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Full text of "Revue générale d'ophtalmologie"

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REVUE  GÉNÉRALE 


D'OPHTALMOLOGIE 


'     AUG  6  lyi'^  ^ 


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REVUE  GÉNÉRALE 

D'OPHTALMOLOGIE 

RECUEIL   MENSUEL 

BIBLIOGRAPHIQUE.  ANALYTIQUE,    CRITIQUE 

Fondé  en  1882  par, H.  DOR  ic  E.  MEYER 

*  DIRIGÉ    PAR    LES   DOCTEURS 

H.  DOR  Et.  ROLLET  H.  TRUC 

LYON  LYON  MONTPBLLIBR 


AVEC  LA   COLLABORATION   DE  MM.    LRS  DOCTEURS 

Prof.  AMCiBIiVCCI  (Naples).  —  AliTOIIBI.ri(Paris).  -Prof,  imi^  (Oênes).  —  COBVHM 
(New-York).—  H.  COWBB  (Brnxelles).  —  l«.  BOB  (Lyon).  -  MBllàBliBBBCl  (Halle  a. 
d.  Saaiej.  -  MAHIiAHOmr  (Moscou).—  réCHIM  (Paris).—  BBB«I.OB(Stra8boarg).  — 
•AHVB»  rCBIIAlIBBm  (La  HavaDe).  —  «IHIOli  (Magdebourg).  —  •TBrHKllJtttM 
(Londres).  —  Prof.  sniiIilHCl  (Strasbourg).  —  MTOCH  (Krilmrg-«n-Bri8gaa).  —  Prof. 
;  (Craoovie). 


«•  DUBftBUIL  (Lyon),  Secrétaire  de  la  Rédaction. 


TOME  XXVI  -   1907 


La  Revoe  j^^n^rale  d*OphULlmologie  parait  mensuellement  dans  le  grand  format  în-8 
par  fascicule  d'au  moins  48  pages. 

Prix  de  Pabonnement  annuel  : 
Paris  :  9# francs. —  Départements:  %%  francs.  —  Union  postale  :  tt  fr.  &#• 


PARIS 

MASSON    &    G".    ÉDITEURS 

L1BRAIRB8   DB  l'aCADRMIB  DB   MÂDECINB 

110,    boulevard   Saint-Germain,    lao 

1907 


N""  1  31  JANVIER  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


erculose  aspergillaire 
de  la  Choroïde. 


Par  MM. 

ROLLET  AURAND 

.  rrvflKKir  de  eliii^ie  opkUlMlo(ifu  Clef  in  tr&faii  it  eliiiqie  ofhUlMiMiqM 

à  rUuiversité  de  Lyon. 


Pendant  le  cours  de  nos  recherches  sur  les  kératites  asper- 
gillaires  expérimentales  \  nous  avions  été  frappés  à  plusieurs 
reprises  de  la  forme  nodulaire  que  revêtait  parfois  Tasper- 
gillose  sur  la  cornée  et  même  sur  Tiris,  si  bien  qu'on  aurait 
pu  croire  à  de  véritables  granulations  grises  ou  à  de  petits  tuber- 
cules de  la  cornée  ou  de  l'iris. 

Si  Ton  veut  bien  se  souyei^ir  dlautre  .  part  qu'il  existe  chez 
rhomme  une  aspergillpsepu1inbilarréoaùsée.âussi  par  Tu  Âsper- 
gillusfumigatus»,  ressemblant  tout  à  fait,  au  point  de  vue  cli- 
nique et  anatomo- pathologique,  à  la  tuberculose  pulmonaire, 
puisque  on  l'a  appelée  la  pseudo-tuberculose  aspergillaire^,  on 
comprendra  qu'il  était  intéressant  de  se  demander  si  cette  ana- 
logie se  poursuivait  dans  les  lésions  intra-oculaires  et  parti- 
culièrement dans  les  lésions  des  membranes  profondes. 

C'est  donc  pour  vérifier  une  fois  de  plus  cette  analogie  que 

1  Rollel  et  Aurand.  Recherches  sur  les  kératites  aspergillaires  expérimen- 
tales (Bull,  de  la  Soc,  franc,  d*ophtaLy  igoS,  et  Nouvelles  recherches  sur  les 
kératites  aspergillaires  expérimentales  (Revue  gén.  d'ophtalm.,  déc.  igoS). 

2  Renon.  Etudes  sur  Taspergillose  chez  les  animaux  et  chez  Thomme,  Paris 
•897. 

1 


2  IfÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  ET  AURAND 

nous  avons  institué  des  expériences  comparativesd'inoculation 
de  tuberculose  et  d'aspergillose  chez  le  lapin. 

Dans  ces  deux  séries  d'expériences,  nous  avons  fait  des 
inoculations  directes  de  la  choroïde,  en  arrière  de  la  région 
équatoriale  et  dans  la  partie  supérieure  du  globe.  Nous  procé- 
dions toujours  de  \a.  façon  suivante  :  après  les  soins  d'asepsie 
habituelle,  nous  faisions  àTaide  du  couteau  de  de  Graefe,  une 
petite  boutonnière  scléroUcale,  à  travers  fâquelle  nous  glissions 
une  petite  spatule  dé  platine  chargée  soit  de  bacilles  provenant 
de  cultures  de  tuberculose  humaine  de  moyenne  virulence, 
soit  de  spores  d'Aspergillus  fumigatus  ou  fl&vus  provenant  de 
cultures  de  virulence  éprouvée,  enfin  nous  faisons  suivre  chaque 
inoculation  d'une  suture  des  paupières  pendant  huit  jours. 
Nous  avons  fait  ainsi  deux  inoculations  tuberculeuses  et  deux 
inoculations  aspergillaires  (l'une  avec  r«  Aspergillus  fumiga- 
tus »,  l'autre  avec  l'cc  Aspergillus  flavus  »). 

A  côté  de  ces  inoculations  choroïdiennes  directes,  nous  avons 
institué  d'autres  expériences  d'inoculation  indirecte,  en  faisant 
l'inoculation  dans  le  vitré.  Nous  injections  alors  dans  le  vitré, 
tout  à  fait  à  la  partie  postérieure  du  globe,  cinq  gouttes  d'une 
dilution  de  cultures  de  tuberculose  ou  d'aspérgillose  dans  un 
demi-centimètre  cube  d'eau  stérilisée.  Dès  que  Taiguille  avait 
perforé  la  sclérotique,  nous  avions  soin  d'incliner  très  forte- 
ment Taiguille,  de  façon  à  ne  pas  piquer  le  cristallin  et  à  bles- 
ser le  moins  possible  le  vitré,  en  faisant  filer  le  liquide  le  long 
de  la  face  interne  de  la  choroïde  et  vers  le  pôle  postérieur  du 
globe.  Nous  avons  fait  ainsi  deux  inoculations  vitréennes  de 
tuberculose  et  trois  d'aspérgillose  (deux  avec  Y  «  Aspergillus 
fumigatus  »  et  une  avec  1'  «  Aspergillus  flavus  »  ). 

Nous  donnons  ici  le  résumé  de  ces  deux  séries  d'expériences 
comparatives  en  les  faisant  suivre  de  quelques  remarques  : 

I.  Expériences  sur  la  tuberculose  de  la  choroïde 

Première  expérience,  —  5  avril  igoS  :  Inoculation  directe  de  la 
choroïde  de  Toeil  droit  d'un  lapin  bien  portant  avec  une  culture  de 
tuberculose  humaine  de  moyenne  virulence  âgée  de  quatre  mois.  — 
i8  octobre  :  Le  fond  d'œil  paraissant  toujours  normal  et  son  aspect 
extérieur  n'étant  nullement  modifié,  nous  considérons  Texpérience 
comme  négative  et  nous  faisons  une  inoculation  de  la  choroïde  de 


MÉMOIRES  ORIGIITAUX.  —  ROLLET  ET  AURAND  3 

Tœil  gauche  dans  les  mêmes  conditions.  —  ii  janvier  1906  :  Pen- 
dant quatre  mois,  l'œil  droit  n'a  rien  présenté  d'anormal,  mais 
depuis  peu  le. lapin  a  maigri  et  c'est  seulement  aujourd'hui  que 
l'examen  du  fond  d'oeil  montre  des  altérations  très  nettes  dans  la 
partie  inférieure  (fig.  i).  A  l'image  droite,  on  constate  trois  foyers 
principaux  de  taches  blanches  disposées  de  bas  en  haut  et  de  dehors 
en  dedans,  suivant  une  ligne  un  peu  curviligne  à  concavité  anté- 
rieure. Le  premier  foyer,  situé  à  la  portion  la  plus  périphérique  du 
globe,  est  constitué  par  cinq  taches  un  peu  saillantes,  d'un  blanc 
de  neige,  agglomérées  les  unes  contre  les  autres.  Elles  ont  toutes 
une  forme  un  peu  ovalaire  et  allongée  verticalement.  Une  de  ces 
taches  apparaît  nettement  sous  forme  d'une  nodosité  en  saillie  sur 
les  autres.  A  une  petite  distance  en  arrière  de  ce  premier  foyer  s'en 
trouve  un  deuxième  formé  de  deux  taches  blanchâtres,  moins  sail- 
lantes, contiguës  l'une  à  l'autre  sous  forme  d'une  haltère,  à  bords 
flous  et  non  pigmentés.  En  se  reportant  plus  haut^  on  trouve  un 
troisième  foyer  formé  de  deux  nodosités  blanches  voisines,  l'une 
piriforme,  l'autre  ovalaire,  avec  des  bords  un  peu  pigmentés. 
Toutes  ces  nodosités  sont  probablement  de  gros  tubercules  en  voie 
d'évolution.  Mais,  outre  ces  trois  foyers  principaux,  il  y  a  un  semis 
de  petites  lésions  chorio-rétiniennes,  disposées  entre  le  foyer  moyen 
et  le  foyer  inférieur,  au  nombre  de  neuf.  Un  de  ces  foyers  est 
constitué  par  une  petite  plaque  quadrangulaire,  un  peu  dépig- 
mentée, sans  saillie,  et  entouré  d'un  cadre  pigmentaire.  Tous  les 
autres  foyers  ont  une  forme  plus  ou  moins  allongée  ou  polygonale, 
avec  un  petit  cadre  pigmentaire.  Dans  cette  région,  le  fond  d'œil 
est  devenu  grisâtre  avec  une  pigmentation  irrégulière.  Au-dessus 
des  tubercules  supérieurs,  on  constate  également  une  série  de  petits 
foyers  de  chorio-rétinite,  de  forme  plus  ou  moins  polygonale,  au 
nombre  de  sept,  et  disposés,  d'une  façon  générale,  suivantjun  cercle 
à  concavité  postérieure.  Si  on  se  reporte  du  côté  antérieur,  on 
constate  trois  autres  petits  foyers  de  chorio-rétinite  assez  espacés, 
situés  sur  une  même  ligne  oblique  en  haut  et  en  avant,  partant  des 
tubercules  supérieurs. 

L'examen  de  l'œil  gauche  du  même  lapin  inoculé  de  la  même 
façon  trois  mois  après  l'œil  droit,  ne  nous  a  jamais  montré,  malgré 
de  multiples  examens,  de  tubercules  choroïdiens,  mais  nous  avons 
pu  néanmoins  y  constater,  trois  mois  après,  trois  petits  foyers  de 
chorio-rétinite,  entourés  d'un  cadre  pigmentaire  et  situés  aussi  dans 
la  partie  inférieure  du  fond  de  l'œil. 

Enfin,  notre  lapin,  déjà  amaigri,  est  mort  une  quinzaine  de  jours 
après  la  constatation  des  tubercules  choroïdiens  et  six  mois  après 


4  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  ~  ROLLET  ET  AURAND 

rinoculation,  de  tuberculose  généralisée  aux  poumons  et  au  foie, 
ainsi  que  l'a  montré  l'autopsie. 

Examen  des  yeux,  —  La  coupe  de  l'œil  droit  nous  a  montré 
quelques  petites  granulations  grises  soulevant  la  rétine.  La  coupe 
de  lu  il  gauche  ne  nous  a  révélé  que  deux  petites  plaques  arrondies, 
punciiformes  d'atrophie  choroïdienne,  Tune  en  bas  près  de  Vota 
serrata,  l'autre  près  de  l'extrémité  antérieure  de  la  papille. 

On  se  trouve  donc,  en  résumé,  en  face  de  deux  ordres  de 
lésions  choroïdiennes  :  des  tubercules  agglomérés  en  voie 
d'évolution  et  peut-être  caséeux,  à  cadre  pigmentaire  à  peine 
ébauché,  puis  de  petits  foyers  plus  ou  moins  punctiformes  de 
chorio-rétinite  à  cadre  pigmentaire  très  net  (fîg.  i).  S'agit-il 
dans  ce  dernier  cas  de  tubercules  déjà  guéris  ?  Nous  ne  le  pen- 
sons pas,  car  nous  ne  les  avons  pas  vu  évoluer  :  nous  croyons 
au  contraire  qu'il  s'agit  là  de  foyers  de  chorio-rétinite  inflam- 
matoire simple  ou  toxinique  de  voisinage  ainsi  que  cela  a  été 
noté  déjà  dans  plusieurs  cas  de  tuberculose  conglomérée  de  la 
choroïde  chez  Thomme.  L'examen  de  Tœil  gauche  après  l'œil 
droit  viendrait  corroborer  cette  idée,  puisque  nous  n'avons 
jamais  pu  y  découvrir  de  tubercules  choroïdiens,  mais  simple- 
ment, trois  mois  après,  trois  petits  foyers  de  chorio  rétinite 
entourés  de  cadre  pigmentaire  et  situés  aussi  dans  la  partie 
inférieure  du  fond  de  l'œil.  Ce  fait  semble  donc  bien  démontrer 
que  rinfection  tuberculeuse  peut  évoluer  sous  deux  formes 
différentes,  lune  essentiellement  bacillaire,  c'est  la  tuberculose 
milinirc  de  la  choroïde,  l'autre  simplement  toxique  ou  toxini- 
que, c'est  la  choroïdite  ou  chorio-rétinite  tuberculeuse  dissé- 
minée, d'emblée  chronique,  forme  qui  pourrait  être  rappro- 
chée de  la  tuberculose  inflammatoire  décrite  par  le  professeur 
Poncet. 

Nous  ferons  remarquer  en  outre  que  l'infection  bacillaire 
semble  plus  longue  à  se  propager  que  l'infection  toxinique, 
puisque  dans  notre  première  expérience  les  lésions  de  chorio- 
rétinite  sont  apparues  au  bout  de  trois  mois,  tandis  que  les 
tubercules  ne  se  sont  montrés  qu'au  bout  de  cinq  mois.  Quant 
à  la  mort  du  lapin  par  généralisation,  elle  n'est  pas  faite  pour 
nous  étonner  étant  donné  la  facilité  relative  avec  laquelle 
cet  animal  se  tuberculise.  Mais  on  ne  peut  rien  en  conclure  au 


MEMOIRES  ORIGINAUX.  --  ROLLET  ET  AURAND  5 

point  de  vue  humain,  étant  donné  que  la  tuberculose  intra- 
oculaire  primitive  n'est  pas  admise  et  même  est  considérée 
comme  anatomiquement  impossible  (Vcnneman^). 

Enfin,  il  faut  noter  que  les  lésions  tuberculeuses  ne  se  sont 
pas  produites  au  point  d'inoculation  à  la  partie  équatoriale 
supérieure,  mais  dans  la  partie  inférieure  du  globe.  Les  bacilles 
ont  sans  doute  été  entraînés  par  le  courant  sanguin  ou  les 
courants  lymphatiques  de  Toeil,  ou  plus  simplement,  comme 
le  prétend  Venneman,  par  les  hasards  de  Tosmose  extra-vas- 
culaire.  Quoi  qu*il  en  soit,  nous  avons  pu  réaliser,  par  inocu- 
lation directe,  une  tuberculose  expérimentale  primitive  et  bien 
localisée  de  la  choroïde,  car  toutes  les  autres  parties  de  Tœil 
sont  demeurées  intactes. 

Un  an  après,  nous  avons  refait  une  nouvelle  expérience  dans 
les  mêmes  conditions. 

Deuxième  expérience.  —  Le  2  avril  1906,  nous  faisons  une  inocu- 
lation directe  de  la  choroïde  dans  la  partie  supérieure  de  Tœil  droit 
d'un  lapin  bien  portant.  —  i5  mai,  œil  droit  :  Nous  constatons 
pour  la  première  fois,  à  la  périphérie  du  champ  visuel  inférieur,  à 
rextrémité  du  diamètre  vertical,  une  tache  blanc  grisâtre  à  bords 
flous  siégeant  à  un  demi-diamètre  papillaire  de  Tora  serrata.  — 
26  mai  :  œil  droit  :  Nous  trouvons  en  bas,  un  peu  en  arrière  et  dis- 
posées en  ligne  courbe  à  concavité  postérieure,  quatre  nodosités 
blanches  à  bords  flous,  comme  de  petits  bourdonnels  de  coton.  Les 
deux  inférieures  sont  punctiformes,  les  deux  supérieures  ovalaires 
(fig.  3,  a).  —  3o  juin  :  œil  droit  :  La  plus  grosse  des  nodosités  devient 
un  peu  plus  saillante  dans  le  vitré.  —  12  juillet  :  L'état  est  station- 
naire.  On  voit  toujours  les  points  blancs  qui  paraissent  situés  en 
avant  de  la  rétine,  dans  la  couche  postérieure  du  vitré.  —  28  juillet  : 
La  masse  des  nodosités  blanches  signalées  en  bas  a  un  peu  augmenté 
de  volume.  —  17  septembre  :  On  ne  trouve  plus  aucune  nodosité 
blanche.  —  1 1  octobre  :  œil  droit  :  On  ne  trouve  plus  que  deux 
petites  taches  rétiniennes  grises  à  la  place  des  anciennes  nodosités, 
puis  un  foyer  d'atrophie  choroïdienne.  —  3i  octobre  :  œil  droit  : 
On  trouve  encore  deux  petits  points  blanc  gris  siégeant  dans  le 
vitré  en  avant  du  point  nodal.  Dans  la  région  inférieure,  de  nom- 
breux petits  points  de  chorio-rétinite  donnant  un  aspect  pigmenté 


1  Venneman,  Encyclopédie  franc,  d'ophtalmolog^ie,  .t.  VI,  Paris,  1906. 


6  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  AURAND  ET  ROLLBT 

et  tigré  au  fond  de  rœîl.  —  Le  3o  novembre  (fig.  4*  A),  nous  con- 
statons en  plein  vitré  un  petit  corps  grisâtre  en  forme  de  clou  à 
pointe  inférieure;  au-dessous,  on  aperçoit  quatre  foyers  assez  larges 
de  chorio-rétinite  disposés  en  demi-cercle  à  concavité  supérieure* 
Ils  apparaissent  sous  forme  de  plaques  polyfçonales  dépigmentées, 
de  couleur  rouge  pâle,  sans  cadre  pigmentaire,  mais  entourés  d'une 
auréole  plus  ou  moins  abondante  de  points  pigmentés.  Dans  la 
partie  supérieure  du  fond  de  Toeil,  on  aperçoit  également  une  série 
de  foyers  de  chorio-rétinite  beaucoup  plus  petits  disposés  également 
en  demi-cercle  et  plongés  au  milieu  d'une  zone  criblée  de  points 
très  pigmentés.  En  aucun  point^  il  n'y  a  de  plaque  d'atrophie  cho- 
roïdienne  complète. 

Cette  expérience  est  intéressante  à  plus  d'un  titre;  tout 
d'abord  par  l'apparition  relativement  rapide  des  tubercules 
choroïdiens  (fig.  3,  a),  un  mois  et  demi  après  Tinoculation, 
ensuite  par  la  régression  très  nette  des  tubercules  qui,  com- 
mencée au  bout  de  six  mois,  aboutit  actuellement^  après  huit 
mois,  à  une  guérison  presque  complète  sous  forme  de  plaques 
de  chorio-rétinite  cicatricielle  (fig.  4»  b).  C'est  bien  là  la  preuve 
indéniable  que  la  tuberculose  de  la  choroïde  peut  guérir,  en 
ne  laissant  comme  signe  de  son  passage  que  de  légères  plaques 
de  chorio-rétinite  régressive  sans  signature  bien  spécifique. 

Et  nous  ne  saurions  assez  faire  remarquer  combien  le  dessin 
du  fond  d'oeil  de  notre  lapin  se  rapproche  des  beaux  dessins 
que  Garpenter  et  Stephenson*  ont  publiés  dans  leur  travail 
si  documenté  sur  la  tuberculose  de  la  choroïde  montrant  de  la 
façon  la  plus  nette  la  guérison  des  tubercules  choroïdiens  par 
leur  dégénérescence  fibreuse  et  Tatrophie  de  la  choroïde.  Mais 
le  diagnostic  étiologique  de  ces  vestiges  cicatriciels  restera 
bien  souvent  incertain;  tout  au  plus  pourrait-on  avoir  une 
présomption  en  se  souvenant  que  ces  foyers  de  chorio-rétinite 
n'ont  pas  le  plus  souvent  de  cadre  pigmentaire,  mais  seule- 
ment un  vague  pointillé  noir  environnant  comme  chez  notre 
lapin  :  le  fait  est  d'ailleurs  bien  en  rapport  avec  Tabsence  fré- 
quente de  cercle  pigmenté  autour  du  tubercule  choroïdien  en 
évolution  chez  l'homme  et  chez  le  lapin  comme  nous  Tavons  vu. 

i  Garpbntbr  et  Stephbnson.  Taberculose  de  la  choroïde  (Société  françMe 
d^ophl&lmologie^  Paris  1906). 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLËT  ET  AURAND  7 

Trouième  expérience,  —  a5  octobre  1905  :  Injection  dans  le 
vitré  et  aux  deux  yeux  de  cinq  gouttes  d*une  dilution  de  culture  de 
tuberculose  humaine  dans  Teau  distillée.  —  i3  janvier  1906  :  On 
aperçoit  dans  Toeil  gauche  de  tout  petits  points  blancs  écartés  les 
on»  des  autre»  et  disposés  en  demi-cercle.  Œil  gauche  rien.  — 
5  février  :  GBii  droit.  En  dedans  et  en  arrière,  on  aperçoit  une 
lésion  en  forme  de  petit  cerclé  noirâtre  entouré  d'une  petite  zone 
circulaire  dépigmentée.  Œil  gauche.  Rien.  —  i5  mars  :  Lapin  tou- 
jours gros.  —  7  mai  :  Le  lapin  est  trouvé  mort.  Rien  aux  pou- 
mons. Nombreuses  adhérences  du  péricarde.  Endocardite.  Trois 
grosses  végétations  au  niveau  de  l'orifice  mitral.  Foie  cardiaque 
muscade.  Yeux  fixés  au  formol  à  a  pour  100.  —  5  juillet  :  Coupe 
de  Tœil  gauche,  rien.  Coupe  de  Tceil  droit,  section  verticale.  On 
trouve»  au-dessous  de  la  papille,  deux  petites  taches  très  blanches  à 
bords  un  peu  irrëguliers^  ressemblant  à  des  lésions  d'atrophie 
choroïdienne. 

Dans  cette  expérience  le  résultat  est  moins  net  au  point  de 
vue  de  l'évolution  des  tubercules,  car  nous  n'avons  pu  décou- 
vrir qu'une  fois  des  petits  points  blancs  qui  n'ont  jamais 
augmenté  de  volume  et  qui  étaient,  sans  doute,  des  granula- 
tions élémentaires.  L^œil  gauche  est  resté  indemne.  Cepen- 
dant Texpérience  semble  bien  positive,  puisque  nous  avons  vu 
sur  l'un  des  yeux  des  lésions  de  chorio-rétinite  qui  ont  abouti 
à  des  plaques  d'atrophie  choroïdienne,  ainsi  que  nous  Ta  mon- 
tré Tautopsie.  Les  lésions  locales  étaient  donc  bénignes  puis- 
qu'elles ont  abouti  à  la  guérison  et  cependant  le  lapin  est 
mort,  mais  avec  cette  particularité  cependant  qu'il  n'y  a  pas 
eu  de  généralisation  pulmonaire,  mais  seulement  une  endo- 
cardite végétante  probablement  tuberculeuse. 

Quatrième  expérience,  —  Nouvelle  inoculation  de  culture  tuber- 
culeuse dans  le  vitré  faite  le  12  avril  1906.  —  27  avril  :  Nous 
constatons  en  plein  vitré  dans  sa  région  postérieure  un  long  fuseau 
blanc  volumineux  à  bords  un  peu  flous^  à  concavité  postérieure.  Ce 
fuseau  présente  un  corps  volumineux  à  bords  postérieurs  un  peu 
festonnés  se  continuant  en  haut  et  en  bas  en  un  long  filament  gri- 
sâtre qui  se  perd  en  haut  au  niveau  de  Tincision  en  passant  devant 
la  papille  et  en  bas  jusqu'à  Toraserrata.  —  i5  mai  :  Le  corps  fusi- 
forme  est  devenu  plus  mamelonné  et  se  recouvre  de  vaisseaux  ser- 
pentiformes.  La  partie  inférieure  s'effiloche  en  une  série  de  tractus 


&  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  ET  AURÂIID 

filameoteux  disposés  en  éventail.  L'extrémité  supérieure  du  fuseau 
se  dirige  vers  la  papille  en  s'évasant  en  entonnoir  (fig.  a).  L'examen 
du  fond  d'œil  montre  une  grande  quantité  de  taches  blanches  sié- 
geant en  bas  et  au-dessous  du  corps  fusiforme  du  vitré  et  en  avant 
vers  Tora  serra  ta.  Quelques-unes  de  ces  taches  sont  plus  volumi- 
neuses que  les  autres  :  elles  sont  d'une  blancheur  de  neige,  à  bords 
déchiquetés,  et  un  peu  saillantes  au-dessus  de  la  choroïde.  D'autres 
taches  nombreuses  sont  punctiformes  et  grisâtres,  elles  siègent  en 
arrière  du  fuseau  du  vitré.  Malgré  cette  volumineuse  lésion,  celui-ci 
est  resté  très  transparent.  Quant  à  la  généralisation  de  l'affection  à 
la  choroïde,  elle  s'est  probablement  faite  par  Tintermédiaire  de  ces 
légers  tractus  filamenteux  déjà  vus  qui  viennent  de  la  lésion 
vitréenne.  —  27  juin  :  Le  semis  de  nodosités  a  augmenté  et  chaque 
granulation  est  devenue  plus  blanche,  plus  volumineuse.  —  i3  juil- 
let :  La  partie  supérieure  du  corps  fusiforme  s'est  arrondie  davan- 
tage et  a  pris  la  forme  d'une  poire  allongée.  Il  y  a  toujours*  en  bas, 
un  nombreux  semis  de  granulations  blanches  en  avant  et  en  arrière. 
Çà  et  là  quelques  plaques  d'atrophie  choroïdienne  arrondies,  de 
couleur  jaunâtre,  en  voie  d'évolution.  —  14  septembre  :  Derrière  la 
partie  supérieure  du  fuseau  vitréen  qui  s'est  aminci  se  voit  une 
plaque  de  chorio-rétinite,  cicatrice  probable  de  la  plaie  d'inocula- 
tion, —  1 1  octobre  :  Le  vitré  commence  à  se  troubler  La  papille 
est  déformée  par  des  adhérences  et  par  la  présence  de  trois  petites 
granulations  grises  franchement  enflammées  L'iris  est  rouge  vineux 
et  apparaît  parsemé  de  petits  tubercules  miliaires  disposés  en  rayons 
de  roue  au  nombre  d'une  vingtaine  vers  la  portion  moyenne  de 
l'iris.  Deux  de  ces  tubercules  sont  plus  jaunâtres  et  entourés  de 
petites  hémorragies.  —  28  octobre  :  Les  tubercules  deviennent  de 
plus  en  plus  nombreux  et  volumineux.  —  i5  novembre  :  La  vascu- 
larisation  périkératique  s'accentue  et  les  vaisseaux  envahissent  la 
cornée  presque  jusqu'au  centre  en  forme  de  rayons.  Le  cristallin 
s'opacifie,  la  pupille  se  ferme,  la  cornée  se  trouble. 

22  novembre  :  Les  tubercules  occupent  la  marge  inférieure  de 
l'iris,  deviennent  coalescents  et  forment  une  masse  jaunâtre  rem- 
plissant l'angle  irido-cornéen  comme  un  pseudo-hypopyon.  La 
cornée  est  agrandie  et  la  zone  ciliaire  inférieure  est  nettement  ecta- 
siée  ;  les  tubercules  ont  certainement  envahi  le  corps  ciliaire.  — 
3o  novembre  :  La  chambre  antérieure  est  aux  trois  quarts  remplie 
de  sang.  Le  globe  énucléé  est  coupé;  il  montre  l'iris  et  le  corps 
ciliaire  farcis  de  tubercules.  La  rétine  est  décollée  en  convovulus  et 
épaissie.  Le  vitré  est  très  diminué  de  volume. 


MÉMOIRES  ORIGIIVAUX.  —  ROLLET  ET   AURANO  9 

En  résumé,  cette  inoculation  dans  le  vitré  nous  a  permis  de 
surprendre  sur  le  vif,  de  la  façon  la  plus  nette,  la  propagation 
de  Tinfection.  D'abord  cantonnés  dans  une  sorte  de  loge  fusi- 
forme  (fig.  a),  les  bacilles  ont  franchi  la  membrane  exsuda- 
tive  qui  commençait  à  s'organiser  et,  par  l'intermédiaire  de 
fins  tractus,  se  sont  déposés  sur  la  choroïde  où  iis  ont  pullulé 
à  Taise.  Cette  propagation  à  la  choroïde  s'est  faite  au  bout 
d'un  mois  et  c'est  seulement  au  bout  de  six  mois  que  le  corps 
ciliaire  et  l'iris  ont  été  envahis.  Quant  à  la  façon  dont  s'est 
effectuée  cette  propagation,  il  est  bien  probable  que  Tosmose 
et  peut-être  Faction  de  la  pesanteur  en  ont  été  les  principaux 
facteurs. 

Si  maintenant  nous  jetons  un  coup  d'œil  d'ensemble  sur 
les  résultats  de  nos  quatre  expériences,  nous  pouvons  dégager 
les  faits  suivants  : 

i^  Même  après  des  inoculations  directes,  la  marche  de  la 
tuberculose  dans  la  choroïde,  tout  au  moins  chez  le  lapin,  est 
relativement  lente,  puisque,  dans  les  cas  où  révolution  est  la 
plus  rapide,  un  délai  minimum  d'im  mois  est  nécessaire. 

2®  Cette  propagation  se  fait  toujours  de  préférence  dans  les 
parties  déclives  du  globe. 

3®  La  propagation  à  la  partie  antérieure  du  tractus  uvéal 
n'est  pas  fatale,  et  si  elle  a  lieu,  elle  peut  ne  se  produire  que 
tardivement  au  bout  de  six  mois.  Nous  n'avons  pas  constaté 
de  propagation  du  côté  du  nerf  optique,  ce  qui  semble  con- 
forme aux  faits  cliniques  observés  chez  l'homme. 

4*  La  tuberculose  expérimentale  de  la  choroïde  peut  revêtir 
deux  formes  :  i**la  tuberculose  miliaire  ou  tuberculose  bacil- 
laire proprement  dite  ;  2»  la  choroïdite  ou  chorio-rétinite  tuber- 
culeuse disséminée  d'emblée,  chronique,  ou  choroïdite  toxinique 
inflammatoire. 

5**  La  tuberculose  expérimentale  de  la  choroïde  peut,  chez 
le  lapin,  entraîner  la  mort  par  généralisation  aux  viscères  au 
bout  de  six  mois  sans  infection  ganglionnaire.  C'est  donc  bien 
là  une  véritable  tuberculose  hématogène, 

6"*  Elle  peut  aussi  aboutir  à  la  guérison  dans  le  même  laps 
de  temps  et  on  constate  à  l'ophtalmoscope  des  plaques  de  cho- 
rio-rétinite cicatricielle. 


10  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  ET  AURARD 

II.  EXPBBIBNCES    SUR  l'aSPBRGILLOSB  DB  LA  GHOROtDB. 

Il  nous  faut  maintenant  relater  nos  expériences  sur  Tasper- 
gillose  choroïdienne  ;  nous  parlerons  d*abord  de  nos  inocula- 
tions directes  de. la  choroïde,  puis  de  nos  inoculations  du  vitré  : 

Première  expérience.  -—  2  avril  1906  :  Inoculation  d'une  petite 
masse  despores  d'aspergillus  fumigatus  âgé  de  deux  mois,  à  la  région 
équatoriala  supérieure  de  Toeil  droit  d'un  lapin.  —  27  avril  :  Au 
bout  de  vingt-cinq  jours  ce  lapin,  dont  Tétat  général  esttoujour^ 
excellent,  nous  a  montré  les  lésions  suivantes  :  d'abord  il  y  a  quel- 
ques synéchies  postérieures  de  Tiris,  déformant  et  immobilisant  la 
pupille,  traces  d'une  iritis  qui  a  dû  être  torpide  et  légère  car  la 
sclérotique  a  sa  teinte  normale  et  la  chambre  intérieure  est  tout  à 
fait  claire.  Mais,  fait  plus  intéressant,  lorsque  nous  examinons  le 
fond  d'oeil  (6g.  3),  nous  constatons  dans  la  partie  inférieure  du 
champ  ophtalmoscopique,  à  peu  près  dans  la  direction  du  diamètre 
vertical,  une  série  de  taches  d'un  blanc  laiteux,  plus  ou  moins 
larges,  à  bords  un  peu  flous  et  festonnés,  sans  aucun  cadre  pigmen- 
taire.  Il  y  a  trois  larges  plaques  placées  les  unes  au-dessous  des 
autres.  I.a  moyenne  est  réunie  par  une  traînée  verticale  blanche  à 
la  plus  inférieure  qui  est  également  la  plus  étendue  surtout  dans  le 
sens  horizontal.  C'est  spécialement  en  examinant  cette  dernière 
tache  que  Ton  se  rend  compte  qu'elle  est  comme  constituée  par 
Tagglomération  de  petites  taches  ou  plutôt  de  petites  nodosités 
arrondies  et  saillantes  dans  le  vitré  qui  lui  donnent  un  aspect  mame- 
lonné. Les  mouvements  parallactiques  de  la  lentille,  le  déplacement 
de  Tombre  qui  estompe  les  bords,  suffiraient  à  le  démontrer  si 
nous  ne  trouvions  encore  disséminées  çà  et  là,  autour  de  ces  gros 
amas  blancs,  de  petites  taches  arrondies  et  blanchâtres^  les  unes  de 
la  largeurd'une  lentille,  les  autres  punctiformes.  Malgré  ces  lésions, 
le  vitré  est  resté  transparent  et  la  rétine  normale;  mais  la  papille 
est  floue  et  comme  enveloppée  d'un  brouillard,  signe  évident  d'un 
retentissement  de  la  plaie  d'inoculation  sur  la  région  papillaire.  — 
i3  mai  :  Les  gros  placards  blancs  ont  diminué  d'étendue,  mais  on 
aperçoit  en  bas  et  en  avant  quelques  nodosités  blanches  dissémi- 
nées sur  la  choroïde.  —  26  mai  :  On  ne  trouve  plus  que  deux  pla- 
cards blancs;  un  placard  en  bas  et  en  avant  à  concavité  postérieure, 
un  deuxième  placard  à  bords  rectilignes  situé  en  bas  et  un  peu  en 
arrière  du  plan  vertical.  Au-dessous  et  en  haut  sont  disséminées 
quelques  ponctuations  blanches.  —  2  juin  :  Les   nodosités  blan- 


TUBERCULOSE  ET  ASPERGILLOSE  EXPERIMENTALES 

DE  LA  CHOROÏDE 
par  MM.   liOLLET  Je  AUIiAND 


I-IG. 

FiG. 

FiG. 

FiG. 

FiG. 

FiG. 

6. 

Tuberculose  de  la  Choroïde. 

Tuberculose  du  Vitré  et  de  la  Choroïde. 

(a)  Tuberculose  de  la  Choroïde  (Période,  de  début). 

(/')  Tuberculose  de  la  Choroïde  [Période  cicatricielle). 

Aspergillose  de  la  Choroïde  (A.  fumigatus). 

Aspergillose  de  la  Choroïde  (J.  flavus). 


> 


MÉMOIRES  0RI6I!fAUX.  —  ROLLET  ET  AURAUD  11. 

châtres  ont  encore  diminué  de  nombre.  Gros  croissant  blanc  en 
avant  et  en  bas.  —  ao  juin  :  Il  persiste  dans  la  région  moyenne,  le 
long  du  diamètre  vertical,  des  nodosités  blanches.  La  supérieure  est 
plus  volumineuse.  En  avant  et  en  bas  grosse  nodosité  blanche  à 
bords  un  peu  déchiquetés  ayant  la  forme  d'un  croissant  à  forme 
ovalaire.  —  la  juillet  :  On  trouve,  en  bas  et  en  avant,  une  masse 
blanche  ovalaire  entourée  d'un  halo  grisâtre  se  prolongeant  sous 
forme  de  plusieurs  traînées  en  bas  et  en  avant,  saillantes  sous  la 
rétine  et  de  couleur  gris  bleu.  —  28  juillet  :  CEil  droit.  Il  y  a  trois 
taches  blanches  brillantes  disséminées  dans  la  moitié  postérieure. 
En  avant,  gros  amas  blanc  jaunâtre,  du  volume  d'un  grain  de  blé, 
entouré  d'un  halo  grisâtre  allongé,  oblique,  qui  semble  dû  à  la 
rétine  soulevée.  —  14  septembre  :  Il  ne  reste  plus  qu'une  petite 
masse  blanche  du  volume  d'un  grain  de  millet  allongé  en  bas  et  en 
arrière.  Cette  masse  est  un  peu  saillante  au-dessus  de  la  rétine.  — 
II  octobre  :  La  petite  masse  a  diminué  de  volume  et  a  pris  une 
forme  ronde.  —  3i  octobre  :  Encore  une  masse  bleuâtre  piriforme 
en  bas  et  un  peu  avant.  —  i5  novembre  :  Autour  de  la  masse  blan- 
châtre on  voit  deux  petits  points  blancs.  En  bas  et  à  peu  près  dans 
le  diamètre  vertical,  petites  masses  dans  le  vitré.  Tout  en  avant, 
tache  avec  pigmentations  rétiniennes  donnant  un  aspect  un  peu 
marbré  au  fond  d'œil.  Ce  sont  des  lésions  de  dépigmentation  plutôt 
que  des  néoformations  aspergillaires.  Au  bord  inférieur  de  la 
papille,  petits  filaments  blanchâtres. 

Les  lésions  si  intéressantes  (fig.  5)  que  nous  venons  de 
décrire  ne  peuvent  être  évidemment  que  le  résultat  de  la  pro- 
lifération des  spores  d'  «  aspergillus  ».  Mais  ce  qui  est  tout  à 
fait  remarquable ,  c'est  la  forme  nodulaire  que  revêt  la 
lésion  choroïdienne,  forme  absolument  analogue  à  celle  que 
l'on  trouve  dans  la  tuberculose  expérimentale  de  la  choroïde 
chez  le  lapin.  En  examinant  comparativement  les  photo- 
chromogravures  des  fonds  d'yeux,  il  est  aisé  de  se  convaincre 
que,  sauf  le  nombre  et  l'étendue  des  lésions,  celles-ci  sont  tout 
à  fait  comparables  comme  couleur,  surtout  dans  les  lésions 
élémentaires.  Il  faut  noter  cependant  que,  dans  notre  cas  de 
tuberculose  choroïdienne,  il  existe  quelques  petites  plaques  de 
chorio-rétinite.  Toutefois,  fait  singulier,  dans  les  deux  cas, 
les  lésions  ne  se  sont  pas  produites  au  point  d'inoculation, 
vers  la  région  équatoriale  supérieure,  mais  dans  la  région 


12  MÉMOIRES  OKICINAUX,  —  ROLLET  ET  AURAND 

inférieure  du  globe.  Ainsi  on  pourrait  donc  parfaitement  con- 
fondre les  végétations  aspergillaires  de  la  choroïde  avec  la 
véritable  tuberculose,  puisque  dans  les  deux  cas  ce  sont  les 
mêmes  nodosili^s  arrondies  d'un  blanc  laiteux  et  sans  aucun 
cadre  pigmentaire. 

Si  Ton  veut  bien  considérer  qu'il  existe  chez  Thomme  une 
aspergiilose  pulmunaire  causée  aussi  parT  «  Aspergillus  fumi- 
gatus  »  qui  ressemble  tout  à  fait,  au  point  de  vue  clinique  et 
anatomo-piiLhologique,  k  la  tuberculose,  puisqu'on  Ta  appelée 
la  pseuda- tuberculose  a>spergillaire,  il  nous  sera  permis  de 
dire  eo  face  des  résultats  de  nos  expériences  qu'il  existe 
aussi  une  pseudo-tuberculose  aspergillaire  de  la  choroïde  dont 
nous  avons  pu  poursuivre  sur  le  vivant  et  à  Tophtalmoscope 
r intéressant  développement. 

Cependant  il  fâut  bien  dire  que  si,  au  début,  les  tubercules 
aspergillaires  sont  tout  à  fait  comparables  aux  tubercules 
vrais,  ils  ne  tardent  pas  à  s'en  diCFérencier  par  leur  dévelop- 
pement plus  rapide  et  la  coalescence  des  foyers  voisins  for- 
mant d'énormes  placards  blancs.  D'autre  part,  Taspergillose  se 
développe  un  peu  plus  rapidement  que  la  tuberculose,  puis- 
qu'il nous  a  sufli  de  vingt-cinq  jours  pour  arriver  à  un  résultat 
positif  au  lieu  d'un  mois  pour  la  tuberculose.  Puis  le  tubercule 
aspergillaire  évolue  lui-même  plus  rapidement  vers  laguérison. 
Au  bout  de  deux  mois  environ,  nous  avons  vu  en  effet  de, gros 
placards  diminuer  delt^ndue,  mais  malgré  cela,  contrairement 
à  ce  que  Ton  note  dans  la  tuberculose,  le  processus  ne  s'arrête 
pas,  d'autres  nodules  aspergillaires  peuvent  apparaître  puis 
guérir,  si  bien  qu'actuellement  la  guérison  de  notre  lapin  n'est 
pas  complète.  Il  semble  aussi  que  le  tubercule  aspergillaire, 
une  fois  guéri,  laisse  moins  de  trace  de  son  passage  sur  la 
rétine,  Ici^  en  etîet,  pas  de  larges  plaques  cicatricielles  de 
chorio-rétinite,  mais  de  simples  petits  îlots  de  dépigmenta- 
tion rétinienne. 

Deuxième  eTpérience,  —  aS  juillet  1906:  Inoculation  directe  de 
la  choroïde  de  ïœ'\\  droit  d'au  lapin  avec  des  spores  d'aspergillus 
iïavus  de  douze  jours.  —  14  septembre  :  On  constate  trois  petites 
masâca  bîanchâtrcâ  allongées  et  un  peu  saillantes  à  Textrême  péri- 
phérie du  champ  ophtaimoscopique  inférieur  et  un  peu  en  avant 


\ 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  ET  AURAND  13 

(image  droite)^  Vitré  transparent.  — •  1 1  octobre  :  Les  nodosités  se 
sont  réunies  et  forment  une  sorte  de  long  fuseau  blanc  grisâtre,  un 
peu  saillant  au-dessus  du  plan  rétinien.  —  3i  octobre:  La  partie 
inférieure  du  fond  d'oeil  est  criblée  de  petites  taches  blanches  arron- 
dies, d'autant  plus  volumineuses  et  larges  qu'on  s'approche  de  la 
périphérie.  Tout  à  fait  à  Textrême  périphérie  inférieure  on  aper- 
çoit de  gros  et  longs  placards  neigeux,  à  bords  festonnés,  entourés 
d'un  semis  de  granulations  blanches.  En  outre  quelques  petits  points 
extrêmement  brillants,  comme  des  verrucosités  de  la  choroïde.  — 
lo  novembre  :  Il  y  a  toujours  de  nombreux  placards  blancs  multi- 
ples. ~  i5  novembre  :  On  constate,  dans  le  vitré,  une  sorte  de  cône 
grisâtre  (fig.  6)  dont  la  base  est  implantée  sur  la  partie  inférieure 
de  la  papille  et  dont  le  sommet  se  dirige  en  s'étirant  vers  la  partie 
supérieure  et  en  avant.  C'est  probablement  la  trace  de  Tinjec- 
tion.  I^  portion  inférieure  voisine  de  la  papille  esttrès  hyperémiée. 

On  voit  que  nous  avons  obtenu,  dans  cette  expérience,  avec 
r«  Aspergillus  flavus  »,  des  tubercules  aspergillaires  absolu- 
ment analogues  à  ceux  produits  par  r«  Asper.  fumigatus  ».  A 
noter,  cependant,  que  le  vitré  et  la  papille  ont  été  un  peu 
intéressés  par  Tinjection  (fîg.  6). 

Troisième  expérience.  —  lo  janvier  1906:  Inoculation  du  vitré 
de  l'œil  droit  d'un  lapin  avec  des  spores  d'aspergillus  fumigatus  de 
deux  mois  et  demi.  —  1 1  janvier  :  le  vitré  se  trouble  et  la  papille 
se  déforme.  —  19  janvier  :  Nombreuses  synéchies  postérieures  en 
couronne.  —  12  février  :  Le  vitré  un  peu  éclairci  laisse  voir  dans 
la  partie  inférieure  du  fond  d'œil  deux  masses  rosées.  —  21  février  : 
Cataracte  au  début  — 4  mars:  Cataracte  complète.  —  4  avril  :  L'œil 
énuclé  montre  à  la  coupe  l'absence  complète  de  suppuration,  un 
cristallin  cataracte  très  volumineux,  un  vitré  transparent  et  une 
rétine  blanche  très  épaissie,  tomenteuse.  Une  culture  sur  pomme 
de  terre  est  faite  avec  un  fragment  delà  rétine,  mais  la  culture  est 
restée  stérile. 

L'examen  microscopique  de  cet  œil  nous  a  révélé  vers  le  pôle 
postérieur  de  nombreux  foyers  arrondis  de  petites  cellules  rondes 
bien  colorées  infiltrant  et  bouleversant  la  choroïde  et  la  rétine. 
Mais  en  aucun  point  nons  n'avons  pu  retrouver  de  spores  ou  des 
vestiges  de  mycélium  ni  de  cellules  géantes. 

Cette  expérience,  comme  on  le  voit,  est  fort  intéressante 


14  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  ET  AURAND 

par  les  résultats  nouveaux  et  inattendus  que  nous  avons 
obtenus.  Tout  d'abord,  c'est  le  développement  très  rapide 
d^une  iritis  au  deuxième  jour,  puis  le  développement  d'une 
cataracte  au  bout  de  quarante  jours.  A  quoi  faut-il  attribuer 
cette  cataracte?  S'agit-il  d'une  faute  de  technique,  d'une  cata- 
racte trauniatique?  Nous  croyons  plutôt,  en  raison  de  son 
apparition  tardive,  qu'il  s'agit  d'une  cataracte  secondaire  aux 
lésions  de  la  choroïde  et  de  la  rétine,  que  nous  avons  constatées 
au  microscope,  une  cataracte  par  trouble  trophique,  analogue 
à  celle  produite  par  la  naphtaline. 

Un  point  intéressant  à  noter,  c'est  la  disparition  complète 
des  spores  et  des  filaments  mycéliens,  prouvée  et  par  le 
microscope  et  par  le  résultat  négatif  des  cultures.  Ce  point  né 
doit  pas  nous  étonner,  car  Ribbert  a  constaté  que,  déjà  après 
six  jours^  le  mycélium  et  les  spores  peuvent  disparaître  sous 
rinfluence  de  la  phagocytose. 

Qu?ttrième  expérience,  —  7  avril  1906  :  Œil  droit.  Inoculation 
par  injection  dans  le  vitré  d'une  culture  d'aspergillus  fumigatus  du 
10  février  1906.  —  11  avril:  Le  vitré  est  grisâtre.  Pas  d'iritis,  ni  de 
phénoinènea  inflammatoires.  —  27  avril:  La  pupille  est  déformée 
par  de  nombreuses  adhérences  en  couronne.  Le  cristallin  est  intact, 
mais  le  vilré  est  tout  entier  blanchâtre  et  trouble.  Tension  un  peu 
diminuée,  —  i5  mai:  Le  cristallin  lui-même  parait  trouble  à  Téclai- 
rage  oblique.  —  25  mai:  Cataracte  complète,  chambre  antérieure 
diniîïiuée.  —  27  juin  :  Ënucléation  de  cet  œil,  fixation  au  formol  à 
4pûuriOD  — 7  juillet:  section  méridienne  verticale,  le  cristallin  cata- 
raclé  est  énorme  ;  il  remplit  certainement  les  4/5  du  vitré.  La  portion 
du  vitré  restant  est  remplie  en  haut  au  voisinage  de  la  papille  par 
une  petite  masse  blanc  jaunâtre.  La  choroïde  est  très  épaissie  et 
paraît  mémo  un  peu  décollée.  —  i4 septembre:  Lapin  bien  portant. 

L'exîinien  microscopique  que  nous  avons  également  pratiqué, 
nous  a  montré  au  pôle  postérieur  une  rétine  singulièrement  épaissie 
par  des  inliUrations  de  cellules  embryonnaires  en  foyers  arrondis. 
La  choroïde  est  également  le  siège  de  nombreux  foyers  inflamma- 
toires. Quant  au  vitré,  sa  partie  postérieure  est  occupée  par  un 
exsudât  déjà  en  voie  de  vascularisation  et  d'organisation  conjonc- 
tive, Enlin^  malgré  nos  recherches  réitérées,  comme  dans  les  cas 
précédents,  nous  n'avons  pu  déceler  aucune  spore,  aucun  fragment 
mycélien. 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  ET  AURÂHD  15 

On  voit  que  les  résultats  de  cette  expérience  sont  presque 
identiques  à  la  précédente  :  iritis  et  même  iridocyclite,  puis 
cataracte.  L'iritis,  il  est  vrai,  a  été  plus  torpide  et  a  fait  son 
apparition  seulement  au  bout  de  trois  semaines,  mais  la  cata- 
racte s'est  développée  presque  dans  le  même  laps  de  temps, 
-trente-huit  jours  au  lieu  de  quarante;  puis,  enGn,  des  lésions 
intenses  de  choro'îdite  et  de  rétinite.  N'est-ce  pas  là  ime  rai- 
son de  penser  qu'il  s'agit  bien  d'une  cataracte  par  troubles 
trophiques.  Enfin,  ici  encore,  plus  de  spores,  ni  de  mycélium. 

Cinquième  expérience.  —  25  juillet:  Œil  droit.  Inoculation 
dans  le  vitré  d'un  lapin  de  culture  daspergillus  flavus  âgée  de  quinze 
jours. —  1 4  septembre  :  Œil  droit,  œil  mou,  iris  vascularisé  en 
tomate  avec  séclusion  pupillaire.  Exsudât  remplissant  la  pupille  et 
se  prolongeant  en  filament  dans  la  chambre  antérieure  :  milieux  in- 
éclairables.  —  ii  octobre:  œil  très  mou,  envoie  d'atrophie.  Lapin 
très  amaigri.  —  7  octobre  :  Enucléation  ;  globe  diminué  de  volume 
de  moitié.  —  i*'  novembre  :  A  la  coupe  on  constate  Tiris  un  peu 
épaissi,  la  chambre  postérieure  très  agrandie.  Le  cristallin  devenu 
arrondi  est  cataracte,  il  est  fortement  déplacé  en  arrière  où  il  se 
trouve  maintenu  en  contact  avec  le  fond  de  l'œil  par  un  exsudât 
gris,  vestige  de  ce  qui  reste  du  vitré  enflammé.  —  10  novembre: 
Le  lapin  est  amaigri.  Examen  de  la  coupe  :  iris  fortement  bosselé  et 
cloisonné  par  des  synéchies,  présentant  à  sa  base  des  adhérences  de 
Knies.  La  pupille  et  le  plan  normalement  occupé  par  le  cristallin  sont 
remplis  d'un  tissu  inflammatoire  en  voie  d'organisation,  au  milieu 
duquel  on  aperçoit  la  capsule  pelotonnée  sur  elle-même  et  le  cris- 
tallin profondément  déchiqueté  sur  ses  bords  ;  dans  chaque  incisure 
pénètrent  les  cellules  embryonnaires.  Tout  l'espace  occupé  antérieu- 
rement par  le  vitré  est  rempli  d'un  tissu  conjonctif  déjà  organisé 
sous  forme  d'une  sorte  de  coque  conjonctive  encerclant  le  cristallin 
et  l'unissant  étroitement  aux  membranes  postérieures.  La  rétine  est 
méconnaissable  et  la  choroïde  est  en  partie  décollée  par  les  tiraille- 
ments du  tissu  conjonctif  de  nouvelle  «formation  qui  a  succédé  à 
l'hyalite.  Ni  spores,  ni  mycélium. 

En  somme,  ici,  dans  cette  dernière  expérience,  nous  voyons 
encore  les  mêmes  résultats  et  même  plus  marqués.  Irido- 
cyclite  ^ave  aboutissant  à  l'atrophie  en  deux  mois  et  demi, 
puis  cataracte  dystrophique  par  inflammation  du  vitré  et  de  la 
rétine  et  disparition  des  spores  et  du  mycélium. 


16  MÉMOIRES  ORIGWAUX.  —  ROLLET  ET  AURAND 

Devant  les  résultats  concordants  et  presque  identiques  de 
nos  trois  dernières  expériences  d'inoculations  aspergillairès 
du  vitré,  nous  ne  pouvons  considérer  l'apparition  constante 
de  la  cataracte  comme  une  erreur  de  technique,  mais  bien 
comme  la  conséquence  nécessaire  des  lésions  du  vitré  et  des 
membranes  profondes  par  les  aspergillus.  Un  point,  cepen- 
dant, reste  à  élucider.  Pourquoi,  dans  les  mêmes  conditions 
techniques,  n'avons-nous  pas  obtenu  de  cataracte  avec  Tino- 
culation  tuberculeuse  du  vitré?  Tandis  que,  dans  Tinoculation 
directe  de  la  choroïde,  tuberculose  et  aspergillose  évoluaient 
l'une  et  l'autre  silencieusement  et  lentement,  sans  troubler  la 
nutrition  du  globe  pendant  de  longs  mois,  n'est-il  pas  étrange 
de  constater,  dans  Tinoculation  du  vitré,  cette  action  rapide, 
grave  et  profonde  de  Taspergillose  sur  les  membranes  pro- 
fondes et  la  nutrition  du  globe.  S'agit-il  d'une  action  toxique? 
Mais  Henon  a  montré,  par  des  expériences,  qu'il  n'existe  pas 
plus  de  toxines  intra-cellulaires  que  de  toxines  extra-cellu- 
lairea  dans  Taspergillose.  Il  est  donc  plus  conforme  à  la  réa- 
lité d  admettre  simplement  l'action  directe  de  la  multiplication 
des  spores  et  du  mycélium.  Les  résultats  de  nos  inoculations 
directes  de  la  choroïde  et  de  nos  inoculations  du  vitré  sem- 
blent évidemment,  au  premier  abord,  contradictoires.  Mais 
cette  apparente  contradiction  ne  pourrait-elle  être  expliquée 
par  une  aetïon  favorisante  d'un  milieu  de  culture,  tel  que  le 
vitré  et  par  la  résistance  plus  grande  du  lapin  à  la  tuber- 
culose? Quoiqu'il  en  soit,  il  nous  semble  résulter  de  nos  expé- 
riences sur  Taspergillose  de  la  choroïde  que  si,  au  début,  ses 
lésions  élémentaires  initiales  sont  tout  à  fait  analogues  et 
comparables  aux  tubercules  choroïdiens,  comme  forme  et 
comme  aspect,  son  évolution,  au  contraire,  est  plus  rapide, 
son  développement  plus  considérable,  avec  une  tendance  mar- 
quée à  former  de  gros  placards  irréguliers,  polygonaux. 
Cependant,  les  lésions  évoluent  l'une  et  l'autre,  sans  fracas, 
d'une  façon  chronique. 

Les  vrais  tubercules  choroïdiens,  au  contraire,  demeurent 
plus  facilement  isolés  et  gardent  plus  ordinairement  une  forme 
arrondie.  Néanmoins,  les  tubercules  aspergillaires,  malgré  un 
volumineux  développement,  peuvent  parfois  régresser  rapide- 
ment (au  bout  d'un  mois  et  demi,  dans  un  de  nos  cas),  donc, 


MÉMOIRES  ORIGllIAUX.  —  ROLLET  ET  AUBAND  17 

beaucoup  plus  rapidement  même  que  les  vrais  tubercules,  qui 
ne  commencent  à  régpresser  qu'au  bout  de  six  mois.  Mais, 
d'autres  fois,  ils  n'entrent  en  régression  qu'au  bout  de  plus 
de  quatre  mois. 

Les  tubercules  aspergilluires,  fait  intéressant  à  noter,  peu- 
vent même  guérir  sans  laisser  des  traces  trop  violentes  de  leur 
passage.  Us  ne  laissent^  parfois,  que  de  petits  points  de  dépig- 
mentation rétinienne  beaucoup  plus  petits  que  ceux  laissés  par 
les  tubercules  vrais  de  la  choroïde.  On  peut  donc  dire  que  la 
pseudo-tuberculose  aspergillaire  de  la  choroïde  est  relative- 
ment bénigne  et  évolue  naturellement  vers  la  guérison  ;  mais 
cette  évolution  est  plus  ou  moins  rapide,  suivant  la  résis- 
tance de  l'animal.  Elle  ne  semble  pas  se  propager  facilement 
vers  la  partie  antérieure  du  tractus  uvéal. 

La  pseudo-tuberculose  aspergillaire  du  vitré,  au  contraire, 
a  toujours  une  marche  rapide  et  grave,  contrairement  à  ce 
que  nous  avons  vu  dans  la  tuberculose  vraie  ;  elle  provoque 
toujours  une  irido-choroïdite  et  une  rétinite  qui  entraînent 
toujours  la  production  d'une  cataracte  dystrophiqué  secon- 
daire avec,  parfois,  l'atrophie  du  globe. 

CONCLCSIONS  : 

1®  La  tuberculose  expérimentale  de  la  choroïde  peut  se  pré- 
senter sous  deux  formes  différentes  :  a)  Tune,  plus  fréquente, 
la  tuberculose  miliaire  ou  bacillaire  proprement  dite,  dans 
laquelle  chaque  granulation  élémentaire  apparaît  comme  une 
petite  nodosité  neigeuse,  arrondie  ou  ovalaire,  généralement 
isolée  et  sans  cadre  pigmen taire;  h)  Tautre,  plus  rare,  la 
choroïdite  ou  chorio- rétinite  tuberculeuse  disséminée,  d*em- 
blée  chronique  ;  c'est  vraisemblablement  une  choroïdite  toxi- 
que ou  toxinique  naturellement  bénigne. 

2"*  La  pseudo-tuberculose  expérimentale  de  la  choroïde 
chez  le  lapin  présente  uniquement  la  forme  miliaire;  les 
tubercules  aspergillaires  ont,  au  début  tout  au  moins,  la 
même  forme,  la  même  couleur  que  les  vrais  tubercules, 

3*  La  marche  de  la  tuberculose  dans  la  choroïde,  même 
après  des  inoculations  directes,  est  relativement  lente,  tout  au 
moins  chez  le  lapin,  puisque  dans  les  cas  où  la  marche  de 
rinfection  est  la  plus  rapide,  un  délai  minimum  d'un  mois  est 
nécessaire  après  l'inoculation,  (^ette  propagation  se  fait  ton* 

2 


18  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  ET  AURÂlfD 

jours  de  préférence  dans  les  parties  déclives  du  globe  et  d'une 
façon  insidieuse  et  latente  sans  réaction  locale.  Les  tubercules 
demeurent  généralement  isolés  et  gardent  ordinairement 
leur  forme  arrondie. 

4^  Dans  la  pseudo-tuberculose,  au  contraire,  la  marche  de 
l'infection  est  plus  rapide  et  chaque  élément  prend  un  déve- 
loppement plus  considérable  avec  une  tendance  marquée  à 
former  de  gros  placards  polygonaux  irréguliers.  La  marche 
est  également  silencieuse  et  chronique  et  se  fait  aussi  de  pré- 
férence dans  les  parties  déclives  du  globe. 

5*»  La  tuberculose  de  la  choroïde  peut  se  propager  d'arrière 
en  avant  à  la  partie  antérieure  du  tractus  uvéal,  mais  cette 
éventualité  n'est  pas  fatale  et,  si  elle  a  lieu,  elle  peut  ne  se 
produire  que  tardivement  au  bout  de  six  mois.  Nous  n'avons 
pas  constaté  de  propagation  du  côté  du  nerf  optique,  ce  qui 
est  conforme  aux  faits  cliniques  observés  chez  l'homme. 

6**  L'aspergillose  de  la  choroïde  ne  paraît  pas  se  propager 
à  la  partie  antérieure  du  tractus  uvéal,  ni  au  nerf  optique,  au 
moins  d'après  nos  expériences. 

7*  La  tuberculose  expérimentale  de  la  choroïde  peut,  chez 
le  lapin,  entraîner  la  mort  par  généralisation  aux  viscères  au 
bout  de  six  mois  par  tuberculose  hématogène.  Nous  n'avons 
encore  rien  observé  de  semblable  en  ce  qui  concerne  la 
pseudo-tuberculose . 

8^  La  tuberculose  expérimentale  de  la  choroïde  peut  aussi, 
par  le  fait  delà  résistance  de  l'animal,  aboutir  à  la  guérison 
dans  le  même  laps  de  temps  de  six  mpis,  sous  forme  de  pla- 
ques de  chorio-rétinite  cicatricielle. 

9®  Les  tubercules  aspergillaires  de  la  choroïde,  malgré  leur 
volumineux  développement,  peuvent  régresser  plus  ou  moins 
rapidement  au  bout  de  i  mois  et  demi  à  4  mois,  suivant  la  résis- 
tance de  l'animal  ;  ils  peuvent  même  guérir  sans  provoquer 
des  cicatrices  aussi  larges  que  les  tubercules  vrais,  ne  laissant 
parfois  que  de  petits  points  de  dépigmentation  rétinienne.  On 
peut  donc  dire  que  la  tuberculose  aspergillaire  de  la  choroïde 
par  inoculation  directe  est  relativement  bénigne  et  évolue 
naturellement  vers  la  guérison. 

lo**  La  tuberculose  de  la  choroïde  par  inoculation  du  vitré 
ne  semble  pas  plus  grave  que  par  inoculation  directe  de  la 


MÉMOnVES  ORIGItfAUX.  —  ROLLET  ET  AURAND  19 

choroïde.  Au  contraire,  la  pseudo-tuberculose  aspergillaire 
de  la  choroïde  par  inoculation  du  vitré  est  toujours  grave, 
avec  une  marche  relativement  rapide.  Elle  provoque  toujours 
une  irido-choroïdite  et  une  rétinite  avec  cataracte  dystrophi- 
que  secondaire  et  parfois  atrophie  du  globe. 


REVUE    GÉNÉRALE 


(1) 


ANATOIWIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  8ohapringer.  —  L^épitarse  méconnu  (Der  verkannte  Epitarsus)  (Cen- 
tralbUtt  fur  prakt.  Augenheilk,^  mai  190Ô). 

1)  8ohapringer.  —  Contribution  à  la  casuistiaue  de  Tépitarse  (Ein  weiterer 
Beitrag  zur  Casuistik  des  Epitarsus)  (Ceniralhlàti  fur  prakt,  Augerûieilk,^ 
octobre  igoS). 

i)  Dans  des  publications  récentes,  Robertson  a  surnommé 
Tépitarse  :  la  troisième  paupière,  un  autre,  Oeller  :  la  paupière 
supplémentaire.  Schapringer  rappelle  à  ce  sujet  ses  propres 
travaux  dans  lesquels  il  explique  la  formation  de  Tépitarse 
par  la  traction  de  fibres  amniotiques.  b.  rbdslob. 

2)  Travail  formant  la  suite  d*im  article  déjà  paru  dans  cette 
publication.  b.  rbdslob. 


PHYSIOLOGIE 

i)  Ramos  (Josb).  —  Le  sens  lumineux  (El  sentido luminoso)  (Anales  de  Oftal- 
mologia,  n»  i,  juillet  1906). 

2)  8ohipmer  (O.).  —  Addition  à  ma  théorie  de  Técoulement  des  larmes 
(Nachtrag  zu  meiner  Théorie  der  Trœnenabfuhr)  Arch,  f,  Ophlh.,  LXIII, 
p.  2oo-2o3,  1906). 

3)  Biroh-Hirsohfeld  (A  ).  —  Les  modifications  de  structure  des  cellules 
nerveuses  de  la  rétine  chez  le  pigeon  sous  Tinfluence  de  la  lumière  (Der 
Einfluss  derHelladaptationauf  die  Struktur  der  Nervenzellen  der  Netzhaut 
nach  Untersuchung  an  der  Taube)  (Arch  f,Ophth.,  LXUI,  85-iia,  1906). 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  lès  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


^M 


tO  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Borsohke  (Alprkd)  —  Une  muthode  simple  pour  examiaer  le  sens  biao- 
culaire  de  la  profondeur  (Eine  einfache  Methoae  zur  Prûfung  der  binocu- 
laren  Tiefenwahrnehmung)  (CentràlbUtt  fûr  prëkt.  Angenheilk.,  mai 
1906). 

i)  Ramos  nous  donne  un  article  et  un  appareil  intéressants 
pour  la  connaissance  et  la  détermination  du  sens  lumineux. 
L'auteur  rappelle  les  notions  élémentaires  des  photomètres  et 
la  loi  de  Fechner.  Rapportons  une  fois  pour  toutes  ces  notions 
en  les  résumant.  Le  photomètre  est  connu  de  tous.  Suppo- 
sons un  plan  PP'  éclairé  par  les  deux  sources  lumineuses  de 
valeur  L  et  V  qui  sont  à  une  distance  d  et  d'  du  plan  et  pro- 
jettent sur  celui-ci  les  ombres  S  et  S'  d'un  objet  X  situé  entre 
les  lumières  et  le  plan  PP'.  Le  plan  PP'  recevra  une  quantité 

L  .        U 

de  lumière  i  =  -î^  de  la  source  L  et  i'  =  -p^^  soit  pour  Téclâi- 

.  .  I  L      L' 
rage  total  j5  4- jTg 

L'ombre  S  recevra  un  éclairage  représenté  par 

/L      I/\_L_1/ 

\d2"^d'7     d^""d'2 

L'ombre  S'  recevra  de  la  même  façon  un  éclairage  ^ 

En  faisant  varier  la  distance   des  sources  lumineuses,  on 

L'      L 

arrivera  à  avoir  S  =  S'et  par  conséquent -p^ =-15,  d'où    l'on 

tire  V  =  -T^  et,  en  faisant  L  égal  à  l'unité,  L'  =  -j^;  enfin,  si 

d  est  pris  aussi  comme  égal  à  i ,  on  arrivera  à  L'  =  d'^. 

L*intensité  comparative  est  donc  égale,  en  fin  de  compte,  au 
carré  de  la  distance  focale. 

Or,  en  éloignant  la  source  lumineuse  L',on  affaiblit  l'ombre 
portée  S'  qui  arrive  à  ne  plus  être  perceptible  ;  à  ce  moment 
d'=:  10'  d'environ,  la  distance  est  donc  10  fois  plus  grande, 
La  différence  d'éclairage  entre  l'ombre  S'  et  le  plan  à  ce 
moment -là  est,  en  remplaçant  d'  par  sa  valeur  (to  d)  : 

La  relation  entre  cette  différence  et  Téclairage  total  est  : 


k 


PHYSIOLOGIE  21 


(iod)« 


1 


ou  ce  qui  revient  au  même  : 

I  I 

lod^ 

en  définitive  :  soit  environ  un  centième. 

loo  -H  I 

Ceci  dit,  si  nous  voulons  appliquer  au  cas  particulier  la  loi 
de  Fechner,  nous  pouvons  dire  que  «  la  plus  petite  différence 
appréciable  dans  Tillumination  est  une  fraction  constante  de 
réclairagpe  total  (environ  un  centième)  ».  Appliquée  à  la 
mesure  de  Tacuité  visuelle,  la  loi  se  formule  ainsi  :  L'acuité 
visuelle  physiologique  est  proportionnelle  non  à  la  quantité 
de  TexcitatioUi  mais  au  logarithme  de  cette  quantité.  Soit 
V  Tangle  visuel  limite  et  VS  Tacuité  visuelle  physiologique  ; 
on  obtient  Téquation  : 

VS  =  1  —  o,9  log.  V. 

Ces  principes  posés,  supposons  que  nous  ayons  un  disque 

blanc  avec  un  secteur  noir  de  5  degrés.  Ce  disque  tournant  assez 

vite,  si  Ton  perçoit  une  différence   d'illumination   entre  les 

différentes  portions  du  cercle,  on  aura  perçu  une  différence  de 

5  ,  . 

__  ou  — .  Si  Ton  ne  distingue  que  Tanneau  gris  formé  par  un 

secteur  de  lo  degrés,  le  rapport  deviendra  tt^,  La  valeur  du  sens 

lumineux  sera  représentée  par  l'inverse  de  cette  fraction  :  soit 
73  dans  le  premier  cas,  36  dans  le  second.  Ramos  a  donc  fait 
construire  un  appareil  composé:  1®  de  disques  ;  2®  d'un  instru- 
ment qui  permet  d'imprimer  un  mouvement  rapide  de  rota- 
tion à  ces  disques.  Les  disques  sont  blancs,  avec  des  secteurs 
noirs  calculés  pour  donner,  en  se  reportant  à  une  table,  la 
valeur  du  sens  lumineux.  Il  y  a  six  disques  et  chaque  disque 
porte  trois  secteurs  :  un  interne,  un  moyen  et  un  externe  et  la 
table  suivante  donne  les   valeurs  du  sens  lumineux  suivant 


!te  REVUE  GélfÉRALE 

que  le  patient  a  trouvé  une  différence  entre  tel  anneau  de  tel 
disque  et  le  blanc  pur. 

Secteur  interae    Secteur  moyeu    Secteur  externe 


Disque  n**  i 

2 

4 

6 

2 

9 

12 

18 

—    3 

20 

24 

3o 

-    4 

36 

45 

60 

—    5 

7=» 

90 

120 

—    6 

i8o 

» 

36o 

Bien  entendu,  cet  appareil  n'est  pas  d'une  précision  mathé- 
matique, mais  il  permet  une  approximation  très  suffisante  en 
clinique  et  son  auteur  étudie  les  différentes  causes  d'erreur  : 
défaut  d'accommodation  rétinienne,  difficulté  d'avoir  le  noir 
absolu  ou  le  blanc  pur,  etc.  Mais,  tel  qu'il  est,  c'est  un  appa- 
reil facile  à  manier  et  automatique,  à  l'usage  donc  des  ophtal- 
mologistes peu  versés  dans  les  mathématiques  même  les  plus 
élémentaires.  o.  dubrbuil. 

a)  Schirmer  a  construit  un  petit  appareil  dont  il  donne 
le  schéma  et  qui  a  pour  but  de  démontrer  que  le  mucus 
contenu  dans  le  sac  lacrymal  joue  le  rôle  de  soupape  au 
ni\eau  des  orifices  des  canalicules,  se  laissant  très  facilement 
soulever  par  le  liquide  aspiré  dans  le  sac,  mais  empêchant 
celui-ci  de  refluer.  l.  dor. 

3)  Birch-Hirschfeld  établit,  au  moyen  d'expériences  faites 
sur  des  pigeons,  que  les  cellules  nerveuses  de  la  rétine  subis- 
sent sous  l'influence  de  la  lumière  une  diminution  de  leur 
chroma  tine. 

En  outre,  sous  la  même  influence,  il  se  produit  une  con- 
traction des  granulations  correspondant  aux  cônes  et  une 
accumulation  d'une  substance  basophile  dans  le  segment 
interne  des  cônes.  Les  grains  internes  ne  sont  pas  influencés. 

Une  planche  en  couleur  accompagne  ce  travail  et  donne  une 
idée  très  exacte  de  l'état  de  la  rétine  à  l'obscurité  et  après 
l'adaptation  à  la  lumière.  l.  dor. 

4)  Borschke  fait   rapprocher  par  ses  malades  les  pointes 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  23 

fines  d'aiguilles  à  chapeau  jusqu'à  i   millimètre  de  distance, 
mais  sans  qu'elles  se  touchent.  b.  rbdslob. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

i)  Oasparrifii  (E).  —  Des  altérations  consécutives  à  rextirpation  du  g^anglion 
cervical  supérieur  du  sympathique,  deuxième  contribution  (Délie  altéra-» 
cioni  successive  alla  estirpazione  del  ganglio  cervicale  simpatico  superiore. 
Seconda  nota)  (Annali  ai  OtUlmologia^  vol.  XXXV,  fasc.  7  à  9,  p.  686 
à  713,  1906). 

a)  Von  Hlpp^l  (£•)•  —  Nouvelles  contributions  à  Tétude  de  certaines  mal- 
formations  rares  (Weitere  Beitrœge  zur  Kcnntniss  seltener  Missbildungen) 
(Arch.  f,  Ophth.,  LXIII,  1-46,  t^). 

3)  Ballaban  (Th.)>  —  Sarcome  intraoculaire  (Intraokulares  Sarcom)  (Arch, 
f,  Ophih.,  LXIII,  69-85,  1906). 

i)  De  ses  expériences^  dépassant  la  centaine,  sur  des 
lapins,  des  chats,  des  chiens  et  des  singes,  Gasparrini  déduit 
que  Textirpation  du  ganglion  cervical  supérieur  sympathique 
d'un  côté  est  suivie  par  des  phénomènes  dégénératifs  du  nerf 
optique,  du  ganglion  ciliaire,  de  la  rétine  et  des  nerfs  ciliaires 
des  deux  côtés.  Du  côté  non  opéré,  ces  altérations  sont  moins 
prononcées,  car  elles  apparaissent  seulement  à  la  suite  des 
lésions  pour  ainsi  dire  sympathiques,  qui  s'établissent  dans 
le  ganglion  cervical  supérieur  conservé.  Dans  le  même  espace 
de  temps  se  manifestent  des  altérations  graves  des  éléments 
sanguins  et  des  dystrophies  qui  se  terminent  par  la  mort  de 
l'animal,  au  plus  tard  au  bout  de  neuf  mois.  Chez  les  chiens 
surtout,  la  sympathectomie  unilatérale  finit  par  représenter 
une  sympathectomie  bilatérale,  à  laquelle  nous  savons  que 
ces  animaux  ne  survivent  jamais.  L'augmentation  de  la  réfrac- 
tion oculaire  du  côté  opéré  (Angelucci)  et  Taugmentation  de 
densité  de  l'humeur  aqueuse  par  des  albumines  (Lodato)  ne 
se  trouvent  pas  du  tout  confirmées  par  Gasparrini,  qui  a  fait 
des  recherches  rigoureuses  à  ce  sujet.  Les  altérations  san- 
guines s'établissent  presque  en  même  temps  que  les  lésions 
du  ganglion  cervical  conservé;  elles  commencent  dès  le 
quinzième  jour,  en  moyenne,  après  la  sympathectomie  et 
progressent  plus  ou  moins  rapidement  suivant  la  survie  de 
l'animal.  L'anémie  des  muqueuses  est  déjà  manifeste  au  bout 


24  REVUE  Gi^ÊRALE 

d'un  mois,  très  marquée  au  bout  de  trois  mois,  extrême  à  la 
dernière  période  de  la  cachexie  (globules  rouges  réduits  à 
2  millions  au  lieu  de  8  à  9  chez  le  chien  ;  absence  complète 
de  granulations  basophiles,  etc.).  Cette  anémie  est  manifeste 
aussi  à  Texamen  ophtalmoscopique  (papille  très  pâle,  vais- 
seaux centraux  réduits  de  calibre,  etc.). 

L'aridité  des  muqueuses,  la  maigreur,  la  mollesse  des 
muscles,  la  dystrophie  cutanée  (alopécie,  plaies  de  décubitus), 
la  faiblesse  générale  malgré  conservation  de  Tappétit,  termi- 
nent la  cachexie. 

Les  causes  d'erreur  —  surtout  influence  d'infection  post- 
opératoire, mauvaise  hygiène  de  Tanimal,  lésion  du  ganglion 
de  la  dixième  paire  pendant  l'opération  —  ont  été  soigneu- 
sement écartées  par  Gasparrini.  Ses  recherches  histologiques 
sur  les  altérations  des  ganglions  sympathiques,  des  ganglions 
ciliaires,  des  tissus  du  globe  môme  de  l'œil,  méritent  d'être 
lues  dans  Toriginal.  La  raison  des  lésions  du  ganglion  con- 
servé et  la  voie  que  ces  lésions  suivent  le  long  du  côté  opéré 
et  vers  Tautre  côté,  demandent  des  recherches  complémen- 
taires. A .  ANTONBLLI . 

2)  Von  Hippel  étudie  successivement  dans  ce  travail  une 
observation  de  tératome  de  Torbite,  ime  d'anophtalmie  congé- 
nitale bilatérale  avec  encéphalocèle  orbitaire,  une  de  cryp- 
tophtalmie  congénitale  et  un  cas  de  microphtalmie  accom- 
pagnée de  colobome  palpébral  et  de  dermoïde  épibulbaire. 

Ce  travail  est  accompagné  de  1 1  figures  et  de  3  planches 
hors  texte.  l.  dor. 


3)  D'après  Ballaban^  certaines  considérations  cliniques  et 
anatomo-pathologiques  établissent  dans  certains  cas  que  le 
premier  développement  des  sarcomes  intra-oculaires  a  été 
in tra  scierai.  l.  dor. 


OUVRAGES  G&lfÉRAUX.  —  STATISTIQUES  25 

PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 


OUYRAOBS   OÉNéRAm.  <—    STATISTIQUES 

i)  Berger  (E.]  et  Loewy  (R.).  ^  Troubles  oculaires  d'origine  génitale  chez 
la  femme.  (Ueber  Augenerkrankungen  sexuellen  Urspninges  bel  Frauen.) 
(Wiesbaden,  J.  F.  Bergmann,  p.  171,  1906). 

a)  Thorington  (J.).  —  De  Tophtalmoscope  et  de  son  emploi  (The  ophthal- 
moscope  and  how  to  use  it)  (yS  illustrations  et  la  planches  en  couleurs) 
(Blakiston  Son  et  0«,  Philadelphia-Pa.  igo6). 

3)  True  et  Pansier.  —  Histoire  de  Tophlalmologie  à  TEcole  de  Montpellier 
(1  vol.  404  p.,  Paris,  Maloine  édit.,  1907^ 

4)  Rohmer.  —  Eléments  d'ophtalmologie  (i  vol.  in- 16  de  684  pages  avec 
67  figures,  Paris  1907). 

5)  Morex   ^  Précis  d*oj 
ges  avec  T 


—  Précis  d*ophUlmologie  (i  vol.,  petit  in-8,  Masson  et  0«,  640  pa> 
339  figures,  Paris  1907). 


i)  L'édition  allemande  du  livre  de  Berger  et  Loewy  (élève 
du  professeur  Pozzi)  paru  en  français,  en  -igoS  (voir  Revue 
générale  d! ophtalmologie ^  juin  igoS),  contient  de  nouvelles 
recherches  sur  les  troubles  oculaires  d'origine  génitale  chez  la 
femme.  B.  et  L.  donnent  de  nouvelles  observations  prouvant 
Torigine  toxique  de  certains  troubles  oculaires  menstruels.  Ils 
rattachent  à  Tauto-intoxication  gravidique  maints  troubles 
oculaires  survenant  pendant  les  couches  ou  au  début  de  la 
lactation  :  névrite  optique,  parésie  ou  paralysie  de  l'accom- 
modation. Les  auteurs  attribuent  à  la  même  cause  le  déve- 
loppement de  cataracte  pendant  la  gravidité,  qui  a  été  à  tort 
expliqué  par  l'affaiblissement  général.  Les  auteurs  étudient  le 
retentissement  des  troubles  fonctionnels  de  l'ovaire  dans  les 
anomalies  de  la  menstruation  et  la  gravidité  sur  les  autres 
glandes  endocrines  (corps  thyroïde,  capsules  surrénales,  etc.), 
leur  rôle  dans  la  pathogénie  de  certains  troubles  oculaires  et 
ils  établissent  les  avantage»  de  l'organothérapie  dans  le  traite- 
ment de  maintes  affections  oculaires  d'origine  génitale  chez  la 
femme.  h.  dor. 

2)  Le  livre  de  Thorington  est  un  livre  portatif  fait  pour  les 
étudiants,  contenant  de  nombreux  dessins  des  lésions  du  fond 
d'œil.  Nous  signalons  tout  particulièrement  le  chapitre  con- 


*.-     'f 


26 


MVUE  jG£NÉRALE 


sacré  à  ranatomie,  à  Temploi  de  l'ophialmoscope  et  aux  ano- 
malies de  la  vision.  coburr. 


3)  Beau  volume  de  Truc  et  Pansier  sur  l'histoire  de  l'ophtal- 
mologie à  l'Ecole  de  Montpellier  du  xu«  au  xx«  siècle.  On  y 
trouvera  les  origines  de  TÉcole  au  xii®  siècle  avec  la  recon- 
naissance officielle  par  Tautorité  pontificale,  une  succession 
de  décadence  et  de  renaissance  des  études  médicales  du  xv^  au 
xvui®.  Dans  un  autre  chapitre,  ce  sont  des  biographies  avec 
photogravures  des  oculistes  célèbres  qui  se  succèdent,  consti- 
tuant ainsi  des  documents  historiques  pleins  d'intérêt  ;  citons 
entre  tant  d'autres  les  Guy  de  Chauliac,  Lamorier,  Daviel, 
Janin,  Méjan,  Pamard,  Pellier,  Serre  d*Uzès... 

L'ouvrage  comprend  aussi  la  description  de  la  nouvelle 
Clinique  ophtalmologique  du  professeur  Truc.  La  description 
et  les  plans  des  bâtiments  montrent  l'importance  de  ce  centre 
oculiste  créé  par  le  maître  actuel  et  on  lira  avec  un  vif  intérêt 
le  chapitre  consacré  à  l'organisation,  le  fonctionnement  et  les 
résultats  obtenus  dans  ce  service  modèle. 

Chapitre  terminal  sur  l'évolution  et  le  résumé  général  de 
l'ophtalmologie  à  Montpellier.  En  1887,  l'ophtalmologie  est 
libérée  de  la  chirurgie  générale  et  rentre  uniquement  dans  le 
mouvement  oculis tique.  Ce  livre  fait  honneur  à  ses  auteurs 
et  constitue  une  très  remarquable  contribution  à  l'histoire  de 
l'ophtalmologie  française.  b.  r. 

4)  Ce  livre,  du  professeur  Rohmer^  n'est  pas  un  traité 
complet,  mais  un  simple  recueil  des  éléments  les  plus  indis- 
pensables à  connaître  en  ophtalmologie  pratique.  Il  aura  son 
utilité,  aussi  bien  pour  l'étudiant  que  pour  le  praticien  :  car  il 
remplit  une  véritable  lacune.  Les  traités  d'ophtalmologie 
existent  bien,  mais  trop  nombreux  ou  trop  volumineux,  car 
l'étudiant  s'y  perd  et  ne  sait,  au  juste,  ni  auquel  il  doit  recou- 
rir, ni  ce  qu'il  doit  prendre  dans  chacun  d'eux.  Ici,  au  con- 
traire, il  ne  trouvera  que  des  notions  d'une  utilité  immédiate 
et  journalière,  notions  résumées  en  quelques  chapitres  et 
écrites  en  un  style  simple  et  clair. 

De  nombreuses  figures  jointes  au  texte  facilitent  la  lecture 


i 


OUVRAGES  GtNÊRAUX.  —  STATISTIQUES  fH 

de  cet  ouvrage  dont  le  succès  auprès  des  étudiants  et  des  pra- 
ticien se  st  certain. 

Nous  sonime9  toutefois  étonné  de  ne  trouver  aucune  indi- 
cation sur  les  kératites  non  ulcéreuses,  sur  la  cataracte  et  le 
strabisme  que  les  étudiants  et  les  médecins  doivent  connaître. 
Ce  sera,  nous  Tespérons,  pour  une  seconde  édition. 


5)  La  collection  des  Précis  médicaux  de  Masson  vient  de 
s'enrichir  d'un  Précis  d'ophtalmologie  qui  est  dû  à  F.  Morax. 
L'auteur  dit  dans  sa  préface  qu'il  a  supprimé  intentionnellement 
Texposé  des  formules  compliquées  qui  faisaient  croire  aux  étu- 
diants qu'une  forte  connaissance  des  mathématiques  était 
indispensable  pour  affronter  l'étude  de  l'ophtalmologie.  La 
description  des  affections  de  l'appareil  visuel  est  dor^née  selon 
la  marche  visuelle  de  l'investigation  clinique  qui  procède  de 
dehors  en  dedans  et  n'examine  les  membranes  profondes  de 
l'œil  qu'après  avoir  examiné  les  téguments  externes,  la  cornée, 
la  conjonctive,  etc. 

Les  citations  de  noms  d'auteur  ont  été  réduites  au  minimum 
car  ce  n'est  point  le  but  d'un  précis  d'exposer  l'évolution  des 
connaissances  ophtalmologiques. 

Le  Précis  de  Morax  est  extrêmement  complet.  Sans  sortir 
des  limites  imposées  à  un  précis,  Tauteur  a  su  décrire  som- 
mairement toutes  les  maladies  si  nombreuses  et  si  variées  de 
l'appareil  visuel,  sans  oublier  celles  que  créent  les  rayons  X 
et  le  radium;  il  a  fait  connaître  toutes  les  méthodes  d'examen 
de  Tœil,  même  les  plus  récentes,  et  tous  les  appareils  nou- 
veaux, tels  que  les  cartons  stéréoscopiques  de  Haitz  et  le 
sidéroscope  d'Asmus.  Bref,  le  précis  mérite  d'être  recom- 
mandé à  tous  les  étudiants  et  aux  médecins  praticiens  qui 
veulent  savoir  tout  ce  qu'il  est  possible  de  savoir  en  ophtal- 
mologie, en  1907,  lorsqu'on  ne  veut  pas  s'adonner  spéciale- 
ment à  cette  science,  et  même  les  oculistes  consulteront  avec 
profit  l'ouvrage  de  Morax  pour  se  remettre  en  mémoire  des 
notions  oubliées.  l.  dor. 


j 


m 


28  REVUE  GËlfERALE 

MALADIES  DB  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE  ET  DR  LA  SCLEROTIQUE 

i)  Meyer.  —  Communications  sur  remploi  de  là  méthode  de  Crédë  dans  les 
affections  de  Tœil  (Weitere  Mitteilungen  ûber  die  Credé^sche  Silbertherapie 
bei  Augenkrankeiten)  (CentralbUit  fur  pr&kt.  Angenheilk.,  février  1906). 

2)  Beige! .  —  Contribution  i  Tétiologie  des  kératites  phlycténulaires  (en 
polonais)  (Postemp  OkulUtyczny^  1905,  n«  6).     . 

3)  NolMOWski.  —  Quelques  remarques  sur  la  pathogénie  du  trachome  (en 
polonais)  (Postetïip  Okulislyczny^  igoS,  n«  q). 

4)  Shumway  (E.-A.).  —  Ulcère  marginal  de  la  cornée  (Marginal  ulcer  of 
the  cornea)  (Section  on  ophlkalm.  Collège  of  Phyticians^  l^hiladelphia, 
avril  1906). 

5)  Hallett  (G.-D.-W.).  —  Médication  sous-conjonctivale  (Subconjonctival 
médication)  (Homoeopathic  Eye^  E&r  and  Throat  jonm.,  avril  1900). 

6)  Heckele  (B.).  —  Un  cas  d*ophtalmie  électrique  (Report  of  a  case  of  elec- 
trie  ophthalmia)  (Americ.  Jour,  of  Ophikat.,  janvier  1906). 

7)  Tpontas.  —  Le  trachome  en  Turquie  (Comptes  rendas  du  Club  médical  de 
Constantinople^  p.  9,  septembre  1 9o!i5 et /ou rn.  de  méd,  de  Bruxelles,  a8  nov. 
1906,  p.  764). 

1)  Meyèry  qui  est  médecin  militaire  dans  la  colonie  alle- 
mande de  Tsing-tau  raconte  que,  habitué  aux  excellents  effets 
de  Titrol  en  Allemagne,  il  éprouva  de  fortes  déceptions  en 
remployant  en  Chine.  C'est  que  Titrol  se  décompose  très  faci- 
lement à  rhumidité,  qui  est  excessive  dans  ces  climats.  Il 
conseille  de  se  servir  du  collargol  de  S  pour  100  à  1  pour  100, 
qui  lui  a  donné  d^excellents  résultats  dans  les  conjonctivites 
purulentes,  si  fréquentes  chez  les  Chinois.  Dans  les  derniers 
temps,  Tauteur  a  prescrit  le  collargol  pour  Tusage  interne  (une 
cuillerée  à  café  toutes  les  deux  heures  d'une  solution  de 
1-2  pour  100),  à  côté  de  l'instillation  locale,      b.  rbdslod. 

2)  Jusqu'à  ces  derniers  temps,  on  envisageait  la  scrofule 
comme  cause  unique  de  kératites  et  conjonctivites  phlycténu- 
laires (Arlt,  Fuchs).  Chaque  praticien  rencontre  pourtant 
très  souvent  des  cas  de  phlyctènes  typiques  chez  les  enfants 
qui  ne  présentent  pas  les  moindres  signes  de  scrofulose  et  sont 
exempts  de  toute  autre  tare  acquise  ou  héréditaire.  Aujour- 
d'hui, les  auteurs  tombent  d'accord  sur  ce  point  qu'il  faut  ici 
admettre  plusieurs  agents  étiologiques.  Généralement,  on 
cite  : 

I®  Les  états  morbides  généraux,  comme  tuberculose,  syphilis 
et  d'autres  dyscrasies  constitutionnelles,  de  même  les  affec- 
tions étendues  de  la  peau. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  99 

2^  Lies  malaclies  infectieuses  aiguës,  comme  scarlatine,  rou- 
geole, petite  vérole^  etc. 

3°  Eczéma  aigu  et  chronique  de  la  face. 

4^  Blépharo-adénite  ulcéreuse. 

5®  Mauvaise  nourriture,  logements  souterrains,  humides, 
mal  aérés  et  sans  lumière  du  jour. 

Il  est  vrai  qu'on  a  pas  démontré  jusqu'à  présent,  d'une 
manière  irréfutable,  Torigine  microbienne  de  Tophtalmie  phlyc- 
ténulaire,  mais,  d'après  les  recherches  déjà  nombreuses,  le  rôle 
étiologique  de  certains  microbes  dans  la  production  des  phlyc- 
tènes  est  plus  que  probable. 

Beigel^  encouragé  par  le  professeur  Wicherkiewicz,  a  voulu 
contribuer  à  la  solution  du  problème  en  apportant  les  chiffres 
de  cas  de  kérato-^conjonctivites  phlycténulaires,  rangés  selon 
les  mois  et  les  saisons.  A  cet  effet,  il  a  compulsé  les  journaux 
de  la  clinique  ophtalmologique  de  TUniversité  de  Cracovie,  de 
1900  à  1904,  et  a  dressé  des  tableaux,  statistiques  dont  il 
résulte  que  la  fréquence  maxima  de  phlyctènes  s'observe  au 
printemps  (au  mois  de  mars,  avril  et  mai).  Au  mois  de  juin, 
elle  commence  à  décroître  rapidement.  On  ne  saurait  pas 
autrement  expliquer  cette  augmentation  passagère  de  la  fré- 
quence des  phlyctènes,  qu'en  admettant  une  influence  fâcheuse 
de  la  saison  des  pluies  entraînant  l'humidité  dans  les  humbles 
logements  des  classes  pauvres  et  créant  plusieurs  autres 
circonstances  nuisibles  dont  souffrent  en  première  ligne  les 
frêles  organismes  des  enfants.  La  justesse  de  cette  opinion 
ressort,  en  outre,  de  ce  fait  que  le  plus  grand  nombre  des 
ophtalmies  phlycténulaires  fut  observé  exceptionnellement  au 
mois  d*août  1903,  en  coïncidence  avec  les  grandes  inondations 
causées  à  cette  époque  à  Cracovie  et  dans  ses  environs  par  la 
crue  de  la  Vistule  et  de  ses  affluents.  k.  w.  majbwski. 

3)  S'appuyant  sur  les  nombreuses  recherches  bactériolo- 
giques déjà  publiées,  Lawson  conclut  que  les  diverses  modi- 
fications morbides  que  subissent  la  conjonctivite  et  la  cornée  au 
cours  du  trachome,  sont  le  résultat  d'une  infection  mixte. 
Noiszewski^  tout  en  approuvant  cette  opinion,  rappelle  qu'il  a 
décrit,  il  y  a  déjà  plusieurs  années,  une  variété  de  «  Lepto- 
thrix  »  qui^  d'après  son  avis,  non  seulement  joue  un  rôle 


30  REVUE  GÉNÉRALE 

important  dans  la  pathogénie  du  trachome,  mais  aussi  con- 
stitue le  composant  principal  de  granulations  trachomateuses. 
Il  a  surnomnié  cette  variété  microsporon  trachomatosum. 
D'après  ses  recherches,  les  granulations  trachomateuses  sont 
formées  en  totalité  par  des  filaments  et  des  spores  de  ce 
microsporon.  On  trouve  habituellement  dans  les  produits  tra- 
chonriideux  au  milieu  du  tissu  réticulaire  de  petites  boules  que 
la  plupart  des  auteurs  prennent  pour  les  foyers  de  la  dégéné- 
rescence hyaline.  Pour  Fauteur,  ces  boules  ne  sont  que  les 
organes  de  sporulation  du  leptothrix.  Le  Microsporon  tracho- 
matosum n'est  pas  pourtant  Tunique  agent  provocateur  de 
rijiftaramation  trachomateuse.  L'auteur  admet  plutôt  une  sym- 
biose avec  un  autre  microbe  ou  même  le  concours  simultané 
d'un  a^ent  anorganique.  A  Tappui  de  cette  dernière  supposi- 
tion, il  rappelle  le  fait  bien  connu  que  l'emploi  prolongé  de 
solutions  d'atropine  ou  dHpéca  peut  déterminer  Téclosion  sur 
la  conjonctive  palpébrale  de  granulations  très  prononcées. 

K.   W.   MAJBWSKI. 

^)  Shumway  présente  un  malade  atteint  d'ulcère  marginal 
de  la  cornée  survenu  au  cours  d'une  conjonctivite  diplobacil- 
laire.  Ni  iritis,  ni  hypopyon.  L'ulcère  diminua  par  l'emploi 
d'un  collyre  de  zinc.  cobuiin. 

5)  Ifallett  emploie  la  médication  sousr-conjonctivale  dans  le 
traitement  des  affections  oculaires.  11  a  employé  précédem- 
ment le  cyanure  de  mercure,  la  solution  salée^  la  dionine,  le 
saccharinate  de  soude  et  autres  solutions.  Mais  il  préfère  le 
cyanure  et  n'a  jamais  constaté  que  la  souffrance  fût  très  vive, 
car  il  fait  précéder  son  application  de  l'emploi  de  la  cocaïne. 
On  fait  des  injections  tous  les  quatre  ou  sept  jours. 


6)  Le  malade  de  Heckele  avait  été  exposé  à  une  lampe  à  arc 
de  4*^"  ampères  pendant  quatre  heures.  Quoique  protégés  par 
des  verres  de  cobalt,  les  yeux  devinrent  rouges  et  douloureux 
et  la  figure  desquamée.  Un  scotome  central  parut  pendant 
quelque  temps  puis  disparut.  Heckel  pense  que  le  scotome  est 
dû  b  Tépuisement  de  l'action  des  éléments  rétiniens  et  peut- 


I 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,   ETC.  31 

être  à  quelques  modifications  survenues  dans  les  couches  pro- 
fondes de  la  rétine,  manifestations  qui  amenèrent  l'opacifîcation 
de  la  rétine  et  furent  cause  que  la  lumière  ne  pouvait  plus 
parvenir  jusqu'aux  cônes  et  bâtonnets.  coburw. 

7)  Le  trachome  est  très  fréquent  et  très  ancien  en  Turquie 
où  il  existait  depuis  longtemps  lorsque,  au  commencement 
du  siècle  dernier,  il  fut  importé  en  Europe  par  les  armées  fran- 
çaises et  anglaises  revenant  de  la  campagne  d'Egypte. 

Sur  16.61 1  malades  observés  à  l'hôpital  et  en  ville  par  Tran- 
tas,  il  y  avait  2.o56 trachomateux,  soit  1 7,36  pour  100.  En  ville, 
dans  la  population  plus  aisée,  la  proportion  est  de  8,i4  pour 
100,  à  rhôpital,  de  i5  pour  100.  Il  ne  faut  le  confondre  ni  avec 
le  catarrhe  printanier,  ni  avec  la  conjonctivite  folliculaire.  Il 
se  sert  surtout  de  Texpression  avec  la  pince  de  Knapp  et  dans 
les  vieux  pannus  du  jéquiritol.  Il  a  observé  un  cas  guéri  par 
une  petite  vérole  intercurrente  et  il  eut  Tidée  d'essayer  de 
vacciner  l'extérieur  des  paupières  supérieures;  il  le  fît  dans 
vingt  cas  ;  malheureusement  le  vaccin  ne  prit  que  chez  un  seul 
malade,  mais  celui-ci  guérit.  Le  trichiasis  se  rencontre  dans 
23  pour  100  des  cas  pour  les  hommes  et  3o  pour  100  pour  les 
femmes.  Il  signale  aussi  une  dilatation  assez  fréquente  du 
point  lacrymal  qui  lui  permit  d'introduire  une  sonde  de  Bow- 
man  n^  6  sans  inciser  le  canalicule.  h.  dor. 


MALADIBS   DE  l'iRIS,    DE   LA   CHOROÏDE   BT   OU    CORPS   CILIAIRB 
OLAUCOMB,    AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 

i)  Moretti  (E.).  —  L'ophlalmie  sympathique  chez  les  jeunes  gens  mineurs 
au  point  de  vue  des  lois  sanitaires  (L'ophtalmia  simpatica  nei  minorenni, 
in  rapporto  aile  leggi  sanitarie)  (Annali  ai  Oiialmologùi^  vol.  XXXV,  fasc.  7 
à9.  p.  718  a  744,  i9ofi). 

a)  Rumssewioz.  —  Tuberculomes  de  la  choroïde  (en  polonais)  (Posiemp 
OkalUiyczny^  1905,  n»  3). 

3)  Hirsohberg  et  Fehr.  —  Images  ophtalmoscopiques  (Augenspiegel-Bilder) 
(CentrAlbl.  fur prakl.  Augenheilkande,  juillet  1906). 

4)  Hirsohberg.  ^  Augmentation  congénitale  de  la  tension  intraoculaire, 
guérie  par  une  iridectomie  précoce  (Angeborene  Druckstreigening  mit 
Homhautrubung,  frûhzeitig  .und  mit  dauemdem  Erfolg  idectomiert) 
CentralbL  fur  prakt.  Augenheilk.^  juillet  1906) 

5)  Baudry.  —  Sarcome  mélanique  de  la  choroïde  (Gazette  des  cliniques^ 
nov.  1900). 


n  REVUE  GÉNÉRALE 

6)  Du  bar.  ~~  L'enclavement  de  Tirifl  (Province  mëd.,  i5  sept.  1906). 

7)  May  (Bntmo).  —  Kératite  ponctuée  et  glaucome  (Keratitis  punctata  und 
Glaukom.)  (Zeitseh.  f.  AugenheUk.^  XII,  p.  309). 

1)  La  communication  de  Moretti^  qui  contient  d'intéres- 
santes considérations  sur  la  question  de  Tophtalmie  sympa- 
thique en  général,  aboutit  à  la  proposition  —  devant  l'Asso- 
ciation sanitaire  de  Milan  —  d'ajouter  à  la  législation  sanitaire 
les  deux  articles  suivants:  «  i*  Toutes  les  fois  qu'un  médecin, 
appelé  auprès  d'un  jeune  mineur,  aura  constaté  des  troubles 
d'un  œil  pouvant  sûrement  ou  vraisemblablement  se  rattacher 
à  une  lésion  récente  ou  ancienne,  traumatique  ou  idiopa- 
thique,  en  activité  ou  bien  éteinte,  de  l'œil  congénère,  il  sera 
tenu  à  la  déclaration  immédiate  et  régulière;  a®  l'autorité 
compétente  aura  à  nommer,  pour  chaque  chef-lieu  de  province, 
un  collège  d'experts  permanents,  composé  de  trois  médecins 
compétents  en  ophtalmologie,  qui  examineront  le  jeune 
malade  et  formuleront  leur  avis  et  conseil  thérapeutique,  aux- 
quels le  père  de  l'intéressé  ou  le  tuteur  devront  toujours  se 
conformer.  »  Ces  propositions  sont  bien  inspirées,  à  Moretti, 
par  deux  cas  vraiment  navrants  de  sa  pratique  :  une  fillette  de 
douze  ans  et  un  enfant  de  deux  ans,  atteints  d'ophtalmie  sym- 
pathique classique  grave  et  devenus  complètement  et  irrépa- 
rablement aveugles  à  cause  du  refus  des  parents  de  laisser  opé- 
rer l'énucléation  du  moignon  sympathisant  !      a.  antonblli. 

2)  Rumszewicz  donne  la  description  histologique  d'un  œil 
énucléé  chez  une  fillette  de  dix  ans  à  cause  d'un  tuberculome 
de  la  choroïde.  La  tumeur  a  eu  son  point  de  départ  aux  envi- 
rons du  pôle  postérieur  et  se  propagea  dans  toutes  les  direc- 
tions en  englobant  la  papille  du  nerf  optique  et  les  couches 
adjacentes  de  la  sclérotique.  La  partie  proéminente  vers  le 
corps  vitré  mesurait  dans  son  plus  fort  diamètre  8  millimètres. 
L'examen  microscopique  fit  constater  du  tissu  conjonctif  avec 
nombreuses  cellules  lymphoïdes,  épithélioïdes  et  géantes. 

L'auteur  relate,  à  côté  de  son  observation  personnelle,  vingt- 
quatre  cas  analogues  épars  dans  la  littérature  et  conclut  que 
la  tuberculose  de  la  choroïde  a  une  tendance  très  marquée  à 
infiltrer  les  membranes  voisines  et  que  à  cet  égard  elle  surpasse 
même  le  sarcome  de  la  choroïde. 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  3d 

Quant  à  la  thérapeutique,  l'auteur  est  partisan  de  rénucléa- 
tion  précoce.  k.  w.  majbwski. 

3)  Description  d'un  cas  de  choroïdite  centrale  et  d'un  cas 
d^arrachement  de  l'iris  avec  visibilité  des  fibres  zonulaires  et 
du  corps  ciliaire.  b.  rbdslob. 

7)  Dans  son  travail^  May  expose  trois  formes  assez  rares  de 
glaucome  reliées  entre  elles  par  un  certain  degré  de  parenté  et 
représentant  un  type  de  cette  maladie  tout  à  fait  différent  du 
glaucome  connu.  Le  diagnostic  de  ces  formes  de  glaucome 
est  d'une  grande  importance  pratique,  car  dans  les  cas  de 
cyclite  ou  d'iritis,  où  Tatropine  est  un  moyen  souverain, 
remploi  de  ce  remède  peut  devenir  une  grosse  faute,  si  Ton 
néglige  d'examiner  attentivement  la  tension  de  Tœil.  Ces  cas 
de  glaucome  se  rencontrent  :  i*  dans  Tiritis  séreuse  sans  ponc- 
tuation de  la  cornée  :  Tinflammation  de  Tœil  débute  avec  une 
certaine  violence  et  produit  un  glaucome  nettement  caracté- 
risé ;  2®  dans  la  kérato-iritis,  affection  où  la  cornée  est  le  plus 
fortement  atteinte,  tandis  que  Tuvéite  ne  se  manifeste  que 
dans  un  léger  gonflement  de  l'iris.  La  cornée  est  parsemée 
d'opacités  profondes  sous  forme  de  points  (Keratitis  punciata 
profunda);  3«dans  la  cyclite  accompagnée  de  précipités  sur  la 
face  postérieure  de  la  cornée.  Dans  ce  dernier  cas,  l'hyper- 
tension peut  devenir  considérable  et  pernicieuse.  Cette  forme 
de  glaucome,  commime  à  ces  trois  affections,  se  distingue  du 
glaucome  ordinaire  par  les  caractères  suivants  :  l'affection 
atteint  de  préférence  les  jeunes  femmes,  le  champ  visuel  ne 
s'altère  point,  la  guérison  se  fait  grâce  aux  miotiques,  sans 
qu'une  opération  devienne  nécessaire.  Le  glaucome  est  sans 
doute  provoqué  par  des  altérations  de  tout  l'organisme, 
influençant  le  système  vasculaire.  May  pense  avec  Ohishausen 
que  les  troubles  de  menstruation  peuvent  jouer  un  certain 
rôle.  Le  travail  est  illustré  par  les  observations  de  neuf 
malades  traités  par  Hirschberg.  b.  rbdslob. 


34  REVUE  GÉNÉRALE 

MALADIES    DE   LA  RéTINB,  DU  NERF   OPTIQUE  ET  DBS  CENTRES   NERVEUX 
(aMBLYOPIE    ET    AMAUROSB,    DYSGHROMATOPSIE} 

i)  Wolff  (Hugo).  —  Sur  la  diminution  du  cenlre  à  la  périphérie  de  la  sensi- 
bilité de  la  rétine  pour  les  réflexes  pupillaires  (Ueber  die  Abnahme  der 
Pupillarreflexempfindlichkeit  der  Netzhaut  vom  Centrum  nach  der  Peri- 
pherie) (Zeitsch.  f,  Augenheilk.y  XII,  p.  644). 

2)  Parîsotti  (0.).  —  Amblyopie  traumatique.  Simulation  CAmbliopia  trau- 
matica.  Gaso  importante  di  simulazione]  (Rivista  itali.  di  Otialmologia,  n^a 
et  3,  février-mars  1906), 

3)  Carlinl  (Vittorio).  —  Amaurose  consécutive  à  une.  anémie  aiguë  par 
hémorragie  (Amaurosi  consecutiva  ad  anémia  acuta  per  emorragia)  CC/i'mra 
Oculistica^  février  190G). 

4)  De  La  personne.  —  Rétinite  exsudative  (Soc.  d'ophi,  de  Paris,  6  mars 
1906). 

5)  De  Spévllle.  —  Gliome  de  la  rétine  de  Tœil  gauche.  Enucléation,  gué- 
rison  (Soc.  d'oph.  de  Paris^  6  mars  1906). 

6]  Roohon-Duvigneaud.  —  Lésions  syphilitiques  des  membranes  profondes 
(Soc.  d'oph,  de  Faris^  6  février  1906). 

7)  Hireohberg  et  Qinsberg.  —  Un  cas  d*hémorragie  de  la  rétine  provo- 
quant une  phtisie  du  bulbe  (Ein  Fall  von  Netzhautblutung  die  zur  Scbrump- 
fung  des  Augapfels  fuhrte)  (Centralbl.  fur  Auffenheilk,,  juillet  1906). 

8)  Hireohberg.  —  Traumatisme  de  la  région  visuelle  corticale  (Verletzung 
der  Seh-SphJàire)  (Cenlralblatt  fur  prakL  Augenheilkunde,  iuillet  1906). 

i)  Wolff  démontre  que  c'est  à  lui  que  revient  le  mérite 
d'avoir  le  premier  démontré  que  la  sensibilité  pour  les  réflexes 
pupillaires  diminue  sur  la  rétine  de  la  macula  vers  la  péri- 
phérie, et  non  à  Aubert  comme  le  prétendent  Abelsdorff  et 
Feilchenfeld.  Aubert  a,  il  est  vrai,  également  trouvé  que  la 
pupille  ne  réagissait  pas  aussi  promptement  si  la  périphérie 
de  la  rétine  était  éclairée  ou  la  macula,  mais  il  croyait  devoir 
attribuer  ce  phénomène  au  fait  que  les  rayons  lumineux  ne 
parviennent  pas  aussi  aisément  et  en  aussi  grande  quantité  à 
la  périphérie  qu'au  centre  de  la  rétine.  b.  rbdslob. 

2)  Parisotli  rapporte  un  cas  curieux,  on  pourrait  dire  pres- 
que invraisemblable  de  simulation.  Nous  n'en  donnons  que 
Fessence.  Traumatisme,  simulation  d'amblyopie,  rétrécisse- 
ment du  champ  visuel.  L'accidenté  réclamait  une  indemnité.  Le 
champ  visuel  était  toujours  semblable  à  lui-même  ;  le  malade,  . 
convaincu  de  simulation,  affirma  qu'il  mesurait  les  degrés  d'arc 
par  le  nombre  de  pulsations  de  sa  radiale  qu'il  tenait  à  ce 
moment.  11  avait  préparé,  connaissant  l'instrument,  douze 
positions  de  Tare  et  dans  chacune  de  ces  positions  connaissait 
le  nombre   de  pulsations  auquel  il   devait  s'arrêter  et  dire  : 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  35 

«  je  vois  »  ou  «  je  ne  vois  pas  ».  Le  truc  est  ingénieux,  très 
ingénieux,  trop  ingénieux  même  pour  un  accidenté  du  travail. 
Et  puis,  de  quelle  utilité  peut  lui  être  son  pouls?  Réfléchissons 
et  examinons  soigneusement  les  façons  de  prendre  un  champ 
visuel  ;  un  simulateur  très  adroit,  ne  pourra  jamais  être  con- 
vaincu par  ce  moyen;  un  simulateur  maladroit,  en  dépit  de  son 
pouls  radial,  sera  toujours  pincé.  o,  dubbbuil. 

3)  Le  malade  de  Carlini  est  un  jeune  homme  qui  eut  un 
traumatisme  dans  la  région  de  la  tabatière  anatomique  ;  le 
malade  perdit  une  grande  quantité  de  sang,  il  eut  des  synco- 
pes, des  vomissements  et  fut  en  iihminence  de  mort  par  perte 
de  sang.  Après  ligature  de  la  radiale  on  lui  fît  des  injections 
répétées  de  sérum. 

Le  lendemain  de  l'accident,  examen  de  la  vision  :  hypermé- 
tropie 1,25.  Acuité  visuelle  =  o.  Le  fond  d'œil  est  normal, 
on  ordonne  la  trinitrine;  le  lendemain,  l'acuité  visuelle  aug- 
mente légèrement,  puis  de  jour  en  jour,  en  même  temps  que  le 
champ  visuel,  qui,  très  rétréci  au  début,  s'élargit  peu  à  peu.  Au 
bout  du  troisième  jour,  V  =  i/io  environ. 

A  la  suite  de  Tobservation  se  trouvent  les  considérations  de 
l'auteur  et  Texposé  des  théories  pathogéniques  de  Tamaurose 
par  perte  de  sang,  et  la  bibliographie  partielle  de  la  question. 

o.    DUBRBUIU 

4)  De  Lapersonne  présente  un  jeune  homme  atteint  d'une 
lésion  rétinienne  ou  rétino-choroïdienne  de  l'œil  droit  sur 
la  nature  de  laquelle  il  n'est  pas  fixé.  La  papille  est  hyperé- 
miée  avec  un  peu  d'augmentation  du  volume  des  vaisseaux.  Le 
bord  supérieur  de  la  papille  est  occupé  par  un  petit  dépôt 
exsudatif,  de  coloration  grisâtre.  Masse  blanchâtre  sur  un 
vaisseau  supéro-interne  et  allongée  dans  la  direction  de  ce 
vaisseau.  Trouble  fonctionnel  peu  marqué.  L'auteur  pense  à 
une  lésion  de  nature  tuberculeuse.  péghin. 

5)  L'énucléation  d'un  œil  atteint  de  gliome  de  la  rétine 
chez  une  enfant  de  trois  ans,  par  de  Spéville,  fut  suivie  de  guéri- 
son.  Sept  ans  plus  tard  il  n'y  avait  pas  encore  eu  de  récidive. 


36  REVUE  GÉIVÉRALE 

L'examen  histologique  démontra  que  la  tumeur  n'avait  franchi 
ni  la  choroïde  ni  la  lame  criblée.  pàchiit. 

6)  Chez  un  homme  devenu  syphilitique  à  cinquante-six  ans 
et  qui  ne  tarda  pas  à  succomber  à  un  état  cachectique,  la  cécité 
survint  au  bout  de  quatre  mois  par  des  lésions  différentes  à 
chaque  œil,  ainsi  que  le  démontra  Texamen  histologique  fait 
pdiT  Rochon-Duvigneaud,  Adroite,  chorio-rétinite  atrophique  ; 
à  gauche,  papillo-rétino-hyalite  et  décollement  rétinien  péri- 
papillaire.  péchin. 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET   DU    CORPS    VITRÉ. 

i)  Knapp  (H.).  —  La  capsule  du  cristallin  dans  Topera tion  de  la  cataracte 
(The  lens  capsule  in  the  opération  of  ca  tara  et)  C.4  mer.  Jonrn,  of  Ophthalm,^ 
1906). 

a)  Abadie.  —  Considérations  sur  l'opération  de  la  cataracte  (U  clinique 
ophi,,  p.  359,  igoS). 

3)  QalezowskI.  —  Traitement  chirurgical  de  la  cataracte  et  soins  hygié- 
niques, aseptiques,  préparatoires  (U  clinique  opht,^  p.  348,  igoS). 

4)  Landolt.  —  Méthode  d'extraction  de  la  cataracte  (U  clinique  oph.^  p.  346, 
1905). 

5)  Sohneideman  (T. -S.),  —  Hémorragie  spontanée  du  vitré  (Spontaneous 
hemorrhage  into  the  vi treou s) M mertc.  Journal  of  Ophthalmology^  janvier 
1906). 

i)  Knapp  dit  que  la  capsule  du  cristallin  est  la  cause  d^une 
série  d'accidents,  par  Tirritation  de  la  plaie,  pouvant  donner 
lieu  à  une  kérato-irido-cyclite,  laquelle  peut  devenir  une  uvéite 
séro-plastique  ;  ceci,  non  seulement  amène  la  cécité  dans  Tœil 
opéré,  mais  aussi  des  accidents  sympathiques  de  Tautre  œil.  La 
capsule  peut  aussi  s'opacifier.  La  première  condition  pour 
ouvrir  la  capsule  dans  les  cas  ordinaires  est  de  faire  une  inci- 
sion tout  près  de  la  périphérie  du  cristallin,  suivant  la  plaie 
cornéenne.  Ceci  permet  la  sortie  rapide  et  aisée  du  cristallin, 
il  ne  reste  pas  de  débris,  comme  cela  arrive  lorsqu*on  fait  une 
lacération  de  la  capsule.  L'incision  verticale  de  la  capsule  ne 
permet  pas  au  cristallin  de  sortir  aussi  facilement,  et  laisse  une 
cicatrice  plus  ou  moins  grande,  qui  diminue  la  vision,  et  qui 
peut  occasionner  une  autre  intervention.  L'incision  en  forme 
de  T,  ou  en  croix,  est  souvent  trop  petite;  dans  les  cas  où  la 


MALADIES  DE  LA  REFRACTION,  DE  L*ACCO.VIMODATIOlf,  ETC.  37 
capsule  est  ouverte  en  son  centre  —  incision  de  forme  régulière 
ou  non  —  il  peut  arriver  que  ces  débris  de  la  capsule  adhèrent 
à  riris,  étant  entraînés  par  le  cristallin.  On  peut  aussi  extraire 
une  partie  de  la  portion  antérieure  de  la  capsule,  mais  cela 
nécessite  une  iridectomie  ;  après  quoi,  souvent  on  luxera  le 
cristallin.  cobubn. 

a)  Les  mesures  antiseptiques  priment  tout  dans  l'opération 
de  la  cataracte^  car  c'est  dans  Tinfection  exogène  qu'est  le  grand 
danger.  Abadie  insiste  sur  ce  point.  Il  conseille  Tiridectomie 
dans  les  cas  de  cataracte  incomplète.  Dans  les  autres  cas, 
bien  réduire  Tiris  et  instiller  de  la  pilocarpine.        pécHiir. 

3)  Galesowski  préconise  son  lambeau  semi-elliptique  dans 
le  segment  supérieur.  -  pécHw. 

4)  Dans  la  cataracte  sénile,  Landolt  procède  de  la  façon 
suivante:  après  précautions  antiseptiques  pour  Topérateur, 
Topéré  et  les  instruments,  large  incision  embrassant  un  peu 
moins  de  la  moitié  supérieure  de  la  cornée,  iridectomie  systé- 
matique, kystitomie  et,  selon  les  cas,  arrachement  de  la  capsule 
avec  pince  de  Smith;  extraction  du  cristallin  sans  blépharostat. 
Pansement  binoculaire  renouvelé  deux  fois,  chaque  fois  à 
quarante-huit  heures  d'intervalle,  trois  autres  pansements 
quotidiens.  pécHiN. 

5)  Schneideman  discute  Tétiologie  des  hémorragies  du  vitré 
et  rapporte  trois  cas  survenus  sans  cause  apparente. 


MALADIES  D8  LA  RÉPRAGTION,  DB  l'aGCOMUODATION  BT  DBS  MUSCLES  DE  L^GBIL 

i)  Délogé.  —  Anisométropie  et  vision  binoculaire  fTAé«e  de  Paris ^  i2JuiUel 
«906). 

2)-  Delbappe.  -^  Elude  clinique  sur  le  traitement  opératoire  du  strabisme 
concomitant  interne  (Thèse  de  Paris^  28  juin  1906). 

3)  Ralliep.  —   De  Torifone  périphérique  de  certaines   paralysies  oculaires 
(Thèse  de  Paris,  17  mai  1906). 


38  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  De  Sohweinitz  (G.-E.).  —  Ophtalmoplégie  traumaiique  (Traumatic 
ophthalmopleçia)  (Section  on  ophthsLlmology ,  Collège  of  Phyêicians,  Phi- 
ladelphia,  avril  1906). 

5)  Bernsteln  (E.-J.).  —  Substilution  de  ravanccment  à  la  ténotoniie  dans  le 
traitement  chirurgical  de»  déviations  des  muscles  droits  (Substitution  of 
advancement  for  tenotomy  in  the  surgical  treatment  of  déviations  of  thc 
recti)  (Americ.  Journal  of  Ophthalmology,  mars  1906). 

6)  Speldei  —  Les  yeux  des  étudiants  en  théologie  à  Tubinsue  (Die  Augen 
der  TheoIogiestudiercnJen  in  Tvibingen)  (In&ng.  Diss.,  Tiibingen  igoS). 

7)  Sohreibep.  —  Résultats  de  Texamen  des  yeux  dans  les  écoles  primaires 
de  Magdebourg  (Ueber  die  Resultate  der  Augenuntersuchungen  in  den 
Magdeburger  Volksschulen)  fSoc.  de  méd.de  Magdebourg  ^séance  du  19  avril 
1906  et  Mûnch,  med.   Wochens,^  n®  3o,  p.  1496,  1906). 

8)  Barany.  —  Nystagmus  rolatoire  (Soc.  d'otologie  autrichienne^  99  janvier 
1906). 


i)  Délogé  divise  cliniqiiement  l'anisométropie  en  deux  grou- 
pes :  ranisométropie  de  faible  degré  qui  s'accompagne  surtout 
de  troubles  subjectifs  et  Tanisométropie  supérieure  à  i  d.  5o 
qui  entraîne  presque  fatalement  un  défaut  de  vision  binocu- 
laire et  un  strabisme  quelquefois  peu  apparent  mais  réel.  A  ren- 
contre de  Topinion  généralement  admise,  l'auteur  tente  la  cor- 
rection deTanisométropie,  le  degré  de  Tanisométropie  ne  saurait 
être  un  empêchement  sérieux.  L'auteur  fait  cette  correction 
avec  le  diploscope  de  Rémy  et  si  Tanisométropie  est  élevée,  on 
ne  donnera  la  correction  que  progressivement.  Il  résulte  des 
observations  publiées  que  le  strabisme  et  Imégalité  de  gran- 
deur des  images  doivent  être  les  raisons  qui,  jusqu'à  ce  jour» 
ont  empêché  la  correction  intégrale  de  Tanisométropie. 


2)  Delbarre  étudie  les  différentes  phases  du  traitement  du 
strabisme.  Le  traitement  préopératoire  consiste  dans  la  com- 
pensation de  lamétropie  par  les  verres  et  dans  le  relèvement 
de  Tacuité  visuelle  de  l'œil  amblyope  par  une  éducation  métho- 
dique et  prolongée;  jusqu'à  six  ans,  ce  traitement  doit  être 
employé  seul.  L'action  chirurgicale  porte  sur  la  ténotomie, 
l'avancement  capsulaire,  l'avancement  musculaire,  ces  moyens 
étant  diversement  combinés  suivant  les  cas.  Enfin  le  traite- 
ment post-opératoire  orthoptique  a  pour  but  d'achever  le 
relèvement  de  l'acuité  visuelle  de  Tœil  amblyope  et  de  faire 
retrouver  la  vision  binoculaire  à  Taide  des  divers  stéréoscopes 
et  du  diploscope.  obubt. 


MALADIES  DE  LA  RÉPRACTIOlf,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.      39 

3)  Rallier  montre  dans  sa  thèse  que  les  paralysies  de  Tœil 
par  névrite  périphérique  sont  dues  aux  mêmes  causes  que 
celles  qui  produisent  habituellement  de  la  névrite  sur  les  nerfs 
périphériques  en  général,  les  nerfs  de  Tœil  n'ayant  aucune 
raison  d'être  soustraits  aux  agents  toxi-infectieux  qui  frappent 
les  autres  nerfs. 

Ces  lésions  sont  celles  de  la  névrite  interstitielle  ou  de  la 
névrite  parenchymateuse  et  sont  parfois  semblables  à  celles 
de  la  dégénérescence  wallérienne.  Les  causes  habituelles  de 
ces  lésions  sont  les  infections,  les  intoxications  et  parfois  les 
traumatismes.  obicbt. 

4)  Le  malade  de  de  Schweiniiz  avait  reçu  un  coup  qui  lui 
avait  fait  perdre  connaissance  pendant  près  de  trois  heures. 
On  ne  trouva  pas  trace  de  fracture.  Un  peu  plus  tard,  à  Texa- 
men,  on  constata  une  ophtalmoplégie  externe  complète  à 
gauche,  sans  paralysie  de  l'accommodation  et,  de  l'autre  côté, 
il  y  avait  une  paralysie  complète  de  l'abducteur,  ainsi  qu'une 
parésie  marquée  de  l'accommodation.  Il  existait  une  névrite 
optique  bilatérale  légère.  De  Schweinitz  rapporte  encore  un 
second  cas  où  un  coup  sur  l'œil  droit  amena  une  paralysie  des 
deux  muscles  droits  externe  et  interne.  gobukn. 

5)  Bernsiein  passe  en  revue  tout  ce  qui  concerne  l'avance- 
ment et  la  ténotomie  et  souligne  les  avantages  de  l'ancienne 
méthode  de  traitement  du  strabisme.  coburn . 

7)  Schreiber  eut  à  examiner  les  enfants  des  écoles  primaires 
atteints  de  diverses  affections  oculaires,  qu'on  avait  choisis 
pour  les  lui  adresser. 

Sur  les  1000  premiers  enfants,  46a  garçons  et  5^8  filles,  il 
trouva  : 

Affections  de  la  cornée 108  cas. 

—  de  la  conjonctive    ...         43  — 

—  des  muscles  de  l'œil  .     .        i43   — 

—  du  cristallin i  a  — 

»(>ï_         de  la  rétine,  de  la  cho- 
roïde et  du  nerf  optique     ...  8  — 


40  REVUE  GENERALE 

AfFections  des  organes  lacrymaux    .  4  cas 

Anomalies  de  la  réfraction  ...  780  — 
dont  myopie  >  6  dioptries,  39  cas  ;  myopies  faibles,  i54 
(garçons  108,  filles  76);  myopie  avec  astigmatisme,  87.  Il 
applique  d'une  manière  conséquente  la  correction  complète  et 
constate  un  arrêt  de  la  myopie,  sauf  chez  les  jeunes  filles  qui 
portaient  moins  constamment  des  lunettes  et  chez  lesquelles 
il  y  eut  une  augmentation  de  la  myopie  dans  35  pour  100  des 
cas;  hypermétropie  190,  compliquée  d'astigmatisme  60  (gar- 
çons lou,  filles  i4S)*  Mais,  ce  que  Schreiber  fait  surtout 
remarquer,  c*est  le  nombre  considérable  d'astigmates,  a6o, 
proportion  qui,  jusqu*ici,  n'a  été  indiquée  dans  aucune  statis- 
tique ;  mais  l'auteur  devrait  bien  nous  dire  à  quel  degré  com- 
mence, pour  lui,  Tastigmatisme  pathologique  ;  s'il  compte 
pour  tels  tous  les  cas  d'astigmatisme  de  o  d.  2 5  avec  V  =  i, 
il  en  trouverait  tout  autant  partout  ailleurs  qu'à  Magdebourg. 


maladies  du  globe  de  l  oeil 
(blessures,  corps  Étrangers,  parasites) 

i)  Delanglade  et  Pons.  —  Exophlalmie  pulsatile  d'origine  Iraumalique 
(Comité  méd.  de*  Bouches ^du-Rhône^  i^'  décembre  fQoS). 

2)  Krauss.  —  Sur  la  désinfection  intraoculaire  en  considérant  spécialement 
riodoforme  (Zur  intraocularen  Desinfection  mit  besonderer  Berûcksich- 
tigung  des  lodoforfns)  (Zeitsch,  f.  Augenkeilk.y  XII,  p.  97). 

3)  Perlmann.  —  Contribution  à  la  Sidéroscopie  (Zur  Sideroskopie}  (Zeitsch. 
f   Augenheilk.i  XII,  p.  65i). 

4)  Ballaban.  —  Sur  le  sarcome  intraoculaire  (en  polonais)  (Postemp 
Okulistyczny^  n*  i,  1906). 

1)  Delanglade  et  Pons  présentent  une  malade  qui,  à  la  suite 
d'une  tentative  de  suicide  —  coup  de  revolver  dans  Toreille 
droite  —  présenta  des  phénomènes  d*exophtalmie  pulsatile  de 
Toeil  droit,  avec  thrill  et  souffle  propagé  le  long  de  la  caro- 
tide. On  extirpa  le  projectile,  qui  se  trouvait  au  niveau  du 
col  du  condyle  du  maxillaire,  aplati  sur  la  face  inférieure  du 
crâne,  et  on  pratiqua  la  ligature  de  la  carotide  interne.  A  la 
suite  de  l'opération,  le  thrill  et  les  battements  disparurent 
dans  le  globe  oculaire,  mais  il  resta  un  soufHe  systolique  per- 
ceptible au  niveau  de  la  paroi  externe  de  Tœil.  Malgré  les  pré- 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L*«IL  4i 

cautions  prises  au  cours  de  ropération,  pour  isoler  et  récliner 
le  nerf  facial,  il  j  eut  consécutivement  de  la  paralysie  faciale, 
mais  incomplète  et  transitoire.  b.  r. 

2)  Plusieurs  auteurs  ont  cru  trouver  dans  Tiodcforme  un 
excellent  agent  pour  la  désinfection  intra-oculaire  et  ont  con- 
seillé vivement  d'introduire  cette  substance  à  l'intérieur  de 
Toeil.  Dans  un  travail  très  approfondi,  dont  nous  ne  pouvons 
que  faire  une  courte  analyse,  Krauss  nous  donne  un  aperçu 
des  résultats  de  ses  recherches  ;  oui  ou  non,  l'iodoforme 
peut-il  rendre  des  services  signalés? 

Si  Ton  étudie  les  résultats  de  toutes  les  expériences  qui 
devraient  nous  autoriser  à  employer  Tiodoforme  dans  l'œil 
humain,  nous  arrivons  aux  conclusions  suivantes  :  L'iodo- 
forme doit  être  introduit  immédiatement  après  Tinfection, 
pour  empêcher  la  panophtalmie.  Si  la  rétine  est  lésée,  ce 
remède  reste  sans  effet. 

Les  dernières  publications  cliniques  sur  ce  sujet  nous  prou- 
vent que  les  auteurs  ont  perdu  en  grande  partie  leur  foi  en  ce 
qui  concerne  la  propriété  désinfectante  de  Tiodoforme  à  Tin- 
térieur  de  Fœil  humain.  On  a,  entre  autres,  déjà  publié  trois 
cas  d'ophtalmie  sympathique,  survenue  malgré  l'introduction 
d*iodoforme.  Krauss  compare  les  résultats  de  guérison  obte- 
nus par  Schirmer,  sans  iodoforme,  avec  les  siens,  dans  des 
cas  traités  par  l'introduction  de  différentes  préparations  d'io- 
doforme  dans  les  yeux  infectés.  La  statistique  prouve  que  le 
nombre  des  guérisons  sans  iodoforme  est  bien  supérieur  au 
nombre  de  guérisons  d'yeux  traités  à  Tiodoforme.  L'emploi 
de  ce  remède  est  donc  loin  d^être  un  progrès,  d'autant  plus 
que  le  danger  de  l'infection  sympathique  semble  s'accentuer 
par  cette  méthode. 

Pour  contrôler  ces  résultats  par  des  expériences,  Krauss  a 
mtroduit  de  Tiodcforme  dans  les  yeux  de  différents  animaux. 
Les  yeux  étaient  normaux  dans  la  première  série  et  infectés 
dans  la  seconde  série.  Voici  ses  conclusions  :  «  L'iodoforme, 
par  sa  seule  introduction,  peut  provoquer,  dans  Tœil  normal, 
des  altérations  notables  et  durables  que  l'on  pourrait  encore 
accepter  si  vraiment  le  remède  avait  une  propriété  désinfec- 
tante favorable.  Mais  c'est  ce  qui  n'est  pas.  Dans  chaque  cas 


42  REVUE  GÉNÉRALE 

d'infection,  même  bénigne,  Tiocloforme  reste  sans  effet.  Dans 
l'œil  normal,  la  résorption  dure  plusieurs  mois.  L'examen  cli- 
nique démontre  que,  dans  le  vitré  normal  et  infecté,  il  se 
produit  très  lentement  une  désagrégation  de  Tiodoforme  en 
iodures.  Quant  aux  altérations  histologiques  produites  par 
cette  substance,  nous  voyons  se  former  des  troubles  cornéens 
par  lésion  de  Tendothélium  ;  de  plus,  une  désorganisation  plus 
ou  moins  intense  des  tissus  pouvant  même  entraîner  la  paré- 
sie  du  bulbe. 

Toutes  ces  recherches  prouvent  que  la  désinfection  intra- 
oculaire  par  l'iodoforme  ne  mérite  point  ce  nom  ;  qu'il  faut,  à 
l'avenir,  s'abstenir  d'user  de  ce  remède  qui,  tout  en  étant  sans 
utilité  thérapeutique,  peut  plutôt  nuire.  s.  redslob. 

4)  Ballaban  rappelle  les  trois  stades  (décrits  par  Fuchs), 
dans  l'évolution  de  tumeurs  intra-bulbaires,  savoir  :  i®  la 
période  de  début  de  la  tumeur;  n^  la  période  du  glaucome 
consécutif  et  de  la  sclérite  secondaire;  3*  la  période  de  la 
perforation.  L'auteur  a  observé  pourtant  un  cas  où  la  marche 
de  raffection  était  toute  différente  :  la  deuxième  période 
faisait  complètement  défaut.  Une  tiimeur  sarcomateuse, 
intra-bulbaire,  relativement  petite,  a  donné  naissance  à  une 
tumeur  épibulbaire  beaucoup  plus  grande.  On  a  constaté, 
avant  l'énucléation,  une  névrite  optique  sous  l'aspect  de 
papille  étranglée. 

Se  basant  sur  les  recherches  concernant  ce  cas,  l'auteur 
formule  les  conclusions  suivantes  : 

I**  L'absence  du  décollement  secondaire  de  la  rétine  au 
cours  de  la  tumeur  intra-oculaire  doit  être  attribuée  à  une 
synéchie  étendue,  soudant  l'épithélium  pigmenté  de  la  rétine 
avec  la  masse  du  néoplasme. 

a^  Dans  les  cas  de  tumeur  intra-bulbaire,  où  le  glaucome 
consécutif  ne  s'est  pas  encore  manifesté,  on  trouve  généra- 
lement une  névrite  optique. 

3^  L'apparition  précoce  delà  tumeur  épi-bulbaire,  sans  glau- 
come précurseur,  est  expliquée  par  une  localisation  singulière 
du  foyer  primitif  du  sarcome.  L'auteur  présume  que,  dans  des 
cas  pareils,  ce  foyer  se  trouve  dans  l'épaisseur  de  la  scléro- 
tique. De  ce  point,  le  néoplasme  se  propage  dans  deux  direc- 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRTMAL,  ETC.      43 

tîons  opposées  :  vers  l'intérieur  du  globe  et  en  dehors.  La 
croissance  plus  faible  de  la  partie  intra-bulbaire,  en  compa- 
raison avec  le  développement  de  la  tumeur  extrabulbaire,  a 
pour  cause  les  conditions  moins  avantageuses  dans  Tintérieur 
du  globe  (vascularisation  plus  faible,  la  nutrition  difficile,  la 
résistance  de  la  coque  oculaire).  Au  contraire,  la  tumeur  épi- 
bulbaire  se  trouve  dans  une  situation  beaucoup  plus  favo- 
rable, car  rien  ne  s*oppose  à  la  prolifération  rapide  et  abon- 
dante de  ses  éléments.  k.-w.  «ajbwbki. 


MALADIES   DBS    PAUPlàftlS,  DB   L*APPARBIL   LACRYMAL   ET   DB    L*URBITB 

i)  Grunert  (Karl).  —  La  chirurgie  des  sinus  supérieurs  suivie  de  remar- 
ques pur  les  troubles  post-opératoires  des  muscles  du  globe  oculaire  (Ërfah- 
rungen  aus  dem  Gebiele  der  Chirurgie  der  obern  Nebenhôhlcn  der  Nase 
mit  besonderer  Beriîcksichligunfi^  der  pos topera tiven  Augenmuskelstfirun- 
gen)  (Zéitsch,  f,  Augenheilk.,  XI 1,  p.  709). 

2)  Knapp.  —  Opération  de  Tentropion  (Entropium-Operation)  (Correspon- 
dentbl,  fur  Schwêiter  Aerzle,  p.  52 i,  1906). 

3)  WurdeiniiRffi  (H.-V.).  —  Sarcome  mélanique  primitifde  la  paupière  infé- 
rieure et  de  Torbite  (Primary  melanotic  sarcoma  of  the  lower  eyelid  and  or- 
bit)  (OphthAlmology,  octobre  iqoS). 

4)  Johnston  (R.-H.)*  —  Sarcome  mélanique  primitif  de  la  paupière  (Primary 
melanotic  sarcoma  of  the  eyelid)  (Ophthalmology,  octobre  igoS), 

5)  Van  Vesel.  —  Les  nouvelles  méthodes  de  blépharoplastie  (Die  neuercn 
Methoden  der  Blepharoplastik)  (In&ag.  2>is$,y  Freiburg,  1906). 

6)  Kuhnt.  —  Sur  Thémostase  après  des  opérations  palpébralcs  chez  des 
hémophiles  (Zur  Blutstillung  nach  Liaoperationen  bei  Haemophilen) 
ZeiUch.  f.  Augênheilk.^  XII,  p.  390). 

7)  Piok.  —  La  suture  après  Texcision  du  trachome  (Zur  Naht  der  Trachom- 
Excision)  {Zeitsch.  f,  AngenheiUt.^  XII,  p.  $92). 

8)  Thompson  (G.-W.)  et  Chatterton  (ëdoar).  ^  Kyste  des  glandes 
de  Krause(Cyst  of  Krause's  glands)  (Trans,  Ophth.  Society ,  p.  i,  1905 j. 

1)  Grunert  décrit  sa  façon  d'opérer  la  sinusite  frontale  : 
c'est  la  méthode  de  Killian  avec  cette  modification  qu'il  enlève 
la  paroi  antérieure  du  sinus  en  entier  et  même  encore  la  moi- 
tié antérieure  de  la  paroi  orbitaire  médiane.  S'il  le  faut,  il 
n'épargne  point  l'os  nasal  ni  l'apophyse  nasale  du  maxillaire 
supérieur. 

Les  symptômes  oculaires  de  la  sinusite  frontale  sont  con- 
nus :  gonflement  des  paupières,  formation  de  fistules,  disloca- 
tion et  troubles  des  mouvements  du  globe,  vision  diplopique 
et  même  cécité  à  la  suite  de  la  pression  de  l'exsudat  sur  le 
nerf  optique.  Ce  qui  est  moins  connu,  ce  sont  les  troubles 


44  REVUE  GÉIIÉRÂLE 

oculaires  occasionnés  par  Topérâtion  de  la  sinusite.  Gninert 
cite  quatre  cas  d*opération  :  il  s'en  suivit  une  diplopie  passa- 
gère  due  à  une  parésie  de  Toblique  supérieur  et  à  l'insuffi- 
sance du  droit  interne.  Ce  furent  les  seuls  troubles  postopé- 
ratoires. 

La  lésion  de  ces  muscles  est  facile  à  comprendre,  car  ils  se 
trouvent  directement  dans  le  champ  opératoire  ;  ce  qui  s'ex- 
plique plus  difficilement,  c'est  la  courte  durée  de  la  diplopie  : 
ou  bien  la  poulie  disloquée  se  fixe  à  un  autre  endroit,  ou  bien 
—  ce  qui  a  été  également  observé  —  la  diplopie  disparait 
alors  même  que  la  parésie  musculaire  subsiste. 

L'opération  décrite  par  Tauteur  ne  défigure  pas  pins  que 
les  autres  méthodes.  b.  rbdslob. 

a)  Knapp  observa  une  petite  fille  atteinte  d'entropion, 
occasionné  probablement  par  un  de  ces  cas  rares  de  pemphi- 
gus  de  la  conjonctive  :  en  effet,  on  avait  constaté  jadis  une 
grosse  bulle  sur  la  conjonctive  bulbaire.  L'entropion  fut  guéri 
par  l'opération  d'après  Jaesche-Arlt,  qui  consiste  en  tine 
séparation  du  bord  ciliaire,  avec  implantation  d'un  lambeau 
de  muqueuse  labiale.  b.  rbdslob. 

3)  Wùrdemann  rapporte  l'observation  dune  femme  âgée 
de  soixante  ans  qui  avait  une  tumeur  de  la  paupière  inférieure 
à  surface  ulcérée  de  la  grosseur  d'un  œuf.  Ablation  de  la 
tumeur  du  globe  et  exentération  de  l'orbite.  Pas  de  récidive 
au  bout  d'un  an.  L'examen  microscopique  de  la  tumeur  est 
fait  en  détail  (sarcome  mélanique).  coburn. 

4)  Johnston  rapporte  un  cas  de  sarcome  mélanique  primitif 
des  paupières  observé  chez  im  malade  âgé  de  vingt  ans.  Le 
diagnostic  fut  confirmé  par  Texamen  microscopique.  La 
tumeur  fut  excisée.  coburn. 

5)  Van  Vesel  donne  la  relation  des  méthodes  plastiques 
employées  pour  les  paupières,  à  lambeau  pédicule  ou  non,  de 
l'année  1793  à  1901.  stock. 

8)   Kuhnt   recommande  l'emploi  de  pinces    spéciales   qui 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  45 

lui  ont  rendu  de  grands  services  dans  un  cas  grave  d'hémo* 
philie,  où  le  malade  allait  succomber  d'anémie  à  la  suite  d'hé- 
morragie après  une  opération  de  trachome.         b.  ubdslob. 


RAPPORTS    Dl    l'oPHTALMOLOOIB   AVBC   LA   PATHOLOOIB   OÂNéRALB 

i)  Frank  (M  ).  —  Cas  d*idiotie  amaurotique  familiale  (A  case  of  amaurolic 
family  idiocy  with  a  summary  of  reporied  cases)  (Jonrn,  of  ihe  àmeric. 
med.  Association,  20  janvier  1906). 

a)  Posey  (W.  -C).  —  Méningite  cérébro-spinale  avee  photorra|fhie8  (Photo- 
graphs  of  case  of  cerebro-spinal  meningitisj  (Report  of  the  section  on 
Opnthalmoloffy.  Collège  of  Physicians  of  PhiUdelphia,  février  1906). 

3)  Rosenmeyep  (Luowio).  —  Neurome  plexiforme  et  hydrophtalmus  (Ran- 
ken-neurom  undHydrophtalmui)(Ceniralblatt  fûrprakt.  Augenheilk,^man 
1906). 

4)  Ullmann.  —  Le  clignement  vibratoire  des  paupières  et  les  affections 
rénales  (Acad,  des  sciences,  ii  septembre  1905). 

i)  La  malade  de  Frank  est  une  fille  âgée  d'un  an  dont  les 
parents  sont  Israélites.  Elle  a  un  aspect  robuste,  mais  ne  peut 
rester  debout,  ne  comprend  rien.  Les  réflexes  sont  exagérés, 
Tenfant  est  particulièrement  impressionnée  par  le  moindre 
bruit.  Pupilles  égales,  d'environ  i5  millimètres  de  diamètre, 
réagissant  lentement  à  la  lumière.  Atrophie  du  nerf  optique, 
macula  entourée  de  petites  taches  rougeâtres,  circonscrites 
par  une  rétine  grisâtre.  Jusqu'en  juillet  iqoS,  3^  auteurs 
ont  étudié  54  cas  d'amaurose  accompagnant  Tidiotie.  Les 
malades  se  divisent  en  22  cas  chez  des  enfants  du  sexe  mas- 
cidin  et  en  a5  du  sexe  féminin.  Sur  ces  cas,  27  sont  survenus 
chez  des  juifs,  6  chez  des  catholiques  et  chez  les  autres  aucune 
indication  spéciale.  Le  nystagmus  fut  noté  dans  i5  cas.  L'âge 
des  malades  varie  entre  quatre  mois  et  trois  ans.      coburn. 

^)Po8€y  présente  les  photographies  d'un  malade  qui  mourut 
de  méningite  cérébro-spinale.  On  remarque  un  écartement 
anormal  des  paupières  des  deux  côtés  avec  large  dilatation 
des  pupilles.  Posey  attribue  ce  symptôme  à  une  excitation  du 
sympathique  cervical.  coburk. 

3)  Il  n'y  a  que  cinq  cas  de  ce  genre  décrits  dans  la  littéra- 
ture. Rosenmeyer  en  ajoute  un  sixième.  La  même  affection 
dont  sont  atteints  les  nerfs  cutanés  s'étend  également  au  nerf 
ciliaire,  à  savoir  :  une  prolifération  de  tissu  conjonctif,  une 


I 


46  REVUE  GÉNÉRALE 

altération  des  voies  lymphatiques,  la  destruction  des  fibres 
nerveuses.  Tous  ces  troubles  ont  une  influence  sur  rechange  de 
l'humeur  aqueuse,  un  état  glaucomateux  y  succède  produisant 
ainsi  Thydrophtalmus.  b.  rbdslob. 

4)  Le  clignement  vibratoire  des  paupières  est,  à  ce  que 
Ullmann  a  eu  Toccasion  de  constater  à  maintes  reprises,  l'in- 
dice d'une  affection  des  reins,  n'importe  qu'elle  en  soit  la 
cause.  Ce  signe  pathognomonique  se  manifeste  surtout  lorsque 
l'affection  est  à  son  début,  c'est-à-dire  lorsqu'elle  est  encore 
bénigne,  même  lorsqu'elle  n'est  qu'une  simple  irritation.  Le 
clignement  vibratoire  se  manifeste  de  préférence  aux  paupières 
supérieures,  la  plupart  du  temps  à  une  seule  paupière,  rare- 
ment aux  paupières  inférie,ures  ainsi  qu'à  la  commissure 
externe.  Lorsque  cette  dernière  est  le  siège  du  clignement,  elle 
entraine  tout  l'œil  dans  son  mouvement  vibratoire.  La  durée 
des  accès  de  clignement  est  de  quelques  minutes  à  trente 
minutes  et  quelquefois  davantage.  L'accès  se  répète  souvent 
pendant  plusieurs  jours  et  puis  cesse.  La  manière  de  procéder 
n'est  pas  la  même  chez  tous  les  individus.  Chez  certains,  les 
accès  de  clignement  se  répètent  souvent  avec  plus  ou  moins 
d'insistance  et  de  persistance,  tandis  que  chez  d'autres  c'est  le 
contraire  qui  a  lieu.  Le  signe  de  clignement  ne  se  montre  pas 
infailliblement  chez  tous  ceux  atteints  ou  menacés  d'une  affec- 
tion rénale.  Il  y  a  en  cela,  comme  en  toute  chose,  exception 
à  la  règle  ;  mais  là  où  ce  signe  se  montre,  il  est  l'indice  d'une 
affection  rénale  déjà  développée  ou  prête  à  se  développer. 
Lanalyse  des  urines  aidera  beaucpup  à  vérifier  le  diagnostic 
et  à  prescrire  la  médication  appropriée  qui,  bientôt,  fera  dis- 
paraître ce  clignement  ennuyeux.  r. 


VARIA 


i)  Uribe  y  Tronooso  et  Ramirez  (Manubl).  —  Ruban  métrique  pour 
déterminer  les  acuités  visuelles  inférieures  sans  calculs  (Centra  metrica 
para  determinar  las  agudezas  visuales  inferiores  sin  calcules)  (Anales  de 
Ofalmologia,  juin  1906). 

2)  Armaignac.  —  Autosynoptoraëlre  à  curseur  et  à  miroirs  (Recueil 
d'ophtalmologie,  p.  65-74,  février  1906). 

3)  Landolt.  —  Quelques  remarques  sur  les  instruments  courants  en  chirurgie 
oculaire  f  A rc/i(ve«  d'ophtalmologie^  p.  257,  mai  1906). 


VARIA 


47 


i)  Uribe  y  Troncoso  et  Manuel  Ramirez  ont  pensé  que  les 
acuités  visuelles  inférieures  étaient  difficiles  à  déterminer;  ils 
ont  donc  fait  construire  un  ruban  métrique  que  Ton  peut  fixer 
à  côté  de  Téchelle  et  qui  porte,  en  même  temps  que  la  distance , 
Facuité  visuelle.  On  rapproche  le  malade  de  Téchelle  jusqu'à 
ce  qu'il  puisse  distinguer  les  plus  gros  caractères  ;  en  tirant  le 
ruban,  on  lit  sur  celui-ci  la  distance  du  malade  à  Téchelle  et  en 
même  temps  la  valeur  de  Tacuité  visuelle  réduite  en  décimales. 
Ib  donnent  ensuite  les  équivalences  décimales  des  différentes 
échelles  pour  les  acuités  inférieures,  rapportées  en  décimales. 

Echelle  de  Montano  : 


Grosses  lettres  vues  à 

4  mètres  G  =  5o  (gonioptries), 
3      —      G  =  66,6        — 

—           — 

a 

— 

G  =  100         — 

—           — 

I 

— 

G  =  200         — 

Echelle  de  Sulzer  : 
Grosses  lettres  vues  à 

o,5o       —      G  =  4oo          — 

4  mètres  S  =  o,8  (grades). 
3       -      S  =  o,6         — 

—           — 

2 

— 

S  =  0,4        - 

—           — 

I 

— 

S  =  0,2        — 

Echelle  de  Wecker  : 
Grandes  lettres  vues 

o,4o 

à 

—      S  =  o,i         — 

4  mètres  V  =  o,o8 
3       —      V  =  o,o6 

—             — 

2 

-      V  =  0,04 

—             — 

I 

—     V  =  0,02 

Echelle  de  Snellen  : 
Grandes  lettres  vues 

o 

à 

,5o      —     V  ==  o,oi 

6  mètres  V  =  o,io 
5       —      V  =  o,o83 
4      —     V  =  0,067 
3       —     V  =  o,o5o 
2       —     V  =  o,o33 

—             — 

I 

-^     V  ==  0,017 

—            — 

o 

,5o 

—      V  =  0,009 

0.   DUBRBUIL. 

2)  Armaiffnàc  fait   la  description  de   ses  deux  appareils 


48  REVUE  GÉNÉRALE 

destinés  à  contrôler  la  vision  binoculaire  et  à  mesurer,  à 
rinsu  du  sujet,  Tacuité  visuelle  de  chaque  œil.  Il  les  appelle 
des  autosynoptomètres  (avtoç  =  par  soi-même  ;  by\j  =  idée  de 
simultanéité;  c'|  =  vue;  uizpov  =  mesure). 

Le  premier  —  Tautosynoptomètre  à  curseur  —  est  basé 
sur  le  principe  de  la  méthode  de  la  règle.  Il  se  compose  d'une 
tige  dans  laquelle  glisse  un  curseur  qui  peut  être  fixé  dans 
trois  positions  déterminées.  A  lune  des  extrémités  de  la  tige 
est  fixée  une  échelle  typographique  se  composant  de  mots 
courts.  Le  sujet  se  place  à  l'autre  extrémité  de  la  tige. 

Le  second  appareil  —  Tautosynoptomètre  à  miroirs  —  est 
\me  modification  de  l'appareil  de  Fiées,  dit  miroir  trompeur. 
Les  miroirs  peuvent  tourner  de  telle  façon  qu'on  obtient  un 
grand  nombre  de  combinaisons  qui  déjouent  la  simulation. 

Cette  description  est  accompagnée  de  deux  figures  et  deux 
tableaux.  p.  c. 

3)  Landolt  consacre  un  long  article  à  Tétude  du  maniement 
et  de  la  forme  des  instruments  courants  en  chirurgie  oculaire. 
Les  couteaux,  kysti tomes,  curettes  doivent  être  maintenus 
par  la  pulpe  de  nos  trois  premiers  doigts.  La  pulpe  est  en  efifet 
la  partie  la  plus  sensible  et  nous  permet  d'apprécier  avec  pré- 
cision la  résistance  et  la  nature  des  tissus.  Il  passe  ensuite  en 
revue  les  principaux  instruments  en  indiquant  certaines  modi- 
fications. Entre  autres,  les  pinces  doivent  avoir  un  res.sort 
souple,  des  branches  fermes  et  rigides.  On  se  servira  avec 
avantage  de  porte-aiguille  à  fermeture,  modifié  par  Tauteur  de 
façon  à  pouvoir  saisir  et  serrer  graduellement  n'importe  quelle 
grosseur  d'aiguille.  Les  instruments  à  manche  d'ivoire  ne 
méritent  pas  d^étre  délaissés,  car  leurs  nombreux  avantages 
compensent  largement  de  légers  inconvénients.  Le  couteau  de 
de  Grtrfe  doit  définitivement  remplacer  le  couteau  triangulaire 
dans  la  plupart  des  cas.  Les  modèles  de  nos  bistouris  doivent 
être  plus  petits  qu'en  chirurgie  générale.  En  terminant,  l'au- 
teur recommande  au  chirurgien  d'avoir  toujours  le  souci  des 
instruments  et  de  leur  perfectionnement,  et  de  ne  pas  s'en  rap- 
porter au  fabricant  qu'il  doit  diriger  et  corriger. 

BBNizBCH. 

Le  Gérant  :  P.  Masson. 
Lyon.  —  Imp.  A.  Rbt  et  0«,  4i  rue  Gentil.  --  44130 


N""  2  28  FÉVRIER  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


La  Phlébite  rétinienne 

Par  le  Professeur  ROLLET 


Il  est  curieux  de  constater  que,  dans  les  ouvrages  actuels 
sur  les  maladies  du  fond  de  Toeil,  il  n'existe  pas  de  chapitre 
consacré  à  la  description  de  la  phlébite  rétinienne.  C'est  ainsi 
que,  récemment,  Dufour  et  Gonin  *  étudient  les  obstructions 
vasculaires,  mais  Tinflammation  des  veines  rétiniennes  est 
passée  sous  silence.  Je  m'empresse  d'ajouter  que  pareille 
lacune  est  à  signaler  dans  moh  Traité  d'ophtalmoscopie^.  Sans 
doute,  dirait  on,  il  manque  des  observations  à  ce  sujet.  Je 
répondrai  aujourd'hui  que,  souvent,  il  s'agit  de  cas  mal  inter- 
prétés au  point  de  vue  pathogénique  ou  étiologique.  On  rap- 
porte à  la  thrombose  ou  à  la  violente  inflammation  papillo- 
rétinienne  ce  qui  doit  revenir  à  la  phlébite  primitive  simple. 

Voici,  à  ce  sujet,  l'observation  d'un  de  mes  malades  qui 
m'était  présenté  avec  le  diagnostic  de  thrombose  de  la  veine 
centrale  de  la  rétine  et  chez  lequel  j'admets  une  double  phlé- 
bite rétinienne,  probablement  d'origine  dentaire  : 

Célestin  M...,  âgé  de  trente-six  ans,  entré  à  la  Clinique  de  M.  le 
professeur  Rollet  le  3o  novembre  1906^. 

Père  mort  à  cinquante-deux  ans  d'affection  deTestomacde  nature 
indéterminée  (le  malade  avait  neuf  ans);  mère  morte  à  cinquante- 
deux  ans  de  pleurésie.  Six  enfants  :  deux  sont  morts,  Tun  à  trois 
ans,  Tautre  à  quatre  ans.  Les  quatre  autres  sont  vivants.  Marié 
Une  première  fois  à  vingt-cinq  ans,  sa  femme  est  morte  trois  ans 
après  de  suites  de  couches  (l'enfant  était  mort)  ;  c'était  sa  première 


1  DvFoun  et  GoNtrr,  Encyclopédie  franc,   d'ophtalmologie,  VI,  Paris  1906» 

*  Rollet,  Traité  d'ophtalmoscopic,  Paris,  Masson,  édil.,  1898, 

'  Observation  recueillie  par  M.  Grandclémeni,  Interne  de  la  Clinique. 


5Ô  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  -•  ROLLET 

grossesse.  Remarié  à  (rente  ans  ;  femme  vivante  et  bien  portante. 
Trois  enfants  bien  portants  ;  sa  femme  est  actuellement  enceinte  et 
presque  à  terme.  Pas  de  fausses  couches.  Depuis  Tàge  de  neuf  ans, 
le  malade  fait  un  métier  pénible,  il  fut  voîturier  jusqu'il  y  a  trois 
ans.  Depuis  ce  moment,  il  est  cantonnier.  Il  n'a  jamais  eu  de 
maladies  sérieuses,  il  nie  la  syphilis  et  Talcoolisme.  Il  n'a  pas  fait 
de  service  militaire  comme  soutien  de  famille.  Depuis  plusieurs 
années  il  souffre  des  dents  et  a  fréquemment  des  abcès. 

Le  1 1  août  dernier,  le  malade  était  sur  la  route  au  gros  du  soleil, 
lorsque  brusquement,  à  ii  heures  du  matin,  il  tomba  sans  cause  et 
resta,  dit-il,  au  moins  un  quart  d'heure  sans  connaissance  ;  il  met 
cet  accident  sur  le  compte  d'une  insolation  ;  il  se  releva  seul  et  put 
continuer  son  travail.  Ce  n'est  qu'un  mois  après  environ  qu'il 
s'aperçut  que  la  vue  baissait  de  l'œil  droit  d'une  façon  progressive, 
sans  obnubilations  passagères,  sans  douleur  d'abord  et  sans  phéno- 
mènes inflammatoires. 

Il  y  a  un  mois  seulement  apparurent  des  douleurs  de  tête  assez 
violentes  occupant  principalement  la  moitié. droite;  en  même  temps 
la  vue  commença  à  se  troubler  sur  l'œil  gauche,  mais  depuis  quinze 
jours  l'état  est  stationnaireJHtfSam|5>«^  vomissements  et  n'a 
pas  refait  de  chute  analo^Aa  celle  du  mlmM^ût. 

Actuellement  :  Le  nmrae  vienl'*8''i  HôtePf^imi,  il  n'y  voit  plus 
du  tout  de  l'œil  droitfqui  nAUGhs^vel^igin^àion  quantitative  ; 
œil  gauche,  V  =  1/3. \  ^^    ^^  / 

L'aspect  extérieur  de^i^ux.  est  normal.  RieiyÉfux  paupières  ni  à  la 
conjonctive.  Cornée,  chambwC^^fiiA^e^iîÎBnormaux,  Les  pupilles 
sont  égales  et  réagissent  bien  aux  deux  modes.  Les  milieux  sont 
normaux. 

Examen  ophtalmoscopîque.  —  Œil  droit  :  Les  milieux  sont  très 
transparents.  A  l'examen  du  fond  de  l'œil,  on  voit  la  papille  dont 
les  bords  sont  indistincts,  mais  on  s'aperçoit  que  cette  papille  n'est 
pas  saillante  au-dessus  du  plan  rétinien,  la  rétine  est  un  peu  infil- 
trée. Veines  énormes,  au  moins  triplées  de  volume,  très  tor- 
tueuses^ avec  un  reflet  lumineux  central  ;  elles  décrivent  des  sinuo- 
sités suivant  le  plan  antéro-postérieur  et  disparaissent  par.  endroit 
en  partie  dans  le  tissu  gonflé  de  la  rétine  ;  pas  de  variations  de 
calibre.  Leur  volume  est  augmenté  jusqu'à  l'extrême  périphérique. 
Artères  pâles,  difficilement  visibles,  leur  calibre  n'est  pas  modifié. 
Le  tissu  rétinien  est  parsemé  dans  toute  son  étendue  de  petites 
hémorragies  en  flammèches  assez  superficielles.  Il  n'existe  pas  de 
grandes  plaques  hémorragiques,  ni  de  plaques  blanches;  ces  petites 
hémorragies  existent  aussi  à  la  macula  qui  n'offre  pas  d'autre  lésion. 


MEMOIRES  OR[&INAl)X.  —  ROLLËt  Si 

Œil  gauche  :  Rien  d  anormal  aux  membranes  antérieures;  ni 
aux  milieux.  A  Texamen  ophialmoscopique,  la  papille  a  conservé 
ses  contours  mais  ils  sont  un  peu  flous  ;  la  rétine  est  normale,  sans 
hémorragies.  Les  veines  seules  sont  volumineuses  et  légèrement 
sinueuses. 

Le  malade  est  pâle,  abattu  ;  il  se  plaint  de  douleurs  de  tête,  sur- 
tout localisées  à  droite  ;  la  pression  sur  les  os  du  crâne  n^est  cepen- 
dant pas  douloureuse.  Les  phénomènes  douloureux  sont  plus 
marqués  encore  au  niveau  de  la  moitié  droite  de  la  face  et  du  cou. 
On  remarque  alors  un  gonflement  léger  de  la  région  sous-orbitaire 
droite  et  la  pression  à  ce  niveau  est  très  douloureuse.  On  détermine 
également  de  la  douleur  à  la  pression  tout  le  long  de  la  carotide, 
mais  suKoutà  Tangle  du  maxillaire  inférieur  où  se  trouve  un  gan« 
glion  volumineux  et  très  douloureux. 

L'oreille  droite  n'a  jamais  coulé,  il  n'y  a  rien  d'anormal  du  côté 
de  lamastoïde;  cependant  le  malade  accuse  une  diminution  notable 
de  Tacuité  auditive  de  ce  côté.  A  Texamen  de  la  bouche,  on  s'aper- 
çoit que  toutes  les  dents  du  côté  droit  sont  mauvaises,  surtout  les 
molaires  supérieures. 

Examen  du  sinus  et  du  nez  par  le  D*"  Moreau.  Les  sinus  frontaux 
s'éclairent  bien.  Le  sinus  maxillaire  moins  bien,  mais  également 
des  deux  côtés.  Le  cornet  inférieur  est  hypertrophié,  il  n'y  a  rien 
d'anormal  à  la  rhinoscopie  postérieure. 

3  décembre.  —  On  arrache  les  mauvaises  dents  du  maxillaire 
supérieur;  après  ablation  de  la  prémolaire,  un  stylet  introduit 
dans  l'alvéole  pénètre  profondément  dans  le  sinus  maxillaire  qui 
est  lésé,  mais  ne  contient  pas  de  pus;  il  semble  cependant  qu'avec 
le  stylet  on  sente  des  fongosités. 

Examen  du  sang  par  le  D^  Tolot.  5  millions  de  globules  rouges 
très  normaux  de  forme.  La  valeur  globulaire  =  0,6,  donc  un  peu 
faible.  Les  globules  blancs  peuvent  être  évalués  à  un  peu  plus  de 
10.000  par  millimètre  cube.  En  résumé,  valeur  globulaire  faible, 
leucocytose  légère,  cela  peut  cadrer  avec  un  néoplasme  ou  un  foyer 
inflammatoire  chronique,  sans  que  l'examen  du  sang  puisse  diffé- 
rencier l'un  de  l'autre. 

Le  soir  de  son  entrée,  le  malade  avait  38,2.  La  température  du 
soir  oscille  les  jours  suivants  entre  37,8  et  38,2.  Rien  dans  les 
urines,  ni  sucre,  ni  albumine. 

6  décembre.  —  Exeat. 

Ainsi,  voici  un  sujet  de  trente-neuf  ans  qui  présente  une 
légère   leucocytose    et  de  l'ostéite  dentaire,   0.   D.  V=Q;  à 


52  MÉ\fOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET 

rO.  G.  V=r  i/3.  A  Texamen  ophtalmoscopique,  à  droite, 
papillo-rétinite  sans  plaques  exsudatives,  artères  à  calibre 
normal,  veines  triplées  de  volume,  sans  interruption,  jusqu'à 
Textrême  périphérie,  nombreuses  hémorragies  en  flammèches. 
ATœil  gauche,  légère  papillite  et  veines  un  peu  augmentées 
de  volume. 

S'agit-il  de  Timage  ophtalmoscopique  de  la  thrombose  vei- 
neuse? Nous  voyons,  en  effet,  dans  ce  cas,  des  veines  extraor- 
dinairement  tortueuses  et  dilatées,  des  extravasats  hémorra- 
giques, mais,  à  Fencontre  des  descriptions  classiques  de  la 
thrombose,  les  artères  ne  sont  pas  rétrécies,  le  calibre  des 
veines  est  régulièrement  agrandi,  la  colonne  sanguine  .n'y  est 
nulle  part  interrompue  et  les  phénomènes  ophtalmoscopiques 
tendent  à  devenir  bilatéraux. 

Dans  l'œdème  papillaire  d'origine  mécanique,  par  néo- 
plasme et  hypertension  intra-crânienne,  jamais  on  ne  note 
pareille  augmentation  du  volume  des  veines  avec  hémorragies 
jusqu'à  Téquateur. 

Dans  Tétat  que  j'ai  jadis  dénommé  papillite  œdémateuse^ 
(terme  proposé  tour  à  tour,  depuis,  par  Baas^,  Geraso^, 
Parazols*),  il  y  a  stase  veineuse  par  double  action  mécanique 
et  inflammatoire,  à  la  suite  des  tumeurs  inflammatoires  du 
crâne  ou  de  Torbite.  G'est,  à  un  degré  plus  marqué,  la  papillo- 
rétinite  œdémateuse  répondant  à  la  violente  inflammation  du 
nerf  optique  et  de  la  rétine,  figurée  par  Haab^.  Il  est  pro- 
bable que,  dans  plusieurs  de  ces  cas,  la  phlébite  peut  entrer 
en  scène  dès  le  début,  constituant  ainsi  une  rétinite  phlé- 
bitique. 

Sans  doute^  le  terme  de  phlébite  réveille  les  vieilles  dis- 
cussions sur  la  thrombo-phlébite  ;  mais,  chez  mon  malade, 
c'est  la  phlébite  qui  domine  ;  elle  aura  été  antérieure  aux 


<  noLLBT,   Traité  cité,  p.  192.  et  :  Papillite  et  œdème  de  la  papille,  Pro- 
bince  médicale^  28  janv.  1899. 

*  Baas,  Zeil.  f.  Angenh,,  août  1899. 

3  CsRASO,  Le  malattie  oculari..,  II,  p.  45f ,  Torino  1901  (traduction  du  cha- 
pitre de  mon  Traité). 

*  Parazols,  De  quelques  aspects  ophtalmoscopiques  des  névrites  optiques. 
Thèse  de  Paris,  i5  mai  1906. 

5  Haab,  Atlas  d'ophtalmosdopict  trad.  par  Terson  et  Cuénod,  p.  iô5  et  106, 
Paris  1896. 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  53 

coagulations  veineuses  obstructives,  si  tant  est  qu^elles  se 
produisent  dans  la  suite. 

En  définitive,  on  peut  reconnaître  quatre  principales  images 
opbtalmoscopiques  différentes,  selon  les  altérations  des  veines 
rétiniennes  : 

1®  La  stase  veineuse  accompagnant  Tcedème  papillaire  de 
cause  mécanique  ;  les  phénomènes  sont  papillaires  ou  péri- 
papillaires. 

a*  La  thrombose  veineuse  des  vieillards  et  des  cardiaques  ; 
c^est  Tobstruction  du  vaisseau  avec  se/s  interruptions,  des 
hémorragies,  de  la  minceur  des  artères. 

3^  La  thrombo-phlébite  rétinienne  suppurative  compliquant 
la  thrombo-phlébite  ophtalmique,  d'observation  exception- 
nelle, car  le  sujet  meurt  rapidement  ;  dans  un  cas  tout  récent  \ 
on  voyait  un  œdème  blanc  rétinien  et  de  grosses  veines. 

4®  La  phlébite  simple^  c^est  le  cas  de  mon  malade  et  de 
quelques  autres  que  j  ai  observés  antérieurement.  Il  s*agit 
d'une  inflammation  veineuse  relevant  d'une  infection  micro- 
bienne générale  ou  de  voisinage.  Les  veines  sont  énormes 
suivant  leur  parcours  tout  entier,  les  artères  sont  normales, 
l'inflammation  papillo-rétinienne  est  légère  et  secondaire. 

Cette  notion  de  la  phlébite  rétinienne  de  cause  périphérique 
et  quelquefois  insidieuse  est  importante  à  connaître,  ne 
serait-ce  qu'au  point  de  vue  thérapeutique.  Ces  lésions  n'ont 
pas  lieu  "de  nous  étonner,  en  raison  des  origines  si  multiples 
et  variées  des  ophtalmiques. 

Ainsi,  les  veines  de  la  portion  cérébrale  de  la  rétine  subis- 
sent les  mêmes  altérations  obstructives  que  les  veines  de  Ten- 
céphale,  mais  ce  même  système  veineux  rétinien  participe  aux 
processus  phlébitiques  d'origine  périphérique. 


1  Observation  rapportée  par  mon  ancien  interne,   M.  Moreau   (Manifes- 
tations orbito-oculaires  des  sinusites  sphénoïdales,  Thèse  de  Lyon^  p.  8i, 

i9o5). 


54  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  -  GOURFEIN 

La  Conjonctivite  infectieuse  de  Parinaud 

(Recherches  bactériologiques  et  expérimentales) 

Par  le  D»  GOURFEIN 

Médecin  A  la  Fondation  Rothschild  (Genève.) 


La  conjonctivite  infectieuse,  décrite,  pour  la  première  fois, 
par  Parinaud,  en  1889,  est  une  affection  très  rare.  Le  nom- 
bre des  cas  publiés  jusqu'à  ce  jour  est  de  47.  Le  lec- 
teur les  trouvera  tous  (excepté  le  cas  de  Bernheimer),  énu- 
mérés,  ainsi  que  l'historique  de  la  question,  dans  les  travaux 
de  Chaillous*  et  de  K.  Hoor^.  Le  nombre  de  cas  étudiés  au 
point  de  vue  bactériologique  (11  cas)  et  expérimental  (6  cas) 
est  encore  plus  restreint  ;  aussi,  ayant  eu  Toccasion  d'étudier, 
à  ce  double  point  de  vue,  un  cas  de  conjonctivite  de  Pari- 
naud, il  nous  a  paru  intéressant  de  le  publier. 

Observation.  —  Le  i5  octobre  1904  s'est  présenté  à  la  clinique 
ophtalmique  Rothschild  un  jeûne  garçon  nommé  S.  S...,  âgé  de 
dix-sept  ans,  cordonnier  de  sa  profession,  se  plaignant  de  son  œil 
droit.  L'affection  oculaire  et  l'état  général  paraissant  graves,  le 
jeune  homme  fut  admis  séance  tenante  à  l'hôpital.  Le  j^ur  même 
nous  avons  procédé  à  l'examen  détaillé  du  malade  ainsi  qu'à 
l'examen  bactériologique  de  la  sécrétion  conjonctivalc.  Le  jeune 
S.  S.  étant  un  enfant  naturel  élevé  dans  un  orphelinat  en  Italie, 
nous  n'avons  pu  obtenir  de  lui  aucun  renseignement  sur  ses  anté- 
cédents héréditaires;  quant  aux  antécédents  personnels,  il  nous 
déclare  n'avoir  jamais  été  malade. 

Elat  actuel.  —  S.  S,  était  bien  portant  jusqu'à  il  y  a  huit  jours; 
c'est  depuis  cette  époque  qu'il  se  sent  faible,  a  de  la  fièvre  et  des 
frissons  le  soir.  Il  ne  tousse  pas,  ne  crache  pas,  la  respiration  est 
normale,  aucun  symptôme  morbide  du  côté  du  thorax.  Rien 
d'anormal  aux  autres  systèmes. 


1  Chaillous,  La  conjonctivite  infectieuse  de  Parinaud,  Annales  d^ocnlis- 
tique^  janvier  igoi. 

«  K.  Hoon,  Die  Parinaud'sche  Konjunktivitis,  Klinisch.  Monalbl.  fur  Au- 
genheilhunde,  1906. 


U£MOiRES  ORIGINAUX.  —  GOUAFËIN  55 

Elai  de  l'appareil  visuel,  —  La  paupière  supérieure  de  l'œil 
droit  est  fortement  gonflée,  rouge,  œdématiée  en  demi-ptosis  et 
peu  mobile  ;  la  paupière  inférieure  est  également  gonflée,  mais  à 
un  degré  moindre.  En  renversant  les  paupières,  on  constate  un 
fort  boursouflement  des  conjonctives  palpébrales  et  des  culs-de-sac 
qui  sont  farcis  de  granulations  grisâtres  de  forme  ovalaire  et  de 
dimensions  variables.  La  conjonctive  bulbaire  est  hyperémiée.  La 
sécrétion  est  peu  abondante  et  légèrement  purulente.  La  cornée 
est  transparente  et  ne  présente  rien  d'anormal,  ainsi  que  les  voies 
lacrymales.  I^a  vision  est  égale  à  5/5.  Toute  la  chaîne  des  ganglions 
de  la  face  du  côté  droit  (les  préauriculaire,  rétro- et  sous -maxillaire, 
le  parotidien)  est  fortement  engorgée,  dure,  douloureuse  au 
toucher,  la  peau  est  rouge  et  luisante.  Cette  adénopathie,  d'après 
le  dire  du  malade,  aurait  précédé  de  cinq  jours  la  maladie  ocu- 
laire. Disons  de  suite  que  Tengorgement  ganglionnaire  a  disparu 
sans  suppuration  six  semaines  après  la  guérison  de  la  conjonctivite. 
Les  paupières,  la  conjonctive,  les  voies  lacrymales  et  les  ganglions 
du  côté  gauche  sont  sains.  Comme  symptômes  subjectifs,  le  malade 
éprouvait  des  picotements,  le  collage  des  paupières  et  une  difficulté 
dans  la  mastication. 

Le  traitement  topique  consista  en  cautérisation  de  la  conjonctive 
malade  avec  une  solution  de  nitrate  d'argent  à  a  pour  loo,  des 
compresses  chaudes  sur  les  paupières,  des  cataplasmes  chauds  sur 
les  ganglions;  à  l'intérieur,  huile  de  foie  de  morue. 

Le  malade  a  quitté  l'hôpital  le  i*'  novembre  1904^  guéri  de  sa 
conjonctivite.  L'adénite  persistait  encore  pendant  six  semaines. 

L'aspect  clinique  des  lésions  conjonctivales,  les  adéno- 
pathies,  la  pâleur,  la  faiblesse,  Tétat  fiévreux  du  malade 
(38,5  le  soir)  me  firent  penser  qu'il  pouvait  s'agir  de  la  tuber- 
culose aiguë  de  la  conjonctive.  C'est  donc  dans  le  but  de 
prouver  la  nature  tuberculeuse  de  Taffection  que  nous  avons 
entrepris  des  recherches  bactériologiques  et  expérimentales 
que  nous  allons  exposer  brièvement. 

Recherches  bactériologiques  et  expérimentales.  —  Comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut,  lorsque  le  malade  fut  admis  à  la  clinique, 
notre  premier  soin  fut  d'examiner  au  microscope  la  sécrétion  con- 
jonctivale.  Le  jour  même  et  les  jours  suivants  nous  avons  examiné 
un  grand  nombre  de  verrelets  faits  avec  la  sécrétion  conjonctivale 
et  colorés  soit   par  la  méthode    de  Ziebl,  à  chaud,  soit  par  la 


5d  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  GOURFEIN 

méthode  de  Gram  et  sur  aucun  d'eux  nous  n'avons  pu  constater  le 
bacille  de  Koch.  Même  les  microorganismes  saprophytes  qu*on 
trouve  ordinairement  sur  la  conjonctive  saîne  étaient  peu  nom- 
breux sur  ces  verrelets. 

Cultures.  —  Huit  tubes  de  pommes  de  terre,  deux  d'agar  glycé- 
rinée  et  quatre  de  sérum  de  Loeffler  ont  été  ensemencés  avec  la 
sécrétion  conjonctivale  et  portés  à  Tétuve  à  87  degrés. 

I^es  tubes  de  sérum  de  Loeftler  et  d'agar  glycérinée,  examinés 
après  trente-six,  quarante-huit  et  soixante-douze  heures  de  séjour 
à  Tétuve,  présentaient  de  rares  colonies  arrondies,  blanc  grisâtre, 
plus  opaques  au  centre  qu*à  la  périphérie,  et  d'autres  blanchâtres 
et  plus  nombreuses.  Les  premières  étaient  composées  de  xéro- 
bacilles  de  différentes  dimensions  qui,  injectés  dans  la  chambre 
antérieure  d'un  lapin,  ont  provoqué  un  léger  trouble  de  l'humeur 
aqueuse  et  une  hyperémie  de  l'iris,  symptômes  qui  se  sont  dissipés 
au  bout  de  trois  ou  quatre  jours  sans  aucun  traitement.  Les  colonies 
blanchâtres  étaient  composées  uniquement  de  staphylocoques 
blancs  qui,  injectés  dans  la  chambre  antérieure  d'un  lapin,  ont 
provoqué  les  mêmes  symptômes  que  le  xéro-bacille.  Sur  la  pomme 
de  terre,  les  mêmes  microorganismes,  mais  nulle  part  le  bacille  de 
Koch.  Bien  que  l'absence  du  bacille  de.  Koch  dans  la  sécrétion 
conjonctivale  et  dans  les  cultures  nous  ait  déjà  montré  qu'il  ne 
s'agissait  pas  de  la  tuberculose,  nous  avons  voulu  être  absolument 
sûr  à  ce  sujet;  dans  ce  but,  nous  avons  fait  des  inoculations  aux 
lapins  et  aux  cobayes  dans  la  chambre  antérieure,  sous  la  conjonc- 
tive et  dans  le  péritoine.  Disons  de  suite  qu'aucun  des  animaux 
inoculés  ne  présentait  de  symptôme  de  la  tuberculose. 
-  Expérience  n^  i .  —  Lapin,  poids  1.840  grammes.  i5  octobre 
1904  :  Injection  dans  la  chambre  antérieure  de  la  sécrétion  conjonc- 
tivale diluée  dans  l'eau  stérilisée.  —  16  octobre  :  Léger  trouble  de 
l'humeur  aqueuse  et  hyperémie  de  l'iris.  —  17  octobre  :  Trouble  de 
l'humeur  aqueuse  plus  prononcé,  synéchies  postérieures  assez 
fortes,  réaction  du  globe  oculaire.  Tous  ces  symptômes  se  sont 
dissipés  au  bout  de  neuf  jours  sous  l'influence  de  Tatropine.  Le 
lapin  meurt.  A  l'autopsie,  aucune  trace  de  tuberculose  dans  aucun 
des  organes. 

Expérience  n®  2,  —  Lapin,  poids  1.700  grammes.  16  octobre 
1904  :  Injection  dans  le  corps  vitré  de  l'œil  gauche  de  la  sécrétion 
conjonctivale  diluée  dans  de  l'eau  stérilisée.  —  17  octobre  :  Aucun 
symptôme  morbide.  —  18  octobre  :  Léger  trouble,  du  corps  vitré, 
globe  oculaire  très  injecté.  —  19  octobre  :  Trouble  du  corps  vitré 
plus  prononcé,  iritis  avec  quelques  synéchies  postérieures.  Instil- 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  ^  GOURFEIN  57 

lations  d*atropine.  A  partir  de  ce  jour,  ces  symptômes  vont  en 
s'améliorant  jusqu'à  guérison  complète.  Le  lapin  vit  encore  à  Theure 
qu*il  est. 

Expérience  n^  3,  —  Cobaye  n®  i ,  poids  480  grammes  ;  cobaye  n®a, 
poids  395  grammes.  16  octobre  1904  :  Injection  de  la  sécrétion 
conjonctivale  diluée  dans  dç  Teau  stérilisée  dans  le  cul-de-sac  infé- 
rieur de  Tœil  droit  du  cobaye  n^  i.  Le  boursouflement  provoqué 
par  Tinjection  persiste  pendant  cinq  heures,  disparaît  ensuite  sans 
laisser  aucune  trace.  Les  conjonctives  du  cobaye  n®  2  sont  frottées 
pendant  quelques  minutes  avec  la  sécrétion  conjonctivale  du 
malade.  Ce  frottement  provoque  une  irritation  mécanique,  mais  ne 
produit  aucune  infection. 

Expérience  n^  4»  —  Cobaye,  52 1  grammes.  20  octobre  1904  : 
Injection  de  la  sécrétion  conjonctivale  diluée  dans  de  l'eau  stérilisée 
(une  seringue  de  Pravaz)  dans  le  péritoine.  Le  soir,  la  température 
est  de  39  degrés;  le  lendemain  matin,  de  37,5.  A  part  ce  mouve- 
ment fébrile,  Tanimal  ne  présente  rien  d'anormal.  Quatorze  mois 
après  l'inoculation,  nous  sacrifions  l'animal.  A  l'autopsie,  aucune 
trace  de  tuberculose. 


Il  ressort  de  Texamen  microscopique  de  nombreux  verrelets 
faits  avec  la  sécrétion  conjonctivale,  des  cultures  obtenues 
avec  ladite  sécrétion,  de  Tautopsie  des  animaux  inoculés,  de 
la  marche  et  de  l'évolution  clinique  que  la  conjonctivite  de 
notre  malade  n'est  pas  de  nature  tuberculeuse. 

Nous  examinerons  maintenant  si  la  symptomatologie  que 
présentait  notre  malade  cadre  avec  celle  de  la  conjonctivite 
de  Parinaud. 

Etiologie,  —  La  conjonctivite  infectieuse  est  produite  par 
un  agent  microbien  inconnu  encore.  L'examen  bactériologique 
de  la  sécrétion  conjonctivale  fait  dans  douze  cas,  y  compris  le 
nôtre,  a  montré  la  présence  des  saprophytes  ordinaires  de  la 
conjonctive.  Dans  le  cas  de  Jocqs,  Hallion  a  constaté  en 
outre  des  streptocoques  pyogènes  et  Ella  Wylie,  dans  le  sien, 
des  staphylocoques  et  des  pneumocoques. 

Mais  ni  les  uns  ni  les  autres  ne  doivent  être  considérés 
comme  la  cause  de  la  conjonctivite  infectieuse.  D'après  Pari- 
naud, Tagent  inconnu  de  cette  aiTection  serait  d'origine  ani- 
male et  serait  transmis  à  l'homme  par  les  bovidés.  Cette 
hypothèse,  qui  peut  être  admise  pour  quelques  cas,  n'est  mal- 


58  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  GOURFEIN 

heureusement  pas  applicable  au  plus  grand  nombre  d'obser- 
vations publiées. 

En  effet,  d'après  la  statistique  de  M.  Ghaillous,  c'est  seule- 
ment dans  9  cas  sur  20  que  le  malade  a  pu  être  exposé  par 
ses  occupations  ou  par  un  certain  voisinage  à  un  contage 
animal,  sans  qu'il  fût  prouvé  qu'il  T-était  réellement  ;  dans  les 
autres  1 1  cas  la  possibilité  de  ce  contage  n'existait  pas  même. 
D'après  la  statistique  d'Hoor,  cette  possibilité  existait  dans 
65  pour  100  et  devait  être  écartée  dans  35  pour  100.  Dans  notre 
cas,  le  malade  vivait  dans  des  conditions  telles  que  le  contage 
animal  pouvait  être  exclu,  à  moins  que  Ton  admette  la  pos- 
sibilité de  la  contamination  par  les  peaux  tannées  que  les 
cordonniers  sont  appelés  à  manier  :  hypothèse  inadmissible. 

Par  conséquent,  pour  le  moment,  l'origine  animale  de  la 
conjonctivite  infectieuse  ne  peut  être  soutenue. 

La  conjonctivite  de  Parinaud  n'est  pas  une  maladie  conta- 
gieuse, on  n'a  jamais  pu  constater  la  transmission  de  cette 
affection  de  l'homme  à  l'homme.  L'enquête  minutieuse  faite  à 
ce  sujet  par  M.  Ghaillous  est  négative.  Nous-même  avons  fait 
une  enquête  dans  Tatelier  où  travaillait  notre  malade  ;  aucun 
de  ses  camarades  n'a  été  malade  ni  avant  ni  après  lui.  La 
conjonctivite  de  Parinaud  n'est  pas  davantage  transmissible 
aux  animaux.  Nous  avons  frotté  la  conjonctive  de  lapins  et 
de  cobayes  avec  la  sécrétion  conjonctivale  de  notre  malade 
sans  jamais  provoquer  chez  eux  une  conjonctivite;  même 
l'injection  sous-conjonctivale  de  la  sécrétion  restait  sans 
résultat  (voir  Expérience  n*  3). 

Diagnostic,  —  La  conjonctivite  infectieuse  de  Parinaud 
peut  être  confondue,  au  point  de  vue  clinique,  avec  la  con- 
jonctivite tuberculeuse  et,  d'après  quelques  auteurs,  avec  la 
conjonctivite  granuleuse.  Je  n'insisterai  pas  ici  sur  le  dia- 
gnostic différentiel  entre  la  conjonctivite  infectieuse  et  cette 
dernière  forme  de  conjonctivite,  car  les  lésions  anatomiques 
de  la  muqueuse  conjonctivale,  les  symptômes  objectifs  et 
subjectifs,  leur  marche  et  leur  évolution,  les  complications 
diffèrent  tellement  dans  les  deux  formes  de  conjonctivite  que 
la  confusion,  bien  que  possible  à  certaines  périodes  d'évolu- 
tion, me  parait  très  difficile.  Mais  si  la  conjonctivite  infectieuse 
peut  être  difficilement  confondue  avec  le  trachome,  elle  peut 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  GOUKF£IN  59 

Têtre  facilement  avec  les  diiFérentes  formes  de  la  tuberculose 
conjonctivale,  vu  le  grand  nombre  de  symptômes  communs 
aux  deux  affections.  Nous  examinerons  donc  en  détail  la 
symptonïatologie  et  les  caractères  principaux  de  chacune  de 
ces  maladies. 

Les  lésions  anatomiques  de  la  muqueuse  conjonctivale 
dans  la  conjonctivite  infectieuse  ont  une  très  grande  ressem- 
blance avec  celles  de  la  tuberculose  conjonctivale  :  les  végé- 
tations, de  dimensions  variables,  rouge-jaunâtre,  demi- 
transparentes  au  début,  opaques  à  un  degré  plus  avancé, 
décrites  par  Parinaud  ne  peuvent  pas  être  considérées  comme 
caractéristiques  de  la  conjonctivite  infectieuse  parce  qu^on  né 
les  rencontre  pas  dans  tous  les  cas  et  surtout  parce  qu'on  les 
retrouve  dans  les  autres  formes  de  conjonctivite  et  tout  parti- 
culièrement dans  la  tuberculose  conjonctivale,  forme  végé- 
tante. Il  en  est  de  même  avec  les  symptômes  cliniques  et 
Tétat  général  du  malade.  Le  gonflement  plus  ou  moins  fort 
des  paupières,  l'abaissement  de  la  paupière  supérieure,  la 
sécrétion  muqueuse  ou  muco-purulente,  modérée  ou  abon- 
dante, Tadénopathie  suppurée  ou  non,  la  fièvre  avec  frissons 
irréguliers,  le  malaise,  l'indolence  se  rencontrent  dans  les 
deux  afTections.  Mais,  parmi  ces  symptômes,  il  en  est  un 
certain  nombre  qui  ne  présentent  pas  le  même  caractère  ou 
n'atteignent  pas  le  même  degré  de  développement  dans  les 
deux  affections. 

La  conjonctivite  infectieuse  est  toujours  accompagnée 
d'adénite  suppurée  ou  non  des  ganglions  de  la  face. 

Parinaud  a  voulu  faire  de  la  suppuration  des  ganglions  un 
caractère  essentiel  de  la  conjonctivite  infectieuse,  car  dans  ses 
premières  observations  la  suppuration  des  ganglions  était 
constante,  mais  plus  tard  il  a  eu  Toccasion  d'étudier  un  cas 
de  conjonctivite  infectieuse  qui  était  accompagné  d'une  adé- 
nite non  suppurée.  Les  travaux  de  Despagnet,  de  Chaillous  et 
d'autres  auteurs  ont,  en  effet,  montré  ensuite  que  la  suppu- 
ration des  ganglions  ne  peut  pas  être  considérée  comme  un 
symptôme  pathognomonique  de  la  conjonctivite  de  Parinaud, 
car  dans  le  plus  grand  nombre  de  cas  publiés  depuis,  l'adéno- 
pathie  évoluait  vers  la  résorption;  ainsi,  d'après  Chaillous, 
sur  20  cas  réunis  dans  son  travail,  7  seulement  s'accompa- 


60  MÉMOIRES  ORIGNAUX.  —  GOURFEIN 

gnèrent  d'adénite  suppurée  et,  d'après  Hoor,  12  cas  sur  29, 

L'adénopathie  existe  également,  même  très  souvent,  dans 
d'autres  formes  de  conjonctivite  et  particulièrement  dans  la 
tuberculose  conjonctivale,  mais  elle  n'y  est  pas  constante,  est 
indolore  et  n'atteint  pas  le  même  degré  de  développement. 

Dans  la  tuberculose  conjonctivale,  Tadénopathie,  d'après  la 
statistique  de  Villard,  existerait  dans  85  pour  100  des  cas 
seulement,  la  préauriculaire  dans  62  pour  100,  la  rétro-  et 
sous -maxillaire  dans  20  pour  100,  la  cervicale  dans  12  pour 
100  et  la  parotidienne  dans  4  pour  100  ;  Tengorgement  simul- 
tané de  tous  les  ganglions  de  la  face  (du  côté  de  la  lésion  con- 
jonctivale) dans  la  tuberculose  conjonctivale  est  excessivement 
pare,  L'adénopathie  dans  la  tuberculose  conjonctivale  est  un 
symptôme  secondaire,  l'engorgement  ganglionnaire  y  est  quel- 
quefois si  minime  qu'il  faut  le  rechercher  avec  beaucoup  de 
soin  pour  le  constater;  il  domine,  au  contraire,  le  tableau  cli- 
nique dans  la  conjonctivite  de  Parinaud. 

Un  autre  symptôme,  qui  peut  aider  à  discerner  clinique- 
ment  les  deux  formes  de  conjonctivite,  c'est  l'état  de  la  cornée. 
Dans  la  tuberculose  conjonctivale,  surtout  à  un  degré  avancé, 
la  coinée  présente  des  lésions  qui  peuvent  varier  d'un  léger 
trouble  jusqu'à  de  véritables  granulations,  tandis  que  dans  la 
conjonctivite  de  Parinaud,  l'intégrité  de  cette  membrane  est 
la  règle.  Sur  4?  cas  de  conjonctivite  infectieuse,  il  n'y  en  a  que 
trois  où  il  soit  question  de  complications  cornéennes.  Un  de 
ces  trois  cas,  celui  de  Rohmer*,  où  il  s'agit  d'un  double 
pannus,  doit  être  accepté  avec  beaucoup  de  réserves,  car  la 
symptomatologie,  l'évolution  et  la  marche  clinique,  et  surtout 
rineflîcacité  d'un  traitement  prolongé  et  aussi  énergique  que 
varié  parlent  contre  la  conjonctivite  infectieuse. 

Dans  les  deux  autres  cas,  qui  appartiennent  à  Sans^  et  à 
Bernheimer^,  il  s'agissait,  dans  le  premier,  d  une  petite  infil- 
tra tiou  marginale  de  la  cornée,  qui  n'a  laissé  aucune  trace,  et, 
dans  le  second,  de  petites  excoriations  marginales  qui  ont 


i  D'après  l'analyse  du  D^  Sulzbr,  Annales  d'ocuUsUquey  1894.  Le  travail 
de  fiohmer  ne  figure  pas  dans  les  comptes  rendus  du  onzième  Congrès  inter- 
nniioiml  des  sciences  médicales  de  Rome,  1904. 

2  Sans,  Thèse  de  Paris,  1890. 

3  Bernhbimbr,  Klinische  Monaisblàtier  fur  Augenheilkiinde,  April  1906. 


MÉHOIAES  ORIGINAUX.  —  GOURFEIN  6i 

laissé  des  taies.  L'intégrité  de  la  cornée  dans  la  conjonctivite 
de  Parinaud  doit  donc,  jusqu'à  nouvel  ordre,  être  considérée 
comme  un  symptôme  pathognomonique. 

Quant  à  Tunilatéralité  de  TafFection,  elle  ne  peut  pas  servir 
comme  symptôme  distinctif  entre  les  deux  formes  de  conjonc- 
tivite, parce  qu'elle  n'est  pas  constante  dans  la  conjonctivite 
de  Parinaud,  et,  par  contre,  très  fréquente  dans  la  tuberculose 
conjonctivale.  La  marche  et  l'évolution  des  deux  formes  de 
conjonctivite  sont  très  différentes. 

La  tuberculose  conjonctivale  a  une  marche  lente,  insidieuse, 
le  malade  est  peu  incommodé  les  premiers  temps,  la  période 
d'état  est  lente  à  s'établir;  dans  un  cas  de  tuberculose  conjonc- 
tivale que  j'ai  publié  Tannée  dernière*,  entre  le  début  de  Taf- 
fection  et  la  période  d*état  il  s'est  écoulé  huit  mois.  L'évo- 
lution de  la  tuberculose  conjonctivale  est,  dans  la  grande 
majorité  des  cas,  progressive,  elle  n'a  aucune  tendance  à  évo- 
luer vers  la  guérison,  non  seulement  quand  elle  n'est  pas  soi- 
gnée, mais,  quelquefois,  même  quand  on  la  traite  énergique- 
ment  :  les  cas  de  Gayet,  de  Sattler,  de  Walb  en  font  preuve. 
La  durée  de  cette  affection  est  longue,  elle  peut  durer  des 
années.  La  marche  de  la  conjonctivite  de  Parinaud  est  rapide 
et  quelquefois  tapageuse,  souvent  accompagnée  de  troubles 
généraux,  la  période  d*état  s'établit  rapidement,  son  évolution 
est  très  favorable,  même  sans  aucun  traitement,  sa  durée  ne 
dépasse  guère  trois  ou  quatre  mois,  le  plus  souvent  les  sym- 
ptômes disparaissent  après  deux  ou  trois  semaines  et  il  est  très 
rare  d'observer  des  rechutes. 

Il  ressort  de  cette  rapide  analyse  des  symptômes  des  deux 
affections  que  les  caractères  essentiels  de  la  conjonctivite  de 
Parinaud  sont  :  Tadénopathie  très  développée,  douloureuse  du 
ganglion  pré- auriculaire,  et  très  souvent  de  tous  les  ganglions 
de  la  face,  du  côté  de  la  lésion  oculaire,  l'intégrité  de  la  cornée, 
la  marche  rapide  et  l'évolution  favorable.  Or,  nous  trouvons 
tous  ces  caractères  dans  notre  cas  ;  en  nous  appuyant,  en  outre, 
sur  nos  recherches  bactériologiques  et  expérimentales,  nous 
croyons  pouvoir  affirmer  que  la  conjonctivite  de  notre  malade 
était  bien  la  conjonctivite  de  Parinaud. 

*  Bulletins  et  Mémoires  de  la  Sociélé  française  d'Ophtalmologie^  1906. 


62  KEVUÈ  GÉNÉRALE 

REVUE    GÉNÉRALE'^ 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Moneti  (L.).  —  Observations  d'embryologie  et  d'anatomie  comparée  sur 
les  voies  lacrymales,  surtout  chez  le  lapin  (Osservazioni  di  embriologia  c 
di  anatomia  comparata  suUe  vie  lacrimali,  con  spéciale  ri^uardo  aile  vie 
lacrimali  del  coniglio)  (Annali  di  Oiialmologia,  vol.  XXXV,  fasc.  lo-ii. 
p.  868  à  879,  avec  une  planche). 

2)  MUnoh  Karl.  —  Contribution  à  Tanatomie  du  dilatateur  de  la  pupille 
(Zur  Anatomic  des  Dilatator  Pupillœ)  (Zeiisch,  fur  Aucfenheilk.^Xlll^  p.  i) 


i)  La  théorie  généralement  admise  quant  au  développe- 
ment embryonnaire  des  canalioules  lacrymaux,  est  celle  de 
Born  :  un  des  canalicules  aurait  son  origine  par  bourgeonne- 
ment secondaire  de  la  lamelle  lacrymale,  tandis  que  l'extrémité 
supérieure  de  la  même  lamelle  donnerait  naissance  à  l'autre 
canalicule.  Suivant  les  recherches  de  Monesi^  chez  le  lapin,  à 
une  certaine  période  de  la  vie  embryonnaire,  le  cordon  épithé- 
lial  représentant  la  lamelle  naso-lacrymale  se  partage  posté- 
rieurement en  deux  cordons,  qui  se  trouvent  en  rapport  avec 
Tectoderme.  Successivement,  les  deux  cordons  épithéliaux  se 
transforment  en  deux  canalicules,  mais,  tandis  que  Tinférieur 
conserve  ses  rapports  avec  Tectoderme  externe,  le  supérieur 
s'en  sépare,  venant  ainsi  à  constituer  un  petit  canal  borgne, 
dont  le  siège  est  homologue  à  celui  qu'occupe,  chez  d'autres 
mammifères,  la  portion  du  canalicule  supérieur  la  plus  rap- 
prochée du  canal  lacrymal.  a.  awtonblli. 

2)  La  question  s'il  existe  ou  non  un  dilatateur  de  la  pupille 
a  donné  lieu  à  mainte  controverse.  Or,  les  dernières  rechercheô 
ont  prouvé  la  présence  d'un  dilatateur  composé  de  cellules 
épithélio-musculaires  ;  il  est  pourtant  excessivement  difficile 
de  les  reconnaître  sous  le  microscope.  D'un  autre  côté,  il  y  a 
deux  raisons  qui  nous  obligent  d'admettre  un  muscle  dilata- 


*  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


PHYSIOLOGIE  Ô3 

teur  :  d'abord,  ce  sont  les  observations  physiologiques  de 
Heese  sur  Tinflence  du  sympathique  sur  l'œil,  et  ensuite  c'est 
la  découverte  faite  au  moyen  de  teinture  à  Télastine  qui 
démontre  Tabsence  totale  d'éléments  élastiques  dans  l'iris. 
La  dilatation  de  la  pupille  ne  peut  se  faire  par  contraction 
des  vaisseaux  de  l'iris,  car  la  couche  musculaire  de  la  paroi 
de  ces  vaisseaux  est  trop  mince.  Mûnch  a  démontré  par  de 
récents  travaux  (^/îev.  d^Ophtal.,  1906,  p,  489)  que  le  stroma 
de  l'uvée  contient  des  éléments  musculaires;  ses  recherches 
histologiques  sur  le  stroma  de  Tiris  lui  ont  démontré  que  ce 
réseau  est  également  un  réseau  musculaire  dont  la  plupart  des 
fibres  ont  une  direction  radiale.  Si  ces  fibres  se  contractent,  il 
en  résulte  une  action  musculaire  contraire  à  celle  du  sphincter. 
D'après  les  assertions  de  Tauteur,  ce  stroma  musculaire  forme 
le  dilatateur  ^de  la  pupille  recherché  depuis  cinquante  ans. 


B.  REDSLOB. 


PHYSIOLOGIE 

i)  Leber.  •—  Humeur  aqueuse  et  immunité  (ImmunstâtsverhUltnisse  dcr 
vordercii  Augcn-Kammcr)  Mrc/i.  /*.  Ophth.^  LXIV,  4i3-443,  1906). 

a)  Pflugep  (E.>.  —  La  sécrétion  de  Thumeur  aqueuse  et  la  quantité  de  sa 
production  (Zur  Lehrc  von  der  Bildung  des  Kammerwassers  und  seiner 
quantitativen  Verhâltnisscn)  (Arch,  /".  Ophlh.,  LXIV,  445-477,  1906). 

3)  Polaok.  —  Rôle  physiologique  du  pigment  jaune  de  la  macula  (Acad.  des 
sciences,  a6  novembre  1906). 


i)  Les  expériences  de  Nuttal,  Buchner,  Matter,  Bach  et 
Rymovicz  sont  toutes  concordantes  et  établissent  que  Thumeur 
aqueuse  possède  un  pouvoir  bactéricide  non  douteux,  mais  ce 
pouvoir  bactéricide  est  peu  intense  d'après  ces  auteurs.  Il  faut 
dire  qu'ils  ont  tous  procédé  avec  de  Thuméur  aqueuse  extraite 
de  l'œil  et  qui  ne  se  renouvelait  pas.  C'est  pourquoi  Leber  a 
procédé  autrement.  Il  a  injecté  des  cultures  de  moisissures 
dans  la  chambre  antérieure  de  lapins.  Il  a  été  suivi  dans  cette 
voie  par  Péris,  Lobanow,  Koske,  Roemer,  etc.  De  ces  recher- 
ches il  résulte  que  certains  corps  immunisants  qui  circulent 
dans  le  sang  peuvent,  dans  certaines  conditions,  passer  dans 
la  chambre  antérieure,  et  Wessly  a  établi  que  nombre  d'exci- 
tations de  Tœil,  telles  que  les  excitations  mécaniques,  chi« 


&k  REVUE  GÉNÉRALE 

miques,  thermiques,  électriques,  et,  en  particulier,  les  injec- 
tions sous-conjonctivales  avaient  le  pouvoir  de  faire  augmenter 
notablement  la  pénétration  des  corps  immunisants  dans  la 
chambre  antérieure.  Mais  toutes  ces  différentes  recherches 
avaient  besoin  d'être  contrôlées  et  surtout  complétées  sur  plu- 
sieurs points.  G*est  ce  que  Leber  a  fait  dans  le  présent  traTail 
entrepris  avec  la  collaboration  de  RoUe.  Ces  auteurs  ont  sur- 
tout expérimenté  avec  le  bacille  typhique  et  le  vibrion  cholé- 
rique. Ils  arrivent  aux  mêmes  conclusions  que  leurs  prédéces- 
seurs. L.  Don. 

2)  Pflûger  a  fait  de  nouvelles  recherches  sur  la  filtration 
de  l'humeur  aqueuse  desquelles  il  conclut  : 

i^  Chez  le  chien,  la  sécrétion  de  l'humeur  aqueuse  se  pro- 
duit avec  une  rapidité  de  6  èi  8  millimètres  cubes,  par  minute  \ 

2®  La  filtration  augmente  dans  l'œil  vivant  lorsque  cet  œil  a 
été  momentanément  anémié  complètement  ; 

3°  La  raison  de  cette  augmentation  se  trouve  dans  de  petites 
altérations  anatomiques  des  parois  capillaires  que  provoque 
Tanémie  ; 

4*  En  raison  de  Tinconstance  de  la  perméabilité  des  parois 
capillaires,  même  dans  les  recherches  entreprises  sur  le  vivant, 
on  doit,  a  fortiori^  douter  des  résultats  que  Ton  obtient  de 
Tœil  énucléé  ; 

5*  La  ligature  bilatérale  de  la  carotide  primitive  n'est  suivie 
chez  le  chien  que  d'une  diminution  légère  de  la  quantité 
d'humeur  aqueuse  sécrétée.  l.  dor. 

3)  Polack,  On  considère  avec  Helmholtz  que  si,  malgré 
son  chromatisme,  Tœil  donne  des  images  nettes  et  achro- 
matiques, c'est  grâce  à  ce  qu'il  accommode  sur  le  cercle  de 
diffusion  commun  aux  radiations  extrêmes  de  la  lumière 
employée.  (En  effet,  lorsqu'on  couvre  la  moitié  de  la  pupille 
avec  un  écran  opaque,  on  voit  apparaître  des  lisérés  colorés 
sur  les  bords  des  plages  claires.) 

Cette  théorie  ne  répond  pas  à  la  totalité  des  faits  et  ne  parait 
pas  suffisante  pour  comprendre  la  formation  des  images  nettes, 
car  le  cercle  de  diffusion  commun  aux  radiations  extrêmes  de 
la  lumière  blanche  dépasse  de  beaucoup  celui  compatible  avee 


PHYSIOLOGIE  ^  66 

la  vision  distincte.  II  y  a  donc  lieu  d'admettre  Tintervention 
d'un  autre  facteur. 

II  existe  heureusement  dans  notre  rétine  un  pigment  jaune 
localisé,  comme  on  sait,  au  pôle  postérieur  de  Toeil  et  doué  à 
regard  de  radiations  très  réfrangibles  d'un  pouvoir  absorbant 
nettement  démontré. 

Grâce  à  l'absorption  dans  le  pigment  maculaire,  les  efFets 
de  la  dispersion  chromatique  de  Tœil  se  trouvent  sensiblement 
réduits  et  la  vision  distincte  peut  être  obtenue  dans  ces  con- 
ditions par  une  accommodation  sur  le  cercle  de  diffusion  com- 
mun des  radiations  restantes;  ce  cercle  étant  plus  petit  que 
celui  de  Helmholtz.  Si  cette  hypothèse  est  exacte,  Taccommo- 
dation  moyenne  de  l'œil  devra  se  faire  pour  des  radiations 
plus  voisines  de  l'extrémité  rouge  du  spectre  que  ne  Tadmet 
la  théorie  classique  et,  en  réalité,  de  nombreuses  expériences 
permettent  de  vérifier  ce  fait  : 

1®  Lorsqu'un  emmétrope  regarde  a  travers  un  prisme  un 
point  lumineux  distant  de  5  mètres,  il  en  voit  le  spectre  en 
forme  d'une  flèche  dont  la  pointe  est  dans  le  rouge  et  nulle- 
ment dans  le  vert  moyen,  comme  le  voudrait  la  théorie  de 
Helmholtz.  (Expérience  de  WoUaston.) 

,  2®  Si  Temmétrope  regarde  à  la  même  distance  le  même 
point  lumineux  à  travers  un  verre  bleu  de  cobalt,  il  le  voit 
rouge  entouré  d'un  cercle  de  diffusion  bleu.  II  ne  peut  le  voir 
en  disque  uniformément  violet  qu'en  s'approchant  suffisam- 
ment ou  en  mettant  devant  l'œil  une  lentille  divergente.  Et 
encore  faut-il ,  s'il  est  jeune,  qu'il  s'efforce  de  désaccommoder; 
autrement,  malgré  la  faible  distance,  il  continuera  à  voir  un 
point  rouge  entouré  de  bleu  ; 

3®  Lorsqu'on  détermine  exactement  la  réfraction  statique 
d'un  œil  atropinisé  ou  non  à  Taide  de  l'optomètre  de  Badal 
éclairé  par  la  lumière  rouge  et  que  l'on  remplace  ensuite 
celle-ci  par  la  lumière  blanche,  l'œil  examiné  continue  à  voir 
les  optotypes  avec  la  même  netteté  sans  qu'on  ait  besoin  de 
déplacer  le  tube  mobile  de  l'appareil. 

Ces  faits  paraissent  suffisants  pour  montrer  que  Tœil  accom* 
mode  pour  des  radiations  voisines  de  Textréniité  rouge  du 
spectre;  aussi  : 

L'achromatisme  de  l'œil  peut  être  obtenu  par  un  mécanisme 

6 


m  KEVUE  G^ttÉhALË 

analogue  h  celui  indiqué  par  Helmholtz,  mais  Texistence  du 
pigment  jaune,  absorbant  les  radiations  très  réfrangibles  dans 
la  zone  où  l'acuité  visuelle  est  grande,  réduit  Tétendue  du 
spectre  utilisable  et  ramène  ainsi  le  cercle  de  Helmholtz  à  des 
dimensions  convenables.  Le  pigment  jaune  de  la  macula  aurait 
dans  ces  idées  un  rôle  essentiel  pour  Tacuité  visuelle. 

L^AUTBUn. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

0  8pe«fal«-Cirlnolone. —  Recherches  speclroscopiques  et  microchimiques 
sur  \ù  cftUracLe  noire  (Ricerche  spcttroscopiche  e  microchimiche  sulla 
calaratta  nigra)  (Clinica  Oculiêtica^  septembre-octobre  1906). 

a)  CaVderafMï.  —  Sur  la  tuberculose  de  la  sclérotique  (SuIIa  tubercules!  délia 
sctcra)  (Clinira  Oculislica^  juin,  juillet,  août  1906). 

^  KovkQ  (F.)*  —  Des  lésions  consécutives  à  Tinoculation;  dans  la  chambre 
jinU-deure  de  Toeil,  de  bactéries,  levures,  moisissures,  produits  bactériens 
(Welchc  Vcrlinderunfrenentslehennach  Einspritzun^  von  Bakterien,  Hefen, 
SchimmcLpilituitund  Bakterien^ ften  in  die  vordere  Augenkammer)  (Arb. 
a,  d.  Kais.  Ges^nndh.,  t.  XXII,  f.  2,  p.  411,  igo5). 


1)  Cirincione  apporte  une  observation  de  cataracte  noire 
dans  laquelle  il  a  cherché  par  les  moyens  en  son  pouvoir  à 
déterminer  quelle  théorie  était  la  véritable  pour  l'explication 
de  la  couleur  noire  du  cristallin  (pigment  sanguin,  pigment 
mélanique,  pigment  uvéal  ou  autres  substances).  A  un  exa- 
men superOciel  le  cristallin  semble  avoir  deux  zones,  une 
centrale,  sombre  et  une  périphérique  plus  claire  ;  Texamen 
microscopique  montra  les  fibres  cristalliniennes  assez  peu 
homogènes^  granuleuses,  coriimencement  de  dégénérescence 
graisseuse  vraisemblablement.  L'examen  chimique  après 
macération  dans  la  soude  à  3o  pour  100,  ou  Tacide  sulfurique 
à  10  pour  100,  et  Texamen  microchimique  sur  coupes  ne 
purent  déceler  la  présence  de  traces  de  fer  ;  donc  absence 
totale  de  pigment  sanguin,  la  recherche  des  cristaux  d'hémine 
fut  négative  et  enfin  la  réaction  différentielle  de  Unna  au  bleu 
polychrome  pour  Thémosidérine  et  la  mélanine  ne  mirent  en 
évidence  ni  l'un  ni  l'autre  de  ces  pigments  dérivés  du  sang. 
Au  spectroscope  il  ne  fut  pas  plus  possible  d'obtenir  les  bandes 
d'absorption  caractéristiques  du  sang.  La  recherche  chimique 
delà  mélanine  resta  négative.  Les  procédés  de  dépigmentation 


ANATOMIE  frAtlIOLÔGtQOE  6t 

dont  impuissants  à  faire  disparaître  la  couleur  brune,  il  ne 
s*agit  donc  pas  de  pigment  irien.  La  graisse  et  ses  dérivés  ne 
purent  être  mis  en  évidence  nettement.  En  somme,  surtout  des 
résultats  négatifs.  C'est  une  observation  de  plus  à  ajouter  à 
celles  que  Fauteur  rapporte  succinctement  en  analysant  les 
différents  faits  publiés  sur  le  sujet  (i5  observations  publiées, 
dont  quelques-unes  concernent  plusieurs  cas). 


G.     DUBRBUIL. 


a)  Calderaro  fait  observer  que  la  sclérotique,  de  par  sa 
constitution  anatomique,  semblait  devoir  être  indemne  au  point 
de  vue  de  localisations  tuberculeuses,  ou  tout  au  moins  p^u 
favorable  au  développement  de  la  tuberculose  endogène.  Il 
existe  cependant  des  cas  de  localisation  tuberculeuse  non  dou- 
teux, scléraux  ou  épiscléraux.  L'auteur  en  apporte  trois  nou- 
veaux. Observation  I  :  enfant  de  sept  ans,  nodule  sur  le 
limbe  scléro-cornéen,  rose  et  grisâtre  au  centre,  nombreux 
vaisseaux  tout  autour.  Ablation  chirurgicale,  récidive,  nouvelle 
ablation.  L'examen  microscopique  fait  croire  à  la  tuberculose, 
la  recherche  des  bacilles  est  négative,  mais  Tinoculation  dans 
la  chambre  antérieure  d'un  lapin  provoque  la  mort  de  celui-ci 
au  soixante-deuxième  jour  par  tuberculose  miliaire  de  Tiris, 
de  la  choroïde,  du  globe  oculaire  et  des  méninges.  —  Obser- 
vation II  :  jeune  fille  dix-sept  ans.  Père  mort  de  tuberculose 
pulmonaire.  La  malade  porte  à  Tœil  gauche,  à  une  certaine 
distance  de  la  cornée,  une  tumeur,  grossQ  comme  un  pois,  de 
couleur  rose  pâle,  avec  ulcération  grisâtre  au  sommet  et  fon- 
gosités.  Un  lapin  inoculé  présente  au  bout  d'un  mois  de  Tiritis 
tuberculeuse.  Traitée  au  sublimé,  au  xéroforme  et  avec  des 
cautérisations,  la  guérison  se  produit,  lente,  et  se  maintient, 
—  Observation  III  :  assez  semblable  à  la  précédente,  mais  la 
tumeur  ne  guérit  pas,  Ténucléation  s'impose.  Examen  micro- 
scopique minutieux  de  la  pièce,  recherche  des  bacilles  positive. 

Au  point  de  vue  clinique,  l'auteur  distingue  trois  périodes 
dans  révolution  delà  tuberculose  sclérale  :  i^'^  période  ou  épi- 
sclérale;  petite  tumeur  arrondie  au  voisinage  du  limbe,  colo- 
ration rose  à  la  périphérie,  grise  vers  le  sommet,  elle  simule 
les  kystes  parasitaires  sous-conjonctivaux;  2*^  période  ou  ulcé- 
rative,  la  tumeur  s'accroît,  adhère  à  la  conjonctive  bulbaire,  et 


6a  REVUE  GÉNÉRALE 

Tulcère,  fongosités  roses,  grisâtres  ou  caséeuses.  Pas  de 
nodules  miliaires,  en  môme  temps  la  néoplasie  s'infiltre  dans 
la  sclérotique  et  glisse  vers  le  corps  ciliaire  ;  3®  période  ou  de 
régression,  la  tumeur  s'aplatit  et  le  fond  de  Tulcère  se  déterge, 
la  gutuûson  semble  la  règle  dans  la  tuberculose  épisclérale  qui 
aiïecte  la  forme  solitaire  et  circonscrite.  Le  pronostic  est  donc 
reliitivement  bénin  et  Ténucléation  n'est  en  général  pas  indi- 
quée, O.  DUBREUIL. 

3)  Koske  montre  que  des  bactéries  telles  que  B.  subtilis,  pro- 
di[/iosus^  Staphyloc.  pyoff,  aureus,  B.suipesiifer,  des  levures 
telles  que  Rosahefe,  introduites  dans  la  chambre  antérieure  de 
Tœii,  y  produisent  des  lésions  inflammatoires  aboutissant  à  la 
fontt!  purulente.  D'autres  bactéries  limitent  leur  action  inflam- 
matoire à  la  chambre  antérieure  en  produisant  finalement  une 
synëchie;  de  ce  nombre  sont  ;  V.  Metchnikovi  et  B.  tubercu- 
loïde  Habinowitsch.  Les  recherches  faites  avec  les  extraits 
éUiérés  de  cultures  montrent  que  les  produits  bactériens  ne 
jouent  qu'un  rôle  secondaire  irritatif,  les  troubles  principaux 
sont  provoqués  par  la  multiplication  microbienne.  h. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 


OUVRAGES    GÉNÉRAUX.   ->    STATISTIQUES 

1}  Otraud  (F.).  —  L*œil  dialhésiquc  (i  vol.  in-i8,  Maloinc,  édit.  Pans, 
ï&"7  ■ 

2)  Bossa lino.  —  Le  glaucome  i^rimaire  et  ses  suites  après  l'iridectomic  (II 
^rlaueimia  priniario  cd  il  suo  esito  doporiridectomia).  Grand  in-8,a20  pages, 
A.  Valcnti,  édit.,  Pisa  1906). 

3)  Jackson.  —  De  la  skiascopie  et  de  ses  applications  pratiques  pour  l'étude 
de  in  re fraction  fSkiascopy  and  its  praticaT  application  to  the  Study  of 
rcfrnction)  (4*  édit.,  28  dessins.  Herrick  Book  and  Stationery  C»  Denver, 

i)  Sous  ce  litre,  Giraiid  vient  de  publier  un  ouvrage  de 
naluro  à  attirer  Tattention  des  ophtalmologistes  et  aussi  de 
tous  les  médecins  qui,  dans  leur  pratique  journalière,  sont 
appelés  à  traiter  des  affections  oculaires  bénignes  ou  à  donner 


OUVRAGES  GÉNÉRAUX.  —  STATISTIQUES  69 

les  premiers  soins  au  début  des  maladies  plus  graves  de  l'œil 
et  qui  réclament  ultérieurement  Tintervention  d'un  spécialiste. 

Après  avoir  exposé  la  séméiologie  de  la  diathèse  en  général^ 
l'avoir  distinguée  et  séparée  de  Tinfection  (syphilis,  tubercu- 
lose, etc.),  Tauteurpasseenrevue  sommairement  les  différentes 
théories  de  Tarthritisme  et  Tétude  des  terrains  tuberculeux, 
scrofuleux»  cancéreux  et  il  s'étend  principalement  sur  le  cha< 
pitre  de  la  diathèse  arthritique. 

L'auteur  admet  de  préférence  aux  autres  la  théorie  humo- 
rale de  Gautrelet  et  se  range  à  celle  de  la  diathèse  par  hyper- 
acidité  et  par  hypoacidité  générales. 

Après  quoi,  faisant  œuvre  de  clinicien  original,  il  passe  à 
Tétude  des  retentissements  de  la  diathèse  sur  la  pathologie 
locale  du  globe  oculaire  et  de  ses  annexes  et  s'attache  à  nous 
montrer  l'intérêt  qu'il  y  a  pour  le  médecin  et  l'avantage  pour 
son  malade  à  savoir  dépister  cette  diathèse  dans  ses  effets  sur 
les  affections  de  l'œil  qu  elle  crée  de  toutes  pièces  ou  com- 
plique très  fréquemment,  et  cela  souvent  à  notre  insu  jus- 
qu'alors. 

L'auteur  attire  l'attention  des  oculistes  principalement  sur 
les  rapports  de  l'arthritisme  avec  les  maladies  des  yeux  et 
cherche  à  montrer  que,  à  côté  des  affections  de  nature  rhuma- 
tismale fraîche  et  avérée  qui  sont  bien  connues  et  traitées  de 
même  depuis  longtemps,  il  y  a  quantité  d  autres  états  subai- 
gus ou  chroniques  de  l'œil  dont  la  source  est  la  diathèse  larvée 
et  le  traitement  par  excellence  la  médication  générale  et  le 
régime  associés  au  traitement  local.  h.  non. 

2)  L'étude  clinique  et  statistique  de  Bossalino  porte  sur 
275  cas  (149  hommes  et  126  femmes),  résumés  dans  des  tables 
où  se  trouvent  notés  Tâge  des  malades,  les  détails,  ophtalmo- 
scopiques  et  autres,  ayant  servi  au  diagnostic,  le  traitement  et 
l'intervention,  les  suites  immédiates,  les  opérations  consécu- 
tives, dans  quelques  cas,  et  les  suites  plus  ou  moins  éloignées 
et  définitives.  Cette  partie,  originale,  du  travail,  est  précédée 
de  considérations  générales  sur  la  classification,  l'étiologie, 
les  théories  pathogéniques  du  glaucome  primaire,  son  traite- 
ment médical  et  chirurgical  (iridectomie,  son  mécanisme  d'ac- 
tion,  opérations  proposées   pour  la    remplacer).   Parmi    les 


70  REVUK  GENERALE 

conclusions  que  Tauteur  formule  d'après  sa  statistique,  rete- 
nons que  Taction  élective  de  Tiridectomie  antiglaucomateuse 
se  manifeste  par  l'abaissement  durable  de  Thypertonie  ;  mais 
l'opération  est  favorable  aussi  pour  la  conservation  de  Tacuité 
visuelle  centrale,  surtout  dans  le  glaucome  aigu,  et  donne  de 
bons  résultats  assez  souvent  aussi  dans  des  cas  de  glaucome 

simple.  A.  ANTONBLLt. 

-      MALADIES   DB   LA   CONJONCTIVE,    DE   LA   CORNÉE  ET  DE  LA  SCLÉROTIQUE 

i)  Kraemep,  —  Les  pigmentations  congénitales   de   la  cornée  (Die  ange- 

borenen  Pigmentierungen  des  Hornhaiul) (CentralbL  fUr prakt,  Augenheilk,, 

février  1906). 
a)  Kraemer.  —  Contribution  A  Tétudc  de  la  pigmentation  congénitale  de  la 

cornée  (Ein  neuer  Beitrag  zur  angeborenen  Hornliautpigmentierung  (Cen- 

iraiblait  fur  prakl.  Augenheilkundet  mai  1906). 

3)  KIpp  (C.-J.V  —  Conjonctivite  due  à  l'euphthalmine  (Euphthalmine  con* 
junctivitis)  (Ophlkâlmology,  janvier  1906). 

4)  Randall  (B  -A.).  —  Kératite  dentritique  (Dendritic  keratitis)  (Report  O/ 
Section  on  ophth&lmology^  Collège  of  Phygiciam  of  PhiladelphUt  février 

5)  Painblan.  —  Kérato-conjonctivite  phlycténulaire  (Echo  méd,  du  Nord, 
23  avril  1906). 

6).Roure.  —  Conjonctivite  de  Parinaud  (Bulletin  de  la  Soc,  méd, chirurgie, 

de  la  DrômCy  p.  122,  1906). 
7)  Isola.  —  Conjonctivite  de  Parinaud  (Conjunlivitis  de  Parinaud)  (Arch,  de 

Oflalm.  hiip.-americ,  mars  190Ô). 
8]  Von  Lint.  —  Un  cas  de  catarrhe  printanier  (Soc,  méd.  chirurg.  du  Bra- 

bant,  29  mai  1906^. 

9)  De  Barardinis  (Naples).  —  L'ulcus  rodens  de  la  cornée,  traité  par 
rhétéroplastie  de  tissu  cornéen  du  lapin  (L'ulcéra  rodente  délia  comea 
curata  mcdiantc  la  eteroplastia  di  tessuto  corneale  di  coniglio)  (Annali  di 
Ottalmologia,  vol.  XXXV,  fasc.  10-11,  p.  835  à  842,  1906}. 

10)  Tooke  (F.-T.).  —  Conjonctivite  de  Morax-Axenfeld  (Morax-Axenfeld 
Conjunctivitis  (Ophlh,  Record.^  mai  1906). 

11)  Duana  (A.)  et  Hastings  (T.-W.)*  —  Bactériologie  des  conjonctivites 
aigucs  (BactenologiCal  types  of  acute  conjonctivitis)  (New-York  med.journ.^ 
21  mai  1906). 

12)  Vandergpift  (Gbo.-W.).  —  Agpects  cliniques  du  trachome  (Clinical 
aspects  of  trachoma)  (Merck's  archives^  juin  1906). 

i3)  Wioharkiewioz.  —  Remarques  sur  le  kératocone  primaire  (Einiges  uber 

den  primœren  Ilornhautkcgel)  {Zeitsch.  f,  Augenheilk.^  XIII,  p.  93). 
14)  Koll. — Un  cas  de  coloration  de  la  cornée  par  Tacide  chromique  (Ein  Fall 

von  Braunfosrbung  der  Hornhaut  durch  Chrom)  (Zeitsch.  f,  Augenheilk,. 

XIII,  p.  220). 
i5)  Painblan.  Corps  étranger  métallique  logé  dans  le  cul-de-sac  conjonctival 

inférieur  après  avoir  traversé  la  paupière  (Soc,  centr.  du  Nord^  23  mars 

1906). 

i)  Kraemer  a  observé  chez  un  Allemand  blond  une  pigmen- 
tation de  la  cornée  et  passe  en  revue  la  littérature  parue  sur 
la  pigmentation  congénitale  de  la  cornée.  Il  rappelle  Tobser- 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  71 

vation  de  Krukenbei^,  qui  admet  que,  à  Tépoque  où  la  mem- 
brane pupillaire  est  contiguë  à  la  cornée,  du  pigment  fuse 
dans  la  cornée.  On  ne  peut  jamais  dire  avec  certitude  si  ces 
pigmentations,  soi-disant  congénitales,  ne  sont  jpas  acquises 
plus  tard,  par  une  migration  de  pigment,  par  une  raison  quel- 
conque. Les  cellules  de  Tendothélium  ont,  diaprés  V.  Hippel, 
des  propriétés  phagocytaires  ;  c'est-à-dire  peuvent  s'incor* 
porer  du  pigment  dissous  de  Tiris  ou  du  corps  ciliaire. 

B.   RBDSLOB. 

a)  Kraemer  a  observé  chez  une  vieille  dame  âgée,  une 
mélanose  des  couches  profondes  des  deux  cornées.  C'est  le 
type  décrit  par  Krukenberg,  qu'il  explique  par  le  fait  que 
pendant  une  certaine  époque  de  la  vie  intra-utérine  la  mem- 
brane pupillaire  s'adresse  directement  à  la  face  postérieure  de 
la  cornée.  Le  pigment  de  la  membrane  papillaire  a.  donc 
l'occasion  de  pénétrer  dans  la  cornée  si  les  rapports  sont  plus 
intimes  que  normalement  ou  que  la  membrane  pupillaire  tarde 
à  disparaître.  ■.  rbdslob. 

3)  Kipp  a  observé  une  conjonctivite  chez  un  homme,  âgé 
de  trente-sept  ans,  après  instillations  d'euphthalmine.  La  solu- 
tion employée  était  de  4  pour  loo;  le  malade  avait  fait  deux 
instillations  par  jour,  une  le  matin,  l'autre  le  soir,  durant  cinq 
semaines.  A  ce  moment,  conjonctive  rouge  et  œdématiée, 
couverte  de  larges  pellicules.  Œdème  des  paupières,  les  cils 
sont  recouverts  par  la  sécrétion.  Ces  mêmes  phénomènes  se 
sont  reproduits  chez  le  malade,  avec  la  même  solution.  Cette 
solution  était  pourtant  aseptique.  Le  malade  guérit  après 
instillations  de  sulfate  de  zinc,  et  après  avoir  abandonné 
Teuphthalmine .  coburn. 

4)  Ràndall  rapporte  un  cas  typique  grave  de  kératite  den- 
dritique  accompagnée  d'épisclérite  et  de  rhumatisme.  Le 
malade  fut  guéri  par  l'emploi  combiné  de  la  dionine  et  de  la 
qumme .  coburk  . 

9)  Dans  un  cas  d'ulcus  rodens  typique,  consécutif  à  un 
traxmiatisme  (escarbille   de  charbon  danç  le    limbe  et  bord 


TZ  REVUE  GÉNÉRALE 

cornéen)  chez  une  femme  de  vingt-six  ans^  autrement  saine. 
De  BerardiniSy  ayant  en  vain  essayé  les  topiques,  les  cautéri- 
sations, les  injections  sous  conjonctivales,  etc.,  se  décida  à 
exciser  à  plat,  avec  un  couteau  linéaire  très  mince,  une  cer- 
taine épaisseur  de  la  cornée  sur  la  zone  périphérique  inté- 
ressée, et  à  y  greffer  un  lambeau  de  cornée  de  lapin,  tenu  en 
place  par  glissement  au-dessous  de  la  conjonctive  du  limbe, 
décollée  au  préalable.  Pansement  binoculaire.  Au  bout  de 
quatre  jours  le  lambeau  se  montrait  adhérent,  mais  un  peu 
tuméfié.  Après  quelques  semaines  (pansement  renouvelé  tous 
les  trois  jours)  le  lambeau  présentait  une  surface  normale, 
lisse,  polie  et  de  teinte  grisâtre,  Tinjection  conjonctivale  était 
presque  nulle,  Tacuité  normale.  L'examen  bactériologique 
(ensemencement  dans  l'agar  et  le  bouillon,  au  début  du  pro- 
cessus ulcéreux)  avait  montré  un  bacille  disposé  en  tétragone, 
capable  de  provoquer  dans  Tœil  du  lapin  une  infiltration  cor- 
néenne  nette,  mais  à  allure  torpide.  a.  antoxelli. 


lo)  Tooke  fait  une  étude  complète  de  la  conjonctivite  à 
diplobacille.  La  conjonctive  palpébrale  est  plus  fréquemment 
atteinte,  la  peau  est  érythémateuse,  les  angles  sont  surtout 
légèrement  ulcérés.  Les  cas  aigus  sont  généralement  communs. 
L'ulcère  de  la  cornée  complique  rarement  cette  conjonctivite, 
on  peut  Tobserver  cependant  et  en  môme  temps  que  de  Tiritis 
et  de  rhypopyon;  d'aspect  arrondi,  il  n'a  pas  tendance  à 
s'accroître  et  ne  guérit  pas  facilement.  Bactériologiquement  le 
germe  est  un  diplobacille  deux  fois  plus  long  que  large,  et  à 
extrémités  arrondies.  11  est  douteux  qu'il  ait  une  capsule.  Le 
bacille  ne  vit  que  sur  du  sérum,  ou  du  sérum-agar.  Il  est 
décoloré  par  la  méthode  de  Gram,  on  peut  le  confondre  faci- 
lement avec  le  pneumo-bacille  de  Friedlânder,  le  bacille  de 
Tozène,  le  bacille  liquéfiant  de  Petit  ;  toutefois  les  deux  pre- 
miers vivent  sur  les  autres  milieux  et  présentent  une  capsulé 
très  nette.  On  peut  se  demander  si  le  bacille  de  Petit  et  celui 
de  Morax-Axenfeld  ne  sont  point  identiques.  Les  collyres  à 
base  de  zinc  sont  spécifiques  pour  ce  bacille.  On  Ta  trouvé 
dans  toutes  les  formes  de  conjonctivites,  quatorze  fois,  non 
compris  le  trachome.  coburn. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  73 

11)  Duane  et  Haêlings  ont  élndié  i3a  cas  de  conjonctivites 
aiguës,  spécialement  au  point  de  vue  de  la  relation  qui  peut 
exister  entre  l'agent  spécifique  et  les  symptômes  oculaires. 
Voici  leurs  conclusions  :  il  n'y  a  pas  une  conjonctivite  spéciale 
d'après  chaque  germe  pathogène.  L'aspect  clinique  d'une  con- 
jonctivite ne  peut  donc  faire  penser  à  tel  ou  tel  microorga- 
nisme. Il  est  certain  cependant  que  le  gonocoque,  le  bacille 
de  Lôffler,  le  streptocoque,  produisent  une  grande  réaction, 
que  les  autres  bactéries  agissent  moins  intensivement.  Les 
conjonctivites  à  pseudo-membranes  peuvent  être  produites  par 
un  grand  nombre  de  microorganismes.  Les  pseudo-membranes 
ne  sont  point  nécessairement  accompagnées  de  conjonctivites 
graves.  Dans  le  trachome,  spécialement  à  la  période  d'exacer- 
bation,  une  quantité  de  microorganismes  existent,  ces  microor- 
ganismes ne  sont  pas  la  cause  du  trachome,  mais  produisent 
une  conjonctivite  aiguë  intercurrente  avec  sécrétion.  Ces 
microorganismes  non  seulement  servent  à  la  contagion  et  à  la 
transmission  de  la  conjonctivite  aiguë,  mais  aussi  du  trachome 
lui-même.  Le  staphylocoque  blanc,  et  surtout  le  doré,  sont  les 
moins  pathogènes,  mais  prédisposent  aux  lésions  cornéennes. 
Les  associations  microbiennes  sont  généralement  moins  dan- 
gereuses au  point  de  vue  de  la  réaction  conjonctivale,  qu'un 
agent  infectieux  seul.  coburn. 

12)  Rien  de  nouveau  dans  le  travail  de  Vandergrift^  sinon 
que  l'auteur  emploie  le  bichlorure  de  mercure  à  i/5oo,  appliqué 
au  moyen  d'un  tampon,  comme  traitement.  coburn. 

i3)  Les  causes  provoquant  le  kératocône  primaire  sont 
doubles  d'après  Wicherkieivicz  :  d'abord  il  s'agit  générale- 
ment d'une  hypertension  de  l'œil  et  en  second  lieu  d'un  amin- 
cissement du  centre  de  la  cornée  à  la  suite  de  troubles 
trophiques. 

Un  traumatisme  peut  jouer  un  rôle  dans  la  genèse  du  kéra- 
tocône :  il  ne  faut  pourtant  pas  lui  attribuer  trop  d'impor- 
tance. L'opacité  de  la  pointe  du  cône  doit  être  provoquée  par 
un  trouble  trophique,  par  l'augmentation  de  la  pression  intrao- 
culaire  combinée  avec  un  déplacement  des  tissus.  Quelquefois 
ou  peut  remarquer  une  sorte  de  mouvement  pulsatoire  de  la 


74  REVUE  GÉNÉRALE 

pointe  du  cône.  Ce  phénomène  s*explique  d'après  Wagenmann 
par  le  fait  qu'il  se  produit  une  pulsation  là  où  une  ouverture 
mtne  dans  une  cavité  formée  par  des  parois  rigides  contenant 
des  tissus  richement  vascularisés  ou  bien  des  liquides.  L'ouver- 
ture représente  la  chambre  antérieure  qui  se  prolonge  jusque 
dans  le  cône,  la  cavité  est  la  cavité  oculaire. 

Le  kératocône  primaire  peut  être  unilatéral,  mais  c'est  une 
rareté. 

Comme  thérapeutique  Fauteur  préconise  l'emploi  du  cautère 
sans  perforation  du  cône.  8.  rbdslob 

■  4)  Un  ouvrier  qui  travaillait  dans  une  fabrique  de  velours 
teint  h  Tacide  chromique  vint  consulter  Koll  pour  un  ulcère 
de  la  cornée  gauche.  Les  bords  de  l'ulcère  étaient  brunâtres, 
une  ïone  de  la  couche  superficielle  de  la  cornée  des  deux 
yeux  correspondant  à  la  fente  palpébrale  était  également 
colorée,  mais  d'un  brun  plus  intense.  La  conjonctive  était 
normale.  L'examen  chimique  révéla  la  présence  d'acide  chro- 
mique dans  les  opacités  cornéennes.  b.  rbdslob. 


MALADIES   DE   l'iRIS,    DE   LA   CHOROYdE   ET   DU    CORPS   CILIAIRE 
GLAUCOME,   AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 


i)  Sherer  (G.  W.).  —  Ruptures  multiples  de  la  choroïde  (Multiple  rupture 
iif  the  clîoroïd)  {American  Medicine,  juin  1906). 

aj  Posey  (W.-C).  —  Amélioration  par  Tiridotomie  des  yeux  aveugles,  par 
irido-CYçJjte  et  cataracte  secondaire  (Unusual  success  from  iridotomv  in 
eycs  jîracticully  blind  from  irido-cyclitis  and  complicated  cataract)  (Sect. 
of  Uphth.  Collège  of  Physicians,  Philadelphie,  avril  1906). 

3]  Gilbert  (W.)*  — Deux  cas  d'anomalies  conj^énitales  rares  de  l'iris 'ZweiFflUe 
^eLtcrii-F  ^ongenitaler  Irisanomalien)  [Zeitsch.  f.  Augenheilk,^  Xlll,  p.  i44)* 

4)  ZIegler  (5.-L.).  —  Iridotomie  en  forme  de  V.  (V  shaped  iridotomy)  (Seet» 
of  Ophlh,^  Collège  of  Physicians,  Philadelphie,  avril  1906) 


])  Le  malade  de  Sherer,  à  la  suite  d'un  traumatisme  et 
après  la  disparition  de  rœdème,  présentait  à  l'examen  ophtal- 
moscopique  quatre  ruptures  concentriques  de  la  choroïde  dans 
le  plan  horizontal  et  dont  la  concavité  correspondait  à  celle 

de  la  papille.  coburn. 


MALADIES  DE  L*1R[S,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  75 

2)  Posey  a  opéré  une  femme,  qui  avait  une  occlusion  des 
pupilles  et  des  cataractes  secondaires  à  la  suite  d'une  irido- 
cyclite  grave.  Après  l'extraction  des  deux  cristallins,  il  divisa 
riris  au  moyen  des  ciseaux  de  de  Wecker,  au  niveau  de  Taxe 
où  se  faisait  la  plus  grande  traction.  L'incision  doit  être  large, 
on  combattra  les  réactions  inflammatoires  par  des  applica- 
tions de  glace,  par  Tacide  borique  et  Tatropine  ;  en  même 
temps  qu'on  donnera  le  salicylate  de  soude  à  l'intérieur. 

CODURN. 

3)  Il  s'agit  dans  le  travail  de  Gilbert  d'un  cas  d'iridérémie 
partielle  unilatérale  et  d*un  cas  d'échancrures  multiples  du 
bord  pupillaire  de  Tiris.  b.  rbdslob. 

4)  Zicgler  fait  l'historique  et  montre  combien  les  opinions 
diffèrent  en  ce  qui  concerne  l'iridotomie  en  forme  de  V;  les  uns 
employant  et  préférant  les  ciseaux,  les  autres  les  couteaux. 
Les  couteaux  ont  des  avantages,  mais  ne  peuvent  être  employés 
dans  tous  les  cas,  à  cause  de  Tépaisseur  des  membranes.  L'au- 
teur préfère  au  modèle  courant  une  modification  du  couteau 
de  Hay  et  fait  une  incision  en  forme  de  V.  La  ponction  et  la 
contre-ponction  de  la  cornée  doivent  être  faites  le  plus  en 
dehors  possible.  Cette  opération  réussit  dans  90  pour  100  des 

cas.  COBURN. 


MALADIES    DE    LA  RÉTINE,    DU  NERF    OPTIQUE  ET  DES  CENTRES    NERVEUX 

(amblyopie  et   AMAUROSE,  dyschrômatopsib) 

1)  Best.  —  Sur  une  affection  héréditaire  de  la  macula  (Uber  cine  hereditflre 
(Macula-afTectioD.  Beitrag  zur  Vererbungslchrc)  ('Zet^jc/i. /".  Augenheilk.^ 
XHI,  p.  144). 

2)  8h06makep  (W.-E.).  —  Chopio-rétinite  scléreuse  et  luxation  spontanée 
du  cristallin  (Chorio-retinal  sclerosis,  with  spontancous  dislocation  of  thc 
Icnses)  (Section  of  Ophih.,  Collège  of  Physicians,  Philadelphie,  avril  1906;. 

3)  Anglade  et  Aubaret.  — Gliomc  de  la  rétine.  Exentération  sous-conjonc- 
tivale  de  Torbite.  Guérison  après  deux  ans  et  demi  (Soc.  de  méd,  et  chir. 
de  Bordeaux,  19  octobre  1906). 

4)  86ltz  (F.-B.).  —  Amaurosc  fonctionnelle,  hystérique,  psychique  ou  uré- 
mique  (Functional,  hystérie,  psychic  or  urémie  Amaurosis)  ff^om.  Eye, 
Ear,  and  Throat  Journ.^  mai  1906). . 

5)  Hotz  (I.-C).  —  Un  cas  d'amaurose  par  l'antipyrine  (A  case  of  antipynne 
Amaurosis)  (Arch,  of  Ophlhàl,^  mars  et  mai  1906). 


76  REVUE  GÉNÉRALE 

6)  Cramer  Ehrenfried.  —  Décollement  tardif  de  la  rétine  après  trauma- 
tisme (Traumat.  Sp&tablôsunflr  der  Netzhaut)  (Zeitsch,  f.  ^Augenheiik.^ 
XIII,  p.  3i). 

7)  8ismon  (E.-O.).  —  Gliomede  la  rétine  (Glioma  of  the  reiinsî)  (Ophthalmic 
Record,  avril  1906). 


1)  Best  a  observé  depuis  huit  ans  huit  cas  d'anomalies  de 
la  macula  dans  la  même  famille,  famille  nombreuse  dont  la 
plupart  des  membres  étaient  atteints  d'autres  malformations 
de  rœil. 

Cette  anomalie  de  la  macula  formait  un  foyer  rougeâtre, 
aux  contours  nets,  dans  d'autres  cas  un  foyer  ressemblant  h 
un  foyer  de  choroïdite  centrale  simple,  entouré  parfois  de  stries 
blanches  de  fibres  médullaires  de  la  rétine. 

Le  foyer  siégeait  chaque  fois  exactement  à  la  même  placé, 
en  dessous  du  point  de  fixation,  témoignage  frappant  de  la 
ténacité  dans  la  question  de  Thérédité.  Il  n'y  avait  pas  un 
seul  cas  de  mariage  consanguin  dans  la  famille,  la  syphilis 
était  exclue.  Toutes  ces  anomalies  étaient  congénitales. 

Gomment  faut-il  s'expliquer  l'origine  de  cette  anomalie?  Il 
y  a  trois  possibilités  :  i  )  H  y  a  corrélation  avec  la  fissure 
embryonale  de  Tœil;  mais  sa  localisation  ne  correspond  pas 
avec  celle  de  la  macula  pendant  le  développement  de  l'œil. 
2)  Il  s'agirait  d'une  inflammation  intra-utérine  :  mais  elle  ne 
.se  localiserait  pas  chaque  fois  à  la  même  place.  3)  C'est  un 
arrêt  dans  le  développement  ;  c'est  là  le  seul  mode  admissible. 

B.    RBDSLOB. 

2)  Le  malade  de  Shoemaker  présentait  de  la  sclérose  de  la 
rétine  de  la  choroïde,  du  nerf  optique  et  du  cristallin  avec  son 
ligament  suspenseur.  Les  vaisseaux  étaient  filiformes.  Le 
terme  de  dégénérescence  pigmentaire  ou  d'atrophie  de  la 
X'étine  est  préférable  à  celui  de  rétinite  pigmentaire;  il  est. 
fort  probable  que  la  choroïde  joue  ici  le  premier  rôle  dans  la 
production  des  lésions.  coburn. 

3)  Anglade  et  Aubaret  présentent  une  malade  opérée  il  y  a 
plus  de  deux  ans  et  demi  pour  un  gliome  de  la  rétine.  L'inter- 
vention consista  en  une  exentération  sous-conjonctivale  de 
l'orbite.  La  guérison,  qui  se  fit  sans  incident,  a  permis  une 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  17 

prothèse  très  satisfaisante.  Ils  montrent  aussi  des  préparations 
histologiques  obtenues  par  la  méthode  qu'Anglade  a  recom- 
mandée pour  la  coloration  des  tissus  névrogliques.  Ces  pièces 
démontrent  que  le  cas  présenté  réalise  un  type  de  neurogliome, 
dont  la  forme  rappelle  celle  d'une  tumeur  papillaire  bourgeon- 
nante. Les  fibrilles  névrogliques  n'existent  que  dans  les  par- 
ties les  plus  anciennes  du  néoplasme  ;  les  plus  jeunes  sont 
constituées  par  des  amas  nucléaires.  Les  fibrilles  n^y  sont  pas 
encore  développées.  r. 

4)  La  malade  de  Seitz,  une  femme  âgée  de  vingt  ans,  devint 
subitement  aveugle.  Rien  au  fond  d'oeil.  Pupilles  réagissant 
faiblement  à  la  lumière.  Rien  ailleurs.  Injections  hypodermi- 
ques de  strychnine  ;  au  bout  de  cinq  jours,  retour  de  la  vision 
normale,  guérison  au  bout  d'une  semaine.  coBun?f. 

5)  Le  malade  de  HotZy  atteint  de  névralgie  de  la  face  et  des 
yeux,  prit,  dans  l'espace  de  quarante  huit  heures,  26  cachets 
de  32  centigrammes  d'antipyrine  chaque,  soit  8  grammes 
32  centigrammes.  A  ce  moment,  baisse  de  la  vision,  au  bout 
de  quarante-huit  heures,  le  malade  ne  distingue  que  les  doigts, 
dans  la  périphérie  du  champ  visuel.  Amélioration  et  guérison 
complète.  Gomme  le  malade  est  un  grand  fumeur,  qu'il  prenait 
aussi  de  la  quinine  et  du  salicylate,  on  ne  peut  mettre  Tamau- 
rose  sur  le  compte  de  Tantipyrine  seule.  Hotz  fait  remarquer 
qu'on  ne  connaît  que  trois  cas  semblables  au  sien. 

COBURN. 

6)  Cinq  semaines  après  un  coup  de  fléau  contre  le  rebord 
inférieur  de  l'orbite  gauche  le  malade  de  Cramer  remarquait 
une  baisse  sensible  de  la  vision  de  l'œil  gauche,  il  s'en  suivit 
bientôt  une  cécité  complète.  Cramer  découvrit  un  décollement 
étendu  de  la  partie  temporale  de  la  rétine.  Malgré  l'intervalle 
de  tant  de  semaines  écoulées  entre  le  coup  et  l'apparition  du 
décollement,  l'auteur  croit  qu'il  faut  pourtant  rendre  respon- 
sable l'accident  décrit  plus  haut.  Le  coup  aura  provoqué  une 
légère  déchirure  de  la  rétine  par  laquelle  une  humeur  séreuse 
provenant  du  corps  vitré  se  sera  lentement  échappée  pour  s'in* 
filtrer  sous  la  membrane  nerveuse  1  b.  hhdsloo. 


78  REVUE  GÉNÉRALE 

7)  SUson  rapporte  un  cas  de  gliome  observé  chez  un  gârçôn 
âgé  de  six  ans  et  fait  une  revue  générale  des  cas  publiés. 
Enucléation.  Aucune  récidive  au  bout  d'un  an.  Il  rapporte 
aussi  neuf  autres  cas  de  gliomes  observés  par  d'autres  auteurs 
dont  trois  en  détail.  coburn. 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET    DU    CORPS    VITRÉ. 

i)  Kuhni  fil.).  —  Sur  l'extraction  de  la  cataracte  dans  des  cas  de  rétrécisse- 
menls  tiotableB  du  sac  conjonctival  (Ueber  Star-Extraction  bei  wesentlich 
mn^ceng^Lenn  Bindehautsacke)^Ze(7$c/i.  f,  Augenheilk.^  XIII,  p.  io3). 

2)  Knapp  <:1[.).  —  De  Tétioloçie  de  la  cataracte  lamellaire  (On  the  etiology 
of  iHnicllrii'  caloract)  (Arcfu  of  Ophth.,  mars  et  mai  1906). 

Z)  Shoemaker  (T**\V.).  —  Persistance  de  l'artère  hyaloïdc  dans  les  deux 
yeo^  (iVt^istanl  hyaloid  artery  in  both  eycsj  (Section  ofophthalm.,  Collège 
of  PkifsiiianSi  Philadelphia,  avril  1906). 

4)  Seaman  (11.  E.).  —  Cristaux  de  cholestérine  dans  le  vitre  et  atrophie 
optîqut;  ;Cholasterine  crystals  in  the  vitreous,  with  optic  atrophy)  (Ophth. 
lieconi,  avril   rijf>6). 

5)  Lundberg.  —  L^s  opérations  de  cataractes  exécutées  de  1898  à  1903  à 
i'Hiïpitul  des  ScrHj)hins  à  Stockholm  (Om  Starroperationer,  i  anslutning:  tili 
undâr  aren  iBt^8-i9o3  opercrade  fall  vid  Seraiim  lasarettets  Oegonklinik 
(Hyijiétté^  p.  n33'ii66,  nov.  1906). 


1)  Le  riîlrécissement  du  sac  conjonctival  se  trouve  dans  le 
trachome-  Le  rétrécissement  augmente  singulièrement  les 
diflicuUéH  rlc  Topération  en  empêchant  d'écarter  suffisamment 
les  paupières.  Or  Kuhnt  a  trouvé  un  moyen  d'opérer  qu'il 
vante  beaucoup  dans  ces  cas- là  :  il  fait  la  section  de  haut  en 
bas  avec  lambeau  conjonctival  à  la  base  inférieure  de  la  plaie. 
L'iridectomie  est  généralement  pratiquée  en  bas  et  le  cristallin 
extrait  en  bas  et  en  dehors  de  la  bride. 

Malgré  ses  avantages  cette  section  sous-conjonctivale  pré- 
sente quelques  inconvénients  :  elle  est  plus  difficile  que  Tautre, 
et  souvent  il  se  produit  de  fortes  hémorragies,  très  gênantes. 
Kuhnt  pourtant  recommande  cette  section  dans  tous  les  cas 
d'exophtalmies.  d'énophtalmies,  de  nystagmus,  de  catarrhes 
chroniques,  enfin  là  où  les  malades  sont  incapables  de  diriger 
leurs  yeux  en  bas.  Pour  éviter  le  prolapsus  de  Tiris  Kuhnt 
aime  à  pratiqpier  la  dialyse  périphérique  de  l'iris. 


Maladies  du  âRistALLtif  Et  Du  Corps  Vitré  .        7d 

a)  Knstpp  rapporte  un  cas  de  cataracte  lamellaire,  et  pense 
expliquer  au  moins  en  partie  Tétiologie  de  cette  affection.  Un 
enfant  à  l'âge  de  sept  mois,  eut  des  convulsions,  dues  proba- 
blement à  une  inflammation  de  Tépendyme  des  ventricules. 
A  ce  moment  le  cristallin  est  transparent^  mais  on  note  une 
neuro-rétinite  et  une  uvéite  séreuse.  A  la  suite,  décoloration  du 
nerf  optique  du  côté  temporal^  trouble  du  cristallin,  opacités 
à  la  périphérie,  puis  cataracte  lamellaire.  Il  est  clair  que  là, 
la  cataracte  zonulaire  est  produite  par  des  troubles  de  la  nutri- 
tion. CODUBIC. 


3)  Shœmaker  a  observé  chez  un  de  ses  malades  la  persistance 
de  Tartère  hyaloïde  dans  les  deux  yeux.  Dans  Tun,  Taspect 
était  celui  qu'on  observe  ordinairement,  un  filament  inséré  à 
la  papille,  TautreJibre  dans  le  vitré.  Dans  l'autre  œil,  l'extré- 
mité neurale  de  l'artère  ainsi  que  ses  ramifications  ont 
entièrement  disparu,  de  telle  façon  qu'on  ne  voyait  que  de 
très  fins  filaments  à  la  face  postérieure  du  cristallin,  adhérents 
aux  procès  ciliaires  d'une  part,  et  d'autre  part,  à  un  filament 
de  l'artère  hyaloïde,  libre  dans  le  vitré.  Pas  d'opacification  de 
la  capsule  postérieure  du  cristallin.  coburn. 

4)  Seaman  a  trouvé  des  cristaux  de  cholestérine  dans  le 
vitré  d'un  homme  âgé  de  cinquante-cinq  ans  et  qui  avait  aussi 
des  deux  côtés  une  atrophie  du  nerf  optique.  Les  cristaux  de 
cholestérine  n'existaient  que  d'un  côté  seulement.  Le  malade 
a  perdu  la  vision  graduellement,  mais  ne  s'est  point  aperçu 
des  opacités  du  vitré.  coburn. 

5)  Lundberff  publie  les  résultats  de  4oo  extractions,  33y  ex- 
tractions simples,  63  compliquées,  opérées  en  cinq  ans,  par 
le  professeur  Widmark,  à  la  clinique  ophtalmologique  de 
Stockholm.  Il  sépare  les  cataractes  mûres  et  les  non  mûres. 
Voici  les  résultats  pour  la  vision  : 


80  REVUE  GÉNÉRALE 

Cataractes  non  compliquées         Extractions  simples       Extractions  combinées 
Vision      Cat.  mûres  Non  mûres  Cat.  mûres  Non  mûres    Cat.  mûres  Non  mûres 


I 

0,8 

0,6 
0,5 

0,4 
0,3 
0,2 
o.i 
<  0,1 
Quanti  ta  live 

Total 


8 

I 

8 

5 

1 1 

i5 

22 

27 

'7 

9 


t27 


5 

5 

2 

i3 

16 

26 

53 

38 

34 

8 

5 

5 


8 
I 
4 
4 
6 

14 
14 

7- 
5 

» 

I 


4 

3 

» 

7 
7 

^7 

3i 

'22 

la 

5 

4 

3 


» 

4 

I 

5 

4 

8 

i3 

10 

4 
2 

I 


I 

2 

2 

6 

9 

9 
22 

16 

22 

3 


i5  (190)  52  95  (147) 


Il  résulte  de  ces  chiffres  que  Tacuité  visuelle  a  été  un  peu 
meilleure  après  l'extraction  simple  et  également  un  peu  meil- 
leure pour  les  cataractes  mûres  que  pour  les  non  mûres. 

Les  résultats  dans  les  cataractes  compliquées  sont  les  sui- 
vants ; 

Vision    Cai.  mûres  Non  mûres 


Oi7 

» 

a 

0,3 

3 

6 

0,2 

5 

14 

0,1 

5 

8 

<  0,1 

5 

i3  (5 

Quantitative 

2 

» 

20 


43 


+  13=18  =  28,6  <^/o  mauvais  résultats). 
=    3,2  <*/o  perte  de  la  vue.) 


Résultats  totaux  et  complications  : 

Extractions  simples     Extractions  combinée^ 


Bons  résultats.     . 
Perle  de  la  vue    •     , 

974>pour  100 
2,1       — 

98,66] 
1,34 

pour  100 

Issue  du  vitré.     . 

i,o5 

— 

1,34 

— 

Adhérence  de  l'iris 

.4,2 

— 

7,06 

— 

Prolapsus  de  Tiris     , 

Iritis 

Glaucome  second. 

3,6 
7,8 
2,6 

— 

0,7» 

9.09 
» 

= 

Infection  de  la  plaie 

2,6 

— 

0,71 

— 

MALADIES  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L'ACCOMMODATIONi  ETC.      81 

Nous  ferons  toutefois  observer  que  les  cas  où  la  vision  fut 
=  o,  I  sont  comptés  par  Lundberg  dans  les  bons  résultats. 
C'est  nous  qui  les  avons  relevés  comme  mauvais,    h.  dor. 


UALADIBS  D8  LA  RéFRACTIGN,  DB  L*ACCOMMODATION  BT  DBS  MU8GLB8  DB  L*0B1L 

i)  Loeser.  —  Paralysie  des  mudcles  de  TœU  après  Tanesthésie  lombaire 
(Soc.  d'ophtalmologie  de  Berlin^  i5  février  1906). 

2)  Qleiohen.  —  Encore  une  fois  ma  théorie  de  la  skiaskopie  (Noch  einmal 
meine  Skiaskopie-Theorie)  (ZeiUch,  f.  Augenheilk.^  XII,  p.  653). 

3)  Oliver  (A.).  — •  Court  exposé  du  rapport  entre  les  champs  binoculaires 
de  I9  vision  des  couleurs  et  les  champs  combines  de  l'astigmie  (A  brief 
smnmation  of  the  intcrrelationship  of  binocular  iields  of  vision  and  corn- 
bined  arens  of  as tigmiej  fi4nna/»  of  Opklhalmology^  janvier  1906). 

4)  Landow.  —  Un  cas  de  paralysie  des  deux  droits  externes,  accompagnée 
de  donleui*s  violentes  et  prolongées  de  la  tète  et  de  la  nuque  après  ânes- 

„thësie  rachidienne   (Ein  Fall  van  doppelseitigcr  Abduzensl&hmung,  etc.. 
nach  Rûckenmarksanftsthcsie)  (Mûnch,  med.  Woch.f  n.  3o,  p.  1464,  1906). 

5)  Apert  et.Duboto.  —  Nystagmus  familial  (Soc,  de  pédiatrie^  16  octobre 
1906). 

I  )  Loeser.  Un  homme  de  quarante-cinq  ans,  à  qui  on  a  fait  une 
injection  de  25  milligrammes  de  cocaïne  dans  le  canal  rachi- 
dien,  se  plaint  dé  voir  double  la  première  fois  qu'il  quitte  le  lit 
après  Tanesthésie,  au  bout  de  cinq  jours.  11  s'agissait  d'une 
paralysie  du  grand  oblique.  Chez  Un  autre  sujet,  âgé  aussi  de 
quarante-cinq  ans,  il  se  produisit,  après  une  injection  de 
5  centigrammes  de  stovaïne,  une  paralysie  du  moteur  oculaire 
externe  gauche.  g.  d. 

4)  Depuis  quelque  temps,  on  a  publié  quelques  cas  de 
paralysie  des  muscles  oculaires  après  Tanesthésie  rachidienne. 
Dans  la  première  observation  d'Adam  (Mùnch.  med.  Woch,^ 
n^  8,  1906),  il  S'agissait  de  paralysie  du  droit  externe  de  Toeil 
gauche  ;  dans  les  trois  autres  cas  (Loeser,  Med.  Klinik,  n^  10, 
1906,  et  Boeder,  Afii/ic/i.  med,  Woch.^  n®  28,  1906),  il  s'agis- 
sait deux  fois  du  droit  externe  et  une  fois  du  grand  oblique. 
Dans  trois  cas  on  s'était  servi  de  stovaïne,  dans  le  quatrième 
de  novocaïne.  Landotv  a  fait  usage  préventivement  d'injection 
sous-cutanée  de  scopolamine  et  morphine  et,  pour  Tanesthésie 
lombaire,  de  la  solution  à  5  pour  100  de  novocaïne  et  supra- 
rénine  de  la  fabrique  de  Hôchst  ;  une  seconde  injection  de 
I  centimètre  cube  fut  nécessaire,  et,  comme  l'anesthésie  n'était 
pas  encore   assez  complète,  il  dut  employer  du  chloroforme. 

6 


82  REVUE  GÉNÉRALE 

La  narcose  fut  appliquée  pour  une  opération  de  fistule  rectale 
avec  hémorroïdes.  La  diplopie  apparut  le  septième  jour  et 
était  due  à  une  paralysie  des  deux  droits  externes  ;  elle 
apparut  non  seulement  pour  la  distance,  mais  jusqu'à  quelques 
centimètres  des  yeux,  de  telle  sorte  que  même  la  lecture  était 
impossible.  En  même  temps,  le  malade  ressentit  de  vives 
douleurs  qui,  partant  de  l'émergence  des  nerfs  sus-orbitaires, 
passaient  sur  les  tempes  et  la  nuque  jusqu'aux  épaules;  ces 
douleurs  très  violentes  durèrent  pendant  quatre  semaines  et 
le  malade  ne  trouvait  un  peu  de  repos  que  lorsqu'il  était 
couché  à  plat  sur  le  dos  et  la  tête  renversée  sans  oreiller.  De 
tous  les  calmants  employés,  le  pyramidon  fut  celui  qui  eut  le 
plus  d'effet.  Après  la  quatrième  semaine,  les  douleurs  et  la 
diplopie  diminuèrent  graduellement  et  Ton  pouvait  espérer 
une  guérison  complète.  h.  dor. 

5)  Apert  et  Dubosc  présentent  une  mère  et  cinq  de  ses 
enfants,  quatre  filles  et  un  garçon,  atteints  de  nystagmus 
familial.  Cinq  autres  enfants  (garçons)  sont  restés  indemnes, 
mais  trois  de  ces  derniers  sont  morts  dans  les  premiers  mois. 
Ce  nystagmus  se  rattache  au  type  décrit  par  Lenoble  et 
Aubineau  comme  une  myoclonie  des  muscles  de  Tœil,  et 
désigné  par  eux,  pour  cette  raison,  sous  le  nom  de  «  nys- 
tagmus myoclonie  ».  L'affection  ne  s'est  montrée  chez  les 
enfants  atteints  que  dans  le  courant  des  deux  premières  années^ 
et  à  l'occasion  d'une  maladie  aiguë  :  c'est  ainsi  que,  chez  le 
plus  jeune,  on  en  a  constaté  l'apparition  quelques  jours  après 
le  début  d'une  bronchopneumonie.  Quelques-uns  de  ces 
enfants  présentent,  en  même  temps  que  leur  nystagmus,  de 
l'exagération  des  réflexes  rotuliens,  surtout  à  droite  ;  chez 
aucun  d'eux  les  présentateurs  n'ont  noté  les  tremblements  de 
la  tête  et  des  membres,  ni  les  trémulations  fibrillaires,  ni  les 
secousses  électriques  mentionnées  dans  les  observations  de 
Lenoble  et  Aubineau.  Ceux-ci  considèrent  l'affection  comme 
particulière  à  la  race  bretonne,  car  c'est  en  Bretagne  qu'ils 
ont  recueilli  toutes  leurs  observations.  L'observation  de  Apert 
et  Dubosc  confirme  cette  opinion,  car  la  mère  des  cinq  enfants 
dont  il  est  ici  question  est  d'origine  bretonne  également. 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'CElL  8â 

MALADIES   DU    GLOBE   DE  l'cBIL 
(blessures,    corps   éTRANGERS|    PARASITES) 

i)  Bakop  (A.-R.)-  -  Emploi  de  rélectro-aimant  et  des  rayons  X  pour 
enlever  les  corps  étrangers  de  l'œil  (Use  ofthe  eleclromagnet  and  X  ravs 
in  removing  foreign  bodies  from  the  cye)  (Ophthalmic  Record^  juin  igoo). 

s)  Kpeusberg.  —  Quelques  observations  de  blessures  de  l'oeil  par  des  éclats 
de  fer  (Einigc  Beobachtungen  bei  Eisensplittcrverletzungen  des  Auges)  (Cen- 
intlbUtt  fur  prakt,  Augenheilk,,  juin  1906). 

3)  Ranly  (J.).  —  Extractions  suivies  do  succès,  de  corps  étrangers,  par  un 
aimant,  axe  des  pôles  flexibles  et  libres  (Successful  extraction  of  loreign 
body  in  the  eye  by  means  of  the  giant  niagnet  with  flexible  and  adjustable 
pôles)  (Lancei  clinic.^  mars  1906). 

4)  Quende  —  Sur  un  cas  de  panophtalmie  de  cause  endogène  (Marseille 
médicRlf  i«r  août  1906). 

5)  Joseph.  —  Corps  étrangers  superficiels  de  rœil  (Presse  méd.f  octobre 
1906). 

1)  Baker  rapporte  vingt- trois  cas  de  blessures  de  rœiLoû 
rélectro-aimant  et  les  rayons  X  furent  employés.  Il  n^est  pas 
utile  d'employer  Taimant  avant  que  la  présence  et  la  locali- 
sation du  corps  étranger  soient  bien  déterminées  par  l'examen 
aux  rayons  X.  Les  grands  et  les  petits  aimants  ont  tous  leur 
utilité.  Le  sidéroscope  n^a  pas  de  valeur  pratique.  Baker  pense 
que  souvent  la  statistique  donne  des  conclusions  e.rronées  ; 
il  admet  que  5o  pour  loo'des  malades  auront  une  vision 
utilisable  et  25  pour  100  un  œil  esthétique.  coBunn. 

3)  Ranly  a  fait  construire  un  aimant  sur  le  modèle  de  celui 
de  Haab,  avec  quelques  modifications.  Les  pôles  peuvent  varier 
de  direction.  La  pointe  peut  être  enlevée  et  remplacée  par  une 
tige  flexible  qu'on  peut  mouvoir,  à  l'aide  d*une  poignée,  dans 
toutes  les  directions  ;  on  peut  aussi  ajuster  à  Taimant  des 
pointes  diverses.  Une  petite  lampe,  qu'on  attache  au  front, 
sert  à  montrer  l'intensité  du  courant.  L'aimant  est  construit 
en  quatre  sections.  Chacune  d'elles  est  réglée  par  un  commu- 
tateur; cela  permet  l'emploi  d'une  ou  de  plusieurs  des  parties 
de  l'aimant,  suivant  la  nécessité  du  cas.  L*aimant  construit  de 
la  sorte  n'atteint  guère  plus  de  4^  degrés  Fahrenheit  de  cha- 
leur, en  plus  de  la  température  ambiante.  La  polarité  de  l'ai- 
mant peut  être  changée  par  un  système  d'aiguille  ;  deux 
rhéostats  indiquent  et  règlent  le  courant.  On  fit  trois  extrac- 
tions heureuses  avec  cet  aimant,  dont  une  d'un  morceau  d'acier 
de  64  milligrammes.  coburn. 


8i  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Guendc  lapporte  Thistoire  d'une  femme  de  cinquante  ans 
qui,  au  cours  trune  bronchopneumonie, présenta  un  phlegmon 
de  Ta^il  avec  phénomènes  de  début  dans  le  vitré  et  cornée 
intacte,  11  s'agit  d'une  ophtalmie  métastatique  ;  les  éléments 
pyogènes  rencontrés  dans  l'œil  (pneumocoques  et  surtout  sta- 
phylocoques et  streptocoques)  se  sont  développés  dans  le 
poumon^  se  sont  diffusés  dans  le  courant  circulatoire  et  sont 
venus  se  déposer  dans  la  rétine  ou  la  choroïde  en  premier  lieu. 
Cause  de  gravité  du  pronostic.  «.  r. 


MALADIES    HKS     PAUPIERES,  DE    L  APPAREIL    LACRYMAL   ET    DE    L  URBITK 

j)  BednarBki.  —  Sur  les  kystes  de  la  paupière  inférieure  et  de  l'orbite 
provi'iiflnl  du  fjlobe  oculaire  embryonnaire  (en  polonais)  (Postemp  Oku- 
tislycznif^  n®   lO,  iQoS). 

a)  Bo;yl6  (C,  f:.i,  —  Périthéliome  de  Porbite  (Perithclioma  of  thc  orbil) 
(llofuiieapaihir  Eye,  Ear  and  Throat  Jour,,  mai  1906). 

3)  Le  RouN.  —  (luérison  de  Tépithëlioma  cutané  des  paupières  par  le  ther- 
jïiocautLTL'  {Année  méd,  de  Caen,  n«  4,  1906). 

4)  Hïnsilberg.  —  Un  cas  rare  de  traumatisme  de  l'orbite  (Eine  seltene 
OuhiluUyi^rleUuii^)  (CenlralbL  fur  prakl.  Augenheilk.,  avril  1906). 

5)  Qoidzleher  (Max).  —  Description  d'un  cas  de  sarcome  de  la  glande 
lacrymale  accompagnée  de  quelques  observations  sur  Tautophagisme  (Ein 
FfiU  von  Trac Eicndrusensarkonif  nebst  einigcn  Bemerkungen  iibcr  Autopha- 
gismus  I  (CêniniUA,  fur  prakl.  Augenheilk.^  mars  1906). 

G)  Wagner.  —  Hémorragies  récidivantes  dans  Torbite -À  la  suite  de  manque 
lU:;  ciMi]<LilaLKjii  du  sang  (Uezidivirende  Dlutung  in  die  Orbita  in  Folge  von 
(imiigÊÏhaftc  (ierinnunçsfUhigkeit  des  Blutes)  (Cenlralhlall  fur  prakl.  Au- 
gAinht'iik,,  fcvricr  1906). 

7)  SeeHgsûhn.  —  Un  cas  de  tumeurs  pseudoleucémiques  de  Torbite  (Ein 
l'nll  vu  11  j)^euiLoleukaemischen  Orbitaltumorcn)  (Cenlralhlall  fur  prakl. 
Aiitjetiheilk.,  juin  1906). 

S;  George  (E.  J  J.  —  Dacryocj^stite  (Blenorrhoea  of  the  lachrymal  sac) 
(IIifmcop,tihic  htje,  Ear  and  fhroal  journ.y  avril  1906). 

\})  Catllaud.  —  Fistule  congénitale  du  sac  lacrymal  (Archives  d'ophlalmo- 
li'ffic,  [1,  i(J7,  mars  1906). 

ïo)  Gendron.  —  L'ablation  du  sac  lacrymal.  Technique.  Résultats  (Ophtal- 
moinifiv  proiinriale,  p.  174,  février  1906). 

11}  Laoau««ade.  —  Contribution  à  l'étude  de  Tépithélioma  des  paupières 
(Oi)hi.^hnoinf}ir  provinciale,  p.  196,  mars  1906). 

12)  Trousseau  (A.).  —  Les  épithéliomas  des  paupières.  Opération  ou  radio- 
iiicropic'  (Anmtles  d'oculislique,  p.  60,  janvier  1906). 

j3)  Caboche.  —  Deux  cas  de  tuberculose  naso-lacrymale  (Soc.  franc,  d'olo- 
inifit'.  de  hnpiij.  et  de  rhin.,  17  mai  1906). 

14  Uafon,  —  Kjùthélioma  développé  sur  un  lambeau  de  paupière  cicatrisé 
en  poï^ilion  vicieuse  (Soc.  d'Anal,  el  de  Phys.  de  Bordeaux,  a8  janvier 
190OJ. 

lïï)  Doi^l.  —  Tumeur  de  l'orbite  (Soc.  méd,  de  Genève^  a5  octobre  1906). 

16)  Neumayer^  —  Sondage  du  canal  lacrymo-nasal,  avec  démonstration 
iMon.iU.  fiir  Ohrenheilkunde^  n»  11,  1905). 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.      85 

i)  La  question  des  kystes  orbitaires  d'origine  embryonnaire 
n'est  pas  encore  définitivement  résolue.  Les  auteurs  ne  sont 
pas  d'accord  sur  le  point  de  départ  de  ces  kystes.  Les  uns 
supposent  qu'ils  sont  un  produit  de  la  vésicule,  embryonnaire 
primitive  de  Tœil  et  invoquent  pour  soutenir  cette  hypothèse 
la  disposition  inverse  des  couches  rétiniennes.  Les  autres 
cherchent  l'origine  des  kystes  orbitaires  congénitaux  dans  la 
vésicule  embryonnaire  secondaire,  en  affirmant  que  Tinver- 
sion  de  couches  rétiniennes  n'est  pas  suffisamment  prouvée. 
En  outre,  nous  sommes  loin  de  savoir  à  quelle  époque  de  la 
vie  fœtale  les  kystes  orbitaires  prennent  naissance.  La  plu- 
part des  auteurs  voient  une  relation  directe  entre  la  formation 
de  ces  kystes  et  la  persistance  de  la  fente  embryonnaire  du 
globe  oculaire.  On  sait  que  dans  l'évolution  normale  cette  fis- 
sure se  soude  entre  la  sixième  et  septième  semaine  de  la  vie 
embryonnaire. 

Bednarski  a  opéré,  à  l'hôpital  des  enfants  malades  de  Léo- 
pol,  un  kyste  orbitaire  gros  comme  une  noisette.  Le  kyste 
était  pédicule  et  communiquait  directement  avec  le  bulbe 
rudimentaire  qui  fut  enlevé  en  même  temps.  La  tumeur 
kystique  se  composait  de  deux  parties  distinctes  de  gran- 
deur inégale,  séparées  Tune  de  l'autre  par  une  paroi  membra- 
neuse. 

L'auteur  examina  le  kyste  et  le  globe  de  l'œil  au  micro- 
scope et  constata  que  le  kyste  était  le  produit  de  la  couche 
épithéliale  rétinienne  de  la  vésicule  oculaire  secondaire.  Il  ne 
trouva  aucune  trace  d'inversion  de  couches  rétiniennes.  S'ap- 
puyant  sur  l'état  de  l'évolution  de  diverses  parties  de  l'œil  et 
principalement  de  la  rétine  engagée  dans  le  pédicule  du  kyste, 
l'auteur  conclut  que  la  tumeur  a  dû  se  former  entre  le  troi- 
sième et  quatrième  mois  de  la  vie  fœtale,  c'est-à-dire  bien 
après  la  fermeture  de  la  fente  embryonnaire  du  globe  de  Tœil. 
C'est  pourquoi  il  se  range  à  l'avis  de  ceux  qui  considèrent 
chaque  kyste  congénital  de  l'orbite  comme  un  produit  de  la 
vésicule  secondaire  de  l'œil  fœtal.  En  même  temps,  il  croit 
avoir  démontré  qu'un  kyste  orbitaire  peut  se  former  indépen- 
damment de  la  fente  embryonnaire  de  l'œil  et  dans  une  période 
où  celle-ci  est  déjà  depuis  longtemps  fermée. 

K.   Wi  MAJBW8K  „  * 


86  KEVUE  GENERALE 

2)  Le  malade  de  Boyle,  un  homme  de  quarante^cinq  ans, 
s'adressa  à  lui  après  avoir  été  opéré  d  une  tumeur  du  nez.  La 
tumeur  avait  cette  fois  envahi  Torbite  et  Tœil  était  en  exoph- 
talmie et  immobile.  On  constatait  de  Tatrophie  optique  et  un 
rétrécissement  marqué  des  artères  rétiniennes.  L'exenté- 
ration  de  l'orbite  fut  pratiquée  et  Tantre  de  Highmore  et  le 
sinus  frontal  furent  curettes.  Le  malade  ne  se  remit  pas  après 
l'opération,  il  eut  du  délire  et  mourut  après  être  tombé  dans 
le  coma.  La  mort  fut  causée  sans  doute  par  une  méningite.  La 
tumeur  était  un  périthélioma  ou  un  angio-sarcome. 

COBURIf. 

3)  11  s'agit  dans  ce  cas  de  Le  Roux  d^une  femme  de  soixante- 
dix  ans,  présentant  à  la  commissure  interne  des  paupières, 
du  côté  droit,  une  large  ulcération  s*étendant  sur  la  partie 
latérale  du  nez  et  la  région  du  sac  lacrymaj.  Cette  ulcération 
atteignait  les  dimensions  d'une  pièce  de  i  franc.  Il  n'y  avait 
pas  d'engorgement  ganglionnaire.  Il  existait  un  ectropion  très 
accusé  de  la  paupière  inférieure.  La  malade  ayant  énergique- 
ment  refusé  l'ablation  ^chirurgicale,  on  entreprit  la  cautérisa- 
tion au  thermocautère.  Au  bout  de  dix  séances,  la  guérison 
était  complète  ;  la  cicatrice  avait  un  bel  aspect,  et  l'ectropion 
de  la  paupière  inférieure,  autrefois  très  accusé,  avait  presque 
entièrement  disparu.  Depuis  sept  mois,  la  guérison  s'est  main- 
tenue, n. 

4)  Un  éclat  de  fer  a  pénétré  dans  l'orbite,  en  bas  et  en 
dedans  du  bulbe,  a  comprimé,  à  son  passage,  la  rétine  et  la 
choroïde  et  produit,  par  une  hémorragie  intra-orbitaire,  une 
paralysie  de  différents  muscles. 

Le  corps  étranger  fut  extrait  par  Hinsilberg  au  moyen  de 
l'aimant  de  Hirschberg.  b.  hbdslob. 

5)  Goldzieher  relate  l'observation  d'un  cas  de  sarcome  de  la 
glande  lacrymale  chez  une  femme  de  quarante-deux  ans.  Ce 
qui  est  intéressant,  c'est  le  rapport  sur  l'examen  histologique 
de  la  tumeur.  L'auteur  y  découvrit,  au  milieu  de  la  masse  de 
cellules  sarcomateuses,  d'immenses  cellules,  avec  un  proto- 
plasme pâle  contenant  diverses  particules  de  cellules  de  colo- 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L* APPAREIL  LACRYMAL,   ETC.     87 

rations  différentes.  Ces  cellules  géantes  sont  des  phagocytes 
d'origine  sarcomateuse,  dévorant  les  cellules  voisines.  Tandis 
que^  dans  les  tumeurs  épithéliales,  ce  sont  les  leucocytes  qui 
jouent  le  rôle  de  phagocytes,  ce  sont  dans  les  néoplasmes  du 
mésoderme  les  cellules  mêmes  du  néoplasme  qui  s'acquittent 
de  cette  tâche.  b.  rbdslob. 

6)  Cinq  jours  après  l'extirpation  d'un  kyste  de  la  paupière 
inférieure  gauche,  Wagner  observa,  chez  un  enfant  de  cinq 
ans,  une  forte  hémorragie  à  Tintérieur  des  paupières.  Celles-ci 
ressemblaient  à  deux  sacs  remplis  de  sang. 

Le  sang  fut  vidé  au  moyen  d'incisions,  mais  à  trois  reprises 
les  hémorragies  reparurent.  Elles  ne  cessèrent  qu'après  des 
injections  sous-cutanées  de  gélatine  Merck,  pour  ne  plus 
jamais  reparaître.  b.  rbdslob. 

7)  Une  jeune  iSUe  de  vingt  et  im  ans  était  atteinte  d'angine 
suivie  de  grande  faiblesse,  de  douleurs  rhumatismales  dans 
les  muscles,  de  gonflement  des  articulations  et  de  néphrite 
aiguë.  Quelque  temps  plus  tard,  une  stase  papillaire  se  décla- 
rait, accompagnée  de  violentes  céphalalgies,  de  cyclite  et 
d'exophtalmos.  L^exophtalmos  augmentait,  les  paupières 
retombaient  mollement,  formant  un  ptosis,  quand,  après  la 
septième  semaine,  on  put  par  la  palpation  sentir  en  arrière 
du  bulbe,  des  deux  côtés,  une  tumeur  dure,  tandis  que,  en 
même  temps,  on  pouvait  distinguer  sur  la  rétine  quelques 
taches  jaunes-rosées,  que  Ton  reconnut  comme  étant  des 
nodules  lymphatiques  enflés.  L  examen  du  sang  révéla  une 
l^ère  leucocyte  avec  augmentation  relative  des  lymphocytes. 
Tandis  que  la  cyclite  et  les  autres  symptômes  d'infection  dis- 
paraissent, Texophtalmos  et  le  ptosis  subsistaient  ainsi  que  la 
stase  papillaire.  Ces  derniers  symptômes  étaient  provoqués  par 
des  tumeurs  pseudo-leucémiques  bilatérales  rétrobulbaires,    ^ 

B.    aBD$LOB. 

8)  Qeorge  décrit  les  symptômes  habituels  des  affections  du 
sac  lacrymal  et  leur  traitement.  Il  croit  que  Tinsuccès  du  trai- 
tement est  dû  souvent  à  une  dilatation  insuffisante.  George 
emploie  les  sondes  de  Bowman  avec  courant  électrply tique. 


I 

I 


sa  REVUE  GÉNÉRALE 

D  ordinaire,  2  ou  3  milliampères  pour  les  petites  sondes,  ou 
4  ou  5  avec  des  grosses  sondes  sont  suffisants.        coBunN. 

9)  La  malade  de  Caillaud^  âgée  de  onze  ans,  présentait  deux 
fistulettes  symétriques  à  environ  3  millimètres  en  bas  et  en 
dedans  du  grand  angle  de  Toeil,  dont  on  ne  peut  préciser  le 
moment  d'apparition.  Le  côté  gauche  a  guéri  par  des  cathété- 
riamea  et  des  lavages  répétés,  le  côté  droit  complètement  obli- 
téré ne  vit  disparaître  le  larmoiement  qu'après  ablation  de  la 
glande  lacrymale  accessoire.  L'auteur  attribue  cette  lésion  à 
une  dacryocystite  intra-utérine  plutôt  qu'à  un  arrêt  de 
développement.  Il  existe  peu  d'observations  de  cette  diffor- 
mité. BBlfSZBCH. 

10)  Gendron  décrit  son  procédé  d^ablation  du  sac  lacrymal  : 
traiter  le  sac  lacrymal  comme  un  kyste  sous-cutané  et  l'ex- 
traire comme  tel.  L'anesthésie  locale  à  la  coca-rénaline  est  en 
général  suffisante  et  l'hémorragie  légère  si  on  évite  les  vais- 
seaux angulaires.  Cautériser,  en  terminant,  Torifice  supérieur 
du  canal  nasal  pour  éviter  une  nouvelle  inflammation  ascen- 
dante. Excellents  résultats.  La  suppuration  cessa  immédiate- 
ment dans  la  plupart  des  cas,  et  le  larmoiement  disparut  ou 
devint  insignifiant.  dbnbzkch. 

11)  Le  cas  d'épithélioma  rapporté  par  Lacaussade  est  inté- 
ressant par  le  volume  et  l'évolution  particulièrement  lente  de 
la  tumeur.  Cette  tumeur  a  débuté,  il  y  a  vingt-cinq  ans,  à  la 
suite  d'un  traumatisme  léger  de  la  paupière  inférieure  gauche 
par  un  petit  bouchon  et  a  marché  d'abord  lentement  à  la  façon 
d'un  cancroide.  Dans  ces  dernières  années,  les  glandes  et  la 
conjonctive  ont  été  envahies  et  l'évolution  s'est  faite  plus 
rapide,  La  tumeur  occupe  actuellement  toute  la  région  orbi- 
taire  gauche  qu'elle  déborde  dans  tous  les  sens  et  mesure 
8  centimètres  de  largeur  sur  6  centimètres  de  hauteur.  La 
tumeur  est  trop  avancée  et  le  malade  trop  âgé  pour  attendre 
un  résultat  d'un  traitement  radiographique  ou  chirurgical. 


BBfCBZBr.H. 


la]  Trosuseaa  rappelle  que  les  éphitéliomas  des  paupières 


RAPPORTS  D£  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  89 

sont  généralement  d*un  pronostic  bénin.  Quelques-uns  même 
guérissent  par  n'importe  quel  moyen.  Il  compare  ensuite  les 
résultats  thérapeutiques  de  l'intervention  opératoire  et  de  la 
radiothérapie.  Sans  se  prononcer  d^une  façon  absolue,  il  relève 
cependant  à  la  charge  des  rayons  X,  dans  certains  cas,  une 
aggravation  notable  des  lésions,  et  toujours  leur  insuffisance  à 
combattre  les  récidives.  p.  chavbrnac. 

i3)  Caboche  décrit  la  tuberculose  végétante  du  méat  infé- 
rieur se  caractérisant  fonctionnellement  par  de  l'obstruction 
nasale  et  de  l'épiphora  et  objectivement  par  une  petite  fon- 
gosité  saignante  sous  le  stylet,  fongosité  en  saillie  sous  la 
partie  antérieure  du  bord  inférieur  du  cornet.  Dans  les  deux 
cas  observés  par  l'auteur,  il  y  a  eu  fistule  lacrymale,  ^uis 
ulcération  tuberculeuse  ou  lupus  de  la  joue.  Il  ne  s'agit  pas 
d'une  infection  du  méat  par  les  larmes,  mais  d'une  infection 
primitivement  nasale  ayant  secondairement  infecté  les  voies 
lacrymo-nasales.  A  une  période,  méat  et  voies  lacrymales 
sont  simultanément  atteints,  c^est  donc  une  tuberculose 
lacrymo -nasale.  b.  r. 

i4)  Lafon  présente  une  femme  de  soixante-seize  ans  qui,  un 
an  auparavant,  s'est  déchiré,  en  tombant  sur  un  fil  de  fer,  la 
portion  interne  de  la  marge  palpébrale.  On  voit  aujourd'hui 
que,  sous  l'influence  des  irritations  extérieures,  du  larmoie- 
ment, ce  lambeau  déchiré,  cicatrisé  en  position  vicieuse,  est 
devenu  le  siège  d'une  inflammation  chronique  et  le  revêtement 
s'est  atrophié  ;  l'extrémité  inférieure,  plus  exposée  et  plus  mal 
nourrie  a  subi  la  dégénérescence  épithéliomateuse.         n. 


RAPPORTS  DB  l'oPHTALMOLOOIB  AVEC  LA  PATHOLOGIE  GUNÉRALB 


i)  DIde  et  Assioot.  —  Signes  oculaires  dans  la  démence  précoce  (Congr, 
des  méd.  stliénisttt^  Rennes,  août  igo6). 

2)  Brallloti    —    Des  réflexes  pupillaires  dans   les  cardiopathies    mitrales 
(Gazette  des  hôpitaux^  n»  70,  21  juin  1906). 

S)  QifFord  (H.).  —  Nouveau  symptôme  oculaire  de  la  maladie  de  Graves  (A 
new  eye  symptom  in  Graves  disease)  (Ophthalmic  Record,  juin  1Q06). 


:>-vN^ 


90  KEVUfi  GÉNÉRALE 

4)  Howe  (L.).  —  Quelles  sont  les  maladies  qui  pourraient  être  causées  par 
un  réflexe  dû  à  la  fatigue  oculaire  (What  are  tne  so-called  réflexes  whîch 
can  properly  be  referred  to  eyeatrain)  (Ophthalmology,  janvier  1906). 

5)  Pilos  et  Winterstoiner.  —  Les  résultats  d'examens  ophtalmoscopiques 
chez  les  aliénés  en  considérant  les  anomalies  congénitales  (UeberËrçcbnisse 
von  Augenspiegeluntersuchungen  von  Geisteskranken  mil  besonderer  Be- 
rtîcksichtig^ng  der  congenitalen  Anomalien)  (Zeiischr,  fûr  AugenheUk.^ 
XII.  p.  729). 

6)  Onodl  (A.).  —  Les  troubles  visuels  et  la  cécité  d'origine  nasale,  provoqués 
par  des  affections  des  sinus  postérieurs  (Die  Sehstôrungen  u.  Erblindung 

-  nasalen  Ursprungs,  bedingtdurch  Erkrankungen  der  hintern  Nebenhôhlen) 
(Zeittchr,'f,  Augenheilh.,  XII,  p.  23  et  Arch,  f.  LaryngoL,  XVII). 


i)  Dide  et  Assicoé  distinguent  trois  catégories  de  troubles 
pupillaires  : 

i^'  Dans  un  premier  groupe  de  malades,  peu  nombreux,  on 
note  un  affaiblissement  et  même  une  absence  totale  des  deux 
réflexes,  à  la  lumière  et  à  l'accommodation. 

a*  Plus  souvent  une  dissociation  contraire  au  signe  d'Ar- 
gyll  Robertson^  c'est-à-dire  diminution  ou  abolition  du  réflexe 
d'accommodation  avec  conservation  du  réflexe  lumineux. 

3®  Rarement  on  rencontre  le  signe  d'Argyll  Robertson  vrai, 
c'est-à-dire  l'abolition  complète  du  réflexe  à  la  lumière  et  con- 
servation du  réflexe  d'accommodation,  abolition  permanente 
et  fixe,  s*accompagnant  de  myosis  et  de  Taspect  de  l'œil  tabé- 
tique.  —  Mais  très  souvent,  on  observe  im  trouble  intéressant 
de  la  réflectivité  pupillaire  consistant  en  une  diminution  ou 
une  abolition  passagère  du  réflexe  lumineux.  Plusieurs  examens 
successifs  ont  montré  chez  un  même  malade  des  variations 
très  nettes  dans  les  réactions  de  la  pupille  à  la  lumière.  De 
plus,  chez  ces  malades,  il  a  été  exceptionnel  de  noter  l'inéga- 
lité pupillaire,  les  déformations  pupillaires,  le  myosis,  l'aspect 
spécial  de  l'œil  tabétique  qui  sont  classiques  dans  le  tabès.  — 
Il  s'agit  donc  là  d'une  modalité  pathologique  du  réflexe  lumi- 
neux bien  distincte  du  signe  d'Argyll  Robertson,  qui  est  un 
symptôme  fixe  et  permanent. 

Les  formes  des  lésions  du  fond  de  Tœil  peuvent  être  rangées 
sous  trois  chefs  : 

i^  Hyperhémie  papillaire,  consistant  en  une  congestion 
veineuse  plus  ou  moins  notable,  les  veines  sont  dilatées  et 
tortueuses.  Les  artères  sont  sans  modification  appréciable^ 

2^  Moins  fréquemment,  se  présentant  soit  d'emblée,  soit 
succédant  à  l'aspect  ophtalmoscopique  précédent,  une  décolo- 


RAPPORT  DE  L'OPUTALIIOLOGIE,  ETC.  ^1 

ration  papillaire  avec  rétrécissement  des  vaisseaux,  décolora- 
tion souvent  limitée  au  côté  temporal  de  la  papille  à  l'image 
droite.  —  Dans  un  ou  deux  cas,  cette  décoloration  peut  aller 
jusqu'à  donner  l'aspect  de  la  papille  grise  tabétique. 

3®  Enfin,  exceptionnellement,  on  note  une  véritable  névrite 
optique  avec  hyperhémie  de  la  papille  qui  se  confond  avec 
le  reste  du  fond  de  Tœil  et  traînées  exsudatives  le  long  des 
artères.  r. 

2)  Braillon  rapporte  succinctement  Tobservation  de  deux 
malades  atteints  cliniquement  de  lésions  mitrales  qui  présen- 
taient des  pupilles  en  myosis  extrême  avec  abolition  du  réflexe 
lumineux  et  faible  réaction  à  Taccommodation  ou  à  la  conver- 
gence. Les  deux  patients  étaient  syphilitiques.  L*auteur  con- 
clut :  «  Les  observations  que  nous  rapportons  nous  font 
croire  que  les  connaissances  acquises  en  séméiologie.du  sys- 
tème nerveux  sur  la  fréquence  du  tabès  fruste  et  la  valeur  du 
signe  d'Argyll  Robertson  comme  stigmate  symptomatique  de 
la  syphilis  nerveuse,  permettront,  par  Texamen  des  réactions 
pupillaires  de  tous  les  cardiaques,  de  rattacher  à  la  grande 
maladie  spécifique  bien  des  cardiopathies  se  traduisant  par 
le  syndrome  mitral,  qui  ne  sont  expliquées  ni  par  un  rhuma- 
tisme antérieur,  ni  par  une  autre  infection,  et  rattachées  jus- 
qu'à présent  à  un  processus  d'athérome  vulgaire.  »      o.  d. 

3)  Gifford  montre  que,  dans  certains  cas  de  la  maladie  de 
Graves,  la  paupière  supérieure  ne  peut  être  retournée  qu'avec 
beaucoup  de  peine,  et  il  se  produit  un  si  grand  effort  sur  la 
conjonctive  tarsienne  que  celle-ci  blanchit  au  centre  par  la 
pression.  Gifford  rapporte  trois  cas  où  ce  signe  était  évident. 
Le  symptôme  apparaît  de  bonne  heure  et  disparait  quand  la 
maladie  fait  des  progrès.  L'auteur  croit  que  le  muscle  atteint 
est  le  muscle  non  strié  de  Muller  qui  est  innervé  par  le  sym- 
pathique. Il  attire  aussi  l'attention  sur  un  signe  précoce  de  la 
maladie  de  Graves,  une  certaine  hypertrophie  ou  œdème  des 
tissus  entre  le  sourcil  et  la  peau  proprement  dite.  Parfois,  on 
constate  un  peu  de  rougeur  de  la  peau. 

4)  L,   Howe  a  adressé  plus  de   deux  cents   lettres  à   des 


92  REVUE  GÉNÉRALE 

médecins,  la  plupart  oculistes,  leur  demandant  combien  de 
cas  de  kératite,  iritis,  glaucome,  cataracte,  choroïdite,  rétinite 
pigmentaire  ou  d'autres  maladies  générales  observées  par 
eux,  pouvaient  été  attribuées  à  la  fatigue  oculaire.  Bien  qu'il 
ait  reçu  de  nombreuses  réponses,  24  seulement  étaient  suffi- 
samment  explicites  pour  qu'il  vaille  la  peine  d'en  tenir 
compte.  Ces  24  observateurs  avaient  soigné  1.245.685  ma- 
lades et,  sur  ce  nombre,  il  y  en  avait  25  pour  100,  soit 
35o.ooo  présentant  des  anomalies  de  réfraction  dans  lesquelles 
la  fatigue  oculaire  entre  comme  un  facteur;  20  observateurs 
n'avaient  pas  noté  de  cas  ;  4  indiquèrent  les  maladies  sui- 
vantes, dépendant  apparemment  de  la  feitigue  oculaire  :  affec- 
tions choroïdiennes  3,  de  la  macula  i,  laryngite  hysté- 
rique I,  chorée  i,  épilepsie  5,  insomnie  12.  Howe  donne 
ensuite  une  liste  complète,  trop  longue  pour  l'analyser,  de 
toutes  les  maladies  mentionnées  par  71  observateurs. 

GOBURN. 

5)  Pilez  et  W  intersieincr  ont  examiné  les  yeux  de 
sept  cent  sept  aliénés,  pour  en  noter  les  anomalies  congéni- 
tales, en  particulier  les  signes  de  dégénérescence.  Parmi  ces 
derniers,  il  ne  faut  pas  compter  le  cône  temporal,  ni  les  artères 
cilio-rétiniennes,  tandis  que  la  myopie  excessive,  Talbinisme, 
sont,  entre  autres,  des  signes  de  dégénérescence  indubitables, 
aussi  bien  que  le  cône  en  bas.  En  partant  de  ces  points  de 
vue,  les  auteurs  ont  trouvé  que,  dans  les  yeux  des  malades 
atteints  de  psychose  se  basant  sur  la  dégénérescence,  c'est-à- 
dire  chez  des  individus  à  tare  héréditaire,  les  anomalies  con- 
génitales reconnues  comme  signes  de  dégénérescence  sont 
relativement  plus  fréquentes  que  dans  les  autres  psychoses, 
où  rhérédité  ne  joue  pas  de  rôle.  Comme  type  des  psychoses 
de  la  première  catégorie,  on  peut  prendre  la  paranoia  ;  comme 
type  de  la  seconde,  la  paralysie  générale.  Mais  la  plupart  des 
psychoses  offrant  des  transitions  entre  les  deux  catégories,  les 
auteurs  ont  trouvé  dans  chaque  psychose  plus  ou  moins  de 
signes  oculaires  de  dégénérescence.  Le  travail  nous  donne  des 
tableaux  très  détaillés  sur  les  résultats  de  leurs  recherches. 
J'en  conseille  la  lecture  à  tous  les  collègues  qui  s'intéressent 
à  la  question*  s.  rbdslob. 


VARIA  93 

6)  L'étude  des  troubles  visuels  d'origine  nasale  est  encore 
bien  peu  avancée.  Diaprés  Onodiy  les  cellules  ethmoïdales 
postérieures  peuvent  également  jouer  un  rôle  dans  les  affec- 
tions du  nerf  optique.  A  l'endroit  où  la  cellule  ethmoïdale  pos- 
térieure forme  la  paroi  du  canal  optique,  une  inflammation 
peut  facilement  se  propager  sur  le  nerf,  car  cette  paroi  ne 
possède  pas  l'épaisseur  d'un  papier.  De  Lapersonne  et  Mendel 
ont  prétendu  que  les  troubles  visuels  unilatéraux  sont  typi- 
ques pour  les  affections  de  la  cavité  ethmoïdale.  Si  l'on  admet 
cette  hypothèse,  il  faut,  d'après  l'auteur,  également  l'admettre 
pour  la  cellule  ethmoïdale  postérieure.  D'un  autre  côté,  les 
troubles  visuels  bilatéraux  peuvent  être  également  provoqués 
par  une  affection  semblable,  car  il  peut  exister  une  relation 
étroite  entre  cette  cavité  et  les  nerfs  optiques.  L'auteur  insiste 
sur  ce  point  que  l'étude  des  troubles  visuels  d'origine  nasale 
ne  devrait  point  être  négligée.  b.  rbdslob. 


VARIA 


i)  Ferry.  —  Des  pommades  à  Toxyde  jaune  de  mercuie  usitées  en  ophtal- 
mologie C^a  Proomce  médicale^  no  3a,  ii  août  1906). 

2)  Motals.  —  Les  verres  jaunes  en  ophtalmolog-ie  (Acad.  de  méd.,  27  mars 
1906). 

3)  Reis.  —  Quelques  détails  observés  dans  l'art  italien  concernant  Toeil  et 
l'oculistique  (en  polonais)  (Tyffodnik  lekarski,  n«  7  et  8,  1906). 

4)  Poulain.  —  Dia^cnostic  rétrospectif  de  la  réfraction  de  Jean-Baptiste 
Porta.  Son  hypermétropie  lui  fait  découvrir  la  lunette  d'approche  (Recueil 
d'ophtalmologie^  p.  i,  janvier  1906). 

5)  Qinestous  (Etibnnb)  et  Couliaud  (Hbnri).  —  La  vision  des  tireurs 
(Archivet  d'ophtalmologie  y  p.  283,  mai  1906). 

6)  Do  MIoao.  —  De  l'importance  de  l'examen  oculaire  complet  du  blessé  dès 
le  moment  de  Taccident  du  travail  et  de  l'avantage  pour  les  compagnies 
d'avoir  des  médecins  inspecteurs  d'accidents  (Recueil  d* ophtalmologie, 
p.  129.  mars  1906). 

7)  Hummelsheim.  -—  Recherches  sur  les  efTets  de  Talypine,  un  nouvel 
anesthésic^ue,  sur  Toeil  (Ueber  die  Wirkung  des  Alypm,  eines  neuen 
Anaeslheticums  auf  das  Auf;e)  (Arch.  f.  Augenheilk.,  t. -LUI,  p.  18,  1905). 

i)  Ferry  a  cherché  à  quoi  étaient  dues  les  douleurs  causées 
par  l'emploi  des  pommades  à  Toxyde  jaune  de  mercure. 
L'oxyde  préparé  par  voie  sèche  a  un  état  cristallin  qui  blesse 
évidemment  l'épithélium  délicat  de  la  cornée.  L'oxyde  préparé 
par  voie  humide  (Codex)  est  mieux  supporté  en  raison  de  son 
état  moléculaire.  Malheureusement,  il  contient,  du  fait  de  sa 


9i  REVUE   GÉNÉRALE 

préparation,  une  certaine  quantité  de  sel  générateur  :  soude, 
sublimé,  ainsi  que  roxychlorure  mercurique;  il  est  impur. 
L'oxyde  orangé  décrit  récemment  serait  chimiquement  pur, 
mais  sa  préparation  est  inconnue.  Enfin,  l'observation  micro- 
scopique a  montré  que  les  oxydes  obtenus  couramment  sont 
très  inférieurs,  au  point  de  vue  de  l'homogénéité  et  de  la 
finesse  des  grains,  à  certaines  spécialités;  il  y  reste  toujours 
des  grains  d'oxyde  qui  échappent  à  la  trituration.  Enfin,  Vex- 
cipent  a  son  importance  :  la  vaseline  dite  neutre  est  trop  sou- 
vent acide  ou  contient  des  produits  sulfurés  ;  la  lanoline,  outre 
qu'elle  est  chère  lorsqu'elle  est  anhydre,  est  souvent  falsifiée 
et  décompose  l'oxyde  jaune.  o.  d. 


2)  Motais^  pour  protéger  de  la  lumière  les  yeux  sensibles, 
emploie,  depuis  quinze  ans,  des  verres  jaunes  légèrement 
orangés,  dits  verres  jaunes  hygiéniques.  Ces  verres  donnent 
un  éclairement  remarquable.  Le  ciel  et  les  objets  sont  illu- 
minés de  tons  chauds,  très  agréables  à  l'œil.  En  outre  et  mal- 
gré cette  luminosité,  ils  produisent  un  effet  calmant,  en  sorte 
qu'avec  des  teintes  proportionnées  à  l'intensité  de  la  lumière 
ou  à  rhyperesthésie  rétinienne,  on  peut  préserver  les  yeux  les 
plus  sensibles.  Ils  sont  d'autant  plus  agréables  que  la  lumière 
est  plus  intense  (soleil  d'Algérie,  d'Egypte  ;  reflet  aveuglant 
de  la  neige,  le  sable  des  plages).  Dans  les  montagnes,  en 
automobile,  leur  éclairement  permet  de  découvrir  sans  fatigue 
les  plus  vastes  horizons. 

Les  yeux  irritables,  même  doués  d'une  acuité  visuelle  nor- 
male auront  donc  avantage  à  substituer  l'impression  agréable 
des  verres  jaunes  à  la  teinte  triste  des  verres  bleus  ou  fumés. 
Mais  cette  substitution  s'impose  lorsque  l'acuité  visuelle  des 
malades  est  notablement  affaiblie  (rétinites,  choroïdites,  myo- 
pie progressive,  atrophie  des  nerfs  optiques,  kératites,  etc.). 
Avec  les  verres  jaunes,  au  moins  aussi  calmants,  l'éclaire- 
ment  est  à  peine  diminué,  même  dans  les  teintes  foncées. 

D'après  les  expériences  de  Javal,  reprises  par  Tscherning  et 
Sarazin,  la  double  action  éclairante  et  calmante,  contradic- 
toire en  apparence,  des  verres  jaunes,  s'explique  par  la  sup- 
pression des  rayons  chimiques  du  spectre  solaire.        o.  d. 


VARIA  95 

3)  Pendant  son  séjour  en  Italie,  Tannée  dernière,  en  par- 
courant les  musées  et  les  galeries,  Reis  notait  scrupuleuse- 
ment tous  les  détails  des  tableaux  et  des  sculptures  ayant 
quelque  rapport,  même  lointain,  avec  la  science  ophtalmo* 
logique  des  temps  passés.  Parmi  les  nombreux  faits  relatés, 
il  faut  retenir  une  contribution  à  Thistoire  des  lunettes  du 
XV*  siècle.  Sur  un  tableau  de  Niccolo  Alunno  da  Foligno 
(i465),  représentant  le  couronnement  de  la  Vierge,  on  voit 
trois  personnages,  des  saints,  munis  de  lunettes.  Sans  doute, 
le  peintre  a  commis  cet  anachronisme,  volontairement,  pour 
rehausser  l'effet  réaliste  de  son  œuvre  ;  mais,  pour  nous,  ce 
fait  constitue  une  preuve  que  Tusage  des  lunettes  était,  au 
XV*  siècle,  déjà  assez  répandu,  du  moins  en  Italie.  L'auteur 
décrit  ensuite  diverses  façons  dont  les  maîtres  sculpteurs  de 
Tantiquité  et  du  moyen  âge  représentaient  Tœil  humain  et  ses 
annexes,  comment  ils  imitaient  son  éclat  et  son  expression.. 
Nul  ne  savait  le  faire  aussi  magistralement  que  Michel-Ange, 
qui,  pourtant,  se  servait  de  moyens  techniques  extrêmement 
simples  :  rien  qu'un  tracé  circulaire  presque  imperceptible 
délimitant  la  cornée  et  une  encoche  semi-lunaire  centrale  imi- 
tant la  pupille  en  même  temps  que  Téclat  de  la  cornée,  suffi- 
saient pour  donner  à  l'œil  ainsi  modelé  l'expression  de  la  vie 
et  de  la  réalité. 

A  la  fin  de  son  travail,  lauteur  mentionne  un  fait  peu 
connu,  qui  démontre  Tétonnante  universalité  de  Michel- 
Ange.  11  a  trouvé,  dans  la  bibliothèque  du  Vatican,  un  ma- 
nuscrit de  ce  grand  peintre,  sculpteur  et  poète,  comportant, 
sous  le  titre  Sécréta  varia  ad  oculos^  une  série  de  recettes  et 
prescriptions  médicales  contre  les  diverses  affections  ocu- 
laires et  contre  l'affaiblissement  de  la  vue  dans  la  vieillesse. 
L'on  sait  qu'à  la  fin  de  ses  jours,-  l'immortel  maître  de  la 
Renaissance  est  devenu  complètement  aveugle. 

K.-W     MAJBWSKI. 


4)  Poulain,  après  une  longue  discussion  et  de  nombreuses 
citations,  attribue  à  Porta  la  découverte  de  la  lunette  d'approche 
dite  de  Galilée.  Hypermétrope  et  astigmate,  c'est  en  parlant  de 
ces  deux  vices  de  réfraction  qu'il  arrive  à  ce  résultat.  Kepler, 


96  REVUE  GÉNÉRALE 

vingt  ans  plus  tard,  devait  arriver  au  même  but  en  partant  de 
sa  myopie.  bbiibibch. 

5)  Ginestous  et  Coullaud  ont  examiné  les  25  meilleurs  et 
les  25  plus  mauvais  tireurs  du  régiment  de  sapeurs-pompiers 
de  Paris;  également  les  lo  meilleurs  tireurs  à  la  carabine  de 
cavalerie  appartenant  au  i"  régiment  de  cuirassiers.  De  cet 
examen  découle  :  i**  Texercice  du  tir  est  un  acte  de  vision 
monoculaire;  2**  la  précision  du  tir  est  compatible  avec  la 
diminution  ou  même  l'abolition  complète  de  l'acuité  visuelle 
d'un  œil;  3*^  le  tireur  choisit  généralement  Toeil  le  meilleur  et 
ferme  Tautre,  ou  le  laisse  ouvert  s'il  est  amblyope;  4**  Tacuité 
visuelle  doit  être  au  moins  égale  à  demi  ;  5°  il  est  nécessaire 
que  la  réfraction  dynamique  soit  indemne  car  le  tireur  doit 
voir  surtout  nettement  le  cran  de  guide  et  le  guidon.  Il  aura, 
donc  avantage  à  corriger  Tasthénopie  et  la  presbytie,  de  même 
toute  myopie  supérieure  à  une  dioptrie  ;  6*  on  doit  autoriser 
les  hommes  à  tirer  comme  il  leur  plaît;  enfin  exiger  des  con- 
scrits une  acuité  monoculaire  minimum  de  demi,  la  vision  de 
Tautre  œil  pouvant  être  infime.  bbnbzbch. 

6)  De  Micas  dans  un  long  article  démontre  quelle  serait 
l'utilité  pour  les  compagnies  d'avoir  des  médecins-inspecteurs 
d'accidents,  chargés  d'examiner  le  blessé,  en  détail,  dès  le 
moment  de  l'accident  et  de  le  surveiller  pas  à  pas  jusqu'au 
délai  de  pourvoi  en  revision.  Elles  seraient  ainsi  mises  au  cou- 
rant de  la  vie  médicale  de  leur  client  pendant  sa  maladie  et 
auraient  moins  à  redouter  les  simulateurs  dont  la  tâche  est 
rendue  facile  par  le  manque  de  renseignements.  Les  résultats 
de  l'enquête  seraient  versés  au  dossier  et  sans  engager  Texpert 
pourraient  l'instruire  et  Téclairer.  bênbzbgh. 

7)  L'alypine  à  2  pour  100  agit  comme  la  cocaïne  dont  elle 
possède  les  propriétés  anesthésiantes  ;  elle  produit  une  dila- 
tation des  vaisseaux;  n'agit  presque  pas  sur  la  pupille  ni  sur 
l'accommodation  et  se  laisse  facilement  et  souvent  stériliser. 


Le  Gérant  :  P.  Masson. 


Lyon.  —  Imp.  A.  Rby  et  C*«,  4^  rue  Gentil.  —  44800 


N""  3  31  MARS  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Trois  cas  de  fractures  du  orane 
suivies  de  fractures  probables  du  canal  optique. 

Par  MM. 
LAROYENNE  et  MOREAU 

Ancien  prosecteur  Chef  de  Clinique  ophtalmologique 

à  rUniversilé  de  Lyon. 


Successivement,  nous  avons  eu  la  Ix^nne  fortune  de  pouvoir 
examiner,  dans  la  clinique  de  M.  le  professeur  RoUet,  trois  ma- 
lades atteints  de  fractures  de  Torbite  produites  par  des  méca- 
nismes différents. 

Observation  I.  —  G...  J.,  vingt  ans,  tuUiste  entre  à  rHôtel-Dîeu 
à  la  salle  Président-Carnot,  le  23  septembre  1906,  dans  un  coma 
complet.  Quelques  heures  auparavant,  ce  jeune  malade  en  glissant 
d^une  escarpolette  avait  fait  une  chute  violente  sur  la  tête.  A  son 
entrée,  on  constate  une  plaie  contuse  de  4  centimètres  de  lon- 
gueur aa  niveau  de  la  zone  pariéto-temporale  droite,  sans  enfon- 
cement osseux.  Il  existe  aussi  une  ecchymose  de  la  région  tempo- 
rale et  palpébrale. 

Il  n'y  a  pas  d'otorragie,  mais  il  persiste  encore  une  épistaxis 
droite. 

Le  coma  dure  trois  jours  et  fait  place  à  des  phénomènes  d'exci- 
tation, à  un  délire  de  paroles  et  d'action  qui  oblige  à  l'attacher 
dans  sou  lit. 

Après  cinq  jours  de  délire  violent,  le  malade  revient  peu  à  peu  à 
Tétat  normal.  Il  ne  présente  ni  troubles  sensitifs  et  moteurs. 
L'ecchymose  palpébrale  précoce  a  disparu,  faisant  place  à  une 
ecchymose  conjonctivale  tardive. 

C'est  seulement  au  bout  de  vingt  jours  après  l'accident^  que  le 
malade  se  plaint  d'une  diminution  de  l'acuité  visuelle. 

7 


98  MÉ^tOIRI-S  OHIGINAUX.  —  LAROYENNE  ET  MOREAU 

Examiné  à  cette  épotjue  par  l'un  de  nous,  on  constata  une  inté- 
grité parfaite  des  mouvements  du  globe  et  des  paupières.  Les 
pupilles  réagissent  de  façon  inégale,  la  droite  est  paresseuse. 

1/examen  oph Lai moscopî{|ue  montre  l'intégrité  des  milieux  trans- 
parents, mais  la  papille  a[ï parait  rouge-saie  et  légèrement  tumé- 
iiée»  Les  vaisseaux  ont  cons^ervé  leur  calibre  normal  et  ne  présen- 
tent pas  de  torluosités.  Pas  d'hémorragies. 

Au  moyen  du  doigt  on  décèle  un  rétrécissement  très  marqué  du 
champ  visuel.  Le  pourtour  orbitaire  est  lisse  et  régulier  sans  tumé- 
faction osseuse  localisîée. 

Vœ'û  gauche  parait  normal  et  par  Texamen  ophtalmoscopique  et 
par  la  rechei  ebc  rapide  de   Tclat  du  champ  visuel. 

Vingt  jours  après  le  malade  présente  à  droite  une  papille  gris 
sale  avec  une  décoloration  n^arquée  du  croissant  temporal.  Les  vais- 


seaux ne  sont  pas  modifiés,  V.  =  i/io.  Le  champ  visuel  reproduit 
ci* dessous  présente  un  rétrécissement  très  marqué,  accentué  sur- 
tout ïi  la  parlie  supéro-externe.  Le  vert  et  le  rouge  encore  per- 
çus ofTrent  un  rétrécissement  très  serré,  mais  conservent  leur  ordre 

normal. 

A  gauche,  la  papille  présente  une  teinte  rougeâtre  très  accusée 

avec  bords   lions.   Les   artères  et  veines  sont  de  calibre  régulier. 

V=  i;8. 

Le  champ  visuel  est  rétréci  d'une  façon  régulière,  mais  à  ce 
moment  on  note  que  le  rouge  dépasse  les  limites  du  blanc  et  que  le 
vert  a  sensiblement  ta  même  étendue  que  ce  dernier.  11  y  a  donc 
une  inversion  des  couleurs. 

Sur  Tapparition  de  ce  symptôme  oculaire,  on  interroge  le  jeune 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  LAROYENNË  tT  MOREAU 


99 


malade  sur  sod  passé  pathologique  et  on  apprend  qu'une  de  ses 
deux  sœurs  fut  traitée  pour  des  phénomènes  oculaires  hystériques. 
Quant  au  sujet,  il  ne  présente  aucun  stigmate  d'hystérie.  11  n'est  ni 
alcoolique  ni  syphilitique  et  a  toujours  joui  d'une  bonne  santé.  Les 
urines  ne  contiennent  ni  sucre  ni  albumine. 

Le  malade  fut  à  nouveau  examiné  le  25  janvier  1907  et  on  con- 
state à  droite  une  papille  blanche,  en  état  d'atrophie  post-névritique 
sans  altération  du  côté  des  vaisseaux.  V.  =  i/i5. 

A  gauche  la  papille  est  toujours  rougeâtre,  sans  saillie  à  contours 
flous  et  irréguliers.  W  =1/6. 

Les  deux  champs  visuels  ci-dessous  montrent  un  rétrécissement 
net  à  gauche  et  extrêmement  marqué  à  droite.  Les  couleurs  rouge  et 
verle  mal  perçues  occupaient  la  même  position  que  dans  l'examen 
précédent. 


La  pupille  droite  est  plus  dilatée  que  la  gauche  et  réagit  bien 
moins.  Le  consensuel  n'est  pas  complètement  aboli.  Réfraction: 
Œil  droite  —  2  dioptries  ;  œil  gauche  =  —  2  d.  5o. 


Observation  IL  —  B...,  âgé  de  soixante  deux  ans,  manœuvre, 
tombe  il  y  a  un  an,  en  portant  un  fardeau,  sur  une  pierre  qu'il 
heurte  violemment  de  la  tête.  Le  malade  ne  perd  pas  connaissance 
et  n'a  présenté  aucun  trouble  sensitif  et  moteur.  Il  est  amené  à 
rhôpital  présentant  une  plaie  très  étendue  du  cuir  chevelu  à  gauche, 
dont  on  voit  aujourd'hui  (5  mars  1907)  la  cicatrice.  Il  a  présente 
une  épis  taxis  au  moment  de  l'accident.  Pas  d'otorragie.  Aucune 
ecchymose  palpébrale  ou  conjonctivale.  L'acuité  visuelle  du  malade 


100  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  LÂROYENNE  ET  MOREAU 

demeura  normale  pendant  neuf  mois.  Depuis  trois  mois  il  se  plaint 
d'une  baisse  de  la  vision.  Le  5  mars  1907,  on  constate  une  abolition 
du  réflexe  lumineux  à  gauche  avec  dilatation  pupillaire.  Le  réflexe 
consensuel  est  aboli.  Pas  de  paralysies  oculaires. 

La  papille  est  blanche,  cotonneuse.  Les  bords  sont  flous.  Les 
artères  sont  entièrement  oblitérées  et  les  veines  tortueuses  présen- 
tent un  fin  liséré  de  périvasculite.  Pas  de  traces  d'hémorragies  réti- 
niennes ou  papillaires.La  cécité  est  absolue.  On  ne  sent  sur  le  pour- 
tour orbi taire  aucun  épaississement.  A  droite,  le  fond  d'oeil  est 
normal.  V.  =  1/2.     . 

Observation  III.  —  J...,  âgé  de  dix-huit  ans,  reçoit  le  5  février 
1907,  une  balle  de  revolver  à  Tangle  supéro-interne  de  Torbite 
gauche.  Le  coup  avait  été  tiré  presque  à  bout  portant  et  de  bas  en 
haut.  Le  blessé  perd  connaissance  et  tombe  dans  le  coma.  Il  pré- 
senta immédiatement  une  hémiplégie  et  une  hémianesthésie  totale 
droite.  Revenu  de  son  coma,  le  malade  se  plaint  de  ne  plus  voir  de 
Tœil  gauche.  Examiné  au  point  de  vue  oculaire,  huit  jours  après  son 
accident,  par  notre  ami  Grandclément,  le  blessé  présentait  un  œdème 
papillaire,  marqué  avec  veines  tortueuses.  Les  artères  n'étaient  pas 
oblitérées.  L'amaurose  était  absolue.  Le  réflexe  consensuel  était 
aboli.  11  existait  une  ecchymose  conjonctivale  tardive.  Le  globe, 
malgré  une  exophtalmie  traumatique,  avait  des  inouvements  nor- 
maux sauf  en  haut  où  il  ne  dépassait  pas  la  ligne  horizontale. 

Grâce  à  Tobligeance  de  notre  ami  M.  le  D""  Molin,  le  malade  fut 
envoyé  à  la  Clinique  de  M.  le  professeur  Rollet,  afin  d'être  suivi 
au  point  de  vue  oculaire. 

Le  5  mars  1907,  la  papille  est  déjà  blanche  et  cotonneuse,  V.  =  o. 
Le  droit  supérieur  est  encore  parésié  légèrement.  Pas  de  réflexe 
consensuel.  L'hémiplégie  a  presque  disparu,  Thémianesthésie  est 
très  atténuée  surtout  au  membre  supérieur  et  au  tronc.  Au  pied 
elle  est  encore  absolue.  Le  malade  présente  encore  de  Tobnubila- 
tion.  Son  œil  droit  ne  présente  aucune  lésion  et  son  acuité  est  nor- 
male. 

L'audition  est  normale  des  deux  côtés. 

Rien  dans  les  urines.  Pas  de  température. 

Notre  premier  malade  est  surtout  intéressant  par  la  bilaté* 
ralité  de  sa  névrite  optique  stationnaire  ou  même  rétrocédant 
à  gauche,  et  devenue  atrophie  blanche  à  droite.  Doit-on  en 
conclure  à  Texistence  d'un  trait  de  fracture  passé  d  un  côté 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  LÂROTENNE  ET  MOREAU  101 

de  l'étage  antérieur  à  lautre  côté  et  intéressant  les  deux  ca- 
naux optiques  ?  Ce  trait  fissuraire  est  signalé  comme  classiqua. 

S'agit-il  d'un  épanchement  intracrânien  qui,  dans  ces  cas, 
pour  Mardellis  (Thèse  de  Lyon^  ^900)  pourrait  produire  une 
lésion  des  bandelettes  ou  du  chiasma  ?  Cette  hypothèse,  pour 
notre  malade,  paraît  peu  applicable.  Ayant  eu  une  épistaxis 
unilatérale,  une  fracture  de  la  lame  criblée  est  très  probable 
et  donc  celle  du  canal  optique. 

La  loi  de  Saucerotte  n'aurait  ici  qu  une  valeur  secondaire^ 

Notre  second  malade,  malgré  Tamaurose  tardive  qu'il  accuse 
(9  mois  après  le  trauma)  a  présenté  certainement  à  Tépoque 
de  sa  fracture  un  étranglement  de  la  papille.  Nous  n'en  vou- 
lons pour  preuves  que  l'oblitération  totale  des  artères,  le  fin 
liséré  de  périvasculite  autour  des  veines  tortueuses  et  sa  pa- 
pille blanche  et  cotonneuse.  L'état  de  stase  n'étant  pas  inévi* 
tablement  accompagné  de  troubles  visuels,  l'œdème  papillaire 
a  dû  persister  plusieurs  mois  sans  occasionner  de  troubles  am- 
blyopiques.  Quelle  lésion  incriminer  dans  ce  cas?  L'hématome 
des  gaines  a  rarement  une  image  ophtalmoscopique  caracté- 
ristique. Nicod,  dans  sa  thèse  (Lyon,  1906)  inspirée  par  M.  le 
professeur  RoUet,  relève  un  grand  nombre  de  cas  où  Texamen 
duiond  d'œil  fut  négatif.  Trois  malades  de  M.  le  professeur 
HoUet  présentaient  cependant  des  papilles  suffisamment  pa* 
thognomoniques.  Pour  notre  malade,  nous  émettons  l'opinion 
d'une  fracture  du  canal  optique  avec  forte  compression  sur  le 
nerf.  Il  se  peut  qu'il  y  ait  eu  une  déchirure  de  la  gaine  avec 
hématome,  mais  nous  ne  voudrions  l'affirmer.  Dans  ces  cas, 
les  hémorragies  de  la  gaine  doivent,  en  somme,  être  considé- 
rées comme  des  complications  des  fractures.  D'ailleurs  Hôlder, 
sur  54  cas  de  fractures  du  canal  optique,  ne  relève-t-il  pas 
42  fois  un  épanchement  sanguin  dans  la  gaine  du  nerf?  Mar« 
dellis,  dans  sa  thèse  (Lyon,  1900)  insiste  à  juste  titre  sur  ce 
point.  Une  fracture  du  canal  optique  peut  léser  la  gaine  du 
nerf  en  produisant  une  hémorragie  au  même  titre  qu'une  frac- 
ture des  os  des  membres  peut  s'accompagner  d'hématome 
dans  le  voisinage  du  foyer  de  fracture. 

Notre  troisième  malade  offre,  par  l'évolution  assez  typique 
de  ses  accidents,  ime  explication  relativement  facile  de  ses 
désordres  orbitaires.  Du  point  de  pénétration  de  la  balle,  s'irra- 


102  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  LAROYENNE  ET  MOREAU 

dient  probablement  plusieurs  traits  de  fracture  dont  Tun  inté- 
resse le  canal  optique.  Trois  radiographies  ont  été  faites  de  ce 
malade  :  une  de  face,  et  une  autre  de  profil.  Sur  la  première, 
la  balle  apparaît  logée  profondément,  séparée  du  bord  orbi taire 
de  deux  travers  de  doigt.  Dans  la  seconde,  le  plafond  de 
Torbite  parait  dans  sa  partie  postérieure  soulevé,  déplacé  dans 
le  sens  vertical  ;  la  balle  apparaît  très  estompée  et,  d'après 
M.  leD'  Destot,  chef  du  laboratoire  de  radiographie  elle  serait 
logée  dans  la  couronne  rayonnante.  Une  troisième  radiogra- 
phie faite,  la  tête  du  malade  renversée  en  arrière,  afin  d'obte- 
nir le  maximum  de  renseignements  radiographiques  sur  Tétat 
du  plafond  orbitaire  ne  fournit  pas  de  notions  plus  précises. 

Il  y  a  eu  chez  ce  malade,  tant  en  raison  de  Tagent  trauma- 
tique  que  des  phénomènes  oculaires  observés,  des  délabre- 
ments osseux  beaucoup  plus  étendus  que  chez  les  deux  autres 
sujets.  L'étranglement  net  de  la  papille,  son  exophtalmie  pas- 
sagère nous  confirment  Tidée  de  fracture  esquilleuse  avec 
hématome  de  l'orbite.  Nous  n'insistons  par  sur  la  possibilité 
d'une  hémorragie  de  la  gaine,  rendue  d'autant  plus  vraisem- 
blable que  l'amaurosea  été  subite. 

La  participation  à  ce  complexus  symptomatique  de  la 
paralysie  du  muscle  droit  supérieur .  nous  autoriserait,  si  elle 
était  accompagnée  d'autres  phénomènes  paralytiques  oculaires, 
à  penser  qu'un  trait  de  fracture  irradiant  du  canal  optique 
aurait  pu  atteindre  le  bord  supérieur  de  la  fente  sphénoïdale 
et  léser  par  conséquent  le  tronc  ou  l'une  des  deux  branches 
du  moteur  oculaire  commun. 

Gomme  il  s'agit  d'une  paralysie  isolée,  parcellaire,  on  ne  peut 
également  incriminer  une  lésion  du  nerf  dans  son  parcours 
intracrânien  provoquée,  par  exemple,  par  une  hémorragie 
méningée.  Nous  ne  pensons  pas  qu'un  caillot  dans  l'orbite 
puisse  localiser  ses  phénomènes  de  compression  à  telle  branche 
nerveuse  plutôtqu'à  telle  autre  immédiatement  voisine.  Ferron, 
dans  sa  thèse,  n'envisage  pas  les  cas  de  paralysie  parcellaire, 
siégeant  dans  le  domaine  du  moteur  oculaire  commun.  Il 
insiste  sur  la  disparition  fréquente  des  paralysies  dont  il  voit 
l'explication  dans  l'existence  d'un  caillot  comprimant  le  nerf 
et  se  résorbant. 

Nous  croyons  qu'une  autre  hypothèse  plus  conforme  au  dis- 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  LAROYENNE  ET  MOREAU  103 

positif  anatomique  permettrait  mieux  de  comprendre  ces  para- 
lysies isolées  dans  la  sphère  d'action  du  moteur  oculaire  com- 
mun. C'est  à  une  lésion  du  muscle  et  non  du  nerf  quHl  faut 
penser.  Rappelons,  au  sujet  de  notre  malade,  que  le  muscle 
droit  supérieur  s'insère  sur  la  face  supérieure  de  la  gaine  du 
nerf  optique,  tout  près  du  trou  optique  et  sur  le  rebord  supé- 
rieur de  cet  orifice.  Quoi  de  plus  simple  maintenant  d'admettre 
avec  notre  fracture  du  canal  optique  une  déchirure  tendineuse 
ou  musculaire,  ou  même  en  cas  de  mobilisation  d'un  fragment 
osseux  du  canal  optique  le  déplacement  de  Tinsertion  muscu- 
laire. De  la  sorte  on  s'expliquerait  mieux  la  guérison  rapide 
de  cette  paralysie. 

De  qes  faits,  il  en  découle  une  conclusion  pratique  dont 
l'importance  en  médecine  légale,  et  surtout  en  matière  d'acci- 
dents de  travail  n'échappera  à  personne.  Il  faut,  à  tout  indi- 
vidu suspect  d'une  lésion  crânienne,  examiner  le  plus  tôt 
possible  après  son  traumatisme  l'état  de  son  fond  d'œil.  On 
ne  doit  pas  attendre  que  le  malade  accuse  des  troubles  visuels, 
car  nous  savons  que  ces  derniers  ne  sont  pas  toujours  fonc* 
tion  des  lésions  papillaires. 


REVUE    GÉNÉRALE 


(0 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Aupel  von  Szily.  — Les  couches  postérieures  do  riri8(Ucber  die  hintere 
Greozchichtcn  der  Iris)  fArch.  f.  Ophth..  LXIV,  i4a-i56,  1906). 

2)  Coate  (Gborob).  —  Anomalie  des  veines  rétiniennes  (Peculiar  appearence 
of  a  relinal  vein)  (Trans.  ophi.  Soc,^  vol.  XXV,  p.  309,  igo5). 

3)  Daléffi.  —  Mensurations  ophtalmométriques  de  cristallins  humains  pott 
morlem  (Miith.  aus  des  Augenkl,  d,  Càrolinischen  med,  chir.  Insiit,, 
Stockholm,  Fischer,  édit.  lena,  1906). 

4)  Boughton  (Harris).  —  L'accroissement  en  nombre  ci  en  volume  des 
fibres  myéliniques  du  nerf  oculo-moteur  commun  du  rat  blanc  et  du  chat 
à  difTércnta  ftge»  (J,  of  compar,  Neurol,  and  Psychol.,  vol.  XVI,  n»  2, 
1906). 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


104  REVUE  GÉNÉRALE 

i)  Aurel  von  Szily  résume  ainsi  ses  recherclies. 

Les  fibres  du  muscle  dilatateur  de  la  pupille  chez  Thomme 
sont  au  point  de  vue  embryogénique  une  différenciation  intra- 
cellulaire issue  des  parties  basales  du  feuillet  épithélial  anté- 
rieur. 

Le  revêtement  postérieur  de  l'iris  adulte  consiste  en  alla'nt 
de  dedans  en  dehors  :  i^  en  une  couche  de  cellules  épithé- 
liales  bien  formées  et  2^  en  une  couche  de  noyaux  allongés 
entourés  de  protoplasma,  couche  surmontée  elle-même  de 
fibrilles. 

Ce  sont  ces  deux  dernières  fonctions  (noyaux  allongés  et 
fibrilles)  qui  constituent  les  muscles  dilatateurs.        l.  dor. 

2)  Chez  une  jeune  fille  de  treize  ans,  Coats  a  vu,  une  divi- 
sion anormale  et  une  anastomose  d'une  veine  rétinienne.  Il  ne 
sait  si  cette  anomalie  est  congénitale  ou  bien  si  elle  est  due  à 
un  processus  pathologique.  stbphenson. 

3)  Il  résulte  des  mensurations  faites  avec  lophtalmomètre 
de  Javal-Schiôtz,  que  chez  les  adultes  le  rayon  de  courbure 
du  pôle  antérieur  varie  entre  9,87  et  18,90  millimètres  et  celui 
du  pôle  postérieur  entre  4.9  et  6,53.  A  la  périphérie,  la  sur- 
face antérieure  présentait  un  aplatissement  plus  ou  moins 
marquée.  .  h.  dor. 

4)  Cette  très  intéressante  étude,  importante  surtout  par  les 
déductions  qu'elle  permet  de  tirer,  montre  que,  pendant  la 
vie,  chez  le  rat  et  le  chat,  le  nerf  oculo-moteur  subit  d'inces- 
santes modifications.  Le  nombre  de  fibres  à  myéline  s'accroît 
progressivement  chez  le  rat  (jusqu'à  76  0/0)  et  chez  le  chat 
(jusqu'à  167  0/0).  De  même  les  fibres  nerveuses  à  myéline 
augmentent  en  dimension,  aussi  bien  les  grosses  que  les  fibres 
fines  ;  mais  jamais  celles-ci  n'égalent  en  volume  les  fibres 
grosses,  développées  au  moment  où  le  développement  pré- 
sente son  maximum  de  rapidité.  r. 


PHYSIOLOGIE  105 


PHYSIOLOGIE 

i)  Pergena  (E.J.  —  Recherches  sur  l'acuité  visuelle.  Les  optotypes  après 
KûchTer  jusqu  à  la  détermination  de  Tan^lc  de  cinq  minutes  par  Donders 
(Annules  d"ocnli»iiqne,  p.  agi-SiS,  avril  1906). 

2)  Per||eiia  fE.).  —  Recherches  sur  l'acuité  visuelle.  Les  optotypes  de  Dyer, 
de  Giraud-Teulon  et  de  Snellen  (Annales  d'oculittiqne^  p.  402-409,  mai 
'906). 

3)  Pergena  (E.).  —  Recherches  sur  l'acuité  visuelle  (Annales  d'oculistiquej 
p.  46MB  c,  juin  1906). 

4)  Shute  (D.-K.)-  —  Un  nouvel  ophtalmotrope  (A  new  Ophtbalmotrope) 
(  Washington  medic.  AnnalSj  mars  1906). 

5)  TiiPk.  —  Recherches  sur  un  courant  dans  la  chambre  antérieure  (Unter- 
suchungen  iiber  eine  Strœmung  in  der  vorderen  Augenkammer)  (Arch.  f, 
Ophth.,  A'^i-^iOf  i9?6). 

6)  Chamberlain  (A.>F.  et  J.-C).  —  Images  mentales  et  vision  double  dans 
la  première  enfance  (Hypnagogie  images  and  bivision  in  early  childhood 
(Americ,  journ.  of  Psychology^  avril  1906). 

7)  Barany.  —  Expériences  sur  le  nystagmus  provoqué  par  l'oreille  (Monat, 
f.  Ohrenh.y  n®  3,  1906). 

1)  Pergens  continue  ses  recherches  sur  l'âcuité  visuelle. 

Après  Kûchler,  dont  les  tables  furent  peu  employées,  les 
oculistes 'semblent  avoir  utilisé  des  collections  d'imprimés  de 
différentes  dimensions. 

En  1854,  Ed.  Jaeger  fait  faire  un  grand  pas  à  la  question 
en  publiant  ses  tables  composées  de  vingt  numéros  d'impres- 
sion ou  d'une  série  de  lignes  noires  dont  l'ensemble  par 
les  dimensions  de  chaque  ligne  forme  une  progression  loga- 
rithmique. 

Ces  échelles  eurent  neuf  éditions  jusqu'en  1896.  Chaque 
édition  complétait  la  précédente.  On  y  remarquait  des 
numéros  d'allemand,  de  français,  d'anglais,  d'hébreu,  de 
musique,  etc, 

Dans  la  même  année  de  i854,  Smee  édita  dans  son  livre  une 
c5chelle   optométrique,   que    Snellen  et  Landolt    considèrent 
comme  ayant  précédé  celles  de  Jaeger.  Wecker  et  Masselon  - 
ont  prouvé  le  contraire. 

En  i855,  StelKvagvon  Carion  édita  de  nouveaux  optotypes, 
puis  en  1 860,  Striedinger  en  confectionne  un  à  disques  noirs, 
qui,  modifié  par  Snellen,  est  encore  employé  dans  l'armée 
anglaise. 

Puis,   de   Graefe    et  Donders    notent  l'acuité  visuelle  en 


106  REVU£  GÉNÉRALE 

fractions  1/2,  1/4  etc.,  et  Leport  et  De  val  publient  leurs  opto- 
types. 

Enfin,  en  1862,  Donders  communique  ce  fait  qu^unœil  nor* 
mal  doit  reconnaître  les  caractères  d'impression  sous  un  angle 
de  cinq  minutes,  et  annonce  que  Snellen  préparait  des  tables 
optométriques  basées  sur  ce  principe.  Les  idées  de  Donders 
inspirèrent  les  optotypes  de  Ezra  Dyer,  de  Giraud-Teulon  et 
de  Snellen.  ^  p.  chaybruag. 

2)  Dans  ce  nouveau  chapitre  de  recherches  historiques  sur 
Tacuité  visuelle,  Pergens  étudie  les  optotypes  de  Dyer,  de 
Giraud-Teulon  et  de  Snellen. 

Les  caractères  de  Dyer  avaient  une  minute  de  trait  et  cinq 
minutes  de  haut. 

Pour  Giraud-Teulon,  c'est  le  blanc  et  le  noir  des  traits  ver- 
ticaux qui  déterminent  le  degré  d'acuité  visuelle. 

La  progression  a  pour  unité  l'intervalle  o  mm.  10  qui,  à  un 
pied  (33  centimètres),  sous-tend  un  arc  rétinien  d'une  minute 
ou  o  mm.  oo5.  Tous  les  caractères  visés  à  la  distance  indiquée 
en  chiffres  romains  sous-tendent  un  arc  d'une  minute. 

Enfin,  pour  la  détermination  de  Tastigmatisme,  Giraud- 
Teulon  avait  construit  deux  planches  comprenant  deux  séries 
de  barres  parallèles  de  2  et  de  4  millimètres  de  diamètre, 
séparées  par  des  intervalles  égaux.  p.  chavbrkac. 

3)  Pergens  rappelle  que  les  échelles  de  Snellen  publiées  en 
1862  avaient  des  traits  égaux  vus  sous  un  angle  d'une  minute 
aux  distances  indiquées.  Cet  auteur,  dès  1862,  prend  l'angle 
de  cinq  minutes  non  comme  maximum  de  la  vision  mais 
comme  normale  moyenne  ;  il  signale  l'influence  de  l'état  de 
la  pupille,  de  l'éclairage,  de  l'adaptation  et  note  la  différence 
de  lisibilité  des  caractères  blancs  sur  fond  noir,  ou  des  traits 
noirs  sur  fond  blanc.  Il  reconnaît  aussi  la  différence  qui 
existe  entre  la  lecture  des  caractères  isolés  et  celle  des  textes 
courants.  p.  cuavernac. 

4)  L'instrument  inventé  par  Shute  démontre  la  conformité 
de  l'hypothèse  de  l'inclinaison  desaxes.de  l'œil  avec  les  obser- 


PHYSIOLOGIE  107 

vations  cliniques  des  paralysies  des  muscles  de  Toeil.  L'appa- 
reil se  compose  d'une  balle  de  caoutchouc  de  8  centimètres  de 
diamètre  fixée  au  moyen  d'une  grande  aiguille  en  acier,  qui  la 
traverse  et  qui  repose  sur  les  deux  côtés  d'une  boîte  rectan- 
gulaire ouverte  sur  trois  côtés.  La  partie  antérieure  de  la  balle 
est  peinte  pour  représenter  la  cornée  sur  laquelle  sont  dessinés 
deux  arcs,  l'un  pour  le  diamètre  horizontal,  l'autre  pour  le 
vertical.  Deux  arcs  pareils  sont  dessinés  au  pôle  postérieur  ; 
un  verre  de  montre  sur  lequel  on  a  tracé  le  méridien  horizon- 
tal et  le  vertical  est  placé  sur  un  support  en  face  de  la  cornée 
et  sur  ce  verre  on  peut  noter  les  points  correspondants  des 
axes  de  la  balle  lorsqu'on  élève  ou  abaisse  la  cornée.  Une 
seconde  balle  représente  un  œil  en  position  de  strabisme  et 
permet  d'étudier  les  directions  des  divers  méridiens  dans  des 
positions  inclinées  correspondant  à  toutes  celles  que  l'on 
observe  dans  les  paralysies  et  l'on  voit  qu'elles  correspondent 
exactement  à  celles  des  doubles  images  provoquées  dans  la 
paralysie  des  muscles  extrinsèques  de  l'œil.  cobuhn. 

5)  Tûrk  a  étudié  expérimentalement  le  courant  que  l'on 
observe  dans  la  chambre  antérieure  après  les  injections  sous- 
cutanées  de  fluorescéine  et  qui  produit  les  traînées  décrites  par 
Bhrlich  et  Nicati.  Il  a  pris  un  verre  de  montre  rempli  d'une 
solution  colorée  et  Ta  fermé  par  un  verre  plan  de  façon  à 
imiter  la  chambre  antérieure.  Lorsqu'il  chauffait  le  verre  plan 
il  voyait  le  liquide  se  mettre  en  mouvement  et  dessiner  pré  - 
cisément  les  traînées  d'Ehrlich.  Il  conclut  que  ce  courant  dont 
la  direction  est  ascendante  au  contact  de  la  paroi  convexe 
est  produit  par  réchauffement  du  liquide  au  niveau  de  la  paroi 
plane  et  son  refroidissement  au  niveau  de  la  paroi  convexe. 
Or^  c'est  précisément  ce  qui  se  passe  dans  l'œil,  l'iris  étant 
une  paroi  chaude  et  la  cornée  une  surface  de  refroidisse- 
ment. L.  DOR. 

6)  Chamberlain  rapporte  Tobservation  d'un  enfant  âgé  de 
quatre  aiis,  qui  avait  nettement  la  perception  de  la  double 
image  et  de  l'image  mentale.  coburn. 

7)  Barany  insiste  sur  le  nystagmus  provoqué  par  l'oreille, 


lOS  REVUE  GÉNÉRALE 

sur  les  troubles  de  l'équilibre  et  leur  relation  avec  le  nystag- 
ipus.De  même,  il  étudie  le  nystagmus  provoqué  par  le  courant 
galvanique;  il  existe  un  nystagmus  galvanique  comme  il  existe 
un  vertige  galvanique.  b.  r. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

i)  Ammann.  —  L'action  des  rayons  de  Roentgen  sur  l'œil  humain  (Zur 
Wirkungr  dcr  Rônt^en-Strahlen  auf  das  menschliche  Auge.)  (Correspon- 
denzblatt  f.  Schweizer  Aerzte,  p.  487,  août  1906). 

2)  Moneai  (L.)  —  Recherches  expérimentales  sur  les  voies  lacrymales  (Ricer- 
chc  sperimentali  sulle  vie  \Acrima\i)  (Annali  di  Ottalmologia^  vol.  aXXV, 
fasc.  10-11,  p.  843  à  867,  1906). 

3)  Contino  (A.).  —  Gros  kyste  des  glandes  de  Krausc  avec  examen  histo- 
logiquc  (Grossa  cisti  délia  ghiandola  di  Krausc  con  particolare  repc;rto 
istologico)  (Clinica  Ocnlisiica^  juillet-août  1906). 

4)  Mao  Kee  (S.-H.).  —  Bactériologie  des  conjonctivites  (Bacteriology  of 
conjunctivitis  (Americ,  journ,  of  med.  Science^  juin  1906). 

5)  Daién  (A.).  —  Anatomie  pathologique  de  l'amblyopie  alcoolo-nicotinique 
(Mittheil.  aus  d.  Aiigenkl,  des  Carolinischen  med.  chir,  Insiii.^  Stockhotm, 
Fischer,  édit.,  lena  1906). 

6)  De  Vriea  —  L'occlusion  de  Tangle  de  la  chambre  antérieure  dans  le  glau- 
come (Sluiting  van  dcn  oogkamerhoek  bij  glaukoom)  (27«  Réunion  a«  Ut 
Soc.  néerlandaise  d'ophlalmologie^  47  ste.  Jaarverslag  van  hei  nederlandsch 
gasthais  voor  Ooglijders,  p.  445,  Utrecht  1906). 

7)  Thomaon  (Edo.).  —  Coloration  et  examen  des  bactéries  oculaires  par  les 
méthodes  pratiques  (Coloracion  y  examen  de  las  bactcrias  de  los  ojos  por 
metodos  practicos  y  sencillos)  (Anales  de  Oftalmologia^  n»  2,  août  1906) 

ï)  On  admettait  jusqu'ici  que  les  rayons  X  n'avaient  pas 
d'action  sur  la  rétine.  Fuchs  et  Kreidl  n*ont  constaté  aucune 
altération  du  pourpre  rétinien,  aucune  migration  du  pigment, 
ni  aucune  rétraction  des  cônes  et  des  bâtonnets.  L'observa- 
tion d* Ammann  nous  montre  que  les  rayons  X  peuvent  cepen- 
dant avoir  de  graves  inconvénients.  Il  s'agit  d'un  homme  de 
trente  ans,  chez  lequel  se  développait  depuis  six  mois  un  petit 
sarcome  au  côté  temporal  de  la  choroïde  immédiatement  en 
arrière  du  corps  ciliaire,  V.  o,5.  Application  des  rayons  trois 
jours  de  suite  pendant  sept  minutes,  l'ampoule  appuyée  sur  la 
sclérotique  au  niveau  de  la  tumeur  et  dirigée  du  côté  du  nez. 
Au  lieu  de  guérir,  la  tumeur  présenta  un  accroissement  rapide, 
puis  en  même  temps,  il  se  forma  un  décollement  de  la  rétine 
au  point  d'insertion  de  la  tumeur  et  au  point  du  côté  nasal 
de  la  rétine  correspondant  à  la  direction  des  rayons  ;  ce  décol- 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  lÔÔ 

lement  s^étendit  ensuite  dans  tout  le  bas  de  l'œil,  en  même 
tempsapparut  une  névrite  optique,  V.  o,o5.  Enucléation.  Exa- 
men microscopique.  Sarcome  très  vascularisé,  mais  aucun  signe 
de  régression  dans  la  tumeur  (qui  accusait  9  mm.  sur  7  et 
demi)  ;  aucune  altération  des  vaisseaux  de  la  choroïde,  rien 
que  le  décollement  de  la  rétine  dont  la  couche  pigmentaire 
était  restée  adhérente  à  la  choroïde  ;  névrite  aiguë  du  nerf 
optique.  Ammann  considère  les  lésions  du  nerf  optique  et  de 
la  rétine  comme  de  nature  inflammatoire,  et  les  compare  à 
Taction  des  rayons  chimiques  sur  la  peau  que  Ton  observe  par 
la  réverbération  du  soleil  sur  des  champs  de  glace  ou  à  la 
dermite  radiographique.  11  faut  donc  prendre  des  précautions 
(application  des  plaques  de  plomb  sur  Tceil)  lorsqu'on  voudra 
employer  les  rayons  X  sur  les  paupières.  h.  dor. 

a)  Les  expériences  de  Monesi  (plaies,  sondages,  raclage  et 
introduction  de  petites  tiges  de*verre,  dans  les  voies  lacry- 
males des  lapins),  bien  que  laborieuses,  ont  un  intérêt  très 
relatif;  car  de  quel  droit  en  appliquer  les  résultats  à  ce  qui 
se  passe  chez  l'homme,  à  la  suite  de  différents  procédés  de 
traitement  des  affections  lacrymales,  elles-mêmes  si  variables 
et  multiples,  au  point  de  vue  étiologîque,  clinique  et  ana- 
tomo-pathologique  ?  L'auteur  le  reconnaît,  du  reste,  le  pre- 
mier. A.  A. 

3)  Contino  a  observé  un  gros  kyste  des  glandes  de  Krause 
(22  millimètres  sur  10  millimètres)  dont  il  fait  en  détail  l'exa- 
men histologique  :  un  épithélium  cubique  à  une  ou  deux 
couches,  une  couche  conjonctive  très  dense,  une  couche  adven- 
tice, lâche  et  vasculaire.  Rien  de  très  original,  si  ce  n'est  les 
dimensions  de  la  tumeur.  L'auteur  rappelle  des  cas  similaires 
avec  examen  et  en  rapporte,  à  côté  des  siennes,  les  micropho- 
tographies. O.  DUBRBUIL. 

4)  M,  Kee  donne  la  technique  de  Texamen  bactériologique 
des  culs-de-sac  conjonctivaux;  il  décrit  les  différents  germes 
qu'on  peut  observer,  leur  caractèrCj  leur  mode  de  dévelop- 
pement et  de  coloration.  L'auteur  rapporte,  à  propos  de 
chaque  microorganisme,  un  cas  clinique.  Par  Texamen  bac  té- 


110  REVUE  GÉNÉRALE 

riologique,  on  peut,  en  reconnaissant  Tagent  pathogène,  classer 
ralFection  et  la  traiter  convenablement.  goburn. 

5)  Examen  anatomique  d'une  névrite  rétrobulbaire  chez  un 
alcoolique  âgé  de  quarante-sept  ans.  Bien  que  nous  possé- 
dions déjà  de  nombreuses  descriptions  de  cas  pareils,  celui  de 
Dalén  est  très  important,  parce  qu'il  porte  sur  un  cas  étudié 
au  début  de  la  maladie.  Mort  par  suicide  neuf  semaines  après 
l'apparition  des  premiers  symptômes.  La  rétine  était  normale, 
sauf  dans  une  zone  située  au  côté  temporal  de  la  papille  qui 
présentait,  comme  le  nerf  optique,  le  chiasma  et  la  bandelette 
optique  une  dégénérescence  des  fibres  nerveuses  et  une  aug- 
mentation de  la  névroglie  sur  tout  le  trajet  du  faisceau 
papillo-maculaire.  11  semble  donc  bien  que  la  destruction 
des  fibres  nerveuses  soit  le  fait  primordial,  tandis  que  la 
prolifération  de  la  névroglie  est  secondaire  ;  le  tissu  conjonctif 
interstitiel  n'était  pas  altéré.  h.  dor- 

6)  De  Vries  eut  Toccasion  d'examiner  microscopiquement 
vingt-quatre  yeux  atteints  de  glaucome.  Dans  tous  ces  yeux  il 
trouva  l'occlusion  plus  ou  moins  complète  de  l'angle  de  la 
chambre  antérieure;  dans  quelques-uns  il  trouva  des  signes 
positifs  d'inflammation.  Il  conclut  :  i^  dans  l'occlusion  glauco- 
mateuse  de  l'angle  de  chambre  antérieure  on  rencontre  quelque- 
fois des  altérations  inflammatoires  ;  2^  Tocclusion  glaucomateuse 
de  l'angle  irido-cornéen  peut  exister  sans  qu'on  puisse  trouver 
la  cause  de  la  propulsion  de  l'iris  en  avant.  h.  dor. 


PATHOLOÛIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 


OUVRAGES   GÉNÉRAUX.   ^    STATISTIQUBS 

1)  Widmark.  —  Publications  de  la  clinique -oculistiquc  du  Carolinum^de 
Stockholm  (Mittheilungen  aus  dop  Augcnklinik  d.  Carolinischen  medico- 
chinirgischen  Instituts  zu  Stockholm),   8«  fascicule.   Fischer,  lena  1906). 

a)  Widmark.  —  Statistique  de  la  cécité  dans  les  pays  Scandinaves  et  la 
Finlande  au  commencement  du  xx^  siècle  (Om  fôrekomsten  of  blindhct  i  de 
Skandinaviska  l&nderne  och  Finland  vid  1900-ialets  bôrjan  (Hygieà,  n<»  i, 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  111 

p.  12-^6,  Stockholm,  janvier  1907  eiMittheil,  àatd.AngenkL  des  Carolinia- 
chen  med,  chir.  Institut t  Stockholm.  Fischer  édit.,  lêna  i£k>6). 
3}  Théobald  (S.).  —  Précis  des  maladies  des  yeux  (Prévalent  diseases  of  the 
Eye),  Saundcrs  C»,  édit.,  1906. 

2)  Widmark  constate  que  la  statistique  de  la  cécité  s'est 
sensiblement  améliorée  dans  les  quatre  pays  Scandinaves  de 
1890  à  1900.  Voici  les  chiffres  : 

IfOHDRB  DBS  AVBUOLBS  AVEUOLB8  SUR  lO.OOO  H  AD. 

1890  1900  1890  1900 


Suède   .     .     . 

3.948 

3.411 

8,3 

6,7 

Norvège    .     . 

3,565 

1.879 

12,8 

8,7 

Danemark.     . 

1,190 

1.047 

5,3 

4,4 

Finlande   .     . 

3.70a 

3.229 

i5,5 

",9 

Cette  diminution  du  nombre  des  aveuglés  est  due  d'abord  à 
un  meilleur  traitement  de  l'ophtalmie  des  nouveau-nés,  puis 
à  l'augmentation  du  nombre  des  opérations  de  cataractes  et 
de  glaucomes,  enfin  aux  meilleurs  résultats  de  l'opération 
de  la  cataracte,  grâce  aux  progrès  de  l'asepsie.  La  Finlande  est 
moins  favorisée  à  cause  de  la  fréquence  du  trachome. 


3)  Ce  précis  des  maladies  des  yeux,  illustré  par  des  dessins 
originaux,  est  un  excellent  manuel  bien  édité.  Joint  à  l'ou- 
vrage, en  appendice  un  formulaire  pratique,  contient  ce 
qu'il  faut   savoir  pour  traiter  les  différentes    affections   de 

l'œil.  GOBURir. 


BIALAOIES   DB  LA  CONJONCTIVE,    DB   LA   CORNÉE  ET  DB  LA  SCLÉROTIQUE 

i)  8eefeldep.  —  Des  altérations  de  la  cornée  dans  l'œil  de  l'enfant  p&r  Taug- 
mentatio»  de  la  pression  intraoculaire  (Ueber  Homhantveranderungen  im 
kindlichen  Auge  in  Folge  von  Drucksteigening)  (KL  Monattbl.,  XLIII,  2, 
p.  3st3). 

2)  Tepson  père  etTerson  (J.).  —  Le  jéquirity  et  son  principe  actif,  l'Abrine 
et  le  jéquiritol,  dans  le  traitement  de  la  conjonctivite  granuleuse  (Arch, 
méd,  de  Toalouse^  i5  novembre  1906). 

3)  Flandeps  (L.-W.).  -  Arçyrose  de  la  conjonctive  due  à  remploi  de  Targyrol 
(Staining  of  conjunctiva  by  Argyrol  (Journ,  ofAmeric.  med,  Asaoc,  mars 
1906). 

4)  Po^ayfW.-C).  —  Opacité  triangulaire  superficielle  de  la  cornée  ches  les 


112  REVUE  GÉNÉRALE 

syphilitiques  (Triangular  opacity   in  thc  superfîcial  laycrs  of  the   comea, 
occurin^  in  syphilitic  subjects)  (Ophlhalmic  Record^  février  1906). 

5)  Pratt  ^J.-A.).  —  Traitement  du  trachome  (A  treatnient  of  irachoma 
(Ophthalniic  Record,  janvier  igod). 

6)  Kardo  (K.).  —  Le  radium  dans  quelques  formes  du  trachome  (Medizinskoie 
0/)05 renie,  n»  20,  1906;  Miinch.  med.  Woch.,  n*»  3;,  p.  1827,  11  septembre 
1904). 

7)  De  Faloo.  —  Traitement  rationnel  de  la  conjonctivite  blennoiTaçique  (Cura 
razionale  délia  congiuntivite  blenorragica)  (Clinica,  Oculistica^  juillet-aoùt 
1906). 

8)  Perry  et  Castellani.  —  Une  épidémie  de  conjonctivite  contagieuse  aiguë 
à  Geylan  (An  outbreak  of  acute  contagious  conjunctivitis  in  Ceylan)  (Jour- 
nal of  Trop,  med.,  LX,  i**"  février  1906). 

9)  Murrell  (W.).  —  Un  cas  de  conjonctivite  rhumatismale  chez  un  adulte 
(A  case  of  conjonctivul  arthritis  in  a  adult  (^La ncef,  janvier  igoS). 

10)  Todd  (F. -G.).  —  Disparition  complète  d'un  pannus  trachomateux  à  la 
suite  d'une  fièvre  typhoïde  (Complète  absorption  of  pannus  trachomateous 
brought  about  by  typhoïd  fever)  (Ophth.  iîecord.,  janvier  1906). 

11)  Tournadoup.  —  De  la  conjonctivite  printanière  ou  catarrhe  printanier 
(Archives  méd.-chir,  du  Poitou^  novembre  1906). 

12)  Gérard.  —  Les  afTections  oculaires  contagieuses  dans  les  crèches  et  les 
écoles  publiques  (Echo  méd,  du   Nord,  mars  1906). 

i3)  Stoewer.  —  De  l'ulcère  cornéen  à  diplobacilles  (Ueber  das  Diplobacillen- 
Geschwiir  der  Hornhaut  (Kl.  Monatsb.^  XLIII,  2,  p.  i43). 

14)  Stewart  (T. -II.)  —  Ulcère  cornéen  et  thermo-cautère  (Gorneal  ulcer  and 
the  cautery)  (Homœop.  Eye^  Ear  and  Throat  Journ.^  mars  1906;. 

i5)  Valk  (F.).  —  Infection  gonococcienne  de  l'œil  (Gonococcial  infection  in 
relation  to  the  cyc;  (The  Postgraduale^  juin  1906). 

16)  Baker  (A.-H.)-  —  Corps  étrangers  de  la  cornée  et  de  la  conjonctive 
(Foreign  bodies  in  the  Gornea  and  Gonjunctiva)  (Cleveland  med.  jonrn., 
mai  1906) 

17)  Langeneoker  (D.-F.).  —  Les  conjonctivites  (Conjunctivitis)  (Journ,  of 
Ihe  Kansas  med.  «oc,  juin  1906). 

1)  Les  altérations  de  Toeil  de  Tenfant  par  augmentation  de  la 
pression  intra-oculaire  ont  d'abord  été  décrites  par  Winter- 
steiner  ;  il  s*agit  en  premier  lieu  de  déchirures  partielles,  puis 
d'altération  de  la  courbure  et  de  distension  de  la  cornée.  Les 
déchirures  n'existent,  comme  Wintersteiner  l'avait  déjà  indi- 
qué, que  dans  les  membranes  de  Descemet  et  de  Bowman. 
Mais  tandis  que  Wintersteiner  considérait  ces  déchirures  de 
la  membrane  de  Descemet  comme  exceptionnelles,  Seefelder 
les  trouve  dans  tous  les  cas  d'hydrophtalmos.  Il  arrive  en 
conséquence  à  une  conclusion  différente  de  celle  de  Winter- 
steiner, à  savoir  que  la  membrane  de  Descemet  de  Tœil  mfantile 
est  beaucoup  moins  résistante  que  celle  de  Bowman  et 
qu'une  augmentation  de  la  tension,  de  peu  de  durée,  suffit 
pour  la  faire  éclater.  En  effet,  il  observa  les  déchirures  de  la 
membrane  de  Descemet  non  seulement  dans  l'hydrophtalmos 
ancien,  mais  même  dans  les  premiers  jours  de  la  vie,  où  il  ne 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  113 

pouvait  être  question  d  un  glaucome  de  longue  durée.  A  une 
période  plus  avancée,  on  pouvait  toujours  observer  une  néo- 
formation d'une  membrane  vitreuse,  et  à  un  degré  tel  que,  non 
seulement  les  fentes  étaient  comblées,  mais  que  les  extré- 
mités de  ces  déchirures  étaient  complètement  englobées  dans 
cette  exsudation  vitreuse.  Gliniquement,  on  pouvait  presque 
toujours  reconnaître  ces  ruptures  de  la  membrane  de  Descemet 
sous  la  forme  de  fines  stries  linéaires  soit  à  l'éclairage 
oblique,  soit  à  Tophtalmoscope.  Leur  existence  est  un  symp- 
tôme important  du  diagnostic,  bien  que  ce  ne  soit  pas  un 
signe  absolument pathognomonique  de  Thydrophtalmos  ;  moins 
importantes  au  point  de  vue  pratique,  parce  que  difficiles  à 
reconnaître  sont  les  ruptures  de  la  membrane  de  Bowman, 
dont  Wintersteiner  a  donné  une  description  histologique 
complète  que  Seefelder  confirma  en  ajoutant  quelques  détails 
sans  grande  importance. 

Les  mensurations  des  rayons  de  courbure  de  l'œil  infantile 
glaucomateux  démontrent  que  ceux-ci  sont  beaucoup  aug- 
mentés dans  tous  les  sens.  La  cornée  de  l'œil  hydrophtalme 
n^est  donc  pas  plus  convexe,  comme  on  pourrait  le  croire^ 
mais  au  contraire  aplatie,  et  cela  explique  le  rapport  anormal 
qui  existe  entre  la  longueur  de  Taxe  de  l'œil  et  la  réfrac- 
tion. '  KRUKENBBRG. 

2)  Terson  père  et  J,  Ter  son  ^  en  se  conformant  aux  indi- 
cations et  contre-indications  formulées  par  de  Wecker  pour 
remploi  du  jéquirity  dans  le  trachome,  insistent  sur  l'emploi 
de  la  substance  en  poudre  et  non  en  macérations  comme  le 
recommandait  de  Wecker.  Ils  préfèrent  la  poudre  de  jéqui- 
rity au  principe  actif,  le  jéquiritol,  qui  souvent  dépasse  le 

but.  MOBBAÛ. 

3)  Flandera  a  observé  un  cas  où,  après  l'usage  pendant  un 
an  d'une  solution  d*argyrol  à  10  pour  100,  en  instillation 
dans  le  sac  conjonctival,  la  conjonctive  bulbaire,  la  caron- 
cule et  la  conjonctive  palpébrale  étaient  teintes  d'une  façon 
intensive,  comme  après  l'emploi  prolongé  du  nitrate  d'ar- 
gent, COBURM. 

8 


114  REVOE  GÉNÉRALE 

4)  Posey  rapporte  deux  cas  d'opacité  triangulaire  de  la 
cornée  chez  des  syphilitiques.  Dans  le  premier  cas,  il  s'agit 
d'un  jeune  homme  de  dix-sept  ans,  hérédo-syphilitique,  ayant 
souffert  d'une  kératite  interstitielle.  Le  second  est  une  femme 
(négresse)  âgée  de  trente-deux  ans  présentant  des  lésions 
secondaires  ou  plutôt  secondo-tertiaires.  Elle  souffrait,  en 
outre,  d'uvéite  et  de  glaucome.  L'opacité,  de  forme  trian- 
gulaire, avait  son  sommet  au  centre  de  la  cornée,  la  base  vers 
le  bord  marginal  cornéo-scléral.  Ces  opacités  semblent  siéger 
dans  Tépithélium  et  les  premières  assises  sous-épithéliales  de 
la  cornée;  elles  sont  entourées  d'une  limite  blanchâtre  et 
sont  recouvertes  par  des  vaisseaux.  coBimif . 

5)  Pratt  fait  un  massage  des  paupières  avec  l'acide  borique 
tous  les  trois  jours  au  mojen  d'une  pince  recouverte  de  coton, 
ce  qui  occasionne  les  premières  fois  ime  légère  hémorragie. 
Vingt  cas  ont  été  traités  delà  sorte  et  guéris  après  trois  ou 
plusieurs  mois  de  massage.  Le  pannus  disparaît  sans  laisser 
traces.  coburfi. 

6)  D'après  des  expériences  sur  des  animaux  et  sur  ses 
propres  yeux,  Zelenkowsky  conclut  que  l'application  du 
radium,  ne  dépassant  pas  lo  milligrammes,  sur  la  paupière 
renversée,  n'a  aucune  action  nuisible  sur  Tœil  lui-même  si  on 
l'applique  pendant  dix  minutes  tous  les  deux  ou  trois  jours,  et 
il  obtient  de  très  bons  résultats  dans  les  formes  granuleuses 
du  trachome.  Kàrdo-Ssyssojew  étendit  les  essais  de  Zelen- 
kowsky aux  autres  formes  du  trachome  avec  sécrétion  abon- 
dante, avec  cicatrices,  infiltrations  du  cartilage,  avec  pannus, 
etc.  Il  l'essaya  sur  38  malades,  une  fois  par  semaine,  pendant 
cinq  à  huit  minutes.  11  n'obtint  aucun  résultat  sur  les  cica- 
trices mais,  par  contre,  de  très  bons  sur  les  granulations,  les 
excroissances  papillaires  et  l'infiltration  diffuse.  Plus  évidentes 
furent  encore  les  améliorations  dès  le  premier  jour  dans  les 
pannus.  h.  uor. 

7)  De  FalcOy  après  avoir  donné  les  raisons  qui  lui  ont  dicté 
le  traitement  de  l'ophtalmie  blennorragique  qu'il  préconise 
expose  celui-ci  ainsi  qu'il  suit    :    Bannir  du   traitement  le 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  liS 

nitrate  d'argent  k  forte  dose,  parce  qu^il  attaque  et  nécrose 
l*épithélium  coméen.  Limiter  le  traitement  de  la  conjonctivite 
gonococcique  sans  chémosis  conjonctival  aux  lavages  très 
fréquents  (toutes  les  cinq  minutes)  et  aux  bains  continus  avec 
une  solution  d acide  salicylique  à  3  pour  i.ooo.  En  même 
temps,  instillations  répétées  toutes  les  trois  heures  de  nitrate 
d*ai^ent  à  i  pour  600.  En  cas  de  chémosis,  surveiller  l'inté- 
grité de  la  cornée,  pour  cela  :  injections  sous-conjonctivales 
de  sublimé  à  1  pour  2.000,  à  intervalles  plus  ou  moins  éloi- 
gnés. Dans  tous  les  cas,  Tauteur  a  joint  aux  traitements  pré- 
cédents les  instillations  fréquentes  du  collyre  suivant  : 

Antipyrine o,3o 

Acide  borique  pur o>75 

Cyanure  de  mercure 0,01 

Eau  distillée 20    » 

O.    DtmiUiUlL. 

8)  Perry  et  Castellani  ont  observé  à  Ceylan  une  épidémie 
de  conjonctivite  aiguë  très  contagieuse  frappant  les  enfants  de 
deux  à  quatre  ans  au  moment  de  chaleurs  élevées  et  humides, 
L'exsudat  conjonctival  est  composé  surtout  de  polynucléaires, 
on  y  trouve  de  petits  bacilles  se  colorant  bien  par  la  fuchsine 
phéniquée  diluée,  mais  se  décolorant  par  le  Gram.  Sur  de  la 
gélose  au  sang  apparaissent  au  bout  de  quarante-huit  heures 
de  petites  colonies  arrondies  en  gouttes  de  rosée  composées  de 
petits  bacilles  ne  prenant  pas  le  Gram.  Les  auteurs  identifient 
leur  bacille  avec  le  bacille  de  Koch-Weeks.  h, 

9)  Murrell  a  observé  chez  un  homme  âgé  de  vingt-cinq  ans 
une  conjonctivite  ayant  débuté  dans  Tespace  de  quelques 
heures,  concomitamment  avec  ime  arthrite;  par  de  compli- 
cations cardiaques.  Pas  de  blennorragie.  Rhumatisme  aigu  à 
l'âge  de  vingt-deux  ans.  Le  liquide  extrait  par  une  ponction 
du  genou  ne  contenait  point  de  microorganismes.  Pas  de 
gonocoques  dans  la  sécrétion  bonjonctivale  deTœil  enflammé. 
Le  malade,  traité  durant  deux  mois  à  Thôpital,  a  présenté 
plusieurs  attaques  de  rhumatisme  et  de  conjonctivite.  Murrell 
pense  qu'il  •  s^agit  là  d^une   infection  gonococcienne.  Cette 


iiô  REVUE  GËlf£RALE 

affirmation  est  gratuite,  n'étant  basée  sur  aucune  /certitude. 
On  pourrait  dire  que,  dans  ce  cas,  Tarthrite  et  la  conjonc- 
tivite  sont   deux   manifestations  de  lagent  du  rhumatisme 

aigu.  STBPHBN80N. 

10)  La  malade  de  Todd,  une  jeune  fille  de  dix-huit  ans, 
avait  un  pannus  trachomateux,  ne  lui  permettant  de  voir  que 
la  lumière.  Le  traitement  médical  et  chirurgical  ne  lui  fit  que 
des  légères  améliorations,  lorsqu'une  fièvre  typhoïde  grave 
vint  améliorer  considérablement  sa  vision,  à  tel  point  que 
deux  semaines  après  sa  guérison,  son  pannus  et  les  granu- 
lations disparurent  complètement.  L'auteur  croit  que  la  gué- 
rison de  ces  lésions  est  due  indirectement  à  la  fièvre  typhoïde, 
mais  directement  par  la  prolifération  endothéliale  générale 
qu'elle  détermine.  coburm. 

1 1)  Tournadour,  à  Toccasion  de  cet  article  qui  n'est  qu'un 
exposé  symptomatique  du  catarrhe  printanier  classique,  rap- 
porte le  cas  d'un  jeune  malade  chez  qui  une  des  efflorescences 
printanières  fut  suivie  d'ulcération.  morbav. 

12)  Gérard  y  en  raison  du  milieu  social  dans  lequel  se  fait 
le  recrutement  des  crèches,  des  asiles,  des  écoles  primaires 
montre  que  dans  les  premières  les  affections  conjonctivales 
existent  à  l'état  endémique,  surtout  la  conjonctivite  aiguë 
contagieuse  qui,  de  temps  à  autre,  éclate  en  épidémie. 

L'interdiction  à  l'enfant  de  l'entrée  de  Técole  dans  ces  cas 
d'affections  contagieuses  des  membranes  externes  de  l'œil  ne 
suffit  pas,  car,  appartenant  à  un  milieu  pauvre,  Tenfant  n'al- 
lant plus  à  l'école  vagabonde  dans  la  rue  où  il  devient  un 
agent  dangereux  de  contagion.  Aussi,  l'auteur  présente  un 
projet  de  création  d'infirmeries  scolaires  où  seraient  soignées 
facilement  les  affections  locales  contagieuses  des  élèves  ren- 
voyés temporairement.  morbau. 

i3)  Les  observations  de  Stoesser  complètent  celles  que 
nous  avons  déjà  analysées  de  Paul,  au  sujet  de  la  marche 
clinique  et  du  pronostic  de  l'ulcère  cornéen  à  diplobacilles. 
Elles    semblent,   en   outre,   démontrer   que   cette    maladie, 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  117 

inconnue  autrefois,  est  devenue  plus  fréquente  dans  ces  der- 
nières années.  krukbhbero. 


1/ 


i4)  Stewart  fait  remarquer  que  la  cautérisation  a  une  grande 
valeur  dans  le  traitement  de  lulcère  indolore  et  à  marche  pro- 
gressive de  la  cornée.  ooburm. 


MALADIES   DE   l'iRIS,    DE  LA   CHOROÏDE   ET   DU    CORPS   GILIAIRB 
GLAUCOME,   AFFECTIONS   SYMPATHIQUES. 

i)  Lloyd-Owen  (D.-C.).  —  Un  cas  de  suppression  de  la  sécrétion  de 
rhumeur  aqueuse  (A  case  of  suppression  of  aqueous  sécrétion)  (T^ic  Ophlkal- 
mosccpe^  août  ipoiS). 

a)  Qrossmann  (Carl).  -~  Absence  congénitale  du  muscle  dilatateur  de  la 
pupille  (Congénital  absence  of  the  dilatator  of  thc  pupil)  (Brit.  med. 
Jottrn.,  août  igoS). 

3)  Manxutto  (G.).  —  Quelques  cas  de  néoformations  pigmentées  sur  la  face 
antérieure  de  Tiris  (Einige  FflUe  von  Pigmentneubildung  auf  derVorderflUche 
der  Iris)  (Zeitach.  f.  Augenheilk,,  XIII,  p.  17). 

4)  Sauvineau.  —  La  mydriase  hystérique  n'existe  pas  (Soc,  de  neurologie, 
S  novembre  1906). 

5)  Wray  (Gharlbsj.  —  Du  traitement  de  Tiritis,  de  Tiritis  séreuse  et  de  la 
kératite  interstitielle  par  Tacétozone  (The  traitement  of  iritis,  serons  îritis 
and  int^rstitial  keratitis  by  Acet ozone)  (The  General  Practitioner^  may 
i90«). 

S)  Bpewerton  (E  -W.).  --  Tumeur  du  corps  ciliaire  ^Tumour  of  the  ciliary) 
body)  (Trans,  Opht.  Society,  vol.  XXIV,  p.  226). 

7)  Monthus  (A.).  —  Hémorrhagios  du  corps  ciliaire  chez  le  nouveau-né  (Soc. 
d^ophtal,  de  Paris,  6  mars  1906). 

8)  Carvep  (W.-T.).  —  Tumeur  kystique  de  Tiris  (Cystic  tumor  of  the  iris 
(Journ.  ofthe  Minnesota  state  med»  Atsoc,  mars  1906). 

9)  Lafon  et  Villemonte.— ^Ossification  de  la  choroïde  (Société  d'anatomie  et 
de  phys,  normales  et  pkthol.  de  Bordeaux  et  Journal  de  méd.  de  Bordeaux^ 
28  octobre  1906). 

10)  Bla«oh«k  (Albert).  —  Un  cas  de  kyste  séreux  de  Tiris  d'origine  trau- 
matique  à  croissance  rapide  (£in  Fall  von  serôser  traumatischer  Iriscysto 
mit  raschem  Wachstum  (Zeitsch,  f.  Angentheilh.y  XIII,  p.  804). 

1)  Lloyd-Owen  a  pu  observer,  chez  un  homme  âgé  de  qua- 
rante ans,  la  suppression  et  le  rétablissement  successivement 
prodiut  plusieurs  fois,  de  la  sécrétion  de  l'humeur  aqueuse. 

Début  par  une  douleur  vers  la  partie  supérieure  du  globe, 
et  du  trouble  de  la  vue.  A  Texamen,  veines  conjonctivales 
dilatées,  chambre  antérieure  très  réduite,  la  pupille  est  nor- 
male, la  cornée  est  terne  ;  pression  considérablement  dimi- 
nuée. Certains  mouvements  du  globe  donnent  des  sensations 


118  REVUE  GÉNÉRALE 

lumineuses.  T.  =  —  a.  R.  =  —  2,5  D.  Le  traitement  par 
la  pilocarpine,  l'atropine  et  la  dionine  ne  produit  aucim  effet. 
Un  mois  après  et  brusquement,  le  malade  a  recouvré  entiè- 
rement sa  vision  normale,  mais  pendant  quelques  heures  seu- 
lement. De  nouveau,  la  sécrétion  cesse,  puis  réapparaît.  A  ce 
moment,  lorsqu'on  examine  le  malade,  on  trouve,  chambre 
antérieure  normale,  la  tension  et  la  réfraction  de  même.  Ces 
phénomènes  se  sont  reproduits  k  des  intervalles  irréguliers 
plusieurs  fois  dans  l'espace  de  quelques  mois.        j.  mawas. 

a)  Grossmann  décrit  brièvement  un  cas  d'absence  congéni- 
tale de  muscle  dilatateur  de  l'iris  chez  une  enfant  âgée  de 
cinq  ans.  Pupilles  ovales,- situées  excentriquement,  réagissant 
peu  à  l'action  de  l'atropine.  Rien  du  côté  des  parents. 

STBPHBNSOIt. 

3)  Les  quatre  cas  décrits  par  Manzutio  concernent  tous 
des  yeux  amaurotirjues,  dont  la  tension  était  diminuée.  Ces 
anomalies  n'étaient  pas  congénitales,  mais  se  trouvaient,  pour 
la  plupart,  dans  des  yeux  qui  avaient  subi  un  traumatisme  ou 
une  opération.  s.  rbdslod. 

4)  Sauvineau  présente  une  étude  d'ensemble  sur  ce  sujet; 
il  a  eu  l'occasion  d'observer  plusieurs  cas  où  on  avait  dia- 
gnostiqué une  mydriase  hystérique  et  dans  lesquels  Tévo- 
lutioix  du  cas  démontra  nettement  que  ce  diagnostic  était  une 
erreur.  Il  conclut  que  Thystérie  ne  peut  provoquer  ni  la  my- 
driase paralytique,  ni  même  la  mydriase  pseudo-paralytique, 
produite  par  une  amaurose  monolatérale.  Bâbinsri  fait  remar- 
quer que  ces  constatations  confirment  les  siennes,  il  pense 
que  l'hystérie  n'est  pas  capable  de  modifier  les  réflexes  pupil- 
laires  et  il  croit  que  les  observations  des  auteurs  qui  ont  pré- 
tendu avoir  observé  ces  faits  ont  été  mal  recueillies.  Pierre 
Marie  a  observé  deux  malades  chez  lesquelles  on  avait  dia- 
gnostiqué une  amaurose  hystérique;  toutes  deux  sont  deve- 
nues des  aveugles  organiques.  r. 

5)  Wray  affirme  que  l'iritis,  l'iritis  séreuse  et  la  kératite 
interstitielle  sont  des  manifestations  des  toxines  bactériennes 


MALADIES  DE  LA  RfiTIirE,  DU  NBRP  OPTIQUE,  ETC.  119 

ou  non  existant  dans  le  sang.  Us  traitent  ces  affections  par 
l'administration  d  acétozone  à  la  dose  de  20  centigrammes 
pris  quatre  ou  cinq  fois  par  jour.  BTBPHBNfoit. 

6)  La  malade  de  Brewerton  est  une  femme  âgée  de  cin* 
quante-six  ans  et  présentant  immédiatement  derrière  le  cris* 
tallin  une  tumeur  de  la  grosseur  d  un  pois  à  surface  granu* 
leuse.  La  rétine  était  décollée  tout  près  de  cette  tumeur. 
Vision  des  doigts  à  i  mètre.  Enucléation.  La  tumeur  était  uq 
sarcome  du  corps  ciliaire.  h.  9tsphbnbon. 

7)  Monthus  a  fait  l'examen  histologique  de  l'œil  gauche 
d*un  enfant  expulsé  en  état  de  mort  apparente  (grosse  gémeU 
laire,  procidence  du  cordon),  et  qui  succomba  le  septième  jour 
après  avoir  eu  des  convulsions.  Dès  le  troisième  jour,  on  eon<* 
statait  une  petite  hémorragie  dans  la  chambre  antérieure.  Il 
s'agissait  d'une  hémorragie  du  tractus  uvéal  presque  exclusive* 
ment  localisée  &  la  région  ciliaire,  récHiw. 

8)  Carver  a  enlevé  un  kyste  de  l'iris  chez  un  enfant  âgé 
de  onze  ans.  Celui-ci  se  plaignait  d'une  baisse  de  la  vision  et 
de  symptômes  d'irritation  accompagnés  d'une  élévation  de 
la  tension.  Ce  kyste  fut  enlevé  au  moyen  d'une  large  iridec^ 
tomie,  il  y  avait  une  légère  opacification  du  cristallin  due,  pro- 
bablement, li  l'hypertension,  Ge  kyste  est  d'origine  tràuma- 
tique,  coBURff. 

9)  Lafon  et  Villemonte  ont  présenté  trois  cas  d'ossification 
de  la  choroïde  dans  des  moignons  atrophiés  avec  menaces 
d'ophtalmie  sympathique.  Un  de  leurs  malades,  âgé  de  qua- 
torze ans,  avait  en  plus  une  ossification  du  cristallin.  Cette 
dernière  lésion  chez  un  sujet  de  cet  âge  est  un  fait  rare. 

MORBAU. 


MALADIES    DE   LA  BÊTINB,  DU  NERF   OPTIQUE  ET  DES  CENTRES   NERVEUX 

(amblyopib  ÈT  AMAUROSB,  dyschromatopsie) 
1)  i^mrmwin  (J.-H:).  —  Du  décollement  précoce  de  la  rétine  dans  les  cas  de 


J 


120  REVUE  GÉIVÉRALE 

sarcome  de  la  choroïde  (Frûbablôsung  des  Netzhaut  bei  Sarcom  der  Gho- 
roïdea)  (KL  Monatsb.,  XUII,  a,  p.  i35). 

a)  Koster  (W.).  —  Les  tubes  de  Gratama  pour  la  recherche  de  la  simulation 
de  la  cécité  ou  de  Tamblopie  monoculaire.  Une  amélioration  à  cet  appa- 
reil (Die  Rochren  von  Gratama  sur  Entdeckung  der  Simulation  von  Blind- 
heit  oder  Schwachsichtigkeit  eines  Auges  nebst  einer  Verbesserung  dièses 
Apparates)  (Arch.  f,  Ophth.y  LXIV,  5o2-5io,  1906). 

3)  Von  Arlt  (T.-R.).  —  L'application  de  la  dionine  pendant  plusieurs  mois 
dans  les  hémorragies  de  la  rétine  et  les  taches  de  la  cornée.  Die  mehrmo- 
natliiche  Auwendung  von  Dionin  bei  Netzhautblutungen  und  bei  Kor- 
nealnarben  fmaculœ  corneœ)  (Wochens,  f.  Ther.  u.  Hygiène  des  Aug.y 
X,  i3  décemore  1906). 

4)  Polaok.  —  Fonctions  rétiniennes  dans  un  cas  d'amblyopie  congénitale 
i^Soc.  (VOpht.  de  Paris^  12  juin  1906). 

5)  Haltenhoff.  —  Hérédosyphilis  à  la  troisième  génération  (Revue  méd,  de 
l»  Suisse  romande^  n»  6,  20  juin  1906). 

6)  Espensohied.  —  Rapport  entre  la  névrite  optique  et  la  carie  du  rocKor 
(Arch.  f.  Ohrenh.,  LXïfï,  12). 

7)  Snowball  (Thomas).  —  Rétinite  albuminurique  chez  une  jeune  fille  (Ca«e 
of  albuminurie  retinitis  in  a  young  girl)  (Trans,  Ophth,  Society ^  vol.  XXV, 
p.  108,  1905). 

8)  Owen  (S.).  —  Gliome  de  la  rétine  (Glloma  retime)  (Roy,  Lond,  Opkt 
Hosp,  Reports^  vol.  XVI,  part.  III,  octobre  1905). 

9)  Hopsiey.  —  La  technique  des  opérations  sur  le  système  nerveux  central 
(On  the  technique  of  opérations  on  the  central  nervous  System)  (Brit, 
med,  Journalf  n»  2882,  25  août  1906). 

10)  Paasetx  (Rigobbrt).  —  Altération  sénile  de  la  macula  dans  Tartério- 
sclérose  (Ueber  senile  Maculaver&nderung  bei  Arteriosklerose  (Zeitseh,  fur 
Augenheilk.y  XIII,  p.  771). 

I  )  Pansons  conclut  de  rexamen  de  cinquante  yeux  atteints 
de  sarcome  de  la  choroïde  qu'un  des  premiers  symptômes  de 
cette  dangereuse  maladie  est  un  décollement  de  la  rétine.  U 
ne  veut  pas  parler  du  soulèvement  mécanique  provoqué  par  la 
tumeur  qui  est  bien  connu  et  qui  est  un  symptôme  tardif, 
maiS)  au  contraire,  d'un  décollement  peu  proéminent  situé 
dans  Thémisphère  inférieur,  quels  que  soient  le  siège  et  la 
grandeur  de  la  tumeur.  Si,  par  exemple,  la  tumeur  se  trouve 
dans  l'hémisphère  supérieur,  elle  est  séparée  du  décollement 
par  une  zone  dans  laquelle  la  rétine  est  normale,  mais  si  le 
siège  de  la  tumeur  est  dans  l'hémisphère  inférieur,  le  décolle- 
ment se  continue  directement  vers  celui  dû  à  la  tumeur;  ce 
qui  est  important,  c'est  que  Parsons  a  observé  le  décollement 
à  une  époque  où  la  tumeur  était  encore  très  petite  et  où,  sur- 
tout lorsqu'elle  est  très  périphérique,  elle  pourrait  facilement 
échapper  à  Texamen. 

La  cause  du  décollement  est  évidemment  une  sécrétion 
anormalement  exagérée  de  la  choroïde,  provoquée  par  Tirri- 
tation   due  à   la  tumeur.    L'exsudat   fortement  albumineux 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  121 

gagne  la  partie  inférieure  de  l'œil  d'après  les  lois  de  la  pesan- 
teur, et  cela  explique  le  siège  du  décollement.  Parsons  insiste 
donc  sur  la  nécessité,  dans  tous  les  cas  de  décollement,  en 
apparence  non  compliqués,  de  rechercher  avec  le  plus  grand 
soin  la  tumeur  possible  par  Tétude  systématique  du  champ 
visuel  et  Texamen  ôpbtalmoscopique,  aussi  périphérique  que 
possible  avec  mjdriase  au  maximum.  krukbnbbho, 

a)  Koster  a  apporté  certaines  modifications  à  l'appareil  de 
Gratama,  afin  de  supprimer  quelques  causes  d'erreurs  pos- 
sibles. Le  principe  de  l'appareil  nouveau  reste  le  même,  il 
s'agit  de  deux  tubes  parallèles  au  travers  desquels  le  malade 
regarde  deux  tableaux  d'optotypes  placés  côte  à  côte,  mais 
alors  même  que  les  tubes  sont  parallèles,  le  malade  ne  peut 
pas  voir  droit  devant  lui  l'optotype  de  droite  avec  l'œil  droit  et 
celui  de  gauche  avec  l'œil  gauche,  parce  que  ces  tubes  sont 
fermés  à  chaque  extrémité  par  une  réglette  mobile  percée 
d une  fenie,  et  on  place  préalablement  lune  des  fentes  près 
du  bord  externe  des  tubes  et  l'autre  fente  près  des  bords 
internes.  Il  en  résulte  que  le  malade  voit  de  l'œil  gauche  le 
carton  de  droite,  et  de  l'œil  droit  le  carton  de  gauche.  L'il- 
lusion est  si  grande,  au  dire  de  Koster,  que  même  les  personnes 
prévenues  la  subissent.  Si  le  malade  ferme  l'un  de  ses  yeux, 
il  s'aperçoit  alors  de  l'erreur,  mais  on  peut,  sans  qu'il  le 
voie,  modifier  la  disposition  des  fentes  et  rendre  la  vision 
directe.  Koster  estime  que  cet  appareil  est  supérieur  à  ceux 
qui  ont  des  prismes.  l.  dor. 

3)  V.  Arli  trouve  que  l'application  de  la  dionine  en  poudre 
à  la  dose  de  o  gr.  oo5  une  fois  par  semaine  peut  faire  dispa- 
raître les  taches  de  la  cornée  même  très  anciennes,  par  contre, 
elle  n'a  pas  d'effet  sur  les  hémorragies  de  la  rétine. 


4)  Avec  son  périmètre-photoptomètre  Polack  a  fait  les 
constatations  suivantes  sur  l'œil  gauche  amblyope  congénita- 
lement  d'une  jeune  fille  de  vingt-six  ans  :  l'acuité  visuelle  de 
l'œil  gauche  est  quarante  fois  plus  faible  que  celle  de  l'œil 
droit.  Â  partir  du  io  degrés  environ  en  allant  du  centre  à  la 


•'i-'îlfîlS  !i'' 


122  .  KEVUE  GÉNÉRALE 

périphérie  Tacuité  visuelle  est  la  même  dans  Tœil  amblyope 
que  dans  Tœil  sain.  Les  minima  lumineuK  et  chromatiques  et 
les  intervalles  photochromatiques  montrent  une  sensibilité 
normale  et  semblable  pour  les  deux  yeux.  La  persistance  de 
Timage  rétinienne  est  la  même  pour  les  deux  yeux.  Il  n'y  a 
pas  de  scotome  central.  pbchin. 

5)  Haltenhoff  a  observé  des  traces  de  rétinite  spécifique 
chez  une  fillette  de  onze  ans,  dont  il  avait  soigné  la  mère  et 
la  tante  pour  une  kératite  parenchymateuse.  Avec  un  traite- 
ment par  des  frictions  d'onguent  gris,  suivies  de  l'emploi  de 
l'iodure  de  fer  et  de  l'arsenic,  la  vision  qui  était  de  i/3  à  i/4 
remonta  à  presque  5/6.  h.  dor. 

6)  Espenchied  étudie  la  névrite  optique  au  cours  de  la  carie 
du  rocher.  Il  admet  que  le  lien  entre  l'affection  de  l'oreille  et  la 
lésion  optique  est  le  liquide  céphalo-rachidien.  Il  y  a  de  la 
leptoméningite,  mais  elle  n'est  bactérienne  que  dans  les  cas 
mortels  ;  dans  les  autres  il  y  a  seulement  irritation  causée 
par  les  toxines  sécrétées  par  les  microbes  du  pus  de  l'apophyse 
mastoïde  et  c'est  ce  qui  explique  que,  après  la  trépanation  de 
la  mastoïde,  on  note  la  disparition  de  la  névrite  optique. 

n. 

7)  Snowball  a  examiné  une  jeune  fille  âgée  de  dix  ans,  qui 
ne  présentait  aucun  signe  de  syphilis  héréditaire,  et  qui  avait 
les  altérations  caractéristiques  de  la  rétinite  albuminurique. 
Cette  malade  mourut  d'ailleurs  environ  trois  mois  et  demi 
après  avoir  été  examinée  par  l'auteur.  btcpubr^on. 

8)  Le  travail  de  Owen,  est  une  revue  générale  des  cas  de 
gliome  observés  à  l'hôpital  Moorfields;  non  seulemement  il 
rapporte  les  cas  déjà  observés  et  qui  ont  fait  l'objet  des  rapports 
de  Lawford,  et  et  de  Devereux-Marshall,  mais  tous  les  nou- 
veaux cas  observés  depuis  1897.  II  est  impossible  de  résumer 
ce  travail  qui  est  essentiellement  un  travail  de  statistique  ; 
pourtant  plusieurs  points  intéressants  au  point  de  vue  pra- 
tique y  sont  longuement  traités.  Notamment  un  cas  curieux 
où  on  a  observé  cette  affection  dans  plusieurs  générations. 


MALADIES  DU  CRISTALUN  ET  DU  CORPS  VITRÉ  123 

Il  s'agit  d'un  enfant  âgé  de  cinq  mois,  et  qui  fut  opéré  pour 
ungliome  en  iSSg.  Son  fils  fut  opéré  par  Ridley,  en  1898. 
Ce  dernier  a  une  sœur^  qui  a  eu  deux  enfants,  dont  Tun  a 
été  opéré  pour  un  gliome,  et  l'autre  mourut  de  la  même  affec- 
tionna Tftge  de  six  mois.  C'est  le  seul  cas  observé  où  on  a  vu 
le  gliome  survenir  dans  plusieurs  générations. 

8.  STBPHBIfSON. 

9)  Dans  un  ihiportant  travail  accompagné  de  superbes 
planches,  Horsley  arrive  à  la  conclusion  que  dans  tous  les  cas 
de  stase  papillaire,  de  névrite  optique  qui  n'a  pas  cédé  à  un 
traitement  médical  de  six  à  huit  semaines,  il  faut  procéder 
à  la  décompression  du  cerveau  au  moyen  de  la  trépanation  et 
deTouverture  delà  dure-mère.  Il  cite  plusieurs  observations  de 
gnérison  durable  ou  du  moins  de  grande  améloration,  au  point 
de  vue  de  la  vision,  même  dans  des  cas  de  tumeur  du  cerveau 
ou  du  cervelet.  h.  dor. 


MALADIES   DU    CRISTALLIN   BT   DU    CORPS    VITRA. 

1}  Muntendam.  —  Un  cas  de  microphakie  (Ein  geval  van  mikrophakie 
(28*  Réunion  de  U  Soc.  néerlandMe  d" ophtalmologie,  47  sie  J&arversUg 
van  het  nederlandsch  Gasihuis  voor  Ooglijders,  p.  5oi,  Ulrecht  igo6). 

2)  Valude  (E.).  —  Sur  la  pathogénie  des  cataractes  polaires  antérieures 
(Annales  d^ocalisliqne,  p.  447-4*'>i.  juin  1906). 

3)  Sneli  (Simbon).  —  Enquête  sur  la  prétendue  fréquence  de  la  cataracte  chez 
les  verriers  (An  inquiry  into  the  alleged  frequency  of  cataract  in  bottle 
makers)  (Brit,  med.  joarn.,  p.  S,  5  janvier  igo6). 

4)  Morton  (J'-PJ-  —  Cataracte  et  atrophie  optique  (Cataract  and  optic  nerve 
atrophy  (The  Canad.  Practi.  et  Review,  février  1906). 

5)  Ellatt  (E.-G.).  —  Cataracte  électrique  (Cataract  caused  by  a  discharge  of 
industrial  electricity  (Ophthalm,  Record,  1906). 

6)  Chaillous  et  Polaok.  —  Opacité  annulaire  du  cristallin,  consécutive  Â 
une  contusion  du  globe.  Régression  spontanée  (Soc.  d*oph(aL  de  Paris, 
6  mars  1906). 

7)  Boyie  (C.-C).  —  Extraction  d'une  cataracte  à  travers  l'iris  (Cataract  ope- 
ration  through  fused  iris  (Homéopathie  Eye,  Ear  and  Throat  journ.,  juin 
1906). 

8)  Lundbepg.  —  Des  opérations  de  la  cataracte,  d'après  les  opérations  pra- 
tiquéesâ  la  clinique  ophtalmologique  de  Thùpital  des  Séraphins,  à  Stockholm, 
de  1898  à  looS) (Mitiheil. ans  d.  A ugenkl.  des  Carolinischen  uni  chir.  Instit.f 
Fischer,  édil.,  lena  1906). 

9)  FIsohep  (J.-Hbrdbrt).  —  Cataracte  coralliforme  (Trans.  Ophth.  Society^ 
vol.  XXV,  p.  90). 

10)  Chenay  (F.-E,).  —  Opération  de  cataracte  (Opération  for  cataract) 
(Boston  meaic.  and  Sùrgical  Journal^  avril  1906). 


m  REVUE  GEifÉRALE 

1 1)  Blaaohek  ( Albbrt).  —  Rapport  sur  cinq  cents  extractions  de  cataracte 
(Bericht  ûber  5oo  Cataract  Operationen  (Zeitschr,  fur  Angenheilk,y  XIII, 
p.  780). 

I  )  Le  1 7  décembre  1 906  Muntendam  présenta  à  la  Société 
néerlandaise  d^ophtalmologie  une  observation  de  microphakie. 
Il  s^agissait  d'un  homme  de  trente-cinq  ans,  chez  lequel  trois 
ans  auparavant  on  avait  constaté  une  myopie  de  treize 
dioptries  avec  vision  i/3  après  correction.  Depuis  un  jour  il 
se  plaignait  de  vives  douleurs  à  Tœil  droit  :  la  cornée  était 
un  peu  trouble  dans  la  moitié  inférieure,  injection  périkéra- 
tique,  pupille  très  dilatée,  chambre  antérieure  profonde, 
couleur  de  l'iris  et  tension  normales.  Le  bord  inférieur  de 
riris,  sur  lequel  reposait  le  cristallin  était  un  peu  repoussé  en 
arrière  et  dans  la  pupille  dilatée  on  apercevait  le  contour 
entier  du  cristallin  dont  le  diamètre  mesurait  environ  8  mil- 
limètres. Il  y*  avait  donc  une  subluxation  du  cristallin  avec 
légère  inclinaison  en  arrière  de  la  partie  inférieure.  L'œil 
gauche  présentait  également  un  tremblotement  de  Tiris,  la 
partie  supérieure  de  la  chambre  antérieure  était  un  peu  plus 
profonde  que  la  partie  inférieure,  ce  qui  permet  de  supposer 
qu'il  existait  un  léger  déplacement  de  cristallin  en  bas  avec 
relâchement  de  la  zonule  ;  après  dilatation  de  la  pupille  on 
voit  que  de  ce  côté  aussi  le  cristallin  est  plus  petit.  L'œil  droit 
fut  opéré  par  extraction  avec  narcose.  Muntendam  entreprit 
alors  de  faire  Texamen  consciencieux  de  Tœil  gauche. 

Voici  les  résultats  : 

Angle  a 5<»43'56" 

Rayon  de  la  cornée,  horizontal.     .     .     7"*™ 386 
—  —       vertical    .     .     .     7'""42»6 

Profondeur  de  la  chambre  antérieure.     S^^ôaSa 
Rayon  de  la  cristalloïde  ant.     .     .     .     4™"4'î'4 

—              —              post.  .     .     .     4"™4 
Epaisseur  du  cristallin 5°"*3446 

Les  deux  chiffres  les  plus  remarquables  sont  le  fort  rayon 
de  courbure  de  la  cristalloïde  antérieure  qui  normalement 
est  d'environ  10  millimètres  et  l'épaisseur  du  cristallin  qui 
est  d'environ  4  millimètres  à  l'état  normal. 

Le  malade  avait  une  myopie  de  1 3  dioptries  et  après  l'ex- 
traction une  hypermétropie  de  1 1  dioptries  ;  il  s'agit  donc  d'une 


MALADIES  DU  CRISTALLIN  ET  DU  CORPS  VITRÉ  125 

myopie  cristallinienne  et  pas  d'une  myopie  axile.  La  courbure 
de  la  surface  antérieure  du  cristallin  était  très  forte,  rayon  = 
4"""85i 4  (normal  lo^^g)  la  courbure  poster.  5,4  (normal  6  mil- 
limètres), Tépaisseur  du  cristallin  5,34  (normal  6  millimètres). 
Il  rapproche  son  cas  des  deux  observations  de  myopie  lenticu- 
laire de  Keeling  (Opht,  Review^  1902)  et  Cordiale  (Ann, 
d'Oc,  1901). 

Dans  la  discussion  qui  suivit  la  présentation  de  Muntendam, 
KosTER  s'étonne  du  faible  degré  de  myopie  dans  le  cas  exposé  ; 
lui-même  a,  chez  une  jeune  fille  de  huit  ans,  observé  ime 
microphakie  (diamètre  du  cristallin^  6  millimètres),  avec  une 
différence  de  réfraction  de  5o  dioptries  entre  la  partie  centrale 
de  la  pupille  et  la  partie  périphérique  aphaque  que  l'on  voyait 
après  dilatation  de  la  pupille.  Dans  le  cas  de  Koster,  le  cris- 
tallin était  peut-être  un  peu  déplacé  en  bas,  mais  il  n*était  pas 
mobile  et  était  fermement  maintenu  par  la  zonule.     h.  dor. 

a)  Les  cataractes  polaires  antérieures  ont,  d'après  les 
auteurs,  une  double  origine  très  différente  :  elles  proviennent 
d  une  affection  intra-utérine  ou  d'une  ophtalmie  à  la  naissance. 

Valude  publie  deux  cas  qui  sont  de  bons  exemples  de  la 
double  origine  de  cette  maladie. 

1*'  cas.  —  Cataracte  polaire  antérieure,  dépôts  rougeâtres 
sur  le  bord  pupillaire,  colobome.  Il  s'agit  évidemment  d'une 
irido-choroïdite  intra-utérine  et  d'un  arrêt  de  développement. 

a*  cas.  —  Ophtalmie  double,  cornées  désagrégées  en  surface 
sans  ulcération  ;  puis  réparation.  Après  la  disparition  du 
trouble  cornéen,  l'auteur  constata  une  double  cataracte 
polaire  antérieure,  onze  ans  après  l'ophtalmie  initiale. 

Ce  dernier  cas  rappelle  ceux  présentés  par  Nuel  en  1898  a 
la  Société  belge  d'ophtalmologie.  p.  chavbrwac. 

3)  Simeon  Snell  a  visité  2  grandes  verreries  près  de  Shef- 
fîeld  et  a  obtenu  des  renseignements  sur  9  autres,  soit  en 
tout  II  établissements  avec  2,202  employés.  Il  n'a  pas  pu 
constater  la  fréquence  de  la  cataracte;  sur  1.042  opérations, 
dont  688  du  sexe  masculin,  il  ne  trouve  que  3  verriers.  Ses 
résitMats  sont  donc  tout  à  fait  opposés  à  ceux  de  Gayet, 
Hirschberg,  Prôbsting,  Meyhôfer,  etc.  u.  Don« 


126  BÉVUE  GÉNÉRALE 

4)  Morton  rapporte  le  cas  d'une  jeune  femme  ayant  perdu 
un  œil  à  la  suite  d'un  traumatisme  et  atteinte  de  cataracte  de 
l'autre  côté,  sans  perception  de  la  lumière.  L'auteur  lopère 
cependant  ;  après  l'opération,  pas  de  vision  possible  au  début; 
au  bout  d'un  certain  temps  et  avec  la  correction,  elle  a  une 
vision  de  6/36.  Morton  explique  ce  fait  en  faisant  remarquer 
que,  deux  ans  après  le  traumatisme,  il  y  eut  probablement,  du 
côté  de  l'œil  cataracte,  une  névrite  optique  et  un  iritis  plas- 
tique sympathique  aboutissant  à  la  formation  d'une  cataracte. 
Il  y  eut  alors  ua  arrêt  de  l'activité  rétinienne  et  optique  durant 
une  trentaine  d'années,  ce  qui  a  demandé  un  temps  considé* 
rable  pour  que  l'œil  ait  pu  de  nouveau  s'habituer  à  apercevoir 
la  lumière.  coburn. 

5)  Le  malade  d'Ellett  reçut  une  décharge  électrique  de 
5oo  volts  directement.  A  la  suite,  conjonctivite,  congestion  de 
l'iris  ;  trois  mois  après  une  opaciiication  du  cristallin,  ayant 
tous  les  caractères  d'une  cataracte,  trois  mois  après  son  début. 
Rien  ne  put  expliquer  la  formation  de  cette  cataracte,  sinon  la 
décharge  électrique  reçue  quelques  mois  auparavant. 


6)  Chaillous  et  Polack  présentent  un  jeune  homme  de 
dix-sept  ans,  a  présent  guéri,  mais  qui,  examiné  trente-six 
heures  après  une  contusion  oculaire  (morceau  de  blanc  de 
billard  sur  l'œil),  avait  une  acuité  visuelle  réduite  à  6  opts. 
Il  y  avait  de  l'hypohèma  et  un  trouble  du  cristallin  en  forme 
d'anneau,  de  coloration  grisâtre.  Seize  jours  plus  tard,  le  cris- 
tallin avait  repris  sa  complète  transparence,  péchix. 

7)  Boyle  opéra  une  cataracte  chez  un  homme  ayant  souffert 
d'irido-choroïdite  des  deux  yeux  suivie  d*une  double  séclusion 
pupillaire.  En  faisant  l'incision  de  la  cornée,  il  fit  passer  le 
couteau  à  travers  l'iris  et  la  capsule,  le  cristallin  sortit  ainsi 
facilement.  coburn. 


ATALADlES  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L*AdCOMMODATlON,  ETC.    lit 


XALADIBS  D8  LA  RéPRACTION,  DB  L*AGCOMIIODATION  ST  DBS  MUSCLB$  DB  L^GBIL 


i)  Spratt  (G.-N.)*  —  ^^  la  détermination  des  troubles  de  la  réfraction 
au  moyen  d'échelles  pour  astig^matisme  (The  accurate  détermination  of 
errors  of  refraction,  without  cyclopegia  b^  means  of  astigmatic  charts 
(Jonrn.  of  ihe  MinneMoia  $i&le  mea.  Associât»^  mars  igo6). 

a)  Fopiii.  —  Cas  d'ophtalmoplégie  asthénique  (Archivio  di  Psichiatra  et 
Annales  midico-psychologiqueSy  décembre  1906]. 

3)  Cantonnât.  —  La  «  Région  de  Mariette  »  et  le  pronostic  de  la  myopie 
(Archive»  d'Ophtalmologie^  p.  362,  juin  1906^. 

4)  Piekema.  —  Asthénopie  et  céphalaleie  (Asthenopie  en  hoofdpiinfi/*  Réu- 
nion de  La  Soc,  néerLindaUe  d  ophtalmologie,  47  $t,  Jaarsverslag  van  het 
nederlandsch  Gasthuis  voor  OoglijderSj  p.  45i,  Utrecht  igo6). 

5)  Alt. —  Paralysie  de  l'abducteur  de  cause  otogène  (Monat.  f.  Ohrenheilk*- 
no  3,  1906). 

6)  Lannola  et  Perratière.  —  Paralysie  du  moteur  oculaire  externe  d'ori, 
gioe  otique  (Lyon,  méd.,  4  mars  1906). 

7)  Bouohaud.  —  Un  cas  d*ophlalmoplégie  unilatérale,  totale  et  complète 
avec  cécité  du  même  côté  (Journal  de  neurologie,  5  novembre  1906). 

8)  Gertz  (H.].  —  Détermination  de  la  réfraction  au  moyen  des  reflets  de  la 
lentille  de  lophtalmoscope  (Mitih,  aus  d,  Carolinischen  med»  chir.  Inslit,^ 
Stockholm,  Fischer  édit ,  lena  1906). 

9)  Boraohka(ALFRBD).  «-  La  théorie  de  la  rotation  de  Tombre  skiascopique 
dans  l'astigmatisme  (Ueber  die  Théorie  der  skiaskopischen  Schattendrehung 
béS  Astigmatismus)  (Arch.  f.  OphthaL,  LXIII,  p.  388-39r,  1906). 

Il)  Lewia  (P.).  —  Pathologie  de  la  myopie  progressive  (Pathology  of  pro 
gressive  myopia)  (Homeo,  Eye^  Ear  and  Throat  Jour,^  mai  1906). 

i)  Spratt  donne  le  résumé  de  la  façon  dont  il  examine  la 
réfraction,  au  moyen  d'échelles.  Il  conclut  que  la  myopie  et 
l'astigmatisme  peuvent  être  déterminés  exactement  et  prati- 
quement, de  même  que  certaines  hypermétropies,  sans  avoir 
besoin  d'employer  de  cyclopégiques.  coeunir. 

2)  Porni  rapporte  le  cas  d'un  homme  de  vingt-huit  ans,  qui 
est  atteint  d  une  diplopie  disparaissant  le  matin,  avec  parésie 
de  la  paupière  supérieure  gauche  s  atténuant  dans  la  journée. 
Le  mouvement  des  deux  muscles  droits  supérieurs  était  impos- 
sible. Strabisme  externe  à  droite.  Plus  tard,  ptosis  bilatéral 
(faciès  de  Hutchinson)  et  parésie  du  muscle  externe  droit, 
rire  nasal  de  Gowers.  C'est  une  ophtalmoplégie  asthénique, 
peut  -être  d'origine  stomacale,  une  véritable  myasthénie  car- 
diaque. R. 

3)  Cantonntt  a  examiné  trente-quatre  myopes  avec  staphy- 


128  AEVUE  GÉNÉRALE 

lomes  postérieurs  et  a  mis  en  évidence,  autour  du  seotome  dû 
à  la  tache  aveugle  de  Mariotte  agrandie,  une  zone  scoioma- 
teuse  relative  pour  le  blanc  et  les  couleurs  à  laquelle  il  a 
donné  le  nom  de  «  région  de  Mariotte  d.  La  transition  est 
insensible  entre  le  staphylome  postérieur  ou  conus  et  la  zone 
rétinienne  environnante  presque  normale  en  apparence,  dans 
laquelle  plongent  cependant,  dans  bien  des  cas,  des  fusées 
dépigmentées  parties  du  conus.  L'examen  de  cette  zone  serait 
un  élément  précieux  de  pronostic.  En  effet,  onze  malades 
purent  être  réexaminés  à  trois  ans  d'intervalle  et  Fauteur  put 
conclure  :  i*  11  n'y  a  pas  corrélation  absolue  entre  Tétendue  de 
la  tache  aveugle  et  Taggravation  de  la  myopie,  au  contraire, 
les  fusées  dépigmentées  de  la  région  de  Mariotte  traduisent 
l'extension  du  processus  atrophique.  dbkbzbch. 

4)  Piekema  insiste  sur  le  rapport  fréquent  qui  existe  entre 
les  douleurs  de  tête,  la  céphalalgie  persistante  et  l'asthé* 
nopie  oculaire,  surtout  celle  qui  est  due  à  une  forte  hyper- 
métropie ou  à  Tastigmatisme.  Les  symptômes  principaux 
sont  :  I®  une  pression  derrière  les  yeux,  «  comme  s'ils  étaient 
poussés  en  bas  »  ;  2®  une  grande  sensibilité  à  une  forte  lumière  ; 
3^  une  agoraphobie,  enfin  4^  du  vertige,  des  nausées  et  même 
des  vomissements.  11  cite  des  observations  dans  lesquelles 
tous  ces  symptômes,  rebelles  à  tout  traitement,  avaient  duré 
pendant  plusieurs  années  et  qui  cédèrent  comme  par  enchan- 
tement, «  comme  la  neige  fond  au  soleil  »,  par  la  prescription 
de  verres  exactement  calculés.  h.  doh. 

5)  Alt  rapporte  l'observation  d'un  enfant  atteint  d'otite 
moyenne  suppurée  avec  mastoïdite.  Sept  semaines  après  une 
antrectomie,  paralysie  du  droit  externe.  Au  bout  de  deux 
semaines,  la  paralysie  devient  parésie.  L'auteur  croit  à  une 
paralysie  non  de  cause  centrale,  mais  réflexe  par  la  voie  du 
nerf  vestibulaire,  dont  les  relations  avec  le  noyau  des  nerfs 
moteurs  de  l'œil  sont  très  étroites.  r. 

6)  Lànnois  et  Perretière  relatent  l'observation  d'ime  ma- 
lade atteinte  de  mastoïdite  aiguë,  chez  laquelle  est  apparue 
trois  jours  après  le  début  des  accidents  mastoïdiens  Une  para- 


MALADIES  DE  LA  RÉPRACTI01f>  DE  L'ACCOMMODATIOlf,  ETC.    i^ 

lysie  du  moteur  oculaire  externe.  Un  évidement  pétro-mastoî- 
dien  fut  pratiqué.  La  g^érison  de  la  paraljsie  était  presque 
réalisée  deux  mois  après  Tintervention.  A  loccasion  de  cette 
malade,  les  auteurs  présentent  un  historique  très  documenté 
de  la  question,  surtout  au  point  de  vue  pathogénique.  Ils  cri- 
tiquent, à  juste  titre,  la  théorie  sphénoïdale  de  Vrillion  et 
celle  de  Negro  de  lésions  bulbaires  de  la  sixième  paire.  L'hypo- 
thèse d'une  altération  directe  de  Toculo-moteur  externe  dans 
son  trajet  intra-crânien  semble  plus  admissible  ;  la  théorie  de 
Gradenigo  ne  s^applique  qu'à  un  nombre  de  cas  restreint. 

Le  mécanisme  de  la  paralysie  n'est  pas  univoque.  Il  s'agira 
parfois  de  lésions  osseuses  de  la  pointe  de  la  pyramide, 
d'autres  fois  d'abcès  extra-duraux,  de  foyers  méningitiques. 
Mais  il  est  des  faits  où  la  paralysie  est  la  conséquence  de 
phénomènes  névri tiques  d^ordre  inflammatoire  ou  toxique. 
Dans  quelques  cas  il  peut  s'agir  d'un  réflexe  partant  de 
l'oreille  et  agissant  sur  les  noyaux  des  nerfs  oculaires  par 
rintermédiaire  du  noyau  de  Deiters. 

Aussi,  en  face  d'une  paralysie  de  la  sixième  paire  d'origine 
otique,  ne  faut-il  pas  immédiatement  conclure  à  l'indication 
d'une  intervention?  Ces  troubles  moteurs  oculaires  peuvent 
disparaître  sans  laisser  de  traces.  Seuls  l'extension  mastoï- 
dienne, une  labyrinthite  suppurée  ou  des  accidents  intra- 
crâniens  commanderont  Tintervention.  morbau. 

7)  Bouchaud  rapporte  le  cas  d'un  malade  qui  présenta  d'un 
seul  côté  de  la  paralysie  du  droit  externe  à  laquelle  lentement 
s'associa  une  ophtalmoplégie  totale.  Dans  le  cours  de  l'évo- 
lution apparurent  ^plusieurs  ictus  non  suivis  de  paralysies* 
Une  cécité  absolue  siégeait  du  même  côté,  sans  qu'au  début 
existât  de  lésions  ophtalmoscopiques. 

Quoique  le  malade  n'eût  présenté  dans  son  passé  aucun 
accident  syphilitique,  on  lui  institua  le  traitement  mixte  et, 
dans  l'espace  de  deux  mois,  les  symptômes  d'ophtalmoplégie 
externe  ont  disparu,  mais  la  cécité  est  restée  absolue.  La 
papille  est  devenue  complètement  blanche. 

Il  s'agit  très  probablement  d'une  méningite  syphilitique  de 
la  base.  morbau. 

8)  Lorsqu'on  examine  à  l'ophtalmoscope  ime  opacité  locale 

9 


IdO  REVUE  GÉNÉRALE 

du  cristallin,  on  apprécie  la  profondeur  de  son  siège  dans  la 
lentille  par  les  déplacements  parallactiques  de  cette  opacité 
dans  les  divers  mouvements  de  Tœil;  en  examinant  de  la 
même  manière  le  déplacement  des  images  du  miroir  réfléchies 
par  la  lentille  pour  l'image  renversée  par  rapport  au  fond  de 
l'œil,  on  voit  que  ces  déplacements  varient  suivant  la  réfrac- 
tion de  Toeil.  On  peut,  par  ce  moyen,  arriver  à  calculer  cette 
réfraction;  toutefois,  ces  résultats  ne  sont  qu'approximatifs. 
C'est  cette  méthode  qu  a  étudiée  Gertz,  et  son  travail  est  inté- 
ressant pour  tous  ceux  qui  aiment  les  calculs  mathématiques. 


maladies  du  globe  de  l  obil 
(blessures,  corps  Étrangers,   parasites) 

i)  Cohn  (Paul).  —  Sur  les  échecs  subis  par  Tusage  de  riodGforme  pour  la 
désinfeclion  intraoculaire  (Uber  Misserfolge  der  intraocularen  loaoform- 
desinfection)  (Zeitschr.  f,  Augenheilh.,  XIII,  p.  24}. 

a)  ValK  (F.)  —'Formation  d'uQ  cul-de-sac  pour  l'œil  artificiel  (Formation  of 
a  cul-de-sac  for  an  artifîcial  eye^  (Med,  Record,  mars  1906). 

3)  Coleman  (J.-M.).  —  Les  yeux  des  nouveau-nés  (The  eyes  of  the  new- 
horn)  (Virginia  med,  se.  Monthly^  8  juin  1906). 

4)  Hubbell  (A.-A  ).  —  Le  traitement  précoce  et  immédiat  des  accidents 
oculaires  (Immédiate  and  early  trcatment  of  ocular  injuries  (New-York 
slate  journ.  ofmedic.^  avril  :9o6). 

5)  Gasparrini.  —  Un  cas  d*exophtalmie  pulsatile  guérie  par  des  instillations 
d^adrénaiine  (Un  caso  di  csoftalmo  pulsatile  garito  con  instilazioni  di  adrc- 
nalina  (Clinica  ociilistica,  juin  igo6). 

6)  Sulzer.  —  Microphtalmie  unilatérale  droite  avec  colobome  de  Tiris  et  de 
la  choroïde  ;  ectopie  du  cristallin,  mobile  sous  Tinfluence  des  elTorts  d*ac« 
commodation  de  l'œil  çauchc.  Cornée  transparente  de  2  millimètres  de  dia- 
mètre (Soc.  d'ophtaL  de  Paris,  juin  1906). 

7)  Lafon  et  Villemonte.  —  Ruptures  symétriques  des  deux  globes  oculaires 
(Journal  de  médecine  de  Bordeaux^  n»  5i,  2a  décembre  1906). 

8)  Lagrange.  —  Exentération  sous-conjonctivale  de  Torbite  (Soc.  de  méd. 
et  chirurgie  de  Bordeaux^  12  octobre  1906). 

i)  Cohn  a  vu  employer  l'iodoforme  dans  quatre  cas  d'infec- 
tion oculaire  sans  aucun  résultat.  Chaque  fois  Torgane  dut 
être  énuclééy  trois  fois  par  suite  d'une  inflammation  sympa- 
thique  de  l'autre  œil.  Du  reste,  Krauss  (voir  Revue  (TOphialm. 
XXVI,  p.  40  avait  déjà  énergiquement  condamné  cette 
méthode,  qu'il  traitait  même  de  nuisible.  b.  rbdslob. 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L*CfelL  131 

2)  Valky  à  un  malade  qui  perdit  l'œil  et  les  paupières  par  un 
traumatisme,  refit  un  cul-^de^sac  formé  d'une  part  par  le  rebord 
inférieur  de  l'orbite  et,  d*autre  part,  par  une  greffe  épider- 
mique.  oosunit. 

3)  Coleman^  en  étudiant  les  maladies  des  yeux  des  jeunes 
enfants,  insiste  sur  la  nécessité  de  soustraire  la  vue  des 
nouveau-nés  à  la  lumière  intense,  ce  qui  cause  d  après  lui  dans 
la  suite  un  grand  nombre  de  troubles  oculaires.       coburn. 

4)  Hubbell  montre  que  les  corps  étrangers  de  la  cornée 
doivent  être  rapidement  extraits  avec  des  pansements  con- 
sécutifs pour  prévenir  Tinfection.  Les  plaies  pénétrantes  doi- 
vent toujours  faire  penser  à  la  possibilité  d'un  corps  étranger 
et  à  des  accidents  sympathiques. 

L'infection  doit  être  combattue  par  la  désinfection  intra- 
oculaire  et  les  compresses  froides.  Un  œil  perdu  doit  être 
enlevé  de  suite.  Quand  un  œil  est  atteint  d'uvéite  traumatique, 
il  doit  être  énucléé  dans  les  deux  semaines  qui  suivent  Tacci- 
dent,  à  moins  qu^il  ait  un  peu  de  vision  ;  dans  ce  dernier  cas^ 
intervenir  chirurgicalement  dans  le  but  d'améliorer  la 
vision.  G09URif. 


5)  Gasparrini  a  observé  un  cas  assez  curieux  qu41  relate 
simplement  en  deux  pages.  Un  malade  se  présente  à  lui  por- 
teur d'une  exophtalmie  réductible  à  la  pression,  pulsatile^ 
avec  souffle  à  l'auscultation,  pouls  et  souffle  synchrones  aux 
battements  de  .l'artère  radiale,  la  compression  de  la  carotide 
au  cou  faisait  disparaître  ces  symptômes.  Pour  prendre 
temps,  l'auteur  ordonne  2  grammes  d'iodure  de  potassium  par 
jour  et  un  collyre  à  l'adrénaline  (XL  gouttes  dans  ao  grammes 
d'eau)  quatre  fois  par  jour.  Dix  jours  après,  le  malade  revient 
amélioré.  Devant  un  semblable  résultat,  l'auteur  ne  change 
rien  au  traiteméïit  et,  au  bout  de  deux  mois  environ,  guérison 
complète.  Gasparrini  croit  qu'il  faut  attribuer  aux  heureux 
effets  de  l'adrénaline  ces  modifications  dans  ce  cas  d'exoph- 
talmie  pulsatile.  o.  dubiusvil. 


132  REVUE   GÉNÉRALE 

6)  Sulzer  souligne  dans  son  cas  Tabsence  de  troubles  cor- 
héens  qui  permettait  Texamen  ophtalmoscopique.    pbcbir. 

7)  Le  malade  de  Lafon  et  Villemunte  exerçait  la  profession 
d^écarteur  dans  les  courses  landaises.  Voulant  écarter  une 
vache,  il  fut  renversé  et  piétiné  par  Tanimal  qui  lui  posa  un 
pied  sur  la  figure  ;  le  nez  se  logea  entre  les  deux  ongles  qui 
pénétrèrent  chacun  dans  une  orbite,  produisant  la  rupture 
des  doux  globes  oculaires;  les  lésions  des  deux  yeux  sont 
symétriques,  soit  du  côté  interne  de  chaque  œil  une  déchirure 
verticale  de  10  à  la  millimètres.  On  proposa  une  double 
énucléation  qui  fut  refusée  par  la  famille  ;  il  fallut  toutefois 
énucléer  Tœil  gauche  qui  commençait  à  suppurer;  à  droite, 
atrophie  du  globe.  h.  dor. 

8)  Lagrange  présente  un  enfant  atteint  d  une  tumeuc 
maligne  chez  lequel  il  a  pratiqué  Texentération  du  globe  de 
Tœil,  malgré  le  petit  volume  de  la  tumeur.  L'auteur  pense, 
avec  Richer,  que  dans  les  tumeurs  malignes  de  l'œil  Ténu- 
cléçtion  est  insuffisante.  Grâce  à  Texentération  sous-conjonc- 
tivale,  on  peut  faire  suivre  l'opération  de  la  pose  d'un  appareil 
prothétique.  h. 


MALADIBS  DBS  PAUPIERES,  DE  L  APPAREIL  LACRYMAL  ET  DE  L  ORBITE 


1)  De  Berardinis.  —  Réflultats  de  quelques  opérations  de  blépharoplaslie 
(Risullati  di  alcuiie  operazioni  di  plastica)  (Annali  di  Ollalmologiai  vol. 
XXXV,  fasc.  lo-ii,  p.  8i3  à  834,  1906). 

2)  Zentmayer  et  Weisenburg  (T.-H.).  ^iThrombose  primitive  du  sinus 
caverneux  (Primary  cavernous  sinus  thrombosis  (Americ.  Journ,  of  med. 
Science  y  février  1906). 

3)  8hiba.  —  De  Tétiologie  de  la  dacrvocyslitc  dans  la  tuberculose  du  voisi- 
nage et  de  la  dacryocystite  tuberculeuse  (Ueber  die  Aetiologic  dcr  Trftnen- 
sackentziJndungcn  bel  Tuberculose  der  Unigcbung  und  ûber  Dacryocystitis 
tuberculosa)  (Ki.  MonsLtsbl.,  XLUI,  supplément,  p.  63). 

4)  Plltt.  —  Tuberculose  de  la  glande  lacrymale  (Ueber  Tuberculose  der 
Thrftnendrûsen  (Kl.  Monalsbl.,  XLIII,  supplément,  p.  440). 

5)  Ardouln.  —  Opération  de  Krœnlein  pour  le  traitement  des  tumeurs  de 
l'orbite  (Archives  prou,  de  chirurgie,  décembre  igo6). 

6)  Pfeiffer  (G.).  Cas  typique  de  chlorome  de  lorbite  (Mûnch,  med.  Woch.^ 
n«  39,  25  septembre  1906). 

Rooher  et  Lafon.  — Angiome  caverneux  développé  dans  la  partie  interne 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     133 
du  muscle  orbiculaire  (Journal  de  mid.  de  Bordeaux,  p.  42,  ao  janvier 

8)  Jooqs.  —  Ectropion  total  de  la  paupière  inférieure  guéri  par  les  cautéri- 
sations  verticales  de  la  coigonctive  palpébrale  (Soc,  d'ophi.  de  Paru, 
6  mars  1906). 

9)  Faure-Laoausaade.  —  Contribution  A  l'étude  de  l'épithélioma  des  pau« 
pières  (Soc.  d'opht.  de  ParU^  6  février  1906). 

10)  De  Lapersonne  et  Mettey.  —  Gylindrome  de  Torbite  (Soc.  d'ophl.  de 
PariSyô  mars  1906). 

11)  9tewart  (W.-R.-H.).  —  Infection  et  suppuration  des  paupières  et  de  la 
région  sourcilière  A  la  suite  d'une  cautérisation  de  la  fosse  nasale  (A  case 
of  suppuration  of  the  eyelid  and  supra-orbital  région  following  cautéri- 
sation of  the  nasal  région)  (Lancet^  mai  1905). 

12)  Smydaokep.  —  Opération  plastique  des  paupières  au  moyen  d'un  lam- 
beau de  peau  enlevé  au  cou  (A  plastic  opération  on  the  eyelida  by  means 
of  skin  flaps  taken  from  the  neck)  (Archives  of  Ophihalmology,  janvier 

1906). 

i3)  Santoa  Fernandéz  (J.)-  ~  La  stovaïne  facilite  l'opération  de  Tentropion 
de  la  paupière  inférieure  (La  estovaina  facilita  la  operacton  del  entropion 
del  parpado  inferior)  (Analee  de  oftalmologia^  n»  a,  août  1906). 

rO  Calllaud  —  Fistules  congénitales  de  la  région  lacrymale  (Soc,  d'opht.  de 
Pariât  6  février  1906). 

i5)  Jurnitaohek  (Fblix).  —  Un  cas  de  tarsito  syphilitique  (Ein  Fall  von 
Tarsitis  syphilitica,  (Zeitsch.  f,  Angenheilk.^  XII,  p.  376). 

16)  Phil  (ALBm).  —  Un  petit  changement  donné  à  la  section  de  la  peau  dans 
ropération  de  Kroénlein  :  résection  temporaire  de  la  paroi  orbitale  exté- 
rieure  (Ein   Kleine   Ab&nderung  des  Haulschnittes  bei  der  tempor&ren 
Resection  dèr  ftusseren  Orbitalwand  nach  Kroenlein)  (CentralbL  fûrprakl. 
-  Augenheilk.t  juin  1906).  » 

i)  Le  mémoire  de  De  Berardinis  est  intéressant,  surtout 
par  les  figures.  Dans  treize  interventions  de  blépharoplastie, 
trois  fois  seulement  il  a  eu  recours  à  des  lambeaux  pédon* 
culés  du  voisinage,  les  autres  fois  à  des  greffes  dermo-hypo- 
dermiques  empruntées  aux  téguments  du  bras.  Ce  dernier 
procédé  peut  donner  des  résultats  excellents,  malgré  tout  ce 
qui  a  été  dit,  mais  aux  conditions  suivantes  :  débridement 
large  de  la  cicatrice  palpébrale,  décollement  de  ses  bords, 
excision  du  tissu  cicatriciel;  tarsoraphie  permanente,  pendant 
quatre  ou  cinq  mois  ou  plus,  ce  qui  est  indispensable,  non 
seulement  pour  assurer  la  greffe  sur  vaste  surface,  mais  aussi 
pour  éviter  la  rétraction  si  regrettable  ;  lambeaux  très  larges 
(au  moins  le  double  ou  plus,  de  la  perte  de  substance  à  com- 
bler), parfaitement  débarrassés  du  tissu  cellulo-adipeux  sous-  ' 
cutané  et  rendus  ainsi  très  minces;  sutures  nombreuses,  tout 
le  long  du  bord  décollé  de  la  plaie,  pour  bien  fixer  le  lambeau, 
en  faciliter  l'adhésion  et  en  rendre  plus'  riche  et  plus  sûre  là 
nutrition;  pansement  légèrement  compressif,  par  un  petit 
rouleau  ou  tampon  de  gaze  ne  dépassant  pas  le  bord  du  lam- 


134  R£VUC  GÉNÉRALE 

beau  ;  occlusion  des  deux  yeux  pendant  cinq  jours  et  alimen- 
tation liquide  ;  précautions  extrêmes  en  renouvelant  le  panse- 
ment, car  une  traction  un  peu  brusque  pourrait  arracher  tota- 
lement ou  partiellement  le  lambeau;  compression  douce  et 
uniforme  par  le  pansement,  même  plusieurs  jours  après 
Tadhésion  parfaite  de  la  greffe.  En  opérant  ainsi,  on  ne  crain- 
dra ni  la  nécrose  du  lambeau,  ni  son  insuffisance,  ni  son 
recroque villement.  Les  résultats  éloignés  sont  excellents,  le 
lambeau  se  conservant  large,  souple,  avec  parfois  des  plis 
comme  une  paupière  normale,  reconnaissable  seulement  à  sa 
couleur  légèrement  plus  pâle  que  la  peau  environnante. 

A.  ANTONBLLI. 

2)  Zentmayer  et  Weisenburg  ont  observé  une  thrombose 
ayant  probablement  son  origine  dans  le  sinus  caverneux  et 
qui,  au  début,  n^affectait  que  ce  sinus.  A  part  les  symptômes 
habituels  de  la  thrombose  du  sinus  caverneux,  on  observait 
des  signes  d'envahissement  du  côté  des  nerfs  crâniens  plus  ou 
moins  lésés.  Ceci  était  en  rapport  avec  des  troubles  de  la 
menstruation.  Il  s'agissait  d'une  femme  de  trente-quatre  ans, 
nerveuse,  n'ayant  fait  aucune  maladie  antérieure  particulière, 
et  qui  présentait  de  l'etophtalmie  et  du  ptosis  du  côté  droit 
avant  Tâge  de  huit  ans  ;  à  la  première  apparition  des  mens- 
trues, les  phénomènes  s'accrurent  et  s'accompagnèrent  de 
douleur.  A  la  suite,  Texophtalmie  et  le  ptosis  devinrent  plus 
marqués,  surtout  à  l'approche  de  la  menstruation.  Cinq  ans 
après  son  mariage,  la  malade  se  plaignait  de  l'intensité  des 
symptômes  et  de  leur  persistance.  Deux  mois  après,  on  put 
affirmer  qu'elle  était  enceinte.  Après  Taccoùchement,  elle 
avait  du  ptosis  des  deux  côtés,  mais  son  exophtalmie  et  son 
ptosis  de  l'œil  droit  avaient  notablement  diminué.  Le  ptosis 
de  l'œil  gauche  disparut  rapidement.  L'examen  des  paupières 
montrait  une  congestion  veineuse  intense.  Le  nerf  optique  du 
*  côté  droit  était  atrophié,  celui  du  côté  gauche  un  peu  pâle.  En 
plus,  il  y  avait  une  ophtalmoplégie  complète,  interne  et 
externe,  du  côté  droit,  avec  une  paralysie  de  la  V*  paire, 
parésie  de  la  VII*,  IX«,  XI*  et  XII*  paires.  Du  côté  gauche, 
paralysie  partielle  de  la  III^  paire.  Les  auteurs  admettent 
rhypothèse  d'une  thrombose  du  sinus  caverneux,  qui  se  serait 


MAUDIES  DES  PAUPIËftES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL/ ETC.  135 

propagée  à  l'autre  côté,  puis,  enfin,  extension  au  sinus  pétreux 
supérieur  et  inférieur,  ce  qui  expliquerait,  vu  la  pression  exer- 
cée, les  symptômes  qu'on  observait  du  côté  des  nerfs. 


3)  D'après  Texamen  des  cas  cliniques  assez  nombreux,  Shiba 
conclut  que  les  dacryocystites  qui  accompagnent  souvent  le 
lupus  de  la  face  et  des  paupières,  ne  sont  pas  toujours  de 
nature  tuberculeuse,  et  qu'au  contraire,  dans  la  plupart  des 
cas,  il  s'agit  d'une  affection  purement  inflammatoire.  D  un 
autre  côté,  la  dacryocystite  tuberculeuse  n'est  point  si  rare 
qu'on  le  croit  généralement,  seulement  on  la  méconnaît  sou- 
vent, parce  qu'elle  se  présente  comme  une  simple  dacryocys- 
tite suppurée  en  un  phlegmon  du  sac.  Dans  quelques  cas 
rares,  sa  marche  clinique  est  si  caractéristique  que  Terreur 
n'est  pas  possible.  Un  symptôme  qui  doit  la  faire  suspecter 
est  un  épaississement  de  la  paroi  du  sac  qui  ne  disparait  pas 
sous  la  pression  du  doigt  et  qui  ne  fait  sortir  que  peu  ou  point 
de  liquide  par  les  points  lacrymaux,  tandis  que  le  liquide 
injecté  sort  facilement  par  le  nez.  Le  développement  de  gra- 
nulations dans  les  voies  lacrymales  qui  produit  la  résistance 
spéciale  à  la  pression  du  doigt  n'est  pas  assez  complet  pour 
empêcher  l'écoulement  pas  le  nez.  Les  observations  de  l'auteur 
engagent  donc,  dans  tous  les  cas  de  dacryocystite  grave,  à 
pratiquer  l'extirpation  du  sac,  seule  méthode  radicale. 

KRUKENBBRG. 

4)  Plitt  donne  d'abord  un  aperçu  critique  des  quelques  tra- 
vaux parus,  puis  il  décrit  un  cas  de  tuberculose  des  deux 
glandes  lacrymales.  En  présence  de  la  grande  mobilité  des 
glandes  et  de  l'absence  de  tout  symptôme  d'irritation,  on 
diagnostiqua  tout  d'abord  une  simple  luxation,  mais  l'examen 
ultérieur  démontra  qu'il  s'agissait  d'une  tuberculose  qui  s'ac- 
compagna bientôt  de  tuberculose  du  sac  lacrymal.  Le  diag- 
nostic est  donc  difficile  au  début  et  Plitt  croit  qu'il  faut  s'en- 
tourer de  tous  les  renseignements  utiles  et  recommande  dans 
les  cas  douteux  de  faire  une  excision  exploratrice  pour  l'exa- 
men histolc^que,  bactériologique  et  l'inoculation  à  un  animal 
et  même  une  injection  de  tuberculine.  krukbnbbro. 


136  REVUE  GÉNÉRALE 

5)  Ardouin  rapporte  Tobservation  d*un  homme  de  cin- 
quante*neuf  ans,  chez  lequel,  àTaide  de  Topération  Krônlein, 
il  a  enlevé  un  sarcome  orbitaire  formant  une  masse  aplatie 
entre  le  globe  et  le  périoste  de  la  paroi  orbitaire  inférieure. 

L^auteur  étudie  en  détails  Tanatomie  de  la  paroi  orbitaire 
externe,  les  divers  temps  de  l'opération  et  les  modifications 
apportées  au  procédé  de  Krônlein.  Il  montre  également  les 
indications  de  l^opération,  c'est-à-dire  son  but  diagnostic  et 
thérapeutique.  Comme  résultats,  il  cite  la  statistique  de  Hel- 
bron,  cent  quarante  cas,  deux  énucléations  seulement  et, 
comme  conclusion,  il  admet  que  l'opération  est  sans  danger 
pour  la  vie  et  que  si  elle  est  bien  exécutée  elle  ne  peut  par 
elle-môme  provoquer  aucun  accident.  b  n. 


6)  Pfeiffer  rapporte  une  observation  typique  de  chlorome. 

Il  s'agit  d'un  enfant  qui  présenta  une  suppuration  de  Foreille 
moyenne  droite,  puis  une  exophtalmie  bilatérale  avec  chémo- 
sis  et  troubles  graves  de  la  vue.  Rapidement  apparut  une 
anémie  intense  puis  des  hémorragies  conjonctivales  et  un 
affaiblissement  considérable.  Ensuite  on  vit  apparaître  des 
adénopathies  sous-maxillaires  et  une  tuméfaction  de  la  région 
temporale  de  chaque  côté.  Quatre  mois  après  le  début  de  la 
maladie  la  mort  survint  dans  le  marasme. 

L'autopsie  montra  des  tumeurs  gris  verdâtre  dans  le  tissu 
orbitaire,  des  tumeurs  semblables  étaient  disposées  en  nappes 
dans  la  dure-mère,  le  long  des  grands  sinus  veineux;  elles 
existaient  également  dans  la  fosse  temporale,  le  long  de  la 
colonne  dorsale,  dans  les  ganglions  du  cou,  le  foie  et  les  deux 
reins.  L'examen  histologique  montra  que  le  tissu  néoplasique 
était  constitué  par  des  cellules  rondes  avec  un  gros  noyau  rond 
et  un  étroit  protoplasma,  la  plupart  du  temps  serrées  sans 
ordre  les  unes  contre  les  autres,  parfois  ordonnées  en  traînées 
allongées  ;  un  tissu  conjonctif  très  ténu  existait  entre  ces  cel- 
lules ;  il  y  avait  peu  de  vaisseaux. 

Pfeiffer  rappelle  les  particularités  caractéristiques  du  chlo  - 
rome  :  i®  exophtalmie  avec  atrophie  optique  ;  2®  otite 
moyenne  avec  tuméfaction  de  la  région  temporale  ;  3®  anémie 
ou  plus  exactement  tableau  de  la  leucémie  aiguë  (mononu 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES.  DE  L*APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     137 

cléose,   adénopathies,  hémorragies)  ;   4*  rapide  évolution  de 
raiFection  et  jeune  âge  du  malade.  r. 

7)  Hocher  et  Lafon  opérèrent  une  tumeur  de  la  tête  du 
sourcil  qu'ils  prirent  d'abord  pour  un  kyste  dermoïde.  Le 
malade  avait  reçu,  en  1874»  au-dessus  de  Tœil  gauche,  un 
violent  coup  de  tète  de  cheval.  Le  résultat  immédiat  fut  une 
énorme  bosse  sanguine  qui  laissa  plus  tard  une  petite  tumeur 
de  la  grosseur  d'un  pois,  laquelle  insensiblement  augmenta 
pour  atteindre  le  volume  d'une  noisette.  Ce  n'est  que  pendant 
l'opération  qu'ils  constatèrent  que  la  tumeur  était  bleuâtre  et 
en  l'ouvrant  il  s'écoula  du  sang.  L'examen  microscopique 
démontra  qu'il  s'agissait  d'un  angiome.  h.  dor. 

8)  Jocq»  présente  un  homme,  de  soixante-trois  ans,  guéri 
d'un  ectropion  sénile  prononcé  et  du  larmoiement  consécutif 
par  les  cautérisations  verticales  associées  à  la  blépharorraphie 
médiane.  pbchin. 

g)  Faure-Lacaussade  a  observé  un  épithélioma  des  pau- 
pières de  l'œil  gauche  chez  un  homme  de  soixante-quinze  ans 
et  dont  le  début  remonte  à  vingt-cinq  ans.  Les  deux  pau- 
pières sont  détruites  par  le  néoplasme,  ainsi  que  le  globe  ocu- 
laire. La  tumeur  est  restée  localisée.  Il  n'y  a  pas  d'engorge- 
ment ganglionnaire.  Pas  de  douleur.  pbchin. 

10)  De  Lapersonne  et  Mettey  montrent  les  préparations 
histologiques  d'un  cylindrome  de  la  glande  lacrymale  orbi- 
taire.  Il  s'agissait  d'une  tumeur  récidivée  de  l'orbite  et  prise 
pour  un  sarcome  de  l'orbite  chez  un  homme  de  vingt-huit  ans. 
Exentération  de  Torbite.  pbchin. 

1 1)  Trois  jours  après  une  cautérisation  du  cornet  inférieur 
droit,  Stewart  a  vu  se  développer,  chez  une  jeune  fille  de  seize 
ans,  un  phlegmon  de  la  paupière  et  de  la  région  supra-orbi- 
taire  du.  même  côté.  stbphbnson. 

la)  Le  malade  de  Smydacker  a  été  gravement  brûlé,  pen^ 
dant  une  attaque  d'épilepsie.  Comme  conséquence,  il  eut  des 


138  BEVUE  GÉNÉRALE 

cicatrices,  qui  ont  formé  un  ectropion  très  marqué.  Uauteur 
enlève  un  large  lambeau  de  peau  au  cou,  vers  l'angle  formé 
par  la  clavicule,  il  le  divise  en, deux  parties,  sans  toutefois  les 
séparer  Tune  de  Tautre  et  l'applique  respectivement  à  la  place 
des  deux  paupières.  Il  fait  ainsi  une  espèce  de  pont,  pendant 
six  jours,  jusqu'à  ce  que  les  extrémités  aient  été  complètement 
cicatrisées.  Le  résultat  a  été  très  satisfaisant.  coburn. 

i3)  Santos  Fernandez  nous  a  déjà  signalé  les  avantages  de 
la  stovaïne  comme  anesthésique  local,  il  y  revient  au  sujet  de 
Tentropion  et  montre  les  facilités  que  procure  cet  agent  qui 
aurait  quelque  supériorité  sur  la  cocaïne.  Trois  observations 
complètent  l'article.  o.  d. 


RAPPORTS    DB    l'oPHTALMOLOGIE   AVEC   LA    PATHOLOGIE   GéNÉRALE 


i)  Nadal.  —  Troubles  pupîllaires  chez  les  paralytiques  généraux.  Leur  valeur 
diagnostique  (Thèse  de  Montpellier,  25  juillet  1906). 

2)  CtMiulfaPcl  et  Rendu.  >-  Méningite  tardive  dans  un  cas  de  zona  ophtal* 
mique  (Soc,  méd,  des  hôp,  de  Pans,  8  février  1907). 

3)  Tenzep.  —  L'état  du  fond  de  Toeildans  les  affections  de  Voreiiïe  (A reh.  f, 
Ohrenh,,  LXIII,  1-2). 

4)  Germann  (Ph.).  —  Sommes-nous  autorisé,  lorsque  la  vue  est  menacée  par 
une  grossesse,  à  ordonner  Taccouchement  prématuré  ou  Tavortement?  (Ist 
es  berechtigt,  bei  Gefahrdung  der  Schkraft  durch  Schwangerschaft,  die 
Ëinleitung  der  Kûnstlichen  Frîihgebui't  oder  einen  Abortus  zu  verlangen?) 
(St-Petersbarger  med.  Wochens,  n»  36,  1906). 

5)  Koater.  —  Quelques  mots  sur  le  traitement  de  la  tuberculose  oculaire 
par  la  tuberculine  (lets  over  behandeling  van  tuberculose  van  het  ooe*  mit 
tuberculine)  (97*  Réanion  de  U  Sociéli  néerlandaise  d'opMàlmoïoffie, 
47  sle.  Jaarverslag  van  het  nederlandsch  Gasthuis  voor  Oogùjders^  p.  445, 
Utrecht  1906). 

6)  Wupdemann  (H.-V.).  —  Goitre  exophtalmiaue  atvpique,  endothéliome 
de  la  pituitaire  et  du  corps  thyroïde  (At^pical  exophthalmic  goiter,  with 
endothelioma  of  the  piluitary  and  thyroid  bodics)  (Ophthalmology,  avril 
1906). 

7)  Spaar  (E.-D.)*  --  La  photophobie  est  un  réflexe  d'origine  nasale  (Photo- 
phobia  a  nasal  reflex  (Boston  med,  and  Surg,  Journ,,  mars  1906). 

8)  Harman  N.  Biahop.  —  La  pseudo-fièvre  des  foina  (False  hay  fever)  (Brit, 
med.  Journal,  août  1905). 

9)  Porter  (E.-IL).  —  Un  cas  d'acromégalie  avec  symptômes  oculaires  inté- 
ressants (A  case  of  acromegalia  with  interesting  eyes  symptoms)  (Ophthal-' 
mie  Record j  juin  1906). 

10)  Monod,  Raulin,  Aubaret.  —  Troubles  oculaires  d'origine  obstétricale 
(Société  de  méd,  et  de  chirurg,  de  Bordeaux  et  Journal  de  médecine  de 
Bordeaux^  28  octobre  1906;. 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  139 

II)  QMTopcl  (H.),  —  Un  cas  rare  d'empoisonnement  par  Talcool  méthylique 
(Au  unusual  case  of  methyl  alcohol  poisoning)  (Ophth,  Aecorcf,,  juin  iQoS) 

I»)  Chappentier.  —  Myasthénie*  bulbo-spinale  chez  un  tabëtique  (Soc,  de 
neurologie^  8  novembre  1906), 

i3)  Remlitiger.  ^  Ooitre  exophtalmique  consécutif  à  une  morsure  de  chien 
enragé  (Soc,  méd,  des  hdp.  de  Paris ,  3o  décembre  igo6). 

14]  Possefc  Rigobert.  —  Un  cas  d'hémianopsie  corticale  après  un  trauma- 
tisme (£in  Fall  von  corticaler  Hemianopsie  nach  einem  Trauma  (Zeitsch, 
f,  Augenheilk.,  X!II,  p.  794). 

1)  Nadal  étudie  les  troubles  pupillaires  aux  trois  périodes 
de  la  paralysie  générale.  Dans  la  première  période  on  observe 
de  rinégalité  pupillaire  (une  pupille  en  mydriase,  l'autre  en 
myosis  ;  les  deux  pupilles  inégalement  dilatées  ou  rétrécies  ; 
une  pupille  normale,  Tautre  en  mydriase  ou  myosis)  de  la 
mydriase,  du  myosis,  de  la  déformation,  de  l'irrégularité  et 
excentricité  pupillaires,  la  perte  du  réflexe  à  la  lumière,  le 
signe  d*Argyll-Robertson.  L'auteur  passe  alors  en  revue  les 
symptômes  pupillaires  dans  les  affections  dont  le  diagnostic 
doit  être  fait  avec  la  paralysie  générale  (états  maniaques  « 
mélancoliques, .  folie  périodique,  confusion  mentale,  neu- 
rasthénie, hystérie,  etc.).  Dans  la  deuxième  et  la  troisième 
période  on  retrouve  les  mêmes  symptômes,  mais  tandis  que 
dans  la  première  période  ils  soiit  passagers,  intermittents, 
variables,  ils  sont  dans  les  deux  autres  définitifs.  Suivent 
trente-cinq  observations.  bbnbzbch. 

2)  Chauffard  et  Rendu  rapportent  l'observation  d'une 
femme,  trente-huit  ans,  entrée  à  l'hôpital  le  cinquième  jour 
d'une  maladie  caractérisée  par  une  céphalée  intense,  des  névral- 
gies très  douloureuses  de  la  moitié  gauche  de  la  face  et  une 
éruption  vésiculeuse  de  Taile  gauche  du  nez  et  de  la  tempe 
gauche  :  zona  ophtalmique. 

La  ponction  lombaire  donne  un  liquide  normal.  Le  lende- 
main, on  trouve  de  la  raideur  douloureuse  dans  les  muscles 
cervicaux.  Les  mouvements  de  flexion  sont  impossibles,  le 
pouls  est  à  56,  la  céphalée  toujours  très  intense,  pas  de 
Kernig.  Deuxième  ponction  lombaire  :  liquide  peualbumineux, 
beaucoup  de  lymphocytes.  Guérison  au  bout  de  douze  jours. 
Ces  faits  permettent  de  suivre  l'évolution  du  processus  patho- 
génique  :  lésion  initiale  du  ganglion,  infection  ascendante  de 
la  racine  postérieure  et  de  la  méninge. 


i40  REVUE  GÉNÉRALE 

La  lymphocytose  n*est  donc  pas  un  symptôme  du  zona, 
mais  de  la  complication  méningitique  secondaire.  La  ménin- 
gite semble  ne  plus  avoir  été  uniquement  cervicale.  Il  est 
intéressant  de  noter  la  corrélation  topographique  du  zona  et 
de  la  raideur  musculaire  (signe  de  Kernig).  Dans  le  cas  actuel  : 
zona  ophtalmique  et  raideur  du  cou.  Dans  un  cas  rapporté 
par  Chauffard  et  Rivet  :  zona  thoraco-abdominal,  signe  de 
Kernig  k  localisation  spinale  inférieure.  r. 

3)  Tenzer  sur  un  nombre  considérable  de  malades  atteints 
d'affections  de  Toreille  non  compliquées  n'a  noté  que  5  fois  des 
lésions  du  fond  de  Tœil.  D'autre  part  il  a  réparti  en  2  groupes 
76  cas  daiFeclions  d'oreilles  compliquées  de  troubles  intra- 
craniens,  suivant  que  la  lésion  intra-crânienne  était  simple 
ou  multiple  :  Dans  le  premier  groupe,  7  abcès  extra  duraux 
donnaient  a  fois  une  altération  du  fond  d'œil;  8  méningites 
avec  4  altérations  du  fond  d'œil;  12  thromboses  de^  sinus, 
2  altérations  du  fond  ;  8  abcès  cérébraux,  4  lésions  du  fond; 
5  abcès  cérébelleux,  4  altérations  du  fond  ;  soit  24  cas  sur  4o 
où  le  fond  d'œil  était  resté  normal.  Dans  le  deuxième  groupe 
lésions  multiples  du  cerveau  ou  des  méninges,  20  fois  le  fond 
de  Tœil  est  normal  sur  36  cas.  D'une  façon  générale  Tappa- 
rition  des  altérations  du  fond  d'œil  est  de  très  haute  impor- 
tance, car  elle  permet  d'affirmer  presqu'à  coup  sûr  la  com- 
plication intra-cranienne.  n. 

4)  Germann  démontre  par  l'observation  de  4  cas  de  kérato- 
malacie,  de  i  de  névrite  optique  terminée  par  atrophie  et  de 
1  cas  de  rétinite  ^Ibuminurique,  qu'il  est  urgent  de  réclamer 
soit  Tavortement,  soit  l'accouchement  prématuré. 

H.  DOR. 

Tï)  Pour  le  traitement  de  la  tuberculose  oculaire  Koster  comr 
mence  par  le  repos,  l'atropine  et  un  régime  reconstituant, 
puis  si  cela  ne  donne  aucun  résultat  il  passe  au  traitement 
mercuriel  (frictions  d^onguent  gris)  ;  ensuite  il  a  recours  aux 
insufflations  dair  dans  la  chambre  antérieure;  ce  dernier 
moyen  qu'il  a  recommandé  il  y  a  quelques  années  lui  a  donné 
dans  quelques  cas  d*iritis  ou  de  kératite  tuberculeuse  de  très 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETO.  141 

bons  résultats.  Enfin,  si  rien  ne  réussit,  il  a  recours  à  l'emploi 
de  la  tuberculine  T.  R.  selon  la  méthode  de  Hippel  (voir 
Rev.  ffénér,;  XXIV,  igoS,  p.  8a).  Il  cite  une  observation  dans 
<  laquelle  le  traitement  dura  trois  mois  et  où  la  vision  monta 
de  3/60  à  8/ 10.  Dans  un  second  cas,  le  résultat  fut  moins 
évident.  h.  dor. 

6)  Wûrdemann  décrit  un  cas  de  goitre  atypique  :  exophtal* 
mie,  chémosis  et  sécrétion  purulente.  Ulcération  de  la  cornée, 
vision  considérablement  diminuée.  Ecoulement  purulent  par 
les  narines,  rien  d  anormal  pourtant  dans  les  sinus.  Un  œil 
est  énucléé,  on  ne  trouve  rien  dans  Torbite.  La  cornée  de 
l'autre  œil  finit  par  éclater,  issue  du  cristallin.  Le  malade 
meurt  rapidement  de  méningite.  A  Tautopsie  on  constate  : 
méningite,  dilatation  des  vaisseaux  de  l'orbite,  névritô  optique 
et  petit  abcès  dans  le  nerf  optique  probablement  secondaire  à 
la  méningite,  endocardite,  glande  thyroïde  et  pi tuitaire  hyper- 
trophiées avec  dégénérescence  endothéliale.  La  méningite  et 
la  mort  sont  considérées  comme  ayant  été  causées  par  la 
propagation  à  travers  l'éthmoïde  et  les  vaisseaux  de  l'infec- 
tion nasale  ou  bien  par  septicémie  générale,  due  d^ailleursà 
l'infection  nasale.  Nombreuses  micro-photographies  accompa- 
gnent ce  travail.  coburn. 

7)  Spear  prétend  que  la  photophobie  est  un  réflexe  nasal. 
C'est  une  constatation  banale  que  celle  d'apercevoir  une 
lumière  brillante  lorsqu^on  éternue.  Il  peut  en  être  de  même 
lorsqu'on  est  atteint  d'une  hypersensibilité  de  la  muqueuse 
nasale.  L'occlusion  des  paupières  est  plutôt  le  fait  d'une  action 
nasale,  que  d'une  action  oculaire.  Ce  qu'on  désigne  sous  le 
nom  de  fièvre  des  foins  n'est  qu'un  réflexe  physiologique 
exagéré.  La  photophobie  est  un  symptôme  nasal  aussi  bien 
que  Tétemuement,  le  larmoiement,  le  vertige,  les  nausées,  etc. 
L^auteur  a  observé  un  garçon  qui  souffrait  beaucoup,  étant 
constamment  exposé  à  regarder  une  lumière  électrique.  Il 
n^'avait  pourtant  rien  du  côté  de  l'œil,  mais  était  atteint  d'une 
hypertrophie  des  cornets.  Le  traitement  de  cette  hypertrophie 
fit  cesser  la  photophobie.  goburn. 


142  KEVUE  GÉNÉRALE 

8)  Harmàn  rapporte  en  détail  le  cas  d  une  fièvre  des  foins 
dans  laquelle  la  correction  de  Famétropie  mit  fin  aux  réci* 
diyes.  Incidemment,  il  parle  d'une  «  demi*douzaine  »  de  cas 
pareils.  sTBpHsiffloiv. 

9)  Le  malade  de  Porter  avait  une  hypertrophie  du  corps 
thyroïde,  de  Texophtalmie,  ses  pupilles  réagissaient  peu.  Stra- 
bisme divergent  unilatéral.  Mouvements  limités  du  globe  de 
Tautre  côté.  A  l'ophtalmoscope,  un  œil  est  atteint  de  neuro- 
rétinite  aiguë,  Tautre*  d'atrophie  optique  et  cécité  com- 
plète. COBVRlf. 

10)  Monodj  Raulin  et  Aubaret  rapportent  l'observation  d'un 
enfant  nouveau-né  venu  après  uu  très  long  travail  et  une 
application  de  forceps.  Il  présentait  un  œdème  de  la  paupière 
supérieure  droite  et  sa  cornée  avait  l'aspect  de  la  kératite 
interstitielle.  Cette  opacité  cornéenne  disparut  quinze  jours 
après.  Il  se  pourrait  qu'il  s'agisse  d'une  lésion  indirecte  pro- 
voquée par  la  compression  des  troncs  nerveux  pendant 
l'application  du  forceps  et  ayant  altéré  la  nutrition  de  la 
cornée.  morbav. 

1 1)  Le  malade  de  Gifford  s'était  occupé  à  peindre  dans  une 
chambre  fermée  et  pendant  quatre  heures  avec  des  matières 
colorantes  dissoutes  dans  Talcool  de  bois.  Deux  heures  après 
il  devint  absolument  aveugle  et  ce  n'est  qu^une  semaine  après 
qu'il  put  distinguer  la  lumière  ;  il  put  même  commencer  à  lire 
au  bout  de  trois  semaines.  Mais  de  nouveau  il  perd  la  vision 
et,  durant  six  mois,  il  est  aveugle.  De  nouveau  on  note  une 
légère  amélioration  qui,  au  bout  d'un  an,  est  assez  considé- 
rable. Il  est  curieux  de  remarquer  que  le  réflexe  patellaire 
disparaissait  lorsque  la  cécité  existait,  puis  reparaissait.  Un 
autre  cas  est  rapporté  où  Ton  employa  l'alcool  pour  chauffer 
de  l'eau.  La  vision  fut  réduite  à  20/200.  Comme  la  chambre 
était  petite,  l'auteur  admet  que  dans  ce  cas  il  y  eut  un  déga- 
gement par  l'alcool  qui  brûlait  de  gaz  aldéhido-formique. 

fîOBunir. 

1 2)  Charpentier  présente  un  sujet  de  trente-six  ans,  syphi- 


VARIA  143 

litique  depuis  dix  ans,  atteint  de  tabès  avec  Argyll-RobertsoQ, 
myosis;  mais  il  y  eut  de  plus  myasthénie,  ptosis  bilatéral, 
paralysie  faciale,  déviation  de  la  langue,  troubles  de  la  parole. 
A  un  moment  donné,  les  phénomènes  bulbaires  s'accentuèrent 
rapidement,  puis  rétrocédèrent  progressivement.  Aujourd'hui 
la  myasthénie  a  disparu;  le  malade  reste  simplement  tabé- 
tique.  R. 

i3)  Remlinger  a  observé  chez  un  soldat  turc,  mordu  par  un 
chien  enragé,  cinq  jours  après  cette  émotion,  une  hyper- 
trophie du  corps  thyroïde  et  tous  les  autres  symptômes  base- 
dowiens.  Le  sujet  n^avait  aucune  tare  héréditaire  névropa- 
thique  et  n'était  pas  lui-même  névropathe,  au  contraire  très 
calme.  Une  émotion  violente  semble  donc  pouvoir  amener  la 
maladie  de  Basedow.  h.  dor. 


VARIA 


i)  Baylac.  —  £tude  comparée   de  la   iozicitë   de  la  slovaTne  et  de   la 
cocaïoe  (Société  de  médecine  de  Touloase,  a2  janvier  1906,  Arch.  méd,  de 
Tonloute,  10  février  1906), 
a)  Mliitx.  —  Cécité  suile  d'une  injection  de  paraffine  pour  prothèse   nasale 
(CenirailbUti  f.  Chirurgie,  2,  igoS). 

3)  Santos  Femandes.  —  Un  avantage  cl  un  inconvénient  évi table  de  la 
stovaîne  en  ophtalmologie  (Una  venlaja  y  un  inconveniente  remediables 
de  la  estovaTna  en  oftalmologia  (Soc.  Oftalm,  hiap,'&merie.^  mai  1906  et 
jirch,  f,  OfUim.  fcwp.-amcrjc,  juin  1906). 

4)  Baudry.  —  L'hygiène  oculaire  à  l'école  (Le  Nord  médical,  i«'  octobre 
1906). 

5)  Rollet  (Professeur).  —  Le  professeur    Gayct  (Lyon  médical,  ao  janvier 

6)  Péohin.  —  Rapport  sur  l'exercice  illégal  de  l'ophtalmologie  et  discussion 
de  ce  rapport  (Soc.  d'opM.  de  Paris,  6  février  et  6  avril  igo^). 

1)  Baylac,  à  la  suite  de  recherches  expérimentales,  décrit 
l'intoxication  stovaïnique  absolument  semblable  à  celle  de  la 
cocaïne. 

L'action  de  la  stovaîne  est  de  durée  plus  courte  que  celle  de 
la  cocaïne;  elle  ne  produit  pas  de  vaso-constriction;  sur  le 
cœur  elle  agit  d'une  façon  tonique. 

Son  prix  de  revient  est  inférieur  à  celui  de  la  cocaïne. 

B.  MORBAU. 


144  REVUE  GÉNÉRALE 

a)  Mintz  injectant  pour  la  deuxième  fois  de  la  paraffine  pour 
correction  nasale,  paraffine  à  43  degrés,  note  trois  minutes  après 
des  douleurs  dans  un  œil,  une  cécité.  L'auteur  pense  à  une 
thrombose  des  veines  nasale  externe,  ophtalmique  et  centrale 
de  la  rétine.  r. 

3)  Santon  Pernandez  croit  la  stovaïne  inférieure  à  la  cocaïne 
en  instillations,  supéneure  en  injections  sous-^conjonctivales. 
Le  rayon  d  action  de  la  stovaïne  en  injections  sous-cutanées 
est  plus  étendu  que  celui  de  la  cocaïne.  Comme  inconvénients 
l'auteur  rapporte  deux  cas  de  délire  avec  fièvre  après  Temploi 
de  la  stovaïne,  mais  les  doses  étaient  un  peu  fortes,  et  on 
peut  éviter  ce  danger  en  employant  des  solutions  diluées. 

O.  DUDRBUIL. 

6)  La  Société  d^ophtalmologie  de  Paris  approuve  les  con- 
clusions du  rapport  de  Péchin  qui  sont  les  suivantes  : 

1**  Toute  personne  qui,  non  munie  du  diplôme  de  docteur  en 
médecine,  fera  le  choix  de  verres  convexes,  concaves  ou 
cylindriques  ou  sphéro-cylindriques  par  l'une  quelconque  des 
méthodes  employées  pour  Texamen  'de  la  réfraction,  sera  con- 
sidérée comme  exerçant  illégalement  la  médecine  ; 

2^^  Il  est  interdit  d*exercer  Tophtalmologie  sous  le  couvert 
de  l'anonymat  ou  sous  une  appellation  impersonnelle,  telle 
que  oculiste  américain.  Cette  interdiction  est  à  ajouter  à  Tar- 
ticle  9  de  la  loi  du  3o  novembre  1892. 

La  Société  approuve  en  outre  toutes  les  mesures  propres  à 
la  répression  de  Texercice  illégal  de  la  médecine  en  général^ 
mesures  qui  s'appliqueront  également  à  l'exercice  illégal  de 
l'ophtalmologie. 

Elle  est  aussi  d'avis  d^appeler  lattention  sur  Timportance 
qu'il  y  a  à  appliquer  les  articles  2  (titre  II)  et  5  (titre  IV)  de 
la  loi  précitée  et  visant  l'exercice  de  la  médecine  en  France  par 
des  médecins  étrangers. 

La  Société  se  prononce  contre  la  création  d'un  ordre  des 
médecins.  pbchin* 

Le  Gérant  :  P.  Masson. 
Lyon.  ^  Imp.  A.  Rst  et  C\  4i  rue  Gentil;  --  450^0 


N"»  4  30  AVRIL  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Une  période  intéressante  de  l'historique 
de  la  cataracte* 


Par  H.  DOR 


L'ouvrage  de  Bariisch  est  le  premier  qui  fut  écrit  en  langue 
allemande.  Il  n'est  pas  plus  avancé  que  ses  prédécesseurs  au 
sujet  de  la  nature  et  du  siège  de  la  cataracte,  bien  qu'il  donne 
un  assez  grand  nombre  de  gravures  sur  bois  dont  quelques- 
unes  sont  très  bonnes.  Pour  la  cataracte  il  indique  d'abord 
des  causes  générales  (p.  44)*  La  cause  la  plus  importante  de 
la  cécité  et  de  toutes  les  maladies  est  le  péché...  D'autres  fois 
la  cécité  arrive  pour  être  un  exemple  aux  autres  hommes, 
comme  on  le  voit  dans  le  deuxième  livre  de  Tobie  où  on  lit: 
«  Dieu  laissa  arriver  ce  malheur  pour  que  la  postérité  ait  un 
exemple  de  patjence.  » 

Quant  aux  causes  corporelles,  il  indique  les  suivantes: 

1®  Cette  aiFection  provient  d'une  nature  spéciale  du  cerveau 
dont  le  liquide  «  albugineus  »  est  corrompu  et  dans  lequel  se 
coagule  une  matière  muqueuse  et  trouble  qui  s'épaissit  et  se 
dépose  devant  l'uvée  et  la  pupille. 

2®  Elle  peut  provenir  du  sang 

3^  Elle  peut  provenir  de  l'estomac,  du  foie,  de  la  rate  dont 


4  Nous  publions  ici,  avec  rautorisation  des  directeurs  et  de  l'éditeur, 
quelques  pages  extraites  d'un  travail  que  nous  avons  fait  pour  V Encylopédie 
françaUe  d'ophtalmologie  et  qui  paraîtra  dans  quelques  jours  dans  le  vol.  VII 
de  cet  ouvrage.  Nous  étudions  d'abord  Thistoriquc  des  maladies  du  cristallin 
chez  les  Egyptiens,  les  Hébreux,  les  Grecs,  TEcole  d'Alexandrie,  les  Latins 
et  les  Arabes,  puis  nous  arrivons  à  une  période  plus  moderne  qui  commence 
avec  Bartisch* 

10 


146  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —H.  DOR 

les  mauvaises  vapeurs  montent  à  la  tête  et  troublent  la  vue. 

4®  Elle  peut  provenir  de  mauvaise  nourriture,  oignons,  ail, 
raifort,  gruau,  écrevisses,  morue,  etc. 

5®  d'avoir  trop  pleuré 

6^ ....  d'une  trop  longue  abstinence  des  fonctions  sexuel- 
les  

7<* de  causes   extérieures:   coups,    blessures,    chutes, 

piqûres,  etc.. 

lien  connaît  5  espèces  d'après  leur  couleur:  blanche, grise, 
bleue,  verte  et  jaunâtre.  Quant  à  sa  thérapeutique,  en  dehors 
de  l'opération,  c'est  une  polypharmacie,  que  Ton  peut  compa- 
rer à  l'exemple  que  nous  avons  cité  plus  haut  d'Ambroise  Paré, 
mais  en  outre  il  indique  dès  amulettes  à  porter  sur  la  peau  nue, 
dans  de  charmants  médaillons  dont  il  donne  les  dessins,  c'est 
par  exemple  une  langue  de  renard  desséchée,  mais  il  a  soin 
d'ajouter  que,  si  c'est  pour  un  homme,  la  langue  doit  prove- 
nir d'un  renard  mâle,  pour  la  femme,  d'un  renard  femelle. 
Dans  une  planche  très  bien  exécutée,  il  indique  encore  l'in- 
fluence des  diverses  constellations  des  étoiles  sur  les  diverses 
parties  du  corps.  Enfin,  pour  donner  une  idée  de  la  concep- 
tion générale  de  Bartisch  sur  l'éducation  des  oculistes,  je 
citerai  quelques-uns  des  douze  commandements  que,  sembla- 
bles ii  la  Thorah  des  anciens  Hébreux,  il  promulgue  comme 
un  nouveau  Décalogue. 

I®  Tout  oculiste  ou  chirurgien  doit  avoir  été  conçu,  mis  au 
monde  et  élevé  par  des  parents  craignant  Dieu,  pieux,  ver- 
tueux et  honnêtes. 

a<*  11  ne  suffit  pas  qu'un  oculiste  ait  des  parents  pieux,  mais 
il  doit  lui-même  être  chrétien,  avoir  une  foi  véritable  et  con- 
stante, commencer  toutes  choses  au  nom  de  Dieu  et  les  accom- 
plir de  même,  aimer  la  prière,  aller  à  l'église,  entendre  avec 
assiduité  la  parole  divine,  la  lire  lui-même,  aimer  Dieu  de 
tout  son  cœur  et  son  prochain  comme  soi-même. 

3®  Il  doit  avoir  étudié,  connaître  la  langue  latine,  l'anato- 
mie  du  corps  humain,  surtout  de  la  tête,  des  yeux  et  des  orga- 
nes génitaux ^ 

4®  Tout  oculiste  doit  dès  sa  jeunesse  avoir  étudié  et  pratiqué 

le  métier  de  barbier  ou  tout  au  moins  de  baigneur c'est 

pourquoi  ceux-là   ne  valent  rien  qui  viennent   de  quitter  la 


yËMOIRES  ORIGINAUX.  —  II.  DOR  147 

charrue  ou  le  char  de  fumier,  comme  le  font  la  plupart  des 
oculistes  actuels...  .Etc. 

Nous  allons  enfin  sortir  des  ténèbres  du  moyen  âge  ;  lorsque 
Kepler,  en  1611,  eut  démontré  la  valeur  physiologique  et 
optique  du  cristallin,  il  renversa  pour  toujours  la  doctrine 
antique  de  la  cataracte.  Il  fallut,  il  est  vrai,  encore  cent  ans, 
jusqu'à  ce  que  ses  principes  fussent  admis  par  tout  le  monde, 
mais  c'est  Kepler  qui  permit  à  Brisseau  et  Maitre-Jean,  au 
commencement  du  xvin«  siècle,  de  substituer,  dans  le  court 
espace  d'une  quinzaine  d'années,  aux  anciennes  théories  égypto- 
grecques,  qui  avaient  duré  plus  de  vingt  siècles,  les  connais- 
sances positives  de  l'ophtalmologie  moderne.  Le  \\n^  siècle 
doit  donc  être  considéré  comme  le  berceau  de  nos  connaissan- 
ces actuelles  et  il  vaut  la  peine  que  nous  nous  y  arrêtions 
quelques  instants. 

Déjà  quelques  années  avant  Kepler,  Plater  avait  essayé  de 
démontrer  l'impossibilité  du  développement  de  la  cataracte 
par  la  pénétration  dans  Tœil  d'un  liquide  au  travers  du  nerf 
optique.  «  Si  ab  aquœ  vel  humoris  in  oculi  globum  fieret  affluxu  : 
non  hœc  exigua  tantum  et  vix  lentis  instar  ampla  nasceretur 
materia,  sed  oculi  globus  totus  distentus  et  velut  hydropicus 
tumescet  »  et  il  ajouta  que  cette  explication  de  la  formation  de 
la  cataracte  est  «  ignorantiae  asylum  ». 

Au  milieu  de  ce  siècle  on  trouve  quelques  auteurs  qui 
indiquent  plus  ou  moins  clairement  que  le  siège  de  la  cataracte 
était  dans  le  cristallin,  ainsi  Rolfinck  qui  raconte  que  son 
collègue  Schellhammer,  ayant  eu  l'occasion  de  disséquer  les 
yeux  de  deux  personnes  opérées  de  cataracte,  trouva  le  cris* 
tallin  à  la  place  de  la  membrane  qu'il  s'attendait  à  rencontrer. 
Mais  il  ajoute  qu'il  ne  sait  pas  si  cela  se  passe  toujours  ainsi. 
((  Hoc  tamen  perpetuo  ita  avenire,  pronunciare  non  ausim.  » 
Mais  ce  sont  surtout  Franz  Quarré  et  Lasnier  qui  défendi* 
rent  cette  théorie  ;  malheureusement  ils  n'ont  laissé  aucun 
écrit,  et  nous  ne  connaissons  leurs  idées  que  par  des  citations. 
C'est  ainsi  que  Palfin  raconte  que  Lasnier  s'était  aperçu  dans 
plusieurs  de  ses  opérations  qu'il  n'avait  pas  enlevé  une  peau 
située  devant  le  cristallin,  mais  qu'il  avait  enlevé  le  cristallin 
lui-même;  il  appelait  cela  «  renverser  le  cristallin  de  son 
trône  9.  Il  parait  que  c^est  en  i65i  qu'il  fit  une  communica* 


148  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  H.  DOR 

tion  à  la  Société  de  chirurgie  de  Paris.  Quoi  qu'il  en  soit,  le 
célèbre  chirurgien  Mauriceau,  et  le  philosophe  Gassendi  se 
déclarèrent  partisans  de  Topinion  de  Lasnier.  En  effet,  déjà 
en  i658  Gassendi  écrit  qu'un  célèbre  chirurgien  de  Paris  a 
démontré  «  que  la  cataracte  siège  dans  le  cristallin  et  qu'on 
peut  voir  sans  cristallin  ».  Les  physiciens  adoptèrent  égale- 
ment cette  manière  de  voir  et  Borel  affirma  en  lôSy  que  «  la 
cataracte  n'est  pas  une  pellicule  mais  le  cristallin  opacifié  ». 

Mariotte  et  Kohault  se  déclarèrent  en  faveur  de  la  nouvelle 
doctrine.  Boerhaave  l'enseignait  également  à  Leyden  en  1707 
avant  de  connaître  les  travaux  de  Brisseau  et  de  Maitre-Jean. 
Mais  ces  quelques  voix  isolées  ne  réussirent  pas  à  se  faire  enten- 
dre du  public  et    ce   furent  Brisseau  et  Maitre-Jean  qui  fini- 
rent par  vaincre  les  résistances  de  l'Académie  des  science!^  de 
Paris.  Les  mémoires  de  cette  Académie  de  1705  i\  1708  sont 
encore  aujourd'hui  intéressants  à  consulter.  C'est  en  1706,  en 
effet,  que  Brisseau  présente  un  mémoire  dans  lequel,  se  basant 
sur  des  recherches  anatomiques  et  cliniques,  il  démontra  que 
la  cataracte  était  une  opacification  exclusivement  limitée  au 
cristallin.  Quelques  académiciens  restèrent  indifférents,  d'au- 
tres attaquèrent  la  proposition  de  Brisseau  ;  TAcadémie  passa 
à  Tordre  du  jour.  Brisseau  raconte  que  dans  une  société  où  il 
venait  d'exposer  sa  théorie,  Duvernoy,  professeur  à  l'Univer- 
sité de  Paris,  protesta  énergiquement.  Voici  du  reste  les  pro- 
pres paroles  de  Brisseau  :  «  Je   proposai  mon  opinion  sur  la 
cataracte   que   M.  Duvernoy  rebuta  fort  et   dit    devant   ces 
messieurs,  qu'il  me  conseillait,  en  ami,  de  ne  la  point  mettre 
au  jour,  si  je  ne  voulais  pas  perdre  ma  réputation,  parce  que 
je  trouverais  en  mon  chemin  des  gens  qui  me  culbuteraient.  » 
A  cela  Brisseau  répondit:»  Go  n'est  point  ceux  qui  défendent 
la  nouvelle  théorie  qui  risquent  leur  réputation,  mais  ceux  qui 
l'attaquent  et  la  combattent.  »  Mais  la  découverte  de  Brisseau 
aurait  pu  avoir  le  sort  de  celles  de  tant  d'inventeurs  méconnus, 
si  déjà  dix-huit  mois   plus  tard,  il   n'eût  trouvé  un  ardent 
défenseur  dans  la  personne  d'Antoine  Maitre-Jean   ce  chirur- 
gien du  Roy  ».  Celui-ci  raconte  comment  il  était  peu  à  peu 
arrivé  à  comprendre  que  la  cataracte  n'était  autre  chose  que 
le  cristallin  opacifié.  Ce  fut  d'abord  une  opération  de  cataracte 
qu'il  fit  en  1682   (je  cite  d'après  la  a^  édition,   Paris,  1722, 


MÉMOIRES  OAEGINAUX.  —  H.  DOR  149 

p.  119).  «  Après  que  j'eus  introduit  Taiguille  dans  Tœil,  et 
que  j'eus  détaché  la  cataracte,  je  maperçeus  qu'elle  s^avançait 
fort  en  devant,  lorsque  j'appuyais  Téguille  pour  l'abaisser  et 
qu'il  sortait  par  la  pupille  quelque   chose  de  blanc  et   fort 

flexible cela  me  fît  changer  la  situation  de  monéguille 

Mais  je  fus  fort  surpris  de  voir  un  corps  gros,  blanc  et  rond, 
qui  n'avait  point  la  forme  d*une  membrane,  rouler  sous  mon 
éguille.  Je  reportai  plusieurs  fois  la  pointe  de  mon  éguille  sur 
ce  corps  et  je  Tabaissay  :  après  quoi  je  vis  Tœil  fort  clair,  et  le 

malade  alors  distingua  les  objets  communs.  » «  Quelques 

jours  après,  la  cataracte  remonta  un  peu  et  j  aperçus  quelque 
chose  de  blanc  par  de  là  la  pupille,  qui  haussait  et  baissait  au 

moindre  mouvement  » Six  mois  plus  tard  il  fit  une  nouvelle . 

opération  «  pour  reprendre  ce  que  j'avais  abbaissé  par  le  bas 

et  lui  faire  faire  la  culebute,  comme  l'enseigne  Guillemeau 

et  je  m'aperçeus  aussitôt  que  je  faisais  remonter  ce  corps  blanc 
et  rond  que  j'avais  remarqué  la  première  fois,  mais  qui  ne  me 
parut  pas  si  gros  » .  L'opération  réussit  et  le  malade  vit  pen- 
dant dix-neuf  ans,  n'étant  mort  qu'en  l'année  1701. 

C'est  ensuite  une  opération  analogue  en  i685,  puis  l'exa- 
men d'un  œil  cataracte  «  d'un  pauvre  passant  qui  mourut  dans 
notre  hôpital  »,  et  enfîn  la  dissection  de  deux  yeux  d'une 
femme  qu'il  avait  opérée  six  mois  auparavant. 

Si  Brisseau  et  Maitre-Jean  avaient  réussi  à  démontrer  par 
des  observations  positives  la  vraie  nature  de  la  cataracte,  ils 
n'avaient  pas  encore  remporté  là  victoire,  car  tous  les  physi- 
ciens et  les  oculistes  les  plus  connus,  Méry,  de  la  Hire,  père 
et  fils,  Geoffroy,  Duvernoy,  Saint- Yves  et  Woolhouse  se  liguè- 
rent contre  ces  réformateurs  et  les  attaquèrent  violemment. 
Cependant  les  uns  après  les  autres  reconnurent  leur  erreur. 

En  1732  (et  non  pas  en  1786  comme  l'indique  Magnus), 
Saint- Yves  publie  dans  son  traité  les  lignes  suivantes  :  «  Des 
expériences  sans  nombre  ont  fait  reconnaître  Terreur  des 
anciens.  En  outre  M,  Barthélémy,  âgé  d'environ  soixante-dix 
ans,  dont  la  cataracte  tomba  toute  seule  et  se  logea  dans  la 
place  où  on  la  met  ordinairement  avec  Taiguille  de  sorte  qu'il 
vit  avec  la  même  facilité  que  l'on  voit  après  cette  opération 
lorsqu'elle  a  bien  réussi  »  (p.  247).  En  cela,  il  ne  faisait  du 
reste  que  suivre  l'Académie  elle-même^  car  voici  ce  qu'on  lit 


150  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  H.  DOH 

dan&Y Histoire  de  V Académie  royale  des  sciences ^  année   1708, 
p.  39  :  tf  La  vérité  commence  à  se  découvrir  sur  la  question  delà 

cataracte M.  Brisseau,  médecin  de  Tournay  et  M.  Antoine 

Maitre-Jean  tous  deux  inventeurs  en  même  temps  ou  plutôt 
restaurateurs,  sans  le  scavoir,  du  nouveau  sistème  de  feu 
M.  Rohault  qui  confondit  le  glaucoma  et  la  cataracte,  soute- 
naient et  par  une  suite  de  ce  sistème  et  par  des  expériences 
dont  ils  étaient  convaincus,  que  Ton  peut  voir  sans  cristallin, 
c'est-à-dire  sans  ce  qui  a  toujours  passé  pour  le  principal 
instrument  de  la  vision.  Quelque  étrange  que  soit  ce  para- 
doxe, r Académie  en  avait,  dès  Tannée  précédente  apperçu  la 
possibilité  ;  mais  enfin  il  est  devenu  un  fait  constant.  L'Aca- 
-démie  a  vu  un  cristallin  que  Ton  avait  tiré  à  un  prêtre  en 
présence  de  M.  Méry  et  elle  a  vu  ce  même  prêtre  lire  du  même 
œil  avec  une  forte  loupe  ces  gros  caractères,  que  les  impri- 
meurs appellent  Parangon.  »  La  Hire  et  Méry  suivirent 
l'exemple  de  Saint»- Yves,  mais  Woolhouse  persista  dans  la 
lutte  et  sa  longue  et  violente  querelle  avec  Heister  est  encore 
aujourd'hui-  intéressante  à  lire.  Dans  son  Apologie,  Heister 
écrit,  en  1717  :  «  Inter  honesfos  vero  huius  sententiœ  oppugna- 
tores,  merito  habeo,  laudoque,  D.D.  de  la  Hire,  Meryum^ 
aliosque  viros  egregios,  qui  veritatis  inveniendfrgratia  expéri- 
menta instituerunt Iter  inhonestos  auteni  adversarios^  non 

possum  non  referre  Wolhusium   (sive  Woolhouse)  ocularium 

natione  Britannum,  sed  Parisiis  degentem Cui  accesserunt 

Scriptores  Diarii  Eruditorum  Gallici,  quod  Journal  des  Savans 
appellatar.    » 

A  une  critique  acerbe  et  virulente  de  Woolhouse,  Heister 
répond  que  ses  objections  (quœ  tamen  non  expérimenta  sed 
tantum  ratiocinia  continent)  ne  sont  pas  suffisantes.  «  lUud 
non  sufficiunt  tam  aegre  tulit,  ac  si  crimen  laesae  Majestatis 
commisissem.  »  Les  deux  adversaires  échangent  alors  une 
longue  correspondance  en  latin,  mais^  un  jour,  Heister, 
poussé  à  bout,  reproche  à  Woolhouse  de  n'apporter  que  de 
«  futilia  Academicorum  argumenta  »  et  il  ajoute  entre  paren- 
thèses «  (en  bon  français,  fout.,  arguments)  ».  A  cela  Wool- 
house ne  tarde  pas  à  répondre  : 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  H.  DOR  151 

De  Paris  ce  3o  d'octobre  171 5. 

«  Monsieur, 

«  Je  ne  vous  écris  plus  en  latin  puisque  vous  entendez  si 
bien  la  langue  française.  M.  Ménager  lui-même  n'aurait  jamais 
mieux  réussi.  Quoi  ?  futilia  argumenta,  dites-vous,  veut  dire 
fout.,  argumens.  L'étymologie  est  parfaitement  trouvée,  mais 
Texpression  latine  n  a  jamais  voulu  dire  ce  que  les  polissons 
français  entendent  par  leur  phrase  vulgaire.  J'écris  au  moins 
plus  clairement  en  latin  et  nous  éviterons  à  Tavenir  des 
méprises  si  choquantes.  Venons  à  Taffaire.  Vous  savez  qu'il 
n'y  avait  que  votre  serviteur  qui  depuis  le  commencement  de 
cette  affaire  a  tenu  bon  contre  ses  amis  Brisseau  et  Antoine. 
C'est  par  mes  deux  lettres  que  TAcadémie  a  appris  que 
Gassendi  avait  dit  Verbatim,  que  Rauhault  et  Mariotte  avaient 
écrit  la  même  chose  que  Brisseau  et  ils  étaient  surpris  de  son 
hardiesse,  de  vouloir  passer  pour  l'inventeur  d'une  nouvelle 
découverte  à  cet  égard.  Brisseau  luy-même  dans  les  lettres 
qu'il  m'escrivit,  jure  qu'il  n'avait  jamais  lu  Gassendi,  ni 
Rauhault,  ni  Mariotte... 

«  Quant  à  M.  de  la  Hire  vous  vous  trompez  fort  si  vous 
croyez  qu'il  a  esté  mon  disciple...  J'avais  garde  de  dire  ce  que 
j'en  savais  à  un  Académicien.  Leur  axiome  est  de  parler  tou- 
jours aux  dépens  d'autruy.  Ils  veulent  tout  scavoir  ;  et  ils  les 
veulent  scavoir  les  premiers... 

c<  L'Académie,  donc  et  le  public  m'a  toute  l'obligation  d'être 
détrompé  touchant  la  dispute  intérieure  de  cette  affaire  parmi 
les  scavants.  Et  c'était  un  de  leurs  confrères  Mariotte, 
l'Académie  était  honteuse,  qu'aucun  parmi  eux  ne  se  ressou- 
vînt d'avoir  lu  cette  affaire.  Hinc  fons  et  origo  mali,  » 

Nous  arriverions  maintenant  au  moment  le  plus  important 
dans  l'histoire  de  la  cataracte,  nous  voulons  parler  des  travaux 
de  Daviel  et  de  l'extraction,  mais  comme  l'opération  sera 
traitée  dans  un  chapitre  à  part,  nous  en  dirons  plus  loin  quel- 
ques mots  au  point  de  vue  historique. 

Il  ne  me  reste  plus  à  examiner  que  quelques  questions.  J'ai 
déjà  indiqué  plusieurs  fois  que  le  traitement  médical  de  la 
cataracte  était  habituel.  Mais  la  réaction  ne  devait  pas  tarder. 
Maitre-Jean  écrit  tout  un  chapitre  sur  ce  sujet  et  s'exprime 


152  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  H.  DOR 

enfin  comme  suit  :  «  De  tout  ce  que  dessus,  je  conclus  qu'on 
ne  peut  guérir  par  les  remèdes  les  cataractes,  quand  môme 
elles  ne  seraient  encore  que  naissantes  et  pas  confirmées,  et 
qu'il  est  très  difficile  de  les  prévenir.  Qu'ainsi,  lorsqu'on  a 
reconnu  par  les  signes  diagnostics  ci-dessus  expliqués,  qu'une 
cataracte  se  forme,  on  doit  laisser  les  malades  en  repos  sans 
leur  faire  aucun  remède  »  (p.  169). 

Maitre-Jean  et  Saint- Yves  décrivent  la  cataracte  trauma- 
tique,  avec  ou  sans  luxation,  et  même  la  cataracte  tremblante 
«  branlante  »  ;  Saint- Yves,  Janin  et  Richter  la  cataracte 
congénitale  et  héréditaire,  Saint-Yves,  la  cataracte  nucléaire 
centrale,  la  cataracte  corticale  postérieure  (qu'il  appela  hyaloï- 
dienne)  et  la  capsulaire  antérieure  ;  Deidier  et  surtout  Janin  la 
cataracte  secondaire.  Enfin  Pallucci,  ayant  eu  Toccasion 
d'examiner  des  cataractes  après  l'extraction,  nous  donne  une 
description  très  exacte  du  «  noyau  »  et  des  «  couches  corti- 
cales ».  C'est  à  lui  que  Ton  doit  ces  dénominations  qui  sont 
aujourd'hui  généralement  acceptées.  Mais  si  le  diagnostic  des 
différentes  formes  de  cataractes  et  l'étude  anatomopatholo- 
gique  ont  fait  de  vrais  progrès,  il  n'en  est  pas  de  même  des 
causes  qui  provoquent  la  cataracte. 

Comme  maître-Jean  avait  produit  l'opacification  du  cristallin 
en  le  plongeant  dans  un  mélange  de  trois  parties  d/eau  pour 
une  partie  d'eau-forte,  il  en  conclut  «  que  la  cause  des 
cataractes  est  une  sérosité  acide  et  mordicante  qui  se  jetant 
quelquefois  par  voye  de  fluxion,  et  d'autres  fois,  s'amassant 
par  congestion  entre  le  cristallin  et  la  membrane  qui  le 
recouvre,  commence  à  donner  naissance  à  la  cataracte  ». 
Morgagni  l'attribue  également  à  des  troubles  de  la  sécré- 
tion du  liquide  intracapsulaire.  —  Heister  parle  cepen- 
dant d'altérations  des  vaisseaux  bulbaires,  théorie  que  nous 
voyons  reprise  par  Mooren  plus  d'un  siècle  plus  tard  (1874). — 
Richter,  Béer,  plus  tard  Himly  attribuèrent  la  cataracte  h 
diverses  diathèses,  la  syphilis,  la  goutte,  le  rhumatisme,  la 
scrofule,  etc.  11  est  curieux  de  noter  que,  à  propos  delà  seule 
maladie  générale  à  laquelle  nous  attribuons  encore  aujour- 
d'hui une  influence  sur  la  production  de  la  cataracte,  le 
diabète,  Himly  écrit  ce  qui  suit  :  «  La  cataracte  est  rare  dans 
le  diabète  ».  —  Puis  nous  voyons  apparaître  Walther  avec  la 


MEMOIRES  ORIGINAUX.  —  H.  DOR  153 

théorie  de  rinflammation.  «  La  cataracte,  dit-il,  n^est  pas  une 
maladie  unique  et  spéciale,  mais  le  produit  et  la  terminaison 
de  nombreuses  affections  du  cristallin  et  de  sa  capsule  :  congé- 
nitale, elle  dépend  d'un  arrêt  de  développement  dans  la 
formation  de  Tœil  ;  chez  les  vieillards,  elle  est  Texpression  de 
la  mort  lente,  d'un  sphacèle  du  cristallin,  enfin  très  souvent 
elle  est  la  conséquence  d'une  inflammation  du  cristallin  et  de 
la  capsule.  En  France,  Delpech  et  Demours  adoptèrent  la 
théorie  de  la  nécrose.  Demours  la  précise  en  disant  :  «  La 
cause  immédiate  de  la  cataracte  est  une  lésion  de  cette  petite 
portion  du  système  lymphatique  qui  fournit  au  cristallin  sa 
nourriture  en  entretenant  sa  transparence.  C'est  la  nécrose  de 
cette  lentille,  comme  l'a  dit  Delpech.  « 

Quelques  recherches  expérimentales  furent  alors  faites  en 
Allemagne  par  Dieterich,  et  surtout  Pauli  qui  considère  toutes 
les  cataractes  comme  des  maladies  de  la  capsule.  Sous  la 
dénomination  de  «  cataracte  »  on  a  confondu  trois  maladies 
tout  à  fait  différentes  de  la  capsule  du  cristallin  :  le  phacosclé- 
rome,  la  phacomalacie  et  la  phacohydropsie.  Mais  ce  qui 
attira  surtout  l'attention  de  tous  les  oculistes,  ce  fut  une  polé- 
mique entre  Malgaigne  et  Sichel.  Dans  une  lettre  adressée  à 
FAcadémie,  Malgaigne  affirmait  «  qu'il  n'avait  jamais  vu  la 
cataracte  débuter  par  le  noyau  central  du  cristallin  et  que 
jamais  il  n'avait  rencontré  la  capsule  opaque  »  ;  puis  se  basant 
sur  vingt-cinq  examens  anatomiques,  il  conclut  «  que  la 
cataracte  consiste  dans  une  sécrétion  opaque  de  la  capsule 
crystalline,  celle-ci  gardant  elle-même  sa  transparence  et  que 
dans  certains  cas,  il  y  a  comme  une  nécrose  du  noyau  central 
du  cristallin,  qui  se  mortifie  au  milieu  de  la  sécrétion  mor- 
bide ».  Sichel  répliqua  que  Terreur  de  Malgaigne  tenait  du  fait 
qu'il  n'avait  examiné  que  des  cataractes  séniles  dans  laquelle 
il  n'existe  en  effet  que  très  rarement  des  opacités  de  la  capsule, 
mais  que  la  cataracte  capsulaire,  bien  que  beaucoup  plus  rare 
que  la  cataracte  cristallinienne,  existait  sûrement  comme 
l'avaient  démontré  des  observations  cliniques  et  anatomiques 
et  qu'elle  était  due  à  des  processus  inflammatoires. 

Pour  mettre  un  terme  à  cette  discussion,  la  rédaction  des 
Annales  d'Ocitlistiqae  mit  au  concours  la  question  du  «  siège 
et  de  la  nature  de  la  cataracte  ».  Trois  mémoires  furent  pré- 


154  REVUE  GÉNÉRALE 

sentes  par  Hœring,  Duval  et  Stricker.  Ce  fut  iloering  qui 
obtint  le  prix.  Il  démontra,  contre  Malgaigne,  Texistence  de 
la  cataracte  capsulaire,  dont  il  avait  observé  35  cas  sur  a  1 1  cas 
de  cataractes  ;  il  montre  que  la  cataracte  capsulaire  anté- 
rieure est  ou  congénitale  ou  due  à  Tinflammation  ainsi  qu*au 
traumatisme.  Quant  a  la  cataracte  elle-même,  il  admet  comme 
Pauli  une  sclérose  et  un  ramollissement  (dont  la  phacohy- 
dropsie  ne  serait  qu'un  développement  exagéré). 


REVUE    GÉNÉRALE 


(«) 


ANATOIMIE  ET  EIMBRYOLOQIE 

i)  Matys  (V.).  —  Une  anomalie  de  l'œil  provoquée  par  une  bride  amnio* 
tique  chez  un  embryon  humain  de  quatre  mois  (Eine  Missbildun^  des 
Auges  bedingt  durchein  amniotischesBand  bei  cincm  mcnschlichenËmbryo 
aus  deni  4  ten  Monate)  (Zeilsch.  f.  Aiigenheilk,,  XIII,  p.  i5o). 

2)  Robertson  (William).  —  Note  sur  la  troisième  paupière  chez  Thommc 
(Mémorandum  on  the  third  eyeiid  in  humau  subject).  Transvaral  Medic. 
Journ.,  1905  (Lancett  novembre  igoS  et  Bril,  med.  Journ,,  janvier  1906), 

3)  Wood  (G.).  —  De  l'œil  des  mammifères  et  spécialement  de  son  aspect 
ophtalmoscopique  (The  mammalian  eye,  with  spécial  référence  to  tho 
fundus  appearance)  (Amer.  Journ.  ofOphth.j  octobre  1906). 

i)  Chez  un  fœtus  humain  y  Mai  y  s  découvrit  la  malformation 
oculaire  suivante  :  Une  bride  amniotique  prenant  naissance 
dans  la  région  nasale  droite  y  fait  adhérer  la  paupière  infé- 
rieure et  relie  en  même  temps  la  paupière  inférieure  à  la  sclé- 
rotique et  à  la  cornée.  Elle  entrave  toute  la  paupière  supé- 
rieure, s'élève  vers  le  front  en  emportant  au  passage  une 
partie  des  sourcils  pour  se  libérer  ensuite  et  se  relier  à  lamnios. 
Par  la  traction,  le  sac  conjonctival  supérieur  est  agrandi,  de 
même  le  cul-de-sac  inférieur.  Le  globe  oculaire  par  contre  a 
été  arrêté  dans  sa  croissance.  r.  nBosLon. 

2)  Robertson  décrit  chez  un  Indien  adulte,  n'ayant  aucune 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


PHYSIOLOGIE  155 

autre  malformation,  une  troisième  paupière,  de  la  grosseur 
d'une  pièce  de  5o  centimes,  située  sous  la  paupière  supérieure 
droite  et  la  dépassant  de  2  millimètres.  La  partie  non  recou- 
verte de  cette  paupière  est  plus,  colorée  que  le  reste. 

Schapringer  (Centr,  f,  Praki,  Augenkd.^  mai  1906)  croit 
cependant  que  ce  que  Robertson  décrit  comme  une  troisième 
paupière,  n'est  autre  chose  qu'une  anomalie  congénitale  due  à 
une  adhérence  amniotique;  pour  lui,  il  s'agirait  plutôt,  dans  ce 
cas,  d'un  épitarse.  stbphbnson. 

3)  Le  mémoire  de  Wood  est  un  résumé  du  travail  de  John* 
son  et  de  Head,  sur  le  fond  d'œil  chez  les  animaux,  accom- 
pagné de  plusieurs  dessins  les  plus  typiques.  En  voici  les 
conclusions  :  i*  L'aspect  ophtalmoscopique  des  yeux  des  mam- 
mifères est  pratiquement  identique  chez  toutes  les  espèces 
sauvages  de  la  même  espèce;  a®  dans  le  même  genre,  et  même 
dans  la  même  famille,  on  peut  observer  des  dififérences  indi- 
viduelles; 3®  l'examen  ophtalmoscopique  du  fond  d'œil  est 
donc  nécessaire  dans  la  classification  des  animaux  et  doit  être 
employé  par  les  naturalistes;  4*  les  maladies  à  part,  ce  qui 
produit  les  variations  dans  l'aspect  du  fond  d'œil,  c'est  la 
domestication.  Il  n'est  pas  douteux  que  les  habitudes  et  les 
milieux  agissent  de  façon  certaine  sur  la  coloration;  5*  l'étude 
du  fond  d'œil  des  animaux  supérieurs  jette  une  grande  lumière 
sur  Tanatomie  et  la  physiologie  de  l'œil  humain.  En  effet,  cer- 
taines conditions  observées  chez  les  animaux  ont  leurs  ana- 
logues chez  l'homme,  soit  comme  maladies,  soit  comme  lésions 
congénitales,  soit  enfin  comme  reliquats  ancestraux. 


PHYSIOLOGIE 

1)  Ovio  (j  ).  —  Notes  sur  les  phosphènes  (Note  sui  fosfeni)    (Annali   di 

Oltûlmologia,  vol.  XXXV.  1906,  fasc.  12,  p.  835  à  932). 
a)  Baoh  et  Meyer.  —  Sur  les  relations  entre  le  trijumeau,  la  pupille  et  le 

ganglion  ciliaire  (Ucberdie  Beziehungen  dcsTriçeminus  zur  Pupille  uncl  zum 

Ganglion  ciliare  (Zeitschr.  f,  Angenheilk.^  Xlli,  p.  197). 
3)  Wessely  (Kahl).  —  Sur  l'efTet  de  l'adrénaline  sur  la  pupille  et  la  tension 

intraoculaire  (Zur  Wirkung  des  Adrenalins  auf  Pupille  und  Augcndnick) 

(Zeitsch,  f.  Augenheilk.y  XIII,  p.  3io). 


156  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Wlotzka.  —  La  réfraction  de  Tœil  chanp-t-elle  pendant  le  séjour  à  Tob* 
scuritc  (Acndert  sich  die  Refraktion  des  Auprès  beim  Aufenthalt  iin 
Dunkeln?)  (Pfiûgers  Archiv.  f.  Physiol,  vol.  CXII,  p.  194  Munich,  med, 
Woc/iens.,  p.  5o,  11  décembre  1906). 

5)  Miinch  (K.).  —  Le  mécanisme  des  mouvements  de  Tiris  (Ueber  die 
Mechanik  der  Irisbewegung)  (Arch.J.  Ophlh.,  LXIV,  339-880,  1906). 

I  )  Voici  les  conclusions  de  Tétude  systématique  publiée  par 
Ovio  sur  les  phosphènes  : 

Dans  la  production  des  phosphènes  il  y  a  les  plus  grandes 
différences  individuelles.  Au  point  de  vue  étiologique,  il  faut 
considérer  les  phosphènes  par  compression,  par  mouvements 
oculaires,  par  mouvements  respiratoires  forcés,  par  causes 
internes,  par  accommodation,  par  amblyopie  transitoire  (sco- 
tome  scintillant).  Au  point  de  vue  de  leur  aspect,  il  faut  consi- 
dérer les  phosphènes  dans  l'obscurité,  ceux  dans  la  lumière 
les  yeux  étant  fermés,  ceux  dans  la  lumière  les  yeux  étant 
ouverts.  Les  limites  antérieures  de  production  des  phosphènes 
par  compression  correspondent  aux  limites  de  la  sensibilité 
rétinienne,  ces  limites  présentent  un  léger  déplacement  en 
avant  pendant  tout  effort  d'accommodation,  la  forme  des 
phosphènes  par  compression  varie  suivant  la  forme  du  corps 
qui  exerce  la  pression.  La  couleur  des  phosphènes  est  variable, 
et  surtout  en  rapport  avec  la  clarté  du  champ  visuel.  Les 
phosphènes,  de  même  que  les  images  objectives,  persistent 
quelque  temps  après  la  cessation  de  l'excitation  ;  ils  sont  pro- 
jetés, extérieurement,  non  pas  à  la  distance  du  point  fixé, 
mais  à  une  distance  qui  semble  courte  et  non  variable.  Il  est 
très  vraisemblable  que  les  phosphènes  par  mouvements  respi- 
ratoires forcés  soient  dus  à  l'action  mécanique  exercée  sur  la 
rétine  dans  la  région  des  veines  vortiqueuses.  Le  phosphène 
d'accommodation,  qui  est  très  rare,  a  lieu'  plus  facilement 
chez  les  myopes  et  paraît  en  rapport  plutôt  avec  l'accommo- 
dation elle-même  qu'avec  la  convergence.  Sous  le  nom  de  . 
scotome  scintillant,  Ton  comprend  probablement  des  maladies 
différentes.  (Ovio  ne  consacre  que  quelques  lignes  au  scotome 
scintillant  dont  Tétude,  du  reste,  ne  saurait  pas,  suivant 
nous,  rentrer  tout  à  fait  dans  celle  des  scotomes.  Dans  l'index 
bibliographique,  Tauteur  néglige  tout  à  fait  la  littérature  sur 
le  syndrome  en  question.  Ce  dernier  est  dominé,  au  point  de 
vue  ophtalmologique,  comme  nous  l'avons  fait  ressortir  dès 


PHYSIOLOGIE  157 

1902,  surtout  par  une  amblyopie  transitoire,  dont  la  forme,  la 
durée,  etc.,  varient  selon  les  cas.  Le  scintillement,  les  zigzags 
lumineux  ou  colorés,  etc.,  ne  sont  qu'un  épiphénomène,  qui 
fait  souvent  défaut  et  qui  peut  être  remplacé  par  l'état  nau- 
séeux, la  migraine,  etc.)  a.  antonblli. 

2)  A  la  suite  d'expériences  faites  sur  le  lapin,  Bach  et  Meyer 
concluent  que  chez  cet  animal  le  trijumeau  ne  rétrécit  pas  la 
pupille  en  intluençant  les  cellules  sympathiques  du  ganglion 
ciliaire  :  il  n'est  même  pas  probable  qu'il  influence  des  cel- 
lules quelconques  du  ganglion  ciliaire.  Ils  sont  d'avis  que  les 
fibres  du  trijumeau,  qui  chez  le  lapin  rétrécissent  la  pupille, 
n'entrent  même  pas  en  contact  avec  ce  ganglion,  mais  en- 
voient directement  des  fibres  motrices  vers  le  sphincter  de  la 

pupille.  B.  RBDSLOB. 

3)  Pour  se  rendre  compte  de  Teffet  des  différentes  prépara- 
tions d'adrénaline,  Wessely  a  recherché  la  quantité  nécessaire 
pour  obtenir  l'effet  maximum  sur  la  pupille  et  la  tension  intra- 
oculaire.  On  peut  admettre  un  effet  maximum,  quand  la  vaso- 
constriction par  l'adrénaline  résiste  a  l'irritation  la  plus  intense 
que  puisse  subir  lé  corps  ciliaire  :  c*est-à-dire  à  la  diminution 
subite  de  la  tension  provoquée  par  la  ponction  de  là  chambre 
antérieure.  Dans  ce  cas,  la  chambre  antérieure  ne  se  remplirait 
pas  rapidement  d'une  humeur  riche  en  albumines  s'écoulant 
de  la  pupille.  C'est  ainsi  que  Wessely  a  trouvé  que  la  sub- 
stance la  plus  efficace,  c'est-k-dire  contenant  le  plus  d'adré- 
naline, était  la  suprarénine  fabriquée  à  Hôchst.  Des  expé- 
riences faites  sur  le  singe  (Macacus  Rhésus)  ont  démontré 
qu'en  solution  de  1  pour  100  l'adrénaline  produit  une  mydriase 
et  une  constriction  des  vaisseaux  du  corps  ciliaire.  11  ne  s'agit 
ici  que  d'instillation  dans  le  sac  conjonctival.  Ces  expériences 
ne  sauraient  être  faites  sur  l'homme,  car  des  concentrations 
aussi  fortes  pourraient  provoquer  des  nécroses,  tandis  que  la 
solution  usitée  au  millième  n'est  pas  à  même  d'influencer  la 
pupille  ou  la  tension  intra-oculaire. 

Si  les  auteurs  ont  obtenu  dans  leurs  expériences  des  résul- 
tats différents,  c'est  parce  qu'ils  se  servaient  de  préparations 


158  REVUE  GÉNÉRALE 

d  adrénaline  différentes.  Dans  toutes  les  préparations  des 
glandes  surrénales,  c'est  toujours  le  même  principe  qui  est  en 
jeu,  quant  à  leur  influence  sur  l'œil.  Les  variabilités  observées 
ne  reposent  que  sur  un  dosage  différent.  b.  hboalob. 

4)  Charpentier  a  observé  que,  pendant  le  séjour  dans 
l'obscurité,  la  défraction  de  son  propre  œil,  même  après  para- 
lysie de  l'accommodation  par  Tatropine,  augmentait  de  2  à 
3  D.  Il  explique  ce  fait  en  admettant  que  dans  l'obscurité 
la  choroïde  contient  moins  de  sang  et  que  par  conséquent  la 
choroïde  et  la  rétine  se  rétractent.  Mais  pour  obtenir  une 
m)'opie  relative  de  2  à  3  D,  il  faudrait  que  l'épaisseur  de 
la  choroïde  diminuât  de  i  millimètre.  W/o^zAa  n'a  pas  pu  con- 
firmer le  fait  indiqué  par  Charpentier.  h.  doh. 

5)  Le  travail  de  Mùnch  mérite  d'être  signalé  tout  spéciale- 
ment à  l'attention  de  ceux  qui  s'occupent  de  la  physiologie 
de  l'iris. 

Mùnch  s'élève  contre  la  conception  du  muscle  dilatateur  de 
l'iris  en  montrant  que  le  muscle  que  l'on  décrit  sous  ce  nom 
est  beaucoup  trop  grêle  pour  pouvoir  accomplir  l'action  qu'on 
lui  prête. 

Au  moment  de  la  mort,  pendant  la  contraction  cadavérique, 
la  pupille  est  dilatée^  il  faut  donc  quele  dilatateur  l'emporte  sur 
le  sphincter.  L'auteur  émet  l'hypothèse  que  toutes  les  cellules 
du  stroma  de  l'iris  seraient  contractiles  et  il  montre  par  des 
figures  schématiques  comment  la  contraction  de  ces  cellules 
produirait  la  dilatation  de  la  pupille.  Cette  théorie  nouvelle 
est  fort  séduisante  et  les  arguments  multiples  qu'invoque  son 
auteur  sont  très  frappants.  l.  dor. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

i)  Sohrelber.  —  Dégénërcsccnce  de  la  rétine  et  du  nerf  optique  (Ueber 
Degcneralion  dcr  Nelzhaut  und  des  Sehnerven)  (Arch.  f.  Ophlh,^  LXIV, 
237-339,1906).  /      /-        » 

2)  Baquia  (Eus).  —  Les  malformations  glandulaires  congénitales  d'apparence 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  159 

néoplasique  dans  le  segment  aiilcrieur  de  l'œil  (Arch.   /*.  Ophih,^  LXIV, 
187-224,  1906). 

3)  Marx  (II.)-  —  Analomic  pathologique  des  altérations  oculaires  dans  la 
maladie  de  WerlhofT  (Zur  pathol.  Anatomic  des  Au^rcnveraenderungen  bei 
Morbus  maculosus  Werlhofii)  (Arch.  f.  Op/i</i.,  LXIV,  171-187,  1906). 

4)  Fortunati  (Romb).  —  Përithéliome  endotliëlial  de  la  conjonctive  palpé- 
brale  et  des  culs-de-sac  (Peritelioma  endolcliale  dcUa  congiuntiva.  e  dei 
fomici  palpebrali)  (AnnAli  di  Oilslmologia,  vol.  XXXV,  fasc.  12,  p.  941  à 
902,  1906). 

5)  Michel  (V.j.  —  Examen  anatomique  dans  les  cas  de  fibres  à  myéline 
visibles  à  l'ophtalmoscope  (Anatomischer  Befund  bei  ophthalmoskopisch 
sichtbaren  raarkhaltif^en  Nervenfasen)  (Zeiischr,  fur  Augenheilk,^  aIII, 
p.  3o5). 

i)  Schreiber  fait  une  étude  histologique  des  principales 
variétés  de  dégénérescence  de  la  rétine  et  du  nerf  optique.  Il 
étudie  expérimentalement  et  cliniquement  la  dégénérescence 
consécutive  à  la  section  du  nerf,  celle  qui  survient  dans  le 
glaucome  et  celle  de  la  phtisie  du  globe. 

Il  a  observé,  notamment,  une  dégénérescence  complète  des 
cellules  ganglionnaires  de  la  rétine  à  la  suite  d'un  éclat  d^acier 
infecté  dans  le  corps  vitré. 

Il  a  vu,  d'autre  part,  que  dans  la  dégénérescence  descen- 
dante ce  sont  les  fibrilles  nerveuses  de  petit  calibre  qui  dispa- 
raissent d'abord  et  que  la  dégénérescence  ne  dépasse  pas  la 
couche  ganglionnaire  de  la  rétine.  Ce  travail  est  accompagné 
d'un  exposé  des  diverses  techniques  nécessaires  pour  étudier 
les  lésions  nerveuses  de  Toeil.  l.  non. 


2)  Elle  Baquis  a  eu  l'occasion  d'observer  un  enfant  atteint 
d^une  lésion  congénitale  de  la  conjonctive  et  de  la  moitié 
externe  de  la  cornée  qui  consistait  en  une  hypertrophie  diffuse 
parsemée  de  nodules  arrondis. 

L'examen  histologique  montre  qu'il  s'agissait  d  une  tumeur 
mixte  dan«  laquelle  prédominaient  des  adénomes  du  type 
des  glandes  de  Krause  et  où  existaient  quelques  poils  ainsi 
que  des  bandes  de  tissu  cartilagineux.  l.  non. 

3)  Marx  a  eu  l'occasion  d'examiner  les  rétines  d'un  malade 
qui  succomba  à  des  hémorragies  multiples.  Il  a  observé  des 
lésions  identiques  à  celles  qui  ont  été  signalées  par  Roth  et  il 
discute  la  nature  de  ces  lésions  qui  consistaient  essentielle- 
ment en  œdème  de  la  rétine,  petits  foyers  de  fibres  nerveuses 


16Ô  REVUE  GÉNÉRALE 

variqueuses,  nombreuses  hémorragies  et  inOltration  cellulaire 
abondante  ;  les  foyers  de  varicosités  nerveuses  sont  appelés  : 
Taches  de  Roth.  l.  dob. 

4)  L'intérêt  de  l'observation  de  Fortunaii  se  trouve  surtout 
dans  la  description  histologique,  que  l'on  ne  saurait  pas  résu- 
mer, et  dans  les  iigures  relatives.  La  néoplasie  dont  il  parle 
aurait,  à  la  différence  du  sarcome  endothélial,  un  certain  carac- 
tère de  bénignité,  à  cause  de  la  tendance  des  éléments 
néoformés  à  la  dégénération  amyloïdée.  En  général,  Tendo- 
thélium  de  la  conjonctive  paraît  très  rare.  a.  a. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 


OUVRAGES    GENIiUAUX.    —    STATISTIQUES 

i)  Jackson  (E.)  cl8chwelnitz  (G.>K.).— L'année  ophtalmologique  (Ophthal- 
mic  Year  Uook),  publié  par  Herrick,Uook  and  slalioncry  Company  (Denver, 
Colorado,  1906). 

2)  Posey  (W.-C.l  et  Splller  (W.-G.).  —  L'œil  et  le  système  nerveux  (The 
Eye  and  the  Nervous  System,  Published  by  Lippincott»  Philadelphie, 
1906). 

3}  Gabriélldès.  —  Ophtalmologie  microbienne.  Un  vol.  5oo  pages.  (Christidis 
éd.,  Constantinople,  1907.) 

i)  C'est  un  livre  de  286  pages,  qui  contient  le  résumé  des 
travaux  parus  en  lyoS.  Un  appendice  donne  le  nom  des 
livres,  monographies  et  articles  de  journaux  parus. 


2)  L'ouvrage  de  Posey  et  de  Spiller  est  un  magnifique 
volume  de  988  pages  traitant  des  rapports  des  maladies  des 
yeux  et  du  système  nerveux.  Il  est  bien  illustré,  et  contient 
des  planches  coloriées.  Il  rendra  certainement  les  plus  grands 
services  aux  neurologistes  et  aux  ophtalmologistes. 


3)  La  dernière  partie  du  Traité  d'ophtalmologie  microbio- 
logie de  Gabriélidès  vient  de  paraître  ;  l'ouvrage  forme  ainsi  un. 


MALADIES  DE  LA  COlfJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  161 

volume  de  5oo  pages,  renfermant  toutes  les  indications  indis- 
pensables pour  le  diagnostic  bactériologique  des  différentes 
affections  oculaires,  ainsi  que  les  procédés  de  recherches  ou 
les  descriptions  morphologiques  des  divers  microorganismes. 
On  trouvera  dans  ce  dernier  fascicule  Tétude  des  kératites 
microbiennes,  ce  sont  ensuite  des  chapitres  sur  les  blépharites, 
les  dacryocystites,  les  dacryoadéniles,  les  iritis,  les  rétinites. 
Je  signale  les  paragraphes  consacrés  aux  maladies  micro- 
biennes et  toxiniques  du  cristallin,  de  la  sclérotique,  de  la 
papille,  du  vitré.  A  noter  spécialement  :  l'importante  descrip- 
tion de  l'ophtalmie  sympathique;  la  technique  de  la  recherche 
des  microbes  dans  les  coupes  histologiques,  Texamen  du 
liquide  céphalorachidien .  la  flore  microbienne  de  la  conjonc-» 
tive  oculaire  h  Tétat  sain  et  un  index  bibliographique  très 
complet  qui  assurent  à  ce  si  utile  et  si  intéressant  volume  sa 
place  dans  la  bibliothèque  de  tout  ophtalmologiste. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE  ET  DE  LA  SCLEROTIQUE 


i)  Zirm.  —  Kératoplastie  totale  avec  succès  définitif  [Eine  erfolgreiche 
totale  Keratoplaslik)  (Arch.  f.  Ophthalm,,  LXIV,  58o-593,  1906). 

a)  Hurwiy  (W.-R.^.  —  Pseudo-ptérygion  et  symblépharon,  guéris  par  la 
grefTe  de  Thierscti  (Case  of  pseudo-ptervgion  and  symblepharon  relievcd 
by  the  use  of  Thiersch  grafts  (Journ.  of  the  Minnesota  stale  med.  Afsoc.^ 
mars  1906). 

3)  Lewis  (F.- P.).  —  Une  méthode  pratique  pour  prévenir  une  des  causes  de 
cécité  en  Amérique  (A  practical  niethod  of  abolishing  the  cause  of  one 
quarter  of  the  unnecessar^'  blindness  in  the  United  slatcs)  (Journ.  of  the 
Americ,  med.  Assoc.^  avril  1906). 

4)  Bepnhelmer.  —  Contribution  â  Tétude  de  la  conjonctivite  de  Parinaud 
(Ëin  Beitrag  zur  Parinaud's  Conjunctivitis)  (Kl.  MonaishU^  XLIV,  p.  323, 
avril-mai  1906). 

5)  Urata  (Fada).  —  Recherches  expérimentales  sur  la  valeur  de  la  goutte 
dite  de  Crédé  (Experimen  telle  Untersuchunçen  uber  den  Wert  des  sogen. 
Crëdé*schen  Tropiens)  (Zeitsch,  f.  Augenheilk.y  XIII,  p,  a42)« 

6)  Sppatt  (G.-N.).  —  Un  cas  de  conjonctivite  de  Parinaud,  avec  érythème 
noueux  et  amygdalide  (A  case  of  Parinaud's  conjonctivitis  accompagnied 
wilh  erythema  nodosun  and  tonsilitis  (Arch,  of  Ophth.t  mars  et  mai 
1906). 

7)  Capolongo  (C).  — Tuberculose  de  la  conjonctive  ;  contribution  clinique, 
anatomiquc  et  expérimentale  \^Tuberculosi  délia  congiuntiva  ;  conlribulo 
clin  co,  anatomico  e  sperimenlale)  (Annali  di  Ottalmologia^  vol.  XXXV, 
fasc.  la,  p.  933  à  9^0,  1906). 

8)  Chanoe  (B.).  —  Kératite  vésiculeuse  et  formations  filamenteuses  de  Tépi- 

11 


16^  REVUE  GÉNÉRALE 

thélium  exfolié  (Vesicular  Keratilis  with  filamcnlous  formation  of  ihe  dela- 
ched  epilhelium)  (Section  of  Ophthalmologyj  ColUge  of  Physicians,  Phila- 
delphia,  avril  1906). 

9)  Pfalz.  —  Sur  le  Irailemcnl  de  la  blennorrhée  des  nouveau-nés.  Réhabili- 
tation du  protargol  (ZurBehandlung  der  Blennorrhoea  neonatorum.  Ein  Paar 
Worte  zur  Ehrenrettung  des  Protargols  (Zeitsch,  fur  Angenheilk.,  XIII, 
p.  212). 

10)  Penaud  et  Livon.  —  Sur  un  cas  de  Filaria  Loa  (Marseille  méd.,  p.  753, 
i5  décembre  1906). 

xi)  Deamons.  —  Contribution  à  Tétude  de  la  conjonctivite  rhumatismale 
(Thèse  de  Lille,  1906). 

12)  Alt  (A.).  —  Pinguecula  et  pterygion(Pinguecula  and  Pterygium)  (^^  meric. 
joarn,  of  Ophlhalm.,  septembre  1906). 

1)  Zirm  a  pratiqué  une  kératoplastie  dans  un  cas  de  leu- 
come  total  produit  par  de  la  chaux  vive. 

Le  malade  comptait  les  doigts  à  droite  à  5o  centimètres  et 
à  gauche  à  1  mètre. 

Zirm  fait  une  cornée  d'un  œil  énucléé  pour  un  accident  et  se 
prépare  à  faire  la  greffe. 

Il  fit  d'abord  sur  Tœil  droit,  un  pont  conjonctival  en  bas, 
puis  avec  le  trépan  d'Hippel  il  prélève  une  couronne  de 
5  millimètres  de  la  partie  périphérique  de  la  cornée  de  l'œil 
énucléé  et  conservé  dans  de  Teau  salée.  Ensuite,  avec  le  même 
trépan  il  fit  un  trou  dans  la  cornée  leucomateuse  du  malade. 
Il  introduisit  le  lambeau  cornéen  et  le  recouvrit  du  pont  con- 
jonctival qui  fut  fixé  par  suture. 

Puis  il  pratique  la  même  opération  à  Tœil  gauche  en  préle- 
vant cette  fois  une  couronne  au  milieu  de  la  cornée  de  Fœil 
énucléé. 

De  ce  côté  la  couronne  fut  maintenue  non  plus  avec  un  pont 
conjonctival  mais  bien  avec  deux  fils  se  croisant  devant  le 
centre  de  la  cornée  et  fixés  à  la  conjonctive. 

Le  lambeau  cornéen  implanté  à  droite  fut  mal  toléré  et  il 
fut  nécessaire  de  Tenlever  le  huitième  jour  en  raison  des  dou- 
leurs violentes  qui  n'avaient  pas  cédé  à  la  sclérotomie,  mais  à 
gauche  le  lambeau  avait  pris.  Déjà  le  huitième  jour  le  malade 
comptait  les  doigts  à  4  mètres.  Au  bout  de  six  mois,  il  sort 
seul  et  avec  -f-  7  dioptries  lit  Jœger  n®  i3  (environ  i   6). 


2)  Le  malade  de  Murray  qui  avait  un  symblépharon  com- 
plet de  la  paupière  inférieure,  à  la  suite  d'une  brûlure  par  un 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  163 

métal  en  fusion,  et  à  qui  on  a  essayé  de  mobiliser  la  conjonctive 
fut  complètement  guéri  par  une  greffe  de  Thiersch.    coburk. 

3)  Lewis  discute  les  statistiques  et  la  prophylaxie  de  Toph- 
talmie  des  nouveau-nés,  il  pense  que  cette  affection  peut  être 
prévenue  par  le  Crédé  et  recommande  le  nitrate  d'argent;  il 
demande  que  le  gouvernement  distribue  aux  médecins  et  aux 
accoucheurs,  des  tubes  scellés  contenant  une  solution  de 
nitrate  d  argent.  coburn. 

4)  Le  type  clinique  de  la  conjonctivite  de  Parinaud  est  si 
bien  établi  par  les  travaux  fondamentaux  de  cet  auteur  et  par 
les  nombreuses  observations  de  ces  dernières  années,  que  la 
description  des  nouveaux  cas  n'est  justifiée  que  si  elle  ouvre 
de  nouveaux  aperçus  sur  la  nature  de  la  maladie.  Bernheimer 
eut  récemment  l'occasion  de  traiter  un  cas  important,  non 
seulement  au  point  de  vue  d'une  marche  clinique  atypique, 
mais  surtout  par  Texamen  histologique,  qui  porta  sur  toute 
retendue  de  la  conjonctive  palpébrale  et  en  même  temps  sur 
le  tarse. 

Tandis  qu'en  général,  dans  la  conjonctivite  de  Parinaud,  il 
n'y  a  pas  de  sécrétion  conjonctivale  appréciable,  celle-ci  était 
assez  abondante  dans  le  cas  de  Bernheimer  et,  en  outre,  pro- 
bablement à  cause  de  Tétendue  et  de  la  surface  irrégulière  des 
excroissances,  il  se  développa  secondairement  des  ulcères  de 
la  cornée.  En  opposition  à  la  marche  ordinairement  bénigne 
de  Taffection,  tous  les  traitements  restèrent  sans  effet  et, 
comme  il  fallait  craindre  une  altération  définitive  de  la  cornée, 
Bernheimer  se  décida  à  enlever  foute  la  conjonctive  avec  le 
tarse  et  ce  n^est  qu'ainsi  qu'il  obtint  une  guérison  ;  il  s'agissait 
donc  d'im  cas  exceptionnellement  grave  et  comme  on  n'en  a 
pas  encore  décrit.  L'examen  histologique  démontra  que, 
malgré  la  gravité  et  la  longue  durée  de  ce  cas,  les  altérations 
ne  portaient  absolument  que  sur  le  tissu  adénoïde  de  la 
conjonctive.  Le  tarse  était  absolument  sain,  ce  qui  démontre 
que  cette  maladie  est  absolument  différente  du  trachome. 

KRUKBNBERO. 

.  5)  Urata  passe  en  revue  les  différents  remèdes  que  Ton  a 


164  REVUE   GÉNÉRALE 

essayé  de  substituer  aux  gouttes  d'une  solution  de  2  pour  100 
de  nitrate  d'argent.  L  auteur  ne  parle  que  des  remèdes  d'une 
efficacité  égale  ou  supérieure  au  nitrate.  Parmi  le  sublimé, 
Targyrol,  le  protargol,  Tacétate  d'argent,  le  nitrate  d'argent 
(1  ^lo  et  2  7o))  1^  pratique  a  prouvé  que  le  nitrate  d'argent 
à  I  pour  100,  l'acétate  d'argent  à  i  pour  100  et  le  protargol, 
ont  apparemment  un  effet  supérieur  au  nitrate  d'argent  à 
2  pour  100.  Après  avoir  cautérisé  les  points  lacrymaux,  l'au- 
teur a  recherché  quelle  était  l'influence  des  différents  collyres 
désinfectants  et  astringents  sur  les  germes  du  sac  conjonc- 
tival.  Il  en  ressort  que  la  solution  de  nitrate  d'argent  de 
2  pour  100  agit  le  plus  énergiquement  sur  ces  microbes,  sur- 
tout sur  les  staphylocoques,  son  effet  est  moindre  sur  les 
autres  bacilles  (streptocoques,  pneumocoques,  gonocoques). 
Le  sulfate  de  zinc  (i/4  Vo)  est  bien  moins  efficace,  mais  irrite 
aussi  beaucoup  moins  ! 

Pour  éviter  l'ophtalmie  purulente  infantile,  l'auteur  préco- 
nise la  méthode  suivante  : 

I**  Laver  la  peau  des  paupières  et  du  voisinage  de  l'œil  à 
grande  eau  ou  avec  un  désinfectant  qui  irrite  peu.  2**  Instilla- 
tion d'une  ou  deux  gouttes  d'une  solution  de  nitrate  d'argent 
à  I  pour  100  en  écartant  soigneusement  les  paupières  pour 
bien  répartir  le  liquide  dans  le  sac  conjonctival. 

B.    ItSDSLOD. 

6)  Spratt  rapporte  un  cas,  diagnostiqué  «  conjonctivite  de 
Parinaud  »  :  il  y  avait  de  l'œdème  des  paupières,  une  légère 
sécrétion  et  des  nodules  sous  la  conjonctive.  La  mastication  est 
douloureuse,  ganglion  préauriculaire  douloureux  et  hypertro- 
phié. Amygdales  rouges,  tuméfiées,  ganglions  sous-maxil- 
laires. Légère  élévation  de  la  température  avec  malaise.  Sur 
les  bras  et  les  jambes,  nombreuses  taches  rouges  saillantes. 
Un  fragment  de  la  conjonctive  est  extirpé  pour  l'examen.  Le 
tissu  sous-conjonctival  est  infiltré  par  des  cellules  rondes, 
larges  espaces  colorés  par  l'éosine,  fragmentation  des  noyaux. 
Pas  d'infiltration  leucocytaire.  Le  pus  du  ganglion  pré-auri- 
culaire contient  des  staphylocoques.  Suit  un  résumé  de 
trente-quatre  cas  publiés.  La  maladie  est  généralement  uni- 
latérale ;  dans  deux  cas  seulement  on  Ta  observée  bi-latérale. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  COANF.E,  ETC.  165 

L'œil  droit  est  atteint  'i\  fois,  l'œil  gauche  1 1  fois.  La  maladie 
existe  dans  les  deux  sexes.  Le  plus  jeune  malade  avait  deux 
mois,  le  plus  âgé  six  mois.  L'affection  s'observe  dans  les 
zones  tempérées  :  France,  17  cas;  Amérique,  i4;  M  ^^^  ont 
ont  été  observés  en  automne  et  en  hiver.  Durée  :  deux  semaines 
à  dix  mois  ;  en  moyenne  de  cinq  à  six  semaines.  La  suppura- 
tion des  ganglions  fut  observée  dans  la  cas.  Etiologie 
inconnue.  On  peut  confondre  cette  affection  avec  le  trachome,' 
la  tuberculose,  la  conjonctivite  folliculaire  et  l'hypertrophie 
lymphoïde.  L'extirpation  des  nodules  avec  suture  de  la 
conjonctive  semble  donner  de  bons  résultats. 


7)  Les  deux  observations  de  Capolongo  illustrent  fort  bien 
la  tuberculose  de  la  conjonctive,  au  point  de  vue  de  la  forme 
clinique,  du  diagnostic  différentiel  et  du  contrôle  expérimental. 
Notamment  le  premier  cas,  concernant  une  fillette  sûrement 
hérédo-syphilitique,  aurait  pu  faire  croire  à  une  ulcération 
gommeuse,  sans  les  mauvais  effets  du  traitement  mercuriel 
d'épreuve  et  le  résultat  positif  des  inoculations  aux  animaux. 
Dans  le  second  cas,  la  forme  était  plutôt  papillomateuse,  ou 
granulomateuse,  au  lieu  d'être  ulcéreuse.  Dans  les  deux, 
l'adénite  pré-auriculaire,  parotidienne  et  sous-maxillaire  était 
très  prononcée.  L'excision  et  la  cautérisation  généreuse  du 
fond  amenèrent  la  guérisori.  a.  AWTONKLLr. 

8)  Le  malade  de  Chance^  à  la  suite  d'un  léger  traumatisme 
sur  la  cornée,  vit  apparaître  une  vésicule  sur  celle-ci.  La 
vésicule  creva  et  laissa  ainsi  la  cornée  à  nu,  de  même  que 
Tépithélium  ;  on  vit  alors  un  œdème  diffus  avec  lignes  d'infil- 
tration irrégulières.  Puis  une  trentaine  de  petites  vésicules 
apparurent  sur  la  cornée  et,  une  à  une,  éclatèrent,  laissant  un 
toit  épithélial.  L'éruption  de  ces  vésicules  fut  observée 
plusieurs  fois,  durant  une  période  de  quelques  semaines.  La 
guérison  complète  n'eut  lieu  qu'après  le  raclage  de  l'épithélium 
et  les  applications  d'iode.  La  vision  fut  légèrement  réduite 
par  la  suite.  L'épithélium  exfolié  était  composé  de  cellules 
épithéliales  dégénérées. 


166  REVUE  GÉNÉRALE 

9)  Ce  travail  de  Pfalz  doit  être  un  plaidoyer  en  faveur  du 
protargol,  discrédité  dans  les  derniers  temps  par  des  auteurs 
de  renom.  Si  Ton  a  obtenu  de  mauvais  résultats  avec  ce  médi- 
cament, c'est  que  sa  solution  est  souvent  mal  préparée.  Celle- 
ci  doit  être  préparée  à  froid  et  ne  pas  dater  de  plus  de  huit 
jours.  Son  effet  bactéricide  est  au  moins  égal  à  celui  du  nitrate, 
son  emploi  est  bien  plus  commode  et  sans  danger,  de  sorte 
que  Ton  peut  le  confier  aux  mains  des  parents.  Ses  facultés 
astringentes  sont,  par  contre,  bien  inférieures  à  celle  du 
nitrate.  Quand  la  sécrétion  aura  disparu,  il  faudra  donc  revenir 
au  nitrate.  b.  rbdslod. 


10)  Un  homme  de  trente-trois  ans,  qui  a  fait  deux  séjours 
prolongés  au  Congo,  se  présente  à  l'hôpital  militaire  de 
Marseille  pour  se  faire  extraire  une  filaire  située  sous  la 
conjonctive  de  l'œil  gauche.  Penaud  et  Livon  en  profitent  pour 
faire  une  étude  approfondie  de  cet  animal.  Le  malade,  dont 
Tétat  général  est  satisfaisant,  sent  ses  forces  augmenter  chaque 
jour;  malgré  cela,  Penaud  et  Livon  trouvent  dans  le  sang, 
ao  microfilaires  en  moyenne  dans  chaque  préparation,  dans 
les  urines  et  dans  la  salive.  Gomme  la  filaire  avait  le  tube 
utérin  rempli  d'œufs,  les  auteurs  purent  étudier  sous  le  micro- 
scope  le  développement  des  microfilaires.  h.  dor. 

11)  La  conjonctivite  rhumatismale  vraie,  dit  Desmons,  est 
caractérisée  par  un  œdème  énorme  dû  à  l'infiltration  séreuse 
du  tissu  sous-cpnjonctival  amenant  une  congestion  vive  de  la 
conjonctive. 

Cette  conjonctivite  se  distingue  de  la  conjonctivite  catar- 
rhale  simple  par  une  douleur  souvent  intense,  par  une  plus 
grande  durée  ;  enfin  par  sa  guérison  au  moyen  des  médica- 
tions générales  employées  dans  toutes  les  manifestations 
rhumatismales.  Localement  on  ne  peut  grand'  chose,  car  les 
astringents  habituellement  employés  contre  la  conjonctivite 
simple  ne  donnent  qu'une  augmentation  des  phénomènes  au 
lieu  de  leur  sédation.  Il  suffit  généralement  de  traiter  le  rhuma- 
tisme lui-même  pour  amener  l'amélioration  et  bientôt  la 
guérison  de  cette  manifestation  oculaire.  Le  plus  important 


MALADIES  DE  L*IRIS,  DE  LA  CHOAOJDE,  ETC.  167 

est  d  appliquer  au  malade  le  traitement  interne  par  le  sali- 
cylate  de  soude  à  haute  dose  pour  diminuer  ensuite  progressi- 
vement. 

A  ce  traitement  général  on  adjoindra  un  traitement  local, 
où  l'on  aura  surtout  soin  de  ne  pas  employer  d^irritant. 

Le  mieux  est  de  se  servir  d'eau  bouillie  et  d*eau  bori- 
quée.  On  fait  appliquer  sur  les  yeux  du  malade  des  com- 
presses imbibées  de  lun  de  ces  liquides  que  l'on  aura  fait 
tiédir. 

On  peut  encore  instiller  quelques  gouttes  d'une  solution 
borico-cocaïnée,  instillation  que  l'on  répétera  matin  et  soir. 


12)  AU  fait  la  critique  des  idées  de  Fuchs  et  de  Huebner 
en  ce  qui  concerne  les  relations  du  pingueculum  et  du  ptéry- 
gion,  de  même  que  celles  de  Sgrosso,  Goldziéher  et  Horner. 
Il  a  observé  la  transformation  graduelle  et  lente  du  pinguecu- 
lum en  ptérygion,  il  a  observé  aussi  exceptionnellement  que 
le  ptérygion,  comme  Ta  montré  Arlt,  peut  avoir  son  origine 
dans  un  ulcère  cornéen.  La  dégénérescence  hyaline  de  la 
conjonctive  existe  dans  tous  les  cas  et  peut  être  confondue 
avec  la  membrane  de  Bowman.  L'épithélium  de  la  conjonc- 
tive est  ou  hyperplasié  ou  bien  aplati;  très  souvent,  il  est 
normal,  en  apparence  et  en  structure.  Au  début  de  laffection 
on  trouve  toujours  des  îlots  plus  ou  moins  grands  de  substance 
hyaline.  Sous  cette  dernière,  on  peut  observer  du  tissu  granu- 
leux, qui  se  colore  par  Torcéine  et  par  la  méthode  de  Weigert, 
ce  sont  des  fibres  élastiques.  Plus  tard,  on  y  trouve,  en  abon- 
dance du  tissu  conjonctif,  et  des  cellules  qui  font  ressembler 
le  ptérygion  à  un  tissu  d'inflammation.  L'auteur  pense  que  les 
produits  de  la  dégénérescence  de  la  conjonctive  agissent  comme 
corps  étrangers  et  produisent  de  Tinflammation.  La  confirma- 
tion de  cette  hypothèse  se  trouve  dans  la  disparition  de  la 
membrane  de  Bowman,  lorsque  le  ptérygion  s'étend. 

Comme  celui-ci  s'ayance  dans  la  cornée,  sa  structure  caracté- 
ristique disparaH,  la  conjonctive  se  trouvant  de  plus  en  plus 
attirée  vers  la  cornée.  Pas  de  bactéries.  Traitement  :  le  meilleur 
consiste  à  exciser  la  partie  cornéenne  et  ensuite,  à  extirper 
une  portion  rhomboïdale  de  la  conjonctive.  La  plaie  est  cauté- 


168  REVUE  GÉNÉRALE 

risée  par  de  Tacide  phénique  pur,  pas  de  suture.  Pansement. 
L'auteur  n'a  eu  que  quelques  récidives  sur  plusieurs  centaines 
de  cas.  Dans  le  cas  où  le  malade  l'accepte,  Alt  excise  la 
pinguecula.  cobuiw. 


MALADIES   DE   l'jRIS,    DE   LA   CHOROÏDE   ET   DU    CORPS   GILIAIRB 
GLAUCOME,   AFFECTIONS   SYMPATHIQUES. 


i)  Teraon.  —  De  Tétai 'de  l'angle  irido-<:ornéen  dans  les  luxations  du  cris- 
tallin accompagnées  d'hyperionie  (Archives  d'Ophtalmologie^  p.  349,  juin 
«906). 

2)  Brav  (Aaron)  (Philadelphie^.  —  Glaucome  aigu  à  la  suite  de  Tinstillalion 
de  quelques  gouttes  d*adrénalinc  dans  un  œil  cataracte  (Acute  glaucoma 
foUowing  the  instillation  of  several  drops  of  adrenalin  in  a  cataractous 
eye)  (Americ.  Medicine^  p.  214,  juillet  190G). 

Z)  Qreen  (J.). —  Glaucome  juvénile  simple  et  myasthénie  gastrique  et  intes- 
tinale (Juvenil  glaucoma  simplex  associaled  with  myasthcnia  gastrica  et 
intestinalis)  (Amer,  Jovrn.  of  Ophih,^  octobre  igoS). 

4)  Lagpange.  —  Traitement  des  tumeurs  malignes  intraoculaires  (Asaoc, 
franc,  de  chirurgie^  Paris,  i6octobie  1906). 

5)  Stevenson  (Edgar).  —  Glaucome  congénital  (Congénital glaucoma)  (Liver- 
pool  med,  et  chir,  Journ.^  janvier  1904). 

6)*  Bail  (J.-M.^.  —  Un  cas  d'hémorragie  sous-hyaloïdienne  (Case  of  subhya- 
loid  hemorrhage)  (Journ.  of  the  Missouri  state  med.  Assoc,  mai  1906). 

•j)  Bail  (J.-M.).  —  Un  cas  exceptionnel  de  glaucome  (An  unusual  case  of 
glaucoma)  (St-Louis  med,  Revieu\  11  août  1906). 

i)  Terson  étudie  les  luxations  du  cristallin  accompagnées 
d'hypertonie  et  démontre  que  l'adhérence  iridocornéenne  n'est 
pas  le  seul  facteur  capable  d'augmenter  la  tension.  Si  dans 
certains  cas  il  a  observé  une  soudure  totale  ou  partielle,  dans 
un  autre  elle  faisait  complètement  défaut.  Les  autres  facteurs 
à  invoquer  sont  :  1*  L'irritation  mécanique  des  plexus  ciliaires; 
a«  l'obstruction  momentanée  de  la  pupille  ou  de  la  chambre 
antérieure  ;  3*  Tencombrement  du  grillage  de  filtration  et  du 
canal  de  Schlemm  par  des  cellules  dégénérées,  etc. . 


2)  Un  malade  âgé  de  cinquante  ans  vient  consulter  Brav 
pour  une  cataracte  incomplètement  mûre,  il  le  renvoie  à 
six  mois  pour  l'opération.  Dans  Tintervalle  le  malade  va  con- 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE.  ETC.  169 

sulter  un  autre  docteur  qui  lui  mit  quelques  gouttes  d'adré- 
naline. Trois  heures  après  il  revient  avec  de  violentes  douleurs 
et  un  glaucome  aigu.  Esérine,  injections  de  morphine  sans 
résultat  et  trois  heures  plus  tard  il  fallut  faire  Tiridectomie 
puis  l'extraction.  Le  cristallin  fut  projeté  hors  de  Tœil  après  la 
section  cornéenne,  malgré  cela  bon  résultat  définitif. 


3)  Green  rapporte  le  cas  d'un  glaucome  ayant  débuté  dans 
la  première  jeunesse  et  progressant  jusqu'à  l'âge  de  trente  ans 
où  il  a  eu  l'occasion  de  Tobserver.  Pas  d'hérédité  oculaire.  Le 
malade  souffre  de  constipation  chronique  datant  de  Tenfance. 
A  la  puberté,  attaque  de  glaucome  simple.  Dans  un  œil,  baisse 
progressive  de  la  vision,  allant  jusqu'à  la  cécité.  Tout  travail 
est  impossible  à  cause  de  la  douleur  et  de  la  fatigue.  La  vision 
de  l'autre  œil  commençait  à  baisser.  Le  traitement  par  les 
myotiques  pendant  plusieurs  mois  ne  produit  aucune  amélio- 
ration sensible  ;  ce  n'est  que  lorsque  le  traitement  général  fut 
institué  et  particulièrement  contre  la  constipation,  que  la  vision 
s'améliora,  que  le  champ  visuel  s'élargit,  permettant  au  ma- 
lade de  se  servir  de  son  œil.  conuRN. 


4)  Laff range.  Les  tumeurs  malignes  intra-oculaires  (sar- 
comes blancs  et  mélaniques,  gliomes)  envahissent  l'orbite 
beaucoup  plus  rapidement  que  ne  l'indiquent  les  symptômes 
cliniques;  alors  que  la  tumeur  paraît  encore  bien  enfermée 
dans  l'œil,  les  éléments  anatomiques  sont  déjà  sortis  par  les 
espaces  lymphatiques,  le  long  des  vasa-vorticosa,  etc.  Il  en 
résulte  que  l'énucléation  est  insuffisante  et  que  pour  se  mettre 
le  plus  possible  à  l'abri  des  récidives  locales,  il  faut  pratiquer 
en  même  temps  que  l'ablation  de  l'œil  celle  des  tissus  orbi- 
taires.  L'opération  de  choix  est  Texentération  sous-conjonctî- 
vale  de  l'orbite.  r. 


5)  Stevenson  rapporte  le  cas  d'un  enfant  âgé  de  cinq  ans  et 
atteint  de  buphtalmos.  Tension  exagérée,  papilles  atrophiées 
et  excavéeS;  nystagmus.  stbphbnson. 


170  REVUE  GÉNÉRALE 

6)  Bail  a  observé  un  cas  d'hémorragie  sous-hyaloïdienne  au 
niveau  de  la  macula  chez  un  malade  âgé  de  quarante  ans. 
Description  complète  de  Taffection  et  résumé  de  la  littéra- 
ture. COBURlf. 


MALADIBS    DE    LA  HÉTINE,    DU   NEUF    OPTIQUE  ET  DES  CENTRES    NERVEUX 

(amblyopie  et   AMAunosK,  dyschromatopsib) 

i)  Hippel  (E.-V.).  —  Note  sur  la  formalion  spontanée  de  trous  dans  la 
fovea  centralis  (Notiz  uchcr  spontané  Lochbildung  in  der  Fovea  cenlralis) 
(Arch.  /•.  Ophth.,  LX\\\  172-175,  1906}. 

2)  Wood  (C.-A.).  —  La  mort  cl   la  ceci  le,  résultant  de  rempoisonnemeni 
'  par  Talcool  méthyliquc  et  ses  difrérenles  préparations  (Death  and  blindness 

as  a  resuit  of  poisoning  i)y  melhyl  alcohol  or  wood  alcohol  and  its  various 
préparations  (Intern,  clinics.f   16»  série,  1906). 

3)  Sourdille.  —  Accidents  oculaires  d'origine  électrique  (Gaz,  méd.  de 
Nantes^  août  1906). 

4)  Dé  8pévllle.  —  Pseudogliome  de  la  rétine  chez  une  enfant  de  six  mois 
(Soc,  a'opht.  de  Paris^  mars  1906). 

5)  Péchin.  —  Thrombophlébite  de  la  veine  centrale  de  la  rétine  chez  un 
tuberculeux  (Soc,  d'Opht.  de  Paris^  6  avril  1906). 

6)  Zentmayer  (W.).  —  Rétinite  proliférante  fRetinitis  Proliferans)  (Seclion 
of  ophthalmology^  Collège  of  Physicians,  Philadelphie,  mars  1906). 

7)  Jackson  (E.).  —  Alexie  (Developmental  alexia)  (Americ.  journ,  of  med, 
science^  mai  1906). 

8)  Campbell  (J.-A  ).  —  Les  scotomes  (Scotoma)  (Homeo,  J?t/c,  Ear  and 
Throat  Jonrn  ,mars  1906). 

9)  Morax  (V.).  — Rétinite  albuminuriquc  gravidique  f/îcv.  pra(.  d'obstétrique 
et  de  pédiatrie f  1906). 

1)  jE'.-F.  Hippel  apporte  un  fait  personnel  à  l'appui  de  la 
thèse  récemment  soutenue  par  Reis  que  la  formation  sponta- 
née de  trous  dans  la  macula  est  consécutive  à  un  œdème  très 
prononcé.  l.  uor. 

2)  Wood  fait  une  étude  complète  du  sujet.  Il  recommande 
beaucoup  qu'on  étiquette  du  mot  Poison  tous  les  produits 
alcooliques.  coburn. 

3)  Sourdille  passant  rapidement  sur  les  accidents  oculaires 
classiques  dus  à  la  foudre,  insiste  particulièrement  sur  les 
accidents  causés  par  les  courants  industriels.  Terrien  a  pu,  pen- 
dant les   travaux    du  Métropolitain,  en  observer  ^5   cas.   Il 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  171 

s^agit  alors  de  lésions  oculaires  déterminées  sous  l'influence 
de  Tare  voltaïque  ou  d'étincelles  provenant  de  courts- circuits, 
sans  qu'il  y  ait,  comme  pour  la  foudre,  passage  du  courant 
électrique  h  travers  le  corps.  La  marche  des  accidents  d'ori- 
gine électrique  est  presque  toujours  bénigne  quoique  souvent 
impressionnante  en  raison  de  la  cécité  temporaire  qui  se  mani- 
feste parfois. 

11  s'agit  surtout  de  troubles  congestifs  si  marqués  qu'on  a  pu 
les  désigner  du  nom  d'ophtalmie  électrique.  La  conjonctive  est 
plus  ou  moins  hjperémiée  avec  ou  sans  sécrétions;  l'iris  est 
congestionné,  la  pupille  rétrécie;  il  existe  un  cercle  périkéra- 
tique,  du  larmoiement  et  une  photophobie  intense.  Le  cristal- 
lin, à  l'inverse  des  accidents  produits  par  la  foudre,  n'est 
jamais  atteint. 

L'acuité  visuelle  est  diminuée  parfois,  et  à  l'ophtal- 
moscope  on  peut  déceler  soit  un  œdème  rétinien  localisé 
au  pôle  postérieur  de  l'œil,  soit  une  hyperémie  cerise  de  la 
macula. 

Au  bout  de  quelques  jours  les  blessés  peuvent  reprendre 
leur  travail.  Cependant,  une  sensibilité  anormale  à  la  lumière 
subsiste  encore  longtemps.  Terrien  indique  que  7  pour  100  des 
blessés  restent  avec  vision  inférieure  à  i/io,  i4  pour  100 
auraient  une  diminution  définitive  de  la  vision.  La  persistance 
de  névralgies  sus-  et  sous-prbitaires  serait,  selon  Terrien,  d'un 
mauvais  présage  pour  ce  pronostic.  morbau. 

4)  De  Spéville  fit  l'énucléation  parce  que  les  signes  cliniques 
étaient  ceux  du  gliome.  L'examen  histologique  a  démontré 
qu'il  s'agissait  d'un  pseudo-gliome  ;  vitre  décollé,  refoulé  en 
avant.  Chambre  vitréenne  occupée  par  un  liquide  contenant  en 
suspension  de  la  fibrine  altérée.  Rétine  atrophiée  par  places 
et  soudée  à  la  choroïde.  Oblitération  de  l'angle  irien.  Persis- 
tance de  l'artère  hyaloïde.  Il  s'agit  probablement  d'une 
infection  ancienne.  péchin. 

5)  Péchin  présente  un  homme  atteint  de  tuberculose  pulmo- 
naire et  qui  perdit  la  vision  de  l'œil  gauche,  il  y  a  un  mois,  à 
la  suite  d'une  trombophlébite  delà  veine  centrale  de  la  rétine. 


172  REVUE  GÉNÉRALE 

Un  an  auparavant,  ce  malade  dont  le  début  des  accidents 
pulmonaires  remonte  à  quatre  ans,  avait  présenté  des  phéno- 
mènes panHiques  du  côté  droit  et  de  la  face  du  même  côté, 
phénomènes  parétiques  dus  vraisemblablement  à  un  même 
processus  phk^bitique  évoluant  dans  la  région  de  la  frontale  et 
de  la  pariétale  ascendantes.  péchin. 

6)  Zenimayer  rapporte  un  cas  de  rétinite  proliférante  chez 
un  homme  âgé  de  vingt-sept  ans.  Celui-ci  n'eut  aucun  trouble 
dans  sa  vision.  Dans  un  autre  cas,  l'auteur  a  observé  une 
hémorragie  comme  début  de  la  lésion.  Il  croit  que  la  rétinite 
proliférante  ost  une  affection  locale,  due  probablement  à  une 
irritation  du  vitré,  agissant  principalement  sur  l'adventice  des 
vaisseaux  de  la  papille.  coburn. 

7)  Avec  les  deux  cas  rapportés  par  Jackson,  il  y  a  seule- 
ment dix-neuf  cas  de  cécité  verbale  congénitale  connus.  La 
plupart  sont  dus  à  des  troubles  du  côté  de  Toeil.  Les  deux  cas 
observés  par  Tauteur  chez  des  enfants  hyperopes  se  sont  amé- 
liorés par  IVxercice  et  la  lecture.  Lavmeilleure  méthode  de 
traitement  est  celle  qui  consiste  h  apprendre  aux  tout  jeunes 
enfants  a  lire  de  bonne  heure  et  à  distinguer  les  lettres.  Les 
dix-neuf  cas  connus  dans  la  littérature  sont  ici  résumés  briè- 
vement. La  plupart  sont  atteints  d'hyperopie  ;  l'affection  est 
aussi  fréquente  chez  les  garçons  que  chez  les  filles. 


8)  Campbell  fait  une  revue  générale  des  différentes  formes 
de  SCO  tome,  codcrn. 


MAtADIES    DU    CRISTALLIN    ET    DU    CORPS    VITRÉ. 


t)  Morettl  {E»)»  ^Aiguille-crochet  à  discissionou  svnéchotomc  lancéolaire. 
Uuckiuea  cm)  ïij  dération  s  sur  Tcxtraction  capsulo-lenticulaire  de  la  cata- 
racte^  stiivanL  Ih  méthode  de  Oradenigo  (Ago  da  discissionc  uncinato  o 
sinocotoma  Uncoolare.  Qualchc  considerazione  suirestrazione  capsulo-leD- 
Ucolnre  delhi  cnlaralta  col  nielodo  Gradenigo)  ("urinait  di  Ottalmologia, 
v<>L  XXX^^  fasc,  lo-ii,  p.  7{>9  à  812,  1906).] 


MALADIES  OU  CRISTALLIN  ET  DU  CORPS  VITRÉ  173 

2)  Kugel  (E.).  —  Une  nouvelle  méthode  opératoire  dans  les  cataractes  secon- 
daires et  les  occlusions  pupillaircs  couséculives  à  l'extraction  de  la  cata- 
racte(Ueber  einc  neuc  Opération^  méthode  bel  Nachstaren  und  Pupillens- 
perre  infolge  von  Staroperalion)  (Arch.  /'.  Ophih.^  LX!!!,  557-872^  190G). 

3)  Jackson  (£.).  —  Discision  dans  les  cataractes  secondaires  capsulaires 
(Knife-needle  opération  for  secondary  capsular  cataracl)  (Arch,  of  Ophlh., 
mars  et  mai  1906;. 

4]'  Norton  (A.B.).  —  Technique  de  l'opération  de  la  cataracte  (Technique 
of  Cataract  opération)  (Hom.  Eye,  Ear^  and  Throat  journ.^  juin  igoS). 

5;  Smith  (H.).  —  Traitement  des  suites  de  Topéralion  de  la  cataracte 
(Treatmcht  of  afler-cataract)  (Arch,  of  Ophth.^  mars  et  mai  1906). 

6]  Wood  fC.-A  ).  —  Quelques  formes  de  la  cataracte  héréditaire  (Sonie 
fornis  of  heredilary  cataract)  (Ophth.  Becord,  avril  1906). 

7)  William»  (C).  —  La  meilleure  incision  pour  Textraction  de  la  catarncle 
,The  best  form  of  incision  in  the  extraction  of  cataracte  (Journ.  of  Minne- 
sota med,  Assoc,  mai  1906}. 

8)  Wright  (S.-E.).  —  Causes  et  traitement  de  la  cataracte  (Causation  and 
treatment  of  cataract]  (Chicago  med.  Recorder^  i5  septembre  1906), 


1)  La  partie  la  plus  intéressante  de  Tarticle  de  Moreiii  se 
trouve  dans  les  considérations  sur  l'opération  de  Gradenigo 
(zonulotomie,  extraction  totale  du  cristallin).  Cette  opération, 
mise  à  Tépreuve  dans  le  service  de  Denti,  à  Thôpital  de  Milan, 
a  montré  que  V audaces  forluna  juvat  n'est  pas  un  axiome... 
surtout  en  chirurgie  oculaire.  Devant  la  nécessité  de  devoir 
donc  opérer  parfois  des  cataractes  secondaires,  Moretti  a 
imaginé  un  nouvel  instrument,  aiguille  lancéolaire  avec  dis- 
continuité latérale  formant  crochet,  ce  qui  lui  permet  de  servir 
aussi  de  synéchotome.  Le  dessin  de  la  petite  lame  ressemble 
assez  à  la  pointe  de  Taiguille  de  Reverdin,  ouverte  au  moment 
de  recevoir  le  fil.  On  pourrait  se  demander  si  la  discontinuité 
ne  risque  pas  d'accrocher  les  lèvres  de  la  petite  plaie  cor- 
néenne,  malgré  toute  précaution  de  manœuvres,  au  moment 
de  la  sortie.  L'aiguille  de  Taylor  (pour  la  discission  de  l'angle 
irien)  nous  a  toujours  donné  pleine  satisfaction  jjour  certaines 
discisions  et  synéchotomies,  sa  tige  empêchant  aussi  l'évide- 
ment  de  la  chambre  antérieure.  a.  antonblli. 

2)  Kugel  recommande  de  faire  la  discision  (cataractes 
secondaires)  au  moyen  d'un  couteau  de  Graefe  ou  tout  au  moins 
d'un  instrument  tranchant  et  non  d'un  instrument  dilacérant. 

11  recommande  d'éviter  tout  spécialement  les  hémorragies 
et,  pour  cela,  il  conseille  de  ne  couper  que  des  membranes  non 
vascularisées«  l.  dor. 


174  REVUE  GÉNÉRALE 

3)  Jackson  rapporte  un  cas  de  discision  de  cataracte  cap- 
sulaire  secondaire  par  Taiguille,  il  discute  le  sujet  de  la 
cataracte  secondaire  et  les  méthodes  employées  pour  lextraire 
et  Topérer.  Cette  opération  n'est  pas  aussi  facile  que  le  croit 
Marshall  dans  Roy.  Lond,  Hosp,  Rep,  et  qui,  sur  5 1 2  opérations 
de  cataracte  secondaire,  a  eu  1,02  pour  100  de  suppuration  et 
de  perte  successive  de  Tœil;  5,58  pour  100  d'inflammation 
ayant  entraîné  une  diminution  ou  une  abolition  de  la  vision. 

Pour  l'opération,  on  doit  avoir  un  éclairage  oblique  intense. 
L'opérateur  devra  se  munir  de  verres  convexes  faibles  ou 
bien  avoir  un  pouyoiraccommodateur  considérable.  Le  couteau 
doit  être  construit  de  telle  façon  que  Thumeur  aqueuse  ne 
puisse  pas  s'échapper  autour,  et  qu'on  puisse  s'en  servir  pour 
faire  les  incisions  dans  n'importe  quelle  position.  On  doit 
introduire  la  pointe  du  couteau  à  travers  le  limbe  cornéen, 
l'auteur  n'a  jamais  vu  de  suppuration  à  la  suite  de  la  ponction 
faite  de  cette  façon.  L'incision  de  la  capsule  en  V  ou  en  T  se 
fait  facilement.  cobuhn. 

4)  Norton  pense  que,  dans  l'intérêt  du  malade,  on  doit  faire 
une  iridectomie  avant  l'opération  de  la  cataracte  ;  cela  diminue 
les  chances  d'insuccès.  Le  pansement  n'est  enlevé  que  le 
quatrième  jour  après  Topération.  coburn. 

5)  Smith  extrait  la  cataracte  dans  sa  capsule  et  ainsi  évite 
de  soigner  les  complications  qui  peuvent  arriver  après  l'opé- 
ration. Il  fait  une  incision  du  limbe  avec  un  kératome,  fait 
une  iridectomie  et,  avec  la  pince  à  capsule,  extrait  le  cristallin. 


6)  Wood  rapporte  trois  observations  de  cataracte  hérédi- 
taire familiale.  Quelques-uns  de  ces  cas  sont  décrits  complè- 
tement, y  compris  Topération  et  ses  suites.  Dans  la  première 
opération,  sur  3i  individus,  formant  quatre  générations,  12 
ont  eu  la  cataracte  présénilc.  Dans  une  autre  série,  d'un 
groupe  de  48  individus,  i4  ont  une  cataracte  juvénile.  Enfin, 
dans  la  troisième  observation,  sur  33  personnes,  6  ont  eu  la 
cataracte  de  bonne  heure.  Un  cristallin  étudié  microscopique- 
ment  contenait  un  dépôt  de  cristaux  de  chaux.       gobuan. 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.     175 


MALADIES  DE  LA  IléPRACTION,  DE  l'aCCOMMODATION  BT  DES  MUSCLES  DE  l'qEIL 


i)  Landolt.  —  Réforme  de  la  détermination  de  Tacuité  visuelle  (Die  Reform 
der  Bestimmunjç  der  Sehschaerfe)  (Arch.  f.  Opht/i,^  LXIV,  598-610,  1906}. 

a)  Koster.  — >  La  détermination  de  raciiité  visuelle  d'après  les  méthodes  de 
Landolt  et  Guillery  ^Uebcr  die  Bcstimmunf^  der  Sehschaerfe  nach  den 
Methoden  von  Landolt  und  von  Guillery)  f/lrc/i.  f.  Ophih.^  LXIV,  128-141, 
1906). 

3)  Sohappingep.  —  Contribution  Â  l'étude  de  la  pathojçéncse  du  «  Spasmus 
nutans  a  iZur  Pathogenese  des  Spasmus  nutans.  (Zeùsch.  f.  Augenfieilk.^ 
XIII). 

4)  Sohweiniiz  (G.-Ë.).  —  A  propos  de  la  fatigue  maculaire  et  du  scotome 
central  dans  certaines  psychoses  (Concerning  macular  fatigue  and  central 
scotoma  in  certain  psychoses)  (Secl.  of  Ophl.,  Collège  of  Physiciana^  Phila- 
delphia,  mars  1906). 

5)  ColbMrn  (J.-E.).  —  Un  cas  d'hyperphorie  (Report  of  a  case  of  hyper- 
phoria)  (Ophth.  Record^  juin  1906). 

6)  Hansell  (H.).  —  Relation  entre  la  converj^cncc  et  Taccommodation (Rela- 
tion of  convergence  to  accomodalion)  (Ophthalmology,  avril  1906). 

7)  Bronnep  (Adolphb).  —  Note  sur  un  cas  d'emmétropie,  dans  lequel  des 
symptômes  locaux  et  généraux  inquiétants,  ont  été  supprimés  par  Tusagc 
des  verres  de  Sph.  —  I  D  et  cyl.  —  1  D  (Notes  on  a  case  of  emmetropia, 
in  which  distressing  local  and  gênerai  symptoms  had  heen  rclieved  by  the 
use  of  —  I  D  spherical  with  —  I  D  cylindrical  glasses)  (Brit.  mecL 
Jonrn,,  août  1906). 

8)  8harp  (W.-N.).  —  Diagnostic  simple  des  paralysies  des  muscles  de  Tœil 
(Diagnosis  of  paralysisof  the  indiviclual  ocular  muscles  simplified)  (Indiana 
med.  Journal,  juin  igo6). 

9)  Rodiet.  —  Les  paralysies  des  muscles  externes  de  l'œil  au  cours  de  la 
paralysie  générale,  de  la  syphilis,  du  tabès,  de  la  sclérose  en  plaques,  des 
méningites  et  de  l'hystérie)  (Province  médictile,  ao  octobre  1906  et  Soc.  de 
méd,  de  Vancluse), 

1)  Landolt  expose  rintérêt  qu'il  y  aurait  k  déterminer 
Tacuité  visuelle  au  moyen  de  ses  anneaux  ouverts  dont  les 
bords  sont  un  peu  renflés  et  que  les  oculistes  français  con- 
naissent. L.  Don. 


2)  Kosler  étudie  la  méthode  de  détermination  de  l'acuité 
visuelle  au  moyen  des  cercles  ouverts  et  incomplets  de 
Landolt  et  il  montre  que  le  résultat  serait  encore  plus  exact 
si  on  modifiait  la  forme  du  cercle  en  élargissant  un  peu  les 
lignes  qui  bordent  Touverture. 

Une  planche  hors  texte  fait  bien  comprendre  la  pensée  de 
Tauteur.  La  figure  12  représente  les  signes  de  Landolt  tels 
qu^ils  sont  et  la  figure  i4  ces  mêmes  signes  tels  qu'ils  devraient 
être,  d'après  Koster.  l.  dor. 


176  REVUE  GÉNÉRALE 

3)  Raudnitz  a  prétendu  que  le  spasnius  nutans  se  développe 
chez  les  enfants  tenus  dans  une  chambre  obscure,  éclairée 
uniquement  par  un  point  lumineux.  Les  enfants  sont  poussés 
à  fixer  constamment  ce  point,  il  en  résulte  une  fatigue  mus- 
culaire, la  cause  du  spasme  ;  Schapringer  admet  que  c'est  la 
tendance  de  fixer  ce  point  lumineux  qui  joue  un  rôle  principal, 
mais  n'admet  point  la  fatigue  comme  cause  immédiate  :  la 
perception  de  la  lumière  est  plus  intense,  si  celle-ci  se  pro- 
jette sur  les  parties  périphériques  de  la  rétine  que  si  elle 
tombe  sur  la  tache  jaune.  Pour  que  l'intensité  de  la  perception 
lumineuse  ne  diminue  pas,  il  faut  que  l'enfant  remplace  aussi 
vile  que  possible  la  partie  de  k  rétine  éclairée  par  une  autre. 
De  là  se  développe  un  mouvement  continuel  du  globe  et  de 
toute  la  tête  :  il  se  forme  pour  ainsi  dire  dans  le  cerveau  un 
centre  de  fixation,  excentrique,  labile.  b.  rbdslod. 

4)  Schiveinitz  étudie  la  fatigue  rétinienne  et  le  scotome 
central  dans  certaines  psychoses  (troubles  nerveux,  du  type 
fonctionnel). 

5)  Colburn  rapporte  un  cas  qui  montrait  une  hypertrophie 
considérable.  Plusieurs  avancements  du  muscle  droit  supé- 
rieur furent  faits  sans  succès.  Le  droit  inférieur  examiné 
était  bridé  par  un  tractus,  cela  expliquait  l'insuccès.  On  y 
remédia  et  le  malade  fut  guéri.  coburn. 

6)  Hansell  fait  un  résumé  des  relations  de  la  convergence 
et  de  l'accommodation,  avec  citations  nombreuses.  Quelques 
cas  sont  aussi  rapportés  brièvement.  couih>. 


MALADIES    DU     GLOBE    DE    l'oBIL 

,   (blessures,  corps  Étrangers,   parasites) 

t)  Connor  (R.).  —  Kyste  congénilal  de  l'orbite  et  microphtalmie  (Congé- 
nital orbital  cyst  associated  wilh  microphthalmus)  (Arch.  of  Ophihalmo- 
logy,  janvier  1906). 

(a  Qrottsmann  (Carl).  —  Kyste  congénital  et  microphtalmos  (Congénital 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'CBIL  177 

Cyst  with  microphthalmos)  (Liverpool  med,  and  chir,  journal^  janvier 
Ï904). 

3)  WUrdemann  (H.-V.).  —  Transillumination  de  rœil^  dans  le  diafi^iostic 
des  tumeurs  in  Ira-oculaires  et  description  d'un  transilluminateur  ('Transillu- 
mination of  Ihe  eye  in  ihe  difTerential  diagnosis  uf  the  cye,  wiin  descrip- 
tion of  an  ocular  transi lluminator)  (Ophth,  Record,  mai  1906). 

4;  Todd  (F.-C).  —  Instruments  nouveaux  pour  Textraction  des  corps 
étrangers  (Some  new  foreign  body  instruments)  (Ophthal,  Record  y  mai 
1906). 

5)  Ray  (J.-M.)  —  Blessure  du  j;lobc,  suivie  de  mort  sept  semaines  après 
(Injury  of  the  eye  followcd  by  death,  seven  wecks  later)  (Lewisville  Mon- 
thly  Journ,  of  med,  and  Surgery,  avril  igo6). 

6)  Ovio  (G.).  —  Un  cas  d'anophtalmie  bilatérale  (A  case  of  bilatéral  anoph- 
thalmos)  (Annuls  of  Opht?ialmology,  janvier  1Q06). 

7)  Cowgill  (W.-M.).  -^  Corps  étrangers  intraoculaires  (Intraocular  foreign 
bodies)  (Western  med»  Review^  juillet  1906}. 

1)  Connor  a  observé  chez  un  enfant  âgé  de  dix  mois, 
associé  à  de  la  microphtalmio,  un  kyste  de  Torbite.  A  la  nais- 
sance, on  ne  pouvait  apercevoir  le  globe  oculaire  ;  quatre  mois 
après  le  kyste  commençait  à  grossir.  L'orbite  fut  envahi  alors 
par  une  masse  fluctuante,  non  pulsatile  et  irréductible. 
Lorsqu'on  écartait  les  paupières,  on  apercevait  un  œil  rudi- 
men taire.  On  extirpa  et  l'œil  et  le  kyste.  Il  n'y  avait  point 
d'adhérence  à  Tos,  le  muscle  externe  paraissait  hypertrophié. 
La  tumeur  mesurait  4/12  de  centimètres  sur  3  cm.  5o  et 
3  cm.  5o  d'épaisseur.  L'œil  était  assez  bien  développé.  Le 
tissu  scierai  était  continué  par  la  paroi  externe  du  kyste, 
laquelle  était  doublée  par  une  lame  pigmentée,  représentant 
une  rétine  modifiée.  L'auteur  a  trouvé  67  cas  semblables  à 
celui  qu'il  décrit,  dans  la  littérature.  Il  en  fait  un  résumé  et 
discute  les  théories  des  auteurs  sur  l'origine  de  ces  kystes.  Il 
est  probable  que  dans  le  cas  décrit,  le  kyste  a  son  origine  dans 
le  tissu  embryonnaire  qui  forme  le  globe  oculaire. 

On  peut  confondre  ce  kyste  avec  une  méningocèle,  l'exa- 
men du  liquide  retiré  permet  de  faire  le  diagnostic.  Ce  travail 
est  accompagné  de  la  photographie  de  l'enfant  avant  l'opé- 
ration, d'une  microphotographie  du  kyste  et  d'un  tableau, 
donnant  les  diagnostics  différentiels,  des  kystes  par  l'examen 
chimique  de  Thumeur  aqueuse,  du  liquide  cérébro-spinal, 
du  kyste  hydatique  et  dermoide.  coburn. 

n)  La  malade  de  Grossmann  est  une  jeune  fille  de  seize  ans, 
atteinte  d'anophtalmie  et  de  kyste  congénital.  On  découvrit 

13 


178  REVUE  GÉNÉRALE 

un  œil  rudimentaire  —  lorsqu'on  enleva  le  kyste  —  situé  dans 
la  profondeur  de  l'orbite.  couurn. 

3)  Wùrdemann  a  fait  construire  un  instrument  ressemblant 
à  un  crayon  et  consistant  en  une  source  lumineuse  d'un  pou- 
voir de  cinq  bougies,  recouverte  par  une  lentille  très  convexe 
d'un  côté,  et  de  l'autre  par  une  tige  de  verre  qu'on  applique 
sur  l'œil,  et  qui  dirige  la  lumière.  coburn. 

4)  Todd  a  fait  construire  deux  instruments  en  forme  de  V 
et  de  U,  terminés  soit  en  pointe,  soit  en  forme  d'aiguille,  et 
les  trouve  très  commodes  pour  l'extraction  des  corps  étrangers 
de  la  cornée.  coburiv. 

5)  Le  malade  de  Rdy^  un  enfant,  était  atteint  d'ime  blessure 
de  la  cornée  à  forme  triangulaire,  à  bords  déchiquetés.  Issue 
du  cristallin.  Enucléation.  Peu  de  temps  après,  l'état  mental 
se  modifie  et  se  trouble  graduellement.  En  cherchant  la  cause, 
on  trouve  une  perforation  du  plancher  de  l'orbite.  On  enlève 
alors  la  portion  latérale  et  la  portion  externe  de  la  cavité 
orbitaire.  Malgré  cette  intervention,  l'enfant  meurt  avec  les 
symptômes  d'un  abcès  cérébral,  au  bout  de  sept  semaines. 


MALADIES   DBS    PAUPIÈRES,   DE    l'aPPAREIL    LACRYMAL   ET    DE    L*ORBITtf 

i)  Frugiuele  (C).  —  Elépkanliasis,  clals  ëlépliantiasiques  cl  pseudo-élé- 
phaniiasis  des  paupières  (Elefaaiiasi,  slati  elefanliasici  e  pseudo  elefantiasi 
dclie  palpebrc)  (Giornale  Inlernaz,  dette  Scienze  Medicney  Anno  XX Vil, 
Napoli,  i9o5). 

2)  Frugiuele  (C).  —  Sur  rcudothéliomc  des  paupières  (SuU'endolelioma 
palpebrale)  (Il  Progressa  Oftilinologico,  vol.  II,  fasc.  i-a,  Palermo  1906). 


3)  Maggi  (F.).  —  Conlribution  à  Tclude  des  tumeurj  primitives  du  sac 
lacrymal  (Coiilribulo  allô  studio  dei  tumori  primitivi  dcl  sacco  lacrimale 
(Annati  ai  Ollalmologia^  vol.  XXXV,  fasc    10-11,  p.  789  A  797,  i9oli). 

)  Santa  Maria  (Alberto).  —  Sur  le  blepharoptosis  spastique  (Sulla  blefa- 
roptosi  spasiica  (Clinica  oculisticaj  mai  1906). 

5)  Calderaro.  —  Un  cas  de  kvste  à  échinocoques  do  Torbitc,  opértion,  gué- 
risoii  (Un  caso  dicisla  da  echinococco  deirorbita.  Operazione,  guarigionc, 
(Clinica  oculislica,  mai*s-avril  1906). 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L*APPARE[L  LACRYMAL,  ETC.     179 

6)  Massey  (G.-B.).  —  Scircome  congénital  de  lorbitc  (Congénital  aarcoma 
of  the  orbit)  f/oiir/i.  Amer.  med.  Assoc.^  28  avril  it^oo), 

7)  Péohin.  —  Ostéopérioslile  liércdo-syphili tique  orbitairc  (Soc,  d*opht,  de 
Paris,  6  avril  1906). 

8)  Terson  (A.).  —  MoUuscum  contagiosum  palpcbral  f 5oc.  d'opht.  de  Paris, 
6  avril  igo6). 

9)  Suizep  et  Duolos.  —  Lymphome  double  du  sac  lacrymal,  suivi  de  lym- 
phadénie  généralisée  sans  leucémie  (Soc.  d'ophl,  de  Paris,  12  juin  1906). 

10)  De  Spéville.  —  Deux  cas  -de  blépharospasme  guéris  par  deux  procédés 
dilTérents  (Soc,  d'ophl,  de  Paris,  6  avril  1906). 

11)  Berger  (Paul).  —  La  méthode  italienne  appliquée  aux  restaurations  de 
la  face  (f8^  Congr.  de  chirurgie,  Paris  iqoS). 

12)  Beard  (C.-H.)  et  Brown  (E.-V.-L.).  —  Ncvrome  plexiforme  de  l'orbite 
(Plcxiformc  Neuroma  of  the  orbit)  (Arch.  of  Ophih.,  mara  et  mai  1906). 

i3)  Beit  (Ë.-O.^.  —  Un  cas  d'adéno-carcînome  de  la  glande  lacrymale  (Case 
of  adeno-carcinoma  of  the  lacrymal  gland)  {Washington  med,  Annals, 
mai  1906). 

14)  Lemaire  —  CEdcme  aigu  angioneurotique  des  paupières  (Echo  méd,  du 
Xord^  27  mai  1906). 

i5)  Boumeville.  —  Purpura  palpébral  consécutif  à  un  cauchemar  (Progrès 
médicaly  22  septembre  1906). 

16}  Minet  et  GaehIInger.  —  Plaie  du  sourcil  suivie  de  tétanos  céphalique 
(Soc.  de  méd.  du  Nord^  9  février  1906). 

17)  Rialey  (S  -D.).  —  Angiome  caverneux  des  paupières  (Gavernous  Angionia 
of  the  eyelid)  (Ophih.  Record^  mars  1906). 

18)  Coppez  (H.).  —  Deux  cas  de  cécité  par  sinusite  sphénoïdale  (Clinique 
des  Uopiianx  de  Bruxelles,  24  mars  1906;. 

19)  Snyder  (G.-H.).  —  Traitement  des  affections  des  voies  lacrymales  sans 
opération  (My  expérience  in  treating  diseases  of  the  duct  without  opéra- 
tion) (Ophihalmotogy^  octobre  1906  et  Ohio  Staie  med.  Journ.,  i5  aoiH 
1906. 

i)  Dans  un  travail  d'ensemble,  de  plus  de  soixante  pages, 
avec  plusieurs  figures  intercalées,  Frugiuele  étudie  Téléphan- 
tiasis  vraie  des  paupières  et  les  formes  cliniques  analogues. 
Il  apporte,  à  cette  étude,  la  contribution  personnelle  d  obser- 
vations cliniques  et  de  recherches  histologiques.  Il  propose 
d'appliquer  aux  paupières  la  même  classification  adoptée 
aujourd'hui  en  dermatologie  pour  l'éléphantiasis  en  général; 
retrancher  dans  ses  justes  limites  l'éléphantiasis  palpébrale 
et  compléter  Texamen  des  états  éléphantiasiques ,  éliminer 
tous  les  cas  d'éléphantiasis  acquise  primaire,  qui  sont  à  consi- 
dérer comme  pseudo-éléphantiasis  ;  classer  les  pseudo-éléphan- 
tiasis  en  acquises  et  congénitales,  montrer  que  les  unes  et  les 
autres  n'ont  de  commun,  avec  la  vraie  éléphan tiasis,  que 
l'aspect  extérieur,  et  qu'il  faut  désormais  nettement  les  diffé- 
rencier et  les  dénommer.  a.  a>-tonblli. 

2)  L'endothéliome  des  paupières  n'a  pas  été  particulièrement 


ill_lllli.,lll  lli 


180  REVUR  GÉNÉRALE 

éludié  jusqu'à  présent,  et  même  le  traité  de  Lagrange  n'en 
parle  pas.  Frugiuele  a  donc  bien  mérité  des  ophtalmologistes 
en  réunissant,  dans  une  brochure  de  trente-trois  pages  avec 
cinq  figures  intercalées,  deux  cas  personnels  et  les  quelques 
cas  d'angiosarcomes,  sarcomes  endothéliaux,  cylindromes 
pouvant  sûrement  être  rangés  parmi  les  endothéliomes. 

Après  quelques  considérations  générales  sur  la  définition  et 
Thistogénèse  des  endothéliomes,  sur  leur  structure,  sur  la 
classification  de  leurs  formes  et  leur  place  dans  la  classifica- 
tion des  néoplasies  en  général,  Tauteur  rappelle  la  fréquence 
relative  des  endothéliomes  du  nerf  optique,  du  tractus  uvéal, 
de  Torbite,  de  la  glande  lacrymale,  de  la  conjonctive  et  de  la 
caroncule.  Quant  à  la  paupière,  ce  genre  de  néoplasme  paraît 
bien  rare (7  cas  y  compris  les  2  de  lauteur  qui  sont  décrits 
avec  tous  les  détails  histologiques)  ;  il  aurait  plutôt  tendance 
aux  formes  enkystées  ou  pédonculées,  d'où  un  caractère  de 
malignité  atténuée,  intervention  radicale  aisée  et  récidive 
moins  facile.  a.  antonblli. 

3)  Les  tumeurs  primitives  de  la  paroi  même  du  sac  lacry- 
mal sont  rares,  et  leur  diagnostic  précoce  n'est  pas  facile.  Les 
quelques  observations  publiées  sont  presque  toutes  dues  à 
Técole  napolitaine,  par  de  Vincentiiset  ses  élèves.  Maggi,  delà 
Clinique  de  Pise,  en  ajoute  une,  de  tumeur  connectivale 
(angiosarcome  périthélial)  développée,  chez  une  femme  de  la 
cinquante-six  ans,  dans  le  chorion  de  la  muqueuse  du  sac.  Au 
point  de  vue  étiologique,  en  tenant  compte  de  l'histoire  cli- 
nique du  cas,  la  néoplasie  avait  eu  probablement  son  origine 
d'un  ou  de  plusieurs  petits  polypes  de  la  paroi  du  sac,  consé- 
cutifs au  processus  chronique  d'une  dacryocystite. 

A.  ANTONBLLI. 

4)  Sanla  Maria  rapporte  trois  observations  de  blépharo- 
ptosis  spastique  qui  sont  dans  l'espèce  la  seule  manifestation 
de  rhystérie  (hystérie  monosymptomatique)  et  ce  spasme 
peut  facilement  échapper  aux  moyens  d'investigation  habi- 
tuels. L'examen  du  champ  de  regard  révèle  toujours  cette 
forme  de  ptosis,  il  peut  être  utilisé  comme  un  excellent  et 
très  délicat  moyen  de  diagnostic.   L'examen  du  champ  de 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L*APPARE[L  LACRYMAL,  ETC.     181 

regard  doit  toujours  être  suivi  de  Texamen  des  muscles 
oculaires,  si  ceux-ci  sont  reconnus  intacts,  dans  le  cas  où  le 
champ  de  regard  est  légèrement  limité  en  haut,  il  faut  admet- 
tre une  forme  légère  de  ptosis  spastique. .  L'auteur  fait  de  ce 
symptôme  une  manifestation  de  Thystérie  dans  beaucoup  de 

cas.  O.    PHBRBUIL. 


5)  Calderaro  rapporte  une  observation  de  kyste  orbitaire  à 
échinocoque  évolué  sans  altération  du  nerf  optique,  la  fluctua- 
tion n'est  pas  sentie,  diagnostic  par  ponction.  Opération  de 
Krônlein  et  ablation  du  kyste.  o.  d, 


6)  Dans  le  cas  décrit  par  Massey,  la  tumeur  fut  constatée  à 
la  naissance.  Deux  jours  après,  extirpation  mais  suivie  de 
récidive.  Six  semaines  plus  tard,  on  essaye  de  réduire  la 
tumeur  par  le  mercure,  introduit  au  moyen  de  la  cataphorèse. 
Le  pôle  négatif  est  au  milieu  de  la  tumeur  ;  six  autres  petites 
pointes  perforant  la  tumeur  en  plusieurs  endroits.  Application 
de  35o  milliampères  pendant  soixante-cinq  minutes.  Deux 
semaines  après  cette  application  Tceil  est  projeté  en  avant; 
une  tumeur  métastatique  se  développe  dans  la  joue.  On  essaye 
de  nouveau  une  cataphorèse  qui  fut  suivie,  cette  fois,  par  une 
métastase  dans  l'os  maxillaire  et  dans  le  cerveau.  Il  s'agissait 
d'une  tumeur  composée  de  cellules  rondes  sarcomateuses. 


7)  Péchin  présente  un  enfant  âgé  de  trois  ans  qui  fut  atteint 
dès  Tâge  d\in  an  d'ostéopériostite  hérédosyphilitique  des 
deux  rebords  orbitaires  inférieurs  et  d'ostéopériostite  de  même 
nature  du  maxillaire  inférieur  gauche.  A  gauche  la  paupière 
inférieure  était  complètement  ectropionnée.  Cette  paupière  fut 
libérée  de  se^  adhérences  osseuses  et  maintenue  dans  sa  posi- 
tion normale  par  uiie  blépharorrhaphie  médiane.  11  y  a  près 
d'un  an  que  l'opération  a  été  pratiquée  ;  actuellement  la  pau- 
pière est  bien  mobile  et  tout  fait  prévoir  que  lorsqu'on  section- 
nera la  bride  qui  unit  les  paupières  la  guérison  sera  com- 
plète. l'éCHIX, 


182  REVUE  GÉNÉRALE 

8)  A.  Terson  présente  des  coupes  histolog-iques  de  mol- 
luscum  contagiosum  pris  sur  une  jeune  fille  de  quatre  ans  qui 
en  avait  aux  paupières,  sur  les  bords  ciliaires,  le  cou,  le  tho- 
rax et  les  jambes.  C'est  un  cas  favorable  à  la  contagiosité  de 
TafTection  car  la  mère  et  la  tante  préalablement  atteintes  ont, 
suivant  Terson,  contagionné  Tenfant.  p^chin. 

9)  SuUer  présente  une  femme  de  cinquante  et  un  ans  qu'il 
eut  à  soigner  pour  un  phlegmon  double  des  sacs  lacrymaux 
par  des  incisions  et  des  cautérisations  au  galvanocautère.  Le 
résultat  négatif  des  inoculations  au  cobaye  au  point  de  vue 
de  la  tuberculose  d'une  part  et,  d'autre  part,  le  développe- 
ment ultérieur  de  ganglions  pré-auriculaires  sous-maxillaires, 
des  ganglions  des  aines,  des  aisselles  et  des  coudes  firent 
admettre  le  diagnostic  de  lymphome.  Morax  reconnaît  cette 
malade  qu'il  a  soignée  dix  mois  avant  pour  une  tuberculose 
conjonctiv aie  qu'on  avait  prise  tout  d'abord  pour  une  conjonc- 
tivite infectieuse  de  Parinaud.  pbchin. 

10)  Chez  une  femme  de  soixante-deux  ans,  atteinte  de  blé- 
pharospasme  droit  depuis  quatorze  ans,  de  Spévilte  fait  une 
injection  d  alcool  dans  la  région  d'émergence  du  facial  droit. 
L'injection  a  été  faite  le  21  mai  1897.  La  guérison  s'est  main- 
tenue jusqu'à  aujourd'hui;  de  Spéville  présente  sa  malade  sur 
laquelle  on  constate  encore  la  paralysie  de  l'orbiculaire. 

Sur  une  femme  de  cinquante-huit  ans  dont  le  début  de  Thé- 
mispasme  facial  remontait  à  cinq  ans,  de  Spéville  fit  pratiquer 
Tanastomose  spinofaciale  par  Cunéo.  L'opération  date  du 
23  octobre  igoS.  Actuellement  Torbiculaire  est  encore  para- 
lysé. PBCHI?f. 

1 1)  Le  professeur  Paul  Berger  décrit  ainsi  la  blépharoplastie 
à  ritalienne  : 

On  se  trouve  par  exemple  en  face  d'ectropions  totaux  consé- 
cutifs à  des  brûlures  de  la  conjonctive  éversée,  ou  en  face 
d'excisions  larges  pour  épithélioma,  avant  nécessité  celles-ci, 
la  suppression  de  la  muqueuse.  Dans  le  cas  de  muqueuse 
conservée,   on  circonscrit  d'abord  par  une  incision  courbe  le 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.  183 

bord  libre  de  cette  muqueuse  retournée  ;  puis  on  la  dissèque 
en  conservant  avec  grand  soin  tout  ce  qui  reste  de  bord  ciliaire, 
en  relevant  cette  conjonctive  avec  tout  ce  qui  reste  de  carti- 
lage tarse,  et  tout  ce  qui  persiste  des  faisceaux  deTorbiculaire, 
en  rehaussant  même  la  partie  la  plus  inférieure,  circulaire  de 
ce  muscle.  Car  c'est  de  la  conservation  de  Torbiculaire  <pie 
dépendront  les  mouvements  de  la  paupière.  Puis  on  procède  à 
rocclusion  palpébrale.  Celle-ci  doit  être  maintenue  pendant  un 
temps  fort  long,  six  mois  environ.  Sur  la  face  cruentée,  après 
reconstitution  de  la  cavité  conjonctivale,  on  applique  le  trans- 
plant. Dans  la  blépharoplastie  double,  le  même  lambeau  peut 
recouvrir  les  deux  paupières  ;  mais  sa  pointe  doit  être  fendue 
longitudinalement  sur  une  étendue  de  i  centimètre  au  niveau 
de  Tangle  interne  de  la  fente  palpébrale,  zone  où  Ton  ne  réunit 
pas  les  paupières,  pour  ne  pas  blesser  les  points  et  les  canaux 
lacrymaux,  et  laisser  libre  passage  à  l'écoulement  des  larmes. 
Le  pédicule  du  lambeau  correspond  h  la  région  temporale. 
Chez  une  femme  ainsi  opérée,  les  yeux  étaient  très  menacés 
avant  Tintervention.  Or,  cette  malade  a  pu  recouvrer  la  trans- 
parence complète  de  ses  milieux  oculaires,  et  la  totalité  de  la 
vision.  En  général,  le  clignement  a  pu  être  obtenu  en  partie  ; 
toutefois  il  persiste  un  certain  degré  de  larmoiement.  Si  la 
conjonctive  a  été  complètement  supprimée,  on  peut  employer 
la  surface  cicatricielle  qui  s'est  substituée  à  elle,  pour  rempla- 
cer cette  muqueuse.  r. 

12)  Beard  et  Brown  font  remarquer  qu'il  n'existe  dans  la 
littérature  que  quarante  cas  connus  de  névrome  plexiforme. 
Leur  malade,  un  homme  âgé  de  vingt-sept  ans  a,  depuis 
cinq  ou  six  ans,  une  tumeur  orbitaire.  A  Texamen,  la  pau- 
pière est  soulevée  et  Tœil  est  déplacé  en  bas.  La  tumeur  peut 
être  sentie  sous  le  rebord  de  l'orbite.  Petits  nodules  sensibles 
à  la  partie  antérieure  de  Toreille.  Cinq  mois  après,  exophtal- 
mie considérable^  ptosis,  vision  diminuée  par  trouble  de  la 
circulation  rétinienne.  Deux  ans  plus  tard,  opération.  La 
tumeur  adhère  au  nerf  sus-orbitaire,  Texamen  microscopique 
montre  qu'il  s'agit  d'un  névrome  plexiforme.  cobuhn. 

i3)  Belt  a  observé  chez  un  mulâtre  de  vingt-nuit  ans,  de 


■  "'■•^^-  ' 


184  RRVUE  GÉITÉRALE 

r«xophtalmie,  par  hypertrophie  de  la  glande  lacrymale.  Cette 
exophtalmie  augmentait  graduellement  depuis  une  quinzaine 
d'années.  Extirpations  de  la  tumeur  qui  est  adhérente  à  l'os  et 
pousse  des  prolohgements  vers  le  sommet  de  l'orbite.  La  vision 
s'améliora  à  la  suite  de  l'opération,  pas  de  ptosis.  L'examen 
microscopique  de  la  tumeur  montra  qu'il  s^agissait  d'un 
adéno«carcinome .  coburn. 


1 4)  Lemaire  cite  le  cas  d'un  homme  de  vingt-neuf  ans  qui 
éprouve  brusquement  une  douleur  aiguë  dans  le  bras  et 
l'épaule,  puis,  deux  heures  après,  tout  est  terminé.  Quelques 
jours  après,  mêmes  phénomènes  au  genou  et  paupières  à 
gauche  très  œdématiées  empêchant  complètement  l'ouverture 
de  l'œil,  cet  œdème  est  mou  et  indolore.  Aspirine  et  guérison 
le  lendemain,  mais  les  paupières  à  droite  se  prennent  à  leur 
tour.  L'auteur  discute  les  diagnostics  et  s'arrête  à  la  maladie 
de  Quincke.  Il  rappelle  qu'elle  peut  être  d'ordre  rhumatismal 
ou  toxique.  On  a  signalé,  en  effet,  des  œdèmes  partiels  dans 
nombre  d'infections  générales  comme  la  grippe  ou  la  fièvre 
typhoïde  et,  d'autre  part,  les  troubles  digestifs  et  les  différentes 
intoxications,  notamment  l'alcoolisme,  se  retrouvent  dans  des 
observations  de  maladie  de  Quincke.  n. 

i5)  Bourneville  cite  l'observation  d'une  jeune  fille  âgée  de 
vingt  ans  atteinte  d'aliénation  mentale  avec  délire  mélanco- 
lique, idées  de  culpabilité,  d'indignité,  refus  d'aliments,  etc. 
Elle  se  lève  une  nuit  la  figure  pâle,  exprimant  la  terreur,  et  le 
lendemain  :  pointillé  rouge  foncé  et  très  serré  sur  les  paupières 
des  deux  yeux  ;  tout  a  disparu  le  troisième  jour.  L'auteur  rap- 
pelle qu'il  a  signalé  le  purpura  palpébral  à  la  suite  d'accès 
d'épilepsie  ou  de  violentes  colères  ;  ces  faits,  dit-il,  font  penser 
aux  phénomènes  qui  se  produisent  chez  les  stigmatisés,  leur 
esprit  est  concentré  sur  le  siège  des  plaies  du  Christ  (front, 
mains),  elles  voudraient  les  voir  saigner,  d'où  friction  sur  ces 
régions  et  écoulement  sanguin  désiré  au  cours  de  l'attaque 
extatique.  k.  r. 

i3)  Minet   et    Gaehlinger    présentent   l'observation   d'un 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  185 

malade  qui^  vin^  jours  après  une  blessure  du  sourcil  droit, 
a  été  pris  de  trismus.  Puis  paralysie  faciale  droite  supérieure 
et  inférieure,  paralysie  du  releveur  de  la  paupière.  Dans  le  pus 
de  la  plaie  on  trouve  des  bacilles  tétaniques.  Guérison  pro- 
gressive. Les  auteurs,  dans  ce  cas  de  tétanos  céphalique, 
expliquent  la  paralysie  des  nerfs  éloignés  du  point  d'inocula- 
tion par  le  voisinage  des  noyaux  bulbaires  auxquels  le  poison 
tétanique  parvient  par  Tintermédiaire  des  voies  nerveuses. 


17)  Risley  a  examiné  un  enfant  âgé  de  onze  semaines  et 
présentant  une  tumeur  rouge  foncé  de  la  paupière  inférieure. 
Elle  mesurait  2  cm.  5o  sur  2  centimètres,  avec  (me  épaisseur  de 
i  cm.  5o.  Elle  était  fluctuante  et  molle,  et  avait  considérable- 
ment et  rapidement  augmenté.  On  essaya  Télectrolyse  sans 
succès  et,  finalement,  on  fît  les  sutures  de  Trieson,  ce  qui  fît 
disparaître  la  tumeur,  sans  hémorragie.  coburn. 

18)  Coppez  rapporte  deux  cas  de  cécité  par  sinusite  sphé- 
noïdale.  Dans  le  premier  cas,  c'est  une  femme  de  cinquante- 
huit  ans  qui,  à  la  suite  d'une  grippe,  est  prise  de  vomisse- 
ments, d'exophtalmie  et  la  vue  s'est  perdue  en  quinze  jours. 
A  l'examen,  exophtalmie,  cécité  par  atrophie  post-névritique, 
paralysie  de  la  6®  paire.  Ethmoïdite  et  sphénoïdite  purulentes 
traité  par  l'opération  de  Krônlein  (Bugs).  Le  deuxième  cas  est 
moins  probant  :  vision  abolie  à  gauche  atrophie  optique  et  à 
droite  1/6,  anesthésie  des  deux  premières  branches  du  triju- 
meau, douleurs  à  la  nuque.  Le  sinus  sphénoïde  ouvert  ne 
contient  pas  de  pus  et  tous  les  symptômes  persistent. 


RAPPORTS  DE  l'OPHTALMOLOGIB  AVEC  LA  PATHOLOGIE  GÉNÉRALE 

i)  Lopez  (E.).  ^  La  migTeiine  (Becneil  d'Ophtalmologie,  p.  347,  juin  1906). 

2^  Lodato  (G.).  —  A  propos  d'une  deuxième  note  du  D'  Gasparrini,  sur  les 
allérations  consécutives  à  Textirpation  du  ganprlion  cervical  supérieur  du 
sympathique  (A  proposito  di  una  seconda  nota  del  D'  Gasparrini,  del  titolo 
n  délie  alteraztoni  successive  alla  estirpazione  del  j^anglio  cervicale  simpa- 
tico  su|)eriore»)(il/ina/i  di  Ottalmologiàt  vol.  XXXv,fasc.  to-ii.p.88i  â  884, 
1906). 


^iw 


186  HEVUE  GÉNÉRALE 

3)  Tyson  (J.}.  —  Le  traitement  médical  du  goitre  exophtalmique  (Médical 
treatment  of  exophthalmic  goiter)  (Intern,  Clinics,  vol.  I,  i6«  série,  igo6). 

4)  Thompson  (W.-G.).  —  Goitre  exophtalmique  (Exophthalmic  goitre) CA'eio" 
York  state  med.  journ.y  avril  :go6). 

5)  Rhein  (J.-H.-W.).  —  Goitre  exophtalmique  (Kxophtalmic  goitre;  ^American 
medicine,  juin  1906). 

6)  Sainton  (Dr  Paul).  —  Les  traitements  actuels  du  goitre  exophtalmique 
(Rev.  de  thér.  méd,  chir,,  avril  1906,  et  Presse  méd,  belge,  23  septembre 
1906).        ' 

7)  Joyes  (C).  —  Le  rhumalismc  comme  Tactcur  étiologique  dans  les  maladies 
des  yeux  et  de  la  gor^e  (Kheumati.<im  as  a  factor  entering  into  eye  and 
Ihroat  diseases)  (Anieric.  Pract,  nntl  Xews,  juin  1906). 

8)  Sohweinitz.  —  Symplômcs  oculaires  des  lumeurs  du  cerveau  (Ocular 
symptoms  or  tu  mou  r  of  Ihe  cercbruni)  (Universily  of  Pensylvania  med. 
Bail.,  avril-mai  1906^. 

9)  Stahlman  (F.-G.)*  — Manifestations  oculaires  (Ocular  manifestation) CPen- 
sylvania  med.  journ»^  mai  1906}. 

10)  Zentmayer  (W.)-  —  Migraine  ophtalmique  (Ocular  headaches)  (Pensyl- 
vania  mea,  journ.,  mai  i9«>G). 

II  Linneil  (E.-II.).  -  Diagnostic  des  maladies  générales,  aidé  par  les  sym- 
ptômes oculaires  (General  diagnosis,  assissted  by  examination  of  the  eyes) 
(Homéopathie  Eye,  Ear  and  Throat.  joiir/i.,  juin  1906). 

i)  D'après  Lopez,  la  migraine  se  rencontre  dans  i4  pour  100 
des  maladies  des  yeux.  Elle  est  liée  soit  à  Tasthénopie  accom- 
modative  paratonie  du  muscle  ciliaire  (imparfait  développement 
de  ce  muscle,  réfraction  anormal^ ,  résistance  du  cristallin  à 
permettre  la  vision  soutenue  de  près),  soit  à  l'asthénopie  des 
muscles  moteurs,  habituellement  le  droit  interne  (insuffisance 
de  convergence).  La  douleur  serait  frontale  dans  le  premier 
cas,  occipitale  dans  le  second.  Le  traitement  de  ce  désordre 
est  purement  optique.  nimàzEcu. 


2)  Article  de  polémique  confirmant  que,  d'après  les  expé- 
riences de  LodatOj  les  chiens  opérés  d'extirpation  du  ganglion 
cervical  supérieur  du  sympathique  d'un  côté  peuvent  survivre 
longtemps,  sans  aucune  altération  de  leur  état  de  nutrition 
générale.  L'augmentation  d'albumine  dans  l'humeur  aqueuse 
de  l'œil  du  côté  opéré  est  un  fait  certain,  pour  Lodato,  sans 
toutefois  que  cette  augmentation  suffise  à  faire  varier  la  réfrac- 
tion d'après  la  skiascopie.  a.  a. 

3)  Tyson  écrit  que  l'amélioration  du  goitre  exophtalmique 
est  plus  fréquente  que  sa  guérison,  par  le  traitement  médical 
et  que  4opour  100  des  malades  ont  une  véritable  amélioration. 


VARrA  187 

L'extrait  des  glandes  surrénales,  du  thymus,  la  noix  vomique, 
la  codéine,  le  fer  et  l'arsenic,  la  galvanisation  du  sympa- 
thique, sont  les  plus  employés  dans  le  traitement  du  goitre. 
Les  bains  de  Brive  et  de  Nauheim,  le  massage  modéré,  peuvent 
être  employés.  Les  bains  froids,  les  compresses  glacées  sur  la 
région  précordiale  relèvent  la  tachycardie.  On  ne  doit  pas 
arrêter  brusquement  la  diarrhée  qui  sert  à  éliminer  les 
toxines.  Le  traitement  chirurgical  doit  être  fait  avec  beaucoup 
de  prudence,  i4  pour  loodes  malades  meurent  à  la  suite  des 
interventions.  coburn. 

4)  Thompson  rapporte  le  résultat  d'une  étude  de  quarante- 
sept  cas  degoitres  exophtalmiques.  Aux  quatre  symptômes  car- 
dinaux, à  savoir  la  tachycardie,  la  tumeur,  Thypertrophie  de 
la  glande  et  Texophtalmie,  cette  affection  est  reconnaissable  à 
des  accidents  toxiques,  accompagnés  de  fièvre  et  de  dilatation 
cardiaque  aiguë  ;  des  bruits  de  souffle  et  une  variété  d  autres 
symptômes  constituant  un  syndrome  clinique  défini.  Particu- 
lièrement à  signaler  sont  les  résultats  obtenus  par  le  sérum 
de  Rogers,  obtenu  par  les  produits  des  glandes  thyroïdiennes 
d'hommes  malades.  Très  souvent,  on  observe  en  même  temps 
des  réactions  ganglionnaires,  des  amygdalites,  des  pharyn- 
gites, des  bronchites,  de  l'influenza  et  autres  affections  sem- 
blables. conrRN. 

.5)  Rhein  discute  les  différents  modes  de  traitement  du 
goitre  exophtalmique  :  organothérapie,  sérum,  opération, 
rayons  X,  radium.  Le  traitement  par  un  sérum  d'un  animal 
thyroïdectomisé  est  à  essayer,  si  on  n  obtient  aucun  résultat 
par  les  autres  modes  de  traitement.  coburn. 


VARIA 


i]  Baudouin.  -»  Un  cachet  d'oculiste  (Arch,  provinc,  de  chirurgie^  p.  489, 
1906). 

a)  Calderaro.  —  L'aneslhésic  en  cliirurgie  oculaire  (L'anestesia  in  chirurgia 
oculare)  (ClinicH  oruUstKayiu'm  1906}. 


188  REVUE  GÉNÉRALE 

3)  Marri'  —  Recherches  comparatives  sur  la  visibilité  de  différents  opto< 
types  (^Ricerchc  comparative  intorno  alla  visibilité  di  optotipi  diversi) 
(Annali  di  OtialmologU^  vol.  XXXV,  fasc.  lo-ii,  p.  749  à  788,  1906). 

4)  Heimann.  —  Quelques  nouveaux  appareils  pour  déterminer  Téclairage 
des  places  où  travaillent  les  ouvriers  ^IJeber  eini^e  neue  Apparatc  zur  Be- 
stimmunfT  der  Helligkeit  auf  Arbeitspltttzen)  (Inaug.  Diss.,  Kiel  igoS). 

5)  Ohm  (Jah.).  —  Un  pupillomètre  binoculaire  (I^in  binocularcs  Pupillo- 
meter)  (Centralhlatt  fur  prakt.  Augenheilk.^  mai  1906). 

ù)  Albrand.  —  Douche  oculaire  chaufTable  (Erwârmbare  Augendouche) 
(Centralbl.  fur  prakl.  Augenheilk.^  mai  1906}. 

7)  Eionen  (R.-J.).  —  Diagnostic  ophtalmologique  que  le  praticien  est  appelé 
à  poser  (Eye  problems  which  Ihe  gênerai  practitionner  is  called  on  to  solve) 
(New-York  med,  journ.,  mars  igo6), 

8)  Banister  (W.-B.).  — Troubles  de  la  vision  simulés  et  décelés  (Détection 
of  simulated  defects  of  vision  (Journ.  of  ihe  Assoc,  of  Military  Surgeont 
of  ihe  Uniied  Siaies^  avril  1906}. 

9)  Blitz  (A.).  —  Les  yeux  des  écoliers  (Ëyes  of  school  children  (}£ed, 
Seniinel,  mars  1906  . 

10  Koster  (W.)  —  Nouveaux  optotypes  (Neue  Sehproben)  M  rc/i./*,  Ophth.. 
LXIV,  543-580,  1906). 

11)  Colin.  —  L'œil  artistique  fTAé^e  de  MonipelUer^  i9o5). 

12)  Hlnshelwood  (Jaubs).  —  La  dionine  dans  la  pratique  ophtalmologique 
(Dionine  in  ophtbalmic  pratice)  (Brii,  med.  journ. ^  mars  1906). 

i3)  UhthofF.  —  Lésions  de  Tœil  consécutives  à  Tinjection  prothétiquc  de 
paraffine  (Beriin,  Min.  Wochen.,  n^  47f  i9o5). 

14)  DavI»  (F.-A.).  —  Conquêtes  récentes  concernant  la  périmétrie  (Récent 
improvcments  in  pcrimetry)  (Ophth.  Record.,  mai  1906}. 

i5)  Hotz  (F.-C.)*  —  Intoxication  par  Thomatropine,  après  instillation  dans 
les  veux  (Almost  fatal  poisoning  by  homatropine  inslilled  into  Ihe  eyes) 
(Ophih.  Record^  décembre  1905}. 

16^  Brav  (A.).  —  Sujets  ophtalmologiques  dans  la  littérature  talmudique 
(Ophthalhiic  subjecls  in  Talmudic  literature)  COp/ii/»a/moto^j/f  juillet  1906.) 

17)  Fox  (L,  W.).  —  Du  massage  envisagé  comme  occupation  pour  les 
aveugles.  (Massage,  an  occupation  for  thc  blind)  (Ophihalmology,  octo- 
bre 1906.) 

i)  Baudouin  dit  qu'on  a  trouvé  à  Bouguenais,  dans  la  Loire- 
Inférieure,  un  cachet  d'oculiste  romain,  en  schiste  compact, 
qui  a  été  déposé  au  Musée  archéologique  de  Nantes.  On  lit  : 
PROCLIANI.  —  PROGLIANI.  DI  ASMYR.  POST.  M.  — 
PROCLIANI.  DIAGESAM.  A.  D.  L.  (barré)  P.  —  PRO- 
CLIANI  DIARHOD.  A.  D.  L.  Ces  quatre  légendes  sont  en 
côté.  Au  centre,  on  lit  PRO.  i.  b.  r. 

2)  Calderaro  :  Revue  générale  sur  Tanesthésie  locale  à  la 
cocaïne,  ses  indications  et  ses  dangers,  instillation  et  injection. 
Quelques  formules. 
Formule  habituelle  : 
Solution  de  sublimé  dans  eau  distillée  à  i  pour  7.000.     10  gr. 
Chlorhydrate  de  cocaïne o,4o 


VARIA  189 

En  cas  d'attaque  de  glaucome  et  pour  contrebalancer  l'ac- 
tion mydratique  de  la  cocaïne  : 

Chlorhydrate  de  pilocarpine 0,10 

—  de  cocaïne 0,40 

Eau  distillée 10 

Pour  les  injections  de  cocaïne 
Solution  de  sublimé  dans  Teau  distillée  à  1  pour  7.000.     10  gr. 

Chlorhydrate  de  cocaïne 0,10 

s'en  tenir  à  5  centimètres    cubes   d'injection    par  séance  au 
maximum. 

L'auteur  use  au  minimum  de  Tanesthésie  générale,  soit  au 
chloroforme,  soit  à  Téther,  soit  au  kélène;  il  n'y  a  presque 
jamais  recours.  o.  dubhbuil. 

3)  Au  point  de  vue  pratique,  les  recherches  de  Marri  mon- 
trent que,  par  ordre  de  facilité  à  être  compris  et  interprétés, 
les  optotypes  de  Pflûger,  Kern,  Parinaud,  Snellen  (distance 
de  5  mètres),  Landolt,  Burchardt,  Roth  (distance  4  mètres) 
et  Nicati  (3  m.  5o),  donnent  d'assez  bons  résultats,      a.  a. 

10)  Koster  a  établi  de  nouvelles  échelles  visuelles  basées 
sur  le  système  métrique.  11  montre  que  seules  les  lettres 
E,B,  P,  E,  C,  0  et  U  peuvent  servir  dans  les  échelles.  Enfin, 
il  crée  l'unité  d'acuité  visuelle  qu'il  appelle  Topt.  L'opt  est 
la  valeur  de  l'acuité  visuelle  d'une  personne  qui  reconnaît  à 
1  mètre  une  lettre  qui  doit  être  vue  à  5o  mètres  ;  autrement 
dit,  ce  que  nous  appelons  acuité  i  devient  acuité  de  5o  opts. 

L'acuité  de  i/5o  est  celle  de  i  opt  et  l'acuité  2  est  celle  de 
100  opts. 

Dans  les  échelles  visuelles  de  Koster  les  lettres  sont  en 
ligne  horizontale  au  lieu  d'être  disposées  verticalement  et  il 
n'y  a  qu'une  lettre  pour  chaque  acuité  visuelle,  attendu  qu'on 
a  choisi  des  lettres  typiques. 

Les  acuités  visuelles  sont  inscrites  à  la  fois  en  chiffres 
habituels  et  en  opts. 

Les  échelles  ont  été  établies  pour  une  distance  de  6  mètres. 

L.  DOR. 

Il)  L'œil  artistique,  c'est  l'œil  de  l'artiste,  dessinateur, 
peintre  ou  sculpteur  qui,  grâce  à  des  qualités  naturelles  et  à 


190  REVUE  GÉNÉRALE 

une  longue  éducation,  est  arrivé  à  percevoir  la  forme,  la  cou- 
leur et  le  mouvement  des  objets,  d'une  façon  expressive.  Il 
s'agit  d'ailleurs,  en  l'espèce,  de  la  perception  visuelle  et  du 
cerveau  optique,  autant  et  plus  encore  que  de  l'organe  visuel. 

Pour  arriver  à  un  résultat  fécond,  l'artiste  doit  donc  éduquer 
sa  vision  et  développer  en  lui  la  perception  exacte  de  la  forme 
comme  celle  de  la  couleur  ou  du  mouvement. 

La  réfraction  statique  et  dynamique,  qui  modifie  l'image 
rétinienne  des  objets  extérieurs,  a  une  certaine  influence  sur 
la  vision  de  l'artiste.  L'œil  emmétrope  ou  hyperope  donne  des 
images  visuelles  trop  nettes.  11  est  favorable  au  dessin  et 
moins  à  la  perspective,  car  les  divers  plans  sont  vus  trop 
nettement.  L'œil  myope  semble  présenter  le  maximum  de 
qualités    nécessaires  à  l'artiste  pour  le  dessin  et  la  couleur. 

L'œil  astigmate  jouit  des  moindres  avantages,  car  il  perçoit 
inégalement  les  lignes  dans  les  divers  méridiens.  La  vision 
des  couleurs  est,  elle  aussi,  soumise  à  Tinfluence  de  la 
réfraction. 

L^emmétrope  et  l'hypermétrope  ont  un  coloris  moins  bril- 
lant, moins  chaud,  moins  riche  que  le  myope  ;  celui-ci  verrait 
un  peu  plus  rose.  L'astigmate  augmente  ou  diminue  le  coloris 
perpendiculairement  ou  parallèlement  à  son  axe,  suivant  que 
son  astigmatisme  est  conforme  ou  contraire  à  la  règle. 

Si  l'on  admet  que  les  cônes  seuls  perçoivent  les  couleurs  et 
que  les  valeurs  chromatiques  ne  sont  données  que  par  les 
bâtonnets,  le  peintre  deviendra  coloriste  ou  valoriste,  suivant 
que  sa  rétine  sera  plus  ou  moins  riche  en  cônes  ou  en 
bâtonnets. 

Halles  conclut j  à  la  suite  de  ses  expériences,  que  les  violet- 
tistes  exagèrent  leurs  sensations  et  obéissent  à  des  notions 
d'école,  de  goût  ou  d'intérêt  professionnel,  plutôt  qu'à  des 
conditions  physiologiques  correspondantes. 

Au  point  de  vue  de  l'enseignement,  il  serait  utile  que  les 
maîtres  aussi  bien  que  leurs  élèves  connussent  l'état  de  leur 
propre  réfraction.  On  éviterait  ainsi  des  contradictions  erron- 
nées  ou  des  appréciations  didactiques  fâcheuses. 

L'œil  esthétique  est  l'œil  envisagé  au  point  de  vue  de  la 
physionomie  et  de  l'expression.  L'esthétique  d'un  œil  nous 
est  donnée  par  deux  sprtes  de  caractères,  les  uns  provenant 


VARIA  191 

de  l'œil  lui-même,  les  autres  de  particularités  des  parties  avoi- 
sinantes  de  l'œil. 

Les  caractères  de  l'œil  esthétique  varient  selon  les  temps, 
les  mœurs,  la  race,  les  goûts  individuels.  Ils  varient  aussi 
suivant  les  expressions  diverses  de  l'œil.  L'œil  du  peintre 
lui-même  ne  présente  pas  de  caractère  vraiment  particulier, 
lien  est  ainsi  d'ailleurs  à  d'autres  points  de  vue.  C'est  ainsi 
que  nos  propres  recherches  faites  avec  Gaudibert,  Delord  et 
Chavernac,  sur  Tœil  du  criminel,  n'ont  permis  de  relever,  à 
rencontre  de  Lombroso,  aucun  stigmate  particulier. 

La  thèse  du  D*"  Colin  a  le  défaut  d'étudier  parallèlement 
le  côté  esthétique  et  le  côté  artistique  de  la  vision  et  ce  sont 
là  des  sujets  lin  peu  différents  ;  elle  manque  aussi  un  peu 
d'expérimentation  bien  que  ce  soit,  en  l'état,  particulièrement 
difficile  ;  mais  elle  contient  un  bon  résumé  de  la  question,  des 
idées  personnelles  et  enfin  quelques  recherches  originales  au 
musée  de  Montpellier  qui  en  rehaussent  encore  la  réelle 
valeur.  h.  thuc. 


12)  Hinshehvood  a  employé  Idi  dionine  en  solution  aqueuse 
de  5  pour  100,  ou  en  pommade  ;  il  a  constaté  que  ce  nouvel 
agent  anesthésique  a  donné  d'excellents  résultats  dans  les 
irido-cy dites,  le  glaucome,  la  kératite  accompagnée  ou  non 
d'ulcère.  Le  pouvoir  anesthésique  de  la  dionine  est  supérieur 
à  celui  de  Tholocaïne,  voire  même  de  la  cocaïne.  La  dionine 
n'a  aucune  action  sur  la  tension  intra-oculaire  et  n'influence 
pas  la  pupille.  En  instillation  ou  en  pommade,  on  peut  Tor- 
donner  toutes  les  deux,  trois,  quatre  et  huit  heures,  suivant 
^intensité  de  la  douleur  ou  l'effet  produit.  Hinshehvood  a 
trouvé  que  la  solution  faible  de  dionine  (i  ou  2  °/o)  agit  beau- 
coup chez  certains  malades  se  plaignant  de  fatigue  oculaire 
ou  de  troubles,  sans  cause  apparente.  L'auteur  a  remarqué, 
en  outre,  que  la  dionine  contribue  à  éclaircir  la  cornée,  spécia- 
lement si  les  opacités  sont  de  date  récente.  Il  est  préférable 
d'employer  la  dionine  en  pommade,  en  application  deux  ou 
trois  fois  par  jour,  pour  avoir  les  meilleurs  résultats.  En 
résumé,  d'après  la  savante  communication  de  Hinshelwood, 
la  dionine  diminue  la  douleur  profonde  du  globe  oculaire  et 


1Ô2  REVUE  GÉNÉRALE 

est  Tagentle  plus  efficace  que  nous  ayons  pour  faire  disparaître 
les  taies  de  la  cornée.  •  sTBpHBrtsoif. 

i3)  Deux  cas  rapportés  par  Uhtho/f.  Dans  le  premier,  à  la 
suite  d'une  injection  de  paraffine  fusible  a  43  degrés  et  injectée 
à  la  température  de  4^  à  47  degrés,  le  malade  a  remarqué 
brusquement  pendant  Tinjection  une  cécité  de  Toeil  gauche. 
Le  lendemain,  à  l'examen  ophtalmoscopique,  on  note  une 
embolie  de  Tartère  centrale  de  la  rétine.  Dans  le  deuxième, 
après  une  troisième  injection,  tuméfaction  des  paupières.  On 
trouve  que  la  paraffine  a  fusé  dans  les  paupières  que  Ton  ne 
peut  entr'ouvrir.  Par  Texcision,  on  trouve  que  des  gouttelettes 
de  paraffine  sont  entourées  d'un  tissu  inflammatoire. 


i4)  Davis  décrit  la  méthode  de  Hesse,  celle  de  Schloesser, 
et  celle  de  Haitz  pour  la  détermination  du  scotome  central, 
celle  de  Sinclair  modifiant  la  méthode  de  Bjerrum  pour  Tétude 
de  rétendue  du  champ  visuel.  coburn. 

i5}  Après  avoir  instillé  deux  gouttes  d'homatropine  dans 
un  œil,  et  trois  dans  l'autre,  Hotz  remarqua  que  sa  malade 
qui  était  une  jeune  femme  de  vingt-deux  ans,  commença  à  se 
cyanoser,  douleur  de  tête  violente,  excitation,  vomissements. 
La  respiration  devint  difficile  —  cinq  respirations  environ  par 
minute  — .  On  fit  la  respiration  artificielle  pendant  deux 
heures.  Le  pouls  était  à  i5o,  très  faible.  La  malade  resta  dans 
le  coma  durant  dix-neuf  heures.  Rétention  d'urine  deux  jours. 
La  glande  thyroïde  devint  momentanément  grosse.  Guérison. 

COBURN. 

i6)  Travail  intéressant  de  Brav,  sur  différentes  questions 
d'ophthalmologie,  traitées  dans  le  Talmud.  coburn. 


Le  Gérant  ;  P.  Masson. 


Ljon.  »  Imp.  A.  Rbt  et  C*«,  4,  rue  Gentil.  --  45410 


N^"  5  31  MAI  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


La  Muoooèle  fronto-orbitaire. 

Par  le  Professeur  ROLLET 


Il  me  semble  d'autant  plus  intéressant  de  donner  à  nos 
lecteurs  ce  chapitre  extrait  de  VEncyclopédie  française 
d'ophtalmologie^,  qu'après  sa  rédaction,  je  viens  d'opérer  un 
nouveau  cas  de  mucocèle  du  sinus  frontal  à  évolution 
orbitaire^  corroborant  la  description  suivante  : 

Définition.  Historique,  —  On  appelle  mucocèle  du  sinus 
frontal,  la  rétention,  dans  cette  cavité  à  parois  osseuses,  des 
produits  de  sécrétion  de  la  membrane  muqueuse  ;  comme  le 
plancher  du  sinus  est  la  paroi  la  plus  mince,  c'est  en  ce  point 
surtout  que  peu  à  peu  la  distension  pourra  se  produire  et  s'ap- 
précier du  doigt  et  de  Tœil  sous  forme  d'une  tumeur  située  à 
Tangle  supéro-interne  de  Torbite.  La  mucocèle  vient  donc 
faire  saillie  vers  l'orbite,  elle  devient  fronto-orbitaire  et  ses 
symptômes  intéressent  ainsi  au  premier  chef  l'ophtalmolo- 
giste. 

Depuis  longtemps  on  a  rapporté  quelques  observations  de 
cette  affection,  toutefois,  j'ai  le  premier  en  France  signalé  ce 
terme  de  mucocèle  en  publiant  un  cas  (1896),  en  m'efforçant 
de  décrire  cette  entité  clinique  et  d'élucider  sa  pathogénie 
exacte  dans  la  thèse  de  mon  élève  Boël. 

Déjà  Mackensie,  dans  son  chapitre  sur  la  compression  des 
parois  de  l'orbite  ayant  sa  cause  dans  le  sinus  frontal,  décrit 
les  tumeurs  enkystées  ou  hydatides  du  sinus  frontal  en  s'ap- 

*  Extrait  du  tome  VIII.  $ons  presse,  Paris..  Doin,  éditeur,  1907. 

•  Soc.  de  chirurgie  de  Lyon.  18  niars,  et  v.  I\ev.  (/en.,  plus  loin,  p.  a34 
(Hollet  et  Moreau). 

13 


194  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET 

puyant  sur  deux  observations  de  Langenbeck  (1820).  «  Cet 
kuteur,  dit  Mackensie,  en  parle  comme  de  cas  d'hydatides, 
Runge  y  aurait  probablement  vu  des  tumeurs  enkystées,  mais 
peut-être  ne  s'agirait-il  que  d'une  simple  collection  de 
mucus.  »  On  reconnaît  là  le  sens  clinique  de  cet  éminent 
observateur  car  les  deux  observations  se  rapportent  certaine- 
ment à  des  mucocèles  du  sinus  frontal  à  évolution  orbitaire. 

Demarquay,  dans  sa  thèse  d'agrégation,  parle  des  tumeurs 
enkystées  du  sinus  frontal  qui  peuvent  être  ou  de  véritables 
hydropisies  ou  une  simple  accumulation  de  mucus  ou  des  hyda- 
tides.  Il  cite  les  deux  cas  précédents  en  ajoutant  celui  de 
Tatlas  d'Ammon  qui  a  trait  à  un  malade  du  service  de 
De  Jaeger,  mais,  dit-il,  «  je  n'ai  rien  trouvé  dans  les  auteurs, 
qui  en  ont  rapporté  des  exemples,  qui  me  permette  de  me 
prononcer  sur  leur  nature  » . 

Les  cas  de  BuUer,  de  Kipp  en  1884,  les  deux  cas  de  Meï, 
en  1887,  nous  indiquent  une  affection  spéciale;  ce  sont  les 
observations  de  Spencer  Watson,  de  Bark,  de  De  Vincentiis, 
puis  la  nôtre,  celle  de  Howard  Lothrop,  de  Batut;  les  mé- 
moires de  Valude,  de  Demaldent  et  de  De  Lapersonne  ont 
contribué  à  la  connaissance  de  cette  intéressante  et  curieuse 
maladie. 

Symptômes,  —  Cette  affection  se  rencontre  surtout  chez  les 
sujets  jeunes  de  seize  à  vingt-cinq  ans;  elle  s'observe  égale^ 
ment  plus  tard  à  quarante,  quarante-neuf  ans.  La  mucocèle  du 
sinus  frontal  débute  ordinairement  d'une  façon  lente  et  insi- 
dieuse, parfois  certains  troubles  peuvent  se  produire  avant 
l'évolution  orbitaire.  Le  sujet  se  plaint  de  céphalées  tenaces, 
surtout  dans  la  région  du  sinus  frontal  ce  sont  des  névralgies 
du  sus-orbi taire,  c'est  principalement  une  sensation  de  pesan- 
teur et  d'engourdissement  comparable  à  celle  qu'on  éprouve 
dans  le  coryza.  Dans  certains  cas,  c'est  un  écoulement  continu 
du  mucus  nasal  ou  une  issue  brusque  de  sécrétions  onuqueuses 
qui  attirent  l'attention. 

D'autres  malades  sans  avoir  jamais  ressenti  aucune  douleur 
ni  la  moindre  gêne  reconnaissent  un  jour  par  hasard  l'exis- 
tence d'une  tuméfaction  siégeant  à  l'angle  supéro-interne  de 
Torbite;  chez  d'autres  encore  c'est  le  larmoiement  par  défor- 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLëT  195 

mation  du  canal  nasal  qui  fera  pratiquer  un  examen  attentif 
et  déterminer  sa  véritable  cause. 

A  la  période  d'état  on  recherchera  trois  signes  cardinaux  : 
la  tumeur  orbitaire,  l'exophtalmie  et  Thyperostose  naso-orbi- 
taire. 

La  tumeur  orbitaire  peut  être  symétrique  (RoUet,  Valude), 
alors  on  est  frappé  par  Taspect  étrange  du  sujet,  Técartement 
des  yeux  est  singulier. 

Plus  souvent  la  mucocèle  est  unilatérale,  alors  comblant 
Tangle  supéro-inteme  de  Torbite,  on  voit  une  tuméfaction  sur 
laquelle  la  peau  a  son  aspect  normal  sans  aucune  rougeur  ou 
trace  d'inflammation.  La  tumeur  a  le  volume  d'une  olive, 
d'une  petite  noix,  elle  peut  remplir  le  plafond  orbitaire  s 'éten- 
dant à  la  tempe  (Langenbeck).  Si  Ton  vient  à  palper  cette 
masse  anormale,  on  sent  une  poche  molle,  fluctuante,  libre 
d*adhérence  avec  la  peau  et  les  tissus  sous-jacents,  si  ce  n'est 
à  sa  base.  Si  l'on  cherche  à  délimiter  ses  contours,  ce  qui  est 
difficile  à  cause  de  sa  mollesse,  on  peut  arriver  à  la  trouver 
comme  appendue  à  la  voûte  supéro-interne  de  l'orbite  et  la 
pulpe  du  doigt  peut  arriver  parfois,  en  refoulant  les  tissus  un 
peu  dépressibles,  .à  sentir  une  perforation,  un  orifice  d'entrée 
arrondi,  profond  ou  donnant  accès  dans  le  sinus.  En  somme, 
on  peut  déprimer  un  peu  la  tumeur  qui  d'une  façon  générale 
est  irréductible.  Si  Ton  comprime  la  poche  on  ne  sent  pas  de 
battements  et  on  ne  provoque  aucun  écoulement,  ni  de  larmes, 
ni  de  sang,  ni  de  mucus,  ni  de  pus,  soit  par  les  canalicules 
lacrymaux,  soit  par  la  narine  correspondante.  La  pression  de 
cette  poche  ne  détermine  ni  douleur  céphalique,  ni  tendance 
syncopale.  En  faisant  pencher  la  tête  du  malade  en  avant  et  en 
bas,  en  priant  le  sujet  de  faire  un  effort,  de  se  moucher,  on  ne 
provoque  pas  de  modifications  dans  le  volume  de  la  tumeur. 
La  ponction  exploratrice,  qui  n'est  pas  du  tout  recommandable, 
permet  de  retirer  un  liquide  transparent,  filant,  légèrement 
jaunâtre,  comparable  à  celui  qui  s'écoule  par  les  narines  dans 
le  coryza  simple,  c'est  donc  bien  une  mucocèle  et  non  ime 
hydropisie  du  sinus. 

Ce  liquide  est  surtout  facile  à  examiner  après  une  large 
ouverture.  Déjà  dans  les  anciens  cas  de  Langenbeck  on  note 
Técoulement  «  d'un  liquide  lymphatique  clair  et  visqueux  » 


i%  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  . 

et  «  d'une  substance  visqueuse  d'un  blanc  grisâtre  ».  Ce 
liquide  n'est  pas  purulent,  il  contient  une  grande  quantité 
d'hématies  et  offre  une  consistance  muqueuse  ou  colloïde. 
Dans  quelques  cas  il  renfermerait  aussi  de  nombreux  cristaux 
de  cholestérine  (de  Lapersonne)  et  des  gouttelettes  de  graisse. 
Dans  l'observation  de  Valude,  il  est  clair  jaune-rose  et  géla- 
tineux; dans  celles  de  Bark,  Meï,  Spencer  Watson,  Luc,  il 
est  opalin  et  filant  ;  il  peut  être  couleur  gelée  de  groseille 
(Demaldent)  ou  encore  hématique  et  noirâtre  (Garreau,  Stei- 
ner).  Alors  il  s'agit  d'hémorragie  intra-kystique  due  à  la  pres- 
sion de  la  tumeur  ou  d'hémorragie  spontanée  à  la  suite  d'un 
épaisissement  et  d^une  vascularisation  de  la  poche  comme 
dans  le  pachy  vaginalite  hémorragique  ;  on  est  en  présence 
d'une  hématocèle  sinusienne. 

Chez  mon  premier  malade  (l'observation  a  été  publiée  par 
Boël,  dans  sa  thèse)  le  liquide  est  clair,  visqueux,  tremblo- 
tant, filant,  presque  gélatineux,  il  ressemble  à  la  sécrétion 
nasale  du  coryza  :  il  mesure  a5  centimètres  cubes  et  pèse 
19  grammes.  L'analyse  chimique  permet  de  reconnaître  que 
ce  liquide  était  constitué  en  partie  par  du  mucus  :  il  contient 
aussi  des  globules  du  pus  qui  ont  subi  la  dégénérescence 
graisseuse  et  des  cristaux  d'acide  gras. 

\^' exophtalmie  est  légère,  parfois  nulle.  Si  l'œil  est  dévié, 
il  l'est  en  bas  et  en  dehors  et  il  y  a  diplopie.  C'est  dans  les 
cas  anciens  que  l'exophtalmie  ou  plutôt  le  refoulen^ent  de  l'œil 
est  d'un  degré  marqué  :  l'œil  est  au  niveau  de  la  pointe  du 
ntz  (Langenbeck)  ;  la  voûte  de  Torbite  a  presque  totalement 
disparu  et  Fœil  est  fortement  refoulé  en  bas  (Hallauer). 

J'ai  donné  le  nom  d'hyperostose  naso-orbUaire  à  une  défor- 
mation très  curieuse  de  la  racine  du  nez  qui,  chez  mon  premier 
malade,  au  lieu  d'être  concave  de  haut  en  bas  et  convexe  trans- 
versalement, présentait  une  face  plus  large  de  5  centimètres. 
En  dehors  et  en  arrière  des  bords  rugueux  et  tranchants  de 
cette  hyperostose,  je  trouvais  la  poche  fluctuante;  de  sorte 
que  la  palpation  révélait  une  masse  osseuse  et  en  dehors  et  au- 
dessous  d'elle  la  masse  fluctuante.  On  trouve  ces  mêmes  signes 
dans  les  observations  similaires.  Chez  le  malade  de  Langen- 
beck u  au  côté  interne  de  la  tumeur  et  vers  le  nez,  elle  est 
bornée  par  un  rebord  tranchant  que  l'on  sent  dans  l'endroit 


MEMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  197 

où  l'apophyse  nasale  du  maxillaire  supérieur  s'élève  au 
côté  interne  de  Torbite  ».  Meï  voit  une  masse  proéminente, 
d'une  dureté  osseuse  occupant  le  sixième  antérieur  de  la  paroi 
interne  de  l'orbite,  s'étendant  de  l'insertion  de  Torbiculaire 
jusqu'à  l'arcade  sourcilière.  Chez  le  malade  de  Valude  la  base 
du  nez  s'est  élargie  considérablement,  on  note  que  les  os  de 
l'apophyse  montante  des  deux  maxillaires  supérieurs  semblent 
s'écarter  et  ont  augmenté  de  volume.  Chez  le  jeune  soldat  de 
Batut,  que  j'ai  examiné,  même  hyperostose  naso-orbitaire. 
-Tilley,  Gaudier  notent  cette  saillie  en  forme  d'exostose. 

Cette  lésion  osseuse,  jointe  à  la  tumeur  fluctuante,  donne 
une  défîguration  spéciale,  déplissant  la  paupière  supérieure  et 
rétrécissant  d'autant  Touverture  palpébrale.  Aux  signes  de  la 
collection  orbitaire  de  mucus,  issue  du  sinus  frontal,  il  con- 
vient donc  d'ajouter  ceux  de  la  masse  éburnée  naso-orbi taire. 
Cette  production  osseuse  a  son  centre  au  niveau  du  plancher 
du  sinus  frontal^  dans  les  points  où  le  frontal  s'unit  aux  os 
nasaux,  à  l'apophyse  montante,  à  l'unguis,  à  l'ethmoïde.  Elle 
est  pathognomonique,  j'ai  essayé  de  le  démontrer  jadis,  d'une 
distension  du  sinus  frontal  par  du  mucus,  par  du  pus,  par  un 
néoplasme  bénin,  mais  alors  l'ectasie  se  sera  produite  avec 
une  extrême  lenteur. 

En  terminant,  comme  Ta  bien  indiqué  Demaldenf,  l'examen 
rhinoscopique  apprend  peu  de  choses.  Parfois  la  pituitaire  du 
côté  malade  est  un  peu  rouge,  plus  vascularisée  que  du  côté 
sain.  Le  plus  souvent  elle  ne  présente  rien  de  particulier. 
L'éclairage  des  sinus  frontaux  à  la  lampe  montrera  une  trans- 
parence égale  des  deux  côtés  s'il  s'agit  de  mucosités,  mais  si 
elles  sont  très  teintées  par  les  hématies  il  peut  en  résulter  une 
véritable  opacité. 

Pathogénie,  Anatomie  pathologique.  —  Garreau,  puis  Ber- 
theux,  qui  ont  écrit  les  premiers  travaux  d'ensemble  sur  la 
question, ^ont  soutenu  que  cette  affection  est  assimilable  aux 
kystes  muqueux  du  sinus  maxillaire  décrits  par  Giraldès  et 
qu'elle  a  pour  point  de  départ  un  kyste  par  rétention  du  con- 
duit excréteur  d'une  glande  de  la  muqueuse  du  sinus  :  c'est 
une  tumeur  enkystée  de  la  cavité  orbitaire  (Valette). 

Cette  opinion  n'est  aujourd'hui  pas  soutenable,  il  s'agit  bien 
d'une  rétention  du  mucus  dans  le  sinus  frontal. 


108  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET 

Pour  expliquer  cette  rétention  avec  distension  consécutive, 
Yalude  s^appuie  sur  le  principe  pathogénique  de  Tobstruction 
primitive  du  canal  fronto-nasal.  Il  cite  le  cas  de  Luc  qui  a 
constaté  une  ostéite  éburnée  hypertrophiante  ayant  totalement 
fermé  la  lumière  du  canal  excréteur  du  sinus  frontal  et  rappelle 
l'opinion  de  Kuhnt  qui  fait  résider  la  cause  directe  des  affec- 
tions sinusiennes  dans  une  déformation  osseuse  originelle  et 
canaliculaire.  Sans  doute,  en  songeant  que  dans  la  généralité 
des  cas  lafFection  remonte  à  Tadolescenoe,  époque  à  laquelle 
se  développe  le  sinus  frontal,  on  peut  penser  à  une  malfor- 
mation primordiale.  Cette  hypothèse  n'explique  pas  la  muco- 
oèle  d  une  des  malades  âgée  de  quarante-neuf  ans,  aussi  je  la 
considère  comme  peu  soutenable,  de  même  que  celle  d'un 
rétrécissement  infranchissable  du  canal,  d'origine  osseuse,  que 
je  n'ai  noté  chez  aucun  de  trois  de  mes  opérés  présentant  une 
hyperostose  naso-orbitaire. 

Je  pense  pour  ma  part,  comme  je  l'ai  soutenu  jadis,  que 
dans  les  cas  de  mucocèle^  l'inflammation  de  la  muqueuse  du 
sinus  ou  de  son  canal  (on  sait  qu'il  a  une  longueur  de  i5  mil- 
limètres) est  primitive  et  que  les  altérations  osseuses  sont 
secondaires.  Il  y  a  d  abord  canaliculi te  et  hypersécrétion  sinu- 
sienne  inflammatoire  comme  dans  le  coryza  ;  ces  productions 
se  vident  mal  par  le  canal  excréteur,  plus  ou  moins  rétréci, 
elles  s'accumulent  dans  le  sinus  et  le  dilatent  peu  à  peu,  spé- 
cialement chez  l'adolescent^  où  il  est  envoie  de  formation.  La 
rétention  peut  ne  pas  être  complète,  puisque  j'ai  vu  une 
tumeur  orbitaire  fronto-ethmoïdale  se  vidant  peu  à  peu  à  la 
pression,  par  la  fosse  nasale.  La  muqueuse  du  sinus  présente 
à  sa  face  profonde  une  couche  flbreuse  qui  jouit  du  singulier 
privilège,  disent  les  auteurs,  de  s'ossifier;  aussi,  sous  l'in- 
fluence de  poussées  inflammatoires,  légères  et  mécaniques,  le 
plancher  du  sinus,  formo  d'une  mince  lamelle  osseuse,  dou- 
blée de  la  muqueuse,  s'hypertrophie.  Malgré  ce  propessus  de 
défense,  la  paroi  inférieure  cède,  est  déjetée  en  avant  du  kyste 
à  contenu  visqueux  qui  apparaît  dans  l'orbite.  En  bas  et  en 
arrière,  la  distension  est  extrême,  les  cellules  ethmoïdales 
sont  refoulées  et  envahies. 

Ainsi  la  mucocèle  est  une  sinusite  chronique  d'emblée,  la 
niasse  éburnée  qui  s'avance  en  auvent  à  la  racine  du  nez,  au 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  199 

devant  de  la  poche  de  mucus  est  une  périostose  symptôma- 
tique  de  l'inflamniation  de  la  muqueuse  sinusienne,  elle  est 
d'ordre  inflammatoire.  Cette  opinion  que  j'ai  développée  anté* 
rieurement  a  été  acceptée  par  Demaldent  et  de  Lapersonne 
qui  attribuent  une  part  prépondérante  à  Tinfection  atténuée 
du  sinus  ;  j'en  ai  aujourd'hui  la  certitude  par  la  constatation  du 
pneumocoque  (Aurand),  faite  dans  les  mucosités  de  ma  der- 
nière opérée  *. 

Marche,  — '  L'affection  est  essentiellement  chroni^e  et  à 
marche  lente.  Elle  remonte  à  deux  ans,  nous  dit  Valude,  à  huit 
ans  (Meï),  à  neuf  ans  chez  les  deux  malades  de  Langenbeck,  à 
douze  ans  (Valette),  à  dix-sept  ans  (Hallauer).  Une  de  mes 
malades  atteinte  d'empjème  enkysté  fronto-ethmoïdale  faisait 
remonter  l'apparition  de  la  tumeur  orbitaire  à  dix-huit  ans, 
il  s'agissait  donc  d'une  mucocèle  secondairement  enflammée. 

La  mucocèle,  abandonnée  à  elle-même,  doit  être  considérée 
pour  le  malade  comme  un  danger  constant  d'empyème,  la 
masse  de  mucus  en  rétention  peut  devenir  un  excellent  milieu 
de  culture.  Toutefois  la  mucocèle  frontale  n'évolue  pas  tou- 
jours ainsi.  La  guérison  spontanée  par  débflcle  peut  survenir, 
non  seulement,  dans  les  mucocèles  sans  distension  sinusienne 
et  même  quand  il  existe  une  poche  orbitaire,  tels  les  cas 
de  Spencer  Watson  et  de  Bonnaric.  Il  y  a  alors  évacuation 
du  mucus  dans  la  fosse  nasale  et  guérison  spontanée.  Comme 
complication  du  côté  de  l'œil,  Valude  a  observé  un  léger 
œdème  papillaire,  les  deux  malades  de  Langenbeck  étaient 
amauro  tiques. 

Diagnostic.  —  Des  céphalées  dans  le  domaine  du  sus-orbi- 
taire  ou  dans  la  région  du  sinus  frontal  avec  sensation  d'en- 
gourdissement ;  des  variations  dans  la  sécrétion  du  mucus  par 
une  narine;  une  douleur  et  une  tuméfaction  sous  Tangle 
supéro-ioterne  de  l'orbite,  sont  autant  de  signes  qui  feront 
songer  à  la  mucocèle  frontale  au  début,  sans  ectasie  orbitaire. 
Quand  il  y  a  évolution  orbitaire,  et  c'est  à  ce  stade  que  l'affec- 
tion nous  intéresse,  nombreuses  sont  les  affections  qui  peu- 
vent faire  hésiter  le  clinicien. 

Il  faut  tout  d'abord  éliminer  l'idée  de  mucocèle  lacrymale. 

^  V.  observation  p.  235,  de  la  Revue. 


200  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET 

Pareille  erreur  a  été  faite  au  début  chez  les  malades  de  Lan- 
genbeck,  Spencer  Watsori,  Valudeet  chez  un  de  mes  malades. 
La  tumeur  lacrymale,  uniquement  sus-tendineuse  est  rare  ; 
elle  est  divisée  en  deux  parties  inégales  par  le  tendon  de  Tor- 
biculaire  et  beaucoup  plus  souvent  elle  est"  intra-tendineuse. 
Elle  correspond  en  définitive  à  la  loge  lacrymale,  c'est-à-dire 
à  l'angle  inféro-interne  et  non  supéro-interne  de  rorbite.  Il 
y  a,  ou  il  y  a  eu,  des  signes  du  côté  de  Fœil  :  conjonctivite 
lacrymale,  sécrétion  muco-purulente,  larmoiement.  La  tumeur 
s'est  vidée  parfois  ou  se  vide  en  haut  par  les  points  lacry- 
maux, en  bas  par  le  canal  nasal. 

Le  liquide  de  la  mucocèle  lacrymale  n'a  pas  la  consistance 
colloïde  comme  celui  de  la  mucocèle  frontale;  il  est  plus 
liquide  et  moins  gélatineux  que  lors  d'une  sécrétion  banale 
d'un  coryza  simple  ou  d'une  mucocèle  frontale. 

Un  diagnostic  difficile  sera  celui  d'empyème  chronique  du 
sinus  frontal;  la  poche  orbitaire  renferme-t-elle  du  mucus  ou 
du  pus?  J'estime,  comme  je  l'ai  dit,  que  les  deux  maladies  sont 
presque  les  mêmes,  causées  souvent  par  une  inflammation  de 
même  origine,  elles  ne  diffèrent  que  par  l'intensité  plus  ou 
moins  grande  des  phénomènes  d'inflammation.  L'écoulement 
nasal,  s'il  en  existe,  est  dans  la  mucocèle,  muqueux  et  sans 
odeur  ;  dans  l'empyème,  purulent  et  fétide.  La  douleur  peut 
exister  dans  les  deux  cas,  elle  sera  toujours  plus  vive,  toute- 
fois, dans  l'empyème.  C'est  dans  ces  cas  qu'il  faut  rechercher 
une  élévation  de  température  que  j'ai  notée  chez  une  malade 
primitivement  atteinte  de  mucocèle  fronto-ethmoïdale  qui 
présenta  de  la  suppuration  dix- huit  ans  plus  tard. 

Dans  les  cas  d'empyème  subaigu  ou  aigu  le  diagnostic 
est  simple  puisqu'il  y  a  localement  douleur,  chaleur,  rougeur  ; 
il  s'agit  alors  d'un  abcès  chaud  circonscrit. 

Le  diagnostic  se  fera  avec  les  tumeurs  du  sinus  frontal  qui 
elles  aussi,  après  une  période  de  latence  où  la  tumeur  remplit 
d'abord  cette  cavité,  présentent  ensuite  une  période  de  disten- 
sion, puis  d'effondrement  sinusique  avec  poussée  d'un  prolon- 
gement néoplasique  orbitaire. 

Cette  évolution  orbitaire  peut  se  produire  même  dans  les 
tumeurs  bénignes.  Chez  une  femme  de  quarante  ans  atteinte 
de  tumeur  mollasse  de  l'angle  supéro-interne  avec  hyperostose 


MÉMOIRES  OAIGlIfAlIX.  --  ROLLET  201 

nasale,  papillite,  j*avais  songé  à  une  mucoeèle.  La  trépana- 
tion m*a  montré  des  masses  gélatiniformes  remplissant  tous 
les  sinus  de  la  face;  cette  observation  rapportée  par  mon 
interne  Moreau  avait  trait  à  un  fibro-myxome  avec  transillu- 
mination des  sinus.  Dans  certains  cas  très  délicats  comme  ce 
dernier,  l'opération  seule  permet  d'assurer  le  diagnostic.  Les 
cancers  du  sinus  frontal  (sarcome^  épithéliome,  maladie  kyâ- 
tique)  sont  vite  envahissants  et  comme  l'indiquent  mes  élèves 
Brisson  et  Berge,  il  y  a  tuméfaction  palpébrale  par  envahis- 
sement, précocité  de  troubles  moteurs  oculaires  par  destruc- 
tion des  muscles,  ulcère  cornéen,  névralgies,  œdème  papil- 
laire...  La  tumeur  est  dure,  adhérente  à  la  peau  et  aux  parties 
voisines.  Les  tumeurs  myxomateuses  d'origine  nasale  avec 
envahissement  orbitaire  étudiées  par  Dupont,  d'après  deux  de 
mes  malades  sont  aussi  mollasses,  tremblotantes,  puis  on 
trouve  de  gros  polypes  nasaux. 

Les  kystes  hydaticjues  de  Torbite  ne  s'accompagnent  pas 
d'écoulement  nasal,  de  céphalées,  ils  ne  sont  pas  appendus 
sous  l'angle  orbitaire.  Les  kystes  dermoïdes  sont  congénitaux 
et  se  voient  chez  Tenfant,  ce  qui  n'est  pas  le  cas  pour  les 
affections  des  sinus  :  leur  siège  est  surtout  intersourcillier. 
Quant  à  la  méningo-encéphalocèle  siégant  à  Tangle  supéro- 
interne,  c'est  encore  une  affection  congénitale  :  la  réductibilité 
avec  phénomènes  convulsifs  ou  assoupissement,  l'expansion 
sous  l'influence  des  mouvements  respiratoires  sont  des  signes 
qui  laissent  préciser  le  diagnostic.  Enfin  l'hyperostose  signalée 
peut  faire  songer  à  un  ostéome.  Tel  le  cas  dû  au  duc  Charles 
de  Bavière. 


202  REVUE  GÉNÉRALE 


REVUE    GÉNÉRALE 


m 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Bepnheimep  (S.).  »  L'anophtalmie  congénitale  et  la  voie  optique  (Ano- 
phtalmus  congenitus  und  die  Sehbahn)  (Arch,  f.  Ophth.^  LXV,  99-106). 

2)  Payne  (F.).  —  Les  yeux  des  vertébrés  aveugles  de  T Amérique  du  Nord 
(The  eyes  of  the  blind  vcrtebrates  of  North  America.)  (BioL  BuUelin  of 
the  Marin  Biologie  Laborat.,  juillet  1906). 

\)  bernheimer  expose  les  altérations  des  voies  optiques  qu'il 
a  observées  dans  le  cerveau  de  quatre  rats  atteints  d'anophtal- 
mie  congénitale.  Il  conclut  de  cet  examen  accompagné  de 
belles  planches,  macro-  et  micro-photographiques  que  les  rats 
dont  la  position  des  yeux  ne  comportent  pas  un  champ  visuel 
binoculaire  étendu  ont  cependant  un  faisceau  direct  assez 
important.  Ces  nouvelles  recherches  apportent  en  outre  une 
nouvelle  confirmation  de  Topinion  exprimée  par  Bernheimer 
au  Congrès  de  Paris,  à  savoir  que  toutes  les  fibres  du  nerf 
optique,  directes  ou  croisées,  maculaires  ou  périphériques, 
pénètrent  en  rayonnant  et  entrecroisées  dans  le  corps  granulé 
externe  et  que  par  conséquent  il  est  impossible  qu'il  existe, 
comme  le  veut  Henschen,  une  projection  partielle  et  localisée 
de  la  macula  dans  Técorce  du  lobe  occipital. 


2)  PayneîdM  une  étude  très  intéressante  des  yeux  de  certains 
vertébrés  aveugles  et  plus  particulièrement  des  yeux  de 
TAmphisbœna  punctata,  très  connu  à  Cuba.  Les  muscles  de 
l'œil  ont  disparu,  l'iris  seul  persiste  et  le  tractus  uvéal.  Le 
cristallin  est  normal  d'aspect,  mais  sa  structure  est  modifiée, 
sa  capsule  a  disparu.  La  glande  de  Harder  est  bien  dévelop- 
pée La  cuticule  passe  sans  aucune  modification  sur  l'œil. 
Tous  les  éléments  de  la  rétine  existent,  elle  est  seulement 
réduite  de  moitié.  Ce  travail  est  accompagné  de  planches. 

COBURIf. 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


PHYSIOLOGIE  203 


PHYSIOLOGIE 

i)  Fuerst  (ErnstJ. —  L*accommodation  des  jeunes  aphaques  par  la  pression 
musculaire  (Ueoer  eine  durch  Muskeldruck  hervoreerufene  Accommo- 
dation bei  jugendlichen  Aphakischen)  (Arch.  f.  Ophin.,  LXV,  1-46). 

2)  Lindqvist  (S.).  —  Une  unité  pour  déterminer  le  minimum  perceptible  du 
sens  lumineux  (En  enhet  fôr  bestfimningen  af  Ljussinnets  minimum  per- 
ceptiblle)  (UdsmU  làkare  forfiandlinff.,  1906, p.  323,  et  Nordiskt  med,  Arkiv., 
1906,  I,  n»  6). 

I  )  Puerst  a  établi  que  sur  20  cas  d'aphakie  observés  chez 
des  enfants  opérés  de  cataracte  congénitale,  huit  fois  il  exis- 
tait une  accommodation. 

Cette  accommodation  est  produite  par  une  contraction  de 
l'orbiculaire  et  de  la  musculature  externe,  laquelle  produit 
un  allongement  de  Taxe  de  l'œil,  une  augmentation  de  cour- 
bure de  la  cornée  et  une  convexité  de  la  surface  antérieure  du 
corps  vitré. 

Cette  accommodation  dans  Taphakie  a  son  analogie  dans 
certaines  observations  d'augmentation  anormale  de  la  réfrac- 
tion dans  des  yeux  sains.  l.  d. 

2)  Pour  déterminer  le  sens  lumineux  de  la  rétine  Lindqvist 
s'est  servi  du  photoptomètre  de  Gullstrand.  C'est  un  tube  de 
fer  blanc  noirci  à  l'intérieur,  muni  à  une  extrémité  d^une 
lampe  électrique  et  à  Vautre  d'ime  plaque  de  verre  dépoli 
recouverte  d'un  disque  percé  iie  900  trous  que  l'on  peut  cacher 
ou  découvrir  au  moyen  d'un  obturateur. 

La  lumière  qui  passe  au  travers  d'un  seul  trou  correspond 
à  i/6iaoo  d'une  bougie  de  Hefner. 

L'instrument  est  placé  dans  une  chambre  obscure  et  on 
dirige  la  lumière  sur  une  feuille  de  papier  blanc  fixée  sur  la 
paroi  noire,  à  i  m.  28  de  l'appareil;  l'examiné  est  assis  à 
I  mètre  du  papier.  Une  personne  à  sens  visuel  normal  recon- 
naît au  bout  de  20  minutes  la  feuille  de  papier  éclairée  par  un 
seul  trou  ;  s'il  faut  100  trous  pour  arriver  au  même  résultat, 
le  sens  lumineux  est  100  fois  plus  faible  ou  le  minimum  per- 
ceptible 100  fois  plus  grand. 

L'avantage  du  photoptomètre  de  Gullstrand  est  d'avoir  une 
lumière  constante.  h.  dor. 


^4  REVUE  GENERALE 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

i)  Heuss  (R.).  -  HupLurc  sponlanée  de  la  capsule  postërieupe  du  cristallin 
après  une  blessure  perforanle  double  par  un  éclat  de  fer  fSpoutanruptur 
der  hinteren  Linseukopsel  nach  doppelt  perforicrender  Eisensplillerver- 
letzung)  (Arch.  f.  Ophlh.,  LXV,  i,  46-69). 

a)  Fuss.  —  La  pinguécula  et  son  contenu  hyalin  (Der  Lidspaltenfleck  und 
sein  Hyalin.)  (Thèse  de  HallCj  igoS). 

3)  Vogel.  —  Recherches  expérimentales  sur  l'état  des  bacilles  du  xërosis 
dans  le  corps  vitré  de  lapin  immunisé  par  sérum  diphtérique  (Experimen- 
telle  Untersuchungen  ûber  das  Verhaltenvon  Xerosebacillen  im  Glaskôrper 
von  Kaninchen  bei  Diphtherie  immunisiten  Tieren)  (Thèse  de  Fribourg 
en  fl.,  1906). 

i)  A  la  suite  d'observation  clinique  Heuss  a  été  amené  à 
faire  des  recherches  expérimentales  et  il  a  établi  que  Ton  pou- 
vait même,  après  la  suppuration  aseptique  de  Tœil  produite 
par  des  injections  de  mercure,  voir  survenir  une  perforation  de 
la  capsule  postérieure  et  une  infiltration  purulente  de  la  corti- 
cale postérieure.  1..  d. 

2)  Fuss  a  fait  des  recherches  anatomiques  sur  la  piuguécula 
et  trouvé  qu'il  s'agit  surtout  de  la  prolifération  du  tissu  con- 
jonctif  réticulé  et  fibrillaire  accompagnée  de  tuméfaction  œdé- 
mateuse et  d'une  légère  infiltration  cellulaire.  Puis  il  s'y 
ajoute  une  tuméfaction  hyaline  du  tissu  conjonctif  produite 
par  un  dépôt  d'une  substance  homogène.  A  la  fin  de  la  dégé- 
nérescence il  se  produit  une  substance  qui  a  la  plus  grande 
analogie  avec  le  tissu  élastique  et  que  pour  cela  l'auteur 
appelle  élastoïde.  w.  stock. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 


OUVRAGES    GKNEUAUX.    —    STATISTIQUES 

1}  Axenfeld.  —  Hactériologie  ophtalmologique  (Die  Haktcriplo{i:ie  in  der 
Aupenheilkunde),  i  vol.  36a  pa^es  avec  87  figures  dans  le  texte  et  3  planches 
hors  texte.  Edit.  chez  Fischer,  à  [éna,  1907). 

i)  Axenfeld  a  déjk  écrit,  en   1908,  un  chapitre  consacré  à 
la   bactériologie  de  Tœil   dans  le  traité  de  bactériologie  de 


PATHOLOGIE  ET  THERAPEUTfOUF.  2i)b 

KoUe  et  Wassermann,  mais  cet  article  étiiit  écrit  surtout  pour 
les  bactériologistes  auxquels  il  faisait  connaître  les  microbes 
pathogènes  pour  Tœil.  Cette  fois,  Tauteur  nous  présente  un 
volume  qui  est  écrit  pour  les  oculistes  et  auquel  il  a  donné 
une  beaucoup  plus  grande  extension,  parce  qu'il  a  eu  non  seu- 
lement à  décrire  les  microbes  spécialement  pathogènes  pour 
l'œil,  mais  encore  les  bacilles  de  Koch,  de  Ilansen,  de 
Loeffler,  Tactinomyces,  le  spirochaete,  etc.,  etc.;  en  outre,  il 
a  eu  à  parler  de  Tinfection  des  plaies,  de  Tasepsie,  de  Tanti- 
sepsie,  de  sorte  que  l'ouvrage  a  été  considérablement  aug- 
menté. Il  constitue  un  traité  magistral  extrêmement  bien  fait 
où  le  lecteur  trouvera  tous  les  renseignements  qu'il  pourra 
désirer  concernant  la  bactériologie  de  lappareil  visuel.  Il  nous 
est  impossible  d'analyser  un  traité  et  nous  ne  chercherons  pas 
à  le  faire  ;  nous  dirons  seulement  quel  a  été  Tordre  suivi  par 
Tauteur  dans  son  étude. 

Après  vingt  pages  consacrées  à  la  technique  générale, 
Âxenfeld  étudie  d'abord  la  conjonctive  normale,  puis  les 
affections  des  paupières  et  les  infections  des  plaies  de  Tceil  ; 
il  aborde  ensuite  Tétude  des  conjonctivites  et  décrit  successi- 
vement la  conjonctivite  Koch-Weeks,  la  conjonctivite  Morax- 
Axenfeld,  la  conjonctivite  Petit,  la  conjonctivite  pneumococ- 
cienne,  pseudomembraneuse,  streptococcienne,  staphylococ- 
cienne,  gonococcienne,  rubéolique,  phh'cténulaire,  trachoma- 
teuse  et  quelques  formes  rares;  ensuite  vient  l'étude  des  voies 
lacrymales,  puis  des  affections  cornéennes,  kératite  à  hypopyon, 
kératomycose,  kératite  de  Zur  Nedden,  kératite  ponctuée,  her- 
pétique, neuroparalytique,  variolique  et  vaccinale.  Axenfeld 
expose  ensuite  les  notions  générales  qu'un  oculiste  doit  avoir 
concernant  la  lèpre,  la  tuberculose  et  la  syphilis,  puis  il  passe 
à  l'étude  des  infections  endogènes  de  l'œil,  à  l'ophtalmie 
métasta tique  et  à  l'ophtalmie  sympathique.  Nous  avons  sim- 
plement cité  les  titres  des  chapitres,  ne  pouvant  pas  analyser 
un  traité  ainsi  que  nous  l'avons  dit. 

Signalons  spécialement  le  tableau  qui  termine  Touvrage  et 
dans  lequel  sont  donnés  les  caractères  différentiels  des  cul- 
tures des  microbes  de  l'œil  d'une  façon  pratique. 

Nous  attirons  également  l'attention  sur  les  trois  planches 
hors  texte  qui   renferment   chacune    six    figures  en   couleur 


206  REVUE  GÉNÉRALE 

reproduisant  les  principaux  microbes  qu'un  oculiste  peut  avoir 
à  connaître. 

Nous  cro;t'ons  que  le  traité  d'Axenfeld  représente  aussi  par- 
faitement que  possible  la  science  bactériologique  de  l'œil  en 
1907,  et  nous  pensons  que  ce  traité  fera  partie  de  toutes  les 
bibliothèques,  car  ainsi  que  le  dit  Tauteur  dans  la  phrase  ter- 
minale de  sa  préface  : 

«  De  nos  jours,  celui  qui  ne  complète  pas  la  clinique  par  la 
bactériologie  ne  donne  pas  à  ses  malades  tout  ce  qu'il  peut 
leur  donner.  »  l.  dor. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE  ET  DE  LA  SCLÉROTIQUE 

i)  Qpos  (H  ).  —  Le  jéquirilol  dans  le  Iraitement  du  pannus  (Soc.  de  méd. 
<f *il i^cr,  9  janvier  1907  et  Bulletin  médical  de  l'Algérie^  28  février  1907). 

a)  Sauvineau.  —  Chancre  syphilitique  de  la  conjonctive  bulbaire  (Soc, 
d'ophtstlm.  de  Paris,  6  février  1906). 

3)  Spehr.  —  Un  cas  d'ulcère  perfore  de  la  cornée  dans  un  œil  glaucoma- 
teux  (Ùeber  einenFall  von  perforiertem  Ulcus  corneae  an  einem  glaucoma- 
tôsen  Auçe)  (Thèse  d'Iéna^  1906). 

4)  Terson  père.  —  Sur  Tétiologie  et  le  traitement  de  la  kératite  à  filaments 
(Soc.  franc,  d'ophlalm.,  mai  1907). 

5)  Cuénod.  —  Note  sur  le  traitement  du  trachome  (Soc.  franc,  d'ophlalnt»., 
mai  1907). 

6)  Eperon.  —  Un  traitement  efficace  de  Tulcère  infectieux  de  la  cornée  f'Soc. 
franc,  d'ophtalm.,  mai  1907). 

7)  Langworthy  (H. -G.).  —  Ophtalmies  d'origine  obscure  (External  eye 
inflammations  of  doubtful  origin)  (Boston  med.  and  snrgieal  Journal, 
25  octobre  1906). 

8)  May  (G.-H.).  —  Ophtalmie  blcnnoragique  chez  les  enfants  (Gonorrhoeal 
Ophthalmia  in  children)  (Americ,  Journ,  of  Surgery^  novembre  1906). 

9)  Fitzgerald  (F.-J.-G.).  —  Ophtalmie  des  nouveau-nés  (Ophthalmia  nco* 
natorum'  (Annals  of  Gynecology  and  Pediatry,  octobre  1906). 

10)  Axenfeld  (Professeur).  —  Le  catarrhe  printanier  (Rapport  à  la  Soc. 
franc,  d'ophlalm.^  mai.  »907). 

i)  Gros  relate  cinq  cas  de  pannus  trachomateux  qu'il  a 
soumis  à  l'action  du  jéquiritol.  Il  obtint  une  amélioration  dans 
un  seul  cas.  Il  croit  le  jéquiritol  bien  préférable  au  jéquirity. 

L.  ORANDCLBNBKT. 


2)  Sauvineau  présente  un  homme  de  quarante-quatre  ans 
atteint  à  Tœil  gauche  d'un  chancre  syphilitique  de  la  conjonc- 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         207 

tive  bulbaire  (angle  interne).  Les  caractères  cliniques  suffisent 
à  porter  le  diagnostic  très  vraisemblable  de  chancre  syphili- 
tique qui  a  été  confirmé  par  l'apparition  de  la  roséole  quel- 
ques jours  après  la  présentation  du  malade.  Il  est  toutefois  à 
noter  que  Tulcération  de  teinte  violacée  avait  assez  gagné  en 
profondeur,  était  devenue  assez  anfractueuse  pour  ressembler 
aune  gomme  ulcérée.  La  recherche  des  spirilles  fut  négative. 

3)  Spehr  put  examiner  anatomiquement  Tœil  d'un  homme 
âgé  de  soixante  et  onze  ans,  chez  lequel,  à  côté  d'un  glaucome 
absolu,  on  avait  constaté  chimiquement  un  ulcère  serpigineux, 
lequel  était  perforé.  Détails  typiques  de  Vulcus  serpens. 


4)  Les  caractères  tout  spéciaux  de  la  kératite  à  filaments 
sont  aujourd'hui  assez  connus  au  double  point  de  vue  macro- 
scopique et  histologique  pour  que  la  maladie  soit  difficile  à 
méconnaître,  malgré  sa  rareté  relative.  Sa  ténacité  et  la  fré- 
quence de  ses  récidives  ne  sont  aussi  que  trop  connues  des 
ophtalmologistes.  La  thérapeutique,  malgré  le  nombre  consi- 
dérable des  moyens  préconisés  d'une  façon  presque  empirique, 
reste  incertaine,  ou  tout  au  moins  inconstante.  Les  antisep- 
tiques les  plus  doux,  comme  les  plus  énergiques,  la  cautéri- 
sation ignée,  la  suppression  d'un  collyre  imparfaitement 
neutre  et  présumé  provocateur,  ne  donnent  pas  toujours  un 
résultat  immédiat.  Doit-on,  dans  les  cas  rebelles  et  sur  des 
cornées  déjà  altérées,  assurer  la  guérison  en  jetant  par  auto- 
plastie  au-devant  de  la  lésion  un  large  lambeau  conjonctival 
retenu  par  des  sutures,  comme  cela  a  été  une  fois  tenté  avec 
suôcès? 

Terson  pense  que  l'inconstance  du  traitement  dépend  peut- 
être  de  l'obscurité  et  de  la  multiplicité  de  Tétiôlogie  et  cherche 
à  provoquer  une  discussion  fructueuse.-  Il  cite  les  cas  de  deux 
malades,  l'un  très  jeune,  l'autre  très  âgé  et  diabétique  invétéré. 
Le  premier  fut  amélioré  par  les  instillations  de  sublimé  à 
1/2000.  Le  second,  à  début  plus  récent,  fut  guéri  en  trois 
semaines  par  le  même  moyen.  On  devra  aussi  essayer  l'action 
révulsive  et  régénératrice  des  injections  sous-conjonctivales 


208  REVUE  GÉNÉRALE 

d*air  stérilisé,   si  utiles   dans  divers  cas  d'ulcères  de  la  cor- 
née. L'AUTEin. 

5)  Cuénody  établi  à  Tunis  depuis  plus  de  dix  ans,  a  eu  Toc- 
casion  de  donner  ses  soins  à  plus  de  lo.ooo  granuleux.  Il  a 
donc  été  à  même  de  se  faire  une  opinion  sur  les  diverses 
méthodes  préconisées  pour  la  cure  des  granulations.  De  toutes 

apoqui  S9]es,  celle  des  scarifications  profondes  et  des  cure- 
JSs^es  méticuleux  lui  a  paru  la  meilleure,  quoique  non  parfaite 
encore.  Depuis  cinq  ans,  il  estime  avoir  réalisé  une  notable 
amélioration  de  cette  méthode  en  y  adjoignant  les  injec- 
tions sous-conjonctivales  de  cyanure  de  mercure.  Plus  de 
lo.ooo  malades  ont  été  soumis  au  traitement  double  et  simul- 
tané de  curetage  et  des  injections  sous-conjonctivales.  Les 
rechutes  ne  sont  pas  complètement  évitées,  mais  sont  plus 
rares,  les  lésions  cornéennes  retirent  en  particulier  le  plus 
grand  avantage  de  ce  traitement.  Le  gonflement  et  le  chémosis 
qui  succèdent  à  l'intervention  et  qui  peuvent  être  très  considé- 
rables se  dissipent  au  bout  de  cinq  jours  et  le  malade  peut 
reprendre  ses  occupations  au  bout  de  quinze  jours,  trois 
semaines,  en  continuant  à  se  surveiller.  Diaprés  Tauteur,  les 
injections  agissent  peut-être  comme  antiseptique,  mais  surtout 
comme  sclérogène  hâtant  l'évolution  naturelle  du  trachome 
vers  la  cicatrisation.  i/autri». 

6)  Eperon' ivowvQ  insuffisants  les  moyens  préconisés  jus- 
qu'ici contre  les  ulcères  infectieux  de  la  cornée,  depuis  la 
section  de  Saemisch,  souvent  nuisible,  jusqu'à  la  sérothérapie, 
dont  les  effets  sont  encore  très  peu  certains.  11  a  obtenu,  par 
contre,  d'excellents  résultats,  dans  vingt-cinq  cas,  de  la  oau- 
térisation  de  l'ulcère  à  l'aide  d'une  solution  forte  de  sulfate  de 
zinc  (30  pour  100).  Le  même  traitement  est  applicable,  avec 
succès,  à  d'autres  processus  destructifs  de  la  cornée,  tels  que 
la  kératite  neuro-paralytique,  Vulcus  rodens,  les  infections 
traumatiques  ou  post-opératoires,  ainsi  qu'à  la  kératalgie 
trauma tique  à  répétition.  i/auteuh. 

10)  Le  catarrhe  printanier,  dit  Axenfeld,  est  une  maladie 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  COhNÉE,  ETC.  209 

iaflammatoire.  Toutes  les  dénomiaations  qui  ne  reposent  que 
sur  la  prolifération  (  «  Papilloine  »  a  Verrucositas  »,  etc.  )  ne 
suffisent  pas  et. sont  k  rejeter. 

Les  altérations  palpébrales  représentent  une  inflammation 
de  la  conjonctive  et  non,  comme  on  a  prétendu  récemment, 
une  maladie  du  tarse  ou  du  tissu  épitarsien .  Ce  dernier  est 
intéressé,  mais  ne  constitue  pas  le  plus  important  et  le  seul 
point  de  départ  du  processus. 

Cette  inflammation  de  la  conjonctive  se  développe  en  pre- 
mier lieu  dans  le  tissu  conjonctif.  La  prolifération  épithéliale 
n'est  que  secondaire.  Pour  les  excroissances  bulbaires,  on  doit 
l'admettre  aussi  d'après  toutes  les  recherches  récentes  et  celles 
de  Tauteur  ;  mais  comme  il  y  a  des  travaux  antérieurs  qui 
relatent  une  prolifération  épithéliale  pour  le  limbe  dans  le 
premier  stade,  avant  que  le  stroma  se  soit  montré  altéré,  il 
est  indiqué  d'étudier  dans  d  autres  cas  au  début,  si  Torigine 
conjonctivale  est  une  règle  sans  exception. 

Dans  la  conjonctive  tarsienne  se  trouve  le  siège  principal 
de  Taltération  dans  le  tissu  adénoïde  de  la  muqueuse.  A  ren- 
contre du  trachome  et  d'autres  inflammations  conjonctivales, 
Tinfiltration  lymphocytaire  passe  après  l'accumulation  des 
«  Plasmazellen  »  et  l'augmentation  du  stroma,  qui  se  trans- 
forme en  tissu  sclérotique  et  hyalin.  Le  tissu  sous-conjoncti- 
val  épitarsien  est  intéressé.  Mais  il  n'est  pas  justifié  de  donner 
plus  de  poids  à  une  irritation  et  augmentation  des  fibres 
élastiques  épitarsiennes,  qui  en  vérité  ne  contribuent  que  peu 
à  la  formation  des  proliférations,  dont  la  masse  principale 
consiste  au  contraire  en  tissu  coUagène  avec  ses  réactions 
caractéristiques,  même  dans  des  proliférations  toutes  ré* 
centes. 

Surtout,  le  fait  que  des  fibres  élastiques  ne  se  laissent  pas 
poursuivre  profondément  dans  la  plupart  des  proliférations 
palpébrales^prouve  que  la  matrice  du  processus  ne  se  trouve 
pas  dans  le  tissu  épitarsien. 

Dans  le  stade  régressif  se  produit  une  dégénérescence  éten- 
due des  Plasmazellen,  tandis  que  les  Mastzellen  se  multiplient 
et  la  dégénérescence  hyaline  augmente.  Cependant  on  peut 
apercevoir  aussi  dans  le  même  cas,  en  même  temps  à  des 
endroits  différents,  les  stades  divers  ;  la  dégénérescence  hya- 

11 


210  aEVUE  GÉNÉRALE 

Une  peut  se  développer  déjà  de  très  bonne  heure  et  n'est  pas 
exclusivement  un  signe  du  stade  avancé. 

La  coloration  ou  opacité  lactescente  diffuse  dépend  surtout 
d*un  épaississemcnt  hyalin  de  la  couche  sous-épithéliale  du 
tissu  conjonctif.  On  peut  déjà  le  distinguer  cHniquement  dans 
beaucoup  de  cas  par  l'observation  au  grossissement  avec  la  loupe 
binoculaire  de  Zeiss.  Une  prolifération  de  Tépithélium  peut 
prendre  part  à  la  production  de  ce  phénomène. 

L^image  microscopique,  correspondant  à  une  inflammation 
chronique,  ressemble  aux  altérations  produites  par  le  rhino- 
sclérome  ;  de  môme  en  divers  points  à  celles  de  la  mycosis 
fongoïde.'  Il  n'est  pas  exact  de  dire  qu'il  n'y  a  pas  d'analogie 
entre  des  processus  infectieux  et  le  catarrhe  printanier;  d'a- 
près les  préparations  microscopiques  il  serait  bien  possible 
que  le  catarrhe  printanier  fût  parasitaire,  ce  qui  ne  veut  pas 
dire  qu'il  doive  l'être  absolument,  car  des  influences  pure- 
ment lumineuses  ou  d'une  autre  espèce  pourraient  peut-être 
aussi  produire  des  altérations  semblables  (dermatoses  par  les 
rayons  X,  etc.). 

A  l'intérieur  des  proliférations  se  trouvent  souvent,  mais 
pas  constamment,  des  cellules  éosinophilcs  abondantes.  Une 
éosinophilie  générale  du  sang  est  beaucoup  plus  rare  et  pour 
cette  raison  pas  nécessaire  pour  le  développement  de  l'éosino- 
philie  locale.  La  sécrétion  conjonctivale,  là  où  elle  apparaît, 
est  à  un  degré  surprenant  riche  en  cellules  éosinophiles,  même 
dans  des  cas  où  leur  nombre  n'était  pas  grand  dans  l'image 
microscopique.  Comme  les  autres  sécrétions  de  la  conjonctive 
(excepté  le  pemphigus,  les  inflammations  parasitaires  par  des 
piqûres  de  guêpe,  etc.,  les  sécrétions  dans  des  cancroïdes 
conjonctivaux),  d'après  les  observations  de  Herbert,  Mayouet 
celles  de  l'auteur  ne  montrent  pas  cette  éosinophilie,  il  y  a  là 
peut-être  un  signe  différentiel  important.  Il  faudra  rechercher 
si  la  chose  se  comporte  toujours  de  même  façon. 

L'examen  bactériologique  n'a  pas  donné  de  résultat;  de 
même  les  expériences  sur  le  rôle  étiologique  des  levures  patho- 
gènes ne  résistent  pas  à  la  critique. 

Plus  souvent  qu'on  ne  l'a  admis  jusqu'ici,  il  se  trouve  dans 
le  catarrhe  printanier  des  altérations  du  sang.  On  doit  observer 
ici  non  seulement  l'augmentation  absolue  des  globules  blancs 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  COftltÊE,  ETC.  211 

qai  n'est  pas  toujours  prononcée,  mais  encore  la  proportion 
relative  des  différentes  formes  de  leucocytes  entre  elles  ;  parti- 
culièrement fréquente  est  une  lymphocy  tose.  11  reste  à  recher- 
cher si  c'est  un  fait  constant. 

Il  n'est  pas  possible  d'attribuer  une  signification  étiologique 
à  cette  constatation,  la  lymphocy  tose  pouvait  être  symptôme 
de  différentes  altérations.  Mais  comme  if  est  de  grande  impor- 
tance de  chercher  en  quoi  consiste  )a  disposition  individuelle, 
on  devra  s'appliquer  dorénavant  à  cette  question,  et  en  tous 
cas  le  traitement  devra  viser  ces  altérations. 

Sous  rinfluence  du  bandage  occlusif,  quelquefois  aussi  d'une 
autre  exclusion  de  la  lumière,  d*après  les  expériences  d.e 
Kreibich,  Dimmer,  Schieck  et  de  celles  que  l'auteur  a  réunies 
dans  son  enquête,  il  se  produit  une  diminution  ou  même  une 
disparition  rapide  des  proliférations  dans  plusieurs  cas.  Néan- 
moins il  reste  douteux  que  Ton  doive  considérer  le  catarrhe 
printanier  dans  sa  totalité  comme  une  «  Lichtkrankheit  », 
comme  l'effet  de  la  lumière,  surtout  des  rayons  ultra-violets, 
car  il  y  a  des  cas  qui  commencent  et  récidivent  sans  relation 
nette  avec  l'insolation,  de  l'autre  côté  Tirradiation  énorme 
dans  les  Alpes  de  la  neige  en  hiver  ne  provoque  pas  en  géné- 
ral de  rechute. 

Peut-être  la  lumière  dans  les  cas  où  l'occlusion  guérit  ne 
fait-elle  que  déchaîner  la  maladie  dont  la  cause  réelle  pourrait 
être  toute  autre.  Sur  toutes  ces  questions  il  conviendra  de  faire 
des  recherches  ultérieures. 

Un  parallélisme  complet  entre  le  catarrhe  printanier  et  les 
dermatoses  estivales  n'est  pas  encore  prouvé  exactement;  il 
est  très  rare  que  les  deux» se  trouvent  ensemble,  et  dans  les 
cas  rares  où  cela  arrive,  ce  n'est  peut-être  qu'une  coïncidence 
fortuite. 

Une  analogie  étiologique  avec  la  fièvre  des  foins  n'est  pas 
vraisemblable. 

II  est  indiqué  d'entrer  dans  un  examen  approfondi  du  trai- 
tement occlusif  ou  antilumineux.  En  tous  les  cas  on  peut  com^ 
mencer  par  une  telle  expérience,  pour  continuer  avec  des 
lunettes  protectrices  et  un  autre  traitement.  Si  possible,  un 
séjour  dans  le  climat  alpin  sera  k  recommander,  quoique 
l'effet  n'en  soit  pas  certain.  Un  traitement  interne  est  toujours 


212  REVUE  GÉNÉRALE 

indiqué,  de  même  que  Texploralion  du  ne/,  suivi  du  traite- 
ment individuel. 

Le  traitement  chirurgical  des  proliférations  palpébrales 
n'empêchant  pas  en  général  les  rechutes  annuelles,  on  n'en 
fera  qu*une  application  restreinte  et  seulement  pour  les  cas 
graves.  Dans  ces  cas  une  extirpation  partielle  du  tarse  est 
justifiée.  L'ablation  suivie  de  cautérisation  ou  de  Télectrolyse 
est  relativement  plus  efficace  que  Tablation  simple  et  empêche 
assez  souvent  le  recrudescence  dans  la  même  année. 

L'excision  des  proliférations  de  limbe  n'est  indiquée  qu'ex- 
ceptionnellement. 

Le  traitement  médicamenteux  n*a  qu^un  eiîet  symptoma- 
tique  et  doit  être  choisi  et  combiné  avec  les  autres  moyens 
d'après  les  circonstances  individuelles. 

Discussion.  —  Fromaget.  —  L'expression  de  catarrhe  prin- 
tanier  me  semble  devoir  être  avantageusement  remplacée 
par  celle  de  Conjonctivite  végétante  printanière  qui  indique 
en  même  temps  que  la  membrane  malade  les  principaux 
caractères  de  la  maladie.  J'ai  recueilli  dans  ces  six  dernières 
années,  quarante-trois  cas  de  conjonctivite  végétante.  Us  con- 
cernent trente-deux  garçons  et  onze  filles.  Elle  est  fréquente 
dans  l'enfance  puisque  vingt -quatre  cas  s'appliquent  à  des 
enfants  de  trois  à  dix  ans;  notre  malade  le  plus  âgé  avait 
trente  ans.  La  recrudescence  a  lieu  à  la  fin  de  février  ou  au 
commencement  de  mars,  à  la  fin  de  Thiver. 

La  forme  tarsienne  représente  1/7  des  cas,  la  forme  mixte 
1/6  et  les  trois  quarts  des  malades  sont  atteints  de  la  forme 
bulbaire  pure.  J'ai  observé  un  cas  atypique  ou  les  nodules  sié- 
geaient k  6  millimètres  du  limbe.  Le  facteur  étiologique  le 
plus  important  me  semble  être  la  température.  Gomme  traite* 
ment  médical,  je  recommande  surtout  les  compresses  froides 
et  la  cure  dans  les  montagnes  lorsque  la  chose  est  possible  ; 
mes  malades  s'en  sont  tous  très  bien  trouvés.  Je  n'ai  jamais 
eu  à  employer  le  traitement  chirurgical  que  je  considère 
comme  inutile  et  parfois  comme  dangereux.  Les  examens  his- 
tologiques  pratiqués  avec  M.  le  D*"  Brandeis  nous  ont  montré 
que  ces  néoplasies  ne  sont  pas  des  néoplasies  lymphatiques, 
elles  ne  ressemblent  en  rien  au  papillome.  Ce  sont  des  granu- 
lomes. Actuellement,  il  est  impossible  de  dire  si  cette  prolifé- 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         213 

ration  d'origine  irritative  est  ou  non  ;d*origine  microbienne. 
—  Antonelli  montré  la  reproduction  en  cire  et  les  prépara- 
tions histologiques  du  cas  de  catarrhe  printanier  à  forme  lim- 
baire  exceptionnellement  exubérante,  présenté  par  lui  k  la 
Société  d'Ophtalmologie  de  Paris  en  juin  1905.  L'œil  gauche, 
surtout  portait  des  végétations  limbaires  géantes,  qui  furent 
excisées  au  ras  de  la  sclérotique.  L'examen  microscopique 
laisse  reconnaître  un  épaississement  du  stroma  de  la  muqueuse 
recouverte  d'épithélium  à  peine  épaissi  ou  bourgeonnant, 
avec  de  nombreux  vaisseaux  et  de  vastes  cavités  kystiques 
bien  isolées  et  bien  constituées,  que  Tauteur  croit  produites 
par  la  dégénérescence  kystique  des  glandes  de  Manz.  Le  catar- 
rhe printanier  mérite  bien  le  nom  de  Conjonctivite  végétante^ 
car  le  processus  n'est  pas  de  néo-formation,  à  proprement  par- 
ler, mais  d'inflammation  périodique  aboutissant,  pour  des 
causes  qui  nous  sont  inconnues,  aux  végétations  tarsiennes 
ou  limbaires. 

Terson.  —  Il  est  nécessaire  que,  dans  la  dénomination  du 
mal,  soient  compris  l'élément  inflammatoire  et  la  prolifération. 
Aussi  le  nom  de  conjonctivite  végétante  printanière,  concis  et 
juste,  semble  le  meilleur. 

Le  rapport  est  très  précis  au  point  de  vue  clinique  :  la  fré- 
quence du  mal  chez  les  garçons,  la  guérison  intégrale  même 
des  cas  les  plus  graves,  Tapparilion  très  précoce  ou  assez  tar- 
dive, les  variations  de  grosseur  des  végétations  tarsiennes 
et  limbaires  sont  des  caractères  importants. 

Histologiquement  l'épithélium  est  épaissi,  surtout  au 
niveau  des  productions  limbaires,  mais  la  masse  de  la  végé- 
tation est  absolument  sous-épithéliale.  Il  serait  indiqué  d'étu- 
dier la  teneur  en  glycogène,  déjà  signalée  par  Schiele,  et  qui 
témoigne  d'une  grande  activité  dans  les  néoplasies  en  général. 

On  ne  doit  confondre  la  maladie  ni  avec  la  conjonctivite 
phlycténulaire  ni  avec  le  trachome,  ce  qui  est  trop  souvent 
le  cas,  malgré  tant  de  travaux  sur  la  conjonctivite  printa- 
nière. De  même,  la  fièvre  des  foins  ne  présente  pas  les  végé- 
tations typiques. 

La  végétatioa  oculaire  diffère  aussi  beaucoup  comme  struc- 
ture de  la  végétation  adénoïde  nasale,  d'une  structure  très 
lymphatique. 


214  REVUE   GtffÉRALE 

Il  est  très  intéressant  de  rechercher  les  rapports  dermato- 
logiques de  la  conjonctivite  printanière/car  certains  cas  gué- 
rissent par  le  traitement  général  en  même  temps  que  d'autres 
dermatoses. 

Le  traitement  par  les  collyres,  cocadrénaline,  protargol, 
parfois  pommade  jaune,  divers  autres  topiques,  injections  et 
agents  physiques,  soulage  et  améliore  beaucoup.  L^excision, 
bien  préférable  à  la  cautérisation  ignée^  sera  réservée  aux 
énormes  végétations.  Le  traitement  général  est  indispensable: 
les  remèdes  usités  contre  les  verrues  (magnésie,  eau  de  chaux) 
et  contre  certaines  dermatoses  (arsenic)  sont  recommandables, 
combinés  à  une  cure  à  la  montagne  ou  aux  eaux  arsenicales. 

LB8  AUrBURS. 


MALADIBS   DE   L*1R18^    DB   LA   CHOROÏDB   ET   DU    CORPS   CILIAIRB 
GLAUCOME,   AFFECTIONS   SYMPATHIQUES. 

i)  Van  Duyse.  —  Aniridio  incomplète.  Iris  nidimen taire  (Soe,  Belge  iToph' 
talmologiCy  a6  novembre  igo6}. 

a)  Medow.  —  Résection  du  sympathique  dans  le  glaucome  (Sympathicus- 
resektion  bei  Glaucom)  (Thèse  de  Fribourg  in  B.j  igo5). 

3)  Terrien  et  Cantonnet.  —  Les  éléments  tigrurés  du  sang  et  le  diagnostic 
étiologique  des  Iritis  (Soc.  fr&nç,  d'ophtàlm,,  mai  1907). 

4)  Qallemaerts^Professeur).  —  Kyste  séreux  congénital  de  Tiris  (Soe,  fr»nç: 
d'ophtalm.^  mai  1907). 

5)  Tereon  (A  ).  —  Remarques  sur  les  hémorragies  sous-choroïdienncs  trau- 
matiques  et  sur  les  hémorragies  expulsivos  (Soc,  frànç.  (Tophtalm.,  mai 
1907)- 

6)  Martin  et  Augiéras.  —  Mélano-sarcome]  primitif  de  Tiris  (Soc.  franc, 
d'ophtalm.,  mai  1907}. 

i)  Van  Duyse  rend  compte  de  Texainen  anatomique  d'un 
œil  aniridique  —  c'est  celui  d^un  garçon  de  neuf  mois  dont 
la  mère,  le  père  et  la  sœur  sont  aniridiques  «  complets  >» 
(cliniquement,  car  anatomiquement  il  y  a  toujours  un  moignon 
irido-ciliaire  ).  Les  points  à  relever  sont  les  suivants  : 

i^  Aspect  fœtal  du  domaine  de  Tangle  irido-cornéen  ; 
2^  vaisseaux  vitreux  de  Tuvée  ;  3*  absence  de  dilatateur  et  de 
sphincter  de  Tiris  ;  pas  d'autres  anomalies  oculaires. 

L.    ORANEMZLÂIIEMT. 

2)  Medow    a  recueilli  dans  la  bibliographie    102  cas    de 


MALADIES  DE  L*Ill(S,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  215 

sjunpathectomie  pour  glaucome  auxquels  il  ajouta  quatre 
observations  nouvelles  de  la  clinique  de  Fribourg.  Les  con- 
clusions sont  les  suivantes  :  dans  le  glaucome  inflammatoire 
aigu  ou  subaigu,  la  sympathectomie  n'est  indiquée  que  lors- 
que le  malade  refuse  Tiridectomie  ou  que  celle-ci  a  été  nuisi- 
ble sur  le  premier  œil  ou  enfin  que,  malgré  Tiridectomie,  le 
glaucome  persiste  ou  récidive.  Dans  le'  glaucome  hémorragi- 
que et  rhydrophtalmie,  la  résection  après  la  sclérotomie  est 
une  tentative  justifiée  qui,  dans  le  glaucome  infantile,  présente 
au  moins  les  chances  d'un  succès  esthétique.  Dans  le  glau- 
come inflammatoire  chronique,  et  surtout  dans  le  glaucome  sim- 
ple, on  doit  avoir  recours  k  la  sympathectomie,  après  Tiridec- 
tomie,  dans  les  cas  progressifs.  Dans  le  glaucome  absolu,  le 
résultat  est  négatif.  La  résection  sans  iridectomie  ou  scléro* 
tomie  n^est  justifiée  que  lorsque  ces  opérations  sont  refusées  ou 
ont  donné  un  mauvais  résultat  sur  le  premier  œil.  Dans  tous 
les  cas,  un  traitement  par  les  myotiques  doit  être  employé 
après  l'opération.  w.  stock. 

3)  Terrien  et  Cantonnet  partant  de  cette  idée  que  Tiritis  est 
toujours  la  manifestation  d'une  infection  générale,  ont  prati- 
qué l'examen  du  sang  chez  un  certain  nombre  d'iritis  dont  le 
diagnostic  était  certain. 

Ils  concluent  de  leurs  recherches  que,  dans  les  iritis  syphi- 
litiques, il  y  a  surtout  anémie,  diminution  des  globules  rouges. 
Au  contraire,  dans  les  iritis  de  tout  autre  cause,  il  y  a  augmen- 
tation du  nombre  des  globules  blancs  et  surtout  polynucléaires. 

L.  ORANDCLéMBNT, 

4)  L^  pathogénie  des  kystes  congénitaux  de  Tiris  est  encore 
fort  obscure.  Gallemaerts  communique  une  analyse  microsco- 
pique détaillée  d'un  kyste  séreux  de  l'iris  développé  chez  un 
enfant  de  dix-huit  mois. 

La  paroi  du  kyste  dépourvue  de  glandes  et  de  productions 
épidermiques  présente  un  revêtement  épithélial  à  plusieurs 
couches  de  cellules;  il  n'existe  pas  de  membrane  basale; 
l'épithélium  est  revêtu  d'une  couche  de  cellules  étoilées  pig- 
mentées ou  non  et  parsemées  de  petits  capillaires.  La  cavité 
du  kyste  est  en  communication  avec  une  cavité  anfractueuse 


216  KEVUK  GÉNÉRALE 

limitée  par  Tépithélium  pigmentaire  rétinien;  le  canal  de  com- 
munication est  revêtu  jd'un  épithélium  à  plusieurs  couches  qui 
se  continue  avec  Tépithélium  pigmentaire  dont  il  se  distingue 
par  Tabsence  de  pigment.  L'hypothèse  d'un  kyste  par  inclu- 
sion fœtale  doit  être  écartée  à  cause  de  l'absence  de  produc- 
tion épidermique.  L'oblitération  d'une  crypte  de  l'iris  n'ex- 
plique pas  la  présence  d'un  épithélium  à  plusieurs  couches,  et 
l'hypothèse  d'un  kyste  par  rétention  doit  être  également  reje- 
tée. L'auteur  pense  que  les  kystes  séreux  de  l'iris  proviennent 
d'une  persistance  ou  d'un  développement  anormal  du  sinus 
annulaire  de  Szili,  qui  se  trouve  au  bord  de  la  vésicule  oculaire 
secondaire  et  qui  est  limité  par  les  deux  feuillets  de  cette  vési- 
cule. A  l'état  normal,  le  sinus  s'oblitère  complètement  vers 
l'âge  de  six  mois  de  la  vie  fœtale  ;  dans  certains  cas,  il  peut 
persister  partiellement  et  se  dilater  pour  donner  naissance  aux 
kystes  séreux  de  l'iris.  lVutbur. 

5)  A.  Terson  met  en  regard  les  types  cliniques  et  anatomo- 
pathologiques  de  vaste  hémorragie  décollant  la  choroïde  de  la 
sclérotique  et  se  produisant,  l'un  après  les  grands  traumatis- 
mes,  l'autre  après  les  opérations  de  cataracte,  de  glaucome  ou 
même  spontanément  dans  diverses  désorganisations  du  globe 
et  dans  le  glaucome  absolu. 

Il  présente,  pour  le  premier  type,  les  coupes  d'un  œil  qui, 
frappé  par  une  queue  de  billard,  subit  une  rupture  de  la  cor- 
née au  limbe  avec  expulsion  du  cristallin,  décollement  de  la 
choroïde  et  de  la  rétine  avec  énorme  hémorragie  et  enclave- 
ment précornéen  des  membranes  internes  de  l'œil.  Si  l'on  ne 
connaissait  pas  l'étiologie,  on  croirait  avoir  affaire  à  un  œil 
ayant  subi  l'hémorragie  expulsive  post-opératoire.  Toutefois, 
la  choroïde  et  le  globe  même  sont  beaucoup  moins  tendus 
que  par  l'hémorragie  expulsive  et  le  reste  des  détails  histolo- 
giques  montre  bien  qu'il  s'agit  d'une  expulsion  traumatique 
du  contenu  de  l'œil  avec  vaste  hémorragie  sous-choroïdienne 
et  non  d'une  expulsion  du  contenu  oculaire  par  hémorragie 

Dans  le  type  postopératoire  dont  Terson  montre  les  des. 
sins,  la  choroïde  est  au  contraire  tendue  au  maximum  par  une 
série  de  foyers  hémorragiques  qui  la  gonflent.  C'est  bien  l'hé- 
morragie h  laquelle  il  adonné  le  nom  adopté  partout,  d'expul- 


MALADIES  DE  L*I1US,  DE  LA  CHOROÏDE.  ETC.  2l7 

sive,  qui  est  la  cause  de  Tévacuation.  11  rappelle  qu'à  la  section 
la  sclérose  des  vaisseaux  choroïdiens,  veines  ou  artères,  par- 
fois trouvés  sains,  mais  parfois  aussi  malades  en  tout  ou  en 
partie.  (A.  T.Golovine,FrizacetGayet,Scholz,etc.),ilfautajou- 
ter  chez  les  prédisposés,  Taction  de  Thypertension  artérielle  qui 
accompagne  si  souvent  l'artériosclérose  et  doit  jouer  un  grand 
rôle  dans  rhémorragie.  Toutefois,  cette  hypertension  n'est  pas 
fréquente  chez  les  cataractes^  comme  Frenkel  Ta  établi.  Aussi, 
est-il  bon  de  prendre  la  tension  artérielle  avant  Topér^tion  et, 
en  cas  .de  surélévation,  d*appliquer  une  médication  hypoten- 
sive .  l'autbur. 


6)  Martin  et  Augiéras  communiquent  une  observation  de 
mélano-sarcome  primitif  de  Tiris  terminé  par  généralisation 
et  cachexie  cancéreuse  cinq  ans  après  Ténucléation  et  neuf  ans 
après  l'apparition  de  la  tumeur  irienne. 

Sujet  âgé  de  trente-trois  ans,  d'tme  bonne  santé  générale, 
indemne  de  syphilis.  C'est  peu  après  un  coup  qu'il  aperçoit  une 
petite  saillie  sur  l'iris  à  l'extrémité  interne  du  diamètre  hori- 
zontal de  l'œil  gauche.  Quatre  ans  après  (28  décembre  1889)  la 
baisse  de  la  vision  et  les  crises  douloureuses  le  décidaient  à  con- 
sulter. La  petite  tumeur  irienne  avait  acquis  la  dimension 
d'une  lentille  et  était  marron  amadou. 

Deux  autres  petites  tumeurs  de  l'iris  de  la  dimension  d*une 
tête  d'épingle  et  de  même  couleur  étaient  au-dessous  de  la 
première  au  niveau  du  limbe  scléro-cornéen.  OD  et  OG  :  T=0, 
après  usage  de  la  pilocarpine.  L'iris  des  deux  côtés  est  sen- 
sible à  la  lumière,  mais  la  partie  de  l'iris  occupée  par  la  tumeur 
est  peu  mobile  et  après  atropine  la  pupille  de  ce  côté  se 
dilate  irrégulièrement  comme  si  elle  était  retenue  par  une 
synéchie.  OD  emmétropie.  OG  myopie.  Au-dessus  de  la  pa- 
pille gauche  (I.  R.)  deux  tâches  noires  pigmentées  de  la  cho- 
roïde sans  saillie  appréciable  ;  en  dehors  semis  de  petite  taches 
pigmentées.  On  diagnostique  un  sarcome  pigmentaire  de  l'iris 
étendu  à  la  choroïde  et  on  conseille  l'énucléation  immédiate 
du  globe. 

Le  malade  ne  se  résigne  pas  à  la  perte  de  cet  œil  qui  voyait 
encore  un  peu  et  va  à  Paris  où  le  Professeur  Panas  consent  à 
enlever  la  tumeur  irienne,  par  iridectomie.    Une  hémorragie 


218  REVUE  GÉNÉRALE 

nécessite  rénucléation  qui  est  pratiquée  trois  jours  après  et 
le  malade  revient  guéri  localement.  L'examen  histologique 
confirme  le  diagnostic  clinique. 

En  mai  94  aggravatioq,  on  constate  une  petite  tumeur  du 
volume  d  une  noisette,  mobile,  sans  rougeur  de  la  peau  à  la 
partie  latérale  du  thorax.  En  septembre  affaiblissement  consi- 
dérable , pâleur,  amaigrissement,  haleine  fétide.  On  trouve 
une  autre  tumeur  mobile  sous  la  peau  de  Tabdomen  à  un 
centimètre  à  droite  du  nombril,  une  troisième  à  la  région  in- 
guinale gauche,  d'autres  plus  petites  à  la  région  deltoïdienne 
et  occipitale.  Le  foie  est  augmenté  de  volume,  nodosités  au 
niveau  du  lobe  droit,  là  rate  hypertrophiée  présente  des  bosse- 
lures. Etat  général  mauvais.  Extirpation  de  la  tumeur  tho- 
racique  à  fin  d'examen.  Guérison  rapide  de  la  plaie  opératoire 
suivie  d'une  légère  amélioration  de  Tétat  général.  L'examen 
histologique  montra  que  le  néoplasme  était  constitué  unique- 
ment de  tissu  embryonnaire  sillonné  de  vaisseaux  également 
embryonnaires.  La  cachexie  fit  des  progrès  auxquels  le  malade 
ne  tarda  pas  à  succcomber. 

Il  n  y  a  pas  eu  de  récidive  locale  mais  généralisation  dans 
les  conditions  cliniques  où  se  produisent  les  métastases.  La 
tumeur  thoracique  enlevée  et  examinée,  était  un  sarcome  blanc 
bien  que  provenant  d  un  sarcome  mélanique.  La  présence  de 
taches  pigmentées  choroïdiennes,  dans  un  œil  atteint  de  mé- 
lano-sarcome  de  l'iris,  même  sans  saillie  appréciable  de  ces 
taches,  sans  aucun  caractère  qui  les  différencie  de  pigmenta- 
tions résultant  d'un  processus  tout  à  fait  étranger  au  cancer^ 
constitue  un  signe  clinique  important,  une  contre -indication 
de  Tablation  par  iridectomie  et  une  indication  formelle  de 
rénucléation.  La  réciproque  n'est  pas  vraie  et  l'absence  de 
pigmentation  n'indique  pas  l'iridectomie  de  préférence  à  Ténu- 
cléation.  Cette  dernière  opération  est  indiquée  dès  que  le 
diagnostic  de  sarcome  mélanique  de  l'iris  ri'esl  plus  douteux. 
L'iridectomie  n'est  admissible  que  quand  le  malade  refuse 
formellement  l'énucléation. 

La  durée  de  l'évolution  mérite  aussi  d'attirer  l'attention.  Ce 
n'est  que  la  cinquième  année  après  Ténucléation^  neuf  ans 
après  que  le  malade  eut  remarqué  sur  son  iris  le  début  de  la 
tumeur  que  les  symptômes  de  généralisation  cancéreuse  l'ont 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  ^19 

amené  à  consulter.  Le  ternie  de  trois  ans  après  Tintervention 
au-delk  duquel  la  guérison  peut  être  considérée,  dit-on,  comme 
presque  certaine  avait  été  notablement  dépassé. 


LB9  AUT8URS. 


MALADIES    DE    LA  RÉTINE,   DU  NERF   OPTIQUE  ET  DBS  CENTRES   NERVEUX 

(amblyopib  et  AMAUROSB,  dyschromatopsib) 


mlegelow.  —  Deux  cas  de  névrite  optique  rétrobulbaire  consécutive 
sinusite  sphénoïdale  (Soc.  danoise  aot.  laryn.f  février  et  mai  1906  et 
des  mal.  de  Voreille,  septembre  1006). 


i)  Sohmlegelow. 

à  une  sinusite  se 

Ann.  des  mal.  de  Voreille,  septembre  1906). 

a)  Foulard  et  Boidln.  —  Cécité  et  hémianopsie  dans  un  cas  de  syphilis 
cérébrale  (Soc,  d'^ophtalm,  de  Paris,  6  février  1906). 

3)  CUilezowski  (J.)<  —  Hémorrag^ies  prérétiniennes  (Soc,  franc,  d^ophtalm., 
mai  1907). 

4)  Qolesooano.  -*  Névrite  toxique  due  au  sulfure  de  carbone  (diagnostic 
rétrospectif)  et  rappel  thérapeutique  des  injections  salines  dans  les  am- 
biyopies  toxiques  (alcool,  tabac)  (Soc,  franc,  d'ophtalm,,  mai  1907). 

5)  Morax.  —  La  névrite  œdémateuse  au  cours  des  infections  auriculaires 
(Soc.  franc,  d'ophtalm.,  mai  1907). 

6)  Dop  (H.).  —  Mes  résultats  éloignés  du  traitement  du  décollement  de  la 
rétine  (Soc.  franc,  d'ophtalm.f  mai  1907). 

7)  Dor  (Louis).  —  Résultats  éloignés  du  traitement  de  vingt-cinq  décolle- 
ments de  la  rétine  (Soc.  franc,  aophtalm.,  mai  1907). 

1)  Première  observation  d'un  enfant  de  onze  ans  rapportée 
par  Schmiegelow.  Trois  semaines  auparavant,  fièvre,  céphalée, 
vomissements,  douleurs  à  Tœil  gauche.  On  constate  une 
névrite  optique  rétrobulbaire.  Amélioration  à  la  suite  de 
l'ouverture  du  sinus  sphénoïdal.  Deuxième  cas  ayant  trait  à  une 
jeune  fille  de  dix-huit  ans  quiseplaintdepuis  deux  mois  et  demi 
de  maux  de  tête  et  d'une  diminution  de  la  vue  à  droite. 
Amélioration  de  la  névrite  optique  rétrobulbaire  à  la  suite 
d'une  intervention  sur  le  sinus  sphénoïdal.  r. 

a)  Foulard  rapporte  l'observation  d'un  homme  de  cinquante- 
deux  ans,  syphilitique  depuis  Tâge  de  vingt-deux  ans,  et 
éthyliquequi  éprouva  des  phénomènes  cérébraux  (somnolence, 
torpeur,  confusion  mentale)  et  des  troubles  visuels  caractérisés 
par  un  hémi-rétrécissement  homolatéral  droit  (presquune 
hémianopsie  droite)  et  un  léger  rétrécissement  des  champs 
visuels  gauches.  Les  troubles  visuels,  comme  d'ailleurs  les 
troubles  cérébraux^  ne  restèrent  pas  constamment  représentés 


•Z'^  REVUE  GÉNÉRALE 

parla  même  formule symptoma tique,  il  y  eut  de  notables  varia- 
tions. L'hëmianopsie  droite  fut  à  un  moment  donné  remplacée  par 
une  cécité  complète  qui  céda  à  son  tour  et  fit  place  à  une  hémia- 
nopsie  gauche.  Il  n  y  eut  jamais  d'altération  du  fond  de  Tœil. 
Le  siège  précis  de  la  lésion  est  difficile  à  déterminer.  La  nature 
syphilitique  est  démontrée  par  la  ponction  lombaire  qui  donna 
issue  à  un  liquide  céphalo-rachidien  puriforme  avec  intégrité 
des  polynucléaires.  vicms. 

3)  Les  hémorragies  prérétiniennes  ont  été  peu  étudiées  en 
France,  tandis  que  les  auteurs  anglais  et  allemands  en  ont 
publié  un  assez  grand  nombre  de  cas  :  Galezowski  rapporte 
ici  deux  observations  cliniques  et  le  résultat  d*un  examen 
anatomique. 

Dans  la  première  observation,  il  s'agissait  d'une  hémorrc^ie 
très  étendue  occupant  tout  le  pôle  postérieur  de  l'œil.  L'hémor- 
ragie, peir  épaisse,  permettait  d'entrevoir  la  papille.  Elle  est 
limitée  par  un  liseré  rouge  sang  ii  la  partie  inférieure  où  le  sang 
a  franchi  la  membrane  hyaloïde  et  envahi  le  vitré.  Le  sang 
provenait  d'une  artériole  transformée  en  un  mince  cordon 
blanc.  L'hémorragie  s'est  résorbée  très  rapidement.  Au  bout 
de  trois  semaines,  Tacuité  visuelle  était  redevenue  normale  et 
après  cinq  semaines  la  circulation  s'était  rétablie  dans  l'artère 
oblitérée.  Il  s'agissait  dans  ce  cas  d'une  hémorragie  essentielle 
chez  un  adolescent  (le  malade  était  âgé  de  vingt-cinq  ans). 

Dans  la  deuxième  observation,  l'hémorragie  occupait  la 
partie  inférieure  de  la  rétine  ;  elle  était  aussi  très  nettement 
limitée  par  un  liseré  rouge.  Dans  ce  cas,  la  malade,  âgée  de 
60  ans,  était  atteinte  de  rétinite  glycosurique  binoculaire. 

L'examen  histologique  des  hémorragies  prérétiniennes  a  été 
pratiqué  sur  un  œil  atteint  de  glaucome  hémorragique.  La 
rétine  était  décollée  et  en  avant  d'elle  on  pouvait  voir  de 
petites  hémorragies  mesurant  1  millimètre  i/a  de  diamètre; 
les  hémorragies  déjà  anciennes,  très  nettement  limitées  par  la 
membrane  hyaloïde  étaient  formées  de  globules  rouges  dégé* 
nérés  et  de  pigment  hématique  qui  prenait  la  disposition  de 
filaments  allongés  et  anastomosés  entre  eux.         l'auteur. 

4)  Dans  le    premier   chapitre,    Golesccano   présente    trois 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NEBF  OPTIQUE,  ETC.  221 

observations  de  névrite  rétrobulbaire  et  insiste  particulière- 
ment sur  le  diagnostic  rétrospectif  simulant,  à  s'y  méprendre, 
Taspect  opbtalmoscopique  des  lésions  qu^on  retrouve  dans 
Tamblyopie  toxique. 

Il  s'agit  d'ouvriers  travaillant  à  la  vulcanisation  du  caout- 
chouc dix  heures  par  jour. 

Les  manifestations  oculaires,  et  c'est  là  le  point  intéressant, 
aboutirent,  faisant  suite  aux  troubles  toxi-infectieux  de  la 
névrite  périphérique,  après  le  quinzième,  seizième  et  dix-hui- 
tième mois  de  travail  dans  le  milieu  où  se  dégageaient  les 
vapeurs  de  sulfure  de  carbone. 

Dans  les  trois  observations,  les  symptômes  oculaires  sont 
identiques  :  Troubles  statiques  avec  strabisme  divergent 
bilatéral  et  sans  vice  de  réfraction.  Pupilles  inégalement 
dilatées,  réagissant  faiblement  à  la  lumière  et  nullement  à 
l'accommodation . 

Dyschromatopsie  centrale  pour  toutes  les  couleurs  dans  deux 
et  uniquement  pour  le  rouge  dans  le  troisième  cas.  Altération 
du  fond  de  l'œil,  type  de  la  névrite  rétrobulbaire  et  sans 
lésion  maculaire.  Conservation  du  champ  visuel.  L'acuité 
visuelle  très  compromise. 

Dans  un  (V=  1/3  dans un(  V  =  i/5o  dans  un  OD  (  ^ .^ 

cas     JOD— OG,      2«      \  OD— OG,      3«        OG  ^  ^  "  '^'^"^ 

Dans  le  second  chapitre  «  Rappel  thérapeutique  des  injec- 
tions salines  dans  lejs  amblyopies  toxiques  »  Golescéano 
discerne  les  troubles  visuels  qui  incombent  aux  vices  de  la 
réfraction,  hypermétropie  ou  astigmat.  hypermétropique,  et 
envisage  trois  cas  près  de  ceux  qu'il  a  publiés  en  1903  où  la 
thérapeutique  consistait  en  des  injections  de  sérum  artificiel 
formule  Chéron,  20  centimètres  cubes  trois  fois  par  semaine 
dans  la  région  trochantérienne. 

Il  insiste  à  dessein  que  ces  trois  cas  n'avaient  nullement  les 
caractères  d'une  simple  hyperémie  papillàire  ou  d'une  déco- 
loration segmentaire  de  la  papille  guérissant  à  la  rigueur, 
lorsqu'ils  sont  de  date  récente,  par  les  traitements  classiques  ; 
mais  ces  cas,  types  de  névrite  rétro-bulbaire  avec  décoloration 
complète  des  papilles,  ayant  déjà  subi  les  divers  traitements, 
ont  obtenu  line  amélioration  frappante  dans  l'espace  de  trois 
mois. 


222  REVUE  GÉNÉRALE 

Ces  iDJections  ne  sont  nullement  dangereuses  et  les  béné- 
fices que  peuvent  tirer  les  malades  sont  considérables  à 
condition,  ce  qui  est  rare,  de  suivre  régulièrement  le  traitement. 


5)  Morstx.On  sait  que  les  tumeurs  endocrâniennes,  la  ménin- 
gite tuberculeuse  et  les  différentes  affections  cérébrales  entraî- 
nant l'hydrocéphalie  se  révèlent  souvent  par  la  constatation 
de  cette  altération  particulière  des  papilles  du  nerf  optique, 
décrites  sous  le  nom  de  névrite  œdémateuse  (Stauungs-papille). 

Pareille  lésion  a  été  également  constatée  chez  un  certain 
nombre  de  malades  atteints  d'otorrhée  chronique  qui  présen- 
tèrent des  complications  endocrâniennes,  en  particulier  la 
thrombose  du  sinus  latéral,  des  abcès  extraduraux,  etc.  En 
raison  du  petit  nombre  de  faits  étudiés  d^une  manière  complète, 
on  a  émis  quelques  doutes  sur  la  signification  de  cette  névrite 
œdémateuse.  J'ai  eu  Toccasion  d'observer  une  fillette  de  dix 
ans  qui  fut  présentée  pour  des  troubles  visuels  très  accusés, 
accompagnant  des  symptômes  méningitiques. 

L'examen  ophtalmoscopique  révéla  Texistence  d'une  stase 
papillaire  bilatérale  des  plus  accusées.  L'acuité  visuelle  ne 
dépasse  pas  1/7.  L'enfant  était  atteinte  depuis  un  an  d'otorrbée 
qui,  il  y  a  quelques  mois  était  devenue  fétide.  Au  moment  de 
Texamen,  il  y  avait  un  peu  de  douleur  à  la  percussion  dans  la 
région  mastoïdienne,  mais  comme  il  n'existait,  ni  empâtement, 
ni  œdème,  un  confrère  spécialiste  ne  crut  pas  devoir  rattacher 
les  symptômes  cérébraux  à  l'affection  auriculaire.  Une  ponc- 
tion lombaire  montra  le  liquide  céphalo-rachidien  sous  forte 
pression  ;  le  liquide  est  limpide,  non  altéré  et  ne  contient  pas 
dé  microorganismes.  Le  lendemain,  amélioration  dans  l'état 
général  et  dans  la  vision.  Cette  amélioration  ne  se  maintient 
pas  et  la  mort  survient  quinze  jours  après  le  début  des  troubles 
cérébraux.  L'autopsie  démontra  l'existence  d'une  affection  au- 
riculaire  ayant  détruit  une  partie  du  labyrinthe  et  qui  s'était 
propagée  à  l'origine  de  la  jugulaire  interne,  de  là,  laffection 
avait  gagné  le  sinus  latéral,  provoquant  la  thrombose  dans 
toute  son  étendue  et  sa  suppuration  avec  ulcération  au  voi- 
sinage du  rocher  donnant  lieu  à  un  abcès  extradural.  Le  liquide- 
céphalo-rachidien  est  en  quantité  beaucoup  plus  abondante  qu'à 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  223 

l'état  normal.  Il  est  limpide.  On  ne  constate,  d'ailleurs  nulle 
part  de  réaction  méningée.  L'examen  histologique  d  un  des  nerfs 
optiques  et  de  ses  gaines,  ne  révèle  nulle  part,  l'existence  de 
lésions  infectieuses  mais  montre  par  contre  la  réalité  de  Toedème 
papillaire*  L'examen  bactériologique  démontra  la  stérilité  du 
liquide  céphalo-rachidien  et  Texistence  d  une  affection  poly- 
microbienne  au  niveau  de  Toreille  interne,  de  labçès  extradural 
et  de  la  thrombose  du  sinus  latéral.  Il  fut  possible  d*isoler  le 
streptocoque  et  le  bacillus  perfringens,  mais  il  existait  en  outre 
plusieurs  autres  espèces  anaérobies.  La  mort  avait  été  produite 
par  des  abcès  gangreneux  du  poumon,  par  propagation  de  l'affec- 
tion veineuse.  Cette  observation  vient  à  Tappui  des  faits  obser- 
vés cliniquement  et  prouve  l'existence  de  cette  névrite  œdéma- 
teuse. Elle  démontre  son  indépendance  de  toute  propagation 
méningée  et  de  l'infection  auriculaire  et  à  ce  titre  présente  un 
pronostic  moinsgrave  qu'on  ne  serait  tenté  de  luiaccorder.  Dans 
un  assez  grand  nombre  d'observations,  en  effet,  les  malades 
atteints  de  cette  complication  guérissent  d'une  manière  par- 
faite. Ils  avaient^  il  est  vrai,  subi  Tintervention  auriculaire 
nécessitée  par  leur  état  (trépanation  de  Toreille  interne,  ouver- 
ture de  Tabcès  extradural  et  du  sinus  thrombose,  ligature  de 
la  jugulaire  interne).  Au  point  de  vue  de  la  pathogénie  de  la 
névrite  œdémateuse,  ce  fait  vient  étayer  la  théorie  qui  invoque 
l'excès  de  production  du  liquide  céphalo-rachidien. 


L'AUTBUR. 


6)  H,  Dor.  Le  traitement  du  décollement  de  la  rétine, 
malgré  les  nombreux  travaux  publiés  dans  ces  dernières 
années,  parmi  lesquels  je  mentionnerai  seulement  le  rapport  si 
complet  de  Uhthoff  (Congrès  de  Lisbonne)  et  celui  tout 
récent  de  Deutschmann (Beitrâffe  zur  Au ffenheilkunde ^îdisc,  67, 
1907)  est  encore  une  question  sur  laquelle  les  oculistes  sont 
loin  d'être  d'accord. 

Ce  traitement,  d'après  l'expression  assez  pittoresque  de 
Deutschmann,  peut  se  diviser  en  deux  catégories,  le  traite- 
ment/>aci/îgrue  et  le  traitement  opératoire,  La  première  com- 
prend le  bandeau  compressif,  le  repos  au  lit,  la  diaphorèse, 
l'usage  interne  de  médicaments  résolutifs  (mercure,  iodures), 
les  injections  intraténoniennes,  les  purgatifs,  les  émissions  san- 


^24  REVUE  GÉNÉRALE 

guines  d'Heurteloup,  les  collvres  (dionine,  iodure  de  potas- 
sium)  et  j'ajouterai  les  pointes  de  feu  que  Deutschmann 
classe  déjà  dans  le  traitement  opératoire. 

Quant  au  traitement  opératoire,  nous  avons  employé  suc- 
cessivement la  ponctioTi  et  la  section  de  la  rétine  d'après  de 
Graefe,  la  ponction  scléroticale  avec  issue  de  liquide  sous-réti- 
nien, le  drainage  de  de  Wecker,  Vaspiration  avec  la  seringue 
de  Pravaz,  Vélectrolyse,  Viridectomicy  les  in/ec^wns  d'iode. 
Les  résultats  de  toutes  ces  méthodes  furent  tels  qu'on  peut  les 
considérer  comme  abandonnées  ;  la  ponction  sclérale  a  donné 
quelques  succès,  mais  comme  le  dit  avec  raison  UhthofT,  après 
guérison  ou  recollement  passager  la  récidive  est  la  règle, 
seule  Télectrolyse  semble  avoir  encore  un  ou  deux  cas  de 
guérisons  définitives. 

Quand  au  traitement  que  j'ai  employé,  comme  je  Tai  déjà 
indiqué  dans  mon  premier  travail  de  1896,  il  consiste  toujours 
en  applications  de  ventouses  Heurteloup,  pointes  de  feu  avec 
l'aiguille  de  Guersant  que  je  préfère  au  galvano-cautère  de 
Paquelin  parce  qu'on  ne  risque  pas  de  perforer  la  sclérotique 
et,  depuis  i8g5,  d'après  la  recommandation  de  Dianoux  en 
injections  sous-conjonctivales  au  chlorure  de  sodium  à 
10  pour  100;  enfin,  dans  le  décubitus  dorsal  prolongé  mais 
pas  absolu  et  quelques  sudations  avec  la  tisane  des  quatre 
bois  sudorifiques^.  Pour  la  sudation,  il  y  a  plusieurs  années 
que  j'ai  renoncé  à  la  pilocarpine  et  aux  préparations  salicylées 
à  cause  de  leur  effet  nuisible  sur  la  santé  générale  du  malade 
et  je  vois  que,  dans  son  dernier  travail,  Deutschmann  se  pro- 
nonce dans  le  même  sens. 

Ma  méthode  n'est  donc  pas  comme  on  l'a  indiqué,  les  injec- 
tions sous-conjonctivales,  mais  Vensenible  des  procédés  men- 
tionnés ci-dessus,  lesquels  nous  avaient  anciennement  donné 
isolément  quelques  rares  résultats  définitifs. . 

De  1896  à  fin  1904»  j*ai  vu  93  cas  de  décollement  ;  4^  n*ont 
voulu  subir  aucun  traitement  et  n'entrent  donc  pas  en  ligne 
de  compte.  Il  en  est  de  même  de  1 1  cas  dans  lesquels  la  vision 

^  Quant  aux  injeclionà  salëcs,  nous  savons  d'après  les  récentes  expériences 
de  BestfXrc/i./".  AugenKund  MÛnch,  med.  Wochens,  aS  avril  1907),  qu'elles 
produisent  dans  la  rétine  la  formation  de  ^lycogène  qui  manque  dans  Tœil 
témoin. 


MALADIES  DE   LA  RÉTtNE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  225 

était  tout  h  fait  abolie,  avec  occlusion  pupillaire  et  cataracte 
et  où  je  me  suis  contenté  de  faire  une  iridectomie  pour  tâcher 
de  conserver  Tceil  ;  j'ai  atteint  ce  but  7  fois,  mais  dans  4  cas  il 
m'a  fallu  faire  Ténucléation.  Restent  donc  pour  le  traitement 
du  décollement  proprement  dit  4o  cas.  Je  laisse  de  côté  tous 
les  cas  traités  en  igoS  et  depuis,  car  la  durée  de  la  guérison 
nest  pas  assez  ancienne  pour  parler  de  résultat  éloigné. 

Or,  sur  4o  cas,  j'ai  obtenu  : 

I  a  résultats  très  bons,  mais  sur  ceux-ci  5  furent  perdus  de 
vue Restent.     7* 

i3  résultats  bons,  sur  lesquels  il  y  eut 
a  récidives  l'une  au  bout  de  4  ans  et  6  perdus 
de  vue —  5 

5  améliorations,  dont  2  perdus  de  vue.     .     .  —  3 

10  résultats  nuls. 

Les  succès  immédiats  sont  donc  de  75  pour  100^  mais  je  ne 
veux  tenir  compte  que  des  cas  dont  je  connais  le  résultat 
encore  aujourd'hui;  il  reste  donc  7  résultats  très  bons,  soit 
17,5  pour  100,  5  bons,  soit  i2,5  pour  100  et  3  améliora- 
tions, soit  7,o5  pour  100,  et  en  tout  37,06  pour  100  de  résultats 
satisfaisants.  Je  mentionnerai  ici  que,  à  côté  des  cas  où  Toph- 
talmoscope  ne  permet  plus  de  constater  aucune  lésion,  je 
compte  comme  très  bon  1  cas  de  myopie,  12  dioptries  avec 
vision  =  I,  mais  dans  lequel  Ton  voit  une  lésion  choroïdienne 
périphérique  assez  étendue  ;  il  n'existe  aucune  limitation 
du  champ  visuel  en  plein  jour,  mais  le  soir  il  y  a  une  tache 
héméralopique  dans  le  champ  supérieur  externe.  Le  malade 
guéri  depuis  onze  ans  et  qui  s'étudie  très  exactement  me 
racontait  dernièrement  que  lorsqu'il  regardait  directement  le 
soleil  avec  la  partie  de  son  œil  où  existe  le  scotome,  «  il  voyait 
d'abord,  pendant  quelques  secondes,  un  vacillement,  puis  le 
soleil  apparaissait  rouge  carmin,  puis  blanc.  »  Les  bons  résul- 
tats sont  ceux  dans  lesquels  le  malade  a  pu  reprendre  son 
travail,  comme  par  le  passé,  lire  son  journal,  etc.,  mais  avec 
une  acuité  visuelle  encore  un  peu  défectueuse,  enfin  les 
améliorations  sont  les  cas  dans  lesquels  les  malades  qui  ne 
voyaient  que  les  mouvements  de  la  main  sont  arrivés  à 
compter  les  doigts  à  i  m.  5o,  2  mètres  ou  3  m.  5o,  ce  qui 
constitue  évidemment  une  vision  utile.     . 

15 


226  REVUE  GÉNÉRALE 

Lorsque,  en  i8i)3,  je  vous  ai  présenté  une  observation  de 
guérison  spontanée  du  décollement  rétinien,  j'ai  pu  en 
trouver  dans  la  littérature  ophtalmologique  1 5  autres  obser- 
vations, mais  depuis  lors  ces  cas  ont  été  de  plus  en  plus 
fréquents  et  aujourd'hui  nous  savons  qu'ils  sont  très  nom- 
breux. Or  Deutschmann  se  demande  si  le  traitement  pacifique 
n'a  pas  des  résultats  qui  doivent  être  attribués  à  la  guérison 
spontanée.  Il  cite  à  ce  sujet  la  statistique  de  Wernicke 
(Klin,  MonatsbL,  1906),  qui  porte  sur  35 1  guérisons,  dont 
45  pour  100  par  le  traitement  pacifique,  3i  pour  100  sans 
aucun  traitement.  Il  n'y  aurait  donc  qu'une  différence  de 
i4  pour  100  en  faveur  du  traitement,  différence  que  Deutsch- 
mann réduit  même  à  9,3  pour  100  après  révision  de  la  statis- 
tique de  Wernicke  et  il  ajoute  :  «  On  a  donc  le  droit  de  se 
demander  si  le  traitement  pacifique  a  contribué  d'une  manière 
appréciable  à  la  guérison?  »  Je  ferai  cependant  observer  que, 
même  si  tous  nos  cas  avaient  dû  guérir  spontanément  à  une 
époque  plus  ou  moins  éloignée,  il  n'est  pas  possible  de  nier 
l'heureuse  influence  d'une  guérison  rapide  et  précoce;  car  la 
rétine  reprendra  d'autant  mieux  ses  fonctions  que  le  décolle- 
ment sera  guéri  plus  tôt  après  l'accident. 

Il  me  reste  à  dire  deux  mots  de  l'opération  de  Deutschmann 
ou  plutôt  de  ses  opérations,  car  l'on  sait  qu'il  a  deux  mé- 
thodes, la  première  qui  consiste  à  sectionner  les  brides  du 
corps  vitré  et  cela  pas  seulement  une  fois,  mais  quatre,  cinq, 
dix  et  même  douze  fois,  comme  il  l'avoue  lui-même,  la 
seconde  à  faire  une  injection  de  corps  vitré.  Je  n'ai  pas  essayé 
ces  méthodes,  mais  d'après  les  résultats  favorables  publiés 
dans  le  dernier  travail  de  Deutschmann  je  n'hésiterais  pas  à 
appliquer  sa  méthode  dans  des  cas  semblables  aux  10  dans 
lesquels  je  n'ai  obtenu  aucun  résultat.  Si  l'on  pouvait  guérir 
seulement  2  ou  3  de  ces  derniers  ce  serait  sûrement  un  avan- 
tage inappréciable  pour  nos  malades. 

En  résumé,  je  dois  conclure  qu'un  traitement  qui  nous 
donne  37, o5,  pour  100  de  résultats  satisfaisants  nous  force  à 
admettre  que  nous  devons  nous  efforcer  d'imposer  ce  traite- 
ment à  tous  les  malades  affectés  de  décollement  rétinien. 


MALADIES  DU  CRISTALLIN  ET  DU  CORPS  VITRÉ  227 

7)  L.  Dor  a  soigné,  de  1894  à  1905,  aS  décollements  de  lu 
rétine  par  des  injections,  dans  la  capsule  de  Tenon,  de  diverses 
solutions  salines  :  Chlorure  de  sodium  à  20  pour  100,  25  pour 
100,  3o  pour  100,  sel  de  Poehl  à  10  pour  100,  16  pour  100, 
mélanges  de  carbonate  de  potasse,  sulfate  de  soude  et  chlorure 
de  sodium,  etc.  Il  a  obtenu,  après  trois  mois  de  traitement, 
douze  guérisons  complètes  avec  réapplication  et  retour  inté- 
gral des  fonctions  visuelles,  quatre  améliorations,  neuf  insuc- 
cès. Mais,  du  troisième  au  dixième  mois,  dix  sur  douze 
des  malades  guéris  eurent  une  rechute  ;  cinq  fois  cette  rechute 
fut  légère  et  les  malades  conservèrent  un  bénéfice  appréciable 
du  traitement,  et  cinq  fois  la  rechute  fut  grave  et  les  malades 
eurent  un  bénéfice  à  peine  appréciable.  De  telle  sorte  que  la 
statistique  éloignée  comprend  : 

1*  Deux  guérisons  définitives; 

2°  Neuf  améliorations,  lesquelles  se  divisent  en  cinq  mala- 
des ayant  guéri  et  ayant  eu  une  rechute  légère,  et  quatre 
malades  qui,  sans  avoir  été  complètement  guéris,  s'étaient 
améliorés  et  n'avaient  pas  eu  de  rechutes  ; 

3®  Quatorze  insuccès,  sur  lesquels  cinq  malades  furent  gué- 
ris pendant  deux  à  trois  mois. 

Il  en  résulte,  d'après  Louis  Dor,  que  le  traitement  du  décol- 
lement de  la  rétine  doit  être  continué,  non  pendant  deux 
mois,  mais  au  moins  pendant  cinq  à  six  mois.        l'autbur. 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET    DU    CORPS    VITRÉ. 

1)  Hansell  (H.-F.)-  —  Corps  étrangler  du  crislaUin  extrait  au  moyeo  de 
Taimant  (Foreiçn  bod^  in  cristalline  Icns  extractcd  by  the  clectric  ma- 
gnet)  (AmtrictLJk  médecine,  juin  1906). 

a)  Valude.  —  L^opération  des  cataractes  incomplètes fiSoc.  franc.  d*ophlalm.<t 
mai  1907). 

3)  Milliken  (B*-L.).  —  Hémorragie  du  vitré  (Hemorrhage  into  the  vitrcous) 
(Ohio  State  med.  jçvtrn.^  i5  novembre  1906.) 

4)  Qrenz.  -»  De  Textraction  dans  sa  capsule  du  cristallin  cataracte  dans 
riridochoroïdite  (Ueber  Ëztraktion  der  kataraktôsen  Linse  in  geschlossenei' 
Kapsel  bci  Iridochoroïditis)  [Thèse  de  Fribourg  en  B.,  1906). 

1)  Le  malade  de  Hansell  reçut  un  éclat  d'acier  dans  l'œil. 
Celui-ci  traversa  la  cornée  et  vint  se  loger  dans  le  cristallin. 
Au  moyen  de   Taimant  le  corps  étranger  fut  attiré   dans  la 


228  KEVUE  G^.NÉRALE 

chambre  antérieure.  On  incisa  alors  la  cornée  au  niveau  du 
point  d'entrée  de  Féclat  d'acier  et  on  extrait  celui-ci  de 
même  qu  une  partie  du  cristallin  cataracte.  Le  diagnostic  du 
siège  du  corps  étranger  par  les  rayons  X,  rapporté  aux  dimen- 
sions de  Tœil  normal,  ne  donne  pas  toujours  des  renseigne- 
ments exacts,  lorsque  l'œil  est  hypermétrope  ou  myope.  Dans 
le  cas  de  Hansell,  les  images  fournies  par  les  rayons  X  pla- 
çaient le  corps  étranger  dans  le  vitré  ou  peut-être  dans  un 
gros  cristallin.  coburn. 

2)  Valude.  —  Les  cataractes  incomplètes  peuvent  se  divi- 
ser cliniquement  en  deux  catégories  : 

1^  Les  cataractes  lenticulaires  ordinaires  qui  arrivent  tou- 
jours à  maturité  plus  ou  moins  rapidement  ; 

2®  Les  cataractes  partielles  si  lentement  progressives  qu'elles 
peuvent  être  appelées  stationnaires;  celles-là  mettent  parfois 
vingt  ans  et  plus  à  évoluer. 

Quand,  en  pareil  cas,  l'intervention  chirurgicale  est  néces- 
sitée par  certaines  considérations,  la  méthode  de  choix  sera 
certainement  la  maturation  artificielle  ;  mes  préférences  vont 
à  la  discision  franche  avec  iridectomie. 

Mais  quand  la  maturation  artificielle  n'est  pas  acceptée  par 
le  patient,  je  conseille  de  tenter  l'extraction  d'emblée  avec 
iridectomie,  surtout  s'il  s'agit  de  cataracte  partielle  station- 
naire. 

Puis,  si  des  masses  molles  secondaires  apparaissent  dans 
les  jours  qui  suivent  l'extraction,  on  les  enlèvera  de  suite 
par  succion,  du  sixième  au.  huitième  jour  au  plus  tard. 

Cette  opération  se  fait  facilement  à  la  cocaïne  sans  danger 
d'infection  de  la  plaie,  et  celle-ci  n'est  retardée  que  de  deux 
jours  dans  sa  cicatrisation.  La  succion  des  masses  molles 
s'accompagne  en  même  temps  d'une  déchirure  de  la  cristal- 
loïde  postérieure,  qui  assure  un  excellent  résultat  optique. 


ATALADIËS  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.    229 


MALADISS  DE  LA  RÉFRACTION,  DB  l'aCCOMMODATION  ST  DBS  MUSCLBS  DB  l'oBIL 

i)  Bottremieux.  —  Traitemcnl  chirurgical  du  slrabisinô  chez  Icb  enfants 
(Soc.  Belge  d'ophiûlmologiey  a6  novembre  1906). 

a)  Str«0t  (L.).  —Paralysie  du  moteur  oculaire  commun, s^mptoma tique  d'une 
attaque  de  rhumatisme  aigu  (Motor  oculor  paralysis  as  a  symptom  of 
acute  articular  rhumatism)  (New-York  med.  journ.^  avril  1906). 

3)  Armstpong  (Hubert).  —  Un  cas  d'hypermétropie  avec  lésions  mentales 
(A  case  of hypermetropia  with  mentalsymptoms]  (Médical  Pfe$$*nd  Cir- 
cula r,  octobre  i^oS). 

4)  Dransart.  —  De  la  suppléance  du  muscle  grand  oblique  par  le  muscle 
droit  interne  (Soc,  frunç.  d'ophUlm,,  mai  '907). 

5)  Delord  et  Revel.  —  Paralysie  de  Taccommodation  dans  le  diabète  (Soc. 
franc,  d^opMalm.^  mai  1907). 

0)  NoIHs  (S.-C).  —  Une  cause  extraordinaire  de  la  fatigue  oculaire (Unusual 
cause  of  eye  strain)  (Central  States  med,  Monitor,  octobre  1906). 

7)  Alger  (E.-M.).  —  Insuffisances  des  muscles  oculaires  et  leurs  conséquences 
(Ocular insufficiency  and  someof  its  results)  (New-York  med,  journ,^  i5 sep- 
tembre 1906). 

8)  Wesenbei^.  —  Contribution  à  Tétude  des  troubles  des  muscles  de  Tœil 
(Bcitrag  sur  Kenntniss  der  Augeamuskelstôrungen)  (Thèse  de  Rostock^ 
1906). 

1)  Beitremieux  a  recours  à  une  méthode  opératoire  nouvelle 
qui  consiste  à  faire  porter  l'action  chirurgicale  (ténotomie) 
uniquement  sur  Tœil  fixant  ;  ce  qui  lui  permet  d*opérer  de  très 
jeunes  enfants  sans  crainte  d'hypercorrection.  Il  a  appliqué 
cette  méthode  dans  neuf  cas  de  strabisme  convergent  ;  le  plus 
jeune  de  ses  sujets  avait  trois  ans  et  demi,  le  plus  Agé  seize 
ans.  Dans  ce  dernier  cas  seul  le  résultat  a  été  insuffisant,  et 
une  seconde  opération  fut  nécessaire.  l.  oranuclAmbnt. 

2)  La  malade  de  Street  est  une  femme  âgée  de  vingt-trois 
ans  qui  au  cours  d  une  attaque  de  rhumatisme  aigu,  présenta 
de  la  mydriase,  avec  pupille  ne  réagissant  ni  à  la  lumière  ni  à 
Faccommodation,  avec  du  ptosis  et  du  strabisme  externe.  Le 
traitement  n'améliora  que  partiellement  ces  symptômes  au 
bout  de  six  mois.  codur.>. 

3)  Artnstrong  a  guéri  les  tendances  homicides  d*un  enfant 
de  quatre  ans  par  un  verre  de  trois  dioptries  !       sTBPHBrtsorf . 

4)  Dransart  présente  un  cas  de  blessure  de  Torbite  avec 
arrachement  du  muscle  grand  oblique  et  section  du  releveur. 
Chez  ce  malade,  D...  a  réalisé  la  suppléance  du  muscle  grand 


230  REVUE  GÉWÊRALE 

oblique  en  greiTant  le  tendon  réséqué  du  grand  oblique  sur  la 
partie  supérieure  du  muscle  droit  externe,  ensuite  il  a  guéri 
le  ptosis  par  la  suppléance  du  muscle  frontal.  Les  deux  sup- 
pléances ont  donné  de  bons  résultats. 

D.  estime  que  l'on  peut  obtenir  également  la  suppléance  du 
muscle  grand  oblique  par  le  muscle  droit  inférieur.  Il  propose 
deux  procédés  opératoires  qui  n'ont  pas  encore  été  réalisés  sur 
le  vivant,  l'un  pour  le  droit  inférieur,  l'autre  pour  le  droit 
externe. 

L'auteur  rappelle  qu'il  a  réalisé  le  premier,  en  1879,  la 
suppléance  du  muscle  releveur  par  le  muscle  frontal  au 
moyen  de  la  suture  en  anse  qui  porte  son  nom  et  celui  de 
Pagenstecher,  l.  orandclbmbnt. 

5)  Delord  et  Bevel  apportent  l'observation  d'une  malade 
diabétique,  qui  fait,  étant  hypermétrope,  une  paralysie  de 
l'accommodation.  Cet  accident  a  débuté  brusquement;  il  était 
bilatéral,  ne  s'accompagnait  d'aucune  modification  de  Tiris, 
et  il  a  duré  un  mois  au  bout  duquel  il  a  disparu  aussi  brus- 
quement qu'il  s'était  installé,  laissant  la  malade  dans  un 
parfait  état  de  santé.  A  l'occasion  de  cette  observation,  les 
auteurs  cherchent  à  fixer  les  caractères  de  cet  accident  et  à 
expliquer  sa  pathogénie.  lbs  auteurs. 


maladies  du  globe  de  l  obil 
(blessures,  corps  Étrangers,   parasites) 

1)  Ralzis(GBonGEs).  — Lésions  oculaires  de  la  lèpre  (Thèse  de  Pàrit^  décem« 
bre  1906}. 

2)  Herpinann.— Les  blessures  de  l'œil  par  contusion  (Die  Kontusionsverlet- 
zungen  dcr  Auges)  (Thèse  de  Leipzig,  1906). 

3)  Abadie.  —  Considérations  cliniques  et  thérapeutiques  sur  la  buphthalmie 
congénitale  (Soc»  franc,  d'ophtalm.,  mai  1907). 

4)  Laitib  (R.-S.).  —  Des  injections  sous-conjonctivales  dans  les  aflTections 
oculaires  (Subconjonctival  ii^ections  in  diseascs  of  the  eye)  (  Washington 
med,  Annals^  septembre  1906). 

1)  Les  lésions  de  Tœil  consécutives  à  la  lèpre,  dit  Raizis, 
sont  connues  certainement  depuis  la  plus  haute  antiquité; 
mais  les  relations  des  anciens  auteurs  sont  sujettes  à  caution, 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'OEIL  231 

car,  dans  nombre  de  cas,  ils  n^ont  pu  faire  le  diagnostic,  sou- 
vent difficile,  d'avec  les  lésions  oculaires  syphilitiques  ou 
autres.  Ces  lésions  sont  très  fréquentes  et  Toeil  doit  être  con- 
sidéré comme  un  des  organes  auxquels  la  lèpre  s'attaque  de 
préférence.  L'âge  du  malade  ne  paraît  avoir  aucune  importance, 
pas  plus  que  l'âge  de  la  maladie:  Les  lésions  de  la  région  ocu- 
laire antérieure  sont  plus  fréquentes  et,  en  tout  cas,  plus 
aisées  à  diagnostiquer,  Texamen  ophtalmoscopique  étant  sou- 
vent rendu  impossible  par  les  opacités  antérieures.  La  cécité 
est  l'aboutissant  possible  de  ces  lésions  ;  elle  n'est  cependant 
par  d'une  grande  fréquence. 

Les  ophtalmies  lépreuses  ont  une  évolution  très  capricieuse 
et  d'une  durée  les  plus  variables.  Elles  peuvent  demeurer  sta- 
tionnaires  et  même  guérir  spontanément.  Le  traitement  qui 
convient  à  ces  lésions  est  variable  suivant  les  régions  atteintes  : 
il  comprend  les  diverses  opérations  usitées  dans  les  affections 
oculaires  communes  et  les  instillations  de  médicaments 
appropriés.  Le  traitement  général  de  la  maladie  comprenant 
surtout  les  prescriptions  d'huile  de  Chaumoogra  doit  toujours 
être  utilisé.  Il  peut  à  lui  seul  permettre  laguérison  des  lésions, 
mais  Ton  est  fondé  à  douter  de  son  efficacité.  Les  affections 
oculaires  sont  dues  au  bacille  de  Hansen  qu'on  retrouve  sou- 
vent dans  les  milieux  oculaires.  La  marche  de  Tinfection 
semble  se  faire  par  l'intermédiaire  de  la  voie  sanguine  et 
lymphatique.  lVuteur. 

a)  Sur  90.517  malades  de  la  clinique  ophtalmologique  de 
l'Université  de  Leipzig  Herrmann  compte  677  cas  de  contusion 
de  l'œil. 

a)  Contusions  de  la  cornée  ;  une  fois  il  y  eut  des  érosions 
récidivantes  ;•  sans  cela  aucun  cas  spécialement  intéressant. 

b)  Blessures  de  l'iris  :  iridody alise  dans  18  cas. 

c)  Blessures  du  cristallin  :  luxations  1 5  fois,  subluxations  44* 

d)  Contusion  du  corps  vitré  :  28  fois  hémorragies  dans  le 
vitré. 

e)  Blessures  de  la  rétine  :  17  fois  l'opacification  de  Berlin, 
1 3  fois  décollement.  w.  stock. 

3)  Abadie,  La  buphtalmie  congénitale  est  une  des  maladies 


23:i  REVUE  GÉNÉRALE 

les  plus  cruelles  qui  affligent  Thuinaniié.  Non  seulement  elle 
entraine  fatalement  la  cécité,  mais  les  yeux:  devenant  mons- 
trueux et  difformes  donnent  à  la  physionomie  un  aspect  des 
plus  pénibles  à  voir. 

Jusqu'ici  cette  affection  était  restée  incurable.  On  avait 
espéré  un  instant  que  Tiridectomie  qui  guérit  le  glaucome 
donnerait  des  résultats  favorables.  Il  n'en  est  rien  et  cette 
opération  compte  à  son  actif  bien  plus  de  désastres  que  de 
succès.  A  quoi  tiennent  ces  mécomptes  ?  A  ce  qu'on  a  considéré 
jusqu'ici  la  buphthalmie  comme  un  simple  glaucome  infantile 
et  qu'on  ne  lui  a  opposé  que  des  moyens  chirurgicaux. 

Or,  il  n'en  est  rien.  Dans  la  buphthalmie,  l'augmentation  de 
la  tension  intra-oculaire,  le  développement  considérable  du 
globe  oculaire,  sont  des  phénomènes  pathologiques  secon- 
daires. Le  point  de  départ  de  la  maladie  se  trouve  être  une 
chorio-rétinite  qui  occupe  le  plus  souvent  les  régions  extrêmes 
de  l'équateur  de  l'œil.  La  présence  de  cette  chorio-rétinite  a 
passé  inaperçue  jusqu'ici  parce  que  les  troubles  des  milieux 
de  l'œil,  cornée,  corps  vitré,  rendent  l'exploration  difficile,  et 
aussi  parce  que  la  situation  tout  à  fait  équatoriale  de  ces 
foyers  de  chorio-rétinite  les  dérobe  à  l'examen.  C'est  cette 
chorio-rétinite,  point  de  départ  fondamental  de  tous  les  autres 
phénomènes  morbides  qu'il  faut  combattre. 

Même  dans  la  première  enfance,  il  ne  faut  pas  hésiter  à 
pratiquer  des  injections  mercurielles  intra-musculaires  à  doses 
proportionnées  à  Tâge  des  sujets,  et  à  les  continuer  très  long- 
temps. Si,  malgré  ce  traitement  la  tension  reste  surélevée,  on 
pourra  pratiquer  des  paracentèses,  et  même  l'iridectomie  ; 
mais  ces  interventions  chirurgicales  ne  doivent  être  que  le 
complément  du  traitement  général.  Abadie  montre  à  la  suite 
de  cette  communication  plusieurs  malades  qui,  traités  de  cette 
façon,  sont  tous  guéris  ou  en  voie  de  guérison.       l'autbur. 


MALADIES   DES    PAUPIÈRES,   DE   l'aPPARBIL    LACRYMAL    ET    DE    l'oRBITB 

i)  Thomson  8aint«Ciair.  —  Trois  cas  de  sinusite  fronto-ethmoïdale  avec 
évacuation  siîontanëe  à  travers  la  région  fronto-orbitaire(^XreCoiiflrrc«  inter, 
de  méd.^  Lisbonne,  20  avril  1906). 


MALADIES  DES  FAUPIËKI-S,  D£  L'APPAKEIL  LACKYMAL,  ETC.    233 

a)  Dtibberft.  —  Contribution  k  l'extraction  du  sac  lacrymal  (Beitrag  sur 
ThrfinensackextirpatioB)  (ThèMt  de  Fribonrg  en  B.,  igoS). 

3)  Beauvois,  —  Traitement  de  Texophtalmie  pulsatile  par  la  méthode  da 
Lancereaux-Paulesco  (Socfrnnç.  d'opfUalm,^  mai  1907). 

4)  Rollet  et  MorMiu.  —  Mucoccle  fronto-orbitaire  (Soc.  de  chir,  de  Lyon, 
18  mars  1907). 

5)  Notais  (ProfcBseur).  —  Pneumocèle  double  du  »ac  lacrymal  (Soc.  franc, 
d'ophialm.,  mai  1907). 

6)  Rotlet  (Professeur).  —  Extirpation  de  tumeurs  orbitaires  avec  conserva- 
tion de  Toeil,  par  les  incisions  cutanées  curvilif^nes  (Soc.  franc,  d'ophtalm.^ 
mai  1907). 

71  Chevalleau  et  Béai.  —  Kyste  dermoïde  de  lorbite  et  du  crAne  (Soc. 
franc.  d*ophialm..  mai  1907).' 

8)  Fiah  (H.-M.).  —  Fréquence  de  la  cécité  due  aux  sinusites  (Fre(]^uency  of 
blindness  due  to  an  afrection  of  the  acccssory  sinuses)  (Americ.  journ.  of 
snrgery,  septembre  1906). 

9'  Qrean  (J.)-  —  Complications  oculaires  des  sinusites  (Ocular  signs  and 
complications  of  accessory  sinus  disease)  (Journal  Missouri  State  med» 
AsMoc'  septembre  1906). 

i)  Thomson  rapporte  trois  cas  de  sinusite  fronto-etbmoïdale 
avec  évacuation  spontanée  à  travers  la  région  fronto-orbitaire. 
Il  admet  que  ces  suppurations  fronto-ethmoïdales  sont  compa* 
râbles  aux  abcès  mastoïdiens  rétro-auriculaires.  L*infection  a 
été  produite  dans  un  cas  par  le  Micrococcus  catarrhalis. 


2)  Dùbbers  donne  d'abord  un  bon  résumé  bibliographique, 
puis  il  détermine  les  indications  de  l'extirpation  comme  suit  : 

i**  Dacryocystite  avec  rétrécissement  du  canal  naso-lacry- 
mal  dans  la  classe  ouvrière  ; 

a®  Dacryocystite  avec  occlusion  du  canal; 

3^  Dacryocystite  avec  affection  de  la  cornée  ou  blessures  ; 

4*^  Dacryocystite  avec  maladie  chronique  de  la  conjonctive 
ou  des  paupières  ; 

5**  Dacryocystite  avant  de  faire  une  opération  sur  Tœil  ; 

6^  Dacryocystite  purulente  avec  issue  du  pus  ou  fistule 
lacrymale  ; 

7^  Ectasie  et  atonie  du  sac,  même  lorsque  le  canal  est  per- 
méable. 

Pour  l'extirpation,  on  fait  usage  de  Tanesthésie  locale 
(cocaïne  i  p.  100  et  III  à  Y  gouttes  d'adrénaline  à  i/iooo  par 
centimètre  cube).  w.  stock. 

3)  Le  traitement  de  Texophtalmie  pulsatile  est  un  des  plus 


l'y.-  ^  --.w.-t.T 


[i      '  234  REVUE  GÉNÉRALE 


^,  difficiles  qu'offre  la  pratique  de  rophtalmologie.  Les  anciens 

f-'  procédés  de  compression  manuelle  ou  instrumentale,  galvano- 

i  ■  puncture,    injections    modificatrices,  etc.,  sont  remplacés  à 

1^  peu  près  exclusivement  aujourd'hui  par  la  ligature  de  la  caro- 

I,,  tide  primitive.  Mais  cette  opération  est  délicate;  elle  relève 

\.  ,  de  la  chirurgie  générale  ;  elle  expose  à  des  accidents  cérébraux 

\  et,  malgré  le  pourcentage  assez  favorable  que  les  statistiques 

ont  établi   (60  pour   100  de  succès  d'après   Lefort),   elle   ne 
t  laisse  pas  d'être  une  intervention  difficilement  acceptée  parle 

[^  malade. 

l  Les  ophtalmologistes  ne    peuvent   donc  qu'accepter  avec 

'  ;  faveur  et  tenter  dans  les  cas  d'exophtalmie  pulsatile  le  trai- 

j  tement  des  injections  de  sérum  gélatine  présenté  en  1897  à 

^      -  l'Académie  de   médecine   par  Lancereaux   et   Paulesco.  Ces 

X  injections  ont  donné  h  de  nombreux  médecins  et  chirurgiens 

\.  et  aux  auteurs  de   la  méthode  d'excellents  résultats  dans  des 

y,  cas  d'anévrismes  de  la  crosse  de  l'aorte,  des  sous-clavières,  de 

V-  l'aorte  thoracique  ou  abdominale.  Les  guérisons  constatées, 

^^  les  améliorations  obtenues  permettent  de  bien  augurer  de  la 

r  méthode  dans  les  cas  d'exophtalmie  pulsatile.  Les  essais  thé- 

\  rapeutiques  sont  encore   peu  nombreux.    Beauvois    rapporte 

;,  deux  cas  de  guérison.  Une  des  observations  est  relatée  dans 

';  la  thèse  de  Lebon  (Paris,  1902).  La  seconde  fut  présentée  à 

!  l'Académie  en    1906    par  Lancereaux.    Elle  appartient  à  la 

clientèle  de  l'auteur.  Dans  les  deux  cas,  la  guérison  fut  com- 
plète ;  elle  fut  obtenue  par  une  série  de  plus  de  trente  injec- 
tions de  sérum  gélatine  dans  chaque  cas  et  un  séjour  de  plu- 
sieurs mois  au  lit.  La  dernière  malade,  revue  par  Beauvois  un 
an  après  la  cessation  du  traitement,  est  dans  le  même  état. 
Par  guérison  de  l'exophtalmie  pulsatile,  il  faut  entendre  avec 
Lancereaux  et  Paulesco,  la  coagulation  du  sang  dans  la 
poche  anévrismatique,  d'où  cessation  du  souffle,  des  bruits, 
des  battements  et  de  l'exophtalmie.  11  est  bien  évident  qu'une 
fois  la  guérison  obtenue,  les  malades  doivent  suivre  une 
hygiène  spéciale.  L'anévrisme  reste  avec  des  chances  de 
rupture.  l  auteur. 

4)  Rollet  et  Moreau  présentent  une  jeune  fille  de  vingt-cinq 
ans  atteinte  de  mucocèle  du  sinus  frontal  droit  avec  tumeur 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     ^>35 

orbiiaire.  Dix  ans  auparavant,  coup  de  corne  de  vache  à 
l'angle  supéro-interne  de  Torbite,  épistaxis  à  la  suite  et  appa- 
rition d'une  tumeur  qui  a  progressivement  augmenté  de 
volume.  Aujourd'hui,  tumeur  du  volume  d'une  petite  noix 
plaquée  à  Tangle  orbitaire  ;  tumeur  indolore,  fluctuante,  irré- 
ductible, sans  battements.  Hyperostose  naso-frontale,  pas 
d'exophtalmie,  vision  normale.  Sinus  frontal  droit  obscur, 
polypes  à  droite. 

La  malade  a  été  opérée  par  RoUet,  ce  qui  a  confirmé  le  dia- 
gnostic posé.  Résection  de  la  poche  orbitaire,  contenant  des 
mucosités  ;  trépanation  frontale  du  sinus,  cathétérisme  rétro- 
grade. Les  cultures  ont  montré  des  pneumocoques  (Aurand), 
ce  qui  démontre  que  la  mucocèle,  malgré  son  ancienneté, 
relève  d'une  inflammation  atténuée  et  non  d'une  altération 
kystique  ou  d'une  malformation  osseuse  primitive,      o.  d. 

5)  Matais.  —  A  droite,  dilatation  permanente  et  considé- 
rable du  sac  lacrymal,  s*exagérant  encore  par  l'expiration 
forcée,  le  nez  et  la  bouche  étant  fermés.  A  gauche,  le  sac  est 
soulevé  brusquement  par  l'expiration  forcée,  mais  dans  des 
proportions  beaucoup  plus  faibles.  L'incision  du  sac  droit 
donne  lieu  simplement  h  une  issue  d'air  ;  la  muqueuse  de  la 
cavité,  très  dilatée^  était  saine. 

L%  production  de  ces  singulières  tumeurs  ne  peut  être 
attribuée  que,  d'une  part,  à  la  forme  arrondie,  sans  repli 
,  muqueux,  de  l'orifice  inférieur  du  canal  nasal,  permettant  la 
chasse  facile  de  l'air  du  nez  dans  le  canal  et,  d'autre  part,  à 
la  situation  externe  de  l'orifice  supérieur  du  canal  et  au  déve- 
loppement anormal  des  replis  muqueux  des  orifices  des 
conduits  lacrymaux  et  du  canal  nasal,  mettant  obstacle  à 
Fissue  de  l'air  introduit  dans  le  sac  à  chaque  effort  d'expi* 
ration.  l'autbur. 

6)  Rollet  rapporte  trois  cas  de  tumeurs  orbitaires  circon- 
scrites qu'il  a  enlevées  en  totalité  avec  conservation  de  l'œil, 
à  l'aide  de  la  méthode  simple,  l'incision  cutanée  curviligne. 
Il  estime  que  la  méthode  composée  ou  résection  de  Krônlein 
a  des  indications  exceptionnelles  dictées  par  les  gros  néo- 
plasmes. 


236  REVUE  GÉNÉRALE 

Dans  le  premier  cas,  on  sent  la  tumeur  qui  est  placée  sous 
Toeil  ;  incision  large  sur  le  rebord  inférieur  et  extirpation  d'un 
kyste  mucilagineux  et  purulent  adhérent  au  droit  inférieur. 
Dans  les  deux  autres  cas,  on  ne  perçoit  aucune  tumeur,  il  y  a 
exophtalmie  et  papillite.  Large  incision  curviligne  qui  permet 
d'enlever  dans  un  cas  un  kyste  sanguin  traumatique  du 
sommet  de  Torbite  et,  dans  Tautre,  un  sarcome  du  nerf 
optique.  Dans  les  trois  cas,  réunion  rapide,  pas  d'ulcère  cor- 
néen,  pas  de  paralysie  musculaire.  Dans  les  deux  premiers 
cas,  vision  normale.  Dans  le  troisième  cas,  sarcome  du  nerf 
optique;  on  a  pu  suivre  pendant  un  mois  l'état  du  fond 
d*œil  avec  vaisseaux  rétiniens  bien  visibles  ;  fond  de  coloration 
blanchâtre  au  début,  puis  rose  jaunâtre  ;  rien  du  côté  de  la 
tension,  mouvements  normaux.  C'est  spécialement  la  large 
incision  interne  curviligne  qui  permet  d'explorer  du  doigt  le 
sommet  de  Torbite,  incision  recommandée  aussi  pour  aborder 
les  sinus.  l^autectr. 

7)  Chevallereau  et  BéaL  —  Un  homme  de  quarante-huit 
ans  de  très  bonne  santé  générale,  se  présente  avec  une 
exophtalmie  tellement  considérable  de  Tœil  droit  que  cet  œil 
pend  littéralement  sur  la  joue  et  que  son  pôle  postérieur  ré- 
pond au  bord  inférieur  de  Torbite.  Cependant  chose  bizarre, 
cet  œil  a  conservé  tous  ses  mouvements.  Toute  la  cavité 
orbitaire  est  remplie  par  une  tumeur  molle,  rénitente,  non 
pulsatile,  ne  laissant  entendre  aucun  bruit  à  Tauscultation. 

L'œil  complètement  aveugle  par  leucome  total,  est  énucléé  ; 
la  tumeur  disséquée  sur  tout  son  pourtour  jusque  vers  le  som- 
met de  l'orbite,  est  extraite.  Il  s'écoule  une  énorme  quan- 
tité, plus  de  100  centimètres  cubes  d'un  liquide  huileux  con- 
tenant en  abondance  des  paillettes  de  cholestérine.  L'index 
s'enfonce  dans  la  cavité  de  toute  sa  longueur  et  trouve  à 
8  centimètres  et  demi  environ  du  rebord  supérieur  de  l'orbite 
le  fond  du  kyste  appliqué  contre  la  dure-mère  refoulée.  De 
même  l'index  recourbé  dans  tous  les  sens  joint  à  peine  la  paroi  ; 
partout  les  os  ont  disparu  et  la  cavité  orbitaire  osseuse  est 
réduite  à  sa  base. 

Les  suites  de  l'opération  ont  été  des  plus  simples,  un  mois 
après  le  m:ilade  quittait  l'hôpital.   Revu  ces  jours  derniers  il 


MALADIES  DES  PAUPIÊBES,  DE  L*APPAKëIL  LACRYMAL,  ETC.     237 

était  dans  le  même  état  que  si  Ton  avait  pratiqué  chez  lui  une 
simple  énucléation  et  il  pourrait  porter  un  œil  artificiel,  les 
mouvements  étant  conservés. 

Les  auteurs  n'ont  pu  relever  que  quatre  observations  ana- 
logies à  celles-ci  et  dues  à  Adolphe  Richard^  (i855),  Gosselin 
(  1 85 1  ),  Rohmer  (  1 889)  et  de  Lapersonne  (  1 89 1  ). 


LB8  AVTBURS. 


RAPPORTS    DB    L 'OPHTALMOLOGIE   AVBC    LA    PATHOLOGIE    G^NÂRALB 


i)  Rodiet  et  Dans  TN.-S.).  —  Diagnostic  différentiel  des  troubles  cérébraux 
dus  A  Talcool  et  ae  la  paralysie  générale  d'après  les  symptômes  oculaires 
(AnnAleê  médico^psychologiqutSy  p.  408,  1900). 

a)  BroaokJiert.  —  Pseudo-leucémie  simulant  la  prétendue  maladie  de  M iku- 
Wcz  (Soc,  belge  d*oioU,  de  rhin.  et  de  Uryng.f  9  juin  1906). 

3)  Carra.  —  Hémi-section  de  la  moelle  cervicale  par  coup  de  couteau.  Syn- 
drome de  Brown-Séquard  (Soc.  franc,  d'ophtalm.y  mai  1907). 

4)  Jaoqueau  (A.).  ~  Cécités  momentanées  récidivantes  (Soc.  franc,  d'oph- 
talm,,  mai  1907). 

5)  Bouohart.  —  Dysménorhée  et  iridokératite.  La  théorie  de  Tceil-rein  de 
Gayet  (Soc,  franc,  d*ophtalm.,  mai  1907). 

6)  Rsynolda  (J.-O.-Mc).  —  Complications  oculaires  des  néphrites  (Ocular 
manifestations  of  nephritis)  (Texae  State  Journal  of  medieiney  août  1906). 

7)  Sneve  (H.V—  Goitre  exophtalmique  (Ëxophthalniic  goilcr)  iSt  Paul  med. 
joiirn.,  8  décembre  1906). 

B)  Luaxkowski.  —  La  syphilis  du  système  nerveux  central  au  point  de  vue 
des  troubles  oculaires  (Beitrâge  zur  Syphilis  des  Zcntralncrvensystems  mit 
BerCîcksichtigung  der  Augenstorungen)  [Thèse  de  Breslau^  1906). 

1)  Rodiet  et  Cans  étudient  les  signes  oculaires  de  Talcoo- 
lisme  chronique  qu'il  faut  distinguer  des  mêmes  symptômes 
de  la  paralysie  générale.  Après  avoir  passé  en  revue  i*  les 
troubles  pupillaires  ;  2^  les  troubles  de  la  sensibilité  oculaire  ; 
3^  les  aberrations,  illusions  et  hallucinations  de  la  vue  qui 
dépendent  plutôt  de  l'état  du  cerveau  que  des  lésions  oculai- 
res ;  4*  les  altérations  du  fond  d'oeil  ;  5*  les  troubles  visuels, 
les  auteurs  concluent  que  Ton  peut  se  demander  parfois  si 
Ton  se  trouve  en  présence  d'une  pseudo-paralysie  générale 
alcoolique.  Mais  l'étude  des  troubles  oculaires  montre  qu^il  y 
a  deux  séries  d'accidents  et  que  ce  sont  les  deux  phases  évoluti- 
ves d'un  même  processus  :  il  n'y  a  pas  de  pseudo-paralysie  géné- 
rale. B.  n. 


233  REVUE  GÉNÉRALE 

2)  Broeckaert  vdippelle  que  Ton  donne  le  nom  de  maladie  de 
Mikulicz  à  une  hyperplasie  des  glandes  salivaires  et  lacry- 
males. Dans  l'observation  rapportée,  l'examen  du  sang  a  fait 
exclure  la  leucémie  mais  l'existence  d'une  splénomégalie  et 
d'une  grosse  masse  ganglionnaire  médiastinale  visible  à  l'écran 
radiographique  ont  conduit  à  penser  que  ce  syndrome  de 
Mikulicz  appartenait  à  la  pseudo-leucémie.  Au  point  de  vue 
histologique  il  y  avait  hyperplasie  de  noyaux  lymphoïdes 
préexistants  avec  puUulation  des  cellules  lymphoïdes  dissociant 
les  acini  glandulaires.  n. 

3)  Carra.  —  Intéressante  et  complète  observation  clinique 
d'un  malade  atteint  d'une  affection  traumatique  de  la  moelle 
cervicale,  à  localisation  anatomique  typique.  La  lésion  siège 
entre  les  sixième  et  septième  vertèbres  cervicales,  un  peu  à 
gauche  de  la  ligne  médiane.  Il  s'agit  de  M.  S.  B.,  vingt-qua- 
tre ans,  qui,  au  cours  d'une  rixe,  le  17  octobre  1906,  reçoit 
un  coup  de  couteau  dans  la  région  cervicale.  L'observation 
générale  est  donnée  par  le  D*"  Ferrand. 

Le  coup  reçu  le  malade  s'affaisse,  rétention  totale  d'urine  dès 
le  second  jour,  hémiplégie  gauche  incomplète,  parésie  du  mem- 
bre inférieur  gauche,  pas  de  trouble  de  sensibilité;  à  droite, 
pas  de  trouble  moteur,  .mais  anesthésie  complète  très  étendue. 

Appareil  visuel  ;  syndrome  de  Horner  au  complet,  fente 
palpébrale  petite,  léger  ptosis  (parésie  du  muscle  de  MuUer), 
retrait  du  globe,  myosis  total,  pas  de  dilatation  pupillaire  en 
chambre  noire,  parésie  de  Taccommodation,  fond  d'œil normal. 
Donc  le  centre  cilio-spinal  a  été  intéressé.  Le  malade  sera 
suivi.  Il  deviendrait  tout  à  fait  intéressant  si,  plus  tard^ 
par  le  fait  du  hasard,  il  faisait  une  complication  d'ordre  glau- 
comateux  sur  son  œil  gauche.  i/autbur. 

4)  Jacqueau  relate  plusieurs  observations  personnelles  de 
cette  curieuse  affection.  Il  s'agissait  de  sujets  n'ayant  pas  de 
stigmates  hystériques  mais  qui  pourtant  étaient  des  nerveux. 
Ils  présentaient  de  véritables  attaques  de  cécité  absolument 
totale  ;  chez  Tun  d'eux  ces  attaques  se  reproduisaient  jusqu'à 
dix  fois  dans  la  journée.  Le  fond  de  l'œil  examiné  pendant  la 
crise  ne  présentait  aucune  modification,  le  réflexe  pupillaire 


VARIA  239 

était  intact.  L'auteur  rattache  ces  phénomènes  à  ceux  de  la 
migraine  ophtalmique  et  termine  ainsi  :  »  A  étudier  de  près 
toutes  ces  manifestations,  on  est  fort  tenté  de  dire  :  épilepsie, 
migraine  ophtalrpique,  cécité  momentanée  sont  tous  les  en- 
fants d'une  même  famille  neuro-pathologique  incomplètement 
étudiée.  Et  pour  me  borner  aux  constatations  que  j'ai  pu  faire 
par  moi-même  je  conclus  simplement  que  Ton  peut  voir  à 
Tétat  isolé,  chez  des  personnes  de  tout  âge  et  sans  aucune  tare 
apparente,  des  phénomènes  de  cécité  momentanée  récidivante, 
phénomènes  qui  doivent  être  de  même  nature  que  ceux  de  la 
migraine  ophtalmique  et  qui  ne  sont  sûrement  pas  commandés 
par  un  trouble  circulatoire  périphérique .  »  l'autbur. 

5)  Bouchart.  Les  phénomènes  oculaires  qui  accompagnent 
l'insuffisance  de  la  menstruation  chez  les  jeunes  filles  de  vingt 
à  vingt-cinq  ans,  n'ont  pas  assez  attiré  l'attention.  Quatre 
observations  de  sujets  de  cet  âge  présentent  des  caractères 
semblables  :  embonpoint,  hérédité  arthritique,  manque  d'exer- 
cice, insuffisance  ovarienne,  iridokératite  sans  lésion  du  vitré, 
variations  longues  de  l'état  général  et  de  l'état  local,  œdème 
cornéen,  avec  ou  sans  taies  anciennes;  traitement  général 
(fer,  mercure,  arsenic,  salicylate...),  opothérapie  ovarienne, 
dionine  forte,  guérison  par  retour  normal  des  règles,  durée 
trois  à  quinze  mois.  La  théorie  deTœil  rein  du  professeur  Gayet 
(de  Lyon)  recherchant  dans  une  filtratïon  et  élimination  par 
l'œil  des  toxines  humorales  la  cause  des  participations  de  l'œil 
à  de  nombreuses  affections  générales,  dont  plusieurs  s'accom- 
pagnent de  lésions  rénales,  larvées  ou  manifestes  est  peut-être 
applicable  à  nos  cas.  La  chimie  des  liquides  normaux  ou  patho- 
logiques à  rentrée  et  à  la  sortie  de  Tœil  reste  peu  connue  r  la 
clinique  seule  fournit  quelques  éléments  à  ce  sujet. 

l'autbur. 


VARIA 


i)  Sohanz  (Fmitz).  —  L'éducation  visuelle  d'aveugles-nés  opérés  plus  tard 
avec  succès  (Ueber  das  Sehenlernen  blindgeborener  und  spftter  mit  Erfolg 
opepierter  Menschen)  (Zeittchr,  fur  Augenfieilk.,  XII,  p.  753). 

2)  Kooh  (L.). —  Du  traitement  de  quelques  maladies  des  yeux  par  l'éclairage 
au  moyen  d'une  lampe  électrique  à  incandescence  (Behandlun^  von  Au- 

Senkrankheiten  durch  Bestrahlung  mit  der  elektrischen  Gliihlampe)  (Thèse 
e  Munich,  1906,  MÛnch,  med.    Woehensch.^  p.  1894,  18  septembre  igo6.) 


240  REVUE  GÉNÉRALE 

i)  Schanz  nous  raconte  l'histoire  d'un  enfant  aveugle-né 
à  la  suite  de  cataracte  congénitale  des  deux  yeux  et  qui  fut 
admis  à  sa  clinique  à  Tâge  de  six  ans.  L'enfant,  dont  l'éduca- 
tion avait  été  complètement  négligée,  fut  .reconnu  comme 
idiot  ;  il  ne  prononçait  que  quelques  mots  et  ne  pouvait  même 
pas  mâcher  sa  nourriture.  Il  fut  opéré  des  deux  yeux  avec 
succès.  Il  est  intéressant  de  suivre  les  changements  qui  se 
firent  dès  ce  moment  chez  l'enfant  :  peu  à  peu,  il  apprit  à 
reconnaître^  avec  ses  yeux,  les  jouets  qu'il  ne  connaissait  aupa- 
ravant que  par  la  palpation,  il  se  trompait  sur  sa  propre 
image  reflétée  par  une  glace,  et  ne  comprit  que  peu  à  peu  le 
phénomène  du  miroir;  le  sens  des  couleurs  se  développa,  il 
apprit  à  manger  et  son  intelligence  s'éveilla.       b.rbdslob. 

a)  Koch  publie  les  résultats  d'essais  de  traitement  par 
l'éclairage  électrique,  faits  à  la  clinique  du  professeur  Evers- 
busch.  L'exposition  de  l'œil  à  la  lumière  a  lieu  deux  fois  par 
jour,  matin  et  soir,  avec  une  lampe  d'environ  vingt  bougies, 
et  cela  pendant  cinq  secondes  environ,  puis  on  laisse  l'œil  se 
reposer  jusqu'à  ce  que  la  pupille  soit  revenue  à  sa  dimension 
normale.  On  répète  cet  éclairage  vingt  à  vingt-cinq  fois  de 
suite  en  ayant  soin  que  les  rayons  ne  puissent  pas  arriver 
directement  à  la  macula. 

Les  meilleurs  résultats  furent  obtenus  dans  les  cas  de 
kératite  glaucomateuse  et  de  kératite  profonde.  Dans  les 
autres  formes  de  kératites,  ulcéreuse,  pannus  trachomateux, 
l'éclairage  accélère  la  guérison  une  fois  la  période  aiguë 
passée  ;  il  a  même  une  légère  action  sur  les  taies  de  la  cornée. 
Koch  n'a  pas  obtenu  de  résultat  dans  la  kératite  parenchyma- 
teuse  héréditaire  spécifique.  Dans  un  cas  de  descémétite  (iritis 
séreuse),  il  y  avait  augmentation  de  la  vision  à  chaque  exposi* 
tion,  mais  elle  revenait  à  l'état  primitif  dès  que  l'éclairage 
cessait  (ne  s'agit-il  point  ici  d'action  sténopéique  de  la  pupille  ? 
H.  D.).  L'auteur  attribue  les  résultats  obtenus  à  l'accéléra- 
tion de  la  circulation  des  liquides  dans  les  chambres  anté- 
rieures  provoquée    par    les  contractions   fréquentes    de    la 

pupille.  s  H.    DOB. 

Le  Gérant  :  P.  Massox. 


Lyon.  —  Imp.  A.  Rbt  et  O»,  4,  rue  Gentil.  --  457  0 


N""  6  30  JUIN  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Pathogénie  et  Cure  radicale  de  l'entropion 
granuleux  de  la  paupière  supérieure^ 

Par  le  Docteur  A.  GANGE 

ProfMMur  de  clinique  ophUlmologi<iue  à  TEcole  de  pleia  exercice 
de  médecine  et  de  pharmacie  d^Âlger. 


Je  désire  vous  entretenir  d'une  affection  fréquente  dans  nos 
salies  et  presque  aussi  répandue  que  ne  Test  elle-même  Taffec- 
tion  qui  Tengendre  :  je  veux  parler  de  Teniropion.  De  fait, 
98  fois  sur  100,  vous  le  verrez  succéder  à  la  conjonctivite 
granuleuse,  dont  il  constitue  moins  une  complication  qu'une 
étape  ultime  de  son  processus.  Par  quel  mécanisme  se  pro- 
duit-il? Tel  est  le  problème  que  nous  devons  résoudre  tout 
d'abord  si  nous  voulons  établir  sur  des  bases  précises  un  trai- 
tement rationnel.  Or,  les  lésions  sont  plus  profondes  et  plus 
complexes  que  vous  ne  seriez  tentés  de  le  supposer.  Donc, 
procédons  par  ordre  et  commençons  par  la  conjonctive  siège 
initial,  sinon  prédominant,  des  altérations  trachomateuses  : 

I**  La  muqueuse  tarsienne,  —  je  ne  veux  m'occuper  que  de 
celle-là,  —  est  profondément  remaniée,  et  ses  modifications 
portent  à  la  fois  sur  Tépithélium  et  sur  le  chorion  muqueux. 
L'épithélium  devient  pavimenteux,  stratifié.  Normalement, 
vous  le  savez,  il  est  constitué  par  une  rangée  de  cellules 
cylindriques  reposant  sur  une  seule  assise  de  cellules  arron- 
dies. A  la  suite  de  la  conjonctivite  granuleuse,  il  se  montre 

i  Leçon  du  7  mars  1907. 

16 


242  BlÊMOIRES  OAIGINAIJX.  —  A.  GANGE 

constitué  par  trois  couches  superposées  de  cellules  différentes 
qui  sont,  en  allant  de  la  profondeur  vers  la  surface  :  i®  Une 
couche  basale  formée  de  cellules  allongées  verticalement^  avec 
parfois  des  noyaux .  en  voie  de  karyokinèse  ;  2®  une  couche 
intermédiaire  de  plusieurs  rangées  de  cellules  polygonales 
pourvues  de  filaments  unitifs  comme  les  cellules  du  corps 
n^uqueux  de  Malpighi  ;  3*  une  couche  superficielle  constituée 
par  des  cellules  aplaties,  dépourvues  de  noyaux  et  de  grains 
d'éléidine,  ce  dernier  caractère  signifiant  qu'elles  ne  subissent 
pas  la  transformation  cornée. 

Jusqu'à  présent,  vous  n'apercevez  pas  le  «  tissu  d'inodule  », 
car  il  n'y  a  pas  plus  de  raison  d'attribuer  de  Timportance  à 
cet  épithélium  de  remplacement] dans  la  genèse  de  Tentropion, 
qu'il  n'y  en  a,  par  exemple,  pour  soutenir  l'influence  de  Tépi- 
thélium  pavimenteux  stratifié  de  l'urètre  rétréci  dans  la 
genèse  de  la  sténose  blennorragique.  Mais  il  y  a  plus  :  dans 
les  premières  phases  de  la  maladie  et  lors  des  poussées  érup- 
tives,  l'épi thélium  cylindrique,  du  fait  sans  doute,  de  son 
élongation  et  de  son  étalement  mécaniques,  prend  sur  le 
sommet  du  nodule  trachomateux  une  disposition  lamellaire  ; 
à  ce  niveau  aussi,  il  se  montre  infiltré  de  nombreux  globules 
blancs.  Aminci  et  fragile,  «  envahi  et  rongé  par  les  leucocytes 
migrateurs  »,  comme  dit  Villard,  il  tombe  sous  l'influence 
du  plus  léger  trauma  ou  sous  la  poussée  excentrique  d'une 
suiTusion  hémorragique  :  une  perte  de  substance  est  créée,  qui 
après  élimination  du  tissu  morbide,  se  comblera  par  un  tissu 
de  cicatrice.  Nul  plus  que  Raehlmann  n'a  insisté  sur  ces  «  ulcères 
folliculaires  ».  Sans  mettre  en  doute  l'induration  conjonctive 
du  nodule  trachomateux,  il  la  croit  moins  fréquente  cepen- 
dant, que  le  processus  ulcéreux  et,  pour  lui,  le  trachome  est 
«  une  inflammation  folliculaire  pure,  avec  caractère  ulcératif 
prédominant,  qui  détruit  le  tissu  adénoïde  de  la  conjonctive.  » 

Je  passe  au  derme  sous-épithélial,  au  chorion  muqueux  de 
la  conjonctive.  Deux  couches  le  constituent,  qui  différent  et 
dans  leur  texture  anatomique  et  dans  leur  aptitude  patholo- 
gique :  la  couche  superficielle  est  formée  par  une  trame  déliée 
de  délicates  fibrilles  conjonctives  au  sein  de  laquelle  s'infil- 
trent d'abondants  éléments  migrateurs;  c'est,  histologique- 
ment  parlant^  la  couche  adénoïde  :  c'est  aussi  la  zone  d'élec- 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  A.  GANGE  243 

lion  du  processus  pathologique.  Au-dessous  d'elle  se  dessine 
la  couche  profonde  ou  fibreuse  composée  de  faisceaux  con- 
jonctifs  puissants^  étroitement  imbriqués  et  «  comparables 
aux  faisceaux  tendineux  )>.  On  n'y  trouve  point  cette  infiltra- 
tion ou  cette  accumulation  leucocytaire  qui  caractérise  la 
couche  superficielle.  Au  niveau  du  segment  rétrotarsien,  cette 
couche  profonde  est  peu  développée;  je  reviendrai  tout  à 
rheure  sur  cette  particularité. 

Ainsi  que  je  viens  de  vous  le  dire,  c  est  dans  la  couche  adé- 
noïde que  se  localisent  les  nodules  trachomateux.  Les  éléments 
qui  entrent  dans  la  constitution  de  chacun  d'eux  sont  évidem- 
ment complexes  et  le  temps  n'est  plus  où  la  granulation  était 
considérée  comme  une  accumulation  d'éléments  identiques, 
du  type  lymphoïde.  En  réalité  trois  sortes  d'éléments  la  con- 
stituent :  1**  Des  cellules  fort  variables  (lymphocytes,  phago- 
cytes, leucocytes  mononucléés,  grandes  cellules  de  charpente 
etc.);  2^  des  vaisseaux;  3^  du  tissu  conjonctif. 

C'est  de  ce  dernier  seulement  que  je  veux  parler.  Emané 
du  tissu  connectif  circumvoisin,  ou  entraîné  par  les  vaisseaux, 
il  est  plutôt  peu  abondant  dans  la  granulation  jeune.  Il  devient 
prédominant  dans  les  granulations  anciennes  :  Texamen  histo- 
logique  nous  le  montre  alors  sous  l'aspect  de  grosses  travées 
qui,  parties  de  la  profondeur,  s'insinuent  dans  l'épaisseur  du 
nodule,lepénètrenten tous  sens,  le  dissocient  et  étouffent,  pour 
ainsi  dire,  les  éléments  cellulaires.  Sur  une  préparation  de 
conjonctive  trachomateuse  guérie^  Villard  constate  que  la 
couche  adénoïde  «  est  maintenant  formée  en  dehors  des  leuco- 
cytes qui  l'occupent  encore,  non  plus  par  des  faisceaux  con- 
nectifs  délicats,  mais  par  de  véritables  faisceaux  tendineux 
puissants  doués  d'une  grande  résistance  et  dont  la  présence  va 
transformer  cette  couche  en  une  sorte  de  tissu  cicatriel.  C'est 
ainsi  que  l'on  voit  au-dessous  de  la  membrane  basale  de  Tëpi- 
thélium  une  grosse  travée  conjonctive  que  l'on  peut  suivre 
dans  toute  l'étendue  de  la  préparation  ;  au-dessous  de  celle-ci 
d'autres  faisceaux  fibreux  coupés  entravers  montrent  par  leurs 
grandes  dimensions  l'importance  des  changements  opérés». 

En  résumé  :  placards  cicatriciels  circonscrits,  à  la  surface, 
traînées  diffuses  de  cirrhose  sous-épithéliale  dans  la  profon- 
deur, tels  sont  les  deux  éléments  du  coefficient  muqueuxy  de 


â44  MÉ^tOIRES  OKIGINAUX.  —  A.  GANGE 

Fentropion  granuleux.  Et  en  présence  de  ces  désordres  déjà  si 
graves,  que  crée  le  trachome  abandonné  k  lui-même,  on  a  le 
droit  de  se  demander  ce  qu'il  advient  de  cette  malheureuse 
conjonctive  traitée  par  les  méthodes  de  force  telles  que  les 
grattages  et  les  cautérisations  réitérées,  Texpression,  le  bros- 
sage etc.  etc. 

J  arrive  aux  lésions  du  tarse,  de  cette  partie  des  voiles  pal- 
pébraux,  qui  en  constitue,  pour  ainsi  dire,  le  squelette  et 
qu'on  a  qualifiée,  en  raison  même  de  sa  consistance  et  de  son 
aapect,  du  terme,  fort  impropre  d'ailleurs,  de  **  cartilage".  Or 
nous  savons  bien,  et  l'histologie  le  démontre,  que  cet  organe 
n'a  du  cartilage  que  l'apparence  et  qu'il  s'agit  d'un  tissu  con- 
jonctif  condensé.  Gegenbaur  enseignait  que  phylogénétique- 
ment  le  tissu  des  tarses  était  du  tissu  dermique  distendu  par 
le  globe  oculaire  résistant  et  moulé  sur  lui.  Se  basant  sur  ses 
recherches  histologiques,  Villard  affirme  que  le  tarse  se  confond 
intimement  avec  la  couche  profonde  ou  fibreuse  de  la  con- 
jonctive, que  toute  distinction  entre  ces  deux  parties  est  arbi- 
traire ou  plutôt  «  que  Ton  pourrait  considérer  cette  couche 
comme  faisant  défaut  au  niveau  des  tarses  ».  Or  une  des  ca- 
ractéristiques de  cette  couche  profonde  est  d'opposer  une 
résistance  incomparable  à  Tensemencement  et  à  la  diffusion 
du  processus  trachomateux.  Nul  doute  qu'il  y  ait  dans  cette 
disposition  anatomique  un  facteur  susceptible  d'influencer  les 
modifications  du  tarse.  Quelles  sont  ces  modifications?  Com- 
[nent  se  produisent-elles  ?  Sont-elles  ou  non  spécifiques  ?  Voilà 
ce  que  nous  allons  envisager  maintenant. 

a)  Quelles  sont-elles?  Ce  que  je  vais  vous  dire,  pour  n'être 
pas  classique,  n'en  est  pas  moins  d'une  rigoureuse  exactitude. 
Dans  une  première  série  de  faits,  les  lésions  prédominent  sur 
la  conjonctive,  et  le  tarse  semble  avoir  conservé  ses  caractères 
et  ses  dimensions.  Sous  l'influence  de  la  rétraction  inodulaire 
de  la  muqueuse  et  des  couches  immédiatement  cbntiguës  du 
cartilage,  le  tarse  s'est  incurvé,  enroulé,  excavé  en  gouttière 
à  concavité  postérieure  :  il  y  a  exagération  pathologique  de  la 
courbure  normale  ;  pour  nous  servir  d'une  comparaison  banale 
le  tarse  «  a  fait  gros  dos  ».  Dans  d'autres  cas,  les  lésions  sont 
plus  diffuses  et  plus  profondes.  Le  tarse  est  pris  en  totalité  ; 
il  est  à  la  fois  incurvé  et  déformé  ;  notablement  épaissi,  il  se 


MÉMOIRES  ORrGINAUX.  —  A.  GANGE  245 

montre  comme  doublé  d  une  exostose  :  les  modifications  de 
forme  priment  les  altérations  de  courbure.  Cette  seconde  va- 
riété est  à  la  première  ce  que  le  tibia  de  Thérédo-syphilis  par 
exemple  est  au  tibia  rachi tique.  Une  troisième  éventualité  est 
possible  :  le  tarse  a  disparu  dans  sa  presque  totalité  et  le 
squelette  palpébral  n'est  plus  représenté  que  par  une  nappe 
fibreuse  dépourvue  de  résistance  ;  seuls,  quelques  «  noyaux 
cartilag^ineux  »  persistent  le  long  du  bord  libre  :  c'est  le  type 
atrophique. 

b)  Par  quel  mécanisme  se  produisent  ces  modifications  ? 

D'abord  par  continuité  de  tissu.  Au  contact  de  la  conjonc- 
tive granuleuse,  le  tarse  réagit  et  s'infiltre.  Ainsi  se  comporte 
le  tissu  conjonctif,  au  voisinage  immédiat  des  articulations  et 
des  synoviales  tuberculeuses,  où,  à  la  périphérie  des  nappes 
fongueuses,  se  constitue  une  couche  épaisse  de  tissu  lardacé 
que  crée  dans  la  zone  ambiante  l'inflammation  chronique. 
«  L'entropion  tarsien,  écrit  Charvot  dans  le  Dictionnaire 
<\  DechambrCj  est  presque  l'apanage  exclusif  de  la  conjonc- 
«  tivite  granuleuse.  Dans  ce  cas,  la  désorganisation  est  plus 
«  lente,  mais  plus  profonde.  Elle  ne  se  borne  pas  à  la 
«  muqueuse,  mais  envahit  le  tarse.  Sous  Tinfluence  de  Tirri- 
«  tation  prolongée  qu'entretiennent  les  granulations  conjonc- 
«  tivales  et  peut-être  les  interventions  opératoires,  le  fibro- 
«  cartilage  s'atrophie,  se  déforme,  se  recroqueville  et  s'en- 
«  roule  sur  lui-même.  »  Deux  points  sont  à  relever  dans  ce 
passage  :  la  propagation  de  l'inflammation  de  proche  en 
proche  et  l'influence  des  interventions,  sur  l'atrophie  du  tarse. 
Cette  propagation  de  proche  en  proche  ne  se  fait  cependant 
pas  en  tous  points  avec  une  égale  intensité,  ou  du  moins  avec 
la  même  facilité.  Comme  le  fait  observer  Fuchs,  c'est  au 
niveau  du  sillon  subtarsal  qu'elle  s^efTectue  le  plus  aisément, 
c'est-à-dire  dans  les  points  où  les  vaisseaux  émanés  de  l'arc 
vasculaire  inférieur  traversent  le  cartilage  pour  s'épanouir 
dans  la  muqueuse.  Ceci  n'a  rien  de  surprenant,  ni  de  bien 
.spécial  à  notre  région  et  la  pathologie  nous  montre,  en  bien 
d'autres  endroits,  les  processus  pathologiques  se  diffusant  par 
les  traînées  conjonctives  périvasculaires  et  empruntant  les  voies 
lymphatiques  des  «  espaces  perforés  » . 

Je  passe  à  un  autre  mode  d'envahissement  du  tarse  :  l'in- 


-^46  MÉMOIRES  ORICrNAUX.  —  A.  GANGE 

fectioQ  meibomienue  ascendante.  Il  n*esti  peut-être  pas,  au 
sein  de  la  conjonctive  granuleuse,  un  seul  organe  sécrétoire 
qui  soit  absolument  sain,  depuis  la  très  volumineuse  glande 
lacrymale  dont  les  lésions  ont  été  décrites  par  Baquis,  jus- 
qu'aux minuscules  acinis  de  Krause  et  de  Henle.  Les  glandes 
de  Meibomius  n'échappent  pas  à  cette  règle  générale.  Pour 
nombre  d'auteurs,  leurs  lésions  sont  secondaires  et  consécu- 
tives aux  altérations  du  tarse,  dans  l'épaisseur  duquel  elles 
sont  enfouies.  Mais,  l'hypothèse  d'ime  altération  primitive  de 
ces  glandes  est  tout  aussi  soutenable  et  force  est  de  recon- 
naître que  la  situation  de  leurs  pores  excréteurs,  alignés  sur  la 
marge  postérieure  du  sol  ciliaire,  constitue  un  facteur  prédis- 
posant de  tout  premier  ordre.  Les  poussées  répétées  de 
blépharite  et  de  conjonctivite  catarrhale  ou  purulente,  les 
altérations  de  la  sécrétion  lacrymale  ou  l'hypersécrétion 
réflexe,  le  fonctionnement  défectueux  des  voiles  palpé- 
braux,  etc.,  etc.,  constituent  autant  d'éléments  de  nature  à 
entraver  l'excrétion  glandulaire  et  à  favoriser  l'infection 
ascendante.  Strzeminski  adopte  une  opinion  mixte  :  les 
lésions  meibomiennes  sont  d'abord  consécutives  aux  altérations 
de  la  muqueuse  et  du  périchondrium  (?)  ce  qui,  entre  paren- 
thèses, détermine  par  modification  qualitative  des  sécréta, 
l'irritation  et  l'usure  du  ressaut  ciliaire  postérieur,  puis,  dans 
im  second  temps,  elles  réagissent  sur  les  portions  restantes  du 
cartilage  :  «  des  glandes  meiboimennes,  écrit-il,  Taffection 
«  se  transmet  aux  autres  parties  du  tarse,  l'assaillant  particu- 
«  lièrement  dans  les  couches  postérieures  et   contiguës  du 

«  bord  ciliaire la  rétraction  plus  forte  de  la  partie  inféro- 

((  postérieure  que  de  la  supéro-antérieure  produit  une  cour- 
«  bure  du  tarse  avec  la  concavité  tournée  en  avant.  » 

cj  Une  dernière  question  se  présente.  Ces  lésions  tarsiennes 
sont-elles  purement  et  simplement  inflammatoires  et  ne  s  y 
ajoute-t-il  pas,  au  moins  pour  une  certaine  part,  un  élément 
spécifique  ?  Nous  connaissons  la  tarsite  spécifique  décrite  par 
Fuchs,  la  tarsite  ulcéreuse  tertiaire  étudiée  par  Morax  et 
Druais  et  dont  j'ai  rapporté  un  exemple  typique  dans  les 
Archives  générales  de  médecine  de  igoS.  Rollet  nous  a  fait 
connaître  la  tarsite  tuberculeuse  secondaire  à  la  bacillose 
conjonctivale,  et  nous  a  montré  le  tissu  pathologique  s'infil- 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  A.  CANGE  247 

trant  par  une  large  brèche  dans  le  parenchyme  tarsien, 
s'épanouissant  en  ombelle  dans  son  épaisseur  et  venant 
affleurer  sa  couche  superficielle.  A  priori^  il  n'est  pas  impos* 
sible  d'admettre  une  tarsite  trachomateuse,  mais  il  faut  bien 
reconnaître  que  Tanatomie  pathologique  ne  confirme  pas, 
jusqu'à  présent  du  moins,  une  semblable  opinion.  De  fait, 
dans  ses  recherches  anatomo-pathologiques  récentes,  puis- 
qu'elles datent  de  190a,  Junius  a  trouvé  dans  Tépaisseur  du 
cartilage,  des  «  mastzellen  »  comme  dans  tous  les  processus 
inflammatoires/ des  cellules  graisseuses  sans  importance  spé- 
ciale, et  des  cellules  infiltrées  ou  agglomérées  en  petits  amas 
qui  n'ont  rien  de  commun  avec  les  granulomes.  Enfin,  l'agent 
pathogène  du  trachome  est  encore,  à  l'heure  actuelle^  totale- 
ment inconnu,  et  il  faut  bien  admettre  que  sa  découverte  con- 
tribuerait à  nous  donner  la  solution  d'un  si  intéressant 
problème. 

J'aborde  enfin,  le  rôle  de  la  contracture  musculaire.  Dans 
plusieurs  traités,  vous  trouverez  encore  de  longues  disserta- 
tions sur  l'action  respective  des  fibres  centrales  et  périphé- 
riques de  l'orbiculaire.  Ces  exposés  me  rappellent  les  inter- 
minables chapitres  de  pathologie  externe,  où  se  trouve  déve- 
loppée l'étiologie  des  déviations  ostéo-articulaires  des  adoles- 
cents. Est-ce  le  tendon  interne  qui  est  relâché  ou  l'externe 
qui  est  rétracté  ?  Est-ce  le  muscle  adducteur  qui  est  contrac- 
ture ou  l'antagoniste  qui  est  paralysé?  Ce  sont  là  aujour- 
d'hui des  questions...  byzantines!  Eh  bien,  de  même  nous 
savons  que  toutes  ces  déviations  sont  d'ordre  squelettique, 
de  même  nous  devons  nous  pénétrer  de  cette  notion  capitale 
que  l'entropion  granuleux,  —  je  ne  parle  que  de  celui-là  — 
est  surtout  d'origine  tarsienne.  Le  «  spasme  »  n'intervient 
qu'à  titre  accessoire  pour  'confirmer  ou  aggraver  les  lésions 
préexistantes. 

Je  me  résume  :  des  trois  éléments,  conjonctival,  tarsien, 
musculaire,  le  prépondérant  est  l'élément  tarsien;  l'entro- 
pion granuleux  est  pour  nous  chirurgiens,  d'ordre  squeletti- 
que. C'est  donc  sur  ce  squelette  que  doit  porter  l'action  chi- 
rurgicale et  l'opération  qu'on  doit  pratiquer  est  l'opération 
de  Panas.  Car  cette  intervention  que  je  vais  maintenant 
décrire,  il  l'a  faite  sienne,  et  par  la  parfaite  conception  de  la 


248  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  A.  CâNGE 

nature  des  lésions  à  combattre,  par  la  netteté  de  l'indication  à 
remplir  et  par  la  précision  de  la  technique.  Je  cite  textuelle- 
ment : 

«  Toute  opération  destinée  à  remédier  à  cette  lésion  devra 
«  donc  avant  tout  s'adresser  au  tarse  recourbé  sur  lui-même  ; 
«  véritable  squelette  de  la  paupière,  au  même  titre  que  pour 
«  le  traitement  du  rachitisme  des  membres,  les  chirurgiens 
«  s^adressent  de  prime  abord  au  squelette.  Dès  lors,  tout  pro- 
«  cédé  opératoire  véritablement  efficace  devra  comprendre 
«  la  section  ou  l'excision  cunéiforme  du  substratum  fîbro- 
«  chondroïde  de  la  paupière.  » 

Tous,  vous  avez  vu  pratiquer  des  ostéotomies  et  des  résec- 
tions osseuses  orthopédiques  et  vous  avez  pu  constater  qu'el- 
les comportent,  dans  leurs  grandes  lignes,  trois  temps  princi- 
paux :  la  découverte  de  Tos  par  une  incision  appropriée  des 
parties  molles,  la  section  pure  et  simple  de  Tos  ou  Texcision 
d^une  tranche  osseuse  de  dimensions  suffisantes,  la  correction 
de  la  difformité,  c'est-à-dire,  le  replacement  en  position  nor- 
male des  fragments  avivés.  Eh  bien,  l'opération  de  Panas 
constitue  une  véritable  intervention  orthopédique  et  comprend 
tout  comme  elle  :  i**  la  découverte  du  tarse,  2*  sa  section, 
3®  son  redressement. 

1. — Pour  découvrir  le  tarse,  pour  le  mettre  à  nu,  on  a 
recours  à  une  incision  rectiligne,  courant  à  3  ou  4  i^il- 
limètres  au-dessus  du  bord  libre  et  parallèlement  à  lui,  depuis 
le  point  lacrymal  supérieur  jusqu'au  canthus  externe.  Notez 
tout  de  suite  que  cette  incision  est  irréprochable  au  point  de 
vue  anatomique,  puisque,  parallèle  à  la  direction  générale  des 
vaisseaux  et  des  fibres  musculaires,  elle  permet  d'aborder  les 
parties  profondes  sans  endommager  les  plans  'superficiels; 
qu'elle  est  satisfaisante  au  point  de  vue  opératoire,  puisqu'elle 
crée  une  voie  d'accès  large  et  facile  ;  qu'elle  est  parfaite  enfin, 
au  point  de  vue  esthétique,  puisque  la  cicatrice  ultérieure  se 
dissimulera  aisément  dans  les  plis  de  la  paupière.  Deux  plans 
anatomiques  sont  traversés  :  la  peau  doublée  de  son  tissu 
connectif,  tantôt  mince  et  souple,  tantôt  infiltré  et  œdématié, 
et  le  muscle  orbiculaire  dont  les  fibres  sont  rouges  et  char- 
nues ou  jaunâtres  et  comme  dégénérées.  Excisez-en  au  besoin 


"WT' 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  A.  CANGE  249 

une  longue  et  large  lanière,  cela  allège  et  soulage  d'autant  la 
paupière  et  affaiblit  ou  annihile  la  puissance  spasmodique  des 
fibres  centrales. 

L'hémorragie  est  le  plus  souvent  insignifiante  et  Thémo- 
stase  opératoire  est  réalisée  par  la  plaque  protectrice  mainte- 
nue en  bonne  position.  Parfois  cependant,  notamment  au 
niveau  des  angles,  les  branches  des  palpébrales  donnent  assez 
pour  faire  craindre  l'hématome  et  nécessiter  la  torsion  ou  la 
ligature.  J*ai  vu,  dans  un  cas,  un  épancheraent  sanguin  assez 
imposant;  laguérison  fut  seulement  retardée  et  plus  lente- 
ment que  d'ordinaire,  la  paupière  reprit  son  jeu  et  sa  sou- 
plesse. Mais  il  faut  craindre  que  Thématome  s'infecte  et  sup- 
pure, et  cette  complication  est  d'autant  plus  à  redouter  que 
le  foyer  hémorragique  communique  largement  avec  des  culs- 
de-sac  en  puissance  d'infection. 

Voici  le  tarse  à  découvert.  En  grattant  de  la  pointe,  ou  en 
disséquant  de  la  lame,  axeras  du  tarse  que  le  tranchant  n'a- 
bandonne pas,  vous  descendrez  vers  le  bord  libre,  comme  pour 
le  dédoubler  jusqu'à  ce  qu'apparaisse  enfin  le  sablé  noirâtre 
des  bulbes  ciliaires.  En  remontant,  vous  procédez  de  même 
jusqu'à  bien  découvrir  le  bord  supérieur  du  tarse  et  le  liga- 
ment suspenseùr  qui  s'j  insère.  Panas  avait  pensé  que  cette 
dissection  minutieuse  et  étendue  avait  pour  effet  de  créer  un 
plastron  cicatriciel,  une  plaque  de  blindage  qui,  accolée  à  la 
face  antérieure  du  tarse,  s'opposait  à  son  inflexion  secondaire  et 
prévenait  la  récidive.  Terrien  va  même  plus  loin  et  prétend 
que  ce  plastron  cicatriciel,  en  comprimant  sans  cesse  la  vous- 
sure du  cartilage^  assure  le  résultat  définitif.  Ce  n'est  pas 
mon  avis.  La  réunion  per  primam  qui  est  aujourd'hui  la  règle 
dans  la  chirurgie  oculaire  comme  dans  la  chirurgie  générale, 
réduit  au  minimum  la  quantité  de  tissu  de  cicatrice.  Et  même, 
celui-ci  fût-il  des  plus  étendus  que  je  n'hésiterais  pas  à  vous 
affirmer  que  la  cicatrice  opératoire  la  plus  inodulaire  ne  sau- 
rait être  mise  en  parallèle  avec  la  cicatrice  pathologique  la 
moins  rétractile.  Cette  dissection  n'a  d'autre  but,  en  décou- 
vrant largement  le  squelette  palpébral  que  de  permettre  de 
bien  voir  ce  que  l'on  fait,  d'apprécier  le  degré  des  lésions  et 
de  faire  en  bonne  place  la  section  tarsienne. 

II.  —  De  fait,  les  altérations  du  tarse  ne  sont  pas  toujours 


250  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  A.  GANGE 

les  mêmes.  J'en  ai  décrit  trois  variétés  et  le  mode  opératoire 
varie  avec  chacune  d'elles. 

Première  éventualité,  —  Le  tarse  .  est  de  coloration  blan- 
châtre, il  est  lisse  et  uni  ;  de  sa  surface  se  détachent  aisément 
les  fibres  de  Torbiculaire  ;  enfin  et  surtout  ses  dimensions  sont 
sensiblement  conservées  :  ce  qui  domine  en  somme,  c^est  l'al- 
tération de  courbure.  Vous  pratiquerez,  dans  ce  cas,  la  tarso- 
tomie  pure  et  simple;  à  Tunion  du  quart  inférieur  avec  les 
trois  quarts  supérieurs,  vous  fendez  à  fond  et  sur  toute  leur 
étendue  tarse  et  muqueuse,  comme  si  vous  vouliez  émousser  le 
tranchant  de  votre  bistouri  sur  la  plaque  protectrice.  Cette 
opération  est  suffisante,  car  le  cartilage  est  mince  et  peut  bas- 
culer; elle  est  heureuse,  car  le  tarse,  et  partant  la  paupière, 
conserve  en  grande  partie  sa  hauteur  ;  elle  est  efficace  enfin, 
car  la  partie  mobilisée  trouvera  sur  la  partie  supérieure 
demeurée  en  place  un  point  d'appui  résistant. 

Deuxième  éventualité»  —  Le  tarse  est  plutôt  gris  sale  ou 
jaunâtre,  il  est  rugueux,  épaissi,  fortement  bombé,  et  sa  libé- 
ration d'avee  les  plans  superficiels  plutôt  laborieuse. 

Quelle  technique  faut-il  adopter?  Les  avis  sont  partagés. 

a)  Certains  chirurgiens  amincissent  le  cartilage  par  abra- 
sion successive  de  copeaux  tangentiels  et  terminent  par  la  tar- 
sotomie  simple,  comme  dans  le  cas  précédent. 

b)  D*autres  excavent  en  gouttière  plus  ou  moins  profonde 
sa  face  antérieure,  la  gougent  pour  ainsi  dire,  en  excisent  un 
prisme  triangulaire  à  base  superficielle.  C'est  Texcision  cunéi- 
forme partielle  du  tarse.  Cette  taille  «  à  la  Snellen  »  a  été 
préconisée  à  nouveau  il  y  a  quelques  années  par  Chevallereau. 
Personnellement,  je  n'en  suis  pas  partisan.  Je  concède  volon- 
tiers à  cette  intervention  un  double  avantage.  Elle  réduit  au 
minimum  les  frais  d'exérèse  ;  elle  n'ouvre  pas  la  cavité  con- 
jonctivale  et  pare  aux  accidents  éventuels,  toujours  atténués 
du  reste,  d'infection  post-opératoire.  Je  lui  reproche  d'être 
toujours  délicate  et  souvent  incomplète.  Quel  est  donc  l'o- 
pérateur qui  voulant  exciser  seulement  une  tranche  du  tarse 
n'a  pas  involontairement  incisé  la  muqueuse.  Il  faut,  en  effet, 
toujours  compter  avec  la  qualité  du  tranchant,  la  résistance 
variable  du  cartilage,  son  inégale  épaisseur^  sa  convexité  trans- 
versale. En  outre  et  surtout,  ce  procédé  laisse  subsister  dans 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  •-  A.  CANGE  251 

la  profondeur  une  nappe  plus  ou  moins  épaisse  de  tissu  cica- 
triciel propice  aux  déviations  itératives.  Le  résultat  immédiat 
est  lui-même  moins  satisfaisant,  car  il  s'agit  non  point  d'un 
mouvement  de  bascule  mais  d'une  simple  déflexion. 

c)  En  réalité,  le  procédé  de  choix,  c'est  la  tarsectomie  cunéi- 
forme totale^  que  l'on  doit  pratiquer  avec  le  couteau  de  Von 
Graefe  dont  la  lame  étroite  et  mince  permet  de  bien  voir  ce 
que  Ion  fait.  On  en  oriente  le  tranchant  d'abord  vers  le  haut 
puis  vers  le  bas,  et,  par  de  lents  et  longs  mouvements  d'ar- 
chet, on  excise  un  prisme  triangulaire  dont  l'arête  ouvre  liné- 
airement la  cavité  conjonctivale  et  dont  la  base,  superficielle, 
est  d'autant  plus  large  que  le  cartilage  est  lui-même  plus 
déformé.  Vous  pouvez  encore  recourir  avec  avantage  à  l'arti- 
fice suivant  :  commencez  par  inciser  le  tarse  sur  toute  sa  Ion*, 
gueur  comme  si  vous  vouliez  pratiquer  une  tarsotomie  simple; 
ensuite,  abattez  successivement  au  bistouri  les  deux  berges 
de  l'incision.  Au  lieu  d'exciser  en  bloc  un  prisme  isocèle,  vous 
avez  procédé  par  morcellement,  pour  ainsi  dire, et  excisé  succes- 
sivement deux  prismes  rectangles  :  le  résultat  est  identique. 

Troisième  éventualité.  —  Le  tarse  a  disparu  dans  sa  totalité 
ou  dans  sa  presque  totalité^  et  il  n'est  plus  alors  représenté 
que  par  une  étroite  bande  de  cartilage  ourlant  le  bord  ciliaire. 
L'opération  de  Panas  est  ici  contre-indiquée  ;  la  pratiquer  est 
courir  au-devant  d'un  échec  thérapeutique  ;  la  récidive  sur- 
viendra plus  ou  moins  rapide,  mais  elle  est  certaine. 

En  effet,  dans  ces  conditions,  le  fragment  inférieur  tarso- 
ciliaire  ne  trouve  plus  sur  les  tissus  sous-jacents  un  point 
d'appui  résistant  ;  or,  comme  le  déclare  Panas  que  je  cite 
encore  :  «  On  ne  saurait  donner  aux  fils  redresseurs  un  point 
d'appui  solide  qu'en  les  passant  en  haut  à  travers  le  ligament 
suspenseur,  ou  le  bord  supérieur  du  tarse...  ».  C'est  dans  ces 
cas  que  les  marginoplasties  et  les  tarso-marginoplasties 
reprennent  tous  leurs  droits.  Les  opérations  de  Gayet,  Truc, 
Junge,  Dianoux,  etc.,  trouvent  alors  leurs  indications  for- 
melles, mais  elles  doivent  être  des  interventions  de  nécessité, 
imposées  par  la  nature  même  des  lésions,  i^e  fait  je  vous  ai 
montré  un  opéré  de  Gayet  (homme  de  cinquante  ans), 
une  opérée  du  professeur  Truc  (femme  de  trente  et  un  an), 
une  autre  de  Gaudibert,  son  élève.  J*ai  moi-même  pratiqué  des 


252  MÉMOIRES  ORIGCNAUX.  —  A.  CANCE 

marginoplasties  ;  vous  avez  donc  pu  vous  convaincre  que, 
quel  que  soit  Topërateur  ou  le  procédé,  les  cas  même  les  plus 
heureux,  sont  certainement  inférieurs  aux  résultats  fournis  par 
l'opération  de  Panas,  qui  reste  décidément  pour  nous,  dans  les 
deux  premières  variétés  c'est  bien  entendu,  l'opération  dechoix. 
Et  ce  sont  encore  les  mêmes  raisons,  à  savoir  la  réduction  de 
la  hauteur  du  tarse  et  Tinsuffisance  du  point  d'appui,  repré- 
senté alors  par  les  téguments  de  la  joue,  qui  rendent  si  labo- 
rieux et  si  aléatoires  «  les  Panas  »  de  la  paupière  inférieure. 

m.  — •  Qu'il  s'agisse  de  tarsotomie  simple,  d'excision 
cunéiforme  partielle,  de  tarsectomie  cunéiforme  totale,  les  fils 
doivent  être  passés  et  placés  de  manière  à  déterminer  la 
bascule  du  tarse,  à  orienter  en  avant  la  direction  générale  des 
cils,  et  à  assurer  jusqu'à  parfaite  consolidation,  la  coaptation 
parfaite  des  surfaces  avivées.  Le  procédé  préconisé  par  Che- 
vallereau  dans  Texcision  partielle,  et  qui  consiste  dans  la  réu- 
nion directe  et  la  suture  perdue  des  deux  lèvres  de  la  brèche 
tarsienne,  nous  apparaît  au  premier  abord  comme  une  méthode 
idéale.  De  fait,  la  suture  et  la  ligature  immédiates  sont,  en 
tous  points,  supérieures  à  la  suture  et  à  la  ligature  médiates  : 
c'est  une  loi  générale  de  technique  opératoire.  Il  semble  pour- 
tant, et  j'en  parle  par  expérience,  qu'il  y  ait  ici  une  diffi- 
culté toute  particulière  à  concilier  ces  deux  éléments  de  par- 
faite guérison,  la  réduction  et  la  coaptation,  et  qu'il  ne  soit 
possible  de  réaliser  Tune  des  deux  qu'au  détriment  de  l'autre. 

Eh  bien,  ici  encore,  la  réduction  prime  la  coaptation  :  les  fils 
doivent  être  avant  tout,  comme  l'avait  dit  Panas,  des  fils 
redresseurs^  et  nous  devons  imiter  la  conduite  du  chirurgien, 
qui,  après  avoir  pratiqué  une  ostéotomie,  ne  s'attarde  pas  aux 
difficultés  de  la  suture  métallique  et  immobilise  d'emblée,  en 
bonne  position,  dans  un  appareil  exactement  contentif.  Donc, 
appliquez-vous  surtout  à  bien  réduire  la  difformité  et  ne  vous 
inquiétez  pas  si  les  fragments  chevauchent  quelque  peu  en 
avant  ou  «  baillent  »  un  peu  trop  en  arrière.  Tout  cela  se 
réparera,  s'arrangera  par  la  suite  ;  le  travail  de  cicatrisation 
nivellera  toutes  les  saillies,  comblera  toutes  les  dépressions  et 
le  résultat  définitif  sera  des  plus  satisfaisants.  C'est  vous  dire, 
par  conséquent,  que  je  rejette,  comme  inutile  et  compliquée, 
la  modification  conseillée  par  Thilliez,  qui,  dans  le  but  de 


MÉMOIRES  ORIGmAOX.  —  A.  CANGE  253 

prévenir  tout  déplacement,  respecte  dans  la  section  du  tarse 
un  pont  médian  destiné  à  remplir  le  rôle  de  charnière.  Je 
passe  maintenant  à  la  technique  proprement  dite.  Quatre  à 
cinq  fils  de  soie  de  moyenne  grosseur  ont  été  armés  chacun 
d'une  aiguille  demi-courbe  et,  chaque  aiguille  et,  partant,  le 
fil  qu'elle  entraîne,  doit  suivre  le  trajet  suivant  :  Pénétrant 
immédiatement  en  arrière  de  la  rangée  ciliaire,  elle  chemine 
obliquement  de  bas  en  haut  et  d'arrière  en  avant,  pour  ressor- 
tir au  niveau  de  la  face  antérieure  du  tarse,  au  niveau  de 
l'angle  dièdre  à  sinus  supérieur,  creusé  par  la  dissection  entre 
le  plan  profond  tarso-muqueux  et  le  plan  superficiel  cutanéo- 
musculaire.  Franchissant  la  brèche  tarsienne,  elle  pénètre  en 
haut  dans  Tépaisseur  du  tarse  pour  ressortir  aussitôt,  après 
en  avoir  chargé  une  portion  plus  ou  moins  épaisse.  Quatre  à 
cinq  fils  équidistants  sont  ainsi  alignés  dans  le  sens  vertical, 
sur  toute  Tétendue  de  la  paupière  et  noués  ensuite.  Ne  croyez 
pas  cependant  qu'il  suffise  de  pratiquer  d'une  façon  quel- 
conque un  nœud  plus  ou  moins  serré  pour  obtenir  une  cor- 
rection équivalente.  Il  faut  procéder  d'une  certaine  façon  et 
c'est  ce  que  ne  disent  pas  les  traités  didactiques  :  nouez  en 
haut,  au  ras  du  tarse,  et  que  le  nœud  de  la  ligature  réponde 
au  point  d'émergence  tarsienne  du  chef  supérieur  ;  autrement 
dit  :  nouez  au  plafond.  Le  résultat  que  vous  allez  obtenir  est 
facile  à  deviner:  le  fragment  inférieur  tarso-ciliaire  constitue, 
en  effet,  une  sorte  de  pont-levis  dont  les  chaînés  sont  repré- 
sentées par  les  ligatures  puissamment  posées  puisqu'elles 
agissent  sur  l'extrémité  distale  de  ce  fragment.  Les  lèvres  de 
la  plaie  cutanée  s'affrontent  en  général  d'elles-mêmes  ;  par- 
fois cependant,  quelques  fibres  musculaires  tendent  à  faire 
hernie,  et  il  devient  alors  nécessaire  de  réunir  la  brèche 
cutanée  par  quelques  points  de  suture  isolés. 

L'opération  est  terminée  ;  vous  procédez  au  pansement. 
Mais  d'abord,  commencez  par  badigeonner  toute  la  région 
palpébrale  et  notamment  le  bord  ciliaire  avec  le  mélange  sui- 
vant :  Airol  et  Xéroforme  ââ  i  gramme,  huile  de  vaseline, 
ao  grammes.  Appliquez  ensuite  et  successivement  une  ron- 
delle isolante  de  gaze  blanche  et  aseptique,  une  nappe  de 
coton  hydrophile  destinée  à  absorber  les  sécrétions,  une  couche 
de  coton  ordinaire  enfin,  dont  l'élasticité  régularisera  et  uni- 


2h\  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  A.  CANGR 

formisera  le  bandage  qui  doit  être  contentif  mais  non  compres- 
sif.  Le  pansement  doit  être  renouvelé  du  deuxième  au  cin- 
quième jour  suivant  les  cas.  Si  la  muqueuse  est  fortement 
hyperémiée,  s'il  y  a  du  «  jetage  conjonctival»,  si  des  com- 
plications cornéennes  existent  ou  sont  à  redouter,  si  en  un 
mot  vous  avez  opéré  à  chaud^  ne  laissez  pas  la  région  macé- 
rer au  contact  des  sécrétions  morbides,  levez  le  pansement 
dès  le  deuxième  jour  ^t  procédez  sans  tarder  à  la  toilette  du 
foyer  opératoire  ;  un  bandeau  flottant  permettra  par  la  suite 
les  soins  quotidiens  de  propreté  et  Tinstillation  des  pommades 
et  collyres  médicamenteux  ;  les  fils  seront  néanmoins  enlevés 
plus  tard,  en  temps  opportun.  Si,  par  contre,  vous  avez 
opéré  à  froid^  s'il  n'y  a  ni  rougeur,  ni  sécrétion  conjoncti- 
vale,  s'il  n'y  a  aucun  retentissement  sur  la  membrane 
transparente,  alors  attendez  au  quatrième  jour  et  vous  trou^ 
verez  la  réunion  complètement  réalisée  et  la  cicatrisation 
parfaite.  Mais,  même  dans  ce  cas,  rappelez-vous  qu'une  stric- 
tion trop  énergique  d'une  ou  plusieurs  ligatures  peut  vous 
obliger  à  leur  ablation  hâtive. 

Les  suites  opératoires  sont  en  général  fort  simples  ;  la 
guérison  rapide  est  la  règle.  Quelques  incidents  sont  toutefois 
possibles  ;  deux  sont  d'ordre  inflammatoire  :  le  bourgeon 
charnu  conjonctival  et  l'œdème  du  bord  libre  ;  le  troisième 
est  d'ordre  mécanique,  l'hypercorrection  ou  antéflexion  con- 
jonctivale. 

Dans  le  Traité  de  chirurgie  de  Le  Dentu  et  Delbet,  Terson 
déclare  n'avoir  jamais  observé  d'autres  accidents  consécutifs 
que  «  très  rarement  de  petits  chalazions  polypoïdes  développés 
au  niveau  des  glandes  de  Meibomius  et  très  facilement 
curables  ».  Je  ne  sais  pas  bien  ce  que  sont  au  juste  ces  «  cha- 
lazions polypoïdes  »  dont  parle  Terson,  mais  ce  que  j'ai 
maintes  fois  constaté,  c'est  la  production,  au  niveau  des  lèvres 
de  la  plaie  conjonctivale,  de  bourgeons  charnus  qui  se  mon- 
trent vers  la  (in  du  premier  septénaire.  Ils  ne  laissent  pas  que 
de  préoccuper  fortement  les  malades,  bien  qu'ils  n'aient  par 
eux-mêmes  rien  de  bien  inquiétant  et  qu'ils  puissent,  en 
raison  sans  doute  de  leur  extrême  mollesse,  frotter  impuné- 
ment sur  la  conjonctive  et  sur  la  cornée.  L'ablation  à  l'aide  de 
fins  ciseaux,  l'abrasion  avec  la  curette  tranchante,  combinées 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  A.  CAITGE  255 

OU  non  à  une  légère  cautérisation  avec  la  pointe  d*un  crayon 
de  nitrate  d^argent  en  triomphent  aisément.  Je  les  ai  vu  se 
flétrir  spontanément  ou  nécessiter  parfois  des  excisions  et  des 
cautérisations  répétées. 

L'épaississement  œdémateux  du  bord  libre  constitue  égale- 
ment un  incident  tout  passager.  11  est  dû  soit  à  un  travail 
inflammatoire  profond,  soit  à  une  gêne  ciculatoire,  pouvant 
même  aller  jusqu^au  sphacèle  superficiel.  J'ai  en  effet  constaté 
parfois  Texistence  d  une  exulcération  ovalaire  à  grand  axe  hori- 
zontal et  siégeant  exactement  au  centre  du  lambeau  inférieur. 

L'antéversion  conjonctivale  se  traduit  par  Texistence  d'une 
bande  rouge  surplombant  l'ouverture  palpébrale  et  par  la 
direction  disgracieuse  des  cils  qui  s'orientent  tout  à  fait  en 
haut.  La  rétraction  secondaire  et  la  descente  consécutive  du 
sol  ciliaire  l'atténuent  pourtant  à  la  longue,  sans  toutefois  la 
faire  disparaître  d  une  manière  complète.  Deux  facteurs  la 
déterminent  ;  une  striction  trop  énergique  des  fils,  ime  hau- 
teur trop  grande  du  lambeau  tarso-ciliaire.  Alors  le  tarse  se 
replie,  ses  deux  lambeaux  s'appliquent  Tun  à  l'autre  par  leur 
face  antérieure,  tandis  qu'une  portion  plus  ou  moins  étendue 
de  conjonctive  regarde  directement  en  avant  ;  ainsi  en  serait- 
il  d'un  livre  dont  vous  forceriez  Tarticulation  au  point  d'ados- 
ser Tune  à  l'autre  les  deux  couvertures.  Pour  obvier  au  pre- 
mier inconvénient,  je  procède  de  la  façon  suivante  :  Je  serre 
chacun  des  fils,  provisoirement  d'abord,  par  un  nœud  d'attente 
et  je  ne  m'arrête  par  un  second  —  nœud  de  soutien  —  qu'après 
m'être  assuré  que  la  correction  est  satisfaisante  dans  son 
ensemble  et  après  avoir  rectifié  au  besoin  chaque  ligature  en 
particulier.  De  fait,  la  correction  totale  est  une  résultante  ; 
c'est  la  somme  de  plusieurs  ligatures  dans  laquelle  chacun  des 
termes  intervient  pour  une  part  déterminée.  Rien  n'est  plus 
facile  que  de  parer  au  second  ^inconvénient,  si  l'on  veut  bien 
se  rappeler  ainsi  que  je  le  disais  précédemment,  que  la  dis- 
section attentive  de  deux  feuillets  cutanéo-musculaires,  n'a 
d'autre  but,  en  découvrant  largement  le  cartilage,  que  d'ap- 
précier le  degré  des  lésions,  de  choisir  la  nature  de  l'interven- 
tion,, et  de  faire  en  bonne  place  Tincision  tarsienne.  Or,  à  la 
placer  trop  haut,  on  s'expose  à  l'antéflexion  conjonctivale  ;  à 
la  placer  trop  bas,  on  s'expose  par  contre  au  chevauchement  du 


256  MÉMOIRES  ORIGmAUX.  —  A.  CANOË 

lambeau  tarso-ciliaire.  Au  lieu  de  basculer  autour  d'un  axe 
transversal,  ce  fragment  inférieur  glisse  dans  le  sens  frontal, 
et  l'opération  se  réduit  en  somme  à  un  mauvais  Arlt-Jaesche. 

Je  me  résume  :  Trois  éléments  interviennent  dans  la  genèse 
de  Tentropion  granuleux,  qui  sont,  par  ordre  d'importance 
croissante  :  le  muscle^  la  muqueuse,  le  tarse. 

Le  muscle  n'intervient  que  d'une  façon  accessoire  ou  passa- 
gère par  le  mécanisme  «  du  spasme  »,  pour  aggraver  des 
lésions  préexistantes. 

La  muqueuse  est  altérée  dans  son  épitbélium  et  dans  son 
chorion  muqueux.  L'épithélium,  normalement  cylindrique, 
devient  pavimenteux  stratifié  et  se  montre  semé  par  place 
d'ilôts  rétractiles  résultant  de  la  cicatrisation  d'ulcères  follicu- 
laires. Le  chorion  muqueux  est  le  siège  d'une  véritable  .cir- 
rhose sous-épithéliale,  engendrée  par  l'induration  conjonctive 
du  nodule  trachomateux  et  par  la  sclérose  internodulaire. 

Le  tarse,  altéré  à  son  tour,  est  envahi  par  propagation 
directe  ou  par  infection  meibomienne  ascendante.  Ses  alté- 
rations ne  sont  pas  toujours  les  mêmes  :  il  en  existe  trois 
grandes  variétés  qui  se  traduisent  par  des  modifications  de 
courbure,  de  forme  ou  de  consistance. 

A  la  première  variété  convient  la  tarsotomie  pure  et  simple. 
A  la  seconde,  il  faut  opposer  l'excision  cunéiforme  partielle, 
ou  mieux,  la  tarsectomie  cunéiforme  totale.  A  la  troisième 
variété,  on  doit  réserver  les  marginoplasties. 

La  tarsotomie  et  la  tarsectomie  cunéiforme  totale  constituent 
les  méthodes  de  choix.  Elles  se  montreront  d'autant  plus 
radicales  qu'elles  auront  été  pratiquées  à  une  époque  plus 
rapprochée  du  début  du  mal  et  qu'elles  n  auront  été  précédées 
d'aucune  intervention  d'une  autre  nature.  Même,  il  y  a  lieu  d'é- 
tendre le  champ  des  indications  opératoires  aux  cas  dans  les- 
quels l'enroulement  commence  à  se  dessiner  (Panas  préventif). 

Il  faut,  avant  tout,  s'attacher  à  bien  réduire  la  difformité. 
La  réduction  prime  la  co&ptation  ;  les  fils  seront  placés  comme 
l'a  indiqué  Panas,  ils  seront  «  des  fils  redresseurs  ».  Les 
suites  opératoires  sont  des  plus  simples  :  le  bourgeon  charnu, 
l'œdème  du  bord  libre,  l'antéfiexion  conjonctivale  constituent 
de  simples  incidents  post-opératoires  passagers  et  sans 
gravité. 


ÀlfATOMtË  ET  EMBRTOLO&IË  25t 


REVUE    GÉNÉRALE 


w 


-    ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  MSinoh.  —  Sur  Tinnervation  des  cellules  du  stroma  de  Tiris  (Ueber  die 
Innervation  der  Stromazellen  der  Iris)  (Zeitichr,  f.   Augenheilk,^  XIV, 

p.  i3o). 

a)  Toufe«oo(M"*  S.).  --  Sur  le  cristallin  normal  (Annales  d*oculi$tiqtiej  août 
1906,  p.  loi-iaS). 

3)  V.  8sily  (Aurai).  —  Critique  des  observations  de  Levinsohn  relatives  à 
mon  travail  sur  les  couches  postérieures  de  Tiris  (Rritik  der  Georg 
Levinsohnschen  Bemerkungen  £u  meiner  Arbeit  :  Ueber  die  hintcren 
Grenzschxchten  der  Iris)  (Arch,  f.  Ophih.,  LXV,  172-176). 

i)  Les  méthodes  actuelles  d'imprégnation  ne  peuvent 
servir  pour  examiner  le  tissu  nerveux  de  Tiris,  car  les  cellules 
du  stroma  s^imprègnent  en  niême  temps  que  les  cellules  et 
les  fibres  nerveuses.  Mùnch  a  fait  ses  recherches  avec  de 
Tacide  phosphomolybdique  en  modifiant  la  méthode  de  Bethe. 
Bien  que  cette  coloration  ne  soit  pas  spécifique,  elle  donne 
d'excellents  résultats.  Grâce  à  elle  on  est  à  même  de  recon- 
naître la  structure  morphologique  du  nerf,  ce  qui  est  infini- 
niment  préférable  aux  procédés  usuels  qui  se  rattachent  à  la 
propriété  chimique  de  ces  fibres.  On  est  surpris  de  recon- 
naître avec  cette  méthode  combien  le  stroma  de  l'iris  est  riche 
en  fibres  nerveuses. 

On  distingue  dans  l'iris  deux  sortes  d'éléments  cellulaires 
nettement  caractérisés.  Les  premiers  sont  les  cellules  du 
stroma  :  elles  sont  pigmentées  et  émettent  des  prolongements 
de  calibre  grossier,  les  secondes  sont  de  petites  cellules  rondes 
ou  polyédriques.  Elles  sont  en  nombre  égal  aux  premières, 
possèdent  un  noyau  très  grand,  se  colorant  facilement,  mais 
très  peu  de  protoplasma  et  celui-ci  n'est  jamais  pigmenté. 
De  ce  protoplasma  partent  des  ramifications  excessivement 
fines. 


^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 

17 


2&S  REVUE  GÉNÉRALE' .  /     ^ 

Grâce  à  la  coloration  indiquée  plus  haut  on  reconnaît  que  les 
cellules  de  ce  dernier  type  ne  sont  que  des  cellules  nerveuses; 
de  plus  on  remarque  un  réticule  très  On  parcourant  tout  le 
stroma.  Ce  réticule  fin  se  combine  avec  le  réticule  grossier  des 
cellules  du  stroma.  On  observe  en  de  nombreux  endroits  des 
communications  étroites  entre  elles  :  elles  se  font  sous  les 
formes  suivantes  :.  .. 

i'  11  y  a  simple  contact,  sans  que  l'on  puisse  certifier  si  les 
fibres  ne  se  ramifient  point  à  l'intérieur  de  la  cellule  ; 

2®  La  fibre  se  termine  par  un  petit  cône,  rappelant  les 
taches  motrices  de  Ranvier  et  s'adapte  ainsi  aux  cellules  du 
stroma  ; 

3**  La  cellule  nerveuse  forme  elle-même  la  tache  motrice  en 
s'accollant  directement  à  la  cellule  du  stroma,  comme  la 
coquille  à  Tescargot.  .  b.  rbdslob.     • 

2)  De  longues  et  patientes  recherches  histologiques  M"*  Tou- 
fesco  conclut  que  : 

Le  ligament  suspenseur  du  cristallin  semble  être  d'origine 
mésodermique.  Cela  est  prouvé  par  Tétude  du  ligament  dans 
la  série  animale. 

Son  développement  correspondrait  à  celui  du  système  vas- 
culaire  de  Tceil. 

Au  niveau  du  cristallin  les  fibres  du  ligament  suspenseur 
s'attachent  à  la  paroi  des  vaisseaux  capillaires  de  la  tunique 
vasculaire  du  cristallin  embryonnaire. 

On  rencontre  sur  la  cristalloïde  antérieure  trois  variétés  de 
cellules  épithéliales  :  grandes  cellules  claires  centrales,  petites 
cellules  périphériques  actives,  cellules  équatoriales.  Ces  trois 
variétés  de  cellules  ne  représentent  que  les  trois  étapes  de 
l'évolution  de  la  cellule  cristallinienne.  f.  c. 

3)  V.  Szily  (Aurel)  n'accepte  pas  les  critiques  que  lui  a 
faites  Levinsohn  relativement  à  son  travail  sur  les  couches 
postérieures  de  l'iris.  l;  d. 


PUrSIOLOGlE  259 


PHYSIOLOGIE 

i)  Blasohek  (Albbrt).  —  Essai  d'interprétation  des  mouvements  paradoxaux 
entre  la  paupière  et  Tœil  (Ein  Erkl&rungsversuch  der  paradoxen  Mitbe>ve. 
gungen  zwischen  Lid  und  Auge)  (ZeitMchr,  fûr  Augenheilk.,  XIII,  p.  75o)- 

2)  Leber  (Th.).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  pression  et  la  filtra tion  de 
Tœil  A  propos  des  questions  soulevées  par  M.  ifribe  y  Troncoso  (Annales 
d*octtlisUquê,  avril  1906,  p.  370-271). 

3)  Leber  (Th.)  et  Pilzeoker.—  Nouvelles  recherches  sur  la  circulation  des 
liquides  dans  Tœil  (Neue  Untersuchungen  ijber  den  Flûssigkçitswechçel 
des  Auges)  (Arch,  f.  Ophth,,  LXIV,  1-127,  1906). 

4)  Lewis  (F.-P.)*  —  Une  nouvelle  explication  physiologique  d'un  phéno- 
mène psychologique  (A  new  and  physiological  explanation  of  a  common 
psychologie  phenomenon)  (Journ.  Am,  med.  Assoc,  mars  1906). 

5)  Hoefer.  —  Contribution  à  Tétude  de  Tappréciation  des  distances  dans  la 
vision  monoculaire  et  binoculaire  fBeitrag  zur  Lehre  vom  Augenmaass 
beim  einSugigen  und  zweiàugigcn  Scnen)  (Thèse  de  Halle.,  1906). 

i)  Voici  l'observation  que  fit  Blaschek  sur  deux  femmes, 
dont  Tune  était  sûrement  syphilitique,  Tautre  avec  grande 
probabilité.  Après  avoir  été  atteintes  toutes  deux  de  ptosis 
paralytique,  ce  symptôme  s'améliora  ;  à  ce  moment  on  remarque 
une  augmentation  frappante  de  la  fente  palpébrale  accompa- 
gnant Tadduction  de  Tœil  malade,  tandis  que  Fabduction  était 
suivie  d'un  rétrécissement  de  la  fente.  L'élévation  du  regard 
ne  provoque  qu'une  légère  augmentation,  tandis  que  lors  de 
l'abaissement  du  regard  la  fente  parait  très  grande.  L'auteur 
cherche  à  expliquer  ces  phénomènes  de  différentes  façons  :  Il 
existe  des  voies  physiologiques  permettant  ces  mouvements 
paradoxaux  entre  les  paupières  et  les  muscles  contracteurs  de 
la  mâchoire  inférieure  et  du  pharynx,  de  même  aussi  entre  les 
paupières  et  le  globe  oculaire.  Ces  voies  nerveuses  se  déve- 
loppent d'une  façon  exagérée  dans  certaines  circonstances 
pathologiques.  Ces  mêmes  circonstances  peuvent  créer  égale- 
ment de  nouvelles  voies  nerveuses.  Chez  d'autres  sujets  ces 
voies  sont  utilisées  de  prime  abord,  les  mouvements  para- 
doxaux sont  alors  congénitaux.  La  transmission  de  l'irritation 
nerveuse,  supposée  par  Drooglever  Fortuyn,  ne  peut  avoir  lieu 
que  s'il  existe  véritablement  des  voies  pouvant  transmettre 
l'irritation.  Jusqu'ici  on  n'a  pas  pu  trouver  l'explication  des 
mouvements  paradoxaux  dans  les  noyaux  ou  les  centres 
corticaux.  b.  rbdslob. 


^  hëvOe  générale 

2)  Leber  rappelle  le  résultat  des  dernières  recherches  entre- 
prises avec  le  D^  Pilzecker,  montrant  que,  dans  les  essais  de 
filtration  avec  des  yeux  morts,  la  quantité  de  liquide  filtrant 
au  dehors  sous  une  pression  constante  n'est  pas  toujours  égale 
il  celle  qui  pénètre  dans  Toeil.  L'auteur  attribue  ce  fait  à  Télas- 
ticité  de  la  paroi  oculaire  moins  considérable  quW  ne  le  croit, 
au  contraire  de  Uribe  y  Troncoso  qui  pense  que*  par  injection 
dans  la  chambre  antérieure,  la  pression  ne  se  transmet  au 
vitré  qu'imparfaitement.  Il  réfute  ensuite  les  objections  de 
Troncoso  sur  Temploi  du  manomètre  et  discute  les  méthodes 
qu'il  a  employées  pour  déterminer  la  quantité  de  liquide  fil  • 
trant  dans  Toeil.  p.  c 

3)  Th.  Leber  et  Pihecker  ont  repris  avec  une  grande 
minutie  toutes  les  recherches  qui  ont  déjà  été  faites  pour 
étudier  la  circulation  des  liquides  intra-oculairès.  Ils  se  sont 
mis  à  Tabri  de  toutes  les  critiques  et  ont  fait  un  très  grand 
nombre  de  mensurations  dans  des  conditions  très  variées. 

Ils  arrivent  à  plusieurs  conclusions  intéressantes  dont  la  plus 
nettement  exprimée  est  que  la  filtration  de  l'humeur  aqueuse 
n'est  pas  de  7  millimètres  cubes  à  la  minute  comme  le  disait 
Niesnamoff,  mais  bien  plutôt  de  5,6  mmc.  l.  dor. 

4)  Lewis  montre  que  certaines  personnes  en  regardant 
un  objet  pour  la  première  fois,  pensent  et  disent  qu'ils  l'ont 
déjà  vu.  Ces  personnes  sont  généralement  des  hyperopes  ou 
des  astigmates  qui  ont  besoin  d'un  temps  appréciable,  pour 
que  l'impression  visuelle  soit  nette,  en  attendant  la  première 
impression  reçue  et  transmise  aux  facultés  subconscientes,  les- 
quelles ne  tenant  pas  compte  du  temps  font  que  l'objet  observé 
semble  être  déjà  vu.  L'explication  est  toute  physiologique,  il 
ne  s'agit  ici  que  de  la  durée  du  phénomène  de  l'accommoda- 
tion. Ce  phénomène  est  plus  prononcé  chez  les  personnes  ayant 
les  réfractions  des  deux  yeux  très  différentes.  coburm. 

5)  Hœfer  constate  que  la  distance  entre  deux  objets  vus 
binoculairement  est  sensiblement  plus  petite  que  lorsque 
chacun  des  objets  est  vu  séparément  par  chaque  œil. 

W,    STOCK. 


ARATOHIE  PATHOLOGIQUE  261- 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 


i)  Sohnabel.  —  Le  développement  de  Texcavation  glaucomateuse  (Die  Ent- 
wicklun^sgeschichte  der  glauckoroatôsen  Excavation)  (Zeitschr,  f.  Augen- 
heilk.,  XIV). 


'a)  Sohridde  (Hbrm).  —  Recherches  histologiqucs  dans  la  conjonctive  bien- 
norragique  des  nouveau-nés  (Histologische  Untersuchungen  derConjunctivis 
gonorrhoica  neonatorum)  (Zêiischr,  f,  Angenheilk.,  XIV.  p.  525). 

3)  Ruge  (Sophus).  —  Remarques  critiaues  sur  le  diagnostic  histologique  do 
rinflammation  sympathique  de  Tceil  d'après  Fuchs  (Krilische  Bemerkungen 
ueber  die  histologische  Diagnosc  der  sympatischen  Augenenlziîndung  nach 
Fuchs)  (Arch.  f,  Ophihalm.  LXV,  i,  i35-i5o). 

4)  Bepgineister( Rudolf).  —  Une  théromorphie  dans  Tœil  d*un  ronfant(Eino 
Theromorphie  im  Auge  eines  Kindes)  (Arch.  f.  Ophtttalm.,  LXV,  i,  1 55- 17a.) 

1)  Schnabelj  dsLTïs  un  travail  illustré  de  superbes  micrO' 
photographies,  cherche  à  démontrer  que  la  théorie  de  la  genèse 
de  l'excavation  glaucomateuse  admise  jusqu'ici  est  erronée  et 
sans  fondement.  Voici  le  résultat  de  ses  recherches  anatomi-^ 
ques  et  son  opinion  sur  le  développement  de  l'excavation  basée 
sur  ces  recherches  :  Dans  beaucoup  de  cas,  on  rencontre  une 
excavation,  sans  qu'il  y  ait  eu  la  moindre  exagération  de  la 
pression  intraoculaire  ;  d'un  autre  côté,  on  découvre  beaucoup 
d'excavations  glaucomateuses  sans  incurvation  ou  déplacement 
de  la  lame  criblée.  L'excavation  n'est  pas  non  plus  la  cause 
de  l'atrophie  des  fibres  nerveuses.  Cette  dernière  est  primaire 
et  l'excavation  secondaire.  Cette  atrophie  est  une  atrophie 
propre  à  l'afFection  glaucomateuse  et  différente  du  processus 
de  l'atrophie  simple.  Voici  les  signes  typiques  de  cette  atrophie 
glaucomateuse  étudiée  sur  plusieurs  cas.  Au  début,  il  se  forme 
devant  la  lame  des  vacuoles  contenant  les  résidus  grumeleux 
de  tissus  détruits.  Ces  vacuoles  occupent  exactement  la  place 
qu'occupaient  les  faisceaux  de  fibres  nerveuses  entre  les 
faisceaux  de  tissu  conjonctif.  C'est  donc  le  parenchyme  ner- 
veux qui  disparaît.  Sa  destruction  s*étend  toujours  plus  en 
avant  à  travers  toute  la  papille  jusque  dans  la  rétine.  Mais  on 
la  rencontre  également  en  arrière  de  la  lame  criblée.  Le  tissu 
conjonctif  ne  s'altère  pas  du  tout,  sa  charpente  ne  ressort  que 
mieux  à  la  suite  de  la  disparition  de  l'élément  nerveux,  Toute 
la  papille  se  transforme  ainsi  en  un  tissu  spongieux  et  s'af- 
faisse sans  former  encore  d'excavation. 


262  REVUE  GÉNÉRALE 

Cette  formation  de  vacuoles  dans  les  faisceaux  de  fibres 
nerveuses  est  une  partie  essentielle  du  processus  glaucoma- 
teux.  Elle  se  trouve  dès  les  premiers  débuts  de  la  maladie  et 
forme  pendant  longtemps  la  seule  altération  du  nerf  optique. 
Même  quand  la  destruction  des  fibres  nerveuses  est  totale,  on 
remarque  souvent  Tabsence  complète  d'une  excavation  ou 
même  d'une  dislocation  de  la  lame  criblée.  Ni  Tatrophie,  ni 
Texcavation  et  la  dislocation  de  la  lame  ne  sont  produits  par 
Texagération  de  la  tension  intraoculaire.  Nous  avons  vu  qu'au 
lieu  du  nerf  optique  et  de  la  papille,  on  ne  trouvait  plus  qu'un 
système  de  vacuoles  ainsi  que  le  squelette  du  tissu  conjonctif. 
Quand  les  cloisons  des  vacuoles  se  ratatinent,  il  se  forme 
devant  la  lame  intersclérale  un  espace  libre  dans  lequel  on 
retrouve  la  rétine  atrophiée,  derrière  la  lame  un  autre  espace 
dans  lequel  entre  la  lame  elle-même.  C'est  ainsi  que  se  forme 
Texcavation  glaucomateuse  :  par  un  ratatinement  du  tissu 
conjonctif,  il  se  produit  une  déhiscence  de  la  rétine  et  une 
dislocation  de  la  lame  intersclérale.  L'exagération  intra-ocu- 
laire  ne  joue  qu'un  rôle  tout  à  fait  secondaire,      b.  rbdslob. 

a)  Les  recherches  bactériologiques  dans  la  blennorragie  sont 
excessivement  nombreuses,  tandis  que  les  recherches  histo- 
logiques  sont  assez  rares  :  Horner,  Saemisch  et  Bumm  sont 
les  seuls  qui  ont  des  descriptions  détaillées  :  Voici  le  résultat 
des  recherches  faites  par  Schridde  sur  les  yeux  d'un  enfant 
atteint  de  blennorragie  et  qui  mourut  de  bronchopneumonie. 
La  muqueuse  de  la  conjonctive  est  parsemée  de  leucocytes. 
Les  premières  altérations  de  l'épithélium  se  manifestent  par 
une  solution  de  continuité  entre  les  différentes  cellules.  C'est 
là  que  les  leucocytes  et  les  gonocoques  se  trouvent  en  plus 
grand  nombre.  Ces  derniers  s'infiltrent  en  longues  théories 
entre  les  cellules  et  se  répandent  jusque  dans  le  tissu  con- 
jonctif sous-épithélial.  A  cet  endroit,  ils  sont  complètement 
libres,  tandis  que  dans  les  couches  superficielles  ils  sont  en- 
fermés dans  des  leucocytes.  Dans  les  endroits  où  l'inflamma- 
tion est  plus  avancée,  on  remarque  une  destruction  totale  de 
l'épithélium,  il  se  forme  des  ulcérations  dont  le  fond  est  cou- 
vert de  fibrine  enveloppant  des  paquets  de  leucocytes  et  d'épi- 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE  263 

théliun^  détruit,  ou  bien  on  y  voit  surgir  des  granulations 
pour  combler  les  lacunes  par  cicatrisation.         e.  rboslob. 

3)  On  sait  que  Fuchs  a  fait  connaître  les  caractères  histo* 
logiques  qui  permettraient  d'après  lui  de  différencier  les  inflam- 
mations sympathisantes  des  inflammations  banales.  Sophas 
Ruge  s'élève  contre  une  différenciation  aussi  nette'.  Il  pense 
que  le  caractère  sympathique  d'une  affection  est  essentielle-^ 
ment  un  caractère  clinique  et  que  Ton  ne  doit  pas,  dans  l'état 
actuel  de  la  science,  refuser  de  considérer  comme  sympathiques 
certaines  altérations  qui  ne  possèdent  pas  les  caractères 
assignés  par  Fuchs  à  ces  lésions,  lorsque,  d*après  la  clinique,  il 
s'agit  de  manifestation  sympathique.  l.  dor. 

4)  Bergmeister  décrit  une  malformation  congénitale  trouvée 
dans  l'œil  d'un  enfant  âgé  de  sept  mois,  laquelle  consistait'  en 
une  hypoplasie  et  une  formation  de  plissements  multiples  de 
la  rétine  comme  on  n*en  a  pas  encore  décrit  dans  Tœil 
humain.  l.  dor. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 

OUVRAGES   oéNÉRAUX.   -»   STATISTIQUE 


i)  Qros.  —  Maladies  des  yeux  traitées  A  rinfirmerie  indigène  de  Rébeval 
(Bull,  méd,  de  V Algérie,  3o  oct.  1906}. 

a)  Flaeoher.  —  Compte  rendu  de  la  clinique  ophtalmoscopique  de  T Univer- 
sité de  Tubingue  (Bericht  ûber  die  Wirksamkeit  der  Universitâts-Augen- 
klinik  in  Tûbingcn)  {Thèse  de  Tubingue,  1906). 

3)  BonhofF.  —  Statistique  de  la  clinique  ophtalmologique  de  Giessen,  1903- 
1904  (Statistischcs  aus  der  Augenklinik  Gicsscn,  190S  à  1904)  (Thèse  de 
Giessefif  1906). 

4)  Kurflnski.  —  Statistique  des  maladies  oculaires  (Bcitrage  zur  Statistik 
der  Augenkrankheiten)  (Thèse  de  Leipzig,  1906). 

i)  Gros  montre  lutilité  des  Infirmeries  indigènes  destinées 
an  traitement  des  maladies  des  yeux  et  passe  en  revue  les 
diverses  affections  observées  au  nombre  de  i382,  en  1904.  U 


264  REVUE  GÉNÉRALE 

indique  le  matériel  et  les  instruments  indispensables.  La  con- 
jonctivite granuleuse  est  la  cause  des  affections  graves  de 
l'œil  chez  les  indigènes,  la  variole  et  la  blennorragie  ont  un 
rôle  insignifiant.  Les  lésions  syphilitiques  de  Tœil  n*ont  pas 
une  fréquence  grande  et  on  ne  voit  guère  de  rapport  entre  le 
paludisme  et  une  affection  oculaire  quelconque.  Les  conjonc- 
tivites subaiguës  diplobacillaires  sont  très  fréquentes.  Beau- 
coup de  cataractes  et  de  glaucomes  surtout  secondaires. 


MALADIES  DB  LA  GONJONGTIVB,    DB  LA  CORNÉE  ET  DB  LA  SGLitROTlQUB 


i)  Armaignao.  •—  La  régénération  de  la  comé«  à  la  suite  des  ulcères  infec- 
tieux étendus  de  cette  membrane  (Soc.  fr&nç,  d'ophiAlm.t  mai  1907). 

a)  Dehenne  et  Bailliart  —  Cinq  nouveaux  cas  de  conjonctivite  infectieuse 
de  Parinaud  (Soc.  frànç.  iTophialni.f  mai  1907). 

3)  Aoworth  Menzies  et  Jameson  (W.-E.).  —  Vaccination  de  la  cornée 
(Vaccination  of  the  comea  {Brit,  med,  Journalt  aô  janvier  1907,  p.  108). 

4)  Bailliart.  —  Un  cas  d*ophtaImie  blennorragiquc  considéré  comme  acci- 
dent du  travail  (Recueil  a' ophtalmolog ie ^  iuiWei  1906,  p.  4ii-i3). 

5)  Qpimsdale  (IIarolu).  —  De  Tadrénaline  dans  le  traitement  du  catarrhe 
printannier  (The  use  of  adrenalin  in  spring  catarrhe) fT/ie  Ophth&lmotcope, 
juillet  1906). 

6)  Dôhler  —  L'infection  vaccinale  de  l'œil  ;  un  nouveau  cas  d*infection  pri- 
maire de  la  cornée  par  le  vaccin  (Ueber  Vaccineinfection  des  Auges  und 
einen  neuen  Fall  von  prim&rer  Gornealinfection  mit  Vaccine)  (Thè$e  de 
Breslau,  1906}. 

7)  Van  Lint.  —  De  Tinutilité  et  des  dangers  de  la  recherche  du  réflexe 
cornéen  au  cours  de  la  chloroformisation  (I^  Policlinique,  f5  janvier 
1907). 

8)  Thielemann  (Rudolf).  —  L'effet  du  radium  sur  la  comonctive  traeho- 
mateuse  (Zur  Wirkungsweise  der  Radiumbeslrahlung  auf  die  trachomatose 
Bindehaut)  (Zeiischr,  fûr  Augenheilk.^  XIV,  559). 

9)  Oplandlni.  —  De  la  kératite  neuroparalytique  (Sulle  cheratite  neuropara- 
litiche)  (Riv,  venela  di  seienze  medtche^  Luglio  1906). 

10)  Stephenson  (Sidnby).  —  Note  clinique  sur  les  déchirures  de  la  mem- 
brane de  Descemet  (A  clinical  note  upon  clefts  in  Descemet  membrane) 
(Ophthalmoscope,  juin  1906). 

11)  Wehpil.  — >  Les  troubles  nodulaires  de  la  cornée ( G rœnouw)^  une  affec- 
tion tuberculeuse,  primaire,  isolée  et  chronique  des  couches  antérieures  de 

'  la  cornée  (Lupus  de  la  cornée)  (Die  Knotenfôrmige  HornhauttrCîbung 
(Grœnouw)  eine  primfire,  isolierte,  chronische  tuberkulose  Erkrankung 
der  vordem  Schictiten  der  Cornea  —  Lupus  corneae)  (Zeiisch,  f.  Au- 
genkeilk,,  XIII,  p.  3fta). 

la)  Bipoh-Hiraohfeld.  —  Recherches  cliniques  et  anatomiques  sur  Faction 
du  radium  sur  la  conjonctive  trachomateuse  (Klinische  und  anatomische 
Untersuchungen  uber  die  Wirkung  des  Radiums  auf  die  trachomatose 
Bindehaut)  (Kl.  Monàlibl.,  LXIII,  2,  p.  437). 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         2^5 

i3)  Bepnheimep.  —  Le  traitement  de  Pophtalmie  gonococcicnne  (Zur 
Behandlung  der  Gonoblennorrhoe)  (Kl.  Monatsbl.,  p.  253). 

14)  Behrman  (M.j.  —  Conjonctivite  phlyctënulaire  (Phlyctenular  conjuiic- 
tivitis)  (Lancet  Clinie,^  24  novembre  1906). 

i5)  Cropt  (B.-P.)  —  Trachome  (Trachoma)  (Boston  med.  sinti  siirtfica 
Journal,  6  octobre  1906).  f 

16)  Bergmann.  —  Opération  de  rectropion,  suite  de  bléphuiiLe  chrimigue 
(Die  operative  Behandlunç  des  durch  cnronische  Blephantia  enUlaiideni^ii 
Ectropiums)  (Thèse  de  Fribourcf  in  B.,  1906). 

i)  Armaignac  a  remarqué  que  Tintégrité  de  la  membrane  de 
Descemet  était  un  facteur  important  dans  la  guérison  des 
ulcères  cornéens  et  leur  réparation  ;  il  a  observé  des  cas  d  ul- 
cères étendus  qui  se  sont  réparés  par  la  formation  d'une  nou- 
velle cornée  transparente.  Dans  tous  ces  cas  la  membrant;  de 
Descemet  n'avait  pas  été  détruite  et  l'auteur  s'efforce  dans  le 
cours  du  traitement  de  la  laisser  toujours  intacte. 

L.    QRANDCLâlTEnT, 

2)  Dehenne  et  Bailliart  ont  eu  l'occasion  d'observer  cinq  cas 
de  conjonctivite  de  Parinaud.  Trois  fois  chez  des  enfants, 
deux  fois  chez  des  adultes.  Deux  des  malades  habitaient  des 
fermes,  un  autre  était  palefrenier.  L'adénopaibie  siégeait 
constamment  dans  la  région  parotidienne,  mais  n'aboutit 
qu'une  fois  à  la  suppuration.  Les  recherches  baciérioUïgiques 
ont  été  négatives.  l.  GRANiicï.ÊKE?fT. 

3)  On  a  publié  quelques  cas  d'inoculation  accidentelles  de  la 
conjonctive  par  le  vaccin,  mais  ceux  de  l'inoculation  ii  la 
cornée  sont  très  rares.  Le  27  février  igoS^Jameson  en  brisant 
un  tube  de  vaccin  Chaumier  fut  frappé  à  la  cornée  de  son  oçil 
droit  par  un  éclat  du  tube.  L'œil  fut  immédiatement  lavé  à 
grande  eau  et  resta  indemne  jusqu'au  4  niars  lorsqn'appa pu- 
rent de  légers  troubles  de  la  vue  dus  à  une  diplopie  momen- 
tanée ;  V=  6/6.  Le  lendemain,  il  y  eut  dans  le  segment  inféro- 
externe  de  la  cornée  une  desquamation  de  l'épithL'liiim  de  la 
grandeur  d'une  tête  d'épingle  ordinaire,  qui  s^accrut  pendant 
trois  jours  occupant  alors  un  quart  de  la  surface  cornéenne  ;  pas 
d'infiltration  du  tissu  cornéen  mais  injection  considi^rable  de  la 
conjonctive,  puis  chémosis  et  œdème  des  paupiores  qui  fut 
considérable  jusqu'au  i5  mars,  mais  diminua  graduellement 
après  cette  date.  Ce  n'est  que  le   aS  mars  que  répiUuMium 


266  REVUE  GÉNÉRALE 

commença  à  se  régénérer  lentement  pour  Gnir  par  recouvrir 
toute  la  surface  le  3o  mars;  la  surface  était  mate.  Malheureu- 
sement, la  guérison  fut  compromise  par  une  ulcération  secon- 
daire qui  se  développa  vers  le  20  avril  et  ne  guérit  .que  le 

10  mai;  le  malade  put  reprendre  ses  occupations  le  i3  juin. 
Pendant  toute  la  période  aiguë,  il  y  eut  des  douleurs  d'iritis, 
la  pupille  ne  se  dilatant  jamais  complètement  par  Tatropine 
mais,  il  n'y  eut  ni  exsudation,  ni  synéchiés;  la  vision  en  sep- 
tembre était  égale  à  6/36  et  en  décembre  à  6/ 18,  soit  un  tiers. 

11  s'agit,  en  somme,  dun  cas  assez  bénin,  car  dans  d'autres 
cas  (Aron,  The  Ophthalmoscope)  le  résultat  fut  un  leuconie 
permanent.  h.  dor. 

4)  Bailliart  rapporte  l'observation  d  un  malade  imprimeur, 
qui,  recevant  dans  Toeil  droit  quelques  gouttes  d'essence  et 
d^encre  d'imprimerie,  présente  trois  jours  après  une  ophtalmie 
gonococcique  de  cet  œil.  Le  sujet  ne  présente  aucune  trace 
d^écoulement  urétral. 

Malgré  Topinion  contraire  de  Baudry,  l'auteur  pense  avec 
Schmeichler  qu'on  peut  considérer  ces  accidents  comme  des 
accidents  du  travail,  à  condition  : 

i^  Que  le  traumatisme  ait  été  nettement  constaté; 

a^  Que  la  victime  ne  soit  pas  atteinte  d'un  écoulement 
blennorragique  ; 

3®  Que  Ton  puisse  remonter  l'origine  de  la  maladie  à 
l'accident.  h.  pbrbtz. 

5)  Grimsd&le  attire  l'attention  sur  l'action  de  l'adrénaline 
sur  les  végétations  du  catarrhe  printanier.  Il  rapporte  plu- 
sieurs cas  où  l'adrénaline  a  amélioré  considérablement  et 
même  guéri  complètement  le  catarrhe  printanier.  Chez  une 
fille  de  sept  ans  ayant  habité  l'Australie  et  qui  avait  été  traitée 
pour  des  granulations  du  tarse,  puis  comme  tuberculose,  et 
qui  n'avait  qu'un  catarrhe  printanier  à  localisation  tarsienne, 
l'adrénaline  a  guéri  complètement  ces  lésions  au  bout  de 
quelques  mois.  Six  mois  après  la  guérison,  aucune  récidive. 

J.    MAWA8. 

6)  Dôhler  donne  une  liste  détaillée  de  tous  les  travaux  sur 


MALADIES  Dl  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         267 

rinfection  expérimentale  de  la  cornée  par  le  vaccin  et  de  tous 
les  cas  accidentels  connus  chez  Thomme,  auxquels  il  ajoute 
une  nouvelle  observation  :  un  médecin,  en  cassant  un  tube  de 
vaccin,  reçut  quelques  éclats  de  verre  dans  Toeil;  cinq  jours 
plus  tard,  inflammation,  ulcère  de  la  cornée  et  perforation  de 
l'ulcère  ;  Toeil  dut  être  énucléé. 

L'auteur  donne  la  description  suivante  :  i®  Les  premières 
altérations  de  la  cornée,  à  en  juger  par  les  expériences  sur  les 
animaux,  sont  cliniquement  invisibles  ;  lorsque  celles-ci  appa- 
raissent^ il  s'agit  d'un  processus  déjà  assez  avancé  ;  2®  la  kéra- 
tite discoïde  (disciformis)  d'origine  vaccinale  présente  un  type 
particulier;  3®  la  rapidité  de  l'apparition  de  la  première  réac- 
tion visible  et  la  violence  des  symptômes  dépendent  de  la 
grandeur  de  la  blessure,  de  la  quantité  et  de  la  qualité  de 
l'agent  infectieux.  w.  stock. 

7)  Van  Lint  a  observé  une  malade  qui,  après  avoir  subi, 
deux  jours  auparavant,  une  intervention  chirurgicale,  sous  le 
chloroforme,  se  plaignit  d'une  photophobie  intense  et  de 
fortes  douleurs  à  l'œil  droit.  Cet  œil  présentait  une  ulcération 
cornéenne  s'étendant  aux  deux  tiers  de  la  surface  dé  la 
cornée.  Cette  ulcération  n'était  pas  due  à  une  goutte  de  chlo- 
roforme tombée  dans  Tœil,  mais  elle  résultait  de  ce  que  le 
chloroformisateur  avait  recherché  le  réflexe  oculo-palpébral 
avec  trop  d^insistance  et  au  point  d'endommager  l'épithélium 
de  la  cornée. 

A  propos  de  cette  observation,  Tauteur  met  en  garde  contre 
la  recherche  du  réflexe  cornéen  en  général,  qu'il  croit  non 
seulement  dangereuse,  mais  inutile. 

Inutile,  parce  que  le  réflexe  oculo-palpébral  est  loin  de 
constituer  un  critérium  absolu  d  anesthésie  générale  :  il  peut 
persister  avec  une  insensibilité  et  une  résolution  musculaire 
complètes,  de  même  que  sa  disparition  n'empêche  pas  parfois 
le  malade  de  réagir  sous  le  premier  coup  de  bistouri. 

Dangereuse,  parce  que  les  attouchements  répétés  de  la 
cornée  peuvent  écorcher  Tépithélium,  ouvrir  une  large  porte 
d'entrée  aux  infections  multiples,  déterminer  des  ulcères  cor- 
néens  et  amener  des  sphacèles  de  la  cornée  entière  (Coppez). 

L'épithélium  de  la  cornée,  dit  l'auteur,  cède  d'autant  plus 


268  REVUE  GÉNÉIVALE 

facilement  aux  pressions  qu'on  lui  fait  subir,  et  Tinfection, 
qu'elle  vienne  des  culs-de-sac  conjonctivaux  ou  des  doigts 
du  chloroformisateur,  s*installe  d'autant  plus  vite  que  les 
opérés  sont  affaiblis  par  une  maladie  de  long^ie  durée,  une 
anesthésie  prolongée  ou  une  hémorragie  abondante.  On  peut 
donc  dire  qu'il  importe  à  celui  qui  donne  le  chloroforme  de 
surveiller  ses  mains  et  de  ne  pas  oublier  que  si  elles  sont  très 
utiles,  indispensables  même,  elles  peuvent  aussi  être  nui« 
sibles.  G.  D. 

8)  Thielemann  a  essayé  le  radium  sur  six  cas  certains  de 
granulose.  Il  se  servait  de  2  milligrammes  du  sel  de  bromure 
enfermé  dans  un  tube  de  verre.  L'œil  lui-même  était  protégé 
par  une  coque  de  verre  contenant  beaucoup  de  plomb.  La 
durée  de  la  séance  était  de  cinq  à  dix  minutes  pour  chaque 
paupière.  Parmi  les  malades,  on  choisit  ceux  dont  les  folli- 
cules trachomateux  étaient  solides  et  bien  circonscrits,  car 
c'est  sur  les  jeunes  follicules  que  le  radium  a  le  plus  d'in- 
fluence. Après  huit  jours,  on  remarqua  dans  4  cas  une  dispa- 
rition de  follicules  sur  une  zone  restreinte  de  la  paupière  infé- 
rieure, puis,  après  quinze  jours,  les  follicules  de  la  paupière 
supérieure  diminuèrent  de  grosseur.  Après  trente  et  un  jours, 
on  ne  distinguait  plus  une  seule  granulation.  A  leur  place,  on 
ne  trouvait  plus  que  quelques  plis  durs  et  infiltrés.  Au 
microscope,  on  reconnut  une  métamorphose  régressive  com- 
plète des  grains,  et  de  plus,  une  irré^larité  surprenante  dans 
la  grosseur  et  la  position  des  couches  épithéliales. 

B.    RBDSLOB. 

9)  Pour  Orlandini^  les  cas  cliniques  décrits  peuvent  être 
classés  et  résumés  dans  les  formes  principales  suivantes  : 

1°  Les  altérations  de  la  sensibilité  de  la  cornée  sont  cau- 
sées par  une  lésion  locale  (traumatisme;  agissant  probable- 
ment par  lésion  des  terminaisons  des  nerfs  ciliaires)  ; 

2^  Les  altérations  de  la  sensibilité  et  de  la  nutrition  de  la 
cornée  dépendent  de  la  lésion  d'une  branche  du  trijumeau 
dans  l'orbite  (tumeur  ou  processus  inflammatoire)  ; 

i^  Cas  d'altération  de  la  sensibilité  de  la  conjonctive  et  de 
la  cornée  liés  à  aucune  altération  de  nutrition  de  cette  mem- 


Maladies  de  la  coNioNCfivE,  de  la  cornée,  Etc.      269 

brane  ;  il  est  difficile  dans  ces  cas  de  localiser  la  lésion  ;  dans 
un  cas,  il  s'agissaiVprobablement  d  un  néoplasme  comprimant 
directement  le  ganglion  de  Gasser  ; 

4**  Altération  de  la  sensibilité  de  la  cornée  liée  à  un  zona 
ophtalmique.  L^auteur  insiste  sur  ce  fait  que  Ton  peut  avoir 
soit  des  lésions  superficielles  (vésicules),  soit  une  kératite 
parenchynlateuse.  l.  oRANDCLÂMsirr. 

lo)  Stephenson  a  observé  deux  cas  de  fissures  multiples  de 
la  membrane  de  Descemet.  Décrites  par  Haab,  Reis,  Axenfeld 
et  Seefelder  dans  le  buphtalmos,  par  Axenfeld,  dans  le  kéra- 
tocône,  par  de  Gama  Pinto,  Wintersteiner  dans  certaines 
tumeurs  intra*oculaires,  ces  fissures  se  produisent  lorsque  le 
globe  oculaire  est  soumis  à  une  forte  distension.  Stephenson 
a  observé  ces  fentes  chez  une  jeûne  fille  atteinte  d^astigma- 
tisme  myopique  considérable,  et  chez  une  enfant  âgée  de  six 
mois,  atteinte  de  buphtalmos. 

La  première  malade  avait  une  douzaine  de  ces  déhiscences 
de  couleur  grisâtre,  à  contour  plus  ou  moins  obliques,  ayaiit 
tous  à  peu  près  la  même  direction .  Réfraction  sous  Tatropine 
—  io,5o  D  sph,  avec  —  i2,5o  D,  cyl.  axe  io5  degrés. 

Ces  altérations  n'existaient  que  du  côté  droit.  L'œil  gauche 
qui  avait  V  =  6/^4  avec  1,26  D  sph  et  1,75,  cyl.  1 15  degrés, 
n^avait  aucune  fissure. 

La  seconde  malade,  un  enfant  âgée  de  six  mois,  est  atteinte 
de  buphtalmos  et  de  syphilis  héréditaire,  elle  avait  aux  deux 
yeux,  sur  la  membrane  de  Descemet,  quelques  fissures  res- 
semblant à  des  segments  de  cercle.  j.  mawas, 

1 1)  Cest  l'exposition  de  deux  cas  d'affections  de  la  cornée, 
observées  chez  deux  frères,  que  nous  donné  le  travail  de 
Wehrli.  Il  s'agit  là  d'un  processus  s'attaquant  spécialement 
aux  parties  centrales  et  superficielles  de  la  cornée.  Les  couches 
atteintes  ne  sont  pas  vascularisées.  L'affection  même  se 
manifeste  par  des  soulèvements  isolés  de  l'épithélium  au- 
dessus  de  taies  assez  grandes.  Autour  deis  grandes  taies  en 
sont  groupées  d'autres,  plus  petites.  La  maladie  évolue  très 
lentement,  sans  poussées  aiguës,  elle  se  rencontre  plusieurs 
fois  dans  la  même  famille  et  débute  aux  environs  de  quinze 


270  REVUE  GÉNÉRALE 

ans.  Ces  troubles  cornéens,  décrits  déjà  par  Groènouw  et  Fuchs 
accusent  une  certaine  ressemblance  arec  ceux  des  kératites  à 
grillage.  L'examen  anatomique  démpntre  une  augmentation 
de  cellules  et  la  métamorphose  régressive  des  tissus  formés 
par  cette  prolifération.  On  y  trouve  également  des  cellules 
géantes  ainsi  que  des  bacilles  acido-résistants.  La  tuber- 
culose ou  la  syphilis  peuvent  seules  produire  de  semblables 
altérations. 

Après  nous  avoir  donné  un  aperçu  général,  presque  trop 
détaillé,  de  Tanatomie  pathologique  du  tubercule,  l'auteur 
nous  rend  attentif  sur  la  singulière  analogie  qui  existe  entre 
le  lupus  facial  et  l'affection  corhéenne  observée.  L'origine 
tuberculeuse  en  est  assez  probable  si  Ton  se  rappelle  que  les 
deux  jeunes  gens  ont  souffert  d'affections  .tuberculeuses 
d'autres  organes  et  que  la  tuberculose  a  déjà  fait  des  ravages 
dans  leur  famille. 

Si  l'affection  évolue  lentement,  c'est  d'après  Wehrli,  parce 
que  les  bacilles  sont  exposés,  grâce  à  leur  siège  dans  la 
cornée,  à  une  lumière  intense  qui  diminue  leur  virulence. 
Comme  thérapeutique,  l'auteur  conseille  le  traitement  général 
antituberculeux,  un  séjour  à  la  montagne  dans  des  endroits 
bien  ensoleillés;  de  plus,  la  créosote  et  la  tuberculine.  Comme 
traitement  local,  on  emploiera  des  pommades  àTiodoSormé  et 
l'on  grattera  les  opacités.  b.  rbdslob. 


1 2)  Le  radium  est,  d'après  les  recherches  de  Bitch-Hirsch- 
feld  qui  portent  sur  dix  cas  de  trachome  typique,  capable  de 
provoquer  assez  rapidement  uiie  régression  des  follicules. 
Toutefois,  l'effet  n'est  que  passager  car  déjà,  au  bout  de 
quelques  semaines,  on  voit  apparaître  de  nouveaux  follicules 
sur  les  places  exposées  à  l'action  du  radium.  On  ne  peut  donc 
pas  parler  de  guérison,  et  cette  nouvelle  méthode  ne  présente 
aucun  avantage  sur  les  anciens  traitements  connus. 

Les  modifications  histologiques  que  le  follicule  subit  sous 
l'influence  du  radium  correspondent  exactement  aux  méta- 
morphoses régressives  que  Heinecke  a  observées  dans  la  rate, 
le  foie,  les  plaques  de  Peyer  et  les  ganglions  lymphatiques  de 
ses  animaux  d'expériences.  krukbnbbro. 


MALADIES  DE  L'IRCS,  DE  LA  CBOROIDE,  ETC.  271 

i3)  Bernheimer  recommande  pour  l'ophtalmie  purulente 
des  nouveau-nés  et  des  adultes  le  traitement  à  Tairol  au  lieu 
de  nitrate  d'argent.  Lorsque  Ton  met  trois  à  quatre  fois  par 
jour  une  quantité  assez  considérable  de  la  poudre  dans  le  sac 
conjonctival,  elle  forme  avec  le  liquide  des  larmes  une  masse 
pâteuse,  homogène  laquelle  arrivant  en  contact  direct  avec 
tous  les  points  de  la  conjonctive  agit  comme  désinfectant, 
grâce  à  riode  mis  en  liberté.  Les  résultats  obtenus  par 
Bernheimer  dans  soixante-trois  cas  sont  très  satisfaisants 
tant  au  point  de  vue  de  la  guérison  définitive  que  de  la  durée 
de  la  maladie.  Il  faut  naturellement,  comme  dans  toutes  les 
autres  méthodes  de  traitement,  provoquer  Técoulement  com- 
plet du  pus  par  des  lavages  non  irritants.         irukbnbbro. 


MALADIES   DE  L*IR1B,    DB   LA   CHOROÏDE   ET   DU    CORPS   GILIAIRE 
GLAUCOME,   AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 


i)  Lagrange.  —  Traitement  du  glaucome  chronique  par  Tiridectomie  et  la 
sclérectomie  combinées  (Soc.  franc,  d'opthalmologie,  mai  1907). 

a)  Michel.  —  Tumeur  mëtastalique  de  la  choroïde  dans  un  cas  supposé 
suspect  de  maladie  de  Hodçkins  (Mctastatiche  Aderhautgeschwulst  bei 
vermutlicherHodgkinscher  Krankheit)  (Zeitsch.f.Augenheihk,^  XIV,  p,  4ao) . 

3}  Axenfeld.  —  Iridotomie  précornéale  (Praecomcale  Iridotomia)  (KL  Mo- 
naitsbl.,  XLIV,  p.  56,  1906). 

4)  L.e  Roux.  —  Corps  étrangers  intra-oculaires  et  ophtalmie  sympathique 
(Année  médicale  de  Caen^  janvier  1907). 

1)  Laff range.  Quelle  que  soit  la  pathogénie  du  glaucome,  il 
est  certain  que  cette  affection  consiste  dans  une  hypertension 
du  globe  oculaire  et  il  est  incontestable  qu'en  ouvrant  large- 
ment les  voies  d'excrétion  on  peut  remédier  à  cette  hyper- 
tension et  par  conséquent  guérir  lé  glaucome  dans  toute  la 
mesure  où  il  peut  être  guéri  par  une  intervention  chirurgicale. 
La  seule  manière  d'obtenir,  sans  aucun  danger  une  véritable 
cicatrice  filtrante,  consiste  à  pratiquer,  selon  notre  procédé, 
une  iridectomie  et  ime  sclérotomie  combinées.  Cette  opération 
crée  une  fistulette  sous-conjonctivale  qui  permet  aux  liquides 


Zlt  iVËVUË  GÉNÉRALE 

intra-oculaires  de  passer  sous  la  conjonctive  et  de  s'y  résorber. 
Les  résultats  que  nous  avons  obtenus  par  ce  traitement  nou- 
veau du  glaucome  chronique  sont  incomparablement  supé-< 
rieurs  à  tous  ceux  que  donnent  les  autres  médications,  quelles 
qu'elles  soient. 

Nous  avons  fait  connaître  maintenant  le  résultat  de  vingt-» 
sept  opérations? 

Ils  se  résument  ainsi  :  4  f^^its  non  suivis;  sur  les 
3  autres,  2  cas  sans  autre  résultat;  dans  ceà  cas  nous 
n^avons  pas  obtenu  la  cicatrice  filtrante,  parce  que  nous  avons 
agi  trop  timidement  ;  ces  nialades  n'ont  pas  tiré  bénéfice  de 
Tinter vention,  et  cependant  nous  avions  fait  Tiridectomie; 
n'est-ce  pas  la  preuve  que  Tiridectomie  ne  suffit  pas. 

Restent  ao  faits  heureux  ;  douze  fois  Tacuité  visuelle  a 
notablement  augmenté  ;  8  fois  elle  s'est  maintenue  ;  ce 
n'est  là  sans  doute  qu'un  commencement  de  statistique; 
mais  de  pareils  résultats,  quand  il  s'agit  de  glaucome  chro- 
nique, sont  de  nature  à  nous  encourager  et  à  nous  confirmer 
dans  la  pensée  que  nous  obtenons  bien,  sans  enclavement 
irien,  sans  aucun  inconvénient  la  cicatrice  filtrante  depuis  si 
longtemps  désirée.  l'autbur. 

a)  Michel,  dans  son  travail,  nous  rapporte  une  observation 
qui  est  bien  intéressante  au  point  de  vue  du  diagnostic  clini- 
que. Il  s'agit  d'un  homme  de  quarante-deux  ans  qui  souffrait 
de  crises  gastriques  et  de  bronchites  à  crachats  sanglants. 
Comme  quelques  mois  plus  tard  on  vit  se  développer  des 
tumeurs  des  ganglions  lymphatiques  supra-claviculaires,  spé- 
cialement du  côté  droit,  on  diagnostiqua  à  maintes  reprises 
une  pseudo-leucémie  ou  maladie  de  Hodgkin.  Aux  rayons  X, 
on  distingua  nettement  un  néoplasme  dans  la  région  du 
médias  tin,  tumeur  qui  ne  manqua  pas  de  produire  dans  la 
suite  des  attaques  d'asthme  très  gênantes.  Un  an  et  demi 
après  l'apparition  des  tumeurs,  le  malade  fut  subitement 
atteint  de  troubles  de  la  vision  de  Tœil  droit,  accompagnés  de 
fortes  douleurs  et  d'exophtalmie.  L'ophtalmoscope  dévoila  la 
présence  d'une  tumeur  de  la  choroïde,  et  l'œil  droit  fut  énu- 
cléé.  L'examen  microscopique  démontra  qu'il  s'agissait  d'un 
cancer  à  lobules  de  structure  glandulaire.  Dès  lors,  le  diagnos'» 


llALADIES  DE  LA  RtTllfE,  DU  KERl'  OPtlQtiE,  ETC.  2?3 

tic  de  pseudoleucémie  ou  de  sarcome  du  médiastin  avec 
métastase  dans  les  ganglions  lymphatiques  supraclavicu- 
laires  ne  pouvait  subsister.  k.  rbdslob. 

3)  Axenfeld  recommandera  après  l'exemple  deSchôler,  Tiri- 
dotomie  précornéare  au  lieu  de  Tiridectomie  optique.  La 
technique  est  très  simple  :  après  la  section  de  la  cornée  qui 
doit  être  périphérique  pour  éviter  l'astigmatisme  irrégulier,  on 
provoque  un  prolapsus  de  Tiris  en  pressant  sur  Tœil  avec  la 
pincette  à  fixation  tandis  que,  en  même  temps,  on  comprime 
avec  un  stylet  le  côté  périphérique  de  Tincision.  On  sectionne 
alors  l'iris  avec  les  ciseaux  de  Wecker,  puis  on  refoule  à  Tinté- 
rieur  les  deux  angles  de  lïris  ;  la  fente  de  Tincision  est  d'abord 
à  peine  visible,  mais  elle  s'écarte  dès  que  la  chambre  anté- 
rieure est  reformée.  L*effet  optique,  que  Von  peut  dans  quelques 
cas  augmenter  par  l'usage  de  myotique,  est  meilleur  qu'après 
l'iridectomie  qui  est  souvent  difficile  à  doser  exactement.  La 
seule  contre-indication  est  le  ramollissement  du  corps  vitré  ou 
une  luxation  du  cristallin.  krukbiyubro. 


maladibs  de  la  retins,  du  nbbf  optique  et  dbs  centres  nerveux 
(akblyopie  et  ahaurose,  dyschromatopsib) 


i)  ParisottL  (O.)—  Gonsidéralioni  sur  Tamblyopie  toxique  (Soc*  franç.d'oph- 
lalmologie,  mai  1907). 

a)  Ohevalier.  --  Névrite  opliaue  post-rubéolique  bilatérale.  Atrophie  papil- 
laire  f5oc.  franc,  d* ophtalmologie,  mai  1907). 

3)  Suiser.  —  Hémorragie  conjonctivale  spontanée  grave.  Diathèse  hémor- 
ragique héréditaire  dinérentc  de  Thémophilie  (Soc.  franc,  d'ophtalmologie^ 
mai  1907). 

4)  Babitlski  et  Ohalilous  (I).  —  Résultats  thérapeutiques  de  la  ponction 
lombaire  dans  les  névrites  optiques  d'origine  iatra-crânicnne  ^Soc.  franc, 
d'ophtalmologie,  mai  1907). 

5)  Qalezowsfci  (Jean).  —  Atrophie  optique  consécutive  à  une  phlegmasic 
du  sac  lacrymal  (Soc.  d*opht.  de  Paris,  9  janvier  1906). 

0)  Valude.  —  Choriorétinito  maculaire  double  congénitale  (Société  d'opht. 
de  Paris  y  6  février  1906). 

7;  Stephenaon  (Sydney).  —  Sur  une  forme  d'amblyopie  chcx  le?  jeunes  en- 
fants, d*origine  syphilitique  (On  a  form  of  amblyopia  in  young  childrcn 
conséquent  upon  inherited  syphilis)  (The  Ophthalmoicope,  septembre  1906). 

8)  Doyne  (R.-W.).  —  Un  cas  de  rétinite  circinée  (A  case  of  retinitis  circi- 
nai^  (The  Ophthalmoscope,  }ui\let  1906). 

18 


274  I^EVUe  GÉNÉRALE 

g)  Porot.  *  Cécité  occipitale.  Hémianopsie  hippocampique  directe.  Ataxic 
cérébelleuse  (Lyon  médical^  aS  décembre  igo5}. 

10)  Qompertz  (Richard).  ~  Note  sur  un  cas  de  rétinite  albuminurique  res- 
semblant ù  une  névrite  optique  (Note  upon  a  case  of  albuminurie  retinilis 
simulating  optic  ncuritis)  (Tne  Ophthalmoscope,  juillet  1906). 

11)  Vogt.  —  L^état  actuel  de  nos  connaissances  sur  Tamblyopie  alcoolique 
■et  nicotinique  (Der  gegenwSrtige  S(and  dcr  Lchre  von  der  Alkohol-und 
Tabakamblyopie)  (Thèse  de  Giessen,  1906). 

12)  Mu  lier.  —  L'amblyopic  congénitale  (Ueber  congénitale  Amblyopie) 
(Thèse  de  Halle,  1^).  *,■.., 

i3)  Valois.  —  Ingections  intraorbitaircs  dans  un  cas  d'ophtalmie  sympathiquç 
(Le  Centre  médical^  l'^mai  1907). 

i)  En  1898,  Parisotti  fait  à  cette  même  Société  une  commu- 
nication ayant  le  même  titre,  il  avait  en  ce  moment-là  porté 
son  attention  sur  200  malades  atteints  d'amblyopie  toxique 
et  avait  été  frappé  par  le  fait  que  presque  tous  ces  malades 
étaient  hypermétropes. 

Le  fait  serait  aisément  expliqué  si  on  pouvait  démontrer  les 
relations  nerveuses  entre  Tappareil  de  1* accommodation  et  les 
fibres  maculaires  du  nerf  optique,  ou  la  partie  centrale  de  la 
rétine,  relations  qui  pourraient  être  neuroniques  ou  autres. 
«  Ayant  fait  une  longue  étude  sur  des  neuro-et  psychopathes, 
je  fus  frappé  de  la  prédominance  de  l'hypermétropie  chez  ces 
espèces  d'infirmes.  Il  me  sembla  qu'on  pourrait  dire  que 
rhypermétropie  est  la  réfraction  des  neuropathes  et  des 
psychopathes.  »  L'hypothèse  que  les  personnes  atteintes 
d'amblyopie  toxique  fussent  des  neuropathes  et  des  psycho- 
pathes et,  par  le  fait  même,  des  hypermétropes  était  posée.  Il 
n'était  dès  lors  pas  étonnant  que  des  poisons,  qui  atteignent 
de  préférence  le  système  nerveux  et  qui  doivent  le  frapper 
d'autant  plus  facilement  que  ce  système  est  plus  faible,  eussent 
avant  tout  et  même  exclusivement  une  action  sur  des  parties 
qui  doivent  être  des  plus  délicates. 

Il  constatait  donc  un  fait  clinique  et  avançait  une  hypothèse 
pour  l'expliquer. 

Depuis  lors  il  n'a  pas  manqué  de  porter  son  attention  sur 
la  réfraction  de  tous  les  malades  atteints  d'amblyopie  toxique. 
La  constatation  clinique  a  confirmé  ce  qu'il  avait  constaté 
chez  les  200  premiers  malades,  il  n'a  trouvé  la  myopie  que 
comme  exception  tout  à  fait  rare,  toujours  d'un  faible  degré, 
et  ces  myopes,  qui  ont  présenté  le  scotome  central  par  intoxi- 
cation  alcoolique  ou  tabagique,   avaient  toujours   pris   des 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  HERF  OPTIQUE  ETC.  275 

quantités  énormes  de  ces  poisons,  et  quelques-uns  étaient 
aussi  syphilitiques.  Il  y  avait  donc  association  de  causes.  Cette 
exception  rare  de  myopes  oblige  à  penser  que  l'hypermétropie 
n'est  pas  la  condition  essentielle  pour  la  production  du  sco- 
tome  central  par  empoisonnement,  mais  qu'elle  établit  une 
condition  favorable,  qu'elle  rend  plus  vulnérables  les  fibres 
maculaires  du  nerf  optique  ou  la  portion  maculaire  de  la  rétine. 

C'est  un  petit  pas  en  avant  dans  la  constatation  clinique. 
Un  pas  encore  plus  considérable  est  le  fait  qu'Albert  Terson, 
à  pu  se  convaincre  lui  aussi  de  la  fréquence  de  l'hypermétropie 
chez  les  personnes,  qui  se  présentent  atteintes  d'àmplyopie 
toxique. 

A-t-on  fait  un  pas  en  avant  aussi  danjs  l'explication  du  fait? 
Aucun. 

Parisotti  tient  à  dire,  que  quand  il  a  parlé  d'hypermétropie 
chez  ces  malades,  il  n'a  fait  mention  que  de  l'hypermétropie 
objectivement  constatée,  et  non  de  l'hypermétropie  seulement 
apparente,  qu'on  pourrait  diagnostiquer,  si  on  s'en  tenait  au 
fait  du  quelque  peu  d'amélioration,  que  ces  malades  peuvent 
ressentir  du  port  d'un  verre  convexe  léger. 

A-t-on  affaire  à  deux  effets  de  la  même  cause,  qui  serait  la 
neuropathie?  Est-ce  que  les  hypermétropes,  parle  fait  qu'ils 
seraient  des  neuropathes,  se  laisseraient  plus  facilement  aller 
à  l'abus  de  l'alcool  et  du  tabac  ? 

On  a  parlé  de  la  fréquence  non  de  la  paralysie,  mais  de  la 
parésie  de  l'accommodation  chez  les  diabétiques.  Ceux,  qui 
ont  affirmé  ce  fait  n'auraient-ils  pas  par  hasard  pris  pour 
parésie  de  l'accommodation  une  légère  hypermétropie,  faute 
d'examen  objectif  scrupuleux?  C'est  possible.  On  aurait  là 
encore  une  foule  de  faits  à  prouver  que  les  personnes,  chez 
lesquelles  plus  facilement  à  lieu  le  scotome  central  par  intoxi- 
cation, et  les  diabétiques  sont  bien  du  nombre,  sont  le  plus 
souvent  des  hypermétropes.  l'autbur. 

2)  Chevalier  rapporte  l'observation  d'une  fillette  qui 
éprouva,  à  la  suite  d'une  rougeole,  une  baisse  progressive  de 
l'acuité  visuelle.  Cinq  ans  après,  la  vision  n'est  plus  que  de 
2/50  et  les  deux  pupilles  sont  blanches.  Il  croit  à  l'auto- 
intoxication.  l.  orandglbmbnt. 


^Ô  REVUE   GÈIfÉRALfe 

3)  Sulzer  rapporte  Thistoire  d'une  malade  de  soixante  ans  qui 
eut  à  plusieurs  reprises  des  hémorragies  sous-conjonctivales 
abondantes.  Elle  avait  eu  antérieurement  des  hémorragies 
sous-cutanées  fréquentes.  La  mère  et  la  sœur  de  la  malade 
sont  mortes  après  avoir  eu  pendant  plusieurs  années  des 
hémorragies  abondantes  de  toutes  les  muqueuses.  L'auteur 
croit  à  une  diathèse  hémorragique  héréditaire  différente  de 

rhémophilie.  l.  onAfrDCLéxBirr'. 


4)  Babinski  et  Chaillous  rapportent  les  observations  de  huit 
malades  atteints  de  névrites  optiques  d'origine  intra-crànienne^ 
chez  lesquels  ils  ont  pratiqué  la  ponction  lombaire.  Dans  un 
cas,  la  névrite  optique  était  consécutive  à  un  traumatisme 
crânien.  Cinq  autres  observations  se  rapportent  à  des  ménin- 
gites, dont  une  seule  avait  eu  la  syphilis  pour  cause.  Chez 
deux  malades  dont  Tacuité  visuelle  était  fort  réduitç,  la  ponc- 
tion lombaire  fut  immédiatement  suivie  d'une  diminution  très 
marquée  des  troubles  visuels.  Quant  à  Tœdème  des  papilles, 
il  diminue  ou  disparaît  dans  les  jours  qui  suivent  l'évacuation 
du  liquide  céphalo-rachidien.  Chez  un  enfant  atteint  d'hydro- 
céphalie, il  fut  pratiqué  quatre  ponctions  lombaires;  chez  un 
adulte,  atteint  de  lésion  cérébrale,  il  en  fut  pratiqué  sept  ou 
huit.  Dans  ces  deux  cas,  l'état  des 'papilles  resta  stationnaire. 
La  ponction  lombaire  doit  donc  être  considérée  comme  une 
méthode  de  traitement  curatif  des  névrites  optiques  quand 
elles  ne  sont  pas  consécutives  à  une  tumeur  intra-crânienne. 
Dans  ce  dernier  cas,  la  ponction  lombaire  ne  peut  être  que 
palliative.  L'évacuation  du  liquide  céphalo-rachidien  devra 
être  pratiquée  avec  prudence,  surtout  quand  les  symptômes  de 
compression  seront  très  marqués. 

ÂUBLNEAU  rapporte  deux  cas  dans  lesquels  on  a  pratiqué 
la  crâniectomie  avec  une  amélioration  sensible. 

Don  (L.)  rapporte  le  cas  d'une  fillette  de  quatorze,  ans  chez 
laquelle  un  double  œdème  papillaire  fut  guéri  par  une  seule 
ponction  lombaire.  Mais  dans  de  nombreux  autres  cas  la  ponc- 
tion lombaire  fut  insuffisante  et  on  fut  obligé  de  faire  la  crâ- 
niectomie qui  fut  beaucoup  plus  efficace. 

A.XENPELD  croit  la  ponction  lombaire  dangereuse  dans  le 


MALADIES  DE  LA  RÉTIHE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  277 

cas  de  tumeur  et  conseille  de  s*en  abstenir  lorsqu'on  est  en 
droit  de  supposer  un  néoplasme. 

Terson  (A)  rapporte  un  cas  de  mort  après  ponction  lombaire 
dans  un  cas  de  tumeur  cérébrale. 

Dupdy-Ddtemps  :tous  les  cas  ne  sont  pas  semblables;  dans 
les  méningites  il  faut  faire  la  décompression  par  ponction 
lombaire,  mais  dans  les  tumeurs  cérébrales,  où  il  s'agit  d'une 
compression  permanente,  il  faut  une  décompression  permanente 
que  peut  seule  donner  la  crâniectomie.         l.  oAAifDCLBxiufT. 

5)  Galezowski  rapporte  l'observation  d'une  femme  de  trente- 
six  ans  qui,  à  la  suite  d'accidents  inflammatoires  au  niveau 
principalement  du  sac  lacrymal  droit  et  qui  s'étendirent  aux 
paupières  droites  et  un  peu  aux  paupières  gauches,  eut  un 
phlegmon  de  l'orbite  et  consécutivement  une  atrophie  optique 
à  droite.  Galezowski  pense  qu'il  s'est  agi  d'une  dacryocystite. 
L'atrophie  optique  serait  elle-même  consécutive  à  une  névrite 
infectieuse.  pàcbin. 

6)  Valude  a  observé  chez  un  homme  de  trente-cinq  ans  une 
chorio-rétinite  maculaire  qui  a  débuté  vers  l'âge  de  seize  ans 
pour  progresser  jusqu'à  trente  ans.  La  lésion  apparaît  sous 
l'aspect  d'une  tache  arrondie  grisâtre,  à  bord  effacés,  avec 
amas  pigmentaires  irréguliers  dont  certains  rappellent  la  réti- 
nite  pigmentaire.  Scotome  absolu.  Pas  d*héméralopie,  ni  de 
dyschromatopsie.  Cette  affection  se  rapproche  par  certains 
points  de  la  rétinite  pigmentaire,  si  elle  s'en  éloigne  par 
d'autres.  pécHm. 

7)  Stephenson,  en  rapportant  six  cas  d'amblyopie  observés 
chez  des  jeunes  enfants,  âgés  de  deux  mois  à  deux  ans  et  demi, 
insiste  sur  le  rôle  de  la  syphilis  héréditaire,  dans  la  produc- 
tion de  ces  amblyopies,  et  de  leur  amélioration,  voire  même  de 
leur  guérison  par  le  traitement  spécifique.  Les  amblyopies 
des  jeunes  enfants  sont  généralement  causées  par  des  troubles 
soit  du  cMé  du  cerveau,  soit  des  autres  parties  du  système 
nerveux.  Stephenson  démontre  que  la  syphilis  joue  un  rôle 
important  dans  la  production  de  ces  amblyopies.  Chez  les  six 
petits  malades  soignés  par  lui,  l'auteur  a  constaté  toujours  du 


278  REVUe  GÉNÉRALE 

trouble  du  vitré  surtout  dans  sa  partie  antérieure;  dans 
certains  cas  de  la  choroïdite,  de  la  rétinite,  une  fois,  une  papille 
décolorée,  blanc-grisâtre.  Lorsqu'on  observe  chez  un  petit 
enfant  une  hyalite  ou  du  trouble  du  vitré,  on  doit  penser  à  la 
syphilis  héréditaire.  j.  mawas. 

8)  Doyne  a  observé,  chez  un  homme  âgé  de  soixante  ans, 
une  rétinite  circinée.  Début  par  un  trouble  léger  de  la  vue, 
brusquement  survenu,  et  suivi  quatre  jours  après  par  un 
abaissement  considérable  de  la  vision.  A  ce  moment,  l'examen 
ophtalmoscopique  permet  de  constater  des  hémorragies  dans 
la  région  maculaire  gauche.  V=i/io.  L'œil  droit  est  nor- 
mal. Pas  de  maladie  des  organes.  Deux  mois  après,  en  sep- 
tembre 1904,  on  constate  que  les  hémorragies  augmentent, 
quelques-unes  présentent  des  signes  de  dégénérescence.  En 
avril  1905,  la  macula  est  œdématiée,  avec  quelques  petites 
nouvelles  hémorragies,  deux  petits  points.  Deux  mois  après, 
rétinite  circinée  typique,  qui  commence  à  disparaître  au  mois 
de  juillet  et  qui  disparait,  en  laissant  seulement  quelques  pla- 
cards blancs,  en  janvier  1906.  La  vision  centrale  est  complète- 
ment abolie.  Doyne,  pense,  avec  Gunn  et  d'autres  auteurs, 
que  la  rétinite  circinée  n'est  pas  directement  causée  par 
des  hémorragies,  mais  bien  par  des  modifications  profondes, 
survenues  à  la  suite  de  ces  hémorragies,  dans  les  membranes 
internes  du  globe.  j.  mawas. 

9)  Porot  rapporte  l'observation  d'un  malade  avec  vériûca- 
tion  anatomique  et  chez  lequel  on  put  étudier  : 

I  ®  Une  cécité  en  rapport  avec  un  double  ramollissement 
occipital  ;  2®  Une  hémianosmie  directe  par  destruction  de 
l'hippocampe;  3*  Un  état  ataxique  en  rapport  avec  des 
ramollissements  symétriques  du  cervelet. 

Ce  malade  avait  présenté  une  hémianopsie  nasale  gauche 
suivie  de  cécité  et  accompagnée  de  plusieurs  ictus.  Il  entre  à 
l'hôpital  un  an  après  le  début  de  tous  ces  accidents  en  pré- 
sentant le  faciès  d'un  pseudo-bulbaire.  Il  a  de  la  dysenterie 
et  une  ataxie  considérable  pour  tous  les  membres.  Les  pupilles 
sont  dilatées,  à  peu  près  égales,  et  réagissant  faiblement  à  la 
lumière.  V  =  q. 


MALADIES  DU  CRISTALLIN  ET  DU  CORPS  VITRÉ  279 

L'autopsie  montre  un  foyer  de  ramollissement  sur  chaque 
lobe  occipital  et  des  ramollissements  symétriques  de  la  face 
supérieure  du  cervelet. 

Cette  observation  extrêmement  intéressante  s'ajoute  aux 
cas  publiés  par  Bouveret,  Chauffard,  Violet.  Comme  dans  la 
majorité  des  cas,  la  cécité  s*est  faite  en  deux  temps.  Les  pièces 
anatomiques  dont  la  description  est  maintenant  faite  mon- 
trent que  le  malade  a  dû  réaliser  sa  cécité  par  une  hémianop- 
sie  sous-corticale  d'abord  et  une  corticale  ensuite. 

L'hémianosmie  siégeant  du  même  côté  que  la  lésion  hyppo 
campique  vient  à  l'appui  de  l'opinion  de  Collet  qui  soutint,  au 
Congrès  de  Laryngologie  en  1898,  le  rapport  direct  de  lésion 
à  symptôme  pour  l'olfaction. 

Quant  à  la  coexistence  des  ramollissements  cérébraux  avec 
les  ramollissements  occipitaux,  le  fait  est  aisé  à  expliquer  si 
Ton  se  souvient  du  voisinage  d'émergence  au  niveau  du  tronc 
basilaire  des  artères  cérébelleuses  supérieures  et  cérébrales 
postérieures.  morbau. 

10)  Gompertz  a  observé,  chez  une  fille  âgée  de  neuf  ans, 
albuminurique,  un  œdème  des  deux  papilles  qui,  à  un  mo- 
ment donné  et  sous  l'influence  du  traitement  général,  s'amé- 
liora pour  rjsapparaître  d'ailleurs  peu  de  temps  après. 

J.   MAWAS. 

i3)  Il  s'agit  d'un  enfant  avec  traumatisme  de  Tœil  gauche, 
(coup  de  couteau).  Onze  jours  après,  énucléation,  mais  iritis 
séreuse  à  droite.  Injection  profonde  dans  l'orbite  de  II  gouttes 
de  cyanure  de  mercure  à  i/ioo.  Deux  jours  plus  tard,  deuxième 
injection,  trente  heures  plus  tard  VI  gouttes.  Guérison. 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET    DU    CORPS    VITRÉ. 


1)  Voat.  —  La  dislocation   spontanée  de   la  lentille,    afTection  héréditaire 

(Di^ocatio  lentis  spontanea  als  erbliche  Rrankheit)  (Zeitschr.  f.  Augenh., 

XIV,  p.  x53). 
a)  Quérin.  —  Contribution  à  l'étude  des  hémorragies  intra-oculaires^expul- 

sires  survenant  après  l'opération  de  la  cataracte)  (Thèse  dé  Bordeaux, 

1906-07). 


280  REVUE  GÉNÉRALE 

i)  Grâce  à  un  arbre  généalogique  très  complet  et  des 
recherches  personnelles  de  la  famille,  Vofft  a  pu  établir  que 
depuis  un  siècle  à  peu  près,  de  nombreux  membres  d'une 
famille  étaient  atteints  de  luxation  de  la  lentille.  Cette  luxa- 
tion était  spontanée,  nullement  congénitale  mais  se  produisait 
entre  la  vingtième  et  la  soixante-cinquième  année.  Les  descen- 
dants mâles  étaient  plus  fréquemment  atteints  de  cette  affec- 
tion que  les  descendants  féminins.  De  plus,  on  n*a  observé 
aucun  cas  d'hérédité  propagée  par  des  descendants  féminins. 
Le  pronostic  n'était  pas  mauvais,  des  affections  glaucoma- 
teuses  ne  se  produisaient  pas  dans  la  suite.       b.  rbdslob. 

a)  Dans  son  excellente  thèse,  Guérin  reprend  Tétude  des 
hémorragies  expulsives  après  la  cataracte.  C'est  l'observation 
d'un  nouveau  cas  d'hémorragie  foudroyante  observée  [dans 
le  service  de  Lagrange. 

Après  avoir,  dans  un  historique  très  documenté,  rapporté 
les  travaux  relatifs  aux  hémorragies,  l'auteur  rapporte  cin- 
quante-six observations,  dont  un  certain  nombre  inédites  ou 
personnelles,  entre  autres  deux  dues  au  professeur  Truc,  et 
une  due  à  Cabannes. 

Dans  le  chapitre  de  Tanatomie  pathologique,  il  rapporte 
tous  les  examens  histologiques  d'yeux  énucléés  à  la  suite 
d'hémorragies.  Il  y  ajoute  un  examen  complet  et  très  con- 
sciencieux de  Tœil  énucléé  par  Lagrange.  Malgré  tout, 
comme  ses  devanciers,  il  n'a  pu  trouver  dans  les  veines  cho- 
roïdiennes  des  lésions  des  parois  vasculaires  qui  pourraient  à 
elles  seules,  expliquer  la  pathogénie  de  l'hémorragie.  Il  n'a  pu 
constater  que  des  dilatations  variqueuses  énormes  des  veines 
choroïdiennes,  les  autres  vaisseaux  étant  normaux  à  tous  égards. 
Mais,  il  a  remarqué  que  c'était  presque  toirjours  dans  le  cas 
où  la  pression  artérielle  était  très  augmentée,  sans  que  pour 
cela  le  tonus  oculaire  fût  au-dessus  de  la  normale,  que  se 
produisaient  les  hémorragies.  L'augmentation  de  la  pression 
sanguine  existant  surtout  chez  les  artério-scléreux,  on  devra  se 
méûer  et  être  très  prudent  chez  ces  derniers  et  n'opérer  la 
cataracte  qu'après  un  traitement  approprié  prolongé. 

Ainsi  donc,  le  manque  d'équilibre  dans  l'œil,  joint  à 
l'augmentation  de  la  pression  sanguine,  à  la  stase  veineuse 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.    281 

se  produisant  dans  Tœil  à  la  suite  d*efForts  involontaires  du 
malade»  peut-être  à  des  lésions  dégénératives  ou  athéroma- 
teuses  des  vaisseaux  de  Tœil,  non  décelables  au  microscope, 
seraient  la  cause  de  l'hémorragie  intra-oculaire  expulsive. 
Dans  le  cas  d^hémorragie  expulsive  vraie,  c'est-à-dire  surve- 
nant rapidement  après  l'opération,  s'accompagnant  d'issue 
totale  du  vitré  et  des  membranes  entraînant  fatalement  la 
perte  de  la  vision,  hémorragie  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  le^  hémorragies  tardives,  souvent  rétiniennes  et  non 
choroïdiennes,  et  n'entraînant  pas  toujours  la  perte  de  la 
vision,  le  meilleur  traitement  sera  l'énucléation  pratiquée  d'em- 
blée ou  peu  de  temps  après  l'accident.  Elle  donne  une  guéri- 
son  rapide,  sans  douleurs  et  tm  bien  meilleur  résultat  au  point 
de  vue  de  la  prothèse,  qu'un  petit  moignon  atrophié  et  dou- 
loureux. H.  TRUC. 


MALADIES  DSLA  RéPRAGTlON,  DB  l' ACCOMMODATION  BT  DBS  MUSCLBS  DB  l'oUL 


i)  Bettremleux.  —  Quelques  poiotn  du  traitement  du  strabisme  (Soc,  franc. 

(Tophtalm.,  mai  1907). 
a)  Polaok.  —  A  propos  du  décentrage  des  verres  correcteurs.  Pi'ésentation 

d'une  lunette  à  double  décentrage  (Soc.  franc,  d'ophtalm.,  mai  1907). 

3)  Rouvillois.  —  Paralysie  du  moteur  oculaire  externe,  symptomatique 
d'une  fracture  du  rocher,  consécutive  à  un  traumatisme  du  crâne  (Recueil 
d'ophtalmologie^  juillet  1906,  p.  404-1 1). 

4)  Ibepshoff  (A.-Ë.)*  —  Anomalies  de  la  vision  (Optical  defecls  of  the  nor- 
mal cye)  fCleveland  med,  and  surg.  Reporter,  octobre  1906). 

5)  Eaton  (F.-B.),  —  Troubles  d'accommodation  d'origine  hystérique  (Sub- 
normal accommodation  as  a  manifestation  of  hysteria.)  (California  State 
Journ,  of  med.f  octobre  1906). 

I  )  Bettremieux  conseille  d'opérer  tous  les  enfants  chez  les- 
quels le  traitement  médical  n*a  pas  donné  de  résultat  au  bout 
de  six  mois  ou  un  an.  Il  intervient  sur  Tœil  fixant. 

L.   ORAnDCLélfBlfT. 

2)  On  peut  arriver  à  un  bon  centrage  des  verres  correcteurs 
ou  à  leur  décentrage  par  lexamen  de  la  vision  binoculaire. 

Les  instruments  nécessaires  sont  le  diploscope  de  Rémy 
et  la  lunette  d'essai  à  décentrage  horizontal  et  vertical  présen- 
tée par  Polack.  Muni  de  cette   lunette   dans  laquelle   on  a 


282  REVUE  GÉNÉRALE 

placés  les  verres  correcteurs  le  malade  se  met  en  observation 
devant  le  diploscope.  S'il  accuse  une  vision  binoculaire  cor- 
recte et  stable,  c*est  que  les  verres  sont  bien  centrés;  on  n'a 
qu^à  lire  sur  la  monture  et  à  noter  Técartement  de  leurs 
centres.  Si  au  contraire  la  vision  binoculaire  se  montre  impar- 
faite on  cherche  à  la  rectifier  par  des  déplacements  métho- 
diques des  verres  ;  on  note  ensuite  Técartement  qui  donne  le 
meilleur  résultat. 

On  obtient  ainsi  un  centrage  rationnel  des  verres  lorsque 
les  muscles  moteurs  de  Tœil  sont  en  parfait  équilibre  et  un 
décentrage  lorsque  cet  équilibre  est  troublé.  Il  va  sans  dire 
que  le  décentrage  ne  peut  corriger  complètement  que  des 
troubles  légers,  Teffet  prismatique  des  verres  étant  relative- 
ment faible. 

Cette  méthode  essentiellement  subjective  appliquée  au  cen- 
trage et  décentrage  des  verres  de  lunettes  peut  s'employer 
seule  ou  combinée  avec  les  méthodes  mathématiques  connues, 
dont  elles  servira  à  vérifier  et  à  perfectionner  les  résultats 
rapides  mais  seulement  approximatifs.  h.  dor. 

3)  Rouvillois  publie  l'observation  d*un  malade  qui  après  un 
traumatisme  crânien  très  violent,  présente  une  paralysie  du 
nerf  moteur  oculaire  externe  gauche.  En  dehors  d'une  cépha- 
lée intense,  aucun  autre  symptôme  inquiétant  au  point  de  vue 
général.  L'œil  est  dans  un  très  fort  strabisme  interne.  L'acuité 
visuelle  est  normale,  de  même  pour  le  champ  visuel.  Pas  de 
lésion  superficielle  ou  profonde  des  membranes  oculaires. 

Quelle  est  la  cause  de  cette  paralysie?  Panas  a  étudié, 
autrefois,  la  paralysie  du  nerf  moteur  oculaire  externe,  consé- 
cutive à  la  fracture  du  rocher.  Il  est  donc  important  pour  le 
médecin  et  surtout  pour  le  médecin-légiste  de  savoir  qu  une 
fracture  du  rocher  peut  se  révéler  seulement  par  la  paralysie 
dont  il  a  été  question,  sans  aucun  autre  symptôme  local  ou 
général.  h.  pbrbti. 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'OBIL  233 


maladies  du  globb  de  l  oeil 
(blessures,  corps  Étrangers,   parasites) 

i)  Antonelll  (A.).  —Indications  de  thérapie  conservatrice  ou  dMntervcntions 
radicales,  dans  les  traumatismes  graves  de  Tceil  (Soc.  franc,  d'ophUlm,^ 
mai  1907). 

2)  Rohmer.  —  Grippe  et  accidents  du  travail  (Soc.  franc,  d'ophialm.f  mai 
1907). 

3)  Dufoup,  ~  Les  hypertonies  passagères  (Soc.  frânç.  d^ophtalm,,  mai 
«907)- 

4)  De  Met».  —  Pronostic  des  affections  profondes  de  Tœil  (Soc.  franc, 
d'ophtalm.,  mai  1907). 

i)  Antonelli.  La  traumatologie  oculaire,  en  ce  qui  concerne 
les  accidents  graves  du  globe,  ne  peut  bénéficier  autant  que 
la  traumatologie  générale,  des  séduL^tants  principes  de  chirurgie 
conservatrice.  Gela,  jusqu'au  jour  où  la  découverte  de  Tétio- 
log^e  et  de  la  pathogénèse  de  Tophtalmie  sympathique  nous 
permettra  de  la  prévenir  ou  de  la  guérir  autrement  que  par  la 
démolition  de  Torgane  capable  de  la  provoquer.  En  attendant^ 
Ténucléation  s'impose  :  pour  toute  présence  de  corps  étranger, 
surtout  métallique  et  oxydable,  que  Ton  ne  parvient  pas  à 
extraire  de  Tintérieur  du  globe;  pour  toute  plaie  lacéro-contuse 
plus  ou  moins  vaste  de  la  coque  oculaire,  avec  issue  de 
vitré,  etc.  ;  pour  toute  brûlure  vaste  et  profonde,  ayant  détruit 
une  large  surface  de  Tenveloppe  externe  ou  fibreuse  ;  pour  tout 
accident  grave  d'armes  à  feu;  pour  toute  plaie  proprement 
dite,  laissant  une  longue  cicatrice  plus  ou  moins  enfoncée, 
déformée,  avec  liseré  uvéen  à  fleur  de  conjonctive.  Nous  som- 
mes, par  contre,  autorisés  à  la  thérapie  conservatrice,  ou  tout 
au  moins  temporisatrice  :  dans  les  déchirure  simples  de  la 
cornée  ou  de  la  sclérotique  ;  dans  les  brûlures  limitées,  et  sur- 
tout peu  profondes  de  ces  membranes  ;  dans  les  accidents  de 
chasse,  sous  certaines  réserves;  et  dans  les  plaies,  même 
vastes  et  compliquées  de  la  cornée,  à  condition  qu'elles  n'at- 
teignent pas,  ou  à  peine,  le  limbe,  et  que  leur  cicatrice  soit 
linéaire,  régulière,  sans  enclavement  apparent  de  l'iris. 


2)  Rohmer  rapporte  l'histoire  d'une  malade  qui  ressentit 
brusquement  une  vive  douleur  oculaire  pendant  le  travail.  On 


284  REVUE  GÉNÉRALE 

dut  faire  quatre  jours  après  Ténucléation  pour  un  phlegmon  de 
l'œil  et  la  malade  mourut  le  lendemain  de  l'intervention. 
A  Tautopsie  on  trouva  une  méningite  suppurée  généralisée 
avec  thrombose  des  sinus  —  rien  dans  Torbite  —  pas  de  corps 
étranger  dans  l'œil  énucléé.  L*auteur  pense  à  une  infection 
grippale  et  élimine  l'accident  du  travail.       l.  orandclbnbnt. 

3)  Du  four  insiste  sur  Tinfluence  néfaste  de  Tobscurité  sur 
les  phénomènes  prodromiques  du  glauconve  —  après  avoir 
rapporté  plusieurs  exemples,  il  conseille  de  faire  dormir  les 
malades  dans  une  chambre  éclairée  après  instillation  de  pilo- 
carpine,  le  soir  —  il  croit  que  les  accès  de  glaucome,  que  Ton 
voit  éclater  sur  un  œil  quelques  heures  après  une  intervention 
antiglaucomateuse  sur  l'autre,  est  due  au  pansement  bino- 
culaire. L.  QRAXDGLéMBNT. 

4)  De  Mets.  —  Dans  beaucoup  de  circonstances,  le  dia- 
gnostic des  affections  profondes  de  l'œil  demeure  incertain,  le 
rôle  du  médecin  est  alors  assez  aisé  dans  le  pronostic  qu'il  doit 
émettre  ;  lorsque,  au  contraire,  le  diagnostic  est  clair,  que  le 
pronostic  s'annonce  comme  «  fatal  »  et  dépasse  les  ressources 
de  la  thérapeutique,  le  rôle  du  médecin  devient  assez  délicat, 
et  Ton  sait  si  nous  avons  le  droit  de  porter  condamnation  de 
celui  qui  se  confie  à  notre  loyauté. 

Il  faut,  dans  tous  les  cas,  de  la  circonspection,  d  autant  plus 
que  Ton  peut  se  tromper  et  que  Ton  se  trompe  souvent. 

Trois  cas,  choisis  au  hasard,  nous  en  sont  une  preuve  : 

1°  Jeune  fille  chloro-anémique  depuis  des  mois,  frappée 
d'accidents  de  méningisme  avec  céphalalgie  et  subitement 
cécité  absolue.  Diagnostic  porté  par  plusieurs  confrères: 
méningite  sur  chaque  nerf  optique  :  «  terminaison  fatale  ». 

Je  confirme  le  diagnostic:  constate  une  constipation 
opiniâtre  depuis  deux  ans  —  une  médication  purgative 
énergique  pendant  dix  jours  fait  cesser  tous  les  symptômes  ; 
perception  lumineuse  revient,  gagne  rapidement,  au  bout  de 
deux  mois.  V  =  i .  Symptômes  «  objectifs  »  de  l'atrophie  du 
nerf  optique  mettant  des  mois  à  disparaître. 

2**  Homme  de  trente-trois  ans  —  spécificité  douteuse  ;  frappé 


itÀLADtES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L^APPAREIL  LACRtMAL,  ETC.   285 

de  cécité  subite  avec  troubles  cérébraux  encéphalo*méningite 
avec  œdèmes  pupillaires,  des  injections  mercurielles  le  ramè- 
nent au  bout  de  trois  mois  j  l'état  cérébral  redevient  normal  et 
la  vision  reconstituée  —  au  bout  de  six  mois,  guérison 
rétablie. 

3*  Dame  de  soixante-neuf  ans  —  Embolie  de  lartère  centrale 
de  la  rétine  — -  avec  cécité  absolue  consécutive.  Un  an  et  demi 
plus  tard,  même  accident  à  l'œil  gauche  —  des  injections  de 
cyanure  de  mercure  font  remonter  la  cécité  visuelle  à  Tœil. 
droit  à  4/ic»,  à  gauche  à  1/4.  —  Ce  résultat  se  maintient 
depuis  un  an.  Champ  visuel  rétréci.  l'autbuh. 


MALADIBS   DBB    PAUPXàRBS,  DE   L*APPARBIL   LACRYMAL   ET   DB    l'oRBITB 


i)  Teillais.  —  Phlegmon  de  Torbite  avec  alrophie  optique  consécutive  à  une 
sinusite  maxillaire  et  provoquant  une  ophtalmie  sympathique  (Soc.  franc, 
d^ophisilm.f  mai  1907). 

2)  Lagpange.  —  Tumeur  mélanique  de  Torbite.  Opération  de  Kronlcin 
(Soc,  de  méd,  et  de  chirurg,  de  Bordeaux,  i»»"  mars  1907). 

3)  CaMili  (A.).  —  Deux  cas  de  dacryoadënite  aigiie  (Due  casi  di  dacrioa- 
denite  acuta)  (Annali  di  Ottalmologia,  vol.  XXXV,  1906,  fasc.  3-4,  p.  181 
àaoC). 

4)  Bourgeois.  ~~  Ankyloblëpharon  membraneux  de  Tangle  externe  de  l'/geil 
(Union  midic.  et  scientif,[du  Nord-Est ,  i5  février  1906). 

5)  Van  Lint.  —  De  Textirpation  du  sac  lacrymal  dans  les  dacryocyslitcs 
chroniques  (Soc,  méd,  ehirurg,  de  Brabant,  29  mai  1906). 

6]  Cabannea.  -*  Dacryocystiie  et  sinusite  maxillaire  à  gonocoques  chez 
un  nouveau-né  (Soc,  de  méd,  et  de  chir,  de  Bordeaux,  16  février  1906). 

7)  Nuel  (J.-P.)'  —  t>u  traitement  chirurgical  de  Tectropion  cicatriciel  de  la 
paupière  inférieure  (Soc.  Belge  d* ophtalmologie ^  26  novembre  1906). 

8)  Jooqa.  — *  Quelques  mots  sur  Textirpation  du  sac  lacrymal  (Soc.  d'opht, 
de  Paris,  9  janvier  1906). 

1)  Si,  aux  nombreux  travaux  qui  ont  été  publiés  depuis  ces 
dernières  années  sur  les  complications  oculaires  provenant 
des  sinusites,  Teillais  ajoute  une  nouvelle  observation, 
c'est  qu'elle  lui  a  paru  réunir,  à  elle  seule,  quelques-\mes  des 
manifestations  les  plus  rares  aussi  bien  que  les  plus  graves, 
puisqu'elles  ont  abouti  à  la  cécité  d  un  œil  et  compromis  la 
vision  de  l'autre,  dans  un  très  court  espace  de  temps. 

Leur  développement,  qui  s'est  effectué  en  moins  de  trois 
mois,  a  parcouru  les  étapes  suivantes   chez    une  jeune  lîUe 


2^6  f^EVUE  GÉNÉRALE 

robuste  âgée  de  vingt-cinq  ans.  A  gauche,  sinusite  maxillaire 
aiguë  consécutive  à  Tavulsion  de  la  deuxième  molaire  supé- 
rieure, se  transformant  en  poly sinusite^  le  sinus  frontal 
excepté,  phlegmon  de  l'orbite,  destruction  presque  totale  du 
plancher  de  Torbite,  cécité  soudaine.  —  Atrophie  papillaire. 

A  droite,  malgré  Tintégrité  absolue  des  cavités  sinusiennes, 
troubles  oculaires  éclatant  d^une  façon  inattendue  et  se 
traduisant  par  une  diminution  graduelle  de  Tacuité  visuelle 
descendant  à  i/io.  — Neuro-rétinite. 

C'est  trois  semaines  après  Tapparition  du  phlegmon  de 
l'orbite  que  Fœil  gauche  perdit  la  vision,  et  c'est  un  mois 
plus  tard  que  les  accidents  oculaires  se  montrèrent  dans 
l'œil  droit. 

On  ne  peut  pas  invoquer  ici  d'infection  locale,  les  cavités 
droites  étant  intactes,  ni  d'infection  générale.  La  transmission 
de  la  maladie  du  premier  œil  atteint  à  son  congénère  n'est  pas 
niable  et,  bien  qu'on  ne  puisse  se  réclamer  ni  du  plus  léger  trau- 
matisme ni  de  l'inflammation  du  tractus  uvéal,  il  semble 
bien  que  nous  ayons  affaire  à  l'ophtalmie  sympathique. 

Un  critérium  :  l'énucléation  pratiquée  avant  toute  inter- 
vention sur  la  face,  à  gauche,  met  fin  à  tous  les  troubles 
oculaires  du  côté  droit. 

Quant  à  la  neuro-rétinite,  elle  n'est  autre  qu'un  de  ces 
exemples  rares  d'une  manifestation  sympathique,  puisqu'on 
n'en  connaît  que  douze  observations,  qui  n'est  jamais 
précédée,  accompagnée  ou  réunie  d'aucune  inflammation  du 
tractus  uvéal.  Dans  le  cas  présent,  les  altérations  osseuses 
doivent  être  attribuées  à  Tostéo-myélite  aiguë.  La  malade  qui 
a  subi,  quinze  jours  après,  l'énucléation,  est  aujourd'hui  guérie. 

l'auteur. 

2)  Lagrange  présente  un  malade  de  cinquante-quatre  ans 
qui,  l'an  dernier,  à  la  suite  de  douleurs  vagues  dans  l'orbite, 
vit,  quelques  mois  après,  se  produire  une  exophtalmie  assez 
accusée.  A  l'examen,  champ  visuel  normal,  un  peu  de  stase 
papillaire,  légère  difficulté  d'incursion  de  l'œil  du  côté  droit. 
Après  éclairage  négatif  des  sinus,  on  pensa  qu'il  s'agissait 
d'une  tumeur  orbitaire,  kyste  hydatique  ou  tumeur  maligne 
siégeant  entre  le  nerf  optique  et  le  muscle  droit  externe.  Le 


MALADIES  DES  PAUPIÈAES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.    287 

malade  ayant  réclamé  la  conservation  de  son  œil,  Lagrange 
a  pratiqué  l'opération  de  Krôniein,  qui  a  permis  d'extraire 
une  petite  tumeur  molle,  enkystée,  qui  était  un  sarcome 
mélanique. 

Lagrange  insiste  sur  la  bénignité  des  tumeurs  mélahi- 
ques  primitives  de  Torbite.  Il  est  possible  que  les  malignes 
soient  celles  dont  le  pigment  provient  du  pigment  cutané  ou 
uvéal;  les  bénignes  contiendraient  du  pigment  hématique. 


3)  Des  deux  cas  décrits  par  Casali,  le  premier  représente 
une  dacryoadénite  gonococcique  métastatique  (blennorragie 
urétrale  chronique  redevenue  aiguë;  pas  d'affection  conjoncti- 
vale,  pas  de  gonoccoques  dans  les  culs  de  sac)  tandis  que  le 
second  est  analogue  à  Tobservation  de  Lagrange  semblant 
prouver,  comme  elle,  une  dacryoadénite  liée  à  l'aménorrhée 
(femme  de  vingt-trois  ans,  aucun  antécédent,  aucune  affection 
caractérisée,  mais  débilité  générale  et  suppression  des  règles 
depuis  trois  mois).  a.  antonbllu 

4)  Bourgeois  présente  le  cas  d'un  jeune  homme  qui  présen- 
tait à  Fangle  externe  une  membrane  cicatricielle  consécutive 
à  un  impétigo  et  qui  avait  Tapparence  de  la  clignotante  des 
oiseaax  (qui  est  située  à  Tangle  interne).  L'excision  en  a  été 
très  simple.  morbau. 

5)  Voici,  d'après  Van  Lint,  la  meilleure  façon  d'agir  en 
présence  d'une  dacryocystite  chronique  : 

Quand  l'injection  dans  les  voies  lacrymales  passe  par  le 
canal  nasal,  on  obtient  la  guérison  de  la  suppuration  par  des 
injections  antiseptiques,  si  toutefois  le  sac  n'est  pas  dilaté. 
Dans  ce  cas  il  est  nécessaire  de  recourir  à  l'extirpation,  le  sac 
ne  reprenant  plus  son  volume  primitif  et  ne  pouvant  plus 
ramener  le  cours  normal  des  larmes. 

Quand  l'injection  ne  passe  pas,  deux  cas  peuvent  se  présen- 
ter :  ou  bien  la  sonde  passe  ou  elle  ne  passe  pas.  Dans  le  pre- 
mier cas  il  faut  qu'après  deux  ou  trois  sondages  les  voies  soient 
libres  pour  permettre  aux  liquides  antiseptiques  de  les  tra- 


2A8  REVUE  GÉlTÉkAU 

verser  et  amener  ainsi  la  guérison;  si,  après  ces  quelques 
sondages,  le  canal  nasal  reste  encore  imperméable  aux  injec- 
tions, on  pratique  Textirpation.  Dans  le  second  cas  on  fait 
d'emblée  l'extirpation.  L'auteur  présente  im  malade  à  qui  il  a 
extirpé  le  sac  ;  avant  il  a  été  traité  à  Rouen  par  les  sondages 
et  des  injections  antiseptiques  pendant  près  de  quatre  ans  ;  il 
est  radicalement  guéri  en  deux  jours,  à  la  suite  de  l'opération. 

B.  n.  . 

6)  Cabannes  cite  le  cas  d'un  enfant  chez  lequel,  malgré  des 
instillations  de  nitrate  d  argent  au  moment  de  la  naissance, 
il  se  produit  vers  le  neuvième  jour  une  stomatite  purulente 
avec  rougeur  de  la  langue,  puis  une  rhinite  purulente,  un 
gonflement  de  la  joue  gauche  terminé  par  un  abcès  qui  s'ouvre 
dans  le  repli  gingivo-labial.  De  plus,  du  côté  de  l'œil  gauche, 
œdème  des  paupières  avec  chémosis.  En  ce  dernier  point^  pas 
de  pus,  mais  il  y  avait  une  dacryocystite  consécutive  à  une 
sinusite  maxillaire  gonococcique.  L'enfant  est  mort  à  dix-sept 
jours.  L'autopsie  permet  de  voir  que  le  sinus  tout  petit  était 
rempli  de  pus.  n. 

7)  Nuel  recommande  comme  procédé  de  choix  la  trans- 
plantation d'un  grand  lambeau  de  peau  non  pédicule  qui  doit 
être  débarrassé  le  plus  possible  de  tout  tissu  graisseux  jouant 
le  rôle  de  corps  étranger  —  et  ne  pas  non  plus  reposer  sur  de 
la  graisse.  Il  ne  fait  pas  la  blépharorraphiei 

L.  ORATfDGLBliBirr. 

8)  Jocqs  fait  Textirpation  du  sac  lorsque  ce  dernier  est 
régulièrement  dilaté,  renferme  du  pus  ou  de  la  sérojsité.  Il 
assimile  cette  tumeur  lacrymale  à  un  kyste  et  Tenlève. 

Pour  faciliter  l'opération  Jocqs  ouvre  le  sac  verticalement, 
le  vide,  l'aseptise  puis  le  bourre  avec  une  boulette  de  coton 
hydrophile  mouillé  et  exprimé.  Cathétérisme  et  surtout  pas  de 
curetage.  Pansement  compressif  afin  de  combler  la  cavité.  Et 
s'il  se  produit  un  larmoiement  gênant  on  fera  quelques  jours 
après  l'ablation  de  la  glande  lacrymale.  p^cHm. 

Le  Gérant  :  P.  Masson. 
Lyon.  —  Imp.  A.  Rbt  et  C'«,  4,  rue  Gentil.  —  4<K)30 


té^  f  31  JUILLET  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Le  drainage  au  crin  de  la  chambre  antérieure 
contre  Thypertonie  et  la  douleur. 


Par  le  Profatseur  ROLLET 


Mon  butn*est  plus  d'insister  sur  le  drainage  capillaire  de 
la  chambre  antérieure  dans  Thypopyon,  méthode  appliquée  à 
l'ouverture  d'un  empyème  ;  c'est  ainsi  que  dans  Tulcère,  avec 
hypopyon  jugé  justiciable  d'évacuation,  la  collection  puru- 
lente, non  seulement  est  ponctionnée,  mais  encore  contre- 
ponctionnée  et  drainée  au  crin.  Il  existe  d'autres  cas  où  il  y  a 
lieu  de  dériver  au  dehors  l'humeur  aqueuse  chargée  de  pro- 
duits infectieux  comme  dans  certaines   iritis  séro-plastiques. 

C'est  dans  un  tout  autre  ordre  d'idées,  contre    Thypertonie 
et  la  douleur,  que  j'ai  tenté  de  diriger  cette  même  opération  et, 
à  ce  sujet,  il  me  paraît  intéressant  d'indiquer  les  résultats  que 
j'ai  obtenus  récemment  chez  deux  de  mes  malades. 
.  Voici  une  observation  des  plus  encourageantes  : 

0BS.  I.  —  AnloineLte  V.'...  vingt  ans,  entre  à  la  clinique  de  M.  lé 
professeur  RoUet,  le  20  juin  1907. 

Il  y  a  quinze  jours,  en  coupant  du  bois,  la  malade  en  reçut  un  frag- 
ment dans  l'œil  droit.  Peu  de  douleurs  au  début,  pas  d'écoulement 
sanguin,  larmoiement  consécutif.  Douze  jours  après  l'accident,  la 
malade  commença  à  souffrir,  violemment,  de  la  tête  d'abord,  puis  de 
rœil.  Perte  de  la  vision  aussitôt  après  l'accident. 

A  son  entrée,  injection  conjonctivale  intense,  cercle  pèrikera*- 
tique  très  net.  Mouvements  du  globe  bien  conservés;  œil  dur^ 
T  =  +  2  ;  vives  douleurs  à  la  pression.  A  la  cornée,  petite 
plaie  paracentrale  et  centrale.  Chambre  antérieure  considérable- 
ment diminuée  et  en  partie  remplie  par  des  masses  cristalliniennes. 

19 


290  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET 

Iris  dilaté,  ne  réagissant  pas.  Cataracte  traumatique  et  masses  tom- 
bant dans  la  chambre  antérieure,  V  =  o.  On  ordonne  des  myoli- 
ques.  ai  juin  :  toujours  très  vives  douleurs.  Après  anesthésie  locale 
à  la  cocaïne,  M.  Rollet  ponctionne  et  contreponctionne  au  limbe 
de  la  cornée  ;  on  met  un  crin  à  demeure  à  la  partie  déclive  de  la 
chambre  antérieure.  22  juin:  la  malade  dit  ne  plus  ressentir  de 
douleurs.  25  juin  :  ablation  du  crin,  hypotension  très  manifeste 
comme  la  veille.  26  juin  :  la  malade  ne  soufTre  plus,  la  chambre 
antérieure  est  reformée.  28  juin  :  T  =  —  2,  plus  de  douleurs, 
jamais,  aucun  signe  d'iridocyclite.  i^^  juillet  :  tension  normale. 
Belle  chambre  antérieure.  Aucune  douleur.  Cataracte  traumatique 
simple.  6  juillet:  même  état.  Exeat. 

Il  s'agissait  donc  d'une  jeune  femme  qui,  vingt  jours  aupa- 
ravant, a  eu  une  cataracte  traumatique  à  la  suite  d'une  plaie 
perforante  de  la  cornée,  par  éclat  de  bois.  Elle  se  présente 
avec  tous  les  signes  d'un  glaucome  symptomatique  :  V  =  o, . 
T  =  -+-  a,  chambre  antérieure  diminuée,  masses  cristalliniennes 

intumescentes Les  vives  souffrances  ont  résisté  aux  myo- 

tiques  et  commandent  une  intervention  urgente.  Je  pratique 
une  ponction  et  une  contreponction  de  la  chambre  antérieure, 
puis  crin  à  demeure.  Le  lendemain  les  douleurs  sont  tout  à 
fait  calmées.  Le  drainage  est  effectué  pendant  quatre  jours  et 
Ton  constate  T  = —  2.  Dix  jours  après,  la  tension  est  nor- 
male, la  chambre  antérieure  est  reformée,  les  masses  ont 
disparu.  Dorénavant,  on  est  en  présence  d'une  cataracte  trau- 
matique simple  sans  aucun  phénomène  irritatif. 

La  deuxième  observation  a  trait  à  un  glaucome  subaigu  pri- 
mitif : 

Obs.  II.  —  Césarine  B...,  cinquante-six  ans^  entre  à  la  clinique 
de  M.  le  professeur  RoIIet,  le  10  juin  1907. 

Prodromes  de  glaucome  en  avril  dernier  par  mouches  volantes, 
cercles  colorés  autour  des  lumières,  douleur  de  Tœil  gauche.  Pen- 
dant vingt  jours  la  malade  voit  trouble,  puis  perte  de  la  vision.  Les 
douleurs  continuant^  la  vision  ne  revenant  pas,  la  malade  vient 
consulter. 

A  son  entrée,  injection  conjonctivale  assez  intense,  cercle  périké- 
ratique.  Œil  dur,  T  =  -|-  i.  Mouvements  conservés,  pas  de  dou- 
leur à  la  pression.  Cornée  anesthésiée.  Chambre  antérieure  dimi- 


MÉMOIRES  ORIGIIYAUX.  —  ROLLET  291 

nuée  de  profondeur,  iris  ne  réagissant  pas^  iris  flou,  légère  mydriase, 
V  =  o  fond  d'œil  inéclairable.  i5  juin  :  M.  Rollet  ponctionne  et 
contreponctionne  la  cornée,  crin  à  demeure.  17  juin:  œil  encore 
dur.  Petit  exsudât  à  cheval  sur  le  crin,  contre  la  face  postérieure  de 
la  cornée,  on  enlève  le  crin.  18  juin:  œil  devenu  mou  et  un  peu  dou- 
loureux h  la  pression,  ai  juin  :  Texsudat  a  totalement  disparu.  La 
chambre  antérieure  [se  reforme,  T  =  —  2.  œil  toujours  mou,  pas 
de  douleurs,  ni  spontanées  ni  provoquées,  i*''  juillet:  tension 
normale. 


Ainsi  il  s'agit  dune  femme  de  cinquante-six  ans,  V  =  o, 
T  =  -|-i,  fond  d'œil  inéclairable,  douleurs.  Drainage  de  la 
chambre  antérieure  pendant  quarante-huit  heures.  Petit  exsudât 
sur  le  crin.  Deux  jours  après,  la  tension  est  de  —  2,  pour  re- 
devenir normale.  Trois  semaines  après,  tonus  encore  normal, 
chambre  antérieure  reformée,  aucune  douleur  ni  spontanée,  ni 
provoquée. 

Quelles  conclusions  tirer  de  ces  deux  faits  qui  ont,  me  sem- 
ble-t-il,  la  valeur  d'une  expérience? 

Tout  d'abord,  la  technique  opératoire  est  très  simple.  Après 
antisepsie  soigneuse  des  culs-de-sac  et  anesthésie  locale, 
faire  une  ponction  de  la  cornée  au  niveau  du  limbe  scléro- 
cornéen,  au  couteau  de  de  Graefe,  sans  achever  la  taille  du  lam- 
beau cornéen  ;  le  crin  passe  assez  facilement  sans  être  gêné 
par  l'iris  malgré  l'efFacement  de  la  chambre  antérieure.  Ses 
deux  extrémités  sont  fixées  sur  la  joue  avec  du  collodion. 
L'opération  n'est  pas  douloureuse.  Le  drainage,  comme  pour 
l'hypopyon,  peut  être  continué  pendant  plusieurs  jours,  niais 
pour  l'œil  non  infecté,  et  seulement  dur  et  douloureux,  on 
doit  surveiller  dès  la  vingt-quatrième  heure  et  généralement 
l'enlever  à  la  quarante-huitième. 

Comme  conséquence  de  sa  mise  en  place,  nous  notons  chez 
nos  deux  malades  la  suppression  des  douleurs,  la  transforma- 
tion rapide  de  l'hypertension  en  hypotension  avec  retour  ulté- 
rieur au  tonus  normal. 

Quelles  sont  maintenant  les  indications  de  ce  drainage  ca- 
pillaire de  la  chambre  antérieure?  Ce  drainage  me  parait 
devoir  remplacer  dans  la  plupart  des  cas  la  simple  paracen- 
tèse. Il  sera  indiqué  principalement   dans  l'état  présenté  par 


29^  AEVUE  GÉNÉRALE 

notre  première  malade.  Ily  a  alors  intérêt  pour  lesujet  àattendre 
que,  peu  à  peu,  la  cataracte  se  résorbe  ou  puisse  être  opérée  à 
froid,  mais  toutefois,  comme  il  y  a  des  phénomènes  douloureux 
glaucomateux  intenses  qui  ont  résisté  aux  myo tiques,  il  faut 
opérer.  Intervenir  à  chaud  sur  l'iris  ou  sur  les  masses  intu- 
mescentes cristalliniennes  peut  présenter  de  graves  inconvé- 
nients, ce  sont  des  hémorragies,  Une  issue  de  vitré...  La 
paracentèse  iie  donnera  qu'un  calme  passager  et  le  drainage 
peut  amener  la  cessation  durable  des  souffrances. 

Un  drainage  capillaire  dans  le  glaucome  inflammatoire  trou- 
vera ses  indications,  par  exemple  comme  méthode  prépara- 
toire à  riridectomie  ;  ailleurs,  il  remplacera,  parfois,  cette  der- 
nière opération;  ailleurs  encore,  il  la  complétera  et  plus  ou 
moins  tardivement. 

Quand  on  aura  à  redouter  des  hémorragies  profuses,  Tex- 
pulsion  du  cristallin  ou,  lors  d'un  nouvel  état  glaucomateux 
après  iridectomie,  l'établissement  temporaire  d  un  crin  dans  la 
chambre  antérieure  pourra  rendre  des  services. 

En  tout  cas,  ce  drainage  peut  faire  cesser  toute  douleur.  Il 
permet  l'évacuation  et  la  résorption  des  produits  de  la  cham- 
bre antérieure  pendant  plusieurs  jours.  La  mise  en  place  d'un 
crin,  lors  d'hypertension,  peut  être  suivie  d'hypotension,  avec 
retour  progressif  au  tonus  normal. 


REVUE    GÉNÉRALE 


(!) 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Matys  (V.).  —  Le  développement  des  voies  lacrymales  déférentes  (die 
Entwickclung  der  Traeuenableituiigswe^e)  ^Zet7«c/i/*.  f,  Augenheilk,,  XIV, 
p.  226). 

2)  Harman  (N.-Bishop).  —  Sur  une  pigmentation  anormale  et  congénitale 
d'un  œil  (A.bnormal  congénital  pigmentation  of  the  eye)  (Trans.  ophth. 
Society^  vol.  XXV,  p.  319,  igo5). 

3)  Stricklep  (D.-A.).  —  La  pupille  (the  Pupil)  (Homeo.  Eye^  Ear  àtid 
Throat  journ.j  mai  1906). 

*■  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulcmenlles  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


PHYSIOLOGIE  ^3 

I  )  Matys  a  étudié  la  question  chez  le  Spermophilus  citilus 
(Ziesel).  Le  résumé  de  son  travail,  qu'accompagnent  des  des- 
sins nombreux  et  instructifs,  est  le  suivant.  Chez  Taninial  en 
question  on  retrouve  la  première  ébauche  des  voies  lacrymales 
à  Fqpoque  où  la  vésicule  cristallinienne  se  sépare  de  Tépi- 
blaste  superficiel.  La  gouttière  lacrymale  est  alors  presque 
comblée  dans  sa  partie  antérieure  et  uniquement  esquissée 
dans  sa  partie  oculaire.  Cette  disposition  en  forme  de  proli- 
fération épithéliale  se  trouve  sur  TépiMaste  du  bord  supéro- 
interne  du  bourgeon  maxillaire  supérieur.  Cette  prolifération 
se  propage  jusqu'à  la  base  de  la  partie  oculaire  de  la  gouttière 
lacrymale  et  forme  une  crête  assez  importante,  qui  peu  à  peu, 
se  détache  de  Tépithélium  superficiel  et  s'avance  en  forme  de 
cordon  vers  le  nez.  Cette  crête  reste  pendant  longtemps  encore 
en  communication  avec  le  bourgeon  maxillaire  supérieur. 
A  cette  place  un  cordon  d'épithélium  commence  à  pousser 
vers  la  paupière  inférieure  (canalicule  inférieur).  Un  autre 
cordon  sort  un  peu  plus  tard  de  la  prolifération  dirigée  vers  le 
nez  et  se  propage  vers  la  paupière  supérieure  (canalicule 
supérieur).  L'épithélium  proliférant  forme  à  l'intersection  des 
deux  cordons  le  sac  lacrymal.  Le  cordon  dirigé  vers  le  nez 
sera  plus  tard  le  conduit  naso-lacrymal.  Après  la  formation 
des  différentes  parties  des  voies  déférentes,  toute  communi- 
cation avec  Tépiblaste  superficiel  est  interrompue.  Parla  crois- 
sance du  bourgeon  maxillaire,  tout  cet  appareil  est  repoussé  en 
dedans  et  en  haut  jusqu'à  ce  qu'il  ait  trouvé  son  emplacement 
définitif  dans  l'angle  interne  de  l'œil.  «.  nsosLoe. 


PHYSIOLOGIE 


i)  Hertol.  —  Contribution  expérimentale  à  l'étude  de  la  contraction  pupil- 
laire  par  l'excitation  lumineuse  (Experimenteller  Beitrag  zur  Kenntniss  dcr 
Pupillenverengerung  auf  Lichtreize)  (Arch.  f,  Ophth.^  LXV,  p.  io6-i36). 

2)  Weinhold.  —  Théorie  de  la  rotation  de  l'image  skiascopique  dans  l'astig- 
matisme (Zur  Théorie  der  skiaskopischcn  Schaltendrehung  bei  Astignia- 
tismus)  (Arch,  f.  Ophth,,  LXV,  p.  i5o-i55). 

3)  LebdP.  —  Nutrition  du  cristallin  (Zum  Stoffwechsel  der  Kristallinse) 
(Thèse  de  Heidelberg,  1906). 

4)  8chafep.  —  Physiologie  des  mouvements  de  Tiris  (Zur  Physiologie  der 
Irisbewegung)   (Thèse   de   Marburff^  1906). 


^4  KEVUE  GÉNÉRALE 

5)  Mappes.  —  Physioloçie  des  mouvements  de  l'iris  (Zur  Physiologie  der 
Irisbewegung)  (Thèse  de  Marburg,  1906). 

1)  Hertelj  conclut  de  recherches  expérimentales  que  la 
contraction  de  la  pupille  qui  survient  chez  les  animaux  exposés 
à  la  lumière,  malgré  la  section  préalable  des  nerfs  optiques, 
est  attribuable  à  une  action  directe  de  la  lumière  sur  la  muscu- 
lature de  Tins.  i*.  i>or. 

2)  Weinhold  discute  la  manière  de  voir  de  Borschke  rela- 
tive à  la  théorie  de  la  rotation  de  Timage  skiascopique  dans 
l'astigmatisme.  <-  »or. 

3)  Publié  dans  Graefes  Archiv  et  analysé.  »• 

4)  Étude  purement  bibliographique.  h.  u. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 


i)  Von  Hippel  (E.).  ~  Ck>nstatation8  anatomo-pathologiques  dans  des  affec- 
tions rares  de  la  rétine  (Pathologisch-anatomische  Berunde  bei  seltencn 
Netzhauterkrankungen)  (Arch.  f,  Ophthalm,^  LXV,  157-172,  1906). 

a)  Seefeldep.  —  Contribution  à  Tétude  des  inflammations  oculaires  fœtales 
(BciLrâge  zur  Lehre  vondcn  fœtalen  Augenentzîindungen) fi4 rch  f.  Ophth.^ 
LXIV,  a24-a36). 

3}  Kpudenop  (H.).  —  Anatomie  pathologique  de  la  stase  papillaire  et  de 
ses  modifications  par  la  trépanation  (Zur  Pathologie  der  Stauungspapillc 
und  ihrer  Verftnderung  nach  der  Trépanation)  (Arch,  f,  Ophlh,^  LaVI, 


4)  8achsalbep.  —  Altérations  de  la  cornée  dans  les  ulcérations  (Hornhaut- 
veranderungen  bei  Geschwursprocessen)  (Zeitschr.  f,  Angenheîlk.y  XIII, 
p.  640). 

5)  Sachsaibep.  —  Un  cas  d'encéphaloccle  occipitale  avec  examen  anatomique 
du  nerf  optique  (Ein  Fall  von  Enkephalokele  occipitalis  mit  anatomischcr 
Untersuchung  des  Schncrven)  (Zeitschr.  f,  Aagenheilk»^  XIII,  p.  711). 

6)  Shiba.  —  Recherches  expérimentales  sur  l'embolie  de  la  rétine  et  de  la 
choroïde  (Experimentelle  Untersuchungen  ûber  Embolie  der  Netzhaut  und 
Aderhaut)  (Thèse  de  Leipzig^  1906). 

7)  Hoffmann  et  Bpunnig  (W.).  —  Transmission  de  la  syphilis  aux  chiens 
par  inoculation  cornéenne  (Deuis,  med.  Wochens  ^  n«  14,  p.  553,  4  avril 

I  )  E,  von  Hippel  décrit  les  lésions  histologiques  rétiniennes 
rencontrées  dans  deux  afFeclions  de  la  rétine  qu^il  ne  sait 
comment  dénommer.  Dans  un  cas,  il  s'ag^issait  d'une  affection 


ANÂTOMIE  PATHOLOGIQUE  295 

nodulaire  survenue  dans  une  rétine  décollée;  dans  un  autre 
cas,  on  observait  une  dégénérescence  par  suite  d'endarté- 
rite  oblitérante  et  la  formation  de  tissu  conjonctif  vascularisé 
devant  la  rétine.  l.  dor. 

u)  Dans  le  travail  de  Seefelder^  il  s'agit  de  l'examen  d'un 
cas  d'irido-kératite  chez  un  fœtus  de  huit  mois  et  d'un  cas  de 
kératite  chez  un  fœtus  de  sept  mois.  l.  dor. 

3)  Knûdener  a  examiné  histologiquement  plusieurs  cas  de 
stase  papiliaire  consécutifs  à  des  causes  diverses.  Il  discute 
l'action  qu'aurait  eue  dans  ces  cas  la  trépanation.  Il  rappelle 
que,  d'après  UhthofF,  les  cas  dans  lesquels  la  trépanation  est 
parvenue  à  conserver  la  vision  sont  très  rares.  i-.  i>oh. 

4)  L^examen  des  yeux  d'un  enfant  atrophié,  qui  avait 
soufFert  d'ulcérations  cornéennes  blennorragiques,  n'ayant 
démontré  que  la  présence  d'une  agglomération  surprenante 
de  corpuscules  cornéens  fixes,  Sachsalber  tenta  de  provoquer 
dans  la  cornée  de  lapins  une  ulcération  de  différente  façon  et 
de  laisser  évoluer  la  guérison  pendant  un  état  d'inanition  de 
l'animal.  Son  idée  était  d'étudier  le  phénomène  de  la  cicatri- 
sation se  produisant  dans  des  conditions  générales  très  défa- 
vorables. Cette  étude  a  donné  quelques  résultats  intéressants  : 
notamment  celui  que  les  conditions  de  tension  dans  lesquelles 
se  trouve  la  cornée  ont  une  influence  essentielle  sur  la  forme 
des  éléments  de  cicatrisation.  De  plus,  elle  prouve  une  fois  de 
plus  que  les  éléments  fixes  de  la  cornée  jouent  le  plus  grand 
rôle  dans  la  régénération  du  parenchyme  de  la  cornée,  contrai* 
rement  à  ce  qui  était  admis  jusqu'à  ces  derniers  temps.  Dans 
certains  cas,  où  la  vascularisation  fait  défaut,  ce  sont  eux 
uniquement  qui  forment  toute  la  cicatrice.  De  plus,  l'auteur 
croit  avoir  définitivement  prouvé  que  la  kératomalacie  n'est 
pas  simplement  la  suite  d'un  trouble  de  nutrition  de  l'orga- 
nisme entier;  l'inanition  ne  peut  qu'influencer  défavorablement 
la  marche  et  la  guérison  de  l'ulcération  sans  pouvoir  arrêter  la 
tendance  à  la  génération  que  possède  l'organisme. 

B.    REDSLOIl. 


296  REVUE  GÉNÉRALE 

5)  L'examen  anatomique  d'un  cas  d'encéphalocèle  démontra 
à  Sachsalber  Tabsence  complète  de  fibres  nerveuses  dans  le 
nerf  optique.  Cette  aplasie  ne  se  trouve  que  dans  certains  cas, 
lorsque  les  parties  du  mésencéphale  ayant  rapport  à  l'organe 
de  la  vision  ne  se  développent  pas.  Gomme  les  fibres  du  nerf 
optique  se  forment  chez  Tembryon  humain  à  l'âge  de  cinq 
semaines,  Tépoque  à  laquelle  le  système  nerveux  doit  avoir 
été  lésé  sera  placée  avant  la  cinquième  semaine,  date  impor- 
tante pour  des  recherches  expérimentales.  Dans  le  cas  exa- 
miné, les  ganglions  optiques  primaires  manquaient  ou  bien 
étaient  complètement  déformés.  C'est  là  la  raison  de  l'aplasie 
des  fibres  optiques.  L'artère  rétinienne  centrale  était  excessi- 
vement mince,  tandis  que  le  cordon  fibreux  du  nerf  optique 
était  richement  vascularisé  par  des  vaisseaux  du  système 
ciliaire.  b.  rkdslob. 

6)  Shiba  démontre  qu'il  est  très  rare  de  conserver  en  vie 
des  animaux  chez  lesquels  on  a  provoqué  une  embolie  des 
artères  rétiniennes  par  une  injection  dans  la  carotide;  ils 
meurent  presque  tous  immédiatement  par  embolies  cérébrales. 
Sur  douze  animaux  trois  seulement  survécurent  plus  d'un 
jour.  Il  injecte  dans  la  carotide  primitive  de  la  paraffine  filtrée 
à  laquelle  il  ajoute  quelquefois  .de  ,1a  suie. 

Lorsque  l'embolie  était  réussie  on  observait  un  trouble  de 
la  rétine  qui  augmentait  dans  les  heures  suivantes  et  qui, 
quelquefois  (chien),  disparaissait  de  nouveau  au  bout  de  seize 
heures. 

A  l'examen  microscopique,  les  cellules  ganglionnaires  pré- 
sentent de  la  chromatolyse,  de  la  vacuolisation,  de  l'hyper- 
chromatose,  le  ratatinement  du  noyau,  la  destruction  des 
noyaux  et  des  cellules. 

La  couche  granuleuse  interne  est  également  altérée  ;  en  outre, 
il  existe  un  œdème  des  couches  internes.  w.  stock. 

7)  Bertarelli  a  montré  que  Tinoculation  de  produits  syphi- 
litiques dans  la  cornée  ou  dans  la  chambre  antérieure  de  l'œil 
des  lapins  détermine  chez  eux  une  kératite  où  l'on  constate  la 
présence  de  spirochètes  de  Schaudinn,  que  cette  kératite  est 


MÂLADILS  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         ^7 

inoculable  de  cornée  à  cornée  et  que  Tinoculation  au  singe  de 
la  dernière  kératite  de  la  série  est  suivie  chez  cet  animal  de 
l'apparition  de  lésions  syphilitiques  typiques. 

Hoffmann  et  Brûnnig  ont  cherché  à  reproduire  le  même 
phénomène  chez  des  carnivores.  Ils  ont  inoculé  dansla  chambre 
antérieure  de  Tœil  de  deux  chiens  des  fragments  dé  chancre 
syphilitique.  Après  une  période  d'incubation  de  seize  jours 
dans  un  cas,  de  vingt  et  un  jours  dans  l'autre,  ils  ont  vu  se 
développer  une  kératite  intense,  plus  intense  que  chez  les 
lapins.  I/examen  histologique  des  cornées  a  montré  Texistence 
de  Spirochœte  pallida.  Les  auteurs  se  contentent  de  publier 
ces  premiers  résultats  et  annoncent  que  leurs  recherches  ne 
sont  pas  terminées.  b. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE  ET  DE  LA  SCLÉROTIQUE 

t)  Chovaliep.  —  Une  observation  de  sarcome  alvéolaire  de  la  conjonctive 
(Soc,  franc,  d'ophLilm.,  mai  1907). 

2)  Steiner  (L.).  —  Les  taches  pigmcntaires  de  la  conjonctive  (Annales  d'ocn- 
listique,  p.  458-466,  juin  1906). 

3)  Carra.  —  La  kératite  phlycténulaire  (Gaz.  mal,  inf,  et  obst.,  5  mai  igo6).* 

4)  Carllni  (V.).  —  L'adénopathie  polygan^lionnairc  de  la  conjonctivite  infec- 
tieuse de  Parinaud  dans  un  cas  de  trachome  (l'Adenopathiu  poligangliare 
della  congiunctivite  infettiva  di  Parinaud  in  un  caso^di  tracoma)  (la  Cli- 
nica  oculisiica^  février  1907). 

5)  Zirm.  —  Transplantation  de  la  cornée  (Société  impériale-royale  des  méde- 
cins de  Vienne^  14  décembre  1906). 

6)  Isohreyt.  —  Sur  les  cancers  épibulbaires  (Ueber  epibulbâre  Carcinome) 
(Zeilschr.  f,  Augenheilk.,  XI II,  p.  409). 

7)  Dimmer  (F.).  —  Une  forme  spéciale  d'altération  persistante  de  la  cornée 
après  la  kératite  parcnchymateuse  (plissement)  (Eine  besondere  Art  per- 
sistierender  Hornhautverânderunç  (Faltenbildung)  nach  Keratitis  paren- 
chymatosa)  (Zeitschr.  f,  Augenheilk.t  XIII,  p.  635). 

8)  Dimmer  (F.)-  —  Etude  d'une  kératite  se  rapprochant  de  la  kératite  num- 
mulaire  (Ueber  eine  der  Keratitis  nummularis  nahestehende  Ilornhautent- 
r,und\ing)  (Zeitschr,  f.  Augenheilk.,  XIII,  p.  621). 

9)  Van  Lint.  —  Péritomie  électroly tique  (Soc,  belge  d'ophtalmologie^ 
26  novembre  1906). 

10)  Auge  (RA.YMONn).  —  Recherches  statistiques  sur  la  proportion  des  afTec- 
tions  contagieuses  observées  dans  une  consultation  opntalmologiqucfr/téjre 
de  P«rw,  1906). 


298  REVUE  GÉNÉRALE 

II)  Liégard  (Gborobs).  —  Emploi  du  collyre  huileux  â  Téserine  dans  le 
traitement  adjuvant  des  ulcères  infectieux  à  hypopyon  (Thèse  de  Paris, 
février  190Ô). 

ia)  Wagenmann.  —  La  sclérite  postérieure  (Weitore  Mitteilungen  ûber 
Skleritig  posterior)  f^lrcA.  of  OpMh.,  LXIV,  381-391,  1906). 

i3)  Boldt.  —  L'extirpation  du  cartilage  d*après  Kuhnt  dans  le  traitement  du 
trachome  (Kuhnt's  Knorpelaussch&lung  in  aer  Trachombehandlung)  (Zeitsch. 
f.  Augenheilk.,  XIV,  S.  41). 

14)  Junius.  —  La  question  du  trachome  (Zur  Trachomfrage)  (Zeitsch.  f.  An- 
genheilk.,  XIV,  p.  45a). 

i5)  Vandergpift  (G.-W.).  —  Les  aspects  cliniques  du  trachome  (Clinical 
aspect  of  trachoma)  (Brooklyn  med.  journ.,  avril  1906). 

16)  Hopnikep  et  Romanin.  —  Un  appareil  facilitant  le  traitement  du  tra- 
chome avec  les  rayons  Rœntgen  (Ueber  einen  Hûlfsapparat  zur  Behandlune 
des  Trachoms  mit  Rœntgen stralen)  (Zeitsch,  fur  Angenheilk.y  XIV, 
p.  569). 

17)  Allpopt  (F.).  —  De  l'extraction  de  petits  corps  étrangers  de  la  cornée  et 
de  la  conjonctive  (Removal  of  small  foreign  bodies  from  the  cornea,  con- 
jonctiva)  (OkUihoma  med.  News  Journ,^  mai  1906). 

18)  Bail  (J.-H.).  —  Les  aspects  des  traumatismes  de  la  cornée  au  point  de 
vue  médico-légal  (Medico-legal  aspects  of  traumatic  ulccrs  of  the  cornea) 
(Texas  State  med.  journ.t  avril  1906). 

19)  Bobone.  —  Diphtérie  des  conjonctives,  du  larynx,  du  pharynx  (Revue 
hebdom.  de  laryng.,  d*ot,  et  rhinol.y  7  avril  1906). 

20)  Dop  (H.).  —  Kératite  interstitielle  (Soc.  d'ophtalm.  de  LyoUy  i«'  mai 
«907). 

i)  Le  sarcome  de  la  conjonctive  est  très  rare  comparative- 
ment à  Tëpithéliome,  aussi  y  a-t-il  intérêt  à  rapporter  les 
observations  de  ce  genre  de  tumeurs,  surtout  appuyées  par  un 
examen  histologique. 

Dans  Tobservation  rapportée  par  Chevalier^  la  malade  était 
âgée  de  quarante-six  ans  et  avait  toujours  joui  d^une  bonne 
santé  antérieure  ;  la  tumeur  s'est  développée  lentement  sur  le 
limbe  scléro-cornéen,  au  bord  externe  de  la  cornée  droite; 
elle  a  envahi  surtout  la  conjonctive  avoisinante  et  s'est  déve- 
loppée aussi  vers  la  cornée,  mais  recouvrant  plutôt  Tépithé* 
lium  cornéen;  en  un  mot,  sans  envahissement  du  tissu 
cornéen. 

L'ablation  de  la  tumeur  fut  suivie  de  récidive  et  l'énucléation 
dut  être  pratiquée  un  an  environ  après  Tapparition  de  ce 
néoplasme. 

L'examen  macroscopique  a  révélé  l'intégrité  de  toutes  les 
membranes  constituantes  de  Toeil,  sauf  la  conjonctive;  la 
cornée  était  intacte  dans  les  trois  cinquièmes  de  sa  surface,  et 
dans  la  partie  recouverte  par  le  néoplasme  il  y  a  plutôt  des- 
quamation épithéliale,  ulcération  très  superficielle  sans  al  té- 


MALADIES  DE  LA  COlfJOIYCTfVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         299 

ration  de  la  membrane  de  Bowman  ni  du  tissu  propre  de  la 
cornée. 

L'examen  microscopique,  avec  figures,  pratiqué  par 
Muratet,  au  Laboratoire  du  professeur  agrégé  Lagrange  de 
Bordeaux,  a  montré  qu'il  s'agissait  d'un  sarcome  alvéolaire, 
d'un  angio-sarcome  de  la  conjonctive. 

Quelques  particularités  ressortent  de  cette  observation  : 
a)  l'intégrité  presque  normale  de  la  cornée;  ce  qui,  d'ailleurs, 
a  été  généralement  constaté  dans  le  cas  de  tumeurs  épibul- 
baires  sarcomateuses,  même  à  une  période  avancée;  b)  l'évo- 
lution, en  apparence  bénigne,  de  l'aiFection,  car  à  aucun 
moment  la  malade  n'a  présenté  ni  engorgement  ganglion- 
naire, ni  sous-maxillaire,  ni  parotidien.  Il  n'y  a  jamais  eu  de 
douleurs  vives  ni  d'hémorragies. 

Comme  traitement,    l'intervention   hâtive  doit  être   con- 
seillée. Suivant  les  indications,  Texcision  suivie  d'une  cauté-- 
risation^  d'un  grattage  des  parties  avoisinantes,  pourra  suf- 
fire.   Dans   dautres  cas,   l'énucléation    s'impose,   ainsi  que 
l'ablation  des  ganglions  préauriculaires  et  sous-maxillaires. 

L'examen  histologique  seul  permet  de  préciser  la  nature  de 
la  tumeur  et  affirme  qu'il  s'agit  du  sarcome  ou  de  Tépithé- 
lionie.  Vauteuh. 

2)  Steiner  distingue  trois  sortes  de  taches  pigmentaircs. 
Les  premières  et  les  plus  fréquentes  sont  les  taches  noires 
situées  de  chaque  côté  de  la  cornée,  dans  l'espace  triangulaire 
qui  est  exposé  à  la  lumière  du  jour. 

Les  deuxièmes  sont  des  taches  très  foncées,  nettement  cir- 
conscrites, de  la  grosseur  d'une  tète  d'épingle  à  celle  d'un 
pois.  Ce  sont  des  nœvi  pigmentés. 

Les  troisièmes  sont  très  fréquentes  chez  les  trachomateux 
et,  d'après  l'auteur,  seraient  produites  par  les  granulations. 
On  les  trouve  sur  la  conjonctive  palpébrale. 

L'expectation  doit  être  de  règle.  p.  c. 

3)  Carra  passe  en  revue  le  traitement  de  la  kératite  phlyc- 
ténulaire  et  de  ses  complications,  sans  données  originales. 


300  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Carlini  rappelle  l'éyolution  ordinaire  de  la  conjonctivite 
de  Parinaud  dans  laquelle  la  suppuration  des  ganglions 
enflammés  n'est  pas  obligatoire.  La  variété  dans  les  localisa- 
tions et  dans  la  participation  du  système  lymphatique  doit 
faire  supposer  que  la  dénomination  s'applique  à  des  infections 
de  causes  diverses,  et  qu'il  ne  s'agit  pas  d'une  entité  patholo- 
gique, mais  d'un  syndrome. 

Il  rapporte  l'observation  d'un  cas  de  trachome  aigu  avec 
engorgement  ganglionnaire  douloureux  considérable  (paroti- 
dien,  sous-maxillaire)  entraînant  une  gêne  des  mouvements 
de  mastication  et  état  général.  L'amélioration  ne  survint  qu^au 
bout  de  quatre  mois. 

L'examen  d'un  lambeau  de  conjonctive  enlevée  niontra  des 
lésions  trachomateuses  typiques.  L'examen  bactériologique 
de  la  réaction  a  mis  en  évidence  des  staphylocoques  et  des 
streptocoques.  C'est  ST  ces  derniers  que  l'auteur  attribue  les 
manifestations  ganglionnaires  et  il  rappelle  les  observations 
semblables  de  Kalt  et  de  Rohmer  (Th.  de  Villeneuve,  Paris 
1896)  dans  lesquelles  les  symptômes  de  la  conjonctivite  de 
Parinaud  étaient  dus  aux  streptocoques. 

Il  conclut  que  la  conjonctivite  de  Parinaud  ne  représente 
pas  une  entité  morbide  distincte,  mais  un  syndrome  clinique 
qui  ne  peut  être  encore  classé  d'une  façon  précise  dans  les 
maladies  de  la  conjonctive.  l.  grandclbmbnt. 


5)  Zirm  rapporte  l'observation  d'un  malade  présentant  une 
opacité  des  deux  cornées  consécutive  à  une  brûlure,  chez 
lequel  la  cécité  était  presque  complète.  A  l'aide  d'un  petit 
trépan,  il  enleva  au  centre  de  chaque  cornée  une  portion  cir- 
culaire qu'il  remplaça  par  une  portion  de  cornée  saine  pré- 
levée sur  Tœil  d'un  petit  garçon  fraîchement  énucléé  pour 
traumatisme  grave  du  globe. 

D  un  côté,  il  se  développe  un  staphylome  qui  dut  être 
enlevé  en  raison  des  douleurs.  De  Tautre,  le  lambeau  est 
resté  transparent  (l'opération  remonte  actuellement  à  plus 
d'un  an)  et  le  malade  peut  lire.  Ce  lambeau  présente  même 
une  sensibilité  assez  accusée. 

Zirm  rappelle  que  la  transplantation  de  la  cornée  avait  été 


L 


Maladies  de  la  conjonctive,  de  là  cornée,  etc.       3oi 

tentée  au  siècle  dernier  par  Reisinger.  Depuis,  de  nombreuses 
tentatives  furent  faites.  Les  conditions  indispensables  pour 
réussir  cette  opération  sont  les  suivantes  :  la  transplantation 
ne  doit  être  faite  qu'avec  des  cornées  humaines  ;  le  lambeau 
transplanté  ne  doit  pas  laisser  filtrer  par  ses  bords  Thumeur 
aqueuse,  la  coaptation  doit  donc  être  parfaite  ;  il  ne  faut  pas 
tenter  l'opération  en  période  inflammatoire;  les  plus  grandes 
précautions  doivent  être  prises  pour  ne  pas  traumatiser  le 
lambeau  transplanté.  morbau. 

6)  Ischreyt  a  observé  deux  cas  de  cancers  épibulbaires. 
Le  premier  est  un  canôer  à  épithélium  plat  avec  kératose, 
l'autre  une  forme  à  petites  cellules,  sans  kératose.  La  tumeur 
prend  son  origine  à  la  paupière,  empiète  sur  la  sclérotique  et 
sur  la  cornée.  Ces  dernières  membranes  forment  une  partie 
du  stroma  de  la  tumeur.  La  prolifération  de  cellules  épithé- 
liales  est  toujours  accompagnée  d'une  prolifération  de  cellules 
rondes  :  la  première  provoquant  la  seconde,  peut-être  par 
chimiotaxie.  Quant  à  la  fréquence  de  la  perforation  de  ces 
tumeurs  à  l'intérieur  du  bulbe  :  sur  47  cas  relatés  dans  la 
littérature,  Tàuteur  la  trouve  mentionnée  1 1  fois.  Ce  sont 
probablement  les  voies  lymphatiques  périvasculaires  qui 
frayent  un  passage  à  la  tumeur.  Quant  au  traitement,  l'au- 
teur conseille  Ténucléation  si  la  tumeur  part  du  limbe  et 
empiète  sur  les  tissus  environnants,  surtout  si  les  ganglions 
sont  pris.  Le  cancer  de  la  paupière  peut  se  propager  sur  le 
bulbe  par  continuité,  ou  bien  l'ensemencement  se  fait  par 
contact.  Les  expériences  faites  à  ce  sujet  ne  sont  pas  con- 
cluantes. R.  RBD8LOB. 

7)  Dans  des  cas  de  vieilles  kératites  parenchymateuses, 
Dimmer  a  observé  dans  les  couches  profondes  de  la  cornée 
des  stries  grises  concentriques  en  forme  de  demi-cercle 
accompagnées  de  lignes  ondulées.  Les  vaisseaux  profonds  de 
la  cornée  passaient  devant  ces  stries.  Un  examen  attentif  a 
prouvé  que  ces  altérations  sont  dues  à  un  plissement  des 
couches  les  plus  profondes  de  la  cornée.  Ces  plissements  pro- 
viennent soit  d'ectasies  passagères  de  la  cornée  à  la  suite  de 


302  REVUE  GÉNÉRALE 

l'inflammation   parenchymateuse,    soit    d'un   épaississement 

temporaire  des  couches  postérieures. 


B.  RBDSLOB. 


8)  Dimmer  a  observé  quatre  cas  de  kératites  dont  voici  les 
symptômes  caractéristiques.  A  la  suite  de  douleurs,  de  photo- 
phobie et  larmoiement,  mais  sans  sécrétion  conjonctivale,  on 
voit  se  développer  de  singulières  infiltrations  rondes  dans  les 
couches  superficielles  ou  moyennes  de  la  cornée.  Elles  ont 
I,  1,5  millimètre  de  diamètre.  Leurs  contours  sont  assez 
nets,  leur  bord  est  parfois  plus  saturé  que  le  centre.  Elles 
siègent  de  préférence  dans  les  parties  centrales  de  la  cornée, 
mais  peuvent  aussi  être  plus  rapprochées  du  bord.  Comme 
ces  foyers  ont  tendance  à  confluer,  il  peut  se  former  des 
opacités  de  plusieurs  millimètres  de  diamètre.  Les  intervalles 
entre  les  foyers  d'infiltration  sont  parsemés  de  points  gris. 
Les  foyers  peuvent  être  résorbés  ou  évoluer  vers  l'ulcération. 

Les  parties  profondes  de  l'œil  restent  indemnes,  Tacuité 
visuelle  peut  se  maintenir  bonne.  La  marche  de  la  maladie  est 
très  lente.  Aucune  étiologie  certaine  ne  peut  être  constatée  ; 
dans  un  cas  l'afl'ection  était  bilatérale.  Si  l'on  compare  cette 
kératite  avec  d'autres  formes  du  même  genre,  il  faut  penser 
avant  tout  à  la  kératite  ponctuée  superficielle  de  Fuchs;  à 
la  kératite  tachetée  de  Reuss  ;  et  à  la  kératite  nummulàire  de 
Stellwag.  Pourtant  le  siège  des  taches,  leur  nombre,  leurs 
dimensions,  leur  tendance  à  l'ulcération  la  font  ressembler 
surtout  à  la  kératite  de  Stellwag.  Il  n'y  a  que  la  durée  qui 
diffère  sensiblement  :  celle-ci  est  bien  plus  longue  dans  le  cas 
de  Dimmer.  b.  neosLOB. 

9)  Van  Linl  obtient  d'excellents  résultats  par  la  péritomie 
dans  le  pannus.  Il  fait  la  péritomie  électroly tique  avec  un 
instrument  dont  il  donne  un  dessin  ;  c*est  une  petite  sphère 
de  2  millimètres  de  diamètre  au  bout  d'une  tige  courbée.  La 
petite  sphère  est  négative,  on  la  promène  autour  de  la  cornée; 
l'électrode  positive  est  placée  sur  la  joue  correspondante  — 
courant  de  2  milliampères.  L'opération  exige  10  à  i5  minutes. 
Il  a  fait  faire  une  petite  sphère  de  i  millimètre  de  diamètre 
avec  laquelle  il  électrolyse  les  ulcères  lymphatiques  de  la 
cornée.  l.  oRAivDCLéiiBirr. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CO!^NÉE,  ETC.         303 

lo)  Augé  montre  que  les  consultations  d^ophtalmologie 
reçoivent  une  très  forte  proportion  de  maladies  conta- 
gieuses par  les  exsudats  ;  celle  de  l'hôpital  Lariboisière,  à 
Paris,  a  vu  passer  i4  pour  loo  d^afTections  probablement 
transmissibles.  Ainsi  les  conjonctivites  bactériennes  forment 
les  la  pour  loo  du  total  des  consultants,  les  manifestations 
oculaires  de  la  syphilis  oscillent  entre  4  à  7  pour  lOo.  Au  point 
de  vue  de  la  prophylaxie,  puisque  la  transmission  des  conjonc- 
tivites contagieuses  parait  se  faire  par  contagion  directe,  il  y 
aurait  lieu  de  pratiquer  Tisolement  préventif  dans  les  salles 
d'attente  des  consultations.  Un  classement  sommaire  pré- 
ventif permettrait  de  retenir  des  affections  qui,  comme  les 
lièvres  éruptives,  présentent  un  indiscutable  danger. 


1 1)  Liégard  dit  que  les  ulcères  infectieux  h  hypopyon  sont 
fréquents  dans  la  région  bretonne,  chez  les  ouvriers  qui 
travaillent  la  pierre  ;  ils  constituent  la  plupart  des  inca- 
pacités permanentes  dans  les  accidents  oculaires  du  travail  ; 
leur  pronostic  est  grave  et  on  ne  saurait  s'entourer  de  trop  de 
moyens  pour  arrêter  leur  progression.  Le  traitement  le  plus 
énergique  consiste  dans  la  cautérisation  ignée  de  la  plaie 
coméenne.  Il  est  indispensable  de  s*assurer  de  Tintégrité  des 
voies  lacrymales  et  le  traitement  de  la  dacryocystite,  qui  est 
le  plus  souvent  la  cause  effective  de  Taffection,  s'impose  avant 
tout  autre  essai  thérapeutique. 

Les  paracentèses,  les  myotiques,  les  mydria tiques  et  Tiri- 
dectomie  constituent  un  traitement  adjuvant.  Quand  F  ulcère 
s'accompagne  d'un  hypopyon  abondant,  ce  qui  indique  une 
obstruction  complète  de  la  pupille  et  ime  hypertension  quel- 
quefois manifeste,  Tatropine  doit  céder  la  place  à  Téserine. 
L^éserine  amène  une  disparition  rapide  de  l'hypopyon  et 
améliore  Tétat  général  de  l'œil.  Elle  favorise  la  filtration  de 
l'humeur  aqueuse  en  dégageant  l'angle  irien  et  en  contractant 
les  vaisseaux  de  l'iris  et  des  procès  ciliaires,  ce  qui  diminue 
la  dialbuminose  ;  sa  solution  huileuse  permet  toujours  de  la 
supporter  et  semble  augmenter  considérablement  son  action. 

l'autbur. 


304  ftEVlJE   GÉNÉRALE 

1 2)  Wagenmann  publie  une  observation  clinique  de  sclérite 
postérieure  dans  laquelle  il  s'est  produit  une  néoplasie  qui 
aboutit  à  un  décollement  rétinien.  Puis,  sous  Tinfluence  d'un 
traitement  approprié,  tout  rentra  dans  Tordre,  ce  qui  établit 
qu'il  ne  s'agissait  pas  d'une  tumeur,  mais  bien  d'une  affection 
inflammatoire.  l.  dor. 

20)  H,  Dor  présente  un  homme  atteint  depuis  plusieurs 
mois  d'une  kératite  interstitielle  ponctuée  des  deux  yeux  qui 
a  commencé  par  un  dépôt  sur  la  membrane  de  Descemet, 
comme  dans  l'iritis  séreuse,  et  qui  a  successivement  envahi 
toutes  les  couches  de  la  cornée,  mais  seulement  dans  la  partie 
centrale,  sur  une  étendue  un  peu  plus  grande  que  le  diamètre 
pupillaire.  L'épithélium  cornéen  est  conservé  ;  mais  à  l'exa- 
men à  la  loupe  de  Berger,  combiné  à  l'éclairage  oblique, 
on  voit  que  la  surface  antérieure  de  la  cornée  présente  de 
nombreuses  petites  bosselures.  L'iris  est  indemne  et  la  pupille 
réagit  bien  à  la  lumière  et  à  l'accommodation.  Cette  maladie  a 
jusqu'ici  résisté  à  tous  les  traitements.  morbau. 


MALADIES    DB   L*IRIS,    DB   LA    GHOROÏOB    ET    DU     CORPS    CILIAIRB 
GLAUCOME,   AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 


i)  Sohuitz-Zehden.  —  La  chorio-rélinite  tuberculeuse  chronique  en  foyers 
(Die  chronisehe  herdfôrmige  Chorio-Retinitis  tuberculosa  (ZeiUch.  f.  Ati- 
genheilk,,  XIV,  p.  ai3). 

2)  Bossallno.  —  Le  résultat  de  Tiridectomie  dans  le  glaucome  primitif  (H 
^laucoma  primario  ed  il  suo  esito  dopo  riridectomia)  [Tip.  A.  Valenlif 
Pisa,  p.  1-220,  1906). 

3)  Kostep.  —  Suites  éloignées  du  traitement  opératoire  du  glaucome  (Bcitrag 
zur  Kenntniss  der  Dauererfolge  bei  der  operativcn  Behandlung  des  Glau- 
koms)  (Arch.  f.  Ophihalm,,  LXIV,  391-411,  1906). 

4)  Beggs  (W.-F.).  —  Sarcome  de^  la  choroïde  (Sarcoma  of  the  choroid) 
(Hom.  Eye,  Ear^  and  Throai  jovfnal^  mai  1906). 

fi)  BraUtigam.  —  La  rigidité  pupillaire  réflexe  après  contusion  de  l'œil  et 
-  blessures  de  la  tète  (Ueber  reflectôrische  Pupillenstarrenach  Contusio  bulbî 
und  Kopfvcrlet7.ungen)f'r/iè«c  de  Fribourg  in  B,^  1906). 

i)  SchultZ'Zehden  se  pose  la  question  si  le  diagnostic  de 
la  choroïdite  tuberculeuse  chronique  peut  être  fait  rien 
qu'avec  Tophtalmoscope...  V.  Michel  en  donne  la  description 


MALADIES  DE  L*lrtiS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  305 

suivante  :  les  foyers  sont  au  début  jaunâtres  ou  rosés,  à 
peine  ou  pas  proéminents,  leurs  contours  sont  eiTacés.  Los 
nodules  plus  saillants  sont  entourés  d'un  anneau  plus  pigmenté, 
A  ditTérents  endroits  du  milieu  du  nodule  le  pigment  est 
ramassé  en  petits  tas.  Plus  tard  la  choroïde  semble  décolorée 
sur  de  grandes  distances  :  au  milieu  de  ces  parties  se  trou- 
vent quelques  foyers  ronds  et  jaunâtres  avec  des  amas  de 
pigments.  Schultz-Zehden  a  examiné  plusieurs  de  ces  cas,  il 
a  trouvé  que  les  nodules  tuberculeux  contenant  des  cellules 
lymphoïdes  se  reconnaissent  bien  plus  facilement  à  TophUd- 
moscope  que  ceux  qui  consistent  en  éléments  épithëlioïdes 
et  en  cellules  géantes.  Malgré  cela,  Schultz  ne  croit  pas  que 
Ton  puisse  diagnostiquer  une  choroïdite  tuberculeuse  rien 
qu'avec  Tophtalmoscope,  car  les  altérations  des  vaisseaux 
peuvent  produire  des  images  semblables  :  il  faut  donc  entre- 
prendre un  examen  général.  Pourtant  la  chorio*-rétinite  tuber- 
culeuse chronique  peut  être  une  affection  absolument  primaire 
et  indépendante.  Si  Tétat  général  est  bon,  Taffection  peut 
rester  bénigne  et  guérir.  k.  hbuslou. 

a)  Sur  10.072  malades  de  la  clinique  de  Pise,  Bossalino  a  vu 
375  glaucomateux  donnant  un  total  de  4^7  yeux  atteints  de 
glaucome.  Il  donne  des  statistiques  suivant  le  sexe,  Vâge,  les 
différentes,  formes  qui  concordent  avec  celles  de  Schmidt- 
Rîmpler,  Laqueur,   de  Wecker, 

Il  étudie  ensuite  Taction  de  Tiridectomie  au  point  de  vue  de 
la  tension  et  de  l'acuité  visuelle  centrale.  L'action  principale 
est  de  diminuer  la  tension.  Son  action  sur  Tacuité  visuelle  est 
moins  marquée.  C'est  dans  les  cas  de  glaucome  aigu  que  les 
résultats  sont  les  meilleurs. 

L'auteur  a  pu  examiner  i3o  yeux  longtemps  après  Topé- 
ration;  c'est  encore  au  point  de  vue  de  la  tension  que  les 
résultats  sont  les  meilleurs,  surtout  dans  le  glaucome  aigu. 

Il  coE^clut  que  Tiridectomie  est,  malgré  les  insuccès,  la 
meilleure  opération  dans  toutes  les  formes  de  glaucome, 

MOHBAU. 

3)  Kostcr  publie  le  résultat  d'une  étude  statistique  entre- 
prise par  Hilst  Karewij,  à  l'hôpital  de  Leyde,  au  sujet  des 
suites  éloignées  du  traitement  opératoire   du   glaucome. 

20 


306  REVUE  GENERALE 

Cette  statistique  est  très  favorable  à  riridectomie .  La 
buphtalmie  est  la  seule  forme  de  glaucome  qui  semble  mieux 
améliorée  par  une  série  de  petites  sclérotomies.       l.  dor. 

4)  Beggs  fait  Ténucléation  d'un  œil  atteint  d'une  tumeur, 
dont  on  fit  le  diagnostic  avant  l'opération.  A  l'ouverture  du 
globe,  celui-ci  est  rempli  d'une  masse  énorme  de  sang,  ce  qui 
fit  penser  à  un  glaucome  hémorragique  tout  d'abord,  mais 
on  ne  tarda  point  à  découvrir  un  sarcome  (a  mm./3  mm.)  au 
pôle  postérieur.  coburn. 


MALADIES    DE    LA  RÉTINE,   DU  NERF   OPTIQUE  ET  DES  CENTRES   NERVEUX 

(amblyopie  et   AMAUROSB,  dyschromatopsib) 


i)  Cabannes.  —  Etude  sur  les  lësions  du  nerf  optique  dans  rhérédo-syphilis 
(Congrès  internai,  de  Lisbonne^  20  avril  et  Journal  de  méd,  de  Bordeaux, 
20  et  27  mai  1906). 

2)  Moissonnier.  —  Un  cas  de  névrite  optique  toxique  post-scarlatineuse 
chez  une  fillette  (Soc.  méd.  d'Indre-et-Loire^  3  mars  1907  et  le  Petit  Indé- 
pendant médical,  mars  1907). 

3]  Eliasberg.  —  Un  cas  d'idiotie  amaurotique  familiale  de  Tay-Sachs  (Ein 
FaH  von  fay-Sachs'scher  amaurotischer  famill&rer  Idiotie)  (Zeiischr,  /. 
Augenheilk.,  XIII,  p.  553). 

4)  Cosmetatos  (Gbny).  —  Le  colobome  de  la  macula  (Zur  Kennlnis  des 
Coloboms  der  Macula  lulea)  fZei/sc/i.  /*.  Augenheilk.^  XIV,  p.  575). 

5)  Onken.  —  Le  diagnostic  tardif  du  décollement  traumatique  de  la  rétine 
(Zur  Sp&tdiagnosc  traumatischer  Netzhautablosung)  (Zeitschr.  fur  Augen- 
heilk.,  XIV,  p.  i65). 

6)  Woodruff  (T. -A).  —  Les  modifications  de  la  rétine  et  des  vaisseaux 
rétiniens,  comme  symptômes  des  modifications  et  altérations  du  cœur  et 
du  système  vasculaire  ^Changes  in  the  retina  and  retinal  vessels  as  an 
indication  of  lésions  in  tne  heart  and  blood  vessels) /'A/edtcine,  mars  1906). 

7)  Samperi.  —  La  névrite  optique  dans  les  affections  endocraniennes  (La 
névrite  ottica  nelle  afTezioni  endocraniene)  (Giornale  medico  del  R^Esereito, 
3i  mars  1907,  Rome  1907). 

8)  Baader.  —  Contribution  à  Tétude  de  la  névrite  rétrobulbairc  (Beitragzur 
Kasuistik  der  Neuritis  retrobulbaris)  (Thèse  de  Tubingne,  1906). 

9)  Stutzin.  —  Rétinite  pigrmentaire  typique  (Ueber  typische  Pigmentdege- 
neration  der  Netzhaut)  (Thèse  de  Giessen,  1906). 

10)  Villard  (H.).  —  Troubles  oculaires  consécutifs  à  l'observation  directe  des 
éclipses  de  soleil  (Annales  d'oculistique^  p.  Si-ioi,  août  1906). 

11)  Langworthy  (H. -G.).  —  De  la  névrite  optique  dans  la  thrombose  des 
sinus  intracraniens  et  de  la  veine  jugulaire  interne  (Optic  neuritis  in  throm- 
bosis  of  cranial  sinuses  and  internai  jugular  vein)  (the  Laryngoscope^ 
janvier  1907). 

12)  Dflhs.  —  Un  gliome  de  la  rétine  avec  énormes  métastases  (Ueber  ein 
Glioma  retinae  mit  massenhaften  Meiaslasen)  (Thèse  de  (}reifswald^ 
1906). 


MALADIES  DE  LA  RÉTIlfE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  307 

i)  Cabannes  étudie  Tatrophie  optique  hérédo-syphilitique. 
Comme  caractères  importants  :  elle  survient  à  Tâge  de  sept  à 
onze  ans,  Tenfant  ayant  présenté  ou  non  après  la  naissance  des 
manifestations  cutanées  syphilitiques  ou  de  l'hydrocéphalie. 
Ainsi  cette  atrophie,  comme  dans  la  syphilis  acquise,  se  mani- 
feste tardivement.  C'est  un  accident  parasyphilitique  de  la 
syphilis  acquise.  Comme  dans  la  syphilis  acquise  où  Tatro- 
phie  optique  apparaît  8  à  12  ans  après  le  chancre,  révolution 
est  progressive  et  fatale  très  souvent.  Autant  le  traitement 
mixte  peut  améliorer  et  guérir  la  névrite  optique  syphilitique, 
autant  il  reste  impuissant  dans  l'atrophie  tardive  parasyphi- 
litique. B.  R. 

3)  Moissonnier  relate  le  cas  d*une  enfant  de  douze  ans  qui 
fut  atteinte  de  névrite  optique  pendant  la  convalescence  d'une 
scarlatine.  Il  conseilla  la  ponction  lombaire  dans  im  but  thé- 
rapeutique et  le  traitement  général.  l.  oRANDCLéMBirr. 

3)  L'affection  qu'a  observée  Eliasberg  a  été  décrite  pour 
la  première  fois  par  Sachs  en  1896.  Elle  se  rencontre  chez  des 
enfants  en  bas  âge  appartenant  de  préférence  à  la  race  juive 
et  se  manifeste  de  la  façon  suivante  :  à  la  naissance,  les 
enfants  paraissent  absolument  normaux  ;  pourtant  après 
quelques  mois,les  parents  remarquent  que  leurs  bébés  devien- 
nent apathiques,  roulent  les  yeux,  ne  peuvent  tenir  la  tête 
droite  et  n'exécutent  que  peu  de  mouvements.  Ce  n'est  que 
plus  tard  qu'on  se  rend  compte  qu'ils  ont  perdu  la  vue  ; 
c'est  alors  que  Ton  remarque  l'altération  typique  du  fond  de 
l'œil  :  une  tache  blanche  à  l'endroit  de  la  macula  latea^  un 
point  rougeâtre  au  centre  de  la  tache:  la  papille,  normale  au 
début,  s'atrophie  après  quelques  mois.. 

La  faiblesse  des  enfants  s'accentue  toujours  plus,  une  di- 
plégie,  spasmodique  le  plus  souvent,  se  développe,  l'idiotie 
devient  toujours  plus  manifeste  et,  avant  la  fin  de  la  seconde 
année,  les  enfants  meurent  dans  le  marasme.  Ces  cas  se 
répètent  souvent  plusieurs  fois  dans  la  même  famille.  Ana^ 
tomiquement,  on  trouve  une  dégénérescence  prononcée  du 
système  nerveux  central.  C'est  un  cas  de  ce  genre  qu'a 
observé  Eliasberg.  b.  rbdslob. 


3Û8  •  REVUE  GÉNÉtlAtE 

4)  Çosn^etatos  décrit  up  cas  de  colobome  de  la  macula  chez 
i|n  enfant. 

Ce  colobome  ayant  Taspect  d  un  foyer  de  choroïdite  avec 
atrophie,  ^t  la  choroïde  étant  altérée  à  différents  endroits, 
Tauteur  pen«e  qu'il  faut  admettre  une  inflammation  intra-uté- 
rine de  C0S  membranes,  qni  a  provoqué  TanomaUe  congé- 
nitale. B.  RBD8L0P. 

5)  Onken  cite  le  cas  d'un  cultivateur,  myope  de  i5  dioptries, 
qui  fut  atteint  à  Tœil  gauche  par  le  manche  d'une  bêche.  Pen- 
dant quelques  jours  il  ne  remarqua  rien  d'anormal,  ce  n'est  que 
cinq  semaines  plus  tard  que  l'œil  devint  aveugle.  On  constata 
un  décollement  de  la  rétine,  large  et  flottant  ^  la  partie  infé- 
rieure. L'auteur  pense  qu'il  faut  imputer  cç  décollement  tardif 
à  l'accident  survenu  cinq  semaines  auparavant.  Celui-ci  peut 
avoir  été  suivi  par  un  très  léger  décollement  que  le  malade 
n'a  pas  remarqué  et  qui  s'est  soudainement  agrandi  considé- 
rablement. B.  RBOSLOB. 

6)  Woodruff  fait  remarquer  qu'au  moyen  de  Tophtalmo- 
scope  une  altération  du  système  vasculaire  peut  être  dépistée 
dès  son  début.  Des  personnes  ayant  une  excellente  santé  ei\ 
apparence,  se  plaignant  de  quelques  troubles  de  la  vision, peu- 
vent être  en  réalité  atteintes  de  troubles  grayes  du  côté  des 
vaisseaux.  Des  modifications  dans  la  structure  des  vaisseaux 
rétiniens,  correspondent  nettement  à  des  modifications  au^~ 
logues  dant  tout  Tarhre  circulatoire,  surtout  lorsqu'il  s'agit  de 
sclérose.  Les  vaisseaux  rétiniens  n'ont  pas  d'anastomoses;  cç 
détail  fait  comprendre  pourquoi  xme  altération  d'une  partie  du 
territoire  rétinien  est  reliée  directement  à  une  altération  de  la 
circulation  et  par  conséquent  du  vaisseau  lui-méme.Ce  travail 
est  accompagné  dé  dessins.  cobvrn. 

7)  A  propos  de  trois  cas  de  tumeurs  cérébrales  dont  deu3( 
étaient  accompagnées  de  stase  papillaire,^Sâm/>erî  fait  une  étude 
intéressante  des  diverses  théories  proposées  pour  expliquer  le 
symptôme  de  cette  stase.  Il  conclut  que  ce  n'est  point  Texagé- 
ration  de  la  pression  endocrànienne  qui  provoque  la  stase,  mais 


MALADIES  DE  LA  KÉTINÉ,  DU  HERF  OPTIQUE,  ETC.  309 

bien  une  action  toxique  produite  par  les  éléments  de  la  tumeur. 
La  dénomination  de  stase  papillaire  doit  être  abandonnée  et 
remplacée  par  celle  de  névrite  optique.  h.dor. 

8)  Baader  rapporte  i4  cas  de  troubles  visuels  subits,  qu'il 
attribue  à  une  névrite  rétrobulbaire.  Sur  ces  i4cas  ii  s'obser- 
vaient dans  le  sexe  féminin  ;  dans  tous  les  cas  TafFection  était 
monoculaire  ;  le  pronostic  est  assez  favorable.  L'auteur  ne 
trouve  aucune  cause  étiologique  et  pense  surtout  à  un  «  refroi- 
dissement ».  Les  affections  des  sinus  périorbitaires  né  sont- 
elles  pas,  plus  souvent  qu'on  ne  l'admet  jusqu'ici,  la  cause  de 
l'inflammation  du  nerf  optique  ? 


W.  STOCE. 


9)  Stutzin  publie  une  statistique  de  4^  cas  de  rétinite  pig- 
mentaire  typique,  10  fois  il  existait  une  consanguinité  et  8  fois 
l'hérédité.  w.  stock. 

10)  C'est  une  étude  complète  des  troubles  oculaires  dus  à 
Tobservation  des  éclipses  solaires  que  nous  présente  Villard. 
Après  quelques  mots  d'historique,  il  passe  en  revue  les  diffé- 
rents symptômes  de  cette  affection  :  Tamblyopie  légère  en 
général  et  passagère  ;  le  scotome  presque  toujours  central  et 
positif  d'intensité  variable,  de  forme  ovalaire  ou  plus  souvent 
circulaire,  et  qui  disparaît  complètement  au  bout  de  quelques 
jours  du  de  quelques  mois.  Les  cas  de  persistance  indéfinie  du 
scotome  sont  exceptionnels  ;  le  rétrécissement  du  champ 
visuel  coloré  (rare);  les  scotomes  périphériques  (dus  alors  à  de 
graves  lésions  profondes,  thrombose,  hémorragie,  etc.);  Thé- 
mianopsie  signalée  une  fois  par  Duane  ;  la  mégalopsie,  et  la 
métamorphopsie  plus  fréquentes  ;  les  lésions  du  fond  de  l'œil, 
coloration  intense  de  la  tache  jaune,  sa  pigmentation  ou  la 
présence  en  ce  point  d'une  hémorragie. 

Le  pronostic  de  ces  accidents  est  d'ordinaire  assez  bénin, 
mais  dans  quelques  cas  peut  être  des  plus  graves. 

En  dehors  du  traitement  prophylactique,  on  conseillera  les 
décongestifs  (saignées  locales,  purgatifs,  bains.de  pieds sina- 
pisés).  Plus  tard,  les  courants  continus,  le  sulfate  de  strych- 
nine, riodure  à  faible  dose  seront  utiles. 


3Î0  REVUE  GÉNÉRALE 

Cinq  observations  personnelles  et  une  bibliographie  com^ 
plètent  l'article.  p.  chavbrnac. 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET    DU    CORPS    VITRÉ. 


i)  Weingartner.  —  L'opération  de  rabaissement  de  la  cataracte  (Ein  Bei- 
tragrzur  operativen  Reklination  der  Katarakt]  fT/ièse  de  Fribourg  in  B., 
1906). 

2)  Dpake-Brockmann  (iS.-F.).  —  De  Topération  de  la  cataracte,  dans  cer- 
taines maladies  constitutionnelles  (Extraction  of  cataract,  under  various 
constitutional  conditions)  (Ophthalmoscopef  juin  1906). 

I  )  Weingartner  pose  les  indications  suivantes  pour  l'abaisse- 
ment de  la  cataracte  : 

I*  Etat  du  cristallin.  Les  cataractes  dures  peuvent  seules 
être  opérées  par  rabaissement. 

7,^  Maladie  de  Toeil  et  de  ses  annexes;  amollissement  du  corps 
vitré,  danger  d'infection,  par  exemple  dans  les  conjonctivites 
incurables,  le  trachome. 

3*^  Perte  d'un  œil  par  hémorragie  expulsive. 

4°  Age  et  maladies  générales  :  idiotie,  malades  vieux  et 
décrépits. 

Contre-indications  :  cataractes  liquides,  molles  ou  demi- 
molles  ;  cataractes  infantiles  ;  mauvais  résultat  de  l'abaisse- 
ment sur  un  œil  ;  augmentation  de  la  tension  sur  un  œil. 

W.   STOCK. 

2)  Drake-Brockmann  donne  les  résultats  de  quelques  cata- 
ractes opérées  par  lui,  chez  des  malades  atteints  de  différentes 
affections  ou  maladies  générales  : 

I**  Syphilis  :  19  extractions  avec  18  bons  résultats.  Chez 
plusieurs,  les  os  du  nez  ou  du  palais  étaient  perforés  ou 
détruits,  ce  qui  fait  94i73  pour  100  de  succès.      ^ 

2**  Anémie:  33  extractions  avec  3i  bons  résultats  :  93,93  pour 
100.  Chez  trois  des  malades,  il  existait  de  l'hypertrophie  de  la 
rate  et,  dans  un  cas,  de  l'hypertrophie  du  foie. 

3**  Affections  cardiaques  :  3i  extractions,  29  guérisons.  La 
plupart  des  opérés  souffraient  d'affections  des  orifices  aorti- 
que  et  mitrale. 


MALADIES  DE  LA  RÉPRACTIOlf,  DE  L'ACCOMMODATIOlf,  ETC.    311 

4^  Albuminurie  :  i5  extractions,  i4  guérisons.  Quelques 
malades  ont  été  traités  et  ont  suivi  un  régime  avant  d*étre 
opéré. 

5^  Eléphantiasis  :  3o  extractions,  38  guérisons. 

6*  Diabète  :  38  extractions,  33  guérisons.  Certains  malades 
ont  été  traités  avant  d'être  opérés. 

7°  Varices  :  6  extractions.  Toutes  suivies  de  succès. 

8°  Lèpre  :  4  extractions,  suivies  de  guérisons. 

9*  Fumeurs  d'opium  :  3  extractions,  suivies  de  guérisons. 

lo*  Maladies  de  Tovaire  :  i  extraction.  Bon  résultat.  (La 
malade  avait  une  énorme  tumeur.) 

1 1®  Grossesse  :  2  extractions,  chez  deux  femmes  enceintes 
d'environ  sept  mois,  âgées  respectivement  de  dix-huit  et 
vingt  ans.  Jj.  mawas. 


MALADIES  DB  LA  RÉPRACTION,  DE  L^ACCOMMODATION  ET  DBS  MUSCLES  DK  l'gBIL 


i)  Heypaud  (S.).  —  De  la  paralysie  du  moteur  oculaire  externe  d'origine 
otitique  (Thèse  de  Lyon^  décembre  1906). 

a)  Lombard  (E.).  —  Quatre  observations  de  paralysie  de  la  sixième  paire 
dans  le  cours  d'otites  movcnnes  suppurées  aiguës.  Contribution  à  Tétude 
du  syndrome  de  Gradenïgo  (Annales  des  maL  de  Voreille^  du  larynx, 
octobre  igo6). 

3)  Stilling  (J.).  —  Etude  sur  Tanatomie  de  l'œil  myope  (Zur  Anatomie  des 
myopischen  Auges)  (Zeilschr.  f.  Aiigenheilk.^  XI V,  p.  23). 

i)  Claiborn  (J.-H.).  —  Déviation  conjuguée  latérale  à  gauche  (Case  ofcon- 
jugate  latéral  déviation  to  the  left)  (New-York  med.  journ.^  mars  1906). 

5)  Qould  (G.-M.).  —  Exagération  de  la  fréquence  de  la  fatigue  oculaire 
(The  Exagération  and  hobbyrinding  of  the  cyestrain,  théories)  (Annals 
of  Ophthalmology^  janvier  1906). 

6)  Wever  (J.-S.).  —  L'adaptation  des  verres  (Glass  fitting)  (Journ.  of  Ihe 
Kansas  med,  Society,  mars  1906). 

7)  Qould  (G.-M.).  —  Fatigue  oculaire  déterminant  des  vomissements,  des 
céphalées...  (A  case  in  which  sinking  spells,  thousands  of  thcm,  sick  head- 
achc,  vomiting,  etc.,  wcrc  due  to  eyestrain)  ( Saint- J^uis  med,  Review, 
23  décembre  1906). 

8)  Emerson  (L.).  —  De  la  fatigue  oculaire  comme  cause  de  la  migraine 
(Eyestrain  as  a  factor  in  hcadache)  (SeW'York  med.  Journal,  décembre 
1906). 

9)  Engau.  —  Observations  cliniques  et  statistiques  sur  les  cas  de  strabisme 
divergeât  (Klinische  und  statistiche  Mittheilungen  iibcr  die  FiUle  von  Stra- 
bismus  divergens)  (Thèse  de  Giessen,  1906). 

i)  La  paral}?sie  du  moteur  oculaire  externe,  dit  Heyraud^ 


312  REVUE  GÉÏTÉRALE 

peut  compliquer  les  otites,  en  dehors,  •  bien  entendu,  des 
méningites  purulentes  otogènes.  Le  syndt*ome  le  plus  simple 
est  constitué  par  la  triade  suivante  :  otite,  douleurs  hémicé- 
phaliques  du  même  côté  que  Totite,  presque  constantes  ;  para- 
lysie du  moteur  oculaire  externe  du  même  côté.  Mais,  souvent, 
Totite  moyenne  est  compliquée  par  la  labyrinthite,  la  mastoï- 
dite, les  abcès  extra-duraux,  la  périsinusite  et  Ton  peut  trou- 
ver, comme  symptômes  concomitants,  les  névrites  optiques, 
la  paralysie  faciale  ou  d'autres  paralysies  oculaires.  Ces 
complications  sont  relativement  fréquentes,  mais  la  paralysie 
de  la  sixième  paire  ne  dépend  que  de  Totite.  Le  pronostic  de 
la  paralysie  de  Tabducens  d'origine  otitique  est  bon.  Les 
complicatiçns  précédemment  citées  n'aggravent  pas  cette 
paralysie. 

La  pathogénie  est  variée.  Elle  est,  du  reste,  encore  mal  élu- 
cidée à  l'heure  actuelle,  en  sorte  qu'on  ne  saurait  étayer  de 
traitement  applicable  à  la  généralité  des  cas  ;  les  lésions  du 
sinus  latéral,  celles  du  rocher,  les  névrites  de  la  sixième  paire, 
enfin,  un  simple  réflexe,  ont  pu  être  invoqués  à  juste  titre 
dans  des  cas  particuliers.  L'existence  de  la  paralysie  ne  suffit 
pas,  à  elle  seule,  pour  autoriser  les  actes  opératoires  graves. 
Il  faut,  pour  intervenir,  d'autres  symptômes  de  complications 
des  otites,  soit  du  côté  de  l'apophyse,  soit  du  côté  des 
méninges  et  du  cerveau.  l'autbur. 

là)  Lombard  publie,  à  la  suite  de  ses  quatre  observations 
dont  deux  furent  suivies  d'autopsie,  un  aperçu  pathogénique 
sur  les  faits  de  cet  ordre.  Dans  un  premier  groupe  il  classe 
les  paralysies  de  Tabducteur  survenant  dans  les  otites  suppu- 
rées  compliquées  d'accidents  intra-crâniens.  Le  tronc  nerveux 
est  compromis  dans  son  trajet  périphérique  extra -bulbaire  : 
abcès  extra-dural,  cérébelleux,  méningite  basilaire.  Le 
deuxième  groupe  comprend  les  cas  rares,  d'origine  réflexe, 
où  la  guérison  est  la  règle.  Dans  une  troisième  catégorie,  la 
plus  importante,  sont  classés  les  faits  de  paralysie  de  Tabduc- 
teur  précédée  de  douleurs  temporo-pariétales,  dans  le  cours 
d'une  otite  moyenne  aiguë  ;  telle  est  la  triade  du  syndrome  de 
Gradenigo. 

La  discussion  des  théories  pathogénîques  et  expérimentales 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L  CEIL  813 

ne  peut  être  présentée  dans  une  brève  analyse  et  à  la  suite  de 
cet  exposé  pathogénique,  l'auteur  a  publié  plusieurs  tableaux 
où  figurent  des  observations  de  paralysie  de  Tabducteut  au 
eours  des  otites.  morbau» 

3)  Le  travail  de  Stillinff  nous  donne  le  résultat  de  mensu- 
rations faites  sur  la  sclérotique  d*un  œil  myope  pour  en  con- 
naître son  épaisseur.  Ces  résultats  sont  comparés  avec  ceux 
obtenus  par  la  mensuration  de  la  sclérotique  d  yeux  emmé- 
tropes et  hypermétropes.  Stilling  en  conclut  que  Tépaisseur 
de  cette  membrane  n'a  rien  à  voir  avec  le  développement  de 
la  myopie  provoquée  par  le  travail  rapproché.  L'épaisseur  de 
la  sclérotique  de  Toeil  myope  est,  ou  bien  tout  à  fait  normale, 
ou  bien  étonnamment  forte  tout  en  restant  dans  les  limites  de 
la  normale.  Ceci  répond  absolument  à  la  théorie  de  Stilling 
sur  l'œil  myope,  qui  est  un  œil  sain  d'une  structure  normale. 
Il  n^  a  que  sa  forme  qui  se  modifie  grâce  à  une  croissance 
influencée  par  la  pression  de  muscles^  Le  diamètre  de  Tœil 
emmétrope  ne  diffère  au  maximum  que  d'un  centimètre  du 
diamètre  de  l'œil  myope.  e.  hedblob. 

4)  Claiborn  a  observé  une  paralysie  conjuguée  avec  dévia- 
tion à  gauche.  A  noter  une  hémianesthésie  et  une  hémiplégie 
fugaces.  Siège  delà  lésion  —  par  exclusion  —  au  noyau  de  la 
sixième  pai-re  droite,  absence  d'hémianopsie,  prédominance 
de  la  paralysie  du  droit  externe.  conun.x. 


maladies  du  globe  de  l  ceil 
(blessures,  corps  Étrangers,    parasites) 

i)  Baoh.  —  Névrose  traumatiquc  et  accidents  du  travail  (Traumat.  Neurosc 
und  Anfallbegutachtun^)  (Zeitschrift  fur  Angenheilk.,  XIV,  p.  a;6). 

2)  Nuel  (J.-P,).  —  De  râjre  avancé  comme  facteur  dans  l'évaluation  de  l'in- 
capacité du  travail  résultant  de  la  perle  d'un  cril  (Snc.  belge  d'ophtalmo- 
logie, a6  décembre  1906). 

3)  B^ândé•.  —  Deux  cas  de  dormoïde  de  Tœil  chez  le  chien  (Soc,  Belge 
d* ophtalmologie,  26  novembre  «906). 

4)  âinder.  —  Les  opérations  A  l'aimant  A  la  clinique  de  îéna,  de  1901  à  1905 
(Ueber  die  in  der  Aufçenklinik  zu  lena,  iQOi-iQof»,  vorgenommenen  Magnet- 
opéra tionen)  (Thèse  ûf'/ena,  1905). 


314  .    REVUE  GÉNÉRALE 

5}  Flandara  (L*-W.).  —  Un  morceau  d'acier  ayant  séjourné  sept  ans  dans 
un  œil  (A  pièce  of  steel  retained  in  thc  eye  for  seven  years)  (Journ.  Am, 
Med,  Assoc,  mars  1906). 

6)  Rave.  —  Désinfection  intraoculaire  par  riodoforme  (Ueber  intraoculsre 
lodoformdesinfection)  cr/iè<e  de  Wûrzburg^  '907). 

7)  Jaoobi.  —  L*exophtaImo8  intermittent  (UcbcrExophthalmusintermi liens) 
(Thèse  de  Kônigsberg,  1906). 

8)  Pepoival  (A.-S.).  —  L'extraction  du  fer  des  milieux  de  l'œil,  par  relcctro- 
aimant  (Removal  of  iron  from  interior  of  the  eye  by  clectro-magnet)  (Brit. 
Med.  Journ.,  nov.  igo5). 

9)  Eiwood  (C.-R.).  —  Des  indications  de  Ténucléation  de  l'œil  (Indications 
for  enuclcation  of  the  eye)  (Journal  of  the  Michigan  State  mêd.  Soc, 
janvier  1907). 

10)  Du  bar.  —  Lcucosarcome  intraoculaire  (Echo  med,  du  Nordy  p.  246, 
«907). 

i)  Parmi  les  symptômes  oculaires  de  la  névrose  trauma- 
tique,  Bach  a  rencontré  plusieurs  fois  des  crampes  musculaires 
du  globe  oculaire  ou  des  paupières  :  plusieurs  fois  les  cils  ou 
les  sourcils  avaient  blanchi,  signe  d'une  altération  trophique  ; 
la  peau  des  paupières  était  cyanotique,  le  phénomène  de  la  der- 
mographie  apparaissait.  Les  hyperesthésies  et  les  anesthésies 
de  la  cornée  étaient  assez  fréquentes,  de  même  que  Taniso- 
corie.  Les  troubles  de  la  vision  rappellent  ceux  des  hysté- 
riques ;  le  champ  visuel  est  rétréci  ;  les  malades  se  plaignent 
d'éblouissements,  de  scintillements,  de  diminutions  subites 
de  la  vue,  et  de  fatigue  des  yeux.  Suivent  les  symptômes 
généraux  de  la  névrose  traumatique,  dont  le  pronostic  est 
assez  mauvais  d'après  Bach.  Il  faut  se  dépêcher  de  fixer  la 
rente,  celle-ci  doit  dépasser  de  peu  la  moyenne.  Elle  ne  doit 
pas  être  totale,  car  un  peu  d'occupation  fait  plutôt  du  bien  aux 
malades.  Il  est  faux,  par  contre,  de  la  diminuer  avec  le  temps. 

B.    nSDSLOB. 

2)  On  observe  souvent  des  borgnes  exécutant  aussi  bien 
des  travaux  délicats  que  des  individus  ayant  leur  vision  bino- 
culaire. Pour  Nuel^  cela  provient  d'une  éducation  nouvelle 
portant  surtout  sur  le  sens  du  relief  que  les  borgnes  arrivent  à 
acquérir  par  des  déplacements  latéraux  de  la  tête  (mouvements 
parallactiques),  suppléant  ainsi  à  la  vision  binoculaire.  Ce 
n'est  donc  pas  l'œil  qui  se  perfectionne,  c'est  le  cerveau  en 
vertu  de  sa  plasticité  fonctionnelle.  Mais  cette  nouvelle  éduca- 
tion, facile  chez  l'adulte,  devient  impossible  à  un  âge  avancé. 
Il  semble  donc  juste  de  tenir  compte  de  cette  situation,  dans 


MALADIES  OU  GLOBE  DS  L*(EIL  SiS 

Tévaluation  des  dommages  causés  par  la  perte  d'un  œil  et  ne 
pas   évaluer   systématiquement  à  un    tiers    l'incapacité    de 

travail.  L.   ORANDCLéMSKT. 

3)  Brandès  rapporte  deux  cas  de  tumeurs  dermoïdes  de 
l'œil  chez  deux  chiens.  L'une  était  implantée  au  centre  de  la 
cornée,  l'autre  dans  le  cadran  supéro-externe  de  cette  mem- 
brane —  il  n'y  avait  pas  de  colobome  de  la  paupière  — .  Les 
deux  tumeurs  furent  disséquées  au  couteau  de  de  Grasfe  ;  la 
guérison  fut  rapide,  mais  il  subsista  des  leucomes.  A  l'examen 
histologique  les  glandes  sudoripares  manquent,  comme  il  fallait 
s'y  attendre,  chez  le  chien.  L'auteur  adopte  la  théorie  patho-' 
génique  de  van  Puyse  pour  lequel  les  dermoïdes  répondent  au 
point    d'implantation    épibulbaire    des    brides    amniotiques 

(2    planches).  L.   ORANDCLélUNT, 

4)  Binder  décrit  vingt-quatre  cas  de  blessures  intraoculaires 
par  éclat  de  fer,  toutes  chez  des  hommes.  Tous  les  corps 
étrangers  furent  extraits.  Quatre  fois  l'éclat  siégeait  dans  la 
portion  antérieure  de  Tœil,  vingt  fois  dans  la  postérieure. 

Sur  les  20  cas  de  corps  étrangers  dans  la  partie  posté- 
rieure de  l'œil,  10  furent  extraits  immédiatement  au  travers 
de  la  plaie  avec  l'aimant  géant  ;  dans  les  10  autres,  le  corps 
étranger  fut  amené  dans  la  chambre  antérieure  puis  extrait, 
I  fois  avec  la  pincette  et,  dans  les  autres  cas,  avec  le  petit 
aimant. 

8  yeux  durent  être  énucléés,  i  a  conservèrent  une  vision  pas- 
sable et  4  furent  aveugles,  mais  avec  conservation  de  la  forme 
de  l'œil.  w.  stock. 

5)  Flanders  rapporte  le  cas  d'un  malade  ayant  gardé  pen- 
dant sept  ans  un  morceau  d  acier,  qu'il  a  bien  toléré  jusqu'au 
jour  où  il  fut  atteint  brusquement  d'irido-cyclite.  L'œil  fut 
énucléé  et  on  y  trouva  un  morceau  d'acier  enchâssé  dans  le 
corps  ciliaire;  sa  surface  externe  est  oxydée,  ce  qui  fait  ses 
deux  tiers.  Le  vitré  est  dégénéré.  Cataracte.  coduhk. 

6)  Rave  donne  d'abord  une  revue  bibliographique,  puis  il 
étudie  les  résultats  de  la  désinfection  intraoculaire  par  l'iodo- 


316  ÎIEVUË  GÉWÉRALE 

forme  par  l'anaWse  de  17  cas.  8  fois  il  fallut  faire  Texenté- 
ratioh;  1  fois  après  infection  k  la  suite  d'extraction  de  cata- 
racte on  conserva  une  vision  quantitative  avec  bonne  projection 
(amélioration  possible  par  nouvelle  opération);  i  fois  on 
guérit  Tirritalion  après  infection  cornéenne,  mais  dans  aucun 
cas  on  n'obtint  une  bonne  acuité  visuelle.  w.  stock. 

7)  Etude  bibliographique  complète  stir  Vexophtalmos  inter- 
mittent. ^,  âTOCk. 


MALADIES   DBS    PAUPIÈRES,   DB   l'aPPARBIL    LACRYMAL    ET   DE    l'oRBITB 


i)  Vlgnard  et  Qrubep.  —  Qucrison  d*un  cctropion  cicatriciel  complet  des 
paupières  (Soe.  des  se.  méd.  de  Lyon,  28  décembre  1906). 

a)  Green  (J.),  —  Les  symptômes  oculaires  et  les  complications  des  maladies 
des  sinus  accessoires  (Ôcular  sijrns  and  complications  of  accessory  sinus 
disease)  fOp/ii/l.  i?ccord,  juin  1906). 

3)  Baker  (C.-H.).  ~  Corps  étranger  de  l'orbite  (Foreign  body  in  the  orbit) 
XOphih.  Record  y  mai  1906). 

4)  Baker  (C.-H.).  —  Deux  cas  d'auloplastîe  des  paupières  (Two  cases  of 
plastic  lid  building)  (Ophth.  Record,  avril  1906;. 

5)  Chavannaz.  —  Résection  du  maxillaire  supérieur  et  exentération  de 
l'orbite  (Soc  de  méd,  et  de  chir.  de  Bordeaux,  i±  octobre  1906). 

6)  Medeiros  (R.).  —  Trichiasis  (en  portugais)  (Bahia  medica,  H»  i,  octobre 
1906). 

7)  Valude  et  Ducloe.  —  Lcntigo  malin  des  paupières  (étude  histologique) 
(Soc.  d'opht.  de  Paris,  6  février  1906). 

8)  Ladureau.  —  Traitement  du  chalazion  (Assoc.  pour  Vavancement  des 
sciences,  35«  Congrès,  p.  234,  1906)* 

9)  Posey  (W.-C).  —  Nœvus  de  la  paupière  (Nevoid  growth  of  the  lid.) 
(Report  of  the  section  on  Ophthalm.  Collège  of  Physicians  of  Philadelphia, 
février  1906]. 

10)  Rollet  et  Mbreau.  —  Mucocèle  lacrymo-ethmoïdale  (Soc  d'ophialm.  de 
Lyon  et  Lyon  médical ^  p.  842,  1907). 

11)  Charles  (J.-\V.)>  —  Angiome  de  la  paupière  supérieure  (Angioma  of  the 
iipper  lid)  (Interl.  med.journ,,  septembre  1906). 

12)  Lafon.  --  Une  fornie  rare  d'épithélioma  développé  dans  la  région  sour- 
cilière  (Recueil  d'ophtalmologie,  avril  1906,  page  204). 

i5)  Bret  (Thomas). —  L'ablation  du  sol  c\\ïq\vc  (Archives  d* ophtalmologie, 
mai  1906,  page  3i6). 

14)  Butler  (Hakuison-T.).  —  Deux  nouvelles  opérations  pour  le  trichiasis 
(Two  new  opérations  for  trichiasis)  (the  Ophlhalmoscope,  juillet  1906). 

i5)  Holmes  (C.-R.).  —Céphalée  et  symptômes  oculaires,  dûs  à  l'inflamma- 
tion des  sinus  accessoires  du  nez  (Head  pains  and  eye  symptoms  caused  by 
inflammation  of  the  accessory  sinuses  of  the  nose)  (Ohio  State  Med.  Journ.t, 
février  1906). 

i6^  Pierron  (M.).  —  De  TElectrolyse  des  voies  lacrymales  (Thèse  de  Bor* 
deaux,  1907.  In-8*  de  61  p.). 


MALADtËS  DES  PAUPlk((ËS,  DE  l^APPAf^EfL  LACRYMAL,  ETC.    3lt 

17)  Jandot  (F^rnaiyd).  —  La  tuberculose  npdulaire  soua-culanée  des  paupière» 
(Thèse  de  Lyon,  i5  décembre  1906). 

1)  Vignard  et  Gruber  présentent  une  fillette  de  douze  ans 
guérie  d'un  eotropion  cicatriciel  complet  consécutif  à  une  brû- 
lure étendue  de  la  face;  on  a  utilisé  le  procédé  de  Wharton 
Jones.  n. 

2)  Green  résume  les  symptômes  oculaires  occasionnés  par 
les  affections  des  sinus  accessoires.  Il  montre  que  toute  partie 
de  l'appendice  oculaire  peut  être  envahie  ou  lésée  par  Tinflam- 
mation  des  sinus  ou  des  annexes.  coburn. 

3)  Le  malade  de  Baker  fut  blessé  par  une  décharge  de  cara- 
bine ;  Tœil  devenant  phtisique  et  à  cause  de  la  douleur,  il  fut 
énucléé.  On  trouve  alors  un  corps  étranger  qu'on  ne  soup- 
çonnait pas  et  qui  fut  extrait  avec  difficulté.  C'était  un 
morceau  de  ressort  de  3  millimètres.  cobuhn. 


4)  Baker  rapporte  deux  cas  d'autoplastie  des  paupières, 
l'un  à  la  suite  d'une  ulcération  syphilitique,  Tautre  à  la  suite 
de  Textirpation  d  une  tumeur  maligne.  Dans  le  premier  cas, 
greffe  de  Thiersch;  dans  le  second,  lambeau  pédicule. 


5)  Chàvannaz  présente  une  femme  opérée  d-une  tumeur 
maligne  (épithélioma)  qui  avait  envahi  Torbite  et  le  maxil- 
laire supérieur.  On  a  pratiqué  une  exentératioi^  complète  de 
Torbite  précédée  d'une  résection  du  maxillaire  supérieur.  L'or- 
bite a  été  fermée  à  l'aide  d  un  lambeau  frontal.  u. 

6)  Medeiros.  Revue  générale  sur  le  trichiasis,  élémentaire 
et  en  quatre  colonnes.  o.  d. 

7)  Valude  et  Duclos  montrent  les  préparations  histologiques 
d'un  lentigo  malin  observé  chez  une  femme  qui  a  été  pré- 
sentée h  la  Société  d'opht^ilmologie  de  Paris  (séance  de 
février  igo5).  pucuin. 

8)  Ladureau  décrit  un  procédé  simple  à  appliquer  soi-même 


318  REVUE  GÉNÉRALE 

pour  la  guérison  du  chalazion,  qui  consiste  à  le  masser  matin 
et  soir  avec  le  doigt  trempé  dans  de  Talcool  concentré  ou  dans 
de  Feau  de  Cologne  de  bonne  qualité.  Au  bout  d'un  temps 
plus  ou  moins  long,  selon  l'importance  du  chalazion,  celui-ci 
disparait  sans  laisser  de  traces.  r. 

9)  Posey  rappo^'te  un  cas  de  naevus  de  la  paupière  qui  fut 
guéri  par  la  méthode  de  Wyeth  en  injectant  de  Teau  bouillie 
chaude  dans  la  tumeur.  coBunn. 

10)  Rollet  et  Moreaa  présentent  une  femme  de  cinquante 
et  un  ans  qui  était  atteinte  d'une  petite  tumeur  située  dans  la 
région  lacrymale  au-dessous  du  tendon  direct  de  Torbiculaire. 
Aucun  traumatisme  antérieur,  rienà  larhinoscopie.  On  Topère 
avec  ridée  d'extirper  le  sac  lacrymal  ectasié,  mais  après  inci- 
sion du  sac,  il  s'écoule  une  grande  quantité  de  liquide  muci- 
lagineux  de  teinte  chocolat,  de  consistance  compacte.  Pertuis 
osseux  au  niveau  de  la  suture  unguéo-ethmoïdale,  la  curette 
s'enfonce  dans  le  labyrinthe  ethmoïdal  et  bute  contre  la  face 
antérieure  du  sphénoïde.  Pas  de  suture  cutanée,  pansement  à 
plat  après  décortication  de  la  poche  à  la  rugine,  cicatrisation 
au  septième  jour.  o.  d. 

1 2)  Lafon  a  opéré  une  femme  de  vingt-huit  ans  d'une  tumeur 
de  la  région  sourcilière  présentant  les  caractères  d'un  kyste 
sébacé  ;  adhérences  à  la  peau,  mobilité  sur  les  plans  profonds, 
etc.  L'examen  histologique  montra  qu'il  s'agissait  d^un  épi- 
thélioma  malpighien  pavimenteux  lobule  en  voie  de  nécrose 
et  qu'envahissait  le  tissu  conjonctif.  L'auteur,  s'appuyant  sur 
l'existence  d'une  plaie  opératoire  antérieure  au  même  niveau, 
pense  qu'un  petit  lambeau  épidermique  fut  inclus  dans  la  cica- 
trice et  se  développa  peu  à  peu,  aidé  par  les  traumatismes 
répétés  de  la  malade.  bbhszbch. 

i3)  Bret  tente  de  réhabiliter  l'ablation  du  terrain  ciliaire 
dans  la  cure  de  certains  entropions  quand  les  procédés  habi- 
tuels échouent.  Il  rapporte  deux  cas  où  cette  intervention, 
après  tentative  infructueuse   par  le  procédé  de  Panas,  lui  a 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     319 

donné  d'excellents  résultats.  L'opération  et  la  cicatrisation 
sont  rapides,  la  difformité  minime,  le  tissu  cicatriciel  moins 
dangereux  pour  la  cornée  que  les  cils  en  trichiasis.  Dans  ces 
deux  cas,  les  malades  se  sont  montrés  très  satisfaits. 


i4)  Harrison  Butler  décrit  deux  nouvelles  opérations  pour 
certains  entropions  localisés;  lorsqu'il  existe  un  entropion 
partiel,  notamment  si  celui-ci  occupe  le  centre  de  la  paupière, 
Tauteur,  après  avoir  coupé  ras  les  cils,  saisit  la  paupière  au 
moyen  d'une  pince  de  Grady  et  la  retourne.  Il  excise  alors  la 
masse  charnue  formant  Tentropion  par  deux  coups  de  ciseaux, 
en  ayant  soin  d'aller  profondément  dans  le  tarse,  puis  greffe  à  la 
place  un  morceau  de  conjonctive  enlevé  à  la  paupière  infé- 
rieure. Pansement  vaseline  pour  empêcher  l'adhérence  de  la 
greffe.  Cette  opération  n'exige  pas  l'anesthésie  générale; 
l'injection  de  cocaïne  ne  semble  point  diminuer  la  douleur  que 
cause  l'excision  d'un  morceau  du  tarse.  Si  l'entropion  siège  à 
l'un  ou  à  l'autre  canthus,  Tauteur  modifie  l'opération  décrite 
par  Spencer- Watson.  La  modification  consiste  essentiellement 
à  greffer  un  morceau  de  muqueuse  enlevé  à  la  lèvre,  au  lieu 
de  greffer  un  morceau  de  peau  qui,  en  s'hypertrophiant,  peut 
occasionner  de  l'irritation.  j.  mawas. 

i5)  Holmes  attire  l'attention  sur  la  relation  qui  existe  entre 
certains  symptômes  oculaires  et  les  maladies  du  nez.  11  en 
donne,  en  des  tableaux,  les  différents  diagnostics  de  maladies 
chroniques  ou  aiguës  des  tissus  périorbitaires  et  les  symptômes 
qu'on  peut  observée  du  côté  des  yeux.  Il  rapporte  notamment 
le  cas  d'une  jeune  fille  atteinte  d'un  empyème  des  cellules 
ethmoïdales  avec  une  forte  douleur  oculaire  :  le  traitement 
nasal  améliora  considérablement  la  douleur.  Un  autre  malade, 
âgé  de  4oans,  et  souffrant  d'un  empyème  des  cellules  ethmoï- 
dales gauches,  présentait  de  la  photophobie  et  une  iritis,  il 
souffrait  aussi  à  Tocciput.  Un  jeune  homme  ayant  eu  plusieurs 
épistaxis  et  de  Tinfection,  à  la  suite  d'une  opération  sur  les 
cornets,  avait  une  papille  couverte  d'un  exsudât  blanchâtre  et 
les  veines  dilatées,  il  s'agissait  d'une  névrite  optique  très 
étendue,  compliquée    par    une   thrombose   de   la    veine  in- 


3:aO  AEVue  GÉNEKALE 

férieure,  et  uoe  hémorragie  à  la  macula.  On  observa  par  la 
suite  d'autres  petites  hémorragies  dans  la  rétine  et  une  grande 
étoile  blanchâtre  au  niveau  de  la  macula,  Il  y  eut  là  proba- 
blement thrombose  des  petites  veines  du  nez  se  communiquant 
à  Torbite.  Chez  un  autre  jeune  homme,  des  polypes  du  nez 
opérés  furent  suivis  d'hémorragies  rétiniennes  ;  thrombose 
probable  dans  ce  cas  de  la  veine  ophtalmique.  Dans  un  cas 
d'empyème  du  sinus  maxillaire,  il  y  avait  paralysie  de  tous 
les  muscles  d'un  œil  avec  exophtalmie  et  ptosis.  Dans  un  autre 
cas,  où  il  existait  certains  troubles  oculaires,  on  trouva  plus 
tard  un  empyème  et  une  nécrose  du  tissu  sphénoïdal.  Le 
malade  mourut  subitement  à  la  suite  dune  hémorragie  céré- 
brale. Le  plafond  du  sphénoïde  est  entièrement  détruit,  la 
selle  turcique  est  érodée  ainsi  qu^une  grande  partie  des  ailes. 
Il  n'a  pas  eu,  dans  ce  cas,  d'évacuation  du  pus  par  le 
pharynx.  Dans  un  autre  cas  d'empyème  d'un  sinus  sphénoïdal 
gauche,  il  existait  un  céphalée  intense,  avec  perte  totale  de  la 
vision;  La  papille  était  blanche,  les  vaisseaux  fins  et  petits. 
A  Touverture  du  sinus,  écoulement  de  pus,  suivi  d'un  réta- 
blissement de  la  vision.  D'autres  cas  encore  sont  décrits,  avec 
leurs  symptômes  et  leurs  diagnostics.  cobuhn. 

i6)  Très  bonne  thèse  inaugurale,  selon  la  pratique  et  les 
idées  de  Lagrange,  avec  bibliographie  complète.  D'abord 
résumé  historique  depuis  Ciniselli,  de  Bologne,  qui  eut  Tidée 
première  d'employer  Télectrolyse  dans  le  traitement  lacrymal, 
jusqu'à  notre  époque.  Puis  étude  des  modes  d'action  de 
l'électrolyse  :  dilatabilité  des  voies  lacrymales  par  ramollis- 
sement de  la  muqueuse  dans  les  sténoses,  destruction  ou 
atténuation  niicrobienne  correspondante.  Viennent  enfin  la 
technique  de  l'électrolyse,  ses  avantages,  ses  inconvénients. 
C'est  la  partie  clinique  personnelle  de  l'étude  dePierron. 

La  technique  préconisée  est  celle  de  Lagrange  et  comporte 
la  sonde  volante,  le  galvanomètre,  le  rhéostat.  Le  maipuel 
opératoire  est  soigneusement  indiqué  :  dilatation  des  points 
et  conduits  lacrymaux,  irrigation  boriquée  tiède,  introduction 
de  la  sonde  et  adaptation  de  son  ajutage  au  pôle  négatif  (le 
pôle  positif  appliqué  avec  ouate  mouillée  dans  la  narine  voi- 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.    321 

sine),  courant  gradué  de  5  milliampères  durant  5  minutes 
environ,  irrigation  lacrymale  boriquée  terminale.  Les  indica- 
tions sont  fournies  surtout  par  les  rétrécissements  lacrymaux 
surtout  inflammatoires  et  les  dacryocystites.  Nombreuses 
observations  à  Tappui,  dont  sept  inédites.  Les  avantages  de 
Télectrolyse  sont  la  bénignité,  Tefficacité  et  la  rapidité  théra- 
peutiques. Quant  à  ses  inconvénients,  ils  résultent  seulement 
d'un  excès  de  courant  ou  d'une  mauvaise  instrumentation. 
Sans  en  faire  un  traitement  exclusif,  Tauteur  considère 
Télectrolyse  dans  les  rétrécissements  lacrymaux  et  les  da- 
cryocystites comme  particulièrement  favorable  et  supérieure 
aux  usages  habituels.  h.  truc. 

17)  11  existe  une  forme  très  rare  de  tuberculose  hypoder- 
mique dont  Tunique  observation  signalée  jusqu'à  ce  jour  par 


Figui-c  I. 

Krauss,  en  1904,  concerne  une  fillette  chez  qui  la  lésion 
occupait  les  membres  et  la  région  sourcilière.  Jandot  apporte 
le  premier  exemple,  recueilli  à  la  clinique'du  professeur  RoUet, 
de  la  localisation  palpébrale  de  cette  singulière  affection.  Elle 
se  caractérise  :  1®  cliniquement,  par  Texistence  de  nodules 
multiples,  arrondis,    indépendants  des   plans   sus-    et  sous- 

n 


322  REVUE  GÉNÉRALE 

jacents,  sans  aucune  tendance  au  ramollissement,  accompagnés 
d'adénopathie  ;  2®  histologiquement,  par  une  structure  tuber- 
culeuse typique  (îlots  entourés  de  travées  conjonctives  avec 
cellules  épithélioïdes  et  géantes  (fig.  /,  préparation  d'Aurand); 
3**  au  point  de  vue  bactériologique,  par  la  présence  de  bacilles 
de  Koch  ;  4®  par  le  sérodiagnostic  tuberculeux  d'Arloing  et 
Courmont,  dans  le  cas  de  l'auteur  ;  5®  par  la  réaction  positive 
de  la  tuberculine  (cherchée  par  Krauss). 

C'est  donc  une  tuberculose  typique  et  en  cela  très  voisine  de 
la  gomme,  mais  radicalement  différente  d'elle  au  point  de  vue 
clinique,  par  son  évolution  principalement.  Très  semblable 
au  contraire  cliniquement  à  la  forme  typique  de  tuberculose 
récemment  décrite  par  J.  Darier  sous  le  nom  de  Sarcoïde 
hypodermique,  elle  s^en  distingue  par  le  caractère  positif  de 
Tensemble  des  épreuves  de  laboratoire  ci-dessus  mentionnées. 
La  même  considération  la  sépare  des  autres  manifestations 
voisines  (telles  que  :  érythème  de  Bazin,  sarcoïde  de  Bœck  et 
lymphosarcoïde  de  Gougerot),  si  tant  est  que  cette  dernière 
ressortisse  à  la  tuberculose.  Elle  occupe  donc  dans  le  cadre 
nosologique  une  place  de  transition  entre  les  formes  atypiques 
et  typiques  de  la  tuberculose  hypodermique  nodulaire.  Au 
point  de  vue  du  diagnostic,  elle  est  à  différencier  des  autres 
manifestations  de  la  tuberculose  nodulaire  cutanée,  des  pro- 
ductions inflammatoires  d'autre  nature  (gomme  syphilitique^ 
et  néoplasiques  (sarcomatose,  fibromatose,  etc.)  à  localisation 
palpébrale.  Le  traitement  est  médical  et  chirurgical  (dissec- 
tion minutieuse  et  extirpation  de  la  tumeur).        i/autbur. 


RAPPORTS  DK  L^OPHTALMOLOGIE  AVEC  LA  PATHOLOGIE  GBNÉRALB 


t)  Barany  (Robert).  —  Sur  le  mouvement  de  roulement  des  yeux  pix)voqué 
par  le  labyrinthe,  à  Tëtat  normal,  dans  les  maladies  de  1  oreille  et  chez 
les  sourds-muets  (Arch.  f,  Ohrenh.,  vol.  LXVIII,  p.  1^  1906). 

2]  Lévy  et  de  Rothachlld.  —  Le  signe  du  sourcil.  Fonction  trichogène  du 
corps  thyroïde  (Soc.  de  Biologie,  11  mai  1907,  Semaine  méd.,  i5  mai  1907). 

3)  Morax.  —  Mani Testa tiq^is  oculaires  au  cours  des  Irypanosomiases  (^^nnales 
de  VInstitut  Pasteur,  janvier  1907). 

4)  Roger8(J.)-  —  Traitement  du  goitre  exophtalmique  par  un  sérum  spécial 
(Trcatment  of  exophthalmic  goiter  by  a  spécifie  sérum)  ("Jo h rn.  ofAmeric. 
med.  Assoc.^  février  1906). 

5)  Bruaa.  —  Paludisme  larvé  à  manifestations  oculaires  (Margeille  médicHl^ 
i5  janvier  1907). 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  323 

6)  Narich.  —  L'inégalit4^  pupillaire,  signe  précoce  de  la  tuberculose  (Rev^ 
méd.  de  U  Suisse  romande^  décembre  1900). 

7)  Dook  (G.).  —  Goitre  exophtalmique  :  observations  cliniques  (Clinical 
observaUon  in  exophthalmic  goiter)  (Americ.  medicine,  1906). 

8)  Baker  (A.-R.)*  —  Stase  papillaire  et  tumeur  du  cerveau  (Choked  dise 
and  Brain  tumor)  (Ophth.  Recordy  mai  1906). 

9)  Sarvonat.  —  L*idiotie  amaurotique  familiale  (maladie  de  Sachs-Tay) 
(Revue  mensuelle  des  maladies  de  V enfance,  février  1906). 

10)  Bapok  (C.).  —  Manifestations  oculaires  de  la  syphilis  (Ocular  manifes- 
tation of  syphilis)  (Journ.  Missouri  state  med.  Assoc.^  avnl  1906). 

11)  Stevena  (E.-W.).  —  Les  symptômes  oculaires  dans  les  maladies  géné- 
rales (Ocular  symptoms  in  gênerai  discase)  (Denver  med.  Times,  mai  1906). 

12)  Franohere  (F.-E.).  —  Les  symptômes  oculaires  dans  les-  diagnostics 
médicaux  (Eye  symptoms  in  medic.  diagnosis)  f  Jf ec/.  Exam.and  Practiiion., 
mai  1906). 

i3)  Heine.  —  Lipémie  de  la  rétine  et  hypotonie  du  globe  oculaire  dans  le 
coma  diabétique  (Ueber  Lipœmia  retinalis  und  Hypotonia  bulbi  im  Coma 
diabeticum)  (Klin,  MonatsbU  f.Augenh,,  XLIV,p.  45 x, novembre-décembre 
1906). 

14)  Fontanel.  —  Asthénie  motrice  bulbospinale.  Syndrome  d'Ërb-Goldflam 
(Thèse  de  Lyon,  1905-06). 

i5)  Venneman.  ~  L'œil  sénile  et  l'œil  artério-scléreux  (Annales  d'oculis- 
tique,  p.  454-457»  juin  190^). 

16)  Elachnig.  —  Des  maladies  oculaires  par  auto-intoxication  (Ueber  Augen- 
erkrankungen  durch  Autointoxication]  (Kl.  MonaisbL,  XLIII,  2,  p.  417)* 

i)  Sous  le  nom  de  roulement  des  yeux  on  désigne  un 
mouvement  du  globe  appréciable  par  la  pupille  qui  se  produit 
au  moment  de  Tinclinaison  de  la  tête  sûr  Tépaule  Dans  ce 
mouvement,  les  pupilles  conservent  leur  position  dans  Torbite 
mais  exécutent  une  rotation  de  sens  opposé  à  celui  de  l'incli- 
naison de  la  tête.  Hunter,  en  1786,  observa  le  premier  le 
roulement  des  yeux  ;  d'autres  auteurs  ont,  les  uns,  nié,  les  autres 
confirmé  le  phénomène  (Nagel,  Sachs  et  Weller,  Delage  et 
Augier).  Barany  a  construit  un  appareil  permettant  de  mesu- 
rer avec  Tangle  d'inclinaison  de  la  tête  celui  du  roulement  des 
yeux  et  arrive  chez  les  malades  atteints  de  lésions  otitiques 
aux  conclusions  suivantes  : 

i^  Quand  il  existe  une  destruction  unilatérale  de  lappareil 
vestibulaire,  la  recherche ~  du  roulement  ne  fournit  rien  de 
caractéristique;  2®  le  roulement  dans  le  cas  de  destruction 
bilatérale  du  vestibule  confirme  les  résultats  fournis  par  d  au- 
tres méthodes  ;  3*»  le  roulement  acquiert  une  grande  impor- 
tance clinique  chez  les  malades  atteints  de  vertiges  ou  chez  les 
simulateurs.  morbau. 

2)  Le  corps  thyroïde  exerce  \me  influence  manifeste  sur 


à24  RÈVtiE  GÉNÉRALE 

lappareil  pileux  dans  le  myxoedème  spontané,  ainsi  que  le 
myxoedème  opératoire  et  chez  les  animaux  thyroïdectomisés. 
Parmi  les  troubles  de  l'appareil  pileux  d'origine  hypothy- 
roïdienne,  il  faut  faire  ime  place  à  part  à  la  raréfaction  de  la 
partie  externe  du  sourcil  ;  cette  raréfaction  (signe  du  sourcil) 
est  parfois  héréditaire,  souvent  familiale  et  proportionnelle 
au  degré  d'hypothyroïdie.  Indice  d'insuffisance  thyroïdienne, 
elle  acquiert  d'autant  plus  d'intérêt  qu'elle  est  associée  sou- 
vent à  de  l'œdème  palpébral  permanent  ou  transitoire. 


3)  Les  complications  oculaires  des  trypanosomiases  se 
manifestent  par  l'apparition  d'une  kératite  interstitielle  pro- 
voquée par  la  prolifération  des  trypanosomes  dans  les  espaces 
interlamellaires  de  la  cornée.  Morax  étudie  Thistologie  patho- 
logique. Il  se  produit  une  infiltration  leucocytaire,  puis  un 
développement  de  vaisseaux,  qui  peuvent  amener  une  désor- 
ganisation complète  de  la  cornée.  Suivant  le  degré  de  résis- 
tance des  animaux  k  l'infection  à  trypanosomes,  les  lésions 
régressent  plus  ou  moins.  i.  orandclbmbnt. 

4)  /?oyer5  a  employé  le  sérum  préparé  par  Beebe,  et  dont  les 
réactions  cliniques  ont  été  décrites  par  ce  dernier  auteur  dans 
le  même  journal.  Rogers  l'a  employé  dans  dix  cas,  dont  trois 
guéris,  du  moins  à  ce  qu'il  parait,  trois  autres  sont  hors  de  cri- 
tique et  les  autres  sont  plus  ou  moins  améliorés.  Les  meilleurs 
résultats  sont  ceux  obtenus  d'un  premier  sérum,  préparé  avec 
les  précipités  frais  des  nucléo-protéïdes  et  des  thyréo-globu- 
lines.  Le  sérum  obtenu  en  partant  d'extrait  sec,  ne  donne  pas 
de  bons  résultats.  L'auteur  pense  que  ce  sérum  contient 
deux  substances  actives,  une  cytotoxine,  ayant  pour  action 
la  suppression  de  la  sécrétion  thyroïdienne  et  une  antitoxine 
contrebalançant  l'action  excessive  de  la  thyréo-globuline. 
L'effet  physiologique  produit  —  d'après  les  observations  cli- 
niques —  justifie'  pleinement  que  le  sérum  arrête  l'action  de 
l'intoxication,  et  arrête  l'activité  de  la  glande,  ce  qui  permet 
aux  diverses  fonctions  de  redevenir  normales.  La  difficulté  de 
la  préparation  de  ce  sérum,  de  même  que  les  dangers  auxquels 
il  peut  donner  lieu,  sont  exposés  minutieusement.  Certains 


RAPPOETS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  325 

malades,  ceux  atteints  de  tumeur  kystique,  ou  d'un  adénome 
de  la  thyroïde,  sans  exophtalmie,  se  plaignant  surtout  de 
troubles  digestifs,  de  douleurs,  avec  dyspepsie,  faiblesse, 
pouls  intermittent  ou  non,  sont  réfractaires  au  traitement. 
Dans  les  cas  chroniques,  le  traitement  est  naturellement  plus 
long  à  produire  de  Teffet.  coburn. 

5)  Bruas,  11  s'agit  de  deux  malades  atteints  lun,  de  kératite 
parenchymateuse  syphilitique  survenue  six  mois  après  le 
chancre  et  récidivant  dans  le  cours  d'accès  paludéens,  Tautre, 
de  zona  ophtalmique  sans  poussées  fébriles  de  paludisme. 


6)  Narich,  Quatre  observations  de  ce  symptôme  sont 
publiées  avec  une  brièveté  qui  en  diminue  considérablement 
la  valeur.  La  syphilis  n'a  été  nullement  recherchée  ;  Tétat  du 
système  nerveux  n'a  pas  été  étudié  ;  et  la  tuberculose  est 
très  douteuse  chez  deux  malades.  Pour  l'un,  il  n*est  pas  fait 
mention  de  l'auscultation  pulmonaire.  Pour  l'autre,  «  l'auscul- 
tation ne  dénote  rien  de  particulier  au  niveau  des  poumons  » . 


7)  Dock  rapporte  ses  observations  de  32  cas  de  goitre 
exophtalmique,  observés  29  chez  des  femmes,  et  3  chez 
l'homme.  La  cause  première  de  cette  aiTection  est  rarement 
connue.  Chez  12  de  ces  malades,  des  chocs  nerveux  ou  des 
maladies  fébriles  furent  notés  peu  de  temps  avant  l'apparition 
des  symptômes  caractéristiques  ;  le  goitre  dans  ces  cas  fut  un 
des  premiers  symptômes.  Mais  dans  douze  autres  cas,  le 
goitre  n'est  apparu  que  3  à  37  ans  avant  les  autres  sym- 
ptômes. La  glande  thyroïde  est  toujours  hypertrophiée.  Chez 
26  malades,  un  bruit  systolique  existait  au  niveau  des 
thyroïdes.  Tachycardie  dans  tous  les  cas.  La  pression  du  sang 
est  très  variable.  Chez  quelques-uns,  la  pression  dépassait 
180  millimètres.  Les  symptômes  oculaires  furent  absents  dans 
trois  cas.  L*amaigrissement  est  de  règle  et  est  souvent  très 
marqué  :  dans  deux  cas,  les  malades  avaient  perdu  la  moitié 
de  leur  poids.  La  diminution  de  l'acidité  gastrique  existait 


32d  REVUE  GÉIfÉRALE 

chez  quelques  malades;  de  même  qu'une  excitabilité.  Deux 
des  malades  moururent,  le  premier  d'une  maladie  venant 
compliquer  son  état;  le  second,  d'une  recrudescence  des  sym- 
ptômes aigus.  Quelques-uns  des  cas  observés,  ont  une  marche 
chronique  datant  d'environ  une  quinzaine  d'années.  Quant 
au  traitement,  le  plus  important  est  celui  qui  s'adresse  aux 
symptômes.  L'auteur  a  essayé  certaines  préparations  orga- 
niques et  les  Rayons  X.  Le  traitement  chirurgical  est  recom- 
mandé sous  certaines  réserves.  coburn. 

8)  Baker  étudie  quelques  cas  de  stase  de  la  papille, 
accompagnant  des  tumeurs  du  cerveau.  Un  cas  de  kyste  du 
cervelet  qui  a  laissé  une  névrite.  Trois  cas  de  tumeur  syphili- 
tique du  cerveau,  dont  un  accompagné  de  glj^cosurie,  l'autre, 
de  diplopie,  et  qui  guérirent  par  le  traitement  anti-syphili- 
tique. Un  cas  de  gliome  du  cerveau  est  aussi  rapporté  avec 
œdème  de  la  papille.  Le  malade  est  mort.  coburx. 

9)  L'idiotie  amaurotique  familiale,  décrite  par  Sachs  et  par 
Tay,  est  caractérisée  par  Tidiotie,  la  cécité  avec  lésions  spé- 
ciales du  fond  de  l'œil,  la  cachexie  progressive,  le  début  dans 
la  première  enfance  et  le  caractère  familial.  Il  en  existe 
actuellement  soixante  et  onze  cas,  avec  seize  autopsies 
d'après  Sarvonaê.  L'influence  familiale  est  très  évidente  ; 
c'est,  avec  la  prédominance  dans  la  race  juive,  la  seule  donnée 
étiologique  que  Ton  possède. 

Les  symptômes  apparaissent  à  l'âge  de  quelques  semaines  : 
l'enfant  devient  apathique  ;  sa  musculature  s'affaiblit  ou 
même  s'atrophie,  puis  la  paralysie  devient  spasmodique, 
reproduisant  le  type  des  diplégies  cérébrales. 

L'amaurose  est  un  caractère  essentiel  de  la  maladie.  Elle 
saccompagne  constamment  de  constatations  ophtalmo- 
scopiques  de  la  plus  haute  importance.  Au  niveau  de  la 
macula,  on  aperçoit  une  tache  ovale,  grisâtre,  à  contour  flou, 
au  centre  de  laquelle  la  fovéa  apparaît  comme  un  point  rouge 
sombre.  En  même  temps,  le  nerf  optique  s'atrophie  peu  à  peu, 
sans  présenter  en  général  de  névrite. 

Par  contre,  les  malades  semblent  avoir  souvent  de  Thyper- 
acousie.  L'état  général  s'altère  peu  à  peu    et  Teiifant  meurt 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  3^ 

dans  le  marasme,  généralement  avant  d'atteindre  sa  deuxième 
année.  Le  diagnostic  repose  sur  la  constatation  des  lésions 
oculaires  et  sur  le  caractère  familial  de  Taffection.  11  devra  se 
faire  avec  toutes  les  affections  cérébrales  de  l'enfance.  Les 
lésions  occupent  d'une  façon  diffuse  1  ecorce  cérébrale  et  la 
rétine.  Les  cellules  pyramidales  sont  toujours  plus  ou  moins 
atrophiées  ou  dégénérées.  La  rétine,  au  niveau  de  la  tache 
jaune,  est  épaissie  du  fait  d'une  infiltration  œdémateuse  que 
Mohr  attribue  à  un  trouble  vaso-moteur. 

L'affection  a  été  regardée  comme  une  agénésie  corticale 
(Sachs,  1897),  comme  un  processus  de  dégénérescence  secon- 
daire (Kingdon  et  Russell)  ;  enfin  comme  Tindice  d'une  fragi- 
lité spéciale  de  la  substance  grise  (ShafTer^  Sachs,  1902).  Le 
pronostic  est  fatal  et  le  traitement  purement  hygiénique. 

l'autbur. 

i3)  Heine  observa  un  cas  typique  de  la  maladie  décrite 
pour  la  première  fois  par  Heyl  sous  le  nom  de  lipémie  de  la 
rétine.  Chez  un  diabétique  qui  n'avait  jusque-là  présenté 
aucune  maladie  de  l'œil,  on  reconnut,  par  hasard,  une  colo- 
ration particulière  des  vaisseaux  de  la  rétine.  Il  semblait  qu'ils 
ne  contenaient  pas  du  sang,  mais  du  lait.  Pas  d'autre  alté- 
tération  du  fond  de  l'œil.  En  présence  de  cet  aspect  ophtal- 
moscopique  extraordinaire,  on  examina  le  sang  et  on  trouva 
qu'il  contenait  plus  de  8  pour  100  de  graisse.  Par  la  centrifu* 
gation,  il  se  déposa  dans  le  tube  de  Widal  une  couche  cré- 
meuse, blanche,  de  i  à  i  cm.  5o  d'épaisseur.  Huit  jours  après 
le  premier'  examen  survint  du  coma  diabétique  ;  le  malade 
mourut  au  bout  de  quelques  jours.  A  la  coloration  au  Soudan 
de  la  rétine  étalée,  on  constata  que  le  sang  des  vaisseaux  réti- 
niens contenait  beaucoup  de  graisse,  tandis  que  les  parois  des 
vaisseaux  et  les  éléments  de  la  rétine  ne  présentaient  aucune 
altération. 

Peu  de  temps  après,  Heine  observa  chez  un  autre  diabétique 
le  développement  d'une  lipémie  rétinienne  ;  le  sang  contenait 
4  pour  100  de  graisse.  L'existence  de  ces  deux  cas  ne  permet 
pas  de  conclure  que  la  lipémie  soit  fréquente,  car  ce  sont  les 
deux  seuls  cas  que  UhthofT  et  Heine  ont  observés  pendant 
toute  leur  carrière.  Il  est  très  facile  de  reconnaître  la  lipémie 


328  REVUE  GÉNÉRALE 

de  la  rétine.  Au  point  de  vue  du  diagnostic  dififérentiel,  on  ne 
px)urrait  la  confondre  qu'avec  Tanémie,  la  chlorose  ou  l'arté- 
riosclérose; cette  dernière  est  toujours  caractérisée  à  Tophtal- 
moscope  par  leis  altérations  des  parois  vasculaires.  Dans  l'ané- 
mie^ la  couleur  de  tout  le  fond  de  l'œil  est  très  pâle,  la  papille 
est  presque  toujours  blanchâtre;  en  outre,  on  constate  le  plus 
souvent  de  petites  hémorragies  et  une  opalescence  de  la 
rétine.  Bien  que  la  lipémie  soit  très  rare,  elle  a  pourtant  une 
importance  au  point  de  vue  du  diagnostic,  parce  que  c'est 
Texamen  du  fond  de  l'œil  qui  attire  Tattention  sur  la  compo- 
sition du  sang.  A  la  fin  de  son  travail,  Heine  parle  briève- 
ment d'un  autre  symptôme  qui  accompagne  le  coma  diabé- 
tique presque  dans  tous  les  cas,  c'est  l'hypotonie  de  l'œil,  déjà 
décrite  par  Krause  et  Heine,  que  Heine  a  rencontrée  21  fois  sur 
22  cas.  11  est  difficile  d'en  donner  une  explication.  Comme 
les  recherches  anatomiques  n'ont  point  démontré  d'altérations 
appréciables,  Heine  admet  qu'il  s'agit  d'un  arrêt  de  la  sécré- 
tion dans  les  parties  de  l'uvée  qui  fournissent  le  liquide  intra- 
oculaire.  krukbnbbrg. 

i4)  Cette  affection,  dit  Fontancl,  se  jcaractérise  par  une 
fatigabilité  anormale,  variable,  rapide,  de  localisation  bulbo- 
protubérantielle,  ayant  une  tendance  extensive,  surtout  des- 
cendante. 11  existe^  en  plus,  une  absence  de  signes  myélopa- 
thiques,  tels  que  l'atrophie,  la  réaction  de  dégénérescence,  les 
contractions  fibrillaires,  les  troubles  des  réflexes  et  de  la 
sensibilité. 

La  localisation  du  début  peut  se  faire  dans  les  muscles  des 
yeux,  de  la  phonation,  de  la  déglutition  ou  de  la  nuque. 

Le  ptosis  est  un  des  signes  les  plus  constants.  Il  est  uni-ou 
bilatéral  d'emblée.  11  est  soumis  à  des  oscillations,  s'accusant 
h  mesure  que  les  heures  de  la  journée  s'écoulent. 

La  lagophtalmie  est  beaucoup  plus  rare.  Elle  est  passagère 
et  variable,  par  fatigue  de  l'orbiculaire. 

La  diplopie  est  plus  fréquente.  Le  muscle  le  plus  souvent 
atteint  est  le  droit  externe.  L'ophtalmoplégie  externe  est  la 
règle,  l'ophtalmoplégie  interne,  l'exception. 

Le  type  Erb-Goldflam  est  une  forme  intermédiaire  ou  de 
transition  entre  les  paralysies  vraies  et  les  paralysies  hysté- 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE*  ETC.  329 

riques  dans  lesquelles  nous  ne  pouvons  reconnaître  au  micro- 
scope aucun  trouble  matériel  bien  qu'il  en  existe  certainement 
(Lépine). 

Il  est  probable  qu*il  s*agit  de  troubles  d'irrigation  sanguine 
atteignant  les  neurones  bulbo-protubérantiels. 

MORBAU. 

i5)  Venneman  indique  que  l'œil  sénile  est  un  organisme 
anatomiquemént  et  physiologiquement  diminué. 

La  cause  première  du  rapetissement  de  Tœil  est  une  anémie 
relative  qui  rend  les  tissus  moins  turgescents. 

L'œil  sénile  est  plus  mou;  la  pupille  plus  petite  et  la 
chambre  antérieure  moins  profonde.  Il  y  a  de  la  presbytie, 
la  visioh  baisse  parce  que  la  rétine  fonctionne  mal  et  parce 
que  les  réflexes  vaso-moteurs  intra-oculaires  sont  en  défaut, 
ainsi  que  la  filtration  séreuse  à  travers  Tépithélium. 

L'œil  artério-scléreux  est  ainsi  ischémique,  mais  cette  isché- 
mie est  d'ordre  pathologique  ;  le  rétrécissement  des  vaisseaux 
est  dû  à  une  endartérite  oblitérante,  laquelle  a  pour  cause  une 
infection  ou  une  intoxication  chronique  du  sang.  Ici  la  tension 
s'élève,  d'où  hypertrophie  compensatrice  des  artères.  Il  y  a 
des  hémorragies  et  de  la  dégénérescence  graisseuse.  Il  y  a 
deux  formes  d'artério-sclérose  :  diffuse  et  circonscrite.  La  pre- 
mière accompagne  de  la  sclérose  des  reins^  du  cœur  ou  du 
foie  et  s^étend  sur  Tarbre  artériel  de  viscères  entiers.  La 
deuxième,  en  plaques,  a  pour  type  la  rétinite  circinée. 

L'artério-sclérose  vraie  est  de  l'endartérite.  S'il  y  a  plus, 
c'est  de  la  périendartérite.  p.  chavbrnac. 

16)  D'après  les  observations  d'£/«c/inf^,  les  auto-intoxica- 
tions, surtout  intestinales,  jouent  dans  les  maladies  des  yeux  un 
rôle  beaucoup  plus  important  qu^on  ne  l'admet  généralement. 
Surtout  dans  les  cas  d^irido-cyclites  aiguës  ou  chroniques,  de 
sclérites  qui  semblaient  s'être  développées  spontanément,  il 
en  trouve  la  cause  dans  des  troubles  de  Testomac  ou  des 
intestins,  ordinairement  accompagnés  de  constipation;  après 
la  guérison  des  symptômes  gastro-intestinaux,  l'affection  ocu- 
laire, qui  jusque-là  avait  résisté  à  tous  les  traitements,  guérit 
rapidement.  L'examen  des  urines  démontra  toujours  une  aug- 


ftSO  ^    REVUE  GÉNÉRALE 

mentation  considérable  de  l'indican,  symptôme  le  plus  évident 
deTauto-intoxication.  Le  traitement  consista  en  régulation  de 
la  diète,  désinfection  de  l'intestin  par  le  calomel,  le  carbonate 
de  gaïacol,  quelquefois  aussi  par  une  cure  de  Carlsbad. 
Pour  les  détails,  voir  le  travail  original.         kruunbbro. 


VARIA 


i)  Fukala.  —  Communications  thérapeutiques  (Soc.  frànç.  d* ophtalmologie, 
mai  1907). 

a)  Vbgt.  —  Nouvelles  recherches  expérimentales  et  cliniques  sur  Tinflucnce 
nocive  sur  Tceil  des  couleurs  artificielles  d'aniline  (Weitere  experimentcUe 
und  klinîsche  Untersuchungen  ûber  den  schâdlichen  Einfluss  von  kûnsl- 
lichenAnilinfarben,  ^Zet7sc/ir.  f.  Augenheilk.j  XIII»  p.  117). 

3)  Antonelll.  —  Mesures  coei*citives  et  mesures  radicales  de  thérapeutique 
oculaire,  en  rapport  avec  la  loi  sur  les  accidents  du  travail  (Soc,  d'ophUl, 
de  Paris,  9  octobre  1906). 

4)  Bourgeois.  —  De  Taction  des  préparations  mercurielles  dans  les  afTec- 
tions  non  syphilitiques  de  Tceil  (Soc.  franc,  d'opht.,  mai  1907). 

5]  Darlep.  —  Des  sérums  et  des  métaux  ferments  en  thérapeutique  oculaire 
(Soc.  franc.  d*ophi,y  mai  1907). 

6)  Poikinhopn  ^H.-A).  —  Revue  sur  Tophtalmologie  (Review  of  Ophlhal- 
mology)  (Wathingionmedic.  Annals^  novembre  1906). 

7)  Meoomer(C.).  —  La  clinique  ophtalmologique  de  TUniversité  de  Breslau 
(Eye  cliiiic  of  the  University  of  Breslau)  (Milwaukee  med.  joarn.,  août 
19Ô6). 

8]  Wllkinoon  (O.).  —  Traitement  de  quelques  maladies  oculaires  par  les 
médecins  praticiens  (Treatment  of.  sonic  eye  diseases  by  the  gênerai  prac- 
titioner]  (Virginia  med.  semi-monthly,  a6  octobre  1906). 

9)  Valude  et  Duoloo.  —  Effets  de  Tadrénaline  en  instillations  longtemps 
prolongées.  Etude  histologique  expérimentale  (Soc.  franc,  d^ophtalm,^  mai 
«907)- 

10)  Heooe  (Robert).  —  L'hyperémie  par  stase  en  ophtalmologie  (die 
Stauungshyperœmie  im  Dienste  der  Augenheilkunde)  (Centralbl.  fûrprakt. 
Augenheiik.^  1906  juin) 

11)  Greenwood  (A.).  —  Laveur  intra-oculaire  (An  intraocular  irrigator) 
(Ophlhalmic  Record,  juin  1906). 

12)  Hamburger.  —  L  eau  boriquée  saturée  pour  le  lavage  des  yeux  (Réper- 
toire de  pharmacie^  décembre  1906). 

i3)  Treaoher-Colllno.  —  Les  écoles  de  Londres  pour  les  enfants  atteints 
de  maladies  des  yeux  (Report  of  the  Metropol.  Asylam  Board,    1906). 

i4)  Koellor  (Rruno).  —  Sur  Tinfluenee  des  désinfectants  nouveaux  spécia- 
lement de  Toxycyanure  de  mercure  sur  les  instruments  infectés  (Einwir- 
ckung  neurer  Desindzicnten,  besondcrs  des  Hydrargyrum  oxycyanatum 
auf  inflzierte  Instrumente)  (Zeitschr.  fùr  Augenheilk,^  XIII.  S.  ^42). 


1)  Dans  les  conjonctivites  purulentes  à  gonocoques,  Fukala 


VARIA  331 

emploie  une  solution  de  nitrate  d*argent  à  4  pour  loo  en 
instillations  deux  ou  trois  fois  par  jour. 

Pour  les  opérations  de  cataractes  il  fait  Tanesthésie  avec 
une  solution  de  cocaïne  à  i5  pour  loo. 

Antonelli.  —  Les  solutions  fortes  d atropine,  pour  la  pré- 
vention des  synéchies  dans  les  iritis  graves,  sont  avantageu- 
sement remplacées  par  Talcaloïde  en  substance,  dont  on  peut 
déposer  un  tout  petit  grain  dans  le  cul-de-sac  conjonctival, 
après  cocaïnisation,  car  la  poudre  d'atropine  est  un  peu  caus- 
tique. Ce  procédé  est  utile  aussi  pour  les  cas  où  il  ne  faut 
atropiner  qu'une  fois  toutes  les  vingt-quatre  heures  (panse- 
ment occlusif  après  intervention). 

Il  faut  pourtant  s'en  méfier  chez  les  enfants  et  chez  les 
vieillards,  qui  réagissent  parfois  d'une  façon  exagérée  à  l'ac- 
tion toujours  toxique  de  l'alcaloïde.  Quant  aux  solutions  de 
cocaïne,  nous  ne  voyons  pas  l'utilité  des  collyres  forts.  La 
solution  à  a  pour  loo  est  plus  que  suffisante,  et  il  vaut  mieux 
instiller  plusieurs  fois,  pendant  les  différents  temps  de  l'acte 
opératoire,  quelques  gouttes  de  collyre  à  2  pour  100,  que  de 
vouloir  obtenir  d'emblée  l'aneathésie  profonde  et  durable  par 
une  solution  concentrée.  l.  GRANDCLéiiBNT. 

2)  Vogt^  complétant  les  travaux  de  Graeflin  sur  le  même 
sujet,  a  fait  85  expériences  employant  70  différentes  couleurs. 
En  voici  les  conclusions  :  i*  les  couleurs  artificielles  d'aniline 
ont  sur  la  muqueuse  de  l'œil  une  influence  différente  corres- 
pondant à  leur  constitution  chimique.  Les  couleurs  acides, 
neutres,  les  couleurs  mordantes  de  même  que  les  couleurs 
insolubles  dans  l'eau  ne  provoquent  pas  d'irritation  si  on  les 
introduit,  par  quantités  de  5  à  10  milligrammes,  dans  le  sac 
conjonctival  de  l'œil  du  lapin.  Par  contre,  toutes  les  couleurs 
basiques  provoquent  dans  les  mêmes  quantités  de  graves 
inflammations  qui  peuvent  mener  à  la  panophtalmie. 

2*  Les  couleurs  basiques  présentent  entre  elles  différents 
degrés  de  toxicité.  Celle-ci  augmente  avec  les  qualités  basi- 
ques de  la  couleur  tout  en  dépendant  d'autres  propriétés 
chimiques  de  la  base  de  la  couleur,  tandis  que  l'acide  minéral 
du  sel  de  la  couleur  semble  être  inoffensif.  La  nocivité  diminue 
de  plus  avec  le  degré  de  solubilité  de  la  couleur. 


332  REVUE  GÉNÉRALE 

3®  Les  expériences  faites  sur  Fœil  de  lapin  démontrent 
qu'en  irriguant  le  sac  conjonctival  avec  une  solution  de 
5  ou  lo  pour  loo  d'acide  tannique,  on  supprime  ou  diminue 
considérablement  la  toxicité  de  toutes  les  couleurs  d'aniline, 
tandis  que  les  cas  traités  à  l'eau  ou  avec  des  solutions  de  chlo- 
rure de  sodium,  d*acide  borique,  de  sublimé  ou  de  bicarbonate 
de  soude,  ont  une  évolution  plus  grave  que  si  Tinflammation 
est  livrée  à  elle-même.  rbdslob. 

3)  Aucune  mesure  coercitive  ne  serait  justifiée,  suivant 
Antonelli,  pour  les  interventions  destinées  simplement  à  dimi- 
nuer le  degré  d'incapacité  partielle  permanente  due  à  un 
accident  oculaire.  L'iridectomie,  l'extraction  de  la  cataracte 
traumatique  sont  des  interventions  certainement  indiquées  au 
point  de  vue  médical,  mais  qui  peuvent  prêter  à  discussion 
dans  un  cas  déterminé,  qui  donnent  parfois  un  résultat  moins 
heureux  que  celui  prévu  et  qui,  le  plus  souvent,  augmentent 
seulement  d'une  quantité  négligeable  là  vision  au  point  de 
vue  de  l'aptitude  professionnelle. 

La  seule  mesure  coercitive  conforme  aux  intérêts  mêmes  du 
blessé  se  trouverait  dans  l'article  suivant,  à  ajouter  à  la  loi  : 
«  En  ce  qui  concerne  les  traumatismes  graves  de  l'œil,  par 
accidents  du  travail,  rénucléation,  lorsqu'elle  est  jugée  néces- 
saire par  l'oculiste,  est  la  seule  opération  à  laquelle  le  blessé 
ne  pourra  pas  se  refuser,  sans  perdre  tout  droit  à  faire  valoir, 
soit  à  regard  du  demi-salaire  à  partir  de  la  date  fixée  par 
l'expert,  soit  à  l'égard  de  l'ophtalmie  sympathique,  si  elle 
venait  à  se  déclarer,  même  avant  les  trois  années  révolues  à 
partir  de  l'accident.  » 

Les  mesures  radicales  s'imposent  par  elles-mêmes,  en  cas 
de  traumatisme  grave  de  l'œil  ;  car,  seule,  Ténucléation  peut 
sûrement  prévenir  l'ophtalmie  sympathique  et  soustraire  au 
plus  tôt  le  blessé  à  la  moitié  du  salaire  et  à  la  dangereuse 
oisiveté  du  chômage.  On  a  vraiment  trop  exagéré,  ces  temps 
derniers,  les  inconvénients  de  Ténucléation  et  de  la  prothèse. 
Sous  le  mirage  de  chirurgie  conservatrice,  l'oculiste  ne 
conserve  souvent,  après  une  longue  et  pénible  période  d'essais 
thérapeutiques  ou  d'opérations  partielles,  absolument  rien 
d'utile,  ni  de  bon,  ni  de  beau,  i^'autsuh. 


Varia  333 

4)  Bourgeois.  Si  le  traitement  mercuriel  est  formellement 
indiqué  dans  tous  les  cas  de  syphilis  vraie  ou  suspectée,  il  a 
aussi  une  action  remarquable  dans  un  certain  nombre  de 
maladies  tout  à  fait  étrangères  à  Tinfection  syphilitique  :  c'est 
un  fait  de  pratique  courante  en  ophtalmologie. 

Les  preuves  en  sont  fournies  par  l'exposé  d'un  certain  nom- 
bre d'observations,  dans  lesquelles  les  mercuriaux  ont  amené 
une  guérison  complète  et  déOnitive  chez  des  sujets  devenus 
tout  à  fait  aveugles.  Il  s'agit  notamment  de  cas  d'ophtalmie 
sympathique  et  de  névrite  optique  chez  des  malades  complète* 
ment  indemnes  de  syphilis^  et  ne  présentant  d'ailleurs  aucun 
trouble  de  la  santé  :  on  ne  peut  invoquer  dans  ces  cas  qu*une 
localisation,  sur  l'organe  de  la  vision,  de  toxines,  à  la  forma- 
tion desquelles  il  n'est  pas  possible  d'assigner  une  cause 
certaine. 

Le  mercure  a  été  employé  sous  les  formes  médicamenteuses 
les  plus  usuelles,  les  injections  intra-musculaires  ayant  eu  une 
action  plus  rapide.  Dans  tous  les  cas,  le  traitement  a  été  pro- 
longé plusieurs  mois,  jusqu'à  ce  que  l'on  ait  obtenu  un  retour 
complet  de  la  vision.  Il  paraît  probable  que,  si  Ton  doit  tenir 
compte  des  propriétés  bactéricides  des  préparations  mercu- 
rielles,  il  faut  aussi  admettre  qu'elles  agissent  comme  anti- 
dotes, lorsqu'elles  ont  affaire  plutôt  à  des  toxines  qu'à  des 
germes  infectieux,  comme  cela  se  présente  fréquemment. 

C'est  donc  à  leur  action  anlitoxinique  que  les  mercuriaux 
semblent  devoir  leur  puissance  de  neutralisation,  si  souvent 
efûcace  dans  les  affections  non  syphilitiques  de  l'œil. 


5)  Darier  obtiendrait,  par  les  sérums  antidiphtériques  ou 
antitétaniques,  des  effets  thérapeutiques  identiques  à  ceux 
obtenus  par  le  sérum  antipneumococcique  contre  les  ulcères 
infectieux  de  la  cornée.  Dans  les  infections  traumatiques  ou 
postopératoires,  ces  mêmes  sérums  auraient  une  action  favo- 
rable sur  l'évolution  du  processus  infectieux,  peut-être  même 
une  action  prophylactique  aussi  marquée  que  celle  attribuée 
aux  sérums  antistreptococcique  et  staphylococcique  par  Rog- 
man.  Lecollargol,  en  frictions  et  surtout  en  injections  intravei- 
neuses, aurait  une  action  très  favorable  sur  le  cours  des  infec'- 


334  REVUE  GÉffÉRALE 

tions  oculaires  (traumatisme,   iritis  blennorragiques^  ulcères 
à  hypopyon,  etc.). 

Mais  tous  ces  agents  de  thérapeutique  générale  ne  doivent 
pas  faire  négliger  l'emploi  des  topiques  qui  ont  fait  leurs 
preuves  (galvanocautère,  iodoforme,  eau  oxygénée,  injections 
sous-conjonctivales,  etc.).  l'autbub. 

9)  Valade  et  Duclos,  Ces  recherches  reposent  sur  les  tra- 
vaux du  D'  Josué,  qui  a  montré  que  les  injections  intravei- 
neuses d'adrénaline  produisaient  chez  Tanimal  des  lésions 
vasculaires  de  dégénérescence,  analogues  ii  celles  de  Tathérome 
chez  l'homme.  Leur  intérêt  est  basé  sur  Tusage  assez  fréquent 
de  l'adrénaline  en  oculistique  et  particulièrement  sur  l'emploi 
presque  quotidien  que  certaines  personnes  en  font  par  instilla- 
tions, au  point  de  vue  cosmétique.  Les  examens  microsco- 
piques ont  porté  sur  la  troisième  paupière  et  sur  le  globe  ocu- 
laire d'yeux  de  lapins,  traités  pendant  trois  mois  et  demi  et 
cinq  mois  par  des  instillations  quotidiennes  d'adrénaline.  Ils 
ont  montré  que  les  capillaires  ne  sont  pas  modifiés  dans  leur 
constitution  ;  que,  seules,  les  artérioles  du  tissu  connectif  sous- 
conjonctival  semblent  subir  une  altération,  consistant  en  la 
production  d'une  couche  lamelleuse  en  dehors  de  la  membrane 
endothéliale.  11  résulte  de  ces  expériences  que,  cliniquement, 
les  instillations  d'adrénaline  ne  présentent  guère  d'inconvé- 
nients, si  ce  n'est  chez  les  personnes  qui  seraient  sujettes  à 
des  sufFusions  sanguines  sous-conjonctivales. 

LES  AVTBUnS. 

10)  Se  rappelant  les  bons  résultats  qu'à  obtenus  la  méthode 
deBier  en  chirurgie,  Hesse^  essayé  d'influencer  certaines  affec- 
tions de  l'œil  par  une  hyperémie  artificielle.  La  strangulation 
du  cou  au  moyen  d'une  bande  élastique  adoptée  par  Renner, 
ne  lui  paraissant  pas  irréprochable,  l'auteur  a  essayé  de  pro- 
duire une  hyperémie  par  stase  tout  à  fait  localisée.  Il  construi- 
sit un  appareil  spécial,  consistant  en  une  espèce  de  ventouse 
de  verre,  qui  s'adaptait  facilement  sur  la  région  orbitale.  Au 
moyen  d'un  ballon  en  caoutchouc  et  d'un  manomètre,  il  pût 
produire  un  certain  vide  à  l'intérieur  de  la  ventouse  :  il  s'en 
suivait  une  hyperémie  facile  à  contrôler.  11  ne  faut  pas  dépasser 


VARIA  335 

une  diiFérence  de  pression  de  plus  de  5o  millimètres  :  des 
hémorragies  pourraient  sans  cela  se  produire.  Cette  mé- 
thode de  provoquer  une  hyperémie  artificielle  a  donné  à  l'au- 
teur un  résultat  superbe  dans  un  cas  d'ulcère  de  la  cornée. 

B.  RBD6U>B. 

Il)  Le  laveur  intraoculaire  de  Greenwood  est  une  modifi- 
cation d  un  modèle  qu'il  avait  construit  antérieurement.  D'un 
réservoir  élevé  part  un  tube  de  caoutchouc  se  terminant  sous 
la  forme  d'un  crayon,  perforé  à  son  extrémité  et  qui  peut  être 
comprimé  par  les  doigts.  A  l'extrémité  est  adaptée  une  petite 
canule  aplatie  et  recourbée^  dont  l'ouverture  est  protégée  par 
un  petit  auvent,  lequel,  lorsque  l'appareil  est  introduit  dans 
la  plaie  cornéenne,  soulève  le  lambeau  et  permet  ainsi  aux 
débris  du  cristallin  et  au  liquide  de  sortir  facilement. 


1 2)  On  sait  que  la  solution  saturée  d'acide  borique,  telle 
qu'on  l'emploie  couramment  à  toutes  sortes  d'usages,  est  des 
mieux  tolérée  par  les  yeux  et  qu'elle  sert  précisément  au  lavage 
de  ces  organes  dans  la  pratique  médicale  journalière.  Ham- 
burger en  donne  la  raison:  c'est  que  cette  solution  se  trouve, 
par  pur  hasard  du  reste,  être  isotonique  aux  larmes  qui  bai- 
gnent les  yeux  normalement  et  qu'elle  constitue  dès  lors  le 
liquide  physiologique  idéal. 

Par  une  méthode  qu'il  a  indiquée  à  la  Société  de  biologie  le 
i3  janvier  1906,  Hamburger  a  évalué  la  pression  osmolique 
des  larmes  à  l'état  normal.  Cette  pression  est  environ  une  fois 
et  demie  celle  du  plasma  sanguin  ;  elle  est  isotonique,  en  eifet, 
à  une  solution  de  chlorure  de  sodium  à  i4  pour  1000,  tandis 
que  le  plasma  est  isotonique  à  une  solution  du  même  sel  à 
9  pour  1000. 

Ainsi,  de  même  qu'une  solution  de  chlorure  de  sodium  à 
9  pour  1000  ne  provoque  ni  hydratation  ni  deshydratation  du 
globule  rouge^  de  même  une  solution  du  même  sel  à  i4  pour 
1000  serait  physiquement  indifférente  aux  cellules  superficielles 
de  la  conjonctive  et  de  la  cornée,  alors  qu'une  solution  plus 
forte  leur  soustrairait  dç  l'eau  et  qu'une  solution  plus  faible 
les  gonflerait  d'eau  :  deux  modifications  qui  les  altéreraient  en 


336  tlËVUE  GÉNÉRALE 

sens  opposé.  Or,  la  solution  d'acide  borique  saturée  à  une 
température  normale,  c'est-à-dire  celle  qui  contient  le  maxi- 
mum d'acide  borique  soluble  à  cette  température,  est  à  25 
pour  looo,  ce  qui  est,  pour  cette  substance,  le  titre  isotonique 
aux  larmes.  Il  est  intéressant  que  cette  concentration  soit 
précisément  celle  qu'on  emploie  depuis  longtemps  avec  succès, 
mais  sans  savoir  pourquoi,  pour  Teau  boriquée  destinée  au 
lavage  des  yeux.  h. 

i3)  Le  Metropol  Asylum  Board  a,  depuis  quelques  années, 
fondé  k  Londres  plusieurs  écoles  pour  les  enfants  atteints  d'af- 
fections oculaires  contagieuses,  trachome,  conjonctivites,  etc. 
En  1905,  4^4  enfants  furent  admis  dans  ces  écoles  et  4i> 
renvoyés  guéris.  Treacher-Collins  qui  a  examiné  3oo  de  ces 
enfants  qui,  en  outre  de  la  conjonctivite,  étaient  atteints  de 
rhinite^  dit  que  dan«  1 25  cas  il  a  trouvé  dans  la  sécrétion  na- 
sale du  diplobacille  de  Morax-Axenfeld  presque  en  culture 
pure.  II  recommande  donc  d'examiner  toujours  la  sécrétion 
nasale,  d'isoler  ces  enfants  et  de  leur  faire  subir  un  traitement 
approprié.  h.  doh. 

1 4)  Le  travail  de  Koller  cherche  à  résoudre  la  question,  si 
Toxycyanure  de  mercure  est  à  même  de  désinfecter  les  instru- 
ments d  une  manière  sûre  et  rapide  tout  en  ne  les  endomma- 
geant point.  Pour  ses  expériences  l'auteur  s'est  servi  des 
pastilles  bleues  à  i  gramme  fabriquées  par  Pieverling.  11  en 
résulte  que  les  solutions  de  1  :  1 000  et  de  i  :  1 5oo  préconisées 
par  Pieverling  n'ont  pas  une  force  désinfectante  appréciable 
pour  la  pratique  et  que  le  pouvoir  bactéricide  de  ce  sel  ne 
commence  qu'avec  des  concentrations  de  3  à  5  pour  100.  Pour- 
tant cette  préparation  a  un  avantage  :  des  instruments  bien 
polis  et  sans  tache  de  rouille,  ne  se  rouillent  pas,  même  en 
restant  cinq  jours,  dans  une  solution  à  8  pour  100  et  les  con- 
centrations de  3  à  S  pour  100  ne  provoquent  pas  d'irritation 
de  la  peau  des  mains.  b.  rb»slob. 

Le  Gérant  :  P.  Masson. 
Lyon.  —  Imp.  A.  Rbt  et  G'«,  4i  rue  Gentil.  —  4d030 


N""  8  31  AOUT   1807 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Kyste  de  la  glande  lacrymale^ 

Par  le  Docteur  II.  DOR 


J'ai  Thonneur  de  vous  présenter  des  préparations  micros- 
copiques provenant  d'un  kyste  de  la  glande  lacrymale,  tumeur 
très  rare  puisque  Desmarres,  malgré  son  immense  clientèle, 
prétend  n'en  avoir  jamais  vu  et  qu'il  les  décrit  d'après  des 
observations  anciennes  de  Schmidt,  Rosas,  Béer,  etc. 

Il  s'agit  d'un  enfant  qui,  selon  le  dire  des  parents,  était  né 
sans  aucune  diiTormité  apparente.  Ce  n'est  que  vers  l'âge  de 
deux  mois  qu'ils  virent  apparaître  une  tuméfaction  sous  le 
sourcil,  à  l'angle  supéro-externe  de  la  paupière  de  l'œil  droit. 
Peu  à  peu  l'œil  fut  poussé  en  dedans  et  en  bas  et  en  même 
temps  il  existait  de  l'exophtalmie.  Lorsque  je  le  vis  pour  la 
première  fois  vers  l'âge  de  trois  mois  et  demi,  la  paupière 
était  très  distendue,  l'exophtalmie  eiïcore  très  marquée,  et 
avec  le  doigt  on  sentait  une  tumeur  sous  le  rebord  supéro- 
externe  de  l'arcade  orbitaire.  11  n'y  avait  pas  de  fluctuation  ; 
on  pouvait  repousser  un  peu  la  tumeur  dans  l'orbite,  mais  on 
ne  pouvait  pas  la  comprimer.  La  position  de  cette  tumeur 
pouvait  bien  faire  supposer  qu'il  s'agissait  de  la  glande 
lacrymale,  mais  l'exophtalmie  parlait  contre  ce  diagnostic, 
car  en  général  les  tumeurs  de  la  glande  repoussent  l'œil  en 
arrière.  Je  ne  pus  pas  faire  d'autre  diagnostic  que  celui  de 
tumeur  de  l'orbite  ;  je  prescrivis  pendant  quelques  jours  des 
prises  de  i  centigramme  de  calomel,  fis  extérieurement  des 
applications  de  teinture  d'iode,  deux  à  huit  jours  de  distance  ; 
l'exophtalmie  diminua  un  peu,  la  paupière  distendue  recou- 

*-  Présentation  i  la  Société  d'Ophtalmologie  de  Lyon,  Séance  du  3  juillet 
1907- 

22 


338  MÉMOIRES  ORIGINAUX.   —  B.  DOR 

vrait  presque  tout  Tœil  qui  était  toujours  sensiblement  plus 
bas  que  Toeil  gauche.  Enfin,  voyant  que  Ton  ne  pouvait  rien 
attendre  d'un  traitement  médical,  je  me  décidai  à  procéder  à 
Textirpation,  prévenant  les  parents  que  si  la  tumeur  entourait 
le  nerf  optique  il  me  faudrait  faire  en  même  temps  Ténu- 
cléation. 

Afin  de  ne  pas  risquer  de  couper  le  releveur  de  la  paupière^ 
je  fis  une  incision  en  croissant  partant  au-dessous  du  bord 
externe  du  sourcil  et  s'étendant  du  côté  temporal  sur  une 
longueur  de  3  cent.  1/2  à  4  centimètres.  (Je  n'aurais  pas  pu  la 
faire  dans  le  cul-de-sac  conjonctival,  d'abord  parce  que  la 
paupière  était  très  tuméfiée  et  distendue  et  ensuite  parce  qu'on 
n'arrivait  pas  à  faire  saillir  la  tumeur  à  l'angle  externe,  comme 
cela  a  lieu  pour  les  vraies  tumeurs  de  la  glande.)  Lorsque  j'eus 
poussé  mon  incision  au  travers  de  toute  la  paupière,  je  fus 
très  heureux  de  voir  apparaître  une  peau  blanche,  nacrée, 
distendue,  formant  une  poche  de  la  grosseur  d'une  grosse 
noisette  ;  je  la  détachai  d'abord  avec  le  dos  d'une  branche  de 
ciseaux  courbes,  mais  elle  se  rompit  alors  et  se  vida,  et  je  pus 
alors  facilement  sortir  le  sac  entier.  Le  liquide  qui  s^écoula 
était  absolument  limpide  et  incolore.  Je  fermai  par  cinq  points 
de  suture  qui  restèrent  en  place  pendant  huit  jours.  Il  n'y  eut 
aucune  espèce  de  réaction,  et  aujourd'hui-  l'œil  est  dans  sa 
position  normale  ;  il  reste  encore  un  léger  ptosis  qui  sera  facile 
à  corriger  plus  tard  si  la  paupière  ne  revient  pas  spontanément 
à  sa  position  normale. 

Vu  le  jeune  âge  du  malade,  il  est  probable  qu'il  s'agit  d'un 
kyste  congénital,  bien  qu'il  n'ait  apparu  que -vers  l'âge  de 
deux  mois.  C'est  là  évidemment  un  cas  très  rare,  car  je  n'en 
ai  trouvé  aucun  exemple  dans  le  travail  si  complet  de  Lanne- 
longue  (Affections  congénitales^  Paris,  1891). 

Dans  le  bel  ouvrage  de  Lagrange  (Traité  des  tumeurs  de 
Vœil^  Paris,  1904),  qui  résume  vingt-trois  observations,  le  cas 
le  plus  jeune  se  rapporte  à  un  enfant  de  six  ans. 

Les  préparations  microscopiques  que  je  vous  présente 
prouvent  qu'il  s'agit  ici  d'un  vrai  kyste  de  la  glande  orbitaire  ; 
les  parois  sont  constituées  par  un  tissu  fibreux  riche  en  fibres 
élastiques,  et  l'intérieur  contient  de  grands  fragments  de  la 
glande  elle-même  avec  quelques  amas  graisseux  et  des  vais- 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  0.  DUBREUIL  389 

seaux  peut-être  un  peu  distendus.  Il  est  probable  qu'il  s'agit 
d'un  simple  cas  de  kyste  de  rétention  d'une  distension  kys- 
tique de  la  glande,  car  nulle  part  nous  n'avons  trouvé  de 
traces  d'inflammation.  Nous  avons  recherché  avec  soin  la  pré- 
sence de  crochets  d'échinocoque,  mais  il  n'en  existe  abso- 
lument pas. 


La  glande  lacrymale  de  rhomme  et  des  mammifères. 


HISTOLOGIE 


Par  le  Docteur  G.  DUBREUIL 

Préparateur  d'Anatomie  générale  et  d'Histologie 
à  la  Faculté  de  médecine  de  I.yon. 


Nos  connaissances  sur  la  glande  lacrymale,  au  point  de  vue 
microscopique,  sont  d'acquisition  relativement  récente.  On  a 
vécu  longtemps  sur  Tidée  que  la  lacrymale  était  une  glande 
séreuse  très  analogue  et  même  semblable  à  la  parotide.  Cette 
base  posée,  on  a  vu  éclore  un  certain  nombre  de  travaux  sur 
les  modifications  de  la  lacrymale  dans  tel  ou  tel  état  patho- 
logique. Si  les  prémisses  eussent  été  justes,  les  conclusions 
de  ces  travaux  auraient. encore  la  valeur  de  faits  bien  observés. 
Malheureusement,  on  a  étudié  les  variations  microscopiques 
de  la  glande  avant  d'avoir  fait  Tétude  de  celle  ci.  Il  en  est 
résulté  des  erreurs  nombreuses  avec  quelques  bribes  de  vérité, 
qui  sont  consignées  les  unes  et  les  autres  dans  un  certain 
nombre  de  travaux  qu'il  est  peut-être  inutile  de  citer. 

Dans  ces  dernières  années,  grâce  à  des  études  minutieuses 
dues  à  des  anatomistes,  grâce  au  concours  de  quelques  ophtal- 
mologistes autorisés  en  matière  de  microscopie,  on  est  arrivé 
à  constituer  un  ensemble  de  faits  qui  sont  l'histoire  histolo- 
gique  de  la  glande  lacrymale.  Zimmermann*j  Noll-,  Puglisi- 

i  ZiMMBRMANN,  Beîtr&ge  zur  Kenntniss  einigcn  DriJscn  und  Ëpithelien. 
(sArch,  f.  mikrosk.  Anatomie,  Bd.  LU,  p.  552,  1898). 

*  NoLL,  Morphologische  Varan derungen  derThranendrûsc  bei  der  Sckrction. 
Zugleich  ein  Beitrag  zur  GreLnulsAehre (Habilitaiionsch ri ft  Jena  1901  et  Arch. 
f.  mik,  AnaL,  Bd.  LVII,  s.  487,  1901). 


-w--iP!^î-rF* 


340  MÉMOIRES  Originaux.  —  g.  dubkeuil 

Allegra^  sont  ceux  qui  ont  le  plus  contribué  à  cette  histoire; 
nous  croyons  avoir  résumé  déjà  dans  notre  thèse^  les  points 
principaux  indiqués  par  ces  auteurs  et  nous  renvoyons  à  ce 
travail  pour  les  points  de  détail,  ainsi  que  pour  Tanatomie 
comparée  et  le  développement  philogénique. 

Ces  quelques  pages  sont  destinées  à  donner  le  résumé,  auissi 
court  et  aussi  condensé  que  possible,  de  la  structure  de  la 
glande  lacrymale  humaine  et  à  signaler  les  causes  d*erreur  pour 
ceux  qui  affronteraient  de  nouveau  Tétude  des  modiQcations 
pathologiques  de  la  glande. 

La  glande  lacrymale  de  l'homme  est  une  glande  en  grappe 
composée,  à  acini  tubulif ormes.  Ce  qui  revient  à  dire  qu'elle 
est  constituée  par  des  acini  allongés,  fermés  en  cul-de-sac  à 
une  extrémité  et  s'abouchant  par  leur  extrémité  ouverte  dans 
des  conduits  excréteurs  de  divers  ordres  :  intra-lobulaires, 
extra-lobulaires,  collecteurs.  Les  acini  sécréteurs  sont  groupés 
en  lobes  et  lobules,  séparés  par  des  septa  conjonctifs  d'impor- 
tance variable. 

L  unité  sécrétante  est  Vacinus^  composé  d'une  membrane 
vitrée,  de  cellules  en  paniers,  de  cellules  épithéliales  sécrétantes 
et  d'une  lumière.  Ces  difTérentes  parties  méritent  une  étude 
spéciale. 

AGXNI.  —  Allongés  en  forme  de  boudins,  de  longucm* 
variable,  ils  ne  sont  pas  bifurques  à  proprement  parler,  mais 
présentent  de  petits  renflements  latéraux  qui  correspondent  à 
rintérieur  à  des  digitations  courtes  de  la  lumière.  Le  mot  de 
grain  sécréteur  est  donc  impropre  ou  bien  il  faut  admettre 
que  le  grain  s'est  allongé  et  recourbé  suivant  différentes  direc- 
tions (fig.  i). 

Membrane  vitrée.  -—  Elle  ne  présente  qu'un  faible  intérêt, 
car  elle  n'a  pas  de  structure  particulière  dans  la  lacrymale. 
Continue  sur  les  acini  et  les  tubes  sécréteurs,  il  ne  faut  y  voir 

i  ProLisi-ALLBORA,  Studio  dcUa  glandola  lagrimale  (Arch.  iUU  sliiaL  e( 
embr,^  vol.  Til,  p.  298-240,  1904). 

<  DuBHBuiL  (G.),  les  Glandes  lacry mules  des  mammifères  et  de  V homme 
(chap.  m,  Histologie)  (thèse  de  Lyon,  1907,  p.  58  à  140). 


MÉMOIRES  ORIGIlfÂUX.  —  G.  DUBREUIL 


341 


qu'une  lame  condensée  de  substance  coUagène  (substance 
fondamentale  du  tissu  conjonctif)  dont  elle  a  les  réactions  : 
(picro-bleu,  picro-ponceau,  etc.)  et  qui  s'étale  sur  les  pôles 
basaux  des  cellules  sécrétantes.   C'est  le  premier  dyaliseur 


p^G.  I.  -^  Deux  acini  de  glande  lacrymale  humaine. 
(Telly-formol,  hématoxyline  ferrique.)  Project,  avec  cham- 
bre claire  de  Abbe  et  système  :  Ocul.  comp.  2  Zeiss, 
Obj.  imm.  2  mm.,  i,3o  Zeiss, 

On  toit  assez  distinctement  des  cellules  claires,  vacuolaires  et 
des  cellules  sombres,  homogènes,  on  devine  les  variations  de 
chromaticitë  nucléaire,  la  lumière,  ses  digitalions,  quelques 
capillaires  de  sécrétion. 


interposé  entre  les  substances  amenées  par  les  vaisseaux  dans 
les  espaces  conjonctifs  et  la  lumière  centrale  de  Tacinus. 


Gellules  en  panier  de  Boll.  —  On  voit  très  fréquemment 
entre  Tépithèlium  sécréteur  et  la  vitrée  des  noyaux  assez 
foncés  et  aplatis  (fig.  1).  De  signification  énigmatique, 
Fr.  Boll  (1868)  montra  qu'ils  appartenaient  à  des  cellules 
rameuses  et  anastomotiques  qui  doublaient  la  face  interne  de 
la  vitrée  en  y  formant  un  réseau  protoplasmique  continu. 
J.  Renact  et  Lackoix  (1894-1897)  ont  attribué  à  ces  cellules 
leur  véritable  signification  d'éléments  myo-épithéliaux,  c'est- 
à-dire  cellule  épithéliale  devenue  musculaire,  contribuant  par 
sa  contraction  à  l'excrétion  exo-acineuse  et  exo-glandulaife. 


3i2  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  G.  DUBREUIL 

La  figure  a  donnera  une  idée  de  la  forme  et  des  rapports  de 

ces  cellules  à  Tintérieur 
de  la  vitrée,  après  expul- 
sion des  cellules  sécré- 
tantes. 


Cellules  sécrétantes . 
—  Elles  constituent  l'élé- 
ment essentiel  de  la  glan- 
de. Hautes  de  20  k  25  /i 
et  larges  de  6  à  i^  (jl,  elles 
affectent  en  général  une 
forme  cylindrique  plutôt 
que  pyramidale.  Différen- 
ce essentielle  avec  les 
glandes  salivaires  séreu  - 
ses  par  exemple  :  au  lieu 
de  trouver  dans  la  coupe 
exactement  transversale 
d'un  acinus  six  à  huit  cel- 
lules pyramidales  (paro  - 
tide),  on  peut  compter 
jusqu'il  douze  et  même 
dix-huit  cellules  dans  la 
lacrymale.    Laissant     de 


FiG.  2  —  Le  réseau  des  cellules  en  panier 
de  la  glande  lacrymale  (d'après  J. 
Renaut,  Traité  dliistologie  pratique, 
t.  II,  fig.  425).  Ocul.  I.  Obj.  9  de 
Leitz. 

mp.  membrane  propre,  doublée  en  dedans 
par  les  cellules  en  panier.  Le  sac  for- 
mé par  la  membrane  propre  étant  ou- 
vert en  haut,  les  cellules  de  Boll  qui  s'en 
détachent  chavirent  en  dehors  en  restant 
appliquées  à  Li  surface  interne  de  la 
vitrée  par  une  partie  de  leur  lame  pio- 
toplasmique  mince  ;  sg,  Tune  de  ces 
cellules  encore  en  relation  avec  les 
autres  par  ses  extrémités  restées  adhé- 
rentes à  la  face  interne  de  la  vitrée  ; 
s,  une  autre  cellule  semblable,  dont  le 
corps  cellulaire  est  parcouru  par  une 
série  de  bajçuettes  parallèles  noyées  dans 
un  protoplasma  réfringent. 


coté  l'étude  à  l'état  frais, 
vivant  pour  ainsi  dire,  qui  n'est  cependant  pas  sans 
intérêt,  mais  qui  ne  s'applique  que  difficilement  à  des  pièces 
humaines,  nous  étudierons  la  cellule  après  fixation  et  à  ses  dif- 
férents stades  sécrétoires. 

Après  une  bonne  fixation  (liquide  de  Bouin;  liquide  de 
Tellyesniczkv),  la  première  observation  que  Ton  fait  sur  une 
lacrymale,  c'est  que  les  acinissont  loin  d'être  semblables  entre 
eux;  bien  plus,  dans  un  même  acinus  les  cellules  sont  très 
différentes  :  les  unes  sont  claires  et  à  protoplasma  largement 
vacuolaire,  les  autres  sombres  ne  montrent  qu'un  protoplasma 
granuleux  (fig.  1).  11  s'agit  là  de  différents  stades  sécrétoires 
des  cellules  sécrétantes.  Au  cours  de  ces  modifications,  cer- 
tains éléments  naissent,  disparaissent,  évoluent,  en  un  mot,  il 


MEMOIRES  OMGIIVAUX.  —  G.  DUBREUIL  348 

faut  donc  faire  l'étude  analytique  de  la  cellule  :  le  noyau 
d'abord,  puis  le  protoplasma  et  ses  édifications  :  exoplasme, 
ergastoplasmCy  granules  fuchsinophilesj  vacuoles  et  grains  de 
ségrégation,  vacuoles  graisseuses,  diplosomes  et  centrosphères. 

Noyau.  —  Habituellement  vésiculeux  et  arrondi,  il  occupe 
le  tiers  inférieur  de  la  cellule,  quelquefois  déprimé  et  rejeté 
contre  la  base,  il  n'est  jamais  entièrement  aplati.  Ces  défor- 
mations sont  dues  à  la  pression  des  vacuoles  de  ségrégation. 
Il  est  habituellement  clair  avec  de  la  poussière  de  chromatine 
et  deux  ou  trois  grosses  croû telles  chromatiques.  A  un  certain 
moment  du  cycle  sécrétoire,  le  karyoplasma  ou  suc  nucléaire, 
incolorable  en  temps  ordinaire,  prend  intensément  certaines 
couleurs  (hématoxyline  ferrique,  safranine)  aucun  détail  n'est 
visible.  11  ne  faut  pas  voir  là  Tindice  d'un  processus  dégéné- 
ratif,  mais  simplement  la  manifestation  objective  de  la  parti- 
cipation du  noyau  à  la  sécrétion  :  la  variation  de  chromaticité 
nucléaire  (fig.  i). 

Les  cellules  à  plusieurs  noyaux  s'observent  normalement,  les 
karyokinèses  sont  très  rares. 

Protoplasma,  —  La  cellule  est  limitée  sur  toute  sa  surface 
par  une  couche  très  mince  de  protoplasma  différencié  :  Y  exo- 
plasme. Le  protoplasma  proprement  dit  remplit  le  corps  de  la 
cellule  et  se  présente  sous  des  aspects  différents  suivant  le 
moment  du  cycle  sécrétoire  considéré. 

Très  fréquemment,  dans  les  glandes  fonctionnant  peu,  on 
observe  une  structure  alvéolaire  du  protoplasma,  excepté  vers 
la  partie  tout  à  fait  basale,  il  y  a  formation  d'une  série  de 
logettes  dont  les  parois  sont  protoplasmiques  et  le  contenu 
liquide.  Dans  d'autres  cas  les  vacuoles  sont  très  réduites  tant 
en  volume  qu'en  nombre,  et  le  protoplasma  prend  un  aspect 
dense.  Ces  deux  aspects  se  retrouvent  avec  un  peu  d'atten- 
tion dans  la  fig.  i .  Ils  sont  dûs  à  la  réplétion  de  la  cellule  par 
les  vacuoles  de  ségrégation,  ou  à  l'expulsion  du  produit  sécrété. 
La  preuve  en  est  faite  par  la  fig.  3  qui  montre  que  l'excitation 
du  nerf  lacrymal  plus  ou  moins  prolongée  modifie  considéra- 
blement l'aspect  du  protoplasma.  Les  cellules  à  protoplasma 
vacuolaire  sont  dites  cellules  claires  ;  les  autres  h  protoplasma 
grenu,  cellules  sombres.  Entre  ces  deux  termes  extrêmes 
existent,  bien  entendu  tous  les  stades  de  transition. 


344  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  G.  0UBAEUIL 

Ergasioplasme.  —  Dans  certaines  cellules,  assez  rares 
d'ailleurs,  en  raison  de  la  lenteur  de  Tacte  sécrétoire,  dans  la 
portion  basale,  se  différencient,  au  sein  du  protoplasma  homo- 
gène, des  flammèches,  des  lames  de  protoplasma  supérieur  que 
Ton  nomme  ergastoplasme.  Apparaissant  au  moment  où  la 
cellule  s'est  vidée  du  produit  de    sécrétion,  Tergastoplasme 


FiG.  3.  —  Glande  lacrymale  (Chat,  d*après  Puglisi-Allegra) 
après  excitation  électrique  du  nerf  lacrymal. 

A.  Excitation  légère  (Flemming.  Bleu  polychrome).  Coupe  pas- 
sant par  le  fond  d'un  tube.  Cellules  à  divers  stades  :  volu- 
mineuses et  claires,  petites  et  sombres.  Vacuoles  de  ségré- 
gation. Quelques  vacuoles  lipoïdes  (en  noir  foncé),  de  tailles 
variables,  sont  disséminées  dans  les  cellules. 

B.  Excitation  prolongée  jusqu'à  épuisement  complet  de  la  glande 
(Altmann.  Hématoxyline  ferrique)  Toutes  les  cellules  sont 
obscures  et  troubles.  A  la  base,  légère  striation  lamellaire 
due  au  protoplasma  (Protoplasma  différencié  :  ergasto- 
plasme). 

forme  une  délicate  striation  basale,  et  sa  fonction  est  Télabo- 
ration  des  grains  de  ségrégation  (fig.  4,  A  et  B  et  3  B). 

L'ergastoplasme  est  plus  difficile  à  constater  dans  la  lacry- 
male humaine  que  dans  celles  de  certains  Mammifères  (chat, 
chien,  cheval). 

Grains  fuchsinophiles. —  Nous  ninsistons  pas  sur 
cette  formation  protoplasmique  de  signification  encore  dou- 
teuse. Ce  sont  de  petits  grains,  très  fins,  colorables  par  la 
méthode  d' Altmann  et  découverts  par  cet  auteur,  situés  aux 
points  nodaux  des  travées  protoplasmiques. 

Vacuoles  et  grains  de  ségrégation.  —  Les  vacuoles 
de  ségrégation,  d'abondance  et  de  taille  variables,  donnent  au 
protoplasma  son  aspect  spumeux,  alvéolaire.  Elles  sont  rem- 


:>T^^ 


.-^m 


M>. 


I 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  G.  DUBREUIL  345 

plies  à  l'état  normal  par  un  liquide  qui  tient  en  suspension  un 
grain  albumiaoïde  :  le  grain  de  ségrégation.  Liquide  et  grain, 
après  une  maturation  nécessaire  formeront,  Tun  se  dissolvant 
dans  l'autre,  le  produit  de  sécrétion,  entièrement  liquide  qui 
traversera  par  osmose  l'exoplasme  cellulaire  (Pour  les  vacuoles, 
voir  lîg.  I  et  3  A). 

Vacuoles  lipoïdes.  —  Enfin  la   cellule  lacrymale  ren- 
ferme encore  au  milieu 
des  vacuoles  déjà  citées 
les  vacuoles  de  sécré  - 
tion  lipoïde. 

Leur  volume  peut 
atteindre  dans  certains 
cas  celui  du  noyau,  mais 
habituellement  leur 
diamètre  varie  entre 
le  dixième  et  le  quart 
du  diamètre  nucléaire. 
Elles  ne  représentent 
pas,  comme  certains 
auteurs  l'ont  admis, 
un  signe  de  dégéné- 
rescence granulo-grais- 
seuse  de  Tépithelium, 
elles  sont  normales  dans  la  plupart  des  cellules  glandulaires 
de  l'organisme. 

Diplosome,  centrosphère.  —  Du  diplosome,  de  la  cen- 
trodesmose  et  de  la  centrosphère,  nous  ne  dirons  rien,  ren- 
voyant pour  leur  étude  au  travail  original  de  Zimmermann,  ou  à 
notre  thèse,  ou  au  travail  plus  complet  qui  sera  consacré  aux 
glandes  lacrymales,  dans  la  Revue  Générale  d  histologie. 

Lumière.  —  La  lumière  de  Tacinus  présente  des  variations 
nombreuses  de  volume,  en  particulier  suivant  les  temps  du 
cycle  sécrétoire.  (fig.  3  A  et  B).  Elle  parcourt  l'acinus  dans 
son  axe  envoyant  çà  et  là  de  grosses  digitations  sur  ses  cotés  ; 
mais  elle  ne  se  contente  pas  de  longer  le  pôle  apical  des  cellules, 
elle  envoie  continuellement  entre  les  plans  côtés  de  ces  der- 
nières de  petits  canalicules  (capillaires  de  sécrétion)  qui 
augmentent  d'autant  la  surface  d'excrétion  exocellulaire.  Quel- 


FiG.  4»  —  Glande  lacrymale  (cheval).  (Li- 
quide de  Tellyesniczky,  Hématoxyline 
ferrique.)  A  Chambre  claire  Abbe.  Ocul. 
comp.  4  Zoiss,  Obj.  imm.  3  mm.  i,3o 
Zeiss.  —  B  fortement  grossi. 

A.  Ergastoplasme  dans  presque  toutes  les 
celhiles  d'un  acinus  vu  en  coupe  transver- 
sale, elles  sont  presque  toutes  au  même 
stade  sécrétoire.  Un  capillaire  de  sécré- 
tion. 

B.  Détail  d'une  cellule  de  la  figure  A  mon- 
trant très  nettement  Tei^gastoplasme  basai. 


'   *i«    ■JJlWPiPiiii 


346  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  -  G.  DUBREUIL 

ques-uns  sont  visibles  dans  la  figure  i  et  la  Ggure  4  en  montre 
un  très  net.  Nous  ne  pouvons  pas  insister  sur  les  Kittleistes  ou 
bandelettes  obturantes. 

Cycle  sécrétoire.  —  De  tout  ce  qui  précède,  il  résulte  que 
la  cellule  lacrymale  n'est  jamais  semblable  à  elle-même,  elle 
évolue  continuellement.  Ces  variations  ont  été  indiquées 
d*abord  par  Reichfx  (1880)  puis  étudiées  par  Noll  (1901)  et 
Puglïsi-Allegra  (1904)  au  moyen  de  Télectrisation  du  nerf 
lacrymal  ou  d'injections  de  pilocarpine.  Ils  sont  arrivés  ainsi 
à  l'épuisement  de  la  glande  et,  en  partant  de  leurs  observa- 
tions, on  peut  retrouver  les  processus  habituels  de  sécrétion  : 
phase  de  mise  en  charge,  de  repos,  d'excrétion  exocellulaire. 

L'acte  sécrétoire  se  manifeste  dans  la  cellule  lacrymale  par 
les  phénomènes  suivants  : 

I®  Les  variations  de  chromaticité  du  noyau  ;  • 

2®  La  colorabilité  progressivement  croissante  du  proto- 
plasma  périnucléaire  ; 

3®  La  formation  de  l'ergatoplasme  ; 

4**  L'apparition  de  grains  et  de  vacuoles  ; 

S*"  L'accroissement  de  volume  des  grains  et  des  vacuoles 
(maturation)  ; 

6^  La  solubilité  plus  grande  des  grains  dans  les  liquides 
fixateurs  ; 

Les  modifications  cellulaires  correspondent  aux  phénomènes 
physiologiques  suivants  : 

1®  Susception  élective  (la  cellule  puise  dans  le  plasma  des 
espaces  conjonctifs  les  matériaux  qu'elle  élaborera  plus 
tard)  ; 

a®  Ségrégation  (la  cellule  élabore  à  l'aide  de  matériaux 
choisis  des  vacuoles  ii  liquide  et  à  grain  albuminoïde  de  ségré- 
gation) ;  . 

'i^  Maturation  (par  apports  nouveaux,  par  modifications 
incessantes,  les  grains  sont  mûrs,  prêts  pour  être  expulsés); 

4®  Excrétion  (les  grains  se  dissolvent  dans  le  liquide  des  va- 
cuoles et  la  solution  transsude  dans  la  lumière). 

11  est  à  noter  que  les  manifestations  de  l'acte  sécrétoire  ne  se 
succèdent  pas  dans  le  temps  successivement,  mais  que  nombre 
d'entre  elles  sont  simultanées,   et  qu'il  y  a  chevauchement 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  G.  DUBREUIL 


347 


f/ii-i^ 


d*un  cycle  sécrétoire  sur  le  cycle  sécrétoire  suivant  dans  une 
même  cellule. 

Objectivement,  et  sur  une  préparation,  les  phénomènes  cités 
trop  rapidement  ci-dessus 
donnent  les  différentes  espè- 
ces de  cellules,  depuis  la 
cellule  claire  (la  majorité  de 
celles  de  la  (îg.  i ,  quelques- 
unes  de  la  fig.  3,  A)  en  pas- 
sant par  la  cellule  à  demi 
sombre  (fig.  3,  A)  jusqu'à  la 
cellule  entièrement  sombre 
(fig.  3,  B  et  5,  A  et  B).  Lors- 
que la  cellule  est  entièrement 
vidée,  ce  qui  ne  se  produit 
jamais  dans  la  sécrétion  phy- 
siologique, on  arrive  avoir 
de  vastes  vacuoles  dans  un 
protoplasma  très  trouble,  ré- 
fringent et  fortement  gra- 
nuleux (fig.  5,  A  et  B,  pilo- 
carpine). 


CANAUX  EXCRÉTEURS 

—  On  les  distingue  en  : 

]  ^  Intralobulaire  de  deu- 
xième ordre,  à  une  seule 
couche  de  cellules  cubiques, 
relativement  basses,  à  pro- 
toplasma homogène,  quel- 
ques cellules  sécrétantes 
.sont  encore  égarées  au  mi- 
lieu des  autres,  la  lumière 
est  large  (fig.  6,  A). 

2^  Intralobulaire  de  pre 


Fig.  5.  —  Glande  lacrymale  après 
injection  de  pilocarpine  (Chien, 
d'après  Puglisi-Allegra).(Altmann. 
Ilématoxyline  fcrriquc). 

A.  Courte  durée  d'action  de  la  pilo- 
carpine. Premier  stade  des  modifica- 
tions que  les  cellules  subissent  pen- 
dant rhyperfonctionnement.  Une 
vacuole. 

B.  Action  prolongée  de  la  pilocarpine. 
Protoplasma  1res  condensé.  Nom- 
breuses vacuoles  dans  les  cellules 
sécrétantes. 

mier  ordre  à  deux  couches 

de  cellules   cubiques,  et  à  lumière  tantôt  étroite,  tantôt  assez 
large  (fig.  6,  B). 

3«  Interlobulaire,  à  lumière  large,  les  cellules  forment  deux 


348 


MEMOIRES  ORIGINAUX.  —  G.  DUBREUIL 


couches  très  nettes,  l'une  externe,  cubique,  basse,  Tautre  in- 
terne, haute  et  cylindrique,  une  membrane  adventice  de  nature 
conjonctive  commence  à  s'ébaucher  (fig.  6,  C), 

4®  Collecteurs.  Leur  épithélium  ne  diffère  pas  de  celui  des 


Fi«,6. — Glande  lacrymale  humaine.  (Bouin,  Bichr,  Héma- 
toxyline  ferrique).  Chambre  claire  Abbe.  Ocul.  comp.  6 
Zeiss  Obj.  imm.  a  mm.  i,3o  Zeiss  (réduction  de  i/5). 

A.  Canal  intralobulairc  de  deuxième  ordre  avec  une. seule 
couche  de  cellules  sécrétantes  ;  en  haut  et  à  gauche,  on  con- 
state l'existence  de  deux  cellules  sécrétantes. 

H.  Canal  interlohulaire  de  premier  ordre.  La  stratiAcation  de 
répiihélium  est  incomplète,  elle  le  sera  toujours  ;  il  s'agit 
d'un  épithélium  incomplètement  stratifié. 

G.  Canal  interlohulaire.  Stratification  définitive  de  répithëlium, 
la  couche  interne  est  composée  de  cellules  cylindriques,  la 
couche  externe  de  cellules  cubiques.  En  dehors  adventice,  de 
nature  conjonctive.  ^ 


canaux  interlobulaires,  mais  leur  lumière  est  immense  et  Tad- 
ventice  forme  une  couche  continue,  régulière  et  épaisse  (fig.  6, 
C,  pour  Tépithélium  de  revêtement). 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  ~  G.  DU6REUIL  340 

TISSU  GONJONGTIF,  VAISSEAUX,  NERFS.  —  Le  tissu 
conjonctif  forme  les  sepUi  interlobulaires,  et  se  glisse  ensuite 
entre  les  acini.  Chez  rhomme,  le  tissu  conjonctif  interacineux 
est  très  délicat  et  très  peu  abondant,  il  est  juste  sufûsant 
pour  séparer  les  cavités  sécrétantes  les  unes  des  autres  et  per- 
mettre aux  vaisseaux  sanguins  d'y  trouver  leur  voie  de  marche. 
A  la  périphérie  de  la  glande,  le  tissu  est  cependant  plus  lâche 
et  on  y  retrouve  de  place  en  place  quelques  cellules  grais- 
seuses. Les  éléments  constituants  sont,  comme  d'habitude,  les 
cellules  et  les  fibres  conjonctives,  les  fibres  élastiques.  Les 
amas  lymphoïdes  sont  très  rares  chez  Thomme  ;  la  glande  en 
hyperfonctionnement  présente  de  nombreux  leucocytes  en  dia- 
pédèse,  et  quelques  plasmazellen.  Notons  que  Tabondance  du 
tissu  conjonctif  est  excessivement  variable,  suivant  les  diffé- 
rents animaux;  ces  variations  ont  été  des  causes  d'erreurs.  On 
ne  doit  comparer  entre  elles  que  les  glandes  d'une  même 
espèce  animale,  et  même  les  glandes  d'un  même  animal. 

Les  vaisseaux  sanguins  sous  forme  de  capillaires  forment  de 
larges  mailles  périacineuses  comme  dans  les  glandes  séreuses. 
Les  vaiseaux  lymphatiques  sont  très  rares  et  semblent  limités 
à  la  capsule  et  aux  gros  septa  interlobulaires. 

L'étude  des  nerfs  nous  entraînerait  trop  loin  (nous  renvoyons 
encore  à  notre  thèse),  il  importe  cependant  de  savoir  qu'il 
existe  par  rapport  à  Tacinus  : 

1®  Un  plexus  hypolemmale  ou  périacineux  ; 

2®  Un  plexus  supra-épi thélial,  entre  la  base  des  cellules 
et  la  vitrée  ; 

3®  Un  plexus  interépithélial  entre  les  plans  côtés  de  la 
cellule. 

Nous  nous  en  tiendrons  à  cet  exposé  succinct  de  Thistologie 
de  la  glande  lacrymale,  œuvre  de  vulgarisation  et  de  synthèse 
en  même  temps,  destinée  à  compléter  les  données  parfois  in- 
suffisantes sur  ce  sujet,  et  simple  résumé  ad  usum  scho- 
larum^  d'un  chapitre  de  notre  thèse,  k  laquelle  nous  renvoyons 
pour  les  documents  bibliographiques. 


350  REVUE  GÉNÉRALE 


REVUE    GÉNÉRALE 


(0 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Monesi  (L.).  —  Observations  d'anatomie  comparée  sur  les  voies  lacry- 
males (Osservazioni  di  analomia  comparata  suUe  vie  lagrimali)  (Bullelino 
délie  Scienze  mediche^  janvier  igoS). 

2)  Dimmep  (F.).  —  La  macula  de  ht  rétine  humaine  et  les  visions  entoptiques 
qui  s'y  rapportent  (Die  macula  lutea  der  menschlichen  Netzhaut  und  die 
durch  sie  bedingten  entoptischen  Erscheinungen)  (Arch.  f.  Oph.^  LXV, 
486-544,  1907). 

3)  Guiistrand.  —  La  question  de  la  macula  (Zur  Maculafragc)  (Arch,  f, 
Ophih,,  LXVI,  141 -iSg,  1907).  • 

I  )  Nous  reproduisons  la  courte  note  de  Monesi  : 

Cosmettatos  a  trouvé  chez  Tembryon  de  lapin  de  16  milli- 
mètres deux  canalicules  lacrymaux,  Tinférieur  est  donné  par 
la  portion  postérieure  de  la  lame  lacrymo-nasale,  le  supérieur 
est  constitué  par  im  bouton  épithélial  perpendiculaire  au  cana- 
licule  inférieur  duquel  il  se  détache  par  bourgeonnement 
secondaire.  Stanculeanu  a  fait  des  observations  analogues 
chez  un  embryon  d'égale  longueur. 

A  un  stade  plus  avancé,  on  note  encore  la  présence  de  deux 
canaux  (Cosmettatos)  ;  mais  arrivé  à  une  certaine  période  du 
développement,  le  canalicule  supérieur  disparaît,  et  à  la  nais- 
sance, toujours  chez  le  lapin,  le  canalicule  supérieur  est  con- 
fondu avec  l'inférieur  et  contribue  à  son  élargissement. 

Ce  mode  de  développement  est  d'accord  avec  les  données 
anatomiques  des  auteurs  qui  décrivent  un  canalicule  unique 
(canalicule  inférieur)  en  forme  d'une  large  fente  qui  s'ouvre 
par  un  point  lacrymal  à  la  paupière  inférieure  à  3-4  millimètres 
du  bord  libre  de  celle-ci,  au  voisinage  de  l'extrémité  inférieure 
de  la  caroncule  ;  ce  canalicule  se  continue  directement  avec  le 
canal  naso-lacrymal,  sans  qu'il  existe  un  véritable  sac. 

Monesi  a  étudié  la  conformation  des  voies  lacrymales  du 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE  351 

lapin  à  différents  stades,  et  il  a  vu  que  le  cordon  épithélial 
qui  constitue  Tébauche  du  canal  naso-lacrymal  se  divise  posté- 
rieurement en  deux  cordons  qui  sont  respectivement  :  Tun 
supéro-interne,  l'autre  inféro-externe,  le  premier  plus  court 
que  le  second. 

Chez  le  lapin  adulte,  Monesi  a  vu  que,  dans  le  canal  naso- 
lacrymal  confluent  constamment  deux  canaux  :  Tun  inféro- 
externe  qui  correspond  au  canalicule  inférieur  des  Auteurs, 
l'autre  supéro-interne  qui  débute  par  une  extrémité  borgne  au 
milieu  du  tissu  cellulo-adipeux  de  Torbite. 

L'auteur  se  réserve  de  décrire  en  détail  les  faits  qu'il  a 
observés,  mais  il  constate  que,  si  pour  le  développement  il  est 
d'accord  avec  Cosmettatos  et  Stanculeanu,  pour  ce  qui  est  de 
Tanatomie  des  voies  lacrymales  de  l'animal  adulte,  il  est  en 
contradiction  avec  les  descriptions  classiques. 

Le  canal  à  extrémité  borgne  décrit  par  Monesi  n'a  pas  encore 
été  signalé  jusqu'ici.  On  peut  l'interpréter  de  différentes 
façons,  on  peut  cependant  penser  qu'il  s'agit  là  du  canalicule 
supérieur,  bien  développé  chez  d'autres  mammifères,  arrêté 
chez  le  lapin  avant  son  complet  développement.  Le  fait,  d'ail- 
leurs, n*est  pas  nouveau  et  ne  doit  pas  surprendre,  puisque, 
chez  le  cochon,  l'un  des  canaux,  l'inférieur,  se  termine  par  une 
extrémité  borgne,  sur  le  côté  de  la  paupière  correspondante, 
mais  dans  ce  cas,  l'arrêt  de  développement  est  moins  prononcé. 

Monesi  estime  avec  raison  que  ces  faits  peuvent  avoir  quel- 
que intérêt  pour  l'ophtalmologie,  en  particulier  par  Timpor- 
tance  que  présentent  l'embryologie  et  l'anatomie  comparée 
pour  l'étude  des  anomalies  congénitales  de  l'homme. 


G.    DUBHBUIL. 


2)  Dimmer  fait  une  intéressante  étude  de  la  macula  expo- 
sant d'abord  l'aspect  anatomique  de  cette  région  puis  son 
aspect  ophtalmoscopique  et,  enfin  les  visions  entoptiques  qui 
s'y  rapportent,  la  vision  directe  de  la  macula  en  jaune,  la  tache 
de  Maxwell  observée  au  moyen  d^un  verre  bleu  et  l'observa- 
tion polarisée  de  Haïdinger.  l  dor. 

3)  D'une  discussion  serrée  de  l'article  de  Dimmer  paru  dans 
les  archives  de  Graefe  il  y  a  quelques  mois,  Gullsirand  conclut 


352  KEVUE  GÉNÉRALE 

que  la  question  de  la  macula  n'est  pas  encore  élucidée.  Il  n'est 
pas  établi  péremptoirement  que  la  macula  soit  réellement 
jaune  à  l'état  normal  et  cette  question  ne  peut  pas  être  consi- 
dérée comme  tranchée  par  les  expériences  de  Dimmer,  pas  plus 
dans  celles  où  il  étudie  la  vision  entoptique  de  la  macula  que 
dans  celles  où  il  étudie  la  macula  directement  après  ouver- 
ture de  Tceil.  GuUstrand  cite  trois  cas  dans  lesquels  la  macula 
n'était  pas  jaune.  i,.  dok. 


PHYSIOLOGIE 

i)  Uribe  y  Tronooso.  —  La  fillration  de  l'œil  et  la  palhogénie  du  çlau> 
corne  (La  fillracion  dei  ojo  y  la  patofçenesis  del  çlaucoroa)  (Anstleê  de 
oflalm.,  septembre  1906). 

2)  Polliot.  —  Sléréoscopic.  Pseudoscopie.  Sensation  visuelle  du  relief 
(Recueil  cV ophtalmologie^  p.  44c^-66,  août  igo6). 

3)  Moderow.  —  Sur  les  rapports  entre  les  pupilles  et  la  réaction  de  la  con-" 
vergence (Ucberdas  VcrlialtenderPupillen  bei  Convergenzreaktion.)fT/ic«c 
de  Ma r bourg,  1906). 

4.  Roepke.  —  Recherches  sur  laction  des  mydriatiques  sur  le  cheval  (Verg- 
Icichende  Untersuchungcn  uber  die  Wirkung  der  My  driatien  beim  Pferde) 
(Thèse  de  Giessen,  1906). 

5)  Hansell  (H. -F,).  —  Relation  entre  la  convergence  et  raccommodation 
(Relation  of  convergence  to  accommodation)  (Ôphthalmology^  avril  1906). 

6)  Blanoo.  —  L*accommodation  astigmatique  (La  acomodacion  astigmatica) 
(Sociednd  ofial.  hispano-americanaj  Madrid,  mai  1906). 

7)  Pfelffer.  —  La  physiologie  des  mouvements  de  l'iris  (Zur  Physiologie  der 
Irisbewegung)(^r/ië«e  de  Marhonrg.  1906). 


i)  Encore  un  article  de  polémique  de  Uribey  Troncoso  en 
réponse  à  Tarticle  de  Leber  paru  en  avril  1906  dans  les  Annales 
cVoculistique^  ce  dernier  article  était  déjà  une  critique  des 
assertions  de  Uribe  y  Troncoso  parues  dans  ce  même  journal 
en  octobre  1905.  La  lumière  ne  jaillit  toujours  pas  de  cette 
discussion,  et  cette  fois-ci  la  discussion  sur  une  question  de 
priorité  :  quel  est  celui  de  Pilzecker  ou  d'Uribe  y  Troncoso 
qui  a  vu  le  premier  que  la  quantité  de  liquide  injectée  par  le 
manomètre  k  (iltration  dans  la  chambre  antérieure  est  diffé- 
rente de  celle  qui  sort  par  le  canal  de  Schlemm  ?  Enfin  dis- 
cussion sur  les  critiques  déjà  formulées  au  sujet  du  manomètre 
à  (iltration  de  Leber.  o.  dubrbuil. 

2)  Pour  Polliot,  la  théorie  de  Parinaud  sur  la  production  du 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  353 

relief  siéréoscopique  ne  répond  pas  exactement  à  la  réalité. 
Après  une  longue  démonstration,  Tauteur  conclut  que  le  relief 
stéréoscopique  est  dû,  non  à  un  fusionnement  des  images  réti- 
niennes qui  ne  correspondent  pas,  mais  à  un  jugement  porté 
sur  de  nombreuses  données  dont  les  principales  sont  la  diplo- 
pieetles  sensations  de  convergence.  Ce  jugement  met  enjeu 
des  facultés  psychologiques  très  complexes,  que  Thabitude  et 
l'éducation  rendent  presque  inconscientes. 


H.   PBRBTZ. 


3)  Moderow  étudie  la  bibliographie  sur  la  réaction  des 
pupilles  à  la  convergence  et  il  constate  que  la  convergence  a 
une  action  constante  sur  la  pupille,  tandis  que  l'accommodation 
n'a  très  probablement  aucune  influence.  w.  stock. 

4)  Roepke  d'après  ses  expériences  recommande  au  point  de 
vue  thérapeutique  l'atropine  et  la  scopolamine,  pour  dilater  la 
pupille  en  vue  du  diagnostic,  l'eum^drine.  w.  stock. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

i)  Romme.  -~  Les  spirochètcs  de  Schaudinn  dans  les  manifestations  oculaires 
de  la  syphilis  (Presse  médicale,  n*  loi,  19  décembre  1906). 

a)  Weeks  (J.-E.).  ~  Les  bactéries  pathogrénes  du  globe  oculaire  (The  patho- 
génie  bacteria  of  the  cye  bail  )  (Jonrn,  of  Amer,  med,  Assoc,  août  1906). 

3)  Onfrày  et  Opin.  —  Cataracte  polaire  antérieure  bilatérale.  Examen  histo- 
logique  (Archives  d'ophtalmologie^  août  1906). 

4)  Toufesoo  (M"«*).  —  Note  préliminaire  sur  la  nature  des  altérations 
dégénératives  des  flbres  cristalliniennes  C5oc.  d'ophUlm.  de  Paris,  6  avril 
190Ô). 

5)  Toufeftoo  (M'»'  S.).  —  Sur  le  cristallin  pathologique  (Annales  d'oculis- 
iique,  p.  i>i6,  juillet  1906). 

B)  Staroardt  (R.).  —  Sur  Tinfluence  des  rayons  Roentgen  sur  les  folli- 
cules du  trachome  (Uber  die  Virkung  der  Roentgenstrahlen  auf  den  Tra- 
chomfollikell)  (Zeitschr.  f,  Angenheilk.,  XIV,  p.  aSi). 

7)  Luerssen  (A.).  —  Les  rapports  du  bacille  de  Millier  avec  la  genèse  du 
trachome  (Die  Beziehungen  des  Bazillus  MûUer  zur  Genèse  des  Trachoms) 
(ZeiUchr.  f,  Augenheilk,,  XIV,  p.  443). 

8)  Calmette.  —  Nouveau  procédé  de  diagnostic  de  la  tuberculose  chez 
rhomme  par  l'ophtalmo-réaction  à  la  tubcrculine  (Presse  méd.,  19  juin  et 
Echo  méa,  du  Nord,  a3  juin  1907). 

9)  Orasset  et  Rimbaud.  —  L  ophtalmo-réaction  à  la  tuberculine  (Province 
médicale,  i3  juillet  1907). 

ïo)  Comby.  —Ophtalmo-réaction  chez  Tcnfant  (Soc.  méd.  des  Hôp,  deParis^ 
12  juillet  1907). 

S3 


354  REVUE  GÉNÉRALE 

II)  Chantemesse.  —  L'ophtalmo-diagnosticde  la  flévre  typhoïde  (Académit 
de  méd,  23  juillet  1907). 

1)  Homme  publie  une  revue  générale  très  courte  de  diffé- 
rents travaux  sur  la  présence  du  spirochète  de  Schaudinn  (tre- 
ponema  pallidum)  dans  la  cornée  syphilitique. 

Bertarelli  avait  injecté  dans  la  cornée  d'un  lapin  une  émul- 
sion  de  chancre  syphilitique,  quinze  jours  après  troubles  et 
ulcération  cornéens  ;  la  méthode  de  Levaditi  montre  la  présence 
des  spirochètes  dans  la  cornée.  Ces  spirochètes  s'y  sont-ils 
développés,  ou  bien  s'agit-il  encore  de  ceux  qui  ont  été  in- 
jectés? 

Greef  et  Clausen  insèrent  des  parcelles  de  chancre  syphili- 
tique dans  la  chambre  antérieure  d'un  lapin  dont  on  lacère 
l'iris  et  la  cornée.  Trois  semaines  après,  apparence  de  kératite 
hérédo-syphilitique,  papule  syphilitique  de  l'iris.  Pas  de 
spirochètes  dans  l'œil,  par  contre  dans  l'œil  du  côté  opposé, 
nombreux  spirochètes  dans  la  cornée.  L'affection  est-elle  véri- 
tablemement  de  nature  spécifique?  Les  auteurs  le  pensent. 
{^Deutsche  med,  Wochenschr.y  n?  36,  p.  i454j  "906). 

Bab  a  trouvé  des  spirochètes  dans  la  cornée,  et  surtout  dans 
l'iris  et  la  choroïde  de  nouveau-nés  syphilitiques  (Deuts.  med. 
Wochenschr,,  n*  48,  p.  i94î>î  '906). 

Le  travail  antérieur  de  Schlimpert  confirme  les  faits  avan- 
cés par  Bab,  on  y  trouve  en  outre  la  description  de  lésions  des 
tissus,  niées  par  l'auteur  précédent,  de  plus,  il  y  a  des  lésions 
de  myosite  dans  les  muscles  oculaires.  N'est-ce  pas  peut-être 
la  cause  des  strabismes  si  fréquents  chez  les  hérédo-syphili- 
tiques?  (4o  pour  100  pour  Fournier,  i4  à  i5  pour  100  d'après 
Kugeiiin)  (Deuts. med.  Woclienschr.,  n*  36,  p.  1462,  1906). 

O.    DUBRBUIL. 

2)  Weeks  énumère  les  différentes  bactéries  pathogènes  qu'on 
a  trouvé  dans  différentes  parties  de  l'œil.  La  cornée  peut  être 
envahie  par  le  bac.  coli  commun,  le  bacille  de  Kock-Weeks,  de 
Kruger,  de  Klebs^Loeffler,  de  Petit,  de  la  lèpre,  de  Morax- 
Axenfeld,  par  le  Bacillus  perfringens,  le  pyocyanique,  Vulce- 
ris  cornea^  (Zur  Nedden),  de  la  tuberculose,  le  gonocoque,  le 
pneumocoque,  le  staphylocoque,  le  pénicillium  fflaucum, 
VAspergillus  fumigatus^  florescens^  glaucus,  nigricans  et  sa- 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  355 

charomyces.  Une  infection  générale  du  globe  oculaire  est  pos- 
sible avec  le  staphylocoque,  le  streptocoque,  le  pneumocoque, 
le  Bacillus  subfilis,  Aspcrgillus  furnigatus,  le  Bacillus  coli  co- 
mane,  le  Bacillus  perfringens.  La  sclérotique  est  envahie  par 
le  bacille  de  la  lèpre  et  celui  de  la  tuberculose.  Une  métastase 
s'observe  avec  Tactinomycose,  le  pneumocoque,  le  staphylo- 
coque, le  streptocoque,  le  bacille  de  la  tuberculose,  de  la 
fièvre  typhoïde,  le  microcoque  intracellulaire  meningitis. 

Les  principaux  micro-organismes  qui  affectent  Tiris  sont  les 
bacilles  de  la  lèpre,  de  la  tuberculose^  le  gonocoque,  le  pneu- 
mocoque, le  staphylocoque  et  le  streptocoque.  Le  vitré  est 
rarement  infecté  d'emblée.  On  n'a  pu  mettre  en  évidence  les 
staphylocoques,  dans  un  cristallin,  à  la  suite  de  blessure  par 
corps  étranger.  La  rétine  est  infectée  secondairement  généra- 
lement. On  a  observé  pourtant,  par  infection  endogène,  des 
streptocoques,  des  staphylocoques,  des  pneumocoques.  Le 
bacille  de  la  tuberculose,  celui  de  la  lèpre,  Tactynomycose, 
dans  des  névrites  optiques  métastatiques.  coburn. 

3)  René  Onfray  et  Opin  publient  l'examen  histologique  d'un 
cas  de  cataracte  polaire  antérieure  bilatérale.  Œil  gauche  : 
L'opacité  de  forme  ovalaire,  saillante  est  recouverte  par  la 
cristalloïde  antérieure  et  repose  sur  Tépithélium  antérieur  du 
cristallin.  Cristalloïde  et  épithélium  ont  leur  structure  nor- 
male. Le  tissu  de  l'opacité  a  mal  pris  les  colorants  et  présente 
un  aspect  vaguement  fibrillaire  et  stratifié.  Adhérences  irido- 
capsulaires.  Œil  droit  :  Même  état  mais  les  adhérences  man- 
quent, la  cataracte  ne  fait  pas  de  saillie.  Ces  deux  variétés  de 
cataracte,  la  première  pyramidale,  la  seconde  polaire  vraie 
coexistant  chez  le  même  sujet  pourraient  bien  reconnaître  une 
étiologie  commune.  uénbzkch. 

4)  M"®  Toufesco  a  appliqué  à  Tétude  des  processus  dégéné- 
ratifs  des  fibres  cristalliniennes  les  différentes  méthodes 
d'analyse  histo-chimîque.  Les  colorants  électifs  et  Tacide 
osmique  mettent  en  évidence   la  dégénérescence  graisseuse. 

PBCHIN. 

5)  M*^*  Toufesco  cite  les  grands  noms  demeurés  attachés  à 


356  KEVUE  GÉNÉRALE 

l'histoire  de  ranatomie  pathologique  de  la  cataracte  :  Brisseau 
qui  reconnut  le  premier  le  siège  de  cette  affection,  MûUer, 
Robin,  Zehender,  Béchamp,  Gayet,  Knies,  Gillet  de  Gram- 
mont,  Berger,  Morax,  etc. 

Dans  un  second  paragraphe  elle  relate  quelques  observations 
personnelles  sur  la  nature  des  processus  dégénératifs  des 
fibres  cristalliniennes. 

Elle  conclut  que  toute  cataracte  débute  à  Téquateur,  mais 
que  la  cause  première  et  locale  réside  dans  Taltération  de  la 
grande  cellule  cristallinienne  centrale.  Les  processus  dégéné- 
ratifs seraient  les  mêmes  dans  toutes  les  espèces  de  cataracte, 
sauf  peut-être  dans  la  cataracte  noire.  Le  processus  dégénératif 
principal   serait  la   dégénérescence    graisseuse.    Planche    en 

couleurs.  p.  chavbrnac. 

6)  Les  expériences  de  Heinecke  ont  démontré  que  les  rayons 
de  Rœntgen  ont  une  grande  influence  sur  la  rate  et  les  organes 
lymphatiques  des  lapins  et  d'autres  animaux.  Les  lymphocytes , 
sont  détruits  dans  les  follicules,  les  restes  des  noyaux  sont 
dévorés  par  les  phagocytes.  Après  vingt-quatre  heures  les 
follicules  ont  plus  ou  moins  disparu.  Ce  sont  ces  résultats  qui 
ont  décidé  Stargardt  à  essayer  de  détruire  de  cette  façon  les 
follicules  de  la  conjonctive  trachomateuse  par  la  radiothérapie, 
l'effet  fut  semblable  :  il  obtint  une  diminution  de  deux  tiers 
du  volume  des  follicules.  Quant  aux  altérations  histologiques, 
les  couches  épithéliales  et  adénoïdes  n'en  nriontraient  aucune, 
les  follicules  par  contre  étaient  remplis  de  détritus  grumeleux, 
restes  de  noyaux,  le  nombre  des  phagocytes  est  fortement 
augmenté,  de  même  que  les  cellules  géantes  de  Villars  et  les 
mitoses.  L'action  des  rayons  duraient  douze  minutes,  on 
employait  un  tube  tenu  k  5  centimètres  de  Tœil.  Malgré  tout, 
Tauteur  ne  croit  pas  que  la  radiothérapie  puisse  jouer  un  grand 
rôle  dans  la  thérapeutique  du  trachome.  k.  rbdslob. 

7)  Millier  a  décrit  en  1 897  un  bacille  semblable  à  celui  de 
Tinfluenza,  qu'il  accuse  être  provocateur  du  trachome.  Cette 
opinion  n'avait  guère  trouvé  de  partisans  ;  pourtant  un  auteur 
américain  a  constaté  la  présence  d'un  bacille  identique  à  celui 
de  Millier  huit  fois  sur  dix  cas  de  trachome.  Pour  tirer  la  chose 


AlfATO&riE  PATHOLOGIQUE  357 

au  clair,  Luerssen  a  entrepris  des  recherches  bactériologiques 
sur  des  malades  atteints  de  trachome,  de  plus  il  a  expérimenté 
sur  lui-même  avec  le  bacille  de  Mùller  ainsi  que  sur  deux 
autres  sujets,  les  animaux  étant  réfractaires  à  de  pareilles 
expériences.  Voiti  les  conclusions  de  son  travail.  Il  est  vrai 
que  l'on  trouve  le  bacille  de  Millier  chez  les  trachomateux, 
bien  que  rarement.  Rien  pourtant  ne  laisse  supposer  que  ce 
microbe  soit  le  provocateur  du  trachome,  car  on  le  retrouve 
également  dans  d'autres  conjonctivites,  et  les  inoculations  sont 
restées  sans  résultat  avec  des  cultures  fraîches  de  bacilles 
entreprises  chez  trois  personnes.  ».  rbdslob. 

8)  Calmette  rappelle  que  Von  Pirket  a  montré  que  si  l'on 
introduit  sous  hi  peau  d'un  tuberculeux  par  scarification  de 
la  tuberculine,  on  a,  quarante-huit  heures  après,  de  la  rougeur 
œdémateuse,  une  fausse  vaccine,  ce  qui  est  exceptionnel  chez 
l'individu  sain,  c'est  la  cuti-réaction.  Wolff  a  montré  la  réaction 
des  muqueuses  chez  Ips  bovidés  et  Calmette  propose  Tophtalmo- 
réaction  à  la  tuberculine  qu'il  vient  d'expérimenter  chez 
vingt-cinq  sujets,  enfants  et  adultes.  Il  fait  usage  d'une  solu- 
tion de  tuberculine  sèche,  précipitée  par  Talcool  à  gS  degrés 
dans  l'eau  distillée  stérilisée.  La  solution  est  de  i  pour  loo  et 
on  en  instille  une  seule  goutte  dans  un  seul  œil.  De  trois  à 
cinq  heures  après,  chez  le  tuberculeux,  congestion  de  la 
conjonctive  palpébrale,  tuméfaction  caronculaire,  exsudât  fibri- 
neux.  Au  bout  de  six  heures^  sécrétion  fibrineuse  plus  abon- 
dante. Maximum  de  la  réaction  entre  la  sixième  et  la  dixième 
heure,  pas  de  douleur,  seulement  cuisson.  Chez  l'individu  sain 
pas  de  sécrétion.  Donc  aucun  des  inconvénients  ou  dangers  de 
l'injection  hypodermique.  b.  «. 

9)  Grasset  et  Rimbaud  se  déclarent  partisans  de  l'ophtalmo- 
réaction  qui  est  appelée,  pensent-ils,  à  rendre  les  plus  grands 
services  pour  le  diagnostic  de  la  tuberculose.  b.  r. 

1 1)  Chantemesse  rappelle  d'abord  les  recherches  de  Wolff- 
Eisner  sur  l'ophtalmo-réaction  par  la  tuberculine.  Ces  réac- 
tions, négatives  chez  les  sujets  sains  sont  au  contraire  positives 
dans  les  cas  de  tuberculose  évidente  ou  cachée.  Chantemesse 


3Ô8  REVUE  GÉNÉRALE 

a  fait  des  recherches  analogues  chez  les  typhiques.  Il  a  préci- 
pité par  Talcool  absolu  une  solution  forte  de  toxine  typhicfue 
3oluble;  il  a  obtenu  ainsi  une  poudre  qui,  dissoute  dans  une 
goutte  d'eau  à  la  dose  de  i/5o®  de  milligramme  et  instillée 
sous  la  paupière  inférieure  donne  très  nettement  Tophtalmo- 
diagnostic  de  la  fièvre  typhoïde,  soit  positif,  soit  négatif. 

Chez  les  sujets'  sains,  ou  du  moins  indemnes  de  typhoïde,  il 
se  produit,  au  bout  de  deux  ou  trois  heures,  un  peu  de  rou- 
geur, de  larmoiement,  le  tout  disparait  au  bout  de  quatre  ou 
cinq  heures.  Chez  les  typhiques,  la  réaction  est  beaucoup  plus 
marquée,  elle  atteint  son  maximum  au  bout  de  six  à  douze 
heures  et  se  prolonge  jusqu'au  lendemain  ;  on  note  de  la  rou- 
geur, du  larmoiement  et  la  production  d'un  exsudât  séro- 
fîbrineux.  Parfois  l'œil  sur  lequel  a  porté  l'essai  demeure 
reconnaissable  après  deux  et  même  trois  jours.  Cette  recherche 
n'offre  d'ailleurs  aucun  inconvénient  :  la  température  ni  l'état 
général  ne  sont  modifiés. 

L'ophtalmo-diagnostic  est-il  un  signe  très  précoce  de  dothié- 
nentérie?  Il  est  impossible  de  Taffirmer  présentement  de  façon 
précise,  toujours  est-il  que  l'œil  du  lapin  à  qui  on  a  inoculé 
sous  la  peau  des  bacilles  typhiques  depuis  quarante-huit  heures 
présentent  nettement  une  réaction  positive.  11  s'agit  donc  là 
d'un  mode  de  diagnostic  inoffensif  et  rapide.  r. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 

OUVRAGES    GÉNÉRAUX.    —    STATISTIQUES 


i)  May  (C.-H.).  —  Manuel  des  alTections  oculaires,  4«  édition,  400  pages, 
ai  dessins  en  couleurs  (Manual  of  Diseases  of  the  Eye)  (Wood  et  Cîe,  New- 
York,  i^oS). 

2)  Mayou  (M.-S.).  —  Les  modifications  inflamniatoires  de  la  co^jonciive 
(The  Chantées  produced  by  inflammation  in  the  Conjunctiva)  (Wood  et  Gie, 
New- York  1906). 

1)  Cette  nouvelle  édition  a  été  mise  au  courant  des  travaux 
actuels  et  comprend  de  nombreuses  illustrations  pour  lexpli- 
cation  des  sujets  traités,  coburn. 


MALADIES  D%  LA  GOffJOlVCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         359 

a)  Le  livre  de  Mayou  traite  successivement  de  TeiAbryo- 
logie,  de  Thistologie  et  des  modifications  pathologiques  de  la 
conjonctive,  dans  le  trachome,  la  conjonctivite  catarrhale, 
phlycténulaire,  etc.  Il  est  d'une  grande  utilité  pour  lana- 
tomo-pathologiste.  coburn. 


MALADIES    DB   LA   CONJONCTIVE,    DE   LA   CORNÉE  ET  DE  LA   SCLEROTIQUE 


i)  Zentmayer  (W.).  —  Conjonctivite  printaniëre  (Vernal  Conjunctivitis) 
(Section  of  ophih.  Collège  of  Physiciens,  Philadelphia,  mars  ig>o6). 

a)  Teraon  (A.).  —  Lymphangiectasie  conjonctivale  (Soc.  d*opht  de  Paris^ 
6  avril  1906). 

3)  Wright  (J.-W.).  —  Conjonctivite  infectieuse  par  la  fièvre  des  foins  et  par 
fumée  de  tabac  (Inflammation  of  the  eyes,  deie  to  infection  from  hay  fever, 
conveycdby  tobacco  Smokc)  (AnnaU  of  OphihAlmology,  avril  1906). 

4)  Zentmayer  (W.)  elCtoldeberg  (H.-G  ).~  Un  cas  de  kératite  filamenteuse 
(A  case  of  filamenlous  MieT^\'\i\s)(Ophihalmology^  avril  1906}. 

5)  Posey  (W.-C).  —  Un  second  cas  de  kératite  disciforme  (A  second  case 
of  Keratitis  disciformis)  (Ophthalmology^  avril  1906). 

6)  Jennings  (J.-E.).  —  ËpiLhélioma  volumineux  de  la  conjonctive  oculaire 
(A  case  of  epithelioma  of  the  ocular  conjuncliva  of  unusual  size)  (Annals 
of  Ophthalmologyj  avril  1906). 

7)  8tauffer  (F.)<—  Succès  opératoire  de  kératocone  (A  successfull  opération 
for  conical  Cornea)  (Opht.  Record^  mai  1906). 

8)  Brillaud  (E.).  —  De  quelques  formes  de  tuberculose  oculaire  (kératite 
parench^mateuse  tuberculeuse  et  tuberculose  de  Tiris,  et  en  particulier  de 
leur  traitement)  (Thèse  de  Paris^  mai  1906). 

9)  Wieden  Portlllo.  —  Un  mode  de  traitement  appliqué  à.  un  cas  grave 
de  ptéryfçion  (Tratamiento  del  pterigion  à  proposito  ae  un  caso  grave  del 
mismo)  ^Soc.  OfL  hisp.-americ,,  Madrid,  mai  1906  et  Arch,  de  Oftalm, 
hisp.  americ.  juillet  1906). 

10)  Baker  (A.-R.).  —  Corps  étrangers  de  la  cornée  et  de  la  conjonctive 
(Foreini  bodies  of  the  Cornea  and  conjunctiva)  (Kansas  City  medic, 
Recora,  juillet  1906] 

11)  Mellinghof. —  Les  lésions  de  Tœil  par  les  couleurs  d*aniline  (Beitrag  zu 
dcn  Schfidigungen  der  Auges  durch  kunstlicke  Anilinfarben)  (Kl.  Monalsbl. 
f.  Angenh.,  p.  34,  juillet-août  1906). 

12)  Coemettatoe.  -  Le  trachome  en  Grèce  (Soc.  d'ophtalm.  de  Paris,  12  juin 
1906). 

i3)  Santos  Fernandez.  —  Les  opacités  métalliques  de  la  cornée  (Las  opa- 
cidades  metalicas  de  la  cornea)  (Soc.  Oft.  hishano-americ,  Madrid,  mai, 
et  Arch.  de  Oftalm.  hisp, -amer.,  octobre  1906). 

14)  Menaoho.  —  Méthode  pour  déterminer  a  priori  le  résultat  optique  du 
tatouage  (Metodo  para  determinar  «t  à  priori  »  el  resultado  optico  del 
tatuage)  (Soc.  Oft.  hispano-amer ic.^  Madrid,  mai  1906). 

i5)  Chevallereau  et  Polaok.  —  Du  tatouage  coloré  de  la  cornée  (Annales 
d''ocnlistiquet  p.  26-37,  juillet  1906). 

16)  Chatterton  (Edgar).  —  Argyrose  de  la  conjonctive  chez  un  homme 
manipulant  le  fulminate  d'argent  (Argyrosis  of  the  conjunctiva  occuring  in 
a  woman  working  with  fulminate  of  silver)  (Trans.  Ophih.  Society,  190^, 
p.  46). 


360  REVUE  GÉNÉRALE 

17)  Rollet  (Professeur),  —  Traitement  de  rhypopyon  par  le  drainage  de  la 
chambre  antérieure  avec  un  crin  (On  the  cure  01  hypopyon  by  drainage  of 
the  anterior  chamber  with  a  horse-hair)  (The  Ophthàlmoscope,  mars  1907). 

18)  Bourdeaux.  -^  Les  blépharites  (Gaz.  méd.  de  Picardie,  avril  1907). 

19)  Volden  (J.-Ë.).  —  Plaies  pénétrantes  de  la  cornée  (Penetraling  wounds 
of  the  cornea)  (The  Post  gradnate,  janvier  1907). 


1)  Zentmayer  a  observé  deux  cas  de  conjonctivite  qui  ont 
été  guéris  rapidement  par  les  rayons  X.  goburn. 

2)  Terson  présente  des  coupes  de  lymphangiectasie  conjonc- 
tivale.  La  pièce  provient  d'un  malade  dont  la  conjonctive 
bulbaire  était  le  siège  d'un  développement  extraordinaire  des 
lymphatiques .  pk<:hin. 

3)  Le  malade  de  Wright^  atteint  de  la  fièvre  des  foins,  fait, 
à  travers  les  narines,  passer  la  fumée  du  tabac  comme  moyen 
thérapeutique,  ce  qui  lui  donna  à  plusieurs  reprises  et  un  grand 
nombre  de  fois,  des  attaques  de  conjonctivite.  coburn. 

4)  Le  malade  de  Zentmayer  et  Goldeberg  avait  une  quantité 
de  petites  vésicules  sur  la  cornée  et  qui  paraissaient  être  pédi- 
culées.  Après  un  ;long  traitement  par  la  pommade  :  iodoforme 
et  le  chlorure  d'ammonium,  le  malade  guérit.  Ce  cas  est 
décrit  longuement  par  les  auteurs,  Tapparence  microscopique 
des  filaments  est  dessinée.  cobiîrn. 

5)  Le  malade  de  Posey  fut  blessé  par  un  coup  de  pierre. 
Sur  la  cornée,  apparition  d'un  disque,  ressemblant  à  un  ulcère^ 
situé  dans  Tépithélium  et  laissant  intacte  la  substance  propre. 
Ce  cas  est  comparé  avec  un  semblable  où,  à  la  suite  d'une  éro- 
sion cornéenne,  on  vit  apparaître  la  même  lésion,     coburn. 

6)  Le  malade  de  Jennings  avait  une  vaste  tumeur  de  la 
conjonctive  bulbaire.  La  tumeur  a  débuté,  il  y  a  quatre  ans; 
au  moment  de  l'extirpation  elle  mesurait  10  sur  8  centimètres, 
elle  était  projetée  en  avant  d'environ  76  millimètres.  On 
extirpa  la  tumeur,  le  globe  oculaire  et  tout  le  contenu  de 
l'orbite.  coburk. 

7)  Stauffer  opéra  un  cas  de  kératocone  en  enlevant  un  mor- 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  361 

ceau  elliptique  du  centre  cornéen,  après  avoir  passé  des  fils  de 
soie  à  travers  la  cornée.  Réunion  des  bords  de  la  plaie.  Gué- 
rison  rapide  avec  bon  résultat.  cobi  rn. 

8)  Il  existe,  dit  Brillaud,  une  variété  de  kératite  paren- 
chjmateuse  distincte  de  la  kératite  d'Hutchinson,  et  qui  est 
manifestement  d'origine  tuberculeuse.  Elle  est  due  au  bacille 
de  Koch  ou  à  ses  toxines  arrivant  à  la  cornée,  soit  par  voie 
exogène,  soit  le  plus  souvent  par  voie  endogène  (voie  san- 
guine). 

Gliniquement  l'infiltration  peut  aboutir  ou  non  à  des  éro- 
sions cornéennes.  Le  plus  souvent,  elle  reste  interstitielle,  le 
trouble  est  diffus  ou  nodulaire.  Elle  coexiste  le  plus  souvent 
avec  une  tuberculose  endo-oculaire  plus  ou  moins  évidente. 
Le  diagnostic  avec  la  kératite  hérédo-syphilitique  est  délicat. 

La  kératite  interstitielle  est  justiciable  d'un  traitement 
général  intensif,  dans  lequel  les  préparations  iodées,  la  viande 
crue,  Thuile  de  foie  de  morue  tiendront  le  premier  rang.  Ce 
seul  traitement  général  nous  a  donné  de  bons  résultats  dans 
des  cas  de  tuberculose  de  Tiris  ;  il  n'a  pas  les  inconvénients  de 
riridectomie,  de  Vénucléation  et  de  Texentération  simple  :  il 
leur  est  donc  préférable.  l*autbur. 

9)  Chez  un  granuleux  qui  était  porteur  dans  chaque  œil 
d'un  ptérygion  charnu  gênant  la  vision  et  limitant  les  mouve- 
ments d'abduction,  Portillo  appliqua  le  procédé  suivant  : 

Il  sectionne  le  ptérygion  perpendiculairement  à  son  axe  un 
peu  en  dedans  de  la  circonférence  de  la  cornée,  puis  il  en 
résèque  une  portion  d'environ  4  millimètres  ;  il  comble  la 
perte  de  substance  avec  un  lambeau  conjonctival  rectangulaire 
pris  dans  le  cul-de-sac.  La  tête  du  plérigion  privée  de  nutri- 
tion dégénère  et,  dix  ou  quinze  jours  après,  il  en  pratique 
l'extirpation.  Il  emploie  ensuite  le  jéquirity  pour  éclaircir  la 
cornée.  l,  orandclbmbnt. 

Il)  Les  lésions  de  l'œil  par  les  couleurs  d  aniline  ne  s'ob- 
servent pas  seulement  dans  les  fabriques  de  couleurs,  mais 
dans  beaucoup  d'autres  branches  de  l'industrie  qui,  aujour- 
d'hui, font  usage  de  ces  couleurs.  11  s'agit  ordinairement  de 


S6e  REVUE  GÉNÉRALE 

conjonctivites  légères  qui  guérissent  rapidement,  mais  on 
observe  aussi  des  kératites  plus  ou  moins  intenses  provoquées 
surtout  par  les  couleurs  basiques  qui,  quelquefois,  ont  pour 
résuUat  un  trouble  sérieux  de  la  vision.  Mellinghof  a  traité 
un  de  ces  cas  graves  chez  un  ouvrier  d'une  fabrique  de  cou- 
leurs qui  avait  reçu  dans  l'œil  une  faible  quantité  de  violet  de 
méthyle  en  poudre  (loopour  loo).  Il  s'agissait  dune  irido- 
kératite  violente  qui,  malgré  le  traitement,  présenta  plusieurs 
récidives  et  se  termina  par  une  cicatrice  permanente  de  la 
cornée.  Ce  qu'il  y  avait  de  particulier  dans  ce  cas  était  une 
lésion  grave  de  Tépithélium  et  des  couches  superficielles  de  la 
cornée  qui  se  nécrosèrent  et  s'enlevèrent  à  la  pincette  sous 
forme  d'une  membrane  assez  résistante.  Ce  processus  se 
répéta  plusieurs  fois  et  ce  n'est  qu'après  des  mois  qu'on  con- 
stata la  formation  d'un  nouvel  épithélium. 

Au  point  de  vue  prophylactique,  on  recommande  un  lavage 
immédiat  du  sac  conjonctival  avec  une  solution  de  tannin  de 
5  à  u>  pour  loo,  solution  qui  devrait  être  prête  d'avance  dans 
toutes  les  fabriques.  Si  l'on  n'a  pas  de  tannin  sous  la  main,  il 
faut  aussi  vite  que  possible  enlever  à  sec  toute  la  poudre.  Les 
Livages  sont  contre-indiqués,  car  la  solution  a  une  action  plus 
profonde  et  plus  grave  sur  la  conjonctive.  krukbnbbro. 

\'x)  Dans  ce  travail  basé  sur  543  cas,  Cosmettatos  montre 
que  la  forme  papillaire  chronique  est  plus  fréquente  en  Grèce 
quD  \'A  forme  granuleuse.  Le  trachome  aigu  est  rare,  il  revêt 
Taspect  clinique  d'une  conjonctivite  catarrhale' aiguë  ou  d'une 
conjonctivite  purulente.  La  marche  de  TafFection  permettra  de 
faire  un  diagnostic  difficile  au  début.  pécmif. 

1 3)  Santos  Fernandez  ayant  constaté  l'inefficacité  de  toutes 
les  méthodes  proposées  a  obtenu  d'excellents  résultats  par 
l'excision  du  dépôt  métallique  dans  les  opacités  plombiques. 

L.  ORANDCLéMENT. 

i4)  Menacho  conseille  le  procédé  suivant  :  après  anesthésie 
à  Talypine,  pour  éviter  la  mydriase,  placer  sur  la  partie  à  tatouer 
de  l'encre  de  Chine  suffisamment  épaisse  pour  qu'elle  adhère  à  la 
cornée,  puis  prendre  l'acuité  visuelle.  l.  onANDCLéiiBNT. 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  363 

i5)  C'est  une  étude  détaillée  sur  les  différentes  modes  de 
tatouage  cornéen  que  nous  présentent  Chevallereau  et  Polack. 
Il  faut  retenir  de  leur  étude  que  les  couleurs  à  adopter  sont  le 
jaune  de  Naples  au  lieu  de  blanc,  Tocre  brun  et  rouge,  la  terre 
verte,  la  terre  d'ombre  naturelle  et  brûlée,  le  bleu  d'outremer 
et  le  noir  d'ivoire.  —  Ces  couleurs  se  trouvent  facilement 
dans  le  commerce.  —  Elles  sont  parfaitement  tolérées  à  condi- 
tion d'être  stérilisées  à  i5o  degrés  environ,  et  conservent  leur 
teinte  après  incorporation  dans  les  tissus.        p.  cHAVBiufAc. 

17)  Rollet  décrit  sa  technique  opératoire  pour  placer  un 
crin  afin  de  drainer  la  chambre  antérieure  contenant  du  pus  : 
ponction  au  couteau  de  de  Grœfe  et  contre-ponction,  sans  ache- 
ver la  taille  de  la  cornée.  Cette  méthode  est  indiquée  chaque 
fois  que  l'évacuation  du  pus  est  indiquée.  (  V.  Revue  gén. 
d'ophtalm,  p.  481,  1906  et  p.  289,  1907).  stkphbnson. 


MALADIES   DE   L*IR1S,    DE    LA    CHOROÏDE    ET   DU     CORPS    CILIAIRB 
GLAUCOME,    AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 

1)  Péohin.  —  Contribution  clinique  à  l'étude  de  l'ophtalmie  sympathique 
(Société  frATiçaUe  d'^ophUlmologie^  mai  1907). 

2)  Mazet.  —  Glaucome  subaigu  consécutif  à  la  variole  (Soc,  franc.  d'ophUlm.y 
mai  1907). 

3)  Vaoher.  —  Résultats  éloignés  de  l'iridectomie  périphérique  avec  irido- 
dialyse  (Soc.  frànç»  d'ophtalm.,  mai  1907). 

4)  Jooqs.  —  De  Tlridectomie  dans  le  glaucome  (Soc.  franc,  d'ophtalm.^  mai 
«907)- 

5)  Delord.  —  Complication  rare  à  la  suite  d'une  iridectomic  (Soc.  franc, 
d'ophialm.^  mai  1907). 

6)  Buohanan  (Lbslib).  —  La  choroïdite  :  essai  d'une  explication  des  lésions 
du  fond  d'œil  (Choroîditis,  an  attempt  to  give  an  anatomical  explanation  of 
some  of  the  appearence  seen,  in  tne  fundus  of  the  cye,  and  ternud,  cho- 
roîditis) (Trans,  Ophih.  Society^  vol.  XXV,  1905). 

7)  Pansons  (J.  Herbert).  —  Plis  de  la  rélinc  dans  Texcavation  glaucoma- 
teuse  (Foldingof  retins  in  glaucoma  cup)  (Trans.  Ophih.  Society^  vol.  XXV, 
p.  99»  »9o5). 

8")  Thompson  (A.  Huoh).  —  Choroïdite  centrale  sénilc  (Central  senil  cho- 
roîditis) CTrana.  Ophih.  Society,  vol.  XXV,  1905). 

i)*  Observation  I.  —  Irido -choroïdite  consécutive  à  l'opéra- 
tion de  la  cataracte.  Ophtalmie  sympathique  4  mois  après. 
Cécité  par  irido-choroïdite  atrophiante  bilatérale. 


364  REVUE  GÉNÉRALE 

Une  femme  de  cinquante  ans  se  présente  à  la  consultation 
du  D'  Péchin  quatre  mois  après  avoir  subi  l'opération  de  la 
cataracte  de  Tœil  gauche  par  un  confrère.  Cet  œil  était  complè- 
tement perdu  pour  la  vision  à  la  suite  d'irido-choroïdite  atro- 
phiante. 

Depuis  quelques  jours  (5-6),  soit  quatre  mois  après  l'opération 
de  la  cataracte  de  Tœil  gauche,  des  symptômes  d'ophtalmie 
sympathique  apparaissent  sur  l'œil  droit.  Cette  ophtalmie  évo- 
lue rapidement  et  amène  la  cécité  presque  complète  en  quel- 
ques jours;  elle  devint  complète  en  quelques  semaines.  L'énu- 
cléation  de  l'œil  gauche  ne  fut  pas  proposée  ;  elle  risquait  trop 
d'être  iniitile  pour  sauver  l'autre  œil  déjà  perdu  aux  trois 
quarts.  On  se  borna  à  des  injections  sous-conjonctivales  de 
cyanure  d'hydrargyre  dans  les  deux  yeux.  Péchin  admet 
qu'une  incision  trop  périphérique  a  agi  à  la  façon  d'une  plaie 
dans  la  région  ciliaire  ;  ce  traumatisme  a  déterminé  une  irido- 
choroïdite  atrophiante. 

A  noter  Tapparition  tardive  de  l'ophtalmie  sympathique  de 
l'œil  droit  (4  mois)  et  son  évolution  rapide. 

Observation  II.  —  Eclat  de  silex  dans  la  région  ciliaire  de 
l'œil  gauche.  Ophtalmie  sympathique  deux  mois  après  l'accident. 
Enucléation  au  cours  de  Tophtalmie  sympathique.  Guérison. 

A  la  suite  d'un  éclat  de  silex  qui  pénétra  par  la  cornée  pour 
aller  se  loger  dans  le  corps  ciliaire  de  l'œil  gauche,  cet  œil  fut 
perdu  pour  la  vision  et  deux  mois  plus  tard  apparut  l'ophtal- 
mie sympathique  sur  l'œil  droit.  L'énucléation  de  l'œil  gauche 
fut  pratiquée,  alors  que  l'ophtalmie  sympathique  avait  com- 
mencé deux  mois  avant.  (L'accident  datait  du  i  a  novembre  1 904; 
Tophtalmie  sympathique  apparut  vers  le  10  janvier  suivant  et 
Ténucléation  fut  pratiquée  le  2  mars).  L'acuité  visuelle  était 
tombée  à  1/8;  elle  est  remontée  à  a/3  quelques  jours  après  ^ 
elle  se  maintenait  telle  en  1907.  C'est  un  succès  à  l'actif  de 
l'énucléation  qui  s'est  montrée  ici  le  traitement  vraiment  effi- 
cace. 

Le  blessé  était  un  accidenté  du  travail.  A  propos  de  cette 
observation,  Péchin  estime  que,  si  le  blessé  refuse  Ténucléa- 
tion  et  perd  Tœil  sympathisé,  il  ne  peut  prétendre  à  Tindera- 
nité  qu'entraîne  la  cécité  complète  dans  d'autres  circonstances. 
Le  blessé  doit  accepter  l'énucléation,  opération  possible  sans 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE.  ETC.  365 

anesthésie  générale  et  le  refus  ne  saurait  engager  les  patrons 
ou  les  Compagnies  d'assurances. 

L'examen  histologique  de  l'œil  énuclée  sera  fait,  mais  déjà 
on  peut  dire  qu*à  la  coupe  cet  œil  apparaissait  sain  ;  le  corps 
vitré  était  transparent,  avait  sa  consistance  normale.  Et  si  cet 
œil  était  perdu  pour  la  vision,  c'était  à  la  suite  d'adhérences 
iriennes  et  dépôts  pupillaires  consécutifs  à  un  fort  hyphœma 
provoqué  par  une  iridectomie.  Il  semble  donc  bien  que 
l'ophtalmie  sympathique  est  due  à  une  irritation  du  corps 
ciliaire,  sans  inflammation  bactérienne. 

Observation  III,  —  Corps  étranger  intraoculaire.  Exenté- 
ration.  Ophtalmie  sympathique  (papillo-rétinite).  Surdité  uni- 
latérale. 

A  la  suite  de  la  pénétration  d'un  éclat  de  métal  dans  Tœil 
droit,  un  homme  de  cinquante-sept  ans  subit  Texentération  de 
cet  œil.  Malgré  l'exentération,  les  paupières  restaient  tuméfiées 
en  même  temps  que  le  malade  souffrait  de  douleurs  périorbi- 
taires.  Des  lavages  quotidiens  ne  purent  faire  cesser  ces  accidents. 
Ce  n'est  que  le  17*^  jour  qu'un  lavage  réussit  à  entraîner  le 
corps  étranger.  A  partir  de  ce  moment,  les  phénomènes  inflam- 
matoires disparurent.  Le  blessé  se  plaint  d'avoir  constaté 
l'abaissement  de  la  vision  de  l'autre  œil  peu  après  le  trauma- 
tisme et,  en  effet,  quatre  mois  après  ce  dernier  on  constatait  à 
gauche  une  atrophie  optique  en  même  temps  qu'une  surdité  à 
droite,  surdité  qui  n'existait  pas  avant  le  traumatisme.  Le 
blessé  étant  un  accidenté  du  travail,  Péchin  admet  en  s'ap- 
puyant  sur  le  bon  état  général  du  blessé,  sur  les  renseigne- 
ments qui  permettent  de  croire  que  la  vision  était  bonne  des 
deux  côtés  avant  l'accident,  et  sur  la  surdité  qui  s'est  déve- 
loppée à  droite,  quil  s'agit  d'une  ophtalmie  sympathique  à 
forme  rare,  la  névrite  optique  ou  papillo-rétinite  (amblyopie 
sympathique  de  Nuel).  Ce  cas  se  distingue  des  rares  cas 
publiés,  par  la  rapidité  de  l'évolution,  le  degré  avancé  d'am- 
blyopie  (presque  la  cécité)  et  l'aspect  atrophique  de  la  papille 
avec  conservation  des  vaisseaux. 

Cette  observation  démontre  que  dans  des  cas  semblables  au 
moins  Ténucléation  est  préférable  à  l'exentération.  Celle-ci 
peut  laisser  subsister  le  corps  étranger  et  laisser  se  produire 
des  accidents  sympathiques.  l'altkur. 


366  REVUE  GÉNÉRALE 

2)  Les  cas  de  glaucome  confirmé  nettement  consécutifs  à 
la  variole,  sans  prédisposition  antérieure,  sont  assez  rares 
puisqu'on  n*en  trouve  point  mentionnés  dans  les  derniers  tra- 
vaux parus  sur  les  complications  oculaires  de  la  variole.  En 
outre,  la  plupart  des  traités  d'ophtalmologie  n'indiquent  point 
spécialement  cette  maladie  dans  les  causes  étiologiques  du 
glaucome.  Dans  ces  conditions  il  était  intéressant  de  signaler 
le  fait  suivant  très  nettement  consécutif  à  la  variole  sans  qu'on 
puisse  trouver  d'autre  cause  à  son  apparition.  Mazet  a  observé 
un  homme  jeune,  trente-deux  ans,  n'ayant  jamais  eu  aucun 
trouble  visuel,  aucune  affection  oculaire  antérieure.  Au  sixième 
jour  de  l'éruption  variolique  il  présentée  l'œil  droit  les  symp- 
tômes suivants:  douleurs  péri-oculaires,  rougeur  péri-kéra- 
tique,  diminution  de  la  vision,  augmentation  de  la  tension 
intra-oculaire,  vision  de  cercles  colorés  irisés  autour  des 
lumières,  pupille  en  demi-mydriase,  cornée  trouble  et  insen- 
sible au  toucher.  Impossibilité  de  prendre  le  champ  visuel  par 
suite  de  la  diminution  de  la  vision,  le  malade  ne  pouvant 
compter  les  doigt  dans  aucune  direction.  Sous  l'influence  du 
traitement  ariti-glaucomateux,  la  plupart  de  ces  symptômes 
ne  tardent  pas  à  disparaître  en  même  temps  que  Tacuité 
visuelle  s'améliorait  un  peu  et  arrivait  à  deux  dixièmes.  Devant 
la  persistance  d'un  peu  d'hypertonie  et  la  pupille  ne  se  con- 
tractant pas  sous  l'influence  de  la  pilocarpine,  on  propose  au 
malade  une  iridectomie  qui  n'est  pas  acceptée.  A  noter  que 
dans  le  traitement  de  ce  glaucome  on  n*a  pu  faire  d'instilla- 
tions d'ésérine  à  cause  des  douleurs  qu'elles  provoquaient. 

1/ AUTEUR. 

3)  L'iris,  dit  Vacher,  est  pincé  à  son  extrême  périphérie, 
attiré  au  dehors  et  excisé  jusqu'au  sphincter  inclus.  Il  en  résulte 
un  arrachement  périphérique  de  la  membrane  et  une  brèche 
irienne  comme  dans  l'iridectomie  ordinaire.  Cette  opération  a 
4'avantage  de  dégager  complètement  Tangle  irido-cornéen.  On 
obtient  ainsi  de  meilleurs  résultats  que  par  l'iridectomie  ordi- 
naire, n. 

4)  Enregistrons  dans  la  communication  de  Jocqs  un  cas  de 
plus  de  l'évolution  des  idées  thérapeutiques.  On  se  souvient 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  367 

combien  on  recommandait  Tiridectomie  large  dans  le  glauco- 
me, jadis.  Jocqs  dit  :  une  iridectomie  étroite,  toute  aussi  effi- 
cace contre  Thypertonie,  n'a  pas  les  mêmes  inconvénients  au 
point  de  vue  de  l'acuité  visuelle.  Il  reproche  à  la  sclérectomie 
de  Lagrange  de  nécessiter  une  iridectomie  large  et  de  ce  fait 
la  considère  comme  dangereuse  pour  les  yeux  dont  la  vision 
est  déjà  fortement  allaiblie.  L'auteur  dit  d'ailleurs  que  Tiridec- 
tomie  agit  surtout  par  la  brèche  de  l'iris  qui  rétablit  la  commu- 
nication entre  la  chambre  antérieure  et  la  chambre  postérieure. 
Dans  ce  cas  l'opération  idéale,  c'est  la  boutonnière  irienne 
périphérique  qui  laisse  le  sphincter  irien  intact  et  conserve 
Tacuité  visuelle  antérieure,  théoriquement. 

En  somme,  chacun,  suivant  les  idées  qu'il  a  ou  qu'il  n'a 
pas  sur  le  glaucome  ou  plutôt  sur  les  glaucomes  adopte  telle 
ou  telle  opération.  La  discussion  de  la  question  peut  y  amener 
la  lumière,  mais  elle  est  encore  bien  obscure,  parce  que  nous 
ignorons  tout  ou  presque  tout  des  causes,  nous  constatons  des 
effets  différemment  interprétés  et  au  point  de  vue  traitement 
toutes  les  opinions  sont  soutenables  et  ont  été  soutenues.  La 
communication  de  Jocqs  rappelle  que  l'opération  du  glau- 
come doit  être,  mutilatrice  au  minimum,  et  qu'on  doit  songer 
à  Tacuité  visuelle  ultérieure  du  malade.  Cette  question  n'est 
pas  sans  importance  et  demandait  à  être  remise  au  jour. 

O.   DUORBUIL. 

5)  Delord  avait  fait  une  iridectomie  préparatoire  à  une  ex- 
traction de  cataracte  ;  il  vit  survenir  au  bout  de  huit  jours 
environ,  une  hernie  totale  de  l'iris,  sans  qu'il  se  soit  produit 
d'accident  opératoire  ni  post-opératoire  immédiat.  L'extraction 
du  cristallin  cataracte  put  d'ailleurs  avoir  lieu  plus  tard  sans 
incidents.  o.  d. 


MALADIES    DE   LA  RÉTINE,  DU  NERF   OPTIQUE  ET  DES  CENTRES   NERVEUX 
(aMBLYOPIB   ET    AMAUR06B,    DYSCHROMATOPSIE) 

i)  Dupuy-DutAinps.  —  La  veine  cenlrale  de  la  rétine  dans  la  slase  papillairc 

(Soc.  franc,  d'opht&lm.^  mai  1907). 
a)  Roohon-Duvlgneaud.  ^  Rétinite  leucémique  (Soc.  franc,  d'ophtalm.t  mai 

1907). 
3)  Kalt.  —  Décollement  rétinien  et  ponction  (Soc.  d'ophU  de  Part*,  6  nov. 

1906). 


368  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Qalezowski  el  Benedetti.  —  Altérations  séniles  de  la  macula  chez  un 
artério-sclércux  (Soc.  (Tophl.  de  Parts,  6  juillet  1906). 

5)  KaK.  —  Hcmorrapie  en  forme  de  disque  de  la  région  polaii*e  postérieure 
de  la  rétine.  Considérations  sur  la  structure  de  la  membrane  hyaloîde  et 
du  corps  vitré  (Soc.  (ïopht.  de  Paris,  6  juillet  1906). 

6)  Stocké.  —  Le  décollement  rétinien  (I^  clinique  opht,,  10  octobre  1906). 

7)  Offret(ALFRBn).  —  Essai  sur  l'amblyopieparle  sulfure  de  carbone  (Thèse 
de  Paris,  juillet  1906). 

8)  Stevens  (E.-WJ.  —  Hémorrhagies  rétiniennes  dans  des  yeux  apparem- 
ment sains  nietinal  hémorragies  in  apparently  healtly  eye)  (Colorado 
Mediciney  juillet  1906). 

9)  Qould  (G.-M.).  —  La  fatigue  oculaire  incurable  ^ncurable  eye  strain) 
(Journ,  of  ihe  American  med.  Assoc,  septembre  1906). 

10)  Hawe  (L.).  —  Le  champs  visuel  et  les  méthodes  qui  servent  à  le  mesurer 
/Field  of  fixation  and  mcthods  of  measuring  it)  (Annals  of  Ophihalmo- 
logy,  avril  1906). 

11)  Henderson  (K.-L.).  —  Amaurose  binoculaire  d'origine  hystérique  (Hys- 
terical  binocular  amaurosis)  (Annals  0/  Ophthalmology^  juillet  1906). 

12)  Biokerton  (Rbginald).  —  Aspect  particulier  de  la  rétine,  de  la  choroïde 
et  du  nerf  optique  (tubercules?)  (Peculiar  changes  in  optic  dise,  retina  and 
choroid  (tubcrcle?)  (Trans,  Oph  .  Soc, y  vol.  XXV,  p.  loa,  1905). 

i3)  Werner  (L.).  —  Neuro-rétinitc  unilatérale,  chlorotique(?),  développe- 
ment rapide  des  lésions  en  forme  d*étoile  dans  la  région  maculaire  (Uni- 
latéral neuro-retinitis?,  duc  lo  chlorosis.  rapid  development  of  star^like 
changes  at  the  macula  lutea)  (Transe.  Opht,  Socieit/y  vol.  XXV,  p.  93, 
i9Q5). 

14)  Thompson  (Georgbs  W.).  —  Sur  une  tumeur  intra-oculaire  (gliome  ou 
néoplasme)  (Intraocular  swelling  (gumma,  néoplasme?)  flVan».  Opht.  SO' 
cieiy^  vol.  XXV,  p.  io5,  i9o5). 

i)  Dupiuj'Dutemps  a  pratiqué  robservation  microscopique 
sériée  de  neuf  cas  de  névrite  œdémateuse  par  stase  papillaire 
au  cours  de  la  période  aiguë  de  tumeurs  cérébrales.  La  ques- 
tion à  résoudre  est  celle-ci  :  A  quoi  est  due  la  névrite  œdéma- 
teuse, Tœdème  de  la  papille  ?  On  répond  :  k  la  stase  papillaire. 
On  admet  donc  qu'il  y  a  compression  de  la  veine  centrale 
de  la  rétine  au  moment  où  celle-ci  traverse  la  lamina  cribrosa. 

Or,  Dupuy-Dutemps  montre  par  ses  neuf  séries  de  prépa- 
tions  : 

1°  Que  contrairement  aux  idées  généralement  admises,  il 
n'existe  pas  de  constrietion  des  vaisseaux  au  niveau  de  Tanneau 
scierai  ; 

2®  Que  la  veine  reste  béante  dans  toute  l'étendue  de  son 
trajet  à  travers  le  tronc  nerveux  ; 

3*  Qu'elle  est  au  contraire  très  rétrécie,  aplatie,  non  seule- 
ment dans  le  point  où  elle  traverse  la  gaine  durale,  mais  aussi 
dans  sa  traversée  de  la  cavité  vaginale  dilatée  et  dans  Tépaîs- 
seur  de  la  gaine  piale. 


MALADIES  DE  LA  RËT15E,  DU  IffiRF  OPTIQUE,  ETC.  369 

Une  observation  de  sarcome  orbitaire  examinée  au  même 
point  de  vue  montre  les  mêmes  lésions  papill aires  que  dans 
les  cas  de  tumeur  cérébrale. 

Les  observations  de  Dupuy-Dutemps,  bien  qu'elles  ne  soient 
pas  peut-être  exemptes  de  toute  critique,  conservent  la  théorie 
simpliste  de  la  stase  par  compression  du  tronc  de  la  veine, 
non  pas  à  son  entrée  dans  Tœil,  mais  à  son  passage  à  travers 
les  gaines  du  nerf  optique,  c'est  là  le  principal  objet  de  la 
démonstration.  Le  mécanisme  de  compression  est  variable 
suivant  qu'il  s'agit  de  tumeur  orbitaire  ou  de  tumeur  intra-cra- 
nienne. 

Dans  le  cas  de  tumeur  orbitaire,  la  stase  papillaire  n  appa- 
raît que  lorsque  la  tumeur  comprime  la  portion  du  nerf  optique 
qui  contient  la  veine.  Dans  le  cas  de  tumeur  intra-cranienne, 
le  liquide  céphalo-rachidien,  sous  pression,  distend  la  gaine 
du  nerf  optique,  et  de  ce  fait  comprime  la  veine. 

Quelle  est  la  valeur  séméiologique  de  la  stase  veineuse 
bilatérale  ?  C'est  un  symptôme  d'hypertension  intra-craniénne 
et  rien  d'autre.  o.  duurbuil. 

a)  Rochon-Duviffneaud  rapporte  l'histoire  typique  d'une  réti- 
nite  leucémique,  il  joint  à  sa  communication  la  démonstration 
de  préparations  microscopiques. 

L'examen  clinique  oculaire  révéla  un  fond  d'oeil  clair  avec 
de  grosses  veines  tortueuses  et  rose  clair  au  lieu  de  la  couleur 
violet  foncé  habituelle  ;  vers  l'équateur,  nombreuses  hémorra- 
gie, les  unes  roses,  récentes,  les  autres  déjà  entourées  d'un 
halo  blanc  qui  indique  leur  ancienneté.  L'examen  du  sang  mit 
en  évidence;  i°  la  diminution  du  nombre  des  globules  rouges 
par  millimètre  cube;  2^  rexistence  dans  le  sang  de  formes  leu- 
cocytaires anormales  :  les  myélocytes  caractéristiques  de  la 
leucocythémie  myélogène.  L'hypertrophie  de  la  rate  et  du 
foie  coïncidaient  avec  ces  symptômes  de  leucémie. 

0.    DUBilBUIL. 

3)  Kalt  a  obtenu  un  bon  résultat  par  la  ponction  dans  un 
cas  de  décollement  rétinien  myopique.  La  ponction  fut  prati- 
quée quatre  jours  après  le  décollement.  Il  est  probable  que  ce 
bon  résultat  a  été  dû  aux  adhérences  qui  existaient  par  le  fait 

24 


370  nEVU£  GÉNÉRALE 

de  larges  plaques  d'atrophie  choroïdienne.    Il  n'y  a  pas  eu 
d'hémorragie. 

Dans  deux  autres  cas  le  résultat  fut  nul,  mais  il  n'y  avait 
pas  d'atrophie  choroïdienne  et  la  ponction  provoqua  des 
hémorragies  graves  et  tardives.  pbghin. 

4)  Chez  un  homme  de  soixante-quatre  ans  Galezowski  et 
Benedeiti  ont  constaté  une  large  lésion  au  niveau  de  la  région 
maculaire  de  chaque  œil.  Les  troubles  visuels  dataient  de 
trois  ans  ;  d'abord  il  s'est  agi  d'un  simple  brouillard,  puis  la 
lecture  est  devenue  impossible.  La  lésion  fait  saillie;  elle  est 
en  outre  striée  ;  ces  deux  caractères  permettant  d'affirmer  que 
la  lésion  occupe  la  rétine  et  non  la  choroïde.  Les  auteurs  pen- 
sent qu'il  s'agit  d'une  sorte  de  rétinite  proliférante  à  forme 
spéciale  développée  chez  un  sénile  artério-scléreux,  différente 
de  la  rétinite  circinée  et  de  la  chorio-rétinite  des  vieillards. 

pécBiir. 

5)  Kalt  présente  une  malade  dont  l'œil  droit  est  le  siège 
d'une  vaste  plaque  hémorragique  à  contour  circulaire  et  dont 
le  centre  correspond  à  peu  près  au  pôle  postérieur  du  globe  et 
d'un  diamètre  d'environ  quatre  diamètres  papillaires.  Pas 
d'autres  hémorragies  du  fond  de  l'œil.  Scotome  central  absolu. 
Ce  scotome  est  apparu  subitement  il  y  a  cinq  semaines.  Il 
s'agit  là  d'hémorragie  prérétinienne,  sous-hyaloïdienne.  Kalt 
émet  l'hypothèse  d'une  fossette  centrale  existant  à  cet  endroit 
pour  expliquer  cette  localisation  hémorragique  et  croit  à  une 
hémorragie  choroïdienne  chez  une  femme  congestive,  sujette  à 
des  troubles  vaso-moteurs  de  la  face.  phchin. 

6)  Stocké  a  obtenu  dans  quatre  cas  de  décollement  rétinien 
dit  myopique  de  bons  résultats  par  les  injections  sous-con** 
jonctivalesde  solution  de  chlorure  de  sodium  à  3^  4  et  lo  pour 
loo.  Ces  injections  étaient  accompagnées  d'injections  de  pilo- 
carpme.  récniN. 

7)  L'amblyopie,  dit  Offre t^  se  rencontre  fréquemment  dans 
l'intoxication  par  le  sulfure  de  carbone.  Cette  amblyopie  est 
caractérisée  par  une  diminution  considérable  de  l'acuité  visuelle , 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  371 

un  scolome  central  pour  les  couleurs,  scotome  relativement 
petit,  étant  donné  la  baisse  très  grande  de  Tacuité  visuelle, 
de  la  dyschromatopsie  surtout  pour  le  vert  et  le  rouge.  Le 
bleu  est  souvent  bien  perçu.  Dans  Tamblyopie  nicotino-alcoo- 
lique,  la  diminution  de  Tacuité  visuelle  est  moins  marquée, 
et  ne  survient  pas  aussi  rapidement  ;  de  plus,  toute  proportion 
gardée,  la  vision  ne  réapparaît  pas  aussi  vite  que  dans  le 
sulfo-carbonisme.  Les  expériences  sur  les  lapins  n'ont  donné 
que  des  résultats  négatifs  ;  chez  un  chien  la  méthode  de  Nissl 
n'a  pas  permis  de  déceler  des  lésions  rétiniennes  ;  la  méthode 
de  Marchi  a  montré  une  dégénérescence  partielle  du  nerf 
optique.  l'avtbur. 

8)  Stevens  mentionne  dans  quelles  conditions  on  peut 
observer  une  hémorragie  primitive  de  la  rétine.  Il  rapporte 
huit  cas  d'hémorragie,  chez  des  personnes  apparemment  bien 
portantes  :  hémorragies  rétiniennes  dans  trois  cas,  hémor- 
ragie du  vitré,  quatre  cas;  hémorragie  sous-hyaloïdienne,  un 
cas.  Trois  cas  d'hémorragie  du  vitré,  dont  un  guéri  avec  des 
opacités.  L'hémorragie  sous-hyaloïdienne  était  associée  à  une 
hémorragie  sous-conjonctivale  chez  un  malade  atteint  de 
coqueluche.  Dans  deux  cas  d'hémorragie  rétinienne,  la  mort 
eut  lieu  dans  la  même  année  par  hémorragie  cérébrale.  L'au- 
teur a  examiné  aussi  les  yeux  de  cinquante-quatre  individus 
âgés  de  soixante  à  quatre-vingt-dix  ans,  il  n'a  trouvé  chez 
eux  aucun  signe  d'hémorragie  de  la  rétine,  quoiqu'ils  étaient 
nettement  artério-scléreux.  Plusieursjeunes  personnes  (quinze 
à  trente  ans),  au  contraire,  sont  sujets  à  ces  hémorragies, 
accompagnées  de  troubles  du  vitré,  formation  de  tissu  connectif 
et  décollement  delà  rétine.  coeunx. 


9)  Gould  énumère  les  causes  qui  font  que  certaines  fati- 
gues oculaires  sont  inguérissables.  Elles  sont  surtout  déter- 
minées par  les  anomalies  congénitales  ,  les  amétropies  fortes, 
le  traumatisme,  l'hétérophorie,  les  maladies  du  système  ner- 
veux central  ou  périphérique,  les  maladies  générales,  les 
occupations  absorbantes.  Il  rapporte  notamment  un  cas  de 
i5,5  D  d'astigmatisme  ;  trois  cas  de  paralysie  de  l'accommoda- 


372  REVUE  GÉNÉRALE 

tion.  Le  nystagmus  peut  aussi  occasionner  de  la  fatigue  ocu- 
laire rebelle.  coburn.     . 

lo)  Le  travail  de  Howe  est  un  extrait  du  premier  volume 
de  l'ouvrage  «  Les  muscles  de  Tœil  »,  actuellement  en  prépa- 
ration. On  y  trouve  la  description  d'un  nouvel  instrument 
pour  la  mesure  du  champ  de  fixation;  c'est  im  périmètre 
combiné  avec  un  télescope,  on  y  trouve  aussi  la  description 
d'un  tropomètre,  instrument  d'un  usage  courant  dans  l'étude 
de  rhétéropie.  ooeunif. 

1 1  )  Henderson  rapporte  un  cas  d'amaurose  binoculaire  d'ori- 
gine hystérique,  chez  un  homme  d'apparence  robuste  et  bien 
portant.  L'attaque  fut  soudaine.  Fond  d'œil  normal,  pupille 
réagissant  bien  à  la  lumière.  On  pensa  d'abord  avoir  affaire  à 
une  simulation,  mais  cet  état  dura  un  mois,  puis  finit  par 
disparaître.  coburk. 


MALADIES   DU    CRISTALLIN    ET   DU    CORPS    VITRÉ. 


t)  Chavez.  ~  Cataracte  ponctuée  produite  par  la  foudre.  Disparition  au 
bout  de  trois  ans  (Cataracta  puntuada  producida  por  et  rayo.  Hcabsorcion 
al  cabo  de  3  a&os)  (Soc.  oft,  mexicaine^  nov.  1906). 

2)  Chavez  (Lor.).  —  L'arrachement  capsulaire  dans  Topération  de  la  cata- 
taracte  (El  arracamicnto  capsular  en  la  opcracion  de  la  cataracta)  (Anales 
de  Oflalm,j  sept. -octobre  1906). 

3)  Terrien  et  Hubert.  —  Ectopic  bilatérale  congénitale  du  cristallin  dans 
trois  et  peut-être  quatre  générations  (Soc,  d*Opht.  de  Paris,  6  décembre 
1906). 

4)  Cantonnet.  —  Les  migrations  secondaires  du  cristallin  luxé  sous  la  con- 
jonctive (Soc.  d'Opht.  de  Paris,  6  nov.  1906). 

5)  Blanoo.  —  Phacométrie  clinique  (Facametro  clinico  (Soc,  ofi.  hUpano- 
americj  Madrid,  mai  et  Arch.  de  Oftalm.  hisp^-americ,  septembre  1906). 

6)  Marshall  (G.)  Devereux.  —  Lcnticoue  postérieure  (Traits,  Ophih. 
Society,  vol.  XXV,  p.  89,  igoS). 

7)  Cruise  (Richard).—  Un  cas  d'hémorragies^bilatérales  sous-hyaloïdiennes, 
avec  bémorraçie  du  nerf  optique  d'un  œil  (A  case  of  two  subhyaloîd 
hœmorrhages  m  one  eye  with  hœmorrages  on  the  dise)  (Trans,  Ophth. 
Society.,  vol.  XXV.  p.  107,  1905). 

8)  Mayou  (M.-S.).  —  Une  forme  particulière  de  cataracte  lamellaire  (An 
unusual  form  of  lamellar  cataract)  (Trans.  Ophih.  Soc,  vol.  XXV,  p.  88, 
1906). 

1)  Chavez  présente  un  jeune  homme  de  vingt-trois  ans  qui, 


MALADIES  DU  CRISTALLIN*  ET  DU  CORPS  VITRÉ  373 

à  la  suite  d*une  fulguration  ayant  entraîné  une  perte  de  con- 
naissance, présenta  sur  les  deux  yeux  des  troubles  cristalli- 
niens  constitués  par  un  pointillé  occupant  les  couches  corti^ 
cales  postérieures  et  qui  rétrocédèrent  complètement  en 
l'espace  de  trois  ans.  l.  orandglâiibnt. 

a)  Chavez  semble  partisan  résolu  de  Tarrachement  dapsu- 
laire  à  la  suite  de  presque  toutes  les  opérations  de  cataracte. 

Il  dit  en  propres  termes  :  L'arrachement  capsulaire  des  cata- 
ractes mûres  et  de  quelques  hypermûres,  évite  la  formation 
de  cataractes  secondaires.  Dans  la  cataracte  non  mûre,  ce 
complément  d'opération  évite,  dans  la  majorité  des  cas,  les 
opacités  secondaires,  et  dans  l'extraction  du  cristallin  transpa- 
rent, elle  réduit,  dans  une  bonne  proportion,  la  nécessité 
d'une  intervention  ultérieure..  En  raison  de  ces  bons  effets, 
on  doit  recommander  l'arrachement  capsulaire  dans  toutes  les 
opérations  de  cataracte.  o.  dubrbuil. 

3)  Terrien  et  Hubert  rapportent  l'observation  d'une  fillette 
de  treize  ans  atteinte  d'ectopie  bilatérale  du  cristallin,  en  haut 
et  en  dedans.  Au  niveau  du  cristallin  la  réfraction  est  —  19 
et  en  dehors  H-  12  (à  la  skiascopie).  La  mère  et  la  grand' 
mère  maternelle  ont  la  même  anomalie  cristallinienne.  Pas 
d'autre  anomalie.  pbchin. 

4)  Cantonnet  a  observé  un  cas  de  migration  sous-conjoncti- 
vale  du  cristallin  à  la  suite  d'une  luxation  traumatique.  Le 
cristallin,  sorti  par  une  blessure  siégeant  à  la  partie  supé- 
rieure du  limbe,  a  été  retrouvé  à  la  partie  interne. 

De  la  statistique  des  quatre-vingt-cinq  cas  publiés,  Canton- 
net  conclut  qu'il  n'y  a  pas  correspondance  absolue  entre  le 
siège  du  cristallin  luxé  et  celui  de  la  rupture  ;  dans  certains 
cas,  le  cristallin  émigré  sous  la  conjonctive,  avec  tendance 
à  gagner  les  parties  déclives.  La  présence  de  la  capsule  du 
cristallin,  celle  d'un  épanchement  chémotique  abondant  et 
enfin  la  pesanteur  semblent  favoriser  la  migriaition.    pbchin. 


374  REVUE  GÉNÉRALE 


MALADIES  DBLA  RÉFRACTION,  DB  L*ACGOMMODATION  BT  DBS  MUSCLES  DB  L^OEII 


i)  Wiikinsofi  (O.)*  —  L'accommodation  astigmique.  Etude  de  sa  fréquence 
dans  cinquante  cas  d'asthénopic  (Astigmatic  accommodation.  A  study  of 
its  relative  frequency  in  5o  cases,  with  marked  asthenopie  symptoms) 
(Annals  of  Ophthalmology ,  avril  1906). 

2)  Emerson  (L.).  —  Quelques  observations  sur  la  méthode  de  Worlb  pour 
le  traitement  du  strabisme  convergent  chez  les  jeunes  enfants  (Some  obser- 
vations on  Wortbs  methods  of  treatment  of  convergent  squint  in  joung 
childi*en)  (Ophlhalmology,  juillet  1906). 

3)  Claiborne  (J.-H.)*  —  Déviation  conjugée  latérale  (Conjugaite  latéral 
déviation)  cyourn.  med,  Americ  med,,  Assoc^  août  1906). 

4)  Tepson  et  Terson  (A.).  —  La  paralysie  du  moteur  oculaire  externe  au 
cours  des  otites  (Annales  d'oculistiquct  p.  16-26,  juillet  1906). 

5]  Bianluet  et  Caron.  —  Paralysie  de  la  sixième  paire  après  rachi-stovaî- 
nisation  (Soc,  d*opht.  de  Paris,  6  décembre  1906). 

6)  Rochon-Duviçneaud.  —  Tuberculose  probable  des  muscles  de  Tœil  (Soc, 
d'opht,  de  PariSy  juillet  1906}. 

7)  Chupoh  (B.-F.).  —  Du  strabisme  chez  les  enfants  (Strabismus  in  Chil- 
dren  (Southern  California  Practitioner,  décembre  igo6). 

8)  Norris  (S.-C).  —  Fatigue  oculaire  (Ëyestrain)  (Central  States  Monitor, 
février  1907). 

i)  Wilkinson  relève  cînq  cas  de  spasme  de  raceommodation 
d'origine  astigmique  sur  5o  cas  de  réfraction  présentant  des 
symptômes  d'asthénopie.  L'accommodation  astigmique  simple, 
dit-il,  n'est  point  rare  et  se  présente  ordinairement  accom- 
pagnée de  symptômes  déterminés.  L'accommodation  tonique 
est,  au  contraire,  très  rare  et  toujours  accompagnée  des 
symptômes  d'asthénopie  très  marqués.  L'atropine,  en  dimi- 
nuant la  vision,  ferait  cesser  cet  effort  et  n'agirait  probable- 
ment pas  directement  sur  le  spasme.  codurn. 

2)  Emerson  discute  les  causes  du  strabisme  et  incline  à 
croire  que  l'absence  de  la  fusion  des  images  en  est  la  cause  la 
plus  fréquente.  Sa  méthode  consiste  :  i®  à  corriger  la  réfrac- 
tion; 2**  à  l'occlusion  de  l'œil;  ,>  instillation  d'atropine;  4*^  édu- 
cation de  la  fusion  des  images;  5^  l'opération.  Lorsque  le  stra- 
bisme est  alternant,  l'usage  de  l'atropine  et  des  verres  correc- 
teurs est  indiqué.  Le  stéréoscope  est  d'un  usage  recom- 
mandé dans  l'éducation  de  la  fusion  des  images.  L'auteur  a 
traité  3oo  cas  par  cette  méthode  et  il  pense  que  75  à  90  pour  loo 
peuvent  être  guéris  sans  opération.  convii>-. 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTlOIf,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.     375 

3)  Claiborne  rapporte  deux  cas  de  déviation  conjuguée  laté* 
raie,  Tun  par  destruction,  l'autre  probablement  par  irritation. 
Le  premier  cas  est  celui  d'im  homme  âgé  de  quarante  ans 
atteint  d'otite  moyenne  avec  symptômes  de  méningite.  Il 
meurt  au  bout  de  cinquante- deux  heures,  après  avoir  présenté 
des  symptômes  d'irritation  du  côté  du  cortex  droit  et  des 
lésions  destructives  du  côté  gauche  ;  à  Tautopsie,  on  trouve 
une  méningite  généralisée  ;  en  outre,  les  cellules  mastoïdiennes 
sont  infiltrées  de  pus,  avec  inondation  purulente  des  méninges 
du  côté  où  existait  Totite;  on  constatait  une  déviation  des 
yeux  du  même  côté.  Lorsque  les  méninges  furent  envahies  du 
côté  opposé,  la  déviation  changea  de  direction.  Cela  confirme 
rhypothèse  qui  admet  que  le  lobe  pariétal  inférieur  est  le 
centre  cortical  des  mouvements  latéraux  conjugués.  Le  second 
cas  est  celui  d^un  homme  âgé  de  trente-sept  ans,  syphili- 
tique. On  avait  noté  une  hémiparésie  et  de  la  diplopie.  Les 
deux  yeux  étaient  tournés  du  même  côté,  convergence  nor- 
male. Le  malade  vit  son  état  s'améliorer  par  Tiodure,  mais  ne 
guérit  pas  complètement.  coburn. 

4)  Terson  et  Terson  il.,  se  basant  sur  deux  observations 
personnelles,  affirment  que  la  diplopie  survenant  au  cours 
d'une  otite  n'est  pas  toujours  un  symptôme  de  méningite  ou 
de  thrombo-phlébite  des  sinus  veineux  et  que,  même  s'accom- 
pagnant  de  névrite  optique,  elle  est  susceptible  de  guérison. 

La  bibliographie  contient  plusieurs  faits  analogues.  Cette 
diplopie  fugace  et  bénigne  s'explique  : 

I**  Par  un  trouble  réflexe. 

En  effet,  le  nerf  auditif  est  en  rapport  avec  la  sixième  paire 
et  par  son  intermédiaire  avec  la  quatrième  et  la  troisième 
paire. 

2®  Par  un  trouble  infectieux  se  propageant  de  l'oreille  au 
moteur  externe  par  la  carotide  et  le  canal  carotidien,  les 
canaux  carotico-tympaniques  et  les  lymphatiques. 

Les  auteurs  se  rangent  à  cette  dernière  hypothèse. 

p.   CHAVERNAC. 

5)  Un  homme  de  cinquante  et  un  ans  fut  opéré  pour  hémor- 
rhoïdes  après  anesthésie  par  une  injection  intra-rachidienne 


376  REVUE  GÉNÉRALE 

de  5  centigrammes  de  slovaïne  (  i  /a  centimètre  cube  d'une  solu- 
tion à  I  pour  lo).  Huit  à  dix  jours  après,  diplopie.  Pas  de  sym- 
ptômes qui  puissent  indiquer  pour  la  paralysie  oculaire  une  autre 
origine  que  Tinjection  intra-rachidienne.  Pourtant,  à  signaler  la 
présence  d^une  petite  quantité  d'albumine  et  un  bruit  de  galop. 
Blanluei  et  Caron  se  bornent  à  constater  le  fait  clinique.  Dans 
la  discussion  qui  suivit,  Kalt  se  fonda  sur  l'albuminurie  et  le 
bruit  de  galop  pour  mettre  Thypothèse  d  une  hémorragie 
banale  qui  s'est  produite  à  l'occasion  de  l'intoxication  du 
liquide  céphalo-rachidien  par  la  stovaïne.  Péghin  admet  que 
le  liquide  en  partant  de  la  région  lombaire  s'est  diffusé  vers 
les  centres  supérieurs  pour  venir  se  mettre  en  contact  avec  la 
sixième  paire  et  croit  k  un  trouble  oculo-moteur  d'origine 
labyrinthique  consécutif  à  la  présence  de  la  stovaïne  dans  le 
liquide  céphalo-rachidien  qui  baigne  l'appareil  ampullaire. 

PBCHIN. 

6)  En  décembre  1906,  Rochon-Duvigneaud  rapportait  l'ob- 
servation d'un  malade  atteint  d'exophtalmie  chronique  due  à 
un  épaississement  scléreux  des  muscles  de  l'orbite.  L'étude 
des  coupes  démontre  qu'il  s'agit  de  sclérose  tuberculeuse. 


maladies  du  olobb  db  l  oeil 
(blessures,  corps  Étrangers,  parasites) 

1)  Page.  —  Luxation  congénitale  du  {^lobe  oculaire  (Soc.  franc,  d'ophtalm.t 
mai  1907). 

2)  Coulomb.  —  Protection  des  yeux  contre  les  rayons  X  (Soc.  d'opM.  de 
Paris,  12  juin  1906). 

3)  Darier.  —  Panophtalmie  gazeuse  et  bacillus  perfriogens  (Soc.  d'opM.  de 
Paris ^  6  juillet  1906). 

4)  Dupuy-Dutemps.  —  Enophtalmie  cicatricielle  congénitale  avec  immobi- 
lisation complète  du  globe  oculaire  (Soc,  d'ophl.  de  Paris^  9  octobre  1906). 

5)  Carlotti.  —  Hydrophtalmie  congénitale  chez  un  adulte  sans  phénomènes 
d'hypertension  (Soc.  d'oph.  de  Paris^  9  octobi'e  1906). 

6)  Chaiilous.  —  Infection  traumatique  du  globe  oculaire  par  un  bacille 
sporulé  (Soc,  d'ophi.  de  Paris,  6  novembre  1906). 

7)  Antonèiii.  —  Mesures  coercitives  et  mesures  radicales  de  thérapeutique 
oculaire,  en  rapport  avec  la  loi  sur  les  accidents  du  travail  (Soc,  d  opht,  de 
Paris,  9  octobre  1906). 

8)  Doloet.  —  Un  cas  de  brûlure  et  de  projectiles  multiples  de  la  figure  et  des 
yeux  à  la  suite  d'une  explosion  (Caso  clinico  de  qucmaduras  y  multiples 
proyectiles  en  la  cura  y  ambos  ojos,  consecutivos  a  una  explosion}  (Aca- 
demia  oftalmologica  de  Barcelona,  mai  1906). 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  VCEll  377 

9)  Bpuner  (W.-E.).  —  Corps  étrangers  du  segment  antérieur  de  Toeil  et  de 
leur  extraction  (Foreign  bodies  in  the  anterior  segment  of  the  eye  and 
this  removal)  (Ophth^tmoloffyf  octobre  1906). 

10)  Bulson  (A.-E.).  —  Traumatisme  de  Toeil  et  de  ses  annexes  (Traumatism 
of  the  eye  and  its  appendages)  (Fort  W&yne  med.  Journ.  Magazine ^ 
novembre  1906). 

11)  Seaman  (G.-E.)-  —  Diagnostic  et  traitement  des  blessures  de  Toeil 
(Diagnosis  and  treatmcnt  of  injuries  to  the  eye)  (Wisconsin  med.  journ., 
janvier  1907). 


1)  Fage  rapporte  un  cas  assez  curieux  de  luxation  du  globe 
in  utero.  A  la  veille  d'accoucher,  une  femme  reçoit  un  coup 
de  brancard  sur  l'abdomen  ;  Tenfant  naît  le  lendemain  avec 
Toeil  droit  complètement  luxé  en  dehors  des  paupières.  L'au- 
teur pratique  la  section  de  la  commissure  externe  et  réintègre 
l'œil  à  sa  place,  puis  suture  les  deux  paupières.  Au  bout  de 
seize  mois,  on  constate,  après  ouverture  des  paupières,  que 
Tœil  est  en  parfait  état.  g.  d. 

a)  Coulomb  a  étudié  cette  question  avec  Infroy,  11  conclut 
avec  Bettremieux  que  les  coques  en  «  Anail  de  Paris  »  pro- 
posées .par  Van  Duyse  et  celles  en  cristal  à  base  de  plomb 
doivent  être  rejetées  et  que  les  cupules  en  métal  et  particuliè- 
rement en  plomb,  assez  épaisses,  sont  les  plus  sûrs  protecteurs 
de  l'œil.  Il  présente  une*  paire  de  lunettes  en  flint  destinée  à 
protéger  les  yeux  de  Topera teur.  phcbin. 

3)  Darier  a  observé  une  panophtalmie  à  marche  rapide  à  la 
suite  d'un  corps  étranger  (éclat  d'acier)  dans  l'œil.  Le  lende- 
main de  l'accident,  l'extraction  de  l'éclat  d'acier  fut  pratiqué 
avec  l'électro-aimant  de  Hirschberg,  mais  déjà  la  panoph- 
talmie avait  commencé  et  Darier  dut  faire  Ténucléation  séance 
tenante.  A  peine  Tincision  pour  l'introduction  de  l'électro- 
aimant  avait-elle  été  pratiquée  qu'un  bouillonnement  gazeux 
se  produisit  et  une  mousse  jaunâtre  s'échappe  de  la  plaie.  De 
simples  frottis  ont  permis  de  voir  des  bâtonnets  que  Darier 
pense  être  le  Bacillus  perfringens.  pécHm. 

4)  Œil  légèrement  microphtalme,  immobile  et  dirigé  èh 
haut.  Pendant  la  tentative  .que  Dupuy-Duiemps  a  faite  pour 
redresser  l'œil  et  remédier  à  la  difformité  par  la  section  du 


378  REVUE  GÉNÉRALE 

droit  supérieur,  il  a  reconnu  que  l'œil  était  ainsi  fixé  par  une 
nappe  cicatricielle  et  que  toute  intervention  était  désormais 
inutile.  Cette  adhérence  est  due,  croit-il,  à  un  processus 
inflammatoire  transmis  par  voie  placentaire  et  de  nature 
ignorée.  pechin. 

5)  Car  lot  H  présente  un  homme  de  vingt-six  ans  atteint 
d'hydrophtalmie  congénitale.  Cette  hydrophtalmie  est  très  bien 
tolérée  et  s'accompagne  d^une  acuité  visuelle  suffisante.  Ana- 
tomiquement  et  fonctionnellement,  elle  n'a  pas  retenti  sur 
le  fond  de  l'œil  ;  le  processus  s'est  arrêté  dans  son  évolu- 
tion. PSCHIN. 

6)  Un  fait  nouveau  à  l'appui  de  la  variabilité  des  agents 
infectieux  dans  les  traumatismes  oculaires.  Irido-cyclite  avec 
décollement  de  la  rétine  chez  un  homme  de  trente-huit  ans, 
bien  portant,  jardinier  et  qui,  pendant  son  travail,  reçut  dans 
Tœil  gauche  un  corps  étranger  d'une  nature  ignorée  et  qu'on 
ne  put  retrouver.  En  quelques  jours,  l'œil  fut  perdu  pour  la 
vision.  L^examen  bactériologique  démontra  à  Chaillous  la 
présence  dans  l'humeur  aqueuse  d'un  bacille  sporulé  différent 
du  subtilis.  pbchin. 

7)  Antonelli  est  d'avis  que  chez  les  accidentés  du  travail, 
la  loi  devrait  obliger  le  blessé  à  se  soumettre  à  l'énucléation 
lorsque  celle-ci  est  considérée  comme  traitement  de  l'oph- 
talmie sympathique  en  train  de  se  produire  ou  comme  traite- 
ment préventif.  pécHm. 

8)  Dolcet  présente  un  jeune  homme  de  vingt- cinq  ans  qui 
à  la  suite  d'une  explosion  dans  une  fabrique  de  soude  caus- 
tique, eut  des  brûlures  multiples  de  la  figure  avec  corps 
étrangers  dans  la  peau  et  dans  les  yeux.  Les  cornées  étaient 
criblées  de  petits  corps  étrangers.  L'œil  droit,  fut  en  outre 
perforé  et  se  perdit  par  irido-cyclite.  Dans  l'œil  gauche,  il 
subsista  des  opacifications  étendues  et  la  vision  resta  très 
défectueuse,  mais  Tauteur  pense  pouvoir  l'améliorer  par  une 
iridectomie.  l.  Graicdcliîiibnt. 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     379 

9)  Bruner  rapporte  quatre  cas  de  corps  étrangers  de  l'hémi- 
sphère antérieur  de  Toeil.  Le  corps  étranger  était  logé  dans 
l'iris  et  y  était  resté  dix  ans  dans  un  des  cas.  Dans  un  autre, 
un  éclat  métallique  réunissait  Firis  et  le  cristallin  et  deux  fois 
le  corps  étranger  était  logé  dans  le  cristallin  lui-même.  Dans 
tous  les  cas  on  pratiqua  l'extraction.  coburn. 


MALADIES   DBS    PAUPIÈRES,  DE   L*APPARBIL   LACRYMAL   ET    DE    L*ORBITE 


i)  Moissonnler.  —  Ostéo-périostite  consécutive  À  une  sinusite  frontale 
(Archives  d'ophtalmologie^  p.  5o6,  août  1906). 

a)  Valude. —  Un  cas  de  cylindrome  de  Torbite  chee  un  enfant  (Soc,  d'opht,  de 
Paris,  6  juillet  igo6). 

3)  Gérard.  —  Sur  les  obstacles  naturels  capables  de  compliquer  le  cathé- 
térisroe  des  voies  lacrymales  (Soc,  d'opht,  de  Ps,ris,  6  novembre  1906). 

4)  Morax.  —  Xanthélasma  à  localisations  faciales  et  céphaliques  multiples 
(Soc.d*opht.  de  PariSy  9  octobre  1906). 

5)  Morax.  —  Tumeur  orbitaire  et  tumeur  de  la  fosse  cérébrale  moyenne. 
Hémianopsie  et  réaction  pupillaire  hémiopique  (Soc,  dopht,  de  Paris, 
9  octobre  1906). 

6)  Cantonnet  et  Cariae.  —  Anévrisme  artério-veineux  spontané  deTorbite 
(Soc,  d'opht.  de  Paris,  6  décembre  1906). 

7)  Boute.  —  Le  nouveau  procédé  pour  la  cure  du  symblépharon  (La  cliniqae 
opht.,  25  septembre  1906). 

8)  Rhein  (J.-H.-W.)  et  Rialey  (S.-D.).  —  Blessure  grave  de  la  région  orbi- 
taire gauche  ayant  amené  de  la  paralysie  de  plusieurs  nerfs  crâniens  (Severe 
injury  to  the  left  orbital  région  presenting  paralysis  of  several  cranial 
nerves)  (American  Medicinet  octobre  1906). 

9)  Johnaton  (R.-H.).  —  Epithéliome  de  Torbite  (Epithelioma  of  the  orbit) 
(Ophthalmic  Record,  septembre  1906). 

10)  Collins  (E.'Trbachbr).  —  Petit  colobome  de  la  paupière  supérieure  avec 
un  épaississement  de  la  surface  interne  de  la  conjonctive  (Small  coloboma 
of  upper  evelid,  with  peculiar  thieken  ing  of  the  coi^unctiva  on  its  inner 
surface)  (Trans.  opht.  Society,  vol.  XXV,  p.  319,  1905). 

11)  Moulton  (H.).  —  De  remploi  des  sondes  métalliques  dans  le  traitement 
des  rétrécissement  des  voies  lacrymales  (Use  of  Icad  styles  in  treatment 
of  stricture  of  nasal  duct)  (Med.  Herald,  février  1907). 


1)  Moisêonnier  rapporte  une  observation  d'ostéo-périostite 
orbitaire  consécutive  à  une  sinusite  frontale  causée  par  la 
diphtérie.  La  tuméfaction  palpébrale  est  surtout  évidente  à 
Tangle  supéro-interne  de  Torbite.  Une  intervention  faite  à 
propos  permit  d'enlever  un  séquestre  dépendant  de  la  face 
antérieure  du  sinus  et  de  curetter  la  muqueuse  bourgeonnante. 
L'infection  diphtérique  a  pu  se  faire,  des  fosses  nasales  vers 


380  REVUE  GÉIfÉRALE 

le  sinus,  soit  par  voie  lymphatique  et  veineuse,  soit  par  pro- 
pagation directe.  Deux  récidives,  puis  guérison. 

a.    BéNÂZBCH. 


a)  Une  enfant  de  deux  ans  atteinte  d'exophtalmie,  d'œdème 
j)apillaire  et  quelques  jours  après  de  décollement  rétinien  fut 
opérée  par  Valude  (éviscération  totale  de  l'orbite).  L'examen 
anatomique  de  la  tumeur  qui  remplissait  le  fond  de  Torbite  et 
pénétrait  le  globe  oculaire  fut  reconnue  être  du  cylindrome. 


3)  Gérard  a  fait  dans  cet  important  et  très  utile  travail. 
Tanatomie  des  voies  lacrymales  et  de  leurs  variations.  Cette 
étude  est  d'autant  plus  intéressante  que  nous  connaissons  peu 
de  chose  en  physiologie  des  voies  lacrymales  et  que  le  traite- 
ment du  larmoiement  et  des  dacryocystites  en  général  est  le 
plus  souvent  inefficace. 

Les  obstacles  capables  d'entraver  le  cathétérisme  viennent 
de  dispositions  normales,  soit  du  squelette,  soit  des  parties 
molles  ;  l'auteur  les  met  bien  en  vue  en  insistant  sur  certaines 
particularités  ostéologiques  inédites  de  la  gouttière  lacrymo- 
nasale  et  du  canal  nasal  et  en  étudiant  les  points  et  canali- 
cules  lacrymaux  et  le  canal  nasal  membraneux. 

Les  variations  de  Tunguis,  de  l'apophyse  montante  du 
maxillaire  supérieur  de  la  fossette  lacrymo-nasale,  du  canal 
osseux,  des  points  et  tubercules  lacrymaux,  des  canalicules 
lacrymaux,  du  canal  nasal  font  comprendre  la  difficulté  du 
cathétérisme  dans  certains  cas  et  l'obstacle  apporté  à  la  guéri- 
son  des  voies  lacrymales. 

Ce  travail  fait  de  descriptions  anatomiques  se  prête  peu  à 
Tanalyse.  pb^hin. 

4)  Morax  présente  un  malade  atteint  de  xanthélasma 
remarquable  par  l'étendue  des  lésions  et  leur  distribution 
anormale.  Des  taches  existent  au  niveau  de  la  paupière  supé- 
rieure, sous  le  nez,  sur  les  joues,  dans  le  cuir  chevelu,  der- 
rière les  oreilles.  Des  coupes  d'une  de  ces  plaques  montrent  la 
réaction  particulière  des  cellules  graisseuses  spéciales  au  xan- 
thélasma .  PBCHIN. 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     381 

5)  Tumeur  orbitaire  et  intracranienne  du  côté  droit  se 
reliant  à  travers  la  fente  sphénoïdale.  L'évolution  dura 
deux  ans  et  se  termina  par  la  mort.  Au  début,  une  voussure  de 
la  région  temporale  et  la  céphalée  laissèrent  en  suspens  le 
diagnostic  qui  devint  précis  au  moment  où  apparut  Thémia- 
nopsie  gauche  avec  réaction  pupillaire  hémiopique.  A  l'au- 
topsie on  trouva  une  tumeur  du  lobe  temporal  qui  comprimait 
et  déformait  la  bandelette  optique  droite.  pbchin. 

6)  Cantonnet  et  Cerise  rapportent  l'observation  clinique  et 
anatomo-pathologique  d'un  anévrisme  artério-veineux  spon- 
tané de  l'orbite  chez  une  femme  de  quatre-vingts  ans,  artério- 
sclérose. Cette  malade  succomba  presque  subitement  quelques 
semaines  après  le  début  des  accidents  oculaires,  vraisembla- 
blement par  lésion  des  coronaires.  pbchin. 

7)  Boute  retrace  l'opération  de  Thilliez.  Les  paupières  sont 
maintenues  isolées  du  globe  oculaire  par  un  morceau  de  taffetas 
chiffon  dont  le  pli  arrive  jusqu'au  cul-de-sac  et  auquel  il 
adhère  au  moyen  de  sutures  qui  ressortent  par  la  peau. 

PÂCHIN. 

8)  Le  malade  de  Rhein  et  Risley  avait  reçu  un  coup  sur  la 
région  orbitaire  gauche  qui  fut  suivi  de  paralysie  de  la  IIP,  IV*', 
V",  VI*  et  VIP  paires.  Il  existait  aussi  une  lésion  du  nerf 
optique  ainsi  qu'une  hémianopsie  unilatérale.  codurn. 

9)  Johnston  rapporte  l'observation  d'un  malade  chez  qui 
un  épithélioma  de  l'antre  de  Higmore  se  propagea  à  l'orbite  et 
amena  la  mort.  gobvrn. 


HAPPOHTS  DB  l'oPHTALMOLOGIE  AVEC  LA  PATHOLOGIE  oéNERALB 

1)  Lopes  (£.)•  —  La  migraine  (Hecueil   d'ophtalmologie,    p.   347-491  juin 

1906). 
s)  Galesowskl  (J.).  —  Sur  les  lésions  du  chiasma  dans  la  méningite  de  la 

base  (Soc.  d'opht.  de  Paria,  la  juin  1906). 
3)  Chaillou»  (J.)*  —  Sur  Tctat  des  oculo-moteurs  dans  l'hémiplcgie  organique 

deTadulte  et  de  l'enfant  (iSoc.  d'opht.  de  Paris,  12  juin  1906). 


382  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Pal.  —  Du  tabès  conjugal  et  surtout  des  symptômes  oculaires  (Ueber 
ehelichcs  Tabès  mit  oesonderer  BerûchsichtiguDg  der  Augensymptoma) 
(Thèse  de  Fribourg  in  B.,  1906). 

5]  Wodrig.  —  Un  cas  d*arthrite  après  une  inflammation  blennorrhagique  de 
l'œil  (Ein  Fall  von  Arthritis  nach  Ophthalmoblennorrhœ)  (Thèse  de  Berlin, 
1906). 

6)  Shumway  (E.-A.).  —  Cas  se  rapportant  à  des  complications  oculaires  de 
rhystérie  (A  séries  of  cases  illustrating  the  ocular  complications  of  hysteria) 
(American  Medicine,  octobre  1906). 

7)  Ha»ting»(H.).— '  Affections  oculaires  d'origine  nasale  (Ocular  symptoms 
of  nasal  orièin)( Annals  ofotology^  rhinology  and  Laryngology^  septembre 
1906). 

8)'  Webater  (J.-C).  —  Aflections  oculaires  liées  à  des  maladies  pelviennes 
(Affections  of  the  eye  in  relation  to  pclvic  disorders)  (Sargery,  Gynecology 
and  Obstetric,  octobre  1906). 

9)  Kimpel.  —  Les  symptômes  oculaires  dans  les  affections  des  os  du  crâne 
(pie  okularen  Symptôme  bei  Erkrankungen  des  Knôchernen  Schfidels) 
(Thèse   de  Mar bourg,  1906). 

10)  Smydaolcep  (E.-F.)* — Lésions  oculaires  dans  la  syphilis  (Involvement 
of  the  eye  in  syphilis)  (Chicago  med.  Recorder^  mars  1906}. 

11)  Freund.  —  Le  traitement  de  la  maladie  de  Basedow  par  les  rayons  X 
(Die  Rôntgenbehandlung  der  Basedow*schen  Krankheit)  (Mûnch.  med. 
Wochens.,  p.  83o,  28  avril  1907). 

12)  Blanke.  —  Les  affections  des  yeux  et  Tacnc  rosacea  (Ueber  Augener- 
krankungen  bei  Acné  rosacea)  (Thèse  de  Giessen^  1906). 

i3)  Ward  (W.-WJ. —  Maladies  générales  pouvant  devenir  la  cause  d'affec- 
tions oculaires  (General  discases  as  a  cause  of  diseases  of  the  eye)  (Calir 
fornia  State  Journal  of  medicine,  juin  1906). 

14)  Bryant  f  A.-G.).  —  Relations  entre  les  maladies  des  fosses  nasales  et 
celles  de  1  œil  et  de  Toreille  (Clinical  observations  concerning  the  nasal 
passages  and  the  relation  the  bear  to  the  organs  of  sightand  hearing)  (Med. 

•   Hecord^  i5  septembre  1906), 


i)  Lopez  conseille  l'examen  de  l'appareil  visuel  dans  tous 
les  cas  de  migraine.  Il  distingue  la  migraine  qui  est  due  à 
l'asthénopie  accomodative  ou.  du  muscle  ciliaire,  et  la  migraine 
qui  résulte  de  l'asthénopie  des  muscles  moteurs  ou  insuffi- 
sance de  convergence. 

Les  deux  formes  de  migraine  présentent  des  symptômes 
différents  et  des  douleurs  bien  localisées.  La  douleur  frontale 
appartient  à  l'asthénopie  accomodative  et  la  douleur  occipitale 
est  signe  d'insuffisance  de  convergence. 

Une  bonne  correction  optique  est  le  seul  traitement  efficace. 


2)  J.  Galezoïvski  rapporte  quatre  observations  cliniques  des 
malades  qui  ont  présenté  avec  de  l'atrophie  optique  des 
troubles  hémiopiques  après  avoir  été  atteints  de  phénomènes 
méningitiques  (maux   de  tête,   vomissements,    délire,    cris). 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  383 

L'auteur  pense  qu'il  s'agit  de  lésions  de  méningite  basiliaire 
intéressant  le  chiasma.  pâchin. 

3)  /.  Chaillous  reprend  la  question  de  l'état  des  oculo- 
moteursdans  l'hémiplégie  déjà  étudiée  par  Miraillée,  Deschaux 
et  aussi  par  Wilson  et  arrive  à  confirmer  les  constatations  de 
ces  derniers.  pscHm. 

4)  Pal  rapporte  les  cas  connus  de  tabès  conjugal  et  ajoute 
le  suivant  : 

Homme  de  trente-cinq  ans  ;  paralysie  générale  ;  avoue  avoir 
contracté  anciennement  la  syphilis.  Athrophie  des  deux  nerfs 
optiques.  Sa  femme  a  eu,  il  y  a  sept  ans,  un  ulcère  à  la  lèvre, 
frictions  mercurielles.  Aujourd'hui  absence  des  réflexes  des 
genoux,  immobilité  réflexe  des  pupilles,  parésie  de  Taccomo- 
dation.  Sa  fille  a  une  kératite  parenchymateuse  des  deux  yeux 
vers  Tâge  de  six  ans.  w.  stock. 

5)  Wodriff  observe  un  monsieur  âgé  de  vingt  ans,  atteint 
d'ophtalmie  blennorragique  et  qui  n'avait  pas  eu  d'uréthrite. 
Six  jours  après  le  début  de  l'ophtalmie,  enflure  du  poignet 
droit.  L'arthrite  guérit  au  bout  de  sept  semaines. 


6).  Shamway  rapporte  cinq  observations  d'hystérie  chez 
des  femmes  présentant  des  troubles  de  la  vision  avec  paralysie 
de  l'accomodation.  Il  y  avait  quatre  fois  du  rétrécissement  du 
champ  visuel,  trois  fois  de  l'inversion  des  couleurs. 


7)  Hastings  rapporte  des  cas  d'affections  oculaires  d'origine 
nasale  :  ptosis,  douleur  oculaire,  névrite  rétrobulbaire. 


8)  Webster  rapporte  l'observation  de  deux  malades  qui  se 
plaignaient  des  yeux,  l'un  présentait  une  hémorragie  oculaire, 
toutes  deux  furent  guéries  par  l'ablation  des  organes  génitaux 
internes.  coburic. 


384  REVUE  GÉNÉRALE 

11)  Les  rayons  X  remplissent,  d'après  Freund^  l'indication 
de  la  causalité  en  faisant  disparaître  le  goitre  qui  produit  les 
sécrétions  pathogènes.  Ils  ont  toujours  une  influence  favo- 
rable sur  le  poids  du  corps  et  les  symptômes  nerveux,  mais 
souvent  aussi  on  voit  disparaître  les  bruits  du  cœur,  le  goitre 
et  lexophtalmie.  Plus  le  goitre  est  mou,  vasculaire  et  récent, 
plus  le  résultat  sera  bon.  h.  dor. 

1 2)  Blanke  rapporte  «robservation  d'une  dame  âgée  de  cin- 
quante-huit ans  atteinte  d'acné  rosacea.  Il  se  formé  constam- 
ment dans  la  cornée  des  inOltrations  jaunâtres  qui  cèdent  par 
Tatropine,  des  compresses  humides  et  le  repos  au  lit.  Il  cite 
encore  quelques  cas,  mais  le  travail  ne  contient  rien  de 
nouveau.  '  w.  stock. 


VARIA 


i)  Reiohert   (E.-F.).  —   ŒAl    schématique  (A  schcmatic  eye)  (AnnaU  of 
ophthalmology,  janvier  1906). 

a)  Po»t  (H .-M.).  —  Expériences  avec  Tadrénaline  (Expériences  with  adre- 
nalin  (American  journal  of  ophihalmology,  décembre  tgoS). 

i)  L'œil  schématique  de  Reichert  est  une  modification  à 
l'œil  artificiel  de  Kiihne  employé  pour  les  démonstrations 
faites  à  la  lampe  des  fonctions  des  différentes  parties  de  l'œil 
normal,  ainsi  que  des  vices  de  réfraction  et  de  l'application 
des  verres  correcteurs.  L'appareil  est  de  telle  dimension  que 
les  verres  de  la  boîte  d'essai  d'oculiste  peuvent  être  utilisés. 


2)  Post  a  fait  usage  d'adrénaline  et  a  pu  observer  quelques 
inconvénients  dûs  à  son  emploi.  Dans  un  des  cas  elle  occa- 
sionna une  violente  douleur  faciale  unilatérale  ;  dans  un  autre 
où  il  s'agissait  d'un  glaucome,  il  constata  du  vertige,  de  la 
faiblesse  ainsi  qu'une  dilatation  des  pupilles,  qui  ne  céda 
pas  à  l'éserine.  Dans  un  cas  de  kératite  il  se  produisit  une 
dilatation  très  marquée  dç  la  pupille  à  chaque  instillation 
d'adrénaline.  coBURit. 

Le  Gérant  :  P.  Massom. 


Lyon.  —  Imp.  A.  Rbt  et  C'«,  A,  rue  Gentil.  —  4d510 


W  e tO  «l^TËMBRË  i9oy 

^^x.^^-,...^      >>J^^..    ^     I  ■         '  Il        l'If  11 

MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Technique  opératoire  de  Teitirpation 
du  8M  lacrymal  ^  la  rugine*. 

Par  le  Professeur  EOLLET 


Ypus  ni'^ven  iftvHé  à  «tsi^if t^r  ||  votre  Réunion  çt  h  PxUrper 
\xxk  ftî^ç  laqryinal  4ç^vant  vous,  sur  u»  df  yq?  malçtcles,  Pe  ^uite 
j'^i  g  YQVS  4ire  que  m?^  technique  qp^ratoirç,  adoptée  dè^ 
1895,  a  bifoï  peu  çtângé  depuis  çc^tte  date,  k  h  suite  de  devw^ 
cent  Qinqufinte  opérations  pratiq\iées  à  ip^  Clinique, 

Tont  d'abord,  je  pose  en  principe  que  Ton  doit  endonnir  le 
4\yet  à  Téther  pu  au  Qblorpfornie;  le  sac  doit  être  niinutiense^ 
jnent  diméqué,  pnis  totalement  extirpé,  o'est  done  wne  opéra- 
tinn  «ouvent  m  pw  laborieuse  et  nécessitant  we  anestbéfti§ 
complète.  L'opération  comprendra  cinq  temps  : 

Premier  temps  ;  fnmiofk  4ç  U  p^uu,  ««  I^e  malade  dort, 
l'^tisepsie  de  la  région  est  faite,  on  incise  la  peau  avec  la 
pointe  d'un  petit  bistouri,  l^'inçision  a  u  millimètre»  envirouf 
Sll§  est  oblique  de  b^ut  en  ba^  et  de  dedans  en  dehors»  et 
m^m^  légèrement  courbe  en  bas,  en  contournant  le  sillon  eutané 

orbito-palpébral;  elle  répond  profondément  au  bord  tranchant 

externe  de  l'apophyse  montante  du  maxillaire  supérieur.  En 
flomme,  elle  est  menée  en  dedans  de  ces  lignes  cutanée  et 
Qsseuse*  En  haut,  elle  part  du  tendon  direct  de  rprbiculaire, 
un  peu  en  dedans  de  la  réunion  des  extrémités  interne  de 
chacun  des  tarsesi  Pes  de  sonde  eonductrioe, 

Peu^ième  temps  ;  B^çh^rche  (fv  ^^c,  ffér^ostêse,  r-»  t»e  bis- 

Wufi  est  déposé  et  ue  servira  plus,  I^es  lèvres  de  l'incision 

^  CommuDicaiio.n  faite  au  Congrès  Ophtalmologique  d'Oxford  au  cours 
dSine  opéMiioa  fiMliquie  à  £^e  nospUAl  le  «y  JuUiei  1^7. 

25 


386  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET 

sont  réclinées  à  l'aide  de  deux  écarteurs  à  manche,  compor- 
tant chacun  quatre  dents  recourbées  suivant,  par  exemple,  le 
modèle  que  j'ai  fait  construire.  La  peau  est  ainsi  solidement 
écartée  et  symétriquement.  Il  importe  de  ne  pas  changer  les 
rapports  anatomiques,  et  c'est  ce  qui  m'a  décidé  à  abandonner 
mon  écarteurà  ressort  semblable  à  un  blépharostat  ;  la  plaie 
est  tiraillée  et  les  manœuvres  sont  gênées. 

On  libère  le  tissu  celluleux  prélacrymal,  on  reconnaît  deux 
points  de  repère  :  i®  En  haut,  le  tei;idon  direct  et  nacré  de 
l'orbiculaire  qu'il  vaut  mieux  ne  pas  sectionner,  et  cela  uni- 
quement parce  qu'il  indique  où  est  le  sac  ;  a**  en  bas,  la  crête 
osseuse  antérieure  du  canal  nasal. 

On  aperçoit  le  sac  avec  sa  couleur  grise  ;  il  est  situé  entre  ces 
deux  points  de  repère. 

On  fait  l'hémostase  avec  de  petits  tampons  de  ouate.  C'est 
à  ce  moment  qu'il  y  a  hémorragie,  quelquefois  assez  gênante. 
L^hémorragie  se  fait  en  jet  ou  en  nappe.  En  jet,  c'est  seule- 
ment lorsqu'on  a  coupé  les  vaisseaux  angulaires,  ce  qui  m'ar- 
rive  environ  une  fois  sur  quatre;  cela  n'a  aucune  importance, 
mais  il  faut  alors  saisir  le  vaisseau  et  quelquefois  ses  deux 
bouts  à  l'aide,  par  exemple,  de  la  fine  pince  hémostatique 
dont  voici  un  modèle,  puis  cet  instrument  remplacera  en 
dedans  l'écarteur.  Jamais  de  ligature  au  catgut,  la  forcipres- 
sure  suffit. 

D'après  la  planche  que  je  vous  présente,  extraite  de  mon 
mémoire  de  1897,  basé  sur  vingt-cinq  dissections,  on  se  rend 
compte  de  la  vascularisation  du  sac.  Quand  on  sectionne  les 
vaisseaux  présacculaires  venant  des  vaisseaux  angulaires  ou 
palpébraux,  le  tamponnement  permet  d'arrêter  l'hémorragie 
en  nappe.     • 

Troisième  temps  :  Décortication  du  sac  à  la  raffine.  Extir- 
pation. —  On  saisit  le  sac  lacrymal  avec  une  pince  à  dents  de 
souris,  et  on  fait  en  sorte  de  ne  pas  le  lâcher;  on  tire  sans  le 
déchirer.  Puis  on  procède  à  la  décortication  de  l'organe  avec 
une  rugine  spéciale.  On  le  libère  ainsi  d'abord  en  dedans,  en 
mettant  l'os  à  nu,  puis  en  haut,  en  passant  ma  rugine  sous  le 
tendon  de  l'orbiculaire,  on  fait  ainsi  basculer  le  sac.  Même 
manœuvre  en  dehors,  en  arrière.  Le  sac,  une  fois  bien  isolé 
avec  la  rugine,  on  coupera  ses  attaches  en  dehors  et  en  bas^ 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  ROLLET  387 

soit  à  la  rugine,  soit  aux  ciseaux.  Il  m'arrive  souvent  de 
ne  pas  employer  les  ciseaux,  à  aucun  moment.  La  section 
est  faite  au  ras  du  canal  nasal  osseux  et  au  ras  des  canalicules 
lacrymaux. 

L'extirpation  idéale,  que  Ton  peut  pratiquer  souvent  si  l'on 
veut  bien  procéder  avec  méthode,  consiste  à  enlever  le  sac  tout 
entier,  en  bloc.  Alors,  si  Ton  met  de  suite  le  sac  dans  l'eau, 
on  reconnaît  Torifice  arrondi  et  large  du  canal  nasal,  et  par- 
fois les  deux  petits  orifices  des  canalicules  lacrymaux. 

Quatrième  temps  :  Inspection  de  la  loge  lacrymale.  Cure- 
tage nasal,  —  On  examine  la  loge  lacrymale.  On  voit,  d'après 
la  pièce  extirpée,  s^il  doit  rester  des  vestiges  du  sac.  On  les 
enlève  en  totalité  à  la  pince,  à  la  rugine,  aux  ciseaux. 

Puis  à  la  curette  ovalaire,  de  3  et  4  millimètres,  suivant 
Tâge  et  le  sexe,  on  curette  le  canal  nasal.  Faire  le  curetage  en 
tous  sens  et  dans  tout  le  parcours  canaliculaire,  avec  l'instru- 
ment introduit  derrière  la  crête  osseuse  ;  le  sang  passe  alors 
dans  la  bouche  du  sujet  couché. 

Je  n'ai  pas  parlé  d'hémorragie  lors  de  l'extraction  du  sac, 
parce  qu'il  n^existe  pas  de  vaisseaux  profonds  ;  les  vaisseaux 
du  sac  viennent  des  parties  latérales,  des  angulaires  et  palpé- 
braux,  c^est  donc  au  début  de  l'opération  que  Thémorragie  est 
gênante. 

Cinquième  temps  :  Pansement,  —  Les  lèvres  de  la  plaie 
sont  béantes,  il  n'y  a  jamais  d'écoulement  sanguin  à  ce 
moment.  On  ne  place  ni  drain,  ni  sutures;  on  ne  cautérise 
pas,  surtout.  On  rapproche  les  lèvres  de  la  plaie  avec  un  tor- 
tillon d'ouate  qui,  comprimera  l'angle  interne,  mais  non  le 
globe  oculaire.  Rondelles  de  gaze,  monocle  maintenu  en  place 
quatre  jours.  Le  cinquième  jour,  pansement,  il  y  a  réimion 
immédiate  quand  le  sac  a  été  enlevé  en  totalité  et  à  froid.  Je 
termine  en  présentant  ma  petite  boite  métallique  de  poche 
construite  par  Lépine  de  Lyon  et  dans  laquelle  tous  les 
instruments  nécessaires  à  cette  opération  sont  réunis. 


REVtis  eiRâMU 


REVUE    GÉNÉRALE 


(!) 


ANATOMie  ET  IMBRVOLOaiI 

i)  Opin.  —  Contribution  à  Thistologie  du  chiasma  chez  l'homme  (Archives 
d'ophlalu^alogi^,  septembre  igqfi,  page  545|). 

2)  Qradoi^  (J.-T.).  —Pévelqppement  du  cristallin  (Develqpment  of  crjrstalliqe 
lens)  (The  OphthalmoscopB,  septembre  1906). 

3)  Puphon  et  Nadejdfi.  —  Recherches  de  Toiiigine  du  faoifil  aupéiteur  chas 
rhomme  (Revista  iHiintelor  médicale^  février  1906). 

4)  Perrier.  —  Iria  chez  les  criminels  (Arch,   d'anthrop,  criminelle^  i5  juin 
«907)- 

i)  Le  chiasma  hun^ain  pomprw4  4eui^  Qr4p^§  4e  fibres  ; 
1**  les  (îbres  optiques  o^  fibres  de  sensibilité  çipéçiî^le  ;  a*  d'au- 
tres systèmes  de  fibres  sans  rapport  4ireQt  ^Y§P  i^  fonction 
Yisme^p.  P^rmi  c^s  d^rqières  Qpin  éi^^e  l^  coir^Riissure  en 
çinse  q\{  coixxmissure  de  Haimover.  Il  tâche  ^urtpx^t  dç  démon- 
trer (juei  Xom  cQ^fqnd  actuellement  sous,  çç  nom  4eux  ordres 
d§  fibrea  nf>rv«usea  l)ieft  distinctes  de  pçir  Vç,robryqlogie  et 
l'histologie*  o.  ben^zbch. 

a)  Qr^^9^  a  observé  que  les  ^nimçiu^,  dqpt  le.§  yewx  §(mt 
normalement  ^pepinmodé;^  pour  1^  vii^ion  élpignée,  pr^^ei^tÇi^t 
deniç  caractères  remarquables  et  cp^^tç^^t^;  cars^çtçres  qvn 
sont  «^t^P^^ts  OH  nipdifiés  chez  les  ani^ç^W?^  à  vision  r^pprqçh^. 

Ghpa  \^  sourie,  le  ppulet  et  la  grenpuille  ^  anii^nawi^  a4çiptés 
à  \^  vision  éloignée  -r.  l'auteur  a  ph^ervé  :  i*  la.  fprn^atipi^ 
4  un  pijpace  lyn^phatiqne,  autpur  dp  T^qnatpnr  4vi  frintallin; 
a*  Vf^plati^sen^ent  4e  la  i^urfapp  antérieure  4u  çri^alUn,  par 
traction  due  à  rallongement  4\i  dianiètre  équatprial  4p  VflPil. 

L'aplatissement  4p  \çi  surface  ^utérieurp  4u  cristallin, 
n'existe  pas,  chez  le  chien  de  mer  par  exemple,  normalement 
adapté  à  la  vision  de  près.    Ces    intéressantes   constatations 


*■  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


PBtStObOd» 


d'anàtoihië  compai'éë  dëmohtfeiit,  utle  fèis  dé  plus^  l'etaèti- 
tude  de  la  théorie  d'accommodation  ae  Helmholtz. 


il  KâWAS. 


3)  Après  avoir  rappelé  les  travaux  antérieurs  de  Féré^ 
Miraillé)  MarineseO)  Van  Gehuehten,  Parhon  et  Nadejde  rap- 
portent rebsenratien  d'un  malade  ehet  lequel  une  tumeur 
épithéliale  de  la  région  zygomatique  droite  avait  détruit  les 
rameaux  du  facial  supérieur.  11  ont  étudié  histblpgiquetnent 
(méthode  de  Nissl)  la  région  bulbo-prdtubérantielle  et  ont 
trouvé  des  lésions  qui  leut  permettaient  d'affirmer  que  les  fibtes 
du  facial  supérieur  tirent  leur  origine  ehez  l'homme  de  la 
partie  postérieure  et  interne  du  nojy^au  commun  du  fadial» 

ti.  ORJUfDCbéMBltT; 

4)  lia  été  relevé  à  la  maison  centrale  de  Nîmes,  dit  Perrier  : 

Iris  impigmenté 78 

— »  pigmenté  de  jaune 199 

-^         —        d'orange SSy 

—  —        de  châtain  ......  164 

—  —        de  marron  ....;.  60 

Ainsi)  chez  9^09  pour  100  des  condamiiéà)  les  yeux  sont  bleus, 
4t)6opour  100  oht  l'iris  pigmenté  d'orange^  23^1 9  pour  100  de 
jaune;  Le  pigment  châtain  se  montre  dans  ii)»!!  pour  106  des 
eas;  6^99  fois  sur  100,  Tœil  est  marron.  Suivent  des  considé- 
rations sur  la  couleur  de  Tiris  par  nationalité  et  délits  (vol, 
escroquerie,  attentat- vie)  attentat-mœurs^  crimes-propriété). 


PHYtIOLOaiE 


i)  Chanoz.  ~  Particularité  dans  la  vision  des  astigmates.  Application  à  la 
détermination  subjective  des  méridiens  principaut  db  rœil.  Appareil  de 
Tautèur  (Lyon  médical^  i9  janvier  1907). 

2)  Chanoz.  —  Dissociation  de  Taccommodalion  et  de  la  convergence.  Expé 
Hences  perSontielles  d'accommodation  volontaire  (Lyon  médical^  17  février 
1907). 

3)  Chanoz.  -~  Addition  à  Voptomètre  de  Young-Tscherning.  Quelques 
retriàr(tUëd  faites  au  moyen  dé  cet  appareil  (Lytjn  mêdicnl,  i3  janviel'  1967). 


390  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Dîrtiiiier.  —  La  lecture  dans  la  position  verticale  des  lignes  (Lesen  bei 
ver ti caler  Stellung  der  Zeilen)  ^Arcn.  f.  Ophth.  LXVI  189-195,  1907). 

i)Chanoz,  après  avoir  énoncé  les  opinions  de  Donders  et 
Javal  sur  Tassociation  modifiable  de  la  convergence  et  de 
l'accommodation  passe  à  l'exposé  de  ses  expériences  person- 
nelles. Par  son  accommodation  volontaire  et  progressive,  il 
transforme  un  point  lumineux  en  un  disque  lumineux  gran- 
di^vsant,  puis  en  un  anneau  lumineux  avec  une  région  centrale 
de  plus  en  plus  large,  sombre,  comprenant  quelques  taches 
lumineuses  disséminées. 

La  présence  de  cet  anneau  caractérise  la  surcorrection  de 
TabeiTation  de  sphéricité  obtenue  par  l'accommodation.  SU 
s'agissait  d'un  œil  rendu  myope,  par  un  verre  convexe,  par 
exemple,  il  existerait  im  cercle  de  diffusion  dans  lequel  la 
lumière  serait  plus  ou  moins  également  répartie.  Cette  pro- 
duction intense  d'accommodation  n'est  pas  accompagnée  de 
convergence. 

Le  chromatisme  de  Tœil  présente  quelques  particularités. 
L'anneau  lumineux  est  bordé  de  bleu  violet  à  l'extérieur  et  de 
rouge  à  Tintérieur.  Par  l'observation  des  irisations  présentées 
par  les  images  des  points  lumineux,  avant,  pendant  et  après 
Taccommodation,  il  semblent  qu'il  existe  une  véritable  oscil- 
lation de  l'accommodation.  Le  problème  se  pose  de  savoir  si 
cette  oscillation  est  le  fait  d'un  défaut  d'adaptation  du  muscle 
ciliaire  ou  d'une  véritable  oscillation  du  cristallin  déformé. 
Pour  lui-même,  l'A.  a  déterminé  la  vitesse  d'accommodation 
volontaire  et  la  durée  maximum  possible  de  cette  accommo- 
dation volontaire,  soit  20  à  aS  secondes.  morbau. 

-i)  Chanoz  montre  que  si  un  œil  astigmate  non  corrigé  ne 
soutTre  pas  de  son  amétropie,  un  œil  corrigé  souffrira  certai- 
nement des  perturbations  apportées  dans  la  vision  des  objets, 
s'il  quitte  ses  verres  correcteurs  utilisés  depuis  un  certain 
temps.  11  croit  à  la  réalité  d'une  déformation  cristallinienne 
capable,  avant  l'usage  des  verres,  de  neutraliser  l'amétropie 
cornéenne,  déformation  qui  n'apparaît  plus  spontanément 
après  un  certain  temps  de  port  des  verres  correcteurs. 

Ce  qui  frappe  le  plus,  ce  n'est  pas  tant  l'élai^issement  des 
objets  dans  une  certaine  direction  que  la  modification  de  la 


PHYSIOLOGIE  391 

distribution  de  l'intensité  lumineuse  suivant  les  diverses 
directions  de  l'image .  Les  déformations  apparaissent  surtout 
au  croisement  des  objets  placés  dans  un  même  plan.  Ainsi,  un 
objet  linéaire  optiquement  coupé,  morcelle  par  un  écran  conve- 
nablement placé  n*est  vu  avec  des  bords  nets  par  un  œil 
astigmate  que  lorsqu'il  est  parallèle  à  un  méridien  principal 
de  cet  œil.  Si  on  Técarte  légèrement  à  droite  ou  à  gauche  de 
cette  situation,  les  bords  au  niveau  de  Fécran  présentent  des 
escaliers  qui,  parallèles  au  méridien  principal,  paraissent  s'incli- 
ner sur  l'objet  en  sens  inverse  du  déplacement  relatif  de  cet  ' 
objet.  Se  basant  sur  ces  données,  l'A.  a  construit  un  appareil 
très  simple  pour  la  détermination  de  l'astigmatisme;  il  est 
composé  d*une  aiguille  plate,  noire,  mobile  dans  le  plan  d'an- 
neaux concentriques  noirs  et  blancs  et  autour  d'un  axe  pas- 
sant normalement  en  leur  centre  commun.  L^aiguille  mobile 
est  déplacée  jusqu^à  ce  que  les  escaliers  disparaissent^  l'aiguille 
se  montre  nettement.  On  arrive  à  déterminer  ainsi  à  un  degré 
près  les  méridiens  principaux.  morbau. 

3}  Chanoz  trouve  que  dans  l'optomètre  de  Young-Tscher- 
ning  les  croisements  des  droites  sont  parfois  trop  rapprochés. 
A  l'écran  triangulaire  qui  supprime  à  volonté  les  deux  fentes 
centrales,  il  a  substitué  un  petit  dispositif  qui  renferme  la 
lame  triangulaire  et  d'autres  écrans  nouveaux.  Expérimen- 
tant sur  lui-même  astigmate,  il  est  arrivé  aux  conclusions 
suivantes  :  i®  dans  un  méridien  principal,  la  réfraction  croît 
du  centre  de  la  cornée  à  la  périphérie,  principalement  du  côté 
nasal  ;  2^  le  relâchement  de  l'accommodation  ne  se  fait  pas  de 
façon  progressive,  mais  par  à-coups  à  partir  d'un  certain 
point.  De  plus,  physiologiquement  on  trouve  un  remotum 
plus  rapproché  que  dans  le  cas  d'atropinisation  ;  3^  l'ampli- 
tude d'accommodation  centrale  et  périphérique  est  différente, 
elle  est  plus  considérable  au  centre  qu'à  la  périphérie.  Cette 
dernière  conclusion  est  en  faveur  de  la  théorie  de  l'accommo- 
dation de  Tscherning,  c'est-à-dire  l'aplatissement  relatif  du 
cristallin  à  sa  périphérie.  morbau. 

4)  Dimmer  a  eu  l'occasion  d'observer  un  enfant  de  neuf  ans 
qui  avait  pris  l'habitude  de  lire  dans  la  position  verticale, 


m  Kiilil  6ÉKÉRALE 

c*esl-k-dirë  dé  tourher  Son  llvt^e  de  telle  febrte  tfuê  leS  llgfiêS 
hiâsètit  pkôéëà  de  haut  ëh  bàd  et  hdh  de  ^âU&he  à  droite.  Cet 
étifatil  avait  un  hyfetagmtis  horiiotitàl  et  Dimmel*  feé  t»ëtidit 
cbiUpte  pôi*  la  photographié  qiie  là  lëctiire  était  facilitëe  dâfafe 
la  position  que  Tënfaiit  prenait  spdntâilémént.  Ainsi  ayahl 
éctit  Une  phrase  sur  ùnë  bàndë  de  càrtbU  et  ibèttàiit  cette 
bande  &ur  \iû  hiéttoiioinë  d'aboitl  pètpëhdîciilaireniëiit,  pùiS 
paMllèléniëtit  à  Taxe  du  battant  et  k  t)hdtb^i^âphiàht  dàhs  des 
dëu^  |)0fellibh&,  DitUmei*  J)ùt  étsiblit*  (Jllfe  là  {)&i*àfefe  était  llfeiblë 
lorsqu'elle  avait  été  photographiée  petidàut  qu^elle  était  placée 
de  haut  en  bas,  tandis  qu'elle  cessait  d^étre  liëiblë  lorsqd^ëllë 
était  photographiée  dans  là  |)o^ition  ordinaii^ë  de  |^âu6hê  à 
droite.  Dans  le  premier  cas,  les  letti^ës  sont  indifetlilëtes,  itlëls 
dans  le  âëcohd  elleâ  dhevàubhent  les  Unes  bUi*  les  Iktitfék  et 
âbnt  absbluiiient  illisible^.  l.  dôr. 


ANATOMIE  PÂTHOLOaiQUE 


i)  bermapii-  —  ^ur  le  processus  de  réparation  des  plaies  aseptiques  de  là 
cornée  (SUl  pbbbeséb  di  reparazione  dellë  feHie  aftettiche  âelU  cd^llea) 
(Revisla   iialiana,  di  Ottalmologia^  janvier-février  1907). 

aj  Santucol  (S.). —  L^ophialmie  sympathique,  en  rapport  avec  la  théorie 
des  cytotoxinës  (L'oftalitiia  simpatico  in  relâdone  alla  teoHa  délie  bilo- 
lossine)  (Ann&li  di  Ollûlmologia^  vol.  XXXVI,  fasc.  3-4,  p.  244-238,  1907). 

à)  De  Lteto  Vollaro  (Â.).  —  Contribution  à  l'anatomie  pathologique  des 
fotmâiiohâ  liiembt^aneusisd  du  cristdlliil  (Gontribiito  air  àndtotnift  ]i«iold^ 
Çica  délie  formazioni  membranose  nel  cristallino)  (Annali  di  Ottalmologia. 
Vbl.  XXXVI,  fasc.  &,  pag   333  â  36à,  avec  2  planchée,  1967). 

4)  Qilbëpt  (W.).  —  Anàtomië  riathologit^ùë  des  colobdtiiêi  cdttgéilitaUt  du 
globe  et  en  particulier  du  neri  optique  (Beitrâge  zurKenntniss  der  patholo- 
gischen  Anatomie  dei*  ancreboretlën  Cblobome  ae^  Augapfels  hiit  besoiider<!r 
Beriickàichligung  des  Setinerven)  ^Arc/i.  f,  Ophth.,  LXV,  i85-2ao,  1907}. 

5)  Nioolle  et  Cuénod.  —  Reproduction  expérimentale  de  la  conjonctivite 
granuleuse  chei  Ib  jJingc  (Abadémie  des  icicrtcei,  6  mai  tgaj). 

Ô)  JààobiOh.  —  OpHtdlinô-réttctibn  A  la  tubercUlihe  (OphUlmo-rëacllOne  en 
tuberculino)  (Hevista  stiinielor  médicale^  mai  1907). 

7)  Aubaret  et  Magne.  —  L'oculo-réaction :  nouveaux  essais  séméiologiqueg 
(Journal  de  ihédi  dé  Bordeaux^  aS  doût  1907). 

8)  Slatineano.  —  Le  réveil  de  l'oculo-rcaction  de  Calmette  p4r  l'ifajection 
sous-cutancc  de  tuberculine  (Ilevisla  stiinielor  med.y  juiil  1907). 

1)  Après  de  nonlbreUses  expériences,  Ôet^hiani  âhPiVé  aux 
cbUclusions  SUiVântëS  : 


ANATOirtM  MTËdLOGIQUE  m 

Danfr  lëd  plaies  âdepiiqueS  pféibndé^  âe  la  térni^ti  le  {^f è-^ 
mier  fait  que  Ton  obserre  est  là  fëhiiiatioii  â*uh  i^ëVêlëitient 
épithëlial  qui  est  complet  en  vingt^qUâtfe  oli  qUai^aiitë-hUit 
heures^  et  résulte  d'un  probessus  actif  de  muitipUcatioh  dé 
répithéliuin  ejti&tatit: 

Quand  la  plaie  ëcéUpe  toute  Tépais^ëuf  de  la  cdrtlée^  là 
forihatiën  du  revéteinëni  épithëlial  est  précédée  de  Faccuttiti- 
lation  dand  le  caâal  de  la  plaie  de  mas^eà  fîbriiiëuâës  qui,  fài^ 
saut  tattlpbti  permettëhl  à  la  ëhàmbre  antérieuté  de  se  l^efôt^- 
mer  qtiànd  il  s'agit  d  une  plàié  piibctiformè  eu  lihéaire  peu 
étendue^  la  ferUiëtUfe  se  fait  sans  interpositiôh  de  fibHhe  par 
le  rapprocheUiènt  des  bords  de  là  plaie.  La  fibHne  iië  rethplit 
pas  le  catial  de  la  plaie  d'Uilë  façon  uiiifôrme  ;  dans  là  inajorîté 
des  cas  elle  le  comble  complètement  jusqu'au  niveau  dé  là 
surface  antérieure  de  la  cornée,  mais  quelquefois  elle  n'occupe 
que  la  pàt^tië  pbstérieUre  ijtiàhd  leS  lamelles  moyeiinefe  dou- 
pëës  se  hiettëilt  en  bohtâbt.  Cette  fibrine  né  pi'end  du  reëtë 
aueUUepaH  à  la  rëpàfàtion  ;  la  rëgénél^ation  dtitiissu  ëonilëcti^ 
edi  dû  à  la  multiplicàtioii  par  division  indirecte  des  hoyàiit 
des  ëellUlëë  cottiieëtiVëë  lê§  plUs  voisines  de  la  plaie  et  la 
tratiâfbt-tiiation  fibrillairë  du  pi'dtdplasmà  des  cellules  iléofol*- 
MêéÀ.  Le  tisliu  de  nouvelle  formâtioU  diffère  du  tissu  tibi^màl 
de  la  eoriiëe  par  ëa  itrUctUre  lîbrillaire  et  sa  plus  gràhde 
riehësisë  ëh  cellules  ;  il  edt  eu  outre  revêtu  d'UU  ëpithéliuUi 
plus  épais  que  normalement.  Le  tissu  cicatHciel  subit  des 
modificàtibhs  avec  le  tetups,  il  devient  plus  régulier,  mdinë 
épais  et  plus  résistant.  En  dix  ou  quinze  jours,  il  §è  fofhie  Uil 
revêtement  endothélial  complet  sur  la  cicatrice.  Ce  n'est  qu'à 
un  stade  avancé  de  la  cicàtfiëaticUi  qUè  ^ë  refdt^nië  la  mém- 
bfanë  de  Deseeinet.  Lés  élëihents  dti  sâUg  ne  preiiilëilt  àuéUhë 
patt  à  la  i'ëparatioh.  Pendëtit  toiit  le  processus  de  i^épàràlidii 
d'une  plaie  aàeptiquë  dé  là  cornée  oU  n'obiâérve  hi  ihflàththa- 
tion,  ni  développement  de  Vaisseaux.  L.  anAi^DCLiMBi^T. 

2)  Aprèlï  Un  bon  résumé,  avee  bibliographie  de  l'historicjue 
de  la  queStldn,  Sâhtuccl  apporte  Uiie  contribution  originale  à 
rétude  de  l'ophtâlttiie  sympathique.  Il  applique  à  rétiolbgiëdë 
cette  àffectidh  la  théorie  des  dyto-toxines,  t'est-à-dire  des 
sérums  à  àctioU  toxique  élebtive  sur  tel  dU  tel  àUt^e  ot'gàUë  de 


394  REVUE  GÉNÉRALE 

réconomie.  De  la  même  façon  qu'il  existe  des  cyto-toxines 
ou  autocyto-toxines  rénales,  ovariques,  etc. ,  il  pourraity  avoir 
des  cyto-toxines  oculaires  ;  et  Santucci  essaye  de  le  démontrer 
par  des  expériences  d'inoculation  sur  des  lapins,  d'émulsion 
de  tissus  de  Tœil  sain,  sous  la  peau  ou  sous  la  conjonctive,  ou 
d'émulsions  de  tissus  d*un  œil  gravement  traumatisé  chez 
Fanimal  et  plus  ou  moins  phtisique.  Ces  recherches,  très  lon- 
gues et  laborieuses,  ne  sont  pas  encore  en  nombre  suffisant, 
de  l'aveu  même  de  l'auteur,  qui  fait  une  communication  pré- 
ventive pour  permettre  d'établir  définitivement  la  théorie. 
Mais  leurs  résultats  paraissent  assez  probants  pour  encourager 
à  d'autres  études  dans  la  même  voie,  destinée  à  affirmer 
Tétiologie  de  l'ophtalmie  sympathique  par  des  autocyto- 
toxines.  A.  ANTONBLLI. 

3)  Une  trouvaille  anatomo-pathologique  à  l'examen  d'un 
œil  phtisique  énucléé,  permet  à  De  Lieto  Vollaro  d'étudier 
les  détails  histologiques  de  la  «  Cataracta  membranacea  ».  Il 
s'agit  du  cristallin  même,  aplati  en  galette,  et  non  pas  de  néo- 
formations membraneuses  à  sa  place,  comme  le  titre  du  travail 
le  ferait  supposer.  Reste  la  question  controversée,  de  savoir  si 
les  éléments  spéciaux  de  ces  cataractes  régressives,  éléments  ' 
fusiformes  mono-  ou  polynucléaires,  viennent  de  l'hyperplasie 
de  l'épithélium  capsulaire  antérieur  et  de  son  activité  néo- 
formatrice de  couches  corticales  (Becker),  ou  bien  sont  le 
résultat  d'une  involution  atrophique  des  fibres  lenticulaires 
périphériques.  a.  a. 

4)  W.  Gilbert  a  étudié  histologiquement  deux  yeux  énucléés 
dans  lesquels  il  a  constaté  différentes  malformations  et  en 
particulier  un  colobome  des  nerfs  optiques.  L'étude  de  ces 
diverses  lésions  montre  qu'il  y  a  lieu  de  différencier  nettement 
l'aplasie  du  nerf  optique  et  le  véritale  colobome.     l,  dor. 

5)  Nicolle  et  Cuénod  adressent  une  note  d'après  laquelle  ils 
ont  inoculé  avec  succès  à  deux  macaques  «  Macacus  sinicus  »  le 
produit  de  broyage  de  granulations  recueillies  sur  des  femmes 
atteintes  de  trachome  au  deuxième  degré.  L'examen  histolo- 
gique  d'une  granulation^  prélevée  au  trente-sixième  jour  après 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE  395 

^inoculation,  a  montré  une  similitude  absolue  entre  la  struc- 
ture du  trachome  expérimental  et  celle  du  trachome  spontané 
de  l'homme.  r. 

7)  Aubarei  et  Magne  ont  expérimenté  sur  une  vingtaine  de 
sujets  Toculo-réaction  de  Calmette.  Ils  décrivent  simultané- 
ment les  caractères  cliniques  de  la  réaction  et  admettent 
quatre  formes  à  la  conjonctivite  tuberculinique  :  légère, 
moyenne,  intense,  très  intense.  Exceptionnellement,  en  effet 
chez  quelques  sujets  la  réaction  est  extrêmement  vive  :  œdème 
des  paupières,  sécrétion  purulente,  larmoiement,  douleurs, 
soit  conjonctivite  d  une  durée  de  vingt  jours  et  demandant  un 
traitement  par  des  lavages  et  des  collyres  astringents. 
Quelques  sujets  n'ayant  pas  eu  une  première  fois  de 
réaction  ont  présenté  à  la  deuxième  épreuve  une  réaction  très 
nette.  n. 

8)  Slatineano  a  pratiqué  Toculo-réaction  sur  80  malades, 
76  ont  réagi  et  tous  étaient  tuberculeux  et  4  n'ont  pas 
réagi,  2  d'entre  eux  étaient  tuberculeux  avancés.  L'auteur 
après  l'oculo-réaction  a  pratiqué  des  injections  sous-cutanées 
de  tuberculine  o  m.  oo5  par  centimètre  cube;  il  a  constaté 
que  l'œil  qui  a  subi  l'oculo-réaction  (chez  les  tuberculeux 
comme  chez  les  sujets  qui  n'ont  pas  réagi  à  la  tuberculine), 
réagit  à  l'injection  sous-cutanée  de  tuberculine  de  la  même 
façon  que  lors  de  tuberculose  locale.  En  dehors  de  la  réaction 
thermique  habituelle,  après  l'injection  de  tuberculine,  il  y  a 
donc  réaction  congestive  de  l'œil,  mais  seulement  au  cours  du 
premier  mois  qui  suit  roculo-réaction,  r. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 

OUVRAGES    GÉNÉRAUX.    STATISTIQUES 

1)  Jakson  (£.)  et  de  Sohwelnitz.  —  (The  ophthalmic  year  bool^.  Vol.  III. 
Deuvér. 

a)  Beppy  (G.-A.).  —   Manuel    pratique    d'ophtalmologie,    aaS    illustrations 
(Manual  of  practical  Ophthalmology)    (Lippincott   et   C*«.    Philadelphia, 


396  MfiVùÉ  eëfflRALk 

i)  Cet  duVhàgë,  contehahl  (}Uàraiitê-clh(}  gfi^àVui'ëji^  ë&lltiëilt 
le  rë^uitié  de  Id  littérature  ophtalmologique  de  Taiitiéé  IgdS. 


r»Bt}ftir: 


2)  BiLcellent  lirre  pour  lès  étudiantS|  aeéempagné  de  nom- 
breux dessins.  gobuAn. 


MALADIES    DB   LA   CONJONCTIVE,    DE   LA   CORNéE  ET  DB  LA  SClÉrOTIQUE 


1)  Petit  (P.)<  —  Epithelioma  delà  caroncule  (Annales  d^oculUtiqne,  p.  37-41, 
juillet  i^]. 

2)  Qoltfftoeanb  (D;).  ^  Dialyse  kérato-«oiijoti(stivale  (B^eUBil  d'^hUlm^- 
logie,  août  igoiS,  p.  47S-83). 

3)  Castelain.  —  Angiome  de  la  conjonclive  (Soc.  d*opkl,  dé  Paris^  6  juillet 
1906). 

4)  Duiardin.  -^  Kyste  séreux  de  la  cornée  (La  clinique  ophL,  septembre 

5)  ibàHéH  (Â.).  —  Sérothérapie  dés  dîbéres  ïnt^ctiétix  dé  la  cornée  (La  cli- 
nique ophialmoloffiqne^  10  octobre  1906). 

6)  Morax.  —  Kératite  interstitielle  au  cours  des  trypanosomiases  (Soc. 
d*opnl.  de  Paris,  9  octobre  1908). 

i)  fiehadetti  (A.).  — i  Contribution  â  Tétiidé  du  catarrhe  des  fbiiis.  obterva- 
tion  clinique  (Recueil  d'ophialmologiet  septembre  1906,  p.  53o-34). 

8)  Qourfein.  —  Tuberculose  conjonctivale  primitive,  formes  cliniques,  com- 
plicàiiohd,  pronostic  et  traitfemeiit  (ÀrehivèÉ  d*6pMàlnVol6'ff(ti,  séiitembrè 
1906^  p.  558). 

9)  Ford  (Rosa).  —  Un  nouveau  cas  de  conjohctivite  anleparlum  (A  furlher 
note  on  ante  parlum  ophthàlmia)  (Thé  Opnthalmoscopt,  ottobre  1906}. 

10)  FI6I10P  (Franb).  —  trâitemeilt  de  la  kératite  buUeufte  par  rirideclomiè 
(  WilVs  HqspHal  ophthalmic  Society,  octobre  1906). 

11)  Ziegler.  —  Klélano-sarcome  du  limbe  scléro-cornéen  (Will^s  Bospiial 
Ophthalmic  Society i  octobre  1906). 

la)  Oliver  (CHAnLss,  A.).  —  Cas  eurieuz  de  trftumatisme  du  limbe  scléro- 
corncen  (  Will's  Hospital  ophthalmic  Society,  octobre  1906). 

i3])  Cheatham  (W.)' —  Cornée  conique  (Conical  cornea)  (Louisville  Monihly 
journal  of  medicine  and  surgery,  novembre  1906). 

14)  Tournadeur..  —  De  la  conjonctivite  printanière  ou  catarrhe  printanier 
(yfrch,  méd.  chir.  du  Poitou,  novembre  1906). 

i5)  Herbert  (H.);—  Les  lavages  ati  perchlorure,  dàtis  la bôtyoilctirlte.  Etude 
bactériologique  (Perchloride  irrigation  of  thc  coi\junctiva,  a  bacteriological 
test)  (The  Ophthalmoscope,  décembre  1906). 

16)  Wood.  (C.-A.).  —  Fissure  de  la  membrane  de  Descemet  due  probable- 
ment i  une  myopie  élevée  (Fissures  in  the  membrane  of  Descemet  proba- 
bly  due  to  high  myopia)  (Ophtfialmic  Reeotd\  décembre  1906). 

17";  Agricole.  —  Kératite  purulente  à  diplobacillus  et  son  traitement  (Uéber 
eitrige  Diplobacillen-Keratitis,  besonders  Thérapie)  (KU  Monaieblt  fé 
Angenh,  1906.  Supplément,  p.  160). 

18)  Qifford  (H.).  —  Angiome  de  la  coqjonctive  traité  avec  succès  par  des 


MALADIES  DE  LA  OÔlIJOlHSTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         397 

iigteiîona  d'aloQÔl  abaolu  (AnfîfMnH  of  th^  cQi^jun^UYf  8^ccç9sf^llly  irçatcçl 
by  ÎDJections  of  absolutc  alcohol)  (Ophthalmic  Recora^  décembre  1906). 

19)  Croft  (B.-P.) —  Un  cas  de  aclérite  (A  case  of  sclcritis)  (Ophthàlmio  Re- 
cord^ décembre  1906). 

an)  Bami*-  TT  B^  zofia  Qphialmiqilp  apr^»  un  fipçi4cat  (Uebpr  Ilerpos  ZQsler 
ophthalmicus  nach  ynfall)  (Thèse  ae  Fribourg-en'Brisgau,  1906). 

i)  L'éplthélioma  delà  cs^Feacule  eatuBe  aiFeetioi^  extrême*- 
ment  rare.  Peéii  apporte  une  observation  Bo\iveUe.  Il  s'agia- 
sait  d*une  demoiselle  de  quatre-vingt-deux  ans  ayant  à  Tangle 
interne  de  Toeil  gauohe  une  petite  exoroissance  eharnue,  uleér 
rée.  L'ablatlen  pratiquée  fut  suivie  de  guérison. 

L'examen  kistologique  démontra  qu'il  s'agissait  d'un  épir 
thélioma  pavlmenteux,  avec  formations  analogues  ^  des  globes 
épidermlques.  p.  eiiAVBBHAi]. 

a)  Cet  article  a  été  déjà  analysé  dans  la  Revue  générale 
d'ophialmoloffiçj  le  3i  mai  igoÇ. 

3)  C^st^lui^,  Etude  gépéral^  4u  sujet  bçiséçî  sur  67  qbser- 
Yf^tion^i  doîit  3  inédites  ^t  2  per^pnnelles.  rÉcmif. 

4)  DnfardiH  rapporte  une  observatiow  clinique  de  kyi^te 
fléreui  aup^pfioi^l  de  la  eqrnée.  Qautérisatiofi  Wt  tS9\y^W' 
eautère.  Taie  eonsécutive.  r^H^i^, 


5)  Darier  rappelle  les  travaux  de  Roemer  sur  le  traitement 
des  ulcères  infectieux  de  la  cornée  par  les  injections  de  sérum 
antipneumoeoecique.  pbghin. 

6)  Sur  les  préparations  présentées  par  Morax,  on  constate 
la  présence  de  trypanosomes  à  la  limite  de  Tinfiltration  cellu- 
laire et  des  tissus  sains.  Dans  la  aone  d'inflltràtion,  on  trouve 
des  parasites  en  voie  de  dégénération.  On  peut  conclure  que 
les  lésions  Interstitielles  de  la  cornée  sont  la  conséquence 
direete  de  la  prolifération  du  parasite  entre  les  lames  de  la 
cornée.  pAghik. 

j)  B^nedeêti  publie  une  très  intéressant^  observatioii  d'un 
étudiant  qui  contracta  le  catarrhe  des  foins,    forme  oeulo^ 


a98  REVUE  GÉNÉRALE 

nasale.   Les  recherches  microscopiques  ne  donnent  rien  de 
caractéristique.  pbrbtz. 

8)  Gourfein  rapporte  deux  observations  de  tuberculose 
conjonctivale  primitive,  Tune  à  forme  ulcéreuse,  Tautre  à 
fortne  végétante  dite  crête  de  coq.  Dans  le  premier  cas,  le 
malade  mourut  par  tuberculose  cérébrale.  Dans  le  second  cas, 
après  deux  récidives,  la  guérison  survint  et  s'est  maintenue 
depuis  dix  ans.  La  nature  tuberculeuse  de  cette  affection  fiit 
prouvée  par  inoculation  au  cobaye.  La  tuberculose  conjonc- 
tivale peut  donc  déterminer  des  tubercules  cérébraux.  Elle  est 
cependant  guérissable,  quelquefois  après  de  longues  rémissions. 
La  forme  ulcéreuse  est  plus  grave  que  la  forme  végétante. 

9)  Ford  rapporte  un  nouveau  cas  de  conjonctivite  purulente 
ayant  commencé  avant  la  naissance  et  complète  par  de  nou- 
velles considérations  théoriques  les  idées  émises  par  elle  et 
par  Stephenson  sur  les  conjonctivites  congénitales.  Il  s'agit 
d'un  enfant  né  huit  heures  après  le  commencement  du  travail 
et  quarante  minutes  après  la  rupture  artificielle  des  mem- 
branes, il  présentait,  vingt  minutes  après  son  expulsion,  une 
conjonctivite  bilatérale  intense  avec  œdème  des  paupières. 
Aucun  écoulement  antérieur  chez  la  mère  ;  pendant  le  travail 
on  n'a  fait  aucun  lavage.  j.  mawas. 

10)  Fisher  rapporte  un  cas  de  kératite  huileuse  où,  après 
avoir  essayé  différents  modes*  de  traitement,  il  pense  à  Tiridec- 
tomie,  malgré  ce  que  lui  a  montré  son  expérience  passée,  qui 
n'était  point  en  faveur  de  ce  dernier  procédé. 

Discussion.  —  Oliver  estime  que  l'iridectomie  donne 
d'excellents  résultats  dans  des  cas  semblables  à  celui  rap- 
porté par  Fisher.  Ziegler  :  Le  meilleur  traitement,  c'est  Tiri- 
dectomie.  Goldeberg  a  obtenu  d'excellents  résultats  avec  la 
dionine  en  solution  à  5  pour  100.  Oliver  dit  aussi  avoir  obtenu 
de  bons  résultats  avec  la  dionine.  ouvbr. 

11)  Ziegler  rapporte  un  cas  de  mélano-sarcome  du  limbe 
chez  un  homme  adulte  ayant  évolué  rapidement.  La  première 


MALADIES  Dl  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         399 

fois  que  le  malade  se  présenta  à  lui,  il  avait  une  petite  plaque 
pigmentée  à  ce  niveau.  L'intervention  refusée,  le  malade  revint 
plus  tard  avec  une  grosse  tumeur  lobulée  recouvrant  les  deux 
tiers  du  globe  ;  tout  près  existe  une  petite  masse  charnue  non 
pigmentée,  qui  pousse  vers  la  paupière  inférieure. 


12)  Le  malade  d'Oliver  a  eu  une  déchirure  du  limbe  scléro- 
cornéen  et  de  l'iris  sous-jacent  par  un  gros  éclat  d'acier,  qui 
ne  pénétra  d'ailleurs  point  dans  l'œil.  Les  deux  bords  de  la 
plaie  étaient  éloignés  Tim  de  l'autre,  la  chambre  antérieure 
fermée.  Pas  de  réaction.  Cicatrisation  de  la  plaie.  La  radio- 
graphie ne  mit  en  évidence  aucun  corps  étranger  profond. 
Guérison  complète  au  bout  d'un  certain  temps  avec  cicatrice 
très  peu  visible.  Vision  normale,  de  même  que  le  champ 
visuel.  Traitement  :  Compresses  glacées,  atropine,  repos  au 

lit.  OUYBR. 

i3)  Cheatham  rapporte  deux  cas  de  cornée  conique.  Un  des 
malades  fut  opéré  puis  traité  par  la  dionine,  mais  un  glaucome 
se  déclara  et  il  fut  nécessaire  de  pratiquer  une  énucléation. 
L'état  de  Tautre  malade  fut  amélioré  par  une  cautérisation. 


i4)  Tournadeur^  à  l'occasion  d'un  jeune  malade  de  sept  ans 
qui  présentait  une  conjonctivite  printanière  anormale,  présente 
une  étude  clinique  du  catarrhe  printanier.  Son  petit  malade 
avait  des  exubérances  printanières  en  dehors  du  limbe  à  4  ou 
5  millimètres  en  dehors  de  ce  dernier  ;  outre  cette  situation 
anormale,  une  des  efflorescences  s'était  ulcérée.  D'après  l'au- 
teur, il  ne  s'agissait  nullement  de  phlycténules.  Dans  le  traite- 
ment. Fauteur  recommande  l'association  du  sulfate  de  zinc  à 
l'adrénaline.  Il  recommande  aussi  l'application,  souvent  répétée, 
de  compresse^  d'eau  bouillie  très  froide  sur  les  paupières. 


i5)  Herbert  y  dans  le  but  de  savoir  si  on  peut  opérer  sans 
danger  les  cataractes  des  jeux  atteints  de  conjonctivite  de 
n'importe  quelle  nature  (exception   faite  des   conjonctivites 


4ÛÛ  iiBvuE  a4Niii4i4t 

tpaohamatM9e«,  follioulairM,  kyitaa  oonjonetivaus)  institue 
UDQ  perte  de  pecberehes  pour  eoanaître  la  valeur  péelle  de« 
irrigfitiwa  conjonctivalea,  faites  pendant  une  à  deux  minutes, 
avec  du  peinshlarure  k  i  sur  3,ooo.  Sur  5o  cas  étudiés,  l'auteur  a 
remarqué  qu'an  peut  faire' les  divisions  suivantes:  i^*  Peu  dç 
microerganismes  avant  et  après  le  traitement;  2®  nombreux 
microorganismes,  diminution  considérable  après  le  traitementr, 
diminution  suffisante  qu^on  peut  considérer  comme  guérison 
définitive  (?);  S"*  nombreux  mieroorganismes,  le  traitement 
fut  insuffisant.  Dans  eette  dernière  série,  sur  4  cas,  il  y  avait 
une  conjonctivite  granuleuse,  un  xéi*esis,  ime  rougeur  intense 
avec  cicatrices  eonjonctivales.  j.  mawas. 

16)  La  malade  de  Wood,  une  fillette  de  dix  ans,  présentait 
une  myopie  de  ao  dioptries  dans  un  œil  et  un  astigmatisme 
hyperopique  composé  dans  l'autre.  En  examinant  la  cornée  de 
l'œil  myope,  on  observa  de  nombreuses  lignes  obliques  ou  fis- 
sures dans  la  couche  postérieure  de  la  cornée.  Les  lignes  étaient 
parallèles,  de  couleur  blanc  rougeàire  à  l'éclairage  oblique  et 
ne  prenaient  pas  la  flùorescine.  cobvrit. 

1?)  Tandis  que  jusqu'ici  on  considérait  une  infection  de  la 
cornée  par  des  diplobacilles  comme  extrêmement  rare,  le  nom- 
bre des  cas  observés  a  tellement  augmenté  dans  ces  derniers 
tempil  que  cette  maladie  devient  d^un  intérêt  général. 

La  marche  clinique  est  telle  d'après  AffrieeU,  qui  se  base 
sur  as  cas  observés  h  la  clinique  de  Fribourg-en-Brisgau  que 
Toi)  peut  souvent  faire  le  diagnostic  exact  sans  l'examen  de  la 
sécrétion.  Toutefois,  Tinjection  des  angles  de  la  eenjenetive 
oaraciériptique  pour  la  conjonctivite  diplobacillaire  manque 
quelquefois  et,  quant  à  la  cornée  ses  lésions  peuvent  n^étre 
qu'une  légère  infiltration  superficielle,  mais  aller  aussi  jus- 
qu^ai^x  formes  les  plus  graves  de  la  kératite  à  hypepyen  que 
jusquHei,  on  ^l'attribuait  qu'au  pneumocoque.  L-examen  bacté- 
riologique du  fond  de  Tucère  est  donc  toujours  nécessaire,  non 
seulement  au  point  de  vue  du  pronostic,  mais  aussi  pour  le 
traitement)  en  effet,  tandis  que  dans  IHilcère  à  pneumocoques,  la 
cautérisation  eu  l'opération  de  Saemisch  sera  toujours  néees" 
saire,  une  thérapeutique  eenservative  au  sulfate  de  sine  sera 


MALADIES  DE  LA  GOlIJOlfGTlVE,  D£  LA  CORNÉE,  ETC.         401 

presqu6  toujours  suffisante  pour  la  kératite  à  diplobacilles.  Les 
résultats  contraires  de  divers  auteurs  s'expliquent  d'après 
Agricola  par  le  fait  que  le  traitement  n'a  été  ni  assez  persistant 
ni  assez  intensif.  Voici  la  technique  de  la  clinique  de  Fribourg. 
Dans  tous  les  cas  de  conjonctivite  diplobacillaire,  on  instille 
au  moins  lo  fois  par  jour  une  solution  de  sulfate  de  ziac  à 
I  /a  pour  loo  et  cela  en  assez  grande  quantité  pour  que  la  cor- 
née de  Tœil,  regardant  en  bas,  soit  vraiment  baignée  pendant 
une  minute  dans  la  solution.  En  outre,  on  applique  5  fois  par 
jour  pendant  vingt  minutes  des  compresses  imbibées  de  la  solu- 
tion de  zinc  à  3  pour  loo  et,  enfin,  dans  les  intervalles,  on 
introduit  dans  le  sac  conjonctival  une  pâte  d'ichtyol  et  de  sul- 
fate de  zinc  à  i5  pour  loo.  On  n'a  jamais  vu  de  mauvais 
effets  de  ce  traitement  si  énergique  que  Ton  continue  longtemps, 
mais  en  l'atténuant,  après  la  guérison  de  l'ulcère.  On  vit  au 
contraire  les  formes  les  plus  graves  de  kératite  à  hypopyon 
guérir  dans  un  temps  relativement  court,  en  laissant  une  opa- 
cité relativement  faible.  A  la  description  des  22  cas  sont 
joints  des  dessins  schématiques  qui  démontrent  qu'il  s'agissait, 
dans  plusieurs  d'entre  eux,  de  formes  très  graves  de  kératite 
à  hypopyon.  krvkbnbiiro. 

i8)  La  malade  de  Gifford^  une  fillette  de  quatre  ans,  était 
porteur  d'une  tumeur  de  la  caroncule  gauche  depuis  l'âge  de 
deux  mois.  La  tumeur  était  rouge  sombre,  lobulée,  et  s'éten-* 
dait  du  fornix  jusqu'au  centre  de  la  cornée  qu'elle  dépassait 
même.  On  pratiqua  de  nombreuses  injections  à  Tacool  absolu 
sous  anesthésie  légère  au  chloroforme,  la  tumeur  diminua  gra- 
duellement et  disparut  complètement.  Gifford  croit  que  cette 
méthode  est  préférable  à  celle  qui  consiste  à  injecter  de  l'eau 
chaude,  mais  que  dans  certains  cas  il  peut  être  nécessaire 
d'isoler  la  tumeur  pour  empêcher  une  diffusion  trop  rapide  de 
Talcool  et,  parfois  aussi,  une  excision  de  la  tumeur  doit  complé- 
ter le  traitement.  coBtrMf. 

19)  La  malade  de  Croft^  une  femme  de  trente-deux  ans 
fut  atteinte  de  sclérite  grave  pendant  laquelle  on  nota  cinq 
élevures  distinctes  de  la  sclérotique,  chacune  s'accompagnant 
d'une  exaeerbatioA  des  symptômes.  Pendant  l'attaque,  l'iris 


402  KEVUE  GÉNÉRALE 

ne  fut  pas  influencé  par  les  mydriatiques.  On  ne  put  porter 
le  diagnostic  d'iritis  que  la  troisième  semaine  et  pendant  la 
quatrième  exacerbation.  La  congestion  conjonctivale  et  sclé- 
roticale  ne  céda  que  difficilement  à  Faction  de  Tadrénaline. 
La  vision  était  réduite  à  20/200  pendant  la  maladie,  mais  revint 
à  20/20  avec  un  verre  sphérique  de  —  2  D.  Quand  Taffection 
fut  guérie,  la  vision  revint  à  20/ 1 5  sans  verre.  La  photophobie 
et  le  larmoiement  furent  extrêmes  et  les  souffrances  avaient 
nécessité  Temploi  des  analgésiques.  gobcmi. 


MALADIES    DE   l'iRIS,    DE   LA   CHOROÏDE   ET    DU     CORPS    GILIAIRB 
GLAUCOME,   AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 

i)  Valude.  —  Tubercule  de  la  choroïde  f Soc.  d'ophl.  de  Paris,  6  juillet  1906). 

a)  Monthut.  —  Sur  un  cas  de  sarcome  mélanique  du  traclus  uvéal.  Migra- 
tion des  éléments  néoplasiques  dans  le  nerf  optique  (Soc.  d^ophl,  de  Paris, 
6  novembre  1906). 

3)  Abadie  —  Glaucome  et  sympathectomie  (Soc,  d'ophi.  de  Paris,  6  décem- 
bre 1906). 

4)  Tepson  (A.).  —  Sur  le  pronostic  du  sarcome  mélanique  de  la  choroïde 
(Soc.   d'opht.  de  Pam,  6  décembre  1906). 

5)  Roohon-Duvigneaud.  —  Sur  le  pronostic  du  sarcome  mélanique  de  la 
choroïde  (Soc.  d'opht.  de  Paris^  b  janvier  1907). 

6)  Rooh.  —  Ilippus  (Soc.  méd.  de  Genève,  a5  octobre  1906). 

7)  Coppez  (H.).  —  Un  cas  de  mydriase  se  transformant  en  myosis  dans  la 
flexion  de  la  tète  ^5oc.  belye  d*ophUlm.^  a5  novembre  1906). 

8)  Aibitot.  —  Mode  d'action  de  riridectomie  dans  le  glaucome.  Son  méca- 
nisme intime.  Confirmations  cliniques  (Modo  de  accion  de  la  iridectomia 
en  el  glaucoma.  Su  mecanismo  intimo  ;  comprobaciones  clinicas)  (Soc, 
Oft.  hispano-amer ic,  mai,  et  Arch,  de  Ofialm.  hisp.-amer.,  septembre 
1906). 

9)  Sauton  (Ubnri).  -^  Contribution  à  l'étude  du  traitement  de  Tiritis  rhu- 
matismale par  les  injections  in tra- veineuses  de  salicylate  de  soude  (Thèse 
de  Paris,   mars  1906}. 

10)  Duolos.  —  Coigonctivite  tuberculinique  (Arch.  méd.  de  Toulouse, 
1"  octobre  1906). 

11)  Coomet  (M  -F.).  —  Sarcome  de  la  choroïde  (Sarcoma  of  the  choroîd) 
(Amer.  Pract.  ana  News,  avril  1906). 

12)  Howley  (B.-M.).  —  Sarcome  de  la  choroïde  (Sarcoma  of  the  choroid) 
(American  medicine,  septembre  1906). 

i3)  Contiglio  (A.).  —  Sur  une  nouvelle  forme  d'ectropion  de  l'uvée  (Di  una 
nuova  forma  di  ectropion  uveae)  (Rivista  ital,  di  Oilalmologiat  novembre- 
décembre  1906). 

1)  Tubercule  solitaire  de  la  choroïde  de  Toeil  gauche  chez 
un  garçon  de  dix-sept  ans  —  ayant  Taspect  d'une  plaque  jau* 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE.  ETC.  403 

nâtre  formée  de  deux  zones  sans  pigment.  —  Cet  aspect  cli- 
nique suffit  pour  que  Valude  fît  le  diagnostic  du  tubercule, 
diagnostic  que  paraissent  confirmer  Tétat  général  du  malade, 
sa  mort  consécutive  à  des  accidents  méningitiques  et  à  ses 
antécédents  héréditaires.  pbchin. 

2)  Sarcome  mélanique  fuso-et  globo-cellulaire  à  grosses  cel- 
lules chez  une  femme  de  trente-trois  ans.  —  A  Texamen  his- 
tologique,  Monthus  constate  que  le  nerf  optique  est  envahi 
par  les  mêmes  éléments  que  ceux  que  Ton  trouve  dans  la 
tumeur.  —  Ce  fait  vient  à  Tencontre  de  Fopinion  classique  qui 
admet  dans  le  sarcome  du  tractus  uvéal  un  accroissement  seu- 
lement par  continuité  et  vient  à  l'appui  de  celle  d'Ewetsky 
pour  qui  il  existe,  dans  certain  cas,  une  dissémination  réelle 
et  active  des  éléments  sarcomateux.  pbchin. 

3)  Abadie  présente  une  malade  opérée  d'une  double  iridec- 
tomie  pour  glaucome  et  de  sympa thectomie  à  droite.  La  cécité 
survint  à  gauche  ;  à  droite,  la  vision  reste  stationnaire. 


4)  Terson  A.  rapporte  l'observation  d'une  femme  de  trente 
et  un  ans  atteinte  depuis  quelques  mois  d'un  sarcome  mélanique 
choroïdien.  Enucléation.  Mort  un  an  et  demi  plus  tard  d'une 
sarcomatose  mélanique  du  foie.  11  résulte  de  la  discussion  de 
ce  cas  que  le  sarcome  mélanique  de  la  choroïde  atteint  rarement 
les  personnes  jeunes  et  que,  chez  elles,  la  proportion  des  cas 
mortels  est  plus  forte  que  chez  les  sujets  âgés.  pÉcHm. 

5)  A  propos  de  la  communication  sur  ce  sujet  faite  par 
A.  Terson  à  la  séance  du  6  décembre  1906,  Rochon-Duvi- 
gneaud  rapporte  l'observation  d'un  homme  de  trente-cinq  ans 
atteint  d'un  sarcome  mélanique  né  dans  les  franges  ciliaires, 
vers  Tangle  cilio-irien,  qui  simula  une  iridodialyse  et  qui  a 
progressé  avec  rapidité.  Enucléation.  Mort  deux  ans  et  demi 
après  cette  opération.  Pas  de  nécropsie.  Aucun  renseignement 
n'a  été  fourni  sur  l'existence  ou  l'absence  d'une  récidive  orbi- 
taire*  pécHm. 


404  REVUE  GÉNÉRALE 

6)  Roch  présente  une  malade  qui  montre  le  phénomène  de 
Fhippus.  C'est  une  femme  de  soixante  et  onze  ans  en  traitement 
pour  dépression  nerveuse,  ptôse  gastrique  et  sclérose  des  som- 
mets pulmonaires.  Outre  les  symptômes  propres  à  ces  mala- 
dies, on  remarque  une  forte  inégalité  pupillaîre,  la  pupille 
droite  étant  plus  petite  que  la  gauche.  De  plus,  à  droite,  la  fente 
palpébrale  est  moins  ouverte  qu'à  gauche,  la  pression  intra- 
oculaire  parait  diminuée,  la  joue  est  plus  aplatie  et  plus  pâle 
du  même  côté,  tandis  qu*à  gauche,  on  constate  avec  la  my^ 
driasela  rougeur  de  la  pommette;  la  transpiration  est  aussi 
plus  abondante  du  côté  gauche  de  la  face  que  du  côté  droit. 
Les  réactions  pupiliaires  sont  parfaitement  normales  des  deux 
côtés  soit  à  la  lumière,  soit  à  l'accommodation .  Quant  à  Thippus 
il  est  très  prédominant  à  gauche  (côté  en  mydriase)  et  il  consiste 
en  mouvements  iriens  rapides  (deux  secondes),  très  irréguliers 
n'étant  en  connexion  ni  avec  le  pouls,  ni  avec  la  respiration. 

On  peut  interpréter  ce  cas  de  deux  façons  :  ou  bien  il  s'agit 
d^un  hippus  bilatéral  névropatique,  moins  apparent  à  droite 
à  cause  du  niyosis  provoqué  par  la  paralysie  du  sympathique 
de  ce  côté-là  ;  ou  bien  au  contraire  il  existe  une  excitation  du 
sympathique  du  côté  gauche,  qui  est  cause  à  la  fois  de  Thippus 
et  de  la  mydriase.  Les  réactions  à  Tésérine  et  à  Tatropine  per- 
mettront probablement  de  trancher  la  question.  On  peut  affir- 
mer déjà  que  le  sympathique  est  troublé  dans  son  fonctionne- 
ment et  il  est  très  vraisemblable  que  ce  trouble  est  provoqué  par 
les  lésions  d^un  ou  des  deux  sommets  pulmonaires.  b. 


7)  Çoppez  présente  une  jeune  fille  de  dix-neuf  ans  chez 
laquelle  la  pupille  gauche  se  resserre  brusquement  lorsqu'elle 
fléchit  la  tête  en  avant.  En  même  temps,  elle  ressent  dans  cet 
œil  une  douleur  pareille  à  un  coup  de  stylet  qui  traverserait  le 
globe.  Si  la  malade  relève  la  tête,  le  myosis  persiste  pendant 
dix  secondes,  et,  en  trente-cinq  secondes,  la  pupille  rede- 
vient normale.  Elle  est  alors  un  peu  plus  dilatée  que  celle  du 
côté  droit  et  réagit  moins  bien  à  la  lumière  et  à  Taccommoda- 
tion  ;  il  y  aurait  donc  un  peu  de  mydriase  spasmodique  de 
l'œil  gauche,  qui,  dans  la  flexion  de  la  tête,  se  transforme- 
rait en  myosis  paralytique.  C'est  la   contraction  brusque  du 


IfHADIES  DE  L*IRIS,  01  LA  CHOROÏDE,  ETC.  405 

sphincter  qui  provoquerait  la  douleur.  La  malade  présente  une 
polyadénite  ohronique  siégeant  surtout  dans  le  médiastin  pos- 
térieur et  refoulant  la  masse  de  l'aorte  vers  la  gauche.  Cop* 
pez  pense  que,  dans  les  mouvements  de  flexion  de  la  tète,  la 
contraction  des  sterno-ma'stoïdiens  refoule  la  masse  ganglion- 
naire vers  le  thorax  et  provoque,  par  suite,  la  compression  du 
sympathique  cervical.  Il  en  résulte  une  interruption  momen- 
tanée dans  Faction  du  sympathique,  d*où  myosis.  r. 

8)  Alhitos  formule  les  conclusions  suivantes: 

1°  L'action  de  Tiridectomie  est  purement  mécanique;  elle 
supprime  en  un  point  l'angle  irido-cornéen. 

a»  C'est  sm*  ce  principe  que  se  fondent  les  axiomes  cliniques 
soutenus  empiriquement  par  tous  les  auteurs  de  la  nécessité  de 
la  section  périphérique  et  d'une  large  iridectomie. 

3®  L'effet  bien  connu  que  les  myotiques  exercent  sur  l'angle 
atteint  son  maximum  par  riridectomie  qui  le  supprime. 

L.    ORANDCLBMBNT. 

9)  Sauton  dit  que  les  lésions  rhumatismales  de  l'œil,  dans 
,leur  physionomie  générale,  étiologique  et   clinique,  ont  des 

caractères  qui  les  rapprochent  beaucoup  des  lésions  syphiliti- 
ques :  apparition  à  une  période  plus  ou  moins  éloignée  de  la 
diathèse  ou  de  Tintoxication,  récidives  fréquentes,  longue 
durée,  gravité.  On  peut  attribuer  au  salicylate  de  soude  une 
action  dans  le  rhumatisme  semblable  à  celle  du  mercure  dans 
la  syphilis.  Le  salicylate  de  soude  en  injection  intra-veineuse 
employé  dans  le  traitement  des  localisations  oculaires  du  rhu- 
matisme présente  les  avantages  considérables  qui  suivent  : 

Le  manuel. opératoire  est  facile,  à  la  portée  de  tous  les 
médecins  praticiens.  Il  est  sans  danger  si  on  prend  certaines 
précautions  usuelles.  Il  a  une  action  indiscutable  sur  la  mar- 
che de  riritis  rhumatismale.  11  calme  les  douleurs,  diminue  la 
fréquence  des  récidives,  il  abrège  la  durée  de  l'inflammation 
et,  par  conséquent,  prévient  certaines  lésions  graves  qui  persis- 
tent habituellement  après  que  le  rhumatisme  a  porté  une  ou 
plusieurs  atteintes  sur  les  membranes  oculaires. 

Le  traitement  par  injection  intra-veineuse  présente  sur  le 
mode  de  traitement  par  ingestion  les  avantages  suivants  :  La 


400  hevue  Générale 

quantité  de  médicament  administrée  est  moindre.  Le  salicjlate 
est  totalement  absorbé,  Faction  est  nette,  Feffetest  plus  rapide 
et  semble  plus  durable. 

Nul  doute  que  ce  mode  de  traitement,  qui  n'a  été  jusqu'ici 
appliqué  que  dans  Tiritis,  ne  donne  de  nouveaux  succès  dans 
les  autres  manifestations  oculaires  du  rhumatisme  et  dans  les 
manifestations  générales  rhumatismales.  l'avtbur. 

I  o)  Duclos  rapporte  le  cas  d'un  jeune  homme  qui,  au  moment 
d'injecter  à  un  bœuf  soupçonné  de  tuberculose  une  dose  de 
tuberculine,  reçut  sur  Tœil  un  jet  de  ce  sérum.  Aussitôt  après, 
douleur,  puis  œdème  des  paupières.  Le  lendemain,  écoulement 
muco-purulent,  chémosis,  pupille  paresseuse,  adénite  préau- 
riculaire. Guérison  rapide,  sauf  la  mydriase.  b.  r. 

I I  )  Le  malade  de  Coomes  ne  voyait  pas  de  Tœil  atteint. 
Fond  d'œil  invisible.  On  fit  une  iridectomie  qui  calma  les  dou- 
leurs, dues  à  l'hypertension.  Pansement  compressif.  Peu  de 
temps  après,  hémorrhagie  dans  la  chambre  antérieure  suivie 
d'une  autre  intervention.  L'œil  excisé  et  coupé  a  montré  un 
mélano-sarcome  de  la  choroïde.  codurn. 

12)  Howley  rapporte  un  cas  de  leucosarcome  de  la 
choroïde.  coburx. 

i3)  Consiglio  a  examiné  un  œil  provenant  de  la  clinique  du 
professeur  Fuchs  (Vienne)  :  Atrophie  de  l'œil  droit  à  la  suite 
d'une  irido-cyclite  chronique.  Il  s'est  formé  un  exsudât  dans 
la  chambre  postérieure,  qui  d  produit  une  occlusion  et  une 
séclusion  pupillaire  ;  il  est  probable  qu'au  moment  de  l'organi- 
sation cicatricielle  avec  rétraction  de  Texsudat,  celui-ci,  qui 
adhérait  k  la  face  postérieure  de  l'iris,  a  provoqué  réversion  du 
bord  pupillaire,  projetant  ainsi  le  sphincter  en  avant,  d'où 
ectropion  de  luvée  (1  figure).  o.  dubrbuil. 


MALADIES  DE  LA  R^TIffE,  DU  ffERF  OPTIQUE,  ETC.  407 

maladies  de  la  rétine,  du  nerf  optique  et  des  centres  nerveux 
(amblyopie  et  amaurosb,  dyschromatopsib) 

i)  Cantonnet.  —  La  réfrion  papillo*maculaire  et  la  përimétrîe  des  couleurs 
dans  le  décollement  rétinien  (A rc/itves  d'ophlalmologie^  août  igo6,  p.  5i3), 

a)  Pook  (W.-H.).  —  Un  cas  de  dégénérescence  kystique  du  corps  pituitaire. 
et  compression  duchiasma  (Report  of  a  case  of  cysticdef^eneration  of  the 
pitiiitary  body  with  pressure  on  the  optic  chiasm,)  (Ophihalmology,  avril 
1906). 

3)  8tephenton  (Sydney).  —  Sur  la  fréquence  et  les  variétés  cliniques  des 
fibres  à  myéline  de  la  rétine  (On  the  frequcncy  and  clinical  varieties  of 
opaque  nerve  fibres  of  the  retina)  (The   Ophthalmoscope,  décembre  igo6). 

4)  Napier  (F.-H.)-  —  Une  série  de  63  cas  de  névrite  optique  descendante, 
probablement  résultant  d'une  infection  pneumococcique  (A  serjes  of  63 
cases  of  descending  optic  neuritis  probably  the  rcsult  of  pncumococcal 
infection)  (Ann»  of  Ophth,^  avril  1906). 

5)  AsounoQ.  ^  Congestion  papillairc  et  asthénopie  (La  congestion  papilar  y 
astenopia)  fSoctec/Ad  Oftalm.  hisp.'americ,  Madrid,  mai  1906). 

6)  Hoffmann  (V.).  —  Contribution  à  la  casuistique  des  gliomes  des  deux 
rétines  avec  ossification  (Ein  Beilrag  zur  Kasuistik  der  doppelseiligen 
Netzhautgliome  mit  Knochenbildung)  (Thèse  de   Wûrzbonrg^  1906). 

7)  Alflorl  (Alessandro).  —  A  propos  de  l'opération  de  Millier  pour  la  cure 
du  décollement  de  la  rétine  (A  proposito  dell'  operazione  di  Miiller  per  la 
cura  del  distaco  di  retina)  (Revisla  liai,  di  Oltalmologiaj  novembre-décem- 
bre 1906). 

8)  Moeser.  —  Hémorragies  rétiniennes  après  compression  du  thorax  (Ueber 
Netzhautblutung  nach  Thoraxcompression)  fT/ièse  de  Leipzig^  1906). 

9)  Kraft.  —  De  la  fréquence  de  la  stase  papillaire  dans  les  tumeurs  et  les 
abcès  du  cerveau  (Uebcr  die  HUufigkeit  der  Stauungspapille  bei  Tumoren 
und  Abscpsscn  des  Gehirns)  (Thèse  de  Marbonrg,  1900). 

10)  Lowit.  —  Atrophie  tabétique  du  nerf  optique  dans  la  s^rphilis  hérédi- 
taire (Tabische  Sennervenatrophie  bei  heredil&rer  Lues)  (Thèse  de  Berlin^ 
1906). 

il)  Viterbl  (Achille).  —  Quelques  cas  d'amblyopie  par  fixation  du  soleil 
pendant  Téclipse  du  3a août  ioo5  (Alcuni  casi  di  ambliopia  prodotta  dall* 
a  ver  fissato  il  sole  nelle  varie  lasi  deir  eclissi  3o  agosto  1905)  (Giorn.  del  R. 
Acad,  di  Medic,  di  Tori'no,  juin-juillet  1906). 

la)  Voasey  (C.-A.).  —  Névrite  rétro-bulbaire  foudroyante  (Case  of  fulminant 
retrobulbar  neuritis)  (Medicine,  1906  déc). 

I  )  Cantonnet  cherche  à  apprécier,  par  Tétude  attentive  de 
La  perception  des  couleurs,  la  valeur  fonctionnelle  de  la  partie 
de  la  rétine  non  décollée.  Les  champs  visuels  pris  soigneuse- 
ment dans  ses  cinq  observations  lui  ont  montré  le  champ  des 
couleurs  très  rétréci  par  rapport  au  blanc  et,  en  particulier,  le 
champ  du  bleu  plus  petit  que  celui  du  rouge.  11  y  aurait  donc 
dans  les  parties  non  décollées  une  zone  de  souffrance  s'accu- 
sant  par  des  scotomes  relatifs  et  dus  à  des  tiraillements  réti- 
niens. En  revanche,  la  région  papillo-maculaire  a  conservé 
toute  sa  valeur  fonctionnelle.  bbnbzbch 


400  REVUE  GÉHtRALE 

a)  La  malade  de  Peck  est  une  femme  âgée  de  quarante  et  un 
ans,  ayant  présenté  un  abaissement  considérable  de  la  vision, 
de  la  somnolence  et  une  soif  ardente.  Du  côté  des  yeux,  on  no- 
tait :  hémianopsie  bitemporale,  pupilles  très  dilatées.  Rien  au 
fond  d'oeil.  Au  bout  d'un  certain  temps,  vision  abolie  dans  tout 
le  champ  visuel,  excepté  dans  la  région  maculaire  ;  en  même 
temps,  perte  de  la  mémoire  et  céphalées  ;  enfin,  délire  et  coma, 
suivi  de  là  mort.  A  l'autopsie  tumeur  de  la  glande  pituitaire, 
aplatissement  de  la  selle  turcique  ;  le  chiasma  est  aplati  et 
déjeté,  coBURN. 

3)  Stephenson,  examinant  4^  1 2  enfants  âgés  de  moins  d*un 
an  à  quinze  ans,  a  trouvé  29  d'entre  eux  ayant  des  fibres 
opaques  .à  myéline.  Ce  qui  fait  un  pourcentage  de  0,68  pour 
100,  chiffre  se  rapprochant  de  celui  de  WoUemberg  qui  est 
de  o,65  pour  100.  Les  enfants  du  sexe  masculin  semblent 
présenter  cette  anomalie  plus  souvent  que  ceux  du  sexe  fémi- 
nin (0,86  pour  100  pour  les  premiers,  0,47  pour  100  pour  les 
seconds  ;  il  faudrait  ajouter  pour  être  exact  que  le  nombre  des 
enfants  mâles  examinés  était  plus  élevé  que  celui  des  filles). 
Rarement  les  deux  yeux  sont  atteints.  Après  avoir  donné  une 
description  de  l'apparence  et  de  la  position  des  fibres  autour 
de  la  papille,  l'auteur  décrit  en  détail  4  cas  de  fibres  excentri- 
ques, à  myéline.  4.  xawas. 

4)  L'article  de  Napier  est  la  reproduction  d'un  travail  du 
même  auteur  paru  dans  le  TransvaalMed.  Journ.,  janvier  1906. 
C*est  l'étude  des  épidémies  de  pneumonie  de  1894  et  1898, 
avec  plusieurs  morts,  soit  de  pneumonie,  soit  de  pneumonie 
compliquée  de  dysenterie.  Vingt-six  autopsies  furent  faites;  on 
trouva  dans  tous  les  cas  une  rhinite  purulente  et  des  nécroses. 
Au  cerveau,  infiltration  par  le  pus  de  la  pie  mère  et  de  l'ara- 
chnoïde, sur  une  assez  grande  étendue.  On  y  décela  le  pneu- 
mocoque, qui  était  sûrement  cause  de  la  méningite  cérébro- 
spinale. 

Mais  dans  tous  ces  cas  on  n  observa  aucune  lésion  oculaire. 
On  sait  que  dans  la  méningite  par  méningocoque,  il  existe 
une  névrite  descendante,  suivie  de  papillite  et  d'atrophie  post- 
névritique  ;  il  existe  aussi  de  la  choro'îdite  purulente  et  de  la 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE»  DU  HERF  OPTIQUE»  ETC.  409 

conjonctivite.  Napier,  en  étudiant  Tépidémie  de  igoS,  chez  les 
indigènes,  a  observé  200  cas,  avec  35  morts.  Les  autres  guéris 
ont  remarqué  peu  de  temps  après,  une  diminution  considé- 
rable de  la  vision,  Tauteur  en  examina  à  ce  point  de  vue 
65  personnes.  Voici  ce  qu'il  a  trouvé  :  28  ne  présentaient  au- 
cune lésion  oculaire,  mais  avaient  une  diminution  considérable 
de  la  vision,  qui  leur  permettait  seulement  de  voir  les  doigts  ; 
II,  avec  hypérémie  de  la  papille;  i3,  avec  hjperémie  de  la 
papille  et  distension  des  veines  ;  1 1  avec  papillite  ou  atrophie. 
Dans  aucun  cas,  on  n'observa  de  rétinite.  Le  rétrécisse- 
ment du  champ  visuel  et  la  nyctalopie  ont  été  fréquemment 
observés.  Ceux  qui  ont  fait  les  autopsies  pensent  que  Tinfec* 
tion  allait  du  sinus  sphénoïdal,  au  nerf,  à  l'arachnoïde  et  à 
la  pie-mère.  coBunir. 

5)  Pour  Ascunce  il  est  impossible  de  distinguer  clinique- 
mentrhyperémiepapiUaire,  due  à  Tasthénopie,  des  congestions 
rétiniennes  dues  à  d'autres  causes.  Les  changements  de  réfrac- 
tion statique  que  l'on  observe  dans  les  cas  de  congestion  de 
la  rétine  ne  peuvent  s'expliquer  par  le  raccourcissement  de 
Taxe  antéro*postérieur  de  Toaildû  à  cette  congestion,  mais  sont 
très  probablement  en  relation  avec  des  modifications  dyna- 
miques dues  à  la  fatigue  du  muscle  ciliaire.  L*hyperémie  pa* 
pillaire  est  le  signe  objectif  de  la  suractivité  fonctionnelle  de 
l'œil,  un  symptôme  de  l'asthénopie,  et  c'est  le  traitement  de 
celle-ci  qui  doit  être  appliqué.  l.  oranpclbmbnt. 

6)  La  malade  de  V.  Hoffmann  est  une  fillette  de  cinq  ans 
et  demi.  A  l'âge  de  neuf  mois,  énucléation  de  l'œil  droit  à  cause 
d'un  gliome.  Dans  le  quinzième  mois  l'œil  gauche  devient 
également  aveugle  et  douloureux.  Mais  au  bout  de  trois  ans 
les  douleurs  cessent,  l'œil  diminue  de  volume,  mais  les  dou- 
leurs reparaissent  et  il  fallait  pourtant  faire  l'énucléation  ; 
Tenfant  meurt  par  suite  de  métastases  du  cerveau  et  des  os. 
L'œil  est  complètement  rempli  par  la  tumeur,  à  tel  point 
qu'on  ne  retrouve  plus  les  membranes  de  Tœil  (choroïde, 
rétine,  etc.)  w.  stock. 

7)  Alfieri  rappelle  rapidement  les  principes  de  l'opération 


410  REVUE  GÉlfÊllALE 

de  MùUer  pour  le  traitement  du  décollement  rétinien  ;  Le 
volume  de  la  coque  oculaire  est  supérieur  à  celui  du  vitré, 
donc  il  faut  le  réduire  :  on  excise  une  languette  de  sclérotique, 
et  Ton  suture  les  lèvres  de  la  plaie.  Or,  avant  Millier,  M.  Keown 
avait  publié  dans  le  Dublin  Journ.  of  med.  Science  un  procédé 
en  tous  points  semblables  analysé  dans  NageVs  Jahresbericht^ 
1877  en  ces  termes  :  M.  Keown,  dans  le  point  correspondant 
au  décollement  rétinien  (dans  le  cas  particulier  entre  le  droit 
interne  et  le  droit  inférieur),  excise  avec  un  couteau  de  de  Graefe 
un  morceau  de  sclérotique  et  de  choroïde  de  une  ligne  de  lar- 
geur et  réunit  par  une  suture  la  brèche  conjonctivale.  Il  obtint 
une  notable  amélioration. 

La  note  de  Alfieri  a  son  intérêt  bibliographique.  Millier  n  a 
certainement  par  connu  le  travail  de  M.  Keown ,  mais  c'est 
une  preuve  de  plus  que,  en  thérapeutique  :  multa  renascen- 
tur  qux  jam  csecidere.  o.  dubrevil. 

8)  Après  les  indications  bibliographiques,  Môser  décrit  le 
cas  suivant  : 

Un  homme  de  cinquante  ans  fut  serré  entre  les  tampons  de 
deux  wagons  de  chemins  de  fer.  Hémorragie  par  la  bouche  et 
le  nez,  troubles  de  la  vue.  Le  premier  examen  des  yeux  eut 
lieu  six  semaines  après  Taccident  ;  on  trouva  des  deux  côtés 
d'énormes  hémorragies  dans  le  fond  des  yeux. 

Le  cas  se  termina  par  une  atrophie  du  nerf  optique  droit. 
V=  mouvements  de  la  main,  de  très  près;  pâleur  de  la  pa- 
pille gauche.  V  =  S/ao.   '  w.  stock. 

9)  Kraft  a  relevé  dans  la  littérature  826  cas  de  tumeurs  et 
207  d'abcès  du  cerveau,  et  a  recherché  combien  de  fois  on 
avait  observé  la  stase  papillaire.  Voici  les  résultats  :  Sur 
699  cas,  dans  lesquels  on  avait  admis  une  tumeur,  la  stase  pa- 
pillaire existait  dans  5oo,  soit  82,1  pour  100;  sur  79  cas 
d'abcès  du  cerveau,   elle  se  rencontrait  38  fois,   donc   48,0 

pour   100.  w.  STOCK. 

10)  Lewit  décrit  l'histoire  d'un  jeune  homme  de  vingt-six 
ans  atteint  de  tabès  typique  avec  atrophie  du  nerf  optique  qui 


MALÂItlES  DU  GRISTÂLUN  ET  DU  CORPS  VITBÉ  411 

n*avait  pas  eu  d'infection  syphilitique ,  mais  dont  la  mère  était 
morte  de  paralysie  générale.  w.  stock. 

1 1)  Viterbi  rappelle  brièvement  les  cas  déjà  publiés  de  Du- 
four,  Emmert,  Reich,  Haab,  Leber,  Deutschmann;  il  a  pu 
observer  pour  son  compte  1 1  cas  d'amblyopie  qu^il  rapporte 
sans  détails.  ».  n. 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET   DU    CORPS    VITRK. 

i)  Lafon.  —  Cataracte  postérieure  double  f^Soc.  d*An&t.  et  de  Phys,  de  Bor- 
deaux^ 8  avril  1907). 

2)  Lafon.  —  Luxation  ancienne  du  cristallin  dans  la  chambre  antérieure 
(Soc,  d'Anat.  et  de  Phys,  de  Bordeaux,  i5  avril  1907). 

3)  Saiitos  Farnandez.  —  Deux  cas  de  cataracte  polaire  antérieure  d'origine 
différente  (Dos  casos  de  catarata  polar  anterior  dediverso  oriçcn)  (Archi- 
vos  de  Oflalmologia  hispano-amer ic,  février  1907) . 

4)  Clark  (G. -F.).  —  Arrachement  de  la  capsule  antérieure  dans  rcxtraclion 
de  la  cataracte  (The  anterior  capsule  in  the  extraction  of  cataract)  (Ohio 
state  med.  journ.^  i5  septembre  1906). 

5)  Gibaon  (R.-D.).  —  De  quelques  indications  de  détail  parfois  oubliées  dans 
l'extraction  de  la  cataracte  (Some  of  the  minor  détails  frequcnlly  neglec- 
ted  in  cataract  extractions)  (Ohio  state  med.  journ,,  16  septembre  1906). 

6)  Green  (D.-W.).  —  Des  résultats  optiques  de   l'opération  de  la  cataracte 

i Visual  results  after  cataract  extraction)  (Ohio  state  med,  journ.,  septcm- 
)re  1906). 

i)  Lafon  rapporte  un  cas  de  cataracte  postérieure  double 
chez  un  homme  de  vingt-cinq  ans,  opacité  centrale  avec 
rayons,  d'où  aspect  d'une  marguerite.  Dans  la  crainte  de  la  par- 
ticipation de  la  capsule  postérieure  et  d'une  rupture  de  la  zonule, 
on  extrait  le  cristallin  dans  sa  capsule.  n. 

2)  Chez  une  femme  de  soixante-douze  ans,  dit  Lafon,  cris- 
tallin luxé  dans  la  chambre  antérieure  avec  phénomènes  de  cal- 
cification. Le  cristallin  s'est  luxé  spontanément  et  a  provoqué 
un  glaucome  aujourd'hui  absolu.  La  malade  ne  souffrant  pas, 
il  n'y  a  pas  lieu  d'intervenir.  n. 

3)  Santos  Fernandez  rapporte  2  cas  de  cataracte  polaire  anté- 
rieure. La  première  succéda  à  une  ophtalmie  purulente  avec  per- 
foration de  la  cornée  et  prolapsus  de  l'iris.  La  deuxième  fut 


412  REVUE  GtirtRÀLE 

observée  sur  un  œil  atteint  en  marne  temps  de  rétinite  pig- 
mentaire  congénitale.  l.  orandglbmbnt. 

4)  Clark  trace  une  ouverture  carrée  dans  la  cristallo'ide 
antérieure,  la  portion  ainsi  délimitée  est  ensuite  extraite  avant 
l'expulsion  du  cristallin.  Ce  procédé  remplace  la  simple  kysti- 

tOmie.  GOBURH. 

5)  Le  travail  de  Gibson  a  trait  à  tous  les  détails  de  la  pré- 
paration du  malade  pour  l'extraction  de  la  cataracte  et  Fau- 
teur s'occupe  des  antécédents,  du  régime,  de  la  salle  d'opéra- 
tion, de  Tantisepsie  du  malade,  de  l'opérateur  et  des  instru- 
ments^ détails  souvent  négligés.  coburw. 

6)  Green  s'occupe  des  résultats  optiques  obtenus  par  l'extrac- 
tion de  la  cataracte  et  rapporte  loo  opérations  avec  leurs 
résultats  définitifs.  gobitrn. 


MALADIES  DE  LA  r6pRACTI0N,  OX  L*AGCO|f  MO  DATION  BT  DSS  MU8GLBB  DB  l'oBIL 


i)  Siegrist.  —  Do  la  nécessité  de  faire  examiner  les  yeux  des  écoliers  avant 
leur  entrée  Â  Técole.  (Ueber  die  Notwendiçkeit  die  Augen  der  schulpflich- 
tigen  Kinder  vor  dem  Schuleintritt  untersuchen  zu  lassen)  (Klin,  MormUbL 
f,  Augenh.^  1906,  Supplémenit  p.  i). 

a)  Bouohaud.  —  Un  cas  d'ophtalmoplégie  unilatérale,  totale  et  complète 
avec  cécité  du  même  côté  (Journ.  de  Neurologie,  Nov.  igo6). 

3)  Godelstein.  —  Un  cas  de  méningite  syphilitique  de  la  base  avec  ophtal* 
moplégie  complète  (Ueber  einen  Fall  von  Meningitis  basilaris  syphilitica 
mit  combinierter  Augenmuskell&hmung)  (Thèse  de  Berlin  1906). 

4)  Bettremleux.  ^  Traitement  du  strabisme  visant  Tinnervation  de  conver- 
gence par  une  intervention  chirurgicale  portant  exclusivement  sur  Voeil 
Rxtint  (Société  d'Ophi,  de  Paris,  6  nov.  1906). 

5)  Knapp  (H.).  ^  Des  rapports  de  l'accommodation  et  de  la  motilité  avec 
la  réfraction  oculaire.  (The  dépendance  of  accommodation  and  motility  on 
the  refraction  of  the  eye)  (Archives,  of  OphthAlmology^  nov.  1906). 

6)  Landolt  (E.).  —  L'unification  de  la  notation  de  Tacuité  visueUe  (Die 
Vcreinheitlichung  der  Bestimmung  der  SeeschÔrfe)  (Zeitschr,  fûrAugen' 
heilk,,  XIII,  p.  519). 

7)  WUrdeifififin  (H.-W.).  —  La  guérison  du  strabisme  convergent  par  le 
traitement  orthoptique  à  Tî^ge  de  vingt  ans  (Cure  of  convergent  strabismus 
by  orthoptie  treatment  at  ao  years  of  âge)  (Ophihalmology^  Juillet  1906). 

8)  Wolf  (Hugo).  —  I.  Sur  le  tendon  du  muscle  releveur  de  la  paupière 
supérieure,  it.  Sur  mon  opération  du  symblépharon  par  suture  de  lam- 


llALADtES  DE  LA  RÉfRACriOll,  DE  L'ACCOIIMODATlOIf,  ETC.    4i3 

baux  transplantés  aveo  l'irradiation  tendineuse  du  droit  supérieur.  III.  Sur 
la  transmission  de  rcfTet  du  droit  supérieur  sur  la  paupière  supérieure  dans 
le  cas  de  ptosis  (I.  Uebcr  die  Sehne  des  Musculus  levator  palpebrae  supe- 
rioris.  II.  Uebcr  meine  Symblepharonoperation  mit  Ann&hung  Iransplan- 
tierterLappenandieSehnenaustrahlungcles  Reclus  oculi  superior.  III.  Ueber 
die  Uebertragunç  der  Wirksamkeit  des  Hectus  oculi  superior  auf  das  Ober- 
lid  bei  Ptosis)  (Zeiischr.  f,  Augenheilk.,  XIV,  p.  440). 

9)  Bryant  (D.-C).  -^  Névroses  réflexes  dues  à  de  la  fatigue  oculaire  (Reflex 
neuroses  from  eye  strain)  (UUh  med»  Journ.^  déc.  1906). 

i)  SiegrUt  à,àla  demande  du  gouvernement  de  Bâle,  examiné 
les  yeux  de  tous  les  enfants  qui  entraient  à  Técole  prépara- 
toire. Le  résultat  de  ce  long  travail  est  très  intéressant. 

Il  constate  tout  d'abord  que,  déjà  à  cet  âge  peu  avancé,  un 
nombre  assez  considérable  des  enfants  a  une  acuité  insuffi- 
sante. Sur4'^i  garçons,  io5,  soit  24,3  pour  100  avaient  sur 
un  œil  ou  même  sur  les  deux  yeux  une  acuité  <!  1  et  sur 
43 1  fillettes,  il  y  en  avait  même  33  pour  100  avec  une  acuité 
diminuée.  Sur  le  total  des  élèves,  la  proportion  était  de 
29  pour  100.  La  cause  était  rarement  la  myopie,  3,7  pour  100, 
beaucoup  plus  souvent  l'hypermétropie,  22  pour  100  et  surtout 
l'astigmatisme,  5o  pour  100. 

Ce  fait  est  d'autant  plus  important  que  les  faibles  astigma- 
tismes,  selon  la  règle,  de  o,25  à  i,25  D,  ne  sont  pas  compris 
dans  ces  chiffres  (Siegrist  les  a  considérés  comme  des  cas  nor- 
maux), il  prouve  la  grande  importance  d'un  examen  précoce 
car,  outre  la  diminution  de  l'acuité,  l'astigmatisme  provoque 
souvent  des  troubles  asthénopiques  de  toute  espèce. 

Siegrist  attribue  à  cet  astigmatisme  une  grande  importance 
pour  le  développement  de  la  myopie  scolaire,  car,  comme  la 
diminution  de  l'acuité  existe  aussi  bien  pour  la  vision  de  près 
que  pour  celle  à  distance,  l'enfant  est  absolument  obligé  de  se 
rapprocher  des  objets  ou  des  lettres  qu'il  regarde,  et  c'est  là  un 
facteur  important  dans  le  développement  de  la  myopie. 
Siegrist  a  en  effet  trouvé,  en  revisant  tous  les  cas  d'anomalies  de 
la  réfraction  qu'il  avait  observés  dans  ces  dernières  douze  an- 
nées, un  astigmatisme  pathologique  chez  uii  grand  nombre 
de  myopes.  Siegrist  ne  regarde  pas  cet  astigmatisme  comme  la 
seule  cause  de  la  myopie,  il  croit  toutefois  qu'on  ne  combattra 
avec  succès  cette  maladie  sociale  que  par  la  correction  précoce 
par  les  verres  cylindriques.  KRuuifBaRo. 

2)  Bouchaud  rapporte  en  détail  robservation  d W  homme 


414  REVUE  GÉNÉRALE 

de  quarante  ans,  atteint  d'ophtalmoplégie  unilatérale,  totale, 
survenue  brusquement.  De  très  violentes  douleurs  de  tête 
ainsi  que  plusieurs  ictus  sans  paralysie  des  membres  accom- 
pagnent cette  ophtalmoplégie.  Cette  dernière  est  si  complète, 
que  Tœil  est  figé,  absolument  immobile  ;  la  pupille  est  immo- 
bile et  le  malade  est  aveugle  du  même  côté.  L'odorat  du  même 
côté  est  aboli.  Pendant  quelque  temps  la  papille  reste  nor- 
male ;  elle  finit  enfin  par  s'atrophier.  Pas  de  scotomes,  ni  de 
rétrécissement  du  champ  visuel. 

Lentement,  sous  Tinfluence  d'un  traitement  spécifique, 
Tophtalmoplégie  a  rétrocédé  à  peu  près  complètement.  Seule 
la  cécité  est  restée  permanente. 

L'auteur  pense  qu'il  s'agit  d'une  ophtalmoplégie  basilaire, 
en  admettant  une  lésion  située  à  la  base  du  crâne,  à  la  partie 
antérieure  et  interne  de  la  fosse  moyenne,  dans  la  région  du 
sinus  caverneux  qui  est  le  lieu  de  passage  de  tous  les  nerfs 
touchés.  Il  ne  peut  s'agir  d'une  tumeur,  car  on  aurait  vu  appa- 
raître une  hémianopsie  ou  une  amblyopie  double,  et  Texamen 
ophtalmoscopique  aurait  décelé  un  œdème  papillaire.  Il  s'agit 
donc  plutôt  d'une  méningite  de  la  base  d'origine  spécifique, 
le  traitement  mixte  par  son  résultat  en  est  la  meilleure  preuve. 
Sauvineau,  dans  sa  thèse,  mentionne  2  cas  de  Tacke  et  3  cas 
de  Ilutchinson,  très  semblables  à  celui  décrit  plus  haut.  Le 
malade  présenté  en  1901  par  Vigouroux  et  Laignel  à  la 
Société  de  Neurologie,  présentait  outre  une  ophtalmoplégie 
unilatérale  complète,  une  amblyopie  bilatérale. 

L'auteur  termine  son  étude  en  citant  le  cas  d'un  malade  de 
Brissaud,  qui  présenta,  à  la  suite  d'une  balle  de  revolver, 
les   mêmes  symptômes  que   dans  l'observation  ci-des6us. 

MORBAU. 

3)  Godelstein  publie  l'observation  d'une  malade  âgée  de 
quarante-trois  ans,  syphilitique  depuis  l'âge  de  dix-neuf  ans. 
Actuellement,  violentes  céphalées  nocturnes,  vertiges,  para- 
lysies de  l'oculo-moteur  commun,  de  l'oculo-moteur  externe  et 
et  du  trochléaire.  Guérison  par  traitement  spécifique  éner- 
gique. W.    STOCE. 

4)  Betlremieux  conseille  dans  le  strabisme  convergent  la 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTION»  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.      415 

ténotomie  du  droit  interne  de  Toeil  fixant.  Cette  opération  a 
pour  but  de  favoriser  le  réflexe  rétinien  de  convergence. 
5  succès  sur  6  opérations.  pbcrin. 

5)  Knapp  est  d'avis  que  souvent  l'insuffisance  du  muscle 
droit  externe  est  due  à  des  vices  de  réfraction  et  que  souvent 
leurs  rapports  sont  proportionnels.  Ceci  est  plus  vrai  dans 
l'hypermétropie  que  dans  la  myopie.  Quand  les  vices  de 
réfraction  sont  corrigés,  l'insuffisance  musculaire  disparaît. 


6)  L'unification  de  la  notation  de  l'acuité  visuelle  est  deve- 
nue une  nécessité  absolue.  Chez  toutes  les  nations  les  princi- 
pes suivants  ont  déjà  trouvé  leur  approbation  :  un  angle  de 
une  ou  dix  minutes  comme  angle  visuel  général,  l'optotype 
noir  sur  un  fond  blanc,  le  diamètre  et  les  intervalles  sont  égaux; 
la  mensuration  doit  se  faire  à  une  grande  distance,  l'acuité 
visuelle  doit  être  traduite  en  chiffres  ordinaires  et  en  chiffres 
décimaux  ;  l'éclairage  doit  être  uniforme. 

Comme  optotype  il  faut  se  servir  d'un  signe  uniforme  à  l'ins- 
tar de  l'angle  visuel  uniforme.  Aucun  signe  n'est  plus  appro- 
prié que  les  anneaux  ouverts  de  Landolt,  En  se  servant  de  cet 
optotype  chacun  peut  se  construire  une  planche  à  sa  manière. 
Ils  peuvent  être  reconnus  par  les  plus  illettrés  et  n'offrent  pas 
les  inconvénients  des  caractères  gothiques  ou  latins  qui  se  lisent 
les  uns  plus  facilement  que  les  autres.  Enfin  ces  anneaux 
permettent  d'appliquer  le  plus  correctement  le  principe  du 
minimum  separabile.  b.  rbdslob. 

7)  Le  malade  de  Wûrdemann^  un  homme  âgé  de  vingt  ans 
n'avait  pas  la  vision  binoculaire,  il  n'avait  pas  non  plus  de 
diplopie.  Avec  les  exercices  orthoptiques  la  vision  binoculaire  est 
revenue,  avec  le  parallélisme  des  axes  optiques.       coburn. 


416  BftVUE  GtMRALt 


maladies  ou  globb  db  l  oeil 
(blessures,  corps  Étrangers,   parasites) 

i)  Chapelle  ^Fblix:).  —  De  rinfluence  du  traumatisme  sur  la  paiho^caic  et 
révolution  des  tumeurs  oculaires  (Thèse  de  Paris,  mai*s  1906). 

2)  Lukens  (G).  —  Enophtalmos  traumatiquc  (Traumatic  cnophtalmos) 
(OphthaXmology,  octobre   1906). 

3)  Adame  (P.-H.).  —  La  coagulation  du  sang  et  les  hémorragies  intra- 
oculaires  (The  coagulability  of  thc  hlood  and  ils  relation  to  intra-ocular 
haemorrhage)  (The  Ophlhalmoscope,  octobre  1906). 

4)  Sweet  (W.-M.).  —  Traumatismes  oculaires,  par  les  éclats  de  verre  et  de 
pierre  (Ocular  injuries  from  glass  and  stone)  (Ophthàlmology ^  juîl.  1906). 

5)  De  Mk>as.  —  L'œil  dans  la  mort.  Etude  de  médecine  légale  oculaire 
(Recueil  d'ophthalmologie,  août  1906,  pp.  467-78). 

6)  Slmonaen.  —  Du  pronostic  et  du  traitement  des  ruptures  de  Tocil  (Zur 
PrognoBc  und  Thérapie  der  Bulbusrupturen)  (Thètt  de  OiesteUf  ^906). 

i)  Chapelle  étudie  Tinfluence  du  traumatisme  sur  la  patho- 
génie et  révolution  des  tumeurs  oculaires  et  conclut  que  le 
trauma  accidentel  et  le  trauma  chirurgical  sont  assimilables. 
S'il  est  difficile  de  prouver  d'une  façon  scientifique  et  expéri- 
mentale que  le  trauma  peut  être  la  cause  directe  du  sarcome, 
il  est  des  cas,  rares  il  est  vrai,  où  la  succession  des  phénomè- 
nes est  telle  que  son  action  ne  saurait  être  mise  en  doute.  Il 
est  permis  d'être  plus  affirmatif  encore  à  propos  du  carcinome. 
Tel  le  fait  de  Dalén.  De  nombreux  exemples  établissent  le  rôle 
aggravateur  exercé  par  le  trauma  accidentel  ou  chirurgical, 
sur  révolution  des  tumeurs  malignes.  En  revanche,  il  est  impos- 
sible de  savoir  si  le  trauma  est  la  cause  première  ou  simple- 
ment occasionnelle.  Pour  répondre  à  cette  question,  il  faudrait 
connaître  la  véritable  nature  du  cancer.  l'autbor. 

a)  Lukens  publie  un  cas  d'enophtalmos  dû  à  un  coup  sur 
Torbite  avec  un  canif.  Il  rapporte  78  cas  ainsi  que  leur  biblio- 
graphie* GOBURN. 

3)  A  dams  rappelle  les  travaux  de  Wright  sur  la  mesure 
des  temps  de  la  coagulation  du  sang  ;  ceux  de  Paton  et  Para- 
more  sur  les  hémorragies  du  vitré,  Tinfluence  de  lacide  citri- 
que sur  la  coagulation  du  sang  ;  il  rapporte  deux  observations 
d'hémorragie  intra-oculaire  traités  et  considérablement  amélio- 


llALADtEi  DO  CLOftI  DE  L*CtlL  M 

réspar  Tacide  citrique  à  la  dose  de  4  ^  S  grammes  par  jour.  Le 
retard  dans  la  coagulation  du  sang,  après  le  traitement,  a  été 
mesuré  par  la  méthode  de  Wright.  j.  mawab. 

4)  Sweet  fait  remarquer  que  les  éclats  de  verre  et  de  pierre 
sont  facilement  traversés  par  les  rayons  X,  et  qu'en  général 
il  est  difficile  de  les  voir  par  les  skiagraphes  ;  d'autant  plus 
queoes  éclats,  se  réduisant  facilement  en  miettes,  on  n'est  jamais 
sûr  de  leur  extraction  complète.  Cependant  on  peut  les  voir, 
sur  la  plaque,  si  les  os  deTorbite  le  permettent.  Le  crownetle 
ilint  sont  également  traversés  par  les  rayons  X,  les  verres  ordi- 
naires, bien  moins.  Le  ciment,  les  pierres  et  le  charbon  (celui- 
ci  donne  des  images  très  faibles)  peuvent  être  mis  en  évidence. 
L'auteur  conseille,  à  cause  de  Tépaississement  présenté  par  la 
jonction  du  frontal  et  du  malaire,  de  prendre  deux  clichés, 
Tun  avec  le  tube  tout  près  de  Taxe  horizontal  du  globe,  Tautre 
en  avant  ou  en  arrière  de  celui-ci.  coBvim. 

5)  De  Micas  appelle  œil  thanatologique  Tœil  qui,  pendant 
Fagonie  et  après  la  mort,  a  subi  certaines  modifications.  La 
cornée  se  dessèche,  perd  son  luisant  et  peut  même  s'ulcérer. 
La  pupille  reste  dilatée.  Tout  le  globe  oculaire  est  a£Eais6é, 
flaccide.  L'œil  révélateur  est  constitué  par  des  caractères  par- 
ticuliers à  l'état  des  paupières  après  la  mort.  Paupières  ouver- 
tes» mi-closes,  fermées  ou  inégalement  ouvertes,  sont  autant 
de  signes  qui  révèlent  une  mort  avec  agonie  longue,  mort 
brusque  en  pleine  santé  apparente  ou  par  violence  extérieure. 

L'œil  thanatologique  et  Tœil  révélateur  peuvent  fournir, 
dans  certaines  limites,  des  déductions  utiles  au  médecin  ex- 
pert. H.  PBRBT2« 

6)  Simonsen  fait  une  étude  sur  io8  cas  de  rupture  de  TœiL 
Pronostic.  -^  Enucléation  de  l'œil     44  fois  .     4i»38  p.  loo 

Œil  conservé  avec  vision  =  o.i6  .  .  i4j4i  — 

-*-  —         <  1/10.23  .  .  ai,i  — 

—  —         <     1/4. 10  .  .  9  — 

—  —        <     1/2.  4  .  .  3,67  - 

—  —  i/2ài.  9  .  .  8,26  — 

W.  STOCK. 

27 


418  REVUE  GÉNÉRALE 


MALADIES   DBS    PAUPIÈRES,  DE   L*APPAREIL   LACRYMAL   BT   DE    l'qRBITB 


i)  Saubert  (Maurice).  —  Du  traitement  des  blépharites  ciliaires  par  llier- 
mophény  1 C  r^ése  de  Pari»,  juin  1906). 

a)  Barok  (C).  —  Migration  insolite  d'uiie  suppuration  orbitaire  (A  rare 
path  of  infection  of  an  orbital  abscess)  f  il rc/i.  of  OphthAlm,^  nov.  1906). 

3)  Knapp  (A.).  —  Cécité  brusque  survenue  à  la  suite  d'une  suppuration 
périoculaire  (Sudden  blindness  foHowing  suppurativc  condition  about  the 
eyeball)  (Archives  ofOphthal.^  nov.  igo6). 

4)  Wamsiey  (J.-W.).  —  Traitement  des  abcès  aigus  et  chroniques  des  voie» 
lacrymales  et  de  l'épiphora  (Treatment  for  acute  and  chronic  abscess  of 
the  lacrymal  duct  and  for  the  relief  of  epiphora)  (Ophthal^  Record, 
déc.  1906). 

5)  Mayweg.  —  Quelques  opérations  heureuses,  dans  le  symblépharon  total, 
de  formation  d'une  cavité  pour  l'œil  artificiel  au  mo^en  de  transplantation 
de  lambeaux  de  peau  pédicules  (Einige  erfolgreiche  Operationen,  bci 
totaleni  Symblépharon,  zur  Bildung  einer  Hôhie  fiir  das  Glasauge  durch 
Ucberpflanzung  von  gestieltcn  Hautlappen)  (Thèse  de  Rostock,  1906). 

6)  Fischer.  —  Contribution  à Tétudc  des  hémorragies  rétrobulbaires  (Beitrag 
zur  Kcnntniss  der  retrobulbaeren  Haemorrhagien)  (Thèse  de  Leipzig,  1906). 

7)  Stiereii  (E.).  —  Zona  ophtalmique  (Herpès  Zoster  ophtalmicus)  (Ophlh. 
Record,  février  1906). 

8)  Hlrsohberg.  —  Le  lymphangiome  congénital  des  paupières  de  l'orbite 
et  de  la  face  (Ueberdas  angeborene  Lympnangiom  derLider,  der  Orbita  und 
des  Gesichtes)  (Centralblatt  fur  prakt.  Augenheilk.f  janvier  1906). 

9)  Doloet.  —  Un  cas  clinique  d'épithélioma  papillaire  de  la  région  pré- 
lacrymale (Caso  clinico  de  epitelioma  papilar  de  la  région  pre-lagrimal) 
(Academia  oftalmologica  de  Barcelona^  mai  1906). 

10)  Parker  (G.).  —  Gommes  bilatérales  de  l'orbite  chez  un  enfant  Agé  de 
huit  ans  (Bilatéral  gumma  of  the  orbits  in  a  child  8  years  of  âge)  (AnnaU 
of  Ophlhalmology^  avril  1906). 

11)  Ohee.  —  Un  cas  de  colobome  des  deux  paupières  supérieures  avec  der- 
moïdes  du  limbe  sclérocornéen.  Etiologie  (Èin  Fall  von  doppelseitigem 
Colobom  der  Oberlider  mit  Dermoid  der  Corneoscleralgrenze,  Aetiologie) 
(Thèse  de  Strasbourg,  1906). 

la)  Leieohner(H.).—  Blépharoplastie  àdoubles  lambeaux  pédicules  (Plastic 
surgery  of  the  eyelids  by  the  use  of  pedunculated  doubled  skin  flaps)  (Sur^ 
gery,  (iynecol,  and  Obstetrics,  déc.  1906). 

i)  Saubert  montre  que  Thermophényl  est  un  antiseptique 
énergique,  ne  coagulant  pas  les  albumines,  d'une  grande 
puissance  de  pénétration.  Il  n'est  pas  irritant  pour  la  conjonc- 
tive. Son  emploi  est  donc  logique  contre  les  blépharites  ciliai- 
res dont  les  plus  récents  travaux  démontrent  l'origine  micro- 
bienne. Il  conseille  la  technique  suivante  :  Frictions  quoti- 
diennes énergiques  du  bord  ciliaire,  avec  un  tampon  d'ouate 
aseptique  imbibé  d'une  solution  d'hermophényl  à  1  pour  100. 
Il  est  utile  pour  prévenir  les  récidives,  de  pratiquer  après  la 
guérison  un  ou  deux  brossages  par  semaine. 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.  419 
Les  blépharites  ulcéreuses  à  leur  début,  les  récidives  ainsi 
traitées  sont  arrêtées  en  très  peu  de  temps.  Moins  rapide  par 
suite  de  la  profondeur  des  lésions,  la  guérison  des  blépharites 
ulcéreuses  graves  est  le  plus  souvent  complète  en  une  quin- 
zaine  de  jours.. Les  formes  sèches  paraissent  améliorées  et 
parfois  guéries  par  ce  traitement.  l*autbur. 

at)  Barck  a  soigné  un  jeune  garçon  qui  avait  été  frappé  à  la 
tempe  par  une  pierre;  d'où  plaie  contuse.  Un  abcès  orbitaire 
survint  avec  symptômes  généraux  graves  et  exophtalmie. 
L'opération  pratiquée  consista  dans  l'évacuation  du  pus  orbi- 
taire. L'état  du  malade  s'améliora  rapidement,  mais  quelques 
symptômes. de  méningite  survinrent  dont  le  malade  guérit. 
Par  Texamen  de  différentes  pièces  anatomiques  l'auteur  a 
reconnu  Texistence  d'une  veine  allant  de  Torbite  à  la  région 
temporale,  et  il  croit  que  l'infection  a  suivi  ce  trajet. 


3)  Knapp  rapporte  trois  cas  de  cécité  soudaine  survenue  à 
la  suite  de  suppuration  dans  la  région  orbitaire.  La  première 
malade  était  porteur  d'un  empyème  du  sinus  frontal  avec 
œdème  de  la  paupière  supérieure.  On  pratique  l'opération  de 
Kuhnt  et  le  second  jour  la  malade  s'écria  qu'elle  était  aveugle. 
L'examen  ophtalmoscopique  montra  de  l'embolie  rétinienne 
et  des  hémorragies. La  vision  ne  revint  pas.  La  seconde  malade 
présentait  de  la  carie  dentaire  et  de  la  périostite.  Les  paupières 
étaient  tuméfiées  et  la  joue  œdématiée,  l'abcès  s'ouvrit  près 
de  la  dent  canine,  mais  l'enflure  ne  diminua  pas  et  la  malade 
s'aperçut  qu'elle  était  aveugle.  Trois  semaines  plus  tard,  l'exa- 
men ophtalmoscopique  révéla  une  atrophie  du  nerf  optique^ 
les  artères  étaient  presque  invisibles,  la  pupille  dilatée  et 
immobile.  Le  troisième  cas  avait  trait  à  une  plaie  pénétrante 
de  l'orbite  avec  abcès  orbitaire.  L'examen  du  fond  d'oeil  révéla 
une  papille  blanche,  des  artères  diminuées  et  une  vision 
nulle.  "  coBURN. 

Ji)Wamsley  a  imaginé  une  seringue  lacrymale  consistant 
en  une  poire  de  caoutchouc  et  embout  métallique.  L'embout 


420  .  REVUE  GftIfÉRALE 

a  la  forme  d^un  cône  et  sert  à  nettoyer  le  sac  lacrymal  et  à 
injecter  les  solutions  médicamenteuses.  oostmir. 

5)  Dans  le  symblépharon,  Mayweg  recommanda  l'opération 
avec  lambeaux  pédicules  ;  il  décrit  deux  cas  dans  lesquels  on 
a  par  ce  moyen  obtenu  un  bon  résultat.  -w.  sroci. 

6)  Ghes  un  enfant  de  deux  ans  on  observa  après  des  accès  de 
coqueluche  une  légère  exophtalmie  de  Toeil  droit.  Six  niois 
plus  tard  Texophtalmie  devient  subitement  si  considérable 
qu*il  fallut  faire  l'opération  de  Kroenlein.  On  trouva  une 
tumeur  d'un  rouge  bleuâtre  de  laquelle  sortirent  des  caillots 
sanguins  ;  cette  tumeur  se  remplit  de  sang  encore  deux  fois, 
puis  on  obtint  une  bonne  guérison  de  la  blessure  ;  Texophtal* 
mie  a  disparu.  Fischer  recommande  dans  de  pareilles  hémor* 
ragies  d'essayer  d'abord  Tapplication  d'un  bandeau  compressif 
et  seulement  si  l'on  ne  réussit  pas  par  ce  moyen,  de  procéder 
à  l'évacuation  du  sang  par  l'opération.  w.  stock. 

7)  Stieren  a  observé  six  cas  de  zona  ophtalmique,  dont  deux 
sont  rapportés  longuement.  L'un  s*étendait  du  front  jusqu'au 
nez,  et  consistait  en  des  ulcères  profonds  ^  ptosis,  opacité 
cornéenne,  et  ayant  Gnalement  nécessité  ime  énucléation.  Le 
second,  consistait  en  une  seule  pustule,  située  au  limbe,  qui 
disparut  sous  l'action  du  traitement,  mais  laissa  une  cicatrice 
persistante  au  bout  de  plusieurs  mois.  coburn. 

8)  HirBchberg  décrit  l'histoire  de  deux  malades  atteints 
de  lymphangiome  de  la  tête.  L'un  d'eux  fut  dix  fois  en  traite- 
ment è  sa  clinique,  fut  opéré  plusieurs  fois  et  finit  dans  ime 
maison  d'aliéné.  Les  pièces  de  tissus  excisés  furent  examinées 
au  microscope  :  on  découvrit  une  ectasie  considérable  des 
espaces  lymphatiques,  combinée  avec  de  fortes  hémorragies 
qui,  comme  le  raconte  l'auteur,  se  produisaient  spontanément. 
L'affection  pathologique  qui  débuta  dans  le  tissu  sous-cutané 
avait  empiété  jusque  sur  l'épiderme.  k.  rbdslob. 

9)  Dolcet  rapporte  le  cas  d'une  femme  de  soixante-deux  ans 
qui,  après  une  longue  période  do  larmoiement,  vit  apparaître 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  421 

dans  la  région  lacrymale  une  tumeur  qui  augmenta  lentement. 
La  pression  faisait  refluer  du  pus  par  les  points  lacrj^maux. 
Il  se  forma,  il  y  a  quelques  mois,  une  ulcération  sans  tendance 
à  la  cicatrisation.  On  pensa  d'abord  à  une  ulcération  secon- 
daire à  une  dacrjrocystite,  mais  une  biopsie  montra  qu^il  s'agis* 
sait  d^un  néoplasme  qui  fut  extirpé.  L'auteur  passe  en  revue 
tous  les  points  de  départ  possible  et  conclut  à  un  épithélioma 
cutané  ayant  envahi  secondairement  le  sac  lacrymal. 

L.  ORATfDCLélIBNT. 

lo)  La  malade  de  Parker^  une  petite  fille,  avait  les  paupières 
rouges  et  gonflées  avec  limitation  des  mouvements  des  globes, 
en  haut.  Gomme  on  ne  pouvait  préciser  l'histoire  et  l'évolution 
de  cette  tumeur,  Parker  institua  le  traitement  spécifique  et 
des  applications  de  rayons  X.  L  état  restant  stationnaire,  on 
fit  une  opération  exploratrice  ;  un  morceau  de  la  tumeur, 
examiné  au  microscope  montra  qu'on  avait  affaire  à  une  gomme. 
C'est  alors  que  le  traitement  spécifique  fut  appliqué  énergi- 
quement  en  même  temps  que  les  rayons  X  et,  au  bout  d'un 
temps  assez  long,  la  tumeur  a  disparu.  couurn. 


RAPPORTS    DE    L*OPHTALMOLOGIE    AVEC    LA    PATHOLOGIE   GÉNÉRALE 


i)  Coate  (Gborgbs).  —  Maladies  intra-oculaires  d'origine  vascuiaire  (Inira- 
oculap  vascular  diftease)fr/ie  0p/if^aZmo5ropc,  novembre  1906). 

a)  LedroH  (Paul).  —  Les  inégalités  pupillaires  dans  les  pleurésies  avee 
épanchement  (Thèse  de  Paris^  février  1906). 

3)  Wiirdemann  (H.-V.)  Beokép  (W.).  —  Goitre  exophtalmique  atypique 
avec  endolhéliome  de  la  pituitaire  et  du  corps  thyroïde.  Mort  par  septicé- 
mie. Autopsie  (Atypical  exophtalmic  goiter  with  endothelioma  of  the 
pituitary  and  thyroid  bodiei.  Death  from  gênerai  sepsîs.  Autopsy) 
(Ophlhalmology,  avril  1906). 

4)  Bernstein  (E.-J.).  —  Symptômes  oculaires  du  tabès  (Ocular  symptoms 
in  tabès  dorsalis)  (American  medicine,  septembre  1906). 

5)  8ulser  '(G.^A.).  —  Zona  ophtalmique  (Herpès  zosler  ophthalmicus) 
(Ophthalmology^  octobre  1906). 

6)  Vanderhoof  (D.-A.).  —  Deux  cas  de  goitre  exophtalmique  observés  chez 
de»  hommes  (Report  of  two  cases  of  exophthalmic  goiter  in  men)  (Jonrn.  of 
Ihe  Americ,  med.  Associât.,  10  novembre  1906).' 

7)  Huizinga  (J.-G.).  —  Troubles  physiques  dans  différentes  parties  du 
corps  dus  Â  la  fatigue  oculaire  (Physical  disturbances  in  distant  parts  of 


422  KEVUE  GÉNÉRALE 

the  body  due  io  eyestrain)  (Journal  of  the  Michiyan  sUie  med,  Society^ 
octobre   1906). 

8)  Mansilla.  —  Manifestations  oculaires  de  Thystérie  (Manifeslaciones  ocu- 
lares  dcl  histerismo)  (Ac&demia  Medico-Quirurgica  Eapanola,  oct.   1906). 

g)  Hern  (G.)-  —  De  l'action  des  formations  adénoïdes  et  autres  du  naso- 
pharynx  sur  certaines  alTections  de  l'œil  (The  eiïect  of  the  présence  of 
adenoïd  and  other  abnormalities  in  tho  naso-pharynx  on  some  afTections 
of  the  eyes)  (BrÛ,  med,  Journ.,  août  1906). 

10)  NoPthwap.  —  La  signification  de  la  réaction  pupillaire  dans  l'anesthésie 
(Significance  of  the  pupillary  reaction  in  anesthesia)  (North'  West  Medi- 
cinCf  avril  1906). 

11)  Cramer  (A.)-  —  Affections  syphilitiques  de  l'œil  (Syphilitic  aiTeclions 
of  the  eye)  (Journ.  of  Med,  Soc,  ofNew  Jersey^  mai  1906). 

12)  Weaks  (J.-E.).  —  Des  rapports  du  corps  thyroïde  et  de  l^il  (The  rela- 
tion between  the  thyroid  and  the  eye)  (Pennsylv.  med,  Journ.,  déc.  1906). 

i3)  Mao  Leiaoh  (A.-L.).  —  De  l'utilité  de  l'ophtalmologie  pour  le  dia- 
gnostic de  l'artério-sclérose  (Contribution  of  ophthalmology  to  the  diagnosis 
of  arterio-sclerosis)  (The  Post  Graduale,  janvier  1907). 

i)  Coats,  dans  une  remarquable  leçon  faite  à  Oxford^  étudie 
les  maladies  oculaires  d'origine  vasculaire.  Quoique  la  circu- 
lation rétinienne  n'ait  pas  les  mêmes  rapports  intimes  avec  le 
cerveau  que  les  fibres  nerveuses  optiques,  elle  ij[idique  cepen- 
dant Fétat  circulatoire  de  ce  dernier.  Il  ne  faudrait  point 
oublier  pourtant  que  les  lésions  vasculaires  sont  très  irrégu- 
lières, on  ne  les  rencontre  pas  partout  ;  c'est  ainsi  qu'on  peut 
voir  la  veine  centrale  de  la  rétine  enflammée  et  obstruée  vers 
la  lame  criblée  et  être  apparemment  très  saine,  i  ou  a  mil- 
limètres plus  loin.  Cela  est  d'ailleurs  confirmé,  en  ce  qui  con- 
cerne la  rétine,  par  l'examen  ophtalmoscopique.  Une  altération 
des  vaisseaux  de  l'œil  n'indique  pas  nécessairement  une  mala- 
die du  système  vasculaire  général  :  pas  plus  qu'une  altération 
des  vaisseaux  de  l'organisme  ne  retentit  toujours  sur  ceux 
de  l'œil;  il  y  a  toutefois  beaucoup  de  présomption  à  le  croire  : 
Hertel  a  trouvé  chez  des  vieillards  —  où  l'examen  ophtal- 
moscopique ne  révélait  rien  —  des  lésions  d'angiosclérose, 
de  même  que  l'auteur  de  cet  article.  Sans  entrer  dans  les 
détails  analysés  méthodiquement  par  Coats,  des  lésions  ana- 
tomopathologiques,  disons  que  les  toxines  agissent  surtout 
sur  Tendothélium  et  la  membrane  élastique,  et  que  la  pression 
sanguine  agit  au  contraire  sur  le  tissu  connectif  qui  s'épaissit 
considérablement.  L'hémorragie  du  vitré,  la  thrombose  de 
l'artère  centrale  de  la  rétine,  le  rapport  qui  existe  souvent 
entre  cette  affection  et  une  forme  grave  de  glaucome ,  le  glau- 
come lui-même  sont  ensuite  étudiés.  Il  se  produit  une  circula- 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  423 

lion  Collatérale,  compensatrice  dans  le  cas  d'une  obstruction 
de  l'artère  centrale.  j.  mawas. 

2)  On  observe  assez  fréquemment,  dit  Ledroit^  au  cours  des 
pleurésies  avec  épanchement  de  Tas^métrie  des  pupilles.  Lors- 
que cette  inégalité  pupillaire  existe,  presque  toujours  la  pu- 
pille dilatée  correspond  au  côté  pleurétique.  Cette  inégalité 
reste  toujours  modérée.  Elle  est  variable  d  un  jour  à  l'autre  au 
cours  de  la  maladie,  et  cesse  habituellement  d^ètre  perceptible 
lorsque  toute  trace  d'épanchement  a  disparu.  Elle  cède  aux 
excitations  intenses  lumineuses  ou  d'accommodation.  Son  exis- 
tence et  son  degré  ne  présentent  aucun  rapport  avec  la  cause, 
la  nature,  Tabondance  ou  l'évolution  de  Tépanchement.  La 
thoracenthèse  n'a  aucune  influence  sur  elle. 

Ce  n'est  pas  à  une  cause  anatomique  que  doit  être  rappor- 
tée cette  asymétrie.  C'est  plutôt  un  phénomène  d'ordre  réflexe, 
Cette  interprétation  pathologique  permet  d'expliquer  son  in- 
constance et  son  extrême  variabilité.  De  même,  on  trouve  là 
une  solution  satisfaisante  permettant  d'interpréter  les  cas  où, 
contrairement  à  la  règle,  les  troubles  pupillaires  siègent  du 
côté  opposé  à  la  pleurésie.  lUutbur. 

3)  Le  malade  de  Wûrdem&nn  et  de  Becker  est  un  homme  âgé 
de  soixante  et  un  ans  ayant  un  énorme  proptosis,du  chémosis, 
sécrétion  purulente  conjonctivale,  ulcère  de  la  cornée  ;  l'examen 
bactériologique  permit  de  déceler  le  streptocoque  pyogène.  Les 
yeux  étaient  légèrement  divergents,  mais  mobiles.  Rien  du 
côté  des  sinus.  Perte  d'un  œil  par  fonte  purulente,  énucléa- 
tion.  Le  cristallin  du  côté  opposé  fut  rejeté  à  travers  l'ulcère 
oornéen.  Mort  par  méningite.  L'autopsie  fit  voir  un  endothé- 
liome  de  la  thyroïde  et  du  corps  pituitaire,  en  outre,  il  y  avait 
des  abcès  microscopiques  dans  le  nerf  optique.        coburit. 

4)  Bernstein  rapporte  deux  cas  d'affection  oculaire  chez 
des  femmes  atteintes  de  tabès.  Une  de  ces  malades  présenta 
des  manifestations  oculaires  dès  Tâge  de  dix-huit  ans  et  sans 
aucun  soupçon  de  syphilis.  L'autre  avait  une  papillite  double 
et  delà  diplopie,  mais  un  traitement  mercuriel  (car  elle  avoua 


424  HEVUE  GÉlfÉKALE 

être  atteinte  delà  syphilis)  fit  disparaître  la  diplopie  et  la  pa- 
pillite.  Toutes  deux  présentaient  un  rétrécissement  marqué  des 
champs  visuels.  coburn. 

5)  Sulzer  rapporte  un  cas  de  zona  ophtalmique  chez  un 
homme  de  soixante^oinq  ans  qui  présentait  de  la  diplopie,  du 
ptosis  et  de  la  paralysie  du  sphincter  irien.  Toutes  ces  lésions 
différentes  cédèrent,  la  paralysie  de  Tiris  persista  seule  et 
le  malade  mourut  plusieurs  mois  après  d^hémorragie  céré- 
brale. GOBUKN. 

6)  Fa  Ai(f er/u>o/*  rapporte  deux  cas  de  goitre  exophtalmique 
observés  chez  des  hommes,  tous  deux  furent  améliorés  par 
l'administration  de  la  thyroïdine  à  la  dose  de  3  a  centigrammes 
trois  fois  par  jour.  coBuiuf. 

7)  Hiihinga  rapporte  trois  observations  dans  lesquelles  la 
fatigue  oculaire  amena  des  troubles  fonctionnels  à  distance. 
Aucune  méthode  de  traitement  ne  doit  être  négligée,  mais 
c*est  surtout  par  le  port  des  verres  qu'on  obtiendra  tme  amé- 
lioration. COBUAN. 

8)  Af4i/)«i7/s  passe  en  revue  toute  les  manifestations  oculaires 
de  rhyst  A*ie  sans  ajouter  de  faits  nouveaux,  l.  oRAKDCLâMBirr. 


VARIA 


0  Howe  (LJ.  —  ElTets  des  doses  maxima  et  minima  du  sulfate  d*atropine 
et  de  rhydpobromate  dMiomalropinc  (EfTects  of  full  and  minimum  doses 
of  alropin  sulfate  and  homatropine  hydrobromate)  (Ophthàlmology, 
juillet  1906). 

a)  Blanoo  (E.-E.).  —  Les  accidents  oculaires  produits  parles  médicaments 
usuels  (Dangers  of  common  drugs  as  seen  by  the  ophthalmologist) 
(Ophlhàlmology,  avril  1908). 

3)  OendtHiii    et  Serval.    —    Do   ranesthésie   combinée   par  le  chlorure 

d'éthyle  et  le  chloroforme  appliquée  Â  la  chirurgie  oculaire  (Ophtalmologie 
provinciale,  août  1906.  p.  65]. 

4)  Jurnitsohak.  **•  L*aimant  à  pôle  interne.  Une  nouvaU«  adaptation  de 
rélectro-magnôUsme  à  l'extraction  d'éclats  de  fer  de  l'œil  (Der  Innenpol- 
Magnet.    Elnc  neue  Verwertung   des  Electromâgnetismus   «ur  Ëoti^r- 


VARIA  425 

nung  von  BiêenspUtler  ani  dem  Auge)  (ZeihcH.  f,  Aufftnhêilk.    XIV 
p.  426). 

5)  RamMiy  (A.).  —  Maitland.  Le  vieux  elle  nouveau  dans  la  Ihéraoeutique 
oculaire  (The  old  and  thé  new  in  ocular  therapeuiics)  (Làncêt^  Juill.  1906). 

6}  Séntos  Férnmnéet  —  Uii  avantage  et  un  inconvénient  évitable  de  la 
stovaïne  en  ophtalmologie  (Una  veniaja  y  un  inconvenîente  remediable  de 
la  eslovaïna  en  oftalmologia)  (Soc.  Oft.  Hisp.-amer^  Madrid,  mai  1906,  et 
Arck.  de  Ofiàlm.  hisp.  americ,  juillet  1906). 

7)  Santos  Femandez.  —  L*alvpine  en  ophthalmologie  (La  alipina  en  oftal- 
mologia) (AnaUs  de  Oftalmologia,  nov.  1906). 

8)  Uribe  y  Tponooao.  —  Las  nouveaux  édifices  scolaires  de  la  ville  de 
.Mexico  (Los  nuevos  ediflcios  escolares  de  la  ciudad  de  Mexico)  (Anales  de 

Oftalmologia^  déo.  1906). 

9)  UHbe  y  Tronooao.  —  Nécessité  d'uniformiser  les  conditions  visuelles 
que  Ton  doit  exiger  des  employés  de  chemin  de  fer  (Necesidad  de  uniformar 
los  requisitos  visuales  aue  deoer  exigirse  a  los  empleados  de  ferrocarrilesj 
(Anales  de  oftalm.^  octobre  1906). 

10)  Hots.  —  Intoxication  par  Thomatropine  (The  Hahnemanian  Monthly, 
dée.  190Ô). 

11)  Menaohp.  -^  L'alypine  en  thérapeutie  oculaire  (La  alipina  en  tera- 
peutica  ocular)  (Soc,  oft,  hispano-americana^  Madrid,  mai  et  Arch,  de 
Oflalm.  hisp,  americ.^  septembre  1906). 

la)  Menaoho.  —  Modèle  de  pince  à  fixation  oculaire  pour  la  radio^^raphie 
stéréoscopique  (Modèle  de  pinza  de  fnaclon  ocular  para  la  radiografla 
estereoscopica)  (Soc.  Oft.  hisp. -amerie,  Madrid,  mai  et  Arch,  de  Oftalm. 
hisp.-americy  octobre  1906). 

i3)  Castreaana.  —  Nouvel  anesthésique  oculaire  (Nuevo  anestesico  ocular) 
(80e.  oftalmologica  hispano^merieana,  Madrid,  mai  et  Arch.de  Oftalm.- 
nisp.-americ,  septembre  1906). 

14^  Sabine  (W.-C  ).  —  Les,  avantages  optiques  du  microscope  à  lumière, 
ultra-violette  (The  optical  a'dvantages  of  the  ultra-violet  micro8cope)^/oDrii. 
of  med.  Research. f  avril  1906). 

Allport   (I.).  —  Les  yeux  et  les  oreilles  des  écoliers  (Eyes  and  Ears  of 
school  children)  (Medicine^  avril  1906). 

16}  Lamb  (R.-S.).  —  Quelques  cas  d'ophtalmologie  (Some  eye  cases) 
(Washington  med.  Annals,  mai  1906). 

17)  Campbell  (D.-M.).  —  Progrès  de  l'ophtalmologie  (Progress  of  ophthal- 
mology)  (Détroit  med,  Journ.^  juin  1906). 

18)  Alester  (A.-M).  —  De  la  valeur  de  certains  sels  d'argent  dans  la 
pratique  ophtalmique  (Value  of  certain  silver  salts  in  ophthalmic  practise) 
(Med,  Herald,  fév.  1907). 

19)  Oreen  (J.V  —  Ophtalmologie  (Ophthalmology)  (Interstate  med.  Journ., 
Janvier  1907). 

ao)  Bruns  (H.-D.)-  —  Des  connaissances  que  chaaue  médecin  doit  possé- 
der en  ophtalmologie  (What  every  physicien  shouid  know  about  opnthaU 
mo\ogy)  (New  Orléans  med.  and  surg.  Journal^  fév.  1907^ 

ai)  Sarker  (G.-F.^. —  De  l'ancsthésie  par  la  scopolamine  et  la  morphine  dans 
la  chirurgie  oculaire  (Scopolamln  and  morphin  anaesthesia  in  ophthalmic 
Burgery)  f  Anna  2s  of  ophthalmology  ^  janvier  1906). 

aa)  Stevenson  (M.-D.). —  Une  nouvelle  pince  pour  extraire  les  exsudats  de 
1  espace rétro-pupillaire  dans  les  traumatismes elles  cataractes  secondaires, 
et  pour  faire  la  pupille  artificielle  (A  new  forceps  for  removing  membranes 
from  the  post  pupillary  space  in  traumatic  or  sccondary  cataract  and 
for  making  aj*tificial  pupil)  (Ophthalmology,  janvier  1906). 

ad)  Wolffber^.  —Quelques  expériences  avec  la  lénicet- vaseline  dans  Tophtal- 
molog}e(Kînige  Erfahrungen  mit  Lenicet- Vaseline  in  der  Augenhcilkunde) 
(Woehensohr,  f.  Ther,  a.  Hyg.  d.  Aug.j  n*  a4,  16  mart  1906). 


406  REVUE  GÉNÉRALE 

24)  Laiidolt  (H.).  —  Sur  Talypine  (Ueber  Alypin)  (Wocheruchr.  f,  Thcr,  n. 
ITyg.  d.  Aug,,  n»  i6,  i8  janvier  1906). 

25)  Haas.—  La  sonde  armée  (Die  armierte  Sonde)  (  Wochenschr.  f.  Ther. 
H.  Hyff.  d.  Ang»,  i«'  février  1906). 

26)  Hoppe.  —  Deux  appareils  pour  examiner  Tacuitc  visuelle  (Zwei  Apparale 
zur  Sehschârfeprûfung  (Wochenschr.  f,  Ther,  n,  Hyg.  d,  Aug,<,  n*  34, 
24  mai  igo6). 

i)  Howe  emploie  pour  ses  expériences  des  comprimés  d'atro- 
pine et  d'homatropine  qu'il  laisse  se  dissoudre  dans  le  cul-de- 
sac  conjonctival;  Tatropine  à  la  dose  de  o  gr.  0001  ou 
de  o  gr.  ooo5  agit  identiquement  en  ce  qui  concerne  la 
dilatation  pupillaire.  Cette  dilatation  persiste  durant  neuf  jours, 
pour  obtenir  une  dilatation  de  7  ou  8  millimètres,  il  faut 
employer  o  gr.  oooooS  ;  pour  relâcher  l'accommodation  de 
o  gr.  oooooS  à  ogr.  0000 1  Cette  dernière  action  est  obtenue 
au  bout  de  dix  à  vingt  minutes,  mais  elle  est  complète  au 
bout  d'une  heure  et  demie,  le  lendemain  Taccommodation 
reprend. 

L'homatropine,  à  la  dose  de  o  gr.  001 3,  commence  à  agir 
au  bout  de  dix  minutes,  avec  effet  maximum  au  bout  de 
deux  heures,  puis  on  observe  une  diminution  de  son  action  qui 
disparait  totalement  dix  heures  après. 

Pour  examiner  la  réfraction  aussi  exactement  que  possible, 
il  est  préférable  d'employer  Tatropine  à  la  dose  de  o  gr.  0001 
à  o  gr.  00026.  Pour  avoir  la  réfraction  sans  tenir  compte  de 
raccommoda tion  o  gr . 00 1 3 .  Comme  my driatique,  Thomatropine 
est  préférable  à  Tatropine,  on  doit  l'employer  à   la  dose  de 

o  gr.     000  I  .  GOBURN . 

a)  Blanco  fait  une  étude  des  accidents  que  peuvent  pro- 
duire certains  médicaments  usuels,  du  côté  des  yeux  :  le 
chlorure  de  sodium  peut  causer  la  mort,  l'iodoforme  a  donné 
naissance  à  des  névrites  rétro-bulbaires.  Le  naphtol-j3  et  la 
naphtaline,  des  lésions  dans  la  rétine,  dans  le  vitré,  des  cata- 
ractes. La  santonine,  une  vision  jaune  et  violette,  avec  de  la 
névrite  rétro  -bulbaire.  La  fougère  mâle,  une  névrite  paren- 
chymateuse  rétro-bulbaire,  avec  lésions  des  cellules  ganglion- 
naires de  la  rétine.  L'écorce  de  grenadier,  de  Tatrophie 
optique. 

Parmi  les  métalloïdes  et  les  métaux  :  le  phosphore  produit 
des  lésions  ganglionnaires;  l'arsenic,  des  névrites  optiques. 


VARIA  427 

Seul,  le  mercure  n'a  aucun  accident  à  son  actif.  La  quinine 
et  Tacide  salycilique,  de  même  que  leurs  dérivés,  produisent 
des  maladies  du  nerf  optique.  L'antipébrine,  a  produit  des  déco- 
lorations de  la  papille  ;  l'ergot,  une  double  ophtalmoplégie 
interne  ;  le  stramonium,  une  névrite  rétro-bulbaire  ;  le  chloral,' 
une  amblyopie.  La  thyrçïdine  a  produit  de  Thypérémie  per- 
sistante du  fond  d'œil.  L'expérimentation ,  a  démontré  que  la 
poudre  de  la  glande  thyroïde,  altère  les  cellules  ganglion- 
naires. COBURN. 

3)  Gendron  et  Servel  ont  expérimenté  un  nouveau  mode 
d'anesthésie  combinée  en  chirurgie  oculaire.  Ils  donnent 
d'abord  du  chlorure  d'éthyle  jusqu'à  ce  que  le  malade  ne  réa-*, 
gisse  plus  à  la  piqûre  ou  au  pincement.  On  lui  substitue  alors 
rapidement  le  chloroforme.  Les  malades  ont  peu  d'excitation, 
la  quantité  d'anesthésique  est  très  réduite,  les  accidents 
exceptionnels  et  le  réveil  rapide  avec  absence  complète  de  suites 
pénibles.  Les  auteurs  recommandent  fortement  ce  procédé. 
25o  observations.  e.  peretz. 

4)  Partant  de  ce  point  de  vue  que  les  électro-aimants  employés 
jusqu'ici  offraient  de  graves  inconvénients,  à  savoir  la  trop 
forte  dispersion  des  lignes  de  force  et  qu'ils  obstruaient 
trop  de  ce  fait  le  champ  opératoire,  la  clinique  de  Bâle  a 
essayé  de  construire  un  électro-aimant  à  pôle  interne,  devant 
éviter  ces  défauts.  Jurnitschek  nous  donne  une  description  de 
ce  nouvel  instrument  et  de  son  emploi  ;  il  a  été  fabriqué  par 
M.  Klengelfuss,  sous  les  auspices  du  professeur  Mellinger  et 
démontré  déjà  à  l'exposition  du  Congrès  de  Lucerne,  1904.  En 
voici  le  principe  :  la  tête  du  blessé  se  place  à  Tintérieur  d'un 
anneau  qui  ne  se  compose  que  de  fils  de  cuivre.  Cet  anneau 
n*est  pas  autre  chose  qu'un  solénoïde,  à  travers  lequel  on  fait 
passer  le  courant  électrique  ;  Tancre  de  ce  solénoïde  est  formée 
par  une  baguette  de  fer  que  l'opérateur  tient  à  la  main. 
Placé  au  centre  de  l'anneau  en  même  temps  que  l'esquille  de 
métal  qui  se  trouve  dans  l'œil  du  blessé,  les  deux  métaux  se 
trouvent  dans  la  zone  de  la  plus  grande  densité  magnétique  et 
s*attireront  mutuellement.  On  peut  varier  la  grosseur  de  la 
baguette  de  fer,  dont  la  force  magnétique  augmentera  en  raison 
de  son  volume.  La  baguette  a  le  grand  avantage  de  pouvoir 


428  REVUI  GÉNÉRALE 

être  maniée  bien  plus  facilement  que  la  tête  du  blessé  qui  ae 
trouve  acculée  contre  le  noyau  de  fer  des  aimants  de  Haab  ou 
de  Yolkmann.  b.  rbdslob. 


^  5)  Ramsay  fait,  au  cours  d'une  étude  sur  la  thérapeutique 
oculaire,  Tétude  particulière  de  certains  médicaments  nouvel- 
lement introduits  dans  la  pratique  et  notamment  ce  qui  touche 
plus  spécialement  la  réfraction,  les  mydriatiques,  les  analgé- 
siques et  la  sérothérapie.  A  propos  de  certains  composés  de 
Targent — protargol,  argyrol,  coUargol  —  Fauteur  a  constaté 
que  le  protargol  est  celui  de  ces  composés  qui  est  le  plus 
irritant,  et  celui  qui  a  tendance  à  produire.de  l'argyrose; 
pourtant  il  est  le  meilleur  remède  pour  les  inflammations 
chroniques  de  la  conjonctive  et  des  paupières  h  la  dose  de 
lo  à  25  pour  loo,  en  solution  ou  en  pommade.  Le  collargol  a 
été  employé  dans  les  plaies  récentes  du  globe,  associé  à  de  la 
gélatine  à  lo  pour  loo,  ou  à  la  dose  de  5  à  20  pour  100  en 
solution  ou  en  pommade.  Le  collargol  a  en  outre,  la  propriété 
d^éclaircir  certaines  opacités  récentes  de  la  cornée.  L'argyrol 
est  le  moins  irritant  des  nouveaux  composés  argentiques  et 
donne  les  meilleurs  résultats,  lorsque  s'agit  de  conjonctivite 
aiguë  ;  Ramsay  l'emploie  dans  le  catarrhe  lacrymal,  et  le  trouve 
supérieur  à  l'iodoforme  introduit  dans  la  chambre  antérieure. 
Le  chinosol  (1/4000)  est  recommandé  dans  le  traitement  des 
ulcères  infectés  delà  cornée,  de  même  que  letrikresol(i/iooo) 
pour  lavage  du  sac  conjonctival  enflammé.  Quant  à  la  ques- 
tion si  controversée  des  injections  sous-conjonctivales, 
Ramsay  a  remarqué  qu'elles  ont  rendu  quelques  services  dans 
les  afl^ections  du  fond  d'oeil,  la  myopie  grave  et  le  décollement 
de  la  rétine.  Il  emploie  généralement  le  chlorure  de  sodium  à" 
8  pour  100  dans  une  solution  de  i  ou  2  pour  1000  de  bicya- 
nure  de  mercure.  La  cocaïne  en  solution  ne  dépassant  pas 
a  pour  100,  est  le  meilleur  anesthésique  local.  Le  chloroforme 
est  celui  des  anesthésiques  généraux,  qui  donne  le  meilleur 
résultat  pour  les  petites  opérations,  le  chlorure  d'éthyle  pré- 
cédé de  Toxyde  d'azote  est  bien  suffisant.  La  dionine  à  5  pour 
100  est  l'agent  à  employer  lorsqu'on  veut  atténuer  les  douleurs 
profondes,  du  glaucome,  de  Tiritis,  de  la  sclérite,  etc.  Son 
action  est  aidée  par  le  collargol. 


VAAtA  ttO 

'  Ramsay  emploie  les  sangsues  dans  les  irido-cyclites  et  les 
cautérisations  des  paupières  par  le  nitrate  d'argent  dans  les 
blépharites.  stbphbnson. 

6)  Pour  Sântos  Fernandez  la  stovaïne  est  très  inférieure  à  la 
cocaïne  eu  instillations,  mais  lui  est  supérieure  en  injec- 
tions sous-conjonctivales,  à  cause  de  sa  faible  toxicité.  Elle  est 
également  très  utile  en  injections  sous-cutanées  et  Tauteur  a 
pu  opérer  un  ectropion  sénile  en  déterminant  avec  la  stovaïne 
un  degré  d'anesthésie  qui  aurait  exigé  une  dose  triple  de 
cocaïne.  Cependant  dans  deux  cas  dans  lesquels  il  fut  obligé 
d*emplojer  des  doses  élevées,  il  eut  une  élévation  de  tempéra- 
ture et  des  vomissements.  Mais  on  peut  >éviter  ces  inconvé- 
nients en  diluant  fortement  la  solution  comme  le  recommande 

Reclus.  L.  ORARDCtJlIBMT. 

7)  Santos  Fernandez  trouve  Talypine  bien  supérieure  à  la 
cocaïne  pour  Tanesthésie  oculaire  par  instillations.  Les  avan- 
tages de  Talypine  sont  :  moindre  toxicité,  anesthésie  plus 
rapide,  pas  de  mydriase  ni  de  paralysie  de  Taccommodation, 
pas  d'élévation  de  la  tension  intra-oculaire  ;  dans  les  injec-^ 
tiens    sous-conjonctivales   et    sous-cutanées,    il    emploie   la 

stovaïne.  L.   ORAMOCLésiBlfT. 

8)  Uribe  y  Troncoso  décrit  les  nouvelles  écoles  et  rh6pital 
des  enfants.  Il  fait  à  quatre  des  écoles  sur  cinq  le  reproche 
d'avoir  employé  dans  les  classes  Téclairage  bilatéral  au  lieu 
de  placer  de  larges  ouvertures  sur  un  seul  côté  et  de  pré- 
férence au  sud.  L.  GRANDCLKMBNT. 

9)  Uribe  y  Troncoso  demande  Tuniformité  des  conditions 
visuelles  d  admission  dans  toutes  les  Compagnies  de  chemins  de 
fer.  Il  voudrait  aussi  que  l'on  examinât  tous  les  deux  ou  trois 
ans  si  ces  conditions  sont  encore  remplies  par  les  employés. 
Che%  tous  la  perception  des  couleurs  doit  être  parfaite.  Au 
point  de  vue  de  l'acuité  visuelle  proprement  dite,  on  peut  faire 
ceux  classes  : 

I.  Mécaniciens,  chauffeurs^  conducteurs,  gardes*voie,  garde- 


430  REVUE  GÉNÉRALE 

aiguille,  employés  des  équipages  du  train,  etc..  :  V  =:  i  dans 
les  deux  yeux,  séparément  et  sans  verre.  Examen  au  bout 
de  cinq  ans  :  V  =  2/3  d'un  œil  et  1/2  de  l'autre,  au  minimum. 

II.  Chef  de  gare,  de  station,  garde  de  croisement,  porteur, 
télégraphiste,  agents  de  station  et  employés  des  équipages 
dans  les  stations:  V  =  i  d'un  œil  et  1/2  au  moina  de  l'autre 
examinés  séparément  et  sans  verre.  Au  réexamen,  tous  les 
cinq  ans:  V  =  1/2  et  a/S  au  moins. 

L'auteur  termine  en  montrant  la  nécessité  de  confier  ces 
examens  à  des  oculistes.  ».  dubbbuil 

10)  Femme  de  vingt-deux  ans,  mariée  à  un  médecin,  qui 
vint  consulter  pour  une  affection  des  yeux  ;  il  lui  fut  fait  une 
instillation  d'une  goutte  de  cocaïne  à  2  pour  100,  suivie  par 
une  instillation  d'une  goutte  de  bromhydrate  d'homatropine  à 
la  même  dose. 

L'opération  fut  répétée  au  bout  de  quinze  minutes,  la  patiente 
ayant  tenu  ses  yeux  fermés  pendant  un  instant  après  chaque 
instillation.  Deux  instillations  furent  faites  dans  l'œil  droit  et 
trois  dans  Tœil  gauche  ;  il  y  eut  donc  en  tout  cinq  gouttes  de 
solution,  soit  5  milligrammes  d'homatropine  utilisés.  La 
solution  était  préparée  depuis  deux  jours.  En  quittant  le  cabi- 
net de  consultation,  la  patiente  avait  la  face  très  congestion- 
née ;  elle  se  trouva  bientôt  en  proie  h  une  vive  agitation,  avec 
état  nauséeux,  vomissement  de  mucosités  et  présentant  une 
violente  céphalalgie.  L'injection  hypodermique  de  morphine 
(8  milligrammes)  amena  une  certaine  détente.  Pendant  plu- 
sieurs heures,  des  applications  alternativement  froides  et 
chaudes  sur  la  région  cardiaque  furent  faites  pour  combattre 
le  coUapsus,  et  il  fallut  même  avoir  recours  à  la  respiration 
artificielle.  La  malade  demeura  sans  connaissance  pendant 
douze  ou  quinze  heures.  ». 

11)  Menacho  pose  les  règles  suivantes  : 

Quand  on  a  à  pratiquer  une  petite  intervention  (voies  lacry- 
males, corps  étrangers  de  la  cornée,  kyste  conjonctival), 
employer  l'alypine  pour  éviter  la  mydriase. 

Pour  une  opération  sur  le  globe,   quand  on  ne  doit  pas 


VARIA  431 

pénétrer  dans  la  chambre  antérieure  (ptérygion^  strabisme, 
énucléation),  on  peut  employer  indifféremment  l'alypine,  ou 
la  coca  me. 

Pour  une  intervention  qui  nécessite  la  section  de  Tiris, 
employer  la  cocaïne  à  cause  de  son  action  vaso-constrictrice. 

L.    ORANDGLélIBNT. 

12)  L'instrument  présenté  par  Menacho  consiste  en  une 
pince  à  double  fixation  (modèle  Monoyer)  avec  une  pièce  en 
forme  de  croissant  qui  peut  s'appliquer  sur  la  cornée. 

L.  ORANDCLéMBMT. 

i3)  Castresana  expose  les  avantages  de  l'alypine.  Pas  d'al- 
tération de  Tépithélium  cornéen,  pas  de  mydriase,  pas  de 
paralysie  de  Taccommodation,  moins  toxique  que  la  cocaïne 
qu'elle  peut  remplacer  en  chirurgie  oculaire. 

L.    GRANDCLéUBNT. 

21)  L'article  de  Sarker  fut  publié  dans  la  Medicine  en  jan- 
vier 1906.  L'auteur  conseille  défaire  d'autres  essais  de  cette 
méthode  qui  est  un  adjuvant  à  Tanesthésie  par  le  chloroforme 
et  Téther  quoiqu'on  ait  eu  à  déplorer  six  morts  sur  trois 
mille  anesthésies.  Sarker  conseille  l'emploi  de  la  scopolamine 
quand  la  cocaïne  est  insuffisante.  Il  l'employa  dans  des  cas  de 
glaucome  aigu,  chez  des  malades  nerveux  et  excitables  atteints 
de  cataracte  et  pour  des  kératectomies  unies  à  des  greffes  de 
Schoeller-Kuhnt  et  des  énucléation^.  coburn. 

22)  Stevenson  a  fait  construire  une  pince,  modification  de 
celle  de  Knigen-Krukow.  L'instrument  qui  se  tient  comme 
une  plume  à  écrire,  détermine  une  petite  ouverture  de  la  cap- 
sule. Il  peut  couper  les  membranes  lorsque  celles-ci  sont 
épaisses.  goburn. 

23)  Wolffberg  recommande  l'application  delà  lenicet- vase- 
line pure  dans  les  cas  de  brûlure  des  paupières,  de  blépharite 
ulcéreuse,  comme  médicament  protecteur  dans  le  pansement 
complet  de  Wolffberg,  dans  les  graves  cas  de  conjonctivite 


iSi  REVUE  GtoiRALE 

foUiculkire,  bl6nnorrhagique^  en  outré  comme  véhicule  pour 
les  pommadés  contenant  des  alcaloïdes.  o.  bimor. 

^4)  Li6  résumé  des  expériences  expérimentales  et  cliniques 
de  Landolt  sur  les  avantages  de  Talypine  en  comparaison  de 
la  cocaïne,  est  le  suivant  :  Talypine  est  un  moyen,  anesthé- 
sique,  qui  a,  à  dose  égale  un  moindre  effet  et  qui  produit  une 
hypérémie  légère  contrairement  à  Tahémie  de  la  cocaïne,  elle 
provocpie  la  même  destruction  de  Tépithélium  de  la  cornée. 
L'alypine  a  Tavantage  de  ne  pas  agrandrir  la  pupille  et  de  ne 
pas  augmenter  la  tension  du  globe  oculaire.  Elle  est  donc 
préférable  pour  le  glaucome  et  pour  les  corps  étrangers,  quand 
les  ouvriers  ne  veulent  pas  interrompre  leur  travail. 


25)  Haas  recommande  la  sonde  armée  avec  du  nitrate 
d'argent,  décrite  par  Aurin  (cf.  Rev.  génér.  d'opht.,  igoS, 
p.  gS)  pour  la  blépharite  ulcéreuse  et  angulaire,  la  kératite 
vésiculaire,  l'ulcère  infiltré  et  serpigineux,  le  ptérygion,  la 
fistule  du  sac  lacrymal  et  après  avoir  fait  l'excision  du  sac 
lacrymal.  La  sonde  est  supérieure  au  crayon  de  nitfate  parce 
qu'elle  ne  cautérise  pas  le  tissu  normal  voisin.  Pour  rendre 
plus  commode  l'usage  de  la  sonde  Haas  a  composé  une  trousse 
contenant  plusieurs  sondes  d'une  épaisseur  et  d'une  forme 
différentes  (fabriquée  par  le  Medicin  Waarenhaus  à  Berlin.) 

o.  smoN. 

26) .  Avec  les  deux  appareils  nouveaux  de  Hoppe  les  valeurs 
obtenues  pour  l'acuité  visuelle  sont  supérieures  aux  résultats 
avec  les  autres  méthodes,  principalement  pendant  le  crépus- 
cule, o.  smoif. 


Le  Gérant  ;  P.  Massom. 


Lyon.  ^  Imp.  A.  Rit  •{  O*,  4t  rue  QwUÏ.  —  40690 


N*10  31  OCTOBRE  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Travail  de  la  Clinique  ophtalmologique  de  V  Université 
de  Lyon. 

De  l'ablation  des  Tumeurs  du  nerf  optique 
avec  oonserration  de  l'œil. 

Par  le  D'   Laden   GRANDCLÉMENT 

Ex-Interne  des  Hôpitaux  de  Ljon. 


Depuis  longtemps,  les  opérateurs  ont  tenté  d'aborder  la 
région  rétrobulbaire  en  conservant  ToBil,  mais  les  tentatives 
restèrent  pendant  longtemps  peu  nombreuses,  et  du  reste  peu 
encourageantes.  De  Graefe  disait  encore  en  1864  qu'il  était 
impossible  de  conserver  l'œil  quand  la  tumeur  siège  dansTen- 
tonnoir  musculaire.  C'était  condamner  les  tentatives  faites 
contre  les  tumeurs  du  nerf  optique. 

En  ce  qui  concerne  plus  particulièrement  celles-ci,  on  fait 
habituellement  remonter  les  premiers  essais,  couronnés  de 
succès,  à  Scarpaet  à  Critchett;  mais  dans  ces  deux  cas,  il  s'a- 
gissait de  tumeurs  de  Torbite  n'ayant  aucun  rapport  avec  le 
nerf. 

Il  faut  arriver  en  1874  pour  trouver  le  premier  cas  vrai- 
ment incontestable  présenté  par  Knapp  à  la  Société  d'ophtal-- 
mologie  d^Heidelberg. 

Le  procédé  auquel  il  eut  recours  fut  employé  après  lui  par 
de  nombreux  chirurgiens  avec  des  résultats  variables,  jusqu'à 
ce  que  Krônlein  préconisa  la  résection  temporaire  de  la  paroi 
orbitaire  externe.  Au  moyen  de  ce  nouveau  procédé  appliqué 
pour  la  première  fois  par  Braunschweig  à  l'extirpation  d'un 
néoplasme  du  nerf  optique  (tSgS)  les  tentatives  deviennent 
plus  nombreuses  et  les  résultats  meilleurs. 

26 


434  MÉMOIRES  OWGÏIfAUX.  —  L.  GRANDCLÉMEIfT 

Enfin,  à  la  dernière  réunion  de  la  Société  française  d'oph- 
talmologie, M.  le  professeur  RoUet  rapportait  quelques  obser- 
vations de  tumeurs  de  Torbite  extirpées  par  rorbitotomie 
simple  ;  parmi  elles  se  trouvait  un  cas  de  tumeur  du  nerf 
optique. 

C'est  de  ce  dernier  dont  nous  voulons  nous  occuper  ;  car, 
ayant  eu  l'occasion  de  revoir  le  malade  onze  mois  après  Topé- 
ration,  il  nous  a  paru  intéressant  de  comparer  les  résultats 
obtenus  au  moyen  des  différents  procédés. 

Nous  avons  pu  réunir  63  cas  publiés  d'extirpation  de  néo- 
plasme du  nerf  optique  avec  conservation  de  l'œil;  nous  rap- 
portons ailleurs  ces  observations  en  détail^. 

L'ablation  avec  conservation  du  globe  oculaire  n'est  pas 
applicable  à  toutes  les  tumeurs  de  l'orbite.  Si  elle  est  parfai- 
tement justifiée  lorsqu'on  se  trouve  en  présence  d'une  tumeur 
bénigne,  elle  doit  êtrecomplètementrejetéedèsqu'il  s'agitd'une 
tumeur  maligne.  L'exentération  sous-périostée  de  la  cavité  a 
seule  quelques  chances  de  mettre  à  l'abri  d'une  récidive. 

Les  tumeurs  du  nerf  optique  semblent  faire  exception  à  cette 
règle  ;  car,  si  l'on  est  en  droit  de  les  considérer  comme  mali- 
gnes de  par  leur  nature  histologique  et  surtout  leur  évolution 
constante  vers  la  cavité  intra-cranienne,  elles  présentent  d'au- 
tre part  un  certain  nombre  de  caractères  anatomiques,  que 
nous  allons  résumer,  qui  les  rendent  justiciables  du  traitement 
conservateur. 

Ces  tumeurs  sont  tout  d'abord  toujours  encapsulées.  Elles  se 
développent  en  dedans  de  la  gaine  durale  qui  reste  saine  et 
protège  les  tissus  de  l'orbite  contre  l'envahissement  néopla- 
sique.  L'œil  est  en  outre  toujours  intact  et  il  semble  que  la 
lame  criblée  qui  se  laisse  si  facilement  forcer  de  dedans  en 
dehors  par  les  tumeurs  intra-oculaires  oppose  une  '  résistance 
spéciale  aux  néoplasmes  venant  du  nerf.  Enfin,  jamais  d'en- 
gorgement  ganglionnaire  ni  de  métastase  et  évolution  extrê- 
mement lente  qui  permet  d'espérer  même  plusieurs  années 
après  le  début  un  résultat  définitif. 

Le  seul  fait  qui  assombrisse  le  diagnostic  de  ces  néoplasmes, 
et  doive  faire  craindre  une  terminaison  fatale  en  cas  d'abla- 

*  L.  Grandclénient,  Th,  de  Lyon,  juillet  1907* 


IfÉMOItVES  ORIGINAUX.  —  L.  GRANDCLÉMENT  435 

tion  incomplète,  est  leur  marche  constante  vers  la  cavité  intra- 
crânienne,  qu'elles  envahissent  en  suivant  les  gaines  du  nerf. 
Mais  dès  que  la  tumeur  a  dépassé  le  trou  optique,  ce  n'est 
pas  Texentération  qui  permettra  d'en  poursuivre  les  prolonge- 
ments au  niveau  de  la  base  du  crâne. 

Malgré  ces  faits,  quelques  auteurs  prétendent  encore  que 
l'énucléation  permet  seule  une  extirpation  complète.  Or,  nous 
avons  pu  réunir  107  cas  d'opération  radicale  et  63  d'opération 
conservatrice  ;  c'est  un  nombre  suffisant  pour  établir  ime  com- 
paraison. 

Parmi  les  premiers,  il  existe  27  cas  de  mort  ou  de  récidive 
soit  25,2  pour  100.  Parmi  les  cas  mortels,  11  sont  dus  à  des 
accidents  infectieux,  ce  qui  réduit  à  16  le  chiffre  des  récidives 
(i4, 8  pour  100). 

Parmi  les  63  cas  d'opération  conservatrice  nous  trouvons 
8  morts  ou  récidives  (12,7  pour  100)  parmi  lesquels  2  infec- 
tions, ce  qui  laisse  6  récidives,  soit  9,5  pour  100.  Il  existe 
d'autre  part,  des  survies  de  quatorze  ans  (Griming),  six  ans 
(Braunschweig)  et  plusieurs  de  trois  et  quatre  ans. 

Quelle  que  soit  donc  la  valeur  très  relative  que  Ton  doive 
attribue^  à  toute  statistique,  nous  pouvons  conclure  de  ces 
chiffres  que  les  présomptions  que  gardent  encore  certains  chi- 
rurgiens contre  la  méthode  conservatrice  sont  mal  fondées, 
et  que  l'on  peut  obtenir  avec  elle  des  résultats  définitifs  aussi 
parfaits  qu'après  l'ablation  de  l'œil. 

Nous  allons  maintenant  comparer  entre  elles  les  diverses 
méthodes  opératoires.  Trois  procédés  opératoires  ont  été  appli- 
qués à  l'extirpation  des  tumeurs  du  nerf  optique  avec  conser- 
vation tle  l'œil  :  1®  L'opération  transconjonctivale  de  Knapp; 
2®  l'opération  de  Krônlein  ;  3®  l'orbitotomie  simple. 

Nous  les  étudierons  dans  cet  ordre  et  nous  verrons  quels 
sont  ceux  qui  méritent  d'être  retenus. 

I.  Opération  de  Knapp.  —  Nous  ne  voulons  pas  entrer 
dans  le  détail  de  ce  procédé  que  l'on  trouvera  décrit  par  La- 
grange,  avec  les  modifications  qu'il  lui  a  fait  subir,  dans  son 
Traité  des  Tumeurs  de  VOrbite.  Nous  rappellerons  seulement 
qu'il  consiste  à  aborder  la  région  rétrobulbaire  en  incisant  le 
cul -de-sac  conjonctival  après  avoir  agrandi  l'ouverture  palpé- 


436  MÉMOIRES  ORIGIHÂUX.  —  L.  GRANDGLÉMENT 

brale  en  sectionnant  la  commissure.  Ce  procédé  nécessite  la 
section  d'un  et  souvent  de  plusieurs  muscles  droits  :  c'est  là  son 
grand  défaut.  Nous  avons  pu  trouver  27  cas  opérés  suivant  ce 
procédé.  Des  tentatives  plus  nombreuses  ont  été  faites,  mais 
on  fut  alors  amené  à  énucléer  Tœil  au  cours  même  de  l'opéra- 
tion, soit  pour  se  donner  plus  de  jour,  soit  dans  la  crainte  des 
récidives.  Si  nous  éliminons  2  cas  dans  lesquels  il  y  eut  mort 
par  infection  et  3  autres  où  Ton  fut  obligé  d*énucléer  quelques 
jours  après  l'opération,  à  cause  des  phénomènes  doulou- 
reux (Alt,  Braunschweig,  Vacher),  il  nous  reste  à  étudier  22  cas 
dans  lesquels  Tœil  a  été  conservé  et  le  malade  suivi  im  temps 
suffisant  pour  apprécier  le  résultat. 

Il  y  eut  quatre  récidives  entre  six  mois  et  un  an  après  Topé- 
ration,  et  les  malades  succombèrent  avec  des  phénomènes  de 
tumeur  intracranienne. 

Dans  les  jours  qui  suivent  immédiatement  l'intervention, 
l*œil  est  complètement  immobile  dans  la  majorité  des  cas.  Le 
ptosis  est  noté  dans  8  cas,  mais  il  s'améliore  généralement 
plus  tard. 

Une  complication  beaucoup  plus  grave  et  qui  apparaît  chez 
presque  tous  les  malades,  malgré  les  précautions  prises  de 
protéger  l'œil  par  la  blépharorraphie,  "est  celle  qui  résulte  des 
lésions  cornéennes.  Dans  5  cas  seulement,  la  cornée  est  restée 
normale  et  transparente.  Dans  tous  les  autres,  il  y  eut  des  dé- 
sordres d'intensité  variable.  Parfois,  c'est  un  simple  trouble 
parenchymateux  qui  rétrocède  en  partie,  mais  dix  fois,  il  y  eut 
une  ulcération  qui,  dans  5  cas,  fut  suivie  de  perforation 
et  de  disparition  presque  complète  de  l'œil.  La  tension  est 
toujours  très  diminuée  dans  les  jours  qui  suivent,  et  ce  phéno- 
mène ne  fait  que  s'accentuer  dans  la  suite. 

Si  nous  considérons  maintenant  les  résultats  éloignés,  nous 
voyons  que  le  ptosis  s'améliore  généralement  d'une  façon 
sensible.  Les  paralysies  oculaires  n'ont  malheureusement  pas 
un  sort  aussi  heureux,  et  il  est  mentionné  dans  presque  toutes 
les  observations,  qu'au  bout  de  plusieurs  mois  l'œil  est  im- 
mobile ou  n*a  que  de  très  faibles  mouvements.  Ce  sont  les 
mouvements  de  latéralité  qui  sont  les  plus  compromis. 

Ces  paralysies  seraient  encore  un  des  moindres  inconvé- 
nients de  ce  procédé  ;  mais  il  est  très  rare  de  voir  l'opération 


MÉMOIRES  ORIGII^AUX   --  L.  GAANDGLÉMfiNT  437 

de  Knapp  suivie  d'une  conservation  parfaite  du  globe  lui- 
même.  Même  en  Tabsence  des  complications  cornéennes  dont 
nous  avons  parlé  plus  haut,  Tœil  conserve  très  rarement  sou 
volume  normal.  Il  diminue  progressivement,  s'enfonce  de  plus 
en  plus  dans  l'orbite  et  finit,  dans  les  cas  les  plus  mauvais, 
par  disparaître  complètement.  Sur  les  22  cas  dans  lesquels  le 
malade  a  été  suivi  un  certain  temps,  Tœil  n'a  conservé  son 
volume  normal  que  dans  1 1  cas,  et  encore  plusieurs  d'entre 
eux  furent  perdus  de  vue  au  bout  de  quelques  semaines. 

Il  est  à  remarquer  que  les  cas  qui  furent  suivis  du  meilleur 
résidtat,  sont  ceux  dans  lesquels  on  put  se  contenter  d'une 
petite  ouverture  conjonctivale  et  de  la  section  d'un  seul  mus- 
cle droit. 

Les  complications  oculaires  que  l'on  observe  après  l'emploi 
de  ce  procédé  (lésions  cornéennes  et  atrophie  de  l'œil),  doivent 
surtout  être  mises  sur  le  compte  de  troubles  trophiques  dus  à 
la  suppression  de  la  presque  totalité  des  voies  de  nutrition  de 
Toeil.  Car  si  les  vaisseaux  ciliaires  postérieurs  sont  sectionnés 
dans  tous  les  procédés,  l'opération  de  Knapp  entraine  la.  sec- 
tion de  la  majorité  des  vaisseaux  ciliaires  antérieurs  prove- 
nant des  artères  musculaires  et  qui  auraient  pu  remplacer  les 
premiers . 

Les  résultats  de  l'opération  de  Knapp,  sont  en  somme  à  tous 
les  points  de  vue  peu  satisfaisants,  et  nous  allons  voir  que  les 
procédés  qui  respectent  le  cul-de-sac  conjonctival  sont  infini- 
ment préférables. 

II.  Opération  de  Krônlein.  —  Nous  ne  voulons  pas  rappe- 
ler ici  la  technique  de  l'opération  imaginée  par  Krônlein  en 
1886,  ni  les  services  qu'elle  a  déjà  rendus  dans  la  chirurgie  de 
l'orbite,  nous  renvoyons  pour  cela  aux  travaux  de  Chaillous*, 
Lagrange^,  Domela-Nieuwenhuis*,  Helbron*.  Nous  considé- 
rons seulement  les  résultats  que  l'on  est  en  droit  d'en  attendre 
pour  les  tumeiu*s  qui  nous  occupent. 

Nous  avons  pu  réunir  35  observations  publiées  avec  détails, 

i  Ghaillous,  Th.  de  Paris,  1900. 

s  Lagrange,  Bull,  et  Mém.  de  la  Soc,  fr»  d*Opht,t  1903.-»  Traité  des  tumevrs 
de  Vœil  et  de  V orbite j  1904. 
8  Domela-NieuwenhuiSi  Beitrâge  z.  KrônleirCschen  Opération^  Berlin  igoS. 
4  Helbron,  Zur  Krônlein' schen  Opération^  Berlin.  i^oS. 


438  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  *-  L.  GRANDCLËHENT 

plus  3  cas  rapportés  dans  le  cours  de  la  discussion  qui  a  suivi 
la  présentation  du  cinquième  malade  de  Golowine  à  la  Société 
de  médecine  de  Moscou,  mais  sur  lesquels  nous  avons  trop 
peu  de  renseignements  pour  en  faire  cas. 

Nous  ne  trouvons  qu'un  cas  dé  mort  vingt-sept  jours  après 
Topération  (Braunschweig)  par  envahissement  intracranien; 
mais  il  existait  avant  Topération  des  signes  non  douteux  de 
tumeur  cérébrale.  Un  seul  cas  de  récidive  (Helbron)  s'est  pro- 
duit dans  Torbite  quatre  ans  après  l'opération .  Enfin  l'opé- 
ration est  de  date  encore  trop  récente,  étant  donné  sur- 
tout la  rareté  de  ces  néoplasmes,  pour  que  Ton  puisse  trouver 
des  survies  considérables.  Les  plus  longues  sont  de  cinq 
ans  (Braunschweig),  quatre  ans  (2  cas  de  Golowine)  et  deux 
ans  et  demi  (Franke). 

Comme  nous  l'avons  fait  pour  l'opération  de  Knapp,  nous 
étudierons  ici  les  résultats  immédiats  et  les  résultats 
éloignés. 

Les  suites  opératoires  immédiates  sont  en  général  bien  meil- 
leures que  pour  l'opération  de  Knapp.  Il  n^est  fait  mention  que 
trois  fois  d'une  hémorragie  rétrobulbaire  qui  n'eut  en  aucun 
cas  de  suites  graves  (EUinger,  Chevallereau  et  Chaillous, 
Scheffels). 

Les  lésions  cornéennes  sont  moins  fréquentes  et  surtout 
beaucoup  moins  graves.  Les  quelques  ulcères  que  l'on  ti^ouve 
signalés,  se  cicatrisent  rapidement  et  semblent  surtout  dus  au 
contact  des  fils  de  la  blépharorraphie  avec  la  cornée.  Chez 
trois  malades  seulement,  il  y  eut  des  troubles  graves  (ulcè- 
res étendus  avec  hypopyon)  (Golowine,  Ruschaupt,  Schef- 
fels). Le  malade  de  Ruschaupt  dut  être  énucléé. 

L'étude  des  résultats  éloignés  porte  sur  33  cas  en  défal- 
quant le  cas  de  mort  et  l'œil  énucléé;  mais  nous  ferons 
remarquer  que  six  de  ces  malades  furent  perdus  de  vue  rapi- 
dement. 

Le  globe  oculaire  se  conserve  généralement  bien,  et  dans 
aucune  observation  nous  ne  trouvons  signalée  la  diminution 
de  tension  et  de  volume. 

Il  n'en  est  plus  de  même  de  sa  mobilité  :  le  ptosis  est  noté 
dix-huit  fois  à  des  degrés  divers.  Il  est  encore  complet  plu- 
sieurs mois  après  l'opération  dans  six  cas.   Dans  tous  les 


MÉMOIRES  OAIGIIIAUX.  ^  L.  GRANDCLÉMfiNT  439 

autres,  il  s'améliore  plfogressivement  pour  disparaître  même 
complètement  dans  quelques-uns. 

L'état  de  la  mobilité  du  globe  est  noté  dans  28  observa- 
tions. Dans  10  cas  Tœil  est  encore  complètement  immobile 
plusieurs  mois  après  l'opération.  Dans  les  1 3  autres  cas,  il 
n  y  a  abolition  ou  limitation  des  mouvements  que  dans  une 
ou  plusieurs  directions. 

Enfin  nous  signalerons  3  cas  d'ablation  avec  conservation 
de  la  vision  (Lankton,  Pockley,  Helbron).  Dans  le  cas  de 
Lankton,il  ne  s'agissait  que  d'une  ectasie  kystique  des  gaines 
qui  nécessita  seulement  une  ponction.  Le  nerf  optique  s'atro- 
phia dans  la  suite. 

III.  Orbitotomie,  —  Les  incisions  simples  de  Torbite  pour 
aborder  les  tumeurs  situées  sinon  derrière  Tœil,  tout  au  moins 
à  côté  de  lui  sont  déjà  anciennes  ;  mais  c'est  surtout  pour  les 
ostéomes  que  ces  procédés  sont  utilisés.  Plus  récemment  la 
voie  orbitaire  a  été  suivie  par  les  rhinologistes  pour  aller  à  la 
recherche  des  suppurations  des  cavités  sinusiennes  de  la  face 
et  principalement  des  cellules  ethmoïdales  postérieures  et  du 
sinus  sphénoîdal  (Laurens,  Chipault,  Guisez).  Elle  n'avait 
jamais  servi  à  l'extirpation  des  tumeurs  situées  en  arrière  de 
Tœil  dans  l'entonnoir  musculaire. 

Voici  l'observation  résumée  de  notre  cas,  recueillie  à  la  cli- 
nique de  M.  le  professeur  RoUet*. 

L.  B.,  vingt  ans,  manœuvre,  entre  àla  clinique  le  24  juillet  1906. 
Exophtalmie  droite  datant  d'un  mois  ;  ni  céphalées,  ni  vomisse- 
ments. Œil  immobile.  V.  =  0.  Papillite.  Rien  aux  sinus.  Rien  à  la 
palpa  tion. 

3i  juillet.  — M.  Rollet  fait  une  large  incision  curviligne  interne. 
Le  doigt  introduit  profondément  sent  une  tumeur  englobant  le 
nerf  optique  :  elle  est  isolée  et  extirpée. 

Dix  jours  plus  tard  la  plaie  est  cicatrisée;  Texophtalmie  a  dispa- 
ru. Le  i^'  septembre  1906  le  malade  part^  l'œil  est  mobile  dans 
tous  les  sens. 

Juin  1907.  —  Le  malade  est  revu.  L'œil  est  absolument  normal, 
ni  enophtalmie,  ni  exophtalmie.  Mouvements  parfaits  dans  toutes 

1  Voyez  in-exteriÈO  dans  notre  thèse,  observation  LXL 


440  MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  L.  GRÂNDCLËMBNT 

les  directions  comme  le  montrent  les  cinq  photographies  prises  à  ce 
moment.  La  cicatrice  est  invisible  pour  toute  personne  non  pré- 
venue^ elle  n'est  pas  adhérente. 

La  tumeur  dont  nous  donnons  une  photographie  grosseur  natu- 
relle avait  i4  millimètres  d'épaisseur  et  27  millimètres  de  long. 
C'était  un  sarcome  à  cellules  fusiformes. 


Comme  on  peut  en  juger  par  les  cinq  photographies  du 
malade  prises  ojize  mois  après  ropération,le  résultat  fut  par- 
fait; L'œil  a  conservé  son  volume  et  sa  forme  et  les  mouve- 
ments s'exécutent  également  dans  toutes  les  directions.  Il 
existe  seulement  un  peu  de  larmoiement  dû  probablement  à 
ce  fait,  que  l'incision  ayant  été  faite  sur  le  bord  interne  de 
l'orbite  a  sectionné  les  voies  lacrymales  malgré  les  précau- 
tions qui  avaient  été  prises  de  récliver  en  dehors  le  sac  lacry- 
mal. 

Prenant  ce  cas  comme  type,  voici  la  technique  générale  que 
nous  conseillons;  elle  s'applique  à  toutes  les  tumeurs  de 
l'orbite,  le  siège  de  l'incision  seul  variera  suivant  les  cas. 

Premier  temps  :  Incision  cutanée.  —  Faite  exactement  au 
niveau  du  rebord  osseux  de  l'orbite  en  sectionnant  d'un  seul 
coup  si  possible  la  peau  et  le  périoste  jusqu'à  l'os.  On  ne 
devra  pas  hésiter  à  donner  à  cette  incision  une  certaine  lon- 
gueur, c'est-à-dire  le  tiers  environ  du  pourtour  osseux  de 
l'orbite.  Ce  ne  sera  que  dans  les  cas  de  diagnostic  de  siège 
incertain  que  l'on  se  bornera  tout  d'abord  à  une  simple  inci- 
sion exploratrice  qui  pourra,  suivant  le  cas,  être  agrandie  ou 
au  contraire  refermée,  et  remplacée  par  une  incision  plus  éten- 
due au  point  où  la  tumeur  aura  paru  être  plus  facilement 
accessible.  Dans  aucun  cas  on  devra  ouvrir  le  cul-de-sac 
conjonctival  ni  se  donner  du  jour  par  une  incision  transver- 
sale, la  section  de  la  commissure  par  exemple. 

Deuxième  temps  :  Décollement  du  périoste.  —  Se  fera  à  la 
rugine  sur  toute  Fétendue  de  la  paroi  orbitaire  qui  correspond 
à  l'incision  cutanée.  Ce  temps  est  important.  On  doit  péné- 
trer jusqu'au  fond  de  l'orbite  en  laissant  les  parties  molles  de 
la  cavité  protégées  par  le  périoste  décollé. 

Troisième  temps  :  Ouverture  de  Vorbite.  —  En  réalité  l'or- 
bite est  ouverte,  mais  nous  voulons  parler  ici  de  la  capsule 


Tumeur  extirpée  à  ce  malade  (grosseur  naturelle). 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  -  L.  GRANDCLÉMENT  441 

fibreuse  que  forme  le  périoste  aux  parties  molles  de  la  cavité. 
Cette  enveloppe  fibreuse  sera  ouverte  de  préférence  au  moyen 
d'un  instrument  mousse  et  parallèlement  aux  muscles  droits 
entre  deux  d*entre  eux  pour  éviter  de  les  blesser.  Le  doigt 
introduit  alors  à  l'intérieur  de  Tentonnoir  musculaire  pourra 
facilement  l'explorer.  La  tumeur  sera  libérée  en  se  servant  le 
moins  possible  d'instruments  tranchants  pour  éviter  l'hémor- 
ragie. 

Pendant  les  deux  derniers  temps,  l'œil  est  récliné  par  un 
aide  contre  la  paroi  orbitaire  opposée  soit  à  l'aide  d'un  écar- . 
leur,  soit  mieux  au  moyen  d'une  cuillère  à  café  comme  le 
conseille  M.  RoUet. 

En  outre  de  ce  cas,  M.  le  professeur  RoUet  a  appliqué  ce 
procédé  chez  trois  autres  malades  avec  des  résultats  aussi 
satisfaisants.  Il  ne  s'agissait,  il  est  vrai,  que  de  tumeurs 
bénignes  ou  situées  en  dehors  de  l'entonnoir  musculaire 
contre  la  paroi  osseuse.  L'observation  que  nous  rapportons 
montre  qu'il  est  possible  d'atteindre  par  ce  procédé  la  région 
la  plus  profonde  et  la  plus  inaccessible  de  la  cavité  orbitaire 
et  d'en  extraire  une  tumeur  d'un  volume  moyen. 

Nous  n'irons  pas  jusqu'à  prétendre  que  cette  méthode 
pourra  dans  tous  les  cas  remplacer  l'opération  de  Krônlein, 
qui  devra  évidemment  être  appliquée  aux  tumeurs  volumi- 
neuses et  très  adhérentes.  Mais  nous  croyons  que  l'orbito- 
tomie  devra  être  toujours  le  premier  temps  de  l'opération,  et 
que  ce  n'est  que  secondairement,  après  s'être  rendu  compte 
du  volume  et  de  la  situation  de  la  tumeur  que  l'on  pratiquera, 
s'il  y  a  lieu,  la  résection  de  la  paroi  orbitaire  externe. 

Nous  reproduisons  ici,  hors  texte,  un  dessin  du  fond  d'oeil 
de  notre  malade  fait  un  mois  après  l'opération.  Il  est  fortement 
décoloré,  mais  déjà  moins  cependant  que  quelques  jours  après 
l'intervention.  Les  vaisseaux  bien  que  très  amincis  con- . 
tiennent  cependant  du  sang  et  il  existe  autour  de  la  papille 
quelques  points  de  dégénérescence.  Lorsque  nous  revoyons 
le  malade  onze  mois  plus  tard  l'aspect  du  fond  de  Tœil  est 
redevenu  à  peu  près  normal.  Il  existe  seulement  une  petite 
plaque  pigmentée  en  dedans. 


442  REVUE  GÉlfÉRALE 


REVUE    GÉNÉRALE 


(1) 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Wolfpum.  —  Le  développement  et  la  structure  normale  du  corps  viité 
(Zur  Entwicklungp  und  normalen  Struktur  des  Glaskœrpers)  (Areh,  f, 
Ophth,,LXy^  aao-267,  1907}. 

a)  Elsohnig  et  Lauber.  —  Les  cellules  de  l'iris  dites  à  massue  (Ueber  die 
sogennanten  Klumpenzellen  der  Iris)  (Arch.  f.  Ophth.^  LXV,  428-440,  1907). 

3)  Carlinl  (V.).  ~  Le  tissu  élastique  en  rapport  avec  les  glandes  de  Moll 
tll  tessuto  elastico  in  rapporto  con  le  glandole  di  Moll)  (Annali  di  OtUlmO' 
logia^  Vol.  XXXVI,  Fasc.  3-4,  pp.  23 1  et  234,  avec  une  planche,  1907). 

i)  Voici  les  conclusions  du  travail  de  Wolfram.  Le  corps 
vitré  a  une  origine  purement  ectodermique  et  il  provient  de 
la  rétine. 

Au  début,  il  y  a  des  fibres  radiaires  qui  émanent  des  fibres 
de  Millier  de  la  rétine,  puis  il  se  produit  des  anastomoses 
transversales  qui  se  développent  avec  la  partie  ciliaire  de  la 
rétine. 

Le  mésoderme  n^a  dans  le  développement  du  corps  vitré  que 
des  fonctions  nutritives  en  lui  fournissant  des  vaisseaux.  Il 
n'existe  pas  de  membrane  hyaloïde,  c'est  la  membrane  limi- 
tante interne  de  la  rétine  qui  sépare  la  rétine  du  corps  vitré. 

Le  canal  hyaloïdien  n'est  pas  une  formation  constante  dans 
Tœil  adulte  ;  lorsqu'on  le  trouve,  c'est  qu'il  y  a  en  même  temps 
persistance  de  Tartère  hyaloïdienne.  l.  dor. 

a)  Elschnig  et  Lauber  pensent  que  les  cellules  de  l'iris  dites 
à  massue  sont  de  même  nature  que  les  cellules  pigmentées  du 
feuillet  rétinien  de  Firis  et  n'ont  aucune  parenté  avec  les 
cellules  du  stroma  irien,  bien  qu'elles  soient  enclavées  dans 
le  stroma.  l.  dor. 

3)  Carlini  a  constaté  que  le  tissu  conjonctif  entourant  les 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


PUTSIOLOGIE  443 

glandes  sudoripares  modifiées  du  bord  palpébral,  ou  glandes 
de  MoU,  est  très  riche  en  éléments  élastiques,  qui  forment  un 
feutrage  épais  au-dessous  de  la  membrane  propre  des  utricu- 
les.  Il  n'est  pas  possible  d'affirmer  que  ce  tissu  élastique  ait 
une  action  sur  l'origine  et  le  dispositif  des  dilatations  du  tube 
sécréteur  des  glandes  en  question.  a.  a. 


PHYSIOLOGIE 


i)  Ovlo(G.)*  —  Observations  sur  la  tache  aveugle  de  Mariette  (Osservazioni 
sulla  regione  cieca  di  Mariette)  (Annàli  di  OtUlmologia,  vol.  XXXVI, 
pp.  3  A  ii5,  1907). 

a)  Bos«alino  (D.)«  —  Encore  un  mot  sur  la  visibilité  des  rayons  X  (Ancora 
una  parola  sulla  visibilita  dei  raggi  X)  (Annali  di  Ottalmologia^  vol.  XXXVI, 
fasc.  5,  pp.  364-366,  1907). 

3)  WolfFlin  (G.).  —  ^influence  des  movens  artificiels  sur  Inadaptation  A 
Tobscurité  (Ueber  die  Beeinflussung  der  Dunkeladaptation  durch  kunst- 
Uche  Mittel)  (Arch.  f.  Ophih.,  LXV,  3o2-3ao,  1907). 

4)  Lohmann.  —  Recherches  sur  Tadaptation  et  sa  signification  dans  les 
affections  du  fond  de  l'œil  (Untersuchunçen  uber  Adaptation  und  ihre 
Bedeutung  fur  Ërkrankungen  des  Augenhintergrundes)  (Arch.  f,  Ophih,, 
LXV.  365-417, 1907). 

5)  Boraohke  (A.).  —  La  signification  du  trou  du  miroir  et  la  rotation  de 
Tombre  skiascopique  (Ein  experimenteller  Beweis  der  Bedeutung  des  Spie- 
gelloches  fiir  die  skiaskopische  Schattendrehung)  {Arch,  f.  Ophth.,  196-200, 
1907). 

6)  Nepveu.  —  Sur  les  réactions  à  la  lumière  du  tissu  de  Tiris  (Acad^  des 
ScienceSy  ai  mai  '907). 

i)  La  monographie,  absolument  remarquable,  de  Ovio^  dé- 
bute par  une  étude  historique  de  la  question  se  rapportant  à  une 
centaine  de  travaux,  depuis  Mariotte  (1669)  jusqu'à  nos  jours. 
Cet  historique  met  au  point  la  question  et  prépare  le  terrain  à 
Tétude  critique,  que  Tauteur  fait  suivre,  sur  les  méthodes 
d^examen,  sur  les  mensurations  et  calculs  permettant  de  définir 
la  forme,  les  dimensions,  la  situation  de  la  tache  aveugle,  sa 
fonction  sensorielle,  les  phénomènes  qui  s'y  rapportent  dans 
le  champ  visuel.  Suivent  les  expériences  personnelles  de 
Tauteur,  portant  surtout  sur  la  tache  aveugle  considérée  par 
rapport  à  l'irradiation  et  à  l'accommodation,  et  sur  la  perception 
de  lumière,  de  couleur,  celle  des  formes  et  des  dimensions, 
en  ce  qui  concerne  la  région  de  Mariotte.  Voici  quelques 
conclusions  : 


444  REVUE  GÉNÉRALE 

Dans  les  phénomènes  visuels  qui  se  rapportent  à  la  tache 
de  Mariotte,  Tirradiation  exerce  une  grande  action.  L'accom- 
modation n'a  pas  grande  influence  sur  les  dimensions  et  la 
situation  de  la  tache  aveugle  :  pendant  l'effort  accommodatif  le 
punctum  cœcum  semble  s'abaisser  légèrement,  ce  qui  pourrait 
tenir  à  l'abaissement  du  cristallin  constaté  ces  temps  derniers 
comme  phénomène  constant  de  la  tension  accommodative.Au 
bord  de  la  tache  aveugle  existe  une  zone  appréciable  de  cécité 
relative  pour  le  blanc,  et  une  zone  un  peu  plus  étendue  de 
cécité  relative  pour  les  couleurs,  La  perception  des  couleurs, 
à  proximité  de  la  tache  aveugle,  se  comporte  d'une  façon 
analogue  à  ce  qui  arrive  pour  la  périphérie  du  champ  visuel. 
La  perception  des  formes  et  des  dimensions,  explorée  en  fonc- 
tion de  la  tache  aveugle,  donne  des  résultats  très  variables,  les 
objets  paraissant  tantôt  se  compléter,  tantôt  s'interrompre, 
et  cela  parce  que, en  correspondance  de  la  région  de  Mariotte, 
nous  n'avons  pas  de  sensations,  mais  simplement  l'illusion  de 
sensations.  A  proximité  de  la  tache  aveugle  se  manifestent 
facilement  des  phénomènes  de  fatigue,  surtout  pendant  les 
expériences  des  lumières  colorées,  et  ces  phénomènes  de  fati- 
gue sont  les  mêmes  que  pour  la  périphérie  de  la  rétine. 

A.    ANTOVBLLI. 

2)  Par  des  recherches  personnelles,  Bossalino  conclut  que, 
dans  l'état  actuel  de  nos  moyens  d'expérimentation,  les  rayons 
de  Rôntgen  ne  sont  pas  utiles  pour  la  perception  des  couleurs 
et  qu'ils  ne  manifestent  aucune  influence  sur  la  rétine  soumise 
à  l'excitation  des  lumières  colorées  habituelles.  a.  a. 

3)  Wôlfflin  a  établi  par  des  mensurations  précises  que  la 
strychnine  et  la  brucine  augmentaient  la  sensibilité  lumineuse 
de  l'œil  adapté  à  l'obscurité,  mais  l'action  topique  de  la 
strychnine  n'a  pas  pu  être  démontrée.  Le  médicament  agit 
aussi  bien  sur  les  deux  yeux  et  il  n'y  a  aucune  différence  entre 
l'action  de  l'injection  à  la  tempe  et  de  l'injection  au  bras. 


4)  Lohmann  étudie  l'adaptation  à  l'obscurité  dans  les  diffé- 
rentes affections  du  fond  de  l'œil  avec  l'idée  qu'il  existe  deux 


AlfATOMIE  PATHOLOGIQUE  445 

systèmes  rétiniens,  Tun  qui  adapté  l'œil  à  la  vision  à  la  lumière 
et  l'autre  qui  adapte  l'œil  à  Tobscurité,  et  que  ces  deux  systè- 
mes peuvent  être  altérés  isolément.  l.  dor. 

5)  Nepveu  a  repris  l'étude  de  la  réaction  de  Tiris  à  la 
lumière,  en  dehors  de  tout  réflexe,  dans  Tœil  énucléé  ou  la 
chambre  antérieure  isolée. 

L'auteur  a  constaté  que,  loin  d'être,  comme  il  a  toujours  été 
admis,  d'après  les  expériences  de  Brown-Séquard,  un  fait 
isolé,  particulier  à  la  physiologie  des  poissons  et  des  batra- 
ciens, Virritabilité  lumineuse  directe  se  rencontre  chez  toutes 
les  classes  d^animaux  i  iris^  sauf  les  mammifères.  Chez  les 
céphalopodes,  elle  existe  à  un  faible  degré,  tandis  que  les 
chromatophores  de  l'iris  font  office  de  dilatateurs.  Chez  les 
poissons,  trois  types  de  réaction:  i®  resserrement  prompt  et 
stable  ;  2°  resserrement  stable  encore,  mais  vingt  fois  plus 
lent  ;  3^  pour  la  plupart  des  poissons,  oscillations  se  fixant  en 
resserrement  maximal.  Ce  dernier  type  est  celui  des  batraciens 
et  des  reptiles. 

Le  phénomène  existe  chez  les  oiseaux  :  résultat  fort  imprévu 
pour  des  animaux  à  sang  chaud  avec  iris  à  fibres  striées.  Ici, 
peu  ou  point  d'oscillations.  Réaction  considérable  chez  les 
nocturnes,  paradoxale  chez  la  mouette.  Aucune  réaction  chez 
les  colombins  et  les  gallinacés.  Aucune  chez  les  mammifères. 

Les  particularités  du  phénomène  sont  donc  variables  et  ne 
se  distribuent  guère  selon  les  affinités  zoologiques,  tandis  que, 
au  contraire,  la  similitude  des  réactions  à  la  chaleur  se  ren- 
contre sans  exception  dans  toute  la  série,  et  sans  spécificité 
pour  les  radiations  de  diverses  longueurs  d'onde.         r. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

t)  Brons  (C).  —  Contribution  à  l'étude  des  diplocoques  ne  prenant  pas  le 
Gram.  (Ein  Beitra^  zur  Frage  der  gramnegati ven  Diplococccn  der  Bindehaut) 
(Klin,  Monntsbl.y  1907,  janvier,  p.  i). 

2)  Stook.  —  La  nature  tuberculeuse  de  Tinflammation  chronique  de  l'œil  et 
de  ses  annexes  en  particulier  de  l'uvéite  chronique  (Tuberkulose  als  Aetio- 
logie  der  chronischen  Entziindungen  des  Auges  und  seinen  Adnexen  beson-^ 
ders  der  chronischen  Uveitis)  fArc^. /".  Ophth,,  LXVI^  pp.  1-104,  1907). 


446  REVUE  GÉNÉRALE 

3)  Biroh-Hipsohfeld.  —  Nouvelle  contribution  A  l'étude  de  raction  des 
rayons  X  sur  rœil  humain  (Weiterer  Beitrag  zur  Wirkung  der  Rœntgen* 
strahlen  auf  das  menschliche  Auge)  {Arch.  J.  Ophth,,  LXVl,  pp.  104-iao  , 
■907). 

4)  Von  Hippel  (E.).  —  La  production  expérimentale  de  cataracte  congéni- 
tale chez  le  lapin  avec  remarques  sur  la  microphtalmie  et  le  colobome  pal- 

gébral  concomitants  (Ueber  ezperimentelle  Erzeugung  von  angeborenem 
tar  bei  Kaninchen  nebst  Bemerkungen  ûber  gleichzeitig  beobachteten 
Mikrophthalmus  undLldcolobom)fiircA./'.  Ophih,,  LXV,pp.  326-36i,  1907). 

1)  Le  travail  de  Brons  est  la  continuation  des  recherches 
d^Axenfeld  et  Krukenberg  sur  les  diplocoques  de  la  conjonc- 
tive ne  prenant  pas  le-Gram.  Il  s'agit  surtout  de  déterminer 
les  rapports  entre  ces  diplocoques  qui  ne  «ont  pas  très  rares 
sur  la  conjonctive  et  d'une  part  le  gonocoque,  de  Tautre^  le 
pneumocoque,  en  un  mot,  de  les  classer  dans  un  des  groupes 
déjà  connus.  Des  sept  cultures  originales  que  Brons  eut  à  sa 
disposition  et  qui  proviennent,  soit  de  conjonctives  normales, 
soit  d'autres  affectées  d'un  léger  catarrhe,  six  présentèrent  des 
caractères  identiques^  tandis  que  la  septième  en  différa  sen- 
siblement. Pour  les  six  premières,  la  décoloration  prompte  et 
positive  par  le    Gram  était  absolument  caractéristique.  Les 
petits  diplocoques  présentaient,  dans  les  préparations  prises 
directement  dans  la  sécrétion,  la  forme  typique  (Semmelform) 
des  petits  pains  viennois,  exactement  comme  les  gonocoques 
dont  il  était  quelquefois  impossible  de  les  différencier.  En 
général,  ils  étaient  plus  gros  et  formaient   quelquefois   des 
tétrades.  Lorsque  dans  la  sécrétion  on  trouvait  des  leucocytes^ 
les  diplocoques  existaient  aussi  à  Tintérieur  des  cellules,  mais 
en  nombre  moins  grand  que  pour  les  gonocoques.  La  crois- 
sance était  très  abondante  sur    les   milieux .  nutritifs   ordi- 
naires. Les  cultures  étaient  à  gros  grains,  avaient  un  bord 
particulièrement  dentelé  et,   lorsqu'elles  étaient  vieilles  de 
quelques  jours,  on  pouvait  facilement  les  enlever  en  totalité  du 
milieu  de  culture.  Elles  prospéraient  aussi  à  la  température 
de  la  chambre  et  restaient  vivantes  des  semaines  et  des  mois. 
Si  donc  dans  quelques  cas  peu  fréquents  il  était  difficile  dans 
les  préparations  directes  de  la  sécrétion  de  les  différencier  des 
gonocoques,  les  cultures  présentaient  par  contre  des  différences 
si  typiques  qu*il  était  impossible  de  les  confondre.  L'aspect 
caractéristique  de  la  culture,  sa  croissance  abondante,  même 
à  la  température  de  la  chambre  sur  tous  les  milieux,  Faspect 


AlfATOMIE  PATHOLOGIQUE  447 

de  reau  de  condensation,  ragglutination  spontanée  et  Tinca- 
pacité  de  faire  fermenter  le  sucre  étaient  autant  de  caractères 
qui  empêchaient  immédiatement  de  confondre  ces  six  cas 
avec  le  gonocoque. 

Egalement  vis-à-vis  des  méningocoques  qui,  dans  les  pré- 
parations directes  de  la  sécrétion  sont  très  semblables  aux 
gonocoques,  il  était  facile  par  la  culture  de  les  différencier  des 
six  cas.  Et  ici  il  ne  s'agissait  pas  seulement  de  Taspect  exté- 
rieur de  la  culture  (celle  du  méningocoque  est  gris  clair  avec 
des  bords  nets)  et  de  son  développement,  mais  l'examen  de 
ragglutination  et  surtout  de  sa  manière  de  se  comporter  sur 
les  différents  milieux  contenant  du  sucre  étaient  caractéris- 
tiques. 

Si  Axenfeld  et  Krukenberg  avaient  déjà  pu  démontrer  que 
ces  diplocoques,  négatifs  pour  le  Gram,  qu'ils  avaient  trouvés 
sur  la  conjonctive  étaient  peu  pathogènes  et  se  différenciaient 
sûrement  des  gonocoques  et  méningocoques,  ils  n'avaient  pas 
réussi  à  les  classer  dans  une  famille  déterminée  de  bactéries. 
Mais  les  recherches  de  ces  dernières  années  ont  réussi  à 
élucider  cette  question,  et  il  n'est  pas  douteux  que  les  six 
cas  de  Brons  doivent  être  compris  dans  la  famille  aujour- 
d'hui bien  caractérisée  du  microcoque  catarrhal.  Des  diploco- 
ques et  tétracoques  avec  formation  de  chainettes,  négatifs 
pour  le  Gram,  la  croissance  sur  tous  les  milieux  de  culture,  à 
37  degrés  et  même  à  la  température  de  la  chambre^  la  pelli- 
cule sur  le  bouillon,  l'agglutination  spontanée,  l'absence  de 
fermentation  du  sucre  et  la  longue  vie  sont  les  caractères 
qui  distinguent  la  famille  du  microcoque  catarrhal  et  que 
nous  retrouvons  pour  les  diplocoques  de  Brons. 

Mais  le  fait  est  qu'en  dehors  des  familles  connues  des  gono- 
coques, méningocoques  et  du  microcoque  catarrhal,  le 
septième  cas  de  Brons  est  un  autre  diplocoque  négatif  pour  le 
Gram  existant  aussi  sur  la  conjonctive.  En  effet,  ses  cultures, 
ses  propriétés  biologiques  différent  assez  des  six  autres  cas, 
pour  qu'on  doive  le  considérer  comme  le  représentant  d'une 
famille  encore  peu  connue. 

Au  point  de  vue  pratique  on  peut  tirer  de  ces  recherches 
les  conclusions  suivantes  : 

Dans  la  plupart  des  cas  dont  la  marche  clinique  correspond 


448  K£VUE  GÉNÉRALE 

à  la  gonorrhée  de  la  conjonctive,  l'examen  de  la  sécrétion 
suffit  pour  faire  le  diagnostic  de  la  gonorrhée.  Mais  si  l'on 
trouve  dans  la  sécrétion  d  une  conjonctive  normale  ou  atteinte 
d^un  léger  catarrhe  des  diplocoques  (semmetfôrmig)  conmie 
les  petits  pains  viennois,  de  grandeur  variable  et  décolorés 
par  le  Gram,  rares  à  l'intérieur  des  cellules  et  mêlés  à  d'autres 
bactéries,  on  peut  sûrement  exclure  une  ancienne  gonorrhée 
et  admettre  qu'il  s'agit  du  microcoque  catarrhal.  Dans  quel- 
ques cas  exceptionnels,  qui  présentent  la  marche  clinique  de 
la  gonorrhée  de  la  conjonctivite,  le  diagnostic  certain  entre  le 
gonocoque  et  le  microcoque  ne  pourra  être  établi  que  par  les 

cultures.  krukbrbbro. 

2)  Stock  a  établi  au  moyen  d'injections  intraveineuses  de 
cultures  de  tuberculose  pratiquées  à  des  lapins  qu'il  existe  à 
côté  de  Tiritis  tuberculeuse  nodulaire  typique  une  forme  dans 
laquelle  on  ne  peut  trouver  de  nodules  dans  l'iris  qu'à  im 
examen  minutieux  pratiqué  à  la  loupe  binoculaire  et  une  forme 
dans  laquelle  on  ne  voit  même  aucun  nodule  et  où  il  n'y  a 
qu'une  inflammation  banale  de  l'iris.  Il  a  observé  chez  ces 
mêmes  lapins  des  lésions  diffuses  de  la  cornée  rappelant  abso- 
lument le  tableau  de  la  kératite  parenchymateuse.  Il  conclut 
de  ces  faits  qu'il  existe  une  tuberculose  inflammatoire  à  côté 
de  la  tuberculose  nodulaire.  Cliniquement  il  trouve  des 
malades  atteints  d'iritis  d'apparence  banale  et  qui  réagissent 
à  la  tuberculine,  qui  ont  même  des  réactions  oculaires. 

D'après  Tauteur,  qui  ne  connaît  pas  les  travaux  de  M.  Pou- 
cet ni  la  communication  que  nous  avons  faite  nous-mêmes  à 
la  Société  d'ophtalmologie  en  1906,  il  y  aurait  trois  grandes 
formes  cliniques  d'iritis,  Tiritis  syphilitique,  Tiritis  rhumatis-- 
maie  et  l'iritis  tuberculeuse;  nous  allons  beaucoup  plus  loin 
que  Stock  prétendant  qu'il  n'existe  que  deux  grandes  formes 
cliniques  d'iritis  :  la  forme  syphilitique  et  la  forme  tubercu* 
leuse  dont  une  variété  a  des  allures  rhumatismales  ;  mais  Stock 
appartient  à  une  école  où  Tanatomie  pathologique  a  le  pas 
sur  la  clinique,  et  il  est  déjà  bien  osé  de  sa  part  de  soutenir 
qu'il  existe  beaucoup  d'iritis  tuberculeuses  sans  tubercules.  Un 
des  meilleurs  arguments  invoqués  par  Stock  en  faveur  de  sa 
conception  est  la  curabilité  de  ces  iritis  par  les  injections  de 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE  449 

tuberculine  TR,  et  les  observations  semblables  sont  au  nombre  . 
de  sept.  L.  DOR, 

3)  Birch'Hirschfeld  a  eu  l'occasion  d'étudier  deux  fois  Tac- 
tien  pathogène  des  rayons  X  sur  Toeil  humain  et  de  constater 
la  vacuolisation  et  le  chromatolyse  des  cellules  ganglion- 
naires de  la  rétine  ainsi  que  la  dégénérescence  des  vaisseaux 
de  la  rétine.  Il  s'agissait  de  malades  atteints  de  néoplasmes 
de  Tœil  que  Ton  avait  essayé  de  guérir  avec  les  rayons  X. 
L'auteur  attire  aussi  l'attention  sur  les  dangers  de  Texposition 
de  l'œil  à  l'action  du  radium. 

Il  relève  spécialement  l'erreur  des  analyses  des  travaux  de 
Selenkowsky  à  ce  sujet.  Selenkow^sky  a  pu  supporter  pendant 
deux  ou  trois  minutes  Faction  de  20  milligrammes  de  bromure 
de  radium  sur  son  propre  œil,  sans  inconvénients  ;  or  son 
travail  a  été  analysé  dans  ces  termes  :  Selenkowsky  supporte 
pendant  quinze  minutes  Taction  de  3o  milligrammes  de  bro- 
mure de  radium.  Si  pour  le  traitement  du  trachome  un  auteur 
s'avisait  de  prendre  à  la  lettre  cette  formule,  il  aurait  certai- 
nement des  désastres,  l.  dor. 

4)  E^  Von  Hippel  a  produit  expérimentalement  des  cata- 
ractes congénitales  chez  plusieurs  lapins  par  deux  méthodes, 
d'une  part  par  l'exposition  de  la  mère  à  des  rayons  X,  trois 
fois  à  deux  jours  de  distance  pendant  une  durée  de  quinze 
minutes  au  cours  de  la  seconde  ou  de  la  troisième  semaine  de 
la  gestation,  et  d'autre  part  au  moyen  d'injections  quotidiennes 
pendant  cinq  à  six  jours,  également  au  cours  de  la  secondq 
semaine,  de  solutions  de  choline  à  i  pour  100  dont  il  injectait 
chaque  fois  de  4  à  10  centimètres  cubes.  Il  a  obtenu  ainsi  des 
cataractes  congénitales  de  divers  types  et,  en  outre,  des 
colobomes  palpébraux  et  des  microphtàlmies.  l.  dor. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 

OUVRAGES   GÉNÉRAUX.    —   STATISTIQUES 

1)  Brown  (E.)  et  Zoetheut  (W.  D.).  —  Analomie  et  Physiologie  de  l'œil 
(Ânatomy  aiid  Physiology  01  the  eye,  Chicago,  1906). 

29 


450  REVUE  GÉFCÉRALE 

a)  Nettleship  (Edward).  —  Quelques  maladies  héréditaires  de  Tcèil  (Some 
hereditary  diseases  of  the  eye)  (The  Ophthalmoscope,  septembre  et  octobre 
1906). 

3)  Schweinitz  (E.-G.  de).  ^Maladies  de  l'œil  (Diseases  of  the  eye)  5«  édition, 
Samders  et  O*,  Philadelphie. 

4)  Terrien.  —  Précis  d*ophtalmologie,  un  volume  de  600  pages,  271  figures 
dans  le  texte.  Paris,  igo8,  Baillière,  éditeur. 

5)  Moitland  Ramsay.  —  Blessures  de  Tœil  et  leur  traitement  (Eye  injuries 
and  their  treatment),  i  vol.,  210  p.,  Maclehose  éd.,  Glasgow  1907. 

i)  Cet  ouvrage  est  plutôt  écrit  pour  les  opticiens  et  les  ocu- 
laristes  que  pour  les  étudiants  en  médecine.  goburn. 

2)  Nettleship,  fait  une  étude  générale  de  certaines  maladies 
héréditaires  de  Toeil,  comme  la  cataracte,  la  cataracte  congé- 
nitale (coraliforme),  la  rétinite  pigmentaire,  l'atrophie  optique, 
etc.,  certaines  amblyopies.  Cette  étude  prête  peu  à  Tanalyse, 
d'ailleurs,  les  faits  nouveaux  ou  intéressants  observés  par  l'au- 
teur ont  été  publiés  déjà  et  analysés.  goburn. 

4)  Le  Traité  d'ophtalmologie  de  Terrien  constitue  un  traité 
essentiellement  pratique.  Dans  ces  600  pages,  Tauteur  a  réuni 
en  un  style  très  clair  tout  ce  que  doit  savoir  Tétudiant,  ainsi 
que  le  médecin  praticien.  C'est  un  livre  dont  la  lecture  est 
aussi  à  recommander  à  Tophtalmologiste  qui  y  puisera  des 
renseignements  très  précieux  sur  le  diagnostic  et  le  traitement 
jjes  diverses  affections  oculaires.  Ce  Précis  fait  honneur  à  son 
auteur  qui  nous  a  déjà  habitués  à  des  travaux  pleins  de 
valeur  et  d'originalité.  Disons  enfin  que  ce  volume  est  fort 
bien  enrobé  avec  un  cachet  spécial  de  bon  goût.        b.  r. 

5)  C'est  dans  un  beau  volume  de  plus  de  200  pages  que 
Maitland  Ramsay  étudie  les  blessures  de  Tœil.  Dans  un  cha- 
pitre d'introduction,  c'est  d'abord  la  description  de  Torbite  au 
point  de  vue  de  l'anatomie  topographique  avec  une  coupe 
antéro-postérieure  originale,  puis  celle,  de  la  bactériologie  de 
la  conjonctive  avec  dessins  des  principaux  micro-organismes 
qui  s'y  rencontrent.  On  trouvera  dans  les  chapitres  suivants 
l'étude  des  blessures  superficielles  de  la  cornée  et  de  la  con- 
jonctive, de  Tulcère  serpigineux,  des  contusions  du  globe,  des 
blessures  perforantes  avec  leurs  conséquences  ultimes,  deToph- 
talmie  sympathique.  Signalons  spécialement  de  longues  et 
intéressantes  pages  consacrées  à  la  thérapeutique  oculaire  avec 


MALADIES  DE  LA  COlf JOUCTIVE,  DE  LA  GORlfÉB,  ETC.         451 

un  important  formulaire  indiquant  minutieusement  presque 
tout  de  que  peut  ordonner  l'ophtalmologiste  sous  forme  de 
collyres,  lotions,  poudres,  solutions,  potions,  injections.  Je 
n'aurais  garde  d'oublier  de  signaler  des  planches  en  couleurs 
très  belles,  au  nombre  de  25,  montrant  près  de  60  dessins 
d'yeux,  d'hémi-globes  ou  de  préparations,  planches  qui  à  elles 
seules  méritent  de  faire  placer  ce  volume  dans  toute  biblio- 
thèque. B.  R. 


MALADIES   DB  LA  CONJONCTIVE,    DE   LA   CORNÉE  ET  DE  LA  SCLEROTIQUE 


I)  Bruns  (H.-D.).  —  Traitement  de  Tophtalmie  purulente  par  l'arryrol  (The 
immersion  treatment  with  argyrol  solution  of  the  purulent  ophthalmia) 
(Ophthalmic  Record,  déc.  1900}. 

a)  Smith  et  Qlbbs.  —  Tuberculose  primitive  de  la  cornée  (Primary  tubercu- 
losis  of  the  comea)  (Ophthalmic  Record,  déc.  1906). 

3)  Little  (AiCDRBw).  —  Goigonctivite  de  Parinaud  (The  Parinaud's  coAJuncti- 
vitis)  (The  Ophikalmoscope,  décembre  1906). 

4)  Gtallemaerto.  —  Tuberculose  de  la  conjonctive  bulbaire  (Acad.  roy.  de 
med,  de  Belgique,  29  déc.  1906). 

5)  Bertozzi  (A.).  —  Ophthalmie  purulente  due  au  bacille  fusiforme  de 
Vincent,  consécutive  à  une  rougeole  (Accad.  dei  Fisiocritici  di  Sienn, 
24  novembre  1906). 

6)  Rabigep.  —  De  Tétiologie  de  la  kératite  parenchymateuse  (Zur  Aetiolojde 
der  Keratitis  parenchymatosa)  (Thèse  de  Berlin,  190^). 

7)  MelMnep.  —  Les  opacités  et  inflammations  traumatiques  de  la  cornée. 
(Ueber  Trûbungen  und  Entzuindungen  der  Homhaut  nach  Traumen)  (Thèse 
de  Rostock,  19Î06). 

8)  Kooh.  —  Traitement  des  maladies  de  l'œil  par  l'éclairage  &  la  lampée  élec- 
trique (Behandlung  von  Aus^enkrankheiten  durch  Bestrahlung  mit  der 
elektritchen  Glûhlampe)  (Thèse  de  Munich,  1906). 

9)  Piep.  —  Observations  de  pigmentations  pathologiques,  congénitales  et 
acquises  du  globe  oculaire  (Zur  Kasuistik  der  angcborenen  und  erworbenen 
pathologischen  Pigmentierungen  des  Bulbus)  (Thèse  de  Giesseny  1906). 

10)  Rumpel. —  La  conjonctivite  granuleuse  en  Wiirtemberg  (Die  Conjuncti- 
vitis  granulosa  in  Wiirtcmberg)  (Thèse  de  Tubingen,  1906). 

II)  KpebS.  —  Conjonctivite  de  Parinaud  (Conjunctivitis  Parinaud)  (Thèse 
de  Leipzig,  1906). 

12)  Jooc^s^  —  Sclérîte  de  forme  particulière  (Société  d'Opht.  de  Paris,  6  déc. 
1906). 

i3)  Moffithus.  ~  Kératite  interstitielle  annulaire  au  cours  d'un  rhumatisme 
infectieux  (Soc.  d'Ophl.  de  Paris,  6  déc.  1906). 

14)  Mopax.  —  Kystes  épithéliaux  infectés  de  la  conjonctive  bulbaire  (Soc. 
d'opht,  Paris,  o  nov.  1906). 

i5)  Demtiviile.  —  A  propos  de  deux  cas  de  conjonctivites  pseudo-mem- 
braneuses à  pneumocoques  (Revue  méd.  de  la  Suisse  romande,  20  janv. 
1907,  p.  37). 

16)  NoPton  (  A.-B.).  —  Traitement  du  trachome  par  des  bâtonnets  de  radium 


452  REVUE  GÉNÉRALE 

(Treatment  of  Irachoma   with  radium  rods)  (Homœopathie  eye,  ear  and 
throat  Journ,^  janv.  1907). 

17)  Trousseau  (A.).  ~  Traitement  des  kératites  (Gazette  des  Hôpitaux^ 
n*  63,  4  juin  1907). 

18)  Maggi  (F.).  •—  Les  injections  sous-conjonctivales  dans  le  kërato-hypo- 
pyon.  (Le  iniezioni  sotto-congiuntivali  nel  kerato-ipopio)  (Annali  di  Otial- 
mologia,  vol.  XXVXI,  facsc.  3-4,  pp.  iSj  à  188,  1907J. 

19)  Leplat.  ~  Kératite  parenchymateuse  d'origine  traumatique  (Bull.  Soc. 
Belge  d'ophlhalmologie,  n»  22,  28  avril  1907). 

20)  8ohirmer  (Otto).  —  La  kératite  dans  Tacné  rosacé  (Keratitis  ex  acné 
rosacea)  (The  Ophthalmoscope^  octobre  i9o6et  Zei^sc?i. /l  Aojf.,  juin  1906.] 

1)  Bruns  est  un  chaud  partisan  de  l'emploi  de  Targyrol  dans 
le  traitement  des  affections  oculaires  purulentes.  Il  rapporte 
les  essais  qu'il  en  a  faits  et  les  compare  avec  ceux  du  pro- 
targol.  Le  nombre  des  guérisons  est  plus  grand  et  même  si  la 
cornée  est  atteinte,  la  guérison  s'effectue  généralement  sans 
leucome.  Bruns  rapporte  l'observation  détaillée  de  quelques 
cas  ainsi  que  son  procédé  de  traitement.  Il  faut  absolument 
employer  une  solution  fraîchement  préparée  toutes  les  quinze 
minutes,  solution  à  10  pour  100.  Dans  quelques  cas,  après  une 
amélioration,  il  devient  nécessaire  d'employer  les  astringents 
tels  que  le  sulfate  de  zinc  ou  le  sulfocarbonate  de  zinc  ou  même 
du  nitrate  d'argent  parce  que  Targyrol  ne  possède  qu'une  fai- 
ble action  astringente.  Les  ulcères  cornéens  sont  imbibés  une 
fois  par  jour  d'une  solution  d'argyrol  à  5opour  100.  Une  autre 
solution  d'argyrol  balaye  le  pus  des  culs-de-Sac  conjonctivaux 
de  sorte  que  réversion  de  la  paupière  n'est  pas  nécessaire  et 
la  possibilité  d'un  traumatisme  est  ainsi  évitée,  traumatisme 
toujours  à  craindre  avec  une  garde-malade  inhabile.  Dans 
les  cas  unilatéraux,  Targyrol  est  employé  dans  l'œil  sain  par 
mesure  prophylactique.  Il  n'est  pas  observé  d'argyrose. 

GOBURN. 

2)  Smith  et  Gibbs  rapportent  un  cas  de  tuberculose  primitive 
de  la  cornée  survenant  chez  une  femme  de  quarante-quatre  ans  * 
qui  paraissait  en  parfaite  santé.  La  tension  avait  augmenté  et 
une  tumeur  blanchâtre  pouvait  être  observée  dans  la  chanobre 
antérieure  qu'elle  remplissait  presque  entièrement.  A  Texa- 
tnen  microscopique  on  constata  que  la  masse  des  tubercules 
occupait  le  tiers  postérieur  de  la  cornée  sauf  dans  un  endroit 
où  la  tumeur  s'étendait  vers  la  racine  de  l'iris.  Les  vaisseaux 
sanguins  étaient  nombreux,  mais  on  ne  trouva  pas  de  globules 


MALADIES  DE  LA  COlfJORCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         453 

sanguins  rouges,  seulement  des  granulations  libres  brunâtres 
d'hématoïdine.  On  voyait  des  tubercules  à  tous  les  stades  de 
leur  développement;  quoique  les  masses  présentassent  Taspect 
typique  de  la  tuberculose,  on  ne  trouva  pas  de  bacilles. 


3)  Little,  après  avoir  décrit  sommairement  la  conjonctivite 
de  Parinaud,  en  rapporte  un  cas.  Il  s'agit  d'un  enfant  âgé  de 
six  ans,  qui  reçut  un  coup  sur  Tangle  interne  de  Tœil  gauche 
au  mois  d'août  ;  ce  traumatisme  fut  suivi  d'une  forte  inflam- 
mation de  l'œil,  et  de  la  formation  d'un  abcès  pré-auriculaire 
du  même  côté,  qui  s'ulcéra  et  donna  accès  à  du  pus.  Rien  de 
particulier  au  point  de  vue  héréditaire  ou  personnel.  Paupières 
œdématiées,  cachant  presque  entièrement  l'œil,  permettant 
difficilement  l'examen  qui  ne  montre  ni  obstruction  des  voies 
lacrymales,  ni  blépharite,  ni  kystes  meibomiens.  Conjonctives 
oculaires  et  bulbaires  injectées;  la  zone  ciliaire  est  intacte;  la 
cornée  aussi.  On  remarque  sur  la  conjonctive  un  semis  de 
petites  gpranulations  transparentes  ressemblant  aux  granula- 
tions miliaires.  Il  se  forma  un  autre  abcès  pré-auriculaire 
quelque  temps  après.  Pas  de  température.  Ganglions  maxil- 
laires du  côté  malade.  Traitement  par  des  lavages  à  l'acide 
borique  et  la  pommade  jaune,  cinq  mois  après,  guérison.  L'exa- 
men histologique  montra  du  tissu  inflammatoire  banal,  sans 
phénomène  de  nécrose  ;  l'examen  bactériologique  du  pus  con- 
jonctival  et  de  celui  de  l'abcès  fut  négatif.  Durant  un  second 
séjour  que  fît  le  malade  la  l'hôpital,  on  décela  un  ou  deux 
bacilles  tuberculeux,  dans  le  raclage  d'une  surface  granuleuse, 
l'auteur  les  considère  comme  étant  étrangers  à  l'évolution  de 
Taffection.  j.  mawab. 

4)  Gallemaerts  décrit  un  cas  de  tuberculose  de  la  conjonctive 
bulbaire  observé  chez  un  homme  de  vingt-sept  ans.  Il  s'était 
développé,  au  niveau  de  l'insertion  du  muscle  droit  interne 
de  l'œil  droit,  une  petite  tumeur  rougeâtre,  à  base  arrondie, 
de  4  mm.  5o  de  diamètre  ;  le  sommet  était  ulcéré  ;  de  nombreux 
vaisseaux  convergeaient  vers  la  tumeur;  le  reste  de  la  conjonc- 
tive était  absolument  sain  ;  les  milieux  de  l'œil  étaient  sains  et 
la  vision  absolument  normale.   Il  est  à  noter  que  le  malade 


45i  REVUE  GÉITÉRALE 

était  atteint  de  tuberculose  pulmonaire  depuis  six  ans.  La 
tumeur  fut  excisée  et  soumise  à  Texamen  microscopique,  qui 
en  démontra  la  nature  tuberculeuse.  LHnoculation  dans  la 
chambre  antérieure  de  Tœil  d'un  lapin  produisit  au  bout  de 
trois  semaines  une  tuberculose  oculaire  typique.  La  guérison 
fut  complète.  L*auteur  pense  que  le  développement  de  la 
tumeur  est  dû  à  une  métastase.  Il  n'a  pu  retrouver  que  huit 
observations  de  ce  genre  dans  la  littérature  ophtalmologique. 


5)  Chez  un  enfant  de  neuf  mois  guéri  d'une  rougeole  typique, 
Bertozzi  vit  survenir  une  ophtalmie  purulente  de  l'œil  droit. 
L'enfant  étant  vigoureux  et  ne  présentant  aucun  trouble  géné- 
ral, comme  d'autre  part  l'état  local  n'était  pas  alarmant,  on  se 
contenta  d'appliquer  des  compresses  froides  au  formol.  Pen- 
dant quelques  jours,  une  légère  amélioration  de  produisit,  puis 
l'état  de  l'œil  empira,  la  fièvre  s*ailuma  et  l'enfant  devint 
agité.  Une  partie  des  tissus  ayant  été  recueillie  aseptiquement, 
on  en  fit  des  examens  microscopiques  et  on  pratiqua  des  ense- 
mencements ;  les  deux  procédés  démontrèrent  la  présence  du 
seul  bacille  fusiforme  de  Vincent. 

Il  est  probable  que  la  porte  d'entrée,  en  ce  cas  d'ophtalmie 
purulente  métasta tique,  fut  la  muqueuse  buccale,  toujours 
intéressée  dans  la  rougeole.  ». 

6)  Voici  les  conclusions  de  R&biger  : 

Sur  507  cas  de  kératite  parenchymateuse  (3i4  cas  du  sexe 
féminin,  198  du  sexe  masculin)  il  y  eut  84  fois  complications 
du  côté  du  tractus  uvéal. 

La  tuberculose  se  trouve  comme  étiologie  sûrement  dans 
38  cas,  soit  1 1  pour  100. 

La  tuberculose  se  trouve  comme  étiologie  probablement  dans 
43  cas,  soit  9,7  pour  100. 

La  syphilis  se  trouve  comme  étiologie  sûrement  dans  60  cas^ 
soit  17  pour  100. 

La  syphilis  se  trouve  comme  étiologie  probablement  dans 
46  cas,  soit  i3  pour  100. 

Le  rachitisme  se  trouve  comme  étiologie  probablement  dans 
10  cas,  soit  3  pour  loo. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  COKNÉE,  ETC.  455 

La  néphrite  chronique  se  trouve  comme  étiologie  probable- 
ment dans  3  cas,  soit  0,86  pour  100. 

L'anémie  ou  la  chlorose  se  trouve  comme  étiologie  proba- 
blement dans  g  cas,  soit  2,6  pour  100. 

Chez  90  malades,  26  pour  100  des  cas^  on  ne  peut  décou- 
vrir aucune  cause  étiologique.  *  w.  stock. 

7)  Meisêner  expose,  les  idées  de  Peters  :  chez  des  individus 
prédisposés  (syphilitiques  ou  tuberculeux)  un  traumatisme 
peut  provoquer  une  kératite  parenchymateuse.  Ils  ont  donc 
droit  à  une  indemnité.  Si,  par  contre,  il  se  développe  égale- 
ment une  kératite  parenchymateuse  sur  l'autre  œil,  Taccident 
ne  doit  pas  en  être  responsable.  w.  stock. 

8)  Le  procédé  de  Koch  est  le  suivant  :  Exposition  de  l'œil 
à  la  lampe  électrique  ordinaire  (20  bougies)  5  secondes,  puis 
repos,  puis  de  nouveau  5  secondes  et  repos,  et  cela  vingt  à 
vingt-cinq  fois  de  suite,  matin  et  soir. 

1®  Kératite  glaucomateuse  :  au  bout  de  dix-huit  jours  de 
traitement,  la  vision  monte  de  a/ 60  à  5/6o. 

2<>  Kératite  parenchymateuse:  Dans  Ç  cas,  résultat  dou- 
teux. 

3®  Kératite  phlycténulaire  2.  cas  ;  en  outre  kératite  pro- 
fonde, ulcères  et  taches  de  la  cornée,  descémétite.  Dans  tous 
ces  cas,  amélioration  évidente. 

Koch  compare  Faction  de  la  lumière  à  celle  de  la  stase  par 
la  méthode  de  Bier.  w.  stock. 

9)  Pier  relève  dans  la  littérature  les  cas  de  pigmentation 
extraordinaire  du  globe  oculaire  et  ajoute  quelques  cas  nou- 
veaux: un  homme  de  soixante-quatre  ans  reçoit  un  coup  de  corne 
de  vache  sur  son  œil  droit.  Un  mois  plus  tard,  il  se  développe 
une  coloration  noire  de  toute  la  sclérotique.  Il  rapporte  encore 
d'autres  cas  analogues  de  pigmentation  noire,  après  déchirure 
de  la  sclérotique.  Les  pigmentations  par  de  l'encre  ou  après 
des  sclérites  ne  présentent  rien  d'intéressant.        w.  stock. 

10)  Rumpel  étudie  d'abord  les  publications  antérieures, 
puis  il  relève  les  cas  traités,  de  1877  à  1904^  à  la  clinique  de 


456  REVUE  GÉNÉRALE 

Tubingue,  au  nombre  de  66;  8  Wurtembergeois  ont  été 
infectés  à  l'étranger,  29  n^ont  jamais  été  dans  des  contrées  où 
le  trachome  est  endémique  ;  enfin,  29  non  Wurtembergeois 
furent  soignés  à  la  clinique  pour  du  trachome.       w.  stock. 

Il)  Koch  décrit  un  cas  typique  de  conjonctivite  de  Pari- 
naud  chez  un  homme  de  trente-neuf  ans.  Il  conseille  de  ne 
pas  opérer,  car  la  maladie  guérit  spontanément  au  bout  de 
quelques  mois,  même  sans  aucun  traitement        w.  stoci. 

la)  Jocqa  présente  une  jeune  fille  âgée  de  vingt-trois  ans, 
atteinte,  il  y  a  un  mois,  d  un  petit  bouton  siégeant  à  la  partie 
bulbaire  interne  de  Tœil  gauche.  Un  mois  après,  ce  bouton  a 
grossi,  en  même  temps  qu^apparaissaient  quatre  autres  boutons 
dans  la  même  région  interne.  La  nature  de  cette  lésion  parait 
obscure,  et  Fauteur  s'arrête  à  Tidée  d'une  sclérite  simple,  dite 
rhumatismale. 

Darier  fait  remarquer  que  les  premières  grosses  molaires 
portent  des  altérations  analogues  aux  altérations  dites  d'Hut- 
chinson  -sur  les  incisives  et  les  canines  et  conclut  à  la  nature 
hérédo-syphilitique.  pécBm. 

i3)  Monthus  présente  un  jeune  homme  de  vingt  et  un  ans 
atteint  d'une  kératite  interstitielle  avec  ulcération,  survenue 
au  cours  d'une  poussée  articulaire  intéressant  les  genoux,  les 
coudes,  les  épaules  et  les  poignets.  Le  malade  présente,  en 
outre,  les  stigmates  de  Thérédo-syphilis.  pbghin. 

i4)  Morax  a  trouvé  le  bacille  de  Pfeififer  dans  des  kystes 
épithéliaux  enflammés  de  la  conjonctive  bulbaire,  vers  le 
limbe.  pAgbih. 

i5)  Demiéville  observa  sur  deux  enfants  âgés  respective- 
ment de  huit  et  six  mois,  une  conjonctivite  pseudo-membra- 
neuse ;  l'examen  microscopique  du  premier  cas  démontre  qu*il 
n'existait  que  des  pneumocoques  ;  dans  le  second,  il  y  avait 
aussi  des  pneumocoques,  mais  en  même  temps,  des  bacilles 
de  Lôffler.  Guérison  rapide  dans  le  premier,  par  simples 
frictions  avec  sublimé  à    i/5ooo  ;   dans  le  deuxième,  par  le 


MALADIES  DE  LA  COWJOIfCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         457 

même  procédé,  mais  accompagné  d'mie  injectioji  de  fl^rum 
anti*diphiérique.  *  h.  dor. 

i6)  Norton  a  pu  se  procurer  des  bâtonnets  de  radium 
d'activité  10.000  à  aS.ooo.  L'activité  fut  essayée  à  Taide  de 
Télectroscope  et  continuée  pendant  vingt  applications.  L'auteur 
rapporte  Tobservation  de  3  cas  de  trachome  traités  au  moyen 
de  ces  bâtonnets  de  verre.  L'application  durait  de  dix  minutes 
aune  heure  et  il  se  produisit  parfois  une  réaction  considérable. 
Les  granulations,  pannus  et  ulcérations  cornéennes  disparu- 
rent par  Tapplication  du  radium.  11  ne  resta  pas  de  tissu 
cicatriciel  ainsi  que  cela  se  produit  après  les  traitements 
habituels  du  trachome.  goburn. 

17)  Trousseau  résume  assez  élégamment  le  traitement  des 
kératites  dans  le  tableau  suivant  : 

KÉRATITES  ASEPTIQUES 

.    1         (  avasculaires   .     .     pilocarpine. 
a)  planes  <  ,  .  '^  ^      ,    . 

^ '^  ^vasculaires     .     .     cause,  oxyde  jaune. 

K.    super- V  /phlycténu-       oxyde  ^ 

)  b)  en        \     ,  .  .  I  compresses 

ficiellesi    ',^iui,        laires.  jaune       .      ^^^^^^^ 

\  herpétiques,     pilocarpine  ; 

c)  en  creux    •     pilocarpine,  compresses  chaudes, 

pansement  occlusif. 

K.  interstitielles      •     .  atropine,  compresses  chaudes. 

K.  profondes atropine,  pilocarpine,  compresses 

chaudes. 

KÉRATITES   SEPTIQUES 

Antiseptiques.  (Instillations  ou  injections  sous-conjonctivales.) 

Si  Ton  ne  prend  pas  les  choses  et  les  mots  k  la  lettre,  c'est- 
à-dire  si  Ton  s'inspire  des  circonstances  pour  modifier 
utilement  à  temps  le  règlement,  on  ne  peut  nier  qu'il  y  ait  là 
d'excellents  conseils  à  Tusage  des  praticiens.  L'auteur  continue 
à  être  pratique  et  simple  avant  tout,  ce  sont  là  de  remarqua- 
bles qualités  de  vulgarisation.  o.  dobreuii,. 


45Ô  REVUE  GÊIfÉRALE 

i8)  Maggi  a  essayé  comparativement  les  injections  de 
bichlorhydrate  de  quinine  à  i/4oo  ;  les  injections  de  chlorure 
de  sodium  à  0,75  pour  100;  et  celles  de  sublimé  à  i/5ooo. 
Il  donne  la  préférence  aux  injections  de  quinine»  qui  agiraient 
d  une  façon  remarquable  en  activant  la  résorption  du  pus  de 
la  chambre  antérieure  et  en  limitant  le  processus  infectieux 
de  là  cornée  ;  et  cela  d'autant  mieux  que  le  traitement  âera 
plus  précoce  et  la  formé  infectieuse  moins  étendue  et  moins 
grave.  a.  a. 

19)  Leplat  présente  djeux  cas  de  kératite  interstitielle 
développée  à  la  suite  d'ulcères  coméens  consécutifs  à  des 
traumatismes  légers  de  la  cornée.  La  première  observation  est 
très  douteuse,  car  le  traumatisme  est  très  problématique. 
Dans  la  discussion  qui  suivit,  Stocké  apporta  un  nouveau  cas 
de  kératite  parônchymateuse  post-traumatique  vraiment  pro- 
bant. Brandes  prétend  que  tous  les  sujets  présentant  une 
véritable  kératite  interstitielle  à  la  suite  d'un  trauma,  sont 
porteurs  de .  stigmates  d'hérédo^syphilis.  Il  admet  que  sans 
altérations  de  Tépithélium  une  opacification  profonde  peut  se 
manifester  dans  une  cornée  traumatisée,  niais  manquent  alors 
les  vaisseaux  cornéens  profonds,  décrits  par  Hirschberg  et  qui 
sont  pathognomoniques  de  la  kératite  parenchymateuse.  Il 
propose  donc  le  terme  d'infiltration  profonde  de  la  cornée 
post-traumatique,  appellation  qui  éloigne  nécessairement  de 
l'esprit  la  notion  de  la  spécificité.  Gauthier  et  Van  Duyse  sont 
assez  sceptiques  sur  la  valeur  du  trauma  comme  agent  étio- 
logique  de  la  kératite  parenchymateuse,  et  mentionnent  des 
cas  où  un  interrogatoire  approfondi  du  blessé  a  permis  d'écar- 
ter le  diagnostic  de  kératite  interstitielle  posé  au  début. 


MALADIES  DE   L*IR18,    DE   LA   CHOROÏDE   ET  DU    CORPS   GILXAIRB 
GLAUCOME,  AFFECTIONS   SYMPATHIQUES. 

0  Risley  (S.-D).  -  Irido-cyclite  Iraumaiique,  aceompagnée  de  cerUins 
B^mplomes  parliculiers  du  côté  de  la  conjonctive  :  guénson  par  les  imec- 
lions  de  tuberculine  (Traumatic  irido-cyclitiSi  with  peouliar  coi^junctiyal 


MALADIES  DE  VMS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  459 

disease  :  Recovery  uader  injection  of  tuberculin)  (Ophik^lmology,  avril 

a)  De  Beok  (D.).  —  Quelques  ca»  de  colobome  accompagné  de  la  présence 
de  Tarière  hyaloîde  (Some  cases  of  associated  coloboma  oculi  witn  arteria 
hyaloïdea  persistens)  (Ann&U  of  Ophthalmology,  juillet  1906). 

3)  Cheney(F.).  —  Traitement  du  glaucome  simple,  iridectomîe,  sympathec- 
tomie,  myotiques  (Treatment  of  glaucoma  simplez,  iridectomv,  sympa- 
thectomy,  myotics)  (Sec,  on  OpMhMlm,  Collège  of  Physici&ns  of  Philaael- 
phia,  18  déc.  igo6). 

4)  8uker  (G.-F.).  —  Un  cas  d*irido-cyclite  plastique  non  trauma tique  suivie 
d'ophtalmie  sympathique  (A  case  of  non  traumatic  irido-cyclitis  plastica  ' 
which  eventuated  in  sympathetic  ophthalmia)  (Ophthalmic  "Record^  déc. 
1906). 

5)  Dennis  (D.-N.)*  —  Aniridie  congénitale  double  avec  glaucome  et  cata- 
racte. Extraction  et  vision  satisfaisante  par  la  suite.  Observations  sur 
Taclion  de  Téserine  lors  d'absence  de  Tiris  (Double  congénital  aniridia  with 
glaucoma  and  cataract.  Extraction  with  resulting  good  vision.  Observations 
on  ihe  action  of  eserin  when  the  iris  is  absent)  (Archives  of  Ophthalm,, 
nov.  1906). 

6)  Qraf.  —  De  l'ophtalmie  sympathique  et  spécialement  d*un  décollement 
de  la  rétine  d'orieine  sympathiaue  et  guérison  complète  des  deux  yeux 
(UebersvmpathischeOphthalmie.DesonderssvmpathischeNetzhautablôsung 
und  volfstftndige  Heilung  beider  Augen)  '(Thèse  de  Fribourg^  in  B.,  1906). 

7)  Liehp.  —  Un  cas  d'ophtalmie  sympathique  (Ueber  einem  Fall  von  sym- 
patischer  Ophthalmie)  (Thèse  de  Kiel^  1906). 

8)  Dufoup.  —  Nouvelle  opération  contre  le  glaucome.  Cyclodyalise  du 
D'  Heine  (Soc,  de  Médecine  de  Nancy  f  14  novembre  1906). 

9)  Villemonte.  —  L'arrachement  du  nerf  nasal  externe  (Recueil  d'Ophtal- 
mologie, sept.  1906,  pp.  5i3-2o). 

10)  Sonder.  —  Du  glaucome  émotif  (Archives  d'Ophtalmologie,  sept.  1906, 
p.  567). 

11)  Lagrange.  —  Iridectomie  et  sclérectomie  combinées  dans  le  traitement 
du  glaucome  chroniçiue.  Procédé  nouveau  pour  l'établissement  de  la  cica- 
trice filtrante  (Archives  d'Ophtalmologie,  août  1906,  p.  481). 

12)  Péohin.  —  Forme  spéciale  de  tuberculose  du  tractus  uvéal.  (Archives 
d'Ophtalmologie,  Août  1906,  p.  497)» 

i3)  Markuft  (Cuari.bs).  —  Un  cas  d'iritis  séreuse  aiguë,  avec  symptômes  de 
glaucome  gnérie  par  la  dionine  (Notes  of  acute  serons  iritis  with  glauco- 
matous  symptoms  :  cure  by  dionin)  (The  Oph^halmoscope,  nov.  1900). 

1)  Le  malade  de  RisUy^  est  un  homme  de  trente  et  un  ans, 
ayant  été  traumatisé  par  un  éclat  de  mine.  Les  yeux  étaient 
couverts  d'escharres,  avec  les  conjonctives  rouges,  écoulement 
miuco- purulent,  douleur  et  photophobie.  Peu  de  temps  après 
la  conjonctive  bulbaire  devint  chémotique  et  trois  nodules  se 
montrèrent  juste  au  niveau  de  la  région  ciliaire.  Perte  de  poids 
sans  aucune  lésion  ailleurs,  pas  de  toux.  Une  injection  de 
tuberculine  fut  faite  et  fut  suivie  de  réaction  générale  et  locale 
intense.  Les  yeux  s'améliorèrent  considérablement.  Une 
deuxième,  troisième  et  quatrième  injections  ne  furent  suivies 
d'aucune  réaction  sensible  ;  guérison  complète  sauf  cependant 
les  taies  coméennes.  coburn. 


460  REVUE  GÉNÉRALE 

a)  De  Beck  rapporte  cinq  cas  de  colobome  de  la  choroïde, 
avec  persistance  de  l'artère  hyaloïde.  Ce  travail  complet  au 
point  de  vue  des  antécédents  et  de  Thistorique  des  cas  est  accom- 
pagné de  nombreux  dessins  des  anomalies  décrites. 

GOBURK. 

3)  Cheney  dit  qu'une  tension  normale  constatée  par  la  pal- 
pation  ne  doit  pas  être  une  contre-indication  à  Tiridectomie 
dans  le  glaucome  simple.  Une  tension  qui  parait  normale  à 
l'examinateur  peut  être  cependant  une  hypertension  patholo- 
gique pour  cet  œil.  L'apparition  d'une  excavation  glaucoma- 
teuse  est  une  preuve  que  la  tension  est  plus  élevée  que  le  nerf 
ne  peut  la  supporter.  Le  traitement  le  plus  approprié  est  Tiri- 
dectomie  pratiquée  au  début.  La  possibilité  de  prolonger  la 
vision  par  Temploi  constant  de  myotiques  pendant  toute  la  vie 
du  malade  est  aléatoire.  Mais  Fauteur  croit  aussi  qu'après 
riridectomie  des  opacités  lenticulaires  peuvent  apparaître. 

Dans  la  discussion  qui  suivit,  Risley,  exprima  l'avis  que  l'iri- 
dectomie  donne  seule  des  chances  de  succès,  mais  qu'il  faut 
pratiquer  un  large  colobome  comprenant  1/6  de  la  racine  de 
l'iris.  Zentmayer  dit  que  80  pour  100  seulement  des  cas  bénéfi- 
cient de  l'emploi  des  myotiques  tandis  que  l'iridectomie  apporte 
un  soulagement  à  environ  90  pour  100  des  malades.  En  ter- 
minant Cheney  dit  que  l'excavation  de  la  papille  précède  long- 
temps toute  modification  du  champ  visuel.  godurn. 

4)  Suker  rapporte  un  cas  d'irido-cyclite  plastique  survenant 
chez  un  jeune  homme  de  seize  ans,  à  laquelle  on  ne  put  décou- 
vrir aucune  origine  traumatique  ni  autre.  Six  semaines  plus 
tard,  le  second  œil  fut  atteint  d^ophtalmie  sympathique  et  la 
vision  baissa  en  conséquence.  Quelque  temps  après  survint 
de  l'iritis  typique  dans  Tun  des  yeux,  qui  guérit  peu  à  peu  sous 
l'influence  d'un  traitement  approprié  sans  atteinte  à  l'autre 

Fœil.  COBURN. 

5)  Dennis  observa  un  homme  de  vingt-trois  ans  qui  présen- 
tait une  absence  totale  de  l'iris  et  du  corps  ciliaire  dans  les 
deux  yeux,  ainsi  que  de  la  cataracte  et  une  tension  glaucoma- 
teuse.  Il  était  atteint  également  de  nystagmus.  La  cataracte 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE.  ETC.  461 

fut  extraite  à  un  œil  et  la  tension  devint  normale  pendant  quel- 
ques semaines,  puis  elle  augmenta.  Cette  augmentation  de 
tension  fut  combattue  par  Temploi  de  Téserine.  Dennis  attri- 
bue Faction  de  ce  médicament  à  son  influence  sur  les  vais- 
seaux sanguins  plutôt  qu'à  ses  effets  sur  l'iris  et  le  corps 
ciliaire.  coburn. 

6)  Graf  rapporte  quelques  observations  de  cas  particuliers 
d'ophtalmie  sympathique,  entre  autres  :  i*  Fillette  de  quatre 
ans  et  demi  ;  blessure  par  un  éclat  de  bois  au  bord  de  la  cornée, 
prolapsus  de  l'iris,  légère  infection.  Après  que  les  symptômes 
d'irritation  eurent  disparu,  excision  du  prolapsus^  plastique 
conjonctivale.  Après  l'opération  nouveaux  symptômes  inflam- 
matoires plus  violents  et  vingt  jours  après  iridocyclite  de  T'au- 
tre  œil  et  en  outre  forte  névrite  optique  des  deux  yeux.  Après 
une  cure  de  frictions  (onguent  gris  a  grammes  parjour)  les  deux 
yeux  guérirent  au  bout  de  six  semaines. 

a®  Dans  un  second  cas,  les  premiers  symptômes  de  l'ophtal- 
mie sympathique  furent  un  décollement  de  la  rétine  dans 
la  région  vasculaire.  Ici  l'ophtalmie  guérit  complètement 
au  bout  d'environ  un  an  et  demi.  (Traitement  Hg.  et  salicy- 
lates).  w.  STOCK. 

7)  Le  malade  observé  par  Liehr  est  un  forgeron  âgé  de  vingt- 
cinq  ans  qui  se  blesse  l'œil  gauche  ;  au  bout  de  quinze  jours, 
énucléation  à  cause  d'un  abcès  du  corps  vitré.  Quinze  jours 
plus  tard  ophtalmie  sympathique  de  l'œil  droit.  La  maladie 
guérit  par  traitement  mercuriel  ;  conservation  d  une  acuité 
visuelle  de  8/10.  w.  stock. 

8)  L'opération  à  laquelle  Heine  a  donné  le  nom  de  cyclodya- 
lise  est  la  suivante  :  On  fait  dans  la  sclérotique  entre  le  droit 
externe  et  le  droit  supérieur  une  incision  de  5  à  6  millimètres 
de  longueur  parallèle  au  limbe  et  à  6  millimètres  en  arrière  de 
loi.  On  incise  doucement  de  dehors  en  dedans  jusqu'à  la  cho- 
roïde ;  puis  on  insinue  entre  la  sclérotique  et  la  choroïde  une 
petite  spatule  que  l'on  pousse  en  avant  jusque  dans  la  cham-=- 
bre  antérieure  en  libérant  ainsi  les  adhérences  de  l'angle  irido- 
cornéen  sur  une  largeur  d'environ  5  millimètresi 


462  REVUE  GÉNÉRALE 

Dufour  pratiqua  cette  opération  sur  un  œil  qui  avait  déjà 
subi  Tiridectomie  ;  elle  a  été  suivie  de  la  cessation  momenta* 
née  des  douleurs.  l.  oiiA2n>cLéiiBifT. 

9)  Villemonte  publie  8  observations  qui  montrent  l'effica- 
cité de  Tarrachement  du  nerf  nasal  interne,  dans  le  traitement 
du  glaucome  aigu  ou  hémorragique,  douleurs  ciliaires,  névral- 
gie de  la  branche  ophtalmique.  Cette  opération  présente  les 
avantages  suivants  :  Technique  opératoire  très  simple,  absence 
de  complications  et  résultats  très  bons.  En  effet,  on  peut  pra- 
tiquer cette  opération  avait  succès,  là  où  Tiridectomie  présen- 
terait quelque  danger.  h.  pbrbtz. 

10)  Sonder  après  un  aperçu  historique  de  la  question  rap- 
porte quelques  cas  de  glaucome  émotif  observés  dans  le  ser- 
vice du  professeur  Lagrange.  L'angoisse  déterminée  par  l'ap- 
proche d'une  opération  oculaire  paraissait  être  la  cause  de 
l'attaque  glaucomateuse.  Tout  sentiment  moral  un  peu  violent, 
les  chagrins,  les  contrariétés,  Tinsomnie,  la  douleur  prolongée 
peuvent  aussi  la  provoquer.  Les  autem*s  sont  unanimes  à  recon- 
naître ces  faits,  mais  diffèrent  dans  leur  interprétation  ;  pour 
les  uns  il  y  aurait  irritation  des  nerfs  sécréteurs  et  exagération 
de  sécrétion,  pour  les  autres,  excitation  des  vaso-dilatateurs 
et  insuffisance  d'excrétion.  Bht&tscm. 

« 

11)  Lagrange  a  opéré  quinze  cas  dé  glaucome  chronique 
par  le  procédé  suivant  :  Il  débute  comme  pour  une  sclérotomie, 
mais  avant  d'achever  la  section,  le  couteau  subit  un  mouvement 
de  rotation  de  façon  à  tourner  le  tranchant  obliquement  en  ar- 
rière et  tailler  la  sclérotique  en  biseau.  Le  couteau  est  ensuite 
tourné  franchement  en  arrière  de  façon  à  détacher  un  grand 
lambeau  de  muqueuse.  On  pratique  ensuite  la  résection  d'une 
faible  partie  du  bec  de  la  sclérotique  adhérent  à  la  cornée. 
L'iridectomie  est  ensuite  faite  comme  d'habitude.  L'auteur 
suit  ses  opérés  depuis  au  moins  six  mois.  Les  résultats  se 
maintiennent.  o.  BàKàaca. 

12)  Deux  observations  de  Péchin  sur  une  forme  spéciale  de 
tuberculose  du  tractus  uvéal.  Dans  la  première,  la  partie  pos- 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  HERF  OPTIQUE,  ETC.  463 

térieure  des  deux  cornées  est  parsemée  vers  la  région  péri- 
phériqye  de  très  nombreuses  taches  petites,  rondes  ou  ovalai- 
res  de  couleur  jaune  très  clair,  semblables  à  des  gouttelettes 
d'huile  et  disposées  en  collier.  Corps  flottants  du  vitré.  La  ma- 
lade, fille  de  tuberculeux,  est  elle-même  tuberculeuse.  Dans  la 
deuxième  observation,  nous  retrouvons  les  mêmes  dépôts  cor- 
néens.  De  plus  à  gauche  apparition  successive  de  cinq  boutons 
d'épisclérite,  granulome  de  Tiris.  La  malade  est  de  santé  déli- 
cate; son  père  est  atteint  de  bronchite  chronique,  sa  mère  est 
morte  jeune.  La  preuve  expérimentale  de  ces  cas  n'est  malheu- 
reusement pas  faite  car  nous  ignorons  encore  certains  poisons 
que  peut  sécréter  le  bacille  de  Koch  et  certaines  formes  par  les- 
quelles peut  se  traduire  Tintoxication.  o.  BBNézBCH. 


MALADIES   DE  LA  r6tINB,  DU  NERF  OPTIQUE  ET  DES  CENTRES  NERVEUX 
(aMBLTOPIB  et    AHAJ7R0SE,   DYSCHROMATOPSIE) 


i)  Casali  (A.).  —  Amblyopie  consécutive  à  la  fixation  du  soleil  (Amblopia 
consecutiva  à  fissazione  del  sole)  (Annàli  di  Ottalmologia,  vol.  XXXVI, 
Fasc.  3-4,  pp.  189  à  a3o,  1907). 

a)  Qrimaldi  (E.).  —  Amaurose  bilatérale,  post-typhiçiue,  transitoire  (Amau- 
rosi  bilatérale,  transitoria,  post-tifica)  f'/t  Tomm^si,  Qiornale  di  bioloffU  e 
mecfîcina,  Anno  I,  n"*  33,  Napoli  1906). 

3)  Bipoh-Hirsohfeld.  -^  Les  affections  du  nerf  optique  au  cours  des  affec- 
tions des  cavités  ethmoïdales  et  sphénoSdales  (Beitraç  zur  Kenntniss  der 
Sehnervenerkrankungen  bei  Erkrankung  der  hinteren  Nebenhœhlen  der 
Nase)  (Arch.  f.  Ophth&lm.,  LXV,  440-486,  1907). 

6)  Saohsalbep.  —  Blessure  par  arme  à  feu  des  deux  nerfs  opti<}ues  avec 
cécité  de  longue  durée  suivie  de  conservation  d'une  vision  périphérique 
restreinte  (Schuss  verletzung  bei  der  Sehnerven  mit  langdauernder  Amaurose 
undschliesslich  geringem  periphercn  Sehen)  (Zeitsch,  fur  Angtnheilk. 
XIII.  p.  7^7). 

5)  Saohsalbep.  —  Disparition  de  fibres  myéliniques  dans  la  rétine  dans 
-  une  atrophie  inflammatoire  du  nerf  optic^ue  à  la  suite  d'une  tumeur  cérébrale 

(Schwund   markhaltiger  Nervenfasem  m  der  Netxhaut  bei  entzûndlicher 
.    Atrophie  des  Sehnerven  in  Folgc  eines  Tumor  cerebri)  (Zeitsch.fûr  Aagen., 
XIII,  751), 

6)  Aftk  (Fritz).  ^  Deux  cas  de  colobomes  du  nerf  optique  (Zwei  Fâlle  von 
Goloboma  nervi  optici)  (ZeiUch.  f,  Angenheilk,  XIII,  p.  402). 

7)  Linnell  (E.-H.).  ~  De  l'emploi  du  radium  dans  le  traitement  des  affec- 
tions du  nerf  optique  et  de  la  rétine  (Radium  in  the  treatment  of  affections 
of  the  optic  nerve  and  retina)  (Bonuzop&thic  EyCj  E*r  and  Thro&t  Jonrn,, 
janv.   1907). 

8)  Coste.  —  De  l'atrophia  papillaire  familiale  (Thèse  de  Toulouse^  mai  1907). 

9)  Bertoizi  (A.).  — '  Contribution  à  Tétude  du  scotome  scintillant  (Gontri- 


464  KEVUE  GÉNÉRALE 

buto  alla  conoscenza  dello  scotoma  scintillante)  (AnnAli  di  OtiàlmologU^ 
vol.  XXXVI,  fasc.  M.  pp.  a35  à  248,  1907).    * 
10)  Lampel.  —  Les  limites  périphériques  du  chanop  visuel  pour  des  obiets 
blancs  et  colorés  (Ueber  die  Aussengrensen  die  (îesichtsfeides  fur  weisse 
und  farbige  Objekte)fT/ié<e  de  Leipzig^  1906). 


i)  D  après  i4  cas  personnels,  très  minutieusement  obser- 
vés, et  d'après  la  bibliographie  complète,  l'intéressant  tra- 
vail de  Casali  conclut  ainsi  : 

«  La  fixation  du  disque  solaire,  directement  ou  swr  l'image 
fournie  par  l'eau  ou  autre  surface  réfléchissante,  provoque  des 
altérations  de  la  fonction  visuelle  caractérisées  par  la  photo- 
phobie légère,  par  la  nyctalopie,  l'amblyopie  et  le  scotome 
central  positif.  Ce  scotome  peut  être  absolu  ou  relatif,  pour  le 
blanc  et  pour  les  couleurs  seulement  ;  et  les  cas  où  le  sco- 
tome est  absolu  comportent  un  diagnostic  plus  sérieux  que 
ceux  où  le  scotome  est  relatif.  Le  scotome  est  dû,  en  partie, 
probablement,  au  spasme  de  la  triade  rétinienne.  Assez  sou- 
vent l'on  constate  un  léger  rétrécissement  du  champ  visuel  pour 
le  blanc  et  les  couleurs  et  une  certaine  asthénopie  accommoda- 
tive.  A  Texamen  ophtalmoscopique,  le  symptôme  le  plus  con- 
stant est  représenté  par  la  coloration  plus  sombre  et  plus 
étendue,  qu'à  Tétat  normal,  du  centre  de  la  région  maculaire  : 
souvent  Ton  note  une  légère  congestion  papillaire,  œdème  de 
la  rétine,  engorgement  veineux  ;  très  rarement  il  se  manifeste 
une  véritable  rétinite  séreuse  ;  très  rares  aussi,  sont  les  hé- 
morragies de  la  région  maculaire.  Le  traitement  rationnel 
consisterait  dans  le  repos  oculaire  absolu,  à  Tabri  de  tout 
éclairage  trop  vif,  dans  l'emploi  des  sels  de  quinine,  plus  tard 
de  la  strychnine  et  de  l'application  de  courants  continus,  n 

A.   AlfrOIfBLLI 

2)  Chez  un  enfant  de  deux  ans,  atteint  de  la  fièvre  typhoïde 
à  forme  typique  et  à  évolution  régulière  ayant  duré  trois  se- 
maines, il  se  déclara  une  cécité  à  début  rapide,  qui  dura  huit 
jours  et  fut  suivie  du  recouvrement  graduel  complet  de  la 
vision.  La  réaction  pupillaire  était  parfaitement  conservée  et 
Texamen  ophtalmoscopique  ne  montra  aucune  lésion,  ni  de  la 
papille,  ni  de  la  région  maculaire,  ni  du  reste  de  la  rétine. 
Grimaldi  attribue   cette  amaurose  transitoire,   survenue  au 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  465 

début  de  la  convalescence  d'une  dothiénenthérie,  à  un  trouble 
toxinique  de  Fécorce  cérébrale  visuelle  des  deux  lobes. 

A.    A, 

3)  Birch^Hirschfeld  relate  quatre  observations  personnelles 
très  intéressantes  d'affections  du  nerf  optique  au  cours  de  si- 
nusites sphénoïdales.  L'auteur  met  en  relief  particulièrement 
rimpor tance  d'un  symptôme  mal  étudié  dans  ces  cas,  le  sco- 
tome  central.  Dans  les  quatre  observations,  c'est  par  un  sco- 
tome  central  que  les  troubles  oculaires  avaient  débuté.  Ce 
scotome  diffère  du  scotome  toxique  par  son  unilatéralité  et  la 
rapidité  de  son  évolution.  Dans  la  3®  observation,  l'auteur  a  eu 
recours  avec  le  plus  grand  succès  à  l'ouverture  des  sinus  par 
la  voie  orbitaire  externe  en  suivant  la  technique  de  Krônlein. 
Dans  la  4^  observation  il  s'agissait  d'une  tumeur,  la  malade 
succomba  et  il  fut  possible  d'examiner  histologiquement  le  nerf 
optique.  Le  travail  de  Birch-Hirschfeld  est  accompagné  d'une 
bibliographie  importante.  l.  dob. 

4)  Le  fait  le  plus  marquant  observé  dans  le  cas  de  Sachsal" 
ber,  nous  est  déjà  relaté  dans  le  titre.  La  vision  périphé- 
rique se  manifesta  après  trois  mois  d'amaurose  complète. 

B.   REDSLOB. 

7)  Linnell  rapporte  8  cas  traités  au  moyen  du  radium  d'acti- 
vité 10,000  contenu  dans  un  tube  de  verre  et  placé  sur  la 
paupière.  Sept  malades  présentaient  de  l'atrophie  optique  à  une 
période  quelconque,  sur  ces  sept  malades  l'état  fut  amélioré. 
Dans  plusieurs  cas  on  donna  de  la  strychnine  et  du  mercure 
pendant  ce  traitement  par  le  radium,  aussi  est-il  difficile  de 
déterminer  exactement  l'influence  de  ce  nouveau  mode  de  trai- 
tement. COBURW. 

8)  Coste  rapporte  4  cas  d'atrophie  du  nerf  optique  recueillis 
dans  la  même  famille,  où  tous  les  caractères  qui  permettent 
d'individualiser  ce  syndrome  clinique  sont  nettement  marqués. 
Affection  frappant  de  préférence  le  sexe  mâle^  se  transmettant 
par  la  ligne  féminine,  débutant  le  plus  souvent  vers  Tâge  de 
vingt  ou  trente  ans,  par  des  céphalées,  se  caractérisant  par 
une  atrophie  temporale  du  nerf  optique  consécutive  à  une  né- 

30 


466  REVUE   GÉNÉRALE 

vrite  rétrobullaire.  Ces  observations  recueillies  dans  le  service 
de  Frenkel,  renferment  aussi  le  relevé  du  périmètre  crânien 
qui  montre  chez  certains  membres  de  cette  famille  un  apla- 
tissement transversal  de  la  partie  antérieure  du  crâne,  de  na- 
ture à  faire  soupçonner  des  lésions  du  canal  optique.  A  signa- 
ler aussi  chez  un  membre  de  la  même  famille,  une  chorio- 
rétinite  juxta-papillaire.  "*• 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET   DU   CORPS    TITRA. 


i)  Cramer.  —  Pathogénie  et  particularités  cliniques  de  la  cataracte  des 
souffleurs  de  verre  (KUn,  MonatsbL  f.  A  ugenheitkunde,  janvier  1907). 

2)  Seefelder  et  Wolfrum.  —  Une  anomalie  particulière  du  cristaUin,  le 
lentiglobe  antérieur  chez  un  fœtus  de  quatre  mois  (Ueber  eine  eigenarlire 
Lin  se  n  anomalie  (Lcntiglobus  anterîor)  Bei  einem  viermonatlichen  mensch- 
lichen  Fœtus)  f/lrc/i.  f.  OphL,  LXV,  320-326,  1907). 

3)  Weinbrun.  — La  cataracte  compliquée  (Zur  Kenntniss  derCataractacom- 
plicata)  (Thèse  de  Kœnigsherg^  1906}. 

4)  Raehimann.  —  Le  glaucome  secondaire  et  la  cataracte  [traumatique  (E^ 
glaucoma  secondario  y  la  catarata  traumatica)  (Angles  de  Oftalm.t  février 
«907)- 

I  )  A  notre  époque  où  la  législation  des  divers  pays  tend  de 
plus  en  plus  à  protéger  les  ouvriers  non  seulement  contre  les 
accidents  du  travail  mais  aussi  contre  les  maladies  profession- 
nelles proprement  dites,  le  mémoire  de  Cramer  est  d'incon- 
testable opportunité. 

Exerçant  depuis  quinze  ans  à  Cottbus,  dans  une  région  où 
l'industrie  du  verre  est  très  répandue,  Tauteur  a  eu  roocasion 
d'observer  et  de  suivre  un  grand  nombre  de  cas  de  «  cataracte 
des  souffleurs  de  verre  »  :  on  sait  depuis  longtemps  que  l'opa- 
cification  du  cristallin  est  fréquente  et  précoce  chez  les  ou- 
vriers de  cette  catégorie,  à  tel  point  que  Meyhofer,  dont  la 
statistique  porte  sur  5o6  verriers,  la  signale  chez  11, 6®/®  d'en- 
tre eux,  le  plus  souvent  avant  la  quarantième  année. 

Ce  que  Ton  sait  moins,  c'est  que,  parmi  les  soufQeurs  de 
verre,  tous  ne  sont  pas  également  exposés  à  cette  afFection. 
Cramer,  sans  pouvoir  toutefois  donner  à  cet  égard  de 
chiffres  bien  précis,  la  croit  infiniment  plus  fréquente  parmi 


MALADIES  DU  CRISTALLIN  ET  DU  CORPS  VITRÉ  467 

les  souffleurs  de  verre  creux,  en  particulier  chez  ceux  qui  fa- 
briquent des  bouteilles,  que  chez  les  souffleurs  de  verre  à 
vitre.  C'est  que  ces  derniers,  tout  en  ayant  un  travail 
beaucoup  plus  pénible  que  les  premiers,  ne  sont  pas,  comme 
ceux-ci,  exposés  d'une  façon  presque  continuelle  aux  radia- 
tions que  dégage  la  masse  de  verre  en  fusion  contenue  dans 
le  four. 

Au  point  de  vue  clinique,  cette  forme  de  cataracte  offre  un 
certain  nombre  de  caractères  bien  particuliers.  D'abord,  c'est 
Tœil  gauche  qu'elle  atteint  dans  la  grande  majorité  des  cas,  et 
cela  à  cause  de  l'attitude  de  l'ouvrier  au  travail  :  il  présente 
en  effet  son  côté  gauche  au  four,  la  main  gauche  servant  de 
support  à  la  canne  à  souffler,  tenue  et  dirigée  de  la  main 
droite. 

Objectivement,  on  constate,  au  début  de  l'affection,  qu'il 
s'agit  d'une  cataracte  polaire  postérieure,  cruciforme  et  limitée 
à  l'étendue  du  champ  pupillaire  ;  elle  peut  rester  stationnaire 
pendant  des  années,  mais  le  plus  souvent  elle  se  complique 
d'opacités  corticales  antérieures  et  finit  par  envahir  la  totalité 
du  cristallin.  La  capsule  cristallinienne  ne  s'opacifie  pas,  mais 
elle  paraît  acquérir  une  friabilité  particulière  quicontre-indique 
aussi  bien  les  manœuvres  de  maturation  artificielle  que  l'iri- 
dectomie  préparatoire,  et  ne  va  pas  sans  causer  parfois  quel- 
ques difficultés  lors  de  l'extraction. 

Ces  caractères  objectifs  confèrent  à  la  cataracte  des  souf- 
fleurs de  verre  une  individualité  assez  précise^  et  ne  permettent 
pas  de  Tassimiler  à  celle  que  l'on  observe  dans  d'autres  corps 
de  métier  —  forgerons,  lamineurs  —  également  obligés  de  tra- 
vailler dans  un  milieu  très  chaud  et  au  voisinage  de  foyers 
ardents  ;  en  pareille  occurrence,  il  s'agit  en  effet  de  cataractes 
ne  différant  en  rien  de  la  cataracte  dite  sénile,  si  ce  n'est  par 
leur  apparition  précoce.  Du  coup,  il  est  difficile  de  croire  que 
la  cataracte  des  verriers  soit  due  purement  et  simplement  à 
l'action  de  la  chaleur  ou  de  la  sudation  excessives,  comme  l'ont 
généralement  admis  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  la  question. 
Sans  suivre  Cramer  dans  la  discussion  à  laquelle  il  se  livre 
sur  ce  point,  disons  seulement  que  ce  sont  les  rayons  chimi- 
ques émis  par  le  verre  en  fusion  qu'il  incrimine,  et  que  ces 
rayons  proviendraient  surtout  des  sels  de  -chaux  contenus  dans 


468  REVUE  GÉNÉRALE 

la  marne,  laquelle  constitue,  avec  le  sable  et  le  carbonate  de 
soude,  Tun  des  trois  éléments  du  verre.  Il  déduit  de  ces  consi- 
dérations pathogéniques  un  moyen  de  prophylaxie  consistant 
essentiellementàinterpdser entre Touverturedu  four  et  l'ouvrier 
une  cuve  en  verre  remplie  d'une  solution  rouge  de  concentration 
telle  que^  sans  gêner  la  vue,  elle  arrête  au  passage,  en  même 
temps  que  la  majeure  partie  des  rayons  caloriques,  la  totalité 
des  rayons    chimiques.  r.  f. 

a)  Seefelder  et  Wolfrum  ont  eu  Toccasion  de  rencontrer 
sur  un  fœtus  de  quatre  mois  une  malformation  très  particu- 
lière qu'ils  considèrent  comme  un  lentiglobe  antérieur.  Les 
auteurs  pensent  que  cette  malformation  doit  être  rapprochée 
du  lenticône  antérieur,  dont  il  existe  detix  observations. 
Suivant  Tépoque  de  l'apparition  de  la  malformation,  la  forme 
de  la  chambre  antérieure  se  rapproche  plus  ou  moins  de  celle 
d'un  cône  ou  de  celle  d'un  globe  et  c'est  elle  qui  modèle  la 
malformation  cristallinienne.  l.  dor. 

3)  Lorsque  dans  un  œil  qui  ne  présente  que  quelques  syné- 
chies  postérieures  on  doit  extraire  une  cataracte,  on  doit  faire 
l'iridectomie,  de  manière  à  exciser  les  synéchies.  Si  on  ne 
peut  pas  faire  Texcision,  il  faut,  après  la  section  de  la  cornée, 
les  détacher  au  moyen  d'une  mince  sonde  d'argent.  Enfin,  s'il 
existe  une  synéchie  circulaire,  Weinbrun  recommande  l'opé- 
ration de  Wenzel,  c'est-à-dire  on  fait  avec  la  pince-ciseaux 
une  incision  périphérique  du  sphincter  et  on  enlève  le  tout 
avec  la  capsule  antérieure.  w.  stock. 

4)  Paru  dans  Die  Ophthalm,  ifWnf A,  juillet  1906. 


MALADIttS  DB  LA  néPRACTION,  DB  l'aGCOMMODATION  BT  DBS  MU8CLBS  DB  L^OBIL 


i)  De  Font-Réaulx  (P.).  —  Résultats  de  l'ablation  du  cristallin  transparent 
dans  la  myopie  forte  (Annales  d'oculistique,  février  igo6,  p.  95-127). 

2)  Anderson.  —  La  paralysie  du  muscle  involontaire.  Sur  l'action  de  U 
pilocarpine,  de  la  physosti^mine  et  de  Tatropine  sur  Tiris  paraiprsé 
(The   paralysis  of  involuntary  muscle.   On    the  action    of*  pilocarpino. 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTIOlf,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.    409 

physostigmine  and  atropine  upon  the  paralysed  iris)  (Journ,   of  Physio- 
logy,  vol.  XXXIII,  n»*  4  et  5,  pp.  414-438). 

3)  Bertolotti.  —  Les  connexions  oculogyres  du  mésencéphale  (Étude  des 
ophtalmoplégies  pédonculaires)  (Riv.  dip&tol,  nerv,  e  ment»,  6  sept.  1906, 
p.  3o5-4o1). 

4)  QalexowskL  —  Zona  ophtalmique  avec  paralysie  de  la  musculature 
intrinsèque  de  Tœil  et  du  droit  externe  ("Soc.  de  Neurologie^  a  mai  1907). 

5)  Crouson  et  Nathan.  —  Ophtalmoplégie  totale  et  bilatérale.  Paralysie 
faciale  unilatérale  au  cours  du  tabès  (Soc.  de  Neurologie  de  P&riSf 
I!  avril  1907). 

6)  L^amy.  —  Poliencéphalite,  ophtalmopléçie  et  paralysie  bilatérale  de  la 
branche  motrice  du  trijumeau  fSoc.  de  Neurologie  de  Paris^  7  mars  1907). 

7)  Cantonnât.  —  Ataxie  des  muscles  oculo-moteurs  et  paralysies  oculaires 
dans  un  cas  de  tabès  juvénile  (Soc,  de  Neurologie,  6  juin  1907). 

8)  De  Lapersonne.  —  Indications  et  résultats  du  traitement  optique  dans 
le  strabisme  (Acad.  de  médecine ^  28  mai  1907). 

9)  Haliett  (J.-D.).  ^  Myopie  forte,  deux  cas  d'extraction  du  cristallin 
(Myopie  of  high  degree,  removal  of  the  lens,  two  cases)  (Homœop.  Eye, 
E&r  and  Throat  Jour.^  janvier  1907). 

loj  Ohm  (J.).  —  Contribution  à  Télude  des  différentes  variétés  de  localisa- 
tion absolue  dans  le  strabisme  concomitant  (Ein  Beitrag  zur  Kenntniss 
der  verschiedenen  Arten  der  absoluten  Lokalisation  beim  konkomi- 
tierenden  Schiclen)  (Arch,f.  Ophth.,  LXVl,  120-149,  1907). 

11)  L.ohnsteln  (Rudolph).  —  Une  modification  de  Timage  renversée  et  son 
emploi  pour  déterminer  la  réfraction  (Ueber  eine  Modification  des  umge- 
kerlen  Éildes  und  ihre  Verwendung  zur  Refractionsbestimmung)  (Zeitsch. 
f.Augenh.,  XIV.  p.  148). 

12)  Antonelli  (A).  —  Les  suites  éloignées  des  paralysies  oculo-motrices 
(Congr.  de  médecins  aliénistes  et  neurologiaies,  XVII  sess.  Genève- Lau- 
sanne, août  1907^. 

i3)  Qould  (G.-M.).  —  Verres  non  appropriés,  empêchant  l'exercice  d'une 
profession  (A  professionnal  and  succesfui  life  wreckcd  by  ill-fitting  glasses) 
(Americ.  med.^  nov.  1906). 

i4)  Toms  (S.-W-S.).  —  De  la  prescription  de  verres  (Filting  of  glasses 
(New-York  State  Journal  of  med,,  déc.  1906). 

1)  Pour  déterminer  la  valeur  exacte  de  Tablation  du  cris- 
tallin transparent  dans  le  traitement  de  la  myopie  forte,  il 
faut  connaître  les  résultats  immédiats  et  surtout  éloignés  de 
cette  intervention.  Ce  sont  ces  résultats  que  P,  de  Font- 
Réaulx  nous  montre  dans  mie  étude  très  complète,  où  il  ana- 
lyse tous  les  cas  publiés,  auxquels  il  ajoute  quelques  obser- 
vations inédites. 

L'ablation  du  cristallin  se  pratique  de  deux  façons  :  par 
extraction  directe  ou  par  discision  suivie  d'évacuation  des 
masses.  Ce  dernier  procédé  paraît  jouir  de  la  préférence  du 
plus  grand  nombre  d'opérateurs.  Toutefois,  Tun  et  Tautre 
procédés  ne  dispensent  pas  toujours  de  plusieurs  opérations 
successives,  la  cataracte  secondaire  étant  pour  ainsi  dire  de 
règle. 

Un  résultat  immédiat  et  indiscutable  de  cette  intervention 


470  REVUE  GÉNÉRALE 

est  Taugmentation  souvent  considérable  de  l'acuité  visuelle. 
Cependant  les  malades  ne  réclament  pas  une  seconde  inter- 
vention sur  l'autre  œil,  parce  que  Toeil  opéré,  voyant  de  plus 
loin,  est  moins  utile  pour  les  travaux  de  près  qui  sont  exé- 
cutés au  moyen  de  l'œil  non  opéré.  En  effet,  l'œil  opéré 
devient- souvent  hyperope  de  3,  4  ou  5  dioptries  et  supporte 
mal  un  verre  correcteur  lui  permettant  la  lecture  ou  récriture. 
Si  un  cultivateur  gagne  à  l'opération,  en  sera-t-il  de  même 
pour  un  graveur  ou  une  couturière  ? 

Les  résultats  les  meilleurs  seraient  obtenus  dans  les  cas  de 
myopie  très  élevés  (cas  de  Pfluger,  29,  22  dioptries,  où  l'œil 
servait  pour  le  travail  de  près  et  à  distance). 

L'auteur  en  conclut  qu'il  faut  être  très  circonspect  pour 
opérer  un  œil  atteint  de  myopie  inférieure  à  18  ou  20  diop- 
tries. 

Voilà  quels  sont  les  résultats  immédiats  ;  tous  en  convien- 
nent. Mais  l'accord  parait  moins  unanime  quand  il  s'agit  des 
résultats  éloignés. 

La  réfraction  est-elle  désormais  fixée  et  le  myope  est-il 
véritablement  guéri  ?  A-t-on  arrêté  l'allongement  et  les 
lésions  du  fond  de  l'œil? 

On  voit  très  souvent  dans  les  observations  que,  après  l'opé- 
ration, Taxe  de  l'œil  a  continué  à  s'allonger,  au  contraire  de 
ce  que  semblaient  prouver  les  expériences  du  professeur  Truc 
sur  de  jeunes  lapins. 

En  réalité,  l'œil  opéré  s'allonge;  mais,  chose  importante, 
dans  l'œil  aphaque  l'augmentation  de  la  réfraction  n*est  que 
la  moitié  de  celle  subie  par  Tœil  non  opéré.  Toutefois  l'accrois- 
sement de  ;la  myopie  est  très  atténué  des  deux  côtés  du  fait 
de  l'opération. 

L'aphakie  opératoire  n'empêcherait  pas  la  production  ou 
le  développement  des  lésions  des  membranes  profondes.  La 
myopie  augmente  parce  que  l'œil  est  malade,  et  non  pas  l'œil 
devient  malade  parce  que  la  myopie  augmente»  Lésions  et 
vice  de  réfraction  ont,  en  réalité,  une  marche  parallèle  et 
relativement  indépendante. 

L'auteur  conclut  que  l'opération  est  très  sérieuse;  que 
l'oculiste  doit  bien  peser  le  pour  et  le  contre,  tenir  compte  de 
la  situation  sociale  de  Tindividu,  ne  pas  opérer  les  yeux  ani- 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.      471 

sométropes  ou  strabiques,  car  la  vision  binoculaire  n'existe 
pas,  ni  opérer  sur  un  œil  quand  le  congénère  est  frappé  de 

cécité.  p.    CHAVBRNAC. 

2)  Anderson  observe  qu^après  section  intracranienne  d'un 
oculomoteur,  la  pilocarpine  et  la  physostigmine  contractent 
plus  la  pupille  paralysée  que  Tautre.  L'action  de  la  physos- 
tigmine est  d'ailleurs  moindre  que  celle  de  la  pilocarpine. 

Après  la  section  des  nerfs  ciliaires,  la  physostigmine 
n'excite  pas  le  sphincter  ainsi  énervé,  tandis  que  la  pilocarpine 
provoque  une  contraction  prolongée  ;  par  conséquent  Tauteur 
en  conclut  que  la  physostigmine  agit  sur  les  terminaisons  ner- 
veuses, tandis  que  la  pilocarpine  peut  agir  sur  le  muscle  lui- 
même. 

Si,  après  section  du  nerf  oculomoteur,  on  laisse  s'établir  la 
régénération  à  un  moment  donné,  quand  la  régénération  est 
encore  incomplète  et  que  le  réflexe  à  la  lumière  ne  se  produit 
pas  normalement,  la  physostigmine  permet  de  le  provoquer; 
la  pilocarpine  ne  le  permet  pas.  La  physostigmine  n'accroît  ni 
l'excitabilité  ni  la  conductivité  des  nerfs  ciliaires  ou  des  fibres 
de  l'oculomoteur,  même  quand  elles  sont  régénérées.  L'action 
de  la  physostigmine  montre  donc  que  les  excitations  imparfai- 
tement transmises  par  l'oculomoteur  en  voie  de  régénération 
sont  arrêtées  principalement  dans  les  terminaisons  des  nerfs 
ciliaires.  o.  d. 

3)  Bertolotii  rappelle  les  différentes  interprétations  qui  ont 
été  données  des  paralysies  associées  des  yeux.  Pour  lui,  les 
mouvements  associés  dans  le  sens  horizontal  (convergence) 
relèvent  du  noyau  de  la  sixième  paire,  qui  envoie  les  fibres, 
non  au  noyau  de  la  troisième  paire,  mais  à  ce  nerf  même  au- 
dessous  de  son  noyau  d'origine. 

Pour  d'autres,  les  connexions  entre  la  troisième  et  la 
sixième  paire  se  font  par  l'intermédiaire  du  noyau  de  la  troi- 
sième. Bertolotti  cite  un  fait  de  llberg  et  un  autre  de  Bouchaud 
montrant  que,  malgré  la  destruction  complète  du  noyau  de 
la  troisième  paire,  les  mouvements  associés  sont  conservés. 
Les  mouvements  associés  ne  relèvent  donc  pas  de  connexions^ 
intemucléftires. 


472  REVUE  GÉNÉRALE 

Ce  travail  renferme  un  nouveau  fait  observé  par  l'auteur  : 
paralysie  radiculaire  et  symétrique  des  troisièmes  paires  avec 
défaut  de  convergence,  produite  par  une  plaque  de  sclérose 
occupant,  en  pleine  calotte  pédonculaire,  la  zone  nucléaire  et 
la  zone  périnucléaire,  lésant  le  faisceau  longitudinal  posté- 
rieur, voie  probable  des  fibres  oculogyres  ascendantes  (entre 
le  noyau  sixième  et  le  nerf  moteur  oculaire  commun). 

En  somme,  les  oplitalmoplégies  par  lésion  de  la  troisième 
paire  pourront  ne  pas  s'accompagner  de  paralysie  des  mouve- 
ments associés  horizontaux,  tant  que  la  lésion  ne  dépasse 
pas  le  noyau.  Si  elle  envahit  la  zone  pérmucléaire  et  le 
faisceau  longitudinal  postérieur,  la  paralysie  associée  appa^ 
raît. 

La  paralysie  associée  d*origine  pédonculaire  est  due  à  une 
lésion  de  la  calotte  et  n^a  rien  à  voir  avec  Tétat  du  faisceau 
pyramidal,  o.  d. 

4)  Galezowski  rapporte  le  cas  d'un  homme  de  vingt-huit 
ans  atteint,  au  cours  du  zona  ophtalmique,  de  paralysies  dis- 
sociées de  plusieurs  muscles  de  Tœil,  innervés  par  des  nerfs 
différents.  LHntérêt  de  ce  cas  réside  dans  l'association  de  la 
paralysie  de  la  sixième  paire  et  de  la  musculature  intrinsèque 
(troisième  paire).  Il  est  probable  cependant  qu'il  ne  s'agit  pas 
d'une  lésion  nucléaire,  car  on  n'a  jamais  observé  de  paralysies 
des  muscles  moteurs  de  l'œil  opposé  au  zona.  On  a,  du  reste, 
décrit  d^s  anastomoses  entre  l'ophtalmique  et  les  muscles 
moteurs  ;  le  moteur  oculaire  externe  est  très  proche  de  l'oph- 
talmique et  on  sait  que  la  musculature  intrinsèque  de  l'œil  est 
innervée  par  l'oculomoteur  commun  par  l'intermédiaire  du 
ganglion  ciliaire  qui  reçoit  sa  racine  sensitive  du  nerf  nasal, 
branche  de  Tophtalmique.  r. 

5)  Crouzon  et  Nathan  rapportent  le  cas  d'une  femme  de 
soixante-quatre  ans,  tabétique,  atteinte  d'ophtalmoplégie  bi- 
latérale et  totale,  de  paralysie  du  facial  inférieur  droit  et  des 
nerfs  masticateurs.  Ces  paralysies  se  sont  succédé,  la  para- 
lysie oculaire  ayant  été  d'abord  parcellaire,  puis  complète,  les 
deux  autres  paralysies  s'étant  installées  simultanément.  Les 
paupières  sont  tombantes,  la  tête  est  rejetée  en  arrière,  les 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L'ACCOMODATION,  ETC.     473 

globes  oculaires  sont  immobiles  ;  la  face  est  paralysée  à  droite, 
la  mâchoire  est  tombante.  Les  auteurs  penchent  vers  l'hypo- 
thèse d'une  lésion  pédonculo-protubérantielle.  n. 

6)  L&my  présente  une  femme  atteinte  d'ophtalmoplégie 
double  avec  ptosis,  faciès  d'Hutchinson,  paralysie  bilatérale 
avec  atrophie  des  masticateurs.  Le  début  remonte  à  un  an  et 
demi.  Les  réflexes  rotuliens  sont  abolis  d'un  côté  et  on  trouve 
le  signe  d'Argyll-Robertson.  Il  y  a  tabès;  faut-il  rattacher  la 
poliencéphalite  à  ce  processus?  n. 

7)  Cantonnel.  —  Il  s'agit  d'un  enfant  de  quinze  ans,  à  héré- 
dité syphilitique  et  même  tabétique.  A  treize  ans,  les  accidents 
ont  débuté  par  l'incontinence  diurne  des  urines,  puis  paralysie 
des  muscles  de  Foeil,  droit  supérieur  et  droit  interne  gauches  : 
ce  dernier  muscle  recouvra  son  activité  par  le  traitement  mer- 
curiel,  le  droit  inférieur  reste  seul  pris.  L'enfant  présente  des 
stigmates  d'hérédo- syphilis  et  des  signes  de  tabès  :  inégalité 
pupillaire,  signes  de  Romberg,  d'Argyll  Robertson,  de  West- 
phal,  hypotonie  musculaire,  douleurs  fulgurantes,  etc.      a. 

8)  De  l,apersonney  se  basant  sur  190  observations  suivies 
à  THôtel-Dieu  ou  dans  sa  clientèle  privée,  établit  plusieurs 
catégories  : 

Dans  la  première,  il  range  les  cas  de  strabisme  s'accompa- 
gnant  de  lésions  matérielles,  sans  relèvement  possible  de  la 
vision.  L'opération  est  seule  indiquée. 

La  seconde  catégorie  répond  aux  strabismes  sans  lésions 
apparentes.  C'est  la  manifestation  d  un  trouble  fonctionnel 
portant  sur  les  deux  yeux  à  la  fois  et  dépendant  de  Tétat  de 
réfraction  et  de  Thérédité  nerveuse. 

Dans  le  strabisme  convergent,  au-dessous  de  dix  ans,  toute 
intervention  chirurgicale  est  contre-indiquée.  Si  l'acuité 
visuelle  est  sensiblement  égale  des  deux  côtés  et  le  strabisme 
alternant,  il  faut  prescrire  les  verres  correcteurs  et,  au 
besoin,  paralyser  Taccommodation  par  l'atropine.  Si  la  vision 
est  très  inférieure  d'im  côté,  avec  strabisme  fixe,  il  faut 
remonter  la  vision  de  l'œil  dévié  par  l'usage  du  bandeau 
occlusif  sur   Tœil  sain.   Ce   moyen   demande   beaucoup  de 


474  KEVUE  GÉNÉRALE 

patience.  Le  diploscope  et  le  stéréoscope  donnent  à  cet  âge 
peu  de  résultats. 

Au-dessus  de  dix  à  douze  ans,  il  faut  en  arriver  aux  opé^ 
rations  :  i^  Ténotomie  simple  unilatérale  pour  un  strabisme 
inférieur  à  lo  degrés;  a®  au-dessus  de  lo  degrés,  ténotomie 
des  deux  droits  internes;  3^  au-dessus  de  ao  degrés,  il  faut 
ajouter  Tavancement  capsulaire  de  l'un  ou  des  deux  droits 
externes;  4"*  au  delà  de  3o  à  35  degrés,  il  faut  associer  l'avan- 
cement musculaire  aux  ténotomies.  Ces  règles,  très  générales, 
peuvent  être  modifiées  suivant  l'état  de  la  musculature. 

Aussitôt  après  l'opération  ^  le  traitement  optique  reprend 
toute  son  importance.  11  comprend  :  i^  La  correction  optique 
des  deux  yeux;  a®  les  exercices  avec  le  verre  rouge;  3**  les 
exercices  avec  le  diploscope  de  Rémy,  moyen  excellent,  qui 
permet  en  médecine  de  surveiller  constamment  la  vision  bino- 
culaire du  malade  et  de  se  rendre  compte  des  progrès  réalisés; 
4®  à  la  fin  du  traitement,  le  stéréoscope  vient  compléter  les 
résultats. 

Les  mêmes  règles  sont  applicables  au  strabisme  divergent, 
mais  l'intervention  chirurgicale  est  plus  indispensable  encore 
en  raison  de  l'insuffisance  des  droits  internes. 

C'est  en  associant  le  traitement  optique  aux  opérations 
qu'on  arrive  au  rétablissement  de  la  vision  binoculaire,  sans 
laquelle  il  n'y  a  pas  de  guérison  complète  du  strabisme. 


9)  Le  premier  malade  de  Hallett  est  une  jeune  fille  de 
vingt  ans,  dont  la  myopie  avait  progressé  en  neuf  ans  de 
17  à  26  dioptries.  Des  opacités  du  vitré  apparurent;  les  cris- 
tallins furent  discisés  et  extraits.  La  vision  avec  des  verres 
correcteurs  était  de  20/40.  Dans  le  second  cas,  il  s'agissait 
d'une  cataracte  noire  congénitale  et  d'une  myopie  de  aa  diop- 
tries. Les  cristallins  furent  extraits  par  iridectomie  comme 
dans  un  cas  de  cataracte  mûre.  La  vision,  qui  était  réduite 
à  compter  les  doigts  à  5o  centimètres,  arriva  jusqu'à  ao/So. 

COBUHK. 

10)  D'après  Ohm^  la  fausse  localisation  absolue  n'est  pas 
pathognomonique  de  la  paralysie  des  muscles  de  l'œil,  mais 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'OBIL  475 

se  rencontre  aussi  dans  certaines  formes  de  strabisme  conco- 
mitant. L.  DOR. 

ia)A  ntonelli,  —  Les  anciennes  paralysies  de  la  sixième  paire 
laissent,  d'autant  plus  facilement  que  le  sujet  est  plus  jeune, 
un  strabisme  convergent  ayant  tous  les  caractères  du  stra- 
bisme ordinaire  dit  concomitant.  Les  anciennes  paralysies 
de  la  troisième  paire  laissent  un  peu  plus  rarement,  car  leur 
symptomatologie  est  plus  complexe,  un  simple  strabisme 
divergent,  ou  tout  au  moins  une  insuffisance  manifeste  de 
convergence,  absolument  analogue  à  la  divergence  dite  con- 
comitante, par  exemple  des  myopes.  Les  paralysies  isolées 
de  la  quatrième  paire  sont  trop  rares  pour  nous  permettre 
d'en  fixer  les  suites  éloignées. 

La  déviation  n'est  pas  due  à  une  contracture  secondaire, 
mais  uniquement  au  début  à  la  perte  de  tonicité  du  muscle 
paralysé  et  à  l'action  restée  seule  en  cause  du  tonus  de  l'anta- 
goniste. Plus  tard,  cet  antagoniste  peut  présenter  non  une 
contracture,  mais  un  raccourcissement.  La  neutralisation  de 
la  fausse  image  a  pour  résultat,  au  début,  de  supprimer  la 
diplopie,  mais,  plus  tard,  quand  le  trouble  moteur  est  guéri, 
elle  persiste  et  entrave  le  rétablissement  de  la  motilité  bino- 
culaire dans  le  réflexe  de  fixation.  La  grande  facilité  de  la 
neutralisation  chez  l'enfant  explique  chez  lui  la  fréquence  du 
strabisme  dit  concomitant,  suite  de  paralysie  oculo-motrice. 


maladies  du  globe  de  l  obil 
(blbsburbs,  corps  Étrangers,  parasités) 


i)  Giraud  (L.).  —  De  la  révision  en  matière  d'accidents  du  travail  portant 
sur  Tappareil  de  la  vision  (Thèse  de  Pam,  janvier  1906). 

a)  Ziegiep.  —  Corps  étranger  de  Toeil  diagnostiqué  par  les  rayons  X  (  WilVs 
HoipiUl  Ophlhalmic  Society,  octobre  igo6). 

3)  Sohoenbepg  (M.-J.)  et  Carnao  (C.-M.-B.).  —  Mélanosarcome  de  Tœil 
avec  métastase  au  foie  (Melanosarcoma  of  the  eye  (primaryj  and  of  the 
liver  (secondary)  ("iVew- Kor/c  med.  Journal^  12  janvier  1907). 

4)  Oaaali  (A.).  —  Ophtalmie  métastatique  par  bacille  hémophile  de  Pfeiffer 


476  REVUE  GÉNÉRALE 

(OtUlmia  metaatatica  de  bacillo  emofilo  di  PfeifTer)  (AnnàU  di  OfUlmolo- 
gUf  vol.  XXXVI,  fasc.  i-a,  pp.  116-127,  1907). 

5)  8iegri«t.  —  Anesthésie  locale  pour  rénucléatlon  de  Tœil  et  rexentéralion 
(Localanfisthesie  bei  Exenteration  und  Ënucleatio  bulbi)  (Klin.  MonaUbL^ 
1907,  janvier,  p.  1906). 

6)  Beolère  et  Morax.  —  Un  nouveau  nrocédé  de  loi^alisation  des  corps 
étrangers  métalliqueB  intra-oculairea  :  la  atéréoradiographie  avec  repères 
cornéens  (Acad.  deMéd,,  11  juin  1907). 

7)  Jooqs*  —  Acuité  visuelle  et  accidents  du  travail  {Là  CUniqae  opkL, 
10  mars  1907). 


i)  Dans  son  étude  médico-légale,  Giraud  montre  qu'il 
existe  dans  la  pathologie  oculaire  industrielle  des  modifi- 
cations qui  peuvent  ne  se  produire  qu^à  un  moment  où  toute 
action  judiciaire  sera  prescrite.  Les  plaies  de  la  cornée,  si 
elles  sont  susceptibles  de  s^améliorer  parfois  à  la  longue,  par- 
tagent aussi,  avec  les  blessures  de  la  sclérotique,  le  privilège 
de  venir  quelquefois  aggraver  tardivement  l'incapacité  de 
travail  qu'aura  laissé  derrière  lui  le  premier  accident. 

L'extraction  d'une  cataracte  traumatique  pourra,  dans  cer- 
tains cas  heureux,  assez  fréquents  pourtant,  rendre  à  l'ouvrier 
un  tel  champ  de  vision  binoculaire,  une  telle  acuité  visuelle 
a  industrielle  »  que  Tinfirmité  de  l'aphake  ne  correspondra 
plus  à  celle  du  cataracte  et  qu'une  révision  sera  équitable  qui 
diminuera  la  pension  de  l'ouvrier  en  raison  inverse  de  l'amé- 
lioration apportée  à  sa  vision,  par  la  correction  de  son  aniso- 
mélropie. 

Des  accidents  tardifs  d'ophtalmie  sympathique  ne  se  pro- 
duiront pas  lorsque  l'accident  aura  nécessité  une  énucléation 
immédiate  préventive  et  prophylactique  de  l'œil  blessé.  Mais 
lorsque  celui-ci  aura  dû  être  conservé,  l'ouvrier  pourra,  long- 
temps même  après  l'extinction  de  toute  action  judiciaire,  voir, 
par  accidents  sympathiques,  son  incapacité  permanente  par- 
tielle devenir  absolue,  quoiqu'il  faille  se  mettre  en  garde 
contre  le  trop  facile  emploi  du  terme  sympathique  pour  dési- 
gner les  phénomènes  qui  se  passent  dans  le  congénère  d'un 
œil  blessé. 

Aussi  semblerait-il  juste  que  la  législation  française,  quit- 
tant le  caractère  forfaitaire  que  revêt  la  loi  du  9  avril  1898, 
n'admît  plus  de  prescription  pour  la  réparation  du  préjudice 
causé  par  l'accident  du  travail.  Ce  qui  sera  facile  le  jour  où  se 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'OEIL  477 

généralisera  légalement  ou  spontanément  le  principe  de  Tauto- 
assurance  des  syndicats  patronaux.  l'auteur. 

2)  Ziegler  a  fait  faire  la  radiographie  d'un  malade  ayant 
reçu  quelques  années  plus  tôt  un  corps  étranger  de  l'œil  lui 
ayant  produit  une  cataracte.  On  a  décelé  ainsi  le  corps  étran- 
ger dont  on  a  fait  Textirpation  de  même  que  de  la  cataracte. 
Vision  normale  par  les  verres  après  l'opération. 

Discussion  :  Mac  Gluney  Radeliffe.  —  Insiste  sur  la  dif- 
ficulté d'avoir  de  bonnes  épreuves  photographiques.  Dans  un 
cas,  il  obtint  deux  épreuves  négatives,  ce  n'est  qu'à  la  troi- 
sième qu'il  put  voir  une  ombre  légère  localisant  le  corps 
étranger,  qui  fut  alors  extirpé,  il  était  de  2  millimètres.  Il 
parle  aussi  de  certaines  formes  de  cataracte  capsulaire  trau- 
matique. 

Charles  Oliver.  —  Donne  brièvement  le  résumé  d'un  cas 
observé  récemment  par  lui,  et  dans  lequel  il  constata  un  sco- 
tome  dans  le  champ  visuel,  localisant  le  corps  étranger  dans 
le  nerf  optique  et  la  rétine.  L'examen  aux  rayons  X  confirma 
cette  donnée,  le  corps  étranger  —  un  morceau  d'acier  de 
4  millimètres  —  avait  traversé  une  partie  du  nerf  optique  et 
sortait  à  la  face  postérieure  du  globe,  à  2  millimètres  du  côté 
temporal.  Il  fit  une  incision  à  ce  niveau.  A  la  première  appli- 
cation de  l'aimant,  le  corps  étranger  sortit.  olivsr. 

3)  Voici  le  résumé  de  cette  observation  de  Schœnberg  et 
CarriAc  :  La  vision  commença  à  baisser  deux  ans  avant  le 
début  de  la  lésion  hépatique.  De  la  douleur  oculaire  et  de 
l'affaiblissement  de  la  vision  étaient  survenus  trois  mois  aupa- 
ravant et  Ton  fit  le  diagnostic  de  glaucome.  L^œil  fut  énucléé 
et  on  trouva  un  mélano-sarcome.  Il  existait  de  la  douleur 
abdominale  mais  pas  d'ictère,  ni  d'ascite,  ni  d'hématémèse.  La 
tumeur  se  développa  rapidement,  mais,  arrivée  à  un  certain 
développement,  elle  resta  stationnaire.  L'urine  devint  noirâtre 
et  contenait  de  la  mélanine.  Le  malade  mourut  deux  ans  et 
trois  mois  après  le  début  des  symptômes  oculaires  et  deux  mois 
et  demi  après  le  début  des  signes  abdominaux*        cosuRif. 

4)  Chez  une  fillette  de  sept  ans,  prise  d'affection  grippale 


478  REVUE  GF.iNÉRALE 

assez  grave,  Toeil  gauche ,  au  bout  de  sept  jours,  montra  une 
panophtalmie  à  évolution  subaiguë.  L'examen  microbiologique 
du  liquide  aspiré  de  la  chambre  vitrée  à  Taide  d'une  seringue 
de  Pravaz,  montra  à  Casali  le  bacille  hémophile  de  Pfeiifer, 
fait  rare,  car  plus  fréquemment  les  complications  oculaires 
métastatiques  de  Tinfluenza  sont  dues  à  des  infections  secon- 
daires (staphylocoques,  streptocoques,  diplocoques)  ou  bien  à 
des  symbioses  microbiennes.  a.  a. 

5)  Siêffrist  pense  que  Tanesthésie  générale  n'est  pas  néces- 
saire pour  les  énucléations  et  les  exentérations,  car  on  peut, 
même  dans  les  cas  avec  inflammation,  avec  des  injections 
sous-conjonctivales  de  novocaïne-adrénaline,  obtenir  une 
anesthésie  si  complète  que  l'opération  peut  être  faite  sans 
provoquer  aucune  douleur.  La  technique  suivie  depuis  long- 
temps par  Siegrist  est  la  suivante  :  la  cornée  et  la  conjonctive 
sont  d'abord  anesthésiées  par  trois  instillations  successives  de 
cocaïne  à  2  pour  100,  puis,  après  la  stérilisation,  on  ajoute 
quelques  gouttes  d'adrénaline.  Puis,  au  moyen  d'une  seringue 
de  Pravaz  munie  d  une  aiguille  dont  la  courbure  correspond  à 
celle  de  l'œil,  ou  injecte  sous  la  conjonctive  jusque  dans  le 
voisinage  du  nerf  optique  une  solution  à  2  pour  100  de 
novocaïne-adrénaline.  Avec  un  peu  d'habitude,  cela  est 
facile  ;  on  soulève  pour  cela  un  pli  de  la  conjonctive  et  on 
pousse  l'aiguille  successivement  en  haut,  en  bas,  en  dedans 
et  en  dehors.  Pour  chaque  injection  on  emploie  0,76  de 
novocaïne,  soit  en  tout  3  grammes.  Une  à  deux  minutes 
après  la  dernière  injection,  on  peut  pratiquer  soit  l'énucléa- 
tion,  soit  l'exentération.  Vis-à-vis  de  la  cocaïne  que  Siegrist 
employait  autrefois,  la  novocaïne  a  l'avantage  d'être  moins 
toxique.  Siegrist  n'a  jamais  observé  d'intoxication  avec 
3  grammes  de  novocaïne.  khukbitbbro. 

6)  Béclère  et  Morax,  —  Ce  procédé  consiste  essentiellement 
à  faire  la  radiographie  stéréoscopique  de  l'œil  blessé  après  avoir 
appliqué  sur  le  globe  oculaire  un  petit  anneau  métallique  qui 
encadre  exactement  la  cornée. 

Ce  petit  anneau  est  pourvu  d'un  certain  nombre  de  repères 
en  saillie,  dont  l'un  au  moins  correspond  au  méridien  vertical 
de  l'œil,  tandis  qu'un  autre  correspond  au  méridien  horizontal. 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     479 

Il  est  relié  par  une  tige  métallique,  fine  et  flexible,  à  un 
blépharostat  qui  immobilise  les  paupières  à  Técartement  con- 
venable. 

L'œil  a  été  préalablement  anesthésié  à  la  cocaïne,  avec 
quelques  gouttes  d'une  solution  à  i/4o. 

Suivant  les  règles  de  la  stéréoradiographie,  on  obtient  suc- 
cessivement deux  imagés  qui,  examinées  au  stéréoscope» 
donnent  Tillusion  du  relief  et  de  la  profondeur.  Elles  révèlent 
les  rapports  réciproques  du  corps  étranger  métallique  caché 
dans  l'œil,  et  de  l'anneau  de  métal,  muni  de  repères,  qui 
encadre  la  cornée. 

C'est  ainsi  que,  dans  l'observation  rapportée,  une  paillette 
de  fer  apparaît  nettement  au-dessous  du  méridien  horizontal 
de  la  cornée,  en  arrière  et  en  dehors  du  limbe  cornéen,  entre 
cinq  et  six  heures,  si  on  compare  ce  limbe  au  cadran  d'une 
montre  ;  elle  est  ainsi  exactement  localisée  à  l'intérieur  de 
l'œil. 

7)  Revue  générale  du  sujet,  Jocqs  se  sert  de  l'échelle  de 
Monoyer,  en  notations  décimales  de  i/io  à  10/10,  modifiée  par 
Armaignac  (v.  Société  fr.  d'oph.  Paris,  1906).  11  souhaite  que, 
par  l'emploi  généralisé  de  cette  échelle,  on  puisse  arriver  à 
plus  de  facilité  et  d'exactitude  dans  la  comparaison  des  exa- 
mens respectifs.  peghin. 


MALADIBS   DBS    PAUPIÈRBS,  DB   l'aPPARBIL   LACrYMAL   BT   DB    l'oRBITB 

1)  Lagrange  et  Aubaret.  —  A  propos  de  la  cure  des  dacryocystites  par  la 
création  d*une  communication  du  sac  avec  le  méat  moyen  (Soc.  franc* 
d'ophtaL,  mai  1907). 

a)  Crowdep  (T.-W.). —  Luxation  de  la  glande  lacrymale  (Dislocation  of  the 
lachrymal  gland)  (uphthAlmic  Record,  septembre  1906). 

3)  Coburn  (T.-B.).  —  Pyohémie,  phlegmon  de  Torbite,  et  niort  après  l'em- 
ploi du  mesotan  (Pyemia,  orbital  cellulitiSf  and  death  foUowing  the  use  of 
mesotan)  (Annaù  of  Ophthalmology,  avril  1906). 

4)  Van  den  Wildenberg.  Ostéomyélite  du  maxillaire  supérieur  et  de  l'eth- 
moîde  avec  empyème  des  sinus  et  de  Torbite  (La  Presse  oto-laryngologique 
belge^  n*  10,  octobre  1906). 

1)  Laff range  et  Aubaret  font  l'historique  du  traitement  des 
dacryocystites  par  la  perforation  de  l'unguis.  C'est  à  Woolhouse 


480  REVUE  GÉffÉRALE 

qu'appartient  le  mérite  d'avoir  décrit  cette  méthode  de  déri- 
vation des  larmes.  Les  auteurs  vantent  le  drainage  par  une 
voie  artificielle  à  travers  Tung^is  et,  chez  certains  malades, 
rintervention  a  permis  d'établir  une  perméabilité  qui  persistait 
encore  plus  de  six  mois  après.  r. 

2)  Le  malade  de  Crowder  reçut  un  coup  sur  le  sourcil 
amenant  la  luxation  de  la  glande  lacrymale  sous  la  paupière 
supérieure.  Après  avoir  essayé  plusieurs  fois  de  réintégrer  la 
glande  dans  sa  position  normale,  on  y  réussit  enfin  par  un  ban- 
dage compressif  porté  pendant  deux  semaines  après  la  réduc- 
tion de  la  luxation^  coburic. 

3)  Coburn  a  examiné  un  malade  atteint  de  phlegmon  orbir 
taire  avec  pyohémie.  Depuis  six  mois  la  malade  souffrait, 
elle  se  frictionnait  avec  du  mesotan.  On  fit  une  incision  explo- 
ratrice dans  la  région  lombaire,  on  y  trouva  seulement  quel- 
ques petits  abcès.  Coma  et  mort  le  lendemain  de  l'opération. 
A  l'autopsie,  on  trouva  des  abcès  multiples  dans  le  foie  et  les 
reins.  coburn. 

4)  Cette  observation  de  Van  den  Wildenberg  concerne  un 
enfant  de  deux  semaines  qui,  trois  jours  après  sa  naissance, 
avait  présenté  un  gonflement  au  niveau  du  rebord  interne  et 
inférieur  de  l'orbite  ;  bientôt  après,  production  d  une  forte 
exophtalmie  avec  formation  d'ime  fistule  à  ce  niveau,  écoule- 
ment purulent  par  le  nez  et  par  deux  autres  fistules,  Tune  au 
niveau  de  la  fosse  canine,  l'autre  au  palais  osseux. 

Dans  le  but  d'éviter  la  destruction  des  follicules  dentaires, 
l'auteur  respecta  la  face  antérieure  du  maxillaire  ;  il  incisa  le 
long  du  bord  orbitaire  interne  et  inférieur  et  en  dépériostant, 
mit  à  nu  quelques  ébauches  de  cellules  ethmoïdales  et  enleva 
plusieurs  petits  séquestres,  puis  il  défonça  la  paroi  interne  du 
sinus  par  le  nez.  Plus  tard,  après  l'expulsion,  pendant  les 
lavages  du  sinus,  de  deux  capuchons,  organes  de  l'émail,  il 
ouvrit  la  paroi  antérieure  et  fit  le  curetage  de  la  cavité.  La 
guérison  s'ensuivit.  11  s'agissait  d'une  nécrose  syphilitique 
congénitale  du  maxillaire  et  de  Tethmoïde.  r. 

Le  Gérant  :  P.  BIamon. 
Lyon.  ^  Imp.  Ai  Rit  «t  G'«|  4,  rue  GeniiL  —  46910 


N*   11  80  NOVEMBRE  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Recherches  oculistiques  sur  rophtalmo-réaction 

Réaction  comparatiYe  de  la  dionine  et  de  la  tubercnline 

Par  MM. 

H.    TRUC  F.   MAILLET 

et 
Professeur  Interne 

à  la  Clinique  ophtalmologique  de  Montpellier. 


I.  Ophtalmo-Réaction.  —  Dès  la  publication  des  résultats 
de  Tophtalmo-réaction,  nous  avons  cherché  à  l'étudier  au 
point  de  vue  oculistique  et  nous  Tavons  appliquée  dans 
quelques  cas,  avec  des  tubes  de  tuberculine  que  M.  le  pro- 
fesseur Calmette  (de  Lille)  a  bien  voulu  gracieusement  nous 
adresser  et  avec  ceux  que  nous  a  fournis  amicalement  le  D' Rim- 
baud (de  Montpellier). 

Nous  avons  d'abord  étudié  Tophtalmo-réaction  au  point  de 
vue  général  et,  quoique  les  tuberculj&ux  ne  soient  pas  nom- 
breux dans  notre  clinique  ophtalmologique,  nous  avons  ob- 
tenu des  résultats  qui  concordent  avec  ceux  déjà  signalés.  Ils 
sont  consignés  dans  le  tableau  indiquant  les  résultats  géné- 
raux de  nos  recherches. 

Sur  23  sujets  observés,  Tophtalmo-réaction  a  été  positive 
chez  4  malades  ayant  des  lésions  bacillaires  ou  suspectes.  Elle 
s'est  produite  également,  mais  avec  moins  d'intensité  chez  4 
sujets  qui  n'étaient  pas  cliniquement  tuberculeux.  Les  quinze 
autres  sujets  n'ont  eu  aucune  réaction  ;  ils  étaient  indemnes 
de  toute  tuberculose. 

Pour  l'ophtalmologiste,  il  était  certains  points  particulière- 
ment intéressants  à  étudier.  Il  s'agissait  d'abord  de  savoir  si 
l'instillation  de  tuberculine  était  sans  danger  pour  l'œil.  Ce 

31 


482  MÉMOIRES  ORIGIITAUX.  —  H.  TRUC  ET  F.  MAILLET 

point  déjà  établi  par  les  expérimentateurs,  nous  n^avons  eu  à 
constater  que  les  lésions  décrites  par  eux  :  congestion  de  la 
conjonctive  de  trois  à  cinq  heures  après  l'instillation,  rougeur  et 
gonflement  de  la  caroncule,  larmoiement  et  exsudation  séro- 
fibrineuse,  maximum  de  la  réaction  vers  la  dixième  heure, 
terminaison  en  48  heures. 

Mais  sur  les  yeux  déjà  malades,  Temploi  de  la  tuberculine 
ne  pouvait-il  entraîner  une  aggravation  consécutive  ?  A  ce 
propos,  M.  J.  Comby,  dans  la  Presse  Médicale^  du  lo  août 
1907,  n*^  64,  écrit  :  «  Toute  lésion  de  l'œil,  aiguë  ou  chronique, 
«  contre-indique  Tophtalmo-réaction.  Je  dirai  même  qu'il  ne 
«  suffît  pas  qu'un  œil  soit  sain  :  il  faut  que  les  deux  yeux 
«  soient  indemnes.  S'il  y  a  un  œil  malade^  l'ophtalmo-réaction 
«  risquera  d'attirer  sur  l'œil  sain  l'afTection  de  son  congénère, 
«  outre  qu'on  ne  pourra  pas  facilement  juger  par  comparaison 
«  la  qualité  de  la  réaction.  » 

Nous  avons  pratiqué  l'ophtalmo-réaction  sur  des  sujets 
présentant  des  lésions  oculaires  assez  variées  et  nous 
n'avons,  dans  aucun  cas,  noté  une  aggravation  de  ces  lésions, 
que  l'instillation  ait  été  faite  sur  l'œil  sain  ou  bien  sur  l'œil 
malade. 

Nous  avons  ensuite  cherché  à  savoir  si  la  présence  d'affec- 
tions oculaires  ne  pourrait  pas  dans  certains  cas  égarer  le 
diagnostic.  Nous  avons  pu  constater  que  tous  les  sujets  pré- 
sentant des  lésions  bacillaires  ou  suspectes  ont  eu  une  réaction 
normale  et  très  nette.  Dans  deux  cas  seulement,  des  mala- 
des non- tuberculeux  ont  eu  une  légère  réaction,  congestion  et 
larmoiement;  mais  elle  apparaissait  tardivement,  était  peu 
marquée  et  ne  produisait  jamais  d'exsudats  ou  de  mucosités 
comme  chez  les  premiers.  D'ailleurs  il  faut  bien  noter  que  deux 
autres  sujets  ont  pu  présenter  une  réaction  positive  sans  être 
cliniquement  tuberculeux  et  n'ayant  d'autre  part,  aucune 
lésion  oculaire  (n^"  9  et  10). 

Nous  avons  aussi  expérimenté  sur  des  sujets  ayant  un  œil 
malade  ou  blessé  et  l'autre  sain.  Nous  n'avons  eu  comme  le 
montre  notre  3"*®  tableau  qu'une  réaction  très  nette'  pour  les 
deux  yeux,  chez  deux  sujets,  Tun  nettement  bacillaire,  l'autre 
suspect;  dans  les  autres  cas,  pas  de  réaction,  ni  pour  l'œil 
sain,  ni  pour  Tœil  malade.  Enfin,  il  y  avait  un  point  particu- 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  H.  TRUC  ET  F.  MAILLET  483 

lièrement  intéressant  pour  Tophtalmogiste.  Quelle  influence 
des  lésions  tuberculeuses  de  Toeil  auraient-elles  sur  rophtalmo- 
réaction  ?  C'est  ce  que  nous  avons  cherché  à  établir  dans  une 
de  nos  observations.  Dans  un  cas  de  chorio-rétinite  unilatérale, 
probablement  tuberculeuse,  chez  un  sujet  nettement  bacillaire, 
il  n  y  a  pas  eu  de  réaction  plus  marquée  du  côté  malade  que 
de  l'autre.  Les  lésions  profondes  n'ont  d'ailleurs  pas  été  aggra- 
vées ;  au  contraire  (n«  a3). 


II.  Réaction  comparée  de  la  dionine  et  de  la  tuberculine.  — 
Dans  ime  seconde  partie  de  nos  expériences,  nous  avons  com- 
paré l'action  de  la  tuberculine  avec  celle  de  la  dionine.  L'ac- 
tion vaso-dilatatrice  de  cette  dernière  se  manifeste  avec  inten- 
sité chez  les  sujets  lymphatiques  et  par  suite  prédisposés  à  la 
tuberculose.  Il  y  avait  donc  lieu,  nous  a-t-il  paru,  de  com- 
parer ces  deux  réactions. 

Nous  avons  employé  la  dionine  en  solution  au  centième,  au 
dixième,  et  en  poudre  à  raison  de  un  milligramme  déposé  sur 
la  conjonctive. 

La  dionine  ainsi  que  nous  avions  pu  le  constater,  pro- 
duit le  plus  souvent  une  réaction  instantanée.  Elle  apparaît 
toujours  dans  les  trois  ou  quatre  premières  minutes  qui  sui- 
vent l'instillation.  Il  y  a  de  la  congestion,  parfois  de  l'œdème 
conjonctival,  mais  de  peu  de  durée.  Elle  s'est  produite  dans 
tous  les  cas  où  nous  l'avons  essayée,  indistinctement  chez  des 
individus  de  tout  âge  et  de  tout  tempérament,  avec  plus 
d'intensité  pourtant  chez  les  sujets  jeunes  et  lymphatiques. 
Mais  nous  n'avons  pas  constaté  de  rapport  entre  les  réactions 
de  la  dionine  et  de  la  tuberculine.  Il  y  a  eu  dans  certains  cas, 
réaction  très  forte  à  la  dionine,  quand  la  tuberculine,  instillée 
même  à  deux  reprises  différentes,  à  plusieurs  jours  d'inter- 
valle, ne  donnait  aucun  résultat  (n**»  17  et  18).  Chez  un  sujet 
très  nettement  bacillaire,  la  réaction  n'a  pas  été  plus  marquée 
que  chez  les  sujets  non  bacillaires. 


RÉSULTATS 


NOMS  et  NUMÉROS 


1  Pour...,  Georges  . 

2  Joue...,  Auguste    . 

3  Combe...,  Louis    . 

4  V...,  Gabrielle.     . 


5  P... ,  Antoinette 

6  D...,  Valérie.     . 

7  Court..., Joséphine 

8  Cast...,  Henriette. 

9  Bén 

10  Pés 

11  Gl...,  Rose  .     .     . 

12  B.  .,  Marguerite  '  . 
i3  Est...,  Gaston  .  . 
i4  Kar...,  Jeanne  .  . 
i5  M...,  Mathilde  .  . 
iG  D 


17  P...,  Joséphine  .  , 

18  Al...,  Emilie.    .  . 

19  L...,  Cypricn    . 

20  L  ..,  Félix    .     .  . 

21  Coul  ,.,  François  . 


22  B...,  Julia 

23  S.  .     .     . 


AFFECTIONS 

pour  lesquelles  les  malades 

sont  en  traitement  à  la  clinique 


Atrophie  optique  O.  D.  G. 
Conjonctivite   granuleuse,    Kérato- 
iritis  O.  D.  G. 

Ulcère  à  hypopyon  O.  G. 
Leucome  et  strabisme  convergent 
O.  G. 


Paralysie  du  droit  externe  O.  D. 
Anévrisme  orbitaire  O.  D. 

Blépharite  ulcéreuse  O.  D. 

Ulcère  à  hypopyon  0.  D, 

Pas  de  lésion  oculaire. 
Pas  de  lésion  oculaire. 
Conjonctivite  lacrymale. 
Conjonctivite  lacrymale  0.  D.  G. 
Dacryocystitp  double  (Ostéite). 
Kérato-iritis  O.  G. 
Dacryooystite  purulente  0.  D. 
Paralysie  du  droit  externe  0.  D. 


Irido-choroïdite  O.  D.  G. 

Conjonctivite  O.  D.  G.  Kératite  O.  D. 

Kérato-iritis.  Conjonctivite  granu- 
leuse O.  D.  G. 

Plaie  de  la  cornée  par  coup  de  feu 
O.  G. 

Amblyopie  toxique  O.  D.  G. 


Pas  de  lésions  de  Vœïl. 
(^horio-rétinite  unilatérale. 


ÉTAT  GÉNÉRAL 

ANTÉCÉDENTS    MORBIDES 


Très  bon.  Paludisme. 
Bon  état  général 

Bon  état  général. 
Lymphatisme. 


Spécifîcilé(?)  Hémiplégie 

y  a  trois  mois. 
Etat  général  assez  bon. 


Etat  général  médiocre. 

Lymphatisme.  Adénite  chro- 
nique sous-maxillairc. 
Bon  état  général. 
Bon  état  général. 
Etat  général  assez  bon. 
Etat  général  assez  boa. 
Spécificité  (?) 
Bon  état  général. 
Bon  état  général. 
Tuberculose. 


Etat  général  assez  bon.  Lym- 
phatisme. 
Etat  général  assez  bon. 
Bon  état  général. 

Bon  état  général. 

Bon  état  général. 


Bon  état  général. 
Tuberculose. 


En  résumé,  sur  23  sujets  observés,  nous  avons  obtenu  4  réactions  très  noUes 
des  sujets  n'étant  pas  cliniquement  tul)erculeux.  —  Parmi  eux,  il  y  en  avait  2  qui 
vingt-qualre  heures  après  Tinstillation   et  qui  peut  être  attribuée  à   toute  auliv 


I 


EN  ÉRAUX 


INSTILLATION 

AUSCULTATION 

de 

RÉSULTATS 

; 

TUBBRCULINK 

JBTt. 

0.  G. 

Néant.  Pas  do  réaction 

■ 

0.  D. 

Légère  hyperémie   conjonctivale   apparue  cinq 

heures  après  l'instillation.  Pas  d'exsudats 

l 

séro-fibrineux. 

«ni. 

0.  D. 

Pas  de  réaction. 

a    deux  sommets,    ex- 
piration    prolongée.    A 
aroitc:  Obscurité  respi- 

0. G. 

Congestion  conjonctivale.  Exsudats  fibrineux. 

ratoire,  craquements. 

lant. 

0.  G. 

Pas  de  réaction 

rottements  pleuraux  à  la 

0.  G. 

Pas  de  réaction. 

base  g^auche.  Au  cœur  : 
Insufusance  mitrale. 

éant. 

0.  G. 

Légère  congestion  conjonctivale  0.  G.  Pas  dV»x- 
sudats  séro-fibrineux. 

Respiration  soufflante  en 

0.  D.  G. 

Congestion  0.  D.  G.  Douleurs. 0.  G.  Exsudats 

avant,  à  droite. 

séro-fibrineux. 

;?) 

0.  G. 

Congestion  conjonctivale. 

K^ 

0.  G. 

Congestion  conjonctivale. 

,'éatit. 

0.  D.  G. 

Pas  de  réaction. 

éant. 

0,  G. 

Pas  de  réaction. 

éant. 

0.  G. 

Pas  de  réaction. 

téant. 

0.  D.  G. 

Pas  de  réaction. 

{éant. 

0.  D.  G. 

Pas  de  réaction. 

Respiration  soufflante.  Ex- 

0. G. 

Forte  congestion  de  la  conjonctive  dès  la  troi- 

piration    prolongée     et 

sième  heure.  Exsudation  séro-fibrineuse. 

quelques     craquements 

au  sommet  droit. 

Néant. 

0.  D. 

Pas  de"  réaction. 

Néant. 

0.  D. 

Pas  de  réaction. 

Néant. 

0.  D. 

Pas  de  réaction. 

Néant. 

0.  D.  G. 

Pas  de  réaction. 

Néant. 

0.  D.  G. 

Pas  de  réaction  nette.  Plus  de  vingt-quatre  licu- 

1 

res  après,  le  malade  a  eu  une  conjonctivite 
catarrhale,  attribuableà  un  refroidissement 

i 

général. 

Néant. 

0.  I). 

Pas  de  réaction. 

Sommets  affectés.  —  Ex- 

0. D,  G. 

Réaction  aussi  marquée  du  côté  sain  que  du  c6lé 

pectoration  bacillaire. 

malade. 

chez  4  sujets  porteurs  de 

lésions  tub< 

^rculeuses  ou  suspectes —  4  réactions  sur 

ne  présentaient  aucune  lé 

sion  oculaire 

—  et  une  conjonctivite  survenue  plus  de 

pause,  le  sujet  ayant  pris  f 

roid. 

0.  D.  G. 

0.  D.  G. 
0.  D.  G. 

forte  0.  G. 

6 

1 

en 

B 

O 

[)n.  Chémo- 
resque  ins- 

rmoiement, 
ème  instau- 
rant  donné 
gonctives. 

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M 

MÉMOIRES  ORIGIITAUX.  --  H.  TRUC  ET  F.  MAILLET  487 

Conclusions.  —  i®  La  présence  de  lésions  oculaires  ne 
contre-indique  pas  Temploi  de  la  tuberculine  pour  Tophtalmo- 
réaction.  Il  faudrait  une  inflammation  intense  de  la  conjonc- 
tive (conjonctivite  purulente  par  exemple)  pour  rendre  impos- 
sible la  constatation  de  la  réaction  ; 

a^  L'ophtalmo-réaction  faite  sur  Tœil  sain  ou  sur  Tœil  ma- 
lade ne  produit  pas  d^aggravation  et  par  conséquent  ne  pré- 
sente aucun  danger. 

3*"  Elle  conserve  sa  valeur  de  diagnostic,  car  dans  deux 
cas  seulement,  malgré  des  lésions  oculaires,  il  y  a  eu  une  réac- 
tion très  légère.  Deux  autres  sujets  qui  ont  eu  une  réaction, 
n'étant  pas  tuberculeux,  n'avaient  pas  de  lésions  oculaires. 

4®  Les  malades  tuberculeux  ont  eu  une  réaction  aussi  nette 
sur  un  œil  malade  que  sur  un^œil  sain  ; 

5^  Dans  un  cas  où  il  existait  des  lésions  tuberculeuses  d'un 
œil,  il  y  a  eu  une  réaction  aussi  marquée  du  côté  sain  que 
de  l'autre  ;  il  n'y  a  pas  eu  aggravation  des  lésions. 

6®  Tandis  que  la  dionine  produit  une  réaction  de  vasodila- 
tation se  produisant  chez  tous  les  sujets  et  avec  plus  d'inten- 
sité chez  les  individus  lymphatiques,  la  tuberculine  produit 
une  réaction  toute  différente.  C'est  une  réaction  spéciale  se 
produisant  seulement  chez  les  sujets  atteints  ou  suspects  de 
tuberculose. 


REVUE    GÉNÉRALE 


(«) 


ANATOMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Koerbep.  —  Les  dessins  de  l'iris  et  les  vaisseaux  iriens  (Iriszeichnung 
und  Irisgefftsse)  (Zeitschr.  f,  Augenheilk.,  XV,  pp.  i  lo,  1906), 

a)  Pes.  —Quelques  particularités  de  structure  de  la  cornée  humaine  (Uber 
einige  Besonderheiten  in  dcr  Structur  der  menschlichen  Cornea)  (Archiv 
f.  Augenheilk,^  Bd.  LV,  p.  246,  1906). 

3)  Ruhwandl.  —  Restes  considérables  de  vaisseaux  fœtaux  dans  Tœil  (Aus- 
gedehnte  Reste  der  fœtalen  Augengef&sse)  (Zeitschr,  f,  Augenheilk,,  XV, 
p.  246,  1906). 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


488  HEVUE  GÉlfÉRALE 

i)  D'après  Koerber  les  saillies  de  l'iris,  pauvres  en  pigment, 
sont  des  vaisseaux.  On  y  découvre  souvent  la  colonne  san- 
guine à  l'état  physiologique.  Dans  Tiris  richement  pigmenté 
l'espace  entre  les  vaisseaux  est  rempli  de  stroma  fortement 
développé  à  cet  endroit.  Dans  les  cas  pathologiques  on  recon- 
naît les  vaisseaux  de  l'iris  :  i®  quand  il  y  a  néoformation 
(dans  les  cas  d'iritis  et  de  glaucome)  ;  2®  quand  la  couche  anté- 
rieure de  l'iris  est  imparfaitement  développée  ;  les  vaisseaux 
ont  une  paroi  épaisse  mais  la  colonne  sanguine  est  mince  ; 
3°  quand  il  s'agit  de  malformations  angiomateuses  ;  la  paroi 
des  vaisseaux  est  alors  mince,  mais  la  colonne  sanguine 
large.  s.  rbdslob. 

2)  Pour  teindre  les  éléments  de  la  cornée,  Pes  se  sert  d'un 
mélange  de  solution  d'hématoxyline  et  d'acide  molybdénique 
au  phosphore  à  9  sur  i .  Les  corpuscules  fixes  et  les  cellules 
de  Foybee  se  teignent  en  bleu.  Leurs  ramifications  protoplas- 
matiques  semblent  se  confondre  directement  avec  les  fibres 
de  la  cornée.  L'auteur  pense  que  ces  cellules  se  transforment 
au  cours  de  leur  développement  en  fibres  de  tissu  élastique  ou 
de  tissu  conjonctif  selon  leur  caractère  chimique.  La  cornée 
de  l'adulte  se  compose  de  (>oo  lamelles  élémentaires.  Chaque 
lamelle  a  une  épaisseur  de  i  /x.  Chaque  lamelle  élémentaire 
se  compose  d'une  série  de  stries  ayant  toutes  la  même 
direction.  ■.  rboslob. 


PHYSIOLOGIE 

1)  Michel.  —  Sur  la  présence  d^amyloïde  dans  le  globe  et  les  vaisseaux  de 
l'œil  (Uber  das  Vorkommen  von  Amyloïd  im  Augapfcl  und  in  den  Augen- 
gefiissen)  (ZeUschr,  f.  Augenheilk.^  XV,  p.  B,   1906}. 

2)  Collfn.  —  Les  méthodes  des  examens  cliniques  du  sens  des  couleurs 
(Zui*  Methodik  klinischer  Farbensinn-Untersuchungen)  (Zeitschr,  f.  Angen- 
heilk.,  XV,  p.  3o5,  1906). 

3)  Beber.  —Etude  sur  la  convergence  et  ses  anomalies  (A  study  ofconver- 
gcncy  and  its  defccts)  (Journ.  of  the  Americ,  médical  Association,  i*'  sept  , 
1906;. 

4)  Stevens  (G.-T.).  —  Nouveaux  phénomènes  des  changements  de  couleur 
(New  phenomenon  of  color  conversion)  (Journ.  of  the  Americ,  med. 
Associât.^  juillet  1906). 

5)  Gebb.  —  La  novocaïne  et  son  effet  anesthésiant  sur  l'œil  (Uber  Novocaïn 
und  seine  anacsthesierendc  Wirkung  am  Auge)  (Archiv  f.  Augenheilk., 
LVy  p.  122,  1906). 


PHYSIOLOGIE  489 

6)  Lomb  (H.-C).  —  Réfraction  d'une  surface  torique  (Refraction  at  a  toric 
surface)  (Archiv,  of  Ophthal,,  sept.   igo6). 

i)  D'après  Mic/iel  on  peut  distinguer  deux  groupes  de  dégé- 
nérescence amyloïde  dans  l'organe  visuel.  Le  premier  concerne 
l'amyloïde  localisé  uniquement  dans  l'œil.;  le  second  Tamyloïde 
oculaire  observé  dans  les  cas  de  dégénérescence  générale 
amyloïde. 

L'amyloïde  limité  à  l'organe  visuel  a  été  trouvé  dans  la 
cornée  après  injection  de  sang  veineux  d'animaux  charbonneux^ 
dans  les  cicatrices,  les  staphylomes  et  les  opacités  en  forme  de 
bandelette  de  la  cornée,  dans  le  corps  vitré  et  dans  la  paroi 
des  vaisseaux  choroïdiens,  dans  des  cas  d'hémorragies,  la 
paroi  des  vaisseaux  rétiniens  d'yeux  phtisiques.  L'amyloïde 
oculaire  accompagnant  l'amyloïde  généralisé  fut  rencontré 
dans  les  parois  des  vaisseaux  ciliaires  et  dans  les  capillaires 
de  la  choroïde.  Dans  trois  cas  on  notait  en  outre  une  néphrite. 

B.   RB08L0B. 

2)  Collin  recommande  pour  l'examen  clinique  du  sens  des 
couleurs  un  périmètre  électrique  construit  sur  les  indications 
de  V.  Michel.  L'appareil  est  muni  de  différents  verres  de 
couleur  éclairés  par  une  lampe  électrique,  dont  l'intensité 
d^éclairage  peut  être  réglée.  On  peut  déterminer  et  voilà 
l'avantage  de  cet  appareil  —  le  sens  des  couleurs  central  et 
périphérique.  s.  rbdslod. 

3)  Reber,  Le  rapprochement  général  des  axes  optiques, 
jusqu'au  parallélisme  depuis  les  animaux  inférieurs  jusqu'à 
l'homme.  11  donne  une  analyse  de44i  cas  d'exophorie  en  les 
étudiant  au  point  de  vue  de  Tâge,  de  la  nature  du  travail,  de 
la  réfraction,  etc.  11  conclut  que  l'exophorie  est  un  phéno- 
mène d'atavisme.  L'amplitude  de  la  convergence  devrait  être 
calculée  dans  chaque  cas.  En  moyenne  elle  comporte  de  dix  à 
onze  angles  métriques.  La  quantité  en  réserve  devrait  être  le 
double  de  celle  qui  est  nécessaire  pour  le  travail.  L'examen  en 
couvrant  un  œil  est  très  sûr,  et  Tétude  de  la  parallaxe  donne 
un  résultat  encore  plus  délicat.  Le  bâton  de  Maddox  et  une 
petite  lumière  électrique  sont  préférables  à  la  mesure  par  la 


490  REVUE  GilfÉRÀLE 

diplopie  verticale.  Les  neuf  dixièmes  de  tous  les  cas  d'exophorie 
s'observent  sur  des  malades  âgés  de  plus  de  vingt  ans.  Une 
exophorie  pour  la  vision  à  Tinfîni  indique  une  diminution  dans 
la  force  de  convergence  ou  dans  la  faculté  d'en  faire  usage. 
Les  faibles  degrés  d' exophorie  sont  ceux  qui  causent  le  plus 
grand  nombre  des  symptômes.  L'exophorie  se  présente  sous 
trois  formes  principales  :  exophorie  asthénique,  anatomique 
ou  neurasthénique.  La  variété  anatomique  se  rencontre  dans 
5o  pour  loo  des  cas.  Les  traitements  proposés  sont  l'usage  de 
lunettes,  l'exercice  de  la  convergence,  les  prismes,  enfin  la 
ténotomie  ou  l'avancement.  coburn. 

4)  Stevens  rapporte  le  résultat  de  très  intéressantes  expé- 
riences faites  sur  la  juxtaposition  des  couleurs  supplémen- 
taires. Ce  travail  mérite  d'être  lu  dans  l'original,  il  ne  se  prête 
pas  d'ailleurs  facilement  à  l'analyse.  coburn. 

5)  D'après  les  expériences  de  Gebb  la  novocaïne  aurait 
quelque  avantage  sur  la  cocaïne.  On  peut  la  faire  bouillir 
quotidiennement  sans  que  son  efficacité  en  souffre.  L'accommo- 
dation reste  indemne.  La  toxicité  de  la  préparation  est  cinq  à 
six  fois  moins  forte  que  celle  de  la  cocaïne.  On  peut  instiller 
de  grandes  quantités  de  novocaïne,  sans  avoir  à  craindre  une 
lésion  de  l'épithélium  cornéen.  La  solution  produit  une  légère 
sensation  désagréable  sans  importance.  L'hyperémie  et  la 
mydriase  produites  sont  peu  considérables.  Pourtant  l'effet 
anesthésiant  de  la  novocaïne  n'atteint  pas  tout  à  fait  le  même 
degré  que  celui  d'une  solution  de  cocaïne  d'égale  concentration, 
même  après  y  avoir  ajouté  de  la  suprarénine.       s.  rbdslob. 

6)  Lomb  donne  une  démonstration  mathématique  de  la 
formule  de  la  réfraction  sur  la  surface  torique  qui  doit  être  lue 
dans  l'original  pour  être  comprise.  corurn. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 

i)  Roemep.  —  Travaux  sur  Tophtalmie  8ympathic|ue  (Arbeiten  aus  dem 
Gebiete  der  sympalhischen  Ophthalmiej  (Archiv  f,  Augenkeilk,,  LV, 
p.  3i3,  1906). 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  491 

a)  Randolph  (R.-L).  —  Examen  bactériologique  des  culs-de-sac  conjoncti- 
tivaux  dans  la  fièvre  typhoïde  et  la  pneumonie  (Bactériologie  examination 
of  the  conjunctival  sac  in  typhoïd  fever  and  pneumonia)  (Bulletin  of  the 
John  Hopkins  Bospitaly  octobre  1906). 

3)  Thomson  (E.-S.).  — -  Coloration  et  examen  des  bactéries  de  l'œil  par  une 
méthode  pratique  (Staining  and  examination  of  the  bacteria  of  the  cye  by 
simple  practical  method)  (Journ.  of  ihe  Amer.  Med.  Association^  juillet 

4)  Ogawa.  —  Recherches  expérimentales  sur  les  blessures  du  corps  vitré 
(Experimentelle  Untersuchungen  ûber  Wunden  des  Glaskôrpers)  (Archiv 
f,  Augenheilh,^  LV,  p.  91,  1906. 

5)  Shumway  (E.-A.).  —  Les  micro-organismes  pathogènes  delà  conjonctive 
(Pathogenic  bacteria  of  the  conjunctiva)  (Journ.  of  Am,  med.  Assoc,  août 
1906). 

6)  Seefeldep.  —  Contribution  à  Télude  de  Tanatomie  des  troubles  congéni- 
taux de  la  cornée  (Ein  anatomischer  Beitrag  zum  Wesen  der  angeborenen 
Hornhauttriibungen)  (Archiv.  f,  AuffenheiOt.^  B.  54,  p.  85,  1906). 

7)  Sohustep.  —  Les  formations  cristallines  de  Tœil  (Zur  Casuistik  kr^'stall- 
âhnlicher  Gebilde  des  Augea)  (Archiv  f,  Augenheilh.^  vol.  LÏV,  p.  363, 
1906). 

8)  Beck.  —  Les  formations  cristallines  de  la  cornée  (Zur  Casuistik  kristall- 
ëhnlicher  Gebilde  der  Hornhaut)  (Archiv  f»  Auffenheilk.,  LV,  p.  285,  1906). 

'9)  Denis.  —  Ophtalmo-réaction  (Soc.  clinique  des  Hôp.  de  Braxelles, 
1 3  juillet  1907). 

10)  Brandes.  —  Valeur  de  l'ophtalmo-réaction  en  ophtalmologie  f//*  Con- 
grès flamand  des  sciences  médicales^  21  août  1907). 

i)  Ce  travail  de  Ao^/ner  faisant  suite  à  ceux  publiés  dans 
les  années  précédentes  sur  le  même  sujet,  traite  spécialement 
la  question  de  la  présence  dans  le  sang  d'éléments  infectieux 
dans  les  infections  intraoculaires.  L^auteur  rejette  la  théorie 
modifiée  des  nerfs  ciliaires  :  car  aucune  irritation  inflamma- 
toire intraoculaire  n'est  à  même  d'altérer  par  les  voies  réflexes 
l'appareil  sécréteur  de  Tautre  œil.  De  même  il  rejette  la  théorie  de 
la  migration  de  Leber-Deutschmann.  L'ophtalmie  sympathique 
ne  repose  d'après  lui  que  sur  une  métastase  ayant  son  point  de 
départ  dans  l'autre  œil.  On  admet  bien  un  transport  d'éléments 
infectieux  d'un  foyer  de  l'organisme  dans  l'intérieur  de  l'œil, 
pourquoi  n'admettrait-on  pas  la  même  voie  de  transport  pour 
l'ophtalmie  sympathique,  où  les  germes  d'infections  provien- 
nent de  l'autre  œil.  Et  cela  d'autant  plus  que  Roemer  a  retrouvé 
dans  un  cas  d'infection  intraoculaire  d'un  œil  les  mêmes  germes 
dans  les  vaisseaux  sanguins,  jusque  dans  le  corps  ciliaire  de 
l'autre  œil.  Le  principe  sur  lequel  se  base  Roemer  dans  sa 
théorie  sur  le  développement  de  l'ophtalmie  sympathique  est 
celui  que  dans  la  plupart  des  maladies  infectieuses  et  spé- 
cialement d'infection  d'une  plaie,  une  partie  des  éléments 
pathogènes  se  retrouvent  dans  le  sang.  Ces  éléments  pénètrent 


492  REVUE  GÉNÉRALE 

dans  le  sang  beaucoup  plus  rapidement  que  nous  ne  Tadmet- 
tons  généralement,  sans  que  Ton  soit  obligé  déparier  de  septi- 
cémie. Il  s'agit  seulement  encore  de  rechercher  si  les  germes 
infectieux  des  plaies  infectées  du  bulbe  peuvent  entrer  dans 
la  circulation  d'une  façon  analogue  comme  cela  a  déjà  été 
démontré  par  d'autres  maladies  infectieuses.  D'après  l'auteur, 
dans  chaque  cas  de  panophtalmie^  d*iridocyclite,  les  éléments 
pathogènes  peuvent  pénétrer  dans  le  sang.  Cette  opinion  de 
Roemer  est  basée  sur  les  expériences  suivantes,  faites  sur  le 
lapin. 

Roemer  injecte  une  culture  entièrement  virulente  de  pneu- 
mocoques dans  le  corps  vitré  à  travers  la  cornée  et  le  cristal- 
lin, sans  lésions  de  vaisseaux  sanguins.  Déjà  après  quelques 
heures  ces  germes  virulents  pénètrent  dans  le  sang  et  sont 
retenus  par  les  filtres  des  grands  organes  glandulaires  du  corps. 
Parmi  ces  filtres  il  faut  également  compter  Tiris  et  le  corps 
ciliaire.  Après  quelques  heures  on  peut  cultiver  des  pneumo- 
coques de  l'iris  et  du  corps  ciliaire  du  second  œil.  Les  germes  se 
trouvent  dans  le  second  œil  avant  que  l'on  puisse  démontrer 
leur  présence  dans  le  sang.  Roemer  a  obtenu  des  résultats 
analogues  en  injectant  les  agents  de  la  septicémie  du  lapin, 
du  choléra  des  poules,  des  streptocoques  et  les  microbes  du 
charbon  et  du  rouget  du  porc. 

Les  staphylocoques  ne  parviennent  qu'exceptionnellement 
dans  le  second  œil,  pas  plus  que  Tagent  de  la  tuberculose, 
qui  ne  produit  que  des  affections  bacillaires  du  corps  et  détruit 
le  premier  œil  complètement. 

Enfin  Roemer  a  trouvé  que  des  micro-organismes  qui  ne  sont 
pas  aptes  à  produire  une  infection  générale,  pénètrent  dans  la 
circulation,  comme  les  formes  pathogènes,  une  fois  injectés 
dans  le  corps  vitré.  Tels  les  spores  du  bacille  du  foin.  Jamais, 
par  contre,  on  ne  les  retrouvera  à  la  base  du  cerveau,  ils  n'a- 
vancent jamais  plus  loin  que  le  chiasma.  Même  si  l'on  injecte 
ces  spores  directement  dans  le  nerf  optique,  ils  ne  progressent 
point  vers  l'autre  œil.  Tous  ces  faits  parlent  absolument  contre 
la  théorie  de  la  migration  de  Leber.  La  présence  de  spores 
peut  être  démontrée  pendant  des  semaines  dans  les  organes 
internes.  Une  énucléation  trop  longtemps  différée  ne  peut 
empêcher  les  germes  de  pénétrer  dans  le  sang.  Malgré  l'énu- 


AlfATOMIE  PATHOLOGIQUE  493 

cléation  il   peut  encore  se  produire  une  ophtalmie    sympa- 
thique. *•  nBDSLOB. 

a)  Randolph  ayant  examiné  la  sécrétion  conjonctivale  de 
loo  malades  atteints  de  fièvre  typhoïde  et  de  48  malades 
atteints  de  pneumonie  lobaire,  conclut  qu^au  point  de  vue  bac- 
tériologique il  n'y  a  aucune  différence  entre  cette  sécrétion  et 
celle  de  gens  bien  portants.  L'auteur  dit  qu'il  paraît  assez 
naturel  de  croire  que  certaines  surfaces  muqueuses  du  corps 
sont  habitées  par  des  bactéries  qui  remplissent  dans  leur 
lieu  d'élection  des  fonctions  protectrices  rendant  son  entou- 
rage inaccessible  à  d'autres  micro-organismes.         coburn. 

3)  Thomson  fait  remarquer,  en  décrivant  la  méthode  qu'il 
emploie  à  Manhattan  Eye  and  Ear  Infirmary,  pour  l'examen 
des  bactéries,  qu'il  est  nécessaire  de  faire  une  culture  du 
bacille  de  la  diphtérie  qu'on  confond  très  souvent  avec  celui 
du  xérosis.  coburn. 

5)  Shumway  fait  une  étude  générale  des  micro-organismes 
de  la  conjonctive.  Il  fait  remarquer  qu'à  côté  de  la  contagion 
directe,  il  y  a  la  contagion  par  les  bacilles  existant  dans  l'air, 
particulièrement  après  Téternuement  et  la  toux.  Les  bactéries 
se  divisent  en  deux  groupes  suivant  leur  plus  ou  moins 
grande  vitalité  et  leur  résistance  à  la  sécheresse.  Le  premier 
groupe,  qui  comprend  les  bacilles  du  choléra,  de  la  fièvre 
typhoïde,  de  la  peste,  de  Tinfluenza  et  le  gonocoque  est  le 
moins  résistant.  Le  second,  avec  le  streptocoque,  le  pneumo- 
coque et  le  bacille  de  la  diphtérie  est  très  résistant,  et  peut 
être  virulent  au  bout  de  trois  et  six  mois.  Dans  un  troisième 
groupe  sont  rangés  le  diplocoque  in tra-cellulaire,  le  staphylo- 
coque pyogène  et  le  bacille  de  la  tuberculose.  Dans  un  qua- 
trième groupe  les  spores  des  différentes  bactéries,  extrêmement 
résistantes  k  la  sécheresse.  Ces  bacilles  sont  longuement  étu- 
diés, au  point  de  vue  de  la  différenciation  et  de  la  morphologie. 


6)  Seefelder  a  pu  examiner  la  cornée  d'un  enfant  atteint  de 
leucome  congénital.  Il  découvrit  qu'il  s'agissait  là  d'un  leucome 


494  REVUE  GÉNÉRALE 

adhérent  produit  par  une  destruction  purulente  de  la  cornée 
dans  la  période  intra-utérine.  Les  parties  antérieures  de  l'uvée 
doivent  avoir  également  été  atteintes  d'inflammation  à  eu 
juger  d'après  les  dépôts  épais  de  fibrine  trouvés  dans  le 
corps  ciliaire.  b.  rbdslob. 

7)  Schuster  décrit  des  agglomérations  de  petits  cristaux 
dans  un  leucome  adhérent  et  dans  la  papille,     b.  rbdslob. 

9)  Denis.  —  Voici  les  résultats  de  vingt-six  essais  d'oph- 
talmo-réaction  ;  nous  divisons  les  malades  en  quatre  groupes. 

i*'  Tuberculeux  avérés:  a)  réaction  nette,  six  cas:  un 
cavitaire  afébrile  et  deux  cavitaires  fébriles,  deux  afébriles  à 
la  seconde  période  ;  une  tuberculose  ganglionnaire  légèrement 
fébrile;  b)  réaction  faible,  trois  cas:  une  cachectique,  un 
cavitaire  fébrile  çt  ime  seconde  période  fébrile  ;  c)  une  réaction 
nulle,  à  deux  estais  faits  à  deux  jours  d'intervalle  chez  un 
cachectique  ; 

'2""  Non  tuberculeux  :  a)  réaction  nulle,  huit  cas  :  affections 
diverses  ;  h)  réaction  très  marquée,  un  cas  ;  diabète  ne  pré- 
sentant cependant  aucun  signe  de  tuberculose  ; 

3**  Tuberculeux  probables  (mais  sans  signes  de  certitude, 
comme  la  présence  de  bacilles.)  :  «^réaction  nette,  deux  cas: 
pneumothorax  afébrile  et  pleurésie  avecépanchement;  A)  réac- 
tion nulle,  un  cas  :  péritonite  tuberculeuse  afébrile  ; 

4°  Tuberculeux  possibles  (mais  en  traitement  pour  une  autre 
affection  :  a)  réaction  modérée,  deux  cas  :  un  rhumatisme  arti- 
culaire qui  a  eu  une  pleurésie,  et  une  convalescente  de  fièvre 
typhoïde  qui  continue  à  tousser  ;  b)  réaction  nulle,  deux  cas  : 
une  néphrite  chronique  suspecte  et  un  rhumatisme  du  genou, 
durant  depuis  un  mois  et  demi. 

L'ophtalmo-réaction  est  donc  généralement  d'accord  avec 
les  autres  signes  cliniques  ;  en  ce  qui  concerne  les  cas  où  le 
diagnostic  clinique  est  encore  douteux,  leur  évolution  nous 
dira  si  l'indication  donnée  par  l' ophtalmo-réaction  était  exacte 
ou  non.  Quant  aux  avantages  de  la  méthode,  ils  sont  nom- 
breux ;  sa  simplicité,  son  innocuité,  la  rapidité  des  résultats, 
la  possibilité  de  l'appliquer  aux  malades  fébriles  (ce  qui  n'est 
pas  le  cas  pour  les  injections)  et  aux  petits  enfants  (chez  les- 


AHATOMIE  PATHOLOGIQUE  495 

quels  la  tuberculose  est  souvent  si  difficile  à  diagnostiquer). 

lo)  Brandes,  —  Quand  nous  avons  à  traiter  une  kératite 
parenchymateuse,  une  scléro-kératite  ou  une  irido-choroïdite 
chronique  chez  des  individus  ayant  dépassé  Tâge  de  la  puberté, 
nous  éprouvons  quelque  difficulté  à  établir  Tétiologie  vraie. 
Le  plus  souvent,  nous  attribuons  ces  cas  à  la  syphilis  hérédi- 
taire. 

Il  est  d^un  autre  côté  difficile  de  démêler  dans  un  ensemble 
de  symptômes  appartenant  à  la  diathèse  scrofulo-luétique  ce 
qui  appartient  à  la  tuberculose  et  ce  qui  revient  à  la  syphilis. 
Le  but  de  ces  expériences  était  de  savoir  si,  au  moyen  de 
Tophtalmo-réaction,  on  pouvait  déceler  une  tuberculose  ocu- 
laire héréditaire,  c'est-à-dire  si  nous  pouvions  par  la  tubercu- 
line-test  faire  la  part  de  la  syphilis  et  de  la  tuberculose  dans 
des  affections  telles  que  la  kératite  parenchymateuse,  la  sclé- 
rose de  la  cornée  et  d'autres  affections  semblables.  Nous 
savions  par  les  travaux  de  Straub  que,  chez  ces  jeunes  sujets, 
on  trouvait  des  formes  de  tuberculoses  ganglionnaires  latentes 
ou  des  foyers  guéris.  Nous  nous  sommes  servi  de  la  tubercu- 
line-test  de  Poulenc  frères. 

Nous  avons  soumis  à  Texpérience  quinze  cas  :  Quatre  kéra- 
tites interstitielles,  deux  kératites  sclérosantes,  deux  irido- 
choroïdites  chroniques,  un  phlegmon  de  la  paupière  supérieure, 
suite  de  sinusite  frontale,  quatre  cas  de  phlegmon  lacrymal 
avec  lésions  osseuses. 

Quoique  la  plupart  des  cas  fussent  chargés  héréditairement 
de  tuberculose,  et  que  Ton  pût  donc  soupçonner  des  foyers 
latents  et  la  nature  tuberculeuse  de  l'affection  oculaire,  nous 
n'avons  obtenu  que  deux  fois,  dans  deux  cas  de  kératite 
interstitielle,  avec  réaction  très  nette.  Les  autres  ont  été  abso- 
lument négatifs. 

Peut-on  en  conclure  que  ces  cas  sont  syphilitiques  malgré 
leur  hérédité  tuberculeuse,  ou  bien  dans  le  stade  d'affection 
héréditaire  la  différenciation  est-elle  impossible  ou  bien 
devons-nous  nous  rallier  à  l'opinion  de  Briicke  qui  prétend 
que  le  foyer  oculaire  est  trop  petit  et  trop  bien  isolé  pour 
donner  .une  réaction  à  la  tid>erculine? 


496  KEVUE  OÊlfÉRALE 

Je  ne  conclus  pas  et  me  contente  de  constater  les  faits, 
désirant  réunir  un  plus  g^and  nombre  de  cas  probants.  Il  me 
semble  néanmoins,  vu  le  choix  de  cas  favorables  que  j'ai  fait, 
que  Tophtalmo-réaction  est  pour  le  moins  inlidèle  pour  éluci- 
der le  problème  que  nous  nous  étions  posé.  r. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 


OUTRAGES    GéNÉRAUX.    —    STATISTIQUES 

i)  Cuénod.  —  Noie  sur  la  clinique  populaire  pour  les  maladies  des  yeux 
(Tunis  1907). 

a)  Service  d'ophtalmologie  à  l'hôpital  Fung  Wah  à  Hong-Kong  {British 
med.  Journal,  21  septembre  1907). 

3)  Béai.  —  Les  corps  étrangers  magnétiques  intra-oculaires  et  leur  extrac- 
tion. Un  vol.  in-ié  de  i3a  pages  avec  32  figures.  Paris,  1908,  G.  Steinheil, 
éditeur. 


i)  Du  compte  rendu  sommaire  de  sa  clinique  à  Tunis  que 
nous  donne  le  D*^  Cuénod,  il  résulte  que  la  moyenne  des 
malades  vus  en  une  année  se  monte  à  2.5oo. 

Le  fait  le  plus  remarquable  est  la  fréquence  de  la  conjonc- 
tivite aiguë  contagieuse  (bacilles  de  Weeks  a5  pour  100),  de 
la  conjonctivite  granuleuse  24  pour  100  ;  les  aiTections  syphi- 
litiques sont  aussi  assez  nombreuses  ;  par  contre,  la  cataracte 
n'est  pas  plus  fréquente  qu'autre  part,  a  pour  100  ;  la  myopie 
est  rare,  i  pour  100.  Il  y  a  amélioration  pour  la  conjonctivite 
granuleuse  dont,  il  y  a  dix  ans,   le  chiffre  se  montait  à  4o 

pour    100.  H.  DOR. 

2)  Le  D'  Montagu  Harston,  directeur  de  Thôpital  Fung 
Wah  à  Hong  Kong,  a  organisé  un  service  d'ophtalmologie.  II 
constate  que  le  trachome  existe  chez  70  pour  100  des  enfants 
quHl  a  examinés  dans  trois  grands  établissements  de  charité» 
Les  principales  causes  de  la  cécité  en  Chine  sont  le  trachome 
et  Tophtalmie  des  nouveau-nés.  u.  d. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE  497 

3)  Cet  ouvrage  met  au  point  la  question  si  complexe  des 
corps  étrangers  magnétiques  intra-oculaires. 

Dans  un  premier  chapitre,  Béai  expose  les  procédés  de 
diagnostic.  Ce  diagnostic,  simple  quand  les  milieux  sont 
transparents,  est  beaucoup  plus  difficile  quand  ceux-ci  sont 
opaques.  Les  moyens  de  faire  le  diagnostic  sont  donc  bien 
différents  et  Tauteur  les  expose  avec  une  grande  précision, 
allant  du  simple  au  composé  ;  il  étudie  successivement  les 
procédés  purement  cliniques,  les  appareils  spéciaux  (magné- 
tomètre,  sidéroscope,  sidérophone),  les  méthodes  radiogra- 
phiques  et  enfin  montre  le  rôle  que  doit  jouer  l'électro-aimant 
dans  cette  étude  clinique. 

Le  chapitre  second  est  consacré  k  l'extraction  des  corps 
étrangers.  L'auteur  décrit  d'abord  les  différents  électro-aimants, 
en  usage,  grands  et  petits,  discute  leurs  avantages  et  leurs 
inconvénients  respectifs  et  expose  la  conduite  à  tenir,  la 
technique  opératoire  pour  chacun  des  cas  qui  peuvent  se  pré- 
senter. 

Le  pronostic  est  étudié  dans  un  troisième  chapitre  et  l'au- 
teur compare  sa  statistique  personnelle  aux  grandes  statisti- 
ques déjà  parues. 

Ce  travail,  d'une  grande  netteté,  illustré  de  nombreuses 
gravures,  sera  d'un  grand  secours  pour  les  praticiens  désireux 
de  connaître  à  fond  cette  question  capitale  des  corps  étrangers 
intra-oculaires.  h.  d. 


tlALADIieS    DS   LA   CONJONCTIVE,    DB   LA    CORNÉE  ET  DB  LA   SCLÉROTIQUE 

i)  Standish  (M.).  —  Des  préparations  des  sels  d*argent  dans  les  affections 
de  la  conjonctive  (Silver  préparations  in  conjunctival  disease)  (Ophthal. 
Record,,  août  1906). 

2)  Sohirmer.  —  La  kératite  consécutive  A  Vacné  rosacea  (Uber  Keratitis  ex 
acné  rosacea)  fZci<sc/ir.  f.  Angenheilk.,  XV,  p.  601,  1906). 

3)  Stephenson  (Sydnby).  —  Un  cas  d'acné  rosacea  de  la  cornée  (A  case  of 
acné  rosacea  of  the  cornea)  (Trans,  Ophth.  Society^  vol.  XXVI,  47,  1906). 

4)  Kuhnt,  —  Le  traitement  de  blessures  fraîches*  compliquées  et  pénétrantes 
de  la  cornée  (Zur  Behandlun^  frischer,  complizierter,  penetriendcr  Ver- 
letzungen  dcr  Ilornhaut)  [Zeitschr.  f.  Augenheilk.,  XV,  p.  3 12,  1906). 

5)  Davidson  (J.  Mackbnsib).  —  Le  traitement  de  l'ulcère  serpigineux  par  le 
radium  (Radium  in  the  treatment  of  rodent  ulcer)  (Trans.  ophih,  Society, 
vol.  XXVI,  p.  3o3,  1906). 

6)  Verderame.  —   Contribution  à  Tétude  clinique   et  expérimentale  des 

3^ 


498  REVUE  GÉNÉRALE 

injections  sous- conjonctivales  (Klinische  und  experimentelle  Beitrâge  zur 
Fragc  der  subconjunctivalen  Injectionen)  (Zeitschr,  f,  Angenheilkanâe, 
XV,  p.  289,  1906). 

7)  Krauss  (I.).  —  L'eczéma  oculaire  chez  les  enfants  (Ocular  Eczéma  inchil- 
dren)  (New  York  Med.  Journ,,  3o  juin  1906^. 

8)  Sohoitz  (Kornil).  —  L'extension  géographique  du  trachome  en  Hongrie 
(Die  geographische  Verbrcitung  des  Trachoms  in  Ungarn)  (Zeitschr.  f. 
Augenheilk.^  XV,  1906). 

9)  Enslin.  —  Kératite  parenchymateuse  et  traumatisme  (Keratitis  parenchy- 
matosa  und  Trauma)  (Zeitschr,  f.  Angenheilk.^  XV,  p.  227,  1906). 

10)  De  Sohwelnitz  (G.-R.)  et  Hosmer  (G. -M.)-  —  Tumeur  congénitale  du 
limbe  scléro-cornéen  avec  invagination  glandulaire  (Congénital  tumor  of 
the  corneo-scléral  junction  with  gland  inclusion)  (Sect.  on  Ophthalm, 
Collège  of  Physicians,  Philadel.^  16  octobre  1906). 

11)  Stephenson  (S.).  —  Ophtalmie  des  nouveau-nés  complic|uée  d'infection 
purulente  (A  case  of  septic  infection  foUowing  ophthalmia  neonatorum) 
(Ophthalmic  Record^  sept.  1906). 

12)  Krauss  (F.).  —  Conjonctivite  de  Parinaud  (Parin'aud's  conjunctivitis) 
(Sec.  on  Opht.  Collège  of  Physicians  of  Philadelphia,  ao  nov.  1906). 

i3)  Wehrii  (Euoènb).  —  Recherches  cliniques  et  histologiques  sur  les  trou- 
bles nodulaires  de  la  cornée  (Groenouw)  (Weitere  klinische  und  histolo- 
gische  Untersuchungen  iiber  den  un  ter  dem  Bilde  der  knôtchenfôrmigen 
Hornhauttriîbung  (Grœnouw)  verlaufenden  chronischen  Lupus  der  Hom- 
haut)  (Archiv  f.  Augenheilk.^  LV,  p.  126, 1906). 

14)  Boy  d  (F.-D.)-  —Kératite  due  à  la  malaria  (Malaria  keratitis)  ^Tea^s 
State  Journ.  of  Medicine,  sept.  1906). 

i5)  Verwey  (A.).  —  Tuberculose  de  la  cornée  et  de  l'iris  (Cornea-en  iris- 
tuberculose)  (thèse  de  Leiden,  1906). 

16)  Blaskovios.  —  L'excision  de  la  conjonctive  et  du  tarse  dans  le  trachome 
(Ueber  Bindehautund  Tarsus-excisionen  bei  Trachom)  (Zeitschr,  f.  Augen- 
heilk.y  XV,  p.  391,  1906). 

17)  Johnston  (R.-H.).  —  Papillome  du  repli  semi  lunaire  (Papilloma  of  the 
plica  semilunaris)  (Ophthalmic  Record,  sept.  1906). 

18)  Mann  (R.-H.).  —  Cendres  dans  Tœil  (Ginders  in  the  eye)  (Texas  State 
journ.  of  Medicine,  octobre  1906). 

19)  Roilet.  —  Tarso-conjonctivite  tuberculeuse  végétante  et  bilatérale  (Soc. 
d'ophth.  de  Lyon  et  Lyon  médical,  7  juillet  1907). 


I  )  Standish  discute  l'usage  des  préparations  des  sels  d  argent 
dans  le  traitement  de  la  conjonctivite.  Pour  Tophtalmie  des 
nouveau-nés,  les  cas  traités  par  le  nitrate  d'argent  donnèrent 
6  pour  100  de  complications  cornéennes,  le  protargol 
2  pour  100,  et  Targyrol,  2  pour  100  également.  Chez  les 
adultes,  on  constate  66  fois  pour  100  des  infections  cornéennes 
survenues  au  cours  d'ophtalmie  blennorragique,  traitée  par 
le  protargol,  tandis  que  ces  complications  ne  se  produisirent 
que  4^  fois  pour  100  avec  Targyrol.  Standish  a  imaginé  de 
faire,  avec  du  mastic  ordinaire  de  peintre,  \me  sorte  d'enton- 
noir autour  de  Tœil,  et,  dans  ce  réservoir,  il  verse  une  solution 
d'argyrol  à  2 5  pour  100,  couvrant  complètement  Tœil  et  les 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  499 

paupières,  et  qu'il  laisse  en  place  de  dix  à  vingt-cinq  minutes. 


2)  Schirmer  rapporte  l'observation  de  trois  cas  de  kératite, 
chez  des  personnes  atteintes  d'acné  rosacée.  Les  personnes  sont 
âgées  de  quarante-deux  à  cinquante-deux  ans ,  la  kératite 
ressemble  à  la  kératite  scrofuleuse.  En  même  temps,  on  peut- 
observer,  dans  lun  des  cas,  une  effervescence  acnéiforme  de 
la  conjonctive.  La  kératite  elle-même  a  une  grande  tendance 
aux  récidives  et  met  en  danger  l'acuité  visuelle.  Elle  se 
compose  d^nfiltrations  nombreuses  et  d'un  tissu  rappelant  le 
pannus  scrofuleux,   sans   être  aussi  riche  en  vaisseaux   que 

celui— Cl.  B.   RBDSLOB. 

3)  Stephenson  rapporte  un  cas  d'acné  rosacée  de  la  cornée, 
chez  un  homme  marié,  âgé  de  quarante  ans,  ayant  souffert  de 
constipation  opiniâtre  et  de  trbubles  digestifs  du  côté  de  l'es- 
tomac, et  d'une  éruption  à  la  face,  tendant  à  s'améliorer  en 
été  et  à  augmenter  d'intensité  au  printemps.  Depuis  deux  mois, 
il  souffrait  d'une  inflammation  à  l'œil,  lorsqu'il  se  présenta 
chez  Stephenson.  A  l'examen,  l'œil  droit  présentait,  au  niveau 
du  limbe  cornéen,  à  la  partie  supérieure  et  externe  de  celui-ci, 
une  tache  blanc  grisâtre,  d'un  millimètre  de  diamètre,  res- 
semblant à  une  phlyctène  ordinaire.  Des  taches  diffuses, 
rouges,  existaient  tout  autour  du  limbe.  Sur  le  nez,  les  joues 
du  malade,  on  pouvait  voir  une  éruption  très  nette  d'acné 
rosacée  avec  pustules.  Après  plusieurs  récidives,  l'œil  guérit 
complètement,  avec  deux  légers  néphélions,  tout  à  fait  super- 
ficiels. Le  diagnostic  posé  par  Stephenson  fut  basé  sur  :  i®  Le 
sexe  et  Tâge  du  malade  ;  2®  la  chronicité  de  l'affection  ;  3®  la 
présence  de  l'éruption  de  la  face  ;  4**  la  guérison  simultanée 
des  deux  éruptions,  par  le  traitement  général  et  local. 


4)  Kuhnt  recommande  beaucoup  l'iridectomie  pour  les  cas 
de  blessures  fraîches  et  pénétrantes  de  la  cornée.  Il  s'agit  spé- 
cialement des  cas  où  le  cristallin  est  entamé  et  semble  disposé 
à  gonfler,  ou  bien  quand  la  cornée,  l'iris  et  même  le  cristallin 


500  n£VU£  GÉNÉRALE 

sont  perforés,  si  la  plaie  est  centrale  ou  paracentrale,  enfin  là 
où  on  ne  peut  pas  s'attendre  à  une  guérison  prompte  de  la 
plaie  cornéenne,  Tiris  et  le  cristallin  étant  également  lésés. 
L'opération  n  est  pas  facile,  la  tension  de  Toeil  étant  le  plus 
souvent  nulle  :  on  fait  la  section  avec  un  couteau  de  Graefe, 
en  ayant  soin  de  tendre  les  parties  respectives  entre  deux 
.  pinces.  L'irritation  provoquée  par  l'opération  sur  un  œil 
déjà  blessé  ne  joue  pas  un  rôle  qui  doit  être  pris  en  considé- 
ration. B.  RBDSLOB. 

5)  Davidson  dit  avoir  obtenu  des  résultats  ((  extraordinaires  » 
par  le  radium,  dans  le  traitement  de  Tulcus  rodens.  On  place 
le  tube  contenant  le  radium  contre  la  partie  malade,  pendant 
vingt  ou  quarante  minutes  ;  on  ne  recommence  Tapplication 
que  trois  semaines  ou  un  mois  après.  Il  ne  faut  pas  augmenter 
le  temps  d'application,  au  risque  devoir  apparaître  des  acci- 
dents, tels  la  température,  des  éruptions,  etc.  Le  nombre 
d'applications  a  varié  de  une  à  douze  applications,  ce  qui  fait 
une  moyenne  de  5.5.  stbphbnson. 

(y)  Après  un  aperçu  historique  sur  les  injections  sous- 
conjonctivales,  Verderame  nous  donne  le  résultat  de  ses  expé- 
riences. Il  a  injecté,  sous  la  conjonctive  du  lapin,  des  solutions 
d'eau  salée, de  cyanure  et  d'oxy cyanure  de  mercure,  de  sublimé 
et  d'acoïnc.  Quelques  gouttes  d'une  solution  à  lo  pour  loo 
d'acoïne,  ajoutées  aux  injections  sous-conjonctivales  pro- 
voquent une  forte  irritation,  accompagnée  de  nécrose,  de 
cicatrisation  et  de  destruction  du  cul -de-sac.  L'acoïne  devra 
donc  être  supprimée.  Les  solutions  de  cyanure  et  d'oxycya- 
nure  de  mercure  (i  :  5  ooo)  provoquent,  de  même  que  les 
solutions  de  sublimé,  des  inflammations  adhésives  et  l'oblité- 
ration du  cul-de-sac,  tandis  que  les  injections  sous-conjoncti- 
vales d'eau  salée  sont  tout  à  fait  inoffensives.  Les  solutions 
usitées  sont  de  2,  4  et  10  pour  100.  Elles  facilitent  la  résorb- 
tion  de  produits  inflammatoires  et  favorisent,  par  cela,  la 
guérison  des  affections  oculaires  accompagnées  d'exsudation. 
L'auteur  passe  en  revue  les  observations  cliniques  et  vante  la 
valeur  thérapeutique  des  injections  dans  les  cas  d'affections 
destructives  de  la  cornée,  dans  la  rétinite  pigmentaire,  le  dé- 


MALADIES  pi  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         501 

coUement  de  la  rétine,  les  inflammations  de  Tuvée  et  les  opa- 
cités du  corps  vitré.  D'après  le  conseil  de  Tauteur,  j'ai  traité 
ainsi  deux  cas  de  rétinite  pigmentaire.  Le  résultat  fut  peu  en- 
courageant :  l'acuité  visuelle  et  le  champ  visuel  diminuèrent 
beaucoup  plus  vite  que  ceux  des  yeux  non  traités  des  mêmes 
malades  (Klin,  Monatsblatter  f.  Augenheilk^  XLIV,  p.  36(), 

IgOb).  B.    RBDSLOn. 

7)  Krauss  estime  que  Teczéma  oculaire  est  une  affection 
très  fréquente  chez  les  jeunes  enfants  ;  on  l'observe  81  fois 
pour  100  dans  les  maladies  oculaires  qu'on  rencontre  chez  les 
enfants  âgés  de  moins  de  seize  ans  ;  fréquente  surtout  à  Tâge 
de  deux  ans.  Elle  est  endémique,  mais  pou rtjint  elle  s'observe 
surtout  en  mai,  juin  et  avril.  Traitement  :  hygiène  générale  ; 
traitement  local  :  repos  au  lit.  coburn. 

8)  Sc/wZ^z  distingue  quatre  foyers  de  trachome,  en  Hongrie  : 
I®  la  ville  de  Szabadka,quiest  la  plus  infectée  de  la  Hongrie  ; 
a°  la  ville  de  Félegyhàza,  dans  laquelle  5,i  pour  100  des 
habitants  souffrent  de  trachome  ;  3®  la  frontière  Croate  (Vas, 
Zala,  Somogy)  ;  4®  la  partie  Sud-Est  de  la  Transylvanie  à  la 
frontière  roumaine  (Hàromôzék).  Les  troupes  et  les  émigrants 
revenus  d'Amérique  propagent  la  maladie  en  de  fortes  pro- 
portions. B.  RED8LOB. 

9)  Voici  l'observation  du  cas  rapporté  par  Enslin  :  Un  ou- 
vrier tapissier,  sans  tare  héréditaire  ni  signe  apparent  de 
défaut  de  constitution,  reçoit  un  fragment  de  vieux  plâtre 
dans  l'œil.  Quelques  jours  plus  tard,  il  se  développe  une  kéra- 
tite parenchymateuse  typique  dans  le  même  œil.  Il  faut  donc 
admettre,  d'après  l'auteur,  que  le  traumatisme  a  provoqué 
l'affection  cornéenne,  pour  laquelle  la  prédisposition  existait,  et 
faire  indemniser  le  malade.  .    e.  redslor. 

10)  De  Schweinitz  eiffosmer  rapportent  un  cas  de  tumeur 
du  limbe  scléro-cornéen,  tumeur  mesurant  6  millimètres  sur  8. 
Cette  tumeur  était  à  la  fois  fibreuse  et  glandulaire,  cette  partie 
ressemblant,  par  sa  structure,  à  la  glande  lacrymale    et   aux 


502  REVUE  GÉNiRÂLE 

glandes  de  Krause.  Les  auteurs  décrivent  d'autres  tumeurs  de 
ces  régions  et  en  donnent  le   diagnostic  différentiel. 


1 1)  Stephcnson  rapporte  un  cas  d'ophtalmie  purulente  chez 
un  enfant,  suivi  d  abcès  métastatique  dans  différentes  parties  du 
corps,  surtout  dans  les  jointures.  Les  abcès  furent  ouverts,  un 
des  yeux  devint  stapliylomateux  et  fut  énucléé.  On  trouva  des 
diplocoques  dans  les  sécrétions,  mais  on  ne  put  trouver  des 
gonocoques.  coburh. 

12)  /ifra«55  rapporte  un  cas  de  conjonctivite  de  Parinaud, 
survenu  chez  un  enfant  de  douze  ans,  La  tuméfaction  ganglion- 
naire disparut  sans  suppuration.  Il  put  observer  un  autre  cas 
semblable  chez  une  fillette  de  dix  ans,  où  une  adéûite  volu- 
mineuse se  termina  par  une  suppuration,  qu'il  fallut  inciser. 
Dans  les  deux  cas,  les  enfants  avaient  pu  ôtre  infectés  par  des 
chevaux.  coburw. 

i3)  Les  troubles  en  forme  de  nodules  de  la  cornée  (Knô- 
tchenfôrmige  Hornhauttrùbung)  proviennent,  d'après  Wehrli^ 
d'une  inflammation  chronique  de  cette  membrane.  Cette  in- 
flammation chronique  est  accompagnée  en  première  ligne 
d'une  prolifération  de  cellules.  C'est  une  inflammation  d'un 
type  spécial  qui  doit  être  reconnu  comme  étant  celui  de  la 
tuberculose.  La  réaction  générale  et  locale  à  la  tuberculine 
est  positive  et  les  altérations  des  tissus  rappellent  exactement 
celles  produites  par  la  tuberculose.  Le  centre  des  nodules 
se  désagrège  d'abord,  il  se  forme  un  détritus  caséeux.  L'in- 
flammation est,  il  est  vrai,  tout  à  fait  avasculaire  et  Tinjection 
de  la  conjonctive  fait  défaut,  mais  l'auteur  rappelle  qu'il 
existe  d'autres  formes  semblables  d^inflammation  de  la  cornée. 
D'autres  faits  parlent  encore  pour  une  affection  tuberculeuse  : 
le  malade  a  souffert  d'autres  symptômes  de  tuberculose  et  la 
tuberculose  se  rencontre  chez  différents  membres  de  sa 
famille.  L'auteur  voudrait  nommer  cette  affection  lupus  de  la 
cornée.  e.  rsdslob. 

19)  Le  professeur  Rollet  présente  une  jeune  fîUe  âgée  de 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  503 

quinze  ans  atteinte  de  tuberculose  tarso-eonjonctivale  végé- 
tante et  bilatérale.  Début  il  y  a  huit  mois  par  une  tuméfaction 
de  la  paupière  supérieure  gauche;  pas  de  douleurs,  pas  de 
rougeurs,  mais  sécrétion  muco-purulente  ;  rapidement,  tumé- 
faction ganglionnaire  préauriculaire  qui  s'est  iistulisée.  Pas 
d*antécédents  personnels  ou  héréditaires. 

Actuellement,  deux  grosses  paupières  supérieures  tom- 
banteSy  peau  rosée,  sécrétion  muco-purulente.  Rien  aux  yeux 
ni  aux  conjonctives  bulbaires.  Tarse  épaissi  ;  au  retournement 
des  paupières,  à  la  conjonctive,  productions  charnues,  muri- 
forme3,  rosées,  en  crête  de  coq,  pas  de  zones  ou  points  jau- 
nâtres. Adénopathie  sous-maxillaire,  adénite  ulcérée  paroti- 
dienne.  L'auteur  a  repoussé  Tidée  de  conjonctivite  de  Pari- 
naud,  et  cliniquement,  a  fait  le  diagnostic  de  tuberculose  en 
raison  de  Tulcère  ganglionnaire,  malgré  la  rareté  de  la  tuber- 
culose bilatérale  palpébrale. 

Le  laboratoire  a  confirmé  ce  diagnostic  :  séro-réaction 
tuberculeuse  positive,  agglutination  dépassant  un  quinzième. 
A  la  coupe  des  végétations,  Aurand  trouve  la  couche  adénoïde 
bourrée  de  cellules  embryonnaires  ;  les  régions  profondes  sont 
infiltrées  de  nombreuses  cellules  épithélioïdes  avec  cellules 
géantes  rares;  en  outre,  Tinoculation  au  cobaye  a  donné,  un 
mois  après,  \m  chancre  tuberculeux  avec  deux  gros  ganglions 
inguinaux .  morbau. 


MALADIES   DB   l'iRIS,    DB   LA   CHOROÏDB   ET   DU     CORPS   GILIAIRB 
GLAUGOMB,   AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 

i)  De  Sohweinitz.  —  Affections  de  la  choroïde.  Leurs  rapports  avec  les 
maladies  générales,  spécialement  les  infections,  les  intoxications  et  les 
autointoxications  (Choroïdal  diseascs.  Their  relation  to  gênerai  discases 
and  particularly  to  infections,  intoxications  and  autointoxications)  (Annals 
of  Ophth.,  octobre  1906). 

2)  Kowalewski.  —  Sur  le  cancer  métastatique  de  la  choroïde  (Uber  meta- 
statischen  Aderhautkrebs)  (Zeiischr.  f,  Augenheilk,^  XL,  p.  ai,  1906). 

3)  Pusey  (B.).  —  A  propos  d'un  sarcome  uvéal  (A  point  in  the  manaj^ement 
of  uveal  sarcomas)  (Journ.  of  the  Americ.  med.  associa.,  29  déc.  1906). 

4)  Kroener.  —  Des  ruptures  choroïdiennes  (Beitrag  zur  Kenntnis  der  Cho- 
rioidealrupturen)  (Arch.  f.  Augenheilk.f  LV,  p.  3o8,  1906). 

5i  Landmann  —  Un  cas  de  défectuosité  symétrique  et  congénitale  de  la 
choroïde  et  de  la  rétine  en  dehors  de  la  macula  (Ein  Fall  von  symmetris^ 
chen    angeborenen    Mangel  der  Chorioidea  u.  der   Retina  ausserhalb  der 

.  Maculagegend)  CArc^.  fur  Angenheilk.,  54,  p.  63,  1906). 


504  REVUE  GÉNÉRALE 

6)  Wray  (C).  — Traitement  de  Tiritis  simple  et  deTiritis  séreuse  parTacé* 
tozone  iTreatment  of  iritis  by  acetozone)  {Medicine,  octobre  1906). 

7)  Posey  (W.-C).  --  De  quelques  manifestations  hiennorragiques  oculaires 
rares  (On  some  unusual  ocular  manifestations  of  gonorrhea)  (Sec.  on 
Ophihai.  Collège  of  Physicians  of  Philadelphia,  20  nov.  1906). 

8)  Riemer.  —  Récidive  d'un  sarcome  cinq  ans  après  Ténucléation  (Ein  Sar- 
komrècidiv  funf  Jahre  nach  Enucleation)(^r/iëse  de  Greifsw&ld,  1906). 

9)  Brown  (E  -V.-L.).  —  Leucosarcome  de  l'iris  (Leucosarcoma  of  the  iris} 
{Journ,  of  Amer,  Med,  Assoc,  août  1906). 

10)  De  Sohwelnitz  et  Hosmer.  —  Irido-këratite  récidivante  et  staphylome 
postiirieur  (Recurrin(^  indokeratitis  and  posterior  staphyloma)  (Sec.  on 
Ophlhalm.  Collège  of  Physiciens  of  Philadelpkia,  20  nov.  1906;. 

11)  Buttler  (Harisson  T.).  —  Un  cas  de  cyclite  ^uéri  par  la  dionine  (A  case 
of  cyclilis  relieved  by  dionin)  (The  O'phthalmoscope,  nov.  1906). 

12)  Englânder.  —  La  rigidité  pupillaire  dans  l'accès  hystérique  (Ueber 
Fupillenstarre  im  hysterichen  Anialle)  (TAèse  de  Fribourg  en  B.,  1906). 


i)  De  Schweinitz  présente  une  rc^^vue  admirable  au  sujet 
des  afTections  choroïdiennes,  avec  de  nombreuses  citations  de 
divers  auteurs.  Il  conclut  que  si  la  syphilis  est  indubitable- 
ment la  cause  la  plus  fréquente  des  formes  de  choroïdites 
dépendant  d'une  infection,  on  les  observe  aussi  souvent  après 
la  tuberculose,  la  fièvre  typhoïde,  la  grippe  et  la  pneumonie. 
Bien  qu'il  n'existe  aucun  type  connu  de  choroïdite  qui  soit 
pathognomonique  pour  une  maladie  d'un  organe  isolé,  >  il  est 
assez  probable  que  certaines  affections  du  sang,  par  exemple 
l'anémie  ou  des  maladies  du  rein,  du  foie  ou  des  diathèses 
comme  la  goutte,  le  rhumatisme  chronique,  la  lithémie  puis- 
sent produire  des  altérations  des  vaisseaux  de  la  choroïde  soit 
seules,  soit  associées  \\  des  lésions  rétiniennes.  Il  semble  évi- 
dent que  non  seulement  les  infections  dues  à  un  empoisonne- 
ment par  les  ptomaïnes  ou  des  autointoxications  d'origine 
intestinales  jouent  un  rôle  dans  Tétiologie  de  la  choroïdite, 
mais  aussi  des  infections  d'origine  pharyngée  ou  tonsillaire, 
ainsi  que  la  pyorrhée  alvéolaire.  Dans  les  cas  de  choroïdite 
non  syphilitique,  on  devrait  étudier  spécialement  les  sécré- 
tions diverses  et  les  troubles  du  canal  digestif.  coburn. 

2)  Kowalewski  rapporte  l'observation  de  métastase  dans 
Tœil  d'un  cancer  qui  avait  débuté  quatre  ans  auparavant  dans 
le  sein.  Il  rappelle  que,  le  plus  souvent,  le  siège  de  la  tiuneur 
primaire  est  localisé  dans  cet  organe.  Une  métastase  dans 
l'œil  est  le  signe  que  le  cancer  est  disséminé  par  tout  le  corps. 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  505 

Le  pronostic  est  donc  mauvais.  Le  diagnostic  du  cancer  de  la 
choroïde  uniquement  à  Tophtalmoscope  n'est  pas  chose  im- 
possible. Il  faut  se  rappeler  que  la  tumeur  cancéreuse  siège 
de  préférence  à  proximité  du  pôle  postérieur.  La  tumeur  est 
plate,  sa  forme  ressemble  à  celle  d'un  gâteau  ou  d'une  sou- 
coupe. Quant  au  développement  de  la  tumeur,  on  admet  géné- 
ralement une  métastase  par  embolie  des  courtes  artères 
ciliaires  postérieures.  La  localisation  près  du  pôle  parle  pour 
cette  hypothèse;  on  a,  du  reste  réussi  à  trouver  des  par- 
ticules de  cancer  dans  ces  vaisseaux  jusque  dans  les  capil- 
laires de  la  choroïde.  s.  rbdslob. 

3)  Pusey  enleva  un  œil  à  un  malade  atteint  de  sarcome  de 
la  choroïde.  Dix-huit  mois  après,  la  présence  d'une  tumeur 
nodulaire  fut  constatée  à  l'orbite,  qui  fut  alors  exentérée. 
L'examen  du  globe  oculaire  montra  une  propagation  de  la 
tumeur  au  travers  de  la  sclérotique  par  une  des  gaines  d'un  des 
nerfs  ciliaires.  Pusey  croit  que  les  yeux  atteints  de  sarcome  de 
la  choroïde  doivent  être  examinés  de  suite  et,  si  l'examen 
microscopique  établit  que  la  tumeur  est  aussi  extraoculaire, 
Texentération  doit  être  pratiquée  immédiatement  sans  attendre 
la  formation  d'une  tumeur  distincte.  coburn. 

4)  Krôner  relate  l'observation  de  deux  cas  de  rupture  de  la 
choroïde.  Dans  le  premier,  la  rupture  formait  un  cercle  con- 
centrique avec  la  périphérie  de  la  papille  ;  elle  se  combinait 
avec  une  rupture  radiale.  Dans  le  second,  la  rupture  avait 
une  grande  superficie  et  ressemblait  à  un  colobome  congé- 
nital. L'auteur  discute  le  diagnostic  différentiel  entre  les 
ruptures  de  la  choroïde  et  les  colobomes  congénitaux.  Les 
symptômes  qui  parlent  pour  les  ruptures  sont  :  la  bonne  acuité 
visuelle,  la  localisation  de  la  grande  tache  blanche  qui  se 
trouve  du  côté  nasal  au  lieu  d'en  bas  et  la*  direction  des  vais- 
seaux qui  se  dirigent  vers  le  centre  de  la  tache  au  lieu  de  la 
contourner  comme  ils  le  font  dans  les  colobomes  de  la  cho- 
roïde. B.  RBDSLOB. 

5)  Landmann  pense  que  l'anomalie  qui  s'explique  par  le 
titre  de  son  ouvrage  est  due  à  un  arrêt  de  développement  de  la 


506  REVUE  GtNÉHALE 

choroïde  et  de  la  rétine  provoqué  par  Toblitération  embryonnaire 
de  tout  le  groupe  des  artères  ciliaires  longues  postérieures  et 
d'une  oblitération  presque  complète  des  artères  ciliaires 
brèves  postérieures,  à  l'exception  de  celles  qui  alimentent  le 
plexus  de  la  macula.  b.  rbdslob. 

.6)  Wray  a  obtenu  de  bons  résultats  dans  le  traitement  des 
afTections  oculaires  en  administrant  de  Tacétozone  en  capsules 
de  20  centigrammes  cinq  fois  par  jour.  Il  ordonnait  aussi  au 
malade  de  boire  une  grande  quantité  d'eau  et  de  faire  de 
Texercice.  4^  cas  d'iritis  furent  guéris  par  ce  traitement, 
2  cas  d'iritis  sympathique,  9  cas  de  kératite  interstitielle 
et  I  cas  de  neuro-rétinite  syphilitique  sont  rapportés;  tous 
furent  améliorés  par  le  traitement.  cobcrn. 

7)  Le  premier  malade  de  Poh^ey  avait  présenté  de  la  blennor- 
ragie uréthrale  suivie  de  rhumatisme  articulaire.  Puis  les  sinus 
sphénoïdaux  furent  atteints  et,  une  semaine  plus  tard,  de  la 
conjonctivite  blennorragique  des  deux  yeux  se  montra.  Les 
affections  oculaires  et  nasales  disparurent  par  suite  du  trai- 
tement, mais  une  kératite  ponctuée  superficielle  des  deux 
yeux  se  déclara.  Elle  fut  guérie,  mais  trois  mois  après,  une 
iritis  double  fut  constatée  avec  rhumatisme  articulaire.  Un 
traitement  d'un  mois  fut  nécessaire  pour  guérir  Tiritis;  deux 
semaines  de  bonne  santé  suivirent,  puis  une  grave  irido- 
cyclite  apparut  dans  un  œil.  La  kératite  et  rirido-cyclite 
furent  attribuées  aux  toxines  génococciennes.  Le  second  malade 
présentait  de  Turéthrite  spécifique  avec  rhumatisme  artiéulaire 
associés  à  une  conjonctivite  métastatique  à  forme  catarrhale. 
On  ne  trouva  pas  de  gonoccoques,  mais  ime  culture  pure  de 
bacillus  communis,  Posey  fait  Thistorique  de  la  conjonctivite 
métastatique  et  de  son  traitement.  coburn. 

8)  Riemer  publie  l'observation  d'un  homme  âgé  de  vingt- 
six  ans,  lequel,  huit  ans  auparavant  avait  été  admis  à  la  cli- 
nique à  cause  d  une  double  cécité  (cataracte  molle).  Huit  ans 
plus  tard,  énucléation  de  l'œil  droit  à  la  suite  d  un  trauma- 
tisme. L'examen  macroscopique  démontre  la  présence  d'un 
mélanosarcome.  Cinq  ans  après,  petite   récidive  locale  dans 


MALADIES  DE  LA  RtTIKE,  DU  HERF  OPTIQUE,  ETC.  507 

l'orbite,  tumeur  arrondie  d'environ  i  centimètre  de  diamètre. 
On  enleva  d'abord  la  tumeur,  mais  comme  Texamen  microsco- 
pique démontra  qu'on  n'avait  pas  opéré  dans  du  tissu  sain,  on 
fit  Texentération  de  l'orbite.  Gomme  un  cordon  noirâtre  de 
répaisseur  d'un  crayon  s'enfonce  dans  le  trou  optique,  une 
récidive  parait  certaine.  w.  stock. 

9)  Brown  rapporte  trois  cas  de  leuco-sarcome  de  l'iris;  il 
conclut  après  examen  microscopique  de  ces  tumeurs,  que  la 
théorie  de  Ribbert  sur  l'origine  des  sarcomes  du  tractus  uvéal 
par  les  chromatophores,  est  confirmée  par  les  constatations 
suivantes  :  L'analogie  entre  les  cellules  fusiformes  et  les  cel- 
lules étoilées  du  sarcome,  et  les  cellules  fusiformes  et  étoilées 
de  la  choroïde  embryonnaire  est  incomplète,  puisqu'on  n'a 
jamais  observé  le  premier  stade,  cellules  rondes  dans  cette 
dernière.  Il  serait  plus  exact  de  supposer,  que  la  «  réversion 
cellulaire  »  peut  se  faire  dans  n'importe  quelle  forme  de  sar- 
come, comme  cela  se  produit  dans  le  gliome,  au  point  de  vue 
de  la  relation  qui  existe  entre  les  différentes  conditions  embryo- 
logiques et  pathologiques  et  la  supposition  que  les  formes  cel- 
lulaires les  plus  simples  ont  évolué  en  des  formes  plus  com- 
plexes (Borst).  Le  leuco-sarcome  de  l'iris  permet  d'étudier 
facilement  la  théorie  de  Ribbert.  Les  chromatophores  sont 
moins  pigmentés  que  ceux  de  la  choroïde  normale  et  ceux  de 
l'iris.  Le  terme  leuco-sarcome  de  l'iris  doit  être  conservé,  mais 
au  point  de  vue  clinique  seulement,  à  cause  de  l'aspect  de  ce 
sarcome.  coburn. 

10)  De  Schweinitz  et  Hosmer  donnent  l'examen  microsco- 
pique d'imœil  myope  atteint  d'irido-kératite  et  staphylome. 


MALADIES    I>R    LA  RÉTINE,  DU  NERF   OPTIQUK  BT  DBS  GBNTRBS   NBRVBUX 
(ambLYOPIB  et    AMAUROSe,   dtschromatopsie) 

1)  Burr  (C.-W.).  —  Hallucination  visuelle,  du  côté  aveugle,  dans  Théinia- 
nopsie  (Visual  hallucination  on  the  blind  side  in  hemianopsia).  (Afedicine, 
juillet  1906.) 

2)  Buhlmann.  —  Du  décollement  de  la  rétine  spontané  et  consécutif  à  une 


508  REVUE  GÉNÉRALE 

contusion.  (Ueber  spontané  und  nach  Kontusion  cntstandene  Netzhaut«b- 
lôsung.)  (Thèse  de  Leipzig,  1905.) 

3)  Grimm.  —  Le  scotome  central  dans  Tamblyopic  conjrénitale  et  dans 
Tamblyopie  du  strabisme.  (Das  zentrale  Scotom  bei  angeborenen  Am- 
blyopia  und  Schielamblyopia.)  (Thèse  de  Halle  1906.) 

4)  Lenz.  —  Contribution  à  Thémianopsie.  (Beitrâge  zur  Hemianopsia.)  (Thèse 
de  Breslaii   igoS). 

5)  Reis.  —  L'étiologie  et  la  genèse  de  la  perforation  de  la  macula  lutea 
(Rétinite  atrophiante  centrale  de  Kuhnt.)  Zur  Aetiologie  und  Genèse  der 
Lochbildung  in  der  Macula  lutea)  (Retinitis  atrophicans  centralis  [Kuhnt]) 
{Zeiischr,  fur  Augenheilk.y  XV.  p.  87.  1906). 

6)  Weill  (Gborgbs).  —  Contusion  de  l'œil  suivie  de  décollement  tardif  de  la 
rétine.  (Kontusion  des  Auges  mit  nachtrâglicher  Nctzhautabh'Ssung).  (Zeit- 
schr.  f.  Augenheilk.t  XV,  p,  140,  1906^. 

7)  Ogawa.  —  Un  cas  de  gliome  au  début.  (Bin  Fall  von  beginnendem 
Gliom).  (Archiv  f,  Angenheilk,  Vol.  LIV,,  p.  248,  1906.) 

8)  Veasey  (G. -A.).  —  Névrite  rétro-bulbaire  foudroyante.  (Case  of  fulminant 
rctro-bulbar  Neuritis).  (Sect.  on  Ophihalm.^  collège  of  Physicians  of  P/mU- 
delphia,  16  octobre  1906). 

9)  Strzeminski.  —  Cas  de  fibres  A  myéline  de  la  rétine,  iointes  aux  colo- 
bomes  de  l'iris  et  A  la  polycorie.  (Recueil  d'ophtalmologie.  Dec.  1906, 
p.  7o5-i3). 

I  )  Burr  rapporte  un  cas  d'hallucination  visuelle  dans  un  cas 
d'hémianopsie,  et  résume  les  cas  précédemment  décrits.  Son 
malade,  un  homme  âgé  de  vingt  ans,  aveugle  du  côté  droit, 
voyait  des  anges,  des  démons,  des  éclats  de  lumière,  tantôt 
persistants,  mobiles,  tantôt  passagers,  immobiles.  Après  un 
vomissement,  ce  malade  perdit  connaissance  peu  de  temps 
après  qu'on  l'eût  examiné  pour  la  première  fois.  On  vit  se 
développer  dans  la  suite  une  neuro-rétinite,  avec  hémorragies; 
une  hémianopsie  homonyme.  Agraphie  visuelle  légère.  Dia- 
gnostic porté  :  Tumeur,  probablement  une  gomme,  dans  le 
cuneus .  coounN. 

2)  Sur  102.000  malades,  272  décollements  rétiniens 
(245  malades)  ==  0,24  pour  100.  Le  maximum  de  fréquence 
du  décollement  s'observe  entre  la  trentième  et  la  quarantième, 
puis  entre  la  soixantième  et  soixante-dixième  année  de  la  vie. 
Sur  169  cas  traités  à  la  clinique,  il  y  eut  24  déchirures  de  la 
rétine  (i4,2  pour  100). 

Réfraction,  238  yeux.  Emmétropie     .       44  =   ^8,5  0/0 

Myopie.     ,     .     i53  =  64,3  0/0 

Hypermétropie     .        12  =     5       0/0 

Opérés  pour  myopie  excessive  .     ,  26  =   10,9  0/0 

Avec  extraction  de  cataracte    ...         3  =     i,3  0/0 

W.    STOCK. 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  HERF  OPTIQUE,  ETC.  509 

3)  Sur  19  cas  d^amblyopie  congénitale  Grimm  constate  1 2  fois 
un   scotome  central,  7  fois  il  n'existait  pas.    De  ces  7  cas, 

2  avaient  un  fort  astigmatisme  ;  des  5  restant,  2  étaient  myopes, 

3  hypermétropes  ;  i  fois  il  existait  une  fixation  centrale  nor- 
male, I  fois  du  nystagmus.  w.  stock. 

4)  Woir  supplément  dn  Klin,  Monatsblatter^  igoS. 

W.   STOCK. 

5)  Reis  a  observé  quatre  cas  de  perforation  spontanée  de  la 
macula  lutea.  L'une  d'elles  s'est  produite  au  cours  d  une  réti- 
nite  albuminurique  dans  les  deux  yeux.  C'est  un  cas  unique, 
les  autres  suivirent  un  traumatisme.  L'aspect  du  trou  peut 
rester  le  même  pendant  des  années.  Le  foyer  est  rond  au 
début^  mais  peut  devenir  ovale  par  la  suite  (Haab).  Sans  avoir 
une  valeur  pathognomonique  absolue,  la  contusion  préalable 
du  bulbe  est  un  facteur  étiologique  caractéristique  de  la  per- 
foration. Celle-ci  se  produit  généralement  chez  des  personnes 
âgées  de  plus  de  soixante  ans.  La  perforation  peut  se  produire 
sans  traumatisme.  Haab  et  Fauteur  l'ont  observé.  Dans  ce 
cas  la  rétine  est  trouble  et  les  vaisseaux  sont  atteints  de  sclé- 
rose. Il  s'agit  alors  d'oedème  de  la  rétine,  c'est  cet  œdème  pri- 
maire qui  provoque  la  perforation.  Il  rappelle  l'œdème  de  la 
rétine  à  la  suite  de  contusions  décrit  par  Berlin  comme  trouble 
de  la  rétine. 

Voici  comment  Reis  explique  la  genèse  de  la  perforation  : 
Il  se  produit  une  dégénérescence  cystoïde  de  la  rétine,  qui  pré- 
cède la  perforation  ou  bien  la  représente  à  elle  seule.  Cette 
dégénérescence  est  provoquée  par  un  œdème  local  du  centre 
de  la  rétine.  Cet  œdème  est  :  i*  Un  œdème  dû  à  une  stase,  à 
une  paralysie  de  vaisseaux  à  la  suite  de  contusion  ou  d'alté- 
rations des  parois  des  vaisseaux  par  l'influence  de  rayons  X  ; 

2^  Un  œdème  dyscrasique  :  les  altérations  des  vaisseaux 
proviennent  de  défaut  de  constitution  :  artériosclérose,  syphi- 
lis ou  néphrite.  k.  rkdslob. 

6)  Weill  a  observé  un  ouvrier  emmétrope  de  dix-huit  ans 
qui  reçut  un  violent  coup  sur  l'œil  gauche  :  un  crampon  de  fer 
pesant  plusieurs  livres  tomba  du  quatrième  étage  sur  l'œil. 


510  REVUE  GÉIfÉnALE 

Outre  plusieurs  blessures  de  la  peau  on  remarquait  quelques 
heures  après  Faccident  :  de  rhyphéma,  un  tremblement  de 
riris,  mais  aucune  blessure  perforante.  Le  fond  de  Fœil  était 
visible  et  absolument  normal,  acuité  visuelle  =  i/3,  plus 
tard  =11/2.  Quelques  semaines  plus  tard  diminution  de  la 
vision.  On  remarque  alors  un  décollement  de  la  rétine  qui 
augmente,  le  malade  refusant  un  traitement  à  la  clinique.  La 
question  des  décollements  tardifs  après  contusion  ont  une 
grande  actualité,  grâce  aux  travaux  de  Pflalz,  Ammann  et 
Cramer,  et  joue  un  grand  rôle  dans  l'indemnité  à  accorder. 

B.   RBD8L08. 

7)  Dans  le  cas  étudié  par  Ogawa  il  s'agit  d'un  enfant  qui 
était  atteint  d'un  gliome  typique  et  avancé  de  l'œil  gauche^ 
tandis  que  la  rétine  de  Tœil  droit  ne  montrait  à  Tophtalmoscope 
d'autre  altération,  qu'une  petite  tache  blanche.  L'enfant  mou- 
rut quelques  jours  après  Fénucléation  de  Fœil  gauche,  de  sorte 
que  Ton  put  entreprendre  Tautopsie  des  deux  yeux.  Voilà  le 
résultat  des  recherches.  Le  gliome  de  l'œil  gauche  a  traversé 
la  lame  criblée  et  a  pénétré  dans  le  nerf  optique  sans  avoir  pro- 
voqué toutefois  la  moindre  métastase.  Dans  l'œil  droit,  par 
contre,  on  ne  trouva  que  deux  petits  nodules  de  gliome.  Le 
gliome  de  l'œil  droit  est  complètement  indépendant  de  celui  de 
l'œil  gauche,  les  deux  nodules  de  la  rétine  droite  le  sont  égale- 
ment l'un  de  l'autre.  La  tumeur  prend  naissance  dans  la 
couche  granuleuse  interne.  Elle  montre  malgré  sa  petitesse 
tous  les  signes  du  gliome  avancé;  de  nombreuses  rosettes  de 
Wintersteiner  et  des  foyers  de  dégénération.  Ogawa  pense 
prouver  par  son  travail  que  le  gliome  débute  dans  la  couche 
granuleuse  interne  et  cite  les  cas  à  Tappui  de  sa  théorie. 

B.  RBDSLOB. 

8)  Le  malade  de  Veasey  était  âgé  de  trente-neuf  ans,  il  était 
en  excellente  santé  lorsqu'il  perdit  la  vue  des  deux  yeux  en 
douze  heures.  Les  pupilles  étaient  largement  dilatées  et  ne 
réagissaient  pas  à  la  lumière.  Â  la  pression,  le  malade  sentait 
une  douleur  située  profondément.  Dans  les  urines,  il  y  avait 
des  traces  d'albumine  et  quelques  masses  hyalines.  Six  jours 
plus  tard,  la  vision  commença  à  revenir,  révélant  tme  hémia- 


MALADIES  DU  CRISTALLIN  ET  DU  CORPS  VITRÉ  511 

nopsie  homonyme  droite.  Quelques  jours  après,  celle-ci  dis- 
parut, mais  la  vision  resta  faible,  les  papilles  étaient  atro- 
phiées et  il  existait  un  scotome  central.  gobuiw. 

9)  Strzeminski  publie  le  cas  suivant  : 

Une  jeune  fille  préisente  aux  deux  yeux  une  pupille  supplé- 
mentaire, séparée  elle-même  du  bord  ciliaire  par  une  étroite 
bandelette  de  tissu  irien.  A  Texamen  ophtalmoscopique,  on 
constate  des  fibres  à  myéline,  sous  forme  de  trois  plaques. 
Ces  trois  plaques  entourent  la  papille  de  la  même  façon  à 
l'œil  droit  et  à  Tœil  gauche.  La  malade  présente  en  plus  un 
léger  astigmatisme,  ainsi  qu'un  affaiblissement  des  muscles 
droits  externes. 

La  bjlatéralité,  le  nombre  et  la  dimension  des  plaques,  la 
polycorie,  font  de  cette  observation,  un  cas  assez  rare. 

H.  PBKBTZ. 


MALADIES    DU    CItlSTALLIN    ET   DU    CORPS    VITRA 

i)  Pons  y  Marquez.  —  Contribution  au  traitement  de  la  cataracte  par  les 
injections  sous-conjonctivales  d'iodure  de  potassium  (Contribucion  al  trata- 
miento  de  la  catarata  por  las  inyccciones  subconjuntivales  de  ioduro  pota- 
sico).  (Arch.  de  Oftalm.  hisp.-americ.  décembre  1906.) 

2)  Enslin.  —  La  vision  bleue  après  Vextraction  de  la  cataracte.  (Ueber 
Blausehen  nach  Starausziehung).  (Zeitschr.  f.  Augenheilk,  XV.  p.  i36. 

3)  8p«rber.  —  La  cataracte  produite  par  la  tétanie.  (Zur  Tétanie  cataract.) 
(Archiv  f.  Augenheilk.  Vol.  LIV,  p.  â86.,  1906.) 

4)  Freytag.  L'influence  des  altérations  du  cristallin  sur  la  réfraction  de 
Tœil.  (Ueber  den  Einfluss  von  Linsenverftnderungen  auf  die  Réfraction 
des  Auges.)  {Archiv  fur  Augenheilkunde,  Vol.  LIV.  p.  328,  1906). 

5)  Shine  (F.W.)*  —  Résultat  des  opérations  de  cataractes,  faites  à  la  New- 
York  Éye  and  Ear  Infirmary,  pendant  les  deux  dernières  années,  sep- 
tembre 1905  inclusivement.  (Summery  of  cataract  opérations  performed  at 
the  New- York  Eye  and  Ear  Inûrmary  for  past  twoyears  ending  september 
1906.)  {New-York  Eye  and  Ear  Inf.  Reports  1906.) 

6)  Graefenbepg.  —  Un  cas  de  cataracte  provoquée  par  une  esquille  de  fer. 
(Beitrag  zur  Casuistik  der  Ëisencataract.)  (Archiv  f,  Avgenheilk.t  LV, 
p.*  282,  1906.) 

7)  Briiokner.  —  Réduction  spontanée  d*une  ectopie  du  cristallin  suivie 
d'une  nouvelle  luxation.  (Spontané  Reposition  der  ectopischcn  Linse  mit 
nachfolgender  erneuter  Luxation).  (Archiv  f,  Augenheilk.,  Bd.  54,  p. 
186,  1906.) 

8)  Kœllner.  — Résultats  de  1.284  extractions  de  cataracte  avec  iridectomic 
(Erfahrungen  an  1.284  Kataraktextractionen  mit  Iridectomic).  (Zeitschr.  f. 
Augenheilk,,  XV,  p.  5o6,  1906.) 

i)  Pons  y  Marquez  a  fait  des  essais  de  traitement  médical 


512  KEVUE  GÉNÉRALE 

de  la  cataracte.  Je  crois  qu'on  ne  doit  rien  conclure  des  obser- 
vations qu'il  rapporte  pour  les  raisons  suivantes  :  Badal  et 
Verdereau,  les  promoteurs  de  la  méthode,  ont  insisté  pour  dire 
que  riodure  de  potassium  devait  être  employé  dans  les  cata- 
ractes au  début.  Or,  dans  les  premiers  cas  de  Tauteiu* 
V  =:  0.  D.  doigts  à  5  mètres,  0.  G.  i  /  lo;  dans  le  second  cas, 
0.  D.  doigts  difficiles  à  2  mètres,  0.  G.  même  pas  de  percep- 
tion lumineuse;  dans  le  troisième  cas,  0.  D.  G.  doigts  diffi- 
ciles à  20  centimètres.  Enfin,  le  traitement  doit  être  longtemps 
et  patiemment  continué,  il  a  été  de  un  mois  dans  un  cas,  de 
un  mois  et  demi  dans  un  autre,  et  de  six  semaines  dans  le 
dernier  cas.  Si  les  expériences  de  Pons  y  Marquez  ne  peuvent 
pas  prouver  que  le  traitement  médical  de  cataracte  ne  donne 
aucun  résultat,  il  n'implique  pas  non  plus  que  ce  traitement 
ait  quelque  efficacité.  Adhuc  subjudice  lis  est. 

G.    DUBRBUIL. 

2)  Les  opérés  de  cataracte  observent  relativement  souvent, 
quelques  semaines  après  l'extraction,  le  phénomène  de  voir 
tout  en  rouge.  Mais  la  vision  bleue  n'est  pas  rare  non  plus. 
Pourtant,  elle  se  produit,  d'après  Enslin,  immédiatement  après 
Textraction  du  cristallin,  contrairement  à  l'érythropsie.  Com- 
ment s'expliquer  ce  phénomène?  Si  Ton  regarde  un  certain 
temps  à  travers  un  verre  jaune  et  que  l'on  enlève  ce  verre 
subitement,  les  objets  apparaissent  teintés  en  bleu.  C'est  là 
la  couleur  de  contraste.  Or,  la  lentille  sclérosée  joue  le  rôle  de 
verre  jaune,  et  cela  d'autant  plus,  que  le  noyau  est  plus  sclé- 
rosé. A  l'éclairage  oblique,  on  remarque  déjà  la  couleur  jaune 
de  la  cataracte  nucléaire.  Les  malades  ayant  regardé  long- 
temps à  travers  le  cristallin  opaque,  observeront  d'autant  plus 
longtemps  la  cyanopsie,  c'est-à-dire  de  la  couleur  de  contraste. 

B.    RBDSLOB. 

3)  Sperber  décrit  six  cas  de  cataracte,  suite  de  tétanie.  Ces 
cas  sont  assez  fréquents.  Ce  sont  des  femmes  en  couches  dont 
il  est  question  :  elles  perdaient  toutes  leurs  cheveux  et  leurs 
ongles  pendant  la  grossesse  et  avaient  souffert  de  tétanie 
typique.  La  cataracte  frappe  par  la  grandeur  du  noyau,  elle 
est  bien  plus  plate  que  la  cataracte  sénile.  Elle  est  facile  à 


MALADIES  DU  CKISTALLIIf  ET  DU  COKPS  VITRÉ  513 

extraire  et  ne  produit  que  rarement  des  cataractes  secondaires, 
même  pas  dans  les  cas  d'extraction  précoce.       b.  rbdsloç. 


3)  Freytag  rappelle,  dans  son  travail,  que  Dondersa  cher- 
ché à  expliquer  l'hypermétropie  sénile  par  l'augmentation  de 
l'indice  de  réfraction  des  parties  corticales  du  cristallin.  Pour- 
tant, d'après  les  dernières  recherches  de  Hess,  qui  a  trouvé 
que,  dès  Tâge  de  vingt-cinq  ans,  le  noyau  du  cristallin  reflète 
une  image  différente  de  celle  des  parties  corticales,  cette 
théorie  est  fausse,  car  il  devrait  plutôt  en/ésulter  une  augmen- 
tation du  pouvoir  réfringent  de  Tceil.  Il  faut,  au  contraire, 
admettre  une  augmentation  de  la  dispersion  des  rayons  lumi- 
neux par  les  parties  corticales.  Ce  phénomène  se  produit  par 
un  agrandissement  des  rayons  du  cristallin,  dans  les  cas  où  la 
superficie  du  noyau  est  plus  bombée  que  celle  des  parties  cor- 
ticales. Dans  le  cas  contraire  —  bien  plus  rare  —  il  faudrait 
admettre  une  diminution  de  Tindice  de  réfraction  des  parties 
corticales.  La  myopie,  observée  dans  la  cataracte  au  début, 
provient  d'unç  diminution  de  Tindice  des  parties  corticales.  La 
«  lentille  à  deux  foyers  »  se  rencontre  quand  il  existe  une  diffé- 
rence trop  exagérée  entre  l'indice  de  réfraction  du  noyau  et 
celui  dès  parties  corticales.  On  n'a  pas  réussi,  jusqu'ici,  à 
mesurer  les  rayons  de  courbure  du  noyau;  peut-être,  Hess  est-il 
sur  la  bonne  voie  en  étudiant  les  images  réflectées. 

B.    RBD8LOB. 


5)  Shine  a  opéré  878  cataractes,  ainsi  réparties  :  282  cata- 
ractes séniles  mûres;  6,  séniles,  imparfaitement  mûres  ;  4j  très 
mûres,  séniles;  2,  cataractes  secondaires;  3,  scléreuses;  4,  la- 
mellaires; 3,  glaucomateuses  ;  i,  morgagnienne  ;  6,  congéni- 
tales; 2,  noires;  4»  capsulaires;  2,  subluxées;  2,  nucléaires. 

Extraction  simple  pratiquée  yS  fois;  avec  iridectomie, 
190  fois;  l'extraction  linéaire,  48  fois;  après  iridectomie 
préventive,  55  fois.  Incision  linéaire  et  extraction  avec  le 
crochet,  2;  avec  de  Wecker,  6;  avec  la  pince,  i,  échec. 

Résultats  :  Hémorragie  intra-oculaire,  i  ;  prolapsus  de  l'iris, 
7.  Infection,  8,  dont  5  pan  ophtalmies.  Chez  trois  de  ces  der- 
niers, diabète.  Deux  cas  de  psychose  post- opératoire.  Dans  le 

33 


514  REVUE  GÉIfÉRALE 

cas  de  l'extraction  simple,  on  a  revu  17  cas  quelque  temps 
après  avec  V  =  i/5.  Avec  iridectomie,  64,  V  =  i  /5. 


MALADIES  DB  LA  RÉFRACTION,  DE  l' ACCOMMODATION  ET  DES  MUSCLES  DE  l'gBIL 

i)  Stieren  (E  ).  —  Hypermétropie  de  21  D.  simulant  la  mvopie.  (A  case  of 
hypermetropia  of  21  dioptries  simulating  myopia).  (Opnihalm.  Record^ 
sept.  1906.) 

a)  Hansellf  (H. -F.)  —  Extraction  bilatérale  des  cristallins  dans  la  myopie 
forte  et  de  remploi  consécutif  de  la  dionine.  (Bilatéral  removal  of  the 
lens  in  high  myopia:  the  subséquent  use  of  dionin).  (Americ.  Med,, 
sept.  1906  ) 

3)  Briickner.  —  Parésies  fugaces  de  muscles  oculaires.  (Fluchtige  Pareten 
einzclner  Augenmuskeln.)  {Arch.  f.  Augenheilk.y  LV,  p.  871,  1906.) 

4)  Peck  (S.-T.)  —  Cas  de  strabisme  opérés  par  la  méthode  de  Panas.  (Case» 
illustrating  Panas  opération  for  strabismus  and  diplopia.)  (Post  Gr&daaUt 
juillet  1906.) 

5)  8t.  John  Roosa  (D.  -B.).  —  Cas  de  strabisme  convergent.  Opération  de 
Panas.  (Case  of  convergent  strabismus.  Panas  opération.)  [Post  GraduAte, 
juillet  1906.) 

6)  Maass.  —  Un  cas  d'ophtalmoplégie  chronique  unilatérale  dans  la  paralysie 
générale.  (Ein  Fall  von  cmseitig  chronischer  Ophthalmoplegie  bei  progressi  ver 
Paralyse.)  {Thèse  de  Kiel  1906.) 

7)  Smith  (F.-K.).  —  Le  problème  actuel  obscur  de  Tophtalmologie  :  la 
question  des  muscles  de  Tœil.  (The  présent  overshadowing  problem  in 
Ophthalmology  —  the  muscle  question.)  (The  Ohio  Stàte  meaicêd  Journal. 
i5  nov.  1907.) 

i)  Le  malade  de  Stieren^  âgé  de  quinze  ans,  était  un  enfant 
idiot,  porteur  de  divers  stigmates  de  dégénérescence.  Un  œil 
était  microphtalme,  l'autre  aveugle,  la  cornée  ne  mesurait  que 
6  millimètres.  La  cornée  de  l'autre  œil  mesurait  10  millimètres, 
avec  hypermétropie  de  21  dioptries.  Avec  ou  sans  correction, 
le  malade  pouvait  lire  Toptotype  ordinaire  de  7  à  m  centimè- 
tres de  distance.  coburn. 

2)  Le  malade  de  Hansell  avait  une  myopie  de  28  dioptries 
et  fréquemment  de  petites  hémorragies  à  la  macula.  On  prati- 
qua une  incision  des  deux  cristallins,  suivie  d^une  extraction 
linéaire.  L'emploi  de  la  dionine  hâta  la  résorption  des  masses 
corticales.  La  guérison  fut  satisfaisante  et  les  résultats  visuels 
excellents.  coburn. 

3)  Brûckner  a  observé  une  paralysie  isolée  du  droit  infé- 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'OEIL  515 

rieur  droit.  Cette  paralysie  ne  dura  que  trois  quarts  d'heure  à 
peu  près  et  disparut  sans  laisser  de  suite.  L'auteur  pense 
qu'il  faut  admettre  un  trouble  passager  de  circulation  dans  la 
région  nucléaire  du  droit  inférieur.  Le  vertige  et  le  malaise 
qu'éprouvaient  le  malade  ne  font  que  confirmer  cette  suppo- 
sition. B.  RBDBLOB. 


MALADIES    DU     GLOBE    DE    l'oBIL 

(blessures,  goeps  Étrangers,   parasites) 

i)  Marple  (W.-B.).  —  Traumatisme  de  l'œil  par  plombs  de  chasse.  (Injuries 
to  the  cye  with  bird  shot.)  (Journ.  of  Ihe  Amer.  Assoc,  août  1900.) 

a)  Weeks  (J.-E.).  -  De  l'usage  des  rayons  X  pour  la  dcterminalion  de  la 
'localisation  des  corps  étran^^ers  de  l'œil.  (On  the  développement  of  the  use 
of  the  Rœntgen  rays  in  determining  the  location  of  foreign  body  in  the 
çye.)  {Neto-York  Eye  and  Ear  Infirma ry  Reports^  1906.) 

3)  Weeks  (J.-E.)  —  Extraction  des  corps  étrangers  de  rintcrieur  de  l'œil. 
Œxtraction  of  foreign  bodies  from  the  interior  of  the  eyeljall.)  (New-York 
Eye  and  Ear  Infirmary  Reports ^  1906.) 

4)  Kunze.  —  Les  blessures  de  Tœil  observées  en  1904  à  la  clinique  d'iena. 
(Ueberdie,  1904,  in  der  Augenklinik  in  lena  beobachteten  Fâllevon  Augen- 
verletzungen.)  (Thèse  de  lena^  1905.) 

5)  Turk.  —  L'opération  par  l'aimant.  (Zur  Ausfiihrung  der  Magnetoperation.) 
{Archiv  f.  Angenheilhnnde.  Bd.  54,  p.  180,  1906.] 

6)  Beok.  —  Des  plaies  perforantes  de  l'œil.  (Ueber  Perforationsverlet- 
zungen  des  Bulbus.)  {Archiv  f.  Augenheilh.y  LV,  p.  37.1,  1906.) 

7)  Marple  (M.-B.).  —  Trois  cas  de  corps  étrangers  du  globe  localisés,  avec 
extraction.  (Three  cases  of  foreign  bodies  in  the  globe,  localized  and  re- 
moved),  (New-York,  Eye  and  Ear  Infirmary  Reports^  1906.) 

8)  Snell  (SiHBOx).  —  Remarques  sur  les  blessures  oculaires,  et  leurs  indem- 
nités.) (Remarks  on  eye  accidents  and  compensation.)  {Brit.  Med.  journ. 
avril  1906.) 

9)  Berry  CGborgb  A.).  —  L'effet  de  la  diminution  de  Tacuité  visuelle  sur  la 
capacité  de  travail.  (EfTect  of  accidentalhr  diminished  acuteness  of  vision 
on  its  efficiency).  [Ophihalmic  Review,  Septembre  1904.) 

10)  Murray  (W.-R.^.  —  Deux  fragments  d'acier,  extraits  de  l'intérieur  de 
l'œil,  au  moyen  de  l'aimant  CTwo  splinders  of  steel  rcmoved  from  the 
interior  of  the  cye  with  a  magnet.)  (Journ.  of  the  Minnesota  State  Med, 
Assoc,  juillet  1906.) 

i)  Marple  rapporte  deux  cas  de  traumatisme  par  plomb 
de  chasse.  Dans  le  second  cas,  Texamen  radiographique 
montra  quatorze  plombs  autour  des  yeux.  Deux  perforations 
consécutives.  coburn. 

2)  Weeks  décrit  Tinstallation  de  rayons  X  et  Tappareil  de 
Mackenzie-Davidson  pour  Textraction  des  corps  étrangers  de 
l'œil.  Examen  de  deux  malades.  codur>-. 


ôie  REVUE  GENERALE 

3)  Weeks  estime  que  les  rayons  X  rendent  les  plus  grands 
services  dans  la  localisation  des  corps  étrangers  de  rœil.  Il 
en  rapporte  plusieurs  cas  :  l'extraction  du  corps  étranger 
dépend  de  son  volume,  de  la  porte  d'entrée  et  de  sa  localisa- 
tion .  COBURN. 

4)  Sur  770  malades  admis  à  la  clinique,  il  y  eut  160  cas 
de  blessures.  Tout  ce  travail  est  purement  statistique. 

>V.    STOCK. 

5)  Tiirk  est  d'avis  que,  s'il  s'agit  d'extraire  des  esquilles 
assez  grandes,  il  faut  opérer,  aussi  longtemps  qu'elles  se 
trouvent  à  l'intérieur  du  globe,  avec  des  aimants  aussi  puis- 
sants que  possible,  aussi  loin  que  possible  de  l'œil.  Pour  don* 
ner  la  direction  voulue  à  la  force  magnétique,  il  adapte  de 
petits  cônes  en  cuivre  au  pôle  de  l'aimant.  ».  rbdslo». 

6)  Le  travail  de  Beck  est  un  travail  de  statistique.  C'est 
un  résumé  d'histoire  de  la  maladie  sur  cent  cas  de  blessures 
perforantes.  k.  hbdslob. 

7)  Marple  rapporte  trois  cas  de  corps  étrangers  du  globe, 
Tun  en  verre,  les  deux  autres  en  acier,  qui  furent  diagnosti- 
qués et  localisés  par  les  rayons  X.  Les  deux  morceaux  d'acier, 
dont  l'un  daliit  de  treize  ans,  furent  extraits  par  Taimant. 


MALADIES    DBS     PAUPIÈRKS,   DE    l'aPPAREIL    LACRYMAL    ET    DE    L*URBITB 

i)  Scrini.  —  Un  cas  de  blépharochalasis  (ptosis  alonique,  dermatolysis  pal- 
pébralc)  (Soc,  d'ophl.  de  Paris,  12  juin  1906). 

2)  Quisez.  —  Huit  cas  de  trépanation  du  système  spliéno-ellimoïdal  par  la 
voie  orbilaire  (Revue  hebd.  de  laryngol.,  i3  octobre  1906), 

iî)  Atigiéras.  —  Anomalie  du  développement  de  Tan^fle  interne  des  deux 
yeux  et  canthoplastie  de  cet  angle  ( Recueil  d*ophinlmologie,  juin  1906. 
p.  349-352). 

4)  Saupi  (Rir.AHiH)).  —  Un  cas  d'extirpation  du  sac  lacrymal  (Un  caso  de 
cxtirpacion  del  saco  lacrimal)  (Anales  de  oftul.^  avril  1907), 

5)  De  Schweinitz.  —  Quelques  cas  d'extirpation  du  sac  lacrymal,  avec  exa- 
men microscopique  des  sacs  extirpés  (AI>runos  casos  de  extirpacion  del 
sacr>  lacrimal  con  examen  microscopico  de  los  sacos  cxlirpados  (Anales  de 
Ofliil.^  janvier  1907). 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.     517 

6)  Rocher  et  Devé.  —  Deiu  observations  d'actinomycose  des  conduits 
lacrymaux  (Normandie  médicale,  mai  1907). 

7)  DubreuM-ChambardeL  —  Épicanthus  héréditaire  compliqué  d'afrec- 
lions  oculaires  (Gazelle  médicale  du  Centre^  i"  mars  1907). 

8)  Lanoereaux  et  Paulesco.  —  Anévrysmc  de  rartère  ophthalmique  gu4ri 
par  des  injections  de  g^élatiue  {Acad.  des  ScienceSf  25  lévrier  1907). 

9)  Raymond  et  Rose.  —  Tic  de  la  paupière  inférieure  (Soc.  de  Neurologie^ 
a  mai  1907). 

10)  Favre.  —  De  l'exentération  complète  sous-périostée  deTorbite  (Thèse  de 
Lyon,  no  114,  1907). 

11)  Bettremieux.  —  Un  cas  de  ptosis  pseudo-paralytique  suite  d'accident 
de  travail  (Bull,  de  la  Soc.  belge  d'oph.,  28  avril  1907), 

12)  Rollet  et  Moreau.  Épithélioma  prélacrymal,  autoplastie  par  le  procédé 
du  tiroir^ Soc.  d'opht.  de  Lyon  et  Lyon  méd,y  p.  1092,  1907). 

i3)  Qould  (J.-M.).  —  Résection  des  nerfs  sus-  et  sous-orbitairc  dans  la 
fatigue  oculaire  (^Résection  of  the  infraorbital  and  supra-orbital  nervcs  for 
eycstrain)  (American  med.,  mai  1906). 

14)  Jervey  CJ.-W.).  —  Les  rétrécissements  lacrymaux  (Lacrymal  stricture) 
(Joarn.  of  the  South  Carolina  med,  Assoc,  avril  1906). 

i5)  Qifford  (H.)  —  Corps  ctiangers  de  l'orbite  (Foreign  bodies  in  the  orbit 
( Bulletin  of  the  Univ.'of  Xebraska  med.  Collège^  avril  1906). 

16)  Hastings.  —  Les  symptômes  oculaires  de  la  suppuration  des  sinus  du 
nez  lOcular  symptoms  of  suppuration  of  the  nasal  sinuses)  (South  Califor- 
nia  Praclitionner,  avrij  1906). 

1)  Scrini  communique  à  la  Société  une  observation  de  blé- 
pharochalasis  qui  fait  Tobjet  d'un  rapport  de  de  Lapersonne. 
Dans  ce  cas,  le  ptosis  serait  attribuable,  d'après  Tauteur,  à 
un  trouble  toxi-névropathique  ayant  pour  points  de  départ  des 
accidents  digestifs  et  nerveux.  Les  troubles  nerveux  du  grand 
sympathique  entraîneraient  une  dilatation  anormale  du  système 
veineux  des  paupières.  pbchin. 

2)  Guisez  relate  les  observations  de  sinusite  ethmo-sphé- 
noïdale  accompagnée  ou  non  de  sinusite  voisine  maxillaire, 
frontale  ou  fronto-maxillaire  ;  ces  observations  ont  pour  but 
de  mettre  en  relief  la  valeur  d'un  procédé  thérapeutique  pré- 
conisé par  l'auteur  :  l'ethmoïdectomie  par  voie  orbitaire. 

Dans  une  seule  des  huit  observations  relatées,  il  s'agissait 
d'ethmo-sphénoïdite  sans  participation  du  sinus  frontal  ou 
maxillaire  ;  la  sinusite  sphénoïdale  s'accompagnait  toujours 
d'ethmoïdite  ;  Tethmoïde,  au  contraire,  pouvait  être  pris  pour 
son  propre  compte. 

L'intérêt  de  la  voie  orbitaire  pour  atteindre  Tethmoïde  et 
le  sinus  sphénoïdal  du  même  côté  ou  même  du  côté  opposé, 
en  passant  à  travers  la  cloison  nasale,  est  mis  en  relief  par 


518  REVUE  GÉlfÉRALE 

ces  observations.  Le  traitement  complémentaire  par  voie 
nasale  doit  être  longtemps  prolongé  ;  le  déblayage  des  polypes 
attachés  aux  débris  de  Tethmoïde  ou  encombrant  les  orifices 
des  sinus  sphénoïdaux  exige  notamment  une  surveillance 
parfois  prolongée.  Les  résultats  définitifs  de  ces  traitements 
bien  conduits  sont  le  meilleur  plaidoyer  en  faveur  de  la 
méthode.  r. 

3)  Cet  article  a  été  analysé  dans  le  numéro  du  3i  octobre 
1906,  de  la  Revue  générale  d' ophtalmologie, 

4)  liicardo  Sauri  a  Thonneur  de  porter  à  la  connaissance 
du  public  médical  qu'il  a  enlevé  un*sac  lacrymal  à  une  malade 
atteinte  de  dacryocystite.  A  la  suite  de  l'opération,  sur  une 
des  lèvres  de  la  plaie,  il  vit  une  petite  membrane  grise  et 
blanche.  Supposant  qu'il  pouvait  y  avoir  là  une  localisation 
diphtérique,  il  fit  avec  un  brillant  succès  quatre  injections  de 
sérum  de  Roux.  La  petite  membrane  n'y  put  résister,  elle 
disparut  en  laissant  à  sa  place  une  superbe  surface  rosée  et 
humide.   Au  seizième  jour,  la    malade   allait  très  bien. 

O.   DUBRBUIL. 

5)  De  Schweinitz  fait  une  revue  générale  assez  courte  de 
Textirpation  du  sac  lacrymal,  à  la  suite  de  laquelle  il  joint 
cinq  examens  microscopiques  de  sacs  enlevés.  Examens  très 
courts,  10  lignes  pour  chacun.  L'auteur  a  d'ailleurs  banni  les 
sondes  de  son  arsenal,  et  s'il  conserve  encore  les  instillations 
et  le  massage,  il  a  supprimé  complètement  le  sondage  et  a 
recours  à  l'extirpation  du  sac  dans  les  cas  rebelles.        ».  d. 

6)  Les  trois  symptômes  donnés  comme  caractéristiques 
sont  :  les  démangeaisons,  la  béance  du  point  lacrymal,  la 
tumeur  du  canalicule. 

A  ces  symptômes,  les  auteurs  ajoutent  :  L'aspect  visqueux 
du  pus  que  la  pression  du  canalicule  fait  jaillir  par  le  point 
lacrymal  ;  l'existence  de  cristaux  jaune  verdàtre  dans  le  sac 
lacrymal  ;  la  localisation  plus  fréquente  de  l'actinomycose  au 
canalicule  inférieur.  Enfin  tout  à  fait  exceptionnellement 
comme  dans  le  cas  de  Rocher  et  Devé,  la  constatation  du  para- 


MALADIES  DES  PAUPIÈKES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.    519 

site  dans  un  véritable  calcul  actynomycosique  des  voies  lacry- 
males, a.  D. 

7)  L'épicanthus  est  une  malformation  anatomique,  congé- 
nitale, généralement  bilatérale  et  se  transmettant  par  héré- 
dité. 

L'épicanthus  favorise  Tinflammation  des  organes  voisins  et 
prédispose  aux  conjonctivites,  aux  kératites,  à  Tectropion  des 
paupières,  etc. 

Il  est  donc  nécessaire  de  débarrasser  de  très  bonne  heure 
les  jeunes  sujets  de  cette  malformation.  Il  y  aura  pour  eux 
un  double  avantage  esthétique  et  prophylactique.  n. 

8)  Lancereaux  et  Paulesco  ont  obtenu  à  Taide  des  injec- 
tions de  gélatine  un  nouveau  succès  qui  est  remarquable  en 
ce  que  les  diverses  phases  de  la  guérison  ont,  pour  ainsi  dire, 
été  entendues  par  la  malade. 

11  s'agit  d'une  femme  de  cinquante-deux  ans  ayant  autrefois 
subi,  au  niveau  de  Tarcade  sourcilière  droite,  un  violent 
traumatisme  qui  fut  bientôt  suivi  d'épanchement  sanguin 
sous  la  conjonctive,  mais  sans  hémorragie  nasale  ni  auri- 
culaire. 

Onze  ans  après  l'accident,  cette  malade  commença  à  perce- 
voir dans  la  tête  un  bruit  de  souffle  <}ui  devint  bientôt  très 
pénible;  puis  survinrent  d'autres  symptômes  :  diplopie, 
exophtalmie,  affaiblissement  de  la  vue  qui  décidèrent  la 
patiente  à  entrer  à  Thôpital  où  elle  fut  soumise  au  traitement 
gélatine.  Elle  reçut  en  six  mois  quarante  et  une  injections  de 
aSo  centimètres  cubes  de  sérum  gélatine  à  2  pour  100,  et,  à 
partir  de  la  seconde,  elle  constata  chaque  fois  la  disparition 
temporaire  du  bruit  de  souffle.  A  la  douzième  injection,  ce 
bruit,  déjà  notablement  diminué  d'intensité,  changea  de  carac- 
tère, devint  moins  râpeux  et  plus  soufflant;  après  la  ving- 
tième injection,  il  ne  fut  plus  perceptible  que  pendant  la  nuit. 
Après  la  trente-neuvième,  il  cessa  complètement,  et  la  malade 
quitta  rhôpital  tout  à  fait  guérie. 

De  l'analyse  des  phénomènes  observés,  il  semble  résulter 
qu'il  se  forme  après  chaque  injection  une  coagulation  en 
masse  du  contenu  de  la  poche  anévrismale,  mais  que  le  coa- 


520  REVUE   GtNÉRALE 

gulum  se  rétracte  en  grande  partie  au  bout  de  sept  ou  huit 
heures,  et  que  ce  n'est  que  peu  à  peu  que  le  sac  s'obstrue 
entièrement  et  d'une  manière  définitive.  '  r. 

9)  Raymond  et  Rose.  —  A  la  suite  d'autres  tics,  une  fil- 
lette présenta  le  tic  du  relèvement  isolé  des  paupières  infé- 
rieures. Il  y  a  là  une  dissociation  intéressante  des  deux  moi- 
tiés de  l'orbiculaire.  «• 

10)  Favre  montre  que  l'exentération  complète  sous-périostée 
de  Torbite  est  indiquée  dans  les  tumeurs  malignes  de  l'orbite, 
sauf  dans  les  néoplasmes  malins  du  nerf  optique  où  la  conser- 
vation de  l'œil  est  possible.  Les  paupières  privées  de  leur 
surface  conjonctivale  peuvent  permettre  de  faire  une  orbito- 
plastie  en  comblant  la  cavité  orbitaire.  Celles-ci,  après  l'exen- 
tération, ont  une  tendance  naturelle  h  être  attirées  lentement 
dans  le  fond  comme,  lors  d'une  ablation  des  paupières,  la  peau 
sourcilière  ou  jugale  s'enfonce  peu  à  peu  dans  l'orbite. 

Au  lieu  de  faire  dans  le  fond  de  la  cavité  des  greffes  de 
Thiersch,  le  professeur  RoUet  retourne  ré-iolument  la  pau- 
pière inférieure  sur  le  plancher  ;  avant  ce  retournement,  il 
fait  à  l'aide  des  ciseaux,  Tabrasion  du  bord  ciliaire.  On  fait 
ainsi  un  véritable  capitonnage  de  l'orbite.  C'est  au-dessus  de 
ces  deux  paupières  repoussées,  tapissant  la  cavité  orbitaire, 
qu'on  fait  le  tamponnement  et  le  pansement  compressif  ordi- 
naires. On  prévient  ainsi  ce  qu'opérerait  la  nature  seule,  et  en 
l'aidant,  on  diminue  d'autant  la  durée  du  travail  d'occlusion 
delà  cavité.  Ce  procédé  n'a  d'ailleurs  aucune  prétention  esthé- 
tique, o-  D. 

11)  Betlremieux  relate  l'observation  d'un  adulte  frappé  au 
front  par  une  lourde  pièce  de  bois  et  qui  un  mois  après  pré- 
sente avec  du  ptosis  droit  un  abaissement  du  sommeil  corres- 
pondant accompagné  d'amblyopie  du  même  côté.  L'auteur, 
à  la  suite  d'épreuves  diverses  conclut  11  de  la  simulation.  Il 
s'agirait  donc  chez  le  même  sujet  de  blépharospasme  hystéro- 
traumatique  et  d'amblyopie  simulée  ;  fait  en  désaccord  avec 
la  loi  de  Parinaud,  à  savoir  que  l'amblyopie  ou  l'amaurose 
accompagnent  le  plus  souvent  le  blépharospasme. 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ITC.  5jii 

Le  blessé  préseniait  de  rhémianesthésie  droite.  Bettremîeux 
propose  à  son  malade  une  intervention  (sutures  de  Dransart), 
que  ce  dernier  refusa  d'une  manière  absolue.  D'ailleurs  l'œil 
a  commencé  à  s'ouvrir  après  la  solution  du  litige  et  l'ouvrier 
a  repris  le  travail  peu  de  temps  après. 

Les  auteurs  sont  peu  enthousiastes  du  traitement  chirurgi- 
cal dans  Thystéro- traumatisme.  Borel  rapporte  au  sujet  d'une 
opération  de  blépharospasme  que  plus  on  enlevait  de  fibres 
de  Torbiculaire,  plus  la  contracture  devenait  tenace. 

Bettremieux  se  demande  si,  en  face  d'un  tel  cas,  il  n'y  a  pas 
d'autre  traitement  que  l'attribution  d'une  rente  ou  d'un  capi- 
tal. Il  pose  également  la  question  de  la  part  de  responsabilité 
du  patron  qui,  pour  le  cas  échéant,  n'a  même  pas  paru  discu- 
table. MORBAU. 

12)  Rollet  et  Moreau  présentent  une  malade,  âgée  de  cin- 
quante-trois ans,  qui  était  atteinte,  dans  la  région  prélacrymale, 
d'une  tumeur  du  volume  d'une  noisette.  Ablation  au  bistouri, 
le  sac  lacrymal  apparaît  intact,  autoplastie  par  le  procédé  du 
tiroir  mené  obliquement  {Rev.  gén,  d'opht,,  p.  49,  '9'>6)  • 
Quatre  incisions  obliques,  deux  supérieures  remontant  vers  la 
racine  du  nez,  deux  inférieures  descendant  vers  la  région 
jugale,  ces  deux  lambeaux  sont  élevés  et  rapprochés  sans 
glissement.  Il  s'agissait  d'un  épithélioma  lobule  à  volumineux 
globe  corné  (Aurand).  o.  d. 


RAPPORTS  DE  L*OPHTALMOLOOIE  AVEC  LA  PATHOLOGIE  GÊNiRALB 

i)  Lévy.  —  Syndrome  gasséricn  et  sig:ne  d'Argyll  Robertson  (Soc.  de  Neu- 
rologie^ 6  décembre  1906). 

a)  Ferrand.  —  Syndrome  de  Brown-Séquard  par  lésion  de  la  moelle  cervi- 
cale (Soc,  méd.  des  Hôp,  de  Pt^ris^  7  décembre  1906). 

3)  Lion  et  Français.  —  Ophtalmoplégie  et  glycosurie  (Soc,  méd.  des  Hôp. 
de  Paris^  i5  mars  1907). 

4)  Qrenet.  —  Tabcs  avec  signes  oculaires  sans  lymphocytosc  céphalo-ra- 
chidienne (Soc.  de  Neurologie,  7  février  1907). 

5)  Claude  et  Rose.  —  Néoplasme  cérébral  débutant  par  une  hémianopsie 
suivie  six  mois  plus  tard  par  un  syndrome  thalamique  avec  hémiplégie 
(Soc,  de  Neurologie,  février  1907). 

6)  Rocif.  —  Coïncidence  du  pouls  paradoxal  et  d'une  dilatation  pupillaire  à 


522  KEVUE  GÉNÉKALE 

rinspiration  dans  un  cas  de  pleurésie  purulente  chronique  (Soc,  méd,  de 
Genève,  3i  janvier  1907). 

7)  Rossi  et  Roussy.  —  Etude  anatomique  d'un  cas  de  syndrome  de  Weber 
avec  hémianopsie  (Soc.de  Neurologie^  a  mai  1907). 

8)  Ballet.  —  Syndrome  caractérisé  par  des  troubles  myotoniques  des  yeux, 
de  la  langue  et  des  membres  supérieurs  (Soe.  de  Neurologie  de  Paris ^ 
7  mars  1907). 

9)  Amat.  —  Troubles  oculaires  d*origine  dyspeptique  guéris  par  le  régime 
(Soc.  de  Thérapeutique  de  PariSy  mai  1907). 

10)  Bauer  (Carlos).  —  Le  tabès  dorsal  et  ses  symptômes  oculaires  (Le  tabès 
dorsal  y  sus  sintomas  oculares)  (Anales  de  Ùftal.,  mai  1907). 

11)  Paparoone  (E  ).  —  SymptAmes  oculaires  de  Thé miatrophie  faciale  pro- 
gressive (Sintomi  oculari  nella  emiatrofia  facciale  progressiva)  (Annstli  di 
OUalmologi&f  vol.  XXXVI,  fasc.  3-4,  p.  267  A  a66,  1907). 

12)  BertozzI  (A.).  —  Un  cas  d'ophtalmie  métastatique  par  bacille  fusiforme  de 
Vincent,  pendant  le  cours  d'une  infection  rubéoiique  (Un  caso  di  ottalmia 
metastatica  da  bacillo  fusiforme  di  Vincent,  durante  il  decorso  di  un  *  infe- 
zione  morbillosa)  (Ann&li  di  OUalmologia,  vol.  XXXVI,  fasc.  i  et  a, 
p.  i38  à  i45,  1907). 

i3)  Petrosino  (R.).  —  Les  injections  d'eau  de  mer  dans  les  affections  ocu- 
laires de  nature  lymphatique  (Le  iniezioni  di  acqua  di  mare  nelle  affezioni 
oculari  di  natura  linfatica)  (Giornale  internazionale  délie  Scienze  mediche, 
vol.  XXVIII,  Napoli,  1906). 

14)  Spicer  (W.-E.).  —  Manifestations  oculaires  dans  les  affections  intra- 
craniennes  d'origine  otitique  (Ocular  manifestations  in  intracranial  disea- 
ses  of  otitic  origin)  (The  Laryngoscope,  août  1906). 

i5}  Stuoky  (J.-A.).  —  Rapports  des  maladies  des  yeux  avec  celles  du  nez 
et  des  sinus  (Relation  of  pathologie  conditions  of  nose  and  accessory  sinu- 
ses  to  Visual  apparatus)  {The  Laryngoscope,  janvier  1907). 

16)  Wllson  (H.-P.).  —  Goitre  exophtalmique  (Exophthalmic  Goiter)  (Med. 
Fartnighlly,  a5  janv.  1907). 

17)  Schaaf.  —  Observations  de  thrombose  des  sinus  (Kasuistische  Mitthei- 
lungen  ueber  Sinusthrombose)  (Thèse  de  Giessen,  1906). 

18)  Sucker  (G.-F.).  -*  Du  diagnostic  de  l'artério-sclérose  (Lancel-CUnic, 
aa  déc.   1906). 

i)  Lévy  présente  une  malade  atteinte  de  névralgie  faciale 
gauche,  accompagnée,  quelques  jours  plus  tard,  d'anesthésie 
dans  le  domaine  du  trijumeau  gauche.  Etant  donné  la  pré- 
sence du  signe  d'Argyll  Robertson  du  même  côté,  et  malgré 
rineffîcacité  du  traitement  spécifique  et  Tabsence  d'étiologie, 
l'auteur  croit  pouvoir  rapporter  la  névralgie  à  une  sdéro- 
gomme  probable.  r. 

2)  Perrand  présente  un  malade  atteint  de  syndrome 
de  Brown-Séquard  cliniquement  incomplet.  L^hémiplégie 
motrice  n'est  pas  absolue,  mais  Tanesthésie  croisée  est  com- 
plète pour  tous  les  modes  de  la  sensibilité.  De  plus,  il  y  a 
des  troubles  oculaires,  iriens,  une  paralysie  du  muscle  de 
Muller  et  de  toute  Tinnervatlon  sympathique  de  Tœil,  en  sorte 
que  la  fente  palpébrale  est  rétrécie,  ce  qui  simule  le  ptosis.  La 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  523 

lésion  qui  explique  tous  ces  phénomènes  est  une  hémisection 
incomplète  de  la  moelle  cervicale,  au  niveau  du  centre  cilio- 
spinal,  produite  par  un  coup  de  couteau.  r. 

3)  Lion  et  Français  rapportent  l'histoire  d'un  malade  atteint 
d'ophtalmoplégie  double,  intérieure  et  extérieure,  portant 
seulement  sur  les  troisième  et  quatrième  paires  crâniennes. 

Cette  ophtalmoplégie,  en  raison  des  phénomènes  qui  l'ac- 
compagnent, dysarthrie  et'asynergie  cérébelleuse  du  côté 
gauche,  paraît  devoir  être  rapportée  à  une  lésion  bilatérale  de 
la  calotte  pédonculaire.  Elle  coexiste  avec  une  glycosurie 
assez  prononcée,  et  le  point  intéressant  est  de  savoir  si  le 
malade  est  un  diabétique,  ou  si  la  glycosurie  n'est  qu'une  gly- 
cosurie nerveuse  au  même  titre  que  Tophtalmoplégie.  Le  fait 
que  la  sixième  paire  est  indemne  et  qu'il  n'existe  pas  de  phé- 
nomène bulbaire  permet  de  supposer  que  la  glycosurie  est 
peut-être  indépendante  de  la  lésion  mésocéphalique  généra- 
trice de  Tophtalmoplégie,  et  qu'elle  est  l'indice  d^un  diabète 
antérieur.  '  r. 

4)  Grenet  rapporte  l'histoire  d'un  malade,  atteint,  depuis 
huit  années,  d'ophtalmoplégie  externe  et  interne,  avec  atro- 
phie papillaire  et  amaurose  complètes  à  droite,  incomplètes  à 
gauche.  Il  présente,  en  outre,  des  douleurs  fulgurantes,  l'abo- 
lition des  réflexes  olécraniens  et  rotuliens,  sans  lymphocytose 
céphalo-rachidienne.  r. 

5)  Claude  et  Rose,  Chez  un  homme  de  trente-deux  ans, 
probablement  tuberculeux,  est  apparue,  il  y  a  un  an,  une 
hémianopsie  homonyme  latérale  gauche,  avec,  six  mois  plus 
tard,  une  hémiplégie  gauche  avec  hémianesthésie  du  type 
cérébral,  avec  crises  douloureuses,  crises  convulsives,  stase 
papillaire.  r. 

6)  Rock  montre  un  malade  atteint  de  pleurésie  purulente 
chronique  gauche,  de  nature  probablement  tuberculeuse.  Ce 
cas  est  intéressant  par  la  coïncidence  du  pouls  paradoxal  et 
de  dilatation  pupiilaire  à  l'inspiration  (hippus  respiratoire). 

Le  pouls  dit  paradoxal  (diminution  de  la  force  du  pouls  pen- 


524  KEVUE  GÉNÉKALE 

dant  rinspiration)  se  manifeste  sur  le  tracé  radial  par  des 
oscillations  très  accentuées  ici.  C'est  un  signe  déjà  constaté 
dans  la  pleurésie,  mais  plus  souvent  révélateur  d'adhérences 
intrathoraciques.  On  Tattribue  à  l'appel  du  sang  dans  le 
thorax  dû  à  la  dépression  inspiratoire,  appel  favorisé,  bien 
entendu,  et  augmenté  par  les  adhérences.  Quant  à  la  mydriase 
inspiratoire,  on  la  constate  déjà  chez  Thomme  normal,  lors  des 
inspirations  profondes;  ici  elle  est  aussi  beaucoup  plus  mar- 
quée, lorsque  les  mouvements  respiratoires  sont  volontaire- 
ment forcés,  mais  leur  existence  dans  la  respiration  tranquille 
est  tout  à  fait  anormale.  C'est  la  dépression  intra-thoracique 
inspiratoire  qu'on  peut  aussi  invoquer  comme  cause  de  cette 
mydriase  passagère  ;  elle  agit  mécaniquement  par  l'intermé- 
diaire de  la  circulation  sur  la  turgescence  de  Tiris.  Cet  organe 
est  très  vascularisé,  et  ses  variations  d'hyperémie  ou  d'anémie 
suffisent  fort  bien  à  expliquer  des  variations  de  la  pupille  indé- 
pendantes des  muscles  iriens.  On  peut  donc  rapporter  ici  à  la 
même  cause  le  pouls  paradoxal  et  la  mydriase  inspiratoire.  Il 
est  fort  probable  qu'il  existe  chez  ce  malade  des  adhérences 
pleurétiques  et  médiastinales  expliquant  à  la  fois  les  deux 
symptômes.  o.  d. 

7)  Rossi  et  Roussy  présentent  des  coupes  microscopiques 
sériées  d*un  cas  de  syndrome  de  Weber  avec  hémianopsie. 

Il  s'agit  d'un  ancien  syphilitique,  atteint,  il  y  a  vingt-six 
ans,  d'une  hémiplégie  droite  avec  paralysie  de  la  3«  paire 
gauche  et  d'hémianopsie  homonyme  latérale  droite.  A  l'autop- 
sie, on  trouve  un  foyer  de  ramollissement  ancien  occupant  la 
partie  externe  du  tronc  encéphalique  gauche  et  s'étendant  de 
la  région  sous-thalamique  supérieure  jusqu'à  la  limite  infé- 
rieure du  pédoncule.  Ce  foyer  a  détruit  :  1®  dans  la  région  sous- 
optique,  la  moitié  postérieure  du  segment  postérieur  de  la 
capsule  interne  ;  2®  au  niveau  de  la  région  pédonculaire  supé- 
rieure, les  corps  genouillés  externe  et  interne  presque  com- 
plètement et  la  bandelette  optique  (à  sa  pénétration  dans  le 
corps  genouillé  externe  ainsi  que  dans  la  partie  la  plus  externe 
de  sa  portion  circumpédonculaire)  ;  3®  dans  le  pédoncule  pro- 
prement dit:  les  bras  des  tubercules  quadrijumeaux  antérieur 
et  postérieur,  le  ruban  de  Reil  latéral,  les  trois  quarts  externes 


RAPPORTS  DE  L'OPHTALMOLOGIE,  ETC.  525 

du  ruban  de  Reil  médian  et  une  partie  de  la  substance  grise 
de  la  calotte.  En  dedans,  la  lésion  pénètre  dans  le  locus  niger 
et  vient  sectionner  les  fibres  externes  de  la  capsule  du  noyau 
rouge  et  une  grande  partie  des  fibres  radiculaires  de  la  3«  paire 
gauche  ;  en  avant  enfîn^  elle  détruit  presque  complètement  le 
pied  du  pédoncule.  Le  lobe  occipital  est  indemne  de  tout  foyer 
primitif. 

Comme  dégénérations  secondaires,  on  note,  à  part  celles 
de  la  bandelette  optique  et  du  moteur  oculaire  commun,  une 
dégénération  de  la  voie  pyramidale  qui  se  poursuit  dans  la 
moelle  jusqu'au  niveau  du  troisième  segment  sacré  et  une 
dégénération  rétrograde  très  marquée  du  ruban  de  Reil  médian 
dans  la  protubérance  et  le  bulbe.  Le  champ  de  Wernicke 
ainsi  que  les  radiations  optiques  sont  fortement  atrophiés. 

L'hémianopsie  est  donc  due  à  la  lésion  du  corps  geuouillé 
externe  et  de  la  bandelette  optique,  alors  que  le  lobe  occi- 
pital est  indemne.  r. 

8)  Ballet  présente  deux  malades  âgés  de  cinquante-quatre 
et  quarante  ans,  atteints  de  troubles  myotoniques  des  muscles 
des  yeux,  de  la  langue  et  des  membres  supérieurs  ;  il  n'y  a  ni 
paralysie,  ni  diminution  de  la  force  musculaire  ;  il  s'agit  plutôt 
de  spasme  provoqué  par  la  contraction  volontaire,  analogue 
au  syndrome  de  Thomsen,  mais  ici  la  myotomie  est  acquise 
et  non  congénitale.  Bablnski  pense  que  Tun  de  ces  malades 
est  atteint  de  diadococinesie  ;  le  second  présente  du  nystag- 
mus.  Ne  s'agit-il  pas  d'une  perturbation  cérébelleuse  ?  Meige 
fait  remarquer  que  lun  de  ces  malades  a  la  parole  monotone 
d'un  pseudo-bulbaire.  Il  prononce  difficilement  les  S  plusieurs 
fois  de  suite^  il  a  donc  de  la  diadococinesie  linguale. 


9)  Amat  avait  déjà  signalé  des  cas  de  troubles  auditifs 
produits  par  des  dyspepsies  (fermentations  anormales).  L'au- 
teur rapporte  un  cas  de  troubles  visuels  graves  dus  également 
à  la  dyspepsie  et  caractérisés  par  un  astigmatisme  très  pro- 
noncé. Un  régime  approprié  et  un  traitement  ont  fait  dispa- 
raître en  peu  de  temps  les  troubles  qui  existaient  déjà  depuis 
très  longtemps. 


526  REVUE  GÉNÉRALE 

On  voit  donc  que  les  troubles  digestifs  peuvent  entraîner 
des  phénomènes  sensoriels.  Le  contraire  peut  avoir  lieu  et  la 
guérison  de  certains  troubles  oculaires  et  auditifs  a  fait  dis- 
paraître des  désordres  digestifs.  n. 

10)  Bauer  qui  fait  une  courte  revue  générale,  signale  comme 
troubles  essentiels:  i®  TafTection  du  nerf  optique  sous  forme 
d'atrophie  grise  ;  2^  les  altérations  de  la  réaction  pupillaire 
(Argyll-Robertson)  ;  3**  les  paralysies  musculaires  avec  la 
diplopie  correspondante.  Rien  de  nouveau.  o.  d. 

1 1)  D'après  un  cas  bien  étudié  en  détail,  Paparcone  conclut 
que  les  symptômes  oculaires  qui  accompagnent  Thémiatro- 
phie  faciale  progressive  sont  à  Tappui  de  la  théorie  qui  attri- 
bue Taffection  à  une  lésion  du  trijumeau  consécutive  à  Taltéra- 
tion  du  sympathique.  a.  a. 

la)  Le  titre  du  travail  de  Bertozzi  suffit  pour  le  résumer 
et  pour  en  indiquer  Fintérôt.  a.  a. 

i3)  D'après  Petrosino^  les  injections  d'eau  de  mer,  réduites 
à  risotonie  organique,  pratiquées  quotidiennement  à  la  dose 
de  5  à  3o  centimètres  cubes,  et  en  moyenne  de  10  centimètres 
cubes  chaque  fois,  dans  le  tissu  conjonctif  sous-cutané  de  la 
région  dorsale  et  lombaire,  agissent  rapidement  et  sûrement 
contre  les  affections  oculaires  strumeuses.  Les  affections  cuta- 
nées concomitantes  sont  aussi  rapidement  modifiées  et  l'état 
général  s'améliore  beaucoup.  La  solution  isotonique  est  préfé- 
rable à  l'eau  de  mer  pure,  et  de  petites  doses  quotidiennes 
sont  préférables  aux  injections  massives  espacées  de  quelques 
jours.  Le  régime  alimentaire  approprié  et  l'hygiène  favorisent, 
bien  entendu,  le  traitement.  a.  a. 


VARIA 

1)  Behrens.  —  Recherches  comparées  sur  le  sulfate  d'isophysostigmine 
(Merck)  et  le  sulfate  de  physostigmine  (Vergleichendc  Untersuchungen 
ubcr  das  Isophysostigmin  sulfur.  (Merck)  und  das  Physostigmin  suif.) 
(Thèse  de  Qiessen,  1906). 


VARIA  527 

2)  Ulbrioh  (H.).  —  Améliorations  apportées  à  la  loupe  binoculaire  de 
Berger  (Verbcsserungen  an  E.  Berger 's  binocuiârer  Lupe)  (Prager  med. 
Wochens,f  1906,  n*  21). 

3)  Junlus.  —  Assurance  contre  les  accidents  (Unfallversicherung)  (Zeitsch, 
f.Angenh.,  XV). 

4)  Klimpel.  —  Les  phénomènes  d'inhibition  des  milieux  réfringents  de  Tœil 
d'enfants  macérés  peuvent-ils  servir  à  déterminer  l'époque  de  la  mort 
intra-utérine  ?  (Lassen  sich  die  Inhibitionserscheinungen  an  den  brechenden 
Medien  macerirter  Kinder  fiîr  Bestimmung  der  Zeit  des  intrauterinen  Todes 
vcrwcnden?)  (Thèse  de  M&rhnrg^  1906). 

5)  Hinsohelwood  (J.)«  —  La  dionine  dans  la  pratic[ue  ophtalmologique 
(Dionin  in  ophthalmic  practice)  (MercJCs  Archives,  jum  1906). 

6)  Montano,  Emilio  (P.).  —  Modèle  d'endophtalmomètre  pour  mesurer  les 
détails  du  fond  de  Tœil  (Modelo  de  endoftalmometro  para  medir  los-  detal- 
Ics  del  fondo  del  ojo)  (Anales  de  Oftalm.^  fév.  1907). 

7)  Best.  —  Flacon  compte-gouttes  (Tropfflôschen)  (Mûnch.  med.  Woch.^ 
23  avril  1907,  p.  867). 


i)  Behrens  a  fait  des  expériences  sur  des  animaux  à  sang 
chaud  et  à  sang  froid.  Chez  tous,  à  Texception  du  chat,  Faction 
de  risophysostigmine  est  plus  étendue  et  plus  intense  que 
celle  de  la  physostigmine.  w.  stoce. 

2)  Ulbrich  a  apporté  une  amélioration  très  simple,  mais 
très  pratique,  à  la  loupe  binoculaire  de  Berger;  il  a  évidé  les 
deux  côtés  de  la  paroi  inférieure,  de  manière  à  ce  que  l'obser- 
vateur ne  soit  plus  enfermé  dans  une  chambre  obscure  et  puisse 
se  servir  de  ses  yeux  pour  prendre  ses  instruments,  etc.  C'est 
peu  de  chose,  mais  cela  suffît  pour  rendre  Tusage  de  la  loupe 
extraordinairement  agréable.  Il  a,  en  outre,  construit  un 
ensemble  de  deux  nouvelles  lentilles  prismatiques  à  foyers 
moins  courts  et  il  obtient  ainsi  un  grossissement  différent. 


3)  Le  travail  de  Junius  nous  donne  une  collection  des  lois 
sur  l'assurance  contre  les  accidents  ayant  de  l'importance 
pour  l'expertise  médicale,  de  plus  une  série  d'arrêts  intéres- 
sants de  l'office  des  assurances  de  l'empire  allemand.  Les 
questions  ophtalmologiques  y  sont  traitées  plus  spécialement. 

B«   RBDSLOB. 

4)  Klimpel  conclut  que  les  phénomènes  d'imbibition  des 
milieux  réfringents  sont  si  variables  qu'il  est  impossible  d'en 
tirer  aucune  conclusion.  w.  stock. 


528  REVUE  GÉNÉRALE 

5)  Hinschelwood  ^  comparant  Taction  analgésique  de  la 
cocaïne,  de  Tholocaïne  et  de  la  dionine,  constate  que  la  dio- 
nine  agit  plus  efficacement  et  plus  longuement  que  les  autres 
anesthésiques.  La  dionine  est  à  conseiller  pour  certains 
malades,  nerveux,  souffrant  des  yeux;  à  ceux  qui  sont  atteints 
de  fatigue  oculaire  et  à  qui  on  ne  peut  employer  les  cycloplé- 
giques.  Dans  la  plupart  des  cas,  une  solution  à  i  pour  loo  est 
suffisante.  Associé  à  de  l'atropine,  dans  les  kératites,  en  pom- 
made contre  les  opacités  cornéennes.  l.  coburn. 

6)  L*appareil  de  Montano  se  compose  :  i*  D'une  lentille 
convexe  de  i5  dioptries,  montée  perpendiculairement  sur 
une  tige  ;  2*»  d'un  réseau  de  fils  à  mailles  de  4™™4  nionté  per- 
pendiculairement à  l'autre  extrémité  de  cette  même  tige.  L'in- 
tervalle entre  la  lentille  et  le  réseau  est  de  62™™5.  On  se  sert 
de  Tappareil  comme  d'une  loupe  pour  voir  à  l'image  renversée. 
On  apprécie  le  diamètre  des  détails  du  fond  d'oeil  en  remar- 
quant combien  leur  image  agrandie  vient  couvrir  de  carrés  du 
réseau.  Chaque  carré  du  réseau,  qui  a  4°"4  de  côté  représente 
le  grossissement  d'un  objet  de  1  millimètre  de  côté  vu  dans 
le  fond  d'œil.  Donc  autant  de  carrés  couverts,  autant  de  mil- 
limètres pour  les  dimensions  vrtiies  de  l'objet.  Dans  les  cas 
d'amétropie  forte,  l'appareil  n'est  pas  applicable,  bien 
entendu.  o.  DUBRsurL. 

7)  Best  recommande  les  flacons  compte-gouttes  de  Bùblitz 
qui  ont  un  double  fond.  Dans  la  partie  inférieure  se  trouve  un 
liquide  désinfectant  (sublimé  à  i/iooo«)  et  au-dessus  l'alca- 
loïde. L'avantage  est  que  l'extrémité  de  la  pipette,  même  si 
elle  a  touché  les  paupières,  se  trouve  désinfectée  chaque  fois 
et  qu'en  outre,  la  solution  se  conserve  plus  longtemps  claire, 
à  Tabri  des  moisissures.  h.  dor. 


Le  Gérant  :  P.  Masson. 


Lyon.  -^  Imp.  ▲.  Rbt  «i  C>«,  4i  rue  Gentil.  —  47160 


NO  12  31  DÉCEMBRE  1907 


MÉMOIRES    ORIGINAUX 


Nouveau  piipillomètré 

Par  MM. 

If.  BOROiER  el  Tl|<  NOGIËR 

Agrégés  à  la  I«*aculté  de  j!k|édecine  de  Lyon. 


Beaucoup  de  procédés  ont  été  imaginés  pour  faire  la  mesure 
du  diamètre  de  la  pupille  :  une  revue  de  ces  méthodes  serait 
certainement  intéressante,  mais  il  n'entre  pas  pour  le  moment 
dans  notre  intention  de  faire  cette  description. 

Le»  méthodes  objectives  sont  assurément  les  plus  précieuses 
mais  jusqu'à  présent  elles  sont  ou  peu  cliniques  ou  peu  exactes. 

Parmi  les  procédés  subjectifs,  il  y  en  a  dont  lapplication 
modiûe  la  quantité  de  lumière  qui  tombe  dans  Fœil  et  four- 
nissent par  suite  une  mesure  erronée  du  diamètre  pupillaire. 
C'estce  qui  arrive  avec  le  pupillomètredeRobert-Houdin  perfec- 
tionné par  le  professeur  Badal  et  dont  notre  appareil  dérive  ^ 
On  «ait  en  effet  que  le  pupillomëtre  de  Robert-Houdin  consiste 
en  une  plaque  opaque  percée  d'un  trou  très  lin  sur  laquelle  se 
déplace  un  secteur  opaque  portant  lui  aussi  un  orifice  aussi  fin 
que  le  premier.  Le  sujet  'place  ce  disque  devant  Tœil  et  im- 
prime à  la  partie  mobile  un  mouvement  tel  que  les  deux 
cercles  de  diffusion  formés  par  les  oriflces  arrivent  au  contact. 
Cette  mesure  serait  très  exacte  si  le  disque  n'arrêtait  pas  une 
grande  partie  de  la  lumière  :  derrière  ce  pupillomètre  l'oeil  est 
éclairé  par  une  quantité  de  lumière  très  affaiblie  et  la  pupille 
est  trouvée  avoir  un  diamèive  plus  grand  que  celui  qui  corres- 
pondrait à  un  bon  éclairement.  C'est  pour  remédier  k  cet  incort* 

^  Société  des  Sciences  médicales  de  Lyon,  i6  mai  1907. 

.'M 


530        BIÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  U.  BORDIER  ET  TH.  NUGIER 

vénient  que  nous  avons  imaginé  le  pupillomètre  dont  le  dessin 
est  représenté  ci-contre. 

Il  a  l'avantage  de  permettre  la  mesure  de  la  pupille  par  tous 
les  éclairements  et  dans  un  temps  très  court.  U  repose  sur  le 
principe  suivant  : 

Si  on  place  à  une  faible  distance  de  Tœil  deux  lignes  bril- 
lantes et  parallèles,  une  fixe,  Tautre  mobile,  chacune  des 
lignes  donne  des  bandes  de  diffusion  qui  arriveront  à  être  ^u 


/iiii|ifii|(iii)iiii|iiil|iiii|iii(|ifiiiiii|iMfliiii|mi1iiiijiiii|jifi|i 


contact  en  déplaçant  la  ligne  mobile  ;  à  ce  moment-là,  la  dis- 
tance qui  sépare  les  deux  lignes  brillantes  est  égale  au  diamè- 
tre de  la  pupille  ainsi  qu'il  est  facile  de  le  démontrer. 

Dans  ce  pupillomètre  les  deux  lignes  brillantes  sont  ob- 
tenues par  la  réflexion  des  rayons  lumineux  provenant  d'une 
source  de  lumière  quelconque,  naturelle  ou  artificielle,  placée 
en  arrière  de  la  tête  du  sujet  et  un  peu  de  côté,  réflexion  se 
produisant  sur  deux  aiguilles  polies  et  parallèles  a  et  si  dont 
l'une  a.  est  mobile  et  l'autre  fixe. 

L'aiguille  mobile  est  portée  par  un  vernier  au  i/io  qui  se 
déplace  sur  une  règle  R  graduée  en  millimètres.  L'observateur 
fait  glisser  le  vernier  jusqu'à  ce  que  les  deux  bandes  de  diffusion 
formées  sur  la  rétine  soient  amenées  à  laffrontement  ;  il  suffit 
alors  de  lire  la  règle  pour  avoir  le  diamètre,  apparent  de  la 
pupille.  L'opération  est  facilitée  si  les  bandes  sont  vues  sur  un 
fond  peu  éclairé  placé  au  loin. 

Que  Tœil  soit  à  une  vive  lumière  ou  dans  l'obscurité  com- 
plète, la  mesure  est  aussi  facile  dans  un  cas  que  dans  Tautre  ; 
dans  ce  dernier,  la  source  lumineuse  destinée  à  envoyer  des 
rayons  sur  les  aiguilles  devra  être  aussi  faible  que  possible 
(une  allumette  par  exemple)  :  cette  faible  lumière  étant  der- 
rière la  tête,  ses  rayons  ne  viennent  pas  troubler  les  dimen- 
sions de  la  pupille. 


MÉMOIRES  ORIGINAUX.  —  II.  BORDIER  ET  Tlî.  NOGIER        ?.31 

On  peut  espérer  avec  ce  pupillomètre  arriver  à  connaître  la 
loi  suivant  laquelle  varie  le  diamètre  pupillaire  avec  la  quan- 
tité de  lumière  qui  tombe  sur  l'œil  :  cette  loi,  une  fois  connue, 
permettra  peut-être  de  se  servir  des  dimensions  de  la  pupille 
pour  faire  des  mesures  rapides  de  lucimétrie. 

Nous  reviendrons  sur  cet  intéressant  sujet  de  la  pupillo- 
métrie  et  nous  ferons  connaître  les  résultais  que  nos  recher- 
ches dans  ce  sens  nous  ont  permis  d'obtenir.  Nous  avons  déjà 
quelques  chiffres,  mais  nous  les  voulons  plus  complets  avant 
de  les  faire  connaître. 


REVUE    GÉNÉRALE 


(1) 


ANATOIMIE  ET  EMBRYOLOGIE 

i)  Hipsoh.  —  La  cornée  du  fœtus  cst-cUc  vasculariséc?  (Ist  die  fœtale  Horn- 
haut  yASCu\sir'isiri1)( Kl.  MonntsbL^  XLIV,  juillet-août,  1906,  p.  i3). 

2)  Ojiawa.  —  La  pigmentation  normale  du  nerf  optique  chez  les  Japonais 
(Dic  normale  Pigmentierung  im  Sehnerven  der  Japaner.  ^Ein  Nachtrag  zum 
Artikel  «  Ueber  Pigmentierung  des  Sehnerven  »)  (Archiv  f,  Augenheilk.^ 
LV,  p.  106,  1906). 

3)  Cosmettatos.  —  Quelques  anomalies  congénitales  des  voies  lacrymales 
(Ucber  cinige  ani;eborcne  Anomalicn  der  Tracncnwcge)  {Archiv  f,  Augen- 
heilk.,  LV,  p.  362,  1906). 

4)  Lagieyse.—  L'œil  des  albinos  (El  ojodclos  albinos)  [Archiv.  de  Oftalm. 
hUp-americ.^  octobre  1906). 

4)  Dubreuil  (G.).  —  Les  glandes  lacrymales  des  mammifères  et  de  Thomme 
(Thèse  de  Lyon  f  1907). 

I  )  Pendant  presque  un  siècle  on  a  discuté  sur  Texistence 
d'un  réseau  vasculaire  dans  la  cornée  normale  de  rœil  adulte  ; 
aujourd'hui,  on  peut  considérer  cette  question  comme  résolue 
dans  un  sens  négatif.  L'idée  des  vaisseaux  séreux  appartient 
au  passé  et  notre  génération  actuelle  en  connaît  à  peine  le 
nom  ;  il  n'en  fut  pas  de  même  pour  la  vascularisation  de  la 
cornée  du  fœtus.  La  plupart  des  anatomistes  et  des  oculistes 

^  Les  articles  dont  nous  indiquons  seulement  les  titres,  sans  analyse, 
ne  contiennent  rien  de  nouveau. 


532  REVUE  GÉNÉRALE 

admettent  encore  aujourd'hui,  comme  un  fait  démontré  que, 
pendant  la  période  fœtale  il  existe  un  système  vasculaire  san- 
guin bien  développé  mais  qui  s^oblitèreplus  tard.  Cette  théorie 
que  l'on  retrouve  dans  tous  les  traités  d'anatomie  et  d'ophtal- 
mologie ne  reposerait  d'après  Hirsch  sur  aucun  fait  constaté. 
D'après  ses  recherches  bibliographiques  il  conclut  que  jusqu'à 
ce  jour  aucun  œil  d'un  fœtus  humain  n'a  été  examiné  à  ce 
point  de  vue  et  que,  d'uti  autre  côté,  tous  les  cas  qu'on  a 
décrits  sous  le  nom  de  réseau  vasculaire,  présumé  chez  de 
jeunes  sujets  ne  sont  que  des  vaisseaux  nouveaux  en  voie  de 
régression  développés  à  la  suite  de  kératites.  Vu  l'absence  des 
preuves  de  cette  théorie  généralement  admise,  nous  devons 
être  reconnaissant  à  Hirsch  d'avoir  soumis  cette  question  à  de 
nouvelles  recherches.  Voici  ses  résultats:  Dans  aucune  pé- 
riode du  développement  des  embryons  humains  ou  animaux  il 
n'existe  des  vaisseaux  dans  la  cornée.  En  faisant  sur  des  ani- 
maux des  injections  par  les  vaisseaux  du  cordon  ombilical  on 
observe  une  démarcation  absolue  entre  le  bord  vascularisé  du 
pourtour  de  la  cornée  et  la  partie  centrale  tout  à  fait  dépourvue 
de  vaisseaux  ;  il  n'est  donc  pas  admissible  de  considérer  l'an- 
neau vasculaire  péricornéen.  comme  le  reste  d'un  réseau  intra- 
cornéen.  Hirsch  conclut  donc  que  la  cornée  du  fœtus  est  comme 
celle  de  Vadulte  absolument  dépourvue  de  vaisseaux. 

KRUKBNBBRO. 

îi)  OgsLwa  a  trouvé  des  cellules  pigmentées  dans  la  char- 
pente de  la  lame  criblée.  Ces  cellules  se  rencontraient  dans 
tous  les  \^  nerfs  optiques  de  Japonais  que  l'auteur  a  examinés. 

B.    RBDSLOB. 

3)  Voici  les  anomalies  décrites  par  Cosmettatos:  i*  Le  cana- 
licule  inférieur  est  remplacé  par  une  fente  longitudinale  ; 
2®  dédoublement  du  canalicule,  de  la  paupière  supérieure; 
3^  atrésie  du  canalicule  inférieur  ;  4^  absence  complète  des 
points  lacrymaux  inférieurs  ;  5*  fistule  congénitale  du  sac  lacry- 
mal. L'auteur  s'étend  sur  le  développement  des  voies  lacry- 
males, fi.  RBUSLOD. 

4)  Lagleyze.  Article  publié  dans  les  Archives  d'ophtalmo- 
logie, G.  D. 


ANATOMIB  ET  EMBRYOLOGIE  533 

5)  Dubreuil  fait  une  revue  générale  des  glandes  lacrymales 
des  Mammifères  et  de  Thomme^  basée  sur  toutes  les  recherches 
antérieures  et  sur  ses  observations  personnelles.  Ce  travail 
résume  les  faits  acquis  à  ce  jour,  et  traite  la  question  au  point 
de  vue  général,  discute  les  opinions  contradictoires  de  quel- 
ques auteurs,  et  sera  complété  sur  certains  points  par  un 
article  purement  anatomique  que  nous  analyserons  à  son 
heure. 

Une  première  partie  est  consacrée  au  développement  phy- 
logénique  des  glandes  orbitaires,  chez  les  Acraniens,  Cyclosto- 
mes,  Poissons,  Amphibiens,  Reptiles,  Oiseaux  et  Mammifères, 
et  au  développement  ontogénique  chez  les  Mammifères  et 
rhomme.  Un  second  chapitre  traite  de  glandes  orbitaires  en 
général,  chez  les  Mammifères.  Une  étude  anatomique  rapide 
et  histologique  plus  détaillée  est  réservée  aux  glandes  de  Har- 
der,  de  la  nyctitante,  de  Krause,  de  Wolfring,  de  Henle  et  de 
Manz. 

Le  second  chapitre  est  un  exposé  de  la  lacrymale  de  Thomme 
au  point  de  vue  anatomie  descriptive,  fait  en  remontant  pour 
les  points  en  litige»  aux  auteurs  originaux,  la  question  des 
conduits  excréteurs  et  des  ligaments  y  est  exposée  avec  quel- 
ques détails.  L'auteur  a  ajouté  un  résumé  des  expériences 
faites  sur  l'innervation  de  la  lacrymale,  résume  la  thèse  de 
LaiTay,  et  conclut  en  attribuant  d'après  ce  dernier  au  facial 
le  rôle  prépondérant.  Le  trijumeau  représente  la  voie  centri- 
pète réflexe  et  a  une  action  vaso-dilatatrice,  le  sympathique 
a  sous  sa  dépendance  la  sécrétion  normale  par  ses  fibres 
excito-  et  fréno-sécrétoires.  Le  facial  intervient  dans  le  cas  de 
larmes  abondantes  par  une  voie  indirecte  et  compliquée  :  gan- 
glion géniculé/  grand  pétreux  superficiel,  nerf  vidien,  gan- 
glion sphéno-palatin,  maxillaire  supérieur  (rameau  lacrymo- 
palpébral  et  anastomose  avec  le  lacrymal). 

Enfin,  un  chapitre  important  (80  pages)  est  réservé  à  Tétude 
de  la  glande  lacrymale  des  Mammifères  :  Acinus,  membrane 
vitrée,  cellules  en  panier  de  Boll,  cellules  sécrétantes  avec 
leur  noyau  et  leur  protoplasma  et  ses  inclusions  (exoplasme, 
ergastoplasme,  vacuoles  et  grains  de  ségrégation,  granules 
fuchsinophiles,  diplosome,  centrodesmose,  centrosphère),  mé- 
canisme  de  sécrétion,  canaux   excréteurs,  tissu  conjonctif. 


534  REVUE   GÉNÉRALE 

vaisseaux  sanguins  et  lymphatiques, 'nerfs  et  terminaisons  ner- 
veuses, sont  Tobjet  de  descriptions  détaillées  suivant  les  au* 
teurs  qui  s'en  sont  spécialement  occupés,  et  auxquelles  Du- 
breuil  a  ajouté  quelques  observations  personnelles.  Ce  cha- 
pitre a  été  publié  sous  forme  très  résumée  dans  la  Bévue  géné- 
rale d'ophtalmologie^  n®  8,  août  1907. 

Une  bibliographie  aussi  complète  que    possible  donne  la 
nomenclature  des  travaux  analysés.  b.  b. 


PHYSIOLOGIE 


1)  Marquez  Manuel.  —  Valeur  clinique  de  rophUlmoroôtrie  (Archiv.  de 
Oftalm.  hisp.'americ,  novembre,  p.  637-693,  décembre,  p.  730^738,  1906). 

a)  Freytao.—  Les  imagées  réfléchies  du  noyau  crislallinien  (Ueber  die  Kern- 
reflexbilaer  der  menschlichen  Linse)  {Archiv  f,  Angenhtiik.t  vol,  LIV, 
p.  336,  1906). 

3)  Teohirkoweky.  —  Les  réactions  pupillaires  après  la  section  du  nerf 
optique  (Die  Bewe^ungen  der  Pupille  nach  Optikusdurchschneidung-) 
{Archiv  f,  Augenheilk,,  LV,  p.  119,  1906). 

4)  Sohoitz. —  Détermination  de  la  valeur  du  jéauiritol  et  du  sérum  de  jëquiri- 
toi  par  des  expériences  sur  des  animaux  (Wcrtbestimmungdes  JequiriloU 
und  des  Jequiritol-Heilserums  durch  ïierexperimentc)  {Archiv  f,  Aagen- 
heilk.^  LV,  p.  209,  1906). 

5)  Landoit  (Ë.).  —  Le  sens  des  formes  et  Tacuité  visuelle  (FoiTnsinn  und 
SehschSrfejf 4 rc/uD  f.  Augenheilk,,LV,  p.  219,  1906). 

6)  Landoit  (Marc).  —  La  visibilité  personnelle  de  la  tache  aveugle  (Beo- 
bachtungen  iibcr  die  Wahrnembarkcit  des  blindcn  Flecks)  (Archiv  f, 
Augenheilk.j  LV,  p.  108,  1906). 


1)  Long  article  de  Manuel  Marquez^,  dont  nous  résumons 
les  conclusions  : 

L'ophtalmomètre  de  Javal  est  un  instrument  véritablement 
pratique,  bien  qu'il  ne  donne  que  la  mesure  de  Tastigmatisme 
cornéen  qui  n*est  qu'une  portion  de  Tastigmatisme  total,  il 
permet  de  gagner  du  temps  et  de  donner  plus  d'exactitude  au 
diagnostic.  L'axe  du  verre  cylindrique  correspond  à  Taxe  in- 
diqué par  Tophtalmomètre  dans  90  pour  100  des  cas.  Le 
10  pour  100  restant  est  constitué  par  des  astigmatismes  faibles, 
au-dessous  de  1.75  D.  Le  degré  dioptrique  subjectif  corres- 
pond dans  25  pour  100  des  cas  au  degré  d'astigmatisme  cor- 


PHYSIOLOGIE  535 

néen.  Dans  les  yS  pour  loo  restant,  il  y  a  peu  de  différences. 

II  y  a  deux  facteurs  qui  influent  principalement  sur  les  rela* 
tions  entre  l'astigmatisme  subjectif  et  l'astigmatisme  cornéen  : 
le  degré  dioptrique  de  Tastigmie  cornéenne  et  Tinclinaison  de 
ses  méridiens.  L'influence  du  degré  dioptrique  se  manifeste 
dans  l'astigmatisme  direct  et  inverse,  dans  lesquels  l'astigma- 
tisme subjectif  tend  à  augmenter  par  rapport  à  l'astigmatisme 
cornéen  dans  les  degrés  élevés  de  celui-ci.  Au  contraire,  l'in- 
fluence du  degré  dioptrique  est  nulle  dans  l'astigmatisme 
oblique,  dans  lequel  les  deux  astigmatismes  tendent  à  être 
égaux.  L'influence  de  l'inclinaison  des  méridiens  obéit  à  la 
loi  suivante:  l'astigmatisme  subjectif  en  rapport  avec  l'astig- 
matisme cornéen  tend  à  augmenter  avec  l'inclinaison  du  méri- 
dien de  ce  dernier  sur  l'horizontale.  Autrement  dit,  l'astig- 
matisme subjectif  est  plus  faible  dans  l'astigmatisme  direct, 
égal  dans  l'oblique,  plus  fort  dans  l'inverse,  que  l'astigma- 
tisme cornéen.  De  la  combinaison  de  ces  deux  influences,  il 
résulte:  Dans  les  degrés  dioptriques  inférieurs  à  a  D.,  s'il 
s'agit  d'astigmatisme  direct,  l'astigmatisme  subjectif  est  en 
général  inférieur  de  o.5o  ou  o.yS  à  l'astigmatisme  mesuré  à 
l'ophtalmomètre.  Dans  les  degrés  supérieurs  à  2  D.  d'astig- 
matisme direct  ou  oblique,  il  y  a  égalité  entre  l'astigmatisme 
subjectif  et  celui  qui  a  été  mesuré.  Dans  l'astigmatisme  in- 
verse, habituellement  l'astigmatisme  subjectif  est  supérieur  de 
de  o.5o,  même  0.75  dans  les  degrés  élevés,  à  celui  mesuré  à 
l'astigmomètre. 

Les  amétropies  fortes  et  surtout  la  myopie  semblent  aug- 
menter l'astigmatisme  subjectif  par  rapport  au  cornéen,  sans 
que  l'auteur  puisse  en  donner  des  preuves  absolues. 

Dans  l'astigmatisme  bioblique,  l'axe  du  correcteur  peut 
coïncider  avec  les  méridiens  trouvés  à  l'appareil,  l'astigma- 
tisme est  égal  ou  légèrement  inférieur  à  l'astigmatisme  ophtal- 
mométrique. 

L'astigmatisme  cornéen  post-opératoire  est  presque  toujours 
inverse  et  oblique,  l'axe  du  correcteur  correspond  toujours  au 
méridien  trouvé  à  l'ophtalmomètre. 

Suivent  des  considérations  pratiques  sur  la  skiascopieet  l'oph- 
talmométrie,  la  prescription  des  verres  correcteurs,  qui  pour 
n'être  pas  entièrement  nouvelles  n'en  sont  pas  moins  utiles  ; 


530  REVUE  GtNtRALE 

on  les  trouvera  dans  les  traitéa  ou  les  manuels,  nous  nous 
contentons  de  résumer  cette  partie  très  originale  de  l'auteur. 

G.   DUBRBUIL, 

2)  Freytag^  complétant  les  travaux  de  Hess  sur  les  images 
réfléchies  parle  noyau  du  cristallin,  a  examiné  81  sujets  entre 
cinq  et  soixante-dix-sept  ans,  pour  étudier  la  fréquence  et 
l'intensité  de  lumière  de  ces  images.  Le  mode  de  procéder 
était  le  même  que  celui  de  Hess  (emploi  de  la  lampe  à  os- 
mium). L'auteur  a  donc  étudié  147  yeux  tout  à  fait  normaux. 
Les  résultats  peuvent  se  résumer  ainsi:  Timage  réfléchie  ne 
peut  être  découverte  chez  aucun  sujet  âgé  de  moins  de  treize 
ans,  Chez  cinq  personnes  âgées  de  quatorze  ans  on  pouvait 
distinguer  comme  un  léger  brouillard  entre  l'image  de  la 
cornée  et  celle  de  la  partie  corticale  antérieure.  Les  reflets  du 
noyau  ne  deviennent  nets  que  chez  une  enfant  da  quinze  ans. 
Pourtant,  ce  n'est  qu'à  partir  de  la  vingt-cinquième  année 
que  les  images  sont  nettes  et  constantes.  L'intensité  de  lu- 
mière des  images  augmente  avec  l'âge,  si  bien  qu'à  soixante  et 
soixante-dix  ans  cette  intensité  égale  tout  à  fait  celle  des 
images  corticales.  Ceci  prouve  que  la  différence  de  réfringence 
du  noyau  et  des  parties  corticales  augmente  avec  Tâge. 

3)  Tschirkowsky  rappelle  ses  travaux  de  1904,  qui  com- 
battent les  conclusions  de  Marengi  sur  ce  sujet.  L'auteur  a 
trouvé  qu^après  la  section  intracrauienne  du  nerf  optique,  les 
mouvements  pupillaires  ne  dépendent  plus  de  l'influence  de  la 
lumière.  Ils  se  produisent  par  l'action  de  l'appareil  dilatateur 
qui  influe  la  pupille,  par  irritation  de  la  sensibilité  générale. 
Les  réactions  ne  peuvent  se  produire  que  si  le  nerf  sympa- 
thique est  indemne.  Le  rétrécissement  de  la  pupille  s'opère 
également  lentement  à  la  lumière  comme  dans  l'obscurité,  le 
lapin  étant  au  repos.  La  pupille  se  dilate  rapidement  si  Ton 
frappe  l'abdomen  à  petits  coups,  si  l'on  presse  la  patte  ou  si 
l'on  touche  la  racine  des  oreilles.  Ce  phénomène  n'a  pas  lieu 
ai    le  trijumeau  est  sectionné,  ou  le  ganglion   sympathique 

extirpé.  B.    RBDSLOB, 


ANÂTOMIE  PATHOLOGIQUE  537 

4)  Le  travail  de  Scholtz  cherche  à  démontrer  que  le  jéqui- 
ritol  est  à  même  de  produire  un  eifet  toxique  exactement  do* 
gable  dans  le  corps  de  Tanimal,  et  que  le  sérum  de  jériquitol  y 
produit  un  effet  antitoxique  dosable.  Dans  ce  but,  il  faut  étu- 
dier leffet  général  du  remède  et  Tinjecter  sous  la  peau.  Le 
minimum  de  dose  mortelle  est  de  3  milligrammes  de  jéri- 
quitol IV  pour  des  souris  blanches,  tandis  que  6  milli* 
grammes  de  sérum  neutralisent  Teffet  toxique  de  cette  dose. 
Cette  neutralisation  subsiste,  même  si  le  sérum  n^est  injecté 
que  quelques  heures  après  l'injection  des  toxines.  Le  sérum 
peut  influencer  favorablement  1  ophtalmie  du  jéquiritol  si  on 
rinjecte  sous  la  peau.  e.  rboblob. 

5)  Landolt  démontre  dans  ce  travail  la  valeur  de  ses  anneaux 
brisés.  b.  redplob. 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE 


i)  Patry  (A.).  —  Sur  Thistologie  et  l'éLiologie  du  lenticône  postérieur 
(Thèse  de  Genève,  1906). 

a)  Hess  et  Roemer.  —  Recherches  expérimentales  sur  les  anticorps  et  les 
éléments  de  la  rétine  ( Ex perimen telle  Untersuchungen  ûber  Antlkôrper 
gegen  Netzliautelemente)  ^ylro/itt)  f,  Augenheilk.y  54,  p.  x3,  1906). 

3)  Miohelson-Rabinowitsoh.  —  L'hydrophtalmic  congénitale  (Beitrag  zur 
Kenntnis  des  Hydrophthalmus  congenitus)  (Archiv  f,  Augenheilk.y  LV, 
p.  245,  1906). 

4)  Mathieu  (J.)<  —  ^^^  tumeurs  du  limbe  (Beitrag  zuden  Tumoren  des  Lim- 
hus)( Archiv  f.  Augenheilk.^    LV,  p.  azS,  1906). 

5)  Baoh.  —  L'anatomie  pathologique  de  la  rigidité  pupillaire  réflexe  (Die 
pathologische  Anatomie  der  reflektorischen  Pupillcnstarre)  (Zeil$chr,  f, 
Augenheilk.y  XV,  p.  487,  190G). 

6)  Pusey  (B.).  —  Le  diplobacille  de  Morax-Axcnfeld  (Diplobacillus  of  Morax- 
Axenfeld) fyourn.  ^mer.  Med,  Assoc,  a8  juillet  1906). 

7)  Vogt.  —  Expériences  sur  la  nocivité  des  couleurs  d^aniline  basique  sur  la 
muqueuse  de  l'œil  au  point  do  vue  de  leurs  propriétés  chimiques  (Experi- 
mentellc  Untersuchungen  iiber  die  Bedeutung  der  chemischen  Eigenschaf- 
len  der  basischen  AnilinfarhstofTc  fiîr  dcren  schtidliche  Wirkung  auf  die 
Augenschleimhaut)  (Zeilachr.  f.  Augenheilk.y  XV,  p.  58,  1906). 

8)  Dufoup  (Hbniii)  —  Deux  cents  cas  d'oculo-réaction  à  la  tubcrculino  chez 
les  enfants  (Soc,  mèd,  des  Hôpitaux  de  Paris^  22  novembre  1907). 

9)  Simonin.  —  Ophtalmo-réaction  pratiquée  chez  les  adultes  (Soc.  mèd,  des 
Hôp,  de  Paris,  22  nov,  1907). 

10)  Lenoble,  Le  Moal,  Qufoliapci  et  Toohé.  —  Cent  soixante-trois  cas 
d'ophtalmo-réaction  (Soc,  med.  des  Hôp,  de  Paris,  22  nov.  1907). 


538  REVUE  GÉNÉRALE 

i)  Patry  dit  que  seize  cas  de  lenticône  postérieur  dont 
cinq  bilatéraux,  ont  été  examinés  anatomiquement.  Le  nom 
de  lenticône  postérieur  ne  doit  pas  être  seulement  donné  aux 
cristallins  nettement  coniques,  mais  à  tous  ceux  dont  la  face 
postérieure  fait  une  saillie  anormale  dans  le  corps  vitré.  Le 
lenticône  postérieur  est  en  outre  caractérisé  le  plus  souvent 
par  des  opacités  cristalliniennes  et  une  rupture  de  la  capsule. 
La  formation  du  lenticône  postérieur  est  due  soit  à  une  aug- 
mentation de  la  substance  cristallinienne  avec  rupture  secon- 
daire de  la  capsule  (Pergens,  Denig,  Mulder),  soit  à  Talion- 
gement  du  cristallin  'par  l'artère  hj^aloïdienne  qui  déchire  la 
capsule  postérieure.  Les  lésions  cristalliniennes  surviennent 
ensuite  (Hess,  Bach,  Bâck,  von  Hippel).  L'augmentation  du 
volume  du  cristallin,  le  développement  incomplet  et  anormal 
de  la  capsule  sont  des  causes  accessoires  qui  dans  certains  cas 
peuvent  prendre  la  première  place.  Aucune  de  ces  deux  expli- 
cations n'est  satisfiaisante  ;  la  seconde  nous  paraît  la  plus 
admissible.  La  cause  vraie  nous  échappe  ;  cependant  les  mala- 
dies des  parents,  spécialement  celles  de  la  mère  pendant  la 
gestation,  ne  doivent  pas  être  étrangères  à  la  production  du 
lenticône  postérieur.  l'auteur. 

2)  Le  travail  de  Hess  et  Rœmer  fait  suite  à  ceux  déjà 
entrepris  sur  des  questions  analogues  par  ces  deux  auteurs. 
Il  est  impossible  de  l'analyser  en  quelques  phrases. 


3)  Les  théories  émises  dans  les  travaux  récents  sur  la  cause 
principal  e  de  l'hydrophtalmie  congénitale  abonden  t  dans  ce  sens, 
que  cette  affection  est  provoquée  par  des  troubles  de  l'excrétion 
des  humeurs  intraoculaires.  Quant  aux  causes  de  ces  troubles, 
les  opinions  des  auteurs  diftèrent.  Ce  ne  sont  que  les  examens 
anatomiques  qui  peuvent  apporter  quelque  lumière  dans  cette 
question.  En  voici  un  nouveau  rapporté  par  Af"*®  Michelson. 
Il  s'agit  d'un  enfant  de  quinze  mois,  traité  par  Siegrist,  chez 
lequel  on  avait  déjà  observé,  à  l'âge  de  cinq  semaines,  une 
enflure  molle  de  la  paupière  supérieure  ;  cette  enflure  aug- 
menta au  cours  de  la  première  année,  se  propagea  sur  la  pau- 
pière inférieure  et  sur  la  tempe  gauche.  De  plus  le  globe  de 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  539 

Toeil  gauche  était  plus  grand  que  celui  de  droite  et  sortait 
davantage  de  Torbite.  C'était  une  hydrophtalmie  congénitale. 
L'enflure  de  la  tempe  augmentait  toujours  davantage,  empié- 
*tait  sur  la  joue  gauche  jusque  vers  Toreille.  L'œil  fut  énucléé. 
Voici  le  résultat  de  Texamen  microscopique.  On  trouve  une 
synéchie  périphérique  antérieure  de  Tiris  du  côté  nasal,  nulle 
part  dans  tout  le  bulbe  on  ne  découvre  la  trace  d'une  ancienne 
inflammation.  Le  canal  de  Schlemm  manque  complètement  du 
côté  nasal,  du  côté  temporal  il  n'est  oblitéré  qu'en  partie. 
Dans  toutes  les  membranes  de  Tœil,  on  remarque  une  hypé- 
rémie  générale.  Mais  ce  qui  frappe  le  plus  ce  sont  les  altéra- 
tions que  Ton  découvre  dans  la  plupart  des  nerfs  ciliaires  anté- 
rieurs et  postérieurs. 

C'est  une  prolifération  surprenante  du  périnèvre  et  de  l'en- 
donèvre.  Miehelson  pense  qu'il  faut  admettre  une  relation 
entre  la  tumeur  des  parties  molles  et  Fhydrophtalmie.  Voici 
sa  thèse  :  l'enflure  est  provoquée  par  un  éléphantiasis  ou 
névrome  plexiforme  des  nerfs  de  la  peau.  La  même  altération 
a  également  atteint  les  nerfs  ciliaires.  Cette  affection  des  nerfs 
ciliaires  a  entraîné  à  sa  suite  une  paralysie  des  vasomoteurs; 
de  là  provient  Thypérémie  générale  du  globe  notée  plus  haut. 
L'hyperémie  produit  une  sécrétion,  mais  aussi  une  excrétion 
exagérée  des  humeurs  intraoculaires.  Or  on  sait  que  des  tissus 
qui  sont  traversés  par  une  quantité  exagérée  de  lymphe  s'in- 
durent  facilement,  surtout  si  cette  lymphe  est  altérée.  C'est 
ainsi  que  le  ligament  pectine  et  le  canal  de  Schlemm  se  sont 
indurés  et  ont  amené  une  oblitération  de  Tangle  de  flltration 
de  la  chambre  antérieure.  rbdslob. 

4)  Mathieu  décrit  des  tumeurs  du  limbe  qui  se  rapprochent 
le  plus  d'un  épithélioma  kystique  et  du  nœvus  non  pig- 
menté. nUDSLOD. 

5)  Dans  son  travail,  Bach  passe  en  revue  les  résultats  de 
recherches  entreprises  par  certains  auteurs  pour  étudier  Fana- 
tomie  pathologique  de  la  rigidité  pupillaire  réflexe.  Voici  ses 
conclusions  :  Les  affections  des  bras  antérieurs  du  tubercule 
quadrijumeau  peuvent  probablement  provoquer  la  rigidité, 
tandis  que  la  racine  du  nerf  oculomoteur,  ce  nerf  lui-même. 


540  RBVUE  GÉNÉRALE 

le  ganglion  oiliaire  et  les  nerfs  oiliaires  ne  jouent  aucun  rôle. 
Ils  restent  absolument  intacts.  Le  nerf  optique  ne  s'altère  pas 
non  plus.  Dans  les  recherches  futures,  il  faudra  avant  tout 
porter  son  attention  sur  le  bulbe,  de  même  que  sur  les  voies 
qui  montent  et  descendent  des  tubercules  quadrijumeaux  vers 
la  moelle.  De  plus,  il  faudra  examiner  les  voies  qui  montent 
de  la  moelle  vers  le  cerveau  et  descendent  de  là  vers  le 

bulbe.  B.   nBDBLOD. 

6)  Puaey  dit  que  le  diplobacille  se  rencontre  partout  et 
qu'il  est  l'agent  très  souvent  ignoré  des  lésions  de  la  conjonc- 
tive ou  de  la  cornée.  Il  a  observé,  dans  l'espace  de  six  mois, 
dix  cas  de  conjonctivite  à  diplobacille,  notamment  le  cas  d'un 
nègre,  où  on  pensa  avoir  à  faire  à  une  conjonctivite  blennor^ 
rhagique.  Les  collyres  à  base  de  zinc  ont  guéri  tous  les  ma* 
lades.  Ce  microbe  mesure  i  millimètre  sur  2  de  long,  lors- 
qu'on l'examine  pris  directement  dans  le  cul-de-sac  conjonc- 
tival.  Il  a  à  peu  près  les  mêmes  dimensions  lorsqu'il  a  poussé 
sur  le  sérum  de  Lœffler  où  il  présente  une  grande  Variabilité. 
Très  souvent  on  n'obtient  de  la  sécrétion  que  vers  la  caron- 
cule. Il  vit  à  la  température  du  sang  et  liquéfie  le  sérum  milieu 
de  Lœffler.  On  peut  le  confondre  avec  le  bacille  de  Petit  qui 
se  développe  sur  tous  les  milieux  et  qui  liquéfie  la  gela- 
tme.  coBURK. 

7)  Voici  les  conclusions  du  travail  de  Vogt^  qui  fait  suite  à 
ceux  déjà  publiés  à  la  clinique  de  Bâle  sur  TefTet  des  couleurs 
d'aniline  sur  l'œil  :  une  comparaison  expérimentale  des  cou- 
leurs basiques  d'aniline  et  des  dérivés  d'aniline  dont  ils  for- 
ment la  base,  démontre  que  leur  influence  nocive  sur  la 
muqueuse  de  l'œil  repose  sur  le  reste  de  phényl  combiné  avec 
le  groupe  amidique.  La  nocivité  augmente  avec  l'alcalinité  de 
la  combinaison,  mais  surtout  par  Tintroduction  d'alkyles 
dans  le  groupe  amidique  ;  elle  augmente  alors  parallèlement 
avec  le  nombre  d'alkyles  introduits.  L'acide  minéral  de  la 
couleur  basique  n'influe  pas  sur  sa  nocivité  et  n'a  que  le 
but  de  rendre  soluble  la  couleur  et  de  la  rendre  ainsi  propre  à 
produire  un  effet.  L'augmentation  des  noyaux  de  benzol  con- 
tenus dans  la  molécule  ne  joue  également  aucun  rôle. 

B.    RRDSLOD, 


ANATOMIE  PATHOLOGIQUE  541 

8)  Dufour.  De  rétude  de  deux  cents  oculo-réactions, 
l'auteur,  qui  a  déjà  fourni  une  première  statistique  au  mois  de 
juillet,  tire  les  conclusions  suivantes  : 

Tous  les  tuberculeux,  même  non  cachectiques,  ne  réagis^ 
sent  pas  à  la  tuberculine.  Des  malades  qui  paraissent  indemnes 
de  toute  tuberculose  réagissent,  mais  on  peut  toujours  objecter 
que  ces  sujets  présentaient  une  tuberculose  latente. 

Ces  épreuves  de  l'oculo-réaction,  répétées  deux  fois  chez  le 
même  enfant,  ne  donnent  pas  toujours  un  résultat  concordant. 
Cette  différence  de  réaction  doit  certainement  laisser  le  mé- 
decin fort  perplexe.  Si  Ton  répète  deux  fois  Tépreuve  chez  le 
même  sujet,  on  voit  augmenter  considérablement  le  nombre 
des  résultats  positifs  à  la  troisième  oculo^réaction. 

Le  sujet  est  donc  devenu  plus  sensible  à  la  tuberculine  sans 
qu'on  paisse  inférer  quïl  se  trouvait  en  état  de  toxi-infection 
tuberculeuse  avant  toute  expérimentation. 

On  voit  donc  que  l'interprétation  de  Toculo-réaction  est  des 
plus  délicates  dans  un  grand  nombre  de  cas  et  ne  peut  toujours 
lever  les  incertitudes  du  médecin  traitant.  n. 

9)  Simonin.  Pratiquée  chez  des  soldats  de  vingt  à  vingt- 
quatre  ans,  cette  réaction  a  révélé  la  tuberculose  dans 
4o  pour  100  des  cas  où  l'investigation  clinique  ne  pouvait  la 
faire  soupçonner.  Chez  l'adulte  jeune,  Tintensité  et  la  durée 
de  la  réaction  congestive  oculaire  sont  plus  accusées  quand  il 
s'agit  de  tuberculeux  latents  ou  de  malades  suspects  ne 
paraissant  avoir  que  des  lésions  douteuses.  Dans  ces  cas, 
Tophtalmo-réaction  a  persisté  de  sept  à  onze  jours  et  s'est 
accompagnée  d'une  véritable  conjonctivite  folliculaire. 

Dans  ces  cas,  l'oculo-réaction  a  persisté  de  sept  à  onze 
jours  et  s'est  accompagnée  parfois  d'une  véritable  conjonctivite 
folliculaire  avec  état  granuleux,  limitée  à  la  muqueuse  pal- 
pébrale  inférieure.  Dans  l'armée,  l'usage  de  l'ophtalmo- 
réaction  peut  servir  à  reconnaître  la  nature  de  certaines 
dyspepsie^,  de  tachycardies,  de  neurasthénies;  l'élimination 
temporaire  de  pareils  sujets  est  une  mesure  absolument  justi- 
tifîée.  Par  contre,  l'exclusion  méthodique  de  tous  les  hommes 
d'apparence  robuste  qui  réagiraient  à  l'ophtalmo-réaction 
serait  l'effondrement  des  contingents. 


542  REVUE  GENERALE 

NETTfiR  demande  instamment  que  les  oculistes  soient  con- 
sultés sur  les  conséquences  de  Tophtâlmo-réaction.  On  a 
rapporté  qu'à  THôtel-Dieu  quatre  pertes  de  Tœil  otti  été  rap- 
portées à  la  suite  de  cette  exploration.  A  un  autre  point  de 
vue,  celui  de  Tophtalmo-réaction  à  la  fièvre  typhoïde,  signalée 
par  Chantemesse,  le  fait  fut  récemment  vérifié  par  Krause 
(de  Vienne)  et  reconnu  exact.  Mais  Krause  reconnut  égale- 
ment que  les  typhiques  étaient  particulièrement  sensibles  à 
toutes  sortes  de  choses  et,  qu'en  particulier,  sur  la  fièvres 
typhoïdes,  ii  avaient  Véagi  d'une  façon  positive  à  la  tuber- 
culine. 

Chauffard  signale  un  cas  récemment  observé  qui  ne  plaide 
pas  en  faveur  de  Tophtalmo-réaction.  Il  s'agissait  de  savoir  si 
une  appendicite  était  de  nature  tuberculeuse*  L'oculo-réaction 
pratiquée  fut  négative.  Or,  lors  de  l'opération,  Quénu  trouva 
une  tuberculose  iléo-cœcale  et  pratiqua  la  résection  du  caecum. 

Marcel  Labbé  cite  un  cas  dans  lequel  l'ophtalmo-réaction 
fut  positive  et  où,  à  Tautopsie,  on  ne  trouva,  malgré 'la  minutie 
des  recherches,  aucune  lésion  tuberculeuse.  r. 

lo)  Lenoble,  Le  Moal,  Guicliard  ei  Toclié  pensent  que  la 
réaction  de  Firquet  est  intéressante,  mais  i^  qu'on  ne  peut 
compter  absolument  sur  elle,  surtout  dans  les  cas  douteux, 
pour  affirmer  le  diagnostic  de  la  tuberculose  ;  n*  qu'un  sujet, 
qui  ne  présente  pas  cette  réaction,  n*est  pas  forcément  indemne 
de  tuberculose;  3°  qu'il  n'est  pas  démontré  que  la  lésion  soit 
en  évolution  active;  4^  enfin,  qu41  se  peut  qu'un  individu 
ayant  présenté,  à  un  moment  donné  de  son  existence,  une 
lésion  tuberculeuse,  conserve  la  propriété  de  réagir  à  Toph- 
talmo-réaction,  alors  que  cette  lésion  est  complètement  cica- 
trisée, n. 


PATHOLOGIE  ET  THÉRAPEUTIQUE 

OUVRAGES    GÉNÉRAUX.    STATISTIQUE 

i)  Zimmerman  (M.-W.).  —  Rapport  sur  l'état  des  yeux  des  classes  d'étu- 
diants de  première  année  ù  rUniversilé  de  Pensylvanie  (Report  upon  the 


MALADILS  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.         543 

cyes  of  four  clas«e8  of  collège  freshmen  at  tlie  iiniversily  of  Pensylvania) 
(AnnaUof  Ophlhalm,^  octobre  1906). 

2)  Antonelli  (A.).  —  Emilio  Javal(  1839-1907)  ( IlivistR  ital.  di  OUaf m.,  mars- 
avril-mai  1907). 

3)  Stevenson  (M.-D.).  — Photoscopie  (Skiascopie  ou  Rétinoscopie)  (Photo- 
scopy,  Skiascopy  or  Ueliaoscopy)  publié  par  Saunders  Co.  Philadelphia, 
1906). 

i)  Le  rapport  de  Zimmerman  sur  Texamen  oculaire  des 
étudiants  de  première  année  donne  beaucoup  de  détails  inté- 
ressants sur  la  réfraction.  Mais  sa  valeur  est  diminuée  parce 
fait  que  l'état  des  yeux  de  ces  étudiants  n'a  pas  été  observé 
de  nouveau  à  la  fin  de  leurs  études.  coburn. 

a)  Biographie  de  Javal  par  Antonelli  avec  rappel  de  ses 
principaux  travaux.  o.  d. 

3)  Cet  ouvrage  de  126  pages,  bien  écrit  et  renfermant  de 
nombreux  dessins,  contient  un  index  bibliographique.  Le 
mot  de  photoscopie  est  préférable  à  celui  de  skiascopie,  parce 
que  le  miroir  projette  la  lumière  sur  les  yeux  et  c'est  le 
mouvement  et  la  forme  de  Téclairement  que  nous  obser- 
vons. COBUHN. 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE  ET  DE  LA  SCLÊnOTlQUE 

i)  Hess  et  Roemer.  —  Essais  d'inoculation  du  trachome  sur  des  singes 
(Ubertragungsvcrsuchc  vom  Trachom  auf  Affen)  Ci4rc/itt)  f.  jiugenheilk., 
vol.  LV,  p.  I,  1906). 

2)  Holloway  (T.-B.).  —  Cent  vingt-neuf  cas  de  conjonctivite  blennorra- 
gique  traites  chez  des  adultes  et  des  enfaots  dans  le  Philadelphia  gênerai 
Ilospital  pendant  les  six  dernières  années  et  des  résultais  obtenus  par  le 
traitement  (Review  of  the  treatment  and  its  results  of  129  cases  of  gonococci 
conjunctivitis  in  adults  and  infants  in  the  Philadelphia  gênerai  Hospital 
dunng  the  past  six  years)  (Sec.  on  Ophthal,  Collège  of  Physicians  of  Phi- 
ladelphinj  20  nov.  190G). 

3)  lechreyt.  —  La  dégénérescence  hyaline  de  la  conjonctive  (Ubcr  hyaline 
Degenerotion  der  Conjunctiva)  (Archiv  f,  Augenheilk.^  vol.  LIV,  p.  400 
1906).  * 

if)  Sohieieinger  (Fbrn.).  —  Injections  sous-conjonctivales  (Inyccciones  sub- 
cox\|untivales)  cr^ése  de  Buenos- Aires^  1906-07). 

5)  Faite  (Marczb!.).  —  La  pathologie  du  ptérygion  (Zur  Pathologie  des  Pte- 
rygiums)  {ATchiv  f.  Augenheilk.,  Bd.  54.  p.  174,  1906). 

6)  Shumwey  (E.-A.).  —  Rupture  double  de  la  sclérotiçiue  (Double  rupture 
of  the  sciera)  (Section  on  Ophthalm.  Collège  of  Physicians  of  Philadelphia, 

'  iGoct.  1906). 

7)  SoKiele.  —  L'aspect  clinique  et  la  thérapeutique  du  trachome  (Zum  kli- 


544  REVUE  OÉNÉRALE 

nischcn  Bîld  und  kuf  Thérapie  des  Trachom«)  (Archiv  fûr  Aagenheilk.y 
LIV,  p.  266,  1906). 

8)  Lundsgaard.  -^  Trailement  du  lupus  de  la  conjonctive  (fiehandlun^  des 
lupus  conjunctivae)  (KL  Monatsbl.^  XLIV,  février-mars  1906,  p.  i3i.'  De 
l'irtêtitut phololhérâpique  Fin$en  Copenhague) 

9)  Zweig.  —  La  membrane  pupillairc  persistante  ^Zur  Lehre  von  der  pcr- 
sistierenddeh  Pupillarmenbran)  ^T/ièsc  de  GiesseUf  igoS). 

10)  Aner  (C.-M.).  -^  Paralysie  des  terminaisons  nerveuses  de  rhémisphère 
antérieur  de  l'œil,  dans  un  cas  de  conjonctivite  aiguë.  L'adrénaline  comme 
moyen  de  diagnostic  dans  les  paralysies  du  nerf  sympathique  (Paralysis  of 
thc  nerves'supplying  the  anterior  portion  of  thc  cye,  accompanying  an 
acute  catarrhal  conjuncUvitis.  Adrenalin  as  a  diagnostic  test  in  ine  paralyeis 
of  the  sympathetic  nerve)  (New-York  Ear  and  Eye  Infyrmary  Reports, 
1906). 

11)  Carter  (J.-C.)  —  Instillation  d'acide  phénique  pur  dans  les  yeux  (Ins- 
tillation of  pure  carbolic  acid  into  the  eye)  (Journ,  of  Amer,  med. 
Associatif  7  juillet  1906). 

i2>  Veaeey  (C.-A.).  —  Kératite  disciforme  (Case  of  keraiitis  disclforrais) 
(Sect.  on  ophthalm.^  collège  of  physicians  of  Philadelphiû,   ifl  oct.  1906}. 

i3)  Trantae.  —  Kératite  superficielle  exanthématique  (Soc,  franc,  d*oph-- 
ia2m.,  mai  1907). 

14)  Inouye  (M^.  —  Kératite  par  antipyrine  (Antipyrine  keratitis)  (Ophlhal- 
mology,  juillet  1906). 

t5)  Pfel1fer(K.)  et  Kuhnt(H.)'-^  Une  courte  notice  sur  la  bactériologie  du 
trachome  (Eine  Kurze  Notiz  zur  Bakteriologie  desTrachoms)  (Zeitschr,  fûr 
Aagenheilk.^  XIII,  p.  821,  1906) 

16)  Beok.  -*  Les  injections  sous-conjonctivales  de  chlorure  de  sodium 
(Ueber  subconjunctivale  Kochsalûnjectionen)  (Archiv  f.  Augenheilk.^ 
vol.  LIV,  p.  968,  1906). 

17)  WrigKt  (J.-W.).  —  Inflammation  des  yeux  au  cours  d'un  rhume  des 
foins  par  fumée  de  tabac.  Observations  (Inflammation  of  the  cyes  due  to 
infection  from  hay  fever  conveyed  by  tobacco  smokc,  with  report  of  cases) 
(Ophilialmology^  oct.  1906) 

18)  Elwood  (G.-H.).  Traitement  des  ulcérations  de  la  cornée  (Principles  of 
trcatment  of  corneal  ulcérations)  (Journ,  of  the  Michigan  State  med. 
Society^  juillet  1906). 

19)  Longenecker.  —  Conjonctivites  (Gonjunctivitis)  (Journ.  of  the  Kansas 
med.  /Socieii/,  juillet  190Ô). 

20)  Bruns  (II. -D.).  —  La  diphtérie  conjonclivalc  dans  le  Far  South  (Diph- 
thcria  of  the  conjunctiva  in  thc  far  South)  (New  Orléans  med.  journ. j 
juillet  1906). 

21)  Mann  (R.-II.-T,).  —  Ophtalmie  des  nouveau-nés  (Ophthalmia  nconato- 
rum)  (Journ.  of  the  Kansas  Med,  Society,  juillet  i9<)6). 

I  )  Hes.i  et  Rœmer  ont  inoculé  des  babouins  avec  les  pro- 
duits de  trachome  humain.  Les  conjonctives  de  ces  singes 
ou  bien  étaient  tout  à  fait  normales,  ou  bien  ne  possédaient  de 
follicules  qu'en  très  petite  quantité  et  de  même  grosseur. 
Après  rinoculation,  ils  virent  apparaître  des  follicules  de 
grandeur  respectable  accompagnés  d'une  forte  infiltration  du 
tissu  adénoïde  environnant*  Ces  follicules  étaient  de  plus 
nombreux  et  apparurent  à  des  endroits  où  on  n'en  avait  pas 
vu  trace  auparavant.  En  inoculant  ces  produits  folliculaires 


MALADIES  DE  LA  CONJOWCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  545 

du  premier  singe  à  un  second  siage^  les  mêmes  phénomènes 
se  reproduisent.  C'est  sur  ce  second  singe  que  les  altérations 
étaient  le  plus  éclatantes.  Les  follicules  y  étaient  spécialement 
gros  et  nombreux.  Ils  apparurent  dès  la  seconde  semaine.  En 
essayant  d'inoculer  deux  ou  trois  mois  plus  tard  le  trachome 
sur  l'autre  œil  de  la  même  bête,  ils  n'observèrent  plus  de 
follicules;  les  altérations  microscopiques  étaient  pourtant 
tout  à  fait  typiques.  Ceci  démontre  le  fait,  constaté  déjà 
plusieurs  fois,  que  le  virus  du  trachome  perd  facilement  sa 
force.  Le  transport  d'homme  à  homme  n'est  possible  que  par 
un  contact  immédiat.  r.  rboslod. 

2)  Holloxoay  présente  une  statistique  de  129  cas  de  con* 
jonctivite  blennorragique.  Sur  72  malades,  il  y  avait  106  yeux 
atteints  de  conjonctivite  blennorragique,  tandis  que  27  fois 
il  s'agissait  de  conjonctivite  des  nouveau-nés.  L'auteur  décrit 
soigneusement  sa  méthode  d'examen,  l'état  de  la  cornée  et  les 
résultats  du  traitement.  Quand  les  malades  présentaient,  lors 
de  conjonctivite  blennorragique,  une  cornée  transparente  et 
que  Ton  commençait  le  traitement  avec  du  nitrate  d'argent, 
il  se  produisait  8  fois  sur  3i  (ou  25,8  pour  100)  de  l'altération 
de  la  cornée  ;  avec  Targyrol,  4  altérations  cornéennes  sur 
20  cas  ou  20  pour  100;  par  le  protargol,  4  cas  sans  compli- 
cations; par  le  nitrate  d'argent  et  Targyrol  sur  6  cas,  il  y  eut 
2  fois  des  altérations  cornéennçsou  33,3  pour  100.  Sur  95  yeux 
atteints.de  conjonctivite  des  nouveau-nés,  11  seulement  pré- 
sentèrent des  troubles  cornéens  pendant  la  période  où  ils 
avaient  été  observés.  5o  yeux  furent  traités  par  le  nitrate 
d'argent,  6  fois,  c'est-à-dire  12  pour  100,  il  y  eut  des  lésions 
cornéennes;  \\  furent  soignés  par  l'argyrol  et  1  fois,  ou 
7,i4  pour  100,  une  complication  cornéenne  apparut;  16  cas 
soignés  au  nitrate  d'argent  et  argyrol  présentèrent  des 
lésions  cornéennes  chez  deux  malades,  ou  i2,5  pour  100. 
Dans  i3  yeux,  l'auteur  n'employa  pas  de  préparations  à 
base  d'argent  et  aucune  complication  cornéenne  ne  fut  con- 
statée. r.ODtnx. 

3)  Il  existe,  d'après  Ischreyt^  quatre  types  de  dégénéres- 
cence hyaline  de  la  conjonctive.   Cette  division  se  base  sur 

35 


546  REVUE  GÉNÉRALE 

lanatomie  pathologique  :  i®  le  sclérome  de  la  conjonctive  qui 
se  compose  de  colloïde  conjonctival.  Les  grumeaux  d'hyaline 
se  trouvent  primitivement  dans  le  tissu  adénoïde/ils  s^agran- 
dissent  par  confluence  et  détruisent  les  cellules  environnantes. 
2^  Dans  les  parois  des  vaisseaux,  spécialement  des  artères,  on 
trouve  une  dégénérescence  hyaline.  Cette  altération  débute 
dans  la  couche  fibreuse  de  la  muqueuse  pour  s'avancer  tou- 
jours plus  vers  la  surface.  Le  tissu  adénoïde  ne  dégénère  qu'en 
second  lieu.  Les  principaux  cas  décrits  appartiennent  à  cette 
catégorie.  3®  Au  lieu  de  la  muqueuse,  on  retrouve  un  tissu  de 
granulations,  la  dégénérescence  hyaline  est  beaucoup  moins 
développée  que  dans  le  type  n**  2.  4®  Un  type  décrit  par 
R&hlmann  ;  nous  rencontrons  ici  du  colloïde  conjonctival  à 
rintérieur  d'un  tissu  adénoïde  qui  a  proliféré  en  premier  lieu. 
Comme  moyen  de  teinture,  Tauteur  recommande  Torange  de 
méthylène.  b.  rrdslod. 

4)  Schleisinger  résume  la  circulation  sanguine  et  lympha- 
tique de  Tœll,  puis  il  passe  en  revue  les  différentes  affections 
oculaires  justiciables  des  injections  sous-conjonctivales.  Il 
envisage  les  traitements  anciens  et  habituels  et  fait  Thistoriquc 
des  injections,  étudie  le  mode  d'action  anatomo-physiologique 
de  celles-ci,  rapporte  des  expériences  et  quelques  faits  clini- 
ques observés  avec  le  biiodure  et  le  bichlorure  de  mercure  et  le 
chlorure  de  sodium.  o.  i». 

5)  On  admet  généralement  que  le  ptérygion  stationnaire 
est  une  affection  absolument  innocente  de  l'œil.  Falta  a  pour- 
tant observé  deux  cas  où  le  ptérygion  accompagnant  un  autre 
processus  pathologique  de  l'œil,  aggravait  sensiblement  le  mal. 
Dans  le  premier  cas,  la  malade  était  atteinte  de  trachome. 
L^inflammation  trachomateuse  disparut  complètement  après 
l'extirpation  du  ptérygion  ;  dans  le  second  cas,  il  s'agissait 
d'une  iridocyclite  où  chaque  mouvement  de  l'œil  provoquait 
des  douleurs  excessives.  Elles  disparurent  après  l'excision 
d'un  petit  ptérygion.  L'auteur  pense  que  le  ptérygion  exerce 
une  irritation  continue  sur  le  globe  ;  si  celui-ci  est  sain,  il 
supporte  l'irritation  sans  inconvénient.  Si  cependant  le  globe 
est   malade,  l'irritation  provoquée  par  le  ptérygion  ne  fait 


MALADIES  DE  LA  CONJONCTIVE,  DE  LA  CORNÉE,  ETC.  547 

qu'empirer  le  mal.  Le  ptéryg'ion  n'est  donc  pas  si  anodin  que 
Ton  veut  bien  le  croire  et,  si  dans  des  états  pathologiques  de 
Vovà  on  ne  peut  exclure  avec  certitude  une  influence  nocive 
du  pldtygion,  il  faut  se  hâter  de  Textirper.         k.  rbdslo». 

6)  Shumw4^  iat  consulté  par  un  homme  qui  avait  été 
frappé  à  l'œil  d  un  c<MLp  de  poing.  Il  s'était  produit  une  rup- 
ture de  la  sclérotique  dftos  le  méridien  horizontal,  de  3  milli- 
mètres environ,  en  arrière  el  sur  chaque  côté  de  la  cornée.  Il 
existait  aussi  de  Tiridodyalise^  wie  subluxation  du  cristallin 
et  une  hémorragie  intraoculaire.  coburn. 

7)  Le  principal  intérêt  qu'offre  la  première  partie  du  travail 
de  Schiele  se  trouve  dans  les  tables  statistiques  sur  la  répar- 
tition du  trachome  dans  la  contrée  de  Kursk  (Russie).  Comme 
thérapeutique,  Schiele  recommande  son  crayon  d'acide  iodique. 

■.  RBDSLOB. 

8)  De  toutes  les  méthodes  de  traitement  du  lupus  de  la 
conjonctive,  Lundsgaard  considère  l'opération  chirurgicale 
comme  Tidéal.  Dans  tous  les  cas  où  l'extirpation  de  Texcrois- 
sance  ou  de  l'ulcère  lupique  peut  avoir  lieu  sans  trop  nuire 
à  l'œil  ou  ses  annexes,  on  aura  recours  à  cette  opération  radi- 
cale et  on  obtiendra  de  bons  résultats.  11  est  important  d^ 
noter  que  par  un  travail  exact  au  bistouri,  pas  avec  des 
ciseaux,  on  protège  de  l'infection  le  tissu  ambiant.  Ce  n'est 
que  dans  des  cas  exceptionnels  que  l'on  se  servira  de  la  curette 
tranchante  ou  du  fer  rouge.  Le  nitrate  d'argent,  la  congélation 
au  chlorure  d'éthyle,  les  injections  sous-conjonctivales  de 
formol,  sont  des  métTiodes  passées  de  mode  qui  ne  présentent 
aucun  avantage.  Il  reste  toutefois  une  série  de  cas  où  la  mala-» 
die  est  trop  avancée  pour  obtenir  un  résultat  par  l'opération 
chirurgicale,  c'est  pour  ces  cas  que  l'on  appliquera  la  photo- 
thérapie de  Finsen  qui  donne  de  puissants  résultats  même 
dans  les  cas  qui  semblent  désespérés.  La  technique  est  très 
simple  ;  la  paupière  infiltrée  est  renversée  et  maintenue  par 
une  simple  lame  de  verre,  et  l'œil  est  protégé  par  une  com- 
presse de  ouate  mouillée.  La  réaction  de  la  muqueuse  est 
moins  forte  que  celle  de  la  peau,  et  cependant  l'action  sur  le 


548  REVUE  GÉNÉRALE 

tissu  malade  est  plus  active,  de  telle  sorte  qu'il  suffit  de  quel- 
ques expositions  pour  obtenir  la  guérison.  Les  recherches  de 
Lundsgaard  portent  sur  onze  cas,  dont  il  publie  les  observa- 
tions, KRCXBITBSRO. 

9)  Ztoeig  décrit  les  diverses  conditions  dans  lesquelles  on 
observe  la  persistance  de  la  membrane  pupillaire  ;  il  publie 
brièvement  4 1  cas  observés  à  la  clinique:  sur  52.324  malades 
173  présentaient  des  restes  de  la  membrane  pupillaire. 

W.   STOCK, 

10)  Le  malade  di'Aner  était  atteint  de  conjonctivite  catar- 
rhale,  avec  enophtalmie,  léger  ptosis,  la  fente  palpébrale  un 
peu  rétrécie.  Cornée  insensible,  pupille  rétrécie.  Le  malade 
eut  une  légère  amélioration,  mais  Tenophtalmie  dura  cinq 
mois.  L'examen  bactériologique  montra  un  micro-organisme 
semblable  au  gonocoque,  mais  qu'on  n'a  pas  pu  classer.  La 
pupille  était  insensible  à  l'action  de  la  cocaïne,  mais  se  laissait 
dilater  considérablement  par  l'action  de  Tadrénaline.  Ceci 
démontre  qu'il  s'agissait,  dans  ce  cas,  d'une  paralysie  du  nerf 
^y  mpat  hique .  goburn. 

11)  Le  malade  de  Carter  s*est  instillé  dans  les  yeux,  par 
mégarde,  plusieurs  gouttes  d'acide  phénique  pur.  Vu  cinq 
minutes  après,  la  cornée  était  blanche,  la  conjonctive  considé- 
rablement œdématiée.  Traitement  par  l'alcool,  suivi  d'atro- 
pine et  de  cocaïne.  Pansement  antiseptique.  Le  malade 
guérit  sans  aucune  adhérence,  il  eut  une  vision  normale. 

coiiuAir. 

ta)  Veasey  rapporte  un  cas  de  kératite  disciforme  survenue 
chez  un  laboureur  et  due  probablement  à  une  blessure  faite 
par  une  pierre.  L'opacité  avait  3  millimètres  de  diamètre^  la 
surface  en  était  unie.  Après  cinq  mois  de  traitement  une 
légère  amélioration  se  produisit.  *  coburw. 

i3)  Trantas  a  montré  jadis  que  chez  les  rubéoliques,  il  y  a 
kératite  ponctuée,  généralement  bilatérale,  survenant  après 
les  trois  premiers  jours  de  l'exanthème.  C'est   un  véritable 


MALADIES  DE  L'fRCS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  549 

symptôme  de  la  rougeole,  tant  sa  fréquence  est  grande.  Depuis, 
Morax  recherchant  cette  kératite,  ne  Ta  rencontrée  qu'une 
fois  sur  vingt-sept  cas  de  rougeole  ;  aussi  Trantas,  s'appuyant 
sur  de  nouveaux  cas  au  nombre  de  lâS,  Ta  notée  86  fois  pour 
loo.  En  outre,  des  kératites  se  voient  dans  Térythème  poly- 
morphe, la  syphilide  cutanée  papulo-maculeuse,  la  varicelle. 
Là,  il  s'agit  de  taches  diffuses  et  lignes  noires,  et  ces  lésions 
sont  si  minimes  que  le  sujet  n'en  est  pas  incommodé. 


i4)  Inouye  remarque  qu'il  n'existe  qu'un  cas  de  kératite  par 
antipyrine  dans  la  littérature  (Mizno).  Sa  malade  est  une 
femme  âgée  de  quarante-huit  ans,  qui  a  pris  i  gr.  80  d*antipyrine 
en  deux  fois  dans  l'espace  de  dix  heures.  Cinq  heures  après  la 
dernière  prise,  l'œil  devient  douloureux  et  œdématié  de  même 
que  la  face  et  les  joues,  Il  constate  alors  sur  la  cornée,  seize  à 
vingt-cinq  petites  infiltrations  marginales.  Vision  diminuée. 
Traitée  par  la  dionine,  Tinflammation  disparut  au  bout  de  deux 

jours*  .  COBURN. 

i5)  Il  résulte  des  expériences  de  Pfeiffer  eiKuhnt  (tritura- 
tion et  fîltration  de  granulations  trachomateuses  et  injections 
du  liquide  dans  le  cul-de-sac  de  sujets  sains)  que  selon  toute 
probabilité,  le  microbe  du  trachome  n^'est  pas  un  germe  ultrami- 
croscopique traversant  les  filtres  les  plus  fins,     b.rkdslob. 

16)  Le  travail  de  Beck  est  un  travail  de  statistique  sur  l'in- 
fluence thérapeutique  des  injections.  Il  en  résulte  qu'elles 
rendent  de  bons  services  dans  les  cas  de  choroïdite  centrale 
et  d*opacité  du  corps  vitré.  e.  rbdslob. 


MALADIES    DE   L  IRIS,    DE   LA   CHOROÏDE   ET   DU     CORPS    CILIAIRB 
GLAUCOME,    AFFECTIONS    SYMPATHIQUES. 

1)  Bartels  (Martin).  —  Sur  les  vaisseaux  sanguins  de  l'œil  dans  le  glau- 
come et  sur  le  glaucome  expérimental  par  obstruction  des  voies  sanguines 
(Ueber  Blutgei&sse  des  Auges  bel  Glaucom  und  ûber  cxperimentelles  Glau- 
corn  durch  Versperrung  von  vordern  Blutbahnen)  (Zeitschr.  f.  Augenheilk, 
XIV,  p.  io3,  268,  460I 


550  REVUE  GÉNÉRALE 

»)  Roemer.  —  Travaux  sur  la  queslion  de  Tophtalmie  sympathique  (Ar- 
beilcn  aus  dem  Gebietdersympatisclien  Ophthalmie)  C^rcmu/*.  Augenheilk, 
vol.  LXI,  1906,  p.  207). 

3)  Zentmayep  (W.).  —  Embolie  d'une  artère  cilio-pétinienne  (Ëmbolism  of  a 
cilio-rctinal  artery)  (Sect.  on  Ophl,  Collège  of  Physicians  of  Philadelphia^ 
16  octobre  1906). 

4)  De  Sohweinitz  et  Hosmer.  —  Sarcome  mélanique  plan  de  la  choroïde 
avec  symptômes  cliniques  rares  (Mclanotic  flat  sarcoma  of  Ihc  choroïd 
wiih  unusual  clinical  symptoms)  (Sect,  on  OphlhaL,  Collège  of  Physicians 
of  Philadelphiity  20  nov.  i()o6). 

5)  Topoianski.  —  L'opération  du  glaucome  absolu,  remarques  sur  le  cris- 
tallin glaucomateux  (Die  Opération  des  Glaucoma  absolutum,  ncbst  Bemer- 
kungen  ûber  Glaukomlinscn)  (Archiv  f.  Angenheilk,y  vol.  LIV,  p.  420, 
1906). 

6)  Fiok.  —  La  section  des  nerfs  ciliaircs  avec  conservation  du  nerf  optique 
(Ueber  Durchschneidung  dcr  Ciliarnerven  mit  Schonung  des  Sehnerven) 
(Zeitschr,  f.  Augenheilk.,  XV,  p.  5i,  1906). 

7)  Fpîîohte.  —  Des  kystes  de  l'iris,  surtout  au  point  de  vue  du  traitement 
(Ueber  Iriscysten,  bcsonders  Thérapie)  ( K lin.  Monalsbl.,  XL! V,  juillet-août 
1906,  p.  4-*). 

8)  Fuohs  (Krnst).^  Les  complications  de  riiétërochromie (Ueber  Komplika- 
tioneu  der  Heterochromie)  (Zeitschr.  f.  Augenheilk.^  XV,  p.  19Q,  1906). 

9)  Brav  (A.).  —  Glaucome  aigu  après  instillation  de  plusieurs  çouttcs  d'adré- 
naline dans  un  cas  de  cataracte  (Acutc  glaucoma  after  instillation  of 
several  drops  of  adrénaline  in  a  cataractous  eye)  (American  medicine, 
juillet  1906). 

10)  Van  der  Hoeve  (J.).  —  Choriorctinite  provoquée  par  la  naphtaline  chez 
l'homme  JChorioretinilis  veroorzakt  door  naphtaline  bij  den  mcnsch) 
(NederL  lijdschrift  v.  Geneesk.y  11  août  1906  et  48«i«  Verslag). 

11)  Wurdemann  (IL  V.)>  —  Diagnostic  et  pronostic  des  tumeurs  du  tractus 
uvéal  (Diagnosis  and  prognosis  of  tumors  of  the  uveal  tract.)  (iourn.  of 
Amer,  mea,  Assoc,^  août  1906). 

12)  Pioper  (Maybncb).  —  Du  carcinome  métastatiaue  de  la  choroïde  fUebcp 
das  mctastatische  Carcinom  der  Chorioïdea)  (Thèse  de  Leipzig^  i9o5). 

i3)  Vin9onneau.  —  Les  interventions  opératoires  dans  les  enclavements  de 
l'iris  (Soc.  des  Se.  méd.  d* Angers,  27  avril  1907), 

i)  Il  n'existe,  d'après  Bartels,  jusqu'ici  aucune  théorie 
satisfaisante  sur  la  pathogénèsc  du  glaucome.  Les  nouveaux 
travaux  ont  la  tendance  d'attribuer  cette  affection  à  des  trou- 
bles de  circulation  provoqués  de  différentes  manières.  Bar  tels 
s'occupe  spécialement  du  glaucome  primaire.  Après  avoir 
étudié  toutes  les  opinions  émises  sur  ce  sujet,  il  nous  fait  part 
de  ses  propres  recherches  anatomiques,  dont  il  tire  les  conclu- 
sions suivantes. 

Les  affections  des  vaisseaux  sanguins  sont  très  fréquentes 
dans  les  yeux  glaucomateux,  mais  elles  ne  dépassent  jamais 
les  limites  tracées  par  l'artériosclérose.  Elles  n'ont  rien  de 
spécifique,  rien  de  caractéristique  pour  le  glaucome.  Il  y  a 
dans  le  glaucome  certainement  des  altérations  vasculaires  pri- 
maires, à  savoir  :  dans  le  segment  antérieur  du  bulbe  et  dans 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  551 

les  vaisseaux  centraux  du  nerf  optique,  mais  on  ne  peut  éta- 
blir avec  certitude  si  les  altérations  observées  ne  forment  pas 
une  exception.  Dans  les  cas  examinés  par  Bartels,  il  faut 
noter  plus  spécialement  le  rétrécissement  des  parties  inter- 
sclérales  des  artères  ciliaires  antérieures  et  la  dilatation  des 
artères  ciliaires  postérieures. 

Les  altérations  vasculaires,  trouvées  jusqu'ici  dans  les  yeux 
glaucomateux,  n'offrent  aucune  preuve  suffisante  pour  pouvoir 
les  accuser  de  produire  une  augmentation  de  la  tension  intra- 
oculaire. 

Les  symptômes  d'altérations  étant  prépondérants  dans  le 
segment  antérieur,  Bartels  a  tenté  d'influencer  la  circulation 
de  ces  parties  et  de  provoquer  ainsi  un  glaucome.  Il  fit  la 
ligature  sous-conjonctivale  des  tendons,  procédé  préférable  à 
la  section  de  la  conjonctive  et  des  muscles.  Les  expériences 
furent  faites  sur  des  lapins  et  sur  des  chiens.  Chez  ces  deux 
animaux,  les  résultats  furent  à  peu  près  égaux*  Après  la  liga- 
ture, il  se  produit  un  complexe  de  symptômes  analogue  à 
celui  du  glaucome.  Ce  ne  sont  que  les  symptômes,  sans  être 
le  glaucome  lui-même  :  on  remarque  une  tuméfaction,  une 
forte  injection  des  conjonctives,  un  aspect  mat  de  la  cornée, 
accompagné  d'une  anesthésie  complète,  une  dilatation  de  la 
pupille,  et  surtout  une  augmentation  notable  (80  mm.  Hg.) 
et  durable  de  la  tension.  La  pupille  se  dilate  fort  probablement 
par  Taugmentation  de  Thumeur  aqueuse  de  la  chambre  anté- 
rieure. Ce  qui  est  important,  c'est  que  dans  un  cas  où  l'aug- 
mentation de  la  tension  put  être  observée  pendant  cinq  mois, 
on  ne  vit  se  former  ni  excavation,  ni  obstruction  de  Tangle  de 
filtration  de  la  chambre  antérieure.  La  première  observation 
donne  raison  à  Schnabel,  la  seconde  prouve  que  par  une 
obstruction  des  canaux  déférents  externes,  il  peut  se  produire 
une  augmentation  de  tension  de  longue  durée,  tout  en  épar- 
gnant les  canaux  de  Fontana.  b.  rbdslob. 

2)  Rœmer  nous  relate,  dans  son  travail,  ses  expériences 
faites  sur  Tirritabilité  de  Toeil  et  sur  la  théorie  modifiée  du 
nerf  ciliaire.  Wessely  avait  trouvé  qu'il  n'est  pas  possible 
d  augmenter,  par  irritation,  la  quantité  d'albumine  de  l'humeur 
aqueuse  de  Tautre  œil.  Il  faut  aussi  ajouter  qu'elle  reste  aussi 


552  REVUB  GÉNÉRALE 

sans  influence  sur  la  perméabilité  de  l'appareil  sécréteur  pour 
certaines  matières  biologiques.  L'humeur  aqueuse  d'un  œil 
normal  n'est  pas  à  même  de  dissoudre  des  hématies,  tandis  que 
l'irritation  y  fait  naître  des  hémolysines. 

La  disposition  de  l'organisme  pour  les  infections  dépend  de 
la  composition  de  ses  sucs,  des  rapports  quantitatifs  et  qua- 
litatifs de  ses  anticorps  naturels  et  de  ses  anticorps  acquis. 
Les  cellules  des  différents  organes  produisent  ces  anticorps. 
Ce  sont  ces  questions  d'anticorps  qu'il  faut  approfondir,  pour 
s'en  servir  comme  base  dans  l'étude  de  l'ophtalmie  sympa- 
thique. La  méthode  chimique  de  Wessely  et  la  méthode  biolo- 
gique de  Roemer  doivent  être  utilisées  l'une  et  l'autre.  Si  l'on 
immunise  des  animaux  avec  du  sang  de  différente  provenance, 
il  se  produit  par  le  transport  de  l'albumine  du  sang,  à  l'inté- 
rieur de  la  chambre  intérieure,  la  même  disproportion  entre 
les  compléments  et  les  ambocepteurs,  à  la  suite  de  l'irritation, 
qui  existait  déjîi  dans  le  sérum  immunisateur.  Parmi  les 
matières  du  sang  qui  sont  introduites  dans  l'humeur  aqueuse, 
ce  ne  sont  que  l'albumine  totale  et  les  anticorps  que  l'on  peut 
prendre  en  considération.  L'étude  des  rapports  des  deux  élé- 
ments entre  eux  est  fort  difficile,  pourtant  Roemer  croit  avoir 
trouvé,  par  ses  recherches,  que  la  concentration  des  anticorps 
s'augmente  avec  la  quantité  d'albumine,  sans  que  l'on  puisse 
dire  qu'il  existe  sur  ce  point  un  parallélisme  constant.  L'auteur 
combat  pour  terminer  la  théorie  de  Jesner,  qui  prétend  que 
la  section  du  trijumeau  dun  côté,  provoque  régulièrement 
une  augmentation  de  la  teneur  en  albumine  et  en  fibrine  dans 
la  chambre  antérieure  de  l'œil,  du  côté  opposé.  Roemer  a  fait 
sectionner  ce  nerf  du  côté  gauche,  l'humeur  aqueuse  devint 
albumineuse  et  hémoly tique,  tandis  que  celle  du  côté  droit 
resta  normale.  b»  rbdslob. 

3)  Le  malade  de  Zentmayer^  âgé  de  vingt  et  un  ans,  avait 
perdu  un  œil  après  un  glaucome  secondaire  survenu  après  une 
infection  blennorragique,  le  second  œil  présentait  une  embolie 
de  l'artère  cilio-rétinienne.  Il  existait  aussi  de  l'endocardite. 


4)  La  malade  de  De  Schweinitz  et  Hosmer^  une  femme  de  qua- 


MALADIES  DE  L'IRIS,  DE  LA  CHOROÏDE,  ETC.  553 

rante-deux  ans,  dont  la  vision  baissait,  présentait  des  douleurs 
névralgiques,  de  Tœdème  de  la  paupière,  et  de  Tinjection  bul- 
baire. Pendant  les  crises  douloureuses,  l'augmentation  de 
tension  ne  semblait  pas  appréciable,  mais,  plus  tard,  les 
auteurs  ont  pensé  qu'il  s'était  agi  d'un  état  glaucomateux. 
Un  décollement  de  la  rétine  et  la  transillumination  confir- 
mèrent la  présence  d'une  tumeur  de  la  choroïde.  L'œil  fut 
énucléé  et  une  tumeur  plate,  de  2  mm.  5  d'épaisseur,  fut 
observée,  s'étendant  de  Tangle  de  la  chambre  antérieure  jus- 
qu'à 5  ou  6  millimètres  de  Tentrée  du  nerf  optique.  Il  existait 
une  occlusion  partielle  des  veines  vorticineuses  et,  d'un  côté, 
l'angle  de  la  chambre  antérieure  était  fermé.  Dans  une  por- 
tion, la  rétine  était  soulevée  par  la  tumeur  ;  dans  une  autre, 
il  existait  un  exsudât  albumineux  entre  la  rétine  et  la  tumeur. 


5)  Dans  les  cas  de  glaucome  absolu,  fort  douloureux,  où  le 
malade  et  sa  famille  refusent  Ténucléation,  Topolanski  entre- 
prend avec  succès  l'extraction  du  cristallin.  Une  insensibilité 
parfaite  étant  nécessaire,  il  faut  endormir  le  malade  ou  bien 
injecter  de  la  cocaïne  sous  la  conjonctive  et  de  la  morphine 
sous  la  peau.  L'opération  se  fait  avec  le  couteau  de  Graefe  ou 
bien  avec  une  lance  démesurément  large.  Il  est  urgent  d'éva- 
cuer tous  les  restes  du  cristallin,  on  y  réussit  le  mieux  au 
moyen  de  l'aspirateur.  La  cornée  se  trouble  souvent,  souvent 
aussi  le  corps  vitré  s'écoule  de  la  plaie,  mais  ces  accidents  sont 
sans  importance,  le  dernier  est  même  d'une  certaine  utilité. 
Ce  qui  est  plus  sérieux,  c'est  une  hémorragie  expulsive, 
accident  qui  est  cependant  assez  rare.  L^auteur  Ta  pourtant 
observée  après  une  simple  iridectomie  dans  un  œil  glauco- 
mateux.  b.  aboslob. 

6)  Fick  a  sectionné  dans  deux  cas  de  cyclite  postopératoire 
les  nerfs  ciliaires  pour  arrêter  l'inflammation  et  empêcher  une 
ophtalmie  sympathique.  Dans  les  deux  cas,  l'inflammation 
disparut,  dans  l'un,  l'acuité  visuelle  s'améliora  sensiblement, 
dans  l'autre,  une  hémorragie  la  détruisit  par  compression  du 
nerf  optique.  La  section  des  nerfs  ciliaires,  avec  conservation 
du  nerf  optique,  est  une  opération  possible.  Dans  chaque  cas, 


554  REVUE  GÉnÉRALE 

il  est  vrai,  une  partie  de  la  cornée  resta  sensible,  mais  les 
secteurs  sensibles  étaient  différents  les  deux  fois.  On  se  facili* 
tera  la  tâche  en  employant  la  méthode  de  rotation  du  globe 
ou  la  méthode  de  Kroenlein. 

L'opération  démontre  :  i**  que  l'insensibilité  de  la  cornée  ne 
produit  aucun  trouble  trophique,  car  celle-ci  resta  intacte; 
2^  que  les  nerfs  ciliaires  jouent  un  rôle  actif  dans  la  cyclite,  à 
forme  torpide.  e.  nsDSLoo. 

7)  Les  idées  sur  le  traitement  des  kystes  de  Tiris  ont  sou- 
vent varié  et  ne  sont  pas  encore  définitivement  arrêtées, 
Frùchie^  se  basant  sur  l'observation  de  deux  cas  de  kystes 
séreux  et  d'un  de  kyste  perlé,  ne  recommande  pas  pour  les 
premiers,  qui  sont  les  plus  fréquents  et  les  moins  dangereux, 
d'avoir  recours  à  une  opération  trop  radicale.  Il  obtint  un  bon 
résultat  en  faisant  une  transfixion  et  en  fendant  la  paroi 
antérieure  du  kyste.  Ce  traitement  est  plus  long  que  par 
l'extirpation,  car  souvent  il  faut  répéter  plusieurs  fois  la  ponc- 
tion, mais,  comme  le  malade  n'a  pas  besoin  d'être  hospitalisé, 
comme  ce  procédé  n'est  pas  dangereux  pour  l'œil,  il  est  sou- 
vent préférable.  Il  n'en  est  pas  de  même  pour  les  kystes 
perlés,  qui  sont  des  tumeurs  remplies  d'épithélium  kératinisé; 
ici,  la  ponction  ne  suffit  pas,  une  résorption  spontanée  n'a 
pas  encore  été  observée,  il  ne  reste  que  l'extirpation.  A  la 
clinique  d'Axenfeld,  on  obtint  un  excellent  résultat  du  procédé 
suivant.  On  introduisit  un  couteau  étroit  entre  le  limbe  et  le 
kyste  et  on  agrandit  des  deux  côtés  la  section  avec  des  ciseaux, 
de  manière  à  pouvoir  soulever  la  cornée  avec  un  crochet  dou- 
ble et  exciser  la  tumeur  perlée  sur  l'iris  mis  à  découvert,  et 
cela,  sans  toucher  au  sphincter.  Il  est  important  que  l'incision 
cornéenne  soit  assez  grande,  la  moitié  de  la  périphérie,  car, 
sans  cela,   on  n'arrive  pas  à  extirper  la  tumeur  en  totalité. 

KnUKBNOBRO. 

8)  On  appelle  hétérochromie  la  coloration  différente  des 
deux  yeux.  Fuclis  Ta  observée  plus  souvent  chez  les  hommes 
que  chez  les  femmes.  La  différence  de  coloration  provient  du 
stroma  de  l'iris  et  non  de  Tépithélium  rétinien  de  la  face 
postérieure.   Le   phénomène  date   en    général    de   l'enfance. 


MALADIES  DE  VlMS,  DE  LA  GHOEOIDE,  ETC.  555 

Presque  toujours  les  cheveux  sont  très  foncés  et  contrastent 
singulièrement  avec  la  couleur  claire  des  iris.  L'œil  le  plus 
clair  est  généralement  celui  qui  est  malade.  L'altération  la 
plus  connue  accompagnant  Thétérochromie  est  celle  de  la  cata- 
racte :  elle  débute  dans  la  corticale  postérieure.  En  outre,  on 
rencontre  très  souvent  des  fîns  précipités  sur  la  face  postérieure 
de  la  cornée.  L'iris  même  est  atrophié  et  quelquefois  la  pupille 
dilatée;  les  opacités  du  corps  vitré  ne  semblent  pas  être  rares, 
mais  la  cataracte  empêche  de  les  voir.  Il  s'agit  donc  d'une 
cyclite  chronique.  L'examen  anatomique  démontre  une  innom- 
brable quantité  de  noyaux  qui  cachent  complètement  le  lin 
réseau  des  cellules  du.stroma  et  la  néoformation  de  tissu 
librillaire  dans  le  stroma.  L'iniiltration  de  lymphocytes  fait 
complètement  défaut,  ce  qui  prouve  Tabsence  de  phénomènes 
inflammatoires.  L'hétérochromie  peut-être  est  un  jeu  de  la 
nature,  mais  elle  peut  aussi  être  pathologique  :  il  faut  alors 
admettre  une  affection,  ayant  une  préférence  pour  l'uvée,  débu- 
tant dès  la  première  enfance,  durant  de  longues  années  et 
provoquant  l'hétérochromie,  la  cyclite  et  la  cataracte.  L'hété- 
rochromie peut  être  observée  longtemps  avant  les  deux  autres 
altérations.  b.  reoslob. 

9)  Chez  une  malade  nerveuse,  mal  nourrie  et  âgée  de  cin- 
quante ans,  Brav  observa  une  attaque  de  glaucome  aigu, 
quelques  heures  après  instillation  d'une  solution  d'adrénaline  : 
œil  rouge,  cornée  floue,  pupille  dilatée,  ne  réagissant  plus, 
chambre  antérieure  disparue^  t  =  -f-  3.  Extraction  de  la  cata- 
racte suivie  de  guérison  et  sans  accident.  Brav,  malgré  Tacci- 
dent  qu'il  relate,  conseille  l'adrénaline  dans  les  affections 
inflammatoires  du  segment  antérieur,  dans  le  glaucome,  la 
cataracte,  les  conjonctivites,  etc..  coburn. 

10)  Van  der  Hoeve  rapporte  un  cas  extraordinaire  de  chorio- 
rétitinite  naphtalinique  provoquée  par  de  la  naphtaline  ayant 
pénétré  dans  le  sac  conjonctival.  Cet  homme  était  depuis 
longtemps  occupé  à  manipuler  de  la  naphtaline  ;  en  en  faisant 
un  paquet,  une  quantité  considérable  fut  projetée  entre  ses 
paupières  le  9  août.  Le  26  mai  il  fut  examiné  par  Van  der 
Howe  qui  constata  des  lésions  de  choriorétinite  dans  la  région 


556  RfiVUB  GÉNÉRALE 

maculaire.  On  vit  également  de  petits  cristaux  dans  la  rétine 
comme  on  les  observe  dans  les  expériences  sur  les  animaux. 
Il  faut  donc  considérer  la  naphtaline  comme  un  poison  local 
pour  rœil.  h.  dob. 

Il)  Wùrdemann^  dans  un  article  très  documenté  et  riche- 
ment illustré,  fait  Tétude  des  tumeurs  du  tractus  uvéal  :  kyste, 
angiome,  myome,  tumeurs  métastatiques  (sarcome  et  carci- 
nome), au  point  de  vue  de  leur  diagnostic  différentiel. 


la)  Picper  donne  d'abord  un  aperçu  bibliographique  des  cas 
de  carcinome  métastatique  de  la  choroïde  observés  et  ajoute 
deux  observations  nouvelles. 

i^  Femme  de  cinquante-trois  ans,  opérée  Tan  auparavant 
d'un  carcinome  du  sein.  Deux  mois  avant  sa  mort  on  constate 
un  carcinome  métastatique  de  la  choroïde  de  Tœil  gauche, 
confirmé  par  Texamen  anatomique. 

a<*  Femme  de  quarante-deux  ans,  opérée  depuis  un  an  de 
carcinome  mammaire.  Ici  aussi  Texamen  clinique  fit  découvrir 
un  carcinome  métastatique  de  la  choroïde,  mais  Texamen  ana- 
tomique ne  put  pas  être  fait.  w.  stock. 

i3)  Vinsonneau  rapporte  Tobervation  d'un  jeune  malade 
présenté  par  lui,  qui  à  la  suite  d'un  traumatisme  présenta  un 
prolapsus  irien  s'accompagnant  d'épanchement  sanguin  dans 
la  chambre  antérieure.  L'intervention  consistant  à  faire  un© 
paracentèse  en  arrière  du  prolapsus,  k  rompre  les  adhérences, 
à  exciser  le  prolapsus  et  à  réduire  Tiris  a  donné  les  meilleurs 
résultats.  r. 


maladies  dh  la  rétinb,  du  nfirf  optique  bt  des  centres  nerveux 
(amblyopib  et  amaurose,  dyschromatopsib) 

i)  Baer.  —  Recherches  sur  ramblyopie  due  à  Pinloxication  par  le  tabac  et 
l'alcool  (Untersuchunjçen  bei  Tabak-Alkohol-Âmblyopic)  (Archiv  f.  Au- 
yenheilk.,  vol,  LIV,  p.  391,  1906). 

2}  Graefenberg.  —  Une  occlusion  de  l'arLère  centrale  de  la  rétine  avec 
conservation  d'un  district  parapapillaire  (Ein  Verschluss  der  Arteria  cen* 


MALADIES  DE  LA  BÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  557 

tralis  petinae  mit  gesundem  parapapill&rem  Bezivk) (Archiv  f.  Aagenheilk., 
vol.  LIV,  p.  349,  1906). 

3)  Harbridge  (D.  F.)-  —  Spasme  visible  de  Tarière  centrale  de  la  rétine 
d'un  œil  (Monocular  visible  spasm  of  the  central  artery  of  the  retina)  (Oph- 
thalmology,  juillet  1906). 

4)  Evans  (E.-H.).  —  Troubles  oculaires  dans  la  narcosomanie  (Réflexes  from 
the  eye  in  narcosomania)  (Quarierly  jonrn.  of  Inebriety,  juin  1906). 

5)  Asmus.  —  Le  décollement  tardif  de  la  rétine  après  traumatisme  ^ur 
traumatischen  Spatablôsung  der  Netzhaut)  (Zeitschr,  f.  Augenheilk,,  XV, 
p.  445    1906). 

6)  De  Sohweinitz  (G.-E.).  —  Des  signes  d'hypertension  artérielle  dans  la 
rétine  et  de  leur  importance  au  point  de  vue  du  pronostic  et  du  diagnostic 
(Conceming  the  signs  in  the  retina  of  persistant  high  arterial  tension  and 
their  diagnostic  and  prognostic  Import)  (Ophth.  Record,  août  1906). 

7)  Zentmayer  (W.).  —  Embolie  de  Tartère  cilio-rétinienne,  perte  d'un  œil 
par  conjonctivite  blennorragique,  endocardite,  suite  d^urétrite  blennorragique 
(Embolisra  of  a 'cilio-retinal  artery,  loss  of  one  eye  through  gonorroeal 
conjunctivitis,  endocarditis;  sequelœ  of  gonorrhœal  urethritis)  (A  nna{«  o/* 
Ophth,j  octobre  1906). 

8)  Parker  (F.-J.),  —  Un  cas  d'amaurose  par  la  quinine  (Quinine  amaurosis 
with  report  of  a  case)  (Archiv,  of  Opht,  sept.  1906). 

9)  Cushing  (H.).  —  Infantilisme  sexuel  et  atrophie  optic}ue  dans  les  cas  de 
tumeur  de  l'hypophyse  cérébrale  (Sexual  infantilism  with  optic  atrophy  in 
cases  of  tumor  affecting  tho  hypophysis  cerebri)  (Journ,  of  mental  and  ner- 
vous  diseases,  nov.  1906. 

10)  Buil  (C.-S.).  —  Atrophie  progressive  du  nerf  optique  due  à  une  syphilis 
acquise  et  traitée  par  des  injections  conjonctivales  et  in  Ira  vaginales  de 
sublimé  (Treatment  of  progressive  atrophy  of  the  optic  nerve  due  to 
acquired  syphilis  by  conjunctival  and  intra vaginal  injections  of  sublimate 
of  mercury)  (Jonrn,  of  the  Americ,  med^  Assoc,  i5  sept.  1906). 

11)  Claiborne  (J.-II.). —  Amblyopie  congénitale  (Types  of  congénital  sym- 
Dol,  Amblyopia)  (Journ.  of  the  Americ.  med,  Assoc. ^  i"  déc.  1906). 

12}  Paith  (F.).  —  Pseudo-névrite  optique  (Pseudo-optic  neuritis)  Opht.  Re- 
cord^ sept.  1906). 

i3)  Bail  (M.-V.).  —  Rétinite  albuminurique  de  la  grossesse  (A  case  of  retini^ 
lis  albuminurica  gravidarum)  (Opht.  Record ,  oct.  1906). 

14)  Gamble  (W.-E.).  —  Rétinite  diabétique  (Diabetic  retinitis)  (Opht.  Record^ 
'  juillet  1906). 

i5  Lunn  (John  R.).  —  Tumeur  de  la  base  du  cerveau,  atrophie  optique  dou- 
ble, mort  au  bout  de  dix-sept  ans  (Cérébral  basai  tumour,  double  white 
atrophy;  death  aftcr  17  years)  (Brit.  mcd.  jourfi.,  juin  1906). 

16)  Oradie  (H.).—  Rétinite  ponctuée  (The  punctate  forms  of  retinitis)  ^Op/i^ 
Record,  octobre  1906). 

17)  Thomeon  (Ernest).  —  Chorio-rétinite  sans  ctiologie  apparente  (Cho- 
roïdo-retinitis  of  obscure  etiology)  (Qlascow  med,  Journ.,  août  1906). 

18)  Staoke.  — Pulsation  spontanée  d'une  veine  vorticineuse  atypique  située 
près  de  la  macula  (Spontané  Pulsation  einer  atypischen,  nahe  der  Macula 
gelegenen  Wirbelvene)  CZeJ^w^r.  f.  Augenheilk.,  XV,  p.  53a). 

i)  L  amblyopie  toxique  est  fréquente  dans  le  Tyrol,  grâce  à 
Teau-de-vie  et  au  tabac  absorbés  en  grande  quantité  dans  la 
contrée.  Baer  a  eu  l'occasion  d'étudier  cette  affection  sur  de 
nombreux  cas.  Elle  se  rencontre  le  plus  souvent  entre  qua- 
rante et  cinquante  ans.  L'eau-de-vie  est  la  boisson  la  plus 
néfaste,  le  vin  et  la  bière  le  sont  beaucoup  moins.  Presque 


558  REVUE  GÉNÉRALE 

toujours  l'auteur  a  trouvé  des  symptômes  de  nyctalopie.  La 
vue  de  près  diminue  généralement  considérablement,  les  sujets 
plus  intelligents  se  plaignent  de  méconnaître  les  couleurs.  Un 
employé  de  chemin  de  fer  ne  distinguait  plus  la  couleur  des 
lumières  du  sémaphore,  un  joueur  perdait  aux  cartes  confon- 
dant le  cœur  et  le  pique.  b.  rbdsloo. 

2)  Le  malade  de  Graefenbcrg  devient  subitement  aveugle 
de  l'œil  droit,  le  lendemain  d'un  mariage  où  il  avait  fait  de 
copieuses  libations.  Quelques  jours  plus  tard  il  se  fait  exa- 
miner par  Graefenberg  qui  constate  une  coloration  jaunâtre  de 
la  papille.  Les  artères  sont  très  minces  et  claires,  la  rétine  est 
décolorée,  la  tache  brune  de  la  macula  se  détache  nettement 
des  parties  grises  environnantes.  Du  côté  temporal  un  petit 
district  pentagonal  de  la  grandeur  de  la  papille  s'adosse  à 
celle-ci;  ce  district  a  l'aspect  que  donne  une  rétine  absolument 
saine,  il  est  bordé  d'un  liséré  blanc.  Plus  tard  les  partie  trou- 
bles de  la  rétine  se  montrent  parsemées  de  petites  hémorra- 
gies et  Tîlot  de  rétine  normale,  perd  sa  couleur  rouge  vif;  il 
garde  toutefois  sa  fonction.  Ce  phénomène  diffère  de  ceux 
décrits  dans  les  cas  analogues.  Il  faut  admettre  la  présence 
d'une  artère  cilio-rétinienne  qui  continue  à  alimenter  le  district 
parapapillaire.  b.  hboslod. 

3)  Harbridge  fut  consulté  par  un  homme  «%e  de  quarante- 
neuf  ans  et  qui  se  plaignait  de  fréquentes  attaques  de  cécité 
monoculaire  :  vision  abolie  durant  une  à  cinq  minutes,  surve- 
nant chaque  quarante  minutes  ou  chaque  deux  heures,  en 
môme  temps  douleur  sus-orbitaire  et  clignotement.  La  vision 
disparaissait  d'abord  du  côté  nasal,  accompagnée  de  phosphène. 
L'auteur  examinant  le  malade  durant  une  attaque  constata  : 
dilatation  pupillaire  d'environ  les  deux  tiers.  L'artère  temporale 
inférieure  diminuait  de  volume,  bientôt  de  même  pour  les 
nasales  inférieure  et  supérieure.  Affaissement  des  veines  dans 
la  suite,  rétine  légèrement  floue.  Au  bout  d'environ  quatre 
minutes  tout  rentra  dans  l'ordre.  La  vision  revint  quelque 
temps  après,  avant  que  la  pupille  eut  repris  son  diamètre 
normal.  Après  l'attaque,  on  note  de  l'hippus.  Un  neuro- 
pathologiste  consulté  croit  à   un  commencement  de  tabès. 


MALADIES  DE  LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  559 

L'auteur  pense  plutôt  à  un  trouble  vaso-moteur,  d'origine 
toxique.  La  malade,  en  effet,  g-uérit  à  la  suite  de  purgatifs 
salins.  codurn. 

4)  Evans  examine  une  cinquantaine  de  cas  de  narcoso- 
manie,  et  remarque  que  la  plupart  sont  atteints  de  troubles 
oculaires  :  hy pères thésie  rétinienne,  troubles  de  la  réfraction. 
Lorsque  c'est  Talcool  qui  est  employé  on  observe  un  scotome 
central  ou  un  astigmatisme  ;  la  cocaïne  donne  lieu  plutôt  à  un 
astigmatisme  symétrique,  mais  dont  les  axes  sont  inégaux. 


5)  Le  cas  cité  par  Asmus  n'a  pas  grande  importance, 
parce  que  le  malade  ne  fut  pas  ophtalmoscopé  après  Tacci- 

dent.  R.    RBDSLOD. 

6)  De  Schweinitz  énumère  les  signes  d'hypertension  arté- 
rielle tels  que  Texamen  ophtalmoscopique  du  fond  d'œil  nous 
les  révèle.  Il  rapporte  quelques  cas  ayant  présenté  des  com- 
plications. Un  des  malades  présentait  une  hémorragie  sous- 
hyaloïdienne  ^abondante,  un  autre  de  la  sclérose  avec  hémor- 
ragies rétiniennes,  obstruction  d\me  des  artères  et  rétinite 
proliférante.  Un  autre  cas  se  termine  par  une  hémorragie 
rétinienne  suivie  de  glaucome.  De  Schweinitz  rapporte  aussi 
plusieurs  exemples  d'hypertension  avec  hémorragie. 


7)  Le  malade  de  Zentmayer  avait  eu  une  urétrite  blennor- 
ragique,  il  s'infecta  Tceil  ce  qui  amena  une  ulcération  cor- 
néenne,  un  staphylome  et  un  glaucome  hémorragique  secon- 
daire nécessitant  une  opération  de  Mules.  Deux  ans  plus  tard 
ce  même  malade  fut  atteint  d'embolie  de  Tartère  cilio-réti- 
nienne.  Il  avait  de  l'endocardite  probablement  d'origine 
blennorragique,  ce  qui  explique  l'embolie.  codubw. 

8)  Le  malade  de  Parker  avait  pris  en  douze  heures,  48  ca- 
chets contenant  32  centigrammes  chacun.  Il  eut  de  la  tituba- 
tion,  du  délire  ainsi  que  de  la  perte  de  la  vision.  Les  pupilles 
étaient  largement  dilatées  et  ne  réagissaient  pas  à  la  lumière, 


560  REVUE  GÉNÉRALE 

la  cornée  était  floue  et  hyperesthésiée,  la  tension  était  de  —  2. 
Le  fond  d'oeil  était  très  pâle,  la  papille  d'un  blanc  nacré,  il  y 
avait  de  la  thrombose  de  la  veine  rétinienne  et  la  colonne 
sanguine  était  interrompue.  Il  existait  de  l'oblitération  des 
petites  artères  et  les  veines  étaient  dilatées.  Le  malade  fut 
traité  par  la  nitroglycérine,  le  nitrite  d'amyle,  le  sulfate  de 
strychnine  et  guérit.  Sa  vision  était  de  2/3  avec  rétrécisse- 
ment du  champ  visuel.  codurn. 

.  9)  La  malade  de  Ciishing  était  insufflsamment  développée 
et  n  avait  jamais  été  réglée.  Elle  se  plaignait  de  douleurs  à  la 
tête  et  au  dos  et  paraissait  souffrante.  Elle  avait  des  nausées 
et  s'assoupissait  facilement.  Au  premier  examen  on  constata 
que  les  yeux  et  la  vision  étaient  normaux,  mais  peu  après  une 
névrite  optique  se  développa  et  la  malade  devint  aveugle.  Une 
trépanation  exploratrice  fut  pratiquée  d'abord  d'un  côté,  puis 
de  l'autre  et  amena  une  diminution  de  la  souffrance  et  des 
nausées,  l'œdème  papillaire  rétinien  disparut. 

La  malade  tomba  progressivement  dans  un  état  de  stupeur 
et  mourut  six  semaines  plus  tard.  A  l'autopsie  on  trouva  une 
masse  nodulaire  dure  située  entre  la  faux  du  cerveau  et  la 
commissure  optique.  La  tumeur  était  intra-durale  et  occupait 
la  place  du  taber  cinereum  au-dessus  du  corps  pituitaire.  Au 
microscope  on  semble  être  en  présence  d'un  tératome.  Cushing 
rapporte  un  autre  cas  à  peu  près  semblable,  celui  d'une  femme 
de  vingt- six  ans  qui  n'avait  eu  qu'une  seule  menstruation. 
Elle  présentait  les  mêmes  symptômes  que  la  malade  précé- 
dente, les  papilles  étaient  atrophiées,  mais  il  subsistait  une 
faible  vision  centrale.  Une  craniotomie  exploratrice  amena  la 
diminution  des  céphalalgies,  la  vision  s'améliora  et  la  mens- 
truation sembla  revenir  un  an  après  l'opération.  Un  examen 
aux  rayons  X  révéla  une  ombre  avec  déformation  des  apo- 
physes clinoïdes  et  de  la  selle  turcique.  coburk. 

10)  Bull  s'occupe  du  traitement  de  l'atrophie  progressive 
du  nerf  optique  et  de  la  technique  des  injections  sous-conjonc- 
tivales.  Il  préfère  injecter  la  cocaïne  ou  Tacoïne  avant  le 
sublimé  et  faire  ainsi  deux  injections  au  lieu  d'une  seule.  Pour 
augmenter  l'action  de  la  solution,  il  sépare  la  conjonctive  dé 


MALADIES  DE   LA  RÉTINE,  DU  NERF  OPTIQUE,  ETC.  56l 

la  sclérotique  et  injecte  la  solution  lentement  dans  la  capsule 
de  Tenon.  La  douleur  est  moins  grande  si  le  tissu  épiscléral 
n'est  pas  intéressé.  aS  malades  ont  été  traités  ainsi,  ils  étaient 
atteints  d'atrophie  progressive  du  nerf  optique  et  tous  avaient 
été  soumis  ti  une  médication  antisyphilitique  depuis  un  an  ou 
deux.  Le  traitement  n'a  pas  été  tenté  sur  les  diabétiques.  Un 
malade  avait  été  traité  au  moyen  de  Télectricité  par  des  cou* 
rants  statiques  et  interrompus  et  deux  par  des  massages  vibra* 
toires.  Avant  de  soumettre  les  malades  aux  injections  sous- 
conjonctivales,  on  leur  donna  à  tous  de  la  strychnine  par  voie 
hypodermique  jusqu'à  la  limite  de  tolérance.  La  période  la 
plus  courte  écoulée  entre  Tulcère  primitif  et  la  première 
baisse  de  la  vision  était  de  deux  années,  la  période  la  plus 
longue  vingt-trois  ans.  Dans  aucun  des  cas  l'amélioration  de 
la  vision  ne  fut  permanente  et  trois  fois  seulement  il  se  pro- 
duisit une  amélioration  temporaire.  Trois  fois  malgré  les  injec- 
tions sous-conjonctivales  il  fallut  faire  directement  des  injec- 
tions intravaginales  dans  la  gaine  du  nerf  optique.  Ces  injec- 
tions furent  faites  après  avoir  incisé  la  conjonctive  en  séparant 
le  muscle  droit  externe  et  en  attirant  le  tendon  avec  un  crochet 
à  strabisme.  Le  musclefut  ensuite  suturé  sur  le  globe  oculaire. 
Les  injections  furent  faites  pendant  deux  à  sept  jours,  la 
force  de  la  solution  variant  de  1/2000  à  i/5ooo.  La  dose  était 
de  6  millimètres  cubes  augmentant  de  2  gouttes  chaque  jour 
jusqu'à  20  gouttes.  Après  l'injection  l'œil  n'est  pas  bandé, 
mais  on  fait  des  applications  froides.  Si  Ton  ne  constate  pas 
d'amélioration,  le  traitement  est  interrompu.  Dans  un  des 
trois  cas  où  l'amélioration  fut  notée,  la  vision  qui  était  réduite 
à  la  perception  des  doigts  parvint  en  quelques  heures  à  i/io 
et  le  champ  visuel  fut  agrandi.  Cette  amélioration  persista 
quatre  mois,  puis  diminua  et  le  malade  ne  pouvait  plus  que 
percevoir  la  lumière.  Bull  est  d'avis  que  cette  méthode  ne 
donne  pas  d'assez  bons  résultats  pour  la  continuer. 


11)  Claiborne  examina  un  jeune  garçon  de  dix  ans  porteur 
d'une  blessure  à  l'œil,  mais  il  ne  pense  pas  que  l'état  de  l'en- 
fant était  imputable  à  cette  blessure.  Celui-ci  ne  pouvait  pas 
nommer  certaines  lettres,  et  quand  on  lui  disait  de  les  écrire, 

30 


56:^  KEVUË  GÉNÉRALE 

il  en  écrivait  d'autres,  toutefois  il  écrivait  correctement  son 
nom  qui  contenait  quelques-unes  de  ces  lettres  qu'il  ne  pou- 
vait écrire.  Glaiborne  rapporte  encore  Tobservation  d'un  jeune 
garçon  qui  reconnaissait  bien  chaque  lettre  mais  qui  ne  pou- 
vait plus  les  prononcer  lorsqu'il  les  retrouvait  dans  certains 
mots.  Il  ne  se  trompait  pas  pour  les  figures  et  faisait  aisément 
et  rapidement  les  exercices  d'arithmétique.  Glaiborne  croit 
qu'il  s'agit  là  d'une  amblyopie  des  mots  et  des  figures  de  cause 
congénitale  qu'il  nomme  amblyopie  symbole.  coburn. 

12)  Le  malade  de  Faith  présentait  le  tableau  d'une  double 
névrite  optique  avec  papille  voilée  et  vaisseaux  tortueux.  La 
papille  était  surélevée  et  vue  avec  -h  4  dioptries.  La  vision 
était  normale  et  le  resta,  aucune  modification  ne  se  produisit 
pendant  plus  de  trois  ans.  cobuun. 

i3)  La  malade  de  Bail,  une  fille  de  seize  ans,  avait  des 
nausées,  des  vomissements,  6  pour  100  d'albumine  dans  les 
urines  et  était  enceinte  de  deux  mois.  Les  yeux  présentaient 
une  rétinite  hémorragique  grave.  Il  y  eut  avortement  à  quatre 
mois  et  deux  mois  plus  tard  la  vision  était  redevenue  normale, 
le  fond  d'oeil  conservait  encore  quelques  traces  de  la  rétinite 
ancienne,  mais  l'albumine  avait  disparu.  coBunit. 

i4)  Gamble  rapporte  un  cas  de  rétinite  diabétique  avec 
hémorragie  et  cristaux  de  cholestérine  survenue  chez  un 
homme  de  trente-cinq  ans.  On  trouva  3  pour  100  de  sucre 
dans  les  urines.  coBUR?r. 

i5)  En  1887,  Lunn  examina  un  malade  âgé  alors  de  vingt- 
sept  ans,  se  plaignant  de  troubles  de  la  vision,  et  de  violents 
maux  de  tête,  il  avait  une  atrophie  optique  post- né vri tique 
des  deux  papilles.  11  meurt  en  1904,  et  à  l'autopsie  on  trouve 
une  tumeur  de  la  grosseur  d'un  œuf  de  pigeon,  h  la  base  du 
cerveau,  ayant  envahi  le  chiasma  optique. 

s.    STBPUBNSON. 

16)  Gradle  rapporte  huit  cas  de  rétinite  ponctuée. 


HAhAfilES  OU  CftISTA    IIN  ET  DU  CORPS  VITKF.  583 

17)  Thomson  a  obsenré  deux  cas  de  chorio-rétinite  chez 
deux  personnes  apparemment  bien  portantes,  âgées  respecti- 
vement de  dix-neuf  et  vingt-sept  ans.  Il  mentionne  aussi 
un  troisième  cas,  chez  une  jeune  mariée.  Il  est  impossible, 
à  la  lecture  du  travail  de  Thomson,  de  ne  pas  penser  qu'il 
s'agit  probablement,  dans  ces  cas,  d'infection  de  nature  tuber- 
culeuse, s.  RTBPHRNSON. 


MALADIES    DU    CRISTALLIN    ET    DU    CORPS    VlTRÊ 


1)  Smith  (II. -E.).  -— Extraction  de  cataracte  avec  capsulotomie  préliminaire 
(Cataract  extraction  with  preliroinary  capsiilotomv)  (Ophl.  Record^  octobre 
1906). 

2)  Hansell.  —  Extraction  d^un  fragment  d^acicr  du  vitré,  hyalitc  purulente, 
guérison  (Extraction  of  a  fragment  of  steel  from  the  vitreous,  purulent 
hyalitis,  recovery)  (Sect.  on  Ophthalmology,  Collège  of  Physicians  ofPhila- 
delphia,  ao  nov.  1906). 

3)  HMbbell  (A.-A.).  —  Luxation  spontanée  des  cristallins  chez  deux  i>er- 
sonnes  de  la  môme  famille  (Spontancus  dislocation  ofbotli  crystallinc  len- 
SCS  in  two  members  of  the  samc  family)  (Ophl.  Record,  octobre  1906). 

4)  lilttendorf  (W.-F.).  —  Opacités  ponctuées  ou  hyalines  de  la  cristalloïdo 
postérieure  (Functuate  or  hyaline  opacities  of  the  po?lerior  Icns  capsule) 
(Ophi,  Record,  octobre  1906). 

5)  Smith  (S.-W.).  —  Cataracte  noire  (Black  cataract)  (Ophl.  Record,  octobre 
1906). 

6)  Standish  (M  ).  —  Extraction  du  cristallin  dans  sa  capsule  (opération  des 
Indes  orientales)  méthode  à  employer  dans  la  cataracte  non  miVc  (The 
extraction  of  Ihe  Icns  in  the  capsule  (East  Indian  opération)  as  a  method 
of  procédure  in  case  of  immature  cataract)  (Ophthalmology,  oct.  190G), 

7)  Chertey  (F.-E.).  —  Extraction  du  cristallin  cataracte  dans  sa  capsule 
(Extraction  of  cataract  in  the  capsule)  (Ophthalmology,  octobre  1906;. 

8)  Hanseii  (F.-H.)-  —  Corps  étranger  du  cristallin,  extraction  par  l'aimant 
(Foreign  body  in  the  crystalline  lens,  cxtracted  by  the  clectric  magnet) 
(American  medicine,  juin  1906). 

9)  Dubap.  —  Aphakie  trauniatique  (Soc.  de  méd,  dn  Nord,  26  juillet  1906). 

i)  Une  semaine  avant  Topération  de  la  cataracte,  Smith  fait 
faire  à  ses  malades  des  irrigations  intra-nasales  avec  une 
solution  alcaline  et  trois  fois  par  jour  on  instille  dans  l'œil 
une  solution  à  5  pour  100  d'argyrol.  La  veille  de  Topération 
on  donne  une  purgation  et  un  bain  au  malade,  ses  cheveux 
sont  coupés  court  et  la  tête  lavée  au  shampoing,  les  cils  sont 
coupés  également,  les  sourcils  lavés  et  les  paupières,  les  sour- 
cils et  la  face  savonnés  puis  lavés  à  Téther,  puis  avec  une 
solution  de    sublinié    à    1/200,   la  pupille    dilatée    avec   de 


5()4  REVUE  GÊNÉRALR 

Thomatropine  à  i/ioo,  la  conjonctive  lotionnée  avec  de  Tal- 
phozone  à  i/iooo  et  imprégnée  de  vaseline  au  sublimé  à 
i/iooo  et  un  pansement  antiseptique  est  applique.  Le  lende- 
main on  répète  à  nouveau  ces  soins  antiseptiques  et  le  malade 
est  alors  prêt  pour  une  capsulotomie  préliminaire  qui  est  pra- 
tiquée avec  un  couteau-aiguille  en  faisant  une  incision  en 
forme  de  X  sur  la  capsule.  S'il  n'y  a  pas  issue  de  masses  cor- 
ticales dans  la  chambre  antérieure,  une  laji'ge  incision  cor- 
néenne  est  nécessaire,  tandis  qu'une  issue  du  liquide  laiteux 
de  la  chambre  antérieure  indique  une  cataracte  morgagnienne 
et  souvent  une  incision  cornéenne  avec  une  pique  est  insuf- 
sante.  En  quatre  heures  environ,  l'humeur  aqueuse  a  agi  sur 
la  substance  corticale,  on  pratique  alors  une  injection  de 
morphine  et  le  cristallin  est  extrait  par  incision  cornéenne. 
La  conjonctive  est  nettoyée  avec  une  solution  antiseptique, 
de  la  vaseline  au  sublimé  est  appliquée  et  les  paupières  sont 
fermées  avec  un  pansement  tenu  en  place  par  un  masque.  Ces 
différentes  opérations  peuvent  être  pratiquées  dans  le  cabinet 
du  médecin.  coburn. 

2)  Le  malade  de  Hansell  avait  été  frappé  à  l'oeil  par  un 
morceau  de  fer  et,  quoique  aucune  blessure  ne  fût  visible,  une 
irido-cyclite  grave  se  déclara.  La  radiographie  révéla  la  pré- 
sence d'un  corps  étranger  dans  le  vitré.  Une  incision  dans  la 
sclérotique  fut  suivie  d'une  issue  de  pus  et  Taimant  attira 
facilement  au  dehors  un  éclat  métallique  d'un  millimètre 
carré.  Une  solution  de  sublimé  de  i  sur  10.000  fut  injectée 
dans  le  vitré  et  la  conjonctive  fut  suturée  sur  l'ouverture. 
Le  malade  quitta  Thôpital  guéri  au  bout  d'une  semaine. 


3)  Habbell  rapporte  deux  cas  de  luxation  spontanée  dans 
le  vitré  des  deux  cristallins,  accident  survenu  chez  deux  sœurs 
d'abord  dans  un  œil  puis  dans  l'autre.  L'auteur  se  demande 
s'il  ne  s'agirait  pas  là  d'un  vice  héréditaire,  car  en  trois  géné- 
rations il  y  ayait  eu  treize  aveugles  et  plusieurs  autres 
membres  de  la  famille  avaient  une  vision  altérée.  Une  des 
malades  attribuait  cet  état  à  un  mariage  consanguin. 


MALADIES  DU  GRfSTALLIW  ET  DU  CORPS  VITRE  565 

4)  Miétendorf  rapporte  une  statistique  portant  sur 
lo.ooo  malades.  Sur  ce  nombre,  i45  présentaient  des  opacités 
ponctuées  ou  hyalines  delà  cristalloïde  postérieure,  i48  avaient 
Toeil  droit  atteint,  24  le  gauche  et  i3  les  deux.         coburn. 

5)  Le  maladC'de  Smith  fut  frappé  parla  foudre,  se  rétablit, 
mais  observa  une  perte  graduelle  de  la  vision.  Il  se  développa 
très  lentement  une  cataracte  noire  qui  fut  opérée.  Le  nerf 
optique  était  partiellement  atrophié  et  le  malade  employait 
pour  lire  après  extraction  des  verres  de  -H  10  D.  Smith  eut 
Foccasion  d'observer  trois  cataractes  noires  en  neuf  mois. 


6)  Standish  rapporte  trois  cas  d'extraction  du  cristallin 
dans  sa  capsule.  Il  y  eut  guérison  dans  les  trois  cas,  même 
chez  un  malade  diabétique.  La  meilleure  vision  constatée  après 
correction  était  de  a/5.  coouhm. 

7  Cheney  rapporte  dix  cas  de  cataractes  extraites  dans  la 
capsule.  Il  laisse  le  blépharostat  en  place  jusqu  à  ce  que  la 
cataracte  soit  extraite  et  dans  aucun  des  trois  cas  où  une  issue 
du  vitré  se  produisit,  l'accident  n'était  dû  au  blépharostat  ou 
au  spasme  de  Torbiculaire.  Deux  fois  on  constata  un  trouble 
de  Tépithélium  de  la  cornée  dû  à  la  pression  de  l'instrument. 
Un  des  malades  chez  qui  s'était  produit  une  issue  du  vitré  eut 
une  panophtalmie  avec  perte  de  l'œil.  Il  y  eut  trois  pincements 
de  l'iris.  coburn. 

8)  Hansell  a  extrait  un  morceau  d'acier  du  cristallin,  au 
moyen  de  l'aimant.  On  retira  le  corps  étranger,  tombé  dans  la 
chambre  antérieure,  par  une  incision  de  la  cornée,  en  même 
temps  que  des  débris  du  cristallin  cataracte  par  le  trauma- 
tisme. GOBURN. 

9)  Dabar  présente  un  malade  atteint  d'aphakie  trauma tique. 
Cet  homme,  âgé  de  quarante-cinq  ans,  reçut  sur  Toeil  droit 
un  morceau  de  fer  qui  détermina  un  épanchement  intra-ocu- 
laire  avec  hypohema.  Le  quatrième  jour,  on  pouvait  remar- 
quer du  tremblement  de  l'iris.  Le  septième  jour,  le  sang  avait 


566  HEVUE  GÉNÉRALE 

disparu.  Actuellement,  la  pupille  est  dilatée,  les  milieux  ocu- 
laires ne  présentent  plus  trace  d'épanchement.  La  tonicité  est 
normale.  L'image  du  fond  d'œil  est  facile  5  obtenir  à  Timage 
droite.  L'œil  blessé  aune  Hm.  de  douze  dioptries  ;  l'autre  œil  est 
emmétrope.  L'examen  du  fond  d'œil,  fait  dans  toutes  les  posi- 
tions, malgré  tous  les  mouvements  de  l'œil^  ne  permet  pas 
de  retrouver  aucune  trace  du  cristallin,  qui  a  dû  se  résorber. 


MALADIBS  De  LA  RÉFRACTION,  DB  L*ACCOMUODATION  BT  DES  MUSCLES  DE  l'oEIL 

i)  F©jèr  (JoLBs).  —  Elats  névpopathiques  des  yeux  (Uber  neuropathische 
Zustaende  der  Augcn)  (Arch,  f.  Avgenheilk.f  Bd.  54,  p.  i88,  1906). 

2)  Hanseli  (H.-F.).  —  Un  cas  de  paralysie  bilatérale  de  l'abducteur  d'ori- 
gine traumatique  (Case  of  bilatéral  abducens  paralysis  traumatic  in  ori^in) 
(Section  on  Ophthalmology,  Collège  of  Physicians^'  Philadelphia,  i6  oct. 
1906). 

3)  Jackson  (Ë.).  —  Relations  entre  les  muscles  di'oit  supérieur  et  inférieur, 
dans  le  strabisme  convergent  (Relations  of  the  superior  and  inferior  recti 
muscles  to  convergent  squint)  (Journ.  of  the  Amer,  med.  Assoc,^  14  juil- 
let 1906J. 

4)  Layton  (E.-N.).  —  Paralysie  du  droit  externe  droit  (Case  of  isola ted 
palsy  of  the  right  external  rectus)  (Journ,  of  the  A  mer ic.  med.  Assoc, 
21  juillet  1906). 

5)  Pause.  —  Les  résultats  durables  du  traitement  opératoire  de  la  forte 
myopie  (Ueber  Dauererfolge  dcroperativen  Behandiung  der  hochgradigen 
Kui*zsichtigkeit)  fZet75c/i.  f.  Augenheilk.j  XV,  p.  ii5,  1906). 

6)  Pause.  —  Contribution  à  Tétude  de  la  mvopie  (Beitrag  zur  Lehre  von  der 
Kurzsichtikeit)  (Zeitschr.  f.  Augenheilh.^  XV,  435,  1906). 

7)  Stttltng.  —  Les  fondements  de  ma  théorie  sur  la  myopie  (Die  Grundlage 
meiner  Kurzsichtigheits-Lehrc)  (Zeitschr,  f.  Augenheilk.^  XV,  p    i,  1900). 

8)  Struben.  —  L'éclairage  et  le  travail  domestique  des  écoliers  (Ovcr  de 
verlichting  bij  het  huiswerk  van  schoolkinderen)  (Thèse  d'Amsterdam^ 
igo6,  48'te  laarverslag). 

9)  Sattlep.  -—  Du  traitement  de  la  myopie  (  Zur  Behandiung  der  Myopie) 
(KL  Monatshl.  XLIV,  juin  1906,  p.  460). 

10)  Cailan  (P  -A.).  —  Lorsqu'on  est  en  présence  d'un  muscle  oculaire  para- 
lysé, doit-on  l'opérer?  Résection  d'un  muscle  paralysé,  motifs  de  Tinler- 
vention  (When  should  a  paralyzed  ocular  muscle  bc  operalcd  on.  Resection 
of  a  paralyzed  muscle  :  with  a  plea  for  early  o[)erating  in  similar  cases) 
(New-York  Eyc  nnd  Ear  Infirmary  Reports,  1906). 

11)  Chanoz.  —  Optomètre  astigmomèlre  (Soc.  méd.  des  Hôp.  de  Lyon, 
16  avril  1907). 

i)  Fejèr  passe  en  revue  trois  groupes  d'affections  névropa- 
thiques  des  yeux  : 

La  première  est  le  hlépharospasme  et  le  spasme  de  Vaccom- 
modaiion  :  elle  se  trouve  de  préférence  chez  des  enfants  de 
dix  à  quinze  ans  qui  ont  beaucoup  à  étudier  et  à  lire  le  soir.  On 


MALADIES  DE  LA  RÉFRAC riOX,  DE  L'ACC0MM0DAT£05,  ETC.     567 

remarque  un  clignotement  fréquent  et  une  mauvaise  vision  à 
distance,  les  enfants  sont  nerveux,  irrités,  font  beaucoup  de 
grimaces  et  toutes  sortes  de  contorsions  des  mains.  Comme 
thérapeutique,  on  corrige  la  réfraction,  on  fait  faire  une  cure 
d*atropine  de  quatre-six  semaines  et  on  cherche  à  influencer 
Tétat  général  par  du  fer  et  de  l'arsenic  et  une  hydrothérapie 
appropriée. 

En  second  lieu,  Fejèr  traite  le  blépharospasme  accompagné 
de  photophobie  :  on  distingue  deux  sortes  de  blépharospasmes, 
le  blépharospasme  symptomatique  et  le  blépharospasme 
essentiel.  Le  premier  se  trouve  dans  les  maladies  de  la 
cornée,  de  la  conjonctive  et  de  Tiris  et  se  produit  par  voie 
réflexe,  par  cela  que  Tirritation  de  la  rétine  due  à  la  lumière  se 
propage  sur  le  nerf  facial  ;  le  second,  par  contre,  est  une  affec- 
tion nerveuse.  Il  s'agit  alors  d'une  affection  cérébrale  localisée 
aux  alentours  du  centre  du  facial  ou  bien  d'un  trouble  fonc- 
tionnel, d'une  chorée,  de  migraine,  d'épilepsie  ou  d'hystérie. 

Pour  terminer,  Tauteur  décrit  une  affection  qu'il  nomme 
«  névrose  de  la  conjonctive  »,  les  malades  se  plaignent  de  tous 
les  ennuis  que  provoque  un  catarrhe  sec  de  la  conjonctive, 
pourtant  les  yeux  ne  sont  pas  collés  et  la  conjonctive  est 
indemne.  Il  faut  se  garder  d'appliquer  des  remèdes  locaux  trop 
forts.  Ils  ne  iôni  qu'augmenter  le  mal.  k.  hedslod. 

'j)  Hansell  rapporte  un  cas  de  paralysie  de  Tabducteur  chez 
un  homme  qui,  en  glissant,  se  heurta  la  partie  postérieure  de 
la  tête.  Il  resta  dans  le  coma  pendant  douze  heures  et  eut 
ensuite  de  violents  maux  de  tête.  De  la  diplopie  et  des  éblouis- 
sements  survinrent  plus  tard,  causés  par  la  paralysie  de  la 
sixième  paire.  Cette  paralysie  fut  attribuée  à  de  la  méningite 
plutôt  qu'à  une  fracture  de  la  base  du  crâne,  à  cause  de  la  lente 
apparition  des  symptômes.  couurn. 

3)  Jackson  prétend  que,  dans  les  cas  de  strabisme,  on  doit 
examiner  les  muscles  droits  supérieur  et  inférieur,  et  les  traiter 
lorsqu'ils  sont  en  cause.  Il  rapporte  un  cas  de  strabisme  con- 
vergent, qui  ne  fut  corrigé  que  lorsqu'on  eut  sectionné  le  droit 
inférieur.  coBunN. 


568  REVUE  GÉNÉRALE 

4)  Layton  a  observé  une  paralysie  isolée  du  droit  externe 
droit,  consécutive  à  une  attaque  d'influenza.  Comme  il  n'y 
avait  aucune  autre  lésion,  l'auteur  pense  qu'il  s'agit  là  d'une 
névrite  périphérique.  Guérison  complète  au  bout  de  neuf 
sema  ines .  coburn. 

5)  Le  travail  de  Pause  est  la  continuation  des  travaux  de 
Pffuger  sur  ce  sujet  (Suppression  du  cristallin  transparent, 
Paris,  1899).  11  a  recherché  vingt-quatre  cas  opérés  depuis  dix 
ans  et  les  a  examinés  à  nouveau.  Dans  les  fortes  myopies 
progressives,  il  faut,  comme  l'a  fait  Pfliiger,  s'il  s'agit  de  les 
opérer,  prendre  en  considération  l'âge,  le  degré  de  myopie,  la 
réfraction  cornéenne,  Tacuité  visuelle  et  le  développement  de 
la  myopie  et  se  fixer  pour  les  cas  opérables  un  minimum  de 
myopie.  Pour  déterminer  préalablement  la  réfraction  après 
l'extraction  du  cristallin,  il  faut  avant  tout  mesurer  la  réfrac- 
tion de  la  cornée.  L'acuité  visuelle  des  yeux  opérés  s'est  sen- 
siblement améliorée  après  l'opération.  Il  faut  donc  admettre 
une  augmentation  de  la  fonction  de  la  rétine.  Les  résultats 
sont  d'autant  meilleurs  que  l'opération  a  été  plus  tôt  faite. 
Les  altérations  choroïdiennes  centrales,  fussent-elles  anciennes 
ou  fraîches,  ne  sont  pas  une  contre-indication  :  au  contraire, 
on  réussit  souvent  dans  ces  cas  à  conserver  la  vision  centrale. 
L'opération  n'arrête  pas  l'allongement  de  Taxe  longitudinal  de 
l'œil  myope,  mais  ne  fait  que  le  retarder.  b.  rbdslob. 

6)  Les  hypothèses  émises  jusqu'ici  sur  le  développement 
de  la  myopie,  en  particulier  la  théorie  de  Stilling,  déplaisent 
à  Pause,  L'auteur  croit  voir  dans  la  myopie  une  maladie. 
Ce  n'est  que  chez  un  individu  normal  et  solidement  constitué 
que  nous  pouvons  nous  attendre  à  rencontrer  un  organe 
visuel  sain.  Chez  les  individus  faibles,  Tœil  se  montrera 
également  moins  résistant.  A  l'école,  on  demande  la  même 
quantité  de  travail  h  tous  les  enfants.  Ce  travail  n'est  pourtant 
supporté  que  par  les  yeux  des  enfants  bien  constitués.  Les 
yeux  des  enfants  faibles  tombent  malades  et  deviennent 
myopes.  La  myopie  étant  une  maladie,  elle  peut  se  guérir  si 
l'organisme  général  se  modifie.  u.  uEnsLon. 


MALADIES  DE  LA  RÉFRACTION,  DE  L'ACCOMMODATION,  ETC.      569 

7)  La  myopie  se  développe,  d'après  Stillinff,  à  la  suite  d'une 
croissance  excessive  du  globe  dans  le  sens  de  la  longueur. 
Cette  croissance  a  lieu  sous  Tinfluence  de  la  pression  exté- 
rieure des  muscles,  avant  tout,  du  grand  oblique.  Cette  pres- 
sion n  a  qu'une  influence  sur  la  croissance  et  non  sur  la  ten- 
sion intraoculaire.  Le  facteur  qui  joue  le  rôle  décisif  est  le 
mode  d'insertion  et  la  direction  du  muscle  du  grand  oblique. 


B.    nEDSLOIl. 


8)  Struhen  a  mesuré,  au  moyen  des  photomètres  de  Weber 
et  de  Wingen,  la  force  de  l'éclairage  que  nos  écoliers  avaient 
pour  leurs  devoirs  à  la  maison.  LTn  éclairage  de  moins  de 
25  bougies  métriques  de  Hefner  est  insuffisant.  Il  trouve  l'éclai- 
rage suffisant  dans  62,4  pour  100  des  cas,  insuffisant  dans  87,6 
pour  100.  Pour  prévenir  le  développement  de  la  myopie, 
l'auteur  exige  un  bon  éclairage  et  la  diminution  des  devoirs  à 
la  maison.  h.  non. 

cjf)  Sattler  s'appuyant  sur  des  considérations  théoriques  et 
sur  une  expérience  pratique  de  20  ans,  se  déclare  partisan 
de  la  correction  totale.  Par  elle,  si  en  outre  on  observe  les 
préceptes  hygiéniques,  et  surtout  le  maintien  d'une  distance 
suffisante  pour  le  travail,  on  arrête  le  plus  sûrement  les 
progrès  de  la  myopie.  Il  recommande  la  correction  totale  non 
seulement  pour  les  degrés  moyens,  mais  aussi  pour  les  plus 
faibles  et  les  plus  forts,  pourvu  qu'il  existe  une  accommo- 
dation suffisante.  Chez  les  myopes  de  plus  de  10  D.,  on 
commencera  par  rester  un  peu  au-desous  de  la  correction, 
mais  Tœil  arrive  ordinairement  au  bout  de  peu  de  temps  à 
s'adapter  à  un  verre  plus  fort.  On  observe,  évidemment, 
malgré  la  correction  totale,  une  augmentation  de  la  myopie, 
mais  il  s'agit  dans  ces  cas  de  myopie  héréditaire  et  l'augmen- 
tation dépasse  rarement  1-2  dioptries.  Un  autre  avantage  de 
la  correction  totale  est  l'influence  favorable  qu'elle  exerce  sur 
l'insuffisance  des  droits  internes.  Les  symptômes  asthéno- 
piques  disparaissent  ordinairement  assez  vite  sous  l'influence 
des  verres  correcteurs  que  quelquefois  l'on  devra  décentrer. 
S'il  existe  une  insuffisance  appréciable  même  pour  la  vision  à 
distance,  on  fera,  avec  précaution,  une  ténotomie  et  dans 
quelques  cas  sur  les  deux  yeux. 


570      .  REVUE  GENERALE 

La  correction  totale  n'a  jamais  eu  de  conséquence  fâcheuse, 
elle  semble  au  contraire  prévenir  jusqu'à  un  certain  degré  tous 
les  dangers  qui  menacent  Toeil  myope.  Dans  les  degrés  très 
élevés,  Sattler  est  encore  aujourd'hui  partisan  de  l'extraction 
du  cristallin,  pas  d'après  la  méthode  de  Fukala  après  disci- 
sion,  mais  par  l'extraction  primitive  au  moyen  d'une  lame 
creuse;  cette  opération,  lorsqu'elle  est  bien  exécutée,  est  non 
seulement  la  plus  rapide,  mais  encore  la  moins  dangereuse 
et  la  plus  sûre.  krukbnbbrg. 

lo)  Le  malade  de  Callan,  un  homme  âgé  de  trente  ans,  pré- 
sentait une  paralysie  du  droit  externe,  il  niait  la  syphilis,  n'avait 
point  de  rhumatismes;  d'ailleurs,  le  traitement  spécifique  et 
le  traitement  anti-rhumatismal  n^ont  produit  aucune  amé- 
lioration. Comme  la  diplopie  empêchait  tout  travail,  on  fit 
une  ténotomie  du  droit  interne,  et  un  avancement  du  droit 
externe.  Six  semaines  après,  guérison,  mouvements  complets. 
L'auteur  pense  que,  si  au  bout  d'un  traitement  d'un  mois,  il 
n'y  a  aucune  amélioration,  on  devrait  tenter  une  opération. 


Il)  Chanoz,  Cet  appareil  aurait  les  propriétés  suivantes  : 
i**Pourun  œil  de  re'yo/u^/on,  il  permettra,  comme  Toptomètre  de 
Badal,  de  déterminer  subjectivement  les  punctum  :  proximum, 
remotum,  par  la  recherche  de  la  netteté  de  l'image  des  cercles 
et  diamètres; 

2**  Il  permettra  le  diagnostic  subjectif  de  l'astigmatisme  et 
une  étude  minutieuse  de  cette  amétropie.  a.  On  pourra  par 
la  recherche  du  «  phénomène  des  escaliers  »  autour  de  chacun 
des  diamètres  (pour  des  positions  différentes  de  la  plaque 
d'épreuves  par  rapport  à  la  lentille  de  16  dioptries)  carac- 
tériser les  deux  méridiens  principaux.  De  simples  lectures  de 
rotation  et  de  déplacement  axial  de  la  plaque  détermine- 
ront rapidement  :  a)  la  situation  des  méridiens  de  courbures 
extrêmes;  h)  le  degré  d'astigmatisme.  /3.  Une  pareille  étude, 
faite  pour  chaque  méridien  aux  remotum  et  proximum  respec- 
tifs, donnera  l'amplitude  d'accommodation,  suivant  ces  deux 
méridiens  principaux  ; 

3**  Comme  dans  cette  étude  subjective  on  considère  l'as- 


MALADIES  DV  GLOBE  DE  L'CEiL  bli 

tigmatisme  total,  il  est  possible  que  la  recherche  des  méri- 
diens principaux  aux  remotum  et  proximum  conduise,  par  les 
particularités  observées,  à  des  renseignements  nouveaux  sur 
les  déformations  et  déplacements  du  cristallin,  liés  à  l'accom- 
modation ; 

4®  De  plus,  en  utilisant  les  lumières  colorées,  on  pourra  se 
servir  de  cet  optomètre  astigmomètre  pour  la  mesure  du  chro- 
matisme  de  Toeil.  l'auteur. 


ualadibs  du  globb  dk  l  oeil 
(blessures,  corps  Étrangers,   pa&asites) 

0  Hartmann.  —  Des  blessures  de  l'œil  par  coups  de  corne  de  vaches  (Cli- 
nique de  Tubioguc)  (Ueber  Kukhomslossverlelzungen  des  Auges,  nach 
dem  Material  dcr  Klinik)  {Thèse  de  Tubingney  190O). 

2)  Kohi.  -—  Un  cas  d'exophtalmosinlermittcnt  (Ëin  Fall  von  intermittieren- 
dem  lilxophlhalmus)  (Thèse  de  Halle,  1906). 

3)  Knaoht  (II. -G.).  —  Les  corps  étrangers  à.  l'intérieur,  de  Toeil  (Ueber 
Fremdkôrper  im  Inneren  des  Auges).  (Thèse  de  Giessen,  1906). 

4)  Wolfrum.  —  Cinq  cas  de  tuberculose  de  Toeil  traités  à  la  tuberculine 
T.  n.  (Fiinf  Ffillc  von  Tuberculose  des  Auges  unter  dcr  Bchandlung  mit 
Tuberculin  T.  H.)  (Archiv  f,  Augenheiik.,  LÎV,  p.  1) 

5)  Dixon  (G.-S.).  —  De  la  localisation  des  corps  étrangers  de  l'œil  et  de  l'or- 
bite lOn  thc  localisation  of  foreign  bodies  in  the  eye  and  orbit)  (New-York 
Eye  SLJid  E&r  In  firmary  Reports  y  1906). 

6)  Feiiohenfeid.  —  La  capacité  de  travail  après  les  blessures  de  Toeil 
(Erwerbsfahigkeit  bei  Augenschfiden)  (Zeitschr.  f,Augenh,,  XV, p.  126,  1906'. 

7)  Lana  (L.-J.).  -  De  la  diminution  de  la  capacité  du  travail  parla  perte  d'un 
œil  (Ovcr  hfrt  vcrlies  in  arbeidswaarde  door  het  gémis  van  cén  00g.; 
(NederL  Tijdsckrift  t\  Geneesk  et  48«t«  Inarverslag^  Utrecht,  1907). 

8)  Young  (II.-B.).  —  Extraction  à  l'aimant  suivie  d'aliénation  mentale  (Ano- 
thcr  succcssful  magnct  opération  but  with  an  unusual  tcrminalion) 
(Ophlhalmic  Record. jScpi,  1906), 

9)  Sohoitz  Kornél.  —  Un  cas  d'échinocoquc  intraoculaire  (Ein  Fall  von 
échinococcus  inlraocularis)  (Arch.  fur  Augenheilk.,  Bd.54»  p.  170,  190.6). 

10)  Stieren  (E.).  —  Traumatismes  oculaires  (Eye  mjurics)  (Pensylvania 
med/Journ.,  juin  1906). 

18)  8tffH>Mt  (E.-S.).  —  De  la  syphilis  oeuiaire  (Notes  on  ocular  syphilis) 
(Jottrn.ofthe  Minnesota  State  med.  Association,  i^'  oct.  1906). 

1)  Hartmann  décrit  78  cas  de  blessures  par  coups  de  corne 
de  vaches;  il  indique  le  résultat  sans  tirer  de  conclusion. 

w.  stock. 

2)  Kohi  donne  d'abord  la  bibliographie  de  Texophtalmie 
intermittente,  puis  il  publie  une  observation  nouvelle  :  Un 


57?  REVUE  GÉNÉRALE 

homme  âgé  de  trente  et  un  ans  fut  atteint  de  varices  à  la  jambe, 
puis  il  s'aperçut  que  son  œil  gauche  devenait  proéminent 
lorsqu'il  baissait  la  tête.  Kohi  admet  que  cette  exophtalmie  est 
due  à  des  varices  de  Torbite.  w.  stock. 

3)  H,  J.  Knecht  rapporte  58  cas  de  corps  étrangers  intra- 
oculaires,  observés  de  1898  à  1904  à  la  clinique  universitaire 
de  Giessen. 


Nature  du  corps  étranger 


Fer 

Pierre     .... 
Cuivre    .... 

Bois 

Cils 

Grains  de  dynamite 
Grains  de  poudre . 
Grenaille     .     .     . 
Inconnus     . 


27 
i3 

5 

I 
3 
3 

'2 

I 

7 


Siège  du  corps  étranger 

Chambre  antérieu; 
Iris  .... 
Iris  et  cristallin 
Cristallin  .  , 
Corps  vitré. 
Paroi  de  Tœil  . 
Inconnus     . 


7 

9 
5 

5 

'24 

I 
6 


4)  Les  injections  de  tuberculine,  répétées  dans  le  traitement 
de  la  tuberculose  interne  ont  été  reprises  avec  succès  en 
ophtalmologie.  Wolfrum  s'est  servi  dans  cinq  cas  de  la  tuber- 
culine T.  R.  de  Merck  d'après  les  indications  de  V.  Hippel  et 
de  Merck.  Il  s'agit  :  1®  d'un  cas  de  tuberculose  de  la  cornée, 
où,  au  cours  des  injections  on  remarqua  une  amélioration 
continue,  sans  la  moindre  hausse  de  température,  2**  d'un  cas 
d'iritis  tuberculeuse  où  les  nodules  et  toutes  les  autres  alté- 
rations tuberculeuses  de  l'œil  disparurent  sans  influencer  l'état 
général.  Dans  le  troisième  cas,  le  traitement  ne  put  être 
mené  à  bout,  les  injections  n*étant  pas  supportées,  néan- 
moins le  foyer  tuberculeux  dans  l'iris  disparut  ;  les  quatrième 
et  cinquième  cas  étaient  des  cas  d'épisclérite  tuberculeuse.  Ils 
furent  guéris  sans  récidives  par  les  injections.  Jamais  les  foyers 
latents  de  tuberculose  interne  ne  subirent  une  recrudescence 
par  les  injections.  Somme  toute,  reffet  salutaire  des  injections 
de  tuberculine  est  assez  prouvé.  L'amélioration  survient 
généralement  i-ly  semaines  après  lo  début  du  traitement  et  se 
produit  peu  à  peu,  quelquefois  après  une  aggravation  subite 
mais  passagère  du  processus  oculaire.  b.  uedslod. 


MALADIES  DU  GLOBE  DE  L'OEIL  573 

5)  Dixon  examine  ses  malades  dans  le  décubitus  dorsal,  la 
tête  immobilisée,  de  même  que  la  plaque  qui  est  fixée  à  la 
table.  Les  lils  en  forme  de  croix  sont  placés  sur  la  plaque.  Ils 
servent  à  préciser  Fendroitoù  se  trouve  le  corps  étranger.  Les 
bandes  qui  servent  à  fixer  la  tête  sont  faites  de  telle  façon 
qu'il  est  impossible  au  malade  de  bouger  ;  on  place  devant  lui 
un  objet  quelconque  qu'il  regardera  pour  éviter  le  déplace- 
méme  léger  de  la  tète  qui  pourrait  se  produire.  On  place  alors 
le  tube  dans  le  même  axe  que  les  croix,  et  généralement  à  une 
distance  approximativedeSo  centimètres.  L'indice  estramenéau 
devant  de  la  cornée,  on  mesure  la  distance  qui  le  sépare  exacte^ 
ment  de  la  cornée.  A  ce  moment,  le  tube  est  déplacé  de  3  centi- 
mètres en  avant  du  plan  horizontal  et  on  commence  l'exposition. 
Avec  une  autre  plaque,  et  en  ayant  soin  de  déplacer  le  tube  de 
3  centimètres  en  arrière  du  plan  horizontal,  on  fait  une  autre 
exposition.  Après  le  développement  des  plaques,  il  est  facile  de 
déterminer  la  position  du  corps  étranger  par  les  lignes  de 
Hulens.  Avec  une  modification  du  système  de  Swrett  on  repré- 
sente Tœil,  et  on  peut  avoir  ainsi  la  position  du  corps  étran- 
ger, dans  tous  les  sens.  Dans  l'espace  de  quatorze  mois, 
laSexamens  furent  pratiqués,  dont  6 7  résultats  positifs;  68  pour 
100  des  cas  sont  du  côté  droit.  Le  maximum  de  temps  écoulé 
depuis  la  pénétration  du  corps  étranger  est  de  trente-trois  ans,  le 
minimum  quarante-cinq  minutes.  Les  corps  étrangers  étaient  : 
dans  la  cornée  1  fois,  chambre  antérieure  2  ;  cristallin  7  ; 
région  ciliaire  i5  ;  derrière  l'équateur,  vitré,  rétine  ou  cho- 
roïde 27;  sclérotique  7;  orbite  6;  paupières  2.  Nature  du 
corps  étranger  :  fer  58  fois;  pierre  4  î  cuivre  2  ;  plomb  2  ;  verre  1 . 
On  fit  sept  énucléations  à  cause  de  panophtalmie,  cyclite,  ou 
accident  sympathique.  Pour  l'extraction,  on  a  employé  l'ai- 
mant de  Haab  ou  celui  de  Hirschbei^.  cobvrm. 

6)  Le  calcul  de  capacité  du  travail  à  la  suite  d'un  trauma- 
tisme ne  doit  pas  se  faire  d'après  une  formule  ou  un  barème 
général.  Feilchenfeld  est  d'avis  qu'il  faut  individualiser  chaque 
cas,  chaque  métier.  Il  a  vu  des  amblyopes  et  des  borgnes 
travailler  et  faire  des  ouvrages  fins  comme  par  le  passé.  Pour- 
tant il  faut  prendre  en  considération,  outre  l'incapacité  de  tra- 
vail, la  diminution  des  moyens  de  concurrence  ainsi  que  l'aug- 


574  REVUE  GENERALE 

mentation  du  danger,  car  un  traumatisme  de  rœil  sain  aurait 
une  importance  toute  spéciale.  L'auteur  a  observé  et  examiné 
la  capacité  de  travail  d'un  grand  nombre  d'ouvriers  de  dif- 
férentes usines  atteints  de  traumatisme  de  l'œil  et  nous  donne 
le  résultat  dans  des  tableaux  soigneusement  rédigés. 


8.    RRnSI.OD. 


7)  Lans  a  constaté  que  sur  5o  personnes  qui  avaient  perdu 
un  œil  par  accident,  2  avaient  pendant  un  certain  temps 
gagné  un  salaire  moindre,  2  d'une  manière  définitive, 
8  gagnaient  plus  qu'auparavant  et. 38  avaient  le  même  salaire. 

Il  estime  que  chez  les  ouvriers  dont  le  travail  n'exige  pas 
une  vue  parfaite,  la  perte  de  Pœil  ne  vaut  pas  plus  de  aS  pour 
100,  dans  les  autres  cas,  il  admet  3o  pour  100.  Mais,  à  cause 
des  accidents  qui  peuvent  arriver  parla  suite,  il  pense  qu'on  ne 
peut  fixer  la  rente  définitive  qu'au  bout  de  deux  à  trois  ans. 
Quelques  circonstances  peuvent  modifier  ces  cliiffres,  par 
exemple,  l'âge,  l'apparence  de  la  mutilation,  la  photophobie, 
rinfiammation   du  second  œil,   Tamblyopie  de  Tœil  conservé. 


8)  Le  malade  de  Youny  qui  était  atteint  d'un  léger  trouble 
mental  devint  aliéné  peu  après  l'opération  et  mourut.  L'au- 
topsie ne  révéla  ni  méningite  ni  aucune  cause  de  mort 

ÇOBUnN. 


MALADIES   DBS    PAUPIÈRES,  DE   L^APPARBIL   LAGrYMAL   ET   DE    l'uRBITB 

i)  Woodruff  (II.-W.)  —  De  lopération  de  Ferçus  dans  le  plosis  (The 
Fergus  opération  for  ptosis).  {Ophthalmic  Record,  sept   1906). 

2)  Bradburne  (A.-A.).  —  Du  plosis,  son  diagnostic  et  de  sa  valeur  comme 
symptôme  localisateur  (Ptosis;  ils  diagnosis  and  value  as  a  iocalizing 
symptom)  {Ophthalmology,  oct.  1906). 

3)  Laspeyres.  —  Angiolipome  de  la  paupière  et  de  Torbite  (Angiolipom 
des  Augenlides  und  der  Urbita)  (Zeilsch.  f,  Augenheilk.,  XV,  p.  627,  1906). 

4)  Pt^itchard  (Enic-L.).  —  Luxation  spontanée  de  la  çlande  lacrymale 
droite  (Non  traumalic  dislocation  of  the  right  lacrymal  gland)  (Trans. 
ophl.  Society,  vol.  LXVI,  p.  189,  1906). 

^)  Stophenton  (Sydnry).  —  Colobome  congénital  de  la  paupière  (A  case  of 
coloboma  of  the  eyc-lid)  (Rep.  of  the  Society  for  the  study  of  Diseuses  in 
Children,  vol.  VI,  p.  2o3,  1906). 


MALADIES  DES  PAUPIÈRES,  DE  L'APPAREIL  LACRYMAL,  ETC.    575 

6)  Brailey  (A.-R.).  -^  Dislichiasis  congénital  (Congénital  distichiasis) 
(Trans,  ophth,  Society^  voL  XXXÏ,  p.  16,  1906). 

7)  Kuhnt  (Hbrmann).  —  Elargissement  de  la  fente  palpébrale  en  utilisant 
les  tissus  cutanés  (Ueber  Lidspaltenerwciterung  mit  Benutzung  von  kuta- 
nem  Gewcbe)  ^Zei7sc/i./'.  Angenh,,  XV,  p.  238,  1906). 

8)  Moritz  (Sibgxund).  Causes,  symptômes  et  complications  des  maladies  des 
sinus  (Causes,  symptoms  and  complications  or  thc  diseases  of  the  nasal 
accessory  sinuses)  (Brit.  Med,  journ.^  janv.  igoS). 

9)  Cary  (E.-H.).  —  La  névralgie  faciale  et  les  opérations  sur  le  nerf  sous- 
orbitaire  (Facial  nevralgia  and  subcutaneous  opérations  on  the  infraorbital 
nerve)  (Tcxa»  St&te  journ.  o/*  Afedtcme,  juin  1906;. 

i)  11^  ooc/ra// recommande  Topera tion  de  Fergus  dans  le 
ptosis,  opération  qui  consiste  à  prendre  un  lambeau  en  forme 
de  langue  k  Toccipito- frontal  et  à  le  fixer  au  tarse.  L'incision 
cutanée  est  faite  au  travers  du  sourcil.  coburn. 

2)  Bradburne  publie  un  tableau  intéressant  pour  détermi- 
ner Torigine  du  ptosis.  coburn. 

3)  Le  cas  de  Laspeyres  est  celui  d'un  enfant  de  trois  ans, 
qui  présentait  une  tumeur  bleuâtre,  insensible  et  de  consis- 
tance élastique  au  milieu  de  la  paupière  inférieure  droite. 
L'examen  anatomique  confirma  le  diagnostic  de  lipome  téléan- 
giectoïde.  b.  rbosloh. 

4)  La  malade  de  Pritchard,  est  une  femme  âgée  de  qua- 
rante-trois ans,  qui  présente  depuis  quatre  ans  une  grosseur 
au  niveau  de  la  paupière  supérieure  droite,  qui  est  apparue 
brusquement.  La  tumeur  qui  représente  la  glande  lacrymale 
luxée,  grossit  lorsque  la  malade  pleure.  s.  stbphbnson. 

5)  Stephenson  a  observé  un  cas  de  colobome  congénital  de 
la  paupière  supérieure  chez  un  petit  enfant  âgé  de  trois  mois. 
A  Toeil  droit,  la  paupière  supérieure  avait  une  encoche,  qui 
lorsque  Tœil  était  fermé,  permettait  de  voir  la  cornée  et  la 
pupille.  Vu  la  coïncidence  entre  cette  lésion  et  l'ulcération  de 
la  cornée  par  manque  de  protection,  Stephenson  conseille  dans 
ces  cas,  d'opérer  le  colobome  le  plus  tôt  possible.  Il  rapporte 
un  autre  cas  de  colobome,  de  la  paupière  supérieure,  où  pré- 
cisément l'enfant  lui  fut  présenté  avec  une  ulcération  et  une 
perforation  de  la  cornée  correspondante.  La  communication 
est    accompagnée   de    deux   reproductions  photographiques. 


576  KEVUÊ  GÉNÉRALE 

Montrant  très  bien  la  forme  des  colobomes  décrits.  L'auteur 
fait  remarquer  combien  cette  affection  est  rare,  puisque  dans 
la  littérature  il  n'y  a  que  1^5  cas  connus.  j.  mawas. 

6)  Érailey  décrit  un  cas  de  distichiasis  congénital  chez  un 
enfant  âgé  de  quatorze  ans.  Les  cils  accessoires  des  deux 
paupières,  formaient  une  fine  rangée  de  poils  ayant  à  peu  près 
la  moitié  de  la  longueur  des  cils  normaux,  dont  ils  sont  sépa- 
rés par  toute  la  largeur  de  l'espace  inter-marginal.  Les  orifi- 
ces des  glandes  de  Meibomius  sont  absents.  A  Texception  de 
deux  dents  bicuspides  et  accessoires,  du  côté  droit  de  la 
mâchoire,  on  ne  note  aucune  anomalie  de  développement. 
L'examen  microscopique  d'un  morceau  de  ce  tissu,  a  montré 
une  hypertrophie  papillaire  très  marquée,  une  muqueuse  du 
type  squameux,  recouvrant  du  tissu  lymphoïde  et  sanguin. 
Le  tarse  fut  trouvé  normal.  11  n'y  a  aucune  trace  de  glandes 
de  Meibomius,  pas  plus  qu'une  trace  quelconque  d'un  phéno- 
mène morbide  pouvant  expliquer  Tatrophie  et  la  disparition 
de  ces  glandes.  L'auteur  cite  Fuchs,  qui  a  observé  4  ^^s 
semblables  à  la  clinique  de  Vienne  pendant  ces  vingt  dernières 
années  sur  des  jeunes  adultes  âgés  de  dix-sept,  dix-neuf, 
douze  ans  et  chez  un  homme  de  quarante  ans.  Il  est  à  remar- 
quer que  chez  un  de  ces  malades  (celui  âgé  de  douze  ans)  le 
grand-père  et  la  grand'tante  maternels  ont  eu  la  même  ano- 
malie, s.  STBPHHTfSON. 

7)  Kuhnt  recommande  la  canthoplastie  suivante  pour  les 
cas  où  la  conjonctive  est  infiltrée  et  durcie  par  des  inflamma- 
tions chroniques.  Il  fait  la  canthotomie  jusque  sur  le  rebord 
osseux,  libère  la  peau  et  la  conjonctive  en  n'oubliant  pas  de 
couper  les  faisceaux  fibreux,  puis  il  couvre  la  plaie  de  petites 
greffes  de  Thiersch,  prises  surTavant-bras,  Cette  méthode  ne 
peut  pourtant  s'appliquer  dans  les  cas  d'entropion  ou  d'ectro- 
pion,  il  faut  alors  avoir  recours  à  un^  autre  opération  que 
décrit  l'auteur,   mais  dont  une   brève   analyse  n'aurait   pas 

d'utilité.  B.   nEDSLOB. 

Le  Gérant  :  P.  Masson. 
Lyon.  —  Imp.  A.  Rnv  et  Oe,  4,  rue  Geuti!.  —  47450 


TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


TOME  XXV1«.  —  1907 


Abadle.  86,  830,   402. 

Acworth,  964. 

Adam,  416. 

Agricola,  396. 

AlbîtOS.   402. 

Albrand,  188. 

Alest«r.  426. 

Alflerl,  407. 

Alger.  229. 

Allport,  298.  425. 

Alt,   127,   162. 

Amat,  522. 

Ammann,  106. 

Anderson,  468. 

Aner,  544. 

Anglade,  75. 

AntonelU.  283,  330,  376,  46G,  543. 

Apert,   81. 

Ardouin.   132. 

Arlt  (Von),  120. 

Armalgnac.   46.  964. 

Armstpong,  229. 

Ascunce,  407. 

Ask.  463. 

Asmus,  557. 

Asslcot,  89. 

Aubaret.   75,  138,  399,  479. 

Augé.  297. 

Augiéras,   214,   516. 

Anrand,  1. 

Aurel  von  SzUy,  103. 

Axenfeld,  204,  906.  271. 


Baader,  306. 

Babinski.  273. 

Bach,    155,    313,   537. 

Baer,  556. 

Ballllart,  264. 

Baker.   83.   112.   316.   323,  359. 

Bail,  168,  557. 

Ballaban  23.  40. 

Ballet.  522 

Banlster,  188. 

Baouls,  158. 

Barany,  38,  106,  322. 

Barck,  323,  418. 

Bartels,  549. 

Baudouin,  187. 

Baudry.   31,   143. 

Bauer,  522. 

Bayer,  397. 

Baylac,   143. 

Béai,   233,   496. 

Beard.  179. 


Beau  vols,  333. 

Beck  (de).  459.  491,  515,  544. 

Becker,  421. 

BeclèPB,   476. 

Bednarskl,  84. 

Beggs,  304. 

Bebrens,  596. 

Behrmann,  965. 

Belgel,  28. 

Belt.  179. 

Benedetti,  368,  396. 

Bérardlnis  <de).  70.  132. 

Berger,  25,  179. 

Bergmann.   265. 

BergmeLster,  961. 

Bernbelmer,   161.   202.   265. 

Bernstein    38,  421. 

Berry,  395,  515. 

Bertolotti,    469. 

Bertozzl,   451,  463.   522. 

Best,  75,  527. 

Bettremleux,  229,  281.  412.  517. 

Blckerton.  368. 

Binder.  313. 

Blrch-Hlrscbfeld,   19,   964,   446,   463. 

Blsbop,    138. 

Blanco,  352.  379.  424. 

Blanke,  382. 

Blanluet,  374. 

Blaschek.  117,  124,  959. 

Blaskowlcz,  498. 

BUtz.   188. 

Bobonne,  298. 

Boldin,  219. 

Boldt,   998. 

BoU,  296 

Bonboff.  968. 

Bordler  529. 

Borschke.  20.  127.   443. 

Bossallno,  68,  304,  443. 

Boucbart,  237. 

Boucbaud,  127,  412. 

Boughton,  103. 

Bourdeaux,  360. 

Bourgeois,  285,  330. 

BournevlUe,  179. 

Boute,  379. 

Boyd,  498. 

Boyle,  84.  193. 

Bradburn,  574. 

Bralley,   575. 

BralUon,  89. 

Brandôs,  313,   491. 

Braûtlgam.   304. 

Brav,  168,  188,  550. 

Bret,  316. 

Brewerton,   117. 

BrlUaud,   359. 

Brockaert,  237. 

Bronner,  175. 


578 


TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


Bi-own.   179.   449,   504. 
Bruas,  322. 
Brûckner,    511,    514. 
Bruner.  377. 
Brunlng.  294. 
Bruns.  425.  445.  451.  544. 
Bryant,  382,  413. 
Buchanan,  363. 
Buhlmann,  507. 
Bull.    557. 
Bulson,  377. 
Burr.  507. 
Buttler,  316,  504. 


Cabannes,  985,   306. 

Caboche.  84. 

CalUaud,  84,  133. 

Calderaro.  66.  187,  178. 

Callau.  566. 

Calmette,   353. 

Campbell.  170,  425. 

Cange.  241. 

Cans,  237. 

Cantonnât,   127.  914.  372,  379.  407.  469. 

Capolongo,  161. 

Carllnl.  34.  297,  442. 

Carlottl,  378. 

Carnac,  475. 

Garon,  374. 

Carra.  237.   497. 

Carter,  544. 

Carver.  117. 

Cary,  575. 

Casall,  285.   463,  475. 

Castelain,  396. 

Castellanl,  112. 

Castresana,  425. 

Cerlsfi    37^ 

Challlous,    123,    273,   376.   381. 

Chamberlain,   105. 

Chance,  161,  239. 

Chanoz,   389,    566. 

Chantemesse,  354. 

Chapelle,  416. 

Charles.  316. 

Charpentier,  139. 

Chatterton,  43.  350. 

Chauffard,  138. 

Chavannaz,  316. 

Chavez,  372. 

Oheney.  123.  459.  563. 

Chevalier,  273.  297. 

Chevallereau,   233,    359. 

Church,  374. 

Coats.   103.  421. 

Cohn,  130. 

Colburn,   175.  479. 

Coleman,   130. 

Colin,  188. 

Collln,   488. 

Colllns,  379. 

Comby,  353. 

Connor,  176. 

Contlno,  108. 

C( «ornes,   402. 

Coppez,  179. 

Coppez  (H.),  402. 

Cosmettatos,  306.  359,  531. 

Coullaud,  93.  376. 

CowglU,   177. 

Cirlnclone,  66. 

Clalborno.  311.   374,  557. 

riarke,  411. 

Claude,  521. 

Craft.  407. 

Cramer.  76,  422,  466. 

Croft.  397. 

Cropt.   265. 

Crouzon.  469. 

Crowder.   479. 

ConslgUo,    402. 

Coste.  463. 

Crulse,  372. 

Cuénod,  206.  392,  496. 

Cushing.   567. 


Dalèn,   103. 

Darier,  330.  376.  306. 

Dash,  306. 

Davidson ,  497. 

Dawis,  188. 

Deherme,   264. 

Delanglade.  40. 

Delbarre,  37. 

Délogé.  37. 

Delord.  229.  363. 

DemléviUe.  451. 

Denis,   491. 

Dennls.  459. 

Desmons,  162. 

Devé,   517. 

Devereux,  372. 

Dide.  89. 

Dimmer,  297,  350. 

Dlxon.  571. 

Dock,  323. 

Dohler.  964. 

Dolcet,   376.   418. 

Dor  (H.).  145,  2)9.  998,  88«. 

Dor  (L.).  219. 

Doret,  84. 

Doyne.  273. 

Drake-Brockmann,   310. 

Dransart,  220. 

Duane,  70. 

Dubar,  39.  314.  563. 

Dûbers,  933. 

Dubosc.  81. 

Dubreull.  380,   591. 

Dubreuil-Chambardel.  517. 

Duclos.  179.  316.  330,  409. 

Dufour,  983.  459.  537. 

Dujardln,.396. 

Dunner,  390. 

Dupuy-Dutemps,   367.  376. 

Duyse  (Van),  914. 


Eaton.  981. 
Ehrenfrled,   76. 
Eionen,  188. 
Eliasberg,   306. 
EUett.   193. 
Elschnlg,  393.  449. 
Elwood.  314.  544. 
Elmerson.  311,   374. 
Engau.  311. 
Englander.  504. 
Enslln,  496.  511. 
Eperon,  906. 
Espenschied,  120. 
Evans,  567. 


Fage.   376. 
Faith,  567. 
Falco  (de),  112. 
Falta.  543. 

Faure-Lacaussade,    133. 
Favre,  517. 
Fehr.  31. 
F*ellchenleld.  671. 
Fejèr,   566. 
Ferraud,  591. 
Ferry,  98. 
Flck,   560. 
Fischer,  193. 
Fi.sh.  933. 
Flsher,   396,   418. 
Fitzgerald.   206. 
Flanders,  111,  314. 
Flelscher,   963. 
Font-Réaulx  (de),  468 
Fontanel,    393. 
Foml,  197. 
Fort,  396. 
Fortunatl,  150. 
Fox.  188. 
Français,  591. 
Franchere,  323. 


TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


579 


Frank,  45. 
Freund.  38S. 
Freytag.  511,  534. 
Frûchte,  560. 
Fruguiele,  178. 
Fuchs,  550. 
Fuerst.  «03. 
Fukala,  330. 
Fuss.  904. 


Gabrlelldès.  160 

Oaehllnger,  179. 

Galezowski,  96.  319.  373.  368,  381,  419. 

Gallemaerts.  314,  451. 

Gamble,  567. 

Gasparlni,  33,  190. 

Gebb.  488. 

GezKlrou.  84,  434. 

George,  84. 

Gérard,   113,   379. 

Germani,  393. 

Germann,  136. 

Gertz,  137. 

Gibbs,  451. 

Gibson,  411. 

Glfford,   89,   1^9,   396,   517. 

Gilbert,  74,  398. 

Ginestous,  93. 

Glnsberg,  34. 

Glraud,  68,  475. 

Gleicben,  81. 

Godelsteln.  413. 

Goldeberg,   369. 

Goldzleber,  84. 

Golesceano,  319,  396. 

Gompertz,  374. 

Gould,  311.  368,  469,  617. 

Gourfeln.  54,  396. 

Graefenberg,  511,  566. 

Gradle,  567. 

Gradon,  388. 

Graf,   459. 

Grandclôment,  488. 

Grasset,  353. 

Green.  168.  333.  316.  411,  475. 

Greenwood.  330. 

Grenet,  531. 

Grenz.  337. 

Grlft  (Van  der),  398. 

Grimaldl.   463. 

Grlmm,  508. 

Orlmfidale,  364. 

Gros,  306,  363. 

Grossmann,  117,  176. 

Gruber,  316. 

Grunert,  43. 

Guende,    83. 

Guérln,   379. 

Gulchard.  537. 

Gulsez,  516. 

Gullstrand,  350. 

H 

Haas.  436. 

Hallett,  38.  469. 

Haltenhofl,  130. 

Hamburger,  330. 

Hansell,  175.  337,  353.  514,  563,  966. 

Harman,  138,  393. 

Hartmann,  571. 

Hartrldge,  567. 

Hastings,  70.  383,  517. 

Heckele,  38. 

Helmann,  188. 

Heine,  333. 

Henderson,  368. 

Herbert,  306. 

Hermann.  330. 

Hertel.  398. 

Hess,  330,  537.   543. 

Heuss.  304. 

Heyraud.  311. 

Hlnshelwood.   188,  537. 

Hinsllberg.  84. 

Hippel  (Von),  33.  170,  394,  446. 


Hlrscb.   531. 
Hirscbberg.  31,  34,  418. 
lloeffer,   359. 
Hoffmann,  394.  407. 
lloUoway,  543. 
Holmes,  316. 
Hoppe,   436. 
Horn,  433. 
Homlcker.  398. 
Horsley,   130. 
Hosmer.  498,  504,  560. 
Hotz,  75,  188,   425. 
Howe.  90.  368,  434,  550. 
Howley,  403. 
Ilubbell,  130,  563. 
Hubert,  373. 
Hulzlnga,   431. 
Hummelsheim,  93. 


I 


IberschofT,  381. 
Inouye,  544. 
Ischreyt,  397,  543. 
Isola,  70. 


Jacobson,  393. 

Jacoby.  314. 

Jackson.  68,   160,  170,  173,  395,  566. 

Jacqueau,  337. 

Jameson,  364. 

Jandot,  317. 

Jennings,  359. 

Jansen,  379. 

Jersey,   517. 

JocQS,   133,  385,  363,  461,  476,  498. 

Johnston,  43. 

Joseph,  83. 

^oyce,  186. 

Junlus,  396,  537. 

Jurnltscbek.  133,  434. 


Kalt,  367,  368. 

Kardo.   113. 

Klmpel.  383. 

Klpp,  70. 

Kllmpel,  587. 

Enapp,  36,  43,  78,  413,  418. 

Knecht,  571. 

Kocb.  339,  451.  531. 

Koeller,  330. 

Koellner,  511. 

Kœrber,   487. 

Kobl.  571. 

KoU,   70. 

Koske.  66. 

Koster.    130.    138.    175,    188,   304. 

Kowleskl.  503. 

Kraemer,  70. 

Krauss,  40,  498. 

Krebs,  451. 

Kreuzberg.  83. 

Kroener,  503. 

Erûdener,  394. 

Kugel.   173. 

Kubnt,  43,  78,  497.  575. 

Kubntby,  544. 

Kunz,  515. 

Kurflnskl.   363. 


Lacaussade,  84. 

Ladureau,   316. 

Lagleyze,   531. 

Lafon.  M,  117.  130,  133.  316.  411. 

Lagrange,   130,   168,  371,  285,   459,   479. 

Lamb,  230,  475. 

Lampel,  464. 

Lamy.  469. 

Lancereaux,   517. 

Landmann.  503. 

Landolt  (M.).  534. 


580 

Landolt,  36,  46.  175.  426. 

Landolt  (£.).   412,  534. 

Landow.   81. 

Langenecker,   112,   544. 

Langworthy,  206,   306. 

Launuis,   127. 

Lans,  571. 

Lapersonne  (de),  34,  133,  469. 

Laroyenne,  •/. 

Laspeyres,  574. 

Lauber.  442. 

LaytoD,  566. 

Leber,  63,  259.  293. 

Ledrolt,  421. 

Leisch  (Me),  422. 

Leischner,  41h. 

Lemaire,  179. 

Le  Moal,  537. 

Lenoble,  537. 

Lenz,  508. 

Leplat,  452. 

Le  Roux,   84,   271 

Lévy,   322,   521. 

Lewis,  127,  161,  259. 

Lewit.  407. 

Llégard,  298. 

Liehr,  459. 

Lielo-VoUaro  (de),  392. 

Lindqvist.  203. 

Llnnell.   186.  463. 

Lliit  (Von),  70,  264.  285.  297. 

Lion,   581. 

Llttle,  451. 

Livon,    162. 

Lloyd  Owen,  HT. 

Lodato,  185. 

Loeser,  81. 

Lœwy,  25. 

Lohmann,    443. 

Lohnstein,  469. 

Lomb,  489. 

Lombard,  311. 

Lopez,  185.   381. 

Luei*sen,   353. 

Lukens,  416. 

Lundberg,    78,    123. 

Lundsgaard,   544. 

Lunn,  557. 

Luszkowski,   237. 


TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


M 


Maas.   514. 
Mac  Kee.  108. 
Maggl,  178,  452. 
Magne,  392. 
Maillet,  481. 
Mailluus.  358. 
Mann.  498.  544. 
Mansilla.   422. 
Manzoutto,  117. 
Mappe.s,    294. 
Markus.   459. 
Marple,  515. 
Marry,    188. 
Marquez,  534. 
Marshall.  372. 
:siartln.   214. 
Marx.    159. 
Mas^sey,   179. 
Mathieu.  537. 
Mathys.  292. 
Matys,    15^i. 
May,  32.  206.  358. 
May  ou,  372. 
Mayweg,    418. 
Mazet,  363. 
Medelnis.  316 
Medow,  214, 
Meissner,  451. 
Mellinghoff,  359. 
Menaclio.  359,   425. 
Menzlès.  264. 
Mesmer,    330. 
Mets  (De).  283. 
Mettey,   133. 
Meyer,  28,   155. 
Micas   'de).   93.   416. 
Michel  (von),  271. 


Michel,    150.    488. 

Miohelson-Rabinovitch,  537. 

MilUken,  227. 

Minet,   179. 

-Mlntz,  143. 

Mittendorf.   563. 

Moderow,  352. 

Moeser,  407. 

Molssonnler,   308,  379. 

Monesl,   62.   108,  350. 

Monod.  138. 

Montano,   527. 

Monthus.  40,   117,   451. 

Morax.   25.    170.   219.   332,   379,  396,   451,   476 

Moreau,   97,   233.    316,    517. 

Moretti,  31,   172. 

Moritz,   575. 

Morton,  133. 

Metals,    93,   233. 

Moulton,  379. 

Muller,  274. 

Mùnch,   62.   156.   257. 

Murray,  161.  515. 

Murrell,    112. 

Muttendam,  123. 


N 


Nadal,   138. 
Nadejde.  388. 
Napier,  407. 
Narlch.  323. 
Nathan,   469. 
Xepveu.    443. 
N^ttleship.  450. 
Neumayer,  84. 
Nlcolle.   392. 
Nogler,  529. 
Nolris,   229,   374. 
Noiszewski,  28. 
Northwap,  422. 
Norton.   173.  451. 
Nuel,   285.   313. 


Offret,  368. 
Ogawa.  491,  508.  531. 
Ohm,   188.  469. 
Ohse,  418. 
Oliver.  81,  396. 
Onfray,   353. 
Onken,   306. 
Onodl,  90. 
Opin,  353.   388. 
Orlandini,   264. 
Ovio,   156.    177,    443. 
Owen,  120. 


Pagne,   202. 

Palnblan.   70. 

Pal,   382. 

Pansier.   25. 

Paparcone,  522. 

Parhon,    388. 

Parlsotti.   34,  273. 

Parker,  418,  557. 

Parsons,    119.    363. 

Passetz,   120. 

Patry,    537. 

Paulesco,  517. 

Pause,   566. 

Péchjin,  143,  170,  179,  363,  4*« 

Peck.  407,  514. 

Penaud,    162. 

Perclval.    314. 

Pergens,   106. 

Perlmann,   40. 

Perrler.  388. 

Perretlère,    127. 

Pes,  487. 

Petit,  396. 

Petroslnos.  522. 

Pfalz,  162. 

PfeiCfer,  132,  352,  544. 

Pfluger.  63. 


TABLE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


581 


Plck,  43. 

Picper,  550. 

Plekema,  197. 

Fier.  451. 

Plerron,  316. 

Pllil,   133. 

Pilez,    90. 

Pllzecker.  95B. 

Plitt,    132. 

Pollack.  63,  ISO,  123,  961,  350. 

Polkinhorn.  330. 

PoUiot,  369. 

Pons,    40. 

Pons  y  Marquez,  511. 

Popolanskl,   550. 

Perry,   112. 

Porter.  138. 

Posey.  45,  74,  111,  160,  316,  359,  504. 

Possek.  139. 

Popot,  274. 

Post,   384. 

Poulain,  93. 

Poulard,  219. 

Pratt,    112. 

Ppitchard.  574. 

Pusey,  503,  537. 


Rabiger,  451. 

Raehlmann,  466. 

Raizis,  230. 

Rallier,  37. 

Ramirez,   46. 

Ramos  (J.),  19. 

Ramsay.  425,  450. 

Randall.   70. 

Randolph,   491. 

Ranly,  83. 

Raulin,  138. 

Rave,  314. 

Ray,    1T7. 

Raymond,  517. 

Reichert,   384. 

Rels,   93,  508. 

Remllnger,  139. 

Rendu,  138. 

Revel,  229. 

Reynolds.  237. 

Rheln.    379.    186. 

Rlemer,  504. 

Rimbaud,   353. 

Risley,   179,    379.   458. 

Robertson,   154. 

Roch,    402.     - 

Rocher,  132,  517. 

Rochon-Duvlgneaud,  34,  367,  374,  402. 

Rodlet,  175,  237. 

Roeber,   488. 

Roemer.   490.   537,   543,   560. 

Roepke,   352. 

Roger.    322. 

Rohmer,  25,  283. 

Rollet   (E.).  1.  4»,    143,    193,     933,  289    316, 

360,  385    498.  517. 
Romagny,   298. 
Romme,   353. 
Rose.  517.  521. 
Rosenmeyer,  45. 
Rossi,  522. 
Rothschild  (de),  322. 
Roure,  70. 
Roussi,   522. 
RouvlUols,   281. 
Rudge,   261. 
Ruhwandl,   487. 
Rumpel.  451. 
Rumszewlcz,  31. 


S 

Sabine.   425. 

Sachsalber.   294,   294,   453. 
Sainclalr.  232. 
Salnton,  186. 
Saint-John  Roosa,  51'j. 
Samperi,  306. 


Santamarla,  178. 

Santos   Femandez,    133,    143,  359,    411,    425. 

Santucci,  392. 

Sarker,  425. 

Sattler,   566. 

Saubert,  418. 

Saurl,   516. 

Sauton,   402. 

Sauvineau,  117,  206. 

Schaaf,  522. 

Schaffer,   293. 

Schaprlnger,  19,  175. 

Schiele.  543. 

Schirmer.  19,  452,  497. 

Scbnabel.  261. 

Schneldeman,    36. 

Schleslnger,    543. 

Schoitz.    498,    534,    571. 

Schonberg,  475. 

Schreder,  38. 

Schrelber,    158. 

Schridde.  961. 

Schuitz-Zehden,   304. 

Schuster.   491. 

Schwelnitz   (de).  38,  160.    175,   186,   395.   450, 

496,  504.   516,  550,   557. 
Scrinl.    516. 
Seaman.  78,  377. 
Seefelder.   111,  294,   466,  491. 
Seeligsohn,  84. 
Seitz,    75. 
Servonat,  323. 
Servel,  424. 
Sharp,  175. 
Sherer,  74. 
Shiba.  132,  294. 
Shlne,  511. 
Shœmaker.  75.  78. 
Shumway,  96,  382.  491.  543. 
Shute.  105. 
Slegrlst.  412,   476. 
Simonin,   537. 
Simousen,  416. 
Slsson,  76. 
Slatlneano,  392. 
Smith.   173,   451,   514,   563. 
Snell.    123.   515. 
Snew,  237. 
Smlegelow,   219. 
Snowball,   120. 
Snydacker.   133,  382. 
Snyder,    179. 
Sonder,  459. 
Sourdine.  170. 
Spear.   138. 
Spehr,   206. 
Speldel,  38. 
Sperber.  511. 

SpévlUe  (de),  34,  170,  179. 
Spicer,  622. 
Spiller,  160. 
Spratt,  127,  161. 
Stacks,    557. 
Stalilman,  186. 
Standish.  497.  563. 
Stargardt,  353. 
Stauffer,  359. 
Steiner,  297. 

Stephenson,  264,  273,  407,   497 .   498,  543. 
Stevens,  323,  368,  488. 
Stevenson.   168.   574. 
Stewart.    112.   133. 
Stleren,  418,  514,  571. 
Stllling,   311,   566. 
Stock.    445.  , 

Stocké.    368. 
Stoever,  112. 
Street,  229. 
Strlckler.  292. 
Strout.  571. 
Struben,  566. 
Strzemlnskl,  506 
Stucky,  522. 
Stutzln,  306 
Suker,  459,  522. 
Sulzer,    130,    179,   273,   421. 
Sweot,    410. 
Szily  (Aurel  von),  103,  257. 


582 


TABLE  DES  NOMS  D'AUTEUKS 


Tanzer,  138. 

Tchlrkowsky,  534. 

Telllais,   285. 

Terrien,  214,  372,  450.  _ 

Tereon  (A.).   179,  214,  359,  374,   402. 

Terson,   168. 

Terson   (père),  111.  20C,  374. 

Terson  (fils),  111. 

Theatham,   396. 

Théobald,    111. 

Thielemann,  264. 

Thompson,  43.  ^^     ^^^ 

Thomson.    108,    186,   232,   363.   368,    491,    557 

Thorington,   25.  ' 

Tocké,  537. 

Todd,    112,    117. 

Toms,    460. 

Tooke,  70. 

Toufesco  (mie).  257,  353. 

Tournadour,    112,    396. 

Trantas,  28,  544. 

Treacher-Collins,   330. 

Trousseau,   84,    452. 

Truc,  25,    481. 

Tûrk,  105.  515. 

Tyson,  186. 

u 

Uhthorr.    188. 

Ulbrich,  -527. 

UUmann,  45. 

Urata.  161. 

Urlbe  y  Troncoso.  46,  352,  425. 


Vacher,  363. 

Valois,   274. 

Vandergrlft.   70. 

Vanderhoof,    421.  _^    ^^     ,^ 

Valude,    123,   227,   273,    316.    330,   379,   409. 

Veasey,  407,  544,  508. 

Venneman,  323. 

Verderame,   497. 

Ve.sel  (van),  43. 

Vignard,    314 

Vlllard,    306. 

Villemonte,    117,   130,   459. 

Vinsonneau,    550. 

Viterbi,  407. 

Vogel,  204. 

Vogt,   274.    279,    330,   537. 

Vries  -(de),  loé. 


w 


Wagenmann,  296. 

Wagner.  84. 

Walk,   112,   130. 

Wamsley,  418. 

Ward,  382. 

Webster,  382. 

Weeks,  353,  422,  515 

Wehrli.  264,  498. 

WeiU,   508. 

Weinbnin,  466. 

Welngartner,  310. 

Welnhold,  293. 

Weisenburg,    132. 

Wemer,  368. 

Werwey,  498. 

Wesemberg,  229. 

Wessely,   155. 

Wewer,   311. 

Wlcherkiewlcz.  70. 

Widmark.   110. 

Wieden   PortlUo,  360. 

Wilklnson.    330,    374. 

Williams.  173. 

Wllson,    522. 

Wintersteiner,  90. 

Wlotzka,  156. 

Woddlg,  382. 

Woelflln,   443. 

Wolden,   360. 

Wolff,  34,  412.  * 

Wolffberg,    425. 

Wolfrum.    442.   446,    571. 

Wood.   154,    170,    173,   396. 

Woodruff,   306.   574. 

Wray.   117,  504. 

Wlldenberg  (van  der),  479. 

Wright,   173,   350.   544. 

Wttrdemann,  43,  138.  177,  412,  421,  550. 


Yung,  571. 


Zlegler,  74,   396.  475. 

Zentmayer,  132,  170,  186,  360,  550,  557. 

Zlmmermann,  542. 

Zirm.    161.   297. 

Zoethout,  449. 

Zweig,    544. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


TOME  XXVI.  —  1907 


MÉMOIRES  ORIGINAUX 

BoLLRT  (R.)  et  AumAND.  — <  Etnde  expérimentale  «t  comparée  sar  la  tuberculose   et  la  pseudo- tu- 
berculose aspergillaire  de  la  choroïde,  1. 
RoLLBT  (Ë.).  —  La  phlébite  rétinienne,  49. 
GouRPBiN.  —  La  conjonctivite  infectieuse  de  Parinaud,  54. 

Laroyrnnb  et  Morbau.  ^  Trois  cas  de  fracture  du  crâne  suivis  de  fracture  du  canal  optique,  97. 
Don  (H.).  —  Une  périods  intéressante  de  l'historique  de  la  cataracte,  14Ô. 
RoLLBT  (E.).  —  La  mucocèle  fronto-orbi taire,  193, 

GAZfGfc.  —  Fathogénie  et  cnre  radicale  de  l'entropion  de  la  paupière  supérieure,  841. 
Roi  LBT  (B.).  —  Le  drainage  au  crin  de  la  chambre  antérieure  contre  l'hypertomie  et  la  douleur 

DoR  (H  ).  —  Kyste  de  la  glande  lacrymale,  387. 

DoBRBOii.  (G.).  —  Les  glandes  Ucrymales  de  l'homme  et  des  mammifères,  339. 

RoLLBT  (E.).  —  Tsohnioue  opératoire  de  Textirpation  du  sac  lacrymal  à  la  rugine,  385. 

ORAifDCLBMBirr  (L.).  —De  l'ablation  des  tumeurs  du  nerf  optique  avec  conservatiom  de  Tœil,  433. 

Truc  et  Maillbt.  —  Recherches  oculistiques  sur  l'ophtalmo-réaction,  481. 

BoBDiBR  et  Nooirr.  —  Nouveau  pupillométre,  6S9. 


REVUE  GÉNÉRALE 


Accidents  du  travail.  Traitement  précoce 
des  —  oculaires,  131  ;  névrose  traumatl- 
que  et  — ,  314  ;  &ge  avancé  facteur  d'in- 
capacité dans  les  —,  314  ;  mesures  coer- 
cltives  et  mesures  radicales  de  thérapeu- 
tique oculaire  en  rapport  avec  la  loi 
des  —,  332  ;  grippe  et  — .  283  ;_revislon 
dans  les  —,  476  ;  assurances  contre  les 
—,  527  ;  capacité  de  travail  après  les  —, 
573. 

Aooommodatlon.  Relation  entre  la  conver- 
gence et  r— ,  176  ;  paralysie  de  1'—  dans 
le  diabète.  230  ;  1'—  des  aphaques  par 
la  pression  musculaire,  203  ;  troubles 
(l'_  d'origine  hystérique.  281  ;  la  conver- 
gence et  r— ,  358  ;  1'-  astigmatl'que.  352  ; 
r—  astigmique,  374  ;  dissociation  de  1'— 
et  de  la  convergence.  390;  rapports  de 
1'—  et  de  la  mot  111  té  avec  la  réfraction, 
415. 

Acide  phèniqiie.  Instillations  d'—  pur 
dans  l'œil,  548. 

Acuité  visuelle.  Ruban  métrique  pour  dé- 
termination de  r— ,  47  ;  recherches  sur 
1'—,  106  ;  r—  et  les  optotypes,  105  ;  re- 
cherches sur  r— ,  106;  réforme  de  la  dé- 
termination de  r— ,  1*75  ;  la  détermination 
de  r—  d'après  les  méthodes  de  Landolt 
et  de  Ouillery,  175  ;  l'unltlcation  de  nota- 
tion de  r— ,  415;  uniformisation  de  1'— 
des  employés  de  chemins  de  fer,  429  ; 
deux  appareils  pour  l'examen  de  1'—, 
432  ;  —  et  accidents  du  trava'l,  479  ;  di- 
minution de  1'—  son  effet  sur  la  capa- 
cité du   travail,   515. 

Adaptation.  Influence  des  moyens  artifi- 
ciels sur  r—  À  l'obscurité,  444  ;  recher- 
ches sur  r—  et  sa  signification  dans  les 
affections  du  fond  d'œU,   444. 


Adrénaline.  Effet  de  1'—  sur  la  pupille  et 
la  tension  oculaire,  157  ;  glaucome  aigu 
par  instillation  d'— ,  168;  l'—  dans  le 
catarrhe  print^nier,  266  :  effets  de  1'—  en 
instillations,  334  ;  expériences  avec  1'— 
384. 

Aimant.  —  et  rayons  X  pour  les  corps 
étrangers,  83  ;  —  &  axe  des  pôles  flexi- 
ble et  libre.  83  ;  ODérations  à.  1'—,  à  la 
clinique   d'Iéna,   3iS  ;    extraction   du   fer 

par  l'électro ,  314  ;  —  à  pôle  interne, 

427  ;  opérations  à  1'—,  516  ;  extraction 
de  fragments  d'acier  par  1'—,  515  ;  ex- 
traction à  r—  suivie  d'aliénation  men- 
tale,  574. 

Albinos.    L'œil  des  —,  532. 
Alexie   —,    179. 

Alypine  L'— ,  nouvel  anesthéslque  ocu- 
laire, 96  ;  1'—.  429  ;  1'—,  430  ;  1—  anes- 
théslque oculaire,  431  ;  r— ,  432. 

Amaurose.  —  consécutive  à  une  anémie 
par  hémorragie,  35  ;  Idiotie  et  —  fami- 
liale, 45  ;  —  fonctionnelle,  hystérique, 
psychique  ou  urémlque,  T7  ;  —  par  an- 
tipyrine,  77  ;  —  binoculaire  hystérique, 
372  ;  —  bilatérale  post-typhique  transi- 
toire, 464  ;  un  cas  d'—  quinique.  559. 

Amblyopie.  —  trâumatique,  simulation, 
34  ;  anatomle  pathologique  de  1'—  al- 
coolo-nicotinlque,  llO;  fonctions  rétinien- 
nes dans  r—  congénitale,  121  ;  —  par 
l'alcool  méthyllque,  142  ;  1—  toxique, 
274  :  forme  d  —  des  Jeunes,  d'origine  .sy- 
philitique, 277  ;  état  de  nos  connaissan- 
ces sur  l'—nicotlnique  et  alcoolique,  274; 
r—  congénitale,  274  ;  essai  .sur  1'—  par 
le  sulfure  de  carbone,  370  ;  cas  d'—  par 
fixation  du  soleil.  411  ;  —  consécutive  à 
la  fixation  du  soleil,  464  ;  1'—  tabaglque 
et    alcoolique,    567;   —   congénitale,    561. 


584 


TABLE  DES  BIATIÈRES 


Amètropie.  Un  cas  d'—  où  les  symptômes 
ont  été  supprimés  par  l'usage  des  Terres. 
175. 

Anesthèsie.  L'—  en  chirurgie  oculaire, 
igs  ;  _  au  chlorure  d'éthyle  et  au  chlo- 
roforme, 427  ;  —  locale  pour  l'énucléa- 
tion  et  l'exentératlon,  478. 

Angle  Irido  oornéen.  Occlusion  de  1'— 
dans  le  glaucome.  IIO;  état  de  V—  dans 
les  luxations  du  cristallin  avec  hyper- 
ton  ie,   168. 

Aniline  (Ck>uleux«d').  Influence  nocive  des 
—  sur  l'œil,  331  ;  lésions  oculaires  par 
les  —,  361. 

Aniridie.  —  Incomplète.  214  ;  —  congéni- 
tale double,  glaucome  et  cataracte,  460. 

AnlBomëtropie.—  et  vision  binoculaire, 
38. 

Anlcyloblëpharon.  —  membraneux  de 
l'angle  externe,  287. 

Anomalie.  —  congénitale  chez  les  aliénés, 
92;  _  de  rœll  par  bride  amniotique, 
154;  —  de  la  vision,  281. 

An  ophtalmie.  —  bilatérale,  177  ;  V—  con- 
génitale et  les  voles  optiques,  202 

Autœynoptomètre.  —  à  curseur  et  à 
miroir,   47. 

Aphakie.  —   traumatlque,    565. 

Argent.  Sels  d'—  dans  les  affections  de 
la  conjonctive,  498. 

Argyll-Robertson.  Syndrome  Gassérlen  et 
signe  d'— ,  522. 

Argyrol.  L'—  dans  l'ophtalmie  purulente, 
452. 

Argyrose.  —    de  la  conjonctive,  113. 

Artère  centrale.  Occlusion  de  1'—  avec 
conservation  d'un  district  parapapil- 
laire,  558  ;  spasme  visible  de  T-  dun 
œil,  558. 

Artère  hyaloïde.  Persistance  de  l  — ,  79  ; 
cas  de  colobome  avec  —,  460. 

Artère  ophtalmique.  Anévrysme  de  1'— 
guéri  par  des  injections  de  gélatine. 
519. 

Asthènopie.  —  et  céphalalgie,  128  ;  con- 
gestion de  la  papille  et  —,  409. 

Astigmatisme.  Rapports  entre  les  champs 
binoculaires  de  la,  vision  des  couleurs  et 
les  champs  combinés  de  l'— ,  81  ;  rota- 
tion de  l'ombre  skia.scopique  dans  1'—. 
127  ;  particularité  de  la  vision  dans  1  — , 
390. 

Atrophie  optique.  —  consécutive  à  une 
phlegmasie  du  sac,  277  ;  —  tabétique 
dans  la  syphilis  héréditaire,  410  ;  fami- 
liale 465  ;  infantilisme  et  —  dans  un  cas 
de  tumeur  de  l'hypophyse,  560  ;  —  pro- 
gressive, 560  ;  tumeur  cérébrale,  —  dou- 
ble, 562 

Atropine.  Doses  maxlma  et  mlnlma  de 
r— ,    426. 

Avancement  musculaire.  Substitution  de 
r—  à  la  ténntomle  dans  le  traitement 
des  déviations  des  muscles  droits.  39. 

Aveugles.  Massage  envisagé  comme  occu- 
pation des  —,  192  ;  éducation  visuelle 
d*—  -nés,  opérés  plus  tard  avec  succès, 
240. 


Bactériologie.  —  ophtalmologique,  ^'O'i  ; 
—  diplocoques  ne  prenant  pas  le  Gram, 
446  :  coloration  en  —  oculaire,  493. 

Basedow  (Maladie  de).  —  atypique,  endo- 
théllome  de  la  pltuitalre  et  du  thyroïde. 
141  ;  —  consécutive  à  une  morsure  de 
chien  enragé,  143  ;  traitement  médical  de 
la   —     186;    —,    187;    traitement    actuel 


de  la  —,  186  :  —,  237  ;  traitement  de  la 
—,  324  ;  —,  325  ;  traitement  de  la  —  par 
les  rayons  X,  382  ;  —  atypique,  endothé- 
liome  de  la  pltuitalre,  423  ;  deux  cas  de 
—,  observés  chez  des  hommes,  424  ;  —, 
522. 

Blèpharoptosis.  Le  —  spastique,  180  ;  deux 
cas  de  —  spastique,  182. 

Blèpharite.  Les  —,  360  ;  traitement  des  — 
cillaires  par   l'hermophényl,  418. 

Blëpharochalazis.    Un  cas  de  —,  517. 

Blèpharoplastie.  Nouvelles  méthodes  de 
—,  44  ;  résultats  d'opérations  de  —,  133  ; 
—  avec  un  lambeau  enlevé  au  cou  137  ; 
la  méthode  italienne  en  —  et  opérations 
de  la  face,  182  ;  deux  cas  de  —,  317  ;  — 
à  double  lambeau  pédicule,  418. 

Buphtalmie.  Clinique  et  thérapeutique 
de  la  —  congénitale,  231. 


Cachet  d'oculiste.    Un  —,   188. 

Canthoplastie.  Anomalie  de  l'angle  interne 
et  —,  518. 

Caron<|uile  lacrsrmale  Epithelioma  de  la 
—,    397. 

Cataracte.  La  capsule  du  cristallin  dans 
l'opération .  de  —,  36;  considérations  sur 
l'opération  de  la  —,  37;  traitement  chi- 
rurgical de  la  —,  soins  hygiéniques, 
aseptiques,  préparatoires,  37  ;  méthode 
d'extraction  de  la  —,  37  ;  spectroscopie 
et  microchimie  de  la  —  noire,  66  ;  ex- 
traction de  la  —  dans  le  rétrécissement 
du  sac  conjonctival,  78  :   étiologle  de   la 

—  lamellaire,  79  ;  statistique  d'opérations 
de  la  —  -à  Stockholm,  79  ;  opération  de 

—  à  la  clinique  des  Séraphins,  à  Stoc- 
kholm. 123;  —  coralliforme,  123;  opéra- 
tion de  —,  123  ;  pathogénie  des  —s  po- 
laires antérieures,  125  ;  enquête  sur  la 
prétendue  fréquence  de  la  —  des  ver- 
riers. 125  ;  —  et  atrophie  optique.  126  ; 
extraction  d'une  —  à  travers  l'iris,  126; 
période  Intéressante  de  l'historique  de  la 
-,  U5  ;  nouvelle  méthode  de  discision 
dans  les  —s  secondaires  capsulaires.  174  . 
technUiue  de  l'opération  de  la  —,  174  ; 
traitement  des  suites  de  l'opération  de  la 

—  174  ;  quelques  formes  de  la  —  hérédi- 
taire, 174  ;  la  meilleure  incision  pour 
l'extraction  de  la  —,  173;  cause  et 
traitement  de  la  —,  173  ;  extraction 
dans  sa  capsule  de  la  —  dans  l'irido- 
chomïdlt^,  227;  l'opération  des  —s  in- 
complètes, 228:  hémorragies  .expulsives 
après  la  —,  280;  opération  de  —  dans 
certaines  maladies  constitutionnelles. 
310  :  —  polaire  antérieure  bilatérala, 
355  ;  forme  de  —  lamellaire,  372  ;  — 
ponctuée  par  la  foudre,  372;  arrache- 
ment capsulaire  dans  l'opération  de  —, 
373  ;  _  postérieure  double,  411  ;  deux 
cas  de  —  polaire  antérieure  d'origine 
différente,  411  ;  arrachement  de  la  cris- 
talloïde  antérieure  dans  la  —,  412  ; 
indications  parfois  oubliées  dans  l'ex- 
traction Ue  la  —,  412;  résultats  optiques 
de  lexiraction  de  la  —,  412;  pince  pour 
extraction  des  exsudats  pupillaires  dans 
la  —  secondaire,  431  ;  production  expé- 
rimentale de  —  congénitale  chez  le  la- 
pin, colobome  et  microphtalmie,  449  ;  pa- 
thogénie de  la  —  des  souffleurs  de 
verre.  406  ;  la  —  compliquée,  468  ;  le 
glaucome  secondaire  et  la  —  traumatl- 
que. 468  ;  traitement  de  la  —  par  les 
Injections    d'iodure    de    potassium.    511  : 

—  par  esquille  de  fer,  511  :  résultat  de 
1.200  extractions  de  —  avec  iridectomie, 
511;  la  vision  bleue  après  l'extraction 
de  la  —,  512  ;  —  produite  par  la  tétanie. 
512  ;  opérations  de  —  à  la  «  New- York 
Eye  and  Ear  Inflrmary  »,  513  ;  extraction 


TABLE  DES  MATIÈRES 


585 


de  —  avec  capsulotomie  ppéllmlnalre. 
563;  —  noire,  565. 

Catarrhe  printaialer.  Un  cas  de  — .  70  :  le 
—,  nC:  le  —,  208  :  —,  360 ;  contrlbutitn 
à  l'étude  du  —,  SOT;  du  —,  399. 

Gèoitè.  —  pai"  affection  des  sinus  posté 
rieurs.  93  ;  statistique  de  la  —  en  Fin- 
lande, 110;  la  mort  et  la  —  par  alcool 
métliylique,  170  ;  méthode  pratique  pour 
prévenir  une  cause  .de  —  en  Amérique, 
163  ;  —  et  hémianopsie  dans  un  cas  de 
sypbills  cérébrale.  219  ;   fréquence  de  la 

—  due  aux  sinusites,  233  ;  —  momentanée 
récidivante,  238  ;  —  occipitale,  hémianop- 
sle  hippocamplque,  278  :  —  brusque  par 
sujipuratlon  péri-oculaire,   419. 

Centrée.  Technique  des  opérations  sur  les 
— .  123  ;  symptômes  oculaires  des  tumeurs 
des  —,    186. 

Chalazlon.   Traitement  du   —,    417. 

Chambre  antérieure.  Lésions  consécutives 
à  l'inoculation  dans  la  —,  68  ;  recher- 
ches sur  un  courant  dans  la  —,  107  ;  le 
drainage  au  crin  de  la  —  contre  l'hy- 
pertonie  et  la  douleur,  289. 

Champ  visuel.  Le  —  et  les  méthodes  de 
mesure,  372  ;  limites  périphériques  du  — 
pour  les  objets  blancs  et  colorés,  464. 

Chiasma.  Lésions  du  —  dans  les  ménin- 
gites de  la  base,  382  ;  histologie  du  — 
chez  l'homme,  38S  ;  un  cas  de  dégéné- 
rescence pltuitaire,  compression  du  —, 
406. 

Chorio-rétinite.  -^  scléreuse.  luxation  du 
cristallin,  76  ;  —  maculaire  double  con- 
génitale, 277  ;  la  —  tuberculeuse  en 
foyer,  304  ;  —  naphtalinique,  555  ;  —  sans 
étiologle.   563. 

Choroïde  Tuberculose  et  pseudo-tubercu- 
lose asperglllalre  de  la  —,  1  ;  sarcome 
mélanlque  de  la  —,  31  ;  tuberculome  de 
la  .— ,  32  ;  ruptures  multiples  de  la 
—,  74  :  ossirficatlon  de  la  —,  119  ;  hémor- 
ragies sous  la  —  traumatiques  et  expul- 
sives,    216  :    tumeur   métastatique    de    la 

—  (maladie  de  Hopkins?),  272;  sarcome 
de  la  —,  5Ô6  ;  tubercule  de  la  —,  402  ; 
pronostic  du  sarcome  mélanique  de  la 
—,  408  ;  sarcome  de  la  —,  406  ;  affections 
de  la  —,  rapport  avec  les  maladies  géné- 
rales, 504  ;  cancer  métastatique  de  la  —, 
504  ;  ruptures  de  la  — ,-  505  :  défectuosité 
symétrique  de  la  —  et  de  la  rétine.  505  ; 
sarcome  mélanlque  de  la  —  symptôme 
clinique  rare,  552  ;  carcinome  métasta- 
tique de  la  —,   566. 

Ghoroïdite.  La  —,  explication  des  lésions 
du  fond,  363  :  —  centrale  sénlle,  363. 

Circulation.  Recherches  sur  la  -  des  li- 
quides dans  l'œil,  260. 

Clinique.  —  ocuUstique  du  Carollnum  de 
Stockholm,    110;   la   —  de   Breslau,   330; 

—  populaire  pour  les  yeux,  496. 
Colobome.    ^licrophtalmie    et    —    de    l'iris 

et  de  la  choroïde,  132;  le  —  "de  la  ma- 
cula. 308  :  —  de  la  paupière  supérieure. 
379  ;  anatomle  pathologique  des  —s  du 
globe  et  du  nerf  optique,  394  :  —  des 
paupières,  dermoïde  du  limbe.  418  ;  cas 
de  —  avec  artère  hyaloïde,  460  ;  —  du 
nerf  optique,  465;  —  congénital  de  la 
paupière,  575. 

Compte  rendu.  —  de  la  clinique  de  Tu- 
bingue,  263. 

Conduits  lacrsrmauz.  AcMnomycose  des 
—,  518.     . 

Conjonctive.  Bactériologie  des  —s,  109  ; 
argyrose  de  la  —  due  à  l'argyrol    113  ; 

—  rhumastlmale,  115;  les  -s,  112;  pérl- 
tliéliome  endothélial  de  la  —  et  des  culs- 
de-sac,  160:  tuberculose  de  la  —,  ana- 
tomie,  clinique,  expériences,  165  ;  chan- 
cre syphilitique  de  la  —  bulbaire, 
206  ;   histologie  de  la  —  blennorraglque    • 


des  nouveau-nés,  202  ;  hémorragie  de  la 
—,    276  ;    sarcome    alvéolaire    de    la    —, 

298  ;     taches     pigmentalres     de     la     —, 

299  ;  diphtérie  de  la  —,  298  ;  modifi- 
cations inflammatoires  de  la  —,  359  ; 
lymphanglectasle  de  la  —,  360  :  épl- 
tliélloma  de  la  —,  360;  argyrose  de  la 
—,  369  ;  angiome  de  la  —,  397  ;  tuber- 
culose primitive  de  la  —,  398;  un  nou- 
veau cas  de  —  ante  partum,  398  ;  an- 
giome de  la  —,  succès  par  le  traitement 
à  l'alcool,  401  :  tuberculose  de  la  —  bul- 
baire, 453  i  kystes  épithéliaux  infectés  de 
la  —  bulbaire,  456  ;  examen  bactériolo- 
gique de  la  —  dans  la  typhoïde  et  la 
pneumonie,  493  ;  nocivité  des  couleurs 
d'aniline  sur  la  —,  540  ;  diphtérie  de  la 
—,  544  ;  dégénérescence  hyaline  de  la  —, 
545;  traitement  du  lupus  de  la  —,  547. 

Conjonctivite.  —  par  euphtalmine,  71  ;  — 
de  Morax-Axenfeld,  72  ;  bactériologie 
des  —s  aiguës,  73  ;  traitement  de  la  — 
blennorraglque,  114  ;  épidémie  de  —  con- 
tagieuse aiguë  à  Ceylan,  115;  contribu- 
tion à  l'étude  de  la  —  rhumastlmale, 
166  ;  —  blennorraglque,  accident  du  tra- 
vail, 266  ;  traitement  de  la  —  blennor- 
raglque, 271  :  —  phlycténulalre,  265  ;  ar- 
thrite après  —  blennorraglque,  383  ;  les 
lavages  au  perchlorure  de  fer  dans  la 
—,  399  ;  —  tuberculinique.  406  :  —  pseu- 
do-membraneuse à  pneumocoques,  456  ; 
micro-organismes  pathogènes  de  la  —, 
493;  cent  vingt-neuf  cas  de  —  blennor- 
raglque,   525  ;   —,   544. 

Conjonctivite  de  Parinaud.  —,  54  ;  —,  70  ; 
contribution  à  l'étude  de  la  —,  163  ;  un 
cas  de  —  avec  érythème  noueux  et 
amygdalite,  164  ;  adénopathie  de  la  — 
dans  un  cas  de  trachome,  300;  cinq  cas 
de  —,   265  ;  —,   453  ;  —,  456  ;  —,   502. 

Connexion.  —  oculogyres  du  mésencé- 
phale,  471. 

Contagion.  —  des  affections  oculaires 
dans  les  crèches  et  les  écoles,  116. 

Convergence  Relation  entre  la  —  et  l'ac- 
commodation, 1*76;  rapports  entre  les 
pupilles    et   la    réaction    de   la   —,    353  ; 

—  et  accommodation,  352  ;  dissociation 
de  l'accommodation  et  de  la  —,  390; 
étude  sur  la  —  et  ses  anomalies,  489. 

Cornée.  Ulcère  marginal  de  la  —,  30  ;  pig- 
mentations congénitales  de  la  —,  70.  71  ; 
ulcus  rodens  de  la  — ,  hétéroplastle  de 
tissu  cornéen  du  lapin,  71  ;  cas  de  colo- 
ration de  la  —  par  acide  chromlque, 
74  ;  altérations  de  la  —  de  l'œil  de  l'en- 
fant par  hypertension  oculaire,  112  ;  opa- 
cités de  la  —  chez  les  syphilitiques, 
114  ;  ulcère  de  la  —  à  dlplobacilles,  116  ; 
ulcère  de  la  —  et  thermocautère,  117  ; 
corps  étrangers  de  la  —,  112  ;  ulcère  per- 
forant de  la  —  dans  un  œil  glaucoma- 
teux,  207  ;  traitement  efficace  de  l'ulcère 
infectieux  de  la  —,  208;  régénération  de 
la  —  après  les  ulcères  étendus,  265  ;  vac- 
cination de  la  —,  265;  injection  vacci- 
nale de  la  —,  266  ;  troubles  nodulaires 
de  la  —  affection  tuberculeuse  269  ;  al- 
térations de  la  —  dans  les  ulcérations. 
296  ;  Inoculation  de  la  syphilis  à  la  — 
du  chien,  296;  transplantation  de  la  —, 
300  ;  altération  spéciale  de  la  —  après 
la  kératite  parenchymateuse,  301  ;  ex 
traction  de  petits  corps  étrangers  de  la 

—  et  de  la  conjonctive,  298  :  aspect  de 
traumatismes  de  la  —  au  point  de  vue 
médico-légal,  298  ;  plaies  pénétrantes*  de 
la  —,  360  ;  opacités  métalliques  de  la 
—,  362;  processus  de  réparation  des 
plaies  de  la  —,  392  ;  dialyse  dans  la  —, 
397  ;  kyste  séreux  de  la  —,  397  ;  séro- 
thérapie des  ulcères  de  la  --,  397  :  mé- 
lano-.sarcome  du  limbe  de  la  —,  398  :  cas 
curieux  de  traumatisme  du  limbe  de  la 
—.  397  ;  —  conique,  399  ;  tuberculose  pri- 


586 


TABU:  DES  MATIÈRES 


mltive  de  la  —,  4»;  opacités  et  inflam- 
mations traumatlques  de  la  —,  456  ;  par- 
ticularités de  la  —  humaine,  488  ;  ana- 
tomie  des  troubles  congénitaux  de  la  --, 
493  ;  formations  cristallines  de  la  —, 
491  ;  tul)erculose  de  la  —,  498  ;  acné  ro- 
sacea  de  la  —,  499  :  traitement  des  bles- 
sures fraîches  de  la  —,  499  ,  traitement 
de  l'ulcère  serpigineux.  de  la  —  par  le 
radium,  500  ;  recherches  sur  les  troubles 
nodulalres  de  la  —,  502  ;  la  —  du  fœtus 
est-elle  vascularlsée,  53i  :  traitement  des 
ulcérations   de   la   —,   544. . 

Corps  ciliaire.  Tumeur  du  —,  119  ;  hémor- 
ragies du  —  chez  les  nouveau-nés,   119. 

Corps  étrangers.  —  métalliques  du  cul-de- 
sac  inférieur.  70  ;  électro-aimant  et 
rayons  X  pour  enlever  les  -,  83  ;  —  su- 
perficiels de  l'œil,  83  :  —  de  la  cornée 
et  de  la  conjonctive,  112  ;  instrument 
pour  l'extraction  des  —,  178  -.  —  intra- 
oculaires,  177  ;  —  du  cristallin  extraits 
à  raim<ant,  227  ;  —  intra-oculaires  et 
ophtalmie  sympathigue  271  ;  morceau 
d'acier  —  de  l'œil,  315;  —  de  l'orbite, 
317  :  —  de  la  cornée  et  de  la  conjonc- 
tive, 359  ;  —  du  segment  antérieur,  et 
extraction,  379  :  —  de  l'œil  diagnostlQué 
par  les  rayons  X,  477  ;  procédé  de  loca- 
lisation de.s  —,  478  :  —  magnétiques,  leur 
extraction.  497  :  localisation  des  —  par 
les  rayons  X,  515  ;  extractions  des  — . 
516  ;  trois  cas  de  —  localisés  et  extraits, 
J5t6;  —  de  l'orbite,  517;  ~-  du  cristallin 
extraction.  565  ;  —  de  Vœll,  572  ;  loca- 
lisation des  —  de  l'œil  et  de  l'orbite. 
573. 

Corps  vitré.  Cristaux  de  chol ester! ne  dans 
le  —,  79  ;  hémorragies  du  —,  227  ;  dé- 
veloppement et  structure  du  — .  442  ;  re- 
cherches exi)érlmentales  sur  les  blessures 
du  —,  491  :  extraction  d'un  fragment 
d'acier  du  —,  hyalite  purulente,  564. 

Crédè  (Instillations  de).  Emploi  des  — 
dans  les  affections  de  l'œil,  28  :  recher- 
ches expérimentales  sur  les  —,  163, 

Cristallin.  Chorlo-rétlnite  scléreuse,  luxa- 
tion spontanée  du  —  76  ;  mensurations 
ophtalmométriques  de  —s  humains  pnst- 
mortem,  104  ;  opacités  annulaires  du  - 
consécutives  à  une  contusion  du  globe, 
126  ;  microphtalmle,  colobomes.  ectople 
du  —,  132  :  le  —  normal.  258  ;  dislocation 
spontanée  héréditaire  du  — .  2S0  ;  nutri- 
tion du  —,  294  :  altérations  dégénéra- 
tlves  du  —,  355  :  le  —  pathologique,  355  ; 
ectopie  bilatérale  congénitale,  familiale 
du  —,  373  :  migrations  du  —  luxé  sous 
la  conjonctive,  373  :  développement  du 
— .  388  ;  anatomie  pathologique  des  for- 
mations membraneuses  du  -,  394  :  luxa- 
tion ancienne  du  —  dans  la  chambre 
antérieure,  411  :  anomalie  du  —,  le  lentl- 
globe,  468  ;  réduction  spontanée  d'une 
ectopie  du  —  et  nouvelle  luxation,  511  ; 
images  réfléchies  du  noyau  du  —,  536  : 
remarques  sur  le-  —  glaucomatenx,  5,^3  : 
luxation  du  —  chez  deux  personnes  de 
la  môme  famille,  564  ;  extraction  du  — 
dans  sa  capsule,  565  ;  corps  étrangers  du 
—,  565. 

Cristalloïde.  Rupture  spontanée  de  la  — 
postérieure,  204 1  arrachement  de  la  — 
dans  l'opération  de  cataracte,  412  ;  opa- 
cités ponctuées  ou  hyalines  de  la  —  pos- 
térieure, 566. 

Cycllte    —  guérie  par  la  dlonine,  504. 

Cyclodialyse.  Opération  contre  le  glau- 
come,  ~,   461. 


Dacryoadënlte    Deux  cas  de  —  aiguë,  287. 

Dacryooystite.  —,  87  :  étiologie  de  la  — 
tuberculeuse,  135  ;  —  et  sinusite  à  go- 
nocoques chez  un  nouveau-né,  288  ;  cure 


des  —  par  communication  du  sac  avec 
le  méat  moyen,  479. 
Décollement  de  la  rèUne.  —  tardif  après 
traumatisme,  TJ  ;  précoce  dans  le  sar- 
come choroïdlen,  laO;  résultats  éloignés 
du  traitement  du  —,  223,  227;  le  diag- 
nostic tardif  du  —,  308  ;  —  et  ponction, 
369  ;  le  —,  370  ;  région  papillo-maculalre 
et  périmétrie  des  couleurs  dans  le  —, 
407  ;  opération  de  MûUer  pour  le  —  409  ; 
du  —  spontané  et  consécutif  à  une  con- 
tusion, 608  ;  contusion  de  l'œil  suivie  de 
—  tardif,  509;  le  —  après  traumatisme. 
559. 

Déviation  conjuguée.  ~  latérale  à  gau- 
che,  313  :   —,   375. 

Dilatateur  de  la  pupille.  Anatomie  du  —, 
62  ;  absence  congénitale  du  — .   118. 

Dionine.  La  —  appliquée  pendant  plusieurs 
mois  contre  les  hémorragies  de  la  ré- 
tine. 121  ;  la  —,  191  ;  la  —  dans  la  pra- 
tique  ophtalmologique,   528. 

DiplobaclUe  de  Morax-Axenfeld.  Le  —, 
540. 

Distiôhlasis.  —   congénital,   576. 

Douche  oculaire.    —   chauffable,    188. 


Eooree  cérébrale.  Traumatisme  de  la  ré- 
gion visuelle  de  V—,  34. 

Ectropion.—  de  la  paupière  inférieure, 
guéri  son  par  les  cautérisations.  137  :  apé 
ration  de  1'—,  suite  de  blépharite,  265: 
traitement  de  1'—  cicatriciel  de  la  pau- 
pière Inférieure,  288  ;  guérlson  d'un  — 
cicatriciel,   317. 

Embolie.  —  de  la  rétine -et  de  la  choroïde, 
recherches  expérimentales,  296. 

Encéphalocèle.  —   occipitale,    examen   du 

nerf  optique.  296. 

Endophtalmomètre.    — ,  528. 

Enophtalmle.  —  cicatricielle  et  congéni- 
tale, 377. 

Entropion.  Opérations  de  T— ,  44  ;  patho- 
génie  et  cure  radicale  de  1'—  de  la  pau- 
pière supérieure,  241. 

Enophtalmos.   —   traumatlque,   416. 

Enucléation.  Indications   de   1' — ,  314. 

Epicanthus.  —  héréditaire  compliqué  d'af- 
fections oculaires,  519. 

Epiphora.  Suppurations  lacrymales  et  —, 
419. 

Epi  tarse.  L'—  méconnu,  19;  casuistique 
de   r—    19. 

Esèrine.  Collyre  huileux  à  1'—  dans  les 
ulcères  à  hypopyon,  303. 

Eumydrine.   Conjonctivite  par  1'—,   71. 

Exentèration .  Résection  du  maxillaire 
et  —  de  l'orbite,  317  ;  —  complète  sous- 
périostée  de  V—,  520. 

Exophtalmie.  —  pulsatUe  traumatlque. 
40  ;  —  pulsatile  guérie  par  instillations 
d'adrénaline,  131  :  traitement  de  1*—  pul- 
satile par  la  méthode  de  Lancereaux- 
Paulesco,  233  ;  1'—  Intermittente,  316  ; 
un  cas  d'—  intermittente,  571. 


Fatigue  oculaire.  Maladies  dues  à  la  —, 
91  ;  —  maculaire  et  scotome  dans  cer- 
taines psychoses,  176  ;  cause  extraordi- 
naire de  la  —,  229  ;  exagération  de  la 
fréquence  de  la  —,  311  ;  —  déterminant 
des  vomis.sements  et  des  céphalées,  311  ; 
de  la  —,  cause  de  la  migraine  31 1  : 
la  -  -  incurable,  371  :  —,  374  ;  névrose  ré- 
flexe par  —,  413  ;  troubles  physiques  dus 
à  la  —,  424  ;  résection  des  nerfs  sus-  et 
sous-orbitalres  dans  la  —,  517. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


587 


Fibres  à  myéline.  Examen  anatomlque  de 
—,  150;  fréfiuence  et  variétés  cliniques 
des  —  de  la  rétine,  408;  disparition  de 
—  au  cours  d'une  atrophie  optique  in- 
flammatoire, 463  ;  cas  de  —  Jointes  au 
colobome  de  l'iris  et  à  la  polycorie,  511. 

Filaria  loa.    Un  cas  de  —,   166. 

Flltration.  La  —  de  l'œil  et  pathogénie 
du  glaucome,  353.  — 

Fond  d'oeil.  Le  —  dans  les  affections  de 
l'oreille,  140. 

Fovea.   Trous  spontanés   dans   la  —,   170. 


Gtanglion  ,clllaire.  Relations  entre  le  tri- 
jumeau, la  pupille  et  le  —,  l57j, 

Glandes  de  Krause.  Kyste  des  —,  44  ;  kys- 
tes des  — .   examen,  109, 

Glande  lacrymale.  Sarcome  de  la  —,  86; 
tuberculose  de  la  —,  135  ;  adéno-carci- 
nome  de  la  —,  183  ;  kyste  de  la  -,  337  ; 
la  —  de  l'homme  et  des  mammifères, 
339  ;  luxation  de  la  —,  480  :  —  des  mam- 
mifères et  de  l'homme,  533  ;  luxation 
spontanée   de   la  —,    575. 

Glandes  de  Moll.  Tissu  élastique  en  rap- 
port avec  les  —,  442. 

Gayet.    Gayet  (Le  professeur),  143. 

Glaaoome.  Kératite  ponctuée  et  —,  33  ;  — 
primaire  et  suites  après  l'iridectomle, 
69  :  —  aigu  par  instillations  d'adrénaline 
dans  un  œil  cataracte,  168  ;  —  Juvénile 
simple,  asthénie  gastrique.  169  ;  —  con- 
génital, 169  :  cas  exceptionnel  de  —, 
168  ;  développement  de  l'excavation  dans 
le  —,  261  :  traitement  du  —  par  l'iridec- 
tomie  et  la  sclérectomie,  271  ;  l'iridecto- 
mle dans  le  —  primitif,  306  ;  résultats 
éloignés  du  traitement  opératoire  du  —, 
306  ;  plis  de  la  rétine  dans  l'excavation 
du  —,  363  ;  —  subaigu  consécutif  à  la 
variole,  366  :  de  l'iridectomle  dans  le  —, 
366  ;  —  et  sympathectomle,  403  ;  —,  sym- 
pa thectomie,  450  :  —,  Iridectomie,  sym- 
pathectomle, 460  ;  —  émotif,  462  ;  vais- 
seaux de  l'œil  dans  le  — .  et  —  expéri- 
mental par  obstruction  des  voies  san- 
guines, 550  ;  l'opération  'du  —  absolu, 
remarques  sur  le  cristallin  glaucoma- 
teux,  553  :  —  aigu  par  instillation  d'adré- 
naline dans  un  cas  de  cataracte,  555. 

Gliome.  —  de  la  rétine.  35  ;  —  de  la  ré- 
tine, exentératlon,  76  :  —  de  la  rétine, 
78  ;  —  de  la  rétine,  122  ;  pseudo-  —  de  la 
rétine  chez  un  enfant  de  six  mois,  171  ; 
—  de  la  rétine  avec  métastase.  306  ;  ca- 
suistique du  —  des  deux  rétines  avec 
ossltlçation,  469. 
Globe  oculaire.  Ruptures  symétriques  des 
deux  —s  —s.  132  ;  cancer  sur  le  —,  301  ; 
bactéries  du  —,  354  ;  luxation  congéni- 
tale du  — .  377  :  infection  traumatique 
du  —  par  un  bacille  sporulé,  378. 
Graves  (Maladie  de).  Nouveaux  symptô- 
mes de  la  —,  91. 

H 

Hémianopsie.  Cas  d'—  corticale  après  un 
traumatisme,  130  ;  cécité  et  —  dans  un 
cas  de  syphilis  cérébrale,  îM9  ;  halluci- 
nation visuelle  dans  1'—.  508  ;  contribu- 
tion â,  r— ,  509  ;  néoplasine  cérébral  dé- 
butant par  1'—,  523  ;  un  cas  de  syn- 
drome de  Weber  avec  —,  524. 

Hémophilie.  Hémostase  après  opération 
paLpébrale  dans  le  cas  d'— ,  43. 

Hémorragie     —   expulsive,    280. 

Homatropine.  Intoxication  par  instilla- 
tions d'— ,  192;  effets  de  l'hydrobromate 
d'— ,  420  ;  intoxication  par  1'—,  430. 

Hètèrocbromie.  Complications  de  1'—, 
554. 


Hippttfl.  —,    404. 

Humeur  aqueuse      —    et     immunité,  63  ; 

sécrétion  de  1'—,  64  ;  suppression  de  la 

sécrétion  de  1'—,  117. 
Hyalite.  —  purulente,  564. 
Hyaloïde  (Membrane).  Hémorragie  sous  la 

—,   170  et   372. 
Hydrophtalmie.     Névrome    plexiforme    et 

—,  45  ;  —  congénitale  sans  hypertension, 

378  ;   r—  congénitale,   538, 
H3rpermètropie  —    avec    lésions    mentales, 

229  ;   —   de   21    D.    Simulant    la   myopie, 

514. 

Hsrpertension.  Signes  d'—  artérielle  dans 
la   rétine,  leur   importance,   559. 

Hypertonie.  Un  cas  d'— ,  176;  —  passa- 
gère, 284. 

Hypopyon.  Traitement  de  1'—  par  le 
drainage  da  la  chambre  antérieure  avec 
un  crin,  363  ;  injection  .sous-conjoncti- 
vaie  dans  1'—,  458. 

Hypotonie.  Llpémie  rétinienne  et  —  ocu- 
laire  dans  le   coma  diabétique,   327. 


Idiotie  amaurotlque.  Un  cas  d'— ,  307  ; 
V—,   326. 

Image.  —  mentale  et  vision  double  dans 
la   première    enfance,    107. 

Injections.  Médication  par  —  sous-con- 
Jonctivales,  30  ;  —  sous-conjonctivales 
dans  les  affections  oculaires,  230  ;  étude 
clinique  et  expérimentale  des  —  sous- 
conjonctivales,  500;  —  d'eau  de  mer,  526; 

—  sous-conjonctivales,  546  ;  —  sous-con- 
jonctivaJes  de  chlorure  de   sodium,   549. 

Instruments.  Remarques  sur  les  —  de 
chirurgie   oculaire,   48. 

lodoforme.  Désinfection  intra-oculalre  par 
r— ,  41  ;  échecs  par  u.sage  de  1'-  pour 
désinfection  intra-oculalre,  130  ;  désin- 
fection  intra-oculaire  par  1'—,   315. 

Iridectomie.  Glaucome  et  suites  de  1'—, 
69;  'traitement  du  glaucome  par  1'—, 
271  ;  —  précornéale.  273  :  résultats  de  1'— 
dans  le  glaucome  primitif,  305  ;  résultats 
de  r—  périphérique  avec  irldodlalyse. 
366  ;  de  1'-^  dans  le  glaucome,  366  ;  com- 
plications rares  d'une  —,  367;  mode  d'ac- 
tion de  l'—  dans  le  glaucome,  405  ;  —  et 
sclérectomie  combinée,  462. 

Irido-cyclite.    —  à  forme  particnlière,  456  ; 

—  traumatique,  guérison  par  la  tubercu- 
line,  459  ;  un  cas  d'—  non  traumatique 
plastique  avec  ophtalmie  sympathique, 
460. 

Irido-kèratite.     —    et    dysménorrhée,    239  ; 

—  récidivante  et  staphylome  postérieur, 
507. 

Iridotomie  —  dans  les  yeux  aveugles  par 
irido-cyclite  et  cataracte  secondaire,  75  ; 

—  en  forme  de  V,  75. 

Iris.  Enclavement  de  1'—,  32  ;  deux  cas 
d'anomalies  de  1'—,  75  ;  couches  posté- 
rieures de  l'— ,  104  ;  kyste  séreux  trau- 
matique de  r— ,  117  ;  néoformations  pig- 
mentées sur  la  face  antérieure  de  l'— , 
118  :  tumeur  kystique  de  1'—.  119  ;  méca- 
nisme des  mouvements  de  1'—,  158  ;  kyste 
séreux  congénital  de  1'—,  215;  mélano- 
sarcome  primitif  de  1'—,  217  ;  innerva- 
tion des  cellules  du  stroma  de  1'—,  257  ; 
critique  des  observations  de  Levlnsohn 
sur  un  travail  sur  les  couches  postérieu- 
res de  r— ,  258  ;  physiologie  des  mouve- 
ments de  r— ,  294  :  physiologie  des  mou- 
vements de  1'—,  352  :  —  chez  les  crimi- 
nels, 389;  cellules  de  1'—  dites  à  massue, 
442  ;  réactions  à  la  lumière  du  tissu  de 
r— ,  443  ;  dessins  et  vaisseaux  de  1'—, 
488  ;  tuberculose  de  1'—,  498  ;  leuco-sar- 
come  de   r— ,   507  ;   kystes  de   1'—,   leur 


588 


TABLE  DES  MATIÈRES 


traitement,  564  ;  les  opérations  dans  les 
enclayements  de  1'—,  556. 
Iritis.  Traitement  de  1—  par  l'acétozone. 
lis  :  éléments  figurés  du  sang  et  diag- 
nostic étiologique  des  —,  215  ;  traitement 
de  1*—  rhumatismale  par  Injection  de 
salicylate  de  soude.  /i05  ;  un  cas  d'—  sé- 
reuse, avec  symptômes  de  glaucome, 
guéri  par  la  dionlne.  459;  tniitemcnt  de 
r—  simple  et  séreuse  par  l'acétozone. 
506  :   —    Wennorraglque.   500. 


Java!.'—    Emile.    543. 

Jèquiritol.  Le  —  dans  le  traitement  du 
pannus.  306  ;  valeur  du  —  par  des  ex- 
périences sur  des  animaux,  537. 

Jèqulrity  Le  —  dans  le  traitement  de  la 
conjonctivite    granuleuse,    113. 


Kératite.  Etlologie  des  —  phlycténulaires. 
28  ;  —  ponctuée  et  glaucome,  33  ;  —  den- 
drltique,  71  ;  —  véslculeuse  et  formations 
filamenteuses  de  Tépithélium  exfolié, 
165  :  éilologle  et  traitement  de  la  —  fila- 
menteuse, 207  ;  —  neuro-paralyti(Tue. 
268  :  la  —  phlycténulaire,  299  ;  étude 
d'une  —  se  rapprochant  de  la  —  niim- 
mulalre  —,  302  ;  —  Interstitielle.  3(>'j  ; 
un  cas  de  —  filamenteuse.  360  ;  un  cas 
de  —  disciforme,  360  ;  traitement  de  la 
—  huileuse,  398  ;  —  purulente  à  dlploba- 
cilles,  400  :  la  —  dans  l'acné  n)sacea. 
452;  traitement  de  la  — .  457;  —  due  à 
la  malaria,  498  ;  la  —  consécutive  à  l'ac- 
né rosacea,  499  ;  —  disciforme.  548  :  — 
superficielle  exanthématlque,  548  :  — 
par   antipyrlne,    549. 

Kératite  parenchymateuse.  Altérations  de 
cornée  après  la  — .  298  ;  —,  sot  :  —  au 
cours  des  trypanosomiases,  397;  etlo- 
logie de  la  — .  454  ;  —  au  cours  dun 
rhumastime  infectieux,  456;  —  d'origine 
traumatique.  458  ;  —  et  traumatisme, 
601. 

Kératoodne.  Remarques  sur  le  —  primaire. 
73  ;  succès  opératoire  du  —,  360. 

Kérato-conjonctivlte.  —  phlycténulaire, 
70. 

Kèratoplastie.  —  totale  avec  succcès  défi- 
nitif,  162. 


Larmes.  Addition  k  ma  théorie  de  l'écou- 
lement des  —,   22. 

Laveur.  —   intra-nculaire,   335. 

Lecture.  La  —  dans  la  position  verticale 
des  lignes,  391. 

Lentlcône.  —  postérieur.  372  ;  étiologie 
du    —  postérieur,   538. 

Limbe.  Tumeur  du  —  avec  invagination 
glandulaire,   501  ;    tumeurs   du   —,   539. 

Loupe.  Amélioration  à  la  de  Berger, 
527. 

IVI 

Ifacula.  Rôle  du  pigment  jaune  de  la 
-,  64  ;  affection  héréditaire  de  la  —,  76  ; 
altérations  séniles  de  la  —  dans  l'arfé- 
rioscléro.se,  IJO  ;  colohome  de  la  —,  .■^••>*  ; 
la  —  humaine  et  les  visions  eotoptlciues 
qui  s'y  rapportent  351  ;  la  question  de 
la  —,  351  ;  altérations  .sénih's  de  la  — 
chez  un  artério.sciéreux,  .370  :  histologie 
et  genè.se  de  l;i  perforation  de  la  — , 
509. 

Malformations.  Etude  de  certaines  —  ra- 
res. 24  :  —  glandulaii-es  congénitales 
d'apparence   néoplasiques,    159. 


Membrane  de  Deacemet.  Déchirure    de    la 

—  269  ;  fissure  de  la  —  due  à  une  myo- 
pie élevée,  400. 

Membrane  pupillaire.    La    —    persistante. 

548. 

Mercure.  Pommade  à  l'oxyde  de  — ,  93  ; 
le  —  dans  les  affections  non  syphiliti- 
ques de  lœil,  333  ;  action  de  l'oxycya- 
nure  de  —  sur  les  instruments,  336. 

Bdkulicz  (Maladie  de).  Pseudo-leucémie 
simulant   la   —,   238. 

Microphakie.    Cas  de  —,   124. 

Bdcrophtalmie.  —  unilatérale  avec  colo- 
homes,  132  ;  kyste  congénital  de  l'orhite 
et   —,    177. 

Migraine.  La  —,  186  ;  —  ophtalmique. 
186  ;    la  —,   382. 

Mouvements  de  l'œil.  —  rotatolres  des 
yeux  dus  aux  affections  labyrinthiques, 
323. 

Mucocèle.  —  fronto-orbitalre,  193  ;  —  fron- 
to-orbltaire,  234  ;  —  lacrymo-ethmoidale. 
318. 

Muscles  oculaires.  Paralysie  des  —  après 
anesthésie  lombaire.  81  ;  Insuffisance  des 
—,  leurs  conséquences,  229  ;  tiH^ubles  des 
— .  229  ;  tuberculo.se  des  —,  376  ;  la  ques- 
tion des  —,  514. 

Muscle  grand  oblique.    Suppléance    du   — 

—  par  le  droit  Interne,  229. 
Mydriase.  La   —   hystérique    n'existe   pas. 

118;  cas  de  —  se  transformant  en  myo- 
sis,   404. 

Mydria tiques.  Action 'des  —  sur  le  che- 
val, 353. 

Myopie.  Région  de  Marlotte  et  pronostic 
de  la  —,  127  ;  pathologie  de  la  —  pro- 
gressive. 127  :  anatomle  de  la  — .  313  ; 
ablation  du  cristallin  dans  la  —  forte, 
W.)  ;  —  forte,  extraction  du  cristallin. 
47 'i  ;  extraction  du  cristallin  dans  la  — 
forte,  et  emploi  consécutif  de  la  dio- 
nlne. 514  ;  résultats  du  traitement  opé- 
ratoire de  la  forte  —,  568  ;  contribution 
h  l'étude  de  la  —,  568  ;  fondements  de 
ma  théorie  sur  la  —,  569  ;  du  traitement 
de  la  —,  569. 

N 

Nerfs.  Névralgie  faciale  et  opérations  sur 
les  —  sus-orbltalres,  575. 

Nerfs  ciliaires  La  section  des  —  avec 
conservation  du  nerf  optique,  553, 

Nerf  facial.  Origine  du  —  supérieur  chez 
1  homme,    389. 

Nerf  moteur  oculaire.  L'accroissement 
des  fibres  myélinlques  du  —,  104;  état 
des  —  oculo-moteurs  dans  l'hémiplégie 
oijfanique,   383. 

Nerf  nasal.    Arrachement  du  —,  462. 

Nerf  optique.  Dégénérescence  de  la  rétine 
et  du  — .  159  ;  lésions  du  —  dans  l'héré- 
do  sypbilis.  307  ;  ablation  des  tumeurs 
du  —  avec  conservation  du  globe.  4^  ; 
blessure  par  arme  à  feu  des  deux  —, 
'\(\3  ;  affections  du  —  au  cours  des  sinu- 
sites,  4(.ô  ;   la  pigmentation   normale   du 

—  des  Japonais,  532. 
Neuro-rëtinite,  —  unilatérale  chlorotlque, 

,3(;s. 

Névrite  optique.  Rapport  entre  la  —  et  la 
carie  du  rocher,  1-22:  —  toxique  due  au 
sulfure  de  carbone,  220  ;  la  —  œdéma- 
teuse dans  les  affections  auriculaires, 
2-22  ;  —  post-rubéolique,  atrophie,  275  ; 
résultats  de  la  ponction  lombaire  dans 
les  s  d'origine  intra-cranienne,  276; 
<le  la  —  dans  la  thrombose  des  sinus, 
3<Vi  :  un  cas  de  —  toxique  post-scarlati- 
nouse,  307  ;  la  —  dans  les  affections  endo- 
craniennes,   308  ;    série   de   soixante-trois 


TABLE  DES  MATIÈRES 


589 


cas  de  —  descendante  résultant  d'afïee- 

tlon    pneumococcique,    408  ;    pseudo-    —, 

662. 
Névrite  retrobulbalre.    Deux     cas     de     — 

consécutifs    à   une   sinusite    spliénuidale. 

219  ;    contribution    à    l'étude    de    la    —, 

309  ;   —  foudroyante,   ^tin,  510. 
Novocaïne.   La  —,   son  effet   aneslhésiant, 

490. 
NyBtagmus  —    rotatoire,   38  ;    —   familial 

82  ;   expériences  sur  le  —  provoqué   par 

l'oreille,    107. 


Œil.  Sarcome  de  1'—.  2i  ;  lésions  syphili- 
tiques de  1'—,  30  sarcome  de  1'—,  42  ; 
r—  diathésique,  68  ;  blessures  de  1'— 
par  éclat  de  fer,  83  ;  1'—  dans  l'art  ita- 
lien, 95  :  coloration  et  examen  des  t>ac- 
téries  de  1'—.  108  ;  infections  gonococ- 
ciennes  de  1—,  112  ;  traitement  de  la 
tuberculose  de  1—  par  la  tuberculiue. 
140  ;  hygiène  de  1—  à  l'école,  143  ;  de 
r—  des  mammifères,  aspect  ophtalmosco- 
pique,  155;  1'—  et  le  sy."5ième  nerveux, 
160;  traitement  des  tumeurs  malignes  de 
1'—,  169;  blessures  de  1'—,  mort,  178; 
r—  artistique,  1S9  ;  l'—  dans  la  littéra- 
ture talmudique.  li«  ;  1'—  et  la  lèpre, 
230  ;  blessures  de  1—  par  contusion,  231  ; 
opérations  conservatrices  dans  les  blessu- 
res de  r— ,  -283  ;  pronostic  des  affections 
profondes  de  1'—,  284  ;  étude  des  Inflam- 
mations fœtales  de  1'—,  295  ;  leuco-sar- 
come  de  1—,  314  ;  dermoide  de  1'—  chez 
le  chien,  315  ;  1'—  sénile  et  1'—  artério- 
scléreux,  329  ;  maladies  de  1—  par  auto- 
intoxication,  329  ;  traitement  des  mala- 
dies de  r—  par  les  praticiens,  330  ;  ma- 
nuel des  affections  de  1'—.  358  ;  tu- 
meurs de  1  — .  308  ;  relations  entre  les 
maladies  du  nez  et  celles  de  1'  —,  382  ; 
—  schématique.  384  ;  influence  du  trau- 
matisme sur  les  tumeurs  de  1'—,  416  ; 
coagulation  du  sang,  hémorragies  dans 
r— ,  416  ;  traumatismes  de  1'—  par  éclats 
de  verre  et  de  pierre,  417  ;  1'—,  dans  la 
mort,  417  ;  pronostic  et  traitement  des 
ruptures  de  1'—,  417  ;  maladies  de  1' — 
d'origine  vasculaire,  422  :  affections  adé- 
noïdes du  naso-pharynx  et  —,  422  ;  affec- 
tions syphilitiques  de  1'—,  422  ;  rapports 
du  corps  thyroïde  et  de  1'—,  422  :  his- 
térle  et  —,  424  ;  anatomie  et  physiologie 
de  V—,  450;  quelques  maladies  hérédi- 
taires de  r— ,  4^0  :  blessures  de  1'—  et 
leur  traitement.  450  ;  traitement  des  ma- 
ladies de  r—  par  l'éclairage  à  la  lampe 
électiique,  455  :  pigmentation  patholo- 
gique de  r— ,  455:  mélano-sarcome  de  1'—, 
métastase  au  foie,  477  ;  restes  de  vais- 
seaux fœtaux  dans  1'—,  487  :  présence 
d'amyloïde  dans  1'—  et  ses  vaissseaux, 
489;  foiTOation  cristalline  de  1'—,  494; 
cendres  dans  1'—.  498  ;  eczéma  de  1'— 
chez  les  enfants,  50 1  :  traumatisme  de  1  — 
par  plombs  de  chasse,  515  :  blessures  de 
r—  et  leurs  Indemnités,  515  ;  blessures  de 
r—  à  la  clinique  d'Iéna,  51G  ;  plaies  per- 
forantes de  r.— »  516  ;  époque  de  la  mort 
r—  par  corne  de  vache,  571-  un  cas 
d'échinocoque  de  1'—,  571  :  traumatisme 
de  r— ,  571  :  s>T)hilis  de  1'—,  .571  ;  cinq 
cas  de  tuberculose  de  1'—  traités  par  la 
tubercullne  T.  R.,  572;  diminution  de  la 
capacité  de  travail  par  perte  d'un  — , 
574. 

Opération  de  Krœnlein.  —  136  ;  modifica- 
tion à  la  section  de  la  peau  dans  1'—, 
133. 

Ophtalmie.  Cas  d—  électrique.  30  ;  —  d'o- 
rigine obscure,  Juiî  ;  —  blennorragique 
chez  les  enfants.  200  :  —  des  nouveau-nés, 
206:  —  purulente  par  bacille  de  Vincent, 
454  :  —  métastatique  par  bacille  de  Pfeif- 
fer,  477  ;  —  des  nouveau-nés  avec  infec- 


tion purulente,  502  ;  —  métastatique  par 
bacille  de  Vincent  dans  la  rougeole,  526  ; 
l—  des  nouveau-nés,  544. 

Ophtalmie  sympathique.  L'—  chez  les 
jeunes  gens  mineurs  au  point  de  vue 
sanitaire,  32  :  diagnostic  étiologique  de 
l  — ,  d'après  Fuchs,  203;  corps  étrangers 
et  —,  271  ;  injections  intra-orbitaires 
dans  1  —,  279  ;  casuistique  de  1'—,  363,  ; 
r—  et  la  théorie  des  cytotoxines,  393  ; 
de  r—  et  d'un  décollement  de  la  rétine 
d'origine  sympathique,  460  ;  un  cas  d'— , 
461  ;  travaux  sur  T— .  491  ;  travaux  sur 
la  question  de  1'—,   551. 

Ophtalmo- diagnostic.  —  de  la  fièvre  ty- 
plioide.    357. 

Ophtalmologie.  Histoire  de  1'—  à  l'école 
de  Montpellier,  25  ;  éléments  d— ,  26  ; 
précis  d'— ,  27  :  exercice  illégal  de  1'—, 
rapport  et  discussion,  144  ;  1'—  dans  l'an- 
née 1906,  160  ;  —  microbienne,  160  ;  —  et 
Talmud,  192  ;  revue  sur  1'—,  330  ;  ma- 
nuel pratique  d'— ,  396  ;  utilité  de  1'— 
pour  le  diagnostic  de  l'artério-sclérose, 
422;  cas  d'— ,  425;  progrès  de  1'—,  425; 
—,  425  ;  connaissances  des  praticiens  en 
—,  425  ;  précis  d'—  450  ;  service  d'—  à 
l'hôpital    Fung-Wha,    à   Hong-Kong,    496. 

Ophtalmomètrie.  Valeur  clinique  de  1* — , 
534. 

Ophtalmoplégie.  —  traumatique,  39  ;  — 
asthénique,  127  ;  cas  d'—  latérale  avec 
cécité,  129  ;  un  cas  d'—  unilatérale  com- 
plète, cécité,  413  ;  méningite  de  la  base 
avec  —  complète,  414  ;  —  totale  bilaté- 
rale, tabès,  472  ;  poliencéphalite  —,  473  ; 
un  cas  d'—  chronique  bilatérale  dans  la 
paralysie  générale,  514  ;  —  et  glycosurie, 
523. 

Ophtalmo- réaction.  L—  à  la  tuberculine, 
357  ;  —  chez  les  enfants,  353  ;  —  à  la 
tubercullne,  392  ;  1'—  nouveaux  essais 
séméiologiques,  395;  le  réveil  de  1'—  par 
injection  sous-cutanée  de  tuberculine, 
395  ;  recherches  cliniques  sur  1'^,  481  ;  — 
494  ;  valeur  de  1'—,  495  ;  deux  cents  cas 
d'—  à  la  tuberculine  chez  les  enfants, 
5^il  ;  —  chez  les  adultes,  541  ;  cent  soi- 
xante-trois cas  d'— ,  542. 

Ophtalmoscope.  L'—  et  son  emploi,  25; 
image  à  1'—.   33. 

Ophtalmotrope.   Un  nouvel  —,   106. 

Optomètre.  Addition  à  1—  de  Young- 
Tschernlng,    391  ;   —   astigmomètre,  570  ; 

Optotypes.  Recherches  sur  l'acuité  visuelle, 
les  —,  105  ;  visibilité  de  différents  —,  189; 
nouveaux  —,  189. 

Orbite.  Sarcome  mélanique  de  la  paupière 
et  de  1'—.  44  ;  kystes  de  la  paupière  et 
de  r—  provenant  de  l'œil  embryonnaire, 
85  ;  périthéliome  de  1'—,  86  ;  traumatisme 
rare  de  1  — ,  86  ;  hémorragie  récidivante 
de  r—  par  hémophylie,  87  ;  tumeur  pseu- 
do-leucémique de  1'—,  87  ;  tumetîr  de 
r~,  84  ;  exentération  de  1'—,  132  ;  chlo- 
roma  de  1—,  136  ;  angiome  caverneux 
de  1'—,  137;  cyllndrome  de  1'—,  137; 
kyste  de  1'—  et  microphtalmie,  177  ; 
kystes  à  échinocoques  de  1'—,  181  ; 
sarcome  congénital  de  1'—,  181  ;  ostéo- 
périostite  hérédo-syphilitique  de  1'—, 
181  ;  névrome  pléxiforme  de  1'—,  183  ; 
extirpations  de  tumeurs  de  1'—  avec 
conservation  du  globe,  235  ;  kyste  der- 
moïde  de  1'—  et  du  crâne,  236;  phleg- 
mon de  1'—,  atrophie  optique,  sinusite 
maxillaire,  ophtalmie  sympathique,  285  : 
tumeur  mélanique  de  1'—,  opération  de 
Krœnlein,  286  ;  ostéo-périostite  de  1'—, 
consécutive  à  une  sinusite  frontale,  379  ; 
cylindrome  de  1'—  chez  un  enfant,  380  ; 
tun:xeur  de  1"—  et  de  la  fosse  cérébrale, 
ïi^tnianopsle.  réaction  pupillaire  hémio- 
Plcîxie     381;    anévrlsme    artério-veineux 


590 


TABLE  DES  MATIÈRES 


spontané  de  1'—,  381  ;  t)lessure  grave  de 
1'—  ga.\iche,  paralysie  de  quelques  nerfs 
crâniens,  381  ;  épithéllome  de  T— .  381  ; 
migration  insolite  d'une  suppuration  de 
l'_,  419;  hémorragies  de  1'--.  420;  lym- 
phangiome  de  r— ,  420  ;  gomme  bilatérale 
de  r—  chez  un  enfant  de  huit  ans.  421  ; 
pyohémie,  phlegmon  de  1'—,  mort,  480  : 
ostéomyélite  avec  empyème  des  sinus  et 
de  1'—.  480. 


Panophtalmle  —  de  cause  endogène,  84. 
gazeuze  et  baclllus  perfringens,  377. 

Papille.  Fréquence  de  la  stase  de  la  — 
dans  les  tumeurs  et  abcès  cérébraux,  40  ; 
congestion  de  la  —  et  asthénopie,  409. 

Parafflae.  Cécité  par  prothèse  à  la  —,  144  ; 
lésions  de  l'œil  par  Injection  de  —,  192. 

Paralysie.  —  des  deux  droits  externes 
après  anesthésie  rachldienne,  81  ;  —  de 
l'abducteur  de  cause  otogène.  128  ;  — 
du  M.  O.  E.  d'origine  otique,  128  ;  dia- 
gnostic simple  des  —  des  muscles  ocu- 
laires, 176;  la  —  des  muscles  de  l'œil 
dans  la  paralysie  générale,  la  syphilis, 
le  tabès,  la  sclérose  en  plaques,  les 
méningites  et  l'hystérie,  175  ;  —  du 
M.  O.  C.  symptomatlque  d'une  atta- 
que de  rhumatisme  aigu,  229  ;  —  du  M. 
O.  E.  .symptomatlque  d'une  fracture  du 
rocher,  282  ;  —  du  M.  O.  E.  d'origine  oti- 
tlque,  311  ;  quatre  observations  de  —  de 
la  vr  paire,  d'origine  otitlque,  312  ;  — 
du  M.  O.  E.  dans  les  otites,  375  ;  —  de 
la  vr  paire  par  rachistovainisation,  375  ; 

—  du  muscle  Involontaire,  atropine,  pil<»- 
carpine  et  physostlgmlne,  471  ;  ataxie 
et  —  des  oculo-moteurs  dans  un  tal)e.s 
Juvénile,  473  ;  suites  éloignées  des  —  ocu- 
lo-motrlC€s,  475  ;  —  des  terminaisons 
nerveuses  de  l'hémisphère  antérieur,  548  , 

—  traumatlque  bilatérale  de  l'abducteur, 
5(37  ;  _  du  droit  externe  droit.  570  ;  dans 
la  —  d'un  muscle,   doit-on   opérer  ?  670. 

Paralysies  oculaires.  Origine  périphérique 
de  certaines  —,  39. 

Parèsie.  —  fugaces  des  muscles  oculaires, 
514. 

Paupières.  Sarcome  mélanlque  de  la  —  in- 
férieure et  de  l'orbite,  44  ;  sarcome  mé- 
lanlque primitif  de  la  —,  44  ;  clignement 
vibratoire  des  —  et  affections  rénales,  4<j  ; 
kystes  de  la  —  Inférieure  et  de  l'orbite 
provenant  de  l'œil  embryonnaire,  85  ; 
guérison  de  l'éplthélloma  des  —s  par  le 
thermocautère,  86  ;  contribution  à  l'étude 
de  l'éplthélloma  des  —,  88  ;  les  épithéllo- 
mas  des  —,  opération  ou  radiothérapie, 
88  ;  épithélioma  sur  un  lambeau  de  — 
avec  cicatrice  vicieuse,  89;  étude  de  l'épl- 
thélloma des  --,  137  ;  infection  et  suppu- 
ration des  —  après  cautérisation  nasale, 
137  ;  éléphantlasis  des  —,  179  ;  endothéllo- 
me  des  -,  179;  moUuscum  contagiosum 
des  —,  182  ;  œdème  aigu  angioneurotl- 
que  des  —,  184  ;  purpura  des  —  consécu- 
tif à  un  cauchemar,  1S4  .  angiome  caver- 
neux des  -  ,  1S5  ;  interprétation  des  mou- 
vements paradoxaux  de  la  -  H  de  l'(x»U, 
259  :  angiome  de  la  —  jupérteune.  316  ; 
lentlgo  malin  des  —,  317  ;  naevus  de  la 
-,  318  :  forme  rare  d'épithélioma  des 
—,  318  ;  tuberculose  n(xlu!aire  sous-cu- 
tanée des  —,  321  ;  lymphanglome  des 
—,  420;  anglo-lipome  de  la  --,  575:  colo- 
bome  congénital  de  la  r-,  575;  élargisse- 
ment de  la  fente  des  —  en  utilisant  les 
tissus   cutanés,   576. 

Pèrimètrie.  Conquêtes  récentes  de  la  --, 
192  ;  la  région  papillo-maculalre,  —  des 
couleurs  dans  le  décollement  de  la  ré- 
tine, 407. 

Pèritoznie.    —  électrolytlque,  302. 

Phacomètrie.  —clinique,    372. 


Phénomène  Nouveau  —  des  changements 
de  couleur,  490. 

Phénomène  entoptique.  Explication  phy- 
siologique  d'un  —  psychologique,   260. 

PhosphèneSi  Les  —,  156. 

Photomètres.     Nouveaux  —,  188. 

Photophobie.  La  —  est  un  réflexe  d'ori- 
gine nasale,  141. 

Photoscopie.    —,   543. 

Pbysostigmine.  Recherches  sur  la  —  et 
l'iso— ,  587. 

Pigmentation.  —  anormale  et  congéni- 
tale d'un  œil,  292. 

Pinguecula.  —  et  ptéryglon,  167  ;  la  —  et 
son  contenu  hyalin,  204. 

Protargol.  Traitement  de  la  conjoncti- 
vite des  nouveau-nés,   réhabilitation   du 

—,   166. 

Prothèse,  Formation  d'un  cul-de-sac  pour 
la  —,    131. 

Ptérygion.  Pseudo-  —  et  symblépharon 
guéri  par  greffe  de  Thiersch,  162  ;  pin- 
guecula et  —,  167  ;  traitement  d'un  cas 
grave  de  —,  361  ;  pathologie  du  —,  546. 

Ptosis.  Opération  de  Fergus  dans  le  — , 
575;  du  —  diagnostic  et  valeur  comme 
symptôme,  localisation,  575  cas  de  — 
pseudo-i)aralytlque  suite  d'accident  du 
travail.   520. 

Pupille.  Troubles  de  la  —  chez  les  paraly- 
tiques généraux,  139  ;  relation  entre  le 
trijumeau^  la  —  et  le  ganglion  ciliaire, 
157  ;  la  —,  292  ;  étude  de  la  contraction 
de  la  —  par  l'excitation  lumineuse,  294  ; 
rigidité  réflexe  de  la  —  après  blessure  de 
de  l'œil  et  de  la  tête,  304;  inégaUté  de 
la  —  signe  précoce  de  la  tuberculose,  325; 
de  la  réaction  de  la  —  dans  l'anesthésie, 
422  ;  inégalité  de  la  —  dans  les  pleuré- 
sies, 423  :  rigidité  de  la  —  dans  l'accès 
hystérique,  504  ;  coïncidence  du  pouls 
paradoxal  et  de  dilatation  périodique  d« 
la  —  a  l'inspiration,  523  ;  les  réactions 
de  la  —  après  section  du  nerf  optique, 
536  :  anatomie  pathologique  de  la  rigi- 
dité de  la.  —,  539. 

Pupillomètre.  Vn  —  binoculaire,  188  ; 
nouveau  —,  529. 


Radium.  Le  —  dans   le  trachome,  114  ; 
traitement  du  trachome  par  le  —,  457: 
emploi  du  —  dans  les  affections  du  nerf 
optique  et  de  la  rétine,  465. 

Rayons  ultra- violets.  Avantages  du  micro- 
scope à  éclairage  par  les  —,  435. 

Rayons  X.  Appareil  pour  traitement  du 
trachome  par  les  —,  298  :  influence  des  — 
sur  les  follicules  du  trachome,  356  ;  pro- 
tection des  yeux  contre  les  —,  377  :  pince 
pour  fixation  oculaire  pour  la  localisa- 
tion par  les  —,  431  ;  visibilité  des  —,  444  ; 
contribution  à  l'action  des  —  sur  l'œil 
humain,  449  ;  usage  des  —  pour  la  loca- 
lisation des  corps  étrangers,  515. 

Réflexe.  Diminution  dUâ  centre  à  la  péri- 
phérie de  la  .sensibilité  de  la  rétine  pour 
les  -  puplllalres.  34  :  --  pupiUalres  dans 
les  cardloi)athlcs  mitrales.  91  ;  inutilité 
et  danger  de  la  recherche  du  —  coméen 
dans  la  clUoroformisation,  267. 

Réfraction.  Diagnostic  rétrospectif  de  la 
—  de  J.-B.  Porta,  95  ;  détermination  des 
troubles  de  la  —  avec  l'échelle  a  astig- 
matisme, 127;  détermination  de  la  — 
par  les  reflets  de  la  lentille  de  l'ophlal- 
moscope,  129  ;  la  —  de  l'œil  change-telle 
pendant  le  séjour  à  l'obscurité,  158  ;  mo- 
dification de  l'image  renversée,  son  em- 
ploi pour  déterminer  la  — .  469  ;  —  d'une 
surface  torique,  490  ;  l'Influence  des  alté- 
rations du  cristallin  sur  la  —,  513. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


591 


Repli  semi-lunaire.  PaplUome   du  —,  498. 

Rétine  Modiûcations  de  structure  des  cel- 
lules nerveuses  de  la  —  du  ptgeon  sous 
l'influence  de  la  lumière,  -22  ;  diminu- 
tion du  centre  à  la  périphérie  de  la  sen- 
sibilité de  la  —  pour  les  réflexes  pupil- 
lalres,  34  ;  hémorragie  de  la  —  provo- 
quant une  phtisie  du  bulbe,  34  ;  phlé- 
bite de  la  —,  49  ;  anomalie  des  veines  de 
la  —,  104  ;  dégénérescence  de  la  —  et  du 
nerf  optique,  159  ;  affections  de  la  — 
d'origine  électrique,  170  ;  thrombo-phlé- 
blte  de  la  veine  centrale  de  la  —  chez 
un  tuberculeux,  171  ;  hémorragie  en 
avant  de  la  —,  220;  anatomle  patholo- 
gique d'affections  rares  de  la  —,  294  : 
modittcations  de  la  —  symptomatique 
défi  modifications  du  système  vasculaire, 
308  ;  llpémle  de  la  —  dans  le  coma  dia- 
bétique, 327  ;  plis  de  la  —  dans  l'exca- 
vation du  glaucome,  363  :  la  veine  cen- 
trale de  la  —  dans  la  stase  de  la  pa- 
pille, 368  :  aspect  spécial  de  la  —,  368  ; 
hémorragie  discoïde  de  la  —,  370;  hé- 
morragie de. la  —  dans  des  yeux  sains. 
371  ;  h&norragles  de  la  —  pur  compres- 
sion thoracique,  410  ;  défectuosité  symé- 
trique de  la  choroïde  et  de  la  —,  505  ; 
Tin  cas  de  gUome  de  la  —  au  début,  510 
les  anticorps  et  les  éléments  de  la  —,  538; 
embolie  d'une  artère  de  la  —,  552  ;  em- 
bolie d'une  artère  de  la  —,  559. 

Rètlnite.  —  exsudatlve,  35  ;  —  albuminu- 
rique  chez  fine  Jeune  fille,  123  ;  —  proli- 
férante, 172  ;  —  albumlnurlque,  170  ;  — 
circinée,  278  ;  —  albuminurlque  ressem- 
blant à  une  névrite  optique,  279;  —  plg- 
mentaire  typique,  309  ;  —  leucémique, 
369  :  —  albumlnurlque  de  la  grossesse, 
562;  —  diabétique.  562;  —  ponctuée,  562. 

8 

Bac  laorsnnal.  Fistule  congénitale  du  —, 
88  ;  l'ablation  du  —,  88  ;  tumeurs  primi- 
tives du  —,  180;  lymphome  double  du 
182;  contribution  à  l'extraction  du  —, 
333  ;  pneumocèle  double  du  —,  235  ;  ex- 
tirpation du  —  dans  les  dacryocystltes 
chroniques,  287  ;  quelques  mots  sur  l'ex- 
tirpation du  —,  288  ;  technique  de  l'ex- 
tirpation du  —,  385;  cas  clinique  dépl- 
thélloma  du  —,  420  ;  extirpation  du  —, 
518  ;  quelques  cas  d'extirpation  du  —  et 
examen  microscopique,  518  ;  éplthélloma 
du  — .  autoplastie  à  tiroir,  521. 

Sclérotique.  Tuberculose  de  la  —,  67; 
rupture  double  de  la  —,  547. 

Scléreotomie.  Traitement  du  glaucome  par 
rirldectomie  et  la  —,  271  ;  Iridectomie  et 

—    combinées,    467. 

Solérite.  —  postérieure,  304  ;  un  cas  de  —, 
401. 

Scopolamlne.  Anesthésle  par  la  —  et  la 
morphine,    431. 

Scotome.  Du  —,  172  ;  étude  du  —  scintil- 
lant, 463  ;  —  central  dans  l'amblyopie 
congénitale  et  l'amblyopie  du  strabisme, 
509. 

Sens.  Méthode  simple  pour  l'examen  du 
—  binoculaire  de  la  profondeur.  22  ; 
étude  du  —  des  distances  dans  la  vision 
mono-  et  binoculaire,  260  ;  —  des  formes 
et  acuité  visuelle,  537. 

Sens  lumineux.  Le  —  lumineux,  20  ;  unité 
du  minimum  perceptible  du  —,  208. 

Sidéroscope.  Contribution  à  l'examen  au 
—,  40. 

Simulation.  Amblyople  traumatlqrue  —,  34; 
le  tube  de  Gratama  pour  la  recherche  de 
la  —,  121;  —  de  troubles  de  la  vision,  188. 

Sinus.  Chirurgie  des  —  et  troubles  des 
muscles  du  globe,  43;  symptômes  oculai- 
res des  maladies  des  —,  317  ;  céphalées  et 


symptômes  oculaires  dus  à  l'Inflamma- 
tion du  —  maxillaire,  319  ;  ostéo-myélite, 
empyème  des .—  et  de  l'orbite,  480;  symp- 
tômes oculaires  de  la  suppuration  des  —, 
517  ;  trépanation  des  —  sphéno-ethmoï- 
daux  par  voie  orbltalre,  517  ;  rapport  des 
maladies  des  yeux  avec  celles  du  nez  et 
des  —,  522  ;  causes,  symptômes  et  com- 
plications des  maladies  des  —,  575. 


Sinus  casemeux. 

—    134. 


Thrombose  primitive  du 


Sinusite.  Deux  cas  de  cécité  par  —  sphé- 
noïdale,  185;  trois  cas  de  —  fronto-eth- 
moidale,  avec  évacuation  spontanée  par 
la  région  fronto-orbltalre,  233  ;  de  la  cé- 
cité due  aux  —,  233  ;  complications  ocu- 
laires des  —,  233. 

Skiascopie.  De  la  —  et  ses  applications, 
68  :  théorie  de  la  —,  81  ;  théorie  de  la 
rotation  de  l'ombre  dans  la  —  de  l'astig- 
matisme, 294  ;  rotation  de  l'ombre  dans 
la  —,  445. 

Sol  olllaire.  Ablation  du  —,  318. 

Sonde.   La  —  armée,  432. 

Sourcil  Plaie  du  —,  tétanos  céphalique, 
184  ;  le  signe  du  —,  fonction  trlchogène 
du  thyroïde,  323. 

Spasme.  Contribution  à  l'étude  du  —  nu- 
tans,    176. 

Stase  papiUaire.  Anatomle  pathologique 
de  la  —  et  ses  modifications  par  trépa- 
nation, 296  ;  —  et  tumeur  du  cerveau, 
326  ;  la  veine  rétinienne  centrale  dans  la 
—,  368. 

Stase  veineuse.  L'hyperémie  par  —  en 
ophtalmologie,   334. 

Statistique.  —  de  l'infirmerie  de  Rébeval, 
263  ;  —  de  la  clinique  de  Giessen,  263  ;  — 
des  maladies  oculaires,  263  ;  —  d'affec- 
tions contagieuses  d'une  consultation, 
303. 

Stéréoscopie.  —,  pseudoscople,  sensation 
du  relief,  352. 

Stovaïne.  La  —  pour  entroplon  de  la  pau- 
pière  Inférieure,  138;   toxicité  de  la  —, 

143  ;  avantages  et  inconvénients  de  la  —, 

144  ;  avantages  et  inconvénients  de  la  — . 

429. 
Strabisme.  Traitement  opératoire  du  — 
concomitant  Interne,  38  ;  traitement  chi- 
rurgical du  —  chez  les  enfants,  229; 
quelques  points  du  traitement  du  —,  281  ; 
observations  et  statistique  du  —  diver- 
gent, 311  ;  méthode  de  Worth  dans  le  —, 
374  ;  le  —  des  enfants,  374  ;  traitement 
du  —  visant  l'Innervation  de  conver- 
gence par  une  opération  portant  sur 
l'œil  fixant,  414  ;  guérison  du  —  par  trai- 
tement orthoptlque  à  l'Uge  de  20  ans, 
415;  indications  et  résultats  du  traite- 
ment optique  du  —,  473;  variétés  de  lo- 
calisation absolue  dans  le  —  concomlt- 
tant,  474  ;  cas  de  —  opéré  par  la  mé- 
thode de  Panas,  514  ;  relations  entre  les 
di-oits   supérieurs   et   Inférieurs   dans   le 

—  convergent,    567. 
Synublépharon.  Pseudo-ptérygion    et  — gué- 
ris par  greffe  de  Thlersch,  162  ;  nouveau 
procédé  de  cure  du  —,  381  ;  opération  du 

-  -  par  suture  avec  le  droit  supérieur, 
412;  opérations  heureuses  du  —  total, 
transplantation  de  la  peau,  420. 

Sympathectomie  Glaucome  et  —,  403; 
glaucome,   iridectomie,   —,    460. 

Sympathique.  Altérations  consécutives  à 
l'extirpation  du  ganglion  cervical  supé- 
rieur du  —,  23  ;  altérations  consécutives 
à  l'extirpation  du  ganglion  cervical  su- 
périeur du  —,  186  ;  résection  du  —  dans 
le   glaucome,  214. 

Synèo^iotome'  —  lancéolalre,  173. 

^ypUtue.    Hérédo-  —  li  la  troisième  gêné- 


c>^ 


592 


TABLE  DES  MATIÈRES 


ration,  122;  spirochôtes  dans  la  — -  ocu- 
laire, 354  ;  —  oculaire.  382. 


Tache  de  BCariotte.     Observations    sur    la 
—,   443;  visibilité  personnelle  de   la  --, 
537 
Tàrsite.  —  syphilitique,  133  ;  —  et  conjonc- 
tivite végétante  bilatérale,   502. 
Tatouage.  Méthode  pour  déterminer  le  ré- 
sultat optique  du  —,  362  ;  du  —  coloré  de 
la   cornée,   363. 
Tension  oculaire-    Augmentation    congéni- 
tale de  la  —  guérie  par  irldectomle  pré- 
coce, 31  ;  recherches  sur  la  —  et  la  fll- 
tration,  260. 
Thérapeutique  oculaire.  Sérum  et  métaux- 
ferments  en  —,  333  ;  sels  d'argent  en  —, 
425  ;  accidents  de  —,  426  ;  vieux  et  nou- 
veau en  —,  428  ;  la  lenlcet-vaseline  en  —, 
431. 
Thèromorphle.  —  dans  l'œil  d'un   enfant, 

263. 
Thrombose.  —  des  sinus,  522. 
Tic.  —  de  la  paupière  inférieure,  520. 
Trachome.  Pathogénie  du  —,  29  ;  le  —  en 
Turquie,  31  ;  suture  après  excision  du  —, 
43  ;  aspect  clinique  du  —,  73  ;  le  radium 
dans  le  —,  114  ;  traitement  du  —,  114  ; 
disparition  d'un  pannus  par  le  —  à  la 
suite  d'une  fièvre  typhoïde,  116  ;  traite- 
ment du  —,  208  ;  le  radium  dans  le  —, 
265;  —,  268;  idem,  270;  extirpation  du 
cartilage  d'après  Kuhnt  dans  le  traite- 
ment du  —,  298  ;  la  question  du  —,  298  ; 
aspects  cliniques  du  —,  298  ;  appareil  fa- 
cilitant le  traitement  du  —  a^ec  les 
rayons  X,  298;  adénopathie  ganglion- 
naire de  la  conjonctivite  de  Parlnaud 
dans  le  -,  300  ;  influence  des  rayons  X 
sur  les  follicules  du  —,  356  ;  rapports  du 
bacille  de  Millier  avec  la  genèse  du  —, 
356;  le  —  en  Grèce.  362;  reproduction 
du  —  chez  le  singe,  394  ;  le  —  en  Wurtem- 
berg, 455;  traitement  du  —  par  des  bâ- 
tonnets de  radium,  457  ;  extension  du  — 
en  Hongrie,  501  ;  excision  de  la  conjonc- 
tive et  du  tarse  dans  le  —,  498  ;  essai 
d'inoculation  du  —  chez  des  singes.  544  ; 
aspect  clinique  et  thérapeutique  du  —, 
547  ;  notice  sur  la  bactériologie  du  —, 
549. 
Traotus  uvéal  Sarcome  mélanique  du  —, 
403  ;  tuberculose  du  — .  462  ;  sarcome  du 
—,  506;  diagnostic  et  pronostic  des  tu- 
meurs du  — .  556. 
TranslUuminateur.  —  oculaire,  178. 
Trichiasis.  — ,  317;  deux  nouvelles  opéra- 
tions de  —,  319. 
Troisième  paupière.   Note   sur  la  —  chez 

l'homme,  154. 
Troubles  oculaires  —  d'origine  génitale 
chez  la  femme,  25  ;  —  dans  la  démence 
précoce,  90  ;  —  et  cécité  par  affection  des 
sinus  postérieurs,  93  ;  —  myasthénie  bul- 
bo-splnale  chez  un  tabétique,  142  ;  — 
d'origine  obstétricale,  142  ;  —  dans  l'acro- 
mégalle.  142  ;  —,  186  ;  —  co&me  diagno- 
stic des  maladies  générales,  186  ;  —  dans 
la  syphilis  des  centres  nerveux,  237  ;  — 
des  néphrites,  237;  —  dus  à  l'alcool  et 
à  la  paralysie  générale,  diagnostic  diffé- 
rentiel, 237  :  —  par  observation  d'éclipsé, 
309  :  —  dus  à  la  syphilis,  323  ;  —  dans 
les  maladies  •  générales.  323  ;  —  dans  les 
diagnostics  médicaux,  323  ;  —  au  cours 
de  trypanosomiases,  324  ;  —  dus  au  pa- 
ludisme larvé,  325;  —  dus  au  tabès  con- 
jugal, 383  ;  —  iïe  l'hystérie,  383  ;  —  d'ori- 
gine nasale,  383;  —  liés  à  des  maladies 
pelviennes,  383  :  —  dans  les  affections  des 
os  du  crftne,  38^4  ;  —  dans  le  tabès,  423  ; 
—  dans  la  narcosomanie,  459  ;  —  du  ta- 


bès, 523  ;  —  d'origine  dyspeptique  guéris 
par  le  régime,  525  ;  le  tabès  dorsal  et  ses 
—  526  ;  —  de  l'hémiatrophle  faciale  pro- 
gressive. 526  ;  —  dans  les  affections  Intra- 
cranlennes  d'origine  otitique.  592. 
Tuberculose.    Formes  de  —  oculaire,  361. 


Uvëe.  Une  nouvelle  forme  d'ectroplon  de 
l'- ,  406. 

Uvèite.  Nature  tuberculeuse  de  l'inflam- 
mation oculaire,  en  particulier  de  1'— 
chronique,  446. 


Veine  vorticineuse.  Pulsation  spontanée 
d'une  atypique  proche  de  la  macula. 
557. 

Verres  -  Jaunes  en  ophtalmologie,  94  ; 
décentrage  des  —  correcteurs,  lunette  à 
double  décentrage,  281  ;  l'adaptation  des 
—,  311  ;  —  non  appropriés  empochant 
l'exercice  d'une  profession,  469  ;  la  pres- 
cription des  — .  469. 

Vltrô.  Hémorragies  spontanées  du  —,  37. 

Vision,  la  —  d^  tireurs,  96. 

Voles  lacrymales.  Anatomie  et  embryolo- 
gie des  —  du  lapin,  62  ;  sondage  des  —, 
84;  tuberculose  des  —,  88;  recherches 
expérimentales  sur  les  — .  109  ;  fistule - 
congénitale  des  —,  133;  traitement .  des 
affections  des  —  sans  opération,- 179  ;  dé- 
veloppement des  —.293;  électrolyse  des — 
320  ;  anatomie  comparée  des  —,  350  : 
sondes  métalliques  dans  le  rétrécissement 
des  -,  379;  obstacles  naturels  au  cathé- 
térisme  des  —,  380  ;  traitement  des  abcès 
aigus  des  suppurations  des  —,  419  ;  les 
rétrécissements  des  —,  617;  anomalies 
congénitales   des  —,   532. 

Voie  optique.  L'anophtalmle  congénitale 
et  la  —,  202. 

IVerhlotf  (Maladie  de)  Anatomie  patho- 
logique des  altérations  oculaires  dans  la 
—,  159. 

X 

Xantheiaama.   —  facial.  380. 

Xèrosis.  Recherches  expérimentales  sur 
l'état  des  bacilles  du  -  <3Lans  le  vitré  du 
lapin  immunisé  par  sérum  diphtérique, 
204. 


Teux.  Les  —  des  étudiants  en  théologie  à 
Tûblngen,  38  ;  résultats  de  l'examen  des 
—  dans  les  écoles  primaires  de  Magde- 
bourg,  39;  précis  des  maladies  des  —, 
111  ;  les  —  des  nouveau-nés.  131  ;  le  rhu- 
matisme comme  étiologle  des  malames 
<les  -,  186  ;  -  des  écoliers,  188  :  -  des 
vertébrés  aveugles.  202;  traitement  de 
quelques  maladies  des  —  par  léclai- 
.rage.  240;  écoles  spéciales  pour  les  en- 
fants atteints  de  maladies  des  —,336: 
traumatfsmes  des  —,  377;  dla«2ostic  et 
traitement  des  blessures  des  —,  3T7  ;  brû- 
lure des  -,  378  ;  maladies  générales  cau- 
ses de  maladies  des  —,  382  ;  maladies  des 
_  et  acné  rosacea,  384  ;  les  —  des  éco- 
liers doivent  être  examinés  avant  1  école, 
413  ;  —  des  écoliers,  425  ;  les  —  des  étu- 
diants de  Pensylvanle.  543;  inflamma- 
tion des  -  par  fumée  de  ^ac,  au 
cours  d'un  rhume  des  foins,  544;  états 
névropathiques  des  —,  666. 


Zona  ophtalmique.  Méningite  tardive  dans 
le  —  139  ;  Le  —  après  un  accident,  mt. 
_^  430  ;  —,  424  ;  —,  paralysie  de  la  mus- 
culature extrinsèque,  472. 


Lyon.  -  lmprlm«ri«  A.  Bm  et  O»,  4.  roe  OmtU.  -  4  74a0