans tout ce qui précède, nous nous sommes principa-
lement attaché à l'exposé des principes scientifiques de
l'auteur. C'est avec intention et réflexion que nous l'avons
fait. Dans l'œuvre que nous analysons, il n'y a, en effet,
aucun exposé des vues d'ensemble qui ont été les mobiles
des groupements et des divisions. Or, en zoologie, tout
travail de classification s'opère sous l'influence de princi-
pes qui, trop fréquemment tenus dans l'ombre par leur
auteur, rendent quelquefois incompréhensible le résultat
définitif des efforts qu'il tente dans la voie du progrès.
Nous désirions montrer, en outre, que, dans le Conspeclus
avium, il y avait autre chose qu'un catalogue d'espèces,
qu'il y avait des idées, et que, s'il n'était pas toujours ra-
tionnel de les approuver d'ensemble, leur adoption par-
tielle, de même que les déductions qu'elles peuvent dé-
terminer, n'^n donnent pas moins lieu à des conséquences
pleines d'intérêt et d'avenir pour la science. On a bien
562 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuîUel 1851.)
souvent comparé la science à un édifice : dans la construc-
tion de la science, comme dans celle de l'édifice, aucun
des matériaux employés ne doit être négligé ou mis à l'é-
cart, parce que chacun d'entre eux doit contribuer à la
solidité de l'œuvre.
Abordons maintenant l'exposé analytique des détails.
On ne peut nier qu'il ne soit complet, et bien complet.
Toute la série des espèces, depuis Linné et Brisson jus-
qu'aux ornithologistes les plus modernes, s'y trouve dé-
roulée. Tous les travaux les plus récents de MM. Hod-
gson, Blyth, si tristement enfouis dans les journaux
scientifiques des possessions anglaises dans l'Inde; ceux
publiés aux Etats-Unis par MM. Cassin, Gambel, Ca-
bot, encore si peu connus en France, pourront désor-
mais être appréciés à leur juste valeur. Beaucoup d'es-
pèces nouvelles, toujours distinguées par une phrase latine
dans laquelle l'exactitude s'allie à la concision, viennent
encore compléter cette liste. Les divers musées de l'Eu-
rope que M. Ch.-L. Bonaparte a visité, dans le but de
rendre son travail plus parfait, ont tous fourni leur con-
tingent à cet ensemble de richesses totalement inédites
jusqu'ici. Faut-il dire que, pour la rédact|on de la se-
conde section du Conspeçtus, le Musée de Paris a montré
de nouveau, et comme toujours, cette libéralité qui, en
1827, excitait l'enthousiasme de Wagler; aussi tous les
détails donnés par M. Ch.^L. Bonaparte sur les types de
MM. Cuvier, Vieillot et Lesson, méritent-ils toute la con-
fiance des ornithologistes, et nous aurons, sans nul doute,
fort peu de chose à ajouter aux renseignements qui s*y
trouvent donnés. La synonymie, à son tour, y a été trai-
tée avec un soin infini, et nous avons pu nous convaincre
nous-même de la scrupuleuse attention qui a présidé à
toutes les recherches de l'auteur. Il en résulte renoncia-
tion de résultats bien imprévus : c'est ainsi que, dans le
genre Esirelda, trois espèces de Vieillot (Fringilla Perrei-
wi, Fringilla subflava, Fringilla Dufresnii) ont dû substi-
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 565
tuer leurs noms à ceux donnés par MM. Temminck et
Swainson : il en est, en outre, résulté la rectification de
trois erreurs commises par M. G.R. Gray. Ajoutons, à la
louange de l'auteur, que toute sa critique ne se traduit
jamais que par des points d'exclamation. On ne peut, il
faut en convenir, être plus bienveillant. Si une espèce pa-
raît douteuse, ou qu« l'absence de documents suffisants
ne permette pas de l'admettre dans le système, le nom
qu'elle porte est rappelé ; de sorte que l'on a d'ensemble,
à leur égard, un tableau des desiderata de l'ornithologie
actuelle. C'est sur ce tableau que les contemporains et
leurs successeurs doivent, le plus souvent possible, jeter
les yeux ; car, avant d'augmenter nos richesses, il nous
semble nécessaire d'établir un contrôle exact de celles que
nous possédons.
Nous nous considérerions comme vraiment coupables,
si nous passions sous silence les phrases explicatives des
dédicaces. C'est en elles qu'on voit éclater tout ce que le
cœur de l'auteur renferme d'enthousiasme pour le grand
et pour le beau. Ainsi, une foi profonde dans la réalisa-
tion possible de l'idéal nous semble vivement étinceler
dans les quelques lignes consacrées au Diphyllodes respu-
blica. Ailleurs, comme pour Trochidus Liidovïcœ, T. Geof-
froyi, Coîia Reynaudi, la flatterie semblera peut-être do-
minante à certains lecteurs; et, cependant, jamais flatte-
rie n'a été plus vraie.
En définitive, le Conspectus avium détermine et fixe,
pour la première moitié du dix-neuvième siècle, l'état ac-
tuel de l'Ornithologie. Pour tout homme de science, le
voilà devenu un livre nécessaire, indispensable; c'est un
éloge que bien peu d'œuvres ont sérieusement mérité, de-
puis le Règne animal de Cuvier. Personne ne désire plus
ardemment que nous le voir arriver à sa terminaison. Nous
espérons même que ce travail d'ensemble ne sera point le
dernier de l'auteur, et qu'après les Oiseaux il s'occupera,
dans le même but, des Mammifères, des Reptiles et des
564 UEv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Juillet 1851.;
Poissons, de façon à nous donner d'une manière complète
le Système des vertébrés. Tel est le vœu que nous nous
permettons d'émettre; et puisse-t-il être bientôt réalisé !
PUCHERAN, D. M. P.
Descriptions ofnorth American, etc. — Descriptions de
Coléoptères de l'Amérique du Nord, provenant princi-
palement de la collection de M. J.-L. Le Conte ; par S.-S.
Haldeman. (Extrait du Journ, Acad. nat. se. PliHacL,
-1848.)
Sous ce titre, M. Haldeman donne la description d'un
assez grand nombre de Coléoptères inédits de l'Amérique
du Nord, et quelques remarques sur les espèces voisines,
ainsi que sur la synonymie.
Cephaloon Newm., Ent. mag. , V. — C. lepluroides
Newm. est Vlclinodes lepturoides Dej. — C. varians, n. sp.
Asclera. — A. lateralis Mels. — elegans Dej. — A. sig-
naticoUis Hdild. — A. puncticollis Say. — maculicoUis Dej.
— A. ruficollis Say. -— carinata Newm. — A. notoxoides F.
— A. thoracica F.
Euglenes Wesw. — Xylophilus Bon. — E. fasciatus
Mels. — E. signatus Hald.
Melandrya. — striata Say. — coslata Dej.? — assimilis'f
Sturm. — M. labiata Say. — americana Dej.? — impressa
Sturm? — M. excavata Hald., n. sp.
Orchesia. — Un caractère remarquable de ce genre, au
moins chez l'O. gracilis Mels., c'est la pectination oblique
du côté postérieur des épines tarsales.
Dircœa. — D. quadrhnaculata Say (serropalpus). — D,
americana Dj. — />. servïcea, n. sp.
Serropalpus. — S. suhstriatus^ n. sp. — S, obsolelns,
n. sp.
565
Phaiona^ n. g. — Ce nouveau genre est créé pour la
Metandrya umbr'ma Mels. ou Sieropes murinus Dej.
Hatlomenus. — H. Luridus, n. sp. — H. niger, n. sp.
Calasia. —- Nouveau genre, voisin des Orchesiay créé
pour rO. sericea Mels.
Scraptia. — S. luteUj bumpressUf americanaj rugosa, fia-
vicoUis, pusilla^ 6 n. sp.
Anaspis. — A. flavicoUiSy n. sp.
Platydema. — P. bamlis^ ànalis, Uevipes^ lœvis, clypea-
tus, n. sp. — P. ruficollis Lafr. Br. — Neomida sanguinî-
coUis Mels.
Apfiodius. — A. fimeiarins. — nodifrons Randall. — A.
pinguis^ lœvigatus, denticulaïus^ lutulenlus, corvinus, me-
Kdlicus, curtiis, spretus, sprelulus. — A, aterrimus Mels.
— 4 tnberculalus Fab.
Oxyomtis. — O. abditus, n. sp.
Rhyssemus. -- R. scaber, n. sp,
Psammodius, — P. œgialioides, n. sp.
Trichopieryx, — T, fuscîpenniSy rotundatus ^ discolor,
abnipta, aspera^ n. sp.
Plenidium. — P. terminale, n. sp.
Toutes ces descriptions sont faites avec soin, et permet-
tent de reconnaître facilement les insectes.
LÉON FaIRMAIRE.
Notice on the discovery, etc. — Notice sur la décou-
verte d'une Libellule et d'une nouvelle espèce de Lep-
tolepu dans le lias supérieur, près Cheltenham, par le
R. Brodie. (Extrait du Quarierly Journal of llie Geobg.
Soc, London, 4849.)
M. Brodie, qui a publié une Histoire des insectes fossiles
des roches secondaires de l'Angleterre, fait connaître un
566 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Juillet 185i.)
nouveau névroptère fossile dont il forme le sous-genre
Heterophlebia^ et quMl nomme dislocata. 11 place ce sous-
genre parmi les Libellules, en faisant remarquer qu'il res-
semble au genre Diplax. La belle empreinte qui a servi
pour la description de cet insecte provient du lias supé-
rieur de Dumbleton, à douze milles de Cheltenham. Une
planche , dessinée par M. Westwood , représente l'em-
preinte de cette Libellule, et différents dessins d'ailes
pour servir de termes de comparaisons. Quant au Leptok'
pis annoncé, il n'en est pas question.
LÉON Fairmaire.
On THE trichoglossim genus of Parrots Eos, etc. — Sur
le genre de Perroquets Eos, avec la description de deux
espèces nouvelles ; par M. Ch.-L. Bonaparte. (Extrait
des Proceed. of the ZooL Soc. Lond., ^830.)
Dans ce travail de quelques pages, M. Ch.-L. Bonaparte
fait connaître deux espèces nouvelles et magnifiques du
genre Eos, de la sous-famille des Trigolossinœ. Ce genre
renfermait déjà 5 espèces : E. indica Cm., E. rubra Cm.,
E. guebiensîs Wagl., E, riciniata Bechst., et E. ajanos-
triaia Gray, toutes des îles Moluques. Les deux Eos nou-
veaux sont : E, cijanogenîa, Rubra, macula magna perioph-
lalmîca cyanea, humeris ex toto, remigibus elongatis rectri-
cibusque magnaex parte^ nigris ; — E.semilarvata. Coccinea^
viita agula ultra oculos, macula utrïnque scapulari^ crîssoque
cyaneis; remigibus brevibus rectricibusque apice tantum ni-
gris. Deux belles planches coloriées représentent ces su-
perbes oiseaux.
M. Bonaparte, dans une note jointe au travail précédent,
donne les phrases diagnostiques de 2 espèces nouvelles de
Psittacodis des musées de Leyde et d'Amsterdam . P. in-
ANALYSES d'oUVRACES NOUVEAUX. 567
lermedius. Minor, Uiisrubris, margine alarumrubro, cauda
ap'ice subconcolori ; — P. Westermanni. Minor, iliis conco-
loribus, margîne alaritm cœruleo, cauda apice subconcolori.
Une troisième planche représente le Chalcopsitta rubi-
gînosa, des Moluques, musée de Leyde : Purpureo-badiay
capile obscurîore; subtus fasciolata, plumïs singulis lunula
mediana et apicali nigricante ; remîgibus tectrîcibusque ti-
rescentibus; cauda apicem versus gradatim lutescente. Cette
espèce, avec le Platycercus ater Gray et VEos scintîllata
Temminck, forme un nouveau genre appartenant aux Tri-
choglossincej et offrant en même temps de grandes affinités
non-seulement avec les Lorinœy mais avec les Platycer-
cinœ,
Edmond Fairmaire.
Pear Insects. — Insectes du poirier.
Sous ce titre, M. Westwood a publié dans the Garde-
ner^s Magazine of Boiany's, april -1850, quelques notes sur
divers insectes qui font du tort aux poiriers, tels que :
Zenzera œsculi, Psylla pyri, Lelandria œthiops, Opostega
sciiella et Pœdisca angustiorana. Une jolie planche colo-
riée, faite avec l'habileté si connue de M. Westwood, ac-
compagne ce travail intéressant, et représente les larves
ainsi que les ravages des espèces dont il est parlé.
Dans une précédente livraison du môme ouvrage,
M. Westwood a traité, avec le même succès, les insectes
du rosier, savoir : Cetonia aurata, Toririx rosana, Spilo^
nola aquana, Rhodites rosœ ^ Aylax Brandlii et Cladius
dîfformis. Une planche coloriée représente aussi tous ces
insectes, ainsi que la gale du rosier appelée Bédéguar.
LÉON Fairmaire.
568 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JuiUel 185i.j
IV. BULJLETIIV BIBLIOGRAPHIQUE.
Supplementary, etc. — Observations supplémentaires sur la
structure des Beleranites et des Belemnoteuthis ; par M. G.-A.
Manlell. — Londres, 1830. Brochure in-4'. (Extrait du même re-
cueil.)
Rapport à la Société de Biologie par la commission chargée
d'examiner les communications de M. Souleyet relatives à la quei?-
lion désignée sous le nom de Phlébentérisme^ par M. le docteur
Ch. Robin, rapporteur. In-8** de 132 p. — Paris, 185i. Baillière,
libraire, rue Hautefeuille, 19.
Coup d'œil sur les ossements fossiles des Mammifères qui se
trouvent dans le Wurtemberg; par M. G. Gager. — Breslau et
Bonn, 1850, in-4».
Berichtigung. — Rectification d'un passage de Cuvier, concer-
nant un crâne de Narwal, du Cabinet d'histoire naturelle de Stutt-
gart. — Vergleichende. — Exposé comparatif des défauts de con-
formation dans la pince de TEcrevisse commune et celle d'un
Crabe de Surinam, Cancer uca^ Lin.; par M. B. Jager. Brochure
in-80.
TABIiE DEi^ MATIERES! DU IW° 7.
De La Berge. — Nouvelle espèce de Martin-pêcheur. 305
Jules et Edouard Terreaux. — Oiseaux du Gabon. 506
Lafresnaye. — Suite de la monographie du genre Picucule. 317
J. Ray et H. Drouet. — Catalogue des Mollusques vivants de la
Cham pagne méi idionale . 329
Laferté. — Catalogue des Carabiques de la Guinée portugaise. 346
LÉON Fairmaire. — Coléoptères nouveaux de Venezuela. 348
Académie des Sciences de Paris. 350
Pucheran. — Types peu connus du Musée de Paris. 356
Haldeman — Coléoptères de l'Amérique du Nord. 364
Brodie. — Découverte d'une Libellule. 365
Bonaparte. — Genre de Perroquets Eos. 366
Westwood. — Insectes du poirier. 567
Bulletin bibliographique. 3£8
QUATORZIÈMX: AKSffÉE. — AOuT I85X.
I. TRAVAUX INEDITS,
►
Etudes sur les types peu connus du Musée de Paris, par
M. le Docteur PcciiER.vN. — Cinquième article. ( Eclinx-
siers. ) — Voy. p. 272.
^2° Toiamis speculiferiis. — Cette espèce, dont M. Cu-
vier a dit quelques mots (i), est originaire de l'Amérique
soptentrionale. Un gris brun assez clair couvre le dessus
de la tête, le dessus et les côtés du cou. Cette couleur est
plus foncée sur les plumes dorsales, qui toutes offrent à
leur centre une ligne longitudinale noirâtre; sur le crou-
pion, cette teinte est encore plus sombre. La gorge, lo
milieu du cou, le reste des parties inférieures sont d'un
blanchâtre lavé de fauve. Les ailes, noires sur leur tiers
le plus inférieur, portent une grande tache blanche qui
occupe leur région médiane dans toute son étendue; la
première rémige seule a du noirâtre, en dehors, à ce ni-
veau. En dessous, les mêmes couleurs se manifestent, lo
noir extrême est seulement beaucoup moins foncé. Les
couvertures supérieures du fouet de l'aile sont blanchâ-
tres, un peu maculées de gris, et, s'étendant en dedans sur
cette région, forment une bande oblique de même couleur.
Les couvertures situées au-dessous de cette ligne sont
noires. Les couvertures alaires inférieures sont d'un noi-
râtre foncé, un peu maculé de blanc. Parmi les rectrices,
{\) Règne animal, 2* édit., vol. I, page 53^, en note : «Ajou-
tez aux Chevaliers ordinaires, Tôt. speculiferust assez stmblabli*
au semipalmalus, mais plus haut sur jambes, à bec plus long et
à pieds ordinaires, etc. »
2« SÉRIE. T. m. Année 1831. 2f
570 KEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 185K )
dont les couvertures supérieures sont blanches, avec quel-
ques bandes terminales brun; s, les trois plus extérieures
sont blanches, avec quelques maculatures brunes près de
leur extrémité; les autres sont brunes dans leur nnoitié
terminale, et offrent, là, sur leurs deux bords, quelques
fragments de bandes alternativement brunes et blanches.
Le bec, de la base duquel part, à droite et à gauche, une
bande blanche qui va en avant de l'œil, est noir à sa
pointe, noir rougeâtre dans le reste de son étendue. Le
tarse et les doigts sont noir verdâtre ; les ongles sont noirs.
Cette espèce se distmgue, par la longueur de son bec,
du Totaims semipabnatus, Tem.
Les dimensions du seul individu que possède le Musée de
Paris sont les suivantes : Longueur du bout du bec à l'ex-
trémité de la queue (prise directement, le bec étant forte-
ment tourné à droite), 55 cent. — Li. de la queue (mesu-
rée en dessous), 8 cent. — Id. du tarse, 75 millim. — Id.
du doigt médius (l'ongle y compris), 41 millim. — Id. du
bec (en suivant la courbure), 66 millim.
45° Tringa brevipes. — Le type que Vieillot Bégaiement
décrit sous le nom de Totanus brevipes^ et qui est origi-
naire de Timor (Maugé), est généralement gris sur toutes
les parties supérieures. Quelques-unes des plumes dor-
sales et les couvertures alaires supérieures sont liserées de
blanchâtre à leurs extrémités ; on voit quelques bandes de
cette couleur sur les couvertures caudales supérieures. La
gorge est blanchâtre, ainsi que la partie médiane de l'ab-
domen et la presque totalité des couvertures caudales in-
férieures. Des lunules brunes varient cette couleur blan-
che sur quelques-unes des plumes latérales de cette der-
nière région, sur le thorax et les côtés de l'abdomen. Les
rémiges sont noirâtres en dessus, plutôt grises en dessous;
leurs couvertures, dans ce dernier sens, sont noirâtres,
avec quelques lunules blanchâtres. Les rectrices, colorées
en dessous, comme les ailes le sont à leur face inférieure,
les rectrices sont, en dessus, de la couleur du dos. Le bec,
TRAVAUX INÉDITS. S7i
de la base duquel partent deux bandes, l'une supérieure
blanche, allant au-dessus de l'œil ; l'autre, brun foncé,
s'arrôtant à l'angle antérieur de ce dernier organe ; le bec
est assez fort, et brun rougeâtre ; les tarses et les doigts
sont gris olivâtre.
Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout
du bec à l'extrémité de la queue (prise directement, la
tête tournée à droite), 244 millim. — Id, de la queue
(mesurée en dessous), 75 millim. — Id. du tarse, 53 mil-
lim. — Id. du doigt médius (l'ongle y compris), 51 millim.
— Id. du bec (en suivant la courbure), 59 millim.
Nous laissons à cet individu, originaire de Timor, dou-
ble type de Vieillot et de Cuvier, la dénomination de To-
tanus brevipes. Mais il nous paraît juste d'eu séparer, à
l'exemple de M. Lesson (I), l'individu originaire d'Oualan
(MM. Garnot et Lesson), que M. Cuvier en avait rappro-
ché. Cet individu est plus noir, plus foncé en dessus, et a
la poitrine d'un gris cendré clair. Le jeune (Mariannes ;
MM. Quoy et Gaimard) est largement bariolé, dans toutes
ses parties inférieures, de bandes transversales blanches
et noirâtres.
■{4° Numenius virgatus (2). — Cette espèce, douée d'une
grande taille, est établie d'après deux individus envoyés
du Cap de Bonne-Espérance, par Deialande, en ^820. Le
fond du plumage est blanchâtre sur le devant du cou, et,
s'éclaircissant ensuite, devient do plus en plus blanc, à
mesure que Ton se rapproche de l'arrière du corps. Des
petites flammèches noirâtres occupent le centre des plu-
mes cervicales; elles deviennent plus espacées sur le tho-
rax, et encore plus sur l'abdomen, où elles offrent une
extrémité plus large. Elles sont en très-petite quantité
sur les couvertures caudales inférieures. Dans les parties
supérieures, ces flammèches sont très-multipliées sur les
(1) Supplément aux œuvres de Buffon, p. 244. — 1847.
(2) KègoeanimaU 2* édition, tome I, page 521, no'; J.
a72 r.F.V. ET MAO. Î)F. ZOOLOGIE. ( Août 1854.)
plumes cervicales, grises dans le reste de leur étendue ;
sur le milieu du dos, les plumes sont noires, bordées de
blanchâtre dans toute leur étendue. Les couvertures alai-
res, tout en étant bordées de même, offrent, sur les deux
faces de leur rachis, quelques petites bandes transversales
blanchâtres. Le croupion est blanc, flammèche de noirâ-
tre ; il en est de mêine des couvertures caudales supé-
rieures, dont quelques taches, de cette dernière couleur,
occupent transversalement les côtés du rachis. Les rémi-
ges, à rachis blanc, sont noires dans la majeure partie de
leur étendue» sauf quelques bandes transversales blanches
qui se voient à leur face interne, dont elles sont bien loin
d'occuper toute l'étendue. En dessous, le fond de colora-
tion est gris sur les ailes ; leurs couvertures inférieures
sont blanches, avec de nombreuses taches noirâtres en
dehors. Les reclrices sont toutes fasciées de noirâtre et de
gris bleu. Cette dernière couleur devient de plus en plus
blanche, à mesure que l'on se rapproche des plus exté-
rieures. En dessous, le noirâtre devient très-clair, et est
plutôt gris brun ; le reste est comme en dessus. La gorge
et le menton sont presque uniformément blancs. Sur le
dessus de la tête, les flammèches centrales des plumes
sont plus larges; quelques plumes blanches vont jusqu'en
avant, simulant, d'une manière vague, une bande antéro-
postérieure. Le bec est brun rougeâtre dans toute sa par-
tie supérieure, ainsi que dans la moitié antérieure de l'in-
férieure, dont le reste est jaunâtre. Les tarses et les doigts
sont noirs ; les ongles de la couleur du bec.
Notre individu présente les dimensions suivantes : Lon-
gueur du bout du bec à l'extrémité de la queue (le lien
passant sur le dos), 646 millim. — Id, de la queue (mesu-
rée en dessous), ^A cent. — Ici. du tarse, 8 cent. — /(/. du
doigt médius (l'ongle y compris), 54 millim. — irf. du
bec (en suivant la courbure), 465 millim.
Cette espèce est-elle vraiment réelle? les caractères
qu'elle présente sont-ils assez distinctifs pour permettre
TRAVAUX IXEUITS. O i -J
de l'isoler? CVst ce qu'il jn'est, pour le moment, impos-
sible (l'assurer, n'ayant pu en faire une comparaison sui-
vie avec le Numcnius arciiatits, d'Europe : tout ce que je
puis assurer, c'est que, d'après M. Jules Verreaux, les
traits de la diagnose que je viens d'esquisser sont bien
constants. M. Cuvier, au reste, cite en synonymie la plan-
clio enluminée de Buffon, qui porte le numéro 1 98, et d'a-
près laquelle Gmelin a établi le Scolopnx wadagascariensis.
INous croyons vivement à l'exactitude de cette dernière
citation; lorsqu'elle sera acceptée, la dénomination de
M. Cuvier constituera dès-lors tout simplement un syno-
nyme.
-15° Numenius linealus (i). — Le Courlis à mèches étroi-
tes de l'Inde a les rapports les plus intimes avec celui du
Cap. 11 s'en distingue : t° par un noir plus foncé et plus
uniforme sur la région médio-dorsale; 2° par la teinte
plus uniformément blanche de ses rectrices ; 5<» par plus
de longueur dans les flammèches de ses régions thoraci-
que et abdominale, ce qui fait que ces parties sont plus
tachetées. Le tarse et le bec sont seulement un peu plus
longs. C'est, par conséquent, une espèce qui, de môme
que la précédente, a besoin d'être de nouveau attentive-
ment étudiée et examinée.
H 6° Ib'is nudifrons. — Cette espèce est la même queceil<>
décrite, sous le môme nom, par Spix et Wagler. Le type
est un individu envoyé du Brésil par M. Auguste de Saint-
Hilaireen 1822.
■17° Ibis molucca (2). — Cet Ibis est indiqué comme ori-
ginaire des Moluques; il a été donné à notre collection
nationale par Labillardière. La tête et les deux tiers supé-
rieurs du cou sont noirs et dénués de plumes. Le dos, le
(1) Régne animal, 2" édit., vol. 1, p. o2l, note2.
(2) Règne animal, 2^ édit., vol. I, p. o20, note t. a II y a aux
Moluques une espèce voisine^ à bec phis long, à couvertures
moins effilées, en partie variées de blanc; à plumes du haut de la
poitrine longuet et pointues (Ibis }foluccc, Cuv.), etc.
*74 F.EV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt I85i . )
thorax, Tabdomen, les rectrices et rémiges, sont en entier
blancs; une tache d'un vert foncé à reflets occupe l'ex-
trémité de ces dernières. Les plumes du haut du thorax et
du bas du cou sont longues, effilées, et toujours blanches.
Les rémiges secondaires sont d'un bleu violet, et variées
de blanc; la plus interne, fort peu décomposée, est en
entier blanche, et mouchetée de noir violacé. Le bec est
d'un noir un peu rougeâtre à sa base, en haut comme en
bas, les pattes verdâtres, les doigts bruns. Enfin, on re-
trouve sur l'arrière du cou, dans sa partie supérieure,
ainsi que sur la tête, des écailles transversales, et de cou-
leur jaunâtre. La taille diffère peu de celles des Ibis reli-
giosa et Maceiy qui ne peuvent se confondre avec notre
îbis molucca, par suite de l'absence sur leur cou des plumes
lancéolées, dont il a été question plus haut.
Cet Ibis, que M. Lesson (t) a confondu avec Vlbis leu-
con, fusion acceptée par M. Gray, ne diffère pas spécifi-
quement de et lui que M. Gould (2) a récemment figuré
sous le nom d'Ibis strie tipennis. La dénomination de M. Cu-
vier doit, par cela même, être préférée à cette dernière.
18° Ardea bitineata. — Ce Héron, noir sur la tète, est*
noirâtre sur toutes ses parties supérieures. Le menton est
blanc, suivi de d<^ux grandes taches jaunes qui descendent,
pendant un certain espace, le long des côiés du cou. Le
devant du cou est marron, flammèche de blanc. Les ailes
sont noires, ainsi que la queue. Taille à peine supérieure
à relie du Oabier (Arden comata, Cm.), etc. Nos deux ty-
pes sont originaires de Java Labillardière).
Cette espèce, que Wngler (5) rapproche d' Ardea cinna-
momedy ne nous paraît pas dilTérer d' Ardea flavicoUiSy
Lath (4). Notre exemplaire décrit plus haut est même plus
(i) Traité d'ornith., p. 568.
(2) Aiist. Birds, liv. XVII.
(5) Syst. av. sp. 39.
(4j Ind. ornith., p. 701, n*87.
TRAVAUX INÉDITS. 57»
adulte que celui figuré dans les lllusimlions de Zoologie
indicnue, pur MM. Hardwicke et Gray (^).
^T Ardea amtralh. — Cet individu, provenant du
voyage de Péron et Lesueur, ressemble totalement au pré-
cédent, par le mode de coloration de sa région cervicale
antérieure ; mais toutes les plumes du dessus de sa tête et
de son cou, toutes celles du dos et des couvertures alaires
supérieures sont liserées de fauve roux. Aussi sommes-
nous persuadé que cette espèce , que M. Gray a rap-
proché, avec doute cependant, de Boiauriis poicilopiîlus,
et que M. Gould (2) a rapporté, avec doute également, à
son Boiaurus australis j est tout simplement un jeune
é'Anlea flavicoUis.
20" Ardea melanoptera. — Ce Héron, devenu, dans le
travail de M. Lesson (5), Ardea melanophisy Cuv.; dans
TApperidix de M. Gray, Ardea melanoiis, Cuv., ne diffère
pas d'Ardea siuetisis, Gmel. (Ardi.a lepîda, Horsf., Wagl.).
21* Ardea alra. - Sous ce nom, qui pour la première
fois voit maintenant la lumière, M. Cuvier a dénommé un
individu apporté des îles Mariannes par MM. Quoy et Gai*
mard, et dont M. Lesson (4) fait également mention sous
le nom d* Ardea g uhrîs, espèceaveclaquelleil avaitété con-
fondu dans le Musée de Paris. Cet individu correspond, de
tous points, à la description que M. Lichtenstein (5) a ré-
cemment donnée, d'après Forster, de VArdea jugulnrisy
quant à ce qui concerne l'ensemble des couleurs, celles
de la gorge et l'état d'allongement des plumes occipitales
et jugulaires. Forster ne signale cependant pas les plumes
dorsales, qui se trouvent dans le môme cas que ces der-
nières. M. Lesson (B) a été, à ce sujet, plus complet ; aussi
(1) Part. 1, pi. 66, (ig. 2.
(2) Aust. Birds, liv. XXX.
(3) Loc. cit., p. 573.
(4) Ib. id., p. 574.
(5) Forsteri, Descript. anim., p. 172.
(6) Supplément aux œuvres de Buffon, p. 241 . — 1847.
570 IlEV. Jii 31AG. DE ZOOLOGIE. {AolU 1851.)
nous empressons-nous de signaler ces différences d'impor-
tance majeure pour ia distinction des espèces.
22° Ardea nivea. — Je trouve, sous ce nom, un individu
envoyé de Pondichéry par Leschenault, en 1818, et qui
est en entier de couleur blanche. Les plumes du bas du
cou sont seules effilées et décomposées : rien de semblable
ne s'aperçoit sur le dos. Los tarses et les pieds sont noirs ;
le bec est jaune, noircissant sur la partie médiane de Tex-
trémilé de h mandibule supérieure. Le bec ne mesure
que 67 millim. ; la longueur totale, directement prise (tête
tournée à gauche), est de 46 cent. La brièveté du bec rap-
proche celte espèce à' Ardea eçjrciioïdes ; mais l'absence
des plumes effilées sur la région dorsale indique évidem-
ment un individu jeune.
25° Plaialea nivea. — La création de cette espèce par
M. Cuvier est le résultat des observations anatomiques
dont M. Bâillon lui avait donné communication, observa-
tions relatives à la disposition du tube trachéal, totalement
dépourvu de courbure. Sous le plateau d'un de nos types,
appartenant au sexe mâle, je trouve signalée l'existence
d'une semblable particularité. Plus récemment, M. Tem-
minck (1) nous a appris, toujours d'après M. Bâillon, que
la circonvolution de la trachée n'existe que dans le temps
des amours, et lorsque la tête est ornée de sa longue
huppe; ce qui se voit également dans la femelle, à cette
époque de l'année. Un tel fait mérite de ne point être
perdu de vue, car il est tout-à-fait insolite en physiologie ;
si nous le signalons, c'est parce que ni M. Schlégel, dans sa
Revue criitque des Oiseaux d'Europe, ni M. Degland, dans
son travail plus récent sur l'Ornithologie européenne, ne
nous paraissent avoir porté sur lui l'attention qu'il nous
semble mériter.
2A° Plaialea nudîfrons. — Ce type spécifique nous sem-
ble présentement trop bien connu pour que nous en don-
(l) Temm., Mail, d'ornith., 2" édit., 3% 4« part., p. 388.
TRAVAUX INÉOliS, 577
nions une description. D'après une noie que je trouve dans
les manuscrits de M. Jules Verreaux, cette Spatule est as-
sez rare dans les environs du Cap : son naturel est farou-
che, et elle va par petites troupes de quatre ou cinq. Au-
cune différence n'existe dans les deux sexes; le bec a seu-
lement paru à M. Verreaux un peu plus allongé dans le
mâle (1).
(1) Quelqu'aitention que j'aie porté dans mes reclierches, qua-
tre espèces m'ont jusqu'ici totalement échappé. De ces quatre,
l'une, le Raie à dos tachelé, Gallinula pœcilonotus^ Mus. de Pa-
ris (Less., Trait, d'ornith., p. 538) ne se trouve malheureuse-
ment connue que par son liabitat; car M. Lesson l'indique comme
étant originaire des Antilles. Quant aux trois autres [Charadrius
fiiscus, Ardea limoriensis, Ardea lactea), voici les détails qui
nous sont fournis sur elles :
\° C. fuscus, Cuv. — C, nehulosus, Lesson. — Dans son Ma-
nuel d'ornithologie, vol. II, p. 515, M. Lesson en fait un Pluvier,
dans son Traité d'ornithologie, p. 542, un Vannt'au. « Les cou-
leurs de son plumage sont, dit-il, assez uniformes; le front, les
joues, le cou et la poitrine, sont d'un gris roux uni, passant au
hlanchûtre sous la gorge, et plus foncé de gris sur la tête; le dos,
les ailes et le dessus de la queue, sont bruns ; les pennes externes
de la queue sont blanches, ainsi que les couvertures inférieures;
le ventre et les flancs sont blancs, tachés de roux vers les cuisses ;
le bec et les pieds sont noirs.
«Ce Pluvier, qui habite le Brésil, a été apporté au Muséum
par MM. Quoy et Gaimard (Man. d'ornith., vol. II. p. 515).»
2** Ardea limoriensis. — «Blanc; bec corné; tarses grêles,
noirs; narines courtes. De Timor (Lesueur).» Less. (Traité d'or-
nith., p. 4i75).Tout ce que je puis ajouter, d'après une note écrite
sous le plateau lV Ardea nivea, par M. le professeur Valenciennes,
c'est que la taille était plus grande que dans cette dernière es-
pèce.
5» Ardea lactea. — « Nous ne lui trouvons, dit M. Lesson
(Traité d'ornith., p. 575), aucun caractère distinclif d'avec l'es-
pèce de Lesueur. — De Cayenne. »
578 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1851.)
Description de quelques coquilles fossiles remarquables
de la République de la Nouvelle-Grenade, par M. Al-
ciDE d'Orbigny. (Planche ^0.)
Il y a bientôt neuf années, qu'ayant été chargé, par
M. Alexandre Brongniart, de décrire une collection de co-
quilles fossiles recueillies à la Nouvelle - Grenade par
M. Boussingault, nous avons conclu, d'après l'ensemble
de la Faune, que ces fossiles devaient dépendre de l'épo-
que néocomienne, si bien développée en France et en An-
gleterre (1). Bien que notre opinion fiit contraire à ce
qu'avait d'abord pensé M. Brongniart, l'illustre géologue
voulut bien, cependant, dans un rapport fait à l'Académie
des Sciences, adopler loules nos conclusions, basées sur
une comparaison minutieuse de tous les faits. Nous avions,
en effet, reconnu qu'indépendamment des carartèies gé-
néraux de la Faune fossile de Colombie, qui rapportait
l'ensemble à l'étage néocomien, nous avions alors, pour
nous confirmer dans cette opinion, la présence de cinq es-
pênes idenùqves avec des espèces de cette époque géologi-
que en France : les Naiica prœlougay Acteon affi"iSf Car'
dium peregrinurrtj Tric/onïi longa, et Oftrea Couloni.
Depuis cette époque, les savantes communications de
M. le colonel Joachin Acosta nous ont permis d'augmenter
de beaucoup les preuves d'identité d'époque entre ces fos-
siles de Colombie et ceux de notre France, que nous n'a-
vons cessé un seul instant d'explorer. C'est ainsi qu'au-
jourd'hui il serait impossible de ne pas reconnaître cette
identité, non-seulement par la composition générique de
l'ensemble, par l'ensemble des formes spécifiques analo-
gues, mais encore par le nombre de plus en plus grand
d'espèces identiques. C'est ainsi que le nombre de cinq^
que nous connaissions en 1 842, s'élève aujourd'hui à dix"
(1 ) Coquilles et Echinodermes fossiles de Colombie (Nouvelle-
Grenade), recueillis de 1621 à 1835 par M. Boussingault.
TKAVAUX INÉDITS. 579
huit. Ces nouvelles espèces, identiques entre la France et
la Nouvelle-Grenade, à Tépoque de l'étage néocomien,
sont les suivantes :
Amthonites thelysy d'Orb., ^8î0. Paléont, francaiseyi^l.
59, f. 9.
A. Dumasianus, d'Orb. Fossiles de Colombie, pi, 2 (^4.
pulchellus).
A. Didaifanus, d'Orb. Paléont., pi. 108.
A. Castellanensis, d'Orb. Pa'éont,, pi. 25.
A. galealuSy Ruch. Fossiles de Colombie, pi. 2.
A. Bogolensis, Forber. Prodrome 2, p. 99, n° 595.
A. Vandeckii, d'Orb., ^ 847. Prodrome de 'paléont, 2, p.
99, n** 602
Toxoceras nodosus, d'Orb., ^847. Prodrome de paléont.
2, p. ^01, n** 642.
Nalica Bogntenaj d*Orb., -1847. Prodrome de paléont. 2,
p. l04, n° 674.
Bosiellaria Americana^ d'Orb., ^842 Fossiles de Colom-
bie, pi. 5, f. 5.
Leda scapha, d'Orb., ^847. Paléont. française^ pi. 467.
Arca Gabrielis, d'Orb., ^845. Puléont.^ pi. 510.
Ostrea Boussingauliii^ d'Orb., 1843 Paléont,^ pi. 468.
Ce nombre de 18 espèces identiques entre la Colombie
et la France ne prouve pas seulement une contempora-
néilé d'épo(]ue, rriais encore elle est une preuve évidente
que les m^rs crétacées de cette époque devaient commu-
niquer directement entre elles, de la Nouvelle-Grenade
jus(^u'on France; car il représente, dans l'état actuel de
nos connaissances, plus de vmgt-cinq pour cent de l'en-
semble.
Nous venons encore de recevoir tout récemment de
M. Acosta quelques espèces des mêmes lieux qui viennent
de nouveau corroborer toutes les conclusions précédentes.
Voici, du reste, la description et les figures de ces espèces,
au nombre de trois seulement, dont deux surtout ont
beaucoup d'importance géologique.
5îi0 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (ÂoÛt 1S5{.)
ÏPRRILITES ACOST^, d'Orb., \Sô\ (pi 10, flg. 1,2).
Coquille turriculée. Spire sénestre, conique, composée
de tours convexes, saillants, non anguleux, en contact les
uns avec les autres, sans se recouvrir ; tous ornés en long,
sur la partie saillante, de quatre rangées de gros tuber-
cules tronqués, qui annoncent, par cette même tronca-
ture, qu'ils devaient être terminés par une pointe lorsque
la coquille existait. De chaque tubercule part une largo
côte qui se continue en dedans de l'ombilic. Ombilic très-
étroit. Bouche ovale, comprimée.
JRapporis et différences. Par ses quatre rangées longitu-
dinales de tubercules, cette espèce se rapproche beaucoup
du Tarrilites Bergeri, dont elle se distingue néanmoins
par ses tours convexes également partout, et non angu-
leux ; par l'ombilic, infiniment plus étroit ; par lès rangées
de tubercules, bien plus grossis, qui ne forment pas des
digues transversales. Ce sont, en effet, deux espèces très-
distinctes.
Localité. M. le colonel Acosta a rencontré cette curieuse
espèce dans la province de Vêlez, à la Nouvelle Grenade.
[.a présence d'une Turrilite dans les terrains crétacés de
la Nouvelle-Grenade n'est pas seulement un fait isolé, se
rattachant à la découverte d'une espèce nouvelle, mais
elle est encore d'une immense importance géologique dans
la question d'âge stratigraphique des fossiles de ces ré-
gioîis. Quelques personnes ont douté que les couches qui
les renferment soient réellement crétacées, et pensaient,
d'après la superposition sur des roches anciennes, qu'elles
pouvaient être bien antérieures à cette époque. On sait
que toutes les ïurrilites allongées sont jusqu'à présent
spéciales aux terrains crétacés en France. La présence
d'une Turrilite de cette même forme dans les couches fos-
silifères de la Nouvelle-Grenade, où nous avons déjà si-
gnalé tant de formes crétacées, serait une preuve de plus
que ces couches dépendent bien certainement des terrains
crétacés, comme nous l'avons dit depuis longtemps.
J
n. w
-^.m
CoquiJIes fossiles do ]a Jiépubliqm
de Ja iVouvelle Grenade.
k
l/j/ZAi^/ ,•:./
TRAVAUl INÉDITS. '^^\
Crassatellasolita, dOrb., ^851 (pi. -10, fig. 5, 4).
Dimensions. Longueur, 80 millimètres. Par rapport à la
longueur ; largeur, j^; épaisseur, ^; longueur du côté
anal, j^^. î angle apicial, ^50°.
Coquille oblongue, comprimée, ornée, sur toute la ré-
gion anale, de côtes rayonnantes inégales, divergentes,
sur la région buccale, de côtes obliques, arquées par en
bas, et comme ondulées. Au point où ces deux séries de
côtes se réunissent, vis à-vis du crochet, elles représentent
une ligne irrégulière de chevrons brisés. Des deux côtés,
très-inégaux, le côté anal est infiniment plus long, d'une
largeur presque égale, et tronqué obliquement à son ex-
trémité. Le côté buccal est très court, étroit.
Rapports et diUércnces. La seule espèce fossile qui mon-
tre de grands rapports avec celle-ci est la Crassatella Robi'
naldina, de l'étage néocomien de France. On voit, en effet,
ressortir, dans ces deux espèces, un caractère unique très-
remarquable, celui d'avoir des côtes à chevrons brisés
près des crochets, des côtes rayonnantes en avant, des
côtes arquées ondulées en arrière. Quand on voit ce ca-
ractère singulier se rencontrer seulement chez une espèce
de l'étage néocomien, en France, et sur une espèce de la
Nouvelle-Grenade, que nous croyons aussi de l'époque
néocomienne, il viendra certainement encore prouver cette
analogie que nous avons reconnue, quand il n'y a pas iden-
tité, entre les espèces de France et de l'Amérique. Cette
analogie ne sera plus, dès-lors, un fait isolé pour cette es-
pèce, mais une nouvelle preuve de la contemporanéité
parfaite d'âge entre les fossiles des deux contrées. Cette
espèce américaine, malgré son analogie, se distingue de la
Crassatella Robinaldina par une plus grande taille et par
ses côtes infiniment plus grosses sur la région anale.
Localité. M. Acosta Ta recueillie dans la province de
Vêlez, république de la Nouvelle-Grenade.
Pecten bogotinus, d'Orb., ^851 (pi. 10, fig. 5).
Dimension, 60 millimètres.
582 REY. ET MAC. DE ?OOLOGIE. ( AoÛt 1854.)
Coquille ovale, presque ronde, déprimée, ornée d'envi-
ron ^ 5 côtes régulières, simples, entre lesquelles, suivant
l'âge, il en naît une d'abord, puis une seconde entre cette
nouvelle et l'ancienne, ce qui forme, au maximum d'ac-
croissement, trois nouvelles côtes entre chaque côte pri-
mordiale. Toutes ces côtes simples, non interrompues,
plus étroites que leurs intervalles, sont pourtant, ainsi que
cet intervalle, marqués d'ondulations concentriques d'au-
tant plus prononcées qu'elles sont rapprochées du cro-
chet. Les oreilles paraissent être inégales et lisses.
La description qui précède est faite sur un moule inté-
rieur un peu incomplet; néanmoins, nous avons la certi-
tude que l'espèce nouvelle est différente de toutes celles
que nous connaissons.
Localité. M. Acosta l'a découverte à Tuluni (Nouvelle-
Genade).
Explication des figures de la planche i 0.
Fig. -I; Un tour de grandeur naturelle de la Turrilites
Acos'iœ.
Fig. 2. Le même, vu en dessus.
Fig. 5. Crassaiella solita de grandeur naturelle vue de
côté."
Fig. 4. La même, vue du côté des crochets.
Fig. 5. Pectenbogotinusy d'Orb. de grandeur naturelle.
Paris, le 45 janvier 4854.
Catalogue des Mollusques vivants de la Champagne
méridionale, par MM. J. Ray et H. Drouet. — Suite
et fin. (Voir p. 329.)
Dixième Genre. Balée. — Balœa, Leach.
77. B. fragilis, Drap. — Hab. les lieux ombragés, sur
les saules, où elle vit par groupes. — Troyes, Bar-sur-
Aube, Nogent. A. C.
Onzième Genre. Clausilie. — Clausïlia, Drap.
. . t (•■
78. C. laminata, Mont. (C. bidens, Drap.). — Hab. les
TRAVAUX INÉDITS. 585
bois et les lieux frais, sur le tronc des arbres. C. C.
79. C. veniricosa. Drap. — Hab. les bois, au pied des
vieux chênes. — Forêts d'Aumont et d'Orient, Langres. R.
80. Ç. lïneolaia, Held. — Hab. les forêts des environs
de Langres. R.
81. C. Rolphii., Leach. — Hab. les forêts, sous les bois
en détritus. —Forêts d'Orient et d'Aumont, Langres. A. R.
82. C. obtiisn, G. Pfeiff. — Hab. les bois, au pied des
arbres. — Clairvaux, Langres. R.
85. C. plicatnla^ Drap. — Hab. les bois et sur les murs.
— Langres. R.
84. C. nifjrîcanSy JeflTr. (C. riigosa^ var. B, Drap.). —
Hab. les lieux ombragés, sur l'écorce des arbres, et les
coteaux, parmi les pierres. C. C.
85. C. Behoudii, Dup. — Hab. les bois, au pied des ar-
bres. — Forêt d'Orient, bois des environs de Bar- sur-
Seine. A. R.
86. C. gracilis, C. Pfeiff. — Hab, les bois et les côtes,
sur l'écorce des arbres. — Bar-sur-Seine, Langres, Ton-
nerre. A. R.
87. C. parviUa^ Stud. — Hab. les bois, les haies, les
vieilles murailles. C. C.
Famille HL AURICULES, Fér.
Douzième Genre. Carychie. — Carychïum, MûU.
88. C. minimum, MiilL — Hab. les lieux marécageux,
sous les troncs humides. — C. dans toute la région.
B. Acpiatiques.
Famille IV. LYMNÉENS, Lam.
Treizième Genre. Planorbe. — Planorbis, Guett.
Premier Groupe. Coquille sans carène.
89. P. corneus^ Linn. — Hab. les eaux stagnantes, les
fossés marécageux. C, C.
90. P, contortus, Linn. — Hab. les eaux stagnantes.
584 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1851.)
9-1. P. albuSj MûU. (P. hispidus, Drap.). — Hab. les ri-
vières et les ruisseaux, sur les pierres. — Troyes, Bar-sur-
Aube. A. C.
92. P. spîrorbis, Linn. — • Hab. les eaux stagnantes. —
Troyes. R. R.
Deuxième Groupe. Coquille subcarênée.
95. P. leiicostoma, Mill. — Hab. les eaux stagnantes,
sur les plantes. — Environs de Troyes, Langres. A. C.
94. P. Perezii, Graëlls. — Hab. les fossés des petits
bois. — Troyes (bois de Fouchy et de Saint-Julien). A. R.
93. P. septemgyratus, Rossm. — Hab. les marécages. —
Cette espèce, très- voisine du P. leucostoma, Mill., nous a
été envoyée du département de l'Yonne par M. Cotteau^
d'Auxerre. R.
Troisième Groupe. Coquille carénée.
96. P. vortex, Linn. [P. compressus^ Mich.). — Hab. les
fossés et les mares, parmi les lentilles d'eau. C. C.
97. P. carinatus, Mûll. — Hab. les marais et les petits
ruisseaux. — Tonnerre, Troyes, Bar-sur-Seine, etc. C.
98. P. complancUus, Linn. (P. marginatus, Drap.). —
Hab. les eaux stagnantes de toute la Champagne. C. C.
99. P. niiidusj Mûll. — Hab. les ruisseaux tranquilles,
sur les conferves. — Environs de Troyes, Vendeuvre (fon-
taine de la Roche-Taillée). A. R.
-100. P. fontanus^ Lightf. (P. complmiatus, Drap.). —
Hab. les petits ruisseaux d'eau courante. — Troyes, Ton-
nerre et Langres. A. C.
^01. p. nautileuSf Linn. (P. imbricatus et cristatus,
Drap.). — Hab. les fontaines stagnantes. — C. à Vendeu-
vre; R. à Troyes.
Quatorzième Genre. Physe. — Physa^ Drap.
A. Spire courte.
402. P. foniinalisy Linn. — Hab. les ruisseaux et les
fontaines, sur les plantes aquatiques. A. C.
TP.AVAUX INKDiTS. ÔS3
B. Spire élancée.
105. P. hypnorum, Linn. — Kab. les rivières et les ruis-
seaux, sur les plantes. C.
Quinzième Genre. Amphipéplée. ^ Ampliip<'plea, Nills.
^04. A, c)lia'inosay MûlI. — Cette espèce curieuse ha-
bile les rivières et les canaux. — Les dérivations de la
Seine, et le canal, à Troyes. A. C.
Seizième Genre. Limnée, Limnœaj Lani.
A. Hauteur de Touverture excédant la moitié de la hauteur totale
de la coquille.
^05. L. siagmdis, Linn. — Hab. toutes les eaux stag-
nantes C. C.
^06. L. aurîcidarîa, Linn. — Hab. les rivières, sur les
pierres et les plantes. C.
] 07. L, ovata. Drap.— Hab. les rivières et les marais. C.
-108. L. inlermedia, Fer. (L. ovala, var. 5, Drap.). —
Hab. les fossés de dérivation et les marais. ■— Environs de
ïroyes, Tonnerre, Langres. A. C.
1 09. L. peregra, Gmel. — Hab. les fontaines stag' antes.
— C. à Vendeuvre.
^10. L. marginala^^Wich. —Hab. les eaux stagnantes.
— Troyes (bois de Fouchy). A. R.
B. Hauteur de rouverlure moindre que la moitié de la liuiiteur
totale de la coquille.
m . L. palusirls, Drap. — Hab. les fossés, les noues et
les marais. C. C.
^ 12. L. minuta, Drap. — Hab. les ruisseaux et les fos-
sés inondés en hiver. C. C.
Wù. L. iruucalula, MûlI. (L. minuta^ var. G Drap.?J.
— Hab. les petits ruisseaux et les sources. — Tro}C3, Bar-
Sur-Seine, Langres. A. C.
2* SÉRIE. T, ni Année 18»|, ^
586 REV. ET MAG, DE ZOOLOGIE. {Âo{lt 1851.)
Famille V. ANCYLOIDÉS, Fitz.
Dix-septième Genre. Ancyle. — Ancylus, Geoffr.
414. A. fluviatilis, MûlI. — Hab. les rivières, sur les
pierres et les plantes. — La Seine, l'Aube, la Marne, etc.
ce.
-H5. A Fabrei, Dup. -— Hab. les ruisseaux et les fon-
taines. — Vendeuvre. A. R.
416. A, deperdkus, Ziegl. — Hib. les rivières et les
sources. — La Marne, à Langres; Bar-sur-Seine (la Sainte-
Fontaine), Vendeuvre. A. R.
4-17. A. laciistriSj Linn. —Hab. les marais, sur les joncs.
— Troyes, Bar-sur-Aube, Langres. A. C.
On peut se procurer cette fragile espèce, ainsi que plu-
sieurs autres Pulmobranches aquatiques et terrestres de
petite taille, sur les tuyaux des phrygancs.
§11. Operculés.
Famille YI. CYCLOSTOMACÉS, Menke.
Dix-buitième Genre. Cyclostome. — Cyclostoma, Lam.
448. C. etegans, Miill. — Hab. les coteaux, le chevet des
vignes et les lisières des bois. C. C.
Dix-neuvième Genre. Pomatus. — Pomaûas, Stud.
449. P. obsmrum, Drap. — Hab. les côtes et les bois
de notre terrain jurassique, sur les arbres et dans la
mousse. — Bar sur-Seine, Bar-sur-Aube, Tonnerre. C. C.
420. P, maculalum. Drap. ~ Hab. avec le précédent.
— Un peu moins abondant, mais pourtant très-commun.
Ordre H. Pëctinibranches, Cuv.
Famille VIL PÉRISTOMIENS , Lam.
Vingtième Genre. Paludine. — PJudina, Gray.
421. P. vivipara^ Linn. — Hab. les noues et les ma-
TRAVAUX INÉDITS. 587
rais, au milieu des herbes. — Environs de Nogent-sur-
Seine. A. C.
-122. P. achaiinay Lam. — Hab. les rivières, au milieu
des plantes submergées. — La Seine, au-dessous de Troyes;
l'Yonne, à Joigny. A. R.
Vingt-unième Genre. Bithinie. -— Biihinia, Gray.
425. B. tentaculataj Linn. {Cyclostoma impurunif Drap.).
— Hab. les rivières et les eaux stagnantes. C. C.
42 i. B. viridis, Drap. — Hab. par groupes nombreux
sur les pierres des sources et des fontaines. — Bar-sur-
Seine, Nogent, Bar-sur-Aube. C.
4 25. B. Fcrussinay des Moul. — Hab. les fontaines, à
Vendeuvre; les ruisseaux de Fouchy, à Troyes. R. U.
4 26. 5. rioea, Drap. — Hab ? — Alluvion
de la Seine, à Troyes ; de l'Aube, à Arcis. R. R.
Nous ne l'avons pas encore rencontrée vivante.
Vingt-deuxième Genre. Valvée, — Valvata, Mûll.
427. V. piscinalisy Mûll. (Cyclosloma ôbtusum^ Drap.).
— Hab. les rivières et les ruisseaux. C.
4 28. V. spirorbisy Drap. ~ Hab. les marécages et les
noues, à Nogfent. R. R.
429. F. crisiata, MixW. (F. planorbis, Drap.). — Hab. les
eaux stagnantes, les fossés marécageux. A. C.
Famille VHl. NÉRITACÉS, Lam.
Vingt-troisième genre. Néritine. — Neritina, Lam.
450. iV. fluviaiilisj Mûll. — Hab. tous nos fleuves et
toutes nos rivières, attachée aux pierres. C. C.
588 r.FV. ET MAC. nr, zoologik. {Août 1851.)
Classe II. ACÉPHALES, Cuv.
Ordre des Lamellibranches, Cuv.
Famille IX. NAYADES, Lam.
Vingt-quatrième Genre. Anodonte. — Anodontn^ Drap.
Groupe A.
• i51. A, cygnœn, Linn. -- Hab. les anses des rivières,
les canaux et les bassins. — Troyos (canal du Chateau-
des-Cours), Lusigny (étangs de Larivours). R.
Le type de cette espèce semble peu connu en France. La
plupart des échantillons que nous avons reçus sous ce nom
n'étaient autres que des A . ventricosa et cetlcnsis,
^o2. A. venlricosa, C. Pfiiff. — - Hab. les canaux, les vi-
viers et les rivières bourbeuses. — Troyes, Bar-sur-Aube,
Nogent, etc. C. C.
4 55. A. cellensh, Schrôt. — Hab. les rivières et les ma-
rais. -- Les bras de la Seine, les marais de Villechétif. C.
-ISî. A. oblonga^ Mill. — Hab. les ruisseaux et les ri-
vières tranquilles des environs de Troyes. C.
Groupe B.
-153. A. Diipuyi, Ray et Dr. — Hab. les vieux canaux et
les viviers ombragés. — Troyes (canal de Notre-Pame-
desPrés), Bar-sur-Aube, Villemereuil. C.
456. A. ponderosa, C. Pfeifl". — Hab. les étangs et les
eaux vaseuses. — Troyes (canal des Cours). R.
\ol. A. subpondcrosa, Dup. — Hab. les étangs. — Vil-
lemereuil; près Troyes. A. R.
Groîipe C.
458. A. piscinalis, Kills. — Hab. les viviers et les réser-
voirs. — Environs de Troyes et de Langres. A. R.
159. A, Mitletii, Ray et Dr. — Hab. les canaux et les
viviers. — Réservoir de Montabert, alimenté par la Rance,
è d< uze kilomètres S.-E. de Troyes. R.
TRAVAUX IMîDlïîJ. 580
Groupe 1).
MO. A. nitai'ma, Linn. ■— Hab. les rivières et les eaux
peu courantes. — La Seine et ses dérivations ; la Darse,
l'Aube, la Marne. A. C.
M\. A. Ji'yli, Oup. -— Hab. les petites rivières des en-
virons ce Troyes et d'Auxerre. C. C.
^42. A. coai'cl'Ud, Pot. ctMich. — II. b. les rivières et
leurs petits sffluents. — i.cs bras de !a Seine, à Troyes;
rOurce, à Bar sur-Seine; la Laignes, aux Riceys. U.
Vingt-cinquième Genre. Mplette. ~ UniOf Retz.
Groupe A.
145. U. s'mnaluSj Lam. ((/. murcjmt'ifera. Drap.). —
Hab. les anses profondes et les bas-fonds de la Seine et do
l'Aube, où il est difficile de la pêcher. H.
^44. U. Httoralis, Drap. — Hab. les rivières de toute la
Champagne. C. C.
443. U. subtetrngonua, Mich. — Celte e.^pèce, très-voi-
sine de la précédente, habite les rivières. A. C.
Groupe B.
146. U. p'wlonwij Linn. (U. Desliayesii, Mich,). — Hab.
les rivières très-bourbeuses, les étangs, les canaux et les
viviers de toute notre région. C.
147. U. arcuatus^ Bouch, — Hab. la Seine, à Nogent
R.R.
4 48. U. Rcfjuleniij Mich. — Hab. les fleuves, les rivières
et leurs affluents. C. C.
Cette espèce a souvent été confondue avecl'i/. ptctorum,
Linn.
140. U, Turionii, Payr.— Hab. les ruisseaux bourbeux
des environs de Troyes. A. R.
150. U. tumidus, Retz. ([/. rostraia, Mich.). — Hab. les
rivières. —La Seine, à Nogent; lYonne, àÂuxerre. U.
51)0 liEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1861.)
Groupe C.
\b\. U. batavits, Lam, (U. pîctorum, var. J5, Drap.). — .
Hab. la plupart de nos rivières. G. C.
^32. U. Droiiëtii, Dup. -— Hab. les canaux et les bras
secondaires des rivières. — ïroyes (canal du Château-des-
Cours, et petits affluents de la Seine). A. R.
Cette espèce se retrouve sur plusieurs points de la
France, notamment dans la Nièvre.
^55. U. mancusy de Blainv. — Hab. les rivières de no-
tre terrain jurassique. A. C.
-154. V. amnicus, Ziegl. — Hab. les fleuves et les riviè-
res de la Champagne méridionale. C.
Famille X. DRÉISSÉNADÉES, Cray.
Vingt-sixième Genre. Dréissène. — Dreissena, Van Ben.
^55. D. pohjmorphaj Pallas.
Cette intéressante espèce, introduite dans nos fleuves
par la navigation commerciale, s'agglomère autour des
pierres, dans les conferves, où elle se maintient au moyen
de son byssus. — C. à Paris ; U. dans la Seine supérieure.
Famille Xï. CYCLADES, Fér.
Vingt-septième Genre. Cyclade. — Cyclas, Brug.
156, C rivicoltty Lam. (C. cornea, Drap ). — Hab. les
rivières, dans la vase. — La Seine, à Nogent; l'Yonne, à
Joigny. R.
^57. C. cornetty Linn. (C. rivalis^ var. A, Drap.). — Hab.
les canaux et les marais. C.
^58. C. rivalis, Mûll. (C. rivalis^ var. B, Drap.). —Hab.
les rivières et les ruisseaux. C.
H 59. C. nucleus, Stud. — Hab. les marais de Villechétif,
près Troyes. R.
^60. ('. lacustrisy Linn. — Hab. les mares, les fossés,
les eaux fangeuses. — Troyes, Vendeuvre, Tonnerre. A. R.
•t6l. C, caliculala, Drap. — Hab. les eaux tranquilles
TRAVAUX INÉDITS. 594
et ombragées, à fond vaseux, de toute notre région. C.
Vingt-huitième Genre. Pisidie. — Pisidium, Pfeiff.
A. Coquille oblique.
162. P. amnicum. Mûll. (Ci/clas palustris, Drap.). —
Hab, les rivières, dans la vase. C.
465. P. australe, phil. —Hab. les fontaines dormantes.
— Vendeuvre. A. R.
464. P. cinereum^ Aider — Hab. les marais et les fon-
taines, dans la vase. — Tryes, Vendeuvre. A. C.
465. P. Herislowianum, Jenyns. — Hab. les ruisseaux,
dans la vase.— Troyes (bras secondaires de la Seine). R. R.
Nous avons éjîalement reçu des environs d'Auxerre, par
les soins de M. Cotieau^ cette belle espèce, encore peu
connue en France.
466. .P. nïùdum, Jenyns. — Hab. les fossés vaseux des
environs de Troyes. A. R.
B. Coquille subarrondie.
467. P. obtusale, C. Pfeiff. (Cyclas fontinaiisy var. Drop.).
— Hab. les fossés marécageux des environs de Troyes et
de Vendeuvre. A. C
4 68. P. iontina{('^ Drap. — Hab. les sources et les fon-
taines. . — Bar-sur-Seine. R.
469. P. pulchellum, Jenyns. — Hab. les fontaines et les
sources. — Bar-sur-Seine (puits d'un jardin). R. R.
Description d'Agromyzes et de Phytomyzcs écloses chez
M. le colonel Goureau, par M. Robinead-Desvoidy.
Depuis quelques années, l'attention de l'entomologie
semble prendre plaisir à se porter sur Pétudo des mou-
ches, étude aussi variée et aussi intéressante dans ses re-
cherches qu'utile et infinie dans ses résultats.
592 r.i:v. j:t m\g. Dii zoologii:. (àoûi 1851.)
Les tribus, qui vivent dans les différentes classes d'insectes,
commencent d'être connues : on est en plein progrès, et
l'on peut déjà soupçonner l'époque prochaine des princi-
pales difficultés surmontées. La France tient le premier
rang parmi les observateurs de celte catégorie.
La France occupe encore la première place parmi les na-
turalistes qui s'occupent des races vivant dans les vc(<ciaux.
M. le colonel Goureaii vient de conquérir de nouveaux
droits à notre reconnaissance pour ses habiles recherches
sur ces petites Mvodaires dont les larves vivoit et croissent
en minant le parenchtjme dos feuilles végétales qui les
nourrit.
11 vient d'ouvrir une vaste carrière qu'il saura parcourir
avec autant de succès que de persévérance. Grâce à lui,
nous pouvons maintenant envisager l'immensité de l'hori-
zon qui se développe devant nos yeux. Nous possédons
des données certaines sur la marche de la nature dans la
production de ces êtres infimes; nous apprécions leur rôle
sur la scène du monde, où la science, à son tour, va les
introduire. ,
Il appartient à M. Goufeau de nous décrire leurs tra-
vaux, leurs instincts, leurs métamorphoses. Il a fait plus,
il a obtenu leurs ennemis, il en a écrit l'histoire. Voilà la
vraie science. Il m'a permis d'étudier et de décrire ces pe-
tites mouches : qu'il me soit pareillement permis de lui
en exprimer ici ma sincère gratitude.
J.-B. R.-D.
Nota. Comme je n'ai pas encore publié la grande divi-
sion des M'wromijdes, j'omettrai de suivre le plan que je
me suis imposé ; je laisse les choses dans l'état où les tra-
vaux de Fallen, de Meigen, de M. Macquart et de M. Zet-
terstedt nous les ont transmises.
1. AoRosiYZv Macquarti, Gour. — Oscinis Macquarti, Gour.
M. S. — Mas et femina. Tliorax niger aiit subnitens, aut siibci-
iieres'^ens, lineâ humerali testaceâ souper distinctâ in feminâ,
î5opiù« obsoletà in mare ; scutello nigro; abdomen dorso nigro,
ïmavaux ixédsts. 595
iiuisuris se^inentorum flavis; oviduciri /èmiiife exserto, nigro;
abdominis lateribus flavis; vertex flaviis, lineâ meiifi latiorini-
grâ ; caput flavo-aurantiacum, regione sternmatica llavà, ocellis
iiigris; anlennis, proboscides palpis, flavis; femora et tibice bru-
nicosa, brunnco-pallescentis, brnnneo-flavescentia, genubus fla-
vis, (ai'iis brijiineis, branneo-palli iij.; balteres fiavi; a!;o subliya-
lincT, nervis flavescentibus. — Long. 1 \12 ligne.
Mâle et femelle. Corselet noir, parfois un peu luisant,
parfois un peu cendré, avec une ligne humérale leslacéc,
toujours marquée sur la femelle, et qui peut ne pas exister
sur le mâle ; abdomen noir sur le dos, avec le bord posté-
rieur des segments annelé de jaune ; oviducte do la femelle
plus long que le dernier segment, saillant, et noir luisant ;
côtés de l'abdomen jaunes; ventre jaune, avec une largo
ligne médiane noire ; tête jaune doré ; régio,n stemmatique
jaune, avec les ocelles noirs; antennes, palpes et trompe
jaunes ; milieu de la face noirâtre; cuisses et tibias bruns,
brun pâle, brun jaunâtre, avec les genoux jaunes; tarses
brunâtres, brun jaunâtre; balanciers jaunes; ailes assez
claires, avec les nervures flavescenles,
Cette espèce est éclose chez M. Goureau, de larves mi-
neuses des feuilles du bouillon-blanc {Verbnscnm tliapsiis).
J'ignore pourquoi ce naturaliste en a fait un Oscinîs.
2. Agromyza Iii/Eos, Rob.-Desv. — Mas et fe-nina. Corpus
lotum nigrum, airum; proboscide, halierihusque flavis; genubus
flavescenlibus ; aiis hyalinis. — Long. 2i5 de ligne.
3Iàle et femelle. Corps entièrement noir; trompe et ba-
lanciers d'un beau jaune ; genoux flavescents ; ailes claires.
Cette espèce est éclose, au mois d'avril, chez M. Gou-
reau, de larves mineuses des feuilles de ïlris psetido-aco-
On ne saurait la confondre avec VAgr. nana de Meigen,
qui a le corselet cendré, ou couleur de plomb [plumbeus,
M(ng. ; cinereus, Zetterst.), avec les balanciers blancs.
5. Agr. MEDiCAGiMS, Rob.Dcsv. — Mas et ftmina. Nigra,
ni!ida; llioracc subopaco; froate rubro-fernigineà ; proboscide
594 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (AoÛt 1861.)
pallidè ferrugineâ; femoribus nigris aut brunneis; tibiis tarsis-
que piceis aut pallidè f ^rru»ineis. — Long. 5/4 île ligne.
Mâle et femelle. Corps noir luisant, avec le corselet un
peu plus opaque; frontaux ronge ferrugineux; trompe
d'un ferrugineux pâle; cuisses noires ou brunes; tibias et
tarses ferrugineux pâle, ou couleur de poix ; balanciers
blancs; ailes claires.
Cette espèce est éclose, au mois d'août, chez M. Cou-
reau, de larves mineuses des feuilles de la luzerne {Mecli"
cogo saliva).
C'est à tort que M. Goureau l'a rapportée à VAgr. nigri-
pes de Meigen; elle appartiendrait plutôt à VAgr. morosa
de cet auteur; mais elle constitue une espèce particulière.
4. Agr. maura, Meig., toni. VU, n** 95. — Femina. Tota
atra nilida ; anteDnis, proboscide, haltfribus, pedibus, alaruni
nervis, alris; alis hyaliiiis. — Long, i ligne.
Femelle. Tout le corps noir luisant; antennes, trompe,
balanciers et pattes noirs ; ailes hyalines, avec les nervures
noires.
Cette espèce est éclose, au mois de mai, chez M.- Gou-
reau, de larv«'s mineuses des ftudles du Crépis bïennis.
Je ne me's nullement en doute que cet insecte soit le
véritable Agr. maura de Meigen.
5. Agr. pc&ili,a, Meig , \f 60. — Mas et femina. Thorax
flavus. d*»rso slernojue nigro-nnidis, sciitfllo flavo, nigro bi-
punclato; abdoiiieii dorsonigio. incisuris >egmenlorum flaveolis
plus minus ronspicuis; vemre flavo; caput flaviim, verii'Ms punc-
to nigro; antennis aurantia is; proboscide, palpisque, pallidè
flavis; haltères flavecentes; femora flava, tibiis, tarsisque plus
minus siibhrunneis; al;e Inal nae, nervis perspiruis; quarto longi-
tudinali in ipso alae apice teiminato. — Long. 2 3 de ligne.
Mâle et femelle. Corselet jaune, avec le dos et le dessous
de la poitrine noir luisant; écusson jaune, avec deux
points latéraux noirs; abdomen noir sur le dos, avec les
incisions segmenlaires d'un jaune plus ou moins prononcé;
ventre jaune; tète jaune, avec un point noir sur le vertex;^
TRAVAUX INÉDITS. 593
antennes d'un jaune orangé ; trompe et palpes jaunes ;
cuisses jaunes ; jambes et tarses plus ou moins brunâtres ;
bouton des balanciers jaunes; ailes claires, avec les ner-
vures bien marquées; la quatrième nervure longitudinale
finissant dans le sommet môme de l'aile.
Celte espèce est éclose, au mois d'août, chez M. Gou-
reau, de larves mineuses de l'euphorbe tilhymale [Eiiphor-
bia cî/parisias).
C'est le véritable Agr. pusilla de Meigen ; Zetterstedt a
tenté de le rapporter à VAgr. sciileltata de Fallen et de
Meigen, dont le corselet n'est pas jaune sur les côtés.
A, La quatrième nervure longitudinale implantée contre
le sommet de l'aile.
* Front noir.
i. Phytomyza AQUIFOLII, Gour. — An Ph. obscureîla? Fall.
— MeisiTM "* 6? <t Zeiter.st, n* 2? — Mas ei femina. Nijrra sub-
atrata, obscure ciiier«soens, ano margine anticu alb<:'scenle in
mas; oviduilù in femina abbrcviato, alro ; caput, antenns palpis-
que alra ; probosfis flava; pedes brnnneo-pallidi, aut pallentps,
eut brunnei, genubus flavescenlibus ; baberibus flavis; al£ bya-
linae, vix subfuscescentes, tribus nervis longitudînalibus exterio*
ribus magis conspicuis. — Long. il2 ligne.
Mâ'e et femelle. Corps noir un peu luisant et obscuré-
ment cendré ; le bord antérieur de l'anus blanc sur le n»âle;
oviducte de la femelle assez court et noir ; tête, antennes
et palpes noirs; trompe jaune; pattes brun pâle, pâles,
avec b s genoux au moins flavescents; balanciers jaunâ-
tres ; ailes hyalines, avec les trois nervures longitudinales
extérieures plus marquées.
Cette espèce est éclose, au mois de mai, chez M. Gou-
reau, de larves mineuses des feuilles du houx (Ilex aquifo-
lium).
Cette espèce a les plus grands rapports avec le Phyt,
obscureîla de Fallen et de Meigen, si ce n'est pas elle-
même; mais elle a la trompe et les balanciers jaunes, au
o'JO IlEV. ET 3IAG. 1)K ZOOLOGJE. (Aoul 1851.)
lieu de les avoir blancs: en outre, elle est de plus forte
toille.
2. Ph. lonicer^, Rob.-Desv. — if/«s ei fcmina. Atra, nilida;
iil.imi segmenti margine apicali in mns albido; oviiliiclii m fe-
wiina atro, nitido; capul, anlennœ, pa!pique,-alra; faciei lateri-
Imjs, peristomate, proboscide, halîeribusque albis; orbiîa oculo-
rum siibflive£eente ; pedes pallidi, pallidè fuscesrentes, ftniorihns
iîterdùm fiiscis; alœ hyalinne, nervo quarto ])• giUidinali minime
eonspiciîo; segmentornm incisnris interdùm albo-obscuris. —
Long. 1/2 à 2/5 de ligiie.
Mà!c ci femelle. Corps noir, luisant, non eendré; bord
postérieur du dernier sogment abdominal b'anc sur le
ihàle; oviducte de la femelle pou allongé et noirûlrc ; lô;e,
ootennes et palpes noirs; côtés de la face, péristome,
trompe et balanciers, blancs ; pourtour extérieur des yeux
blanc jaunâtre ; pattes pâles, ou brun pâle ; les cuisses
souvent brunes ; ailes hyalines ; la quatrième nervure lon-
gitudinale la moins marquée.
Cftte espèce est éclose, au mois de juin, chez M. Gou-
rcau, de larves mineuses des feuilles du chèvrefeuille à
fruits blancs cultivé dans les jardins.
11 rst certain que sur quelques individus, soit mâles, soit
feinclles, les insertions segmentaires de l'abdomen sont
d'un blanc obscur.
M. Gouroau l'avait étiquetée Ph. atra F Meig ; mais ce
dernier auteur ne parle point de pattes -pâles, qui, sur la
sienne, doivent être noires,
5. Ph. PRIMUL.E, Rob.-Dew. — Mas et femina. Nigva, vix
subnitens; abdoîiiinis quinti segmenli margine apieali albido;
caput nigrum; aiitennis atris; pedes nigri, genubns flavescenti-
bus ; haltères albo-flavescentes ; alae byalinae. — Long. 2/5 de
ligne.
Mâle et femelle. Corselet noir, à peine un peu luisant;
écusson noir; abdomen noir, avec le bord postérieur du
cinquième segment blanchâtre; oviducte de la femelle un
peu saillant, noir et lisse; tète noire ; pourtour des yeux
TRAVAUX INÉDITS. ô'.)7
blanc jaunâtre ; antenne^ noires ; pattes noires, avec les
genoux jaunes ; balanciers blanc jaunâtre; ailes diapha-
nes, irisées; la seconde et la troisième nervure longitudi-
nales sont plus marquées que la quatrième, qui finit con-
tre le sommet, et non dans le sommet de l'aile.
Cette espèce est éclose, au mois de juillet, chez M. Gou-
reau, de larves mineuses des feuilles de la primevère à
grandes fleurs {Primula grandi fîor a).
EWe diffère du Pli. ohscurella, Fall., Meig., par la fas-
cie blanche du cinquième segment de l'abdomen, et par
le pourtour blanchâtre des yeux. Je ferai observer, en
passant, que le Ph. nigra, Meig. n'est peut-être que le
rii. obscurclla primitif de Fallen, dont il ne serait qu'une
variété à genoux flavescents.
4. Pli. AQuiLEGi.E, Rob.-Desv. — Ph. mimscula, Gour. —
Mas et femina. Nigro, subiiitens ; mas, incisuris abdominîs om-
nibas albls; femina, solo qiiinti segmenti margine apicalialbo;
mas, ano rotundo, mgro; femina, oviduclù brtvi atro; orbifa
oculorura, peristomaleque, clnereo-albldis ; fions fusciis regione
stemmatica nigrà; antennis, palpisque, atris; proboscide tt hal-
teribus, albidis; pedes pallidis, piceo pallidi, piceo-brunncs -en-
tes, fenioribus interdùm brunneis; alœ hyalinae. — Long- i/3 à
4i2 ligne.
Mâle et femelle. Corps noir, assez luisant; le bord pos-
térieur de tous les segments de l'abdomen blancs sur le
mâle; sur la femelle, le bord postérieur du cinquième seg-
ment seul est blanc; anus du mâle noir; oviducte de la
femelle peu saillant, et noir; front brun; pourtour exté-
rieur des yeux blancs ou blanc cendré; impression stem-
matique ; antennes et palpes noirs; trompe blanche;
pattes couleur de poix, ou brun de poix, ou pâles, sou-
vent avec les cuisses brunes ; balanciers blancs; ailes hya-
lines; la quatrième nervure longitudinale se terminant
contre le sommet, et non dans le sommet môme de Tailo.
Cette espèce est éclose, au mois d'août, chez M. Cou-
reau, de larves mineuses des feuilles de l'ancolie vulgaire
^Aquilegia vulgam).
398 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛt 1861.)
Cette espèce doit être voisine (Ju jP/i. atomaria de Zet-
terstedt, qui est plus cendrée, et n'offre pas d'incisions
abdominales albides ; elle en diffère encore davantage par
la disposition de la quatrième nervure des ailes.
î). Ph. thapsi, Rob.-Desv. — Femma. Nigra, subnitens; ab-
domen iiltimi segmenti margine apicali albo-lineatulo; oviductû
atro ; caput nigrum, orbitâ oculorum albescente ; pedes pallescen-
les; haltères albi; alœ limpidae, nervo quarto longitudinali mi-
nus perspicus. — Long. M2 ligne.
Femelle. Corps noir luisant; le bord postérieur du der-
nier segment de l'abdomen liseré de blanc ; oviducte noir;
tête noire, avec le pourtour extérieur des yeux blanc;
trompe blanchâtre; pattes brun pâle ; balanciers blancs;
ailes claires; la quatrième nervure longitudinale un peu
moins marquée.
Cette espèce est éclose, chez M. Goureau, de larves mî~
neuses des femUes du Verbascum i/iapsM5, bouillon-blanc.
Le Pli. nlra, Meig, a les pattes noires; le Ph. obscurella,
du même auteur, a les pattes noires, avec les genoux blan-
châtres.
** Front jaune.
6. Ph. xylostei, Rob.-Desv. -— Mas et femina. Nigricans,
obscure cinerascens; penultimi se^menli abdoininalis solilô mar-
gine posiico flavo; oviductû feminœ non exserta; nigro atro;
fronte aurantiacâ ; impressione stemmatieâ nigrà; facie flavo-sub-
aiirulentâ; proboscide, palpisque flavis; pedes in benè adultis
brunnei, genubus flavescentibus ; pedes saepiùs pallidc flavescen-
tes; coxis jàin brunneis, jàm flavescentibus; tibiis, tarsisque, jàm
flavescentibus, jàm brunneis ; halteribus citrinis ; alae hyalinse,
nervis conspicuis fuscis. — Long. M2k 2?5 de ligne.
Mâle et femelle. Corselet et écusson noirs, obscurément
cendrés ; le bord postérieur du cinquième segment abdo-
minal jaune ou flavescent, principalement sur la femelle;
il est rare que le bord postérieur des autres segments soit
un peu plus clair ; oviducte de la femelle non saillant,
noir, et à peine de la longueur du dernier segment; front
TRAVAUX INÉDITS. 599
jaune orangé, avec la région stemmatique noire ou brune;
face d'un jaune orangé un peu moins prononcé ; base
des antennes jaune orangé, avec le dernier article noir ;
trompe et palpes jaunes; pattes brunes ou noirâtres sur
les individus âgés, avec les genoux jaunâtres; mais elles
sont ordinairement jaunâtre pâle; parfois les cuisses sont
brunes ; d'autres fois, et c'est le plus grand nombre des
cas, elles sont pâle jaunâtre ; balanciers d'un beau jaune
citron; cuillerons à peine rudimenlaires; ailes hyalines,
avec les nervures brunes et bien marquées.
Cette espèce est éclose, aux mois de mars et d'avril,
chez M. Goureau, de larves mineuses des feuilles du Loni-
cera xylosleum.
M. Goureau lui avait imposé le nom de Ph, agrilina.
Cet entomologiste en avait obtenu une quinzaine d'in-
dividus parfaitement semblables, à l'exception de la colo-
ration. Cette différence provenait de la prompte mort de
ces individus, qui n'avaient pu prendre leur entier déve-
loppement.
On ne confondra point cette espèce avec le Ph. obscu-
relia, Fallen, n** 8, qui a la tête noire, d'après le témoi-
gnage positif de Zelterstedt, qui avait sous les yeux les
exemplaires originaux de son ami et compatriote.
7. Ph. LAPPiE, Gour. — Mas et femina. Tliorax dorso fusco
aut nigricante, sculello concolore, pleuris pallidis, aut pallidè
flavesceniibus; abdomen fuscum, aut nigrum, incisuris segmen-
torum pallidè flavis; oviductâ in femina nigro; fronte mellinâ;
facie altido-flavescente; antennis palpisque obsolète nigris; pe-
des pallidi, pallidè flavescentes ; femoribus inlerdùm obscure
flavescentibiiv ; halteribus tlavo-albidis ; ails limpidis. — Long.
1 ma 1 2Z5 de ligne.
Mâle et femelle. Corselet brun ou noirâtre sur le dos,
ainsi que l'écusson ; ses côtés sont tesiacé pale ; abdomen
brun ou noirâtre, avec le sommet des segments pâle; ovi-
ducte de la femelle noir; front jaune, avec l'impression
stemmatique noire ; face jaune, ou jaune pâle ; antennes
400 REV. ET MAG. HE ZOOLOGIE. {AoÛt 1851.)
et palpes entièrement aoirs; pattes pâles, jaune pâle; les
cuisses sont parfois d'un brun un peu obscur ; balanciers
jaune albide ; ailes claires.
Cette espèce est éclose, aux mois d'avril et d'octobre,
chez M. Goureau, de larves mineuses des feuilles de la bar-
da nne {Archium lappa).
Elle est tout-à'fait voisine du Pli. laieralis de Meigen
(et non de Fallen), qui a les côtés du corselet jamiâires;
mais notre espèce n'a pas \es pattes noires.
8. Ph. sonchi, Rob.-Desv. — Ph. laieralis? Mtig., n° 9. —
Mas nigiicans, obscure cinerascens ; llioracis lineâ hiimerali ia-
tiore albidà, cum punctulo nigro antico ; abdominis incisur's fla-
vis; ano nigro; fronte, faciès proboscide, flavis ; antcnnis, palpis,
nigris; haltères flavi; a^œ hyalinse, irizantes, nervis subperspi-
cuis. — L' ng. 1 ligne.
3Iàle. Corselet et écusson noirs, obscurément saupou-
drés de cendré; une large bande humérale blanche, avec
un petit point noir à sa partie antérieure ; abdomen noir
ou noirâtre, avec le bord postérieur des segments flaves-
cent ; anus noir; front et face d'un beau jaune; impres-
sion stemmalique noire ; antennes entièrement noires ;
trompe jaune; palpes noirs; pattes noires, avec les ge-
noux jaunes; balanciers jaunes; ailes tout-à-fait hyalines.
Cette espèce est éclose, au mois de mai, chez M. Gou-
reau, d'une larve mineuse des feuilles du laiteron {Son-
chus oleraceus). L'on n'a obtenu qu'un mâle.
Ce doit être le véritable Ph. laieralis de Meigen, n'' 9,
qui n'est pas celui de Fallen. J'ai dû changer le nom im-
posé par le naturaliste allemand, et conserver eelui de
l'entomologiste suédois pour ses véritables individus.
9. Ph. spondylii, Rob.-Desv. — Mas et femina. Thorax ni-
ger; aul nigricans, dorso interdùm cinerascente, 1 neolâque hu-
lîieralipallidâ, aut pallido-flavescente ; abdomen nigrum, incisuris
folitè subalbidis; oviductû in femina a(ro; fronle me'.lina; facie
flaveseente; proboscide flavâ ; anteiinis palpiscjiie obsolète nigris;
pecies pellidi, fusco-pallidè, fusci, genubns flavis; haltères albi-
ilo-tlavescentes; aifebyalime. r- Loog. 314 de ligne,
TRAVAUX INÉDITS. 401
Malfi et femelle. Corselet noir ou noirAtre, parfois sau-
poudré de cendré sur le dos, avec une petite li^ne humé-
raie blanche ou testacée; abdouien noir ou noirâtre, or-
dinairement avec un liseré blanchâtre au bord apical des
segments ; ce môme sommet peut être entièrement noir,
surtout chez la femelle, dont l'oviducte est noir et luisant;
front jaune ; face jaunâtre ; trompe flave ; antennes et pal-
pes entièrement noirs; pattes pâles, d'un brun pâle, par-
fois brunes, avec les genoux jaunes ; balanciers blancs, ou
plutôt blanc jaunâtre ; ailes claires.
Cette espèce estéclose, au mois de juillet, chez M. Cou.
reau, de larves mineuses des feuilles de YBcracleum spoudy-
liimij la Berce.
Dans la collection de cet entomologiste, elle était éti-
quetée Pli. nigra^ Meig.
** La quatrième nervure longitudinale finissant dans le
sommet même de l'aile.
10. Ph. ranunculi, Rob.-Desv. — Mas et femina. Tota fla-
va ; in utroque sexù thoracis dorso fusco tri-lineato, punctoque
pleurarum, brunescentibus ; metathorace posticè atro; oviductû
femmaB trigono atro ; uUinio antennaruni articulo nigro; palpi
nigii; pedes flavi, taisis plus minus fusco-variis ; halteiibiis fla-
vis; alis hyallnis; nervus longitudinalis quartus in ipso alae apice
lerminatiis. — Long, i ligne.
Mâle et femelle. Corselet jaune, avec trois lignes brun
cendré sur le dos, et une tache brune contre l'insertion
des pattes intermédiaires; métathorax noir; abdomen
jaune ; une tache trigone noire sur l'oviducte de la fe-
melle; tête jaune, avec la région stemmatique noire; an-
tennes jaunes, avec le dernier article noir; palpes noirs;
pattes jaunes, avec un peu de brun aux tarses ; balan-
ciers jaunes; ailes hyalines; la quatrième nervure lon-
gitudinale finissant dans le sommet de l'aile.
Cette espèce est éclose, au mois de juin, chez M. Gou-
reau, de larves mineuses des feuilles du Banunctilus acris,
2^ ètmE, T. in. Année 18^1. 2^
402 RKV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 185^.)
M. Goureau l'avait étiquetée P/<. flavn^Meig.; mais la
tache brune sur les côtés du corselet, et la quatrième ner-
vure longitudinale implantée dans le sommet même de
l'aile, nous indiquent une espèce différente; car Meigen
n'eût pas manqué d'indiquer celte tache latérale du cor-
selet.
1 1 . Ph. scolopendri, Rob.-Desv. — Femina. Flava thoracis
dorso, tribusque pleurarum punclis maculif rmibus, mptalhora-
ceqiie, nigris; scutfUi marglnibus obsi;uiè umbrO'is; abdomen
qualuor fasciis brunneis; oviductû atro, apice Iruncato ; caput
flaviim, stemmaticâ regior.e nigrà; proboscide palpisque, flavis;
antennis flavis, ullimo arliculo uigro; pedes flavi, tibiis posterio-
ribus cuin tarsis brunesctniibus; balteribus flavis; aMs limpidis,
pellucidis, irrizanlibus.
Mas. Similis; abdominis fasciis manifeslioribus ; scutelli mar-
gine flavo. — Nervo quarto longitudinali in ipso alœ apice ter-
niinato. — Long. 1 2/3 à 2 lignes.
La femelle. Jaune, avec le dos du corselet brun ou noir;
trois points macuiifornies noirs sur ses côtés ; métathorax
noir; pourtour de l'écusson brunâtre; oviducte saillant,
noir, tronqué au sommet; tête jaune, ainsi que la trompe
et les palpes; région stemmatique noire; antennes jau-
nes, avec le dernier article noir; le derrière de la tête
noir, ou noirâtre ; pattes jaunes, avec un peu de brun
obscur aux tibias postérieurs et à leurs tarses ; balanciers
jaunes; ailes diaphanes, irisées; la quatrième nervure lon-
gitudinale terminée dans le sommet de l'aile.
Mâle. Semblable; les fascies brunes de l'abdomen un
peu plus prononcées; on ne distingue pas de brun au
pourtour de l'écusson.
Cette espèce est éclose, au mois de septembre, chez
M. Goureau, de larves mineuses des feuilles de la scolo-
pendre.
C'est tout-à-fait à tort que, dans la collection de M. Gou-
reau, elle porte le nom de Ph. elegans, Meig.
12. Ph. geniculata, Macq — Ph. geniculata, Macq., Dipt.,
II, n 18. Zetterstedt, Dipt. skand.; n° 25, var. a, — Mas* et
TRAVAUX INÉDITS. *05
fèmina. Nigro cinerea; quinti segmenti abdominalis apice flaves-
cente in feminâ rarius in mari; oviduclii alro; frons ttavo, re-
gione slenimalicâ nigrà; facie, proboscideque, flavis ; anteiinis,
palpis, ob'Olelc atris; pedes nigri ; genubus tlavis; haltères
fiavi; alae hyalinœ: nervo quarto longitudinali in apice alœ ter-
minato. — Long. 5U à \ ligne.
Maie et femelle. Corselet noir cendré, ou brun cendré ;
abdomen brun cendré, avec le bord apical du cinquième
segment jaune sur les femelles, et plus rarement sur les
mâles ; oviducte noir; tête jaune, avec la région stemma-
lique noire; face jaune; trompe jaune ; antennes et palpes
absolument noirs ; pattes noires, avec les genoux jaunes;
balanciers jaunes; ailes hyalines, avec la quatrième ner-
vure longitudinale ouverte dans le sommet de l'aile.
Cette espèce est éclose, au mois de juin, chez M. Gou-
reau, de larves mineuses d'an grand nombre de végétaux
herbacés de nos jardins, tels que le Tropœoliim capucinum,
le Pisum sativum, le Crambe maritime^ le Papaver orient
taie, le Matricaria officinalis, le Cheiranthus cheiri, vé-
gétaux dont les feuilles sont à parenchyme épais. Nous
présumons que les plantes radiées sont sa nourriture pri-
mitive.
M. Goureau l'avait étiquetée Ph. hoviulana.
C'est le véritable Ph. geniciilaia, var. a (abdomen sans
bandes transverses jaunes) de Zettersledt, n° 25. Nous pré-
sumons également que c'est le Pli. geniculata de M. Mac-*
quart, trop brièvement décrit par son auteur.
13. Ph. LATERALis, Fall. — Ph. laleraliSy Fall., n* 2. —
Mas et /èmtna. Thorax et scuielliiui iiigricanlia, obscure cinerea,
immaculata; abdomen incismis angusiis, incisurâ quinti seg-
menti lations flaveolis; ovi(iuctii feminœ parvo atro; capite al-
bidè-flavo; fronte flavà; regione slemmaticâ fuscâ ; antenriis
atris; proboscide albâ ; palpis nigris? pedes nigri, genul us (la-
vis; coxis m feminâ interdùm tlavis ; Imlteres flavi ; al<Thyalin:e;
nervo ([uarto longitudinali in apice tenninato. — Lon^^ l WiinQ.
Mâle et femelle, i Corselet noir, obscurément saupoudré
/(Oî P.EV. ET MAO. DR 'ZOOLOGIE. ( AoÛt 185<.)
(le cendré, ainsi que l'écusson ; ils sont sans tache; abdo-
men noirâtre, avec les incisions étroitement jaunes, celle
du cinquième segment étant la plus large : les individus
morts n'offrent pas de ligne jaune sur les côtés; sou-
vent cet abdomen paraît être entièrement noir sur les
mâles; oviducle de la femcUc court et noir; tète blanc
jaunâtre; front jaune; région stemmatique brune; an-
tennes noires ; trompe jaune; palpes noirs? pattes noires,
avec les genoux jaunes; le devant des hanches peut être
flave sur \a femelle ; balanciers jaunes; ailes hyalines; la
quatrième nervure longitudinale finissant dans le sommet
de l'aile.
Cette espèce est éclose, au mois de juin, chez M. Gou-
reau, de larves mineuses des feuilles du laitron {Sonchus
oleraceus) et de la grande marguerite (Leucanthemum chrij-
santhemum). Le manuscrit de cet auteur porte que, du-
rant la vie, cette espèce offre une ligne jaune sur les côtés
de l'abdomen, ce qui me décide à la rapporter au Ph. la-
teralis de Fallen.
14. Ph. plantagiwis, Rob.-Desv. — Mas et femina. Nigra,
aut nigricans, Ihoracis dorso vix subcinerascente; in feminà
quinti segmenli abdoniinalis margine posîico albido-flavo; ovi-
duciû atro et IsBvi ; in mare abdomen quinque fasciis luteis ; ca-
put, proboscis, palpi, flava; antennae basi flavâ; articule ultimo
uigro; pedes nigri; genubus flavis aut subflavis, trochanteribus
onmibus, femuribusque anterioribus anticè flavescentibus ; hal-
leies fldvi; alae limpidae, pellucidtie, nervis secondo et tertio lon-
git! dinalibus distinctioribus ; nervo quarto in ipso alae apice ter-
ininato. ■— Long. 1/2 à 2i5 de ligne.
Mâle et femelle. Corselet noir, n'offrant qu'un Irès-léger
duvet cendré; écusson noir; abdomen noir, avec le bord
postérieur du cinquième segment blanc jaunâtre sur la
femelle; sur le mâle, le bord postérieur de chaque segment
est étroitement jaune; oviducte de la femelle noir et lisse ;
télc, trompe et palpes flaves; antennes jaunes à la base,
jjvec le dernier article noir ; pattes noires, avec les genoux
SOCIÉTÉS SAVANTES. 405
flnvcsccnts ; tous les trochanters et les deux cuisses anté-
rieures jaunes sur le devant; balanciers jaunes; ailes
claires ; la seconde et la troisième neryure longitudinale
plus marquées ; la quatrième terminée dans le sommet
même de l'aile.
Cette espèce est éclose, au mois de septembre, chez
M. Goureau, de larves mineuses des feuilles du Planiago
Imceolala.
M. Goureau m'avait fait l'honneur de me la dédier, sous
le nom de Ph. Robinaldi.
Paris, 2 mars ^ 851.
II. SOCIETES SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du 4 Aoiit ^851. — M. Duméril, au nom d'une
commission composée de MM. E. de Beaumontj FlourenSy
Milne-Edwards et Duméril, lit un Rapport sur un crapaud
trouvé vivant dans la cnv'ué d'un gros silex où il paraît avoir
séjourné pendant longtemps. 11 s'agit de la communication
faite par M. Monins, au nom de la Société des Sciences et
Lettres de Blois. Le rapporteur commence par déclarer
que la commission est hors d'état d'expliquer le fait, et
expose seulement ce qu'elle a vu, en même temps qu'elle
analyse ce qui en a été dit. Nous ferons succinctement
connaître les principales circonstances de cette singulière
observation.
Près de la station du chemin de fer de Blois, au lieu dit
le Pressoir-Blanc, M. Baston, propriétaire, faisait retirer
des terres d'un puits auquel il désirait faire donner plus
de profondeur. A quelques mètres du puits existe un ra-
vin où coule l'eau d'un étang qui ne tarit jamais. Le ni-
veau de cette eau est de deux mètres supérieur à celui de
l'eau du puits. En liront une masse dp graviers humides.
406 IlEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 185^ . )
argileux, contenant de gros cailloux arrondis, l'un d'eux,
iVappé par un manœuvre, se fendit en deux portions
presque égales. D'une cavité située à son centre, on vit
s'échapper un gros crapaud; les ouvriers témoins du fait
le saisirent, et l'y replacèrent. C'est le 25 juin ^85^ que
fut faite cette découverte. Le rapporteur analyse ensuite
les faits consignés par la commission de la Société des
Sciences et Lettres de Blois, et fait connaître le résultat de
rexameii auquel s'est livrée la commission de l'Académie.
L'animal appartient à l'espèce Bufo calamita; il se blottit
de lui-même dans le trou où l'on assure l'avoir trouvé :
aucune voie de communication avec l'extérieur n'a pu être
constatée; mais peut-être la fracture du silex est-elle an-
cienne. Du reste, l'examen de la pièce n'a pu être complet,
parce qu'elle n'était qu'a litre de dépôt entre les mains de
la commission; aussi le rapport est-il une simple commu-
nication sur ce sujet curieux, et ne propose- t-il aucune
conclusion à l'approbation de l'Académie. Le rapport se
termine par une liste des principaux faits analogues que
l'on trouve dans les ouvrages, avec les noms des auteurs.
M. Magpndie adresse quelques observations sur le point
capital de la question, qui était, dit-il, de constater la ré-
clusion réelle du crapaud dans le silex. Ce fait ne lui pa-
raît pns suffisamment établi. 11 aurait aussi désiré qu'on
examinât l'animal lui-même, son estomac, ses intes-
tins, etc.
M. Serres fait des remarques dans le même sens, et
pense que ce fait doit être enregistré dans la science avec
tous les doutes qu'il peut soulever.
— M. H. Hoiiard lit un extrait ô'uneMonographie de ta
famil e des Balisioïdes. Après avoir rappelé que, dans un
précédent travail, il a proposé dé séparer des Candides de
M. Agassiz tous les Branchiostèges d'Artedi, et d'en former
l'ordre des Eclihioïdesj il annonce que, se proposant d'étu-
dier successivement les familles de cet ordre, il commence
par celle des Balisioïdes, qu'il regarde comme une véçi-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 407
table tête de série. îl réunit les Alntères de Cuvier à ses
Monacanihes, et reconnaît ainsi trois genres seiilennent
dans la fanulle dont il s'agit H" Triacnnilie, 2o linliste,
5" Monacanilic. Trois espèces de Triacanthe, qu'il a trouvé
dans la collection du Muséum, ont reçu de lui les noms de
Tr. hrevirostris^ anguslus et longirosiris. Vingt neuf espèces
représentent, dans nos collections, le gonre Baliste, et les
squammes de la région scapulaire fournissent un carac-
tère qui les distingue en deux sections : la première ren-
fermant 9 espèces à squammure de la région scapulaire
semblable à celle des régions voisines; la seconde, où cette
squammure forme un petit système distinct, présente 6
types passant des formes les plus ramassées aux plus allon-
gées, et représentées par les B, cupriscus, ringens, frena-
ius, bnrsa^ linfalus et assasi.
— >1. BlondLd présente des nouvelles recherches chimi-
tjves sur la nature et l'origine du principe acicle qui domine
dans le suc gastrique.
— M. Guérin Méneville adresse une copie certifiée du
procès-verbal de la commission nommée le 42 juin 1851,
par arrêté du préfet des Basses-Alpes, pour vérifier l'état
des magnaneries de Sainte-Tulle et de Rousset, et consta-
ter les résultats des procédés qu'il a employés cette a-née
pour arrêter les ravages de la muscardine, maladie qui fait
périr les vers à soie au moment où ils vont donner leur
produit.
Ce document, que nous donnerons en entier dans notre
prochain numéro, est renvoyé à la commission nommée
pour les précédentes communications de Tauteur sur la
même question.
— M. de Perron soumet au jugement de l'Académie un
Mémoire faisant suite à un travail qu'il a précédemment
publié sous le titre de Système complètement neuf de classi-
fiealion du règne animal.
Ce travail est renvoyé à l'examen d'une commission
408 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {AoÛl 1851.;
composée de MM. Duméril, Jsid. (ieoifroy-Saint-Hilaire, et
Valenciennes.
Séance du ^1 Août. — M. Léon Dufour adresse une Note
sur le parasitisme. Voici l'extrait qu'en a donné Tau leur :
" Le parasitisme semble une loi de la nature, tant il est
répandu dans le monde vivant. Cette existence, imposée
par la création à d'autres existences, est en même temps
une loi de pondération, d'antagonisme, de répression et
de garantie pour le maintien des harmonies naturelles.
L'étude scrupuleuse des animaux articulés, en particulier
celle des Insectes, nous olTre en profusion les prodiges du
parasitisme, soit qu'une loupe attentive explore le tégu-
ment des animaux, soit que la science du scalpel vienne
sonder les profondeurs de l'organisme
« J'ai déjà eu l'honneur de présenter à l'Académie l'his-
toire d'un frôle moucheron, d'une Cécidomie qui, en pi-
<]uanl les enveloppes florales du bouillon-blanc, y déter-
mine une irritation nutritive de tissu, une hypertrophie
végétale, une galle en un mot, berceau de ses enfants.
Mais, de par la loi du parasitisme, le domicile de ceux-
ci est envahi par deux usurpateurs qui ont mission de ré-
primer la trop grande multiplication de la Cécidomie.
« L'un de ces usurpateurs est un Hyménoptère du genre
Misocampe; il a deviné, dans cette galle hermétiquement
fermée, la présence de la paisible larve de la Cécidomie.
Au moyen d'un invisible oviducte, il inocule un œuf dans
ses entrailles. De cet œuf éclôt un ver rongeur destiné à
s'alimenter des tissus vivants de sa victime. Celle-ci, quoi-
que portant dans le sein ce germe de destruction, continue
à dévorer la substance sécrétée par les parois de sa galle,
et le travail d'assimilation est devenu plus actif par la con-
sommation du parasite imposé. Quand vient l'heure de la
métamorphose, les matériaux pour le complément de ce
grand œuvre manquent à la larve de la Cécidomie, tandis
que la larve du Misocampe redouble d'énergie nutritive
SOCIÉTÉS SAVANTKS. 409
pour assurer sa transformation, qui s'accomplit sur le ca-
davre de sa victime.
« Le second usurpateur de la galle appartient encore
aux Hyménoptères; c'est un Enlophc, Ce n'est plus cette
fois, d'ailleurs, un ver unique, mais un troupeau de dix à
douze larves alTamécs qui consomment l'aliment de la
Cécidomie, et conséquemment celui de son parasite le Mi-
socampe.
« Exposons maintenant un autre genre de parasitisme,
celui de larves se nourrissant dans le corps d'insectes par-
faits vivants, et voyons comment, captives dans une prison
sans communication avec l'air extérieur, elles peuvent res-
pirer.
« Par la dissection dans l'eau, ces larves parasites se dé-
tachent ordinairement et tombent isolées. Tout ce que les
verres amplifiants peuvent constater alors à travers la pel-
lucidité du tégument, c'est l'existence de trachées rami-
fiées, par conséquent la circulation de l'air pénétrant tous
les tissus. Le nœud du problème était donc dans le mode
d'inhalation de cet air avec la condition d'une prison her-
métiquement fermée, d'un vide positif comme celui, par
exemple, qui existe dans la cavité abdominale de l'homme
plus ou moins remplie par les viscères contenus. La vivi-
section à sec et d'heureux hasards du scalpel m'ont enfin
révélé le mystère.
« En ^ 827, jt; publiai l'histoire et l'iconographie des mé-
tamorphoses d'une iMuscine, VOcyptera bicolor, dont la
larve vit dans l'abdomen d'une punaise des bois, du Pen-
tatoma punctipennis . Ce n'est point dans l'intérieur des
viscères qu'elle passe sa vie de larve; elle se trouve tou-
jours en dehors du canal digestif, et se nourrit aux dépens
du tissu adipeux ou autres tissus du Pentatome. Je m'as-
surai qu'à la faveur d'un long siphon caudal submembra-
ncux, terminé par une double agrafe, elle s'était appro-
prié un des stigmates de son hôte. Par celte usurpation
410 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1851.)
organique, elle procédait à rexercice facile et complet de
Tacte respiratoire.
« Dix ans plus tard, je faisais connaître la larve d'un
Diptère d'espèce encore indéterminée, parasite delà cavité
abdominale de VAndrena aterrima vivante. Cette larve n'a-
vait point, comme la précédente, volé un stigmate à son
locataire, Mais, ô ressources infinies du Créateur, elle
avait greffé, par une opération toute mystérieuse, ses pro-
pres stigmates sur une des deux grandes utricules tra-
chéennes situées, dans l'Andrène comme dans beaucoup
d'autres Hyménoptères, à la base de l'abdomen. Ainsi,
non-seulement l'Andrène alimente des produits de sa nu-
trition la larve qu'un décret immuable lui a infligée, mais
elle est charsée de respirer pour elle, de lui fournir dans
ses amples réservoirs aérifères tout l'air atmospliérique
nécessaire à sa respiration.
« Nous arrivons, de merveille en merveille, à l'exemple
récent d'un parasitisme dont les circonstances semblent
fabuleuses.
« Dans l'été de 1850, j'avais piqué dans une boîte plu-
sieurs individus vivants d'un Charançon qui vit sur les
sommités de nos pins, le Brarhydcres Imitatncus. Dès le
lendemain, je trouvai dans la boîte de petites chrysalides
ou pnpes provenant, sans nul doute, du corps de ces Cha-
rançons. Je n connus sans peine que ces pupps, que le
vulgaire aurait prises pour des graines d'un marron vif,
étaient le berceau, le maillot d'un Dipière de l'immense
famille des Mouches. J'eus la satisfaction, toujours nou-
velle pour ma vieille expérience, d'assister, après un petit
nombre de jours, à l'éclosion d'une jolie petite mouche
nouvelle à livrée différente suivant les sexes. Je m'em-
pressai de publier ce double fait, et la mouche fut bap-
tisée Hyalomyïa dispar. Ce n'était là que les deux tiers
de l'histoire des métamorphoses de celle-ci. Il manquait,
pour le complément de cette triple vie que résume un seul
et même type, la phase initiale, celle de larve. J'en ajour-
SOCIÉTÉS SAVANTES. A \ 1
nai la constatation à l'année suivante. J'ai pu réaliser cet
espoir. Je n'ai point à décrire cette larve de 5 millimètres
environ de longueur. Je me bornerai à exposer, au point
de vue du parasitisme, un fait d'usurpation organique des
plus intéressants. Ainsi que celle de TOcyptère précitée,
elle vit en dehors des viscères de la digestion, dans une
cavité sans air et sans issue. Dans la vivisection d'un Cha-
rançon, j'eus le rare bonheur de trouver en même temps
deux larves de la Hyalomie. L'une, détachée, libre, avait
deux stigmates postérieurs lubuleux, saillants, abouchés
aux deux trachées latérales : c'en était assez pour me con-
vaincre qu'elle avait un appareil complet de respiration.
L'autre demeura fixée, et je pus constater, sans qu'il me
restât le plus léger doute, l'emprunt, l'usurpation d'un
stigmate du Charançon. Il n'y avait pas ici, comme dans
rOcyptère, un tube caudal et souple; elle était sessile, et
son adhérence semblait le résultat d'une greffe par appro-
che, d'une sorte d'organopiastie. Les deux sligmates tubu-
leux et microscopiques de la larve correspondaient juste-
ment au pertuis de la bouche respiratoire de son hôte, et
puisaient ainsi directement l'air atmosphérique.
« Qu'on se figure l'agitation, la patience, les manœu-
vres habiles de la vive Hyalomie, lorsque, pressée par une
gestation à terme, elle voIh aux sommités des pins pour
imposer ses œufs aux stigmates du Charatçon ! Jugez des
difficultés de celte ponte à la volée par U structure, la
construction cuirassée de ce dernier Coléoptère. Quoique
d'assez grande taille, il est privé d'ailes; ses élytres, sou-
dées et dures, s'unissent, par une contmuité linéaire im-
perceptible, à la paroi tout aussi dure des ''emi-anneaux
du ventre. Quelle acuité de vue. quel entraînement d'ins-
piration maternelle poussent irrésistiblement la mouche à
chercher le défaut de la cuirasse, à profiter de l'instant fu-
gitif où le stigmate du Charançon entre en exercice pour
lui implanter un œuf avec la prestesse de la pensée I Mais
croit-on que cet œuf est simplement pondu, déposé dans
412 HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( AoÛt 1851.)
le stigmate usurpé? Il faut qu'il y soit fixé, collé par une
humeur gommeuse, et j'ai prouvé qu'il existnit, à cet ef-
fet, à roviducte des Diptères une glande sébifique. Sans
cette précaution, l'œuf serait exposé à se déplacer pendant
le jeu incessant de la respiration du Charançon.
« Mais est-ce là tout ce qui se passe de phénomènes dans
cette double destinée entomologique? Non. Lorsque la
larve parasite a fait son temps de croissance, elle est ap-
pelée à subir sa métamorphose en chrysalide. Aucun sur-
sis n'est permis; elle se décolle du pourtour du stigmate
emprunté, se contracte, se ramasse sur elle-même ; sa
peau rompt ses adhérences organiques; sa blancheur, sa
pellucidité passent au fauve vif et opaque. Klle n'est plus
qu'une coque, l'enveloppe d'une nymphe, image emmail-
lottée et mystérieuse de la future mouche. C'est cette
forme de chrysalide qui prend le nom depupe,
« J'ai dit plus haut que la prison vivante de la larve était
sans air et sans issue. Comment s'effectue donc la sortie
au dehors de ces pupes que j'ai si fréquemment trouvées
dans mes boîtes à Charançons? Hélas! cette espèce d'ac-
couchement artificiel ou forcé, cette délivrance si anor-
male coûtent la vie au Charançon. Après son décollement,
sa chute, la larve, obéissant à une mission instinctive, va
sans doute déchirer au bout de l'abdomen la paroi supé-
rieure ou membraneuse de celui-ci. Elle s'engage dans
cette brèche, et y consomme sa transfiguration en pupe.
La maturité de cette dernière éveille d'obscurs mouve-
ments dans la nymphe incluse, en même temps qu'elle
provoque, par sa titillation, les efTorts expulsifs du Cha-
rançon. Enfin, la pupe se produit au grand jour. Elle ne
tarde pas à se fendre, s'érailler, s'ouvrir par la région tho-
racique, et l'agile Hyalomie s'élance dans les airs.»
— M. Duvernoy fait hommage à l'Académie d'un exem-
plaire de ses Fragments sur les organes de génération de di-
vers animaux.
SOCIÉTÉS SAVANTES» US
— M. Levy présente un Exposé des observations qu'il a
faites dans la Nouvelle-Grenade :
« Lorsque, en ^847, dit-il, je fus désigné par le gouver-
nement de la Nouvelle-Grenade pour occuper la place de
professeur de chimie et de métallurgie à l'Institut des
Sciences de Bogota, l'Académie me fit Thonneur de me
donner des instructions destinées à rendre plus utile aux
sciences le séjour que je comptais faire dans l'Amérique
du Sud. Je viens aujourd'hui rendre compte à l'Académie
des principaux résultats de ce voyage, auquel elle a bien
voulu témoigner quelque intérêt. » .a
Après avoir rendu compte de ses travaux sur la physique
du globe, sur le cédron, qui sera une importante acquisi-
tion pour la thérapeutique, il continue ainsi :
« Les excursions que j'ai entreprises dans l'intérieur de
la Nouvelle-Grenade ont eu pour but de former de nom-
breuses collections des objets d'histoire naturelle sur les-
quels l'Académie avait bien voulu appeler mon attention
avant mon départ. Tous ces objets sont maintenant au Mu-
séum d'histoire naturelle. J'ai cherché, autant que possi-
ble, à représenter dans ces collections toutes les classes de
productions naturelles de la Nouvelle Grenade ; les zoolo-
gistes, les botanistes, les minéralogistes et les géologues y
trouveront, j'ose l'espérer, des sujets dignes de leur at-
tention. Sans entrer dans l'énumération de tous les objets
qui en font partie, je crois néanmoins devoir signaler à
l'attention de l'Académie ceux que je considère comme les
plus importants.
M Dans le règne animal, je citerai surtout la collection
des Oiseaux, composée de près de trois cents espèces, dont
plusieurs sont représentées par de nombreux individus ;
la collection presque complète des Poissons de la Magda-
lena et de ses principaux affluents; une collection très-
nombreuse d'Insectes , des crânes d'Indiens, etc. La collec-
tion conchyliologique, composée de coquilles terrestres et
de coquilles marines, offre, je crois^ plusieurs espèces in-
A^Â REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛt 1851.)
téressantes. J'appellerai aussi l'attention de l'Académie
sur les coquilles fossiles, parmi lesquelles je citerai les
Ammonites du terrain calcaire carbonifère de Muso et des
environs de la ville de Vêlez, dont les rues sont littérale-
ment pavées avec des Ammonites et d'autres espèces de
coquilles fossiles. Je citerai également des Caïmans que
j'ai rapportés vivants, et enfin un grand nombre d'osse-
ments fossiles de Mastodonte qui offriront, je l'espère, un
très-grand intérêt à la paléontologie.
« Je termine cet exposé de recherches auxquelles je me
suis livré pendant mon voyage dans l'Amérique méridio-
nale, en priant l'Académie de faire examiner les différen-
tes collections que j'ai rapportées ; heureux si l'ensemble
des résultats de mon voyage répond à la confiance que l'A-
cadémie m'a témoignée! »
Une commission, composée de MM. Duméril, Isidore
Geoffroy-Saint-Hilaire, Ad. Brongniart, Elie de Beaumont,
Milne-Edwards, Dufrénoy, Valenciennes, est invitée à exa-
miner les collections rapportées par M. Lewy, et à en faire
l'objet d'un rapport à l'Académie.
— M. Loyer présente un Mémoire intitulé : Théorie de
lu vision. L'auteur n'a considéré, dans cette Note, qu'une
seule des questions qui peuvent se rattacher à ce titre,
celle qui a rapport au renversement de l'image formée au
fond de l'œil. On sait que, parmi les personnes qui ont
porté leur attention sur ce phénomène, quelques-unes se
sont demandé comment il se faisait que nous ne voyons
pas les objets renversés. M. Loyer établit que, malgré le
croisement qui se fait des rayons lumineux dans l'appareil
optique de l'œil, nous apprécions convenablement la di-
rection de chaque rayon, et qu'ainsi toutes les fois que ces
rayons marchent en ligne droite (ne sont pas déviés dans
leur route comme dans le cas où ils passent d'un milieu
dans un autre doué de propriétés réfringentes différentes),
nous avons une idée juste de la position relative des points-
lumineux qui viennent se peindre sur notre rétine. Nous
4^5
disons se peindre , mais d'ailleurs , comme Tobserve
M. Loyer, la formation d'une image sur la rétine n'est
qu'une circonstance accidentelle, et l'on conçoit très-bien
une disposition de la rétine qui la rendrait impropre à
servir de miroir sans qu'elle devînt, pour cela, impropre
à la vision.
Séance du 48 Auût. — M. Payerne présente des Obser-
vations lemlanl à démontrer que, daiu Les ascensions sur les
hautes montagnes, la lassitude et l'anhélation éprouvées par
la plupart des explorateurs n'ont pas pour cause une insuf-
fisance d'oaygène dans Cair respiré.
Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Magendie,
Pouillet et Regnault.
— M. Bouglinval adresse un tableau représentant la
fouille d'une grotte de Ténériffe dans laquelle ont été re-
cueillis des crânes de Guanches, et un cadre renfermant
divers débris trouvés dans la même grotte, notamment
une portion de linceul qui lui semble offrir des indica-
tions importantes sur l'origine du peuple guanche.
Séance du 25 Août. — Rien sur la zoologie.
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Note sur un Crustacé parasite nouveau, avec l'énuméra-
tion des espèces de cette classe qu'on observe sur les
poissons du littoral de Belgique; par M. Van Beneden.
— Lue à la séance du 5 avril -1851 de l'Académie des
Sciences de Bruxelles.
Il y a quelques années, M. Nordmann annonçait que
les mâles des Lernéides vivent en parasites sur leurs fe-
melles; que celles-ci ont, dans quelques espèces, jusqu'à
cent fois le volume de leurs mâles; que ceux-ci, malgré
rénorme différence que l'on observe dans les femelles,
sont tous semblables entre eux^ et qu'ils sont générale-
446 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { AoÛl 1^5\ .)
ment accrochés à la base des tubes oviférés. M; Van Be-
neden, dans la présente Note, dit que ses observations
s'accordent pleinement avec celles de M. Nordmann. Dans
une nouvelle espèce de Lernéonème, dont il donne la des-
cription sous le nom de X. musieli, parce qu'il l'a trouvée
sur le Miistelus vulgaris^ il a découvert le mâle, et il a
trouvé que, s'il présente les caractères communs à ce sexe,
il diffère toutefois plus des autres que ceux-ci ne diiîèrent
entre eux.
" M. Van Benedén donne ensuite une description étendue
des deux sexes de la Lerneonema mustelt, qui fornrie la cin-
quième espèce du genre; puis il indique les espèces de
Crustacés parasites, au nombre de 52, dont 8 nouvelles,
qui font partie de la Faune du littoral belge.
(G. M.)
IV. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
On Dinornis. — Sur le Dlnornis, partie 4, contenant la resti-
tution du pied de ce genre et du Pallaptéryx avec une descrip-
tion du sternum du Pallaptéryx et de celui de TAptornis; par
M. Rich. Owen. Broch. in 4®. (Extr. desTrans. de la Soc. Zool.,
vol. IV, part. 1.)
VABEiE DE» matières; DU N" 8.
FucHERÀN. — Types peu connus (lu Musée de Paris. ^369
Alcided'Orbigny. — Coquilles fossiles. ' ' ! —378
J. Ray et H. Drouet. — Catalogue des Mollusques vivants de la '
Champagne méiidionale. 582
Robin eau-Desvoidy. — Description d'Agromyzes et de PhytOr !
myzes écloses chez M. Goureau. 391
Académie des Sciences de Paris. 405
Van Beneden. — Crustacé parasite. 415
Bulletin bibliographique. 416
èJ^Ol JiJOS
QUATORZIÈME ANMÉE. — SEPTEMBRE 18SX.
I. TRAVAUX INEDITS.
Descriptions d'espèces nouvelles, rares ou peu connues,
d'oiseaux du Gabon (Afrique occidentale); par MM. Jules
et Edouard Verreaux. — Voir p. 257 et 306.
Anthreptes aurantium, J. et Ed. Verreaux. Ex Afr.
occid.
Viridi-aurea, dorso, uropygioque seneo-amethystinis ; sublùs
sordide albida, mento ameUiyssimo; macula hinc indè pecloraii
aurantia; rostro gracillimo.
Bec court, peu courbé, aigu, brun; front el tout le des-
sus du corps, jusqu'au bas du croupion, d'un vert doré
brillant à reflets bleus ; chaque plume du front noire à sa
base ; régions oculaire et parotique et joues d'un bleu vio-
lacé ; thorax blanchâtre lavé de fauve, avec une touffe de
plumes d'un orangé vif sur les parties latérales; tout le
reste du dessous du corps blanchâtre plus ou moins lavé
de grisâtre; queue légèrement arrondie, d'un bleu violacé
fauve; ailes longues, amples, à cinquième rémige la plus
longue, noirâtres ; tarses, doigts et ongles bruns. —■ Lon-
gueur totale du bec, 2 cent. Id. de la queue, 5 cent. Id.
des ailes, 6 cent. 5 mill. Id. des tarses, 2 cent. Id. du doigt
externe, 8 mill.; du médian, ^ cent. 2 mill.; de l'interne,
7 mill. ^/2; du pouce, 7 mill. Id. de l'ongle externe, 5
mill.; du médian, 5 mill.; de l'interne, À mill.; du pouce,
5 mill.
Cette belle esjjèce fréquente les grands bois, et se nour-
rit d'insectes.
Si" sÉKiE. T. m. Année 1831. 27
418 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.)
Lamprocolius PURPUREiGEPS, J. et Ed. Verreaux. Ex
Afr. occ.
Médius; splendide seneo-viridis; alis subcœrulantibus ; capite,
jugulaque violaceis; remigibus ractrici busqué aureonigris.
Bec plus court que la tête, légèrement échancré aux
deux mandibules, noir ; front, tout le dessus et tout le
dessous du corps d'un beau violet pourpré; les plumes de
la gorge écailleuses et plus brillantes ; queue légèrement
échancrée, les tectrices changeant, avec la luauèro, en vert
d'acier; ailes longues, amples, à troisième et quatrième
rémiges les plus longues; rémiges couleur d'acier bruni
plus foncé vers le bout; tarses, doigts et ongles noirs. —
Longueur totale du bec, 2 cent. 2 mill. Id. de la queue,
6 cent. 7 mill. Id, des ailes, \\ cent. Id. des tarses, 2 cent.
2 mill. Id, du doigt externe, \ cent. 5 mill.; du médian,
\ cent. 7 mill.; de l'interne, \ cent.; du pouce, \ cent. Id.
de l'ongle externe, 4 mill. ; du médian, 5 mill,; de l'in-
terne, 4 mill.; du pouce, 5 mill.
Cette espèce vit par petites troupes, fréquente les plai-
nes buissonneuses, et se nourrit de baies et d'insectes.
Lamprocolius chrysotis, Bonap., Consp. av., p. 415,
sp. 5. — Lamprotornis chrysonotis, Sw., B. of West. af. ^,
f. 6. Ex Afr. occ.
Viridi-aeneus ; subtùs cœruleo-violaceus ; macula colli utrinquè
aurea : alis nigro punctatis.
Bec moyen, plus haut que large, noir; front à plumes
veloutées noires, à reflets verts ; tout le dessus du corps
d'un vert à reflets métalliques, empruntant, par place,
une teinte plus ou moins bleuâtre ; angle de l'œil d'un
noir de velours; région oculaire inférieure d'un bleu
métallique à reflets pourpres et verts, de même que les
joues ; région parotique du même bleu, suivi d'une tache
de cuivre rouge et pourpre du plus bel éclat; menton,
gorge, dessous du cou et poitrine d'un violet pourpré ; ab-
domen et flancs d'une teinte rouge cuivrée et pourpre
TRAVAUX INÉDITS. 419
violette du plus bel éclat, suivi de vert bleu ; cuisses et
région anale d'un vert métallique à reflets bleuâtres;
queue assez ample, arrondie; tectrices supérieures d'un
vert glacé de bleu et comme gauffré ou moiré, paraissant
d'un noir de velours, selon les effets de la lumière ; rec-
trices d'un noir bleu velouté sur la plus grande partie de
leur longueur, et terminées d'un vert bleu moiré, comme
sur les tectrices; ailes assez longues, amples, à quatrième
rémige la plus longue; petites tectrices supérieures d'un
verl changeant en bleu, avec une tache noir de velours
au centre de chacune d'elles ; les moyennes d'un vert ve-
louté suivi d'une autre rangée de taches noir de velours ;
scapulaires d'un vert bleuâtre ; rémiges de cette dernière
couleur, traversées par une large bande d'un noir de ve-
lours, suivie d'une teinte de violet pourpré ; tarses, doigts
et ongles noirs. — Longueur totale du bec, 3 cent. \ mil-
lim. Id. de la queue, 42 cent. Id. des ailes, -15 cent. Id,
des tarses, 3 cent. 5 millim.
Cette description repose sur deux sujets mâles très-
adultes, provenant de l'intérieur du Gabon, où l'espèce
vit par petites troupes ; elle se nourrit de baies et d'in-
sectes. La femelle, qui faisait partie du même envoi, ne
différait que par sa taille moindre. Après les avoir com-
parés avec plusieurs sujets du Sénégal, nous n'avons
trouvé aucune différence.
Sycobius Malimbus, Bonap. — Malîmbus cristatus^
fœm., Vieillot. — Textor malimbus, Temm. — Fringilla
textrix, Licht. — Sycobius rubricoUis, Sw. — Ploceus ma-
lîmbus, Mus. Berol., Ois. chant., t. 43. Ex Afr. occ, Con-
go, ins. Fernando-Po.
Nigerrimus, pileo cerviceque coccineis.
Bec fort, robuste, noir; front, sourcils, vertex, occiput,
derrière et côtés du cou, rouges ; tout le reste du corps,
sans exception, d'un noir profond; queue carrée; ailes
amples, à quatrième rémige la plus longue; tarses et
420 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1854.)
doigts noirs. — Longueur totale du bec, 2 cent. 4 millim.
Id. de la queue, 6 cent, Id, des ailes, 9 cent. 6 milIim.
Id. des tarses, 2 cent. 2 millim. Id. du doigt externe, 1
cent. 5 millim.; du médian, 1 cent. 7 millim.; de l'interne,
-\ cent. 1 millim.; du pouce, 1 cent. 1 millim. Id. de l'on-
gle externe, 5 millim.; du médian, 8 millim.; de l'interne,
5 millim.; du pouce, 9 millim.
Fréquente les grands bois, où il se nourrit de baies.
NiGRiTA CANICAPILLA, Strickl. Ex Afr. occ.
Canescens, verticis lateribus uropygioque albicanlibus ; fronte,
genis, gulâ, corporeque subtùsnigerrimis; ails nigris, kclricibus
macula apicali albâ.
Bec assez long, voûté, à bords de la mandibule supé-
rieure dilatés vers la base et rentrés sur le reste de sa lon-
gueur, noir; tout le dessus du corps variant du gris blanc
au gris ardoise; front et tout le corps, en dessous, noir;
une bande d'un gris blanc passe au-dessus du noir qui
entoure l'œil, pour y former comme un sourcil, et s'élar-
git en descendant de chaque côté du cou; queue de lon-
gueur moyenne, un peu arrondie, noire ; couvertures su-
périeures d'un gris noirâtre terminé de cendré ; ailes as-
sez longues, à troisième, quatrième et cinquième rémiges
les plus longues; petites couvertures supérieures et scapu-
1 aires noires, tachées de blanc, passant au gris ardoisé sur
les scapulaires ; rémiges noires, les secondaires plus rap-
prochées du corps terminées d'une tache blanche ; tarses,
doigts et ongles noirâtres ; le doigt externe le plus court.
Nous ignorons complètement les mœurs de cette espèce,
si rare dans les collections.
Longueur totale du bec, ] cent. 5 millim. Id. de la
queue, 4 cent. Id. des ailes, 7 cent. /(/ des tarses, 1 cent.
5 millim.
iNiGRiTA LUTEiFUONS, J. et Ed. Vcrreaux. Ex Afr. occ,
Gabon.
Minima; plunribeo-canescçns. uropygio concolore; froiUe stra-
TRAVAUX INÉDITS. 421
mineo-lutescente ; gonis, i?ulâ, corpore subtùs, alis, caudique ni-
geniinis. Roslrum nigerrirnutn ; pedes cornei.
Bec assez court, plus haut que large, à bords rentrés,
noir ; front et sourcils d'un jaune pâle légèrement nuancé
de gris ; vertex et occiput gris cendré ; tout le reste de la
tête et tout le dessous du corps noir ; dessus du corps d'un
gris cendré plus ou moins clair ; queue moyenne, arron-
die, noire; ailes moyennes, à quatrième et cinquième ré-
miges les plus longues, noires; tarses, doigts et ongles
brun clair. — Longueur totale du bec, ^ cent. 2 millim.
Id, de la queue, 4 cent. Id. des tarses, ^ cent. 5 millim.
— Le doigt externe plus long que l'interne.
Nous ignorons les mœurs de cette nouvelle et rare es-
pèce.
ËSTRELOA ATRiCAPiLLA, J. et Ed. Verrcaux. Ex Atr.
occ, Gabon.
Minima ; cinerea nigricante imdulata ; subtùs cinerea imma-
culata, gulà albicante, crisso nigresceate ; uropygio, lateribusquti
latissimècoccineis; pileo, cauda, rostro, pedibusque nigris.
Bec court, plus haut que large ; mandibule supériiure
noire, inférieure de même couleur, avec une petite pla-
que jaunâtre ; front, sourcils, vertex et occiput noirs ; ré-
gions oculaire et parotique, joues, menton, gorge et cou
d'un gris cendré plus ou moins foncé ; plumes du dos
rayées de noir et de gris ardoisé; croupion, flancs, et par-
ties latérales de la poitrine, rouges; poitrine gris cendré;
abdomen, cuisses et région anole noirs ; queue assez lon-
gue, étagée, noire; ailes moyennes, à deuxième, troisième
et quatrième rémiges les plus longues; tectrices supé-
rieures rayées de noir et de gris ardoisé ; rémiges noires ;
tarses et doigts plombés ; ongles bruns. — Longueur to-
tale du bec, 1 cent. Id. de la queue, A cent. Id. des aiios,
4 cent. 6 millim.
Celte jolie petite espèce fréquente les plaines buisson-
nières, où elle se nourrit de semences.
VlNAGO NUDIROSTRIS, Sw.
422 REV. ET mag. de zoologie. {Septembre 1851.)
SimilfB, Vin. calvœ, sed valdè minor; olivaceo-viridis ; capite
flavidiore ; caudâ griseo-cœrulante.
Bec moyen, assez crochu; mandibule supérieure dénu-
dée, entamant les plumes du front, très-déprimée, rouge,
la partie cornée d'un cendré bleu ; mandibule inférieure
rouge à sa base, terminée d'un cendré bleu ; tête et corps
en entier d'un vert olive plus ou moins nuancé de gris en
dessus et de jaune en dessous ; derrière du cou gris foncé,
avec une teinte olive ; cuisses d'un jaune pur ; chaque
plume de la région anale vert olive, bordée de jaune pâle
et de blanchâtre ; queue moyenne, carrée ; tectrices infé-
rieures rousses ; rectrices, en dessus, gris foncé, bordées
et terminées de vert olive ; en dessous, noires, largement
terminées de gris blanc; ailes longues, à première et
deuxième rémiges les plus longues ; petites tectrices supé-
rieures vert olive foncé suivi d'une tache violacée ; moyen-
nes vert olive foncé, bordées de jaune pâle formant deux
bandes transversales, dont la première plus étroite; ré-
miges noires, légèrement bordées de jaune pâle sur une
partie de leur longueur ; tarses emplumés jusqu'à moitié
de leur longueur seulement en avant, la partie dénudée
paraissant avoir été rouge orange, de même que les doigts ;
ongles forts et crochus, de couleur cornée. — Longueur
totale du bec, à partir de la commissure, 2 cent. Id, du
front, 2 cent. 4 mill. Id. de la queue, 8 cent. Id. des ailes,
^ 5 cent. Id. des tarses, 2 cent. Id. du doigt externe, 2 cent.
\ millim.; du médian, 2 cent. 2 millim.; de l'interne, \
cent. 5 millim.; du pouce, ^ cent. 4 millim. Id. de l'ongle
externe, 6 millim.; du médian, 7 millim.; de l'interne, 6
millim.; du pouce, 8 millim.
La femelle ne diffère que par les teintes plus pâles de la
tête et de la partie antérieure du corps, et par sa taille un
peu inférieure.
VlNAGO ABYSSINICA, CuV.
Bec fort; narines très-rapprochées de la partie cornée ;
mandibule supérieure dénudée à sa base, et cette partie
TRAVAUX INÉDITS. 425
bleuâtre, en partie cornée blanchâtre ; front, sourcils, ver-
lex, occiput, régions oculaire et parotique, joues, men-
ton, gorge et cou gris olive ; dos et croupion olive, nuan-
cés de gris ; poitrine gris olive ; ventre et flancs jaune vif;
cuisses blanchâtres ; région anale gris olive, chaque plume
bordée de blanchâtre; queue moyenne, arrondie; tectri-
ces olive nuancé de gris en dessus; en dessous, rousses,
terminées de blanchâtre ; rectrices, en dessus, gris foncé
plus clair vers le bout ; eh dessous, noirâtres sur plus de
la moitié de leur longueur, et terminées de gris blanc;
ailes longues, pointues, à deuxième rémige la plus lon-
gue; petites tectrices supérieures de couleur vineuse lavée
de gris; moyennes de couleur vineuse, puis noirâtres,
bordées de jaune, formant une bande transversale ; sca-
pulaires olive nuancé de gris ; rémiges primaires brunes,
légèrement liserées do blanchâtre et de vert clair; secon-
daires noirâtres, bordées de jaune sur leurs barbes ex-
ternes ; tarses empluinés sur la moitié de leur longueur
en avant seulement, de couleur jaune orange, de même
que les doigts ; ongles cornés, assez forts, et légèrement
crochus.
L'espèce ne parait différer en Hen des individus du Se*
négal et de l'Abyssinie.
Longueur totale du bec, 2 cent. 4 millim. Id, de la
queue, ^4 cent.
ViNAGO CALVA, ïemminck. Port-Natal.
Major; flavo-viridis ; capite virescente; cervice gfiseo-CœrulçS-
cente; subtùs paliidè virens; abilomine libiisque flavissimis; tec-
tricibus caudae infti ioribus albo-tiridi castnneoque variis ; renii-
gibusnigris; humeris vinaceis; tectricibiis fiiscis, margine exleriio
llavidis ; rectricibus lateralibus bas! nigris, apice albidis.
Bec aussi haut que large à la base, moins dénudé que
dans le V. nudirostris^ fort, paraissant avoir été d'un orange
vif; à la base, la partie cornée d'un blanc bleuâtre; tête et
corps en entier d'un vei± olive fortement teinté de gris, à
l'exception du dos et W croupion, nuancés de jaune, et
42 î UEv. KT MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1854.)
du milieu de l'abdomen, d'un jaune vif; cuisses de cette
dernière couleur; plumes de la région anale d'un vert
olive foncé, et bordées latéralement de blanc et de jaune;
queue moyenne, légèrement arrondie ; les rectrices mé-
dianes plus longues que les latérales d'environ un centi-
mètre ; toutes, en dessus, d'un vert olive nuancé de jaune,
surtout sur les médianes, et terminées de blanc jaunâtre
en dessous, noires sur plus de la moitié de leiir longueur,
et terminées de blanchâtre ; tectrices inférieures, les plus
longues, rousses, terminées de blanchâtre ; les autres vert
olive, terminées par la même teinte; ailes allongées, à
deuxième rémige la plus longue ; petites tectrices supé-
rieures d'un gris vineux ; moyennes vert olive fortement
nuancé de jaune, puis grises, bordées chacune d'un liseré
jaune, et formant ainsi deux bandes transversales; tec-
trices inférieures grises ; rémiges noires, légèrement lise-
rées de jaunâtre et d'olive sur une partie de leur longueur ;
tarses emplumés sur une grande partie de leur longueur
en avant seulement, de couleur orange de même que les
doigts ; ongles forts, crochus. — Longueur totale du bec
depuis la commissure. 2 cent. 2 millim. Id, de la partie
cornée seulement, 4 cent. 5 millim. Id. de la queue, M
cent. Id. des ailes, iS cent. Id. des tarses, 2 cent. 4 mil-
lim. Id. du doigt externe, 2 cent. 5 millim.; du médian, 2
cent. 9 millim.; de l'interne, 1 cent. 8 millim.; du pouce,
H cent. 5 millim. Id. de l'ongle externe, 6 millim.; du mé-
dian, 8 millim.; de l'interne, 7 millim.; du pouce, 9 mill.
La femelle ne diffère que par sa taille, qui est un peu
inférieure, et par sa coloration, qui n'est pas aussi vive.
Dans cette espèce, la nudité ne s'étend pas autant que
dans le V. nudirostris de Swainson, et ses narines sont plus
rapprochées de la partie cornée.
Nous terminons notre article par cette espèce, encore
assez rare dans les collections d'Europe, et dont nous
avons en notre possession des exMoplaires d'une fraîcheur
remarquable.
TKAVAUX INÉDITS. 425
Description d'un genre nouveau de Coléoptères de
France de la famille des Rhynchocéphales (Curculioni-
tes); par M. Victor de Motchoulsky (I).
Genre Cotaster, Nobis. (PI. 4^, fig. ^, 2.)
Antennes allongées, pas plus courtes que la tête et la
trompe ; celle-ci néanmoins deux fois plus longue que la
tétc, arquée, un peu élargie et déprimée vers l'extrémité.
Front avec une fovéole longitudinale. Yeux très-petits,
arrondis. Corselet étranglé antérieurement, presque carré
postérieurement. Ecusson invisible. Elytres ovales ; épau-
les indistinctes. Pygidium couvert par les élytres. Pieds
médiocres, coxes antérieures distantes ; cuisses antérieures
très-faiblement renflées; jambes armées d'un grand cro-
chet au bout ; tarses courts et assez larges, à quatre ar-
ticles.
La seule espèce que Schonherr a connue de ce genre,
le Phlœophagits uncîpes, dont le type se trouve dans la
collection de M. Chevrotât, vient d'Italie, et avait été pla-
cée, par le savant suédois, dans le genra Plilœophagus^
quoique la forme extérieure de cet insecte diffère complè-
tement des autres espèces de ce genre, et lui semble se
rapprocher beaucoup plus des Siyplilus. Il paraît que l'in-
sertion des jambes antérieures était la cause principale qui
faisait séparer cet insecte des Styphlus pour le mettre dans
les Phlœophagus ; mais, comme ce dernier genre possède
un écusson distinct, et que le P. uncipesy au contraire, en
est dépourvu, il n'y a aucune raison de l'y conserver.
Je crois que l'insecte en question, conjointement avec
une seconde espèce que je vais décrire, pourra former un
genre distinct, que j'ai nommé Cotaster^ et dont je viens
de désigner les caractères plus haut. Sa place serait dans
le groupe des Dryophorides, qui peut-être se trouveraient
(1) Noie lue à la Société Entomologique de France, dans sa
séance du 13 novembre 1850.
426 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.")
plus naturellement à la suite des Siyphtus, constituant une
transition assez convenable aux Tanyrlujnchus et Mijorhi-
lîus. — Le rapprochennent des hanches postérieures n'est
pas un caractère suffisamment tranché, pour pouvoir à lui
seul motiver des séparations aussi peu naturelles. Quant
aux tarses pentamères du genre Dnjophorus, c'est une des
anomalies qui, dans l'état actuel de la science, n'est plus
un obstacle pour rapprocher les genres qui présentent
d'autres affinités. En remettant le groupe des Dryophori-
cles à une autre place, on aura le grand avantage de voir
les Phlœophagits, et généralement les Cossonides, à côté
des Hyiurgus, avec lesquels ils ont les plus grands rap-
ports, tant par leur forme extérieure que par leur manière
de vivre.
CoTASTER LiTTORALis, Nobis. — Oblongus, deprcssiusculus,
glaber, nitidus, rufo-ferrugineus, oculis nigro-fernigineis; tho-
race antice abrupte constriclo, leviter tricarinato, valide sparsim
punctalo; elytris oblongo-ovatis, profundo foveolato-striatis, ia-
terstiliis punctîs minoribus impressis. — Long. 4 mill. ; larg. !
mill. il^4.
D'un roux faiblement brunâtre, unicolore, à l'exception
des yeux et du bord antérieur du corselet, ordinairement
plus foncés. Trompe de la longueur de la tête et du cor-
selet, allongée, courbée, et ponctuée, comme la tête, do
gros points très-serrés; celle-ci assez convexe, avec une
impression à la base de la trompe, et Une fovéole au front.
(Corselet plus long que large, déprimé, avec un enfonce-
ment transversal à la base, étranglé antérieurement, et à
côtes presque parallèles. Sur la partie antérieure, on voit
trois petites carènes longitudinales, dont les latérales
forment des petits arcs concentriques qui se perdent
vers le milieu du corselet. Elytres régulièrement ovales,
aplanies, et marquées chacune de six rangées de gros
points ou fovéoles, ce qui fait ressortir tous les intervd'Iles
en petites côtes élevées. Dessous du corps déprimé, et par-
semé de gros points imprimés, tous peu serrés* Au milieu
Berne et Maif-de J^oclogif . lÔoi.
SignordUel
1.2. Cotaster lUloralis Moûsc/wn/skt
à .MonstruûS/le r/ie-: le Hanneton
a ■ Mictis metailicns S /'■ l'dc/n q,
Imp Leinenier l'iiiis
TRAVAUX INÉDITS. 427
des deux premiers segments de l'abdomen, qui sont sou-
dés et très-larges, il y a une cavité peu profonde. Jambes
antérieures et intermédiaires armées au bout d'un crochet
fort et courbé.
Cette espèce est deux fois plus grande que le C. imcipeSf
et s'en dislingue facilement par la forme du corselet et son
corps lisse. Elle se trouve sur les bords de la mer, aux en-
virons de Marseille, dans les débris et lesJ/wcMs rejetés.
Catalogue des Carabiques recueillis par M. Bocandé dans
la Guinée portugaise, avec la description sommaire
des espèces nouvelles; par M. de Lafertë-Sénectèris
— Suite. Voy, 4830, p. 236, 526, 588. — 4854, p. 81,
221, 546.
TROISIÈME DIVISION.
ÉLTTRES SANS TACHE NI BORDURE JAUNE.
Onzième Groupe. — Labre échancré.
Clilœnius elongatus (Reiche, inédit) . — Très-grande es -
pèce, d'un beàfu vert plus foncé sur les éîytres que sur les
parties antérieures ; la tète lisse et brillante sur le disque,
légèrement ponctuée et ridée auprès des yeux ; labre fer-
rugineux. Corselet lisse et brillant, parsemé de points en
foncés, assez convexe antérieurement, faiblement trans-
versal ; les côtés arrondis antérieurement, rectiligncs
postérieurement, et se dirigeant obliquement vers la base,
dont les angles sont légèrement obtus ; ligne médiane très-
marquée, les impressions basîlaires très-profondes, et for-
mant deux fossettes oblongues. Les élytres d'un vert
foncé terne, non pointillées, mais fortement striées, sans
ponctuation distincte au fond des stries, de forme très-al-
longée, une fois et deux tiers environ aussi longues que
larges, assez convexes, subparallèles sur les côtés, arron-
428 REV. ET MAC. DE zooLouiE. (Septembre 185i.)
dies postérieurement, mais pas régulièrement ovalaires, à
cause de l'atténuation ou échancrureanté-apicale, qui est
assez sensible. Dessous du corps d'un noir bleuâtre. Pattes
entièrement ferrugineuses, avec les tarses plus foncés. —
Long, de 22 à 25 mil!.; larg. de 8 à 9 mill.
Ç. coliimbînus (Spec. V, 666). —Une légère différence
distingue les exemplaires de M. Bocandé de ceux prove-
nant du Sénégal qui existaient dans la collection Dejean.
Ces derniers avaient le corselet verdâtre ; ceux de la Gui-
née portugaise ont le corselet d'un bleu violet comme les
élytres.
C. saginntus. — Espèce nouvelle bien distincte, et re-
marquable par sa forme large et convexe. — Tôte d'un
vert brillant, ponctuée seulenient à sa partie postérieure ;
labre ferrugineux, profondément bifide, à lobes diver-
gents ; antennes noirâtres, avec les trois premier» articles
seulement ferrugineux. Corselet vert, à reflets cuivreux
sur le disque, assez brillant, malgré la ponctuation dont il
est couvert, sensiblement transversal, échancré antérieu-
rement, les côtés légèrement arrondis d'un angle à l'autre,
et relevés un peu en gouttière ; les angles postérieurs
presque droits. Les élytres noires, et ne paraissant vcr-
dâtres que sur les côtés ; stries profondes, distinctement
ponctuées ; les côtes intermédiaires assez sensibles et très-
finement pointillées. Elytres de moitié plus larges que le
corselet, assez convexes, surtout dans la femelle, arrondies
aux angles huméraux, légèrement arrondies sur les côtés, et
même postérieurement, avec une faible atténuation tout-
à-fait apicale. Dessous du corps d'un noir bleuâtre; pattes
entièrement d'un jaune ferrugineux. — Long, il mil!.;
larg. 7, 2 mill.
C. lucîdicollis, — Charmante espèce nouvelle, remar-
quable par l'éclat métallique de son corselet. — Tête verte,
très-lisse et très-brillante, à reflets cuivreux ; labre bifide,
à lobes allongés légèrement divergents; antennes entière-
ment ferrugineuses, le troisième article un peu plus fon-
TRAVAUX INÉDITS. 429
cé. Corselet vert, extrêmement lisse et étincelant, à reflets
cuivreux qui le font paraître entièrement rougeâtre, par-
semé de points très-rares, faiblement transversal, aplati à
la base, et convexe seulement vers la partie antérieure du
disque, échancré antérieurement, et même un peu posté-
rieurement, arrondi sur les côtés jusqu'à la base, dont les
angles sont à peu près droits; ligne médiane bien mar-
quée, impressions basilaires consistant chacune en un sil-
lon longitudinal un peu oblique profondément creusé.
Elytresd'un vert bronzé brillant antérieurement, et terne
à la partie postérieure, couvertes de stries finement ponc-
tuées, avec les côtes légèrement saillantes dans la première
moitié, et plates dans la seconde; les troisième, cinquième
et septième laissant apercevoir chacune cinq à six points
enfoncés à distance les uns des autres, de forme réguliè-
rement ovalaire, surtout postérieurement, plates sur le
disque, médiocrement allongées, n'étant guère qu'une fois
et demie aussi langues que larges. Dessous du corps d'un
noir bleuâtre; pattes entièrement d'un rouge ferrugineux
vif. Nous avons vu, chez M. Deyrolle, une variété de cette
espèce noirâtre, sans reflets cuivreux sur le corselet. —
Long, de ^5 à ^5 mill. ; larg. de 5, 8 à 6, 5 mill.
C. palpalis. — Ainsi nommé h cause de ses palpes, dont
le dernier article est légèrement triangulaire, ce qui nous
a fait hésiter si nous ne le placerions pas près des Epomk,
dans notre genre TomochUus. — Tête et corselet d'un
beau vert métallique très-brillant, sans ponctuation appa-
rente. Le labre très-court, échancré jusqu'à l'épistome;
les antennes noirâtres, avec le premier article seul ferru-
gineux. Le corselet, de même forme que celui du Lncidi-
collis, s'en distingue par un sillon latéral profond, inter-
calé entre l'impression basilaire et le bord externe, sillon
qui s'unit postérieurement à cette impression, et qui se
prolonge antérieurement en forme de gouttière, jusqu'à
l'angle antérieur. La forme et la ponctuation des élyl.res
sont exactement les mêmes que dans l'espèce précédente ;
430 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 185i.)
il n'y a de différence que dans la couleur, qui est ici d'un
vert bleuâtre foncé, sans reflets cuivreux. Il faut convenir,
cependant, qu'elles sont aussi un peu moins larges. Les
pattes et le dessous du corps comme dans les deux espèces
précédentes. — Long. ^3 mill.; larg. 5, 5 mill.
Douzième Groupe. — Labre nonéchancré, Elyires glabres.
C. splendidus, Dej. (Spec. V, 652). — Les exemplaires
recueillis par M. Bocandé sont moins brillants que ceux
recueillis au Sénégal. Les élytres sont presque entière-
ment noirâtres, avec la bordure seule d*un vert éme-
raude.
C. opulentus (Dupont, inédit). — ■ Cette magnifique es-
pèce est excessivement voisine du splendidus. Elle a la
même taille, la même couleur ; elle est également glabre
et brillante, mais elle s'en distingue facilement par la
forme du corselet. |Celui du splendidus est régulièrement
arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs sensible-
ment obtus. Dans Vopidentus, au contraire, les côtés du
corselet, arrondis jusqu'au-delà des trois quarts, se re-
dressent à peu de distance de la base, et tombent perpen-
diculairement sur elle, de manière que les angles posté-
rieurs sont droits. Les élytres présentent aussi une légère
différence : les cinq premières côtes, y compris celle de la
suture, sont noirâtres, avec le fond des stries vert, tandis
que, dans le splendidus, les trois premières côtes seule-
ment ont une teinte noirâtre. Nous remarquons aussi que
les stries sont moins distinctement ponctuées ; le dessous
du corps est d'un brun ferrugineux, les pattes et antennes
roussâtres, le labre roussâtre aussi, et très-légèrement
écliancré. — Long. ^1 mill. ; larg. 6 mill.
C, glabralus, Dej. (Spec. V, 655). — Cette espèce, com-
mune au Sénégal, paraît êlre rare dans la Guinée portu-
gaise. L'unique individu qui nous est échu en partage dif-
fère du type par la teinte noirâtre des élytres.
TRAVAUX J1IÉDIT8. 4SI
Treizième Groupe. -^ Elyires plus ou moins piibescentes.
Espèces non entièrement noires,
C. mêiiciUosns. — Cette espèce, de la taille du veluti-
7iusy a la tête verte antérieurement, et noirâtre à sa partie
postérieure. Le corselet est d'un noir assez brillant, avec
les côtés verdûtres, surtout antérieurement. U est à peu
près carré, un peu transversal, légèrement arrondi sur les
côtés, avec les angles postérieurs presque droits; il est
médiocrement convexe, et couvert de points, enfoncés non
confluents; la ligne médiane et les impressions longitudi-
nales de la base sont finement marquées. Les élytres sont
noires, peu brillantes, entièrement couvertes d'une ponc-
tuation très-fine et d'une pubescence peu adhérente; elles
présentent des stries assez profondes, mais peu distincte-
ment ponctuées ; elles sont un peu plus larges que le cor-
selet, et environ deux fois et demie aussi longues, trisi-
nuées à la base, avec les angles huméraux faisant saillie
en avant ; les côtés parallèles et arrondis postérieurement,
avec une très-légère échancrure anté-apicale. Le dessous
du corps est d'un noir bleuâtre, et couvert de gros points
enfoncés, môme sur le prosternum. Les pattes sont d'un
rouge ferrugineux plus clair sur les cuisses, plus foncé sur
les tibias et les tarses. Les antennes sont brunes, avec le
premier article seul ferrugineux comme le labre. — Long.
45àl7miIL;Iarg. 6, 5 à 7, 2 mill.
C. morosns. — Cette espèce, de la taille et de la couleur
de la précédente, s'en distingue par les caractères sui-
vants : la tôte est entièrement verte. Le corselet, plus ver-
dâtre, est couvert d'une ponctuation plus fine et plus ser-
rée, ce qui le fait paraîlre plus terne; il est un peu plus
large et plus exactement carré postérieurement. Les ély-
tres sont également noires, mais plus ternes, à cause dé la
finesse de leur ponctuation; les stries sont moins profon-
des, et laissent apercevoir une ponctuation plus distincte;
leur forme est à peu près la même, elles sont seulement
452 Rfîv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 185i.)
un peu plus larges et encore plus aplaties. Le dessous du
corps est de la même couleur, les pattes aussi ; mais la
ponctuation des sternums et de l'abdomen est beaucoup
moins grosse et moins profonde. — Long. ^6 à ^7 mill.;
larg. 6, 5 à 7, 4 mill.
C. obtusiis^ Dej. (Spec. V, 63i).
Dix-huitième Groupe. — Corselet cordîforme. Elytres
allongées siibparallèles,
C. soUicitus. — C'est la seule espèce africaine qui appar-
tienne à ce groupe, où elle vient se placer à côté de deux
espèces nouvelles du nord de l'Inde, de même taille et de
même forme. La tête est d'un beau vert, lisse et brillante,
peu ponctuée, avec le labre, les palpes et les antennes
d'un rouge ferrugineux. Le corselet, de même couleur,
également brillant, est à peu près aussi long que large, et
fortement cordiforme, c'est-à-dire bisinué sur les côtés,
qui sont très-arrondis jusqu'aux trois quarts, et qui se re-
dressent ensuite brusquement jusqu'à la base sur laquelle
ils tombent en formant des angles postérieurs presque
droits : nous disons presque, parce que la bisinuosité des
côtés est telle, que la portion la plus étroite du corselet
n'est pas précisément à la base, mais un tant soit peu
avant la base ; ce corselet, en un mot, est un peu dans le
genre de ceux des espèces africaines de notre septième
groupe, telles que les 6". cyimdricoUis ei antliracoderus ; il
est parsemé, comme eux, de gros points enfoncés ; seule-
ment, il est beaucoup plus rétréci, et presque étranglé
postérieurement. Les élytres sont plus d'une fois et demie
aussi larges et plus de deux fois et demie aussi longues
que le corselet ; elles sont assez convexes, étroites et sub-
parallèles, comme dans toutes les espèces de ce groupe,
très-arrondies antérieurement, sans angle humerai appa-
rent, et très-arrondies postérieurement, sans apparence
d'échancrureanté-apicale. Elles sont lisses et glabres, sans
vestige de ponctuation ni sur les côtes, qui sont assez éle-
TRAVAUX INÉDITS. 435
vées, ni au fond des stries; leur couleur est d'un noir un
peu verdâtre, et leur rebord inférieur n'est nullement
teint de jaune, ce qui exclut cette espèce de notre septième
groupe. Les pattes sont entièrement d'un jaune testacé
vif. Tout le dessous du corps est noir, lisse, brillant, et
peu abondamment ponctué. — Long, ^b mill. ; larg. G
millim.
Dix-neuvième Groupe. — Espèces anormales par leur taille
élevée^ et en même temps par la saillie de loiilts les côlcr»
des élytres,
C. nigritus, Dej. (Spec. II, 527). — M. Bocandé a été as-
sez heureux pour recueillir un certain nombre d'individus
de cette grande et |belle espèce, qui bien probablement
n'appartient pas au genre Chlœnins, mais que nous avons
dû y laisser provisoirement, faute de caractères satisfai-
sants pour l'en détacher.
Cette espèce termine la longue série des Chlamius re-
cueillis par M. Bocandé : ils sont au nombre de 57, et at-
teindraient le chiffre de 41, si on y comprenait ceux ap-
partenant aux genres nouveaux Omaloiriclins, Alyslocerus
et Hoplogmius. Dans ce norftbre, ^S espèces sont entière-
ment nouvelles pour notre collection.
( La suite prochainement, )
Note sur une monstruosité observée sur le ïhmncton vul-
gaire; par M. Lerkboullet, D. M., professeur à la
Faculté des Sciences de Strasbourg. (PI. -H, fig. 5.)
Les monstruosités, sans être précisément très-rares chez
les animaux articulés, et en particulier chez les insectes,
ne sont pas cependant tellement communes qu'il devienne
inutile de les décrire quand on a l'occasion d'en renon-
trer. Cette réflexion m'a déterminé à faire connaître une
anomalie assez curieuse que j'ai observée l'année dernière
2« SÉRIE. T. m. Année 1831. 28
454 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.)
sur un* Hanneton femelle, anomalie qui consiste dans
Texistence de trois antennes du côté droit. Je joins à cette
Note un dessin représentant la pièce en question, qui est
conservée dans la collection du Musée de Strasbourg.
L'antenne du côté gauche est normale ; la massue an-
tennaire de ce côté a 4 millimètres de longueur, et se
compose de sept feuillets.
L'antenne droite a son premier article (a fig. 5, pi. 1 1)
plus long et plus large que la môme pièce du côté gauche.
Cet article s'élargit à son extrémité, et présente en cet
endroit deux fossettes dans lesquelles s'articulent deux
autres pièces, Tune simple et l'autre double, c'est-à-dire
trois tiges antennaires terminées, chacune, par une mas-
sue feuilletée.
La première de ces deux pièces, ou la tige antennairo
simple (n° H), se compose d'un premier article court et
globuleux (b) appliqué contre Tarticulation ; d'un deuxiè-
me article allongé (c), semblable, pour sa forme, au pé-
nultième article des antennes normales; et d'une massue
antennaire feuilletée, formée de sept lamelles qui mesu-
rent 5 millimètres de longueur : ces lamelles sont donc un
peu plus courtes que celles de l'antenne normale. La pièce
entière est coudée et inclinée vers le bas; elle me paraît
représenter l'antenne normale.
La deuxième pièce, supportée par l'article basilairc a,
est composée d'un premier article {d) qui joue lui-même
le rôle d'article basilaire, relativement aux deux autres
tiges antennaires, et qui représente, par conséquent, l'ar-
ticle a de l'antenne générale. Ce premier article est im-
planté au-dessus de la petite pièce globuleuse b ; il est
élargi à son extrémité, et sa forme est la môme que celle
de l'article basilaire primitif a; comme lui aussi, il pré-
sente deux surfaces articulaires : l'une, dirigée en bas,
porte la seconde antenne (n"* 2)- l'autre, inclinée vers le
haut, sert d'articulation à la troisième antenne.
La deuxième antenne (n" 2), ou première antenne sup
TRAVAUX INÉDITS. 455
plémentairc, est formée de deux pièces, savoir : un arti-
cle allongé, semblable, pour sa forme, à la pièce c de l'an-
tenne primitive, et la massue antennaire ; celle-ci est com-
posée de sept lamelles; elle n'a que ^ millimètre 4/2 de
longueur.
La troisième antenne (n** 5) est composée, comme la
précédente, d'un article allongé et de la massue anten-
naire ; celle-ci mesure 2 millim. 4/2; elle est formée de
sept feuillets, comme les précédentes.
Ainsi, en résumé, l'antenne droite se compose de pièces
qui sont la répétition les unes des autres : d'une première
antenne normale, d'une seconde antenne greffée en quel-
que sorte sur la première, et d'une troisième greffée sur la
seconde; seulement celle-ci est dépourvue de son article
basilaire.
On pourrait aussi dire, à cause de la ressemblance des
deux pièces terminales (n" 2 et 5;, que Tantenne primitive
porte une antenne surnuméraire bifurquée.
Pensant que cette anomalie avait déjà été observée et
décrite, j'ai fait quelques recherches à ce sujet; mais,
parmi les nombreux cas de monstruosités que j'ai trouvés
consignés dans divers Mémoires, je n'en ai pas rencontré
de pareil à celui que je viens de relater.
Le professeur Âsmuss, de Dorpat, a réuni, dans une in-
téressante Dissertation (4), tous les cas de monstruosités
qui ont été observés sur les Coléoptères. Parmi les mons-
truosités par excès, il range les parties doubles des pattes,
les parties triples des pattes, et les parties surnuméraires
des antennes. Ce dernier groupe ne renferme que trois ob-
servations : celle de Seringe, sur VHelops cœndeus; celle
de Doumerc, sur le Carabus auratus, et celle de M. Bassi,
sur YAthous h'irtus. Aucun de ces trois cas, extraits des
Annales de la Société Entomotogique de France, ne res-
semble au nôtre.
{\) Monstrositates coUopterorum. Rigœet Dorpati, 1835, in-8.
436 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.)
Je n'ai rien trouvé non plus dans le riche et précieux
recueil que je viens de citer. Ce recueil renferme, toute-
fois, plusieurs cas de monstruosités consistant dans la mul-
tiplication d'un même appendice. Telle est, par exemple,
l'observation de M. Doumerc sur un Hanneton qui avait la
première patte antérieure droite remplacée par trois jam-
bes munies de leur tarse, et insérées sur une cuisse com-
mune (Ann. de la Soc. Entom., -1854, t. 111, p. -175, et pi.
-1, fig. 1). Telle est encore celle publiée par M. Bassi, sur
un Hhizotrogiis casianens qui avait deux pattes surnumé-
raires insérées sur la hanche antérieure droite. (Ibid., p.
'173, et pi. VII. A.) On pourrait encore y joindre le cas dé-
crit par M. Buquet, dans lequel on voit trois pattes anté-
rieures du côté droit implantées sur un même trochanter,
chez un Buprestide, le Cyphonota Buquetn (Revue ZooL,
-1840, p. 255); celui de M. LucaS; se rapportant au Colym-
betes coriaceus, dont l'antenne droite était bifurquée [Ann.
de la Soc. Entom., V série, t. I, p. 55, et pi. -I, n"III);
l'observation de M, Buquet sur le Jalodis Clouei, qui avait
aussi l'antenne droite bifurquée {Ih'uL, p. 97, pi. 4, n°lll),
et sans doute plusieurs autres encore. — Mais, parmi ces
diverses anomalies, je n'en trouve aucune, je le répète,
qui soit semblable à celle que je viens de décrire.
M. Bassi, dans le Mémoire que j'ai cité plus haut (Ann.
de la Soc. Eniom.^ t. III, p. 575), cherchant à se rendre
compte du mode de production de ces monstruosités par
excès, admet qu'il s'opère, à l'époque du développement,
une sorte do division ou de scission dans les muscles et
dans les nerfs du membre qui doit devenir monstrueux,
et que c'est cette division qui provoque la formation d'ap-
pendices surnuméraires (p. 576 et 577). Cette explication,
en partie partagée par M. Asmuss, ne saurait être adoptée.
En eflet, lorsque les membres se forment, dans les ani-
maux articulés, les fibres musculaires dont les faisceaux
reujpliront plus tard l'intérieur des articles de ces mem-
bres n'existent pas encore ; il n'y a, jusque-là, que des
TI'.AVAUX INÉDITS. 437
cellules organiques. En d'autres termes, les appendices lo-
comoteurs apparaissent de très-bonne heure, avant les
muscles ; dès-lors, on ne saurait invoquer la division de
ces derniers comme cause de la monstruosité. D'un autre
côté, dans cette hypothèse, il semble que la réunion des
pièces provenant de la division de la pièce primitive ne de-
vrait pas dépasser le volume de cette dernière ; or, il est
loin d'en être ainsi, puisque chacifhe des divisions est
presque égale en grosseur à la pièce primitive cile-méine.
Sans prétendre vouloir établir une théorie du mode de
production des anomalies dans les articulés, je ferai re-
marquer que, chez ces animaux, l'apparition des appen-
dices se fait par une sorte de pousse ou de bourgeonne-
ment soumis à des lois déterminées pour chaque espèce,
et qui se manifeste, à une époque donnée du développe-
ment, sur des points déterminés de la surface du corps.
C'est cette grande loi du développement centrifuge ou pé-
riphérique qui règle le nombre d'articles dont les antennes
ou les pattes seront composées, et qui détermine la forme
de chacun des articles comme la forme générale du mem-
bre. Or, le développement des parties ne peut se faire
qu'aux dépens du suc nourricier; c'est le sang qui con-
tient tous les éléments primordiaux des organes, ou, pour
être plus exact, qui fournit les matériaux de ces derniers.
Que l'on suppose maintenant que, par une cause quel-
conque, il y ait dans une partie surabondance de liquide
nourricier, il pourra en résulter une hypertrophie de l'or-
gane; mais, comme celui-ci n'a pas encore terminé son
évolution, la même partie se répète plusieurs fois, et
avec les mêmes formes, à cause de la loi primitive qui
préside au développement de chaque pièce, véritable
nisus formativus qui semble couler chaque organe dans
un moule que l'on pourrait appeler spécifique, puisqu'il
est toujours le même pour la même espèce, et no convient
qu'a elle. Ainsi, par exemple, dans le cas rapporté plus
haut, le premier article de l'antenne anormale est plus
458 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.)
gros que la même pièce de l'antenne normale. Il y a donc
eu excès de nutrition dans cette partie ; on peut donc sup-
poser qu'en raison même de cet excès de nutrition il s'est
formé plusieurs tiges antennaires semblables entre elles.
Je crois donc que, dans les monstruosités par excès, il
y a, non pas division des organes, mais bien production
d'organes nouveaux surajoutés à l'organe primitif, ou, ce
qui revient au même* répétition du même organe sur un
point du corps où cet organe devait exister seul. Cette mul-
tiplication reconnaît pour cause un dérangement dans la
loi de formation des appendices du corps, dérangement
produit peut-être par des influences locales que nous ne
pouvons comprendre, dans l'état actuel de nos connais-
sances, mais que les études embryogéniques nous dévoi-
leront peut-être un jour.
Je terminerai par une dernière remarque : c'est que l'an-
tenne anormale, sur notre Hanneton, existe du côté droit
comme dans la plupart des cas de monstruosités par mul-
tiplication de parties qui ont été observés jusqu'à ce jour
chez les Coléoptères.
HÉMIPTÈRES nouveaux, provenant du Gabon;
décrits par M. V. Signoret.
^. Calliphara, Germar. — Nigricornis, Mihi. (PI. ^2,
fig.^l.)
Cet insecte ressemble beaucoup au C. nobilis de Fab.;
mais comme il existe beaucoup d'Hémiptères auxquels on
peut donner cette dénomination, nous renvoyons à la
figure 46 de Wolff, dont il diffère par l'absence du carac-
tère propre aux Callipliara , je veux parler du sillon ven-
tral, ce qui pourrait permettre peut-être d'en former une
division à part, ou de retrancher le genre Calliphara, en
le réunissant au Callidea; car mon insecte, qui ressemble
à la C. nobilis, avec laquelle je le compare, serait un véri-
table Callidea. Cependant, l'autorité seule de l'auteur de
Kcpiie et Maq. de Zoolotjie , i85i.
PL. a
1 Calliphara nicfrùvrnis i^.Calleida (^niMu/ata.
3 Helerocrales j-<?^//.y ^ . Aspongopiis /^^/^«/ic^.»-.
â Phviiocephala ,«//-W^/ /) MàqWs, ùi^era//ûs//.y.
7. PristheRailCUS /alera/is..
.hifnoret del- ImpLeinfraer Paris
TRAVAUX INÉDITS. 439
ce groupe me retient, et, laissant subsister ce genre, j'y
ajouterai l'espèce nouvelle, en en donnant la description
suivante :
Long. 0,025 : mâle et femelle. — Variable pour la cou-
leur : tantôt vert métallique, tantôt bleuâtre presque noir,
comme la nobilis ; ponctuation, et, par suite, pubescence
grisâtre beaucoup plus serrée. Tête moins forte, avec le
lobe médian entièrement noir. Bec atteignant seulement
le premier segment de l'abdomen, et noir. Antennes mu-
tilées, et que nous n'avons figurées entières que par ana-
logie, les trois premiers articles étant de même forme que
dans celles de la nobitisy mais en différant par le premier
article entièrement noir. Prothorax bleuâtre, moins al-
longé, plus large, avec cinq taches noires, deux antérieu-
res et trois postérieures, la médiane postérieure se conti-
nuant quelquefois sur la partie antérieure du prothorax,
entre les deux antérieures. Ecusson présentant huit taches
noires, trois latérales et deux médianes, dont une au mi-
lieu du disque et l'autre au sommet. Abdomen bleuâtre,
avec la base de chaque segment largement noire, et une
tache médiane entière qui interrompt le bord noir des pre-
mier et second segments, et n'existant que près du bord
apical des troisième et quatrième segments. Pattes avec
les fémurs comme dans la nobilis^ mais l'anneau noir du
genou beaucoup plus large.
Comme on le voit, il est facile de distinguer ces deux
espèces : absence du sillon ventral et de la nuance jaune
rougeâtre qui borde toutes les sutures ; de plus, le pre-
mier article des antennes est entièrement noir, tandis que
dans la nobilhW est jaune à son insertion, et quelquefois
môme en entier.
2. Callidea, Laporte. — Novemmaculaia^ Mihi.(Pl. 12,
fig. 2.)
Long. 0,020 à 0,022 : mâle et femelle. ~ D'un jaune
brunâtre en dessus, avec des macules d'un noir bleuâtre;
vert en dessous, avec des macules d'un rouge vermillon ;
4Î0 i.EV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.)
il he rapproche du Javana, Germ. ou atricapilla, Guer.,
ci du baro de Fab. ou Eucor paltens, Am. et Serv. Tête
d'un noir bleuâtre, quelquefois verdâtre ; rostre atteignant
tout au plus le premier segment abdominal. Antennes en-
tièrement noires. Prothorax avec quatre taches, deux an-
térieures et deux humérales; tous les bords noir bleuâtre.
Ecusson avec cinq taches, quatre discoïdales et une large
à la base, échancrée dans son milieu. Abdomen verdâtre,
avec des taches d'un rouge vermillon au-dessus de chaque
stigmate, celle du cinquième segment le contournant pour
atteindre le bord postérieur, et se réunissant quelquefois
avec celle du côté opposé. Pattes entièrement d'un noir
cuivré.
Cet Hémiplère appartiendrait aux Amaripses, Am. et
Serv., si ce genre pouvait exister ; mais il me semble im-
possible de le conserver, ce genre étant formé sur un in-
dividu du T. baro de Fabricius, présentant une anomalie.
Cette espèce est évidemment la même que celle décrite
sous le nom de pollens (4) par ces messieurs , et il est im-
possible de ne pas reconnaître l'espèce Fabricienne ; on
n'a, du reste, qu'à comparer les deux descriptions. Quant
à l'anomalie que je signale, et qui sert de caractère de
genre pour MM. AmiotetServilloJe n'en doute nullement,
possédant plusieurs exemplaires de la C. baro, dont deux
seraient, à cause de la longueur du rostre, des Eucorysses
PALLENS, l'un me provenant de la collection de M. Ser-
ville (2), et l'autre de ma propre collection. Mes autres
individus, baro véritable, ont le rostre ne dépassant pas le
premier segment abdominal ; il est donc à regretter que
M. Amiot ait créé un genre sur un seul individu.
(1) Eucoryssens pallens, Am. et Serv. — Suites à Buffon (Ro-
ret), page 51, pi. 1, f. 4.
(2) Je profite de la circonstance pour annoncer que j'ai acquis,
dans ces derniers temps, la collection de M. Serville, et que je
me ferai un plaisir de la communiquer à ceux que cela pourrait
intéresser.
TRAVAUX INÉDITS. ÂÂ\
5. SPHiEROCORis, Burmeister. — Distinctus, Mihi.
Long. 0,008 : mâle et femelle. — Ressemble beaucoup
hVannulus, Fab., mais bien plus petit. La différence en-
tre ces deux espèces est difficile à indiquer, et cependant
celle-ci a un aspect si différent, qu'on peut la distinguer
de suite. Le fond de l'insecte est d'un jaune plus foncé et
d'une seule nuance ; les taches ne sont pas entourées de
jaune plus clair, comme dans Vannulus et Vocellatus de
Klug. Les lignes noires sont plus développées; celle de la
partie antérieure du prothorax est continue, et atteint les
angles postérieurs ; entre cette ligne et le bord, il en existe
une autre plus petite ; de plus, au lieu des sutures de la
tête, qui, dans les espèces connues, sont noires, on re-
marque une véritable tache qui occupe la partie posté-
rieure de la tôte, et s'élend jusqu'au milieu du lobe mé-
dian. L'abdomen est d'un brun jaunâtre.
4. HoTEA, Amiot et Servilie. — Vidnum, Mihi.
Long. 0,010 : mâle et femelle. — Comme l'espèce précé-
dente, il est difficile, par une description, de faire saisir
la différence qui existe entre cette espèce et VHotea trian-
ffuluw, Am. et Serv. Plus petit qu'eux, avec des nuances
moins tranchées, il serait au triangulum ce que ce dernier
est à Vapicale, Hope. Cependant, un caractère bien tran-
ché vient ici à notre aide, et peut le faire reconnaître faci^
lement, c'est la disposition des segments abdominaux dans
les deux espèces citées : les segments postérieurs s'avan-
cent en repoussant les antérieurs; ainsi, le cinquième,
qui est très-grand, a une forme triangulaire dont le som-
met s'étend tout près de la base de l'abdomen, en repous-
sant devant lui le quatrième et le troisième. Cette rentrée
des segments les uns dans les autres est beaucoup moins
prononcée dans notre espèce, et s'arrête au troisième.
Les bords inférieurs, dans le premier et le second seg-
ments, sont droits à la partie médiane, et sont, dirons-
nous, entiers, tandis que, dans les autres espèces, ils sont
plus ou moins échancrés. Les trois derniers articles des
442 lŒV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 185).)
antennes sont plus noirs, ainsi que les deux derniers du
bec. La disposition concentrique des lignes noires que Ton
observe sur le triangulum n'existe pas ici ; de plus, à peine
si Ton observe les taches du sommet de l'écusson, qui ne
sont indiquées ici que par une nuance plus faible ; disons
aussi, pour compléter la description, que les angles pro-
thoraciques sont moins épineux.
5. Heterocrates, Amiot et Serville. — SellatuSy Mihi.
(PI. 12, ng. 5.)
Long. 0,0^ 5 ; femelle. — Noir bronzé, avec quelques
petites macules jaunâtres à peine visibles, et disséminées
sur la tête et près du bord postérieur de i'écusson, avec
une large tache à sa base. Se rapproche de VH. coracinus,
White, ainsi que de VAphanojmeuma biioba, Westwood
(Transaction Ent. Lond., ^8^j7, pi. ^8, fig. 2).
ïéte large, arrondie en avant, et très-aplatie ; les lobes
latéraux en recouvrement l'un sur l'autre à l'extrémité,
et ayant pris un grand développement au-delà du médian,
qui est très-petit; ponctuation très-serrée et comme irra-
diée du centre à la circonférence. A la base de l'écusson,
on remarque une large tache en forme un peu de crois-
sant, et d'un jaune rougeâtre avec quelques points noirs.
Bec, premiers articles des antennes, et pattes rouges.
f). Pentatoma, Olivier. — Spinosa, Mihi.
Long. 0,040 : femelle.— De même grandeur que la splia-
ceiaiaj Fab., mais moins allongée, plus arrondie et plus
ramassée; brun marron très-ponctué en dessus. Antennes,
pattes, et des bandes abdominales jaunes. Tête arrondie
en avant, un peu aplatie , les lobes latéraux se rejoignant
au-delà du médian ; bec atteignant les pattes intermédiai-
res et sans les dépasser. Prothorax ayant les bords laté-
raux arrondis et quelques stries transverses, ainsi que l'é-
cusson, qui est très-grand, et atteint les deux tiers de
l'abdomen; le sommet est jaune. Abdomen brun marron,
ayant de chaque côté une bande jaune ; bords jaunes. Sur
TRAVAUX INÉDITS. 445
les cuisses antérieures, on observe une double série d'é-
pines.
7. Pentatoma muculata^ Mihi.
Long. 0,015 : mâle et femelle. — Très-voisine de la riifi-
ventre. Germ. ; s'en distinguo facilemi^nt par les angles
thoraciques très-aigus et par les séries des macules abdo-
minales, qui sont simples ici, tandis qu'elles sont multi-
ples dans l'epèce citée ; brune, bordée de rougeâtre en
dessus; rouge, avec des macules noires en dessous. Tétc
petite, brune au milieu, rougeâtre sur les. bords ; bec
rougeâtre à la base, brun noirâtre au sommet. Antennes
brunes, avec le premier article rougeâtre ; les premier,
deuxième, troisième et cinquième égaux, le quatrième le
plus long. Prothorax court, avec les angles postérieurs
ayant une épine très-aiguë dirigée en avant, et qui dispa-
raît quelquefois; les bords latéraux et l'épine rouges. Ecus-
son et ély très bruns , le bord de celles-ci rouge ; membrane
noire, avec huit à neuf nervures. Dessous de l'abdomen
rouge, avec des macules noires, comme dans la rufivenlre;
seulement, il y en a moins. Sur la ligne médiane, une
double série à la base de chaque segment, une série près
du sommet entre ces derniers et les stigmates, qui sont
aussi noirs, et une autre série au bord près de la base de
chaque segment; en tout, huit séries, quatre de chaque
côté ; quelquefois celle du bord manque. Dans la ru/îvcn-
ire, la série entre la médiane et les stigmates se trouve
composée de deux taches sur chaque segment, une à la
base, et l'autre au sommet; les stigmates se trouvent ac-
compagnés de deux petites taches, et, de plus, sur la ligue
médiane il y a une autre série près du sommet de chaque
segment. La rufiuentre possède sur chaque segment quinze
taches, les trois médianes quelquefois confondues ensem-
ble, et, dans la maculata^ il n'y en a que huit ; de plus, la
tache des cuisses de la rufwentre manque dans mon es-
pèce.
44'i i;ev. et mag. de zoologie. (Septembre 1851.)
J'ai eu des individus de la Guinée portugaise identiques ;
mais la coloration est plus claire.
8. Pentatoma 6iparf2ta, Mihi.
Long. 0,0^5; larg. 0,010 : mâle et femelle. —Cette es-
pèce, voisine des précédentes, est plus ramassée, presque
arrondie, d'un vert métallique à reflet bleuâtre en des-
sus, et rouge en dessous, avec des macules vertes. Tête
assez allongée, divisée en deux par sa coloration, dont le
sommet est rouge et la portion basilaire vert bleuâtre ;
bec atteignant la base de l'abdomen, rouge à sa base, les
trois derniers articles noirs. Antennes noires, excepté l'ar-
ticle basilaire, qui est rouge, le quatrième le plus long.
Prothorax court, finement ponctué, ainsi que l'écusson,
avec quelques rides transverses ; bords arrondis, angles
huméraux mousses ; une ligne un peu élevée dans son mi-
lieu. Poitrine d'un vert bleuâtre. Abdomen bleu indigo en
dessus, rouge en dessous, avec sept séries de macules d'un
bleu indigo, une au milieu, composée de taches doubles,
et trois de chaque côté. Pattes noires, avec les trochanters
et les genoux rouges.
Celte espèce, remarquable par sa coloration, d'un vert
métallique, qui suffirait à la distinguer des précédentes, en
dififère surtout par sa forme moins allongée et plus circu-
laire ; de plus par le dessous du corps divisé en deux por-
tions, la poitrine bleu verdâtre, et Pabdomen rouge, ma-
culé de noir ; tandis que, dans la riifiventre et la maculata,
la poitrine est de même ^coloration que l'abdomen.
9. MORMIDEA, Amiot et Serville. — Maciilipes, Mihi.
Long. 0,007 à 0,008 : mâle et femelle. —Voisine de la
debellaloi', Fab., et de la tomentivenlris, Germ. Jaune, avec
un grand nombre de points enfoncés bruns. Abdomen
jaune, avec trois bandes noires, une médiane et deux la-
térales. Tête presque carrée, avec l'extrémité arrondie;
bec jaune, avec les deux derniers articles bruns. Antennes
jaunâtres. Prothorax court, les angles postérieurs noirs et
épineux, les côtés plus clairs. Kcusson atteignant les deux
TRAVAUX INEDITS. 445
tiers de l'abdomen, avec trois macules blanches à sa base
et un faible filet jaune au sommet. Abdomen très-bombé,
jaune en dessous, avec deux bandes latérales et une mé-
diane très-large d'un brun marron. Pattes jaunes. On re-
marque deux petites macules noires vers le sommet de la
cuisse.
^0. ASPONGOPUS, Laporte. — Limbatus, Mihi. (Pl.^2,
fig. 4.)
Long. 0,0^2:mâle. — Brun bordé de jaune. Cuisses
antérieures multi-épineuses. Jambes postérieures dilatées
au milieu. Se rapproche du nigroviolaceus, Pal. Beauv.
Tête petite, un peu échancrée, à lobes latéraux arrondis,
entièrement d'un brun cuivreux en dessus; yeux proémi-
nents; bec et dessous de la tète jaunes. Antennes de cinq
articles, premier et deuxième égaux et les plus petits,
troisième, quatrième et cinquième, d'égale longueur, plus
grands; les quatrième et cinquième aplatis et dilatés, le
quatrième avec un sillon au milieu. Prothorax plus large
que long, à bords arrondis, finement rugueux, avec quel-
ques stries transverses, brun cuivreux avec les bords laté-
raux et le bord antérieur jaunes. Ecusson petit, à sommet
arrondi, finement rugueux et strié. Elytres presque lisses,
avec la ligne d'insertion de la membrane à peine distincte ;
huit à neuf nervures; bords latéraux jaunes. Ailes avec
la plus grande portion basilaire d'un rouge brique, et le
sommet d'un noir violet. Abdomen rouge en dessus, les
bords dépassant légèrement les élytres et jaunes, ce qui
complète la bordure dont est entouré l'insecte, hormis la
tête. Dessous noirâtre, avec son ihilieu et les bords jau-
nes. Pattes, toutes les cuisses jaunes, noirâtres près du
genou. Tibias et tarses entièrement noirs. Les cuisses an-
térieures sont armées de quatre épines très-fortes, et de
quelques petites ; sur les autres cuisses, on n'en observe
que deux petites. Tibias postérieurs très-dilatés, avec
une légère excavation dans leur milieu.
446 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Septembre 185 K)
-H. Phyllocephala, Laporte. — Striala, Mihi. (PI, ^2,
fig. 5.)
Long. 0,025 : mâle. — Jaune brunâtre, avec des li-
gnes ondulées noires. Tête avec les lobes latéraux très-dé-
veloppés, dépassant de moitié le médian, et laissant entre
eux un espace vide ; ces lobes sont inclinés de dehors en
dedans, de manière à former gouttière, légèrement striés
transversalement, et bordés de noir ; bec court, dépassant
à peine les pattes antérieures. Antennes brunes, ne dépas-
sant pas la longueur du prothorax. Le premier article
est le plus petit ; les deuxième , troisième, quatrième,
d'égale longueur, le cinquième le plus long. Prothorax
bombé, plus large que long, divisé en deux portions par
une ligne élevée noire. On voit sur celui-ci, ainsi que sur
l'écusson, qui est très-grand, et sur les élytres, dont la
membrane est d'un jaune plus clair, un grand nombre de
hgnes ondulées et noires, dont l'intervalle est fînemepl
ponctué. Abdomen et pattes brunes.
^2. Phyllocephala (iisïiwcfa, Mihi.
Long. 0,023 : femelle. |— Très-voisine de la précédente,
dont elle ne diffère que par les lobes latéraux de la tête
beaucoup plus courts, sans intervalles entre eux, et le
semmet de la tête plus arrondi; par le prothorax plus
court, mais surtout par la côte ou bord externe des ély-
tres, qui est lisse dans la précédente, tandis qu'ici elle se
trouve formée de tubercules blancs avec les intervalles
noirs. La couleur de l'insecte est d'un jaune plus uni-
forme, avec une ponctuation plus petite, ce qui fait pa-
raître l'insecte beaucoup plus lisse.
^3. Phyllocephala vicinay Mihi.
Long. 0,020 : femelle. — Se rapproche des précédentes,
mais plus étroite, et d'un brun marron uniforme, laissant
à peine apercevoir la trace des lignes ondulées. Côté ex-
terne des élytres comme dans la striate, ainsi que les lobes
latéraux de la tête ; mais ceux-ci plus étroits, et finissant
TRAVAUX INÉDITS. 447
plus en pointe. Les bords du prothorax moins dentelés, et
les angles postérieurs de ceux-ci plus anguleux.
^4. MiCTis, Leach. — Melalticus, Mihi. (PI. 4^, fig. a
et 6.)
Long. 0,030 : nnâle et femelle. — Un des Midis les plus
remarquables par son élégance. Nous retrouvons, dans
cette espèce, les nuances métalliques de quelques Anisos-
celis^ nuances assez communes dans les Coléoptères, mais
rares dans les Hémiptères, et surtout dans le genre Mictisy
dont presque toutes les espèces sont brunes.
Celui-ci est, en dessus, d'un noir violacé, parsemé d'une
ponctuation assez forte, dont le fond est d'un beau vert
métallique à reflet variable, tantôt doré, argenté et bleuâ-
tre. Dessous du corps rouge. Tête rouge antérieurement,
et noir violet postérieurement, sans ponctuation; bec
rouge, n'atteignant pas les jambes intermédiaires. Anten-
nes presque aussi longues que le corps et noires ; le qua-
trième article le plus long, puis les premier, deuxième et
troisième courts, égalant à eux deux le quatrième. Pro-
thorax trapézoïde, à bords latéraux droits, à angles posté-
rieurs aigus, striés transversalement, ainsi que Técusson,
et présentant tous deux, ainsi que les élytres, la ponctua-
tion à reflet métallique ; membrane très-grande, à nervu-
res très-nombreuses, et d'un noir violacé. Abdomen rouge
en dessus et en dessous, plus étroit dans les mâles, et pré-
sentant quatre tubercules épineux, deux sur les deux pre-
miers segments. L'abdomen, plus large dans les femelles,
est mutique (fig. b). Pattes assez grêles, les cuisses un peu
épaissies vers le genou, et les postérieures du mâle très-
fortes, épineuses intérieurement, les quatre antérieures
du mâle et les six de la femelle présentant deux tubercules
épineux près l'articulation tibiale. Tibias applatis, les pos-
térieurs du mâle présentant une forte dent au côté ir, terne,
«uivie d'une expansion plus large. Dessous des pattes, ge-
noux et tarses rouges, le dessus brunâtre.
45. MiCTiS lîiberculosusy Mihi. (PI. 42, fig. (>.)
448 REV. ET MAC. DÉ ZOOLOGIE. (Septembre 185^.)
Long. 0,026 à 26 : mâle. — Insecte de forme ramassée,
entièrement noir, excepté les tarses, qui sont jaunes, tu-
berculeux, et ponctués sur toute la surface. Tête petite, à
antennes courtes et noires, les premier et quatrième arti-
cles d'égale longueur ; les deuxième et troisième plus pe-
tits. Prothorax à bords latéraux denticulés, et à bord posté-
rieur circulaire. Ecusson petit, et présentant, ainsi que le
prothorax et les élytres, un grand nombre de tubérosités,
avec une ponctuation très- serrée dans les intervalles;
membrane assez grande et d'un noir brillant. Pattes en-
tièrement noires, excepté les tarses; cuisses postérieures
très-épaissies, et présentant une série d'épines au côté in-
terne; les quatre antérieures fusiformes, et présentant
deux epnes près du genou. Tibias grêles, excepté les
postérieurs qui sont largement dilatés en folioles, brus-
quement coupés vers leur extrémité, qui est épineuse et
formant un angle rentrant presque droit.
^6. Pristhesancus, Amiot et Serville. — Quadrldens,
Fabr. (PI. ^2, fig. 7.)
Long. 0,028 : mâle; 0,025 : femelle. — Ayant eu l'oc-
casion de faire un voyage à Londres, pendant l'impression
de cet opuscule, il m'a été permis d'admirer les. belles col-
lections anglaises, et en particulier celle de Banks, com-
posée des types d'un grand nombre d'espèces décrites par
Fabricius, et j'y ai trouvé l'insecte que je figure sous le
nom de Pristhesancus lateralis. Je prie donc le lecteur de
remplacer ce nom par celui de quadridens de Fabricius ;
car mon insecte est bien le même, comme il est facile de
le reconnaître en lisant la description que Fabricius donne
de son Rednvins (fiiadridens, dans son EntomoJogiâ systc-
malica, t, 4, p. 200, n° 25.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 449
II. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du ^" Septembre ^851 . — M. Magendk présente,
au nom de M. le ministre de la guerre, le troisième vo-
lume dés Mémoïrefi et observations sur lliygièuc et la mé-
decine vétérinaire militaire.
Cet ouvrage, publié aux frais du gouvernement, estré-
disjé par la Commission dlijjgiène hippique instituée par
l'administration de la guerre, et présidée par M. Magen-
die.
— M. Clavel lit un Mémoire intitulé : De la pari que
prennent les muscles de Cœ'il aux phénomènes de la vision.
— Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Magendie, Ba-
binet et Velpeau.
— M. HelmhoUz adresse une deuxième Note sur la vitesse
de propagation de l'agent nerveux.
— M. Thurg adresse une Notice sur un petit embryon hu-
main qui offrait quelques particularités remarquables.
La pièce qui fait l'objet de cette doscription était conser-
vée depuis environ vingt jours dans l'alcool, lorsqu'elle
fut soumise h l'examen fie M. Thury, qui jugea, d'après le
volume do l'œuf et le développement de ses diverses par-
ties, qu'il pouvait sêtrc écoulé à peu près six semaines
entre le moment delà conception et celui de l'expuision.
Plusieurs figures aident à l'intelligence du texte.
Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Serres, Geof-
froy-Saint-Hilaire et Velpeau.
Séance du 8 Septembre. — M. Bosetli, de Gênes, adresse
la lettre suivante :
« Monsieur le président, quand j'ai eu l'honneur d'a-
dresser à M. le président de la République mon travail sur
les insectes qui font un grand tort à l'olive en France cl ni
Italie^ et mon procédé de destruction de ce flénu de Thude,
2® SÉRIE. T. m. Année 1851. 29
450 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 185i.)
ce travail a été renvoyé à M. Guérin-Méneville, qui a fait
un rapport à mon sujet, et qui, sons approuver toutes mes
idées, a conclu à ce qu'un examen soit fait des faits que
j'avais observés.
« Depuis, j'ai appris que le rapport de M. Guérin-Méne-
ville avait été l'objet d'un travail d'une commission nom-
mée dans l'illustre Académie des Sciences ; j'ai vu le rap-
port, dont les conclusions ont été approuvées et votées par
l'Académie; et, comme ces conclusions portaient que
M. Guérin-Méneville serait envoyé à Gênes pour vérifier
mes observations, j'attendais avec confiance ce savant, et
j'avais tout disposé pour lui montrer, dans le moins de
temps possible, tous les faits avancés dans mon Mémoire.
« J'ai donc été très-douloureusement affecté, quand j'ai
appris, par un petit mot de M. Guérin-Méneville, daté de
Milan, qu'il n'avait reçu aucune mission de l'Académie
pour venir à Gênes ; qu'il était à Milan au compte des
éducateurs et fileurs de Manosque, et non de l'Académie
des Sciences, qui avait voté son envoi parmi nous, et qu'il
ne pouvait venir à Gênes.
u L'occasion aurait cependant été excellente pour étu-
dier mes procédés de destruction de ces insectes nuisibles
à l'huile. J'avais retardé mon voyage à Londres pour at-
tendre M. Guérin-Méneville, et il aurait pu voir les ravages
de la mouche, qui est très-commune cette année, et va
nous faire un grand mal.
a Si le fléau ne sévit pas d'une manière aussi forte l'année
prochaine, il existera cependant encore, car nous l'avons
malheureusement presque tous les ans ici. Peut-être serez-
vous disposé à nous venir en aide ; car je ne puis croire
que le corps qui est composé des premiers savants du
monde civilisé reste indifférent à nos souffrances, et refuse
d'aider les pauvres agriculteurs en les favorisant du résul-
tat des magnifiques études de ses membres. C'est en fai-
sant du bien, que la science doit se manifester; et qui peut
faire plus de bien que des hommes savants qui donnent
SOCIÉTÉS SAVANTES. A6\
tout leur temps à la recherche de la vérité pour la science ?
« Pardonnez à un étranger qui n'a pour tout mérite
que son zèle et son dévouement pour le progrès de l'agri-
culture, et croyez-le, etc.
« P. S, Le temps propre pour faire la susdite vérifica-
tion serait dans le mois de novembre prochain, époque à
laquelle je serai à Gênes, et je serais bien honoré de pou-
voir jouir de la visite du susdit M. Guérin-Ménevillc:»
M. Duméril rappelle que la commission nommée pour
examiner le Mémoire de M. Rosetti, et le Rapport fait à
son sujet par M. Guérin-Méneville, a proposé à l'Académie
de charger ce naturaliste d'aller à Gênes étudier cette im-
portante question chez M. Rosetti même; que cette pro-
position a été adoptée par l'Académie, et renvoyée à la
commission administrative. 11 ignore les causes qui ont
empêché de donner suite à ce vote.
La lettre de M. Rosetti est renvoyée à la commission
qui a fait le Rapport du 2A mai -1 85^ sur le travail de
M. Guérin-Méneville.
Séance du ^5 Septembre. — M. Decaisne présente, au
nom de M. Valenciennes, une écrevisse vivante recueillie
dans les eaux douces de Gisors, et dont le test est entière-
ment rouge, comme celui d'une écrevisse après la cuisson.
Sa couleur n'offre rien de commun avec la couleur rouge
laque dont se colorent les pattes mâchoires des écrevisses
pendant le printemps, au moment de la ponte. C'est un
fait général et bien connu, que le test de tous les Crusta-
cés devient rouge par l'action de la chaleur à 100 degrés.
Les uns, comiie beaucoup de Rrachyures et de Macrou-
res (Crabes, Ecrevisses), deviennent d'un beau rouge ver-
millon ; d'autres, comme le Bouquet (Palaemon), comme
les Crangons, passent au rose vif ou pâle. L'action du suc
gastrique des Poissons produit les mêmes changements de
coloration sur le test des nombreux petits Crustacés qui
fourmillent dans les touffes de varces.
— M. Guérin-Méneville présente plusieurs plantes trou-
452 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Si'plcmbre 185t. j
vées par lui en Italie, en Provena\ et près de Paris, qui
sont couvertes de cryptogames appartenant aux genres
O'idïum et Erisiphe. Il rappelle qu'il a présenté à FAcadé-
mie, dans sa séance du 27 septembre ^850, des observa-
tions qu'il avait faites, en 4 848 et 1849, sur un Oïdium au
moins très-voisin de celui qui attaque les vignes, si ce
n'est pas la même espèce, qu'il a trouvé en quantités im-
menses sur les sainfoins du Midi de la France, dans des
champs plantés de vignes, et que celles ci n'étaient nulle-
ment atteintes de cette affection.
Dans un moment où la maladie qui attaque nos vignes,
depuis deux ou trois ans, commence à se montrer dans la
grande culture, en France, en Piémont et en Italie, il est
de la plus haute importance de bien s'entendre sur l'es-
pèce de cryptogame que l'on considère comme la cause de
ce fléau. Les botanistes s'en occupent avec une grande sol-
licitude; ils cherchent à bien fixer les caractères des nom-
breuses espèces admises ou proposées dans le genre Oï-
dium. Dans des êtres aussi inférieurs, ces caractères sont
très-peu tranchés : on a cru les trouver dans la forme va-
riée des sporules; mais M. Guérin-Méneville pense qu'il
faut se tenir en garde contre ce caractère, car il a vu que,
sur le même sujet, les sporules varient beaucoup de forme.
11 croit qu'il y a bien moins d'espèces qu'on ne le pense
dans le genre Oïdium, et 11 soumet ses doutes aux savants
qui s'occupent spécialement de cryptogamie.
S'il était admis que VOïdhim Tnckeri et V Oïdium erisi-
phoïdes ne forment qu'une seule et même espèce, par
exemple, comment expliquerait-on que sa présence sur
les sainfoins de la Provence, en 1848 et 1849, n'ait pas
communiqué de suite le mal aux vignobles dans lesquels
ces prairies artificielles se trouvaient?
La Note de M. Guérin-Méneviile est accompagnée de
dessins très-exacts, exécutés à l'aide de la chambre claire
adaptée au microscope, et représentant les diverses formes
des sporules et des fragments de cloisons des stypes de
SOCIÉTÉS SAVANTES. ^55
VOïdmn erisiplioïdes de Fries, observé eu Provence sur le
sainfoin ; en Italie, sur diverses plantes des champs; et, à
Paris, sur le sainfoin et le senneçon. Il est évident que l'Oï-
dium de ces diverses plantes app;irtientà la môme espèce.
La Note, les dessins et les échantillons déposés par
M. Guérin-Méneville sont renvoyés à rexamen de MM. de
Jussieu et Brongniart.
— M. jRa^er communique l'extrait d'une lettre de M. le
docteur Lesauvage, concernant la castration des vaches.
Dans l'espace d'une vingtaine d'années, M. Desbans, vété-
rinaire, qui exerce dans le département du Calvados, a
pratiqué cette opération sur une centaine de vaches, et
n'en a perdu qu'une seule. Suivant M. Desbans, la castra-
tion serait spécialement applicable aux vaches laurélièrcs,
nom sous lequel on désigne les vaches atteintes d'une
sorte de fureur utérine qui rend ces animaux inaptes à la
conception, à la production du lait et à l'engraissement.
Après l'enlèvement des ovaires, les vaches cessent d'être
agitées et engraissent rapidement.
D'après le même observateur, la castration, conseillée
dans le but d'obtenir "un rendement plus considérable de
lait et la prolongation de la sécrétion laiteuse au-delà du
terme ordinaire, aurait, au contraire, pour résultat une
diminution de cette sécrétion coïncidant avec un engrais-
sement proportionnel de la vache.
Renvoi à la commission chargée de l'examen de diverses
communications de M. Charlier et de M. Frangé sur la
môme question.
— M. Mauvais communique le passage suivant d'uîsc
lettre que lui a écrite M. Seguin aîné, à l'occasion des
communications récentes sur le crapaud de Blois.
« Ayant lu, vers l'année 1822, dans la KibiioUicjfnc
brilamwjuc, publiée à cette époque par M. le professeur
Pictet, de Genève, que l'on avait trouvé des crapauds vi-
vants dans (Us creux d'arbres et dans des roches de di-
verses natures, je voulus expérimenter le fait par Uioi-
454 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.)
môme, et je plaçai une dizaine de ces animaux, les uns
dans des vases de terre de 45 à 20 centimètres de hau-
teur, d'autres dans des débris d'arrosoirs en ferblanc, en
les enveloppant de plâtre gâché très-dur. Plusieurs d'entre
eux ne se prêtèrent pas à cette opération, firent des mou-
vements pour se débarrasser, et je vis le bout def leurs
pattes ou de leur museau sortir du plâtre, que je recou-
vris le mieux que je pus.
«Au bout de quelques mois, je visitai tous les vases;
quelques-uns répandaient une odeur putride. Je brisai le
plâtre, et trouvai les crapauds morts; mais, en ayant
trouvé un vivant, je résolus de conserver les autres pen-
dant un assez grand nombre d'années.
« L'opinion dans la maison est qu'ils y restèrent dix
ans ; au bout de ce temps présumé, mais qui n'a pas été
moins de cinq à six ans, je rompis le plâtre, qui était très-
dur, et je trouvai dans un des pots un crapaud en parfait
état de santé : le plâtre était exactement moulé sur lui, et
il en remplissait toute la cavité. Au moment où je brisai
le plâtre, il s'élança pour sortir de son étroite prison;
mais il fut retenu par une de ses pattes, qui restait enga-
gée. Je brisai cette partie du plâtre, et l'animal s'élança à
terre, et reprit ses mouvements habituels comme s'il n'y
avait eu aucune interruption dans son mode d'existence.
« Ce fait a eu pour témoins un grand nombre de per-
sonnes de la maison, mes frères, des ouvriers, et, je crois,
M. le docteur Desgrand; mais je n'en ai malheureusement
trouvé aucun détail ni même aucune mention sur le re-
gistre d'expériences que je tenais alors; mais je puis par-
faitement garantir le fait, qui pourrait au besoin être ré-
gulièrement certifié par ceux qui en ont été les témoins.»
Séance du 22 Septembre. — M. Rohineau-Desvoidy pré-
sente un Mémoire sur la maladie de la vigne et sur celle de
la pomme de terre. Voici un extrait de ce travail :
« § I. Maladie de la vigne et du raisin. — J'assistais au
congrès scientifique qui vient d'être tenu dans la ville
SOCIÉTÉS SAVANTES. 455
d'Orléans, et je faisais partie de la section des sciences na-
turelles. Lundi dernier, le docteur Chaufeton apporta des
tiges de vigne nialade qu'il avait étudiées au point de vue
de leur production cryptogamique, et il établit avoir de-
puis plusieurs années observé sur le raisin VOîdhim Tue-
keri, nouvellement décrit par iM. Berkeley. M. Chaufeton
regardait avec raison celte Mudécinée comme le produit
de la maladie du végétal.
« L'aspect maladif des tiges, des feuilles et des grappes
exposées me rappela aussitôt que naguère j'avais rencon-
tré les mômes altérations sur les feuilles de l'orme, du
charme, du chêne et de l'érable. J'annonçai que je con-
naissais l'origine de cette affection, dont l'auteur devait
appartenir au règne animal. Ayant alors considéré attenti-
vement les feuilles et les tiges apportées par le docteur
Chaufeton, je n'eus pas de peine à constater que la mala-
die est duo aux piqûres d'un Acaridien.
« Les plus récents observateurs n'ont étudié que la pro-
duction cryptogamique, à qui l'on fait jouer la totalité du
rôle. Elle seule figure encore dans les communications
faites ou envoyées à la dernière séance de l'Institut. On
l'a étudiée comme étant la maladie elle-même; on a pris
le résultat pour la cause : erreur assez commune dans les
investigations sur les choses de la nature.
<i L'auteur de cette désastreuse maladie, je le répète,
est un animal, un être que l'œil le plus exercé et le plus
subtil distingue avec peine, mais que le secours de la
loupe démontre avec la dernière évidence. On ne distingue
d'abord qu'un petit corps immobile, rougeâtre ou jaune-
orangé, et ne paraissant remplir aucune des conditions or-
dinaires de la vie En effet, il reste le plus souvent en
place, et il est rare, durnnt le jour, de le surprendre en
locomotion. Avec son suçotr, il a perforé ou déchtré l'é-
corce végétale, et il en tire, par la succion, le liquide des-
tiné à sa nourriture et à son accroissement. Le microscope
y fait distinguer huit pattes, une tête en forme de rostre,
4816 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1854.)
une sorte de corselet et un abdomen. On le reconnaît de
suite pour un individu appartenant à la grande famille des
Acaridiens, famille qui semble n'avoir été créée que pour
le désespoir des autres animaux, que pour la souffrance
d'un grand nombre de végétaux. Au mois d'août et au
mois de septembre, ces Mites, qui ont eu le temps d'é-
clore, de croître et de multiplier, attaquent sans relâche
et sans répit les tiges et les feuilles de la vigne, criblent
le cortex d'un nombre infini de petites piqûres qui ont
pour effet de vicier les liquides chargés désormais de por-
ter une sorte de virus ou d'empoisonnement aux diverses
régions du végétal. La tige prend insensiblement une teinte
obscure qui devient plus ou moins brune, jusqu'à ce
qu'enfin sa totalité soit atteinte et comme frappée de mor-
tification. Si les piqûres ont eu lieu sur les nervures de la
feuille, celle-ci, pareillement altérée dans ses principes
nourriciers, témoigne bientôt de sa souffrance par la sé-
cheresse et par le crispement de ses cellules. Cette feuille
offre alors un port et une couleur qui font à l'instant pro-
noncer sur son état maladif.
« Notre Acaridien se tient de préférence sous les grosses
nervures des feuilles. Mais, sur la tige, on doit le chercher
au nœud d'enfourchement de la feuille avec la tige, où il
vit en société, et sans cesse occupé à son œuvre terrible.
Il ne faut pas trop le chercher sur les parties déjà noir-
cies, qui ne sont plus propres à sa subsistance ; car il es-
calade successivement, comme autant d'étages, les divers
nœuds de la tige ; il tend toujours à monter, délaissant le
lieu altéré pour un autre lieu plus favorable à sa .subsis-
tance. A la rencontre de deux nervures, sur les feuilles,
il n'est pas rare de trouver une foule de corpuscules blancs
que le microscope montre être les dépouilles des mues
successives de cette Mite, dep*uis longtemps reconnue et
décrite par Linné. Voici, en effet, ce qu'on lit dans Y Ency-
clopédie méthodiqve, au mot Mile, à propos des espèces qui
vivent sur les végétaux :
SOCIÉTÉS SAVANTES 457
« Linné a observé que ces Mites se trouvent en nombre
« prodigieux sur les feuilles des plantes exotiques de plu-
« sieurs espèces qu'on élève dans les serres, et qu'elles font
« souvent périr. Elles sont des plus petites, à peine visi-
« blés, ressemblant à une piqûre d'épingle ou à un point.
« On en trouve toujours, dans leur société, de plus ou
« moins grandes, suivant leurs âges différents. »
« Linné a donc parfaitement connu cet Acaridien et ses
ravages. C'est encore lui qui en a donné la meilleure, la
plus exacte et la plus brève description : « Acarus riihi-
Il cundo-hyalinus, abdomine utrinque macidâ fuscà. Mite à
« corps à la fois rouge et transparent (-1), avec une tache
« brune de chaque côté de l'abdomen. »
« M. Delaire, jardinier en chef du Jardin des Plantes
d'Orléans, m'a fait voir et m'a remis TAcarus décrit par
Linné. Cet Acarus attaque une foule de végétaux exoti-
ques, et fait le désespoir des' jardiniers. Il abonde sur les
feuilles du bananier et sur celles des colocasies. Sur le ba-
nanier, il se loge principalement sous les nervures trans-
versales des feuilles, et il imprime un aspect particulier
aux régions qu'il habite. Sur les larges feuilles du Coloca-
sia odora, il établit divers campements; il y vit en sociétés
distinctes et réparties isolément sur une même feuille.
Chaque campement est manifesté par un espace malade,
(1) Les Miles de la vigne à l'état complet ont le dessus du corps
rouge, rougeàlre ou d'un jaune-orangé, tandis que le dessous,
avec la tête roslriforme et les pattes, est transparent ou diaphane ;
plusieurs rangées de cils sont régulièrement implantées sur le
dos. M. Raspail, dans son Traité de la santé et de là maladie
(tome I, pages 364-567, tableau 6, ligures 18-11), a fait une
étude spéciale de cet Actiridien qui vit sur les feuilles de la vigne;
il en a donné une excellente description, ainsi que du mal qu'il
engendre, lorsque ces individus ne se sont pas multipliés à l'ex-
cès. M. Raspail n'a pas pu se prononcer sur la maladie régnante
de la vigne, parce qu'il ne l'a observée qu'à l'état normal, et ja-
mais à l'étal épidémique.
458 REV. ET 3IAG. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.)
froncé, plus sec et plus blanchâtre que le reste ; c'est l'as-
pect de la vigne malade. On voit que les sucs nourriciers
ont été soustraits au végétal pour la nourriture des mem-
bres de la colonie.
« La Mite rencontrée sur ces divers végétaux ne paraît
différer en rien de celle qui vit sur la vigne. Cette Mite du
Jardin d'Orléans est celle décrite par Linné ; je ne pense
pas qu'il soit possible d'en douter.
« Si maintenant nous portons les regards sur ce qui se
passe de nos jours, nous voyons que la maladie de la vi-
gne a d'abord été observée dans les serres d'Angleterre, où
Ton cultive cette plante dans l'intention d'obtenir son
fruit. Le cri d'alarme jeté par les jardiniers de ce pays fut
bientôt répété par ceux de France; à cette heure, l'Italie,
la France méridionale, les environs d'Orléans et de Paris
sont atteints. On ignore où le mal s'arrêtera.
« Je ne terminerai point cet article sans dire que les
œufs de cette Mite sont ronds et diaphanes; l'animal, au
sortir de l'œuf, est transparent, albide, blanc-verdâtre : à
la suite de ses mues successives, il passe au blanc pâlis-
sant, au blanc-jaunâtre, au jaunâtre, au blanc-rougeâtre;
enfin, aurougeâtre et au rouge. Dans son jeune âge, on le
rencontre en nombreuses troupes sur les tiges et sur les
feuilles, où il laisse ses diverses robes, qui affectent l'ap-
parence d'une poussière floconneuse et blanche. Alors, ii
est assez difficile à reconnaître; il faut une forte loupe.
Sous l'influence d'un rayon de soleil, on parvient à distin-
guer ses légions parfois innombrables. Ce sont des corps
globuleux, munis de six pattes, et qui se meuvent volon-
tiers ; peu à peu ces petits corps deviennent plus gros, plus
allongés ; ils complètent le nombre de leurs pattes : petit
à petit leur abdomen se colore en rouge. Leur quantité
devient aussi moins considérable, parce que les larves
d'une Myodaire ou d'une Ichneumonide en ont détruit la
majeure partie. Les individus qui restent s'attachent aux
SOCIÉTÉS SAVANTES. 4o9
aisselles de la tige et des pétioles, ainsi qu'au bas des ner-
vures, sur la face postérieure des feuilles.
« Près de cette espèce, qu'il me soit permis d'en signaler
une autre, VAcarus caldioriim, Nob. (Mite desserres) : Ani-
mal : Rubicimdum, capite pedibiisque hyalinis ; dorso regu-
lariter ciligero. — OvuM : Orbîciilare, hyalinum. — JETAS
PUERILIS ET JUVENILIS : Minimum; orbiculare; hyalino-
albicans^ hyatino-viridescens , hyalino flavescens , paulaùm
rubescens,
« Je donne à cette espèce, observée et décrite par Linné,
le nom de 31ile des serres^ parce qu'elle est commune sur
les végétaux exotiques qu'on y cultive. Je ne l'ai pas en-
core rencontrée sur nos végétaux indigènes. Cette ennemie
semble donc avoir été importée du Nouveau-Monde.
<( Linné et M. Raspail l'ont confondue avec ïAcarus te-
losiiSj ou le Tisserand d'automne de Geoffroy, qui vit sur
les feuilles du tilleul.
§ IL Maladie de la pomme de terre, — Dans la journée
de jeudi, je me suis transporté au bel établissement hor-
ticole de M. Dauverse, à l'effet d'y étudier la pomme de
terre, et de m'assurer si sa désastreuse maladie ne recon-
naissait pas la même cause que celle de la vigne.
« M. Dauverse me conduisit sur un emplacement où
plusieurs variétés de pomme de terre étaient cultivées. Je
me trouvai ainsi dans les conditions les plus favorables
pour rétude.
« Quelques-unes de ces variétés étaient entièrement frap-
pées, et leurs tiges mortes gisaient sur le sol ; d'autres
étalent en voie de pleine décomposition ; d'autres n'étaient
encore que faiblement attaquées; d'autres enfin parais-
saient tout-à-fait saines. Tout se réunissait pour me faire
arriver promptement à la vérité et pour me conduire à la
certitude du fait désiré.
« Il me fut impossible de trouver aucune Mite sur les
variétés détruites (^). Mais les individus des variétés où le
{\ ) Dans une excursion au Jardin des Plantes d'Orléans, j'ai
460 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Septembre 1851.)
mal commençait à sévir avec intensité m'eurent bientôt
fourni l'indication que je cherchais, A la face inférieure
ou postérieure des feuilles malades, je rencontrai des mil-
liers de Mites aux divers âges de leur existence. Ces ani-
maux sont plus rares sur les tiges, qui, le plus souvent,
en sont complètement dépourvues. Les feuilles, domiciles
de la Mite, offrent la même langueur, la môme flétrissure,
le môme crispement que les feuilles malades de la vigne.
Elles sont pareillement tapissées par un tissu byssoïdo
blanchâtre, avec des Oidiinn analogues à ceux de la vigne,
s'ils ne sont pas identiques. La tige malade offre aussi les
mômes macules que celle de la vigne.
« L'étude de ce& Mites de la pomme de terre est très-fa-
cile. On peut les étudier sur la feuille môme, où, comme
je l*ai annoncé, elles vivent en sociétés nombreuses et dans
les formes propres à chaque âge. Elles attaquent la feuille
de préférence à la tige ; elles commencent habituellement
par les feuilles inférieures, dont elles mordillent et râpent
le cortex, ainsi qu'on s'en assure à la loupe et môme à
l'œil nu. L'excessive multiplicité de leurs piqûres, et peut-
ôlre aussi la sécrétion de quelque suc venimeux, engen-
drent l'aspect maculiforme, signe caractéristique de cette
maladie ; bientôt l'affection se transmet à la tige, qui la
porte dans les autres parties, et jusqu'aux tubercules.
C'est la môme marche, ce sont les mômes phénomènes,
avec les mêmes résultats que pour la maladie de la vigne.
« Sur la pomme de terre, la destruction paraît être plus
prompte; car j'ai vu des champs entiers où cette plante
avait totalement succombé en trois jours. Le nombre pres-
que infini des Mites et leur mode rapide de multiplication
rendent raison de cette soudaine mortification.
reconnu l'existence des Mites sur une cinquantaine de végétaux,
appartenant, pour la plupart, à des familles différentes. Je crois
pouvoir avancer que les espèces de Mites varient selon les séries
botaniques. L'Entomologie est peut-être appelée à un travail qui
ne sera pas sans difticullés sérieuses.
SOCIÉTÉS SAVANtES. 461
« Si la pomme de terre est en voie de développer son
fruit, celui-ci cesse son accroissement, se flétrit, et tombe.
Si la fleur vient à s'ouvrir sous cette funeste influence, elle
n'est point complète sous le rapport des organes de la fé-
condation, et bientôt elle tombe aussi. Dans la plupart des
cas, le pédicule floral ne se développe point.
« La maladie, transportée au tubercule, s'y annonce par
un point plus mou, et que le contact de l'air fait bientôt
brunir. C'est un sphacèle, une véritable décomposition
putride qui s'élargit chaque jour et qui finit, comme sur
le raisin, par la dissolution complète de l'individu, ainsi
que tout le monde a pu s'en assurer. Mais les tissus orga-
niques ou parenchymateux sont seuls frappés : on sait que
la fécule seule reste saine.
« C'est au mois d'août que cette terrible maladie mani-
feste ses premiers ravages, et qu'elle tend à prendre des
développements qui conduisent à une destruction cer-
taine. Ce mois et celui de septembre sont aussi l'époque
où la Mite, qui probablement vivait dès les premières
feuilles, a le plus multiplié ses générations. Est-ce une
condition de la saison? Est-ce une condition du dévelop-
pement de la plante, qui devra surtout être frappée dans
ses organes de fructification ?
« Peut-être la prompte ablation des tiges de la pomme
de terre ofi'rirait-elle un moyen de sauver les (uberoulcs,
si on la pratiquait aussitôt qu'on signale l'invasion du
fléau. L'expérience seule pourra prononcer sur refiicacité
ou la non-efiicacité de cette mesure.
« Acarus solanonmij Nob. (Mite des solanums). — Ani-
mal : Subalbidunij albido-virescens^ interdnm flavescens,
rarius subrubescens ; dorso regulariter cïligero; duobuspun(-
tis interioribus fnscis. — OVUM : Orbicidare, hijal'mum. —
iETAS PUERILIS ET JDVENILIS : Minimum; suborbkulnrc;
hyalinum, dein albicans, albido-vtrescens. — Hnbilat in /o-
liïs plnntariim generis Solani,
462 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Septembre 1851.)
« Je fais choix du nom de Mite des solanums, parce que
je crois cette Mite différente de la Mite du tilleul ; autre-
ment, elle devrait reprendre le nom d'Acariis telosus (Mite
tisserand), qui lui avait été imposé à l'époque où la pro-
duction cryptojçamique, dont elle occasionne le dévelop-
pement, était prise pour un composé de fils et de Glamcnts
d'Aranéide. Aux environs de Paris, on la désigne sous le
nom de Petite grise. M. Raspail la rapporte à son Aca-
riis folioriim. Cet auteur n'adn.ct qu'une seule espèce pour
toute la végétation ; idée que mon esprit se refuse d'ad-
mettre, car il me paraît difficile de ne voir qu'une seule
espèce dans la Mite du tilleul et dans la Mite du noise-
tier.
« Disons en terminant que l'habitant des villes peut ai-
sément étudier noire Mite des solariums dans ses dévelop-
pements et ses ravages, sur les convolvuhis et les ipomœa,
dont il tapisse le devant de ses fenêtres. »
— M. Guérin-Méneville écrit, à l'occasion de l'intéres-
sante Notice de M. Valenciennes sur les écrevisses colorées
en rouge, qu'il a eu l'occasion d'observer un fait analogue
il y a près de dix ans. Il a possédé une écrevîsse vivante,
qui était d'un beau bleu de ciel, et il en a donné la figure
dans son Iconographie du règne animal de Ciivier^ Crusta-
cés, pi. ^9. fig. 2, et texte, p. -14. Cette écrevisse, que
M. Guérin-Méneville considère comme atteinte d'une ma-
ladie analogue à l'albinisme, lui avait été envoyée de
Bourg par M. Fournier de Pescay, colonel du 5** régiment
d'infanterie légère. Elle a vécu assez longtemps dans un
grand bocal plein d'eau ; et, lorsqu'après sa mort elle a
été mise dans l'alcool, elle s'est colorée en rouge comme
h l'ordinaire.
Séance ihi 29 Septembre. — M. Valenciennes, au nom
d'une commission composée de MM. Gcoffroy-Saint-Hi-
laire, Ad. Brongniart, Elie de Beaumont, Dufrénoy,Milne-
Edwards et lui, lit un Rapport sur les collections faites à la
Nouvelle-Grenade par 31. B. Lewy.
SOCIÉÏI-S SAVANTES. 465
En ^847, au moment de quitter l'Europe, M. Lewy re-
çut des instructions détaillées de TAcadémie afin d'utiliser
pour l'histoire naturelle le séjour qu'il allait faire dans la
Nouvelle-Grenade. M. Lewy, savant chimiste, auteur de
nombreux et utiles travaux, ne pouvait manquer de rem-
plir dignement la mission qu'il avait sollicitée; aussi il a
formé de nombreuses et riches collections qui ont toutes
été déposées au Muséum d'histoire naturelle, et vont aug-
menter les collections nationales d'un nombre considéra-
ble d'espèces nouvelles et intéressantes.
M. Lewy a rapporté de beaux et nombreux matériaux
pour la géologie, la minéralogie, la botanique et la zoolo-
gie. Nous allons passer en revue ces derniers, qui entrent
seuls dans le cadre de notre recueil.
Les Oiseaux forment deux cent quatre-vingt-six espèces.
Parmi elles, plusieurs sont représentées par dix, quinze,
vingt individus. Jamais nous n'avons reçu, dit M. Geofîroy-
Saint-Hilaire, une si belle suite d'Oiseaux-Mouche et de
Colibris. Ces séries sont encore aujourd'hui fort impor-
tantes, malgré tout ce que nous possédons de la Faune de
la Nouvelle-Grenade.
M. Duméril signale plusieurs Reptiles intéressants et
une nouvelle espèce, le Podocnemis Lewyanus, qu'il décrit
et figure dans son bel ouvrage sur Terpétologie.
Les Poissons fournissent des espèces d'un grand intérêt,
telles que le Capitan (genre Eremophilus, Humb.), le
Guapucha, si bien étudié par Humboldt; un Siluroïdej
long de 20 centimètres au plus, qui fait périr le crocodile
et qui est connu, à cause de cela, sous le nom de El mata
cmjman.
Les récoltes d'Insectes ne sont pas moins intéressan-
tes. Les collections du Muséum sont enrichies d'espèces
connues qui leur manquaient, et la science entomologi-
que aura à en faire connaître un assez grand nombre qui
sont nouvelles.
A(j4 rev. et mag, de zoologie. {Septembre 1851.)
Les JVIollusques fournissent aussi de belles espèces, et
ont été l'objet d'observations utiles. M. Lewy ne s'est pas
borné à collecter les coquilles, mais il a aussi pris les Mol-
lusques qui les construisent, et, en étudiant leurs habi-
tudes, il a suivi leurs pontes, et a rapporté les œufs des
Bulimes qui vivent sur le grand plateau de Bogota.
Le savant voyageur n'a pas non plus négligé les restes
fossiles d'animaux que l'on trouve dans les divers terrains
de la Nouvelle-Grenade, et ses collections en sont très-
riches.
On voit, par ce trop rapide exposé, que M. Lewy a pris
fort au sérieux les instructions qu'il avait reçues de l'Aca-
démie, et quil les a suivies avec un grand succès; aussi
la commission a-t-elle formulé les conclusions suivantes :
« Comme l'Académie, pour des travaux de ce genre, ne
peut pas voter d'insertion dans ses Mémoires, ce qui est
la marque la plus complète d'approbation, et la noble ré-
compense que M. Lewy ambitionnerait, lacommission pro-
pose de décider, après les éloges et les remercîaiénts ac-
cordés pour la manière dont M. Lewy a rempli sa mission
scientifique, l'envoi du Rapport à M. le ministre de l'ins-
truction publique, afin de faire connaître et de constater
que les résultats du voyage de M. Lewy ont une véritable
importance scientifique. »
TAISliE DEI§» lUATIERES DIT W 9.
Jules et Edouard Verreaux. — - Oiseaux du Gabon. 4|7
Victor de Motchoulsky. — Coléoptère de France. 425
Laferté. — Calalogue des Carabiques de la Guinée porlugaise. 427
Lereboullet. — Monstruosité observée sur le Hanneton. 433
V. Signoret. — Hémiptères nouveaux du Gabon. 438
Académie des Sciences de Paris. _ ^i49
QUATORZIEME ANlffE£. — OCTOBRE 1851.
I. TRAVAUX INEDITS,
Essai d'une monographie du genre Picucule (Buffon),
Dendrocolaptes (Hermann, ïlliger), devenu aujourd'hui
la sous-famille DEADRocoLAPTiNiE (Gray, Gênera of Birds),
de la famille Certhiad/E de Swains. 5 par F. de Lafresnaye.
— Suite. Voy. 1850, p. 95, ^45, 275, 56i), 417, 588. —
^854. — ^45, 547.
T. Dendrocops tdrdinds, LIcht., Monogr, du genre
Dendrocolaptes, n" 7, et (mI, des doubles du Mus. de Berlin,
n°450.
« D. supra olivaceo-brunneus, fera unicolor, uropygio paruin
rufescenle, \ecti icibus cauàae superîs ferrugineis ; ^»ilei plumis in
medio pallidiore vix conspicuè striatis ; subtùs paulo pallidior,
gulture grisescente, alis caudâque ciiinamomeis ; rostro recto,
ciiltrato, livide, gonyde albâ. — Longit tota (ave arle farcto), 20
cent. U2; alœ plicataB, 10 cent. ; caudœ, 9 cent.; rostri a fronte,
2 cent. 1/5. — Habitat in Brasilia, Bahia. «
Celle espèce, voisine de la précédente par son système
de plumage presque unicolore, a, comiiie elle, sur la tête
des stries d'une teinte plus pâle et peu apparentes. Le brun
olivâtre du dos prend une teinte un peu roussâtre sur le
croupion, et ferrugineuse sur les suscaudales. Les rémiges
secondaires sont d'un ferrugineux olivâtre, et la queue
est, suivant l'usage, d'un brun canelle intense. Tout le
dessous est de la couleur du dos, mais plus pâle et sans
maculatures. La gorge est d'un gris roussâtre pâle. Le bec,
de couleur livide en dessus, a ^a mandibule inférieure
blanche, et ce dernier caractère la fait aisément distinguer
de notre iifranninus^ d'ailleurs notablement plus grand,
2« SÉRIE. T. m. Année 1851. 30
466 REV. ET mag. de zoologie. {Octobre 1851.)
et de plusieurs autres espèces voisines. La mandibule su-
périeure est légèrement infléchie à son extrémité, et l'in-
férieure suit un peu cette inflexion.
8°. D. FuMiGATDS, Licht., Monogr.. n" 8. -^Grïmpart
enfumé^ Levaill., Prowérops et Guêpiers^ pi. 28. — Dend.
fuliginosus, Vieill., Dict., vol. 26, p. ^^7.
« D. rostro recto, apice dfflexo, valido, nigro, vittâ utrinque
duplici supra et infra oculos pallidâ ; capite corporeque imraacu-
latis. — Longit. 8 pouces. — Habitat in Cayenna. »
Telle est la diagnose de Lichtenstein.
Cette espèce, d'après Levaillant, serait remarquable,
entr'autres caractères, par deux bandes de couleur roux
clair de chaque côté de la tête, l'une au-dessus, l'autre au-
dessous de l'œil. Elle a le bec noir, blanchissant vers la
pointe, terminé par un petit crochet ; la gorge roussâtre ;
tout le dessous d'un brun roussâtre, diminuant de vi-
gueur vers le ventre ; les pieds sont plombés. Elle habite
Cayenne, selon Levaillant.
O**. D. ATRiROSTRis, ^oh., Synops avîum Amer.^ 2® part.,
p. ^2, et d'Orbigny, Voy., pi. 54, f. 4 .
a D. supra totus brunneo-olivaceus, fere unicolor, tectricibus
caudae superis rufo-ferrugineis, alis caudâque cinnamomeis ; pi-
leo unicolore aut striis angustis paulo pallidiorlbus vix conspicue
notato; vittâ superciliari aut potius post-oculari palliderufâ; sub-
lùs dorso concolor, gutture, colloque anlico parum grisescentibus,
pallido ita ut caput vix conspicue striolatis ; rostro atro, recto,
apice sensim curvato, uncinato et pallescente; subcaudalibus
apice ferrugineis; larsis digitisque debilioribus. — Longit. tota
(ave arte farcto), 20 cent.; alae plicatae, 10 cent, il'2; caudae, 9
cent. il2. -— Habitat in Boliviâ, Guarayos d'Orbigny et m Co-
lombiâ. ï>
Nous avons été longtemps incertain si nous ne devions
point rapporter cette espèce bolivienne à la précédente
(le Grimpart enfumé de Levaillant, de Cayenne); une seule
particularité de coloration, jointe à la diversité d'habitat
(Cayenne et le Pérou), nous a fait douter de leur identité.
TRAVAUX INÉDITS. 467
C'est que Levaillant, et, après lui, Lichtenstein, décrivent
le Grimpart enfumé comme ayant de chaque côté de la
tête deux bandes claires, l'une au-dessus et l'autre au-
dessous de l'œil, tandis que notre atrïrosiris de Bolivie et
de Colombie n'en a positivement qu'une, et plutôt post-
oculaire que sur-oculaire.
■40*. D. MËRULA, Licht., Monogr. — Mém, dt} VAcad. de
Berlin, ^8^8, nM7, p. 208.
« D. long. 7 pouces if2rostro recto, compresso, brevi, apice
deflexo nigrescente, gonyde albâ, corpore toto obscure guajacino,
gulâ albâ. — Habitat in Cayenna. »
Telle est la diagnose du docteur Lichtenstein ; en voici
une plus étendue que nous avons été à môme de faire sur
un individu rapporté au Musée par l'expédition Gastel-
naud.
« D. totus unicolor ; supra fusco-brunneus, alis, uropygio cau-
dâque saturate cinnarnomeis ; subtùs olivaceo-brunneus, gutture
albicante, abdomine crissoque viride cinnarnomeis ; rostro recto,
parum apice curvato, maxillâ nigrâ, mandibule albâ aut flaves-
cénte, pedibus nigris, debilibus. ^ Longit. iota, 20 cent. M1\
alae plicatœ, 10 cent. 1^5. — Habitat loco dicte les laissions, de
Sarayacu, ad summum Amazon. »
Cette espèce, voisine, par sa coloration, des quatre pré-
cédentes, en diffère un peu par son bec plus étroit, qua-
drangulaire ; par l'absence totale de taches roux clair sur
la tête et le devant du corps, et par la tache blanc sale qui
couvre chez elle toute la partie gutturale.
iV. D. MERULOIDES, Nob.
Cette espèce, extrêmement voisine du Dend. merula^
n'en diffère que parce qu'elle n'a pas, comme lui, la
gorge blanche. Son croupion n'est que roussâtre, et non
roux canelle, comme chez le merula; il en est de môme
pour la nuance de l'abdomen et de l'anus, et aussi de la
queue, qui est d'un canelle plus foncé chez le merida. Le
bec est, du reste, semblable de forme, tout droit, et près-
468 REV. ET MAC. DE ^ooLOGiE. ( Octobve 1851 )
que quadrangulaire. Elle a été rapportée de la côte ferme
par M. Beaupertbuys.
Tel était le nombre des espèces à nous connues, lors-
que nous adressâmes, il y a plus de six mois, à M. Guéri n
le texte de cette dernière partie. Pendant ce long retard
dans son impression, M. Ï.-C. Eyton, Esq. a publié, dans
les Contributions to Orniihologyy ^851, part. 4, qui vient
de paraître, la description de trois espèces nouvelles de
Picucules et d'un nouveau genre des Dendrocolaptinœ (le
genre Dendrexetastes, Eyton).
Nous donnons, sous forme de supplément à notre tra-
vail, les descriptions de ces trois espèces et du genre, co-
piées sur celles même de l'auteur, nous réservant de les
intercaler au milieu des nôtres, dans leur ordre respectif,
dans une table générale des espèces que nous donneronr.
dans le prochain numéro, ainsi que leur traduction en
français.
« Dendrocolaptes MULTisTRiGATUS, Eyton. — D. rostro pa-
rùm arcuato valdè de presse cultrato;-gulâ, maculis Iriangulari-
bus capitis viltâque postoculari;flavo, rufis ; siiigulis pcimis pecto
ris latè, colloque siiperlore angusiè medio eodem colore strigaiis;
abdomine pectoreque imo flavo-rufîs singuiis pennis quatuor slriis
angustis atris et triinsvereis notatis; illis pectore atro marginatis ;
dorso brunneo-olivaceo, inferiore parte uropygio remigibus rec-
tricibusque lœtè ciiinamomeo rufis hisapicibus brunneo viridi vix
tinctis; rostro mandibulà superiore atio inferiore ad basin cor-
née. — Long. corp. 10. 5.; rosi. 1. 6; tars. 1. (pouces anglais).
This species of Dendrocolaptes approaches nearer to
D. plaiyrostris, Spix, in the form of the bill than to any
other species, but bas it more slender, not so broad at
the base, but at the same time more depressed. ïhe spé-
cimen from which the above description is taken is in
Lord Derby's Muséum at Knowsley.
<( PicoLAPi'ES vALiDiROSTRis, Eyton. — P. fostro valido, ar-
TRAVAUX INÉDITS. 469
cuato, cultrato, ad basin palidè brunneo ; capite brunneo-alro,
pennis singulis in medio rufo flavo latè strigulatis et nigro-fusco
ïimbriatis, striis colli mediis staturâ inter illos capitis et dorsi ;
gula genisque sordide albis; pectore abdomineque pennis in me-
dio parte eodein coloris fusco leviter fimbrialis; uropygio remigi-
bus rectricibusque laetè cinnamomeo-rufis, remigibus externis
apicibus brunneis viridi parce tinctis ; pedibus brunneo-corneis.
— Long. corp. 8. 5 ; rosi fron. 1.5; tars., 9 ; alae, 4. 5.
The above may be easily distinguished from the other
species of Pîcolaptes, by the greater length and strength
of the bill. The spécimen isin the Knowsley Muséum.
« Pîcolaptes atripes, Eyton. — P. praecedente similis sed
pennis medio parle laetè albis nigro fimbriatis, rostro breviore et
gracilliose, et pedibus atris. — Long. corp. 8. S; rost. fron.,
4. 5; tars., 9; alae, 4. 7. m.
This species approaches very nearly to the preceding
one, but may be at once distinguished from it by the su-
perior length of the wing, the slenderness of the bill, the
black or very dark brown feet, and by the centre of the
feathers being pure while instead of dirty white. A spéci-
men is in Lord Derby 's Muséum and another in my own.
Il est facile de reconnaître que la première de ces trois
espèces fait partie de notre deuxième section, les Dendro-
colaptinées dépressirostres, et suivra immédiatement, sous
le numéro 5° {bis)^ la description de notre 5° Dcndrocops
plalijrosiris, ^851, p. 526, dont elle paraît différer par une
taille et un bec surtout plus allongés, par une teinte infé-
rieure d'un roux jaunâtre et non blanchâtre, et par des
stries ventrales noirâtres plus nombreuses et plus étroi-
tes, etc., etc.
La seconde, Pîcolaptes validirosiris, offre des rapports
dans la force de son bec et sa coloration avec notre Pîco-
laptes SoiUeyeti; et la troisième, le Picolaptes atripes j en
offre, par sa maculature blanche, avec le Picolaptes leuco,
gaster de Swainson ; mais ces deux dernières ont le bec
plus long que nos deux espèces décrites.
470 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( OctobvC 1851 . )
« DENDREXETASTES, n. g. Generic Character. — Rostrum
validum, arcuatum, parùm cultratum, haud altior quam latum,
naribus magnis vix ovalibus.
(( Pedes tarsique^validi, cauda duabus rectricibus mediis longis-
« DENDREXETASTES CAPITOIDES, Eyton. — D. capitc, dorso
abdoraineque brunneis, pectore, gulâ colloque posterîore, pennis
medio parte latè albis, atris, dein brunneo Ifimbriatis, gulâque
brunueo solummodo fimbi iatâ ; uropygio, rectricibus remigibus-
que latè rufo-cinnamomeis illis apicibus brunneo-viridi cxteriore
latere prœpillalis. — Long. corp. 9; rost. fron., 1.2; tars.,
11 ; ala, 4.
« From the form of the bill in this curious genus it might
at first sight be supposed];to be related to the Capïtonniœ;
but being destitute of bristles at the base of the biil, and
also the toes being placed, three in front and one behind,
point out its true position to be among the Dendrocolap-
ûnœ. It also agrées with the latter famîly in the structure
of the tail and in the style of the plumage. The spécimen
from which the above description is taken is in Ihe Knows-
ley Muséum, and was purchased from Mr. Leadbeater, the
locality in unsknown. »
Sur deux nouvelles espèces de Tyrans d'Amérique,
par M. F. DE Lafresnaye.
Au milieu des nombreuses espèces de Tyrans qui peu-
plent les deux Amériques, il en est deux remarquables par
leur taille et leur conformité de coloration, mais en même
temps par la grande différence dans la forme de leur bec ;
Ce sont : -jo le Bienteveo ou Puitanga d'Azara, ou le Lanius
sulphuraïus de Gmelin, enl. 249, sous le nom de Geaij à
ventre jaune, de Cayenne^ et dont la Bécarde à ventre jaune,
enl. 296, qui n'a pas de jaune sur le milieu de la tête,
nous paraît être le jeune âge, espèce à bec droit, robuste,
comprimé, crochu à l'extrémité. 2° le Nei-nei d'Azara, enl.
TRAVAUX INÉDITS. 471
2\ 2, appelé par Vieillot le Bentaveo lanius pitnnguay à tort,
puisque c'est au premier qu'appartient ce nom de pays,
selon Azara, qui les a très-bien distingués dans ses deux
descriptions. Celui-ci se distingue, au premier abord, du
premier par un bec singulièrement élargi, déprimé, ar-
qué en dessus, et ayant un pou la forme d'un bateau ren-
versé. Dans ces derniers temps, ces deux espèces sont de-
venues les lypes de deux genres nouveaux. On a formé,
avec la première, le genre Saurophagus, et, avec la se-
conde, celui de Megastoma, on Scaphorhynchus, Swainson.
Il est certain que l'Amérique possède des groupes d'oi-
seaux dont les espèces ont une telle similitude de colora-
tion, qu'au premier abord il est difficile de ne pas les
confondre, et que ce n'est qu'après une scrupuleuse ob-
servation qu'on parvient à reconnaître les petites diffé-
rences qui, se retrouvant néanmoins chez tous les individus
d'une même localité, en constituent réellement des espèces
distinctes, c'est ce que nous remarquons dans le groupe
des Bécardes, dans celui des Picucules, et enfin dans ce-
lui des Tyrans, dont nous nous occupons maintenant. C'est
ainsi qu'en observant dernièrement plusieurs Tyrans de
Colombie, qu'au premier abord nous croyions être le Sau-
rophagus sulphuratusy mais dont les ailes et la queue
avaient plus de roux, nous avons fini, après une scrupu-
leuse comparaison, par reconnaître entre elles des diffé-
rences notables qui, jointes à la diversité des localités, ne
nous ont plus laissé de doutes sur la distinction spécifique
de cette espèce colombienne, dont voici la description :
« Saukophagos uuFiPENNis, Lafr. — S. suprâ urabrinus, pi-
leo nigro, cristato, cristâ in medio ranunculaceû ; vitiâ superci-
liari a fronte ai niicham pileiim totum cingente, a!bâ ; remigibus
totis a basi rufis, tertiâ parte apicali tantummodu nigro-fuscis,
exiùs rufo marginatis; rectricibus totis intùs rufis, extus nigro-
fuscis, rufo marginatis ; duabus mediis tantummodo intùs et ex-
tus fuscis rufo marginatis ; subtùs uti apud Saurophagum sulphu'
ratum totus citrinus, gulâ albà. — Longit. iota, 22 cent, (ave
472 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( OctobvC 185^.)
arte farcto) ; alœ plicatœ, \2 cent. il2 ; caudae; 9 cent. — Habitat
in Colombiâ, Caracas. »
Lorsqu'on rapproche cet oiseau du. Saurophagus suiphu-
ratusj on est frappé de leur grande analogie de formes et
presque de coloration ; cependant, notre rufipenms se dis-
tingue de l'espèce type par ses rémiges primaires entière-
ment rousses jusqu'aux deux tiers de leur longueur; par
les secondaires, qui le sont également sur toute leur par-
tie interne et sur leur bord extérieur, n'ayant de noir que
leur partie médiane le long de leurs tiges, et leurs grandes
et moyennes couvertures étant marquées de même ; il s'en
distingue encore par ses rectrices rousses sur tout leur
côté interne et sur leur bord externe, n'ayant de noirâtre
qu'une bande longitudinale médiane le long de la tige.
Le fond de la couleur supérieure est moins olive, et tire
davantage sur la nuance terreuse. Quant à la forme, elle
est pour ainsi dire la même ; le rufipenms a cependant les
pattes plus faibles, tout en ayant les ailes au moins aussi
longues.
Les deux individus que nous possédons de cette espèce
viennent de Caracas. L'espèce paraît se trouver dans toute
la Colombie, et y remplacer le stilphuratus de Cayenne et
du Brésil.
Nous possédons deux Saurophagus de Chuquisaca, en
Bolivie, presque entièrement semblables au sulphuratus,
quant à la coloration, mais sensiblement plus grands dans
toutes leurs proportions : ainsi leurs ailes, ployées, ont
plus de i5 centimètres de longueur, tandis que, chez le
stilphuratus, elles n'en ont que ^2. Leur queue a 9 centi-
mètres 1/2 ; elle n'en a que 8^/2 chez le premier : de plus,
la couleur jaune de leurs parties inférieures est d'un
jaune plus blanchâtre ; un de ces deux individus a non-
seulement toutes les rémiges, sauf l'extrémité des primai-
res et leurs tectrices, bordées de roux, comme chez \esul-
phuratusy mais ses rectrices le sont également et réguliè-
TRAVAUX INÉDITS. 475
rement, et le dessus de sa tête est tout noir, sans apparence
de jauoe à la base des plumes.
Ces deux caractères nous paraissent indiquer le jeune
âge chez cet individu. Nous pensons, du reste, que ces
deux individus ne constituent pas, comme le rufipennis,
une espèce distincte du sulphuratus, mais plutôt une va-
riété de taille, ou race plus grande et particulière à la Bo-
livie.
Le second Tyran, dont nous avons reconnu la distinc-
tion spécifique, est le Scaphorhynchus Mexicanus , Nob.
« S. supra grisescente-olivaceus, remigibus primariis et secun-
dariis nigro-fuscis, bas! subtiliter rufescente raarginatis, tertia-
riis pallidioribus; rectricibus fuscis, subtilissime et vix conspicuè
rufescente fimbriatis; pileo capitisque lateribus nifîris, fronte a gri-
sescente, vitià latâ superciliari a fronle ad nucham extensâ alki-
da; verticis plumis basi pulchrè luteis, apice nigris; subtùs sul-
phurascente flavus, gulà totâalbldâ; rostrum ni^n'um, magnum,
elongatum, sed minus dilatatum quam in Scaphorhyncho pitan-
gua, Gmelin {Bentaveo, Bnff., enl. 212). — Longit. tota in exu-
viâave, 25 cent. ; alte plicatœ, 15 cent.; caiidae, 9 cent. 1/2; ros-
tri a fronte, 3 cent; illius latitudo, 1 cent. U2. — Habitat
Mexico. »
Cette espèce, qui offre les plus grands rapports avec le
Nei-nei d'Azara, ou Bentaveo de Buffon, col. 212, s'en dis-
tingue cependant par sa coloration supérieure d'un olive
grisâtre, et non d'un olive brunâtre; par celle des parties
inférieures, d'un jaune plus pâle et plus teinté de soufré;
par la forme de son bec, évidemment plus étroit, plus pa-
rallélogrammique ; par sa taille plus grande, ses ailes
ployées ayant 1 5 centimètres de longueur au lieu de 1 2 ; sa
queue, 9 1/2 au lieu de 8 1/2, et néanmoins son bec n'é-
tant pas plus long, mais étant bien plus étroit et moins
dilaté.
Nous possédons un second individu entièrement sem-
blable de forme et de coloration, et du Mexique comme
474 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 1851.)
lui, mais dont les plumes du vertex, au lieu d'être, comme
les siennes, d'un beau jaune jonquille à leur base, sont
d'un roux vif en cette partie, offrant cependant vers l'occi-
put quelques plumes jaunes.
Nous possédons, en outre, quatre Scaphorhynchus, que
nous regardons comme le Bentaveo de Buffon, dont trois
entièrement semblables entre eux de forme et de colora-
tion, et dont l'un a ses plumes verticales d'un beau jaune ;
l'autre les a rousses, tandis que le troisième les a presque
toutes noires. La seule différence que présente ce dernier
consiste dans un peu plus de brièveté et d'étroitesse du
bec.
Le quatrième, qui nous paraît évidemment un jeune, a
la plus grande partie des plumes noirâtres du dos bordées
de roussâtre ; ses pennes alaires et caudales, et leurs tec-
trices supérieures sont aussi, dans tout leur pourtour,
de la même teinte. Le noir de la coiffe est moins prononcé
que chez les trois autres, et chaque plume en est terminée
de roussâtre sans qu'il y ait à leur base vestige de couleur
jaune ou rousse, comme chez les deux premiers individus.
Quant à la coloration des parties inférieures, elle est tout-
à-fait semblable.
Cette diversité de coloration à la base des plumes du
vertex, chez plusieurs individus de ces deux espèces, qui
d'ailleurs ne nous en ont présenté aucune autre dans le
reste de leur plumage, nous a fait présumer fortement
qu'elle est due à la différence de sexe et d'âge, et non à
celle d'espèces, comme l'a cru Swainson, qui en a indiqué
trois sous les noms de Megastoma flaviceps, rufîceps et atri-
ceps. Or, nous avons la certitude que les jeunes, encore
revêtus de leurs premières plumes à bordures rousses, ont
toujours la coiffe noire, avec les plumes terminées de
roussâtre, comme nous l'avons remarqué chez notre qua-
trième individu du Scaphorhynchus pitanguay ce que nous
avons encore reconnu chez un jeune du Saurophagus su/-
phuratus^ espèce si voisine. Nous ne nous sommes pas bor-
THAVACX INÉDITS. 47B
né à l'observation des quatre individus de notre collée**
tion, nous l'avons étendue sur dix ou douze autres venant
tant du Brésil que de Cayenne, et môme de Colombie.
Parmi tous ces exemplaires, dont les uns ont la base des
plumes du vertex d'un jaune citron ou jonquille, les au-
tres d'un roux canelle, nous n'avons pu trouver aucun
autre caractère différentiel, et même chez les individus à
coiffe toute noire en apparence, si on relève fortement les
plumes du vertex et du front, on s'aperçoit que leur ex-
trême base près du crâne est déjà colorée en jaune citron.
Que peut-on augurer de tout cela, si ce n'est que ces
deux couleurs jonquille ou roux canelle, qui se mon-
trent indifféremment sur des individus à plumage d'ail-
leurs semblable, et paraissant le plumage d'adulte, ne
peuvent indiquer que la différence de sexe, tandis que la
coiffe, toute noire en apparence, de quelques-uns, mais
dont l'extrême base est jaune citron, pouvait être, chez
eux, la première livrée après celle du nid, livrée où l'oi-
seau n'aurait encore à l'extrême base de ses plumes fron-
tales qu'une tache jaune citron qui, dans les mues sui-
vantes, prendrait plus d'extension et une nuance plus
franche ne présentant plus alors de noir qu'à l'extrémité
des plumes.
Nous pensons donc que les deux espèces de Scaphor-
hynchus désignées par Swainson sous les noms de Megas-
toma flavîceps et ruftceps ne sont que les deux sexes d'une
même espèce, probablement l'espèce commune et ancien-
nement connue sous les noms de Pitangua-guacn, Marc-
grave, Nei-neij Azara, Bentaveo, Buffon, et Tyrannus oami-
vorus, Vieillot, puisque nous trouvons cette distinction de
couleurs chez des individus brésiliens et cayennais entiè-
rement semblables d'ailleurs, et que nous l'avons remar-
quée également chez deux individus de notre Scapliorhyn-
chus mexicanus, qui ne nous ont présenté aucune autre
différence entre eux ; et, quant à son Megastoma atriceps^
476 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1851.)
nous sommes très-porté à croire que c'est encore le même
oiseau à sa première livrée après celle du nid.
Du reste, cette opinion de ne voir, dans les individus à
huppe jaune et ceux à huppe rousse, qu'une seule espèce,
n'est pas nouvelle, car elle remonte à Marcgrave, qui, dans
son Histoire du Brésil, pubUée en 1648, disait, en parlant
de son Pitangiia-guacu , « qu'entre ces oiseaux les uns
avaient une tache orangée au sommet de la tête, les autres
une jaune, » ce qui est cité par Bufîon à l'article de son
Bentaveo, pi. enl. 212.
On connaît depuis longtemps les deux figures des plan-
ches enluminées de Buffon désignées, Tune sous le nom
de Bécarde à ventre jaune, n° 296, et l'autre sous celui de
Geay à ventre jaune de Cayenne, n° 249, Latham etGmelin
ont également adopté, comme espèces distinctes, ces deux
oiseaux, en leur donnant deux noms latins différents.
Vieillot, au contraire, a pensé que c'était une erreur, et
qu'ils représentaient une seule espèce, qu'il a eu tort de
nommer Tyrannus magnanimuSf puisque déjà elle en por-
tait plusieurs, et entre autres celui de sulphuratus. Nous
sommes entièrement de son avis, quant à l'identité de ces
deux figures ; nous pensons seulement que, de ces deux
oiseaux de Cayenne, celui de la planche 296, sous le nom
de Bécarde à ventre jaune, qui y est représenté et décrit
avec le dessus de la tête tout noir, sans jaune au milieu,
est le jeune, tandis que celui de la planche 249, sous le
nom de Geay à ventre jaune de Cayenne^ et qui a une tache
jaune sur le milieu de la tête, serait un mâle ou femelle
adultes. C'est d'autant plus probable, qu'on n'a point re-
connu depuis, à Cayenne, une seconde espèce aussi voi-
sine de taille et de coloration du Saurophagus sulphuratus.
TRAVAUX INËDITS. 477
MÉLANGES ORNiTHOLOGiQUES. — SuF Une nouvelle espèce
de Todier {Todus), par M. F. de Lafresnaye.
Lorsque, dans la Revue de ^847, nous fîmes l'énuméra-
lion des diverses espèces de Todiers connues jusqu'alors,
et dont la plupart avaient été confondues sous le nom pri-
mitif de Todier vert (Todus viridis), dénomination qui
n'appartient qu'à la seule espèce de la Jamaïque, fort dis-
tincte de toutes les autres, et la première qui ait été dé-
crite sous ce nom par Browne, dans son Histoire de la Ja-
maïque en H75ë; dans cette notice, disons-nous, et à
l'article de notre Todus dominicensis, nous observions que
le Todus subulatus de Gould, indiqué par cet auteur comme
étant aussi de Saint-Domingue, et qui était entièrement
conforme à notre dominicensis par sa taille, la largeur, la
longueur et la denticulalion de son bec, et sa coloration
générale, n'en différant que par la pointe acuminée et non
obtuse de ce bec, ne nous paraissait pas, d'après ce seul
caractère, devoir constituer une espèce distincte, mais
plutôt une variété, étant surtout propre à la même île.
Depuis lors, une nouvelle espèce, originaire aussi de
Saint-Domingue, et distincte de ces deux-ci, en a été rap-
portée dernièrement avec le dominicensis , et nous a prouvé
que, puisque cette île renfermait, à notre connaissance,
deux espèces évidemment distinctes, le dominicensis et
cette dernière, elle pouvait bien également en renfermer
trois, et que le subulatusy qui en est aussi originaire, pou-
vait bien dès-lors, malgré sa grande analogie avec le do-
minicensis, constituer cette troisième espèce. Il résulterait
donc de cette découverte récente qu'au lieu de quatre es-
pèces que nous avions indiquées en -1847, et qui viennent
de l'être également, en ^850, par le prince de Canino,
dans son Conspectus avium ; il y en aurait réellement six
de connues aujourd'hui, dont une, l'espèce type de la Ja-
maïque, trois de Saint-Domingue, une du Mexique, et une
de Cuba et Porto -Rico.
478 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 1854 . )
Nous allons décrire cette nouvelle espèce, renvoyant,
pour les cinq autres, à notre article çle la Revue, H 847,
p. 326.
ToDDS ANGUSTiROSTRis. — « T. supra tolus prasino-viridis ;
subtùs albus, gulâ ut rite pulchrè rubro purpurinâ, utrincjue
viltâ mystacali albâ marginatâ, pectoris coUique lateribus cine-
reis, hypochondrii*s vividè roseis; subcaudalibus anoque cilri-
nis; rostro debili, angusto, supra nigro, infia luteo-albescente.
—Long, totâ in exuviâ ave, 10 cent. ; rostri a fronte, 1 cent. Ifâ.
— Habit, in Sancti-Dominicensis insulâ. ))
Cette petite espèce, la plus petite peut-être des six, égale
à peine en grandeur le Todus multicotor. Elle s'en distin-
gue au premier coup-d'œil, ainsi que de toutes les autres,
parl'étroitesse de son bec, noir en dessus, d'un blanc jau-
nâtre en dessous, obtus à sa pointe. Il n'est point finement
denticulé sur ses bords, comme chez le dominicensis et le
subulatus; et, en cela, il se rapproche du viridis, du multi-
çolor et du mexiçanus. — Il a toutes ses parties supérieures
du même vert que ses cinq congénères. — La partie gu-
laire est également d'un beau rouge pourpré, avec l'extré-
mité des plumes frangée de blanc soyeux ; mais cette sorte
de hausse-col est plus large chez lui que chez le viridis et
le muUicolor, et égal à celui du dominicensis et du subula-
tus. Son bec, qui n'est pas plus long que celui du multi-
colovy est évidemment plus étroit et plus parallélogram-
mique, et en diffère encore par la couleur noire de sa
mandibule supérieure. Une bande étroite blanche sépare
également, de chaque côté, le rouge de la gorge du vert
des côtés de la tête, et est terminée, au-dessous des oreil-
les, par une tache grise, au Heu de l'être par une bleue,
comme chez le muUieolor, et le haut de la poitrine, au-
dessus de la bande cendrée pectorale, est d'un blanc pur,
comme tout le ventre, depuis cette bande jusqu'à Tanus.
Ce blanc n'est point teinté de rosâtre ni d'aucune autre
nuance ; les côtés de la poitrine seulement sont d'un gris
TRAVAUX INÉDITS. 479
assez clair, et les flancs sont d'un beau rose vif. Les soys-
caudales sont jaune citron.
Cette espèce a élé recueillie en Amérique, par M. Salé,
et vient de Saint-Domingue, ainsi que le dominicetisis,
qu'il m'a également envoyé.
Nous nous faisons ici un plaisir de citer M. Salé, dont les
voyages au Mexique, en Colombie et dans les Antilles, ont
été très-fructueux pour l'ornithologie, car ils ont déjà pro-
curé à la science un certain nombre d'espèces nouvelles
que nous avons décrites et nommées dans la Revue.
Note sur une nouvelle espèce de Reptile de la famille des
Geckotiens, et appartenant au genre Sténodactyle (Sté-
NODACTYLE QUEUE-CERCLÉE. Stenodaciylus caudicinc-
tus, par M. A. Duméril. (Planche ^5.)
A. l'époque où le tome III de l'Erpétologie générale de
mon père et de Ribron fut publié (1856), le genre Sténo-
dactyle, fondé par Fitzinger, ne comprenait qu'une espèce,
le Sténodactyle tacheté, ou Ascalabote Sténodactyle de
tichtenstein, lequel avait reçu d'abord de M. Isidore Geof-
froy-Saint-Hilaire, dans la Description des Reptiles de l'E-
gypte, le nom d'Agame ponctué ; puis, plus tard, de iM. Au-
douin, dans les Suppléments à cet ouvrage, celui de Tra-
pelus de Sayigny. Dans ces dernières années cependant,
on a trouvé d'autres Sauriens appartenant à cette même
famille si distincte et si remarquable des Geckotiens, et
qui doivent prendre rang dans le genre dont il s'agit.
Leurs doigts, en effet, ainsi que le porte sa diagnose, sont
cylindriques, pointus au bout, à bords dentelés et à face
inférieure granuleuse.
Le Catalogue mélhodique de la collection des Reptiles du
Musée d'histoire naturelle de Paris, dressé par mon père
et par moi, mentionne non- seulement l'ancienne es-
pèce, mais deux nouvelles récemment inscrites sur les re-
480 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Ociohre 1851.)
gistres de la science, et une aulie, jusqu'alors inédite, que
cette Note, avec la planche qui l'acconDpagne, a pour ob-
jet de faire connaître.
Pour atteindre plus complètement ce but, je crois utile
de rappeler quelques détails relatifs au genre lui-même,
et de signaler rapidement les particularités propres à dis-
tinguer chacune des espèces qu'il comprend.
Le caractère le plus apparent des Geckotiens consistant
dans l'élargissement des doigts, dont la face inférieure est
garnie de lames transversales entuilées, les Gymnodac-
tyles et les Sténodactyles, qui n'ont pas les doigts dilatés,
sembleraient, au premier abord, devoir être éloignés de
cette famille. Ils ne peuvent cependant pas en être déta-
chés, en raison de l'analogie extrême que tout l'ensemble
de leur organisation établit entre eux et les autres genres.
Entre ces Gymnodactyles et ces Sténodactyles qui for-
ment, en quelque sorte, une division à part, à cause de la
conformation de leurs pattes, la confusion est impos-
sible.
Chez les premiers, les doigts sont grêles, à bords nus
et lisses, et couverts, en dessous, de petites lames écail-
leuses imbriquées ; tandis que, chez les autres, ils sont
garnis de chaque côté de fines dentelures, et sont granu-
leux à leur face inférieure.
En raison même de cette particularité, la progression
sur les surfaces lisses doit être beaucoup moins facile aux
Sténodactyles qu'aux autres Geckotiens, si ce n'est même
impossible, puisqu'ils n'ont pas, comme ceux-ci, les pattes
munies en dessous de lames imbriquées qui, s'appliquant
exactement sur la surface des corps même les plus polis,
y adhèrent avec solidité. Ils ne peuvent donc pas, comme
eux, courir rapidement sur tous les plans et dans toutes
les directions, et même sous les feuilles des arbres.
Les détails fournis par M. Smith sur les mœurs du Sté-
nodactyle babillard, qu'il a le premier fait connaître, sem-
blent indiquer que des doigts ainsi armés sur les côtés
TRAVAUX im:i)its. -^84
permettcDt à l'animal do trouver un rofuge plus facile
sous le sol que sur les arbres; car ce naluraliste nous ap-
prend que l'espèce donl il a donné la description se cache
habituellement dans le sable, « Le Sténodactyle babillard,
dit-il, habite les contrées sablonneuses de l'Afrique aus-
trale; il vit en troupes, et se loge dans de petits terriers
presque perpendiculaires, dont il ne sort probablement
que pendant la nuit, pour chercher sa nourriture : pen-
dant le jour, on ne voit jamais que sa tête hors du trou.»
Nous ne connaissons pas le genre de vie des autres es-
pèces; mais, comme elles se rencontrent dans les contrées
les plus chaudes du continent africain, où les sables sont
abondants, on peut leur supposer des mœurs semblables.
Cette supposition, d'ailleurs, acquiert une grande ap-
parence de réalité, quand on vient à comparer les habi-
tudes, malheureusement trop peu connues, des Reptiles
avec les modifications que leurs organes du mouvement
subissent en raison même de ces habitudes.
Ainsi, la grande famille des Lacertiens ou Autosaures,
c'est-à-dire des Lézards proprement dits, se divisent en
deux groupes. Les uns, pour ne parler ici que des parti-
cularités relatives à leur manière de vivre, grimpent ha-
bituellement sur les arbustes, sur les buissons, sur les
haies et sur les murailles qui entourent nos habitations.
Les autres, au contraire, ne quittent pas le sol sablon-
neux ; on les y voit courir avec une extrême vélocité, et s'y
enfoncer rapidement, et sans difficulté. Or, les premiers
ont les doigts parfaitement lisses en dessous et sur les
côtés ; aussi ont-ils reçu, dans V Erpétologie génér.yla nom
de Léiodactyles, tandis que la dénomination de Pristidac
tyles a été donnée aux seconds parce que presque tous ont
les faces latérales des doigts dentelées : ainsi s'explique
leur séjour habituel dans les contrées où le sol est léger et
facile à remuer.
S'il était nécessaire de donner quelques preuves de cette
corrélation entre ïliubitai et la structure des doigts, il suf»
'i*' sÉKiE. T. 111. Année 1851. 51
482 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1851.)
firait de prendre au hasard, en quelque sorte, deux ou
trois exemples dans Touvrage de mon père et de Bibron.
A la page 256 du tome V, on lit que Dugès, en parlant
du Psammodrome d'Edwards (Lacertien pristidactyle),
dont le nom veut dire qu'il court sur le sable, s'exprime
ainsi : « Il est très-commun dans les environs de Montpel-
lier, sur la plage, entre les étangs et la mer; il s'y creuse,
au pied d'une touffe de joncs, un trou peu profond et cy-
lindroide vers lequel il s'élance, avec la rapidité d'un
trait, à l'imminence du danger. »
-; Dans une autre famille de Sauriens, celle des Scincoï-
*diens, des habitudes analogues sont propres aux individus
rangés dans l'espèce dite Scinque des Officines. M. Alexan-
dre Lefebvre, qui a fait un long séjour dans les contrées
voisines du Nil, a donné à ce sujet les détails suivant» :
« Cet animal, dit-il, court avec une certaine vitesse, et,
quand il est menacé, il s'enfonce dans le sable avec une
rapidité singulière, et s'y creuse, en peu d'instants, un
terrier de plusieurs pieds de profondeur. » (Erpét. génér.,
t. V, p. 570.) Cette particularité, si remarquable dans les
mœurs de l'espèce dont il s'agit, résulte évidemment de la
conformation des doigts, qui, exceptionnellement à ce
qu'on observe dans la famille des Scinques, sont aplatis et
à bords dentelés en scie.
Parmi les Iguaniens, enfin, un seul genre ressemble,
sous le rapport qui nous occupe, aux Reptiles qui viennent
d'être cités : c'est celui des Phrynocéphales , dont les
doigts portent des dentelures sur leurs faces latérales ; et,
comme on pourrait le supposer d'après ce seul caractère,
les espèces qu'il renferme sont arénicoles, et ne se ren-
contrent que dans les déserts de la Russie d'Asie.
Les Reptiles, au reste, ne sont pas les seuls animaux
dont le genre de vie démontre que des pattes dentelées sur
leurs bords caractérisent ceux qui, d'ordinaire, cherchent
leur retraite sous le sol.
Dans les Insectes fouisseurs, les jambes antérieures s'é-
TRAVAUX INÉDITS. 485
largisscnt à leur extrémité ; leur bord extérieur devient
tranchant, et présente un nombre de dents variable, no
On peut, à ce point de vue, citer le plus grand nombre
des Scarabées et, en particulier, les Géotrupes, dont tou-
tes les jambes sont aplaties, tranchantes, et dentelées en
dehors ; aussi creusent-ils la terre sous les bouses et les
matières excrémentitielles des Ruminants et des Solipè-
des, pour y entraîner des portions de ces matières au mi-
lieu desquelles ils déposent leurs œufs. (G. Duméril, Dkt.
des se, nat., t. XVIIl, p 446.)
Parmi les Orthoptères, le groupe des espèces qui, dans
la famille des Grylloïdes ou Grylliformes, fouillent le sol,
offre, au plus haut degré de développement, cette curieuse
disposition. Elle est surtout remarquable chez la Gourtil-
Hère, ou Taupe-Grillon, si redoutable par ses ravages sous
les terres cultivées. Ses jambes antérieures sont excessi-
vement larges, épaisses, triangulaires, et portent deux ou
quatre énormes dents presque égales et perpendiculaires
qui leur donnent quelque ressemblance avec les pieds de
devant de la Taupe.
Si enfin ce n'était pas forcer un peu les analogies, peut-
être pourrait-on, avec raison, comprendre également
ce Mammifère dans la série des exemples que je viens
de rappeler. Tout, dans ces pattes robustes, et dans la
disposition des ongles qui les garnissent, à leur face ex-
terne, comme d'une sorte de scie à dents pointues, ne dé-
montre-il pas que co petit carnassier est destiné, par sa
structure, à creuser le sol et à passer sa vie tout entière
dans les galeries souterraines qu'il se construit avec tant
d'habileté. u f
Laissant maintenant de côté ces considérations rela-
tives aux modifications que la structure de quelques-uns
des organes du mouvement entraîne toujours dans la ma-
nière de vivre des animaux, nous revenons à l'étude du
genre Sténodactyle, et nous voyons que les 4 espèces
dont il se compoce sont ; le Sténodactyle tacheté {gutiatus,
484 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Oclohrc 185K )
Cuvier), le Stériodactyle Mauritanique {Mauritanicus, Gui-
chenot), le Sténodacty le babillard {garrulus, Smith), et le
Sténodactyle queue-cerclée (caudi-cinctus, A. Duméril).
Entre la première et la seconde, dont la description et
la figure ont été données par M, Guichenot, dans VExplo-
rat. scientif. de l'Algérie^ Rept., p. 5, pi. ^, fig. ^, l'analo-
gie est très-marquée, comme ce naturaliste le reconnaît
lui-même. Il y a bien, dans la conformation générale, quel
ques différences qui ont été relevées avec soin dans notre
Catalogue, mais c'est surtout au système de coloration
qu'il faut avoir recours, pour établir la distinction.
Le Sténodactyle babillard diffère d'abord des deux pré-
cédents par les couleurs orangée et rouge-brun, dof»t ses
téguments sont ornés, ainsi que le rapporte le Catalogue,
d'après les indications fournies par M. Smith {lllustr. of
the Zool. of south Africa, Appendix, p. 6). Ces nuances
brillantes sont malheureusement altérées par l'action de
l'alcool sur le sujet unique dont le Muséum doit la posses
sion à MM. Verreaux frères. Un autre caractère lui est tout-
à-fait spécial : il se tire de la forme de la tête, qui, à s.-i
région postérieure, est beaucoup plus large que le cou ,
dont la peau est lâche, et peut se gonfler à la volonté de
l'animal.
La dernière espèce, qui n'avait point encore été décrite
par les naturalistes français ou étrangers, est le Sténodac-
tyle queue-cerclée. J'en ai donné la diagnose [Calai, méth.
de ta collect. des Reptiles du Mus. d'Iiist. nat. de Pàrisj
p. 48), dans les termes suivants :
Sténodactyle QUEUE-CERCLÉE (cflM(/i-cmc«Ms, A. Dum.).
Tubercules nombreux et ovaîaires, semés avec régularité
au milieu de la granulation générale des parties supérieu-
res, réunis 5 à 5, un gros et deux plus petits sur les parties
latérales du dos et du cou, et isolés sur la ligne médiane ;
queue robuste, entourée, dans toute sa longueur, de lar-
ges anneaux très-réguliers, sur la face supérieure desquels
les tubercules, augmentant de volume, prennent la forme
THAVAUX INÉDITS. 485
de petits cônes à sommet un peu obtus : cette armature,
qui rappelle celle des Fouette-queue, est surtout appa-
rente dans son tiers moyen.
Aux indications qui précèdent, on peut en ajouter quel-
ques autres, pour compléter la description.
Ainsi, le revêtement écailleux des régions inférieures est
très différent de ce qui se voit en dessus, car les pièces
dont il se compose ne sont pas entremêlées d'écaillés tu-
berculeuses et saillantes; elles sont hexagonales, mais à
angles si peu saillants, qu'elles paraissent presque circu-
laires, et sur le ventre, où leur diamètre est un peu moin-
dre que sur les flancs, elles sont légèrement imbriquées.
De chaque côté de la plaque rostrale, qui est dilatée en
travers, et dont le bord supérieur est un peu ondulé, il
y a douze labiales. La mentonnière a la forme d'un trian-
gle dont le sommet, dirigé en arrière, est enclavé entre
deux plaques hexagonales, suivies l'une et l'autre, le long
des branches de la mâchoire inférieure, de plaques sem-
blables, bientôt confondues avec celles du pavé granuli-
forme de la région sous-gulaire.
Ce qui, en définitive, distingue surtout ce curieux Sau-
rien de ses congénères, c'est l'aspect particulier de ses té-
guments. Un des caractères généraux des Geckotiens con-
siste, il est vrai, dans la présence d'écaillés tuberculeuses,
à pointes anguleuses ou mousses, au milieu des écailles
granulées et égales dont la peau est revêtue ; mais, parmi
les Sténodactylos, celui-ci est le seul qui offre ce mélange
d'écaillés plates et d'écaillés saillantes.
Cette espèce diffère, en outre, des trois autres d'une fa-
çon très-notable par ses grandes dimensions. Sa longueur
totale, qui est de 0 m., ^55, est presque le double de la
taille des autres Sténodactyles.
Son système de coloration, enfin, est très-remarquable,
et mérite d'être décrit en détail.
La teinte générale est un brun-grisâtre, tirant sur la
couleur lilas, orné, en dessus, de trois grandes taches d'un
486 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 185^.)
brun violacé. La première, en forme de fer à cheval, com-
mgice, de chaque côté, derrière l'œil, et s'arrondit sur
l'occiput. La deuxième, à peu près quadrilatère, couvre
les épaules, et la troisième a la forme d'un large triangle
dont la base concave se termine, en avant, par deux pro-
longements pointus qui remontent sur les flancs, et son
sommet, très-aigu, s'arrête, sur la ligne médiane, au ni-
veau de la naissance des membres postérieurs. Sur la
queue, il y a quatre demi-anneaux de la même nuance que
les taches, et le dernier se confond, en partie, avec le troi-
sième.
La couleur est partout, en dessous, d'un brun grisâtre
uniforme.
Le Muséum ne possède qu'un seul échantillon de cette
espèce. 11 est originaire du Sénégal, et dans un très-bon
état de conservation.
Observations sur la perforation des roches par les Mol-
lusques du genre Pliolas, par M. A,ucapitainb, de la
Rochelle.
Frappé de l'idée, malheureusement trop vraie, émise
par M. Récluz, que le Mémoire de M. Fleuriau de Belle
vue était trop peu connu {Rev. Zooi., ^847), nous avions
l'intention de donner une seconde édition de ce Mémoire,
en l'augmentant des faits acquis depuis à la science, et de
nos propres observations. Près de quitter les côtes de l'Q-
céan, et, par là, détourné de cette publication, nous avons
voulu cependant émettre nos idées, formées sur une lon-
gue observation, encouragé par la bienveillance de deux
savants bien connus sur cette matière, MM. Fleuriau de
Belle vue et d'Orbigny père.
Dans son Mémoire, M. Récluz réclame, avec raison, con-
tre l'établissement de noms nouveaux créés malgré l'au-
torité du savant de la Rochelle. Nous ne pouvons aujour-
TRAVAUX INÉDITS. 487
d'hui que partager l'opinion de ce savant conchyliologiste,
et regretter que des genres, basés sur de bons caractères,
aient été méconnus. Il serait impossible maintenant que
les noms génériques universellement répandus dans la
nomenclature fussent changés sans amener de grandes
perturbations dans la science ; aussi éloignons-nous cette
question, pour faire simplement connaître la Note que
nous ne voulions point laisser dans nos cartons.
Ce genre Plwlas est un de ceux qui ont le plus attiré
l'attention des zoologistes, par son habitude de perforer
les pierres. MM. Fleuriau de Bellevue (^), d'Orbigny père,
Deshayes, en attribuaient l'action à un acide sécrété par
l'animal, quand dernièrement M. Caillaud, de Nantes,
nous communiqua le résultat de ses observations, qu'il fit
insérer dans le journal de M. Petit quelque temps après.
Suivant ce naturaliste, pp n'est point par l'acide que per-
forent les Mollusques, mais par une rotation continue
analogue à celle d'une tarrière ; il s'appuyait sur ce fait,
que la loge de l'animal porté les traces de ce travail, et
qu'il peut lui-même, par ce mouvement mécanique, per-
forer profondément des pierres. Loin de contester l'obser-
vation de ce savant, nous voulons seulement en diminuer
la portée. M. Petit de la Saussaye nous ayant engagé à
examiner le fait, nous nous sommes occupé de rechercher
des coquilles perforantes ; et, à la suite de longues péré-
grinations sur le littoral du golfe de Gascogne, nous avons
acquis la certitude que les Mollusques du genre Plwlas
sécrétaient un acide que nous croyons phosphorescent, au
moyen duquel ils attaquent la pierre, et que, par unmou-
(1) Nous ne parlons pas du Mémoire de Lafail e, parce que ce
naturaliste, dans un Mémoire fort ancien, publié dans les Actes
de l'ancienne Académie de la Rochelle, ne considérait point la
question sous le point de vue qui nous occupe, il croyait que les
Pholas entraient dans la vase connue sous le nom de broCy et que
cette vase se pétrifiait, ce qui expliquait, selon lui, l'habitat des
Pholas dans la pierre.
-iSS HEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1851.)
vement rotateur, ils détachaient lentement les fragments
corrodés par Tacide, qu'ils rejettent ensuite avec les dé-
jections aqueuses de leurs tubes. Nous avons, comme
M. Caillaud, observé les stries décortiquées qui se trou-
vent à la base de la loge tubuliforme, et nous venons de
les retrouver dans les lumachelles de Champchardoflr
(pointe N.-O. de Tîle de Ré), employées comme pavage à
la Rochelle : il eût été réellement impossible que les Mol-
lusques pussent, à l'aide de leur seul mouvement rota-
feur, perforer cette roche, que des ouvriers ont peine à
tailler avec des outils en fer. Autour des loges ainsi creu-
sées (à un pouce environ), on remarque quelquefois une
bande bleuâtre (1) qui, nous le croyons avec M. Fleuriau
de Bellevue, est la trace de l'acide; nous n'avons pu, jus-
qu'à présent, en faire l'analyse. Nous nous contenterons
de répéter que c'est à faction combinée d'un acide et d'un
mouvement mécanique que les Pholades creusent leurs demeu-
res. Ajoutons que, de tous les perforants, ce mode ne s'ap-
plique qu'aux genres Pliolas et Gastrochœna, et point du
tout aux Vénérupes, Vénus, etc. , qui, par la forme de leurs
loges, ne peuvent exécuter aucun mouvement. Nous al-
lons continuer ces observations sur les côtes d'Afrique, et
nous prions MM. les conchyliologistes de nous transmettre
leurs observations et les points qui leur paraissent peu
clairs ; nous nous empresserons d'en profiter sur les lieux,
et de leur en communiquer les résultats.
II. SOCIETES SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du 6 Octobre 1851. — M. Geoffroy-Saint- Hilaire
lit un travail ayant pour titre : Sur la distribution cjéogra-
(1 ) Dans des blocs énormes, fort éloignés du contact de la vase
qui eût pu les colorer ou nous faire croire qu'elle s'y était injectée.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 48?
phique des Primates. Dans ce travail se manifeste la haute
portée de Tesprit généralisateur du zoologiste, combinée
avec la sagesse des aperçus, tous basés sur des faits posi-
tifs bien observés. C'est en classant les riches collections du
Muséum, en présence de la belle série de Primates qu'elle
contient, que M. I. Geoflfroy-Saint-Hilaire a pu arriver à
exécuter ce beau travail d'ensemble, pour lequel il a été
obligé de consulter et d'apprécier une foule d'ouvrages sur
les Mammifères. Citons quelques passages de ce travail,
dont les limites de notre recueil ne nous permettent pas
de donner la totalité. L'auteur commence ainsi :
« Les deux grandes familles naturelles qui, avec le Tar-
sier et l'Aye-Aye, composent l'ordre des Primates ou Qua-
drumanes, les Singes et les Lémuridés, si remarquables
par leur organisation, voisine encore de celle de l'homme,
ne le sont pas moins au point de vue de leur distribution
à la surface du globe. Buffon l'a fait voir pour les Singes,
dès ^766, et mon père, pour les Lémuridés, en *796 et
dans les années suivantes; et, depuis, toutes les décou-
vertes des voyageurs, toutes les observations ultérieures
des zoologistes, ont à la fois confirmé les résultats annon-
cés, et ajouté à l'intérêt qu'ils présentaient déjà.»
Résumant d'abord l'état de la science en ce qui concerne
la distribution géographique des Singes, l'auteur montre
qu*à l'époque où Buffon écrivait ses deux admirables vo-
lumes sur les Singes, la paléontologie n'existait pas : c'est
lui-même, mais bien plus tard, qui devait, dans sa vieil-
lesse, tracer les premières lignes de la science créée de-
puis par Cuvier. Buffon ne pouvait donc pas même se
I)oser cette question : La concordance entre la classifica-
tion zoologique des Singes par sections principales ou tri-
bus, et leur distribution géographique par grands conti-
nents, date-t-elle seulement de l'époque zoologique actuelle,
ou bien, en remontant le cours dos temps, de semblables
considérations sont-elles applicables aux Singes antédilu-
viens? Assurément la découverte de débris fossiles prove-
490 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 185^.)
nant dft la première famille des MamaUfères est trop ré-
cente encore, et les matériaux recueillis sont encore trop
peu nombreux, pour qu'on puisse admettre, sans réserves,
la seconde de ces hypothèses; mais, du moins, tous les
faits connus lui sont complètement favorables.
Ainsi, en résumé, dans la période tertiaire, comme au-
jourd'hui, des Simiens, et surtout des Cynopithéciens,
dans le grand continent dont l'Europe fait partie ; des Cé-
biens et des Hapaliens dans le continent américain. Les
types spécifiques ou même génériques ne sont plus les
mêmes ; mais ils rentrent dans les mêmes tribus, et ces
tribus se montrent semblat)lement distribuées.
L'auteur donne la preuve de cette concordance des
divisions et subdivisions zoologiques et géographiques.
« Ainsi, ajoute-t-il, à chaque division zoologique, de quel-
que degré qu'elle soit, correspond une division géographi-
que. La grande famille des Singes, prise dans son ensem-
ble, a pour patrie les contrées chaudes des deux conti-
nents ; chaque tribu, un de ces continents ; chaque genre,
une partie du monde; chaque espèce, une région de cette
partie du monde. »
M. Geolîroy-Saint-Hilaire signale ensuite de semblables
rapports entre la classification et la distribution à la sur-
face du globe des Lémuridés, dont la plupart des types
n'existent qu'à Madagascar, et sont presque aussi nom-
breux et aussi variés que les Singes sur le continent afri-
cain. Les Makis et les genres voisins sont, à Madagascar,
avec l'Aye-Aye, les représentants de l'ordre des Primates.
« Mais à cette remarque plusieurs autres peuvent être ajou-
tées, et vont nous montrer que la distribution géographi-
que des Lémuridés donne lieu à des considérations fort
analogues à celles qui précèdent. Seulement, la comparai-
son ne doit pas être établie ici, comme pour les Singes,
entre notre continent et l'Amérique, partie du monde où
n'existe pas un seul Lémuridé, mais entre notre conti-
nent et Madagascar. On voit déjà que si cette contrée, si-
SOCIÉTÉS SAVANTES 49-1
tuée à soixante myriamètres seulemont de la côte de Mo-
zambique, n'est, pour le géographe, que la plus grande
des îles africaines, elle tient, aux yeux du zoologiste, une
place bien plus importante dans la carte du globe; elle
est presque, au sud-est de l'Afrique, ce qu'est la Nouvelle-
Hollande au sud-est de l'Asie ; elle est presque, malgré
son étendue relativement si restreinte, comparable à un
petit continent, ou mieux peut-être aux restes d'un conti-
nent qui aurait été en partie submergé.
« Venons à la comparaison des genres. C'est en vain
qu'on eût cherché autrefois à déduire de leur étude une
généralité intéressante : ils n'étaient alors ni assez exacte-
ment définis, ni renfermés dans leurs limites naturelles.
Ils le sont depuis la création du genre Microcèbe par mon
père, du genre Avahi par M. Jourdan, et du genre Péro-
dictique par M. Bennett. Ces groupes admis, et ils ne peu-
vent pas ne pas l'être, on voit aussitôt que, parmi les
Lémuridés, chaque genre a pour patrie exclusive, ou une
partie du monde, ou Madagascar. A l'Asie appartiennent
les Loris et les Nycticèbes; à l'Afrique, lesGalagos et les
Pérodictiques ; à Madagascar, tous les autres Lémuridés.
Le résultat auquel on arrive ici est tout à-fait analogue à
celui que nous avons obtenu par la comparaison des di-
vers genres de Singes, et il n'est ni moins net ni moins
digne d'intérêt.
« Voici donc, dans la seconde comme dans la première
famille, une concordance remarquable entre la distribu-
tion, géographique et la classification zoologique; concor-
dance qui se déduit également de la comparaison des es-
pèces, de celle des genres, de celle des groupes supérieurs.
Et si, en ce qui concerne ceux-ci, le résultat que nous
avons obtenu n'a pas tout-à-fait, chez les Lémuridés, la
même netteté et la même précision que chez les Singes, il
est permis de penser que cette différence s'évanouira le
jour où les premiers seront aussi bien connus que le sont
aujourd'hui les seconds.
492 KEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Octobve 185^ )
« Il resterait à discuter la concordance que nous venons
d'établir, à rechercher à quelle cause elle peut se ratta-
cher, quelles conséquences on peut en déduire. Je ne le
ferai pas ici; il faudrait, pour le faire utilement, rappro-
cher les faits exposés plus haut des faits analogues, et aussi
des faits d'une signification fort différente en apparence,
qui résulteraient de semblables comparaisons suivies dans
un grand nombre de familles ; travail difficile et complexe
dont j'espère pouvoir présenter bientôt d'autres parties,
en attendant que j'en résume l'ensemble dans mon His-
toire naturelle générale du règne organique, n
— M. E. Blanchard lit un Mémoire ayant pour titre : De
la circulation du sang et de la nutrition chez les Insectes.
Dans ce travail, l'auteur commence par rappeler que
depuis longtemps on sait que les vers à soie nourris avec
des feuilles saupoudrées de matières colorantes produisent
des cocons colorés. Il ajoute que le professeur Alessandrini,
ayant trouvé les trachées colorées en bleu dans des vers
qui avaient mangé des feuilles saupoudrées d'indigo, en
parla au congrès de Gênes, et que M. Bassi, de Milan, char-
gé de vérifier ce fait, avait obtenu le même résultat, mais
avait observé que la couleur ne se trouvait pas dans Tin-
térieur des tubes respiratoires, mais bien entre les mem-
branes constituant leurs parois.
M. Blanchard, trouvant à ces recherches une grande im-
portance, en ce qu'il regarde leurs résultats comme pro-
pres à démontrer sa théorie de la circulation péritrachéale,
les a répétées sur divers insectes à l'état de larves, et il a
vu que la coloration des trachées avait toujours lieu, tan-
dis que les viscères et les muscles conservaient leur cou-
leur naturelle. Il en tire les conclusions suivantes :
« Ainsi, le passage du fluide nourricier dans l'épaisseur
des parois des tubes respiratoires, comme tout le trajet
circulatoire, tel que je l'avais constaté au moyen d'injec-
tions pratiquées soit par le vaisseau dorsal, soit par l'une
des grandes cavités où afflue le sang, devient aussi évident
SOCIÉTÉS SAVANTES. 495
quo possible, puisque c'est le sang lui-même, chez l'insecte
plein de vie, qui, chargé de matière colorée, rend les faits
palpables à tous les yeux.
« On voit que les observations suivies par ces procédés
d'alimentation ne pourront plus bientôt laisser le moindre
doute sur la marche du sang chez les insectes ; car aucune
démonstration peut-être ne rendra les faits plus évidents
que celle fournie par les expériences que je viens d'indi-
quer. On voit clairement que les matières propres à la nu-
trition passent dans le sang contenu dans la cavité abdo-
minale en transsudant au travers des parois" de l'intestin.
Au travers des téguments des larves de Mélolonthes, dont
le sang s'est chargé de substance colorée, on reconnaît
sans peine que le liquide nourricier baigne les viscères,
que de chaque côté du corps il existe un courant assez
nettement circonscrit, et que le sang retourne au cœur en
suivant les canaux transversaux que j'ai décrits précédem-
ment et qui régnent dans les rainures formées par la jonc-
tion des anneaux, où ils sont limités par une certaine
quantité de tissu cellulaire. Et ici j'ai pu reconnaître que
ces canaux sont en communication avec la chambre péri-
cardique, d'où le sang rentre dans le cœur, comme chez
les Arachnides, comme chez les Crustacés.
« Lorsque j'ai entrepris ces nouvelles recherches, la sai-
son avancée ne m'a pas permis de me procurer les insectes
les plus favorables pour la démonstration ; je compte donc
revenir sur cette question, quand j'aurai pu porter mes
investigations sur les plus grosses espèces d'insectes, et
surtout sur des larves parfaitement transparentes. Je crois
que les animaux employés pour ces recherches m'ont per
mis de reconnaître tous les faits avec une entière certitude,
mais je pense aussi pouvoir encore en ofTrir à tous les
yeux une démonstration plus parfaitement évidente. »
Nous aurions désiré que M. Blanchard s'expliquât sur
la coloration de la matière soyeuse, qui fait exception à ce
qui a lieu chez les autres organes des larves puisqu'ils
m
494 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobre 1854.)
conservent leur couleur naturelle. Pourquoi le fluide
nourricier coloré n'a-t-il d'action que sur la soie?
— iMM. Budge et Waller présentent des Recherches sur
le système nerveux. Pre?nière partie : Action de la partie
cervicale du nerf grand synpatique et d'une portion de la
moelle épinière sur la dilatation de la pupille.
Ce travail est renvoyé à l'examen de MM. Magendie,
Flourens et Pouillet.
— M. LerebouUet adresse une Note sur les variétés rouge
et bleue de l'Ecrevisse flûviatile,
ïl fait savoir que ces variétés existent dans plusieurs
cours d'eau de la vallée du Rhin, et il en signale une troi-
sième d'un vert sale et terne, d'une taille plus petite, que
les pêcheurs regardent comme de mauvaise qualité, et
qu'ils désignent par le nom d'Ecrevisse d'égoût, dénomi-
nation Inexacte, puisqu'on la trouve dans les eaux cou-
rantes avec les Ecrevisses ordinaires. M. LerebouUet a re-
marqué constamment que les branchies de cette variété
sont couvertes d'une grande quantité de branchiobdelles.
Il a aussi trouvé ces parasites, mais en moins grande quan-
tité, sur les variétés rouge et bleue, et il se demande si
leur présence, qui enlève aux Ecrevisses une bonne partie
de leur fluide nourricier, et rend leur respiration incom-
plète, n'est pas pour quelque chose dans l'altération que
présente leur couleur.
Il arrive ensuite à des considérations d'anatomie micros-
copique très-intéressantes, pour chercher à expliquer les
différences de couleur que ces variétés présentent, et les
effets de divers réactifs, et de la cuisson, et il donne enfin
la description d'une nouvelle espèce.
« Je terminerai cette Note en signalant une espèce nou*
velle d'Ecrevisse qui vit dans nos eaux, et que nos pê-
cheurs appellent Stein krebs (Ecrevisse des pierres). Elle
est distincte des Astacus saxatilis et A. tristis de M. Her-
rich-Schaffor (Faune d'Allemagne), et se caractérise sur-
tout par ses longues et fortes antennes, qui dépassent la
SOCIÉTÉS SAVANTES. 495
longueur du corps ; par le volume reniarquable de ses
pinces, couvertes de grosses granulations noirâtres; par
son rostre court, dont la pointe dépasse à peine l'extréDiité
do rarticle basilaire des antennes externes, et qui est privé
de la crête dentée que présente le rostre de l'espèce conn-
mune ; enfin, par la couleur grisâtre de son corps, tandis
que le premier segment de l'abdomen et certaines régions
des pinces sont d'un vert foncé. Je me réserve de décrire
prochainement cette espèce plus en détail. »
— M. FociUon adresse, sous forme de lettre à M. Valen-
ciennes, des observations Sur les couleurs du test des Crus-
tacés.
« Ces observations, dit-il, font partie d'un Mémoire en-
core inédit Sur la structure et les fonctions de la peau chez
les animaux annelés, Mémoire dont j'ai eu l'honneur de
lire à l'Académie, le ]^ novembre ^850, un extrait qui a
été inséré dans les Comptes rendus, tome XXXI, page 670.
« Si vous voulez prendre la peine de relire dans ce Mé-
moire le résumé de mes observations sur la coloration des
Crustacés, vous y verrez que je représente cette coloration
comme résultant, chez presque tous, du mélange de deux
substances, l'une plus ou moins abondante, rouge-écar-
late, l'autre cristallisée, bleue chez l'Ecrevisse, le Homard,
leCarcin-Ménade, etc, jaune-citron chez la Langouste, etc.
Cette substance cristalline se détruisant par la chaleur et
les acides, et se dissolvant dans l'alcool, ces corps rendent
les Crustacés sur lesquels ils agissent rouges ou roses< sui-
vant la quantité de leur pigment rouge; de là résulte l'ac-
tion du suc gastrique, que vous avez eu l'occasion de si-
gnaler, et qui rentre dans l'énoncé général que j'ai donné
au sujet des corps acides. Si un état maladif de la peau,
ou toute autre chose, gêne ou empêche la production de
l'un ou l'autre des deux pigments, on aura tantôt les va-
riétés rouges que vous avez fait connaître tantôt des va-
riétés de la couleur du pigment cristalHn, telles que les
variétés bleu de ciel de l'Ecrevisse ordinaire. Cette cou-
496 RKV. ET JviAG. DE zooLO(wr:. {ih'iobre 185-1.)
leur est même celle que prend 1 Ecrevisse immédiatement
après la mue, parce que les cellules génératrices du pig-
ment rouge ne sont pas encore arrivées à leur complet
développement dans le nouvel épidémie, n'ont pas encore
répandu leurs corpuscules colorants, et le pigment cris-
tallin existe seul ou presque seul. iMais, à mesure que le
pigment rouge intervient, l'animal prend sa couleur défi-
nitive, pour ne la perdre que par la réaction des corps
destructeurs du pigment cristallisé.
« J'ajouterai même que cette réaction peut avoir lieu
sans tuer l'animal, et l'action des acides affaiblis rend les
Ecrevisses rouges sans les faire périr. »
— M. Lecœur signale VEmploi du chloroforme pour faci-
Jiter, dans certains cas, des recherches micrographiques.
' « M'occupant depuis assez longtemps, dit-il, de micro-
graphie, et éprouvant de grandes difficultés à fixer les
animaux sous le champ du microscope, j'y suis arrivé par
un moyen nouveau, qui consiste à soumettre ces animaux
à l'action du chloroforme, à l'aide d'une petite éponge ou
d'un petit morceau de papier mis sur le verre où ces ani-
maux sont examinés. J'ai en ce moment des infusoires
qui, à un grossissement ordinaire (200 diamètres), présen-
tent environ 6 centimètres de long sur 4 de large ; ce sont,
je crois, des Vorticelles. Sous l'influence du chloroforme,
leur mouvement est complètement changé, puis survient
le repos complet ; en enlevant le chloroforme, tout rentre
dans l'état où se trouvaient précédemment les animaux. »
— M. Vallot écrit qu'il avait signalé, dans les Mémoires
de l'Académie de Dijon (articles sur l'ichthyologie fran-
çaise), la variété rouge d'Ecrevisses, et que, quant à la
question des Crapauds trouvés vivants dans des pierres, il
en avait fait l'objet d'un Mémoire qui fut, en \ 824, cou-
ronné par la Société linnéenne de Paris.
Séance du 20 Octobre. — M. Clavel lit un Mémoire Sur
les fondions des muscles obliques de l'œil. Ce travail est ren-
voyé à la commission précédemment nommée pour exa-
SOCIËTKS SAVANTRS. 497
FMiner 1rs oomnnniicatioiis de l'autrur sur le môme sujet.
Il en est de mô ne d'un ^rand travail de MM. Ang. Du-
méril^ Demarquny et Lecointe^ Intitulé : Recherches expéri-
mentales sur les modifications imprimées à la température
animale par l'introduction y dans l'économie^ de différents
agents thérapeutiques.
— M. le docteur Robonam lit un Mémoire ayant pour
titre : Quelques faits pouvant servir à élucider Cétiologie de
la maladie spéciale de plusieurs végétaux.
Déjà, Tan dernier, M. Robouam avait cherché, dans plu-
sieurs Mémoires lus aux Sociétés d'agriculture et de mé-
decine, à établir l'identité do la maladie de la pomme de
terre, de la vigne et d'autres végétaux, et il avait été con-
duit, par l'analogie des altérations, à admettre l'identité
de la cause, qu'il attribuait à un Myzoxile auquel il don-
nait le nom de Coccus radicum.
Le travail actuel est bien plus complet que les précé-
dents ; mais M. Robouam ost moins affirmatif, quoique ses
conclusions soient pareilles. Cette fois, il commence par
présenter des faits nombreux, comme un médecin qui a
recueilli des observations au lit du malade. Il est conduit
à étudier : T les lésions du canal médullaire; 2° celles de
l'écorce et dès feuilles ; 5° celles des racines, organes en-
core peu explorés. Il montre que ces altérations sont gé-
néralement produites par une soustraction et une vicia-
tion des sucs nourriciers, opérées par des insectes qui
amènent constamment l'apparition de phénomènes mor-
bides pouvant être rattachés à un même cadre nosologi-
que, et s'accompagnant presque toujours de divers cryp-
togames. Il en accuse surtout les Aphidiens, les Acariens
et les Coccus.
Il fait remarquer que les insectes et les cryptogames
existent presque toujours ensemble, et, traitant la question
en médecin, il se demande : Ces productions cryptogarai-
ques sont-elles, comme le bouton de la petite vérole, le
principe morbide résumant la maladie et pouvant la re- .
2* SÉRIE. T. ni. Année 1851. 32
498 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Octobrc 1851 . )
produire? Sont- elles des productions anormales se gref-
fant sur les végétaux ; vivant à leurs dépens, et les alté-
rant? ou bien ne sont-elles qu'une des formes rudimen-
taires des insectes, ainsi que Font pensé plusieurs bons
esprits, pourr.4ré;rfo, V Erisyphe eiV Erineum, cryptogames
très-simples, occupant la dernière place dans l'échelle des
végétaux.
11 dit un mot du traitement, qu'il croit possible, efficace
et peu dispendieux. Il appelle le concours de tous les
hommes instruits, pour faire l'histoire de ces insectes, si
nombreux, si malfaisants, si peu connus, et si difficiles à
étudier. Il dit à ce sujet : « Lacune regrettable pour les
sciences, désastreuse pour Tagriculture, qui, au contraire,
si elle était convenablement remplie, pourrait peut-être
devenir pour l'industrie une source nouvelle de travail et
de bien-être. » Pour tâcher d'arriver à ce but, M. Robouam
nous a engagé à étudieretà déterminer les nombreux in -
sectes qu'il observe à diverses périodes de leur existence,
ce que nous avons accepté de grand cœur. 11 est fâcheux
que nous ne puissions pas consacrer tout notre temps à
l'étude des nombreux matériaux qu'a rassemblés M. Ro-
bouam, dont les vues, tout-à-fait nouvelles et philosophi-
ques, rentrent dans la pathologie générale, voie qui peut
conduire aux résultats les plus importants pour la patho-
logie végétale, et par conséquent pour l'agriculture. Déjà
M. Robouam nous a donné l'occasion d'observer des faits
entomologiques nouveaux, et qui feront le sujet de com-
munications ultérieures à l'Académie.
— MM. Wailer et Bùdge adressent des Observations sur
la partie inler crânienne du nerf sympathique, et sur fin-
fluence qu'exercent les troisième, quatrièmCj cinquième et
sixième paires sur les mouvements de l'iris. Ce travail est
renvoyé à la commission nommée pour la précédente com-
munication de cet auteur.
— M. Bourguignon adresse des Observations Sur l'Aca-
rus mâle de la gale de V homme.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 499
Le mâle de VAcarus scabiei a pour caractères distinctifs
son volume, qui ne dépasse pas ^ de millimètre, un or-
gane sexuel très-développé, et placé, comme chez les au-
tres Acares, entre les pattes postérieures ; les épimères des
pattes postérieures soudés à leur naissance, et de rares
appendices cornés sur la face dorsale. La femelle, indé-
pendamment de l'absence des organes sexuels mâles, a
les épimères des pattes postérieures séparés, un long poil
à la dernière paire des pattes postérieures, au lieu d'un
ambulacre que porte le mâle ; enfin, de nombreux appen-
dices cornés sur le dos.
VAcarus mâle a la petitesse et l'agilité d'une jeune
larve ; il s'enfouit sous l'épiderme pendant vingt-quatre
ou quarante-huit heures, sans faire de sillons proprement
dits, et, comme je l'ai toujours cherché dans les sillons,
il n'est pas surprenant qu'il m'ait été jusqu'à ce jour im-
possible de le rencontrer. La femelle, à la période de la
ponte, trace seule les sillons sur lesquels est basé le diag-
nostic de la gale ; les larves et les femelles, à la période de
l'accouplement, font des sillons à peine visibles; enfin, le
mâle se fouille, sous l'épiderme, un gîte invisible à l'œil
nu, qu'il abandonne pour aller à la recherche des fe-
melles.
Ces nouvelles observations démontrent que, quand la
contagion s'opère par la transmission d'un ou plusieurs
mâles, seuls de leur sexe, le sillon ou le caractère essen-
tiel de la maladie fait défaut ; elles rendent compte aussi
des difficultés que rencontre journellement le praticien
dans le diagnostic et le traitement de certaines maladies
de peau, transmises par contagion, et qui pourtant ne
pouvaient être à ses yeux de nature psorique.
Séance du 27 Octobre. — M. Flourens lit une Note sur le
point vital de la moelle allongée.
. « M. Âlvaro Reynoso, dans la communication impor-
tante qu'il a faite, lundi dernier, à l'Académie, me cite de
la manière suivante :
500 iiEV. ET MAC. hv. ooLOGiE. ( Octobve 1851.)
« M. Flourens a trouvé qu'il y a une partie, très-circons-
« crite, de la moelle allongée, qui est le véritable siège de
« la respiration. Ce point commence immédiatement au-
« dessus de l'origine de la huitième paire, et sa limite infé-
« rieure est à trois lignes à peu près au-dessous de cette
« origine {\).y>
« Je profite de l'occasion que m'offre cette citation de
M. Reynoso pour définir, avec une précision nouvelle, le
point de la moelle allongée que j'appelle le point, le nœud
vilalf le point premier moleur du mécanisme respiratoire.
« Je disais, dans un M(^moire présenté à l'Académie en
-1827, que ce point avait trois lignes è peine d'étendue ; et
je croyais alors beaucoup dire (2).
« Je puis dire aujourd'hui beaucoup plus : il a à peine
une ligne.
« J'ai fait représenter sur deux figures de cerveaux,
l'une d'un cerveau de chien, l'autre d'un cerveau de la-
pin, les deux hmiles, supérieure et inférieure, du point
vitfU, telles que nie les donnent mes dernières expériences.
« La limite supérieure passe sur le trou borgne ; la litrâtc
inférieure passe sur le point de jonction des pyramides pos-
térieures .-entre ces deux limites est le point vital; et, de
l'une de ces limites a l'autre, il y a à peine nne ligne.
« Je fais souvent l'expérience, en procédant par des sec-
tions transversales.
« Si la section passe en avaîjt du trou borgne, les mou-
vements respiratoires du thorax subsistent.
« Si la section passe en arrière du point de jonction des
pyramides, les mouvements respiratoires de la face (le
mouvement des narines et le bâillement) subsistent.
« Si la section passe sur la pointe du V de substance
(1J Compte rendu, séance du 20 octobre 4851 , page 416.
(2) Voyez mes Recherches expérimentales sur les propriétés^ et
les fonctions du système nerveux, page 204 (2" édition).
SOCIÉTÉS SAVANTES. 50-1
grise, inscrit dans le V des pijramides ou le bec déplume (^),
ïes mouvements respiratoires du thorax et de la face sont
abolis sur-le-champ et tout ensemble,
« Je fais souvent aussi l'expérience d'une autre manière.
« Je me sers d'un petit emporte-pièce dont l'ouverture
a à peine un millimètre de diamètre.
« Je plonge cet emporte-pièce dans la moelle allongée,
en ayant bien soin que l'ouverture de l'instrument ré-
ponde au V de substance griscy et l'embrasse. J'isole ainsi,
tout d'un coup, le point vital du reste de la moelle allon-
gée, des pyramides, des corps restiformes, etc. (2); et,
tout d'un coup, les mouvements respiratoires du tronc et
les mouvements respiratoires de la face sont abolis.
« J'ai fait représenter, sur les deux figures de cerveaux
qui sont sous les yeux de l'Académie, un petit cercle qui
embrasse la pointe du V de substance grise.
« Ce petit cercle marque à la fois et la véritable place^ et
la véritable étendue du point vital.
H On voit que ce point, premier moteur du mécanisme res-
piratoire, et nœud vital du système nerveux (car tout ce qui,
du système nerveux, reste attaché à ce point, vit, et tout
(1) « Constamment, dit M. Cruveiller, dans son Traité d* Ana-
tomie (tome IV, page 258, 2* édition), on rencontre un petit V de
substance cornée, inscrit dans le V qui resuite de la bifurcation
du bulbe. »
(2) M.ILongeta fait une expérience très-conforme à celle-ci.
« J'ai pu, dit-il, diviser, détruire à ce niveau (au niveau marqué
par M. Flourens), les pyramides et le corps restiforme, et voir la
respiration persister : au contraire, la destruction isolée du fais-
ceau intermédiaire a produit la suspension instantanée de la res-
piration. » {Traité de Physiologie, tome II, page 206.) On voit,
sur les figures qui sont sous les yeux de l'Académie, que le cercle
qui circonscrit et isole la pointe du V de substance grise, est
compris lui-même entre les pyramides, et que, par conséquent,
ni les pyramides, ni, à plus forte raison, les corps restiformes,
ne sont pour rien dans le phénomène.
502 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Octobve 1851.;
ce qu'on en sépare meurt), n'est, ainsi que je l'ai répété
bien des fois, pas plus gros que la tête d'une épingle.
C'est donc d'un point qui n'est pas plus gros qu'une tête
d'épingle, que dépend la vie du système nerveux^ la vie de
C animal par conséquent, en un seul mot, la vie.
« Les physiologistes m'ont souvent demandé de leur in-
diquer par un terme anatomique la place précise du point
que je nomme le point vital.
« Je leur réponds : la place du point vital est la place
marquée par la pointe du V de substance grise (1), »
— M. Diiméril, au nom d'une commission, propose à
l'Académie d'accepter l'offre que lui fait M. Bourguignon
d'une planche nouvelle qu'il a fait graver et imprimer à
ses frais, pour compléter son Mémoire sur VAcarus de la
ffale, imprimé dans les Mémoires de l'Académie, savants
étrangers.
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres
et des Beaux-Arts de Belgique, tome XVII, part 1 et 2,
^ 850 ; et tome XVIII, part. 1 , ^S5^ .
Ces Bulletins, rédigés par MxM. les secrétaires des di-
verses classes de l'Académie, forment chaque année un
fort volume in-8° plein de Mémoires et de documents d'un
haut intérêt. Voici ce qui a rapport à la zoologie dans la
classe des sciences :
Séance du 5 Janvier 4 850. — Sur le nain Jean Hanne-
ma, dit l'amiral Tromp; par M. Quetelet (t. IX, pag. 4 5).
Séance du 9 Février. — Recherches sur la Faune litto-
rale de Belgique. Les vers cesloïdes considérés sous le rap-
(1) Sur le cerveau du chien, l'origine du nerf pneumo-gastrique
est 5 millimètres au-dessus du point vital. Sur le cerveau du la-
pin, l'origine du nerf pneumo-gastrique est 5 millimètres au-
dessus du point vital.
505
port physiologique, embryogénique, et zoologique; par
M. Van Beneden (p. 102).
Séance du 6 Avril. — Sur un nain belge, par M. Quete-
let (p. 544).
Séance du V^ Juin. — Sur deux larves d'Echinodermes
de la côte d'Ostende, par M. /. Van Beneden (p. 508).
Séance du 50 Novembre, — M. Van Beneden lit un rap-
port sur deux Notes de M. d'Udekem Ho sur une nou-
velle espèce de Flosculaire ; 2^ sur le système circulatoire
de la Lacinulaire sociale.
Séance du A Janvier 1851 . — Note sur la famille des Ré-
curvirostridées (t. XVIII, p. 5), par M. de Sélys-Longchamps.
Notice sur un nouveau Némertien de la côte d'Ostende,
par M. Van Beneden (p. 15).
Quelques altérations de la peau (Ichthiose, Mucédinées
et tumeurs épiderminales) chez les oiseaux; par M. Gluge
(p. 24). * ;
Note sur le système circulatoire de la Lacinulaire soi-
ciale, par M. J. d'Udekem (p. 59).
Note sur une nouvelle espèce de Flosculaire, par M. J.
d'Udekem (p. 48).
Séance du 1" Février. — Rapport de M. de Konînck sur
le Mémoire de M. Bousquet, ayant pour titre : Description
des Entromotracés fossiles des terrains tertiaires de la
France et de la Belgique.
Séance du 5 Avril. — Note sur un Crustacé parasite nou-
veau, avec rénumération des espèces de cette classe qu'on
observe sur les poissons du littoral de Belgique, par
M. Van Beneden (p. 286).
Séance du 7 Mai. — Sur un nouveau Némertien de la
côte d'Ostende, genre Dinophilus (Extrait d'une lettre de
M. de Quatrefages à M. Van Beneden) (p. 569 .
Séance du \Â Juin. — Rapport sur une Notice de M. Poel-
man, intitulé : Description des organes de la génération
chez le Macropus Benetiii femelle ; par M. Van Beneden
(p. 579).
504 REV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Octobve 1851.)
Description des organes de la génération chez le Macro-
pus Benettii femelle, par M. Poelman (p. 595).
Maunder's treasury, etc. — Trésor d'histoire naturelle^
ou Dictionnaire populaire de la nature animée, édité
par Samuel Maunder; 2" édition, fort vol. in- 12. —
Londres, 1849. Longman, libraire.
Ce volume, de 812 pages, renferme 900 gravures sur
bois représentant des animaux d'une manière exacte et
souvent fort heureuse. Les articles ne contiennent de la
science proprement dite que ce qu'il faut strictement pour
caractériser en peu de mots l'animal dont il s'agit ; mais
on n'a rien omis d'important ni d'intéressant pour ce qui
concerne les mœurs, l'utilité ou la nocibilité. L'entomo-
logie est due principalement à M Ad. White, aide natura-
liste au Muséum britannique; et il suffit de citer ce nom,
pour montrer que cette partie du livre ne laisse rien à dé-
sirer. C'est le même savant qui a dirigé le choix et l'exé-
cution des nombreuses gravures qui illustrent ce joli livre.
Le texte est très-net, quoique très serré ; il est imprimé
sur deux colonnes, est très-compact, et renferme une
masse de renseignements utiles et intéressants pour toutes
les classes de la société.
Ce volume, commençant par un tableau complet de la
classification des animaux, est terminé par un petit Traité
de taxidermie et de préparation pour tous les animaux,
et par un glossaire des termes les plus usités en histoire
naturelle. C'est, en résumé, un excellent ouvrage, destiné
à initier les gens du monde à la connaissance des nom-
breux animaux qui peuplent le globe, et surtout de leurs
mœurs, qui offrent tant de faits admirables et trop peu
connus du grand nombre. Nous pensons que ce Diction-
naire contribuera puissamment à populariser la zoologie
en Angleterre, et à former des naturalistes dans la gêné-
ANALYSES D^OUVRAGES NOUVEAUX. 505
ration qui nous suit. Ajoutons que, pour rendre ce livre
réellement populaire, M. Maunder en a fixé le prix à ^0
schellings, ce qui est remarquablement bon marché, quand
on considère la quantité d'impression et de figures conte-
nues dans ce petit volume très-compact, qui renferme réel-
lement la matière de 5 à 6 volumes ordinaires.
(G. M.)
Catalogue des Hyménoptères de la Grande-Bretagne
conservés dans la collection du Musée britannique {Acii-
leata); par M. Frédéric Smith. ^ vol. in-42. Londres,
4851.
C*est un petit volume de ^oâ pages, qui contient la liste
synonymique de tous les Hyménoptères porte-aiguillons
observés jusqu'à ce jour en Angleterre, et la description
d'un certain nombre d'espèces nouvelles.
M. J.-E. Gray ne pouvait confier ce travail à des mains
plus habiles ; car M. Smith joint à une profonde connais-
sance de cet ordre si intéressant d'insectes un talent re-
marquable comme dessinateur et graveur d'histoire natu-
relle. Nous avons eu l'honneur de faire la connaissance de
M. Smith cette automne; nous avons vu ses richescoUections
d'Hyménoptères, ses travaux consciencieux sur ces insec-
tes, et, comme nous nous occupons nous-méme, avec
beaucoup de prédilection, de l'histoire naturelle de cet
ordre, nous sommes en mesure d'apprécier et de juger \vs
travaux de M. Smith, et nous pouvons dire qu'ils sont
aussi parfaits que consciencieux.
M. Smith a suivi la classification générale de Latreille,
en rangeant ses Hyménoptères porte-aiguillons en quatre
tribus, les Hétérogynes^ les Fouisseurs^ les Diploptères et
les Meliïferes. 11 a placé les Chrijsklides à la fin, comme
formant un groupe de parasites. A la fin du volume, il y
a un appendix contenant des rectifications et des descrip-
506 REV. et'mag. de zoologie. ( Octobre 1851 . )
tiens d'espèces nouvelles ou peu connues, et le tout est
complété par une table alphabétique très-bien faite.
Chaque genre et chaque indication d'espèce est suivi de
sa synonymie complète. H y a d'abord le nom latin et le
nom anglais de l'espèce; puis vient la synonymie, et enfin
l'habitat. Nous trouvons, à la page 3 de notre exemplaire,
aux genres Myrmecina et Stenamma, une indication ma-
nuscrite de M. Smith, indiquant qu'il regarde ces deux
genres comme formés avec des mâles de Myrmica. La sy-
nonymie de quelques espèces, et surtout dans le genre
Bombiis^ a dû coûter un travail prodigieux à M. Smith;
car on voit qu'il est parvenu à reconnaître l'identité d'un
grand nombre d'espèces nominales publiées par des ento-
mologistes de divers pays. Pour arriver à reconnaître cette
identité, il a dû rassembler des séries immenses d'indivi-
dus, afin de trouver tous les passages entre les fausses es-
pèces qu'il s'agissait de rapporter à un type. Nous avons
vu ces séries, et nous avons reconnu, avec plaisir, l'exacti-
tude des rapprochements que fait M. Smith.
Dans l'Appendice, on trouve quelques additions et rec-
tifications de synonymie, des descriptions d'espèces peu
connues, décrites dans des recueils rares ou d'espèces tout-
à-fait nouvelles. Ainsi, par exemple, la Formica domestica,
publiée isolément par Shuckard, et figurant à la page 5,
est décrite en détail à la page 119 de l'Appendice. On y
trouve la description des nouvelles espèces suivantes ;
Myrmica simïllima^ Pompilus acuminaliis, Trypoxylon at-
tenuala, Crabro scutellaris, et Amirena similtimay décrites
pour la première fois.
Ce travail, formant un guide certain pour les entomo-
logistes qui veulent observer les espèces de l'Angleterre,
sera consulté avec beaucoup de fruit par ceux du conti-
nent, sur lequel toutes ou presque toutes les espèces an-
glaises se trouvent. C'est un excellent modèle à suivre,
pour un travail semblable sur les Hyménoptères en géné-
ral, ou sur ceux d'une contrée en particulier, et nous féll"
MÉLANGES ET NOUVELLES. 307
citons beaucoup M. Smith de l'avoir compose, et M. Gray
d'en avoir provoqué et facilité l'exécution.
(G. M.)
IV. MÉLANGES ET NOUVELLES.
Liste des publications du Muséum britannique.
CZoologie.)
Pendant un court séjour que nous venons de faire à
Londres, nous avons visité avec un vif intérêt les collec-
tions zoologiques du Musée britannique, et plus spéciale-
ment celles des animaux articulés, et nous avons reconnu
que ces collections sont magnifiques, autant sous le point
de vue scientifique que sous celui de la beauté des indivi-
dus et de leur bon arrangement. On peut dire qu'aujour-
d'hui le Musée britannique est peut-être le mieux arrangé
de l'Europe ; et ce beau résultat est dû à l'activité et à la
persévérance de son savant directeur, M. J.-E. Gray, à qui
la zoologie doit tant de beaux et utiles travaux.
M. Gray, voulant arriver aussi promptement que pos-
sible à rendre les collections zoologiques du Musée britan-
nique utiles aux savants qui désirent faire des travaux sé-
rieux, a pensé que le meilleur moyen était de les classer
avec grand soin. Il a compris qu'un Musée public n'était
pas la propriété de quelques hommes privilégiés, mais que
les objets qu'il contient appartiennent à tous les citoyens
qui contribuent pour leur acquisition et pour les émolu-
ments des conservateurs. Il a compris aussi qu'une pareille
collection devait, comme les bibliothèques publiques, être
toujours à la disposition de tous, et que son premier de-
voir était de commencer par la bien classer et par en dres-
ser le catalogue.
Pour arriver à ce résultat, M. Gray a pris, selon nous,
le meilleur moyen possible. Il a commencé à donner
l'exemple du travail et de l'activité, en se rendant à son
508 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Octobve 1854.)
bureau tous les jours avec la plus grande exactitude,
comme le font tous les fonctionnaires de nos administra-
tions. Il a appelé auprès de lui les zoologistes les plus
instruits ; il a donné à chacun un groupe à classer et à
cataloguer; et c'est ainsi qu'avec l'aide de son second,
M. Adam White, entomologiste plein de savoir et de zèle,
il est parvenu, en peu d'années, à faire classer ces im-
menses collections et à composer leurs catalogues synony-
miques raisonnes et descriptifs.
Tous les objets qui arrivent au Muséum sont d'abord
inscrits sur un catalogue manuscrit, ou registre d'entrées,
qui porte leur nom ou une indication pour les faire re-
connaître , leur localité et le nombre d'exemplaires reçus.
Une petite paillette mise sous les individus, et renvoyante
ce catalogue préparatoire, permet d'y recourir facilement.
Nous avons remarqué que ce travail, tout d'administra-
tion, et purement mécanique, devait absorber une grande
partie du temps des assistants qui le font. Nous croyons
qu'il serait peut-être possible de réserver l'intelligence et
le temps de ces savants pour des travaux plus scientifi-
ques, en faisant faire cette inscription d'entrée des objets
à des employés inférieurs. Une dépense peu importante
pourvoirait à cet objet. Les registres de ce catalogue par-
tent de -1858, époque où commence l'administration de
M. Gray, et ils sont tenus au courant, jusqu'à ce jour, avec
une régularité exemplaire.
Du reste, depuis le chef jusqu'au plus modeste employé,
tout le monde est à son poste depuis dix heures du matin
jusqu'à quatre heures du soir. Tout travailleur qui a
quelque objet à étudier est sûr de trouver le directeur et
son personnel ; une course faite au Muséum britannique
pour une recherche quelconque n'est jamais une course
inutile, et les zoologistes qui veulent entreprendre des tra-
vaux monographiques sont sûrs de trouver dans ces col-
lections nationales et publiques tous les objets, soit classés
et numérotés, avec leur synonymie, soit au moins placés
MRLAN(.ES ET NOUVELLES. 509
dan^ leurs groupes, s'ils sont nouveaux et si les catalogues
de ces groupes ne sont pas encore terminés.
M. Gray, pour rendre les catalogues des collections zoo-
logiques plus portatifs et plus usuels, les a fait éditer dans
le fornfiat in-4 2.
Voici rindication de ceux de ces catalogues qui ont déjà
paru, et qui sont sous presse :
^. Liste des Mammifères.
2. Catalogue des Mammifères. Part. 4", ^845.
3. — des Cétacésy avec 8 lithographies.
4. — des Phocidœ.
5. - — des Ruminants (sous presse).
6. Liste des Oiseaux. Part. ^'% Raptorial. — 2. Passeres
fissirostres. — 5. Gallinae, Grallae et Anseres.
7. Catalogue des Reptiles. Part. 4'®, Tortues, Crocodiles
et Amphisbeniens. — 2. Lézards. — 5. Serpents. — 4. Am-
phibies, Batraciens.
8. Liste des squelettes.
9. Catalogue des Poissons cartilagineux, avec 2 planches.
^0. — des Mollusques. Part. V*, Céphalopodes.
— 2. Ptéropodes. 5. Bivalves (Placentadae et Anoniiadae).
>H. Liste des Crustacés.
i2. — des Myriapodes.
-13. Nomenclature des Co/éo;)f ères. Part. ^'®, Cetoniadae.
— 2. Hydrocanlhari. — o. Buprestidae. — 4. Cleridae.
4 4. Liste des Hémiptères. Part. V\ Cicadaires. — 2. Pu-
naises, avec \^ planches.
^5. Liste des Hyménoptères. Part, ^"et 2% Chalcididse.
6. Aculeala d'Angleterre.
46. Liste des Lépidoptères. Part. 4", Papilionidae. — •
2. Ericinidœ. — 3. App. aux Papilionidse.
47. Liste des Diptères. Part. 4", 2^ 5^ 4*.
48. — des i^arfiaires d'Angleterre. Part. 2^ Eponges,
rsous regrettons de n'avoir pas eu le temps d'examiner
chacun de ces catalogues à loisir, afin de pouvoir faire
connaître les noms de leurs auteurs, et de donner quel-
510 REV. ET MAC. DE ZOOLOGîE. {OctobrC 1851.)
ques détails sur leur composition, comme nous le fai-
sons aujourd'hui pour le catalogue des Hyménoptères
d'Angleterre, part. IV {Aculata), que son savant auteur,
M. Frédéric Smith, vient de nous adresser. Nous y revien-
drons aussitôt que nous aurons pu les étudier convena-
blement. Tout ce que nous savons, pour le moment, c'est
qu'ils ont été rédigés par MM. J.-Ed. Gray, G.-R. Cray,
Adam White, Walker, J. Dallas, Fred. Smith, et feuDou-
bleday, dont l'Entomologie déplore la mort prématurée.
(G. M.)
Monstruosité observée sur le Hanneton vulgaire.
Dans notre numéro précédent, nous avons publié un
article très-intéressant de M. Lereboullet, sur une mons-
truosité de Tantenne du côté droit d'un Melolontha vidga-
ris, consistant dans l'existence de trois antennes. En con-
sultant nos notes pour un autre travail, nous voyons que
ce même fait a été observé en ^849 par M. Wesmael, qui
en a publié une figure presque identique à celle donnée
par M. Lereboullet, dans les Bulletins de l'Académie des
Sciences de Bruxelles, tome ^6, 2* part., p. 582 (figure
dans le texte). M. Wesmael se livre, à cette occasion, à
des considérations physiologiques sur la cause de ces mons-
truosités ; il cite tous les cas semblables publiés avant lui,
et parle d'un auteur que M. Lereboullet n'a pas connu, le
professeur Romano, qui a fait connaître une nonstruosité
analogue observée sur le Dendarus hyhridus^ et qui a pu-
blié, à cette occasion, des réflexions intéressantes sur les
causes de la monstruosité.
(G. M.)
Dans la 28*^ session de V Association britannique pour
Tavancement des sciences, tenue à Ipswick, en juillet ^ 85-1,
plusieurs savants ont fait des communications paléontolo-
giques très-intéressantes. L'espace nous manque pour les
MÉLANGES ET NOUVELLES. 5 M
analyser convenablement ; mais nous croyons bien faire
en les indiquant par leurs titres, afin d'avertir 1rs zoolo-
gistes, qui pourront recourir aux recueils anglais, s'ils
ont quelque travail à faire sur ces sujets,
V Sur de nouveaux Mammifères de la formation éocène
d'eau douce de Hardwell-Hantz; par M. Owen.
2" Sur les dimensions probables du grand Requin (Car-
charias megalodon) du Red-Crag; par M. Boiverbank.
Ty"" Sur les Echinodermes du Crag; par M. E. Forbes.
4" Sur la découverte faite par le docteur Overweg de
roches dévoniennes dans le nord de l'Afrique ; par M. E.
Forbes.
5" Sur les débris d'un oiseau gigantesque de l'Argile de
Londres à Sheppy ; par M. Bowerbank.
e*» Sur les Ptérodactyles de la craie ; par M. Bowerbank.
7® Sur les Fossiles siluriens du Canada; par M. J.-W.
Salter.
Dans une des dernières séances de la Société Entomolo-
gique de France, M. Delahaye, peintre d'histoire naturelle
très-habile, a présenté les premières livraisons d'un ou-
vrage qu'il vient d'entreprendre, sous le titre dî'Iconogra-
pliie (les Lépidoptères ou Papillon de France. Ces figures,
d'une exactitude remarquable, ont attiré l'attention des
membres de la Société par leur beauté, la pureté de leur
coloris, et par le mode tout nouveau de leur exécution.
M. Delahaye est arrivé à appliquerjla lithochromie delà ma-
nière la plus heureuse, et de façon à pouvoir faire un vé-
ritable tour de force, en donnant les livraisons de son Ico-
nographie à un prix vraiment fabuleux de bon marché.
En effet, chaque livraison, de trois planches in-8°, colo-
riées, n'est que du prix de \ franc.
Nous reviendrons sur cette belle et économique publi-
cation dans un prochain numéro. Nous donnons aujour-
d'hui le prospectus de cet ouvrage, édité par M. Arthui-
Bertrand, rue Hautefeuille, 24 .
5-12 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Ociohre 1851.)
Un de nos abonnés possède un exemplaire comph't (y
compris le 6' volume) du Magasin d'Entomologie d'Illiger,
et désirerait l'échanger contre un ou plusieurs ouvrages
de Zoologie générale, d'Anatomie comparée, ou mieux,
d'Entomologie.
On sait que le 6® volume de ce recueil est une des plus
grandes raretés bibliographiques, car l'édition en a été
brûlée dans un incendie avant sa mise en vente. II n'existe
donc de ce volume que quelques exemplaires remis à l'au-
teur, et qu'il a distribués à des amis.
Cet exemplaire complet d'Illiger, d'une valeur d'au
moins cent francs, serait déposé au bureau de la Revue
Zoologique, si des offres étaient faites. — Ecrire franco,
rue des Beaux Arts, 4.
ERRATA pu IN» 9.
Page 440, ligne % Eucor ; lisez Eucorysses. — Ligne 14, Ama"
ripses; lisez Eucorysses. — Ligne 30, Eucoryssens ; lisez Euco-
rysses.
Page 445. Pentatoma maculata^ Mihi; changer le nom de ma'
culala en <elui de pugillator, Fab., cette espèce étant bien celle
de Fabricius, ainsi que j'ai pu m'en assurer en examinant la
collection de Banks.
Poge 444, ligne 25, maculata; lisez pugillator.
Page 446, l'avant-dernière ligne, striale; lisez striata.
Page 447, ligne 28, |fig. b ; lisez fig. o, planche 1i ). — Chan-
ger les lignes a mictis met. fem. 6, id. mâle. Planche 12, Usez
prislhesancus quadridens, Fab., au lieu de lateralis.
TABIiE DE$^ MATIÈRES^ DV ^^ 10.
Lafresnàye. — Suite de la monographie du genre Picucule. 465
— Tyrans de l'Amérique. 470
— Nouvelle espèce de Todier. 477
A. DuMÉRiL. — Stenodactylus caudi-cinctus. ^''^9
Adcapitaine. — Perforation par les Pbolas. 486
Académie des Sciences de Paris. 488
Bulletins de Bruxelles. 502
Trésor d'histoire naturelle. S04
Hyménoptères de la Grande-Bretagne. 505
Catalogues du British muséum. ^^^
Monstruosité du Hanneton. 5.^0
Association britannique. *^-
Lépidoptères de France. 511
QUATORZIEME ANBTEE. — NOVEMBB.£ 1851.
I. TRAVAUX IIVEDITS,
Description d'espèces nouvelles d'oiseaux du Gabon (côte
occidentale d'Afrique), par Jules et Ed. Verreaux.
Dendrobates Gabonensis — Front, sourcils et dos vert-
olive foncé, la base des plumes gris enfumé sur la dernière
partie; vertex et occiput rouges ; régions oculaire et paro-
tique, joues, menton, cou, et tout le dessous du corps,
d'un jaunâtre sale, varié de brun, c'est-à-dire le brun
bordant chaque plume: ces deux couleurs, par leur mé-
lange, formant une espèce de col derrière le cou ; tectri-
ces caudales supérieures vert-olive avec une teinte jaune,
inférieures jaunes, barrées de brun ; rectriccs, en dessus,
brunes, comme barrées de brun plus foncé et bordées
d'olive, à côtes d'un brun mordoré ; en dessous, d'un
olive foncé, en partie barrées de jaune sur les barbes in-
ternes; lectrices supérieures aiaires et scapulaires vert-
olive foncé ; tectrices inférieures blanchâtres, rayées de
brun noirâtre; rémiges primaires, en dessus, bordées d'o-
live, avec trois espèces de bandes sur les barbes externes;
en dessous, brun noirâtre, avec des taches blanchâtres sur
les barbes internes ; bec couleur de corne, bleuâtre seule-
ment à la base de la mandibule inférieure ; tarses et doigts
bleuâtres; ongles couleur de corne. — Longueur totale,
42 cent. Ici. de l'aile fermée, 8 cent. Id. de la queue, 4
cent.
Cette description a été prise sur un sujet mâle adulte
qui fut tué dans les grands bois, où il cherchait dans les
trous des larves et des insectes.
2*> SÉRIE. T. m. Année 185'1. 35
3M REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 185^.)
Hyphantornis Grayi. — Front, vertex, occiput, face, et
tout le dessous du corps, jaune d'or ; tache à la région ocu-
laire antérieure, menton, gorge, et devant du cou, noirs ;
derrière du cou, dos et croupion, d'un noir brun, avec
une teinte olive à cette dernière partie ; tectrices caudales
supérieures d'un noir brun, lavé de jaune olive ; inférieu-
res jaunes ; rectrices de couleur olive ; tectrices alaires su-
périeures et scapulaires d'un noir brun; inférieures jau-
nes ; rémiges brun noirâtre , bordé d'olive ; bec noir ;
tarses et doigts bruns. —Longueur totale, ^5 cent. M2.
Id. de l'aile fermée, 7 cent. ^ 12.
Notre description repose sur un sujet mâle très-adulte
qui fut tué sur la lisière d'un grand bois. Son estomac
était garni de semences de diverses plantes.
Nous nous faisons un plaisir de dédier cette rare espèce
à M. George-Robert Gray, comme un témoignage de notre
estime.
Columba Malherbii. — En entier d'un joli gris cendré
passant, en dessus, au violet pourpré le plus vif, surtout
derrière le cou et sur le dos, où cette couleur prend des
reflets métalliques passant du noir vert au pourpre violet
foncé et au vert brillant, suivant les incidences de la lu-
mière. Bec plombé, avec la partie cornée d'un jaune vif;
tarses et doigts paraissant avoir été d'un beau jaune ; on-
gles d'un brun pâle. — Longueur totale, 24 cent. Id. de
l'aile fermée, 47 cent. Id. de la queue, 40 cent. Id. des
tarses, 2 cent.
Cette description a été prise sur un sujet très-adulte,
mais dont nous ignorons le sexe. Il diffère de l'espèce dé-
crite à la fin du Voyage de Delegorgue (vol. 2, p. 615) pre-
mièrement par la taille, qui est de 6 centimètres moindre,
et par le blanc imitant la fiente d'oiseau, qu'il signale
comme étant le caractère du mâle, tandis qu'il donne à la
femelle du brun roux fondu d'améthyste qui se trouve sur
It tête. Au reste, voici la description qu'il en donne :
Tourterelle souillée (Columba Delegorguei). Mâle. —
TRAVAUX INÉDITS. 5^5
Cette Colombe habite les bois de la baie de Port-Natal, où
elle est d'une extrême rareté ; elle y vit isolément : je l'y
tuai en juin. Sa longueur, de l'extrémité du bec à celle
de la queue, est de 50 centimètres ; les pennes externes
sont légèrement plus courtes que les internes. La couleur
générale du plumage est un gris ardoisé foncé, fondu de
pourpre bruni, en exceptant les pennes de la queue et des
ailes, lesquelles noircissent légèrement. La base du cou,
vers l'occiput, est peinte d'un blanc imitant la fiente d'oi-
seau de manière à tromper l'œil de plus d'un observateur ;
et, tant aux abords, tant devant que derrière, depuis les
yeux jusqu'à la poitrine, une belle teinte h reflets métal-
liques distingue cette modeste Colombe. Cette teinte est
une fusion d'émeraude, d'améthyste et de pourpre ; elle
est telle qu'un vert doré, pourpré, mêlé tout à la fois de
rouge et de vert; ce qui ne l'empêche pas d'être sous une
inclinaison purement d'un vert doré, tandis qu'elle de-
vient, sous l'autre, comme une brillante améthyste. Le
bec est noir de sa base à son milieu ; l'extrémité, à partir
du renflement, est jaune ; les pieds sont également jau-
nes. La femelle diffère du mâle par sa tête, d'un brun
roux fondu d'améthyste, et par l'absence totale de blanc
vers la naissance du cou.
Ajoutons que notre Columba Malherbîi est très-rare au
Gabon, où elle fréquente l'intérieur des grands bois ;
qu'elle se nourrit de baies, et qu'on n'en rencontre jamais
que deux ensemble, sans doute les deux sexes.
Nous la dédions à M. Malherbe, de Metz, déjà si avanta-
geusement connu par ses nombreuses publications, et
comme un témoignage de notre estime et de notre sincère
amitié.
Coturnix Adansonii. Mâle. — En dessus, gris plombé,
mélangé de brunâtre sur le front, les sourcils, le vertex et
l'occiput ; seulement, le brun est plus visible sur ces deux
dernières parties, et quelques plumes ont la côte blanchâ-
tre, et quelques autres ont une tache brun noirâtre de
5^6 p.RV. KT MAC. DE ZOOLOGIE. {Noi'tinure 1851.)
chaque côté ; joues blanches, encadrées d'un noir formant
liseré au-dessous des yeux, et allant rejoindre un plastron
de même couleur qui couvre le menton et la gorge ; le
croupion garni de plumes longues, d'un gris plombé plus
ou moins lavé de gris bleuâtre, le rachis des plumes lui-
sant et grisâtre; en dessous, gris bleu et roux, surtout aux
parties latérales, où cette dernière couleur se trouve agréa-
blement variée par la coloration gris bleu du rachis des
plumes ; cuisses et région anale d'un gris brun, plombé sur
cette dernière partie ; queue d'un gris bleu ; tectrices alai-
res supérieures rousses, les scapulaires ornées d'une ligne
blanche au centre; petites tectrices inférieures d'un gris
brun pâle, les grandes blanches ; rémiges brun pâle; celles
des secondaires le plus rapprochées du corps rousses en
dessus, avec le rachis bleu ; dun brun pâle en dessous ;
bec brun noirâtre ; tarses et doigts jaunâtres ; ongles d'un
brun jaunâtre. — Longueur totale, ^'2 cent. Id. de l'aile
fermée, 7 cent. ^/2.
Femelle : en dessus, d'un brun roussâtre, écaillé de fauve
sur le vertex, mélangé de noirâtre sur le dos, avec une
ligne blanche au milieu de chaque plume ; tête et dessous
du corps d'un fauve pâle, sans plaque noire au menton ni
à la gorge; chaque plume du thorax, de l'abdomen et des
flancs bordée d'une espèce de demi-cercle brun noirâtre.
Cette charmante espèce, que nous dédions à la mémoire
d'Adanson, se rapproche un peu de VExcalfactoria pour
la masse de ses couleurs ; mais elle s'en distingue non-seu-
lement par sa taille, un peu plus forte, mais encore par le
bec, qui tient plutôt des Synoicus de l'Australie.
On la trouve dans les plaines buissonnières, par paire,
et elle n'émigre pas. Sa nourriture consiste en semences
de diverses espèces.
TRAVAUX INÉDITS. 547
Observations sur les métamorphoses de la Laclinœa
^ vicina, Lacord. ; par M. H. Lucas (4 j.
Dans un Mémoire qui a été inséré dans le premier tri-
mestre de 4 851, p. 29, des Annales de la Société Entomo-
logique, et qui a paru en avril, j'ai fait connaître les
transformations de la Titubœa {Clythra) octosignata de Fa-
bricius. ^J'aurais désiré en même temps représenter la
larve et la nymphe de cette espèce, dont les descriptions
ont été faites pendant mon séjour à Médéah; et, si ces fi-
gures n'ont point été données, c'est que je croyais pouvoir
rapporter, encore vivantes, à Paris, des larves et des nym-
phes de cette Titubœa^ dont les transformations étaient in-
connues. Les métamorphoses du petit coléoptère que je
vais consigner dans ce second travail, et dont j'ai fait figu-
rer, sur le vivant, la larve et la nymphe, appartiennent à
un insecte de la famille des Clythrides, et qui est désigné
par M. Lacordaire sous le nom de Laclinœa vicina^ Lacord.,
Monographie des Coléoptères subpentamères, de la famille
des Phytophages, tom. 2, p. 475, n° 3, 4848. Dans une
course queje fis, en mars4 850, dans la vallée du Mazafran,
et sur le plateau où est situé le village de Douaouda, à peu
de distance de Coléah, je trouvai, en soulevant de grosses
pierres, quelques fourreaux de la Lachnœavicina, Lacord.,
dont les uns étaient fermés et les autres se traînaient pé-
niblement dans les anfractuositésde la pierre sous laquelle
ils se tenaient à l'abri. C'est dans des lieux assez humides,
et toujours isolément, que j'ai rencontré ces fourreaux ;
ce qui me ferait supposer que ces larves vivent seules,
contrairement à ce qui a lieu pour celles de la Tunhœa
{Clythra) octosignata de Fabricius ; car c'est toujours dans
des fourmillières que j'ai trouvé ces larves singulières.
Lors de mon premier séjour en Algérie, pendant les années
(1) Ce Mémoire a été lu à la Société Entoinologique de France,
dans la séance du 15 août 1854 .
548 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1854.)
4 840, 4844 et 4 842, je «le rappelle avoir déjà rencontré
aux environs d'Oran, particulièrenrient sur le versant Est
du Djebel Santa-Cruz, ainsi que dans les ravins du^ebel
Santon, ces habitations remarquables que j'avais rappor-
tées à Paris, mais auxquelles je n'avais pas cru devoir at-
tacher une bien grande importance, n'ayant pu obtenir
aucune éclosion. Cette fois-ci, j'ai été plus heureux, et, en
visitant les boîtes dans lesquelles j'avais placé ces four-
reaux, je fus agréablement surpris de rencontrer dans
une d'elles deux individus à l'état parfait (mâle et femelle)
de la Lachnœa vîcina, Lacord. C'est dans le courant de dé-
cembre 4 850 que la nymphe se changea en insecte parfait,
éclosion excessivement hâtive, et que j'attribue à la tem-
pérature élevée dans laquelle j'avais placé les quelques
nymphes que j'avais à ma disposition. Dans mon premier
travail, j'ai dit que c'était quelquefois par la partie anté-
rieure que l'insecte parfait sortait de son habitation, con-
trairement à tout ce qui avait été dit par les entomologistes
qui ont étudié ces fourreaux singuliers, car l'éclosion a
ordinairement lieu par la partie postérieure. En émettant
cette opinion, que j'ai avancée, au reste, avec la plus
grande réserve, j'ai dit que cette éclosion anormale parla
partie antérieure était probablement due au peu de repos
dans lequel j'avais laissé ces larves, que j'avais emportées
avec moi de Médéah à Boghar, et de cette dernière localité
à Alger. En effet, les fourreaux de la Lachnœa vicina que
j'avais pris en mars dans la vallée du Mazafran, et que j'a-
vais laissés à Alger jusqu'en juillet, mois dans lequel ces
larves avaient fermé leurs fourreaux, viennent en quelque
sorte confirmer l'opinion que j'avais émise. En étudiant
les fourreaux de cette espèce qui avaient été laissés dans
le plus grand repos, j'ai remarqué que c'était bien par la
partie postérieure, ou le gros bout, que l'animal parfait
était sorti, c'est-à-dire par la partie opposée à celle par la-
quelle la larve montre sa tête et ses pattes lorsqu'elle
traîne son fourreau, et que je désigne sous le nom de
TRAVAUX INÉDITS. 5^9
partie antérieure. Ce n'est donc, comme je l'ai déjà dit
plus haut, qu'au peu de repos dans lequel ont vécu les
larves de la Titubœa octosignaia, qu'il faut attribuer cette
éclosion par sa partie antérieure, éclosion que l'on peut
considérer comme insolite, si toutefois elle a eu lieu
ainsi.
De la larve. — Elle est longue de ^0 millimètres, et sa
largeur égale environ 5 millimètres ^/2 à 4 millimètres;
elle est allongée, à peu près cylindrique, avec la partie
postérieure fortement recourbée en arc de cercle. La tète,
de consistance cornée, est à peu près circulaire, d'un brun
rougeâtre, et couverte do points assez forts, arrondis et
peu serrés ; son diamètre est tel, qu'elle ferme complète-
ment l'entrée du fourreau lorsque le propriétaire de cette
habitation est inquiété, ou qu'il s'y ti«nt tranquillement
retiré; elle est très-plane, déprimée môme, et vers sonmi-
lieu elle présente un sillon demi-circulaire assez profon-
dément accusé; sur les parties latérales, elle présente
quelques poils roussâtres, allongés et assez distants les uns
des autres ; antérieurement, elle est profondément échan-
crée, avec le bord de cette échancrure revêtu de poils
roussâtres très-courts et assez lisses : c'est probablement
derrière cette échancrure que se trouve située la lèvre su-
périeure, qui m'a semblée soudée ou faisant corps avec la
partie antérieure de la tête. De chaque côté de cette échan-
crure, mais plus postérieurement, les bords de la tête
sont légèrement relevés, et forment une saillie ou avance
assez prononcée ; c'est au-dessous de cette saillie que l'on
aperçoit une petite concavité assez profonde creusée dans
le sens longitudinal, et dans laquelle viennent se loger les
antennes; celles-ci sont courtes, et paraissent insérées à la
partie antérieure de la ca,vité dans laquelle elles viennent
se placer ; elles sont composées de trois articles de couleur
roussâtre, dont le premier est très-gros, court; le suivant,
ou le second , est plus allongé, et, lorsque ces organes son t en
mouvement, cet article semble s'emboîter dans le premier
S20 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.)
de manière à disparaître entièrement; quant au troisième,
il est bien moins allongé, et terminé en pointe obtuse à
son extrémité : celle-ci supporte une soie roide, assez al-
longée ; des poils très-courts, testacés, placés çà et là, hé-
rissent ces organes ainsi que le bord de la concavité dans
laquelle ils viennent se placer. Les mandibules, d'un noir
brillant, trianguliformes, un peu plus longues que larges,
sont courtes, assez robustes, et sensiblement tronquées à
leur extrémité ; à leur bord interne, elles m'ont paru fai-
blement bilobées. H est aussi à remarquer que l'espace
qui existe entre le bord interne et la saillie longitudinale
que présentent les mandibules à leur face externe est re-
présenté par une concavité qui m'a semblé bien moins
profonde que dans la Titubœa octosigmita. Les mâchoires
roussâtres, plus longues que larges, paraissent soudées à
la lèvre inférieure ; et, lorsque ces organes sont mis en
mouvement par l'acte de la mastication, il n'y a guère que
leur partie antérieure qui soit mobile ; antérieurement,
elles sont fortement tronquées, et de chaque côté de leur
bord interne on aperçoit un petit palpe composé de trois
articles, qui sont d'un roux testacé ; le premier article est
très-court, assez large, non mobile ; le suivant ou le se-
cond est un peu plus allongé, et m'a semblé soudé au
premier article ; quant au troisième, qui est aussi long
que les articles précédents réunis, il est grêle, et lorsque
les mâchoires sont mises en mouvement par les fonctions
de la mastication, il n'y a guère que ce troisième article
qui soit mobile ; la lèvre inférieure, beaucoup plus longue
que large, est d'un roux testacé, avec sa partie antérieure
sensiblement tronquée ; cette pièce donne naissance à deux
palpes très-petits, courts, composés chacun de deux ar-
ticles, situés sur un petit tubercule rétractile, et qui est
mis en mouvement lorsque les mâchoires sont mues par
la mastication. Le premier segment, ou celui qui doit for-
mer le thorax, est, comme la tête, de consistance cornée ;
mais il est d'un brun roussâtre beaucoup plus clair, très-
TRAVAUX INÉDITS. S21
finement chagriné, avec les bords latéraux, antérieur et
postérieur , testacés ; des poils clairement semés , assez
courts, testacés, hérissent çà et là le premier segment.
Entre ce segment et celui qui doit former le thorax, on
aperçoit de chaque côté un intervalle membraneux, au
milieu duquel est située la première paire de stigmates,
qui est noirâtre, et dont les bords sont de consistance cor-
née; les autres segments sont testacés et fortement phs-
sés. Il en est de môme pour ceux qui constituent l'abdo-
men : ils sont au nombre de neuf, et se contractent au
moindre attouchement; ceux qui occupent la partie mé-
diane, ou les cinquième, sixième et septième, sont forte-
ment gibbeux et recourbés sur eux-mêmes de manière à
former une courbe très-prononcée; quant aux derniers
segments, ils forment, par leur position, une espèce d'an-
cre ou de crochet destiné à retenir la larve dans son four-
reau, et à mettre à la portée des organes buccaux les
matériaux nécessaires pour la construction du fourreau
dans lequel cette larve subit toutes les métamorphoses ;
sur les parties latérales, qui sont fortement gibbeuses et
plissées, il existe une espèce de bourrelet formé de tuber-
cules très-saillants rendus très-mobiles par les mouve-
ments des segments abdominaux, et sur lesquels on aper-
çoit la position occupée par les stigmates : ceux-ci sont
roussâtres, de couleur cornée, et semblables à ceux qui
existent entre le prothorax et le mésothorax. Je ferai aussi
remarquer qu'à travers le derme, qui est très mince, on
aperçoit, par transparence, les mouvements du vaisseau
dorsal, qui est légèrement violacé. Les pattes sont grêles
et allongées; les troisième et deuxième pattes sont les plus
longues ; quant à la première, elle est la plus courte; les
divers articles qui composent ces organes sont comprimés,
d'un rouge testacé, avec le cinquième d'un brun rougcâtre
et héfissé de poils épineux de cette couleur; quant à
l'ongle, il est court, Irès-aigu. Je ferai aussi observer que
522 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novcmbrc 185H.;
des poils roussâtres, assez allongés, peu serrés, placés çà
et là, hérissent les segnnenls abdominaux.
De la nymphe. — Elle est longue de ^^ uiillimètres en-
viron sur 5 millimètres 1/2 de large. Elle est d'un jaune
clair, couleur qui tourne au brun lorsque cette nymphe
est sur le point de se changer en insecte parfait. La tête
est li^se, convexe entre les yeux, et assez fortement dépri-
mée transversalement dans le voisinage où viennent s'in-
sérer les antennes; à sa partie antérieure, elle est assez
saillante, légèrement carénée, avec le bord de cette carène
légèrement spinuleux. Les yeux sont d'un jaune orangé,
couleur qui tourne au brun foncé peu de temps avant le
changemeut en insecte parfait. Les palpes labiaux et
maxillaires, ainsi que les autres organes de la manduca-
tion, sont d'un d'un jaune clair. Les antennes, de même
couleur que les organes de la manducation, placées de
chaque côté transversalement, c'est-à-dire entre les yeux
et les mandibules, longent le thorax en passant sous ses
bords latéraux, de manière que les derniers articles de ces
organes atteignent les élytres, sur lesquelles ils sem-
blent trouver un point d'appui. Le thorax est d'un jaune
clair, avec les pattes légèrement teintées de jaune rouge ;
il est lisse, à l'exception cependant de son bord antérieur,
qui est spinuleux. Entre le prothorax et le mésothorax, on
aperçoit un espace assez grand, qui, dans l'insecte parfait,
est représenté par une membrane très-fine: c'est dans cet
espace, qui est membraneux, que se trouve située, chez
la nymphe, la première paire de stigmates. Le mésotho-
rax, finement ridé transversalement, est d'un jaune tes-
tacé, avec la première paire d'ailes et les élytres auxquelles
il donne naissance fortement plissées longitudinalement;
ces organes sont d'un jaune foncé. Le métathorax, de
même couleur que le mésotliorax, est lisse, et présente
de chaque côté deux sillons longitudinaux, dont celui si-
tué du côté interne est semi-transversal ; cet organe sup-
porte la seconde paire d'ailes qui se trouve au trois quarts
^TRAVAUX INÉDITS. ^23
cachée par les élytres. Les pattes sont d'un jaune clair
avant les première et deuxième paires placées sur les ély-
tres, repliées sur elles-mêmes de manière que les articles
des tarses occupent longitudinalement la région slernale;
quant à la troisième paire, les fémurs et les tibias sont ca-
chés par les ailes, et il n'y a que les articles des tarses qui,
placés sur les sixième, septième et huitième segments,
constatent la présence de cette troisième paire de pattes.
Les segments abdominaux, d'un jaune foncé en dessus,
plus clairs en dessous, ne présentent rien de remarqua-
ble, si ce n'est que les troisième, quatrième, cinquième,
sixième, septième, huitième et neuvième segments présen-
tent en dessus des épines très-prononcées. 11 est aussi à
noter que le septième segment est très-relevé à sa partie
postérieure, de manière à former une protubérance épi-
neuse : cette disposition du septième segment sert proba-
blement de point d'appui à l'insecte parfait pour sortir et
se débarrasser des langes qui l'enveloppent, et pour briser
la partie postérieure du fourreau ; quant au dernier seg-
ment, il est armé en dessus de trois épines, dont la posté-
rieure est un peu plus prononcée. Sur les parties latérales
de l'abdomen, on aperçoit une suite de tubercules sail-
lants qui forment de chaqne côté une espèce de saillie ou
bourrelet : c'est dans l'intervalle qui existe entre chacun
de ces tubercules ou saillies que sont situés les organes
de la respiration, ou les stigmates que l'on voit seulement
par transparence.
Du fourreau. — Il est long de 1 i millimètres, et sa lar-
geur égale environ 6 millimètres. Il est d'un brun légère-
ment roussâtre ou d'un gris cendré, et quelquefois pres-
que entièrement de cette dernière couleur. Ce peu de
constance des couleurs dans la teinte de ce fourreau est
duCj je crois, au terrain sur lequel ces larves se tiennent,
et surtout à leur genre de nourriture. Sur cinq ou six
fourreaux de celte espèce que j'ai pu me procurer, je n'en
ai jamais vu deux semblables, et comme couleur et comme
524 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembre 1854.)
grandeur. A sa partie inférieure, il n'offre pas de bande
longitudinale, comme celui de la Tïtubœa octosignata; au
contraire, cette partie est un peu plus claire, et présente,
dans le sens de sa longueur, une carène finement accusée.
Quoique sa partie antérieure soit aussi moins coupée en
biseau, cependant elle est plus avancée supérieurement
qu'inférieurement : de chaque côté de ses parties latéra-
les, en dessus, il est lisse, et ne présente pas ces côtes
transversales que l'on voit sur le fourreau de la Tïtubœa
octosignata ; seulement, on aperçoit sur la région dorsale
quelques petites saillies en forme de chevron généralement
peu marquées, et qui diminuent de longueur au fur et à
mesure qu'elles atteignent la partie postérieure ; celle-ci
est arrondie, plus forte que la partie opposée, et présente
de chaque côté une petite saillie tuberculiforme assez sen-
siblement prononcée ; il est glabre, et entièrement couvert
de petits grains de sable qui donnent à ce fourreau un as-
pect chagriné ; il est très-légèrement courbé, surtout vers
sa partie antérieure, qui est fermée par un opercule ou
couvercle arrondi, lorsque l'habitant de cette retraite sin-
gulière est sur le point de se métamorphoser. Cet oper-
cui'^, formé, comme le fourreau, de matières excrémenti-
ticUes et de grains de sable, est beaucoup plus convexe
que celui delà Tiiubœa octosignata; de plus, on distingue
facilement à la loupe, de même que sur le fourreau, les
diverses couches assez régulièrement disposées qui com-
posent l'opercule et le fourreau. Comme l'habitation de la
Tï iibœa octosignata, ce fourreau est formé des excréments
de la larve, qui sont convertis ensuite, par la dessication,
en une substance d'un gris roussâtre très-résistante, et
par conséquent bien moins friable que celle de la Tïtubœa
octd.'iigvata. Ayant brisé un de ces fourreaux, afin d'exa-
miner quelle était la construction intérieure, j'ai rensar-
qué que les parois en étaient lisses, et ne présentaient
aucune s.iiilie ni rutîosité, comme cela se remarque à l'ex-
térieur. J'ai examiné aussi avec beaucoup de soins la par-
TRAVAUX INÉDITS. 525
tic postérieure de ces fourreaux, et je n'ai rien vu à l'ex-
trémité, ni extérieurement ni intérieurement, qui pût dé-
montrer d'une manière manifeste que ces singulières
habitations ont pour base une partie de Kœuf, ce qui ce-
pendant a ordinairement lieu pour les Cryptocéphalides et
les Clythres.
De l'insecte parfait. — C'est en décembre ^850 que j'ai
obtenu des individus parfaits de la Lachnœa vicina qui a
été décrite par M. Lacordaire dans le tome II de sa Mono-
graphie des Coléoptères subpeniameres, de la famille des
Phytophages, mais qui n'avait pas encore été figurée.
Afin de compléter l'histoire de cette espèce de Clythride,
je l'ai représentée, et, de plus, j'ai cru devoir accompa-
gner cette figure de la description qui en a été faite par
M. Lacordaire.
Lachnœa vicina^ Lacord. (Monogr. des Coléopt. subpent. de
la famille des Phytophages, tom. 2, p. 173, n° 5, 1848).
L. sat elongata, nigro-caerulea aut virescens, griseo-villosa,
fronte impressa dense strigata, antennis validioribus, prothorace
siibtiliter punetulato vagèque impresso; elytris giabris*, ruiis, sat
crebrè punctulatis, singulo punctis tribus œqualibus (uno hume-
rali, duobus iiifrâ médium transversim digestis), nigris.
Mas. Subcyliudricus, prothorace elytris nonnihil latiore, pedi-
bus anticis longissimis. — Lon^^ 4 à 6 ; larg. i 5U 2 1Ï2 lin.
Yar.A. Elytris luteo-ochraceis, punctis tribus nigris minutis.
Var. B. Elytris flavo-testaceis, singulo punctis tribus ferè de-
letis.
Fœm. Oblongo-cylindrica , capite minori, prothorace elytris
haud latiore, pedibus brevioribus. — Long. 3 3/4, 5; lat. 1 M2,
2 lin.
Var. C. Elytris flavo-rulis. mas. fasm.
Var. D, Elytrorumpunctis inœqualibus, humerali majori.
Var. E. Duplo, imo triplo minor, tarsis anticis maris brevio-
ribus. — Long. 2 3/4, 3 1W; lat. i 1/4, 1 1/2 lin.
Lachnœa vicina, Dej., Cat., p. 442(1857).
Mâle. Les plus grands exemplaires surpassent, sous le
rapport de la taille, ceux de la L. parailoœa, et sont plus
526 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.)
allongés et d'un faciès plus robuste ; mais elle varie à cet
égard, comme cette espèce, dont elle est très-voisine, pour
ce qui concerne les formes et les couleurs. Sa couleur gé-
nérale et sa pubescence sont absolument les mêmes. Les
yeux sont plus grands et plus allongés, les antennes sen-
siblement plus robustes ; le prothorax est un peu moins
largement rebordé, surtout près des angles antérieurs.
Les élytres sont d'un rouge de brique vif, parfois même
un peu sanguin, et ont chacune trois points médians ar-
rondis, égaux, d'un noir un peu bleuâtre : l'un humerai,
les deux autres disposés transversalement au-dessous du
milieu. Quant aux pattes, les antérieures sont encore plus
obliques que chez la L. paradoxa, et présentent quelques
différences essentielles : le premier article de leurs tarses
est moins grêle et un peu déprimé en dessus ; le deuxième
est d'un quart plus allongé, et se rétrécit beaucoup moins
rapidement à la base; le troisième est également plus
grand, mais aussi fortement bilobé.
Ce sexe m'a offert les deux variétés suivantes:
Var. A. Elytres d'un beau jaune de terre de Sienne clair
et mat; leurs trois points noirs très-petits, l'interne des
deux post-médians divisé en deux.
Var. B. Elytres d'un fauve tcstacé parfois un peu livide,
leurs points noirs presque effacés ; il y a tous les passages
entre elle et le type.
Femelle. Je ne lui trouve aucune différence appréciable
avec celle de la paradoxa; sans le dessin des élytres, il se-
rait impossible de l'en distinguer.
Les deux sexes ont en commun les deux variétés sui-
vantes :
Var. 0. Elytres d'un rouge fauve plus clair que chez
les exemplaires normaux ; elle n'est pas rare.
Var. D. J'y comprends les exemplaires dont les points
noirs des élytres sont de grosseur inégale ; le plus souvent
l'huméral l'emporte sur les deux autres ; le plus petit est
ordinairement l'externe des deux post-médians.
Neoue ef nioof. </e Zoo/oi/ce. j8Iif .
rij4.
Métamorpliosos do la Larhiiœa Yiciiia. Zaconi
JV2ùi/n4}fu/ ùn/t.r.i^A'trvers.àS, Ihrù.
TRAVAUX INÉDITS. 527
Cette espèce habite Test et l'ouest de l'Al^j^érie, particu-
lièrement les environs d'Alger et d'Oran. Suivant M. La-
cordaire, cette Lachnœa se montrerait aussi dans les par-
ties méridionales de l'Espagne.
Explication des figures de la planche 4 4.
-I. Larve de la Lachnœa vicina, Lacord., vue de profil.
— 4 a. La grandeur naturelle. — ^ b. Une antenne gros-
sie. — ^ c. La nymphe vue de profil. — -1 </. La même,
vue en dessous. — ^ e. La môme, vue en dessus. — ^ f,
La grandeur naturelle. — 4 ^. Le fourreau de grandeur
naturelle, vu de profil. — 4 h. Le même, vu en dessous.
— ^ i. Lachnœa vicina grossie. — 4 j. La grandeur natu-
relle.
Description de sept Coléoptères nouveaux provenant
du Midi de l'Europe et du iMaroc, par M. Léon Fair-
MAIRE (\),
1. AjffAOROPS, nov. g. (Pselaphii), — Caput cœcum, utrinque
tuberculo acuto armatum. Anlennae 11 articulatae, arliculo ulti-
mo crasso. Tarsi filiformes, articule 1° longiore : ungues simpli-
ces. — Hoc genus Euplectos seqùi mihi videtur.
Speciesunica. A. Âubei. Long. 3mill. — Totus testaceo-rufus,
nitidus, pilis griseo-fulvis sparsus ; capite magno, utrinque su-
pra carinato ; proihorace angusto, basi et apice coarctato, postice
leviter Irifoveolato ; elytris abdominis dimidiam partem tegenti-
bus. — Sicilia.
2. Paussus Favieri. Long. 2 mil!. 1Z2. — Omnium minimus,
totus testaceo-rufus pilis longis indutus; aniennarum articulo
secundo crasso, trigono, uitimo maximo, inflato intus leviter ser-
rulato; prothorace angusto, elongato, medio valde coarctato, et
transversim sulcato; elytris parallelis; abdomine nigro-picco,
pygidio fortiler punctalo. — Marocco.
3. Harminids, nov. g. {Eucnemide$) . — Cox« posteriores fe-
(4) Des descriptions étendues et des figures de ces insectes pa-
raîtront dans les Annales de la Société Entomologique de France.
528 iiEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novembre 185^,)
lïiorum basin tantuiii obtegentes. Tarsi simplices, graciles. An-
tennœ liberap, elongatc-e, serratae, articulis secundo, terlioque mi-
nutis, œqualibus.
Genus Hypocœlo affine, pedibus tarsisque gracilibus, et anten-
narum articulo tertio dislinguendum.
H. caslaneus. Long. 42 mill. — Totus castaneus, pube brevi
flavo-grisea indutus, capite, scutello prolhoraceque dense punc-
tatis; elytris punctato striatis, interstitiis planis dense punctaiis.
— Sicilia.
4. Geotrupes typh^oides. Long. 24 mill, — Niger, nitidus,
vertice antice acuto, in dente minuto prominente, prothorace iri-
spinoso, spinis lateralibus elongatis, gracilibus, medio dentatis ;
elytris punclato-striatis. — Marocco.
6r. Typhœo valdè affînis, sed verticis forma, spinarum longitu-
dine et corpore supra deplanato distinguendus.
5. Crypticds viATicus. Long. 5 mill. 1^2. — Planiusculus,
oblongus, piceo-brunneus. Salis nitidus, prothorace elytris paulo
latiore cum capite dense ac tenuiter punctato, margine postico
utrinquç puncto impresso ; scutello triangulari, tenuissimè punc-
tulfito; elytris apicem versus attenuatis, sat fortiter crenulato
striatis. — Hispania.
6. Pdrpuricenus ferrcgineus. Long. 10 mill. — Ater, pro-
thorace brevi, valde rugoso, utrinque obsolète dentato ; elytris
pallide ferrugineo-testaceis, macula communi nigra, postice dila-
tata, antice hastata. — Hispania.
7. Cassida nigriceps. Long. 5 mill. — Viridis, fere hemis-
phserica, elytris irregulariter punctatis, subtùs flava, capite ni-
gro, antennis flavidis, suprâ fuscis, pedibus flavo-\iridibus. —
Hispania.
Note sur le résultat le plus important des études séri-
cicoles faites avec le concours de M. Eugène Robert, à
la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle (Basses-
Alpes). — Extrait du Journal d'observations scientifi-
ques et pratiques de la campagne de4 83i , par M. F.-E.
GUÉRIN-MÉNEVILLE.
En attendant qu'il me soit possible de terminer la ré-
daction d'un Mémoire sur mes travaux séricicoles de cette
TRAVAUX INÉDITS. 529
année, je viens donner aux lecteurs de la Revue Zoologh-
que un document officiel constatant la réussite d'expé-
riences pratiques et scientifiques, faites sur une grande
échelle, pour désinfecter les magnaneries dans lesquelles
la muscardine fait manquer chaque année la récolte.
On sait trop que celte maladie est un fléau pour la séri-
ciculture de tous les pays, et qu'elle fait perdre annuelle-
ment des millions à la France. Les congrès scientifiques,
les conseils généraux des départements, les Sociétés sa-
vantes, le conseil général de l'agriculture et du commerce,
la chambre de commerce de Lyon, et un grand nombre
de fileurs, de négociants en soies et d'éducateurs, ont
émis des vœux, ont fait entendre des plaintes, et ont
adressé des pétitions pour demander des travaux sérieux
sur cet important sujet.
Depuis cinq ans, je me suis rendu, chaque printemps,
dans le midi de la France, chez l'un des éducateurs les
plus distingués, M. Eugène Robert, si connu par son zèle
pour la sériciculture et par les services qu'il a rendus à
cette belle branche de l'agriculture française. J'y ai fait,
avec lui, des expériences autres que de ces études de cabi-
net et de laboratoire exécutées à Paris, très-importantes
d'ailleurs sous le point de vue scientifique, mais qui, ne
pouvantconquérirlaconfiance des agriculteurs, demeurent
stériles pour les progrès de la pratique. Au commence-
ment, le ministère de l'agriculture et du commerce a con-
couru aux frais de ces travaux ; mais, dans ces dernières
années, des impossibilités financières l'ayant empêché de
me continuer cette mission, il a fallu, pour ne pas perdre
le fruit des études commencées, que les Sociétés d'agri-
culture et séricicole de Paris, et MM. Eugène Robert et
C«, prissent des mesures pour m'aider à les continuer.
On va voir, par la lecture du Rapport suivant, fait à
M. le préfet des Basses-Alpes, en exécution d'un arrêté de
ce magistrat, et rédigé avec autant de talent que d'impar-
tialité par M. Paillard , sous-préfet de l'arrondissement
'i" sÉKi£. T. m. Année li$5i. 34
550 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.)
dans lequel ont été faites publiquement noes expériences,
que les Sociétés savantes et les agriculteurs qui m'ont si
généreusement soutenu dans mes travaux ont fait une
chose utile à l'industrie de la soie, à cette branche de notre
agriculture qui rapporte au pays presque autant que l'in-
dustrie chevaline, si largement et si justement soutenue
par l'Etat.
Prochs-verbal de la Commission nommée le ^2 juin
4851 par M. le préfet des Basses-Alpes.
L'an mil huit cent cinquante et un, et le seize juin, à
dix heures du matin, la commission instituée par l'arrêté
de M. le préfet des Basses-Alpes, en date du douze du
même mois, pour vérifier l'état des magnaneries de Sainte-
Tulle et de Roussel, et constater les résultats des procédés
employés par MM. Guérin-Méneville et Eugène Robert,
dans le but d'arrêter les ravages de la muscardine, s'est
réunie à Sainte-Tulle, dans la magnanerie de M. E. Ro-
bert, où elle a été reçue par ce dernier et par M. Guérin-
Méneville.
Etaient présents MM. Raibaud Lange, directeur de la
ferme-école de Paillerols ; Elzéard Arbaud, filateur de soie
à Manosque ; Descosse aîné, filateur à Forcalquier ; Damase
Arbaud, ancien maire de Manosque ; Dauvergne, docteur
en médecine à Manosque, et Alphonse PaïUardj sous-pré-
fet, président.
Après avoir entendu les explications de MM. Guérin-
Méneville et Eugène Robert, la commission a formulé
comme il suit le but et la marche de ses opérations.
La muscardine sporadique, dans l'état de la science, est
une maladie du ver à soie, une terminaison naturelle de
son existence, qu'il est impossible de prévenir d'une ma-
nière absolue.
Elle n'est, d'ailleurs, une source de préjudice grave
pour le cultivateur que, lorsqu'ayant éclaté dans une ma-
gnanerie, elle y laisse des germes d'infection qui, à lacam-
TRAVAUX INÉDITS. 554
pagne suivante, moissonnent une partie de Téducation,
d'année en année deviennent plus funestes, et obligent
souvent le propriétaire à renoncer à son industrie.
Le procédé de M. Guérin-Méneville, consistant en une
fumigation dont il se réserve, plus tard, de faire connaître
la nature (4), aurait pour effet d'interrompre la transmis-
sion de la muscardine dans les mêmes locaux d'une année à
l'autre ; de pénétrer sûrement, presque sans frais, avec
une facilité de moyens à la portée du plus humble culti-
vateur, dans les plus étroites fissures, dans les derniers re-
coins des appartements infectés; d'y aller chercher le Bo»
trijtis qui recèle le germe de l'épidémie muscardinique ,
d'en éteindre la vitalité, et de le réduire à l'état de corps
inerte, en sorte que l'éducation nouvelle s'opère comme
dans un établissement neuf.
M. Guérin se propose d'agir directement, par le méms
procédé, sur la graine du ver à soie, mais ses expériences^
sous ce rapport, ne sont pas assez avancées pour être sou-
mises à la commission.
Le but du procédé de MM. Guérin-Méneville et Eugène
Robert, c'est-à-dire la destruction de la reproduction de
l'épidémie muscardinique dans les mêmes locaux, d'une
année à l'autre, étant bien définie, la commission décide :
Qu'elle visitera les magnaneries de Ste-Tulle et de Rous-
set, appartenant à M. Edouard Arbaud, et qu'elle consta-
tera l'état actuel de la récolte; qu'elle s'entourera de rensei-
gnements sur l'état des lieux et les ravages qui y ont été
causés par la muscardine dans les années précédentes ;
Qu'elle établira également, pour servir de points da
comparaison, l'état des magnaneries existantes dans le vil-
(\) La description de ce procédé est dans un paquet cacheté,
dont rAcadcmie des Sciences a bien vou)u accepter le dépôt dans
sa séance du 25 mai 1850. Je désire qu'il y soit encore conserve
jusqu'à ce que j'aie pu faire d'autres expériences en grand dans
les ateliers désignés par la commission et, si je le puis, dans d'au-
tres départements. (G. M.)
552 i.KV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembrc t85^ . )
lage de Sainte-Tulle et dans le domaine de Rousset, et qui
n'ont pointété soumises au procédé dés! nfecteur à étudier;
Qu'enfin, elle indiquera, pour l'année prochaine, les ex-
périences de nature à permettre d'asseoir un jugement
définitif sur la méthode de M. Guérin-Méneville.
La commission a procédé successivement à la visite, à
Sainte-Tulle, de la magnanerie de M. Eugène Robert et
des éducations de madame veuve Robert et du sieur J. Cou-
tet, cultivateur, qui n'ont point eu recours au procédé
désinfecteur ; à Rousset, de la magnanerie gérée par MM. E.
Robert et ۥ, et des magnaneries des fermiers de M. Ed.
Arbaud, conduites parla méthode ordinaire. Voici les faits
qu'elle a constatés :
A Sainte-Tulle, la magnanerie de M. E. Robert, dans
laquelle la récolte s'est élevée à 58^ k. 4 h., ne présente
aucun cas apparent de muscardine, même sporadique.
• Jusqu'ici elle avait été constamment, depuis sa création,
plus ou moins ravagée par cette maladie (-1).
Chez le sieur J. Coutèt, dont la maison est précisément
en face de la magnanerie de M. E. Robert, et dont les
élèves commençaient à peine à monter, un quart des vers
à soie avaient déjà été jetés par les fenêtres; et, pendant
les quelques minutes que la commission a passées près
des claies, d'instants en instants ses membres ramassaient
quelques-uns de ces animaux frappés de la contagion. La
récolte a dû être nulle ou misérable.
La vaste magnanerie de madame veuve Robert, située
à une centaine de pas de celle de M. E. Robert, était fer-
mée ; mais les débris de bruyères et de feuilles, chargés
d'un monceau de vers muscardinés, qui se trouvaient en-
tassés en dehors, au bas des fenêtres de l'établissement,
indiquaient assez l'état de la récolte. Madame veuve Ro-
(1 ) La magnanerie de Ste-Tulle avait toujours présenté des cas
de muscardine plus ou moins nombreux, suivant les années, mais
qui n'avaient que rarement porté un préjudice notable aux ré-
coltes. (G. M.)
TRAVAUX INÉDITS. 535
bert, sur 22 onces (550 gr.) de graines, n'a, en effet, ob-
tenu qu'un produit de 25 à 50 kilogr. de cocons.
La commission n'a pu pénétrer chez les autres éduca-
teurs de Sainte-Tulle ; mais, par les renseignements obte-
nus, il est rest^ évident qu'aucun n'avait bien réussi, et
que des éducations considérables avaient échoué complè-
tement. C'est ainsi que le sieur Laurent Reille, fermier de
madame veuve Robert, aurait été obligé de la jeter entiè-
rement aux fumiers, et que celles de MM. Pontés, Miane
et Gustave Giraudon, auraient été réduites à des propor-
tions insignifiantes.
A Rousset, la magnanerie gérée par MM. Eugène Robert
et C° se compose de deux ateliers réunis, où la récolte de
^845 à -1850 était, par suite des ravages delà muscardine,
descendue de 500 kilogr. de cocons pour 20 onces (500
gr.) à ^06 kilogr., chiffre du rendement de 1850.
Le produit net de cette année a été de 456 kilogr. 5
hect. Différence : 550 kilogr. 5 hect. (1).
Les moyens préservatifs employés pour s'opposer au re-
tour de l'épidémie sont : la désinfection des ateliers par le
procédé de M. Guérin-Méneville, le renouvellement du
carrelage, le blanchiment des murs (2), le changement des
(1) L'atelier étant infecté de gros rats qui ont continuellement
mangé des vers et des cocons, et le décoconnage ne s'étant effec-
tué que quatre jours après le temps voulu, pour attendre la com-
mission, on peut estimer que ces deux causes ont diminué le ren-
dement réel de plus de iOO kilogr. (G. M.)
(2) Nous observerons que ces réparations ont été plutôt nui-
sibles qu'utiles, puisqu'elles ont été faites au dernier moment, et
qu'il a fallu placer les vers dans cet atelier lorsque les maçons y
travaillaient encore. L'humidité occasionnée par ces ma(;uiiiieries
a été excessive pendant plus de la moitié de l'éducation. Je l'a-
vais tellement prévu, que ce n'est qu'avec la plus grande peine
que je me suis décidé à entreprendre cette éducation dans de
si mauvaises conditions. Du reste, la partie la plus dangereuse
de l'atelier, le plafond en planches non rabotées, point le plus
propre à conserver les sporules muscardiniques, est resté tel
554 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembre 't^^\ . )
agrès; enfin, Texacte observation des règles de Thygiène.
La montée était presque entièrement terminée, lors de
la visite de la commission (1). Les cocons présentaient un
aspect des plus satisfaisant : la commission a remarqué,
dans une partie du grand atelier, quelques vers qui avaient
succombé à la muscardine sans l'avoir propagée.
Au nom de ses collègues, M. le président s'est fait un
devoir d'exprimer au contre-maître principal, Marguerite
Vidal, de l'Ardèche, à laquelle MM. Eugène Robert et C*
ont confié la conduite et la surveillance de cette éducation,
les éloges qui sont dus à cette habile et infatigable ou-
vrière, pour le zèle et l'intelligence dont elle a fait preuve,
et qui doivent servir de modèle aux contre-maîtres de nos
magnaneries.
Les éducations dirigées aux premier et deuxième étages
du château, et dans les deux fermes qui en dépendent,
par les fermiers de M. Ed. Arbaud, les sieurs Draille, Guys
et Pascal, qui n'ont point eu recours au procédé désinfec-
teur de MM. Guérin-Méneville et Eugène Robert, sont
moins avancées, et présentent, avec la magnanerie précé-
dente, un contraste affligeant.
A la porte des sieurs Guys et Pascal, se trouvent accu-
mulés, comme chez madame veuve Robert, des monceaux
de feuilles et de vers blancs et poudreux. Dans les ateliers
surveillés par le sieur Draille, le mal est moins grand,
mais la muscardine sévit, et paraît n'ê're qu'à son début.
Les résultats sont, en effet, venus, depuis, confirmer les
craintes de la commission. Voici, pour ^ 7 onces de graines,
qu'il était pendant les éducations des années précédentes. — Des
Réparations beaucoup plus complètes, y compris la construc-
tion d'un plafond, n'ont pas empêché la magnanerie de la veuve
Robert d'être entièrement ravagée par la muscardine. (G. M.)
(1 ) 11 y a erreur ici : les vers de Rousset ont monté les 7 et 8
juillet, et la commission est venue le 16. On a décoconné les 17
et 18, on a porté les cocons à Manosque le 19, et ils n'ont été
pesés que dans la soirée de ce jour. (G. M.)
TRAVAUX INÉDITS. 555
quels ont été les résultats obtenus par les fejrmiers de
M. Edouard Arbaud :
Draille, ^ 0 onces (250 gr.) Produit, 80 kilogr.
Guys, 5 (^25 ) 27
Pascal, 2 ( 50 ) 50
-17 onces. (425 gr.) Produit, -157 kilogr.
A côté de ces éducations malheureuses, la commission a
vu avec un vif intérêt les produits réalisés par le garde
Casimir Michel, qui, dans son modeste atelier, où n'a ja-
mais éclaté, d'ailleurs, la muscardine contagieuse, est par-
venu, en suivant l'exemple et les conseils de M. Guérin-
Méneville, à tirer d'une once de graine 52 kilogrammes
de cocons, sans avoir eu aucun cas de muscardine conta-
gieuse.
De l'ensemble de ces faits, la commission tire les con-
clusions suivantes :
H ° Les expériences de MM. Guérin-Méneville et Eugène
Robert ont été faites dans des conditions propres à ame-
ner la conviction, au milieu d'éducations désolées par la
muscardine, dans des ateliers précédemment infectés, et
qui, sauf ce qui a été dit plus haut des réparations faites à
Rousset, n'ont subi aucune modification essentielle autre
que l'application du procédé désinfecteur soumis à l'exa-
men.
2" Les résultats paraissent excellents. A côté d'ateliers
que l'épidémie force d'abandonner, ceux qui ont été désin-
fectés restent exempts de la contagion.
La muscardine sporadique y subsiste, mais ne frappe
que quelques individus; la muscardine épidémique ou
contagieuse a complètement disparu.
5" En présence de ces faits, la commission n'hésiterait
pas à déclarer le but atteint, et le fléau de la muscardine
épidémique vaincu, si une sage réserve n'obligeait à mul-
tiplier les expériences avant de proclamer ce grand ser-
vice rendu à l'agriculture et à l'industrie.
556 REV.^ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novembre 185K)
Elle exprime, en conséquence, le vœu qu'un nouvel
examen ait lieu en 4852; que la commission qui sera ins-
tituée visite les magnaneries de Sainte-Tulle et de Rous-
set, non plus seulement au moment de la récolte, mais
dans le cours de Téducation ; qu'autant que possible au-
cun changement ne soit apporté à l'état des lieux dans les
magnaneries expérimentales, et spécialement aux bois et
planchers des ateliers de Rousset, dont les surfaces rudes
et altérées par l'âgé présentent plus de facilités pour rete-
nir les germes du Botrytis muscardinique; que des expé-
riences suivies aient lieu sur la désinfection directe de la
graine de vers à soie; enfin, que l'inspection de 4852 soit
exercée sur les éducations infectées cette année, en même
temps que sur celles de MM. Eugène Robert et C*.
Avant de se séparer, la commission, organe spontané
de la reconnaissance des sériciculteurs, recommande ins-
tamment à la bienveillance éclairée du gouvernement les
laborieuses et utiles recherches de M. Guérin-Méne ville.
Fait à Forcalquier, le ^ 8 juillet 4 851 .
(Suivent les signatures,)
De plus, et sur la demande unanime de tous les agricul-
teurs qui comprennent les véritables besoins de la sérici-
culture, nous nous sommes occupés activement, M. Ro-
bert et moi, de la grande question de l'amélioration des
races de vers à soie, dont la dégénérescence, par suite de
la mauvaise confection de la graine, est un des faits les
plus déplorables pour cette industrie, surtout en Provence.
On verra, par la publication du compte rendu de nos tra-
vaux sur ce sujet, que nous avons déjà réussi à amener de
grandes améliorations, en acclimatant une race plus facile
à élever et plus productive, et en répandant sa graine,
qui a constamment donné d'excellents résultats, même
dans des années où les éducations manquaient générale-
ment. Nous avons fait, depuis deux ans, d'assez grandes
quantités de cette graine à la magnanerie expérimentale de
SOCIÉTÉS SAVANTES. 537
Sainte- Tîdle, près Manosque (Basses-Alpes), et M. E. Ro-
bert en cède volontiers aux éducateurs qui lui en font la
demande. Il a soin de faire ces envois pendant les froids
de l'hiver, car tous les sériciculteurs savent que, si on fai-
sait voyager la graine au commencement du printemps,
elle souffrirait et donnerait de mauvaises éducations, mal-
gré l'excellent choix des reproducteurs et les soins extra-
ordinaires que nous avons apportés à sa fabricatioriy et
surtout à sa conservation.
II. SOCIETES SAVANTES.
Académie des. Sciences de Paris.
Séance du 5 Novembre ^S^\. — M. Duvernoy lit un Rap-
port sur un travail d'anatomie comparée ayant pour titre :
Mémoire sur les plis cérébraux de l'homme et des Pri-
mates, par M. Pierre Gratiolet.
Ce rapport est lui-môme un travail très-remarquable,
dans lequel M. Duvernoy a fait preuve, comme toujours,
de conscience et de vastes connaissances en anatomie com-
parée. Du reste, le Mémoire de M. Gratiolet mérite toute
l'attention du savant rapporteur et des anatomistes, car
c'est un ouvrage de longue haleine, le résultat d'études
patientes et difficiles sur la structure intime des plis céré-
braux et leurs rapports, leur liaison aj^ec les expansions
fibreuses du noyau central, qui démontrent leur impor-
tance physiologique. Il serait difficile d'analyser convena-
blement le rapport en question, qui occupe vingt pages
in-4° des Comptes rendus de l'Académie des sciences. Nous
ne pouvons qu'engager les anatomistes à le lire, à l'étu-
dier. Ils y trouveront une foule de renseignements et d'ob-
servations de la plus haute importance, des aperçus in-
génieux dus à l'auteur et au rapporteur, et l'appréciation
des travaux publiés jusqu'à ce jour sur ce sujet capital
pour l'anatomie et la physiologie comparées.
S58 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembvç 1851.)
En terminant ce rapport, M. Duvernoy s'exprime ainsi:
« Nous espérons avoir démontré que les études et les re-
cherches de M. Gratiolet ont fait faire un sensible pro-
grès dans la connaissance du cerveau des Mammifères,
non-seulement par les détails anatomiques que Fauteur
a découverts, mais même par les déductions qu'il en a
tirées pour servir aux caractères zoologiques des genres et
des espèces. La méthode de comparaison très-rationnelle
qu'il a employée, et qui lui appartient, servira très-utile-
ment de modèle pour les recherches ultérieures.
« Ce sujet des plis cérébraux, dit le rapporteur en ter-
minant, en apparence assez limité, quoiqu'il se trouve lié
à toute l'organisation de l'encéphale, est susceptible d'une
grande extension, par les observations de détail qui exi-
gent beaucoup de persévérance, beaucoup de patience, et
une bonne méthode d'investigation. M. Gratiolet nous pa-
raît avoir répondu d'une manière très-remarquable à
toutes ces exigences, dans le travail qu'il a soumis au ju-
gement de l'Académie. En conséquence, nous avons l'hon-
neur de lui proposer d'inviter M. Gratiolet à continuer ses
recherches, et de voter l'insertion du présent Mémoire
parmi ceux des savants étrangers. »
Ces conclusions sont adoptées.
— M. E. Péligot lit un Mémoire ayant pour titre : Etu-
des chimiques et physiologiques sur les vers à soie. Voici
quelques passages^de l'analyse de ce travail faite par l'au-
teur lui-môme :
« Je me suis proposé d'étudier les différents phénomènes
chimiques et physiologiques qui se succèdent pendant la
vie et les métamorphoses du ver à soie.
« Dans cette première partie de mon travail, j'ai suivi
le développement d'un poids donné de larves en détermi-
nant le poids des feuilles de mûrier qu'elles consommaient,
celui de la feuille litière, et des déjections qu'elles lais-
saient comme résidus. J'ai étudié de la même manière,
SOCIÉTÉS SAVANTES. 530
c'est-à-dire avec la balance, la formation de la soie, de la
chrysalide et du papillon.
« Pour arriver à des résultats comparables, il est néces-
saire de peser ou de calculer à l'état sec les différents pro-
duits des éducations Mon Mémoire contient, sous
forme de tableaux, V le poids de cent vers à leurs diffé-
rents âges, dans leur état naturel et à l'état sec, lorsquMls
mangent ou après qu'ils ont jeûné; 2° les détails des édu-
cations pesées que j'ai faites dans ces trois dernières an-
nées. Ces détails comprennent H" le poids des feuilles
fraîches données chaque jour à un poids déterminé de
vers ; 2° le poids de ces feuilles supposées sèches et établi
par la dessiccation de feuilles recueillies et pesées en
môme temps ; 5® le poids des feuilles non mangées, séchées
h UO degrés, que je désigne sous le nom de litière; 4° le
poids des déjections qu'on a séparées de ces feuilles et
qu'on a desséchées à la même température ; 5" le poids
des vers pris à des intervalles rapprochés, tous les deux
ou trois jours. En soustrayant de ce poids celui des vers
constaté par la pesée précédente, on a la quantité dont ils
ont augmenté sous l'influence des feuilles pesées qui leur
ont été données; cette quantité est calculée à l'état sec, au
moyen des éléments consignés dans l'un de ces tableaux.
Le poids de la litière et celui des déjections, ajoutés à
cette quantité, sont et doivent être presque égaux à celui
des feuilles distribuées, tous ces produits étant, bien en-
tendu, amenés par le calcul à l'état sec. La légère diffé-
rence en moins que présente toujours la somme des trois
premiers éléments, par rapport au poids des feuilles, est
due à la respiration des vers, que cette perte ne repré-
sente pas d'ailleurs d'une manière exacte, toutes les er-
reurs des expériences s'accumulant sur ce résidu. »
Outre ces pesées, l'auteur a fait d'autres études chimi-
ques qui présentent un grand intérêt, et que nous appe-
lions depuis longtemps de tous nos vœux. Il a constaté la
perte en poids que les vers éprouvent quand ils se vident.
540 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Novembre 185^ . )
au moment de la montée. II a déterminé la composition
des matières qu'ils rejettent ainsi. Il a vu que des vers
non encore mûrs que Ton prive de nourriture font cepen-
dant leur cocon, mais que celui-ci contient moins du tiers
de la soie d'un cocon ordinaire. Les résultats qu'il a obte-
nus en ce qui concerne le repdement des vers en cocons,
et celui des cocons en soie, et des papillons en œufs, s'ac-
cordent assez bien avec ceux qui ont été constatés par
Dandolo et par M. Robinet. En déterminant la quantité de
soie laissée par chaque ver dans le cocon percé par le pa-
pillon, M. Péligot est arrivé à ce résultat important, que
le poids de la soie est loin d'être proportionnel à celui des
vers ou des papillons. Enfin, il a constaté que le poids des
réservoirs soyeux desséchés est sensiblement inférieur à
celui de la soie fournie par des vers pris dans des condi-
tions identiques. « En résumant les données numériques
consignées dans la dernière partie de mon travail, dit l'au-
teur en terminant, on trouve, en définitive, que les vers
fournissent de 5 à 6 pour ^ 00 de leur poids de soie. »
Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Milne-Ed-
wards, Boussingault et Payen.
— M. E. Robin adresse un Mémoire ayant pour titre :
Rapport que tes végétaux comme les animaux présentent
eni. e la quantité de vie et la quantité de combustion. Pour-
quoi l'oxygène humide joue un rôle si différent pendant la
vie et après la mort. Cause essentielle de l'influence exercée
par la chaleur dans la végétation.
Ce travail, purement de physiologie générale, n'entrant
pas tout-à-fait dans le cadre de ce recueil, nous nous bor-
nons à en donner le titre et à en recommander la lecture,
car on sait que son auteur est un de ces hommes dont les
œuvres méritent l'attention des savants.
— M. Duméril fait hommage de la deuxième livraison
du Catalogue méthodique de la coUeciion des reptiles du Mu-
séum d'histoire naturelle de Paris. Nous reviendrons sur ce
travail dans un prochain article.
SOCIÉTÉS SAVANTES 54^
Séance du M Novembre. — M. Renault lit un extrait d'un
grand et important Mémoire d'hygiène ayant pour titre :
Etudes expérimentales et pratiques sur 'les effets de l'inges-
tion de matières virulentes dans les voies digestives de
l'homme et des animaux domestiques.
— M. Van Beneden soumet au jugement de l'Académie
des Recherches sur quelques Crustacés inférieurs. Ce travail
est renvoyé à l'examen de MM. Milne-Edwards, Valencien-
nes et Duvernoy.
— M. Léon Dufour adresse une Note intitulée : De la
circulation du sang et de la nutrition chez les insectes.
« Je ne reviendrai point sur tout ce que j'ai accu-
mulé de documents pour prouver que l'appareil trachéen
des insectes est uniquement un organe de respiration, un
système vasculaire exclusivement destiné à la circulation
de l'air. Ce fluide subtil pénètre, par d'infinis ramuscules,
tous les tissus pour les faire jouir du bénéfice de la respi-
ration, pour donner au sang qui les imbibe cette vivifica-
tion, cette faculté nutritive que, dans les animaux supé-
rieurs, les vaisseaux viennent chercher dans un organe
respiratoire circonscrit, poumons ou branchies. Je veux,
en ce moment, discuter les nouveaux faits récemment
produits devant l'Académie à Tappui de l'hypothèse de la
circulation péritrachéen'ne.
« Que des vers à soie qui mangent des feuilles saupou-
drées de bleu ou de rose produisent des cocons bleus ou
roseS;, c'est là un fait qu'on ne saurait contester. Je ne nie
pas davantage la coloration des trachées observée par
MM. Alessandrini et Bassi. Mais, en admettant ces faits
constatés depuis par M. Blanchard, je suis loin d'accorder
les conséquences que cet observateur en a déduites. Quoi I
le sang bleu remplit, assure-t-on, les cavités splanchni-
ques, les lacunesy pénètre le vaisseau dorsal, et cependant
ni les muscles ni les viscères ne sont teints ; ils conservent
leur blancheur habituelle! Quoi! ces puissants muscles
locomoteurs où, à l'œil nu, on voit pénétrer des trachées
542 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { Novcmbre 185^.)
de si grand calibre pour y opérer l'acte important de la
réparation, de la nutrition, ne recevraient aucune teinte
de ce sang bleu qui, d'après l'hypothèse d'une circula-
tion péritrachéenne, devrait s'insinuer partout! Et ces vis-
cères de la digestion, si riches en trachées de toutes les
dimensions, qui n'ont besoin, pour être constatées, ni du
microscope, ni de la simple loupe, ces parois ventricu-
laires à travers le crible vivant desquelles transsude, de
l'aveu même de l'auteur, le fluide nourricier bleu, ces
viscères demeureraient blancs î Et ces glandes sérifiques,
qui, dans l'exercice de leur sécrétion, peuvent admettre
artificiellement la couleur bleue, puisque celle-ci se trans-
met aux cocons, ces glandes n'offriraient non plus aucune
apparence de bleu !
« De ce que des troncs trachéens apparaissent bleus, en
faut- il conclure qu'ils ne sont tels que par l'emprisonne-
ment de ce sang bleu entre une membrane extérieure et
la tunique propre du conduit aérifère ou trachée? Mais,
si la cavité thoraco-abdominale s'emplit par une rosée
nutritive bleue, pourquoi la paroi trachéenne, qui, comme
tous les tissus de l'organisme, a droit aussi à la répara-
tion, à la nutrition intimes, ne se pénétrerait-elle point
de ces éléments bleus? Qu'est-il besoin, pour expliquer
cette coloration, quand elle n'est point un simple enduit,
de recourir a une cavité intermembranulaire dont j'ai, je
crois, suffisamment réfuté l'existence par des faits et des
raisonnements ?
« Peut-être, relativement à l'absence de coloration des
fins rameaux efï-amuscules trachéens, M. Blanchard se
retranchera-t-il derrière ces mots de son texte : « La teinte
« la plus colorée est à la base des trachées, et elle s'affai-
« blit graduellement jusqu'à l'extrémité. » Cette raison
peut paraître valable quand on n'envisage que séparément
un de ces canaux. Mais, de ce que les brins isolés d'un co-
con bleu ne paraissent nullement bleus, comme chacun le
sait, cela n'empêche pas que l'ensemble des brins ne pro-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 545
duise un cocon bleu ; or, le môme effet ne devrait-il pas
avoir lieu dans le tissu organique vivant d'un insecte,
quand les vaisseaux sanguins, si capillaires qu'ils soient,
se rapprochent en arborisations pressées destinées à l'ac-
complissement de l'acte nutritif? Ces atomes bleus, que
l'on suppose charriés dans le torrent circulatoire, ne don-
neraient-ils pas à ce canevas vasculaire une teinte plus ou
moins bleue? Encore un coup, j'en appelle, dans l'hypo-
thèse de M. Blanchard, aux injections dont je viens de
parler. »
— M. de Paravey présente des remarques sur le nom
que porte le ver à soie dans l'ancien dictionnaire chinois,
eul ya. Suivant lui, cet animal y est désigné sous le nom
de ver-éléphant, ce qui voudrait dire ver du pays des élé-
phants; d'où il résulte, pour M. de Paravey, que c'est
dans les pays où vivent ces pachydermes qu'a d'abord été
connue la culture de la soie, et c'est un nouvel argument
qu'il fait valoir à l'appui d'une thèse qu'il a soutenue dans
de précédentes communications, savoir que la civilisation
chinoise n'a point pris naissance en Chine.
Séance du 24 Novembre. — M. Caillaud, de JNantes, lit
un Mémoire ayant pour titre : Nouveau fait relatif à la per-
foration des pierres par les Pholades.
M.Cailliaud, avant de faire connaître sa nouvelle décou-
verte, revient sur ce qu'il a avancé? en rappelant l'opi-
nion, contraire à la sienne, de M. Deshayes, qui cherche
à prouver que tous les Mollusques perforants, en général,
creusent les pierres par un moyen chimique, à l'aide d*une
sécrétion acidulée; M. Cailliaud trouve des exceptions à
faire relativement aux Pholades et aux Tarets.
-!*• M. Deshayes, dans son savant Mémoire, s'exprime
ainsi : «Nous engagerions les personnes qui voudraient
soutenir l'opinion que nous combattons, celle de la perfo-
ration mécanique, d'essayer de creuser la pierre avec une
coquille perforante quelconque Que l'on présente cette
coquille au plus habile ouvrier, en lui disant de creuser
344 uEV. ET maG. de zoologie. {Novembre 1851.)
avec elle la pierre calcaire d'où elle a été retirée, et cet
homme regardera votre proposition comme dérisoire. »
C'est ce que M. Cailliaud a essayé de faire avec la co-
quille d'une Pholade, et, en moins d'une heure et demie,
il a creusé dans la pierre un trou de ^8 millimètres de
profondeur, qu'il expose à l'Académie.
M. Deshayes prétend que « l'organisation;, dit-il, de ces
animaux est sans force pour appuyer leur coquille sur la
pierre, et que le mouvertient de rotation leur est impos-
sible. »
A quoi M. Cailliaud répond par des preuves incontesta-
bles du contraire, en mettant sur la table des échantillons
portant des crénelures circulaires qui ne peuvent être creu-
sées que par les aspérités des coquilles, dans un mouve-
ment de rotation.
M. Deshayes a encore fait valoir « qu'un animal, au sor-
tir de l'œuf, ou peu de temps après, n'aurait pas la force
de perforer avec sa coquille.»
Ici encore , c'est avec les pièces de conviction que
M. Cailliaud répond, en présentant de jeunes Pholades
de 5 millimètres, avec leurs trous dans la pierre qu'ils
avaient déjà perforée de leur longueur, en y laissant les
empreintes des cercles rotatoires et des hachures propor-
tionnées à la coquille.
« On peut donc déjà préjuger, a dit M. Deshayes, que
les Mollusques n'attaquent jamais que les substances cal-
caires; leur sécrétion est donc un acide. »
M. Cailliaud soumet une nouvelle preuve d'un haut in-
térêt pour la science : sa bonne fortune, dit-il, la lui a fait
découvrir, dans les basses marées d'octobre dernier, en
explorant les côtes de son département.
Jusqu'à présent, on ne connaissait de Mollusques per-
forants que dans des terres molles ou des substances cal-
caires, d'où ressortait un argument en faveur du système
chimique, pour la sécrétion dissolvante qui, agissant sur
le calcaire, ne pouvait avoir une action sur des roches
SOCIÉTÉS SAVANTES. S'îS
d'une autre nature. La science ne pouvait admettre ni
conjecturer qu'il en fût autrenrient, dès-lors qu'il devenait
établi que les Mollusques perforants ne vivaient que dans
le calcaire.
M. Cailliaud, persuadé, depuis dix ans, que, dans les
Pholades, c'étaient les coquilles mênnes qui usaient les
pierres, poursuivait ses recherches dans toute autre ro-
che, pourvu qu'elles pussent se laisser user et désagréger .
par le frottement, son moyen mécanique.
Ici, laissons-le parler : « Ce n'était encore qu'uu rêve
pour nous, une lueur d'espérance bien éloignée, une chi-
mère, nous devons l'avouer, après laquelle nous semblions
courir ; car souvent la nature garde cachée dans son sein
tant de faits curieux et importants, que souvent la vie
d'un homme n'est rien pour les approfondir. Et cepen-
dant, messieurs, ici une de ces jouissances ignorées
à tant d'autres nous était encore réservée. Nous avons
trouvé par centaines des Pholades perforant un terrain
primitif, une roche innée, le gneiss enfin, passant au mica-
schiste, où ces Mollusques s'introduisent jusqu'à -1 5 et 20
centimètres.
M. Cailliaud met sous les yeux des membres de l'Aca-
démie de très beaux échantillons de gneiss mica-schiste,
entièrement perforés par de grandes Pholades encore dans
leurs trous.
Dira-t-on maintenant qu'une sécrétion acidulée doit
dissoudre également le calcaire et le mica-schiste? Non,
sans doute ; et ce dernier fait est assez concluant pour
faire reconnaître jusqu'à l'évidence que le frottement seul
de la coquille dans l'eau de mer suffit pour creuser les
pierres, le quartz se trouvant détaché du gneiss par la
désagrégation.
Ensuite, M. Cailliaud explique que des Mollusques an-
tédiluviens, par ce même moyen mécanique, ont dû opé-
rer les perforations qu'il avait découvertes, en ^842, dans
un porphyre prologynique altéré, de Lessines, en Beigi-
2® sÉHiE. T. III. Aimée 1831. 35
540 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 185i.)
que, fait qui, jusqu'à présent, n'avait pu être expliqué
que par des données contraires. On ne voulait pas y voir
des trous perforés postérieurement à la roche ; M. Bron-
gniart, au contraire, persistait, comme nous, à recon-
naître ces trous perforés dans ce porphyre. Il nous disait :
« C'est encore un fait dont la nature nous cache l'explica-
tion ; il faut attendre, » et nous attendions, sans nous
douter que les roches de notre littoral de la Loire-In-
férieure nous gardaient la révélation de ce qui n'était en-
core ^our tous qu'une énigme.
— M. Robouam lit un second Mémoire sur les insectes
nuisibles aux végétaux. Ce travail a pour titre : Thérapeu-
tique de la maladie spéciale des végétaux.
Dans ce Mémoire, il rappelle que les phénomènes mor-
bides spéciaux peuvent être produits par des causes très-
différentes, soit qu'elles agissent au canal médullaire, à
l'écorce ou aux feuilles, soit aux racines. S'il y a diminu-
tion de la sève, il y a arrêt dans la croissance et souf-
france ; s'il y a suppression complète et durable de cette
même sève, il y a mort; s'il y a diminution et viciation
des sucs nourriciers, non-seulement il y a arrêt dans la
croissance et souffrance, mais on voit survenir dans tous
les tissus des altérations qui se traduisent par des taches
blanches, brunes, noires, et une diminution dans la résis-
tance des tissus , lesquels deviennent parfois cassants
comme du verre.
Après ces données positives et toutes physiologiques,
l'auteur dit que les causes les plus générales de ces altéra-
tions étant des insectes qui appartiennent aux Aphidiens et
aux Coccus, et des Arachnides microscopiques du groupe
des Acariens, l'étude des mœurs et des habitudes de ces
êtres peut seule fournir les bases d'un traitement ration-
nel et efficace.
Il commence par l'étude des Coccus en boule et en ba-
teaux, qu'il trouve sur presque tous les végétaux. Il les
suit depuis leur naissance jusqu'à leur mort, et, sans s'ap-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 547
pliquer à en faire la description, il indique les époques de
leur vie où ils sont le plus nuisibles etoù'ils peuvent être
saisis et détruits.
Des Coccus il passe aux Aphidiens et aux Acariens. 11 est
loin de pouvoir préciser d'une manière aussi nette les dif-
férentes phases de Texistence des Aphidiens, et surtout
des Acariens. 11 a bien constaté la naissance des Pucerons ;
il les a bien suivis jour par jour dans leur œuvre de des-
truction ; il a constaté leur hivernation dans la terre, aux
racines des végétaux ; mais, quelques efforts qu'il ait faits,
il n'a jamais pu découvrir le lieu où les Acariens dépo-
saient leurs œufs. 11 a même fait, à ce sujet, quelques ob-
servations qui tendraient à faire penser qu'il pourrait y
avoir pour les végétaux un insecte qui aurait besoin, ainsi
que Tœuf de ïAcarus vegetans, de la vitalité des êtres sur
lesquels il vit en parasite pour se développer.
Ce travail est terminé par quelques observations pra-
tiques sur la médication rationnelle découlant des mœurs
et des habitudes de ces mômes insectes. Ainsi, il a noté
les époques où ils sont rassemblés par légions nombreu-
ses, et où il est possible de les saisir et de les détruire,
ainsi que les productions cryptogamiques qui les accom-
pagnent presque toujours. Mais il pense, en résumé, qu'il
n'est pas plus possible de les anéantir que d'en créer un
seul. 11 faut que les efforts de l'agriculteur se bornent à
en diminuer le plus possible le nombre, pour qu'ils n'aient
plus qu'une influence presque insignifiante sur les ré-
coltes.
— M. J. Muller, correspondant de l'Académie, adresse
la lettre suivante, que nous copions en entier :
« Pendant mon dernier séjour à Trieste, j'ai découvert
la génération des Limaçons à coquille spirale dans l'inté-
rieur d'une Holoturie.
« Cette génération s'effectue dans certains individus
de la Synapta digitata {HoL digitata, Montagu), qui sont
plus rares que les individus ordinaires de la même espèce,
5^8 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {NoVClubvC 185^.)
et qui ne s'en distinguent que par la présence des tubes
contenant les germes des Limaçons. Les tubes qui don-
nent naissance aux Limaçons sont au nombre de -1-5; ils
ont une longueur de 2 ^ /2-5 pouces, et sont plus ou
moins contournés en forme de tire-bouchon. Ils manifes-
tent quelquefois des mouvements spontanés lents, mais
très-distincts. Ces tubes sont attachés, à leur bout externe,
au grand vaisseau sanguin du côté libre de l'intestin ; à
l'autre bout, ils s'attachent à l'intérieur de la tête de la
Synapte, au même lieu où aboutissent ses organes géni-
taux ordinaires. Comme les Synaptes vivantes se brisent
facilement, on ne trouve pas toujours ces tubes en con-
nexion aux deux points ; la connexion avec le vaisseau de
rintestin se trouve très-souvent, l'autre très-rarement;
mais j'ai vu les tubes attachés aux deux bouts dans le
même individu. Les tubes n'ont aucune ressemblance
avec les organes génitaux ordinaires. Ils ne sont pas rami-
fiés, et s'en distinguent autant par la structure de leurs
parois, qui cependant ont une couche moyenne muscu-
laire. Au bout interne des tubes, qui sont renflés, il y a
une invagination des parois du tube procédant très-pro-
fondément en cul-de-sac dans l'intérieur du tube. Le bout
renflé est introduit dans l'intérieur d'un prolongement
latéral large du grand vaisseau sanguin ; de sorte que le
vaisseau sanguin embrasse le bout renflé du tube, comme
mes lèvres embrassent mon doigt introduit profondément
dans ma bouche, derrière le renflement, les parois du
vaisseau adhèrent organiquement au tube. Ainsi, l'inva-
gination en cul-de-sac du tube reçoit le courant du sang
dans son intérieur. La cavité du tube derrière le cul-de-
sac est bordée de cils vibrants jusqu'au bout externe du
tube. Celte cavité contient l'ovaire et les capsules sperma-
tiques. l'un derrière l'autre, comme la charge dans un
fusil.
(( L'ovaire a une capsule particulière, sans forme, vi-
brante à sa surface extérieure. Les vitellus, séparés de
SOCIETES SAVANTES. 549
l'ovaire, restent dans les tubes et y sont entourés des co-
ques de l'œuf. Chaque coque enferme ^5.50 vitellus.Dans
les mêmes tubes s'opèrent le fractionnement du vitellus,
la formation de l'embryon, et l'évolution complète des
Limaçons. On les y trouve au nombre de plusieurs mil-
liers. Les jeunes Limaçons, à leur état avancé, ont une
coquille calcaire de M\0 m. de diamètre à ^ >l/2 tours de
spire et de la forme générale des coquilles du genre Na-
tica. lis sont pourvus des otolithes, d'un opercule et d'une
cavité respiratoire logée dans la coquille, et portant des
filaments vibratiles disposés en séries.
« Le fait observé à Trieste, avec tous les détails niicros-
copiquei, est confirmé pendant un séjour de deux mois
dans 69 individus de la Synapta digitata.
« Les organes génitaux des individus ordinaires contien-
nent les œufs de la Synapte. Tel est l'état de ces organes,
dans les individus affectés des tubes conchyfères. Je ne les
ai pas trouvés dans les individus examinés à Trieste, c'est-
à-dire dans les pièces brisées et gonflées par la liqueur
abdominale; maisayantrapportéun grand nombre d'exem-
plaires brisés de Synaptes conservés dans l'alcool, j'ai pu
continuer des recherches sur ce point, et j'ai trouvé des
exemplaires ayant le tube conchyfère et encore les organes
génitaux ordinaires pas si grands comme généralement,
mais contenant des œufs de la Synapte bien formés.
«Lofait que je viens de signaler, sans entrer dans des
questions générales, paraît être d'une grande importance,
et digne de l'attention de l'Académie des Sciences.
« Berlin, \o novembre 4 85^ .
« J. MCLLER. »
Cette lettre n'a pas été insérée aux Comptes rendus de
l'Académie ; elle a été insérée dans le journal llnsiitut.
550 iiEV. ET MAC, DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.)
Société ektomologique de Frange (1).
Séance du 8 Janvier 4 851. — M. H. Lucas montre deux
individus, mâle et femelle, deVHetrodes Guyonii, formant
une yariété remarquable de cette espèce, et qui provien-
nent de Kefoum-Teboul, sur les frontières de l'Algérie
qui avoisinent celles de Tunis. Dans l'espèce type, les seg-
ments abdominaux présentent, sur leur bord postérieur,
une rangée transversale de taches d'un beau rouge corail,
arrondies et assez espacées, tandis que, dans la variété,
ces taches sont tout-à-fait disposées de manière que l'ab-
domen est entièrement d'un noir brillant, tirant un peu
sur le bronzé.
— Le même membre fait voir une nouvelle espèce d'Hœ
matopinus {H, bubalï) qui a été trouvée en immense quan-
tité sur un buffle mort à la ménagerie du Muséum d'his-
toire naturelle.
-- M. Guérin-MéneviUe annonce qu'il a trouvé, sur les
bourgeons des pêchers attaqués de la maladie nommée le
meunier, des quantités innombrables de larves d'Acariens.
Il pense que ces jeunes Arachnides ne sont pas étrangères
à la maladie du meunier, laquelle consiste en une espèce
de poussière blanche qui couvre toutes les branches des
pêchers, à Montreuil près Paris.
— Le même membre entretient la Société d'un travail
que M. le docteur Pigeau vient de lire à la Société natio-
nale et centrale d'agriculture. L'objet de ce travail est la
recherche de moyens propres à préserver nos approvision-
nements de blés des attaques des insectes, afin de pouvoir
<1) Des circonstances indépendantes de notre volonté nous ont
empêché de donner plus tôt le compte rendu des séances de la
Société Entomologique de France. Nous allons nous mettre au
courant des travaux de cette année, en en donnant des indica-
tions Irès-abrégées , et nous nous arrangerons pour signaler,
chaque mois, les principaux travaux de cette compagnie.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 55^
conserver ces blés indéfiniment pour parer ainsi aux di-
settes causées par les mauvaises récoltes.
M. Giiérin-Méneville présente quelques remarques sur
les observations et les idées de M. Pigeau. Il pense que les
faits cités par ce savant, relativement aux grains récoltés
avant leur parfaite maturité, et chez lesquels les parasites
internes ne se développent pas, méritent d'être étudiés
avec une grande sollicitude, et que cette étude pourra
conduire à des résultats avantageux. Déjà, pendant une
courte excursion pour étudier les insectes nuisibles aux
céréales dans le centre de la France, il a pu recueillir des
observations qui tendraient à confirmer celles de M. Pi-
geau. Il paraît, dans bien des cas, que les Alucites, si
nombreuses dans cette région de la France, n'ont pas
paru dans les blés soumis au javelage, pratique qui con-
siste à laisser les gerbes dans les champs pendant quelques
jours, tandis que les mêmes blés, récoltés à la manière or-
dinaire, en ont été attaqués. Quant à l'idée émise par
M. Pigeau, que la mort organique des grains empêche leurs.-
parasites internes de se développer, elle a besoin d'être
soumise à un sérieux examen. En effet, ne serait- il pas
plus simple d'admettre que la température qui amène la
mort des germes du végétal tiie aussi les germes des in-
sectes parasites, germes déposés, comme on le sait, dans
les ovules du blé au moment de la floraison, alors que le
grain est à peine en voie de formation.
— M. H. Lucas lit un Mémoire intitulé: Quelques re-
marques géographiques sur les Acridites qui habitent les pos'
sessions françaises du nord de CAfrique, et il y joint la des-
cription de deux espèces nouvelles de ce groupe.
— M. V. Signoret lit une Notice contenant la descrip-
tion de nouvelles espèces d'Hémiptères de la famille des
Longiscutes.
— M. le colonel Goureau fait connaître une série de
plusieurs Mémoires pour servir à l'histoire des insectes
gallicoles du genre Cynips, et à celle de leurs parasites.
552 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Novembre 186^.)
Ce travail, que l'on ne peut analyser, renferme des détails
du plus haut intérêt sur les mœurs d'un grand nombre
d'insectes.
— M. le docteur Robineau-Desvoidy lit trois Notices fai-
sant suite à ses Myodaires des environs de Paris.
Séance du 22 Janvier. — M. H. Lucas lit une Note dé-
taillée (Bull, Soc. Ent., p. x) sur son Purpuricenus bar-
barus d'Algérie, qu'il regarde comme une espèce distincte,
quoique M. Chevrotât soit d'avis de le réunir au P. af finis.
Séance du -12 Février. ^- M. le capitaine Gorfarrf com-
munique quelques remarques sur la poussière blan-
châtre qui recouvre certains Larinus et Lixus. 11 pense
que cette matière pulvérulente n'est pas d'une nature
cryptogamique.
— M. le major Blanchard adresse une Note relative à
des Anthrenus pimpineUœ qui ont très-fortement rongé une
boîte d'écaillé fondue dans laquelle il les avait renfermés;
et, à l'appui de cette observation, il envoie cette boîte,
sur laquelle on peut voir les traces très-manifestes for-
mées par l'insecte destructeur.
M. E. Desmarest, à l'occasion de cette communication,
indique un fait qu'il n'avait pas signalé dans sa Notice sur
les perforations produites par des insectes sur des plaques
métalliques. Lyonnet, dans les Mémoires du Muséum d'his-
toire naturelle, rapporte qu'ayant enfermé des chenilles de
Dicranura vinula dans des boîtes en plomb, ces chenilles,
lorsqu'elles ont voulu former leur cocon, ne trouvant pas
d'autres matières à leur disposition, ont très-fortement
rongé le métal, et que de nombreux débris de plomb ont
été trouvés dans l'enveloppe du cocon. Ce fait vient à l'ap-
pui de l'opinion émise, en ^844, par lui, par suite de la-
quelle il pensait que c'était à l'état de larve, et non à ce-
lui d'insecte parfait, que les Apate capucina avaient per-
foré les clichés typographiques qu'il montra à cette époque
à la Société.
Séance du 26 Féirier. — M. Chevrolai annonce que l'on
SOCIÉTÉS SAVANTES. 555
doit réunir en une seule espèce les Arescus cauclatus et
quadrimaciilatus, Salé ; car ces insectes ne sont que les
deux sexes d'une môme espèce.
— M. le docteur Aube dit qu'il pense que le Staphyli-
nus Mulsanti décrit par M. le capitaine Godard, dans les
Mémoires de la Société Linnéenne de Lyon, ne diffère pas du
Staphylinus meridionalïs, Rosenhauer.
— M. P. Lambert donne quelques détails sur deux cas
de parasitisme observés sur des Coléoptères, et il met sous
les yeux de la Société la larve, la pupe et l'insecte parfait
d'une espèce de Muscide entomobie provenant de la Cliry-
somela graminis, et une autre Muscide parasite de la Ti-
marcha coriaria (Bull. Soc. Ent.,p. xxii).
— A l'occasion de cette communication, M. le docteur
Robineau-Desvoidy (séance du 42 mars 4854) dit que la
Muscide qui provient de la Chrysomela graminis constitue
une espèce nouvelle de la section des Faunides, et dont
il donne la diagnose suivante :
RhinOMYIA Lamberti. — Totus ater miens; thorax sub-
cinerescente-lineatus et irroratus : frontis lateribus et facie
cinereo-albido-tesselalis : haiteris flavescentibus ; calyptris al-
bo flavescentibus : alœ hyalïnœ nervuris fiiscis. — Longueur,
5 lignes 4/2. — Mâle.
— M. E. Cussac adresse une Note contenant la descrip-
tion d'une nouvelle epècede Curculionites, probablement
de la division des Cossonides, et qui sert de type à un
genre nouveau, et a été rencontrée auprès de Lille. L'au-
teur en indique ainsi les principaux caractères :
« Genre Elmidomorphds. — Antennes courtes, de neuf
articles, le premier et le deuxième assez longs ; bec ro-
buste, arqué, assez court; corselet plus large que long;
écusson subtriangulaire ; élytres en ovale court ; pieds
médiocres, robustes; tarses étroits, à trois premiers arti-
cles subégaux, l'article onguiculaire presque éjïal aux
trois précédents réunis.
« E. Aubei. — Ovale court, noirâtre, subopaque ; tôle
554 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novembre 1851.)
suborbiculaire, noirâtre, granulée, rugueuse; bec assez
robuste ; antennes courtes, ferrugineuses ; thorax sub-
transversal, plus étroit et resserré en avant, peu après
obliquement élargi et sinueulfement rétréci vers la base,
granulé, rugueux, noirâtre, plus large que le thorax, pro-
fondément sillonné de gros points ; jambes médiocres. »
Séance du ^2 Mars. — M. Alex, Lefebvre adresse deux
Notes ; Tune sur certains insectes qui prennent la couleur
des terrains sur lesquels ils se tiennent, et l'autre sur une
chenille qui est venimeuse, mais seulement quand la plante
qui lui sert de nourriture l'est elle-même.
— M, Bellier de la Chavignerie montre un Silpha qu'il a
trouvé aux environs de Paris, et qui est très-remarquable,
en ce que l'une de ses élytres est granulée, tandis que
l'autre est au contraire entièrement lisse. Ce coléoptère
doit se rapporter au Silpha unicostatay Castelnau, qui n'a
été que rarement signalé comme propre à la Faune pari-
sienne ; mais, en même temps, par les caractères de l'une
de ses élytres, il se rapproche beaucoup du Silpha rugosa.
Ne serait-ce pas un hybride de ces deux espèces de Silphe?
— M. H. Lucas communique la description d'une nou-
velle espèce de Clytus recueillie par lui aux environs de
Boghar, l'un des hauts plateaux de la province d'Alger, et
il en donne la diagnose suivante :
Clytus consobrinus. — Quadripunctati af finis, sed mi
nor prœsertimque angustior; capite, mandibulis labroque pi-
losO'flavO'Virescentibus ; thorace elytrisque angustioribus^ pi-
losoluteis lus utrinque tantîim nigro tripunctatis ; sterno,
abdomine pedibusque pilosO'CinereO'Virescentibus. — Long.
ISmill.; larg. 5 mill. 5/4.
— M. le colonel Goureau lit une Notice intitulée : Nou-
velles observations pour servir à l'histoire des Insectes galli-
coles des genres Cécidomye et Lasioptère, et à celle de leurs
parasites.
Séance du 25 Avril. — M. le colonel Goureau présente
quelques observations pour combattre l'opinion des ento-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 555
mologistes qui pensent qu'on ne doit rien faire contre les
insectes destructeurs, parce que la nature a mis obstacle
elle-même à leur trop grande multiplication, en créant des
parasites dont l'action est si puissante, qu'ils font dispa-
raître presque entièrement, d'une année à l'autre, les es-
pèces qui se montrent en nombre exhubérant et dange-
reux.
— M. H. Lucas donne la description d'une nouvelle
espèce de Phytœcia qui a été découverte dans les environs
de Tlemcen par M. le major d'Aumont.
Séance du \A Mai. — M. H. Lucas présente un nid re-
marquable de Chalîcocioma sicula qu'il a recueilli pen-
dant son dernier voyage en Algérie, et fait, à ce sujet, une
communication intéressante.
E. Dësmarest,
Association britannique pour l'avancement des
Sciences. — Juillet \ 85^ .
M. T. Williams lit un Mémoire Sur la structure des bran*
chies et le mécanisme de la respiration chez les Pholades et
autres Mollusques.
V Le sang, chez tous les Mollusques lamellibranches,
est richement pourvu de corpuscules ; 2'' les branchies,
chez toutes les espèces, sont composées de vaisseaux droits
parallèles, revenant sur eux-mêmes ; 5** le cœur est symé-
trique ; 4" les vaisseaux parallèles des lamelles sont pour-
vus de cils vibratils disposés en séries linéaires de chaque
côté du vaisseau branchial, et qui donnent lieu à des cou-
rants qui marchent dans la même direction que le cours
du sang; 5** dans les Pholades, les syphons sont richement
bordés de cils vibratils de même que les lames branchia-
les; 6® le syphon branchial agit en introduisant de l'eau
dans la chambre du manteau par la dilatation des valves
de la coquille ; 7° une partie de l'eau ainsi amenée dans la
chambre branchiale est avalée et parfois rejetée par l'ori-
556 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Novembre 1851.)
fice anal, et le reste est chassé par rorifice du manteau, et
en partie par l'orifice branchial; 8° ce liquide expiratoire
est surchargé d'acide carbonique et de sécrétions liquides
fournies par l'intérieur du manteau ; 9^* ce courant, s'é-
chappant avec force contre les parois de la cellule dans la-
quelle vit l'animal, agit comme dissolvant sur les parti-
cules désaggrégées par l'action des valves, de façon que les
percements opérés par les Pholades ne peuvent s'expli-
quer que par un principe qui comprend une action chi-
mique aussi bien qu'une action mécanique.
— M. Phillips rappelle les diverses théories qui ont été
proposées sur la manière dont l'espèce de Mollusque en
question perçait les roches dans lesquelles il vivait. Il croit
qu'aucune théorie purement chimique ou exclusivement
mécanique ne peut rendre compte du phénomène, et il
est tout disposé à adopter l'opinion qui a été si habile-
ment développée^par l'auteur.
— M. le secrétaire donne lecture d'un Mémoire de M. Ro-
bertson, sur le travail de percement des roches du Pholas
daciylus^ Mémoire dans lequel l'auteur établit clairement
que l'effet produit par l'animal dans la roche où il vit est
le résultat d'une action de rotation de la coquille. Ce mou-
vement ne fait pas tourher l'animal de plus d'un demi-
tour dans son trou, et quelquefois beaucoup moins {]).
— M. E. Forbes dit quMl y a trois manières d'expliquer
l'effet de percement qu'opèrent les Mollusques : !<> par les
valves ; 2" par des sécrétions ; 5° par des particules sili-
ceuses qui garnissent les tissus. La théorie de M. Williams
adopte les deux premiers modes d'opérer, opinion qu'il
est tout disposé à partager; mais M. A. Hancock soutient
encore que le dernier mode est celui au moyen duquel s'o-
père le percement.
— M. Forbes lit une Note Sur quelques indications de la
Faune mollusque des îles Açores et de Sainte- Hélène.
(I) Voyez le Mémoire de M. Cailliaud, p. 545.
ANALYSES l/oUVRAGES NOUVEAUX. 557
Ce travail intéressant n'est pas susceptible d'analyse.
M. Forbes donne l'énumération des Mollusques qui ont
été rencontrés dans ces deux localités de l'Océan-Atlanti-
que, et fait ressortir ceux qui sont particuliers à ces îles.
L'auteur conclut, de ses études sur la malacologie de
ces îles, que la ligne de côtes du terrain ancien dont les
îles de l'Atlantique, au nord de la ligne, sont des frag-
ments, avait une inflexion indiquée par la distribution
de la Littorina siriala, et que les rapports anciens entre les
Açores et le sol lusitanien, d'un côté, et celui de Madère,
de l'autre, qu'il a indiqués le premier, sont fortement ap-
puyés par ces nouvelles données. D'un autre côté, les faits
concernant Sainte-Hélène indiquent, ainsi que l'avait déjà
révélé la végétation indigène, que cette île a été isolée à
une période très-ancienne, et qu'elle n'a jamais été liée
avec le continent. En même temps, les Mollusques marins
semblent indiquer la submersion d'une étendue de ter-
rain qui unissait probablement l'Afrique à l'Amérique du
sud avant le soulèvement de Sainte-Hélène. Le long des
côtes maritimes de cette étendue de terres, les êtres con-
nus communs aux mers des Indes Occidentales et du Séné-
gal ont très-bien pu se multiplier et se répandre.
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
On THE GARRULiNiE, etc. — Sur les Garrulinœ^ avec la
description de nouvelles espèces; par le prince Charles-
Lucien Bonaparte. (Extrait des Proceedings ofthe ZooL
Soc. Lond., ^850.)
La famille des Garrulides est la 48* de la classification
naturelle des oiseaux de M. Ch.-L. Bonaparte. Elle se
compose de trois sous-familles : Glaucopinœ, Baritinœ et
Garrulïnœ, auxquelles vient se joindre une quatrième,
celle des Ptilorhynchinœ.
Cette Notice a pour objet de faire connaître les genres
558 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Novcmbre 185^.)
et les espèces qui composent la sous-famille des Garruli-
nœ. Les nouveaux genres établis sont nombreux. Parmi
les Garrulus, M. Ch.-L. Bonaparte décrit une espèce nou-
velle, asiatique probablement : G. Lidthi. Rufo-vinaceus,
capite colloque ex toits, alis caudaque saturate azureis;
fronte lorisque nigricantibus; pluniis gulce lanceolatis^ bar-
bulis disjimctis, rachidibus albis; tectricibus alarum nigro-
fasciolatis ; remigibus rectricibusque apîcem versus nigrican-
tibus, apice ipso albo. — Long. 45 pouces.
(L. Fairmaire.)
Brevi Cenni, etc. — Courte notice sur un Acaridien du
genre des Sarcoptes, qui vit sur le Strix flammea, écrit
posthume de Guiseppe Gêné. — Turin, ^848.
Cette Notice de six pages a été trouvée dans les papiers
du docteur Gêné, dont la mort a été une véritable perte
pour les naturalistes italiens. C'est M. Comba, préparateur
au Musée zoologique de Turin, qui a découvert ce Sar-
copte, et qui a donné à Gêné toutes les indications néces-
saires pour ce travail. Le Strix flammea est commun aux
envisons de Turin, où les habitants l'appellent Dama: Or,
il est impossible d'en trouver un individu qui ne soit plus
ou moins infesté de la gale, ou plutôt de Sarcoptes, et non
pas à la surface de la peau, mais bien dans le tissu cellu-
laire et dans la couche adipeuse qui se trouve entre la
peau et les muscles. Est-ce le Sarcoptes nidulans deNitsch?
Gêné ne le pense pas, parce qu'il lui paraît extraordinaire
que le même insecte vive à la surface de la peau et dans
l'intérieur des téguments. Il appelle son espèce Sarcoptes
sirigis. Une planclic dessinée par M. Comba représente l'a-
nimal en dessus et en dessous.
(L. Fairmaire.)
MÉLANGES ET NOUVELLES. 559
IV. MÉLANGES ET NOUVELLES.
Dans la Gazetta Piemontese du 4" mai de celle année,
M. Ghiliani a donné quelques détails sur une apparition
extraordinaire de papillons, Vanessa cardui, Linné. C'est
le 26 avril, vers onze heures du matin, qu'on vit apparaî-
tre soudainement des millions d'individus de cette espèce :
leur nombre alla toujours croissant jusque vers une
heure, moment où l'atmosphère en était obscurcie; à
quatre heures, tout était fini, et l'on ne voyait plus que
quelques papillons épars. M. Ghiliani n'a observé celte ap-
parition que dans un rayon d'un mille environ de la ville;
mais il pense qu'elle a eu lieu dans presque tout le Pié-
mont. Il l'attribue à ce que l'éclosion de l'automne précé-
dent n'avait pas eu lieu à cause, sans doute, de quelque
abaissement extraordinaire de température. Les papillons
de cette seconde génération auraient passé en m^ijeure
partie l'hiver à Téiat de chrysalide, pour subir leurs mé-
tamorphoses au printemps ; ceux qui seraient nés à cette
époque auraient hiverné soit sous des feuilles, soit dang
des fentes de mur. On pourrait aussi supposer que, sur le
versant méridional de l'Apennin ligurien, l'hiver ayant été
doux et le printemps précoce, des Vanesses de cette loca-
lité se sont développées avant l'époque ordinaire, et sont
venues accroître le nombre normal des individus de nos
environs. Au moyen de ces deux suppositions, on expli-
que, V le nombre extraordinaire de ces papillons, 2° la
fraîcheur des uns, qui venaient évidemment de naître, et
le mauvais état des autres, qui avaient subi d'une manière
notable une longue exposition aux intempéries de l'air.
M. Ghiliani rappelle, en commençant, des apparitions
semblables ù'Epliemera virgo, de Tinea ranella. A Paris,
de semblables invasions de papillons ont été constatées,
quoique sur une échelle bien plus restreinte ; mais les
causes réelles n'ont pas encore été expliquées.
(L. Fairmaire.)
560 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {JSovembre 1851.
V. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Prospetto. — Prospectus de la Faune marine vulgaire des la-
gunes vénitiennes; par M. J.-D. Nardo. Venise, 1847; broch.
in-4*>.
Osservazieni anatomiche. — Observations anatomiques sur l'a-
nimal marin conuu \ulgairement sous le nom de rognon de mer;
par le même. Broch. in-S**.
Sinonimia. — Synonymie moderne des espèces consignées dans
l'ouvrage de l'abbé Chiereghini, sur les Crustacés, Testacés et
Poissons des lagunes vénitiennes; par le même. Venise, 1847;
broch. in-8'*.
De l'appareil du sens génital des deux sexes dans l'espèce hu-
maine et dans quelques M;?ùnmifères, au point de vue anatorai-
que et physiologique ; par M. le docteur Koblet; trad. de l'alle-
mand par M. le docteur H. Kaula. — Strasbourg. Paris, -1851,
in-80.
Untersuchungen. — Recherches sur le développement des ver-
tébrés; par M. Robert Remak; V^ et 2*^ iivr. — Berlin, 1830 et
1851 ; in-fol.
Ammalolampes et Trachelacanthus, gênera piscium fossilium
nova, in literis celeberrimo viro, excellentissimo domino doclori
Eduardo ab Eichwald, professori Academico, consiliario status
actuali, equiti, etc. ; datis descripta auctore Gotthelf Fischer de
Waldheim. — Mosquœ 1831 ; broch. in-4^
TABliE BEI» JlIATIÈRES» DIT N"" 11.
Jules et Edouard Verreaux. — Oiseaux du Gabon. 513
H. Lucas. — Métamorphoses de la Laclmaea vicina. 517
L. Fairmaire. — Coléoptères nouveaux. ^ 527
GuÉRiN-MÉNEviLLE. — Notc sur la magnanerie expérimentale de
Sainte-Tulle. 528
Académie des Sciences de Paris. 537
Société Entomologique de France. 550
Association Britannique. 555
Prince Bonaparte. — Sur les Garrulinae. 557
Gêné. — Notice sur un Acaridien. , 558
Ghiliani. — Apparition extraordinaire de papillons. 559
Bulletin bibliographique. 5fe0
QUATORZIÈBUB AMlfÉE. — BÉCEMBRIQ 18S1.
I. TRAVAUX INÉDITS.
Note 8ur une espèce nouvelle de Cerf (Cervus rufmus^
Bourc. et Puch/, par M. le docteur Pucueran.
Ce Cerf, qui appartient à la section des Daguets, est in-
férieur en taille à la petite variété du Cervus rujitSf dont
M. llamilton Smith a fait une espèce sous le nom de Cer-
vus simplicicomis. Comme le Cerf roux, il est d'un rouge bai
assez vif sur les côtés de la tête en arrière du cou, sur le
dessus et le dessous du cou, sur le milieu du dos et les
flancs. Dans ces régions, la pointe des poils est seule rouge
bai ; dans le reste de leur étendue, ils sont blancs. La
gorge, les régions thoracique et abdominale, sont d'un
TQUx plus terne; il en est de même de la partie anogéni-
tale, dont la teinte est plus afTaiblie. Sur les membres rè-
gne, dans le voisinage du tronc, la même couleur, qui
occupe les flancs; mais, en approchant de l'articulation,
cette couleur se nuance de noirâtre. Cette dernière cou-
leur occupe le reste des pattes jusqu'aux sabots; mais,
tandis qu'en avant elle n'occupe que le dehors du mem-
bre, le dedans étant de même couleur que toutes les ré-
gions inférieures du tronc, en arrière, elle a tout envahi.
Les parties latérales et médianes du museau, en avant de
l'œil, sont de couleur n-oire. Le muffle estbion formé ; une
tache blanchâtre occupe l'extrémité de la mâchoire infé-
rieure ; on en aperçoit une autre di\ même couleur à l'extrt-
mité de la mâchoire supérieure, au-dessous dfis naseaux.
Le chevron de la mâchoire inférienre est borné, en arrière
et des deux côtés, prfr une iH'ihe noirâtre. Le larmier est
2"^ SÉRIE. T. III. Année 18;>1. 56
562 UEv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1851.)
très-petit. Les dagues, de couleur blanche, sont fort incli-
nées en arrière et lisses dans presque toute leur étendue.
Les dimensions de l'individu que nous venons de dé-
crire sont les suivantes : Longueur du bout du museau à
la base de la queue (\) (prise directement, la tête étant
tournée à gauche), 65 cent. Id. à l'angle antérieur de
l'œil, SA mill. Id. à la base des dagues, ^^ cent. Id. à la
base de l'oreille, ^ 5 5 mill.
Longueur des dagues, 62 mill. — Hauteur, en avant,
455 mill. Id. en arrière, 495 mill.
Ce Daguet a évidemment des rapports très-intimes avec
le Cervusrufus. Il s'en distingue :
4" Par sa taille moindre ;
2" Par la couleur rousse de sa gorge, qui est blanche
chez le C rufus ;
5° Par le rouge bai du devant du cou ; chez le C. rufus,
cette région est d'un brun qui devient noirâtre chez cer-
tains individus;
4" Par le noirâtre de ses membres et de son museau.
Cette espèce est originaire de la République de l'Equa-
teur. M. Bourcier, qui a su se rendre si utile à la zoologie
pendant le séjour, malheureusement si court, qu'il a fait
à Quito, en qualité de consul de France, a tué les deux
individus qu'il a donné au Musée de Paris dans la vallée
de Lloa, sur le versant occidental de la Cordillière du Pi-
chincha. L'espèce est assez rare, peu sauvage, et vit dans
les petites forêts, sur les hautes vallées de montagnes,
dont l'élévation n'est pas moindre de douze mille pieds.
Ce n'est point, au reste, le seul type de Cerf que possède
cette partie de l'Amérique du Sud. Le Cerf d'Antis {Cer-
vus Antisiensis, d'Orb.) y séjourne également aux environs
du Chimborazo, et dans les montagnes du Pichincha, du
(1) La queue manque chez cet individu; chez notre femelle,
elle a 10 ceniiinètres d'étendue, est blanche en dessous, et, en
dcs!«us, ilc la couleur du dos.
TRAVAUX INÉDITS. 565
Cotopaxi et du Cuyambé. D'après ces nouveaux docu-
ments, on peut conjecturer que ce Cerf habite la chaîne
des Andes dans toute l'étendue de l'Amérique méridio-
nale : M. Tschudi, en eflet, Ta observé au Pérou ; MM. Pent-
land, d'Orbigny et Bridges, en Bolivie, et il n'est pas en-
core bien prouvé que le Guamul, récemment rapporté du
Chili par M. Gay, en soit spécifiquement différent.
Etudes sur les types peu connus du Musée de Paris, par
M. le docteur Pucheran. — Cinquième article. (Echas-
siers.) — Voy. p. 272 et 57-1 . (Suite et fin.)
B. Types de Vieillot.
Les seuls sur lesquels il nous semble nécessaire de don-
ner des détails complémentaires sont les suivants :
V Porphyrio cinereus. — « Il a les côtés du front, une
bandelette transversale au-dessus de l'œil, la gorge, le de-
vant du cou, le milieu de la poitrine et des parties pos-
térieures, blancs ; les flancs et le reste du plumage d'un
joli gris ; le bec d'un jaune orangé, et le tarse rougeâtre.
Taille inférieure à celle du Raie marouette. Le pays de cet
oiseau m'est inconnu. Il est au Muséum d'histoire natu-
relle. « (2*= édition du D'ict. cihist. nat.^ vol. XXVIII, pag.
29,^849.)
Cet individu, à la description duquel, sauf la diagnose
latine, rien n'est ajouté dans l'Encyclopédie (1), est origi-
naire de Java (Labillardière). 11 est noirâtre sur la région
dorsale et les plumes alaires, dont les bords sont bordés
d'une teinte plus claire. Les hypocondres et les couver-
tures caudales inférieures sont d'un fauve très- clair. Le
dessus de la tôte est d'un cendré très-foncé. Au-dessous
de l'œil, partant de la base du bec, se trouve^ une bande
" fi) Page 1049. — P. biiprâ c?t oreiis, sul)tùs a bus; rostro au-
raniio, pedibuf ' 'jcscentibut--.
564 nËv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { bècenibre ISâl.)
blanche qui dépasse en arrière le premier de ces organes.
bisons, enfin, qu'il se trouve déterminé, dans notre col-
lection, sous le nom de Gallinula mystacina, Tem. Nous lui
rapportons, comme double emploi, G. leucosomuy Swain-
son (^), dont M. Gray fait une espèce d'Oriygomeira, tan-
dis qu'il place G. mystacina dans le genre Corethura.
2° Ralliis rufescens. — « Ce petit Raie, que l'on trouve
dans rîlede Java, a la gorge, le devant du cou, la poitrine
et le ventre, blancs dans le milieu et roux sur les côtés;
les flancs et le bss-ventre noirs, et ra^és transversale-
ment de blanc; toutes les parties supérieures d'un brun
roussâtre; le bec brun en dessus, jaunâtre en dessous ; les
pieds verdâtres et une taille très-petite. Du Muséum d'his-
toire naturelle. « (2^ édition du Dict, cl'hist. nat., vol.
XXVIII, p. 565.)
Le type est originaire des mêmes pays que le précé-
dent ; c'est le môme voyageur qui l'a rapporté (2). Nous
ajouterons qu'il existe sur les parlies supérieures des flam-
mèches noires et grand nombre de petites taches blanches.
Mis en présence des jeunes Rallus Bailloni^ les analogies
sont multipliées, mais elles s'évanouissent bien vite, dès
qu'on met les adultes en présence.
Les dimensions sont les suivantes : Longueur du bout
du bec à l'extrémité de îa queue (directement prise, la
tête tournée à gauche), 155 millim. — Id. de la queue
(mesurée en dessous), 44 millim. — Id. du tarse, 5 cent.
— Id. du doigt médius {l'ongle y compris), 5^ millim. —
M. du bec, en suivant la courbure, 17 millim.
Quelques recherches que j'aie faites, je n'ai point re-
trouvé cette espèce dans les auteurs antérieurs à Vieillot ;
aussi me semble-t-elle devoir être admise dans le système.
(1) Two cent, and a quart., p. 548, n** 202.
(2) Page 1070. — R. gutlure, collo anteriori, pectore ventre-
que in niedio albis, lateribus ru lis ; abdomine hypocondriisque
nigris, albo transversina striatis ; corpore supra rufescente fusco;
rotro supra fusco, sublus flavicanie; peUibus virescentibus.
TRAVAUX INÉDITS. 665
5° Ardea pusîUa (^). — Je n'ai point retrouvé le type de
Vieillot dans notre Musée; mais je dois dire que c'est
bien l'espèce que M. Gould (2) a récemnnent figurée sous le
nom d'Ârdctia piisiUa. La comparaison de la description à
la figure n'a laissé dans mon esprit aucun doute à ce sujet.
4° Ardea Novœ-HoUandiœ. — « Ce Bihoreau a dans son
plumage de grands rapports avec le nôtre; cependant, il
est un peu plus petit. Un trait blanc surmonte les yeux ;
les joues, les côtés de la gorge et du cou, sont d'un gris
foncé chez des individus, clair chez d^autres ; la tête est
noire en dessus, et ornée, sur Tocciput, de trois plumes
longues, étroites et blanches ; le devant du cou et les par-
ties postérieures sont de cette couleur; les supérieures,
d'un joli gris. Les mâles ont le bec totalement noir, les
pieds jaunâtres.
« Le jeune a le bec noir en dessus et jaunâtre en des-
sous, les pieds rougeâtres ; le dessus de la tête noir, le des-
sus du cou et du corps brun, avec des taches blanches
isolées; le devant de la poitrine et le dessous du corps
blancs, avec des taches longitudinales noires sur le devant
du cou et brunes sur les autres parties. Le plumage d'un
jeune moins âgé est totalement tacheté de blanc et de
brun; les taches blanches des parties inférieures occu-
pent le milieu de la plume.
« J'ai encore vu d'autres individus du même pays au
Muséum d'histoire naturelle qui diffèrent des précédents
par une taille et une grosseur moindres; leur plumage est
brun en dessous, avec des taches blanches qui sont longi-
tudinales sur la tête, sur le cou, et arrondies sur les cou-
vertures supérieures des ailes ; ils ont ;les parties infé-
rieures blanches, et parsemées de taches brunes, oblon-
gues, etc. » {Nouv. Dict., tome XIV, p. 456.)
(1) Dictionn., vol. XIV, page 452. — Encyclopédie, p. 1128.
566 REv. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 185^.)
Dans l'Encyclopédie (1), sauf la diagnose latine, rien
n'est ajouté à la précédente description. Dans l'une,
comme dans l'autre, l'auteur a répété que le cou est gris.
Nonobstant toutes les erreurs commises sur le mode de
coloration des parties supérieures, nous ne séparons pas
cette espèce d'Ardea caledonica, comme l'a fait M. Gray ;
car il est incontestable, pour nous, que les Jndividus de
notre collection ainsi déterminés sont bien ceux qui ont
servi de types à Vieillot. Sur le plateau de l'un d'entre
eux, après la dénomination de Vieillot se trouve l'obser-
vation qu'une erreur s'est glissée dans le texte de ce der-
nier, et qu'aw lieu de roux qui colore le col on a dit gris.
Dans l'exemplaire du Dictionnaire que possède la biblio-
thèque du Muséum, le mot gris se trouve également ef-
facé ; il y a à la ligne les deux mots roux fauve. Comme
on le voit, l'erreur a été prise sur le fait, et au moment
même où Vieillot venait de faire paraître son travail. Le
Nycticorax australasiœ de M. Gray doit donc être rayé de
la liste des espèces. Wagler (2) avait, au reste, déjà fait
observer que certains traits de la description de Vieillot
avaient été empruntés à Ardea leuconotos, observation qui,
quoique venant d'un ornithologiste de premier mérite, est
bien loin de nous paraître tout-à-fait exacte.
5" Recurvirostra leu'cocephala. — On rapporte généra-
lement cette espèce, telle qu'elle est décrite dans le Nou-
veau Dictionnaire des sciences naturelles (5) et dans l'Ency-
clopédie (4), à celle que M. Cuvier a désignée sous le nom
de Recurvirostra orientalis. Nos deux espèces ont le même
individu pour type. « Cette Avocotte, dit Vieillot (5), fait
partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle, où
(1) Page 1150. Dans TEncyciopédie, l'espèce est dénommée
A. australasiœ.
(2) Loc. cit., sp. 32.
(5) Vol. III, p. 105.
(4) Page 360.
(5) Eneycl., p. 560.
TRAVAUX INÉDITS, 567
l'ont déposée les naturalistes qui ont fait le tour du monde
avec le capitaine Baudin. » Mais en est-ii de même de la
figure que le môme auteur a donnée dans le deuxième
volume de la Galerie des Oiseaux (^)? Longtemps nous l'a-
vons cru, et c'est par suite de cette opinion que nous
ayons fait l'étiquette. Des observations récentes de M. de
Sélys-Longchamps, observations que nous croyons inédi-
tes (2), et qui ont été faites dans le Musée de Paris, ont
totalement changé notre manière de voir à ce sujet.
Ainsi, la figure de Vieillot donne à cq Recurvirostra leu-
cocephala un bec d'Avocette parfaitement bien recourbé,
ce qui n'existe sûrement pas dans notre individu, dont le
bec, plus droit, se rapproche par sa forme, quoique n'é-
tant pas entier, de celui des Echasses. En second lieu, dans
la môme figure, le tarse est muni d'un pouce, ce qui
n'existe pas non plus dans notre type. Sous ce dernier
point de vue, la figure en noir donnée dans l'atlas de l'En-
cyclopédie (5) est plus exacte, car le (foigt postérieur
n'existe à aucune des pattes. Le bec, au contraire, est tout
aussi défectueux, et, ce qu'il y a d'étonnant, c'est que les
deux becs ont des formes dissemblables. C'est ce qui nous
fait conjecturer que le trait de Tindividu qui est figuré
dans la Galerie a été fait d'après une Avocette ordinaire :
le coloriage a été ensuite normalement opéré. Pour savoir
à quoi nous en tenir là-dessus, nous nous sommes adressé
aux souvenirs de M. Oudart, l'habile peintre de la Gale-
rie des Oiseaux. M. Oudart nous a répondu qu'il n'avait
nul souvenir d'avoir ainsi opéré dans son travail, Vieillot
n'ayant pas l'habitude de recourir à de semblables expé-
dients. Il reste donc à découvrir un Echassier qui repro-
(1) Planche 272.
(2) Depuis la rédaction du présent article, nous avons appris
avec grand plaisir que M. de Sélys avait lu à rAcadémie de Bel-
gique un travail à ce sujet. Il est imprimé dans le 18« volume
(page 5) des Bulletins que publie cette savante Société.
(3) Planche 256, f. 4.
868 ftsVé ut MAC. m zOôtoôiB* (Décmbrë 18S^,)
duisG les formes de celui figuré par Vieillot ; car nous
croyons être dans le vrai, en disant que M. Gould, dans
son beau Iravail sur rornithologie de la INouvelle-Hol-
landt^, n'a figuré aucun oiseau qui lui ressemble.
Maintenant, nous devons ajouter que, d'après l'opinion
de M. de Sélys-Longchamps, qui nous paraît parfaitement
vraie, le Recurvirostra orienlatis de Cuvier (R. leucocephala^
Vieill.) est un Cladorynque, appartenant probablement à
la même espèce que celui décrit par M. Dubus. Ainsi, les
couleurs sont partout absolument pareilles : la grande
tache des parties inférieures est seulement absente. Mais,
en y regardant avec plus d'attention, on ne tarde pas à
s'apercevoir que ses contours se trouvent nettement in-
diqués, ainsi que ceux de la bande noirâtre qui se
trouve occuper le centre de la région abdominale. Dans
rinlervalle intercepté par ces contours se trouvent quel-
ques espaces occupés par des lignes de couleur gris
brun. C'est une disposition intermédiaire entre l'absence
totale de la bande pectorale et celle où cette même bande
est de couleur brun grisâtre, au lieu d'être de couleur
châtaigne : l'un et l'autre de ces derniers faits ont été ob-
servés par M. Gould {]). Ces variations de couleur sont-
elles dues à l'âge, au sexe ou à la saison? Nous les attri-
buerions volontiers à la première de ces causes ; mais,
quelque soit le résultat^auquel l'Ornithologie est destinée
à arriver plus tard à ce sujet, l'observation de M. de Sélys-
Longchamps, que nous avons exposée plus haut, n'en
constitue pas moins à nos yeux un véritable progrès.
C. Types de M. Lesson.
Beaucoup des types d'Echassiers de M. Lesson ont élé
déjà examinés avec soin, et les détails qui les concernent
méritent toute notre approbation. Wagier (2) a signalé,
(1) Aiislnilinn Birds, Ilvr. II.
(2) Ibis, 1820, |). 650.
tnAVAUX INÉDITS. 569
par exemple, quelques doubles emplois commis par Tor-
nithologiste français, et M. Gray a mis habilement à profit
ces documents. Il est, cependant, un certain nombre d'es-
pèces qui nous obligent de nous livrer aux rectifications
qui vont suivre.
^° Court-vite de Coromandel {Traiié d'Orniili.^ p. 550).
— Les individus originaires du Cap et du Sénégal, indi-
qués comme appartenant à cette espèce, sont des Curso-
rius Temminckii, Swainson.
2" Gallinula porphifrioides (p. 554). — « Bec jaune, al-
longé, comprimé, à plaque capistrale libre à son extré-
mité; plumage noir intense, excepté les épaules, qui sont
bordées de blanc, et les ailes, qui sont brunes et cerclées
de roux clair; queue rousse, rayée de noir; tarses verdâ-
très. Patrie? » Les deux types ont été envoyés du Bengale
par Duvaucel, en juin ^825. Mais M. Lesson se trompe, en
donnant la queue comme rousse et rayée de noir; ce ca-
ractère n'appartient qu'aux couvertures caudales inférieu-
res. En second lieu, la plaque capistrale se termine en ar-
rière par un petit prolongement. Aussi, loin de considé-
rer cette espèce comme nouvelle, ainsi que le fait M. Gray,
je la rapporte au Gallinula crisiaia de Latham.
5° Gallinula nœvia, Gm. (p. 554). — « Plumage gris
roux varié et finement rayé de brun en travers ; ailes bru-
nâtres, cerclées de brun; gorge blanche. De Manille
(M. Dussumier). » Cet individu n'est autre que Gallinula
gularis, Horsf. (^), espèce que M. Gray regarde, avec juste
raison, comme basée sur des jeunes du type précédent.
A° Rallus hydrogallina (p. 556). — - Le prétendu jeune
âge de cette espèce n'est autre que Gallinula sarracura,
Spix (2).
5° Rallus cinereus (p. 557). — « Dos vert olivâtre, ver-
miculé de noir; gorge blanche; dessous du corps gris ar
{\) Linn. Trains., Xlir, p. i95.
(2) Planclic XCVIIÏ.
570 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre 1854 . )
doisé ; tarses verdâtres. » Ajoutons que les couvertures
caudales inférieures et la partie la plus voisine des hypo-
condres sont d'un noirâtre fascié de blanc. Cette espèce,
au reste, ne diffère pas de Crex gularis, Jard. et Selb {]).
6" Vanelius grailarius (p. 542). — « Tarses jaunes, très-
longs ; bec noir ; tête et cou roussâtres ; thorax gris ; ven-
tre roussâtre ; rectrices blanches ; épaules noires ; milieu
de l'aile blanc pur ; rémiges noires. Patrie?» Ce Vanneau
n'est autre que Vanelius leiicurus,L\chi. , VancUusflavîpes,
Sav^ Le type est l'individu même rapporté d'Egypte
par M. Savigny.
7" Characlrius myops (p. 546). — « Tête noir intense,
bordé de blanc sur l'occiput; gorge brune ; cou, jusqu'au
haut du thorax, dos, ailes, gris roux fuligineux ; dessous
du corps blanc; rectrices blanches, marquées de noir; ré-
miges noir profond ; bec jaune à la base, noir à la pointe.»
Cet individu, envoyé du Bengale par Duvaucel. en juin
4825, est tout-à-fait semblable à la planche de Buffon qui
porte le n" 885; c'est bien, dès-lors, Hoplopterus Malaba-
ricus (Bodd,), G.-R. Cray.
8** Charadrius larvatuSy Tem. — Cette espèce, décrite
ailleurs (2) par M. Lesson, a été, avec juste raison, rappor-
tée par Wagler (5) au C. coUaris, Vieill. Je trouve, en ef-
fet, cette désignation spécifique sous le plateau de l'un de
nos individus.
9° Totanus brevipes (p. 552). — L'individu indiqué
comme jeune, et venant de Timor (Maugé), appartient
seul à cette espèce. Les deux autres sont des Toinnns océa-
niens, Less.
4 0** Ardea ardesiacea (p. 575). — « Bleu ardoisé uni-
forme, excepté le cou, qui est panaché de plumes blan-
ches. Variété. Toute panachée de blanc et de gris brun par
(1) Planche 39.
(2) Manuel d'Ornithologie, vol. II, '). 318.
, (3) Isis, 1829, p. 651.
TRAVAUX INÉDITS. 574
parties égales. Bien distinct de VArdea coeralea. De Cayen-
ne. » Je ne puis voir dans cet individu (de Cayenne, par
l^oiteau, avril 4822) qu'un Ardea cœrulea en passage, et
dans la prétendue variété (Guyane, par MM. Leschenault
et Doumère, 4824) qu'un âge encore moins avancé.
44° Ardea bubidcus (p. 575). — L'individu donné comme
IGÏ (de Java. — Labillardière) est un Ardea russaia.
42° Podiceps albicoUis (p. 594). — « Tête brune; gorge
d'un blanc pur; plumage roux marron doré. Patrie?»
Cette espèce, dont M. Lesson n'a décrit que les parties in-
férieures, ne me paraît pas différer du Podiceps america-
nus, Garn. (4). Les types sont deux individus envoyés du
Brésil par M. Auguste de Saint-Hilaire, en août 4 822.
45° Podiceps ambiguus (;p. 595). «Corps gris brun en
dessus, gris clair en dessous; gorge blanche; la moitié
des ailes d'un blanc pur. Patrie? » C'est bien le Colymlnis
obscurus de Gmelin, comme M. Lesson s'en est lui-même
douté.
Sur la différence spécifique entre la Chouette grise {Sirix
cinerea) et la Chouette lapone {S. laponia) des auteurs,
suivie d'une rectification du double emploi de la Grue
à nuque blanche {Grus leucauchen, Temm.) ; par M. le
comte Tyzenhauz, de Wilna.
« La réintégration dans la famille des oiseaux d'une es-
pèce qui en a été proscrite est une trop bonne fortune en
zoologie, etc. » C'est ainsi que s'exprime l'estimable auteur
de V Iconographie ornithologique, à l'égard du Piollier d'An •
gole, restitué depuis peu par le docteur Pucheran. Or,
comme toute rectification, dans un cas semblable, me pa-
raît profitable au progrès de la science, je propose aux
ornithologistes qui possèdent des collections, ou qui sont
à portée des grands musées, de comparer avec exactitude
les exemplaires d'un Strigidé des deux continents qui me
(1) Zoologie de la coquille, p. 599.
S72 RBV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre iSM)
paraissent constituer deux espèces distinctes confondues,
dès le principe, en une seule, sous le nom de Strix cine-
rea. Ayant fait le même appel au savant naturaliste an-
glais, M. G.-R. Gray, je reproduirai textuellement la lettre
que je lui ai adressée à ce sujet vers la fin du mois d'août
4849.
Monsieur,
En étudiant votre important et magnifique ouvrage The
Gênera of Birds, j'ai aperçu, dans le dénombrement du
genre Syminm^ le nom du S. microphtalmumj placé comme
espèce distincte avec la citation de mon ornithologie (Or-
nitologia powszechna)^ et je ne fus pas peu surpris de le
voir isolé et tout-à-fait séparé des synonymes du Strix la-
ponica de Retzius.
Lorsqu'en ^ 825 je découvris cette Chouette dans nos
contrées (Lithuanie), il m'avait semblé convenable de lui
imposer, à cause de ses petits yeux, le nom plus caracté-
ristique de S. microphialmos {]), tel qu'il se trouve inscrit
au bas de la figure du frontispice de ladite Ornithologie,
dans laquelle je reconnais le S, laponica, Retz., pour l'a-
dulte, et le S. barbain, Pall., pour le jeune de l'année,
mais point celui de 5. cinerea des auteurs; car l'unique
exemplaire du Sijrmum cinereum, que j'avais vu alors au
Musée de Vienne, provenant des Etats-Unis de FAméri-
quedu Nord, m'a paru, de premier abord, différer essen-
tiellement de notre Chouette européenne :
^° Par la grosseur de la tête, qui est moindre chez l'a-
méricaine.
2° Par les cercles concentriques de la face, qui sont au
nombre de six chez l'américaine, et de huit à neuf chez la
nôtre (2).
(1) M. Schîegel, dans sa Revue critique des Oiseaux d'Europe
(1844), s'est servi de cette dénomination pour une division du
genre Slrix.
(2) MM. Keyserlin,!,^ et Biasius iiunt l(?,s seuls auteurs, à niacon-
5° Ma Chouette microphtalme a une tache noire en
forme de croissant au-dessus du coin interne de chaque
œil (Retzius et ïemminck n'en l'ont pas mention); cette
tache manque chez le Sijrnïum chœreum^ de même que les
plumes allongées du menton.
4^ La Chouette grise a les écailles terminales des doigts
entièrement dénudées; la microphtalme les a, en toute
saison, couvertes de plumes soyeuses qui dépassent la moi-
tié de la longueur des ongles.
5° La planche 53^ d'Audubon, The Binls of America^
qui m'a aussi servi comme terme de comparaison, ne dif-
fère en rien, sinon par une taille un peu plus fuite, de
l'exemplaire de Vienne (qui probablement est un mâle),
cité par Temminckdansle Manuel d' ornithologie , page 82.
En outre, la description de ses mœurs, donnée par l'au-
teur américain, prouve encore en faveur de ma présomp-
tion , car notre Chouette d'Europe se tient retirée dans les
grandes forêts, loin des eaux et de toute habitation ; elle
ne se nourrit pas de poissons, et construit son nid avec
des bûchettes, presque à claire- voie, sans aucune doublure,
et non avec des roseaux doublés de plumes, comme la
Chouette américaine, qui fréquente les bords des lacs, et
s'approche même des ports maritimes en plein jour.
Voilà, en somme, les caractères et les faits qui m'ont
décidé à séparer spécifiquement ces deux espèces de Stri-
gidés qui me semblent confondues par les auteurs, dont
l'une serait propre au nord de l'Europe et de l'Asie, et
l'autre exclusivement à l'Amérique septentrionale.
Comme on ne saurait jamais être assez circonspect avant
naissance, qui ont aussi fait atteniiuu an nombre des cercles con-
ccnU'iques sur les disques de la face; mais le nombre de 9, qu'ils
leur assignent, ne provient que fie la superposition de ces plumes,
carciitionne, prise isolcîneut, ne porte que7 a8 raies iranrversaies
noires, et toutes sont terminées par une soie très-déliée de 6 à 9
ligues de longueur.
574 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre 1854 . )
de prononcer déflnitivement, je prends la liberté de vous
inviter à comparer l'exenaplaire ci-joint à ceux du Musée
britannique, en vous priant d'énoncer votre opinion sur
ce que je viens d'exposer.
Agréez, etc. (4).
Quoique je n'ajoute pas de grande valeur spécifique aux
dimensions individuelles, qui, pour la plupart du temps,
tiennent à des causes locales, je ne saurais pourtant ne
point tenir compte des différences relatives, surtout lors-
qu'elles sont constantes chez des individus d'une soit-di-
sant même espèce.
Afin de faciliter aux ornithologistes les moyens de com-
parer les individus et de les mettre en mesure de décider
la question, je mets sous leurs yeux un tableau des di-
mensions réduites en pouces de France, avec les noms des
auteurs qui me paraissent avoir fait leur description d'à-,
près nature :
Individus femelles,
Sirix cïnerea, Audubon. — Longueur totale, 50 p. 6 1.
— Envergure, 48" 6'". — Longueur de l'aile, W 5'". —
M, de la queue, 12" 9'". — Id. du bec, V 9'". — Ouver-
ture de l'œil, 7"'. — Hauteur des disques, 4".
S. barbata, Pallas. — Longueur totale, 26 pouces. —
Envergure, 48". —Longueur de l'aile, ^7" 5'". — Id. de
la queue, ^2". ■— Id. du bec, V 5'". — Ouverture de
l'œil, 4"' 1/2.
S. laponica, Nilson. — Longueur totale, 27 p. 28 1. —
ht. de l'aile, 47" 6'". — Id. de la queue, 42".
Mâles. Longueur totale, 24".
(1) Un an et demi s'est écoulé depuis que ma correspondance
est parvenue à M. G.-R. Gray; mais, au lieu de réponse, j'ai
seulement obtenu un certificat de gratitude de la part du Musée
britannique pour Tenvoi d'un exemplaire du S. microphtalmum,
signé parle premier bibliolhécaire, M. Henri EUis.
Je ne saurais autrement expliquer le silence de M. Gray à mon
égard que par le vieil adage latin : Qui lacet conseniirc videlur.
TRAVAUX INÉDITS. 575
t
S. miciôphialmus, Tyzenhauz. — Longueur totale, 26 p.
— Envergure, 54". — Longueur de l'aile, 17" 8"'. — Id.
de la queue, ^2". — Id. du bec, V 4'". — Ouverture de
l'œil, 5'", — Hauteur des disques, 5".
Mâfes. Longueur totale, 22" 6"\ — Envergure, 46",
Les dimensions que donne M. Ternminck, dans son Ma-
nuel d'ornithologie j vol. 1", page 81 , aux femelles du Strix
laponica, sont de 28 à 52 pouces, mesure qui convient
mieux à la Chouette américaine qu'à celle du vieux conti-
nent. Or, en citant, dans le 5*' volume, page 44 dudit Ma-
nuel, la planche o\ de Richardson , qui représente la
Chouette grise, il dit : « Cette planche est au moins le por-
trait exact et fidèle de l'individu que j'ai décrit dans ce
Manuel, page 87. On pourrait ajouter Strix cinerea de La-
tham ; car ma description et trois sujets conviennent à
cette Indication. La planche de M. Nilson, sous le nom de
Lapp-ugla, ressemble très-exactement à l'un (Je nos su-
jets; » c*est-à-dire qu'elle ne ressemble pas aux autres su-
jets, qui probablement auront été explorés en Amérique
ou au Groenland.
La planche lithographiée de M. Verner, inscrite dans les
synonymies du Manuel^ vol. 5, page 44, qui doit repré-
senter la Chouette lapone, est une figure trop douteuse
pour être citée ; cependant, elle porte un caractère assez
tranché, qui la reporte à l'espèce américaine : c'est la dis-
tance supérieure des disques oculaires, qui laisse à décou-
vert tout le front, tandis que notre Chouette européenne
a cette partie entièrement couverte par leur jonction to-
tale jusqu'au sommet de la tête, caractère que l'on re-
trouve aussi sur la planche d'Audubon encore mieux pro-
noncé.
La coloration du ptilose, présentant beaucoup de va-
riété dans la forme, le nombre, et la distribution des ta-
ches sur les plumes, examinées isolément, offre un moyen
de comparaison assez sûr pour distinguer deux espèces
confondues.
8*76 kEV. ET maO. de iiiobLouik. (ÎJécemhre lÔÔ-i.)
M. Audubon, aussi eXàct observateur que peintre ha-
bile, dit que la partie postérieure de la tête et la nuque,
chez le Strix cinerea, sont couvertes de plumes d'un brun
grisâtre, avec deux taches transversales blanches sur les
barbes, de chaque côté de la baguette, vers leur extré-
mité. Chez la nôtre, les plumes de ces mômes parties por-
tent quatre paires de taches pareilles. Ce mode de colora-
tion suffirait seul pour les séparer.
M. Nilson prétend que le mâle de la Chouette lapone se
distingue essentiellement de sa femelle par une menton-
nière noire longue d'un pouce et demi, qui, selon lui, se-
rait blanchâtre chez la femelle. Je puis «affirmer que les
deux sexes ne diffèrent en rien, sinon que par la taille,
sauf les très-vieux individus, qui ont les plumes de la
barbe tachetées parfois de blanc.
Tout ornithologiste sait que , lorsqu'on mesure des
sujets montés, notamment ceux du genre Strix, il est
très-difficile d'en déterminer la longueur et l'envergure
avec précision. Je présume qu'il en est ainsi à l'égard
du Lapp'Ugla de M. Nilson, lequel diffère seulement en
longueur de l'individu décrit par Pallas et des miens, les
autres dimensions étant, à très-peu de chose près, pres-
que égales. Dix-huit exemplaires des deux sexes que j'ai
tous mesurés fraîchement tués m'ont toujours offert les
mêmes résultats numériques, tels que je les ai portés sur
le tableau ci-dessus.
11 faudrait, d'après ces données, établir la synonymie
comme il suit, en mettant de côté, tous les synonymes
doubles qui confondent les deux espèces.
^. Strix laponica.
^. Slrix laponica, Retzius, Fatin. suce, p. 79.
2. iS. barbata, Pall., Zoogr., 1, p. 518.
5. Lapp-iigla, Nilson, Skand. Fciiin., I, page 97,
pi. 7^.
4. Strix barbala, Eichwaldt, ZooL, spec. Ill, p. 208.
"Travaux mËbitg. Ôtt
6. Ulula hnrbala, Keys. et Blasius, Wirbelth, eur. T»
p. ^42.
6. Sirix microphtalmos, Tyzenhauz, Orn. poiv.^ly
p. 86, fig. du frontispice.
2. Strix cinerea.
-I. Cinereus owl, Lath., syn. 1, p. -154.
2. /Sfria; cinerea, Gmel., Sijst. nat., 1, p. 29^.
5, 5. ciwerea, Richards, et Swains., Faun. Bor."
Amer., II, p. 77.
4. Greae cinereoMs oit;/., Audubon, Ornilli. biogr.,
IV, p. 364. — Birds of Amer., pi. ob\.
5. Syrnium cinereum, G.-R. Gray, Gênera of Birds,
ï, p. 59. Excl, synon. ad Strix iaponicam pertinen-
tibus.
Quoi qu'il en résulte de l'examen proposé, je n'aurai
pas du moins à me reprocher Tintenlion d'avoir prétendu
créer une espèce nouvelle, en lui donnant le nom de S.
microphtalmos, que je reconnais toujours pour synonyme
de S. laponica, et qui cependant a provoqué un double
emploi dans le Gênera of Birds de M. G.-R. Gray.
Si le savant auteur du Gênera of Binh avait bien exa-
miné la figure du frontispice; s'il eût fait attention à la
synonymie de ma Chouetle microphtalme, il n'en aurait
certainement pas fait une espèce distincte. Cette figure,
quoique réduite au quart de grandeur, est un portrait
fidèle, et n'a pas pu l'induire en erreur; je l'ai dessinée
d'après un individu vivant, femelle, dont je conserve les
œufs, les seuls, je crois, jusqu'à présent connus.
Recùficalion du double emploi de la Grue à nuque blanche,
Grus leucauchen, ïemm.
La petite Grue de Pallas, Grus vipio, se trouve inscrite
dans le Gênera of Birds de M. G.-R. Gray, III, p. 5.55, n" 2,
non-seulement comme espèce distincte, mais séparée gé-
nériquement de la Grue à nuque blanche de M. Tem minck,
2® s^RiE. T. in. Annw ISol. ."T
578 REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. ( Décembre lSb\ . )
sous le nom de Seops vipio. Afin de prouver l'identité de
ces deux prétendues espèces, je me servirai de la descrip-
tion de Pallas et de celle de l'honorable auteur du Manuel
d'Ornithologie.
« Grus tipio, Pall. Zoogr., R. A. — Minor ad hucÉf. virgi--
nœ. Rostyum tenuis, quam illi, 5" 5'" longum e viridi albicans.
Caput anterius etsuboculis cinereum, nigresquepilisrespersum,
verticum qui eum superiora parte colli plumis flavescentibus et
albis per longitudinem striatus est, fascia cingit alba, utrinque
versus collum descendens. Irides flavœ. Palpebrae cocineae, cir-
curacirca pilis nigris obsitae. In genis area cinerea plumis rarae
texturae vestita {aures) quae annulo coccineo obscuriore, a palpe-
bris producto cingitur. Gula primo alba, bine cinerea, collum re-
liquum album. Inferior pars vestricum alba, superior earundem
régie cum dorso, cinerea. Rémiges nigrae. Tota prona facia cine-
rea, nisi versus caudam ubi alba ; pedes pallide rubentes, ungues
nigricantes, achmci. »
Not. Nisi parvitasobstaret, cum pennarum perfectionem puncta,
pro vipione seu pullo Gruis antigène habuissem.
Pallas convient n'avoir jamais vu ni entendu parler de
cette espèce de Grue en Daurie, et que la description qu'il
en donne est extraite des manuscrits de Gmelin l'aîné, qui
l'avait dessinée d'après un individu vivant en domesticité à
Nertschinsk, et auquel il a imposé le nom de Grus minor
albus.
Puis Pallas ajoute encore, dans sa Note, qu'il l'aurait
pris pour une jeune Grue antigone, si ce n'était sa petite
taille et son plumage d'adulte.
Grusleucaucheny Temm., pi. col,, vol. V,p. 244, pi. 449.
« Cette espèce nouvelle diffère de notre Grue cendrée par
une plus petite taille, par la couleur des pieds, d'un pour-
pre de laque, et par les teintes du plumage. Un poil court,
assez serré et noirâtre, couvre le front, la face et les joues ;
la peau rougeâtre de ces parties paraît plus ou moins entre
les interstices que laissent ces poils; le seul méat auditif
est caché par des plumes cendrées ; le sommet de la tête,
l'occiput, la nuque, et toute la partie postérieure du cou,
TRAVAUX INÉDITS. 579
sont d'un blanc pur ; la gorge est aussi de cette couleur;
et c'est à partir des côtés de la région nuquale qu'un cen-
dré bleuâtre très-foncé se dessine par deux bandes en
fourche; tout le reste du devant du cou, les parties infé-
rieures, le dos, le croupion et la queue, sont de cette
teinte d'ardoise clair; les ailes sont d'un cendré bleuâ-
tre plus clair, et les longues plumes secondaires d'un cen-
dré blanchâtre; les rémiges sont noires; la queue, de
forme arrondie, est terminée par une large bande noire ;
les pieds et les doigts sont couleur de laque, et le bec ver-
dâtre. La longueur totale, prise du bout du bec à celle de
la queue, trois pieds neuf pouces, et jusqu'au bout des
doigts, environ cinq pieds.
La description de M, Temminck s'accordant en tout
point avec celle de Gmelin, sauf la couleur des pieds {\),
est encore complétée, pour quelques détails, par la belle
planche qui l'accompagne, et ne laisse aucun doute sur
l'identité des deux prétendues espèces.
Reste maintenant à décider auquel des trois noms (Grus
alba minor, Gmel.— Grws vïpio, PalL, et Grus leucauchen,
Temm.) on doit accorder la prééminence. Il me semble
que, comme la description de Gmelin est restée inédite,
que par cela môme elle perd son droit de priorité ; que le
nom de Grus lipio de Pallas se trouve dans la même caté-
gorie, à cause de l'incertitude signalée par l'auteur, qui se
laisse expliquer par l'étymologie de la dénomination,
c'est le nom de Grus leucauchen, Temm. qui devrait seul
être conservé, en reléguant celui de Grus vipio, définiti-
vement nominal, dans la synonymie ùnleucauchen,
(\ ) La différence de la couleur des pieds ne provient que de Té-
tât de domestication ; il est facile de s'en convaincre sur les cigo-
gnes privées, dont les pieds pâlissent et deviennent blandiâtres
eu bout de quelque temps de captivité.
580 hËV. Et MÀG. DE ZOOLOGIE. { DècembYC îsâ^.)
StJR une espèce de Canard présumée être une variété
rrtélanienne de VAnas bosclias , par M. de Lafres-
NAYE.
Nous possédons, depuis plus d'un an, un Canard tué
aux environs de Paris au milieu d'une bande de Canards
sauvages de l'espèce de VAnas boschas, et qu'à son plu-
mage presque entièrement noir, sauf la tête et le cou,
d'un beau vert, nous avions jugé un individu du Boschas
atteint de mélanisme. En voici, du reste, la description :
Tête et haut du cou vert foncé, comme chez VAnas bos-
ckas à reflets violet pourpré; un demi-collier antérieur
blanc au bas du cou ; tout le dessus du corps, les ailes et
la queue d'un noir mat à reflets vert obscur et violet pour-
pré sur le bas du dos, le croupion, les sus-caudales et les
rectrices médianes retroussées et caractéristiques du sexe
masculin, sur les petites et grandes couvertures alaires,
et notamment sur le miroir, dont le fond est noir, le vert
n'occupant que le centre des plumes. Ce miroir est ter-
miné postérieurement par un liseré blanc transversal. Tout
le dessous est noir sombre; mais, depuis le demi-collier
blanc, et sur toute la région thoracique, ce noir prend
une teinte brun marron très-foncé, et, sur les flancs, il est
très-finement et peu visiblenient vermiculé de roussâtre ;
il se rcflèle légèrement de vert «ur les épaules et les sous-
caudales. Le bec est noir en. dessus, jaune tacheté de noi-
râtre en dessous. 11 est moins large et plus court que celui
de V Aiias bosclias ; les tarses sont jaunâtres, ainsi que les
doigts, nmis les membranes interdigitales sont noires,
avec une marbrure jaune irrégulière sur chacune d'elles,
particulièrement à leur bord antérieur.
On voit que cet individu, qui d'ailleurs offre dans tout
son ensemble la plus grande analogie avec VAnas boschas,
mais sous des dimensions un peu moindres, a comme lui
la tête et le cou d'un beau vert, terminé en bas par un
dcidi-collior blanc, mais qu'il en diffère eu ce que, depuis
TAAVAUX LXÊDlTS. 581
ce demi-collier il est, en dessus comme en dessous, d'une
nuance presque uniforme très-foncée et presque noire,
avec des reflets vert foncé sur les épaules, le bas du dos
et le croupion; en ce que sa poitrine, au lieu d'être d'une
belle teinte marron vif, est d'un brun foncé presque noir;
en ce que son miroir, au lieu d'être d'un beau violet
bordé antérieurement d'une bande blanche, est peu ap-
parent et d'un vert foncé, cette nuance n'existant encore
que sur la partie médiane des plumes, et étant bordé seu-
lement en arrière par un liseré blanc ; en ce que son bec,
plus étroit» plus court surtout, est noir en dessus, et n'a
de jaunâtre qu'en dessous ; que ses ailes sont plus cour-
tes ; que les pattes, au lieu d'être uniformément d'un
jaune orangé, ainsi que les ongles, sont noires, tachetées
de jaune, avec les ongles noirs.
Nous avions toujours regardé cet oiseau, dont l'ensem-
ble des formes rappelle entièrement le Boschas, comme
un individu de cette espèce atteint de mélanisme ; mais,
en le comparant avec la description de l'espèce indiquée
et décrite dans la Faune belge de M. de Sélys-Longchamps
sous le nom d'Anas purpureovirîdis, Schinz, Canard vert
pourpré, nous avons cru, malgré quelque différence de
coloration, que c'étaient des oiseaux présentant les mêmes
caractères, ou plutôt la même variété accidentelle. Nous
allons, du reste, en faire ju^cr nos lecteurs eux-mêmes,
en citant le texte de la description de VAnas purpiireovi-
ridis de la Faune belge, p. ^ iO.
« Anas PURPUREO-vmiDis, Schiuz. — Canard vert
pourpré. — Mâle : tête et hautTlu cou vert foncé, à reflets
violet pourpré en dessus; un large demi-collier blanc en
dessous. Haut du dos marron foncé; le reste et les couver-
tures des ailes vert obscur à reflets pourprés ; couvertures
supérieures de la queue d'un vert foncé plus décidé; la
queue un peu cunéiforme, vert doré et pourpré au mi-
lieu ; les rectrices latérales brun noirâtre. Poitrine marron
rougeâtre, le contre des plumes noirâtre; la couleur :i:ai-
582 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1861.)
ron s'étend sur les flancs avec des bordures blanchâtres
aux plumes et de fines stries noires vermiculées. Le centre
du ventre blanc, mêlé de grisâtre ; couvertures inférieures
de la queue rousses. Ailes brunes, avec un large miroir
vert doré, bordé des deux côtés par une fine raie blan-
che. Les rémiges noires, à reflets verdâtres ; bec jaune
obscur ; les ongles noirâtres ; le pouce un peu plus bordé
d'un vestige de membrane que chez YAnas boschas. Iris
des yeux jaunes.
« Femelle : elle diffère du mâle en ce qu'elle n'a pas de
demi-collier blanc; le cou est brun, finement moucheté
de noir et de gris en dessous, plus foncé en dessus, avec
des reflets vert foncé et pourprés ; le dos est brun, avec le
centre des plumes noirâtre ; les couvertures de la queue
et celle-ci sont noirâtres, à reflets verts ; le miroir des ailes
est d'un vert moins vif; les flancs n'ont presque pas de
roux, et sont plus fortement vermiculés de noir et de blanc
sale. Le dessous de la queue est blanc, saupoudré de noir.
Le bec est d'un jaune sale, et plus bordé de noir sur les
côtés et près des narines, les pieds jaune orangé obscur,
avec quelques taches brunes. Taille un peu plus forte que
celle de VAnas boschas, moins grande que celle de VAnas
moschata.
« Ces Canards sont assez probablement des métis des
deux espèces précitées; mais je conserve quelques doutes
à cet égard, parce que les métis de ces Canards qu'on ob-
tient en captivité ont, je pense, une petite nudité entre
l'œil et le bec qui n'existe pas dans le purpureo-viridis. Je
regrette de n'avoir pu voir lin de ces métis.
« J'ai tué la femelle de ce Canard sur un étang, à Long-
champs-sur-Geer, en décembre ^855. J'ai vu, chez M. Bâil-
lon, un mâle recueilli à Abbcvillc le 20 novembre ^818.
J'ai examiné, au Musée de Lausanne, deux autres mâles
absolument semblables, tués sur le lac de Genève en avril
^815 et en mars ^824. M. Schinz en indique deux autres
.ués sur le lac de Neuchâtel. Ceux de Lausanne ont paru,
TRAVAUX INI-DITS. 585
dit-on, à M. Lichtenstein semblables à une espèce de la
Haute -Egypte.
M Les six exemplaires dont je viens de parler ont été
tués à l'état sauvage, et n'avaient aucune ressemblance
avec des oiseaux de basse-cour. Si ce sont des métis,
comme c'est assez probable, ce sont des métis produits
par des Canards sauvages : il est à remarquer que MM. Kei-
zerling et Blasius disent que VAnas moschata, que les au-
teurs regardent comme originaire de l'Amérique méridio-
nale, vit à l'état sauvage sur la mer Caspienne et dans la
Russie méridionale. N'auraient-ils point voulu parler du
purpureo-viridis ? »*
Depuis que nous avons écrit ce dernier article, nous
avons été à même d'observer, dans la collection de M. Bâil-
lon, son individu de \ Ana^ purpureo-viridis j nous en
avons retrouvé dans les galeries du Musée de Paris, et
nous sommes resté convaincu que ces oiseaux, qui sont
d'une taille moyenne entre celle de VAnas boschas et de
VAnas moschata, n'étaient autres que des métis de ces
deux espèces, produits dans l'état sauvage, peut-être sur
les marais de la Hollande, tandis que notre individu,
noir, un peu plus petit, au contraire, que le boschas, nous
paraîtrait toujours un individu de cette espèce atteint de
mélanisme.
Sur l'oiseau nommé par Brisson Tangara de Saint-Domin-
.gue, Tanagra Dominicensis , Tanagra Dominica , par
Linné, figuré par Buffon, pi, cnl., 456, f. 2, et dont
Vieillot a fait, son genre Esclave [Dnlus), sous le nom
de Dulus palmarinn; par M: de Lafresnayk.
Dans le numéro 5 des Conlr, ta orniiliology, -1851 , de sir
Williams Jardine, M Strickland a publié un article fort in-
téressant sur le Dulus pahuaruvi de Vii'illot (Esclave dos
palmistes), confondu, par quelques auteurs modernes,
584 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1851.)
avec le Turdus palmarum de Linné (le Palmiste de Buffon,
pi. enl., 539, f. 1). Après avoir relevé l'erreur dans la-
quelle ces savants étaient tombés, l'auteur se demande
quelle est la place la plus naturelle que cet oiseau doit
occuper dans la classification ; et, d'après la comparaison
des ailes, du bec, et de la queue, il pense qu'il est plus
naturellement placé dans les Ampélidées que dans les
Oriolinées, où Swainson le faisait figurer dans sa Classifi-
cation ol Birds; tandis que Vieillot, qui, ainsi que Desma-
rest, avait reconnu qu'il n'était pas à sa place dans les
Tangaras, le mettait dans sa famille des Chanteurs, entre
les genres Ttirdus et Sphœcothera.
Sans vouloir rien préjuger sur le plus ou moins de jus-
tesse de ces divers rapprochements, nous dirons seule-
ment que nous sommes on ne peut plus surpris qu'aucun
auteur, depuis Brisson jusqu'à nos jours, soit qu'ils aient
décrit les caractères spécifiques ou génériques de cet oi-
seau, n'aient remarqué ni indiqué la grosseur vraiment
prodigieuse de ses pattes, comparée à sa petite taille ; car
à peine surpasse-t-il en volume notre Bruant jaune (Em-
beriza citrinella), tandis que ses pattes ont au moins le
double de grosseur des siennes, mais elles ne sont pas plus
longues, d'où il résulte une forme de pattes des plus vi-
goureuses, à tarses courts et robustes, avec des doigts
semblables, dont le pouce et son ongle sont particulière-
ment forts, et tous les ongles ayant une courbure courte
et forte. Si, dans ses autres parties, cet oiseau a offert
quelque analogie avec les Loriots et les Cotingas, où on
l'a placé dernièrement, il faut convenir que la forme (je
ses pattes l'en éloigne visiblement; elle rappelle singuliè-
rement celles du Bec croisé, de l'Oxyrhynque, du Coliou,
du Piquebœuf, de toutes les espèces, enfin, qui, d'après
leur mode d'alimentation, avaient besoirf d'une grande
force musculaire dans leurs membres postérieurs, soit
qu'elles fussent destinées, comme le Bec croisé, à se tenir
accrochés, le dos tourné vers le sol, aux cônes des arbres
TRAVAUX INÉDITS. 58S
résineux, pour en extraire les semences, ou à se tenir sus-
pendus aux branches des buissons pour y dormir la tête
en bas, comme les Colious, ou à se cramponner sur le dos
des buffles^ comme les Piquebœufs, pour extraire de leur
peau les larves de certains œstres qui y séjournent ; soit
enfin que, comme l'Oxyrhynque, elles fussent destinées à
se tenir cramponnées dans une position verticale ; car les
petits crochets dont est garni dans toute sa longueur le
bord externe de la première rémige chez l'Oxyrhynque,
joints à la vigueur de ses pattes, ne laissent aucun doute
sur le genre de faculté dont Ta pourvu le Créateur.
D'après ces divers exemples, on peut, je crois, regarder
comme certain que, lorsque chez un oiseau percheur et
non marcheur, on remarque des tarses courts et très-ro-
bustes, avec des doigts et des ongles également vigoureux,
comparativement à sa taille, c'est un indice certain que
cet oiseau est destiné à se tenir souvent dans une position
verticale le long des troncs ou des branches, ou même
suspendu à ces branches ou à leurs fruits, pour son ali-
mentation.
Or, selon nous, l'Esclave des palmistes {Dulus palma-
rum, Vieillot), Tanagra Dominica, L. Gm. est entièrement
dans ce cas, d'après la conformation de ses pattes. Mal-
heureusement, les renseignements fournis par les auteurs
et par Vieillot, qui l'avait vu à Saint-Domingue môme, sa
patrie, ne donnent aucun détail sur sa nourriture et sur
sa manière de se la procurer. Voilà ce qu'en dit cet auteur
dans sa Galerie des Oiseaux, page 257 :
« Comme chez nos moineaux, dans la saison des amours,
les mâles se disputent les femelles avec acharnement, et
jettent alors des cris analogues. Leur ramage est presque
nul, et leur cri est très-aigu quand ils sont inquiétés. L'ins-
tinct de ces oiseaux est si social, que plusieurs couples
font leur nid sur le môme palmiste et le construisent sur
les petites tiges qui servent de support à la graine ; ils les
placrnl lrès-{>rès les uns des autres, cl lv\s nouveaux sur
586 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Décembre 1851.)
les anciens, de sorte que ces nids contigus, et composés
de bûchettes à l'extérieur, étant réunis à ces tiges, for-
ment autour de l'arbre un cercle qui ne présente qu'une
masse de petites branches serrées et liées avec tant d'in-
dustrie qu'il est très-difficile de les détruire, et si épaisse,
que le gros plomb ne peut la traverser. L'intérieur est
garni de plantes soyeuses et du chevelu des racines. La
femelle s'occupe seule de sa construction ; le mâle l'ac-
compagne dans toutes les courses qu'exige la recherche
des matériaux, et veille à sa sûreté quand elle couve. L'un
et l'autre portent un plumage pareil »
Ces détails de nidification, racontés par Vieillot, pour-
raient faire supposer, non sans fondement, ce me semble,
un double motif dans la vigueur des pattes de l'Esclave
des palmistes. Nous remarquons, en effet, chez les Tisse-
rins, dont plusieurs espèces sont très-sociables, et, comme
l'Esclave des palmistes, rapprochent leurs nids les uns des
autres au point de n'en former quelquefois qu'un seul
énorme, dont toutes les entrées sont inférieures ; nous re-
marquons, disons-nous, chez ces oiseaux, des pattes très-
vigoureuses assez analogues à celles de l'Esclave des pal-
mistes, sauf un peu moins de grosseur proportionneHe et
de brièveté du tarse. Cet oiseau ne serait-il point, dans le
Nouveau-Monde, le représentant des Tisserins de l'ancien,
et ses pattes musculeuses ne lui serviraient-elles point,
comme celles du Tisserin, à se suspendre dans tous les
sens pour construire son nid plus soUdement? Nous avons
parlé d'un double motif, parce que la patte de l'Esclave,
conformée, encore plus que celle du Tisserin, sur le type
craniponneur, pourrait lui servir encore à se maintenir
cramponné sur l'écorce du palmiste pour en extraire les
larves d'insectes qui se nourrissent de sa substance moel-
leuse. On sait positivement que la larve de la jirosse (Ca-
landre du palmiste (CaUmdra pabncirum), connue sous le
nom de Ver palmiste, vit de la substance mémo de Tarbre.
On a acquis la certitude que le Picuculc bec en faucille
TRAVAUX INÉDITS. 587
ne se trouve sur la montagne des Orgues qu'à la hauteur
où croît certaine espèce de palmier qui, après la chute de
ses feuilles, fournit, dans les pétioles creux et arqués qui
restent sur sa tige, une retraite et une nourriture à cer-
taines larves d'insectes que le Picucule bec en faucille en
extrait au moyen de ce bec si arqué et si comprimé. L'Es-
clave, qui ne quitte pas plus les bois de palmistes que le
Picucule bec en faucille ne quitte ceux des régions moyen-
nes, où croît son palmier, y trouve, sans nul doute, une
nourriture habituelle et abondante, puisqu'il y élève ses
petits. Cette nourriture doit donc être ou la graine même
du palmiste, ou les larves que son tronc recèle, et qui l'o-
bligent très-probablement, pour les en extraire, à se cram-
ponner à son écorce ou à son sommet.
Nous comptions terfniner ici cet article, lorsque nous
avons eu l'idée d'écrire à M. Salle, voyageur naturaliste,
que nous savions être de retour de Saint-Domingue à Pa-
ris, pour lui demander des renseignements sur les mœurs
et la nourriture de l'Esclave des palmiers, dont il avait
rapporté plusieurs individus. Bien n,ous en a pris ; car il
a bien voulu nous fournir des détails d'autant plus inté-
ressants qu'ils sont entièrement en rapport avec ceux four-
nis par Vieillot sur la nidification et la sociabilité de ces
oiseaux, et semblent confirmer nos prévisions sur leur
obligation de se tenir cramponnés pour leur alimentation.
Voici, du reste, ces détails, copiés textuellement sur la ré-
ponse que M. Salie a bien voulu nous adresser :
« Dans la partie espagnole de l'île de Saint-Domingue où
j'ai. voyagé, l'oiseau que vous appelez l'Esclave des pal-
miers se nomme Signa pâlmerUf et les créoles d'origine
française l'appellent Palmiste : l'un et l'autre nom lire son
origine de l'habitude qu'a cet oiseau de nicher et de cou-
cher en famille dans les palmiers, dans l'espèce surtout
connue sous le nom d'Areca, quoique cependant j'aie vu
quelquefois son nid sur d'autres arbres; mais c'est très-
rare, ils préfèrent les palmiers, à cause de la disposition
588 REV. ET MAC. bË ZOOLOGIE. ( bêcembrc 1851.)
des branches. Ces oiseaux se réunissent par centaines
pour construire un énorme nid formé de bûchettes, comme
celui de nos Pies, mais formant une masse souvent de
trois à quatre pieds de diamètre. Us laissent de petites ou-
vertures pour entrer dans cette masse, divisée en cellules
ou nids particuliers réunis à l'extérieur; ils y pondent
quatre ou cinq œufs blancs et ayant une forme arrondie.
Souvent, presque toute la tête du palmier est envahie par
ce nid, dont les bûchettes sont entrelacées dans les bran-
ches près du tronc de l'arbre. Cependant, quelquefois il s'y
trouve deux nids de deux familles différentes ; j'ai vu aussi
des palmiers périr par suite des nids de ces oiseaux, car
ils nichent longtemps dans le même arbre, et sont occu-
pés à réunir les bûchettes pendant une partie de l'année,
comme font les grandes espèces de Fourmis. Ils vivent
toujours en troupes dans les bois où il y a des palmiers.
La majeure partie couchent dans leur nid ; les autres res-
tent perchés auprès, sur les branches ; ils n'en mangent
pas les graines, mais se nourrissent particulièrement de
baies qui souvent sont en bouquet à l'extrémité des bran-
ches d'arbres. C'est ta que ces oiseaux se suspendent à la
grappe de fruit, et se querellent entre eux. Quoique que-
relleurs, ils vivent assez unis, car ils sont toujours assez
près les uns des autres pour qu'on puisse souvent en tuer
plusieurs d'un coup de fusil. Ils se perchent aussi quel-
quefois sur la flèche du palmier, qui est droite, et fait l'ef-
fet d'un paratonnerre. Ils ont un vilain chant criard,
comme celui de notre moineau ; ils ne marchent pas cram-
ponnés à l'écorce du palmier, comme les Pics, et ne se
nourrissent pas de larves. Il ne paraît pas que l'insecte
Calandra palmarum se trouve à Saint-Domingue, au moins
là où j'étais ; mais, à la Martinique, on en mange la larve
sous le nom de Ver palmiste. Les larves et l'insecte nuisi-
bles aux palmiers, à Saint-Domingue, sont le Catarou [Sca-
rabœus semiramis, Palisot de Beau vois). »
On reconnaît, dans ces intéressants détails que M. Salle
tftAVAUX iM^mt^;. 581J
a biert voulu nous communiquer, une parfaite concor-
dance avec ceux de Vieillot cités plus haut, quant à la ni-
dification en société de ces oiseaux, et quant à leurs cris
et leur instinct querelleur comme ceux de notre moineau.
Mais, ce qu'on y trouve de plus, et qui est particulière-
ment intéressant sous le rapport scientifique, c'est le genre
de nourriture et la manière de la i-ecueillir propres à cet
oiseau, qui expliquent si clairement pourquoi ils sont
pourvus de pattes aussi vigoureuses.
11 est bien certain que ce genre Esclave (Dubis), de Vieil-
lot, offre, comnie tous les genres do cet excellent observa-
teur, un type tout particulier par ses pattes, son b<*c et ses
mœurs, qui semblent l'isoler au milieu de tous les Tanagri-
dées du Nouveau-Monde. Aussi, depuis plus de vfngt ans
que nous le possédons, il a toujours occupé une place pro-
visoire dans notre collection, où cependant nous le pla-
cions près des Tachyphones, et où nous sommes encore
bien tenté de le laisser; car, parmi ces derniers, se trou-
vent des espèces à pattes robustes et à bec comprimé, tels
que^ par exemple, le Cypsriagra Icucopiigia, Less. Dans la.
famille, les Phytotomes nous montrent encore des pattes
très-robustes ; et, quant à la compression du bec, nous la
retrouvons chez nombre de Tachyphones, chez les Lanio,
certains Pijrangas, le Cyanicterus, etc. ; tandis que les Am-
pelidœ, où dernièrement on voulait les placer, ont, en gé-
rai, des pattes faibles et un bec plutôt élargi qun compri-
mé. Ce genre de bec, toutefois assez court, visiblement
arqué en dessus, et très-comprimé, de notre Esclave des
palmistes n'est ainsi conformé, bien certainement, que
pour l'extraction plus facile dvs baies, dont il se nourrit
quand il se tient suspendu à leurs jjrappes. Quant à son
instinct de sociabilité, sa nidification en commun, qui
pourraient le faire regarder, sous ce rapport, conime le
représentant, en Amérique, des Tisserins de l'ancien
monde, et en particulier du Tisserin républicain, puisque,
comme ce dernier, il coiistcuit, enf;!njil!e très-n()u)breuse.
590 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 185^.)
un nid commun à tous, quoiqu'à cellules séparées, on
pourrait opposer à ce rapprochement la différence des ma-
tériaux qui composent ces nids, car les Tisserins n'em-
ploient que des graminés desséchés et réellement tissés
ensemble, tandis que l'Esclave y emploie des bûchettes.
Quant à la famille où on doit le rattacher, il nous semble
que, dans celle des ïanagridées du nouveau continent, et
près des Tachyphones, il représente assez bien ce qu'offre
le groupe des Tisserins dans celle des Fringillidées de
l'ancien monde.
Essai d'une monographie du genre Picucule (Buffon),
Dmdroeolapies ( Hermann, llliger ), devenu aujourd'hui
la sous-famille DENDRocoLAPTiNiE (Gray, Generaof Birds),
de la famille Certhiad^e de Swains. 5 par F. de Lafresnaye.
— Suite. Voy. -1830, p. 95, >I43, 275, 569, MT, 588. —
^85^. — ^45, 5n, 465
Les divers articles de notre monographie des Picucules
se trouvant disséminés souvent fort loin les uns des au-
tres dans la Revue de -1850 et ^851, nous avons cru de-
voir, pour en faciliter la recherche aux ornithologistes, y
joindre ici une table méthodique de toutes les espèces
qu'elle renferme.
Fam. CERTHIÂD/E. -^ Sub-fam, Dendrocolaptin^,
(^,-l\. Gray {Généra of Birds).
Seclio prima. Dendrocolaptin^e compressirostres,
Lafresnaye.
Gen. Dendrocolaptes.
1. Albicollis, 4850. Pages 98
2. Promeropirynchus, id 99
5. Simpliciceps, id. 100
4. Perroiii, id. 101
5. Deviilei, id. 102
6. Temminckii, 1851. 145
7. Major, 1850.ii ^03
Gen. PicoLAPTES.
i . Squamatus, 1 851 . 31 8
2. Wagleri, 1850. 148
3. Leucogaster, id. 150
3 6^■s. Atriceps, 1851. 469
4. Tenuiioslris, 1850. 151
5. Pangustirostris, id. 151
6. Bivittatus, ifi?. 152
TRAVAUX
INÉDITS.
591
7. Lacivnnger, id.
154
7. Tiiangularis, id.
418
8. Afîinis, id.
275
8. Beauperthuysii,id.
419
9. Souleyelii, id.
270
9. Dorbiirnyanùs, id.
420
9his. Validirostris, 1851.
468
10. Cliuncholamho, id.
421
10. Linealiceps, 1830.
277
ll.Ocellatiis, id.
422
11. Albo-lineatus, id.
278
\2. Obsolelus, id.
423
12. Fuscus, id.
ib.
13. Susurrans, id.
ib.
Gen. XlPHORHYNCHUS.
14. Bridgesii, id.
425
1. Trochilirostris, 1850.
374
Gen. SiTTAsoMUS.
2. Procurvus, id.
375
1. Erythacus, 1850.
589
5. Proeurvoïdes, id.
376
2. Sylvioïdes, id.
590
4. Lafresnayanus, id.
577
3. Amazoniis, id.
ib.
5. Pucheranii, id.
378
4. Griseus, id.
591
Gen. Nasica.
Gen. Glyphorhynchus.
1. Lonçirostris, 1850.
2. Flavigaster, id.
583
ib.
1. Cuneatus, 1850.
595
5. GuUatus, id.
585
Gen. Dendroplex.
A. Pardalotus, id.
586
5. Guttatoïdes, id.
387
1. Picus. 1850.
595
6. Multiguttalus, id.
417
2. Picirostris, id.
o96
Sectio II. Dendrocolap
TlNiE DEPRESSIROSTRES.
Gen. Dendrocops.
7. Turdinus, id.
465
8.' Fumigatus, id.
466
1. Cayennensis, 1851.
321
9. Atricostres, id.
ib.
2. Validus, id.
524
10. Merula, id.
467
3. Grassirostris, id.
323
11. Meruloïdes, id.
ib.
4. Forlirostris, id.
ib.
5. Platyrostris, id.
326
Gen. Dendrexetastes.
5 bis. Multistrij^atus, id.
468
6. Tyranninus, id.
328
1. Capitoïdes, 1851.
470
Monographie du genre PqtamophUus, par le docteur
Ch. CoQUEREL, chirurgien de la marine.
(Planche 13.)
Drifopsj Oiiv., 1791 . — Parnus, Fabr., 1792. — Drijops,
Latr., 1803. — Potamophilus, Germar, 1811. — Hydera,
Latr., 1817.
Corps cylindrique plus ou moins allongé, finement pu-
bescent.
592 rèV. Et MAC. m iooioôm. (décembre 1801.)
Tète presque entièrement libre, n'étant pas enchâssée
dans le prosternum. Yeux globuleux, saillants, \ntennes
(pi. ^5, fig. 6) insérées sur le front, près du bord interne
des yeux, courtes, de onze articles : le premier assez long,
le second court, sans prolongement oriforme; les suivants
formant une petite massue assez épaisse, plus mince, ce-
pendant, que les deux premiers articles, et à peu près
égale en longueur. Labre (fig. 6) libre, de la largeur de la
tête, légèrement échancré en avant. Mandibules (flg. 4) for-
tes, très-arquées, avec une petite dent à l'extrémité ;
celle-ci bidentée. Mâchoires (fig. 3) formées de deux lobes,
l'externe plus court que l'interne, assez tronqué oblique-
ment à l'extrémité ; l'interne arrondi à l'extrémité et garni
de poils roides arqués en dedans. Lèvre inférieure mem-
braneuse, très-large, recouvrant toute la bouche en des-
sous, courtement ciliée. Palpes maxillaire* (fig. 3) et la-
braire (fig. 5) courts, avec le dernier article plus gros et
plus épais, tronqué obliquement.
Prothorax assez court, transversal, élargi en arrière;
muni, en dessous et en avant, de deux petites pointes cor-
nées qui paraissent destinées à empêcher la tête de se
renfoncer trop profondément dans le thorax. Dans quel-
ques espèces, les plus petites, il est plus allongé, et di-
visé en deux par un sillon transversal très-profond. Pros-
ternum saillant en pointe mince et courte qui s'engage
légèrement dans un faible sillon du mésosternum.
Abdomen allongé, recouvert exactement par les élytres,
qui ne se réfléchissent pas sur son bord marginal.
Pattes (fig. 7) assez longues ; les médianes un peu écar-
tées à leur origine, les antérieures et les postérieures as-
sez rapprochées. Tarses de cinq articles, les quatre pre-
miers courts, le dernier aussi long que les quatre autres
réunis ; crochets (fig. 8) un peu plus dilatés à leur base.
Le genre Polamophilus a été fondé, en 1811, par Ger-
mar [Eine neue kafergatt. Potamoph., in neue schrift. der
ncUnrforsch gèseUscli, p. Al), pour le Parnus acuminatus de
Pabrîcius. talreille décrivit le même insecte Solis le nom
de Dnjops acuminalus, dans son Ilist. nal. des inscct, lorn^
IX, p. 226, 1805, et dans son Gcuera, t. II, p. 56, -1807 ;
plus tard, ne connaissant pas le travail de Germar, il Ir
.sépara des Dryops, et en fit le genre Hijdera, qu'il créii
dans la première édition du Règne animal, vol III, p. 2(»8,
18^7. Le nom de Germar étant Ir plus ancien, doit avoir
la priorité ; il a d'ailleurs été accepté par tous les entomo-
logistes.
Les Pûtamophîlus sont très-voisins des Panius, dont ils
diffèrent cependant par plusieurs caraclères, notamnient
par la forme des antennes, qui ne sont pas dilatées comme
chez ces derniers. Ils ont à peu près le môme genre de
vie; ce sont des insectes à moitié aquatiques, qui vivent nu
bord des eaux courantes, sur les troncs d'arbres mouillés
par l'eau et les débris qui se trouvent sur les rivages. Ils
sont assez rares partout, et ne paraissent pas r^imonter
beaucoup dans le nord.
Leurs larves sont inconnues; il est probable qu'elles
ressemblent à celle des Elmis, qui, quoique fort commu-
nes, n'ont pas encore été décrites : ces larves ont une ana-
logie remarquable avec celle des SUfhn.
On ne trouve qu'une seule espèce de 'Potamopliilus rn
Kurope ; nous en décrirons neuf autres, qui sont : .sept
d'Amérique, et deux de Java.
La forme du prothorax est si nettement caractérisée
dans ce genre, queles caractères que donne cette forme suf-
fisent pour distinguer les espèces entre elles. Nous avons
essayé d'en donner une idée par le tableau suivant, dans
lequel nous avons fait entrer les huit espèces que nous
avons vues en nature.
1. Prothorax sans sillon transversal en avant.
A. Plus grand transversalement que d'avant en ar-
rière.
-1. Angles postérieurs excavés et munis d'uii;^
dent aiguë, AcuminniuSy fig. 9.
5i« SÉRIE. T. III. Année 1831. 3>
894 KEV. ET MAC. DE lootocm, ( Décembre 1851. )
2. Angles postérieurs simplement aigus, Cackus^
fig. ^.
B. Plus grand d'avant en arrière que transversale-
ment.
4. Angles postérieurs excavés, Javanicus, fig. ^^.
2. Angles postérieurs simplement aigus. Orienta-
lis, fig. -12.
II. Prothorax avec un sillon transversal très-profond en
avant.
A. Transversal (surface rugueuse), Goudotiiy flg. -10.
B. Plus étendu d'avant en arrière que transversale-
ment.
4 . Sans excavation médiane.
a. Côtés presque droits, angles postérieurs
peu excavés, CordiUierœ, fig. -15.
b. Côtés très-arrondis, angles postérieurs for-
tement excavés, Caraibus, fig. ^4.
2. Avec une petite excavation médiane près du
bord postérieur, Thermarius, fig. ^5.
Ajoutez, dans la seconde division, le P. cinereus, que
nous n'avons pas vu en nature, et sans doute, dans la pre-
mière, le P. picipes.
i. PoTAMOPHiLus ACUMINATUS (pi. 15, fig. 5 à 9). — Oblon-
gus, fuscus, cinereo-sericeus, puncto humerali, pedibus abdomi-
aeque seiiceo-rufescentibus, prothorace subinaequali, laleribus
postice exciso, scutello subtililer carinato ; elylris punctato-stria-
tis apice acuminalis divaiicalisque — Long. 8 à 6 millini. ; larg.
5 à 2 ii2 millim. — Europe.
Parnus acuminatus, Fabr., Entom. syst., t. I, p. 246.
•1 792. — Id. Sijst, eni, , t. I, p. 552. i 801 . — Panzer; Faiin.
gcrm., 6, 8; Ent. Tascli., t. ï, p. -117. 1795. — Schonh.,
Syn. insect.y t. I, part. 2, p. -HC, 1808.
Poiamophilus acuminalus, Gcrniar, Eine ncue kafergait.
Polaïu.inneueschrift. dernaturforsch. gcseltsch. zue halle,
p. 41.^811.
Dryops acuminaiitSy Latr., Hkt. des i;;sec/., t. IX, p, 220.
Jif-vt/e e/ A/di/. é/f Zoo/oçtf .
l'I. j£
c^
^3
O
fo,/u^re/ ,/^
Zeèrun J-c.
/ a /(?
/*ûf^mo^Âf///s , i6\ /^/ti/ic/Zecs luvi^'ri j'yiuy.)
A'./iem/>nJ cmf''r.tlesAt^erJ: éS.
TRAVAUX IMÎDITS. 595
4805. — Id. Gcneia, t. II, p. 56. 1807. — Hijdera acumi»
nala, Latr., Règne anim., V édit., t. ÏII, p. 268. 4817»
— Id. Nouv. diction, d'hist. nat., t. XV, p. 440. 4817.
Poimnophilus aciiminatus, Servil. et Saint-Farg., Encycl,
meih. ins.y t. X, p. 194. 4825. — Audouin et Brul., Hist,
nat. des iws., t. II, p. 541, pi. 14, fig. 4. — Laporte, Hist,
nat. des ins. coléopt., t. II, p. 4^. 1840. — Erichson, Insect.
deûtsch.fp, 548. 4 848. — Redtenbacher, Faun. austriaca^
p. 457, 9, 95. 4849.
Corps allongé, un peu déprimé sur le dos, d'un brun
obscur, couvert d'une pubescence soyeuse très-fine d'un
gris brunâtre et de poils noirâtres fins et roides qui ne
sont bien apparents que sur la tête. Les deux premiers
articles des arttennes d'un brun jaunâtre, garnis de longs
poils bruns un peu frisés ; les autres, d'une teinte plus
foncée. Tête finement ponctuée, offrant au milieu une lé-
gère impression longitudinale. Prothorax un peu moins
large que les élytres à la baso, rétréci en avant; côtés
échancrès aux angles postérieurs; cette échancrure limi-
tée ed avant par une saillie en forme de dent aiguë ; sur-
face finement ponctuée, un peu inégale, présentant, dans
son milieu, une ligne longitudinale élevée. Ecusson assez
grand, triangulaire, pointu, avec une ligne faiblement éle-
vée au milieu. Elytres à épaules saillantes; en avant, une
élévation légère près de la suture ; leur extrémité termi-
née par une pointe divergente, couvertes de stries forte-
ment ponctuées; le premier et le troisième intervalle un
peu moins relevés que les autres. Dessous du corps garni
d'une pubescence serrée, fine, soyeuse, d'un gris cendré;
l'extrémité de l'abdomen d'un brun rougeâtre. Pattes pré-
sentant une pubescence semblable, mais moins serrée;
extrémité des cuisses et'des tibias d'un brun obscur. Les
tarses de ia môme couleur. — La femelle est plus large et
un peu plus longue que le iitâle.
Le Polamophilus acuminainH est assez rare aux environs
de Paris; nous en avons pris plusieurs individus au bord
doè kkV. Et MÀG. bfe zbôLOGiE. [bêcembre 1854.)
de la Seine, au mois de juillet, dans Tîle de Chatou. Il se
tenait sur les troncs des saules à moitié submergés, tout^
à-fait à fleur d'eau, et nous ne pouvions nous en emparer
<|u'en nous mettant à la nage. M. Léon Fairmaireen a pris
un iîidividu à l'école de natation du Pont-National. 11 pa-
raît être commun dans le département des Landes et aux
bords delà Saône.
D'après Germa r, ce fut Hubner qui le découvrit le pre-
mier à Halle, au bord de la Saale; il l'envoya à Fabricius,
qui le décrivit sous le nom de Parniis acumhiatns. 11 est
commun en Saxe, et assez rare en Autriche. Il se trouve
aussi à Cadix, et les individus qui proviennent d'Espagne
sont d'un brun plus clair et un peu plus petits que ceux
du nord. D'après M. Stephens, il ne se trouve pas en An-
gleterre,
2. P. {:ACiccs»(pl. 15, fig. 12).— Oblongus, fusco «iger; abdi-
miiie pedibusquesubtus cinereopubescentil^us; prolhorace tratis-
v<naîdi, linea média imprtssa, lateribus rotundalis, anj^ulis posli-
cis acuris; elytiis slrialO'punclalis, apice* acuminatis divaricatis-
que. — Long. 9 milliiu. ; lai g. 3 niillim. —Colombie.
Corps d'un brun de poix foncé, allongé, couvert d'une
pube^cence brune très-fine. Antennes d'un brun rougeâ-
tre ; îos deux premiers articles plus clairs, beaucoup moins
gnrnis de poils que dans le précédent. — Tête finement
ponctuée, avec une légère impression transversale entre
les yeux. — Prothorax un peu uioins large que les ély très
à îa base, Irès-rétréci en avant; les côtés arrondis, les an-
gles postérieurs aigus, sans échn.icrure; suuface finement
ponctuée; une impression lonpçitudinale en arrière, vers
le bord postérieur; de chaque côté, une seconde impres-
sion entre la première et le bord externe. Ecusson petit,
lisse. Elytres à épaules saillantes, à extrémité terminée
par une pointe, divergente, plus forte que dans le précé-
dent, couvertes de stries fortement ponctuées ; le second
intervalle particulièrement saillant, surtout à son origine.
Dc.NSons du corps garni d'une pubesccnce d'un brun
TnAVAUX KNÉDITSé 597
soyeux, très fine. Pattes couvertes d'une pubescence sem-
blable, mais moins serrée.
Nous avons décrit cette espèce, la plus grande du genre,
d'après un seul individu provenant de Colombie et faisant
partie do la collection de M. Buquet.
3. P. GoDDOTii. — Oblongus, brunneo fùscus, abdomine pe-
dibusqiie subtus cinereo pubescentibus; prothorace transversali,
aiitice sulcato, medio irapresso, postice rugoso, lateribus rotun-
datis, angulis p sticis acutis, niarginatis, elevatis; elytris striato
punctatis, acmuinatis. — Long. 7 nnlliin. ; larg. 2 millim. i/2.
* — Nouvelle-Grenade.
Poiamophilus Goudotn, Guérin, tîevue Zoot., n° ^ , p. 48.
^845.
Corps d'un fauve brunâtre, plus obscur sur la tête et le
thorax, ceuvert d'une pubescence fine et serrée. Antennes
poilues, d'un brun plus clair. Tête finement ponctuée,
lisse. Prothorax transversal, un peu moins large que les
élytres à la base, rétréci en avant, avec un sillon transver-
sal très^ profond ; les côtés arrondis, rebordés; les angles
postérieurs aigus, un peu relevés, surface finement ponc-
tuée, un peu rugueuse; au milieu, un sillon longitudinal
profond qui atteint le sillon transverse antérieur; les
bords de ce sillon élevés de chaque côté; une légère im-
pression entre eux et le bord externe; bord postérieur
relevé, et offrant près de l'écusson deux petites éminences
saillantes. Ecusson trian^julaire un peu élevé en arrière.
Elytres à épnulcs peu saillantes, commençante s'atténuer
presque immédiatement après leur origine, acuniinées et
letièrement divergentes à leur extrémité; couvertes de
stries ponctuées; intervalles peu saillants. Dessous du
corps garni d'un fin duvet soyeux. Pattes couvertes d'une
|)ubps('enc<^ semblable, mais moins serrée, d'un brun plus
clair que le corps; les quatre antérieures plus longues.
Lo /J. Gmidoiti a été pris sur des pierres, au milieu de
la rjvièin rio, Cjjipnlo, par "'î. .1. (ioudot, en septembre et
oilobrc li :.e lirnt {mos de l'eau, continuellement niMuilIc
598 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Décembre 1851.)
par les petites vagues du courant. M. Gjiérin l'a décrit
dans un travail intitulé : lîisectes nouveaux observés sur les
plateaux des Cordillières et dans les vallées chaudes de la
Nouvelle-Grenade y décrits par M. Guérin, avec des notes
relatives à leurs mœurs, à la distribution géographi-
que, etc. ; par J. Goudot {Rev. Zool.y n° 4, p. ^8. 4 845).
4. P. ciNEREDS. — Omnino fusco-cinereus, prothorace antice sul-
cato ; ely ti orum striis 9 punctatis, pedibus fusco-cinereis, tibiis
ferrugineis. — Long. 7 millim. — Gorrientes.
Potamophilus cinereus, Blanch., Voy. de d'Orbignij, 60,
226.
Gomme nous n'avons pas pu voir cet insecte en nature,
nous reproduisons la description de M. Blanchard.
Cet insecte est de la même taille que le P. acuminatus,
et à peu près de la même couleur. Les antennes sont bru-
nâtres, avec leurs premiers articles un peu ferrugineux.
La tête présente deux petites lignes élevées, qui se réu-
nissent au sommet de manière à représenter un V. Le pro-
thorax offre à sa partie antérieure un sillon transversal
très-profond, et en arrière deux dépressions triangulaires
se touchant par leur pointe, et ayant dans leur milieu
une petite ligne longitudinale un peu élevée. Les élytres
sont légèrement pubescentes ; elles ont neuf stries, comme
dans /e P. acuminatus, mais elles sont plus profondes,
ainsi que leurs points ; les pattes, légèrement pubescentes,
sont d'un brun grisâtre un peu plus clair que le corps,
avec les jambes ferrugineuses.
Trouvé par M. d'Orbigny dans la province de Gorrientes.
5. P. JAVANiccs. — Oblongus, cinereo-fuscus, abdomine ci-
nereo-pubescente, feinoribus subtus flavis, tibiis tarsibusque fus- «
cis; prothorace fera cylindrico, antice compresso postice sinualo,
angulis posticis acutis excavaiis; elylris siriato-punctatis apice
rotundatis. — Long. ^ millim.; larg. 1 millim. M2. — Java.
Corps d'un brun cendré, couvert d'une pubescence très-
fine. Antennes d'un brun roussâtre, ainsi que les parties
de la bouche. Tête finement ponctuée. Prothorax presque
TRAVAUX* INÉDITS. 599
cylindrique, beaucoup moins large que les élytres à la
base, un peu élargi au milieu, très rétréci et comprimé en
avant ; le bord postérieur un peu relevé ; angles postérieurs
aigus, profondément excavés; surface lisse, ponctuée,
avec une petite impression médiane en arrière. Ecusson
assez large, lisse. Elytres assez larges à la base; épaule
saillante; bord externe légèrement marginé; l'extrémité
coupée un peu obliquement en dedans, avec trois petites
dentelures, dont la médiane un peu plus longue ; couver-
tes de lignes ponctuées ; le premier intervalle (suturai) as-
sez élevé, le second déprimé, très-large en avant ; le troi-
sième aussi élevé que le premier à son origine. Dessous du
corps et pattes d'un gris cendré ; base des cuisses d'un
fauve rougeâtr», plus clair en dessous.
Nous avons décrit cette espèce d'après un individu pro-
venant de Java, et faisant partie de la collection de M. Che-
vrolat.
. 6. P. ORiENTALis. — Oblongiis, cinereo-fuscus, abdomine pi-
ceo-fusco, pectore femoribusque fulvis ; prothorace fere cylin-
drico, antice compresse, linea mediâ elevatâ, angulis posticis
acutis impressis, elytris slriato-punctatis, acuminatis. — Long.
4 millim. ; larg. i millim. \U. — Java.
P. Orienialis, Gory, in Guer. , Icon. du règneanim. de Cuv. ,
p. 70, pi. 20, fîg. 4, ^ a. ^858. —P. Orientalis, de Haan,
Laporte, Hist. nat. insect. coléopt., t. II, p. 41.^840.
Corps d'un brun un peu cendré, couvert d'une pubes-
cence ferrugineuse très-fine. Tête finement ponctuée ; les
deux premiers articles des antennes poilus et d'un brun
rougeâtre. Prothorax presque cylindrique, beaucoup moins
large que les élytres en arrière, comprimé en avant, un
peu plus large au milieu ; surface finement ponctuée ; une
ligne élevée longitudinale en avant, à laquelle viennent
aboutir en arrière deux impressions ohliqui^s ; près du
bord postérieur, dans le milieu, une dépression transver-
sale avec deux points enfoncés; angles postérieurs aigus,
avec une dépression légère. Ecusson petit, peu saillant.
600 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Décembre 1851.)
Ëlytres à épaules saillantes, assez larges a la base, l'extré-
mité assez brusquement acuminée, légèrement tronquée
en dedans, avec une petite dentelure au milieu delà par-
tie tronquée ; couvertes de stries ponctuées peu apparen-
tes, surtout en avant et en dedans, la suture seule un peu
relevée ; le bord externe légèrement rebordé. Dessous du
corps d'un brun de poix ; pubescence peu marquée ; la
poitrine et le dessous des cuisses d'un brun rougeâtre ;
pointe sternale très-aiguë.
Celte espèce n'était connue que par la description très-
insuffisante qu'en avait donné M. Gory dans VIconogra-
phie du règne animal^ et par les quelques lignes plus insuf-
fisantes encore que lui a consacré M. Laporte dans son
Hisloirc des Insectes. 11 nous aurait donc ,été impossible,
avec des éléments aussi incomplets, de reconnaître le vé-
ritable P. Or'ientalis^ si M. Deyrolle n'avait eu l'obligeance
de mettre à notre disposition le type même de Gory, qui
•se trouvait en sa possession. C'est d'après cet individu
que nous avons pu rédiger la description qui précède. Le
P. Or'ientalis se trouve à Java, et fait partie de la collec-
tion de MM. Buquet et Deyrolle.
7. P. CoRDiLLiER^. — Obiongus, piceo-brunneus, pubescens;
femoribus ad basim fulvis ; prolhorace fere cylindrico, ante mé-
dium profunde sulcato, angulis posticis aciitis impressis; elytris
siibtilissime striato-punctatis, apice rolundatis. — Long. 3 mil-
lim. M2; larg. I milllim. M2. — Cordillières.
P. Corddlierce, Guérin, Rev. ZooL, nM, p. 19. 1845.
Corps d'un noir ferrugineux terne, couvert d'une pu-
bescence très-fine. Tête finement ponctuée ; antennes bru-
nâtres. Prothorax presque aussi long que large, un peu
élargi en arrière, plus étroit que les élytres ; en avant, un
étraitîileîîîent produit par un sillon transversal profond;
rôléi j)resque droits; angles postérieurs aigus, saillants,
avis: une impression légère. Elytres à angles huméraux un
pci s.nllaiifs, pnr.illèlcs, légèrement acuminées à l'extré-
u.ilé; couv- V es (le sir. es ponctuées peu marquées, letroi-
TRAVAUX INÉDITS. 60-1
sième intervalle assez relevé à son origine ; une dépres-
sion légère sur chaque élytre, un peu avant le milieu;
suture un peu relevée ; bord externe légèrement rebordé.
Dessous du corps garni d'un fin duvet d'un gris jaunâtre.
Pattes brunes, avec la base des cuisses fauve.
Cette espèce a été trouvée par M. J. Goudot dans les
mêmes localités que le P. Goudotii, et décrite par M. Gué-
rin-Méneviile dans le même travail.
8. P. CARAiBUS. — Oblongus, piceoniger, abdomine sericeo
pubescente, femoribus subtus fulvis ; prothorace fere cylindrico,
anfe médium profondissime sulcato, lateribus roUmdatis, angulis
posticis acutis, excavatis, elytris striato punclatis, apice rolunda-
tis. — Long. 5 lïiillim. 1/2; larg. 1 miliim. {12. — Antilles. *
Corps d'un noir de poix, couvert d'une pubescence bru-
nâtre très-fine. Tête finement ponctuée; des poils assez
longs autour des yeux. Antennes velues, à premier et se-
cond articles rougeâtres. Prothorax divisé en deux parties
par un sillon transversal très-profond situé avant son mi-
lieu; la partie postérieure à ce sillon plus élevée, à côtés
arrondis ; angles postérieurs exigus , arrondis ; surface
lisse, finement ponctuée ; des angles postérieurs partent
deux petites lignes obliques élevées, peu apparentes, qui
viennent aboutir à deux petites impressions médianes si-
tuées au-devant du bord postérieur. Elytres à angles hu-
méraux peu saillants, parallèles ; l'extrémité acuminée etn
un peu relevée ; couverte de stries ponctuées ; la strie su-
turale bien marquée, élevée ; les autres bien indiquées à
leur origine, presque effacées au-delà du premier tiers,
point oùl'élytre présente une dépression bien sensible.
Dessous du corps couvert d'un fin duvet soyeux jaunâtre;
pattes brunes, avec la base des cuisses fauve.
Cette petite espèce est commune aux Antilles. Nous en
avons pris plusieurs individus en nous baignant dans des
ruisseaux d'eau courante, à la Martinique. M. Lhcrminier
en avait onvoyé pltisirurs i- dividus, pris à la Guadeloupe,
à IM Cliovrola'. D'a;'rcs cet observateur, le P. C'n'aib.-m se
602 UEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1854.)
tiendrait sur les plantes aquatiques au bord de l'eau, dans
laquelle il se précipiterait au moment où on l'inquiète.
Nous n'avons pas remarqué ce l'ait ; nous avons toujours
pris cet insecte sur nous-même, en entrant dans l'eau. 11
se tient, comme toutes les espèces de ce genre, sur les ob-
jets flottants et tout-à-fait à fleur d'eau ; il n'est donc pas
étonnant qu'en se baignant on fasse tomber cet insecte
dans l'eau; mais nous ne voyons pas qu'il y plonge natu-
rellement. Les PoiamopliUus ne nagent pas et ne marchent
pas même sur l'eau ; c'est en se débattant et en entr'ou-
vrant leurs élytres et leurs ailes, qu'ils réussissent à se ré-
fugier sur quelque débris, lorsqu'un accident les a fait
tomber.
9. P. THERMARius. — Oblongus, piceo-niger, prothorace fere
cylindrico profundissime sulcato, postice sinuato, excavalione
média bipiuictataque, angulis posticis acutis, iinpressis, elytri»
striato-punctatis, apice rotundatis. — Long. 5 millim. \1'2; larg.
l millim. 1/2. — Brésil.
Corps d'un noir brunâtre, légèreinent pubescent. Tête
finement ponctuée. Prothorax divisé en deux parties par
un sillon transversal très-profond, situé plus près de son
milieu que dans le précédent, la partie postérieure à ce
sillon moins arrondie, ses côtés plus droits ; angles posté-
rieurs excavés, aigus ; surface unie, finement ponctuée au
^milieu, près du bord postérieur une petite excavation
avec deux points enfoncés. Elytres à angles huméraux sail-
lants, un peu gibbeux, entre cet angle et le bord externe
jusqu'après le premier tiers, couvertes de stries ponctuées
trèS'peu apparentes ; suture élevée ; bord marginal légè-
rement rebordé ; extrémité presque arrondie. Dessous du
corps finement pubescent ; pattes brunes.
Cette espèce fait partie de la collection de M. Dcyrolle,
où elle est indiquée comme venant du Brésil.
Espèce douteus,c.
H). P. PiciPES, Dnjops picipes, Olivier, Hist. des Ins.
TRAVAUX INÉDITS. 605
in EncycL méthod, t. VI. p. 298. 479^ . — Dryops picipes,
Oliv., EnlomoL^ t. 111, nM^ bis, pi. f, fig. 2, «. b. c.
Olivier décrit, sous ce nom, un insecte de la Guadeloupe
qui est évidemment un Potamophiliis. La description est
trop incomplète pour que nous puissions reconnaître au
juste l'insecte dont il est question : sa taille ne permet pas
de la rapporter à notre caraibus, puisqu'il est deux fois
plus grand que le Parnus auriculatus; il est probable que
c'est une espèce particulière. Voici la description d'Oli-
vier :
« Dryops picipes. — Fusca pubescens, abdomine pedibusque
piceis. Précédente (D. auriculatus) duplo major corpus nigrieans,
cinereo-pubescens. Antennae brèves testaceis lateraliter villôs<e.
Palpi antici filiformes, ferruginei, postici subelevati. Abomen pe-
dibusque picea.»
a II est une fois plus grand que le précédent (D. auricu-
latus), auquel il ressemble beaucoup pour la forme du
corps. Il en diffère principalement par les antennes et les
antennules. Les antennes ont le premier et le second
articles arrondis, latéralement velus, et un peu plus
grands que les autres ; ceux-ci sont renflés latéralement,
velus, et un peu plus distincts que dans l'espèce précé-
dente. Les antennules sont filiformes, assez longues et fer-
rugineuses ; les postérieures ont le dernier article un peu
renflé. Le corps est noirâtre, pubescent. L'abdomen et les
pattes sont bruns.
(( Il se trouve à la Guadeloupe, dans les eaux douces.»
Description d'une nouvelle espèce de Longicorno du
genre Pliacellus, de la tribu des Lamiaires; par M. Lu-
cien BUQDET.
Depuis Tannée ^849, époque à laquelle j'ai donné, dans
ce recueil, une petite notice sur le genre Pliaceiliis, établi
par M. Dejean dans la 5' édition du Catalogue de sa col-
604 iiEV/_ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Décembre 185 h)
lection, je m'en suis procuré une quatrième espèce, non
moins remarquable que celles déjà connues, et qui en dif-
fère essentiellement. On en jugera par la description sui-
vante :
Phacellus Cuvieri, Buquet (pi. 15, lig. 16). — Atro-pur-
pureas, immaculatus. Elytris basi profunde punctatis, apice ro-
lundatis, antennis supra iiigris, subtus griseis. Abdomine pedi-
busqué nigris, griseo-tomentosis. —Long. 0,011; larg. 0,005.
Corps épais, convexe, et d'une couleur lie de vin cha-
toyante en dessus, produite par des poils ras, soyeux, très-
serrés, couchés en arrière, et implantés sur un fond noir.
Tête sans ponctuation apparente, légèrement creusée entre
les* antennes; celles-ci plus lon^çues du double que le
corps, dans le mâle, seul sexe que je possède, noires en
dessous, ornées d'une touffe fonnée de poils noirs et longs
qui occupent toute la partie externe du sixième article.
Yeux ovales, peu saillants. Corselet un peu plus large que
long, rétréci antérieurement, légèrement sinueux à la base,
muni de chaque côté d'une assez forte épine. Ecusson
grand, arrondi au bout, se confondant presque avec les
élytres; celles-ci plus larges à la base que le corselet, al-
lant graduellement en se rétrécissant, arrondies à l'extré-
mité, coupées carrément et fortement ponctuées à la base,
avec les angles huméraux très-saillants, et élevés en ar-
rière en forme de crochet. Joues, dessous du corps et
pattes noirs, entièrement recouverts de poils ras, d'un
gris cendré, couchés en arrière, et beaucoup plus serrés
sur les cuisses et sur les jambes.
Cet insecte vient du Brésil ; il m'a étédonné par M. Emile
vom Bruck de Créveld, bien qu'il fût unique dans sa col-
lection.
Le genre Phacellus se compose aujourd'hui, avec l'es-
pèce décrite ci-dessus, des trois espèces suivantes :
P. Boryi, Gory [acanthochitis)^ Magasin de Zoologie, V*
série, a. IX, pi. 45, année 1852. — Dej., Catal., 5* édit.,
p. 561 . Cayenne.
80^lfiTÊS SAVANTCi;. 608
P. LatteiUiiei Dejeanii^ Buq., Maijas. de Zoologie^ 4859,
Insectes, pi. 5. Brésil.
II. SOCIETES SAVANTES.
Académie des Sciences de Paris.
Séance du 4*' Décembre ^85^. — M. Duvernoy lit une
Note sur une espèce de Buffle fossile (Bubalus (Arni) anti-
quus) (lécnuveri en Algérie. L'auteur y considère d'abord,
d'une manière générale, le groupe des Bœufs, où il re-
connaît 4 genres, dont chacun contient au moins une es-
pèce fossile bien distincte des espèces vivantes : l» G. Bos,
B. primigewns, Boj., ou le Bœuf des tourbières de M. Cu-
vier; 2® G. Bison, B. priscus, Boj.; 5° G. Buhnlus; 4"
G. Ovïbos\ B, Pallisii, Dek. Quant au crâne fossile, objet
de la Note, voici les conclusions mêmes du savant profes-
seur : « Ce crâne fossile a tous les caractères du genre
Buffle, et plus particulièrement de la section des Amis,
surtôur de VArni à grandes cornes. Mais il en est très-
distinct par les caractères de la forme du crâne. Je pro-
pose de désigner eette espèce sous les noms de Bubalus
(Arni) anliquus. »
Séance du 8 Décembre. — M. Guérhi'MéneviUe lit une
Noie sur la nécessité d'étudier un moyen simple et applicable
en grand de préserver les blés des attaques de i Alunite. L'au-
teur établit que des faits déjà assez anciens et assez
nombreux montrent que les blés que l'on ne rentre
qu'après leur complète dessicatior», que les blés soumis
au javelage, entre autres, ont constamment été préservés
des attaques de l'Alucite; tandis que les mêmes blés, ré-
coltés dans le même champ, et rentrés imn\édiatement,
suivant Thabitude générale des cultivateurs du centre de
ia France, s'échaulîent bientôt, et sont rapidement dév(^-
rés par les larves de ce Lépidoptère. Il pense quî^ les phé-
nomènes qui se passent dans ces deux circonsiances de-
60C REv. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 185i.)
vraient être étudiés scientifiquement et pratiquement par
des hommes très spéciaux et très-compétents ; que des ex-
périences comparatives, bien instituées et suivies dans les
pays mêmes, variées de diverses manières, e1 répétées
pendant plusieurs années, pourraient seules nous éclairer
sur cette immense question de l'Alucite, fléau qui a été la
cause première des troubles de Buzançais^, et qui fait sou-
vent perdre à nos pauvres agriculteurs de 50 à 80 pour
100 de leur récolte de céréales ; mais il croit que le gou-
vernement seul peut faire faire un pareil travail, dont les
résultats bienfaisants profiteraient aux habitants de cinq
à six départements.
Dans le cours de ce travail, M. Guérin-Méneville étabfit
que les procédés de destruction des insectes nuisibles à
l'agriculture doivent être cherchés après que l'histoire na-
turelle de ces espèces sera bien faite. Il pense qu'alors seu-
lement il sera possible de trouver des procédés applicables
en grand, peu coûteux, et qu'ii propose de désigner par
le nom de procédés cultiiraiix, par opposition à des moyens
que l'on ne peut appliquer que dans de petits jardins, et
à grands frais, lesquels sont seulement des procédés horti-
coles. 11 cite, parmi les premiers, la cueillette hâtive des
olives, qu'il a proposée, depuis cinq à six ans, pour faire
périr le ver, qui fait perdre pour plusieurs millions d'huile
dans le midi de la France et en Italie; la coupe des blés
très-près de terre, ou l'arrachage des chaumes, pour dé-
truire VAiguillonmer, insecte qui fait un grand tort aux
céréales dans la Charente, etc., etc. ; et, parmi les seconds,
l'emploi du soufre, pour faire tomber V Oïdium des vi-
gnes ; de ia décociion de tabac, pour faire mourir les Pu-
cerons, etc., etc.
« On met en première ligne, dit-il en terminant, dans les
travaux agricoles, et avec juste raison, ceux qui ont pour
objet de perfectionner et d'étendre la production du pain
et de la viande; car on sait que ces deux éléments deja
subsistance cies populations sont subordonnés l'un à l'au-
SOCIÉTÉS SAVANTES. 607
Ire, liés entre eux d*une manière intime, et que ce sont
les végétaux, si souvent attaqués et détruits par des in-
sectes, qui forment la base unique du pain et de la viande.
Cherclier à défendre les végétaux des attaques des insectes,
c'est donc, tout à la fois, protéger ces deux moyens d'exis-
tence. Sans les végétaux, il n'y aurait point d'animaux,
car leur chair n'est formée, en définitive, que par l'élabo-
ration des substances végétales. Il y a longtemps que l'im-
mortel Linné a dit : « Un animal n'est, pour ainsi dire,
H qu'une sorte de légume préparé par la main du Tout-
« Puissant pour satisfaire nos besoins et nos appétits. »
Séance du 15 Décembre. — M. Aucapila'me lit une Note
sur les moyens qu'emploient les Pholades pour creuser tes ro~
ches dans lesquelles elles se logent. Cette note a paru dans
notre recueil.
Séance du 22 Décembre. — M. Serres lit une Note sur les
métamorphoses de l'aorte dans l'embryon des vertébrés. L'au-
teur établit les faits suivants :
« Ainsi, dit-il, la conversion des deux aortes primitives
en aorte unique et centrale est démontrée par les injec-
tions artificielles, de même qu'elle l'avait été par les in-
jections naturelles et par les sections transversales du jeune
embryon. Ce sont trois modes de vérification d'un seul et
même fait. Le même mécanisme de formation préside au
développement de l'aorte ascendante; c est-à-dire que les
branches d'origine marchent de dehors en dedans pour la
constituer. Les deux artères cervicales, que l'on regarde
comme étant la première paire d'artères branchiales,
constituent, par leurs parties postérieures, les deux ra-
cines de l'aorte ascend'ante. Du troisième au quatrième
jour de l'incubation, à ces racines viennent se joindre les
quatre autres branches dites branchiales, qui apparaissent
successivement sur les côtés du pharynx, un peu en avant
du bulbe qui doit donner naissance au poumon. Une por-
tion des premières artères branchiales donne naissance
aux artères carotides primitives 'chez tous les vertébrés,
i)OJ> nkv. Et MÀG. bfe zo6Lo(iifè. ( bècmùre isà^ . j
pendant que la partie ascendante de l'aorte et sa crossô
sont formées par la réunion d'autres branches des artères
branchiales (Allen Thonrison). L'aorte ascendante résulte
ainsi de rhomœozygie de plusieurs artères branchiales ou
cervicales, suivant la classe à laquelle appartiennent les
anittïaux qui sont le sujet de l'observation. Dans les Mam-
mifères et l'homme, elle résulte de la permanence de la
quatrième artère branchiale et de la racine aortique du
côté gauche; chez les Oiseaux, par celle du côté droit;
dans la plupart des Reptiles, par celles des deux côtés à
la fois. Chez les Batraciens à queue, par deux ou trois ar-
tères branchiales, et leurs racines se joignant d'un côté à
l'autre; chez les Poissons osseux, par la réunion des quatre
artères ; et chez les Sélaciens, par toutes les cinq paires de
vaisseaux branchiaux, ainsi que de leurs racines, qui s'ob-
servent aux premières époques du développement du fœ-
tus. Telles sont les principales métamorphoses qui se re-
marquent dans Taorte pendant le cours de sa forma-
tion. »
Séance du 29 Décembre. — M. LerebouUet demande l'ou-
verture d'un paquet cacheté contenant le Résumé d'un tra-
vail sur la structure du foie, présenté, le 27 février ^831 , à
l'Académie de médecine de Paris. Ce résumé renferme 67
propositions d'un haut intérêt, que nous publierons dans
un prochain numéro.
— M. h. Geoffroy-Saint-IJilaire présente à l'Académie
la première livraison du Catalogue méthodique des Mam-
mifères et des Oiseaux du Muséum d'histoire naturelle.
Cette première livraison renferme une introduction sur
l'histoire et l'état présent des collections du Muséun), et
sur la nomenclature zoologique et le catalogue du pre-
mier ordre de la classe des Mammifères. Cet ordre com-
prend aujourd'hui quarante genres, dont vingt-six com-
posent la grande famille des Singos, et les quatorze autres
les familles des Lémuridés, des Tarsldés et des Cheiro-
midés.
ANALYSES D^ÔOVhAGES NOUVEAtK» 600
Il résulte du travail de M. Is. GeolTroy-Saint-llilalre que
le nombre des Priruates existant aujourd'hui dans la col-
lection du Muséum s'élève à rc^nt soixante-seize espèces
et à six cent cinquante et un individus, non compris ceuv
qui sont conservés dans l'alcool.
La même collection ne se composait que de quatre cent
dix-huit individus en I.S40, de trois cent (juatorze en 182ô,
de qualre-vinpjt-trois en 4 805, et de treize en -1793, épo-
que où le Muséum d'histoire naturelle fut organisé sur s' s
bases actuelles, et où M. l'Etienne Geoffroy-Saint-llilalre lut
chargé de la direction de la collection de Mammifères et
d'Oiseaux.
111. ANALYSES D'OUVUAGES NOUVEAUX.
The Annals, etc. — Annales et Magasin d'histoire nalu»,
relie, comprenant la Zoologie, la Botanique et ta Gé>r
logie, dirigées par MM. Selby, Georges Johnson, Ch -C.
Babington, Balfour et Richard Taylor. — Vol VIII,
seconde série. Juillet à décembre 18 jj, In-tv", avec
planches.
Ge recueil est la continuation de deux journaux scient. -
fiques très-estimés, le i\Ia(ja:->hi de Botanique cl de Zoolo-
gie, et le Magasin d'Iiistoire naturelte de fjoudon etCfiar-
lesworth. Il a pris son titre actuel en 1858, et a fornKî,
jusqu'à la fin de 18^7, vingt volumes, accompagnés de
nombreuses planches. A partir de ^848, ce journal a for-
mé une seconde série commençant parle tome 1". laquelif
se continue aujourd'hui en donnant, comme précédem-
ment, douze cahiers par an, divisés en deux forts vo-
lumes.
(îe journal scientifique forme une grande et riche coi •
lection pleine de Mémoires originaux dus aux s )m:i»i ôn
de la science en Angleterre Les savants ((ui sont à la tèl^
de ce Journal donnent, on outre, chaque mois, (\'> tia-
2" siKiL. T. ni. Aniu'o ISol. "»0
blO r.Ev. ET mag. de zoologie. {Décembre 1851.)
d actions ou des analyses des principaux travaux qui se
publient à l'étranger. Chaque numéro mensuel contient
aussi les procès-verbaux des Sociétés savantes, un chapi-
tre de mélanges, et les observations météorologiques du
mois.
Il ne nous appartient pas d'entretenir nos lecteurs des
parties botanique et géologique de ce recueil ; mais nous
devons cependant dire que les savants qui s'occupent plus
spécialement de ces deux grandes branches des connais-
sances humaines s'accordent à en faire l'éloge. Quant à la
partie zoologique, qui nous intéresse plus immédiatement,
nous pouvons dire qu'elle continue d'être très-riche en
excellents et utiles matériaux, et qu'elle est parfaitement
tenue au courant des progrès et du mouvement scientifi-
que par les savants rédacteurs. En résumé, les Annales et
Magasin d'histoire naturelle sont le plus important recueil
de ce genre qui se publie en Angleterre, et tout natura-
liste qui désire se tenir au courant ne peut se dispenser
de les consulter souvent.
il serait impossible et inutile de donner ici l'indication
des nombreux travaux originaux remplissant les sept vo-
lumes qui ont paru de la seconde série de ce journal, car
ils ont dû parvenir à la connaissance des zoologistes, étant
publiés dans un recueil aussi répandu. Nous nous borne-
rons donc à mentionner ceux du dernier volume de 185^,
qui vient d*être terminé, afin de nous mettre de suite
au pair, et nous aurons soin d'indiquer dorénavant les
autres aussitôt que les numéros nous parviendront, pour
prévenir seulement nos lecteurs de l'apparition de ces
travaux, qu'ils devront consulter ensuite dans le recueil
lui-môme, s'ils ont des sujets semblables à traiter.
Dans les numéros de juillet h décembre ^851, on trouve
les Mémoires zoologiques suivants :
Rapport sur les recherches du professeur Muller, con-
cernant l'anatomie et le développiMiicnt des Echinoder-
mes ; par M. Th. Huxley.
ANALYSES d'OUVRAGES NOUVEAUX. f)^-^
Sur l'anatomie de VAntiopa Spinolœ, mollusque nudi-
branche; par Albany Hancock.
Catalogue des araignées de l'Angleterre, avec des remar-
ques sur leur structure, leurs fonctions, leur économie et
leur arrangement systématique ; par John Dlackwall. Ce
travail se continue dans les livraisons suivantes.
Sur les Skeneadœ, par W. Clark.
Description de nouvelles espèces d'Insectes coléoptères,
par T. Tatum. — Dans ce petit travail, l'auteur décrit les
Iresia smaragdina, Odontocheila de Gandîi^ Tetracha viri-
dis, du Brésil ; Mynnecoptera lœla^ d'Abyssinie, et Carabiis
Boysiif des Indes-Orientales.
Sur la charnière du genre Plaiymya d'Agassiz, avec la
description d'une nouvelle espèce, par J. Lyceit. — Cette
nouvelle espèce de Bivalves fossiles a reçu le nom de Pla-
lymya Rudborensis.
Notes palaeontologiques, par J. Morris. — L'auteur dé-
crit et figure les Thecidea Wetterelii, Talpina ramosa^ soli-
tarîa, dendrina, et Ctyonites Conybareiy glomerata.
Notice sur quelques nouveaux pas fossiles dans le Bun-
ter-sandstone de Dumfries-shire, par B. Harkeness,
Nouvelles observations sur les C/icmnitam, par W. Clark,
Notice géographique et caractères de ^ 4 nouvelles es-
pèces de Cyclostomes des Indes-Orientales, par W.-H.
Benson.
Description de deux espèces de Pierocyclos découvertes
par M. Bland, par W.-H. Benson. — L'auteur rappelle les
9 espèces connues de ce genre, et il décrit et figure deux
nouvelles espèces sous les noms de P. Blandi et Troscheli,
provenant des îles des Indes-Orientales.
Catalogue des Botifères de la Grande-Bretagne, avec la
description de 3 nouveaux genres et de 52 nouvelles es-
pèces, par Ph.-H. Gosse.
Sur les Cidaridœ de l'Oolito, avec la description de quel-
ques nouvelles espèces de celte famille, par Th. Wright
(avec 5 pi.)
cl -2 UÈV. Ef ûxd. bË ZooLoCiË. {bknnhre 18ô^.)
Observations sur les connexions entre les Crhioides et
l(>s iïc//mocfe/'mt'.s en général, par Th. /l?/sfm.
Description de deux nouvelles espèces de Mollusques
nudibranches, dont l'une forme le type d'un nouveau
^onie; parJ. Aider et Â. Ha cock (avec 2 planches).— Les
(•ii!leurs décrivent, connme espèce nouvelle, la Thecacera
r'ircscais^ et ils for:nent le genre Oïihonn^ avec une autre
espèce nouvelle [Oïiliona nob'Uis). Ils donnent une anato-
niie complète de cette dernière.
Sur le développement des Cinhïpedcs, par C. Spr^nce
Bffir. — C'est un travail remarquable, accompagné de
trois planches représentant les divers états de larve et de
pupe des i5a/a)iws balanoides^ perforatiis, porcatus ; CAylia
.^Ircmia^ et Chthalamiis d.epressus.
Notes sur les Zoophyles d'Angleterre, avec la descrip-
tion de quelques nouvelles espèces; par Th. Hincks.
Sur les courants branchiaux dans les Pholas et les Myci,
par Joshna Aider et A. Hancock.
lassai d'un arrangement de la famille des P/io/adir/ce en
groupes naturels, par J.-R. Graij.
Sur quelques nouveaux fossiles cambro-siluriens, par
M. F. Wroij. (Moll.)
Noies et observations zoologiques, par T. -H. Huxleij.
— vSur le ThalassicoUa, nouveau genre de Zoophytei (avec
planches).
Description d'une nouvelle espèce de Pterocyclos des
In<!ts-Orientales, par W. Bemon {Pler. namis). ,
Non» sur le genre Liilio^iroiion, par W. Londsdale.
observations sur le genre Bhizochitus de Steenslriip,
par J.-E. Gray (avec planches).
Sur quelques nouveaux fossiles devoniens, par M. Coy.
Description de quelques objets qui rendent la mer lu-
mineuse, par C.-W. Peacli (avec planches).
Dans les mélanges, on trouve des Notes sur des captures
d'animaux connus, mais qui n'avaient pas encore été si-
gpiik's comme appartenant à la Faune (ie l'Angleterre;
ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX. <) I 5
des renseignements qui no pouvaient faire l'objet d'un Mé-
moire scientifique, elc, etc. Dans le mélange qui est à la
fin du numéro d'octobre, nous trouvons une petite mono-
graphie du genre de Gastéropodes, Macroclmmm, Swains.,
par M. Arthur Adams, contenant la diagnose latino de huit
espèces.
Quant aux procès-verbaux des Sociétés zoologiquc et
entomologique de Londres, nous n'en ferons pas mention
ici,carnous avons l'intention de signaler les travaux qu'ils
contiennent, d'après les publications de ces deux Sociétés,
qui nous seront adressés très-exactement, com/ne nous
en avons la promesse de MM. Mitchell et Westwood. (Ce-
pendant, nous devons dire que le Compte rendu des séan-
ces de la Société zoologique est loin d'élre au courant,
car nous trouvons, dans le numéro de décembre ^85^,
que Ton n'en est qu'à la séance du 9 juillet 1850, c'est-
à-dire qu'on est arriéré de plus d'un an. Peut-on appeler
cela des nouvelles fraîches^ comme on devrait en trouver
dans un journal, comme nous en donnons de l'Acndémie
des Sciences de Paris, dans notre Revue Zootogu/nc?
(G. M.)
EsPLORAZiONE, ctc. — Exploration des régions équato-
riales le long du Napo et du fleuve des Amazonrs ; par
Gaetano Osculati. Milan, 1850.
Bien que les relations de voyages ne rentrent pas dans
le plan de la Revue Zoologiqiir, nous ne pouvons nous
empêcher de rendre compte de l'exploration entreprise
par M. G. Osculati. Ce voyageur courageux, sans l'appui
d*aucun gouvernement, et avec ses seules ressources, s'est
(!(\ià fait connaître par un voyage en Perse et en Orient,
({ui a oiiriclii INMitomoIogie de quelques espèces nouvelles.
Dans rAn»érique centrale, M. Osculati n'a pas oublié non
f)h!s l'histoire naturelle, et il a fait, en même temps que
d'auiri s (ilisi'rviilions intérfssantes, la découvcilc d'un
644 REV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. {Décembre 1854.)
certain nombre d'espèces inconnues. Nous en donnerons
un rapide aperçu.
On a souvent traité de contes les récits des voyageurs
qui prétendaient que les habitants des contrées équato-
riales peuvent éclairer la nuit leurs huttes avec des insec-
tes phosphorescents. M. Osculaii a confirmé ce fait d'une
manière positive, en éclairant sa chambre avec des espèces
voisines des Lampyres et des Elatérides du genre Pyro-
phorus, qu'il renfermait dans des flacons. Sur les bords
du Napo, M. Osculati a découvert un nouveau genre de
Coléoptères que M. Spinola décrit sous le nom de Bœos-
celis. Ce genre se place près des Pliengodes et des Acte-
nista; il diffère des premiers par les ramules des antennes,
qui ne sont pas contournées en spirale; du second, par la
tête horizontale, découverte ; des deux, par des tarses in-
termédiares et postérieurs plus longs que les tibias. Les
élytreli sont extrêmement courtes, tronquées obHquement
presque immédiatement après l'écusson. Les. ailes sont
grandes, mais n'atteignent pas, dans le repos, l'extrémité
de l'abdomen. ~ B. Osculati, Spinola. Long. 24 mill. Ru-
fotestacea, antennisj elytris tibiis lavsisque brunneo-nigris.
C'est le seul insecte décrit dans ce voyage, quoique l'au-
teur ait rapporté plusieurs espèces nouvelles de Coléop-
tères et d'Hyménoptères qui ont été seulement nommées
par M. Spinola. Nous citerons, parmi les Coléoptères:
Callianthia Proserpina, Dasytes variegatus, Iphtliinus scro-
biculaïus , Epicauta major, Nacenles coxalis, Cosmisoma
decoralumy Amphionycha consohrina, Doryphora umiato-
fasciata, Brachysphœnus napensis.
Dans les forêts qui bordent ie fleuve des Amazones,
M. Osculati a découvert une espèce de Cantharide qu'il
considère comme nouvelle, et qu'il appelle Lytia Amazo-
nica. Elle ressemble parfaitement à la nôtre; mais elle est
entièrement noire, et ses antennes sont plus longues que
le corps.
Les Diptères nouveaux rapportés par notre voyageur
645
seront décrits spécialement par M. Camillo Rondani, dont
tous les diptérologistes connaissent le zèle et le talent. Un
seul genre de Muscide est décrit en note dans le Voyage ;
c'est le genre Blej)haropoUa. Comme il sera compris dans
le travail de M. Kondani, nous n'en parlerons pas aujour-
d'hui.
L'ouvrage est terminé par un catalogue des vertébrés
recueillis en Amérique par M. Osculati, et donnés au Mu-
sée de Milan. Plusieurs espèces nouvelles y sont signalées
et décrites par M. Cornalia :
Vespertilio Osculati^ Cornalia. — Rosiro brevî, auriculis
nudis^ iracfo parvo nec non acuminalo, vellere pilis bicolori-
bus apice rufo-fuscoy basi nigro conflavo. Patagio amplo eau-
dam totam, longtludinem corporis coequanteni, ïnvoivenle. —
Habite les forêts tropicales, où il est connu sous le nom
de Ticta-pisco.
Lepus de Filippif Corn. — Supra ex nigro-fusco flavido-
que varius^ inlensiore regione postica dorsali; mblusalbidus,
nucha macula lœte flavïcanle notata ; pedibus ïnfrâ cinereis:
auribus brevibus, cauda brevissima^ quasi nulla.
Rare : dans la forêt de Quixos. — Long. H 4 pouces.
Bradypus irivUlatus, Corn. — Bradypo tridaclylominor,
podiis omnibus falculis tribus tongissimis prœdilis, capite
pilis bruno-cinereis fronlem versus directis, vestila ; vttla
longitudinali interscapulare nigerrima^ duabus atiis ita ni-
mica ut Neptuni tridenlis formam simularet, spatio vitlis in-
terposito aureo-fulvo, pilis serriceis, brevissimis ornato. —
Long. 4 6 pouces.
Dans les forêts, sur les bords de TAmazone et du Napo;
assez rare. Les naturels l'appellent Pigrissa real. Un des-
sin lithographie représente ce Bradypo et son crAne.
Podocnemis kertnbercnlnia, Corn. — Testa ovala, strruo
jorlitcr ad haussa, hoc sex luberciilos prœhmte scciis niargi-
nés latérales, caruncula mentali unicu. — Lon;?. I p. ^0 I.
Dans l'Amazone, les indi;:;èncs rappellent (Hracaf^gni.
Penlomx Amcricana^ Corn. — Testa oblongn^ iu med'w
616 iiEV. ET MAC. DE ZOOLOGIE. { DécpYubi'e 1851.)
coarctala^ minime carinatn^ scntifi distincta oUvaceo-brun"
nets . flavo-maculatiSj tribus linei s castaneîs circumdalis. —
Dans les rivières aux environs de New-York.
Phriiniscusignescens, Corn. — Lateribus granuiosis, obs-
cure maculato, guia cïncrea, abdomine, coxis, palmis plan-
iis']ue sanguiueo-rubescentibus. — Dans les marécages, au-
tour de Latacunga, près Quito. — Long. -I pouce.
Kn résumé, les découvertes de M. Osculati ne sont pas
aussi nonibreuses qu'on aurait pu s'y attendre, vu l'éten-
due des pays qu'il a parcourus, dont la plupart sont à
peu près inexplorés ; mais il faut tenir compte à notre
voyageur des énormes dépenses qu'il a eu à supporter,
n'étant soutenu par aucune subvention, et des accidents
qui ont détruit une grande partie de ses collections.
(L. Fairmaire.)
IV. MÉLAIVGES ET NOUVELLES.
MM. Ch. d'Orbigny et Gente viennent de faire paraître
un ouvrage qui aura une grande influence sur les progrès
de la géologie, de cette science qui trouve de si nombreu-
ses et si utiles applications dans les arts et Tagriculture .
Quoique notre recueil soit exclusivement destiné à la zoo-
Ifgie. nous croyons devoir annoncer à nos lecteurs la Géo-
l.ogi^. appliquée aux arts et à l'agriculture, parce que ce livre
renferme des documents précieux de zoologie fossile, et
que, sous ce point de vue, il sera aussi très utile à beau-
coup do nos lecteurs, qui y trouveront un tableau synop-
tique de 1 apparition successive des principaux êtres orga>
nisés qui ont peuplé la terre aux diverses époques géolo-
giques.
« Pour reiulrc plus facile l'étude de la jJîéolosie, disent
l'SauUnirs, nous avons pensé (|u'il fallait suivre un plan
riiiréionl de tous ceux qu'on a «oiiçus jusqu'à ce Jour, et
(;ue li> point rsscntiel pour aplanir i"S obstacles était d'in-
lcrcs>-< r resi'rjl, sans jriMjait. cesser (J(î parler à l'ii-telli-
MÉLANGES ET NOUVELLES. 617
pfence. Nous avons pensé qu'il fallait, dans un cadre li'
mité, nnais suffisant pour exposer et raisonner les principes
de la science, trier, concentrer et lier si bien entre eux les
faits fondamentaux de la géologie, que le lecteur le moins
versé dans l'étude de l'hristoire naturelle pût, grâce à cet
agencement, embrasser sans efforts l'ensemble de l'édifice
géologique.
« Il serait oiseux de chercher à démontrer l'importance
de la géologie. En se rattachant à tous nos besoins maté-
riels, à toutes nos jouissances morales, cette science est
en quelque sorte utile à tout le monde; aussi est-ce aveô
raison qu'on dirige aujourd'hui vers son étude l'attention
de la jeunesse. D'ailleurs, pleine de faits, riche en appli-
cations pratiques, la géologie, par ses progrès récents, a
conquis un rang important parmi les connaissances exactes,
lln'est plus possible maintenant d'y rester étranger; car,
s'appuyant sur des faits distincts et irrécusables, elle rat-
tache en quelque sorte le passé au présent, et porte la lu-
mière sur une foule de questions philosophiques jadis obs-
cures pour les plus profonds penseurs. En nous dévoilant
l'origine de la terre et les diverses phases de sa formation,
la géologie élève l'âme vers Dieu, ennoblit la pensée, et
sert, pour ainsi dire, d'introduction à l'histoire. L'impres-
sion qu'elle produit est si vive, que l'attention ne saurait
lui faire défaut. Ce grand livre ^éognostique, dont les
feuillets mystérieux sont des roches, les lettres des fossiles
et des dislocations, porte un caractère de profondeur qui
séduit et entraîne. A mesure qu'elle fouille dans les en-
trailles de la terre, la pensée s'agite, l'intérêt redouble;
peu à peu le voile qui dérobe le passé devient transpa-
rent; il tombe enfin ! Ici, un sentiment religieux s'empare
de l'âme à l'aspect des témoignages irrécusables de l'ori-
gine nrimiiive du globe, des traces qu'ont laissées les
nombreux cataclysmes qu'il a éprouvés, des lois qui ont
pré.sidé à lu formation et à la disposition des matériaux
convl:lu aiil son éconr, ; criliii, lics créitioiis de taiil d'étrrs
648 REV. ET MAC. E ZOOLOGIE. {Décembre 1851,)
divers qui l'ont habité, à mesure qu'il devenait plus habi-
table. »
L'ouvrage de MM. Ch. d'Orbigny et Gente est divisé en
trois parties : la géologie proprement dite, la géologie appli-
quée aux arts, la géologie appliquée à l'agriculture, et est
terminé par un vocabulaire des termes scientifiques em-
ployés, servant en même temps de table alphabétique. De
plus, et pour rendre l'intelligence du texte beaucoup plus
facile, beaucoup de vignettes sont répandues dans ce li-
vre, et il est accompagné d'un grand tableau chronologi-
que des divers terrains ou systèmes de couches minérales
qui constituent la partie connue de l'écorce terrestre, pré-
sentant d'une manière synoptique les principaux êtres or-
ganisés qui ont vécu aux diverses époques géologiques, et
indiquant l'âge relatif des différents systèmes de soulève-
ment de montagnes établis par M. Elie de Beaumont.
Un des principaux mérites de ce livre est d'être rédigé
avec concision et clarté, et de ne former, tout en étant
très-complet, qu'un seul volume in-S". Il paraît destiné à
figurer dans la bibliothèque des naturalistes, des agricul-
teurs et des hommes qui s'occupent de l'industrie et des
arts, et a été encore mis à la portée de tout le monde par
la modicité de son prix. On le trouve chez M. A. Gente,
rue Saint-Honoré, 45, et chez les principaux libraires.
(G. M.)
M. Salle, de retour d'un voyage zoologique dans l'inté-
rieur de rîle de Saint-Domingue, va bientôt pouvoir offrir
aux entomologistes des collections de Coléoptères de ce
pays. En attendant qu'elles soient terminées et nommées,
il a dressé le catalogue d'une série de Coléoptères de Ve-
nezuela, composée de 200 espèces bien dcteniiiiiées, d'a-
près les auteurs et les plus belles collections de Paris.
Ecrire franco à M, Salle, rue Fontainc-Saint-Georges,
n° ^2, à Paris.
AVIS DIVERS. 649
ANNÉE 4854.
Texte 59 feuilles.
8 planches coloriées ; valeur. . 4 2
7 planches noires ; valeur. ... 7
Total 58 feuilles.
Pour répondre aux questions qui nous sont faites par
nos honorables collaborateurs sur le prix des tirages à part
de leurs articles, nous donnons le tarif suivant :
Pour wne feuille in-8°, tirée à 4 00 exempt., remanie-
ment, composition d'un titre, tirage et papier, de 4 0 à 4 2 f.
Pour une rfewt-feuille, à peu près les mêmes
frais, mais moins de papier, de 7 à 9 f.
Pour un quart de feuille — idem , de 5 à 7 f.
Quand il y a une planche noire, le prix,
pour 4 00 exemplaires, est de 5 f. 50 c.
Pour une planche en couleur, le prix varie de 40 à 45 f.
AtIi» essentiel.
Pour la régularité du service, il est essentiel que les
personnes qui ne désireraient pas continuer de souscrire à
la Revue de Zoologie nous en avertissent [franco) avant le
4 0 février. Les Abonnés qui n'écriront pas seront considé-
rés comme continuant de souscrire, et recevront, avec le
premier numéro de 1852, une traite de 24 francs (25 fr.
pour les départements, et 4 fr. pour la traite).
TABliE DES MATIÈREII» DIT IV° 19.
PucHERAN. — Nouvelle espèce de Cerf. 56!
— Etudes sur les types du Musée de Paris. SGô
Tyzenhauz. — Cliouette grise et Chouette lapone. 571
Lafresnaye. — Canard Anas boschas. 580
— Tangara de Saint-Domingue. 58?^
— Monographie du genre Picucule. 590
CoQUEREL. — Monographie du genre Potamophilus. 591
BuQUET. — Nouvelle (.spèce de Longicorne. 60ri
Académie des Sciences de Paris. 605
Selby. — Annales et Magasin d'histoire oalurelle. 609
OscuLATi. — Exploration des régions équatoriales du Napo. 613
Ch. d'Orbigny et Gente. — Géologie. 616
Salle. — Coléoptères. v 618
TABLES ALPHABÉTIQUES
POUR L'ANNEE iS^i
I. TABLE DES MATIERES.
Absorption et nutrition. J. Béclart.
350.
Abyssinie (voyage). Rapport. Rochet-
d'Héricourt. 98
Académie des Sciences. 46, 95, 154,
192.236,294, 350, 405, 449,488,
537; 605.
Académie des Sciences de Belgique.
Bulletins. 502
Académie des Sciences de Saint-Pé-
tersbourg. Bulletins. 100.
Acarus de la gale , arach. Bourgui-
gnon. 498.
Acarus de la vigne. Robineau-Des-
voidy, 454.
Acostœa guaduasana , moll. D'Orbi-
gny. 60, 183.
Agapanthia (larves), ois. Graels. 302.
Alouette d'Afrique. Des Murs et Lu-
cas. 24.
Anthropologie (cours). Serres. 115.
Apparition de papillons. Ghiliani.
559.
Aptères, ins. Adam White. 203
Arpephore, rept. Aug. Duméril. 213.
Association britannique. 555.
Balaeniceps, ois. Ch.-L. Bonaparte.
48.
Balisloïdes, poiss. HoUard. 406.
Bradypus, mamm. Gray. 202.
Canard (A. boschas var.). Lafresnave.
580.^
Carabe d'Agassiz, ins. Barthélémy.
203.
Carabiques de Bocandé, ins. De La-
fer té-Sénectère. 81, 221, 346,
427.
Castration des vaches. Lesauvage.
455.
Cervus rufinus. Pucheran. 561.
Cestoïdes ou Acotyles, vers. Van Be-
neden. 106, 204.
Cétacés, mam. Duvernoy. 1-92.
Cétoine dorée; ins. (rage). Mandilè-
ny. 205.
Circulation dn sang. Blanchard. 492.
— Léon DnfourI 541.
Coléoptères des Etats-Unis (catal.).
Le Conte. 101.
Coléoptères de l'Amérique du Nord.
Haldeman. 364.
Coléoptères de Madagascar, in». Ch.
Coquerel. 86.
Coléoptères nouv. Fairmaire. 527.
Coléoptères de Venezuela. 348. —
Salle. 618.
Colombe du Chili, ois. Hartlaub. 74.
Conchyliologie (journal). Petit de la
Saussaye. 250.
Conspectus gêner, avium. Gh.-L. Bo-
naparte. 56, 356.
Comètes, ins. L. Buquet. 188.
Coquilles fossiles. D'Orbigny. 578.
Corps organisés (hist. nat. des). Du-
vernoy. 3.
Cotaster littoralis, ins. Motschouls-
ky. 426.
Cours de zoologie (mam., ois.). Is.
Gcoffroy-Saint-IIilaire. 12.
Cru|)aud dans une pierre. Monin?
i^bl^ DE!) UÀTiÈRë!!.
éii
353. — Dumérll. Rapport. 405. —
Mauvais. 453. Vallot. 496. ^
Crinoîdes, zoopli. Michelin. 93.
Crustacés des Antilles (mœurs des).
Duchassaintr. 77.
Crustacé parasite. Van Beneden. 415.
Digestion du ver à soie. Bouchar-
dat. 34.
Dipterea saundersiana, ins. Walker.
303.
Dulus palmarum (tanagra). Lafres-
naye. 583.
Echinides, zooph. Michelin. 90.
Echinodermes (larves). Van Bene-
neden 301.
Ecrevisse rouge. Valenciennes. 451.
— Guérin-Méneville. 462, — Fo-
cillon.495.— Vallot. 490.
Entomobies, ins. dipt. Robineau-
Desvoidy. •147.
Epyornis, ois. Geoffroy -Saint- Ui-
laire. 52.
Espèce. Is. Geoffroy-St-Hilaire. 15.
Ether chlorhydrique, chlore (effets sur
les animaux). Flourens. 47.
Foie (fonctions). Samanas. 354.
Garrulinae, ois. Bonaparte. 557.
Grus leùcochen. Tyzenhauz. 577.
Hanneton (monstruosité). Lereboul-
let. 433. — Vesmael. 510.
Ilémiotères du Gabon, ins. Signoret.
Ileterogomphus , ins. col. Guérin-
Méneville. 159.
Hyménoptères. Smith. 505.
Insectes du poirier. Westwood. 367.
Insectes nuisibles. Robouam. 497,
546.
Inutilité de la bile. Blondlot. 298.
Iode dans l'air. Chatin. 236.
Lachnaea, ins. (métamorph.). Lucas.
517.
Larvnx (fonctions du), oi^. Segond.
100.
Libellule et Leptolepis, foss. Brodie.
365.
Limnadiadse, cru.5t. Baird. 157.
Lorinaî, ois. Bonaparte. 299.
MnmmaloLïie d'iVfriqiic. Puchor. 2o(».
Mammifères àtttiatîqUôs. Puchcran»
65, 120, 161.
MammiCcres fossiles. Gervais. 46.
Manimifoiiis primates (esp. nouv.).
Is. Gcoffroy-Saint-lIilairc. 28.
Martin-pècheur, ois. De La Berge.
305.
Mollusques de la Champagne (catal.).
Ray et Drouet. 329. 382.
Monstre double. E. Deslonchamps.
95. — Geoffroy-Saint-Hilaire. Id,
Muscardlne. Boucliardat. 41.
Muscardine. Guérin-Méneville. 239,
528. — Rapport au préfet. 407,
528.
Muscides , ins. Robincau-Desvoidy.
59J.
Muséum britannique [catal.). 507.
Myodaires, ins. Robineau-Desvoidy.
229.
Nemertien, zooph. Van Bened. 300.
Observât, dans la Nouvelle-Grenade.
Lewy. 413, 462.
Œuf gigantesque. Geoffroy-Saint-Hi-
laire. 50.
Oiseaux du Gabon. Vcrreaux. 257'
306, 418, 513.
Oiseaux nouv. Deville. 209.
Ossements fossiles. Daras. 100.
Pachycephala macrorhyncha, ois. La
fresnaye. 71. — Hartlaub. 181.
Pancréatique (sécrétion). Colin. 354.
Parasitisme. Léon Dulour. 408.
Peau (dépendances de la). Hotlard.
283.'
Poiroquets, ois. Gh. Bonaparte. 306.
Phacellus Cuvieri, insr Buquet. 603.
Phlébentérés, moll. Is. Geoffroy-St-
Hilaire. 49.
Pholas, moll. A. Aucapitaine. 486.
Pholades (perforation des). Cailliaud.
543, 555, 556.
Picuculos, ois. Lufresnaye. 145, 317,
465, 590.
Pieds (structure des), mam. fossiles.
Pomel. 352.
Plis cérébraux. Grdtiolet. 537.
Pluies de sang. Ehremberg. 63.
Point vital. Flourens. 499.
Poissons (acclimatation). Valencien-
nes. 294.
Poissons de l'Inde Bleeker. 500.
Potamophilus ( monogr. ), iiis. Co-
(liit^rel .591.
622
TIBLE DES NOMS D AUTEURS.
Préparations anatomiq. Mori. 296.
Primates, mam. Geoiîroy-Saint-Hi-
laire. 488.
Ptenodon, mam. foss. P, Gervais.
552,
Recherches microscopiques (chloro-
forme). Lecœur. 496.
Respiration, annéiides. De Quatre-
fagcs. 353.
Respiration et nutrition. Clément.
200.
Reptiles du Chili. Al. Guichenot. 74.
Salamandre et crapaud, rept. Gratio-
letet S. Cloëz. 201.
Sangsues. Fermond. 238.
Sarcoptes, arach. Gêné. 558.
Sauriens fossiles, rept. Robineau-
Desvoidy. 247.
Sauriens (viviparité). Guyon. 98.
Scorpions (anat. des). L. Dufour. 48.
Sécrétion pancréatique. Cohn. 154.
Société entomologique. 550.
Soc. imp. des nat. de Moscou. 52.
Sténodactylo nouv., rept. A, Dumé-
ril. 479.
Strix cinerea et lapooica.iTvzenhauz.
571.
Synapta digitata, zooph. rauUer. 547.
Tangaras. Ch.-L. Bonaparte. 129,
168.
Température animale. Duméril, De-
marquay. 156, 199, 247.
Testacea Africœ insularis, moU. Mo-
relet. 218.
Todier, ois. De Lafresnaye. 477.
Trésor d'hist. nat. White. 504.
Trigonia, moU. Huxley. 202.
Triton, rept. Bianconi, 217.
Trochilides, esp. [nouv, J. Bourcier.
96.
Types, ois. Pucheran.272, 369, 563.
Tyrans d'Amérique, ois. De Lafres-
naye. 470.
Vers à soie (chimie). Peligot. 538. —
Paravey. 543.
Vers à soie (maladies). Guérin-Méne-
viUe. 200.
Vers des Oliyes. Guérin-Ménevillc.
259.
Vers des olives. Rozetti. 200. —Let-
tre. 449.
Vie (persistance de la). Brown-Sc-
quard. 297.
Vision. Loyer. 414.
Voyage au Napo, zool. Osculati. 613.
Ziphius, mam. foss. Gervais. 154.
II. TABLE DES NOMS D'AUTEURS.
Adam White. Aptères, ins. 203.
Aucapitaine (A.). Pholas, moU. 486.
Baird. Monographie des Limnadiadse,
criist. 157.
Barthélémy. Carabe d'Agassiz, ins.
203.
Béclart. Absorption et nutrilion.350.
Bianconi. Triton Ranzanii, rept. 217.
Blanchard. Circul. du sang, 492.
Bleeker. Poissons de l'Inde. 300,
Blondlot. Inutilité de la bile. 298.
Bonaparte. Balseniceps. 48. — Cons-
pectus gêner, aviuni. 56, 356. —
Garrulinae. 557. — Lorinaî , ois.
299. — Perroquets, ois. 566. —
Tangaras. 129, 168.
34. — Muscardinc. 41.
Bourcier (J.). Trochilidées (esp. nou-
velle). 96.
Bourguignon. Acarus de la gale,
arach. 498.
Brodie. Libellule et Leptolepis, foss.
365.
Brown-Sequard. Puissance de la vie.
297, 298.
Buquet (L.). Comètes, ins, 188. —
Phacellus Cuvieri. 605.
Cailliaud. Perforations par les Pho-
lades. 543.
Chatin. Iode dans l'air. 256,
Clément. Respiration et nutrit. 200.
Colin. Pancréatique (sécrétion). 154,
354.
TABLE DES NOMS D AUTEURS.
625
Goquerel (Cli.). Coléoptères de Mada-
gascar, ins. 86 — Monogr. des Po-
tamophilus. 591.
Daras. Ossements fossiles. 100.
De La Berge. Martin-pêcheur, ois.
305.
Deslonchamps (E.). Monstre double.
Des Murs et Lucas. Alouette d'Afri-
que. 24.
Deville. Oiseaux nouv. 209.
D'Orbigny. Acostaea guaduasana ,
moli. 60, 183. — Coquilles fossi-
les. 378.
Duchassaing. Crustacés des Antilles
(mœurs des). 77.
Dufour. Anat, des Scorpions. 48. —
Parasitisme. 408.
Duméril (G.). Rapport sur Guérin-
Méneville. 239. — Duméril (A).
Arpéphore , rept. 213. — Sténo-
dactyle, nouv. rept. 479.
Dumril et Demarquay. Température
animale. 156, 199, 247.
Duvernoy. Cétacés, mam. 192. —
Corps organisés (hist. nat. des). 3.
Ehremberg. Pluies de sang. 63.
Fairmaire. Coléopt. nouv,, ins. 527.
— Coléoptères de Venezuela, ins.
348.
Fermond. Sangsues. 238.
Flourens. Effets de l'éther. 47. —
Pomt vital. 499.
Gêné. Sarcoptes, arach. 558.
GeolîroT-St-Hilaire. Cours de Zoolo-
gie. 12. — Mammifères primates.
20. — Monstres doubles. 95. —
Primates, mam. 488. — Phlében-
térés. 49. — Œuf gigantesque. 50.
— Epyornis. 52. — Catalogue du
mus. 608.
Gervais. Mam. foss. 46. — Ziphius,
mam. foss. 154. — Ptenodon ,
mam. foss. 352.
Ghiliani. Apparit. do papillons. 559.
Guérin-Méneville. Ecrevisses bleues.
462. — Lereboullet. 494. — He-
terogomphus, ins. coléopt. 159.—
Rapport de Duméril. 239. — Vers
à soie (maladie des). 200.
Graels. Larves d'Agapanlhia, insect.
302.
Gratiolet. Plis cérébraux. 537. -«-
Scloëz. Salamandre et crapauds,
rept. 201.
Gray. Bradypus, mam. 202.
Guicbenot. Reptiles du Chili. 74.
Guyon. Sauriens (viviparité). 98.
Haldeman. Coléoptères de l'Amérique
du Nord. 364.
Harllaub. Colombe du Chili, ois. 74.
— Pachycephala macrorhyncha ,
ois. 181.
Hollard. Dépendances de la peau.
283. — Monogr. des Balistoïdes.
406.
Huxley. Trigonia, moll. 202.
Lafertô-Sénectère (de). Carabiques de
Bocandé, ins. 81, 221, 346, 427.
Lafresnaye. Canard (mélanismc). 580.
— Dulus palmarum. 583. — Pa-
chycephala macrorhyncha, ois. 71.
— Picucules. 145, 317, 465, 590.
— Todier, eis, 477. — Tyrans
d'Amérique. 470.
Lecœur. Recherches micrographiques
(chloroforme). 496.
Le Conte. Coléoptères des Etats-
Unis (catal.). 101.
Léon Dufour. Circul. du sang. 541.
Parasitisme. 408.
Lereboullet. Monstr. de Hanneton.
433, 510.
Lesauvage. Castration des vaches.
453.
Lewy. Obs. dans la Nouvelle-Gre-
nade. 413, 462.
Loyer. Théorie de la vision. 414.
Lucas. Métamorphoses des Lachnœa,
ins. 517. — Alouette. 24.
Mandilèny. Cétoine dorée, ins. (rage),
205.
Michelin. Crinoïdes, zooph. 93. —
Echinides, zcoph. 90.
Monins. Crapaud dans une pierre.
353.
Morelet. Testacea Africaî insularis.
218.
Mori. Préparât, anatomiques. 296.
Motschoulsky. Cotaster littoralis, ins.
426.
Muller, Synapta digitata. 547.
Osculati, Voyage au Napo. 615.
Peligot. Chimie des vers à soie. 538.
Petit de la Saussaie Journal de con-
chyliologie. 250.
ê2ô
tiUÉ I»ES îséMâ î)*At*Etîfiâ.
Poiïiel. Pieds (structure des), maui.
foss. 352.
Pucheran. Cervus rufinus. 561. —
Mammalogie d'Afrique. 256. —
Mammifères aquatiques. 6'), 120.
— Types d'ois. 272, 369, 563.
Qualrefaptes (de). Respiration, anne-
lides. 365.
Ray et Drouet. Mollusques de la
Champagne (catal.). 329, 382.
Robouam. Insectes nuisibles. 497,
546.
Robineau-Desvoidy. Acarus de la vi-
gne. i54. — Entomobies , dipt.
147. — Muscides. ins. 391. —
Myodaires, ins. 229. — Sauriens
foss., rcpt. 247.
Rochet-d'Héricourt. Abyssinie (voya-
ge en). Rapport. 98
Rozetli. Vers des olives. 200. —
Lettre. 449.
Samanas. Foie (fonctions di ). 354.
Segond. Larvnx (fonctions du), oiâ.
400.
Serres. Cours d'anthropologie. 113.
Sigiioret. Ilémipt. du Gabon, insect.
458.
Smith. Hyménoptères. 505.
Tyzenhauz. Strix cinerea et laponi-
ca. 571. — Grus leucauchen. 577.
Valenciennes. Acclimatation des pois-
sons. 294. — Ecrevisse rouge.
451.
Van Benedcn. Gestoïdes ou Acotyles,
vers. 106, 204. — Crustacé para-
site. 415. — Némertien, zooph.
300.— Echinodermcs. 501 .
Verreaux. Oiseaux du Gabon. 257,
506, 418. 515.
Walker. Diptera saundersiana, ins.
505.
Wcstvvood. Insectes du poirier. 567.
White Trésor d'hist. nat.504.
FIN DU 5^ VOLUME DE LA 2^ SÉRIK.
'aris. -^ Typographie Scuneibir, nie d'Erfurth, 1.