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Full text of "Revue historique"

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REVUE 


HISTORIQUE 


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REVUE 


HISTORIQUE 


Paraissant  tons   les   deux  mois. 


tft  qitld  fabi  euidaat,  ne  quid  t>tri  non  audeai  kistoria. 
CiatBM,  dt  Oral.,  II,  15. 


TRBNTB-UNlâMB  ANNÉE. 


TOUS    QUATRK-VINGT-ONZIÈMB 
Kai-Aoùt  1906. 


PARIS 
Faux  ALGAN,  Éditeur 

108,     BOULBVARD     SAINT-QERMAIN 
1906 


LA 


POLITIQUE  FRANÇAISE  EN  EGYPTE 

A  LA  FIN  DU  XVIII-  SIÈCLE', 


Eiieo  qoe  le  temps  ait  fortifié  certains  iatérèts,  èveiJlé  certaines 
oODVoitise»,  la  traditioa  est  créée,  quand  s'achère  le  xva-  siècle, 
sur  le  K>le  de  la  France  datis  la  question  d'Egypte. 

Par  les  pr<}<luito  qu'elle  consomme,  aussi  bien  que  par  ceux 
qu'elle  fournît.  l'Égyple  est  devenue  pour  la  France  uoe  façon 
de  colonie.  Pnr  les  articles  qu'elle  nous  achète,  elle  contribue  k 
la  {HXMpérité  d'industries  qui  font  vivre  plusieurs  de  dos  provinces. 
Elle  fooroit  d'autre  part  à  la  consuinmation  du  Royaume quelques- 
uneade  ces  deurées  dont  l'usage  s'est  répandu  eu  Occident  et  que 
DM  climats  ne  pruduisent  pas. 

Ha rfieille  entretient  avec  rÊgypteun  commercedes  plusanciens 
ei  das  plus  nourris,  et  ses  négociants  ont  dea  comptoirs  au  Caire, 
■  Alexandrie  et  à  Rosette,  Une  succession  d'efforts  continus  et 
f  ficmids  ont  placé  notre  commerce  et  nos  rèiidents  dans  une  situa> 
tioti  privilégiw  h  l'égard  de  leurs  concurrents.  Par  la  religion 
eoflo,  l'iofluencé  de  la  France  s'étend  aussi  loin  que  pénélretit 


I.  Le»  doconeaU  qui  ont  terri  A  r.omiKiaer  ceUe  étude  sool  extrait!,  en 
■^^rc  partie,  de*  arcliire»  du  minîMère  de»  XCTairrs  iltangjtrea.  Quelques- 
•■I  Mot  tir^  de»  archives  liiBluriqu«i  de  la  Cti;iiiibre  de  cammerce  do  M4r- 
Miila,  ioDt  l'iiiffiiUire  •  Ht  iire«*>«  et  |iuliil«  |>ur  M.  OvUth  Tdsstir.  en  1878, 
i  ■•fwrill«.  Four  \t*  prcmien,  1»  im^otioa  «  arctiivem  dm  AfTdir^s  «IfittiKèfet  * 
Mt  wWW  4*  l'indicjllnn  du  (ooiti  :  <  CnrresrwQdance  de  Tur<)uiej  Wérnoirei 
•i  âaamenU,  Tur()uie  ou  Franrn  nu  Indes  arienijiles;  (.'nrrc«|)undanec  con«u- 
iaàre,  etc.  •  L»  nuriirro  d'ordre  i|ui  »iiil  est  celui  du  volume  [109,  ]7'2  (lu 
li^lS,  etc.).  L(>T*i|u'il  i'tii'd  do  documenU  oan  relias,  nous  avatu,  reproduit 
ViaàkMtUm  portée  tor  le  carton  (visite  de»  Échelle»,  rapports  .lu  roi,  ^JeXBn- 
«iri«,  le  Cairv.  etc.).  Toute»  le*  foi»  qix'll  a  £té  possible,  nous  avons  indiqué  U 
date  4a  doesmeat  uliliié. 

Rxf.    HlBTOE.    XCL   1*'  PAKt  t 


^"It.^^ 


2  FBiXÇOIS'CH.   tocs. 

les  moines  chrétiens  :  le  portrait  de  Louis  XIV  vient  orner  le 
couvent  du  mont  Sinaï. 

La  recherche  d'une  communication  entre  la  Méditerranée  et 
la  mer  Rouge  est  aussi,  par  excellence,  un  problème  traditionnel, 
puisque  l'origine  en  remonte  à  l'histoire  ancienne  et  à  l'antiquité 
classique.  Le  stjuveuir  d'initiatives  plus  modernes  relie  au  présent 
cette  tradition  du  passé.  Louis  XIV  a,  par  trois  fois,  essayé  de 
résoudre  la  question  par  une  négociation  avec  la  Porte  ottomane 
et  tenté  d'ouvrir  à  notre  marine  l'accès  du  port  de  Suez  et  de  la 
mer  Rouge. 

(juant  à  la  conquête  même  de  l'Egypte,  l'idée  en  demeure 
vivante,  grâce  au  souvenir  touchant  et  glorieux  de  la  croisade  de 
saint  Louis,  qui  la  garantit  elle-même  contre  l'oubli.  Dans  le 
courant  du  règne  qui  vient  de  finir,  une  proposition,  écartée  par 
le  pouvoir  royal  presque  sans  examen,  mais  qui  emprunte  à  la 
personnalité  de  son  auteur  une  notoriété  exceptionnelle,  est  venue 
fortifier  et  rajeunir  cette  antique  tradition.  Leibniz  a  proposé  à 
Louis  XIV  de  s'emparer  de  l'Egypte  et  il  a  été  éconduit*. 

Malgré  d'aussi  puissants  intérêts  et  d'aussi  fortes  traditions, 
l'activité  de  la  politique  française  semble  s'être  quelque  peu 
ralentie  en  Egypte  pendant  la  presque  totalité  du  règne  de 
LouisXV.  L'insuccès  des  négociations  poursuivies  à  trois  reprises, 
sous  le  règne  précédent,  en  vue  d'ouvrir  à  notre  pavillon  le  port 
de  Suez  et  la  mer  Rouge,  coupa  court  pour  longtemps  à  la 
recherche  d'une  communication  avec  l'Inde  par  cette  voie. 
L'action  du  gouvernement  se  borna  en  somme  k  maintenir  notre 
commerce  en  possession  de  ses  privilèges  et  à  assurer  la  protec- 
tion de  nos  petites  colonies  marchandes  d'Alexandrie  et  du  Caire. 

Le  pouvoir  royal  n'eut  pas  non  plus  à  se  prononcer  de  long- 
temps sur  la  question  de  la  conquête  et  de  la  possession  de 
l'Egypte  ;  ce  projet  ne  lui  fut  plus  présenté  avant  1768.  L'avenir 
semblait  justifier  la  dédaigneuse  réplique  de  Pomponne  à  la  propo- 
sition de  Leibniz  :  «  Les  guerres  saintes  ont  cessé  d'être  à  la  mode 
en  France  depuis  saint  Louis.  > 

A  aucun  moment  cependant,  l'attention  de  l'opinion  publique 
ne  se  détourna  complètement  de  l'Egypte.  La  grandeur  de  ce 

1.  Les  propositions  et  les  tentatives  dont  l'Egypte  a  été  l'objet  sons  le  règne 
de  Louis  XIV  ont  été  exposées  par  H.  Albert  Vandal  dans  denx  oavrages  : 
Louis  XIV  et  V Egypte.  Paris,  Picard,  1889,  et  les  Voyages  du  marquis  de 
Nointel.  Paris,  Pion,  1900. 


fMivsdausIes  temps  passés,  lervledu  Niletdu  canal  des  Pharaons 
dans  l'aDliquité,  les  relations  des  PhéDÎcieris,  des  Grecs  et  des 
CatUiagmois  avec  l'Iode  sont  des  matières  lamilières  aax  érudils 
da  xrur  siètie.  Entre  1750  et  1760,  le  chimérique  marquis  d'Ar- 
({enson,  caressant  itu  projet  de  croisade,  met  au  numbi-e  des  consé- 
qveoces  d@  soo  dessein  la  création  d'un  canal  de  jonction  de  la 
mer  Rnage  à  la  Méditerranée,  En  1748,  Montesquieu,  dans 
V  Esfirit  <hs  iùis,  décrit  et  comjtare  les  routes  commerciales  des 
anciens.  De  1753  à  1758,  Voltaire  consacre  quelques  pages  de 
•00  Btsai  sur  les  mœurs  h  l'influence  de  la  découverte  du  Cap  et 
aux  lattâsdes  Portugais  contre  Venise.  Moins  nombreux,  moins 
célèbres  surtout  qu'à  la  fin  du  siècle,  les  Francis  maintiennent 
oependaDt  la  tradition  qui,  dès  le  moyen  âge,  les  poussait  k  visiter 
l'Egypte.  Tavernier,  Tbévenot,  Morisson,  Lucas,  ToUot  coQti- 
naent  la  série  des  voyageurs  français.  Les  monuments  historiques 
da  l'Egypte  inspirent  une  curiosité  mêlée  de  respect.  Un  rapport 
au  rot, du  moisde  mai  1737,  propose  défaire  venir  d'Alexandrie 
à  Paris  la  colonne  de  Pompée  et  de  la  dresser  sur  une  place  de  la 
capitale,  surmontée  d'une  statue  de  Louis  XV*.  L'engouement 

i  doot  téffloigoe  cette  proposition  n'e^il  déjk  plus  un  fait  isolé,  car 
Doos  la  trouvons  reproduite  dans  le  journal  d'un  voyageur  de  la 
fin  du  st^l«,  Sonnini  de  Manoncourt.  Peu  s'en  fallut  donc  que, 
dèa  le  xtiu*  siècle,  un  monument  de  la  grandeur  passée  de 
rEg;ypte  ne  s'élevât  à  Paris,  peut-être  à  la  place  même  où  se 
limsM  aujourd'hui  l'obélisque  de  Louqsor. 

Pasd«  progrès  notable  et  peu  de  résultats  acquis  depuis  1715; 
nuis  UD  grand  chemin  parcouru  avant  cette  date;  une  situation 
fortefueiit  établie,  énergiquement  défendue  et  encore  intacte,  dans 
un  pays  déjà  convoité^  désigné  d'avance  à  l'ambition  française  ; 
aÎD»  peut  se  résumer  la  question  en  1768.  A  cette  dute^  éclata  en 

{ Orient  une  guerre  qui  mit  tout  l'Occident  en  émoi. 


1.  Àrth.  lie*  Air.  ^(r.,  c«rtoni  intitulé»  :  Rapiiorlii  au  roi,  mai  1137.  i  L'on 
(flHanrf'  ''If!  <*(ili*v«r  tl'AleiaJiJrie  l.i  colonne  de  Pomjwe  qui  Rienace  raine 
-ilalb(kir«  tr«u«|>urlcr  «ii.  France  fiour  y  être  élevée  «ver.  une  slaloe  Ju  roi 
M-4MM1.  C'(«t  un  aie»  |iluft  grAiiiU  <>t  de<>  jitiiB  aMcii>ii4  iiiuiKiiitcnU  An  siècles 
|M««44  qu'il  «^^r«tl  <I>i;t«<>  ilt  l,i  glûir<>  rtn  roi  <li>i  cûnservcr.  i.r>fc  clrr.initlAnrri 
pf4icnti!«  !  >  i^vuraltle»  pour  oliti'iiir  (Iv  la  Pnrle  tlt^s  uHrc*;  jiour  l'eii- 

IHmmmI  '  -IxTin'*    f.'on  pr^lonJ  i^u'il  y  nnrnH  des  iitoyi'iiK  tant  |>Our 

U  Ur*  «b«Urt'  <uii^  '  ■J.ar  ifue  pitur  la  ftiire  tran«[ior(«i  va  Kraace,  el 

^'il  n'en  MoleMtt  |<  -rwirini  1<J<),f)00  livre»  jutqu'A  l'etnl/irriDeineiil, 

fMST  lequel  il  fautjrall  faire  consiruire  un  kàtirneot  eiprèa.  > 


4  Fii5<;ois-ai.  Korx. 

Oette  guerre  révéla  subitement  l'état  de  décadence  et  de  profonde 
décrépitude  de  la  Turquie,  en  même  temps  que  l'imminence  et  la 
gravité  du  danger  dont  elle  était  menacée.  La  Russie,  impru- 
demment provoquée,  avait  saisi  l'offensive  et  paraissait  résolue  à 
Caire  chèrement  pajer  aux  Turcs  leur  audace;  les  opérations 
témoignaient  en  sa  faveur  d'une  écrasante  supériorité  militaire. 
Les  Turcs,  qui  n'avaient  pas  su  attaquer,  faisaient  preuve,  dans 
la  résistance,  d'une  incapacité  sans  exemple.  Des  armées  de 
100,000  et  de  150,000  hommes,  commandées  par  le  khan  des 
Tartares  et  par  le  grand  vizir  en  personne,  prenaient  la  fuite 
devant  des  corps  de  30,000  et  de  17,000  Russes.  Des  provinces 
entières  tombaient,  l'une  après  l'autre,  entre  les  mains  des 
généraux  de  Catherine  II,  qui  occupaient  la  Crimée,  le  territoire 
compris  entre  le  Dnieper  et  le  Dniester,  la  Bessarabie,  la  Moldavie, 
la  y  alachie  et  une  partie  de  la  Bulgarie.  L'escadre  turque  anéantie, 
la  flotte  d'Alexis  Orloff  parcourait  l'Archipel  conquis  et  menaçait 
les  détroits,  répandant  l'alarme  dans  Constantinople.  En  Perse, 
Kbérim-Khan  reprenait  la  guerre.  Aux  prises  avec  des  adversaires 
implacables,  entouré  de  voisins  impatients  de  se  partager  ses 
dépouilles,  impuissant  à  se  défendre,  l'empire  ottoman  paraissait, 
pour  ainsi  dire,  se  désagréger  de  lui-même  :  la  Morée  se  soulevait 
à  l'approchedes  vaisseaux  russes  ;  l'Egypte  sous  Ali-Bey ,  achevait 
d'échapper  à  l'autorité  de  la  Porte;  la  Syrie  et  la  Palestine  se 
préparaient  à  s'y  soustraire.  Il  semblait,  comme  devait  l'écrire  plus 
tard  un  ambassadeur,  M.  de  Saint-Priest,  «  que  ce  colosse  de 
puissance  ne  fût  plus  destiné  à  reprendre  une  assiette  stable.  » 

Ce  coup  de  théâtre  provoqua  en  Europe,  eu  France  surtout, 
une  profonde  émotion.  La  Turquie  apparut  tout  à  coup  à  la 
veille  d'une  catastrophe,  que  beaucoup  considéraient  comme 
inévitable.  Les  uns  inclinaient  à  la  laisser  se  produire,  les  autres 
à  s'y  opposer;  les  premiers  auraient  voulu  qu'on  se  préparât  à 
en  profiter;  les  seconds  présentaient  ce  parti  comme  dangereux  et 
perfide;  mais  tous  étaient  unanimes  à  penser  que  le  sort  de 
l'empire  ottoman  était  en  question  et  que  la  France  avait  le 
devoir  de  s'en  préoccuper. 

C'est  à  l'instigation  de  notre  ambassadeur,  Yei^ennes,  que  le 
sultan  avait  déclaré  la  guerre  aux  Russes.  Dans  ces  conditions, 
profiter  de  ses  embarras,  avant  d'avoir  cherché  à  l'en  tirer,  eût 
été  déloyal  et  indigne  de  la  France.  Choiseul  en  eut  conscience  et, 
dans  ses  instructions  à  Vergennes,  puis  à  Saint-Priest,  il  traça 


U    POLITtQDE    FUilÇltSL    tH    KCTFTE.  H 

K'jtmbassadeurs  uue  ligne  de  conduite  conforme  a  la  loyaiilè 
MèlVlTlODneur  :  secouer  rioertie  des  Turcs,  les  délerrniner  à  une 
aclion  aussi  promipte  et  aussi  énergique  que  possible,  les  aider  de 
liotre  concours  otficieuii.,  ménager  à  notre  gouvertienieDl  le  droit 
H  les  iDoyens  ifenercer  la  métliation  quand  viendrait  le  moment 
de  n&gflcier. 

Mais  Choiseul  avait  «  trop  d'avenir  dans  l'esprit  »■  pour  s'en 
l«nir  à  cette  politique  au  jour  le  Jour.  Il  pouvait,  sans  naanquer  à 
set  devoirs  envers  la  Turquie,  jeter  les  bases  d'une  politique 
rature,  dans  lê  cas  où  nos  efforts  pour  ta  sauver  demeureraient 
înfractueux. 

*  M.  le  duc  de  Choiseul,  —  a  dit  Talleyrand',  —  un  des 
hommes  de  notre  siècle  qui  a  eu  le  plus  d'avenir  dans  l'esprit, 
cberchail  dès  cette  époque  (1769)  h  préparer  par  des  négociations 
la  cession  de  l'Kgypte  à  la  France,  pour  se  trouver  prêt  à  rem- 
placer, par  les  mêmes  productions  et  par  un  commerce  plus  étendu, 
les  colonies  américaÎDes  le  jour  où  elles  nous  échapperaient.  » 
Admb  dans  riutimitê  du  miaistre  après  sa  disgrâce,  Talleyraud 
(<foail  sans  doute  de  Choiseul  lui-même  la  confidence  de  ce  projet. 

L'Egypte  était  alors  considérée  comme  une  des  provinces  des- 
lioées  à  se  détacher,  dans  le  plus  bref  délai,  de  l'empire  ottoman, 
tant  était  lâche  le  lien  qui  l'y  rattachait  encore.  Le  sultan  n'y 
oiuserrait  plus  depuis  longtemps  qu'une  .^iouveraineté  nominale; 
lepacLa,  auquel  il  déléguait  son  autorité,  gardé  à  vue  dans  la 
citadelle  du  Caire,  était  plutôt  traité  en  prisonnier  qu'en  gouver- 
neur. Le  tribut,  syrahrde  et  unique  profit  de  la  souveraineté  du 
eoltao,  n'était  plus  régulièrement  payé.  Le  pouvoir  appartenait 
Mt  fait  à  ooe  oligarchie  de  vingt-quatre  beys,  auxquels  une  sorte 
Je  liea  féodal  subordonnait  les  12, (XH)  soldats  d'une  milice  toute 
puianDle.  les  Mameluks.  Cette  féodalité  tenait  lu  pacba  captif, 
•ouB  la  terreur,  et,  l'empêchant  d'user  de  son  autorité,  exerçait  le 
gooTemement  à  sa  place.  Ite  temps  à  autre,  un  bey,  plus  puts- 
lantqiie  ses  collègues,  s'élevait  au-dessus  d'eux,  en  faisant  périr 
on  eo  exilant  les  plus  redoutables,  et  s'emparait  seul  du  pouvoir 
•ouferaiti.  Ce  coup  d'f«;ial  vonait  de  s'accomplir,  eu  1*766,  au 
profit  d'Ali-Hey.  qui  avait,  en  une  seule  nuit,  fait  assassiner 
q^uatre  hey»,  exilé  quatre  autres,  eînbarqué  le  pacha  pour  Coqs- 


I  I  Mémoire  «ur  lc«  aranUg«»  t  reltrer  il«  calnnies  nonvellfts  ilans  les  cir- 
:M»»Uacc«  i^f^kPiile*.  •  ta  t  l'Iastilul,  le  I  j  ineitldor  ad  V.  Voj.  SâlMte- 
(lru*t,  M.  de  TaU»yra>id,  et  Vaniliil,  /.outt  XI  1'  et  rtffpU. 


(l  ru.fçois-CD.  ftovx. 

tatitinople  et  refasé  le  tribut  à  la  Porte.  Devenu  en  fait  sultan 
«l'Kgypte,  il  en  avait  pris  le  titre  et  taisait  battre  aïonoaie.  Il 
allait  bienttit  s'emparer  de  Djeddah,  diriger  une  expédition  contre 
La  Mecque  et  lancer  des  troupes  sur  la  Syrie  et  la  Palestiue. 

Cette  indépendance  de  fait  à  l'égard  de  la  Porte  faisait  de 
l'Ëgypté  le  pays  dont  la  conquête  ressemblerait  te  moins  à  une 
spoliatïoD,  et,  comme  des  intérêts  et  des  traditions  puissantes  lui 
assuraient,  d'autre  part,  une  place  importante  dans  la  politique' 
française,  il  n'est  pas  étoiioant  que  la  criae  de  l'empire  uttomao 
ait  appelé  sur  elle  l'attention  de  Cboiseul  et  fait  caitre  dans  son 
esprit  la  pensée  de  s'en  emparer. 

II  va  de  soi  qu'un  tel  projet  exigeait  le  secret  le  plus  absolu. 
«  Si  nous  donnons  une  fois  une  prise  apparente  à  la  défiance,  — 
«'écrivait  très  justement  Cboiseul,  —  nous  ne  nous  relèverons  plus, 
puisque  la  conduite  la  plus  dégagée  de  tout  intérêt  particulier^  la 
])lu5  franche  et  la  plus  nette,  n'a  pu  jusqu'ici  nous  «n  affran- 
chir entièrement'.  »  11  importait  donc  de  ne  pas  laisser  soupçonner 
de  notre  part  l'ipteotion  de  nous  approprier  l'Egypte,  dans  le  cas 
où  l'empire  ottoman  viendrait  à  être  irrèvocableraent  condamné. 
Ainsi  s'explique  sans  doute  le  silence  gardé  parla  correspondant" 
oflficîdle  sur  un  projet  qui  était,  d'ailleurs,  tout  problématique 
et  conditionnel. 

Ce  silence  n'est  pas  cefwudant  si  complet  qu'il  ne  soit  possible 
de  retrouver  quelques  traces  de  rarrière-pensée  divulguée  par 
Talleyrand.  C'est  Cboiseul  qui  signa,  le  17  juillet  17Ô8,  les  ins- 
tructions d'un  nouvel  ambassadeur  à  Constantiuople,  le  cheva- 
lier (le  Saint-Priest.  Dans  ces  instructions,  géuéraleraent  bâties 
sur  un  modèle  invariable,  à  coté  de  considérations  classiques  sur 
la  politique,  le  commerce  et  la  protection  de  la  religion,  Choi- 
seul  introduisit  un  paragraphe  nouveau  sur  «  les  révolutions  pro- 
chaines ou  éloignées  dont  l'empire  ottoman  est  menacé^  ». 

Siiint-Priest  devra  procurer  à  la  France  «  les  moyens  d'en 
tirer  avantage  ».  Cet  avantage,  Vergennes,  déjà  hostile  à  la 
politique  des  partages,  indique  cependant,  au  retour  de  son  ambas- 
sade à  Constantinople,  la  possibilité  de  le  chercher  en  Crète. 
Mais  ce  n'est  pas  sur  cette  île  que  Cboiseul  jeta  les  yeux. 
«  L'Kgypte,  —  disent  les  instructions  données  à  Sainl-Priest,  — 


1.  Arrb.  des  Alf.  tir.,   Corro»|>ou<)«nce  du   Turijuie,    roi.    147,   JcLlrc   du 
17  aclobre  ne9. 
'i,  Arrh,  dei  AH',  étr,,  T'OrreiiponiUiice  de  Turquie,  vol.  145,  17  juillet  1768. 


l.i  rm.iTio(iit  rRiNÇàii^E  tN  émttk.  7 

âfit  déjà  dans  l'élat  d'une  indépendance  caractérisée.  Les  Tartares 
ik)  Crimw  sont  bien  près  de  secouer  le  joug.  Ces  deux  puissances 
s^toblînmt  vraisemblablement  surlesruinesdel  empire  ottomao, 
et  c'est  de  ce  a)lé  qu'on  pourrait  porter  ses  vues^  »  A  mesure  que 
la  succès  des  Russes  se  firent  pluséclalauts  et  plus  décisifs,  Choï- 
wttl  se  nioiitra  de  plus  en  plus  soucieux  de  réserver  la  liberté 
d'action  de  la  France  et  prescrivit  à  Saint-Priestde  ne  plus  cher- 
cber  à  se  ménager  la  médiation  :  «  Il  est  prudent,  pensait-il,  de 
ne  pas  se  roeltrt»  hors  de  mesure  de  profiter  des  révulutions  pos- 
sibles dans  les  affaires  générales  et  dans  celles  des  Turcs*.  *  Ta!- 
hejnad  a  donc,  selon  toute  probabilité,  un  peu  forcé  la  réalité 
en  disant  que  Choiaeul  a  <  préparé  par  des  négociations  la  oes- 
sîoEi  de  l'Égjpte  k  la  France  »;  mais  te  ministre  qui  nous  a 
doooé  la  Corse  a,  Sans  aucun  doute,  examiné  la  possibilité  de 
mus  donner  l'Egypte. 

En  1774,  le  traité  de  Kainardji  procura  h  la  Turquie  un  répit 
qnï  M  paraissait  pas  devoir  être  de  longue  durée.  L'empire  otto- 
man était  sauvé,  mais  il  Ei'avait  dû  son  salut  qu'aux  compéti- 
tions de  see  voisins,  qui  n'avaient  pu  s'entendre  pour  le  dépouil- 
ler et  s'étaient  nais  d'accord  aux  dépens  de  la  Pologne.  C'était  là 
noo  garantie  bien  fragile.  Vergenaes,  que  Louis  XVI  va  appeler 
aux  Affaires  étrangères,  est  résolument  hostile  k  la  politique  de 
spoliation.  Mais  deux  hommes,  iDtimement  mèlèa  de  leur  temps 
aux  aflaires  d'Orient,  le  baron  de  Totl  et  le  chevalier  de  Sainl- 
Priest,  sont  restée  fidèles  à  la  {)ensée  de  Choiseul.  Après  une 
mission  heureuse  auprès  du  kbao  des  Tartares  H  un  séjour  à 
CoDstantinople,  pendacst  lequel  il  s'était  acquis  la  reconnaissance 
do  sultan  en  organisant  la  défense  du  Uosphore  et  s'iraprovisant 
rinslructeur  niililairt!  des  Turcs,  le  baron  de  Tott  remit  au 
mtatstre  des  Affaires  étrangères,  en  1776,  un  mémoire  sur  l'état 
politique  dft  la  Turquie^, 

l'xarlant  le  parti  d'une  intervention  diplomatique  ou  militaire 
en  ^veur  de  l'empire  ultomati,  dont  la  destruction  lui  parait  iné- 
ritable,  Tott  se  préoccupa  de  »auver  le  commerce  du  Levant  en 
asaarant  h  la  France  une  [losition  qui  lui  permette  de  soutenir  la 


I.  Arcti.  4««  Xff  «tr.,  Coirtipondatirc  A«  Tur<{ui«,  vol.  MS,  \7  jaillel  1768. 

i.  Arch.  dcf  Aff.  tir  .  Cnrrf^^KwiUnftf  de  Tiir<|u1f,  vol,  ItT,  iléccmbre  t76â. 

S.  •  RiAiDMi  d«  IVUl  pttyttr|Ut'  ••[  piilitique  de  l'Eriifiire  olIoinHn  »t  d«  vii«a 
4|«*ll  4AI«nijlMi  rfUllf<>n)fnl  à  U  Kuncc  t,  par  \c.  bamn  Af  Tult,  fArcli.  il«» 
kS.  tu..  Ufiuuir»  ri  ilucuiii«iil>,  Tun|uit>Sj 


1!  ntAtrois-CR.  hobt. 

concurrence  des  nouveaux  maîtres  deCônstantinopIe.  Cette  posî- 
tiou,  c'est  l'Egypte,  dont  l'acquisition  unirait  à  cet  avaDtage 
commercial  <  celui  de  la  considération  de  Sa  Majesté  et  de  sa  poli- 
tique »  :  un  climat  et  un  sol  heureux  qu'arrose  le  plus  beau  des 
fleuves;  les  productions  les  plus  variées,  les  plus  abondantes  et 
les  plus  précieuses  ;  une  situation  et  dee  relations  qui  font  d'elle 
«  l'entrepôt  d'un  commerce  universel  »;  ces  conditions  suflBraient 
déjà  à  en  recommander  la  couquête  au  roi.  Mais  les  facilités 
qu'elle  offre  pour  communiquer  avec  l'Inde  eu  rendent  la  posses- 
sion encore  plus  désirable.  Deux  moyens  se  présentent  pour  tirer 
parti  de  ces  facilités  :  la  jonction  du  Nil  à  la  mer  Rouge  par  un 
caoâl  dérivé  de  la  branche  de  Damiette  ou  rétablissement  d'une 
route  praticable  entre  le  Caire  et  Suez,  La  France  parait  être 
«  la  seule  puissance  à  portée  de  fournir,  d'alimenter  et  de  conser- 
ver uû  établissement  »  qui  lui  assurera  la  suprématie  sur  le  com- 
merce du  Levant  et  sur  celui  de  l'Inde.  Les  prétextes  ne  manquent 
pas  pour  attaquer  l'Egypte,  ni  les  moyens  pour  s'en  emparer  : 
la  France  prendra  prétexte  des  nombreuses  avanies  restées  sans 
réparation;  elle  aura  facilement  raison  d'un  pays  sans  défense, 
d'un  gouvernement  anarchique,  «  d'un  peuple  mol  »;  elle  coloni- 
sera sans  difficulté  un  territoire  relativement  voisin  du  sien  et  qui 
«  n'expatrie  pas,  pour  ainsi  dire,  les  su^ts  de  Sa  Majesté  qui  s'y 
transporteront  :*.  Inattaquable  en  Egypte,  elle  trouvera  dans  la 
possession  de  ce  pays  une  compensation  k  l'abandon  de  tous  ses 
autres  établissements  du  Levant. 

Il  y  avait  un  an  que  le  baron  de  Totl  avait  remis  ce  mémoire 
an  ministre  des  Affaires  étrangères,  quand  Saint-Priest  vint  en 
congé  à  Paris  (1777).  Il  profita  de  son  séjour  en  France  pour 
proposer  l'alternative,  *  ou  de  préserver  par  des  secours  efiBcaces 
l'empire  ottoman  incapable  de  se  défendre  lui-même,  ou  de  le 
laisser  tomber  en  s'appropriant  le  débris  le  plus  h  la  convenance 
de  la  France*  ».  L'empereur  Joseph  II  était  alors  l'hôte  de 
Louis  XVI  à  Versailles.  Saiut-Priest  suggéra  de  se  concerter 
avec  lui  sur  les  moyens  de  sauvegarder  la  Turquie  et  de  contenir 
l'arobilion  de  la  Russie,  contre  laquelle  il  savait  l'Autriche  mal 
disposée.  Il  eut  avec  Joseph  II  un  entretien  de  deux  heures  sur  la 
terrasse  de  Versailles  et  exhorta  ce  prince  à  adopter  son  plan. 


1.  Aroti.  tle^  Aiï'.  élr.,  Correspondance  de  Turquie,  vol.  171    ■   Mémoire  ihi 
comte  âf  Sttiot-Priest  lar  son  ainbiidadc,  1768-1781.  » 


Peti  cl<*  temps  a|irès  arriva  à  Paris  le  baroa  de  Tbugut,  internoiice 
impériai  à  Conslaotinople,  muni  d'instructioiLs  lui  prescrivaDt 
li'fitilrer  en  pourparlers  avec  les  ministres  fie  Louis  XVI,  en  vue 
fl'un  concert  éventuel  sur  les  affaires  de  Turquie,  Saint-Priest 
negn^tta  toujours  que  «  les  circonstances  n'aient  pas  paru  ppr- 
ra^ïUredes'eQ  occuperalors  p.  Un  diplomate  autrichien  lui  déclara 
avoir  vu  à  la  chancellerie  du  Vienne  le  rapport  de  Thugut  à  sa 
cuur,  portant  que  «  le  Conseil  du  roi  avait  trouvé  superflu  de 
sVu  inquiéter  si  fort  à  l'avance  ». 

Il  ne  s'agit  pas  ici  d'eiaminer  si  Saiul-Priest  ne  faisait  pas 
ihouneur  à  Joseph  II  et  à  Tbugut  d'intentions  qui  n'étaient  pas  les 

irs  en  leur  prêtant  le  désir  de  sauvegarder  Terapire  ottoman. 
Lui-même  admettait  d'ailleurs  que  la  France  abandonnât  cet 
empire  à  son  sort,  mais  à  une  condition,  c'est  qu'elle  se  prépara  ta 
prendre  une  part  de  ses  dépouilles.  Dan:^  ce  cas^  en  examinant  la 
carte,  il  ne  voyait  «  rien  de  tentant  que  l'Egypte'  ».  Nous  ne  le 

îvroQS  pas  dans  la  description,  désormais  classique,  des 
de  la  vallée  du  Nil,  «  le  plus  féctiud  pays  du  monde, 
«xubèrant  à  se  nourrir  pai*  lui-même  ».  Lorsqu'on  parcourt  le 

bleau.  "  on  est  frappé,  dit-il,  de  l'avantage  d'avoir  à  y, 000  lieues 
la  Provence,  dans  un  payssalubre,  une  possession  que  nulle 
paissanœ  europêenue  ne  parait  à  portée  de  nous  disputer  ».  Mais, 
quaad  il  c»  arrive  aux  espérances  que  l'Egypte  fait  naître  du  coté 
<k»  l'Inde,  'd  la  possibilité  d'eu  faire  -  l'entrepôt  du  commerce  de 
l'onivers  »,  de  «  saper  par  là  la  domination  des  Anglais  »,  dans 
le  Bengale,  U  convient  que  «  sa  tête  s'exalte  et  que  l'enthousiasme 
le  fifagne  ».  A  son  tour,  il  signale  la  facilité  d'exécution  d'une 
ratreprise  dirigée  contre  l'Egypte  :  le  Delta,  actuellement  sans 
defens(>,  a  dan??  le  Nil  un  retranchement  naturel,  k  l'abri  duquel 
U  deviendra  inexpugnable  lorsqu'on  l'aura  fortifié.  Saint-Priest 
espère  que  le  nouveau  voyage  du  baron  de  Tott  fournira  les  maté- 

lai  d'un  mémoire  particulier  sur  la  conquête  de  l'Egypte,  «  le 

il  parti  qui  semble  convenir  à  la  France  dans  le  cas  de  La  chute 
do  r«aipire  ottoman  ». 

Le  ban)n  de  Tott  venait  en  effet  de  quitter  la  France,  avec  la 
mission  officieCe  d'inspecter  les  Echelles  du  Lovant  et  une  mis- 
«u>n  !<ecréte  qui  est  retstéti  enveloppée  de  quelque  mystère.  Il  paraît 


1.  Arcb.  an  AIT.  Hr.    M<!mn[re«  el  document»),  Tur(|u!«  7»K.  t  Sléinoirc  |ir«<- 
mU  pw  If:  rcvrnlr  ilc  S.iÉnt-Prie'it  pCDdinl  son  i^yjour  sn  VrAtict,  t777-tT7S.  » 


flliJfçOt8«€B.    IIWI. 

établi  cepexidant  que  cette  mission  ainsistait  h  relever  les  symp- 
lûraes  de  décadence  docHiés  par  la  puissance  oUomaue  dans  les 
proviDCês  éloignées  du  ceotre  de  l'empire  et  b.  réunir  les  éléments 
d'un  plan  de  descente  en  Égyple.  *  Je  \'0U8  supplie  de  croire, 
Monseigneur  S  —  écrivait  Tott  aurainistredela  Marine  avant  de 
s'embarquer  à  Toulon,  —  que  je  ne  négligerai  rien  pour  justifier 
votre  confiance  en  masquant  ma  mission  secrète,  et,  quoiriue  les 
papiers  publics,  en  parlant  du  partage,  aient  à  cet  égani  hasardé 
des  idées  qui  ont  fructiflé,  je  me  flatte  que  je  parviendrai  à  diri- 
ger les  spéculateurs  veis  la  nier  Noire,  car  iJ  leur  faut  un  ali-' 
ment.  »  Il  semble  bien  que  le  but  d'où  il  s'agissait  de  détourner 
les  soupçons  fût  l'Egypte.  Cette  interprétation  s'accorde  avec  le 
regret  exprimé  par  Saint-Priest,  à  la  même  époque,  que  le  pro- 
jet d'occuper  ce  pays  ait  été  <  éventé  avant  le  temps  ». 

Les  ministres  de  Louis  XVI  ne  crurent  pas  devoir  suivre  les 
conseils  de  Saint-Priest  et  de  Tott.  Moins  de  cinq  ans  après,  les 
événements  faisaient  regretter  qu'ils  ne  les  eussent  pas  écoutés. 
C'était  en  1783.  Catherine  II  cherchait  de  nouveau  querelle  aux 
Turcs;  l'Empereur,  cette  fois,  ne  ménageait  pas  son  appui  à  la 
Russie,  et  la  France,  désormais  défiante  dans  les  forces  de  ses 
vieux  alliés,  les  engageait  à  céder.  SainL-Prieat  revint  alors  avec 
amertume,  dans  ses  dépêches  à  Vergennes,  sur  l'accueil  fait  à 
son  mémoire  de  1777  :  <  Ah!  Monsieur,  lui  écrivait-il*,  le 
mémoire  que  j'eus  l'iionneur  de  vous  remettre  en  1777,  à  votre 
demande,  sur  mon  aperçu  de  l'état  des  affaires  de  Turquie,  ne 
présentait  pas  des  idées  ni  prématurées,  ni  gigantesques,  comme 
il  me  parut  qu'en  avait  jugé  feu  M.  le  comte  de  Maurepas... 
Aujourd'hui,  l'Empereur  a  changé  de  système,  nous  sommes 
impréparés  et  dans  la  crise.  Mais  à  quoi  servent  les  regrets?  » 

Au  moment  même  où  Saint-Priest  écrivait  ces  lignes  (juil- 
let 1785),  l'auteur  anonyme  de  «  Réflexions  politiques  et  mili- 
taires sur  la  guerre  que  l'Empereur  et  la  Russie  préparent  contre 
les  Turcs*  *  s'en  prenait  avec  violence  à  «  la  triste  conquête  de 
l'Egypte  et  du  royaume  de  Candie  »,  projet  qu'il  qualifiait  de 
«  peu  réfléchi,  mal  combiné  et  autant  au-dessous  de  la  Majesté 


I.  Le  '24  avril  1777.  [Arch.  de«  AD.  étr.,  carlan  iatitulé  :  Insiicction  de« 
Echelles  ;  îDspeclioa  da  baroa  de  Tott.) 

î.  Le  7  juillet  (783.  (Arch.  des  Air.  étr.,  Correspondance  de  Turquie,  *ol.  168. 
Vo;.  iu«fj  )i  lettre  du  2  notembre  1783,  dan»  le  vol.  IG!)  ) 

3.  Arch.  des  Aff.  élr.,  Corre»)H»)d<ince  de  Turijuie,  vol.  IdO,  Juillet  )78J. 


li  rouTiQtie  rnixçitsi  a  iaim. 


41 


dn  roi  que  destructif  de  la  population  de  son  royaume  ».  Quant 
aux  œxisèquunces  de  culte  cuoquête  à  Tégard  de  la  doTDÎDatiun 
aoglaise  aux  Indes,  ce  raisonnement  lui  paraissait  <  si  léger,  si 
frivole  qu'on  ne  peut  se  décider  à  y  répondre  ».  L'Egypte  ne 
manquait  doue  pas  de  détracteurs  et  la  partie  adverse  était  repré- 
sentée dans  le  procès  qui  se  plaidait  en  quelque  sorte dêvaiit  Yer- 
gennes.  L'opinion  du  juge  était  d'ailleurs  faite.  Un  mois  aupa- 
ravact,  Vergennes  avait  demandé  a  Gérard  de  Rayneval  de  lui 
composer  deux  mémoires,  dont  l'un  fut  lu  par  lui  au  Conseil  du 
roi.  le  11  juin  1783  '.  Rayneval  s'y  prononçait  pour  le  maintien 
de  l'empire  ottoraao  et  conseillait  de  lui  venir  en  aide  par  les 
moyens  diplomatiques.  C'est  le  parti  qu'avait  déjà  pris  Vergennes. 
L'armée  suivante,  Saint-Priest  quitta  déânitivenient  Constan- 
tiaople.  Au  retour  d'une  ambassade  de  quinze  années,  il  raconta 
n  mission  et  développa  ses  idées  dans  une  série  de  remarquables 
mémoires,  dédiés  et  présentés  au  roi.  La  partie  oomiaerciale  de 
son  étude  forma  un  mémoire  particulier  sous  le  titre  :  Mémoire 
tur  le  comtnerve  e(  la  navigaliùji  de  la  France  au  Levant*. 
l'n  important  chapitre  y  est  consacré  à  la  communication  avec 
l'Inde  par  la  mer  Kouge  et  à  l'Iiistorique  des  tentatives  faites  par 
«es  prédécesseurs  pour  résoudie  ce  problème,  Dans  la  partie  poli- 
tique de  sou  travail,  Saiut-Priest  revient  et  insiste  sur  le  vœu, 
tant  de  fois  exprimé  par  lui,  que  la  France  arrête  à  l'avance  un 
plan  capable  rie  sauvegarder  ses  intérêts,  en  cas  de  destruction  de 
Tf^pire  ottoman.  Dans  ce  cas,  son  opinion  se  réunie  dans  un 
BuprAfoe  avis,  qui  constitue,  en  quelque  sorte,  son  testament  poli- 
tiqoe  ;  «  L'hgypte  seule  peut  surpasser  en  revenus  3a  dépense 
qu'elle  occasionnerait,  remplacer  dans  uu  climat  sain  les  richei^ 
productions  des  colonies  dévorantes  de  l'Amérique  et  offrir  à  la 
pollU^iuo  de  Votre  Majesté  un  rntneu  lie  prépondérance  dans 
Umt  l'hémisphère^.  » 

Si  Vergennes  refusa  constamment  d'accueillir  ces  propositions, 
o'mI  pas  seulement  par  antipathie  naturelle  et  opposition  de 
priDci|»e  contre  la  politique  de.s  partages,  c'est  par  suite  d'une 
t-     "  '  le  temps  a  justifiée,  dans  la  durée  de  l'empire 

<•  i7S;i,  tandis  que  Saint-Priest  n'osait  pas  ae  faire 


1.  Artb.  d««  Ad.  fU  ,  Mémoires  «I  doi'uinvtiLs,  Turtguia  II*  t&. 
1.  Kttb   iIm  AfT.  étr  ,  Corroi'oiitknuc  Je  T<iri|ui«,  vwl    t7U  CC  M^muiru  6l 
iiKunimU,  Turi|Htp  17,  1^. 
3.  XhiA. 


42  rKi!vçors-cB.  toiri. 

fort  de  le  conserver  un  au,  Vergennes  lui  donnait  (encore  vingt 
ans  à  vivre.  Tandis  que  les  moins  pessimistes  doutaient  qu'une 
intervention  armée  de  la  France  fût  suflSsante  pour  le  sauver, 
Vergenne-s  estimait  que  la  neutralité  da  gouvernement  français 
et  son  refus,  hautement  déclaré,  de  prêter  les  mains  à  un  partage 
suffiraient  à  l'empêcher  de  s'écrouler.  On  ne  pouvait  donc  rêver 
une  contradiction  plus  complète  entre  la  politique  de  Vergennes 
et  celle  de  Saint-Priest. 

Mais  cette  contradiction  ignorée  du  public  n'empêchait  pas  les 
imaginations  de  se  donner  carrière.  Rarement  ministre  fut  grati- 
fié d'autant  de  conseils  et  d'avertissements  que  Vergennes,  jjen- 
daut  que  s'amoncelait  au-dessus  de  la  Turquie  l'orage  qui 
devait  éclater  en  1788.  De  toute.s  parts  lui  parvenaient  des 
mémoires  qui  lui  indiquaient  le  meilleur  parti  à  tirer  des  événe- 
ments d'Orient,  On  trouve  de  tout  dans  ces  étonnantes  productions 
d'auteurs  inconnus  ou  oubliés  :  de  linsensé  et  du  sensé,  du  rai- 
sonnable et,  du  chimérique,  du  sérieux  et  du  bouffon. 

L'Egypte  occupe  une  vaste  place  dans  ces  combinaisons.  On 
se  tromperait  cependant  en  pensant  qu'elle  fut  unanimement 
reconnue  comme  étant  le  lerritoire  qui  a^nviendrait  le  mieux  à  la 
France,  en  cas  de  partage  de  l'empire  ottoman.  Si  l'unanimité 
est  à  peu  près  complète  sur  l'opportunité  de  ce  partage,  les  avis 
se  divisent  au  contraire  sur  le  choix  de  la  position  qu'il  importe 
de  nous  assurer.  Mais  l'opinion  que  l'Egypte  représente  cette 
position  s'impose,  mèraa  aux  adversaires  de  cette  idée,  comme  une 
croyance  déjà  fortement  ancrée  dans  les  esprits.  Il  est  rare  qu'ils 
ne  se  croient  pas  forcés  d'en  tenir  compte  dans  une  plus  ou  moins 
large  mesure. 

On  ne  peut  reprocher  la  banalité  au  mémoire  remis  k  ^'e^- 
gennes,  le  15  novembre  1782,  par  le  baron  de  Waldner',  Afin 
d'exclure  l'Angleterre  du  commerce  de  l'Inde  et  de  creuser  un 
canal  de  Suez  à  Gaza,  le  baron  de  Waldner  veut  entraîner  ta 
France,  la  Hollande  et  la  République  de  Venise  dans  une  expé- 
dition commune  contre  l'isthme  de  Suez  et  l'Arabie,  avec  l'aveu 
de  la  porte  ottomane.  Tel  est  le  gigantesque  et  chimérique  des- 


1  *■  frojfll  snr  un  traité  •l'aninn  et  Je  garantie  territoriale  en  Asie  et  fin 
Afrique  entre  la  France  et  la  Hé[iDbtiquc  de  Elâll&nde  et  IrailÈ  Hr.  romineree 
afec  11  HÉpublique  de  Venise  pour  la  UédilerraDée,  compmmi»  nvec  la  Porte 
itttomAne,  partage  au  besoin  des  terres  ottAinanc!»  tant  en  Rurope,  en  Aiiie, 
<(u'en  Afrique.  •  (Arch,  de»  AO'.  étr.,  .Mémoires  et  docuroents,  Tur<itite  14*lS,j 


U    POLITIQOK    rRtMÇlISB    KM    ^CTPTE.  4  3 

«in  qui  est  dévelopjjê  en  huit  cabiers,  où  sont  exposées,  dans 
Iran  moindres  (létallii,  les  propositions  suivantes  :  conclusion 
«ie  traitfs  d'alliance  et  de  commerce  eutne  la  France,  la  Hollande 
et  Venise,  sous  la  garantie  de  la  Porte,  pour  la  navigation  de  la 
Médilerrani'e,  de  la  iner  Rouge  et  de  la  mer  des  Iodes;  cons- 
truction à  frais  communs  d'un  canal  de  jonction;  occupation 
de  risthine  de  Suez  par  des  garnisons  mixtes;  conquête  de  l'Ara- 
bie, de  riêinen  et  du  sultanat  de  Mascate  par  les  troupes  alliées. 
le  tout  devant  couler  «  centuple  moins  que  les  possessions  fran- 
çabfls  de  riude  et  au  diïduple  de  ce  qu'a  coûté  la  Corse  ».  L'ac- 
qattilion  de  ces  territoires  conduirait,  dit  Waldner,  à  la  conquête 
de  l'Égyple,  aussitôt  que  la  politique  l'eiigerait.  Ces  exigences 
futures  de  la  politique  engagent  l'auteur  à  tracer  d'avance  un 
plan  général  du  partage  de  ta  Turquie,  tians  lequel  on  est  sur- 
pris de  Toir  Venise  obtenir  pour  sa  part  toute  l'Asie  Mineure.  Le 
•ort  inespéré  fait  à  cette  république  déchue  s'explique  par  le  désir 
deaéparer  les  territoires  de  la  France,  consistant  dans  l'Egypte. 
U  péninsule  arabique  et  diverse  îles  de  l'Archipel,  de  ceux  de  In 
Russie  établie  aux  Dardanelies.  Le  reste  de  la  Turquie  d'Europe 
eût  été  à  l'Ktiipt'reur. 

«  D'après  la  situation  de  l'empire  ottoman,  —  disaient  les  ins- 
truclions  de  Choïseul  à  Saint-Priest,  —  et  celle  que  l'on  peut 
craindre  qu'il  arrivera  dans  cet  état  par  les  révolutions,  il  ne 
faut  pas  douter  que  l'empire  perse  n'y  joue  un  rôle  intéressant  et 
qui  demande  des  spéculations.  *  Nous  eussions  été  surpris  que 
cette  hypothèse  ne  tentât  l'imagination  de  personne.  On  la  trouve, 
en  efiet,  énoncée  dans  un  «  mémoire  sur  le  consulat  général  de 
France  h  Uagdad  '  »  (llBl),  où  est  discutée  l'éventualité  du  ren- 
v«raeimeat  de  l'empire  turc  par  les  efforts  combinés  de  la  France 
pt  de  la  Perse.  La  France  eût  établi  sa  domination  sur  la  Syrie 
►et  la  Palestine,  d'où  il  lui  eût  été  facile  de  porter  des  coups  funestes 
à  la  suprématie  anglaise  dans  l'Inde.  Quant  à  l'Egypte,  «  je  ne 
viiodrais  pas,  —  dit  l'auteur  du  mèmûirâ,  —  qu'on  y  touchât 
pour  le  présent,  sauf  à  faciliter  au  pacha  les  moyens  de  se  rendre 
indépendant  dans  la  Basse-Kgypte,  comme  le  cheik  Aman  l'est 
dans  la  Haute, . .  Mai-î^  il  est  probable  que  le  temps  et  les  circons- 
t.'i  <•^•s^  tjou»  fourniraient  l'occasiou  de  nous  en  rendre  les  maîtres, 
lu  moins  de  noua  étendre  aux  dépens  de  cette  riche  contrée.  * 


1.  Arch.  iIm  Air.  «tr.,  Cartâni  comtiitiTiiui,  1766-1789. 


u 


»*â»K01S-CO.    lOCI. 


Il  en  est,  panmi  ces  mémoires,  qui  se  8ig;Qalenl  autrement  que 
par  kuJT extravagance.  Cest  ainsi  qu'un  mémoire  aooDyiiie^  de 
1783,  IraitâDt  <  des  apparences  de  guêtre  entre  la  Russie  et  la 
Porte  ottomane  >►,  se  borne  à  reprendre  et  à  développer  les  vues 
exposées  avec  moins  d'ampleur  par  Saint-Prîeat  et  par  Tott.  L'au- 
teur ignoré  de  ces  notes  propose  comme  eux  de  chercher  dans  la 
conquête  de  l'Egypte  une  compensation  aux  pertes  que  la  chute 
de  l'empire  ottoman  menace  d'infliger  à  notre  commerce. 
*  L'Egypte  est  à  notre  porte;  l'Egypte  n'esl  plus  aux  Turcs  ;  le 
pacha  n'y  est  rien:  elle  n'appartient  à  personne.  »  Vingt  vais- 
seaux de  ligne  pour  Caire  Ëice  aux  forces  cavales  du  sultan;  moins 
de  dix  mille  hommes  pour  disperser  la  cavalerie  des  beys;  une 
escadre  armée  à  Toulon,  pour  protéger  \e  débarquement  qui  se 
ferait  par  Alexandrie;  une  autre  à  Brest,  pour  tenir  en  respect 
l'Angleterre,  seule  puissance  en  état  de  s'opposer  à  l'entreprise; 
telles  sont  les  conditions  auxquelles  «  TËgyptô  aérait  à  nous  avant 
que  l'escadre  anglaise  fût  dans  la  Méditerranée  »,  Aucune  con- 
quête ne  serait  plus  Cacile  à  conserver  :  *  A  l'ouest,  elle  est  défen- 
due par  la  Libye;  au  sud,  par  l'Abyssimê  ;  à  l'est,  par  les  déserts 
de  sable  et  par  la  mer  Rouge.  Le  seul  point  que  l'on  doive  proté- 
ger contre  les  attaques  esl  la  ligne  entre  la  Méditerraciée  et  la  mer 
Rouge  :  elle  est  étendue,  puisqu'elle  a  près  de  vingt  lieues.  ;»  Et, 
s'appropriaot  sans  s'en  douter  une  idée  des  Pharaons,  l'auteur 
propose  de  faire  servir  à  la  défense  de  l'Egypte  le  canal  qui  join- 
drait ces  deux  mers.  Lesavantages économiques  de  cettejoDction  De 
sont  pas  non  plus  passés  sous  silence  :  la  France  établira  k  Soco- 
tora  et  a  Bad-el-Mandeb  des  comptoirs  où  ses  navires  viendront 
embarquer  les  marchandises  qui  y  auront  été  apportées  et  les 
transporteront  à  Suez;  de  ce  port  au  Caire,  le  transport  des  mar- 
chandises se  fera  à  dos  de  chameaux,  en  attendant  le  percement 
d'un  canal  dérivé  du  Nil,  et  prendra  trois  jours.  Le  gouvernement 
français  entretiendra  à  Sue/,  une  flotte  toujours  prête  à  s'armer, 
au  premier  signal,  et  à  faire  voile  vers  les  Indes;  il  aura  «  un 
port  royal  sur  k  mer  Rouge,  un  k  Alexandrie,  outre  le  port  mar- 
chand qu'on  rendrait  plus  sCir  »,  Enûn,  la  possession  del'I^^gypte 
procurera  à  la  France  *  tous  les  moyens  pour  fouiller  enfin 
l'Afrique,  cette  partie  du  monde  si  inconnue  aux  anciens  et  aux 
modernes.  Que  le  gouvernement  abandonne  cette  reclierche  aux 

I.  Areb.  des  AU.  Ht.,  Tâémoirtt  el  doruntent*.  Turqnie  11*15. 


LA  POLITIQUE  riunçtisE  b:<i  bvtptk. 


45 


négociauU  et  aux  missioanaires.  Presque  toujours  ils  ont  par- 
oooni  les  première  arec  utilité  ces  pays  dout  on  savait  h  peine  le 
nom.  La  relijçion  et  riutérêt  sont  deux  puissants  mobiles  ».  Si 
iiuiltetulueâ  qu'elles  soieot,  ces  velléités  d'exploration  africaine 
ne  ftont  p9$  un  fait  isolé  à  la  &n  du  xtui**  siècle.  Uu  naturaliste 
qui  avait  accompagné  Tott  en  Egypte,  Sounini  de  Moaoncourt. 
arait  essayé,  quelques  années  auparavant,  de  [lénétrer  par  la 
Tallée  du  Nil  en  Abyasinie  et  dans  rintèrieur  de  l'Afrique.  Retours 
k  (le*  traditions  du  passé,  ou  premières  velléités  d'oeuvres 
modernes,  ces  conceptions  oubliées  présentent  au  moins  un  inté- 
rêt de  curiosité. 

La  Crète,  Chypre  et  Rhodes  sont,  après  l'Egypte,  les  pays  qui 
réunissent  le  plus  de  suffrages.  Un  étranger,  Alexandre  Andro- 
nic  Gika  ' ,  conseille  au  maréchal  de  Castries,  ministre  delà  Marine, 
de  84»  les  adjuger  toutes  les  trois,  san:;  préjudice  de  *  quelques 
autres  îles  de  l'Archipel  ».  On  aurait  ainsi  «  ajouté  aux  états  de 
b  France  des  pays  riches  p,  d'où  ron  serait  à  portée,  non  seule- 
ment de  tenir  en  res}>ect  les  nouveaux  maîtres  de  Constantinople, 
mais  encore  de  les  troubler  coalinuellement  (16  août  J783).  Un 
grand  seigneur,  le  duc  de  Luxembourg,  s'éprend,  jusqu'à  se  rendra 
importun,  d'un  plan  qui  consiste  à  lever,  pour  la  défense  de  l'em- 
pire (lUonian,  une  légion  chrétienne  composée  de  Grecs,  encadrée 
d'officiers  français  et  placée  sous  son  commandement,  et  à  l'établir 
i\axtt  l'île  de  Candie,  pour  éloigner  de  l'Archipel  toute  puissance 
eoropéesne  quelle  qu'elle  soit.  Une  négociation  se  poursuivit  sur 
cea  bases,  au  vu  et  au  su  de  ranibassade  de  France  à  Constanti- 
nople, entre  le  grand  vizir  et  un  émissaire  du  duc,  M.  de  La  Clia- 
lousière  (178^-84)-'.  C'est  encore  de  Candie  qu'un  Cretois  sup- 
plie Louis  XVI  de  tendre  h  ses  compatriotes*  la  main  secourable 
qui  a  été  la  libératrice  des  Américains  *  et  d'être  pour  eux  «  un 
«eoood  Mioos  qui  rappelle  dan-s  leur  patrie  la  félicité,  fruit  d'une 
boDDe  administration  »  (12  juin  1785}'.  C'est  à  Rhodes  que  Ray- 
nuiQii  Lebou  propose  de  fonder  un  établissement  commercial,  «  à 
rentrée  de  l'Europe,  de  l'Asie  et  {>  portée  de  l'Afrique,  vis-à-vis 
l'aBcien  et  fameux  port  d'Alexandrie  et  celui  de  Iitosette.  d'où 
Ton  «Jtnmuuique  par  un  canal  avec  le  Caire  »  (1787)  i.  La  proxi- 

I.  Arck.  4ei  Atf.  étr.,  Correipondince  de  Turquie,  roi.  1G9,  16  «odl  1783. 
3.  Areli.  d««  KtL  ètr  ,  CorrespoiMlaace  de  Turquie,  roi.  \W. 
X  ktth.  dn  Air.  élr.,  Corre»poDduice  de  Turquie,  vol.  17?,  12  Jula  1785. 
i.  Areli.  it%  AIT.  Hr  .  Mémoire*  et  doeumealt,  France,  (wiumerce  du  Levinl, 

2Û06.  frar. 


l 


16  FlA.^ÇOIS-CH.    KOCX. 

mité  de  l'Egypte  n'est  pas  étrangère,  en  effet,  à  la  fareor  dont 
jouissent  les  îles  de  TArchipel,  et,  au  nombre  des  avantages  que 
présenterait  la  conquête  de  Rhodes.  Ravmond  Lebou  cite  celui 
d'attirer  le  commerce  de  cette  contrée.  «  Les  Egyptiens  s'empres- 
seraient, dit-il,  de  fournir  notre  comptoir  avec  leurs  productions 
et  celles  des  Indes  par  la  mer  Rouge.  » 

Certains  enfin  songeaient  déjà  à  chercher  ailleurs  qu'en  Orient 
une  compensation  aux  agrandissements  que  la  Russie  et  l'Au- 
triche receTraient  sur  ce  terrain.  Un  nommé  Carra,  qui  composa 
en  1777  un  «  Essai  politique  sur  le  partage  de  la  Turquie  d'Eu- 
rope »  remanié  par  lui  en  1783,  suggère  de  trouver  cette  com- 
pensation sur  notre  frontière  du  Nord,  dans  les  Pays-Bas  autri- 
chiens'. C'est,  croyons-nous,  la  première  fois  que  cette  idée  est 
jetée  dans  les  débats;  elle  devait  faire  son  chemin,  et,  si  auda- 
cieuse qu'elle  fût,  les  ministres  de  Charles  X  ne  devaient  pas  hési- 
ter à  se  l'approprier. 

Yergennes  ne  répondit,  la  plupart  du  temps,  à  tous  ces  don- 
neurs d'avis  que  par  le  silence.  L'un  d'eux  lui  fournit  cependant 
l'occasion  de  formuler  sa  réponse  et,  pour  ainsi  dire,  de  rendre 
son  arrêt.  C'est  ce  Cretois  dont  la  demande  avait  été  transmise  au 
ministre  le  12  juin  1785  par  le  baron  de  Breteuil.  «  Si  la  politique 
de  Sa  Majesté  n'est  pas  trompée,  répondit  Yergennes,  si  chaque 
État  reste,  comme  Elle  le  désire,  dans  son  intégrité,  jamais  l'île  de 
Candie  ne  sera  occupée  par  une  puissance  chrétienne,  et,  quand 
il  y  aurait  possibilité  d'obtenir  des  Turcs  la  cession  de  cette  île. 
Sa  Majesté  ne  voudrait  pas  risquer  d'élever  une  guerre,  en  pro- 
fitant de  leur  faiblesse  pour  les  dépouiller.  Ce  serait  autre  chose 
si  l'empire  ottoman  était  renversé.  Mais  avant  de  songer  à  prendre 
part  à  ses  dépouilles,  il  est  de  la  sagesse  comme  de  la  grandeur 
du  roi  d'empêcher  sa  chute  »  (26  juin  1785)'. 

Rares  étaient  ceux  qui  se  flattaient,  comme  Yergennes,  de 
maintenir  tous  les  Etats  dans  leurs  limites,  et,  si  les  Français 
témoignaient  tant  d'intérêt  à  l'Egypte,  c'est  précisément  qu'ils 
la  croyaient  menacée.  Avec  plus  ou  moins  déraison,  ils  prêtaient 
à  l'Autriche,  à  l'Angleterre  et  à  la  Russie  le  dessein  de  s'en  empa- 
rer. Joseph  II  nous  l'avait  offerte  en  1777,  et,  tandis  que  s'élabo- 
rait entre  Catherine  II  et  lui  le  fameux  projet  grec  (1784-1787), 
il  la  tint  encore  à  notre  disposition.  Cela  n'empêchait  pas  nos 

1.  Arch.  des  AIT.  étr.,  Correspondance  de  Turquie,  vol.  169. 

2.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Correspondance  de  Turquie,  vol.  172. 


apatriotes  de  soup(;<>rjrier  de  sa  part  rarrière-pensee  de  se  la 
réserTM*.  Dès  1780,  1h  marquis  des  Corches  de  Saitito-Croix,  qui 
lierait,  treize  ans  plus  tard,  sous  le  nom  de  citoyen  Marie  Des- 
Qorcba9,  représenter  la  CoDVetition  à  Conslaotîuople,  ressuscitait 
aûiis  une  forme  nouvelle  le  spectre  de  la  Maison  d'Autriche'.  Il  la 
iDDotrall  passant  de  la  basse  vallée  du  Danube  dans  celle  du  Nil, 
nUDenant  en  Égy[)tc  le  coaimerce  des  Indes  (irieutalcs  et  mettant 
I*  comble  ù  sa  prospérit'.'.  >  Jamais,  dit-il,  la  liberté  de  l'Europo 
n'a  été  ro«nacé(<  par  la  puiâi>at!ce  de  Cbarles-Quiat  comme  elle  h 
s.  »  Il  aurait  vuulu  conjurer  ce  danger  par  uu  accord 
ice  et  de  la  Hussie  garaotissaot  l'Egypte  à  la  Turquie. 
Ven  la  même  époque,  un  anonyme  inontre  un  ému!e  quelconque 
«rAli-ltey  traitant  un  jour  avec  la  cour  de  Vienne,  lui  «  livrant 
\t9  pCMrltade  l'Asie  »  et  faisant  ainsi  de  Trieste  la  métropole  du 
oumiaerci?  de  l'Inde-.  Bien  que  très  égarés,  ces  soupçons  u'étiient 
l  ■  i-^Dt  dénués  de  fondement,  car.  vers  1783,  l'Au- 

Ir.i... , — -t  l'aînitiè  d<i8  bey;?  et  celle  du  grand  douanier  Caa- 

m,  dont  elle  ^1  un  comte  du  Saint-Empire. 

De  la  part  de  l'ÀDgleterre,  on  n'avait  que  trop  de  raisons  de 
présanMr  une  pareille  convoitise.  Ses  tentatives  Iieureuaes  pour 
«'ouvrir  la  mer  Rouge  entretenaient  à  son  égard  une  défiance 
ooottaolft,  et  c'est  d'Egypte  même  que  vinrent  les  premiers syrap- 
lîiaies  d'inquiétude.  Les  Anglais  envoyaient  fréquemment  des 
Taiiaeaux  à  Suez,  et  le  pacha  du  Caire,  sachant  qu'ils  avaient 
anx  Induis  des  forceii  considérables,  ânii  par  craindre  qu'ils 
a'cusseut  de»  vue-s  sur  l'Egypte.  Trois  officiers  des  Indes  ayant 
Hè  dèbarquâs;  à  Sue^,  vers  le  mois  de  mars  1777,  il  ût  ouvrir 
lenrs  malles  et  chercha,  sans  3-  réussir,  à  pénétrer  l'objet  de  leur 
ndasioD*.  La  cour  de  Versailles  fut  avisée  du  fait  par  son  consul 
au  Caire  et  l'incident  relaté  dans  un  de  ces  «  rapports  au  roi  », 
où  était  analysée,  h  l'usage  de  Lonis  XVI,  !a  correspondance  de 
BM  agents.  Cependant,  le  gouvernement  anglais  envoyait  secrè- 
tamaiit«n  Egypte  un  commissaire  et  plusieurs  «  ingénieurs  géo- 
graphes >  qui  parcouraient  les  côtes  et  les  ports,  levaient  le  plan 


I.  Arek,  du  A  II-  Atr.,  M^moirei  et  documents,  Turquie  7^8. 

i  U^aDotrr  «ur  1rs  Turit  ni-niraiei  et  \f,  maximes  iHttiliqtics  ijuo  l.i  Fruir« 
r«lt  aJnirlirr  rcUlUemml  A  »ati  cuinrncrcc  eilericur  cl  mArlIirne.  '  C« 
re  canlieitl   i!r»  t  ci>n»(d6T;iUon(i  sai   l'É^yple   »,  (Areb,   (tes  Aff.  élr., 
tt  dorumenU.  France,  comcKercc,  2006. ( 
''\  Aftii.  ite«  AIT.  bit.,  ctrians  inlUuléï  :  Rapporlt  ta  roi,  I763*IT78.  Rapporl 
«l'avril  t777. 
Rcv.  liiaroB.  XCI.  t*' pmc.  2 


PliJICOlS'Ct.    kODX. 

des  principales  villes  et  dressaient  une  carte  de  la  mer  Rouge,  en 

utilisant  des  reosiiiigneraeDts  do&oés  par  les  capilaines  du  port 
de  Suez.  On  les  aperçut  plusieurs  fois  daas  les  etiviroQS  du  Catre 
et  d'Alexandrie'.  Ces  opérations  furent  renouvelées  a  diverses 
reprises  depuis  le  début  de  la  guerre  de  rindépendânce  améri- 
tiahie.  Les  Anglais  qui  habitaient  l'Egypte  ne  se  faisaient  pa^i 
faute  de  dire  que  «  le  pays  était  fort  à  leur  couveuance  et  qu'il 
serait  aisé  à  leur  gouvernement  de  s'en  rendre  maître  ».  L'uu 
d'eutre  eux,  ancien  cousul  de  sa  nation  à  Chypre,  alla  même  jus- 
qu'à déclarer,  à  la  table  du  consul  de  France,  que  «  dans  quatre 
ans  l'Egypte  ne  serait  plus  à  la  puissance  des  Turcs  ».  Notre  con- 
sul se  refusait,  pour  le  moment,  &  voir  dans  ces  propos  autre 
chose  que  des  rodoraoutades.  Il  ne  pouvait  s'empêcher  de  craindre 
cependant  que  les  Anglais  ne  >  tendissent  à  une  supériorité  plus 
réelle  que  la  supériorité  mercantile  »  et  ne  fussent  disposés  à  cher- 
dier  en  Egypte  un  détlonamagemeut  k  la  perte  de  leurs  colonies 
d'Amérique.  Le  parlement  d'Angleterre,  afflrmait-oii  à  Paris, 
avait  délibéré  de  former  un  établissement  dans  le  Levant  et  dési- 
gné Candie  pour  remplacer  Port-Mahon,  qui  venait  d'être  perdu. 
et  Gibraltar,  qu'il  était  question  de  vendre  aux  Espagnols.  La 
diplomatie  anglaise,  qui  ne  cessait  d'intriguer  à  Constantinople 
pour  l'ouverture  d'uae  route  vers  l'Inde,  soît  par  la  mer  Rouge, 
soit  par  l'Asie  Mineure  ou  la  Perse,  n'avait  d'autre  but  que  de 
procurer  à  ses  nationaux  les  moyens  de  parcourir  les  Etats  du 
sultan,  de  reconnaître  les  meilleures  positions  et  de  mieux  établir 
ensuite  ses  préférences*. 

Quant  à  la  Russie,  c'est  tout  à  l'ait  à  la  fin  du  xvtn"  siècle  que 
sa  politique  en  Egypte  put,  dans  lioe  certaine  mesure,  donner 
prise  aux  soupçons.  Elle  s'était  chargée  de  pourvoir  au  recrute- 
ment des  Mameluks,  et,  peuplant  cette  milice  de  ses  sujets  et  de  ses 
créatures,  elle  avait  ainsi  ménagea  sa  politique  un  moyen  d'action 
de  premier  ordre.  Dès  1786,  le  quart  des  Mameluks  des  nou-- 
velles  maisons  se  composait  de  Russes,  le  reste  de  Géorgiens  el 
de  Circassiens;  Ibrahim- Bey  faisait  venir  de  Russie  500  Mame- 
luks et  notre  consul  se  demandait  avec  inquiétude  ce  qui  arri- 
verait si  «  au  lieu  de  500  jeunes  paysans  le  gouvernement  russe 
lui  envoyait  500  soldats  bien  exercés,  avec  des  officiers  pour  les 


1.  Arcb.  des  Kff.  élr.,  Oorreapootliince  consulaire,  Ëf^ypte.  Letlrea  du  rice- 
CùaM]  du  Troiif.  8  Juin  1T77,  el  du  cuaftui  Muf6,  17  juin  1777. 

2.  Arcli.  des  AIT.  *lr..  Corresjtoudaiicc  consulaire,  Aleiandrie,  1777. 


1er*  ».  Le  baron  de  Tonus,  consul  de  Russie  à  Alexandrie, 
lit  viTemeûl  les  beys  k  se  déclarer  indépeDdacits  de  la 
Porto.  I^tant  venu  naïvement,  lorsque  la  guerre  eut  éclaté  entre 
Turquie  et  la  Russie  (1788),  se  mettre  entre  leurs  mains, 
pottf  conclure  avec  eux  un  traité  d'alliance,  il  fut  livré  aux  Turcs 
et  rois  à  roort'.  Quelques  frégates  russes  parurent  devant  Alexan- 
la  venue  iTune  ^cadre  importante  y  fut  [dusieurs  fois 
^«nAotioée  et  tout  ie  monde  s'attendait,  vers  1789,  à  queîque 
eatreprise  des  Russes  du  c6lé  de  l'Egypte- 

Ijorsque  les  nouvelles  défaites  de  la  Turquie  {1788-1792)  eurent 
fiait  constater  une  fois  de  plus  son  impuissance  devant  la  coali- 
tkiD  des  deux  empires,  l'idée  de  l'abandonner  et  de  tirer  parti  de 
s»  cbutiî  sortit  des  chaDcelleries  pour  se  répandre  dans  te  public, 
«*ù  elle  trouva  sou  expression  la  plus  forte  dans  le  célèbre  ouvrage 
de  Voloey'.  On  oublie  cependant  trop  souvent  que  Voloey  se 
prononce  énergiqueiuent  contre  le  projet  d'accéder  à  la  ligue  aus- 
Iro-rasae,  dans  l'espoir  d'y  gagner  l'Egypte,  seule  acquisition  k 
i^uelle  il  reconnaisse  pourtant  une  certaine  utilité.  Ce  philo- 
[jopbe,  que  l'on  donne  quelquefois  pour  un  précurseur  de  Uona- 
r|nrte,  s'est  posé,  vers  1788,  eu  adversaire  irrétiuctible  d'une 
lexpéditioQ  d'Egypte.  Il  trace  de  ce  que  pourrait  devenir  celte 
Ool<Hkie  «ntro  les  mains  d'un  gouvernement  habile  un  tableau 
^qull  déclare  lui-même  bien  fait  pour  séduire.  Mais  il  conteste  à 
'm  compatriotes  les  capacités  et  les  moyens  nécessaires  pour  venir 
ï  bout  de  celle  tâche.  A  l'eu  croire,  pas  uq  de  no$  établissements 
n'aurait  réussi;  les  pays  trop  chauds  seraient  funestes  à  notre 
^taoa;  aos  officiers  porteraient  partout  avec  eux  «  ce  ton  léger, 
exdtutf,  méprisant,  qui  nous  rend  insupportables  aux  étran- 
gers... Soumise  &  la  France,  l'hgypte  n'aurait  fait  que  changer 
de  MaDoeluks  et  nous  ne  l'aurions  conquise  que  pour  la  dévaster  ». 
On  recuaaaît>là  des  objections  qui  ont  été  souvent  reproduites 
.é&pvA»  et  opposées  à  tous  nos  projets  d'entreprises  ou  de  conquêtes 
Icoiooiiles. 

Ces  ardentes  discussiona  avaient  fini  par  créer  autour  de 


I.  ArIi.  <dM  Ait.  ^tr.,  GorrespODdanee  de  Tarquï».  vol.  174.  L«llre  du  comte 
i»  dMlMul-Unuflirr  en  date  du  II  mars  17S6. 

'.'.  Aftii.  di%  A(f.  HT.f  Corrcjpondunce  consulaire,  Aleiandrie,  1789. 

X  Vu)<i|t-  0(1  itgj'pu  <f\  en  Sjfrie  pend;«nl  ks  snaé«s  t7â3.  1764  «I  178^, 
Mlvi  de  coiuîdénUoiu  sur  U  guerre  des  Russes  et  des  Turcs,  (lulilièett'  en  1709 
«tl7«>. 


20  FtAlfÇOIS-CH.  ROOX.  —  LA  POLITIQDE  FSilTÇilSB  ER  iCTPTE. 

l'Egypte  comme  une  atmosphère  d'intérêt  et  de  curiosité.  Les 
voyageurs  s'y  rendent  plus  nombreux  et  surtout  plus  illustres  que 
dans  la  première  moitié  du  siècle  :  tantôt  c'est  un  grand  seigneur 
philanthrope  comme  le  duc  de  Chaulnes,  tantôt  un  naturaliste, 
élève  de  Buffon  et  compagnon  de  voyage  du  baron  de  Tott,  Son- 
nini  de  Mononcourt,  tantôt  ce  sont  des  philosophes  comme  Savary 
et  Volney.  Au  retour,  la  publication  de  leur  journal  de  voyage 
est  un  événement  littéraire.  C'est  à  cette  époque  que  Bonaparte 
jette  sur  le  papier  des  notes  sur  l'Egypte  ancienne  et  que  Talley- 
rand  songe  à  diriger  vers  l'Afrique  septentrionale  l'expansion 
coloniale  de  la  France. 

Ainsi,  deux  tendances  opposées  exerçaient  en  France,  sur  les 
esprits,  une  influence  contradictoire  :  le  sens  pratique  et  l'esprit 
d'aventure,  le  désir  de  conserver  ce  que  nous  avions  et  l'espoir 
d'obtenir  davantage.  Mais,  quelle  que  fût  la  tendance  dominante, 
l'Egypte  gardait  toujours,  dans  la  politique  orientale,  une  impor- 
tance particulière.  Songe-t-on  à  participer  au  démembrement  de 
la  Turquie?  c'est  sur  l'Egypte  qu'on  jette  les  yeux.  Cfierche-t-on, 
par  des  relations  amicales  avec  la  Porte,  à  élargir  le  champ  du 
commerce  français?  c'est  par  l'intermédiaire  de  l'Egypte  qu'on 
tente  de  lui  ouvrir  de  nouveaux  débouchés. 

François-Gh.  Rodx. 


(Sera  continué.  ) 


LE  CONVENTIONNEL  GOUJON 


(SwU*.) 


^pte  reiathie  à  la  jJubUcatiùfi  de  l'Essai  biographique  de  MM.  Thé- 
marà  et  H.  Guifof  sur  le  wnoentiowtd  lean- Marie -Claude- 
AUxandre  Goujon. 

Nous  nous  Iruuvuns  obligée  de  donner  à  nos  lecteurs  rjuefques 
édatmsseinenLs  pour  leur  expliquer  les  IncideiUs  qui  ont  interrompu 

'pnidanl  une  année  la  publication  du  travail  de  MM.  Thénard  el 
GuTOl  »iir  le  convenlionnel  (loujon.  Lorsque  nous  avons  entrepris 
celte  publicalioti.  nous  avons  pensé  répondre  non  seulemetil  aux 
vomu  de  M.  Tliériard,  qui  aLlachail  uoe  grande  impurlance  â  celle 

I.  biographie,  dont  il  s'occupa  conâLammenL  pendant  les  dernières 
aiméei  de  sa  vie,  mais  aussi  à  ceux  de  la  nièce  du  cotiventiontiel, 
<|ul  lui  avait  communiqué  du  nombreuses  leUres  de  (îoiJtJon  et  l'avail 

.  ftutorisé  à  en  prendre  copie ^.  Nous  avions  le  dessein  de  publier  dans 
h  Revue  historique  le  recil  des  dèt>uls  de  Goujon  Jusqu'au  40  aoùl, 
d  oeiui  de  sa  proscription  et  de  sa  morl,  puis  de  fkire  parai trc  en 


I.  Voir  ««mur  hMarifu,  I    LOXV1II,  \>.  \ 

1.  M.  Tbén«ril  «v«lt  ^l^  prcseolÉ  par  M.  le  D'  r.oujnn,  iénAlciir  lîe  l'Ain, 
A  If^  Ooujon,  «itcc  «lu  cunv*fnlîuiiael  el  bériUère  de  âes  (l'ipi^'^-  ^* 
payitn  avaient  clé  déjà  communiquéfr  en  ISS6  4  k.  Jarrin,  qui  en  avait  fait 
■MIT  ilanft  U  notio.*  ItiogrnpltJque  i|u*il  avaU  consacrée  t  Goujon.  M.  Thâ< 
aard  (MBinuiiiqaa,  U  17  4u>H  fS'JO,  d  M  "'  Uoujoii  lea  premiers  résultais  il4 
wa  Iravatti,  et  celle-à  lui  écrifil,  li<  21  aoùl.  nnc  l«Ur<-  iluns  taqudle  elli; 
la  fwiuefTiail,  le  WiciUÙ  de  !a  rapidilé  avec  laquelle  il  *lait  Tenu  A  luml  ije 
étt lilffi ■  I  le  manawril  îles  Instructiotu  fratemeHs) Idanl  un  pai&age a  Hi  puhlii^ 

■a  pain  ouméru  de  mai  \'JOh)  el  njuulail  :  ■  GrAre  a  votre  iieraétéranco,  vou» 
i  farvfcadrai  a  faire  conaaitre  vt  ii|i|>rècier  la  vie  et  le  caractère  du  conveutîiMi- 

i,  Nm»  M>nu»e«  tieureuiieN  il'avnir  pu  vous  aider  dans  ccltn  Ur.hi^  et  ttmis 

loa  acroût  U>aji>ur<>  reeonitnisiiiinle«  «le  la  |ieine  que  vont  V(»u.<i  donnez  pour 
(airt  revivre  ta  mémoire  d  «m  p.ireiit  qui  nous  esl  m  cher...  PTotis  n'avoni  paa 
OoMW  voira  aimahlA  tecrËlairr  ;.M'^*  TJiénanJ  qui  aidait  «on  père  dans  ses 
C0f4M];  rapptlts-notta  à  «on  •i>uvenir,  t  Ji"*  Gonjun  avait  annote  de  aa  maÎA 


22 


n.    CpCTOT   et   F.    TBEXiBD. 


volume  avec  ces  deux  morceaux  les  chapitres  intermédiaires  qui 
traitaienl  de  la  période  du  '10  aoûl  (792  au  20  mai  095  et  qui  conte- 
naient plusieurs  lettres  de  Goujon  à  sa  famille  communiquées  par 
M'"'  Goujon  à  M.  Thénard-  Nous  fûmes  très  surpris  en  recevant  de 
M"'  Goujon  une  protestation  contre  l'usage  que  nous  avions  fait  des 
papiers  préparés  par  M.  Thénard  en  vue  de  la  biographie  de  Goujon 
et  l'interdiction  de  nous  servir  pour  la  suite  de  notre  publication  des 
lettres  de  famille  dont  les  originaui  étaient  en  sa  possession. 
M.  Guyot  ainsi  que  moi  allâmes  voir  M"*  Goujon  et  essayâmes  en 
vain  de  la  Taire  revenir  sur  sa  résolution.  Tout  ce  que  nous  pûmes 
obtenir  fut  l'autorisation  de  nous  servir  des  lettres  à  Tissot  et  d'une 
lettre  de  Goujon  à  sa  fiancée,  qui  a  déjà  été  en  partie  publiée.  Nous 
nous  sommes  inclinés,  bien  qu'à  regret,  devant  la  volonté  de  la 
nièce  de  Goujon.  Nous  avons  sacrifié  cinq  feuilles  déjà  tirées  du 
volume  de  MM.  Thénard  et  Gu}'ot,  et  nous  nous  sommes  décidés  à 
publier  dans  la  fievue  hùtoriqm  les  chapitres  réservés  auparavant 
pour  le  volume,  mais  en  supprimant  les  documents  fournis  par  la 
famille  qui,  du  reate,  n'ajoutent  rien  d'indispensable  à  la  biographie 
de  Goujon. 

Gabriel  Mono». 


Voici  Tavant-propos  que  M.  Thénard  avait  préparé  pour  être  mis 
en  tête  de  son  volume.  Il  dit  clairement  que  les  lettres  de  Goujon 
lui  foreol  confiées  pour  servir  à  la  publication  qu'il  projetait.  Cet 
avant-propos  fera  comprendre  que  M.  Gu^ot,  en  publiant  les  papiers 
reunis  par  M.  Thénard,  se  soit  considéré  comme  le  fidèle  exécuteur 
de  sâ  volonté  et  de  celle  des  demoiselles  Goujon. 

D'OU  VIENT  CE  LIVRE? 

C'est  après  aivoirla  les  Dertiien  Montagnards  as  M.  Clarelte,  les  pages 
ÔB  Michelei  inspirées  par  les  DernUrs  Montagnards  et  aussi  la  mono- 
graphie de  Goujon  par  M.  Jarrin  (Uourg,  1887)  que  l'idée  m'est  veoue 
de  transcrire  toutes  les  pièces  et  dociimeots  que  reafermeat  ti?»  cartons 
des  archives  de  Seine-et-Oise,  relatifs  à  l'adminiBlratioa  de  Goujon, 


le  inanuserit  que  M.  Théaird  lui  «rait  cummuniqué,  et  partout  où  il  parUit  des 
doi'unifnts  reçus  d'elle,  elle  avait  demandé  que  ston  nom  ne  fût  pna  cîté  et 
t|u'on  irvdjqull  seaiement  ({u'tU  provenaieiil  de  l.i  fumille.  C'eal  pour  doii» 
luiiiruriner  i  œUc  recotnraandation  que  nous  nou»  sommes  abstenu»  de  pra- 
noncCT  le  nom  de  M'"  Goujon  el  ïtoos  parlé  seulement  de  la  famiUg, 


p«Oit«nt  les  aanées  17^1,  179*2  el  1793.  J'étais  surpris  qup  pâ«  un  hh- 
torion  ne  fi)t  veuu  ioierroger  les  vieux  papiers  des  archives  du  dépar- 
lenwnl  oh  te  Moatagnard  Goujon  fit  ses  débuis  dans  la  vie  politique. 
Les  trois  années  qu'il  a  passées  ?a  Sein^-el-Oî&e  soot  d'uoe  imporiance 
n^oore  pour  bien  faire  ressortir  les  txaits  de  cette  ooble  et  sympa- 
UtiqiM  figure. 

Mat  copies  s'eatassaient  avec  l'espoir  que  je  nourrissatB  de  trouver 
roeea»ion  favorable  de  los  ulilisar,  quaod  M.  le  eéaatear  Goujon,  appre- 
nant que  j'haliitaîs  Vereailleig.,  voulut,  après  tr«Dte  ane,  revoir  ison 
aociea  profesacur,  resté  «on  ami. 

M.  te  D'  Goujoa  t»t  sénateur  rl(>  l'Ain.  Je  ne  fus  pas  longtemps  sans 
lai  demander  s'il  n'y  avuil  pas  des  liens  de  pareoté  entre  lui  et  le  eun- 
v«aUoanel,  «ou  homonym*!,  iur  lequel  je  lui  déclarai  que  je  possédais 
un  crrUiin  nombre  de  documents  curieux  et,  inédits.  —  Je  ne  réponds 
pt»  oacore,  me  dit- il,  mais  je  veux  vous  conduire  là  où  vous  trouverez 
lies  preuve»  vivantes.  ^  Bientôt  nous  arrivâmes  au  n^  (12  de  la  rue  de 
BtbjrloDC,  et  je  Tus  en  présence  de  deux  dames,  fille  ei  petite-lilte 
l^AntdtD«^  dernier  frère  de  Goujon,  qui  porta  au  condamué  le  couteau 
lib^tear. 

Je  compris  alors  que  le  sénateur  Goujon  ae  truuvait  en  famille. 

J'avais  entendu  avant  d'entrer  im  renseignements  qui  précèdent. 

Un«  fois  présenté  par  mon  bonorable  introducteur,  je  fus  l'objet  de 
l'accueil  le  plu«  «ympatbique  de  la  part  de  ces  respectables  persoanest 
irl,  le  bal  de  ma  visite  expos»,  elles  s'empressèrent  de  mettre  sous  mes 
ye«x  le*  précieuses  reliques  qu'elles  conservent  de  Goujon.  A  la  vu4«  du 
portnit  peint  par  Isabey,  j'éprouvai  une  émotion  douce  et  pénible  :  je 
me  représentais  ce  jeune  homme,  au  visage  ouvert,  avec  sa  chevelure 
bouclée  et  (tottant^,  portant  la  parole  dans  le  Conseil  général  de  Seing- 
et-OiM,  ou  danD  le«  réumons  publiques,  et  soulevant  les  applaudisse- 
ineau  de  raudltuire;  puis  je  songeais  à  <ta  ba  tragique. 

Ou  ow  montra  ensuite  un  portereuille  sur  lequel  est  tnecnle  eu 
teltrm  d'argent  cette  indication  .  •  C,  Goujon,  »  c'eet-â-dtre  citoyen 
(ioojon.  Ces  damos  isunt  persuadée)»  qu'elles  possèdent  le  portefeuille 
*\*  ministre  de  Goujon  pendant  sun  court  passage  aux  ministères  de 
l'Intérieur  et  de»  AlTatre»  étrangères.  Pour  moi,  je  pense  que  celte 
•wrTi'ite,  garde-notes  en  cuir  ou  maniquiu  noir,  avec  garnitures  d'ar- 


I  i"e»l  de  ce  jeùn«  frire  qu'il  eM  qur^tion  ilatis  une  lettre  de  GoDjon  k 
HmaC  .bataille,  aè.  en  1781,  avait  eu  en  HW  \t  peliti*  vérok  dont  il  avait 
failli  Mflurir.  Qiu^l'iur  tcmpt  iiprèi  Jl  subit  r()|irr.i(ion  du  trèjian;  ce  nifiuc 
àaloiae  vecnl  ju«]u'a  qualrt'-viiagt-iin  aiii.  Ik  était  il^itis  s»  uriKièiiii'  .inn^n 
^«•oii  il  porta  en  nchHte  i  U  |ingoii  t\e*  Qiialre-Natioiiv  en  rtcititiptignanl  s.i 
mère  allant  voir  miii  fila,  d'ubonl  uii*^  pain*  dr  ciieaui,  iHii!»  un  cuittrau  à 
■aaciw  Boir.  Ces  damet,  aiosi  que  H.  Claretie,  ont  vu  ce  coaictu  OHXArtMvm 

■dilMMfM. 


24  R.    GUTOT   ET  F.   ToéNARD. 

gent,  a  servi  à  Goujon  dans  le  coars  de  sa  vie  politique,  et  pendant 
qu'il  siégeait  dans  l'administration  départementale  de  Seine-et-Oise, 
et  dans  la  commission  des  subsistances,  et  quand  il  se  rendait  auprès 
des  armées,  et  quand  il  assistait  aux  séances  de  la  Ck)nvention<. 

En  dehors  de  l'intérêt  du  souvenir,  ce  portefeuille  est  rempli  de 
papiers,  de  lettres  autographes  que  Tissot  a  transcrites  sur  trois 
cahiers,  etc. 

On  comprendra  ma  joie  patriotique,  quand  ces  dames  me  dirent  que, 
conduit  par  M.  le  sénateur  Goujon,  je  pouvais  prendre  copie  de  ces 
témoignages  de  la  pensée  d'un  grand  citoyen,  d'un  martyr  de  la  liberté. 
La  copie  a  été  prise,  et,  avec  les  pièces  recueillies  aux  archives  de 
Seine-et-Oise,  j'ai  formé  ce  volume  documentaire,  qui,  comme  je  l'ai  dit 
plus  haut,  aidera  à  combler  des  lacunes  que  les  lecteurs,  curieux  des 
hommes  et  des  faits  de  la  Révolution,  regrettent  de  rencontrer  dans  la 
vie  de  Goujon. 

F.  Thâmard. 

Si  notre  surprise  avait  été  grande  quand  M""  Goujon  ont  prolesté 
contre  la  publication  du  travail  de  M.  Thénard  qu'elles  avaient 
encouragé  de  tout  leur  pouvoir,  elle  a  été  plus  grande  encore  quand 
nous  avons  su  qu'un  procès  nous  était  intenté  pour  nous  interdire 
la  publication  des  lettres  de  Goujon  et  nous  réclamer  des  dommages- 
intérêts  pour  les  quelques  citations  contenues  dans  notre  premier 
article.  M"**  Goujon  avaient  cependant  bien  voulu  affirmer  à  M.  Guyot 
et  à  moi  qu'elles  n'avaient  rien  à  dire  au  sujet  du  premier  article, 
mais  qu'elles  interdisaient  seulement  la  publication  des  lettres  qui 
devaient  prendre  place  dans  la  suite  du  volume.  Elles  n'avaient  pas 
besoin  de  nous  faire  signifler  une  interdiction  juridique,  puisque 
nous  avions  dès  le  premier  jour  déclaré  que  nous  ne  publierions 
rien  sans  leur  assentiment,  et  la  publication  actuelle  confirme  notre 
résolution. 


1.  Au  t"  prairial,  Goojon  n'avait  pas  sur  lui  ce  portefeuille,  parce  qu'il  était 
sorti  dans  la  matinée  pour  prendre  an  bain  dans  la  Seine,  et  ce  ne  fut  qu'en 
entendant  le  bruit  de  la  générale  qu'il  s'était  rendu  dans  la  salle  de  la  Conven- 
tion, avant  do  rentrer  chez  lui,  où  il  ne  revint  plus. 


iR  co?rriiffTroî»HEL  gooiov. 


3S 


CHAPITRE  IV. 


OOUJON    ADMINISTRATEUR. 


Elections  au  départe) nmil.  Goujon  administrateur.  —  Le 
Conseil  générai;  échec  au  Directoire.  Crise  de  179Î; 
finnncf^s  fit  police.  Le  département  demande  des  gen- 
i'-  Mission  dans  les  districts.  Adresse  au  roi. — 

#  lons  de  (ioujon  ;  In  bonne  tante.  —  Les  Jacobins 

de  Versailles,  Fête  des  Suisses  de  Chûteaumeux.  — 
Voyage  à  Tours.  La  patrie  en  danger.  Le  SO  août.  Retour 
à  Versailles. 

Dans  la  séance  du  5  auùt  1791 ,  l'A^emblêâ  coDstituaute,  sur 
la  proposition  de  Dandré,  rapporta  son  décret  du  2-1  juin  qui 
ajournait  indéfiniment  la  formation  des  assemblées  électorales  et 
d(teida  qu'elles  &:•  liendraient  du  25  août  au  5  septembre'.  O^ 
délai  de  oh/a^  jours  était  à  peiue  suffisant  avec  les  lenteurs  du 
Tole  j>ar  appel  nominal.  On  n'arrivait  guère  à  élire  plus  d'un 
député  par  séance,  et  le  département  de  Seine-et-Oiâe  devait  en 
Donimer  quatorze*.  <a)mmencée  le  2  septembre,  l'élection  des 
«iéputés  ae  fut  terminée  que  le  13'.  Il  fallait  ensuite  nommer  les 
rappléant«,  Ie»«  liautïr-jurés  membres  de  la  Haute-Cour  nationale, 
l«  président  et  Jaccusateur  public  du  tribunal  criminel,  procéder 
<*afio  au  renouvellement  par  moitié  des  corps  administratifs.  Les 
placw  d'administrateurs  étaient  peu  recherchées,  surtout  par  les 
èJecteurs  qui  n'habitaient  pas  le  chef-lieu  du  déparlement. 
L'uDique  session  atitiuelle  du  Conseil  général,  limitée  par  la  loi 
k  UD*  durée  d'un  mois,  était  trop  courte  pour  que  le  contrôle  de 
î'aiimini.'îtration  n'exigeât  pas  de  chaque  membre  im  travail  écra- 
sant, auquel  beaucoup  d'entre  eux  n'étaient  pas  préparés.  Leur 


'    r^iiiipT..  l.  n,  p.  311,  r.alisM!l,  I.  I,  (i.  18). 
1  7H  111*1  17t)l,  «rt.  3.  Pour  le  oombre  deR  d^palèi,  q|ui  étui  mI- 
iu:-  tir  If*  chiffre  de  la  pntiHhtîon  el  sur  r.i-lui  dp  ]a  contrihation  fon- 

tiihi  i-Oino  orrupah.  aprts  Ip^  ilé|itiTti>m(Mils  ûe  l«  S«inf>,  ilc  la  Seitie* 

UfeitfurM  t>l  <l(?  niiAntta<M-Li>ire,  te  quitrièrnc  rang. 
3.  l>rocH-i'erb<ui.  Moniteur,  reicnpr.,  l.  IX,  p.  650, 


R.    r.OTOT  KT  T.   IttiHUM. 

séjour  au  chef-lîat  était  proloQgé  souvent  d'une  quinzaine  par  la 
nécessité  d'assister  aux  assemblées  électorales  qui  avaient  sans 
cesse  des  nomiDalioDs  k  £aire'.  Ni  comme  électeurs,  ni  comme 
administrateurs,  les  membres  du  Conseil  géoéral  n'avaient  de 
rétribution.  Seuls,  les  huit  membres  du  Directoire (ie  département 
choisis  parlui  recevaient  une  inderanilêanDuellede2.000  livres*» 
Goujon  ne  s'était  pas  soucié  de  briguer  ces  fonctions  pénibles 
d'administrateur  que  son  peu  de  ressources  lui  interdisait.  II 
n'assistait  même  pas  régulièrement  aux  séances  de  l'assemblée 
électorale.  C'est  en  son  absence  que  les  électeurs  le  nommèrent, 
après  un  troisième  tour  et  à  la  majorité  relative,  membre  du  Con- 
seil général.  Cette  nouvelle  marque  de  confiance  spontanée  lui 
fut  très  sensible.  II  entrevit  la  possibilité  d'acquérir  de  l'assemblée 
départementale,  par  son  zèle  et  son  patriotisme,  assez  de  confiance 
et  d'autorité  pour  être  nommé  au  Directoire  en  remplacement  de 
l'un  des  quatre  membres  sortis  par  le  sort.  Il  se  voyait  déjà  ins- 
tallé dans  cette  place  qui  paraissait  éminente,  k  portée  de  faire 
le  bonbeur  des  honomes  et  d'assurer  le  sien  propre,  moyennant 
165  livres  par  mois  en  assignats,  et  la  présence  de  sa  famille, 
qu'il  songeait  déjà  à  faire  venir  auprès  de  lui.  Son  ambition  n'allait 
pas  plus  loin. 

Le  Conseil  général  se  réunit  le  15  novembre,  jour  fixé  par  la 
loi,  k  10  heures  du  matin.  22  membres  seulement  étaient  arrivés; 
il  fallut  attendre  pour  nommer  un  bureau.  Le  soir,  27  adminis- 
trateurs étant  présents,  on  procéda  à  l'électioû.  Goujon,  désigné 
pour  deuxième  commissaire  à  la  rédaction  des  procès-verbaux, 
se  vit  préférer,  au  bénéfice  de  l'âge,  un  autre  administrateur, 
Cadet  de  Vaux,  qui  avait  obtenu  le  même  nombre  de  voii\  Les 
premières  séances  se  passèrent  à  entendre  le  compte  très  complet 
des  opérations  du  Directoire,  rendu  par  le  procureur  général-syn- 1 


1.  Par  exemple,  diiti^  le  départeinenl  de  Seine-et-Oise,  la  DoraioatiD»  dn 
préaidenl  et  de  l'accuaalenr  pttbtic  du  iribunal  criminel  ayait  élë  rcavovée 
après  1ii  ^essinn  du  Conseil  général,  c'eït-à-dire  au  mois  de  décembre  1791.  Le» 
éJecleurs  noram«i«  administrateurs  devaient  fkire,  cette  aan6e-tà,  prè»  de  ItoH 
inoie  de  séjour  &  Versiiillei«. 

2.  D^rel  du  i  septembre  1790,  «ri.  i.  Versailles  éUil  compris  daos  le« 
villes  de  la  deuxième  uulé^rie  (30,000  à  60,000  habitants)  (Galisaet,  l.  I,  p.  14^1). 

3.  Proccs- verbaux.  Arcb,  de  SeiM-cl-Oise,  L  13,  15  novemLire,  et  Arch.  nal,. 
Fi  C IV,  Seine-et-Oi«e,  8,  Ce  Cadet  de  Vaoi,  andeo  cesseur  rujal.  ttait  le 
frère  du  célèlire  cbtmittc. 


LS   CO!ffBNTIOmBL  60CJ0X.  27 

ittc  Chatlan,  et  k  examiner  les  rapports  préseotês  par  cbacub  à^s, 
quatre  bureaux  du  Directoire.  C'était,  pour  ceux  des  membres 
novTeUemeDt  élus  qui,  coujine  Goujon^  étaient  encore  neufs  dans 
les  matières  d'admÎDistratioD,  une  véritable  leçon  de  choses.  Il 
s'y  appliqua  avec  l'ardeur  et  le  zèle  enthousiaste  qui  lui  étaient 
lamiliers  et  rompit  bientôt  le  sileace  qu'il  avait  gardé,  dans  les 
pr«fDier$  moments,  pour  intervenir  dans  les  discussions  financières 
lea  plDS  ardues.  On  s'en  étouua  d'abord;  au  bout  de  huit  jours, 
il  «Tait  attiré  la  confiance  de  tous  et  manifesté  assez  de  coiupë- 
leûoepour  qu'on  le  désignât,  en  tête  de  liste,  pour  «  rédiger  les 
comptes  de  la  gestion  du  ttirectolre  dans  une  forme  propre  à  l'ici- 
prawon,  en  suivant  les  détaUs  présentés  par  le  Directoire  dans 
les  séances  du  Conseil'  », 

Sj  t'électioD  des  membres  nouveaux  du  Directoire  eût  été  retar- 
dée encore  de  quelque  jours,  le  nom  de  Goujon  aurait  proba- 
blement réuni,  pour  l'un  des  postra  de  directeur,  les  suffrages  de 
la  majorité.  Le  iîcrutiu  ayant  lieu  le  22  novembre,  sept  jours 
seulement  après  l'ouverture  de  la  si^sion,  il  n'atteignit  qu'à 
l'emploi  de  directeur  suppléant'.  Ce  fut  une  déception  asâez 
brte. 

Il  ne  .se  décourageait  pas,  en  effet,  voulant  avant  tout  a'aequit- 
reo  conscience  de  ses  devoirs  d'administrateur.  La  besogne  ne 
"nUDquait  pas,  la  Constitution  ayant  donné  aux  assemblées  dépar- 
tementales la  charge  de  tous  les  services,  ou  à  peu  près  :  finance», 
|ioliw,  travaux  de  voirie,  conservation  des  forêts,  assistance 
publique,  recrutement  des  gardes  nationales,  etc.  Le  Conseil 
gioénd  et  le  Directoire  étaient  responsables  de  tout,  sans  moyens 
efficaces  pour  ae  faire  obéir.  En  Seine-et-Oise  comme  dans  le  reste 
de  la  France,  la  lutte  était  déjà  ouverte  entre  le  département  et 
les  municipalités.  Au  mois  de  novembre  1791,  les  communes, 


1.  Rirg.  dii  r^inMit  général  'Areb.  tie  Seine-ct-Oisc,  L  13),  Ti  noTerobre  ITJl. 

2.  Le  décret  àa  Ifi  juin  t791  avait  «péciGè  que  les  directeurs  tuppUanli 
<l«Tilriit  ^tri*  priii  parmi  le»  admiDislnleura  ooaTeltcinent  élus,  oa  r«élu».  On 
#•  ranrlut,  attcz  toglquemeal  du  resté,  t\ue  Jes  titutaires,  dunt  le  décret  ne 
pikrlakt  p«»,  drrajcnt  élni  de  pr^f-rr^ncc  pris  parmi  tes  nacieiis  membre»  du 
CoaMJl  coiuervé»  lor»  du  ttrngc  au  «urt.  On  ne  fit  ifu  uae  exception  en  faveur 
tfa  |irèii<)«9il  du  l'-omu»!)  gj^n^ral,  Li>1trun,  ancien  membre  de  la  CouBtiluante, 
im  il  Mait  été  enxujr  |>ar  In  Uvr»  eltl  du  bailliage  de  Doardtii.  Les  trois  auti*» 
Airal  Le  PUmand,  Diirand  el  RnuvRau,  Cadel  de  Vaux  rcrapJaM  Lebrun  i  U 
|<ré«ld«iir«  du  drparlrnienl. 


2M 


K.   fiOTOT  £T  F.    TbI^ABD. 


par  mauvaise  volonté  ou  par  impérilie,  n'avaient  pas  encore  com- 
mencé la  répartition  des  contributions  directes,  qui  leur  incom- 
bait de  par  ]a  loi.  Il  fallut  ordonner  la  perception  d'après  les 
cotes  de  1790,  établies  k  la  hâte  ei  sans  contrôle  sur  les  anciens 
tableaux  qui  servaient  à  lever  la  taille  et  les  vingtièmes.  Les 
mnnicipalités  réclamèrent,  mais  le  département  refusa  de  les 
entendre  tant  que  les  rùles  nouveaux  ne  aéraient  pas  établis. 
Alors,  les  communes  ne  payèrent  pas  l'irapùt  et  se  vengèrent  en 
favorisant  le  brigandage.  Rien  ne  leur  était  plus  facile,  la  police 
des  campagnes  n'existant  plus.  L'ancieone  maréchaussée,  devenue 
gendarmerie  nationale,  était  eu  pleioe  réorganisation  et  son  effec- 
tif beaucoup  trop  faible  :  un  gendarme  [>our  2,400  habitants, 
presque  deux  fois  moins  qu'aujourd'hui  '.  Quant  aux  municipali- 
tés, par  impuissance  ou  par  système,  elles  laissaient  faire  les 
délinquants.  Depuis  la  fin  de  1789,  on  avait  pris,  dans  les  cam- 
pagnes, l'habitude  du  désordre  :  à  l'automne,  chacun  allait  faire 
tranquillement  sa  provision  de  bois  à  la  forêt,  aux  frais  de  la 
commune  voisine,  du  ci-devant  seigneur  ou  de  la  nation.  L'Assem- 
blée nationale  avait  bien  conservé  les  gardes  forestiers  royaux  et 
seigneuriaux,  mais  leurs  procès- verbaux  n'étaient  valables  qu'avec 
le  visa  du  maire,  qui,  plus  d'une  fois,  marchait  à  la  tête  des  pil- 
lards. La  loi  n'organisa  les  tribunaux  inférieurs  qu'en  juillet  1791, 
et  ce  fut  en  confiant  aux  municipalités  elles-mêmes  les  jugements 
de  simple  police'.  Comment  reraàlier  à  cette  anarchie?  Quand 
la  question  fut  exaininée  au  Conseil  général  de  Seine-et-Oise,  on 
pensa  tout  d'abord  à  réclamer  de  l'Assemblée  nationale  une  loi 
nouvelle  et  des  mesures  de  circonstance;  c'était  l'avis  des  plus 
anciensmembres  et  du  procureurgênéral-syndic;  mesure  k  peu  près 
inutile,  aven  d'impuissance  destiné  h.  sauver  la  responsabilité  du 
GonseiP.  Les  nouveaux  élus,  qui  formaient  le  parti  avancé,  furent 
moins  timides.  Goujon  parla  pour  eux  au  nom  de  la  Commission 
du  bien  public,  dont  il  était  membre.  Les  mesures  qu'il  proposa 
et  qui  fui'ent  adoptées  sont  précisément  celles  que  durent  prendre, 
quelques  mois  plus  tard,  les  autorités  révolutionnaires  pour  «  faire 


t.  6«ailarmerle  de  Sfcine-eUOiie  en  1 791  :  36  brigade»,  ]Sfl  Itoiume*  (t  pour 
2,380  hâbitanU  lor  428.000  habittinli).  En  tiXM  ;  m  hmiàies,  400  bomines 
(1  pour  1,487  habilants  sur  670,000  liabiUnU). 

2.  Ad  iQoius  dans  len  torainunea  rurttles.  Uni  du  T2  jutltet  I7t)). 

3.  Séance  da  23  noTcmbre  (Reg,  du  Conseil  général). 


ts  conrartoiiTWt  oorjon.  29 

ffiorcber  >  les  niunicipalités  :  obligation  pour  les  municipalités  et 
)os  dîstncts  de  rendre  chaque  jour  au  département  un  compte 
exact  des  mesures  de  sûreté  publique,  envoi  de  commissaires  poui- 
or^ganiser  la  police,  les  tribunaux  et  les  gardes  oatioDales,  réqui- 
silioa  perraaneûte  de  la  geudarmerie,  primes  eu  argent  auigeti- 
darroes  les  plus  zélés,  etc.  Les  conimissaires  furent  oommés  le 
8  décembre.  Goujon  était  désigné  pour  le  district  de  Versailles. 
L«»  H,  le  CoBseil  géoéral  rédigea  une  adresse  à  rAsserablêe  pour 
dtstnander  le  maiolieii  des  anciennes  ordonnances  de  police  et 
150  g6udaru)(!s  th  plus.  Sii  adminislrateurs,  donL  le  président, 
Lebrun,  et  Goujon,  portèrent  l'adresse  à  Paris.  Ils  furent  reçus 
le  12  et  admis  selon  l'usage  aux  honneurs  de  la  séance,  après  quoi 
leur  pétition  alla  dormir,  avec  tant  d'autres,  àana  les  cartons  du 
oomilé  de  législation.  Le  14,  ou  l'édigea  les  instructions  des  com- 
missaires envojés  dans  les  districts. 

L'assemblée  départementale  se  sépara  le  lendemain  après  une 
dentière  et  solennelle  manifestation  de  lo^'alisme  monarchique.  La 
Teille,  Louis  XVI  s'était  rendu  ilans  l'Assemblée  législative  et  y 
avait  prononcé  uti  discours  menaçant  pour  les  émigrés  et  les  puis- 
aacos  qui  les  avaient  accueillis.  Au  milieu  de  l'enthousiasme  gêné- 
rai,  U  avait  annoncé  la  réunion  de  trois  armées  sur  les  Frontières, 
Lsa  administrateurs  applaudirent  avec  tran.^port  à  la  lecture  de  co 
dîaooars,  faiti,'  par  le  président,  et  nommèrent  une  commis.sion  de 
quatre  membres  (tourrédigerune  adresse  «  d'amouret  de  reconnais- 
sBoce  >  il  Louis  XYL  Goujon,  qui  était  uu  des  quatre,  improvisa, 
séaDCC  tenante,  le  projet,  «  aussitôt  rédigé  que  conçu  »,  qui  fut 
adopté.  Le  texte  de  cetteadresse  témoigne  de  l'attachement,  sincère 
encore,  que  la  bourgeoisie  patriote  avait  conservé  pour  Louis  XVI 
par  peur  delà  République  et  par  coniiance  dans  les  promesses  solen- 
udltt  de  son  roi  :  *  Sire,  disaient  les  administrateurs,  nous  lisons 
▼otTB  discours  à  r.(Vssemblée  nationale;  nous  le  lisons  avec  joie; 
DOS  ooBurs  plein.'t  d'un  sentiment  de  bonheur  sedisentavec  trans~ 
port  :  nous  avons  un  roi  digne  d'un  peuple  libre.  Ce  sentiment 
nous  entraîoe.  Nous  nous  hâtons  de  vous  en  faire  jouir.  L'expres- 
noG  de  l'amour,  de  la  reconoaissance  du  peuple  ne  peut  jamais 
panrenir  assez  tôt  h  celui  dont  la  probité  est  le  garant  de  In  féli- 
cilé  publique.  Sirti,  nous  seconderons  vos  vues.  Nous  remplirons 
w»  dflToira^  Ik  nous  sont  plus  chers  encore  depub  que  vos  vœux 
oona  sont  connus,  » 


:)0 


«.   OIÎTOT  RT   F.    TbIwSB. 


MoÎDs  de  quinze  jours  auparavant,  le  «  roi,  digue  d'un  peuple 
libre  >,  écrivait  à  son  ban  frère,  le  roi  de  Prusse,  pour  lui  deman- 
der de  l'aider  à  rétablir  en  France  un  «  ordre  de  choses  plus  dési- 
rable ».  Mais  qui  savait  cela  eu  France  et  d,ius  le  Conseil  géné- 
ral de  Seine-et-Oise? 

Sa  mission  terminée,  Goujon  continua  d'habiter  Versailles. 
Avant  de  se  séparer,  le  Conseil  général  l'avait  désigné  pour 
représenter  le  département  k  la  commission  chargée  de  liquider 
les  comptes  de  l'ancienDe  province  de  l'Ile-de-France.  Ce  fut  un 
travaille  plusieurs  mois,  ingrat,  diflBcile,  sans  rétribution  d'aucun 
genre.  Goujon  eut  des  accès  de  découragement.  Pourtant  il  espé- 
rait toujours  la  récompense  de  sou  zèle  et  se  résolut  à  l'attendre 
jusqu'aux  élections  de  1792.  Sa  présencepouvait  devenir  utile  au 
raaintieu  de  l'ordre,  pensait-il;  il  devait  donc  rester.  Mais  il  fal- 
lait vivre,  et  l'argent  manquait.  Un  député  (Le  Cointre,  proba- 
blement) offrit  à  Goujon  la  moitié  de  ses  appoiotements,  *  h  con- 
dition de  travailler  pour  lui  ».  Il  refusa  cette  servitude  :  «  Ce 
n'est  point  mon  genre,  disait-il;  tant  qu'il  me  restera  une  autre 
ressource,  je  ne  veux  point  de  celle-là...  » 

Depuis  les  élections  de  septembre,  Goujon  demeurait  chez  une 
tante  de  son  ami  Tissot,  qui  les  traitait  tous  deux  comme  se$ 
enfants.  Elle  fit  dire  à  Goujon  par  son  neveu  :  «  Demeurez  avec 
nous  jusqu'aux  élections  et  au  delà,  deux  ans,  quatre  ans  si  cela 
est  nécessaire.  »  Il  se  i-écria  :  *  Je  lui  ai  observé,  dit-U,  que 
peut-être  son  cœur  allait  trop  loin,  que  cela  les  gênerait,  que  je 
ne  devais  point  en  abuser,  »  La  «  bonne  tante  f  répondit  par  1© 
compte  de  sa  fortune  et  de  sa  dépense,  qu'elle  remit  à  Goujon.  Au 
dos  de  la  feuille^  elle  avait  écrit  ;  «  Bod  jeune  honnne,  la  raison 
approuve  le  zèle  de  mou  époux,  ainsi  que  celui  de  celle  qui  s'ho- 
norerait d'être  votre  mère.  Que  votre  délicatesse  ne  me  prive  pas 
du  doux  plaisir  de  vous  servir  de  mère.  Votre  sobriété  m'assure 
de  mon  pouvoir.  »  Le  «  bon  jeune  homme  »  ne  voulut  accepter 
qu'à  la  condition  qu'on  lui  permît  de  payer  pension.  Et  il  chargea 
sa  mère  d'emprunter  eu  son  nom  2,400  livres  à  5  */,^.  Cela  lui  suf- 
firait «  pour  payer  quelques  petites  dettes  et  pour  vivre  h.  l'aise 
pendant  deux  ans  ».  Avant  ce  terme,  il  seraiten  possession  d'une 
fortune;  sa  tante  Cottin  venait  de  mourir,  lui  laissant  par  lesta  ment 
25,000  livres.  Mais  il  fallait  attendre  la  fin  d'un  procès  engagé 
avec  les  autres  héritiers. 


le.  COHTR?(nO?tî(El.   f.OPIO>(, 


ni 


Kn  assurant  qu'il  d^^vait  rester  à  Versailles,  que  sa  présence  y 
était  utile,  Goujon  disait  vrai;  les  Jacobins  du  lieu  Tavaient 
dvargé,  par  un  arrêté  en  forme,  de  reprendre  les  instructions 
finLleroeUes  qu'il  faîsa it  k  Sèvres  au  mois  de  juillet .  I^e  9  décembre, 
ua  officier  timtiicipal,  membre  de  la  Société,  revenait  à  la  charge  ; 
«  Nous  alloDS,  disait-il,  nous  occuper  tout  à  l'heure  des  moyens 
de  ranieDer  l'ordre  dans  notre  malheureuse  ville,  et  M.  le  maire 
oomptâ  beaucoup,  ainsi  que  rooi.  sur  les  efforts  par  lesquels  vous 
pourriez  noas  secouder  dans  les  assemblées  fraterneltes.  »  Ce 
dab  de  Versailles  avait  montré  d'assez  bonne  beure  des  opinions 
avancées.  En  mai  1791,  quand  un  vote  de  l'Assemblée  consti- 
taant«  exclut  des  gardes  nationales  les  aitoyens  passifs,  il  pro- 
lesta violemment  contre  ce  décret,  qu'il  appelait  *  le  tonibe.au  de 
la  liberté'  ».  Au  mois  de  novembre,  ces  mêmes  Jacobins  de  Ver- 
sailles réclamaient  contre  le  vë/q  que  le  roi  venait  d'opposer  au 
éktei  sur  les  émigrés,  et  ils  engageaient  l'Assemblée  législative 
•  h  punir  ïei  traîtres  et  les  conspirateurs  et  k  faire  respecter  la 
France  par  les  despotes'  » .  Au  printemps  de  1792,  une  occasion 
«oSnt  à  la  Société  de  manifester  bruyamment  S6&  âentiments 
bwtîlM  à  l'aristocratie.  Trente  soldats  du  régiment  suisse  de 
Cbiteauvieux,  condamnés  en  1790,  par  le  Conseil  de  guerre  de 
Nancy,  à  tronteans  de  |.çalères  pour  un  actede  mutinerie,  venaient 
d'être  amoisliés  par  r.\ssemblèe  nationale^  Ils  quittèrent  aussî- 
i6t  le  bagne  de  Brest  et  se  rendirent  à  pied  k  Paris.  Partout  sur 
la  route,  les  municipalités,  les  clubs,  les  sociétés  populaires 
fSCaient  avec  enthousiasme  ces  «  victimes  de  l'aristocratie  ».  On 
oubliait  volontiers  la  gravité  de  leur  faute  pour  se  rappeler  seu- 
lement l'excessive  rigueur  du  châtiment  et  l'indignité  de  ceux  qui 
l'aTaient  infligé,  de  Bouille  surtout,  qui  dirigeait  la  répression  et 
qui,  depuis  lors,  après  Vareuues,  était  passé  à  l'ennemi.  On 
n'aTail  que  des  *  paroles  d'amour  et  d'admiration  pour  ces  géné- 


I   knik  Mt.  Ditf«tJ,  «TTC. 

Z  Knh.  nal..  C.  174,  dMâ.!  '29  mnembre  I79t).  L«  nom  de  TisMt  figure  en 
IMe  des  lignaUim.  *'«lui  de  Goujats  n'jr  cit  [tu. 

'À  l.»*  rM\  j*f»(pnt  >l{»  (Hinit  ('lu*  «êvèreitient  encore  -  un  péril  «ur  la 
rmu,  ria|t->dcui  «utrr.»  nimnl  pinulu!),  i^oiiantc^ualorie  soldati  Turenl  empri- 
■oniiéa  juwjo'A  ))lux  ainplo  infonnir  [.Vonitrur,  r^lnipr.,  l.  V,  |>.  626).  Le  con- 
««il  in  9)r.rTP  'ïtalt  (iréftlili^  p^r  le  coluncl  Gtrardier,  du  ré|{ÎRienl  «uisite  de 


32  R.    GDTOT   ET   F.    TBKNARD. 

reux  étrangers  qui  ont  aimé  et  servi  la  France,  que  d'indignes 
Français  ont  trahie  *■  ». 

Le  5  avril,  les  soldats  de  Cbâteauvieux  avaient  été  reçus  en 
triomphe  à  Dreux.  Le  8,  ils  étaient  à  Versailles'-.  La  Société  des 
Jacobins  était  allée  à  leur  rencontre.  A  11  heures,  ils  arrivèrent 
à  l'hôtel  de  ville,  où  les  attendait  la  Commune,  assemblée  pour 
la  circonstance.  Le  cortège  entra ,  précédé  de  quatre  vainqueurs  de 
la  Bastille  portant  une  pierre  de  la  forteresse,  sculptée  par  le 
fameux  Palloy  et  offerte  par  lui  aux  amis  de  la  Constitution.  Los 
suisses  venaient  ensuite,  suivis  d'une  foule  immense.  Goujon  et 
CoUot  d'Herbois  les  conduisaient.  L'un  et  l'autre  ârent  devant  la 
municipalité  l'éloge  «  de  ces  amis  de  la  liberté  qui  avaient  souf- 
fert pour  elle  ».  La  réponse  du  maire,  Richaud,  fut  un  peu  froide 
au  gré  des  auditeurs,  et  lorsque  Goujon  reprit  la  parole  pour 
demander  «  si  le  peuple  dans  sa  joie  serait  privé  de  la  présence  de 
ses  magistrats  aux  fêtes  qui  allaient  avoir  lieu  »,  Richaud  répon- 
dit par  un  refus  poli.  Il  y  eut  des  murmures,  puis  des  cris.  Le 
procureur  de  la  commune  proposa  d'envoyer  une  délégation  dont 
la  présence  «  imposerait  aux  malveillants  qui  voudraient  jeter 
du  trouble  dans  cette  fête  ».  Un  notable,  se  levant  alors,  s'écria  : 
«  Il  ne  s'agit  pas  de  délibérer,  cédons  à  l'impulsion  du  sentiment, 
marchons!  »  Et  il  fallut  marcher.  On  se  rendit  au  Jeu  de  Paume, 
où  Goujon  fît  un  second  discours,  puis  sur  la  place  d'armes  :  *  Le 
cortège  se  rangea  autour  d'une  colonne  tronquée,  et  là,  en  signe; 
de  la  délivrance  des  malheureux  soldats,  on  a  brisé  des  chaînes.  » 
Le  soir,  il  y  eut  un  banquet  de  600  couverts  dans  l'ancienne  salle 
des  Menus-Plaisirs,  ou  avait  siégé  la  Constituante.  I^a  table  «  fut 
servie  avec  économie  »,  aussi  ne  s'y  commit-il  aucun  excès,  et  les 
patriotes,  heureux  d'être  ensemble,  n'eurent  pas  besoin  de  perdre 
leur  raison  pour  se  donner  le  change  :  «  c'était  un  vrai  banquet 
fraternel'.  »  Puis  on  se  rendit  au  théâtre,  où  M"®  Monta nsier 
donnait  le  Guillaume  Tell  de  Lemierre  au  bénéfice  des  soldats. 
Ils  refusèrent  l'argent  et  demandèrent  qu'il  fût  donné  aux  pauvres. 
Dans  les  entr'actes  on  joua  le  Ça  ira  et  Où  peut-on  être  mieux 

t.  La  monicipalité  de  Versailles  à  la  municipalité  de  Paris,  9  avril  1792 
(Arch.  commua,  de  Versailles). 

2.  Procès-verbal  de  l'assemblée  extraordinaire  du  Conseil  général  de  la  Com- 
mune (Arch.  commun,  de  Versailles).  Cf.  Réoolutiotu  de  Paris,  du  11  avril. 

3.  Mvolutions  de  Paris,  11  avril. 


tt  COH»BBTJ0"("»SL  BOOJOW. 

tein  de  sa  famille?  L'orchestre  attaqua  l'air  Vive 
Henri  I  K,  mais  les  cris  lie  la  foule  l'erapêdièreot  d'aclieTer,  Lu 
leoderuaiQ  lundi,  «  les  quarante  martyrs  de  la  Révolution  prirent 
b  roule  do  Paris,  acc(»Tn|)agnés  d'une  multitude  de  peuple  de 
toutes  les  condition.^  ». 

Ol  èTênement  avait  sigualé  Goujon  à  l'attention  publique  et 
l'avait  mis  an  premier  rang  du  parti  populaire  et  <  patriote  i*.  Il 
Dr  «ienible  j>as  s'être  soucié  beaucoup  d'en  profiler,  A  la  fln  de 
iD»i,  il  partit  pourTours,  où  son  procès  d'héritage  était  engagé 
et  où  sa  Camille  s'était  rendue  pour  suivre  raflfaire.  Il  profita  du 
Toyage  pour  soigner  &a  santé  et  suivre  le  régime  ordonné  par 
Obardcau  :  *  Chaque  nmtin,  un  densi-verre  de  lait  d'ânesse  avec 
pareilk*  quantité  d'une  iufusbn  de  méltsse  et  de  menthe.  >  Occupé 
de  oee  soins  et  di:»trait  sans  cesse  «  par  les  visites  et  les  dînera 
ploseocurci  que  par  les  affaires  »,  il  en  oubliait  presque  la  poli- 
tique. Après  le  20  juin,  il  y  eut  quelques  troubles  à  Versailles. 
TiMot  suppliait  son  ami  de  revenir;  les  Jacobiuiij  le  réclamaient 
el  toat  le  monde  roulait  le  pousser  •  au  timon  des  affaires  >. 
«  Qui  suis-jtî,  répondait  Goujon,  pour  essayer  de  tracer  la  route? 
Quand  je  serais  mdk'  ("ois  au-dessus  des  autres,  quels  malépiaux 
loe  8oal  donné»?  Tous  se  précipitent  vers  le  timon  et  moi  je  redoute 
d'y  arrivt^r.  »  Tissol  insistait  presque  chaque  jour  :  on  parle, 
disait-il,  de  déclarer  la  patrie  en  danger  et  de  décréter  la  perma- 
nence de  toutes  les  administrations.  Goujon  ne  se  laissait  pas 
amouvoir. 

La  crise  survint  plus  lot  que  Goujon  ne  le  croyait.  Le  11  juil- 
let, r^Vssemblée  législative  déclarait  la  patrie  en  danger,  ce  qui 
eatrainait  la  convocation  immédiate  et  ta  permanence  des  Conseils 
géoôfanx.  Dés  ce  monaent,  suivant  la  loi,  «  aucun  fonctionnaire 
M  pourra  s'éloigner  ou  rester  èloigué  de  son  poste'  »;  Goujon, 
foro^  de  demeurer  a  Tours,  à  peino  de  perdre  son  procès  et  da 
iiiaaer  ruiner  sa  famille,  ne  s'y  résignait  qu'à  grand'peine  :  «  Je 
IM  sais  pas  où  j'ai  envie  d'être,  je  ne  suis  pas  où  mon  cœur 
«mbrasé  m'appelle,  mab  raa  mère  et  ma  sœur  sont  ici  el  il  but 
qoeje  les  mette  en  paix  avant  do  rae  livrer  à  la  main  d&s  hommes. 
Kl  pu  ta,  je  l'avouerai,  je  ne  iiuis  pas  lâche,  mais  il  faut  que  je 
raaMfflkble  vae»  forces.  Je  vais  chercher  un  fardeau  bien  lourd. 


I.  LqI  dv  8  )aill«l  17»!.  art.  2. 

Hbv.  Htao*.  XCI.  t"  PASO. 


34  K.    GDTOT   ET   F.    THKNARD. 

Serai-je  assez  fort  pour  l'ébranler?  »  Tissot  finit  par  lui  dire  qu'on 
murmurait  contre  son  absence,  qu'on  se  méfiait  de  lui,  qu'il  se 
compromettrait  en  tardant  davantage  :  «  Mon  ami,  répondit 
Goujon,  souvenez-vous  de  cette  règle  :  Il  faut  d'abord  faire  ce 
qui  est  le  mieux;  on  s'inquiète  ensuite  de  la  politique.  »  Il 
écrivit  au  Conseil  général,  qui  s'était  réuni  le  24  à  Versailles, 
pour  s'excuser  et  demander  encore  quinze  jours,  qu'il  obtint.  Le 
16,  Goujon  apprit  les  détails  de  la  journée  du  10  et  se  mit  en 
route  à  l'instant.  Le  19,  à  midi  S  il  arrivait  à  l'hôtel  de  ville  de 
Versailles,  où  les  trois  corps  administratifs  étaient  assemblés. 


CHAPITRE  V. 

GODJON   PROCUREUR   GKNÉRAL-SYNDIC. 

La  révolution  du  19  août  à  Versailles  et  le  Directoire  pro- 
oisoire.  —  Levée  de  30,000  hommes.  L" arrêté  du  30  août . 
Les  volontaires  de  1792.  — Agitation.  Les  massacres  du 
9  septembre  à  Versailles.  —  Goujon  suppléant  à  la  Con- 
vention. —  Proclamation  de  la  République.  Le  baptême 
civique  de  Républicain  Martin.  Le  serment  de  Brutus.  — 
Difficultés  avec  Roland.  —  La  famine.  La  loi  du  16  sep- 
tembre sur  le  recensement  des  grains.  —  Goujon  propose 
le  «  ma^im,um  ».  Loi  de  résistance  du  8  décembre. 

On  sait  avec  quelle  facilité  les  départements,  que  la  journée  du 
20  juin  avait  émus  jusqu'à  l'indignation,  acceptèrent  les  résul- 
tats du  10  août;  dans  l'intervalle,  il  y  avait  eu  les  premières 
hostilités  et  la  déclaration  de  Brunswick.  Il  arriva  même  en  plu- 
sieurs endroits  qu'après  la  suspension  de  Louis  XVI  les  membres 
des  assemblées  administratives  devinrent  suspects  à  l'opinion  par 
les  sentiments  monarchiques  qu'ils  avaient  manifestés  deux  mois 
plus  tôt.  Il  y  eut  des  «  directoires  insurrectionnels  »  de  districts  et 
de  départements,  surtout  dans  la  région  voisine  de  Paris.  Ver- 
sailles eut  sa  révolution  administrative  le  18  et  le  19  août. 


1.  Procès-verbal  de  la  session  extraordinaire  de  1792,  séance  du  19  août 
(Arch.  de  Seine-et-Oise). 


tK  COWTtHTIOK^gL   60Pr>^. 


3^ 


réxein|^4siMctioDS  de  Paris,  plusieurs  des  treize  sections 
(le  Versailles  aTxient,  dans  la  semaine  qui  suivit  h  10  août, 
envoyé  lies  pétitions  à  l'Asseniblèe  législative  pour  demander  la 
destitution  du  Directoire  du  départemeuti  devenu  suspect  aux 
pjitriolL>s  pour  avuir  voté,  le  20  Juin,  une  adresse  de  fidélité  à 
Lout:i  XVI.  Le  18  aoiit,  la  cinquième  sectioD  se  réunit  k  nouveau 
et  iit  une  dèputalion  à  la  Commune  pour  demander  la  suspensiuti 
immédiate  du  Ulrectoire.  La  Commune,  après  une  courte  discuii- 
sioD,  passa  à  l'ordre  du  jour  sur  le  raotif  «  que  les  citoyens  d'une 
section,  les  citoyens  même  de  toute  une  ville  ne  forment  qu'une 
partif"  dt>s  administrés;  que,  d'ailleurs,  iJ  n'y  a  que  le  pouvoir 
exécutif  qui  puisse  suspendre  le  Directoire'  ». 

Le^  pétition na  ires  ne  se  découragèrent  pas.  Le  lendemain  19, 
ib  nsvinrenl  à  ta  charge  dans  l'Assemblée  générale  des  trois 
coq>s  administratifs.  Le  Directoire  était  présent.  En  son  nom,  le 
procureur  général-syndic,  Challan,  se  leva  pour  prolester,  *  faire 
une  DOuvelIe  (trofession  de  son  clvii^me,  partagé  par  toua  les 
membres  du  Directoire,  et  faire  connaître  le  zèle  qui  avait  dirigé 
aes  opérations  ».  Il  y  eut  des  murmures  parmi  le  public;  dans 
TAssemblée,  d'abord  silencieuse,  plusieurs  membres  se  levèrent 
[•oor  appuyer  la  pëtitioa;  ils  furent  acclamés",  d'autres  prêtes- 
(âreni.  et,  dans  le  tumulte,  le  Directoire  et  le  procureur  se  retî- 
rirecil,  en  annonçant  qu'ils  prendraient  les  ordres  du  Conseil 
géoénl. 

Ils  le  tirent  dès  le  lendemain,  à  la  réunion  séparée  que  le 
CoQieil  tenait  chaque  jour  à  l'hùtel  du  Grand-Yeneur,  siège  de 
l'administration  dfparteraentale'.  Le  procureur  général  fil,  à  sa 
mADicn»,  lif  récit  dv  ce  qui  s'était  passé  la  veille  à  l'Iiolel  de  ville. 
fîouj«>n,  qui  avait  assisté  à  la  séance,  intervint  pour  rappeler  les 
cm  hu.stilejt  poussés  contre  le  Directoire  et  les  «  détails  pénibles  » 
qui  avaient  marqué  la  fin  de  la  séance.  11  conclut  que  les  direc- 
lears,  n'ayant  plus  la  canHuuce  publique,  agiraient  d'une  façon 

•*  '-'• tb!t?  et  tnis  utile  »  en  cessant  leurs  fonctions.  Ils  en 

c<i:  :  ^iaus  difliuuité  et  remirent  sur  lebure.au  la  déclaration 

écnte  qu'ils  cédaient.  «  quoique  à  regret,  aux  circonstances 

iir-   - "5  qui  ravissent  de  leurs  mains  le  gouvernail  que  la  loi 

k>.  jjjnB'^  •'.  Goujon  rédigea  l'arrêté  du  Conseil  général  : 


>  -rb^t  de  b  ni  un  Ici  pal  lié.  18  andt 
.cai.t*l.  i>r(Xi!*-(crbal,  2U  aoùl. 


rr» 


R.  CUTOT  «T  r.  TB^?(*«^. 


L'après-midi  arriva ienl  de  Paris  les  coiiiinisî'aires  de  rAseem- 
blée  légtslalive  et  du  pouvoir  exécutif,  (relaient  Le  Coiutre 
et  Albitte,  tous  deux  députés,  Saintex  et  Durournj,  fondateurs 
du  club  des  Droits  de  rhomnie,  Moraoro,  Vincent,  Baumier, 
Pejre,  Uuffour  et  Anaxagoras  Chauinetle,  Ils  étaleat  venus  par 
Sèvres  et  devaient  coutinutir  sur  Rouen  par  Saint-Germain, 
Meulan  et  Evreux*.  On  les  conduisit  k  la  salle  des  Menus-Plai- 
sirs, où  se  trouvaient  réunis  les  trois  corps  administratifs,. les 
membres  des  tribunaux,  la  gardo  nationale  et  une  foule  de 
peupl«.  I-*s  «  dames  citoyenoes  »  occupaient  les  tribunes.  Le 
président  du  département,  Germain,  puis  Le  Cointre,  Versaillais 
lui  aussi,  ancien  président  du  département  et  conimaodaiit  eu 
second  de  la  garde  nationale,  exposèrent  le  danger  de  la  patrie? 
en  exhortant  lescitoj'ens  à  s'enrôler  pour  la  défendre.  Le  Cointre 
promit  de  «  voler  aux  frontières  »  aussitôt  que  l'Asserablèe 
légidative  se  séparerait.  Albitte,  puis  l'un  des  commissaires  du 
pouvoir  exécutif  parlèrent  ensuite,  enfin  le  procureur  génè- 
ral-syndic  Goujon.  Il  annonça  les  mesures  prises  le  matin 
par  le  fjonseij  général  et  fit  l'éloge  des  volontaires,  ces  sol- 
dais de  la  patrie  «  incapables  de  transiger  entr«  l'honneur  de 
terrasser  l'ennemi  et  l'infamie  de  recevoir  des  fers*  ».  L'enthou- 
sia^iine  patriotique  dépassa  l'attente  des  plus  optimistes.  Le  soir, 
la  souscriptioQ  avait  produit  64,000  livrejs '.  Le  registre  d'enrô- 
lement avait  reçu  800  engagements  pour  le  bataillon  de  volon- 
taire» et  200  pour  une  compagnie  franche  de  cavalerie.  Le  député 
Delacroix,  d'Eure-et-Loir,  écrivit  au  Conseil  général  pour 
demander  d'y  être  inscrit,  A  quelques  rares  exceptions  près*, 
r  empressement  fut  lé  même  dans  tout  le  département. 

i^e  qui  manquait,  ce  n'était  pas  les  hommes,  mais  les  armes  et 
l'argent.  Le  5  septembn?,  le  Conseil  général  délégua  Goujon  et 


t.  Voir  le  cDiupte-rendn  de  Durourny,  dus  Aulard,  Sùciété  de$  Jacttblnê 

t.  IV,  p.  36S. 

2.  Trocès-rerbal  du  Conieil  ij^Dériil,  3(1  iinAl. 

:t.  Atbitle  et  Le  Cnintre  k  l'AsMmblre  le-eistritlTc.  Lettre  lue  dans  la  HÙnr^ 
du  3  septembre  {lUotlUeitr,  rWmpr.,  l.  .Klll,  [>.  tîW). 

i.  Procès- ter  bal  du  û  «eptpinbre.  Le  dWtrif.t  de  Pontoise  anDOact  ijur 
900  tolnataires  arrireront  inc«&^sanimetiL  de  Ver^illes  et  frf.  plaint  que  lii«  i^jir- 
çoni  lie  la  CAiiipAgnt!  ont  forc«  i  partir  ton»  les  gar^otiï  de  U  ville,  et  parlicu- 
liËrement  ccm  ([ni  ronipnfivnl  le;»  iMireaui  des  ailiniriialratiuriA  fiiibl^ite». 
Goiijon  fit  une  adresse  aux  iiiunii^ipalilés  sur  ce  sujet  {Monttear,  réimpr,, 
t.  XIII,  p.  mt). 


I,F.  COHTEXTIOSnEI.   f.OtlIOt. 


39 


membres  du  Directoire,  iiour  se  rendre  auprès  du 
lidstre  dt!  la  (ïuent!  et  de  rintérieur  et  lui  demander  des  fusils, 
lies  cartouches,  des  équipetiieDts  et  des  uniformes  uu  des  foads 
IKjurs'eu  procurer.  Nulle  mesure  n'aTiiit  été  |)rise  pour  assurer 
la  nourriture  des  volontaires  qui  arrivaient  à  chaque  instant,  on 
o'sTait  pas  de  bâtimeuls  pour  les  loger,  pas  même  de  cartes  pour 
préparer  leurs  étapes  vers  le  camp  de  Maulde,  où  ils  devaient  être 
raiwmblés.  Sans  chef:^,  affamés,  luêeoideDts,  ils  erraient  par  le& 
ruw  de  la  ville,  renvoyés  d'un  bureau  à  l'autre.  11  ,v  eut  uu 
RKMa«i)t  de  désarroi  et  d'affolement.  Le  Conseil  général  dut 
employer  aux  détails  militaires  tout  le  personnel  de  S63  bureaux 
et  labaer  eti  train  le  reste  des  affaires ^  Les  administrateurs, 
rMoils  au  nombre  de  18,  pasisèrent  une  partie  des  nuits  au  tra- 
vail. Au  boni  de  huit  jours,  ils  demandaient  grâce  fl  su  [pliaient 
l'Assemblée  législative  de  leur  donner  d«^5  adjoints*. 

L'agitation  et  la  fièvre  gagnèrent  bientôt  jusqu'aux  commune* 
nintes.  L"ne  circulaire  de  Roland,  affichée  jiartout,  avait  jeté 
Talarme  jusqu'au  fond  des  campagnes  :  «  Que  cfiaque  \ille, 
cbaqoe  hameau,  disait  le  rainistre.  ferme  son  enceinte,  s'envi- 
ronDf  de  retranchements,  se  prépare  à  une  vive  résistance.  Veil- 
le* aux  [tâssages  des  rivières,  disposez-vous  à  couper  les  ponts  et 
les  cbausséi)«,  que  des  abatis  interceptent  les  communications 
priocipales;  tf>ut  pouvoir  vous  est  donné  k  cet  égard.  »  Chaque 
villageois,  h  ce  langage,  s'attendit  k  voir,  d'un  instant  h  l'autre, 
lasPruMuen^  apparaître  au  premier  détour  du  chemin.  Au  moindre 
ïmâdeal,  dc«  paniques  et  ût»  troubloM  as  [U'oduisireiit.  Le  4  sep- 
(•tnbra.  à  Rochefort.  près  de  Versailles,  il  y  eut  une  véritable 
éamite.  Un  habitant  du  pays»  Roban,  administrateur  du  dépar- 
temeat,  avait,  dans  »a  (iropriétè,  deux  cation.^  en  bon  étal.  Il  les 
oSeit  90  bataillon  des  volontaires  de  Versailles.  Mais,  quand 
U  Toolat  leti  (aire  partir,  tous  les  gens  de  Rochefort  s'y  ojipo- 
■l  lu  dans  le  Monitextr'  du  23  août  cette  iufor- 

'«ai- «  Des  administrateurs  du  département  de  Seine- 

ti-Oise  annoncent  qu'ayant  perdu  la  confiance  publique,  ils  ne 
rCroicot  !  r  rester  à  leur  poste.  •  lU  en  œnclurent  que  le 

kilé{karlft:;i- ...  ..  .-icino-'et-Uise  était  destitué^  que,  par  conséquent, 


I.  Pruete-tcriMl  ia  V  Mplembrc 
3.  l*nM'4»-r«rii«t  ila  7  t^(>t«ialkrts. 
3.  n«ioit<r.,  (   Xllt.  p.  m. 


Rohnii  n'était  qu'un  aristocrate  et  que,  s'il  envoyait  des  canons 
à  Versailles,  c'était  pour  mitrailler  les  patriotes ^.  Ils  coururent 
aux  armes,  s'eniparèreût  des  canons  et  mirent  Rohaa  en  état 
d'arrestation.  Le  département  écrivit  une  lettre  rectiBcative  au 
Moniteur  et  fit  partir  une  délégation,  qui  délivra  Rohan  ;  mais  il 
fallut  laisser  les  canons  à  Rochefort.  Cinq  jours  après,  les  liabilants 
de  la  banlieue  de  Versailles  pénétraiecit  dans  la  Tille,  à  la  suite 
ries  53  accusés  de  la  Haute-Cour  d'Orléans,  qui  devaient  être 
trausféréâ  à  Saumur  par  ordre  de  l'Âsseiablée  uatiunale.  Au 
moment  où  le  cortège  sortait  de  la  ville  par  la  rue  de  l'Orangerie, 
escorté  par  2,0(X)  hommes  et  7  canons,  les  èmeutiers  fermèrent  la 
grille  après  avoir  laissé  passer  la  plus  grande  partie  des  troupei^, 
alors,  malgré  la  résistance,  asse^  molle  il  est  vrai,  de  l'escorte, 
et  les  efforts  désespérés  des  commissaires  des  trois  administra- 
teurs, La  truffe,  de  Plane  et  Truffôt,  malgré  le  dévouement  du 
maire  Richaud,  qui  faillit  être  tué,  la  foule  furieuse,  composée 
surtout  de  paysans  des  villages  environnants,  et  notamment-  de 
Jouy-en-Josas,  se  jeta  sur  les  prisonniers,  enfermés  ainsi  dans 
une  sorte  d'impasse,  et  les  égorgea  tous,  à  l'exception  de  trois".  De 
là,  les  massacreurs  coururent  aux  prisons;  9  détenus  de  droit 
commun  furent  tués  à  la  Geôle  et  aux  14  écuries  de  la  Reine*. 
Le  Conseil  général  était  en  séance  depuis  6  heures  du  matin; 
plusieurs  administrateurs  coururent  aux  jirisons;  aidés  des  offi- 
ciers rauDicipaux ,  des  membres  du  district  et  de  quelques  citoyens 
de  bonne  volonté,  conduits  par  Tissot,  ils  parvinrent  à  arrêter  le 


1.  n  Le  Directoire  eUit  £li«dgé  »,  dit  Goujoa  dàos.  son  conipt«'reiidu  du 
\'i  (Jécembre  1792,  •  mais  r.onibien  de  ciloyens  l'ignarâienlf  II  aurail  fallu  que 
nous  eu«aion«  pu  faire  écrire  sur  nos  fmnts  :  Nous  sommes  un  Directoire  du 
ÎO  «ftfti,  • 

%  Proeèt-verbal  du  Conseil  généra),  9  seplerobre,  10  henre*  du  maLîn. 

3.  MûnUeitr,  réiropr.,  t.  XIII,  p.  681.  —  Cf.  le  récit  donné  de  ce  trussarn» 
pif  Tîasnt,  t|uî  en  fui  lémijin  {HHloire  complète  de  ta  BénoMion,  l.  III, 
|>.  269),  et  par  Foumier  l'Amérirain,  commissaire  nomrne  par  le  niinUtr*  <l»i 
l'inlérieur  pour  *fi)lRr  à  la  siirelé  Jes  prisonniers  \Mèmoiret  iecrets  df  Four- 
nier  l'Américain,  publiés  par  f.-S,  Aniard,  p.  82  et  $uiv  },  Voir  le  très  impor- 
laut  arlicli!  consacre  à  ceUc  question  pur  M  TiiHi>]',  iIhiis  son  BrperUitre  ijén^- 
rai  des  sources  de  l'histoire  de  Paris  fientlant  la  Rf'votuCion,  I.  V,  p.  hit  A  8t 
clâll. 

\.  C'tat  lé  cbilTrc  du  proc^werbal  du  Conseil  Rénérsl,  Dm*  U  lellr»  qu'il* 
écritireiit  le  jmir  im^me  A  Roland  pour  lui  annonrer  lu  nia.^Mc.re,  le»  sdminis- 
Inleurn  initii|uenl  qu'il  y  «  eu  tîoj{1  el  une  victimes  aui  prisons  (Arcb.  luil., 


iCTe,i>t,  promettant  qu<>  les  déteuns  aéraient  bien l(^t  jugés, 
firent  tendre,  en  travers  des  [«jrtes  des  prisons»  un  ruban  trict>- 
lor«,  que  la  foule  respecta . 

Il  a'y  avait  on,  de  la  jiart  des  autontés,  ui  complicité,  ni  fai- 
blesse. Mais  on  manqua  de  coup  d'œil  et  de  précaution,  Le  maire 
avait  décidé  tout  d'alwrd  fie  conduire  le  convoi  de  Jouy-en-Josas 
■'       "     :igerie  par  le  plus  court  ehemiu,  c'est-à-dire  sans  entrer 

Li ■  .rsailles.  Il  l'avait  annoncé  au  département  avant  son 

dé|Mrt.  A  1  heure,  il  avertissait  par  lettre  le  Conseil  général  que 
caoODS  et  les  chariots  étaient  trop  lourds  pour  suivre  cette 
>ie  et  qu'il  faudrait  passer  par  la  ville.  Il  ajoutait  qu'il  allait 
prendre  des  dispositions  pour  que  le  trajet  fût  tranquille;  pour- 
tant, il  demandait  au  département  *  d'aviser  aux  moyens  de 
maiQt«uir  l'ordre  >. 

I.'aMemblée  de»  trois  corps  administra  tifs  fut  convoquée  immè- 
diateineut.  Persuadée  ■«  que  larlillerie  respectable ^  et  les 
!^.<HK}  hoiniïies  d'escorte  qui  protégeaient  les  prisonniers  étaient 
plu»  que  suffisants  pour  les  mettre  à  l'abri  du  danger,  elle  ne  prit 
aucune  mesure  de  précaution  et  se  contenta  de  faire  afficher 
on  appel  au  calme'  et  d'envoyer  trois  commissaires  pour  recevoir 
11*  cortège  à  la  grille  de  Monlreuil  et  l'accompagner  jusqu'aux 
Iv'ttiHJents  de  la  Ménagerie,  sur  la  route  de  Saint-Cyr,  oîi  les  pri- 
âonnjens  devaient  passer  la  nuit  ».  On  ne  pensa  même  pas  à  faire 
ganier  k«  grilles;  une  heure  après,  le  massacre  avait  lieu.  Gou- 
JMQ,  qui  avait  sa  part  de  responsabilité,  semble  avoir  péché  sur- 
tout, comme  les  autres,  par  imprévoyance  et  par  excès  d'opti- 
misme. Peut-être  même  n'avait-il  pas  cru  indispensable  de  venir 
il  l'Assemblée.  Le  procès-verbal  n'y  mentionne  sa  présence  que 
Ter-  7  heures  du  goir.  Depuis  une  semaine,  il  n'assistait  plus 
ré^iilièrenient  au  ConseiL 

CcHiiiiie  procureur  général,  il  avait  dû  se  rendre,  le  2  m\)- 
tembre,  h  Saint-Oennaio,  afin  d'ouvrir  l'assemblée  électorale 
pour  la  numinatioii  de»  membre.^  de  la  Coiiventiuti.  électeur  hii- 
inêtDo  de  la  première  section  de  Versailles,  il  devait  partager  son 
temps  rtjtre  le  Conseil  général  et  l'assemblée  étectorale.  Le 
\'i  ^«pteiDbrH,  il  demanda  qu'un  suppléant  vîul  le  remplacer 


:.  Arcfa  D4t  ,  D  it.  Ui,  n*  7(.  R^inximi  itatH  lliictift  el  Raui,  ai.itoife  pat' 
(ememttare  ilc  tn  HétotuHon  françaUt,  L  XVTir.  p.  239  (Tueley,  itépertoire, 
I.  V.  a»  V>7\ 


43 


R.   r,DtOT  ET  r.    THÉNtHP. 


h  SaÎQt-Germain.  Mais  la  ppemière  xectioa  de  Versailles,  «  tenant 
k  conserver  M,  Goujon  pour  son  refréseûiant  »,  reXusa.  Le 
15  septembj'e,  il  était  élu  sixième  suppléant  k  la  Convention'. 
«  Si  des  circonstanct^â  que  je  ne  désire  pas,  écrivait-il  au  prési- 
dent Lépicier,  en  lui  annoDçant  son  acceptation,  nrappelleat  k 
remplir  les  fonctions  qui  sont  attachées  à  cette  place,  je  av  puis 
offrir  un  taleol  que  je  n'ai  pas.  mais  j'ôspére  du  moins  jus.tifio'  h 
mes  concitoyens,  k  l'Europe,  au  inonde  entier  que  la  jeunesse 
n'exclut  pas  le  courage  et  que  la  liberté  de  mon  pays,  l'égalité  des 
citoyens  sont  daas  mon  àme  une  volonté  impérissable  qui  ue 
s'éteindra  qu'avec  ma  vie-.  » 

Cette  lettre  est  datée  de  Versailles.  Goujon  y  était  rentré  avant 
l'élection.  U  avait  assoz  à  faire  de  réunir,  d'armer  et  d'équiper 
les  volontaires.  Quatre  bataillons,  de  800  hommes  chacun,  étaient 
partis  déjà  pour  rarmée'^  Du  10  au  20  septembre,  six  autres 
batailluus,  deux  compagnies  franches  h  cheval,  une  compagnie 
d'artilleurs  et  deux  compagnie-s  de  gendanuerie  furettt  organi- 
sés^. Ils  étaient  bieu  armés  et  bien  équipés  et  faisaient  bonne 
miQâ  à  la  parade.  Ce  qui  leur  manquait  le  plus,  c'était  la  disci- 
pline. Quand,  le  22  septembre.  Goujon  se  présenta  chez  le 
ministre  de  la  Guerre  pour  annoncer  le  départ  du  10*  bataillon, 
Servan  le  reçut  très  mal.  Il  traita  de  brigands  des  volontaires  de 
Sein©-et-Oise  qui  avaient  refusé  de  suivre  les  roules  qu'on  leur 
donnait  vers  la  frontière  et  pillé  partout  sur  leur  passage, 
notamment  à  Provins.  Pour  les  rappeler  au  devoir,  1&  départe- 
ment leur  envoya  des  adresses  longues  et   pathétiques  qui 


t .  Par  410  toji  aiir  SàT  vaUnU. 

IjH  tUuliiires.  élaieiil  :  I^  Coinlre,  llaussmann,  Das^Ml,  Ali|uter,  GarM&, 
Audtioin.  Treilbard,  Roy,  Tallien.  Hérault,  Mercier,  Kersuiol,  Clarère,  M.-J,  Ché- 
nier.  J«an  de  Bry,  Carra,  Grangeneuve,  Camus  el  Goupilteau  [île  Funlensjl 
«Taicnt  rerasé.  Barère  opla  pnur  les  Haute^-Pyrènéc».  Il  fui  remijlacé  (>ar  le 
premier  suppléant  Oupuia. 

L*»  cinq  autre*  supplénol*  éUient,  après  ït  refw*  du  vieut  poêle  LeniiMr*^, 
rirouTclle,  LagrauKe,  Rirbaod.  Véaard  el  Giiujfln  (Arclt,  nal.,  C.  184,  ttt  Arrli. 
«le  Seine-et-Oisi?,  Procès-verbal  Je  l'aft^embl^a  «leclorAle  de  1702). 

H.  Guiffrey  {Liste  des  convenlhnnett,  p.  56)  dit  à  tort  >|uv  ce  procès-verbal 
n'est  pw  aax  Arcbives  aaiidiiaiet. 

2.  18  wplembre  {Arch.  de  Seine-et-Oise). 

3.  Voir  RoosMl,  les  Votoatairei,  Paris,  tSTO.  ift-8*,  p.  3Î6. 

i.  Le  8  iie[»teinbrp,  le  Directoire  i!ul  prendre  un  am'lK  pour  iolcrJirt"  aux 
ruIlÎTateurs  de  ^l'engager  mdï'  un  certificat  de  leur  iiiunii-i{>alité  iitlestanl  que 
leur  prësenee  oétail  pas  u]dis[)eosable  pour  les  Irivaux  agricoles. 


LK  CfttTirtFIOJraEl  COD/OS.  IS 

B'curetil  pas  grand  offet '.  A  Versailles,  le  départ  des  balaillous 
doooâ  lieu  à  de  solennelles  inanifcstâtionâ  de  patriotisme.  Trob 
mois  plus  tard,  Goujon  rappelait  avec  complaisance  ces  premiers 
nuMneuts  d'culbousias^tiie  :  *  Cette  cité,  r<:^lHrilis$aiU  lies  bruits^ 
de  guerro  et  d'alarme,  les  patriotes  bouillants  d'indignalioii, 
rarislocratie  frappée  de  terreur  à  l'aspect  de  tâut  d'énergie, 
le»  baUillons  rt^unis  en  armes  pour  {>arlt!r  des  niaux  de  la 
patrii!,  les  femmes,  inquiète»,  apilaudissaol  au  cuurage,  les 
dtuyetis  altentirs,  les  niagiâtratji  du  peuple  répandus  au  milieu  de 
lu»,  environnés  de  groupes  montrant  la  vérité  dans  toute  sa 
force,  le  danger  dans  toute  sa  grandeur,  et  ces  braves  et  géné- 
reux frères  qui  vont  partir  pour  nous  défendre,  les  larmes  dans 
1»^  yeux,  nous  pre-ssanl  dans  leurs  bras  et  nous  disant  :  «  Ah! 

<  oui,  nous  irons  combattre,  mais  vous,  veillez  sur  nos  foyers'!  » 

l)n  cavalier  des  compagnies  franches,  nommé  Martin,  piqueur 
de  son  état,  abandunoa  pour  partir  <  sa  femme  prête  d'accou- 
i-l...f  .  (4  quatrt;  enfants  en  bas  âge.  Il  demanda  au  département 
•  •  U  parrain  du  cinquième.  L'enfant  naiiuît  le  22  septembre. 
<jiiujoo  pnipDsa  au  Consttil  gétiéral  de  lui  faire  un  «  baptême 
iTJquo  »  solennel  :  «  Coninonimer  ce  grand  acte  sur  les  autels, 
JIU  milieu  deij  ajipareils  d'une  religion  sublime,  quoique  souvent 
pritEanêe,  c'était,  dit-il,  attenter  à  la  liberté  d'un  futur  citoyen, 

<  environner  de  despotisme  les  premiers  moments  de  sa  nais- 
«  &na(x.  '  Le  décret  confiant  aux  municipalités  les  registres  de 
rèlal  civil  venait  à  peine  d'être  voté^.  Le  département  de  Seioe- 
«t-Oise  tiendrait  à  honneur  de  l'appliquer  avant  sa  promul- 
gfttioti. 

Le  Ci^Dseil  général  fut  de  cet  avis,  et  ta  cérémonie  fut  célébrée 
Je  27  septembre,  ^  an  milieu  d'un  concours  prodigieux  de  per- 
sonnes de  tout  sexe  et  de  tuut  âge  >,  autour  de  l'autel  de  la 
{«atrie,  étové  dans  la  cuur  de  l'hôtel  de  ville.  Aux  sons  de 
*  '■  -  —f ,.  des  Marseillais  >,  le  président  du  département,  Ger- 
:  ..I  femme  du  député  Haussmaun,  marraine  désignée  par 

le  Conseil  général,  présentèrent  l'enfant,  «  né  le  premier  jour  de 
la  République  française^  ».  <  Comme  le  nom  de  ce  nouveau 


1.  CiMMtl  giHUittl,  21,  ï3,  H  »ept(itnl)rr. 
î.  rrr--  'r  ■      t„  du  tUrcrliiire,  tî  décembre  1792. 
y.  U  >  >i  fcn(i|«>rnt>fe  179^.  lUre  I",  art.  ^. 

1.  i^  ii-Mi>-,  .'i>  ufpidinbrr,  Ir^s  lurifrars  (turriiin  et  Durrkliie  ;if4wnt  fait  Im)*- 
liact  l'enfinl,  «rec  le  inAme  |ir«noin  de  Hr(>u|i|«'4iii,  par  I  Abl>è  Tttoury,  vic«lrc 


m 


R.    r.moT   ET   F.    lanNARIl. 


citoyen,  dit  Germain  en  s'adrc^sant  au  maire.  <loit  èlro  digno  du 
jour  qui  l'a  \u  naître,  ledéparteiiu^iita  invité  la  citojeoneHauss- 
mann,  ici  présente,  et  connue  par  ses  vertus  r««pab!tcaineâ  et 
maternelles,  de  lui  donner,  conjointement  avec  son  président  et 
au  nom  de  l'administration,  le  prénom  de  Républicain.  Je  vous 
en  donne  acte.  »  Rjchaud  (irononça  quelques  paroles,  puis  le 
secrétaire  grefiSer  procéda  à  rinscription.  Goujon  parla  le  der- 
nier, dans  le  style  à  la  fois  fougueux  et  «  sensible  »  qui  lui  était 
familier  et  qui  transportait  les  auditeurs  :  «  Mes  amis,  s'ècria- 
t-il,  que  ce  jour  soit  celui  d'une  sainte  révolution  dans  tous  les 
esprits!...  Pénétrez- vous  de  l'esprit  de  bonté  qui  doit  animer  un 
gouvernement  libre!  Il  naît  un  enfaot,  cet  enfant  vous  est  pré- 
senté, adoptez-le  au  nom  de  la  République.  C'est  un  boinme  do 
plus  qui  doit  vivre  tranquille,  heureux  par  vos  vertus;  libre  par 
votre  courage.. .,  qu'il  apprenne  de  vous  que  sa  vie  doit  être  con- 
sacrée à  l'exercice  des  vertus  républicaine.s  et  que  celui-là  est 
indigne  de  la  liberté  qui  n'oserait  pas  vivre  selon  la  loi  et  mourir 
pour  elle;  qu'il  apprenne  de  fous  à  balbutier  les  noms  de  patrie 
et  de  liberté,  qu'il  en  fasse  son  idole  et  qu'au  récit  des  crimes  de 
nos  rois,  la  haine  des  tyrans  naisse  dans  son  cœur  avec  les  pre- 
mières notions  de  l'humanité  et  de  la  justice.  > 

L'émotion  des  assistants  fut  portée  au  combif  par  ce  discours. 
Elle  durait  encore  une  heure  après,  quand  les  administrateurs 
furent  rentrés  au  lieu  de  leurs  séances.  Le  président  Germain 
«  ayant  commencé,  dit  le  procès-verbal,  d'exprimer  le  plaisir 
qu'éprouvait  le  Conseil  général  dans  la  réunion  amicale  et  fra- 
ternelle entre  tous  les  corps  et  les  citoyens  de  cette  ville,  la 
douce  sensation  qu'avait  fait  naître  en  lui  cette  cérémonie  civique 
l'a  empêché  d'achever*  ». 

L'enthousiasme  républicain  et  patriotique  ne  languit  pas  un 
moment  pendant  plusieurs  .semaines.  La  proclamation  de  la 
République  eut  lieu  le  29  et  le  30,  devant  le  front  des  gardes 
nationales-  Ce  fut  l'occasion  de  nouveaux  discours,  à  chaque  foi* 
couverts  d'acclamations.  Un  peu  plus  tard,  on  célébra  lâ  fête 


ite  Itt  pambK  de  Suinl-Symphorion  (Kegiilr«  de  U  piroisse,  26  scplembrR).  Ce 
registre,  aojoiird'bui  va%  arcbite»  <!ommuEial«B  de  Versailles,  eiit  .irrèlé  k  la 
dïle  du  i&  oclûbre. 

1.  Le  U  octobre,  une  cullecle,  faite  A  la  séance  dit  Conseil  géti<^al  cnlr«  tet] 
iiRuf  mcmbreit  prësenls,  produisit  140  lif  res,  qui  lurent  «ersèeis  A  la  marraine 
de  ilépublicairv  Martin,  pour  «on  ni]«ul. 


hosbre.  eu  l'hoaneur  des  victimeis  du  10  auût,  dans  la  cbapelle 
<iu  cbàleau,nû  la  mu$iqut)  du  ci-devant  roi  exécuta  la  Afnrseil- 
laise  et  le  Passage  tfe  la  mer  Rouge,  oratorio  dij  au  citoyen 

lîroux. 

EdGd,  le  17  octobre,  le  dé|iarleinent  fit  disparaître  de  la  salle 
<ki  fta  sÂBDCes  k's  tapisseries  à  flours  de  lys  qui  la  décoraient  et 
les  rdmplaça  par  des  plaqua.*  de  marbré  où  se  lisaietit  la  décla- 
ration de»  droits  et  les  dates  niêmorabics  de  ta  Révolution;  on  y 
ajoala  des  trophées  d'armes  et  un  buste  de  Brutus,  <  avec  le  ser- 
meot  qu'il  prAta  d«3vant  le  Sénat  ►,  d'après  Tite-Live,  traduit 
BD  français  par  Goujon  :  «  A  compter  de  cet  instant,  je  poursui- 
vrai par  le  fer.  par  le  feu  et  par  tous  les  looyeQS  qui  seront  en 
ma  pni^isaDce  ce  tyrati  orgueilleux,  sa  scélérate  épouse  et  toute 
la  race  de  ses  erifants,  et  je  ne  souffrirai  pas  que  ni  eux,  ni 
quelque  autre  que  ce  soit  règne  jamais  dans  Ftome.  p  Quelques 
jciur>  plus  tard,  au  buste  de  Brutus,  on  ajouta  ceux  de  Caton  et 
J.-J.  Rousseau. 

CastDanifustâtions  républicaines  maintenaient  au  degré  le  plus 
élevé  le  «  thi^nnninétre  rie  l'esprit  public  ».  Elles  û'empèchèreût 
pas  les  difficultés  de  renaître  »ans  cesse,  à  propos  du  moindre 
(Iftad  politiqtie  ou  d'administration.  L'Assemblée  législative, 
avant  de  se  séparer,  avait  décidé*  le  transfert  k  Paris  des 
tableaux  et  statues  qui  ornaient  le  château  de  Versailles. 
L'tsolèrement  commencé  dut  être  iuterroropa  sur  les  protesta- 
tions des  habitants,  qui  malmeitèrent  un  peu  les  charretiers.  Gou- 
jon, accouru  ù  Paris-,  avait,  dés  le  21  septembre,  fait  rapporter 
le  décret  par  la  Convention,  mais  les  Vei-saitlais  voulaient  ren- 
tr»T  en  possession  de  ce-  qui  avait  déjà  été  transporté.  Le  dépar- 
'-"i^ntprit  en  ce  sens  un  arrêté  qu'il  envoya  a  Roland,  ministre 
Intérieur.  Le  10  octobre,  le  niinistre  répondit  par  une  lettre 
presque  insulenlu;  il  déclarait  s'être  intéressé  au  sort  de  Ver- 
aaille»  âvaitt  que  l'admiiii^lration  parût  s'en  occuper  elle-même, 
et  il  lui  prescrivait  de  surveiller  plutôt  les  dilapidations  qui  se 

lisaieol  au  palai»  de  Saint-tUoud  et  ailleurs,  «  dilapidations, 
%joutait-il,  que  vous  êtet>  accusé;»  de  faire  vous-mêmes  ou  que 


I.  DÀcnit  lia  U'i  irplrmbre  I7ft'2. 

1.  Voir  ion  dtMourt  a»  MonUeur  du  ?3,  r^impr.,  t.  XV,  p,  lî.  i  Len  «Imd- 
fm,  <liHit-il,  Tifndroal  copier  l«a  UblMUi  de  nna  «ncicane»  viclAtr««,  «t  II» 
ilinNil.  ea  r«pro<luU»Dt  ce»  Irails  d'bèrnUint  tncé*  par  d'IitbUs*  |ijnceaui  ; 
b»  htUUnU  de  Venjùlle»  n'en  (ureiil  [m*  lu  Tftiai  admlratcar».  » 


4« 


B,  f.vJOJ  ET  r.  THf!jf*an- 


vous  autorisez  ».  La  lettré  arriva  le  1 1  âu  soir.  Goujon  en  ât  lec- 
ture au  Conseil.  Le  régisseur  des  domaines  de  Saiiit-Cloud,  Ver- 
sailles et  Meudon,  mandé  sur  l'heure,  prouva  la  fausseté  des 
accusaltOQs  du  miijistrt*;  les  scellés  appfisé&  sur  tomles  les  portes 
des  trois  palais  étaient  demeurés  intacts.  Goujon  Tut  cbargè 
de  faire  la  réponse  à  Roland.  II  l'écrivit  lie  bonne  eocre;  après 
avoir  rendu  compte  de  la  conduite  que  le  Directoire  provisoire 
avait  tenue  depuis  le  20  août,  les  membres  du  Conseil  général 
sommaient  Roland  de  leur  faire  connaître  «  l'infâme  qui  avait 
osé  attaquer  en  eux  une  probité  qui  lui  était  peut-être  incom- 
mode »,  et  ils  annonçaient  l'intention  de  le  poursuivre.  Rola nd sen- 
tit Terreur  commise  et  voulut  la  réparer  lui-même.  Le  1  fi  octobre, 
il  vînt  à  Versailles,  «t,  après  avoir  conféré  avec  les  administra- 
teurs sur  l'approvisionnement  des  marchés  de  grains,  il  en  vint  à 
l'affaire  de  Saint-Cloud  et  reconnut  avoir  été  mal  infonaè, 
avouant  que  sa  lettre  du  10  aoiit  était  *  échappée  h  sou  attention 
dans  le  chaos  actuel  de  son  administration  >. 

Cette  démarche  apaisa  la  querelle.  Elle  ne  pouvait  supprimer 
la  cause  du  profond  dèsac(.'ord  qui  s'établit  à  ce  moment  entre  le 
département  et  le  puuvoir  central  ;  c'était,  comme  on  disait  alors, 
le  régime  des  i^ubsista  nceâ. 

La  Constituante  avait  établi  la  liberté  absolue  du  commerce 
des  grains.  Loin  de  produire  rabondancâ,  comme  on  l'espérait, 
cette  mesure  avait  amené  rapidement  des  disettes  partielles.  La 
blé  devint  très  rare  en  Seine-et-Oise  à  l'autoraue  de  1792,  mal- 
gré une  récolte  excellente.  Les  prix,  montèrent  à  36  livres  le 
setier,  soit  un  peu  moins  de  14  livres  le  quintal,  prix  très  élevé 
pour  l'époque.  A  ce  taux  même,  on  ne  trouvait  pas  à  en  acheter; 
les  commissions  chargées  de  l'approvisionnement  de  Paris  enle^ 
valent  tout  sur  les  marchés.  Les  gros  fermiers  et  les  propriétaires 
de  grands  domaines  conservaient  leurs  approvisionnements  pour 
accentuer  la  hausse  et  pour  ne  pas  vendre  contre  des  assignats. 
Il  y  eut  de  véritables  famines  dans  beaucoup  de  villes,  notam- 
ment à  Rouen;  les  administrations  durent  faire  ouvrir  les  maga- 
sins d'approvisionnements  militaires.  Des  émeutes  se  produi- 
sirent partout,  la  garde  nationale  refusait  de  les  réprimer,  les 
troupes  de  ligne  faisaient  défaut  et  la  gendarmerie  était  impuis- 
sante. De  toutes  parts,  on  criait  au  pacte  de  famine,  on  réclamait 
des  mesures  contre  lea  accapareurs.  Le  16  septembre,  sous  la 
pression  de  l'opinion  publique,  il  fallut  céder.  L'Assemblée  légis- 


LE    COtïKN 


4T 


1attT«  vota,  sur  le  rapport  de  Vi^rgoiaud.  un  décret  qui  |.K)rUtt 
ui»e  rud«  atteinte  h  ce  principe,  si  cher  aux  économistes,  du 
•  bisstv.-fain?,  lai8S4'^,-i«asstir  ».  On  mainteuait,  —  pour  la 
fnnne,  —  le»  lois  sur  la  fibre  circulation  ;  on  portait  même  la 
p<?ine  de  mort  contre  quiconque  en  entraverait  l'eiécutiou. 
MatM  k*s  atiministratioDs  départemeutales  recevaient  le  droit  de 
(air»\  chex  toui?  les  marchajuls  et  dépositaires,  un  receasemenl 
géuèral  des  blés  et  de  fixer  la  (juautité  de  grain  que  chaque  mar- 
chaiid  ou  cultivateur  devait,  à  peine  d'un  an  de  gêne,  porter  sur 
les  marchés  publics. 

Le  peuple  accueillit  avec  joie  ces  mesures,  mais  il  fut  impos- 
idble  de  l«s  exécuter,  et  la  disette  tie  c^&sa  pas.  En  Seiue-et-Oise, 
au  mois  de  décembre,  ud  seul  district  sur  neuf  avait  achevé  le 
reoeasement.  Le  ilépartement  passa  outre  et  dt  une  répartition 
provisoire  des  ordres  de  vente  entre  les  communes.  Personne 
D'obêit.  IjSs  un»  gardèrent  leur  blè  en  gerbes  en  disant  que  les 
bras  inanquaif^iit  pour  le  battage;  d'autres  le  faisaient  transpor- 
ter dan»  leii  départements  voisins,  où  la  loi  du  16  septembre 
n'était  pas  encore  mise  en  vigueur  par  l'administration  ;  d'autres 
enfin  ne  vendaient  que  les  bl&3  de  la  meilleure  qualité,  pour  main- 
tenir les  prix  de  hausse.  Alors  l'agitation  devint  générale  et 
r«neule  permanente.  A  Versailles,  à  Étampes,  à  Rambouillet,  la 
foule  pitia  b^'s  marchés,  qui  furent  biftntôl  déserts.  La  municipa- 
\Hé  de  Versaiite»  dut  emprunter  des  grains  à  la  ville  de  Paris, 
lire  drC»  démarches  personnelles  auprès  des  fermiers  des  envi- 
ini  poar  les  décider  à  vendre,  Le  maire  Bidiaud  y  employa  tout 
800  sèl«et  fut  assse;  hcuri.nix  pour  réussir;  mais  son  exemple  ne 
"il  pas  suivi.  A  Elampe.s,  toutes  les  farines  avaient  été  achetées 
le  compte  du  Directoire  d'IncIre-et-Loire.  Le  peuple  s'iraa- 
gioa  qu'«Ue8  allaient  èlre  expédiées  en  Angleterre  par  la  voie  de 
la  Ijoirc.  La  municipalité  interdit  le  chargement  des  voitures. 

I ••  '*lre  de  l'Intérieur,  le  déparlement,  la  Convention  même 

ut  des  lettres  coinminaloires,  puis  des  commissaires, 
tuai  Qv  fit,  et  I«  dé[iarteujeut  d'Indre-et-Loire  dut  renoncer  au 
•^marché  qui!  avait  amclu. 

.\  Rambouillet,  le  peuple  envahit  les  balles,  fixa  lui-même  le 
prix  du  blè  et  força  les  marchands  h  vendre  à  perte.  Les  officiers 
njonicipaux.  le  district  essayèrent  en  vain  de  s'y  opposer.  11» 
demandèrent  des  troupes  au  ministère  de  la  Guerre,  qui  leur 
envoya  150  gendarm*».  Au  marché  suivant,  il  y  eut  un  conflit  et 


iH  R.   GUYOT   ET   F.    THéXABD. 

plusieurs  blessés.  La  crise  s'étendit  rapidement  à  tous  les  dépar- 
tements de  la  région  de  Paris,  puis  gagna  la  Normandie,  le 
Maine,  la  Champagne.  En  novembre  1793,  plus  de  trente  dépar- 
tements étaient  pour  ainsi  dire  en  état  d'insurrection  latente.  A 
Paris,  l'opinion  publique  s'émut.  Dans  les  journaux,  aux  Jaco- 
bins, à  la  Convention,  des  discussions  commencèrent,  bientôt 
passionnées;  on  était  d'accord  sur  le  fait  que  la  France  produi- 
sait plus  de  blé  qu'elle  n'en  pouvait  consommer;  la  disette^était 
donc  factice.  Pour  la  forcer  à  cesser,  il  suffisait  d'amener  les 
détenteurs  de  grains  et  farines  à  les  porter  sur  les  marchés;  on  ne 
variait  que  sur  les  moyens  à  employer,  la  menace,  et,  au  besoin, 
la  force,  disaient  les  uns,  la  persuasion  et  la  douceur,  disaient  les 
autres. 

Plusieurs  départements  proposaient  d'avoir  recours  à  la  taxa- 
tion des  blés.  Ils  l'établirent  même.  Dans  la  Convention,  aux 
Jacobins,  quelques  orateurs,  Bentabole  notamment,  proposèrent 
de  généraliser  la  mesure.  A  ce  moment  apparaît  le  mot  qui  devait 
résumer,  en  quelque  sorte,  tout  le  système  tnterventionmste 
inauguré  en  mai  1793  par  la  Convention,  le  maanmum. 
L'adresse  des  électeurs  de  Seine-et-Oise  à  la  Convention,  du 
15  novembre  1792',  semble  être  la  première  où  le  mot  soit 
employé.  Elle  avait  été  rédigée  par  Goujon.  La  République, 
disait-il,  se  compose  «  d'un  petit  nombre  de  capitalistes  et  d'un 
grand  nombre  de  pauvres  ».  Les  premiers,  comme  producteurs 
de  grains  et  comme  employeurs,  sont  maîtres  à  la  fois  du  prix  du 
pain  et  du  taux  des  salaires  ;  ils  élèvent  l'un  et  abaissent  l'autre  à 
leur  fantaisie,  de  sorte  que  «  la  journée  ne  suffit  pas  pour  vivre, 
au  prix  où  est  le  pain  ».  Donc,  la  liberté  du  commerce  des  grains 
est  oppressive,  elle  est  contraire  aux  vœux  du  peuple,  elle  est 
incompatible  avec  la  République.  Cette  liberté,  la  loi  du  16  sep- 
tembre l'a  d'ailleurs  supprimée  en  fait  :  «  On  ne  peut  plus  comp- 
ter sur  le  commerce  pour  alimenter  les  départements  qui  ont 
besoin  de  subsistances.  »  Cependant,  il  faut  leur  en  procu- 


1.  Résumée  dans  le  Moniteur  do  30  novembre  (réimpr.,  t.  XIV,  p.  51).  L'édi- 
teur met  en  note  :  «  C'est  ici  la  première  idée  du  maximum  émise  par  les 
autorités  locales.  »  C'est  peut-être  s'avancer  beaucoup. 

L'adresse,  imprimée  à  Versailles  chez  Lebas  (12  p.  in-4*),  est  datée  de 
Hantes,  15  novembre  1792.  Elle  avait  été  élaborée  dans  un  comité  spécial 
formé  par  l'assemblée  électorale  et  adoptée  ensuite  en  séance.  Elle  porte,  à 
l'imprimé,  138  signatures,  celle.de  Goujon  en  tétc. 


rer.  C'est  donc  l'État  qui  s'en  chargera.  «  La  loi  doit 
[•ourvoir  à  l'approvisiunuemetit  de  la  République  el  h  la  sub- 
sistance de  lou».  »  Elle  doit  aussi  assurer  la  proportion  entre 
le  prix  ilu  pain  et  celui  des  salaires.  «  Ordonnez  que  par- 
tout le  grain  se  vendra  au  poids,  laxei;  le  maximum  auquel  son 
prix  pourra  «"élever,  portez  ce  maximum  pour  cette  année 
k  ù  livres  le  quintal.  »  Suppression  des  ventes  non  publiques, 
limitation  des  domaiue^  de  culture  à  120  arpents  par  exploitant, 
propriétaire  ou  fermier,  établissement  d'une  administration  cen- 
trale d«^H  subsistances  noraniM  par  le  peuple  et  chargée  des 
•pprovisionneraeats,  telles  étaient  les  mesures  proposées  pour 
garantir  le  fonctionnement  du  système.  «  Alors,  ajoutait  l'adresse, 
ron»  verrez  qu»>  l'abiuidance  des  grains  et  la  juste  proportion  d^ 
l«ors  prix  avec  celui  île  la  journée  de  travail  rendront  la  tran- 
quillité, le  bonheur  et  la  vie  à  tous  les  citoyens.  » 

La  G>DTealtoQ  était  bien  loin  d'«n  venir  encore  a  une  révolution 
ôoonomiqae  aussi  radicale.  L'adresse  fut  présentée  et  lueâ  la  tribune 
par  Goujon  dans  la  séance  du  19  novembre^.  Quelques  députés 
ajant  demandé  l'impression,  un  membre  de  l'Assemblée,  dont  les 
joaroaux  ne  donnent  pas  le  nom.  intervînl  pour  montrer  le  danger 
de  propager  ces  idées,  qui.  disait-il,  *  nous  conduiraient  au  code 
•le  la  famine,  porteraient  l'épouvante  parmi  les  propriétaires  et 
déprécieraient  même  les  biens  nationaux  ■ .  L'impression  fut  refusée 
«l  l'adresse  renvoyée  au  comité  d'agriculture.  Elle  servit  d'argu- 
ment aux  partisans  du  laissez-faire  pour  mtmtrer  les  dangers  d« 
lout«i  rvslriction  à  la  liberté  du  commerce.  La  loi  du  ItS  sep- 
tembre, qui  avait  enfreint  les  principes  sans  faire  cesser  la  disette 
0J  rétablir  la  tranquillité,  parut  condamnée  à  disparaître.  Les 
plus  avancés,  et  Robespierre  luS-mêrae,  la  défendirent  k  peine. 
Le  8  décembre,  après  un  discours  de  Barbaroux  et  sur  le  rapport 
de  Creu/é- La  touche,  elle  fut  abrogée  et  la  libre  circulation  des 
grains  rétablie.  La  peine  de  mort  était  de  nouveau  prononcée 
contre  quiconque  tenterait  d'y  mettre  obstacle.  La  Convention 
«cpérail  eooon?  pouvoir  rtisister  au  courant  et  convaincre  le 
pMple;  elle  décida  de  faire  distribuer  partout,  jusque  dans  les 
bùpitaux  et  les  école»,  et  lire  au  itrftne  des  églises  une  «  inatruc- 
Uoo  sur  la  oècessite  de  la  libre  circulation  et  du  cominerc;  libre 
âm  graina  '.  Ce  dovait  être  une  peine  inutile.  Pour  l'instant,  Ihs 


I    Jfpnittur,  rrimftr.,  l.  Xl^,  p.  .il. 
H».  Hilton.  XCI.  I"  me. 


50  R.   Cl'TOT  ET   F.   THRIiKD. 

autorités  administratives  se  soumirent  à  la  loi  ;  mais  que  pou- 
vait-on attendre  de  leur  zèle  pour  l'exécuter?  «  Nous  respectons 
la  loi,  disait  Goujon  dans  son  compte-rendu  du  15  janvier 
1793;  esclaves  de  ce  qu'elle  ordonne,  nous  saurons  mourir  pour 
lui  obéir,  »  mais  il  ajoutait  aussitôt  :  «  Ah  !  sans  doute,  nous  ne 
cesserons  pas  de  faire  entendre  le  cri  de  la  vérité.  » 


CHAPITRE  VI. 

LE   MARIAGE   DE   GODJON. 

Goujon  réélu  procureur  général.  —  Fiançailles.  Lise  Cor- 
méry.  Lettres  d'amour  et  de  politique.  —  Sophie  et  Tis- 
sol.  Leur  mariage .  Couplets  de  circonstance.  —  Mariage 
de  Goujon.  Installation  à  Versailles. 

Goujon  avait  été  réélu  procureur  général-syndic  le  14  novembre 
par  rassemblée  électorale  de  Mantes*. 

Il  ne  l'avait  pas  désiré;  il  avait  même  supplié  ses  partisans  de 
ne  pas  voter  pour  lui.  Le  matin  du  14  novembre,  quelques 
heures  avant  le  scrutin,  il  écrivait  à  un  ami  :  «  Je  ne  sais  pour- 
quoi les  hommes  me  tirent  à  eux  comme  cela.  Je  vois  que  je  vais, 
si  cela  ne  change  pas,  être  nommé  procureur  général.  On  se  sert 
de  tout  l'empire  de  l'amitié  pour  me  forcer  à  accepter...  Je  vou- 
drais que  ce  moment  fût  passé  :  il  m'est  pénible,  quoique  je  sois 
décidé  et  que  mon  parti  soit  bien  pris*.  » 

A  toutes  les  exhortations,  il  répondait  que  l'heure  du  danger 
était  passée,  qu'il  ne  voulait  pas  donner  «  le  funeste  exemple  de 
se  perpétuer  dans  les  places  » ,  qu'il  manquait  d'expérience  encore 
et  qu'il  fallait  «  savoir  n'être  que  simple  citoyen  pour  être  digne 


1.  Par  308  Toix  sur  613  votants.  Son  concnrrent  était  LaTallery,  qui  n'obtint 
que  28 i  voix,  et  ne  pardonna  pas  à  Goujon  son  succès. 

Les  administrateurs  élus  ou  réélus,  du  11  au  '20  novembre,  furent  :  Laval- 
Inry,  Hicbaud  jeune,  Le  Turc,  CliarbonDier  jeune,  Germain,  Hodanger,  Rotrou, 
Ycnard,  membres  du  Directoire:  Richaud  afné,  Lebas,  Paré,  Vosgien,  Saurai, 
Angot,  Buffy,  Peschard,  Leroux,  Verger,  Baron  (de  l'Isle),  Voizot,  Baron  (de 
Corbeil),  Lecuuteulx,  Legris,  Pierron.  Feugère,  Dupeuty  et  Pigeon,  membres 
(lu  Conseil  général;  Alquier,  président  du  tribunal  criminel;  Paré,  suppléant; 
Gillet,  accusateur  public;  Brun,  greffier. 

2.  A  Corméry,  Mantes,  14  novembre  1792. 


J.K   rOITBfmoStKt   (SOOIOIV. 


SI 


<te  dâvemr  magistrat  ».  H  ne  disnit  pas  la  vraie  raison.  Depuis 
qoei<ia6S  jours,  il  ébiil  fiaucé;  le  mariage  l'tail  proche;  il  vuulail 
renoDcer  aux  affaires  pour  se  retirer  à  la  campais  ne  et  goûter  à 
«m  aise  «  ta  sauvage  simpllcità  de  la  oature  et  ce  cliarme  pré- 
Ôeox  que  dionue  l'amour  tendre  ». 

lÀae  Corméry,  sa  fiancée,  avait  vingt  et  uD  ans.  Elle  était  la 
fille  d'un  administrateur  du  département  d'Indre-et-Loire,  que 
GoujoD  avait  codhu  à  Tours  à  l'occasion  de  aon  procès,  daus  l'été 
de  17U2.  Il  parait  qu'elle  était  fort  belle  —  et  la  resta  longtemps 
—  sensible  el  douce,  de  manières  simples  et  gracieuses.  Goujon 
s'était  lié  intimement  arec  Corméry  pendant  son  séjour;  il  avait 
psasé  quelque  temps  auprès  de  lui  dans  sa  maison  du  Flessis.  Au 
boat  d'une  semaine,  il  était  amoureux  de  Lise.  Il  n'osa  pas  lui  eu 
fain?  ravi'u;  mais,  le  jour  même  de  son  départ  pour  Versailles. 
avant  de  monter  eu  voiture,  il  prit  Corméry  h  part  et  lui  apprit 
ea  quelques;  mots  qu'il  aimait  Lise  et  qu'il  désirait  l'épouser. 
Canner^',  qui  n'était  pas  aveugle,  s'était  bien  aperçu  du  penchant 
qules  deux  jeunes  gens  avaient  l'un  pour  l'autre;  il  ne  deman- 
dai! qu'à  y  donner  leâ  mains.  Pour  la  forme,  il  réclama  quelque 
temps  de  réflexion.  Au  bout  <ie  trois  semaioeg,  il  répondit  à  Oou- 
jt»D  :  <  Ma  âtle  décidera  seule,  écriTe7.'lui.  »  Goujon  prit  la  plume 
auanlôl.  Sa  lettre  est  du  17  septembre,  et  déjà  il  la  date  de 
l"*de  la  République'. 
'«  Lise,  je  ne  sais  s'il  jjeut  m'être  permis  de  reposer  mon  cœur 
ao  milieu  du  tumulte  qui  m'environne;  je  ne  sais  si  je  devrais 
oflrir  te  partage  d'uoe  vie  qui,  peut-être,  doit  s'écouler  au  milieu 
des  orages.  ^  Mais  enfin,  une  force  plus  puissante  que  la  froide 
raison  m'entraîne.  J'avais  vu  bien  des  femmes,  vous  la  première 
m'avez  fait  uailre  le  désir  de  me  marier.  Non  que  j'aie  été  séduit 
pw  un  de  ce»  sentiments  éphémères  que  t'imagination  enfante. 
J'avais  appris  à  mépriser  l'esprit,  la  beauté,  la  ricbesse.  Je  me 
promesaifl  seul,  au  milieu  des  hunimes,  cherchant  sans  espérance 
use  Ame  vraiment  juste  et  sensible  dont  l'union  put  embraser  la 
mienne  d'ane  félicité  pure  et  durable.  Cette  simplicité,  cette  élé- 
vattofl.  celte  pureté  d'âme  que  j'ai  cru  voir  en  vous,  cette  teinte 
de  mœurs  antiques  qui  vous  environnait,  ont  pénétré  mon  être 
d'uD  teotiroeol  tendre  et  profond  que  l'absence  n'a  point  diminué. 


1.  il  MU(jp«  dooc  lit  cinq  )iiurtt  «ur  Itt  vole  de  I&  CoATéntiuii,  r«mlu  d»M  S4 
Malin  tèùn,  le  n  t«}Jl«intire  \T3'Î. 


52 


it.  r.BTOT  rr  t\ 


Je  vous  crois  juste,  séusible,  courageuse,  amie  de  l'être  qui 
souffre,  amie  de  la  vérité.  Je  crois  que  tous  me  rendriez  heureux, 
je  vous  demaDde  si  tous  le  voulez.  —  Lise  répondei^-moi  avec 
la  même  franchise  que  je  vous  parle. 

«  Ma  mère  et  ma  sœur  me  disent  que  vous  le  voulez.  Gela  ne 
me  suffit  pas.  C'eal  de  moi  que  \  ous  devez  apprendre  à  me  con- 
uaître;  les  autres  ne  roe  jugent  pas  comme  je  suis  et  pourraient 
vous  égarer.  C'est  k  moi  à  vous  bien  présenter  toute  la  vérité, 
car  nul  plus  que  moi  n'est  iotéressé  à  ce  que  vous  soyez  beu- 
reuse.  —  La  sorte  de  réputation  que  j*ai  acquise  dans  le  lieu  que 
j'habite,  le  talent  que  l'on  m'accorde,  les  places  où  l'on  m'a  porté 
quoique  si  jeune  encore,  tout  semble  annoncer  un  jeune  homme 
ardent,  ambitieux,  pour  lequel  il  n'est  d'autre  terme  que  celui 
que  la  mort  viendra  lui  apporter.  —  Lise,  il  n'est  rien  de  tout 
cela,  l'amour  des  hommes  me  transporte,  mais  leurs  éloges  tùt 
touchent  peu.  L'ambition  n'est  rien  pour  moi;  faire  triompher  la 
vérité,  combattre,  mourir  pour  elle,  lui  acquérir  des  adorateurs,, 
voir  tous  les  hommes  heureux  par  la  justice  et  la  vérité,  voilà  1a^ 
passion  qui  m'embrase  et  nourrit  mon  être.  C'est  pour  elle,  c'est 
k  sa  voix  que  je  quitte  la  paix  et  le  repos  ignorés,  queje  m'élance 
dans  la  carrière  vers  les  places  et  les  honneurs.  Mais  les  places 
et  les  honneurs  ne  peuvent  me  satisfaire  si  je  n'eu  retire  que  U 
richesse  et  la  domination.  Vains  aliments  de  l'orgueil,  je  n'en' 
veux  plus,  je  reprends  mon  calme  et  ma  tranquillité.  En  pensant 
ainsi,  en  agissant  conformément  à  cette  pensée,  vous  sentez  qu'il 
est  possible  que  les  honneurs,  que  la  gloire,  que  les  richesses  aej 
trouvent  sur  ma  route,  mais,  comme  je  ne  me  dérangerai  ps 
pour  les  chercher,  il  est  possible  aussi  qu'ils  me  fuient  et  m'évitent . 
Je  vous  tromperais  dotic  si  je  vous  disais  :  je  travaillerai  pour 
être  riche,  pour  être  honoré;  je  travaillerai  pour  être  le  premier. 
—  Non,  rien  de  tout  cela  n'est  ou  ne  peut  être.  Je  travaillerai 
pour  que  la  vérité  triomphe,  je  ferai  tous  mes  efforts  pour  qne 
vous  soyez  heureuse  :  voilà  tout,  absolument  tout.  \'oyei  Jonc, 
Lise,  pesez  en  vous-même  si  l'abandon  entier  d'un  cœur  juste 
sensible  peut  suffire  à  votre  Iwnheur.  Je  o'ai  point  de  fortune; 
j'en  fais  peu  de  cas.  Calculez  comme  si  je  ne  devais  point  eu 
acquérir  et  pensez  si  vous  trouveriez  la  vôtre  sufSs&nte  pour 
deux.  La  Convention  nationale  se  forme,  je  n'y  serai  stirement 
pas  nommé.  J'ignore  qui  l'on  va  renommer  à  la  place  de  procu- 
reur général  que  j'occupe;  je  pense  bien  qu'on  me  l'offrira,  mais 


LB   COiriKWlOTîTBt  COVIOTt. 


sa 


il  est  1res  possible  que  je  la  refuse,  et  je  vous  a^oue  même  que 
j'èsI  dans  ct'l  îaslaDt  ma  volonté,  car  l'ordre  de  choses  qui  s'élève 
>t»eite  Ums  les  citoyens  à  fixer  prorapteraent  les  idées  qu'ils  oui 
"èonçue-s,  et  dans  i'èlât  où  je  suis  je  n'en  ai  pas  le  temps.  Calculer 
dooc  si  TOUS  seriez  heureuse  vivant  comme  vous  avez  fait,  à  la 
campagiie,  avec  moi  qui  vous  aimerais  de  toute  mon  âme.  Enfin, 
puisqu'il  faut  tout  dire,  si  l'aitiourdu  bien,  st  la  patrie,  si  le  bon- 
bear  de  tae&  coQcitojens  m'appelaient  au  milieu  des  villes,  au 
rnilien  de  la  comipliou,  au  milieu  des  dangers,  Lise,  me  suivriez- 
votts,  élèverieî-vous  mon  courage  ou  si  vous  chercheriez  à  me 
(iéitmmer  de  mon  devoir,  k  me  retenir,  h  rae  dégrader?  Voilà 
loot.  Lise,  je  o'ai  plus  rien  à  vous  dire.  Ah!  si  mon  espérance 
o'esl  pas  déçue,  .si  vous  m'aimez  tel  que  je  m'offre  à  vous,  si  le 
coDur  d'un  honnête  homme  peut  vous  suffire,  ordonnez,  disposez 
dcma  vie,  jamais  bonheur  plus  véritable  n'aura  flatté  mon  cceur; 
«  ce  que  je  vous  offre  ne  vous  sufiBt  pas,  je  me  réjouirai  de  ne 
vota  avoir  pa»  trompée,  car  j'aurais  èl^  trop  affligé  de  vous  voir 
malheureuse.  —  Un  autre  aurait  pu  faire  parler  le  langage  de  la 
pawioa,  un  autre  aurait  pu  dire  ;  «  Je  serai  heureux  par  elle,  Il 
«  faut  que  je  Lâche  de  l'obtenir.  »  Moi,  j'ai  dit  :  je  ne  puis  être 
heureux  si  elle  ne  l'est  pas;  il  faut  donc,  dussé-je  k  perdre,  lui 
dire  ta  vérilè,  et  j'ai  tâché  de  la  montrer  k  vos  yeux,  cette  vérité, 
daiis  toute  la  Himpticité  qui  lui  convient.  —  Lise,  ou  je  ne  vous 
OQonais  pas,  ou  je  me  suis  bien  trompé,  ou,  quelle  que  soit  voire 
répooae,  vous  verrez  dans  cette  conduite  l'eipression  naïve  et 
ICNicfaaottf  d'un  sentiment  tendre,  pur,  vrai,  durable,  d'un  senti- 
meot  qu'un  cœur  lâche  et  corrompu  ne  saurait  concevoir.  Adieu, 
Lbe,  répoodez-moi,  embrassez  pour  moi  père,  mère,  sœur»  si  ce 
D'est  à  ces  titres,  du  moins  à  ceux  d'une  sincère  et  durable 
amitié. 

«  Je  n'ai  pas  be»>!tK  je  crois,  de  finir  en  ilisant  que  je  vous 
lime.  » 

Lise  répondit  au  début  d'octobre,  et  ce  fut  naturellement  pour 
dire  :  mû.  La  correspondance  continua  pendant  cinq  mois;  le 
mari;!,  '  it  se  faire*  au  printemps.  Les  lettres  de  Lise  sunl 
|ierd«i'  iible  qu'elles  ma  tiquaient  un  peu  d'éloquence;  mais 

le  fiancé  était  trop  amoureux  pour  y  voir  autre  chose  qu'une 
l'irable,  un  caractère  ceinte  qui  pénètre  son  âme  1» 
l'i   ,  j  1  mais  las  dexalter.  Son  langage  à  lui  est  souvent 

lyrique  et  toujours  tendre,  mais  sans  recherche,  exception  rare 


M 


a.  CDTOT  ET  r.  rniTHKP. 


et  reposante  en  ce  temps  d*effusioDS  à  la  JeaD-Jacques,  où  totisj 
les  «  aruaDts  *  ont  le  style  de  Saiol-Preux.  Il  écrivait  «  à  bride 
abattue  »  sur  la  table  du  Directoire,  pendaul  rintervalle  de» 
aéaiioes,  souvent  même  au  cours  de  la  discussion.  Ses  lettres  ne 
sont  pas  fréquentes,  faute  de  temps  :  *  Chaque  matin,  je  com- 
mence à  répondre,  mais,  interrompu  aussitôt,  lâs  iustants 
m'échappent  et  le  soir  arrive  sans  (jue  j'aie  écrit  quatre  lignes,  » 
S'il  trouve  ud  quart  d'heure  de  loisir,  il  en  profite  en  hâte,  et 
c'est  UD  flot  de  paroles  où  tout  se  mêle,  protestatioDs  de  teo- 
dresse,  nouvelles  politiques,  cria  d'impatience  contre  la  *  chaîne  » 
qui  l'attache  à  son  poste. 

La  nouvelle  de  sa  réélection  le  surprit  dans  cette  fièvre  pas- 
sionnée. De  toutes  parts  on  le  suppliait  d'accepter.  Tant  d'insis-i 
tance  rétonna,  l'inquiéta  presque.  La  paix  lui  semblait  prochaine, 
comme  à  presque  tout  le  monde  alors,  et  la  République  afierraie. 
Corméry  lui-même  l'engageait  à  ne  pas  abandonner  les  «  inté- 
rêts de  la  chose  publique  *.  Il  finit  par  céder  et  accepta  de  rester 
procureur  général,  mais  avec  des  réserves.  La  famine  durait 
eocore;  si  la  taxe  des  g^rains,  qu'il  avait  proposée,  n'était  pas 
votée,  ou  du  moins  la  répression  des  accapareurs,  il  renoncerait 
«  à  prendre  sur  lui  de  faire  exécuter  des  lois  qui  répugneraieut  à 
son  cœur*  ».  En  attendant,  il  décida  de  s'installer  à  YersaUles 
avec  sa  famille. 

Le  procès  de  Tours  venait  d'être  perdu;  M*"  Goujon,  Sophie 
et  *  les  petiUî  »  retournèrent  quelque  temps  à  Auxerre.  On  vendit 
la  maison  paternelle,  on  vendit  les  vignes,  dont  le  père  Monge?,, 
en  moine  gourmet,  estimait  tant  le  vin  rosé.  Nicole  Goujon  partit 
la  première.  Sophie  demeurera  jusqu'à  la  fin  de  décembre  avec 
Alexandre  et  Antoine.  Goujon  la  pressait  de  venir,  sa  mère  ta 
réclamant,  et  aussi  l'ami  Tissot.  Il  avait  vu  Sophie  â  Versai] les  au 
mois  de  juta,  et  elle  lui  plaisait  infiniment  :  bien  qu'elle  eut 
trente  ans  et  lui  vingt-cinq,  il  avait  songé  à  faire  d'elle  sa 
femme.  Goujon  accueillit  ce  projet  avec  joie.  Tissot  eut  l'art  de 
gagner  Nicole  Goujon  à  sa  cause;  à  son  tour,  elle  plaida  pour 
lui.  Sophie  ne  se  mil  en  route  qu'au  mois  de  janvier,  après  une 
dGTijière  lettre  de  soû  frère  plus  affectueuse  et  plus  pressaole 
encore. 


1.  Au  présidealde  1  asKeralilée  électorale  deHaatég,  là  ooTcmbrè  M92  (Arch. 
de  Scine-ct-Oise). 


LB  CONTGNTIOXNEL  CUDIOX.  55 

En  se  connaissant  daya otage,  Tissot  et  Sophie  apprirent  à 
s'aimer.  Après  deux  mois  de  fiançailles,  ils  se  marièrent  le  5  mars 
1793,  à  la  mairie  de  Versailles'.  Tous  deux  étaient  pauvres  : 
Sophie  ne  possédant  que  «  ses  hardes  >.  Tissot,  aîné  de  six 
eoCants,  ne  pouvant  demander  grand'chose  à  son  père,  l'ancien 
parfumeur  de  la  reine,  ruiné  par  la  République  et  les  assignats*. 
Ils  n'allèrent  donc  pas  chez  le  notaire,  ni  du  reste  à  l'église.  Au 
repas  de  Camille,  Goujoa  chanta  les  strophes  naïves  qu'il  avait 
écrites  en  l'honneur  des  époux  : 

Mes  bons  amis,  vous  voyez  l'espérance 
Qui  réjouit  nos  très  sensibles  cœurs  : 
Ab  !  ménagez  ce  fragile  bonheur 
Qu'en  ce  moment  nous  savourons  d'avance  ! 

Conservez  bien  ce  soutien  de  la  vie, 
Ce  doux  amour,  enfant  de  la  vertu  : 
11  vit  encor  quand  la  beauté  n'est, plus, 
Son  charme  reste,  alors  qu'elle  est  flétrie. 

Je  vous  chéris  encor  plus  que  moi-même 
Et  je  me  plais  à  vous  unir  tous  deux. 
Pensez  à  moi,  conservez- vous  heureux 
Pour  votre  ami,  qui  pour  toujours  vous  aime. 

Mon  amitié,  plus  simple  qu'éloquente, 
Parle  sans  fard  le  langage  du  cœur  ; 
Puisse  le  ciel  rendre  votre  bonheur 
Durable  autant  qu'elle  sera  contente! 

Le  mariage  de  Goujon  suivit  de  près  celui  de  Tissot.  Depuis  la 
fin  de  décembre,  le  procureur  général  sollicitait  en  vain  du  dépar- 
tement les  quelques  jours  de  congé  qui  lui  étaient  nécessaires.  11 
ne  put  quitter  Versailles  avant  d'avoir  rendu  les  comptes  du 
directoire  provisoire;  il  les  présenta  le  15  janvier,  mais  il  fallait 
attendre  l'approbation  du  Conseil  général.  Ces  retards  l'impa- 
tientaient. 


t.  Fromageot,  Pierre-François  Tissot  {Revue  de  l'histoire  de  Versailles  et 
de  Stin»-«t-Oise,  1901,  p.  225  et  suit.).  Voir  également  sur  Tissot  notre  a|i|ien* 
ilice  A. 

2.  Sar  la  famille  de  Tissot,  voir  l'excellent  article  déjà  cité  de  M.  Fromageot. 


56      R.  GUTOT  BT  F.  THÉXiRO.  —  LE  CONVENTIONNEL  GOUJON. 

Les  comptes  furent  approuvés  le  22  février,  mais  deux  jours 
après  la  Convention  votait  la  levée  de  300,000  hommes  :  il  fallait 
rester  pour  faire  exécuter  la  loi.  Goujon  n'hésita  pas  :  «  La  fer- 
mentation est  grande  ici,  dans  ce  moment,  écrivait-il  le  11  mars  à 
Corméry  ;  les  aristocrates  remuent  et  s'élèvent.  Quitter  son  poste 
pour  son  bonheur  personnel,  ce  serait  trahir  lâchement  la  justice 
et  la  vérité.  Je  reste  donc,  quoique  malade  et  accablé  de  fatigue. 
Mais  si  ce  moment  de  crise  se  prolongeait,  si  d'ici  huit  à  dix  jours 
je  n'obtenais  pas  de  congé,  mon  ami,  il  faudrait  cependant  bien, 
quoi  que  vous  en  disiez,  venir  avec  la  bonne  Lise,  car  enfin  voilà 
bien  du  temps  que  je  sacrifie  k  mon  devoir...  *  Ainsi  fut  fait. 
Lise  et  son  père  vinrent  à  Versailles  et  le  mariage  eut  lieu  vers 
la  fin  de  mars*.  Les  deux  jeunes  ménages,  Nicole  Goujon  et 
«  les  petits  »  vinrent  tous  loger  dans  la  même  maison,  rue  de  la 
Chancellerie. 

R.  GuTOT  et  F.  TniNARD. 
(Sera  continué.) 

1.  Nous  n'aTon8  pa  retronver  l'acte.  La  publication  fut  faite  le  10  mars 
(Registre  du  greffe  du  tribunal  civil  de  Versailles,  à  la  date),  et  le  mariage, 
aux  termes  de  la  loi,  ne  pouvait  être  célébré  que  huit  jours  plus  tard  (loi  du 
25  septembre  1792,  titre  IV,  secl.  ii,  art.  3). 


MELANGES  ET  DOCUMENTS 


DKS  PREMIERS   RAPPORTS 
ENTRE    SAINT-SIMON    ET    AUGUSTE   COMTK 

d'après    I>R9    ÙOCIl'ItlvnTS    OHlOIKiDI 

(^8t«-^s^9]. 


Dans  rbistoiru  du  sainl-siniunisnmel  ilupuâilivistne',  ccrlains  Taits 
loqchaot  les  personnalilès  de  Sairjl-Sim(ni  eL  rJe  Comte  sont  incon- 
tiuiki  :  leurs  pappoHs,  leur  collatiûratiou,  leur  drouille  définilive 
eoBu.  Plusieurs  poiiils  ci^^cridaril  reslaieal  obscurs.  Il  imporlall  de 
Im  êelaircir. 

0«s  di»cu%4ions  3C  sont  élevées  sur  la  JaU;  iiiilialt;  de  leurs  rcla- 
UoQS  el  sur  leur  nnlurc  ;  deux  lellres  anoQymes  et  non  dalées,  lettres 
tapiL&lcs  au  dire  t|i^  lou^,  mais  interprélées  dilTéremmenl,  rorUtieiit 
tour  à  lour  l'argumpiiLatiori  de  l'une  ou  Tautre  école.  Un  fonds  privé 
iTarotiives  «lainl-simonieQiies*,  aujourd'hui  en  notre  possession  « 

I.  BnR.maKAPntR  :  (/.'iivr«*  eompiètm  (coll.  Enfanlin;  Denlu,  18S8  1  1876);  — 
Itoma».  Pttfckoiogit  dt  deux  yUittitx  posltivitta  {Sainl-.Simon  et  A.  Comte). 
fAivt,  AkJin.  m-S*;  —  WeHI,  Satai'SimoA  et  ton  nmvre.  Pari».  Perrin,  iS'H, 
iU'H';  —  AlengrTi  Suai  hularique  et  erittifue  tw  ta  iottotaçie  chet  AugtuU 
C4MmtÊ  Pam,  Alcan,  tWO,  ln-â>;  —  Robinet,  ?loUcr  sut  (œuvre  de  la  vi* 
tf'Uayvite  Comte  i'  M.l.  Au  ûi'.p'.  ilu  U  Socielé  |>oailivisl4?.  1391,  in-S*;  — 
Pagnel.  PolUiquei  et  moraiiAtes  du  XIX'  fléelf!  ('2*  «érle).  Pari»,  LecèDe  el 
Oaiia,  HJ9«,  lii-8';  -  Ferra*,  Socialhme,  natureli^me  tl  poiiticùme  {i'  éd.). 
Parit.  Didier,  In-ft*-.  —  Lltlré,  Augu$te  Comte  et  in  phUtuophie  pn.%Uit'e. 
Pari*,  B«-.liflll«.  1863.  in<8';  —  Ferdittiinil  Dreyfui^,  l.a  fletehifoucnuld-Uan- 
cw«rf.  P«ri«,  Ploo,  VMi,  la-ë-;  -  Val«1,  Ultret  liÀuçuiilti  Comte  à  [Vil.il). 
P«ri»,  HoncKl,  187)1,  in-lS';—  Correipondaner  de  Stuarl  llhil  atec  (iuttatxi 
étnktkal  4lMo,  iu-r.*;  —  Ultres  d'Auçutte  Comte  et  de  fiuitave  d'Sichthat, 
iiM  ta  Uteiif  octtdfntale,  \"  tiiur«  189G  el  «uiv. 

'  '  T'iMirnet  l^ijut  i  Ift^sc  Perdre  tç*  arcbiim  el  la  btblioljij^c  de» 
iilenA.  Il  nout  4  Hé  donné  Je  classer  ces  arclLire»  pour  ua  (ravuil 


58  mfuNGBS  ET   DOCUMENTS. 

nous  permet  de  reconstruire  une  page  d'histoire,  mal  éciaircie  dans 
ses  détails,  de  la  vie  de  Saint-Simon  de  1816  à  4819. 


En  1816,  l'Empire  était  tombé,  et  avec  lui  Tépouvantail  des 
guerres.  Henry  Saint-Simon,  toujours  Técond  d'idées,  rêvait  d'une 
révolution  pacifique,  d'une  fraternité  possible  des  hommes,  déclarant 
l'Industrie  suprême  et  toute  puissante.  L'opinion  n'était  pas  encore 
favorable  aux  idées  nouvelles  du  socialiste.  Il  fallait  la  préparer  par 
l'intermédiaire  d'un  parti.  Saint-Simon,  fréquentant  chez  le  parti 
libéral,  proposa  aux  célébrités  et  aux  notabilités  :  aux  députés,  aux 
banquiers,  aux  commerçants,  aux  cultivateurs,  etc...,  de  publier  des 
volumes  où  ses  idées  seraient  développées. 

Il  nous  a  paru  intéressant  de  produire  ici  la  lettre <  qu'il  leur  écri- 
vait. Nous  la  croyons  inédite  : 

Henry  Saint-Simon  à  messieurs  les  cultivateurs,  les  fabricants, 
les  négociants  et  les  banquiers. 

Messieurs, 

J'entreprends  de  voos  débarrasser  de  la  suprématie  exercée  à  votre 
égard  par  les  courtisans,  par  les  désœuvrés,  par  les  nobles  et  par  les 
faiseurs  de  phrases. 

Je  m'engage  à  n'employer  que  des  moyens  légaux,  loyaux  et  inoflen- 
sifs.  Je  m'engage  aussi  à  vous  faire  obtenir  dans  un  court  espace  de 
temps  le  premier  degré  de  considération  générale  et  la  principale 
influence  sur  la  direction  des  affaires  publiques. 

J'ouvre  une  souscription  pour  me  procurer  le  moyen  de  multiplier 
mes  écrits  et  de  les  répandre  avec  profusion.  Dès  que 'l'opinion  indus- 
trielle sera  formée,  rien  ne  pourra  >  lui  résister. 

Vous  verrez,  Messieurs,  que.  déjà  des  maisons  de  la  première  impor- 
tance m'ont  accordé  leur  appui. 

J'ai  l'honneur  d'être,  Messieurs,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur^. 

prochain  que  nous  arons  entrepris  sur  VHiitoira  du  saint-simonisme.  Pour 
éviter  des  causes  d'erreurs,  nous  appellerons  Fonds  Fouhnel  tout  ce  qui  pro- 
riendra  de  ces  archires  personnelles  et  prirëes  alin  de  ne  point  les  confondre 
arec  le  Fonds  Enfjlntin,  qui  se  trouve  à  la  bibliothèque  de  l'Arsenal  à  Paris. 

1.  Archives  sainl-simoniennes,  ms.  Fonds  Foumel. 

2.  f  Plus  t,  effacé. 

3.  Le  cahier  de  souscription  porte  le  litre  suivant,  manuscrit  :  Souscription 
pour  donner  à  Henry  S'-Simon  le  moyen  de  Multiplier  (sic)  et  de  répandre 
ses  écrits.  A  la  lin  de  la  lettre,  on  trouve  un  potl-scriptum  que  voici  :  La  sous- 
cription n'engagera  en  rien  pour  la  suite;  elle  sera  une  fats  payée.  Chacun 
souscrit  pour  la  somme  qu'il  veut. 


MfMIKW   «APrOIlTS  BλT1B  SAriT-SlWOJt   CT  ACCCBTE  COWH. 


34 


Dans  l«  dcwumenL  que  nous  possédons,  nous  avons  IxouTé  ensuite 
une  liste*  de  souscripteurà.  Klle  renferme  des  noms  illustres.  Il  ne 
«era  pas  sans  inltirèu  pensons-nous,  de  la  reproduire. 

Voici  les  noms  des  souscripteurs  et  les  sommes  qu'ils  versèrent  • 


MM. 

Le    (lac   D«laracb<*(uucauU    (sic), 
pair  lie  Kraoce,  fr.  1,000 

Vilal  Huait,  rÀgpnt  de  la  Ban- 
que. 150 
PUMry,  régenl  île  la  Flanque,  5^10 
Périer  Mret-,  re);etit£  de  la  Bau- 
que,  f,000 
Perregaux, ancien baaqnior,  l.OOO 
Gabriel  Dele9«ert,  ?IIU 
flottioguer,  banquier,  MIO 
I).  André  et  F.  Coltier,  ban- 
i|uteni,  3U0 
Aitloain,  banquier,  3W 
Gaude,  Georges  Harlllon ,  de 
l'Ifle-^o- France,  :*00 
nsvilliers  alnt?,  3011 
H  "vrur  gênerai,  2(H) 
h  trc  (les  l''inaucf»,  13U 
Gu>  itn  il.^  Foncin,  banfjuier,  ;illû 
GoiUm  et  0«,  niîpociants,  lllfl 
H»rté,  ancien  n«^gociam,  50(1 
P.'A-  Caron ,  nnnen  agent  de 
change,  500 
Cbaptal  &lii,  maouriiciurier,  iOÙ 
Vawal,  oégociaol,  150 
Baritioldi,  manufacturier,  150 
Hnilaez-Bianc,  banquier,  ^00 
Ue  doc  de  Bruglie,  pair  de  l''rance, 

1.  Ii«!fard  nt  fiU,  banqau'r»,      150 

BoaoDi,  L.  Gou|i}  H  C<*.  ban- 

qaiar».  1 50 

B  ,  LuDijuiLMs,    150 

I    .  ..'ijiit,  tr,o 

l-L.  Iloliard  de  Clidiy,  roanufac- 

larier,  KIO 


MM. 

C.-L.  Cadet  de  Gamcourl,  pLar- 
macien,  fr,  -iOO 

l>elaHibre,  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  de«  sciences,       100 
Cuvier,   secrétaire    perpétuel    tle 
l'Académie  des  sciences,       lOt) 
Odiot,  orfèvre,  100 

P.-F,-G.Boullay,pbamiacien,  100 
Rerthollet,  pair  de  France,  mem- 
bre de  l'Académie  des  scien- 
ces, i  00 
Foutd  el  Pould-Uppenlieim,  ban- 
quiers,                                  *.'0U 
Dumnuslier,  lianquier,  100 
Arago,    membre    de    l'Âcadémia 
des  sciences,                           100 
Lanjuinaie,  (>air  de  France,  mem' 
bre  de  l'Institut,                    100 
Ch.  DeroPHP,  pharmacien,        1(H> 
Augustin  UrnouarH,  libraire.  lOO 
Uellange,  manufacturier,          100 
J.-B,  8ay,  professeur  d'économie 
politique,                                 100 
Talma,  artiste  du  Tbeâlre-Fran- 
^ais,                                      100 
8,Berard,mailrii  des  Requêtes,  100 
Eug.  Latittr,  agent  de  change,  100 
D'Arcet,  ujanufaclurier.           100 
Bondel,  pharmacien,                loti 
Manuel,  agent  tle  change,        300 
Cornîssel-Desprpz,  négociant,  100 
P.  Derosne,  manuracluriar,      200 
Santcrrcrds.rnllineurde  sucre,  100 
Lecoroie,  npf,'t»daat,                  100 
Boi^iies,  fabricaDt  de  fer,        tOO 
Gonin,  fabricant  teinturier,      200 


1.  AnklTo  uini-ftlnumlriinm,  m»,  Fond»  Fouroel.  Le  raanuurit  pi)rt<^  l« 
Ile  4«  I8|(j;  mtlt  nnuk  ilniiUtii*  l]Ue  CCttC  àMÎe  itii  «té  nlM  É  l'époifuv  de 
tfait-Sininn. 


^^^^^1             M                                                                KT 

DOCtmEÎTTS.     ^^^^^^^B 

■ 

^^^H 

MM.                ^^ 

^^^1 

^^^^^H          G.  Eagelmann,  fahricant,   (r 

.  100 

Pn*stat,  négociant,             ff 

Too^^^B 

^^^^^H          De  Laeteyrie,  lîtographe. 

1(10 

Sédillon.  oégocmai. 

100    ^^1 

^^^^^^B          Ricbard    Lenuir,   manuf^clu 

trier. 

I^thelier,  négociant. 

IOO  ^^M 

ÎOO 

Perreau,  négociant, 

tw  ^^M 

^^^^^H          Colin  froies,  maQur^clurier, 

100 

l)u|>luvinag^,  négociant, 

iOO   ^^1 

^^^^^H          Delaporte  Cls,  manuraciurier 

,  100 

Datiguy,  néf,'ocianl. 

tuo  ^^M 

^^^^^1          .îoly  Aîné,  manufacturier  de  Saint- 

Barbe,  Provari  et  C",  négociaal».          ^| 

^^^^^1             Quentin, 

100 

iw       ■ 

^^^^^^1          Hubert,  négodanl, 

100 

Jules  May,  néguciaul. 

tuo       ■ 

^^^^^^B          Schlumberger,  banquier, 

'2  (Kl 

Viclor  Martin,  négociant, 

100          ■ 

^^^^^H           LoDgutmarrE>   et    Fréviltp,   nègo- 

Lefebvre,  négociant, 

IIIO           ■ 

^^^^^^1 

100 

Brune t  jeune,  Dégociant, 

100           ■ 

^^^^H         Jefti)  Labat.raSneui-de sucre, 

,100 

Bonartc,  négociant. 

100            ■ 

^^^^H          Gh.  Hodelbofer,  fabrioiat  de  Mul- 

Nourlier,  négociant. 

UlO          ■ 

^^^^^H 

100 

Mouroutt,  néguciant, 

100           ■ 

^^^^^^1           Bessoa  aine,  négociant., 

100 

Dominique  André,  banquier, 

30O           ■ 

^^^^^H          G.    Mandrou,    manuractiirîer   de 

Edme-Jean-Baptisle  Lalmlie, 

né^           ■ 

^^^^^H 

luo 

gociant^ 

300     _M 

^^^^^1         OAier,  raanuracturier. 

1011 

J  .-R.  CarrêreetC",  négociants 

,100  ^H 

^^^^^1          Michel,  ni^gociani. 

100 

Uanel  père,  (ilateur  à  Paaey, 

-200    ^H 

^^^^^H          DuruQé,  oégocianl  eD  draps. 

100 

Vanard,  négociant, 

1011    ^M 

^^^^^H          Moissou,  aégDGtiint, 

lûo 

Tbéodore  Simon  «i  Besançon  ai-          ^| 

^^^^H          De  Brigode,  député, 

100 

né. 

100         H 

^^^^^H          Chauvelin,  député, 

100 

A.  Daudre,  négociant, 

100       H 

^^^^^B           D'ArgcDson,  député. 

500 

M.-C.  Royer,  négociant. 

100           ■ 

^^^^^H          Tarrayre,  député, 

100 

Gb.  Âudiffret,  banquier. 

100          ■ 

^^^^^^H          Lafayette,  député, 

ÔOO 

A.-L  BufTault,  régent  de  la  B&n-          ■ 

^^^^^H          Humblot-Gomte,  député, 

100 

rjue, 

100          ■ 

^^^^^H          Le  géuéral  Tbiart,  député, 

100 

Duraoastier  et  Bacot,  fabricants,          ^| 

^^^^^^H          r)«)aroche,  député, 

100 

100          ■ 

^^^^H          Palalteu,  député. 

100 

Albinet  riériee,  fabricants, 

100          ■ 

^^^^^H          Basterèche,  député, 

500 

Perdonnet,  agent  de  change, 

?00          ■ 

^^^^^H          Casimir  Perrier,  député,        1 

1.000 

Cb.  Depoully-Schirmer  et  C 

•                ^1 

^^^^^1         Kowhiia,  député, 

150 

bricants, 

100           ■ 

^^^^H         Teraaux,  député, 

500 

Pépia-Lehalleur,  fabricant. 

iUO           ■ 

^^^^^H          Saglio,  député, 

100 

Gobin,  négociant, 

IOO          ■ 

^^^^^^1          Delaitre,  député, 

100 

Delarue,  agent  de  cbange, 

204)           ■ 

^^^^^H          Guilhelm,  député, 

100 

Mussard,  agent  de  change, 

200          ■ 

^^^^^^^          Grammont,  député, 

100 

BrillanUis,  négocitDl, 

H 

^^^^^^H          Bondi,  député, 

100 

Vatpinf-on,  négociant. 

H 

^^^^^H          Tronction,  député, 

100 

D'Hube'rt,  négociant, 

H 

^^^^^^m         iTobes,  député, 

100 

Millerai,  fabricant  d'acier. 

lOU            ■ 

^^^^^^^         Billion,  député, 

100 

L.  Marchand,  négociant. 

ton        H 

^^^^^Ê         Paillard  de  Cleré,  député. 

iOO 

L-Ch.  MousBct,  négociant, 

mil       H 

^^^^^B          A.  Pêrier,  député, 

100 

Koechlin  frères, 

■ 

^^^^^H         Chainpy,  député, 

lOft 

■ 

Paogin, 

1011       H 

riiifiEHs  lirroftra  e'^thic  siitr-sinoi  kt  jttrcDSTB  cohtb.      Ht 

U^ulrc  part,  un  tîocumenl'  rranuscrit  di)nl  il  y  aurait  peut-être 
Keo,  plus  tard,  du  discuter  la  pruvenance,  trouvé  à  la  Bibliothèque 
de  b  Ville  de  Paris,  parait  confirmer  les  indications  que  nqu»  venons 
de  donner. 

Noos  tison»  : 

({^aloc-âimoa  offrit  à]  quelques  hommes  éminentf,  dont  leg  opinioii& 
rtpprocbaieot  beaucoup  des  sieimos,  de  publier  chaque  mois  un 
>lua)«  broché  (1«*  3  à  40U  pagea  ,..  ei  >i»  Iqî  ouvrir  un  crédit  do 
tO.OlHI  Tr.  par  uiois...;  ta  propOFJlion  fui  acceplétt... 

El  plus  loin  : 

in  sais  seulflotent,  dit  l'an  leur  de  ce  maauscril,  que  r.'est.  ctipx 
.M.  IaHïu*  que  j'allais  lam^  les  mois  toucher  les  10,000  fr.  convenue. 

Et  encore  : 

IHoaleurs  mois  s'ëlnienl  écouléi^  ainsi,  lorsque,  puur  des  c.auai's  jjuo 
je  nat  jamaift  bien  i^aes.  la  iubvootion  mensuelle  prit  Fin. 

Ouand  on  rnît  t'a.dditioii  des  somme»  souscrites  dang.  le  document 
îDédit  i]ue  nous  utTroni^,  le  lulal  donne  le  ctiilTre  d'une  vinglaine  de 
mille  francs.  Si  les  deux  documeuls  concordent,  Pauleur  du  maaus- 
rril  ne  dut  .illcr  que  doux  fois  chez  LaRibe. 

Quoi  qu'il  en  soil,  Saint-Simon  commenta  lu  puhiicaUoii  des 
cahiers  de  rinda»trie'  en  deccmlire  I8IU,  aous  le  litre  suivant  : 
rtntliultit  lUtirnirr.  «t  scientifique  iiguce  arec  l'indmtrit  commer- 
ciale f.t  manufac/vrirre,  oit  opinions  sur  les  finances.  In  politique, 
la  monde,  lu  philoikOfihie  dan»  rintérêl  de  tous  les  Itommei  titrés  à 
des  travaux  utiles  et  ituîépendants. 

i>ile  puhliMlion  parut  chez  Uelaunay,  libraire  au  Palais-Royal, 
en  un  volume  de  ittl  pajj-cs  imprimé  chez  Gellol,  rue  de*  Grauds- 
Aui{u«Uuâ,  n*  9.  Elles  compienaient  un  volume  sur  lex  Finances, 
travail  de  Sainl-Aubtn,  membre  du  Tribunal.  Au  verso  du  faux  titre, 
on  lit  :  »  tîc  volume  se  composera  de  trois  parties  qui  paraîtront 
sucoesaivemcnl.  »  i"  partie  ;  Sur  Un  Finances,  par  Saint-Aubin, 
membre  du  Tribunal;  2"  partie  :  Considérttituix  générale»  xur  la 
pofihqtuf,  par  Au^-UsUn  Thierry;  3-  p.-trlie  :  Rapports  de  la  France 
et  ris  fAmtfrtque.  I^es  trois  i>arties  parureal  successivement,  en  elTel, 

1.  Ml.  4e  la  ville  de  Paria  (LepclleUcr  de    .Sdint-Firgeau},  tns.   tS&âl, 
^1.  tditku  urigiiule,  Funih  Fournel. 


(>2  MÉLAXCES    ET   DOCUMETTS. 

en  janvier  et  mars  isn*.  En  avril,  Sainl-Simon,  dans  un  prospec- 
tus in-quarto  reproduit  dans  le  Censeur  européen,  changea  le  titre, 
qui  fut  le  suivant  :  l'Industrie  ou  discussions  politiques^  morales  et 
philosophiques  dans  l'intérêt  de  tous  les  hommes  livrés  à  des  travaux 
utiles  et  indépendants. 

Il  annonçait  un  premier  volume  pour  le  mois  de  mai.  Il  parut  à 
cette  date.  C'est  la  réimpression  littérale  des  deux  écrits  précédents, 
celui  de  Saint-Aubin  et  celui  de  Tliierry.  Cette  réimpression  forme  un 
volume,  connu  maintenant  pour  être  le  tome  premier  de  Tlndustrie. 

Au  premier  volume  de  Tlndustrie  succéda  le  second  volume,  où 
Saint-Simon,  lui*m6me,  rédigeait  la  troisième  partie  annoncée  :  Bap" 
ports  politiques  entre  la  France  et  l'Amérique'. 

Saint-Simon,  voyant  le  public  s'intéresser  à  l'étude  de  M.  Saint- 
Aubin  comme  à  celle  de  Thierry  (lequel  s'intitulait  :  Son  fils  adoptif], 
se  décidait  à  marcher  de  Pavant,  heureux  de  l'accueil  fait  à  des  idées 
aussi  nouvelles. 

Après  ces  deux  publications,  Henry  Saint-Simon  lance  un  second 
prospectus^  précédé  d'une  lettre  à  MM.  les  pubiicisles.  C'est  là  qu'al- 
lait se  marquer  une  orientation  nouvelle  de  l'œuvre  entreprise.  Il 
importe  de  reproduire  le  prospectus  et  la  lettre,  encore  quMls  ne 
soient  pas  inédits  l'un  et  l'autre. 

Voici  la  lettre  : 

Leitre  de  Henry  Saint-Simon  à  MM.  les  publieistes. 

Messieurs, 

Je  crois  avoir  trouvé  une  bonne  idée;  je  m'empresse  de  vous  la 
communiquer  :  c'est,  à  mes  yeux,  un  devoir  pour  cbacun  de  nous  de 
faire  connaître  le  plus  promptemeat  possible  à  ses  confrères  les  décou- 
vertes qu'il  peut  faire. 

J'ai  l'honneur  d'être.  Messieurs,  votre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur.  Henry  Saint-Simoh. 

1.  Œuvres  complètes,  II,  2  et  sqq. 

2.  Ce  Tolame  parut  sous  le  litre  :  Lettres  de  B.  Sainl-Simon  à  un  Améri- 
cain (mai  1817). 

3.  Le  prospectus  a  paru  déjà  dans  les  Œuvres  complètes  (coll.  Eofanlin}.  Le 
second  prospectus  est  du  commencemeol  de  juin  ou  fin  mai.  Il  fut  envoyé  le  4 
à  Chateaubriand,  avec  une  lettre  que  voici  : 

Saint-Simon  à  ChateaubriUant  (sic). 
Monsieur, 
J'ai  eu  tkonneur  de  vous  envoyer  le  i  de  ce  mois  un«  copie  de  la  circu- 
laire suivante  que  j'ai  adressée  à  MM.  les  pubiicisles. 

Nous  possédons  du  prospectus  et  de  celte  lettre  un  tirage  à  part  curieux 
(impr.  Foods  Fonmel). 


RiPPnnTS    K^TKK    .S*I\T->*I»10>    FI     in.ffSTK    COMir,.  B3 

Voici  le  eeeond  ^ruspcclus^^  : 

Opinion  qui  ura  imita  dam  U  troùiètne  volume  de  l'Jndustrie. 

L  entre pritjo  pbiloKoplùqut'  dutit  Bayie  u  commencé  l'exécution  était, 
par  f4  natorc,  une  fntreprise  rioiible,  c'est-à-dire  elle  se  composait  de 
4«ax  panieUt  ou,  si  on  veut,  de  deus  lâches  qui  étaient  l'une  et  l'autre 
également  lUrficile»  à  remplir,  qui  exigeaient  autant  de  tempe  l'une 
que  t'antre,  qui  aoceeeilaienl  chacune  les  mêmes  ?oiup,  le  même  genre 
i'eOan»  et  qui  ne  pouvaient  être  accompties  que  l'une  aprée  l'autre. 

L'esaoïfla  de  U  manière  dont  la  première  de  c&»  tâches  a  été  remplie 
dati  doue  servir  de  guide  à  ceux  qui  désirent  entreprendre  la  seconde. 

iJi  première  entreprise  coosîj^tail  à  renverser  t'édiûce  que  le  clergé 
avJiit  Mnpiuyé  des  t<ièclea  &  construire. 

I^  clrrué  avait  forgé  presquf  louti^R  les  Jdéea  qui  se  trouvaient  alors 
9n  drculatioti,  et  il  le»  avait  liées  entre  elles  de  manière  à  former  un 
•yttrnio  tliédioffiqup  gèrit'-nil.  ou  plutïH  il  avait  réduit  le  Byslèraé  dfs  noji 
idées  à  n'^lrp  qu'un  système  de  Llieulogie;  c'était  une  bien  grande 
aiUt>pnse  que  iielte  de  rompre  uu  eucliainement  qu'on  avait  mis  tant 
4»  [•cioc,  d(>  temps  et  de  sorti  à  fonuer  ;  cela  exigeait  la  révision  entièri^ 
éit*  idAn«,  et  par  con»equi^nl  l'exaaien  Gt*pariT  de  cliacune  d'elles 

>létaill«^  de  la  manière  dont  ce  travail  a  été  conduit  serait 
e»T  m  Tiirl  utile,  vl  cela  deviendra  ut^cesHairemeot  le  sujet  d'un 

ouvrsge  inif^reseunt;  mats,  pour  le  mument^  je  dois  me  borner  à  l'in- 
dicatiou  des  principnleR  cundJiiuos  qui  ont  été  remplies  : 

(•Tous  le»  genres  de  littérature  ont  concouru  à  ce  but  philosophique, 
d»"  '  i^ue  la  llieulogie  s'est  vue  attaquée,  à  la  Tois,  de  tons  côté», 

à  haateLiri<,  ches  toutes  let  classes  et  dans  tous  les  espril<>. 

Qaoa  parcuurn  \.t>*  ouvra^^es  qui  ont  été  écriit<  dans  te  wnr  siècle, 
il«|i«iii  les  traités  de  Condillac  jusqu'aux  r«cue)la  de  chatisons,  et  on 
ifvrra  dominer  partout  l'e«prit  antiUifolosUjw  ; 

?•  |,M  écrivains  philoBoplie»  n'ont  point  eié  abandonnêii  à  leurs 
prbprva  furce»:  iIh  uut  eu  pour  soutiens  le  rui  de  Prusse,  l'impératrice 
ilf*  Itutsl*-.,  le  rui  de  Pologne  et  jsoue  plusieurs  ra|»purl6)  Gaiiganelli 
lui-même,  tout  pape  qu'il  i^tail.  Ku  uu  mut,  uu  peut  dire  que,  pendant 
te  svtu*  siAcic,  les  hummee  de  tous  les  rangs  qui  se  sont  trouvés  pour- 
Tos  de  quelque  capacité  cl  de  quelque  énergie  ont  concouru  à  l'mtvre 

avoir    travail!!*    chacun    de    son    côté,    les    écrivains    du 
*f.  i»otil  nrunis  fn  un  seul  «telirr  philosophique,  et  ils  ont 
lait  i^n  commun  un  ouvrage  (.cdiièriil,  un»  encyclopédie,  à  laquelle  on 
•Mnit  pu  dunnor  le  nom  iVantiihîoloçie  générale. 

Voilà,  par  aperçu,  U  manière  dont  la  première  tAche  a  été  remplie, 
et  6»tte  lAtba  avait  pour  bat  la  désorganisation  du  aystëme  tlièologique. 


I.  IM|*  pMidIA  da»-i  IM  fHiàvre»  comiitHm. 


I 
I 
I 
I 


Voyons  m&iateoâQt  commeot  un  doil  procéder  &  l'exécaUoo  de  la., 
•ecoode,  qui  aura  pour  ol>|«l  rorg^ai^atUm  d'au  système  de  mortisl 
lerrwtre*.  Il  est  aist>  de  voir  qu?  cette  secuade  lâche  exige  «i^solumenl 
le  mèine  Lravail  que  ta  première;  car^  dans  Itioe  comme  dans  l'autre, 
ehaqae  idée  doil  être  coBf^iderée  et  discutée  sêj^uiâiiieQt  ;  dans  ta  pte^ 
10 i ère,  il  s'agissait  d'effacer  l'iicpresMua  ilitHilugique  que  chacune  d'elles^ 
avait  reçae;  daoa  la  second*,  il  s'agira  d'imprîtaeri  cbactine  le  cachet 
du  seos  comniuu. 

ÛD  peut  donc,  on  doit  donc  regarder  comme  certain  : 

i*  Que  les  échvaiuH  de  tous  leâ  genres,  depuis  les  philcMophe*  pf 
pfement  dits  jusqu'aux  cbaasoQniers,  auront  pour  but  conHOsn  dfttts  le 
xis*  siècle  de  rendre  toutes  les  idées  pusitives; 

?*  Que  les  pursunaes  qui  exerceront  le  plus  d'influence  sur  l'oplalun 
putilique  par  la  considération  et  par  la  Torlnne  dont  elles  jouiront  con- 
courront a  ['^uete  philosophique  du  JlX*  tiMt^; 

>  Qu'il  arrivera  une  époque  à  laquelle  les  écrivains  du  xts*  siècle 
réuniront  leurs  efforts  pour  travailler  i  un  ouvrage  général,  qai  aen. 
Veneyeiapidie  de*  idia  poniivu. 

EnGo^  je  pense  que  les  travaux  pbilosapbiques  oéeessairefi  (lour 
l'exécution  de  la  seconde  tâche  emploieront  la  totalité  du  iix'RiècIe,  et 
4ue  ce  ne  sera  pas  avant  la  fin  de  ce  siècle  que  rétablissement  d'un 
régime  vraiment  positif,  industriel  et  libéral,  ^ra  praticable;  mais  plus 
ces  travaux  s'activeruni  et  plus  les  ministères  existants  actuetjement  en 
Europe  seront  forcés  de  se  conduire  d'une  manière  conforme  aux  înié- 
TÈls  des  peuples  et  des  rois. 

Maintenant,  si  on  me  demande  quand  les  travaux  philosophiques  du 
XIX*  siècle  commenceront,  je  répondrai  :  ils  cotnmenceront  dès  que 
l'iadustrin  en  tnaaifeMera  le  désir  et  en  donnera  les  moyens.  Et,  si  un 
me  demande  ensuite  quand  riudostrie  se  prononcera  à  cet  égard,  je 
Tépootirai  :  ce  sera  pou  après  l'époque  où  quelques  boiti mes  énergiques 
possédant  de  grandies  fortunes  ou  de  grands  latents  emploieront  leurs 
moyens  â  lut  faire  vouloir  ce  qu'elle  a  tant  d'intérêt  à  désirer. 

Les  journaïuc  furent  surpris  de  la  notivetle  allure  que  prenait 

t.  Les  pbilosapbe»  dn    xviit*  siècle  soot  parvenns  A   faire  gènéraletnenl 
■dfneltre  t'flpjoion  que  chacun  détail  èlre  libr«  de  profesKr  et  de  raire  emei- 
goer  à  ses  enfitats  U  religion  qu'il  préférait.  Les  |thf)oso[ihes  du  xrs'  sièr.Ie 
ronl  sefllir  la  nér.eisiti'  de  suuinHIre  kuti  les  eafatils  à  l'étuJe  du  nti'inecode 
morale  terrestre,  [<ut!ique  U  simililude  des  idées  murales  |M>silivps  est  If  «eul 
qui  puia»e  unir  les  boniine  eu  «ociélé,  et,  qu'en  délinilive,  le  perf(^<:iloa> 
enl  de  l'étal  social  a'est  autre  chose  que  le  pcrfectiouiienieot  du  !>i«tcnié 
morale  positive.  (Note  de  l'auteur.) 

2.  Dan»  le  xvni*  siècle,  les  rois,  les  prince»  et  Ifi  nobles  étajpnl  les  per- 
sonnes Ifs  plus  con»ideral)les.  Dans  le  xjx',  ce  seront  les  pef *i>otics  qui  nhlien- 
dront  de  K^ands  succi»  dans  les  travaux  iadostrieta,  qui  exerceront  l.i  prioci- 
pale  iDOii«Dce  sur  U  masse  du  (jeuple.  (Note  de  l'auteur.} 


I 

I 
I 


goer 
H  feroi 
^L  de  n 


PEEUtBRS  HiPFOars   E?(TBE   SAtXT-SmON   ET  ADCCSTE   COMTE. 


65 


Saînl-Simon.  Le  Journal  des  Débats  publia  dans  son  numéro  du 
7  Juta  un  article  assez  mordant'  : 

M.  Henry  de  Saint-Simon  est  un  pubticisle  qui,  nous  faisant  l'honneur 
de  nous  croire  des  publicisles  de  sa  force,  a  l'hounêieté  de  noua  appe- 
ler ses  canfrèra  et  nous  adresse  la  lettre  suivante  ; 

1  Je  crois  avojr  trouvé  une.  bonne  idée;  je  m'eropreBse  de  vous  la  corn- 
muDÎquer;  c'est  à  mes  yeui  un  devoir  pour  chacun  de  nous  de  faire 
connaître  le  plus  promptement  possible  à  ses  confrères  les  découverte 
qu'il  peut  faire. 

a  J'ai  l'bonoeur  d'élre  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 

•  Henri  [sic]  oe  Saimt-Biuon.  « 

Celle  bonne  idée  que  M.  Henry  de  Saiot-Sinioo  a  (rouets,  celte  décou- 
verte quM  a  faite  c'est  qu'heureusement  il  n'y  a  plus  de  religion  dans 
ce  inonde  et  qu'il  faut  en  faire  une;  mais  surtout  il  faut  la  (aire  toute 
terrestre,  rien  que  terrestre,  t'organisalton  d'une  morale  terrestre;  voilà 
la  grande  aOaire  que  M.  de  8uiat-Simon  nous  propose  par  proupeclus, 
et  il  invite  tous  tes  t'crivains  à  s'en  occuper  depuis  les  phiionopha  pra- 
prement  dits  jusqu  aiix  chamtinniers  ;  mats  chansonniers  ou  philosiophes 
qtl'îU  se  gardeat  bien  de  mêler  la  divinité  et  le  ciel  dans  leur  religion 
et  leur  morale,  M.  de  Saint-Simon  ne  vent  rien  que  de  pusilif  et  de  ter- 
restre. 

Et  plu3  loin  : 

Quoi  qu'il  en  soit,  ce  ne  sera  qu'après  l'organisation  du  système  de 
morale  Urrestre,  c'est-à-dire  tout  h  fait  à  la  Qn  du  %ix°  siècle,  que  sera 
ftraticable  rétablissement  d'uD  régime  positif, 


On  aura  reconnu  l'importance  de  co»  telles  pour  la  queslion  que 
00U5  noua  proposons  d'édaircir.  L'analogie  avec  la  pensée  de  Comte 
6&i  maaifeâlâ.  Bienlût  vieDdra  le  Tolume  lui-même',  anaoncé  par 


1.  Fonds  Fouriiel,  Journal  dei  f^efro/j,  n'du  7  juin.  L'article  n'est  pas  signé. 
En  fetiilletaitt  le  livre  du  <  Cenlendire  des  Débats  »  m  l'article  r  Lee  Sïtnts- 
Sitnotiîens  au  Journat  dei  Ùébali  i,  noua  lûmes  :  >  Quand,  en  1817,  arail 
paru  la  Morale  termire  que  Sainl-âimon  soiimit  la  pre^i^ic  roninie  une  bonne 
idée  dédire  à  ses  tonfrères,  Hoffmann  se  montrait  eitréniernent  cbaquè  de 
rcl  appel  à  la  r.oafraternilë.  »  L'article  est  donn  de  liofTniann. 

'2.  Voici  un  passage  topique  du  IroiViÈine  volume  de  L'Industrie  :  n  Ënrin,  il 
reste  A  faire  en  morule  un  travail  encore  plus  ronïiiderable,  jilus  important  que 
le*  deux  travaux  dont  nous  venons  de  donner  l'idée;  car  il  faut  rcloudre  tout 
le  «}stcme  des  îdëe«  niarales;  il  faut  l'asseoir  8ur  des  ba^ca  nouvelli'ci;  en  un 
mot,  il  faut  passer  de  la  morale  céli-sle  â  la  morale  terrestre;  sans  dtacuter  ici 

fUr.   BiBTOH.    XGI.    I*'  FABO.  & 


M 


vlu5e«9  rr  Boevutim. 


le  second  prospectus,  el  personne  ne  eoateste  qu'il  ait  i>(a  redîgej 
p&r  Comte  \  Pierre  LaOlUâ  sera  le  premier  à  ;  recoQQailre  •  Itr 
grilTe  du  lioa  >.  Or,  le  pnispeclus  et  le  volume  sont  toos  deiix  datés 
de  f  St7.  La  d»te  ebervbée  des  premiers  rapports  de  SaÎDl-Sinioa  el 
de  (JoiDle  est  doue  établie,  et  c'est  doue  à  tort  que  certains  historiens 
onl  fixé  le  debul  de  ces  reJatious  à  l'aanée  1818'. 

D'autres  argumeotâ  miUleol  en  faveur  de  la  date  de  4817*  : 


le»  loconTénicnti  qn'oo  troave  à  funiler  U  tnonle  «ur  !■  Ibèologte,  il  wffit 
d'olMUinrer  qnf  de  fut  les  iâée%  «matcrellM  lool  détruites  parloaf .  qa'pll» 
coDUsaerool  A  perdre  eluqtie  ymT  de  leqr  empire  el  que  l'espoir  du  paradtc 
et  I*  cninle  d«  l'eafcr  ne  penveol  pins  «errtr  de  buet  i  U  coodatle  des 
bonaiiie*.  L'êiprit  bitraaln  a  manclié  depuit  l'éUbliueiBéoI  de  Ib  monit  thré- 
licUM,  el,  par  l'esprit  de  te»  progrt*.  il  le  trouve  que  le  tetnpt  de  ta  Ibtulvgie 
«t  pMté  scai.  relour.  el  qtte  ce  serait  futi«  de  vuuloir  conlinaer  »  foaiter  ta 
munie  sur  de^t  préjugé»  dont  le  ridicule  fait  lou»  lea  juur»  Ju»tlce.  Le»  ihéo~ 
lugjef.  ont  eu  Leur  |iarl,  et,  désormais  eH^  ne  pennenl  plo»  «errir  A  riea.  Le 
chriilianitnie  a  fait  fAÏre  un  grand  p»i  à  la  tnorale;  il  serait  iajojleet  alwarde 
de  te  oier;  mais  on  doit  reroanallre  arec  la  nièrne  tioQne  foi  qae  mo  règne  est 
liai  et  que  le  tenip»  pendant  lequel  i)  a  etè  utile  e4t  dé]t  loin  de  oons.  L'ère 
des  idèe.$  positives  commence;  on  ne  peot  plus  doDoer  à  la  morale  d'attiré» 
motirs  que  des  intérêt^  palpables,  certains  el  prètenls.  Tel  est  l'esprit  do  siècle 
el  tel  sera  f>our  Jamais  de  plus  en  plus  l'esprit  des  gèuératioas  futures;  voili  le 
grand  pas  que  ra  faire  la  ciTilisatiou;  il  consistera  dans  rèlablissemenl  de  la 
manie  terrestre  el  posiUfe.  > 

1.  Dans  une  note  ao  craj'oti,  de  la  main  de  U-  G-  d'Elcbthal,  insérée  dans 
Sun  eiemplaire  de  la  Bibliographie  Paitrnet,  les  premier,  deni'ièaie  et  troisième 
cahiers  du  troisième  volume  de  t'taduslrie,  io-i*,  sont  indiqués  comme  étast 
i'kvg.  Cooilc,  le  quatrième  de  Saint-Simon  (t8l7).  Foumel,  au  contraire, 
imprime  ;  <  Les  cinq  cahiers  ia-i>  'de  l'Iadustrie}  ont  été  en  totalité  rédigés 
par  Ang.  Corale  >  (Bibliographie,  p.  17]. 

%  Cette  d<U  est  contestée  par  Liltrè  el  Rabioet,  par  VM.  Lévjr^Broht,  Fer- 
nu,  Aleogr»,  WeilJ,  qui  doaoeol  I8IS.  Cf.  BibliograplUe,  tHpra.  Il  est  à  noter 
que  t.ei  tnallre^,  admettant  pour  la  plupart  ia  cotlaboratio*  de  Comte  au  Iroi- 
siitee  volume  de  l'Iûdiutrie  (1817),  donnent  l8tS  comme  date  ioiliate  de  leurs 
rapports.  Il  faut  croire  qu'ils  ignoraient  la  date  du  troisième  volume  de  l'In-- 
dustrle. 

3.  1817  est  égalemenl  la  date  foomîe  par  lUt.  Fagoel  et  Dataas.  Le  toIubc 
de  Jll.  Dumas  avait  été  en  partie  publit  dans  la  Bévue  phiiotophiqtte .  En 
effet,  dauf  la  deniième  réunion  plenière  de  la  Société  positivisli^  d'easeigoe- 
ment  populaire,  tenue  le  mardi  t^  avril  1904,  le  b'  Dubaisson,  aoatjrsant  les 
deui  articles  de  H.  Dutnas  parus  dans  U  Reaue  pAi/osopAlfue  de  mars  et 
février  it>04  fn"  338-339J  et  réunis  dans  je  volume  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
s'etprirae  de  ta  sorte  :  i  Dans  le  premier  article,  M.  Dumas  conte  parle  menu 
les  rrJatioas  de  Cotule  avec  Saint-Simon  depuis  lew  premier  cotitaet,  m  lSi7, 
jusqu'à  leur  rupture,  en  1SÎ4.  )■  Cf.  Revue  octidênlate,  i,  XXEX,  p.  294.  — 
M.  Boolh  avait  donné  1S16  (cf.  Bibliograpbie.  vipra).  CVirate.  en  1S16,  était 
loin  de  songer  i  S^int-Sinron;  Il  projetait  un  dépari  pour  TAmérique.  Le  ^é* 
rai  Campnvdoii,  on  de  ses  amis,  lui  avait  fait  faire  la  connaisaaase  da  ftoérti 


fftKIIJCtS   KirrOB.?^  I..TTRE  BAlXT-SIStOH   £T   tOStTfiTE  COMTE.         67 

4*  Kn  efTet,  dans  une  lellre  datée  du  i"  mai  4824,  adressée  par 
Cocnte  à  Gustave  d'Ëicbtbal',  on  peut  lire  : 

J'aT^t  été  préveau,  il  y  a  sept  ans,  quaQd  je  suis  entré  en  rapports 
*«ec  lut  iSaiût-Siroon)*. 

Lu  calcul  est  siraple  et  probanl. 

2*  Comte,  en  1854,  dans  l'appeiidice  de  aon  traité  de  poliliqu«î 
positive',  publiant  d«s  opuâculeâ  prenant  date  à  partir  de  1822,  dit  : 

...  Eu  ^cart&nt  les  écrits  pn^maluréR  que  m'iaspira  la  luacsle  liaison 
à  tfav«rt  Uqa«ll6  s'accomplit  mon  «Jébut  spontaoé,  DaD«t  œs  produc- 
lions  artiâcielle*,  je  ne  recueille  ici  que  deux  indicauans  décisives  de 
ma  tendance  continue  vers  la  religion  posidve.  La  première  surgit  en 
1817  de  celle  teawace  caraclt^riBLique,  au  mili<>u  d'une  vatiie  publicii- 
lioo  :  tout  est  relauf;  vuilà  le  seul  principe  absolu'. 

Cette  vaine  publication  est  évidemtnenl  le  tome  trûbiècne  de  l'In- 
dustrie paru,  nous  l'avons  dit,  en  4817.  Celte  fameuse  phrase  y  ' 
flgore*. 

Le  second  prospecius  paru,  Saint-Simon  rédigeait  et  lanç&it  à 
nouveau  des  séries  de  circulaires  relaLivea  à  l'Iaduslrie  (juillet-août)  *. 

,  Bcrurd,  laqosl,  ajisiil  Hé  nomm^  chef  du  génie  américain  «I  délirant  créer 
I  éoel«  «Mlogue  à  l'iitrole  polyli-chniqué,  4T*jt  promis  i  Conil«  de  lo  propo- 
•ar  pour  l<^  r^iurn  de  g^rot>lri(;  deamplivci  pure.  «  Voilé,  dit  Coinle,  met  e«pé- 
r»att*.  •  —  Seize  joor»  aprc»,  Coiaie  écrit  i  VaUl  :  u  Je  ne  rois  pertonae, 
ciKple  qa>'ique«  élfcve»  tful  vicniirtit  me  visiter  tltn»  mn  solitude  et  le  bon 
M  Cacnr*^""-"*  *"*  kujcU  ordiaiireu  de  mra  éludes,  je  vicnA  ilepuLt  une 
qaiaiaiae  de  juur»  ti'tn  jjuul>>r  un  troutrnau,  qui  nB  conirrbiie  \Mi  in6diocre- 
meoi  4  me  faire  rhèrir  mes  (ravaui  :  je  veui  dire  que  jeludîe  let>  Ëtnt«-Uoii... 
AiliM.inaii  cher  «ini;  eti)iérnna  que,  duoa  ftix  uu  sept  t»ni«,  niiim  nous  ertikm;- 
MfiiM  aaprè»  de  l«  «talue  de  Franklin,  >~  Durant  tes  preinient  tiini»  de  [817. 
GmsuU  no  p«r»U  p«»  «voir  Uil  la  corm.iiMance  de  SaiDt-Siinon.  Dana  la  lettre 
d«i  '  oii  Ut  '  c  Jn  le  dirti  que  je  n'ai  nullement  abandonné  mûu  pro- 

jet iiiu  et  que  j'ir  tiens  plus  que  jamais.  Je  vois  qu'il  me  «erait 

>wp<»*il>te  de  prendre  un  autrn  pArti  et  que  je  ne  pourrai  jamais  me  Ttiire  en 
Wnm»  t«nl  que...  Je  continue  toujours  i  tratailler  ici  dans  une  luUtude  |ibi' 

1.  Uttri  (I8«3),  p.  ?5. 

2,  Lettre  dr  M.  RuKi'ne  d'fiirhihil  *dre<i«tc  i  nous  :  n  Ce  n'est  pas  approxJ- 
mstlmiimt  qne  Comte  ««  »erl  de  relie  expretsion  ;  a  II  y  ii  vpt  an*,  •  car  II 
Miiqsc  plusifiir»  sutreK  périodes  de  quiilrc  oq  einq  ans  correspondant  A  de* 
ftmÊft»  di«erte*  de  »m  rcUlion»  ave^i  nm  maître  et  collaborateur,  i 

J.  P9tMf*t  f>o*Uivr.  AppenJlee,  p.  ii. 

4.  Hrr—  ocetétntale,  VIII,  318 

5.  Indastrh  («d.  oriKinalf).  III.  '.>■  eahier.  p,  6,  to-l*. 
(.  Œufim  e0mplil«i,  IIJ,  ^  «t  »qq. 


M 


UKLintiU  a  t»oct»si%t9. 


Bn  septembre,  enfin,  [Kiraissàieal  les  trois  (iremiefs  cahiers  du 
tFoIsjème  volume  de  l'induâtrie;  en  octobre,  Ib  qualrieme  el  dernier  * . 
Quoique  signes  Sailli-Simon,  ils  èlaienlen  lotatilé*  rédigés  par  Auguste 
(Inmle.  Si  l'écrivairi  changeait,  simple  eûlncidonce  ai  Ton  veut,  le 
formai  rhan^eait;  L'imprimeur  et  l'édileur  au&âi.  A  Vin-oc(«vo  &e 
aubâliluoil  Vin-quarto ;  i.  Sfoitb.  imprimeur,  a  r>eilol,  imprioieur. 
Tout  chaiijfeaét,  comme  dira  LafTitle*. 

Tout  cliâtigeait,  en  vérité.  A  l'accueil  favorable  des  souâcripleurs 
suc<%dail  un  accueil  défavorable. 

t;mus  des  idées  exprimées  dans  les  quatre  cahiers  de  ce  troisième 
volume,  du  quatrième  cahier  surtout,  les  souscripleur^  adressèreol 
à  Son  excellence  Monseif^aeur  le  ministre,  secrétaire  d'Êlal,  au  dépar- 
tometil  de  la  police  générile'.  le  30  octobre,  une  lettre*  à  laquelle 
Laflitle  el  Ternaux  refusèrent  de  s'associer,  le  premier  «  compreuanl 
Irop  bien  l'imporlaDce  du  Iravail  et  de  la  production  industrielle, 
bien  qu'il  n'entrât  poinl  tout  à  fait  dans  ta  voie  que  Saint-Simon  lut 


I.  Œttvret  compiilu,  lU,  8. 
i,  Cr.  infra,  p.  10. 
3,  «COUP  occidtiilate,  XU.  123. 

i.  Le  comle   Uecue,  mini^lri?,  secréUire  J'KUl   \A{manadt   roffal  {t8l7(, 
p.  168). 
;i.  Voici  la  lettre  : 

■  Il  a  paru  des  dislributious  d'un  ouvrage  intitule  :  l'Induitrie  ou  DtAOu^ 
*tom  palHiqutt,  moralet  et  i>kttiaophr^uet,  par  M.  II.  Aiint-Simon.  ânti  Im- 
(|iielli;s  nous  avons  remurqufe  «vec  élonucmeiit  un*!  liste  de  prétcadn«  sont- 
cripleurs,  ce  ijui  semblerdit  indiquer  que  ceux  que  l'on  désigne  ainsi  parlagcnl 
Iflt  opin)un<i  |iutiliÉe&  piir  l'auleur  et  en  ont  encouraf^é  la  iuiblicJitiiOD, 

f  Kaus  nous  emiiressuns  de  décUrer  i  Votre  Kicellence  qu'attrun  de  tiints 
a'a  en  oonuaissurict;  Je  ces  écrits  sTdnL  leur  publiration;  qu'il  n'y  a  eu  de 
notre  part  ailcone  iiOU9cri|iliun  teadani  à  encourager  de»  ouvrages  dont  nous 
sommes  fort  éloignés  de  i<artager  lei  principes. 

■  U,  de  Saint- simoo  &'esl  prèîeaté  chez  cbacun  de  nous  il  y  a  envîrtvn  itn  an 
en  nous  anaoa^nt  qu'il  avilit  l'inteotion  de  publier  dea  Obiervatiom  sur  les 
Progrès  d»  cûmmare  et  de  t'itidusirie  qu'il  a  fait  partillre  alors;  sa  situatlott 
pécuniaire  ne  lui  perinellanl  pa»  d'en  fitire  la  dépende,  dou»  avons  cédé  1  s«s 
instances  réitérées  en  exerçant  A  bod  égard  un  acte  de  pore  libéralité, 

•  Nous  supplions  Voire  Bicellence  de  bien  vouloir  ordonner  que  notre  iétt- 
vceu  formel  soil  coo&igné  dans  les  journaux. 

1  Nous  soiames,  arec  respect,  UoQseïgneur.  vos  très  bumblea  et  très  obéit- 
sanlt  sen (leurs, 

■  Sifni  :  Vital  Boox,  D,-André  et  Frani^is  CoTTiBn,  BAHiu.on,  \a.»- 

SAL,  IIBMT9CB,  Bu^KC  et  C",  BOTTTKCnEn,  GHOS>DAVrLI.IBns,  BkB- 

TBOLDi,  G.  Deleseeut,  GuArin  ds  Fohgih  et  C'*,  PÉaifin  frères, 
«te...,  etc....  a 


rRiMiEKH  RAProHTS  RNTae  siinr-smoi  et  icansTR  COMTr.      t»9 

trarait*  >;  le  second  >  parce  qu'il  avaiil  av«c  SaiiiL-Siinun  des  rela- 
Uoosfilus  élroit(^s"  *. 

Uii  jour::^  .ivatir,  Li  Hncheroucauld-Lianr^url  avait  adressé  à  Sainl- 
Simon  utiy  li'ilre  dans  tira  lerrai'ô  sembluliles'. 

Les  quatre  cahiers  in-quarto  formant  le  iroiaiRtne  volume  de  l'In- 
dustrie avaient  été  un  insuccès.  Saint-Simon  voulut  so  relever  aux 
jeux  des  souscripteurs  otTensés.  Il  rédigea  donc  lui-même,  sous  son 
nom,  un  autnr  volume.  Celte  puhlivaiion  rornie  le  tome  qualrièoie  de 
l'Industrie.  H  est  annoncé,  le  («  mai  isfs,  dans  le  Journal  de  ta 
littfwrif*,  sous  le  n»  I90«. 

baos  cet  ouvrage,  Saiul-Simun,  pimr  s'excuser  du  précédent  écrit 
(le  troisième  volume  de  l'Industrie]  qu'il  avait  signe,  et  qu'il  n'avait 
pas  rédigé,  ayant  laissé  ce  soin  à  Homie,  s'esprîme  ainsi,  dans  une 
prèbee,  nianièru  d'averliss^menl  r 

• 

On  noua  r«|>n>clie  d'Avuir,  dans  noire  Iruisième  volume,  perdu  le  fil 
<li»  nolrp  firutnifTi'  ^lirpctioa;  cette  direction  était  donc  boone,  et  nous 

t    (i.  UublMrd,  !>atiit:Simon,  sa  pie  et  lei  trapattx.  fari»,  Gotllautain,  IS57, 
hi.1J,  p.  81. 
■  '  t.*. 
>  'iri  II  lettre  : 

«  Je  in'èUtii  ei]>tii|ii>-  .irrc  vuu»  lur  cvrluinei  |ihriise§  «{ui,  dtns  an  des  pn>- 
ini>r«  f  olumf»  di'jii  paru,  scinbLûent  tuucbi'r  des  matières  élrangérei  il  rnire 
|»|«i  et  pr4*lcr  â  de»  intiT|>ri>(aliolit  dartgereusci  ;  vçus  vaut  r«ppetcj:  niém« 
i|ae  *«a«  m'arifc  entièrciiirot  acsuré  «ur  ce  |)nint  pour  l'avenir  cl  qac  j'ni  fait 
40  («Ite  aiaurancc  la  runitition  d«  âtun  aboniictneal.  QuH  ni  mon  élonnrmenl 
«l  BU  j>enw  tor»<|B'iiu)ciqrd'(tHi,  ouTriiat  le»  c«Uief*  Sn-qunrto  que  vous  tcnei 
4e  Caire  paraUre  et  i|ut  je  n'arals  pas  «neor«  eu  le  lemp«  de  couf>er,  j'y  troiivn 
iIm  pnaci|ica  iiMtirpnieDl  étranfjcrs  au  tilre  (Je  l'uuTraKe,  des  prîticipïi  cguc  jr 
■*  me  pemelii  |)a«  de  iiualiCirr  ki  ;  de»  p-rinripes,  ealiii,  qui  n'unt  «té,  uc  «ont, 
■f  ii#  MrunI  jaitiaii  li-»  inicoS'.  J'ai  lieu  d'étrp  piTaoïinellemenl  blessé  de  lrnu< 
Taré»  tel»  prinri|i«ii,  de  telle»  aMertlon»  dans  c«l  ouTratt«,  dans  Ee({ui>l  tou« 
a«a  |>ris  a<K  roi>i  reiiftiigemerit  de  ne  rien  i-crire  (jui  ne  pût  Hre  approuvai 
p«r  le*  amis  de  l'nrdrc  et  du  (;outrroement  sow^  Iei|iic1  nous  TÎTona.  J'ai  donc 
rbonneor  de  voii<t  priir,  Uon^ieur,  de  ne  j>lu^  me  wiisid^rer  comme  le  aous- 
rripUat  de  fuira  ouvMije,  lUm  qu»-  je  d^M*nuerdi  tiaulcment,  car  i!  m'est 
l<robndéni«nl  pénible  do  *oir  mon  nom  A  l«i  (^t«  d'uo  nn«ra)!e  où  sont  émtBCè* 
de»  principes  '|Uf  je  bltiue  de  Umte  ma  Utt.e  comme  <l«-norgantSitleur«  de  tnul 
•rrdre  social,  wwme  iaci>in|>«libl«t  *fw  l«  liberté  telle  que  je  la  cançois  et  que 
)«  l'aiise. 

•  J'ai  l'boaaeur,  Uirasietir,  de  vous  saluer  lincèremenl. 

t  Stgaf  :  LtAHuoimT.  r 
/|i«f4liund  firarfus,  t.a  KockefùtieauliS-l.iancnurl,  p.  4X9  ) 

•cuttioii.*  nuiratti  et  pfiti"SOiihiquei  dnnt  l'int^rfii  d4 
ttt>.  ^  ti  da  travaux  utile*  et  indrpemlauU.  A  Paris,  cli«x 

V*r4i*i«,  tltoralre,  qnsl  de»  Orands-Augoslins,  «*  17,  de  l'iroprimeric  Abc 


70 


niitUGts  et  t>ocrifmT«. 


irouvôDg  jusqoa  dans  ce  reproche  uoe  sorte  d'éloge  et  d'ancouragement 
rjui  nous  console  pour  le  pasfté  en  dous  averti-^sant  pour  l'avenir.  Noos 
aimuQs  même  a  croire  qu'après  teclure  de  ce  volume,  le  public  revien- 
dra à  une  opinion  plus  indulgente  sar  le  volume  précédent. 

Saint-Simon  semble  blâmer  Auguste  Comte  et,  se  reprochaol 
«  d'avoir  perdu  le  fil  de  sa  première  dirpclion  »,  adresse  par  là  même, 
à  Comte,  ces  reproches  ad  homint^m.  lin  eflel,  personoe  ne  sut,  a  ma 
coiînaissance,  avant  ISS*,  sauf  Fournel,  détenteur  des  d«tis  lettres 
anontfmes  que  Qouâ  reproduisons  ici,  ropinlOQ  que  Comte  avait  con- 
çue de  ces  reproches.  Toutefois,  en  4884,  poursuivant  pieusement  ta 
récolle  de  Màtériidi  oisTiriT  siivii.  a  li  biocripuir  d'Acodste  Covts, 
Pierre  Lamile,  son  disciple  fervent,  connaissant  les  vieilles  relations 
que,  dans  sa  jijunesse,  Guslate  d'Eichlhal,  ancien  .sajnt-simonien, 
avait  entretenues  avec  le  futur  chef  du  positivisme,  eut  Tldée  d'aller 
demander  à  d*Ëicbtbal  «  s'il  n'aurait  [las  des  renseignements  à  lui 
fournir  sur  celle  période  de  la  vie  du  tnailre,  qui  va  de  I  stf»  ;i  1 822  ». 
Gustave  dT/ichlhal  Taccueillit  avec  une  bienveilldoce  pour  laquelle 
UfOlle  consigna,  selon  ses  propres  termes,  l'expression  de  son  remcr^ 
cicraenl  bien  sincère'. 

Gustave  d'EJcblhal  lui  donna  communication  d'une  copie  de  «  deui 
lettres  inédites  d'Auguste  Comte  à  Saint-Simon  >. 

LaJÏIlte  le  dit  lui-même'  :  <  La  copie  de  ces  deux  lettres  a  été  faite 
vers  48«t,  d'après  un  exemplaire  existant  dans  les  archives  sainl- 
sjmoniennes  qui  se  trouvent  chez  M.  Henri  FourneP,  et  m'a  été 
communiquée  par  M.  Gustave  d'Eicblal  (sir)  en  octobre  I88i.  »  Laf- 
fille  les  publia  dans  la  Kettae  occidenkiie  du  I*'  mai  t882,  et  ce  sont 
précisément  les  deux  lettres  dont  nous  parlions  au  début  de  cet  article. 

Ur,  ces  deux  lettres,  qui,  jusqu'à  présent,  n'étaient  connues  que 
par  la  publication  do  LafTItte,  pubticaUon  faite  d'après  une  copie 
établie  en  4861,  le  soal  aujourd'hui  d'après  l'original  en  notre  pt»- 
session*. 


L«no^,  in-8'  île  160  p.  —  Ce  Toloine,  réimprimé  f*T  O.  RodrigOM,  êH  iniin- 
Innanl  plus  séavralenient  conau  sons  ce  titre  :  Vue$  tvr  ta  propneté  e(  ta 
Uflutattùit  (M.  nodrif^uea,  1S3^). 

I.  Bevw  occidenfate,  Y1II,  338. 

i.  Ibid. 

3.  Ms.  Fond»  Fournet.  Nous  [lossêdani  l'original  cl  une  copte. 

i.  H  parnllrnit  âsau  improbable  que  ces  lettres  nous  fufrseat  parTrnue<  autrc- 
ntAnl  quii  par  transtnisiioDs  si)cresnîre<;:  Saint-Simoa  ayant  laissa,  tous 
pwpirri^  4  nnlre  graad-onrti!,  Olimle  KoAùgue^  <uni  inliro^  et  premier  «liscipli 
(lir  Riallrn,  resi  papiers  Tinrent  ensuite  A  Fournel  r\  ttr  Fournel  a  laaac  Fereire. 
OM  Inltre»  m  trouvent  donc  tnaintenanl  daoi  notri!  collection  telle*  <)n«,  selon 
loale  prohaMIlt^,  t\\t>ti  fiirtuit  entre  Ici  maia.^  de  Saiot-Simon  lai-m^roe. 


PBBltlBK$    RlPrOitT$   EXTBE   !«AtXT'»IltOl    KT    inoUSTÉ   COHTE. 


7^ 


Elles  forment  un  manuscrit  autographe  de  dix-sept  pages  gratid 
forinat,  sur  papier  vergé  à  la  forme,  mesurant  trente-quatre  centi- 
mètres cL  demi  de  haut  sur  vingt-deux  centimètres  et  demi  de  large. 
1^  première  lettre  comprend  oetif  pages,  dont  deux  feuilles  doubles 
numérotées  à  gauche,  I,  2,  et  la  troisième  page  unique  étant  écrite 
sur  le  recto  uniquement,  numérotée  3. 

La  seconde  l^lre  comprend  sept  pages  de  même  format  en  fouilles 
doubles  numérotées  I,  2,  le  dernier  verso  de  la  huitième  page 
demeurant  vide:  pour  la  seconde  lettre,  au-dessous  du  chiffre  pagi- 
nai, Gomte  aj4tula  de  sa  main  :  ■<  Deuxième  lettre.  > 

Le  manuscrit  porte  de  nombreuses  ratures,  inscriptions,  sur- 
charges. Les  deux  lettres  ne  sont  ni  signées  ni  datées.  La  première 
lettre  cependant  se  termine  par  un  signe  ressemblant  à  un  grand  Y* 
d'écriture  cursive-,  on  trouveà  la  fin  de  la  seconde  lettre,  en  manière 
de  parapha,  un  enlacement  graphique.  Rn  étudiant  les  feuillets,  un 
découvre  des  plis;  ces  plis  ne  sont  point  faits  en  rue  de  la  poste, 
mais  afin  de  réserver  des  marges.  Ces  plis  perpendiculaires  sont 
coupés  de  plis  horizontaux,  ceui-ci  paraissant  avoir  été  fhits  pour  la 
commodité  du  classement  ou  pour  faciliter  leur  transport. 

Certaines  corrections  ont  dû  être  faites  d'une  autre  encre  noim 
que  celle  employée  pour  la  rédaction  des  lettres,  certains  mots  étant 
corrigés  d'encre  beaucoup  plus  grasse  et  plus  foncée*.  Aucun  autre 
signe  extérieur  à  signaler. 

tjes  deux  lettres,  pour  qui  veut  les  examiner,  ressemblent  à  un 
brouillon  de  lettre  plutôt  qu'à  d^  lettres  envoyées  et  parvenues. 
EHeà  paraissent  en  realité  être  un  projet  d'article.  L'original  porte 
le  titre  suivant,  écrit  de  la  même  main  :  «  Lettre  it  M.  H.  Saint-Simon 
par  une  personne  qui  se  nommera  plus  tard*.  »  Au  commencement 


I.  Non  par  un  u  J  ».  comme  l'indique  la  Hevue  occldeulate. 

î,  Ncmt  possédons  des  lettres  originaJes  de  Saint-Simon  perlant  la  in^me 
AaXe  ol  ècritei  d'une  encre  semblable.  Nous  ne  voulons  rJeo  en  inférer  d'une 
remsprnb tance  fortuite.  Toute  lodtcation,  |toor  mémoire  seulement,  peut  être 
rele*ée. 

3.  Liiflitle  publia  ces  lettres  mus  le  litre  solvtnl  :  Lettres  i  H.  H.  Sa<nt- 
(«tcl  Simon,  par  une  persorme  qui  le  Qpmmera  plus  Urd,av  sujH  de  Vauvriige 
intihiii^  r  [Vues  sar  la  propriété  ri  ta  It'giilahon  (Paris,  ISIS])  (sic)  {lleviif 
ticctdtmtaU,  1.  V'III,  p.  i4t).  H\  UMUf-  aVAit  r.a  le  manuscrit  4)ri||;in»1  entre  le» 
main»,  il  aurait  remarqu<^  que  )«>«  pliriM»  mises  yuar  tiioî  en  a  iUlj<)uc&  i-  ne 
t'y  trouvaient  point.  Le  litre,  d'ailleurs  i  Vues  xur  la  propriété  et  la  légiila- 
litf»,  e<(t  te  titre  que  Itodrigueis  iJnnna  à  la  réimpression  de  tS32  de  l'ouTTOge 
paru  en  lâl8,  lequel  forme,  en  original,  le  loine  LV  ilp  l'Iadustrie^  in-octaro 
de  l'imprimerie  Abel  Lanoé.  On  ne  le  trouve  paa  sur  I  édition  originale  (bibl. 
Foodiit  Fournel]. 


72 


HKUIVCES    r.T   DOCtlWElYTS. 


de  chaque  leUre,  on  lit  :  «  Première  lettre,  •  i  Seconde  leltre  ».  Des 
leUrus  non  desUnécs  à  rimpression  ne  porleraienl  ni  ce  ULre  ni  c«s 
menlions. 

Furent-elles,  on  effet,  livrées  à  l'impression? 

Nous  ne  le  croyons  pas.  Nous  n'avons  jamais  su  i)u'e1le$  aient  été. 
de  quelque  faron  que  ce  soit,  publiées  avant  1883,  et  lii  encore  elles 
le  furent  sur  une  copie',  M.  d'Eichthal  ayant  prêté  s;i  copie,  la 
«  copie  d'Eicl^lhal  »,  à  Lalïltte.  Mais  eepenUanl,  ce  qui  t^&l  un  fait,  et 
le  fac-similé  que  je  donne  ici  eu  fait  foi,  c'est  que  les  lettres  ano- 
nymes, en  original,  sont  de  récriture  de  Comte. 

Le  manuscrit  porte  [et  c'est  juàl(>nieol  le  passage  que  nous  don- 
nons en  fttc  simi/éj,  <!c  h  main  de  Gustave  d'Eichlhal,  la  mention 
suivante  :  »  Cette  lettre  est  d'Auguste  Comte,  comme  le  montre  suf- 
fisamment l'écriture.  »  Et  il  signe  :  •  G.  b'E.  n 

Une  telle  aflirmalioii  est  une  autorité.  On  sait  les  étroites  relations 
qui  unirenl  d'Eictith&l  et  Comte.  La  nombreuse  correspondance 
échangée  entre  les  deux  amis  en  est  un  témoignage.  Toutefois,  ceux 
auxquels  ne  sufllrait  point  cet  argument  d'autorité  trouveront  dans 
ta  comparaison,  avec  d'autres  lettres  de  Comte,  des  éléments  sufO- 
saols  pour  déterminer  leur  conviction '. 


Après  cette  description,  aussi  minutieuse  que  possible,  du  manua- 
cril  original,  il  importe  de  chercher  le  véritable  dessein  de  ces  lettres*. 

La  date  initiale  des  rapports  de  Comte  et  de  Saint-Simon  étant 
établie,  il  ne  sera  donc  pas  utile  de  réfuter  les  opinions  des  posili. 
vistes  qui  croient  ces  lettres  écrites  pour  leur  entrée  en  retaiious^ 


t,  11  existe  en  effet  Iroï!»  pièces,  l'origiiial  ftooi  nous  avons  fatl  tussi  emcte- 
inenl  que  possible  la  >il«scri|)tion  et  deux  mpies  :  l'une  que  nous  nommerons 
•  cA|iic  Foiirne)  i,  parce  qu'elle  »o  trouve  dniis  les  archiven  4ain(-sîmonieaiie!< 
(FuDits  Fournet),  dont  iiout»  avnn»  parlé i  l'«ulre  que  nous  [>oum>n$  nFifiet^r 
<■  copie  d'Iiiclitliat  »,  parce  qu'eik'se  IroiiTu  dana  les  pH|iiersilc  Gualavc  d'Eir.h- 
Ihal,  que  son  liU,  H.  Eugène  d'Eichlhal,  (le  l'Inâlitut,  »  bien  voulu  mettre 
libcriilemcnl  à  notre  clispn»i1ion.  Qu'il  reçoive  ir.i  «n  hommage  mn  remercic- 
menlfl  bien  siacËrea. 

2,  Nonn  nvons  pri»  commi!  l^mnin  la  fameuse  lettre  adreiisée  par  Comte  i 
Hicbel  Clievalier,  direeleur  du  Globe  «n  ISJ'2,  doal  noua  poisédoas  l'nrigtnnl 
(Ponds  Fournel).  L'écriture  eit  idenli^iue. 

S.  Cf  telle  intégral  des  lettre»  cl  fiic-itîiullé.  (A^pp^ndice,  fn/Va-j 

\.  Viiir.i  le  passive  où  M.  Alengry  rite  celte  hy|julliéic  (p.  4,  5  el  6j  :  c  En 
MiXS,  Orinite,  âgé  de  vingt  ans,  èUit  dans  une  (iluutioji  aièet  ptf^Mtt...  S'élanl 
inlére»«fi  loul  enTanl  aui  qucsiionï  murales  et  ptdttiquci»,  ayaiii  Uit  sur  cet 
luAtière»  nombreuicg  lectures,  Il  lui  ôcrit  une  leltre  nou  ilgnee,  mneuie  et 


rafiJiiBB»  lurpunTs  (.>TnK  sinr^smuM  lt  iocnsTe  coure.      73 

(4$48|.  Depuis  plusieurs  mois  déjà  Saiul-SimoQ  pratiquait  Comte  vX 
Mfl  écriliirc. 

Noos  réfulfrons  d'autre  [mrl  les  opinions  des  positivistes  qui 
pratovDl  ces  deux  lettres  çumine  une  sérieuse  critique  dirigée  ounlre 
Saiot-Simon.  Les  positivistes,  et  parmi  eux  surloul  Hobinet,  liraient 
aripimenl  dercs  deux  lettres  pour  présenter  Comte  on  complet  désac* 
eord  avec  Sninl-Simon,  et  même  aller  jusqu'à  le  poser  en  supérieur, 
en  maître  vis-à-vis  de  Saint-Simon'. 

M.  Dumas,  plus  exact,  puisrjue  déjà  il  avail  donné  1817  eoiume 
date  initiale  de  [r'urs  rapports,  semble  pourtant  aussi  considérer  les 
deux  lettres  anonymes  comme  de  véritables  lettres,  manlTeslant 
c^Kodanl  une  divergence  d'opinion,  origine  de  rutursrlii^seutiments. 

Personne,  en  elTel,  avant  nous  (sauf  certains  sainl-simoniens)*, 
oVttaii  eu  les  ori^'itKiui  entre  les  mains.  (Vesl  ainsi  que  des  opinions 
diwrses  avaient  pu  èlre  émises  sur  leur  objet.  Nous  comprenons  aisé- 
ment que  la  forme  de  ces  lettres  ail  été  susceptible  d'étonner',  qu'elle 
ail  même  pu  tromper  la  critiqua  de  certains  historiens^. 


Pour  exposer  notre  thèse  sur  la  véritable  lin  de  ces  lettres,  la  date 
dp  la  rencontre  étant  un  point  acquis,  et  par  là  même  l'hypothèse 

bHinictivn;  on  j  foil  le  j«uiip  |)0t y It clinicien  aJo(iler  le»  idées  mûres  de  Saial* 
ftiiMitt,  *'eu^titii!T  daaa  la  fli^nit*  voit',  iirriver  A  Jn  ttH-ioiogie  par  l'écoDOtnie 
paljlique,  in^i*  roriniikT  d**]!  des  ré-^erie^,  <leg  reslrii'lionfr,  »)fin|i(dmes  d'une 
«krigiaaiilé  naiiMule...  Après  cette  teltrt.',  Cojiile  eutre  «-ii  rapports  avec  Salnt- 
SÎOHM  et  devieol  «ou  f  «^rvtaire  t.  «an  ami,  Bon  cnllëltursteur,  iùn  t  ttlént  •. 
—  RAbinet  (p.  i6'i)  :  f  Nuutt  joigiiunK  dtis  eitrails  d*uiii'  lettre...  dticisiTc  qui 
tul  rrriie  i.  S«int*Siii)on  (>ar  ,4u|;uile  l'omle  en  1818  «  puur  leur  eulrée  en 
•  rrlâlioii*.  * 

I  D«nt  cette  Atude  purcRieitl  documentaire,  nous  ne  jiarlons  poiot  des 
loll»enr(M  eirre^s  l'un  «ur  l'autre  p«r  ies  dcut  |iliilo«apheg.  Le  pâaMge  soi^uel 
oiM*  UlMin«  «lluHlon  est  cilrall  de  l'ouvrage  de  Kobinel  (p.  369).  Noui  a<ias 
ftnfMMtn»  lie  rercnir  plu»  lard  sur  k  ({uestion.  [lourlant  ile)t  si  bien  traitée 
|Mr  M    fturnji*  {rt.  ttipra}. 

1    Foumrl  et  d'Kirhthal. 

1  U*  ùa  de  la  «ecoiide  Leltrc  i  Je  me  ferai  cooiiallr«  en  adresuol  c«l 
•rticlc.  • 

t  Psflinl  i(e  fM  tfein  lettre»  dans  In  UevM  oeeidenfale  du  l"  Janvier  188* 
ip    '  'lie  Jiiniii  ;  «  Cunile  j  bldine  la  direclioa  ptlfemenl  prs- 

lk|  <nan,  (ui  diitmaci;  l'iiviirU'iMeDt  néccss-airo  et  proclame 

d«  I '!>  i>  i>' I  >-    ir-  de  t^lrr'  |iri-v4loir  tin<>  lente  r^volulida  philaftophique 

t<i(L.ii  >    in-i-  .!■    I  i  it  ■    .'orKittitiij^litrn  |iruli<)UL',  o  -^  Laditte  ajoute  :  •  La  i|aes- 

l4oa  iIj-  ht:*  r.  ..!i ,»i-f  Saiitl-Sirintu,  Si  bien  Ir^it^'e  d*jâ  p.ir  M.  itobiuel, 

rrrr«M  uoe  ul«i<<.i!>'  iMiui^rc  Uu  re»  diiKrumenls,  le»  un»  luanuscrits...,  etc...  • 
•  «id  Itt  cuoclusiun»  de  Robioet  :  t  l'enoane  ne  pourra  bteiler  à 


74 


imUMfrKS    ET    POLTMEHT^. 


de  «  leltreâ  écrites  pour  entrer  en  relations  »  élanl  annulée,  il  impor- 
terai l  de  se  iransporler  par  la  penaée  en  octobre  IkH  el  d'y  retracer 
l'hislolre  hypothélniiie,  il  est  vrai,  de  la  menlalilé  des  deui  grands 
philoâopbes  après  l'écbcc  du  Iroisième  volume  de  l'Induslrie,  qu'avait. 
rédtfé  Gomle,  mais  que  Saiol-Sioion  avait  signé.  II  n'e»L  contesté 
par  personne  que  c'est  à  cause  de  cet  échec  lui-même  et  co  provision 
d'un  autre  «hec  possible,  Saiol-Simoo  venant  de  publier  un  qua- 
trième volume,  que  Comle  avait  rédigé  ces  deux  fameuses  lettres. 

Avant  de  connailre  Comle,  Henry  Saint-Simon  avait  depuis  iong- 
temps  K  fait  le  pubiicislc'  «.  Ses  ouvrages  précédents  avaient  obtenu 
UD  succès  lantût  grand,  tantôt  moindre  ;  jamais,  cependant,  il  n'avait 
connu  de  désaveu  public.  11  fallail  que  ce  fiU  aux  dépens  de  sa  colla- 
boration avec  Comle  iju'il  en  Ht  fa  pénible  expérience.  Saint-Simon, 
cependant,  sul  se  ressaisir.  Sa  friciilléde  renouveiiemeDl  élail  graodt>. 
Mais  Comle  dut  souffrir.  Sou  amour-propre  se  trouvait  blessé.  Sainl- 
Stmon  avait  engagé  son  nom,  mais  Comle  sa  pensée.  Il  importait 
donc  à  Comte  de  conquérir  k  nouveau  la  connance  ébranlée  du 
public.  Saint-Simon  avait  reculé.  Les  idées  émises  dans  le  quatrième 
volume  élaieul  plus  libérales'.  Sainl-Sirnoo  pouvait  blÂmer  d'autant 
plus  Tacitement  les  idées  émises  dans  Iû  volume  précédent  qu'il  n'en 
était  pas  l'auteur.  Se  blâmant,  il  blâmait  donc  Comle.  Toutefois, 
l'impéluosiléde  Comle  devait  Tinciter à  poursuivre  le  développement 
de  sa  pensée.  Il  Tallait  engager  SainL-Simon  a  le  suivre:  ressaisir  le^ 
esprits  des  souscripteurs,  momentanément  égarés,  démontrer  que 


ndroeUre,  après  un  LeiU  au«tî  precit  ;  I'  qu'Auguste  CotnU,  dès  l8tK,  >Mnt 
d'avoir  »ub)  l'iofluence  de  Sainl-Siinon  et  du  D'  Burdîn,  par  coDièqueat,  ne 
fn(  {>aa  >bi,oliinienl  dans  le  courant  d'idées  qu'il  âuitit,  pcndanl  tout  le  coars 
de  son  eiistence,  dans  la  dîreclian  positive  et  (|u'il  ni!  Tuulul  déjà  d>ot  cet 
ordre  de  recherches  que  la  théorie  précédAt  la  pralîtiui'.  Il  re(?)procbait  in(roé, 
et  justeméiil.  la  marche  inverse  de  son  fulur  maître:  2'  que  Comle  se  po»ail 
à  ce  moinenl.  vis-à-ris  de  Saint-Simon,  en  critique,  c'e&l-4-d)re  en  juge  {fort 
compêlenl  du  reste),  pnr  cunséque»(  «n  supérieur  quant  u  la  cboae  jugée;  il  ne 
s'agissait  guère  alors  d'être  m>d  élève;  3'  enOa  (|a'Augusl4^  Comle  arail  déjà 
bien  en  propre  i  ce  moment  de  par  lui-même  cl  i lui  iponte  la  rocation  sociAle 
et  la  tendance  scienlilique  ou  po&ilîre,  qu'il  oe  reçut  par  conséquent  aucune^ 
ment  et  jamais  de  Salai-Simon  ai  d'aucun  antre,  t 

I.  BxpreftuoD  de  Comle  (Valal,  J8V 

î.  Se  rappeler  la  phrase  de  (garnie  dan't  le  troisième  vuliime  de  l'Induttrir  : 
•  ...  l'établlïisemeDt  d'une  morale  terrestre  et  posiljte,  i  et  U  préface  de  Saint- 
Simon  au  quatrième  Tolurae  de  rinduslHe  :  «  On  nous  reproi.be  d'^iToir,  dan« 
notre  troittème  volume,  penin  le  lit  de  notre  première  dircctluo:  cède  dircr- 
lion  était  doue  tionne,  et  nous  truuruos,  jusque)  i,fiic)  d«a0  Ip  reprDchr,  une 
çorle  d'éloge  et  d'encouragement  qui  auu»  console  pour  te  paué,  en  nou$  aver- 
tiuul  pour  l't««air.  » 


PKEUIBâ»   KJiPFOkT»   R1THK   «tiriT-SrilOX    ET   ADOCSTB   COHTB. 


75 


les  Idées  émises  sous  la  aignalurc  Sainl-Simon  n'étaient  point  si 
■obTcrsiTOâ.  Il  fallait  comprendre  ces  idées  oL,  les  ayant  comprises, 
M  ralUer.  Comte  voulait  enfin  el  surtout  reproiidre  la  pnhlication 
aoooocec  a  la  flo  de  la  seconde  tellre  r  l'enim  prochain  d'un  ardclc 
mr  f  économie  politique.  Un  peu  de  réclame  autour  de  ces  publica- 
Uoos  qu'un  dé-saveii  public  nvail  dépréciées  était  indispensable  et,  à 
cet  effet,  rassurer  les  souscriptrïurs  était  le  moyen  silr'. 

Aussi  est-il  à  supposer  que  Comte  et  Saint-Simon,  dans  leurs  Tni- 
«MOta  entretiens,  eurent  l'idée  d'écrire  deux  lettres  non  signées  qui 
fMnlIraient  émaner  d'un  inconnu.  Ces  leltresseraient  publiées  dans  un 
Jonroal  quotidien.  L'auteur  anonyme,  dans  ces  lettres,  se  poserait,  en 
todettr  assidu,  en  disciple  même  de  Saint-Simon.  11  se  permellrajL  de 
te  discuter,  commencerait  d'abord  par  blâmer  Saint-Simon,  l'approu- 
vant ensuite.  Il  lui  expliquerait  les  raisons  de  récbecsubi,  lui  indique- 
rail  une  autre  voio  à  suivre.  Les  souscripteurs  le  liraient.  L'intérêt 
des  iectcur<;  serait  ravivé.  Cette  polémique  imaginaire  constituerait 
la  réclame  la  meilleure.  Et  c'est  ainsi  que,  selon  toul«  probabililé, 
fkireot  rédi^jée»  ces  deui  lettres. 

KUes  furent  raturées,  étudiées,  Touillées.  Des  additions,  dea  sur- 
charges vieoneul  en  témoigner.  Et  cependant,  maigre  tout,  ce  projet 
de  r^lsme  (tarait  avoir  été  abandonné,  les  lettres  étant  demeurées 
tnalilisées  dans  les  archives  saint- simoniennes  (carton  t  Saint- 
Sitnoa  «I,  et  nos  cETorls  à  découvrir  leur  publication  dans  un  jour- 
Bal  de  rëpoque  éteint  demeurés  rains  jusqu'à  ce  jour. 

Les  hypothèses  que  je  viens  de  soumettre  ici  paraissent  d'ailleurs 
avoir  été  celles  de  Gustarc  d'Ëîclithal.  Gustave  d'Eicbthal  avait 
eotreprit  un  travail  sur  le  sainl-simonisme  que  malheureusement  il 
n'acheva  point.  Il  laissa  cependant  beaucoup  de  note.s.  l^a  première, 
qat  voici*,  est  écrite  de  la  main  du  secrétaire  de  GuslaTO  d'Bichtha), 
M.  Larocque  : 


1.  Il  f«tit  r«p(>«ler  ()a't  Im  (in  du  quatrième  volume,  premier  ealiier  (li  n';  en 
|«ft  ru  d  AUtr««),  de  I ' Indu <) trie.  SikiiiUSîmon  a  imprimé  deoi  nola.  Dan»  la 

t.  Il  *<tii  :  t  Noua  drvou»  nous  iltendre  à  a'étre  pas  suHi^inmcAt  euten- 
lou«  !•>»  t*ptU«t.  .;  notre  dessein  eel  de  lea  tatitfaire  dam  Us  cahims 
êmioùnti,  où  nuit*  eavàugerons  l*  ni^iiie  question  »ous  plu&iears  pninl^  de  vue 
p«iw«e4ui . .  >  —  n«n«  l«  deuiJè'ine  :  "  Nous  inTiton»  le$  personnes...  à  foulnlr 
bMia  hnii«  romniuniqut-r  totite»  li>s  cibftervation»  qu'elles  atirriiil  pu  fjiirc  sur 
an*  tr^Ttfit  Ni'iiia  ii-7i  [iiiblierons  Àxec  emprMsemenC  et  nnu«  y  répondrons...  » 
—    '  •  hiliat,  de  riiiKlitiil,  nous  rommiinii|ucii  ce  sujet  relt*  »ppre- 

et'  'TA  <:»t  lit  oAtrc.  EWr.  ronlirinc  ritpiDlun  que  nous  afon»  émiie 

II.  >i'i  trMp  lie»  ilnui   Intlrev  aannjnii:!  :  <  tl  est  permis  de  penser 

i|ui  1 .  rcs  uinnjrme»  éUlmt  de*tljite«  k  amorcer  cetla  correRponduice.  i 

2.  ^wa«  defoui  ce»  reBseignetornls  %ut  U    Onitave  d'RIr.hlhtI  A  l'obllgetncc 


7<î  V^LANGES   BT   DOCUMENTS. 

Tout  démontre  que  ces  deux  lettres  ont  été  écrites  en  vue  de  la  publi- 
cité, de  concert  avec  Saint-Simon;  c'est  à  la  fois  une  sorte  de  réclame 
faite  après  coup  pour  exciter  l'attention,  la  justification  d'un  change- 
ment ultérieur  de  direction,  l'annonce  de  nouveaux  ouvrages  et  l'intro- 
duction anticipée  du  collaborateur  qui  ne  peut  pas  dire  à  Saint-Simon, 
mais  fort  bien  au  public  :  je  me  démasquerai.  Il  ne  pourrait  dire  à 
Saint-Simon  :  je  me  ferai  connaître,  que  s'il  agissait  par  supercherie,  s'il 
ne  s'était  pas  déjà  fait  connaître  par  ses  idées  et  son  style;  et,  dès  Ion:, 
comment  pourrait-il  prêcher  i  Saint-Simon  les  idées  de  Saint-Simon, 
dans  les  formules  de  Saint-Simon?  Comment  aurait-il  de  plus  l'aadace 
de  l'autoriser  à  publier  de  telles  lettres,  si  cela  lui  est  utile?  Cette 
outrecuidance,  ces  détours  joints  à  l'impudence  de  lui  dicter  une  nou- 
velle direction  feraient  remontera  1818  la  rupture  qui  ne  s'est  produite 
que  quatre  à  six  années  plus  tard,  après  quatre  années  de  communauté 
d'intérêt,  raison  pécuniaire,  Comte  ayant  été  rétribué  de  sa  collabora- 
tion au  Politique  comme  il  le  fut  au  Censeur  et  au  Producteur  (où  il 
n'écrivit  que  pour  cette  raison). 

Le  plan  des  deux  lettres  n'a  rien  de  spontané.  La  première  est  iro- 
nique d'un  bout  à  l'autre.  C'est  un  pamphlet  i  la  manière  de  Courier. 
La  seconde  déguise  l'éloge  excessif  sous  le  blâme  apparent,  tout  en 
constatant  un  échec  dont  il  faut  se  tirer  d'une  manière  ou  d'une  autre. 

Enfin,  si  on  prend  les  lettres  à  ce  qu'elles  disent,  il  en  résulterait 
que  Comte  n'est  pour  rien  dans  la  rédaction  du  troisième,  non  plus  que 
du  quatrième  volume  de  l'Industrie,  ou  du  moins  qu'il  répudierait  les 
idées  contenues  dans  la  troisième  partie,  pour  laquelle  il  n'a  qu'un  blâme 
formel. 

L'hypothèse  de  la  réalité  de  ces  lettres  est  insoutenable  ;  tout  devien- 
drait incompréhensible;  au  contraire,  les  difficultés  s'évanouiraient  si 
on  admet  le  concert,  un  jeu  de  publicistes.  Depuis,  Comte  a  répudié 
tous  les  écrits  de  celle  époque.  Il  aurait  eu  beau  jeu  à  rappeler  ses 
lettres  si  elles  avaient  été  réelles.  Il  aime  mieux  dire  que  tout  ne  fut 
que  du  fatras. 

La  seconde  noie,  en  manière  d'addilion,  esl  de  la  main  même  de 
Gustave  d'Eichlhal.  Voici  comment  il  s'exprime  : 

Dans  la  première  lettre,  il  lui  démontre  l'inutilité  de  son  entreprise; 
mais  n'est-ce  pas  ironie?  A  ne  lire  que  la  première  lettre,  on  le  croi- 
rait; ce  serait  même  de  l'excellente  ironie;  mais  la  seconde  lettre  ne 
permet  pas  cette  interprétation  ;  il  oppose  principe  à  principe  (juillet 
1881). 

de  son  fils,  M.  Eugène  d'Eichlhal.  Le  savant  économisle  nous  a  confié  ces  pré- 
cieux docnments  autant  par  souci  de  la  vérité  historiqDe  et  intérêt  pour  la 
qneslion  en  litige  que  par  souvenir  des  longnes  relations  d'amitié  qui  exis- 
tèrent entre  son  père  et  les  frères  Pereire. 


rHKMIlM   WPPORTS   KfrîHII   S*tPIT-SH»01    RT    «tlfilïSTK   COUTTE. 


77 


ÛBS  lettres  ne  sont  pas  écrites  «  par  ironie  »,  roais  bien  pour  atti- 
rer l'atlention  <lu  public  aur  Im  Ulms  omises  par  Saiul-Simoti  eL 
t'Iomle  et  provoquer  la  continuation  de  la  publication. 


Daoique  le  manuscrit  tie  porte  pas  menliim  d^uu  millésime  quel- 
eooque,  il  e«it  de  loule  probabilité  que  ces  tellres  furent  écrites  après 
la  publication  du  (jualrieme  volume  do  rindustrie,  c'esl-à-dire  en 
avril  ou  mai  ImIn.  Gt*  vutume  est  annoncé  le  1(i  mai  1816  dans  le 
n"  i9Q6  du  Journal  de  ta  librairie,  ce  qui  mellrait  au  commence- 
ai«at  dii  mois  d'avril  la  dati?  du  âun  apparition.  Or,  Comte,  dans  la 
première  de  ces  deux  lettres  aiionj'mes,  s'exprime  ainsi  : 

Je  VH-UB  de  lire  IVcrii  ^ae  vous  ave*  pabliè  ces  jours  derniers- 

Kt  dans  la  seconde,  de  la  raeoii  suivante  : 

Mais  je  n'eu  persiste  pas  moins  à  soutenir  ijue  l'écrit  considéré  d&ns 
»oti  i'i)$<^mblc  n<j  devait  point  être  publié,  el  je  fonde  cette  manière  de 
voir  sur  le  terrible  sort  rpie  sa  pubricution  prépare  k  votre  entreprise. 

D'aprè»  ces  phrases,  il  faudrait  fixer  à  avril  ou  commencement  de 
mai  Ut  date  où  ces  deux  lettres  Turent  écrites.  M.  Dumas  donne  la 
date  de  juin  1818  et  M.  Weill  dit  que  c'est  vers  la  (In  de  1818  que 
OBI  lettre»  durent  être  écrites.  Nous  ne  le  croyons  pas.  Comte  écrit  : 
•  La  rever»  que  votre  entreprise  (le  troisième  volume)  a  essuyé  il  y 
8  sis  mois  »  (oclubre  IKITj;  puis  il  parle  du  x  récent  écrit  »  (qua- 
irièdie  volume,  mai  IKiSj.  Cela  coïncide  bien  pour  la  dale  d'avril  ou 
mai  iUlH  pour  les  lettres. 

^ ces Irois  moments  (mai-avrll,  juin  ou  Tin  18)8,  œlobre,  novembre, 
àétxtabtt),  Sainl-Siiiion  cl  Comte  étaient  en  excdlentâ  termes. 

Le  votant»  e&laniiODCÛ  le  lu  mai  et,  le  IS,  Comte  écriviiil  à  Valal  : 

Nom  venons  rie  tancer  un  premier  cahier  d'un  ouvrage  biân  ioipor- 
tant  «l  qui,  je  croie,  l'era  «onsiatian  dans  le  monde  poliiique. 

Voici  comment,  le  tS  mai  I8W,  Comte  s'exprime  à  l'endroit  de 
Sainl-Simoa  daa»  une  lettre  adressée  à  Valat  : 

Tu  ditinê  i[ue  je  te  faBse  connaître  .M.  de  Saiot-t^imon;  c'eut  le  plus 
homme  que  je  connaisse,  celui  do  tous  dont  les  ecritA  el  bb 
■  Li  «ont  les  plus  d'accord  et  les  plus  inébranlBbles. 


78  irfLAHGBS  n  DOCniIlirTS. 

Gomle,  comme  on  le  sait,  avait  été,  pendant  les  premiers  temps 
de  sa  collaboration  avec  Saint-Simon,  c'est-à-dire  en  4847,  rétribué 
par  lui;  il  recevait  250  à  300  fr.  par  mois. 

Le  4  5  juin  4  84  8,  Comte  écrit  à  Yalat  : 

Tu  me  crois  encore  dans  l'heureuse  et  courte  passe  où  j'étais  chez 
M.  de  Saiat-Simon. 

A  ce  moment-là,  il  ne  reniait  pas  cette  «  heureuse  et  courte  passe, 
qui  d'ailleurs  lui  fut  fort  utile  sous  plus  d'un  rapport  i  : 

En  premier  lieu  j'ai  appris,  dit  Comte,  par  cette  liaison  de  travail  et 
d'amitié  avec  un  des  hommes  qui  voient  le  plus  loin  en  politique  phi- 
losophique, j'ai  appris  une  foule  de  choses  que  j'aurais  en  vain  cher- 
chées dans  les  livres,  et  mon  esprit  a  fait  plus  de  chemin  depuis  six 
mois  que  dura  notre  liaison  qu'il  n'en  aurait  fait  en  trois  ans  si  j'avais 
été  seul. 

Le  47  novembre  encore,  Comte  écrit  à  Valat'  : 

Connaissant  d'ailleurs  pour  les  avoir  vues  plusieurs  fois  toutes  les 
bonnes  comédies  et  sachant  par  cœur  les  acteurs  et  les  actrices,  je  pré- 
fère rester  philosophiquement  chez  moi  ou  aller  philosophiquement 
causer  avec  le  digne  philosophe  Saiat-Simon. 

Comme  on  le  voit  par  celle  lettre  du  47  novembre,  SaintF-Simon 
et  Comte  nourrissaient  l'un  pour  l'autre  les  sentiments  les  meilleurs. 

Leurs  divergences  ne  consistaient  qu'en  ceci  :  Comte  trouva  Saint- 
Simon  trop  pressé  de  réaliser,  comme  dit  M.  Dumas,  ses  conceptions 
dans  l'ordre  pratique.  Toutefois,  l'idée  fondamentale  de  Saint-Simon 
enlhousiasmaùt  Comte  : 

L'idée  fondamentale,  dit  Comte  dans  les  lettres  anonymes,  me  parait 
être  une  belle  et  utile  conception,  et  je  suis  persuadé  que  tôt  ou  tard 
on  finira  par  l'adopter. 

Les  deux  collaborateurs  mêlaient  leurs  idées,  Pun  trouvait  l'idée 
fondamentale,  ■  l'idée  mère  >,  comme  dira  Comte  en  4824;  l'autre 
cherchait  d'autres  moyens  pour  la  mise  en  œuvre  des  idées  elles- 
mêmes. 


1.  Cr.  Valat,  op.  eu. 


pi.Einiiâ  aippoRTS  r.ftr%n  SAnT-siKow  kt  iugiistk  cohtc. 
La  quealton  morale  et  religieuse  les  séparait  : 


n 


Il  est  même  possible,  dit  Gomle,  que  je  vous  présente  plus  lard 
quelques  coDsidêrdiions  de  morale,  car  je  pense  que  la  morale  est  une 
science  à  fùre,  tout  comme  la.  politique,  et,  en  eSTet,  sans  avoir  autle- 
roeot  l'iotentioa  de  cumbatlre  les  priadpcB  de  morale  très  respectables 
et  très  utiles  que  jo  trouve  eu  circulation,  il  m'est  permis  d'observer 
que  ces  principes  sont  îasufttBants'. 

Poià  entranL  plus  avaaL  dan^  son  sujet  favori,  cet  élargissemeitl 
positif  de  ta  morale  faturs  : 

Il  me  semble  donc,  sans  mériter  d'être  accusé  du  désir  de  l)ou~ 
leverser  l'ordre  social,  qu'on  peut  très  bien  dire  de  ces  principes  de 
morale  qui  sont  en  circulation  qu'ils  ?ont  tout  à  fait  insurCsanti;  parce 
qu'ils  ne  sont  tous  que  des  sentiments,  et  par  suite,  en  admeliant 
marne  que  tous  ces  principes  sans  difitinclion  soient  coDrormes  en  tous 
points  aux  vrais  ioiéréts  de  la  société,  on  peut  désirer  la  formation 
d'une  science  morale  positive.  Cette  science,  de  même  que  la  poli- 
tique, me  parait  devoir  êlre  entée  sur  Téconoroie  politique,  car  je 
p«Q£e  quele^  règles  de  murale  comme  les  iûstiiutions  politiques  doivent 
être  jugées  d'après  rinfluence  qu'elles  exercent  ou  peuvent  exercer  sur 
la  production;  quel  examen  intéressant  que  celui  de  toutes  les  coU' 
tûmes  et  dispositions;  morales,  comme  par  exemple  la  cliarité,  considé- 
rées de  ce  point  de  vue  et  par  conséquent  jugées  pour  la  première  fois 
sans  déclamation  et  d'une  manière  tout  à  t'ait  positive^. 

Auguste  Gort^le  désirait  l'établissemeiu  d'une  morale  terrestre  cl 
positive  et  Henry  Saint-Simon  voulait  l'elarjjissement  du  principe 
philosophique  ci^toau  dan$  b  parole  du  Christ  et  de  ses  disciples, 
de  Paul  surtout.  Les  deux  philosopties  avaient  un  même  but  :  réor- 
ganiser. Ils  se  préoccupaient  des  mêmes  problèmes,  mais  y  appor- 
UJÊnt  des  méthodes  différentes.  C'est  dans  la  forme  que  résideront 
ce  que  M.  Dumas  appelle  i  leurs  premiers  dissentiments  n> 

Quoi  qu'il  en  soît,  ces  deus  lettres  aiionymes,  écrites  dans  les  con- 
ditions déjà  énoncées,  sont  capitales  au  point  de  vue  de  l'hiatoire  du 
âaint-âiraouiame  et  du  positivisme. 


A  première  vue,  ces  procédés  mystérieux  étonnent.  Comte  en  élait 

1.  Lettres  anatiirme&.  Of.  Appendice,  infra. 

2.  Lettres  iinotiïmes.  Cf.  infra. 


80  IliLAIIGES   ET    DOCCMBTTS. 

cependant  assez  coutumier.  Il  aimait  qu'on  ne  sût  pas  ce  qu'il  feisait 
ou  qu'on  supposai  autre  chose  que  ce  qu'il  faisait  réellement. 

En  eflet,  lorsque  Comte  collaborait  avec  Saint-Simon,  il  oe  ngnait 
pas  ses  travaux  «  relativement  à  ses  parents  »,  dil-il,  et  c  de  peur 
de  flgurer  le  soir  à  la  police  correctionnelle*  ». 

Il  faisait,  à  ce  sujet,  ses  conOdences  à  son  ami  Yalat  : 

Je  te  prie,  dit  Comte  à  Valat,  de  tenir  cet  article-ci  fort  secret,  car 
papa  croit  qae  j'ai  rompu  toute  liaison  avec  M.  de  Saint-Simon;  tu 
sais  bien  que  ma  famille  me  croirait  dévolu  au  terrible  tribunal  de  la 
police  correctionnelle  si  elle  savait  que  je  continue  à  travailler  avec  un 
homme  dont  le  libéralisme  est  si  connu*. 

Comte,  il  est  vrai,  va  même  se  contredire,  et  cela  volontairement. 
En  effet,  parlant  de  ce  quatrième  volume  de  l'Industrie  pour  lequel, 
dans  la  première  des  lettres  anonymes,  il  prévoit  «  une  catastrophe  » 
analogue  à  celle  essuyée  pour  le  volume  précédent  (3*  volume.  Indus- 
trie), il  écrit  à  Valat,  le  15  mai  1818,  c'est-à-dire  la  veille  du  jour  où 
le  volume  est  annoncé  dans  le  Journal  de  ta  librairie,  ces  lignes 
signiûcatives  : 

Je  crois  notre  ouvrage  trop  grave  et  trop  scientifique  pour  que  le 
ministère  lâche  à  nos  trousses  le  déclamateur  ordinaire,  M.  de  Blar- 
cbangy.  Quand  une  fois  l'entreprise  aura  plus  d'aplomb  et  qu'elle  sera 
décidément  ancrée,  je  me  nommerai  3. 

• 

D'ailleurs,  à  faire  le  métier  de  publiciste,  on  gagne  de  l'argent  : 

Songe,  mon  ami,  dit  Comte  à  Valat,  que  le  Censeur,  dans  les  trois 
premières  années,  a  rapporté  200,000  fr.  net  à  ses  auteurs,  et  actuelle- 
ment, quoique  l'ouvrage  ait  beaucoup  perdu  de  son  ancien  éclat,  ils 
ont  encore  10  à  15,000  livres  de  rente  chacun.  Oh  I  il  y  a  des  ressources 
dont  tu  ne  te  fais  pas  idée  dans  la  carrière  politique.  Juge  si  je  puis 
parvenir  à  chanter  sur  cette  note-là!  Mes  parents  me  pardonneront 
alors,  j'espère,  de  m'ëtre  fait  publiciste*. 

En  outre,  il  aime  tant  Saint-Simon  : 

Son  caractère,  dit-il  à  Valat,  est  généralement  estimé  par  les  hommes 


1.  Valal,  50. 

2.  Valat,  36. 

3.  Valat,  50. 

4.  Valal,  51. 


raiaiBBS  BiPPOHTS  E?ITBE  SAlMT-SIMOn   ET  iUCUSTE  COMTE.         8\ 

de  toutes  les  opinions.  Si  plusieurs  personnes  ne  rendent  pas  la  même 
justice  à  ses  idées,  c'est  que  sa  manière  de  voir  s'élève  trop  au-dessus 
des  idées  ordinaires  pour  qu'elles  puissent  encore  être  appréciées;  mais 
cela  viendra  tôt  ou  tard,  et  voilà  l'avantage  des  gens  qui  sont  plutôt 
au-dessus  qu'au-dessous  de  leur  siècle;  c'est  que,  comme  le  siècle 
avance  et  qu'il  ne  recule  jamais,  ils  finissent  toujours  par  être  estimés 
ce  qu'ils  valent,  tandis  que  les  gens  au-dessous  de  leur  siècle  sont  de 
plus  en  plus  méprisés  ' . 

Et  plus  loÏD  : 

Cect  l'tiomme  le  plus  estimable  et  le  plus  aimable  que  j'aie  connu  de 
ma  vie,  celui  de  tous  avec  lequel  je  trouve  qu'il  est  le  plus  agréable 
d'avoir  des  relations.  Aussi  je  lui  ai  voué  une  amitié  éternelle...*. 

£t  lorsque  plus  tard  il  collabora  de  nouveau  avec  Saint-Simon  pour 
l'élaboration  du  troisième  cahier  du  Catéchisme  des  Industriels,  alors 
que  vraiment,  à  ce  moment-là,  il  avait  à  se  plaindre  de  Sainl-Simon, 
il  écrivait  : 

Afin  de  caractériser  avec  toute  la  précision  convenable  l'esprit  de  cet 
oovrage,  quoique  étant,  j'aime  à  le  déclarer,  l'élève  de  M.  de  Saint- 
Simon...*. 

Et  plus  loin  : 

Ayant  médité  depuift  longtemps  les  idées  mères  de  M.  de  Saint- 
Simon,  je  me  suis  exclusivement  attaché  à  systématiser,  i  développer 
et  i  perfectionner  la  partie  des  aperçus  de  ce  philosophe  qui  se  rapporte 
à  la  direction  scientifique...  J'ai  cru  devoir  rendre  publique  la  déclara- 
tioD  précédente  afin  que,  si  mes  travaux  paraissent  mr>riter  quelque 
approbation,  elle  remonte  au  fondateur  de  l'école  philosophique  dont  je 
m'honore  de  faire  partie^. 

D'autre  part,  faisant  à  Valat  l'envoi  du  livre  qui  contenait  ces 
lignes,  il  dit  : 

L'ouvrage  que  je  t'envoie  contient  encore  quelques  traces  de  ma  liai- 
coQ  avec  Saint-Simon,  parce  que  la  rupture  a  suivi  le  commencement 
de  l'impression.  Elle  consiste  en  le  mut  élève  et  dans  le  développement 

1.  Vaut,  52. 

2.  Valat,  53. 

3.  Catéchisme  des  Industriels  (édition  originale),  3*  cahier.  Paris,  de  l'im- 
prioierie  de  Sétier,  avril,  1824,  in-8*  (coll.  penoonelle),  p.  6. 

4.  Catéehttme  des  Industriels,  p.  8. 

Hrv.  UisToa.  XCI.  1"  fasc.  6 


82  MÉLl^OBS   ET   DOCUMENTS. 

de  co  mot  qui  se.  trouve  au  préambule.  Ces  traces  disparaîtront  dans 
la  prochaine  édition,  car  elles  n'étaient  que  de  complaisance*. 

Et,  dans  une  autre  de  ses  nombreuses  lettres  à  Valat  : 

Gr&ce  à  la  précaution  que  j'ai  prise  de  ne  jamais  signer  mes  articles, 
la  responsabilité  ne  porte  pas  sur  moi  ;  c'est  une  chose  convenue  avec 
M.  de  Saint-Simon,  auquel, comme  tu  le  penses  bien,  cette  convention 
ne  fait  aucun  tort,  puisqu'il  est  évident  qu'être  pendu  avec  lui  ne  le 
soulagerait  guère*. 

La  mentalité  de  Gomle,  écrivant  les  lettres  à  Valat  et  rédigeant  les 
deux  lettres  anonymes,  est  la  même.  Les  lettres  à  Valat  expliquent 
les  deux  lettres  anonymes. 


L'Industrie  avait  cessé  de  paraître  en  48'!  8;  en  janvier  4849  était 
apparue  une  nouvelle  publication  :  te  Politique^.  M.  Dumas ''dit  que 
le  Politique  fut  rédigé  par  une  Société  de  gens  de  lettres  et  dirigé 
par  l'infatigable  M.  de  Saint-Simon.  Auguste  Comte,  continae 
M.  Dumas,  toujours  docile,  donne  au  Politique  deux  beaux  articles 
uii  il  développe  les  idées  économiques  et  politiques  de  son  maître. 

Comte,  naturellement,  n'avait  pas  signé  ces  articles,  toujours  par 
simple  mesure  de  prudence.  Comte  ne  flt-ilquecoUaborer  au  Politique 
sous  la  direction  de  l'infatigable  Saint-Simon?  Non  pas.  Nous  avoua 
trouvé  dans  les  archives  sainl-simoniennes.  Fonds  Foumel,  dans  le 
carton  Saint-Simon,  non  loin  de  la  minute  originale  des  deux  lettres 
anonymes,  la  minute  de  l'accord  fondant  le  Politique.  L'accord  est 
dûment  signé  et  paraphé,  et  fait  en  quadruple,  sous  signature  privée, 
le  22  février  4849,  approuvé  par  les  contractants  et  signé  autographe  : 

Saimt-Siiion.  Comtb. 

Voici  lo  texte  de  Taccord  : 

Entre  les  soussignés,  il  a  été  convenu  ce  qui  suit  : 
Article  K**.  —  La  propriété  de  l'ouvrage  ayant  pour  titre  \»  Poli- 
tique, et  qui  se  publie  par  livraisons,  est  divisée  en  vingt-quatre 

1.  Valat. 

2.  Valat,  107. 

3.  Le  l'olidque,  par  une  Société  de  gens  de  lettres,  in-8*  (édition  originale, 
p.  1G3),  Fonda  Fournel. 

i.  Dumas,  p.  ïlîa. 


PKIVIEHS   niPPORTC   EXmC   SjinT'StHOy   ET   ATtCDSTB  COUTE. 


83 


■cUons.  Douze  de  ces  actions  appaniéDncnt,  savoir  ;  à  M.  Heary  de 
Sunl-Simon  dix,  et  deui  à  M.  Comte,  ancien  élève  de  rËcole  poly- 
(•cbnlque.  Des  douze  aulree  actiooB,  deux  sont  acquises  par  M.  Goutté, 
pnipritftitire,  el  par  M.  La  Chevardière,  aussi  propriétaire,  qui  s'en- 
4{a|eDt  4  en  verser  le  tnoDtaiit  dauf  la  caisse  de  la  Société,  â  raison  iit 
f.iMO  fr,  par  action,  d«  manière  k  a  que  M.  Cuutte  ne  veree  les 
«ecènds  1,000  fr.  qu'après  l'emploi  des  '2,000  fr.  à  fournir  par  lui  et 
M.  Ia  Chevardière. 

Abt.  2,  —  Les  deux  actions  de  M  Comte  et  sept  de  eaUea  de 
M.  Saini-SltnoD  ne  pourront  être  vendupS)  cédées  ni  iransportéee,  leur 
prodott  ««ol  pourra  l'étrfl.  M.  Saînl-SimoQ  pourra  disposer  à  son  gré 
le  S8t  trois  autres  acilonc. 

An.  3.  —  Au  moyen  de«  articles  précédents,  M.  Saiot-Simon 
fanooce  à  pouvoir  rien  rédamer  des  autres  actionnaire  pour  raison  des 
fuit  généralement  quelconques  relatifs  aux  quatre  premières  livrai^ouA 
da  Pc  i[dg  pour  »0Q  compte  personuel,  et  il  remet  à  ta  Société 

Uw  ]'  I   claires  restaoi  de  ces  quatre  livraisuns  pour  en  disposer 

paretle  comme  1m>u  lui  !;emblera.  Les  parties  se  lienneot  réciproque- 
méat  quilles  et  dcchargét'B  de  toutes  choses  à  ce  sujet. 

Ait.  4.  —  Les  abuntiemf.nLs  faits  pendant  la  gestion  de  M.  Saint- 
himun.  H  dunt  l'i-tal  est  ci-joint,  ne  pourront  être  réclamés  par  la 
iAociétr,  qui  s'engage  au  contraire  à  les  fournir  k  ses  frais  iî  partir  du 
cinquième  cahier  ou  livraison  inclusivement. 

Abt.  5.  —  Le»  bénéfices,  déduction  faite  de  tous  frais  géoéiralenient 
queloooques  relatifs  à  la  présente  Bociété,  seront  répartis  en  deux  parts 
égales,  dont  une.  formant  la  moitié,  sera  partagée  entre  les  douze 
•cUoai  appartiMiaot  à  M.  8aint-âiinou  et  à  M.  Comte,  en  raison  du 
ottmbrc  qui  leur  en  appartient  par  l'article  premier,  ou  aux  conccs- 
•aoanaires  de  M.  âaint-Simoa  pour  ses  trois  actious  disponibles,  l'autrA 
put  oo  moitié  de  cet  bénéfices  sera  repartie  entre  ceux  qui  auront 
aeqeis  tuât  un  partie  des  dou£e  autres  actions,  et  ceux-ci  la  répartiront 
«alTB  vnx  au  prorata  des  actions  à  i^ux  appartenant. 

Aiit.  C>.  —  Les  aDjuéreurB  d'actions  ne  pourront  être,  sans  leur  coq- 
■ratemKnl,  «ingagés  pour  plus  de  t,Q0O  fr.  par  chaque  action.  Tout  uou- 
«tl  •ciioaitaire  !*ouscrira  le  présent  acte,  dont  copie  sera  délivrée  certi- 
Sée  fv  le  directeur. 

A>T.  7.  ^-^  Il  y  a  un  directeur  nommé  par  la  Boeiélé.  Ses  fonctions 
•'étcodeot  &  faire  les  recettes  et  dépenses,  ainsi  qu'à  tout  ce  qui  con- 
eeme  radminittratiou  et  la  publication  du  Politigue,  sauf  lu  rédaction. 

An.  S.  —  La  durée  des  fonctions  du  directeur  est  d'une  année.  Il 
>»ra  réeligil/le.  Il  rendra  compte  tous  les  trois  mois,  en  assemblée 
gvoéralt,  ér  la  f^ttiition  et  des  recettes  et  dépenses  qui  seront  par  elle 
arn>'tii*«.  Il  doant'ra  connaissance  à  tout  actionnaire  qui  se  présentera 
d*"  tous  ir%  d<itaiU  que  celui-ci  pourra  désirer.  I^e  directeur  convoque 
les  aaaombtee*  g«nérateii  ([uand  il  la  croit  nécessaire. 


m  1I^U:«CES  ET    DOCCME.XTS. 

ART.  9.  —  La  Société  Domine  et  choisit  pour  directeur  M.  La  Cbe- 
vardiére,  qui  l'accepte  sans  émoluments. 

Art.  10.  —  Si  le  directeur  pense  que  la  publication  d'an  article  des- 
tiné à  être  inséré  au  Politique  ait  des  inconvénients,  il  en  prévient  le 
rédacteur.  Si  celui-ci  persiste,  le  directeur  réunit  les  rédacteurs,  et  la 
majorité  di'cide  après  avoir  entendu  le  directeur  et  le  rédacteur.  Celui-ci 
ne  peut  voter  à  ce  sujet. 

Art.  11.  —  Les  frais  de  rédaction  sont  fixés  à  100  fr.  par  feuille 
d'impression  uu  au  prorata.  Mais,  jusqu'à  ce  que  les  abonnements  au 
Politique  soient  au  nombre  de  trois  cents,  ces  frais  ne  seront  payés  que 
pour  la  moitié;  l'autre  moitié  ne  sera  remboursée  aux  rédacteurs  que 
lorsque  les  abonnements  excéderont  le  nombre  de  trois  cents.  Dans  le 
cas  où  ils  n'y  parviendraient  pas,  les  rédacteurs  n'auront  aucune  répé- 
tition à  exercer  à  cet  égard  contre  la  Société. 

Art.  12.  —  Le  manuscrit  de  tout  article  inséré  ou  à  insérer  an  i*oIi- 
tique  doit  être  signé  d'un  des  rédacteurs.  L'imprimé  pourra  n'indiquer 
que  des  lettres  initiales  ou  tout  autre  signe.  La  responsabilité  de  chaque 
article  appartient  au  signataire. 

Art.  13.  —  l^es  rédacteurs  actuels  sont  :  MM.  Saint-Simon,  Comte, 
La  Chevardière.  Ils  pourront  s'en  adjoindre  d'autres. 

Art.  14.  —  Dans  le  cas  ou  te  succès  du  Politique  pourrait  exiger 
d'augmenter  les  honoraires  des  rédacteurs,  la  chose  sera  décidée  par  les 
actionnaires. 

Art.  15.  —  S'il  survient  des  difficultés  sur  des  cas  non  prévus  par  le 
présent,  elles  seront  décidées  par  les  actionnaires  convoqués  à  ce  sujet 
nt  à  la  niajorit*'>.  Les  actionnaires  pourront  être  représentés  par  d'autres 
actionnaires  pour  les  objets  d'administration. 

Art.  16.  —  Les  voix  seront  comptées  par  actionnaire  et  non  par 
action. 

Fait  quadruple  et  arrêté  entre  nous  sous  signatures  privées,  à  Paris, 
ce  22  février  1819. 

Kii  1819,  comme  on  le  voit.  Comte  n'était  pas  brouillé  avec  Saint- 
Simon.  Leurs  idées  n'étaient  pas  plus  en  accord  à  ce  moment-là  qu'en 
1818.  Les  deux  philosophes  se  préoccupaient  des  mêmes  problèmes, 
mais  les  comprenaient  différemment  ^ 

1.  Voici  doux  lettres  curieuses,  encore  que  la  seconde  lettre  soit  de  1824. 
K«dact<!ur  au  Politique,  Comte  s'adressait  des  lettres  i  lui-même.  On  sait  qu'il 
HiKualt  U.  It***,  R  étant  l'initiale  du  nom  de  sa  mère.  —  Voici  la  lettre  (p.  163)  : 

tt  Le*  rédacteurs  du  Politique  à  M.  B***. 

f  Monsieur, 
f  Nous  TOUS  prions  d'agréer  tout  nos  remerciements  pour  l'exeelleot  traTail 
que  TOUS  avez  eu  la  bonté  de  nous  adresser.  Nous  vous  dirons  en  tonte  fraa- 


rRCmOU.   RirPORT?  CSTRE   5I(NT>?IM<IN   f.t  idrosts  comtb. 


S5 


?fousavoQsétabli  que  Sainl-Simon  avait  Tailla  connaissance  deComte 
«n  isn.  el,  selon  loule  probaliiliU},  au  mois  de  mai;  que  la  ctale  où 
les  «  deux  lettres  anonjrmes  »  paraisaonl  avoir  élff  écrites  est  1918  vl 
probablemcnl  au  mois  cravril;  que,  loin  d'avoir  été  rédigées,  cornine 
le  prétendant  et  M.  Robinet  et  M.  Mengr^  pour  «  leur  entrée  on 
relaltOQS  »,  «t,  [lar  là  même.  Otrc  une  critique  acerbe  des  idées  de 
Saint^imon,  déguisée  copçndanl  sous  un  éloge  partiel,  ces  deux 
leUres,  au  contraire,  révélaient  un  accord  tacite  en  vue  d'uno  réclame, 
uoR  Riron  de  publicité,  Taîle  de  concert;  qu'enfin,  l'acte  Tondant  te 
Politique  dament  signé  Saint-Simon  et  Comte  en  iKVJ  apportait  une 
preuve  de  leur  nouvelle  collaboration,  étonnante  surtout  apré*  le  ton 
<  des  deux  lettres  anonymes  >  dans  le  an  où  Ton  donnerait  quelque 
créance  à  la  réalité  de  ce  document  arliticlel. 

Quoi  qu'il  en  soit,  ces  deux  documents,  Tun  capital,  l'original  dea 
Jeilfcs,  l'auire  inléreissant,  l'acte  fondant  le  PùliHque,  o«»  peuvent 
qaeconllrmer  oos  assertions,  quelque  hypothétiques  qu'elles  puissent 
inrallre.  En  tous  ca%,  toute  discussion  devra  les  ulili.^cr. 

Êeriléâ  de  la  main  d'Auguste  Comte,  ces  deux  lettres,  que  noua  nom- 
mom,  pour  ne  point  les  confondre,  les  «  deux  lettres  anonymes  «, 
(fane  part,  et  d'autre  part,  sîgoé  des  deux  noms,  l'accord  TondanL  le 
Politique,  fonnenl  toutes  deux  des  documents  de  «  première  main  • 
«Tune  haute  valeur  historique.  Trouvées  dans  les  archives  saiol- 


cMm  t\  ra  ditkll  M  que  nous  penion»  et  vos  idées  dank  deê  lellrei  sur  Vm 
tnTlUI  i]t)'  nr>a«  publierons  IncfMamment. 
c  Non*  avon*  l'tjnoucur  il'étrn  vos  Irès  hcimbiea  serritenn, 

•  Les  rédacteare  du  Politique.  • 

te  11  nun  1816  (Tl,  Comte  terifiit  â  11.  de  BlainTille  Is  lellrc  Buivante  : 
■  it  mr  aiils  pr軫nCé  ttiez  M.  de  Blainville  paar  Ir  prier  Af  Tooloir  bii'n 
fMMr  «prè«  son  dîner  eh#z  M.  de  Saint-Simon,  qui  «»l  très  malitde  et  «ini 
jAtirt  «ivemfot  l«  voir.  Poar  ae  rien  celer,  noire  raatbeureui  ami  m  lente  dn 
«f>  d^inilre,  inaU  bmirpuMmenl  II  n'y  e»l  point  parvenu,  el  tl  y  a  loul  ««(toir 
i|«t  Douit  Xe  coMA^rtcron*.  La  présence  de  V.  de  HJujitDjc  lui  lera  un  grund 
M(|tl  4«  Miulagentent. 

■  CoHin. 
•  Itardi  «uir  (tt).  » 

Cette  t«Ure  mI  étirai  le  de  la  rArrespondance  inédite  de  Comte  {lubliée  (lar 
U  Hwriél^  po»ili»i«te.  La  letlrr  n  es!  f'»*  datée.  On  4  mi»  U  dale  de  1826. 
Oda  ni  Impoasibk'.  Saint-âimnn  ulanl  niurt  «a  tâ?S,  I)  «al  beaucoup  plo>  pm> 
kaftM  de  liier  la  daim  du  II  tiidr»  IS'U,  Saint-Simon  ar«nl  lealé  de  ae  auidder 
le  9  man  de  celte  aoiiée. 


S6  H^LiïfGBS   BT   DOCraiNTS. 

simoniennes,  elles  acquièrent  on  intérêt  et  une  valeur  considérables. 

Si  Saint-Simon  reçut  ces  •  deux  lettres  anonymes  >  telles  qu'elles 
sont,  telles  que  nous  les  produisons,  il  est  impossible  de  croire  à  la 
réalité  de  l'anonymat  et  à  la  Franchise  de  leur  teneur;  si  Henry  Saint- 
Simon  ne  les  reçut  ni  ne  les  lut,  comment  se  trouvent-elles  dans  les 
archives  saint-simoniennes? 

Selon  toute  probabilité,  ces  deux  lettres  furent  rédigées  d'un  con- 
sentement réciproque  ou  sur  la  proposition  de  l'un  des  deux  philo- 
sophes, mais,  en  tous  cas,  graphiquement  écrites  par  Auguste  Comte. 
U  est  à  présumer  qu'après  réflexion,  ce  projet  de  réclame  fut  reconnu 
stérile  et  abandonné. 

Et,  dans  ramoncellemenl  de  ces  documents,  de  même  que 
l'accord  fondant  le  Politique  qui  vient  témoigner  d'une  glorieuse  et 
mémorable  confraternité,  ces  deux  lettres  anonymes',  vaines  mainte- 
nant, exhumées  pour  l'unique  souci  de  la  vérité,  demeurent  aujour- 
d'hui encore  dans  les  vieux  cartons  saint-simoniens,  inutilisées. 

Alfred  Pekeiu. 

I.  On  troarera  en  appendice  le  texte  intégral  des  deux  lettre*  anonymes. 


rtnrRBS  uproBre  mint  siixt-simo^  bt  «.vaosTE  comte. 


87 


APPENDICE. 


MAN'USCRIT  ORIGINAL  DES  DEUX  LETTRES  ANONYMES 

twessriss   PAR   iUtilTSTB   COHTK   A    tIRIBT    SiimT-SlMltSI. 


LfiTTAES  A  H.  n.  SAIIST-SIUON 

l'Ali    tlKK    l'ERBORNE   UITI   SK    NOHHBIIA   PLDR  TAAU. 


(ftif.]  «)•. 


/"  lettre. 


trnrf 


IPot.  t.\  Mcmsî^ur, 

preauil  uu  vif  intérêt  »  lou«  les  travaux*  r^ui  me  paraisBent  au^v.np- 
ULIc*  de  coalnhupT'*  nu  progrès  de  là  Eicii-ace  sucialu  H  au  développe- 
iDPDl  de  la  r.ivilbalion,  j'ai  diï  élrp  péniblement  atfeclé  (]u  rêveurs  qup 
^rointrolreprisc  n  euBtiyé  il  y  a  six  inuis,  elje  l'ai  été  d'aaUnt  plus  qu'il 
n'aptru  qu«  c^  revers  était  en  grande  partie  votre  ouvrage,  et  le  ré§ul- 
uit  iièc««8aire  de  la  direction  fausse  et  îrréflécbie  que  voue  aviez  prise 
(lu*  voire  irotsi^me  vo]um«.  Vous  avez  apperçu  (ne)  votre  erreur, 
vmu  la  «iguali^z  rrauchcmpot  et  vous  tentez  aujourd'hui  de  voui;  rele- 
ver. Je  Tteue  de  lire  l'écrit  que  voue  avez'  publié  ce&  jours  derniers  et 
/a  m'empresM;  de  vous  communiquer  le  jugement  que  j'en  purte,  ainsi 
qoe  les  réflexioos  que  celte  lecture  m'a  suggérées  el  que  je  viens  cJê 
téiiisia  k  la  hâte.  Cûoiine  il  ne  s'a|(it,  à  nioa  avis,  de  rien  moins  que 
d«pr4c«rvcr  voire  entreprise  d'une  seconde  catastrophe  aussi  complète 
*t  bien  plus  décisive  que  la  première,  j'espère  que  vous  voudrez  bieu, 
PO  favnur  du  rnotif,  t'ïcuser  la  liberié  que  je  pr«D8  {sic\  de  m'exprimer 
«n  loot»  franchise  et  que  vous  trouverez  le  jugeœeat  que  je  parte  sur 
votre  Acrit  digne  de  fiter  séricuscmcot  votre  atiention.  Je  m'empresse 
d'aill«ar<i  t\t\  vous  accorder  plein  pouvoir  de  publier  celte  lettre,  ainsi 
^-  ■-■  que  je  pourrai  vouï  écrire  dan?  la  suite  sur  le  mêtne 

•c^  >yez  que  cette  publication  puisse  vous  être  de  quelque 

otiUiè*. 


a.j-B. 


1.  Correction   Comte  ariiit  mi»  priniiti ventent  •  toutes  les  cnUrepriMS  t. 

2.  •  !'  r  >«  choM  »,  efface. 

3.  Pri  II  «  feneï  do  ». 

4.  l>r(tsili«tnMot  <  servir  utilement  votre  ealreprite  •. 


1.   r>ilt.  îmiïi 

Uuei  tr 
r(IJf 

•ur    le    uauiua 
odfiati. 


88 


MBLAXCES  ET  D0CDIIB5TS. 


1.  Ouiod  je  diii 
(fue  les  jourra- 
)utcs  D>Dtre(i«n- 
dront  point  le  pu- 
blie ilcR  idée*  <\ix 
vous  veDei  de  pro- 
duire, ja  D«  prr- 
teuds  pis  «Tcnrer 
qu'ils  ne  Teroiit 
point  sur  votre  ou- 
vrage an  srlicli*!-, 
et  des  articles  peui- 
ètr«  fort  lonpi. 
.Mais  CCS*  arlirlt'S 
ne  traiteront  au- 
cunement des  prin- 
cipes que  vous 
•rci  imis,  et  cun- 
sislcront.  comme 
i  l'ordinaire,  en 
des  personnaliti's 
plus  ou  moins  ma- 
iigDrs,  et  eu  ilcs 
plaisanteries  plus 
on  moins  bouncs 
aur  Totre  écrit. 
(Cette  note  de 
Comte  est  mise  un 
marge  et  est  d'en- 
cre   plu«    foucrn. 


En  fêlant  [sic)  la  revue  des  principales  classes  de  la  société,  de  celles 
qui  exercent  le  plus  [fol.  2]  d'influence  dans  la  formation  de  l'opinioD 
{générale,  et  en  examinant  quelle  impression  doit  faire  votre  écrit  ear 
chacune  d'elles,  je  me  suis  bientôt  convaincu,  Monsieur,  que  votre 
entreprise,  telle  que  vous  la  présentez  aujourd'hui,  doit  succomber  nae 
seconde  fois.  C'est  un  point  sur  lequel  je  ne  crois  pas  que  vous  puissiez 
conserver  de  doute,  si  vous  voulez  bien  prendre  la  peine  de  parcourir 
avec  moi  cette  série  d'observations. 

Je  pourrais  commencer  parles  journalistes, car  ils  exercent,  quoique 
asservis,  un  grand  empire  sur  l'opinion  d'une  foule  de  lecteurs,  et  je 
pourrais  vous  faire  obscn'er  que  ces  messieurs  n'entretiendront  point 
le  public  des  idées  que  vous  venez  de  produire',  parce  qu'il  leur  sera 
défendu  d'en  parler.  Mais,  depuis  l'heureuse  invention  des  journaux 
non-périodiques,  cet  inconvénient  est  à  peu  près  nul,  et  les  ouvrages 
mis  à  l'index  de  la  police  ont,  tout  aussi  bien  que  les  brochures  minis- 
térielles, les  honneurs  de  l'annonce. 

Je  laisse  donc  les  journalistes,  et  j'arrive  à  la  classe  pensante;  voyons 
d'aijord  vos  confrères,  messieurs  les  publicistes.  Plus  votre  travail  ren- 
ferme d'idées  neuves  et  profondes,  plus  vous  devez  être  persuadé,  ce 
me  semble,  que  les  publicistes  (à  quelques  exceptions  près,  malheurea- 
sement  fort  peu  nombreuses),  craindront  de  nuire  à  leur  réputation  en 
.''esunt  (sic)  des  efforts  pour  établir  la  vôtre.  En  conséquence,  tout  en 
louant  vos  intentions  (qu'il  serait  sans  cloute  assez  difficile  de  blâmer 
ou  de  suspecter),  ils  s'attacheront  à  prouver  que  votre  écrit  ne  contient 
rien  de  neuf,  et  que  toutes  les  idées  justes  et  utiles  qui  s'y  trouvent  ne 
sont  que  la  répétition  des  opinions  qu'ils  avaient  émises  avant  voue. 

Les  savans  (sic)  adonnés  à  la  culture  des  sciences  d'observation  et  de 
raisonnement  trouveront  le  moyen  que  vous  présentez  neuf  et  simple, 
et  d'un  succès  certain;  ils  seront  frappés  de  la  justesse  de  vos  démons- 
trutions  principales,  et  probablement  ils  seront  aussi  satisfaits  qu'éton- 
nés (le  trouver  dans  votre  logique  une  rigueur  et  une  clarté  dont  ils' 
pensent  que  les  matières  politiques  ne  sont  point  susceptibles;  eniÎD, 
vous  obtiendrez  [fol.  3],  je  crois,  leur  entière  approbation.  Mais  vous 
ne  devez  pas  espérer  pour  cela  qu'ils  emploient  en  votre  faveur  l'in- 
fluence qu'ils  pourraient  exercer  dans  cette  occasion  sur  l'opinion 
publique.  Ix)in  de  là,  ils  se  hâteront  de  renouveller  (sic)  leur  profession 
de  foi  habituelle,  qu'ils  ne  se  mêlent  point  des  affaires  pohtiques.  Tous 
ces  savants,  les  mathématiciens  surtout,  sont  animés  en  général  d'un 
grand  libéralisme  théorique  qui  va  quelquefois  jusqu'à  l'exagération 
la  plus  outrée;  mais  ils  n'en  conforment  pas  moins  leur  conduite  à  la 
maxime  prudente  : 


c  qu'on  se  batte,  qu'on  se  déchire, 
(  peu  m'importe,  c'est  nn  délire.  > 


*  «     Ce»     deux 
je  »,  tffaeé. 


1.  f  Croi...  »,  effacé. 


nsMims  liProRTs  tsmn  9*nrT'giM0N  f.t  «tictjsrs  comte. 


H'J 


dette  classe  6&  la  société,  qui,  ea  général,  penst  beaucoup  H  pense 
jBSUt,  onai»  >ent  fort  fipu,  esi,  eu  France,  plus  nombreuse,  plu»  accré- 
[iliiôp,  el  peul-éiru  plus  ppoiste  (]ut^  dans  àucua  aulre  pays, 

Ht  M  MTiins  i^ic]  oe  vous  soulJRtidronl  po^,  du  moms  ils  voue  juge» 
mm  bipn.  Maif  (|uiint  ù  rUoiv^rstlé,  elle  dévereera  sur  vou«:  et  sur 
votre  tcrit  Ir  plus  prafund  mépris,  par  la  rakoa  que  vos  opinianB 
ne  sont  IiiaAéex  sur  aucune  desn  idées'  produites  par  les  oracles  des  cul- 
léges,  cVei-à-dire  par  l4>s  auleurs  Grecs  et  Latins, 

Aprt^  c(i  coup  (t'(fiil  jotiè  («it)  sur  la  clasee  qui  écrit  et  sur  celle  qui 
k^a«(i*,  coDsidérous-  la  clas!»c  4|ut  agît,  qui  esorce  uac  mQuence  poli- 
tique directe.  La  caui^c*  que  vous  soutenez' a  dans  celte  clause  des  amie 
et  «les  eaoeinie;  vous  ue  sere:'.  pas  mieux  traittj  par  les  uns  que  par  les 
uilres*.  ËxaminoD»  d'alxtrd  i'induUrir,  que  vou:^  «ervez.  avec  titut  de 
sMe  et  de  ooa.<itaQct>,  doat  tous  vos  trav»ux  ont  pour  but  direct  d'amé- 
liorer la  conditioa  auciale. 

Le«  iodustriels,  cooimerçana  \sic\  et  maoufacturiers  «ont  trop  occu- 
pée par  leurs  aiTaires  personnelles  pnur  donner  beaucoup  de  lems  |»c) 
i  la  lecture,  et,  d'ailleurs,  ils  n'ont  pas,  t'a  gênerai,  le  guùl  des  occupa- 
unus  lut^lleciuelh^».  Ils  ne  sont  point  habituée  à  combiner  leurs  inté- 
rfl»  particuliers  avt'c  l'int^rR  général;  ils  ont  é\é  élevés  dans  [fol.  i\ 
an  ««•nlimeot  de  crainte  et  de  Ëubordinution  aveugle  à  l'égard  du  fjou» 
ferntimeot,  et  iU  s'empressent  beaucoup  moins  &  réformer  les^abus 
<;o'à  le»  faire  tourner  ftu*  proQt  <le  leurs  intérêts  privés.  Obtenir 
uu  monupuir,  s'euricbir  daos  le  courtage  d'un  emprunt,  voilk  ce  qui 
MicDule  l'ambition  du  ptui^  grand  tiombre,  de  la  presqut!  totalité.  Ceux 
«r«alr'eux  \ùc}  qui  ont  vu  clairt«ment  que  l'industrie  a  le  droit  l'i  le 
pûQTOtr  de  coatraiuUrc  les  KOnvcruemens  {ik)  à  diriger  les  affaires 
gi'oàralet  de  la  manière  la  plus  conforme  aux  ialêr^ls  des  producteurs 
Mal  «ncore  en  »i  [lelît  nombre,  et  ils  soutiennent  leur  opinion  avec  si 
peo  d'ènnrgiu,  qu'tU  sont  entrainés  par  le  torrent  de  l'egoïiime  contre 
Ipqairl  ils  n'uNimi  pomi  élever  une  clique.  Ainsi,  vous  ne  devez  pas 
vcxudisMoiulerque  votre  écrit  oe  sera  lu  i]uv  par  très  peu  de  cocnmer- 
lOs  (IX)  Ht  de  tn>U]uraciuner$^  que,  parmi  le  petit  nombre  de  ceux  qui 

liront,  très  p'<u  sentiront  suu  milité,  et  que  la  petite  pincée  de  c^nit 
l'-i  ruit  ne  vous  soutiendra  point,  par  la  peur  qu'ils  auront 

''^Bn  '  uettre*.  Voilà  ce  qoi  vods  est  arrivé  déjà  et  ce  qui  vous 

attraii  d«t  nouveau. 


I    rrlmttlvement  •  maiimes  •. 

?,  ici  ê'ial»rca1«  <)<■•.  e/facé. 

3.  PrlmitlTcnn'nl  *  krrvez  i. 

I.  f*  iil  «  drs  uni  dei  autres  i. 

A.  I*r  lit  e  leur»  ». 

t.  PriniiliTrni«nl  t  i  Jour  •• 

7.  <  it  i>,  rufotiu;. 

t^  PriBiilifemenl  t  do  cnmiiroBiottre  leur»  (lersunne»  et  leurs  cspilaui  f. 


m 


UiUTttitS   ET    POCtmETTS 


i!<i  l'«ri«  vioiineDt 
tia  donner  UD  cxcïd- 
plrr^ctotdcUdiÉt- 

lU-H  UgikleA  à  pcr- 
*fculer  1rs  <tuc- 
trism  libâr«I«  ri 
I»  bomiiKiii  qui 
Im  profMMnl,  ta 
nfauoi  fUiMrire* 


<^Udi]l  aux  propriétaires  lie  ferreE  non-cultivaleurs,  voue  n'aspire: 
pas,  sans  doute,  à  leur  approbatiun,  car  la  mesnre  que  vous  propoi 
psl  Ton  loin,  il  faut  en  convenir,  d'être  conforme  à  leurs  goûts 
il  leurs  babitudeB.  Ainsi  préparm-vous  aux  attaques  de   tout  gen 
qu'ils  vous  livreroDt,  et  voue  savez  combien  est  puissante  l'influence 
celle  d«8se  d*hoinmes.  Ils  pn-^tendmai  que  voue  chercLei  à  bouleverBei 
U  société,  ils  se  récrieront  sur  te  danger  des  innovations  et  ils  emploie- 
ront tous  leurs  moyens   à  insinuer  û  Topinioa    que  la  mesure   qui' 
vous  proposez  ne  doit  pas  être  adoptée  et  ne  mérite  pas  seuleoienl 
d'âtre  examinée.  Voilà,  n'e-u  doutez  pomt,  c.e  qu'iU  diront  et  fero 
dire.  Aussi  que  vous  avis^J^-vous  de  proposer  La  réforme  lipome] 
l/bl.  S\  d'un  ordre  de  chose  dont  lei>  fainéaas  (Ji'<:|  se  trouvent  si  bien  el 
qui  placent  ceux  qui  ne  font  que  consommer  si  au-de^eu^  de  ceux  q 
produisent? 

Les  industriels  agricoles,  qui  seraient  les  intéressés  les  plus  directs 
radoplioci  de  la  mesurf?  que  vous  proposez,  sont  encore  des  espèces  d 
serfs; ^leur  esprit  est  sans  culture,  leur  ilme  sans  énergie;  plaire  k  leu 
maître  est  à  peu  près  toute  leur  ambition.  Ces  hommes  ne  Usent  pas 
du  tout,  ainsi  ils  ne  prendront  pas  connaissance  de  votre  ouvrage,  et 
\oufi  o'avet  par  conséquent  aucun  appui  à  attendre  d'eux. 

Ijcs  légjstfs.  Monsieur,  sont  bien  maltraités  daas  votre  écrit.  Ce  qi 
vous  en  dites,  est,  à  la  vérité,  frappant  d'exactitude,  mais  c'est  poi 
cela  même  qu'ils  ne  vous  pardonneront  jamais.  Voua  avez  saisi  leu 
véritable  esprit  beaucoup  mieux  que  personne  ne  l'avait  fait  jusqu'à 
présent;  on  voit  que  vous  les  avez  bien  étudiés  et  que  vous  les  con- 
naiefles  à  fond;  mais  tremblez  de  lea  avoir  ainsi  montrés  à  découvert. 
ÂoUnt  ce  qne  vous  dites  de  leur  influence  sociale  me  semble  vrai  et 
ingénieusemeot  observé,  aataat  il  me  parait  impolitique  et  imprudent 
d'avoir  tourné  contre  vous  toute  cette  influence.  Les  légistes,  en 
un  mol,  vont  devenir  par  cette  indiscrète  révélation  les  enoemis  natu 
rels  et  déclarés  de  vos  idées  et  6t  votre  cause,  D  est  vrai  qtie  vou»  ne 
prenez  pas  la  peine  de  le  dissimuler,  et  que  vous  désignez  fort  net' 
ment  ans  industriels  les  légistes,  comme  les  anugonistes  contre  lei 
quels  ils  doivent  sa  diriger  aujourd'hui.  Mais  vous  n'avez  pas  réfléch 
Monsieur,  que  les  industriels  ne  peuvent  être  pour  vous  que  des  am 
fort  tièdes  et  des  auxiliaires  très  faibles,  tandis  que  les  légistnssont  des 
ennemis  acharnés  et  des  adversaires  formidables*.  Voici,  ce  tnesembti 
de  quelle  manière  ils  se  [fol.  6]  conduiront  à  l'égard  de  votre  écrit. 

hee  légistes  sentiront,  trè.";  bien  toute  la  force<  du  moyeu  (jue  voi 
proposez  ainsi  que  la  justesse  de.?  premiers  raisonnemens  tJtc)  que  voi 
avez  présentés  à  l'appui  de  cette  mesure.  Mais  ils  se  garderool  bien  . 
l'approuver,  et  ils  éviieront  avec  le  même  soin  de  la  contredire;  toi 
leurs'  efforts  auront  pour  but  d'empêcher  qu'il  s'entame  une  discussion 


m 

et 

I 

ur     1 

las 

et 


ne 
uiJH 


rnrHifms  BtrponTH  E?f««  HAiNT-smoT  n  inoosTE  cours. 


94 


c^     «ujel.  VfltrR  actiou   sur  rupiniuii   publique  â^ra  beaucoup  lro{» 

U>lc>  pour  le»  forwr  à  B'ex[>liqu<ir  et  ue  pourra  aucunemeat  Iwltpr 

av«k^      rinflupnce  prodiginuse  qn'its  exercent  sur  la  lociété.  Ite  afBriQO- 

iT»zs  K,      d'uD  Ion  doctoral   c\iip  vos  nouvelles   idées  sont  des  chimères 

eawwM  ^SD«  tout  ce  que  vous  avc^,  dit  jusqu'à  ce  jour,  el  ils  déclareruQl  que, 

tc*u»  le»  cas,  fr'il  y  a  ((unique  cho&e  (1«  1>od  dan«  viilre  t'crll, 

du  que,  de  l'aveu  de  tout  lo  monde,  cela  a«  pourra  eue  utile 

qi»'«fe.«>  X  ç;i^nOraiiiius  «uivaiites,  la  géoeratioa  actuelle  ne  doit  point  s'en 

nc<r«ap(ir.  Ea  i>meilaoi  cettoopiDian,  ils  «entiroal  bien  qu'elle  est  Tausse 

et    q«s*  la  gi^a^ration  |jréi»enie  verrait  «a  condition  grandement  ainélio- 

l'aiIoplloD  de*  votre  mesure:  mais  vous  savoK  que  les  Itigistes 

&   pas  beMtjii  d'i''irv  cunvaicicus  Je  la  justt'Kso  d'une  upinion  pour  U 

sir  av«r  chaleur.  Atusi,  cette  opinion  sera  pruduilâ,  Btilà  compte- 

TOKk%  ^   Kur  rdfoisme  di^  leurx  cooteinparains,  sur  leur  paresse  pour  pen- 

<*•*'«   «'«r  la  crainte  qu'îlt  oat  de  laisser  apporter  le  moindre  chnopmeui 

i  l<*«a.»«  habitudes.  Cetto  lactique  jésuitique  sera  couronnée  d'un  succèi 

«P-**     x»*  pourra  pas,  à  la  vérité,  être  éternel,  car  rien  de  ce  qui  estvrai- 

8»^ai*.  gtite  ne  peut  plus,  grâces  (»>)  à  In  civilisation  moderne,  êtm 

covsa  s>l«uenaeDt  {tic}  étouffé;  mais  qui  pourra  durer  aseex  long  tem6  lfic| 

p****  »"    TOOi  ravir  le  fruit  dn  vos  travaux. 

t^oJ   7.j  De  louiea  les  classes  qui  eierceat  quelque  laflaeoce  sur 
)  *^^&xiion  publique  et  sur  la  marcUe  des  aflaire^*,  il  ne  me  reste,  jft  crois, 


à  c< 
I 


i=  <=-«•>■.     l,,in 


r  que  celle  des  g(jav«rnanfi  (Jtc). 

-ii^re  n'a  point  asse:;  de  philosuphie,  il  u'est  point  composé 

«z  forte»  pour  seulir  tout  Thonneurqui  rejailtiriiil  aurlmde 

u  qu'il  accorderait  ù  vos  travaux;  il  ne  porte  point  ses  vu6s 

pour  apperccvoir  (*('c)  dans  l'avnnir  l*»  maux  qu'il  éviterait  k 

Fnnraise  «n  encourageant  Ips  recherches  de  la  nature  de 

''I''»»  ,|ui  vnuh  occupent.  On  se  perd  à  disserter  pour  ou  contre  te  plan 

P^^Utique  du   ministère  ;  mais,  en  consultant  les  faiM,  il  est,  ce  me 

""^blc,  hcila   de   reconnaître  que  te  ministère  ne  suit  aucun  plan 

"'  "lo'il  ^i\ta  jour  le  jour.  Trouver  des  ressources  pour  les  besoins  du 

nioin«nt  Mt  ion  unique  occupation,  et  sa  direction,  s'il  en  a  une  bien 

°*'*tniaée,  est  plutôt  rétrograde  que  progressive.  Si  vous  indiquiez  de 

"•"•^'••nx  moyens  pour  mamteuir   et    pour   accroître  l'arbitraire  <*n 

ttBaemaat  tes  lôrinescoiistiiuiionnelles,  ou  si  vous  découvriez  la  maaiêrr 

d établir  de  nouveaux  im[iôts  sans  trop  effaroucher  les  contribuablds, 

"">•  recevrifrz  des  i-loges  et  des  récompenses  ;  mais  comme  vos  recherches 

>  al  d'uuo  uaitirt*  absolument  opposée,  vous  n'avez  iiucun  appui  à 

fis  (,fîc).  D'uQ  autre  côté,  je  crois  le  ministère  trop 

Mi^  en  jugement,  car  lo  plaidoyer  d'une  affaire  de  ce 

Uicrul  rationiion  du  public  sur  la  découverte  des  vârîlés  poli- 


cier | 

Hinltn. 
■  omtrj 


'  lnkr<4t«  primltivemMtt  t  h  *,  «ffacé. 
'l.  ialercsié  primitif  entent  i  pour  >,  tifaci. 


•  r>r4 
"Pria 


A* 


92  MÉUNfiES  KT  DOCDaE<(TS. 

tiques  que  l'oa  voudrait  tenir  dans  l'ombre.  Il  faut  donc  vous  résigoer  * 
à  être  privé  même  des  honneurs  et  des  avantages  de  la  persécation. 

N'oubliez  pas  d'ailleurs,  Monsieur,  que  le  ministère,  comme  vous 
l'avez  remarqué  vous-même,  est  composé,  en  majorité,  [fol.  8]  de 
légistes  qui  pourraient  bien  se  croire  destinés  à  venger  leur  corporation. 
Us  sont  rares  les  hommes  qui  pensent  comme  le  boa  Louis  XII  :  <  Ce 
n'est  pas  au  roi  de  France  à  venger  les  injures  du  duc  d'Orléans.  » 

Il  vous  resterait  pour  ressource  la  colère  des  nobles,  s'ils  conservaient 
encore  quelque  crédit  dans  l'opinion,  car  ils  ne  manqueront  pas  de 
tomber  sur  vous  à  bras  raccourcis.  Mais  l'inQuence  qu'ils  exerçaient 
jadis  est  si  complètement  détruite  qu'ils  ne  peuvent  plus  faire  du  bien 
aux  écrivains  libéraux,  quelque  mal  qu'ils  en  disent.  M.  de  la  Bourdon- 
naye  n'a  pas  eu  le  crédit  d'accroître  de  dix  exemplaires  la  vente 
des  ouvrages  contre  lesquels  il  a  jette  {sic)  feu  et  flamme. 

Je  crois  utile  de  résumer  en  peu  de  mots  toutes  les  observations  pré- 
cédentes a6n  de  rendre  leur  conséquence  plus  sensible;  je  vais  vous 
présenter  en  quelque  sorte  le  bilan  de  votre  entreprise. 

Vous  serez  soutenu,  mais  très  faiblement,  et  sans*  le  moindre  zèle 
par  les  industriels, 

vous  serez  violemment  attaqué  par  les  propriétaires  territoriaux  non 
cultivateurs  et  par  les  légistes, 

les  savans  (sic)  et  les  publicistes  ne  vous  feront  ni  bien  ni  mal,  de 
même  à  peu  près  que  le  ministère. 

Ne  résulte-t-il  pas  avec  évidence  qu'une  nouvelle  chute  vous  est 
inévitablement  destinée  ?  Ne  pouvant  compter  sur  aucun  secours  de  la 
part  des  savans  (sic)  et  des  publicistes,  à  peu  près  abandonné  par  les 
industriels,  réduit  en6n  à  vos  seules  forces,  comment  pourriez-vous 
résister  à  la  prodigieuse  influence  des  légistes  dirigée  tout  entière 
contre  vous?  Et  vous  n'aurez  pas  même  pour  ressource  les  réquisitoires 
de  M.  de  Marchangy? 

Je  suis  donc  intimement  persuadé.  Monsieur,  ([pape]  3)  [fol.  7]  que 
vous  allez  échouer  une  seconde  fois  dans  l'entreprise  que  vous  avez 
conçue.  Malheureusement  je  ne  puis  doul(?r  que  ce  ne  soit  encore  de 
votre  faute.  C'est  ce  que  j'entreprendrai  de  vous  démontrer  dans 
ma  seconde  lettre,  où  j'établirai  qu'il  dépendait  entièrement  de  vous 
d'éviter  ce  nouvel  échec  et  que  vous  pouviez  vous  ouvrir  une  route 
aussi  riante  et  aussi  sûre  que  celle  dans  laquelle  vous  êtes  lancé 
est  sombre  et  périlleuse.  Pour  le  moment,  permettez-moi,  Monsieur,  de 
terminer  une  lettre  déjà  trop  longue  en  vous  rappelant  un  principe  que 
les  écrivains  politiques  devraient  toujours  avoir  en  vue^. 

Les  hommes  qui  écrivent,  de  même  que  ceux  qui  gouvernent, 
ne  doivent  jamais  s'en  prendre  qu'à  eux  seuls  des  succès  qu'ils  n'ob- 

1.  PrimitiTement  intercalé  f  d'avaDce  »,  effàeé. 

2.  Primltiveinenl  intercalé  i  aucun  s,  effacé. 

3.  Primilivement  i  ne  devaient  jamais  oublier  >,  effacé. 


ailU«   tirPOBTS    EYTflE   SAItT-S!»C»?l   ET   JkOÇBSfl  COMTE. 

pa»,  aa  lieu  d'accuser  le  public  d'étré  la  cause  da  leur  chute. 
tfjfrtt,  11»*  écrit»  doivent  ôlre  Iftits  pour  le  public,  ei  non  le  public 
po  ci^t  êtantmni  ([uu  Icïi  publiclsLei»  libéraux  qui  qqI  pour 

pT:  i>  ntai  (luc  les  gotivernans  (iicj  sont  faits  pour  les  gou- 

ventés  oe  se  soient  pas  encore  apper^ius  {sic)  que  le^i  écri vains  sont  faits 
poar  lea  lecteurs;  la  rai«ua  eo  est  pourtant*  la  tnémc 
J*ki  Tboaneur  do  voua  saluer. 

Y. 


^  Uttn. 

[#W.  I.)  Munsieur, 

OHigii!  le  «ioistre  avenir  quv  jo  vouf  ai  ftrMit,  et  que  je  crois 
VOa9  4toir  démontré  dans  ma  pmninre  leUt^,  vous  auriez  tort  de  pré- 
nmer  que  mon  opinion  personnelle  est  entièrement  défavorable  à 
rèehi  que  voua  venez  de  pubUei*.  L'idée  foodamentale  me  parait  une 
btl9<>  ei  utile  cunceptioo,  et  je  suis  persuadé  que  tAt  ou  tard  on  finira 
pv  Vadopter,  para*  qu'elle  est,  t\  mon  avis,  le  véritable  et  unique  moyeu 
ilVIever  santi  secousses  rorganii^attoo  sociateau  niveau  des  lumières^  et 
qu'il  faudra  bon  are  maigre  (ne)  qu'où  linisge  par  s'occuper  de  cela. 
Lm  pnucipalf^Kcun&i'qu^iiceft  de  votre  idée  me  semblent  bieo  déduiteB, 
et  je  trouve  dan»  Les  constdératiomi  accessoires  plusieurs  apperçus  {sic\ 
neaft  «l  lamioeux;  mais  je  n'en  persiste  pa!>  moins  ïi  souleoir  que 
l'écrit,  considéré  dans  âou  ensemliie,  ne  devait  [>oinl  être  publié,  et  je 
fbod*  c>  1-  voir  sur  le  terrible  sort  que  sa  publication  pré- 

pve  à  ■  .La  câuBt^  de  cette  catastrophe  est,  selon  moi,  que 

Tom  écrit,  rempli  d  idées  juste»  et  neuves,  est  néanmoins  duos  une 
nuuvaiM  direcLiou.  Eu  eÏÏet,  votre  unique  tort,  à  mes  yeux,  a  été 
d'avoir  auivi  votre  idée  fondameutale  dans  ses  couJiéqueDces  politiques 
•a  lieu  de  la  suivre  dans  ses  conséqt-iences  scieniilique^,  ce  qui  était 
poiaiblu,  facil««,  et  d'un  succès  certain,  ainsi  que  je  le  montrerai  tout  ;t 
llkeiire.  Examiner,  Monsieur,  combien  cette  première  faute  vous  a 
owoê  loin  En  dirigeant  tous  vos  travaux  vers  le  but  de  faire  adopter 
voir*  idée  dati»  ta  pratique,  vous  vous  êtes  forcéiaent  mis  en  rap- 
port avpc  tout  ceux  qui  eierceat  oti  veulent  exercer  une  influence. 
politiqae  quelconque,  c'est-à-dire  avec  presque  tout  le  monde.  Vous 
o'avez  pas  «on^i^  en  vous  adressant  ainsi  à  la  masse  du  public, 
aux  dnat  gutads  incoavdnteae  {tic}  qui  doivent  en  résulter  pour  vous. 
D'abfird,  il  n'y  a  [^0/  S]  point  encore  assez  d'idées  posiliveïj  répandues 
■or  le  sujet  qui  voue  occupe,  pour  que  vous  puissiez  ^trejugé  avec 
oooiuiMaace  de  cauiie  en  vous  adressant  directement  à  la  classo  la  plus 
Dombreuse.  Voui  échoueriez  duiic  quaad  même  chacun  vous  jugerait 
avM  psraiMa.  Uai»  avex<vuu!i  pu  Teupèrer?  Cjommeut  n'avez- vous  paa 
MdU  que  votre  narcbe  mettrait  en  jeu  des  passions,  des  ÎQtérâlt  et  que 


lPaift]'ti). 


^••irximi«*    lfiir\ 


t.  IPHoûliTcnenl  c  eatièrcmont  t,  fffaci. 


94  véLAlVGBS  ET  DOCUMETTS. 

ce  serait  eux  qui  se  chargeraient  d'examiner  vos  démoastraUons? 
C'est  là*  t'origine  du  triste  accueil  que  vous  recevrez  et  dont  je  vous  ai 
tracé  en  détail  la  fidèle  peinture  dans  ma  première  lettre. 

Oui,  Monsieur,  je  le  répète,  je  crois  que  vous  avez  commis  une  très 
grande  faute  en  vous  jettant  [sic)  dans  la  direction  que  vous  avez  prise, 
car  vous  vous  êtes  par  là  mis  très  gratuitement  aux  prises  avec  les 
passions,  et  les  passions  les  plus  intraitables,  contre  lesquelles  les 
argumens  {sic)  les  plus  justes  seront  toujours  impuissans  [tic). 

Cette  faute,  bien  que  très  déplorable,  puisqu'elle  tue  votre  entre- 
prise, me  parait,  je  vous  l'avoue,  encore  plus  étrange  et  inexcusable.  Je 
ne  sais  à  quelle  fatalité  l'attribuer,  quand  je  considère  combien  il  vous 
était  facile  de  l'éviter  entièrement,  et  je  suis  alors  presque  tenté 
de  penser  que,  ai  vous  ne  réussissez  pas,  c'est  que  vous  l'avez  bien 
voulu. 

Votre  idée  fondamentale  me  semble  une  bonne  fortune  des  plus 
brillantes  qui  se  soient  jamais  présentées  à  un  publîciste.  Mais  permet- 
tez-moi de  vous  dire*.  Monsieur,  que  vous  n'en  avez  pas  tiré*  le*  meil- 
leur parti  possible,  ou,  pour  parler  plus  exactement,  que  pour  réussir 
et  pour  être  aussi  utile  que  le  comporte  votre  découverte,  il  fallait 
conduire  votre  entreprise  d'après  un  plan  tout*  contraire  à  celui 
que  vous  avez  suivi.  En  un  mot,  vous'  avez  [fol.  3]  mal  exploité 
la  mine  que  vous  avez  trouvée,  et  vous  avez  suivi  le  filon  le  plus 
pauvre  et  le  plus  pénible,  au  lieu  de  prendre  le  plus  facile  et  le 
plus  fécond.  Voici,  .«elon  moi,  quel  parti  vous  auriez  dû  prendre. 

Au  lieu  de  suivre  votre  idée  sous''  le  rapport  politique  ou  pratique, 
au  lieu  d'examiner^  l'action  qu'elle  pourrait  avoir  sur  les  institutions* 
existantes,  dans  l'intention  de  la  faire  adopter  par  les  législateurs, 
il  fallait  la  suivre  sous  le  rapport  scientifique  ou  théorique,  il  fal- 
lait discuter  son  influence  sur  la  théorie  de  la  science  sociale,  afin  de 
la  porter,  comme  elle  peut  l'être,  au  rang  des  principes  fondamentaux 
de  cette  théorie. 

Veuillez  considérer,  Monsieur,  quel  beau  jeu  vous  aviez  dans  cette 
carrière!  D'abord,  ne  vous  adressant  par  là  qu'aux  hommes  qui  cul- 
tivent les  sciences  morales  et  politiques,  vous  auriez  été  jugé  par 
le  raisonnement  au  lieu  de  l'être  par  les  passions,  vous  étiez  ainsi 
en  rapport  avec  vos  juges  naturels.  Gela  seul  vous  garantissait  un 

1.  Primitivemenl  «  le  principe  »,  effacé, 
î.  f  Que  >,  effacé. 

3.  «  Tout  1,  effacé. 

4.  PrimitiTement  f  parti  >,  effacé. 

5.  «  Au  »,  effacé. 

6.  PrimitiTement  f  vous  n'avez  pas  exploité  la  mine  que  vous  avez  su  », 
effacé. 

7.  Primitivement  «  dans  »,  raturé. 

8.  Primitiremeot  c  l'influence  qn'  »,  effacé. 

9.  c  Sociales  *,  effacé. 


lus  UFPORts  RtnR  3Ai^T-«iiro!f  ET  inctTfirs  covrr. 

œrtaia,  si  voira  aviez  d'atllcurd  à  pr>3$)enl«r  quelques  id««« 
omvt»«l*^UBtO!t  H*  par  coiis'^qucut  Utiles.  Et,  bous  ce  dernier  rapport, 
'  av«Jt-il  iuti>  pïtsition  [»lus  favorable  qui)  la  voue?  D'iioe  idée  coaime 
fclle  tjue  rou»  veiinî  de  produiri',  (juelli*  masse  Je  vénies  importanieR 
*uu!(  aviKx  ù  lairc  jtiillir  rlan&  k  science  Bociale!  Je  me  bornerai  dan» 
MUa  lettri'  ù  vous  pri>6enter  un  apperçu  (ïi'c)  exlrémement  incomplei 
d«  ce  qun  vous  pouviez  faire  dans  cette  direction. 

Vous  hiTÎez  mieux  que  personne,  Monsieur,  puisque  c'est  vous  qtii 
ravffz  dit  oetiement  le  premier,  que  la  seule  politique  raisonnable  est 
rèoonomic  politique.  Or,  l'économie  politique  n'est  point  encore*, 
i  proprement  piirlf^r,  u ne  science,  et,  pour  le  devenir,  il  lui  manque 
une  baae.  Ell<!  possède  bien  un  grand  nombre  de  vérités  positives, 
l/bf.  i]  iiiaifl  ces  vérités  av  $itul  guères  [*tc)  jusqu'à  présent  que 
des  olxwrvatioDe  détachées  et  forment  plutôt  un  recueil  qu'un  ensemble. 
Qnoi  qu^il  8oit  aîaé  de  les  arranger  de^  manière  à  leur  donner  tiD 
^âir  de  njctliûda  et  d'eocbaînemout.  tout  cet  appareil  scientifique  n'em- 
che  point  que  leur  ÎDCobérence  ne  se  laisse  appercevoir  (ne)  par  des 
''yeux  QQ  (>eu  exercés.  En  un  mot,  tous  les  bons  esprits  qui  ont  étudié 
reue  science  entent  bien^  qu'elle  n'a  point  de  base  réelle  et  géQér&lc^. 
Lut  en  donner  une  est,  à.  mon  avis,  ce  qn'ou  peut  faire  aujourd'toui  do 
fiai  important  pour  les  progrès  de  la  science.  Or,  co  but  mo  Rcnible 
nnptî  par  votre  idée  fondamentale  :  la  propriété  est  t'inslitHlion  ta 
<ut  imfortante  de  toulfj,  tt  eUs  doit  étrt  coiutttufe  de  la  manière''  la  ptus  J^^  ^^soie 
tcorablf  à  la  production.  Toutes'  le»  vérités  acquises  en  écoQoœie  '''>m<r  i 
TlKilitique  me  semblent  pouvoir  se  rattacher  i^  cette  belle  idire,  r>t,  par  là, 
Bdle  fournil  lt>fl  moyens  de  faire  enlin  la  voritabln  ^cieni:e  politique  fon- 
ééê  tur  les  ob«e>rvalioo!i  ecouomii[ue-<'.  <,iucl  beau  travail  ce  serait, 
Httuieur,  que  oului  de  l'arrangement^  de  cet  pnse.nible,  dti  la  formation 
tic  la  politique  positivai 

Je*  ma  contente  pour  le  moment  de  cette  indicaUon  sommaire,  ai 
au%  rrllexions  vont;  paraissent  avoir  quelque  intérêt  et  pouvoir  vous 
ton  de  quelque  utilité,  je  vous  adresserai  plus  tard  uo  travail  un  peu 
plnv  développe  sur  l'économie  politique.  c'esl4-dire  sur  la  politique 
Lpofitire.  J'examinerai***  les  progrès  principaux  que  cette  science  a  faits 
JQsqa'À  présent   irahnr.l  puire  les  main»  de  ses  fondateurs  les  écono-' 


I.    t.*   )« 

vuU   bira   qn 

nifil  hn*^  dott^ 
««Ikli'lirlu     tel 


t.  «  El  •,  ralurt,  car  il  j  AVait  primitivement  une  virgule. 

%  «  UiII(m!  »,  effaU. 

4.  •  F*(on  »,  tffacé. 
(.  Prltt>lii(<>miakl  i  qu  il  lui  i,  «ffaeé. 
t.  rriiiiillTcinmt  «  dua»  l'Iinlcr^l  i,  rffacé. 
iiiTcmrnt  t  relie  idée  me  »,  rffactl. 
i   .i^jiUvetnetil  <i  la  furmalioa  •,  tffacé. 
9l  Le  manuicril,  i  fiartir  d'ici,  est  écrit  en  caractères  plus  Uns  :  il  scmble- 
niit  <|ue  Comte  avait  écrit  le»  lettre»  Juw|ue-là  ri  i}n'énsolte  it  les  ail  reprisM. 
tO   t  Ooe  »,  *f^ot4 


tHi  NJUltCBS   ET   DOCDMBXTS. 

mistes  Français  (auxquels,  suit  dit  par  anticipation,  on  ne  rend  point 
aujourd'hui  assez  de  justice),  et,  successivement,  entre  celles  de  Smith, 
de  Malthus  et  de  M.  Say. 

Il  est  même  possible  que  je  vous  présente  plus  tard  quelques  consi- 
dérations de  morale,  car  je  Hpai/e]  2)  deuxième  lettre  [fol.  5\  pense  que 
la  morale  est  une  science  à  faire  tout  comme  la  politique.  Et,  en  effet. 
sans  avoir  nullement  l'intention  de  combattre  les  principes  de  morale 
très  respectables  et  très  utiles  qui  se  trouvent  en  circulation,  il  est  per- 
mis d'observer  que  ces  principes  sont  insuffisans  {sic).  Le  plus  large  et 
le  plus  répandu  de  tous  ces  principes,  celui  de  l'amour  du  prochain, 
n'est,  en  réalité,  que  l'expression  d'un  sentiment,  et  non  une  règle  de 
conduite;  presque  tous  les  autres  sont  dans  le  même  cas.  Or,  les  senti- 
mens  (sic)  les  plus  estimables  en  eux-mêmes  sont  presque  toujours  sté- 
riles pour  le  bonheur  de  la  société,  et  lui  sont  même  quelquefois  très 
nuisibles,  quand  leur  action  n'est  pas  guidée*  par  des  connaissances 
positives.  Pour  m'en  tenir  à  l'amour  du  prochain,  dont  presque  tous 
les  autres  principes  ne  sont  guères  (;<c)que  des  modiGcalions  diverses, 
n'est-il  point  évident  que  si  ce  principe  n'est  pas  dirigé  dans  son  appli- 
cation par  la  connaissance  des  moyens  d'être  utile  au  prochain,  le  bien 
d'autrui  pourra  souvent  n'en  pas  résulter?  C'est  un  fait  d'observation 
banale  que  les  bonnes  inlentions  conduisent  souvent,  par  le  défaut  de 
lumières,  à  des  actions  très  funestes.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  important, 
ce  n'est  donc  pas  de  chercher  à  créer  chez'  les  hommes  tel  ou  tel  sen- 
timent, car  tous  les  eSorts  qu'on  fait  pour  cela  sont  presque  toujours 
inutiles  ou  infructueux,  mais  bien  de  chercher  à  utiliser  pour  l'espèce 
les  sentimens  (sic)  dont  les  individus'  sont  animés,  en  leur  enseignant 
les  moyens  positifs'  d'être  utiles  à  leurs  semblables,  car  la  nature  a 
assez  disposé  les  hommes  à  s'aimer  pour  qu'ils  saisissent  l'occasion  de 
s'être  réciproquement  utiles,  dès  qu'ils  en  voient  le  moyen  d'une 
manière  nette. 

Il  me  semble  donc  que,  sans  mériter  d'être  accusé^  du  désir  de  bou- 
leverser* l'ordre  social,  on  peut  très  bien  penser  et  même  dire  des  prin- 
cipes de  morale  qui  sont  en  circulation,  que  ces  principes  sont  tout  à 
fait  insufGsans  (jtc);  et  que,  par  suite,  en  admettant  même  que  tous  ces 
principes  sans  distinction  soient  conformes  en  tous  [fol.  6\  points  aux 
vrais  intérêts  de  la  société,  on  peut  désirer  la  formation  d'une  science 
morale  positive.  Cette  science,  de  même  que  la  politique,  me  paraît 
devoir  être  entée  sur  l'économie  politique,  car  je  pense  que  les  règles 
morales,  comme  les  institutions  politiques,  doivent  être  jugées  d'après^ 

1.  Primiliveracnt  i  dirigée  »,  effacé. 
1.  Priraitivement  a  dans  »,  effacé. 

3.  Primitivement  i  les  hommes  »,  effacé. 

4.  Primitivement  a  de  s'être  rréciproquemeol]  >.  effacé. 

5.  c  Sur  »,  effacé. 

6.  Primitivement  c  la  Sociélé  »,  effacé. 

7.  Primitivement  a  leur  »,  effacé. 


PIIMflRS   RAPPORTS   EVTRB   SlIRT-SIMON    ET   ACGUSTE   COMTE.         97 

l'influence*  qu'elles  exercent  ou  peuvent  exercer  sur  la  production. 
Quel  examen  intéressant  que  celui  de  toutes  les  coutumes  et  disposi- 
tions morales,  comme,  par  exemple,  la  charité,  considérées  de  ce  point  do 
vue.  et,  par  conséquent,  jugées  |)uur  la  première  fois  sans  déclamation.^; 
et  d'une  manière  tout  à  fait  positivel  Voilà  pourtant  à  quoi  vous  con- 
duisait votre  idt'e,  voilà  ce  que  vous  avez  dédaigné. 

Voyez,  Monsieur,  quelle  vaste  et  belle  carrière  vous  pouviez  parcou- 
rir! Elle  était  si  facile  à  appercevoir  (sic)  tout  entière  du  point  de  vue 
auquel  votre  idée  a  dû  vous  porter,  que  si  vous  ne  l'avez  point  suivie, 
je  ne  saurais  supposer  que  ce  soit  pour  ne  pas  l'avoir  connue.  Je  pense 
plutôt  que  c'est  le  noble  désir  de  voir  votre  idée  fructifier  prompte- 
naeat'  pour  le  bonheur  des  hommes,  qui  vous  a  déterminé  à  la  traiter 
sous  le  rapport  politique'  ou  pratique.  Mais,  Monsieur,  cette  passion 
de  la  philantropie  {sic),  si  touchante  et  si  respectable,  nous  montre 
malheureusement  plus  d'une  fois  les  choses  sous  un  faux  jour,  et  nous 
conduit  à  des  résultats  entièrement  contraires  à  ceux  qu'elle  nous  avait 
fait  désirer.  Il  vous  a  semblé  et  il  a  dû  effectivement  vous  sembler 
d'abord  que  la  direction  politique  est  la  plus  propre  à  amener  prompte- 
ment  l'adoption  dans  la  pratique  de  la  mesure  que  vous  proposez.  Mais 
en  n'obéissant  point  sur-le-champ  à  cette  première  impulsion  de  votre 
cœur,  et  en  réfléchissant  davantage  sur  ce  sujet,  vous  auriez  vu  que  la 
prééminence,  sous  ce  rapport,  comme  sous  tous  les  autres,  appartient 
à  la  direction  que  j'ai  nommée  scientiUque  ou  théorique.  Vous  n'avez 
pas  considéré,  Monsieur,  que  votre  idée  serait  bien  plus  aisément  et 
bien  plus  promptcment  [fol.  7]  adoptée  par  les  économistes  que  par.  le 
public  auquel  vous  vous  êtes  malheureusement  adre.«8é.  Vous  n'avez 
pas  considéré  qu'elle  serait  bientôt  admise  dans  la  science  sociale  comme 
un  principe,  comme  une  vérité  démontrée,  et  que,  .«e  présentant  ensuite 
à  la  pratique  avec  ce  caractère,  elle  serait  bien  plus  favorablement 
accueillie.  Dans  quelque  science  que  ce  soit,  les  principes  reconnus 
pour  vrais  dans  la  théorie  Unissent  toujours  inévitablement  par  s'in- 
troduire dans  la  pratique,  et  le  vôtre  jouirait  très  promptement  de  cet 
avantage,  parce  qu'il  est  assez  simple  pour  devenir  bientôt  usuel. 

Ainsi,  sous  quelque  rapport  que  je  considère  votre  entreprise,  je  me 
vois  conduit  à  penser  que  vous  vous  êtes  entièrement  mépris  sur  la 
direction  que  vous  deviez  snivre^.  Je  vous  ai  indiqué  celle  que  je  crois 
la  meilleure,  et  c'est  avec  l'intime  pc-^rsuasion  de  la  préférence  qu'elle 
mérite  que  je  vous  invite  à  la  prendre  et  à  abandonner  entièrement 
l'autre  s'il  est  possible.  Votre  intérêt,  celui  de  votre  entreprise,  l'intérêt 
public  que  vous  désirez  servir  vous  y  sollicitent  également. 

J'aurai  l'honneur  de  vous  envoyer  assez  procliaincment  l'article  sur 

1.  Primitireraenl  <  sur  »,  effacé. 

2.  c  Votre  idée  »,  effacé. 

i.  Primitiveioent  f  pratique  »,  effacé. 
4.  Priraitivemnit  ■  prendre  »,  eff'acé. 

RBT.   UiSTOK.   XCI.    i"  FASG.  7 


98  viLilfGES  ET   DOCOMEITTS. 

l'économie  politique  que  je  voub  ai  annoncé.  Hearenx  si  mes  forces  et 
[à]  *  ma  position  me  permettaient  de  me  livrer  à  des  recherches  aussi 
attrayantes  et  de  suivre  dans  toute  son  étendue  le  travail  dont  Je  vous 
ai  tracé  l'apperçu  {sic). 

Je  me  ferai  connaître  en  vous  adressant  cet  article. 

J'ai  l'honneur  de  vous  saluer. 

(Ici  vient  l'enlacement  graphique.  ) 

(Archires  iaiiil-simoiiienneB,  Fondé  Fourni.) 

Nous  avons  tenu  à  respecter  toutes  les  ratures,  toutes  les  sur- 
charges, toutes  les  fautes  du  manuscrit. 

A.  P. 

1.  «  a  >,  ifUerealé. 


COaHESPOIOltCB. 


w» 


CORRESPONDANCE. 


CAHNOT    ET    NAPOLÉON. 
JlépoTue  de  M   K.   Wtlveri  à  la  lettre  de  M.  U  capitaine  Sadi  Carnot. 


Le  CUesnay,  20  mars  ItlOfi. 
MoDstear  le  Dirpclour, 

J'oi  appri*,  sans  trop  de  Rurprise,  que  mon  article  sur  Carnat,  publié 
daos  une  des  (lernière«  livraiftons  de  la  Itevur  hittùrique,  avaii  excilé 
les  rasceptibifitéi  d'un  de  8t>e  deeceodants.  CoRimo  celle  étude  était 
de  oatnre  à  modifier,  en  quelque  manii^re,  l'opiDioa  traditionnelle  que, 
«UfMiiia  trois  gi-n«rattoiis,  la  ramille  de  ce  grand  jiorsonna^'f'  s'eel  fait? 
d*  lui,  il  iHail  uaturel  que  je  m'attendisse  à  quoique  rècIdniatioQ  Ji; 
«  ptrt. 

J'ti  lu  ait«nlivi"monl  U  lettre  de  M,  tf?  cîinilnitjp  Sadi  Càrtiul,  et  »i 
j'en  al  bien  cotnpn»  {je  ne  dis  pas  to  Ifxle,  »ur  lequel  je  reviendrai  tout 
m  riii-ur»),  mai»  IVsprit,  il  lui  est  dèisagrénhlc  d'entendre  dire  cfue  s<on 
«leol  n'a  pn*  toujiiiirs  été  aoMai  grand  comme  titoy*'n  quecommft  soldat. 
Cependant,  »i  mon  drssein  avait  été  d'écrire  une  biai^raphio  comptcie 
de  Luare  Carnot,  lai  j'avais  eu,  par  exemple,  &  montrer  son  rûlesouiï  la 
CooTentluo,  c'est-à-dire  à  une  période  de  sa  vie  cependant  la  plue  digne 
d'Htiffi»,  cette  démuustralion  eût  été  plus  évidente  encore  :  je  me 
■feraû,  en  effet,  ln.>uvé  dans  l'obligalicin  de  mettre  l'urganiMteur  d(*  la 
victiitre  aux  prti»t?«t  av^c  l'Iiomino  qui  signa  maint  acte  sanguinaire  du 
Gamile  do  Salut  l'ulilic,  et,  en  di'pit  de  tuute»  le;:  Jtrtîulie^,  de  Idu»  loa 
•ophUniejt  a  l'aide  dc^queU  uii  a  essayé  d'nccorder  le  patriote  avec  le 
Utmmule,  c'e*!  là  uue  entreprise  dont  je  me  itérai»  senti  incapable. 
Mai*,  à  m'en  ic.uir  uniquement  à  mon  sujet,  c'est-à-dire  ii  i7arnot  après 
im  niwliitian,  et  en  xiipp<iKant  toujours  que  j'inlerprétaitsr'  hif^n  le  fond 
d»  la  peusée  Je  suo  arruTe-peitt-liIç!,  je  pourrais  demander  à  C(^lui-ci 
ewnaiRnt  il  nmvn  à  concilier  entre  eux  l'Iiomme  qui  avait  h  puissam- 
mimi  couthbué,  «n  ll'J'J,  il  sauver  la  France  do  l'invasiuo  et  de  la 
domination  étrang^rn,  et  l'homme  qui,  en  1817,  appelait  l'invasion  et 
ta  '  :"n  étrangère  par  rancune  personnelle  contre  les  Uourboos 

C»  i«  »>"  veut  pas  tunister  sur  de  paretlIeH  conlradJctîuns,  et 

pii  lit'».  M.  In  capitaine  Carniii  me  v^tiura  ^rr-,  sans  doute, 

et  ■  .     '  i|a'un  ici  :  c'rst  que  je  ne  s^nis  pas  aKge/  certiiin  que, 

tmr  I*  tond  dna  eitoaec.  Il  do  soit  pas  du  même  avis  que  moi,  et  que  les 


400  COBRESPONDANCt. 

querelles  qu'il  me  cherche  à  cûlé  ou  sur  certains  détails  secondaires 
uient  un  autre  but  que  de  masquer  cet  accord. 

Et  j'en  arrive,  sans  plus  de  préambule,  aux  questions  qu'il  me 
reproche  do  n'avoir  pas  tranchées  dans  le  même  sens  que  lui  : 

1«  Au  f  choix  d'hypolbèt^es  personnelles  >  ijue  j'ai  présentées  pour 
expliquer  la  démission  de  Garnot  des  Tonctions  de  ministre  de  la  G-uerre 
en  18U0  me  sont  opposées,  comme  «  plus  vraisemblables  >,  celles  qu'a 
énumérées  Hip{iulyte  Carnot  dans  le  livre  qu'il  a  écrit  sur  son  père. 

Mon  choix  d'hypothèses  se  réduit  à  deux,  dont  la  première  se  trouve 
être  une  de  celles  que  l'on  donne  pour  plus  vraisemblables,  à  savoir 
que  l'aucien  membr»  du  Comité  de  Salut  Public  ne  pouvait  pas  long- 
temps faire  bon  méuage  avec  l'homme  du  18  brumaire.  Quant  à  l'autre 
hypothèse,  ijui,  selon  M.  le  capitaine  Carnut,  me  serait  personnelle  et 
à  laquelle  il  <  ne  suppose  pas  de  base  historique  *,  il  saurait,  s'il  con- 
naissait mieux  les  .«ources  de  l'histoire  du  Consulat,  que  la  conspiration 
tendante  à  substituer  Carnut  ù  Bonaparte,  dans  le  cas  où  celui-ci  aurait 
été  vaincu  à  Marengo,  est  racontée  avec  un  grand  luxe  de  détails  par 
plusieurs  témoins  très  bien  placés  pour  savoir  à  quoi  s'en  tenir.  Qu'il 
me  suffise  d'en  citer  deux  ici  :  Stanislas  de  Girardin*  et  Miot  de 
Melito'.  Je  souhaite  que  les  hypothèses  d'Uippolyte  Carnot  lui  soient 
tout  aussi  peu  personnelles. 

'2"  M.  le  capitaine  Carnot  traite  do  «  simple  légende  >  l'humiliation 
que  Bonaparte  aurait  alors  infligée  à  son  arrière-grand-père  eu  le  ren- 
voyant à  l'armée  comme  chef  de  bataillon,  et  il  établit,  en  citant  les 
décrets  à  l'appui.  (|ue,  inspecteur  général  aux  revues,  Lazare  Carnet 
avait,  au  moins  par  assimilation,  le  grade  de  général  de  division. 

Bonaparte  aurait  fait  cet  alfront  à  l'organisateur  des  armées  de  la 
République  que  je  n'eu  serais  nullement  surpris,  et  la  honte  en  irait, 
non  à  Carnot,  mais  à  lui.  Si  pourtant  je  me  suis  trompé  sur  ce  point, 
il  est  a.sseï  étrange  que  M.  lo  capitaine  Carnot  soit  mieux  instruit  que 
qui?  mais  que  le  grand  Carnot  lui-même,  (|ui  ne  se  savait  pas  général 
de  division.  Et  chose  non  moins  surprenante,  Clarke,  ministre  de  la 
Guerre  et  gardien  îles  lois  de  l'armée,  Clarke,  dont  mou  contradicteur 
se  plaît  à  invoquer  le  lémoiguage,  Clarke  l'ignorait  ôgalement.  En  effet, 
au  sortir  d'un  entretien  qu'il  avait  eu  avec  lui  (Curnot),  lors  de  ses 
embarras  d'argent  en  1809,  Clarke  écrivit,  le  2  juillet,  à  l'empereur  une 
lettre  que  j'ai  résumée  et  dont  voici,  sur  ce  sujet,  un  extrait  textuel  : 
«  ...  Si  -M.  Carnot  servait  dans  ce  corps  (le  génie)  comme  général  de 
division,  ffra(/e  que  Votie  Majesté  lui  a  jadis  promis...^,  t  Si  donc  Carnot 
avait  été  en  posse-ssion  do  ce  grade,  il  aurait  été  le  premier  à  le  savoir; 


t.  Mémoires  et  souvenirs,  t.  1,  p.  175  pI  suiv. 

l.  Mémoires,  t.  f,  p.  273  et  suiv. 

3.  Cette  lettre,  aprtts  avoir  été  citée  par  fragments  dans  |>lu8ieurs  catalogues 
d'autographes,  a  été  finalement  reproduite  in  extenso  dans  la  revue  la  Révolu- 
tion française,  I9(i0,  t.  1,  p.  7U. 


CORRESPONDANCE.  101 

je  l'imagine,  et  le  ministre,  qui  venait  précicémenl  de  l'interroger 
là-despus,  ne  l'aurait  pas  demandé  en  son  nom  à  l'empereur  II  y  a  plus. 
Au  lendemain  même  de  la  retraite  de  Carnot,  son  propre  successeur 
an  ministère  de  la  Guerre,  le  général  Berthier,  avait  adressé  aux  Con- 
:>ul8  une  propositioii  d'avancement  dans  l'arme  du  génie  f  pour  le 
citoyen  Carnot,  chef  de  bataillon,  sous-direcfeurdes  fortifications  ».  Après 
avoir  énumérc  ses  services  militaire.^  et  ses  titres  scientifiques,  il  disait  : 
•  Capitaine  du  génie  en  1183,  le  citoyen  Carnot  n'est  que  chef  de  batail' 
Ion  de  celte  arme.  Il  l'est  depuis  l'an  III...  La  liste  des  généraux  de  divi- 
sion de  l'armée  française  va  être  formée.  .l'ai  cru  qu'il  était  digne  des 
Consuls  d'y  placer  Carnot...  Je  crois  inutile  de  parler  du  mode  qui  pour- 
rait être  suivi  dans  cette  promotion.  Je  m'en  rapporte  à  la  magnani- 
mité des  Gon^uls*.  »  Encon*  une  fois,  si  (kirnot  avait  été  général,  pour- 
quoi Berthier  aurait-il  proposé  de  l'élever  à  ce  grade?  Carnot  ne  fut 
promu  général  de  division  qu'en  181  S,  lorsqu'il  fut  rappelé  à  l'activité 
p<»ur  aller  défendre  Anvers;  mais,  jusque-là,  j"ai  dit  et  je  maintiens 
qu'il  resta  simple  chef  de  bataillon  s.ins  emploi.  M.  le  ca|iituine  Carnot 
pose  ici  le  droit,  et  je  le  lui  concède,  quoi({ue  le  droit  et  tous  les  droits 
fussent  alors  choses  bien  fragiles  et  d'ailleurs  mal  définies.  Mais  ce  n'est 
pas  d'une  question  de  droit  qu'il  s'agit  ici;  il  s'agit  d'une  question  de 
fait,  et  je  lui  oppose  le  fait. 

3»  M.  le  capitaine  Carnot  a  émis  des  doutes  sur  la  manière  dont  j'ai 
dit  que  l'empereur  avait  rendu  un  service  pécuniaire  à  sou  aïeul  en 
1809.  Pour  lui,  Carnot,  pressé  par  ses  créanciers,  n'aurait  pas  eu  besoin 
de  faire  appel  à  la  générosité  impériale;  ce  seraient  ses  amis  qui,  spon- 
tanément et  sans  mandat  de  sa  part,  auraient  exposé  sa  situation  à 
Nap(déon.  Pourquoi  faut- il  que  cette  tradition  ne  repose  que  sur  le 
témoignage  du  principal  intéressé,  et  (|ue  ce  témoignage  soit  contredit 
par  tous  les  autres  et  notamment  par  celui  de  Méneval,  qui  fut  précisé- 
ment l'un  dex  intermédiaires  de  Carnot  en  cette  affaire? 

i*  Lorsque  j'ai  eu  à  rafipeler  l'anoblissement  de  Carnot  en  1815,  j'ai 
prouvé  que  cet  honneur  lui  avait  l'té  conféré  en  récompense  de  sa 
défense  d'Anvers  l'année  précédente,  et  nullement  en  conséquence  lie 
son  élévation  au  ministère,  comme  le  soutiennent  .ses  biographies.  Mon 
coatradicteur  trouve-t-il  quelque  chose  à  redire  à  cela'i^  non;  mais  il 
«••  donne  la  peine  de  montrer  le  peu  de  cas  que  lit  son  aïeul  du  titre  de 
comte.  Aurais-je,  par  hasard,  prét<>ndu  le  contraire? 

,V-  Enfin,  sans  attacher  une  importance  démesun-e  à  la  lettre  (|ue 
Carnot  écrivit  pendant  les  (ieiit-Jours  au  préfet  de  la  Moselle,  je  n'irai 
cept^ndant  pas  jusqu'à  l'appeler  une  a  boutade  ».  comme  son  arrière- 
petit-fils,  sous  prétexte  qu'un  y  lit  l'aveu,  un  peu  gênant,  mais  signé 
de  la  main  de  son  auteur,  (|u'il  b'était  trompe  pendant  la  Révolution. 
t^ue  pouvait-il  avoir  à  regretter  alors'/  D'avoir  mis  la  France  en  état 

1.  Archives  adniinislrdtires  du  ministère  de  la  Guerre,  dossier  de  Carnot. 
iUp|H>rt  du  ministre,  vendémiaire  an  I.\. 


-i  02  COBBBSPO^IDINCE. 

de  repousser  l'ennemi  hors  de  son  territoire?  Non,  n'est-ce  pas?  Ce  ne 
peut  dune  être  que  d'avoir  trempé  dans  ia  politique  terroriste  de  la 
Convention.  Or,  Carnot  était  un  homme  trop  grave  et  trop  sérieux  pour 
traiter  légèrement  pareille  matière,  et  le  soin  avec  lequel  il  protesta 
toute  sa  vie  contre  cette  accusation  prouve,  non  paç  certes  qu'elle  était 
Tausse,  mais  combien  il  l'avait  à  cœur. 

Voilà  ce  que  j'avais  à  répondre  à  M.  le  capitaine  Sadi  Carnot.  Je 
rends  hommage,  avec  tout  le  monde,  au  sentiment  qui  a  guidé  sa 
plume,  lorsqu'il  a  cru  devoir  vous  écrire.  Monsieur  le  Directeur,  au 
sujet  de  mon  article.  Ce  sentiment  est  des  plus  honorables  et  des  plus 
respectables.  Mais  l'histoire  se  fonde  sur  des  faits,  et  non  sur  des  sen- 
timents. 

Et  une  fois  de  plus  se  vérifie,  sur^Carnot,  ce  que  j'ai  dit  ici,  il  y  a 
déjà  longtemps,  à  propos  d'un  autre  personnage  célèbre,  son  contempo- 
rain, l'abbé  Grégoire  :  c'est  qu'il  y  a  des  hommes  de  la  Révolution  dont 
il  n'est  pas  permis  de  parler,  aujourd'hui,  après  plus  de  cent  ans,  sans 
s'attirer  l'approbation  des  uns  et  les  protestations  des  autres*.  Et  cepen- 
dant, s'il  est  une  époque  de  l'histoire  où  les  hommes,  pris  individuel- 
lement, furent  peu  de  choses  au  regard  des  événements,  n'est-ce  pas 
celle-là?  Quand  donc  pourra-t-on  parler  d'eux,  on  souffrir  qu'on  en 
parle,  avec  la  même  liberté  et  la  même  sérénité  que  des  héros  d'Ho- 
mère? 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Directeur,  l'assurance  de  ma  haute  consi- 
dération. 

Eugène  Welvbbt'. 

1.  Il  n'y  a  pas  bien  longtemps,  la  vénérable  M"  Le  Barbier  de  Tinant,  propre 
fille  (le  Merlin  (de  Thionville),  voulait  envoyer  ses  témoins,  —  un  colonel  de 
cuirassiers  et  un  aulre  officier  de  je  ne  sais  plus  quel  grade,  —  à  un  honorable 
notaire  de  Noyon  qui,  écrivant  dans  les  Mémoires  d'une  société  d'études 
locales  l'histoire  du  village  où  s'était  retiré  Merlin  après  la  Révolution,  avait 
eu  le  malheur  de  rappeler  que  celui-ci  n'y  était  connu  que  sous  le  nom  de 
génial  Mouttache. 

2.  Comme  conclusion  à  cette  intéressante  polémique  entre  M.  le  capitaine 
Carnot  et  M.  E.  Welvert,  nons  formons  le  vœu  que  la  famille  Carnot  se  décide 
à  publier  intégralement  la  correspondance  de  Lazare  Carnot  avec  Bonaparte. 
Alors  seulement  on  pourra  se  faire  une  idée  complète  et  certaine  des  relations 
et  des  sentiments  réciproques  de  ces  deux  grands  hommes.  [Note  »e  la 

RÉDACTION.] 


BULLETIN    HISTORIQUE 


FRANCE. 

HISTOIRE  DE  l'aRT. 

UoiEi  AftE.  —  M.  A.  ScBKiiiisow*  a  rendu  de  grands  services  à 
Ykaée  de  la  itenaîssance  italientit;.  Mais  âes  travaux,  comme  celui 
«[u'il  pubtjail  récemmenl  sur  Bapliaël  el  i^inlurrjchio  h  Sienne, 
a'Rlaieiit  âan§  douU?  pour  lui  iju'amuselles.  Il  se  réservail  pour  un 
tvail  biiHi  |jluÂc(*tJsi(iér.ible  ou  il  tente  aujourd'hui  do  nous  mon- 
trer qudk'â  r.iisons  eslhéli^jues  proronde;^  eipliqueol  le  passade  de 
llwi  anliquc  a  l'art  du  moyen  âge.  Dans  celle  union  de  la  mélaph)- 
el  lit"  l'histoire,  c'est  l'hisloire  qui  lient  la  petite  place,  et  c'est 
image,  car  un  elTort  de  pensée  ausM  vi(;aureux  méritail  cerlaine- 
fiMol  d'être  mieux  qu'une  conslruclioii  toute  subjeclive.  Aulanl  qu'il 
^l  possible  d'y  voir  clair,  M.  Schcnarsow  établit  une  solidarilé,  un 
(ire  rvéccssairp  dans  l'apparition  des  di(Térents  arts  ;  «  La  desUnée 
'deTart  au  moyen  Age,  conclul-il,  se  trouve  Usée  par  avance  ;  de  la 
poésie  à  la  mimique  et,  par  la  mimique,  retour  à  la  plasUque  •> 
.\f-  340j.  L''auleura  remué  pendant  350  pages  une  peaanle  mi^taphy- 
ii)|ae  pour  aboutir  a  unt^  concluâion  sans  doute  très  justifiable,  mais 
ijiii  ne  le  serait  certainement  pas  moins  si  on  renversait  l'ordre  des 

Uo  second  volume  de  VUktoire  de  PArt^^  commencé  l'an  dernier, 
Vient  de  paraître.  Il  concerne  l'art  roman.  H.  André  MicasL  s'esl 
pour  la  rèdaclioi)  des  différents  chapitres  aux  hommes  les 
ias  conipéleDt5,  el  il  esl  difTicile  de  discuter  la  science  de  ces  spé- 
}.  11  a  (enu  à  respecter  la  manière  particulière  à  chacun  de  ses 
ilUiora leurs.  M.  E^l^rt  étudie  l'architecture  romane;  sa  méthode 
■peecable  n'oublie  aucun  monument.  Ce  dénombrement  méticu- 


I.  A.  Scbmanon,  GrunMeftiffe  der  Hwiutwittewichaft.  Leipiig,  Tenbner, 
IW,  XÀ)  p.  ia-ê: 
V  mtMr*  4a  l'Art,  tow  h  dUecXion  <!«  M.  Kairi  MicheL  T.  I,  2*  pirlie. 
CoUa,  t'JOS. 


404  BULLCm    BiSTO&fQDE. 

leux,  ce  classemenl  bien  fait  est  cerlainemcnl  plus  fructueux  à  con- 
sulter qu'agréable  à  lire.  Il  ne  lui  manque  aucune  des  qualités  d'un 
excellent  catalogue.  J'avoue  que  je  goûte  tout  particulièrement  l'ex- 
posé de  M.  Emile  Mâle,  et  sans  doute  sa  science  n'a  autant  d'agré- 
ment que  parce  qu'elle  ne  se  lient  pas  toujours  au  premier  plan. 
Quand  un  édifice  est  achevé,  il  n'est  pas  inutile  pour  le  faire  voir 
d'enlever  l'inextricable  charpenlerie  des  échafaudages.  Sans  compter 
qu'une  discussion  érudite,  dans  un  livre  de  ce  genre,  fausse  souvent 
la  valeur  relative  des  questions,  en  nous  arrêtant  trop  longtemps  sur 
des  vétilles.  .M.  Mâle  dit  ce  que  nous  pouvons  savoir  de  la  peinture 
romane  en  France.  Il  va  droit  aux  œuvres  significatives,  étudie  soi- 
gneusement les  peintures  de  Saint-Savin.  Il  en  explique  la  technique, 
en  donne  la  signification,  fait  la  part  de  la  tradition  et  celle  de  l'ins- 
piration personnelle.  El,  comme  il  n'est  pas  un  moment  indifférent 
à  son  sujet,  son  étude  ne  cesse  jamais  d'intéresser.  —  Autour  de 
Sainl-Savin,  quelques  autres  peintures  murales,  dont  l'intérêt  pâlit 
auprès  de  ce  chef-d'œuvre  et  dont  le  petit  nombre,  le  mauvais  état 
empêchent  un  classement  sérieux.  Dans  un  autre  chapitre,  M.  Mâle 
nous  renseigne  sur  la  technique,  l'origine  obscure  des  vitraux  et  sur 
leur  histoire  pendant  le  xii*  siècle.  Il  les  rattache  en  général  à  l'école 
de  Saint-Denis.  Cette  même  période  de  la  peinture  a  été  réservée 
pour  ritalie  méridionale  à  M.  Bertaux,  qui  a,  sur  Part  de  ce  pays, 
une  compétence  toute  particulière.  Ce  qui  donne  une  grande  impor- 
tance à  cette  région  et  à  cette  époque,  c'est  que  là  le  contact  était 
constant  entre  la  civilisation  byzantine  et  Tart  chrétien  d'Occident. 
Os  courts  chapitres  sur  la  peinture  murale  et  sur  la  miniature  sont 
dominés  parcelle  question.  M.  Bertaux  démêle  ce  qu'il  y  a  de  byzan- 
tin ou  de  latin  dans  les  deux  écoles  monastiques  qu'il  distingue, 
l'école  basilienne  et  celle  du  Mont-Cassin,  et  il  tend  à  diminuer  beau- 
coup l'influence  byzantine  dans  l'art  du  Mont-Cassin.  Ce  sont  tou- 
jours ces  questions  d'origine  qui  donnent  tant  d'intérêt  aux  moindres 
traces  barbares,  latines  ou  orientales  que  l'on  peut  saisir  dans  les 
monuments  conservés,  dans  les  bijoux  que  M.  .Molimer  étudie  fort 
savamment,  ainsi  que  dans  les  sculptures  des  églises,  ou  les  minia- 
tures des  manuscrits.  Comme  pour  l'art  préroman,  M.  Marqoet  de 
YissELOT  consacre  un  fort  intéressant  chapitre  aux  influences  orien- 
tales. Il  les  retrouve  dans  les  motifs  décoratifs,  animaux  affrontés, 
palmelles,  arabesques,  etc.,  et  tout  en  réservant  la  question,  —  pour 
le  moment  insoluble,  —  de  savoir  comment  s'est  produit  le  contact 
ul  l'iunitration,  il  croit  que  les  artistes  romans  ont  clé  séduits  par  la 
richesse  décorative  des  motifs  byzantins  ou  arabes,  et  aussi  par  la 
grande  facilité  avec  laquelle  ils  pouvaient  êtro  reproduits,  grâce  à 


ratncE. 


tfia 


leur  sl^lisâlioD.  Us  les  ont  d'ailleurs  copiés  âatis  les  comprendre 
loujours,  et.  ont  même  éLé  jusqu'à  reprofluire  des  textes  musulmans 
qui,  encore  aujourd'hui,  proclament,  en  pleine  cathédrale  du  Puj,  la 
divinité  d'Allah. 

A  M.  André  Michel  revenait  de  droit  la  dilKîdle  lâche  do  raconter 
la  sculpture  romane  depuis  les  origines  gallo-romaines  jusqu'à  la 
veille  du  iiii*  siècle.  Son  historique  est  aussi  précis  que  vivant.  L'au- 
teur ne  se  satisfait  pas  seulement  avec  des  descriptions  techniques; 
il  démêle  loujours  la  pensée  qui  anime  l'art  et  ne  néglige  aucun  des 
IcxLes  qui  peuvent  nous  faire  comprendre  les  intentions  d'œuvres 
aussi  lointaines.  Tout  cela  est  net,  bien  ordonné,  La  thèse  générale 
ftst  encore  une  réponse  à  l'éternel  problème  des  origines  ;  rOrient, 
Ryme  ou  Icd  Barbares.  M.  \.  Michel  ne  nie  pas  la  relation  entre  l'art 
roman  et  celui  qui.  auparavant,  lleuris&ail  â  la  même  place,  celui 
des  Romains.  Mais  il  ne  veut  pas  que  celui-là  ne  soit  qu'un  dévelop- 
pement de  celui-ci  ;  ce  ne  sont  pas  les  provinces  les  plus  romanisées 
qui  ont  donné  l'élan  à  l'art  roman.  Il  sent  Tinduence  d'un  germe 
nouveau,  l'art  gothique  ou  «  français  »  qui  poinle  dès  lors.  —  Cer- 
tains archéologues,  et  en  particulier  M.  W.  Vôge,  font  de  l'école 
provençale  (Saint-Trophime  d'Arles  et  Saint-Gilles)  le  berceau  de 
l'art  chrétien  moderne,  donnent  celui-ci  pour  une  lloraison  nouvelle 
de  l'art  antique  dont  les  monuments  couvrent  le  sol  de  cette  pro- 
vince. Sculpture  et  architecture  continueraient  donc  l'art  romain, 
comme,  d'autre  part,  d'après  les  théories  courautes,  l'art  moderne  ne 
serait  qu'une  renaissance  de  la  civilisation  antique.  Ilourajod  s'était 
déjà  élevé  contre  cette  seconde  théorie;  il  reporl*iità  l'actif  du  moyen 
âge  (X  qu'il  y  eut  de  bon  dans  la  Renaissance  et  laissait  a  l'inlluence 
antique  tout  ce  qu'elle  eut  de  contestable,  fï'est  ainsi  que  M.  .\ndré 
Michel,  —  sans  s'expliquer  très  nettement  sur  la  question  des  ori- 
gines, —  rejette  au  moins  la  prépondérance  de  fart  provençal  et 
aiiliqut\  A  Saint-Gilles  et  à  Saint-Trophime,  il  verrait  des  retarda- 
taires postérieurs  aux  premiers  imagiers  de  Saint- Denis  et  de 
Chartres  plutôt  que  des  initiateurs;  et  il  rojette  tout  à  fait  à  la  On 
de  son  chapitre  l'école  provençale'.  Les  centres  d'art  original  furent 
en  Auvergne,  dans  le  Languedoc,  en  Bourgogne,  en  Poitou,  en  Sain- 
longe,  dans  rile-de-Prance  enfin,  dont  l'école  n'est  plus  tardive  que 
parce  qu'elle  est  réservée  â  de  plus  hautes  destinées,  Nous  passons 
eu  revue  les  plus  intéressantes  de  ces  œuvres  disséminées  sur  tout 


I.  U.  R,  <le  Lasteyrie  aboulil  à  Je^  conctusian»  amatogues  dans  un  Iravail 
iorl  tavani  puru  au  Inuimciil  tiiérue  où  M.  André  Mictltit  Muteoail  celle  tliède 
«lant  «00  cours  i  l'Ècgte  du  Lttuvre  (R.  de  La£lc}rie,  Études  iur  ta  teulpiure 
frattfaiw  au  moifen  nge.  Paria,  iDflJ,  in-fol.  Cf.  Rev.  hi$t&r.,  LXXXIII,  3T7). 


106  oiirxKT>'<r  umoaiocic. 

noire  Icrriloirc  :  Moissac,  S^millac,  Vézelay,  Autun,  Poitiers, 
Angouléme,  etc.;  loules  ces  couvres  draniaLiques  et  décoralives,  sah- 
tiles  et  gnufbes,  allactiarvles  au  plus  haut  p<.iint,  nous  sont  expli- 
quées, démojUrées  par  l'érudiUoii  pieuse  <le  M.  A  Michel.  —  El 
eooore  une  fois  c'est  M.  Berlaux  (]ui  nous  coniluil  en  Italie  pour  aous 
feire  eonnaitre  la  seulplure  romane  de  celle  région. 

M.  A.  Nkhel,  .1  la  lin  du  volume,  reprend  dans  toute  son  ampleur 
la  question  des  origines.  Car  ce  cbapilre^condusion,  qui  nous  pro- 
criel  un  résumé,  nous  donne  fort  heureusement  beaucoup  mieux. 
C'est  un  expoaé  magistral  du  problème  des  origines  de  l'art  chrétien. 
Disons  tout  de  suite  que  !a  thèse  de  iil,  André  Michel  reste  celle  de 
son  maiire,  Courajod  :  enlever  le  plus  possible  a  l'éléroenl  latin 
pour  donner  davantage  à  rélémeiit  l>arbare  et  à  i'iniluence  byian- 
tine.  Kl  celle  Ihèse  fsl  présentée  sous  son  aspect  le  plus  civanlageux. 
Une  seule  réserve  pourtant.  L'auteur  rewnnail  lui-même  à  demi-mot 
que  a  la  divination  de  la  sympalbie  •  ne  saurait  suppléer  ■  aux  docu- 
ments disparus  ou  insuffisants  ».  Pourquoi  donc  nouf.  annoncer 
rarchileclure  golhiquf;  par  les  instincts  de  charpeulîcrs  (;ue  les  Bar- 
bares (lorlaienL  en  eux  obscurément?  Ces  insticicls,  étoufTés  durant 
les  deux  siècles  d'art  roman,  se  sont  subitement  éveillés  au  iiic  siècle. 
Mais  M.  André  Michel,  quand  il  reprend  en  quelques  mots  l'histoire 
de  l'architecture  romane,  n'y  découvre-t-i!  pas  lui-même  l'idée 
directrice  de  l'organisme  gothique?  Celte  explication  rend  l'autre 
supposition  inutile  et  par  conséquent  fausse.  Celte  architecture 
romane,  dont  l'origine  latine  n'est  pas  conte3labl»i,  restera  toujours 
gênanle  pour  ceux  d'après  qui  les  germes  de  l'art  médiéval  sont 
d'imporUition  barliarc. 

El  voici  que  la  m^me  thèse,  sous  une  forme  plus  hardie,  esl  sou- 
tenue par  M.  tudwig  U'oLTMintir',  i}ui  voit  dans  la  Renaissance  ita- 
lienne elle-même  une  conséquence  des  invasions  barbîires.  Pour  sa 
démonstration,  il  utilise  bien  moines  les  monuments  artistiques  que 
la  philologie  et  des  dennilions  ethniques.  Car  une  (elle  question 
iuduît  naturellement  en  gobinolûgie.  L'auteur  part  donc  d'une  défini- 
tion très  simple  des  races  qui  constituent  1r  monde  européen,  s'ef- 
force de  montrer  que  la  race  germanique,  reconnaiseable  a  sa  haute 
taille,  à  ses  cheveux  blonds  el  à  ses  yeux  bleus,  u  joué  dans  l'art 
italien  on  rôle  prépondérant.  Ce  sont  les  peliis-fils  des  Lombards, 
acclimaléâ  dans  la  péninsule,  qui  ont  alTraochi  un  Jour  l'ilalie  de 
l'iaflueDce  byzantine.  (Vesl  alors  que  l'idéal  de  bizuté  féminine 


l.  Ludwig  Wollmunn,  Die  Germanen.  und  /lie  lienatuanee  in  SfûUen.  Lei|K 
lig,  TJiiirlagisclLe  Verlagunsiiill,  190!»,  ia-8*. 


PIlilCR. 


t07 


i,  etWTïnjTMÎevînl  hlomi.  Les  ariisies  itanSn^fuî,  nu  gré  (1« 
M,  Wollmatin,  ont  lo  inietix  n'nrlu  le  cli;iriir«  iIps  fetiiiiies  gi^rma- 
iiiqiios,  *onl  Pa!m;i  Veccliio  el  TiLiPii.  Kl  am  Allcmamis  descendus 
dtaquo  4UtiiC«  des  Aljws  à  Venise,  et??;  deux  peintres  ne  duivcril  en  cITet 
put  doaiHsr  unu:  idue  Irop  (léfavonlilu  de  la  beaulc  allemande.  Mais 
ce  n*e»l  {«s  sculciTK'ni  l'idial.  ce  sont  aussi  les  artistes  qui  fiirent 
(le«  (U&  du  nord,  peintrcB,  seuIpLeurs,  écrivains,  musiciens,  depuis 
Ir  I1Ï*  siècle  .juAqu'-H  nos  Jour*.  La  preuve?  L'auleur  fait  déllJer 
devftni  nous  Uiui  c€  qu'il  y  cul  d'illustre  on  Iialic.  Tous  ont  eu  des 
noms  d'orJL'iric  (;ermaiijt|ue  ;  aucune  terminaison  ilalicune  ne  dérobe 
à  l'auteur  une  raeine  seplfintrionaJR,  Tous  se  prpisenlenl  avec  la  peau 
btaocbe,  le  \»ny  blund  et  les  }cu%  lileus,  buis,  depuis  iîiullo  juS4^u'à 
Ros&ini.  Seul,  jti  crois,  Vcrroclno  a  les  yeux  .gris  lirun  et  le^  cheveux 
noirs.  lïe  Luul  cela,  M.  Wullmann  est  sûr  eL  donne  ses  preuves:  cent 
d     ■  i'il  amoucolle  à  l.i  (In  de  son  travail.  Avpc  lims 

V  ^es  slali.sLi(|UPs,  J'.Tult'ur  nuuhlie  rien,  sitiou  de 

nous  dire  pourquoi,  durant  la  Kenaissance,  ccUe  race  germanique 
fiiisail  merveille,  surtout  en  Italie,  et  pourquoi  l'art  allemand,  lors- 
qu'il >e  fui  iîifusfi  un  peu  d'art  italien,  en  mourut  presque  .'lussiti'il, 
comme  empoisonné.  Pour  ex  [cliquer  celle  annesion  lirulale.  en 
pkioe  paix,  de  luute  une  civilisation  au  protlt  d'une  race,  il  ne  Taul 
pas  seulement  l>e^iucoup  d'éljrttologies  tendancieu.ses,  mais  uue  foi 
Tobusle  dans  ses  Ihéorlcs  eltinifieies  (;t  une  singulière  intrépidité  de 
ral9<Mtnement.  r^mislruire  laborieuscniçnl,  minutieusement,  un  iirm 
travail  »ur  rrlle  définilion  :  les  Germaitïs  sont  grands  et  Idonds,  les 
a  ■eri'i  petits  et  liiuns;  tirer  (ranquillemeul  d'énormes  con- 

tc  ;.-  -  de  propositions  aussi  menues  et  aussi  incertaines,  c'est, 
jusqu'à  preuve  nouvelle,  alourdir  gravement,  sans  le  fortifier,  un 
unusanl  paradoxe  de  soeiologuc  amateur. 

M.  Miu'  continue  sf^  étudr^  sur  l'art  du  moyen  âge.  Suivant  son 
lubilod»,  il  s'intéresse  surtout  à  sa  signilicalion  morale,  et  celU: 
b.i'  '  '  '  ilime  quand  il  s'agit  d'une  époque  qui  n'a  guère 
t*  'c  lart  pour  l'art-,  elle  le  sérail  lu.viucoup  moins 

puur  la  Kenaissance  ou  tes  temps  modernes.  Murs  il  devient  uéces- 
saire  d'analyser  r<puvre  dans  .sa  technique  matérielle  pour  com- 
prandrc  tout  ce  que  Tarlistc  a  voulu  nous  dire.  M.  Mâlo  montre 
daju  un  article  de  la  Hmur  dru  Deur-florulfx  le  contraste  entre 
rMtelUme  serein  du  xiii*  siècle  et  Tari  tragique  du  xv*.  Après  le 


I.  L Apparition  du  path^téqve  {Kevae  des  Iteux- Mondei,  t"  octobre  VMlh), 
lÀti  tjfHtMhpàe  a  la  fia  du  moyen  âçe  {Itei'uf  de  t.lrl  ancien  et  nutdeme, 
10  MM  «I  10  oct<>br«  1905,  iU  r«Tri«r  rJ06]. 


108  BULLKTIK  HISTORIQUE. 

Christ  Iriomphant  ou  enseignant,  c'est  l'homme  de  douleur.  Les  épi- 
sodes de  la  Passion  deviennent  lu  thème  favori  des  artistes.  La  cause 
en  est  dans  un  débordement  de  sensibilité,  et  M.  Mâle  remonte  jus- 
qu'à saint  François  d'Assise.  .Mais,  sans  insister  sur  la  cause,  il  se 
contente  de  dépeindre  cette  atmosphère  morale  par  des  exemples 
concrets.  (Vest  le  temps  des  Christs  en  croix,  des  Sept  Douleurs  de  la 
Vierge  et  des  Piela.  Dans  des  articles  en  cours  de  publication  dans 
la  Revue  de  l'Art  ancien  et  moderne,  il  montre  comment  l'art  se 
sépare  de  la  théologie  pour  se  rapprocher  de  la  nature.  Ce  qui  reste 
de  symbolique  dans  l'art  au  xv'  siècle  est  emprunté  à  deux  ouvrages 
du  xiir  ou  du  commencement  du  xiv*  siècle  :  la  Bible  des  pauvres 
et  le  Spéculum  humanae  salvationis.  Une  quantité  d'exemples 
montrent  que  les  artistes  du  xv*  siècle,  les  Van  Eyck  en  particulier, 
avaient  ce  livre  entre  les  mains.  Et,  lorsque  l'imprimerie  répandra 
encore  davantage  ces  deux  ouvrages,  la  symbolique  de  l'art  en  déri- 
vera de  plus  en  plus.  Ainsi,  la  haute  pensée  morale  qui  dominait  le 
XIII*  siècle  s'est  fixée  dans  quelques  manuels,  où  les  artistes  puisent 
non  Tinspiration,  mais  des  formules.  A  la  Renaissance,  la  significa- 
tion morale  de  l'art  se  transforme  ;  c'est  fini  de  l'art  religieux.  Et 
pourtant  le  xv*  siècle  a  eu  aussi  sa  «  symbolique  »  originale.  Un 
motif  fréquent  est  celui  des  «  triomphes  »,  curieuse  combinaison  de 
l'idée  chrétienne  et  des  habitudes  païennes.  La  Foi,  puis  Jésus,  la 
Vierge  apparaissent  sur  un  char  en  triomphateurs,  précédés  par  les 
prophètes,  suivis  par  les  apôtres.  C'est  Savonarole  qui  aurait  le  pre- 
mier imaginé  semblable  triomphe  dans  son  livre  <  Triumphus  cru- 
cis  ».  Le  motif  fixé  et  répandu  par  la  gravure  passe  d'Italie  en 
France,  où  nous  le  retrouvons  en  des  vitraux  à  Brou,  à  Rouen.  Le 
triomphe  de  la  Vierge  a,  de  plus,  l'avantage  de  répondre  aux 
querelles  des  protestants  contre  la  divinité  de  la  Vierge.  Ainsi  se 
poursuit  l'enquête  de  M.  Mâle  sur  l'art  chrétien.  Chacune  de  ses 
études  apporte  quelque  chose  de  nouveau  et  de  sur.  Il  déchiffre  une 
littérature  interminable  et  insipide  souvent  d'où  il  relire  l'explica- 
tion définitive  d'œuvres  peu  claires.  Sur  ces  terres  inconnues,  qui 
comprenaient  naguère  presque  tout  l'art  du  moyen  âge,  sa  conquête 
est  méthodique.  Je  ne  vois  guère  de  travaux  d'historien  qui  soient  à 
ce  point  utiles  et  attachants. 

Sur  l'art  italien  continuent  à  paraître  avec  rapidité  et  régularité 
les  volumes  de  l'histoire  de  l'art  italien  entreprise  par  M.  Vbntori'. 
Le  premier  volume  est  de  490'!,  le  quatrième  vient  d'être  publié.  Au 

t.  Venturi,  Storia  deW  arte  iUdmna.  Vol.  IV.  Milan,  Hoepli,  1!N)G, 
970  p.  in-8*. 


FUilCR. 


im 


poial  de  diipart^  l'ouvrage  devait  ëln>  complet  en  six  volumes  et  finir 
à  l^rt  coiilciin>onitrt.  M.  Venluri  n'avail  sans  doute  pas  assez  pré- 
auioé  d«}  sa  scieiiw,  car  nou;*  n'en  8J>mfn«s  (ju'.iu  ii?"  siècle,  el  il 
faudra  bien  cacoa^  un  volume  pour  lu  lermincr.  L'auleur avait  peut- 
élre  filé  son  plan,  mais  il  n'avait  pas  prévu  les  proportions.  Uans 
n  1    ;i  («ti  convient  cl  va  au-devant  des  reproches,  si 

Il       j  sriné  pour  lui  ftti  Taire.  Ce  volume  est  eiciusive- 

meai  consacre  à  la  sculpluro  du  siv*  siècle.  H.  Ventun,  it  la  (In  du 
volainc  prcoédent,  s'eUil  occupe  des  ori^ities  dv  Nicolas  de  Pis».  Il 
èUulie  malDlenanl  ses  œuvres  depuis  i2U5,  celles  de  ses  disciples, 
Fra  Gu^lieltno,  Arnotro  dj  lîamljjo,  de  âon  (Ils,  Jean  de  Pise.  Les 
ehapUrc:ï  suivants  nuui  inonlrenl  le  développement  de  la  sculpture 
a  travers  toulo  l'Italie;  les  grands  maîtres  de  œ  temps,  Lorenzo 
Mailani,  Andréa  l'isano,  Orcagna,  etc.,  leurs  ctillaLoratcurs,  leurs 
disdples  ^ont  passés  en  revue  avec  une  abondance  de;  documenia- 
tton  p^u  Commune.  Puis,  c'est  dans  te  chipitre  ii  une  élude  sur  l'in- 
(luenctr  ûa^  maîtres  toscans  à  Naples.  L'art  siennois  a  joué  à  Naples 
lia  rôle  preiwndéraut.  M.  Bortaux  l'avait  déjà  indiqué  dans  son 
exeetlcnl  mémoire  sur  .S'.  Maria  di  Donna  lieyina,  naaia  il  s'était 
occupé  surtout  (Je  la  peinture.  l"/est  aussi  a  l'art  siennoisque  M,  Vcii- 
Uui  rallaclif)  les  bas-rdier*  dt;  la  Parade  du  dt'mie  d'Orvieto.  I>'après 
lui,  ie  Si«nnoiïi  Lorenzrj  Mailani,  maitre  de  Tœuvro  du  dôme,  durant 
de  longues  années,  s'ocxiupa  des  bas-reliefs  à  par(ir  d&  1921  avec 
l'aide  de  sculpteurs  U»»cans,  parmi  lesquels  Francesco  di  Talento. 
H.  Venluri  donne  ainsi  un  tableau  étendu  de  cslte  école  aiennuiae, 
qi  ■   .   '■  de  peinture,  rwhi^rclia  surtout  Pélégaiice  et  la 

1.  .'S  fn  cl  IV  sont  cmisucres  à  la  sculpture  floren- 

tioe.  L  auteur  passe  en  revue  les  travaux  de  Uiotlo  au  Campanile,  les 
œavreâ  d'Andréa  Pisano  et  de  ses  lils,  d'Orcagna,  etc.  Une  étude 
particulièrement  intéressante  est  celle  de  la  raerveîlleuae  porte  dp  la 
liandorla  du  dômo  de  Florence,  qui,  par  l'ûrnt'niefitaliitn,  par  tes 
diçurcs,  procède  de  la  mythologie  et  de  l'art  antique,  lùilin,  M.  Ven- 
luri pa^se  i).  l'Italie  du  Nord,  insiste  sur  Jacobetlo  et  Pier  Paolo 
délia  Masegnc  ut  termine  pur  la  scutpture  en  bois,  rorfevrorie,  la 
ierronnerie,.  etc...  L'illustration  est  d'une  richesse  merveilleuse; 
doo»  ce  volume  de  vio  p%'e3,  elle  en  occupe  ocrtainenionl  la  moitié. 
Un  lui  Iravriil  inspin?  une  (.'randt'  .idmiralion  pour  le  goût,  rérudi- 
UuQ  de  l'autfur,  pour  le  courag*!  et  l'activité  avec  laquelle  il  mène 
celte  vaste  entreprise.  Il  a  tout  vu  et  tout  lu.  Mais^  pour  ordonner, 
nr  "    '      se  d'érudition,  on  voudrait  plus  de  vues  générales 

I  il  que  les  appréciations,  écrites  d'un  .st^le  fleuri  et 

f«jrt  agréable,  ont  atusi  quelque  chose  d'ondoyant  et  de  tlotlanl. 


an  BCLLKTr."»    niflTOllIQCK. 

Pour  conclure  sur  Jean  de  9m,  une  (lenii-paju;e  forl  éléganle,  mais 
ou  la  pensée  se  voile  sous  des  expressions  poéliques  el  p6u  précises. 
A  11  fin  (i'un  aussi  vaslc  travail,  pas  utie  page  qui  donne  un  résumé 
eV  une  ixtnclusîon.  Il  en  côùl«  <le  f;tirc  des  o.rjLiques  à  un  scni- 
lilable  ouvrage.  M.  VmiLuri  a  parrailcmenL  le  droit  de  nous  dire  qu'il 
olTre  à  SOS  lecteurs  •  h  fruil  de  rechercbes  aitiplea  et  ttilàligables  *. 
Jamais  los  origineâ  de  Tari  italien  n'avaicnl  clé  éludiées  dans  leur 
ensemble  avec  autant  d'amour  et  une  pareille  riche&je  de  développe- 
ra en  Is. 

Ueiaissinck.  —  Le  passage  du  moyen  âge  à  l'arl  moderne  n'attire 
pas  morns  que  la  Lmiisiliau  du  inotido  antique  a  la  cirilîsaLion 
médiévale.  Coittmeiil  l'art  du  x*'  siwliî,  tout  m<-«derne,  réaliste,  liidi- 
viduatiste,  sort^il  de  Turt  religieux  du  irr*  siècle?  Pour  l'iUlie,  l'ex- 
plication courariLe  consiste  à  noter  les  bonds  successifs  de  la  pein- 
ture et  de  la  sculpture  sous  rimpul&ioo  <\fi  Gtotto,  de  Donatello,  do 
Masaccio.  Encore  esl-il  que  ct^  développement,  même  rapide,  conti- 
nue quelque  chose.  Au  contraire,  pour  la  peinture  du  nord,  la  tra- 
dition eu  fisc  le  point  de  départ  a  un  cbef-d 'œuvre,  l'Agiiratt  mys- 
tique de  Gand,  Ce  panneau  est  présenté  isolé,  sans  ascendants.  Rien 
ne  le  fjrépare  ou  Taononce,  et  lui-même  n'eal  pas  une  oeuvre  de 
transition  qui  Tasse  attendre  une  créalioo  plus  accomplie.  Il  est  le 
premier  par  l'âge  el  par  le  mérite.  Il  y  a  dans  o«  postulat  des 
Van  Eycfc  une  anomalie  bistorique,  une  sorte  de  miracle.  Le  travail 
des  hiâtoriens  dans  ces  dernières  années  a  consisté  à  expliquer  ce 
miracle,  c'est-à-dire  à  le  détruire.  Parmi  les  érudiis  qui  oui  le  plus 
contribue  à  transformer  la  théorie  Iraditioniielle,  il  faut  citer  M.  le 
comte  P.  IJurrJeu.  Dans  un  travail  récent',  M.  Fierens  GBTteiiT 
classe  et  met  au  point  toutes  ces  découvertes  d'hier.  Dans  toutes  les 
querelies,  qui  sur  ces  questions  aveuglent  la  bunne  foi  ou  même  le 
hon  sei]s  de  quelques  érudits,  il  recueille  ce  qu'il  en  reste  de  solide; 
c'est  peu  de  chose,  et  pourtant  ce  peu  est  considérable  quand  il  suf- 
fit à  prouver  que  des  artistes  comme  les  Van  liyck.  ont  connu,  copié 
peut-êlre  les  miniaturistes  qui  travaillaient  auprès  du  duc  de  Berry. 
La  pièce  à  conviction,  le  manuscrit,  a,  il  est  vrai,  disparu  dans  l'in- 
cendie de  la  lijbliotbèqtie  de  Turin.  Mais,  par  bonheur,  M.  Durrieu 
avait  auparavant  fait  photographier  les  miniatures.  La  ressemblance 
entre  certains  motifs  et  l'agneau  est  en  elTel  frappante.  Si  ce  n'est 
lui,  c'est  donc  son  frère,  La  peinture  tlamaude  est  apparcoliH;  aux 
gouaches  de  nos  enlumineurs.  Tout  n'est  d'ailleurs  pas  éclairci; 


I.  Fioren»  OeTnerl,  fa  Renaiuanee  tfpterUrionale  el  if.s  premitrs  mattrti 
d«t  Flaiulret.  Drui«]le»,  Van  0«st,  tWâ,  in-S',  ?23  |>.,  S2  ill. 


c'est  uoe  lii<;ur,  non  une  lutnicn\  <fuj  ^sl  lomliéc  sur  celle  itbscun^ 
bisloire  il'arlistr.s  d'urigiiics  iriilcciscs,  «rranls  de  par  l'Eumjie  au 
hasard  tics  grands  mtioinala  Téuilaux,  cl  (jonl  les  ateliers  peuvenl 
ôlre  indifTéremnieul  jimés  depuis  les  jtrovinces  néerlandaises  .ju8(|u"â 
ritalie.  OuAnd  l'auleur  arrive  aux  Van  tCjck,  nuus  seulous  le  sol 
ploi  ferme,  Il  y  a  de  lions  docutiienls  et  de  bollos  œuvres.  Cuntrai- 
rcment  aux  vieilles  Iwbiludes,  c'est  au  cadet  des  dcui  frères,  uji'^n, 
que  M.  Ficrens  Gevaerl  allribuc  la  plus  grande  pari  duus  l'œuvre 
que  !!■  fait  conimiine  aux  deux  Van  Ejck.  Enfin,  ^  el 

e'<sl  i  ut.  te  livre  la  partie  la  plus  raplivanle,  —  il  noua 

donne  un  riche  cummenlaire  Instoritjuu,  lechnique,  moral,  de 
l'Agneau  mystique  de  GaniJ.  [tien  n'a  été  omis  de  ua  i{ui  peuL  faire 
mieux  comprendre  celle  œuvre  exlraordîaaire.  L'auteur  avoue  d'ait- 
leofs  qu'il  a  mis  a  profil  bien  des  cftmpélenccs  spéciales.  Une  telle 
étode  n'est  jamais  trop  longue  laDtfju'elle  dit  quel<]iie  chose;  sur  un 
panjl  laldwui,  ■  l'esprit  peut  s'arr^itcr  à  rinfini,  y  rêver  à  l'indni, 
«ans  trouver  le  fund  do  ce  qu'il  exprime  ou  de  ce  iju'il  évoque.  L'œil, 
de  même,  peut  s'y  complaire  îjans  épuiser  rexlraordinairn  richease 
des  jouÎAsances  qu'il  cause  ou  des  enseignements  qu'il  nous  donne  • 
(Fromftnlitili  •. 

La  grande  diiréreiice  qui  sépare  ces  enlumineurs  du  %iv  siècle  cl 
l'école  des  Van  Ljfck  est  bien  moins  dans  un  changcnienl  d'inspira- 
tion que  dan:^  une  manière  nouvelle  de  colorer.  Oucile  était  celli; 
maaière?  On  di^il  nagucn^  que  co  fut  l'emploi  do  la  peinture  a 
l'huile.  M.  Gh.  Daiboh^,  dans  un  récenl  ouvrage,  montre  que  cet 
fHDploi  de  l'huile  e&l  fort  antérieur  à  l'œuvre  des  Vaii  l'yyck.  Il  cile 
de  oombreux  traitèâ  tccluilques,  «luanltté  de  textes  d'archives  qui 
pfoaveal  que,  déjà  au  i'  siècle,  et  âurlnut  après  le  xii',  on  ne  cesâa 
de  mélanger  avec  de  l'huile  les  malièrêà  colorantes.  Beaucoup  de 
pdnlures  a  la  détrempe  sont  recouverteâ  d'un  glacis  à  t'huile  qui 
donne  aux  couleurs  un  éclat  exceptioimd.  L'originalité  des  Brugeois, 
Van  Kyck,  aurait  consisté,  d'après  l'auteur,  a  user  d'un  médium 

A-résineux  qui  s'affalLse  au  lieu  de  se  carboniser.  C'est  ce  procédé 
qui  01  fortune;  la  méthode  s'assouplit,  plus .ludacieu^e  (tt  [jIus aisée; 
ea  même  temps,  il  est  vrai,  ta  solidité  de  la  peinturo  étail  de  moins 
ea  moins  garanlio  a  mesure  que  l'honnêteté  des  arlisltfs  cl  la  pureté 


I.  Sur  ce  mtmt  lajct  a  (iiru  rArjRtnmnnl  ;uti  lr«r«ll  in]|x>rUnt,  Tort  «av«nl, 
■ni*  parfois  no  \im  *ubtit,  de  M.  \\\\  Pironilt.,  Dot  Hattttl  der  Kutut  tler 
ltr%itr  ¥<ui  Si/ck  [Juhrbucti  dr.r  KuuMhi»(oritch4>*  ■Saflim/un^ie»  da  atter- 
Kàduten  KtiUarhaitnis,  t.   X.MV,  \,.  I6t-3|9). 

Z.  ilbu-lcx  Uaithtn,  Im  Originei  dt  la  pftiiture  à  t'huite.  LtbrilrSe  Pttrrin, 

latH,  ra  p.  tn-ir 


U2  BCLLBTi:;   HISTOKIQDE. 

des  matériaux  étaient  moins  soumises  u  la  surveillance  des  anciennes 
ghiides.  Cette  étude  technique  et  précise  explique  à  fond  bien  des 
choses,  malizré  son  aspect  modeste.  Elle  résume  de  longs  travaux, 
en  dispense,  coupe  court  à  bien  des  dissertations  inutiles.  Des  livres 
de  ce  genre  apportent  sur  beaucoup  de  questions  livrées  aux  diva- 
gations de  la  critique  d'art  la  vérité,  ou  tout  au  moins  des  approxi- 
mations possibles.  Il  fallait  pour  écrire  celui-là  être  un  excellent 
érudil  et  un  bon  chimiste. 

Une  des  branches  do  l'art  flamand  fut  Técolc  de  peinture  et  de 
sculpture  qui  se  développa  auprès  des  ducs  de  Bourgogne.  Ou  tout 
au  moins  la  théorie,  traditionnelle  depuis  Delaborde,  reprise  par 
Dehaisnes  et  Courajod,  donnait  à  la  sculpture  de  Dijon  une  origine 
flamande.  La  queslion  est  maintenant  reprise  sur  des  données  nou- 
velles. M.  Kœcblin,  en  comparant  les  œuvres  dites  bourguignonnes 
de  la  (ibartreuse  de  Dijon  à  ce  qui  reste  de  sculpture  du  xiv*  siècle 
eu  Flandre,  trouve  une  divergence  absolue  d'inspiration.  Tournai 
était  alors,  par  son  art,  idéaliste,  gothique  et  français.  Gomment, 
sous  une  pareille  influence,  Dijon  serait-il  réaliste?  —  D'autre  part, 
M.  Pit,  conservateur  au  musée  d'Amsterdam,  annonce  que  les  sculp- 
teurs bourguignons  sont  des  Hollandais  qui  importent  à  Dijon  la 
sculpture  allemande.  Attendons  la  fln  de  cette  enquête  nouvelle. 
M.  Kleinclausz'  résume  Tétai  de  la  question  en  un  ouvrage  fort 
élégant  et  fort  érudit.  II  fallait,  pour  l'écrire,  la  connaissance  appro- 
fondie que  l'auteur  possède  sur  Tari  bourguignon,  dont  il  a  ressus- 
cité bien  des  monuments.  11  fallait,  pour  ne  pas  nous  perdre  dans  ce 
maquis  épineux,  une  méthode  sûre  et  une  remarquable  lucidité  d'es- 
prit. Il  fallait  enfin,  pour  nous  le  faire  goûter,  sentir  fortement  le 
charme  de  cet  art  véhément.  Aucune  de  ces  qualités  n'a  manqué. 
C'est  d'abord  une  reconstitution  de  la  vie  à  la  cour  des  ducs  de 
Bourgogne,  l'aspect  du  palais  et  de  la  Chartreuse,  les  fêles  brillantes; 
puis  on  nous  présente  les  artistes  qui  réiUisèrent  ces  merveilles,  et  en 
particulier  Glaus  Sluter.  L'auteur  expose  nettement  ce  qu'on  sait  sur 
Clans  Sluter;  il  détermine  exactement  les  limites  au  delà  desquelles 
il  faut  se  résigner  à  ignorer.  Ce  qu'on  connaît,  c'esl  le  milieu  dans 
lequel  a  vécu  l'artiste,  sa  maison,  son  atelier,  ses  apprentis,  ses 
matériaux.  Puis,  après  un  historique  des  tombeaux  et  du  puits  de 
Moïse,  l'auteur  analyse  et  définit  avec  précision  et  sobriété  l'art  de 
Sluter,  et  il  suit  au  dehors  de  Dijon  le  rayonnement  de  cette  école  à 
laquelle  nous  devons  le  tombeau  de  Philippe  Pot.  Voilà  un  bon  tra- 
vail et  qui  ne  sera  pas  à  refaire  tant  qu'il  n'y  aura  pas  de  fait  nouveau. 

1.  A.  Kleinclausz,  Claus  Sluter.  Librairie  de  l'Art  ancien  et  moderne,  1905. 


PtiFICI. 


ta 


Di  trtbte  encore  mérite  d'arrèLer  l'allention  dea  historiens  qui 
«llitéresseril  pariiculièrenieiDi  aux  préliminaires  de  la  Renaissance  : 
PisaOBllo.  M.  G.  F.  Kill,  du  département  des  médailles  au  BriUsl) 
Mottam,  publie  sur  ce  peintre-médailteur  un  livre  savaut\  tlocu- 
msoté,  élégant  et  précis  comme  le  maître  qu'il  étudie.  Il  le  rat- 
laefae«ux  écoles  locales  de  Vérone,  Altichieri,  Avanzi,  dont  les  essais 
réalistes  ne  sont  pas  sans  annoncer  l'art  de  Piaanello,  et  il  n'oublie 
pas  non  pluà  les  relations  avec  les  artistes  du  nord,  el  en  particulier 
fol  de  Limbuurg.  C'est  pour  le  moment  un  des  problèmes  les  plus 
oompJexes  de  Thisloire  de  Pari  que  ces  relations  entre  nord  et  midi 
ikns  l'arl  de  la  première  Renaissance.  L'auteur  résume  bien  la  vie 
erranle  de  ce  peintre,  et,  en  utilisant  ingénieusement  les  merveilleux 
(lesaiDS  de  la  collection  Vallardi  du  Louvre,  Il  montre  Toriginalilé  de 
«e  iniDulieux  réaliste,  et,  gràee  a  ces  esquisses,  peut  lui  rendre  avec 
probabilité  de»  œuvres  mécoanues.  L'ouvrage,  fort  bien  illustré, 
permet  de  suivre  cea  rapprocbemenb  et  d'assister  au  travail  qui 
tfansforme  une  esquisse  a  la  plume  en  une  médaille  merveilleuse  de 
vie  rt  d'accent,  ^ans  hrulalité  ni  mollesse. 

Sur  la  Renaissance  du  ivi' siècle,  la  collection  des  Maîtres  de  fart 

tiousa  donné  deux  excellents  travaux.  Le  livre  de  M.  Romain  Rol- 

uun>*  sur  Michel -Ange  est  d'un  auteur  de  talent.  C'est  le  roman  vrai, 

par  menus  Taits,  du  grand  Florentin  :  biographie  concrète  en  même 

tcnpsttue  psychologie  vivante.  Ce  qui  semble  avoir  intéressé  surtout 

Vauteur,  c'est  la  lutte  d'un  tel  artiste  aux  prises  avec  les  difllculLés 

nalérielle»;  il  voit  son  héros  rageur  ol  même  piteux  sous  l'interml< 

nable  pluie  des  petits  déboires,  et  s'en  attriste.  On  aurait  aimé  que 

^.  Homain  Rolland,  au  lieu  de  suivre  toujours  son  homme  a  travers 

*>f  querelles  dans  lesquelles  il  est  conLinuellemenl  embarbouillé, 

*'*irîitAl  plus  longuement  auprès  de  lui  daus  la  solitude  de  l'atelier. 

***  dÂmélés  de  cet  insociable  avec  des  maçons  et  des  papea  ont  leur 

'*te«"ét.  leur  ixaporlance  pour  nous  faire  connaître  l'homme;  mais 

i**®"»»  eipliqueroiU-ils  l'artiste?  D'aulanl  moins  que  cette  vJe  fut  celle 
"O    fatbie,  tandis  que  l'œuvre  est  d'un  génie  robuste.  Les  considé- 

™*^*>«is  sur  les  tBuvrt's  sont  irïsérêes  dans  la  biographie  sans  y  tenir, 
*^Ue  biographie  ne  Tait  pas  plus  attendre  des  statues  que  des  sjm- 

^1*^*»  les  ou  des  poèmes.  LVcuvrc  reslo  en  l'air,  inexpliquée.  Do 

k^plc  :  M.  Romain  Rolland  dit  que  Alichel-Auge,  dans  le  tombeau 

ftێdicis,  sculpta  sa  douleur  et  sa  rage.  Quelle  douleur  et  quelle 


^  Q.  V  aUl,  M.  A..  PUanelU).  Uodon,  Dackwortb,  190^,  in-lï,  KVL-2&3  p., 

l-  Itauln  Roll«ad,  Miefitl-ânçt,  Libnirie  de  l'Art  «ocien  et  moderne,  190&. 
Rtv.  liinroB.  KCI.  1»  ràw.  6 


m  BCLi.rri?r  bistoiiqce. 

rage?  Celle  de  voir  Florence  humiliée  de  nouveau  sous  la  lyranoîi 
de&  Médicis.  Explication  déduisante.  Mais,  d'après  ta  chroQologie 
même  de  l'auteur,  l'œuvre  était  commencée,  menée  acUvemenL  depuis 
st'pt  ans  déjà,  el,  si  elle  ne  fut  lerrainée  qu'après  la  défeiie  des  Flo- 
reiUios,  elle  était  bien  avaocée  lorsqu'il  eut  à  î^oulTrir  dans  son  paLrio- 
lisme,  el  il  duil  être  difficile  de  transformer  l'exprcsâion  générale  d'un 
corps  quand  t'aLlitude  est  déjà  fixée.  Ce  désespoir  pélriflé  semble  bien 
UQ  peu  anlérieur  a  sa  cause.  Cette  œuvre  s'expliquerait  mieui  à  mon 
gré  par  l'imaginaLion  particulière  de  l'arLiâle  el  ses  babitudea  d'exé- 
cutant, qui,  danace  journal  de  Michel-Ange,  restent  toujours  sous- 
entendues.  Bt  c'est  pour  la  mime  raison  que  le  comonenlaire  de 
l'œuvre  parait  un  peu  général.  Dans  le  chapitre  (Inat,  une  analyse, 
d'ailleurs  très  Torle  el  très  fine,  démêle  en  MîcbeUAoge  une  sorte 
d'Idéalisme  rationaliste.  Mais,  dégagé  complëleroenl  de  la  manlàre, 
des  babiludes  Lecl7niques  de  rarliâte,  cet  idéalisme,  sans  qu'où  «n 
modifie  une  nuance,  apparlient  aussi  bien  en  propre  à  tout  Tari 
florentin  du  ivi'  siècle,  comme  d'ailleurs  a  noire  arl  français  du 
iTii'.  Entre  la  narration  de  Taitâ  et  gestes  el  la  catégorie  générale  où 
l'on  peut  faire  entrer  le  génie  d'un  homme,  il  ne  faut  pas  oublier  ce 
qu*a  été  son  art;  el  c'est  là  l'important  lorsque  nous  promettons  au 
lecteur  une  explication,  —  au  moins  relative,  —  de  son  œuvre. 

M.  F.  Bssoit',  dans  son  livre  sur  Holhein,  attache  au  coolraîre 
beaucoup  d'importance  à  celle  sorte  de  ps)'cbologie  de  l'œuvre.  Son 
livre  est  pensé  fortement,  compose  avec  une  clarté  remarquable, 
construit  par  un  esprit  vigoureux.  Mais,  à  rencontre  de  M.  Romain 
Rolland,  M.  Benoit  attache  peu  d'importance  à  la  biographie,  el, 
manquant  de  support  concret,  ses  remarques  se  perdent  vile  dans 
les  mers  sans  rivage  ou  voguent  sans  fin  les  idées  générales.  Les  for- 
mules prennent  un  aspect  scientifique,  mais  perdent  beaucoup  de  leur 
valeur  caractéristique.  U'une  hauteur  de  500  mètres,  on  ne  rcconnail 
plus  personne  ;  a  i  ,000  mètres,  tout  le  monde  se  ressemble.  Ainsi,  dit 
l'auteur,  Hoibein  copie  la  nature;  il  en  dégage  le  caractère  si^niftcaiif, 
et  c'est  ce  qui  fait  la  beauté  de  sa  peinture.  Donc  trois  chapitres. 
Et  d'abord  te  réalisme.  Les  caractères  généraux  de  ce  réalisme  sont 
pour  les  portraits  :  (°  rimitatîon  scrupuleuse  des  traits  du  visage; 
2°  des  vêlements  et  des  accessoires;  3^  du  milieu,  mais  plus  rare- 
ment. Fort  juste.  Mais  alors  quel  portraitiste  ne  fut  pas  réaliste?  Cl, 
si  tous  furent  en  efTet  réalistes,  n'est-ce  pas  que  ni  celle  idée,  ni  c« 
mot  ne  servent  à  grand'chose  quand  il  s'agît  de  montrer  le  portrai- 
lisle  particulier  que  fut  itolbein.  —  Le  chapitre  suivant  est  consacré 


t.  F.  Beooii,  Hoibein.  Libfatrie  de  l'Art  anr.ien  el  moderae,  190ï>. 


riaxcs. 


m 


loMëffïiïlûffie  eapactère  ».  Nous  voyons  qu'Holbein  m»  «  coo- 
servi;  dans  l'inia^fi  wl  awjrd  iiilime  des  parties  enlre  elles  eL  celle 
liuiiordmaUon  da  secondairu  au  principal  »;  2"!  il  oxprime  la  vie  >; 
3*  il  surpread  «  le  secret  des  qualilcs,  des  sentiments,  des  habitudes 
tjui  fout  la  personiialiié  »  du  modèle.  EsUco  la  définition  d'Holbein 
ou  <iu  •  pùrlrâilJate  »  en  général?  Et  dtt  même  pour  1'  «  invenleurde 
beauté  ».  El,  quand  il  cherche  la  formule  totale  qui  résume  tous  les 
BVlclères  it'Kolbein,  M.  Benoit  fibnulilà  l'apophtegme  Tamcux  :  a  Le 
beao  efit  In  splendeur  du  vrai.  «  lî'est,  d'après  lui,  la  meilleures  épi- 
Upbe  à  mettre  sur  l'œuvre  d'tlolbeiii.  Je  suis  do  son  avis,  et  j'en 
Mrai»  encore  s'il  ^''agiâaaU  de  Fbidia»,  de  Vinci,  de  Raphaël,  du 
Titien,  *\r  Dtirer,  de  ftubens,  de  Rembrandt,  de  Velasqiiez,  de  (Ihar- 
din.  dMIokuuâai,  d'Ingres,  etc.  J'aurais  plus  lût  fait  d'éuumérer  les 
cxceptiotia.  Satis  doute  M.  Benoit  complète  ces  formules  générales  et 
leur  dorme  un  caracLi''rc  plus  concret  par  des  remarques  de  détail. 
el.  comumî  il  sent  fortement  son  artiste,  la  physionomie  se  dégaije 
tout  ik  même;  maiii  c'est  malgrt)  la  méthode,  non  grâce  à  elle.  Taine 
d(t^  avait  fort  adroilemenl  pratiqué  cette  analyse  de:^  «  caractères 
«iîbèliques  •  ;  mais  ii  avait  une  telle  puissance  de  descripliun,  des 
qualilkalifs  si  abondants  et  ai  luxueux  qu'il  pouvait  déchiqueter  un 
ibleau  >tin»  que  nous  cessions  jamais  de  l'avoir  devant  les  yeux.  Kt 
fes\  li  r«^3uiilicl.  Lorsque  nou»  avons:  donné  une  explication  histo- 
rique, puis  une  analyse  technique  d'une  œuvre,  je  crois  bien  que 
n'--"  "'"n«,  fait  tout  ce  qu'il  est  possible  da  faire  pour  en  donner 
I  :ce  et  le  ffoùl.  (Juanl  à  l'analyse  et  la  synthèse  estlielîqoe, 

cJlc  tJiîpire  un  peu  d'inquieludo.  tteconstîluer  les  bolli.'S  choses  avec 
des  morceaux  d'abâlracliûnâ  c'est  dellnir  une  saveur  avec  une  formule 
chimique,  (ktle  liqueur  exquise  est,  dites-vous,  un  peu  de  carbone 
r  vec  un  peu  d'hydroj^éne.  Est-ce  du  cognac  ou  thi  pétrole? 

artout  de  la  Hcnaisaance  que  nous  parlent  les  livres  de  la 
ooUectton  dos  Villet  d'arl  célèbre»*  ;  cette  collection  peut  être  d'une 
grande  uliht^i  quant  au  plaii^ir  que  Ton  éprouve  a  en  reuilleler  les 
Dnn,  il  n'est  pas  besoin  do  Je  signaler.  Ile  M.  Rëe,  conservateur  au 
musée  de  iNttreniherg,  une  monographie  de  cette  ville,  juste,  prédsc, 
eutofée.  L'histoire  artistique  de  N'iireniber)^  est  certainement  la  page 
la  p1u&  hriilanla  de  l'art  allemand.  L'agi-  guthique  y  a  laissé  deâ 
maisons,  dos  éiçlises  et  de  pittoresques  remparts,  La  Renaisaince  y 
a  vu  naître  de.s  sculpteurs  consme  l't'ter  Vischer  et  Adam  Kratïï,  des 
peintres  comme  Wolgemul  et  Alljerl  IJiirer.  De  ce  cadre  bien  coiiserve, 
<)e  ce4  (glorieux  souvenirs,  M.  Hée  a  tiré  un  portrait  fort  beau,  et  il 


I.  IM  VMm  d'Qti  ttkbrtt.  Ulirsiria  Uurea». 


donne  Irès  fortement  la  sensalion  de  celte  originalité,  œuvre  de  piu- 
sirurs  sièclus,  que  la  vit  nioderiie  n'a  pas  encore  eiracée.  —  Sur 
Florence,  UD  livre  de  M.  (ihBHiaT,  de  J'Academie  française.  Le  sujel 
comme  l'auteur  ^'aranUsâcnirinléràlde  l'ouvrage.  A  leliro,  un  devioe 
que  M.  Gebharl  ne  travaille  que  par  plaisir,  et  le  lecleur  partage  l«s 
bénéûces  de  eei  heureux  épicunsioe.  Florence  apparail  dans  cette 
causerie  avec  son  liisloire,  ses  souvenirs,  —  et  il  y  en  a  de  fort 
gais,  —  ses  paysages  et  ses  œuvres  d'art.  M.  Gebhart  est  un  guide 
très  renseigné  et  non  blasé  sur  la  heauté  de  ce  qu'il  montre.  11  laisse 
entre  temps  échapper  quantiio  d'anecdoles  amusantes.  Cerlaine- 
naent,  il  trouve  à  la  légende  bien  des  supériorités  sur  l'histoire  vraie, 
et,  sans  être  dupCj  il  préfère  reprendre  les  traditionnelles  cbronii|ucs 
de  Vasari  plutôt  que  de  discuter  les  incertitudes  de  ses  critiques 
modernes.  De  tels  soucis  sont  bien  vains  quand  il  fait  si  bon  flâner 
sur  la  place  de  la  Seigneurie  on  dans  les  salles  du  Bargello,  et  que, 
pour  être  heureux,  on  n'a  qu'a  se  laisser  aller  au  plaisir  de  se  rap- 
peler de  vieilles  histoires  et  de  contempler  des  œuvres  exquises.  — 
Va  de  même,  M.  P.  Gautbiez  nous  conduit  avec  be^ucoui»  de  verve  cl 
d'entrain  a  travers  tes  rues  et  les  musées  de  Milan  et  nous  montre  ses 
œuvres  fcraeuses,  depuis  sa  vieille  église  romane  de  Sainl-Anibroise 
jusqu'aux  architectures  de  Bramante.  Pour  la  peinture,  les  tendresses 
de  l'auteur  vont  aux  fresques  de  Luini.  Il  a  en  horreur  le  style  aca> 
demique  en  arehiteclure  comme  en  peinture,  et  il  est  permis  de  par- 
tager son  opinion;  d'autant  qu'il  l'exprime  avec  une  telle  vivacité 
que  l'on  n'oserait  pas  être  d'un  autre  avis  que  le  sien.  Cette  vivacité 
n'est  pas  sans  charme;  mais  pounjuoî  mêler  tant  de  dogmatisme  à 
tant  de  sensibililé  subjective;  l'impressionniste  est  le  seul  homme 
qui  n'a  jamais  le  droit  d'affirmer  trop  haut.  —  Enfin,  dans  la  même 
collection,  un  très  bon  travail  de  M.  P.  Vitrï  sur  Tours  et  ta  Tow 
raine.  M.  Vitr^^  semblait  tout  particulièrement  désigné  pour  ce  sujel, 
tant  par  ses  travaux  antérieurs  que,  semble-l-il,  par  un  très  légi- 
time patriotisme  local.  Il  conte  en  un  récit  intéressant  et  très  nourri 
l'histoire  de  cette  ville,  en  insistant  ualurcliement  sur  le  xv*  et  le 
ïvr°  siècle,  qui  furent  Tâge  d'or  pour  l'art  tourangeau.  Il  montre 
comment  les  rois  de  Fi'ance,  chassés  pr  les  Anglais  dans  celte 
région,  se  prirent  de  goût  pour  elle  et  ne  la  quittèrent  pas,  une  fois 
la  tempête  éloignée.  C'est  ce  déplacement  de  la  ro};tulû  qui  (Il  de 
Tours  un  centre  artistique.  G'est  cette  époque,  celle  de  Fouquel  el  de 
Michel  Colombe  qui  vaut  à  celle  ville  le  titre  de  ville  d'art.  MaiSt 
comme  l'avoue  l'auteur^  cette  étude  faite  dans  la  ville  de  Tours  laisse 
bien  des  déceptions  :  «  Cette  revue  des  arts  et  des  industries  de  luxe 
qui  se  développèrent  a  Tours  au  et'  et  au  xvi*  siècle  nous  a  surtout 


fia:<ce. 


H7 


il»  <!«  conslalftrel  de  regretlpr  les  lacunes  acluclks.  »  Il  siibsislft 
el  pour  éXatiiir  l'existence  de  l'école  de  Tours  des  documents  d'ar- 
chives cl  quelques  œuvrtis  qui  ne  sont  pas  à  Tours.  Reslenl  l'archi- 
leeUtre,  les  ehfiteaut.  Mais  M.  Vitry,  ingénieux  h  liriT  parli  de  la 
aotndre  fhçade  de  vieille  maison  dans  la  vilio,  se  moiilrc  un  guidu 
quelque  peu  pre$sé  quand  il  nous  fait  visiter  les  châteaux  des  envi- 
rttns  :  Chaniboni.  Arnboise,  [.any^'s,  Azay-lp-Hideaii...  Et  pourtant 
i'iiistorien  de  l'art  et  le  tourisle  aoiil  d'accord  pour  s'intérea^er  sur- 
tout aux  cb&tMUK.  M.  Vilr;  a  [)eul-éLre  trop  pris  à  la  lettre  te  plan 
Muioncé  par  le  litre  de  «  Villes  darl  ».  Excellent  s'il  s'agit  des 
Flandres,  de  r\tlcmaL'ne  ou  éis  l'Italie,  où  la  civilisation  fut  surtout 
municipale,  enfermée  dans  les  murs  de  cilé^  prospères,  ce  plan 
ooarienl  moins  a  l'art  françai^^  ijui  dut  s'accorder  au  cadre  de  la  vie 
féodale,  c'est-à-dire  se  répandre  sur  le  territoire  avant  d'élre  citclusi- 
Ttment  monarchique,  c'est-à-dire  parisien.  Notre  art  suivit  la  desti- 
tuée des  grandâ  seit^neurs  à  la  personne  desquels  il  était  attaché,  ce 
qui  Bl  des  arlistes  ermnt*  el  des  œuvres  disséminées,  peu  de  foyers 
iTart  urbains  Pour  quelques  châteaux  qui,  ainsi  qu'à  Fontainebleau 
el  a  Versailles,  donnèrent  jour  à  des  villes,  combien  d'autres 
•Jemeures  féodales  ou  monarchiques  sont  comme  au  premier  jour, 
i^lées  u  dans  leurs  terres  »!  Aussi,  a  prendre  pour  cadre  des  villes 
plutôt  tjue  des  provinces  risque-l-on  de  laisser  de  côlè  une  partie 
importante  d';  l'art  français  et,  pourtant,  il  reste  que  rjans  l'histoire 
de  notre  art,  la  Touraine  c'est  beaucoup,  Tours  beaucoup  moiti?. 

Rnfln,  il  ne  faut  pas  oublier  une  collection  nouvelle  ijui  commence 
;i  peine  et  qui  pourra  être  très  utile  malgré  ses  allures  modestes'. 
C'est  une  présentation  dos  musées  de  province;  un  catalogue  dég 
flMtvres  I<»plus.  intéressantes  avec  un  commentaire  et  de  nombreuses 
gravures.  l.e  premier  volume  paru,  de  M,  Paul  L«ro!VD,  sur  le  musée 
et  Rouen,  est  amusant  et  instructir.  Une  pareille  publication  mérite 
iffttre  encouragée, 

iTii*  MtciK  —  Parmi  les  iiuvragci*  qui  s'adressent  ;i  la  curiosité 
du  grand  public,  il  n'y  eu  »  pas  qui  ait  obtenu  un  plus  grand  succès 
<|ue  r.4poWo*de  M.  Saloioon  REintcH,  et  il  n'en  est  guère  qui  ail 
•  î  '•  miTiu»  «Mtti  surcès-  On  rencontre  toujours  M.  S.  Reinach 

o  .  'ic^ogne  utile  ;t  faire,  c'est-a-dire  un  peu  partout.  Il  semble 
abandonner  de  plus  en  plus  le  camp  des  archéologues,  chez  qui  les 
bouimes  de  valeur  abondent  encore  plus  que  les  cbarops  d'étude» 


U  Paul  l«*foa(l,  (a  Mméet  d«  province.  Le  miure  de  Routn.  Latouuc,  *.  il., 
■  p.,  I&  |nr. 
2.  {UlMaaa  Rointcl*.  Âpctto   2'  4d.  Rtrhcite,  1906. 


IIS  sn,i.ETtt  aieToittQOc. 

pour  itas?er  rfana  celui  de  Tari  niwlerne  où  if  y  a  encorp  tanl  de  lerrt* s 
iticojinuFs.  Cv  petit  livre  luélhodifiuc,  dense,  renû  service  aux  cher- 
cheura,  instruil  les  amateurs  même  pressés.  L'aulfur  en  quelques 
mois  trouve  presque  toujours  la  formule  (jui  noua  inléressera  à  ce, 
dont  il  parle  et  iion  le  compliment  bîinal  ei  de  commande  qui  i.iisse 
indiiïérenL  El  il  n'y  aurait  rien  à  reprendre  si  M.  S.  Reioach  conser- 
vait en  ces  ïingi-ciniti  courtes  leçons  lu  même  humeur  bienveillante 
ou  sympathique.  Mais  1)  clianm»  de  Ion  et  d'humeur  dans  le  chapitre 
sur  le  iTU'  siècle;  l'animosilé  contre  l'académisme  est  partout  léigi< 
lime,  et  dans  les  polémiques  actuelles  où  le  hesoîn  tin  frapper  fort 
peut  primer  le  «oiici  cl'élre  juste,  et  dans  les  histoires  très  circons- 
tanciées ou  l'on  prend  le  Icoips  de  tout  dire.  Mais,  dans  nue  courte 
revue,  ne  voir  que  les  travers,  c'est  s'exposer  à  donner  d'une  époque 
une  charge  plulot  qu'un  portrait.  Une  discussion  de  goùl  serait 
vaine,  et  contenler  toutes  les  nuances  faussées  par  cette  sévérité 
générale  serait  bien  long.  Quelques  exemples  pourtant.  Pourquoi 
commencer  le  «  grand  siècle  »  par  Cousin,  mort  depuis  dix  ans? 
Est-ce  |>our  compter  uu  médiocre  de  plus  à  son  passif'/  Leâ  hommes 
du  ïvji*  siècle  ignoraient  Cousin,  et  «  Apollo  »  n'avait  pas  besoin  de 
le  ressusciter  pour  le  battre.  —  Des  les  premières  lignes,  une  idée 
domine  qui  commandera  tout  le  chapitre  :  «  La  tyrannie  dessé- 
chante »  de  Le  Brun.  En  réalité,  Le  Brun  n'a  guère  régné  et  dessé- 
ché plus  de  vingt  ans.  Beaucoup  d'autres  jnlluences  ont  dirigé  les 
destinées  de  Tari  français.  Autant  tirer  toute  la  littérature  du 
XVII*  siècle  de  Boileau.  —  l^e  Brun  s'est  toujours  donné  pour  le  conti- 
nuateur, le  disciple  de  Poussin,  et  il  ne  faut  pas  étudier  l'aussiii  après 
Le  Brun,  c'est  mettre  Boileau  avant  CorneiHe.  —  U  ne  faut  pas  non 
plus  ridiculiser  outre  mesure  le  poème  de  Molière  sur  la  gloire  du  Val- 
de-Gr;ice.  L'esthétique  qu'il  développe,  la  responsabilité  en  remonte 
aux  plus  grands  artistes  de  la  Renaissance  italienne,  et  puis  le  pas- 
sage incriminé  sur  les  «  clairs  et  les  bruns  >  n'a  pas  le  sens  que 
suppose  le  commentaire.  «  Brun  »  ne  désigne  pas  la  couleur  a 
laquelle  pense  sans  doute  M.  Hetnach,  ce  vilain  «  Jus  de  pruneau  > 
des  batailles  d'Alexandre.  Les.  bruns,  au  xvii*  siècle,  ce  sont  les 
noirs,  c'est-à-dire  les  ombres,  et  Molière  dit  avec  bon  sens  que  c'est 
avec  de  la  lumière  et  de  Pombre  que  l'on  modèle  les  surttces  et  que 
les  coukurs  premienl  Taspccl  de  la  vie.  Ouant  à  Péloge  du  goûl 
royal  par  Molière,  il  faut,  avant  de  s'affliger,  songer  à  l'inlcntion  du 
poèm^'.  Elle,  est  d'un  excellent  homme  qui  veut  obtenir  du  roi  une 
bonno  place  pour  Mignard  son  ami.  La  llagornerie  n'e&t  pas  péché, 
quand  le  motif  est  aussi  avouable.  —  L'auteur  se  plaint  de  l'insis- 
tance que  le  roi  met  à  ne  pas  mourir  cl  nous  montre  fa  France  «  res> 


riincK- 


119 


piraoL  â  peine  ».  C'est  faire  entrer  Paris  el  la  France  dans  le  sombre 
Ubleau  que  Sairil-SiiDon  nous  donne  de  tu  cour.  Il  l'st.  un  arUâte, 
enlre  autres,  ijui  a*alLend  pas  ta  riiorL  du  roi  pour  créer  cette  pein- 
ture nerveuse,  pleine  d'elégance  eL  de  volupté  qui  dans  les  livres 
d'hlâtoirs  signifie  le  réveil  de  l'humeur  franmse.  Ounnd  Louis  XIV 
mourait,  Watleau  n'était  pas  près  de  commencer,  mnis  près  de  nnir. 
l'pux  qui  le  goùlèrenl  sous  Louis  XIV  se  cachèrent-ils  donc?  —  De 
même  pour  la  sculpture;  datis  le  parc  de  Versailles,  M.  S.  Heînach 
ne  Toil  qu'une  «  pompeuse  décoration,  où  triomphe  le  (aient  vide  de 
Girardoa  ».  Mais  voici  M,  Gamitle  MiccuiK*,  parti  lui  aussi  en 
chasse  contre  l'art  académique,  qui  a'arrète  à  Versailles,  frappé  du 
■  oontrasl»  entre  la  vie  du  parc  el  la  mort  du  château  i.  Un  art 
«Dssi  vivant?  A  une  telle  époque?  OueUe  surprise!  C'est  que  nos 
statuaires  ont  désobéi;  on  voulait  les  italianiser  On  leur  demandait 
de  morne.-*  statues;  malgré  les  ordres  de  Le  Brun  el  du  roi,  ils  en 
ont  ciécute  de  belles  et  de  vivantes.  Le  Brun  ne  s'en  aperçut  pas, 
mai$  anjourd'hui  nous  gavons  retrouver  dans  le  parc  de  Versailles 
le»  Mcétres  de  l'impressionnisme  moderne.  Kt  voilà  comment  l'art 
LmIs  XIV  porte  également  la  peine  des  mépris  de  M.  Rcinach  el 
lies  admirations  de  M.  C.  Mauclaîr.  Puisque  des  motifs  aussi  oon- 
iralres  aboutissent  a  une  même  condamnation,  n'est-ce  pas  qu'il  y  a 
un  peu  de  prévention  chez  Iiî  brillant  polémiste  qui  s'essaie  à  l'his- 
toire comme  chez,  le  solide  historien  qui  se  laisse  entraîner  par  la 
fjolemlque?  —  lit  tout  cela,  d'ailleurs,  ni  heaucouj)  d'autres  choses, 
n'eiDp4cbe  qu'  t  Apullo  »  ne  soit  un  livre  aussi  charmant  qu'utile, 
Hqn'esl-cc  que  le  itii>  siècle  dans  celte  quasi  éternité  que  M.  Rei- 
ndi  fiarcourt  en  vingt-cinq  Rnjamhées,  depuis  les  cavernes  ornées 
de  fines  gravures  de  mammouths  jusqu'à  une  prédiction  sur  l'art  au 
II*  siècle? 

C'est  surtout  sur  les  artistes  modernes  que  semble  porter  la  curio- 
sité des  critiques,  »i  l'on  en  juge  aux  études  qui  paraissent.  I^es 
publications  d'art  à  l'adresse  du  grand  public  se  répandent  de  plus 
eo  ftaa  cbe/.  nous,  à  l'exemple  de  l'Angleterre  et  de  TAllemagne. 
Deui  coUeclion^  méritent  d'être  suivies.  L'une,  dite  des  Grandx 
Artistes*,  comprend  déjà  vingt-neuf  monographies  de  gculpteur.%  ou 
de  penlres.  Ces  monographies  présentent  d'une  manière  attrapante 
ee  qu'un  amateur  n'a  plus  le  droit  d'ignorer.  Ce  sont  travaux  de 


t.  Cauilte  HtocUlr,  tte  Walleau  à  tvutUr,  Cbarpenlier,  1905.  Livre  «ù  lo 

Ul«al  il«  Ocrivain  fait  pauer  tiii'.n  <lef  jcui  li'Mprll. 

L  Lu  OratiU   ArtUUx.    Librairie    LaurimB,   in-IZ  urré,   120  p.,  21   graV,. 
Ma  !  2  fr.  M. 


'120  •ut.LeTn  iisToniQtit. 

valeur  fort  incite,  surtoul  si  on  y  cherche  des  mérîLes  d'historien. 
La  mélbode  suivie  varie  beaucoup  depuis  le  livre  consciencieux  el 
critique  où  une  connaissance  solide  se  présente  sans  pédantisme 
jusqu'au  résumé  âuperOciei  qu'un  écrivain  facile  fail  d'un  travail 
antérieur  et  plus  complet.  Les  emprunts  alors  se  noient  dans  une 
paraphrase  vague  qu'une  allure  prétentieuse,  apocalyptique,  méta- 
morphose en  «  haute  critique  d'art  ».  Ces  procédés  clioquent  d'au- 
tant plus  que  souvent  l'auteur  semble  ignorer,  ou  ne  signale  que 
pour  lui  témoigner  son  mépris,  le  modeste  historien  auquel  il  doit 
les  parties  saines  de  son  propre  travail.  Dans  la  seconde  collection', 
les  Maîtres  de  l'Art,  on  est  assuré  contre  de  semlilables  accidents. 
D'ahord  les  dimensions  presque  doubles  du  livre,  puis  desappeodices 
bibliographiques,  des  catalogues,  des  tables  chronologiques  et  des 
index  ne  donnent  pas  seulement  au  lecteur  des  mo^vens  de  recherche, 
ils  sont  aussi  une  garantie  que  Tauteur  a  vu  d'un  peu  près,  a  vérifié 
par  lui-même  tout  ce  qu'il  afllrme. 

Je  prends,  par  exemple,  le  petit  ouvrage  de  M.  VtaHiERE?i*  sur 
Rembrandt,  parce  que  ses  mérites  poétiques  rachètent  ses  insuftl- 
sanceâ  critiques.  Dans  un  avaril-propos,  l'auteur  dit  sévèrement  leur 
fait  aux  chercheurs  conscieucieux  qui  a'elforcent  d'ajouter  quelques 
connaissances  précises  à  celte  biographie  encore  si  obscure  de  Rem- 
brandt. Lui  n'a  pas  de  ces  curiosités.  Il  avoue  d'ailleurs  qu'un  tel 
artiste  est  inexplicable,  en  marge  de  l'espèce.  Tl  a  peut-èlre  raison, 
mais  alors  pourquoi  son  livre?  Pour  nous  redire  que  Rembrandt  e&t 
beau.  Qui  le  conteste?  Ce  que  l'on  sait  moins,  c'est  comment,  par 
quels  moyens  il  nous  émeut  aussi  profondément.  Seule  une  analyse 
un  peu  minutieuse  peut  de  temps  en  temps  nous  le  faire  sentir. 
Pour  Tauteur,  c'est  moins  intéressant  que  de  clamer  son  admiration  ; 
mais  c'est  â  nous  qu'il  faut  d'abord  songer.  Le  livre  de  M.  Verhaerea 
est,  il  est  vrai,  d'un  maître  écrivain,  et,  à  mon  gré,  ce  mérite  rachetai 
bien  des  torts;  mais  il  ne  perdrait  rien  s'il  n'y  avait  rien  à  racheter. 
—  La  grande  affaire  en  critique  est -elle  donc  de  montrer  son  admi- 
ration à  tout  prix?  En  voici  un  qui  râle,  sufl'oque;  un  autre  se  déclare 
ébloui;  un  autre  étouffe,  brûle;  un  autre  avoue  dans  sa  conclusion, 
que  son  ambition  a  été  de  nous  effarer.  X  cette  turbulence,  à 
ces  cris  qui  nous  empêchent  de  voir  ou  d'entendre,  on  préférerait 
certainement  le  mutisme  des  grandes  douleurs.  Faites  passer  sous, 
forme  intelligihle  ces  orgies  de  sentiments^  car  si  le  rôle  du  critique] 


t.  Lti  Maftrei  dt  lAH.  Lit>rstrie  de  VKrl  ancien  et  moderne,  in-1'1,  ISO  p., 
U  grav.  hors  leite.  Prii  :  3  fr,  50. 
i.  Vertiaeren,  tttmbrandt.  Librairie  Laiirens,  ia-%'. 


PUICE. 


l::i 


n'ttl  pts  de  faire  comprendre,  quel  préUtxle  trouvera- t-on  pour  jus^ 
liOtrioacxisiuricti^? 

Le  livre  de  M.  Ka^mond  Bodïeii  esl  *\'un  fervent  .iiimirabeur  do 
Lorrain';  une  admiralioti  aussi  bien  placée  est  presque  une 

rtu.  Mais  la  vertu  ne  UcnL  pas  lieu  d'espril  ^ieotiflque,  et  l'aulcur 
"a  voulu  (]ue  sa  critique  fût  très  sévère,  très  sévère  au  moins  pour 
acte  prcdécesâeurs.  Unci  biographie  d'un  peintre  aussi  mal  connu  ne 
peut  passer  inaperçue  et  la  curiosité  esl  éveillée.  Elle  n'est  pas  abso- 
lument salisfaile  pîir  le  récit  de  M.  Bouycr.  Sa  critique  a  d'étranges 
caprices  qui  ne  sont  sans  doute  que  de^  élêganci^s  de  forme.  Ainsi 
Sandrart,  peintre-historien  allemand,   nous  est   donné  a  priori 
otHDine  un  témoin  vèri<tiquc%  parce  que  l'art  allemand  était  natura- 
Ittte  un  siécie  au(>aravant.  Plu&  loin,  il  e^t  dit  que  l^laude  ne  dut 
pas  s'enivrer  dans  une  auberge,  parce  que  c*est  là  un  sujet  de  tableau 
digo«  de  Valeatiii,  et  qu'il  ne  fui  pas  dévalisé  par  des  brigands, 
parce  que  c'est  là  ud  niolif  pour  Salvator  Rusa.  A  tout  instant  on  se 
plaint  que  la  lumière  de  ses  passages  n'ait  pas  ectairci  les.  obscurilé<i 
dt  ^1  vie.  Ëtrange  façon  de  mêler  la  critique  d*art  et  la  critique  bis- 
lorique.  \i  vaut  mieux  ne  jias  poser  certaines  questions  plutôt  que 
d'y  répondre  par  de»  pirouettas.  Db  plus,  bien  que  l'auteur  ait  un 
exeellenl  guide,  M*"'  Paltison,  que  d'inadvertances!  —  l^agu  t3,  il 
«'«tonne  de  l'amitié  de  Sandrart  ut  de  Lorrain  ((628  à  1633)  : 
•  belles  amitiés  d'artistes,  en  dépit  des  guerres  prolongBCâ  qui  divi- 
saient leur  pays.  »  Ouelles  guerres?  GeJlée  «si  sujet  du  duc  de  Lor- 
nlne  qui  relève  de  l'empire.  Sandrart  est  citoyen  d'une  ville  libre, 
FraoeforL  Si  la  Lorraine  est  en  guerre  a  cette  époque,  c*esl  avec  le 
roi  de  France  eu  train  d'assiéger  Nancy,  De  quel  cOté  tourner  cette 
phrase  pour  lui  trouver  un  sens  raisonnable? —  Page  12,  Baldinucci, 
l'lu5loriographi'  itafieo,  nous  esl  présenté  comme  un  bavard  peu  sûr, 
put»  que  ses  ancêtres  parlaient  *  ore  rotundo  >,  au  dire  d'Horace. 
Horace  dit  le  contraire,  tî'est  aux  Grecs  que  la  Muse  avait  donné  la 
«  boucbe  roode  ».  Il  reproche  aux  Romains,  calculateurs  sans  ima- 
ginUoQ,  de  rester  «  boucbe  carrée  *.  —  Page  24,  il  ne  faut  patî 
f^roclicr  a  M""'  Paltison  d'avoir  placé  le  traité  d'Aii-la-(Jhapeltc  en 
^MH.  Ce  n'est  pas  elle  qui  a  confondu  cette  paix  avec  celle  do  l'Église, 
mah  M.  I^iuyer  qui  a,  je  ne  sais  comment,  confondu  le  traité  d'Aii- 
ttt'Ctiapelle  ((668)  avec  ceux  de  Wealphalie  {tC4S).  —  Page  27,  une 


l.t't*  iti  iM«ilrair«  Willi«lin-n.  Vtltnllner,  ttembratuU  iittd  i«î»0  Vmg*- 
Kllra%tt)urii:,  ilviti,  1-AVi,  m-J^*.  C'eit  nne  élutle  m<ilkuleuu  en  la  per- 
iét  ncmlirtridl,  d«  «on  eD(uiir*Ke,  âi>  Mi  rolleclion»  arti«tiqu(». 

2.  Rafioond  B«af tr,  Ctai*4ii  Lorrain.  Lauraat,  IWS. 


ISS  BCLLKTIt   ai9T0k)UDS. 

date  fausse  et  inutil«  (la  naissanc»  de  M&saccio),  une  citation  italienne 
joeiacle  el  eiiFln  un  arguaient  tiré  d'uo  leste  de  BaJdîDucci  qui  coo- 
tieiil  une  évjdenlE?  conruaîon.  En  ((if  8,  les  Suédois  ne  aonl  pour  Hen 
dans  la  guerre  dite  plus  lanl  de  Trente  ans.  Celte  guerre  est  alors 
localisée  en  Bohème  et  ne  peut  gêner  les  communications  entre  la 
Lorraine  et  rilalie.  Baldinucci  a  confondu  avec  un  âéjour  que  les 
Suédois  firent  en  Lorraine  après  iftSO,  —  Page  6J,  l'Académie  royale 
ne  s'ouvre  pas  à  Paris  «  avec  la  pain  renaissante  ■;  ce  sont  les 
troubles  qui  »  renaissent  •.  La  ^Yo^de  commence  et  la  guerre  espft' 
gnole  continue.  —  Page  (>3,  en  4  654,  le  jeune  Briejine  u'a  pas  com- 
mandé deux  |>eintures  h  Lurrain.  Il  a  quinze  ans,  il  est  à  Paris  et 
Lorrain  à  Rome.  Il  ne  commencera  ses  voyages  qu'en  lfi5A  et  ne 
sera  à  Rome  qu'en  J657,  Ici,  il  Tallait  se  séparer  de  M'"  Palttson... 
Vétilles  que  tout  cela  et  qui  ne  peuvent  Tausser  gravement  ce  que 
nous  savons  déjà.  Mais  c'est  seulement  aux  inexactitudes  matérielle:^ 
que  l'on  peut  juger  du  soin  apporté  dans  une  élude.  Les  erreurs 
d'appréciations  sont  à  Tiibri  du  flagrant  délit.  D'ailleurs,  l'analyse  de 
ToBuvre  semble  bien  courte.  Le  critique  s'avoue  aveuglé  d'admira- 
tion, ébloui  par  le  soleil  de  Lorrain.  Ij  est  dimcile  de  retrouver 
l'œuvre  du  paysagiste  dans  les  métaphores  de  son  commenlaleur. 
La  «  haute  lillérature  »  est-elle  donc  inconciliable  avec  les  idées 
nettes  et  les  termes  précis? 

Sur  la  peinture  au  xvii*  siècle,  signalons  encore  datia  la  collection 
des  Grands  Artistes  :  Ruysdaël,  de  M.  Georges  Riir;  Jordaens,  de 
M.  Fierens  Gev^ekt;  deux  bons  livres;  dans  la  collectioa  desifoifret 
de  l'Art,  un  fiubens,  de  M.  L.  Hopbticq. 

Lesarchilecles,  de  leur  vivant,  sont  loin  d'obtenir  la  popularité  des 
peintres  ou  même  des  sculpteurs.  Leur  revanche  vient  lorsque  beau* 
coup  plus  tard  les  pierres  qu'ils  ont  remuées  sont  encore  en  place, 
alors  que  les  peintures  sont  dispersées  dans  le  néanU  En  attendant, 
nous  regardons  très  bien  un  monument  sans  nous  soucier  de  la 
signature.  Et  c'est  une  raison  de  plus  pour  féliciter  M.  M.  Fovcbé' 
d'avoir  raconté  les  deux  architectes  en  qui  se  résument  le  style 
empire  :  Percier  et  Fontaine,  Il  conte  avec  élégance  les  existences 
parallèles  de  ces  deux  condisciples,  amigj  collaborateurs.  Ils  entrèrent 
La  même  année  à  l'Institut,  et  pour  cela  il  fallut  une  double  mort. 
Comme  je  le  vois  dans  le  tableau  des  membres  de  l'Académie  des 
beâux-aris,  publié  par  M.  Soubies,  ce  furent  Chalgrm  et  Raymond 
qui  partirent  ensemble  pour  ne  pas  séparer  tes  deux  inséparables. 
Et  il  faut  dans  cette  double  biographie  prendre  garde  aux  confusiotis 

t.  Maurice  Foucli«,  l^trcier  et  Fontatm.  Laureofi. 


rkiffCE. 


(23 


B9  pas  croire,  quand  Percier  meurt,  <iue  cmi  PooLaine  que  l'on 
ealerrc.  Poilrtaot  M.  Fouché  nous  aide  d  diâli liguer  les  deui  colla- 
boralears.  Dans  l'association,  Fontaine  est  l'homme  du  monde,  au 
l$étti«  inspiré,  an  Iravait  facill^  Perci*^r  t>sl  le  travailleur  modesle, 
Afllianié  «tir  de»  épures,  pendant  que  l'autre  Tail  le  tiel  esprit  dans 
les  salons.  Aussi  menrl-il  le  premier.  —  A  une  époque  de  restaura- 
lion  où  Ton  balit  beaucoup,  après  avoir  (quelque  pou  démoli,  les 
arebîlectea  ont  nalurcllement  une  grande  mission.  Napoléon  qui  les 
ni  irevailler  t-.iaW,  romioe  nos  rois,  grand  l>àii*seur,  ei  seul  le  temps 
manqua  pour  édiOor  des  (xilais  a  la  Louis  XIV.  Au  moins  reâle-l-il 
cfeui  réli-V'ani  nrc  de  triomphe  du  tiarrousel,  la  Chapelle  espialoire 
de  Louis  XVI  et  quanlilé  de  constructions  ici  ou  là,  au  Louvre  ou  au 
Palan-Royal.  M.  Fouctiii  analyse  le  *  style  empire  *,  exprime  avec 
mecore  ralTectioa  qu'il  lui  porte.  Il  montre  très  bien  l'unité  de  ce 
tlyh  dans  i'arfhîlecture  et  le  mobilier.  Car  Percier  et  Fontaine  don- 
Mù«ot  des  modèles  de  meubles.  Cie  style  était,  dit  l'auLeur,  approprié 
à  la  société  impériale  :  époque  d'action  et  d'apparat;  j'ajouterais, 
de  fonctiotmaires.  O  mobilier  reste  la  décoration  fevorite 
Istères.  Aqm  déclare  preTcrcrle  Pompadour,  il  faut  répondre 
que  tout  dépend  de  Tusaj^e  auquel  on  le  destine. 

Encore  une  figure  bien  curieuse  que  celle  de  Gros,  qui  a  eu  la 
bonne  fortune  d'être  présente  par  un  bislorten  comme  M.  LE]l07rn1Ea^ 
Sa  Tie  est  racontée,  son  talent  est  analysé  avec  une  sûreté  Tacile, 
Mbre,  une  simplicité  pleine  d'autorité  et  d'agrément.  Nous  voyons 
dan^  quels  mauvais  cbemins  ce  valeureux  fui  toujours  empêtré.  Il 
n'arriva  jamais  à  concilier  son  admiration  pour  les  héros  de  Plu- 
larqua  et  sa  lendressi.*  pour  les  hussards  de  Murât.  Il  avait  vu  de 
▼raJes  batailles,  dont  les  Tureurs  bouillaient  encore  en  lui,  et  il  s'as* 
•ejatl  sagement  dans  mi  atelier  aux  murs  pris,  devant  un  rooulag« 
ou  un  modèle  ankylosé  de  fatigue  sur  sa  planche.  Aussi  s'efTorçait-il 
da  &ire  senUr  sous  la  culotte  collante  la  rotule  de$  Atridcs,  et  sous 
lassbakos  poilus  il  sculptait  des  profils  gre^s.  Les  mésaventures  de 
ee  réaliste  par  LQmpérament,clâs.sique  par  doctrine,  se  doublèrent  des 
perplexités  du  brave  homme,  peintre  ofTtciel  surpris  par  des  révolu- 
IkMtsqui  ne  lui  laissaient  même  pas  le  temps  de  changer  d^opinion. 
Soos  la  coopulc  du  Panthéon,  il  a  fallu  mettro  un  [lourbon  ventru  là 
où  l'esquiBse  prcniiere  avait  prévu  un  Napoléon  césarifié.  Enfin  cet 
honiQie  avait  besoin  de  respirer  une  almospherB  d''épopée;  dans  le 
ftKMMle  de  la  Heslauralion,  il  s^éteint  Irislemont  comme  un  demi- 
solde  qui  s«  deplumi*.  Le  voila  aigri,  vieilli,  classique  intraitable.  Et, 


I.  Itocrj  LanoonUf,  Grot.  Laurent,  1905. 


«24 


B[>l,l.»TI^    mSTOBlQUt;. 


comble  d'âbominalion,  la  jeunesse  ramaoUfiue  &e  réclame  de  lui; 
puiif  le  même  mollf,  la  jeunesse  classique  lui  reproclie  sod  passe. 
Gros  ne  décolère  plus;  bien  que  «  Terace  »  dans  les  jurys  où  les  pro- 
fesseurs se  déparLageat  les  récompenses  pour  leurs  élèves,  il  perd 
son  inOuence,  s'assombrit,  devîeiil  insupportable.  Ses  tableaux  sont 
de  plus  en  plus  mauvais.  On  le  lui  dil  et  il  se  lue.  Tel  fut  ce  héros, 
un  peu  romantique,  dévoué  parce  que  venu  avant  l'heure  cl  chez 
qui  l'éducalion  finit  par  étouffer  te  génie,  M.  Lemonnier  lui  rend  jus- 
lice,  sans  démesurément  grandir  son  rôle.  Ce  petit  livre  reste  d'uae 
justesse  élégante. 

Et  maintenant  voici  Géricault,  &ur  qui  M.  RosEjirniL*  écrit  une 
étude  exceitenle.  f^e  peintre  arrêté  presque  au  début  de  sa  carrière 
est  dilTiciie  à  juger,  alors  que  nous  ue  savons  pas  au  juste  ce  qu'il 
voulait  faire.  Ses  quelques  oeuvres  sont  eu  elTel  bien  loin  d^ofTrir  lo 
même  caractère.  L'auteur,  qui  possède  comme  personne  celle  période 
de  notre  histoire,  nous  fait  bien  connaître  ce  jeune  peintre  et  nous 
intéresse  à  ses  eirorU.  D'après  lui,  il  faut  renoncer  a  classer  Géri- 
caull  parmi  les  précurseurs  du  romantisme.  En  réalité,  il  reste  atta- 
ché à  l'école  classique  qui  Ta  élevé,  et  il  sert  de  transition  vers  le 
réalisme  dont  il  ne  verra  pas  l'épanouissement  :  «  Son  elTort  nou- 
veau ne  reniait  pas  les  elTorts  anlerieura.  Il  ne  resseolail  pour  ses 
prédécesseurs  ni  colère  ni  mépris  et  ne  rejetait  pas  leur  héritage.  Il 
professait,  comme  ils  t'avaient  fait,  le  respect  de  la  nature  et  de  l'an- 
liquilé,  le  dédain  du  xvni'  siècle.  Comme  eux,  il  s'asaervissail  au 
modèle^  avec  eux,  il  avait  une  prédilection  pour  le  nu,  préférail  le 
dessin  â  la  couleur  et  s'adonnait  à  de  savantes  compositions...  Ne 
réconciliait-il  pas  les  mériles  divers  que  l'école  avait  appliqués,  les 
uns  aux  sujets  antiques,  tes  autres  aux  sujets  conlen^porains?  »  Cet 
artiste,  à  l'œuvre  impétueuse,  aurait  donc  été  désigné  par  le  des- 
tin qui  conduit  l'évolution  pour  h  rôle  coricilialeur  entre  David  el 
Courbet.  M.  Rosenthal  pense  que  Géricaull  aurait  pu  diriger  et  faire 
accepter  la  transformation  de  notre  art,  ce  qui  eût  rendu  inutile  la 
bruyante  explosion  du  romantisme.  C'est  possible;  mais  ne  rogri'U 
lons  rien.  Notre  peinture  ne  perdra  rien  à  s'attarder  aux  caprices, 
aux  folies  même  de  Delacroix,  avant  d'arriver  aui  platitudes  provo- 
cantes de  Courliel  et  de  ses  continuateurs.  Elle  avait  vraiment  besoin 
de  débarbouiller  sa  palette,  et  il  n'était  pas  mauvais  qu'il  y  eût 
quelques  arliQciers  pour  nous  allumer  des  feux  de  Bengale  et  nous 
intéresser  à  la  lumière,  même  busse,  avant  de  nous  donner  te  goût  de 
la  lumière  vraie. 


I..Lean  Rotenlhal,  G&iemUt,  Librairie  de  l'Art  ancleo  ei  moderoe,  1905. 


f%AVS. 


iin 


M.  Henry  Mikckl*,  dans  9;i  i'eintute  françaixe  au  XIX*  siècle, 
alwttUssail  :i  culte  trimw.  conciusioii  et  rayarL  Giricault  de  la  famille 
des  romanliques'.  Ce  livre  est  une  succesâion  d'images  vives,  fortes, 
bien  expliquées;  le  plaisir  qu'on  éprouve  à  lire  ces  pages  colorées 
rappelle  celui  qu'on  ressent  à  parcourir  un  beau  musée,  un  jour  où 
Ton  a  le  regard  en  appélit  el  le  corps  alerte.  I^a  prose  de  M.  Marcel 
esl  concrète  au  plus  haut  degré;  tous  ses  inola  sonL  des  images.  Un 
petnlrc,  c'e;«t  d.insdoul«^  ^urioui  un  œil  cl  une  main  ;  un  critique  d'art, 
c'est  tUl  rcil  (•!  une  langue.  Li  force  du  slyle  chez.  M.  Marcel  égale 
raeailé  du  regard.  El  avec  cela  iJ  voua  entraine  à  une  allure  !...  On  n'a 
pas  lu  vingt  lignes,  il  n'y  a  eu  qu'un  renvoi  à  l'ouvrage  précédent 
poar  faire  la  liaison,  et  nous  sommes  déjà  en  pleine  vitesse.  Il  semble 
méiiie  que  railleur  regarde  parfois  sa  montre  avec  inquiétude. 
\ara-t-il  le  temp*  de  nous  montrer  tout  ce  qu'il  faut  voir?  A  la  fin 
l'allure  s'aecelere  encore;  nous  ne  sommes  plus  dans  les  galeries  du 
Louvre,  nous  parcourons  les  Salons  de  printemps  et  aussi  un  peu 
d'automne;  des  peintures,  dei;  peintures  passent;  c'est  un  désordre 
irigarré  de  crtuleurs  fraîches,  un  chaos  d'efforts  désordonnés.  Si  l'œil 
ee  biW  dans  ce  tohu-lKihu.  c'est  qu'il  a  été  trop  gourmand.  A  la 
sortie,  même  un  peu  fatigué,  on  doit  avouer  qu'on  ne  s'est  pas 
eamije  un  seul  instant.  On  échange  quelques  réflexions  générales, 
mais  dles  o'ont  pa.'»  autant  d'importance  que  le  (ilaisir  tout  sensuel 
que  nous  venons  de  savourer.  Philosopher,  cxpliriuer,  ratiociner, 
c'est  bon  quand  on  veut  ranimer  le  charme  éteint  des  très  vieilles 
choses.  L'arl  qui  vi»  «ncore,  il  suffit  de  le  reg,îrdcr  vivre. 

Louis  lIuPItTICQ. 


t.  a«af7  Uint\.  la  Peinlurt  franfaiu  au  XIÂ'  lièett  iSM.  de  tSntiiçne- 
mrmt  dêt  b«aux-artt).  AVcide  Ptrard  el  Kiaa. 

%.  Kwu  cro)o(i«  <]ue  U.  Ilus^uttutl  tX  M.  K4rç«|  ont  fatl  U>D»  lai  deux  fausifl 
fWiU  «a  «icluant  Utrtcault  de  li  famille  des  roniti[iti<|ueH  A  r^itiae  de  sun  réa- 
llsaM.  La  mmaalitiuf  ■  Hi,  dau»  luit»  te»  domaines,  mai»  partîculièremtnt 
4ia>  Part,  un  raouTeinenl  rtelhle,  une  |jrote«tation  contre  le  canfenu  et  l'arti- 
IcM  4»  la.  décêient.»  clA»»tqu«.  Le  eMé  réaliste  du  roiuanlisme  a  élé  «ntravé, 
4éiror}A,  pmr  l'ialrmlurilon  d'^alri'H  *'li!Tneot»,  loîiiliquei,  lyriques,  îtnagtQatir», 
cl  aartont  par  la  «upcrlicialUr'  qui  «  donne  Diiisdiu'e  i  des  poncif»  nauveatii  ; 
■aii  aa  ne  doit  p«»  ouhller  que  Dplacrolt  était  un  dérol  du  cl«a»lci«iiie  de  la 
irwaAa  Apoqa*     li,  M'.'oqd.I 


vit  BOLLtTl.f   BIVTOaiQDI. 

BELGIQUE. 
(4902-4905.) 

i«»  article. 

Depuis  notre  dernier  Bulletin',  la  mort  nous  a  enlevé  un  grand 
nombre  d'hommes  qui  ont  laissé  dans  le  domaine  historique  la  trace 
d'une  action  laborieuse  et  féconde. 

Gh.  PoTfiN  (4848  f  4902),  érudit  polygraphe,  avait  feit  œuvre 
d'historien  en  publiant  :  Albert  et  habelle';  Nos  premiers  siècles 
littéraires^;  le  Génie  de  lapais  en  Belgique,  écrivains,  diplomateSy 
utopistes,  professeurs  et  pamphlétaires.  Esquisse  historique* ;  les 
Œuvres  de  Ghillebert  de  Lannoy^ ;  les  biographies  de  Charles  De 
Gosier*  et  d'Emile  de  Laveleye^;  enfin,  V Histoire  des  lettres  en  Bel- 
gique, de  4830  à  1880^. 

A.  Motte  (4842  f  4902),  ancien  recteur  de  l'Université  de  Gand, 
était  l'auteur  d'un  livre  sur  Mareus  Agrippa*  et  d'une  élude  sur  la 
Paix  de  Ctmon'". 

F.  Hachez  (4847  f  4902)  s'était  spécialement  consacré  à  rhistoire 
du  Hainaut  et  avait  publié  un  grand  nombre  de  monographies  fon- 
dées sur  les  documents  des  archives". 

Le  lieutenant  général  WiavERHi!<(s  (4825  -{-  4902),  plus  géographe 
qu'historien,  avait  écrit  deux  livres  historiques  remarquables  : 
Napoléon  et  Carnot,  épisode  de  l'histoire  militaire  d'Anvers'^,  et 
V  Histoire  de  l'école  cartographique  belge  et  anversoise  au  XYI' siècle*  '. 

1.  Rev.  hist.,  t.  LXXX  et  LXXXI. 

2.  Braxelles,  1861,  298  p. 

3.  Broxelles,  1870,  2  vol. 

4.  Bruxelles,  1871,  280  p. 

5.  Braxelles,  1878,  552  p. 

6.  Bruxelles,  1879,  280  p. 

7.  Bruxelles,  1892,  36  p. 

8.  Bruxelles,  1882,  in-8%  482  p. 

9.  Leipzig,  1872,  256  p. 

10.  Gand,  1878,  152  p.  ' 

11.  Nous  citerons  ^ei  Souvenirs  de  la  Révolution.  Le$  patriotes  à  Mons, 
1787-90  (Hons,  1855,  402  p.),  et  let  Fondations  charitables  de  Uons  (Hons, 
1860,  272  p.). 

12.  Bruxelles,  1888,  265  p. 

13.  Bruxelles,  1892-95,  2  toI.,  402,  471  p. 


G.  Vam  Scflooa  (1840  f  190'i),  avocat  général  à  la  (Jour  de  casu- 
lion^avaîl  souveol  choisi  les  âuJcLs  i]e  ses  mefciirialea  dans  l'histoire 
du  droit  :  te  Chancelier  de  Brabani  (tK88]-,  les  Lettres  de  cachet 
(1895};  lu  Preist  fous  l'ancieti  régime  (^89ti);  ta  Preise  som  la 
Héifoluiion  françaisg  (1898};  la  Preste  tirus  le  Consulat  et  l'Empire 
(I899j,  li'ominenl  magistral  avait  réuni  une  coiicclion  de  monnaies 
et  de  médailles  d'un  prix  ineslimable;  il  l'a  généreusemcat  léguée  à 
rftui  belge. 

Le  P.  Carlos  Sohhsrtogel  i'IS3t  f  r»02)  n'était  pas  Belge',  mais 
c'est  en  Belgique  qu'U  a  rédigé  et  pubiié  radmirabje  monumenl 
bibliographique  intitulé  ;  Hibti^thègae  de  la  Compagnie  dt  Jésus'. 

Juliu»  VitTLSTBiK  (1N3<3  f  1^03]  était  un  des  chefâ  du  mouvement 
llataaiid  et  avait  joué  un  r6te  en  vue  dans  la  poljti(]ue.  Poète  et  litté- 
rateur de  grand  mérite,  il  s'était  fait  connaître  comme  historien  en 
publiant  J*>s  comptes  communaux  de  Gand  au  moyen  âge*.  On  lui 
doit  aussi  (juehjueâ  diâS«:^rUilions  ou  il  fait  preuve  d'une  critique 
péoétRinle.  Vuylslekt;  avait  consacre  les  dernières  années  de  sa  vie  « 
préparer  l'cditioa  du  Cartulnire  de  la  ville  de  Gand*.  Les  deux  pre- 
miers volumes  ont  paru  après  na  mort. 

Le  principal  ouvrage  du  cliaooim^  Uoten  [4825  -j*  1903}  est  une 
excellente  Bibliagraphte  namurùise^. 

J.  Vit  SrtLBBBc»,  chanoine  régulier  de  Prémontré  (1828  f  4903), 
s'était  voué  à  l'hisioire  religieuse.  On  lui  doit  un  grand  nombre  de 
ntémoires,  diâperséa  dans  une  foule  de  revues". 

Le  P.  UorriitT  (ISlti  f  4903)  avait  publié  les  cartulaireâ  des 
«Mieyes  de  Clairerotilatne  et  d'OrvaP  et  fourni  de  nombreuses  dis- 


I.  n  Malt  né  à  âlrattwnrg  et  «e  ()Ui«ait  1  rappeler  sa  natioaalîlè  dudcnne 
«■  Ut»  ^  thêcum  de  Ht  lirre». 

1  BroMllea.  1890-1900.  U  vol.    ta- 4-.   Voy.   Kev.  hùL,    (.    LXV.   p.    330; 
L  LXXn,  |>.  36C;  t.  I.X\XJ,  p.  358. 

S.  lA*  Complu  de  la  fiittt  d»  Garui  à  l'époque  de  Jacques  mn  Àrttvelde 
itfi*  nàtmt»fn  der  Staii  Oent,  tijttvaA  tan  Jacob  van  Artevelile,  S33S-13¥.f. 
•  coUabontioQ  arer.  >.  itc  Piuw).  l'.snd,  1873-74,  î  toI.  In~8'.  —  les  Compte* 
tIattUa  de  f'.and  ù  l'époque  de  l'hiUppe  van  Art^t^ld«  I lie  rekeniîtfe»  dtr 
stai  €mt.  Hjdvak  va»  i'hHips  van  Arlevetde).  Gand,  S8fJ1-83,  î  tuI.  in-S". 

ndrnbaek  der  itad  Gtftt.   (renUche  itadt  en  ita(juu.'irekenin^fvn. 
r.am\.  1900,  1049  p. 
r.    N*rotir.  18.St-t903,  .1  irul..  310,  .130  et  4i8  p. 
C-  Lt-i  Àrchiifs  belgu  (t.  V,  p.  ^8-^9  <?l  79)  en  ftnt  donné  ie  reirré. 
7.  Cartulaire  dt  Ctairrfontatuf,  ou  rrciteit  du  doeitménts,  preuine  totu  ine- 
àitM,  cwieemaat  celle  ancienne  abbayt   Arloo,  IS77,  In-S*,  Î81  p.  —  Carïu- 
Ivirr  rff  l'abdane  rl'Orvat,  depuis  l'onçint  de  ce  monastère  jusque  1305 
I  tmthtêipemtmi,  époque  de  ta  réunion  du  comté  de  ChiHi)  au  duché  de  Luxem- 
kmÊ^  BntMll».  IS79,  \nA\  KOO  p. 


12g  «OLtim^   m«T0«1QITI. 

serLatioQS  aux  Annales  de  t'tnsiUuf  archéologique  fin  Luxembourg* . 
Ses  travaux  prouvent  une  parfaile  connaissance  des  archives,  mais 
l*csprit  critique  y  Tait  souvent  déraut. 

L'cBUvre  de  r,.  RorFasËLLc  (1833  f  4i»03j  se  compose  surtout  de 
moDOgraphies  relatives  h  h  ville  de  Mons  et  auK  environs^. 

Le  baron  Wittest  (ISJ9  f  <903]  connriissail  à  fond  l'bisloire  lié- 
geoise et  surtout  l'hisloire  de  l'arl.  Noua  rappellerons  parmi  ses 
noinbreuses  publications  :  Godtfroid  de  Fûntaijies,  U  doelfitr  véné- 
rable^ chancelier  de  l' Vnitfersilé  de  Paris,  chanoine  de  Saint-Lam- 
bert  à  Liéfje^ ;  ia  bataille  d'Othée  de  IfOM*  et  Gitteg  Demartenu^^ 
graveur  du  roi,  i733-i776^. 

Les  Lravaux  d'érudition  d'A.  DttEsctnsE  {186'J  f  4908)  avaient  et/? 
Itieii  accueillis  dans  le  moiide  scieuUflque'.  Lo  jeune  érudil,  cturgé 
de  cours  de  l'Université  de  Liège,  est  mort  à  la  Heur  de  Tâge  avant 
d'avoir  pu  donner  toute  sa  mesure. 

Le  lieutenant  général  Bkialmokt  (i821  -f-  ^903J  n'était  pas  seule- 
ment uû  illustre  ingénieur  mililairc;  on  lui  doit  aussi  des  oeuvres 
historiques  eïlrêniemeni  remarquables  :  Considérations  politique 
et  tnililairea  sur  la  Belgique'^ ;  llixloire  du  duc  de  Wellington^ ; 
r Angleterre  et  les  petits  étals  à  la  conférence  de  Bruxelles^;  les 
belles  biographies  des  généraux  Tûtleben'"eL  De  Bloia",  et  d'Emile 
Banning". 

Ch.  Raolënbeck  (1823  f  1903)  s'élail  feiL  une  spécialiLé  de  l'his- 
toire du  proLcsLanlisme  dans  notre  pays.  Ses  livres  témoignent  d'un 
labeur  considérable,  et  peu  it  Belges  ont  aussi  minutieusement 

1.  T.  V  1  XXXVI.  Les  Arehivet  MpM  (t,  V,  p.  59-60)  en  cileot  les  |)rin- 
ci|tale». 

2.  Le  cnlalogue  de  ses  publîcationf  (Mons,  I89S,  iD-8')  meolioane  ISS  mémoirea 
et  arlicles. 

3.  Liège,  1B73,  ia-18,  Iâ6  |i. 
1.  Liège,  18711,  hi-lG,  506  p. 

5.  Briiiellei,  I8S3,  in-8*,  347  p.  —  Le  biron  WitUrt  a  légué  à  l'Universîte 
de  Liège  ses  précieuses  colledtona  Je  manuscrits,  die  livres  et  d'œurre&  d'art. 

ft.  Let  Àrehives  de  Vienne  ei  thittùire  dei  çauvernemenU  de  Keenigieyç  et 
de  Prié  {Bull,  dé  la  Comm.  royale  d'hist.,  3-  série,  t.  VII).  —  Calotogue  de* 
acUss  de  Henri  de  Gueldre.  Liège,  IHOO,  in-S',  467  p.  (en  collaboration  arec 
D.  Brouwefs).  —  Ckarteit  inédUet  de  l'abbaye  d'Orval.  firuielteà,  I396-I90U, 
2  Tol.  in-4*,  C6  et  31^  p.  (en  collaboration  arer.  E.  Qaoquot). 

7.  Bruïelle»^  lg5t-52,  3  voL  in-S". 

8.  Bruielles,  1856.  3  Tol.  iii-8',  486.  49Î,  437  p. 

9.  Bruielles,  1875,  io-9',  145  p. 

10.  Bruxelles.  ïmi,  În-S- 
M.  Pari»,  1885,  ia-8-. 

1^.  Dana  VAnnuaire  de  l'Académie  royale  de  Betçigue,  tWJO. 


ni.i.t.iQri!.  \19 

eiploré  les  archives;  toutefois,  la  critique  de  rècrivain  n'est  pas  à  la 
baul«ur  (k  sa  <locumentalii>tt.  Lvs  plus  ini(iorlanls  parmi  ses  ouvrages 
joli',  ;  ('Iwfuisidon  rt  la  Réforme  en  Belgique*  ;  VÊgHsfi  de  Liège  ff 
ta  HevQiaiiOH* ;  Metz  fi  Thtontnile  sous  Charfrs-Quint' ;  les  Pays 
€(tMre-^fu<te*.  Il  avait  foit  paraître  dans  la  collection  de  la  Société 
de  l'Iiisloire  de  Bplgiqim  les  Mèmoirts  de  Jacques  de  Wesembeke^t 
Vite  dm  tioles  contununl  lic  ^  raies  révélations  puisées  à  de&  sourcus 
itJwJîtc». 

J.-4i.  Ih  MiBTiniBLLi  (i842  f  49U3)  s'élail  plus  parliculièretneal 
oliathé  à  l'hiïttoin?  de  Uinst,  aa  ville  natale.  Ses  ètudea  sont  assez 
rouillé«s,  mais  il  j^  règne  un  ton  de  poléini4]ue  qui  produit  a  la  longue 
unr  impression  désagréable  ^ 

(^  chanoitie  E.  HtimEts  {ifiii  f  <903),  ancien  professeur  et  ancien 
bibtiolbécaire  de  rUnivcrsilé  de  Louvain,  était  l'auteur  de  nombreuses 
élodes  relatives  à  l'hisloirc  religieuse  dea  Payâ«Bas,  clavaiL  fondé  en 
4«W  les  Anahefet  pour  servir  â  Vhiitoire  ecdéiiasdque  de  (a  Bel- 
giifue,  importante  revue  donf  la  publication  se  poursuit.  Les  deux 
ouvrais  le»  plus  consitlcrabies  de  Rcusens  sont  ks  Éléments  d  nr- 
ekéotogit  chrétienne^  fil  les  Éléments  de  jialêograp/iie*. 

On  doit  au  jirofcshenr  P.  ALBEfl(»i^iiK-Tuitsi  (1827  f  190^)  plusieurs 
Invaui  relatifs  au  moyeji  âge.  Nous  rappellerons  ;  la  Vie  de  Saint- 
Witlfbrord,  apntredfs  Pttyx-Bas^,-  ('harlemagne  et  $onnécle^°;  liùS' 
toiff  des  institiitiom  rhariîables  en  ReUjique  depuis  Charlenwçne 
jHtqu  au  .117'  mede**.  Ces  divers  livres  onteté  traduits  en  allemand. 
Noire  écrivain  dirigeait  depuis  (SS9  la  Dietiche  Wan^nde  fusionnée 
avec  le  Belfort. 

Le  fécood  liistoriograplie  F.  Db  PoTTttb  (1834  f  {904}  a  iaissu  près 

I.  ftnnWIn,  t(tS7.  in-S*,  291  p. 
t.  tlrniellM,  t^2,  In-Vi,  :108  |j. 
y  OnoidlM,  ISSO,  in-&*,  362  p. 
«.  nruicltci,  ans,  in-1},  280  |>. 
:     l.*,  185^.  ln-8-,  *10  |i. 

<  XVil'  tl  au  XVlil-  tièclt.  DifU  au  (eaipi  det  l'aliiatet.  DieMt 
"^Kjùjii.'  I  fjjoqiut  iUi$  satU'Culodtts  {Dt^ét  in  dt  XVUl'  *n  XVtl' t'O-nw.  Oitut 
In  àen  l'f>ir,(yiifnii)d.  Utêit  tn  dM  SaHi-CuloUttiiJiiU  0»nJ,  ISaMWO,  3  vol. 


7.  î*  11.  lH«j.8fi,  2  ».il.  m-»',  576  el  G??  p. 

«.!.■•  ',  In-K',  m  f>.  et  m  i4.  |»liotnt.  Ut,  àrehitei  Mfr«i  (1-  VI, 

p.  \^1  -ni  U  bibliographie  cnrnfjltïlc  d'K.  RcuMiii. 

•  brnfdiii  nfioilft  der  Xedfrtanden.  LouTiiiii,  XWù,  ln-8',  308  p. 
'  'ir  yroote  en  Ujne  eeuiu.  Loiirain,  iKdT   ia-ti',  lllK)  |j. 
}\.  Lu  fCittchten  van  lirfdrtdtyhrtd  <n  Belgie,  tan  Karel-den-flaole  toi  aan  de 
XVI'  •euv.  Itruicllei,  1873,  iu-4',  il 2  p.  Voir,  (Miur  U  l>iltliuKra|itiic  d'Albcr- 
afamk-Ttiijto.  les  ArchivM  bitget,  l.  VI,  p.  53.50. 

Rl«.    Ul»TOR.    XCl.   1»  FAIW.  9 


(30  BULLETH   HISTOKrQDE. 

de  150  ecrfls,  témoignage  édataiil  d'un  prodigieux  labeur <.  Malbeu* 
reusement,  l'auteur  manquait  de  préparalion  scietilitîque  et  sa  cri- 
tique était  fort  inâufllsante.  On  doit  consulter  ses  livres  avec  pru- 
dence. 

Le  clianoine  A.  AotjRB  |4865  f  iWH]  avdil  publié  un  mémoire 
remarquable  Intitulé  :  Étude  sur  les  mt/stigues  des  Pays-Bas  au 
moyen  dge^. 

E.  Van  Evex  (4821  f  4905),  archiviste  de  la  ville  de  Louvain 
depuis  plud  d'un  demi-siècle,  avait  déployé  une  aclivilé  infetigable  à 
élucider  l'hiâtolre  politique  et  artistique  de  la  célèbre  commune  bra~ 
banr-onne.  Ses  travaux  les  plus  importants  sont  :  les  Œuvres  de 
l'historien  Dictcws';  Linti'ain monumental  ou  description  historique 
et  (iriisdqïte  de  tom  les  édifiera  cimls  et  religieux  de  ladite  ville*  ; 
l'Aîicienne  école  de  peinture  de  Lounain^  ;  Inventaire  chronologique 
et  analytique  des  chartes  et  autres  documenta  sur  parchemin  appar- 
tenant aux  archives  de  la  ville  de  Louvain'';  Histoire  de  Louvait» 
par  Guillaume  Hoonen'' ;  Louvain  dans  le  passé  et  dam  leprésenf*. 

Le  chanoine  J.-J.  Vos  (1832  f  4905),  archiviste  de  l'évèdhé  de 
Tournai,  avait  acquis  une  Fâcheuse  réputation  dans  le  monde  aavanl 
par  les  procédés  peu  hospitaliers  dont  il  usait  a  l'égard  des  travail- 
leurs étrangers  et  nationaux,  i[ui  désiraient  consulter  les  parchemins 
précieux  contlés  a  sa  garde.  Les  préfaces  des  Monumenta  Germaniae 
histùtica  contiennent  de  piquants  deuils  à  cet  égard.  D'autre  part, 
M.  Vos  avait  publié  plusieurs  recueils  de  documents,  fort  utiles  bien 
qu'incomplets'*,  et  une  histoire  de  Tabbaye  de  Lobbes'",  pour  laquelle 

1.  Oo  (murera  la  plupart  dés  ouvrage»  d«  F.  d«  Palier  apprécié»,  au  fur  et 
1  mbsure  de  leur  [lubliealiua,  dans  dos  Batletina  anUriâu». 

ï.  Mém.  de  l'Acad,  royale  des  tctencei,  itttres  et  beaux-ùrU  de  Bel^ue, 
coll.  in-8',  l.  XLV],  1892,  355  p. 

3.  Jaarboektii  der  itad  Leuoen,  iian  2i0  lot  1507,  tn  't  latijnseh  ûpgesttld 
door  Petrus  Dtvmus,  thani  voor  de  eerste  maat  gedrvkt.  Louvain,  1856-57, 
î  TOI.  in- 12,  374  p. 

4.  Louvain,  1860,  Ia4',  3^8  p. 
3.  LouTuin,  1870,  Jo-8*,  57S  p. 
(j.  Louifain,  J873,  Jo-8%  463  p. 

7.  Gesdiiedenit  van  Leuven,  geschreven  tn  de  jaren  1593  en  t59i, 
Willem  Boûtten,  thaut  voor  de  eertte  maal  uiif/egeoen.  Louvain,  ISSO,  in-lol., 
iie  p, 

8.  Louraia,  tâ06,  Jn-Col,,  €8S  p.  —  On  trouvera  la  bibliographie  complèlc 
ii'&.  Van  Evctt  «lans  les  Archives  ttetget,  t.  VU,  p.  82-88. 

9.  Le  Clergé  du  diocèse  <le  Tournai.  Braine-le-Comle,  1837-1993,  &  toI. 
in-8*.  —  Les  Dignité*  et  tei  fonctions  de  l'anden  ekapUre  de  i\otre-Ùamê  de 
TownaL  DniBPS.  1898,  2  vol.  io-S-,  417  el  Î8l  p.  —  Z«  Ptiroisses  et  les  mrii 
dv,  dioeèie  actuel  de  Toanuii.  tlru^os,  IJ^ÏfO-lSOâ,  8  vol.  ta  8% 

10.  Lobba,sonatiba^e«tmucha!iitre.  Louvain,  18(>5,ï vol. in-8',  446«l6|lp. 


i)  s'est  servi,  assez  maladroilemenl  d'ailleurs,  <ie  nombreuses  pièces 
ioiédilcs. 

M.  H.  ScaiîtftHiN»  (4825  f  190K),  premier  président  honoraire  de 
ta  Cour  (l'a[>pel  (le  Lièige,  n\ivnil  pas  borné  son  activité  à  la  science 
(lu  droit.  Juriste  rëpulir,  il  était  aussi  un  arcbéolugue  de  haute  valeur, 
ci  MS  études  d'épigraphierumaini;  oui  été  très  remarquées.  Sa  biblio> 
graphie  complète  dépasse  300  rmméros'.  âoo  travail  le  plus  impor- 
lAnl  est  inliluté  :  Siçies  fii/vUns^. 

J.-TIt.  d8  hktuT  t48;>5  -f-  t!ii05}  s'était  voué  aux  éludes  héraldiqu{>s 
el  «if^illograpliiques,  et  y  lixclbit.  Son  livre  capital  porte  pour  litre  : 
JicMHJ.  armoriés  des  Pays-Bas  et  des  pays  ttvoisinants.  Recueil  his- 
tctique  et  h^ratdiquç*.  U  était  aussi  l'auteur  d'un  très  grand  nombre 
de  monographies  éparses  dans  les  revuei»  belf^es  et  étrangères*. 

M.  F,.  \Vitt.K(jc«T  (1825  f  1905)  avait  été  courouiié  au  concours 
iiver»ilair(i  de  )S46  [jour  une  Histoire  ((n  système  de  la  Barrière 
la  nêgoeiafiotis  antérieures  à  la  paix  d'Utreeht^,  qui  faisait 
eàpérer  une  carrière  bislorlque  brillante,  mais  le  jeune  écrivain  se 
laissa  bieutûl  ab.sorber  par  la  pratique  du  droit  et  par  la  politique 
mittiaiiie. 

Le  ctiaiiotue  i.  Disis  ((82<(  -{-  41105)  Tut  un  inTaligable  travailleur 
,.,  ,. .. .  ..~r:i  plus  (le  trente  volumes  a  l'histoire  liégeoise.  Son  Histoire 

(  <"(  (/if/apfiwo/iaa^;  rffî  iirjrc*  en  compte  onze;  les  A^ortcM 

tur  la  relises  du  dioei'\f'  dr  Liêge'^  en  comptent  dix-sept.  Il  est  à 
regretter  (|ue  ce  labeur  immense  ail  en  somme  abouti  à  des  œuvres 
(fane  valeur  très  relative.  Pre&i]ue  jamais  l'auteur  ne  domine  son 
Siljei,  it  ultlÏM^  s-ins  crilirpie  des  documenls  précieux,  les  cilanl  mal 
ou  pas  du  luut.  D'autre  p;irl,  il  plaide  généraleitient  plus  qu'il 
D'aipose,  robjuetivilé  lui  fait  presque  toujours  défaut,  cl,  chose  plus 
grave,  il  lui  arrive  parroi»  do  ne  pas  reàpecLcr  suffisamment  les 
textes.  Il  ttst  juste  de  reconnailre  qu'il  a  rais  au  jour  beaucoup  de 
laita  nouveaux*  et  qu'il  a  forlemenl  contribué  a  détruire  te  crédit 
osoipé  de  Jean  d'Ouire-Meu^e  el  de  Gilles  d'OrvaJ;  mais  l'on  doit 
eoostater  aussi  qu'il  a  deiloré  be-aucuup  <lc  queslion&  sans  les  appro* 


I.  lUc  «furo  <Uit»  Im  AreMcu  belges,  t.  VU,  p.  lJO-198. 

1.  Aaf«r(,  1HA7,  28Â  p.  [Ànnalet  de  i'Acad.  archëol.  de  Btlgviue,  t.  XXlir, 

1.  Bfuiellet,  tlitn-190t,  i  vol.  in-8-. 

4.  1^  lUlr  rAin|)lel<^  «  *lt.  iti«^r^c  dbtns  let  Ârckn>a  belgn,  t.  VII,  p.  l'JH-ÏOJ. 

b.  brUMiW;  ma,  Iri4)',  170  t'- 

«.  Li<ip.  ISCR-lStcî. 

4.  Mgr  WwurUat»|i  4  |iut>li«  <ljin>  l.ocKiiHm  (t.  IV,  \>.  WJ-lj'i)  unt  liitért»Mo(o 
Wt«|nphlt  tlu  rlianotiiit  tUrh  ri  uiii^  l)ibliogr«{iliie  Irùs  cooiplite  d«  M«<Burre^. 


fbndtr,  el  qu'on  rtsquerail  fort  de  s'égarer,  si  l'on  aocueilbùt  ses  afUr- 
maliutis  sans  les  contrôler  de  irès  prés. 

NurvELLBs  atrcfcs.  —  Aux  revues  iioinbreuses  qui  eiislaienl  déjà, 
d'autres  sont  venues  se  joiodrc  et  rendront  des  services  aux  bislonens. 

La  tievue  rfe*  tttbiiolhôqitei  et  thx  iirchires*  s'est  donné  pour  prû- 
gramme  d'oRTrir  aux  bibliothécaires,  aux  archivistes  et  aux  travail- 
leurs litige»  UD  organe  de  publicité  qui  les  iurûrme  rapideracol  sur  la 
vie  el  l'hisloire  de  uos  l>i Idiot hèques et  de  nos.irchives,  elquî  accorde 
une  attention  spéciale  aux  questions  de  méthode,  de  biblio(hécj>noaiif 
et  de  technique.  Nous  aurons  l'occasion  de  signaler  plus  loin  de;^ 
articles  exlrèoiemenl  inléressants  qui  ont  vu  le  jour  dans  celte  jeune 
cl  excellente  publication. 

Presqu'en  même  temps  a  paru  à  Aovers  le  premier  numéro  Ju 
Tijdtchrifl  vùor  hoek  en  Bit>iiol Ateltipexen\  fondéo  en  vue  de  favo< 
rtSier  l'étude  de  la  bibliographie,  de  la  paléographie  el  de  h  liiblio- 
Ihécoaomie,  considérées  autant  comme  disciplines  tudépeiidanles 
que  comme  sciences  auxiliaires  de  la  philologie  néerlandaise.  Cette 
rËvue-ci  s'est  plus  spécialement  occupée  des  livres,  tandis  que  la 
précédente  accorde  plus  d'allenlion  aux  archives. 

l/abb«  GoRTscBiLccx  publie  depuis  1 902  à  Hoogstraclen  une  revue 
d'histoire  locale  consacrée  à  l'ancien  ducbé  de  Brabant'.  La  mise 
au  Jour  de  documents  inédits  a  été  jusqu'il  présent  la  tâche  principale 
que  les  directeurs  se  sont  assignée  ;  ils  ont  fait  connaître  beaucoup 
de  pièces.  Nous  aurons  aussi  à  relever  quelques  dissertations  utiles. 

On  coDuait  le  rôle  important  des  monastères  norberltns  dans  Tbi»- 
loire  de  notre  ancien  ré-gime.  Plusieurs  de  ces  grandes  abbayes 
existent  encore,  el  ont  eu  rbeureuse  fortune  de  sauver  leurs  archives. 
Les  Analecies  de  f  ordre  de  Prémontri*  donneront  les  inventaires 
.de  ces  trésors,  et  en  reproduiront  les  documents  les  plus  dignes  d'In- 
térêt, carlulaires,  obituaires,  livres  ceusaux,  correspondances,  actes 
des  chapitres,  etc. 

Depuis  1002  parait  a  Liège^  un  recueil  mensuel  intitulé  teodium, 
desUué  a  servir  d'organe  a  la  Société  d'art  et  d'histoire.  Outre  les 
travaux  d'histoire  liégeoise  proprement  dile,  le  programme  de  Leo- 


1.  Bmiellea,  MUc))  et  Thron.  I"  lirr.,  janvier  1903^.  Pcndt  tou»  les  doux 
moia. 

2.  Aetrue  de  bibliographie  et  de  bibUothéeonomte.  Knrtn,  BasdtmtAa^ 
!**  Ufr,,  ÏBJiTier  l*Jti3.  Panlt  lou6  les  deai  inoift. 

i.  BijdrageH  tal  de  geKhiedenUj  bljuMderlUk  van  ket  atoudt  ftgrtofd 
Sratatit.  Uooigtlfacten,  Van  Uoof.  Mensuel- 

4.  Attbtjre  de  Parc-lec-LouTain,  a*  t,  Terrier  t903. 

5.  Gnadmont,  éditear. 


lutteront.  133 

'  titHM  comprend  la  préparalîoo  d'un  Corpui  Inscnpuonutn  Leodifn- 
nutn. 

M.  HucousT,  arrhivistc  de  la  ville  de  Tournai,  fait  paraître  depuis 
le  mois  i\v  janvifT  1905  la  llecue  tûurnahmine\  qui  se  pmpose  ilc 
faire  cnniiailre  en  tteUiil  le  passii  arllsltiiuc,  .■irciitiologitju»'  et  histo- 
rique de  la  vieille  cité  belye. 

Une  Soctété  de  i'histoirr  du  protFStaniisme  belge  vienl  dw  si:  cons- 
UUiera  Bruxelles,  ICIle  fera  paraître  un  ImlîeUn  périodique^. 

La  Revue  iiémdictine^  de  l'abbaye  de  Maredsous  vient  d'élargir 
iiolablemenl  le  cadre  de  ses  travaux,  le»  êludea  d'histoire  religieuse 
y  ctttiservaiit  la  première  place. 

.\pré»  la  mort  de  leur  fondateur  E,  Reusbns,  les  Analeetes  pour 
ternir  à  l'hiahtirc  i^ecUsiaitHifue  de  la  Belgique*' uni  été  réorganisées. 
La  revue  re&le  âvanl  loul  documentaire,  mais  fera  une  pari  plus 
larp.'  que  par  le  passé  aux  saurais  monumenlale»  et  en  particulier 
aux  textes  épi  graphiques. 

Les  Annula  dfi  la  Société  d'émuiation  pour  t'itude  de  thistoire 
<rf  dft  ttnUifuUts  d«-  Ut  Flandre.^,  qui  existent  depuis  cinquante-cinq 
ans,  viciiuenl  aussi  de  suhir  une  importante  transformation.  On  s'y 
uecxip«ra  dorénavant  de  toutes  les  branches  de  la  science  historique, 
daI)^  la  me.su re  oii  elles  fioncernenl  rhistoîre  ecclé&iaslique  cl  profane 
do  coaiu''  df  Flandre. 

Issmti  nisTiiftiQLG  itELftE  K  RoMK.  —  Nous  avons  rendu  compte  ici 
même*  de  l'étude  très  suggestive  du  chanoine  Gauchie  sur  l'utililé 
que  préseniail  la  création  d'une  école  belge  â  Rome.  Gel  appel  a  été 
CQlOndu  ;  le  Gouvernement  a  fondf^  un  Institut  historique,  et  en  a 
eoofié  ta  direction  a  Hom  U.  BerliérCî  lequel  a  comme  assistant 
M.  A.  Fayen.  L'inauguration  ufTicielle  des  locaux'  a  eu  lieu  le 
IS  décembre  \*^fih.  Nous  citerons  plus  loin  les  premiers  résultats  dus 
à  raetjv'ilé  de  nos  savants  compalriotea. 

i.  —  TKifilTX    RËLiTlrS   *   L^fflSTOlRB   HtTIONALi:. 

ARcurTf.!;.  RiBLioTirègcEs.  RuiLioaHAriiiE.  IUstoirë  iit  l^mprihkrie, 
L«iif.ir,<iEH8NT  ni:  i,"Hi»)TumE.  —  I/adminisiration  des  archives  do 
rÊlal  a  ninliciuc  l'impreâsiun  des  invenlairea  sommaires  que  nous 


I.Touroit,  VïMrur    Ueniucl. 

t.  Bnix«tfm,  l-ftumie.  Parait  1  des  ilalcs  IndËtermint^cfr. 

J.  IUrfld*noi.  TrtmestrinL 

1.  LoaTaJn,  Pcelcr».  TrJtn<HktrJel. 

6.  BnigM.  De  l'Uacke.  Trimestriel. 
C  Ak.  à4K.,  I.  LXIII,  p.  234. 

7.  Pitai»  Rustlcucci. 


IS4  BVLLeTn  uinToirQVR. 

avons  cilés  daos  noire  prôc^enf  BuUelinV  Piusiâurs  de  ces  inveii' 
laires  soiU  précêdi?9  de  Iwtines  «olices*. 

On  peul  rapprocher  de  ces  inslmments  de  Lravail  les  articles  roui- 
iiis  par  plusieurs  de  nos  archivistes  à  la  Revue  des  bibliothèquei  ei 
des  ttrchtnes'  et  laperru  donné  par  T.  Gosert*  sur  les-  archives  de 
la  ville  de  Lie^a. 

M.  J.  GcvsLifiii'  a  signalé  une   nombreuse  série  d'inventaires 


t.  Voy.  BeiK  hM ,  t.  IXXKï,  j».  139. 

'i.  Onl  paru  dc)mt!>  notre  drrmer  Uallclin  ;  A.  OalUanl  el  E.  île  Rttjn*, 
Ineeidoire  sommatrf  det  archives  de  la  teer^iairerie  d  £tat  tl  dt  Guerre.  — 
E.  de  Breyiie,  Inventaire  .tommatrê  det  archiva  de  la  chnncfUerie  autri- 
chienne, —  id.,  ^rcAir»  dtf  Était  beigUjues  unis,  ~-  A.  GaiJUrd,  Archiva  de 
la  Commiitiùn  royale  dn  tàudet.  —  E.  Cardoeti,  Archlnet  ite»  corpi  de 
mHîers  et  sermenli  du  Brtiliant.  —  H.  Scliocirman,  Ârckivei  des  greffes  àcabi- 
TtauT  et  seigneuriaujs  de  lu  Flandre  orientale,  —  Archive*  de  la  cour  et 
du  Conseil  iouverain  du  Halnaut,  —  Archives  du  bailliage  el  du  Con- 
uit  provincial  de  TQurnai-Tmtrnes-is,  —  Archives  de*  Étal*  de  Tournai- 
Tovrméiii,  —  Àrchivei  des  ch^leitenie*.  bailliages  et  prèodlét  du  comte'  de 
Batnaut.  —  A.  Haneay,  Archivas  du  chapitre  de  ^aint-Lambert  à  Liè^e.  — 
D,  VaD  de  Cas(e«le,  Archive*  du  bureau  de  bienfaisance  et  de*  hapices  ciiAtt 
dé  Uège,  ^  D.>D.  Brouiver»,  Archive*  des  cura  el  dei  béné/ictit  de  Ul  pro' 
vinee  de  Hige.  —  td.,  Arehivei  de  l'ancien  duché'  de  Limttourg.  —  L.  Lahaje. 
Àrckiee*  de*  anciens  greffe*  icabinaux  de  la  province  de  IVamur  —  IJ., 
Archioet  nûtarialet  coiuervéet  au  dépôt  des  archives  de  l'Étal  a  Namar.  -~ 
A.  d'IIoop,  Inventaire  général  des  arcMtie$  eectètiasliçuet  du  bradant,  I.  I. 
Bruxelles  Guyot,  tD-8',  29^  p.  —  A  nolcr  aussi  :  A.  Hocquet.  invenia^re 
atwtytiqtte  de*  archives  de  la  ville  de  7our»ai,  1.  Tournai,  Delcourl,  1905, 
in-8-,  XVI,  143  p. 

3.  F.  AlrÎD,  le  Cabinet  des  médoUlex  de  CÊlal  à  la  Bibliothèque  royale 
iRetme  des  bmmh'eques  et  des  archives,  t.  I,  p.  22,  172,  396).  —  Id  ,  ta  Cvl- 
lecliOH  Van  Sckoor  au  Cabinet  des  médailtea  de  Bruxelles  (Ibid.,  p.  JtG}.  ^- 
3.  Cuvelier,  tes  Archives  {Ibid.,  L  I.  p.  6).  —  R.  d'Awaag,  les  Archives  et  la 
Mbliolhèque  communale  de  Matines  {tbid.,  p.  384).  —  A.  Hansay,  tes  Archires 
de  ràtat  à  Hafielt  {Ibid.,  p.  240).  —  E.  Laloire  el  E.  LefÈTre,  les  Archive» 
ffênéralet  du  ro^awne  à  Bruxelles.  Tableau  tynoptipte  [Ibid.,  p.  tSS)  —  Q. 
HichHBlis,  les  Archives  de  l'État  à  Arlon  (tbid.,  p.  '279).  —  J.  Vanneras,  le 
Dép6t  des  archives  de  l'Éiat  à  Anvers  [Ibid.,  p.  \b\}.  —  A.  Carlol,  le  Dépdt 
des  Archives  de  l  État  à  IVamur  [Ibtd.,  1.  Il,  p.  214),  —  E.  Fairon,  le  D^iU 
dei  archive*  de  l'État  à  Liiye  [tbid.^  \.  W,  p.  34).  —  C.  llmfetMre,  le  Déptil 
des  archives  de  l'Êlai  à  Mont  {Ibid.,  l.  II,  p  ?U@),  —  A.  Van  Zuylto  Van  Hye- 
re\i,  le  DépAt  des  archives  de  l'État  à  Bruges  (Ibid.,  l.  Il,  p.  43.1).  —  L.  Ver- 
rie&t,  Aperçu  des  eollecUons  des  archives  communale*  de  Tournai  {Md., 
t.  Il,  p.  04).  —  A,  Diegcrtck,  le  Dêpfil  de*  archives  de  l'Élat  A  Gand  et  le 
château  de  Gérard  le  DiaUe  (Ibid.,  t.  It),  p.  '367). 

4.  Les  Archives  communatej  de  Liège  {Bull,  de  tlnttu.  arch^ol-  liégtois, 
l.  XXXrV.  p.  367-440). 

5.  inventaire  des  intientairet  de  ta  deuxième  section  des  Archive*  générale* 
du  royaume.  Chambre  des  comptes.  Chartes  de  Bralninl,  Flandre.  l,ujrrm- 


««.cicrK.  ISS 

naiiu~'  '      Vrchtvtîs  |L;<»(ierales,  dresses  sous  raricit?n  re^j.ime,  el 

ja&<|U  1  iiienl  i|^tior»*s  du  piublic.  Il  ^  ;i  joint  une.  description 

de  rtperloires  telges  eoiiservéa  ;t  l'élrariger.  Ce  livre  précieux,  résul- 
tat d'ua  travail  consjdér«iblo,  rendra  de  {grands  services  aux  liiftlo- 
riens  belges. 

Le  même  érudji'  a  découvert  les  archives  du  monastère  dslercieii 
du  Vai-BenoSl  et  nous  donjic,  outre  le  relevé  deï^.  registres  et  liasses, 
ranalyae  de  4,136  acb's  sur  parchemin  date»  de  M 87  à  iftSi',  où  l'on 
trouver*  des  iudiciUoris  1res  ii>téres>';irtie^  [jour  l'histoire  économique. 

A  peine  niilalle  a  Rome,  l*uin  U.  HBiii.ièHK*  a  fourni  a  la  Rente 
ttinédidint  uo  inventaire  sommaire,  mais  Ires  bien  ordonné,  des 
\'  Is  du  Vatican  el  un  rapide  apen-u  des  écoles  établies 

nii,  ores  archives  ponlilicales  par  les  divers  états  euro|jéens. 

Oueil]ues  mois  plus  lard,  le  savaal  directeur  de  rinstitut  bel^  a 
fojl  iuiprimer  l'itivetilaire^  d'un  des  fonds  les  plus  intéressants  des 
archives  de  b  Chambre  apostolique,  chargée  de  radniinislratJon 
ftoanciére  de  la  cour  romaine.  4,955  documents,  rédigés  entre  4296 
el  4518.  nous  font  connaître  nolammcnt  les  obligations  d'ordre  pécu- 
niaire souscrites  au  profit  du  Saînl-Stegc  par  les  évéques  et  les  ablHÏs; 
i(  y  a  la  beaucoup  de  renseignements  sur  la  silualiun  financière  du 
pays  el  sur  l'élal  des  diocèses  de  Cambrai,  Liège,  Thérouaniie  el 
Tournai  au  point  de  vue  religieux. 

H.  II.  Vi:v  iiu  UnDen'  a  soigneusement  analyse  une  colieciion  de 
près  du  800  chartes  louTaniâtcs  conservées  aux  archive?  royales  de 
Berlin.  La  plupart  sont  des  lettres  scahinaies  écriles  de  4  4-10  à  1732, 
«l  présetilenl  de  rintérél  surtout  (lour  Fhialoire  économique. 

M.  L.  IIkviukh»'*  a  publié  en  1902  le  1.  Il  de  l'inveulaire  des 
archires  des  l^tats,  lesquels  élalenl  l'organisme  principal  du  comté 
Haii  r  la  [X»litiqueetradmi[ii!Jtralion.  Il  va  de  (600a  1710. 

La  '  on  royale  d'histoire  a  fait  compléter  le  grand  ouvrage 


titmrf  tt  Namur.  Corp$  4e  mettfn.  Papiers  £tlai  et  de  l'AwUtnce.  Carlu- 
ttirm  tt  manuMtrUs.  BruxelIcs^,  WnisMtnbnich,  1904,  iii-8*,  342  p. 

1.  Êncentaère  di*  archiva  rie  ('nMQt(e  du  Vat'BënùU-Uz-Ltèfft,  dt  i'ordr* 
éÊ  CiienuT   Lit-ge,  un  Thier,  in-«\  708  p. 

turet   Vatitana  Itlevut  braMtcUne,  l.  XX,  (>.  i;».ir:ij. 
'ireunaliittqv«des*t.itirinbhffationumttiolutio»um»dt*arehitet 
Vmlteanei,  au.  point  de  vuf  des  anciens  dioctsei  <it  Cambrai,  Liège,  Tln- 
rmM«M  et  Cambrai.  Uni|;e«,  IJciKirà,  \Wi,  in-^',  JH  p. 

t    Bapport  $ur  une  muiit/n  aur  areltieeâ  df  Berlin.  Ànatiju  dt  dfteumenU 
»U/s  a  l'kittoirt  de  LoittHiln,  el  parlteulitremrnt  ù  l'kij,(olre  de  tégllte 
'Pierre  [BM.  de  la  Comm.  royale  d'httl.,  I.  L\.\tl,  p.  3li0-j3:i). 
%.  Imomiairw  ctnat)ftUitu  dw  archivet  da  Étals  de  Bainaut,  I.  ri.  Maoi, 
M,  1903,  ln-4>,  m  p.  —  U  C.  t  iii4ir  p^ru  en  l8Si. 


n(t 


lOilBTIiY   aiSTOniQCl. 


(\t  (ea  Alpli.  WàtJTiss*.  Le  l.  X  eL  dernier  a  Irait  aut  années  1330- 

1350. 

Noua  devons  à  M.  J.  Lishei'  une  bonne  noLic«  sur  la  spientiidal 
collwLion  de   livres   formce   au    itii*  siècle  par   Tarchevêque  d»| 
Malines  J.  tloonen,  cl  mstlbeureuscmenl  dispersée  pendanl  la  Bovo- 
lulioii  rranraiâe. 

Depuiâ  rJOI,  chaque  année  voiL  paraître  un  volume  de  l'excellent, 
catalogue  des  manuscrils  de  la  BibliaLhèque  royale,  dû  à  raclivitél 
ménloîrc  du  I*.  J.  V*fr  usu  Gubï.i'*.  Le  L  II  i-ontiiuil  la  ftalrologie;,] 
k  L  m  la  thcolûgle;  le  1.  IV  la  jurisprudence  el  la  philosophie. 
Gcllo  publication  est  faite  avec  le  plus  grand  »ûin,  el  des  nolices  très| 
préciai^s  r(ihnu*?i'iiil  sin^-ulieremeril  l.i  vaKnir  de  rinvenlaire. 

Les  liollandtslcs'  ont  facilité  les  recherches  dans  les  vingt  premierâl 
volumes  des  Analfcta  BoUandiana,  en  édilant  une  quadruple'  table 
de  ce  savant  recueil  hagiagniphique. 

Nous  sii^naleronâ  aussi  la  table  de  la  quatrième  série  du  Rulletin.\ 
de  la  Commisition  royale  d'histoire^  due  ù  MM.  J.  Kàlii2i  et  E.  Po.t- 

CKHT*. 

M.  J.  Bhassiuki!^  a  donné  un  complément  nécessaire  au  catalogue 

des  manuscrits  conservés  à  la  bjhliolhèque  de  TUniversité  de  Liège. 

Le  grand  recueil  bibliographique  de  M.  Perd.  Vix  oek  UiKcnEx^ 

s'est  régulii^sroment  poursuivi.  Nous  devons  noter  parmi  les  derniers' 
ftisciculcs  ceux  i|ui  Irailpnl  iles^Cofloquia  d'Érasme,  ducosniographe 
Apianus,  de  l*b.  de  l'iispiuoj,  historien  (f  vers  1<J33).  de  l'apolo- 
giste (kirneilleVranckx  (4.130  f  1613],  abbédeSaiol-PierredeGaud, 


I.  Tat>l«  chronolofiifue  dés  cAarf«f  rt  diplAme$  émprimét  concemanf  CkU- 
(oire  de  ta  Btlgiptf.  nriiii>lle3,  KiMiling,  fa-4*,  479  p.  Vo;r.  la  Rer.  htst., 
t.  I.XV,  1».  1311.  H  l    LVXI,  p.  133. 

'.'.  L' Ancienne  biNhtKèqite  de*  arckevépMi  te  M<Ui»et  {SuU.  du  rerr^c| 
areh^fol.  it«  MaUnts,  l.  XIV,  |i.  I31-Î.M51. 

3.  Calalagut  dtt  m<intt\enu  dt  hi  BièlMhéqw  tùj^U  dé  Btlgiqut,  U  I 
BrusstlM.  Urnrrllti.  V»}.  Hn  hut„  t.  I.XXXI,  p,  ItO;  t.  Il,  190^  41S  p. 
i.  III,  1^,  :>t5  |t.;  i.  IV.  v*){,  un  p. 

1.  Analtcta  DolteiMtiaita.  tndiem  tm  («mo»  XV.  Bmiellw.  chez  le»  Bollan- 
illklo»,  lOOt,  lii-8*,  ll«  p. 

\  1.  Ttlrc  de  tnu*  t»  «rtirW.  't,  Ind«x  «l(>bal>^li()ue  il^  tou!  le»  saints  doal  i 
Il  «  ^1^  («il  iiiPiilian  ;  3.  tntl«x  «  locoram  et  rtnim  >  ;  I.  Lislf  de  lo»(i>s  les  éludes 
1ii)|lli^rk(>hlqit(>*  qui  Ml  4U  citéfs  M  aiM];aé«s. 

0.  TiMf  t^n^alé  d»  rtcMil  dm  0iiflaHiu  d»  la  Comaùssian  royale  iTAu- 
tiHr»  4*  MflfW,  f  M«rl«.  I-XVII.  Braitlle*.  Kieuling,  1907,  in-8*.  733  pi. 

7.  A*nMt*  aw  t«M0fn»  '«.  .u.>.«KT«t  4»  te  bihiMkèfmê  de  fVMvtrtèk 
de  IMgt  {Buil.  dei  »iA<..  r»*».  i.  VI,  p  33-3Î}, 

S.  HibttatKrca  Mtitn.i^ Icr  llMgbm,  1W-M905,  13  fa«c  it«  100  p.J 

(7otUlitvrtlMir«  :  WH.  \m  il«n  »rn^,  V.Tu  àtt  HmcIhii  cl  A.  Sucncll. 


ERICWÎIIK-  ^^^  187 

ouMâfl  le  nom  rfe  liolumljaims.  cl  du  pliilologue  l^r)'Cius  Pulcn- 
t'^IWI  f  lOtC),  le  savant  successeur  de  Juslc-Upseàl'l  tiivprsité 
df  Louvaio,  de  Bciilivyglio  el  <k  Phili|ipc  fie  rommine-s. 

On  Irouvpp.'i  dans  l«s  Annudires  dr  /'lfnirer.uté  de  Ltjutntn  dfs 
rapports  Insimclifs  mr  les  séminairc&  hisl(jrit]ncs,  avec  l'indicalion 
des  sujcl?  Ir.iili's  dans  les  conférence. 

Ud  dcuxierni'  !^upplcnmnt  ù  \ii  \ii\i\}o^ra.p\ùe,  académique'  a  paru 
en  1904. 

MM.  Tli.  Go(ipji*>(  el  J  fÎKOEcmein  '  nnL  étudié,  au  point  ilf  Tue 
liililioHraphi<jm\  le  irtouveniirut  tlumand  ihm  les  provinces  hélées 
depuis  ses  oriRines,  qu'ils  Tonl  remonter  jusqu'il  <TS7;  ils  analysenl 
piii  ■  iiteg  de  livres  el  de  Itrocliurt-s,  sortis  de  pressL'  avant 

11» .  'h  h  graiïde  querelle  des  langues,  qui  a  lant  agile  te 

dcruier  siècle,  el  n'est  pas  encore  apaisée  aujourd'hui. 

La  bibliographie  iiamuroise^  du  chanoine  Doie^  est  bien  conçue  el 
paraU  Torl  conipléle. 

Le  chanoine  L.  (Iovaerth,  l>ihltothécaire  de  rablraje  d'Avcrbodc, 
3  enlrepris  ta  pubUcalion  d'un  dicliounaire  bio-bibliographiqup  de 
aoN  ordni'. 

>li.  F.  l>£  PoTTRK^  a  jtublic  un  recueil  Jiinilc  aux  écrits  en  langue 
imartJe  iaiprinics  ou  Reigique.  de  iH^Ù  à  il>l90. 

.Vdtons  aussi  un  imporl.ijil  ouvrage  lechniijue'  dû  h  i'InsUlul 
o&ltonal  de  bdilRigniphie. 

N'nus  citeront,  parmi  les  manuels  d'hisloire  <le  Belgique  parus  au 
eoars  de  ces  dernières  années  ceux  de  G.  Kiiktii' .  Les  idées  de  l\iu- 


I.  l'nivertitii  eatkalique  de  LoueaéA.  BMiogrophi*.  3*  ftoppl,  Louvaio, 
l>eUr»,  larti,  in'8-,  'J2  p. 

ï.  BtMtographu  van  tien  vlaavuehe.n  laaUtriJd.  T.  1  :  1787-1841.  Gtnd, 
Siffcr,  l'JiU,  in-S",  .13H  p.  Il,  tHVî-ô'.!,  Ilii.1,,  wm,  337  p, 

S.  BiblloçTaphif  rtamurout  tadiffvant  les  hvrrt  imprimés  à  Hamur  dtpui» 
U  .VIA/*  iwelf  jusqu'à  ttoi  jaun,  le»  ouvragft  pnHie'i  en  Belgique  ov  à 
fttrenyn  /lur  drt  auleurt  namarou,  oti  concfTnnnt  t'hkioire  du  cnmU  ov  dt 
to  ffnvina  aciutlie  df  \'amur.  I.  III.  Naniur,  Wegni«el,  1903,  itv-i8-,  158  p, 
Voj    Mev.  htit.,  l.  LXV,  f..  M] . 

A  ÉffUaint,  arUitrs  et  wvanh  de  l'ordre  de  /'remontré,  Bruielle*,  Sehe- 
ptn».  T.  I,  lOd-;,  :,n\  j..;  t.  il,  imM'Jdi,  f.io  p. 

5.  l'inaimefir  ItiMto^ritphir.  Lljit  drr  bar.ken,  vluff  en  (IftUchrtflm,  muiitk- 
vtrktn,  Kaar(*n,pluttn  tv,  (aMitn  m  Sf lifte  van  1S30  lot  ili9i}  oerteÂtnfn. 
Umu!.  Slffcr,  twe.  i !(.«•,  H'M  p. 

6.  Ua.  rt  II  lift  dibliograpliii^ue  unteeriet.  ÙrganiMlion,  (raMHX, 
'V*'»  '  "  ftcuii'lli-.,  (iitlilitl  rialioDJil  Af.  Iillilioijraphie,  \%ih,  ia-8*. 
ÎOjn  p./  ri  Hanurt  abréijr  </«  rt'prrloire  àMio(/raphiq>ie  atiit>ertM  (Bruïello», 
luUUit  mtiuiuil  lie  lilbltngrupliie,  i'Mh,  in-8*,  liH  }>.}. 

1.  LUùtain  de  Belçtque  ratfniiée  auJC  enfanU  drt  émlti.  N«rauT,  L«inb«rt- 


438  BFLI.RTtil    IIISTOÏltQItB, 

leur  prèteot  a  la  conlrov«T9e,  mais  oti  ne.  saurait  lui  contester  le 
mérite  d'une  cxpogilioa  claire,  vivante  i-l  bien  ordonnée. 

SoDRCES  ET  ctiirorR  lies  sotnicBs.  —  L'administration  communale 
de  Gànd,  ayarU  dêcidt»  la  [>ubIicalion  d'un  Cartuiaire  de  la  viUe*, 
avait  ctiargé  de  la  partie  rdativu  aux  comptes  Julius  Vcilsteke,  à 
qui  Ton  devait  déjà  les  tirkcningen  de  la  période  île*  Arlfivelde*.  La 
mort  a  frappé  le  savant  éditeur  au  raomuit  oii,  après  avoirlcrmine 
le  recueil  dea  textes  relatifs  à  la  gestion  financière  du  lîailli  et  de 
l'Amman,  il  en  rédigmît  le  commertlaire.  L'uuvragc  rtirnic  une 
source  de  tout  premier  ordre  piair  riiisloîre  politique,  économique  cl 
militaire  de  la  Flandre  pendant  les  années  (2^0  h  (336.  Ce  sont  les 
comptes  les  plus  aiicit^ns,  car  c'est  eu  )27t>  que  l'hilippe  le  Hardi  en 
imposa  aux  communes  la  reddition  annuelle, 

L'activité  de  M,  Git.Lioi)T8-V«N  SEïgasN  reste  extraordinaire.  Au 
cours  de  ces  dernières  années,  il  a  fait  paraître  plusieurs  collections 
de  textes  importants. 

Le  t.  Il  du  Carfulairr.  de  ianrien  ciinsvhtt  li'Espayne  à  Hruge*^ 
nous  expose  la  suite  de  la  lutte  désespérée  ouvertes,  dés  la  Ho  da 
XV*  siècle,  entre  Anvers  et  Bruges;  les  deux  villes  continuent  à  se 
disputer  les  marchands  espagnols  à  coups  de  privilèges  jusrpi'a  ce 
qu'en  15S3  Anvers  l'enaporte  déflikiiîvemenl. 

Le  même  archiviste  a  groupé  en  trois  volumes*  plus  de  2,000  docu- 
ments, — en  majorité  inédits,  —  datés  de  86*2  à  1721 ,  pour  servir  de 
pièces  justificatives  à  une  élude  qu'il  se  propose  d'écrire  sur  le  droit 
d'étape  à  Bruges.  Il  y  a  là  une  mine  des  plus  riches  à  eiptoiter  pour 
l'histoire  économique  de  Bruges  et  des  Pajs-Bas.  Malheureusement, 
nous  devons  constater  la  persévérance  de  Téditeur  dans  le.  mépris 
des  règles  primordiales  de  la  méthode  :  des  pièces  flamandes,  lalini^, 
allemandes,  espagnoles  sont  transcrites  purement  el  simplement, 
sans  traduction  el  sans  analyse.  Des  éditions  aussi  absurdes  consti- 
tuent un  lamentable  gaspillage  d'*argenl. 

MM.  BKTHtrifE  et  Vin  WgavKKE  ont  réuni  tous  les  documents  con- 

de  HoitiQ,  t903,  io-S',  VM)  [i.  —  Abrégé  de  i'htttoire  tts  Belgique.  Namar.  l^m- 
berl-de  Roi«ia,  1W3,  in-S*,  19(1  |), —  Voy.  auâsi  J.-J.  Swolfs,  JUantir.t  d'httloire 
Hationale.  LonTain,  Fonleyn,  lâOl,  m-È',  \T3  p. 

t.  Cartuiaire  de  la  ville  de  Cand.  Comptes  de  la  ville  et  des  baillis  de 
Gand,  i2S0-î33(t.  Oaud,  Ueyer-Vitq  Loo,  tWO,  lOiS  p. 

2.  Voy.  Rev.  bUL,  t.  LXV,  p.  139. 

,1.  Hecueit  de  documeiUi  concernant  If  commerce  mariitme  et  Intérieur,  le 
droit  des  gens  pubitr  et  yrtvè  et  Ikistoire  èeot>omK/ae  de  lu  Flandre.  bruj(es. 
De  Planche,  1902,  ia^\  -Bb  p.  —  PttUf  le  l.  I,  v«y.  Rev.  hist..  l.  LXX.\,  \<.  138. 

i.  Cartttlaire  de  l'ancienne  ettupte  de  Bruge*.  Bruges,  De  Pkaclir  VMii- 
1Û(J5,  3  roi.  iii-8»,  Ît7,  ***  «l  737  [k 


BttOIQITt. 

oern&nt  i'hufiitat  de  Satnl>Jeaii  ut  de.  Sainl-Paul  .1  fiand  ' 


439 

On  s«  siou* 

vifol  dfA  (tiilcmiqueâ  paâsioiinée^  auiriuelli^sdanna  lieu  ladêcouvf.rle, 
tti  l8-l«,  par  F.  de  Vigne,  dos  fresijuea  de  cet  élablis9*;menl  chari- 
labte>. 

M.  G.  lyrriviAR^  a  recueilli,  dans  les  dépôts  do  Frnncect  de  ttelgique, 
i208  aclM,  prosijui'.  tous  inodils,  des  coniteâ  de  Uairiaul  Régnier  tll 
«•1  V,  Baudouiit  11.  IIJ.  IV,  V  el  Vf,  eX  datés  de  ^»7  à  f207.  Une  înlc- 
rnssanle  préfacn  fait  ressortir  les  parliculahlôii  historiques  signalées 
parles  documents,  notanimptil  sur  l'irstitulion  de  la  paix  de  Valen- 
denti^s  de  J-IU,  Pin.'^Lruclion  primaire  au  xii'  siècle,  et  leâ  preLen- 
îioaa  «levée:!!  |tar  les  comies  de  Hainaut  sur  le  comté  de  Flandre. 

M.  L.  Dlvili,i.ii9  a  continué  la  mise  au  jour  des  chartes  d<^  tu  célèbre 
ïbbaye  de  Sainte- Waiidru*.  Le  t,  11,  i(ui  va  de  4340  a  I  tOO,  contient 
le  texte  de  44K  documents  et  ranaly.se  de  H 3  autres  pièces.  H  faut 
lûen  le  dire,  un  ffrand  nombre  de  ces  actes  présentent  un  intérêt 
f-fecondairejcependaiil,  il  en  est  d'autres  :  chartes  d'a(Tr.iûcbissemenl, 
règlements  de  funérailles,  leslainenls,  conventions  pour  Texploila- 
t^n  dv  la  huutlte,  etc. 

Le  mémo  erudit  a  inséré  dans  les  Anna/es  (tu  Cercle  archéoto^ique 
de  MoHS  deux  séries  de  documents  du  iv*  eL  du  iyi*  siècle  apparteaanl 
aux  archives  hùâpitalières  de  la  r^apitale  du  liainaut  '. 

M.  A.  HissàT*  a  retrouvé  le  compte  de  la  contribution  de  guerre 
•iicipaute  de  Liège  dut  payer  à  Charles  le  Témmire.  H  Pa 
!..  , .  .L-(ler  d'une  introduction  très  substantielle  dans  laquelle  il 
(•«fMj^e  les  procédés  ingénieux  jar  lesquels  il  est  parvenu  h  recons- 
tituer le  chiffre  de  la  (topulaiion,  il  l'évalue  à  près  de  500,000  babi- 
lants. 

CIn  connaît  l'anciennclé  de  l'ahbaye  de  Saint-Hubert,  sa  ricbesse 


1.  l'Hospice  de  Saint' Jean  el  SaM-Paul  ù  (^nd,  turnanmëtU  Lett^tmetU 

.{H«t  çoiihuti  van  Stnt-San  en  Stnl-I'tmu'et  tt  fient,  btjgenaamd  <U  Leuçt- 

[iMrfri.  (l»nd,  Hosie,  l'Jli;,  in-S',  17%  y.  —  Ce  num  de  Leuyemeete  l^la  Sieti- 

iiMj  fui  donné  par  le  |tniple  a  l'horlogR,  pUrfii!  mt  la  cli.-i(>«lle  aa  eoimncn- 

Pcmicol   tlu    xvii*  <\Me,  k  ua«ç  de  Min  irrégularité;  le  turaom  s'«|>pUqtiJi 

cntuite  A  la  clitpeUe  etir-ioAroe. 

ï.  Virj.  Ktt).  hM  ,  t    1,X!,  p.  m. 

i.  ActeA  tt  document*  aneiern  concenuint  la  Bdi}iifW!.  Uruxellett,  Weîturro- 
brocJi.  I9U3.  ia-8'.  \m  p. 

i.  Charte*  du  thttpttre  de  .Sninle-H'audrtt  df  Hoits.  I.  11.  Bruinlies,  Kïcss- 
ti»K,  1903.  \a-i\  «79  y.  -  l>our  Ir  I.  l,  inj.  llev.  hiit..  l.  LXXX.  p.  137. 

'j.  CotiutoiM  de*  hoiptces  et  liei  t'tablutementi  de  charité  de  ta  vUle  de 
jn^u.    J..natei  du  Cercle  orctu-'oi.  rie  .»ons,  t.  XXXI.  p.  241-343;  l.  XXXU, 

F 

'..  iu  t  Crtn/e  •  ftntrute  uu  payt  de  lÀitje  en  luO  e(  le  de'nombrtment 
4«t  ftMX  [Bull   de  ia  Oomm.  royale  d'/ntt.,  L  l.\XI,  p.  07-107). 


RliURTIl   H1ST01U0D1. 

si  fiue  le  rôle  considérabltv  joué  par  ses  atibés  dans  l'hisloire  du 
Luxembourg  cl  des  Pajs-Baa.  M.  G.  KcRTB'a  entrepris  d'édiler  le 
carlutaire  et,  pour  en  découvrir  ]m  pièoes  dispersées,  ii  s'esi  livré  à 
lie  paltenles  recherches  dans  un  grand  nombre  de  depoLs  Ijelges  el 
élran^etrs.  De  plus,  en  vue  de  suppléer  aux  lacunes  causées  dans  te 
charlricr  par  l'incendie  île  <630,  il  a  relevé  dans  la  Chronique  de 
Snint-llubfirt  lous  les  passages  qui  soni  raanifeslemenl  l'analyse  des 
chartes  lues  [mr  le  chroniqueur.  Uoe  excellente  table  |)ermeL  de  se 
r(*tr«uver  aisémenl  dans  w  Torl  volume. 

La  commi:;.sion  dea  atir^ieniii's  luis  el  ordonnances  continue  régu- 
liéremenl  s«s  publications.  Les  derniers  volume-s  jarus  sont  dus  à 
M.  Bbuten  :  Coutumes  du  Vieiix-ltourg  de  Gnnd^  et  des  seigneuries 
mctai>ées'*;  h  M.  Gii,liout!:«  :  Coutuinrs  du  quartier  de  Furnes,*;  à 
M.  Li»KERKt  i|ui  a  recueilli  2is  ducuuinnls  politiques,  économiques 
et  judiciaires  du  règne  d«  Ch;irlcs-QuinP,  émanés  dt>  1529  à  1530; 
à  M.  le  comte  oë  Liiriit;nr.-STrRDM  :  Coutumes  de  ta  villfi  et  de  la 
chdteltenie  de  Courtrat^, 

On  ne  connaissail  que  vaguemi-ui  l'organisation  du  coUcge  chargé 
de  l'administration  llnancicre  de  la  commune  de  Tountai  au  xm'  âiècJe. 
M,  L.  VsKKtEST^  a  étudié  avec  min  cet  ori>anisme  el  en  a  publié  les- 
compLcs  pour  les  années  1240-1243  et  (270-1277. 

On  doit  à  M.  Reusrss  la  mise  au  jour  de  nombreux  documents 
rclatifâ  à  l'ancienne  Llniversitê  de  Lou?aln.  Durant  les  derniers  mois 
de  sa  vie,  il  a  Tournià  la  Commission  royale  d'biiïloire  deux  travaux 
considérables  ;  le  relevé  des  inscriptions*  prises  à  VAlma  mater 
depuis  1426,  date  de  sa  fondation,  Jusqu'à  M53,  avec  beaucoup  de 
détails  biographiques  sur  tes  professeurs  el  les  étudiants,  el  les  proces- 
verbaux  des  séances  du  Conseil  académique*  pendant  les  années  i  (32 
à  4443. 

Plusieurs  obi luaires  ont  été  imprimés  dans  le  cours  des  années  1902- 


I.  Charles  de  Cabbaye  de Saini-Bubert^  L  I.  Rruielle»,  $Cies«>ling,  in-4*,  7W  |i. 
î.  BruidleB,  Giwmacrç,  1903,  in-4v  668  p. 

3.  Uru selles,  GoetnaerR,  t90i,  in-4',  714  p. 

4.  Caiitumes  de  Lumbardiiée,  loo  et  Poperinghe.  Bruxelles,  Gocmacre, 
1003,  in-l",  566  p. 

b.  %•  série,  t.  111.  BruielieB,  Goemaere,  1903,  ta-fot.,  (M)4  p, 
6.  Bruielles,  Qoeroaere,  1905,  in-4*,  ixvt-600  ji. 
T.  La  Charité  SaM-€liritiophe  et  tes  eo/Aptet  au  XI H'  itêele  {Butl.  de  la 
Comm.  royale  d'hist.,  t.  LSXlll  lîîWl),  |.,  Ii3-267J, 

8.  MatricMte  de  l'Université  de  Lùutiaiti,   U  I.   Uruielle»,  Kieisling,    1903, 
in-4-,  423  p. 

9.  Aeles  ou  proeit-verùaux  det  niances  tenue$  parle  Canteit  de  i'Umveruté 
de  Louvain.  Bruielles,  laA',  S2â  p. 


nBLciorr  Ml 

1905;  citon^^«lunn?^tipnie8,  par  M.  A,  ntiiHOLmt'';  celui  d'Iilsc- 
ghem,  par  M.  Kavkv^;  celui  Wti  Tongerluo,  par  M.  V*n  Sni-RKEci'; 
c«lui  du  diapilre  de  Samt^l^ierre  à  Namur,  par  le  chanoine  BARKrRE*; 
celui  du  B^-f-uitiag»;  île  TiTiuiuuli!,  pnr  M.  Rttuei.KiKttT^;  enfin  celui 
des  AugusUiia  de  Louvaiti,  par  M.  Wils*". 

U.  A.  Ukhscldae'  n,  dépouillé  de  nombreux  foads  d'archiver  pour 

L4|re$9er  l«  tahicau  des  chauoinciï  de  Soigiiics  depuis  le  xii"  siècle  juâ- 

r^u'à  la  Qii  du  Kfiii';  il  jiaJoinluncquanlilédennisei^nenienU  biu- 

gnphiiiucs,  el  a  reproduil  4S  charLes  relalives  a  l'organisalifiii  inUv 

ricure  du  Chapitre. 

M.  ViiT  IloDTTK**  a  extrait  dcn  arcliivcs  du  Iribunal  de  l'Epier,  qui 
comptait  lian»  ^es  allributiuas  le  suiu  Jl-  cotiverlir  on  argent  les 
impCti  dus  en  nature,  une  scrjc  de  tableaux  en  cbitlVes,  ijui  nous  four- 
nissent, pour  les  ânuêeâ  '1381  à  1794,  le  prix  moyen  des  principales 
dejirées  alimentaires  dans  tes  villes  de  la  Klandrc. 

M.  A.  Jru«*  nous  pni^nte  le  lalilwu  sialiâtifiue  de  la  grande 
Industrie  belge  en  1764,  d'apri^  les  résultais  d'une  enquête  faite 
crlte  annec-là  par  le  Gouvunienient,  H  y  aurait  lieu  de  compléter  cet 
fexpo&e  eu  relevant  les  "  ûi:lro}'â  conc<>,rnajil  Ic^  manufactures  et  les 
fiil)ri(|uei<i  t  conservés  aux  arcliives  du  (ionscil  des  Ftnanceâ.  L'édi- 
Irur  s'est  livré  à  une  élude  critique  très  judicieuse  des  mau*}riau% 
*  qu'il  a  utiliser. 

Nous  avons  signalé  dans  nos  Kulletins  précédents*"  les  premiers 

t.  £m  ObUuairtB  ie  la  coUégiaie  itt  Sainl^Vinctni  ù  Soi^niet.  Soignie», 
SMfnel,  t\m,  ifi-H-,  23U  |*. 

5.  Le  f'Tieuré  avçustên  d'Eheyhtm,  prix  d'Avdenarde,  et  ton  obiluaire 
lÀh»ale$  de  la  Soc.  liM,  de  Goiul,  t.  tV,  )i,  3J5-3'.li;. 

].  ti*croU>gium  etclmae  H.  M,  Y  de  Tangfrloo,  ord.  Praeifwnttr.  Tou^r- 
Imi,  typb  alilMlicc-,  I9ii:.  jii-d-,  307  ■■, 

4.  OM(iuiir«  rfu  chufttirti  de  Âaint-Pferre  au  château  de  Namvr  (ÀnaUctes 
pour  ttrmr  A  thtâi.  ecdét.  de  la  tteltflqae,  t   XXX  (1905),  \>.  \(i7-3M). 

i.  Cartulaire  du  Bifgwinafe  <U  TtriuoHde  [Cailulariwn  van  ktl  begijnhof 
Ml«  OfndermoluU].  TiTmondc,  VMl'i,  in-»*.  ;{5H  p. 

f.  (V'Htialmies  Augaittiu  de  Loaimi»  (Anateçtea  pout  tervir  à  t'hUt.  0CCtci. 
■te  In  }•  t^rii',  I.  XIV,  p.  •MH-Hi). 

1.  I     ■  r  de  Saint-VtHCeni  à  Soigniei .  Sêf  digmknre$  et  Kl  cAartnInw. 

aotipin,  Nmt'DRt,  ia4\  .it>2  {•. 

(k  Dceununit  pour  servir  à  ikutotre  det  prix  de  1381  à  l7iH.  Rrui«ll»«, 
KHmIIoc,  I9ft2,  lii-l-,  m  p.  —  Ititd.  Sote  coiaii'.rineniaire  ;iMt.  de  ta  Comm. 
r^wÉiJ*  dhUit.,  I.  l,XXa  [VJiÛ),  |>.  T('i-1;'0).  -  \  r.iii|irùp|iiT  île  fpllu  puliliiH- 
I  rciAitj)!   artirlr  de  M.  (•.  des  Unrvz  ;  SVolice  rrittque  pour  tervir  à 

i  ,.,.i,.„,.  liKi  pru  [Hevue  de  ilMverttti!  dit  BrMXfUex,.  Itit)2,  ji.  751-764). 

!l.  tjÊi  firandet  fabrtquei  en  Btlginu*  ven  lé  milieu  du  XV III'  iiècie 
(l.  LXIIt  det  Hém.  couronnc'ii  de  l'Acad.  roijalt  de  tielgique,  coll.  in-8%  81  p.]. 

10.  S'nj.  «*r   hUl.,  I.  UV   p    ^7  ;  I.  I.XXI,  p.  333;  1.  LXXX,  p.  111,  37î. 


142 


rnitm»  Hi«To«torf. 


volumes,  du  vaste  recueil  consacré  par  M.  Paul  FastuEBicy  am  aouf 
biatortqut»^ <i«  l'Inquisition  tiwrlaijjriise.  Le  f.  Va  iHe  imprime'  t^n 
1903;  il  cooltent  des  lisl«s  d'hércliquirâ,  d'inquisiteurs,  elc,  plus 
3^5  pièces  dalées  dt;  432»  .i  1S2H  ;  pbcards,  extraits  de  comptes, 
dépêches  politiques,  etc.,  chaque  document  est  prèCRtié  d'un  ^otn- 
mairc  très  précis^  el  le  volume  se  termine  par  une  bonne  table  diro- 
notojk'jquc. 

Lu  même  savunt  spéciatislu  a  publié,  avec  une  excelleate  introduc* 
tion,  im  curieux  dossier  relatif  a  la  question  des  indulgences  dans  la 
principauté  de  Liège  :  corrcâpoudanccâ,  instructions  aux  moines  col- 
lecteurs, relevé  des  versements,  etc.',  et  il  nous  a  donné  une  suite 
bien  curieuse  y  son  mémoire  sur  les  Flagellants ^  ce  sont  dcujc  ser- 
mons de  Jean  du  Fayt^,  l'un,  sur  celte  secte  bizarre,  qu'd  avait  obser- 
vée de  près,  l'autre,  prononcé  en  il37lt,  devant  la  cour  de  Flandre, 
pour  rallier  le  cierge  jlatnand  au  pape  Urbain  VI. 

On  n'ignore  pas  l'inaporUince  historique  de  la  Chronique  du  eha-' 
noioe  Gislebert',  cbapelain,  notaire  el  chuncelier  du  comte  de  Hai- 
naul  au  iit*  siècle*,  l'auteur  était  merveilleusement  placé  pour  se 
rendre  un  compte  exact  des  événements.  M,  L.  VA^otatfcoKaË  en  a 
donné  une  nouvelle  édition  qui  peut  être  cotiâidéréc  comme  dèllni- 
live.  L'inlroductioii  nous  fournit  les  regestes  de  Gîslebert,  et  expose 
d'une  manière  très  précise  comment  l'éditeur  a  pu  établir  Sun  texte. 
Lcâ  noms  propres  ont  été  soigneusement  rectifiés  et  identifiés,  un 
commentaire  abondant  corrige  ou  complète  les  dires  du  chroniqueur, 
parfois  ealachéâ  de  partialité,  el  d'excellents  tableaux  accroissent  sin- 
gulièrement ce  quo  nous  connaissions  de  la  généalogie  des  maisons 
de  Louvain,  de  Limbourg,  de  Vermandois,  de  Namur,  etc.  A  noter 
aussi  une  bonne  carte  et  d'excellentes  tables. 

Rd.  Le  Glay  avait  publié  en  1842,  à  très  peu  d'exemplaires  el  d'une 
manière  assez  dérectueuse,  des  fragments  d'une  chronique  rirnée  rela- 
tive à  la  guerre  de  Gaud  contre  Bruges  et  Louis  de  Maie,  en  4  37!»<f(0. 


l.  Corput  doeumeittorum  InquiMUanis  kaerttteae  pravitaiU  Nwrlandtcat. 
QsDd,  Vuyisteke,  1903,  \    V.  ia-g-,  i^vni-iSS  p, 

3.  Lea  Comptes  des  itutulgenca  dans  Itn  Patfs-Btu.  2*  série  :  les  Compta* 
ditt  Imiul'jfncu  pnpalei  imUex  au  profit  fie  ta  rathédtale  dé  Stiitit- Lambert 
{Mim.  cnwoHnés  de  l'Acad   royale  de  Belgique,  nnll.  ia-â%  I.  tXlll,  il  |>.). 

;i,  Voy.  Hev.  hiit.,  t.  r.XVlI.  p.   16*. 

4.  Deux  sermoni  inéditt  de  Jm»  du  Gafft  lur  let  Flagelianit  et  sur  la 
Grand  Sehitme  d'Occident  (Butt.  de  t'Àead.  royale  de  Bdftqve,  1903, 
p,  68«-Tt8). 

5.  ha  Chronique  de  Cùtebert  de  Mmit.  Bruxeltea,  Imbrcdhls,  l'JOi.  la-i', 
430  p. 

6.  M.  Van  i]«r  Kindere  démontre  ((iin  U  cbrottique  ftil  tcnninée  en  1196. 


Misions. 


'«« 


H.  PitcstE  '  Ta  niéJilée  avec  beaucoup  de  soin,  en  y  joignant  une 

savajile  inlrotJuclion  ol  de;»  notirs  abutidaiilos.  Il  resulLc  de  snn  élude 

iqu?  ]e  chronujueurftLiiL  probablement  un  clerc  au  aervice  du  cotnle, 

'«•oiUiini  paa^roniiéde  la  politJ<|ue  o^iuniunale.  11  élaii  d'ailleurs  abso* 

lUKnl  dépourvu  de.  talenl,  mujs  biuu  reiiscigriu;  il  cite  uuc  fuule 

de  menus  détails  «l  de  dafes  précises  qui  manquent  parlout  ailleurs. 

NouB  tlevuiis  ù  M.  V.  Fris^  uneédilioii  bien  âoignét:  d'uu  oiéino- 

rial  rapporUint  les  faits  d»  l'hisLoire  gantoise  pendant  les  années  ^1447 

a  Jâlâ,  période  où  la  vie  politique  fui  parliculièremenl  iuiense  en 

•  Flaodrc.  Ce  recueil  oonlienl  la  copie  de  iioniliri.'u\  documents  dont 

iHOrigioaux  sont  aujourd'liui  perdus. 

Noua  avons  cité  dans  un  Bulleliu  antérieur^  lu  traduction  néerlan- 
daise d'une  parde  du  teste  de  Froissarl,  faite  vers  U30,  par  un 
magistral  hollandais  du  nom  de  (icryl  Polter  van  rter  Loo*.  A  ootre 
avi.<,  rintijrèl  de  TOlle  version  éUiil  plutôt  phiîologiqui?  qu'historique, 
1^  l.  Il  nous  apporte  ieàpiéœs  jusiificalives',  lieaucuup  plus  impor- 
Uintes  que  le  texte  m6rne.  1/ éditeur.  M.  N.  tts  Padw.  a  Iranscril  les 
compter  des  liaillis  de  l^'landre,  qui  contiennent  une  quantité  consi- 
dérable de  fait.*  inédit*. 

Adrien  d'Oud(*iibrj?(ch,  moine  de  Tabbaje  de  Sainl-Laurcnl»  est 
Vauleur  d'une  cltronii:|ue  ([ui  conslilue  la  source  la  plus  sûre  pour 
t'hisloiru  de  la  principauté  de  Liège  au  it*  siècle.  Le  manuscrit  esl 
perdu  depuis  Ums-lemps,  et  il  n'en  restait  <|ue  la  reproduction  insé- 
rée dan;*  l''Wrt;j/i.f.">n«  eollectio  de  Marlènc  et  Durand.  Le  chevalier 
C  an  BoKirii'  a  publié  a  nouveau  le  texte  du  tiénédictiri  lié^^eots, 
en  lui  faisaut  »uhir  nue  révision  sévère,  et  en  l'accompagnant  d'ex- 
eellealea  uotes.  Peu  de  temps  après,  M.  ALBURt>Ke^en  a  donné  une 
traduction  française. 


t.  Chronique  rim^e  d«$  irouMn  da  Flandre  tu  tl79'S0.  Gaod,  VujUtek*, 
I9tr2.  in-8'.  G?  p. 

1.  Mémorial  de  Gand  de  i447  à  li'û,  avec  un  su|i|ilcment  jusqu'*  IStS. 
Ttoovalle  êtlilion  {Daf/-bntk  van  Gtnt  cuti  ÎW  toi  tilO,  met  d^n  vervolç  M 
tùtù  opnieuw  uit'jfjfven).  T.  l  Oanil.  1903,  in-S',  3'Jf2  p.  (l'ubtkation  de* 
BtUt^phitta  fiamandt). 

J    Vo*.  Hev.  hUt.,  l    LUI,  |i    129. 

».  S.  de  P»ti«i,  Jehttn  yrùhsart'i  Cronykf  ean  Vtamhrtn  getramlateert 
mfittn  frantoyie:  in  duyUcItrr  tai<>  t>i)  Ceri/t  Potier  ran  der  f^o.  'ï .  I.  Carid, 
SiUrr.  18'>8.  iti-»',  âTO  p. 

i  .N.  de  Pauw.  1'  Jpel,  fl#fcFniri}(^)i  drT  Baijuui  van  Vlaandertn.  Oand, 
S«ir«ir,  l'J<>2,  ?ll  (t. 

r».  CtirfnUiae  d'Adrien  dOudenbateh.  Liè(;e,  Cortnaut,  19IV2,  tn-8*,  3C8  p. 
iPublàcatton  di:  la  xoc   det  BibUophlies  tiégeoii). 

7.  Chronique  d'Adrttn  d'Oudtnbaufi.  Traducllon  fniiiçuie.  lAètfi,  Coimaux, 
19(0,  »o-8".  539  r     huMcalMH  dt  fa  Soc  du  Bibliaphitet  tiégeoU). 


\u 


BCU.Kll^    RISTOIIIQIIB. 


iaan  de  Ha>naiii,  vassal  des  ducs  de  Bourgogne,  pril  pari  à  de  nom- 
breuses expéditions  iniliLaires  sous  les  règnes  df:  Philippe  le  Bon  el 
•le  Cliaries  l«  Tcriiér.iire.  Il  rédifera  tiu  jniirnal  des  évcnemnits  dont 
il  fut  le  lêmoin,  el  y  joigoit  inic  fuule  d'îiidicalioiis  biogr.ipliiques  H 
généalogiques  précieuses.  Malgré  riinporiance  do  ces  roéraoircs,  on 
n'en  .'ivaîl  imprime  jiisquVi  prë^enl  que  des  fragmenls,  el  encore 
d'après  de  mauvaises,  copies.  M,  b.-W.  Buobwers^  publiera  le  l«xle 
complet,  d'après  le  maiiuserU  original  el  aulograplii»,  récemmenl 
fiRqui*  par  le  gouvernc»menl  belge  ;i  Ih  vente  Philipps  à  OheltHtjham. 
Lq  Lia  paru . 

Marc  van  Vaernewijck  (tâis-f-  (5C9),  magistral  de  la  commune  de 
iiand,  a  laisï^é  des  mémoires  consdeneieux,  ècrils  dans  une  langue 
pUloresqué,  el  renoUnt  ropiuion  des  classer  moyennes  de  la  Flandre 
sur  les  tcrrililes  rlêsordres  donl  il  fui  k.  lémoin  allenlir  el  équitable. 
Celle  source  iinporlante  de  l'histoire  de  noire  iti*  siècle  a  éle  mise 
au  jour  en  1872-1881  par  K.  Vak  i>8k  HiEcnsi'.  Feu  H.  V*?i  UursB 
eo  avait  fait  une  traduction  demeurée  inédite.  M,  M.  m:  Shkt  m 
Netkx'  en  a  donné  une  édition  admirablenionl  illustrée  d'après  Icâ 
(Buvrei^  d'arl  de  l'époque. 

Pierre  de  Rîvo,  ayant  voulu  concilîei'  coriaincs  théories  d'Arialoie 
avec  les  doctrines  calholiqucs  sur  la  prescience  divine  el  sur  la  réa- 
liâalioD  des  prophéties,  vil  ses  écrits  condamnés  à  Home  en  1473. 
Ce  dét)al  troubla  conâidérablemenl  le  monde  universitaire  de  Lou> 
vain.  M.  Panl  Frebemcq*  a  publié  le  dossier  de  l'a  (Taire  eu  qualifiant, 
dans  son  introduction,  l'incidenl  de  «  leropétc  dans  un  verre  d'eau 
bénite  ». 

Les  anciens  <  livres  de  raison  »  fournissent  beaucoup  de  rensei- 
gnements sur  rhisloire  des  familles,  el  Ton  sait,  d'autre  pari,  com- 
bien l'école  de  Le  Play  les  a  utilisés  au  point  de  vue  de  l'histoire  éco- 
nomique el  sociale.  Le  comte  de  Guëlliiyck-Vaerxewuce^  a  fait 


1.  Mëmoirei  de  Jean,  »ire  de  Baytiin  el  de  Louvifniei,  iiH5'îi77.  T.  t. 
Liège,  Cormaui,  IHOà,  in-a*.  Î62  p. 

?.  l'an  dit^  hetofTtické  iijden  in  dii  Nêdetlanden,  en  voornetmetijk  m 
Ghendl,  i5S6-15SS,  door  Marcus  vau  Vaei'newijck.  Oantl,  Anuool,  18T2-I8SI, 
5  Toi.  in-8"  {PuiitiCtttion  de  la  Sac.  des  Bibliophile»  Jtamand-s). 

3.  Marc  Van  Vaoraenijck,  Mémoires  d'un  pahicten  ganlois  tur  ies  trautiles 
refigieitx  en  Flandrtt  Iraduits  il'aprf^n  l'édition  Je  !■'.  Vnn  ilcr  liiegher),  pur 
H.  Van  l>nyi,c,  publiés  par  M.  de  Stnel  iJe  NMycr.  T.  I.  Oand,  lleins,  ll«Oâ. 
gr.  in-4%  018  |i. 

4.  L'Bérétit  à  l'UnitetaUé  de  Louvain.  Braielles,  ll.'iyez,  !'Xfô,  iii-S*,  6€  p. 
(lire  i  part  du  Buil.  de  ta  Cluae  (le*  lettre»  de  l'Af:ad.  royale  de  Belgique, 
IMS). 

5.  Vn.  Uvre  de  raiion  anvenoU  du  XV f  iiècle.  lea  Van  Ualinale  {ânntUet 
de  l'Aead.  royale  d'archeol.  de  Belyu/ue,  i'  série,  t.  VI,  p.  284-384]. 


KEUIQCK.  ^^^H  M!» 

connalln!  un  d«  ces  registres  qui  date  du  iti*  siècl^^rovienl  tfunc 
notable  Ibmille  anvcrsoise. 

Francisco  de  Lixaldc,  trésorier  général  du  contingent  espagnol, 
employé  aux  Pa.vi^-Bas  sous  li^  <iuc  d'Albo  el  Il(^i]ui;âeri5,  tenait  nn 
livre  décomptes  très  delaJllti.  M.  RicuFâLL*,  profeasfiui'  u  l'Univer- 
sité de  K<»Digsljerg,  aous  eu  apporte  la  traduction  latiiie*,  conâËrvée 
«tu  archives  de  Dresde.  Uq  a  reprociié  a  l'éditeur  des  conrusions 
assei  graves  en  maliore  monétaire*. 

.Nous  (levons  A  M.  L.  Dëvillkhs^  un  relevé  des  assemblées  des 
Étab  généraux  auxquelles  prit  part  la  province  de  llaiiiaut,  depuis 
la  période  liuur^'uignonnc  juâi|u*u  lii  lin  de  raiicien  régime,  avec  un 
oomptc-rendu  succinct  des  airaires  qui  y  furenl  Irailéesel  la  liste,  à 
peu  près  complète,  dca  députés  qui  y  aiégèrcnl. 

La  aoncâaiurc  de  Flandre  était  investie  d'allributioQâ  importantes 
«I  matière  de  juridiction  et  de  discipline  ecclèaiastif|uej  el  elle  parti- 
cipa d'une  manière  active  à  Tteuvre  de  contre-réforme  catholique 
enlil!|>riâe  dans  nos  provinces  par  les  archiducs  Albert  et  Isabelle. 
Sa  mission  de  surveillance  s'étendait  d  ailleurs  a  tous  iea  pajrs  du 
Nord.  MM.  GiiccHrLel.MiEKs",  dêji«  connus  par  d'exceiJenls  travaux", 
Quos  fout  connaître,  d'apréâ  tes  archives  du  Vatican,  le  texte  de  huit 
instructions  générales  adressées  aux  nonces  de  f590  n  1C35,  C'est 
aue  conlriliutiou  de  preminr  ordre  à  l'iùsloire  de  notre  xni"  siècle. 
Il  est  regrettable  que  Ton  ne  possède  pas,  à  côté  des  instructions 
ofikielles,  les  lettres  secrètes  qui  seraient  plus  intéressantes  encore. 

Cesl  Antoine  de  Moatcbréticn  '  qui  baptisa  du  nom  d'économie 
poUliquc'  la  sciaice  que  l'on  désigne  encore  ainsi  aujourd'hui. 
M.  P&ul  Phuikoicq'''  a  établi  l'importance  que  présente  l'œuvre  de 


m.  té  Htfiitrr  de  Praitciâms  lixaldiui,  tréiorirr  générsA  de  Vannée  etpa- 

ti  Paiji-iiai  de  tùli7  à  lûliî.  Bruvelle^,  Kiesaliog,  1902,  tû-8',  187  (». 

"ÏPmèlteaUotu  de  la  Comm.  rot/ate  ti'hitt.). 
i,  L'wigioal  est  perd  a. 

3.  Vo}.  le  compte- rendu  1res  fouille  de  U.  Lonchuv  dan»  le*  Archivât  beign, 
J.  IV,  I».  I«i. 
^  4.  La  fiarlictpalio»  dt»  Étali  de  Uainaut  aux  avtmbtifes  des  £tats  gtaéraitjç 
Puyt-Bat,  ii38-177l}.  Uruxello.  KiestUnK,  IMà,  in-â',  105  i>.  (tiré  i  part 
4b  SmU.  de  ta  Comm.  royale  d'hUI.,  l.  I.XXI  V]. 

5.  HKUetl  (/<*  inMtruclioni  ifcnemiff  aujç  iwnctM  de  Ftamire  i  L'J96-t€Xy>. 
BnuillM,  KJfs«liiiji,  l'.H)4»  iR>8-,  xLiv-;g3  y.{PiibL  de  lu  Comm.  royale dkiit.]. 
C  \qj.  Ratitjiimeiil  fteo.  hM.,  t.  LXllI,  |j.  2M  ,  l.  LXV,  )>.  ;i'.M. 
7.  Hé  à  FaUùi-  rn  l'>7(j,  tu^  à  ToutM\r.%  en  H'iU. 

.    r'-..i~   ^  rcKcorvomle  piUitique.   Pifl»,    |(il5.    Nouvelle  édilioii,  «ïcc 
Il  el    noie»,   par  Tli.    Fuuck-UrruUnu.    PuU,   Pion,    iUffi,  in-H*, 

L-i.v  ..;  ■  j.-n    y. 

9.  À»Mnt  de  MontdirilUeu  comm«  umrca  tte  fhMoire  icon^miçvf  dtt 
Rxt.  HisTOk.  XCI.  1»  txnc.  10 


4J|« 


■VUSTIfl   BtSTORlOOB. 


l'écrivain  Dorniand  au  poinL  de  vue  de  l'histoire  économique  des 
provinces  du  Nord  au  xvW  siècle. 

Le  ?.  R.  Mœlitier,  aumônier  de  Tarcaée  auslro-espagiiote  dans  lesj 
Pays-Bas  en  465(,  a  laissé  une  relaLiou  très  vivante  des  événements 
qui  $e  passèrent  $ou3  sesjeui.  M.  M.  Scaw8iï»iuALi  a  traduit  l'œuvre 
du  bénédicLin  âlleroaad  el  l'a  Paît  précéder  d'une  introduction  détaillée. 

M.  Léon  Halki:*'  continue  la  série  des  correspondances  entre 
savants,  dont  nous  avons  cité  avec  éloge  les  preœitTs  volumes^. 
Cette  fois  nous  lisons  les  lettres  échangées  entre  les  historiens 
J.-B.  Schannat,  de  Crassier  el  Ltom  Martène.  Ce  sont  des  documents 
de  valeur  \xntt  l'histoire  de  Térudilioa  au  tnu*  siècle. 

Le  Journal  historique  de  PiniDi^'vs*,  jugeau  tribunal  de  première 
instance  de  Mon^,  éclaire  singulièrement  l'histoire  de  la  fin  du 
XTiii*  siècle  belge,  en  nous  montrant  l'état  d^espril  qui  régnait  dans 
le  monde  administratif  el  judiciaire  à  l'époque  des  réformes  de . 
Joseph  ii. 

L'écoUtre  de  la  ménae  ville,  l'abbé  Elof",  tint,  lui  aussi,  quelques 
années  plus  tard,  un  journal  de  ce  qu'il  lui  fut  donné  d'observer 
dans  les  divers  pays  allemands  où  il  chercha  successivement  un 
refuge  après  l'invasion  du  Hainaul  par  les  troupes  françaises. 

Les  cinquante-quatre  documenis  recueillis  et  soigneuseroenl  ana- 
lysés par  M.  F.  Maonetts*  contiennent  beaucoup  de  détails  inédiLs 
sur  le  séjour  des  émigrés  à  Malinédy  vers  la  même  époque. 

M.  Gh.  TeauiiPËX^  a  rassemblé  le  texte  des  affiches  placardées  sur 
les  murs  de  Bruxelles  pendant  la  Révolution  de  4S30,  et  l'a  encadré 
d'un  excellent  commentaire. 


l'aifi'Bas  an  commencement  du  XVfl'  Màde.  BruielUs,  lUyez,  1905,  m-fi*. 
37  p.  (lire  à  part  du  BiUt.  de  ta  ClatK  dn  tettm  de  l'Acad.  rafale  dt 
Beiffique). 

1.  Le  Va^agf  du  P.  fiegvvbald  Mahner,  bénédictin,  chapelaht'm^jor  au 
service  du  mar^aee  Léopotd  de  Bade  pendant  t'expëdition  au  secourt  det 
Paifi-Bas  etpagnols  «it  Î651  {Annûlei  dé  ia  Soc.  arehéol,  de  BrutiUêâ,  t.  XVI 
(1903),  p.  213-300). 

2.  Correspondanee  de  J .'F.  Schannatavee  G.  de  Cratsieref  Dom  S.  Martine 
{SutL  de  ta  Soc.  dort  et  <fAù<.  du  diocèie  de  Liège,  t.  .YIV.  i-t39  p.). 

3.  Voy.  Hev.  hist.,  t.  HXI  (1903),  p.  \M. 

4.  Publié  par  A.  Wins.  Uonf,  Dequesne,  1903,  In-S*,  Xiv-3(K>  p.  [PubticaHûn 
de  la  Soc.  det  bibliophiles  (Klgrs). 

:>.  HiHoiret  el  anecdotes  de  mon  émigraHon,  publiées  par  M.  C.-E.  G«Qile- 
bJeQ.  Oilly,  "Witmet,  1904,  in-S",  167  p. 

(j.  Documents  retatift  à  l'hlttoire  de  Matmédg  pefidant  tes  annéft  1792  tt 
17S3  {Bull.  <ie  la  Comm.  royate  dimt.,  t.  LXJtllI  (1904),  p.  2^9-350) 

7.  ia  Révolution  belge  de  1830  racontée  par  lei  afichei.  BmielJc»,  RicJiM, 
ln-8*,  m  p. 


Le  même  érudit*  a  publié  un  curieux  documenl  aUribuè  aux  abbé» 
Siertkx  et  Van  Bommei.  C'est  un  projet  de  rapport  adressé  au  Sainl- 
Sige,  en  482(l,  par  l'arclievêclié  (te  Malines,  pour  le  melLro  en  garde 
eonlre  la  "  politiiiue  ariillcieu^n  «  «lu  caltinei  de  La  Ha^^e. 

Les  séances  du  Congrès  iialiorial  de  1830-31  ne  nous  sont  coiinui^s 
ofiieieltemenl  que  par  des  eomples-readus  sommaires;  les  souvenirs 
rètli«é!^  par  les  lémoios  de  ces  débals  ixiémurables  sont  donc  TorL 
utiles  à  l'bi^LoIre.  1^  correspondance  de  F.-L.  (Jti  Bus^  apprécie  avec 
beaucoup  d'iiidépendaace  les  événements  el  les  hommes  de  cette 
période  troublée. 

Le  liaron  i>e  Giact4  ot:  u  Waini  ^  conlinue  son  code  des  traités  con- 
clus par  ta  Belgique  avec  tes  divers  Étals. 

Le  livre  du  P.  il.  Keleuatk*,  fruit  d'une  longue  expérienee, 
OHlvre  de  franchise  et  de  courage  scientifique,  nous  fait  voir  com- 
iii«ol  ruiissenl  et  se  développenl  la  plupart  des  légendes  hagiogra- 
phiques; il  l'ail  une  dîstinclion  très  nette  entre  le  terrain  de  l'édi- 
OcalJOD  c(  celui  de  l'histoire.  D'autre  pari,  l'écrivain  combat  très 
JubiJejnent  le  système  auquel  certains  critiques  ae  laissent  trop  Taci- 
lemeol  entraîner,  dit-il,  en  assimilant  à  ta  légère  des  saints  à  des 
divinités  ou  a  des  faéros  de  la  fable. 

Le  vaste  répertoire  dû  a  M.  S.  B*uo*  est  un  travail  excellent, 
méibodique  et  clair,  qui  rendra  les  plus  grands  services  à  i'bistoire 
du  paya  de  Liège,  tl  résume  et  coordonne  à  la  lumière  d'une  critique 
solide  l'tKuvre  des  écrivains  antérieurs,  et  y  ajoute  de  nombreux  cha- 
pitres eolieremenl  originaux  sur  les  écrivains  du.  xiv*  et  du  xv'  siècle. 
C'est  UQ  des  meilleurs  livres  qui  aietit  paru  depuis  longtemps  dans 
le  domaine  de  l'his^toriographie  belge. 

Le  mAme  bislorien*  a  consacré  à  Je&a  d'Outre-Meuse  une  courte 


I.  Kapport  ailrtud  an  prince  de  Mèan,  archec^que  de  Maitnei,  mr  le* 
pai»li  d*vant  tervir  de  base  à  unr  note  à  tùumeltre  au  SaiHt'~Stèiie,  à  t  oc- 
euKm  de  ta  reprUe  dei  nigoeiattoiu  en  tue  d'un  concordat  avK  la  cour  des 
pmft-Boâ  en  ti^2i  (AtiaUctii  pour  tervir  à  l'/iitt.  fccUi.  de  la  Belgiqvte, 
L  XXXi  (»9t>5),  p.  M-97). 

1.  L.  ilu  Dii«  de  Waniiille,  le  Congrit  national  d'après  la  correspondance 
de  fnucoU-litu»»  du  But,  ttieiitbre  dudtt  Congrèi  f  Revue  générale,  t.  LXXIX, 

,  !-■  -       ■•");uw.>:t;  i.  LXXX,  p.  '2K-57;, 

■Ifi  irauét  et  conveniiont  concernai  le  rayaiime  de  Beljfique 

.  wiu.  iifuir.lte»,  Lyebegue,  1903,  \n-S%  447  p. 

4.  £<■  Legendri  hagtoffraphtqxui.  Uruiellu,  Poileuai»,  i'Mi,  in-8*,  VU  p. 
Vair  «m.  Ali/.,  \C,  9\. 

5.  t«a  Source$  dr  I  histoire  d<-  Liège  au  moym  âçe.  Ktuxellei,  L»m<;rlm, 
UDli  ia-t*,  Tli  p.  (L  LXI  d«»  Mt'm.  cauronne's  de  t'Aead.  royale  de  itelgtque.i 

6.  CoMinna  Jean  d'OMtc-Mmue  écrit  l'htstoire  {Outt.  de  ta  Coniin.  rùyaie 
trMtt.,  i.  hXXl  (IM2),  p.  ?Î7-?«V 


rS8  BULLETIN  HISTORIQDE. 

dissertation  el  a  dévoilé  les  mysliûcatlons  de  ce  chroniqueur  à  l'ima- 
jL'inalion  féconde. 

M.  J.  Cutelier'  a  fourni  aussi  une  œuvre  de  saine  critique  en 
détruisant  la  légende  qui  fait  de  Jacques  de  Hemricourl,  le  célèbre 
historien  liégeois,  un  jeune  el  brillant  chevalier,  alors  qu'il  exerçait 
tout  simplement  la  profession  de  scribe. 

Étudiant  une  buliu  du  pape  Nicolas  1*',  donnée  en  faveur  de  Tab- 
ba;e  de  Saint-Pierre  à  Gand,  qu'on  a  crue  authentique  durant 
plusieurs  siècles,  M.  Pibbnxe'  ne  se  borne  pas  à  démontrer,  après 
JaR'é-Dwald,  le  caractère  apocryphe  de  l'acte,  mais  il  est  parvenu  à 
retrouver  la  pièce  qui  a  servi  de  modèle  au  faussaire,  et  il  expose 
ensuite  d'une  manière  très  intéressante  les  procédés  employés  au 
moyen  âge  par  les  contrefacteurs  de  chartes. 

Dans  un  autre  opuscule  très  suggestif,  le  maître  gantois  '  fait  voir 
comment  on  peut,  au  moyen  des  documents  d'archives,  constater  el 
apprécier  les  mouvements  de  la  population. 

M.  11.  Nelis^,  un  débutant  qui  donne  de  sérieuses  espérances, 
expose  d'après  les  sources  l'organisation  et  le  développement  du 
Uibellionage  tournaisien  depuis  ses  origines  jusqu'à  l'annexion  du 
Tournaisis  par  Charles-Quinl.  Il  soumet  ensuite  très  méthodique- 
ment à  un  examen  détaillé  les  actes  diplomatiques  émanés  de  cet 
organisme  administratif. 

HisToiHE  DE  Uelgiuue.  —  Le  t.  11  de  YUistoire  de  Belgique  de 
M.  PiaE.NXE^  a  fait  l'objet  d'un  compte-rendu  détaillé  dans  la  Revue 
historique^.  Nous  nous  bornerons  donc  à  citer  ici  cet  ouvrage  remar- 
quable entre  tous,  en  faisant  toutefois  certaines  réserves^  au  sujet 
des  appréciations  émises  par  l'auteur  sur  les  ducs  de  Bourgogne.  Le 
livre  de  M.  Pirennc  a  eu  les  honneurs  d'une  double  traduction". 


1.  yotex  pour  servir  à  la  biographie  et  à  l'e'tude  critique  de  l'œuvre  de 
Jacquet  de  nemricourt  (Bull,  de  la  Comm.  royale  d'hitt,  I.  LXXI  (1902), 
p.  •260--294;. 

-2.  La  Bulle  fausse  de  ,\icolas  I"  pour  le  monastère  de  Saint-Pierre  {Bull. 
de  la  Comm.  royale  dhist..  t.  LXXI  (l'JOî).  p.  156-193). 

3.  Les  Documents  d'ardiives  comme  source  de  la  démographie  historique. 
Bruxelles,  ^'eissembruch,  1903,  in-8*,  75  p. 

-i.  Étude  diplomatique  sur  le  tabelUonage  de  Tournai  au  moyen  âge  {1367- 
ir,2r  {Bull,  de  la  Comm.  royale  dhist.,  I.  LXXlll  (1904),  p.  1-142). 

5.  Du  commencement  du  XI V  siècle  à  la  mort  de  Charles  le  Téméraire. 
Bruxelles,  Lainertiii,  1903,  in-8*.  470  p. 

6.  T.  LXXXVI,  p.  366,  art.  de  M.  Paul  Fredericq. 

7.  Nous  avons  formulé  ces  réserves  en  détail  dans  les  Jahresberiehte  fUr 
(Jeschiehiswissenschaft,  XXV,  m,  61"  •\ 

8.  En  allemand  par  F.  \rnheiin  (Gollia,  Perthes,  1902,  in-8*,  594  p.)  et  en 


U<  commandaru  l^  Miixaru  t>si  raiilcur^rune  niiilosopliietle  l'his- 
toire do  Belgique*.  Faisanl  aibslrnctrun  de  IquI  ce  qui  a  èli  (luMié 
avant  lui.  l'utueur  prétenil  dfmoiitrer  que  Je  pduple  belge  exisLc 
dppaJ&  %inffl-ciiiq  s-iècles,  qu'il  a  oLé  et  redeviendra  un  peuple  aussi 
mmrquable  que  le  peuple  framjais,  le  peuple  anglais  cl  ki  peuple 
•Ikroand.  Stui  livre  esl  bien  écrit,  dans  une  lan^'iie  nerveuse  el 
dairc,  mais  il  nlTirmc  plus  qu'il  ne  prouve,  et,  Iciudiv  parfois  à  la 
(kiiui&iu.  Le  commandanL  M  illard,  daus  une  iiole  cotnpiêmenlaire, 
se  pUJni  de  ta  •  timidiié  >>  et  de  I&  ■  jalousie  »  de  rérudilion,  qui 
loi  «  refuse  droit  di»  cJlÀ  ».  La  circonspection  ot  la  réserve  sont  de 
mise  devant  de;*  arilrnifilion^  non  contrylws  H  passaManent  décon* 
cerUntes,  el  «  l'érudition  »  a  le  droit  de  se  méfier  de  qui  néglige 
trop  souvent  les  Taits  établis. 

Hnrm  tcE.  —  Nous  avons  mentionné  antérieurement'  la  première 
partie  de  l'étude  nriagi<lrale  dp  Jl.  L.  Van  dkr  KtsiiiKiiK'surIcs  Irans- 
fortnntionâ  politiques  du  lerriloire  de  la  Belgique  au  moyeu  âge.  Le 
L.  I  a  été  niiiiipriiné;  le  1.  II.  cnticretiicnt  nouve-iu,  expose  les  varia- 
lions  de  la  Lniharingie,  en  prenant  comme  base  tous  les  comtés 
éoiifDérè:)  dan»  le  Iraitë  de  Meer.ssen  de  «70.  Le  sujet  èiaîl  vmitne.ui 
bèris»é  de  difTtculte«;  elles  n'ont  pas  arrêté  l'Iiisloritin,  Il  étudie  ;i 
Ibod  les  vicissitudes  des  ditlércnles  seigneuries,  grandes  ou  petites, 
éparpillées  dans  le.s  deux  l.>otharin|;if3,  et,  utilisant  les  source»,  pré- 
*ea\e  un  grand  nombre  de  solutions  nouvelles,  le*  unes  définitives, 
les  autres,  lorsque  les  »oura>s  rnnl  délaut,  tout  an  moins  séduisantes 
i  force  iJ'îngeniosilé.  Son  mérite  principal  csl  d'éluL'ider  d'une  faeon 
vTaimenI  scienlidque  les  origines  jusqu'ici  très  erabrouilléos  des  prin- 
d|iauti*ji  qui  ont  e4Mi>litué  les  Pays-Bas, 

l.."on  ne  possède  plus  au  sujet  du  règne  de  Nolger  que  de  rares 
documents  el  des  textes  médiocres-,  le.s  sources  directes  ont  presque 
toialement  disparu.  C'est  au  moyen  de  ces  matériaux  assez  minces, 
tk>nl  il  lire  d'ailleurs  un  parti  merveilleux,  que  M.  i\.  K.ti»Tii  a  édifié 
le  livre  important*  dans  |e{|uel  il  expose  suecessivemcni  l'État  lié- 
geois au  I*  siècle,  la  bio<.'ni[}|iie  de  Notger,  ministre  des  empereurs 

MertamUl»  fi4r  R    ()iHrt)<><:<]ii«  (Gand,  Jrnpr.  cnop«ratit>!  p(i|>uUirc,  1903,  Jn^*, 


ilotophif  >if   l'hUtoirê.   L*i   Belyrî  et  Itun  fi^niirttUont  liUloriquf* 
niiiiriii»*,  Lntt^gite,  VMjrï,  In-H",  35fl  p. 
<    \oj.  Kev.  luit.,  t.  L.V.VI,  p.  132;  l.  LXXIll,  p.  383. 

i.  La    formation    ItrrHoriale   tlts    principautéi    btlges    tm    nioç/en    éy«. 
■naellM.  Lamertln,  1S02,  'i  tuI,  in-S*.  J5U  vl  iHj  |>. 

■iige  et  In  civiliiotion  ûu  X'  iUfU^  Ititge,  I>em«rl«au,  11W5, 
'1  H  ^7  p,  Voir  lirv  liM  ,  XC,  tiL 


m 


BOLLKTtri    DIST0I1QC8. 


OUon  II,  Olton  111  et  Henri  H,  la  naissance  de  la  principauté,  son 
organisation  potlllque  el  religieuse  créée  par  l'évèque,  puis  enfin  là 
cirilisuUon  liégeoise  sous  ses  mulllples  aspecLâ.  La  leclure  de  cette 
tsuvre  érudile  es-l  exLrêmement  attachante;  ce  n'esl  pa.s  seulement 
Notger  que  nous  voyons  vivre,  mais  uu&si  le  milieu  dans  ie<]uel  le 
ponliro  déploie  son  activité.  L«s  petites  disserlalioas  da  t.  U  sont 
particulièrement  remarquables;  nous  signalerons  celle  qui  traite  des 
reliques  de  Notger  :  c'est  une  petite  merveille  de  critique  pÂoélraDte. 
n 'ailleurs,  il  y  a  plus  d'une  Iradilion  légendaire  que  ce  beau  travail 
met  impilojahlemeut  en  pièces. 

Le  gros  volume  de  M.  Doclos'  est  une  compilation  incohéreole 
écrilc  dans  une  langue  bizarre,  où,  sous  prétexte  de  nous  exposer  la 
guerre  des  Flamands  contre  Philippe  le  Bel,  l'auteur  passe  en  revue 
l'histoire  universeJle,  depuis  les  expéditions  de  Gésâr  en  Germanie 
jusqu'aux  épisodes  les  plus  récents  de  nos  dissensions  intérieures, 
en  passant  par  la  querelle  des  investitures,  les  troubles  religieux  du 
tvi*  siècle,  qui  seraient  cause  de  la  ruine  de  Bruges,  el  la  Révolution 
flr&nçAise.  Il  (enveloppe  dans  une  même  condamnation  Voltaire  et  les. 
encydopédistes,  les  bislorieos  de  l'école  de  Lamprecht,  les  Journaux 
libéraux  de  la  Flandre,  MM.  Loubet,  Combes  et  les  socialistes 
belges  contemporains.  Feu  F,  l^urenl  et  le  comte  Goblet  d'Alviella. 
reçoivent  aussi  leur  pârl  d'anathémes.  On  se  demande  ce  qu'ils 
viennent  Ikire  là.  Cette  préoccupation  de  Âiéler  la  polémique  coatein- 
poraine  à  l'histoire  du  xtv'  siècle  a  quelque  chose  de  grotesque.  Ce 
travail  mal  digéré  fourmille  d'erreurs  et  démontre  un  manque  absolu 
de  préparation  scientillque.  Seule,  la  description  de  ta  l»taiUe  de 
Groeningbe  est  traitée  d'une  manière  salisraisante. 

Les  travaux  de  M.  V.  Fr[s^  ont  une  tout  autre  valeur;  il  a  poussé 
le  récit  des  événements  jusqu'à  idiO. 

On  peut  rapprocher  de  ces  bous  essais  de  vulgarisation  les 
attrayantes  conférences  de  M.  J.  LiE!(i:'»*  sur  le  mémo  sujet,  pour- 
suivi seulement  jusqu'au  traité  d'.\ltiis,  tandis  que  M.  Fris  va  jus- 
qu'au traité  de  Paris.  L'auteur  donue  une  exceileale  bibliographie  de 
la  qneslJOD. 

1.  Kas  hAw  de  130^  {Ùnze  kelde*  van.  t3Q2}.  Rnaler».  de  MêMtar,  1907. 
în-â*,  S39  p. 

2.  Ui  Flamands  à  la  tataUle  de  Cmutrai.  G*.aA,  Vujitleke.  t!m,  («•«•^ 
3S  |t.  —  L'AffranehUtement  de  ta  filandre  iVlaamdtrttu  Vr^nuikt  ?\, 
ÙMBé,  Vujriftl^ke.  IWÎ.  iu-S*,  KU  {>.  —  Voj.  plus  loia.  ào  JMTkgrM  .»- 
loire  lullitjiuY,  l'oiiTm^  prinriiMl  de  M.  Prit  sur  rrtlp  «foque. 

3.  La  Ftandrt  an  iébmt  du  XI  f  êOcU  et  b*  luiie  to»trt  PKtUpft  U  Bel 
(riMii«/«mi  in  het  befin  dtr  .17  P  «nv  em  dg  jOi/d  Uçn  PMlpi  de» 
S€koùmê).  Anter»,  Kennee.,  13U2,  lu-S*,  iU  p. 


llELr,IQtlt.  151 

TTC  trtcit.  —  lô  livre  de  M.  E.  Gossait'  est  une  étude  vraimeiil 
Impartiale  sur  les  causas  poliliiiues,  religieuâcâ  et  économiques  de  la 
f  Pajs-llas  au  ivr  siècle.  L'auteur  met  bien  en  lumière 

<>  -  <ie  caractère  qui  distinguent  les  Belges  des  Espagnols. 

Les  reoseignemenls  neufs  sur  les  personnages  de  cette  épo({ue 
abondent;  les  portraits  du  prince  d'Orange  et  du  duc  d'Albe  sont 
{arUcoUèrtment  bien  irai  tés. 

Nous  avons  déjà  parlé'  de  la  premièro  partie  de  l'étude  du  cha- 
ooûie  A,-C.  DE  Sca»EïïL*  sur  Rémi  llrieuï.évérjuo  de  Bruges  depuis 
4569  jusqu^à  iôM,  et,  tout  en  Taisaul  ccrtuines  réserves  sur  les 

;  "ciatJons,  nous  avons  loué  la  sagacité  et  le  soia  apportés  par 
I  âijieur  :i  l'eiploralion  des  archives,  lie  travail  considérable  e«l 
aujourd'hui  terminé,  (le  n'est  pas  seulement  la  biographie  du  prélat  : 
hysiooomie  reste  mottie  ijudque  peu  à  rarriére-plan,  mais  c'csl 
;uUjuI  une  importante  dissertation  sur  l'histoire  de  la  domination 
esfjagnole  dans  les  Pays-Bas.  On  y  trouvera  beaucoup  de  détails  iné- 
dits sur  le  n>écontenlemcnt  provoqué  i»ar  les  impôts  du  duc  d'Alhe, 
sur  II 'mon  de  Bruxelles  et  les  négociations  des  Élals  généraux  avec 
Don  Juan  ;  le  chapitre  consacré  à  la  PaeificaHon  de  Ganrf  est  tout  à 
bit  original  el  neuf. 

ivu*  siJii:tic.  —  Dans  V Auberge  dat  prineet  en  exii,  M.  E.  Gossirt* 
nous  raconte  de  très  agréable  manière,  en  se  fondant  sur  les  relations 
eoniemporaineâj  les  curieux  incidents  dont  fut  marqué  le  séjour  à 
Braxelles  d'une  série  de  grands  personnages  exilés  :  le  prince  et  la 
princesse  de  iTondé,  Marie  de  Médicis,  Gaston  d'Orléans,  Charles  do 
Lorraine,  Christine  de  Suède,  etc. 

xTiii'  siÀcu.  —  L'auteur'  de  ce  Bulletin  a  traité,  d'après  les  papiers 
des  archives  belges  et  hollandaises,  Thiëloire  des  rapports  qui  eiis- 
lèrenl  entre  les  garnisons  de  la  Barrière  et  tes  babilanië  des  Pays-Bas, 
dft  4743  a  i783. 

11.  {].  Vit  Gaehbaheh  avail  publié  en  4S97  une  histoire  de  la 
guerre  des  paysans*  bien  supérieure  a  la  plupart  des  écrits  qui  virent 


1.  EMpaçnoli  «t  Flamand»  au  XVI'  $ièel«.  l'ftabtiuement  d»  r^çime  e$pa- 
§m»î  éan»  le$  fagi-Ba*  K  t'inturrecllon.  Bruiellea,  LamertJDj  l9Ûb,  Ui^^*, 
»l  p. 

2.  Vof.  lUv.  hiil.,  t.  tXXX,  p,  36S. 

X  A(mJ  Drteux,  éràpte  de  Brugeî,  tl  t«s  trtmàla  ii's  l'ayt-Bai.  Lnuvain, 
P«ct«n.  «901,  lo-K',  117  p.  (Urc  4  part  de  la  ftepiie  d'hitt   *cciét.,  t.  ll-lVi. 

i.  t'Auherye  dei  prineet  en  r.rU.  Ane&lùirn  àt  ta  cour  tir  BruxeUei  au 
XVllf  nècU.  BTuiellcï,  WeUspinbrurJj,  \W:t,  in-!î,  230  |). 

&.  Isfèoi  linberl,  la  GarnUoivi  de  la  Barrière  daiu  Ui  Payt'Bat  aufrt- 
jyeM.  t7i&-t7(fi.  Bruicllo»,  ube|{u«,  lOOS,  in-4\  a99  p. 

a.  v>7.  ÊK.  luit.,  t  util,  p.  m. 


152 


lOLLBTIN   flISrOBIQIFV. 


le  jour  à  l'occasion  du  centenaire  de  cell<i  lulte  mémorable.  Il  nous  a 
apporté  en  i90\  un  voluintoeiix  recueil'  rappelani,  localité  par  loca- 
lité, d'une  part,  lés  événements  Jl-  n9H,  de  l'autn*,  Ifs  cérémonies 
commémoralivcs  du  centième  anniversaire,  ainsi  que  les  moouraenLs 
érigés  â  la  mémoire  des  corobatlanta;  il  y  a  joint  une  bibliographie 
coDâidérable. 

XIX*  âticLË.  —  Le  pamphlet  du  M.  M.  Josso?t*  sur  ta  RévolulioD  de 
1830  témoigne  d'une  ignorance  stupéflanle,  jointe  a  la  méconnais- 
sance absolue  des  ré^'les  de  la  critique. 

Le  livre  de  M.  A.  Maati^bt*  retrace  exactement  et  clairement 
l'histoire  de  la  malheureuse  campagne  de  dii  jours,  qui  coûta  au 
jeune  royaume  de  Belgique  une  partie  du  Limbourg  et  du  Luxem- 
bourg. (I  ne  parle  pas  de  l'impression  que  produisit  dans  les  chan- 
cellerie,'^ et  les  parlements  de  l'Europe  rinlervention  de  l'armée 
rrançaiâi\  et  il  se  tient  aui  événements  dont  le  territoire  belge  fbl  le 
théùlre.  Nous  y  trouvons  d'intéressantes  lettres  inédiles  du  maréchal 
Gérard.  Malheureusement,  l'auteur  a  le  torl  grave  de  ne  pas  citer  ses 
sources, 

M.  F.  DE  Lii^Tor^  s'est  livré  à  une  étude  approfondie  des  docu- 
ments diplomatiques  pour  nous  exposer  d'une  manière  très  vivante, 
El  cependant  très  objeetive,  les  délibérations  de  la  conférence  de 
Londres,  et  déterminer  le  rôle  respectif  de  rAnglcterre  et  de  la 
France  dans  les  négociations  d'où  sortit  la  Belgique  indé|}endanLe. 
Il  prouve  par  des  textes  authentiques  que  Talîeyrand  déploya  les 
plus  grands  efforts  pour  faire  décider  un  partage  qui  eùl  k  la  fois 
détruit  le  royaume  des  Pays-Bas  al  avanligé  la  Franc*.  Sa  combinai- 
son préférée  ne  renconlranl  aucune  adhésion  au  sein  de  la  conférence, 
le  diplomate  retors  voulut  réserver  pour  la  France  la  possibilité  d'an- 


<.  JVor  paparu  glorifier.  Soutenir  iet  félt^  iécitlaxru  de  la  gvfrre  dtt 
Paytans,  I7SS-iS9S  (Omt  bofren  mrheerlijkt.  Gedeakboek  der  eeuu'feeiten 
tuftdrii  Hoeren  Krijç,  179S-Î89S).  Ypres,  Calkwfterl,  I9(M,  iii-8',  *:n  p. 

2.  Héi'élatiojii  Jiur  In  Révolution  beige  dt  iH'Hi,  précise  d'un  covp  d'rril 
atr  lu  ijiviuions  françaite»  en  Belgique  {OnihulUngen  over  de  betçUche 
omwenteiing  imn  1830,  oùorafgegaan  tan  tûn  bêknùpt  overzieht  van  FVait/t- 
tiiki  invaUen  in  BelçU).  Anreni,  1*^.),  in-8*,  *163  p. 

3.  téopold  1"  et  l'interventioji  franfttUe  en  1831.  hnxtWtt,  Sche|)fin&, 
1905,  io-S-,  315  p. 

i.  Les  Origines  diphmatiçites  de  l'tndépenànnce  bel§e.  Lu  conférence  de 
Londret  <1830-133tl.  Loiiïain,  Peeter»,  !903,  tn-8",  xvii-3«0  p.  —  Il  *erail 
ialéressiint  de  cotnpart^r  l'élude  Je  M.  de  Lannuy  «vec  le  récent  iiivnioire  de 
M.  J.  fessier  :  l'ÉUction  du  roi  det  Belge*  inovem^re  tS30-iu.itiet  1831  j. 
Caea,  Detesqaes,  1905,  in-B%  77  p.  (lire  A  pari  tl«s  Mém.  de  t'Acad,  mil.  ttet 
tcieiuxi,  aris  et  beties-lettres  de  Caea). 


153 

nrirr  un  jour  la  llntgiquc.  L'opposilion  Leoaoc  de  Palmerslon  fit 
ccboucr  dèdfitUvcmfinl  ces  inlrigues.  (l'est  une  thèse  absolumeiU 
>diirérenlp  <!«  cfille  que  le  duc  lie  Fîmglie  a  défeiiriue  dans  /n  Derninr 
bienfait  iJr  la  monarcliir.  M.  de  Laniioj  ne  songe  pas  h  méconnaUre 
U  protectioQ  que  doiiua  la  monarchie  dcj  Juillet  à  la  révolution  bejge, 
mais  il  Plablit  que  c'esl  à  ]'Art|L;]eterre  avant  lout  que  la  Belgique  doil 
d'an  avoir  vu  assurer  les  résultats. 

Cette  oeuvre  de  début  donne  plus  que  des  espérances;  le  jeune 
éerivaio  se  révèle  critique  sagace,  liabite  à  demélur  les  complications 
dft  sa  politique,  son  érudition  est  abondante,  et  il  a  le  grand  mérite 
df  ne  jamais  laisser  égarer  par  le  préjuge  patriotique. 

U  a  écrit  aussi  un  article  inLérca^tU.*,  dans  lequel,  s'aidant  du 
reeoeil  de  Martena',  il  fait  connailre  l'attitude  prise  par  le  t/>ar  à  la 
[Butte  de  la  conrêrunce  de  Londres  et  la  mission  infructueuse  du  comte 
©rloir  auprès  du  roi  Guillaume  des  Piays-Bas. 

Mgr  G.  MoiicHiMP*  a  pu  consulter  la  volumineuse  correspondance 
de  raHcicii  pvê*[ue  de  Liège,  C.  Van  Bommel  (tTitO  f  1853),  et  il  en 
a  lire  un  essai  plein  d'intérêt  sur  le  rôle  de  ce  prélat  pendant  les  der- 
nières années  du  royaume  des  Pays-Bas.  La  situation  de  Van  Bom- 
k<nd  était  des  plus  délicates  :  tié  Hollandais,  ami  de  plusieurs  ministres, 
makvat  du  Joséphisie  Vati  Gobbclscbroy,  ayant  été  l'objet  de  faveurs 
inarquéies  de  la  part  du  roi  Guillaume^  il  avait  cependant  pour  devoir 

ttM&bftttrc  les  mesures  prises  par  \v  Gouvernement  en  matière 
A  plus  d'une  reprise,  il  cul  avec  le  monarque  des  entre- 
tiens et  de:^  côrrespoudanceâ  où  11  se  révéla  diplomate  habile  et  ingé> 

11;  il  y  prufpssiiit  en  matière  de;  liberté  religieuse  des  idées  sin- 

lièremenl  ;ivaticée*,  qui  auraient  Tait  bondir  les  signataires  du 

aCUï  Jutjrment  doctrinal  de  18)5. 

Mgr  Monebamp  s'attache  à  démontrer  le  caractère  calomnieux  de 
r»ecasatioii  portée  en  1 830  contre  l'évéquc  par  la  presse  hollandaise  : 

aurait  trempe  dans  la  conspiration  ourdie  parTielemanset  de  Pol- 
cr  contre  le  Gouvernement,  (iette  démonstration  semble  péremploire. 

Mais  notre  écrivain  cite  au-iisi,  —  ce  qui  prouve  sa  loyauté,  —  une 
iBerie  de  Ifltre?  .-idressécsà  Guillaume  I"  par  Van  Bommel,  et  nolam- 
imeQt  une  lettre  pastorale,  qui  coutiennent  des  passages  d'une  cour- 

iMfie  p«u  digne.  Ils  contrastent  singulièrement  avec  le  mandc- 


I.  Cm  pagf  tl'hitHnre  diplomatique.  La  Ihutié  et  la  HétHflutiot^  Mfe  de 
HlkPHi  9énérat«,  t-  [,XXXI,  \>.  789-807;  t.  LWXll,  (..  8^100,  204-220). 

1  Baewtl  de  traittê  ri  c/neentiOfu  cvncftM  par  la  Huuie  OPte  te  jwii- 
«•WM  élratiytra.  Simi-P^tefHbourtj,  13  vol.  in-S*. 

i.L'ÉMéque  tan  Ht>mm«i  et  la  ItéwMion  belçt  \BuU.  de  ta  Ctaue  det 
Mlrri  de  t'Aead  rojfate  de  Hel^iqtte,  I9ûù,  p.  393-488}. 


454  BDLLBTIN  HISTOEIQUB. 

ment  du  6  novembre  i  830,  dans  lequel,  comme  le  dit  Mgr  Monchanap, 
révêque  désigne  le  roi  c  sous  des  traits  d^une  force  excessive  »  : 
«  L'impie  qui  hier  encore  s'élevait  jusqu'aux  nues,  aujourd'hui  ne 
laisse  de  lui-même  une  trace.  »  Il  serait  utile  de  compléter  cette 
étude  remarquable  par  l'examen  des  papiers  de  Van  Maanen,  le 
célèbre  ministre  et  inspirateur  de  Guillaume  I",  lesquels  sont  main- 
tenant déposés  aux  Archives  générales  du  royaume  à  la  Haye,  et 
accessibles  au  public  depuis  4903. 

Eugène  Hubbkt. 
(Sera  continué.) 


s.  UnTC-J-OOLE  -  k  Bl^TOlT  OF  ECTPT  II  THE  NinDLB-lOKS. 


4S5 


COMPTES-RENDUS  CRITIQUES. 


SUnley   Liie-Poolr.  a.  lii«tory    oT  Egjrpt  la  tb«  Hlddle-Ag^es 
London,  Méthueu  and  Co.,  ^901.  x:iT'-382  pages. 

Ce  volume^  le  sixième  d'une  btstoire  générale  de  l'Egypte  depuis 
ranlii]nilé  ju»([u'à  nOB  juurs,  coadait  le  lecteur  de  la  conquête  arabe 
if'4(>  a.\>  J.-C.}  k  l'établiEsement  des  Turcs  atlomaiiB  {1517).  Eatevée 
aai  riyxAntius  par  [es  Arabes,  l'ËgypLc  devient  une  provitice  du  Kha* 
libit,  admiDJi^trce  d'abord  par  des  gouverneurs  ambes,  puis,  daas  la 
McoDde  moitié  du  ix"  siècle  et  Ja  première  moitié  du  x*,  par  des  gou- 
Tera^ur»  turc*,  qui  s6  readenl  à  peu  près  indépeadaate.  En  969,  à 
|«ulùrtté  de»   Khalifes  de  Bagdad   se  subsititufl  colle  des  Faiimites, 

ïolution  religieuse  aotaat  qae  politique,  qui  fait  de  l'%j'pte,  durant 
(|«ax  siècleji  ('Jf/J-tlTIf,  le  centre  du  monde  musulman  chiite.  C'est 
re|>oqae  la  plus  brillante  de  l'histoire  de  l'É^ple  au  moyen  âge.  Le 
luxi?  de  !a  cour,  la  magnificence  des  constructions,  l'éclat  des  lettrée 
et  des  arts  attestent  la  puissance  et  la  rtcbesee  des  Khalifes  schtsma- 
li<|u«8.  Mais  le  voisinage  des  Francs  de  Palei^line,  l'établissemeol  de 
priocef  turcà  en  iïyrits,  enfin  et  surtout  l'incapacité  dée  souverains  pro- 
voqoeof  la  ruine  dé  là  dynastie  faliinite,  !5a.lndin  s'empare  de  l'Egypte  ; 
Msdc»cendanu,  [^*  Ayubbitee,  la  conservent  ensuite  durant  trots  i|uarls 
de  Mèclc  itUKMSSO).  Après  eux  commence  une  période  d'anarchie 
poBtiqoe;  rautoriti;  du  pouvoir  central  est  &  fteu  près  annihilée  par 
l'organisation  d'une  sorte  do  (èodalité  militaire,  les  Mameluks.  Enfin,  au 
«félMii  du  XVI*  siècle,  SéUm  l"  incorpore  sans  difficulté  l'Egypte  à  Tem- 
Tioman. 

i. lie  est  la  subsianc<>  du  livre  de  M.  L.-P.  L'auteur  a  voulu  rédiger 
au  nunnel  nzact  ot  précis;  il  a  atteint  le  but  qu'il  s'était  proposè. 
jouton»  que,  à  t'expose  mt^mtt  dos  faits,  il  n'a  pas  manqué  de  joindre 
evrtam  nombre  d'indications  utiles  à  quiconque  voudrait  pousser 
p'  I  cette  étude  de  l'histoire  de  l'Egypte  au  moyen  &gâ.  Outn^ 

u  i>^A  principales  si^urces  arabes,  byzantines  et  occidentales,  on 

lrou\'«ra  en  tAte  de  chaque  chapitre  la  li$to  des  sources,  des  ouvrages 
i\e  t«0)aiie  utain,  de:*  moDurneais  figurés  se  rapportant  à  la  périot)i<^ 
traitée.  Des  tables  intercalées  dans  le  volume  donncint  la  liste  des 
|piuv(!ratiun*  et  deM  principaux  officiers  civils  et  niililaircs  dumnt  b 
période  du  Khalifat  umèïade,  la  généalogie  de  la  dynastie  i'atimite  et 
nellij  des  Ayubhiies.  Un  tnilex  des  noms  propres  complète  le  livre.  [1 
M*  tonlfiTuls  ri:<(;teltable  qu<>  l'auteur  n'ait  pas  juriit  à  son  ouvrage  une 


456  COMPTES-RBIOrS  CRITIQUES. 

carte  détaillée  de  l'Egypte  et  des  régions  voisines.  Celle  qui  se  trouve 
en  tète  du  volume  est  tout  à  fait  insuffisante. 

L'exposé  lui-même  se  lit  avec  intérêt.  Il  est  clair,  facile  et  souvent 
pittoresque.  Tout  en  sacrifiant  avec  raison  nombre  de  faits  secondaires, 
et  tout  en  se  dégageant  du  fatras  d'anecdotes  plus  ou  moins  puériles 
qui  encombrent  les  chroniques  arabes,  M.  L.-P.  n'a  néglige  aucun 
détail  significatif.  Non  seulement  il  a  essayé  d'esquisser  la  physiono- 
mie de  quelques-uns  des  souverains  les  plus  célèbres  de  l'Egypte 
(El  Mo'izz,  conquérant  et  politique  avisé,  liàkim,  tyran  fantasque  et 
dévot  mystique),  mais  encore  il  s'est  efforcé  do  tracer  un  tableau 
aussi  complet  que  possible  de  la  vie  administrative,  religieuse,  intellec- 
tuelle. On  tirera  certainement  un  sérieux  profit  du  chapitre  où  est  ana< 
lysée  l'organisation  financière,  administrative  et  militaire  de  l'Egypte 
uu  vn*  et  au  viii*  siècle  (chap.  u).  Signalons  encore  des  renseignements 
abondants  sur  le  luxe  inouï  de  la  cour  du  Caire  à  l'époque  fatimite, 
enfin  des  indications  fort  curieuses  sur  la  vie  des  Mameluks,  qui,  mal- 
gré leur  turbulence  et  leur  humeur  batailleuse,  se  montrèrent  protec- 
teurs éclaires  et  généreux  des  arts. 

Mais  M.  L.-P.  ne  s'est  pas  seulement  préoccupé  des  souverains;  les 
sujets  ont  aussi  attiré  et  retenu  son  attention,  en  particulier  les  chré- 
tiens, qui  jouent  un  rôle  assez  important  dans  l'histoire  de  l'Egypte  au 
moyen  âge.  Quelquefois  persécutés,  mais  le  plus  souvent  traités  avec 
bienveillance,  les  chrétiens  coptes,  de  même  que  les  Juifs,  réussissent 
parfois  à  s'élever  jusqu'aux  plus  hauts  degrés  de  la  hiérarchie  admi- 
nistrative. Sous  les  Fatimites,  on  les  voit  remplir  les  plus  importantes 
fonctions  financières  et  même  conduire  les  armées.  M.  L.-P.  insiste 
avec  raison  sur  cette  persistance  du  christianisme  dans  l'Égypto  musul- 
mane. Il  est  fâcheux,  toutefois,  qu'il  n'ait  pas  cru  devoir  donner  quelques 
renseignements  sur  l'organisation  de  ces  communautés  chrétiennes. 

Une  autre  lacune,  plus  grave,  à  notre  avis,  c'est  l'absence  d'indica- 
tions sur  le  rôle  économique  de  l'Egypte  dans  la  vie  méditerranéenne 
pendant  tout  le  moyen  âge,  particulièrement  au  xiv»  et  au  xv»  siècle. 
Il  est  surprenant  que  M.  L.-P.  n'ait  pas  songé  à  rappeler  les  efforts 
faits  par  la  papauté  au  xiv  siècle  pour  ruiner  l'Egypte,  en  la  mettant 
pourainsi  dire  en  interdit,  tentative  d'ailleurs  infructueuse,  car  la  passion 
religieuse  était  déjà  trop  affaiblie  pour  contre-balancer  les  intérêts  éco- 
nomiques des  marchands  occidentaux.  Au  xv"  siècle,  l'Egypte  est 
devenue  le  principal  entrepôt  du  commerce  entre  l'Occident  et  l'Inde. 
Les  marchands  chrétiens,  en  particulier  les  Vénitiens  et  les  Florentins, 
possèdent  des  t  fondouks  >  à  Ale.xandrie  et  monopolisent  presque  le 
commerce  des  épices.  La  découverte  de  la  route  maritime  des  Indes 
marque  la  ruine  définitive  de  l'Egypte.  Ce  .«ont  là  des  faits  bien  con- 
nus, mais  qui  n'en  méritaient  pas  moins  d'être  rappelés. 

G.    YVEB. 


K.    RRKHSTiOT    :    (lAS   rR<l<IKCEStS(:ilF.  rrEWSKKKEcat. 


157 


Rudutph   EdEasTitoT.  Dit»  fran^Bsiscbe  Oewerbereoht.  Leipzig, 
Uuncker  ut  Mumblol,  <»«!).  lti-8°,  ?t)i-1i3y  pages.  Prix  :  «  m. 

UUo  Fetreh2.  EatwlckelnBB  der  Arbeitstelloag  la  Lelpstger 
Gcwerbe  Ihid.,  <DU2>  In-Ji",  it-92  pages. 

^go  KoKEiL,  Bflitrage  sur  preasslaçhen   Handwerkerpolitik. 
Ibid.  In-8",  lU-HJ  pagesi- 

Friedrîcli    Loniitn^-  Oie    Btaatllcfae   Rêgelung   der  eDKllsohen 
WolUndustrie.  Ibid.  ln-H%  v-100  pages. 

Les  qaacrc  puhlicatioas  dont  nou»  vpqoqs  ûe  reproduire  les  titrée 
foal  partie  de  celte  impurtaate  collection  des  Siaats-  und  SosialwisKn- 
ithafUicke-  Funchunijen,  dont  nuus  avuiiii'  déjà  plu^icurâ  ïoh  RÎgnaté  lit 
valeur.  I^  travail  dt>  M.  H.-R,  ElierslaUt  nou*  intéresse  particulière- 
meot.  m  l'auteur  ne  semble  [liis  avuir  eipluré  lui-même  uos  dépôlE 
d'arrbiveM,  il  a  du  cnoiuii  lieaucoup  lu  et  il  n  utilisé  avec  sagacité  les 
ducuniimts  qui  ont  clé  puljliC'S  par  nos  erutUts  daa$  ze^  dernières  années. 
t^n  travail  tv  divine  en  quatre  parties  :  la  première  est  consacrée  ii 
l'Étodedu  droit  et  iIps  r^'irlomi^nlsqui  ré^çissaient  rindustrieaa  xiii*  siècle 
M  peodant  la  pifiuicr^  rnoiti>'  du  iiv*;  dans  ta  mecoade,  M.  Ebersladt 
êtiMlie  lei^  iraa8forniaiiun!<  qui  oe  i^oDt  produites  de  1351  à  l50Qeliiiet  en 
ralicf  t'Influence  cruisbaiite  de  TEtal;  la  troisième  partie  csl  cousacrée  au 
XTi*  tiède,  on  y  trouvera  un  bon  commentaire  de  l'Ëdit  de  Henri  III 
1581  ;  la  quatrième  cnùa  e»l  une  sorte  d'èiudu  d'ensombie  sur  l'inter- 
Lioa  de  rËiat  ei  leis  droits  rt^vcndiijués  par  lui  l'i  i'encoatre  de  ceux 
que  ir  moyt^a  4gt*  recunnaiss;iic  aux  individus, 

Jrt.  Ëbcriladt  i'em  surtout  aliaché  au  cûlé  Juridique  de  son  sujet, 
os&i*  il  donne  au:tsi  beaucoup  de  reascigaemeatB  sur  les  traiisforma- 
laoua  •ubiet  par  la  prodaction,  l'écbange,  la  conaotnmalioa.  Et  il  ue  se 
ooninnto  paît  de  préiieatêr  des  fait:j:  il  cberclie  aussi  à  les  iaterpréier  et 
ii  iij  lecteur  de  judicieuses  réflexions  sur  le  râle  et  l'utilité  des 

;is,  sur  leur  vie  réelle  et  sur  le  milieu  spécial  dans  lequel 
crll<*-ci  Ii  );st  déroulée.  L'orgaaisatioa  des  métiers,  celle  du  commerce 
d«n«  notro  abcieune  France  ont  pour  base  essentielle  leijcùma)UQ%utë£ 
de»  arUfans  et  des  marchand».  A  la  place  des  idées  de  liberté  qui  nous 
■oQt  aujourd'hui  habituelles,  nous  voyons  une  rt^^glemeaiation  étroite 
M  ramenant  à  tmis  principes  fondamentaux  :  1*  tous  les  artisans  et. 
marcbaDil  -^es  par  corporations,  ilt;  ne  peuvent  se  soustraire  à. 

cette  régir I  i^i  en  i^u bissent  les  «tatuts;  'i*  le  premier  venu  ne 

prui  travailler  ou  couimercer  pour  son  propre  compte  en  enlraal  dans 
UM  corporation  et  en  ouvrtiQt  une  boutique  ou  uu  atelier;  il  faut  au 
pntalable  tiublr  un  stage,  passer  uu  exauieu,  payer  dés  droits  À  la  corpo- 
nutoa  et  «u  Trésor  royal,  ei  le  nombre  dea  apprentis  que  cbaque  patron 
ptni  {ireiulra  e.»t  «troitemeut  limite;  3°  cbaque  corporatioa  a  ses  règle- 
Oktaiê  propres  qui  déterminent  elruileuietit  ta  geuru  de  fabricaiiou  ou 


4!S« 


COHPTES-HEtlIttlS  C&ITIQDKS. 


de  commeroo  seul  permis  â  aes  membres,  qui  tiïenl  auml  le»  conditions 
de  la  fabriculon  et  la  qualité  des  produits  mis  en  vente. 

Ce  régime  n'a  pae  étc^  lé  résultat  d'un  plan  préconçu,  il  s'est  cons- 
titué peu  à  peu.  C'est  quand  il  fui  arrivé  à  son  pUiû  épanouissement 
qu'on  prétendit  le  justifier  rationnellement.  On  déclara  qu'il  servait  à 
fa  fois  les  intérêts  des  producteurs  et  ceux  des  consommateurs.  On  ne 
s'aperçut  pas  îmmédiatemeni  qu'on  sacrifiait  par  trop  la  liberté  du  tra- 
vail et  qu'on  rendait  ixapossible  le  progrès  et  la  bon  marcbé.  Â  partir 
du  milieu  du  xm*  siècle,  des  idées  noaveltee  se  fout  juur.  C'est  alors 
que  nous  voyons  les  pouvoirs  publics  intervenir. 

M.  Kberstadt  a  étudié  lee  formes  sous  lesquelles  cette  intervention 
s'eit  manifestée.  Il  a  commenté  avec  soin  les  règlements  et  les  ordon* 
nanoes  qui  se  plawal  entre  1300  et  Vib\.  Il  montre  fort  bien  comment 
le  rOle  du  pouvoir  central  grandit  à  partir  de  1307  jusqu'à  ce  qu'on 
arrivât,  B*ius  Charles  VU,  à  une  véritable  Geruerbepotilik  d'Éut.  qui  s'ac- 
centua encore  sous  Louis  XI  et  aboutit  à  i'Édil  de  1581. 

Hon  travail  est  compléio  par  une  autre  étude  sur  t'orig'tne  des  corpo- 
rations {Ber  Unprung  dei  Zttnflwesms.  Leipzig,  Duoclter  et  Humbiot, 
!90fl,  Hi-20?  p.|,  étude  se  rattachant  eSle-mémo  â  une  dissertation 
plus  ancienne  :  Magûlerium  et  Fralernitas,  qui  a  fait  quelque  bruit. 

M.  Eberstadi  a  été  amené,  par  ses  recherches  sur  l'organisation 
économique  du  moyen  &ge,  â  soumettre  â  un  nouvel  examen  la  dif> 
ticile  question  de  l'arigiae  des  corporation.';.  Un  certain  nombre  d 'tu bio- 
riens  sont  encore  portée  à  croire  qu'elles  ont  fait  leur  apparition  dans 
l'histoire  d'une  fagou  très  brusque;  d'autres  pensent  que  c'est  en  se 
dégageant  pen  k  peu  du  sen'age  que  lesartîsans  se  sont  acheminés  vers 
la  Uberté. 

M.  Eberstadt  constate  d'abord  que  l'organisation  des  corporations,  telle 
qu'elle  apparaît  dans  les  documents  du  XII*  siècle,  ËStesséntii>!leméntdiffé- 
renUi  de  rorgaoisation  du  travail  telle  qu'elle  existait  dans  les  Fr<ihnf^fe 
des  BÏèdes  précédents,  &  l'époque  ou  le  servage  était  encore  la  règle. 
Eatimanl  qu'on  n'a  pas  étudié  sutllsamment  les  transitions  qui  se  sont 
opérées  entre  les  deux  régimes,  il  s'est  donné  beaucoup  de  peine  pour 
tirer  quelque  lumière  des  documents  qui  nous  parlent  des  premières 
corporations  d'artisans  et  pour  expliquer  la  nature  de  ces  corporations, 
comme  aussi  la  façon  dont  ceux  qui  les  composaient  parvinrent  à  s'élever 
peu  à  peu  d'un  état  de  dépendance  [Hôrigkeil]  à  une  pleine  liberté.  Lee 
dtstiiictioos  qu'il  fait  sont  un  peu  subtiles,  mais  du  moins  fort  ingé- 
oieus«$.  Il  faut,  d'après  lui,  ne  pas  confondre  :  i"  les  cur|)oratioDs  dont 
les  droits  proviennent  de  la  concession  ou  tout  au  inoîn^  de  la  recon- 
naissance qui  leur  a  été  faite  par  une  autorité  étrangère  {Handwerker' 
verbànde  uberiragmen  flecftii);  2"  les  confréries  religieuses  (/ra(frn)t(U«i 
qui  36  sont  constituées  de  très  bonne  heure  eou8  l'égide  des  égiisee 
entre  gens  de  môme  métier;  enCn  3'  le&  fondations  d'un  caractère  seU 
gneurial,  comprenant  lea  artisans  occupés  à  uni?  infme  besogne  dans 
l'intérieur  d'un  domaine  seigneurial. 


0.    reTKF.N)!    :    ETTWICKCLII^IG    D8R    AKBClTSTEILnHH 


159 


A  ÇM  trois  caiégariee  do  groupemenU  s'op^osenl  les  assou&tioni; 
d'hommes  libres  :  celles-ci  ae  devaient  leur  ailuaiion  juridiqua  à  l'in- 
Mrtvnlion  d'aucune  nutoritê  éiraagère. 

Cm  i  celle  iJerniAre  caiégurie  qu'il  faut  rattacher  certains  rfiagùte- 
ria  qui  réussirent  à  conquérir  leur  imlépcndaaçE^. 

L'ae  étude  minutieuse  de  ces  différents  groupée  prouve  que  les  cof- 
poralÏDDe  n'ont  pas  Fait  brusquement  leur  apparitioo  dans  rtiieloire; 
toutes  te  ratlacheut  par  des  ImaBitioas  diverses  à  de$  organisacions 
plu*  ancienne».  Un  ne  peut  eiïecLtvement  parler  de  corporations  qu'a 
partir  élu  jour  où  ces  groupes  sont  assez  rortetneut  coostituéft  pour  agir 
à  Vmâ(c  <r organes  propres,  où  ih  out  une  per^ODâftlité  et  le  droit  de 
•'•di8ini»trer  eui-mémes.  C'est  entre  Us  aanées  1150  et  1325  que  se 
^pUoo  ta  naûis&ace  dee  premières  corporations  véritables;  c'est  a  cette 
sqoe  aussi  que  se  constiiueal  les  oEGces  seigneuriaux  qui  furent 
pour  faciliter,  à  l'intérieur  des  territoires  dépendant  des  sei- 
m,  et  encore  soumis  à  un  régime  patriarcal,  l'essor  d'une  vie  indus- 
]e.  Quant  aux  ma^îsteria,  ce  sont  eux  qui  ont  rourni  tes  élémeaLs 
ilicîpaux  de  l'adoimtdtratiûD  intérieure  des  corporations  et  qui  ont 
«erri  à  oonstiluer  les  priacipaux  organes  nècessairea  à  leur  ronetion- 

ûiitle  évolution  se  complète  par  UDe  sorte  de  laïcieatioa  des  fraterni' 

$,  qui,  perilanl  Intir  Citractère  reJigieux  primitif,  se  rapprochèrent  des 

orationii  par  la  concr^esion  qui  leur  fut  Taiie  des  avantages  recon- 

nw  i  eea  dcmicra. 

Lfl  travail  assez  original  de  M.  Ëbersladt  est  aussi  très  propre  à  nous 

itrer  qu'au  moyeu  âge,  ce  qui  doit  attirer  rattentiûn  de  l'historien, 

•oot  bien  mulnst  les  droits  recounus  aux  iodividua  que  les  droits 

snouaaux  gnii){iomenladont  ces  individus  font  partie.  On  comprend 

•iiiut  que  ce  soit  par  l'association  que  l'artisan  ait  cherché  à  atteindre 

''Ma  bal,  et  c'ect  en  étudiant  les  droits  reconnus  à  ces  groupements 

(fn'oa  comprend  le  mieux  ie  prestige  dont  UBJouireat,  de  même  que  cer> 

lioM  singularitéa  de  leur»  statuts.  Les  recherches  de  l'auteur  n'intè- 

it   pas  aenlement  <!««  villes  aUemaudee  {Augsbourg,  Worms, 

kbleott,  Trêves.  D&Ie,  Strasbourg),  elles  s'appliquent  aussi  à.  plu- 

iM  villea  de  France  (GhâlonB-sur-Marno,   Pontoiso  et   Ëtampea 

[BotAmment). 

Dana  au  travail  plus  modeete.  M.  Petrens  montre  comment  le  prin- 
Itipe  de  la  division  du  travail  s'est  accentue  peu  à  peu  dans  l'organisa- 
llioo  «coDOmique  cuulemporaine.  L'auteur,  qui,  pour  donner  4  soa 
létud«  plus  de  pri*ciHiou,  s'est  borné  à  une  localité,  a  reconstitué  avec 
[btMCoap  de  nagaciié  l'organisation  du  travail  dans  les  différentes  pro- 
llvilotu  de  Leipzig  au  milieu  du  xviii*  siècle.  Il  a  déterminé  les  cb&n- 
lf|met)ts  qui  se  sont  produits  dans  chacune  d'entre  ellea  jusqu'à,  l'année 
)IB1M.  octant  ici  Ar  simples  trangformaiionst  là  la  disparition  complète 
'4a  cartainc  métiers,,  ailtears  la  création  de  métiers  nouveaux.  Le  prin* 
cipe  d»  la  liberté  individuelle  qui  a'eet  affirmé  aa  vf  aiècle  ne  parait 


160 


CalIPTSS-RVXDDS   CRITtl^rSS, 


pas  avoir  favorisé  autant  qu'oo  eût  pu  d'abord  le  croire  U  malttpticalioD 
des  diS'éretites  brancbesde  rîaduptrîe,  hee  faits,  en  matière  économique, 
sant  plus  forte  que  lee  priocipcs.  Ce  que  l'auteur  conàtate  surtout,  c'est 
la  conceutratioiidans  une  môcoe  usiuc,  daae  un  même  maje;asl!],  de  ^pe- 
ctatJtés  uyatit  fait  d'ttbord  l'uhjel  d'usines  ou  de  luagasiiis  difTéreots. 
conceolraiioD  telle  qu'elle  existe  au  xvtii*  siècle  était  imposi^iblo  k  i'èpoqual 
de»  carporatioDs.  Elle  a  eu  nés  avantages,  mais  aussi  ses  iacuovénieals, 
La  liberté  en  n^atière  économique  n'est  uue  source  de  prullls  quo  si 
dtle  86  combine  avec  une  étude  préalable,  mais  souvent  difûcile,  des^ 
déboucbée,  et  trop  de  fabricanlt  ne  se  sont  pas  assez  préoccupés  de 
rechercber  comment  ils  pourraient  écouler  dans  de  bonnes  oiodiLions 
leurs  produits.  Les  limitations  étroites  de  l'ancien  temps  avaient  à  ce(j 
égard  teure  avani4gcs.  On  peut  aftirmer  cependant  que,  tout  compta 
fait,  le  régime  de  la  liberté  a  été  encore  pins  favorable  au  progri^.  II  a 
facilité  cette  division  du  travail,  qui  est  en  somme  une  chose  heureuse, 
et  il  a.  détruit  un  ct^rtaio  nombre  d'obstacles  dont  l'orifaniâation  des 
groupements  anciens  avait  assuré  trop  longtemps  le  maintien. 

Le  travail  de  M.  ftoehl,  conipos*^  av^c  une  méthode  excellente,  est  un 
exemple  du  soin  et  de  ta  conscience  avec  laquelle  les  Allemands  s'ef- 
forcent de  jeter  quelque  lumière  sur  bs  questions  d'histoire  écono- 
mique les  plus  ingrates.  L'aateur  a  voulu  montrer  le  i  développement] 
organique  progrefisif  du  libéralisme  dans  la  politique  économique  delfi 
Prusse  «.  Ce  qui  nous  a  paru  le  plus  intéressant  dans  cette  dissertalion, 
c'est  ce  fait  que  lorsqu'il  s'agit  de  promulguer  le  iandrcckt  de  i71f~2  on 
s'éDlendit  nullement  ûrécr  un  droit  nouveau.  On  voulut  simplement 
modiBer  les  usages  eiislaul  à  cette  époque.  Les  Monita  des  fabricants, 
des  artisans,  des  artistes,  qui  furent  ratifié*  en  1787  p«r  les  soins  du 
conseiller  von  Grolmânn,soal  caractéristiques  à  cet  égard.  On  y  trouve 
un  peu  de  phraséologie  suivant  le  goût  du  temps  et  Aea  réllexions  plus 
uu  moins  vagues  sur  le  bien  des  citoyens;  mais  on  peut  remarquer 
aussi  une  tendance  marquée  à  s'éloigner  progressivement  des  idées  de 
mercantilisme  qui  avaient  été  jusqu'alors  un  principe  universellement 
admis  dans  toute  l'Eurupo  occidentale.  Les  édits  ou  règlements  posté- 
rieurs du  ?8  octobre  et  du  '>  novembre  1810  et  du  7  septembre  1811  pro- 
clament très  hautement  la  liberté.  Gomme  les  lois  concernant  la  propriété 
foncière,  ce  sont  des  mesures  inspirées  par  de  généreux  sentimeDlf;,  mais 
dont  l'application  se  heurta  à  beaucoup  d'obstacles.  Il  en  est  ainsi  toutes 
les  fois  qu'il  s'agit  de  bonle\erser  une  organisation  séculaire.  De  môme 
que  c'était  un  énorme  travail  de  faire  disparaître  en  matière  agraire 
des  entrave!?  réelles  et  personnelles  qui  avaient  des  racines  profondes 
dans  le  paasé.de  même  aussi  tes  principes  de  liberté  en  matière inl us- 
trielle  se  retournèrent  souvent  contre  ceui-mémes  auxquels  on  croyait 
être  utile,  à  tel  point  qne  beaucoup  do  traditions  anciennes  reparurent. 
Les  corporations  aolamment  se  montrèrent  plus  fortes  que  le«  libéraux 
ne  t'avaient  supposé.  Les  principes  sur  lesquels  ils  s'appuyèrent  conti- 
nuèrent à  dominer  dans  une  certaine  mesure  l'organisatiuu  du  travail. 


M.  ftoebt  aons  m<intre,  avec  beaucoup  An  riétails  à  l'nppitî,  àqueltn 
rfcUtaoce  v>  henru  le  ministre;  Elardeoberg  en  1812,  pd  l8l'(,eQ  I8IG. 
n  cite  des  lettres  ntineuses  do  Uûtuw,  de  Hotmiiun,  de  Koiher,  de 
Knaib;  tl  seinlilp  todine  que  le  principe  de  lu  liberté  industrielle  ail 
proToqut*  des  plaintes  de  tous  eàl«s  (p.  Ii37).  Les  repréBenialton?  failas 
par  l«  corps  <t«s  minislres  de  Uerlic  sont  particulièremeDlariirinalîves. 
BU*»  laisRi^nt  entendre  qu'un  grand  nombre  d'ouvriers  sont  tomlùR 
dan*  la  pauvreté  et  le  vice,  ou  mat  victimes  d'une  coDCurrence  qui  leur 
p«t  (lé*4»treuFo. 

i^  travail  de  M,  Eloohl  fait  aussi  connaître  les  circonstances  qui  pré- 
p«rèreDt  \p  code  industriel  de  18i5,  code  qui,  fians  revonir  précisément 
•a  p&ssé,  apparaît  comme  une  sorte  de  cQmpromi&  et  presque  comme 
uoe  victoire  de»  adversaires  de  la  liberté  indusirielte.  Sans  doute  le 
Uf^ilaleur  posa  eu  principe  que  celle-ci  devait  être  maintenue,  mai»  il 
■dmil  le  priticipe  d'une  réglementation;  il  reconaut  qu'on  devait  pouvoir 
exig«ir,  pnur  remplir  un  métier,  des  garanties  de  cepadté  professiounelfi^ 
Rt  d<^  moralité  ;  il  admit  même  cette  idée  qu'il  fallait  que  le  métier  t  put 
ooarrir  son  liomme  •.  Bref, on  trouve  dans  celle  legi»laliuauaeapplicu.tîim 
partielle  des  idées  nouvelles  qui  s'élaient  fait  jour  en  Allemagne  depuis 
trentfi  ans,  une  opposition  à  certatties  d(>8  coiicepttouâ  de  la  Révolution 
Erançaise,  une  demi-faostilité  à  l'égard  du  rationalisme  et  des  idées 
èf^Utaires  qui  avaient  tenté  de  pénétrer  en  Allemagne.  Encore  faul^il 
ajoaler  que  la  loi  Duuvelle  ne  parut  pas  sufGsante  aux  admirateurs  de 
roi]gaciaation  ancienne.  Le  congrès  des  artit^ans  allemand»,  qui  se  littt 
■  Hambourg  du  2  au  ti  juin  IS-iS,  est  signiâcatif  à  cet  égard.  On  en 
vint  à  demander  que  les  ufiises  et  fabriques  fussent  frappées  d'impAls 
particuliers.  C'est  à  partir  de  cette  époque,  à  laquelle  s'arrête  le  travail 
d«  M.  ftoebl,  que  l'esprit  public  s'est  acbeminé  vers  les  idées  d'inter- 
TantiooDJstae  el  de  protection  des  classes  moyennes  dont  nous  n'avons 
p«t  à  {larter  ici. 

L'élude  de  M.  Frédéric  Lrohmann  sur  la  régtemeatatioit  de  l'indus- 
Irie  de  La  laioe  en  Ao»{leterre  du  xv*  au  xviii*  siéch  se  rattache  à  une 
•(fia  de  travaux  entrepris  u  riustigatîon  de  la  commission  des  Acta 
bfnàuiea.  m  qui  sont  destiné»  à  éclairer  l'histoire  écoctuintqae  de  TAIIe- 
Oa^pe  ea  U  coniparanl  à  celte  dea  pays  voisins.  M.  Lohmanti  s'est 
tivfé  ea  Angleterre  même  k  des  recbercbes  minutieuses  et  est  parvenu 
k  y  découvrir  de  précieux  documents.  Il  a  surtout  étudié  l'urg<inisa- 
tioD  du  l'induitrie  familiale  appliquée  à  la  fabricatiun  du  drap.  Les 
refluaient*  reproduit»  par  lui  nous  montrent  comment  la  concurreoce 
4uit  limitée.  li«  nous  tnoutrcut  aussi  queU  étaient  les  rapporte  entro 
Bniployeurf  ot  employés;  il  nou»  reaaeîgne  caBa  «ur  le»  prescriptiona 
rifOurcQse*  qui  concernaient  la  provenance  ou  la  qualité  dos  matières 
prvtaièm»,  le  contrùle  dp  la  fabrication  et  celui  de  la  vente. 

L'««»or  df  l'iiiduRtrie  lainière  dans  la  Grande-Bretagne  pjiralvôtrc  dû 
priocipalenirnt  aux  ell'urts  dea  Anglais  pour  rccbercbur  des  déboucliez 
•ur  le*  man*Jity«  du  debors,  eu  même  temps  qu'aux  progrès  techniques 
Hcv.  lliaioa.  XCI.  I"  rAtc.  Il 


162  COMPTBS-RE^IDDS  CRITIQUES. 

réalisée  par  oux.  Mais  déjà  dans  la  seconde  moitié  du  xviii*  siècle  des 
transformalions  sérieuses  se  produisirent  et  la  suppression  définitive  en 
18(>9  d'une  réglementation  arriérée,  la  disparition  des  mesures  rigou- 
reuses prises  dans  les  siècles  précédents,  mesures  qui  avaient,  à  quelques 
égards,  soutenu  d'une  façon  artificielle  cette  branche  de  l'indastrie, 
eurent  des  conséquences  funestes. 

La  concurrence  des  autres  pays,  celle  de  la  France  en  particulier,  com- 
mença à  faire  du  tort  aux  Anglais,  et  les  changements  plus  fréquents 
qui  se  produisirent  dans  la  mode  ameuèrent  aussi  de  graves  perturbations 
dans  lu  vie  économique  du  pays.  Tout  en  signalant  ces  changements, 
M.  Lohmann  nous  laisse  entendre  cependant  que  la  politique  suivie  par 
l'Angleterre  au  xix*  siècle  lui  fut  en  définitive  avantageuse  et  lui  per- 
mit de  tirer  parti  de  l'avance  qu'elle  avait  au  point  de  vue  industriel 
sur  les  pays  de  l'Europe  continentale.  Grâce  à  ses  lois  successorales, 
l'Angleterre  vit  se  fonder  chez  elle  des  établissements  considérables 
qui  accumulèrent  peu  à  peu  les  capitaux  et  la  clientèle,  les  leçons  pra- 
tiques et  les  meilleurs  instruments  de  travail.  L'individualisme  anglo- 
saxon,  qui  a  pu  avoir  ses  inconvénients,  permit  pendant  longtemps 
à  l'Angleterre  d'imposer  aux  natious  moins  avancées  ses  produits  et 
même  ses  goûts,  cl  le  libre  échange  contribua  aussi  à  assurer  à  l'ou- 
vrier anglais  la  vie  à  meilleur  marché  que  dans  la  plupart  des  pays 
continentaux,  il  diminua  les  prix  de  revient  et  assura  aux  industriels 
une  supériorité  marquée,  au  moins  pendant  un  certain  temps,  sur  leurs 
rivaux.  Il  parait  toutefois  certain  que  c'est  aux  entrepreneurs  plus 
qu'aux  ouvriers  que  cette  politique  économique  a  été  finalement  avan- 
tageuse. L'étude  de  M.  Lohmann  est  très  propre  à  faciliter  l'intelligence 
de  CCS  importants  problèmes. 

Georges  Blohdbl. 


II.  Ohoxt.  Missions  archéologiques  françaises  en  Orient  aux 
XVII»  et  XVIII«  siècles.  Paris,  Irapp.  nat.  (CollecUon  des  docu- 
menls  inédits),  '1902.  2  vol.  in-4o,  xti-4237  pages. 

On  ne  saurait  trop  remercier  M.  Henri  Omont  pour  cette  origi- 
nale série  de  «  Documents  inédits  sur  l'Histoire  de  France  >.  La 
plupart,  ainsi  qu'il  nous  en  avertit  (p.  xv),  «  sont  tirés  des  archives 
des  ministères  des  Affaires  étrangères  et  de  la  Marine  ou  de  diffé- 
rents funds  du  département  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale ».  Les  autres  ont  été  empruntés  à  diverses  bibliothèques  de  Paris 
ei  de  province,  ou  même  de  l'étranger.  Tous  sont  aussi  sobrement 
édités  qu'ils  ont  été  industrieusemcnt  réunis.  L'exécution  matérielle 
est  à  peu  près  irréprochable*.  A  présent  que  le  fruit  de  ces  longues 

1.  La  perfection  n'est  pas  de  ce  monde.  Par  un  plaisant  accident,  des  lettres 
sont  tombées  dans  le  titre  même,  où  l'on  lit  <  xvii  et  xviii  »  au  lieu  de  «  xvii* 


a.  oHOTT  :  mssioxs  jtncu^oLOsiQues  FUi^tç-iiSES  tK  okient.     1fi3 

cherche»  esl  devcou  »i  aisémeot  accessible,  le  meilleur  sscrviw  que 
ta*  puUsioQS  reudreau  public  Psl  de  lui  doûiii^r  titi  aperi^i]  i^u  coai^nu 
de  ers  deux  |2;ros  in-4o,  aân  rie  le  mieux  engager  à  les  lire  :  peut-élre. 
ki  U  Keulr  in!if>ectiondu  titre,  ne  devinerait-oa  pas  à  quel  point  ils  sont 
iitére»4nt«  et  mt^nie  rêcrBatifs  pour  l'hiatorien,  voire  pour  Ip  psycho- 
Bgue. 

Toutd'abiirJ,  l'histoire  de  ces  miseione  arcliëologiques  od  Orient  e«t 

itioieoieul  liée  à  celle  de  nutre  grande  bibliolhcque,  et  c'est  ainsi  que 

l'ouvrage  «e  truuve  iHre  en  même  temps  une  contribution  à  l'étude  de 

U  ibnoAtiùu  de  l'illustre  collection  de  manuscrite  dont  son  auteur  a  la 

àfde.  Daii»  une  introduction  très  nourrie,  M.  O.  résume  lés  premières 

itatives.  rutironoees  d'un  anseK  médiocre  succès,  de  PraniMJB  1«',  de 

iîr-  Thou.  d«r  Hicbi'lii'u.  Le«  rè^çaes  de   Louis  XIV   et  de   lj»uis  XV 

duv:iieut  rccuetltir  une  aïois^eoa  lùen  aQiren»t)nt  fructueuse.  A  vrai  dire, 

ta  meilleure  part  des  aciuvdles  acquisitions  va  tout  d'aliord  entre  les 

mainkdft»  miaistrM.  Maxarin,  l]aui|ué  de  Naudè,  cil  S^guier,  dutildû  dis 

lllai»».  s'oci^upenl  bioH  plus  de  satisfaire  leur  passion  de  bibliophifes  qu'ils 

I  au  btari  pulilii;.  L'jnlt'Kre  Colberi  lin-inûms  (tgui  J'eùl  cru?) 

,r.i%  qu'au  service  du  llui^  déjà  ulentiBé  (louriacii  avec  riii^ial, 

I  :"<■/.  bien, H.  en  juger  psir  ses  lettres  à  dos  aœbastitidcurset 

-i.,~  .uno  iv  Levant,  lci>  intéri.Vts  de  sa  propre  bibliothèque,  coaGée  & 

ime;  mais  s'il  ne  néglige  pas  d'exploiter  ainsi  les  petits  pntQtade  u 

E,  il  rst  surtout  préoccupé  qu'on  ne  lui  achète  rien  (  qu'au  meilleur 

Mrcbèqn'il  se  (murra  f  ;c'e«t  te  refrain  de  sa  balladi',  et  il  faut  avouer 

4)a*il  crut  d'une  limie  sua  ancien  marchand  drapier  Ce  n'est  vraimeul 

l'à  partir  de  ITIK,  sous  la  direction  de  l'abbé  fiignon,  que  lu  Bîbltn- 

lue  royale  ckI  enRn  seule,  ou  îl  peu  près  seule,  n  liénéâcier  du  zèle 

Dioiatres  et  de*  divers  agents  du  roi. 

Cet  derniers,  arclux^logues  plu»  un  moins  improvisés,  forment  de 

o6Cé  une  Rnlerie  d'une  vunôié  divertiâsitnte.  On  trouve  de  tout 

if  eux  :  de  nobles  ambassndeuis  comme  .\ointe(,  Bonnac,  Ville- 

BMIT»;  ilca  consulK  comme  Dupont,  Hauvan,de  Maillet;  des  interprètes 

comme  Pétis  de  la  Croix  et  Gullaod ,  deii  simples  amateurs  ou,  ain«t 

qu'oa  diuit  alors,  des  i  curieux  t  comme  de  Monceaux  et  I^istué;  des 

Aaods  comme  Paul  Lucas,  vuyageur'né  et  antiquaire  d'iiisttinct 

que  d'ocea»iuQ  ;  un  prêtre  ^rrec,  le  I*.  Atbanase;  un   mèJcctn, 

fkillaat;  uu  doniioicaiQ  allemaad,  te  P.  Wannlebeo,  Ql»  d'an  pasteur 

s/tfieu  et  converti  k  liuuu>,  ce  dont  uoub  ne  lut  foriuii»  d'adl»urs 

paa  an  crime  *'tl  n'y  avait  cunlracté  en  itulre  la   fAclinuMe  habitude, 

Mèquo  agent  frauçai»,  d'ûcrira  eu  italien,  ce  qui  peut  giVier  plus  d'un 

rur:  desoieoibresdu  r Académie  dRHinBcripiuiuH^Sevtn  et  i''(uirmi>nt; 

lin  dea  Jésuite»  qui,  comme  il  arnvc,  ue  »e  «uut  pas  nkunirés  dani 

I  affaire  le?*  motnii  intelliatMits  ni  lu»  moiu»  iivibi''».  Tandis  i|u<-  [i-s 


iTiij*  f .  ~  r  Vij,  k'  titre  du  it  lettre  III  duit  «<.*  liic  «  Pauriotial  à  Sctia  » 
I  S««ta  i  Fuuruiuiii  I,  etc. 


Hà 


COMPTEi^-RE^miS  CBlTlttDKS. 


autres  ageoU  n'ont  guère  travaitté  que  dans  le  Levant  et  en  Egypte, 
il  r^ul  faire  i]iie  place  à  part  a,iix  Jéiuites  <le  Chine,  notamment 
Hus  FP.  Foaquei  et  de  Préooare,  et  ao  supérieur  des  roip^otis  de  ia 
Coinpagaie  de  Jésus  dans  les  Indes  orietilales,  le  P,  Le  Gac;  leur  saga- 
cité, merveilleusement  infurmée  pour  I  époque,  sut  coDStUuer  à  la  biblio- 
ihèqui?  du  roi,  dès  le  premier  tiere  du  xmii*  siède,  une  coileciion  de 
livres  chinois  et  do  manuscrits  sanscrits  restée  loD^temps  «ans  rivaJe. 
M.  (>.  sVst  acquit  d&s  titres  à  la  reconnais£aace  des  nriealalistes  ea 
puldtant  dans  «on  appendice  La  liste  de  ces  acquisitions  indieanicis 
et  chiDoises  aussi  bien  que  celles  des  manuscrite  grecs. 

A  coié  de  ces  notes  bibliographiques  si  précieuses,  les  excellenteft 
notices  biographiques  consacrées  à  nos  agents  et  «  nos  voyageurs  cona- 
titueiu  une  sorte  d'introduction  à  la  collection  dee  archives  des  misâiûae 
littéraire*  et  BCientiSques;  et,  à  ce  point  de  vue,  l'intérêt  de  la  publi- 
cation de  M.  0.  n'est  ni  œuias  vir  ni  moins  actuel.  Tout  d'abord 
ministre!!  et  Académies  y  peuvent  voir  h  plein  que,  s'il  est  parfois  néces- 
saire d'employer  qui  on  a  sous  la  main,  il  y  a  tout  avantage  à  ne  confier 
de  missions  qu'à  de  véritables  spécialistes;  comme  le  fait  remarquer 
quelque  part  8evm,ce  ne  sont  pas  ceux  qui  manquent  le  plus  de  lumière 
qui  apportent  à  leur  tâche  le  plus  d'activité,  d'adresse  ni  de  désintéres- 
sement. Il  faudrait  aussi  inscrire  d'office  au  programme  de  rexamcn  des 
AtTaires  étrangères  toute  cette  correspondance  diplomatique  spéciale,  et, 
avant  tout,  la  lettre  par  laquelle  le  marquis  de  Bonnac,  ambassadeur 
de  France,  sollicite  de  l'abbé  Bignon  l'honneur  d'être  sou  sous-bibliothé- 
caire 1*1  Constantinople  (p.  364).  Enfin  nos  apprentis  archéologues  trouve- 
raient encore  beaucoup  à  glaner  dans  les  instructions  qu'emportaient  les 
envoyés  de  Colbertou  de  Maurepas.  Surtout,  à  voir  ainsi  dealer  dans  ces 
suites  de  lettres  leurs  prédécesseurs  peints  par  eux-mêmes,  ils  apprea- 
draieni  d'abord  la  modestie,  et  bien  des  choses  en  outre,  s Hr  ne  les 
savaient  déjà  :  par  exempte  combien  il  est  vain  de  croire  qu'il  ne  res- 
tera plu»  rien  à  faire  pour  le»  autres  làoù vous  aureepa3sé,elàquel  point 
même  il  est  criminel  de  ne  pas  se  montrer  à  l'avance  boQ  ménager  de  l'hé- 
ritage de  ses  successeurs.  Apparemment,  ils  seront  peu  édifiés  de  voir 
Fourmont,  membre  associé  de  la  plue  docte  des  Académies,  se  glorifier 
de  travailler*  comme  un  géant  •  ou  un  i  cyclope  ■  k  1'  «  entière  dému- 
Ution  de  âparle  *  et  de  détruire,  puur  la  rage  des  Grecs  et  la  plus  grandr 
adminitton  des  Turcs,  <  jusqu'à  la  pierre  londameutale  du  temple 
d'Apollon  Amycléen  •  (voy.  p,  ti1(.i-26};  dans  sa  fureur  inconsciente 
d'épigraphiste,  uniquement  préoccupé  de  trouver  ûm  marbres  iascrits, 
le  malb<iureux  n'avait  cure  des  architectes  qui  devaient  venir  après 
lui!  Une  autre  observation  piquante,  c'est  d'assister  dans  |&  corre^pOQ- 
dauce  de  Sevio  aux  progrès  de  la  di?formatiûn  morale,  d'origine  évi- 
demment professionnelle,  qui  fait  que  cet  abbé  académicien,  au  demeu- 
rant fort  honnéle  homme,  liait  par  trouver  tous  les  moyeas  bons  pour 
se  procurer  des  manuscrite,  y  compris  celui  qui  consiste  à  faire  voler 
par  un  moine  à  ses  gages  les  réserves  de  son  couvent  (p.  iù2f.  Il  ne 


C.   LlCOCn-GjkTET   :   LA  Mlttl^E  WTLlTilHB  DE  l\  fAiME. 

semble  pas  d  ailleurs  que  cette  démoralisaûou  particulière  ne  &'attrapc 
qu'en  TOyage,  et  les  conservateur?  les  plus  sédentaires  y  seraient  exposés  : 
du  moins  le  bon  abbé  Biguon  \errait-il  d'un  reil  complaisant  pendre  par 
le  sultan  lejeune  prince  de  Valachie,  si  seulement  quelque  <  circonstance 
hettfetise  •  de  ce  genre  pouvait  faciliter  l'achat  de  sa  collection  (p.  678)  : 
il  n'y  a  pad  l'ombre  d'un  doute  que,  pour  l'amour  de  sa  bibliothèque,  le 
bibliothécaire  du  roi  n'eût  pas  hésité,  comme  on  dit,  à  «  tuer  le  raan- 
ilarÏD  i...  Un  mot  encore  pour  finir  :  si  parmi  les  ami?  de  nos  grandes 
collections  quelque  iaudatar  temporis  açti  admirait  comment  on  sut 
jadis  \^  cnricbir  et  se  laissait  aller  à  des  comparaisons  rir^e^obligieantee 
pour  le  présent,  nous  croyons  <]u'à  tout  prendre  il  aurait  tort.  Bi  le 
métier  est  devenu  plus  dur,  la  concurrence  encore  plus  rude  et  les 
recherches  plus  lointaines  et  dispendieuses,  le  nombre  de  oos  mission- 
naires Bcientifiquee  s'est  assurément  accru  et  leur  préparation  est  en 
général  meilleure  :  seules  leurs  ressources  sont  restées,  en  proportion, 
aussi  médiocres  que  par  le  passé.  En  IT3n,  l'abbé  Bignon  écrivait  : 
«  .Vous  sommes  en  un  temps  si  malheureux  que  les  moindres  dépenses 
opouvaoteni.-.  »  Les  temps  n'ont  guère  changé. 

A.   F0U€B8R. 


G.  Licotib-Gavrt.  La  Marine  militaire  de  la  France  soas  le 
règne  de  l<onls  XVI.  Paris,  H.  Champion,  41)05.  Iii>8%  vtii- 
70  pages. 

La  Remit  historique  a  rendu  compte  en  1902  {mai-août,  p.  360-362) 
du  volume  de  M.  Lacour-Gayet  sur  la  Marine  militaire  de  la  France 
tottf  le  règne  de  Louis  IV  el  a.  rendu  hommage  à  lu  nouveauté  et  à  l'ia- 
térét  des  recherches  auxquelles  M.  L.~G.  s'était  livré.  Il  a  fallu  à 
M.  L.-G.  une  puissance  de  travail  peu  commune  pour  avoir  pu,  mal- 
gré les  obligations  absorbantes  de  l'enseignement,  nous  apporter,  moins 
de  trois  ans  après,  un  volume  plus  considérable  encore  el  non  moins 
intéressant  sur  la  Marine  smn  le  règne  de  Louis  ÎVf.  he  sujet  sans  doute 
était  moins  difScile  et  moins  oeuf  que  le  douloureux  récit  de  la  déca- 
dence de  notre  marine  sous  Louis  XV,  des  efforts  de  Maurepas,  de 
Rouillé,  de  Machault  et  de  Cfaoiseu!  pour  la  relever,  et  des  projets  sou- 
vent Tantasques,  mais  souvent  aussi  fort  sérieux,  de  descente  en  Angle- 
terre. La  guerre  d'Amérique  et  les  campagnes  maritimes  qui  en  ont  été 
la  conséquence  ont  déjà  été  souvent  étudiées,  et,  mal^^ré  l'importance 
de  l'œuvre  de  Sartine  (1774-1780)  et  de  Casiries  [!7M0-)787),  comme 
réformateurs  de  la  marine,  et  des  ordonnances  do  177IJ  et  de  1785  dont 
ils  ont  été  les  auteurs,  cette  œuvre  n'a  pas  l'originalité  et  l'intérêt  dra- 
matique de  celle  de  Machault  ou  de  Cboiseul.  Quand  Bartinc  etCastries 
ont  en  en  main  notre  administration  maritime,  sous  la  haute  m  intelli- 
gente direction  de  Vergennes,  l'essentiel  était  déjà  Tait  el  Tétan  était 
déjà  donné.  Louis  XVI  d'ailleurs,  si  indolent  el  incapable  qu'il  éiait^ 


lac»  COMPTRS-REXDCS   CRITIQtKS. 

avait  compris  l'importance  de  la  marine  pour  rendre  à  la  France  la  situa- 
tion politique  et  le  prestige  que  la  guerre  de  Sept  ans  lui  avait  fait 
perdre,  et  si  la  seule  grande  création  maritime  à  laquelle  il  ait  pris 
une  part  directe,  la  création  du  port  de  Cherbourg,  ne  date  qoe  de 
1786,  il  a  suivi  et  encouragé  les  efforts  de  Sartine  et  de  Gastries  et 
mérité  d'être  considéré  comme  le  restaurateur  de  la  marine. 

Si  le  sujet  traité  par  M.  L.-G.  dans  son  se.cond  volume  est  moins 
neuf  que  celui  traité  dans  le  premier,  le  livre  en  lui-même  apporte  à 
l'histoire  tout  autant  de  documents  nouveaux.  Pour  la  première  foie, 
l'histoire  de  la  guerre  qui,  do  1778  à  1783,  a  relevé  l'honneur  de 
la  marine  française,  a  été  écrite  en  détail  avec  la  minutieuse  exacti- 
tude et  avec  la  vie  que  pouvait  seul  donner  un  dépouillement  complet 
des  archives  de  la  Marine.  Pour  la  première  fois,  nous  sommes  mis  à 
même  de  porter  un  jugement  compétent  sur  les  chefs  d'escadre  que 
la  reconnaissance  de  la  postérité  a  confondus  dans  une  commune  admi' 
ration,  parce  qu'ils  ont  été  également  héroïques  et  dévoués  à  leur 
tâche,  mais  qui  ont  été  très  inégaux  par  le  mérite  et  le  succès  :  le  métho- 
dique et  au  fond  incapable  d'Orvilliers,  le  fougueux  et  imprudent  d'Es- 
taing,  le  sage  et  énergique  Guichen,  le  brillant  et  habile  La  Motte-Pic- 
quei.  Grasse,  qui  eut  la  gloire  du  plus  grand  succès  et  le  malheur  du 
plus  grand  revers  de  la  guerre,  enfui  le  bailli  de  SulTren,  le  seul  qui  ait 
réuni,  semble-t-il,  toutes  les  qualités  d'un  grand  homme  de  guerre,  le 
seul  qui  mérite  d'être  placé  à  côté  de  Rodney,  mais  qui  usa  ses  forces 
inutilement  à  remporter  dans  les  Indes  dos  succès  qui  ne  furent  même 
pas  connus  des  signataires  de  la  paix  de  Versailles  et  ne  nous  appor- 
tèrent aucune  conquête  coloniale. 

M.  L.-G.  a  raconté  toute  cette  histoire  de  la  manière  la  plus  capti- 
vante, et  aussi  la  plus  impartiale,  sans  rien  cacher  ni  des  fautes  com- 
mises dans  la  conceptinn  des  opérations  et  dans  leur  exécution,  par 
exemple  la  conduite  dépUiruble  de  la  campagne  de  la  Manche  en  1779, 
ni  dos  rivalités  entre  les  chefs,  si  funestes  parf(iis,  par  exemple  les 
mésintelligences  entre  Bouille  et  d'Ëstaing  et  les  jalousies  dont  d'Es- 
taing  fut  la  victime,  ni  de  l'esprit  d'insubordination  et  d'indiscipline  en 
même  temps  que  de  routine  et  de  préjugés  qui  rongeait  le  corps  de  la 
marine  à  la  veille  de  la  dévolution.  On  pourrait  tirer  tout  un  livre  d'or 
de  belles  |)rouesse8  maritimes,  de  pittoresques  et  héroïques  ligures  de 
marins,  dignes  de  servir  à  l'éducation  patriotique  do  nos  enfants  :  Cha- 
deau  de  I^  Clochetorie,  le  commandant  de  lu  Belle-Poule,  entre  autres, 
et,  par-dossus  tout.  Du  Chaffault  de  Bosné,  ce  héros  sans  orthographe, 
mais  dont  le  style  était  aussi  franrjais  que  la  bravoure,  faite  de  fougue, 
de  justesse  de  coup  d'œil,  de  dévouement  à  son  devoir  et  do  dévoue- 
ment à  ses  hommes.  Il  bouillonnait  à  voir  la  France  hésiter  à  ouvrir 
les  hostilités  contre  les  .\nglais,  qui,  avec  leur  habituel  mépris  du  droit 
dos  gens,  avaient  capturé  cinquante-huit  bâtiments  français  en  pleine 
paix;  il  ne  souffrait  aucune  insulte  à  son  pavillon  et  il  racontait  à  Sar- 
tine, dans  une  langue  aussi  excellente  que  son  orthographe  était  bizarre, 


(i.  Licorft-r.iif.r  :  Lt  ■mi'Sh  «iLiTiiaF.  de  la  FRtntr.B. 


167 


U  m&uiare  dont  il  (ibli|Q;eail.  une  fr^^^ate  anglaise  qui  avail  voulu  couper 
Mt  ligne»  à  tui  envoyer  des  excuses  par  <!emi  «niciers  :  «  Je  l«uf  ai  fait 
sire  finux  h^tuleillps  de  Champagne  el  les  ai  r^uvoyès  hrtûtHii8t<mPttl. 
I»  drutroniis  l>ipn,  Muaseigtit^ur,  que  ki  roi  rnoci  maitr(>  vouUU  me;  char» 
>>(t»  corngrr  l'innoleace  de  cette  nnlion.  Je  ae  souilnrai  jamais  ()ue 
«ta  pavillon  soit  in&uUé.  » 

J'aurais  voulu  que  M.  L.-G.  eût  pa,  i  la  fia  de  son  récit,  quitte* 
i  en  Mcrïli{>r  quelqu(!a  détails,  cuneacr^r  un  chapitre  à  rëBumer 
Im  (railf  essenùelH  de  celte  ^uerrii'.  (le  lUL^mc  que  la  France  a  garde 
ilana  son  cuiur,  (tann  Ict^ikt^piirer,  les  noms  des  marius  qui  nnt  alors  com- 
battu pour  rlli!,  i'll<>  a  ranâ<>r\é,  tsl  nos  livrPF  de  classe  pu  funt  foi.  la 
flatlKUKP  illusion  que  cette  puern?  navale  avait  ét«^  une  guerre  victo- 
fiive.  parc4'  que  Irx  brillants  ftiits  d'armes  y  abondent  et  parcp  f)ue  les 
tlai«  ont  étit  contraintR  de  recoDuaitre  rindépeiulancc  des  Euit.«- 
'î'  qui  et  pour  qui   iic;us  combattiiiafi.  Mais  eti  réalité,  «auT  Ii*b 

■  ■  d*'  SuHren  qui,  comme  )e  l'ai  dit,  ont  éié  pour  nous  sans 
n-*alutx  f>i  itnt  Ini^cé  Hastings  niaitre  Ap  l'Inde,  toutes  nos  cumpaf^nai 
.nt  >'r|)oiiê  :  la  bataille  incertaine  d'Oueesant  a  aie  sans  con5équ«nce, 
\iaf;  n'a  pas  réussi  à  reconquérir  Im  Antilles,  la  campagne  île  la 
>i.iT)cho  dp  1779  a  iHé  en  petit  une  réédition  de  VAnnada,  le  Mt-ge  de 
«Ithmluir  H  duré  tr<:iij>  ans  fon»  qtie  nous  r^u3sia>:ious  à  triompher  do  la 
I  "Klliott.  ui  à  (.'nijjtcher  llowe  de  ravitaill*>r  la  placi».  ctiliu  cios 

-  roaritimpR  aboutirent  1*^  I'.' avril  178*2  à  un  viTÎtahle  désastre, 
la  bataillv  des  3aiiiti<s.  Le  seul  ^racd  succès  de  la  f^uerre  a  été  la  cam- 
paiCnc  de  (iniKSft  dans  la  Chesapealîe  qui  a  décidé  la  capitulaiion  de 
CdrowaJiin.  tliilin  lefi  t^pagnols,  qui  ne  nous  avaient  été  bons  à  rien, 
Ui<.-<aient  diMruirf*  leur  flotti'  par  Hodney.  C'est  que,  fiendani  toute  celte 
gmrro,  notre  principal  objectif  a  été,  non  de  détruire  les  escadres 
•aglaiae*,  non  de  reconquérir  nos  colonies  pour  nous  y  installer  forla- 
ment,  niais  de  protéger  lett  eunvoÏH  de  troupes  el  de  mnnitionii  que  nous 
Iraasportions  en  Amérique  et  d'aider  le»  opérationi^  des  insuri;euis.  Eu 
;  -<*  de  qiir>l  ceui-ci,  imitant  l'eiteinple  dn  leur  auii  FrWi'ric  11 

•tans  la  nuerrû  de  surr.esjion  d'Autriche,  fai<iaienl  leur  paix 
.-',  »ane  s'inquiëter  de  leurs  allti's,  de  leurs  sauveurs,  et 
,  ,  iiio  de  ne  pas  leur  laii^ser  repnuidru  pied  au  Canada.  Il 

GiBt  avoir  tous  ces  faitii  présenUs  à  l'esprit  pour  comprendrt^  comment 
In  InitA  de  Versailles,  ai  honorable  pour  nous,  ne  nous  n  npporté  aucun 
a^antaiTM  sérieux,  pourquoi  nous  n'avons  pu  exiger  ni  le  rétablissement 
Lil  iiissancc  aux  lude^,  ni  le  4Janada,  ui  la  reiititutiun  de  (libral* 

1%--'  v'*909.  Avec  notre  généreuse  li>gèreté,  nous  étions  satisfaJU, 

pare«  que  uos  alliés  triomphaicint  i*i  que  notro  pavillon  était  couvert  de 
irloire. 
L'ADKlei<:rr«  rmtAit  la  maîtresse  do»  mers.  Il  serait  intéressant  de 
iul  avttit  fait  sa  stiiiiTinrité,  Il  yaquelqne  chose  i|ui  manque 
pn  ■'  M.  L.-Ci.  [>our  Im  d'tnn.ir  toute  sa  valeur  instructive,  c'est 

uoe  etuiie  flqr  le*  force*  oavnlen  dp  notre  rivale,  leur  orjsunisation,  leur 


468  COMPTBS-ftCIfDV»  CKITIf^rKS. 

tactique,  les  qualités  de  teurs  chefs.  M.  I-.-G.  ne  pouvait  tout  faire.  C« 
t{u'il  4  fait  daas  le  temps  dont  il  disposait  e^t  déjà  ir&«  remarquable.  Il 
fauilrait  qu'il  eût  uoe  situation  qui  lai  permit  de  se  consacrer  tout 
entier  à  ses  études  d'histoire  maritime,  qui  lui  doanâi  de  longs  mois  de 
liberté  pour  travailler  dans  les  archives  anglaisée  de  la  Marine  (si  loO'^ 
lefois  elles  lui  étaient  ouvertes),  et  il  pourrait  alors  nous  donner  des 
livres  doul  l'utilité  pour  nos  marias  et  pour  les  marins  de  tous  Las  paye 
serait  capitale.  Déjà  avec  M.  de  La  Roncière  et  M.  Lacour-Gayet,  l'his- 
toire de  notre  marin?  a  fait  ces  dernières  anoéee  d'immeoses  progrès, 
et  se  trouve  établie  sur  dés  bases  vraiment  scientitiques, 

Gabriel  MoMOD. 


Martin  ParurpsON.  Ber  Grosse  KorfOmt  Friedrich -WlUielin  von 
BrtLDâenbarg.  DriLLer  Tbeil  :  1660  bù  1688.  Berlin,  Cronbach, 
i!>05,  In-S",  ¥-5 H  pages. 

M.  Philippson  a  promptemeat  achevé  soa  important  ouvrage  sur  le 
Grand  Electeur;  entra  Ja  publication  dti  tome  II,  dont  la  Revue  à  déjà 
rendu  compte,  et  celle  du  tome  III,  il  n'y  a  gakre  eu  plua  d'un  an  d'in- 
tervalle, et  le  dernier  volume  n'en  est  pas  moins,  k  mon  avis,  le  plv 
intéressant  des  trois.  Il  se  compose  de  denx  parties,  qui  forment  le 
livres  VI  et  VII.  Le  livre  VI  est  intitulé  :  le  Grand  Ékcleur,  son  État 
et  son  peuple,  de  Î660  à  Î688.  M.  Ph.  y  a  traité  d'ensemble  le  dévelop' 
pement  intérieur  de  l'Éiat  brandebourgeois-prussien  après  16$0, 
sept  chapitres  distincts,  fiuxquels  vient  s'ajouter,  de  façon  assez  bii^arre, 
un  huitième  chapitre  relatif  iroccopation  de  Magdehourg'.  Le  livre  Vil 
est  intitulé  :  la  Fin  du  Grand  Ékcleur.  C'est  l'histoire  de  la  poliiiijue 
extérieure  depuis  ta  paix  signée  avec  Louis  XIV  à  Saint-Germain 
(29  juin  i6T9)  jusqu'à  la  mort  de  Frédéric-Guillaume.  Enfin,  l'ouvrage 
se  termine  par  un  Index  des  noms  propres  cités  dans  les  trois  volumes. 

A  propos  du  tome  II,  j'ai  signalé  dt'jà  ce  fait  que  M.  Fh.  avait,  par 
nécessité,  modiSè  quelque  peu  la  conception  primitive  de  son  œuvre  rn 
ajoutant  des  recherches  d'archives  au  dépouillement  d$«  imprimés, 
dont  il  avait  pu  se  contenter  pour  la  préparation  de  son  premier 
volume.  A  ce  point  de  vue,  le  tome  IIl  difli^re  encore  plus  du  tome  II 
que  celui-ci  du  tome  t,  et  il  est  indispensable  d'y  insister. 

On  comprend  très  bien  ce  qui  s'e^t  passé.  Quand  M.  Ph.  a  entrepris 
d'élaborer  les  résultats  du  travail  scientiQque  relatif  au  Gra.nd  Élec- 
teur, il  pouvait  ee^pérer  que  les  derniers  volumes  de  la  collection 
des  Urkunden  se  succéderaient  assez  vite  pour  ne  pas  le  Ea>s$er  dans 


I.  J'hvouc  ne  fah  bien  comprendre  pourquoi  H.  Ph)lrp|.isoti,  qui  ne  s'est  ]ua| 
interdit,  dan»  ma  lonie  II,  let  incursioas  dans  rbisloir«  intérieure,  n'y  a  pas] 
placé  c«  court  chspiUc  à  sa  date  {1(j6Ç). 


«.  PaiLIPPtC»  :   DKR  r.HOSflE  KFKFtrRST  FRrSDHICB-WILBBLIf. 


\(\<H 


['tahATTU*.  Mais  deux  seulement  oat  été  publiés  depuis,  et  M,  Pb  , 

qu'«t«m!oimail  en  conrs  «Jp  route  s»  documeotation  imprimée,  «'eut  vu 

placé  dans  rsUrrnative,  ou  de  susjieodre  soo  récit-,  ou  de  Tétayer  sur 

i||^  ri*cÎJi^rchcs  [>ers(ianelles,  Enlee  deux  maux,  il  a  choisi  le  moindre, 

\k  oottF  De  pouvoQS  lui  Fairi^  nt>  grief  de  noue  avoir  dunné  uue  œuvre 

plat  originale  qu'il  n'en  avait  eu  l'iotontioti  d'abord,  ytain  il  faut  bien 

ajouter  (et  M.  Pb.,  j'en  suis  certain,  le  reconnnitrait  de  bonne  grâcef 

qu'il  en  ré«uke  un  ouvra|,'e  de  caractère  indécis,  où  ne  mêlent  en  doses 

[ioceriaines  le»  ducutneiiiM  iuédit«  ei  lea  dncumente  imprimée.  Ceux-ci 

■t  irAs  aliutiditniï,  r.ar  nul  mieux  que  M.  Ph    ne  connaît  la  litténi- 

rinre  de  »on  sujet.  Mais  les  recherches  d'archives  n*i>al  été  que  fragmen- 

Utret:  elle»  apparaissent  accidentellement  daas  le  tome  second,  et,  bien 

L^ae  le  Iroiiième  en  soit  d'un  bout  à  l'autre  nourri,  M.  Ph.,  pour 

BcuDo  époque,  n'a  tenté  de  les  faire  complètes. 

I  défaut,  ou,  di  Ion  veut,  celte  conséquence  regrettable  des  condi- 

dana  texquelles  M.  Ph.  s'est  trouvé^  apparaît  tr^s  nettement  dans 

Il  première  partie  du  volume,  où  tant  de  queslions  différentes  sont 

traitées.  Parmi  cellee-ei,  il  en  èlait  que  des  publications  de  pièces  ou 

de»  tDooagrapbiea  précises  permettaient  d'élucider  suffisamment,  tandis 

que,  pour  d'au treH,  la  documentation  manquait  encore;  M.  Pb.  a  essayé 

l'y  rappléer  lui-iuécue,  ici  et  in,  mui^  non  partout,  si  bien  que  ce 

[l^zi^rou  livre,  qur  e»t  plu::  et  mieux  qu'un  résume  des  travaux  auté- 

ifi'tir»,   n'a  pas  ceivendnut   toute  lit   valeur  d'une  étude  originale  et 

■ppreifondte.  Tl  a'y  trouve  beaucoup  trop  de  chosee,  et  de  toute  nature, 

ïiir  qu'il  »oit  possibie  de  l'analyser  en  quelques  lignes,   F'eut-être 

Dorniit-on  reprocher  â  M.  Ph.  d'y  procéder  un  peu  trop  par  énumé- 

>n,  de  relier  souvent  pa.r  le  Gl  ténu  de  quelque  artifice  de  langage 

CfelU  qui  n'ont  pas  de  rappurte  enire  eux  et  qui  se  Buccédent  sans 

que  l'on  aperçoive  toujttur.s  les  raisuns  de  l'ordre  dans  lequel  ils  sont 

préMîQlés.  Peut-t^lre  aussi  M.  Ph.  préte-l-il  à  Frédéric-Guillaume  des 

Intanliuns  plus  précises  uu  tout  au  moius  plus  de  suite  et  de  persévé- 

'Hncp  qu'il  n'en  eut  dans  l'orguninaiion  intérieure  de  l'Ëtat.  Je  crois.,  à 

ITrai  dire,  que  lef  réformes  de  Frédéric-Guillaume,  si  l'on  met  à  part 

il|QoIqaeK  conceptions  essentiellefl.  furent  beaucoup  moins  la  réalisation 

il'un  plan  d'ensemble  que  le  résultat  de  circooatancea  et  de  Décessitée 

•u«c««ive«,  et  je  reate  frappé  surtout,  à  l'eocôntre  de  M,  Pb.,  de  ce 

^a'a  d'incomplet  et  d'inachevé  cette  œuvre  administrative,  ai  cooBtdé- 

[nttie  qu'elle  soit.  Mai»  ce  ne  tioni  là  que  t\f>s-  critiques  légères  ou  des 

]cea  d'opinion.  Jt*  me  reproclier:iis  d'y  insister  et  de  ne  pas 

loaltre.  avant  tout,  l'inioréi  et  la  nouveauté  de  ce  sixième  livre, 

<fti  nua»  offre  pour  ta  première  fois  le  tableau  complet,  sinon  déiinitif 


I.  Je  r«ii  n«lur«llemenl  psrlrr  île»  t'rhvnden  utut  Actemlucke  iitr  Cttehiehte 
tm  K*rft/nlfn  Fufi-  'm,  vi  en  ftarlfeulitr  il«  la  »*rie  PaUtUche 

VvAaaWlnnytf n ,  «(ul  ir>  oirtuiit  U.  rtiilippsuii. 


470  COMPTES-RE KCDDS   CRITIQUES. 

dans  toutes  ses  parties,  du  gouvernement  et  de  l'administration  do 
Irrand  Électeur. 

Le  livre  VII  ne  pouvait  manquer  d'être,  lui  aussi,  intéressant  et  nou- 
veau, car,  lorsque  M.  Ph.  l'a  publié,  un  seul  ouvrage  récent  avait  paru 
sur  les  dix  dernières  aunées  de  Frédéric-Guillaume,  celui  de  Prutz,  qui 
n'était  ni  complet  ni  très  sûr*  ;  quant  à  Droysen  et  Ranke,  ils  avaient 
évidemment  traité  cette  fin  du  règne  de  façon  trop  partiale  ou  trop 
sommaire  pour  ne  point  laisser  presque  tout  à  faire  après  eux.  M.  Ph. 
a,  le  premier,  étudié  avec  impartialité  et  clairvoyance  la  politique  bran- 
debourgeoi!<e  pendant  l'alliance  intime  entre  Frédéric-Guillaume  et 
Louis  XIV;  il  a,  le  premier,  Je  ne  dis  pas  aperçu  (car  d'autres  l'avaient 
signalée  déjà),  mais  du  mgins  bien  mis  en  lumière  l'importance  des 
projets  contre  la  Suède  dans  l'ensemble  de  la  politique  électorale  ;  il  a 
enfin  très  équitablement  fait  la  part  des  mobiles  religieux  dans  l'évolu- 
tion de  cette  politique  à  partir  de  168;i  et  bien  marqué,  —  après 
ErdmannsdôrfTer,  mais  plus  nettement  encore,  —  le  véritable  point  de 
départ  de  celte  évolution  tardive  :  l'avènement  en  Angleterre  d'un  roi 
catholique,  Jacques  II.  Les  dix  dernières  années  du  règne  apparaissent 
ainsi,  dans  son  livre,  avec  la  couleur  et  tous  les  caractères  essentiels 
que  l'histoire,  j'en  suis  convaincu,  leur  conservera. 

Ce  n'est  pas  à  dire,  bien  entendu,  qu'aucune  affirmation  ne  soit  dis- 
cutable et  qu'il  n'y  ait  pas  certaines  réserves  à  formuler.  Si  M.  Ph. 
nous  apporte,  dans  l'ensemble,  une  appréciation  très  juste  de  la  poli- 
tique électorale,  il  n'a  pas  toujours,  dans  le  détail,  toute  l'exactitude  ou 
du  moins  toute  la  précision  désirable;  et  j'en  voudrais  donner  un 
exemple  en  reprenant  une  des  questions  délicates  de  ce  septième 
livre,  celle  de  l'alliance  intime  conclue  le  25  octobre  1G79  entre  Frédé- 
ric-Guillaume et  Louis  XIV. 

Dans  les  premières  pages  du  quarante-troisième  chapitre,  M.  Ph. 
expose  les  raisons  que  semble  avoir  eues  l'Klecteur  de  désirer  et  de  négo- 
cier cette  alliance,  et  tout  de  suite  apparaît  une  indécision  que  je  relève, 
parce  qu'on  la  retrouve  pres({ue  chaque  fois  que  M.  Ph.  analyse,  à 
propos  d'un  fait  important,  les  mobiles  de  la  politique  électorale. 
M.  Ph.  énumère  tous  ceux  qui  lui  paraissent  vraisemblables,  mais 
d'abord  ceux  d'ordre  sentimental;  il  les  développe  avec  complaisance, 
comme  s'il  y  voyait  les  mpbiles  e.«sentiels,  si  bien  que  l'on  est  ensuite 
quelque  peu  surpris  quand  il  en  arrive  à  d'autres  mobiles,  tout  égoïstes, 
qui  se  concilient  difticilement  avec  les  premiers.  C'est  ainsi  que,  pour 
expliquer  la  négociation  de  l'alliance  intime,  M.  Ph.  insiste  sur  l'irri- 
tation de  Frédéric-Guillaume  contre  ses  alliés,  qui  l'ont  abandonné  en 
signant  la  paix';  sur  sa  conviction  que  l'empire  serait  incapable  de 

1.  Prutz,  Au$  lies  Grossen  Kurpirsten  letiien  Jaliren.  Berlia,  1897. 

2.  H.  PhillppsoD  parait,  ici,  donner  tout  à  fait  raison  à  Frédéric-Guillaume; 
or,  sans  même  invoquer  les  négociations  secrètes  entamées  par  celui-ci  de  très 


'  ».  WIII.IPPSOS  :  Dfm  0109«R  tVRrORST  FEIE)>ftWH-WItireil|. 

à  Iwouis  KIV;  sur  su  crainU»  d'une  ssorte  (Je  complot  calboiiquQ 
ïDcilicrail  l'Autriche  cl  la  Kmace  au\  dépends  tlee  princes  pr» 
IMUratt*  :  puis  qu'il  PQ  vipril  un  peu  tard  à  la  raison  secrèli»  et  dè.cisivp  : 
retfioirqu'a  Frederic-Guillaumo  de  désunir  lu  France  et  la  Suêiicetite 
raprradre  nn  jour,  avec  rasst^ntimrot  de  Louis  XIV,  la  Potmvanie 
mÂikiiori,  c|ue  LnuiK  XIY  vintit  île  le  contraindre  k  re^tUner,  Tout  à  la 
Bu,  ttnp  d^rnii^rp  pbnixp  PKt  très  ncrlte  :  t  L'alliani^  avec  ta  France  on 
durait  pas  eeulenieol  lui  procurer  la  aticurilc;  elle  éltitplulôt  destinée 
ataitl  tout  k  lui  faire  acquérir,  aux  dépens  île  la  Suède  la  Foméraoie 
orientale,  aux  di*pens  de  ['«^Eupereur  la  principauté  silésieniie  de  Ja^erti* 
darf,  qai  lui  apparlenail  de  druit,  double  but  qu'il  avait  depuis  treate 
an»  ldo]uur*  ri  tuujuur»  poursuivi*.  •  Et  |«  aui»,  la-dessus,  tout  à  fait 
■l'aieûûitl  avec  Nf.  Pli.;  mai»  <)uo  devii^tinent  alors  les  raisons  seotimeo- 
tM\»,  aimpttiuamitK'rtt  euuniér'ieii  d*»ib<»rd,et  ce  patriotisme  tmpériat  et 
olUmatt  |<  rvtclid'and  vûlk»(>airioligclie  minimunK  •)  dont  M.  Pb.,  un 
p<Hi  plas  haut,  fait  litjaaLMir  à  Krédéric-Guillaumo? 

Quoi  qu'il  «a  itoit,  au.ssilâL  que  la  yiaïx  d(^  âaini-Gennaiu  fut  ratilîée, 
Meinder*,  qui  l'avait  cuudue,  fut  ctiari^é  de  négocier  un  accord  plus 
lOliiDi*.  Maiii  \^  choses  irall^renl  pas  ausici  vite  que  Fréderic-Guil- 
teuoicf  l'avait  esp<>r^.  M.  l'h.  insiste  alor^  $urles  dùstllu fiions  de  l'Ëlec* 
HMr,  snr  \ti  froideur  avec  la((uellt9  un  reçut  ù  i^int-Gcrmain  set 
|l«Qpo«ilton)t  d'allianc<^,  entin  sur  les  raisons  qui,  un  [icu  plus  tard, 
ilAciiiirvnt  Lc»uiK  XIV  à  l(<s  accueillir.  Mais  it  est  a.h6  de  montrer  cum-* 
bi«a  dff  pn>cii>ioD)i  01  de  retouches  appellent  ces  quc]<)ues  pages. 

M.  Pli.  a  mis  lui-même  en  lumière  le  caractère  agrp8s>if  des  proposi- 
tîoDS  de  Krt'd^nc- Guillaume  et  reconnu  que  I^uie  XIV  désirait  main- 
tcBîr  la  paii,  dout  il  e^ iiëniii  tirer  ptu»  d'avantages  <iue  de  k  guerre. 
l)èa  kirs,  pcut-uu  t>Vtciiuior  (jut!  te  roi  de  Prancâ  ne  suu lionne  pas  des 
pri<«DLioiu  otr(>nsives  ((ui  ne  cnncordent  pas  avec  ses  intentions  paci- 
B(|Qts,  Pt  ne  iloit*«n  pas  attribuer  sa  réserve  à  la  contradiction  des 
d4NU  poUtujufts  jduti'tl  qu'à  la  défiance  et  qu'au  désir  d'humilier  le 
Braaiieltour];!'  De  plus,  au  nombre  dft  cas  prétendues  humiliations  qui 


kaave  hnire,  U.  PhilipF'Mict  ■  inanlrc  lui-nifint!,  dan»  le  précèdeàt  Tolutiit^,  qat 
rBedeur,  en  cotic«nlraiit  tous  »rs  cITorU  contre  la  Suâdr,  aviit  rfidfitnment 
acriAc  l'ioter^t  lir  l'empire  pI  de  Ja  IIolUnd^  A  i,(tn  tnierM  parlJculi«r. 

S.  J«  nr  KÙ*  pai  »i  Prcdrrîr-litiniiiumi!  n  «u  celle  r,r<)mle  à  ce  (TXHnrnt-lA. 
Kb  IouI  ras,  M.  Philii|i{iMn  cruil-il  Traiinont.  rorom«  il  Mtnble  le  dire,  quR 
rRlei-lcur.  l'ii  (tlTriinl  »  LuLii!t  XIV  «nn  «llUnce,  —  une  nllUntic  prolcsitiiiile,  — 
ait  «1*/*  fiHji^thcr  luoinn  des  wnisciis  de  France  et  d'Jtulriciie  conlr«  lp  pro- 
IctUalUme  i* 

2.  C«c>  u'Mt  i|ii«  k  cuuiinenlalre  du  paujifie  eutftitial  d'uao  lellre  écritt  «Ion 
par  Fr^ti^fir-OatUMiiiiin  A  Srbweriii  cl  i\w  U.  IMiill|>pMiti  n  luut  À  fsit  niiion 
4e  rifrr  un  jx-n  [  !ii<  lutut  ■  iKii  ilns-*,  rnt'ritîrlilii'bciii  A»t*eln!ri  nafh,  bi;i  w 
if*'  uni'tnienti  (indort  wJrd,  »J*  in 

ft»  ■  ;    I     ,1  s      imu^  el  prufll,  TuilAi-e  qu«  l'Elec- 

Icar  tbercbe  tUttu,  talluoce. 


n2 


>HPTKS-I1BKPISK   CmTIQUFR 


lAillireai  décider  frédèric-Guillauine  à  rompre  les  pourparlers,  M.  Ph. 
coinpLe  la  [nédiitioD  française  dann  l'affaire  de  Hambourg,  médiation 
r|ui  s'exerça  uniquement,  ditnl,  au  détriment  des  intérêts  électoraux. 
Or,  l'aiTaire  de  Hambourg  nl^  prit  un  caractère?  aigu  qâë  dans  les  der- 
niers Jours  de  septembre,  ta  m<>diation  de  t'envoie  français,  Rébenac, 
n'iDiervmt  que  daoâ  la  second»  moitié  d'octobre,  et  c'est  dès  le  C'Q  sep- 
tembre que  Frédéric-Gai] lanme  renvoya  à  Meinderii,  en  l'approavant, 
le  projet  d'alliance  qui  devinl  le  traita-  du  55  octobre. 

M.  Ph.  explique  eneuite  comment  Louie  XIV  et  Pomponnei  d'abord 
si  réservés,  en  vinreni  à  rtoairi'r  l'accord.  Il  rappelle  les  réunions  et 
l'irrilatioii  qu'elles  suscitèreitl  en  Europe^  l'activité  de  Guillaume 
d'Orange,  qui  rénssit,  malgré  la  pression  de  l'ambassadeur  françaif,  à 
convaincre  les  Ëtats  Gécièraux  de  l'uiUitâ  d'une  alliance  avec  l'Angle- 
(erre;  enfin,  la  politique  inaugurée  en  Suède  par  Gyllenstieroa,  le  r«p« 
prochemenl  des  cour»  de  Stockholm  et  de  Copenhague  et  l'inquiéwde 
qu'il  provoqua  à  la  cour  dft  France.  Or,  il  faut  bien  reconnaître  que 
rien  de  (oui  ceci  n'est  exact,  du  moins  au  moment  où  Meiuders  négocie 
à  Sainl^Germain.  £u  septembre  167^,  lee  réunions  projetées  par 
Louis  XIV  n'ont  pas  encore  irrité  l'Rurope.  Guillaume  d'Orange,  dont 
la  paix  a  bien  dimtaué  le  crédit,  ne  conseille  pas  encore  aux  Ëtats  l'al- 
liance anglaise,  dont  il  se  dé£e  plus  qu'il  ne  la  délire*.  ëdIjq,  le  rap- 
prochement de  la  Suéde  et  du  Danemark  n'inquiète  pas  eacore 
Louis  XIV,  qui,  d'abord,  l'accueille  avec  joie  et  s'attache,  jusqu'au 
milieu  d'octobre,  à  l'idée  de  réunir  dans  son  alliance  les  deux  rots  du 
nord  réconcilié»',  de  telle  sorte  que  l'évolution  de  la  politique  suédoise. 
dont  le  roi  de  France  n'a  point  aperçu  les  véritables  desseins,  loin  de 
favoriser  la  négociation  brandebourgeoise,  explique  eo  réalité  ponrquoi 
Louis  XIV  a  tant  hésité  à  la  conclure. 

Peut-être  trouvera-t-on  cette  analyse  un  peu  longue;  mais  elle  m'a 
iwmblé  nécessaire  pour  motiver  par  un  exemple  les  quelques  critiques 
(jue  M.  Ph.  me  permettra  de  lui  soumettre.  L'une  a  trait  à  la  précision 
chronologique.  Celle-ci  n'est  pas  toujours  sufËsantejSi  bien  qu'il  arrive 
à  M.  Ph.  d'expliquer,  en  partie,  un  état  d'esprit  de  Frédértc-&uLl- 
lïume  par  des  ôvénem^nis  presque  contemporains,  mais  nèanmioint 
r[tielque  peu  poetérieurs.  De  plue,  cette  chronologie  imparfaite  n'eo» 
traîne  pas  seulement  de  minimes  erreurs  de  détail;  elle  enlève  qael- 


L.  Voir,  en  pttrtieulier,  dnns  HQIIer,  Wilheim  tli  von  Oranicn  und  (ieorg- 

Priedrtc/i  doti  iValdeek,  deux  letlres  de  GuiDauint  il'Orang^R  il  Walrfeck,  datées 
ilu  S  et  du  tl  janvier  IQSO  ([.  II,  p.  105).  Dan^i  celle  du  11  :  «  Je  voi»  c{iie  la 
plupart  sont  ioclinés  à  ne  point  entrer  en  de  nouveaiix  en|>tigeinetiLB  ni  avec  U 
France  ni  arec  l'Angleterre...  Je  crois  que  c'e&t  le  meitiejr  parti  qa6  l'on 
pourra  prendre  en  cette  conjoactare.  i 

2.  J'ai  mnnlré  ailleurs,  i  r«ide  de  la  correspondance  entre  Putii|)onne  et 
Feuquîères,  l'ambassadeur  fraiiçai»  »  Stoclih&lm,  que  Lomi»  XI V  favorim  la 
rapprocheiuenl  entre  U  Suéde  et  le  Daneuiark  et,  en  parliculier,  le  mariage  de 
Charles  XI  avec  une  princeue  danoise. 


W.  PBILIPPâDX  :  RGK  GROSSE  KVaPiniST  fRIEDRICn-WttflSlM. 


173 


quefois  leur  valeur  à  des  coasidèratiQus  géDérales  oii  se  trouvent  rappro- 
ches à  Igrt  des  faîu  de  dates  difTérenles.  Enfin,  j'aurais  tort  sans  dtiule 
de  reprocher  à  M.  Ph.,  sur  certains  points,  —  sur  la  politique  franchise 
en  particulier,  —  une  documentalion  incoraplèle,  puisqu'il  a  voloniai- 
reoienl  Umilé  ses  rechercher  personnelles;  mais  il  me  semble  qu'il 
aurait   du,  lors<iue  les  documents  lui  manquaienl,  melire   p!uF   de 

serve  à  défioîr  une  politique  qu'il  n'avait  pas  les  moyens  deconnaltro 
'sa  rS  sain  ment. 

Par  contre,  M.  Pb,  avait  réuni  tous  les  éléments  d'appréciatiou 
nécessaires  sur  Frédéric-Guillaume  et  la  politique  brandebourgcoise. 
Aussi  nous  dît-il  maintes  fois  ce  qu'il  en  pense,  avec  une  impartialité 
très  réelle.  Mais  peut-être  se»  jugements  ne  soot-ils  pas  aussi  concor- 
dants qu'impartiaux.  Il  semble  que  M.  Pb.  obéisse,  selon  tes  pages  de 
son  livre,  à  deux  tendances  qui  se  contredisent.  Quaûd  il  porte  un 
jugement  d'ensemble,  quand,  par  exemple  (et  ce  n'e$t  pas  le  seul  cas), 
il  trace,  au  début  du  volume,  le  portrait  du  Grand  Électeur,  c'est  l'es- 
prit critique  qui  t'emporte  en  lui.  Il  ne  dissimule  pas  les  contradictions 
d'un  caractÈre  qu'il  est  impossible,  dit-il,  de  définir  en  peu  de  mots,  ni 
la  complexité  et  l'instabilité  d'une  politique  qui  se  heurtait  à  trop 
d'oblitacles  pour  ne  pas  louvoyer  sans  cesse.  Il  reconnaît  franchement 
qae,  pour  Préderic-Guillaunie,  l'intérêt  particulier  de  l'Etal  brande- 
bourgeois  primait  tout,  i  Quand  il  s'agissait  de  sou  État  ou  de  sa 
dynastie,  écrit-il,  il  ne  servait  ni  l'empereur  ni  l'empire,  il  ne  consi- 
dérait ni  )a  vérité  ni  la  bonne  foi.  i  Et  il  esL  difticile  d'être  plus  net. 
Mais  quand  M.  Pb.  apprécie,  en  passant,  tel  ou  tel  acte  de  Frédéric- 
Gruitlaume,  il  arrive  que  d'anciennes  idées,  qu'il  a  condamnées  lui- 
même,  s'insinuent  de  nouveau  en  lui  comme  par  surprise;  et  le  lecteur 
est  déconcerté  un  moment  par  l'apparition  fugitive  du  Frédéric-Guil- 
laume traditionnel.  Gomment  M.  Ph.  peut-il  parler,  —  j'y  ai  fait  allu- 
gtOQ  déjà,  —  du  patriotisme  impérial  et  allemand  de  l'Électeur  lorsqu'il 
a  lui-même  affirmé  qu'au  xvii'  siècle  ce  patriotisme  allemand  n'exis- 
tait pas  *  i 

Ces  critiques  faites,  —  et  je  ne  veux  nullement  en  exagérer  l'impor- 
tance, —  il  n'y  a  plus  guère  qu'à  louer  dans  le  livre  de  M.  Ph.  Il  est 
ceruiiD  qu'il  a  renouvelé,  Fur  bien  des  points,  l'histoire  des  dix  der- 
nières années  du  règne.  M.  Pb.  a  tiré,  des  documents  que  lui  fournis- 
sait  Prut2  et  de  quelques  extraits  des  lettres  de  Rébenac,  corrigés  et 
complétos  par  les  lettres  de  Spanheim,  uq  aperçu  des  relations  entre  La 
France  et  le  Brandebourg,  incomplet  encore,  mais  exact  en  -somme  et 
équitable,  si  Ton  ne  ^'arrête  pas  à  quelques  détails.  Il  a  le  premier 
sigoale  les  intrigues  de  Frédéric-Guillaume  en  Angleterre  contre  les 


1.  I  Von  eiuer  alldeutschen  Aufgatie  Braadenbarg-Preuisens  hatte  zu  Jeaei- 
Zeit  nititniand  eine  Ahnung,  und  eiaeQ  taiigeo  gesamtdeuttcheD  Val^rlandasin 
gabei,  trotz  aller  heucLterischeii  rclchspalrialifchea  Phrasen,  ilberhsupl  nicht.  i 
P.  202. 


4H  COHfTBS-RBXDUS   CRITIQDBS. 

Stuarts  ;  l'importance  de  la  négociation  de  Fuchs  en  Hollande  au  début 
de  l'évolution  qui  devait,  une  dernière  fois,  éloigner  Frédéric-Guil- 
laume de  Louis  XIV.  Il  a,  nous  l'avons  vu,  très  justement  montré 
combien  les  convoitises  persistantes  de  l'Electeur  en  Poméranie  ont 
influé  sur  sa  politique.  Enfin  son  volume,  très  nourri  de  faits,  reste 
clair,  d'une  lecture  facile  et  agréable.  C'est  évidemment,  parmi  les  der- 
nières contributions  à  l'histoire  du  Grand  Électeur,  une  des  plus  inté- 
ressantes et  des  plus  utiles*. 

G.  Pages. 


Der  ausserordentliche  Finnl&ndische  Landtag  1899,  von  Frilz 
ÂRKHEiif.  Leipzig,  Duncker  el  Humblol,  4900.  ]n-8<',  xx-344  pages. 

La  Russie  a  fait  depuis  un  siècle  des  conquêtes  merveilleuses  ; 
la  majorité  des  habitants  de  l'Empire  se  compose  d'Allemands, 
d'Ësthoniens,  de  Finlandais,  de  Polonais,  de  Juifs,  de  Ruthènes,  de 
Tartares,  d'ArméniPDS,  de  Géorgiens,  etc.,  et  le  Russe  est  loin  d'avoir 
absorbé  tous  ces  peuples  qu'il  travaille  à  soumettre  à  ses  lois. 
Quelques-uns  d'entre  eux  semblent  en  ce  moment  vouloir  prendre  leur 
revanche  sur  ceux  qui  les  dominent.  Ainsi,  malgré  les  persécutions 
dont  ils  ont  été  l'objet,  les  Polonais  n'ont  pas  décru,  loin  de  là.  Dans 
toute  la  Caucasie  et  même  le  midi  de  la  Russie,  ce  n'est  pas  le  Russe 
qui  joue  le  premier  rôle.  C'est  ce  malheureux  peuple  écrasé  par  les 
envahisseurs,  qui  dernièrement  arrachait  à  l'Europe  un  cri  de  compas- 
sion, l'Arménien,  dont  la  patrie  a  été  démembrée  pour  servir  de  proie 
à  ses  trois  voisins,  la  Russie,  la  Turquie,  la  Perse.  Il  a  déjà  pris  sa 
revanche  sur  ses  vainqueurs,  car  à  son  tour  il  les  a  envahis  au  point  de 
vue  économique.  Il  est  à  la  tète  des  banques,  des  grandes  maisons  de 
commerce  et  détient  en  Russie  une  grosse  part  de^la  fortune  publique. 
Mais,  de  tous  les  peuples  que  le  tsar  réunit  aujourd'hui  sous  son  sceptre, 
il  n'en  est  pas  dont  le  sort  soit  plus  touchant  que  celui  du  peuple 
fmlandais.  Nicolas  II  parlait  naguère,  au  congrès  de  La  Haye,  de 
l'utilité  des  tribunaux  internationaux  d'arbitrage,  de  la  loyauté  des 

1.  Je  signalerai  à  H.  Philippson  quelques  petites  erreurs  matérielles  que 
j'ai  relevées  en  lisant  son  livre.  —  P.  303,  c'est  évidemment  le  18  juin  1682  que 
fut  signée  la  convention  d'Itzehoë,  la  date  du  8,  donnée  par  Hœrner,  est  celle 
de  l'ancien  style.  —  P.  360,  l'archevêque  de  Trêves,  dont  parle  M.  Philippson, 
est  Johann-IIugo  et  non  Karl-Kaspar.  —  P.  379,  notes  1  et  3,  lire  :  1683,  au 
lieu  dé  :  1684.  —  P.  406,  lire  :  26  novembre,  au  lieu  de  :  26  octobre  1685.  — 
Dans  l'index,  lire  :  Calvo,  au  lieu  de  :  Calvau.  M.  Philippson  confond  avec  le 
prince  Lobkowilz,  ministre  de  Léopold,  son  neveu,  qui  fut  ambassadeur  en 
France  et  qui  est  seul  nommé  dans  le  tome  111.  Je  ne  sais  trop  comment  Jules 
de  Gravel,  marquis  de  Marly,  qui  succéda  à  Rébenac  comme  envoyé  extraor- 
dinaire en  Brandebourg,  est  devenu,  aussi  bien  dans  le  texte  (t.  III,  p.  473} 
que  dans  l'index,  le  général  de  Marly. 


r.  iR^nsm  :  der  rrtiTtiTtorscBe  uvuna  1899. 


175 


iraientâ,  de   ta  sincérité  des  peui»los  et  de  riaviolabilité  de 
l'!ur  putile.  Comnicat  un  soupijon  de  scepticisiTip  ne  traverserait-il  pas 
['««{irit  hif^qu'an  cuastdte  qu'au  mémt?  motni^Di  lu  (iromuieur  <lu  cungrès 
*»  montrait  sciemnaeiot  et  vdlontalrement  parjure  à  la  parole  de  quatre 
)]••  •*«  prédécesseurs  et  à  la  sienne  ca  supprimant  d'un  trait  de  plume 
lïnihtenix  nutonome  de  la  Finlande?  Hétinio  à  U  Russie  à  la  suite  de 
1  gu«"rr«'  nisKo-su('.di.tiso  de  l808-is<n9,  la  Kirtlande  «v«it  (fardé,  avec  son 
trr  d«»  urnod-duchc,  seo  iastitutioos,  se»  couliimfs,  sa  vie  nationale, 
iktzandre  I*"-  avait  promis  qu'en  unissant  la  Finlande  à  la  Russie  il 
irtntisfail  pieusement  le  maintien  des  loin  et  des  privilèges  du  pays, 
Tni  colle  promesse  que  le  maulfcatc  de  Nicolas  [I,  signé  à  8aint- 
Péteribourg  I^b  3-15  février  tSt)9,  a  supprimée  en  fait.  A  ce  muinenl, 
loiiUst  les  église»  de  Finlande?  '    '  nt  uu  service  de  d^Mul  national, 

•1  iei  faromr»  daui^  le$>  ruen  d  >  i^  i^e  œoiilrèrent  values  de  uuir. 

L»'  livre  de  M.  F.  Arnhsim  sera  loit  utile  à  mus  oeux  f|ui  désirent 
•'ioilier  4  la  crise  douloureuse  tjua  traverse  la  Fiulando.  L'Auteur  n 
mdtilt  teH  principaux  docuineais  cuiisiiluiinuunls  et  a  montré  quelle 
^T-"  'lis  177'.'  ta  cftnsianle  Iradilitm  des  libertés  constilulionnelleR 
S  -s  juKffit'aux  ]iro«iP?se9  ei  di'idarîilions  faites  par  Nicolas  II 

J  i-  en  181*7.  Aloxandre  I"  aviiii  non  (ieuleraent  affirmé  sa  volonté, 

*ti  \Mi  coulirméf»  sfcn'itfinent  à  ses  tifîents  eu  Finlande,  conome  le 

K>vaaTP  le  réécrit  cunlidenliel  du  ts^ur  au  cumte  Steinheil,  du  26  sep- 
tOinbfe  i8lU,  qui  se  trouve  aui  archives  de  Saint- Peten^bourg  :  •  Mou 
«QlêodoQ,  en  ur^aniHiut  la  situation  de  la  Finlande,  a  été  de  donner  à 
«5«  peuple  uue  «xi^ti-uc»^  politique  pour  qu'il  ne  se  re(çarde  pas  comme 
*<iutni»  à  la  lt(i!>Hi<%  mai^  comme  atiaclié  à  elle  par  eies  propres  intérêts 
^'%itleata.  Har  cette  raison,  uun  seulerueni  ses  lois  civiques,  mais  aussi 
**M  loU  politiques  lui  ont  L'tû  cunservécii.  «  Alexandre  I*'  compléta  ses 
^ *S4clantioQ8  en  rcslitaanl  uu  grund^duché  les  provinces  conquises  en 
•  "3îl  et  1743  pour  prouver  qu'il  teaiiit  à  l'idée  de  l'unilé  finlandaipe, 
^.•'orgftnisBlion  politiqur^  du  grnnd-duclié  apparaît  donc  comine  cetlo 
«4'ono  moQarcbie  conslilutioniicllp,  La  reaction  dont  toute  rKunipe  fut 
1^  tbMu«  à  la  suite  du  traito  de  Vienne  s'y  fil  sans  doute  sentir,  et 
r>«nitin>  UD  demi-siècle  la  diète  ne  fut  pas  convoquée.  Les  empereurs 
^tMM»  étalent  d'ailleurs  trop  occupés  de  leurs  aff»ire»,  tant  eïtorieures 
^nlntérHiuri'x,  pour  donner  efUcacemeni  leur   temp»  à  la  Finlande. 
^^Iexuidr«  II  »*•  iJi^cida  ce{iivndaal  à  convoquer  la  dinte  on  I8&,')  :   Il 
dédira  en  l'ouvrant  <]u'il  voulait  «^tre  utile  à  la  Fiitlande  et  reconnut 
V'ormollevinntqur  Ir  priucipt'  irtonanliique  roDstilnlinnnel  était  Inhérent 
^nt  (Dinar»  du  peuple  liulaiidais,  que  ses  lois  et  ses  insli  tu  lions  en  por- 
taient II'  caracli'rf*.  Vuelques  années  plus  tard,  il  promulguait  une  toi 
^ak  dt^daii  qur>  la  diète  ceraiL  uinvoquee  tous  les  cinq  ane^  et,  infime 
^o  188'/,  il  fut  ndmÎK  qiii>  hi  dtiVte  Me  rt>unirail  ti)us  len  trois  ans. 

La  sefiion  de  iH'.i'.l  devait  examiner  les  questions  relatives  au  trans- 
port lies  troupes  finnoiifef  horï  itu  grand-duché,  au  droit  du  sjuldai 
ruiM  de  serrir  dans  l'armée  finnoise,  à  la  réduction  da  service  miUialre 


iT(j 


COarTES-BKif&tlS  cbitiui:e!<- 


accordée  aux  Finlandais  sachant  te  rufise,  k  l'augmenUtioa  de  la  durée 
du  service  mililaire  et  de  l<i  force  numérique  des  cuatingpuls. 

C'est  précisémeul  pendant  que  la  diète  délibt^rait  sur  ces  questions 
que  le  tsar  publia  le  manifeste  du  15  février  l^U'J  qui  a  |)our  hui  la  ru& 
fîlficatioa  de  la  Finlande  et  déclare  qiie  les  questions  de  baate  «doit- 
nialratioo  ne  peuvent  être  de  1*  compétence  du  grand-duché. 

M.  Araheim  repriMJuil  tous  les  documents  qui  éclairent  ce  triste  cha- 
pitre de  l'bisloire  cuiuemporaÎDe.  Il  y  joint  le  t«!Xte  de«  protestatioDâ 
qui  se  firent  jour  dan»  le  pays  ri  de  1b  pétition  recouverte  en  quelques 
jours  de  323.951  !;i(;naiures,  chiffre  consldérahle  pour  ce  paye  où  les 
communications  font  eucore  très  difficiles. 

Nicotas  II  reviendra^l'il  sur  les  mesures  dépiorabEes  qu'il  a  prises? 
Il  est  encore  permis  de  Tesperer.  Ne  doit-il  pa&  être  frappé  de  voir  que 
l'émigration  prend  en  Fîalaiide  des  propurticn$  inquiétaut^s?  Beau- 
coup de  Finlandais  seroblenl  résolus  a  quitter  leur  pays  ptûiôt  qu'à 
se  laisser  russifier-  En  1899,  le  cbilfre  des  étnigrants  a  double;  et 
ces  èmigranis  ue  sont  pas  des  malheureux  que  la  misère  pousse  hors 
de  chez  eux.  Ce  sont  des  hommes  dans  la  force  de  l'&ge^  et  c'est  une 
perte  d'autant  plus  déplorable  pour  lie  pays. 

La  tactare  du  livre  de  M.  Arnbeim  est  émiaemmeDt  propre  à  alUrer 
U  sympathie  vers  ces  Finlandais,  dont  les  reveadications  sont  si  lègi- 
tinies.  Soyons  couhants  comme  eux  dans  la  justesse  de  leur  cause  et  le 
triomphe  final  du  droit. 

G.  Blondsi,. 


Towarxystwo  WarssawBkte  Przyjaciol  Naak.  La  Sociélé  des 
Amis  des  sciences  de  Varsovie  (4800-4832).  Cracovte,  IdOO, 
4"  vol. 

M.  Krausbaar  est  vraiment  un  infatigable  historien.  Parmi  les 
innombrables  travaux  que  )uî  dort  la  littérature  polonaise,  un  des  plus 
intéressants  sera  certainement  celui  dont  nous  annonçons  ici  le  pre- 
mier volume.  L'uuvrage  en  comptera  trois  ou  quatre,  si  l'on  en  peut 
juger  par  les  proportions  du  débau  L'époque  de  la  décadence  politique 
de  la  Pologne  a  souvent  été  considérée  comme  ayant  été  aussi  celle  de 
sa  renaissance  intellectuelle.  Dans  celle  renaissance,  ta  Société  des 
Amis  des  sciences  a  joué  un  rôle  glorieux  depuis  L'époque  de  ^a  fonda- 
tioti  jusqu'au  jour  où  elle  fut  supprimée  â  la  suite  de  la  désastreuse 
révolution  de  1830-  Sous  le  ft^gjooe  pfussSeû,  napoléonien  ou  russe.  In 
Société  a  été  un  loyer  de  science  et  de  patriotisme,  une  sorte  dVnjlilul 
au  petit  pied.  Dans  ces  dernières  années,  grâce  il  riûlelligenle  libéralité 
du  gouvernement  aulrichien,  c'est  Cracovie,  fiègB  d'une  importante 
Académie,  qui  est  devenue  le  centre  intellectuel  des  pays  [tolonais. 
N'eùt-il  pas  été  plus  habile,  dans  l'intérêt  même  de  la  politique  russe, 
de  laisser  ce  rôle  à  Varsovie? 


TOWIRZTSTWO  WiRSZlWSKIE  PRZTJlCtOL   !«10K.  477 

Le  livre  de  M.  Kraushaar  raconte  dans  les  plus  minces  détails  l'his- 
toire de  la  Société  disparue.  Traduit,  l'ouvrage  ne  pourrait  pas  avoir 
d'intérêt  pour  les  étrangers;  il  n'est  niâme  pas  facile  à  résumer.  Les 
nome  des  acteurs  sont  le  plus  souvent  inconnus  aux  lecteurs  non 
Polonais.  Mais  il  y  a  des  déiails  qui  ont  leur  intérêt  pour  l'histoire 
générale.  On  sait  avec  quelle  brutalité  les  Polonais  sont  aujourd'hui 
traités  dans  la  Pologne  prussienne,  quelle  guerre  impitoyable  est  faite 
à  leur  langue;  cette  guerre  n'épargne  même  pas  les  enfants,  auxquels 
les  tribunaux  adjugent  des   semaines  ou   des  mois  de  prison  s'ils 
«ont  coupables  de  s'être  réunis  pour  s'exercer  en  leur  langue  mater- 
nelle. Aturotten,  tel  est  le  mot  d'ordre  de  Berlin.  Il  n'en  était  pas  ainsi 
il  y  a  un  siècle,  et  les  jeunes  Polonais  de  1901  auraient  le  droit  de  rap- 
{leler  a  leurs  contemporains  prussiens  le  mot  du  poète  :  Non  hoc  pollici- 
tus  miM,  M.  Kraushaar  a  recueilli  dans  le  manuscrit  d'un  contempo- 
rain, A.  Magier,  le  récit  de  l'hommage  que  les  habitants  de  Varsovie' 
«lurent  prêter  en  1796  au  roi  de  Prusse,  leur  nouveau  souverain.  La 
cérémonie  de  la  prestation  du  serment  fut  accompagnée  d'un  banquet 
^u  palais  Krasinski.  Chacun  des  invités  trouva  sous  sa  serviette  une 
médaille  frappée  à  l'effigie  du  roi  Frédéric-Guillaume  IL  Elle  portait 
a.a  revers  cette  inscription  :   Vobis  quoqtte  pater.   Vobis  quoque  pater, 
voilà  une  devise  que  l'on  a  un  peu  trop  oubliée  à  Berlin. 

Prédéric>Guillaume  U  prenait  sous  sa  protection  la  Société  naissante, 
r|ui,  dans  une  adresse  rédigée  en  français,  lui  rappelait  que  le  sang  des 
Piasts  et  des  Jagellons  coulait  dans  ses  veines  et  devait  l'intéresser 
<3n  faveur  de  la  langue  polonaise.  En  1801,  il  annonçait  au  lexico- 
Snphe  polonais  Linde  qu'il  s'intéressait  à  son  dictionnaire  polonais 
<ît  qu'il  avait  ordonné  aux  établissements  publics  d'y  souscrire.  Les 
lemps  sont  bien  changes  aujourd'hui.  U  serait  à  souhaiter  que  cer- 
t^nes  parties  du  texte  de  M.  Kraushaar  fussent  traduites  ou  résu- 
Txiies  en  allemand.  Elles  donneraient  à  réfléchir  au  lecteur  conscien- 
cieux. 

liOuis  Lbgeb. 


Rbv.  Hutor.  XCI.  1»  PASG.  13 


in 


HKCtBlLS    PéillODI<J0£&. 


RECUEILS  PÉRIODIQUES  ET  SOCIETES  SAVANTES. 


1.  —  Bnllettn  critique.  l^Oft,  5  rêvrier.  —  Louis  Madelin.  La 
Rome  de  Napoléon.  La  domiimiion  française  à  Romp,  de  1S09  à  1814. 

—  A.  de  Boulimie  et  L.  Leeestrc.  Mémoire»  tle  Saint-Sitnonj  t,  XVU  ei 
XVIII.  r:  Ifj  février.  Abbi  Ém.  Scvettre,  L'hisloira,  le  leite  el  la  des- 
linéi".  du  CoDcordat  de  1801  (c'cbi  ce  qu'on  a  écrit  de  plus  complet  sur 
le  Concordat).  —  Baron  de  Maricourl.  Ëa  marge  dé  notre  histoire 
jrecueil  d'agréables  étudee,  avec  quelques  documents  inédits,  sur  rhi&- 
toire  des  mœurs,  de  Louis  XVI  à  Charles  X).^25  février.  Correspoû- 
daoce  du  comte  de  Jaucourt  avec  le  prioce  de  Talleyrand.  pendant  le 
Congrès  de  Vienne  (iotéressani  et  fort  piquam;  il  ressort  de  cette  cor- 
respondance que,  pendant  l'hiver  de  1814-1815,  la  Kraoce  n'éiait  pse 
gouvernée,  et  l'on  s'explique  mieux  la  débùcle  qui  suivit  le  retour  dis 
Napoléou  en  1815).  —  B~  Uekat.  La  sculpture  atlique  avant  Phidias. 
^  Un  couvent  persécuté  au  temps  de  Luther.  Mémoires  de  Charité 
Hrkheimer,  abbesse  du  couvent  de  Sainte-Claire  î't  Nuremberg.  :r 
5  mars.  ÀehiUe  Ludiaire.  Innocent  lil  et  la  Cruisade  des  Albigeois 
(ouvrage  d'uae  lecture  fort  agréable  et  d'un  fond  très  solide).  — 
Ch.  Mourre.  D'où  vient  la  décadence  économique  de  la  France  (stip^r- 
ficiel).  —  Emile  liorn,  François  Rakoczi  II,  prince  de  Transylvanie, 
1676-1735  (bon  livre  d'histoire,  qui  est  en  mâme  temps  un  maDifeste 
de  rattachement  des  Ma^ars  pour  leur  pass^éj.  —  La  famitle  et  les  ori> 
gines  du  védérabte  Alain  de  Solminihac.  Généalogie,  par  le  comle  de 
Saint-Saud  el  Paul  tluet;  ètade  critique,  historique  et  archéologique, 
par  le  marquis  de  PaijoHc  |abbé  de  Cbancelade,  puis  évëque  de  Cabors 
eu  1633,  Alain  de  Solminihac  fut  un  des  prélats  les  plus  méritants  du 
règne  de  Louis  SlIL  Bonne  biographie).  ^  15  mars.  Jean  Ùarcy. 
France  et  Angleterre.  Cent  ans  de  rivalité  coloniale  (très  intéressant). 

—  H.  Labourt.  De  Timotheit  I,  Nestorianorum  patriarcha,  728-8ii3,  et 
Christiaoorum  orientalium  condicione  sub  chahphis  Abbasîdîâ  (excel- 
lent). 

2.  —  PolyblblioD.  1905^  octobre.  —  L.  Robebt.  Hagiographie  et 
biographie  ecclésiastique.  =  Comptes-rendus  ;  Ch,  Renei.  Cultes  mili- 
taire» de  Rume;  les  enseigaes  (boa).  —  Jùs.  Schniiur.  Savunurola  uod 
die  Peuerprobe  (intéressant,  étudié  avec  beaucoup  de  critique,  les  <oIq- 
tioQs  paraissent  bien  cûmpliquées).  —  Id.  Bartolome^  Cerretaoi  (ejtoâl- 
lenlfi  élude  sur  un  des  biographes  de  Savonarole,  qui  est  en  même  tempe 
an  de«  meilleurs  historiens  florentins  de  son  temps).  —Abbé  A.  Baraud. 
Le  cierge  vendéen  victime  de  la  Révolution  française;  notices  Liogra- 


BECDEILS   PinlOPIQUES. 


I7<l 


(ues,  1790-1801  (too).  —  L.-P,  Prunitr.  La  Vr-ndée  militaire.  Por- 
Jte,  épÎHodes  et  récits  |bou).  —  Chatwine-  Mord.  Cttrlultûre  de  l'abbaye 
tt«  SùDt-Corneillc  de  Com|uègiie;  1. 1  :  877-12)0.  —A.  Grotst-DupêTùn. 
L«  docbé  de  Mayenri*;  aveu  <lii  II  avril  tfiljO,  La  chapelieoie  dp 
MftyRDOC!  avant  la  Rèvoluliou,  —  AbM  Pou/Artère.  Diciionnaire  histo- 
]ue  et  archéologique  des  paruisBcs  du  diocèse  de  Tullt«  (du  «orhia^e. 
lis  aussi  l>eaucoup'  do  faits  utileti  à  conaaitre^.  —  C.  Clfinûiii-Stmùn. 
AftbiVM  historiques  de  la  Corrèze.  Recueil  de  documenls  inédits 
tinportant).  —  J.  Fiarangt.  Nicolas  Fraacio,  évAque  constiiuiifinnel  do 
la  Moselle.  :=  Novembre.  Compte^-readus  :  Pitrre  Suau.  L'Espagne, 
terni  dVpopéc  lires  intéressant).  —  ft.  Dmdtxfùes  du  Vfzert.  L'Espagne 
de  l'aacieo  régim«>;  t.  III  :  la  Richesse  et  la  CivilisatioQ  (eicelleût).  — 
tdmtard  Jt/nin.  Ilisluir»?  dft  Montluçoa  {ali\ù],  —  Abbé  Hedon,  L«s  trente- 
d«u  «ligiPHses  gnilloliaées  à  Orange  au  mois  de  juillet  HAi,  —  Sd, 
Iharra  y  Hadrigues.  Collecci6a  de  moDUmeatos  para  el  estudio  de  la 
tusiona  d«  Aragon;  t.  I  (prtkieux  recueilf.  —  hn  Ârginleanu.  Istoria 
Româailor  Macedoneoi  (travail  de  prupagaiide  oaiionale,  irès  hiea 
informé).  ~-  L.-J.  JfonV,  La  dvitÎ!;ation  al'ncaine.  MJBloire  de  l'Ethiopie 
«iftpais  les  tempe  tes  plus  reculés  jui^cfu'à  nos  juurs  (amas  de  notes  plat 
ua  moins  historiques,  classées  sans  critique,  mais  où  il  y  a  tout  de 
même  de  bonnes  cboses  à  preiidrel.  ^  L}i>ceinl>rc.  André  Pèratë.  Les 
bcanx-Arts;  suite  en  janvier.  =  1906,  janvier.  .1.  Ra-mhacu.  Ëwoomie 
politiqa««t  sociale,  —  Heûri  FnottiBv^ttiï.  Histoire  coloniale  et  coloni- 
MiloD.  ^  Fr'vrier.  Comte  de  Sëhionan.  Histoire,  art  et  sciences  mili- 
tains.  ^  CoQ]  pies-rendu  s  :  Ù'  Hall  et  Frayise.  Contribution  à  l'histoire 
de  Baugé.  —  Alberto  Lwnbroso.  Il  processo  dell'  ammiraglio  di  Per- 
mno,  1866  (recueil  de  documents  précédé  d'une  intéressacite  prérace). 

—  Amédit  â»  Maryerie.  Le  comte  Alexandre  de  Lambel  (esceltentB  bio- 
|ia|iliie,  qui  est  comme  le  vade^rnecum  du  catholique  cliurilable  au 
au*  »l*cle>.  =  Mars.  E.  Masob-sot.  l'ublicatiuas  riicfotes  sur  l'Écriture 
•àintt»  *l  Ia  littérature  wrientak*.  —  Henri   Fnoi»EVAL'x,  Gêogruphie. 

-■n».  -^^  CoRiples-mndus  :  W.  Helbig.  Les  attributs  dM  Saliéns 
i»vu-4t--  très  précise).  —  Uenry  Coûtant.  Le  palais  Bourbon  au  itsii'  s, 
iiaiprettaot). 
3.  —  Revoe  critique  d'itiatoire  et  de  littérature.  1')U6,  ."U  jauv. 

—  Stwberry  et  Gantang.  A  short  history  of  ancienl  Egypl  (agréable). 

—  Sttfhan  Wasi/niki.  Die  Bodeupacht,  agrargeschichtliche  Fapyrus- 
SUnlian;  M.  (  .  das  Privatrecht  (excellent).  —  C.  lieccart.  Rerum 
«#tiii*>pir.«n]m  Srriptore» occifleniales ;  1. 1  (itnportanll.  — M.  tih.  James. 

ne  yf  the  mss,  in  tlie  tibrary  of  Pcmbroke  Collège, 

'liolhiHjuc  contient  une  ceolaioe  de  m»»,  provenant 

«1»^  Uary-HaiQi-Kiimtmd»).  —  if.  Sfhani.  Geschichte  der  rOmischen  Ltt- 

• ir;   ;♦•  f«riiti  :   117-324;  2*  éd.  (c'est  le  •  maDUcI  idoal  »).  — 

'nack.  Ikigiuengeschlcfate;  4«  éd.  —  G,  KrOger.  Das  Do^imo  von 
■  it  uud  Gotimeuschheit  (très  bonne  hi«toin>  de  Ci' dogme 

j  .'du  Liitniu.  l'.'l'it.  —  L  li.  FaincU.  Tho  évolution  nf 


iaO  RECUEILS   PBRIODIQDES. 

religion  (boune  œuvre  de  vulgarisation).  —  A.  Matagrin.  Histoire  de  la 
tolcrancp  religieuse  (n'a  de  valeur  que  pour  les  deux  ou  trois  derniers 
siècleK).  :=  5  février.  Mélanges  Boissier.  Recueil  de  mémoires  concer- 
nant la  littérature  et  les  antiquités  romaines.  ^  12  février.  G.  de  Boor. 
Georgii  Monachi  Chronicon;  vol.  II  (ce  t.  II  contient  le  texte  de  la 
chronique  depuis  Vespasien  jusqu'à  la  fin  du  texte  original,  c'est-à-dire 
jusqu'à  Michel  III.  Important).  —  A.  Schullen.  Numantia  (étude  très 
documonléc  ;  la  source  principale  pour  le  siège  de  Numance  vient  des 
Iberica  d'Appien  qui,  lui-même,  a  puisé  directement  dans  Polybe).  — 
.Emilius  Châtelain.  Uncialis  scriptura  codicum  latinorum  novis  exem- 
plis  illustrala  (important;  à  l'explication  des  planches,  Châtelain  a  joint 
la  transcription  complète  des  textes  avec  références.  Il  donne  une  base 
solide  aux  recherches  des  philologues  et  des  historiens).  —  Annales  de 
la  Société  J.-J.  Rousseau;  t.  I.  :=  19  février.  Papyrus  grecs  et  démo- 
tiques recueillis  en  Egypte  et  publiés  par  Théodore  Reinach,  avec  le 
concours  de  W.  Spiegelberg  et  Seymour  de  Ricci  (fait  connaître  nombre 
de  faits  nouveaux  pressentes  avec  l'érudition  la  plus  clairvoyante  et  la 
mieux  informée.  Remarquiible  cliapitre  sur  les  contrats).  —  G.  Fer- 
rera. Grandeur  et  décadence  de  Rome;  t.  II  :  Jules  César  (remarqaable). 
—  Henri  Siein  et  Lion  Le  Grand.  La  frontière  d'Argonne,  843-1569  (le 
Olermontois  était-il  du  royaume  ou  de  l'Empire?  La  frontière  était-elle 
marquée  par  la  Meuse  ou  par  la  Uiesine?  Nombreux  documents  pro- 
duits. Intéressant).  —  J.  Haller.  Papstum  und  Kirchenreform  (remar- 
quable. IjC  mouvement  vers  la  réforme  de  l'Église  au  xv*  siècle  eut  un 
caractère  beaucoup  plus  politique  que  moral;  les  «  libertés  >  de  l'ÉgliBe 
gallicane  ont  leur  origine  en  Angleterre  où,  depuis  Richard  II,  les  rois 
légiférèrent  on  fait,  sans  scrupule,  sur  des  questions  du  domaine  ecclé- 
siastique, mais  la  théorie  raisunnée  du  gallicanisme  est  un  produit  tout 
français).  ^  20  février.  Dulaure.  Des  divinités  génératrices  chez  les 
anciens  et  les  modernes,  avec  un  chapitre  complémentaire,  par  Q.  van 
Gennepp  (il  était  parfaitement  inutile  de  réimprimer  le  livre  de  Dulaure 
Kur  lu  culte  phallique;  le  complément  est  bien  informé  et  précis).  — 
Herman  Jlirt.  Die  Indogermanen;  ihre  Verbreilung,  ihre  Urheimat 
und  ihre  Kuitur  (remarquable;  mais  la  question  de  l'habitat  primitif 
dos  Indo-Européens  n'est  pas  résolue;  tout  ce  qu'on  peut  dire  avec 
quelque  as.-îurance,  c'est  qu'ils  ne  sont  pas  venus  d'Asie).  —  S.  Korn&- 
mann.  Kaiser  Iladrian  und  dcr  letzle  grosse  llistoriker  von  Rom  (ce 
<  dernier  grand  historien  de  Rome  »  serait  Q.  Lollius  Urbicus.  Ce  der- 
nier aurait  composé  une  grande  histoire  allant  d'Hadrien  aux  premières 
années  de  Sévère  Alexandre;  pour  Hadrien,  il  aurait  utilisé  l'autobio- 
graphie de  ce  prince,  mise  à  prolit  plus  tard  par  Sparticn).  —  F.  Pica- 
vet.  'Esquisse  d'une  histoire  générale  et  comparée  des  philosophies 
médiévales  (remarquable).  —  0.  Eltsbacher.  Modem  Germany  (bon 
tableau  de  l'Allemagne  contemporaine,  de  son  mécanisme  administra- 
tif, économique  et  social.  Les  conclusions  qu'il  prétend  en  tirer  pour  la 
transformation  administrative  de  l'Angleterre  manquent  de  solides 


bue8).  =  5  mare.  Dom  H.  Leetercq.  I.P6  martyrs.  Rrcaoil  de  pièce» 
•otfaentiquvs  svir  \ef^  nmrtyr;,  <lepuii<  ks  originnn  du  chriftianitiiiie  jue- 
qa'au  xx*  siècle;  l.  111  {iat^reasant  recu(>il;  m^i?  il  s'en  Taul  que  ce 
•uient  toat68  des  •  pièces  aiilb«>utiqu(?«  »|.  —  G.  Surtb.  Nolg«r  d«  Liège 
ei  U  civilîi>atiou  au  x*  dècle;  2  vol.  (remarquable).  —  A.  Coutuon. 
D«at«  PQ  France  (ouvrage  d'unt*  érudiùon  extrénmmeat  abondauic  ei 
bl«Q  infurmée).  —  P.  L.  Kayo.  Engîish  colonial  adminislraiion  under 
\jmi  niarenrJon,  1660-I66Î  (livrp  inléreseanl  et  Bolide}.  —  //.  Ituhert. 
Kiudc  soniinaire  de  la  r^irêsenlation  du  Icrops  dune  lu  religion  et  la 
mogiit  (diflicile  il  lire,  inuis  très  lotéreEsaiil}.  —  Uom  IL  Uciercq. 
lje%  martyrs;  l.  IV  :  Juifs,  Sarrasins.,  looDOclastes.  —  E.  Tsr- 
Mtnauianti,  Die  armcnieche  Kirclie  in  iliren  Boziehuogân  ?m  den 
Kyrlschen  Kirchea  bi»  ;!uin  Ende  def^  13  Jahrii.  luliti^  hiiiloin*  de« 
croyances  d(?  l'Église  arm^jiivnne).  —  Eu'jènt  Sot,  Le»  rapports  Je  la 
France  ;i\'f>c  l'Iutn*,  du  in*  sitjcle  ;i  la  fin  du  promipr  Empire,  d*a|»rès 
la  ïerie  K  d*»  Archives  nalionalo?  (ulit**  dèpoaiUi^meull.  —  hmile  Ilum, 
François  Bakocxi  II,  prince  de  "fransylvanie,  ifYld-nZb  (bon). 

4.  —  Revue   d^biatolre  moderne  et  contemporaine.  T.   Vil, 

»•  .1,  décenrl>re  I9l)[i.  —  Pb.  Sagnac.  Le  Concordai  de  \H\1.  P.\atir.  des 
rappcirtê  de  ri^glii^e  <^t  de  l'Eiat  sous  la  Restauration,  tiHl  4-1821  ;  suite 
«•n  janvier  (hiiitoire  déiaillée  des  négoctaiiona  presque  sacr^li^t:  qui  {inV 
parèrent  le  Concordai,  puis  dea  débau  dans  la  presac  rt  datis  les 
Cbainbrei,  quand  il  rilhit  traduire  rn  loi  certaines  disposilionsï  régianl 
à  nouveau  les  rapporte  t'utre  la  France  oi  Rome),  .=  ComplCT-rendua  : 
llani  Kniiwninç.  Die  auswii'rti(<e  l'olilik  dfr  (irafschaft  Lippe,  (732- 
1807  Icoufîcirncieux,  exacL  et  complelj.  —  Alhtrl  Soret.  L'Europe  el  la 
lirvolutiun  frati«:tttie;  t.  Vil  (article  iinporiant,  mioulieux  i?t  appro- 
fondi d<>  l'b.  KaRnscl.  —  A.  Schevrct-Kcstuer.  Souvéliirs  do  jtnitiesstf 
(«tilrrwijcanl).  ^  N»  i,  janvier  190ii.  I''.  Galabert.  Le  travail  d'hiistoire 
modonic  i-n  province.  Toulouse,  aimées  !!tlHl-l(l()i.  ==  Coiinitos-rendu»  : 
P.Jmhart  cte  La  Tanr.  Les  origines  li*)  la  Uéfornie.  La  Franc»'  moderne; 
I.  I  (trô«  rrmarquiiblc).  —  Abbr  Émiie  Sevexlre.  L'hietoirc,  If  l<*iip  et  la 
d^atinrodu  Ckmcordal  de  If^Ol;  i'^'éd.  (celte  nouvelle  éditioti  w  présente 
■TK  hd  appareil  critique  qui  n«  doit  pas  faire  illuMon;  la  bibiiof^rapbio 
iio»  ne  »oat  a«*e/.  rtrnij.ij'^u^s  iri  asseï  précises,  Comme  recueil 
itentji,  TouvraKe  rendra  d»'  rèHa  services),  —  James  GuiYiuuwtr. 
L  iatcrnatioDale.  Documents  et  «ouvenira,  lS64-t878;  t.  I  {curieux 
MfTKirifafnn  de  dociiioenu  et  de<  souvenirs  personnels.  O  t.  I  intcrosse 
plua  ia  ôuiaseque  la  France).  =  N"  5,  févr.  lOOii.  H.  llAvesit. 
IV-  iv.L'té  inodM  d'urgaaiaation  du  travail  dauN  l'uncienoe  France 
|l*du  travail  »n  jurande;  il  «embltïqTie  révolntlou  du  travail  Iibr«>vnr8 
|p  ty|ie  corporatif  soit  un  Tau  ri'ialiviMiieni  récent,  ù  jHMim  auiérictir  au 
IV*  aU<clfi.  Miu(  dani  ct^rtaju»  catt  particuliers;  la  jtirutidc  ciit  créée  le 
joor  9Ù  le  métier  «'orgaalae  cm  cotnniiinauit'  jurée,  el  il  ro  peut  ({u'ellu 
-•"•'  -in4  nx^Vùirdfilatnt».  Ritention  du  système  corporatif  dan*  le 
■  ilan»  rMpuctf.  '2'  M»  travail  libn'.  .lusqoatii  ediU'  de  li81  H 


iHi  Recréas.  pJKiODiQnes. 

(le  1S8',  le  imvall  libre  «et  la  loi  iadnsuielle  de  U  luajurilë  d«6  tra- 
vatllGurs  françaU;  tt  liomiae  dans  les  pcliles  vilt^s  et  U  est  U  règle 
daaa  le&  campagnes.  Lp  travail  libre  est  d'ailleurs  soumb,  daoe  le« 
villes,  aux  règlemcats  municipaux  et  leutl  de  plus  en  plus  vers  deB 
Tormee  exclusives  et  oligarchiques.  Les  confréries  île  marchiuids  soDl 
un  acbemiaement  vers  la  jurande.  'S*"  Du  Iravait  privilégié.  «  â  côté 
de  la  liberté  du  travail,  qui  est  d'abord  de  droit  commun  et  dont  le 
domaine  va  se  restreigaant,  à  côté  des  progrès  du  privilège  corporatif, 
ou  note  la  multiplication  cunsiaiite  des  privilèges  particaliers.  Daos 
l'ordre  industriel  comme  ailleurs,  l'institution  la  plus  générale  de  l'ao- 
cien  rpgime,  c'est  le  privilège  i).  =  Comptes-rendus  :  F.  Wattert.  Stu- 
dien  Qber  Agrarzustajnde  und  Agrarprobleme  in  Frankreich,  1700<n9Û 
(bonne  synthèse  de  ce  qui  a  paru  sur  la  question  et  portant  plut&t  sur  les 
théories  que  sur  les  faits.  Utile).  —  M.  Talmeyr.  La  franc-maçonnerie  et 
la  Révolutioa  française  (très  aventureux).  —  Le  secret  de  la  franc^maçon* 
ne  rie  (serait,  d'après  l'auteur,  une  inveatioQ  anglaise,  imaj^inée  de  toutes 
pièces  par  l(^  chancelier  Bacon  pour  détruire  l'esprit  national  dans  les 
pays  de  l'Europe  continentale  et  assurer  de  cette  façon  la  prééminence 
mondiale  de  l'Angleterre.  Ce  loQl  des  rêveries  présentées  avec  art|.  — 
P.  Couard.  La  Peur  en  Daupbiné,  juillet-aoât  1789  (excellent).  —  Krïeg 
gegen  die  franzôsiBche  Révolution,  il^i-il^l  \l.  I  et  U  d'un  vaste  tra- 
vail entrepris  par  l'état-major  autrichien;  le  l,  II  se  rapporte  à  la  cam- 
pagne de  1792).  —  Ch.  Schmidt.  Le  grand-duché  de  Berg.  1S06-1813 
(excellent,  surtout  en  ce  qui  touche  la  question  écooomiqueï.  —  C.  de 
Frevcinel.  La  question  d'Egypte  (très  remarquable^.  —  Âvtlard.  Études 
et  leçons  sur  la  Révolulion  française;  4°  série  (Pb.  Sagnac  conteste 
vivement  les  ctmcltisiuns  d'Aulard  sur  les  origines  du  socialisme  fraa- 
çais;  il  nie  que  ce  socialisme  soit  né  ■  d'une  sorte  d'interprétation 
logique  de  la  Déclaration  des  droits  s). 

6.  —  Revrie  dea  Études  historiques.  1905,  nov-déc.  —  £.  Hodo- 
CAHACHi.  La  danse  en  Italie,  du  xv  au  xviu*  siècle.  —  J.  PiyuttB. 
LettreR  familières  de  Jérôme  Alëaodrp,  1510-1540  tpour  ne  pas  avoir 
l'air  d'aller  sur  les  brisées  de  M.  Kriedenburg  qor,  en  préparant  ses 
Nuniialurbcrichte,  a  rencontré  les  mémea  documents  que  lui,  M.  Paquier 
a  éliminé  de  son  recueil  la  correspondance  d'Aléandre  avec  les  eavania 
allemands  »  partir  de  la  dtèle  de  Worms  de  iâ2i).  —  Marcel  filARioa. 
Le  garde  des  sceaux  Lamoignon  et  la  réforme  judiciaire  de  1789 
(cbate  de  Lamoignon;  pamphlets  et  calomnies  qui  le  poursuivirent 
après  sa  disgrâce;  bienfaits  de  la  réforme  qu'il  avait  élaborée  coDslalée 
dans  les  cahiers).  ;=  Comptes-rendus  :  E.  Pilastre.  Abrégé  du  jourualj 
du  marquis  de  Dangeau,  disposé  dans  un  ordre  nouveau  suivant  II 
nature  des  malièree  (utile).  —  Cabanes  et  Nass.  La  névrose  révolution- 
naire Itrès  intéressant).  —  Comte  Fiilor  Golovkine.  La  cour  et  le  règn« 
de  Paul  I".  Portraits,  souvenirs  et  anecdotes  (curieux).  ^  1906,  janv.- 
févr.  Maurice  BBesBomiET,  L'expédition  d'Alger.  Projets  rt  inveotiona 
(curieux  et  partoi.^  amusant;  du  moins  voit-on  avrc  quel  soin  le  gout 


KECociLS  riMooiQcea. 


183 


nrnctnenl  francaiM  prépara  l'expèdilioD).  —  J.  Paquiek.  Leltres  faini- 
liim  de  Jer«!tme  Aloàmire,  l5U)-iî>40;  suite  :  ieptemhre  IMO-iMS.  — 
ticorges  DAtrvET.  LoUre  de  M^r  de  Balaoïon  à  Louis  XVUl  {écrite  ea 
W14,  «  après  le  reumr  luiraculeui  dp  V,  M,  ».  â^lacnot)  ^imroèra  le» 
Mnrice»  qu'il  a  rendus  n  la  cnuse>  dn  la  retiftion  dcpuit^  vingl'dêux  ans 
•  offre  au  nouveau  gouvernemenl).  ^  Comptea-rendiis  :  Dom  li. 
Inut.  La  qu«f.lion  ci?  Bienne  et  b  politique  du  cardinal  Cnrlo  Carafu, 
Hâ(>-ISS7  (remaniuable),  — •  A.  ftidoi.  La  France  et  l'ibilie.  Uistoir*' 
des  années  truiibles,  tS8l-1890  (irèa  iateresBaol),  —  tl.-R.  d'ÂUemmjne. 
Le»  caries  à  jouer  du  xivau  xx*  aibcle  (beaucoup  de  recherchp«;  grand 
luxa  de  reprodueliotii^). 

6  —  Revue  aixhéologiqne.  4*  smp.  t.  VI,  1905,  8cpt,-oct,  — 
GuaMONT'GinNEAD.  L'Heracieion  de  Rabbat-Aniison  Philadelpliie  et  lu 
dénw  Asteria.  —  H.-L.  FROTiNOBAit.  De  la.  véritable  siguification  des 
(aonnmenle  romains  qu'on  appelle  «  arcs  do  triomphe  >  {très  rares  sont 
la»  aumumeotB  d?  celte  espèce  qui  ont  été  élevés  en  l'honoeur  des 
viduirvs  ioipénnlrj».  Ilsonl,  depuis  le  commaDcement,  fait  partie  int»- 
ftraole  do  In  ù<}  religieuse  et  politique  de  Rome  ;  ce  $oDt  des  •  emblèmes 
ii«  frtai  municipal,  doâ  privilèges  municipal  de  chaque  ville  considé- 
rée oommo  formant  partie  du  monde  romain.  L'idée  de  triomphe,  qoi 
c'y  trouve  souvent  associée  d'une  maaière  secondaire,  se  rapporte  à  la 
raprêmatie  de  Rome  «,  En  fait,  zn  arcs  •  commémoraient  rétablisse- 
OMQl  de  ces  villes  comme  colonie?  romaines,  en  grande  partie  sous  les 
Ifionavirt  H  «out  Au(;uste  i.  Ils  se  plaçaient  en  général  à  cheval  sur  la 
graud'muie,  au  pniul  ou  etlt>  allait  pénétrer  en  ville,  c  exactement  sur 
la  lt(pje  du  pocnitTium  d'une  colonie  romaine  *\.  —  Ch.  Cottë  el 
M.  GâVAiin.  Lji  verrerie  de  Rèf^alon.  —  Mermann  B9eolerschmidt.  Iji 
bataille  de  l'iirii  en  l'an  &J  aviiol  notre  ère  iLabiénue  avait  £0D  dtaff 
rtabli  à  Boulogne- su r^Seine  et  Camuloj^ène  à  8a>nt-Cloiid;  l'armée 
roanioe  passa  le  fleuve  à  Neuilly  el  livra  le  premier  combat  sur  tes 
haaleurs  de  Courbevoie).  —  Etienne  Clodzot,  Une  écluse  à  sas  au 
st*  siècle  Recluse  de  la  Roussille,  sur  la  Sêvre-Niorlaise ;  uu  documcoL 
à»  1417  montre  les  bateaux  passant  parcelle  écluse.  Deux  textee  du 
xn»  siècle  en  rionneul  une  descriptiao  rainulicase)  —  S.  Cannzm. 
ni*toirfi  tonimairn  dc)>  études  d'épigraphte  grecque  pu  Europe;  suila 
•n  Dov  -d«$c.  —  H.  REtNAcH.  Idées  générales  sur  l'art  de  la  Gaule.  — 
L'art  italien  et  !<:>»  coltectioDs  milanaises.  =  Nov.-dcc,  11.  Caqkat  et 
M.  BiBMiiR.  Revue  des  publications  épigraphiques  r^lalives  h  l'anti- 
qoilé  romaino  (juillet-décembre).  ^  1906.  janv.^fèvr.  Mis«  Gertrude 
Lawi  '-  ie  en  Cilicte  et  en  Lycaonie  (voyai^e 

i  ta  r>  lonaes;  nombreuses  vues  photogra- 

pbirjuc*  lie  munumentsf.  —  Maurice  Besnier,  La  cuilecliun  Campann 
#1  \«*  oiusiMW  de  priiviuce  :  1°  musées  décrits  dans  l'inventaiire  général; 
1*  mosicf  ds  Normandie.  —  Aug.  BâiLucT.  I..eB  vases  •  oucheb  •  et 
beo  •  (deux  formes  particulières  de  vases  nui  se  rencontrent  fré- 
■  oMat  sur  lot  monumeuts  égypticnf).  ^-  Marcel  R&noNn.  IJoe 


lu 


IKCOKILS  P^UOMQVICS. 


(aratlc  de  8aa  GiutiaDO  da  San  GsUo  pour  la  bftsiliqae  '3e  Saq  Lorensd 
(comment  il  se  ratlacbe  à  1«  docuine  de  Brutielle£<;tiil,  —  Étienni' 
Micuoa.  L'hermè«  d'Alextodr»,  dil  Hertnès  A  tara  (cet  hermès,  qui  est 
commit  Le  critérium  de  toul«  élude  icoDOgrapbique  $ur  Alexandre,  est 
aujourd'hui  au  Louvre.  Il  a  été  trop  rortement  reslauré  pour  Bervir  de 
base  certaine  &  l'étude  des  ponrails  d'Alexandre;  mais  l'iDficrtption 
qui  nomme  le  rûi  de  Macédoine,  bien  que  refaite,  eil  très  probablemeDl 
aaihentiqueK  —  H.  Sluart  JoNBi<.  Eauore  les  salutatioua  impérialeE  de 
N^roa  (réponse  aux  criiiqueB  d'Ed.  Mayotal).  ^  8.  Chabert.  Hieioire 
soromaire  dee  études  d'épigrapbie  grecque  en  Europe;  suite,  —  Adrieu 
Bljlnchet.  Bagues  romaiDes  et  iDéruTingiennesi.  —  Pa,ul  Moitcbadï. 
Enquête  sur  l'épîgrapbie  chrétienne  d'Afrique;  suite  liascriptiûos 
loéiriqueii).  —  La  découverte  d«  la  Venus  de  Milo.  Nfémoire  inédit  de 
ToRHAL  (eeril  en  iS(^^\,  avec  un«  note  complémentaire  par  S,  IteiNACH- 

7.  —  Bulletin  de  Correapoudance  belléolque,  190&,  sept.-déc. 

—  F.  DfJRRSACB.  Fouilles  de  DéloB,  exécut^e^  aux  frais  de  M.  le  duc  de 
Loub^i,  1903.  Insci'iptions;  suite  (comptes  etdocumenis  administratifs, 
texte,  traductioQ  et  comineQtaire).  ^  1906,  janv.-févr.  W.  VoLi-o**rr. 
Fouilles  d'ArgoB.  B.  Les  établissements  préhistoriques  de  l'Aspis  (avec 
de  nombreuses  Dgures).  —  Th.  Rkinacm.  Remiirques  sur  le  décret 
d'Athëne^;  en  l'honneur  de  Pharuace  I"  Urouvè  ù  Delos  et  publié  par 
D&rrbacii  et  Lardé;  eulre  Hbarnace  («""et  Mithridate  Eupator,  il  faut 
placer  deu.x  rois  du  nom  de  Mitbridate,  Tua  suruumoie  Phîlopaior- 
PhiUddphû,  l'autre  Ëvergète.  Mitbridate  Philûpatûr-Phitadelpbe  épousa 
sa  sœur  Laodice,  nom  qui  a  été  porte  au  moins  par  qualn;  reines  de 
Pont).  —  Ph.-E,  Legaahd.  Nouvelles  observations  sur  un  édi&ce  dr 
Trézèae.  —  L.  Camsanjb.  De  la  place  chronologique  qu'il  convient 
d'assigner  à  certains  noms  athéniens.  —  Paul  GRAranOB.  Fouilles  de 
Karlhaia^  île  de  bTéos.  Monumeat.<i  épigrapliiquee;  suite. 

a.  —  Blbliottaëqa«  ûa  rÊcole  de*  chaPtea  1905,  »»•  livraison.  — 
Ch,  oE  fjÀ  RoNCîÈBB-  Henri  II,  précurseur  de  Colbert  (analyse  uni> 
ordonnance  «  sur  le  faicl  des  galères  »,  qui  réorganiaa  la  marine  royale, 
et  an  ouvrage  anonyme,  la  Stolonùmie,  qui  fut  dédié  à  Henri  II  et  où 
Ton  trouve  pour  la  première  fois  l'idée  de  l'inscriptioa  maritime  et  de* 
gardes  marines.  Des  services  rendus  par  cette  flotte  restaun^ej.  — 
Louis  Halphen.  Une  rédaction  ignorée  de  la  chronique  d'.^démar  d^ 
GhabanoeB  (dans  1»^  ms.  de  la  reine  Christine,  lai,  *'i92,  au  Vatican).  — 
Maurice  JtJisBus.  Monogrammes  ea  tachygraphie  fyllabitjue  ilaiienoc 
(quatre  monogrammes  des  noms  Eginutfus,  Jaannex,  Andreax,  Liupran- 
dus).  —  Paul  GtTtLBiEHMoz.  Ije  ms.  4472  du  fonds  français  de  ta  Biblio- 
thèque nationale  et  Je  Grand  Cuutumier  de  France  (te  ms.  ^^'i  contient 
un  remaniement  du  Grand  Coviumier  i\f^  Jacques  d'Ableiges;  l'auteur 
de  c«  remaniement  a  ulilifê  des  documents  que  celui-ci  avait  réunis, 
puis  qu'il  avait  laissés  de  cdté  lors  de  la  rédaction  déSnitivr.,  M.  GuiU 
hiermoK  ovnit  cru  pouvoir  autrefoiê  attribuer  ce  rcmaniemeut  i  Jeao 


ftSCITirtLS   réHIODlQttlS. 

Sainte,  hkiliî  de  â&ial* Denis;  mai$  il  a  cunstatè.  de^puis,  que  Jean  Sainœ 
ataii  H«  batili  de  Saiot-Dcui»  avant  Jaci|ue&  d'AbleigcF,  qui  utilisa 
pr^Mtnent  le*  documents  appartenant  à  radminiatraUon  àp.  aoa  pre- 
iiéonêmir).  —  Hihiiographii*  :  MoEVutncnia  lierroâûiae  historica.  Legum 
««ctio  ni  :  Concilia;  tomi  II,  pars  prior;  éd.  A.  Werminçho/f  (très 
bonne  édition).  —  Ad.  Hncquft.  Inventaire  analytique  àe»  iirchives  de 
la  ^ille  de  Tournai;  iatc.  1  topuvre  très  mpritoire,  raais  qui  est  gâtée 
par  un  vice  de  mèthoilf  irrèpamble.  L'autf ur  a  pn->ffr«:'  l'ordre  chrono- 
logiqud  a  l'ordre  oîpihodique).  —  Paul  Itcachtux.  \jf  livro  de  cumptes 
die  Thomas  du  jMareal,  curé  do  SaJnt-Nic«jUfi  de  Coulaur.eF,  1:397-1433. 

—  KaTl  vùn  Antira.  Die  Handgeksrdêo  in  der  Bilderbandscbririen  des 
8acliacn»pieg4ds  itrèe  curieux;  le$  artistes  qui  ont  peint  les  illuetrations 
•)a  Miroir  >lo  Saxe  ont  pris  grand  foia  de  donner  aux  mains  If  mouve* 
rocot  qu'elles  devaient  accotnptir  dans  \ti  actes  juridiques;  l'examen 
àf>  c*  ntljtudes  est  fort  intéressant  pour  t'hi»toire  des  institulions  juri- 
diqoe»  du  moyen  ligc)  —  G.-M.  Quignon.  Ia  bibliothèque^  de  la  ville  de 
Reaavaifii  —  Àbbd  M.  Langlois  La  bibliothèque  municipale  de  Chartres. 

—  6.-6.  Picota,  l  Caminesi  e  la  toro  signoria  in  Treviso,  1283-1312 
(bon).  —  Bugtm  Lefévrf'fontalis.  hea  architectes  el  la  construction  des 
ealbâdrsles  de  Chartres  (excellant).  -^  Salumon  Reinach.  Répertoire  de^ 
pebileres  du  moyen  âge  et  de  la  Reiiîiiissance,  1280-1-'iB();  l.  I  fprécuim). 

—  /.  W.  Hradky.  lUujninateJ  mjinu.scrijjt8  (très  bonne»  reproductions; 
\x  Ul)liO(;ra])bie  qui  les  accompagne  est  défcctueujie|.  —  A,  Engtl  el 
H.  S*rrur$.  Traite  de  numismatique  du  moyen  Su^n;  t.  ITl  (important, 
QOO  «eulement  pour  les  spécialistes,  mais  pour  tes  historiens  en  géné- 
tti\,  —  fl.'fl.  il' Allemagne.  Les  cartes  à  jouer  du  ijv»  au  xx'  siècle  firè« 
intfnMftDt;  l'ouvrage  ne  contient  pas  moine  de  3,'iQO  reproductions  de 
QVM*,  dont  -^fi  photolypies). 

'ft.^La  Révolatlon  française.  \9(ib,  fi  oci.  —  A.  Avlaku.  Lc!' 
ofif^flMdB  la  separaiion  d*s  Ë^lifteâ  et  de  l'E']tat.  La  laïcisation  dé  l'état 
uni  (eomiAiHe  et  rectiiie  à  l'aide  de  documents  nouveaux  l'étude  de 
M.  Edme  Champion).  —  l'aul  ()*f>arei..  Un  épisode  de  la  Terreur 
Manche  :  les  M«»!<acres  de  MarsciUa  en  juin  1815  jd'aprés  les  documenta 
des  arrltivtrii  uutiicipalet).  —  L'expusiliuu  de  Liège  el  l'histoiro  de  la 
Révolution  française;  conférences  de  MM.  Aiclard.  SeuoH*N,  Sahmac, 
M*mK7..  =:  Httiliograptiie  :  Abb^  Joseph  Grente.  Le  culte  catholique  à 
l*arif,  de  UTerrmr  au  Concordai  (un  des  livres  les  plus  inslruclir»  que 
nuQt  ayons  «or  l'histoire  reîigieuse  de  la  Révolution).  —  rf«iri  WeJ- 
HhingtT  La  pnpe  et  l'empereur  (consciencieux,  bien  documenté,  itnpar- 
Ual.  '  s  mais  sans  pénétration).  ^  Il  nuv  .\.  Onud.  La  valeur 
des  '  ITâQ  au  point  do  vue  économiqui^  i^t  social  Irépunac  aux 

criii.|u<'»  dt"  M.  WabI  daim  ses  Si\niien  sur  Voriftichiehte  dtr  frantùs. 
Hivol.,  il  e»t  faux  iiue  l'hieioiru  économique  de  la  Kevoluliuo  ait  i'ti> 
talsiflr-e  purparii  priit  démocratique  et  reviitultonnaire  sou»  l'inspiralion 
ites  Mtilor».  Il  list  vrai  ipitr  aju  caliiers  doivent  <Mre  coulrùles  et  qu'il 
Uat  s«  (ç-trdfr  de  les  employer  sans  critique).  —  Lkukvrx.  Abandon 


RiCWBttS    PBRTODIQOSS. 

des  droiu  féodaux  &vaui  ht  uuil  «lu  \  auûi  j|tublie  un  aele  de  réDuDcia- 
tioQ  daté  du  '^7  juLIIel  ITK'J  a  Falaise).  —  A.  ÂuLAnn.  Les  origines  de 
la  séparation  dps  Ëglises  et  de  l'Blat.  La  CoDveaiinn  nationale.  — 
Rsi^tes  (le  réndalité  en  i9U5  ((jtiblie  un(«  circulaire  du  mimstra  û<&  l'In- 
térieur,  17  mai  t'.IU5,  coDcernaat  les  <  banalités  v  qui  eusleot  encore 
aujoard'bui  eu  Vauctu.«e  et  que  le  gouvernement  se  prc)pc»5e  de  suppri- 
taer).  =  Documettls  loédîts  :  Pfoi<»«tation  des  babil«nt«  de  Bon, 
Limûtisia,  contre  un  projet  d'établiâ&eoieni  des  moines  d«  h  Congrêga- 
Uoa  de  8aint-Maur  dans  leur  ville,  7  mai  1706.  —  Une  lettre  de 
Mourgue«,  ex-miniaire  de  Louis  XVI,  à  la  Société  populaire  de  Mar- 
sillargues,  5  janvier  1793.  —  Réclamation  des  catholiqueR  de  Paris  au 
Comité  de  8alai  Public,  2i  gernainal  an  II.  —  Table  du  Nouveau  Pan$ 
de  Mercier  (éd.  de  Brunswick,  G  vol.,  I80U).  =  Bililiographie  : 
R.  Rumeau,  Éphémerides  communales  pendant  la  Révolution  à  La 
Bastîde-de-Séron,  Ariège  (bon).  —  6.  Lavalletf,  Études  historiques  et 
littéraires  (intpre&saat,  une  de  ces  études  raconte  commeni  la  inpisserïe 
de  Bayeuz  échappa  à  la  deslrucûon  en  i793).  —  ilistoire  socialiste  de 
la  Révoiulion  française;  t.  VI  (par  MM,  Paul  Brousse  et  Uenri  Turot; 
beaucoup  d*  documeots  inédite  ÉignaW  par  M.  Noguères.  Ouvrage  de 
valeur).  ^  1'*  décetnlire.  Ph,  ^i.i((»Ac,  Lcïs  comités  d^s  droits  féodaux 
al  de  législation  et  l'abolition  du  régime  seigneurial,  1789^!7*Jâ  (donne 
un  aperçu  des  documents  relatifs  ù  ces  comrLés  qui  doivent  bienb)t 
pamitre  sous  les  auspices  de  la  Commission  de  l'histoire  économique 
de  la  Révolution  française).  —  A.  Libby.  L'interruptenr  de  la  dernière 
représentation  de  la  Comédie  française  en  1793  (c'est  Julliea  de  la 
Drôme  et  non  Julien  de  Toulouse  qui,  le  ï  sept.  1793,  protesta  contre 
la  tolérance  en  matière  politique  dans  une  représentation  de  Pamila). 
—  A.  TnSTEY.  L'église  constitutionnelle  de  Paris  et  les  communautés 
religieuses  en  1791  et  1792;  fin  le  14  janv.  —  Ciuquièrae  circulaire  du 
ministre  de  flnstruction  publique  sur  l'Histoire  économique  de  la 
Révolation  (concernant  la  publication  des  dossiers  de  la  veiAe  des  biens 
nationaux;  avec  deux  spêcimens)^.  ^  1906,  14  iaov.  .A.  Blossibs.  Les 
représentants  du  peuple  Uouret  et  Premanger  dans  le  Calvados  Douret 
à  Honlleur,  29  pluviôse-^  veniôse  an  II;  fin  le  14  fèvr.  =:  Uocumonta 
tnédils  :  Une  commission  d'instituteurs  en  ITIjI.  —  Protestation  d'un 
curé  contre  la  dime  en  1789  jde  8ainl-I>enis,  près  Alençoo,  28,  octobre 
1789).  =  Bibliographie  :  F.  Bornartl.  Citmbon  et  la  Révolution  fran- 
<;aise  (documentation  ricbe  et  solide).  —  Miehtl  Joum,  Le  carnet  do 
route  du  conventionnel  Goupilleau,  de  Montaigu  (nol^s  prise»  put  I0 
représeolani  vendéen  ou  cours  d'une  mlF^ion  dans  ie  Midi  pour  la 
grande  levée  de  chevaux  d'octobre  1793).  —  Boùsy'Danglas.  Boissy- 
Danglas  et  les  régicides  (pair  de  France  en  ISIG,  Boi^sy-Danglas  s'em^ 
ploya  très  activement  en  faveur  des  «  régicides  «,  sartoui  de  ceux  qui 
n'avaient  voté  la  mort  du  roi  que  condiiionnellemeut].  ^  14  février. 
H.  MoNiM,  Lié  biens  nationaux  à  Paris  et  dans  la  Seine.  Le  sommier 
général  de  Tan  Vtl;  le  milliard  des  émigrés  (analysé  rapide  du  t.  II  du 


nRcrsiLs  piEitio&tQOtft. 


<r: 


rlûire  aiphabéhiiue  du  fonds  des  dotTMinft,  par  Ludeo  La/ard,  igui 
,  MO»  pn*»w).  —  P.  MxtiTOuctiET.  Le  nùm  de  J.-4,  RôttssMu  ilaris  la 
ipbic  nnolutioanniriv  —  J,  'r<:HEiiiiiO»T,  La  poliliqiK»  <!&  XajiO' 
lU  AU  ilèbiit  (i(^  son  replie  (du  système  de  coropresjiiou  adminis- 
itire).  —  La  Socivtù  populaire  de  Vfluiieuil-<;ur-Vi«DDc;  regislre  de 
ilÀlibénitions ;  suitr.  =  Dihliu^raptiic  :  G.  Lafon.  Le  conventionoel 
'}«bri«I  B()aqut(«r  imôdiocrt*  biographie  A'aa  convcaiioanel  effacé  et 
•pBthJqne).  —  Z)'  CabariM  et  i)'  ifast.  La  aévroso  révolu lioDD&îre  (amu- 
•ant;  mais  la  partie  documentaire  de  l'ouvrage  laisse  fort  ù  dcsîrer;  il 
fmiidr&it  vérifier  tous  !(•«  noms,  iouh  les  Taiie)  =  Vi  mars.  A.  Aulard. 
Taine,  bistoricii  de  la  Hévolution  rrani^aise.  Avant  lo  fivre  des  Originet 
(tnoolrc  combieu  Taine  était  mal  préparé  au  métier  d'historien;  il 
ilSnor&il  tuut  lii;  l:i  cn(jlbi>de  historique).  —  Jean  Hai!(t-Mabtin.  Un 
aatlenUt  centre  Sii^y»»,  H  avril  1797.  —  E.  Pûupè.  Les  archives  révo- 
tatti>an«ir«t»  du  greffe  du  tribunal  de  Draguignan.  —  La  Société  popu- 
L^ro  de  V'ouncu  il -sur- Vienne;  registre  de  ses  délibèraiionB;  tin. 

tO.  —  t.a  Bévolotloa  de  1848.  T.  Il,  lUm,  D««.  —  Lnuis  Ben- 

"nAKi).    L'organisation   déinocratique   en    llelgiquo  dans    les    anai^es 

««H8-I8VJ.  —  Ph,  S*ijsAC,  Une  société  secrète  en  Satoie,  18«-I818i  : 

^m  Pip«-<}ogue  de  Samoens,  vallée  du  ûîlTre  |d'aprè«  le  procèci- verbal 

cl«  la  Socit^let    —  Bouillit.  Nutie«  sar  les  deux  frères  Buvignier  et 

l«ttre«  ioMites  k  Chartes  Buvignier.  —  Vall(».  Le  suffrage  universel 

«Sana  le  département  du  Lot,  statistique dea  élecliont  du  23  avril  IBiS; 

&0  au  u'  ',>.  =  N»  '.K  B.  Mova^ET.  Bibliographie  do  I8t8  en  All«ma(;ne, 

|'«l*'ocU>bnB  i'M\  à  juillut  VMiîi.  —  L  TcBEnNOFP,   t)i>cunicnts  sur  l'élal 

ligqae  dn  la  Crance  en  (851  (extraits  des  archives  du  iiiinisLi>re  do  la 

mliee).  —  Lettres  inédites  de  et  h  O.  Bamdct  (Irais  lettres  d'Esquiro« 

' -'0,  deux  de  Colfavru.relativeK  aux  prHiminaireB  dn  coup  d'État; 

19  Barodet  sur  le  r<^i)e  do  la  police  et  de»  Jugés  de  paix  à  la  mémo 

|urt.  ;:  N»  IM.  FEBDruANu-DnEYFLS,  Un  projet  d'assistanco  sociale 

iaVJ;  Arnaud  do  Metun  et  la  Société  d'éconuniie.  charitable.  — 

MATioain.  L^  Comité  des  cultes  en  1848.  -~  H,  Hamtich.  I^a  ftévo- 

Ivtion  de  18W  en  Boh^-me.  —  J.-A.  Barb^b.  Notice  sur  la  vie  d'Armand 

lâ«rbèa.  ^  N"  12.  Junv.ofevr.   I9ll(i.  P.  Uieudonkè.  Ij«b  élections  à  la 

<i^a«tliiiante  daiii>  le  Lairet.  —  Lettres  d'Eequiros  à  Barodet,  18&3,  — 

I^'ALal  poltUquii  du  dcfiurtement  de  l'Ain  en  i$b'L 

11.  —  Bulletin  de  Uttératare  eccléaiaatiqne  publié  par  l'tiia> 
%ltut  eatboilque  de  TouloUHe.  I'J05,  dt^cenibre.  >—  Pierre  Batiffol,. 
Où  ri:  r-.t  la  ijij»t«tii>n  dt!S  >  TraclatuK  Origeiils  n'/  (ces  •  'l'ractatua  » 
••  jdr  des  t-criviiins  lalius  k  partir  de  AWJ}.  —  Loui*  Saltet. 

iJ..-  ...UL'  lie  la  théulc^ie  pusltivc    Héponife  à  M.  Turmel.  =:  l'JM, 

î«iif.  fitlouard  Li:  Rxt.  QuV'iii-a*  qu'un  dogme?  (réponce,  ineërée  au 
VMMB  de  la  lai  itur  ta  (iresse.,  à  M.  d<!  Grandmaison,  qui  réplique  dans 
1«  nfine  numenj)  ^  l'evrier.  P. -M,  AiitiL.  Le»  pointures  des  t:.nvi- 
coobrt  rcitiairtoMà  ro<ca*ion  d'un  ouvrage  rèrent  (celui  de  C.  VVilpertj. 


\M  KECCBILS  PÉRIODTQVBS. 

=:  Mars.  Joseph  Asmat.  Pierre  Lombard  et  ses  sources  patristiques  (le 
«  Maître  des  Sentences  >  n'a  fait  le  plus  souvent,  par  exemple  dans 
son  {*  livre,  que  reproduire  les  textes  déjà  mis  en  œuvre  par  Gratiea 
t*t  par  Ives  de  Chartres;  les  réflexions  mêmes  sont  empruntées  à  Gra- 
tien.  Aussi  est-il  arrive  que  Pierre  Lombanl  détourne  souvent  les  textes 
de  leur  sens,  que,  à  côté  de  textes  empruntés  aux  écrits  authentiques, 
il  en  glisse  d'apocryphes  ou  de  falsifiés.  Son  œuvre  néfaste  a  infesté 
jusqu'à  saint  Thomas  d'Aquin). 

18.  —  Revue  de  Thistolre  des  religions.  T.  lill,  1905,  sept.-oct. 
—  P.  Alpuandéry.  De  quelques  faits  de  prophtHisme  dans  les  sectes 
latines  antérieures  au  joachimisme.  —  I.  Goldziher.  L'École  supérieure 
des  lettres  et  les  Médersas  d'Alger  au  XIV*  Congrès  des  Orientalistes 
(analyse  du  Recueil  de  mémoires  et  de  textes  publié  à  l'occasion  de  ce 
Congrès).  —  H.  Rbuss.  Le  procès  des  Domiuicains  de  Berne  en  1507- 
1509  (d'après  les  Akten  des  Jetzerprozesses  publ.  p.  Rud.  Steck.  Jetzer 
est  un  imposteur;  c'est  lui  qui  machinait  les  apparitions  de  la  Vierge 
h  ses  frères  dominicains.  Ceux-ci  eurent  le  tort  de  vouloir  exploiter  les 
fourberies  du  thaumaturge  dans  l'intérêt  de  leur  ordre  et  des  doctrines 
qu'il  défendait.  On  n'entend  rien  au  procès  si  l'on  n'admet  la  culpabi- 
lité des  Pères.  A  l'arrière-plan  du  procès  se  place  la  question  de  î'Im- 
maculée-Conception  de  la  Vierge  que  les  Dominicains  niaient  et  que 
proclamaient  les  Franciscains).  —  Salonion  Reinacb.  Le  verset  17  du 
psaume  XXII  (quand  les  Ëvangélistes  parlent  de  la  mise  en  croix  de 
Jésus,  ils  ne  font  que  s'approprier  une  prophétie  attribuée  au  roi  David, 
et  par  conséquent  leur  témoignage  n'a  aucime  valeur  historique.  Par  là 
tombe  à  plat  le  récit  tout  entier  de  la  Passion).  —  Jean  Révillb.  Le 
verset  17  du  psaume  XXII  (réponse  à  l'art,  de  Reinacb.  Le  raisonne- 
ment de  ce  dernier  n'est  que  spécieux;  la  réalité  de  la  Passion  nous 
est  attestée  par  Justin  iMartyr,  qui  avait  d'autres  témoignages  que  le 
psaume  XXII).  —  A.  van  Ggnnbp.  Publications  de  l'Université  de  Cali- 
lornie.  —  Nécrologie  :  Jules  Oppert,  Paul  Decharme.  =:  Comptes- 
rendus  :  W.-B.  Roscher.  Die  enneadischen  und  hebdomadischen  Fristen 
und  VVochen  der  œltestcn  Griechon.  Die  7-und  9  Zabi  im  Kultus  und 
Mytbus  der  Griechen  (important;  l'auteur  a  parfaitement  démontré 
i{ue,  dans  la  mesure  du  temps,  la  signification  du  nombre  7  n'est  pas 
en  Grèce  d'origine  planétaire  et  orientale,  mais  lunaire  et  grecque).  — 
M.  Van  der  liurgt.  Un  grand  peuple  de  l'Afrique  équatoriale.  Éléments 
d'une  monographie  sur  l'Urundi  et  les  Warundi  (très  important).  — 
R.  Knopf.  Das  nachapostolische  Zeitalter  (belle  étude  sur  les  commu- 
nautés chrétiennes  depuis  le  commencement  do  la  dynastie  des  Flaviens 
jusqu'à  la  fin  d'Hadrien).  —  F.  Rucalo.  La  riforma  morale  délia  Chiesa 
del  Medio  evo  e  la  letteratura  antiecclesiastica  italiana,  dalle  origini 
alla  fine  del  sec.  xiv  (ingénieux).  —  W.  Gœtz.  Die  Quellen  zur  Geschichtc 
des  hl.  Franz  von  Assisi  (excellent).  =:Nov.-déc.  Ed.  Naville.  Origine 
des  anciens  Égyptiens.  Rapports  possibles  avec  Babylone  (les  fouilles 
d'Abydos  nous  font  connaître  un  peuple  aborigène  qui  n'appartient  pas 


aECtTErift  riiiirouioDKS.  1811 

rltnev  OCigre;  ii  >i  «^it*  âoumiâ  [liir  un  ))euple  étranger  veau  dû  l'Ara- 
tflrfrMiolItle  et  qui  a  établi  (l:icis  le  pa.y$  I&  première  dynastie  cou- 
Xob  la  pins  sncieDue  civiliuilioii  é^ytitiennc  n'est  pas  (ronf;înp 
Itnogèfe;  elle  eet  née  dans  le  pays  niéme  et  el  été  déterminée  par  la 
nature  du  pays  et  da  climat.  L'ï^<gypte  c'est  [ws  title  de  Babyloae;  mais 
uM  peut  admettre  ijue  !«>»  civilii$atioiis  de  ces  deux  peuples  «  soûl  toute» 
|diHit  partiâs  de  la   iu^iih"  regiuti,   l'Arabie;   c'e^l  de  là  iju'elles  aot 
ir«rgc  «t  c>ai  ce  point  de  dt^part  commun  qui  explique  les  analogies 
P|u'U  >■  a  eulre  elle»  •).  —  Gatu'iol  FKhiiAND.  Le»  migrations  musul- 
maoes  «l  juives  4  Madagascar  —  Kd.  Montet.  Les  Zkara  du  Maroc. 
Ca  problème  religieux  |l«s  croyances  de  ce  peuple  ne  sont  ompruQUies 
ai  au  cbrintianienie  ni  au  mabuinetîâme.  Ne  serait-ce  pas  des  Drusesy). 
U'îi-rendus  :  A.  DieUn'ch.  Muliflr  Erde  (étude  approfoodie,  par- 
!•  .il').  —  Ayrton,  Curreiltj  et  WoiyalL  Abydos;  'M  partie  (impur- 

Uialr.  —  Coinmandartt  LanfanL  La  grande  route  du  Tchad.  —  Louis^ 
rîi-Tjnain  l^y.  La  famille  dans  raatiijuitè  israL-lite  (bon),  —  S.  Lhi,  Le 
-  «txwlloni).  ^  I'.t06»  janv.-févr.  K.  Cumont.  Les  cultes  d"Aftie 
i^iuipure  dans  le  paganisme  roœaid.  — L  Mabsebieau  el  E.  BnèHiEB. 
KMai  gor  la  chronologie  de  la  vie  el  dos  œuvres  de  Philon;  1*'  art. 

l'd     -    Revae   M&blUon.  (Archives   de   la   Fraocu   monastique.) 

S  ••   juu If.    u"  t,  février  ï'MCk  —   t>om    Dkssk,   Mélanges   d'histoire 

«"ïiuiMft.nue  (1"  uotee  sur  le  collège  de  Saiut-JérÔioe  de  DOle;  î»  les 

t  -i^-ue-hcinm  au  Collège  de  Tholssoy;  d"  une  lettre  de  Nicolas  Boucherat, 

^hlM'  ûi-  Uiieaiix,  au  roi  Louis  XIII,  i6lb;  k°  un»  traduction  de  ta  vie 

«S«  taint  iJeuott  en  vers  du  patoi«i  toulousain.^  par  dom  Bernard  Gri- 

xxiaad,  tfi59;  &*  aulobibliogirapliie  de  dom  Gilbert  Gënebrard,  q\ii  fut 

s»flona«  archevêque  d'Aix  en  tàOlf.  —  J.  Gdillot.  Le  cœur. d'Anne 

«^  baye  du  Val-de-Gnice;   suite  el  lin.  —  A.  L.   On 

'«r  lye  de  Foulenelle,  xui'*xiv*  fiiècles  (texte  et  çom- 

^aoenuiret. 

14.  —  IleTue  des  Ètodes  rabelalstenaea.  T.  MI,  1005,  4*  fasc. 

——  Bmile   Picor.    Hnbelais  ii  lentrevue   d'Aïf^uesmorles,  juillet  1538 

K  Itabdaifl  accompagna  François  I*'  à  l'entrevue  d'Aiguesmorles  el  revint 

^vec  le  roi  h  Lyon  vit*  ta  lin  do  juillet  ibZ^:  nous  le  savonjt  par  une 

l«Ure  ialine  d'uu  ntagistrnt  ntmoi»,  Antoine  Arlicr,  k  Etienne  Dolet). 

:sc.  Le*  autograpbog  de  Rubetaîs  (catalogue  rlressè  par 

Inique;  avec  «li'ux  facstmiles);  1«  art.  —  Hetiri  Clqdzot. 

Intal>l<*  nom  du  seigneur  de  Siiint-Ayl  (ce  seigofur,  qui  fut  raini 

ibelait,  de  l'avocat  Aniline  flulloi  et  de  Télu  Jean  Pailleron,  est 

lieona  Loronn,  écuyer,  hunmie  d'armci>dc  la  compagnie  de  Guillaume 

lu  Bellay  et  capitaine  de  1»  citodctlo  de  Turin,  biographie  de  ce  por- 

(r*»»t  probaLlemeni  en  mare  1542  que  Rabelais  ût  un  aéjour 

>ie  Hua  ami).  —  Henry  Guiuau».  Les  familles  alliées 

....     :.-... lais.  —  G.  PtTWî».  Maistre  .Mouche  (ce  personnage, 

nwaiiuaor  deux  foi*  dau»  Pantagruel,  o'eal  autre  que  Meaaire  Houcbo, 


t!»0  HKCHKits  PÉittoniQncs. 

Il*  plus  puissant  financier  de  Ui  France  uu  temps  de  Philippe  le  Bel).  ~* 
{*iiul  Baabibr  Qls.  Ce  qne  le  vocabulaire  du  frannais  litt^rair<^  doit  à 
HttbelaiB;  fia.  —  Les  notes  de  Boacbereaa  dans  la  collection  Pupuy 
(tc^xle  iuiégral  de  ues  nules,  dont  la  Ipctore  est  difËcîle,  mhh  qui  suai 
pleines  d'intérêt,  pour  ia  cooDàissauce  du  pays  et  des  gens  au  milieu 
desquels  vécut  Rabelaie).  —  .lac(juos  Bodlenoer,  Le  /(ouvcau  Panunje 
(analyse  ce  romati,  qui  est  un  pHmphiet  contre  le»  prote»t«atg  du  D&u- 
pliine;  il  a  été  cotopyaé  vbfs  i612-1r>13). 

1&.  —  Nouvelle  Revue  historique  de  droit  français  et  étran- 
ger. lyOâ,  Qov.-déc.  —  Uerrinann  t'irriKû.  Questions  de  droit  dispu- 
tées il  Angers  et  à  Paris,  irad.  de  rallemand  par  Buhert  Gaillehkr  (sur 
les  Quationet  coQtetiue»  dan»  le  ms.  de  la  Bibt.  nal.,  latin  n"  11724. 
Texte  et  commeniaire),  —  Félix  Aubeht.  Le  Parlement  de  Paris  au 
XVI'  siècle  (compétence  générale,  évocations  et  reesort,  conflits  avec  les 
autres  juridiction?,  attributions  administratives  et  comnierciales;  le 
Paiement  et  l'armée).  ;=  C!omptes-rendus  :  Festgabe  der  Jurîstichen 
FacuUaei  der  Uoiversitœi  Basai,  von  Andréas  Heusler  {k  noter  en  par- 
ticulier 1(>B  ariicles  de  Car!  Wieland  sur  la  lettre  de  change  et  d'Albêrl 
Zeicbmann  sur  les  Assises  de  .ltTusa.leai  et  d'Antiocbe).  — /".  Iluvetin. 
L'histoire  du  droit  commercial  {ce  livre  est  à  la  Fois  une  introduction 
générale  à  l'histoire  du  droit  commercial  et  une  bibliographie  rai.sonnée 
du  sujet).  —  Ch,  H.  liuhench,  The  irana-isthmian  canal;  a  study  tu 
american  diplomatie  history  (intéressant).  ~H.  Solfilki.  Mélanges  de 
droit  comparé.  I  :  Introduction  à  l'étude  du  Code  civil  allemand,  à 
propos  de  la  traduction  française  entreprise  par  le  Comité  de  législation 
étrangère  (remarquable).  —  B.  Uhr.  Éléments  de  droit  civil  anglais; 
3*  éd.  (utile). 

16.  —  L'Ami  des  Monaments  et  des  Arts.  V^ol.  XIX,  i<  partie, 
n"  IQ^.  —  Ch.  NoBMAKD.  Découverte  archéologique  à  l'Écûle  polytech- 
nique. — '  Emile  RiviÈftE.  L'histoire  du  Périgord  préhistorique  au  ppo- 
mier  Congrès  prébiftorique  de  France,  sessiOD  de  Périgueux.  rr  5*  et 
6*  parties,  n"  1 10-1  H.  Jules  Guiffhby.  Notes  archéologiques  sur  le  lycée 
Charlcmagne  et  l'enceinte  de  Philippe-Auguste.  —  E.  Leva&seur.  Les 
archives  curieuses  du  peuple  de  Paris  (c'est  la  préface  du  DidionHaim 
liislorifjue  dw  arts,  métiers  et  profesv'ont  d«  Paru,  par  Alfred  Franklin). 
—  Ch.  NouLAMD.  Un  métropolitain  archéologique  et  te$  dernières  dècou* 
vere^i  à  paris  (au  cours  des  travaux  pour  le  mt-HropoUtam,  un  a  dégag 
une  partie  des  murs  de  (a  Bastille;  on  a  décide  d'eu  cûtieervcr  le  plus 
possible). —  F.  DE  M6LY.  Les  primiliFs  français  et  leurs  signatures.  Les 
sculpteurs.  —  Les  petits  métiers  de  la  vie  parisienne  d'&utrefnis  el  les 
cris  de  Paris,  d'après  un  document  xylographique.  ^  Ch.  Xurmabd. 
L'inauguration  du  monument  de  Jean  de  Luxembourg;  la  croii  dl 
Bohême,  près  Crécy.  Récit  d'un  témoin.  —  HoaotLE.  GominunictlioB 
faite  au  Congrès  d'Athèues  sur  U  reconstruction  du  Trésor  des  Âtli^ 
DÏQQE  à  Delphes. 


Mccetts  r^iuoDiQCFt». 


191 


17.  ~  AjtnaleB  d««  Boieneea  poUtlquea.  1905^  t5  Dovembre,  — 
A.  AaMACX*.  Dm  otuses  <le  ta  valeur  ilei;  muunaieB.  —  R. -Georges 
LÂTt.  Là  onécaRi&ioo  finitncier  de  lu  Bel^^iquë  et  de  la  France.  — 
i.-P.-A.  Haioi.  U  \ie  politique  en  Allemagne,  1904-1905.  -  M.  Cjic* 
bcL  Li  vie  politique  en  Aûglcterri*,  19U4-19i>5. —  G.  Gu>eL.  La  vie 
|)Olitiquc  en  Italii-!,  I1U)H-1%5.  —  A.  Viallate.  La  vie  politique  aux 
Éi«t8-Unift.  19(*^-i905.  —  M.  Couhant.  La  vie  politique  ea  Exlrâme- 
Orleot,  l'JU4-19l»&.  ^  19Ufi,  f  ^  janvier.  J.  LuDA.itT  de  La  Toda.  Le  naiio- 
naUtino  arahe.  —  R.  WAVi-TRirt.  LTu  siècle  d'union  snédo-norvégieime 
Bi  la  fondaiion  du  royaume  de  Norvège.  —  Pierre  Pèoard.  La  mission 

_da  ciiojrvD  Gomeyras  dans  les  Ligues  grises,  t79U>-nd7;  lin  (intéres- 
Il  chapitre  de  la  politique  exlèj-ieure  mut.  le  Directoire]. 

18.  —  Bulletin  hispanique.  T.  VIll.  w  1»  janvier-mars  1900.  — 
H.  oc  La  Ville  iie  Mtnvuxr.  Cicéron  cl  les  Rspagaole;  fia  (ClcèroQ  et 
IUlbu«|.  —  Alfred  Mobbl-Fatio.  D.  Bernardinu  de  Mpadoza  (ambafsa- 
(Irar  rspagîiul  auprès  d'Elisabeth,  Iri78-I584,  puis  eu  France.  1584-1591  ; 
d*j4  presque  privé  de  lo  vue  (juand  il  rentra  eo  Espagne,  il  devint 
caoplkteinent  aveu^tle  en  lltQ'i.  De  l'idée  qu'on  se  faisait  de  lui  à  la 
cour  espagoûle  d'après  sa  correspondance  et  celle  du  chargé  d'allaires 
françal»  eo  Eâpa^çne,  correiipoiidance  en  parlio  inédite.  Montre  com- 
neal  m  forma  la  légende  d'aprèa  laquelle  Meadoza  aurait  coaseillé  aux 
Pamlant,  afTaniée  par  l'arniéi'  d'IIonn  IV,  de  faire  de  la  farine  avec  lee 
oê  des  cim«lière«).  =:  Mibliottraphii)  :  Ed.  de  Brnojtua.  El  regiinen  sefia- 
lia]  y  la  cuettiôo  agraria  en  Gataluî^a  durante  ta  cdad  média  (impdr- 

19.  —  Bulletin  liftlieu.  T.  V,  n"  i.  —  F.  Strowsiu.  Une  source 
italienne  des  Buan  de  Moutaigne  :  V Examen  veritatù  doetnr»/  gmliwn 
éa  Frauçow  Pic  de  La  Mirandole.  —  P.  Dua&H.  l^onard  tic  Vjnc!  et 
ll«mardimi  Baldi  icon tribu Liua  i  l'hisluire  de  la  Mécanique).  — 
t..  AtvDAY.  Inveiicuire  de  la  ctdleclian  Cuïlodi  cont^ervee  à  la  Hibl. 
DAl..  Hii  (Custudi  et  6ck  Hio^rafie  d'illuUri  llaltani;  fragments  de  ses 
DVmoirc»).  =?T.  VI,  n"  I,  janvier>mars  19Ûlj.  R.  G.iBctjgT.  L'affaire  de 
I»  tache  d'eocr<>  «nr  te  manu&crit  de  Longue  à  ta  bibliothèque  Lauron- 
licone,  d'après  de^  documents  inédits. 

20.  —  Étud«s.  Revue  fondée  par  dea  P^pea  de  la  Gompag^nle 
dm  Jésus.  \'Mh.  h  wÀ.  —  A.  IIauon,  Le.s  dernier:^  jours  de  la  bienheu- 
moM  Margu«rite-Marie  (Alacoque,  morte  au  couvent  de  Paray  le 
17  wct.  IflW,  celle  ijui  fonda  la  <Jévotiot)  au  Sacré-Cœur).  —  Henri 
FttootntAY.  l'n«"  viiaime  dos  jouriH-os  d«  S<'(»tembTn  ;  le  Père  Leafant: 
l*ait.  (josuiLe  j»oni<ioimô  aprè»  la  nopprosuion  dn  l'ordre,  prêtre  réfrac* 
tair*  apri«  l'iniititutjim  du  ««•rment  civicj^uc  en  1701,  chargé  cett«  ffiAme 
aanét  de  prteber  le  carême  devant  la  cour;  il  fut,  croit-on.  confesseur 
4a  roi  apr^  que  lo  caKi  de  8aint-Eaatache  eut  prêté  le  serment: 
•tfcodaot,  Lenfant  nie  qu'il  ait  été  «  nommé  •.  El  est  vrai  que,  dans 
Ia  niéaie  lettre,  il  déclare  •  qu'il  n'a  jamaïa  eu  l'honneur  de  parler  au 


4«2 


■RCFBILS    FéïïïÙDlQiyA. 


roi  1^  ce  qui  était  matériolleniflat  ineiacl);  suite  el  un  le  ?&  octobre 
|80D  arrestalion,  sa  mort.  Il  aei  inutirui  pas  à  l'Abbaye;  mk  ea  liberté 
par  ordre  d?  Panis  et  de  Sergent,  il  fui  massacré  daue  la  rue,  le  5  se|>t., 
quand  tout  étAJi  tonnioé  à.  l'Ahltaye).  ^  2t)  uciobnf.  Paul  Dvuon.  Au 
soir  du  Cûucordai  de>  Puntainebleau.  La  lettre  de  Napaléua  ;i  Pie  Vil 
(cette  lettre,  qui  é$t  datée  de  FoDtaiuebleau.  le  25  jaDvier  iSI.I.  a  êlé 
publiée  par  Pacca,  Créliaeau'Joly  et  Ilaussouvilte,  avec  quelques  ilif- 
rërençes.  Publie  cette  lettre  d'après  l'origiual  retrouvé,  —  oiî  my  dit  pas 
où,  —  et  accompagûé  d'un  fae-similé  pUotOfffflphique).  —  llippulyle 
PnkLOT.  Pierre  Savorgnan  de  Brazza  et  la  création  du  Congo  français. 
=;  5  novembre.  Pierre  Bliaho.  Lucile.  A  foccasion  de  l'érection  de  Iji 
statue  de  Camille  Desmouliu»  (d'après  son  Journal.  La  <  séduisante  et 
adorable  i  Lucile  est  tout  autre  qu'on  la  peint  d'ordiuaire^  c'est  aoe 
nature,  en  somme,  aeses  valgaire  comme  lîlle,  cùinine  femme  et  comme 
mère.  I^  jugement  est  sévère  ;  la  base  sur  laquelle  il  repose  n'eat^elle  pas 
tnip  BtroiteV).  :=  20  novembre.  Aletatidre  Bnou.  Que  resle-t-il  des  fro- 
vinciaks'^muR  Pascal  a'etit  absolument  fourvoyé  daus  s^a  cuncéptiOD  bis- 
torique  du  rôle  des  Jésuites I.  —  Henri  Ghèkot.  A  propos  de  la  publication 
des  Mémoires  du  Janecniste  Feydeau  (relève  plusieurs  erreurs  dans 
l'édiUon  qu'en  a  donnée  M.  Ernest  Jovy;  une  de  ces  erreurs  consiste  à 
attribuer  au  P.  Philippe  Labbe  un  rùle  assez  piteux  qui,  en  réalité,  fut 
joué  par  le  P.  Pierre  Labbè.  L'erreur  a  été  partagée  par  Sainte-Beuve, 
M.  Gazier  et  bien  d'autres).  =;  5  décembre.  Ferdinand  Pbat.  Origène 
et  rOrijiÇpnisme :  t  :  Origène  dans  l'Urigénisine;  suite  le  5  janvier;  Il  . 
rOrigenisme  après  Origène.  ==:  SO  décembre.  Paul  Dudoh.  Pourquoi 
l'épiscopal  se  trouva  faible  en  face  de  Napoléon  (c'est  parce  que,  si  la 
plupart  des  évèquea  nommés  par  Napoléon  étaient  de  dignes  prêtres, 
ils  étaient  au^si  des  Gallicans}.  =  1906,  5  janvier.  Jules  LseEiETuif.  Les 
théories  du  Logos  au  début  de  l'ère  cbretienne.  =:  20  janvier.  Arthur 
Vekiieersch.  L'objet  propre  de  la  dévoûon  au  Sacré-Cœur.  —  Pierre 
Bliakd.  Autour  du  procès  de  Louis  XVI  (analyee  plusieurs  des  nom- 
breuses lettres  et  pétitions  qui  affluèrent  alors  à  ta  (!}onvention).  — 
Xavier  Moisant.  Qu'est-ce  que  la  scolaslique?  (à  propos  de  l'Esquisie  de 
M.  Picavet}.  :=  5  février.  Paut  Dodoh.  Le  «  Livre  blanc  •  du  Saint- 
Biège.  — Jules  Lebbeton.  Les  théories  du  Logos  au  début  de  l'ère  cbré- 
tienne.  Mythologie  grecque  et  égyptienne.  Plularque,  Marc-Aurèle.  — 
Adhémar  d'Alés.  Bulletin  d'ancienne  littérature  cbretienne,  =20  févr. 
J6n  SvEKSsoN.  L'ancienne  littérature  islandaise,  —  Raymoad  Rodet. 
La  fin  d'ane  apostasie  (raconte  dans  quelle  circonstance  un  ancien 
troupier  français,  Pînel,  adopta  le  costume,  la  langue,  la  religion  et  les 
mœurs  de  la  Cbioe;^  ce  que  devint,  après  sa  murt,  en  1888,  le  (ils  qu'il 
avait  eu  d'une  de  ses  cinq  femmes  chinoises,  et  comment  enGn  ce  61s, 
plus  Chinois  par  le  caractère  qu'il  ne  l'était  par  le  ^ng,  finit  par  se 
convertir  au  christianisme].  =  5  mars.  Lettre  encyclique  Vehemtnler 
de  3.  8.  Pie  X  (traduction  française).  —  Albert  de  Sausts.  La  dntie 
sacrée  tîe  l'État  envers  TËglise.  =  ^0  mari.  Je&D  Howy.  Versailles  en 


tRCOBlL»   PIÏRIOniQÏÏRS. 


4{»3 


il$7l>*tâ7l;  Bouveairs  ei  récite  t^lléeR  et  venues,  tribulattons  et  soul- 
rnmc««  d'un  jésuite  apn>e  U  guerre  et  (tendant  la  Commune). 

81.  —  Revue  de  P»He,  1905,  15  déwiobre.  —  Charles  Loisead. 
iQaectioa  d'Autriche  :   Hutigrois  cl  GroaU?;  (expose  le$  n^on»  leo- 
|té«  depm»  i]u«lquos  inctis  par  l»«t  Ilongruift  pour  «'aUdcher  les  Croates, 
les  Daiœaipft  ei  li«s  opposer  à  rAuirtcli(>,  qui  lente  au  contraire  d?  les 
unir  cimire  !a  Hoiifçrie  par  l'oiaLlissemeut  du  Buffrage  universel).  — 
Virttir  HtMARO.   lîaillamnc  U  el  le  règlement  miicèdonion.  ^  l!t06, 
lin  janvier.  Auntule  Fii.vtice.  Ijl  halaille  ûu  Patay  et  la  Campaf^ne  du 
|««cr«*;  t"»  ari.  jia  Puirrlie  à  Tours,  puis  ;i  raroiee).  —  Ernest  Lavisse. 
Airn'd  Kambaud  (article  nécrologique).  —  il.  MiggAK..  Une  princesBe 
uttomaoe  au  sviir  siècle  (ce  qu'il  y  a  de  vrai  dans  le  romao  de  Cécile, 
'  '  limct  III,  empereur  dts  Turcs,  par  M.  de  Lavallée,  1787.  C'était 
i'urelie  d\i(if«  pr<.>vençal(?,  couuue  êom  le  nom  <Jc  Marlînoai, 
.)!  un  Turc,  qui  se  disait  tii«  nalurf<l  du  Grand  Seigneur  alors  régnant. 
Clic  réussit  néaiiniuiii^  à  fie  faire  donner  une  pension,  qui  Tut  suppri- 
mée tia  179ri  et  rétablie,  sur  sa  demande^  en  4791}.^  1"  février,  Ana- 
bote  FkASCK.  La  bataille  de  Païay  et  la  Campagne  du  sacre  |la  prise  de 
|Jargrau;  la  l'ucelie  ei  le  duc  d'Orléans;  le  punt  de  Meung  et  lieau- 
lO';  la  bataille  de  Patay;  l'armée  formée  i  Gieo|.  —  Cii.>V.  I(AN- 
Ia  lin  d'Hugues  (.lèraud,  evtixjue  de  Gahore  (d'après  leas  pitfcest 
[^Bétncft  du  procès  qui  lai  fut  inteoté  en  1317  pour  crime  de  sorcellerie 
tentaUvcD  d'empoisuonemeat.  L'abUé  Aibe,  qui  a  le  premier  fait 
laitrc  ce»  documents,  croit  que  l'evt^que  de  Cabors  a  ét«;  juMemenl 
ïoe,  que  le  pape  Jean  XX II  a  dirigé  le  procès  avec  autant  de 
!  que  de  célérité.  L'opinion  contraire  est  plus  vraisemblable).  := 
IS  février.  Auatule  Fkamck.  La  bataille  de  Païay  H  la  Cant pagne  du 
fin  (la  cunveMttOD  d'Auxerra  et  la  capttulatiDD  de  Troyee;  la 
Paeeile  À  8aint>Plial;  capitulation  de  Reims  et  le  siacré.  Critique  très 
I  pnk:i««  et  |kéi)Ainiui»4  des  témoignages  contemporains).  —  Lucien  LiivY- 
[Bal  iiL-  Emiln  iiuutmy.  —  Romain  Rollaxd.  La  mneique  ea  .Mlemftgilé 
10  xvut*  siècle.  ^  l*'  mars.  E.  Welveht.  La  fin  de  Merlin  de  ThîuO- 

80.  ^  AcAdèmle  dea  Sciences  morales  et  pelltl(|pêa.  Séances 
H  umTtux.  CocD pie-rendu,  1905,  décembre,  —  M.  u*  GiisYaaôN:.  Frédé- 
ric L«  Pl«y;  sa  méthode,  sa  doctrine,  son  école.  —  Ad.  Laih.  Un  coop 
tt'étai  académique;  dn  (protestation  de»  Académieii  contre  la  préteo- 
iHin  émise  par  le  ministre  Fortoul  de  régvnter  l'Institut  après  en 
aïoir  altéré  la  cum|JOsition).  =  1904),  j&uvier.  11.  Piqot.  Notice  sur 
AafttSlio  Cucbin.  ^  Février.  Alfred  oks  Gillelxs.  fleuri  IV  et  la 
CiuBtbre  de  justice  de  1007. 

89.  —   BociAté   natioaïle  d^B  AoUqiiAilJl'ea  de   FrAace.    t'ilH), 

U  fnvrior.  -^  M.  M«yf,ux  continue  sa  lecture  sur  les  portaiU  images 

ito  XII*  fiécli!  de  la  proTÎoce  ecclésiastique  de  âens.  Il  )>upj)ii!>ii  que 

l'tMlior  d«  r.tl>buye  dn  Tiron^  fondé  par  l'abbé  Bernard,  qui  mourut  en 

Kit,  iliiTOK,  XCL.  1"  r*8C.  M 


'194  RBCOBCLS  PIÎRIOOIQUBS. 

1116,  a  pu  produire  un  certain  nombre  de  statues,  car  ce  monastère  pos- 
sédait à  Chartres  plusieurs  maisons  dès  le  xii*  siècle,  et  le  cartulaire 
fait  connaitre  des  noms  d'artistes.  —  M.  E.  Lefëvrb-Pomtalis  conteste 
la  chronologie  proposée  par  M.  Mayeux  pour  les  portails  qu'il  a  étu- 
diés. Hien  ne  prouve  que  le  portail  d'Étampes  soit  antérieur  à  ceux  de 
Chartres.  —  M.  Monceaux  communique  des  inscriptions  inédites  de 
Mactaris,  en  Tunisie,  de  la  part  de  M.  Merlin.  :=  21  février.  M.  Lau- 
zuN  communique  une  notice  sur  une  pierre  à  trous  cubiques  et  hémi- 
sphériques du  musée  d'Agen,  qu'il  compare  aux  mesures  et  talents  de 
Timgad  et  de  Kanissa  et  à  la  pierre  de  Maule  (Seine*et-Oise),  signalée 
par  M.  Lefèvre-Pontalis.  ^  -18  février.  M.  Léon  Ddhuys  présente  la 
photographie  d'une  loggia,  datée  de  15iO,  qui  se  trouve  à  Orléans,  et 
dont  un  caisson  de  la  voûte  contient  un  médaillon  de  Henri  IV,  ajouté 
après  coup.  Il  explique  la  question  de  l'alignement  de  la  rue  du 
Tabour,  qui  entraînera  le  recul  de  la  façade  de  la  maison  d'Agnès 
Sorel  et  de  la  véritable  maison  de  Jeanne  d'Arc.  Enfin,  il  signale 
la  découverte  à  Orléans  de  deux  trésors  de  200  pièces  d'or  et  d'argent 
du  XIV*  au  w  siècle.  :=  14  mars.  M.  le  comte  Paul  Durrieu  fait  une 
communication  sur  le  fol.  11  du  manuscrit  provenant  du  duc  Jean  de 
Derry,  que  M.  Yates  Thompson  a  découvert  en  1903.  Il  démontre  que 
la  miniature  initiale,  représentant  Ilérodc  entrant  dans  le  temple  de 
Jérusalem,  est  seule  de  la  main  de  Jean  Pouquet  et  que  les  autres 
miniatures  sont  l'œuvre  de  l'un  de  ses  élèves.  —  M.  d'Arbois  de 
JuBAiNviLLE  Ut  un  mémoire  sur  le  lieu  du  baptême  de  Clovis.  La  plu- 
part des  auteurs  l'ont  fixe  à  Reims,  et  M.  Krusch  propose  de  le  placer 
à  Tours,  mais  il  n'y  a  pas  lieu  d'adopter  cette  opinion,  d'ailleurs  réfu- 
tée par  M.  Demaison.  —  M.  Clouzot  lit  une  note  sur  l'origine  du  nom 
de  Maillezais.  —  M.  Monceaux  communique  quelques  inscriptions 
trouvées  à  Mactaris,  de  la  part  de  M.  Merlin.  ^  31  mars.  M.  Monceaux 
communique  une  nouvelle  inscription  cursive,  d'époque  chrétienne, 
récemment  découverte  à  Garthage. 

24.  —  Annales  de  Bretagne.  Juillet  1905.  —  Charles  Jorbt. 
Cacault  écrivain  (voir  Rev.  hist.,  t.  XC,  p.  229).  —  F.  Duine.  Saint 
Armel;  suite  et  fin  (la  biographie  de  ce  saint,  bien  qu'assez  récente, 
contient  des  éléments  anciens,  datant  peut-être  de  la  première  moitié 
du  IX"  siècle).  —  L.  Dubreuil.  Le  district  de  Redon,  1"  juillet  1790- 
18  ventosc  an  IV;  suite  (la  Terreur  à  Redon).  =  Compte-rendu  : 
F.  Dotlin.  La  religion  des  Celtes  (excellent  résumé.  La  lecture  du  pré- 
sent article  doit  être  jointe  à  celle  du  livre).  =  A  part  :  Cartulaire  de 
l'abbaye  de  Sainte-Croix  de  Quimperlé;  suite. 

25.  —  Annales  de  la  Société  historique  et  archéologique  du 
G&tinals.  1905,  l»'  trimestre.  —  Jules  Devaux.  Introduction  à  l'his- 
toire du  Pilhivrais.  —  Alfred  Charron.  Mignières  (Loiret);  notes  d'his- 
toire locale.  —  André  de  Maricourt.  Essai  sur  l'histoire  du  duché  de 
Nemours,  de  1404  à  1666;  fin  de  la  1"  partie.  —  Lucien  Auvray. 


Un  rKumi  t\o  nitx***  sur  l'abbaye  de   Rozoi-le-Jeuoo  (d'après  le  ma. 

Tr.  ri9W  lie  la  Bibliothèque  oationale,  C'est  une  histoire  de  l'abbaye  de 

Hoxoi  <«u   de   Villecli&ssoa,  écrite   au   xvti*  ifiiéclc  par  le  P.  Jacques 

Vignirr;  on  >  »  copié  de  nombreux  documn^nts  nllanl  de  Mlî  à  15%. 

Ooone  un  texte  nouveau  d'une   bulte  d'Âlésandre  III  accordant  h 

l'abbaye  divers  privilèges,   Iraiichises  et  (!Ken]ptioaRJ.  —  VicomU;  oi: 

tiaoaoBY.  EitraiLs  des  minutes  des  notaires  de  Fontainebleau;  &uitp. 

^  î*  et  >  lnuie«.ln?j(.  Maurice  Lëgomte.  Un  conflit  religieux  â  Ëtampes 

un  xvTti*  siècle  (soulevé  à  propos  de  la  bulle  Un(9milui\.  —  M""  F.  8au- 

LCT    Le»  Davissoa.  seigneurs  de  NonvUle-ftû-Gâtin&Js.  —  Henri  Srsitt. 

Chartes   de   Molestce   relative»  au    prieuré  de   Douchy  (Loifél).  — 

Th.  GinoNEBERT.  Mémoire  sur  l'ancv^nne  ville  des  Closicrs,  aujourd'hui 

Mootargie.  ^  i'  trimesirc.  Maxime  Learand.  Deux  pUteti-inrabes  dnn» 

régliie  d'Abbeville-ia-Ftivière  (Seine-et-Oise),  —  AQdré  ub  MMitnouBT. 

I  fiasù  «ur  rht»loire  du  duché  de  Nemours  de  1404  à  1605;  '?*  partie 

fadaûnielraiiou  du  duché).  —  vVbbé  O.  E&tournet.  La  uècrolof^e  de» 

Triaitaipes  de   FoQtaiuebleau.  —  tlcnri  Stbim.  Chronique  bibliogra- 

phiqâe  gfttinatse. 

94  —  Ajinalet  de  l'Eat  et  dn  Nord.  Deuxième  annéo^  11)06'.  Jan- 

"•ier.  —  h.  pAViLLÈ.  Le  Paijus  Scarponemii:  t"  art.  (avec  une  carte. 

IdeoUScation  des  nom»  de  lieu  marqués  dans  les  chartes  du  vrii*  et  du 

•  a»  ttède).  — J.  Fntot,  La  paix  d'Arrae,  1  V14-J^I5;  l^'art.  (bonne étude 

•ar  an  épînode  de  la  politique  du  duc  de  Bourgogne.  Publie  plusieuDi 

loient».  dont  un  mémoire  sur  les  plans  de  Jean  sans  l'ettr  «  pour 

)if  ^Idemourer  eu  la  bonne  gn\ce  du  roy,  snn  souverain  »et|i;neur  t|. 

R.  l*Attisi)T.  De  ta  cesssion  faite  à  Louis  d'()uiremer  par  OtUm  !•'  de 

«SDi>Ii)ui>f  fo^t'  do  la  lA)thnnngie  (Lorraine)  occidentale,  940-94v'  (pubtio 

appendice  le  lexu^  d'une  donation  faite  par  le  cbe^'ftlier  Amaury  h 

libaye  de  Îiaiot-Mihiel    2^)  octiibrc  94!)).  =:  Bibliographie  :  A.  dt 

tairU-Léçer  et  Fh.Saynac,  Les  cahiera  de  la  Flandre  maritime  eu  (780; 

I  (excellente  édition).  —  N.  de  Pauw,  Liewin  Dauwene.  Bon 

lition  «0  AngleH.Tr(>  et  son  procc»  *  Loodre*.  1798-iT99  (il  s'agit 

riche  négociant  de  Gand  qui  vint  iHablir  à  Passy  la  |,>remièro 

lUliirp  de  culou   du   cunlinent.  Celte  création  portait  aileinic  il  un 

lOQOpole  de  Tait  que  s'était  arrogé  l'industrie  anglabie.  On  le  lui  lit 

ie&  vutrl.  —  A.  Detnangton.  La  Picardie  et  les  région»  voisines^  Artuie, 

ibréiis,  BeauvaitiB  (bonne  étude  de  géographie  physique  écnno- 

aiqoe) 

89  — '  Revoe  aiHcaine.  llfOâ,  3*  et  4*  Irimeitres.  —  La  XIV*  Con- 

o;rK«  iateroaltonat  de»  Orientaliste»   (analyse  des   travaux  accomplis 

■"«Lan»   Isa  M<|it  f-rctJonx    du    Congrèsl.    —  F.   MACLiin.   îx    recueil   dn 

leooiroK  dt^  1  Koole  dp«  langues  orientales.  —  GArDEFnuv-UEUouBYHU. 

rrcuvîl  rli'  M'oioir»'*  de  l'Ecoli»  de»  lettres  d'Alger.  —  P.  Dkluhmk. 

}\jt  Uooftrtm  di'*  Soci^'ics   savantes.  —  L.  I'ayiiast.    L'exposition   d'art 

prtJiisCdriqtit.  —  Looi»  P*oi.i.  L'on»cJgnemeQl  »apéricur  LAtger.  — 


496  KECDBILS   PERIODIQUES. 

1 /œuvre   BcieatiBque   des   Écoles   supérieures  d'Alger.  —  Capitaine 
JuouE.  Les  Sociétés  savantes  de  l'Algérie. 

28.  —  Revue  du  Béarn  et  du  pays  basque.  1905,  novembre.  — 
J.  DE  Jauroain.  Henri  1*'  d'Albret,  baron  de  Miussens,  de  Goarraze  et  de 
Uerderest,  sire  de  Pons  et  souverain  de  Bedeille  ;  l"'  art.  (Henri  d'Albret 
était  le  petit-fils  d'Etienne  Arnaud,  descendant  direct  de  la  famille  d'Al- 
bret, et  non  d'Etienne,  bâtard  d'Albret,  son  frère.  Les  barons  de  Mios- 
sens  du  nom  d'Albret  ne  sont  donc  pas  issus  d'un  bâtard  de  cette  mai- 
son. Biograpbie  de  Henri  I").  —  V.  Ocbarat.  Sanadon,  évéque 
constitutionnel  des  Basses- Pyrénées;  suite;  fin  en  décembre.  ^ 
Décembre.  U.  Gourteault.  Le  plus  ancien  cahier  des  États  de  Béarn, 
Marsan  et  Gabardan;  suite  (observations  et  conclusions  des  procureurs 
généraux  du  vicomte  sur  les  cahiers  de  doléances  des  États;  28  mars 
1U3).  —  L.  Batcave.  L'arrivée  du  cardinal  Mazarin  à  Bidacbe  et 
à  Bayonne,  juillet  1659  (notes  extraites  de  la  Gazette  de  Théopbraste 
Renaudot). 

29.  —  Revue  d'histoire  de  Lyon.  1905,  fasc.  4.  —  6.  Gohpayré. 
Charles  Démia  et  les  origines  de  l'enseignement  primaire  à  Lyon; 
suite  dans  le  fasc.  5;  fin  dans  le  fasc.  6.  —  P.  Fabia.  Gaius  à  Lyon  (il 
s'agit  de  l'empereur  Gaius  Galiguia  et  du  complot  de  Gaetulicus).  — 
A.  Bleton.  Journal  d'un  garde  national,  1870-1871;  suite  dans  le 
fasc.  5;  fin  dans  le  fasc.  1  de  1906.  —  Lettres  de  Yiiet  à  Roland, 
10-15  nov.  1792  (Vitet,  ancien  maire  de  Lyon,  était  ami  de  Roland, 
alors  député  à  la  Convention;  ses  lettres  renseignent  sur  la  situation 
politique  et  économique  de  Lyon).  =  Bibliographie  :  L.-J.  Gras.  His- 
torique de  l'armurerie  sléphanoise;  étude  sur  le  régime  légal  et  la 
situation  économique  de  l'industrie  des  armes  à  Saint-Étienoe,  depuis 
les  origines  jusqu'à  nos  jours  (très  riche  en  faits  jtrécis  et  en  chiffres 
exacts).  —  A.  Grand.  La  .«eigneuric  de  Cuire  et  la  Croix  rousse  en 
l'^ranc-Lyonnais  (bon).  =  Fas^c.  5.  L.  Gharléty.  La  vie  politique 
à  Lyon  sous  Napoléon  l";  fin  dans  le  fasc.  6.  ^  Fasc.  6.  G.  Riffatebre. 
La  constitution  de  1793  à  Lyon  (appelé  à  voter  sur  cette  constitution,  le 
peuple  de  Lyon  l'accepta  par  une  assez  forte  majorité,  non,  cependant, 
sans  quelques  restrictions;  mais  ceux  qui  fomentaient  la  guerre  civile 
s'arrangèrent  de  manière  à  retarder  l'annonce  oilicielle  du  vote  à  la  Con- 
vention; celle-ci  crut  que  la  ville  avait  repoussé  la  constitution  votée 
par  elle;  ses  troupes  ouvrirent  le  feu  sur  la  ville  le  jour  même  où  les 
députés  de  Lyon  arrivaient  à  Paris).  —  Marc  Brisac.  La  monnaie 
de  Lyon  pendant  la  Révulutiou.  —  H.  Lechat.  Vandalisme  politique. 
Une  peinture  de  Gros  lacérée  et  brûlée,  avec  plusieurs  autres  (au  com- 
mencement de  1816;  publie  les  lettres  relatives  à  cette  affaire).  = 
Bibliographie  :  Abbé  J.-B.  Martin.  Conciles  et  bullaires  du  diocèse  de 
Lyon,  des  origines  à  la  réunion  du  Lyonnais  à  la  France  en  1312  (tra- 
vail considérable,  bourré  de  documents  et  de  faits,  mais  d'une  érudi- 
tion trop  souvent  indigeste  et  fautive.  La  période  primitive  a  été  sur- 


ItCCCTRtt»    rKHIODIQTIES. 


in 


UêA  mal  trnil^f*).  :=  \^Oii,  fa^c.  I  A.  M/tZKiiAif.  L<>ltr<^s  «Je  Jo<«]>hin 
pflmlify  i  Eugène  Fruuiral,  1877-1891  —  J.-B.  Gi«*nD.  Notes  sur  le» 
Brigiom  des  muséps  archrologiques  do  la  ville  dp  Lyon.  Muyen  àp;(!  «t 
Reoaintnce.  —  E.  Këvbil.  Kapporl  sur  les  clubs  de  Lyna  el  île 
a  banlieue,  20  novembre  lJBi8  (rédigé  par  Gaterne,  commissaire  mti» 
Irai;  il  contient  dea  extraits  dcâ  .^éanct*<;  ûas  priDCipaux  clabs).  =: 
Bibliographie  :  Jutiin  Gmiart.  La  juridiction  consulaire  à  Lyon  :  la 
coa«rrvation  des  pn\i[l<Vg*i!*  royaux  des  foires,  llt;3-1791;  le  Tribunal  de 
uortJtnercft,  1191 -190.^  Uiotil, 

90.  —  Ravue  historique  et  mrchéoloKiqite  do  Maine.  T.  LVt, 
3«  livr.,  l'J04,  second  «emetitie,  —  Lgui»  CALKcromi.  Un  baptême  de 
ektcbi"*  à  Vouvray-sur-Huistie  en  1776.  —  Henri  Ghakoon.  Robert  Gar- 
tner; «a  vie,»!'»  prie«ies  inédites;  suite  dan*  la  '2*  livraison  de  1905;  Gn 
daa*  la  3*  livraison.  —  L..  PnoaEK.  Visite  de  l'église  Saint-Marlin  de 
F\]nUi9ue  »n  178t>.  —  Édoaard  db  Loaitas.  ABnières-aur'Vffgrep;  suite. 
—   Louis   BniÈRE.    niblio(|;raphie   du    Moine   pour   l'année   lUOn.   := 
T.  LVII,  1"  livr,  1905.  Vicomte  os  Noailleb.  Le  maréclial  de  Teesê 
I  publie  une  pièce  émanant  de?  Louis  XiV,  intitulée  :  ■  Grandesbe  d'Es- 
pogni*  pour  M    iff  tnarescbal  dt'  Tessô  »,  pppl.  17116).  —  Henri  Rouhbt. 
tji  l'oifMnaière  k  âainl-Ouen-en-lleliu  (descriptiuu  du  ch&teau  et  liste 
«.Irf  mstneurs  depui»  la  tin  du  xtv*  sièclel.  —  Robert  LAToucua.  Docia- 
inn  d«'  Hobcrt  de  Gorran,  t'î27.  ^  1*  livr.  Marquis  dk  Beaiîcheskb  et 
LKftvoe-l'oNTAU».  Le  chAt^au  de  Lassay,  Mayenne  (son   hii^toire 
lepnifi  le  m*  Kiècte;  description  nrchéoiog^ique^  avec  cinq  pLancbes  et 
m  plan).  —  K.  db  Ixrièdb   Les  fiefs  d'Asnières;  la  cour.  ^  :\*  livr. 
ut.  L*   Rocii.Liiniic.   Uo  ami  de  Henri  IV  -,  Guillaume  Pou(|uet, 
cnarqois  de  I^a  Varenne.  —  Dom   L.  Guillobbau.   L'abbaye   de  la 
itareaa  xv*  siècle;  prérogativeit  et  cbargea  des  officierH  claustraux. 
B.  08  LoRidftK.  Le«  fàih  d'A*«nièrr>«  lia  Touche,  le»  Arcis,  le  Col- 
lège). —  L.  Prooe»-  Guillaume  l^angey  du  Bellay  (d'apré•^  te  livre  dn 
>urrilljl. —  Bobert  Tbioeh.  [^a  restauration  de«  e^Useo  et  des  pre£by« 
■e»  par  vote  admiaittraiive  au  xvni»  aiècle;  généralité  di»  Tours.  ^ 
LVIIl,  1**  livr.  Raoul  db  LiNri^HE.  Le  prieuré  conventuel  de  La  Fon- 
ajiine<riaini.Maruu  <foudé  au  débnt  du    m*  siècle  ;Beg  rapports  avec 
!<<«  crignettrii  du  Maiuuj;  «uite  dans  la  ?°  livr.  [avant  In  réforme  du 
ivn*  ll^6cie;  suite  dis»  prieurés  au  xvi*  ei  au  xvii*  siècle;  la  réforme 
tnAdictine  au  xvu*  biècle);  Qadaus  la  3*  livr.  tavec  pla!«ieurs  tableaux 
«atoigi<]uet  iutéreitxaiit  l'histoire  de  la  nubies&e  de  la  proviacel.  — 
kron  a*  La  Houiulkhii!.  Un  ami  do  Henri  IV  :  Guillaume  Fouqunt, 
nanjai»  <lc  La  Vamiine  (discute  la  question  de  la  lettre  de  Lu  Vnrenne 
»tir  la  mort  de  (labrioUe  d'Ealrée»,  que  8ijlly  u  reproduite  dan»  bcr 
' ^JSeoiwmin  royal ff .  Ue«clozeaux,  dans  la  Rf.v.  htji.,  t  XXXIII,  la  tient 
itiqr  fauMe.  Admet  rjut*  la  lettre,  dans  sa  teneur  uctui'lte,  ne  saurait 
Air»  aoihnntiqun,  mai*  que  Sully  a   pu  avoir  une  note  fournie  par 
Irfi  Vareune  et  retravaillée  eosaite  par  set  secrétaire*).  —  E,  ub  LotiÉafi. 
Le*  nefs  d'Asnii^rc»,  vieilles  maifun».  =:  2*  livr.  D'  Canu^i.  Les  pein- 


19$  KKCViaa  p^mooiQDBS. 

luros  (le  r«ral<jire  du  château  du  Ludp  (ces  ppinturce,  qui  onOÏ^S 
ciitéfs  ttu  xvi*  siècle,  avaieot  'He  recouverlee  d**  plUrt)  soas  la  Révolu- 
tion; on  les  a  retrouvées  <?l  restaurée».  Nombreuses  reproflnctions 
photagrafthique»,  av«  dpecripUon  oL  conimentair*),  —  Baron  ria  La 
Boiin.LEBm.  Un  ami  de  Heafl  IV  ;  Guillaume  Fouquct.  marquis  de  1^ 
Var«nne;  suite  |La  Vareniie  H  les  Jésuites);  sait«  dans  la  3*  livraison 
(La  Vnrpntie  courtisan  et  fMiliiiciea,  de  (59'J  k  16I0(.  ^  T.  LIX, 
i"  livr  IMS.  D'  Paul  Di:l*it?(*v,  Patrice  Vauguion  et  »es  m^moirpa 
imèmuireB  d'un  médecin  du  Mans,  lti'74-174S;  leur  iniéréi  est  tout 
localjl.  —  BaroD  de  La  BouiLLBBte.  l»n  ami  de  Ilfiarï  IV  :  GuillauiiiL< 
Fouquet,  marquis  de  La  Vareanc;  lia  («ou»  le  règne  d»  Marie  de 
Mèdiois).  —  E.  db  LoBrÈRE.  Le&  fiefs  d'Aïuièfe&;  fin  (les  Claies;  der- 
atera  (>etite  fiefs). 

3t.  —  Suciété  arcbéologlqae  de  T&rn'et^Garonne.  BullDtin 
arcbéologiqu?  et  historique.  Année  1901,  S"  tnmestre.  —  Commaudant 
Dblav;«l.  Les  anciennes  l'ortSIicatians  de  MonlaubaQ  ot  le  siège  de 
1621;  suite  (avec  une  carle|.  ^  Année  1905,  l*"^  trimestre.  Abbé 
F.  Galabebt.  Les  écoles  d'autrerois  dans  le  pays  de  Tam-fit-Oan)nne. 
—  Abbé  Laffont.  Saint-Maurin,  Lot-et-Garonne,  pendant  la  périiHle 
révolutionnaire-.  ^  3"  trimestre.  Edouard  FoBEsm:.  La  cbarlc  des 
coutumes  de  Bioule,  en  Quercy.  1272  (texte  en  langue  vulgaire; 
la  charte  a  été  accordée  par  le  seigneur  de  Bioule,  Bertrand  IV  de 
Cardaillac),  ~~  Abbé  Oat^bsbt.  Les  écoles  d'autrctrots  dani:  le  pays  de 
Tam-et-GattinDe;  Etiite. 


38.  —  Revue  d'Aisace.  190ij,  janvier-février.  —  C.  Oberbeiner.  Cer- 
nay  aux  xr?«  et  sur"'  siècles.  —  Tli.  *^V.\^,TEa.  Notice  liislurique  sur  la 
cou r  colongère  de  Gundolsbeim,  H8H-16W  (publie  quelques  documents 
inédit*).  —  Anselme  Laooei,.  Ile  (a  nécessité  de  conserver  â  itos  villes 
alâacteooes  leur  véritable  caractère  (discours  prononcé  à  Wissem- 
liourg),  —  Jules  Schwahtz.  Correspondance  de  Malouet  (publie  trois 
lettres  adressées  a  Mounier,  de  Strasbourg,  en  18211,  par  Malouet,  qui 
venait  d'être  nommé  préfet).  —  Henry  IlAnnv.  Amie-Fraoroise  Petit- 
jean  de  Belfort,  victime  de  la  Hévolution  (gardienne  d'unn  maison 
appartenant  à  M^*  de  Ferrette,  chanoineBse  de  Hemtretntmt,  Anne* 
Françoise  et  w  domestique  y  donnèrent  asile  à  deux  prêtre?  réfr&c- 
taires;  arrêtég  tous  quatre,  ils  furent  envoyés  i  réciiafaufl  le  10  juiu 
Î791).  —  Dom  DE  Dabteiw.  L'évangéliaire  d'Erkanbold;  suite.  — 
A.  Gabbbb,  L*a»Bi3taiice  publique  à  .Souitz. 

33.  —  Jabrbncli  der  Oesellschaft  fttr  Lothrlnstsctae  G«- 
schicfate   und  Altertbnmskunde.  Jahr^,  XVI,  11)04  (Metx,  Scriba. 

lyO'i).  —  H.  Ubesslaii.  Un  second  avis  sur  la  prétendue  urdonnancei 
l'oresiiÈrti  de  Dagsbourg  (réponse  à  Cbr.  rSster;  muituieut  tjuc  l'acte 
du  27  juin  llil3  a  été  fabriqué  sans  doute  lianp  les  premier»!  raojt  de 
l'année  180S  ao  profit  des  communes  du  cî-HL^vu,nl  comte  tic  L>ags- 


EKCDIILS    PÏRfODlQDES. 


I(»9 


k— J.  P.  Kinntr.  Les  léproseries  »\e  lorraine,  en  partictilier  la 
it  tic  Saint-Ludre  à  Montigny,  pri's  Met/.;  suite. —  E.  ScHtiAMii. 
Remarquas  poar  servir  à  la  rf^con^tituiinn  do  l'artilirrie  gréco-romaine 
nvec  lieux  ripma*  rtp  machines  à  lancer  des  traite  ou  des  piwres).  — 
t>»  Gbothass.  Thionvillo  pendant  U  guerre  ûr-  succession  du  liUxem- 
boarg.  HW-llàî.  —  AJbbé  P.  Lesprabb.  I^lupra  Iftrrairi»  dp  178ft 
iputtlie  le  cahier  (les  doléaaceti  du  tii^raeiat  des  bailliages.  d«  Thionvîlte. 
1t  mars  n8'J,  de  Ik>ulay,  17  mars,  de  Di^uite,  13  mari^.  dp  CbiUeau- 
ij&Uu»,  avec  dea  notée  aur  le«  el«ctioag|.  —  Pairicius  Sculaoek.  Pour  sor- 
tit h  riibtulfV!  du  aiuuaBltTii»  l'raRci&CAtn  iù  Sierk  (suriuul  au  xvi«  s,). 

—  Ptrrrp  Paulin.  Cliart«»s-Ui<itpr  Uoyef,  verstflcateur  lorrain  (tuorl  le 
i$  m&rs  t7U7  ;  il  (tumpusa  des  \t>rs  fîa  latin,  ea  allemaud  ei  en  trunnli}. 

—  K-  hsiCHARu.  I^  famillt?  dû  Mprcy-le-Haut,  mairilpnatit  Mercy  près 
Miitz.  —  l::mi[tt  llunsn  et  A.  GnEKiEn,  La  >itla  de  DuulilîDg  liicmci  kilo- 
mftn»  de  8arregu(*Biiné8  ;  descnpliua  très  dét^iilléc  des  Fouilles  et  des 

(Cuonnoing,  avnc  quinze  planches.  Les  monnaies  s'élrndeBt  jusqu'au 
iiljpu  du  IV'  sii-clel.  —  A.  IJi».ll.  L'aqueduc  de  Juuy-nuX'Arche«<  et 
inalikalion  dVnu  ninn.iiue  de  fiorjte  ii  Met?:,  —  J.-B.  Keuhe. 
Iquiifs  trouvée»  à  Hjihîon  (loul  un  ciruptièn?  romaio  pI  gallo- 
»tn«iD.I.  —  U.  FofWKii.  Numitmatique  celtique  d*j»  pays  du  Hhia  et  du 
lObe;  BUtte.  —  E.  MOsebek.  Une  liste  des  joyaux  ayant  appartenu 
A.  ■  damn  Jetinalo  Chevallai  •  (texte  français  des  xiv'-iv  sièclcsl.  := 
Gom(iie-rei]du  :  A.  Kret^chtner.  Ilielurischc  tieographit^  von  Mjttel- 
ouropa  ^excellenlK  ^  tint»,  U*  moitié.  Alfred  Weyhmann.  Histoire 
•!«  rmcirnae  industrie  métallurgique  en  Lorraine  Hong  article  de 
213  |wgu,  svnc  une  carte  de  l'industrie  du  fer  entre  Metz  et  Thionviliej. 
— -  Adolf  MicHABUS.  Une  »talae  de  femme  de  style  pergaméniea 
maiêe  de  Meti.  —  R,  FonBER.  Numismatique  celtique  des  pays  du 
Lhlo  et  du  Danube  (n»«  4M-477),  —  Riidolf  ScimEioEB.  I/urtillerie  de» 
jraa  représenter  sur  les  bat*-reliefs.  —  R.  Oi.KS(r.?«T,  Le  chapitre  sur 
commerce,  dan»  les  Mettioirea  hii*torique«  de  l'intendant  Turgol 
kitliiie  cet  ioléresunt  chapitre).  —  G.  Wolthau.  Inilueuco  de  rOrîent 
fnr  U  dvilisatioD  mt^dievalc  et  la  chnetianisation  de  la  Lorrain» 
<eu  partJcutitir  au  tx*  Ki^cll^  Maiii  d  taui  bieu  distinguer  la  vallée  do  la 
f)Uini>  d  Visitée,  dont  le.s  destinées  ool  été  ftirt  dilTi'renliJs 
[ue  tandiu^ioiin»*).  —  MT^mmbeck.  Pour  servir  à  l'IiisloirR 
i*t  ta  mauon  ducale  <le  lorraine,  la  branche  FIôrcbingon-Kniiery.  =: 
ïj>t«»-rendaH  :  A-  Iftit.  Uir  puliti^cbcn  Geziehuugen  zwiscben  Otto 
îGroamn  und  Liidwi^  IV  von  Fninkreicb,  {>36-9d4  (conf>ciencieui|. 
Krancin,  ()v6que  constitutionnr>l  de  la  Moselle 
le 


84  —  HIatoriKcttea  Jahrbach.  lOAC,  Hd.  KKVll,  Ihlt  I.  —Max 
JiUUia.  La  concu^piioD  de  {'hi)«tuire  dane  la  marche  deis  temps  (de  la 
[■»»iuJièjT  dont  a  ^le  »'crit»i  l'hiRtoire  d'Allemagne,  et  d'almrd  en  AMb- 
{M,  depuiti  Tacite  ju^quà  nos  jou».  Du  devmr  i^ui  «'imfrose  aux 


200  RBCDIILR   PéaiOOIQUKS. 

historiens  catholiques  allemands;  sans  se  préoccuper  autrement  de 
l'intervention  divine  qui  règle  toutes  les  affaires  humaines,  ils  doivent 
étudier  les  faits  d'après  la  méthode  la  plus  rigoureuse,  d'une  façon 
tout  objective  et  sans  le  moindre  fanatisme).  —  Julias  tos  Pfldok- 
HARTrcNG.  La  bataille  de  Limale  sur  la  Dyle,  18  juin  1815  (étude  minu- 
tieuse sur  la  marche  et  les  combats  d'une  partie  des  Prussiens,  le  jour 
de  la  bataille  de  Waterloo).  —  Stephan  ëhses.  Paolo  Sarpi  considéré 
comme  source  historique  (source  très  impure,  très  sujette  à  caution; 
un  ne  peut  croire  Sarpi  sur  parole).  —  J.-B.  Uabutzbl.  firaban  Maur 
et  Claude  de  Turin  (le  commentaire  sur  saint  Mathieu  par  Maur  offre  de 
notables  ressemblances  avec  celui  de  Claude  ;  mais  il  ne  se  peut  que 
Claude  en  soit  la  source.  Il  faut  supposer  un  intermédiaire,  qui  est 
peut-être  un  élève  de  Bède).  —  O'  Stoelzlb.  ë.  de  Lasaulx  et  sa  phi- 
losophie de  l'histoire  (publie  deux  lettres  de  Christophe  Schlûter  à 
Lasaulx  et  une  réponse  de  Lasaulx,  1857,  qui  précisent  certains  points 
de  la  pensée  exprimée  par  celui-ci;  important  pour  l'histoire  de  la  phi- 
losophie catholique  au  xix*  s.).  =  Comptes-rendus  :  E.  Miehael. 
Geschichte  des  deutschen  Volkes;  von  13  Jahrh.,  Bd.  III,  Buch  3  : 
Deutsche  Wissenschaft  und  deutsche  Mystik  (remarquable;  très  ins- 
tructif). —  L.  Pastor.  Die  Rcise  des  Kardinals  Luigi  d'Aragona  durch 
Doutschland,  die  Niederlande,  Frankreich  und  Ober-Italien,  1517-1518, 
beschrieben  von  Antonio  de  Beatis  (intéressant).  —  J.-Ph.  Dengel. 
Die  politischc  und  kirchliche  Taetigkeit  des  Mgr  Josef  Garampi  in 
Deutschland,  1761-1763  (bon;  utilise  des  documents  tirés  des  archives 
du  Vatican).  —  J.  Kretsschmar.  Gustav  Adolfs  Plaene  und  Ziele  in 
Deutschland  und  die  Ilcrzôge  zu  Braunschweig  und  Lûneburg  (impor- 
tant). —  0.  ChrisU.  Feldmarschall  Pûrst  Johanncs  von  Liechtenstein 
(biographie  très  détaillée  d'un  homme  qui  joua  un  grand  rôle  militaire 
dans  les  guerres  contre  Napoléon).  —  M.  Mackeprang.  Dansk  Kobstad- 
styreUe  fra  Valdemar  Sejr  til  Christian  IV  (bonne  histoire  des  institu- 
tions mimicipales  en  Danemark  depuis  les  origines  jusqu'en  1619). 

35.  —  Oœttingische  gelehrte  Anzeigen.  1905,  nov.  —  G.-Fr. 
Preuss.  Wilhelm  III  von  Eugland  und  das  Haus  'Wittelsbach  im  Zei- 
talter  der  Spaniscben  Erbfolgefrage  (livre  très  mal  composé,  où  il  est  à 
peine  question  de  Guillaume  III  ;  c'est  un  recueil  de  mémoires  ratta- 
chés par  un  lien  plus  ou  moins  lâche  sur  la  question  de  la  succession 
espagnole,  sur  la  c  question  du  Rhin  >  et  sur  le  rôle  qu'y  a  joué  la 
maison  de  Wittelsbach  depuis  l'élection  de  Léopold  I*'  à  l'empire. 
D'ailleurs,  beaucoup  d'érudition,  d'abondantes  citations,  beaucoup  de 
matériaux  qu'il  reste  à  mntire  en  œuvre).  —  Fried.  Kûch.  Politisches 
Archiv  dos  Landgrafen  Philipp  des  Grosmiitigen  von  Ilessen.  Inventar 
der  Bestxnde  (très  utile  inventaire,  avec  une  bonne  introduction).  — 
G.  Seeliger.  Die  sozialc  und  pulitische  Bedeutung  der  Grundherrschaft 
im  frûheren  Mittelalter.  Untersuchungen  iiber  Hofrecht,  Immunitœt 
und  Landleihen  (remarquable).  —  G.  Wirs.  Bullen  und  Breven  aus 
italienischen  Archiven,  1116-1623  (l'idée  qui  a  donné  naissance  à  cette 


imcPBtLs  pruiomqvbh. 


iOi 


piibHcation  ««ti  etcelleato;  reiéculion  aurait  pu  eu  être  confiée  à  d^ 
mains  plus  eitpérJmçtDlées,  Important  pour  l'histoire  Ai  U  Suiseej.  — 
0.  von  UHow'Vorbtck.  Gescbichte  des  Kriegesvoo  (8Gfi  in  Df-ntschland; 
Bd.  m  :  lier  Main-Feldzug  (ï-xcellent).  =  De*-.  Voir  Rer.  ln.U.,  t.  XC, 
p,  42i.  ^  1906,  janv.  Joi.  àuîta.  Die  rômische  Curie  tind  daa  Concîi 
ron  Trietil  unler  Pius  IV  (imporlani).  —  0.  fYnfierr  von  ManUufft.l. 
DfakwûrdigkeiieQ.  Preusseas  auswœrtige  Politik,  1850-1858;  unverôf- 
fentliclie  Documents;  pub!,  p.  H.  von  Poteliinffer  (mémoires  et  docu- 
ments, où  il  y  a  beaucoup  à  prendre,  surtout  pour  la  politique 
••itérieure  de  la  Prusse).  —  Jul.  Gùlditein.  Die  empiristiache  Gescbichlu- 
fiuffassong  Daviti  Humes  (boni.  ^^  Févr,  Sophvi  Bugge.  Norges  lod- 
skritter  med  de  tnlclere  Runer  frecueil  importaut;  l'article,  par  Thëod. 
voD  Grienbergcr,  n'a  pas  moins  de  75  pagres;  il  en  faudra  tenir  compta 
dans  toute  étude  critique  sur  les  runes). 

36.  —  Nenes  Arcblv  der  Gesellschaft  fUr  eeltere  deutsebe 
GfiBcliicbtsIiiinde.  Bii.  XKXI,  Hetï  2.  —  K.  Voioi.  La  Vila  S.  tiabo- 
leni  et  les  chartes  puur  Saiut-Maur-tles-Fofisés  (élude  critique  sur  les 
(lucumenis  fiiux  qui  ont  servi  à  la  rédaction  de  la  Vita  ei  sur  la  date  à 
laquelle  ces  faux  ont  été  fabriqués).  —  Br.  Kiiuscu.  Ia  charte  de  Cur- 
ble  et  le  dernier  raot  de  L.  LeviJiain  iKrusch  donne  une  nouvelle  édi- 
tion du  privilège  de  Berthefrid,  de  façon  â  faire  ressortir  les  interpola- 
tions- Mélange  d'une  façon  dësagréable  lee  querelle»  personnelles  aux 
questions  de  métbode  ei  auï  discu^sione  critiquas).  —  A. -M.  Kcemiosb. 
Les  décrets  des  syaodee  de  Meaux,  845,  et  de  Gableota,  922.  —  E.  vo» 
ScEWiNB-  Htudes  critiques  sur  U  Lex  Uatuvariorum  (rapports  de  cette 
loi  avec  les  lote  des  Wtsigoths,  dm  Âluman^  et  d'autre»  peuplée  ger- 
maniques. Nécessité  do  refaire  l'édition  do  Merkel).  —  B.  ScuMeiDLKn. 
Le  ChronLcan  Venelum  (recherches  sur  les  sources  de  celte  chronique, 
encore  appelée  Chronirott  AUinaiei\,  —  A.  HEseGL,  Contributions  aux 
sources  de  l'histoire  de  Bologne  (siignalc  trois  privilèges  de  Heori  V 
Bouscritiii  par  Inierius;  publie  une  charte  par  laquelle  le  légat  impérial 
Uoorad,  évoque  de  Meta  et  de  Spire,  accorde  û  l'èvôque  de  Bologne  l'im- 
inunité  judiciaire,  7.')  janvier  l'i?!  ;  et  le  texte  d'une  sentence  prononcêft 
p»r  le  juga  d'appel  impérial,  Guido  di  Boncattibio,  il  juin  1-2251.  — 
M.   Tanol.  L'auteur  de  ta   Vita  Henrici  SV  (c'est  très  probablement 
ËrtuQg,  evêque  de  Wuraboorgj.  — G.  âoHUERFELDT.  Le  fle  «intonptw 
'^lurtdi  de  Langcnslein  (publie  quelques  leçons  nouvelles). 

37.  —  Deutsche  Rtmdscb&n.  1905,  oct.  ~  J.  von  Veanv  du  Veaiioie. 

Lacanopagne  de  Bronxell  en  1850  (souvenirs  de  jeunesse;  le  régiment  où 
"Vfînait  d'entrer  !e  futur  général  avait  été  envoyé  en  Hesse  dans  In  cas 
«i'une  guerre  avec  l'Autriche  qui  n'éclata  pas);  finennov.  —  Comte  Vay 
Von  Vava  und  ku  Luskod.  La  Corée  aux  temps  ancienB  et  à  la  veille  de 
la  guerre  russu-japonaise.  ^  La  vie  d'un  haut  fonctionnaire  prussien 
Vers  le  milieu  du  xti»  s.  (d'après  les  souvenirs,  récemment  publiés,  de 
ïiudolph  Delbriick.  1817't867]   =  Nov.  Paul  Bailleu.!!  y  a  cent  ans. 


202  ■ECOCitS  p^ninDKjFES. 

La  caur  de  Berlin  peadaat  l'automaft  et  l'hiver  d«  t(M>â  (tiéBitatioas'  du 
roi,  qui  «umit.  bien  voulu  rester  neutre  enltd  Napuléûn  et  ses  iidver- 
Haires  ;  allîludp  résolue  pi  passionnée  dff  la  reine  I.oulw  qui  poussait  à 
l'alliance  russe.  Elle  préparitii  en  somtne  l'avetur  rfe  la  Prusse.  Utilise 
quelifues  rtocuraenls  inedita).  ^  Dec.  Erich  BRànnEjmt  sq.  Le  roi  Fré- 
déric-Guillaume IV;  corr<i«p(jndancp  avec  Ltidolf  Camphauiva  (cetlo 
oorrcspond&Dce  a  pour  noua  cet  inlérAt  de  nous  révéler  les  peneéM 
ÏDlimen  du  rui  pendant  les  années  l^iS-ISfjO,  si  troutilee»,  et  où  »0D 
rAle  politique  a  été  si  incertaiiil;  suite  en  )aDv.  et  fevr.  i906.  — 
Comte  Alesandre  IIQbmeji.  La  Comiuune  de  Pj«m,  '-<  mai  1S7I  (notes 
prises  au  jour  le  jour,  du  '.'3  au  29  niai).  =:  l'JOG,  jauv.  Due  nouvelle 
Histoire  de  France  (apprémtion  irè»  élogieu6«  de  celle  qui  parait  sous 
la  direction  d'Ë.  Laviss^e).  :=  Févr.  Friedricli  Adlgr.  La.  bataille 
d'Alexandre  à  la  Casa  del  Fauno,  Pompéi. 

as.  —  Zeltschrift  fQr  KlrcbetiKeschlclite.  l)d.  XXVI,  Hefl  3. 

—  Wilhelm  Casi>ari.  ReciiercLies  sur  le  chaol  d'église  dans  l'aotiqnilé 
(des  origines  dn  chant  grégorien};  1"  art.  ~  Joh,  Djetrui-e,  Les  Sum- 
tn<M  Cotife^tomm,  ii"«  de  casibus  eonicientiae,  depuis  Itjurs  dèimls  jus- 
qu'à Siliester  Pierias;  suite  |au  xi^'  et  au  iv  s.  jusqu'au  SuppUtntn» 
lum  de  Nicolas  *  ab  Ausmo  ».  La  Summa  du  Franciscain  Asiesauus  de 
ABti,  —  W.  TefiiitiiANN.  Deatu^  Hlienanua  et  son  altitude  à  l'égard  de 
rÉgliee  [était-il  luthérien?  non;  au  fond,  il  demeura  catholique,  maiâ 
t:atbulique  p&rliean  d'une  reforme  et  di&posé  &  vivre  en  bonne  intelii- 
pence  avec  les  protestanlB).  —  Tb.  BniB&BH.  La  dernière  cenvre  de 
OeniHe  (c'est  un  recueil  de  documents  qui  doit  compléter  son  Lutfter 
und  Luthtrtiim  et  qui  ont  poufoUjet  de  tiier  le  sent  donné  par  les  eié- 
gètes  occidentaux  ttax  mots  Jujtitia  Dti,..  de  Tépitre  aux  Romains).  — 
Otto  GteitE».  Contributions  aux  éludes  sur  Luther;  »uite  {publie  io 
texte  des  dix  proposition!!  disputées  à  Ueidelber^  de\ant  Luther,  eu 
IhlS).  —  Geo.  LtEBOHE.  Une  lettre  de  Malliesius  à  Camerarius,  2  juillet 
1545.  —  G.  Besser,  Une  lettre  non  encore  publjee  de  Caivin.^Heri  \. 
Witheloi  Caspàbi.  Recherches  sur  le  ciiant  d'église  àann  rantiquîLé; 
suite.  —  Gerhard  Picker.  Réfutation  d'un  montaaiKle  Ipublif  le  texte 
d'un  dialogue  entre  un  orthodoxe  et  un  moDtaniâte,qui  se  trouve  mdlé 
a  dea  iraJtPs  faussement  attribués  à  Athanaaei.  >-  G.  ërjies.  Additions 
au  martyroîoge  syriaque  et  au  cycle  des  fêtes  de  Nofl.  —  K.  llAUpe. 
Le  couronnement  de  Charlemagne  (il  se  peut,  comoiç  le  prét»!nd  Ohr, 
(|ae  ce  couronnement  ait  été  un  coup  de  théâtre  imaginé  pur  le  pape; 
mais  il  est  peu  vraisemblable  que  le  pape  ait  agi  san!<  arriére-peneée, 
simplement  «  ad  majorem  regîs  glorîam  •).  —  Gottfried  Kentekicu. 
L'Imitation  de  Jésus^Cbrisl  {Jean  Busch,  auteur  de  la  chroaique  du 
Windesheim,  atteste  que  Thomas  de  Kempen  est  l'auteur  de  l'Imita- 
tion; mais  BuBch  est  aussi  l'auteur  d'un  Liber  ds  reformatiiiJie  monas- 
teriomm,  où  l'on  a  relevé  des  erreurs  nombreuses,  même  dans  le  récit 
(j'événemenis  auxquels  il  avait  assisté;  ijue  vaut  alors  son  témoif^oage/). 


iiaeiTKii.»  PKRiQPtQPVK,  203 

80.  <—  Ssks&dolc  (lei  Sièelet).  Juin.  —  P.  SôkÔb.  Simon  Deik 
TAlbina  (biographin  d'ua  partiRJiti  <le  •Icao  Zûpotya,  Taile  d'après  l'es- 
qui  sp  troiivp  rians  los  Œuvres  lic  Verancsics,  1,  IdÎ-IôI.  Deék 
■Cooit  en  15*8,  Il  l'âge  (Jo  soixante-cinq  aos).  —  8.  Domanovsïkv.  La 
hroaique  de  (''ozsuny  rt  l(>«  potiU*»  chroniques  écritée  en  latin  (après 
ait  établi  la  valeur  Ac  la  clironique  Je  PozooDy,  ses  inicrpalatiung, 
|lÉfHiqu«  où  elio  fut  c«mpoBée,  milieu  du  xjv*  e.,  Ù.  prouve  que  les 
■tTM  p«tit«;«;  chroniques  ne  $oat  que  de»  (extraits;  la  plupart  dérivent 
INiiW  eliroDiqun  coinpoeée  soas  Louis  lo  Grand).  =;  Comptes-reDdus  : 
3.  MUhoIftr.  L'écooomie  poliiiijwe  de  l«  HoBgne  [sans  valeur).  — 
K.  L/uiowtki.  Monumenta  faisiorica  nuliilis  cutuniuuiliitis  Turopnlje 
(^aaipu«  ZagrabieD»i«  dicUa  Iconlîent  365  document»  de  1^?5  à 
iii>'.>,  dont  ib  w  nipportrnt  à  lepoquo  arpadienne.  Éloge). —  L  ZAvod- 
tky.  Ijn  ftources  dett  !uis  pt  des  décrets  de  saint  Etienne,  de  saint 
do  Coloman  (faii  partie  de  la  colleclvan  des  éludes  sur  rhis- 
1  civilisation  tioDgroise.  Bon).  —  L-  Eiscnmann.  Le  œmpro» 
mu  ttusiru-lion^roi»  de  iM7  jéloge),  —  A.-C.  Sturdîa.  La  terre  et  !« 
nce  roumaines  (beaucoup  d'erreurs).  —  fi.  S:(kfH.  Contributions  î  U 
«dtbioe  de*  leuvros  hiiJiorn]uc?  d'fiiieon*»  Szamoskôïi  (elogej.  — 
Aép«rioirf  tiiiitoriiiue  ajave,  VMV.'i.  —  Su{>pt<>meftl  au  gloseaîre  latin  de 
BtrUt  =  Htpi.  .1.  Viu/v.  Krauijois  Toldy,  180ÎI-1S75  (retrace  tes 
mérite*  da  i  pèru  tU^  l'hiitulre  litléniire  }ioiigroi»c  i).  —  J.  Ûleybh. 
Lm  élitmcnt*  germ.iniqut?!<;  de  la  légende  des  Huas;  suite  en  oct.,  nov. 
«t  déc.  (depuin  cinquante  ans,  historiens  et  pliilolugues  bongroie, 
»ldy,  Uunfaivy,  Ileinrich,  Pf>1/,  (^bcRtyén,  discatent  ce  problème. 
Magyars  ont-ils  apporté  de  l'Orient  la  Ixgende  d'Atlilu  ou  bien 
o«l*  li>pende  s'est-tilk'  formée  après  leur  arriver  en  Hongrie?  La 
iBOond«  MtlutiuD  fjtt  aujourd'hui  généralement  admisu.  Malt*  par  quels 
lounrmiidinirft»  la  lAgendi*  a-t-elle  reçu  »a  forme  définitive,  telle  que 

n '  ■  ■   yons  d»u»  les  cbruriiques«ï  Avec  beaucoup  d'arguments  cl  une 

1  (rt>H  «errée,  Illeyertilaidit  que  ta  légende  des  lluns!  est  d'ori- 

iuc.  Il  eîtt  vrai  que  lu  plupart  des  (iotlis  ont  quitté  la  F*ai)- 
(  (in  du  V*  »,,  niais  les  Gépidrx  les  ont  remplacés  et  ont  con- 

•er^i»  ta,  légende.  Après  eux  les  Slovi'oes,  ({ui  ont  habite  la  Pannonie, 
•er^i  d'iuteriuediairoK  entre  la  dvilisatiun  occidentale  et  les 
*,  qui  arrivaient  vers  la  lin  du  ix*  ».  Les  Hlovènefi,  considérant 
Ooo^roi»  comme  Inn  sticceMPurs  des  Huns,  leor  ont  ootaoïuaiqDê 
Hiitloirr  Rt  la  legemle  d'Attila,  et  c'est  <iir)«i  que  s'est  Fonsé  le  *  cycle 
dw  Htto«  •;  c'est  pourquoi  la  l/gf-ndc  hongroise  a  eonwrvê  avec  plus 
d*  &d<^iiié  la  tniditiuD  historique  )X)ocernant  Attila  que  les  légendes 
ItmaniquM  ou  i^lavcsl.  —  M. -M.  Vèor.  L'abbaye  d'Ohdt  (topographie 
ffl  hitluire  de  cette  abbaye  aujourd'hui  disparue.  Elle  était  située  nou 
Un  de  hebrccien,  aui  envirnoi  de  Nagy-Major).  ^  Comptes -rendu»: 
'  Vijy.  Rev.  hiit..  strpt  -oct.  1905).  — 

r  •  â  l'époqoiî  de  la  ciniquftle  (éloge). 
—  èi.  thmld  Ix»  monumontis  artistiques  du  cumitat  do  i^zepfls  (ouvrage 


204  RKCUBILS  P^RIOUIQDBS. 

lie  luxe.  Important;.  —  E.  Boreaky.  La  charge  du  trésorier  royal  jus- 
qu'à 1405  (faible).  —  F.  Westberg.  Zur  Wanderung  der  Longobarden 
(retrace  l'itinéraire  de  ce  peuple  d'une  manière  plus  Ratisfaisante  que 
ses  prédécesseurs).  —  B.  Fiicher.  Die  Herkunfl  der  Rumânen  (les  Rou- 
mains ne  descendent  pas  des  colons  romains;  il  faut  chercher  l'origine 
de  leur  langue  au  sud  du  Danube).  =r  Oct.  A.  Pôr.  Paul  de  Jegern- 
dorf,  prieur  de  Nyitra;  suite  et  fin  en  nov.  (biographie  détaillée  de  cet 
évéque  do  Frising,  qui,  originaire  de  la  Silésie,  a  commencé  sa  carrière 
ù  la  cour  de  Louis  le  Grand  en  qualité  de  protonotaire.  Le  roi  hongrois 
lui  confia  ensuite  plusieurs  missions  diplomatiques,  notamment  auprès 
du  pape  à  Avignon).  =  Comptes-rendus  :  J.  Karàcsonyi.  La  vie  de 
saint  Etienne  (important;  critiques  de  détail).  —  B.  Badvànssky.  Les 
œuvres  de  Jean  Rimay  (édition  critique  d'un  poète  hongrois,  1573- 
1632,  dont  les  poésies  religieuses  furent  très  goûtées.  I/éditeur  nous 
donne  aussi  de  l'inédit.  Dézsi  a  ajouté  à  cette  édition  une  bibliogra- 
phie très  utile).  —  L.  Fejérpataky.  Monumenta  Hungariae  heraldica; 
lasc.  1  et  2  (important).  —  J.  Loserth.  Geschichte  des  spateren  Mittel- 
ulters  von  1197  bis  1492  (des  erreurs  eu  ce  qui  concerne  l'histoire  des 
Roumains).  —  Ph.  Frankl.  Der  Friede  von  Szegedin  und  die  Ge.<ichichte 
seines  Bruches  (rien  de  nouveau).  ^  Nov.  Comptes-rendus  :  T.  Smiâi' 
klas.  Codex  diplomalicus  regni  Croatiae,  Dalmatiac  et  Slavoniae; 
vol.  II  :  liUl-1200  (contient  34t  documents,  dont  40  ne  se  trouvent  pas 
dans  le  recueil  de  Kukuljevic;  le  texte  y  est  é};alement  mieux  établi. 
Critiques  de  détail).  —  K.  TagAnyi.  L.  Réthy,  J.  Pokoly,  J.  Kàdàr. 
Monographie  du  comitat  Szolnok-Doboka;  0  vol.  (important,  malgré 
(juelques  lacunes).  —  E.  Daudet.  Mémoires  du  comte  Valentin  Esterh&zy 
(intéressant;  la  biographie  d'Ësterhàzy  est  complète).  —  Ouvrages  sur 
Benyvoszky  :  0.  Mûnsterberg,  Japans  auswârtiger  Handel  von  1542  bis 
1854;  C.  Keller,  Die  nstafrikanischen  Inseln;  W.  Campbell,  Formosa 
under  the  Dutcli;  J.  Davidson,  The  Island  of  Formosa;  P.  Oliver, 
Memoirs  and  travels  of  Mauritius  Augustus  count  de  Benyvosky  (la 
dernière  édition  n'a  pas  pu  profiter  des  recherches  de  Cultru,  de  Kropf 
et  des  savants  hongrois).  —  Répertoire  historique  slave,  1903.  =  Dec. 
S.  Tak.Cts.  Enquête  contre  Nicolas  Zrinyi  en  156.J  (le  défenseur  de  Szi- 
.t;ctvâr  était  un  vaillant  soldat,  mais,  comme  la  plupart  de  ses  contem- 
porains, il  aimait  trop  à  agrandir  ses  possessions  et  rançonnait  sans 
merci  les  habitants.  Des  plaintes  dirigées  contre  lui  se  trouvent  dans 
un  document  inédit  :  Examinatio  atque  conscriplio  colonoruni  untcerto- 
rumque  provenluum  ad  arcem  regiam  Ziget  ab  antiquo  et  jure  oceupati' 
tio  pertinentium.  La  commission  envoyé.c  par  le  roi  Maximilien  pour 
faire  l'enquête  eut  beaucoup  de  peine  à  accomplir  son  œuvre,  parce 
(|u'on  intimidait  les  témoins.  Zrinyi,  d'ailleurs,  ne  tint  aucun  compte 
des  récriminations).  —  K.-M.  Végh.  Où  .sp  trouve  le  fleuve  Nedao?  (ce 
fleuve,  mentionné  par  Jordanès,  De  origine  actibusque  Getarum,  se 
trouve  dans  le  comitat  de  Dorsod).  =  Comptes-rendus  :  S.  Kardos.  La 
vie  et  les  œuvres  du  baron  Nicolas  \Ve.<!selényi  (ces  deux  volumes  con- 


KBCDSILS    FÛBIOUIQUtS.  205 

tiennent  b«AucDup  de  documants  inédits,  mais  les  inatériaux  oe  sont 
p*as  mie  eo  œuvre).  —  L.  Koiowrat-Krakowiky .  Meine  Erinnerungen  aus 
<lea  Jahrea  1848  uni)  ISVJ;  I  et  II  (mémoires  peu  iotëreasants  d'un 
ofGcisr  autricbicD  qui  gtationaait  à  Kassa  au  momeDl  de  la  Révolu- 
Lion;  juge  tout  au  paitil  de  vue  aulrichien  et  central î&te}.  —  F.  Koîlâ- 
f^yi.  La  bibliothèque  Szécbeayi  du  musée  natioual  lion^roifi,  i602't902  ; 
'C-   [  (hi-stoin;  documentée  des  vingt  premières  années.  Excellenl}.  — 

J.  Ëarcia.  Le  collège  de  Debreczeu  (importaut  pour  la  connaisEvice 

do  la  vie  scolaire  des  protestantaj-  —  fl.  Ilaltsfntînn.  Kaiser  Mazinii- 
I  îan  II  bis  zu  seîner  Thronbesteigung,  1527-1 5G4  (bon).  —  Quelteo  zur 
<rïeschichte  der  Stadt  Braesô,  t.  TV  (importanlj.  —  M.  Pttri,  Le  comi- 
«.*it  de  SzildgVf  t.  IV-VI  (En  de  cette  publication  éditée  aui  frais  du 
c:!:4imitat|, 

40.  —  Budapeati  Szemle.  Juin.  —  L.  HeoedOs.  L'émigration  dans 
1«  dielrict  d'au  delà  du  Danube  et  les  Hongrois  en  Slavonie;  auile  en 
j  willei  et  août  (étudie  les  causes  de  l'émigration  en  Âmérii]ue;  articles 
^l:>ourrée  de  faits  ol  d'observations  faiteu  sur  place.  Le  meilleur  moyen 
cl'enrayer  lemignition  serait  la  coni>titutwn  da  nombreuBCs  petites  pro- 
S^riélés.  Aujourd'hui,  les  émtgres  envoient  encore  de  200à210  millions 
"-Xa  couronnes  d'.4.mêrîque  en  Ilongrie,  mais  il  est  à  craiodre  qu'avec  le 
terap."  cette  source  ce  tarisse).  —  L.  JoiJu.  L'teuvre  de  M.  Millerand; 
asiiiieet  Gn  en  juill.  (d'aprè.-;  le  livre  :^  Un  ministre  socialiste).  —  U.  Mab- 
c^sâli.  Le  Compromis  (analyse  de  l'ouvrage  de   M.  Ebeumann}.  =: 
<J.onipies-n?Ddus  ;  M.  Riz.  Sur  le  dualisme  (dérense  de  l'œnvre  de  Deàk 
c^ui,  aeule»  garantit  te  développement  normal  de  la  Hongrie}.  —  G.  Sand- 
ôerjf.  The  exploration  of  Tibet  (détails  sur  le  voyageur  hongrois  KOrùsi 
Clsoma).  —  L.  Goekkr.  La  pédagogie  de  Herbart  (thèse  de  l'Université 
«le  Pari»,  écrite  par  un  Hoagrois;  éloge).  —  W.  Whittall.  Fraderik  the 
^^reat  on  Eingcraft  (édition  et  traduction  de  IVouvre  apocrypbâ  :  les 
3Maliiiéeti  du  roi  de  Prusse),  —  Th.  liommitn.  Reden  und  Aufsat'tô 
(iaiporiaot).  =  Juillet.  B.  K.  La  nouvelle  tactique  de  guerre  (d'après  ta 
Hevue  des  Deus'Mondts  H  traduction  des  passage»  se  rapportant  à  la 
Kiévututum  huagruîse  de  1849).  —  L.  Nàvay.  La  caiase  de  secours  des 
ouvriers  de  la  campagne  et  des  domestiques  (commentaire  des  lois 
lyOO  :  XVI,  et  1902  :  XIV).  —  K.  8zab6.  Les  idées  sociales  de  George 
^and    {d'aprèE  ;   Souvenirs  et  idées,  ouvrage   posthume).  ^  Août. 
L.  Fahkas.  Les  femmes  dans  le  service  sanitaire.  —  J.  Kiss.  Les  IIoQ- 
içrois  au  couroauement  de  Mario-Thérèse  à  l-*ragueen  1743  (Marie-Thé- 
rèse, pour  œontrer  sa  reconnaifisauce  auï  Magyars,  invita  lee  nobles  à 
aou  couronnement  dans  la  capitale  tchèque.  Deux  d'entre  eux,  tes  frères 
n&dvànszky,  ont  rédigé  un  jonrnal  de  cette  solennité.  Analyse  do  ceâ 
(Wuments),  —  G.  Hiklôssy.  Un  nouveau  livre  d'Emile  Javal  (<  Entre 
aveugles  «).  —  M.  Berkovius.  Taine  et  Ea  Commune  (d'après  le  t.  III 
do  la  Correspondance).  =  Comptes-rendus  :  //.  Marciali.  La  naiioaa- 
lité  au  point  de  vue  historique  et  philosophique  (inaugure  la  série  des 
cotiTéreoces  de  l'Université  populaire;  éloge).  —  S.  RicketU.  The  Prado 
and  its  tnasterpieces  (iœporituit).  —  ^.  Holihausen.  Ueinrich  Heine  uad 


HKcositftniïÂSfQnt». 

Napoléon  I.  ~  Bonaparte,  Byroit  tind  die  BriUea  (conlribations  inlà< 
ressantes).  ^  Sept.  J.  VAczY.  L'Héticon  de  K?sKtbely  (le  fondateur  lii 
la  première  école  d'agriculture  en  Hongrie,  le  comte  George»  Fesietics 
a  organisé,  en  1817  et  1818,  des  réunîODB  littéraires  à  Kesïtiiely  j»ou 
mettre  en  relation  les  ëcrivains  qui  vivaient  dispersés  dans  Ip  pays 
Descriptions  de  ces  rêiaDionat.  —  J.  Pi  pat.  Mon  voyage  au  pays  d 
Ostlâks  du  nord  (aprê^  Keguly  et  MunkàC»!,  P&pay,  membr«  de  l'ex' 
pèdition  du  comte  Eugène  Kicliy,  a  visité  les  Ofittika,  c«>ttA  tfibq 
ptreaie  des  Hongrois.  Le  Imi  «iiaii  d'étudier  Î4  Unique  et  Ire  tradition 
populaires).  — J.  Balooii.  I^e  cuugrès  pt^nitetitiaire  ialernaiioual  d 
Budapest.  -^  D.  Le  nouveau  livre  de  Deksîcs  (analyse  el  crîtiqm^  de 
le  Royaume  de  Malliias  Corvin  et  l'avenir  de  la  TIoagrie|.  ^-  L.  KnoPFi 
Sur  le  Tbibet  (relève  dans  l'ouvrage  d'Adrinu  Launay  :  Ilistâire  de  It 
mission  du  Thibet,  les  passages  conccnianl  rezpèdiiion  du  comte  Bêla 
SïécheDyi).  =  Comptes- rendus  ;  i.  Marquart.  Ostf-uroptiiscbe  anj 
u&tasiatische  Streibùge  {critiques  ilc  détail).  —  J.  Mertant.  Le  roman 
personne^  de  Rousseau  A  rromentio  (utile,  mais  de  nombreux  défauts), 
—  £.  Bodoeanachi .  Le  Capitole  romain  (ictéressantli.  —  5.  Nouvea 
dictionnaire  encyclopédiijue  iUaatré  (cette  édition  de  la  maison  Ck)lïa 
prouve  de  nouveau  que  l'étranger  est  mit  reaBôigûé  sur  la  Hongrie.  II 
y  a  la  des  bévues  qu'on  aurait  pu  ïacilement  éviter).  =.  Ocl.  P.  Wou  • 
HBB.  £s([uisses  de  l'hisloire  du  libéralisme;  suite  eu  uov.  (étudie  l  ori- 
gine des  idées  libérales  et  leur  rapport  avec  la  démocraiia).  —  M.  Kin 
vin.  La  tragédie  de  l'homme  (étude  pénétrante  du  cbef-d'œuvre  di 
Madàch).  -^  G.  Kautz.  Szécbeayi  et  Kossuth  (parallèle  des  deui 
boomies  d'État  en  faveur  du  premier).  — J.  HohvAth.  Gustave  Flauhprl; 
suite  et  Bn  en  nov.  =  Comptes-rendus  :  P.  Anijyal.  Le<;uns  sur  le  droit 
pénal  (iinportanl).  —  F.  Finkty.  Manuel  de  droit  p«>nal  (important).  ^ 
Nov.  M.  R&L,  I^  comte  Auréle  DessewfTy;  suite  en  déc.  (étude  détail 
lée  sur  le  grand  pubitciste  conservateur  qui  a  combattu  avec  une  verv^ 
extraordinaire  Kossuth  et  Széchenyi).  —  J.  Friedreicu,  La  nouvella 
biographie  du  baron  Nicolas  "Wesselényî  (celte  biographie  en  deux 
volumes  est  due  k  Samuel  Kardos.  Elle  e^l  trop  oratoire  et  i  emprunte  • 
sans  gène  des  pages  entières  aux  œuvres:  d'autrui;  les  nouveaux  docu- 
ments ne  sont  pas  exactement  publiés).  =.  Compte-rendu  :  A'.  Lcipnik. 
Les  artistes  de  Barbizon  (bon).  ^  Dec.  L.  Nèqyrsy.  Kloge  de  François 
Toldy  (pronoQcé  ii  la  séance  solennelle  de  la  Société  &isfaludy.  dont 
Toldy  était  un  des  focidateurs.  Fait  ressortir  les  grands  mérites  du 
créateur  de  l'bi$itoire  littéraire  boiigrotse  auquel  nous  devons  des  cen- 
tàîaeg  de  publications).  —  G.  Tèolâs.  Budapest  dans  l'antiqtsiiè  (d'après 
le*  :  ÂQtiqoiléB  de  Budapest,  t.  VIII,  de  Valentin  Kuzsinszlty).  ^^ 
G.  CorfcSA.  Le  gouvernement  parlementaire  est-il  une  instiiiuion  juri- 
dique? (élude  très  documentée  inspirée  par  les  récents  événements  poli- 
tiques). :=Corapte-rendu  ;  5.  Sardùs.  Anciens  documenta  {revue  qui  se 
propose  de  publier  les  documents  intéressants  des  archivée  de  Debrcczen). 


KRCCRM^)  Fidimflroirts. 


207 


41.  —  Bultetlo  iatoraaUonal  de  l'Académie  d«a  sciences  d« 
Crkcovie.  VMi'j,  u«  3-5.  —  A.  St:hniid$r.  Les  Gèles  croyaieot-iU  en 

VwK.  '         '     vui  l'uri|;iii(>  du  ili^u  ('|m<  hi  Uèt^s  appelaieut  Zamolxls 
Mi.  ,  notus  où  l'on  retrouve  ceu\  de  Motoch  Pt  île  Bfl).  — 

iH<tt%  iiairicwskt.  Vladt^lav  II  vi  le  testament  rte  IJolcalav  h  la  Houché 
liirdur  (truito  d'intért-ssani»  (iiniiis  de  ilruii  cutiutilutiutmnl  au  !>ujet  de 
es  tMUuneui  de  Buleslav,  murt  en  lil6.  père  de  Vladîslav  Ilj,  := 
N«»  ffl.  Jf.  B.  îirmf'inski.  Pialtoli  et  sou  rôto  pend&Dt  la  Grande  Diète, 
\lf^ll^.i  iPiatloti,  a)U»r>iller  de  Hlanistas-Au^uslo,  initlt<  de  prë«  aux 
ninùrrs  du  gouvernetnenl,  saus  [ircsifue  païailrfl  y  avoir  «no  part  (]ael- 
fiOOqtur,  a  juii4  il.-ins  tielLe  diète  un  rùk  pré|iondi'raiit.  l^un  ^iyslènic  poli* 
ti^np,  sciK  contradictions,  ses  mémoires),  ^  N"  8.  ^(ari.  Ketnymki. 
I^ladn  *Hr  la  ch.inocllehe  de  Casimir  le  Grand;  2*  et  II*  parties.  — 
ÉttMiMdrt  Jatilonovtki,  Atla»  historique  des  <  Pays  russes  i  dans  lo 
,  rojrftuoH)  do  Polojçne  pondant  les  dernières  anmies  du  vvi"  .«i&cio  et  Ins 
premiërefi  du  xvii«.  ^  N'^'  y  l'1 10.  H.  Porefiovici.  Cbréiieri  de  Trnyes  et  le 
roman  «rucUiialito  au  m*  fiècie.  La  théorie  mêdiévate  de  l'amour  cour- 
J<«iï.  ^  lOiiG,  11"  Wi.  Mgr  I,  ChotkovskL  Histoire  politique  des  ci-dpvutit 
muauli^ref»  d«  femmes  en  Gaticié,  17T3-18'i8. 


4E.  —  The  AtlieHîBiun.  l'3U(i,  Hl  lévr.  —  Herlfert  Paut.  Life  of  Froude 
|liiogni|)liJe  jQtiTL'ssiaiite,  mai»  par  trop  purtiale  eu  faveur  de  Fraude, 
«^ui  a  titujoars  l'cnt  l'iiisiloire  comme  un  plaidoyer;  M.  Paul  ne  parait 
pe*  s'en  i^tre  apen;u|.  —  Tout.  The  politiail  hi^titry  of  Englund,  1216* 
1377  (excellcnij.  ^  17  févr.  Ch.  Sanford-Terry.  Tbo  aeottish  Parlia- 
neat;  its  coD^tilution  and  procédure,  l(ju:{-n07  (excellente  analyse  de 
tm  Parleiiieui,  ijui  cuuafrva  juB(ju'û  la  Gn  un  caractère  eniientieliernenl 
féodal^.  —  H'.  Carngan.  History  of  the  diocèse  «f  Ossory  (très  intt>r«s- 
Miii;  beaucoup  de  faits  nauveuux  puisés  aux  meilleures  suurcos).  ^ 
t4  févr.  F.  Uariun  Cniwfurd.  Uleiiiirigs  frum  Venettan  liistctry  (lion, 
beaucoat*  d'auttcdute^  hien  présetitiàes  et  i|ui  font  vivre  le  peuple  véni- 
tiea).  —  W.  n.  TItatjer.  A  short  lii»tory  of  Vcnice  (IkjhI.  —  The  Bod- 
littaa  m»,  of  Jenimc's  v»>rsi(jn  of  the  (^Jari.nir.le  of  Eiisebius,  reprodu- 
ted  in  «illntypc.  VVilli  nn  ininHiuctioti  by  J.  A'.  Folherimjham  (important, 
M  texte  de  lu  traduction  Ulînc  d'Ivusèbe  tétant  le  plus  ancien  connu  ;  il 
Mde  U  première  miiilié  da  v*  siècle).  —  J.  K.  Farmer.  Versailles  and 
tl»  Court  undrr  Louis  XIV  iboo),  :=  2  mars.  A.  B.  Medlycolt.  India 
«ad  Ihe  appotel  TlK'mas;  aii  inijuiry  witb  a  critical  analyais  of  the 
ir/.T  qui  est  «"V^que  de  Trîcomia  ou   Travancoro, 

«»  i.  .  ,  ,  jixe  saint Tb'inias  est  \eau  prêcher  l'ÉvaoBile  en 

lit*le  et  qu'il  a  souirerl  le  martyre  à  Mylapore.  C'est  pour  youienir  celte 
euuc  qu'il  a  (<crit  «on  livre  ;  par  malheur,  les  plus  anciens  témoignages 
•(II*  nous  possédons  ne  remoulent  pas  plus  liaul  que  la  seconde  moitié 
4a  rv*  »iécte,  Vu4int  aux  Ai;ta  Thomat,  l'auteur  admet  qu'il»  sont  apo- 
cryplkes,  mais  qu'on  y  peut  cependant  trouver  dct;  jMrcelIeg  de  vente; 
k  cbciix  da  c/ti*  parcelle*  e.»t  arbitrais.  C'eet  un  grand  pITort  dépensé  en 


20H  RECUEILS   FÉarODtQDBS. 

pure  perte).  ^  10  mars.  Capitaine  A.  T.  Mahan.  The  war  of  1812  (infor- 
mation aussi  complète  que  possible;  excellente  mise  en  œuvre.  Ouvrage 
définitif).  =  17  mar.>;.  Henderson.  Mary,  Queen  of  Scots,  her  environ- 
ment  anil  tragedy;  a  biography  (intéressant,  écrit  avec  vigueur  et 
({uelque  vulgarité;  beaucoup  de  menues  erreurs).  — À.  BieUchowsky. 
The  life  of  (îœtho,  translated  by  W.  A.  Cooper.  Vol.  I  :  17i9-1788 
(utile  traduction  d'un  excellent  livre).  =  24  mars.  W.  Page.  Sussex, 
1. 1.  Durham,t.  I  (deux  nouveaux  volumes  de  la  monumentale  Histoire 
de  l'Angleterre  par  comtés.  La  partie  du  Domesday  book  relative  à 
Sussex  :t  été  traduite  et  commentée  parMM.  Round  et  Salzmann;  ponr 
Durham,  M.  Lapsley  a  traduit  le  <  Boldon  book  >  et  l'a  fait  précéder 
d'une  excellente  introduction). 

43.  —  Edlnbargh  Review.  Vol.  CCII,  juill.-oct.  1905.  —  Le  chris- 
tianisme historique  (à  propos  du  récent  ouvrage  de  Harnack,  Beden  und 
Aufsàtse.  La  critique  nouvelle  a  démontré  combien  était  fausse  la  thèse 
de  Voltaire  que  le  christianisme  était  l'œuvre  de  la  fourberie  cléricale; 
en  même  temps,  elle  a  rapproché  des  dates  qu'on  leur  assignait  tra- 
ditionnellement les  livres  canoniques  du  Nouveau  Testament,  ainsi  que 
les  dogmes  et  les  institutions  religieuses.  <  Le  catholicisme,  —  par  quoi 
l'onn'cntend  pas  seulement  ici  le  catholicisme  romain,  mais  l'ensemble  du 
chrietianisme  dogmatique  et  institutionnel,  —  n'était  pas,  sans  doute,  la 
forme  originale  du  christianisme;  mais  il  en  fut  une  modification  très 
ancienne  et  presque  inévitable  »).  —  M"»  de  Staël  et  Napoléon  (d'après 
les  ouvrages  de  Paul  Gautier  sur  M"»"-  de  Staël,  et  ceux  de  Fisher,  Hol- 
land  Rose,  Coquelle,  etc.,  pour  la  politique  napoléonienne  à  l'étran- 
ger). —  L'Irlande  sous  George  II  (analyse  les  documents  de  Mrs  Stop- 
ford-Sackville  publiés  par  la  Commission  des  manuscrits  historiques  : 
la  société  irlandaise.  L'ivrognerie  était  un  vice  si  répandu  que,  suivant 
le  mol  d'un  contemporain,  il  n'eût  pas  été  ditlicile  de  s'emparer  de 
n'importe  quelle  ville  du  pays,  deux  heures  après  le  repas,  la  moitié 
des  gens  étant  ivres.  Le  jeu  n'était  pas  moins  fréquent;  mais  les  gent- 
lemen ne  pouvaient  jouer  qu'en  mettant  leur  bourse  sur  la  table,  afin 
que  les  dames  pussent  y  choisir  les  plus  grosses  guinées,  parce  que, 
dans  le  commerce  ordinaire,  ces  monnaies  étaient  rognées  tellement 
qu'elles  perdaient  jusqu'à  six  ou  huit  shillings  par  pièce).  —  Bath  au 
xvni"  siècle  (résume  le  livre  de  M.  Barbeau  sur  cette  ville  d'amuse- 
ments, avec  celui  de  M.  Mowbray  Green  sur  l'architecture  et  tes  mai- 
sons de  Bath  à  la  môme  époque.  Tableau  pittoresque  d'un  monde  assez 
bohème  et  plus  mêlé  (ju'il  uo  l'était  ailleurs  en  .\ngleterre).  —  L'es- 
prit de  l'architecture  gothique.  —  Lord  OutTerin  (montre  bien  son 
caractère  de  grand  seigneur  anglais,  qui  préférait  l'action  pohtique  à  la 
littérature  où  il  avait  toutes  les  aptitudes  nécessaires  pour  briller. 
Néanmoins,  avec  ses  rares  qualités,  il  n'eut  pas  en  France,  comme 
ambassadeur,  la  situation  qa'il  avait  obtenue  dans  d'autres  capitales  : 
on  se  méfiait  de  son  activité  souvent  dirigée,  en  des  occasions  précé- 
dentes, contre  les  intérêts  de  la  France.  Puis,  ou  n'appréciait  pas  chez 


Booiiienr  valeur  e«8  goùu  de  «port,  qui  lui  faisaieaui  goixaote<qaa.trp 

«ns,  dtaB  la  campagne  romalao,  suivre  i^s  chasses  &  courre  et  sauter 

«l'ènarmes  palissadea,  <  puur  l'iioniieiir  de  sa  reiac  et  rie  son  pays  i). 

—  Cbaiiiam  le  Itfiormaieur  il'iu  espérHit  i|ue  tas  irionipUos  miliuiireft 

tut  dooaerait'ut  \A\ts  d'uutnrUc*  pt^ur  l'Uectuer  à  rùiteneur  d<?e  r^torni^e 

qp'il  IM?  pul  faire*  abuuar.  Du  niiun»  dûoiia-t-il  l'exemple  ilu  dé^mti'- 

nanmeol  en  des  charges  oCl  il  9ùt  pu  s'enrichir  comme  «es  prédè- 

opwean;   et    l'upiaioa    puliliqui'  lui  en   «ut  grè.  Ce  n'était  pas  un 

^bonune  de  (jani;  sou  H^vo  était  de  coturâlor  la  roi  par  le  gouver- 

IDMBSDt  et  lt>  (Kirteinoul  par  le  peuple.  Tr&&  démocrate,  il   iravail- 

'lah  i  raicer  ks  cabal(>!t  dt^s  grandes  l'aujiUcii;  inaiâ  tuus  les  raoyens 

lui  semblaient  Ihiuk  jKiur  aUeittJre  ce  but).  —  Lord  Craiivillf  {s&  bio- 

gimphi*  par  l.urd  Kdniond   i''it:£mauricr  et   lex  Soiivtnirx  df  «tm  fr^re 

Krodorick  Lcvcson-Guwer.  Lord  Grauvilln  «e  plaisait  à  ae  rfprnaenler 

oonme  un  mdical  qni  aitnaii  U  boan«  suciétc*;  et  la  ïociélé.  bonne  nu 

iMif),  loi  nttvatt  Krô  de  «on  tact  et  de  sna  laçons  excoiknles,  qui  iissu* 

nient  phtB  trindulgenci?  à  scft  idées  politiques.   Mais,  trop  mesure, 

trop  prr^autionneux,  il  a  plug  d'uuo  fois  été  battu  par  des  diiilomates 

d'oM  trempe  plus  rude,  pluts  vulgaire,  moius  coascîeacietix.  En  1870,  il 

fut  sorpris  par  la  guerre  rraaci>-allt<nnaiidi>,  au  momeui  où  ma  sous* 

«•crétairf*  d'Étal  lui  aseurail  qu'uu  ne  st>  souvenait  pas  avoir  vu  l'tio- 

poUtique  plus  calme.  Durant  la  cris»?,  il  maintint  ua<^  neutralitù 

I^tti  fat  critiquée  de  tout  le  monde.  Il  ompéctia  ubstiuàmeut  M.  (iludii- 

aa  d'exprimer  au  cotnte  de  Uismarck  !«  désir  qu'aucune  annexion 

Tdc  territoire  aVM  lieu  sans  l'ass^ntimeiit  des  habitants.  A  noter  ausiii 

qn'en   lââl,  il  oe  cumprit  pas  tout  d'abord  ta  portée  des  première» 

«cotntuiinieaiions  de  Gainljrnia  sur  la  queslion  d'Egypte.  Il  aurait  inâmo 

&  l'ambassadeur  de  France  qu'il  ne  croyait  p;is  que  cela  servit 

graud'cbuKe).  —  Lu  liutaille  des  mers  du  Japon.  —  RecUerclies  sur 

l'époque  pnoiilive  du  ctiristiaoiEme  et  de  l'empire  byzantin  (arcbéolo- 

des  édiBces.   Ilefuse  d'admettre  la  thèse   du    i)*  Hicbler  et  do 

Taylor,  qui  feraient  remonter  les  mosaïques  de  Sainle-Mariii 

lajeare  &  la  Tin  de  l'iVge  classique).  —  Le  rachat  des  terre»  en  Irlande. 

L'eiude  du  grec  (doit  être  réservée  à  ceux  qui  ont  des  aptitudes  spé- 

in;  la  reconnaissance  de  la  valeur  iiidivtduellâ  étant  la  base  de 

toute  «ducalioD  sérieuse.  On  oublie  trop  aujourd'hui  que,  ai  l'élude  des 

^linyM»  classiques  fil  fureur  au  temps  de  la  Renaissance,  c'est  surtout 

I  qu'un  s'attendait  à  découvrir  des  trésor»  de  savoir  et  de  sagesse 

Acrlvaios  antique»,  dont  ùu  u  avait  d'ailleurs  pas  de  boimes 

I).  —  Naples  et  Napoléon  (pubticatiuuti  réCôQtfiS  d'AurloI, 

loeinns,  Oiqut'ltA,  Holliind  HûH{\  Uicar  Browning;  M.  Buanefons 

)ai>  peu  ditié'itil;  ivt  <  M.  .\urial  fiil  pn.-sc|ue  plus  buua]>ariislt>  quo 

iBoiMpaTtt!  •.  lUppKlU'  (|u«  la  rupture  de  lu  pa.ix  d'Amiens  ut;  Tut  pas 

iBsée,  comme  on  \c  croit  )ui  général,  par  le  refu-s  dex  .\nglais  d'éva- 

CiMr  .Malt<^,  d'où  sentit  venu  rullimatum  de  la  l'Vance;  mais  que  ce  fut 

su  ooQtraire  l'Angleterre  qui  déclara  la  guerre,  à  cause  de  l'occupation 

iisv.  Ilisroa.  XCL   l"  exm:.  il 


210 


RBCtBILS  rBlIOOlQDES. 


prolongée  de  ta  HnUande  par  les  Français.  Qusnt  aui  à£Ftttre<  d«  Naplet, 
«  il  est  ElupéSant  qu'oa  ait  pu  croire  poseLble  Je  ra11i(>r  la  fille  de  Marie^ 
Thérèse  à  la  cause  de  la  Révolution,  d'amener  la  sœur  Je  Marie-Ântoi* 
nelte  à  sympathiser  avec  les  Jacobins,  C'est  un  des  nombreux  ioàdents 
({uî  font  douter  que  Napoléon  fût  un  génie  yraiment  universel  ■).  — 
Les  Btiiartfs  dn  M.  Trevelyan  (essai  phtloBoptiique  qui  s'adresse  aux 
ospfjls  rtiBêchis  plulAt  qu'aux  lecteurs  dcsireuï.  d'apprendre.  On  sup- 
porta CUarli>&  I"  pendant  longtemps^,  parce  que  lesTudors,  plus  brutaux, 
avaient  écrasé  tonte  opposition  locale  el  détruit  tout  mayeti  de  résis- 
tance orgauisêe.  L'Angleterre  n'en  vivait  pas  moins  alors  sous  an  régime 
plutôt  patriarcal,  appuyé  sur  la  coutume  et  non  sur  des  règlements 
adniiniBlratifs.  Observaiione  inRtructives  sur  riotolèrance  religieuse  de 
cettf»  rip«jijae,  qui  soœnjeille  encore  et  qui  pourrait  sb  réveiller  tôt  ou 
tard).  —  La  défeoee  du  pays  |les  militaires  croieni  l'invaeioa  de  l'Ângle- 
terra  possible;  les  marins  n'y  croient  pas.  D'ailleurs,  «  le»  événêmenU; 
dé  1870-71  a'oat  pas  moins  altéré  l'ardeur  patriotique  et  militaire  des 
Fratinais  que  modifié  l'équilibre  européen.  Et  l'élévation  de  l'Alle- 
magne au  premier  rang  des  puissances  militaires  n'offre  pas  pour  les 
Anglais  les  dangereuses  conséquences  d'un  triomphe  Dapoléonien.  Il 
est  probable  que,  si  un  Bonaparte  siégeait  sur  le  trûne  de  France,  les 
Anglais  n'auraient  pu  acheter  paisibleroent  les  actions  du  canal  de 
Suez  ni  s'installer  en  Egypte  ii|. 

44.  —  Tbe  NineteeDth  c6ntfti>y.  1905,  Oûv.  —  Fred.  Peaus.  L'ob- 
servation du  dîmaucbe.  —  H.  W.  Hûahe.  Les  catacombes  de  Rome 
(leur  bisiuire  intérieure  et  extérieure;  l'art  dans  les  catacombes).  — 
Violette  Giikviu.e.  La  femme  anglaise  chez  elle  au  xvn'  siècle.  ^Oéc. 
Prince  KBoi>oTiiirsa.  La  révolution  russe.  —  Sir  Frederick  Pollocis. 
L'organisatiun  impériale  et  l'opinion  canadienne.  -~  3.-C.  Ta.bvbo. 
L'iQceadie  de  Rome  et  les  chrétiens  (quelques  sectaires,  qui  se  disaient 
des  cbréltene,  ont  très  probablement  pris  part  à  l'incendie;  les  inno- 
cents payèrent  pour  les  coupables  et  avec  eux.  Certains  passages  de 
TApocalypse,  ch.  xvn  et  xvni,  ont  pu  faire  croire  aux  autorites  romaines 
que  les  chrétiens  étaient  une  dangereuse  association  secrète).  =:  1906, 
janv.  Michat^l  Mac  Donaqb.  Comment  se  forme  le  Parlement  (le  sys- 
tème électoral  depuis  ISS'Î).  =  Février.  T.  E.  KassEL.  Le  ccatenaira 
de  Pitl. 


45.  —  REvUta  storica  italiaita.  i9D5,  jutll.-sept.  —  f.  Mesiea. 
Mole  e  cnrkûsità  stonche  (intéressant  recaejl  de  notes  et  de  documents 
sur  Final  na  Ligurie).  —  C.  StiamUt.  La  Btoria  di  Peseta  nellavita  prt- 
vala  dal  secolo  xiv  al  xvm  (bon|.  —  G.  Biermann.  Verona  (assez  inté- 
ressante histoire  de  l'art  à  Vérone  depuis  les  Romains  jusqu'au  xvir  ».). 
—  F.  S^eveltt,  Afodica  (bonne  monographie  de  cette  petite  ville  sicilienne, 
étudiée  sortoui  au  point  de  vue  géographique).  —  F.  Vcreti.  Biografle 
Mirandolesi;  vol.  XIV-XV.  —  Ch.  /{ûtsm.  Il  Toro  romaao.  storia  a 
moaumenti  (utile  traduction  italienne  d'ua  excelteat  Jivrej,  — 0.  Bar- 


HRCDEILS  rifnioniQDis. 


iH 


bagaUo.  La  fine  dclln  Grecia  arnica  (excelleni).  —S.  Ciaceri.  Salla  itpe- 
liUiooe  del  rv  Pirro  îq  Sjcilia.  (Rsti niable).  —  /.  Strsygowtki.  Dysanii- 
niscfae  I>enk(na'lcr;  III  (admimitle  publication;  l'explication  tics 
nxmiqueit  di>  Haveanc,  présentée  par  J.  Quiit,  est  des  plus  contes- 
Ublei  :  tl'aprùs  lui,  ce  simt  «Ich  itilêgonei»  représentai)),  non  pas  le  sacri» 
Su  du  Christ,  mais  (a  lutie  coutri'  Eutycbès  et  l'hër^^ie  manophyKÏtP, 
Mlle  qu^  l'exposa  vers  la  liu  tlu  y*  s,  un  evéque  de  Tapsus  d'Afrique, 
Vi|^lru8|.  —  M.  litgiUo.  La  tragcdtn  di  Verona  jtead  &  démontrer  4jue 
le  moartrt^  du  mi  Allioin  par  Raseniondo  eut  des  causes  purement  pH- 
vrw»  nullement  polilique'î).  —  iS".  Pivano.  I  contratti  agrari  in  Iialia 
<i«ll'  ulln  tnfiiio  evu  (exoelleiit).  —  F.  Rontlnlino.  I  vîscoQti  di  Torino 
(bon).  —  Q.  SanMi,  La  guerra  fra  Pisioia  e  Firenzc  dal  12"jl  al  1254. 
I  oooaolï  e  i  potestà  di  Pisioia  siuo  al  12117.  Pistoiest  Gbib^llini  e  sco- 
mnnicftli.  —  Praace«co  Pelrarcaela  Looibardia  (recueil  de  travaux  sur 
il  t1«  d«  Pétrarque,  publié  mu?  le*  auspices  de  la  Sodetà  storiea  lom- 
bùféal,  —  Tboms  da  Chaula,  Gestoruni  por  Alpbonsum,  Aragonum  cl 
SiciIJae  re^em,  IJbri  quiaque  limportante  contribulioa  j^  l'iûsitolro 
fuiurt*  de  rbuinaiiiamo  en  Sicile).  — G.  Miglioli.  Le  corporazioni  Cro- 
mt»n<»i  (i'artî  e  mei^Uen  tiella  tn^isUtzioue  Btatularia  del  tuedio  evo 
(«Uide  tn>s  consciencieuse  faite  cxclusivemeoL  d'après  des  tlocuiuents 
d'mrcbives),  —  L.  Pastar.  Ungedruckte  Akten  zur  Gescbichtc  dor  Fœpste, 
«xmiebralich  im  xv,  xvi  uod  xvn  Jaltrb,  —  Joi.  Schniiser.  Quelleti  uad 
FondiuDiKeii  zur  Gescliicble  Savoaarolas.  Il  :  Savonarola  uud  die 
Peuftrprvbe.  III  :  Barlobmeo  Cerretani  (études  fort  iniéressantfle  sur 
le  earactdre  de  Savonafolô  cl  les  sources  dt  soa  histoire).  —  A.  Stçre. 
Lod»vico  Sfor^a  et  la  Hepubblica  di  Venezîa  (tend  À  déttionlreir  que 
I'«ji6d>liuri  de  Cliarles  VIU  eti  lulie  eut  pour  cause,  moins  encore  les 
iotrigurm  de  Ludovic  Ift  More  que  la  politique  égoïste  el  excluf<ive  de 
\ttnXMs;  seul  ilo  tous  les  prinet's  italiens,  Alexandre  VI  entrevit  les 
maax  qui  lUIaioni  fondre  sur  l'Italie  et  fut  constant  dans  eon  opposi- 
tioa  ao  mi  de  France).  —  A.  BatiUMla.  Il  b.  Oflcio  e  la  Riforma  roli- 
giosa  In  bolu|;na  (remarquable).  —  U.  Santint.  L«  signoria  dngli  Zam- 
p«scl)i  in  Fortioipopoii,  1535-1578  (boD).  —  Ouvrages  relaiir»  à  In 
RéToItttiuQ  française  et  au  «  HJMFgimênto  ». 


212  CHIO!<IIQDB  ET  BIBLIOGBIPHIB. 


CHRONIQUE  ET  BIBLIOGRAPHIE. 


France.  —  M.  Anatole  Claudin,  libraire  et  bibliographe  très  érudit, 
vient  de  mourir  âgé  de  soixante-treize  ans.  On  lui  doit  an  rapport  sur 
les  Travaux  relatifs  à  l'histoire  de  l'imprimerie,  qui  a  paru  dans  le 
tome  II  du  (Congrès  bibliographique  international,  tenu  à  Paris  en 
1898,  et  une  belle  Histoire  de  l'imprimerie  au  XV*  et  au  XVl*  siècU  (?  vol. 
in-fol.,  1901,  1902). 

—  Les  gouvernements  généraux  de  l'Indo^Chine  et  de  Madagascar  se 
sont  entendus  pour  fonder  à  l'Université  de  Paris  un  cours  d'histoire 
coloniale.  M.  Prosper  (]ultru,  auteur  d'un  travail  très  estimé  sur 
Dupicix,  a  été  chargé  d'inaugurer  cet  enseignement.  Dans  sa  leçon 
d'ouverture,  le  23  janvier  1906,  il  a  donné,  outre  un  aperçu  rapide  de 
notre  histoire  coloniale,  en  particulier  pendant  le  ministère  de  Riche- 
lieu, des  indications  sommaires  sur  les  sources  et  sur  les  principaux 
Tonds  d'archives.  Il  a  constaté  et  il  dit  bien  haut  que  ces  archives, 
notamment  celles  du  ministère  des  Colonies,  sont  mal  aménagées, 
dépourvues  de  catalogues,  presque  inabordables  pour  les  travailleurs  : 
il  y  a  juste  six  places  disponibles  I  Puisse  cette  voix  autorisée  être 
entendue  I  [Leçon  d'ouverture  du  cours  d'histoire  coloniale  fondé  par  les 
gouvernements  généraux  de  V Indo-Chine  et  de  Madagascar.  Besançon, 
impr.  Jacquin,  1906,  30  p.). 

—  IjCS  Mélanges  H.  d'Arbois  de  Jubainville  sont,  comme  le  sous-titre 
l'indique,  un  «  Recueil  de  Mémoires  concernant  la  littérature  et  l'his- 
toire celtiques,  dédié  à  M.  H.  d'Arbois  de  Jubainville  à  l'occasion  du 
78*  anniversaire  de  sa  naissance  »  (Fontemoing,  190G,  vi-287  p.).  Voici 
les  articles  d'un  caractère  historique  dont  il  se  compose  :  Paul  Golli- 
NET.  Les  éléments  d'importation  étrangère  dans  les  lois  du  pays  de 
Galles.  —  Camille  Jullian.  Les  Salyens  celto-ligures.  —  Ferdinand  Lot. 
Recherches  de  toponomastiquc  {Uxellos  et  Oscellus,  Oxima,  Oxisama, 
Uccio,  Ucciacus).  —  P.  Le  Roux.  Une  chanson  bretonne  :  la  mort  de 
Duguay-Trouin.  —  Salomon  Rbinach.  Un  <  tabou  >  guerrier  chez  les 
Gaulois  du  temps  de  César  (commente  le  passage  des  Commentaires, 
VI,  18,  qui  offre  f  un  exemple  de  la  survivance  d'un  tatou  guerrier  qui 
mettait  obstacle  aux  relations  du  père  avec  son  fils  »). 

—  Le  tome  III  des  Rôles  gascons,  qui  vient  d'être  mis  en  vente 
(E.  Leroux,  Documents  inédits,  cc-792  p.),  contient  la  fin  des  actes 
d'Edouard  I«'  concernant  la  Guyenne  (1290-1307),  les  actes  relatifs  au 
Pontbieu  qui  ont  été  transcrits  sur  les  rôles,  enfin  la  table  des  noms 
propres  des  tomes  II  et  III.  L'éditeur,  M.  Charles  Bémont,  a  fait  pré- 


CHnOXI<)[]ie    ET    BIBLIOSRIPUIE. 


243 


céder  le  volume  d'une  introduction  divisée  en  trois  chapitres  :  le  pre- 
ixiier  coatient  la  descripliun  des  râles  et  un  iiinëraire  d^Ëdouard  I''  en 
F*rance  en  1273-1274  et  en  1286-I'i89,  Dans  !e  chapitre  ii  on  trouvera 
la  ItBle  chronologique  des  sénéchaux  àe  Guyenne  et  des  coonétables 
de  Bordeaux,  avec  la  biographie  de  chacun  d'eux,  la  liRte  des  baillies^ 
p rêvâtes,  bastides,  châteaux  et  chàtellenies  mentionnés  daos  les  râleR 
jçascons  d'I'ilouard  I•^  Le  chapitre  lu  est  un  récit  sono  maire  de  la 
guerre  anglo-françaiee  de  1293-1297  et  un  exposé  des  mesures  prises 
par  le  roi  d'Angleterre  pour  constituer,  transporter,  nourrir,  ravitailler 
et  renForcer  l'armée  qu'il  envoyait  en  Guyenne.  On  y  a  utihsédenom- 
k>reox  documents  iaédil»;  plusieurs  ont  été  pubhés,  soit  dans  le« 
zi<it6s,  soit  dans  le^  deux  appendices  qui  terminent  la  présente  intro- 
<lociioa. 

—  M.  A.  DuuDONNÉ,  employé  au  Cabinet  des  médaillée  ^BlbliO' 
Lbèque  nationale),  sous  a  envoyé  deux  brochures  intéressantes  :  U 
Livre  de  raison  du  Guillautne  d'Ercuis:  monnaiB.i  de  Philippe  it  Bel 
^extrait  de  la  Revue  àe  numismatique ^  1906.  Rollin  et  Feuardent.  IG  p.), 
et.  la  Variatiani  monétaires  sous  Philippe  le  Bel,  examen  des  études  con* 

icrée^  h.  cette  question  par  le  colonel  Borelli  de  Serres  (extrait 
lu  Moyen  Âge,  190^.  Champion,  41  p.).  Oc  y  trouvera  d'utiles  indicft- 
iion^  et  qjuelques  documents  nouveaux  sur  un  sujet  obscur  encore  et 
très  controversé. 

—  La  Qote  que  contient  le  dernier  numéro  de  la  Rmue  hùtùHqut  sur 
le  tome  V  des  Letira  de  Charles  VSl!  coulient'  plusieurs  inexactitudes 
coticernanl  plusieurs  lettres  que  l'on  a  reproché  à  M.  de  MandroC  d'avoir 
omises:.  M.  de  Mandrot  nous  écrit  k  ce  sujet  : 

t  Ijo.  première  de  ces  lettres  :  à  Ludovic  (le  More),  H  août  1495  («cj, 

publ.  par  L.-G.  Pélissier  {Areh.  itor.  ital,,  5' série,  XV,  104|,  est,  eu 

réalité,  dans  le  recueil  cité,  datée  d'Asti,  le  10  août  \U94)^  et,  de  plus, 

elle  est  suivie  de  la  signature  •  Loys  «,  c'est-à-dire  de  Louis,  duc  d'Or- 

lùans,  plus  tard  Louis  XIL 

*  La  seconde,  au  seigneur  de  Saint-Pcl,  de  Lyon,  25  janvier  (1496), 
tirée  des  Mélanges  ChampoUion,  I,  671,  n'est  point  une  missive,  mais 
lia  mandemenlj  car  la  signature  royale  i  Charles  •  est  suivie  des  noms 
desperBomiagesqui,  ce  jotir-là,  assisiaieni  au  Conseil;  il  n'y  avait  donc 
pas  à  l'imprimer  dans  un  recueil  de.  misBive&. 

I  La  troisième  lettre,  adressée  aux  Florentins,  de  F'oQteCorvo,  26  mai 
Il  195),  n'a  nullement  été  omise,  puisqu'elle  est  imprimée,  mais  à 
M  date,  dans  le  recueil,  t.  IV,  p.  214  et  euiv.,  avec  Tindicatioa 
de  sa  source  :  Mélanges  ChampoUion,  I,  67Î. 

«  La  quatrième,  encore  aux  Florentins,  en  date  de  Lyon,  27  novembre 
(U95K  tirée  des  mêmes  Mélanges  {vol.  cit.,  p.  6T3),  a  été  également 
reproduite  dans  le  recueil,  t.  IV,  p.  318. 

t  Ën6n,  la  cinquième,  toujours  aux  Florentine,  signalée  par  notre 
rédacteur  comme  imprimée  daus  les  Àrch.  stor.  ital.,  1"  série,  VIII, 


21  il  CBKO;iIQrE  BT  BiBLioourns. 

192  |et  qui  porte  la  date  de  SoissoDs,  i  juin  (1498),  y  est  bien  effective» 
ment  reproduite,  mais  avec  la  signature  «  Loys  t,  el,  celte  fois  eocore, 
c'est  Louis  XIJ,  qui,  dfivenu  roi,  la  adressée  aux  Floreolins,  afin 
de  les  prier  d'épargaer  ëavonarole.  Ainsi  que  l'atteste  la  rèpoDèe  de» 
FlorentJna,  imprimée  à  la  suite,  cette  missive  arriva  trop  tard  :  frère 
Jérôme  avait  été  brûlé  vif  le  Ti  niai  (vrécèdept.  > 

—  Nous  avons  reçu  de  M.  Georges  Pawset,  professeur  à  l'Université 
de  Naacy,  deut  très  îotéreasanles  brochures  ;  1»  lu  Aventures  de  Vouis- 
Fmnçoù  Vanhille,  prisonnier  de  guerre  ches  tei  Anglau  (U  1806  à  iSH 
(extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  dt  Stanislas,  1904-1905,  43  p.)  :  c'est 
J'hîsloire  d'un  prisonnier  de  guerre  laissé  en  liberté  sur  p«roleà  Laun- 
cestOB,  puis  enfermé  au  camp  de  Dartrooor,  d'où  iJ  réassit  à  s'évader 
{1811].  Dans  ses  pérégrinattoas  dans  le  sud  de  l'Angleterre,  de  Bristol 
à  Londres^  il  parait  avoir  cbercbé  à  fomenter  secrètement  ud  soulève* 
ment  des  prisonnieri*  français,  qui  aurait  favorisé  une  tentative  désirée 
de  descejite  de  Napoléou  I***  fm  Angleterre.  Arrêté  à  la  Barbade,  au  il 
était  parvenu  à  la  euîte  de  courses  invraisemblables,  et  ramené  à  Pty- 
mouth,  il  fut  envoyé  sur  un  ponton.  La  cbute  de  Napoléon  le  délivra 
au  moment  ou  il  était  sérieusement  aux  prises  avec  la  justice  de 
l'Amirauté.  Conté  avec  vivacité  et  uniquement  d'après  les  pièces 
mêmes  de  rod  procès,  le  récit  se  lit  comme  un  roman.  —  i'^  La  Heoui 
germaniqw  de  DoUfus  et  Ntiftter,  lH58-il^$8,  d'après  la  Correspondanet 
ifUdite  des  deux  dirteleurs  (extrait  de  la  Hevue  germaniqutj  Alcan,  63  p.l, 
est  UD  chapitre  iDËtructif  de  la  lilléralure  d'opposition  sous  le  second 
Empire;  la  fondation  de  la  Hevue  gcrmanitfue  (il  y  avait  eu  déjà  Irtiis 
recueils  foûdës  soub  ce  titre  avant  1858)  fut  une  tentative  des  plus  inté- 
ressantes pour  opérer  un  rapprochement  entre  la  France  et  TAllemagne, 
puur  faire  connaître  au  s  Français  l'Allemagne  idéaliste  et  poeidve, 
humanitaire  el  guerrière,  qui  n'avait  rien  oublié  des  bumiliations 
anciennes  et  qui  se  préparait  à  la  revanche  avec  une  persévérance  que 
les  Français  soupçonnaient  à  peine.  Celle  ignorance,  qu'entretenait  le 
gouvernement  impérial,  fut  la  principale  cause  qui  amena  ta  mutila- 
tion de  la  patrie,  C'est  en  vain  que  deu^E  Alsaciens  avaient^ peodant 
dix  ans  d'^lTorts,  essayé  de  conjurer  la  catastrophe. 

~~  Nous  avons  reçu  ta  première  livraison  de  la  revue  aouvâllo  con- 
sacrée à  l'histoire,  â  la  liUérature  et  aux  arts  du  pays  messin  et  de  la 
Lorraine  ;  l'Austrasia  [Melz],  Dans  celle  livraison,  M.  Fernand  De» 
Hubert  a  réédité  avec  commentaire  ce  qu'on  appelle  le  Grand  Atour  de 
Mets,  recueil  de  t  atatutz  el  ordonnances  faict:^  entre  Ich  seigneurs  gou- 
verneurs de  la  noble  et  lœperialle  cité  de  Metz  et  lei^  bourgeois  j»,  154?. 
On  pulilii-  également,  d'après  un  manuscrit  inédit,  un  «  récit  du  sub- 
ject  pour  lequel  le  roy  fit  ung  voyage  à  Metz  l'au  IfiOS,  ensemble  des 
signes  et  marques  de  réjouissanceB  qui  y  lurent  faites  à  son  entrép  . 
Nous  notons  encore  dans  cette  livraison  un  article  du  1)'  Raouh  sur 
Ambroise  Paré  à  Metz;  une  jolie  description  de  la  foire  à  Meu  il  y  a 


CBKONTQITR    ET    BIBLtO«RirillË. 


2n 


qutnmte  ww,  par  M.  Poikciohoh;  une  étude  de  M.  Georges  Dcchocq 
«ir  le  ■éjour  de  Rabelais  à  Meta  en  1546-1547.  —  Nous  ne  pouvons  que 
souhaiter  le  plus  vif  succès  à  cette  revue,  qui  est.  bien  imprimée,  illus- 
trée à  profusion  de  jolis  deesiai^.  Elle  parait  tous  les  trois  mois;  le  prix 
de  rabonnement  est  de  8  m,  ou  10  fr.  par  an. 

— 'M.  G.  Ledos  a  dressé  la  table  des  Compiex -rendus  tits  sfances 
de  l'Àcadimie  des  inscriptions  tt  belies-leltres  pour  le!;  années  tSôT-llJOO 
tA.  Picard,  (906,  xix-?3iî  p.  Prix  :  12  fr.,  ou  8  fr.  ponr  les  abonnés  aux 
CampUs-rertdu.i] ,  C'est  utie  table  alpbai>ètique  des  noms  propres  et  des 
noms  de  matières,  Il  est  superflu  d'insiatef  sur  rimportance  d'un  tel 
index. 

—  Il  a  déjà  été  dit  ici  même  que  la  Bibliographie  det  travaux  histo- 
r-iquti  tft  archéologiques,  publiée  par  M,  de  Lastei'rik,  est  terminée  jus- 
qu'à l'année  lS85aTec  le  tome  IV^  qu'on  a  commencé  le  mémB  dépouil- 
Ic?ment  i\  partir  de  1900,  qu'enfin  l'éditeur  se  proposiait  de  donner  plus 
t^rd  celui  des  travaux  parus  dan$  rintervalle  entre  1885  et  1900,  One 
fïremière  livraison  du  tome  V,  qui  vient  de  paraître,  noua  apporte  le 
Commencement  de  cette  dernière  partie;  elle  comprend  les  n"*  83819  à 
89397  et  s'arrête  à  la  Càle-d'Or.  Le  travail  a  été  esécuté,  sous  la  direc- 
tion de  M.  de  Lasteyrie,  par  M.  Alexandre  Vii>ikr  (Leroui,  200  p* 
l*rix  :  4  fr.K 

—  Un  nouveau  catalogue  autogràphié  vient  d'être  mis  à  la  disposi- 
t-ion  du  publiera  la  fiibiiotlièque  nationale;  c'est  celui  de  l'bistoirc 
t-l 'Amérique.  Il  comprend  demt  volumes,  le  tome  1  autographie  en 
1  ^03,  le  lome  II  autograpbié  en  1905. 

—  On  trouvera  dans  le  délicieux  petit  livre  consacré  par  M,  Ernest 
tl>upijv  k  ]&  JeuTieise  des  romantiques,  Victor  Hugo,  A.  de  Vigny  (Société 
(^t-aDÇ4t$6  d'imprimerie)  de  précieux  renseignements  sur  les  débuts  du 
romantisme  et  de  l'exotisme  en  France  de  1820  à  1S30. 

—  Le  livre  de  M.  A.  DÉHsaAtH,  VEspansion  des  tloers  (Hacheiio),  est 
13 ne  élude  aussi  approfondie  qu'impartiale  des  de&linées  de  ce  coura- 
geux petit  peuple  de  1795  à  18d?.  On  y  voit  à  travers  quelles  dillicut- 
tés  et  quels  périls  les  Boers  arrivèrent,  après  l'éphémère  création  de  la 
république  du  Natal,  à  fonder  les  deux  républiques  du  Transvaal  et  de 
VOrange.    Nous   attendons   dfi   M,    Déhérain    l'histoire   de    la   chute 
de  ces  deux  républiques,  que  leur  richesse  subite  a  cocduiiëB  à  la 
tniae. 

—  Nous  devons  déjà  à  M,  le  comte  Fleuby  une  série  d'ouvrages  el 
de  publications  d'un  haut  prix  pour  l'histoire  du  xvni*etdu  x!:s"  siècle. 
Il  n'en  a  pas  encore  donné  qui  fût  d'un  charme  aussi  nnuveaw  el  aussi 
piijuant  que  son  Angélique  de  Mackau,  marguite  de  /ïotnbtlle.^,  et  la  eoar 
de  Hadame  Elisabeth  (Êmile-Paul).  Marie-Antoinette  a  d'ordinaire  attiré 
d  elle  tout  rinlérét,  toute  ta  lumière.  On  reconnaîtra,  en  lisant  le  livre 
n  vivant,  si  documenté  du  comte  Fleury  que  le  cercle  de  Madame  Éli- 


2l'i  CHRONIQUE   ET   BIBLIOCRIPHIE. 

sabelh  méritait  une  étude  particulière,  non  seulement  an  point  de  vue 
de  l'histoire  anecdotique  et  sociale,  mais  aussi  au  point  de  vue  de  l'his- 
toire  politique. 

—  LVxcpIlentn  élude  que  M.  Martinenchk  a  consacrée  à  Molière  et  le 
théâtre  espagnol  (Hachette)  attirera  l'attention  des  historiens  parce 
qu'elle  ajoute  une  foule  de  détails  nouveaux  à  ce  que  nous  savons  déjà 
de  l'importance  de  l'inlluence  ci^paKiiole  en  France  sous  Ijouis  XIII  et 
Louis  XIV.  M.  Martinenche  a  en  même  temps  très  bien  mis  en 
lumière  l'indépendance  ftardéc  par  Molière  vis-à-vis  de  ses  modèles 
espagnols.  Son  génie  nous  apparaît  eu  cela  d'une  originalité  plus  puis- 
sante que  celle  du  génie  de  Corneille. 

—  La  5'  série  du  3Iécanisme  de  la  vie  moderne  (Colin),  par  le  vicomte 
G.  i)'A\ENEL,  e.<t  consacrée  aux  grandes  hôtelleries,  à  la  Bourse,  aux 
transports  urhains,  à  la  fiibrication  des  faïences,  porcelaines  et  tapisse- 
ries. Cet  admirable  répertoire  de  faits  et  de  statistique  est  l'œuvre  d'un 
véritable  historien  qui  met  le  présent  en  relation  et  en  comparaison 
avec  le  passé. 

Livres  nouvkxux.  —  Histoihe  (;É.MiR\LE.  —  Ch.  Wickerskeimer.  La  méde- 
cine et  le«  inéderins  on  France  à  l'é]H)que  de  la  Renaissance.  Maloine,  579  p. 

—  Louis  JUichon.  L«  guuverneinent  parlementaire  sous  la  Bestaaration.  Picbon 
et  Durand-Auzias.  Prix  :  0  fr.  —  Ch.  Samaran  et  C.  MoUat.  La  fiscalité  poD- 
lificale  en  France  au  xiv*  siècle.  Fonleinoing.  Prix  :  10  fr.  —  JuUs  Martin. 
Gustave  Vasa  et  la  Kéfonne  en  Suède.  Ibid.  Prix  :  10  fr.  —  O.  Noël.  Uistoire 
(lu  commerce  du  monde;  t.  III  :  Depuis  la  Révolution  française  jusqu'à  la 
guerre  franco-allemande.  Ploii-Nourrit,  (j'Jl  p.  et  pi.  Prix  :  20  fr.  —  Yves  de 
La  Brière.  Ce  que  fut  la  i  Cabale  des  dévots  ».  It>30-1G60.  Bloud,  64  p.  in-16 
lexlrrtit  de  Science  et  religion}.  —  (ieorges  Scelle.  Histoire  politique  de  la  traite 
négrière  aux  Indes  de  Castille.  Contrats  et  traités  d'As&iento.  T.  IL  Larose  et 
Tenin.  .xxvii-eSti  p.  —  Abbé  Deniau.  Histoire  de  la  guerre  de  la  Vendée.  T.  L 
.\Dgers.  Siraudeau,  lui  p.  Prix  :  7  fr.  51). 

HisTuiRE  Lor:.\LE.  —  Hector  Eupaullard.  Histoire  de  la  ville  de  Noisy-le-Sec. 
Notes  et  documents  inédits  intéressant  les  communes  de  Noigy,  Villemomble, 
Bonily,  etc.  In-i*,  iv-525  p.  Pari.s,  Clavreuil.  —  Abbé  G.  Monleunis.  Histoire 
de  Leers.  Lille,  impr.  Lefebvre-Ducrocq,  xiv-337  p.  Prix  :  5  fr.  —  Henri  Par- 
guez.  Le  Vieux  Poissy,  d'après  des  documents  inédits.  Leclerc,  61  p.  —  Emile 
Chantriot.  Les  cartes  anciennes  de  la  Champagne.  Catalogue  et  observations 
critiques.  Berger-Levraull,  viii-02  p.  —  Henri  Chardon,  Histoire  religieuse  de 
Murolies-les-liraux.  Le  Mans,  libr.  de  Saint-Denis.  vi-2'2r>  p.  —  A.  Marchand. 
Pont-Chàloau  avant  la  Ilévolulion.  Abbeville,  impr.  Paillart,  viii-.37l  p.  in-16. 

—  E.  RigauT.  La  commune  de  Boulogne  en  1-115.  Boulogne-sur-Mer,  impr. 
Ilamain,  91  p.  (.Mémoires  de  la  Soc.  acad.  de  Houlogne-sur-Mer,  t.  XXIV}.  — 
Victor  Forol.  Une  seigneurie  du  lias-Limousin  :  Cbaunac.  Cheronnel.  112  p. 

Documents.  —  Les  jurades  de  la  ville  de  Bergi-rac.  tirées  des  registres  de 
riiotcl  de  ville,  par  G.  Charrier;  t.  I\,  .\  et  XI  (1653-1736).  Bergerac,  impr. 
Ca&tanet.  —  Henri  Stein  et  Léon  Le  Grand.  La  frontière  d'Argonne  (843-1659) ; 
procès  de  Claude  de  La  Vallée  (1535-1561).  A.  Picard  et  (ils,  viii-326  p.  Prix  : 
4  fr.  50.  —  Les  étapes  de  Georges  Bangofsky,  oUicier  lorrain.  Fragments  de 


CBKOllQlîii   tt   «ULIOGHlfRtE. 


•2i- 


fer»a  jouniïl  de  cnmpnjt"^)  1797-1815,  recoeillis  par  Aun  pelil-neTou,  Alexandre 
cf«  Roche  du  Teilioy.  Berger-Lerraull,  \\%  p,  —  ArrJiives  de  Bretagne.  T.  XIIT  : 
Jodroal  inédJl  d'un  dèpulé  lie  l'ordre  Je  \»  noblesse  lux  États  de  Bretagne 
f>«ntlâa4  la  RAgeacc,  t71T>1714,  Renne»,  impr.  Simon  (Socièlé  des  Bibliophiles 
bretâDs),  21t  p.  in4*.  —  Vicomte  tle  f^rowAy  el  Paul  Cottin.  Journal  inédit 
«Iw  duc  de  Cray,  1718-178^  Fkmiiwricjn,  i  toI..  Iïit.5î8  el  531  p.  —  Émoi  du 
J^ouciiuH,  pripur  de  Pi«rrerciud3.  Mémoire  des  léToluUons  arrivée»  i  la  fille 
de  Pienrefûiids  pendanl  les  guerres  ciTiles  du  ivr  siècle.  8ui%i  de  documenta 
uaédits  sur  la  tteBlructioo  du  cbiteau,  par  le  comte  de  Caix  de  SaM-Aymaur, 
^îontpiègne,  impr,  du  Progrès  de  l'Oise,  IJ  p.  —  Sle'fane-Pot.  De  Robespierre 
A  Fouchér  liùièi  de  police;  papiers  secrets.  FUramarion,  viit-.lt2  p,  in-16. 
I»rii      i  fr.  50. 

Belgique.  —  Le  lô  février  190(1  eai  roort  à  Liège  M.  Jules  Uêubig, 

^riisie  peiatre  et  arcliéoiogue  di&tinguéî  il  était  né  dans  la  mémti  vilb 

^n  182i,  Ses  priocipaux  ouvrages  sont  :  Hùtoirt  de  ta  peinture  au  pays 

*M£  Liège  depuis  t'intrùdttction  du  christianisme  jusqu'à  la  révolution  lié- 

^eoise  et  à  la  réunion  de  la  priticipautt^  à  ta  France.  Liège,  1873.  —  Une 

deuxième  édttioa  de  ce  livre,  ciinFtdérabiemenl  augmeDtée,  a  paru  en 

■^  903sou5CG  titre  Ja  Peinture  au  pays  de  Lièçettsur  les  bords  de  la  Meuse. — 

£,a  Sculpture  et  les  arts  plastiques  au  pays  tle  Liège  et  sur  les  bords  de  la 

JÊieuse.  Bragm,  1R90-  -~  M.  J.  Belbig  avait  actîveaieipt  collaboré  à  la 

fiiographie  nationale,  au  HulltUnde  la  (iUde  de  Sainl'Thomm  et  de  Saint- 

X^uc.  au  Uulittin  de  ta  SociHé  d'art  et  d'histoire  du  diocèse  de  Liège,  au 

Miuileim  dr  i' institut  archéologique  liégeois  et  û  la  Hevue  de  l'ari  chrétien, 

«îoat  il  était  devenu  If  directeur  en  ISSa. 

—  h'ânnuairede  l'Universiiède  Lauvain  pour  1906  cunlieut  une  série 
de  rapports  trèa  intéressants  sur  l'activité  de»  divers  séminaires  liistO' 
viqueu  peadaoi  l'aunëe  académique  écoulée,  Voici  la  liitte  des  Lravaux 
Cfui  y  oui  elé  préparés  :  1.  Séoiioaire  de  M.  le  prafeseeur  Gauchie.  His- 
toire ecclésiastique  ;  R.  Coppens,  V Élaboration  de  la  théorie  conciliaire, 
ton  application  aux  eonciles  de  Pise.  de  Constance  el  de  Bàle,  —  A.  Bnum- 
S^BhS,    ta    Dtfclrine   de   Jean    Gerson   sur   le   pouvoir   de   t'Égtite,   — 
f*.  Ukè*!»,  Ufènre  d'ÉlapUs  et  In  Héforme  en  Pranee,  —  G-  fiuYa$ciuËBT, 
/«  Polémiques  dogmatiques  en  fYance  au  sujet  du  iuthiranistnf.  {iS20- 
f5i5}.  —  A-  VANDEaHEEBBN,  Golvin  :  Institulia  ehrislianae  religtonis.  — 
•1.  Lens»  If-s  TlUarits  politico-religieuses  de  Théodore  de  Bè:e.  —  J.  IjOT' 
ns.  te  Colloque  de  Poissif.  —  V.  Mbeussn,  Suarei  et  ses  idées  ultramon- 
tatnts,  —  E.  TûOAC,  les  Controverses  «  de  auriliis  divinae  graliae  »  en 
Rtpofjne  et  à  Home  de  1581  à  1607.  —  L.  NoisL,  l'Augustî nus  de  Cornélius 
Jansenius.  —  J.    Vermaut.  la  Question  biblique  du  concile  de   Trente 
fi  Hithard  Simon,  :=  Inslilutions  du  moyen  âge  :  G.  Bauh,  Saint  Jean 
f.'hnjsoslome  au  moyen  âge  latin.  —  A,  Blondjjiu,  les  Poiétnisles et  laque- 
relle  des  invfstitures  dtjiuis  Pasrat  ft  jusqu'au  concordat  de  Worms.  — 
\.  MtJiTAnT,  Hugues  de  Flavigny.  —  A.  Wadthy;  /w  Théories  des  écri- 
vains politiques  depuis  le  concordat  de  Wnrrns  jusqu'à  la  mort  de  Louis  de 
Saeière  (Iî22-t3i7}.  —  Db  Moubad  n'Aîrooif,  l'Abbaye  de  Viilers  pendant 


248 


CBSOnQOB  IT  BiiLiocurm. 


ton  éfi  i'of  (l!f  «t  nu*  sièctei}.  -^  M.  Lrobam),  lu  Cathare*  ùu  Atbi- 
jfiOis,  —  R.  lut  SwcoiT,  U  Mouvfintnt  fratitiseairt  au  Jlfl*  tUeU.   — 

A.  PreuN»,  I«  BeriU  tUt  tHateurs  de  la  régie  aux  prtmien  UmfU 
l'hUiaire  ftoTUitcaine.  —  Vak  IUel^t,  Ut  Origines  tle  rordrt  dtt 
Prieheun  (Î2i6-Î251)-  —  A.  Musiî»,  l'Innutiilion.  —  J.-B.  Coetstoi 
wme,  les  Corjiorutioru  A  Naniur  aux  Xlll*  et  XIV*  siècles.  ==  Exercice»' 
pratiques  ïur  les  sources  à  iii  Tacutlé  do  théologie  :  F.  Deijimhoy, 
l'influenee  du  Ooneordai  df  i5i6  quant  à  ia  colialion  des  bfinéflets.  — • 

B.  DE  CxAENE,  let  A.iHmblées  gf.niTaU-s  du  clergé  de  Franr£.  —  E.  Dtao, 
le  Ràk  def  agejiU  du  dfrgt'  et  l'utthlr  de  iriin  rapporLu  =  I[.  Section 
d'hisloir*  moHeme,  Séminaire  de  M.  1b  profoeeeur  Mtpllèr  Etarle  col- 
l^tive  sur  le  Chnmicon  Hanonieme  àa  Giftlebert  d^  Moni. 

AUêmagiie.  —  [^  30  janvier  IdOCi  pm  mort,  à  t'%e  de  quarante* 
quatre  aD>,  le  D'  Edward  BiuTkK,  professeur  extraonlinaire  d'histoire 
ecclésiastique  à  Brcslau.  —  Le  8  février  pst  mort,  &gr  de  sotxaale- 
qaiiiEe  ans,  te  D"^  Wilhelm  voi*  CnxasT,  prolesseur  ordinaire  de  pliiln» 
logie  clitsstque  à  MuDJch.  On  cono&it  surtout  sa  Gtichicht6  der  Grie- 
seMtchtn  Litteratur,  qui,  eu  peu  de  tempg,  atteignit  quatre  edtltons; 
on  lui  doit  aussi  de  nombreDX  Riémoires  sur  la  géographie  ancienne. 
' —  Lci  9  février  est  mort, âgé  de  foiiante-qualorae  ans,  le  D'Otto  Zoec- 
ttLEBj  professeur  ordinaire  d'histoire  eccIéisiaatiqBe  â  Greifswald,  — 
A  8tutlgard  esl  tnorl  le  directeur  de  la  bibliothèque  du  Wartemberg,] 
l>  W.  VON  Hevd,  âgé  de  quatre- vingt-troie  ans,   Il  avait  coDameocé' 
par  étudier  la  théologie;  en  1SS7,  il  «Dira  à  la  bibliothiique  de  Btult- 
gard,  à  laquelle  tl  cotiaaitra  quarante  ans  d'une  activité  ininterroEûpae.. 
Sa  Geschiclite  des  LfvanUhandeii  im  MilUlaiUr  {\^1B),  qui  a  été  iradaiioj 
en  françaÎB  (1835-1886),  a  fondé  sa  réputatiou  comme  historien,  âousj 
lee  auspices  du  Comité  d'histoire  du  Wurtemberg,  i)  a   publié  une 
exceiieaie Bibliaijraphie der  WurUembergitchen  G^schichle.  —  Le  D'Moriu: 
HtiYKE,  professeur  à  GcBttiugue,  est  mort  à  l'âge  de  soixante-neuf  ans. 
Il  a  publie  Rur  les  institutions  privées  de  l'Allemagne  tïea  éludes  fort 
intéressante»  pour  rhiatoire;  mcntiouTioos  seulement  wa  dernier  grand 
ouvrage  :  Fiinf  Biichcr  dcuUclier  liautallerihUmer:  le  lome  I  est  cooea- 
cré  â  l'habitation,  le  tome  II  à  raijnieuutiûn. 

—  La  D'  W.  WiEOAND  a  été  nommé  professeur  ordinaire  d'histoire 
moderne  à  Strasbourg.  —  Le  D''  BEYEaLe,  professeur  de  Ibisloirp 
du  droit  allemand  à  Breslau,  a  été  nommé  en  celte  même  qualité  à 
Gcâltingue. 

—  Le  â  mars  dernier,  sous  la  présidence  de  M.  von  BcBtticber, 
ministre  d'État  et  président  de  la  province  de  Saie,  a  été  fondée  À 
Wiehe,  ville  natale  de  l'historien  L.  voit  Ramke,  une  Soci(U  lianke 
{Bankm>erein\^  qui  aura  pour  objet  de  constituer  à  Wiebe  un  Moséaj 
Ranke  et  de  publierions  les  ans  un  rapport  contenant  des  dissertations 
relatives  à  Ranke  et  à  svn  œuvre.  On  est  membre  de  la  Société 
moyennant  une  cotisation  de  3   marks^  membre  à  vie   moyenoaDt 


CHROITIQUE   ET   RIBLKMSIlJtPBIC. 


2{9 


^h  marks.  Nous  relevons  (ians  la  lisle  des  membres  signataires  de  ['ap- 
pel IcF  prufesscurs  von  Bclow,  Bressiau,  Cnrlellieri,  Heldmaan, 
<*.  Hertzberg,  Hitzig,  Lamprecht,  E.  Marck»,  Ed.  Meyer,  Niehues, 
JRacbfall,  Varrentrapp. 

—  A  propos  de  ta  réceate  édilion  de  la  Chronique  de  SalimbeDe, 
SA.  LëoD  Cl6dat  nous  écrit  : 

a  J'ai  comparé  l'édition  de  Salimbene  dans  les  Monumenla  avec  les 
«:»pie6  et  collatioDs  que  j'avais  faites  moi-mêtne  au  Vaiican  eD  {875* 
^97&.  hii  endroits,  biea  peu  nombreux,  pour  leE>quela  je  n'étais  pas 
«^'accord  avive  l'éditeur,  ont  été  collatioanés  à  aouveau  par  M.  Halpbea, 
^xjiembre  actuel  dn  l'Ëcule  de  Romp.  Je  puis  donc  indiquer  en  toute 
ïrîûreit^  les  qsielquBs  Corrections  qui  suivent  :  foi.  2Î3  r",  3"  col.  :  •  Quo 
'«  aoinine  vocalus  lui,  t  au  lieu  de  :  «  Quo  nomine  probatus  fui',  i 

Fol,  '23'2  r",  rubrique  :  •  Quare  quandoque...,  o  au  lieu  de  :  *  Quod 

4  qaaadoque*.  »  '-  Fol.  24S  r»,  i"  col.  :  t  Ctir  pi  pi  Taris,  •  au  lieu  de  : 
«  Cum...  »  —  Fol.  254  v*,  1"  col.  :  t  Miltite  partes  cia,  »  au  lieu  de  : 
m  Muisum  raittite  ei».  i  •  Sed  bodie  non  fit  ita,  immo  babenti  dabi- 
«  mr,  •  au  lieu  de  ;  «  Noû  fit  sed  ut  in  evangelico  habenti  dabitur.  «  — 
lEn  ouirp,  je  crois  que,  fol.  223  r«,  S»  col.,  in  heremo  est  une  distraction 
'de  âalimbenc  pour  in  htremitoria.  La  note  d  de  la  page  219  de  Tédition 
xte  devrait  pas  renvoyer  seulement  au  Giamale  detia  teUeratura  Ualiana, 
amus  aussi  à  ta  Reçut  des  laïques  romartei,  3«  série,  VIII,  99,  et  à  la 
Jlomaniii,  1882,  p.  bai,  Entin,  dans  la  note  de  la  page  113,  la  véritable 
forme  du  présent  du  verbe  Ifoire  en  vieux  français  est  «  je  buî  »  et  non 
«  je  bois  ».  L.  C. 

—  Nou$  avon6  reçu  de  la  librairie  Cotta  (f^tuttgart  et  Berlin,  190G| 
deui  volumes  sur  \m  lenlativfis  faites  par  I«b  Anglais  pour  coloniser 
l'Irlande,  depuis  la  conquÊle  du  tu"  siècle  jo&qu  au  milieu  du  iix»  :  die 
KolonimUon  in  Irlamt,  par  le  D'  .Moritz  Julius  Dosn.  Cette  hiitoîre  est 
«tiviiée  en  cinq  livres  :  1«  colonisation  par  les  Anglo-Normande; 
'>  destruction  de  l'orgaûisation  des  clans  au  xvt*  siècle;  S»  les  «  plan- 
tations )  en  UlBleret  Munster;  4°  le  système  de  «  plantations  v  sous  la 
République;  .'i*  la  domination  coloniale  (jusqu'à  la  catastrophe  de 
1S4â). 

Grande-Bretagne.  —  La  leçon  d'ouv«rtttre  d«  tt,  Charles  Oham 
comme  i  Clicbele  proressor  n(  modem  history  »  à  Oxford  (Inaugural 
lecture  on  ihe  iludy  of  hi^tory,  delivered  on  wednesday,  febntai-y  7, 1906. 
Al  tbe  ClareiidoQ  press^  30  p.{  e^l,  en  quelque  sorte,  une  réponse  à  la 
l&ÇOn  d'ouverture  prononcée  quelques  mois  auparavant  par  M.  G.  E. 
Fîrth.  Ce  dernier  pensée  qu'à  l'Université  les  étudiants  doivent 
apprendre  à  penser  et  à  travailler  par  eux-mèmos,  que,  pour  l'histoire 
en  particulier,  il  ne  suffit  pas  i[u'ils  y  viennent  faire  provision  de  faits 


1.  Cf.  p.  20  du  ma  IhèMi  latine. 

7.  cr.  annuaire  de  la  FacuW  des  Mtret  de  Lyon,  t.  l,  p.  207. 


220  CBRONIQUe   ET   BIBLIOGRiPUIE. 

OU  d'idées  exposées  par  les  autres,  mais  qu'il  leur  est  aussi  nécessaire 
(l'en  connaître  la  méthode,  de  s'initier  à  la  pratique  des  «  sciences 
auxiliaires  »,  etc.  M.  Oman  estime  au  contraire  que  le  mode  d'ensei- 
gnement et  d'examens  suivi  à  Oxford  répond  parfaitement  aux  besoins 
(le  la  grande  majorité  des  étudiants,  qu'il  n'y  a  pas  d'utilité  à  foire  ou 
il  préparer  des  érudits.  «  On  nait  historien,  on  ne  le  devient  pas.  » 
D'ailleurs,  l'érudit  se  laisse  trop  facilement  accabler  par  la  masse  des 
faits  qu'il  entasse,  et,  pour  M.  Oman,  Lord  Âcton  est  le  type  de  l'éru- 
dit qui  lit  tout,  qui  sait  tout  et  qui  ne  produit  rien.  L'esprit  de 
recherche  doit  être  banni  de  l'Université,  qui  demeure  confinée  dans 
l'enseignement  secondaire.  C'est  précisément  à  cette  situation  inférieure 
que  M.  Firth  se  propose  de  la  soustraire. 

—  Lectures  on  early  English  history,  by  William  Stdbbs.  Edited  by 
Arthur  Hassall  (Longmans,  Green  and  Go.,  1906,  vi-391  p.  Prix  : 
12  sb.  6  d.).  —  Recueil  de  leçons  professées  à  diverses  époques  (était-il 
impossible  de  les  déterminer?)  par  l'illustre  évéque  d'Oxford,  alors 
qu'il  n'était  encore  que  <  regius  professer  »  à  l'Université.  £n  voici 
l'indication  :  les  institutions  anglo-saxonnes;  la  féodalité;  les  lois  et  la 
législation  des  rois  normands;  le  Dialogus  de  Scaccario;  les  Leges  Hen- 
rici  primi;  les  assemblées  de  comté  (shircmoot)  et  de  centaine  (bundred- 
moot);  les  chartes  de  liberté  données  par  le  roi  Etienne;  le  Oomesday 
l)Ook  et  les  terriers  postérieurs;  l'histoire  comparée  des  institutions 
médiévales  en  Europe;  les  éléments  nationaux  parmi  les  nations  euro- 
péennes ;  les  langues  des  principaux  états  européens  ;  origine  et  organi- 
sation de  l'Église  chez  les  peuples  germains,  latins,  francs,  celtiques  et 
anglais  ;  origine  historique  de  la  loi  européenne  ;  les  systèmes  de 
tenure  foncière  pratiqués  pendant  le  moyen  âge  en  Europe  ;  les  insti- 
tutions européennes  pendant  le  pré-moyen  âge;  les  rois  et  leurs  con- 
seils en  Angleterre,  en  France  et  en  Espagne  ;  les  fonctions  des  assem- 
blées nationales;  le  principe  représentatif  et  son  développement;  des 
systèmes  judiciaires  appliqués  pendant  le  pré-moyen  âge  ;  développe- 
ment du  principe  constitutionnel  au  xni«  et  au  xiv*  siècle;  la  politique 
(extérieure  de  l'Angleterre  et  ses  débuts  au  xm'  siècle.  —  On  le  voit, 
pour  être  composé  de  pièces  et  de  morceaux,  le  livre  ne  manque  pas 
d'unité;  c'est  une  sorte  de  complément  à  l'Histoire  constitutionnelle.  On 
aura  certainement  profit  à  le  lire:  une  table  des  noms  de  choses 
permettra  de  le  consulter  utilement.  Mais  ce  n'est  pas  un  instrunaent 
de  travail,  parce  qu'il  n'y  a  que  de  très  rares  et  maigres  renvois 
aux  sources.  A  la  fin  de  quelques  chapitres,  M.  Hassall  a  mentionné 
sommairement  certains  ouvrages  parus  depuis  que  Stubbs  écrivit  ces 
leçons,  et,  dans  une  très  brève  préface,  il  s'est  contenté  de  dire 
que,  depuis  Stubbs,  la  .science  avait  déjà  fait  des  pas  en  avant.  Il  laisse 
à  chacun  le  soin  de  se  mettre  au  courant  des  questions.  Sachons- 
lui  tout  de  même  gré  de  ce  qu'il  nous  apporte  de  nouveau. 

—  Une  brochure  de  M.  G.  G.  Godlton  intitulée  :  The  monastic 


CtlKOVIQtlK    RT    BKLlOOKAFaïK. 


■m 


'himd  |l<onilr8)i,  Simpkio,  Marohiill  snd  G>,  ISOâ,  i9  ]>.  Prix  :  I  vb.}, 
«l  une  critiijiK^  véhétnéQt«  (te  Ihnti  Vlfl  et  ias  Manailères  anglais,  livra 
i|ui  a  èto  publia  il  y  a  déjà  plusieurs  années  pur  le  P.  Gasqubt,  pi  dont 
il  exi*l^,  commet  nn  sait,  une  traduction  t'raaimiso.  L'aulcur,  r];ui  Sf* 
liédare  oeltement  te  ctiumpioQ  àe&  tdëf^s  religieuBes  et  morales  de  l'an- 
giicaoiime,  a  montr''  par  rieg  exemples  topiques  avec  quelle  habilita 
i'aateur  du  livrr  a  su  atti^nuor  uu  passer  eoua  silence  Itfs  lémoiga&geB 
contraires  à  («a  ûwto  principale  et  mettre  eo  relief  au  contraire  dcw 

I  lémuiKitatjeii  postérieurs  et  de  motodro  autorité.  C'est  un  défi  en  règle 
que  M.  Coultuij  porte  à  l'abbé  Gasqnet,  et  il  parait  tirer  un  argument 
triomphant  eu  lav(<ur  de  id  thè^e  du  fait  que  cet  érudit  ni?  lui  a.  point 
repundu.  Cet  c  ar);uineutum  ex  «ilenlio  •  est  sans  valeur;  mai!)  la  bro- 

'  churt*  (le  M.  Cuuliuu  duit  i^tre  sigoaiée;  elle  cuntiêiii  deA  douoées  vrai- 
meal  curieusti»  «ur  l'art  de  solliciter  les  textes. 

—  ]<a  librairie  /^rchil'ild  Omttiable  a  tnis  en  veulc  un  volam«> 
de  A'ortha>nfitonthit(f  lamilîtfi,  par  M  Oswnid  IUkros,  O  volume  est 
UQ  co(nplémi?nt  à  l'iii^tuin'  <lii  coniti>  d(^  Norlliainpton  danâ  tu  série  des 
histoires  de  cutnles  publit^i?  nous  le  patronage  do  feu  la  reine  Victoria; 
chai|ue  cumté  aura  de  môme  son  volume  d'histoire  généalogique  (il 

.7  eo  aura  donc  en  tout  quarante),  qui  pourront  <ytre  acquis  séparément, 
^Domme  peut  Atre  l'Iiisiuïri*  de  chaque  comté. 

—  M.  William  A.  Sbaw,  k  qui  l'on  doit  le  Calendar  des  papiers  du 
Trrsor  au  P.  Hecord  Oftice,  a  publié  à  Londres,  chez,  dhernill  et 
(lufae*,  un  volume  tnfulio  intilulr  :  The  KnighU  of  SngtandiC'e&t  una 
liste,  dressée  depuis  les  plus  anciens  temps,  des  chevaliers  appar- 
teoaot  à  tous  les  ordres  de  chevalerie  qui  oot  été  institués  eu  Angle- 
terre, en  Ecosse  et  ca  Irlande.  On  y  a  joint  une  liste  des  •  kiiights 
bachflors  •  qui  ont  été  adoubés  ea  Irlande,  par  G.  B.  D.  Bvitcbabll 
rt  vol.,  libO  p.  Prix  va  souscriptitm  ;  4'?  sb,). 

fttat'Oals.  —  [.'Université  de  Cbicii^o  s'ost  proposé  de  (aire  cou» 
naitre  le*  principaux  documctits  relatifs  à  l'histoire  ancienne  de 
rOrietll  Troi«  oéri^  de  puldicatioUit  ont  été  préparées  :  la  première, 
Andent  li»t»rd$  of  Auyia  and  BabyhnUi,  sous  la  direction  de  M.  R.  F. 
HAama,  professeur  de  taQKU6s  et  de  litiéràtures  sémitiques;  la  deuxième» 
Ànevnl  H«coriU  in  Erji/iit,  sous  celle  de  M,  James  H.  BausTKO,  profes- 
•«ur-adjiiini  d'^gypcologlL'  et  du  lartgues  sémitiques;  la  troisième, 
Arment  Htcorits  of  PaUstine^  sous  celte  de  William  R.  HAapsn,  professeur 
«I  chef  du  ilèparlt'metit  dt^s  Uiigues  et  iitlératures  sémîtiquot.  La 
«fcoodft  «éric  L>st  la  premién;  qui  ait  pris  une  forme  définitive;  quatre 
folaroe*  vont  annunci-s  pour  i^iWi. 

—  Nous  avuDs  reçu  un  volumi'  intitulé  :  Pubîieatians.  The  Mù- 
Utttpi  hhtorieal  Soeielu,  FÂ'aeii  by  Franlclio  L.  Uilky.  Vol.  VII 
H^xford,  Hiasusipi.   1903).   —   Ce  volume  caniicnt  las  articles  sui- 

^IBBla  :  oolonel  J.  H.  Joxe!i.  Le  nit'rgo  de  Vickshurg  isouveairs  d'un 
oOkier  de  troupe).  —  J.  S.  Mic  Nully.   Une  lirigado  du  HiacU- 


'Î2i  cBKo!(ioiTR  m  MtLtnaturwn. 

sjpl  aux  deraien  jours  de  la  Coarfederaliob.  —  Rob«rt  Bowmaji.  T^e 
comté  d'Yazoo   pendant   la  (guerre  civile.  —  âtephea  D.  Lee.   La 
division  d?  Johnson  à  la  bataille  de  FrankHa,  30  novembre   tS&l. 
—  J.  G.  DsuptiÉË,  âuiivenirs  du  service  dans  la  première  cavalerie  du 
Musiasipi,    1861-ISG3.    —   Misa   Mary  J     Welsb.  8oaveniiv^   sar   la 
gaerre  entre  les  Etau  laouvcinire   recueilliâ   par  une   personne  qui 
vécut  au  moment  de  U  guerre  de  sécession  daos  le  comté  d**  Kern* 
pet}.  -~  howiLkM.   La  reconslitatioD  do   comté  d'¥uoo   (après   I 
guerre  de  sécesision).  —  Paul  II.  SAOHDsaa.  Le  cototiel  F^iîi  L«lMttii 
{biographie  d'un  Français  établi  en  Amérique  peu  après  1815;  hon 
do  sud  pi  ardent  dèmocraie,  mort  le  I?  juin   l87i*K  —  Mra  N.  Di^ 
DetPaEB.  lireeawDud  IjB  Flore  {ûls  d'un  Fraoçais,  Louis  Le  Pleur,  qui 
s'établit  à  Mdhile  nu  U^J;  colooel  pi  homme  du  sad,  lui  aussi,  «  le  der> 
nier  chef  dee  Chactas  à  l'est  du  Mississipi  »;  mort  le  21  aoât  ISfin).  — 
N.  B.  Habdï.  Souvenirs  du  temps  où  l'on  eiitreprit  de  ■  reconstruire  • 
le  paya  dans  l'est  et  Le  sud-est  du  Missisetpi.  — >  Franklin   L    Rilkv. 
Vie  du  colonel  J.  F.  H.  Claiborne  (mort  en  lSë4|,  —  Jamejs  W.  CÎAit- 
ttSB,   La  carrière  «énatohate  de  J.  Z.  George.  — "W.  D.  Jeuku^s-  Le 
choléra  en  1849  (il  sévit  cruelleotent  parmi  les  nègres  dans  les 
terres  du  MississipiK  —  William  A.  Love.  Le  comté  de  Lowndes;  ses 
antiquités,  ses  colonies  de  pionniers.  —  T.  U.  Lxwis.  Les  chroniqueurs 
de  l'eipédition  de  De  Soto  (en  Floride,  sous  Philippe  II).  —  H.  S.  Ual-. 
nsax.  Origine  de  Washulavitle  ien   1809).  —  Peter  J.  Bajultok.  Les' 
Anglais  dans  la  Floride  occidentale  (au  xviii"  siècle),  —  John  W. 
MoHETTE.  Les  inondations  du  Miâ$is6ipi.  Le  progrès  de  1&  Davigatioa 
et  du  commerce  sur  les  eaux  de  ce  fleuve  et  sur  ceux  des  gr&nds  lacs, 
17004846. 

It*ll«-  —  Un  nouveau  périodique,  le  Balletiina  itorteo  piareniino, 
parait,  sous  la  direction  do  professeur  Siefano  Fcrjii,  à  Plaisance,  eo 
fascicules  bimestriels;  le  but  de  cette  pubtication  est  de  faire  connaîtra 
Plaisance  et  son  territoire  dans  te  domaine  de  l'histoire,  des  lettres,] 
des  arts  et  des  sciences. 

—  L'administration  municipale  de  Bologne  a  décidé  la  publication 
d'un  Bulleltino  bimestriel  consacré  à  taire  conaa,itre  les  livres  et  manus- 
crits de  la  Bibhothèque  de  1'  «  Arcbiginniuio  *  de  cette  ville;  il 
paraîtra  sous  la  direction  de  M.  AlbAQO  Soit»&LU,  directeur  de  U 
bibliothèque. 

—  La  thèse  de  U.  George  Dura;  sur  le  cardinal  Carafa  avajt  deji 
subi  les  corrections  de  M.  Coggîola.  Mais  dom  R.  A»cei.,  grâce  à  des 
recherches  étendues  dans  les  archives  de  Florence,  de  Venise,  du  chft- 
teati  Salnt-Âage,  de  Modène,  de  Turin,  de  Parme,  etc.,  nous  apporte 
des  précisions  nouvelles  sur  la  crise  capitule  du  pontificat  de  Paul  IV 
{{a  Question  de  Sicnm  et  la  politique  du  cardinal  Carlo  Oarafa.  Î556- 
iSS7,  in-^o,  90  p.  Extrait  do  la  Revue  bônédictint.  Bruges,  1905).  U 
tnoDtre  fort  bien  que  la  politique  de  Carai&,  si  muable  et  ei  trompeuse, 


I 


CffHOKlarB    ET    BIBLIOCHil>aiE.  223 

in 'avait  d'auLr«  objel  que  «  la  poursuite  d'intérètB  de  famille,  même  au 
p>rix  des  intérêts  les  plus  sacrés  de  l'Egliiie  o,  à  savoir  la  constitution 
d'an  état  de  Sienne  au  pru6t  des  Garafa.  l'ar  contre,  Paul  IV  semble 
devoir  ôtrô  dégagé  de  toute  complicité  directe  dans  les  intrigues 
<diu  eardinai-nereu.  a  L'erreur  de  Paul  IV  et  sa  grande  respûnsabilité 
^k.  été  d'élever  ^on  neveu  aux  honneurs  du  cardinalat,  de  lui  donnei  le 
jsremier  rôle  dans  le  gouvernemeot  de  l'Ëglise,  de  n'exercer  sur  ces 
^a.cles  fiii'un  contrôle  loinlain.  •  H.  HR. 

Espagae.  —  Deux  membres  de  l'Académie  de  l'histoire,  MM.  Man- 
:KraueI  Da^vila  et  Jasé  GoitEst  ua  Artegue.,  viennent  de  mourir.  M.  Dan- 
-^irila  avait  écrit  beaacoup  d'ouvrages  faîstorîques,  dont  les  plus  connus 
^^ont  :  El  Poder  civil  en  Espaùû  ((.l  vol.|,  la  E^puUiôn  de  las  mariscùs. 
M.  ""Iiistoire  du  Rtinadodt  Carlos  lll  et  l  flùtoria  doc  unie  ndada  de  laa  comu- 
^r^Midadfs  de  Caslilla.  La  plupart  de  ces  livres  sont  niEil  composés  et  res- 
^=»cmblent  parfois  à  dea  amas  de  fiches  qui  attendent  une  rédaction  défini- 
c  ive;  mais  ils  sont  riches  en  documents  et  en  renseignements  uouveaux. 

M.  G6mez  d'Artecbo  était  un  géographe  en  même  temps  qu'un  his- 

^-«rien.  Sa  Géographie  militaire  de  l Expagne  eai  excellente.  Son  domaine 
^^i^ropre  était  celui  de  l'histoire  militaire,  qu'il  a  enrichie  surtout 
-^^.vec  son  maître  ouvrage  sur  la  Guerre  de  l'Indépendance,  histoire 
"»^*n7ilai?*e  de  i'Eapagne  de  iS08  à  Î8ii-  C'est  ii  ce  point  Je  vue  qti'est 
^  titéressant  son  dernier  livre  sur  le  Hègns  de  Charles  IV.  Il  laisse  inacbe- 
""^rée  une  histoire  de  Ferdinand  VII,  souverain  dont  il  était  un  panégy- 
:«~i5te  déclaré, 

—  Uo  groupe  de  professeurs  et  d'érudita  vient  de  fonder  à  Madrid 

~«jne  revue  trimestrielle  dont  !e  titre  est  Cuilura  espanoia.  Elle  est  divï- 

^sèe  en  six  sections,  parfaitement  indépendantes  eu  ce  qui  concerne  leur 

^îiirectioii  et  leur  confection,  ce  qui  donne  à  la  CuUura  espaiiola  l'aspect 

«:3'une  fédération  de  revues.  La  section  d'histoire,  qui  en  est  la  première, 

^^sl  dirigée  par  notre  collaborateur,  lé  professeur  d'histoire  du  droit, 

^^^I.  A[.T&Hift*,  et  par  le  prof.  M.  Ibarka,  avantageusement  connu  par  sa 

■^CiollecliOD  de  documents  inédits  pour  l'histoire  d'Aragon.  Une  section 

spéciale  a  été  réservée  à  l'histoire  littéraire  et  ta  philologie  :  son  diréc- 

"fc-eur  est  M.  MEJiÉNDBz-PmAL,  l'auteur  bien  connu  de  la  Legenda  de  los 

"mnfantes  de  Lara.  Suivent  une  troisième  section,  dédiée  à  la  littérature 

Xsoderne  (théâtre  et  livres),  et  dirigée  par  deux  critiques  très  réputés  : 

^JM.  R.-D.  Pérès  et  E.  Gôhez-Uaoueuq,  et  la  section  d'art,  dont  le 

^"iirecteur.  M,  Lampéhbz,  fait  une  part  considérable  aux  sujets  histo- 

viques.  La  cinquième  section  jpbiiosophie  et  religion)  a  été  congés  aux 

jDrofesseurs  MM.  Asin  et  G6«Ez-IzûurEftuo,  fjui  lui  ont  donné  un  carac- 

»-ére  très  impartial  et  historique.  Il  ne  faut  pas  oublipr  que  M,  Asin  est 

l'historien  de  la  philosophie  arabe  en  Espagne.  Il  y  a  enfin  une  section 

Varia  ou,  pour  le  moment,  les  sujets  de  pédagogie  sont  traités  par  le 

professeur  M,  Ribeha  et  Irts  questions  internationales  par  M.  Mavka- 

Gauazo.  Le  tout  forme  un  gros  volume  de  300  pages.  —  La  section 


224  CHKO'^rQITE  ET  BTBLIOfilUPHn. 

d'histoire,  qui  nous  touche  de  plus  près,  publie  des  articles,  la  biblio- 
graphie des  sources  (celle  de  l'histoire  d'Aragon  commence  dans  le 
n»  i),  des  documents  inédits,  des  comptes-rendus,  un  dépouillement 
systématique  des  revues  espagnoles  et  étrangères  et  une  chronique. 
Parmi  les  collaborateurs  assidus  de  cette  section,  il  faut  citer  MM.  Codera, 
llinojosa,  Elias  de  Moiins,  Herrcra,  Ghabas  et  quelques  érudits  dn 
l'Amérique  espagnole.  Plusieurs  hispanistes,  tels  que  MM.  Desdevises 
du  Dezert,  Shepberd,  Humbert,  Fitzmaurice  Kelly,  Fariaelli,  etc. ,  ont 
promis  leur  concours. 

—  Je  serais  plus  à  mon  ai!<e  pour  dire  tout  le  bien  que  je  pense  de 
la  brochure  de  M.  Rafaël  Altamiba,  Trabajos  de  investigacion  en  la  cate- 
dra  y  et  seminario  de  hisloria  gênerai  del  derecho,  1903-1905  (Oviedo, 
Ad.  Brid,  1905),  et  de  la  méthode  appliquée  dans  le  séminaire  d'Oviedo, 
si  je  n'y  étais  cité  d'une  façon  particulièrement  honorable.  Ce  petit 
opuscule  permet  de  bien  augurer  du  travail  de  rénovation  entrepris  par 
quelques  hommes  de  cœur  dans  les  universités  espagnoles.  —  H.  HR. 


L'un  des  propriétaires-gérants,  G.  Monod. 


.Nogenl-le-Rotrou,  imprimerie  Daupelet-Godverneur. 


BIBLIOTHÈQUE  D'HISTOIRE  CONTEMPORAINE 


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(Cniuoui^i^i  in*  ut  tiivQi,VTiQa  fiiaiiçai»!, 
p«r  L,  CitJten.  1  toI.  iD-3.  ...  10  (r. 
AMim!!  ET  LA  tlrvoLUTicni  FiiAii(Altc,  par 
/.   Homarel.   1   vul.   iii-3 7  tr, 

IjlAi  (^ AH ■>*>•-■< lu  lit»  .^ituiUe  rnAMCAiBEa 
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FKapOuéuh  tr  La  Sacitti  m  AON  TIMpS, 
f>u>  Pi  âaWoit.  t  Tul.  io-S.   .        ?  tt.     • 

'  t^     «OLITIOITI     OniElrTAl.E     DE      NAPOI.iaK 

l\mrj-)HO^i.pBr  EJ.Briiiatl.  1  ï.iu-S.  1  ff. 

Dl    WaTITIVLOIV  a  SAINTI5-H*t.ÈKI!  (Sl>  Jllitl-lfi 

ocl. J»l r,  1 ,  (.»r /, Sihfitrf,  U .  i n . Iti.  :t  rr.  SO 

HKTOIEE    OE  dix   AME   (  liijO-lâ'iO),  P*T  ^U^ 

St9Ke.  b  T«l.  lu-g  ......    %  (t.    • 

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(  1851'1Uï2),  pur  U  miwt*.  I  val.  tD-S.     7  tr. 

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L'Iimo^ClHiKE  mAUÇAiti,  psc  /.•!,.  de  £4- 

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A.  Métin.  1   rûl.    idIS  ....     3  tt.  50 
AtLEHABMI 
LcGMJiDTtiL-iaii  T,»  &Kitx>  ilSùa'KtS},  piLT 

Sli.  SckmtilL  t  ml.  iD-t.  ....  10.  fa 
H19TOIEE  RE  LA  Ciias«E,  d»  Ie  mDrt  dE  Trt- 

dèric  11  E  !■  hEUiJledn  SAdowA.  pAr  £.  Vf- 

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SàiiEww.p.  A'uf.  IcyoK.  la-l'.JJ««(l.3fr,» 
OniDirrEft  iin  #âciAL|.«ME  e^'èItat  eM  ALlI.^ 

M«aK«iPEf  f,"/i.  Âw</#r.  I  Tol.  in-S.  J  fr, 
ÎJt.  (itnacnATO   tociAunlui    aix^waide, 

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L*    l'jti;s»K    r.T   vj,    Ki'nLnTioE     de    184S, 

par  /'.  Vititer.  X  kjI.  i«  IS.  .  .  3  fr.  SO 
BiSMAHCt  CT  •(•«TKMi'a,  f)Er  Je  iviiffnï.  I-  La 

prétiaralion  lHlù-tJItlfi,  |  f.  iu^S.     10  fr. 
n.L'aciioj,ilgBl-IIITù].i  »^.tij-«.     10  fr. 

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HllTaiHE  DE  L  AiiTmcHi.  ^pqtE  1«  siorl  lU 
Marie-Thùr&Hvjtii^u'EDUfl  juon, pEr  L.X»- 
tttinf   t  Tal.iU'IS.  3>«dltl0a.  .     3  fr.  ÏO 

ElAOCa   ET  KATIOStAXITÉE    EV  A  ElTHICnK-Hcla- 

afus,,  pm.r  B,  AtifThach,.  1  iDl.ia-8t  5  fr. 
Lee   Tcti^.gu]»    rt  la  îiQiiixjE  cottricrâ^o- 

HAiHfi.pAr  /.  Hourtin-  1  ¥n]_ln-lî.  3  fr.Mî 
LcrAYSHAoïTAn,  p.  /f.  StcavJif.  la<l'2.  Sfr.SO 

HuTOiaa  de  i.'SsFAaiiE,  dapui»  Ie  mqrl  à* 
ChEJ-ISE  Itl  jiiiqa'i  d»e  joar*.  par  fl.  Rry- 
nmli,  l   wil,  iç-IS.   .....     3  fr.  M 

SDnSB 
KOTûiRE  DU  fEorLE  iDisf E,  par  DaeniiiJttr. 

1   «ol,  iu-S s  fr.     • 

ITfcLn 
HitfOtiiE  DE  L'Italie,  d«pii>f  IBIS  juqii'E 
la  mon  dï  Vieior<Eiinnatti>«l,  par  g.  Su- 
rin, i    *ol.  iD-1! -   .     î  Ir.  ÎO 

Histoire  nm  LuiiiTi  iTALiiirni  (ISII-I^I), 
psr  Boilon  iCinf.  '2  vût.  la-tS.  .  ,     15  (t. 
TDBQDII 

La   TuBOIIIE    et     L'hELLÉMIIUE    COHTEHPO' 

RAin.par  V.fi<lranf.ln-IS.5*4d.  3  [r.5CI 
ËATm 

La     THAMFORWATIUK      1.1       L'EoYfTE,     pEr 

AU,.  UMn.   1  rt>l.  lu-lî.    ...     3  fr,  M 

Hanomt  de  la.  RonjUAitia  covTiMKiRAiitï 
(HKÎ-IWO),  par  f'r./ïanw.  1  ».  in-S.    7  It- 

moE 

L'iliua    CDNTIKPQHAIIlE     ET    tC    UOUVEUIICI 

«ATiotiAU  jïEif  E,  Pirmu.  lo-iS.    3  fr.  M 

caore 

nuLATiaiis   ne   la  Cbiie   «*»ii  les    i-uii- 

9A1ICIS      OCCIDI1fTALE4      (1glX)-10(N).       pHr 

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LVxi-ioiTioB    DE    CHtsiE    ftf    IIS5T-6S>    pir 

ti  mfmr.  1  vol.  io-«. 7  fr. 

La.K.ïïnjTioti  deChini  hE'tSaO.pErfa  mfiirr. 

l  ïûl.  in-S 1  fr 

jLMEBiaOI 
HOTOiiiEnE  l'Ahéeioue  00  Sud,  dapiiti  •! 

eoaqtitte  lUaqu'a  Dâi  Juirrt,  par  iMhrrit. 

lD-tï.3*éi)tt.,revDflpirA.JI/iUitit4i.  3lr.i0 


F.  Wiitt«r.  La  DKSOLtmoK  deh  assrmblkes 

PAHl-EWESTAIHES.  1    ïol.  ln-8.    ...       Û  fl 

B.    C«idlar.    L'Exfiamos    de    ChiKe    us 

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P*oi  Louis.  L'onniren  hetaiit  T-'ËtAT.  7  tr. 
Eag.Daipola.  I.t  fAituALiiiKE  nifOLUTioM- 

EAiNt.   IQ  IS.  h'  éd.  ....   .     3  fr,  5t> 

Cm.  dB  LaTslara.  Le  eficiAUjiHEcairTEMi'O- 

•AiB.  Il'édil.  1  fol.  (n-19.  ,  .  3  fr.  SÔ 
tag.  BpoUtr.   Fiaunea   DiarEanEi.    3  toI, 

lB-13,  ahactiD 3  fr.  ^0 

—  L'tDOCATieil        D(  LA         DiHQcnATI  E 

t  »<il,  in-19 3  le.  50 

—  t'àvOLUTUm    POHTIOO»    «T    »OCIALI    DE 
L'EdUBX,  1  «ol.  In-I?.   .   .   .   ,    a  fr.  50 

—  HOMMEi  rr  CHQBta  de  la  HÉvaconoB, 

I    Tnl.    IB-i? S    fr.   W 


ItâUr    Otfuse.   TnAKSFORMATioiia     ao- 

ClALE».  1  »ol.  IB-lï 3  tr.  50 

—  Du    TRAVAIL     XT     PI     «H     COU  BITIOKE. 

l  fol.  m  12.  ........   .     3  Ir.  W 

1,  iMilBliat.  La  n*  a  Pa*ii  rtnùnn  dke 

AMMÉX      DE     LA     hÉTOLUTtOB     1179l47Va|, 

l  *f)L  io-t-i ,   .    •    3  Ir.  50 

fi    WtfD-  L'ÉCOLE  SAIHT-SEHOBICnttt.  1  Toi. 

îp.lî.. .    sir.se 

à,I4isbtsDlMTg«r.  LsaociALiiME  UTOrioux. 
l  ï.)l.  lu-f? 3  Jt.  50 

_    Le  »OeiALI5MB  ET  lA  RÊTOUTTtOW  rjiiit- 

ÇAUt.  1  »al.  iu-S  ...       ...     5  (r,     » 

J.  BourdtBU.  Le  snciALisuE  allemabu  BT 
le  HliiiLi3MiïnUs»».a' tid.  Ia42.    3  (f.  50 

—  L'ÈToi,tiTt(iii  M)  sociAUSH».  ln-1S.3ff.5û 
M.  CaitrJal.  F.s  Chine.  1  i'>l  tu  ('.,  3  (r.  50 


CHEMINS    DE    FER 


DE 


PARIS-LY0N-MÉD1TERI{\^ 


VOYAGES,  i  mNÉHAIKES  l-ACULTATIRi 

de  France  en  Algérie  et  en  Tunisie, 


ou  VI ce- versa. 


f  (Jc-i  rnrnel*  tlp  l"*.  î*  *•!  a* 


l.i   S-  Cl' 


lit!  Traii»|i 


Ln  ('.ompatifùt:  'Itilivre  v 
luer.  i  pris  r*<luilç,  <1c«  v- 
vaut»  T  Paris-Li>iiri-M' 
rk'ii,  K9l-Alp«^ri»rn.  1,; 

(ir  tiitvigiitlon  mivlr  U-"    ' 

—  Ces  voyiiufts.  (1"iil  le*  iti,  ' 

doivuttl  cuniporlcr,  on  m«'i!. 

limes,  soii  île*  (larcoiirs  u..iiiiiiii.  -   .  i  mh^iiitéi:-    ..i   m 

rc'^t'oux  fraiH'aiM  doiveiil  t''lri<  <li?  3(in  km.  nu  maint  on  ' 

jjareoiirs  nuirilijnes  ilcurent  Hre  cJTectu<?b  «xclubiïcrïK 

L'ili[i''TMiiv  iloit  raiiiivuer  le  vm.iL:i-iir  ii  sanjiolof  '1 

Lt:>i  rAiiiirlii  mmi(  vnlrlllI<;^  peu  ure;  relie  ^ 

tletix  ou  trois  p(*-tintlr«  <1f  30  joi  i nnndt  lu  p 

10  n/n  <1ii  (irU  iiiiti.il  Jti  cnrueL  pour  rliiiqiji;  prolon^aliuii. 

Arri?iï  CiculUilir^ii  ànm  loulcs  les  gnre^  <Ju  pnrcoiiri. 

Les  dcnmmjf!*  ik'  curncU  peuv(?nt  «'(ru  aflre8!«ée§  nui  clicfs  de 
rt'seaux  imrlictpariU  ;  elles  rlnivrnt  linir  itarvenir  cinq  jours  nu  in-i 
départ. 


T  fffcr- 

.lllX   t.111- 

.=^1,  1>.  L.-W.-Alg*-, 
■  ir  1a  C"i 

,ri- 

■ir  :u)ii  ivfn,  —  Li^ 


«tlMKH* 


I OU  les 
iris  nv.ii 


VaYAKES  r.mCULAlRES  EN   ITVUF 


La  r.ompignie  «kMhrt  loiiie  l'tirme:;,  fi  [ircifiièrr"  lieman  :  "  ' 

«insi  i)tii'  iliins  les  prini.'ifnlc-=  Baves  sitiii^e?  ?iir  \e^  iljii'i 
drr.ut;iir»!s   a  ilinérnirtiâ  fixes   tr«':i    varici:^,  pcniicHanl  il' 
inttrcssiinli't' fl'î  TlMti*.', —  IjJi  itomi-n'ïlitliiri;   coiiiph>l»;  il- 
l.ivrct-tiuiik'-Iloraire  P.-L.-M.  n'nilu  ft  fr.  Su  iJan»  U>ul«¥ 

ExL'infik  il'uQ  CHH  vcjjaj^eii  :  Hliniruin;  hi-A^  ;  i»j||-ie,   i 
MmtaiK',   TiirtTi,  WlIftA,    Vpniio,    Bolopnc,    Florr.-nce,  -Pi'- 
Mar?i-)llc,  I-yrifi,  nijon.  Pori?.  —  lliiréc  du  v«)yngc  :  Çlp  jgur^ 
2^3  fr.  SU;  r  i:la-.sn  :  !s3  ff.  20. 

iJi  C"  délivre  ev-'l'^i'UMil  lûUlK  l'iinr> '  <  re.i  û<:  iuu 

ili:  voynpcs  iiiiern.iiifuîattx  h  IHnéraii'  ■-  v«>\u)ietir 

fi:cliii:r  iles  voyuws  ik*  Frani-i*  en  Il;ilic  u  jiria  rtJuila.  L'ilinéraire   dail   cwncner 

voyaKeiir  &  si'tn  poinl  ilf"  (l(*(i<irl 

P*n.-yiir»  miriioiim  tim^-:  dott  IttloiiJÊircs,  — Validité  :  t5  i  '    " ;r 

W  J4>tir<t  >li;  9UH1  A  SifU'i  kiloDx^lf'âs;  t*l)  joitrt  aii-douue  'I 
faciillAtirs. 

l.ca  ilrnMtides  de  livrnU  iat>;rualiotiaiu  iont  ealisr^ile*  luix  g.nj 
>'icc  iejcmr  rti'^nK."  lor'xju'ellt*  parviennenl  à  en*  gares  «vont  nii'i 
autres  itircs,  lè^'IctnAiiilc*  ii<iiifetil  être  Taile»  qtialra  jour*  à  l'avai- 


ns. 


CHEMINS  DE  FER  DE  L'OUEST 


PARIS    A    LONDRES 

Via  ROUEN,  DIEPPE  et  NEWHAVEN 
PAR     LA     GARE     SAINT-LAZARE 


StKVlCKS   RAI1DES  DE  JOl'R  ET  DE  NUIT 

TOUS  LES  JOURS  tDimanches  et  Fêtes   compris)  ET  TOUTE  I<*ANMÉE 

TBAJCT    DB    JOVR    eo    S    ?i.     11    d"     et    •2*    rl.>..r    ii>itUmi<nn. 


Bilirét    •inifitrr,    >tiuii>(rx   fxndnut 
7  Jùxirt. 


GRANDE   ECONOMIE 

HMrt. 


tt'aiirr   ri    ix'tBur  titk'Mr'i 
penihml  /  mois. 


a  fr.  M 

1"  elajse, 

Sa  rr.  ',j 

33  fr.    . 

2*      -    . 

^i  tf.  la 

i:i  fr.  25 

■A*      —    

M  fr.  50 

Ltà  Lillet*  ilouflf ot  l«  Oroll  do  »'arréler,  »Jns  »iifi|>|émcnt  *>«>  \itit,  A  Ii^uIcb  tf-  tmtti 
tUuéca  sur  le  parcours. 

I  .  iotircnlr*^  Paris  rt  Itirpjif  vi  viccvtso  corniiorlcnt 

«>  1  <în  *•  rln<s<»  ri  ronloir  avec  W.C.  el  toiU'lli'  aiusl 

.',;  K-Hx  du  scrvim-  de  nuil  ooniiioclcnt  des  voitures  Â 

.  :ivc<-  VV.  (1.  rt  tiiilclte.  T.n  viitliirp  île  l'"  j  losso  /i<>iul«jir 

'  i.ciiiip'irliracnls  A   r nurhnlU"*    su]ti.ilttiHMil  de 

:;••«  |irnvfnt  ti\rv.  reteouos  à  l'dviince  .'u«x  (;aivj« 

>iii.iivi  tin»»  suitirxf  il*»  i  (nur  |)nr  onicheito. 

•  •iivoic  frjncij,  »ur  tlemaiidc  iiirr;iachi«\  un  bullciin 

il  de  Parts  A  Londres,     '    ' 


EXCURSIONS   A   L'ILE   DE   JERSEY 


JMUM  1«  Iftll  i|o  fackltter  to  yi*\\t  de  l'Ile  de  /er^ey,  la  Coraiia@:nie  des  Ghemiti» 

'      '     '   'uest  fait  délivrer  tiu  (l»'|i.irl  de  Paris,  d»'»  billots  dli^cts  d'iiller  et 
! -s  an   tnoU  pernî<*(tanl  d<j   sVmbtirqu*!"  à  UKAXVII.I.B    ou    à 


■  .'m  p«r  Grttmùlt  à  ttUlrr 
tt  au  relùvt. 

W  rr,  15 

.     H  fr    Ï5 
.     Vi  tr.  8S 


ttilUti  ealaitei  à  l'alltfr  ftar  Ij'cdnfWI» 
^f  au  rfl/>uf  pttr  St'itftlù  ou  ^nttertem^nt 

i"  du«e  li  tr.  W 

r     —    ,.  sn  fr.  us 

3»      — .  .       lî  fr.  30 


!.*«  hîfl'ts  ■t-Mivr-'*  "i  r.iît'  r  r-ir  Onriville  et  aa  retour  par  Sl-Mttlo.  pcrnii^tlent 


Ppur  pla*  •!«  rr.n«eignero«nl»  con»nller  le  livret  Ciuidt'iUMftré  liu  rèftoM  rfe  rOnt*i, 
iwûv  0  fr.  30.  dam  le»  tiliIJQlt)fttru«»  dei  trares  do  la  C6ni|>âtai«. 


—  4  — 


CHEMINS   DE  FER   DE  L'ÉTAT 


Excursions  en  Touraine 


BILLETS   DÉLIVRÉS  TOUTE  L'A>sXEE 

Valabhf  1i  jourt  avec  facuitf  de  protonffati9n  df  deux  ftth  li  jours  moyennant 
un  ftippUment  de  10  Ol9fiourcfut</ii«  ftroUm^atwn. 

ITINERAIRE  :    KAKIS- MONTPAKNAS8E    -    SA.VMt'K    —    MONTKBtriL- BELLAY 
THOUARS  -  LOUDUN  -  CHINON  -  AKAY-LB-RIDBAtT  -  TOURS  -  TBATK.lURENAl 
-  MONTOIRE.«UR-LB-U»IR  -  VENDOME  -  B1X)I8  -  POPiT-DE-BRAVE  -^   PAIU84IO» 
PABNASSË. 

Fficuiltf  tFarréi  au-i  yargi  mttrm^iairet, 

PBIZ  DES  BlLUSra  :  1"  cUane,  KO  fr.  ~  S*  clasM.  3S  fr.  -  3*  claksa.  ftS  tr. 

les  enCuti  da  3  i  'V  an»  (viieut  wvUw  >>«■  prtt  iijiliquei  <.'i-4c«»us. 

l,«i  bUI«ui  itoi*ftDi  ftira  dflouuiit^»  troia  jours  «l'avauoa  4U  gui*  ds  Pjui»-Moai|ianiaM«. 


BILLETS  D*ALLER  ET  RETOUR 

POUR  LES  STATIONS   THERMALES  ET   HIVERNALES   DES   PTRËNÉES 


Trvutuâ  les  garca  du   réseau  île  l'I^tut  délivrent,  pendnnl  toute  Paiinër,   il«8 
d'aller  et  retour,  individuels  ou  de  fnmiUc,  h  deHlination  des  gare!*  du    réet 
Mlili  tt«f3erwiint  l«s  «.tatioii^  tlterniales  ou  ItivernaLea  des  Pyrénées  (l'an,  CAutereij 
Liichon,  BùirrtUt  elr..)< 

Le»  billet»  indi*tdiielâ  comftortitnl  sur  les  pifii  itu  larir  «ènéral  niie  réclu«tioii  (li 
25  p.  0,0  en  1"  cîasse  et  de  i(l  |».  0/0  en  2*  et  3*  clnsse». 

Ut»  Ltlleti  de  famille  ne  «ont  délivrés  que  \toiir  un  tr*))et  total  d'aller  et  ttUan 
^^l  ou  suryérieur  i  30(1  kilomètres.  La  rèduoli<^n  qu'ils  com/iortcnl,  pur  rapt^orl 
tarir  gtnérAl,  varie  cotre  20  p.  0/0  pour  deux  personnes  «l  iO  p.  0/1)  [>our  m  |i*:r»onn« 
et  plus. 

Lu  enfanta  dt  S  il  '<  un»  paierU  liemî-plaee. 

IfM  doux  &orte»  <lc  bijIeLa  «ont  valables  33  joura;  îla  pfUTenl,  h  detii  rtpristt,  èlfc , 
{irolong<!s  de  30  jaura,  nii>j«rinani  le  [Mt«(nenl,  paur  c-tinque  pèrlodo,  <i'ii|i-*afiHt^c 

egat  h  |t>  p,  «l/'l  du  priK  inilisl  du  hiUet, 

Les  billets  infltvidueU  el  Un  ititlels  <le  Mmiile  rloLvent  6lre  demundéf,  les  Jkrtmft 
'3  jotir$,  les  secôtiila  4  ioun  avnnt  la  iti.tr  du  i)^:porL 


_  î;  _ 


CHEMINS   DE  FER  DU  NORD 


PARIS-NORD   A    LONDRES  (JU«J.J 
Cinq  services  rapides  quotidiens  dans  chaque  sens 

VOIE   LA   PLUS   RAPIDE 
Services   officiels  de   la  Poste  (via  Ca.iais). 

l*  KVe  liff  PariR-Nonl.  «ilnée  an  centre  des  atTairea,  est  In  point  de  départ  île 
tou*  Itv  granti^  p'our  rAiigletcrre,  la  Belgique,  ta  Hollande,  le 

IteiMtnirk,  la    -  i         .  rAllemagiie,  la  Hussie.  la  Oliitir,  te  J<ipnn,  la 

tuiutt,  lluUe,  la  Cdle  d'Azur,  l*Kgy(ite,  les  Iodes  el  l'Autitralic. 


Carnets  de  Voyages  circulaires 

A    PRIX    RÉDUITS 

EN     FRANCE    ET    A     LÉTRANOER 

apn:  itinéraire  iruKt  au  <jr*  Uei  tinijfutjtui* 


"«    '-1     -.im. 


;.,  .1..  v,.,,i  d^jjvrt"  louU'  rarinee  4vi  Livprt-*  h  l'Otni'Otn  i\  prix  r<?«tuiU 
d'o(r«;«iuer  d  \f\ir  (tré  un  vojaye  empruiiiaril  n  la  foin  I»j* 

iT'iiii-      .•vli',.ri<-n,   <-t     (11(11. i.-!i-     !."■   1 1  l'iii- -  1 1  i'   r  I  u'fll  jtlM  4lp  for  l^t 

t;u*!in-l)(Tjr* 

.  ;  ;.       m  I  Ji.'rruotMI, 

<,  Italie,  Ujimikiik.  buKui:.  Mcihvkox  kt  ('ixi.AMtii: 
«  (tVmis'i'vn  (le  ces  li\'rols  ssont  les  tujtnnte»  . 

>  tir  A  son  ]>ciinl  rie  dt^iarl  initial,  tl  (loul  alT«cLet 
•llr  H'hti  aller  et  retour, 

•  Il  par  le»  voies  navir  •■lét 

rif*rJi?iir.^>«nM  kiliKtii  '  ■  atè 

■'    ij  jnijr=  lur-.iiae  lu  fian'otti"»  M'  ni-  -'   "■'■   ' •       . 'llf  Ml 

1  le»  iiartour*  do  '-'.OUO  ù  -tMin  ;  '    !.  ■-    ■.,,-  ,,m   iissii»  dt 

is  \n  t>uré«  âf  «alidUà  iif  pitui  ilm  [>rolongèc  ni  t'Uin6rAlri:  modkdv. 
it<-  iTidin»  Ae  t  ans  àont  Irnn^port^s  gratuite mrnl  «'iLi  n'occupant 
('le;  au-iJcsitufi  de    i  aas  Jusqu'à    lu  aii«.  ils  Ij^néQïiciil  d'une 


'urip  gralulli?  pour  te  lianapurl  »J(?s  batrauvs  '• 
11-  (•■.  iir.v  ri,  .-.■s  livrais  n'c»!  accordi-e  pour  k: 


t/IlfCtUé« 

(  nu  iiioyeO 


lin  .illi;,'   titr  «if»  furjitulriirxt  /ttî  t\ 
k  .  I  liiill  ilc*  ii>  rta 

f  .  ,        ;  .!•  des  ('«)■»  <  I  ~ni». 

•iuivciil  C'omjiirtUf  la  it»|c  t-.itarl«!  de*  ville»  a  vi&iler  el  l'intlJeaUeci  Aé» 
-  r*. 

■  il*  In  (icmartiJe.  If  dt-piM  ft'anr  provision  de 
ic  riu  prii  toraijue  le  vojaifreur  jirend  pojae»- 
<l!  ;t;  Ii»r'  t. 

•V  Mtkrmtatr  lMlt««r«trir  A*  kan  «O)rao«,  Il  RAt  rrt-pmm.mrl*  .in  immirrur  iir  cntiMiltor  au  ffia- 

Im  Indlcatcun  d>»  Cbiiinlni  da  iar  at  ilaa  -tonamit, 

'5**l.  «l»«tm>ent  li-a  r»mrJofifmaj>ti  uu'U  t.  ■■  les  plui 

nit                                           lita  «a  «ogcof  uao 

:Li  ,-..-.  ,.-.  loujonr»  «B  «!l. .    ...  , y,.j-.. 


-  c  - 


CHEMINS  DE  FER  D'ORLEANS 


L  -HIVER  A  âRCACHOH.  BIAURITZ,  DAX.  PAU,  i  TC 


BUMa  a'alhr  etrttotir  iailvUitvlt  ot  (tu  fumitle  de  toutes  cltisos. 

Il  <isl  di'linv  louly  rj»nu<'M*  p.ir  le*  ^'Jri*5  i  'rlAuns 

Arcu'lion,   Kinrritr,  l>;»x.  I*an  t'I  l»*s  .itilr  •  '    miil' 

Kr.trnuî  ;  l  '  ilr-s  bilhiU  d'itlli-J"  ttl  i't?t<itir  inili' 
UuO  du  i'i  0  (I  <•»  1"  dasic  fi   '"  'I  11  -n  i^  I.  ,    .  .,> 
lOloui-  ik'  fumiili-  »]«  tiiHlui  1  '  .utct-'iUinl.  «Iça  i 

poUf  UO'.'  fiiiiitlti^  ilv  2  |»(;r*ii<jii' >  .i  l'i  0  ()  (mur  mir  i.njuin-  u"  <i  | 
plus;  ce»  réiliK'lions  suiit  ("ilculé^îi  sui'  lus  [trix  du  tuikf  ^t''ii<'ral  d 
lanc>  Ile   avfi:   rnirtiiiiuiii    de  .'lOll  kiliynir-lifs.  ail' 

Li  'mu<:<ud  ;  (jôn:,  laui*.'.  iiidii.  Iiiiiiriii'.  â;il'.(: 

■  in^re,  L'i.Mti  jiiM'C,  (•«•llc-tiit'r»-.  ■-■.  Mi-ur.  ' 

iVceur,  oiK'le,  latik*,  ntvea  •  r^irvtU'u. 

'famille. 

Ce*  l>ill<*t<»  «ont  vaînblM  33  ioai-**,  non  crtmprfH  l***"  fr^nT*  <Ti»-i^<*fHTt  #i 

[rivre,  C.fUc  ilurt'c  .|o  i-îilidit*^  pou!  'Mre  jirolonçtfr?  df" 
innt  un  i>U|ii<i>-tii<'iit  de  llMi  O  du  |irix  (xiiuilif  du  i 


j>our 


¥OYÂG£S    DAHS   LES   PYBÊfiÊES 

Mrantt*'*!  fl»  "i-"i<"  I"  ''■"*>-■>  ■•■>  i»  l'rMj''»  "I  \-,  Slitmiii  bnlii.^ir*..  il. .  lu  r„i -.it  ,tn  i.nlf..  ci»  i  ;»./•.,  .rn» 

1       ITINÉRAinE 

P&rlB       Bordeaux  —  Arcachon    -  Moat-de-MartAO  -  Tarbea       Sagaérea-d^-Btgof  re 

—  Montri^ieaa    -   BagnereB-de-Laclion  —   Plerreaite-nestalat  —  P*a»  —   Pajréo- 
8*7oiiQe<Dax,  un  Pu^ûo  Dax       Bordaaaz  —  Parla. 

S'    ITINÉRAIRE 

Parla  -  Bordeaux  -    ârcacûon       Mont-de-Maraan  -  Tariie»  —  PlerreM  "1*8 

-  Bagnèrea-de  Blfforre  —  BBAnereB-de-LucSon  —  Touioat«' —  Paris  »:.• 

L4ll..»-r,<|.,..tf,-     .,.>    •  „i     l-'iv.  a,-(.,,m,i;i>-j, 

3'    ITINÉRAIRE 

P&rls   —   Bordeaux    -  Arcnchoa    -   Dax  ~  Bayonne^Pnfûo  Pau    cmi  PnyùoPsa'  — 
Pleirefltte-Nestalaa  -  Bagaères-iie-Stgorre        Stagneres  de  tacttoa  —  Tonlou««  • 

P&rlS    l'i'J     M..ulrjilh.iMCiilii,ft-Llin.i)!"«   .ii.   l'i.l   Tiifi'iii  -l.lili'">ai-*' 

Prix  d*s  BIUau  :  1"  olaH«.  im  tr.  &«;  S* «luit»,  ■■*  tr.  à» 


in   :>  l'arenutuiot  «t  MI9II 


Leti  i'ilk'b  'lu  (i«ix-uur9  .1lllltUuu(lel:^  ci-de.isiis  piiuranl 


mrTnVtiVirr!!     i1il 


Ir 


p<iu«'iini 


■>oil  au  coin- 
(lu  <iii  &  Tou- 


>?  ùt  viiliillU  itu  Inllet  circulaiN 


I»  ^>.  :rtxn^  lintf  '<■•■  tu  cnr<^  'li' TiTts-^îiiiii   t'tifjay  ooa  ICxpojiUisn 

S'Uo(«llrâ|<Kle«}. 


-  8  — 


CHEMrNS  DE  FER  DU  MIDI 


INDIVIDUELS 


,,     BtLLETS  D'ALLER  ET  RETOUR 

y  cla!i»^8  ilari*  le»  ifar^i  des  réseau 
•l  dan»  k's  f^m  i 

fJurrc  :  33  j" 

PaiMlIlÉ   lie  i.niM.i.iULiM 

Ces  billela  iJoivent  éir< 

UaATfil  f«<:uIUtiC  citl  .h.l  ■..-.  ..  .  ..m  .  >  .  ...  .. 

WLkUoaûtlTa. 

ATtB.  —  Un  nvT«t  iiidliip>am  «a  iMtaU  !••  coatUttoo*  dana  la«qu«l!«a  |Mav«nt  fetre' 
•(RwtaA**  la*  Bxcuraloos  «al  envoyli  faranoo  A  loat*  paraaiin*  qui  en  tUt  la  d*iiiaiid«  au 
Bénrle*  «Odimarolal  d«  la  Campagnls,  5V  bOOlAvArd  Bauaamanii,  à  Parla  (tX*   arrond'). 


li:  l'RtaC.  <l'Orl(ia.ns| 
'inallou. 


.  u  gAfti  fie  tl*p«rt. 
iMivir  toui  parcours  de  {«lu»  <!« 


BILLETS    DE    FAMILLE 

POUR  LES  STATIOSB   nA.LNÉAink<l   ET  niVEttîKALBS  DKH   PTUiNJ^lSS 


!  I  ois  il 

Il   K'iirr.ii  [HMir  uni 
'■ir  iiot»-  raniHIe  dol 


Billela  délivrits  Ifttilc  rannée  dans  les  p.M       "  ■    r  (ii 

de  llSlal.  d'Orli*an».  rlu  Midi  ol  (ia  Pariif 
par  le  voyagetir,  el  »vec  k'i  rûdticti'' 
(larcoiirs  (aller  el  retour  comj>riï)  ■ 

S  personnes,  200/0;  «le  3  personne»,  i:  •'•■-,   ,..,,..  i  r r.  .-  ..  . 

de  6  per:<onnu  on  plus,  40  O/ii. 

Rxceptionnellemenl  powr  le«  p»rooi»r»  emprunUot  le  râteau  Ae  Paris-Lyon-M4(ltWr 
rAtiéti,  te$  biUeLs  ne  wnl  iiéli\ràa  qu'uun:   rn.inillc&  d'ao   iun)ri&  i|uiilre  {^Kfrsorines  et    le 
prix  «'obtient  en  ajoulanl.  an   prii  de  li  bitJelj  simple-'  nrdia(vjr«s  le  prix  d'un   de  cç: 
hilleta  pour  ch&rjue  mcmtjrr  de  lu  ramillé  en  plus  de  Iroia. 

ArrùLs  fat^nlUliTi  sur  tmi!»  les  puitiU  dii  pa.r<:4iirs  déai^^ués  sur  la  detiuiDdc 

Duréf  :  33  jours,  noti  compris  les  jour^  de  départ  •(  d'arrivée. 

FaculU.^  de  prolongaiion,  tnoyonnant  suppléioeoi  de  10  0,'U. 

Ces  billets  doivent  (tre  demandés  au  inoina  i  jduri  à  raranQ*> k' la.  gare  de  4épati. 


Voyages  circuia/res  à  prix  réduits 

Paris  —  Centre  de  la  France  —  Pyrénées, 

Trois.  ToyaKc»  ditl*renla  au  cboix  du  voyapeur, 
Biîl         '  '     n's  luule   l'année  aux  prix  uniformev  ci-après  pour  les  trot»  niniiraif 
!*•  ri  r,  50;  2'  classe,  122  fr.  50. 

therrrr  7  .in  juiifs  POT»  tontpri» -Ciilui  du  iKiparl. 
Pacnll^  d«  proloiigatian  moyennanl  jiuppkmcal  de  itiivo. 


Provence  —  Ptrénéea. 


Prix. 


i   i".  2'  et  3-  par 
i  i'.  V,  !}•  el   ;' 
'  8*  paroDuriî . . . . 


pnrcnurs....      SB  fr.  an  l"  cIaksc;  M  !r.  en  â*  r.laaae. 
porr.ours.       M  —  88  ^ 

paroDurii 114  —  87  — 

Le  a»  parcouri  peut,  an  niover  de  billels  *pêt:inux  ir*ller  el  rpionr  k  prix  r^dalU  da-J 
0(1  p'i'"   "i^*  ■"■=•> I Ile,  s'élendne  de  Alhrseille  âur  le  littoral  juagii'i  Hyticns,  Canoea,  îiic 
ou  .M  .  ail  choix  du  voyagi:ur, 

ûu,  .  .  -,  ,.^iin  pour  les  sept,  premiers  (lanroura  et  23  Jour*  pour  le  huîUSme.. 

Faculté  de  prolon^alion  moyennant  suppl(<ni«nt  d»  tu  0/0. 


ie&l-4S.  —  Cut>lommi«n.  Imp.  Pal-i  BHOD.KRD.  —  M-Hi. 


AVIS  IMPORT Airr. 
ie  tirage  &  part  d'art  i 
Ku  bttresku  dp  la  Revue  ea  même  tvmp*  ' 


i;e8  an\ly 

DC  I.A    CkefeJtlifTii   UVkAtititit. 


S  DUS 


P.4.  I! 


,    /.iir     iii-iiiir,Kf.«"iui  ini'    'ii"-,    .flij 

*('»       fi.lVCt), 


>  <fl<^   UUt  -Mai 

1 

l'fl   (ininiltmilif)    in    xt.Mirrrlcl 


'  Il  «I  fi,  M<jLiti4i.  nt>tir<rt  Fru(n\  TirT«|ir^<le  g^!«ekrlllM  <Alblirl 

n). 

Nr,.  Ue«  Uarîn»  TocheUU  <Oabrlel  Moaod). 

lin-  «t|iliaWth|ui!  in*  i>«rMMinett  ni  dei  ehnuA  dt  Pnrt^lloj'a 

Mil 


Il    .>li'ili'il  iiiiii  11,   li'Klin.in'l    t>r.ili'ii    I  tiiiillfiiajivjuri    ■|,^J    t( 

I-.  t,i»iMn>.^    1 .- 1  •iiiiyiumi»  4u«tro-buHgrol«  iIp  tSfl",  Ëladu «nr  li* iluvlitinv  (Q*hHaI 

Monody 
Vicomte  i>K  Ijum ,11 1  -RiiiuK  M<Mt  dinliii'^Auti'  <*ti  AUmnti^A  ;iH7v'-ti^i  <PiiulMauer)< 


^1  ei 


I.ES  l'K0CHA«N8  NUMÉHOS  CONTIENDRONT  : 

G.  Bourgin.  CitijIloHlro  hI  U  frAiM^-mAçonnrrin,  t)'4{ir^>  îles  ftocamraU  llalicBs. 

E.  Bourguet.  li-  «Inr  ■!••  ri..,i  .-ni  ,.t  i  .,ii.,,,u,.  ,-,,r, vi. 

Qastou  C«t)«ii.  i.f  u|>la<l««  I1i<mItv|>Iii 

j  la  fin  i)u  \vi 
J,   Caimette     La  pillltiijllr  nKim^lH'li'  lUn*  lit  ^tUPUi:  lit'   l-i-i 

G.  C-anton.  'Nnpoli'uti  J-  cl  r*!)!)»-  iiNnuii.  sicut-rifiir  Am   M 

Suiiil.Vincfiit  ()(r  Partie 
G.  Ch  Le  ciiiii|>li>t  dti  l'iiti  \I1. 

GulUaimve   uepplau    ' 
Eugène  Déprez..  l..  lijurli- 

Oeorgea  Goyau.  I.ca  n-iuiiur-.  >"ri-iiMi <U'y  Ktut  [>ii<cl<^li«ii. 

Jean  Oulraud.  L.i  )intili(]ut>  ilalicnni!  du  |iu|>r  U-irtiii  V. 

Raltnond  Guyot  H  L.  Théoard   Le  ion*i'rii->"">i  i:.."i.... 

M.  JapUcse.  I^ulx  XtV  t<l  la  enr;rrt  airiilo-liuli-' 

C.  Jutlian.  L'urganinition  cl  le  (;••»« <<riieiiii?iit    i  ,  li  Qéur,  Augatta 

TlUrf. 
Cb.-V.  Langlnls.  nnléiiiirrs  rccufillttfii  par  les  lùuiufUïur»  do  »ual  1.0aiA  M 

ileniiti*  i'>ii>MlPit«  «lirccl». 
B.  de  Mandrot  Jcni  ,w  ttoiir;:ii;{iii*,  (tttc  li*^  {tMttitiil,  caml«  île  adirer*,  si  le  imeàt 

;  II.  liij-ijr.. 

G.  P:i  LiiHHU'  cl  la  t'iiUli<nir  Ae-  Louli  X|V. 

Chr.  Pii>»i"i     ,1 l•^  Knni  cl  U  ii»rcrlli'rim  en  Lorraine  *  la  fin  »''•  ■ 

Jean  Puget.  l^>^  iitij>liir<)  de  Harra». 

Jacques  Rambaud.  Le  néiièml  llt'jtilcr  à  N.^(>l««i 

Fï'ançols  Ricci    Xi>lt  sur  li'*  i.ni)»  il«  In  Loi  ".ilnjuc 

Alexandre  Schurr.  Un  inoniu  ftiiiiç.Nià  on  i'ol<tKni^  ivu  xn*  s^titU  :  U  chnMi>i|o*«ir_ 

C.uUitt  Mminintltt 
G  -N.  Trlcoche.  'aN<.liln^inii  ri  Juiuiiiivillr>.  L'«piluUlloa  4o  Forl'NacMtitj 
George:^  Weill.  1  i^s»  l«iif«'.»  dAihilk  Mur«l. 
Grégoire  Yakacbitcta    l.a  Hu»iv  et  In  Purle  utloiiiune,  <io  iHU  è  XtiO. 

N^B.  —  ta  Mrintioit  de  ta  Revue  fMnriqat  n'ir«r  pat  mpoiuabU  dej  mon* 
«M  tnserét. 


REVUE  HISTORKJIJF 


PARAI 


>N  PAR  AX, 


Abi^iuwnuntt  tt  Adminùtralian  :  liliminn  .' 

'/  Rédaclion  :  108,  boultsvara  ^îanii-uuruiaiu  ^iiwairi^ 
■  n). 

CONDlïIUNa  L). 


LA 


1»0LITIQUE  FRANÇAISE  EN  EGYPTE 

A  LA  FIN  DU  XVIII»  SI]f':CLE. 

(Suite  fl  lin*.) 


La  monarchie  a  [M>ur4uivi  à  plusieurs  reprises  l'exécution  de 

rasle»  plans  commerciaux,  de  véritables  plans  de  pénétration 

'asiatique.  U'rsqu'an  rapproche  des  teutatîves accomplies  eu  même 

leinps  DU  a  pBU  ti'aitiiée^  de  distance^  sur  des  points  quelqueCuis 

éloigné»  les  uns  des  autres,  ou  aperçoit  entre  elles  un  lien  et 

l'on  voit  s'êu  dégâf^er  un  plan. 

L'année  même  où  il  lit  au  Conseil  ud  *  Mémoire  sur  le  com- 
merce »,  qui  est  tout  un  programme  de  relèvement  maritime.  Col- 
bert  fonde  la  Corapagaie  des  Indes,  bi  assure  un  fonds  considé- 
rable, une  Hutte,  des  comptoirs  dansTludouslan,  uti  élaLlissement 
k  Madagascar  {16(54).  Uu  an  après,  il  cliarge  M.  de  La  Have- 
Vanlclet  d'obtenir  de  la  Porte  l'ouverture  ii  notre  marine  du  port 
deSue^  et  de  la  mer  Rouge  (1605).  L'année  même  (1070)  où  il 
renouvelle  à  M.  de  Nointel  les  iustructioas  dounées  cinq  ans 
auparavant  à  M ,  de  La  Haye,  il  iovite  nos  consuls  dans  le  Levant 
a  lui  faire  connaître  «  de  quels  moyens  l'on  pourrait  se  servir 
pour  avoir  fréquemment  des  nouvelles  des  ludes,  combien  de  cara- 
raoas  de  Perse  et  des  Indes  il  vient  chaque  année  dans  leur 
échelle,  combien  elles  emploient  de  temps  dans  chaque  voyage, 
tant  CQ  altaot  qu'en  revenant...,  etc.  ».  Kn  1702>  le  comte  de 
Poatchartraiu  cliarge  un  émissaire  de  se  rendre  auprès  du  roi  de 
SeoDaar  et  du  né^^us  d'.\byssinie  et  de  chercher  de  ce  côté  un 
accès  à  la  mer  Rouge.  L'année  même  où  cet  envoyé,  Le  Noir  du 

I    Voir  Knnu  hhtartqur,  t.  \CÂ,  |i.  1. 

ItKV.   UttTUH.   \Cl.  2-  rAM.  15 


22n 


TUfr.oK-at.  «on. 


R*jtile,  périt  assassiné,  u»  autre  agent,  .lean-Iiaplist»^  Fabre, 
eu  mission  auprès  du  shah  lie  Perse  (1704).  Ainsi  rapproclièes  par 
leur  date  et  par  leur  objet,  toutes  ces  tentatives  apparaissent 
comme  les  différentes  parties  d'un  mêroe  tout,  d"iiu  plan  traditiou- 
nel  de  pénétration  aux  Indes  par  les  grandes  roules  commerciales 
lie  l'antiquité- 

La  royauté  a  été  hantée  par  ce  plan  jusqu'à,  ses  derniers  ins» 
tants.  L'Iode  a  exercé  sur  elle  une  sorte  de  fascination.  Le  com- 
merce de  cette  région  lui  est  apparu  comme  le  commerce  par 
excellence,  «  le  grand  commerce  »,  «  le  seul  qui  soit  considé- 
rable »  et  qui  permette  d'assurer  à  jamais  la  pros[>érilê économique 
du  royaume.  Détourner  cette  source  de  richesses  et  la  capter  au 
profit  de  nos  nationaux  a  été.  depuis  Colbert,  l'objectif  invariable 
de  tous  nos  ministres,  de  tous  ceux  du  moins  qui  ont  eu  le  souci 
de  leurs  devoirs,  le  but  suprême  de  leurs  efforts  en  matière  mari- 
time et  commerciale. 

Ils  ont  essayé  de  l'atteindre,  tantôt  par  l'une,  tantôt  par 
l'autre  des  voies  qui  s'offraient  à  les  y  conduire  :  par  le  Cap,  par 
l'Egypte  et  la  mer  Rouge,  par  l'Asie  Mineure  et  le  golfe  Persique. 
par  la  Perse  et  l'Asie  centrale.  En  1708,  la  rtJUte  du  golfe  Per- 
sique  paraissait  avoir  les  préférenctw  du  gouvernement  royal. 
Entre  le  duc  de  Praslin,  ministre  de  la  Marine,  M.  de  Perdrian, 
consul  de  France  à  Alep,  et  la  Chambre  de  coramerce  rie  Mar- 
seille, s'élaborait  un  vaste  plan  qui  resta  d'ailleurs  sans  eifet,  en 
vue  d'attirer  le  commerce  de  l'Inde  dans  la  Méditerranée  par  la 
voie  de  Bassora,  de  Bagdad  et  d'.\lep'.  Deux  ans  après,  la  chutii 
de  Choiseul  entraînait  dans  l'oubli  la  question  de  l'accès  aux 
Indes,  par  quelque  voie  que  ce  fût. 

Une  foule  de  documents  prouve  au  contraire  la  fidélité  du  public 
à  cette  idée,  dont  on  peut  ainsi  suivre  la  trace  jusqu'au  moment 
où  le  gouvernement  s'en  empara»  pour  essayer  encore  une  fais 
de  la  réaliser.  Mais  ce  n'est  ni  la  voie  de  Bagdad  ni  celle  de  la 
perse  que  désigne  l'opinion  publique;  c'est  celle  dont,  par  trois 
fois,  le  grand  Colbert  a  essayé  de  nous  ouvrir  l'accàs  :  celle  de 
Suez  et  de  la  raer  Rouge. 


I.  f  Mémoire  sur  le  commerce  que  la  nalion  fraui^diae  peu!  enLreprcndrt^ 
d«D»  le  goire  Pers^ique,  Baeaora,  Bagdad  et  échelles  du  Levant,  présenté  en 
176S  à  MoDieignear  te  doc  ite  Praslin,  niiait(re  tle  ia  Muriiic,  |>ur  Je  sieur  Pelni 
Ail  FerdriaD,  consul  de  France  à  Alep,  cic.  »  (Arrli.  iml.  <\i-  Iji  Cb^inlir*!  de 
commerce  de  Marseille,  HCI?,  17W.J 


ti   POLITIQUE    rUTTÇirSK   SN    EGTrTB.  227 

Amener  &  Suez  les  marchaadises  des  Imles,  eo  assurer  le  trans- 
port, par  un  mciyeii  (luelconque,  route,  caual  raariliinG  ou  canal 
dérivé  du  NlI,  eutre  la  mer  Rouge  et  la  Mêtliterrauée.  telle  est  la 
[Solution  dont  le  public  anitiDue  à  se  mootrer  partisan.  Cette 
taolntiuD  suppose  deux  conditions,  qui  apparaissent  comme  la  clef 
de  Toute  de  tout  le  système  :  l'ouverture  au  pavilloa  français  de 
la  rnoT  Rouge  et  du  port  de  Suez,  formés  à  toutes  les  rnarines  cliré- 
tiraoes,  et  la  liberté,  pour  nos  marchandises,  de  <  Iraosiler  »  par 
le  territoire  égyptien.  C'est  par  là  que  l'Egypte  devient  partie 
i-AQ  procà»;  inaijs  elle  n'y  iotervient,  pour  ainsi  dire,  que  par  voie 
coRséqueDce.  L'Egypte  ici  n'est  pas  une  fin,  elle  n'est  qu'un 
ayen.  La  fin  dernière,  le  but  essentiel,  demeure  l'Inde,  qu'il 
l'afil  d'atteindre  pour  en  capter  le  commerce.  Ramener  le  eom- 
de  l'Inde  dans  la  Méditerranée,  en  lui  rendant  l'accès  de 
route  primitive,  et  profiter  de  la  .situation  prépondérante 
aa{uiâe  en  Egypte  par  les  Français  pour  le  placer  entre  leurs 
ktttf,  ainsi  peut  se  définir  l'objet  général  de  l'entreprise.  Dis- 
Incto,  sinon  indépeDdante,  de  la  questioti  d'Kgypte,  la  question 
lie  Sue/  n'est  qu'un  des  aspects  de  cette  vaste  et  otmplexe  question 
■de  rinde,  qui  se  potie  à  la  fois  au  Cap,  en  Kgypte,  dans  le  golfe 
fPcrsique  et  dans  l'Asie  w^nirale. 

Les  mémoires  qui  traitent  de  la  conquête  de  l'Egypte  font  tous 
lœpart  importante  à  la  communication  de  l'Europe  avec  l'iade. 
lis  il  «Q  existe  aussi  qui  traitent  spécialenietit  de  cet  objet  et 
n'envisageut  la  conquête  que  comnae  ud  moyen  d'atteindre  leur 
bot.  Eo  1773,  par  exemple,  M.  de  Grimoard  propose  que  la 
France  et  la  Hollande  s'unissent  ftour  mettre  la  main  sur  le 
étroit  de  liab-el-Mandeb,  établir  un  agent  à  Moka,  se  frayer 
un  passage  de  Suez  au  Caire  et  tenir  ainsi  à  leur  discrétion  la 
paîssaoca  anglaise  dans  l'Inde'.  Est-il  un  titre  plus  signiBcatif 
IiMT  celui-ci  ;  Mémoires  sur  la  nouedle  route  auvr  !nd€s 
ientales" î  Ct^iie  roule,  c'eat  natui'ellenienl  celle  de  Suez,  par 
li|uelle  Louis  de  Laugier  rêve  «  d'associer  Marseille,  sa  patrie, 
au  port  de  Lorient,  pour  faire  avec  plus  d'aisance,  de  sûreté  et 


I.  «  Hèaalrc  «ur  Ica  projcl»  quv  k  Fruiice  et  l<i  llullaoïlc  («oiivetit  tonner 
rtUlivnnent  A  l'Aulo  et  mjt  im  inittirt  i|iit  (luttent  4?Dgfi^i>r  >:«*.  ilvui  |iuin«iiiire'i 
*  i'unk  fmiir  }  opérer  une  r^vnlulJtin,  >  (Arrh.  dm  Afl'.  ^(r.,  Mémuires  et  Jvcu-' 
mcati,  ladM  orlnnlalen  el  rntonW  frariçaUfS,  7,  7,  tT73.} 

X.  Aicb.  dM  AfT.  «iT.,  Ui^ini>irr«  et  documents,  Indn*  ArJenUI«4  4l  eolonlet 
(nnçilM»,  7,  7. 


3Î8  PWSÇWS-CH,    BOPS, 

de  bénéfice  le  commerce  des  Grandes-Indes  >.  De  Poodichéry  h 
Marseille,  il  y  a  euvirou  1,800  lieues,  taudis  que  de  Poudicbéry 
à  Lorient  il  y  eu  a  presque  quatre  fois  autant.  *  On  peut  tout  au 
plus  calculer  le  tempe  de  la  Douvelle  route  au  tiers  de  celui  ({ue 
demande  t'aacieona.  *  Aveuglé  par  une  illusion  qui  lui  faisait 
croire  le  sultan  résigné  k  se  dessaisir  de  l'Egypte,  Laugîer  ne 
doutait  pas  qu'il  ne  nous  acairdàt  le  passage  des  troupes,  de  Tar- 
tillerie  et  des  launîtions,  l'autorisation  de  construire  au  Caire 
«  une  bonne  citadelle  pour  8  à  10,000  Français  »,  une  «  forteresse 
moyenne  »  k  Alexandrie,  des  magasins  et  casernes  bien  retrao- 
chés  à  Suez  et  le  droit  de  tenir  garnison  dans  ces  trois  villes.  Ces 
concessions  pourraient  être  le  prix  de  la  loyale  assistance  que 
nous  offririons  aux  Turcs  dans  leur  prochaine  et  inévitable  guerre 
avec  les  Russes.  Grâce  à  ces  dispositions,  nos  troupes  arriveraient 
â  Pondichéry  «  eu  meilleur  état  que  ne  le  serait  un  régiment 
qu'on  ferait  passer  de  Strasbourg  à  Marseille..,,  tranquilles  pos- 
sesseurs de  la  communication  des  deux  mers,  nous  serions  bien- 
tût  en  état  d'humilier  les  Anglais  en  Asie  et  de  leur  faire  la  loi, 
ainsi  qu'aux  autres  puissances  qui  y  commercent  ». 

Mais  comment  établir  cette  communication?  Au  moyen  d'un 
canal,  répond  Laugîer,  qui  ne  désespère  pas  de  persuader  au 
divan  d'exécuter  ce  travail  h  ses  dépens,  moyennant  l'envoi  «  des 
hydrauliques  et  des  architectes  dont  il  manque  ».  Le  gouvertie- 
ment  fera  partir  pour  Alexandrie  deux  iisgéuieurs,  deux  capi- 
taines marchands  avec  douze  matelots  robualest  auxquels  s'ad- 
joindraient sur  place  deux  commis  français  et  un  interprète.  Seuls 
initiés  au  secret,  les  deux  ingénieurs  entreprendraient  un  voyage 
d'études^  se  donnant  «  pour  deux  académiciens  célèbres  allant 
interroger  la  nature  dans  ces  climats  *;  ils  revêtiraient  le  cos- 
tume des  Grecs.  Leur  exploration  s'étendrait  aux  côtes  de  la  mer 
Rouge,  au  port  de  Suez,  aux  terres  qui  séparent  ce  port  de  Coptos 
sur  le  Nil,  au  Caire  et  à  Alexandrie. 

La  proposition  d'un  canal  de  jonction  n'est  déjà  plus  nouvelle, 
l'idée  en  est  désormais  admise,  presque  banale.  11  n'y  a  plus  de 
dissidence  que  sur  la  question  du  tracé.  Le  baron  de  Waldner', 
qui  rejette  absolument  l'hypothèse  d'un  canal  dérivé  du  Nil,  pré- 
fère au  tracé  direct  de  Suez  à  Péluâe  un  canal  de  vingt-huit 
lieues  de  longueur,  allant  de  Suez  au  lac  de  Sirbonide,  près  de 


I.  Arcli.  des  KSI.  étr.,  Uémoires  el  docameQls,  Tnnniit  t4*l!>. 


1.1    FOLITiarE    FBA^rilSE    ty    Éf.VPTE.  229 

Gaza.  Udr  précision  qui  \a  jusqu  k  ]â  mcnuUe  supplée  comme 
loajounà  la  faiblesse  de  rarguroentatioD,  DimeDsions  du  canal, 
prix  «-«t  durée  des  tra%'aux,  tout  est  prévu,  déterminé.  Parmi  ces 
puérilités,  oti  est  surpris  de  trouver  des  idées  justes,  des  détails 
[iDCéressatits-  C'est  ainsi  que  Waldner  détruit  la  légende  de  l'iné- 
Petite  des  deux  mers,  ubjectiou  qu'il  traite  de  «  farjtùme  de  l'igno- 
looe  »  et  de  «  crainte  vulgaire  ».  Il  est  curieux  aussi  de  le  voir 
'  l'emploi  de  la  maiu-d'œuvre  indigène,  de  ces  vagabonds 
|ae  le  gouvernemeul  turc  n'a  jamais  su  fixer,  c'est-à-dire  des 
Jouios  nomades,  pour  lesquels  il  aurait  voulu  construire  *  une 
ibdrerie  sur  les  bords  de  Sueï,  près  des  fontaines  de  Moïse  ». 
Il  faut,  dans  ces  projets,  faire  une  place  à  part  à  celui  du  baron 
|4e  Totl,  parce  qu'il  resta,  pour  ainsi  dire,  moins  platonique  que 
autres.  Pendant  son  séjour  eu  Egypte,  en  qualité  d'inspecteur 
I  ^belles  du  Levant,  Tott  jeta  les  bases  d'une  entente  avec  le 
md  douanier  Cassis  et  envoya  même  k  Sue^  un  certain  Hela- 
loue,  dont  11'  déplacement  figure  sur  les  comptes  de  l'inspection 
pour  une  somme  de  765  piastre»'.  C'est  la  seule  indication  que 
l'oo  ait  au  sujet  de  cette  luissioa.  Revenu  à  Constantinople,  Tott 
tuilsuu^  les  yeux  de  Mustaplia  111  le  projet  d'un  canal  de  jonction 
entre  la  MMiterranée  et  la  mer  Rouge,  projet  que  le  sultan 
parait  accueilli  avec  une  faveur  dont  l'exemple  est  fort  rare  en 
ireille  matière.  Ce  sérail  en  eflfet,  avec  la  proposition  d'El-Eudj- 
Ali  en  1586,  la  seule  velléité  que  la  sublime  Porte  eût  jamais 
laifntée  de  rfôoudn*  le  problème  par  ses  propre.-*  moyens. 
Malgré  d'auaai  pretLsante^sdllicitations,  le  gouveroement  fran- 
çais 6t  preuve,  jusqu'en  ITSri,  d'une  indifférence  qui  contraste 
irec  l'activité  des  Anglais.  Ceux-ci  profilèrent  en  effet  beaucoup 
lieax  que  nous  des  boniKw  dispositions  d'Ali-Bey,  qui  gouverna 
VKfSfie  de  I7fi6  à  ilT.i  et  qu'on  â  prétendu  hanté  de  toutes  les 
conceptions  de  Bonaparte,  de  Mèhémet-AU  et  de  M,  de 
Dos  Anglais  indépendante  de  la  Compagnie  des  Indes 
laaèrent  avec  lui  '  une  convention  qui  ouvrait  Suez  à  leurs 
MTtres;  leur  pavillon  y  parut  déjà  de  son  vivant.  Peu  de  temps 
ipr^  la  mort  de  ce  mameluk,  l'Anglais  Uruce.  ancien  consul  de 
HB  nation  à  Alger,  revenant  d*un  voyage  en  Ethiopie,  obtint  de 
iramed-Abou-Dahab,  successeur  d'AIi-Bey.  la  confirmation 


1.  Arrli.  dm  Afl.  ilr.,  rarlon  Intiluk  :  ImtperUon  «les  Acbelle»;  lnt(M>r.Uon 
4a  Iwroo  Je  Tott. 


230 


Fiuxcni6-ci.  Eftm. 


du  privilège  accordé  k  ses  nationaux  (avril  1773)*.  La  Porte 
réputtdit  à  ces  premières  déiaàrches  par  le  ônnaa  de  1774,  qui 
interdit  l'âccès  du  port  d«  Suez  aux  Davires francs  venus  de  l'Iode. 

Ce  finuan  u'empêcha  pas  les  Aoglais  de  fréquenter  la  mer 
Rouge  et  de  négocier  avec  Abou-Dahab.  En  janvier  1775  arri- 
Tarent  à  Soez  deux  vaisseaux,  l'un  chargé  de  marchandises, 
l'autre  destiné  seulement  h  précéder  le  second  en  opérant  d^ 
sondages  et  en  indiquant  la  route  par  des  signaux'.  Ils  furent 
bientôt  rejoints  par  un  agent  de  la  Compagrûe  anglaise  des 
Indes,  porteur  de  lettres  du  gouverneur  de  Bombay,  et  qui  repar- 
tit au  bout  de  cinq  mois,  em[>ortaat  pour  rjû.OÛO  écus  de  mar- 
chandises d'Europe  et  80,000  écus  en  espèces.  Le  7  mars  1775, 
interviut  un  traité  entre  <  le  séréûissiBie  et  très  puissant  prince 
Mohammed-Abou-Dahab  et  l'honorable  Warren  HaMiogs,  pré- 
sident et  gouverneur  pour  la  nation  britannique  dans  le  B»i- 
gale^  ».  Aux  tennes  de  ce  traité,  acheté  à  haut  prix,  les  Anglais 
obtenaient  la  liberté  absolue  de  la  uavigation  entre  Suez  et  l'Iode, 
tout^  sortes  de  sûretés  pour  le  transport  de  leurs  iDarcbandises 
de  Suez  au  Caire,  rabaissement  des  droits  à  6  if2  */„  pour  les 
provenances  de  Madras  et  du  Bengale,  k  S  "/„  pour  celles  de 
Surate  et  de  Bombay-  A  partir  de  ce  moment,  il  n'y  a  pas  de 
dépêche  où  notre  consul  n'annoDoe  l'arrivée  de  quelque  navire 
anglais  à  Suez.  Presque  chaque  fois  aussi  prenait  terre  quelque 
offlder  de  la  Compagnie  des  Indes,  porteur  de  dépêches  impor- 
tantes. Tantôt  c'est  un  agent  du  gouverneur  de  Bombay,  taotôt 
un  conseiller  au  conseil  supérieur  de  Madras,  tantôt  un  colonel 
et  deux  ou  trois  fonctionnaires  qui  gagnent  Alexandrie  en  toute 
Làle  et  s'embarquent  sur  le  premier  uavire  venu,  en  partance 
pour  l'Europe,  pour  Trieste,  de  préférence  à  Marseille.  Un 
nommé  Baldwin,  résidant  au  Caire,  est  spécialement  chargé 
d'assurer  leur  passage  et  de  veiller  sur  cette  correspondance*. 

Ces  allées  et  venues  mystérieuses  finiretii  par  donner  l'alarme 


1.  Arch.  de»  Aff,  étr..  Currespanilance  contnlure,  Le  Cdre.  Lettre  do  cooaiil 
Danarat,  en  <]»t«  du  31  avril  1773. 

2.  Arch.  des  Aff.  étr  ,  CotTespoiidaiice  couftalain,  L.e  Caire.  L«llrM  du  conMil 
Hufe  ea  dates  des  '20  (érhec  el  f>  juju  177^. 

3.  Arth.  d««  Af.  (Ir.,  Currt'tpântlince  eon&ulnire.  Le  Ctirei  t77â. 

4.  An:h.  <les  AtTi  élr.,  Corre«fN}D(l«nce  l'onsiiUire,  Le  i'«ife.  LeUres  du  c^it>^ut 
More,  B  nwr*  177(5,  Ib  déeembrf  1776.  IS  pn^icr  1777,  a  mars  1777,  5  *»ril, 
23  «Tril  m7. 


U    Pill.lTUfl'r:   PR«N(-»ISE    KN   JÎr.TPTI.  231 

éfttÛiirc,  à  Gonstantinople  et  h  Versailles.  Dés  177H,  le  sultan 
emayt  d'y  couper  court  par  un  oommanderaent.  Comme  cciu- 
RM>!iur(!  èUttl  r*>stée  sans  effet,  ta  l'orte  se  décida  k  «^nieltrf  uu 
nooTcau  flriHan,  dans  lequel,  avouant  francliemeat  ses  craintes 
sar  la  profanation  des  villes  salâtes  et  la  conquête  de  TÉgypte, 
elle  «njoîtil  <le  saisir  les  navires  et  les  marcliandises  qui  arrive- 
raient ii  Suez.  Ce  tirman  n'était  pas  dû  à  la  saah'  initiative  de  la 
Porte^  mais  aussi  h  l'iaterventioia  de  l'a mbassai leur  d'Angleterre 
Ini-roèrae,  agissant  h  rinstigatioo  de  la  Compagnie  des  Indes. 
Gdlf-ci.  jalouse  de  la  coneurreBce  que  le  corrinierœ  libre  lui  fai- 
sait (lar  cette  voie,  n'avait  pas  hésité  h  solliciter  l'appui  du  gnu- 
vemeraent  turc  jwury  mettre  obstacle.  Cet  exemple  mémorable 
des  entraves  créées  au  commerce  national  jiar  une  compagnie  pri- 
vilégiée fit  sur  les  esprits  une  impression  d'autant  plus  forte  qu'il 
eut  un  dénouement  plus  inattendu. 

Une  caravane  anglai^iie  n'étant  acheminée,  peu  de  temps  après, 
de  Suez  au  Caire,  les  beys  la  firent  détrousser  et  piller  par  les 
Bédouins  (1779).  U  parait  probable  qu'en  se  faisant  complice  de 
cet  acte  barl»are,  le  youvernement  anglais  obéissait  surtout  au 
désir  de  couper  court  pour  jamais  à  un  ajmnierce  qu'il  craignait 
de  voir  tomber  entre  les  mains  des  Fran(,'ai&,  beaucoup  plus  soli- 
dmaent  établis  au  Caiie  et  depuis  be-aucoup  plu:>  lungteiupD  que 
«m  propres  sujets'. 

La  FraDCvC  apporta  d'abord  à  combattre  les  menées  de  l'An- 
gleterre une  extrême  tinûdité.  Elle  en  fut  pourtant  très  exacle- 
monl  tenue  au  courant  et  re4,'ut  même  d'Kgyptc  des  offres  spon- 
Uitièes  de  service.  En  1775,  le  grand  douanier  avertit  le  consul 
Mare  que  Mobamm^l-liey  verrait  avec  plaisir  les  bâtiments 
français  fréijuenter  la  njer  Rouge  et  exploiter  le  C4.imnierce  de 
rinde  par  cette  voie*.  Notre  consul  répundii  eu  iudiquant  au  bey 
Je*  oonditiun»  pré.alables  d'un  projet  de  cette  nature  ;  liberté  du 
IraDsit  par  Sue^.  et  abaissement  des  droit«^  de  douane.  Pah,  d  en 
référa  à  sa  cour,  en  demaDdant  k&  pouvoir»  nécessaires  pour 
traiter.  La  réponae  du  mioistre  Sartioe  n'exprime  qu'indécision 


).  &4pporl  du  marêctul  <le  Caslrint  au  roi  stir  le  coromerce  des  IndM  p»t  la 
mer  RouKr,  t"  oclobre  17RS.  (Correipondance  de  Turquie,  roL  173.  Voy.  ihimî 
U  Icilre  de  Mai^alkxi  »  i.'bolfeul-Gounfcr,  13  livrii  1785,  Currespniidancc  df 
TkrT|uie,  »i>l.  17î.| 

î.  Arrh  i1«»  Afl.  élr.,  CorretfxintUnci?  cutiiutairf^,  Le  l'«irc,  Lellre  du  rnnuul 
Umtf.  A)  février  177r.. 


23Î  Ttmniaïs-ca,  koox. 

et  crainte  de  se  compromettre i.  Il  ne  feul  pas,  dit-il,  se  laisser 
efitraîner  par  des  promesses  à  des  démarches  imprudentes.  La 
difficulté  vient  de  la  situation  politique  de  l'Egypte,  «  Si  ce  pays 
était  indépendant  du  grand  seigneur,  comme  les  régences  de 
liarbarie,  on  pourrait  traiter  avec  le  souverain  et  le  déterminer 
à  nous  accorder  un  privilège  dont  le  résultat  pourrait  flatter  son 
avarice  ou  le  désir  de  faire  prospérer  son  pays.  Mais,  quoique 
dans  le  fond  la  Porte  ait  conservé  peu  d'influence  sur  l'Egypte, 
elle  la  regarde  cependant  comme  une  de  ses  provinces,  et  le 
grand  seigneur  en  est  reconnu  encore  pour  le  seul  prince  légi- 
time. »  En  somme,  tout  en  fèlicitaot  le  consul  de  son  attitude,  h 
ministre  lui  refuse  rautorisation  tiéce^saire  pour  traiter.  En  1780, 
Vergennes  lui-même  jugeait  encore  opportun  d'attendre,  ou  bien 
la  soumission  entière  de  l'Egypte  pour  négocier  avec  la  Porte, 
ou  bien  son  émancipation  complète  pour  s'entendre  avec  les  beys. 
L'initiative  du  gouvernement  se  borne,  jusqu'en  1783,  k  l'en- 
voi de  quelques  offlciet^  aux  Indes  par  la  raer  Rouge.  M.  de 
Crandmai^n,  commissaire  des  guerres,  après  avoir  perdu  trois 
de  ses  compagnons  en  route,  mourut  lui-même  dans  la  traversée 
de  Mascate  h  Bombay.  Il  s'était  chargé  d'instruire  nos  négo- 
ciants de  l'Inde  de  toutes  les  riotinns  nécessaires  à  ceux  qui 
auraient  euvie  d'entretenir  des  relations  avec  l'Europe  par  ta 
raer  Rouge  et  l'Egypte.  Les  Anglais  prétendirent  avoir  trouvé 
dans  ses  papiers  un  plan  d'attaque  de  Bombay,  et  les  autorités 
franchises  de  l'Inde  durent  le  désavouer  (1776-1777)-.  Plus 
lieureux  que  son  prédécesseur,  M.  de  Montigny,  parti  deCons- 
taiitinople,  parvint  sans  encombres  au  terme  de  son  voyage 
(1777-1778)''.  Ces  missions  prennent  une  certaine  importance, 
si  l'on  songe  que  la  guerre  éclata,  en  cette  même  année  1778, 
entre  la  France  et  l'Angleterre  et  remit  en  question  la  domination 
de  l'Inde.  Dés  le  commencement  des  hostilités,  un  Français, 
nommé  Froment,  partit  de  Pondichéry  pour  se  rendre  en  France 
par  l'Egypte.  En  arrivant  à  Versailles,  il  soumit  au  maréchal 
de  Castries,  ministre  de  la  Marinet  des  observations  qui  firent 


1.  Artb.  de»  Mf.  ètr.,  CorresjHintlance  coniulaire,  Le  Caire.  Leltre  do  ininistro 
Sarlïue,  'Z  octobre  1775. 

2.  Arcb.  (les  AtT.  Ëlr.,  Correspondance  conauttiire.  Le  Caire,  3  raiin  t777  cl 
17  juin  m?, 

3.  Ardi.  des  Kff.  étr.,  CorrespondaDcc  consulaire,  Lettru  du  codsuI   Mure. 
3  in;irs  1777. 


Ll    rOLtTfQtl!    FRATrçilSE   EIV   EGYPTE. 

peut-être  germer  dans  l'esprit  de  ce  ministre  l'idée  du  plan  dont 
il  poursuivit  plus  tard  l'exécution.  Aussi,  après  la  signature  «les 
préliminaires  de  Paris,  Froment  fut-il  chargé  d'en  porter  la  nou- 
velle aux  Indes  par  la  même  voie  (1782).  Il  en  profita  pour 
recueillir  de  nouvelles  indications,  dresser  une  carte  et  communi- 
quer ses  idées  au  gouverneur  français  de  l'Inde,  qui  en  fit  l'objet 
d'un  rapport  à  sa  cour^ 

De  leur  côté,  les  Anglais  n'avaient  pas  mis  fin  à  toute  tentative 
decontmunication  a\'ec  l'Inde  par  Suez.  En  i781,  des  négcKiiants 
engagèrent  avec  Ibrahim  et  Mourad-Beys  des  pourparlers  qui 
restèrent  d'ailleurs  sans  effet. 

C'est  dans  ces  circonstances  que  la  paix  de  Versailles  (1783) 
et  l'envoi  à  Constantiiiople  d'un  nouvel  ambassadeur,  le  comte  de 
Choiseul-Gouffier  (1784),  vinrent  donner  le  signal  d'une  remar- 
quable tentative.  «  Quant  à  la  navigation  de  la  mer  Rouge,  que 
!e  grand  Colbert  avait  k  coeur  de  procurer  à  la  France,  Votre 
Majesté  ne  doit  pas  s'attendre  que  la  Porte,  qui  l'a  refusée  cons- 
tamment à  Louis  XIV,  se  prête  h  la  lui  accorder',  *  Ainsi  s'expri- 
mait Saint- Priest,  avec  une  franchise  un  peu  brutale,  en  s' adres- 
sant à  Louis  XVI  au  retour  de  son  ambassade.  «  Au  resta,  » 
ajoutait-il  quelques  lignes  plus  ba^i,  «  Votre  Majesté  peut  aisément 
se  passer  du  consentement  des  ministres  ottomans.  La  station 
d'une  ou  deux  frégates  françaises  dans  la  mer  Rouge  y  assurerait 
son  pavillon  et  le  rendrait  maître  de  ce  riche  commerce.  *  Mais, 
avant  d'employer  la  force,  ne  pouvait-on  recourir  h  un  autre 
moyen?  .\  défaut  du  consentement  de  la  Porte,  ne  pouvait-on  se 
contenter  de  celui  des  maîtres  de  l'Rlgypte,  sauf  k  solliciter 
ensuite  ta  ratification  du  sultan?  .Jusqu'alors,  c'est  k  Constanti- 
nople  que  le  gouvernement  français  avait  cherché  la  solution  du 
problème;  désormais,  c'est  au  Caire  qu'il  transporte  la  négocia- 
tion. C'est  ce  qui  fait  le  caractère  propre  et  roriginaltté  de  la 
campagne  diplomatique  menée,  de  1783  à  1787,  par  le  maréchal 
de  Castries,  le  comte  de  Choiseul-Gouffier  et  divers  agents  subal- 
ternes pour  l'introduction  du  pavillon  français  dans  la  mer 
Rouge. 

1,  Arrli.  des  AIT.  élr.,  Mémoires  ei  docusnenls,  Indes  orJBnlaies,  Chine, 
OochinchinCi  13,  5.  Lellre  adre*sée,  le  13  décembre  Î780,  par  le  sieur  Froraenl 
À  H.  de  Fieuricu,  roinislre  de  la  Mariue. 

1.  f  Uëiooire  du  camte  de  Stiinl-Priesl  lur  le  commerce  de  la  France  en 
l^ranl.  t  (Arcb.  des»  \iï.  élr.,  Méiuoires  et  documeol^,  Tur(|uie  17,  15.) 


2SI  PMVçois-cfl.  flOBi. 

Au  mois  (le  juillet  i783,  le  gouvernement  fraoçais  envoya  en 
Orient  quelques  officiers  de  marine,  en  vue  de  reconnaître  «  l'état 
de  défease  et  les  moyens  d'attaque  *■  des  îles  de  l'Archipel  et  des 
côtes  de  l'Empire  ottoman.  Il  profita  de  cette  circonstance  jwur 
chargerl'un  d'eux,  le  comte  de  Hooneval,  de  se  rendre  en  Egypte 
et  d'y  faire  une  enquête  sur  les  relations  commerciales  de  Suez 
arec  l'Iude.  *  Le  sieur  comte  de  Bonneval  *.  disaient  les  instruc- 
tions remises  à  cet  officier,  «  prendra  du  sieur  Mure,  consul  h 
Alexandrie,  tous  les  éclaircissements  relatifs  à  une  exploitation 
si  déi^irable.  Il  fera  un  voyage  au  t^ire,  et  même  à  Suez,  s'il  le 
peut  avec  facilité.  Il  prendra  une  connaissance  entière  de  notre 
factorerie  du  Caire,  livrée  à  elle-même  dans  cette  ville  iuunense'.  » 
M,  de  Bonneval  n'ayant  pu  remplir  les  termes  de  ce  programme, 
les  instructions  qui  lui  avaient  été  données  furent  reproduites 
dans  celles  de  Choiseul-Gouffier,  eu  date  du  9  mai  1784*,  où 
elles  prirent  place  entre  des  articles  relatifs  à  la  mer  Noire  et  à 
la  Perse,  dans  le  vaste  plan  commercial  dont  il  faut  faire  honneur 
au  maréchal  de  Castries.  L'ambassadeur  était  invité  à  fournir 
«  un  tableau  de  comparaison  des  deux  voyages  *  par  Suez  et 
par  Bassora,  ainsi  que  «  des  cartes  exactes  tant  de  la  mex Rouge 
que  de  ses  cotes  et  des  points  principaux  de  l'Egypte  ».  Les  ins- 
tructions laissent  voir  unp  préférence  marquée  par  cetle  route, 
par  laquelle  un  messager  pouvait  parvenir  de  Marseille  à  Itombay 
en  quaraote-huit  jours. 

A  peine  airivè  à  Constantinople,  le  10  décembre  1784,  Cboi- 
seul-Gouffler  chargea  un  lieutenant  de  vaisseau,  M.  de  La  Préva- 
laye,  de  la  mission  confiée,  l'année  précédeute,  à  M.  de  Bonne- 
vaP.  Dans  des  instructions  très  développées,  il  le  mit  au  courant 
de  tout  ce  qui  pouvait  lui  être  utile,  retour  et  débit  des  marchan- 
dises de  l'Inde,  résultats  obtenus  par  les  Anglais,  etc.,  et  lui 
traça  pas  à  pas  sa  conduite.  Aussitôt  parvenu  devant  .Vlexan- 
drie,  La  Prévalaye  débarquera  de  sa  corvette,  la  Poulette, 
sans  autre  suite  qu'un  dessinateur  et  trois  ou  quatre  hommes  de 
son  équipage.  Après  s'être  entretenu  avec  notre  consul  général, 
il  se  rendra  à  Rosette  et  remontera  le  Nil  jusqu'au  Caire,  où  le 
consul  l'aura  adressé  à  une  personne  sûre.  Là,  il  liera  connaia- 


L  Arcb.  ile«  AU'.  Air.,  Correspondance  de  Turquie,  vol.  IliO,  U  juillel  I7S3. 
î.  Ardh.  des  AfT.  élr.,  CorrespODiIaDce  de  Turquie,  vol,  170,  9  rn«i  l7fU. 
3.  «  Hémob'e  pour  servir  J'iastrucLion  partjcaliérv  si   M,  de  Ls  Prvtnlaye, 
tO  novcMbre  I7â4.  *  (Arcb.  d«s  Atf.  «Ir.,  Ckuresr^intliiui-i;  de  Turi|uie,  vul,  171.) 


'indl  tT«e  le  grand  douaDier  Antorun  Cassis  et  fera  en  sorte  ûe 
s'insinuer  dans  la  cûnfianee  des  beys.  Il  ne  »'agit  pas,  pour  le 
moment,  de  passer  une  cooventioQ  arec  eux,  mais  senlemeot  de 
cherchera  connaître  les  droits  qui  seraient,  le  cas  échéaût,  payés 
à  Djedda,  à  Suez  et  au  Caire.  La  Préyalaye  étudiera  aussi  les 
nwyeijs  d'tVlablir  à  Moka  et  à  Djedda  des  agents  officiels  recon- 
nus par  les  Turcs.  L'ambassadeur  pourrait  ensuite  faire  armer 
par  quelque  négociant  un  bâtiment  dont  il  âollidterait  radmis^ioii 
k  Suez,  La  mission  de  La  Prévalaye  n'eut  malheureusement  pas 
plus  de  succès  que  celle  de  lionneval;  il  .suffit  de  la  publicité 
donnée  à  sa  venue  pour  l'empêcher  d'arriver  jusqu'au  Caire. 

Sans  3e  laisser  décourager  par  deui  échecs  consécutifs,  Choi- 
seul-CiOuffier  renouvela  les  mêmes  instructions  k  uu  troisième 
officier  de  marine.  M.  de  Truguet,  au  commencement  de  1785'. 
II  l'autorisa,  en  oulrti,  à  traiter  avec  Ses  beys.  Truguet  prit  terre 
à  Alexandrie,  gagna  le  Caire  sous  un  déguisement  et  se  mit  eu 
rapport  avec  un  négociant  marseillais,  Charles  Magallon,  qui, 
depuis  le  transfert  de  notre  consulat  du  Caire  à  Alexandrie,  rem- 
plissait bénévolement  envers  ses  compatriotes  l'office  du  consul 
le  plus  dévoué.  La  femme  de  ce  commerçant  exerçait  sur  la  prin- 
cipale femme  de  Mourad~Bey  une  influence  qu'elle  faisait  servir 
an  bien  de  son  pays.  «  Je  ne  cesse,  par  l'entremise  de  ma 
iemroe  »,  écrit  Magallon  lui-raètne,  <  de  cultiver  l'amitié  des 
grands.  Il  nu  se  passe  pas  de  semaine  et  même  de  jour  que  uous 
ne  nous  rappelions  à  leur  mémoire  par  l'etivui  de  petites  baga- 
tdles  que  nous  savons  leur  faire  plaisir.  Ma  femme  jouit  de  leur 
estime;  elle  n'aura  pas  de  peine  à  m'y  faire  participer.  »  C'est 
grâce  aux  intelligences  de  ce  ménage  de  négociants  dans  le 
harem  que  Truguet  réussit  k  entrer  en  pourparlers  avec  Mourad- 
Bey,  à  se  faire  écouter  et  à  traiter  directement  avec  ce  Mameluk, 
sans  qu'il  lui  en  coûtât  autre  chose  que  des  prévenances  et 
«  quelques  présents  th^  bien  peu  de  valeur  par  rapport  k  la 
roagniScetice  d'un  prince  dont  le  luxe  presque  fabuleux  était  le 
produit  lie  brigandages  continuels  >.  Mourad-Bey,  en  la  tidétité 
duquel  Truguet  aflirme  sa  conflance,  lui  promit  de  venir  lui'- 
mènw  i  cheval,  à  la  tête  de  toute  sa  maison,  veiller  à  la  sécurité 
de  Q08  caravane»  entre  Sue/  et  le  Caire.  Malgré  cette  assurance, 


I.  *n|)   itf»  Ail    i!U  ,  CorreNiHifiJiimo  ilc  Titrtiwie,  vA,  17.'.  I.ftlre  de  Ctini- 
•ruI-Oaudlrr  «il  marnr.hal  ilc  tiiiilriet,  ira  ilatc  du  K  février  1785. 


23li  riUNÇOH-CH.    KODX. 

Truguet  jugea  prudeirt  de  passer  une  convention  avec  un  cheik 
arabe,  dont  Lous  les  marcbands  turcs  acheta  ienl  la  pruteclioa 
pour  le  transport  de  leurs  marchandises  d'une  ville  à  l'autre.  Il 
acheva  de  nous  mettre  à  couvert  de  toute  surprise  en  traitant 
également  avec  te  grand  douanier  Joseph  Cassah.  U  obtint  enfin 
de  Mourad  la  promesse  de  faire  wintresigner  par  Ibrahim- Bey  le 
traité  intervenu  entre  eux,  et  lui  en  laissa  une  copie  qui  parvint 
bientôt  après  k  Coustantinople,  revêtue  de  la  signa turedlbrahim. 
Truguet  rejoignit  ensuite  sa  corvette,  pourvu  de  toutes  les  infor- 
mations désirables  sur  le  conamerce  de  l'Inde  et  d'une  carte  de  la 
mer  Rouge,  autrefois  dressée  par  les  Anglais*. 

Les  actes  du  10  janvier  1785  se  composent  donc  de  trois  Irai- 
tés  qui  se  complètent  l'un  l'autre.  Le  preraier,  en  dix-huit  articles, 
signé  par  Truguet  et  Mourad-Bey,  et,  ultérieurement,  par 
Ibrahim-îtey ,  stipulfl  que  les  négociants  français  seront  accueillis 
et  protégés  k  leur  passage  en  Egypte,  à  l'aller  comme  au  retour; 
que  les  marchandises  de  l'Inde  payeront  2  "/„  au  pacha»  4  "/•  au 
commandant  de  l'Kgypte,  et  seulement  3  "/„  «u  tout  lorsqu'elles 
seront  destinées  à  la  France;  qu'aussitôt  après  l'arrivée  de  nos 
navires  k  Suez,  les  beys  pourvoiront  au  transport  du  charge- 
ment au  Caire,  avec  toute  la  célérité  et  la  sécurité  possibles.  Le 
second  acte,  dan:;  lequel  le  grand  douanier  se  laissa  qualifier  de 
<  protecteur,  surintendant  et  bon  conseiller  »  des  négociaots 
français,  enregistre  !a  promesse  de  ne  pas  élever  le  taux  de-s 
droits  de  douane.  Le  troisième  enfin  met  à  la  charge  d'El-Hadj- 
Naser-Chedid,  cheik  arabe,  le  salaire  de  l'escorte  et  les  péages 
prélevés  par  les  tribus  du  désert  et  le  rend  persounellement  res- 
ponsable de  tout  accident  Hcheux  survenu  en  chemin,  moyen- 
nant le  paiement  d'une  somme  fixe  pour  chaque  charge  de 
chameau*. 

Les  succès  incroyables  de  Truguet  surpassèrent  toutes  les  espé- 
rances de  Choiseul-Gouffier,  qui  en  rendit  compte  au  maréchal  de 
Castries,  le  26  février  1785.  C'est  avec  orgueil  qu'il  comparait 
ce  résultat  presque  gratuit  aux  millions  dépensés  par  les  Anglais 
et  cette  trilogie  de  traités,  édictant  toutes  les  garanties  possible. 


1.  Arch,  Jes  Aff,  étr.,  Correstiondaiice  de  Turquie,  rul,  ÎTi.  LeUre  de  M.  de 
Tniguel  ta  ininiaire,  24  février  1785. 

1,  Arch.  des  Aff.  étr..  Correiiiiinitanre  de  Turtiuic.  vol.  iTi.  Ce»  ticics  sont 
annexât  i  la  ietlre  de  GboiaeuJ-GautU^r,  t^n  lialo  «tu  îû  février  1786- 


U    POtlTTOne  FRllTÇilSK   KS   ÉGTPTE.  237 

à  leur  traité  déchiré  de  1775,  Restait  à  obtenir  rassentiment  de 
la  Porte,  ilont  les  beys  avaietit  réservé  le  consentemanl.  Cboiseul- 
Gouffler  eotrepint  de  «  faire  concevoir  au  grand  vizir  tous  les 
avantages  qui  devaient  résulter  pour  l'Empire  ottoman  de  sa 
condescendance  à  nos  désirs  *.  II  songea  même,  pour  augmenter 
ie  poids  de  son  argumentation,  à  se  procurer  un  diamant  de 
40,000  écus  que  ce  rainistre  faisait  chercher  partout.  Notre 
ambassadeur  rencontrait  en  effet,  dans  Tentourage  du  sultan, 
plus  de  préventions  que  jamais  contre  son  projet.  D'ailleurs, 
malgré  toutes  les  précautions  prises  tant  èi  Constantioople  qu'au 
Caire,  des  lettres  de  nos  négociants  d'Egypte  ne  lardèrent  pas  à 
répandre  le  bruit  de  nos  succès.  Ce  simple  soupçon  mît  t()Ut  le 
corps  diplomatique  en  émoi.  L'ambassadeur  d'Angleterre  multi- 
plia sur-le-champ  les  démarches  auprès  de  la  Porte;  tous  les 
autres  ministres  suivirent  son  eïemple.  Dans  ces  conditions,  il 
était  à  craindre  qu'une  conârraation  solennelle  des  engagements 
pris  par  les  beys  ne  servît  qu'à  stimuler  le  zèle  de  nos  rivaux. 
Cette  confirmation  paraissait  d'ailleurs  de  jour  en  jour  moins 
probable.  Le  grand  vizir  venait  d'être  déposé,  le  mufti  arrêté'. 

Sans  renoncer  à  poursuivre  une  négociation  dont  il  prévoyait 
la  lenteur,  Choiseul-Gouffier  conseilla  cependant  de  n'en  pas 
attendre  la  fin  pour  profiter  des  avantages  acquis.  Une  clause  du 
traité  de  Truguet  avec  les  beys  obligeaient  ceux-ci  a  faire  bon 
accueil  aux  navires  français  qui  arriveraient  à  Suez  avant  la 
ratiâcatioD  de  l'arrangement  [lar  la  Porte.  Pourquoi  ne  pas  pro- 
fiter de  cette  faculté  provisoire  pour  faire  une  première  exjHklition 
de  marchandises  des  Indes  h  Suezl  «  Deux  vaisseaux  d'environ 
600  tonneaux  seraient  suffisants  ».  Choiseul-GoufBer  conseille 
d'en  confier  l'armement  à  un  négociant  marseillais,  M.  de  Sey- 
mandi,  qu'il  avait  engagé  à  se  rendre  à  Versailles  pour  en  confé- 
rer avec  le  maréchal  de  Castries*. 

Un  hasard  fournit  justement  la  preuve  des  bonnes  dispositions 
des  beys  à  notre  égard.  La  corvette  r Auguste,  qui  avait  quitté 
Pondicbèry  le  22  janvier  1785,  mouilla  ci  Suez  le  23  avril,  ayant 


t.  Arch.  des  Aff.  èlr,,  Correspondance  Je  Turquie,  ?ol.  ilï.  Lettre  ite  Cboi- 
seal-GouOier  à  Caslries,  en  date  du  26  mars  IT89.  Lettre  de  Hagallon  à  Choi- 
seul-^jOuQïer.  en  dite  du  23  «vril  17B5. 

1.  Arch.  des  ACT.  élr.,  Cotresitondance  de  Turquie,  vol.  172.  Glioisenl-ûouiner 
à,  CaAlrïes,  te  1b  avril  t78S. 


àas 


rKi^C-or^-cn.  Roiit. 


à  bord  M.  de  Guiaple,  lieultJuant-culoDel,  chargé  de  dépêches 
jjour  lu  cour,  le  comte  de  RuUy,  colouel  du  régiiiient  d'Auslra- 
âie,  et  M.  de  Ménesse.  Le  commandant  de  la  ville  signifia  aux 
pai^sagers  de  ne  pas  débarquer  avânl  l'arrivée  des  ordros  du 
Caire.  A  peine  instruits  de  cet  iocideat  par  Magâlloti,  Ibrahim 
et  Mourad  prirent  immédiatement  toutes  les  mesures  nécessaires 
au  débarquement  de  nos  officiers  et  à  leur  passage  à  travers 
l'Egypte'. 

A  Constantinople,  au  milieu  de  l'anarchie  qui  suivit  là  dèpt^ 
sition  du  grand  vizir,  Choiseul-Gouffierput  surprendre  au  captlao 
pacha,  qui  exerçait  les  fonctions  de   kaimakan,  une  «  lettre 
d'amitié  »  aux  beys  d'Egypte,  appelant  leur  j>rotection  sur  «  les 
navires  et  les  sujets  français  qui  vont  et  viennent  par  la  mer  de 
Suez,  avec  des  lettres  pour  leur  consul,  de  la  part  des  négociants 
de  leur  nation  établis  aux  Indes-  ».  litre  d'une  valeur  contes- 
table, mais  que  le  caractère  exceptionnel  des  circonstances  pou- 
vait faire  considérer  comme  suffisant.   Le  sort  de  nos  Irailès 
dépendait  de  la  rapidité  de  nos  résolutions.  Les  beys  venaient 
d'envoyer  à  la  Porte  une  députatiun,  dont  la  mission  équivalait 
à  une  déclaration  d'indépendance.  Spécifiant  eux-mêmes  les 
conditions  qu'ils  voulaient  bien  s'imposer,  ils  ne  consentaient 
plus,  au  lieu  du  tribut  annuel  dont  ils  éludaient  le  paiement 
dttpuis  deux  ans,  qu'à  fournir  quelques  provisions  à  la  caravane 
de  La  Mecque.  Ce  n'était  donc  plus  la  permission  delà  Porte  qu'il 
s'agissait  d'obtenir,  mais  bien  son  silence,  tout  au  plus  son  aveu. 
Choiseul-Gouffier  croyait  pouvoir  en  répondre,  pourvu  qu'on 
agit  sans  retard.  Les  étrangers  en  effet  n'avaient  pas  cessé  leurs 
démarches.  L'ambassadeur  d'Angleterre  avait  envoyé  en  Egypte, 
sous  prétexte  de  lui  chercher  des  médailles,  un  Italien  qui  lui 
servait  d'eapion.  Choiseul-Gouffier  comptait  bien  faire  voyager 
notre  homme  désagréablement  et  lui  interdire  tout  accès  auprès 
(les  beys,  mais  il  était  moins  sûr  de  pouvoir  déjouer  «  la  vigilance 
intéressée  de  l'Empereur  et  l'activité  de  l'internonce  *.  Il  n'était 
pas  jusqu'à  Venise  qui  n'eût  mis  en  mouvement  son  nonce  et  ses 


l.  Areb.  des  Kff,  êlr.,  Carre«poodance  de  Turquie,  vol.  1T2.  Mjigtilati  A 
Cholicul-Gouffler,  23  a»ril  (785;  Choiaeul-Goudier  i  Caslries,  5  juin  1785,  ei 
Murn  /l  Caâlries,  S  juin  1785. 

'i.  Arch.  des  Afl.  iar..  Correspond  au  ce  de  Turquie,  vol.  172.  Choti«u]-Gouf- 
llrr  iV  r;43lries,  le  10  inii  1785. 


LA    POLITIQUE    FKAnçilSE   8t   iSnTPTS. 


23!1 


cousuls.  *  Il  n'y  a  pas  un  momeol  à  perdre,  »  concluait  Choiseul- 
Gouffier'. 

Eq  France,  cepeodanU  le  ministre  de  la  Marine  perdait  son 
temps  et  sa  peioe  à  lutter  contre  l'opposition  de  la  Compagnie 
des  Iodes  que  le  contrôleur  général  Calorine  venait  de  ressusciter 
par  arrêt  du  14  avril  1785.  Depuis  cette  funeste  décision,  le 
inarèclial  de  Castries  s'ingéniait  à  concilier  avec  les  offres  qu'il 
avait  reçues  de  M.  de  Seymandi  le  monopole  de  la  nouvelle  com- 
pagnie, qui  s'étendait  à  la  mer  Rouge.  Il  Ht  appel,  pour  sortir 
d'eiabarras,  aux  lumières  de  Saint-Priest,  de  Tott,  de  Choiseul- 
Gouffier  et  de  M.  de  Cabre,  inspecteur  du  commerce  du  Levant. 
Le  texte  de  Tarrêt  du  11  avril  1785  était  formel.  Aux  termes  de 
cette  disposition ,  le  commerce  d'Inde  en  Inde  demeurait  bien  libre  ; 
mais  l'article  7  en  exceptait  expressément  la  Chine,  le  Japon  et 
la  mer  Rouge.  Aucun  espoir,  par  conséquent,  de  pouvoir  faire 
etilrer  dans  tes  opérations  demeurées  libres  le  commerce  d'Inde 
en  Egypte.  «Nul  négociant  ne  pourra  donc  spéculer  par  Suez 
.s'il  n'y  est  invité  positivement  et  en  rétractation  ou  modification 
de  la  défense.  Sans  cela,  ajoutait  M.  de  Cabre,  nos  traités  avec 
les  beys,  malgré  la  sanction  future  de  la  Porte,  deviendraient 
sans  effet  et  ne  seraient  que  de  la  besogne  préparée  pour  les 
Anglais.  «  U  serait  affreux,  pensait  l'inspecteur,  qu'un  si  bon 
ouvrage  fût  sacrifié  à  une  entreprise  déjà  mauvaise  en  soi;  il  n'y 
aurait  pas  k  héaiter,  s'il  le  fallait,  à  sortir  cette  opération  iDes]>é- 
rée  des  entraves  du  privilège  exclusif,  et,  puisqu'elle  pouvait 
opérer  une  révolution  dans  le  système  général  de  l'Inde,  devait- 
elle  être  arrêtée  par  -<  une  minutie  des  convenances  et  de  l'iolérêt 
particulier  »?  De  deux  choses  l'une,  ou  l'arrêt  du  14  avril  «  serait 
plié  à  la  voie  de  Suez  >»,  ou  il  était  incompatible  avec  elle,  et  il 
n'y  avait  pas  à  hésiter  à  le  révoquer '. 

L'avis  qu'il  eût  été  préférable  de  suivre  est  certainement  celui 
qu'exprimait  M.  de  Cabre  dans  aes  deux  lettres,  d'une  argumen- 
tation irréfutable.  Mais  cette  solution  rencontrait  chez  Calonne 
une  insurmontable  opposition.  Le  contràleur  général  croyait  sa 
Compagnie  des  Indes  «  la  plus  belle  chose  du  monde  ».  Yer- 
gennes  lui-même  témoignait  quelque  répugnance  à  se  passer  du 


1.  Arch.  des  Afl".  élr.,  Correafiondance  de  Turquie,  *û|.  173.  Clioiseiil-Gour- 
Uer  à  Caslriet,  Les  5  juillet  1735  et  24  juillet  lTâ5. 

2.  Arch,  des  Aff.  étr.,  Carrespoodance  de  Turquie,  toI.  172.  M.  de  Cibre  au 
maréchal  de  Caslrics,  les  4,  5  et  26  imÎ  il8h. 


240  rkAMÇ6t6-CH.    KOOX. 

consentement  de  la  Porte  :  «  D  répétera  qu'il  a  résidé  quatorze 
ans  à  Constantinople,  qu'il  connaît  bien  les  Turcs  et  qu'il  est 
plus  qu'inutile  de  âubordonner  une  chose  décidée  et  coroiuencée 
à  une  chiraère  »,  écrit  M.  de  Cabre,  que  ces  lenteurs  impa- 
tientent. Aussi  dût-on  se  résigner,  pour  vaincre  l'opposition  de 
la  compagnie,  à  transiger  avec  elle  et  à  faire  appel  à  son  con- 
cours. M.  de  Seymandi  *  prendrait  l'attache  de  la  Compagnie  », 
qui  aurait  recours  à  lui  pour  exploiter  le  commerce  de  l'Inde  par 
la  voie  de  Suez. 

11  ne  restait  plus  qu'à  mettre  les  deuï  parties  d'accord.  Sey- 
rnandi  préseuta,  le  G  juin  1785.  au  maréchal  de  Castries,  un 
mémoire',  par  lequel  il  offrait  de  consacrer  un  premier  fonds  de 
trois  raillions  au  commerce  de  l'Inde  par  Suez  et  proposait  à  la 
compagnie  de  s'unir  k  lui,  en  vue  de  cette  opération.  Il  fixait 
ensuite  les  conditions  de  son  compromis  avec  la  compagnie,  l'in- 
térêt qui  reviendrait  à  chacun  dans  les  aSait^es  communes,  le 
traitement  que  recevraient  ses  agents  dans  le^  comptoirs,  car 
l'opératioD  projetée  consistant,  pour  ainsi  dire,  dans  l'erploita- 
tion  d'une  ligne  Suez-Pondichéry,  restait  absolument  distincte 
des  opérations  proprement  dites  de  la  0>mp3gnie  des  Indes. 

Ce  programme  reçut,  dans  une  assemblée  générale  tenue  le 
27  août  1785,  de  profondes  modifications.  Les  administrateurs 
ne  dissimulèrent  pas  leur  mauvaise  opinion  de  l'opéra tion  qui 
leur  était  soumise,  maintinrent  leur  droit  exclusif  à  s'en  charger 
et  n'y  consentirent  que  par  condescendance  envers  la  politique  du 
gouvernement.  Ces  réserves  faîtes,  ils  délibérèrent  d'envoyer  à 
Moka  un  bâtiment  chargé  de  marchandises  de  l'Inde,  qu'un  autre 
navire  Irausporterait  à  Suez,  tandis  que  le  premier  effectuerait  à 
Moka  son  chargement  de  café  pour  l'Europe.  Enfin,  «  {lour 
attacher  M.  de  Seymandi  d'une  manière  distinguée  à  son  ser- 
vice »,  la  Compagnie  le  nomma  son  directeur  à  Marseille,  avec 
12,000  livres  d'appointements*. 

Se  contentant  du  peu  qu'on  lui  accordait,  le  maréchal  de  Caâ- 
tries  chercha  à  en  tirer  le  meilleur  parti  possible.  Puisqu'un  vais- 
seau de  la  Compagnie  se  rendrait  à  Moka,  un  bâtiment  du  rai 
lui  ferait  escorte  et  croiserait  dans  la  mer  Rouge,  jusqu'à  ce  que 


1.  Arch.  des  AIT.  étr.,  Correspondance  de  Turquie,  vol.  172.  i  Héinoire  «ur 
le  commercé  de»  Indes  p*r  là  mer  Hougc  ",  par  H.  de  Seymandi,  ti  juin  1785. 

1.  Arcti,  de»  Aff,  élr,,  Correspondance  ffe  Turquie^  vnl.  173.  Procès-rerbal 
d'une  assemblée  de  !•  CompigDÎe  de»  ladcs,  'Il  «mit  178S. 


U    POLITIQUE   Fai:T(Çitr3E   £!(    ^flTFTG.  241 

1^  marchaiidises  de  l'Iude  fussent  arrivées  k  Alexandrie.  Le  cora- 
niandant  de  ce  bàtiraetit  aurait  ordre  de  se  saisir  de  tous  les 
navires  du  pays  chargés  de  café  ou  d'autres  aiarcbandiseâ  à  des- 
tination de  rÉgypte  si,  contre  tfiute  attente,  Ibrahim  et  Mourad- 
Beys  mantjuaient  à  leurs  engagements.  Des  frégates  croiseraient 
entre  Damiette  et  Alexandrie  pour  intercepter,  au  besoin,  le  tra- 
fic fk  ce  coté  et  eo  imposer  aux  Mameluks.  U  s'agissait  <  de  si 
bien  cimenter  nos  traités  que  l'exécution  la  plus  stricte  n'en 
puisse  jamais  être  suttordûnnée  aux  passions  et  aux  caprices  des 
différents  beys  d'Egypte  ».  Tel  est  le  plan  qu'exposait  le  maré- 
chal de  Castries  le  1"^  octobre  1785  dans  un  magistral  rapport 
au  roi'.  En  l'écoutant  retracer  l'historique  de  son  entreprise,  on 
ne  se  douterait  pas  qu'elle  était  alors  si  près  de  sa  fin. 

La  Compagnie  acheva  en  effet  de  la  perdre  en  la  faisant  traî- 
ner en  longueur.  Elle  commença  par  l'éclamer  une  série  de  garan- 
ties aussi  impossibles  à  obtenir  de  la  Porte  que  dépourvues  d'effi- 
cacité :  un  passeport  pour  son  vaisseau,  le  Calonne;  un  firmau 
pour  son  agent  à  Moka,  M.  de  Montcrîff;  une  lettre  du  sultan 
pour  le  gouverneur  de  Moka  et  pour  le  chêrif  de  La  Mecque. 
Qioiseul-Gouffier  objecta  eu  vain  l'inutilité  dé  pareilles  mesures'-. 
La  Compagnie  demanda  ensuite  communication  des  traités  de 
1785;  le  ministre  la  lui  refusa,  dans  la  crainte  qu'elle  ne  commît 
des  indiscrétions  au  profit  de  la  compagnie  anglaise^.  Telle  est  la 
défiance  qu'elle  avait  su  lui  inspirer!  Elle  mit  enfin  si  longtemps 
à  armer  un  navire,  le  Prince  de  Condé,  que,  lorsqu'il  fut  en 
état  de  prendre  la  mer,  les  circonstaoceâ  ne  permettaient  plus  de 
rexpédier. 

La  Porte  s'était  en  effet  décidée  à  ressaisir  le  pouvoir  en  Egypte 
et  avait  chargé  le  capitan-pacha  de  réduire  les  beys  à  l'obéis- 
sance (1787).  Celui-ci  venait  précisément  de  recevoir  leur  sou- 
mission, quand  une  frégate  française,  la  Vèntis,  jeta  l'ancre  h 
Suez.  Magallon  sollicita  aussitôt  du  capitan-pacha  l'escorte  néces- 
saire au  transport  des  passagers  et  des  dépèches;  il  fut  éconduit, 


1.  AjTh  des  ^ïï  elr.,  Corresjiondaoce  de  Turquie,  toI.  173.  Rapport  du 
iiiarécba]  de  Cdelries  au  roi  sur  le  cotnmerce  de>  Iodes  par  ta  mer  Itouge, 
1"  ùclûbi'c  1785.  —  Même  volutinï  ;  Leltrci  du  maréchal  île  Cswlricâ  A  Mure, 
consul  d'Aleiaadrie,  et  i  Choiâeul-Gauilkr,  20  aeplembre  17S5. 

2.  Arch.  des  AfT.  ûlr..  CurresjModance  iLe  Turquie,  Toi.  173.  Cboifleul-Gouf- 
fief  à  Caïlriee,  10  octobre  17S5. 

3.  Arcb.  des  AfT.  élr,,  Correspondit nce  de  Turquie,  roi.  171  Le  marédiiil  de 
Castries  au  contrûleur  général  Calonne,  12  décembre  1785. 

RSV.    HlSTOR.    XCI.    '?•  FASC,  Ib 


U2 


nme.o\È-cu.  noDi. 


et  ce  ii'esl  qu'en  plaçant  sous  les  yeux  de  ruffîcier  turc  la  lettre 
quR  Choiseul-Gouffier  avait  obtenue  de  luJ  deux  aa»  auparavant 
qu'il  put  venir  à  twut  de  sa  résistance.  Eocore  fut-il  enjoint  h  la 
Crégst«  de  repartir  le  plus  tôt  possible.  Après  le  départ  du  capî- 
tau-pacha,  Magallon  réussit  cepeDdant  k  se  concilier  l'amitié  des 
nouveaux  beys  et  obtitit  du  plus  puissant  d'entre  eux,  Ismael, 
une  lettre  invitant  les  commerçaotii  français  de  l'Iudeà  expédier 
(les  marcha ndises  à  Suez  et  leur  promettant  la  protection  de  qui- 
conque participait  au  gouverneuient  de  l' Egypte.  En  prèsédoe  de 
cette  assurance,  la  Compagoiê  des  Indes  âteoâo  partir  son  aaTire, 
le  Prince  de  Condè,  qui  n'arriva  à  Suez  que  le  29  mars  1789. 
MagaUon  put  encore  le  faire  recevoir  et  en  ât  transporter  la  car- 
gaison au  Caire'.  Mais  tant  de  lenteurs  avaient  fait  pasi^ar  If 
moment  où  la  France  aurait  pu  introduire  son  pavUlun  dans  la 
mer  Rouge. 

Moins  incapable  que  la  Conopagnie,  le  gouvernement  se  ser- 
vait eocore  fréquemment  de  la  voie  de  Suez  pour  sa  correspoD- 
dance  avecl'Inde.  Mais  le  procédé  auquel  il  avait  reccHtrs  pré- 
sentait de  graves  inconvénients.  11  conâait  ses  dépêches  à  dai 
commissaires  spéciaux,  dont  le  voyage  attirait  Tattention»  pro- 
voquait les  intrigues  des  Anglais  et  faisait  monter  h  30,000  livres 
les  frais  d'une  simple  dépêche.  Le  18  décembre  1787,  Magallou 
proposa  un  système  moiti»  coûteux  et  plus  sûr  :  deux  «  pakbots  », 
dont  l'un  partirait  en  octobre  et  l'autre  en  mars,  feraient  le  ser- 
vice entre  l'Inde  et  Suez,  où  ils  arriveraient  approximativement 
en  mai  et  en  décembre;  Magallun  se  faisait  fort  de  trouver  des 
hommes  obscurs  pour  porter  les  dépêches,  à  l'insu  des  Anglais  et 
des  gens  du  pays,  jusqu'à  Alexandrie,  où  elles  seraient  expédiées 
à  Marseille  sur  des  bâtiments  no  Usés  par  lui.  Ainsi,  à  défout  du 
commerce,  la  poste  au  moins  eût  utilisé  la  route  que  deux  sièclœ 
de  persévérante  lutte  nous  avaient  enfin  ouverte-'. 

L'espèce  de  faillite  d'une  entreprise  sur  laquelle  on  avait  fondé 
de  si  grandes  espéraBces  suscita  contre  la  Compagnie  des  Iules 
une  violente  opposition.  La  plupart  des  Chambres  de  commerce 
de  France  protestèrent  contre  son  privilège  exclusif  et  en  deman- 
dèrent la  suppression.  Les  mémoires  adressés  k  la  cour  par  les 


I.  Arcb.  dei  kS.  «Ir.j  Corr^tpondADce  coatulalre,  Le  Caire.  Lellre  <1«  Mog&l- 

Ion,  6  juin  1789- 

'2.  Arch.  des  AIT.  élr.,  CorreâpoQdfitcË  coasulAire,  I.c  Cak«.  L«(Ifc  de  Hagil* 
Ion,  IS  décembre  1787. 


I.*    roUTIOETB   FlitrCirSE   tS  iCTPTE. 


248 


^Chambres  de  commei'c;  tic  Guyenne  el  de  Marseille,  la  Réplique 
administrateurs  de  la  Compagnie  des  Indes,  à  la 
^rédaction  de  laquelle  l'abbé  Morellel  prît  uLe  part  liiiportaDte. 
rigUGDt  du  regret  qu'emporta  dans  sa  tombe  reotrepriae 
-née  de  M.  de  SeymaQdi.  C'est  aus&i  l'époque  à  laquelle 
Toliiey,  da&«  un  ouvrage  qui  fit  sensatioD,  reprend  et  trsile  avec 
llltorilé  la  questiou  île  la  joncttun  de  la  Méditerranéu  à  la  mer 
t(K^e(1788),  La  même  atitièe,  Rajoal,  dans  son  Histoire  phi- 
tùsophique,  Savary.  dans  ses  Lettres  sur  l'Egypte,  uoii- 
""  i"  '  '  ff  premier  tout  un  ouvrage,  le  second  plusieurs  chapitres 
lutions  survenue»  depuis  l'aûtiquité  dans  le  commerce  do 
riade. 

La  Ck»nstituante  réalisa  tardivement  le  vœu  des  inécoalonts  en 
'aboliaaant  le  privilège  de  la  Compagnie  des  Indes  dans  la  nuit  du 
4  au  5  août  iT89-  Restait  encore  à  abroger  la  mejure  qui  inter- 
,  disait  «l'effectuer  les  retours  de  l'Inde  par  tout  autre  (lort  que 
celui  de  l^irient.  Cette  défense  soulevait  les  protestations  des 
prorincea  méridionales  de  la  Franoe  qui  n'avaient  pas  perdu 
ki'aipoirde  ae  voirassociées,  par  la  Méditerranée  et  la  nier  Rouge^ 
fêsoi  profits  de  ce  lointain  trafic.  Dans  un  mémoire  consacré  au 
oofniDerce  du  Languedoc,  M.  Uupré,  député  de  Carcassoaae, 
yfûdama  pour  tous  les  ports  la  liberté  d'importer  des  marcban- 
Sa»  (k»  l'Inde',  et,  dans  la  séance  du  G  juillet  l7fK),  M,  de 
Sioéiy,  député  ds  Provence,  porta  cette  revendication  à  la  tri- 
ilie.  11  réveilla  le  désir  d'ouvrir  à  nos  commerçants  une  roule 
'itlas  courte  vers  les  Indes  et  montra  que  les  armateurs  de  la 
Mùditorranée  sauraient  bien  s'en  charger,  pourvu  qu'on  leur 
icoordàl  la  liberté  d'effectuer  leurs  retours  par  les  porta  de  celte 
llDer-  •  ijè  projet,  conclut-il,  n'est  point  chimérique,  et  il  eût  eu 
lus  doute  déjà  son  effet,  si  le  régime  de  la  liberté  eût  favorisé 
jjQtqtt'à  ce  jour  le  commerce  des  armateurs  de  la  Méditerranée, 
Bo  liea  de  les  avoir  teims  enchaînée  sous  la  loi  du  régime  arbi- 
traire, qui  s'est  opposé  à  toutes  leurs  utiles  tentatives  et  entre- 
iaflieaoe  genre-.  * 

Avant  de  disparaître^  le  gouvernement  royal  fut  encore  aol- 
licilé  û  deux  reprises  de  reprendre  et  de  mener  à  bien  l'œuvre 


»UiL  de  la  Cbambre  At  commerce  da  HiirMilk.  «  Mémoire  «ur  le 
itti  grn^r«l  cl  cdui  du  Ungucdoc...,  etc.,  >  par  M.  Oupré,  députi' 
t4«  OuiatMiniie,  17^1.  IIIF,  «rticleti  t?  cl  \?i,  Com[i«gDic  dr«  Itideii, 
LUM. 


244 


riiYçoia-cR.  (tort. 


laissée  inachevée  par  le  maréchal  de  Castries-  Un  d«3s  derniers 
appels  en  favuur  de  cette  idée  est  celui  que  les  négociants  fraci- 
çâis  du  Caire  firent  eotendre  daas  deux  tnémoiras  adressés,  k 
1"  septembre  17P0,  à  rAssemblée  nationale  et  à  la  Chambre  daj 
commerce  de  Marseille.  Mais,  avant  d'indiquer  l'objet  de  oesj 
deux  mémoires,  il  nouâ  fjaut  exposer  brièvement  quelle  avait  èUil 
la  conditi[>n  de  nos  coiûpatriutes  au  cours  de  cette  lottgue  période. 


ËD  1768,  la  nation  du  Caire  se  trouvait  de  nouveau  si  mena- 
cée que  Vergennes  proposait  de  l'en  retirer  et  de  la  réunir  à 
telle  d'Alexandrie.  C'est  eu  effet  l'époque  où  le  gouveruenient  dt> 
l'Kgyple  change  de  caractère,  perd  à  peu  près  complètement 
celui  d'un  pouvoir  délégué  de  la  Porte  pour  prendre  celui  d'un 
pouvoir  indépendant  régi  par  la  dictature  et  transmis  par  des 
coups  d'État.  Le  pouvoir  paase  successivement  d'Ali-Bey  (ITOti- 
1773)  à  Mohammed-Abou-Dahab  (1773-1776),  à  Mourad  et 
Ibrahim  {1776-i787),  retourne  un  moment  au  sultan,  grâce  a 
l'expédition  du  capitan-pacha  (1787),  pour  retomber  entre  lesl 
mains  des  Manielukâ  avec  Ismael-Bey.  Les  querelles  des  partis 
entretenaient  la  révolution  au  Caire  à  l'état  permanent,  etj 
chaque  révolution  était  pour  la  nation  un  danger  nouveau. 

Ali-Bey  était  assez  intelligent  pour  comprendre  ravaDiâgej 
que  retirait  l'Egypte  de  la  présence  des  étrangers.  Tout  en  fevo- 
risant  les  Anglais,  il  ne  maltraita  pas  les  Français,  qui  ache- 
tèrent, d'ailleurs,  sa  bienveillance  eu  se  faisant  ses  créanciers.  _— 
Aussi  sa  chute  faillit-elle  les  ruiner  (1773).  Le  baron  de  Totl  S 
devait  nécessairement  examiner  les  moyens  de  soustraire  nos  ^| 
négûcianta  au  contre-coup  des  révolutions  locales,  lorsqu'il  viol. 
en  1777,  inspecter  les  échelles  du  Levant.  11  débarqua  à  Alexan- 
drie, où  le  consul  de  France,  trois  négociants  et  un  Mameluk  ^M 
vinrent  le  chercher  et  le  conduisirent  à  Rosette,  puis  au  Caire,  Il  ^M 
y  entra  de  nuit  pour  éviter  la  réception  solennelle  qu'où  lui  pré- 
parait. Mais  il  eut  la  malencontreuse  idée  de  rendre  officielle-  ^Ê 
meut  visite  au  pacha,  ce  qui  tut  considéré  par  les  Mameluks ^| 
comme  une  protestation  contre  l'illégalité  de  leur  pouvoir.  Une 
révolution  éclata,  et  c'est  au  bruit  d'uD  siège,  barricadé  dans  la 
«  contrée  >  des  Français,  que  Tott  tint  ses  assemblées  el  légiféra. 

Il  prononça,  au  nom  du  roi,  le  transfert  du  consulat  général 


L*  poiiTiflrK  ritiSf 


2I& 


a*-  Franw  du  (^.aire  à  Alexandrie.  Queiques  n«!!g(x;tii n te  |w>ur- 
raient  demeurpraii  Cairo  h  leurs  risques  et  périls;  plaws  sous 
la  juridiction  du  consul  général  d'Alexandrie,  ils  recevraient  une 
aliocalion  annuelle  de  10.000  livres  pour  leurs  dépenses  partlcu- 
liim.  Toit  écrivit  au  pacha  oi  au  cheik-el-beled  du  Caire  pour 
les  informer  de  cette  décision  et  les  inviter  à  accorder  aide  ni 
protection  aux  Français  qui  continueraient  <^  résider  dans  cette 
ïdlo.  Il  entreprit  ensuite  de  liquider  les  dettes  de  la  naltun,  se 

adit  h  Damiette,  où  il  avait  unire  de  laisiwr  uu  vice-cousul,  et 

irsuivit  son  inspectioji  par  las  échelles  de  Syrie.  A  sou  retour 
en  France,  il  prit  part,  les  7  et  S  juillet  1779.  h  deux  comités 
aaxqoeb  assistèrenl  MM.  fie  Maurepas.  de  Vergennes,  de  Sar- 
tine,  do  la  Tour,  itis|iecleur  du  roriuiierfe  du  Levant,  li  de  Ros- 
tlguy,  «lépulé  du  coriiiriiTcc  de  Marseille.  On  y  jeta  les  bases 
•l'un  réglemenl  général  qui  .sanctionne  les  principales  disposi- 
tion» prises  par  M.  de  Toit  au  cours  de  son  iiJspe<:tion'. 

l.**  trau.^fert  de  réclielle  n'alla  pas  sans  soulever  de  vives  pro- 
tatatioDS  de  la  ]iar1  de.s  ntaruliandj;.  Ils  ne  se  firent  fias  faute  de 
'lire  que  ce  serait  |jOQr  la  France  ta  perte  du  marché  du  Caire, 
jwur  r.\ngleterre  l'occaKton  de  Vy  supplanter.  Ils  comptaient 
sans  le  dévouement  de  Cliarle<i  Magallcm.  qui  assuma  counageu- 
«neut  la  cliargv  de  défeoUre,  satm  mandat,  le»  intérêts;  de  ses 
oompa  triolet. 

Soas  le  gouvernement  iribrabini  et  de  Mourad,  le  crédit  de 
Magallon  et  de  sa  femme  tint  les  Fran<;tai»  du  (^aire  k  peu  près  à 
umTerl  des  avanies.  Mais  il  ne  put  eu  préserver  complètement 
wux  d'Alexandrie,  car,  on  17S<».  le  cuusul  de  Husi^ie  arracha 
aux  bey»  Tordm'  de  fair».^  déiiitdir  le  couvent  dejs  Pères  de  Terre- 
Sainte.  C'était  un**  méconnaissathc^e  formelle  du  protectorat  de  la 
France  sur  les  mission.s  et  une  atteinte  grave  h  son  influence, 
d^k  eotamée  par  raaaassiaat  du  consul  lioriès,  en  1777.  L'iuter- 
«ration  de  Magallon  nous  valut,  cette  fois  encore,  une  répara- 
tion honorable.  Mais,  l'année  suivante,  l'expédition  du  cspitan- 
p«cba  faillit  conduire  nos  établiîit»ements  à  la  ruine.  I^es  çrèancen 
aiaaeotiea  parde.s  Français  à  des  beysqu'il  exila  et  dont  il  couBs- 


1  Le»  r«iiKlgnR(iicnlii  ifui  ptHiâmt  «ODi  Urr«  ile«  arthivi;'!  Afn  Afftîras 
ûrtùf^nm.  V^tian*  ciinintemaui,  nt>H-l78B;  rjirlaa*  intidili^s  :  Viute  ilr» 
«dictlc*,  iii»|t«cU(>n  du  iMfOii  de  l'oll;  «1  CoiTr«{>ciimlanr<r  cwiAUlaire,  Alfutn- 
(rie  et  Ir  ('dire 


i46 


FR4îlÇ0fS-f.a.    ROtX. 


qua  les  biens  s'élevaierit  h  i>\u&  do  tivtis  miUktns,  qui  lioivnl 
titre  passés  à  proflU  et  pertes.  Lui-^niême  extorqua  à  nos  n^o- 
ciauts  de  nouveaux  erapructs,  doattls  ne  revirent  jamais  intérêt 
ni  capital.  Encore,  après  son  dépari,  la  malignité  publiqae 
accu!)a-t-elle  nos  nationaux  de  l'avoir  appelé. 

En  vain  le  consul  implorait-il  la  pitié  des  ministres  du  mi  en 
favHur  des  Français  demeurée  au  Caire;  le  gouvernemeal  a'aTaît 
plus  le  loisir  de  s'occuper  d'eux.  Combien  il  est  regrettable  qa'ori 
n'ait  pu  alors  profiter  du  désir  que  les  beys  avaient  de  notre  pro- 
tection. «  Les  be^s  du  Caire  »,  écrivaient  nos  négociaots  eux- 
mêmes,  ^  HP  sont  pas  des  sauvages  qui,  vivant  dans  les  boi», 
n'ait^nt  jamais  entendu  parler  du  roi  des  Français.  Le  oomman- 
darit  actuel  du  C^iire  a  vu  Coostantinople;  i]  sait  les  ooms  é» 
rois  (le  l'Europe;  il  a  une  idée  de  leur  puissance.  Il  a  donné  de» 
preuve!»  non  équivoques  du  désir  qu'il  aurait  de  se  lier  avec  la 
France'.  »  Kn  inars  i7S9,  Ismael-F.€y  demanda  en  effet,  par 
l'inlormédiaire  de  Magallou,  la  protection  du  gouvernement 
rvanvnis,  ainsi  que  l'envoi  d'un  ingénieur,  d'uu  officier  d'artille- 
rie avec  cinq  ou  six  auxiliaires,  d'un  chef  fondeur  capable  de  lui  ■ 
fabriquer  mortiers,  boulets,  canous,  ponts  en  bois  et  navires.  Le 
comte  de  La  Luzerne,  ministre  de  la  Marine,  lui  âl  répondre  qoe 
la  situation  intérieure  de  la  France  interdisait  à  900  gonTCni^ 
ment  de  consentir  k  de  pareilles  demandes'-. 

11  devint  bientôt  impossible  à  nos  nationaux,  abandoonés  k 
eux-nvéroes.  de  se  maintenir  au  Caire.  Çeet  alors  qu'Us  adrea^ 
sèrenl  à  l'Assemblée  constituante  et  à  la  Chambre  de  cwmroercf 
de  Martetllé  d«ax  roéraoirfâ,  où  ils  rassemblèrent  t4:>ut  ce  qui  pou- 
vait appeler  l'intérêt  sur  eqx^  Sur  le  point  de  quitter  une  vUIe, 
dont  le  séjour  leur  était  devenu  iutolérable.  ils  pasaèrent  en  revue 
toutes  les  raisons  qui  y  rendaient  leur  présence  nèoeamire  :  la 
valeur  exceptionnelle  du  Caire  comme  marché  et  oomme  entre- 
pdt,  le  fiombre  et  l'importanoe  des  transactions  qui  iy  opéroot. 


t.  Arch.  Iii»l.  de  ta  Cbambre  d«  «iinmeroe  dt  llAneîlle,  AA,  CorrMfMii- 
it«M«  fioattikiin,  ttfTpl*.  •  Méntoirt  ém  atgariiab  tnaçah  dm  Caire.  I7W-  » 

t.  knh.  d«t  Aff.  Ht.,  CorrespoadMce  ooMalairr,  tig^pte.  L«ltr«  île  Magal. 
Ion,  0  VMn  1789. 

3.  Areh.  hitt.  A»  U  ClMttlira  tt«  «MMMroa  île  lUrMilli,  AA,  CorrMfoe- 
d«ncn  MinauUir«,  ÉsTP^-  *  M^moim  dw  D<goci«nU  frM^H  4a  t3«ins  tout 


14   fOUTIQPB   rSliÇlWt   «H   iùfVTK,  247 

l'aboadance  des  marchandises  qui  s'y  consomment,  la  variété 
det  produits  qui  y  parviennent.  Ils  iuvoqu^retit  au&si  l'intérêt  de 
nos  comraunicatioQs  avec  l'Iode.  *  Si  les  Français,  disent-ils. 
}DDent  le  Caire,  ta  c^niitiunicalioii  avec  les  Indes  urien^ 
iftr  l'istlime  de  Suez  esl  interrompue;  nos  vaisseaux  u'ap- 
Bnt  plus  h  Sue?,  les  toiles  du  liengale.  Ce  commerce,  qui 
iTail  causé  tant  de  Houci!!i  h  la  Compagnie  anglaise,  qui,  mieux 
îé.  peut  lui  porter  un  coup  mortel,  est  perdu  pour  la  Prauce, 
U  but  donc,  pour  la  proapérilé  du  commerce  national,  qu'il  y  ait 
î«8  Français  au  Caire.  » 
S'il  eu  est  ainsi,  le  gouvernement  ne  doit-il  pas  se  préoccuper 
moyens  de  les  y  maiDtenir?  Nos  compatriotes  supplièrent 
l'Assemblée  de  conclure  avec  la  Turquie  de  nouvelles  capitula- 
>D8  et  prtjposéreut  tout  un  ensemble  île  mesures  coercitives,  afin 
*ie  oonlrajudre  les  beys  h  s'y  conformer.  La  France  représentera 
ta  gouvernement  turc  que  les  capitulations  ne  Sfitit  plus  respec- 
eiï  Egypte  et  qu'il  doit  en  exiger  l'application.   Elle  lui 
indera  de  conclure  avec  elle  un  nouveau  «<  traité  »,  que 
leront  tous  ceux  qui  participent  au  gouvernement  de  rKgypte, 
•'engageant  h  eu  suivre  Hdèleiuent  les  prescriptions.  Il  sera 
interdit  aux  autorité»  locales,  par  des  articles  formels,  d'eitor^ 
aux  Français  aucune  tfomme  d'argent,  de  troubler  eu  quoi 
loe  ce  soit  leur  coiumerce  ou  leur  aécuritê,  de  percevoir  plus  de 
3  'la  Mir  le*  marchandises  re^'ue.-*  ou  expédiées  par  eux,  d'exiger 
l'dnx  de.?  avanw»  sur  le  paiement  des  «iouanea,  de  ne  pas  tenir 
'^-«ompte  àe»  assignations  lancées  par  eux  conti-e  leurs  créanciers. 
Au  cas  Oli  ce  traité  viendrait  à  être  en/reint,  le  roi  demanderait 
n^ratiuri  au  grand  seigneur;  si,  dans  lesdeux  mois,  il  ne  l'avait 
pas  obtenue,  il  !*'en  prendrait  aux  pouvoirs  locaux.  Réduire  les 
hey»  à  composition  n'est  pas  cho^e  difBcile  :  <  tjuatre  frégates, 
drâl  deux  bloquassent  les  portn  d'AIexaurlrie  et  de  Damîette  et 
deux  croisassent  entre  amx  de  Djedda  et  de  Suez  dans  la  mer 
RoBge,  priveraient  tout  à  coup  l'Kgypte  de  son  cûmmerce  et  les 
beys  accorderaient  bien  vite  toutes  les  satisfactions  qu'on  deman- 
(ttràil.  »  Un  pourrait,  au  besoin,  se  saisir  de  la  flotte  qui,  chaque 
aatlée,  au  mois  de  mars,  part  de  Djedda  pour  Sue/  avec  une  car- 
gaison de  gomme,  do  drogues  et  de  café.  Sa  prise  dcilomniagerait 
rRtal  des  l'rai.H  de  la  guerre,  dût-elle  durer  plusieurs  années. 
•  Ainsi,  concluent  nos  nationaux,  le  comiuerce  français  serait 


248  ^rti?(Ç0l9-CH.  nmi. 

irn.>légé,  sans  qu'il  eu  coûtât  rien  à  la  nation;  il  reviendrait 
florissant.  Le  Caire  offrirait  UDe  commuoication  facile  avec  les 
Indes  orientales  et  le  port  de  Suez  serait  fatal  au  commerce  des 
Anglais.  » 

Ici,  déclarent  nos  négociants,  «  les  vues  s'agrandissent  ». 
Faut-il  donc  renoncer  à  l'espoir  de  réaliser  le  rêTe  qui  s'est 
dérobé  au  maréchal  de  Caslries?  «  Que  faisoos-nous  et  quel 
aveuglement  est  le  mMre?  Si  nous  voulons  abattre  la  puissance  ' 
de  nos  rivaux  dans  le  Bengale,  si  nous  voulons  partager  le  com- 
merce qu'ils  foui  dans  ces  riches  contrées,  c'est  vers  Suez  et  la 
mer  Rouge  qu'd  faut  tourner  nos  regards...  Que  les  ports  de  la 
raer  Rouge  soient  ouverts  aux  navires  français;  que  le  conamerce 
qu'ils  y  feront  ne  s^oit  soumis  k  aucune  entrave;  qu'ib  puissent, 
apporter  à  Sue/  le.s  marchandises  des  Indes;  que  leur  transport 
de  Suez  au  Caire  suit  protégé  par  le  bey  commandant,  bientôt  le 
Caire  cieviendra  l'entrepôt  des  Indes  orientales,  et  ce  colosse  que 
les  Aiigiats  ont  élevé  dans  le  Bengale  sera  renversé.  »  La  négo- 
ciation du  nouveau  traité  à  conclure  avec  la  Porte  fournira 
l'occasion  de  mener  k  bien  ce  projet,  à  l'eiéculion  duquel  nos 
négociants  s'étaient  crus  si  près  de  toucher.  Des  articles  exprès 
fixeront  toutes  les  conditions  nécessaires  à  l'établissement  d'une 
comuiunication  régulière  entre  la  France  et  l'Inde  par  l'Egypte. 

L'espoir  de  nos  compatriotes  fut  encore  une  fois  déçu.  Au  milieu 
des  difficultés  auxquelles  il  était  en  butte,  le  gouvernement  royal 
ne  pouvait  se  prêter  ni  k  une  négociation  avec  la  Porte,  ni  à  un 
coup  de  force  contre  les  beys,  ni  même  à  une  tentative  en  vue 
d'ouvrir  à  nos  marchands  la  route  commerciale  de  Suez.  Il  fut 
cependant,  à  peu  de  temps  de  là,  sollicité  de  nouveau  en  faveur 
de  cette  entreprise.  Au  mois  de  décembre  1790,  un  perstmnage 
dont  il  a  déjà  été  question,  Froment,  plaça  sous  les  yeux  du 
comte  de  Fleurieu,  ministre  de  la  Marine,  les  propositions  qu'il 
avait  soumises,  dix  aû£  auparavant,  au  maréchal  de  Castries'. 
Le  moment  lui  paraissait  venu  d'en  tenir  compte;  le  ministre  bu 
jugea  sans  doute  autrement. 

La  monarchie  n'avait  pas  été  plus  heureuse  sur  les  autres 


1.  Arcb.  des  Kïï.  èlr,,  Mémoires  «il  documeuts,  Indes  orieaUlcB,  Chine  cl 
CochincbiDej  m,  S.  Lettre  du  sieur  Promenl  i  M.  dJB  Fleurieu,  miniitre  de  !» 
Mnrinp,  13  derembrc  ITfN), 


potobi  du  vaste  plan  commercial  dont  elle  avait  poarsiiivi  Teiê- 
cuUoD,  et  elle  disparut  sans  avoir  vu  s'ouvrir  les  deux  routes 
que  le  maréchal  de  Castries  confondait  dans  cette  superbe  dèâ- 
uitioo  ;  «  Le  golfe  Persique  et  la  mer  Rouge  semblent  être  deux 
bcms  C[ae  la  nature  étend  pour  unir  les  lude^  à  l'Ëurupe.  > 

La  lourDieQte  révolutionnaire  coupa  court,  pour  quelques 
années,  à  tout  projet  de  cette  cialure;  luais  k  peine  Tarage  fut-il 
passé  que  l'Ëgjpte  recommença  à  hanter  les  esprits.  «  Je  vais 
TOUS  remetlrt!  !«ouâ  \e&  yeux  cette  grande  questiOQ  »,  écrit  le 
capitaine  Hêal  au  ministre  de  Lacroix,  le  25  décembre  1795,  en 
lui  proposant  *  Touverlure  du  comjnerce  avec  l'Inde  par  le 
Sue):'  ».  La  plu|iart  des  échelU'^  du  Levant,  notamment  celles 
■l'Egypte  et  de  Syrie,  avaient  subi,  de  la  manière  la  plus 
ràcheust>,  le  coutre-coup  de  la  révolution  ;  elles  avaient  besoin 
d'une  aimplèle  m^rganisation.  Dans  les  nouveaux  traités  que  le 
[(uavurnement  passerait  avec  la  Porte  oltoraaue,  sur  la  base  des 
ancitsuués  capitulations,  pourrait  être  Inâêrée  une  clause  recon- 
BSissant  à  nos  marchands  ïo  droit  de  se  servir  de  la  route  de 
Sue?..  Tous  les  commerçants  français  se  trouvaient  alors  à  Alexan- 
drie; le  capitaine  Real  proposa  de  les  installer  de  nouveau  au 
(3aire  et  de  ranimer  leur  courage  en  ouvrant  a  leur  commerce  ce 
iMiavel  horizon.  Un  commissaire,  envoyé  en  Egypte,  procéderait 
avec  eux  h  l'étude  des  moyens  d'assurer  le  ronctionnemeut  régu- 
lier des  communications  avec  la  France  et  l'Inde.  Ce  mémoire 
porte  en  marge  une  note  qui  indique  pourquoi  la  proposition  de 
Réai  fut  écartée,  bien  qu'elle  eût  été  prise  en  considération  :  «  fJe 
projet  »,  dit  la  note,  «  est,  depuis  longtemps,  une  des  idées  favo- 
rites du  chef  qui  est  à  la  lèi£  du  Levant  et  de  Barbarie.  La  navi- 
gaticiD  de  la  mer  Ftouge  [jorterait  un  coup  mortel  aux  Anglais. 
Biais  la  République  peut-elle  aujourd'hui  y  songer?  » 

Pendant  trois  ans  encore,  la  lutte  contre  l'Aulriche  absorba 
toutes  les  facultés  de  la  France.  Mais,  aussitôt  que  la  paix  de 
Campo-Formio  eut  été  signée,  ou  vit  rattenti<m  se  reporter  sur 
l'Egypte.  I)e  tous  les  ennemis  de  la  République,  l'Angleterre 
wale  n'avait  pas  tlésarnié;  la  nation  concentrait  toute»  ses  res~ 
sources  dans  une  lutte  à  mort  avec  elle.  L'idée  de  l'atteindre  dans 
son  empire  des  Indes  devait  donner  une  actualité  nouvelle  aux 


I.  kifb.  Jv»  AU.  i^(t  ,  Mémoires  rt  ihx-.umtMit»,  'ritr>|uic  14'' fâ. 


350  Fijcfcots-ca.  rodi. 

projets  de  descente  en  Egypte  ou  de  communication  par  Suez,  Au 
mois  de  féTrier  1798,  un  nommé  Thermin  soumît  à  TaUeyrand, 
niiaiatre  des  Affaires  étrangkw,  des  <  combinaisons  pour  le  cas 
où  l'affaiblisseraent  de  l'empirfi  ottoraafi  entraînerait  sa  destruc- 
tion en  Europe'.  »  L'auteur  conseillait  à  la  République  de  s'em- 
parer de  Varna,  de  OoitstauUnopJe  et  d'îles  de  l'Archipel.  Quant 
k  l'Egypte,  *  il  faudrait,  dit-il,  établir  des  comptoirs  arraés  à 
Alexandrie,  il  Rosette  el  au  Caire,  avec  de  Tories  garnisons  qui 
puissent  protéger  le  commerce,  rompre  les  conimunicatioas  des 
Anglais  avec  l'Inde  par  terre  et  faire  respecter  le  nom  français:  i 
parmi  des  peuples  qui  continuera ieut  d'être  régis  par  leurs  lois, 
mais  arec  une  forme  de  gouvernement  plus  sensée  et  moine  abso- 
lue que  celle  des  beys  et  des  Mameluks...  L'Angleterre  serait 
ainsi  chassée  de  l'Egypte,  comme  des  autres  échelles  du  Levant 
et  de  la  Méditerranée,  et  ce  ne  sera  pas  un  petit  incotivénient 
{H)ur  elle  d'avoir  sans  cesse  à  doubler  le  cap  Qe  Bonne-Espérance 
pour  chercher  les  marchandises  des  Indes,  tandis  qu* elles  afTive- 
raient  par  iin  chemin  plus  court,  prfectionné,  par  la  terre,  aux 
nations  continentales  ». 

La  même  année,  le  citoyen  Anquetil*  lira  de  l'ou^Tage  pré- 
senté à  Louis  XVI  par  M.  de  Saint-Priest,  au  relaw  de  son 
ambassade,  un  mémoire  intitulé  :  Observations  sur  tes  intérêts 
politiques  ft  commerciaux  de  ta  France  et  de  In  Turquie 
relativement  l'une  à  Vautre.  Dans  une  des  parties  de  ce  volu- 
mineux mémoire  sont  étudiés  «  les  moyens  k  jireudre  pour  reve- 
nir aux  anciennes*  routes  »  suivies  dans  l'antiquité  pour  se  rendre 
d'Europe  aux  Indes.  «  Supposé,  dit-il,  qu'on  préférai  la  troisième 
(celle  de  la  mer  Rouge),  il  en  coûterait  peu  au  grand  seignear 
pour  l'assurer.  Il  ne  serait  jieut-étre  question  que  de  quelques 
corps  de  troupes  légères  qui  battraient  le  petit  dèserl  de  Suez  au 
Caire,  qu'on  dit  n'avoir  qu'environ  trente  lieues  de  long.  Serait-il 
impossible  d'y  bâtir  quelques  ports  que  le  commerce  alimenterait 
el  abreuverait?  Et  deux  caravelles  armées  sur  la  mer  Rouge  suf- 
Sraient  pour  écarter  les  pirates  qui  y  fourmillent.  »  Passant 
ensuite  aux  propositions  de  Saint-Priest  visant  l'occupation  df 
l'Egypte,  Anquetil  ne  dissimule  pas  roppositiotj  que  cette  ontre- 


\.  Arch.  iIëi  Aff.  elr,,  Uémoiie»  et  tlociiments,  Tur(|uic  11«  15. 
2.  AtcIi.  de&  KS.  élr,,  Ménuiire»  el  documenls,  Turquie  n^t!ï. 


là    POLtTIQlît    FRinÇilSR   Bt   ^GTFTR.  351 

JthLffllifnnhiii  de  la  part  des  Anglais  et  sans  doute  aussi  des 

•  Msîs  plus  œ  plan,  conclut-il,  présente  de  difficultés,  plu» 
il  doit  être  suivi  avix;  ardeur,  puisque  son  succès  ferait  passer 
entre  les  mains  des  Français,  avec  un  grand  profit  pour  les  Turcs, 
la  partie  la  plus  pr<!>cieu9e  du  commerce  de  l'Inde,  ou  que  du 
moias  elte  rendrait  lev  autres  nations  leurs  tributaires  à  cet 
égard.  » 

Au  moment  où  se  placent  ces  deuï  mémoires,  Bonaparte  arrê- 
tait avec  Talleyrand  et  le  Directoire  le  plan  de  l'expédition 
d'Ëgj'pte.  Si  l'iuitiative  leur  en  appartient  tout  entière,  on  n'en 
peut  dire  autant  de  l'idée  première,  que  nous  avons  vu  germer, 
mûrir  el  se  transmettre  à  travers  tout  le  xviu"  siècle,  jusqu'au 
monieni  où  ils  l'ont,  pour  ainsi  dire,  recueillie  dans  l'air.  On  est 
moins  surpris  qu'ils  aient  songé.  <mi  un  tel  moment,  k  priver  la 
France  de  40,tJ(Kt  soldats  et  de  ses  meilleurs  génèraui  pour  aller 
conquérir  l'Egypte,  lorsqu'on  voit  que  ce  projet  n'avait  cessé 
d'être  étudié,  prttpoise,  déveIop]iè,  sous  toutes  ses  formes  el  daus 
touj»  ses  détails,  depuis  1768. 

l.e«  Bourbons  ont  eu,  dans  la  queslioo  d'Kgypte,  une  poli- 
tique qu'on  peut  ne  pas  approuver,  mais  qu'il  est  parfaitement 
pocnUe  de  suivre  et  de  définir.  Elle  se  déduit  non  seulement  de 
leurs  actes,  mais  encore  des  propositions  qui  leur  furent  présen- 
iiea  et  qu'ils  u'uiit  pas  acceptées.  Ils  ont  constanuiient,  et  génê- 
nlennenl  avec  succès,  travaillé  k  fortiâer  la  situation  et  l'in- 
fluence des  Français  en  Kgypte,  à  dèTelop[)er  leur  oommercr 
avec  ce  pays  et  à  en  perpétuer,  sinon  le  monopole,  au  moins  la 
pnVpondèrance.  Mais  il  vint  un  moment  où  les  clrconstancets 
parurent  exiger  du  |R>uvoir  royal  un  parti  plus  énergique,  plus 
radical;  ce  parti  que,  de  toutes  parts,  on  l'exhortait  k  prendre,  il 
ne  le  prit  pas.  Est-ce  h  dire  qu'il  resta  inactif,  impassible?  Tout 
«n  s'effurçant,  dans  lu  mesure  de  ses  moyens,  de  retarder  l'év^ 
nèment  qu'on  lui  conseillait  de  bâter,  il  fit  en  sorte  de  ne  pas  être 
pris  au  dépourvu.  11  fit  son  choix  avant  de  se  nantir.  S'il  ne 
donna  pas  l'itgypte  à  la  France,  il  la  lui  réserva,  11  prépara  le 
tf-rrain,  ne  jugeant  pas  encore  le  moment  venu  de  s'y  aventurer. 
En  même  tenijis,  il  détacha  des  propositions  qui  lui  étaient  sou- 
mises un  intérêt  primordial,  un  dessein  traditionnel,  dont  il  s'ef- 
força d'obtenir  séparément  l'exécution. 


232        rRARÇOIS-GH.  EODX.  —  LA  POLITIQUE  FRi^fÇilSE  BU  iffiTPTB. 

L'expédition  d'Egypte  peut  passer  pour  la  réalisation  tardive 
(l'un  plan  que  la  monarchie  avait  constamment  écarté.  Nous  ne 
rechercherons  pas  si  le  Directoire  eut  tort  ou  raison  de  se  l'ap- 
proprier. Ce  qui  nous  paraît  hors  de  doute,  c'est  que  Louis  XYI 
eut  raison  de  ne  pas  écouter  l'ambition  patriotique  des  Français 
de  son  temps,  de  ne  pas  suivre  ou  imiter  Joseph  II  et  Catherine 
la  Grande  dans  leurs  conceptions  aventureuses  sur  le  démembre- 
ment de  l'empire  ottoman.  Dans  l'état  où  se  trouvaient  alors  la 
France  et  l'Europe,  le  bouleversement  général  auquel  on  le  con- 
viait eût  surtout  profité  à  l'Angleterre.  Contre  l'opinion  courante 
en  1789  et  contre  les  apparences,  l'empire  ottoman  a  vécu  et  vit 
encore;  la  France,  d'autre  part,  est  entrée  en  révolution. 
Louis  XYI  et  ses  ministres  ont  donc  agi  sagement  en  préférant 
à  une  conquête,  éphémère  selon  toute  vraisemblance,  l'absten- 
tion par  laquelle  ils  ont  mis  obstacle  au  bouleversement  de  l'Eu- 
rope orientale,  limité  l'Angleterre  à  ses  possessions  présentes  et 
se  sont  réservé  les  moyens  de  veiller  sur  ses  empiétements. 

François-Ch.  Roux. 


LE  CONVENTIONNEL  GOUJON 


(Suite*.) 


CHAPITRE  Vil. 

La   crise    de    1793. 

Le  t^mpte-renriu.  Luttes  au  Cûnseiî  général.  Le  secret  fin 
rote  l'i  roptitnismc  de  Goujon.  Fin  de  la  session  prrma- 
ttentr.  —  La  levée  de  300 ,000  ftommes  en  Seine^et-Oisc . 
L'emprunt  forcé.  Tissoi  à  Nantes.  — Adresse  du  Ll  Juin 
à  la  Conrention.  Philippeaux à  Versailles.  Le  14'  batail- 
lon. —  (ioujon  à  Vernon.  Le  roi  Buzoi.  Mutineries  mi 
Vendée.  Retour  de  Tissot.  —  Querelles  aditiinistratites . 
Le  district  de  Mantes.  Séance  du  10  septembre  au  Con" 
seil  général.  —  Goujon  abandonne  ta  place.  Mission  à 
Tours. 

Le  nouveau  Conseil  général  s'était  réuni  le  10  décembre.  Gou- 
jon, malade  ilepuis  plusieurs  semaines,  u'y  parut  que  le  7  jan- 
Tier.  Le  15  seulement^  il  présenta  son  cornptô-renda  '  : 

«  Notre  but  principal  >,  écrivait-il  à  la  fin  de  son  exposé,  <«  a 
été  de  vous  luanifester  les  principes  qui  nous  ont  dirigés,  les  sen- 
tiroeatH  qui  ont  régné  sur  nos  âmes.  Sans  doute  que  j'aurais  bien 
peu  tiré  de  mon  i^ujet  si  je  n'étais  parvenu,  par  les  détails  dan» 
I«Mfueis  jp  suis  entré,  à  vous  faire  reconnaître  jusqu'à  l'évidenc*' 
(*  respect  pour  la  justice  et  règalitè,  cet  ardent  amour  pour  lu 
patrie,  pour  la  liberté,  pour  le  bonheur  des  hommes,  qui  remplis- 
saient le  cœur  da  mes  collègues  et  le  mien.  Nous  marchions  ani- 
més de  ce  saint  entjioudastne  qui  n'abandonne  pas  le  vrai  citoyen, 


t    Voir  Bepuê  Mttoriqiie,  t   LXXXVIIl,  p   t;  (.  XCI,  |>.  21. 
i.  Ktch.  4«  Sein«-ct-OI»«',  «^tie  1,  i  n.  Ce  romple^rendu  îRiprimé  Tonne  un 
CMbitT  Je  W  (),  fn-l*. 


2U 


t.  fiOTOT  ET  F.  TnRniitn, 


unis  par  cette  brûlante  et  durable  amitié  qui  lie  les  hommes  justes 
dans  quelque  lieu  qu'ils  se  reucontrent.  S'il  se  trouve  quelques 
imperfectioas  dans  le  tableau  que  je  Tieris  de  tracer,  vous  me  les 
pardoQuerez  sans  doute.,.,  et  pour  fonder  votre  indulgence  vous 
voudrezbienvous  rappeler  que  dous  n'a  vous  été  que  troismoiâdans 
des  places  périlleuses,  que  nous  ne  pouvions  nullement  connaître, 
et  que  nous  avons  dû,  pendant  ce  court  espace  de  temps,  apprendre, 
pratiquer  et  rendre  compte,  Nous  remplissons  aujourd'hui  cette 
dernière  partie  de  notre  tâche.  C'est  a  vous  et  au  peuple  de  aous 
juger.  Quelle  que  soit  l'opinion  sur  ce  que  nous  avons  fait,  il  est, 
du  moins,  un  témoignage  que  nous  espérons  qui  ne  nous  sera  pas 
fel'usé  :  c'est  que  nous  avons  pris  la  vérité  pour  règle;  c'est  que. 
du  fond  du  coeur,  nous  avons  chéri  l 'égalité  et  voulu  servir  la 
patrie.  » 

Le  compte-rendu,  scrupuleusement  examiné,  dans  les  bureaux 
d'abord,  puis  en  séance,  fut  approuvé  solennellement  le  21  février. 
A  l'unanimité,  le  Conseil  général  vota  des  félicitations  au  Direc- 
toire et  déclara  qu'il  avait  bien  mérité  du  département.  Cet 
«  assentiment  universel  »,  ce  <  touchant  accord  »  que  les  pro- 
oès-varbaux  célébraient  avec  abondance  et  dont  les  bonnes  gens 
s'émerveillaient  eu  disant  :  ça  iray  n'élaieiit  cependant  qu'une 
façade.  Dans  cette  petite  assemblée,  comme  dans  la  (Convention 
nationale  elle-même,  deux  partis  irréconcitiabless'étaient  formés  ; 
ilyavaitunegaucbeet  une  droite,  des  Montagnards  et  des  Giron- 
dins. Goujon  dirigeait  les  premiers;  le  chef  des  autres  était  son 
concurrent  malheureux  aux  élections  dernières,  l'administrateur 
Lavaliery.  Les  deux  opinions  se  partageaient  à  peu  près  égale- 
ment le  ConseU  général;  mais  les  modérés,  soit  dans  l'espoir  de 
conserver  l'union,  soit  par  tactique,  évitaient  les  discussions 
publiques,  ne  manifestant  leur  opposition  qu'au  moment  des  scru- 
tins ou  dans  le  buis  clos  des  séances  secrètes.  Une  loi,  rendue  peu 
de  temps  après  le  10  aoiît,  avait  bien  rendu  obligatoire  la  publi- 
cité de  tous  les  act^  et  délibérations  des  corps  administratifs.  On 
avait  bien  inscrit  en  grosses  lettres,  au-dessus  de  la  porte  du 
Conseil  :  la  publicité  est  la  sauvegarde  du  peuplé.  Mais  il 
restait  encore,  de  par  la  loi  même,  deux  cas  où  cette  porte  devait 
rester  fermée  :  pour  toutes  les  mesures  de  sûreté  et  pour  tout 
les  délibérations  non  mentionnées  au  registre ^  Lu  parti  uiodér 


1.  Loi  du  '27  août  1702,  arl.  5  el  li. 


LE   COUTeXTtOTCREl.  GODXON. 


2SS 


du  Conseil  général  s'efforça  de  faire  entrer  dans  ces  deux  excep- 
lions  toutes  les  délibérations  importantes  et  de  conserver,  tout  au 
moins,  le  scrutin  secret  pour  les  votes.  11  s'attacha  surtout  à 
faire  décider  qu'aucune  nomination  de  commissaire,  agent  ou 
foDctionnaire  quelconque  du  département  ne  pourrait  être  faite 
autrement  qu'à  bulletin  fermé-  Cette  pratique  avait  l'inconvé- 
iiienl  d'ouvrir  la  voie  aux  intrigues  et  à  ta  politique  de  couloirs, 
de  favoriser  les  hésitations  et  les  faiblesses  danades  circonstances 
(Uingereuses,  au  moment  même  où  la  plus  grande  énergie  était 
néo^saire.  En  rendant  collective  la  responsabilité  des  adminis- 
trateurs, elle  la  réduisait  à  bien  peu  de  chose.  Mais  il  Caut  recon- 
naître aussi  qu'elle  seule  pouvait  garantir  l'indépendance  des 
membres  du  Conseil,  en  les  mettant  à  l'abri  des  pressions  du 
dehors  et  des  colères  d'une  opinion  publique  aisément  égarée.  Les 
scrutins  à  haute  voix,  par  appel  nominal,  pouvaient  amener  de 
la  part  du  public,  présent  en  grand  nombre  aux  séances,  des 
manifestations  fâcheuses  et  une  intervention  dans  les  affaires 
contraire  aux  lois  et  à  l'intérêt  général.  Goujon  ne  s'arrêta  pas  à 
ces  réflexions.  Il  avait  toujours  été  trop  Optimiste,  il  croyait  trop 
prolbodément  à  l'honnêteté  naturelle  des  hommes,  au  bon  sens 
des  majorités,  au  triomphe  nécessaire  de  la  justice  et  de  la  vertu 
pour  ne  pas  soutenir,  avec  sa  vivacité  coutumîère,  la  nécessité 
du  vote  public.  A  la  séance  du  Conseil  général,  le  2  février,  il  fit 
un  long  discours  en  faveur  de  cette  thèse*.  «  La  publicité  est  la 
sauvegarde  du  peuple,  disait-il,  et  qui  n'a  senti  la  justesse  et  la 
profondeur  de  ces  paroles,  que  vous-mêmes  avez  t'ait  inscrire  à 
l'entrée  de  cette  enceinte? 

«  Oui,  la  publicité  est  la  sauvegarde  du  peuple,  parce  qu'elle 
l'instruit,  parce  qu'elle  lui  apprend  à  connaître  ses  amis  et  ses 
détracteurs,  parce  qu'elle  lui  aide  à  juger  ceux  sur  lesquels  il 
doit  reposer  son  choix,  parce  qu'enfin  le  méchant  craint  de  mal 
faire  en  sa  présence.  S'il  fallait  à  ce  motif  en  ajouter  d'autres,  je 
vous  dirais  encore  :  la  publicité  est  la  sauvegarde  de  l'homme 
juste;  elle  est  la  sauvegarde  de  l'administration  elle-même.  Elle 
est  la  sauvegarde  de  l'homme  juste,  parce  que  c'est  par  elle  qu'il 
brave  l'intrigue,  c'est  par  elle  qu'en  ouvrant  son  cœur,  qu'en  le 
montrant  k  découvert,  il  est  sûr  de  trouver  dans  l'estime  de  ses 


1.  Le  diKours  est  trauBcrit  tout  au  long  9iir  le  registre  du  fonseil  gÀn^ral, 
lèsDce  Au  3  férrier  (Arch.  *le  Seine 'CUOl se). 


236 


R.  ninroï  RT  r.  th^iy4iid. 


concitoyeas  uti  juste  dédommagement  à  sm  travaux  et  k  sên 
peines.  ËUe  est  la  sauvegarde  de  radmiDistratioD  elle-roémo, 
parce  que  c'est  par  elle  qu'elle  s'environoe  d'une  conÛance  k 
toute  épreuve  et  qu'en  faisant  partager  à  chaque  citoyen  ses' 
désirs,  ses  voeui,  ses  espérances,  elle  assoit  ses  décisions  sur  une 
base  inébranlable  :  l'union  de  chacun  et  la  confusion  de  toutes 
les  volontés  en  une  volonté  conamune.  0  citoyens,  rappelez-vous 
ce  républicain  célèbre  par  l'austérité  de  ses  naœurs  qui,  pour 
écarter  de  tui  jusqu'à  la  pensée  d'une  mauvaise  action,  voulait 
que  sa  maison  fut  saos  cesse  ouverte  aux  regards  du  public  ol 
que  tous  ses  mouvements  fussent  soumis  à  sa  continuelle  censure. 
Voilà  coname  il  vous  convient  d'être...  Agir  différemment,  ce 
serait  fouler  aux  pieds  la  règle  première  de  toute  liberté;  ce  serait 
plus  :  ce  serait  lâchement  se  dépouiller  de  cette  responsabilité 
jiBi-sonnelle  que  (jortesi  volontiers  toute  âme  juste  et  courageuse, 
pour  se  cacher,  à  l'abri  les  uns  des  autres^,  dans  la  nuit  criminelle 
dont  s'enveloppe  le  parjure!  » 

Cette  péroraison,  un  peu  déclamatoire  selon  le  goût  du  temps, 
décida  l'opinion  de  la  majorité.  Goujon  ne  l'emporta  cependant 
que  de  deux  voix  :  sur  dix-neuf  administrateurs  présents,  huit 
s'étaient  prononcés  pour  le  scrutin  secret,  un  neuvième  s'était 
abstenu.  La  publicité  de  Ions  les  votes,  conforme  du  reste  au 
vœu  de  la  loi,  devint  la  règle  des  discussions.  Mais  plusieurs  des 
membres  de  la  minorité  se  dispensèrent  désormais  de  paraître 
aux  séances,  ou  même  envoyèrent  leur  démission . 

La  session,  au  reste,  touchait  à  sa  ûu.  La  permanence  du 
Conseil  général  aurait  même  du,  légalement,  cesser  dès  le  3  jan- 
vier. En  fait,  elle  continua  pendant  quelques  semaines  encore  et 
les  administrateurs  se  séparèrent  le  32  février  seulement. 

Deux  jours  plus  tard  parvenait  au  Directoire,  par  un  courrier 
extraordinaire  de  la  Convention,  le  décret  ordonnant  une  nou- 
velle levée  de  300,000  hommes  pour  arrêter  l'invasion  partout 
menaçante'.  Les  administrations  départementales  étaient  char- 
géca,  toute  affaire  cessante,  de  commencer  au  plus  vite  le  recru- 
tement. Un  tableau  annexé  k  la  loi  fixait  le  contingent  de  chaque 
département,  en  tenant  compte,  pour  la  répartition,  de  Tefiectif 
des  bataillons  de  volontaires  déjà   fournis.  Le  contingent  de 


1.  Dèt-rct  (lu  n  téfnex  1793. 


M  coufTETiTtosriffi.  eowo?r. 

)i8e  s'élevait  à  2,800  horames.  Ils  ilevaient  être  rect'u- 
ys|iir'0Dgagciiients  volontaires  et  au  besoin  par  le  tirage  au  sort 
ou  ik  désignation  individuelle,  selon  le  procéda  qui.  dans  chaqu»^ 
aoimnuop,  |»araîtrait  |iréférable.  h  la  iïiajuritédescilo}'eris  ass«'ni- 
Uée.  Le  reiin)laceih«ril  étail  autorisé,  connue  à  la  précédente 
levée. 

Le  lendemain  même  ilu  vote  de  la  loi,  le  département  de  Seîno- 
et-Oiae  en  a»muiei)çait  l'application.  Six  commissaires  étaient 
nuinroés  pour  répartir,  àrus  cliaque  district,  le  contingent  entre 
les  cjnmniuui'8  et  aurveiller  sur  les  lieux  mêmes  l'exécution  régu- 
lière du  décret'.  Tissol  fut  envoyé  comme  commissaire  dans  le 
district  de  Saint-Germain.  Après  trente-neuf  jours  d'absence,  il 
reriat  à  Versailles  pour  s'engager  lui-même  au  11"  bataillon, 
bfam  qu'il  fût  marié  depuis  quatre  mois  et,  comme  tel,  exempU^ 
foriDellement  par  la  loi.  La  plupart  des  membres  du  Directoire 
étaient  mariés  aussi;  en  outre,  leurs  (bnctions  mêmes  leur  inter- 
dinient  de  partir  et  l'article  20  du  décret  les  maintenait  expres- 
aéneot  à  leur  poste.  Ils  n'en  résolurent  pas  moins  de  donner 
l'exemple  et,  dès  le  début  d'avril,  quand  furent  connus  les  pnn- 
gràs  de  l'insurrection  vendéenne  et  la  trahison  de  Dumouriez,  ils 
dAddérenl  que  lu  moitié  d'entre  eux  se  tiendrait  prèle  h  rejoindre 
les  années.  Le  4,  ils  vinrent  demander  k  ta  Convention  d'approu- 
TerrarrêlA  qu'ils  avaient  prie  en  ce  sens.  Jean  de  Iîr>,  qui  pré- 
»itlait,  les  félicita  chaudement  c  du  /Me  et  du  civisme  »  qui 
avaient  inspiré  leur  démarcbe,  mai»  l'.^ssemblée  ti*y  donna  pas 
de  suite". 

Il  fallut  plus  de  deux  mois  pour  achever  le  recrutement  des 
«  volontaires  »,  les  armer,  les  équiper  et  les  encadrer.  Trois 
ixitaillons  devaient  être  formés.  L'un,  composé  exclusivement 
avec  k*  contingent  du  district  de  Versailles,  se  concentra  au 
cbef-lieu  du  if*  au  31  mai.  Il  nomma  pour  son  commandant  le 
oolonel  de  la  garde  nationale  du  district,  .Tacques-Cyr  Perret,  et 
Picrrt»-Françoi8Tis8ot  pour  quartier-maître  trésorier.  Ce  batail- 
lon, quifutle  H' du  dépariementets'iiititxda  lui-même  l'^batcUl- 
tan  révolutionnai rtj  de  Seine-et-Oise,  fut  désigné  pour  servir 


I.  A.rr<tà  du  :1  nv»r«.  Regklre  ilat  procAs-verbiiui  ilu  DirMioir»  (Arch.  d« 
Moe'FMlife)    Le  1  j  mm,  lu  ttpT^si-.ntaals  Miiiirc  'nt  Cbl1<>i  arrlTtient  A 
VtfuUIn  pour  acliver  l«  recnitemeiil.  Un  n't  p«i^  leur  rapport  (^ulard,  Nfcit'ff 
aetn  du  Cotiùi/  dt  Salut  fiubUc.  t.  Il,  p.  niâ]. 
'    Moniteur,  reim\^t.,  \Vl,(\\. 

Rcv.  ILsTOK.  XCI.  2*  rjuc.  17 


'inn 


t.    flOTOT    KT    r.    THEiaKD. 


contre  les  Vendéens  et  partit  pour  Nantes  le  2-^  mai.  Un  deuxiènoe 
bataillon  (12*  de  Seipe-et-Oise),  formé  du  19  au  29  mai,  partit 
au  milieu  de  juio  pour  Landerceau.  l^e  13^,  organisé  par  com- 
pagnies dans  chacun  des  cinq  districts  de  Saint-GennaiD,  Mantes, 
Pontoise,  Etampes  et  l>ourdan,  était  réuni  à  Versailles  le  7  juin 
et  se  mit  en  route  pour  Brest  le  surlendemain  '. 

Ces  bataillons  de  la  nouvelle  levée  ne  valaient  pas  ceux  de 
1792  et  surtout  ceux  de  1791.  La  proportion  des  volontaires 
pro[)renient  dits  y  était  assez  faible;  iJ  y  avait  parmi  les  soldats 
un  grand  nombre  de  remplaçants  payés,  et  la  plupart  des  chefs, 
nommés  pour  leur  belle  prestance  ou  leur  faconde  patriotique, 
manquaient  totalement  de  connaissances  militaires.  Toutefois,  les 
bataillons  de  Seine-et-Oisie  se  conduisirent  assez  bien  aux  pre- 
miers combats.  Le  29  juin,  à  Nantes,  le  11"  et  le  13'  furent 
chargés  de  défendre,  contre  l'attaque  des  Vendéens,  une  dee 
portes  de  ta  ville,  appelée  la  porte  de  Rennes.  Ils  furent  engagent 
pendant  seize  heures,  perdirent  dix-neuf  tués  et  soixante;  blessés, 
mais  tinrent  bon  devant  le  canon  et  recueiUirâDt  les  félicitalroos 
du  général  Canclaux.  Le  commandant  du  11',  Perrot.  qui  man- 
quait de  .-iûretè  dans  le  maniement  des  armes  a  feu,  s'était  blessé 
lui-même  avec  son  pistolet^. 

La  levée  des  bataillons  de  1793  fut  entourée  partout  de  grandes 
difficultés  et  nécessita,  des  mesures  exceptionnelles.  La  Conven- 
tion ,  préoccupée  surtout  du  résultat  à  obtenir,  n'avait  pas  regardé 
de  trop  près  aux  pTOcédés,  et  certaines  administrations  patriotes, 
pressées  par  la  nécessité,  coniineneêrent  d'employer  spontané- 
ment, au  nom  de  la  défense  nationale,  ces  «  moyens  d'autorité 
et  de  réquisition  >•  que  les  représentants  en  mission  allaient  bien- 
tôt transporter  sur  tous  les  points  du  territoire.  Le  départâmeat 
de  l'Hérault  donna  le  premier  l'exemple  d'employer  ces  «  moyens 
révolutionnaires,  les  moyens  naturels  ne  suffisant  plus  ».  Le 
27  avril,  il  obtenait  de  la  Convention  l'autorisation  d'établir  un 


t.  D'aiiCès  les  note>  de  H.  Hennel  Biir  les  rolontairC^!i  de  $eilie-«t-0)4e,  oU- 
ll»ées  par  Cbâssin,  Vtndif  patriote,  t.  Il,  p.  &\  âl  &aiy. 

2,  Happurl  <lc  Uodiinger,  eoinmisMJre  du  dépArlement  près  le  tl*  bAlHillnn, 
2  juillel  1793  (Arcli.  de  Seine-cl-OUe,  1.  i  r;  Cliassin,  Vendit  patriott,  l.  Il 
p,  "25î*253).  Les  deux  aoU-ea  coromissaîres  ôUieat  Le  Turc  el  L«v»llciy 
HodsQger  fui  pris  par  les  Véodéeus  le  2t  Juillet.  Le  \%  oclobre,  le  couvai  dr 
(triaonniera  dont  il  faisait  parlie  s'ininrgea.  Beaucoup  furent  liiM  (tu  repris 
par  leB  V^eodéens.  Uodanger  6'écbappa  et  pat  renlrer  A  Ver«ail:lc«  {Ch«»iiiii 

im.,  t,  lî,  p.  171  i. 


It  CrttT«!«(TrOR'(R1.  flOIUOIf. 


i^9 


«mprunt  tbroê  de  cinq  millions  sur  les  riches  pour  subvenir  aux 
frais  <lu  recrutement  et  de  la  aolde'.  Le  8  mai,  le  départâmeat  de 
SeiD©-eM3i9«  imitait  cet  exemple,  en  imposant  aux  dtoyen.i 
siséa  uoe  coDtrlbution  extraordinaire  de  deux  millions,  qui  fut 
plus  tard  régularisée  par  ud  décret  de  la  Ctinvention^.  La  per- 
O^tion  s'opéra  sans  trop  de  difficultés  et,  à  Versailles  môme,  les 
aouscriplions  volunlaîres  furent  assez  nombreuses.  Les  députés 
Romme,  Delacroix  «t  Prieur  (de  la  Marne),  qui  Ira  versèrent  lo 
département  le  10  mai,  s'accordèrent  à  rendre  hommage  au 
cfrisme  et  au  patriotisme  de  ses  habitants^. 

Ce  iWbtimeQt  patriotique  qui  dorinnait  alors  en  Seine-et-Oise, 
ol  parmi  la  {Kipulation,  et  «  dans  le  sein  des  autorités  »,  permet 
de  s'expliquer  la  décision  et  l'empresseraent  que  mirent  le  Direc- 
toire et  le  Conseil  général*  h  se  ranger  du  côté  des  Montagnards 
après  la  journée  du  2  juin  et  la  chute  des  Girondins.  Tandis  que 
la  plupart  des  administrations  départementales  protestaient  coQtre 
l'arrestation  des  vingt-deux  et  que  plusieurs  allaient  bientôi 
orgaciaer  l'insurrection  contre  Paris,  le  Conseil  général  de 
Saioe-el-Oise  et  le  Directoire  s'unirent  au  district  et  h  la  commune 
d«  V«r8allle«  pour  adresser  aux  83  départements,  et  surtout  aux 
départements  de  l'Ouest  qui  venaient  de  lancer  ud  appel  k  la 
rArolle,  une  proclamation  énergique  en  faveur  de  la  Conven- 
tioD.  Le  13  juin,  ils  vinrent  en  faire  lecture  li  la  tribune  de  l'Às- 
«etnblée*  :  «  O  vous  »,  s'écriaient-ils  eu  s'adressant  aux  protes- 
tataires, «  ô  vous  qui  les  premiers  voulez  rompre  le  lien  fraternel 
qui  vous  attache  k  la  République,  voyez  la  liberté  inquiète,  la 
patrie  en  deuil,  les  couleurs  nationales  revêtues  d'un  voile 
raoèbre.  Revenez  à  vous,  citoyens!...  Français,  sacrifie  à  la 
patrie  ta  vengeance,  si  tu  en  avais  une  à  exercer  !.. .  Venez,  nous 
nous  réu&iroQS  à  vous  pour  fraterniser  à  Paris  le  10  août.  Que 
votre  Jeaofisse  marche  au  combat,  les  ennemis  de  la  République 
leaatteodâQt.  Que  leurs  pères  viennent  sur  l'autel  de  la  patrie  y 
dépoaer  leurs  serinentâ.  Là,  nous  nous  éclairerons  par  nos  épan- 


|.  Voir  Mm  «drMM  »  la  ConTcoUoD  et  Je  décret  i  U  wiite  dan»  le  Miinittur 
rëmft.,  t.  XVI.  p.  m. 

3.  DCcret  du  là  vendémiaire  «n  11,  irr^ité  du  Comité  de  Siilat  Publk  dii 
Z3  pluviôse  luÎTniit  (Aalsrd.  Recuit,  l.  XI,  p.  03). 

J    Aularil,  Recueit,  t.  IV,  |j.  87. 

(  Il  t'èUit  de  nouTcau  totislilué  ea  pcrmaneacc  le  1  mai,  en  eiM-.ulion  du 
dèent  du  tS  man  1793. 

5.  Ktth.  lut.  AO  XVI  Tl.  Reproiliuil  djn»  le  Monltevr  (réirapr.,  t.  XVI,  p.  024). 


Ul 


B.   orrOT  RT   F.   TBeRAU. 


diemeats  mutuels.  Là,  nous  chercheroDs  la  vérité  avec  c»>tUi  rlou- 
oeur  répultlicâîne  qui  la  reud  prrjfîLahle  à  la  patrie.  Là,  nous 
verroDs  enfiii  (et  il  sera  bien  ass^  tetups)  s'il  est  efliectivéniênt 
néoessaire,  comme  vous  le  diteis,  de  iléchirer  la  Bèpublii|ue  pour-< 
la  sauver...  Frères  et  amis,  ou  vrai  citoyeu  détruil  rétrangei** 
armé  pour  le  détruire,  mais  il  chérit  son  frère  et  il  est  lent  à  le 
provoquer  au  combat.  » 

C'était  là  première  adresse  rassurante  que  la  Cotiveotion 
vait  des  départements.  Le  ton  chaleureux  de  la  répouse  qu'y  fit 
le  président  MaUarmé  laisse  voir  à  quel  point  les  députés  s'y 
raontrèreot  sensibles.  Trois  mois  plus  tard,  on  s  eu  souviendra 
encore,  et  Thuriot,  parlant  en  faveur  du  Conseil  général  ele 
Seine-et-Oise,  rappellera  qu'il  avait,  le  premier  de  tous,  envoyé 
son  adhésion  aux  èvêuements  du  2  juin'. 

11  est  assez  probable  que  l'adresse  du  département  avait  été 
rédigée  par  Goujon  ;  il  est,  toutefois,  impossible  de  l'assurer,  car- 
ia minute  a  disparu.  Mats  les  senliments  du  procureur  général  à^ 
cet  égard  ne  font  point  de  doute  et  sa  correspondance  personnelle 
en  témoigne.  Vers  te  milieu  de  juin,  le  député  Philippeaux,  venant , 
de  l'armée  de  l'Ouest  et  accompagné  d'un  jacobin  de  Nantes 
nommé  Chaux,  arrivait  k  Versaûles  pour  demander  au  départe- 
ment de  Seine-8l-0i.se,  connu  pour  son  patriotisme,  de  nouveaux 
secours  eu  hommes  contre  la  Vendée'. 

Vingt-quatre  heures  après  son  arrivée,  PhUippeaux  obtenait 
du  départemeot  la  levée  d'un  14«  bataillon  d'in^nterie,  à  l'ef- 
Jectjf  de  850  hommes,  plus  200  cavaliers.  La  plupart  durent  être 
pris  parmi  les  hommes  mariés  et  les  pères  de  famille,  tous  les 
jeunes  gens  étant  déjà  partis.  En  élevant  à  cinq  millions  et  demi 
l'emprunt  forcé  décidé  le  8  mai,  le  département  trouva  moyen 
d'habiller  et  d'équiper  les  nouvelles  recrues  en  quelques  semaine». 
Mais  on  n'avait  pas  de  fusils  à  leur  donner.  Lis  partirent  sans 
armes,  le  23  août,  pour  l'armée  des  cotes  de  La  Rochelle^. 

Bientôt  même  les  gardes  nationales  du  département  durent  se 
rassembler  à  leur  tour  et  les  adminbtrateurs  s'apprêtèrent  à  les 


t.  Moniteur,  réimpr.,  1,  XV1J,  p.  673.  Séaace  du  13  seplerobre  1793. 

2.  Aulard,  RêçueU,  t.  V,  p.  501.  Philipp«ibi  au  ComiU  Je  Salul  Pablîc. 
27  juin  \l^i.  Cf.,  sur  cette  mission  el  »ur  Chiux  de  Muilt!!.  Chaftnia.  Vendée 
patriote,  i.  II,  p.  203*206. 

3.  Pliili[»peiiux  «0  Goinilé  de  Salul  Public,  27  Juin  17&3  (\alard,  Recueil, 
t,  V,  p.  502:  MauUiuchet,  U  Convenltoniui  PhUippeaux,  p.  150  et  soiv.i. 


QOQdtiire  eux-mém<is  il  la  bataille.  Le  10  juillet  1793,  les  Iroupes 
royalistes  et  girondines  lie  Normandie,  commandées  par  Puisaye 
et  WimpfTen,  qui  s'intitulait  «  commandant  en  cber  des  armées 
déftartementales  »,  avaient  occupé  Pacy -sur-Eure,  marchaient 
nr  Vemon  et  menaçaient  d'envahir  le  département  de  Seino-el- 
Oise.  Aussitôt,  Goujon  courut  à  Mantes  pour  y  réunir  Tartillerie 
4l«8  gardes  ualioiiale.s,  i-éclaiiié«:^  par  les  représentants  Du  Roy  et 
Robert  Lindet.  Le  11  au  matin,  avant  de  partir  pour  Vernon, 
il  s'arrêtait  quelques  instants,  afin  d'écrire  un  mot  à  Lise  et  dn 
la  rassurer  sur  son  sort^  : 

Mantes,  44  juillet,  an  11. 

Ma  bonne  amie,  je  suiâ  ici  en  bonne  santé,  bien  envieux  do  te  voir 
cl  de  l'(unltra&&er,  mais  suivant  avec  toute  Tardeur  dont  je  suis 
capabk*  la  mJsaioq  civique  qui  m'est  confiée.  Ne  i*inquièle  pas,  l'es- 
prit public  est  bon  et  nous  n'avons  rien  à  craindre,  Un  convoi  d'ar- 
lillerie  vient  d'arriver.  Nous  parlons  pour  Vernou  pour  nous  y  con- 
certer avec  les  reprê^enlanls  du  (leuple.  Embrasse  pour  moi  mamao, 
naa  sœur,  leâ  petits,  ta  bmine  Jeanne. 

G. 

Li>  15  juillet,  l'armée  «  fédéraliste  »,  battue  à  Vernou,  aban-- 
dounait  hvreux  et  se  retirait  sur  le  Calvados.  Le  danger  écarté. 
Goujon  put  rentrer  k  Versailles.  Il  se  réjouissait  de  voir  les 
rdKllee  <  esclaves  du  roi  Buzot  »  obligés  de  s'enfuir  dans  le  Cal- 
Tados,  où  ils  ne  trouvaient  que  peu  de  partisans.  Il  avait  appris 
avec  douleur  l'atisassiiiat  de  Marat,  mais  il  espérait  que  ce  for- 
bit  éclairerait  l'opinion  sur  les  dangers  que  les  méchants  tai- 
saient courir  il  la  liberté.  Il  pressait  Tissot  de  faire  accepter  la 
CoDstilulioD  de  93  dans  son  bataillon  et  espérait  qu'il  pourrait 
Hre  chargé  d'apporter  à  la  Convention  cette  acceptation.  Sa  pré- 
sence était  vivement  désirée  par  sa  femme,  qui  supportait  mal  la 
séparation. 

ThboI  dut  revenir  beaucoup  plus  tôt  et  pour  de  tout  autres 
iruAih  que  son  hoau-frére  et  lui-même  ne  l'avaient  fiensé.  Les 
représentants  du  peuple  aux  armées  des  eûtes  de  Brest  et  des 
côtes  de  La  Rochelle,  pour  donner  aux  troupes  les  moyens  de 
Tivre  on  ce  pays  dévasté,  avaient  dû,  par  diverses  allocations 
[imvisoires,  augmenter  la  solde  des  volontaire».  Mais  un  décret 

t.  D'aprt*  Jârrin,  Alexandrt  Goujon,  ji,  19. 


m.  «PTOT  ET   f.   T«l(NtEI>. 

(lu  1 1  juin,  reûdu  sur  la  demaûde  de  la  Trésorerie  natioDale.  viril 
supprimer  toute»  ces  plus-values,  en  mainteuant  les  retenues 
opérées  jusque-li.  Aussitôt,  les  volontaires  protestèrent.  Ils  se 
souTinreot  que  beaucoup  d'eutre  eux  ne  s'étaient  engagés  que 
pour  trois  mois.,  que  la  moisson  approchait,  et  ib  manifestèrent 
l'intention  de  s'en  retourner.  Deux  bataillons  de  Bordeaux,  qui 
étaient  aux  Sablesnl'Olonne,  le  bataillon  parisien  du  Panthéon 
ffauçais  réclamèrent  viulemmeat  auprès  des  généraux  et  de  la 
Convention.  En  vain,  les  représentants  essayèrent  de  les  OOD te- 
nir en  prenant  sur  eux  de  ne  pas  faire  exécuter  cette  loi  du 
11  juin,  bonne  seulement,  disait  le  général  Boulard,  à  «  détra- 
quer la  machine  »;  les  payeurs,  qui  avaient  reçu  des  ordres, 
refusèrent  de  les  suivre  dans  cette  voie.  Le  mouveraent  de  muti- 
nerie s'étendit  rapidement  aux  deux  armées.  Le  27  juillet,  Tissot 
écrivait  de  Nantes  à  la  municipalité  de  Versailles  que  les  roloO' 
taires  de  son  bataillon  refusaient  absolumeûl  de  t«rvir". 

Le  oonomissaire  du  département,  lludanger,  avait  été  fait  pri- 
sonnier. Le  Directoire  de  Seine-et-Oise  le  remplaça  par  l'admi- 
nistraleur  Pellé,  qui  fut  envoyé  à  Nante^s  avec  mission  de 
calmer,  autant  que  possible,  les  réclamants.  Pelle  partit  le 
7  août,  emportant  une  adresse  pour  inviter  le  11*  bataillon  à 
rentrer  dans  le  devoir. 

Le  i4,  à  Nantes,  Pellé,  Tissot  et  Philippeaux  «  péroraient  * 
vainement  le  11"  bataillon.  Un  cri  général  :  <  Nous  partirons  le 
15  »,  répondit  à  leurs  exhortations.  A  la  fin  du  mois,  les  volon- 
taires reprirent  la  route  de  Versailles,  et  Tissot,  natureilement, 
les  suivit.  Il  avait  rempli  de  son  mieux  les  fonctions  dont  il  était 
chargé  comme  quarLier-maître  et  le  département  l'en  récompensa 
quelques  semaines  après  en  le  nommant  son  agent  supérieur 
pour  l'exéculioD  de  la  loi  du  23  aoiit  sur  la  réquisition*.  Un  peu 
plus  tard,  il  devenait  premier  commis  dans  les  bureaux  du  Direc- 
toire, aux  modestes  appointements  de  2,000  francs  par  an. 

La  lâche  des  administrateurs,  déjà  singulièrement  pénible  en  ce 
moment  de  crise,  le  devint  davantage  encore  en  Seinô-et-<}ise,  en 
ces  mois  d'été  de  1793,  par  l'effet  de  querelles  nombreuses  entre 
les  autorités.  Pour  subvenir  aux  frais  de  la  levée  du  14*  batail- 
lon, le  Conseil  général  avait,  nous  l'avons  vu,  relevé  d'un  mil- 

1.  Lettre  tilée  par  M.  Frumageot  dan»  son  iirticlc  sur  Tissot  (ftnwe  de  l'hi*- 
loèrede  ienaïUes,  19UI,  \>.  233-234). 
^2.  Armé  ilu  Conseil  (jénéral  ilu  20  »e}tleinl>r«  1793  (Arch.  de  Seiiie-et-Oiae). 


I.F,   CO'r¥EJ«TIO?tXRt.    r-OUJOIt. 


263 


lion  et  demi  le  chiffre  de  l'emprunt  forcé,  ûtè  d'abord  h  deux 
ntUJons.  Sur  l'avis  de  Philippeaux,  on  Ht  porter  ta  nouvelle  con- 
tribution sur  toiiB  les  revenus  supérieurs  à  1,500  livres*.  Cette 
jis,  les  petits  rentiers,  des  buatiquier-s,  des  cultivateurs  étaient 
Mnt».  li  y  tiul  des  protestations  et  des  résistances;  les  district* 
eurent  grand'peine  h  taire  rentrer  les  fonda;  un  d'eux  même, 
œlui  de  Mantes,  refusa  île  s'ea  cliarger  et  s'abstint  de  faire 
ta  répartition  dm  charges  entre  les  communes.  Par  un  arrêté  du 
17  août,  il  fut  tiiaïKlé  à  la  barre  du  département  pour  s'expliquer 
ifur  aa  conduite-  Le  district,  au  lieu  de  s'y  rendre,  en  référa  aux 
ressentants  du  peuple  Koux  ut  BonnevaJ,  qui  lui  donnèrent 
niaoa  «t  casaèreut  l'arrêt  du  département.  Le  (Jouseil  général 
penista,  naturellement,  et  il  donna  mission  à  Goujon  de  se 
rendre,  accompagné  de  trois  administrateurs,  au  Comité  dei^ûreté 
générale  de  la  Convention,  et  au  besoin  dans  l'Assemblée  même, 
pour  ubtt.>nir  satisfaction.  Le  district  de  Mantes,  de  son  coté, 
expédiait  de  même  une  délégation  à  Pari.s;  toutes  deux  se  ren- 
coDtréreul  dans  les  antichambres  des  Dimitès;  on  s'accusa  réci- 
proquement de  manquer  de  patriotisme  et  la  quereUe  s'éternisa 
sans  profil  j^iour  personne'. 

D'autres  ilifficullés  se  produisaient  en  même  temps,  provoquées 
pr  l'application  des  luis  sur  les  subsitslauces  eirétablissemenl  de 
ce  tiuixtmuia  réclamé  naguère  par  Tioujou,  qui  en  attendait  des 
merveilles.  La  loi  du  4  mai  avait  autorisé  les  départements  ii 
publier  une  taxe  {\m  gi-ains  et  farine,s  appliiàble  sur  tout  leur 
territoire,  l^t  départenmut  de  Paris,  pour  être  sûr  de  ses  appro- 
viaioDnemeDtts,  attendit  que  la  taxe  des  départements  voisins  eût 
été  publiée  et  majora  la  sienne  de  treize  livres  par  sac  de  farine 
M  deux  livrer  par  ifuintal  de  blé.  11  en  résulta  uécœsairement 
que  toutes  les  farines  s'acheminèreni  vers  Paris,  tandis  qu'une 
1  fitmiiie  m«iia(.sait  les  régions  avoisinantes.  En  vain,  par 

ji     -  ;    ■  du  '^  mai  \l%i,  tioujon  avait  essayé  d'amener  les 
administrateurs  de  Paris  à  revenir  sur  leur  décision^.  La  difle- 


l.  L'ampnin{  ruttoital  d  un  inillMr«l  *ul«  par  tu  roiiT«uliuii  k  ','ij  mii  n'al- 
Hèpiilt  <|M  Im  retenus  de  IO,(KX)  livre*  e(  aa-d«uii»,  «iMiitûin  fuîle  ^mur  le^ 
célll«lair««,  inj^M^té»  «  partir  de  (),(I0U  livre».  Cf.  Uiutimbel.  U  Conv«nt%on' 
litl  l'hUtpyeauj,  |).  158, 

l.  Arrêté  ilu  ('iiUMil  ijénérjil  fl  (liiu:ii«»i(iii>v  n  la  ir^iuM  du  ïl  auùl  I7W1 
l\rcb.  ilr  !»vin«-rt-Oi!ie,  Il^giitri'  Ju  CotutiE  genrml,  L.  16), 

J.  Prctcèt-verttal  du  l'oiisell  g^tiéral,  .'8  mai  (Ardi.  «le  Seint!>el-Oiiic,  U  ISJ. 


204 


R.   fiCIftT   KT   f-    TH^.N^RIl. 


reuce  entre  les  deux  taxes  subsista.  Bientôt  les  prupriètaires  de 
grains  ne  voulurent  plus  faire  moudre  que  pour  vendre  aux  agetiLs 
des  subsisLaocËS  de  Paris.  Le  blé  abondait  s.ur  les>  marchés,  mais 
les  moulins  chômaient  et  la  farine  demeurait  hors  de  prix.  Où 
revit  la  Camioe  de  1793  et  le  pain  luauqua  dans  Versailles  à  plu- 
sieurs reprises.  Cette  situation  provoqua  de  violents  débats  dans 
le  Gous»ïil  général.  Depuis  quelques  temps,  le  nombre  des  adminis- 
trateurs s'était  considérablement  réduit.  Sur  trente-six  membres, 
huit  k  dix  seulement  paraissaient  aux  séances,  et  les  luttes  n'en 
étaient  que  plus  passionnées.  Le  8  septembre,  un  important  débat 
s'engagea  sur  les  subsistances.  Le  pain  avait  manqué  deux  îoxs 
dans  la  décade  précédente  et  les  sections  commençaient  à  s'agiter. 
Pour  rassurer  la  population  et  couper  court  h  tout  désordre,  Gou- 
jon vint  proposer  à  s«.vs  collègues  de  suspendre  toute  délibération 
pour  s'occuper  uniquement  de  garantir  les  approvisionnements: 
les  administrateurs  se  rendraient  eux-mêmes,  toute  affaire  ces- 
sante, dans  les  districts  et  les  communes  pour  se  rendre  compte 
de  rétat  des  moulins,  surveiller  l'achat  des  grains  et  la  fabrica- 
tion des  farines'.  Malgré  l'opposition  évidente  delà  majorité,  le 
procureur  général  insista  vivement  en  faveur  de  son  projet;  il 
parlait  d'un  ton  brusque,  en  petites  phrases  courtes  et  saccadées 
qui  ne  sont  point  dans  sa  manière  accoutumée  et  semblent  révé-^j 
1er  chez  lui  l'impatience  ou  la  fatigue  :  «  Ne  parlons  pas  de  l'ave 
nir.  Parlons  du  présent.  Secourons  nos  frères  de  toutes  nos  forces. 
Ils  nous  secourront  de  même  à  leur  tour.  Marchons  donc,  cilovens, 
et  ne  parlons  plus...  Toute  notre  politique,  toutes  nos  aiïaires, 
tout  enfin  se  réduit  maintenant  à  battre  et  h.  moudre.  U  n*y  a 
plus  d'autres  affaires  que  cela.  Que  le  peuple  mange  le  pain  qui 
est  crû  dans  sa  terre.  Allons,  marchons  nous-mêmes!  Que  nous 
les  premiers  nous  donnions  l'exemple  du  dévouement  au  devoir 
commun.  >  Le  Conseil  général  ne  se  laissa  pas  entraîner  et  passai 
sans  débat  à  l'ordre  du  jour.  Quarante-huit  heures  après,  Goujoa 
revenait  à  la  charge  et,  comme  oo  lui  observait  que  la  question, 
déjà  discutée,  avait  été  résolue  k  la  négative,  il  s'emporta,  criant 
qu'on  l'empêchait  de  parler  et  qu'il  allait  envoyer  un  courrier  au 
Comité  de  Salut  Public  pour  demander  le  reuouvellemeot  des 
autorités  constituées.  Quelques  instants  plus  tard,  en  présenc»; 
des  commissaires  des  sections,  venus  pour  demander  des  mesures 


1.  ProcÈa-Terbal  du  Uunsfil  gênèrul,  S  scplembre  i\rch-  dv  Seine-et-Oii-e). 


ir.  ca^TKXTiû^iBi.  r.ocjnN. 


•Jir.s 


coDlre  la  «iisette,  tj  iosiâta  sur  l'eiivoi  d'un  courrier,  demamla 
même  que  la  mesure  fût  mise  aux  voix  eu  ajoutant  :  •  Vus  arrê- 
tés sont  insuffisants  et  n'ont  pas  reçu  jusqu'à  ce  moment  toute 
BOT  exécution.  Vous  n'avez  pas  réuçrgie  nécessaire  pour  faire 
{îr  les  grandâ  organes...  La  loi  sur  les  aucaparements'  e^^t  pro- 
molguéd.  La  taxe  lievraît  être  publiée;  ou  ue  voit  nulle  part  les 
afl&ches.  La  levée  des  jeunes  gens  de  la  première  réquisition  ne 
s'opère  pas;  on  n'a  pas  pris  les  mesures  oéceâsaires...  Le  Conseil 
général  devrait  être  de  trente-six  membres.;  il  n'y  en  a  pas  le 
tiers.  Depuis  non  établissement,  l'administration  a  déjà  reçu 
isoixante-huît  dëiuissions...  Le  peu  d'énergie  des  admimstrateurs 
qui  sont  k  leur  pointe,  l'iin possibilité  de  les  remplacer  par  d'autres, 
le  salut  du  bien  public  exigent  que  nous  demantUons  nous-mêmes 
notre  renouvellement.  »  A  ces  mots,  des  protestations  s'élevèrent. 
Un  dea  membres  du  Conseil  répliqua  que,  si  les  lois  n'étaient  pas 
obéies,  le  procureur  général  syndic,  chargé  lui-même  d'en  assu- 
rer l'exécution,  était  mal  venu  à  s'en  plaindre  et  qu'il  n'aurait 
pas  sujet  de  le  faire  si  lui-même  avait  rempli  son  devoir.  «  Je  n'ai 
paii  mérité  ces  reproches  »,  repartit  Goujon  en  se  levant  avec 
vivacité.  *  Je  n'ai  pas  donné  un  instant  à  mes  plaisini.  J'ai  même 
négligé  des  affaires  de  famille  pour  ne  m'occuper  que  des  affaires 
de  radministratloQ.  J'étais  à  Tours  lorsque  j'ai  cru  que  mon 
deroii'd'adminiatrateur  m'appelait  à  Versailles.  Je  m'y  suis  rendu 
pour  le  10  août,  et  mon  absence  de  Tours  a  été  la  perte  d'un  pro- 
cès qui  a  entraîné  celle  de  la  médiocre  fortune  de  ma  famille.  J'ai 
intei^eté  appel  et  je  ne  sais  si  je  pourrai  aller  moi-même  discuter 
net  intérêts  et  ceux  de  mes  deux  frères  et  [de  ma}  sœur.  Lo 
nigistre  de  pointe  de  l'administration  constate  que  je  ne  me  suis 
absenté  de  mon  poste  que  pour  une  commission  ou  pour  cause  de 
loaladie.  Je  défie  qui  que  ce  «oit  de  me  prouver  que  je  n'ai  pas 
été  exact  à  me  rendre  à  radmiDistration*.  »  La  discussion  tour- 
nait h  l'aigre.  Uu  administrateur  couciliaui  s'interposa  et  fit  voler 
l'ordre  du  jour  pour  mettre  Qn  à  un  différend  qu'il  appelait,  eu 
propres  terme»,  «  oiseux  et  même  scandaleux  ». 

A  la  suite  de  cette  scène,  Goujon  ce^isa  de  paraître  au  Conseil 
géoérai,  soit  qu'il  eût  senti  naître  autour  de  lui  de  la  défiance  et 


f.  Loi  âa  2S  Juillet,  èaumtranl  Ion  maixbtodiM»  cl   denrce*  de  |)remlera 
i,  qu'il  «Uit   tninriljt  <Je  ronserfcr  en  magaitln,  e(  4|uî  devaieol  lire 
IBii  vente  •  journeiletucnl  cl  jtubliqueinenl  t. 
3.  Degiitre  dn  Conseil  ginériil.  Prwèi  rertwl  ilu  \Q  •vptcinlire  (Arch.  de 
SdaSi^t'OlM,  L.  16). 


2C1 


».  cvnn 


reacti  entre  W  doux  Ux 
grains  ne  voulurent  plu!^ 
(les  suli^istaDces  de  Par 
les  njouliûs  chùmaÏPi' 
revit  la  famine  de  1  ' 
sieurs  reprises.  Q^l 
le  (kjnseil  général 
traleurs  s  était  a 
huit  k  dix  seule' 
étaient  ijue  plu 
s'engagea  sui' 
t\au»  la  déca' 
Pour  rassu' 


ick  de  fatigue 


fHI  L 


jon  vint  pi 
jKtur  s'oc? 
les  admt 
santé,  < 
de  rél 
tion  t' 


,  j' 


'V-.  <i*an  travail  opi 

(idUîu  de»  nuits,   laoC^- 
...ique  jour,  la  fièvre  diK_ 
,;:i><tice  des  obstacles,  tout:: 
jjtiit  sa  «anlê  déj^  faible.  Il 
lie  sûreté  générale  désirait^— 
i[iue  (lour  <  y  exécuter  dea^J 
joigna  le  dénir  d'être  choisi 
^jr  ,^r.iii«".>l*iDuonçail  son  prochain 
^^t^^t'ea  montra  surpris  et  mécontent; 
V  'Tsailles.  En  arrivant  à  Tours, 
-    .^it^islrer  ses  pouvoirs  au  Conseil 
j(  Jés  ce  moment  il  n'y  reparut  pas^. 
•"^aii  peu  vague,  senible-t-il,  qu'il  avait 
^i»  l'étirer  sans  doute  auprès  de  son 
,^  l'abri  tranquille  du  «  sauvage  Lau- 


'"  ^  jjsii  quelques  .semaines  de  repos.   Le 
»•    ^  ■•    j(j  (les  représentants  Delacroii  et  Musset, 
^^^^j^^  renouvelait  les  autorités  du  département 
'  "^i^^^on  était  maintenu  dans  ses  fonctions  de 
-  .  ,r-<^    ii  fl  «e  devait  pas  les  reprendre.  Le  26  octobre, 
V^'^'^it* Irait  k  Versailles,  un  décret  de  la  Conven-  , 
^^^^!_. pour  faire  partie  de  la  Commission  des  subsi&^l 
\  w  ^"^loBOOttemeiits  de  la  Hépublique. 


CHAPITRE  Vm. 


li  (SOUMISSION   DES  SUBBlgTAJ4CES. 


.^1^  /a  Commission.  Raissoti  et  Brunet.  Le  «  coi 


—  InstaUation  et  tàionnemerUs.  Lei 


/■jB(|»«l-Loirc,  Kegislrc  du  Conseil  Rcnèral.  17  sepLettibrM.  —  Je 
•''^ijjjDeiiienl  a  l'oblifeanle  MininiinicïUop  d«  M.  Loiiî*  ili«  Graud- 
^'*  gH^iiiU.  départcmenUl    —  R.  G. 
«i<^^  f'iroD«  nËirouvé  ni  CsrrMè  du  Comité  de  sAreté  générale  sur  la 

-  '    If  Goajon  ni  md  rapporl. 

^^l  Bit,  *•*  ''^''  75;  Areh.  de  SeifflC^I-Oiie,  L.  17.  Si  l'on  en  croit  w 

''    (ffi  l'iAlrmen  dans  une  pitquelle  publiée  en  prairinl  an  TU  et  rédigée 

^'*L^l,  Coujuii  a\ail  l^aîl  auprès  Je  MusMt  el  Delacrnii  les  plus  Ti¥«s  iiis-, 

f^  mur  «Ire  rcruplacé  {Nicote  Hicftrd,  veuvt  Goujon,  evr  reprètmtanf 


,^' 


iji,  P*rii,  b.  d.,  12  p,  in-â') 


ÏW 


a.  r.ttfOT  ET  i\  tainitip. 


qu'il  en  éprouvât  du  dépil,  soit  plutôt  par  l'excès  de  faligue  ou  il 
était  tombé  depuis  quelque  temps.  Douze  mois  d'un  traTail  opi- 
niâtre, prolongé  bien  des  fois  jusqu'au  milieu  des  nuits,  tant 
d'émotions  violentes  répétées  presque  cbaque  jour,  la  fièvre  du 
danger,  la  passion  de  bien  faire  et  l'impatieuce  des  obstacles,  tout 
cela  venait  concourir  k  ruiner  rapidement  sa  santé  déjà  faible.  Il 
se  trouva  qu'à  œ  moment  le  Comité  de  sûreté  générale  désirait 
envoyer  a  Tours  un  agent  de  confiance  pour  «  y  exécuter  des 
mesures  de  surveillance  ».  Goujon  témoigna  le  désir  d'ètn>  choisi 
et  l'obtint  sans  peine.  Le  12  septembre,  il  annonçait  son  prochain 
départ  au  Conseil  général,  qui  s'en  montra  surpris  et  mécontent; 
deux  jours  plus  tard,  il  quittait  Versailles.  En  arrivant  à  Tours, 
le  17  septembre,  il  faisait  enregistrer  sm  pouvoirs  au  Conseil 
général  d'Indre-et-Loire,  et  dés  ce  moment  U  n'y  reparut  pas*. 
A  la  faveur  de  ïa  mission  un  peu  vague,  semble-t-il,  qu'il  avait 
reçue  du  Comité',  il  put  se  retirer  sans  doute  auprès  de  son 
l)eau-père  Conuéry  dans  l'abri  tranquille  du  «  sauvage  Lau- 
brière  >  et  prendre  en  paix  quelques  semaines  de  repos.  Le 
23  septembre,  un  arrêté  des  représentants  Delacroix  et  Musset> 
en  mission  à  Versailles,  renouvelait  les  autorités  du  département 
de  Seine-et-Oiae.  Goujon  était  mainteDU  dans  ses  fonctions  de 
procureur  général'.  Il  ne  devait  pas  le^  reprendre.  Le  26  octobre, 
au  moment  oii  il  rentrait  à  Versailles,  un  décret  de  la  CouTen- 
tion  le  daignait  pour  faire  partie  de  la  Commission  des  sab6is<- 
tances  et  approvisionnements  de  la  République. 


CHAPITRE  VIII. 


LA   COHMISSION   DBS  8DBHISTANCBS. 


FornicUion  de  la  Commission.  Raisson  et  Brunet.  Le  «  cou- 
sin de  Barère  ».  —  Installation  et  tâtonnements.  Les 

t.  Artli.  d'Indre-el-Loire,  Hcgi&tre  «lu  Conseil  général.  17  uplcnibrf..  — Je 
dois  ce  rensfligaeinenl  A  l'obtigeiinte  catnmunlr.aUon  tie  M.  Lotiii  de  Graoïi- 
maiioii,  arcbiviei«  déparlemenUI    —  R.  G, 

2.  .Soua  n'arooE  retroavè  nt  l'arrêté  du  Camilé  tic  t^rtrelé  génèrate  sur  La 
nÛMJon  de  Goujon  ni  Ma  rapport. 

3,  Arcb.,  liai.,  AO  xvt  7b;  Arch.  tIe  Seîne-et'Oh«,  L.  17.  Si  l'on  vn  croit  %n 
mère,  (juî  l'affirmera  tluis  une  ptaquetle  publiée  en  pirairlal  an  III  et  rédigée 
^  Tis&ot^  Goujon  avait  latl  auprèft  de  HuMet  el  Delacroii  l*s  plu^  vifM  ios- 
laace&  pour  être  remplacé  {Nicole  Ricard,  veut)«  Cou/on,  aux  repr^ientanU 
duptvple,  Pari*j  s.  d.,  12  p.  iû-i'). 


LE  COKTiîlTIONIBL   GOUJON- 


S6T 


bureaux  de  Vhôtel  de  Toulouse.  —  ApprovisionnettierU 
des  armées.  Le  recensement  de  Turgot,  et  les  quatorze 
arrondissemenls  de  réquisition. —  Uimporlation.  Com- 
missaires acheteurs.  Des  banquiers  patriotes.  La  com- 
pagnie d Afrique.  —  La  défense  des  magasina.  Les 
agents  des  iHvres  :  Haller.  — La  loi  du  il  septembre. 
Etablissement  des  tarifs.^  Echec  du,  maximum.  Goujon 
collectiviste.  —  La  Commission  transformée.  Retraite 
de  Goujon. 

Le  21  du  1"  mois  de  Tao  II  (12  octobre  1793),  la  Convention 
«décrétait  que  le  gouvernement  de  la  France  serait  révolution- 
xiaire  jusqu  a  la  paiï.  San-s  organiser  encore  le  gouvernement 
Kouveau,  dont  le  fonciionnetnent  fui  réglé  le  14  brumaire,  ce 
j^reraier  décret  contenait  cependant  des  dispositions  assez  précises 
cpi  il  fallait  appliquer  sur  l'heure,  notamment  en  ce  qui  touchait 
les  subsistances.  Paris  devail  avoir  un  arrondissement  particu- 
ilier  pour  y  requérir  ses  denrées,  et  l'approvisioiinenient  de  la 
TÎlIe  en  grains  et  farines  dôvfiit  être  coraplété  au  l'"'  mars  pour 
■wne  année  entière.  Chaque  département  devait  justifier  de  sa 
production  en  céréales  et  subir  les  réquisitions  pour  tout  ce  qui 
excéderait  la  consommation  ordinaire.  Ces  mesures  n'étaient  pas 
nouvelles,  Ellles  avaient  été  inscrites  déjà  dans  la  loi  du  H  sep- 
"tenibre  1793  sur  le  prix  maximuyn  des  grains,  farines  et  four- 
xages,  et  dans  celle  du  29  septembre  sur  la  taxation  des  denrées 
«le  première  nécessité.  Mais  l'exécution  de  ces  deui  lois  avait  été 
«onfièe  aux  départements,  sous  la  surveillance  du  ministre  de 
^'Intérieur,  et  malgré  les  délais  fixés  impérieusement,  malgré  les 
sanctions  pénales  prévues  pour  tous  les  cas  d'inertie  ou  de  résis- 
tance, elles  n'avaient  pu  être  appliquées.  La  famine  était  partout 
«t  les  troubles  continuaient. 

Pour  imposer  l'observation  du  maanmum  et  faire  cesser  les 

s^isLances,   il  allait  une  administration  nouvelle,  centralisée, 

.^lutonome  et  puissante.  Le  décret  du  22  octobre  1793  l'organisa 

^sous  le  nom  de  Commission  des  subsistances  et  approvisionne- 

BF)6ntâ  de  la  flépublique'. 

C'était  un  véritable  ministère  du  Commerce  et  de  l'Agriculture, 
^tyaai  même  quelqu^-unes  des  attributions  réservées  de  nos 

f .  Procès-verbaJ,  'il  octobre  \lii'i,  \i.  3U.  Cet  imporlanl  décret  ne  figure  ni 
**^08  le  recDtil  de  (jaliasel,  tii  dansi  9g  Monitettr, 


us 


r.ilflT    6T    F.    TBMltt». 


jours  aux  départements  des  Travaux  publics  et  des  Finances'. 
Elle  devait  faire  exécuter  par  elle-même^  et  sons  «t  respoosabi- 

iilé,  les  reGâaseménts,  les  réquisitions,  les  importations  dé  toQtes 
deorées,  sarveiller  et  développer  la  culture,  \m  Eabriques,  l'aixié> 
nagemeat  des  forêts,  le  flottage  des  lx)is,  l'exploitatioii  des  mines, 
aiisurer  enfin  par  tous  les  moyens  rapprovisiouiiâmefit  de  Paris, 
des  déparl^tmeots  et  des  armées,  et  l'exécutiOQ  de  la  loi  du  maan- 
muyn.  Elle  recevait  le  droit  de  requérir  directement  la  force 
armée,  d'envoyer  partout  de.s  commiss.aires  avec  pleins  pouvoirs, 
et  de  correspondre,  sans  intermédiaire,  avec  les  départements  et 
les  districts. 

Pour  ce  travail  immense,  la  Convention  jugea  que  trois  com- 
missaires suffiraient.  Chacun  aurait  la  présidence  et  la  signature 
à  tour  de  rôle,  pendant  quinze  jours,  et  prendrait  séance  au 
Conseil  exécutif.  Eux-mêmes  organiseraient  leurs  bureaux.  Le 
S  brumaire,  Barère,  au  nom  du  Comité  de  Salut  Public,  vint 
présenter  à  Ja  Cocvention  les  noms  des  trois  commissaires  qu'il 
proposait.  On  les  avait  pris,  dit-il,  dans  les  départements,  «  en 
considérant  que  c'est  dans  les  départements  que  se  trouvent  et 
les  subsistances,  et  ceux  qui  doivent  les  faire  circuler  ».  La 
Convention  adopta  ces  motifis,  et  les  trois  citoyens  daignés 
furent  nommés  membres  de  la  Commission.  C'étaient  Goujon, 
Raisson,  secrétaire  général  du  département  de  Paris,  et  Bninet, 
administrateur  de  l'Hérault^. 


1.  Le  liécrel  <]u  5  brumaire  lu  ctiargeiiît  eipresïénienl  de  t  veiller  i  l'eiptoi- 
lalioD  de«  mines  »;  un  deuxième  décret,  du  13  brumaire  (Proc^s-verbaS,  p.  296], 
fit  paescr  lioiis  «es  ordre»  le  bumu  du  cadastre  du  tninUtère  des  (^onlribn- 
lions  publique».  EuSn,  c'est  elle  qoî  aefiorddt  les  permis  d'eiporlatlon  poar 
les  produits  rawuraclurés.  Elle  &!  m^rne,  comme  on  le  verra,  d'ImporUuitfs 
opérations  de  trésorerie. 

2.  f^ur  nomination  est  fiiite.  non  par  décret,  tn«i»  par  arrei  du  Comité  do 
Salut  Public,  rcTClu  de  l'approbation  de  la  Conrentinn.  Cet  arrêté,  qui  est  de 
la  main  de  Ilarère,  est  reproduit  par  M.  Aulard,  tlecueU,  t.  Vill,  p,  19, 

AaÎMoa  (Prançois-Étienne-Jacque»)  était  Agé  de  trente-cinq  ans,  En  1790,  il 
exerçait  la  proreasion  de  iiraonadier,  rue  Buurbon-Sainl-Gennain.  Électeur  de 
la  section  de  la  Fonlaiae-de^Tenelle,  il  fut  désigné  par  elle  le  îl  août  pour 
taire  partie  du  Conseil  administratif  provisoire  du  département  de  Paris,  qui  le 
choisit  fiour  son  secrétaire  général.  Le  3  janvier  1793,  il  fut  réélu  au  Cnoseil 
du  département  de  Paris,  et  refuga  le  6.  Haintenu  secréUJre  général,  il  fnl 
nommé,  le  2f}  octobre  lT9:i,  membre  de  la  Cominiasioa  des  subsistances,  et 
paaaa  ensuite  k  la  Coramiaeion  d'agriculture  et  des  arts  lor«  de  l'organiaatina 
des  Commissions  exécatives  par  le  décret  du  13  {{erminal  an  II,  Nommé 
membre  de  l'administration  centrale  Aa  département  de  la  Seine  par  le  Dîrec- 


270 


R.  RinroT  IT  p.  Tirtfiiiiiii. 


assJgnaU.  U  ùkUat  improviser  de  toutes  pièces  la  nouvellâ  admi- 
nistra tioD.  Dès  la  deuxième  sêaoce,  le  9  brumaire,  Raîssoo  et 
GoujoQ  partagèrent  les  afiaires  qui  leur  étaient  soumises  eotr^ 
trois  divisions ,  chargées»  la  première  de  connaître  les  besoins  H 
les  ressources  de  la  République;  la  seconde,  de  la  distribution 
des  approTtâiooDementa  en  nature,  des  marché  et  des  rèquisi- 
lioDs;  la  troisième,  de  la  comptabilité.  Les  citoyens  Prooî. 
Moreau  et  Louvel  neveu  furent  rais  à  la  tête  de  ces  trois  divi- 
sions» avec  le  titre  de  directeurs  et  S,00O  livres  d'appointements. 
Cette  première  organisation  ne  dura  que  quelques  jours.  Le 
21  brumaire,  U  falluL  instituer  uu  bureau  spécial  du  maximum, 
confié  au  citoj'en  Pitra*.  Le  lendemain,  la  Commission  se  trans- 
porta à  l'hôtel  de  Toulouse,  rue  de  La  Vrillière.  Les  bureaux  y 
furent  installés,  et  les  trois  çomniissairfô,  ainsi  que  les  trois 
directeurs,  y  prirent  logement  avec  leurs  familles.  Sur  l'ordre 
du  Comité  de  Salut  Public,  on  fit  disparaître  de  leurs  apparte- 
ments «  las  meubles  somptueux  »  dont  Us  étaient  garnis,  pour 
les  remplacer  par  d'autres  «  qui  convinssent  mieux  à  la  simplicité 
des  moeurs  républicaines-  ».  Dans  ce  nouveau  local,  les  services 
de  la  Commission  purent  se  développer  plus  k  l'aise,  au  fiir  et  à 
mesure  des  besoins.  Dès  le  12  brumaire,  les  bureaux  comptaienl 
sept  huissiers  et  vingt  employés,  auxquels  on  en  adjoignit  seize 
nouveaux  cinq  jours  plus  tard,  quinze  de  plus  le  22  pluviôae  et  ' 
encore  dix-neuf  le  26\  Un  conseil  de  trois  commerçants  en  grains 
fut  créé  pour  examiner  les  marchés  précédemment  conclus  par 
le  ministre  de  rintérieur*.  Bientôt  on  dut  dédoubler  la  directioit 
de  la  situation  des  approvisionnements  ;  les  deux  nouveaux  ser- 
vices furent  affectés,  l'un  aux  «  cadastre  et  tiansports  »,  l'autre 
aux  «  subsistances  et  matières''  ».  Enfin,  le  4  nivôse,  le  nombre 
des  directions  fut  définitivement  porté  à  cinq  :  subsista DoeB  végé- 
tales, substances  animales,  matières,   transports  et  cadastre. 


â.  Arrêté  du  Comllé  de  Stlnl  Public,  ti  brumiire  m  ir  (AuUrd,  R«euêU, 
t.  VIII,  p.  35S}. 

3.  Areb.  Mt.,  pi'  269.  aui  dalcs-  Parmi  les  einploïès  ncmraes  le  17  bru- 
maire se  iroDvalt  Graechus  Babeuf  que  bt  Commiuion,  i  ajaDi  reçu  des  ren- 
seignemeaU  lièi  dËfavArablefl  sur  soa  wrople  »,  remerci*  au  bout  tienne  d^etde, 
le  37  brumaire. 

4.  Arrêté  da  t7  brumaire,  signé  Tissai  (Arcb.  nil..  tbid.].  Les  cooM-illen 
élaient  Vilmorin,  Mautle  el  Languillier. 

5.  '^rcli   nat,,  ibid. 


Mj  cnnrsRTiOTxeL  GomeHi. 


271 


oompUbiiilé;  plus  un  bureau  (E'exécutîoD  et  de  contrôle  placé 
sous  les  onlre»  du  secrétaire  généraL 

Le  5  frimaire,  les  traitênieals  urdonuaiicés  pour  up  mois  s' éle- 
vaient à  plus  lié  20,00()  livres*.  Les  bureaux  restaient  ouverts 
chaqaejour  de  H  heures  ii  4  heures  et  de  6  heures  à  10.  Lescoro- 
raissaires  étaient  à  leur  posta  dix  heures  par  jour  au  moiDs,  tout 
ciimmt>  leurs  employés'- 

I^  Cumiïiission  des  subsistances  avait  pour  charge  de  îstirv 
TÏTre,  poQ  seulement  Paris  et  le»  armé^,  maïs  la  population  de 
ta  République  tout  eutiêre.  Du  jour  où  la  ConventioD,  interdisant 

ihi  vente  de  grains  autre  part  que  sur  les  marchés  publics. 
I^ait  en  même  temps  fixé,  pour  tout  le  territoire,  un  prix  raaxi- 
~raum  uniforme,  qui  était  de  14  livres  par  quintal  de  firoment  et 
20  livres  par  quintal  de  farine',  eUe  avait  dû  assumer  du  raême 
coup  la  chaire  d'approvisionner  tous  les  marchés,  en  faisant 
passer  dans  les  départements  pauvres  en  blé  l'excédent  de  ta  pro- 
^ductioD  des  autres.  Le  ministre  de  l'Intérieur  et  les  représentauts 
mission,  it  qui  fut  rerais  d'abord  le  soin  de  ce  service,  s'en 
acquittèrent  asse;;  mal.  Leurs  opérations  n'avaientpasd'eosembh^ 
et  se  contrariaieot  :  certaius  départements  recevaient  désordres 
de  réquisition,  pour  Tintèrieur  et  pour  les  armées,  dont  le  total 
dépassait  de  beaucoup  leurs  ressources;  d'autres,  par  oubli,  par 
ignoraDce  ou  pour  des  raisons  politiques,  étaient  épargnés.  L'ad- 
ministration de»  subsistances  était  <  un  véritable  chaos''  ».  Lv 
promiâr  soin  de  la  C/immission,  du  jour  où  les  services  lui  t'urent 
mute,  dut  être  d'établir  une  statistiqut*  approximative  des  res- 
aoaroes  des  départerm^ats,  pour  servir  de  base  aux  réquisitions. 
Goujon  s'attacha  particulièrement  à  ce  travail^.  L^  lois  anté- 


t.  Iuct«roent  'îl),<lt>!)  I.  \'.i  «.  t  d.  Il  ne  ^'igit  p«»  iù  du  pénoane]  «uploi^è 
«lana  le»  dépcrtemenU,  i|ai,  A  U  Dn  de  I  an  II,  d^ptSMÏt  25,000  personnes (Arcb. 
n«t.,  tbid.}. 

7.  Dr.  H  hrare*  à  9  heurta  du  tnitin,  <>eance  de«  commisuiret ;  de  9  t  II, 
d«mk«ralion  «tcc  te»  dlrocteart  ;  «te  1 1  A  J,  eipédilioD  et  ftignature .  de  ?  i  4, 
aadlence,  lauf  |)our  le  prteideni,  ()nl  as»iil«  à.  1»  «étnce  dn  CoDMil  exAcatlfi 
4*  7  il  9,  nnuvellr  récinioa  de*  lmi«  eamnti^taires.  A  13  heures,  lé  présldeot  rai 
«g  ('otnit^  dr  Hatnt  Publie;  Im  ileui  aulrCA  membres  donoeot  audience  el 
iralUat  avAc  les  fouraiiMun  (Pr(ieA«-verbal  du  .î  fritnnire,  Artii.  mt-,  ibtd), 

3.  Ui  du  H  nrptenibre  1193,  arl,  1". 

I.  La  CommiMioD  lU*  ïuhiitUm^eit  au  t'«mltà  Je  SaFul  Public,  'H  brumaire 
«a  H  (Arch.  aat.,  I"<  2C9.  Sfinutn  de  l«  m«in  de  ^Joajoit). 

5^  Arr^U  ilc  la  C'ummiHtiuu  d«s  snb«tiUinee4,  W  brunâtre  ao  II.  <  Cbi^ttn 
dft  e4Mnini»»alreii  aura   •Ou»  «ji    •urtreilbnce   imrotdUt*^   une   dc"   division»; 


2T2 


CtnrnT  ET  F.    TBJNiSD. 


riâures  avaieat  bien  prescrit  recenaeiAent  el  décla rations;  mais 
les  autorités  qu'elles  en  avaiunt  chargées,  départements  et  œuDi- 
GÎpalJtés,  avaleat  trop  frîntérêt  à  dissimuler  leurs  ressources  pour 
donner  des  indications  sincères,  Beaucoup  envoyèrent  des  chtfiresj 
faux.  Les  plus  honnàté^  ne  répondirent  pan  aux  questioanaire 
qu'elles  avaient  reçus.  Une  circulaire  comminatoire,  lancée  par 
la  Commission  le  19  brumaire,  demeura  sans  effet'.  II  fallut* 
alors  recourir  aux  sLatiatiques  de  l'ancien  régime,  et  la  Commis-' 
sion  se  fit  remettre  tous  les  états  de  recensement  dressés  au  temps 
deTurgotpar  le  contrôle  général'.  Le  7  nîvitse  seulement,  elle 
put  arrêter  un  tableau  provisoire  de  la  production  indigène  et 
former  d'après  cas  données  quatorze  arrondissejnents  de  subsis- 
taTices,  dont  chacun  serait  chargé  d'approvisionner  une  desqua-, 
torze  années  de  la  République,  à  l'exclusion  de  tous  autres*. 
Un  quinzième  arrondissement,  réservé  uniquement  à  rapprovî- 
sionDement  de  Paris,  avait  été  formé  des  départements  de  Seîne- 
et-Oise,  Seine-et-Marne  et  partie  de  ceux  de  l'Aisne,  d'Eure- 
et-Loir  et  de  l'Eure^  C'est  d'après  ce  système  que  1^  années 
furent  ravitaiUées  en  oéréales  jusqu'à  la  fin  de  l'an  IIL  Mais 
dans  l'intervalle,  et  avant  même  d'être  renseigné  sur  les  res- 
sources dont  on  disposî^it,  on  avait  dû,  tant  bien  que  mal,  sati^'l 
faire  aux  besoins.  Ils  étaient  immenses;  il  fallait  nourrir  les 
1,200,000  hommes  que  la  République  avait  sous  les  armes,  et  on 
passait  des  journées  entières  à  en  chercher  vainement  les  moyens. 
A  ces  séances,  qui  duraient  de  10  heures  du  matin  à  4  heures  du 
soir,  pour  reprendre  à  7  heures  et  se  prolonger  quelquefois  fort 
avant  dang  la  nuit,  assistaient  le  spécialiste  du  Comité  de  Salut 
Public,  Robert  Liodet,  les  administrateurs  des  subsistances  mili- 
taires, le  maire  de  Paris,  Pache,  Monge,  Gauthier,  Hassentratz, 
CamiM)n,  Dubarran,  Mo'ise  Bayle,  d'autres  encore'.  Les  discus- 


«iToir  :  le  dtofen  Bruncl  la  distribution,  le  cltojrtn  Riiuon  la  cooipUbilllé  et 
le  cilofen  Goujon  la  alluation  b  (Arch.  nat.,  ibiâ.). 

1.  Arch.  nat,,  ibid.  Minute  de  la  main  de  OûujoD,  signi^é  de  loi. 

2.  Arrêté  du  Comité  de  Salut  Pablic,  T7  brutnnire  (Aulard,  Recvêtl,  t.  Vllt, 
p.  484). 

3.  Arrêté  du  Comité  de  SaliH  Publk,  reoitu  sur  la  proposition  de  k  Coni- 
mission,  7  nivOse  an  U  (Aulsrd,  ftecueil,  l.  IX,  p.  690). 

4.  Approbation,  p«r  te  Comité  d?  Salut  Pnblitr,  d*unarrMé  de  U  ComtniMion 
du  14  brumaire  (Aulard,  Recueil,  t.  Vlli,  p.  ^19). 

5.  Procès-verbat  du  16  brumaire  an  II,  Arch.  nat..  F"  269.  Plusiourt  uouiA 
wnt  en  bknc.  En  rosrge,  Goujon  a  k;fU  :  dtmand^  à  Tittot. 


.tions  étaient  (rès  vives  et  quelquefois  stériles'.  Dana  le»  premiers 
temps,  ou  n'iquisitioniia  un  peii  au  liasârd,  en  chargeant  h^s 
représenta  II  Is  du  peuple  d'exécuter,  vaillr^  que  vaille,  les  ordres 
lionnes'--  S'il  y  avait  «les  résistances  ou  des  relus,  on  y  répondait 
(tardes  menaces  et  par  l'emploi  de  ta  Ibrce'.  Même  après  l'éta- 
blissenient  des  quatorze  arrondissements  de  .subsistances,  les  dif- 
ficultés persistèrout.  Quinze  jours  après  avoir  établi  cette  l'ègle- 
roeûtatioii,  la  l  .'ommission  dut  hb  faire  autoriser  par  le  Comité  de 
Solut  Public  à  l'enfreindre  en  cas  de  besoin*.  Surtout  on  s'aper- 
Çut  très  vite  que  la  pmduclion  natiotiale  tie  suffisait  plus,  loin  de 
là,  aux  t)es<)ins  de  la  consommation,  depuis  qu'il  fallait  nourrir 
aux  armées  les  ceutainet^  de  mille  hommes  qui  manquaient  aux 
travaux  des  champs.  F'armi  les  500  magasins  (un  par  district) 
flont  le  Comité  de  Salut  Public  ordonna  la  formation,  et  qui 
devaient  recevoir  chacun,  par  les  soins  de  la  Commission,  des 
approvisionnements  de  toute  sorte  pour  mille  fantassins  et  cent 
caTalîors\  très  peu  purent  être  remplis  au  moyen  des  ressources 
locales.  Ou  essaya  d'augmenter  h  production  en  ordonnant  l'as- 
sèchement des  étants,  la  cidture  des  landes  et  jachères  en  pommes 
de  terre  et  en  plantes  fourragères*.  Mais  ce  n'était  que  pour 
l'avenir,  et  il  fallait  satisfaire  à  des  besoins  plus  immé(liats.  On 

I.  Toute  la  nèiincr  du  IN  brumaire  est  congacrée  i  chercher  clrs  mojenii  élr. 
prururer  tic»  lubaUluncr*  *ut  1.^00,000  hommes  Je»  armées.  Le  'ib  hrumairr, 
tan  cniurmuriique  i  lu.  Coinmi»aion  oae  demande  de  huit  mHlion»  ili;  qulntaui 
d»  bit  pour  l'arroéc  devanl  Toulon,  (|ui  »t  *  U  veille  d'en  munqiicr.  Le  pro- 
cèà-TcrtMil  menUunne  ant  diKUSi^ion  irt»  TivR  i>t  Ue»  [ecriinînjttinns  «m^re* 
c0alr«  <  cpui  qui  aUmidenl  ajn^ii  le  moment  dr  la  fumine  pour  faire  rnnnallre 
inn  bMOiiii  •.  Aprè«  (|uoi,  la  Commission  t  n  convenu  du  princlfie  il 'alimen- 
ter proiii|itefn«nl  l'unnAe,  b  décUiuti  du  mude  rlanL  renrujèe  il  l«  itfancc  lie 
ilemain  <•    Xtch.  nal.,  tbkt.]. 

'.'  Aioii,  niriird  Tul  t  harg.é  de  faîri-*  rentrer  300,(XI0  quintaux  requis  pour 
r<nnèc  d'Italie  dsii^  les  Uépirlemeolii  du  Ganl,  do  TAude,  de  la  ttnutr- 
(ïarofliis  »t  de  ril^Taull  (.i^nh.  ml.,  ibuL,  26  brumaire;  A,uliird,  neaàêtl,t.  l\, 
p.  SOI  tnM  d«  Ooinit«  do  Salul  Public  du  \2  frimaire^. 

t.  AtrHéa  ia  Comilé  do  Salul  Puiilic  conIrD  le  d^^tarlemenl  du  Cher,  ren^ 
<ld*  «nr  la  t>roftn»tllAn  de  U  Cnmmistiion,  3  friTnttir«  «t  ^'2  pluiîdM  (Aitlird, 
tttruttl,  t    VIII.  j>.  645,  et  t.  XI,  p.  t2i. 

(.  AitiJanJ,  Hteueit,  I.  X,  \t.  lât,  M  nivi^isc.  Un  iimMé  du  Comité  de  S«lut 
fabltr.  aulorite  la  Comm'ti«ion  h  i  conflrTncr  on  annuler  le*  r&;faifiUnnii,  on 
latr*  d*  nniiirell«6  «u  lea  étendre  nu  delà  des  arrnnditMmenIs  et  i  reverier  dn 
r«n  dM«  l'aulTB  ee*  arrandiiMments  i. 

r>.  AtttUi  du  Cntnll«  ite  Salai  Public.  2^  frimaire  aulard,  HrrurU,  t,  IX. 

p.  iuy 

«.  Arcb.  nat.,  pu  W^,  1»  rrimaire  et  II  nfirA«c  an  II. 

Rrr.  HiaroR.  XCI.  2*  rtsc.  18 


271 


n.  Qvtar  st  f.  Ta^iiiRi». 


rJul  recourir  à  rimportation.  A  la  tin  du  mois  de  brumaire  an  11, 
une  somme  de  98  millions  avait  déjà  été  dèpêQsée  pour  cet  objcH. 
Le  crédit  voté  à  la  fiu  de  1792  était  de  200  millioas  ;  mais  il 
avait  reçu  d'autres  emploi»,  et  là  Commi^ion  u'avait  plus  un 
sol  en  caisse  au  1*  frimaire'.  Néanmoins,  le  ministre  de  rintè- 
rieur  avait  laocé  des  ordres  d'achat  pour  plus  de  60  miUioas,  que 
la  Trésorerie  dut  fournir  un  peu  plus  tard,  partie  en  assignats, 
partie  en  papier  sur  l'étranger^.  La  Commission  continua  dans' 
la  même  voie  et  s'adressa  d'aliord  de  préférence  aux  États- 
Unis.  Un  premier  achat,  montant  à  cinq  millions  en  or,  fut  fait 
par  les  soins  de  la  Jégalion  de  France  à  Philadelphie^*.  Quelques 
jours  plus  tard,  les  représentants  du  peuple  en  mission  à  Bor- 
deaux expédièrent  en  Amérique  deux  agents  qui  emportaient 
avec  eux  y,000,00lt  d'écus,  500,000  piastres  d'Espagne  et 
1,000  pipes  d'eau-de-vîe*.  La  légation  de  quatre  membres,  pré- 
sidée par  Fauchet,  et  envoyée  aux  Etats-Unis  pour  y  porter  le 
l'ameux  décret  du  28  brumaire\  reçut  des  instructions  spéciales 
pour  les  achats  de  grains,  rédigées  en  commun  par  Goujon,  Cam- 
bon  et  Robert  Lindet^.  Un  peu  plus  tard,  on  s'adressa  à  la  Sicile, 
à  l'Italie,  aux  pays  du  Levant,  et  seize  agents  furent  expédiés 
d'un  coup  le  28  nivôse  pour  faire  des  achats  dans  les  ports  étrau- 
gers  de  la  Méditerranée ^  Bientôt  même,  outre  les  céréales,  oii 
importa  d^  métaux,  des  huiles,  du  savon,  des  cuirs,  du  bétail 
sur  pied,  du  chanvre,  des  denrées  de  toute  aorte.  L'acte  de  navi- 
galiou,  du  21  septembre  1793,  ne  permettait  l'entrée  en  Francti 
des  marchandises  étrangères  que  par  vaisseaux  français  ou  du 


I.  La  CommlsBfoa  des  snbsUtaacsea  au  Comité  de  Salnl  Public,  '?T  braro&ire 
an  II  (Arch.  nal.,  F"  ?69.  Minote  de  la  main  de  Goujon). 

3,  5,SS3,0U0  lirres  eo  papier»  de  commerce,  GO  raillions  en  as^ijoaU.  plus 
6  ntiliioQï  4  pour  ilimiauer  Ie$  effets  de  1  acca|>aremenl  i  (bordei^au  d'encais- 
aement  du  7  rrirnaire.  Arcti.  nat.,  ibid.). 

3.  ArrAté  du  Comité  de  Salut  Public  do  -1  frimaire  (Aulird,  necwU,  t.  VIII, 
p.  618), 

4.  Arrêté  du  Comité  de  Salul  Public,  19  frimaire  (Anlard,  J?ect(«tf.  L  IX, 
p.  277), 

5.  «  Art.  I".  La  Convention  nationale  déclare,  au  aom  du  peuple  fraoçais, 
que  sa  rèsolotion  constante  est  â'Hn  lerrible  envers  ses  ennemis,  générease 
envers  set  alliés,  juste  envers  tous  les  peuples...  —  ArL  h.  Le  Ckiinjtè  de 
Salul  Publjf.  est  chargé  de  s'occuper  des  mo;eas  de  re»»errer  de  pins  en  plus 
les  liens  de  l'alliance  et  de  l'amitié  qui  unissent  la  Répiiblique  française  aui 
caaloas  suisses  et  aux  âtats-Uoi«  d'Amérique.  <• 

G.  ATcb.  nal.,  F|i  269,  2  frimaire. 
7.  Arcb.  mit.,  ibid.,  V  aivUm. 


LB  COWtTTIONSEt  0O0IO!t. 


ÎTÎ5 


•mme  pays  qu*^  la  iiiareliaiidii4L;  iniporttie.  Cet  acte  fut  provisoi- 
mnflOt  suipeudu ^  et  1»  Commiamou  put  aiûsi  l'aire  venir  à  Mar- 
iseîUe,  par  <ies  bateaux  géaois,  au  Havr«»,  par  des  navires  danois 
et  am^icaiDs,  les  blés  de  Turquie,  de  Nà[ileK  et  de  Russie,  l& 
bôtaU  dâ  la  Plata  et  les  dearées  coloaial<'s  des  Antilles. 

La  grosse  difficulté  fut  de  régler  ces  énormes  achats  sans 
exporter  une  Irup  grande  quantité  de  numéraire.  Au  début,  un 
«■ttya  de  rétbatige  direct.  La  Ck>ttiiûis$ioo  achetait  des  mar- 
diaodises  contre  des  assignats  et  payait  avec  elles  les  denrées 
que  les  vaisseaux  américains  lui  appurtaîent  au  Havre-,  Ce  mode 
<ïe  paiement  ue  puuvant  convenir  pour  de  fortes  commandes,  la 
Conimiasion  dut  chercher  à  se  procurer  des  lettres  de  diange  ou 
tlu  papiur  cotiitnerciat  sur  TétraDger.  Ce  n'était  pas  ctiuse  facile, 
car  c'eâl  surtout  en  Espagne  et  en  Angleterre  que  les  Imoquiers 
et  commerçants  français  avaient  des  fonds  en  circulation  ou  en 
dépôt,  et,  depuis  le  début  de  la  guerre,  ces  fonds  étaient  sous  le 
s^ae»tre.  Pourtant,  la  Ti'é^urerie  disposait  dequelgue^j  valeurs 
sur  la  Suisse,  l'Italie  et  les  villes  de  la  Hanse.  On  put  tirer  sur 

nés,  Venise,  Bàle  et  HainlKiurg.  Mais  cette  ressource  s'épuisa 
rile.  Le  6  uivttae,  le  Cx)inité  de  Salut  Public  se  décida  à  recourir 
au  crédit  des  particuliers  et  mit  en  réquisition  les  ressources  en 
papier  étranger  dont  pouvaient  disposer  les  «  banquiers,  capita- 
It»t«s  et  agents  de  obauge  ».  Le  D,  par  arrêté  de  la  Commission, 
ih  furent  astreint!:!!  à  déclarer  le  montant  de  leurs  créances  sur 
Tétranger,  les  quantités  de  marchandises  qu'ils  avaient  en  dépôt 

en  transit  sur  les  différentes  places  d  Europe  et  d'Amérique, 
al  m^e  «  le  nom  des  citoyens  qu'ils  connaîtraient  pour  y  avoir 
dat  fonds  où  marchandise'  ».  La  Trésorerie  acheta  leur  papier 
en  assignats  au  cours,  sans  escompte.  C'étaient  îles  conditions 
avantageuses,  et  les  offres  de  concours  k  m  prix  ul<  manquèrent 
pas.  Le  16  pluvi<>«e,  la  Commission  acceptait  la  soumission  faîte 
par  un  groupe  de  banquiers  de  fournir  cinquante  millions  de 
traites  sur  l'étranger.  Ils  dres$èrent  une  liste  des  participa  uls, 
mr  laquelle  le  Comité  de  Salut  Public  se  réserva  le  droit  de  rayer 
tes  noms  qui  lui  paraîtraient  suspecta.  En  récunipensu  de  leur 


I.  Arrêté  du  Camile  de  Salut  Public  du  20  rrimtlre  m  II  (AuUrii,  KKutit. 
L  IX,  p.  300). 
t.  Arrêté  du  Cnoiité  de  8«ltil  Publie.  3  nivAwi  an  II  {Aultrd,  Htcutit,  t.  IX, 

3.  àrrL.  nal,.  pn  m,  9  tùtàav. 


276 


R.    fiOrOT  BT  r.  THÈHiRO. 


patriotisme,  les  banquiers  se  faisaîenl  affranchir  <ie  ]a  jîuneil- 
laiice  reiloutable  des  comités  révolutionnaires.  L'article  4  ilu 
contrat  spécifiait  que,  «  pour  éviter  les  arrestations  iropréTues 
qui  coniproiiiettraient  leur  crédit  »,  les  soumissionnaires  ne  pour- 
raient être  arrêtés  et  leurs  papiers  saisis  que  par  un  ordre  lUi 
Comité  de  sûreté  générale'.  Les  banques  étrangères  se  prêtèrent 
volontiers  à  ces  opérations.  Bourcard  et  Legrand,  de  Bâle, 
Auiléoud,  de  Genève,  Régnj  et  Peragallo,  de  Gènes,  firent  des 
avances  considérables  qu'on  remboursa  plus  tard,  sous  le  Direc- 
toire, avec  le  produit  des  conquêtes.  Dans  les  ports  trançais,  on 
(il  le  recensement  des  créances  commerciales  sur  Tétratiger  ;  des 
œmmîssaires  furent  envoyés  pour  les  réaliser  sur  place,  en  Amé- 
rique surtout;  ils  durent  verser  les  sommes  perçues  dans  les 
caisses  des  consulati^  français,  qui  en  donnèrent  mandat  sur  la 
Trésorerie  à  Paris,  et  se  servirent  des  fonds  encaissés  pour  ache- 
ter directement  des  grains*. 

Tout  cela  n'ayant  pas  suffi  encore,  la  Commission  racheta 
secrètement  l'ancienne  Compagnie  d'Afrique,  paya  ses  dettes, 
commissionna  ses  agents,  remboursa  les  commandita  ires  et  con- 
tinua l'importa  Lion  des  grains  d'Algérie  et  de  Tripolitaine.  au 
uoii)  et  sous  le  pavillon  de  la  Compagnie^. 

Ces  efforts  ne  demeurèrent  pas  inutiles.  Bientôt  les  arrivages 
se  succédèrent  dans  les  ports  de  l'Océan  et  surtout  de  la  Médi- 
terranée. Mais  ces  vaisseaux  chargés  de  blé  qu'elle  avait  amenéis 
avec  tant  de  peine,  la  Commission  dut  encore  les  défeadre  contre 
les  convoitises  des  départements,  des  communes,  des  représen- 
tants en  mission,  qui.  tous  voulaient  s'en  emparer.  Les  représen- 
tants dans  le  Var,  les  lîouches-du-Rhône  et  les  Alpes-Maritimes 
reçurent  l'ordre  de  faire  dresser  l'état  exact  des  cargaisons  arri- 
vées, et  d'attendre,  pour  eu  disposer,  les  ordres  de  la  Commission 
qui  ferait  seule  la  répartition  sous  sa  responsabilité^  Elle-même 
se  réserva  le  droit  de  nommer  Ifô  garde-magasins  dans  les  ports 


1.  Artli.  nal.,  F"  2f)y,  IS  pluviale. 

2.  Arrël  du  Comité  de  Salut  rnblic  donnant  eoniinission  ani  c^iio^enitCoutia., 
cl  Schweîghauaer  de  se  rendre  en  Amérique  pour  résilier  les  cr(^iifice&  du  coti 
merce  nantais,  '21  pluvîAse  (Aolartl,  Rtcueit,  t.  W,  p.  4S).  tumnitatioii  ana- 
logue au  citoyen  Lamicfaellerie,  de  Boriteaui,  '2'j  pluviAse  {Ibid.,  p,  161). 

3.  Arrêté  du  Comité  de  Salut  PnblJc  rendu  sur  la  firoposïUun  de  UCutnini6' 
ftion  des  subsiilances,  ÏO  pluviù&e  an  II  (Aalard,  Mecutil,  t,  XI,  p.  771). 

4.  Arrêté  du  Cam'M  de  Salol  Public,  13  pluviôse  an  It  (AiiUnl,  necvell,  I.  .M, 

I».  m). 


M?  «(WTiifimo'mfi.  nminy.  277 

cl  (Tif-  le  soin  i!'<»xptyiier  nartoul  des  commissaires  munis  de  pleins 
jtouvùïrs  {Hjur  la  surveillance  des  dépôts  el  la  répartition  au  fur 
et  à  mesure  des  besoins'.  Il  y  eut  pourtant  àvs  difl^cultés  nom- 
imuaeB  et  des  couflitii  gravuis. 

Les  àdmiitistra leurs  des  vivre»  aui.  armées,  soutenus  quelqi»^ 
fois  par  les  représenta utis  du  jwuple,  résista ieot  aux  ordres  de  la 
Comnussion,  réquisitionuaieiit  et  aclietaienl  à  leur  guise,  spécu- 
laient à  terme  sur  leurs  livraisous  et  faisaient  mètae  des  tetita- 
tires  d'accapareinent.  Les  ageuts  de  la  Comiuissiou  assislaient, 
nii|iriséset  itnpuli'i^nls,  h  ces  inanœuvn's.  Le  bruit  n'en  parve- 
nait roêiue  pas  toujours  jusqu'à  Paris.  Uu  ne  connut  quelques 
cas  spécialement  scandaleux  qu'après  le  9  thermidor.  A  l'armée 
d'Italie,  l'agent  général  des  vivres  était  k>  fameux  Haller,  ban- 
quier suisse  de  Soleure  et  ancien  factotum  de  Caloime.  Il  avait 
«•njolé  Augustin  Robespierre,  qui  ne  jurait  que  par  lui,  et  qui  lui 
laissait  tout  faire,  couvrant  de  ses  arrêtés,  et,  grâce  à  son  Irère, 
(le  l'autorité  suprême  du  Comité  de  .Salut  Public,  les  opérations 
l«s  plus  su8p€)ctes.  Haller  désobéistiail  à  lu  Commission  et  s'en 
vantait,  al!îchant  [larluut  stm  mépris  pcmr  ce  «  triu  d'incapabless  >. 
Il  avait  bien  jugé  Bonaparte  ut,  devinant  en  lui,  déâ.  1793,  «  un 
jeane  ambitieux,  taciturne  et  jierfldp  >,  il  le  flattait  pour  métia- 
ger  l'avenir.  Il  n'eut  pas,  du  reste,  à  le  regretter  plus  tanî.  Le 
811ieniudor,  averti,  on  ne  sait  comment,  de  la  chute  probable  de 
Robwpiarre,  il  âlail  sur  Gènes,  y  restait  quinï:e  jours  sous  pré- 
texte de  régler  des  comptes  avec  le  consul  de  Laçhèze,  et  dispa- 
rarjoait  subitement,  h  l'heure  Justin  où  le  ministre  de  France, 
sui\  i  de  douze  grenadiers  génois,  arrivait  cliez  lui  pour  l'arrêter'. 

Conune  Haller,  que  Cambon  appelait  «  Taflanieur  du  Midi  », 
il'aulres  agents  peu  scrupuleux  rendirent  la  besogrte  de  la  Coni- 
miasion  siiigulièrenient  ingrate.  Elle  réussit  pourtant  k  peu  prti.s 


i.  ksrélè  do  CoinU^  il«  Snliil  Public  Jii  ?8  t*luvi6f«  au  II  (AuUrd,  HeCHeii. 

i  XI,  p.  -m). 

"i.  Ktfh.  ul.,  F')  548,  Ilallfr4u  l'umilé  de  Salul  Public  Cbi»Mi,  È  ttpVtmbTt 
im.  Lt  tatme  au  tiit^mc,  W  sqilernlre.  Till]',  miniKlre  à  G^es,  au  uéiM, 
Vi  ilirrmidor  Ce  lie»  iiiU>re»«iiit  tloMirr  tn'a  6(é  ruiiiiiiiinit|uè  par  tnun  «icel- 
l««t  confrcrr  (l  mni  M.  TUarle»  SclitiitJU  —  R,  Cl. 

Kn  I7W.  Miller  rir|iarilt  i\  Vumér.  ri'lUtir  arc4'  Bân«|)ar<4?i  i]ij)  r«il  if  lui  iiti 
fomilor  |(èm:rj|  <lr»  •'x>iilntiijll(in«-  Il  en  iiippnrle  une  lorlutic  énorme,  inIriKuc 
4  Ikern*  tt  à  i'iri»  lors  *\f  U  r^rolullon  tainM;  i.ni<i<i  en  I'hii  \1I.  i|uiiitl  Kotia- 
|iMla  «I  en  Rffjrplr  cl  ii'r<«i  |)|u»  tA  ixiiir  Ir  |iri>U-};r'f.  kr  tllr^'ctnirr  («il  Aaihlf 
U  correipui)darici!  lic  son  4»»[i<:jé,  IJrirlic,  ul  rci|juls«t  tui-inf^me  de  Ulltii,  mi 
n  t'èuil  (dil  uuniruer  iiiiiilttre  de  II  KrjjultUi{uc  kHti^liijuc  (Arrtié  du  Direc- 
UOn  da  I  |iluviâse  au  Vil.  Arcli.  oal.,  AF»<  bli). 


278 


&.    liDfOT    RT    r.    TIIK<(tKM, 


iJans  cette  partie  de  sa  tâche  :  approvisionner  et  nourrir  la  France 
et  ses  armées.  l>e  décret  du  22  octobre  1793,  en  la  chargeant  de 
faire  exécuter  partout  les  lois  sur  le  niaximum,  loi  avait  donné 
une  autre  missioo,  sÎDgulièremeiit  plus  difficile.  Celle-là  manqua 
tout  à  fait. 

C'est  pourtant  à  cette  œuvre  en  particulier  que  Goujon  semble 
avoir  appliqué  son  principal  effort.  D  avait  été  luiinème,  on  se 
le  rappelle,  le  promoteur  de  la  taxatioo  des  grains»  el  c'est  peut- 
être  le  soQ venir  de  son  Adresse  des  électeurs  de  Sei7^ê-el-Oise 
qui  le  fit  entrer  à  la  Ck)mnii5sion  des  subsistances  quand  il  s'agit 
d'appliquer  ce  mûwitnujn  qu'il  avait  réclamé  le  premier.  La  loi 
du  1 1  septembre  n'avait  fixé  d'abord  de  tarif  maximum,  commun 
à  tout  le  territoire,  que  pour  les  grains,  farines  et  fourrages.  Le 
27  septembrct  ou  retendit  au  sel;  le 29,  à  toutes  les  denrées  et 
marchandisei  de  première  nécessité.  Pour  celles-ci,  on  s'arrêta 
aux  prix  de  1790,  augmentés  d'un  tiers.  Mais  le  décret  n'avait 
vifé  que  le.s  matières  non  ouvrées.  La  Commission  des  subsis- 
tances fut  chargée  d'en  préparer  Texlension  à  tous  les  objets 
fabriqués  dits  de  première  nécessité.  Le  12  brumaire,  elle  adopta 
les  bases  suivantes.  Au  maximum  fixé  par  la  loi  pour  les 
matières  premières,  on  ajouterait  :  pour  le  bénéfice  du  marcha n<l 
en  gros,  5  "/„;  pour  celui  du  marchand  en  détail.  iO  "/„;  en  outre 
une  plus-value  proportionnelle  à  déterminer  pour  chaque  objet, 
représentant  le  coîit  de  la  fabrication  el  les  frais  de  transport 
jusqu'au  lieu  de  vente,  à  raison  de  tant  par  lieue  de  poste*.  Pour 
établir  les  prix  de  façon  précise,  la  Commission  désigna  d(Hi7« 
commerçants  et  industriels,  dont  quatre  de  province  et  huit  de 
Paris.  Ils  se  répartirent  en  quatre  sections,  par  matières  : 
1*  aliments;  2''  vêtements;  3*  épicerie  ot  droguerie;  4"  métaux  et 
combustibles-.  Leurs  tableaux  ne  furent  prêts  qu'à  la  fin  de  plu- 
viôse, et  la  Conveutioû  les  joignît  à  son  décret  du  10  ventôse 
(21  février  1794).  .lusqu&'là,  l'on  continua  d'appliquer  la  loi  du 
11  septembre,  qui  chargeait  les  administrations  de  disti'ict  de 
rédiger  te^  tableaux  du  nmjrimum.  La  Commission  des  subsis- 
tances, rendue  responsable,  par  le  décret  même  qui  l'instituait, 
de  l'exécution  de  cette  loi,  lança  ses  agents  sur  toutes  les  route.s 
pour  surveiller  raccompUsseraent  de  ses  ordres.  Pour  ces  mis- 
sions de  confiance,  doujon  eut  souvent  recours  à  ses  anciens  col- 


1.  Arch.  ual..  h'i  269,  12  bryraaire  aa  II. 
'2.  Ardi.  aal.,  iM.,  12  brumaire. 


ti  et>;m:fiTio:firEL  covitm. 


27» 


iratoar?  de  VerMille*  :  Hichau(i  aîné  fut  envoy**  h  Troyes', 
renard  à  Lyon  et  k  Marseille*,  Venteclef  à  LoHeLt\  Hodatiger 
à  rgniiée  du  Nord'.  Corméry^  désigaè  pour  aller  à  Troyes  avec 
Richaud.  refusa  et  reçut  une  autre  miâsioa^.  Mais  ces  corarais- 
iaires  durent  rerenir  satts^  avoir  réussi.  Ni  leur  zèle,  ni  Tautorité 
(oat&-puissanbe  des  reprèsentaatâ  du  peuple,  ai  la  survelUaacc 
iooessaQte  des  commi^aires  du  Conseil  exécutif  ne  vinrent  à 
boat  de  la  résistance  passive  des  populations.  Personne  ou  presque 
penaDiie,  malgré  lea  a[aendââ  ou  la  prison,  n'acbetait  au  prix 
<lu  tarif,  et  les  ouvriers,  soumis  eui-raêmes  au  maiximum  jiour 
leurs  salaires,  ne  trouvaient  plus  de  travail.  11  n'y  avait  plus  à 
oalte  situation  qu'une  issue  :  c'est  que  l'État,  déjà  deul  marchand 
fte  grains  et  farines,  .s*?ul  arbitre  du  prix  de  toutes  les  marchan- 
diaas  et  du  taux  de  tous  les  salaire»,  devînt  encore  seul  fabricant 
et  seo]  patron,  f!t  travailler  les  ouvriers  k  son  compte,  en  les 
paytntau  prix  du  maximutn.  C'eût  été  une  véritable  expérience 
ooUactivtâte.  La  Convention  n'alla  pas  jusque-là.  Mais  la  Com- 
miasiou  des  subsistances,  ou  (»uur  mieux  dire  Goujon,  apercevait 
cbirement  tes  c<:)n$équenc4'ts  dernières  des  principes  économiques 
appliqués  danis  la  loi  du  li  septembre  et  formulés  dès  1792  dans 
VAdresne  des  éleciewi  de  Seine-et~Oise.  Il  s'en  eSrayait  si 
pao  qu'il  en  commença  l'application.  Dans  une  lettre  du  25  bru- 
maire an  II,  adressée  aux  agents  de  La  Commission  des  subsis- 
taocea  À  Troyes,  les  citoyens  Pillon  et  Lacadle,  il  écrivait  ces 
paroles  significatives  :  «  Pour  déjouer  les  manoeuvres  des  per- 
fidea  qui  espèrent,  en  refusant  d'acbeter  iei^  matières  fabriquées, 
priver  de»  citoyen.s  recommandabtes  des  moyens  de  subvenir  aux 
besoins  de  leurs  famille  et  forcer  la  République  à  rapporter  la 
loi  salutaire  du  maximum. ..^  la  patrie  n-a  prêter  un  ajipui  à 
tes  vrais  enfunis, , .  Si  le  commerçant  refuse  d'acheter,  sa  mal- 
VMllance  sera  punie  et  ia  République  achètera.  C'est  pour 
etle  qu€  l'ouvrier  travaillera,  et  son  ardeur  s'accroîtra  par 
cette  idée.  Tel  est  l'esprit  de  l'opération  confiée  aux  citoyens 
PilloD  et  Lacaille*.  >  Et  les  deux  agents  reçurent  jjour  înstruc- 


I.  Arch.  Ml.,  F)^  -m.  M  briiniaire. 

Z.  Afch.  nat-,  ibid.,  7  frimaire. 

S,  Arcb.  ual.,  ibiti.,  \H  rrimaire. 

«.  Attti.  lUl.,  Ibid  .  -;0  [<luvi6>><t. 

A.  Artlv,  iwt.,  iirtd..  '-^  |>liiv|i'iiir. 

C  Arr.b.  nal.,  t' "  Mt,  2':>  bnimiiirr  itn  ti.  Hinutc  dti  l«  main  de  «loujoo  It 
an  Iriquajit  de  rappclir  •tue  Qrmdmi  UatKiuf,  ilool  le«  Ibèorios  cûraraunisto» 
dfvieadrosl  célèbrei,  «tari  été,  maiiu  d'une  wiauine  AU|)«nT«ot,  duwé  des 


280 


%,  CBïOT  CT  F.  TBKNÏM:  —  LE  COSTKÎTTHïJlïrRL  COWOÏ». 


lions  de  faire  estinier  par  des  experts  «  instruits  et  patriotes  »  les 
marchandises  qui  ne  trouvaient  pas  d'acheteurs,  et  de  les  acqué- 
rir au  compte  de  la  République,  «  eu  entourant  leurs  opérations 
de  la  plus  grande  publicité  ». 

Guujon  ne  r^ta  pas  assez  longtemps  k  la  Commission  des 
subsistances  pour  avoir  roccasion  de  généraliser  cette  mesure 
«  interventionniste  ».  Au  reste,  il  n'est  guère  probable  qu'il  l'eûl 
fait,  et  cette  tentaliiTe  toute  locale,  destinée  k  faire  ce^er  par 
intimidation  des  résistances  particulièrement  tenaces,  semble 
bien  n'avoir  été,  dans  l'esprit  même  de  son  auteur,  qu'un  expé- 
dient de  circonstance.  Il  y  aurait  abus  sans  doute  à  lui  donner 
une  autre  signification.  Quoi  qu'il  en  soit.  Goujon  ne  dut  même 
pas  avoir  le  temps  de  cimtiaître  l'effet  produit  par  la  mission  de 
PilloD  et  Lacaille.  Â  la  lin  de  plnviùse,  ce  qu'il  considérait  comme 
son  œuvre  principale,  l'établissement  des  tableaux  pour  le  tnaa^i- 
rnum,  était  complètement  achevé.  Dès  le  22,  le  Comité  de  Salut 
Public  avait  décidé  de  réorgauiser  complètement  la  Commission 
des  subsistances.  Elle  dut  comprendre  désormais  deux  sections, 
de  trois  membres  chacune  :  la  première  s'ap]iellerait  -  section 
d'agriculture  et  subsistances  dans  l'intérieur  »;  la  seconde  <  sec- 
tion de  commerce,  industrie  et  relations  éïtérieures'  ».  Les  traite- 
ments des  commissaires  devaient  èti'e  réduits,  Goujon,  peut-être 
par  crainte  de  voir  prédominer  désormais  d'autres  opinions  que 
les  siennes,  peut-être  par  découragement  ou  par  exc^  de  fatigue, 
donna  sa  dèmi^ion  le  2  ventôse*.  Il  fut  remplacé  le  lendemain 
par  le  citoyen  Johanneau^. 

R.  GuYOT  et  F.  Thbnard 
(Sera  continué.) 


Iiiiretiui  àt  Ih  Culntiiissinti.  Itabeuf  ne  garder*  pas  rancune  à  Govjno.  Lor»  df 
M)n  arreslalion  en  floréal  an  IV.  il  parlera,  dans  une  lettre  an  Directoire,  de 
(  ceui  qu  OD  révère  aujounl'biii  comme  d'illustres  martyrs,  les  nobe&pi&rré  cl 
les  CoujoD  »  (Scioul,  (e  IHrecloire,  1. 1,  p.  588). 

I.  Arrêté  du  Omnité  de  Salut  Public,  tr^  pluTJdse  fil  fétrier  1794)  (Aultrd, 
neeueil,  I.  .\1.  p.  66). 

ï.  Nopt.  n'avons  pu  relrouver  sa  lettre  de  dèniisstOD  ni  vérilier  ai  quelque 
iDcident  ne  6'élail  pas  produit  dans  le«  séances  do  feldn  '2  ventAs*.  l.a  tiaue 
lies  procès-Terbaux  el  pièces  annexes  pour  le  moi»  de  ventdâe  a  diâjiaru.  Tit- 
sol  coQMrva  ses  fonctions  de  aei-rélaire  gênera].  A  l'organisalioo  des  Commii- 
sloas  executives,  il  devint  cunimisuire  adjoint  par  intèriiu  à  la  (;o[nojiAaiun 
d'agricDlture  et  des  arU  (Arctr.  nal.,  K¥"  H,  plaquette  197], 

3.  Pndi-tmbal  de  ta  Convention,  3  Teolôse,  p.  1Q3. 


MELANGES  ET  DOCUMENTS 


LA    RUSSIE   ET    LA    PORTE   OTTOMANE 

DK  1812  A  183G. 


Au  cours  de  reclierches  relaliviisà  l'Europe  cl  ;i  la  fornialioti  (i\'  la 

Brbiede  Itto-!  à  4834,  j'at  relevé,  soil  dans  des documenU  itiédils  aux 

rebjves  des  AITaires  élrangères,  6oil  dans  des  ouvrages  imprimés, 

diverses  altuBioris  à  un  documeiil  de  grande  importance  ei  (|u'il  seraiL 

du  plus  liaiil  intérêt  de  C'Oniiailre  :  il  s'agit  d'un  mémoire  redire  par 

1  gouvernemenl  russe  et  doiuianl  l'iixitosé  des  relations  de  la  Russie 

de  la  Turquie  de  ^8^2  à  IHM,  c'esl-a-dire  du  irailé  de  Bucliaresl 

la  convealion  d'Ackermanii. 

r|<t  première  indicaliun  se  reiicoutre  dans  une  depécbe  inédile  du 

l  de  La  Ferroûnays,  amkisgadeur  de  France  a  Saint-FéiersLouri;, 

(hlee  du  9  avrd  (M2(>.  La  Kerronnays  rend  compte  de  jon  audience 

du  so  mars  el  mcl  dans  la  boucbe  de  l'Empereur  les  paroles 

suivantes  ; 

Dopais  <juc  ji^  ne  vous  ai  vu,  je  me  «uis  sérieusement  occu|>é  dt*  mes 

klhiraa  avec  les  'l'urcs.  J'ai  consncrc  chaque  jour  plusieurs  lioures  à  la 

^toctare  et  i  l'ÀUidc  d'un  fort  long  travail  que  Nosnelrotle  m'a  remis  cl 

^^Knp  lequfii  m  trouve,  avec  les  pièces  ofUciolleB,  l'extrait  el  l'analyse  de 

^^Bnt  e«  qui  a  v\é  fait,  écrit  ol  dit  sur  celte  questiou,  tant  par  iiout^  que 

^Hkr  les  autres  cabinets'. 


La  seconde  allueiou  se  trouve  dans  une  lettre  du  chevalier  de  Gentz 
|i'biMpodar  de  Valachtc,  en  date  du  i"  février  4ft2(l  : 


Lo  comte  dr  No««elrt>dc  et  «es  ixill&boitteur»  «laient  occupé»,  lors  du 
(I4|ivt  àvh  dernIAret  nouvetlds,  i^  dresser  uii  ré«umé  général  des  aO'airee 

1.  Arcltiire*  ile*  AlUîre»  ^Iriiig^ro*,  Vorr.  ftol.  tie  HuuU,  fol.  170,  \u  '2lii), 


282 


HRLifCRS    RT    DOCUMKITS. 


polUiqacs  traiLèes  dons  Iob  dernières  anDéeg,  pour  l'iDstruction  de  l'Enî- 
pereur,  ce  prince  n'ayant  point  été  tenu  au  courant  de  ces  affaires, 
comme  c'était  le  cas  à  l'égard  du  grand-duc  Constantin'. 

Enfin,  un  ouvrage  de  l'hislorieo  russe  TaliacUtchefl"*  conUent  une 
dernière  indication,  fort  précieuse,  (]ui  m'a  nm  sur  la  pi&le  du 
(iocuTnenl.  TalischlcheJT  y  affiroie  que  certains  documents  diplo- 
matiques russes,  Lômbéâ  entre  les  mains  d'émigrés  polonais,  furent 
publiés  à  Paris,  pendant  la  guerre  de  Grimée,  en  une  brochure 
inlilulée  :  Recueil  dr  docmntnU  relatifs  d  la  Russie,  ftour  la  plu- 
part tecrets  et  inédid,  utiles  à  consulter  dans  la  crise  nctmlte. 
Paris,  (854. 

M'élant  procuré  celte  brochure,  j'ai  relevé,  a  la  [Mige  207,  un  docu- 
ment intitulé  :  '<  Précis  de  Texposé  des  différends  survenus  en  <82< 
entre  le  gouvernement  de  S.  M.  I.  et  la  Porte  ollomane,  présenté  à 
l'empereur  Nicolas,  à  son  avènement  au  trône,  par  le  ministère  russe. 
Annexes  :  Négociations  de  Stroganoff.  Protestation  du  i*'-i3  octobre 
1825.  »  J'eus  rimpression  que  c'était  précisément  là  un  des  docu- 
ments dont  parlaient  le  chevalier  de  Genlï  fl  le  baron  de  La  Perron* 
na^s.  Mais  j'eus  aussi  l'impression  que  le  document  était  tronqué, 
tout  au  moins  incompleL.  Tel  qu'il  était,  il  était  assez  intéressant  pour 
éveiller  le  vif  désir  de  découvrir  l'onginal. 

Eu  fermant  la  brochure,  je  remarquai  sur  la  couverture  cette  indi- 
cation -,  «  Librairie  polonaise  à  Paris,  s  Ce  fti(  pour  moi  un  trait  de 
lumière.  Je  me  rappelai  avoir  lu  à  diverses  reprises  que  l'empereur 
Nicolas,  mal  itistrujl,  à  son  avènement,  des  affaires  extérieures  de 
l'empire  et  sentant  le  besoin  de  conseils,  avait  donné  Tordre  d'adresser 
à  Varsovifi,  à  son  frère  aîné,  le  grand>duc  Constantin,  copie  de  tous 
les  documents  diplomatiques.  Le  grand-duc  sérail  de  la  sorte  à 
même  de  donner,  en  connaissance  de  cause,  les  avis  que  lui  deman- 
derait l'Empereur.  J'imaginai  aussilût  que  les  insurgés  polonais 
avaient  trouvé  ces  copies  au  palais  du  grand-duc  à  Varsovie  lors  de 
la  révolution  de  1830.  Après  la  défaite,  quand  vint  Texode,  ils  les 
emportèrent,  sans  doute,  et,  comme  ils  se  réfugièrent  en  grand 
nombre  en  France,  je  conclus  que  les  documents  pourraient  bien  se 
trouver  à  Paris  à  la  Bibliothèque  Polonaise. 

Je  me  hâtai  de  soumettre  mes  déductions  au  distingué  direc- 
teur de  la  bibliothèque,  M.  Mickiewicz,  fils  du  grand  poète.  Mon 


1 .  Prokesch-Osten  liU,  bépéehes  tmdites  du  chevalier  de  Gentz  aux  Bos- 
padart  de  Valachie.  Paris,  IS77,  I.  l,  p.  ÎB. 

î.  Tali8«hlcheir,  la  Politique  «xtérieure  de  l'empent't  yicofas  l"  len  rimse^ 
Sainl-PÈlCTubourg,  1887.  \\  x. 


ti  Husaie  ET  n  roKfK.  (rrromm  on 

hypothèse  lui  parut  tout  à  fail  vraisemblable.  Les  archives  de  la 
liibtiothèque  n''étâieiil  pss  alors  encore  classées.  Il  eut  l'exlrème 
abltgeance  d'y  procéder  à  des  recherches  et,  grâce  à  son  hon  vouloir, 
dont  je  tiens  à  le  remercier  ici  publiquement,  j'étais  bientôt  en  pos- 
session du  docucnenl. 

Le  document,  rédige  en  français,  ae  compose  de  trois  manuscrits 
in-foUo,  écrits  d'une  claire  écriture  de  chancellerie.  Les  titres  sont  les 
suivante  : 

i"  Sommaire  des  négociations  principales  de  M.  le  baron  de  Siro- 
ganolf  a  Conslantinople  et  analyse  de  ses  instructions  successives. 
4 SI 6-4 824.  (Manuscrit  de  00  pages.] 

2°  Résumé  de  l'état  dans  lequel  M,  le  baron  de  StroganolTa  laissé 
nos  négociations  avec  la  Porte.  (Manuscrit  de  26  pages. | 

3°  Exposé  des  dilTéreiids  survenus  en  4821  entre  le  gouvernement 
de  S.  M.  I.  et  la  Porte  ottonaane,  présenté  à  IVmpereur  Nicolas  l'^à 
son  avènement  au  trône  par  le  ministère  russe,  1825*.  (Manuscril  de 
194i  pages.) 

Gomme  j'en  avais  eu  le  sentiment,  le  texte  imprimé  en  1854  n'était 
qu'un  texte  incomplet  et  tronqué,  publié  sans  aucune  préoccupation 
scientifique.  Fait  sin*ju!ier,  il  semble  que,  comme  à  plaisir,  Pon  n'aii 
donné  que  les  parties  les  moins  intéressantes,  je  dirais  presque  les 
parties  iusigniflantes  de  cet  important  document.  Je  le  donne  ici  inté- 
gralement, d'abord  parce  qu'on  y  trouve  nombre  de  renseignements 
nouveaux,  mèœeaprès  les  multiples  travaux  et  les  documents  publiés 
sur  la  question  d'Orien(  de  IHI2  à  4826,  mais  surtout  parce  qu'il 
renferme  de  précieuses  indications  sur  révolution  des  questions 
serbe,  roumaine  et  grewiue  pendant  cette  même  période. 

Quant  au  mémoire  spécialement  consacré  à  T histoire  des  relations 
iliplomaliquea  entre  la  Russie  et  la  Porte  ottomane,  il  n'est  pas  besoin 
d'en  souligner  l'importance  :  il  a  ce  mérite  d'être,  en  même  temps 
qu'une  version  ofTicicile,  un  texte  conRdenliel,  c'est-à-dire  qu'il  est 
aussi  complet  et  aussi  prés  que  possible  de  la  vérité.  Il  a  enfln  œt 
attrait  spécial  que  ce  fut  sa  lecture  qui  détermina  l'empereur  Nico- 
las à  rejeter  la  méthode  conciliante  de  son  prédécesseur  lilexandre  I" 
età  rédiger  le  fameux  ultimatum  d'où  procédèrent  d'abord  la  conven- 
tion d'Ackermann  et  plus  tard  la  rupture  et  la  guerre  russo-turque. 
Qe  ses  lignes  sont  sortis  l'affranchissemenl  de  la  Grèce  et  l'émanci- 
palion  intérieure  de  la  Roumanie  et  de  la  Serbie. 

En  marge  du  document,  on  relève  de  fréquents  renvois  à  des  annexes. 
Ces  annexes  étaient  les  copies  intégrales  de  toutes  les  noies  et  cor- 


1.  Les  deux  premiers  métnoîres  aemnl  d'InlroducUon  au  Iroisifeme, 


2U 


fCÎNCES   ET    DOC0IIIXT!i. 


respondanccs  diplomaliques  tnenlionnées  dans  le  curps  du  mémoire. 
Je  me  suis  oflbrcé  de  les  retrouver,  cl  j'jai  déjà  parlîdlcmcnl  réussi. 
Je  poursuis  mes  recherches  al  je  donnerai  a  la  Kevuê  ces  leiles  nou' 
veauï  au  fur  el  à  mesure  de  leur  découverle, 

Grégoire  Yiubchitcu. 


I. 


Somnuiire  des  titçociations  principaU$  de  M.  le  baron  de  Sinyanaff 

à  Gonilantinople 

et  analyse  de  sei  instructions  sucee.mvt.i  (iSi6-i8SiJ. 

[Le  iraité  de  p&ix  tic  Bouutrest,  cuncla  sous  des  auspices  défavorables 
Il  la  Russie,  avait  embrasât*  dans  rensemble  de  ses  fit.ipuiatioDs|,  t&Qt 
préliminaires  que  [patentes  et  secrètes,  tous  iee  rapports  établis  entre 
la  Cour  impériale  et  la  Porte  utl4jmane|.  Gel  acte  était  fondé  Fur  des 
rDEtilnlioui;  d'une  [>aft  el  des  cessions  de  l'autre;  [Ea  réitniou  de  ces 
articles  obligataires  devait  foriner  la  base  de  l'étal  de  paix  et  de  bon 
voisiDage  entre  les  deux  puÎRsauces  limitrapheG]. 

Une  réciprocité  pleine  el  entière  aurait  nié  le  fruit  d'une  aecepiatioa 
sans  réserve  de  luute^  le&  clauses  de  ce  traité.  Mais  [la  Porte],  pressée 
de  lertDioer  une  guerre  désastreuse,  voulut  {cepeadaut  mettre  à  profit 
les  circoDstaDcei  du  moment  :  elle  rejeta  les  articles  Becretc;  lU  ubtîot, 
de  cette  manière,  tous  les  avantages  que  lui  assure  l'article  VI]  patent, 
|sans  acquiescer  aux  mndificaltuns  tju'y  apportait  l'acte  séparé:  c'est 
ainsi  qu'elle  s'écarta  du  sens  général  des  transactions  de  Boucarest  el 
fat  h  cause  premi^r«l  des  iliscuE^iut]»  qui  subsistent  jusqu'à  ce  jour. 

Srtii  refus  de  ratifier  los  clauses  séparées*  mit  la  Russie  dans  l'im- 
possibilité  d'effectuer  la  remise]  complète  [du  littoral  asiatique].  La 
liberté  de  dos  communications  et  la  sécurité  de  nus  froatières  sur  cette 
ligne  étaient  compromiBes  dès  Tinsiant  qu'il  aurait  fallu  restituer  leg 
places  fortes  réclamées  par  la  Turquie,  sans  y  conserver  l'étendue  du 
terrain  siipulé  par  l'article  XXI  secret.  La  Cour  impériale  se  de  il 
alors  à  supprimer,  pour  le  moment.,  toute  discussion  à  cet  égard  et  <  ;i- 
se  deBsaJsir  que  d'Anapa,  Foti,  Soudjouk  et  Archalkalessi.  Le  général 
Rtischeff  reçut  l'ordre  i  de  ne  point  faire  cas  des  prétentions  de  la 
Porte  sur  les  paya  qui,  avant  et  pendant  la  dernière  guerre,  s'élaîeiit 
si>umis  di?  leur  propre  mouvement  au  sceptre  de  Sa  Majesté,  attendu 
que  la  situation  mentionnée  dan»<  l'article  VI  ue  conCérD&ii  que  les 
forteresses,  cb&teaux,  territoire»,  etc.,  pria  sur  les  Turc?  par  la  force 
des  armes  t. 


1.  Voy .  Inslructioas  (loiinées  au  baron  de  Stm^anoir.  HèiDoir»  sob.  tilt.  A  «t  0^ 


Li   MB3TK    ET   LA    PORTE   RTTOHAIHE    &i;    1812  A   4826. 


285 


Aussitôt  aprèa  l'expiraiion  du  terme  de  irois  mois  fixé  par  le  traité, 
te  Divan  exigea  impérieusemeni  la  remise,  de  tout  Le  littoral  asiatique. 
Il  éiablit  que  celte  contrée  avait  toujours  fait  partie  de  l'Emptroottamaa 
et  que  la  Ltussie  elle-même  l'avait  reconnu  soit  avant  k  guerre,  soit 
lora  des  négociations  de  Boucaresl.  Daos  la  \iie  d'obtenir  pliss  facile- 
menl  tes  places  d'Anacra,  Kamhab  et  Boboam  (ainsi  que  rartillerie 
d'Anapa),  il  étendit  ses  réclamations  sur  la  Géorgie,  la  Mingrélie,  le 
Gouriel,  le  Kachel  Scher-Saa  et  Dagdadjik  :  et,  en  alléguant  sans  cesse 
ce  grief,  il  ne  6t  droit  à  aucune  lies  justes  plainlee  que  M.  d'Italinsl^y 
lui  porta  sur  d'autres  abjet.^.  Ce  ne  fut  que  vers  le  juia  de  1813,  à  l'époque 
de  tios  succès  eu  Allemagne  et  de  la  couclu&ion  de  la  paix  avec  la 
Perse,  que  rinsiataDce  de  la  Porte  iîut  modérée  et  que  ses  reialiona  avec 
l'envoyé  do  Russie  devinrent  p[\i¥  amicales. 

[Les  griefs  de  ]&  Cour  impériale  à  la  charge  de  la  Turquie'  étaiâaten 
bien  plus  grand  nombre]  et  résultaient  d'une  suite  d'infractions  au  traiiè 
aouvetlement  conclu.  (Ils  embrassèrent  à  la  fois  la  sûreté  dos  sujcLscle 
8a  Majesté,  les  intérêts  de  notre  commerce  et  les  droits  de  la  Russie  à 
la  protecLioa  des  cbréliens  soumis  à  la  Porte.  Des  fortiQcations  avaient 
été  élevées  sur  les  Iles  du  Danube  vis-à-vis]  de  KtU  et  [d'fsmail] 
nonobstant  l'article  IV.  [Les  brigandages  des  peuplades  asiatiques  sur 
nos  frontières  et  le  trafic  d'esclaves  étaient  tolérés  et  encouragés  par  les 
commandants  turcs].  La  Servie  était  Liondée  de  sang  et  [les  stipula* 
lions  en  aa  Faveur]  de  l'arlicle  VIII  [demeurèrent  sans  effet.  Sa  pro- 
messe de  respecter  les  privilèges  de  ta  Moldavie  et  de  la  Valachio]  et  de 
les  exempter  pendant  deux  ans  de  tout  imp6l  (article  V|  [avait  été 
ouvertement  enfreinte]  ;  les  Hospodars  servaient  d'instruments  pour  de 
nouvelles  vexations.  [Lii  libre  navigation  du  pavillon  Russe  dans  les 
mers  du  Levant  et  te  tjommercc  étaient  entravés-;  nos  bâtiments  se 
trouvaient  exposés  aux  pirateries  des  Barbaresques.  Enfin,  la  Porte 
n'avait  satisfait  à  aucune  des  réclamations  particulières,  anciennes  H 
récentes,  malgré  t'arlicle  X  du  traité. 

Les  guerres  de  18i;i  à  i81.^}  et  les  travaux  pour  consolider  la  paix 
générale  Javaieut  empêché  l'Empereur  de  voner  son  attention  à  ces 
iotérétf,  De  retotir  dans  ses  Étals,  il  résolut,  en  18Ui,  de  reconstruire,  sur 
(toî  froiM  solides,  if  système  de  ia  Russie  dans  l'Orient,  et  fit  choix  du 
baron  de  StroganolT  pour  remplir  ses  vues.  Les  instructions  dont  ce 
ministre  fut  muni]  à  son  départ  de  Saint-Pétersbourg  [curent  pour 
baie  les  sentiments  les  plus  pacitïques  envers  le  gouvernement  turc^.  La 
Russie,  forte  tic  ses  seuls  droits  et  s' astreignant  sévèrement  à  la  teneur  du 
traité  de  Boucarest,  déclara  (  ne  vouloir  que  ce  qui  est  fondé  en  justice, 

il.  Voy.  Inslrucliona,  «te.  Iféirvolres  anb.  lit!.  11. 
L  Ueft  ijrains  provenant  de  noi  porU  dç  I4  nier  Noire  étaient  «ccapirés  è 
nstantinople  et  aai  Dardanelles  et  pv^és  à  des  prix  arbitraires.  La  m^ine 
tation  eat  lieu  en  18^1. 
3,  \iif.  R«jcrUile  Sa  Uajeiite  du  30  juin  1SU>,  adr«s»ë  au  baron  de  StroganoC. 


2m 


uiunGK»   ET  nOCDHETTS, 


DP  «outenir  que  ce  qui  est  duc  intérêt  réciproque  pour   lea   deux 
EmpireB  *]. 

Les  mémoireB  rerais  par  le  minislëre  impérial  au  baron  de  SlroganolT 
lui  retracèrent  l'état  de  ia  Turquie  et  la  politique  invariablemeni 
adoptée  à  son  égard*.  On  lui  prescrivit  d'tcarter  loignvusemani  ia  pwii- 
bitité  et  toute  occasion  de  guerre,  quand  même  elle  serait  fondée  sur  Jes 
droilit  incontestablee,  afin  de  ne  point  compromettre  le  maintien  de  la 
pais  générale  en  Europe,  achetée  par  de  si  granda  sacrifices.  [Oa  le 
chargea  de  discuter  lefi  griefs  réciproques  dans  àos  vues  conciliatoirm, 
lie  maniâre  que  les  arrangements  qui  en  résulteraient  puissent  porter 
en  eux -môme!)  la  garantie  la  plus  rassurante  de  leur  maintien  inTio- 
table  pour  l'avenir  —  bal  qui  serait  manqué  complètement  <  ^i  l'Em- 
pereur admettait  uue  délimitation  compatible  avec  la  solidité  dos  rap- 
purlB  qu'un  veut  établir  ou  abandonner  aux  vengcnces  musulmanes  et 
aux  spAculaliuns  européennes  le  son  et  lee  intérêts  des  cbrélietis  sujets 
utlumanï  *. 

En  même  t<>mps,  le  liarmi  de  3troganoff  fut  instruit  de  la  u>neur  des 
arrangfvmentfl  qui,  on  dernier  résulut,  seraient  les  plus  conformes  aux 
vmux  do  8a  MajeEte.j  Ils  portaient  en  substance  : 

[I»  Diiimitaiiùn  sur  te  Danu^.]  Demander  la  dèmotilion  des  fortiû- 
OtUoiM  élevées  sur  les  iles  du  I>aDube  et  l'envoi  des  commissaires  res- 
[teclifti  pour  èclaircir,  d'un  commun  accxird,  le  sent  vague  et  indéier- 
miur  rie  Tarticlp  IV  du  traité,  et  le  mettre  ensuite  en  exécution. 

[ï«  Snth'tmrnt  dts  suj9Uruss$îdnci>mtmrced$sesçlûvtf.  En  raitacham 
cette  queEiiton  à  cell«  du  littortlj,  céder  sur  h  seul  point  de  Sohoum, 
bien  cntatidu  qu«  «  ne  sentit  qa'k  la  tin  de  la  négociation  et  lor8(|n«Ia 
PurhJ  aurait,  de  «on  côté,  fait  droit  à  nos  grief«.  Elle  devait,  de  plus, 
r^uonct'r  pleinement  &  ses  prétentions  eor  la  Géorgie,  la  Miogrélie,  etc., 
dutiiicr  de^  garauUee  à  l'égard  des  habitants  de  l'Abasie  qui  ont  déjà 
prêté  àormeut  à  8a  Majesté  et  ne  seraient  pus  décidés  i  émigrer  dans 
A>u  bimpirr,  et  mettre  un  terme  au  trafic  d'esclaves  ou,  du  moins,  en 
prt^nrer  |>our  l'avenir  les  sujet*  russ*? 

[It*  S*rvi»,]  In^i^tcr  sur  la  stricte  «exécution  de  l'article  Vltl  et,  en  cas 
d*iiuiMX8ibil)té  de  faire  admettre  ta  garantie  de  la  Russie,  n'y  renoncer 
qu  (m  obtennut  aux  !!i««rviiuis  tous  ces  avantages  possibles.  Au  défaut  de 
l'inier\Tn.tioo  directe  de  la  Cour  impériale  dans  l'arrangement  de  leurs 
aflkire»,  lui  conserver  le  droit  d'avoir  un  agent  sur  les  lieux  pour  y 
tenir  la  maiu. 

14«  i'rùuifêuUs.l  Porter  à  h.  connala^ace  du  ministère  ottoman  lei; 
Donthraotea  iofradlûna  i  t'article  V  et  proposer  une  commission  mixte 
pour  Un  vériC^r.  1.6$  exaciiutis  un«  foi»  constuéw,  demander  que  le 
montant  en  soit  restitue  aux  deux  pavji,  soit  eo  leur  accordant  des 
l'xeiuptioua  d'impûts  pour  quatre  ou  cinq  au;-,  soit  en  l'appliquant  à 
quo]qu't«tAl»li*^'tn<mt  d'utiliti'  publique,  «oit  enfin  es  espèce.   Ne  se 


I    Vm}.  taatnwtkMu  HMmIim  «nk.  UtL  C. 


U   BDftME    KT   U    FO&TE   OTTOHIIB    DK   4 SI 2    1    IK26. 


287 


désister  de  ce  premiâr  mode  de  réparation  qu'à  la  suite  de  laogs  débats 
rt  poMr  alors  pour  ultimatum  : 

a}  Qtw  les  anciene  privilèges  et  immunilés  des  deux  provinces  soient 
OMkBrmèi  «t  cfu'elJes  en  jouissent  comme  avant  la  dernièiv  KU^fr^  sous 
U  garantit'  de  la  Russie. 

b)  Que  les  imputes  soient  régléB  suivant  le  mode  établi  par  les  prioco? 
Ip«ilanti  tt  MourouM. 

c;  Qui-  I«i6  Ho$podar$  restent  en  place  septaiis  et  soient  rééligibles, 
À  moins  que  la  Cour  impériale  n'ait  consenti  à  leur  remplacement  avant 

tlerme. 

ê)  Qu'il  soit  établi  une  quarantaine  sur  les  frontières  Ab  la  Moldavie 
«t  de  la  Valacltii''  du  CfHé  du  Danube. 

[D'  Entravas  au  enmmeree  tt  f/iralerm  dttf  Barbarttques,\  Faire  eié- 
cuipr  h  la  lettre  u>uti!S  les  stipulaiions  de»  ancien»  traités  relativement 
à  la  liberté  du  comoitrce  et  de  la  navigation  russe  au  tarif,  à  l'établis- 
leœent  des  consuUUt  partout  yù  tios  Intéfèu  l'eilgeraieiot,  à  la  répres- 
tioB  et»  fègeDces  vassatea  Je  la  Poft^".  Enfin,  protéger  rartpmptnt  [les 
réeIamatioi)«  p«rticu!iëre9J  fondées  en  ju^itice. 

Tel  était  l'ensemble  de  la  négociation  confiée  au  baron  de  StroganolT. 
(Las  difUeuitéâ  qu'il  eut  à  comliattre  furent  immenseÊ  :  elles  naisB&iont 
de  ta  nature  même  de  ptuaieur»  objets  eu  diBCusiHiun,  tlu  caractère  per- 
soanel  du  Buliau,  d«>  la  mauvaise  volonté  du  ^^ouvernemienl  turc  il 
nuire  égard,  surtout  de  U  funeste  persuasion  (où  Fentretenaient  s^s 
cofUteiller*  étrangers)  que  la  Russie  ne  pouvait  point  lui  faire  la  guerre.] 

1^8  instfuttioo»  ultérieiiires  transmises  à  l'envoyé  de  ^  Maje«té  pI  sa 
murche  génératp  vont  (Vire  retracées  dans  un  narré  succinct.  Jl  sera  «suivi 
da  rémuné  d«  l'âtat  oà  nos  négociations  avec  ta  Porte  ont  été  laistfws 
entSSl. 

O^aprèa  la  correspondance  de  M.  d'Ilattasky,  le  ministère  impérial 
tlkltendait  à  ce  que  U  Porte  pemsterail  à  demander  la  restittilton  du 
jral  asiatique,  sans  admettre  aucune  explication  sur  les  article*  du 
ité  de  Bouearesl  dont  l'infraction  coosUtue  nos  griefs.  Lm  premières 
cmvertarM  du  baron  de  StroganolT  devaient  donc  avoir  pour  but 
^'énoncer'  la  condition  fondamentsle  [quant  aux  formes]  d'un  arran- 
it  coDciliatoire,  savoir  •  que  la  délimitation  définitive  des  fron- 
uiatiques  ne  pouvait  Atro  discutée  qu'autant  que  la  Porte  recon- 
Iknlt  le  principe  de  discuter  et  fairv  droit  en  mthnc  temps  aux 
"ÏMréleatfoot  qoe  la  Russie  forme  par  une  suite  do  l'infraction  des  arti- 
d««  da  traité  obligatoire  pour  les  Turcs  »,  De  là  résultait  nécessairement 
ose  négociation  cotlectife  et  simuKanfe  :  elle  fut  entjimée  dès  la  pre- 
mière conférence  de  Tenvoyé  svec  le»  ministres  «ittuinaus,  le  tG-'^S  uo- 
verobrt*.  Tous  les  griefs  de  la  hussie  y  furent  passés  en  revue,  raalgro 


1.  V«).  lastrocUoD».  et< ,  HéaMlrw  Mb,  litt.  D. 

2.  Voy.  Dépêche  do  baron  de  Slm^nofl  du  f'-IJ  décambre  lilt6,  a*  69. 


28R 


H^UIfGES   ET   l>OCriiE?(TS. 


l'obsUnalinn  de  fiels-EITendi  à  repél^r  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  ààiscut» 
sur  l'article  ilu  litloral  et,  que  son  gouveracmpni  avait  scrupuleusement 
rempti  les  obligaiiona  imposées  par  le  traité'.  Celte  conrérence  fut  stiivie 
ijij  deux  mémoires  explicatifs  dont  le  premier  Tut  parLiculîÈrement 
consacré  par  le  baron  de  StroganolT  à  établir  le  droit  qu'avait  la  Ras8t« 
de  revenir  sur  la  toneur  de  l'aclG  séparé.  Le  second,  embraesant  l'en- 
semble de  aos  grief»,  étail.  appuyé  de  quatre  étatg  de  pertes  essajées 
pnr  les  sujets  russes,  que  la  Porte  avail  toujours  élude  de  satisfaire 
«au»  dWera  préteite?.  Une  troisième  note,  basé^  sur  les  iostructtoaa  du 
ministère  impérial,  expow  en  détail  le  mode  de  féparaiioa  dont  ces 
griefs  étaient  aasceptibles*. 

Bien  Lût  des  avis  secrets  donnèrent  l'assurance  que  te  Sultact,  crai- 
gnant il  celte  époque  unn  coalition  entre  la  Hussieet  l'Autriche^,  avait 
résolu  d'admettre  uno  négociation  suivie  sur  tons  les  points,  excepté 
celui  de  la  cession  du  littoral.  —  article  très  délicat  pour  un  souverain 
musulman  ;  —  qu'étant  pressé  là-dessus,  il  conscntirati  peut-âtre  à  lais- 
ser tacitement  les  forteresses  contestée»  entre  tes  mnîns  de  Russie,  ou 
bien  à  raijtier  l'article  rejeté  en  1812.  Ett  effet,  an  commenceinent  de 
février  I8lt*,  le  Heîs-Effeodi  remit  deux  notes  en  réponse  au  mémoire 
de  l'envoyé,  mais  ils  n'offrirent  aucun  résultat  satisfaisant  et  la  Porte 
ne  parut  se  prêter  à  un  arrangement  amical  que  sur  la  délimitation  du 
Danube*. 

Sur  ces  entrefaite»,  le  baron  de  Strogaooffreçut  un  supplément  à  ses 
instructions  concernant  le  point  de  vue  sous  lequel  il  devait  considérer 
notre  politique  à  l'égard  de  la  Porte.  Sa  Majesté  repoussait  toute  appa- 
rence de  menaces  ou  de  démonstrations  ho.niles.  Elle  subordonnait  le 
succès  de  la  négociatioD  de  Constantinople  au  bien  général  de  l'alliance 
européenne  et  voulait  devoir  les  avantages  qu'elle  jugeait  d'une  ulilîté 
réciproque  pour  les  deux  Empires  à  l'ascendant  de  la  vérité  et  non  à 
celui  de  la  force.  Malgré  la  complication  de  rapport,  nous  étions  en  paix 
avec  la  Turquie  ;  et  si  même  elle  se  laissait  aveugler  par  une  malheu- 
reuse méfiance,  les  suites  n'en  seraient  pas  dangereuses  aussi  lon^taps 
qu'elle  demoureraii  dans  sa  aiiuatioji  actuelle,  la  moin.s  propre  à  la  rendre 
agressive  à  notre  égard,  tandis  que  la  crainte  d'une  guerre  60  Orient 
pourrait  troubler  la  Irauquillité  de  l'Europe. 

l.£s  instructions  communes  au  baroti  de  islruganol!  et  au  général 
YermololT'  furent  conçues  dans  le  mt-me  sens.  Il  leur  était  enjoint  àtious 
deux  de  travailler  pour  le  bien-être  des  cbrétiens,  protégés  par  U 
Russie,  mais  sous  la  sauvegarde  des  traités  et  en  faisant  agir  lettrs 


1.  Voy.  Dtpéche  du  baron  de  Slroitanoff,  riiême  date,  n'  6i. 

1.  Voy,  Dépêche  du  baroiv  de  Stroganoff  du  2i  janrier-â  février  1817,  n*  22. 

3,  Voy.  Dépèche  du  baron  de  Strogaoi>ir  du  I"-I3  février  ISl7,  n*  11, 

4.  Vof.  Pépèche  du  baron  de  MrogtnofT  du  f-IS  mars  1817,  n*  4t. 

à.  Voy.  Dépêches  du  ministère  des  i  janvier  et  2  marâ  (817,  n"  1  et  i:t. 
6.  Voy.  DÉpéelle  du  tninisière  du  2  juin,  n*  '29,  et  celle  du^général  Yerrnalnfl 
du  19  mai  1817. 


U    RiraSIE   ET   LA    POSTE    OTTOMiME    TE    1$'I2    1    4826. 


2Kd 


^uvernemenls  respectifs,  La  Turquie  et  la  Grèce  ne  devaiect  poiol 
participer  à  l'associatioD  européeiine.  Mais  rEmpereur  n'exigeait  d'elle 
aacuaes  nouvelles  CransactionB  :  Il  s'en  tenait  à  1  eiécuiion  fidèle  des 
traités  exisLants. 

En  s'elTorçant  de  proBter  du  peu  de  bonne  volante  que  montrait  la 
Porle^  le  baron  de  Stroganotr*  se  décida  k  isoler  la  question  de  la  déli- 
uûtation  du  Danube  de  l'ensemble  de  la  négociation  comme  étant  /tort 
ia  ligne  pricist  des  traités,  sans  reaoncei  au  dernier  résultat  au  mode 
eoUeclif,  ai  faire  des  arraagemenls  partiels  qu'il  lui  était  recommandé 
d'éviter'.  Cette  question  fat  débattue  da«s  la  cooférf^nce  du  Ifl  mai,  10 
et  21  août.  Après  plusigurs  tergiversations  du  Beis-EtTendî  et  coupant 
court  aux  délais,  il  réuseit  à  conclure  une  conventions^  Insérée  dans  un 
protocole  ad  hoc,  qui  obtint  rasBeniiment  de  la  Cuur  impériale,  tant 
pour  le  fond  que  pour  la  forme.  Le  mimstère  reconnut  que  la  marche  il 
laquelle  les  lenteurs  et  les  habitudes  de  la  Porte  ont  obligé  l'envoyé  de 
ooDseatir  rend,,  pour  ainsi  dire,  inévitable  la  discussion  isolée  de  toutes 
tes  questions. 

A  la  suLte  de  ce  succès,  le  inroa  de  StroganolT  reprit  simultanément 
tes  demandes  relatives  à  la  Servie  et  les  prétentions  particulières^.  Il 
saisit  ainsi  l'occasion  d'un  impôt  arbitraire  du  hospodar  Callimachi  eu 
Moldavie  et  du  renvoi  d'une  note  protestative  du  consul  Pîsani,  pour 
aljorder,  en  détail,  les  affaires  des  Principautés  et  l'exercice  de  nos  droits 
de  protection  dans  ces  pays.  Ces  divers  objets  néceesitèrent  un  échange 
suivi  de  notes  et  plusieurs  conférences. 

Le  Reis-Effeodi  allégua  que  des  privilèges  avaient  été  accordés  par 
GrmaQs  aux  Serviens.,  qne  la  Nation  était  heureuse  et  contente  de  son 
rort  et  donna,  pour  preuve  de  ces  vagues  assertions  (par  lesquelles  le 
miai«tère  ottoman  prétendait  avoir  satisfait  à  la  teneur  de  l'article  VIIIj, 
une  lettre  en  action  de  grâce  extorquée  au  chef  Milosch.  Ces  pièces 
furent  d'abord  produites  dans  la  confcreace  du  6  décembre  comme  une 


1,  Voy.  Dépêche  du  baron  de  SlrogaaoET  du  V'-\^  juin  tSt7,  n*  90. 

2.  VojF.  Dépêche  du  mialstère  du  IG  avril  tSIT,  n"  '20  et  '23.  On  y  disait  : 
I  11  est  Évident  que  les  accommodemeals  partiels  ne  feraient  qu'autoriser  le  gou- 
rernemeDl  tare  i  se  prévaloir  de  ([uelqaes  actes  de  condescendance  illusoire 
|)ôur  infirmer  renchaliiemcnt  de  dos  griefs  et  de  dos  propositions.  De  sembla- 
bles arrangements  ne  sont  dune  «slutaires  et  désirables  qu'aolant  qu'ils  déri- 
Teroot  d'ua  accord  ou  du  moins  d'up  rapprochement  préalable  arrêté  en  prin- 
cipe,.. Il  est  nécessaire  de  prévenir  la  Porte  que  nul  arrangement  ne  serii 
considéré  par  V.  E.  comme  obligatoire  ni  susceptible  d'approbation  ou  de  rec- 
lîlicalion  de  U  part  de  S.  TA.  I.  que  lorsque  tous  nos  griefs  auront  etc  eiaminés 
et  discalés,  en  sorte  que  l'arraingemaal  f^énéral  dont  nu  «'occupe  fasse  droit  ii 
leur  ensemble,  u 

n,  Vo;.  Dé}têche  du  baron  de  SlroganolTda  i"-\i  septembre,  n*  136,  et  celle 
du  minislëre  du  30  octobre  I8IT. 

4,  Va;.  DépAcbes  do  baron  de  SIroganoff  en  septembre,  novembre  et  décembre 
1817,  a."  145,  183  et  300;  celles  en  janvier  tS18,  n"  ï,  &  et  It. 

Rbv.  Histor.  XCI.  '2*  fasg.  11^ 


31)0 


HïfLlN6E5  £T   MCOHENT». 


cttmptai$anc»  mperflui;  on  avoua,  par  la  suite,  •  qne  la  Bti9£Je  avait  le 
droit  tie  demauder  cumpte  de  l'exécntion  dea  clauses  du  traité  en  faveur 
des  Bflrvîeas  •  ;  et,  ce[>endaal,  aa  cbercba  à  éluder  sa  garaatie  et  toute 
îQtérveaUoa  réelle  de  sa  part.  L'eavoyé  de  8a  Majesté  établit  de  son 
calé  :  que  la  lettre  de  Milosch  pouvait  tout  au  plus  justitier  radminte- 
Iratioa  actuelle,  que  la  préteodat?  satiefactigo  de  ce  peuple  était  eo  oppo- 
sition trop  maaifeste  avec  ses  plaintee  parvenues  à  la  Cour  Impériale, 
enûà,  que  \et  Srmaas  relatifs  aux  impôts,  à  la  capilation,  etc.,  dont  an 
t'étayait,  ntiraient  dû  être  la  conséquence  d'un  concert  mutuel  avec  le:; 
Hervieas  et  ne  pouvaient  pas,  étant  révoquable  à  volonté,  suppléer  au 
mode  preBcnt  par  Tarticle  VLII.  Cest  ce  principe  qu'il  s'attacha  surtout 
il  fiouteiûr  en  passant  sous  sileoce,  pour  le  moment,  rénumeration  des 
privilèges  que  ta  Porte  devait  accorder  et  qu'il  eût  été  facile  de  déduire, 
le  point  essentiel  une  lois  admis. 

Le  gouvernement  turc,  déjà  rassuré  sur  ta  crainte  d'uoe  guerre,  repro- 
duisit iDstaniment  les  mêmes  argument,!  dans  tous  ces  débats  et  se  tint 
dans  soti  cercle  habituel  de . dénégatioDs  et  d'assurances  évaaives*.  Il 
répliqua  avec  aigreur  à  la  note  éaergique  du  30  décembre  18!7  ei 
repoussa  le  mode  concilialoire  d'un  baiti-chèrii  pour  consolider  le  bien- 
être  de  la  Servie  proposé  par  le  baron  de  ëlroganoU'.  Le  ministre  reçut 
la  réponse  du  Reis-Effendi  ad  refereridum  et  la  transmit  h  la  Cour 
Impériale  avec  nae  réfutation  détaillée,  en  sollicitant  de  nouveaux 
ordres  puisqu'une  pltts  tonffue  discuision  sur  U  même  principe  serait 
absolument  vatTU.  sinon  contraire  à  la  dignité  de  la  Ruitit.  XI  fit  observer 
t  combien  le  momeot  présent  était  décisIT  pour  la  négociation  :  qu'elle 
soit  prolongée  sur  le  même  pied,  qu'elle  soit  reprise  avec  vigueur  et  en 
conséquence  des  nouveaux  ordres  de  3a  Majesté  Impériale,  ou  qu'on 
cède  aux  faibles  raisonnements  de  la  Porte,  chacun  de  ces  troi$  partis 
aura  la  plus  grande  influence  sur  le  crédit  de  la  Rueeler  sur  toutes  îes 
relations  dans  le  Levant  et  sur  le  succès  de  loue  ses  autres  griefs.  Le 
divan,  les  ministres  étrangers  et  la  Grèce  entière  attendent  avec  une  vive 
impatience  le  résultat  de  nos  débats  concernant  la  ïiervie.  Les 
oppresseurs  et  les  opprimés  vont  tous  régler  là-dessus  leur  conduite 
future  t. 

Le  ministère  Impérial  avait  déjà  prescrit  d'écarter  dans  l'examen  de 
la  conduite  du  hospodar  Callimachi  toute  démarche  qui  pourrait 
amener  sa  destitution  prématuréf.  Il  repondit  sur  l'article  de  la  Servie 
en  ramenant  la  négociation  à  une  marche  aimpiesx;  il  parla  de  l'im- 
pression  pénible  produite  sur  l'Empereur  par  l'attitude  que  la  missiou 
avait  prise  involontairement  envers  legouvernemeni  turc,  et  qu'il  fallait 
attribuer  â  la  déviation  du  mode  tracé  par  les  instructions  primitives^. 
Cette  attitude  devait  cliangcr  et  devenir  purement  paaive,  car  la  Porte 


L  Voy.  Dépêche  do  baron  de  Slroganoff  du  16-2S  février  IS1B,  V  43, 

2.  \oj.  Dépécibo  du  ministère  du  Q  janvier  ItilS. 

3.  Voj,  l'eipéditioD  en  iLils  du  6  mai  I8IS«  d'Odeus. 


Lt    KPS^fB  ET   U    POHTR   OTTOXHItE    DE   Ift42   A    (826. 


294 


avAit  M'ulf  provoqué  la  négociation  eti  ùisistaul  eur  la  remise  de  tout  le 

Ititoral  asiaUi]UP.  Pour  cela,  ïl  était  eajoint  au  baron  de  Strugaooiï  de 

dunntT  une  note  :  ^d'après  uu  caaev&B  fourni  par  le  miinÎBlère]  qui 

«•mtir.'u^xât  essealiellemeut  ta  totalité  des  objets;  eu  discussiou  et  ÛiiÂl  \o 

phucipc  ainsi  que  la  maniâru  de  traiter.  Li«  Reis-E(ïeudi  devait  ôtre 

iuviiè  Â  répuodi'e  excluxit^ment  sur  U  mode  de  la  négocialion  et  non  sur 

U  fond.  Eu  c&tdo  refus  de  U  part  des  Turcs  de  coopérer  au  but  proposé, 

S*  Maj<>^le  »'al>5ùencirait  de  toute  discusmon  ultérieure  t  en  laissant 

|iubci«tcr  ucanmoÎDR  «t  i^n  cultivanl  irt's  soigneusement  tes  relalionK 

'qai  «x3»t«Dt  enirn  les  iFf>ux  empires.   li^llt?  éprouverait  alors  uu  saut 

iilvgrDt  '  celui  de  no  pituvoir  point  resserrer  ces  reliitioos  d'une  maniirr 

[tneort-  plus  intimf  et  plus  parlicvhm  ■ 

Le  Ijatod  de  HiroganoBT*  s'acquitta  de  ces  ordrei;  par  une  note  du 
'SI  mai  et  eu  rendit  compte  au  oatuielère  en  lui  transmettant  see  îdèâo 
»ur  uo  arratigement  géDérat  pour  le  cas  oi  la  Porte  consentirait  à  traiter 
louK  les  puiuts  sinmltanéinent.  Ce  travail,  basL'  Kur  t:i  note  du  ?4  j&u- 
Ti«'r-5  février  1HI7,  se  turoposait  ;  1»  d'au  projet  de  conveotioii  com- 
plète, définitive  guctrit  au  mode  et  préparatoire  quant  aus  déiaili,  avec  un 
aetferé^ltwncntair^'Conceniaat  les  Principautés,  «t,?",  de  quelques  obs«r- 
l«ttoiu  MMntielles  sur  l^s  avantages  qui  pourraient  servir  par  la  suite 

Le  ministère  impérial*  approuva  ce  projet,  sans  le  considérer  encore 

coiQme  base  définitive.  Il  recommanda  à  I  envoyé  de  ne  point  preaecr 

lei  cofifereoces,  comme  aussi  de  ne  pas  les  éviter  ni  les  dècliaor>  En 

mètM  temps,  il  détermina  l«s  objets  à  soutenir,  quand  m^taB  la  négo- 

|cUtioo  aérait  ajournée,  savoir  :  tes  intérêts  du  commerce  in  de  la  uaviga- 

I  tion  roase  et,  en  général,  iea  droits  des  sujets  de  Sa  Majecté  ;  te  terme 

MpUHjaire  pour  les  Uospodars:  la  juridiction  de  nos  consuls  dans  les 

principanléi  ;  Iw  privilèges  reconnus  de  ces  pays  et  tes  avantages  que  lo 

traité  de  Boucarejsl  assure  aux  Serviens.  Cette  distinction  des  affaires 

eounintpc  se  npportaiil  à  dm  principes  non  contestés,  de  la  masse  gêné' 

\nin  des  grieb,  motiva  des  observatioDS  de  la  part  du  baron  de  Stroga- 

>  qui  représenta,  l'extrême  dirBculté  de  maiotenir  la  séparation,  tan- 

Idis  que  les  Turcs  cherchaient  &  tout  confondre  et  à  éluder  nos  récla- 

'Biatioiu  en  alléguant  sans  cesse  l'ajouriieaieQt  consenti,  ou  bien  eu  éle* 

vaot  d«  nouveaux  doute»  sur  le  sens  des  stipulations, 

GepeQd&Qt,  le  duan  dilTérait  de  répondre  à  Lft  note  in^porunte  du 
21  aaà  contenant  le«  dernières  propoailîons  de  b  i^our  impériale.  Il 
it  appréLeiider  lee  suites  du  parti  qu'il  allait  pn>ndiri<;  ce  ne  fut 
le  26  septembre  que  le  Reis-EfTeadi  aunonr.u  ufliciellement  In  déci- 
de la  Porte'*.  Toujour»  aveuglée  tur  sa  véritable  positicm,  elle  ne  se 
llenta  pasd'uMrde  l'alternative  qui  lui  trt&it  otft'rti!  de  négocier  sanfi 


t    Voy.  tl«p«r.h(-  du  bsron  At.  ^iroKuntifl  du  JD  Juin- !•' juillet  ISIft,  n*  lll. 
3.  Vo}.  0*()^lic  4u  totnittàre  irii  tUXtt  du  17  JuiDcl  tSIS. 
X  Va;.  Dép«cbfî  do  baron  de  Mlrogonafr  du  I.VJ7  mM  !Ht8,  n*  132. 
^.  \'af.  DépHhe  du  baron  de  SIrogcooff  du  t-l>)  or-tobrc  ltil8,  n*  i!ti, 


tli'Ui  ou  de  suBpflfldre,  h  «on  gré,  la  (iiscusBion  :  elle  ne  Vajourna  pas, 
cllfl  i'anntilti  po  déctaraot  avoir  toui  exécuté,  tout  (ail,  H  iisnni  seule- 
monl  qu'il  raelait  à  lui  reodra  lee  forleresses  asiaiii^uéE.  El!e  n'admit 
quu  c«rUÛQe6  préteatioas  partie utières,  jxjur  des  cunËECalions,  faile* 
par  reprisaiitet,  mais  ae  réserva  d'y  oppoier  les  siennea.  Toute  la  Eau  le 
des  retards  fut  rejetée  sur  la  ftussie. 

On  événement  richauz  en  apparence  fournit,  à  cette  époque,  les 
moyens  d'atteindre  un  btû  qui  avait  été  fortement  recûmmaudé  au 
baron  de  Stroganotf  par  ses  instructions.  Le  hospodar  Karadja,  menacé 
par  Je  favori  Balet,  s'était  rapproché  de  la  maison  impériale  et^  pour 
lui  complaire,  avait  remis  le  système  d'imposition  en  Valachie  sur  le 
piwl  de  mai.  8a  fuite  {en  octobre  1818)  occasionaa  une  correspondance 
très  vive  aveclemintetère  ultoroaa%  dansiaquelle  l'inviolabilité  du  terme 
septénaire  fut  contestée  formellement,  même  la  démission  volontaire  des 
princes  ne  devait  pas  être  acceptée  à  l'insu  de  la  Russie.  La  aonùaa- 
tion  d'A.  Souttû  resta  suspendue  pendant  près  d'un  mois,  et,  maigre 
l'obstination  de  la  Porte  à  proclamer  Karadja  coupable  jtar  te  seul  fait, 
lu  nécessité  de  l'assentiment  de  la  Russie  pour  sa  destitution  futmaÎD- 
tenue.  Ou  tint  compte  de  tout  le  temps  qui  manquait  au  terme  légal  do 
l'ancien  hospodar  à  son  successeur  :  et  celui-ci  s'engagea  à  opérer  des 
améliorations  considérables  en  faveur  de  ses  admioistrés. 

La  déciaion  prise  par  l'Empereur  sur  le  rejet  de  la  négociation  collsc- 
tive  tcit  le  comble  à  la  générosité  de  sa  politique  envers  la  Turquie.  6a 
Majesté  écrivait  elle-même  au  sultan  pour  lui  représenter  le  coatraste 
affligeant  entre  les  vues  de  la  Russie,  son  désir  de  cimenler  les  rapport  j^ 
avec  l'empire  oÈtoman  dans  le  même  esprit  que  la  totalité  des  relatioti.'' 
européennes  et  la  manière  dont  ses  efforts  étaient  accueillis  à  Gonslau- 
tino;ilo.  En  remettant  la  lettre  du  [:abinet,  le  baron  de  StroganolT 
l'accompagna  d'une  note  calquée  sur  un  canevas  du  ministère',  oil  il 
releva  les  nombreuses  inexactitudes  que  renfermait  celle  de  la  Porte, 
prouva  que  la  question  du  littoral  asiatique  était  intimement  liée  à  tous 
les  autres  objets  en  discussion,  et  que  prétendre  l'isoler  serait  dune  une 
base  précaire  &  l'état  de  paix  existant,  indiqua  le  germe  des  débats  dans 
le  refus  de  ratiûer  l'article  II  secret  du  traité  de  Boucarest,  il  énuméra 
les  clauses  enfreintes  de  celte  transaction,  La  négociation  ayant  elv 
ouverte  sur  les  instances  do  la  Porte,  celle-ci  pouvait  la  continuer  à  son 
gré  <  sans  apporter  aucune  altération  au  système  de  conduite  magna- 
nime du  cabinet  de  Saint-Pétersbourg  »,  —  mais  tout  expéâieni  dila- 
toire à  l'égard  des  affaires  courantes,  de  tout  ce  qui  concerne  les  points 
qu'un  consentement  mutuel  a  placé  hors  de  doute  t  aurait  pour  efifel 
immédiat  d'anéantir  les  rapporte  de  bon  voisinage  entre  les  deux 
Empires  », 


I.  Voy.  Oépécbei  do  baron  d«  StroganoU'  eo  septembre,  octobre  et  nuTcmbra 

1818,  n-  U3,  157,  166,  167,  172  et  18?, 

.  2.  Voy.  Dépêche  du  tniniilère  du  12<2i  dtcembre  1818  et  celle  du  barao  de 

Slrognuoir  ilu  t&-2?  janvier  ISI'J,  a*  7. 


Ll   ftOSSrr:   ET   U    PORTK  OTTOMifK    DE    HH2  Â    |R2<S. 


29.1 


Cotte  démarche  db  produisît  point  l'e!fel  désira.  Le  GQuvc^nL'm«^nt 
oUotnui  periista  à  sautenir  qu'il  fy  avait  pas  lieu  à  néigocier.  qu'il 
avait  exécuté  à  la  lettre  toutes  les  stipulations  et  que  la  Russie  n'avait 
qu'à  rendre  Igs  place»  fortes  en  Ame.  Mais  it  voulut  aussi  balaocer  la 
gAoArositéde  l'Empereur  par  une  coucessioa  faflacteuee  V  Le  euitau,  dans 
M  répoDse  autographe  à  Ba  Majesté  s'attacbant  à  l'espreesiou  que  le 
rafai  de  ratiSer  le*  arliclps  sêpari>s  avait  ^l«  k  germe  des  diicitssioni, 
oftHt  c  de  ratltier  ces  deux  articles  dans  toute  leur  éteudue,  pourvu  que 
cela  fût  précédé  par  t'eiécution  réelle  et  parfaite  de  révacuaiion  des 
contins  d'Asie  Helon  le  traité  et  de  quelques  clauses  nécessairee  »,  La 

»te  d'accompagnement  du  fleis-Effendi.  eu  date  du  14  avril  1819, 
Tèlait  qu'une  amphQcatlou  de  cette  prupueitioit,  évidemment  tardive, 
^miaque  les  circonstances  avaient  tout  à  fait  changé  de  face  depuis*  181?, 
il  qoe  l'nr^Dcedu  ca«  n'existait  plus.  Eu  échange  d'une  échelle  sans 
forÛficatioaa  ?ur  le  Pbaite  on  nous  imposait  la  loi  uoa  seulement  de 
remettre  tout  te  littoral,  maïs  encore  de  démolir  l'Ismaîl  ot  Kilia,  et 
r«BMIQbte  de  noe  f;rief<  était  rejeté. 

Ce  résultat  ioattenda  fut  mis  sous  les  yeux  de  Ba  Majesté.  Elle  se 
rtaarra  de  s'ea  occuper  exclufivement  à  loisir,  et  le  baron  de  Struganoff 
eut  ordre  de  faire  observer  à  lu  Porte  qu'elle  ne  devait  pas  s'étonner 
de  ce  retard  après  avoir  mi*  plus  de  trois  mois  à  méditer  Ka  réplique''. 
L'envoya  protita  de  luccasion  pour  lui  f^ignaler  de  nouveaux  brigandages 
commis  (uir  notre  fmoliëre  d'Asie  et  repousses  par  la  force. 

Pendant  que  le  grand  irmviiil  demeurait  uiosi  suspendu,  la  missioa 
eut  à  s'occuper  de  plusieurs  atTaires  courantes  essentielles  pour  notre 
cridll  ijundiciion  des  nntiislrea  dtrangers  en  Turquie,  insulte  fait**  à 
aotre  paviltuo  dans  le  port  de  Coustaniinople  et  autres  relatives  à  la 
fùnte  penconnelte  de  sujets  russe»);  l'une  d'elles,  «occasionnée  par  la 
wifie  d'un  oavtre  ottoman  chargé  d'esctave»  et  relAcbé  à  Théodosie, 
influa  beaucoup  «ur  1^  ton  du  Reis-Effendi  dans  ses  relations  jouroa- 
Uèce».  Ia  démarche  Mntmune  de  cinq  grandes  puiâsauces  pour 
âeeuoder  la  répression  des  pirates  barbaresques  se  ratlacbail  à  notre 
o^igoelation  collective.  La  Porte,  alarmée  de  l'accord  qui  avait  paru 
d'abord  régner  entre  les  représentants  de  ces  cours,  chercha  à  séparer 
leun  CAUie».  Elle  déclara  au  baron  de  âtrogaaofl'  <  qu'étant  ||>aranle 
enwrt  la  Russie,  elle  avait  donné  des  satisfaction»  analogues  aux 
Irailéa  daui  toutes  le«  occasions  et  serait  responsable  de  chaque  iueoa- 
vènienl  à  l'avemr;  que,  par  conséquent,  lé  minietre  de  Ba  Majestti  se 
trouvait  étranger  k  la  questioiii  discutée  ■. 

Ia  réponse  du  miDisiére  impérial*  aux  dernières  communications  du 
l^uternenieat  ollutnan  fut  transmise  a  la  miitsioneu  forme  de  tncmoirc 


I.  Vu).  Dèpfctir  ilu  baron  Je  Slrt)««m)n  du  1>'-l;{  mal  18t<J,  n'  (i8. 
3.  Voj.  Utpécbr  <tii  baron  Je  »troiiaaijn  du  Ib.?8  juillet  1819,  n*  \lh. 

3.  Vojr.  l)«vAclir  lu  ti»ntn  «to  Slru«muon  du  IC-2S  août  1819,  n~  HH. 

4.  Voy.  Dépécbn  du  iiiUilMére  Ju  i  janvier  183U,  n-  ?7  et  'i». 


391 


iréu?taBs  BT  noctiiiBirrs. 


rtunissanl  dans  un  méine  cadre  ta  série  des  faits  qui  avaient  préeé( 
ameaé  la  tié^ctalion,  le  développement  el  les  çoneéquenc^s  du  syslème 
suivi  de  pari  et  d'autre.  A  ce  tableau,  qui  devait  servir  de  caoevaB  à  une 
note  ofScietle,  iJ  ajouta  J'éQuoce  des  principes  déjà  maaireftée  et  que 
rEtnpereur  était  rësulu  de  suivre  iavariablement  dan«  ses  rapports 
ultérieurs  avec  la  Turquie.  U  fut  enjoint  au  barMndeStroganoffde  bien 
distÎQguer  de  nouveau,  dans  sa  note,  les  questions  qui  pouvaient  rester 
en  suspens  de  celles  dont  rajournement  serait  încompatibtE!  avec  l'état 
de  paix  qae  la  Russie  voulait  maintenir.  Cet  avertis^ment  devait  être 
donné  à  la  suite  d'une  conférence  amicale  et  avec  tous  ifle  témoignages 
d'affection  et  de  cimûance. 

Une  dépècbe  séparée  eipLiquait  les  motifs  de  cette  deniarcbe,  savoir  : 
Ift  désir  de  rétablir  l'état  primitif  de  la  question,  d^  mettre  au.  grand 
jour  la  perséA'érancê  de  l'Empereur  dans  son  «ysléme  politique,  de 
détruire  Timpression  défavorable  que  pourmit  produire  en  Europe  la 
fausse  condescendance  du  divan,  enfin  de  lui  faire  connaître  «  que  ta 
Tnodémtiiin  de  Sa  Majej^^ié  oUtii  indépendanle  de  toute  considératioQ 
l'trangêre  et  que  s&  mesure  se  iruuverait  dans  celle  de  la  justice  avec 
laquelle  la  Porte  ferait  droit  k  nos  réclamaUons  ». 

Ce  langage  parut  avoir  redoublé  l'apiniàtreté  des  tninietreti  ottontaue 
à  décliner  toute  di6cus.=ion  :  ils  se  bornèrent  à  répéter  qu^ils  avaient 
tout  fait,  tout  eïêctité  et  qu'ils  i^'attendaieni  à  la  restitution  du  IjtloraP. 
.Néanmoins,  l'envoyé  de  Russie  remplit  sa  tâche  et  ramena  la  nf^ociatiort 
ainf  ttmui  précis  d*  son  début,  il  reproduisit  même  la  clas^iiîcatioQ  pre* 
mière  des  objets  qui  la  composaient  et  montra  par  la  simple  citation  des 
faits  la  contradiction  évidente  où  se  plaçait  la  Porte  :  en  niant  qu'il  y 
eût  maliére  à  tlùcussiun.  tandis  qu'elle  avait  précédemment  admis  un 
principe  de  légularisation  et  iîxé  de^  conférences  pour  passer  en  revne 
les  points  contestés. 

A  la  même  époque,  un  projet  ambitieux  du  chef  «crvien  Miloscb  avait 
lixé  l'attentioa  de  la  Cour  impériale  :  celui  d'obtenir  du  sultan  rbéré- 
dite  du  commandement  suprême  en  Servie.  Le  pacbade  Belgrade  avait 
longtemps  nourri  ces  espérances;  mais  le  grand  visir  venait  de  répondre 
négativement  et  avait  m^me  exprimé  quelques  soupçons  sur  la  fidélité 
du  chef.  Le  hàrou  de  Stroganoff^,  pressé  de  contribuer  au  succès,  obsen'a 

I  qu'il  ne  pouvait  le  faire  sans  compromettre  Milosch  (?tque  les  traitée 
n'autoriseraient  pas  une  semblable  inlervenlion  de  la  part  de  la  Russie  ». 

II  lui  conseilia  de  demander  avant  tout  l'exécution  précise  de  l'ar- 
ticle VIII  dé  Boucarest, 

Le  ministère  impérial,  rattachant  cet  intérêt  personnel  au  bien  général 
de  la  oa.tioo,  examina  si,  en  le  favorisant,  on  pouvait  consolider  l'exis» 
tance  politique  et  civile  de  la  Servie  et  remplir  ainsi  l'objet  des  garan- 


t.  Vftj.  Oépéchc  du  haron  de  Strûganoff  du  C-IS  mars  1820,  ii*  27, 
2.  Vi>y.  Uépeclie»  ilu  baron  de  Slrogtnoff  des  tfi-28  novembre  et  l(i-28  dé- 
cembre 18jU,  n"  U5  tl  t59. 


1.1  anssiB  KT  u  roRTR  nrrntu^t.  nn  1812  a  iH2it. 


295 


■tipuléPt.  Autant  le  voeu  de  Milosch  serait  di^sasirtiux  i^'il  ce  leudaii 
{[u'i  livrer  eon  pays  au  deEpoLJEine  d'uu(>  famille,  amant  il  deviendrait 
ttlataire  dans  l<>  caa  où  il  moilvorail  un  rAglement  d'adminiEtration 
tabit  A  i'instar  de  ceux  en  Moldavie  ni  tn  Yaiachie.  (i^uoique  émané  sans 
la  parlicipatioQ  de  la  Hu»aie,  un  halti-chérif  de  cette  nature  ne  porte* 
ratt  aucune  atteintt?  à  l'article  Ylll  :  au  cootraire,  on  eo  prâudraii  acte 
comme  d'une  dieposttioa  couiplementaire  tt'un^  reconnaits&nce  rormelle 
Uh  droits  d«B  S<^rvi(^ns*.  -En  rccommanctanl  au  barun  de  StroganolT  de 
garder  ane  atiiiudt»  pureiueiit  f>asBive  envers  la  Porte,  on  lui  Iransmil 
ati  prujct  de  rpijuètc  <^u'il  devait  Lâcher  de  faire  présenter  par  l'assem< 
lilée  de  la  nation,  en  insinuant  à  Milusch  que  la  Cour  impériale  De 
désapprouverait  pas  son  déRir  combiné  avec  le  bien  public.  L'envoyé 
p«rt«{$ea  l'opînioa  du  miDi8lè^e^  il  craignait  seulement  qu'un  rappro- 
eheOMUIl  quelconque  entre  le  «ort  de  la  Servie  et  celui  dos  Principautés 
ua  ta  simple  mention  de  leurs  privilèges  n'alarmât  la  Porte  sur  uo 
accroissement  probaJVIe  de  t'influence  n%»e.  Mais  le  projet  do  requAte 
ue  fut  pas  mie  en  leuvre.  car  Milosch  s'était  hftté  d'en  faire  remettre  à 
Coaatantinoptc  une  aittre  de  sa  façon  et  par  une  députaiion  expresse 
pour  solliciter  le  gou versement  d'entendre  le  vœu  du  peuple  Eervien 
■or  son  administration  future,  la  lixation  des  impîilB  et  l'hérédité  du 
titre  de  son  chef,  L>e  firman  que  la  Porte  donna  en  réponse  lut  purement 
évatif  quant  à  resseniiel. 

C'««t  dano  )e»  même»  vues  d'utilité  générale  et  dans  Tespoirde  rendre 
l'exertic*  d«  u  protection  pluifi efficace  que  la  cour  de  Russie*  ne  »'op< 
pona  point  au  r^glt^ment  qui  réduisait  le  nombre  de»  familles  grecques 
princi^re»,  et  qu'elle  prit  en  considérstion  la  demande  du  bospodar  de 
V'alachie  pour  obtenir  un  st>rcroil  de  revenus.  Comme  cette  dernière 
opèrmtioo  devait  modifier  le  système  de  linantes  nouvel temenl  rétabli 
d«D8  cette  province  sur  le  pied  de  1801,  lo  baron  de  StroganofT  reçut 
i'ordre  de  n'y  consentir  qu'après  iivair  consulté  ropluion  publique  et 
exigé  l'assentiment  préalable  du  divan  valaque,  en  écartant  toute  mesure 
arUmire. 

Cependant,  dès  le  mois  de  janvier  IH'^O.  le  sultao,  occupé  de  la  guerre 
qu'il  môdluit  contre  Ali  Pscba,  paraigs^tt  vouloir  se  rapprocher  de  la 
HusEic  Peut-^tri'  ces  démonstrations  étaient-elles  sincères;  peut-être 
ne  «oogeait-on  qu'à  éloigner  tout  sujet  de  crainte  durant  une  crise 
importante.  Des  considérations  pereonnelles  avaient  beaucoup  de  part 
au  ouvertures  conlîdentieHes  que  t'ex-bospodar  Callimacbi  fut  charge 
d«  bjre  i  cet  t^gard'  il  lui  lardait  de  se  remettre  bien  avec  nous  et  de 
repreadre  le  million  qu'il  réclamait  en  Moldavie,  et  son  protecteur 


L  Voy.  Dépêche  du  minlM^rc  dti  17  fr-vrier  \Vti}. 

t.  y*1>  Dép6elie«  du  baiitn  Av  StroK«iionr  de»  'hH  avril,  U-St  laih,  ^tf}  juillet, 
i>-t«so«t  I8TO,  n*'  :t<J,  T1,  J95  H  l'>5. 
X  Vay.  ttèpérlie*  du  minitien;  de»  17  uiart  et  ^t  Juin  1620. 
l.  Vuy.  Oéirtcbe  du  biron  rie  âtnDgaiiolT,  tab,  lltt.  C,  du  (5-27  janvier  1810 


20fi 


!iiiLjk^r.K<i  i:t  fHimuf.nn, 


Eftiet  n'avait  point  c«sbë  de  redouter  les  conséquences  de  la  fuite  du 
prince  de  Karadja*.  Quoi  qu'il  en  fût,  la  Cour  impériale,  après  avoir 
examiné  ce  nouvel  état  de  cfaoEës  soae  le  triple  point  de  vue  des  inten- 
tions présnmées  de  la  Porte,  de  l'utilité  qu'un  pourrait  en  tirer  et  de  la 
force  morale  de  notre  altitude  vis-H-viB  du  guavernement  turc,  chargea 
son  envoyé  d'en  tirer  parti  ^otir  faire  admettre  la  diiemsim  cûUccUve 
du  grieft  réciproques  et  d'insinuer  à  Halel  Isans  prendre  l'initiative  sur 
aucun  moyen  terme)  que  de  cette  marche  suivie  avec  bonne  foi  résul- 
terait un  mode  d'accommodement  tant  pour  les  iolérôlB  généraux  que 
particuliers. 

Lie  Heie-EGIendi  qui  s'était  vivement  opposé  à  la  reprise  de  ta  négo- 
ciation lut  toutefois  obligé  de  déclarer  par  note  officielle >  le  'i  juin  «  que 
la  Sublime  Porte  ne  se  croyait  pas  permis  de  s'abstenir  do  conférer  sur 
les  articles  déjà  souvent  dîsculés,  en  se  conformant  à  la  condition  qu'ils 
soient  dorénavant  adaptés  au  texte  des  stipulations  t  et  annonça  la 
nomination  du  Nischandji-Hamid-Bey  et  du  prince  Callimaclii  comme 
plénipotentiaires  pour  traiter  avec  l'envoyé  de  Hofsiê. 

En  ti]eltant  cette  note  sous  les  yeux  de  la  Cour  ^  le  baron  de  8trogttoofT 
y  Joignit  un  méoiotre  confidentiel  du  prince  Cailimacbi  sur  le  mode 
d'un  arrangement  anal  et  complexe.  Il  observa  aussi  <  qu'un  refus  caté- 
gorique de  sa  part  concernant  la  cession  des  places  du  littoral  dès  le 
début  de  la  négociation  en  paralyserait  la  marche  et  demanda  l'autori- 
sation de  laire  pressentir  aux  plénipotentiaires  (sans  rien  spécifier) 
qu'en  raison  des  lacilités;  qu'ils  offriraient  pour  redresser  nos  justes 
griefs  8a  Majesté  ne  se  refuserait  pas  à  prendre  en  considération  les 
instances  de  la  Porte  sur  le  littoral  non  à  titre  de  droit,  mais  par  bien- 
veillance 1.  Le  ministère  impérial  *,  prévoyant  In  restitution  probable  de 
Bohoum,  chargea  provisoirement  l'envoyé  de  prendre  toutes  les  mesaree 
nécessaires  pour  écarter  les  obstacles  et  de  distribuer  les  matières  à 
discussion  de  manière  que  chaque  séance  embrassât  en  môme  temps  «l 
en  nontbre  égal  les  griefs  des  deux  partis.  Il  lui  recommanda  de  cultiver 
ses  rapporte  particuliers  avec  le  prince  Callimachi,  comme  moyen  de 
faciliter  les  conférences  officielles  qui  serviraient  uniquement  à  coos- 
later  les  déterminations  prises  d'avance  et  d'un  commun  accord. 

Bientôt  après  le  ministère  transmit  des  Lngtructions^  détaillées  sur^a 
forme  el  k  fond  de  l'arrangement  avec  un  contre-projet  en  réponse  an 
mémoire  confidentiel.  En  prenant  pour  base  invariable  le  traité  dfi 
Doucarest,  il  fallait  examiner  les  clai)g«s  qui  n'o&t  pu  être  exactemeot 
remplies,  sans  en  faire  résulter  ni  de  nouvelles  obligations,  ni  de  nou- 
veaux droits.  Les  actes  dont  ]es  plénipotentiaires  pourraient  convenir 


1.  Voy.  Dépêche  du  ministère  du  17  mars  1820. 

2.  Va;.  Dép«clie  du  baron  de  StcoganofT  du  9-21  juin  IfôO,  n>  GU, 

3.  Vfiy.  Dépéclie  du  baron  Je  SlrogsuolT  du  3-21  juin  1820,  n"  (19  et  13  ««crer 

4.  Voy.  DÉpécbe  du  iiLlDÎs.lt!re  du  I?  juillet  1^20. 

b.  \oj.  Expédition  de  Polt«i?a  en  date  du  3  août  1820. 


Il  1DSSI8    rr   Là   PORTE  UTTOMAIVE   UE    IS12  A    iS26. 


297 


ne  seraient  q^i'expiicalifs  au  traité  et  le  sultan  en  déterminerait  à  son 
gré  la  forme.  Les  négociations  étaient  divisées  en  préliminaires  pour  éta- 
blir le^  principes  d'arrâDgement  complexe  et,  en  déftnitivB,  pour  leur 
application. 

En  passant  aux  détailf,  ia  Russie  n'admettait  point  l'interpTètatioD 
donoée  par  les  Turcs  à  l'article  VI  quant  au  littoral  asiatique  :  elle  con- 
sentait, en  cas  de  divergence  d'opmion  avus  te  rapport  du  drait,  à  dis- 
cuter ta  question  sous  te  rapport  des  convejiances  mutuelles,  et  adhérait, 
en  dernière  analyse,  à  une  nouvelle  démarcation  des  frontières,  peut-être 
même  ne  se  refuserait  pas  à  quelque  rétrocession  pour  faire  cesser  les 
desordres  et  procurer  à  ses  sujets  un^  pleine  sécurité. 

Quant  aux  Serviens,  les  plénipotentiaires  ottomans  étaient  tenus  à 
Line  déclaration  qui  assurât  à  la  nation  les  privilèges  stipalés  en  les 
réglant  de  concert  avec  elle  :  l'acte  organique  en  serait  communiqué  à 
la  Cour  impériale. 

Autre  déclaration  quant  aux  Principautés,  annonçant  des  justes 
indemnités  pour  les  charges  illégitimes,  évaluées  on  masse  par  une 
enquête  formelle.  On  conviendrait  ensuite  du  mode  de  compensation  et 
des  moyens  d'assurer  à  ces  pays  la  jouissance  entière  de  ïaurf,  privilèges 
et  immunités. 

En&n,  balance  et  liquidation  eu  bloc  des  réclamations  particulières 
aux  termes  du  traité,  après  une  vérification  faite  en  commun;  demande 
de  déterminer  avec  une  précision  nouvelle  les  principes  qui  régissent 
le  commerce  des  sujets  russes,  et  promesse  de  consentir  à  un  nouveau 
tarif. 

Ces  articles,  ainsi  arrêtés,  devaient  t^tre  le  point  de  départ  de  la  dis- 
cussion et  la  base  d'un  arrangement  définitif.  L'envoyé  recevait,  à  cet 
eflet,  cinq  protocoles  préparés  d'avance,  qu'il  proposerait  aux  plénipo- 
tentiaires. La  garantie  russe  pour  la  Servie  cl  les  Principautés  n'y  était 
pas  explicitement  énoncée;  cet  objet,  ainsi  que  le  séjourd'un  consul  de 
Sa  Majesté  à  Belgrade  et  une  meilleure  organisation  des  divans  en 
Moldavie  et  en  Valacbie,  devaient  être  repris  dans  la  seconde  partie  de 
la  Dégociation  lors  de  l'application  des  principes  convenus,  pour  laquelle 
le  ministère  se  référerait  au  plan  du  baron  de  Stroganoff,  annexé  à  sa 
dépêche  du  ?0  juin-1'*  juillet  1818,  sub.  n"  IH.  —  Ces  divers  protocoles 
seraient  ratiGés,  ou  séparément  par  un  instrument  ad  hoc>  ou  réunis  en 
Un  seul  acte  complémentaire  du  traité  de  Roucarest. 

Telles  furent  les  directions  données  alors  à  l'envoyé  de  Rnssie^mais 
des  informations  ulièneureB  du  général  Yermoloff  et  du  prince  chrétien 
<Jes  Abazes  les  firent  modlQer  essentiellement.  L'Empereur,  convaincu 
<\un  ta  ceBsion  de  Soboum  ne  procurerait  point  les  avantages  qui  l'eus» 
sent  compensée,  tant  par  rapport  aux  PrincipautéB  et  la  Servie  qu'à  la 
STÏreté  de  nos  frontières  asiatiques  et  deviendrait  même  un  germe  de 
guerre  prochaine,  ordonna  au  ijaron  de  HtroganofTde  ne  point  promettre 
ce  sacrifice  et,  ^'il  l'avait  déjà  fait,  d'ajouter  au  protocole  a  qu'en  vertu 
d'une  juste  réciprocité  de  conçessiou  Sa  Majesté  se  reservait  de  remplir 


298 


HWUmn»  ET   MCClfEUTS. 


c«l  engt^emeot,  lorsque  ki  Titrc«  aur&i«ni  rempli  pendant  quinze  an» 
ceux  que  l'act«  iîaal  stipulait  à  leur  charge  *■  C'est  sur  c«ite  base  du 
HalH  quo  en  Asie  que  la  négociation  devait  «.Hre  terminée,  ou  Lieu  pro- 
tongée  indéfiniment,  en  laissant  subssister  l'état  actuel  îles  relatioa?  avec 
La  Turquie  et  en  prévenant  tuut  éclat,  toute  inierpréuilion  défavorable 
(le  nos  motire. 

Dau»  une  autre  dépêche',  on  prévit  le  cas  où  il  serait  abiolument 
impostibte  de  faire  renoncer  la  Porte  à  la  poesettsion  d'Anacra  et  on 
oxprima  le  consentement  éventuel  de  l'Empereur  à  céder  aussi  celte 
place  dans  quinze  an^  aux  mêmes  conditions  que  la  première. 

Le  princp  Gallimacbi  av&it  déjà  eu  connaissance,  dans  un  éntr^Ued 
confidentiel,  de  la  restitution  éventuelle  de  Bohonm,  mais  il  a'6D  «v^ît 
pas  été  question  dans  les  cooférences*.  Les  plénipoteniiaireâ  ottomâati 
(Le  principe  du  7tm<ie  eoùlectif  admiti)  ayant  insisté  à  passer  en  revua  tûus 
les  articles  du  traité  mus  le  rapport  de  l'eiècution,  on  rattacha  &  l'ar- 
liclo  U  ies  rectitmations  de  la  ftimille  Ypsîlanti  et  J'aiitres  désignées 
dans  les  inatructlons  primitives  du  ministère  impèriiil  ^  et  l'on  établit  une 
commission  mixte  pour  vérifier  les  premières.  Ensuite,  à  l'article  IV,  on 
convint  de  la  manière  de  constater  l'exactitude  de  la  dèiiœitatioa  du 
Danube,  Mtùs,  depuis,  les  chicanes  habituelles  des  Turcis  recommen- 
cèrent, notamment  sur  le  sens  de  l'amnititie  et  sur  les  moyens  de  Taire 
droit  à  nos  griefs  concernanl  les  Principautés,  toutefois  sans  les  rejeter 
et  en  reconnaissant  la  nécessité  de  plusieurs  rérormes  d'après  l«  hatti- 
ohérif  de  180^  et  le  règlement  des  finances  de  !804-  U  discussion  rela- 
tive au  littoral,  sous  le  point  de  vue  des  convenancei  muluelles,  fut 
repousaée.  £n  un  mot,  le  désir  de  se  rapprucber  de  la  Russie  parut 
rofroidi,  soit  à  cause  de  la  position  critique  du  ministre  l'avuri  et  des 
difûcultés  opposées  à  la  restitution  d'Anacra,  soit  plutôt  par  le  désir 
secret  de  la  Porte  de  profiler  des  troubles  excités  eu  divers  pays  de 
l'Europe. 

Le  prince  Gallimacbi''  commtiniqua  au  ministère  impérial  la  réplique 
de  Halet  au  contre-projet.  On  y  regardait  l'opinion  des  deux  cours 
comme  étant  la  même  sur  la  base  de  l'arrangement  excepté  le  littoral!. 
La  Porte  était  résolue  à  satisfaire  les  Serviens,  mais,  anx  lermea  de  Tar* 
licle  VUI  et  ne  pouvant  point  acquiescer  aux  propositions  iacoovenables 
de  la  nouvelle  députation  arrivée  de  Belgrade,  «lie  voulait  «anclioaner 
tes  privilèges  des  Principautés  et  prévenir  toute  infraction  future,  mais 
répugnait  à  des  restitutions  et  refusait  d'être  responsable  des  exaclîons 
des  hospodars. 


1.  Voy.  Dépêche  du  ministère  du  2b  cM:tobre-10  noremlire  et  sa  Mtn  «D 
général  Yermoloff  du  Mb  octobre  1820. 

'L  Voy.  Dépêches  du  baron  de  Stro^nofl'en  scptennlire,  oclobrc,  novembre  et 
décembre  1830,  a"  104,  113,  114,  133,  134,  I3â,  IhB,  et  relie  du  19  février- 
3  mars  \%n,  o*  9. 

3.  Voy,  Dèp^he  da  ministère  da  30  juin  1810. 

4.  Voy.  Lettre  du  prince  CÀtlimachi  au  mmistére,  du  30  octobre  \i/iû. 


100 


HRLllICKS  rr   IHICPIfI!IT«. 


Soolj(]&,  et  qiio  tout  le  r«3te  du  iorritoin?  d«  ces  deux  îles  serait  V 
j«inaJi  désert  et  inhabité,  sans  déroger  aux  droits  de  propriété  de  h 
Porte. 

Elle  s'engagea  à  effectuer  ce  déplacement  dans  lé  terme  d'aae  année 
et  a  teou  parole.  H  oe  parait  mÛnie  pas  fpi'elle  y  ait  dérogé  dans  ces 
ilemiers  temps. 

Elle  s'engagea  aussi  à  faire  poser  des  signaux  sur  toute  la  ligne  dd 
démareatioD  par  un  commissaire  ottoman  qui  l'entendrait  avectiD  com- 
missaire russe.  Cette  condition  fut  éludée.  Mais,  lors  de  la  reprise  de 
la  négodaiioD  collective  en  18'I0',  on  convint  de  faire  vérifier  l'exacti- 
tude de  la  li^ne  des  signaux  par  ao  Rue&e^  sans  lui  donner  de  caractère 
officiel  el  en  le  rauniisaQt  d'un  sitntde  5rm&D  de  voyageur.  Reste  k 
exécuter  cette  clause  et  à  veiller  sur  l'observation  de  la  convention  en 
son  entier.  (Juanl  aux  autres  questions,  elles  demeurèrent  en  suspens 
ua  ne  furent  décidées  iju'en  partie  et  en  prindpf,  de  manière  à  ne  pou- 
voir être  considérées  cumme  arrangements  déGnitirs  qu'après  la  con- 
fection et  la  mise  en  vigueur  de  toutes  tes  dispoeitions  réglementaires. 
Voici  l'état  où  cliacune  d'elles  fut  laissé*  en  ISîl  : 

I.  —  Interprétation  de  t'articie  VI  du  traité  de  Bucarest. 

Litlorai  miatiqui.  —  La  Porte  redemande  les  places  d'Ânacra, 
Kembal  et  Sohoum,  ainsi  que  rartillerted'Anapa.  Elle  ne  reconnaît  pas 
à  la  Russie  la  poeses^ioD  lâ)Jtîtime  de  la  Géorgie^  de  la  Miagré'ie,  du 
Gouriet,  de  rtmirète  et  n'a  jamai.';  voulu  accorder  de  Crroans  auxhabi- 
tanl£  de  ces  pays  que  sous  la  dénomination  vague  de  mjets  ruisei^  sans 
y  indiquer  leur  origine. 

La  Cour  impériale  veut  le  maintien  du  .i(u(u  çuo  sur  la  ligne  asiatique; 
la  reconnaissance  forineik  de  la  posse^ssion  des  provinces  ci^dessas; 
lu  répreseioQ  dee  briganduges  comiiiis  sur  no?  frontières  par  les  peu- 
plades soumises  à  la  Turquie  et  du  trafic  d'esclaves. 

La  Porte,  sans  parler  de  ce  dernier  point,  assure  qu'elle  ne  pourra  pas 
réprimer  les  violences  dont  on  se  plaint,  tant  que  les  places  fortes  ne 
lui  Beront  pas  rendues.  Il  est  à  observer  que  le  langage  {)/]ifa«{  des  deux 
gouvernements  n'a  point  varié  depuis  181H.  L'interprétation  que  chacun 
d'eux  donne  à  l'article  VI  est  contradictoire  et  n'a  pu  être  conciliée.  La 
Russie  avait  proposé  d'abandonner  1&  discussion  sous  ie  rapport  du  droit 
<M  de  traiter  bous  le  point  de  vue  des  convenances  mutueilu;  mais  la 
Porte  s'y  est  constamment  refusée  et  persiste  à  réclamer  de  droit. 

Pour  îooyçin  terme,  le  sultan  s'était  offert  en  1819*  à  ratifier  l'article  H 
secret  qui  accorde  à  la  Russie  une  échelle  $40$  rorlification  sur  lo 
Phase,  à  condition  d'évacuer  préalablement  le  reste  du  UttoraL  6a 
Majesté  impériale  n'y  a  point  adhéré. 


1.  Dépêche  du  baron  de  StTOgapoff  do  t0-'î2  septembre  1820,  n*  lU 

2.  Dépêche  du  burvn  de  StruganutT  A»  t"-13  mai  1819,  n*  68. 


U    HDSaTG   ET  LA    POSTE   niTOHlNÉ    DE   ^9^2   k   1826. 


304 


Dans  les  ouvenures  con/ideniieUes  ilu  priQce  Callimachi*,  au  nom  de 
Haipt,  on  trouve  la  propaBÏtion'o  de  céder  à  la  Russie  tout  le  littoral 
entre  Pbach  et  Anacra,  depuis  deux  heures  de  dislance  du  premier 
jusqu'à  quatre  lieures  de  diGtaoce  du  .second,  et  la  forteresGe  de  Kemhal 
située  sur  la  ligne  du  littoral,  saut  exiger  la  démolition  de  Kili  el 
dlsmaïl  g.  C'eet  toujours  la  teneur  de  l'acte  séparé  modifié  k  notre; 
avantage.  Le  prince  Callimachi  promettait  aussi  la  reconnaissance  dei 
pays  susmentionnés  dont  la  Hussie  est  en  possession  réelle. 

Sa  Majesté  l'Empereur,  de  son  coté,  a  autorisé  le  baron  de  Stroganoff' 
k  Taire  pressentir  aux  Turcs  la  reslitulion  éventuelle  de  Sohoum  s'ils 
Kengageaieat  à  prendre  des  mesures  efficaces  pour  faire  cesser  Ifs 
désordres  et  le  trafic  d'escSaves  sur  nos  frontières.  Cette  détermination 
n'a  jamais  été  communiquée  ufGciclieaient  à  la  Portt:.  Le  priace  Calli- 
machi  et  Hatet  en  ont  eu  connaissance,  mais  elle  ne  les  a  pas  satisfaits. 

Depuis,  Ba  Majesté  s'est  décidée  à  ne  remettre  Bohoum^,  ea  cas 
d'arrangement  déGnJtlf,  que  dans  quiûïe  ans.  Elle  a  consenti  en  der- 
nière analyse  à  resliluer  aussi  Anacra  dans  le  même  terme. 

Cet  ultimatum  n'a  été  proposé  aux  Turcs  d'aueuae  manière  :  et  lu 
question  asiatique  n'a  pas  été  discutée  dans  les  conférences  de  t820 
et  4821. 

11.  —  Arlieie  Vf II.  Affaires  de  la  Sente. 

La  Rnssie  insiste  sur  la  stricte  exécnlioa  de  cet  arlicle  et  sur  le  mode 
qu'il  prescrit  pour  régler^  de  concert  avec  les  Serviens,  les  avantage» 
stipulés  en  leur  faveur. 

La  Porte  soutient  qu'elle  a  rempli  les  obligations  qui  lui  étaient 
imposées,  au  moyen  de  firmaos  accordés  de  proprio  molu  et  que  le  mot 
de  concert  ne  se  trouve  pas  dans  le  texte  turc  du  traité.  Elle  a,  cepen- 
dant, reconnu  que  la  Cour  impériale  pouvait  )ui  demander  compte  de 
l'exécution  de  l'article  VIII -t. 

La  question  servienne  a  donc  deux  parties  distinctes  :  le  mode  de 
régler  les  privilèges  de  la  nation  et  le  mode  de  garantie.  Sur  ce  dernier 
point,  aous  n'exigeons  que  la  déclaration  des  volontés  du  sultan  et  la 
Conamunication  officielle  du  diplû-me  organique  (liattl-chérif)  qui 
doit  les  sanctionner ",  Le  prince  Callimaclii  l'accordait  au  nom  de  Halet. 

Quant  au  premier  point  (le  mode  de  régler  les  privilèges),  la 
Porte,  sans  avouer  son  obligation  de  le  faire  de  concert  avec  les  3er- 


1.  Dépêche  du  baron  de  Stroganoiî  du  0-21  juia  IflîO,  n"  13,  secrète, 

2.  Dépèche  du  miaistère  de  Pollava  du  3-1 S  août  ISSU. 

3.  Dépëchei  du  miqiatère  des  W  septembre  et  29  octobre  iWlO. 

4.  Vof.  Dépécbe  du  baron  de  SlrogauotT  du  16-28  féfrier  ISIT,  n*  43. 

b.  Voy.  Observations  sur  le  projet  d'un  arrattgement  complexe  dam  la 
«lépéche  du  barun  de  SirogaDolT  du  20  juin-2  juillet  1818,  n*  Itl,  et  celte  du 
ininlBtère  du  3  août  18^0. 


302 


M|Su!ifita  rr  DoccirtitTS. 


visa»,  a  lenté  d'obtenir  leur  ndbéiioa  aux  avantages  qu'elle  voulait  bien 
accorder. 

Le  protocole  d'une  conférence',  tenue  le  17  février  182i  entre  les  plé- 
uipotetiii aires  otlomaoB,  Uamid-Bey  et  le  prince  Callîmachî  et  les 
(tépuléa  lie  la  natiun,  expuse  à  l«  Tuis  leurs  detnandee  et  les  inlenliuas 
(lu  divan. 

3uii  le  précis  de  cette  conrêrenoa  : 

Libertt  plêint  et  entière  du  culte  f 

Répondu  :  Il  eel  possible  que  le  sultan  y  consente. 

Principauté  hérédttairt  ? 

Répondu  .  Il  est  impossible  de  aonomer  Mllosch  prince  hérMilaifo* 
par  lirman,  mais  ij  reatera  cbef  suprême  de  k  Servie  el,  après  sa  mort. 
la  nation  pourra  cboisir  ua  autre  à  sa  place. 

Héunion  des  diférenls  impôts  en  ttn  seul  ;  rt'.union  des  dùtriels  détachés  de 
la  Servie  ;  abandon  aux  Seruieru  des  hkm  apixirtenani  dans  le  payi  à  des 
Turcs,  à  charffe  d'en  payer  te  retwnu  conjointement  avec  la  tribu  'f 

Bepimdu  :  Promis  d'aviser  aux  moyens  de  contenter  la  nalioa  sur  op« 
divers  point?. 

Administration  mlérienre :  juridiction;  Sinalf 

Répondu  :  Eu  déclarant  quil  était  inutile  de  faire  mention  de  oea 
objets  dans  les  Grmans  autrement  tgu^en  termes  généraux,  les  pléaipc»- 
tentiairea  ont  fait  espérer  qu'ils  y  seraient  indii^aês  conformément  à  la 
requête. 

Liberté  de  cmmneree  ;  permission  aux  néçociants  servient  de  voyager  en 
Turquie  avec  leurs  propres  passeports  et  sans  payer  l'impôt  d6  ftaya. 
soumissiifn  des  nigocianis  étrangers  établis  en  Servie  sujr  règlements  du 
pays  ? 

Répondu  :  Le  commerce  est  et  sera  libre;  oa  arrangent  t'aSIire  dee 
passeports;  les  étrangers  ne  pourront  être  soumis  qu'aux  rôgletoeill* 
prévus  par  les  traités  avec  leurs  cours  respectives. 

Hôpitaux;  phartnaeies  ;  écoles;  imprimeries  f 

Répondu  :  Accordé,  mais  il  n'en  sera  parlé  dans  le  firman  cju'en 
termes  généraux. 

Défense  aux  MusUrtmans,  autres  que  ceux  appartenant  aux  garnisons,  dt 
s'établir  en  Servie  f 

Répondu  :  Les  piénipotenliaires  ont  donné  quelque  espoir  que  cette 
défense  aurait  lieu.  D'autres  articles  contenus  dans  la  requête  de  la 
nation  et  tous  peu  importants,  excepté  le  port  d'armes,  devaient  être 
pris  en  considération  plus  tard*. 


1.  Voy.  Dêpéclie  du  b&roo  d«t  Slrouiinoir  du  19  férr!er-3  mars  182t,  n'  S. 

2.  Le  projet  de  règleroeal  en  faveur  des  Serviena,  rédigé  p«r  le  bAron  de 
StroganafT,  se  trouve  dans  ta  eorrespondanee  avec  l«  mistslère  (lit18,  n*  \\\\. 
Il  renferme  eolre  «Utm  el<iu»m  :  \m  diminuttoii  du  Iribul;  la  rédurliou  <\t»  gar> 
nisaQ&  turques;  la  rèaidenM  d'un  coniul  ru&se  â  Belgrade  et  li'iiti  ilèi<ut<-  ser- 
vies &  ConstanllDople,  sous  la  sauvegarde  du  droit  des  gens  et  la  garantie  for- 


U   R0S5itK   BT   LA   POITK   UTTOMAIIK   BE    (S (2   A    1826. 


,103 


f  droit  (le  la  Uuasiei  d'avoir  un  consul  à  Belgrade  c£t  incontesuble' 
tnu  de  Carliclfl  bi  du  irâilé  de  Commerce.  Mais  elle  coDieat  II  ne 

que  daog  irois  uu  dm;  aati. 

Itl-  —  Article  V.  Affaires  des  prindpautéi. 

'  Li  Ruasie  avaîl  demaadé  que  les  privilèges  des  deux  priDcifftulés 
raswDt  confirma  lous  M  girtûtie  «t  remi»«D  vigueurdans  Louieit  l«urs 
eUoMf;  qtaê  la  Porte  fît  joair  cos  provinces  d«  l'exemption  de  iribu, 
iatlptllét  par  raflic!t>  V,  ei  les  indemiiis&i.  des  charges  illégales  suppor> 
|ltes  depuis  f  SI?,  après  due  vénficaUon. 

Elle  propo«ait  au  gouveriieineiii  Turc  d'évaluer  cas  charges  en  masse 
'«(  d>n  con]|>enser  le  Tnontaot  par  des  coaceesions  à  l'avanla^  des  deux 
pijn. 

Ea   faisan  i  valoir  des    circonstances   extraordinaires^  l'envoyr  de 
,  St  M^este  aonlint  par  le  fait  trois  poiats  essentiels  : 
I    L*  racoootiesuice  rorniellct  des  privilèges  exisLauts  ; 

Le  règltment  d«s  Impôts  sur  le  pied  de  1804; 
^^&  l'invioUbitité  du  terme  septénaire  pour  les  Hoi^podar*. 
^B)  revanch?,  le  droit  implicite  des  représentations  ou  protestations 
^^BootMSé  aux  consuls  russes  et  la  Porte  refusa  de  répondre  des  exac- 
HPi  commises  par  les  Hospodars.  Ce  ne  fut  qu'à  k  fin  de  I8'20  que  les 
'pténlpote Dtiaï res  de  la  Porte  se  TB.pprochërent  graduelEpment  des  bases 
nrmocées.  Les  conférences  décisives  pour  les  principautés  eurent  lieu 
^K9  novembre  et  23  décembre  IS'^O,  les  H  janvier  et  2?  mars  1821*. 
^^o  y  passa  en  revue    les  articles  des   liatti  -  chérifs   enfreints  ou 
tombés  on  désuétude,  en  promettant  de  renouveler  intégralement  çeé 
I^BMCtiQii».  Od  arrêta,  en  principe,  les  dispositions  suivantes  : 
HUstitulion  des  terre*  usurpées-,  —  défense  aux  soldats  Turcs  de 
péojitrer  dans  rîntêrienr  des  provinces;  —  remise  des  transfuges  sur  la 
demande  des  autorités^ 

Nécessité  de  se  concerter  avec  la  Russie  pour  augmenter  les  contri- 
,  bnUons  dues  à  la  Porte; 

CoDtcUdftUoa  du  terme  septénaire  par  une  clause  nouvelle  sur  le  cas 
d'abdication.  Admission  explicite  du  droit  de  représentation  descoosulK 
niMea  dans  les  alTaires  administratives  et  de  leur  interveolioa  pour 
fixer  le  prix  des  fournitures.  Confection  d'un  nouveau  règlenteot  de 
Ekces  avec  \t>  concours  des  deux  divans  et  râMeoUment  de  Peavoyé 
tutsie;  —  limites  de  la  list^*  civile  des  Uotpodtrs; 


ie  la  Coat  linpèrlale.  Mais  <*«  projet  a'ajruit  iamt-h  èU  tommueAqat  1 
ni  «  sia  plêaipoteiilîairei  e^l  liors  du  tialu  çuo  <le  li  néflociatJon. 
iMpêche  du  ministèns  du  i  «uùt  l«2u. 

iVoy.  Dépecbe*  da  b^mn  in  Siro^^aott  du  14-%  décembre  1620,  n-  \^, 
Ift  féTrtcr>}  mors  «1  du  l(Vt%  avril  18:21,  o"  î  et  2L 


soi 


niLinCtf   ET    DOCCME^TS. 


Déren&ê  tle  conimindre  les  babitanls  à  servir  hors  du  paya;  —  p&ye* 
awol  exact  det  ouvrier»  et  chariots  employés  aux  forteresses  du  Daoube; 
—  payement  des  fourDÏtures  en  bois.  Promesse  de  remédier  aux  abus 
des  privîtégiée  (Poslouscbniks  el  Socotelniks) ,  de  concert  avec 
l'envoyé  de  Russie  el  sur  des  reagei^eœents  positifs*.  Enfin,  pour 
indemniser  le«  deux  provinces  de6  charge*  illégalee^,  les  plénipoieu- 
Liairee  otlomans  accordèrent  une  exemption  dei  tributs  directe  pour 
deux  ans  et  ta  liberté  de  commerce  avec  quelques  restrictious  néce^» 
saires  conseaties  par  le  baron  de  Strog&noff.  Ils  s'engagèrent  aussi  à 
tolérer  ['élabliBsemenl  des  quarantaines  sur  le  Danube  sans  les  près* 
crire  formellement. 

T/es  troubles,  toujours  croisaaots  à  Constantinople,  empochèrent  de 
régulariser  en  ajipHcatwn  de^  principes  convenus  cette  partie  de  nus 
griefs.  Au  contraire,  la  marcbe  des  troupes  ottomanes  contre  les  insur- 
gési  motiva  de  nouvelles  propositions  et  protestations  de  la  part  de 
l'envoyé  de  Russie  :  mais  elles  furent  rejotées  et  formèrent  ainsi  mun 
seconde  série  de  négociations  relativement  aux  Principautés. 

IV.  —  Btlatiom  commerciales. 

Le  détail  des  atteintes  portées  par  le  gouvernemeiit  ottoman  à 
liberté  et  à  la  sûreté  du  commerce  russe,  ainsi  que  le  mode  de  répar»- 
tion  exigée  ee  trouvent  dans  la  note  du  baron  de  Strogiiooi!'  en  date  dLi_; 
24  janvier-5  février  1817  2.  —  Il  y  demande  ; 

1*  Un  sened  (acte)  pour  renouveler  et  expliquer  tes  garanties  di* 
Tarticle  VU  du  traité  de  Jassi  contre  les  déprédations  des  Barbareeques. 

2o  Un  autre  acte  (enregistré  dans  tous  les  tribunaux  ottomsnsl 
pour  consolider  iee  avantages  assurés  à  la  Russie  par  plusieurs  articles 
du  traité  de  commerce  relativement  aux  vérifications  de  propriété  à  la 
levée  des  probibitlons,  aux  acquits  des  douanes,  à  l'exemption  de  toutes 
perceptions  non  stipulées,  anciennes  et  récentes  et  aux  sauvetages. 

3°  Une  déclaration  pour  faire  jouir  les  Russes  des  honneurs  et  privi- 
lèges qui  sont  ou  peuvent  être  accordés  aux  nations  anglaise,  française 
et  autres. 


I.  Vof.  Pratocole  de  Is  caorérence  du  ^1  mars  tS2t.  (Stroganoff,  n*  21. | 
1.  Les  Bâpt  tAbleaui  produits  par  le  baron  de  StrogADotiT  dan&  Is  conférsoce  ' 
du  19  noTembre  1820  perlent  les  dommage»  résultés  depuis  ISl'î  jusqu'en  IRIH 
est.  réquisitions  illégales  de  U  Porte  et  de  la  différence  entre  lei  pn\  coursnl* 
et  caai  des  fournitures  a»  delà  d«  33  roiliions,  dopl  plu*  de  ^1  pour  la  Vaiic 
chie  el  12  pour  la  Moldavie,  En  outre,  le  montuit  des  eiaclions  de  rdrndjap.»! 
évalué  à  34  tnillious;  il  n'est  mis  sur  le  compte  du  prince  Catlimiictji  [pitolpo- 
tentiaire  présent)  que  la  somme  de  218,000  pusires,  —  Les  larv,  aynnl  eu 
GoDimuaication  officielle  de  ces  états  et  s'élsnt  inoairés  aisex  dacvirs  p.tr  U 
suite,  le  mode  de  véMalioa  par  coTnttiisuire  n  6té  abandonné  comme  superllu. 
3,  Voj.  Dépêches  du  baron  de  Stroeaaoff  du  l"-13  fërrier  W7.  n-  M,  «t  du, 
20  jnin-l"  juillet  1818,  «•  m. 


U    «UâSIB   ET   U    rOVTE   OTTOMiRR    ftt    1ÂI2    k    I82(}.  SOS 

i*  la  coaGrœaiioQ  du  droit  d  eublir  des  cuasuU  dans  touie  l'étendue 
d«  la  Tnrqalc,  sans  restriclioa. 

I/M  méme'8  moiifs  de  plaintes  qui  aviuent  nécesaîté  cos  nestirefi  de 
précaution  se  reproduisireni  souvent  depuis  IfiiCi  jusqu'au  1821. 

Li  Porte  y  tît  droit  plus  ou  inain^  eftîcacemenl  sur  les  insUncee  de 
l'envoyé  de  RuBSie,  maÎB  n'accorda  poitil  les  actes  formels  qui  devaient 
sfcnfir  de  (garantie  pour  l'avenir. 

A  répc»{ue  de  l'insarrectîoQ  grecque,  le  commerce  et  la  naviption 
rutMj,  ainsi  rgue  la  s^ûreté  personnelle  dis  sujets  de  Sa  Majesté,  furent 
rxposés  i  de»  veïattt>n&  et  des  violences  de  tout  genre.  Le  baron  de 
titntgtnoff  quitta  Gunsianiinopte  mm  en  avoir  obtenu  le  redressemeuL 

V,  —  Rtdamations  partieuliires, 

La  Russie  reclama  des  indetnnîléB  pour  cens  de  ses  sujets  qui  ont 
fuuyé  âes  perles  en  Turquie,  en  y  comprenant  (aux  icrnieB  de  l'ar- 
licl*  X^  Iflï  prétentions  dont  l'effet  a  été  suspendu  par  la  guerre. 

Cv^  p«ri«ft  ont  résultt^  des  captures  des  régences  barbaresques;  des 
BxpliscatiouE  au  mument  de  la  mptore  en  ISOG;  des  vexations  do  tout 
({•are  ex«rr.ées  uu  toléreee  par  le  gouvernement  ottoman*.  La  Uu&sic 
draiande  de  plus,  en  venu  de  l'amnistie  stipulée  dans  l'article  II,  la 
nttitulicm,  i-n  nature  ou  en  valeur,  des  biens  de  quelques  familles 
KrecqnrJ  compromises  durant  les  hortilités^.  La  Porte  opposa  à  ces 
rrclaoMlioDs  divers  prétexta?  :  tanlOt  des  ordres  répressifs  od restés 
Harbaxetques,  tantât  le  manque  de  renseignements  on  des  dénÔ- 
Ittons  :  elle  coasidvta.  Ic$  coutiscaiton^  de  180G  comme  dei>  repré- 
MiUet  pour  les  pertes  des  Musulman»  à  cette  époque  dans  les  priaci- 
kutés*.  Le  baron  de  Slroganolf*^  admit  en  principe  ta  nécessite  de 
Itiifaire  également  les  snjeti  des  deux  puissances  dont  lea  demandes 

I.  Ces  ditene*  réclanintioni  soat  consignée'»  et  ^pëcifiées  dans  (dus  de 
%t}  luilti  offieittïti  «le  U.  d'IlalinSiky.  AvaDl  «té  mentionnées  d'ttpréit  c«lle  bïM, 
d4nt  le*  éist»  reini»  a  la  Iourte  le  2  décembre  IStC,  elles  furent,  tlepuit,  rigou- 
rru»em«nl  t^riliee»  p«r  le  c«inilè  élabli  près  la  missiun  d«  Conitlaolinople, 
c«a{iiTm4menl  lui  ordrw  de  la  Cour  impériale,  »i>r  le  tu  de»  pi^i»  prubitnieg  : 
le  montant  de»  pertea  réelles  fut  réduit  A  euviroa  «119  mitUon*  «l  dent  de 
fiiatlrrt  turque»  dont  'i,7'H,ù7Û  pour  le*  dépredsltoos  barbareiques  avant  la 
Kit<irn<  dr  18(X!,  539J81  pour  la  valeur  des  vaisseaux  et  msrtbandiset  cooii»' 
^ii#ii  nu  miitnrnt  de  U  rupture  cl  ^^,9^"}  pour  lea  veialioDS  commises  de 
\hV2  A  I81f>.  Il  fâtil  Mjauter  A  celte  lomiuc  ta  valeur  des  bienii  tmmeublu 
rutevèi  aui  ruuiilleit  Itcruky,  Urio,  Yptllunti,  Persiasi  et  Catiejui. 

:!.  Ytij.  Note  retptxiaivo  du  KcU-KtVendi,  «in  d.Uo  du  'i-\?>  février  ISI7.  (Slro- 

■oir,  n'  41.} 

'8.  Ln  pertes  d<»  sujets  nttomaB*  furent  portées  par  le  Rei«-Kffen*U    mèfiir 
■Ole  do  i'\f>  fétrirr  ISIl)  à  l'>,W>>  klloii  dr  griirm,  »lal«  par  J>»  couunandaolt 
IMB  a  Calati  rt  Rrini,  «I  t  î'i,2'Jl  piaatre»  en  nunnUaire. 

«.  Vof.  Mute  à  la  Porte  du  U2U  itian  1817.  (ttlra«<im>IT.  n*  Mi.) 

Rav.  HisTOii.  XGI.  t*  casc.  2U 


306  M^LARGIS  BT  DOCOMEIfTS. 

seraient  reconnues  légitimes  et  proposa  la  formation  d'une  commission 
mixte  pour  cette  vériScation.  Il  proposa  eusaite  (en  1820)  an  arrange- 
ment et  une  liquidation  en  bloc  des  prétentions  respectives.  Aucune  de 
ces  mesures  ne  fut  adoptée  par  le  ministère  ottoman. 

Lors  de  la  reprise  des  négociations,  en  passant  en  revue  tous  les 
articles  du  traité  l'un  après  l'autre,  on  ne  parvint  point  au  dixième,  qui 
concerne  des  affaires  particulières  suspendues*.  Mais  on  rattacha  à  l'ar- 
ticle II  la  restitution  des  biens  confisqués  sur  les  familles  grecques  émi- 
grées'.  Les  plénipotentiaires  ottomans  promirent  de  rendre  ceux  de  la 
veuve  Benacky  ou  de  l'indemniser,  pourvu  qu'en  sa  qualité  de  Raya 
elle  s'adressât  directement  à  la  Porte  3.  Ils  convinrent  de  nommer  une 
commission  mixte  pour  examiner  les  réclamations  du  prince  Ypsilanti, 
mais  elle  n'eut  aucun  résultat.  Quant  à  MM.  Persiani  et  Gatacazi,  le 
prince  Gallimachi  voulut  persuader  au  baron  de  StroganoS  *,  dans  an 
entretien  confidentiel,  de  faire  indemniser  le  premier  par  la  Cour  impé- 
riale et  le  second  par  le  sultan  à  titre  de  munifUenee  :  cette  offre  fut 
rejetée. 

Ainsi,  aucune  des  réclamations  particulières  antérieures  à  1816  n'a 
été  satisfaite  par  le  gouvernement  ottoman,  ni  même  convenablement 
discutée,  quoiqu'elles  fussent  appuyées  pour  la  plupart  de  titres  irrécu- 
sables. Mais  leur  ajournement  ne  saurait  en  invalider  la  justice,  vu  que 
le  ministère  ottoman  a  été  plus  d'une  fois  obligé  de  convenir  dans  ses 
notes  officielles  et  dans  ses  conférences  avec  le  baron  de  Stroganoff  que 
l'examen  régulier  de  ces  prétentions  était  requis  par  les  traités  et  devait 

avoir  lieu. 

(Sera  eontinui.) 

1.  Vo;.  Protocole  des  conférences  du  19  août  et  du  27  septembre  18W.  (Stro- 
gsnoff,  n"  114  et  134.) 

2.  Voy.  Protocole  de  la  conférence  du  19  août  1820.  (Stroganoff,  n*  114.) 

3.  V07.  Dépêche  du  baron  de  Stroganoff  du  19  fëvrier-3  mars  1821,  d*  3. 

4.  Voy.  Dépêche  du  baron  de  Stroganoff  du  1"-13  novembre  1820,  n*  134. 


>. 


BULLETIN    HISTORIQUE 


FRANCE. 
LA  sitoation  ds  i>'bmsrionsmbnt  SUP^RIECK. 


'IVotts  r«coniinat]d(in9  ù  Ions  ceux  qui  onl  â  ceBur  notre  grandeur 
n&tionale  Al  nolrn  progrès,  nuti  seuleinenL  inleliecluel,  mais  maté- 
riel (car  lu  puissance  mal«rielle  d'une  nation  esl  eti  fonction  directe 
de  sa  puissance  intellectuelie],  de  lire  et  de  niédiler  les  deux  Cahiert 
de  la  Quinzaine  (Paris,  8,  rue  de  la  Sorboiiine]  consacrés  par  M.  Fer- 
dioaud  Lot  à  la  Situation  faite  à  Vensetgnement  supérieur  en  France. 
Je  dis  :  médiler,  car  ces  f»etils  volumes  sont  hourres  de  chiffres,  el 
ces  ebiffres,  qui  âont  éloqueitls,  :ïU^gèrenl  une  fouli?  de  rèllexions. 
Ue  eommentaires  de  M.  Loi,  d'une  ncLleié  et  d'une  sincérité  qui  ne 
Ifliaeeal  rien  à  déâirer  el  que  plusieurs  irouvcronl  cruelles,  sont 
•obres  el  sont  loin  d'épuiser  un  des  sujets  les  plus  dignes  de  retenir 
raUenlion  des  liuinmes  poliLiques  comme  des  hommes  d'elude. 

La  thèse  que  soutient  M.  Lot,  ~  et  qu'il  prouve,  —  esl  que  la 
France,  malgré  tout  ce  qui  a  été  fait  depuis  trente  aus  pour  notre 
eatcîgnenu-Ml  supérieur',  est  dans  un  état  d'inrériorilé  rt^greltahlc 
par  rappurl  a  l'Allemagne  et  que,  d^autre  part,  il  serait  relativement 
facile,  avBC  peu  d'argent  et  avec  une  juste  appréciation  des  lacunes 
de  notre  organisation,  de  metlre  noire  enseignement  au  niveau  de 
ce  qu'il  doit  être.  La  France  ne  peut  pas,  sans  doute,  avec  ses 
8S  millions  d'habilarits,  faire  ce  que  fait  l'Allemagne  qui  en  a  plu$ 
de  fiO  millions,  pas  plus  en  matière  d'enseignement  qu^en  matière 
rmements  militaires.  Si  elle  prétendait  le  fairR,  elle  s'épuisenît 
icièrotnenl,  et  la  prospérité  financière  esl  l'élément  le  plus  impor- 
Uol  de  la  défbnse  et  de  la  prospérité  nationales.  Mais  la  France  peut, 
sans  s'épuiser,  faire  très  bonne  figure  à  côté  de  l'Allemagne.  Le  tout 

1  J'aurild  atin^''  ijuf>  M.  I.ot  commctiçAt  par  r,ip|)i^ler  rapid^ttitiit  Irit  |>Hnrî. 
|aiit  ré*altaU  île  r«ll(.<  trati%ri>riniiliati  <le  iiolrf  niiMignetneot  iU|)ërii>ur,  Si  l'an 
Mage  i  ce  i;u'U  était  Knc^ire  «n  llSIO  ri  <|ii«<  l'urgini^slioii  >lvt  t'tiivtmiiét  itule 
lia  1896,  un  eil  t«n(é  A'étre  fucore  jilu!>  rrup{v^  tien  |>ru|i;fèi  «tcompli»  ijuc  de» 
itatan  dont  Oflui  twiitTron».  Ktl*  (t  e*l  tion  >)u'oji  it^u*  montre  cet  lacuaei 
ponr  (|ve  noni  IriTatttiuii»  muraftuwownl  i  In  combler. 


Je  rub^"^»^  ^f  ^;;h  d'un  sï^^«'^  \^'t*«^e  "«'^^'^'^"ILT^.nme 


«*  oar  semaine  v^- 
Lue  pto^°"«^  ^  "\o.  trois  «^^^^"^^^^  .p...«^  «"  ^^éS  appro' 
^''^"^"^^^'c^mmeat  °'^''^t«^,ï  dVrudUiao-' ^^.^^,e.'-  Par 


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'•«-w^' 


riutcB. 


30» 


II  croil,  avec  raison,  que  leur  diinimiiion  i>e  profltcrail  4|u'â  Paris  et 
non  à  ta  province,  ivl  quand  je  dis  :  profiler,  j'emploie  unclncn  mau- 
vaise expression;  car  la  plêlhorR  d'éludiaoU  à  l'aris  l'I  l'anèmip  des 
l'niversiléâ  provinciales  eâl  un  malheur  ualional  et  un  itialticur  pour 
PiTin  inénie.  Flicri  n'est  plus  intoressanl  que  les  indications  dontices 
par  M.  LoL  sur  la  manière  de  vivifier  certaines  Universités,  celle  de 
r,acn  piir  «xemple,  qui  pourrait  devenir  un  centre  d'attraction  pour 
la  éluiiiuiits  anglais  el  américains. 

Les  Universités  provinciales  ont,  dans  ces  dernières  années,  fait 
des  efforts  considérables  et  accumpli  dos  progrès  sérieux.  Elles  oui 
crét?  des  enseignements  nouveaux,  des  instituts  scientifiques.  Mais, 
quand  oti  y  re^çarde  de  préii,  on  est  obligé  de  reconnaître  que  la  plu- 
part de  CBS  créations  nouvelles  sont  d'un  ordre  hier)  plus  pratique 
cnutre  quescienliflijueet  --uppléenL  moins  aux  lacunes  de  l'enseij^ne- 
menl  supérieur  proprement  dit  qu'à  l'absence  d'enseignement  lecli- 
nlque  et  professionnel  supérieur.  On  créedans  les  Universités  des  écoles 
d'borlo!i;erii%d'<»nologte,  de  brasserie,  d'ingénieurs  de  tout  genre;  on 
;i  donne  des  diplômes  de  con tréma jLres;  el  on  reste  encore  dans  celtt; 
voie  de  l'enseignement  tectniique  supérieur  bien  au-dessous  de  œ  qui 
âc  rail  à  (^barloUenbourgou  dans  les  Polytecbnicums  de  Zurtcb  ou  de 
.Uunich.  Néanmoins,  ces  efforts  sont  1res  intéressanls.  La  science 
comme  rinduslric  y  trouve  son  compte,  et,  d'ailleurs,  quelques  créa- 
tions d'un  caractère  purement  scientifique  ont  aussi  été  Tailes, 

M.  Loi  traite  dans  un  appendice  d'une  question  d'une  aclualilo 
brûlante,  celle  de  l'École  des  chartes,  Celle  École,  qui  est  une  des 
p&rUes  les  plus  vivantes,  les  plus  originales  et  les  mieux  organisées 
de  n<>i  I  '  I  iiseignemenl,  osl  menacée  de  mort  par  un  projet  réceol 
de  rc"  ion  di^s  archives  et  bibliothèques,  excellent  d'ailleurs 

dans  prus({ue  toulvs  ses  parties,  mais  qui  supprime  la  disposition  lé^'ale 
d'après  laquelb*  les  arcbivistes  des  Archives  Uritionales  et  departemen- 
taleâ  doivent  ^Ire  cht^iisis  parmi  les  archivistes  paléographes  sorlîs  de 
rScole  des  charb's.  Désormais,  si  le  projet  proposé  à  la  Commission 
des  archives  et  bibliothèques  par  sa  suug-coni mission  des  archives 
ttt  adoplé,  les  archivistes  seronl  recrutés  |>ar  un  examen  spécial 
auquel  pourront  se  présenter  également  les  élevés  diplômés  de  l'École 
(les  chartes  et  les  licencies  d'Iiistnire  munis  du  diplôme  d'études 
!»uperieures.  Li  compétition  entre  les  charlistes  et  les  sorbounicns 

lur  ce  nuiive*HJ  diplôme   n'avons-nous  pas  déjà  Inip  de  diplùmos!) 
'créera  rapidement  les  infime?*  rivaliU'S  qui  existaient  naguère  entre 
oormalîens  et  sorhonnicna  pour  i':igrégalion  et  qui  ont  amené  la 

lloQ  de  l'École  normale  avec  la  Sorhonne;  elle  amènera  avec  le 
I  la  suppression  de  l'École  de^  chartes,  ^i  elle  ne  meurt  pus  toule 
d'inaniUon,  parce  que  les  candidats  aux  ronclions  d'archivistes 


3iO  tDLiBTin   flISTORIODR. 

préféreronl  les  études  moins  assujétissanles  de  la  KaculLé  de&  le 
ou  Ton  o'exige  aucune  assiduité  scolaire,  à  celles  de  TÉcote  des' 
charLea,  qui  oblige  ses  élèves  à  suivre  régulièrement  des  cour* 
nombreux  et  à  passer,  outre  rexamen  d'entrée,  sis  fxaraeus  seraes- 
Lrtels  et  une  thèse.  La  suppression  ou  l'allkiblisseiiieol  graduel  rfe 
FÉcole  des  chartes  sera  un  véritable  désastre  pour  les  études  d'histoire 
en  France.  Il  suffit  d'avoir  suivi  ses  élèves,  les  travaux  présenta  j>ar 
eujc  cbat]ue  année  comme  thèses,  les  inventaires  sortis  de  leurs 
TTiains,  pour  savoir  quelle  exci^llente  pri^paration  critique  ils  reçoivent, 
et  tout  ee  que  l'École  des  chartes  a  fait  depuis  trois  quarts  de  siècle 
pour  la  connaissance  de  noire  histoire  ainsi  que  pour  le  classement 
et  ruLilisation  de  nos  archives.  Si  les  travaux  français  tiennent 
aujourd'hui  un  rang  si  éminenl  dans  la  production  bijtorique  géné- 
rale, l'École  des  chartes  et  l'École  de«  hautes  éludes  y  ont  contribue 
pour  une  large  part  à  cûté  de  l'École  normale.  C'est  sous  rimpulsioo 
de  ces  Écoles  spéciales  que  les  Universités  ont  à  leur  tour  exercé  sur 
Pérudilion  française  l'action  qu'elles  exercent  incontestablement 
aujourd'hui. 

On  emploie  pour  défendrp  lit  prélendue  réforme  qu'on  réclame 
deux  arguments  ',  d'un  cùté,  on  dit  que  le  privilège  attribué  aux 
archivistes  paléographes  est  un  monopole  et  qu'une  démocratie  ne 
peut  admettre  de  monopoles;  de  Tautrc,  on  dit  que  l'École  des 
Charles  ne  s'occupe  i[ue  du  moyen  âge,  alors  que  les  archives  con- 
tiennenl  plus  de  papiers  moderoes  que  de  papiers  du  moyen  âge,  el 
que  les  élèves  de  l'École  des  chartes  n'ont  pas  l'espril  suflisamment 
moderne.  Ces  deux  arguments  ne  supportent  pas  l'examen.  Si  l'on 
admellait  le  premier,  ou  aurait  là  un  singulier  exemple  du  pouvoir 
et  de  l'abus  des  mots.  La  loi  qui  réserve  aux  archivistes  paléographes 
les  places  d'archivistes  ne  constitue  pas  un  monopole,  car  l'Écote  des 
chartes  esl  ouverte  à  tous  ceux  qui  sont  capables  d'en  suivre  les 
cours;  elle  constitue  une  garantie  bien  plus  encore  qu'un  privilège*. 
Ses  cours  sont  organisés  de  telle  façon  que  des  élèves  de  la  Sorbounc 
ou  de  l'École  de  droit  peuvent  très  bien  les  suivre.  Le  privilège  des 
archivistes  paléographes  esl  de  la  même  nature  que  C4?lui  qui  impose 
aux  ingénieurs  de  l'Ëlâl  celui  d'ingénieur  des  mines  ou  des  pont^ 
el  chaussées,  ou  aux  gardes  des  forôLs  le  passage  par  l'IuslilMt 
agronomique.  Ost  une  garantie  de  capacité,  rien  de  plus.  Si  on 
transporte  le  privilège  des  archivistes  paléographes  aux  titulaire 
d'un  nouveau  diplôme  auquel  pourront  aussi  prétendre  les  diplômé 

1.  ie  ne  ili^ntaDile  pa»  d'ailtinrs  (tuitr  !«;  rharlislea  un  |>ri*nèfe  abMln  rin 
peul  orKt&iscr  à  cdté  àa  diplôme  actuel  d'arcbivislti  |jaléo{{rapbe  uo  autre 
itiplùme  qui  sérail  exigé  poarétfcarctiitistedaaa  les  itiiuiiUre&  el  les  airltlriïs 
«Jminislrativi?». 


rsiTlCB. 


311 


CUsloire,  on  aura  simplemoni  substitua  un  privilège  a  un  autre, 
4»,  poûf  employer  le  mot  dont  on  se  sert  comme  arme  de  ^tuerre 
cnnlre  l'^^cole  rlss  cbarttis,  un  monopole  à  un  aulre.  La  seule  i^ues- 
UOD  inléressant»  est  de  savoir  si  le  nouveau  système  oETrirn  les 
méats  garanties  fjue  l'ancien.  Or,  je  ne  le  peus«  pas.  Ce  qui 
importe^  ce  n'es!  pas  te  ilipldme,  mais  itss  éludes  que  le  diplôme 
«atige.  Or,  le  diplômt  d'arcliivisle  paléographe  eiige  trois  ans  d'un 
apprentissage  Iriîs  rigoureux,  des  éludes  omlrûlées  sans  cesse  qui 
font  vrvre  les  élèves  peudanl  trois  ans  au  milieu  des  documents 
d'AfCliive»,  dans  une  disciplina  qui  donne  les  babitudes  de  travail 
régulier  et  l'esprit  dwrdre  et  de  critique  nécessaire  pour  Tormer  de 
bons  archivistes,  Je  ne  croi$  Taire  aucun  tort  à  nos  diplômés  d'his- 
lolre  en  disant  quils  ont  peut-être  l'esprit  plus  large  que  beaucoup 
tic  nus  chartisles,  mais  des  habitudes  d'esprit  motus  méltiodîqiies  et 
qu'ils  seront  moins  bien  préparés  aux  fonctions  d'archivistes. 

Duant  à  l'autre  argument,  il  ne  me  parait  pas  plus  solide.  Il  est 
très  vrai  que  l'École  des  chartes  s'occupe  surtout  du  moyen  âge  et  que 
sa  disparition  porterait  un  grand  préjudice  aux  éludes  d'histoire 
médiévale.  Mais  c'est  (jue  les  documents  du  mojen  âge  sont  les  plus 
diniciles  a  comprendre  et  à  classer  el  que,  d'autre  part,  c'est  leur 
élude  qui  (leut  le  rateuï  former  aui  méthodes  critiques.  Un  étudiant 
rompu  à  t'élude  et  a  la  critique  des  documents  du  moyen  âge  saura 
Iréfi  file  s'appliquer  avec  succès  à  celle  des  docuruenls  modernes,  et 
l'inverse  n'&st  pas  vrai.  Mais  de  plus,  il  est  Taux  que  l'École  des 
chartes  ne  i^'occupe  que  du  mo.ven  âge.  Elle  pousse  l'étude  de  la 
paléogra|)hie  et  de  l'archéologie  jusqu'au  xvi'  siècle,  l'histoire  du 
droit  et  des  inslilulions  jusqu'à  l'Empire,  el,  s'il  serait  désirable  en 
i'iret  que  In  partie  moderne  de  l'enseignement  des  institutions  y  fût 
reiiforeée,  l'École  des  chartes  réclame  cette  extension  depuis  long- 
temps, et  la  réalisation  de  ses  vœux  n'est  qu'une  qucslion  budgétaire. 

On  mêle  enfln  une  préoccupation  politique  à  cette  question  de 
science  et  d'enseignement.  On  prcttind  qu'elle  forme  des  réaction- 
naifes.  J'ose  à  peine  discuter  cet  argument,  cl  j'ai  quelque  honte  a 
mêler  la  (lolilique  a  celle  question  de  (tédagogie.  Il  est  vrai  que  de 
tout  temps  des  jeunes  gens  apparleiiant  aux  classes  riches  et  conserva* 
irice»  ont  fréquenté  l'Ecole  des  chartes,  el  il  est  possible  qu'ils-  y 
russcnt  allirés  («r  les  souvenirs  de  l'ancienne  l^raocc.  Mais  est-il 
mauvais  qu'il  y  ail  une  Écolo  où,  sous  la  direction  des  Quicberat  ttl 
des  Paul  Meyer.  des  jeunes  gens  élevés  dans  les  idées  du  passé  sont 
viMius  se  former  aux  méthodes  do  la  critique  moderne?  Esl-il  mau- 
vais que  ces  jeunes  gêna,  appartenant  aux  classes  riches  et  portant 
psriois  des  noms  illusUres,  se  soient  mêlé»  à  des  travailleurs  d'origine 
plus  modeste  et  aient  donné  aux  yeux  de  quelques-uns  une  sorte 


31  s  ttttLtnif  m^TOKiQirt. 

do  prestige  aristocr&Uque  aux  foociious  d'archivistes  si  mat  rétrt* 
buées?  El  prenez,  je  vous  prie,  la  liste  des  élèves  de  l'École  des 
charte»  qui  ont  marqué  dans  la  science  el  l'enseignement  :  vous 
verrez  que  les  esprits  modernes,  les  esprits  ouverts  à  toutes  les  idées 
libres  y  sont  en  immense  rnajorilé.  J'ajoute  que  vous  y  Irouverei  en 
grand  nombre  des  savants  qui  ont  publié  d^excellents  travaux  d^his- 
loire  moderne.  El  dans  une  crise  récente,  si  je  me  rappelle  les  noms 
des  bomraea  qui  ont  été  assez  libres  d'esprit  et  assez  courageux  pour 
prendre  en  main  la  cause  de  la  justice  outragée.  Je  trouve  au  pre- 
mier rang  des  noms  de  cbarlisles,  Mejer,  Giry,  MoJinier,  Paul  Vlol- 
let,  Gaston  Paris.  L'esprit  critique  qu'ils  avaienl  reçu  de  leur  édu- 
cation s'est  exercé  cette  fois  sur  une  question  suffîsammenl  moderne, 
je  pense,  et  ils  n'ont  pas  bit  preuve  de  tendances  très  rétrogrades 

Sans  doute,  on  nous  dit  qu'on  ne  veut  pas  détruire  TËcole  des 
chartes,  qu'on  veut  la  conserver  comme  École  d'histoire  du  moyen 
âge.  Je  pense  que  c'est  faire  injure  aux  Facultés  des  Jetlrfes  que  de 
croire  nécessaire  de  garder  à  c6lé  d'elles  une  École  spéciale  d'histoire  du 
moyen  âge,  comme  si  elles  étaient  incapables  d'étudier  et  d'enseigner 
celle  hialoire.  Non,  c'est  comme  école  préparatoire  aux  fondions  d'ar- 
chivistes que  je  désire  la  conserver»  et  son  mérite  à  mps  yeux  réside  dans 
son  double  caractère,  scientifique  et  professionnel.  Ceux  qui  en  sortent 
y  ont  acquis  l'intelligence  et  l'amourdes  vieux  documents  et  ont  appris 
les  procédés  pour  les  conserver  et  les  classer.  On  se  trompe  si  Ton 
croit  que  l'on  peut  enlever  à  l'École  des  chartes  sa  qualité  d'École 
préparatoire  à  la  carrière  d'archiviste  et  la  faire  prospérer  néanmoins. 
Elle  s'étiolera,  puis  disparaîtra.  Or,  c'est  un  crime  de  luer  une  chose 
vivante  et  (lorissante  quand  elle  ne  nuit  a  rien  autour  d'elle  et  sert 
au  contraire  tout  ce  qui  l'entoure.  On  sait  quelles  diftlcultés  soulève 
la  transformation  de  l'École  normale.  Cette  transformation  était  fatale 
cependanl  parce  que  son  existence  n'était  pas  en  harmonie  avec  l'en- 
semble de  notre  haut  enseignement.  Il  n'en  est  pas  de  même  de  l'Écotc 
descliarles,  qui  n''est  pas  une  école  fermée,  qui  est  ouverte  à  tous  les 
étudiants  après  un  examen,  dont  on  pourrait,  d'ailleurs,  dispenser  tous 
les  licenciés  es  lettres,  et  qui  pourrait  aussi,  avec  avantage,  demander 
la  collaboration  de  deux  professeurs  de  l'Université,  comme  membres 
du  Conseil  de  perfectionnement.  Je  crois  être  impartial  dans  cel  le  ques- 
tion, n'appartenant  pas  a  l'École  des  chartes,  ayant  été  de  tous  temps 
un  adversaire  convaincu  des  écoles  spéciales  fermées  et  ayant  été  un 
des  premiers  promoteurs  du  rétablissement  des  Universités.  Je  con- 
cevrais très  bien,  si  nos  Facultés  des  lettres  avaient  le  développe- 
ment complet  et  organique  qu'elles  devraient  avoir,  que  TÉcole  des 
chartes  fût  incorporée  a  rUniversité  de  Paris  comme  Institut  de 
rUnîversité  et  même  qu'on  créât  des  luatiluts  semblables  oa  pro- 


FH*XC« 


vinw  MaH  il  faudrait  imposer  aux  t^têves  de  ces  Instilutâ  ries  coii- 

dJLioiiii  d'études,  de  scolarité  et  d'eiaraeus  ^t?nîb1aljleâ  a  celles  *\w 

soal  imposées  aujourd'hui  aux  élèves  de  l'École  des  cljarles.  Pour* 

9i  alors  ne  \xk^  liis^^cr  celle-ci,  qui   est  en  réalité  un  InsUtul 

ce  de  rUnivcrsitej  coDlinuer  son  oeuvre? 

G.  MoNoo. 


l'OBUCATlONS    RELATTVKS   A    L  EMPIRE  BYZANTIW  ^ 


I.  Ol'track»  i>'8»sB!nt,E.  —  Le  cinquième  tome  de  VUiitoirc  uni- 
penttU,  que  dirige  te  D'  Mans  IIëlmolt,  coiiliDnt  un  apen-u  de  l'hÎB- 
toire  de  la  civilisation  liy/Jinlinc  dû  au  professeur  to^  S^ut*'.  L'au- 
Wur  a  8ti  accumuler  en  i|uel<tueb  |>age*  un  nombre  extraordinaire  de 
faits  intiéressaiiU,  dont  quelquL>s-uns  ne  s<jnl  connus  que  par  de  Ires 
récentes  rocherchcs  ;  il  a  moins  voulu  ecriru  une  histoire  des  évéue- 
meulit  extérieurs  de  rfirapire  byzantin  quHudier  le  développetnent 
de  l.'i  culture  hellénique  ,'iu  moyen  âge,  Auaâi  le*  guerres  et  les  révo- 
lutions n'occupenl-elles  dans  son  livre  qu'une  place  restreinte;  tous 
teé  eObrts  se  sont  jiorlés  sur  l'évolution  intérieure,  le  rayonnement, 
les  transforinationâ  et  la  diâs<>lulion  rie  la  société  by7^nl)ne.  La  divi- 
sioQ,  cmprunlw;  à  l'histoire  d'Égyple,  en  ancien  empire  (326-»67), 
moyen  empire  (867-1 2G1),  nouvel  empire  (42di-H53J,  parait  ingé- 
nieuse.   La  raélbode,  qui  coiisisLo  à   iracnr  a  grands  traits  des 
tableaux  de  la  situation  politique,  de  la  société,  des  échanges  d'in- 
fluenoe,  permet  nu  lecteur  d'avoir  une  idée  très  nette  de  la  place  que 
tient  Byzancc  dans  la  culture  curo[>éenne.  Nous  citerons  parmi  ces 
«pen-uSv  dont  quelquevuns  sont  très  neufs,  le  tahleau  de  l'Orient  el 
de  la  vigueur  du  monde  hellénique  à  la  lin  de  l'antiquitér  le  récit  du 
règoe  de  Juslinien,  l'analyse  ries  témoignages  sur  les  migrations  dm 
Slaveft  en  Grèce,  la  description  rie  ractivité  des  Syriens  du  Tt*  au 
ynn'  aiéclc  (suivant  une  remarque  très  juste,  cette  activité  s'exerce  a 
la  même  époque  dam^  un  sens  religieux  el  commercial,  du  fonil  de  la 
Csaule  aux  frontières  de  la  Chine],  l'étude  des  influences  byzantines 
^D  Orient  el  vn  <Jcctdent,  celles  des  réfonnos  |xtlitiques  des  empe- 
V^ur:^   tco(K»claste^j  de.'^   instilulton!«  de  l'empire  sous   la  dynastie 
■auoèdonlenne,  de  Taclion  artistique  de  Byzaiice  entre  le  if  et  le 
Yiri*  siècle  et,  eafln,  des  modifications  profondes  que  lu  conquête  de 

I.  Voy.  fSrt'   hut..  t.  [.XXXVU,  |<.  3il. 

î.  WfUfftchicklf,  V  IW  ,  |i   ÎH-Mlj,  Ldpzi«  cl  Vi«aoe,  lîKW,  In-»*  (Blltlio- 
ipbi*ch«ft  ]n«ti(ur). 


SI 4  Hn.lETTÎT  DISTORK^rR. 

1204  a  fait  subir  à  l'helténisirie.  C'est  un  des  premiers  tableaux 
d'ensemljle  un  peu  complets  f[ije  l'on  ail  tentés  du  déTeloppemeiil  de 
la  civilisation  byzantine*. 

Il  3era  fail  ici  iisênie  nu  cûraplerundu  des  Êtuda  ht/zantine»  de 
M.  IhBBr^.  Je  (ne  contenterai  donc  de  signaler  l'impOTtanee,  pour 
l'histoire  générale  de  la  société  byzantine,  de  cet  ensemble  de  travaux 
qui  montrent  l'activité  portée  par  M.  Diehl  en  ces  dernières  années 
dans  tous  lei  damaines  de  l'érudilion  byzantine  :  bibliographie,  his- 
toire d<5S  institutions,  histoire  des  moeurs,  histoire  politique  el  reli- 
gieuse, histoire  de  l'art.  Le  dernier  ehapitro  sur  les  mosaïques  de 
Rahrié-UJami  est  une  véritable  révéJaLjon  d'un  art  très  dilTérent  du 
tjpe  traditionnel  des  monumenls  byzantins,  he  texte  est  entremêlé 
de  reproductions  nombreuses  de  monuments,  dont  plusieurs  sont 
peu  connus. 

11.  HisToinK  DE  l'Empiue.  —  M.  F.  Cdmoxt  a  étudié  le  témoignage 
de  la  chroni<|ue  syriaque  attribuée  à  Josua  Stylilès  sur  le  terrible 
tremblement  de  terre  rfui  ravagea  en  499  le  Pont  et  l'Arménie  ■  sur 
une  longueur  de  plus  de  300  kilomètres,  dans  les  vallées  de  Ljcus  et 
de  TEupbralâ,  de  îVéocésarée  â  Arsamosate^  ».  Il  montre  que  la  ville 
de  Nicopolis  détruite  par  ce  calaclyûme  n^est  pas  celJe  de  Palestine,^ 
mais,  la  métropole  de  la   Petite -Arménie  ^  fondée  par  Pompée 


1.  Çé  et  lé  quelques  erreurs  et  quelques  lacunes  :  la  décadence  de  l'Occident 
au  iT'  siècle  s'expliqoe  par  les  iavasians  germaniques  du  m'  sit-cle  qui  ont 
désorganisé  la  société  romaine.  —  Il  mi  excessir  d'appliquer  l'expression  de 
I  KastenBtaal  u  À  l'étal  romain  ou  hyxanlin  '  rhérMttè  n';  élait  pas  \cvi.  ~— 
P.  H\  :  l'él}inologi«>  turque  de  Maniac«-s  a  Mi-  coDl^slée  par  Gdzer  {Kromba- 
cher,  Geich.  d.  hyznnl.  liUer.,  'i'  (\(lîl,,  p.  10(t(l,  a.  1).  —  A  la  méuié  page, 
lire  .  la  porte  dot  au  lieu  du  trflnf:  d'or  de  Thé«>doae.  —  P.  6'î  ;  le  chiEfur  è 
déauibulaloire  retrouv<^  à  Toura  n'appttrtient  pas  à  In  tmsilirjiie  primitive^  luAis 
à  TiD  édiflM  du  xi[*  sitcle.  La  noc<:ella  da  Squilare  est  du  xii*  siècle,  ainsi 
que  l'n  montré  M.  Bertaux,  —  L«  ohlé  nrlisliquc  de  U  querelle  de»  images 
n'eîit  guère:  indiqui'.  —  Le  coni'ile  iconoclusle  est  encore  plac<5  en  754.  —  1^ 
tableau  de  l'eipansmn  de  l'ori.  grec  en  Italie  nu  xi*  siècle  r-ùt  dû  dre  com- 
jdeU!  par  celui  de  l'influente  diis  moines  bosilicns  (voy.  Cmy,  fîtnlir  mèri.- 
dioualf.  H  l'empire  btfzantin)^  —  P.  ItKl  :  les  fiortriiil^  de  salnl  Sernin  e(  A^. 
Véielay  no  sont  nullement  byzantins.  —  Entin  on  «êlonne,  aprè»  les  copirux 
détails  consacrés  au  myonnemenl  des  inl1uence«  by/.ttuirnes,  do  ne  )»»  voir 
signalée  leur  port  importante  dans  le  dôveloppeiiienl  de  la  Russie.  ^-  Dsn^  te 
mOtné  voltilne,  l'éludn  de  M.  von  Scala  e^t  suivie  d'une  histoire  de  la  Turquri- 
d'Europe  el  de  l'Arménie  par  Ziinmcrer  et  d'un  chapitre  de  Paulî  sur  Ir» 
Aibanais. 

2.  Étttdfi  hyiantim$.  Paris,  Picard,  1905,  in-8*,  p.  ■i60.  M.  Diehl  vient  •'.ga- 
letnenl  de  publifr  un  rer.uri]  im[iortaiU  de  t'igitres  byianlinet  ^Atii,  \.  Coliit, 
I90G},  qui  sera  analy!^;  dans  notre  procliain  huUeltn. 

3.  La  Dnirvction  de  Nicopolis  (eitrait  des  BuUrUns  de  l'.icaitém%e  ro^al 
de  Hflgique.  Classe  det  lettres,  w  6.  juin  1006,  p.  5â7-365|. 


FRltlCC. 


2)r) 


à  l'endroit  où  il  avail  remporté  sa  victoire  décisive  sur  MiLhridat«, 
et  dont  il  subsiste  encore  des  ruines  considérables  au  village  actuel 
dn  Purkii  ».  r.eB  néant  siamiques  répétés  expliquent  autant  que 
les  invasions  harbares  la  décadence  progressive  de  l'Asie  Mineuro  an 
moyen  &ge. 

Malgré  les  ifavaux  iroporlant^  dont  l'époque  de  Juslinieu  a  clé 
l'objet  d;iu^  om  dpniiériîs  années *,  M.  Holmes  a  entrepris  de  décrire! 
tnciyre.  une.  fois  «  ^'ige  do  Justinien  et  de  Théodora^*  ».  Le  premier 
volume  est  comme  une  intix)duction  à  Tbistoire  de  l'empire  byzan- 
tin, el  cV'sl  à  ce  titre  qu'il  oITre  quelque  nouveauté;  il  monlre 
ce  (ju'élaient,  avant  l'avènement  du  Justiiiien,  Otnât^uititiopleeirem- 
pire.  J/histoire  de  l'ancienne  Byzance,  celle  de  la  fondation  de  Gons- 
Lantinople,  la  description  topograpbique  de  la  ville,  l'étude  de 
la  80ciétLt  liyMiitine,  ronneutun  premier  chapitre  des  plus  attrayants, 
e'cst  un  véritable  voyage  dans  Pempirt;  byzantin  du  vi*  siècle;  les 
grandes  liguer  de  Constautinople  stt  dégagent  avec  une  netteté  par- 
hjta;  le  tableau  dv.&  diverses  classes  de  la  société,  de  leur  costume, 
de  leurs  habitudes,  est  tout  à  fait  vivant.  Un  second  chapitre 
est  ooneacré  au  règne  d'Anastasc,  le  troisième  ci  i»  quatrième  au 
gouvernement  dit  Justin  et  aux  origines  de  Tbéodora.  Le  principal 
reproche  que  l'on  pourrait  adresser  à  ce  livre,  d'ailleurs  très  cons- 
ciencieui  et  d'une  l(xture  agréable,  c'est  de  venir  après  le  Justiuien 
de  M,  Uieht  et  de  ne  tenir  à  peu  près  aucun  compte  des  travaux  de 
cea  dernières  années.  L'auteur  ne  semble  guère  au  courant  de  Tèru- 
dition  française^  et  la  plupart  des  ouvrages  qu'il  cite  3«jnt  antérieurs 
a  1890.  Quelques  exemples  montrent  l'inconvénient  de  cette  méthode  r 
une  communication  intéressaolt  suivie  d'une  discus»iun  entre 
MxH.  Lehman  i-l  Karolidis  a  été  ikite  au  XUl*  Congrès  des  Orienta- 
listes, a  Hambourg,  sur  Tetymologie  de  Bysanco  el  la  découverte  de 
ce  nom  dans  une  chronique  d'Aaarhaddon  ;  M.  Holmes  ne  parait  pas 
la  eounallre.  —  De  même,  il  aurait  peul-ètre  hësilé  a  affirmer  jp.  19) 
que  l'idée  de  la  création  de  Constantinople  date  seulement  de  SâS 
s'il  avait  lu  la  discusiiiou  liil^reâsanlc  dan<v  laquelle  M.  Maurice 
{Cenlenaire  de^  Antiquaires  de  France,  p.  2H\]  reporte  cet  événe- 
aent  à  321.  —  La  description  du  costume  byzantin  ^p  »7)  est  très 
ilioresque:  elle  eût  oté  complète  si  M.  Holmes  n'avait  oublié  un  de 
ses  trait*  les  plus  caractéristiques,  la  mode  dc-i  énornjes  perruques 
divbées  eo  deui  h&ndeaux  (Molinier,  Êtudts  d'histoire  du  moyen 


I.  Iil»hl,  fiiidr  tur  Itrrnrfhal  tir  Ktinmar,  IHJtlil,  —  L  AfrU^v*  t»fionU»r, 
IW6.  —  JmttnKH  et  la  ctvUiAnlioa  fujinnUnt  nu  Vf  tiretf,  ItWI.  —  W.  Hul- 
Uw,  TAf  (hur,h  tif  tkf  tijth  century,  1891,  «le. 

'i,  Th*  A<jr  of  Jtuiiniaa  and  Jhtodora,  I.  I.  L,oDdrt-s.  Ilrtl.  ISOâ,  in-ll*, 
p.  Uil-363,  iudoi. 


3ir, 


BrLLCTIK   BtSTORtQrS. 


âge  dédiédf  «  V.  G.  }fonod,  p.  (i(-70.  l'ari!!,  I»9fi|.  —  Les  fonc- 
tions de  police  des  tvredarii  onl  été  très  bien  délermiaées  paCj 
M.  Audollenl  {9tém.  frarchéoL  et  d'kùL,  1889).  —  Le  «  césarop 
pisme  *  a  sans  doute  été  éludif'  par  Gfrorer,  mais  aussi  par  Gastiiid" 
[De  Cauloriié  des  empereurs  à  Btjzance  pu  matière  de  religion].  — 
EnQo,  sur  les  origines  de  Tbéodora,  H.  Holmes  parait  accepler  fran- 
chement loulcs  les  données  des  Anecdota  de  Procope.  Il  eût  élé 
nécessaire  de  justifier  ce  part»,  et,  (oui  au  moins,  de  tenir  compte  de 
l'excellente  diacusston  de  M.  DiehP,  qui  montre  qu'on  peut,  avec 
iguelques  réserves,  admellm  le  témoignage  de  l'Histoire  Secrète,  les 
Byzantin*  du  vi'  siècle  n'ayant  pas  les  mêmes  préFentioiis  que 
Ws  modernes  contre  le  mariage  avec  une  ancienne  courtisane.  U  est 
regrettable  d'avoir  a  faire  ces  reproches  a  un  livre  qui  est  en  somme 
bien  composé,  écrit  d'une  manière  agréable  et  claire  et  qui,  avec  un 
supplément  d'information,  constituerait  un  tableau  très  animé  et  très 
exact  de  l'empire  byzantin  a  Favènement  de  Justinien'. 

M.  DiKHL  a  consacré  ii  l'impératrice  Théodora  un  délicieux  volume 
où  il  claercbe,  avec  plus  de  détails  encore  que  dans  son  Juitinien^  à 
dissiper  le  mystère  qui  enveloppe  encore  la  ligure  de  la  plus  célèbre 
des  impératrices  byzantines*.  Sans  revenir  sur  le  compte-rendu  qui 
a  été  feîl  ici  de  ce  livre,  je  veux  simplement  marquer  la  place  impor- 
tante qu'il  occupera  dans  la  galerie  de  portraits  que  les  témoignages 
un  peu  épars  permettent  de  reconstituer  et  à  laquelle  M.  Oiehj  a 
apporté  une  si  forte  contribution.  Le  problème  des  antécédents  de 
Théodora  me  parait  avoir  été  résolu  aussi  déûnitivement  qu'il  est 
possible  de  parler  de  dénnitir  en  ces  matières. 

L'histoire  d'HéracUus  de  Sehêos,  évêque  arménien  du  vir  siècle, 
n'était  accessible  jusqu'ici  que  dans  la  traduction  en  russe  de  Patka- 
nian  (Saint-Pelersbourg,  I8ti2j.  M.  Maclgfi  vient  de  rendre  un  grand 
service  aux  byzantinislea  en  donnant  de  ce  texte  important  une  tra- 


1.  Jutlinien  et  l'empire  byianlin,  cti.  ii,  t>l  Thioiiùra  impéralrict  tlf 
Bysance,  l"  fWftic. 

».  P,  43»  :  lire  Ptiilo$l.,  Il,  18  ao  lien  de  //.  17.  —  P.  129»  :  M.  H.  «emble 
çfoire  t\ue  l«  tnol  domittus  a  est  pas  appliqua  aax  i'm(>ortMtr&  avant  Aurétien; 
la  vérité  e»l  qu  il  ijevipol  odiciel  sous  t^  jiriac^.  —  P.  i:iP  il  eM  Taux  de 
représeater  l'Occident  comme  plus  hostile  que  1  Orient  à  I  etifiifflic  imp-rwle, 
du  aïoinft  an  vi'  siècle;  entre  ta  cour  d'Honoriit^  H  «dIIg  li'Arc^iJiiia,  il  n')  a 
[MLS  la  moindre  différence.  ^~  Quelques  digressioDS  AiM.>z  longues  ne  sont  gu^re 
jualîfiées  :  M,  11.  fait  l'histoire  du  christianisme  depuis  ses  origines  et  nubliit 
H  peu  pr('s  d'expliquer  les  diilicullès  religieuses  du  vi'  siirle.  —  U  histoire  if*' 
Théodora  nous  vaut  une  étude  inti'reÂ&anle,  mais  un  p«u  Inngui',  sur  linlluetir.c 
{tolitique  deH  feniinea  i\nm  ran(i<iuito  et  sur  l'bietoire  de  lu  pruslîlution;  il 
eût  mieux  valu  diaruler  la  valeur  des  l4^nioi|j;nages  relatifs  li  TliitHton. 

2.  Théodora  impératrice  de  Bjfiancr,  PatU.  Rey,  in-lî,  *.  d  ,  |t.  3U- 


ducUon  française'.  Sebéos  est  contemporain  des  événements  qu'il 
racutite,  el  l>«*.iucoii|>  ik  faits  de.  l^hisLoire  byzantine  ne  sonl  connus 
i)ue  par  sa  chronique.  Son  récit  va  de  la  fin  du  *i'  siècle  (rèignp  de 
Justin  II)  ;i  l'avènoment  du  calife  Moavyah  (6Ci).  Il  oJlre  de  pr&- 
Jeux  témoignages  sur  la  politique  des  empereurs  Maurice,  Héraclius 
^et  Gunâtanl,  mai^  le  vcrilaMe  centre  du  récit  est  formé  par  l'hiaioire 
de»  guerres  d'Héracrm.s  contre  les  Perses  cl  de  la  conquête  de  l'Ar- 
néoie  par  les  Arabes.  On  vt>rra  tout  k  l'beurcquel  parti  un  hi.storien 
^d'Héraclius  a  pu  tirer  de  ces  témoignages  pour  renouveler  rhi$loire 
deoet  empereur.  La  chronique  de  Sebèos  contient  en  outre  des  docu- 
ment» dé  grande  valeur.  Gitons  eu  pariiculier  la  lettre  de  Modeslos, 
arcliiprètre  de  Jérusalem,  au  «  catliolicoa  »  arménien  (détails  sur 
Toocupition  de  la  Palestine  [Vir  les  Perses,  p.  70;  ou  y  voit  que  pour 
établir  l'ordre  et  gagner  ks  populations  chrétiennes  ils  expulsent 
ins  scrupule  leurs  alliés  de  \n  veille,  les  Juifs),  (le  seul  exemple  suf- 
fit à  montrer  tout  l'intérêt  que  celte  publication  oITre  aux  étudc^s 
d'histoire  byzantine. 

La  publication  de  Seliéos  [i}u'il  n'a  connu  que  dans  rédition  russe), 

réelles  de  Jean  de  Nikiou,  de  Tabari  et  d'un  grand  nombre  de  sources 

orientales  ont  permis  à  M.  .\.  pESNict:  d'écrire  une  histoire  cntiére- 

meut  neuve  dMIèraclius  et  de  résoudre  un  certain  nombre  de  pm- 

^blèoiefl  délicats  de  l'histoire  byzantine  du  tu'  siècle^,  firûce  à 

Perniœ,  nous  .^vons  maintenant  une  étude  vraiment  scientifique 

Mir  un  règne  qui  fui  décisif  pour  les  destinées  de  l'empire  hyzaniin. 

ites  le&  sources  orientales  ou  ^^recques  sont  classée»  el  appréciées 

inaaoe  excellente  bibliographie  critique.  Les  sources  orientales  onl 

Cavaitiage  d'&lre  contemporaines  d'Héraclius  et  de  combler  une  lacune 

'  tie  la  chronographie  by/antine,  qui   n'est  représentée  pour  celle 

^(^ue  que  par  la  Chronique  Pascale.  M.  Pernice  a  tiré  un  parti 

excellent  de  ces  ressources,  ainsi  que  des  poèmes  de  Georges  Pisl- 

^llès,  qui  formaient  déjà  la  Ihtse  du  livre  de  UrapeyronV  II  a  pu,  en 

latysanl  dans  le  détail  tous  les  événements  de  la  vie  irHoraclius, 

létruire  un  grand  nombre  de  témoignages  apocryphes  ro«;us  par  ses 

prédêoesseurs  sans  aucune  critique.  L'exposé  de  quelques- uns  des 

iltaU obtenus  montrera  le  mérite  de  ce  livre. 


t-  HiiUnre  tl'Iféractiut   par   iévét/ve  Sebéot,  tnadtiiAc!  dr  l'armthtien  et 
«no/^f.  l'«ri»,  Imi'i,  ii.tl  ;  Li-rwux,  IWt,  iii-t*,  p.  stv*lfi7.  ~  U.  Mariera  tra- 
luU  tcuii'iii*>iit  U  S'  guirl))'  «te  l  oinM|{i-,  la  teu\v  iju'un  (luiMe  attribuiT  »  ScIm^k. 
I>l^  .*  liutiiif  l'i  Uacliirtiun  <U-  lu  t"  |iarlic  cl  M.  Maclrr  lui-iii^iiii' viriil  t]i> 
<-Hlp  ih'  U  ■.''  |uprt]«?,  riiiii|iilAtiiiii  «lu  xi"  *iiv\r  uù  l'on  trouve  les.  ajrri- 
•-iii|K>rrur«  liyiantinti,  rois  «rtnénietig  et  MiMUide».  {Journal 
<  |yo:>,  |i.  121  et  «ulï.). 
i.  I  '■  l.rm-LuK  H.m>nf<-,  (JallelU,  t90&,  lii-«*,  |».  Xirii-W. 

3-  I'  iviili  |>u  uillurr  i|i)cl<|u^>  fr<gmenl»dc  S«bio». 


Zift  BfîLLrrtif  ntsToivittOi. 

Là  révolle  d'Héraclius  contre  Phocas  est  racontée  pour  la  première 
fois  avec  darLé.  Jean  de  Nikîou  montre  que  Nicelas,  oouâin  d'Héra- 
ctius,  ne  s'esl  jamais  proposé  d'autre  bat  que  d'occuper  l'Égjple, 
dont  la  possession  avait  une  importance  capitale  pour  le  maUre 
de  Constantinople  et  qui,  en  cas  d'insuccès,  devait  former  ume  ligne 
de  retraite;  la  légende  d'aprèâ  laquelle  les  deux  cousios  devaient 
rencontrer  à  Constantinople  a  donc  vécu.  Des  détails  du  plus  grand 
intériil  âonl  donnés  sur  les  difilcullés  que  Nicélas  eut  à  surmonter 
pour  soumettre  l'Egypte.  —L'histoire  des  premières  années  du  gou* 
vernement  d'Héraclius  est  aussi  mieux  connue.  M.  Pernice  Eait  justice 
d'une  autre  légende  d'après  laquelle  l'empereur  aurait  assisté  avec, 
indolence  à  l'invasion  de  l'Orient  par  les  Perses  et  n'aurait  commenoéi 
a  agir  qu'en  présence  d'un  danger  immédiat.  De  nombrem  témoi- 
gnages montrent  au  contraire  l'activité  déployée  par  lléractiusdôsoa» 
avèiieraenl  à  la  campagne  de  622.  Sans,  doute  liien  des  obscu- 
rités subsistent;  ou  ne  sait  à  peu  prés  rien  des  moj^ens  employés  par 
l'etnpereur  pour  contenir  les  factions  du  Cirque,  pour  se  créer  une 
armée  et  rétablir  l'ordre  dans  l'état.  On  peut  du  moins  afïlrmer  qu'à 
peine  au  pouvoir,  lléraclius  commence  la  lutte  contre  le.'î  Perses;  dès 
612,  on  le  trouve  à  Césarée  de  Cappadoœ,  surveillant  en  personne  le& 
agissements  douteux  de  Priscus.  En  614,  après  la  prise  de  Jérusa' 
1cm,  il  entreprend  en  Syrie  une  expédition,  dont  le  plan  bien  tracé 
devait  lui  permettre  de  diviser  les  forces  persanes  en  deux  tronçons; 
rinsuniaance  de  ses  forces  l'obligea  à  la  retraite.  —  M.  Peniicé 
admet,  après  de  Boor  jèdit.  de  Thèophanes],  la  réalité  de  la  prise  de, 
Carlbage  par  les  Perses  et  la  lecture  Kap^rjcàva.  On  ne  voit  pas, 
à  vrai  dire,  comment  Sbabrbaraz,  à  peine  en  possession  de  l'Egypte, 
eût  pu  transporter  si  vile  &on  armée  à  Chalcêdoine;  une  occupation 
au  moins  temporaire  de  Carlbage  paraît  conforme  à  ta  suite  des 
événements.  M.  Pernice,  appuyé  d'ailleurs  par  le  témoignage  de  Pisi- 
dès,  rejette  la  tradition  d'après  laquelle  Iléracliuâ  aurait  songé  à  tair 
a  Carlbage  en  618. 

La  cbronologie  des  campagnes  d'Héraclius  est  fixée  avec  beaucoup 
de  soin  ;  dans  celte  partie,  M.  Pernice  a  profité  des  travaui  de  Ger- 
land' et  éclairci  quelques  points  encore  douteux.  Go  n'est  pas  dans 
le  golfe  d'Aleiandrette,  comme  en  6<4,  mais  auprès  de  Nicomêdie^ 
qu'Hêracllus  a  débarqué  en  622,  Gomme  le  montre  Sebèos,  il  a  donc 
traversé  l'Asie  Mineure  avant  d'arriver  eu  Cappadoce  et  rallié  les  gar> 
nisons  éparses  dans  les  places  fortes.  —  Une  autre  période  mal 
connue  jusqu'ici  élait  celle  qui  suit  le  retour  d'Héraclius  après 
sa  victoire  déGnitive  sur  les  Perses.  M.  Pernice  montre  que  le  traité 


1.  Bj/zantirtiîcluf  Ze.iUekrifl.  1894. 


rU!ICB. 


34» 


conclu  en  62R  arec  Kawadh  n'aélé  exécuté  que  l'année  suivante  par 
Sbafarbaraz,  à  qui  liéraclius  avait  prêté  uo  corp^  de  troupe  pour 
aller  à  lltésiphon  s'emparer  de  ta  régence  ptindaiil  La  ininorilé  d'Ar- 
desehir.  Ce  fut  donc  par  rinlermédiaire  de  Stialirbaraz  que  la  Vraie 
Croix  tiil  restituée;  l'empereur  la  rc(;ut  u  Tibériade  et  la  reniii 
immédiatement  à  Jérusalem  sans  passer  par  Gonstantinople,  comme 
l'aftifme  par  erreur  Théophanes.  M.  Pernice  discute  à  ce  propos  la 
question  de  l'urigine  de  la  fête  de  l'Eiallatiuu  de  la  croix;  il  est 
eiact  que  depuis  Hèraclius  cette  TéLe  a  pris  le  caractère  d'une  com* 
mémoration  de  la  cérémonie  du  H  septembre  629,  mais  on  est  bien 
aiiifié  d'admettre  que  la  fêle  eiislait,  auparavaul*. 

L'étude  sur  ta  situation  de  l'empire  après  la  guerre  contre  la  Parse 
fournit  aussi  à  l'auteur  l'occasion  de  relrancber  de  t'hiatoire  d'Héro- 
ctius  un  certain  nombre  de  Faits  maui feulement  faux.  Tels  sont 
la  prétendue  persécution  des  JuiTs  (p.  t8«,  n.  i]  et  surtout  l'ètabba- 
Bemenl  des  Slaves  dans  la  péninsule  des  lialkans  (p.  492>200).  On 
ne  peut  dire  que  cette  question  obscure  soil  défloilivemenl  résolue, 
mais  M.  iVrnîce  montre  bien  l'erreur  de  Constantin  Porphyrogénèle, 
qui  suppose  par  analogie  que  les  Serbes  el  les  Ooales  soûl  venus  du 
Dord.  La  realité  cât  lout  autre  ;  avant  Ifêraclius,  les  tribus  serbes  et 
croates  étaient  déjà  établies  en  Macédoine  et  en  Dalmatie,  mais  c'est 
sous  son  n!^ue  qu'elles  sont  sorties  de  leur  étal  d'anarchie  pour  for- 
mer des  ori^anismes  politiques. 

On  voit  par  ces  exemples  Texcelleate  inrormatëoo  dont  l'auteur 
diipoK*.  I>a  furmi>,  à  la  fois  sobre  cl  claire,  est  digne  du  fond.  Un 
«UBilent  portrait  physique  el  moral  d'iléraclius,  que  l'insufTIsanci- 
dw  sources  ne  (ter met  pas  de  pousser  plus  loin,  précède  le  rédt  des 
gurres.  Par  oppo$ltii>n  à  ses  devanciers,  M.  Pernice  a  peut-être 
ongéré  la  rectitude  iulellectuelle  de  son  héros  el  fait  trop  grande 


1.  Voj.  Purgolrr,  t'h^ylise  (fifiattUne,  p.  tU. 

2.  Uw^lffu*?*  irrrurii  au  uiiii!>&iot)«  ;  Iw  n|i)iorts  d'Ht^ncltH*  »*ec  !■  Oi^orgir 
ual  «"C^  tr*«  bien  i^lU(ii66  p«T  ICarifuart  {Oitnirup,ri$ehe  StreifaUye,  \i.  39.1  ri 
«oit),  Um  aourr.c*  tlottt  il  *e  tett  iiitinlnfol  ifueti  C26,  contrurrcinMil  A  It  con- 
clsilon  de  H.  P..  Il^rarlius  teiit  bien  ftii|'arA  dr  la  rillr  il<;  Titlis  »iw.  I'«idt< 
Am  Khaur»;  seulf^  U  ridiilelli'  ri;f>isl«  el  fui  pria*'  a|irt'%  lurt  tléptrl.  —  Sur 
l'Afriqar,  M.  IV  n'a  f*»  'ontiu  1»  Carthag*  rumainr  i!'ApiIoll*nl.  —  l,'org*ni' 
ulimt  dr  lArintiiiir  i-anfililue  bien  If  |>r^mi<>r  i'i(!rop)c  il'un  tli^inn  fllirhl, 
M^lantirs  Mointii.  \K  47).  —  Sur  le  4>lrikn|{4'iiieiit  »t  iiii|>orl«dl  dtat  U?»  formulp» 
(lu  iirotocol*-  impérial  en  (>'.'fl,  vn},  tim  i«iiiinuni>'4tion  à  l'Ac«déinie  tit»  ïnn- 
cripliont  (mai   VJOb).  —  lHn%  If  cauH  n\mtiu  r«nu<n<  i  I  arl,  M.  P.  rût  uiir 

bien  tiiï«ffiMn(«  aux  influi^nr^»  nrl><nlaM  ni  bien  niiiief  to  Inmiùr'^  (or 
DWiki ,  t1  i)iiintr<*  d  ailleurs  iiv<^c  r«i«in  l'iiniiorUnce  d«  TA-iic  MJncun* 
U  Tir  pollll<]ui>,  *^triMr  «t  inkllis'.turllc  de  l>m|>in>.  —  BnQn  on  •tt<'nd  en 
nh  un  tablciiu  «lit  i(''W'lo|>)q:ttient  ItlIcfiiUr  Hiu«  lirrariius. 


S20 


«tlLLin-IlT  BlSTOAlQITi:. 


dans  le  récil  de  la  catastrophe  Qnalc  du  règne  la  pari  de  la  falalité; 
malgré  ces  réserves,  on  peut  dire  qu'il  a  su  rendre  vivante  la 
figure  d'un  des  empereurs  les  plus  remarqualjlcs  qui  aient  régné  à 
Byzaiice. 

M.  DiEiiL  a  eludié  le  caractère  si  complexe  ui  si  diftlcile  à  péoélrer 
de  l'impératrice  Irène'.  Apres  avoir  reconnu  iju'il  eat  malaisé  de 
dire  si  *  elle  a  voulu  tous  lea  actes  de  son  gouveroemeat  »,  il  lui 
TL^ruse  rioteUigence  supérieure  que  lui  avaient  allribuée  ses  histo- 
riens précédents,  M.  Gasquel  et  M.  Scblutn berger.  Le  principal  trait 
lia  son  caraclère  est  l'amour  du  pouvoir.  Elle  ■  ne  prit  point  d'amanl 
de  peur  de  se  donner  un  maître  n.  L'ambition  étouffa  en  elle 
jusqu'au  sentiment  maternel,  et  ce  goût  aveugle  pour  la  pompe 
c&Lérieure  aussi  bien  que  pour  les  réalités  du  pouvoir  la  porta 
à  rroijj$or  tous  les  préjugés  de  l'opinion  byzantine  et  lUt  la  principale 
cause  de  sa  cliuie^ 

M.  ScBLiTHBtuùEa  a  complété  son  Épopée  bt/zanline  par  un  (roi- 
sième  volume  consacré  aux  derniers  souverains  de  la  dynastie  macé- 
donienne, depuis  la  mort  de  Basile  II  jusqu'à  l'avènenieol  d'Iaaac 
t'.omnène  ('1022-JO»?)-''.  Comme  le  dit  l'auteur  dans  son  introduc* 
lion,  celte  période  olTre  une  plus  grande  variété  de  tableaux  que  le 
ré^ne  de  Basile  11,  entièrement  rempli  par  les  campagne  el  les  négo- 
ciations. Grâce  au  témoignage  si  précieux  des  écrits  de  Psellos,  que 
M.  Schlumbergcr  a  adopté  avec  raison  comme  son  principal  guide, 
il  eal  possible  de  pénétrer  au  cœur  de  cette  société  si  rafQnée 
au  milieu  de  la  barbarie  du  xT  siècle;  les  ialrigues  de  cour,  les 
dulibéralions  du  coEiseil  impérial,  les  mystères  mêmes  du  gjnécée  où 
vivaient  renFermées  comme  des  sultanes  entourées  d'ennuques  les 
dtsux  vieilles  porphyrogénètes  Zoé  et  Théodora,  les  discussions  sub- 
tiles enfin  où  se  complaisait  l'entourage  précieux  de  lettrés  qui  envi- 
ronnail  Constantin  IX  forment  la  trame  du  récit  de  cet  humaniste 
du  II'  siècle,  qui  est  parmi  les  écrivains  grecs  du  moyen  âge  un  des 
plus  représentatifs.  Sur  ce  fond  bariolé  se  détachent  quelques 
grandes  figures,  celle.s  de  Maniakès,  le  premier  homme  de  guerre  de 
son  temps,  ou  de  Michel  Gérulaire,  l'auteur  du  schisme  de  <054  et  le 
faiseur  de  rois,  qui  tranchent  étraogemenl  au  milieu  des  personnages 
de  moindre  envergure  que  les  hasards  de  la  naissance  ou  des 
intrigues  ont  mis  au  premier  plan:  les  deux  filles  de  Constantin  VIII 

1.  nevue  lifs  Denr-Uondei,  I"  mars  1906,  p.  179-203. 

'2.  M.  Diehl  me  |>arail  aUércr  le  caractère  Je  la  querdie  de«  images  ea  f 
voyuit  «  une  luLtc  «ntre  le  gxmvoir  civil  et  les  congrégations  u;  t.e.  n'est  U 
qu'un  fpiijodi'.  ilc  cette  querelle, 

3.  L'Épopée  byzantine  à  la  fin  du  A'  siècle,  3*  partie.  Puit,  Hacliettc,  1905, 
iu-8*,  i>.  viii-8i<i. 


rililtCB. 


321 


cl  lej  stDtfuliers  princes-époux  de  Zoé,  Michel  le  Paplilagooion  ou 
r/Oastaolin  Monomarque  par  exemple. 

On  retrcjuve  dans  ce  tleroier  volume  loule.^  \ts  qualités  qui  Tonl 
le  charme  des  deux  premières  parties  de  \' Epopée  :  un  goùl  commu' 
aicalif  «l  une  vérit^hle  sympathie  pour  la  dvHisalion  byzâoline,  la 
Lfflbe  en  lumière  des  aspects  piltore.srjues  de  celle  société  si  étrange, 
fun  récit  clair  et  de  Torme  élég<mte,  surtout  une  inrormalion  complète 
raitis  Don  seulement  de  l'élude  scrupuleuse  de»  sources,  mais  des 
^impreâsions  personnelles  su^'gurràs  par  la   vue  directe   des  pays 
rOrienl  et  de-s  monuments  d«  l'art  byzantin.  Une  illustration  abon- 
daole  cx>mplète  la  merveilleuse  collection  de  monuments  des  %*  et 
xi*s.iècles  qui  lonaït  déjà  une  si  grande  place  dans  les  deux  premiers 
volumes  de  TÊpopée.  Plusieuri?  de  ces  monuments  ont  un  Inlérét 
lii»l(>rirjue  considérable  et  jettcol  ud  jour  inattendu  sur  Les  person- 
nages du  récit;  ce  sont  les  monnaies  cl  surtout  les  sccaui,  pour  la 
plupart  inédits,  qui  proviennent  de  la  belle  collection  de  M.  Schium- 
iserger;  quelques-uns  de  ces  morceaux  de  plomb  reproduisent  les 
Lrails  ou  tout  au  moins  le  costume  du  fameux  Jean  l'Orphanotrophe, 
<Ju  chroniqueur  Michel  d'Altalie,  de  Aomaia  Skieroâ,  de  Georges 
Jkianiokès,  du  condolLiere  norntntiil  Hervé,  etc.  La  collection  chré- 
îenne  et  byzantine  des  llauLes-liiud^s,  mise  da  si  borme  grâce  par 
Miliel  à  la  dii^po&ition  des  érudits,  a  permis  à  M.  Schiumberger 
reproduirt'  la  plupart  des  beltea  mosaïques  de  S-iint-Luc,  de 
K^feapbni,  de  Kiev,  etc.,  ainsi  que  les  miniatures,  ivoires,  objets  d''or- 
l'^rrerie  qui  donnent  une  idée  si  somptueuse  de  l'art  byzaiilin  du 
:t'  siècle. 

L'histoire  de  l'empire  byzantin  à  celle  époque  a  élé  dans  ces  der- 

'xîères  années  Tobjclde  nondireuses  études,  et  il  s'en  Paul  de  beau- 

]Qp  qu'on  ait  même  épuisé  toutes  les  richesses  conteuues  dans  les 

■avresde  Psellos,  dont  la  correspondance  n'a  jamais  élé  étudiée  à 

in  point  de  vue  historique.  M.  Schiumberger  a  tiré  p^irli  des  études 

•"wcentea  de  Schlitte  sur  la  révolte  de  Toroicios,  de  Mirdler  sur  Tbw- 

cSora,  Michel  Stratiutikos^  et  Isaac  Coomène,  de  Fischer  surXiphilin, 

[^3tC.;  il  m'a  fait  l'honneur  de  se  servir  pour  mn  chapilre  sur  le 

Schisme  de  iO^i  <lu  livre  que  j'ai  moi-même  composé  sur  celte  ques- 

t-ion;  enllD,  il  a  pu  avoir  communication  du  manuscrit  de  l'Ilisloiru 

«les  Normands  d'Italie  que  prépare  M.  Cbalandon.  Il   n'a  pu  en 

r^vaoche  profiter  du  (ravail  si  ojmplel  de  M.  Gay  sur  l'ilalie  niéri- 

•  llonale  et  il  ne  cite  nulle  part  les  étudia  si  imporlanlcâdc  Neumann  * 


I.  Voir  |i1uk  luiu,  |i.  'i'î3. 
RSV.    UlBTOR.    XUI. 


■»♦ 


FAX. 


21 


312 


BULtrrt»   BISTOHIQITB. 


el  d6  Marquarl'.  Il  s'est  du  moins  ^rvi  pour  l'hisloire  Ues  guerres 
orientales  des  cbroniques  arménieDties  ou  «syriennes  doDl  les  témoi- 
gnages vleiioenl  quelquefois  suppléer  à  l'Insuffisance  des  chroniques 
bj'zaut.ines;  enlln  il  a  adapté  av{«  bonbeur  k  son  récit  les  délaiiftj 
que  fournil  le  mémorial  si  curieux  intitulé  :  V^ecaumeni  Stratefficvn^ 
et  recooaiilué  avec  ce  secour*  sur  de*  bases  plus  solides  la  biographie 
du  persùunage,  à  moitié  épique  jusqu'ici,  d'Harald  le  Norvégien. 
Toute  la  partie  de  l'ouvrage  consacrée  aux  guerres,  aux  rclarj 
lions  entre  rempire  cl  les  califats  d'£gjple  ou  de  Bagdad,  à  la 
politique  byzantine  en  Arménie,  aux  rapfiorts  avec  la  Russie,  aux 
invasions  des  Turcs  et  des  Pelctaénègu&s.  a  une  imporlance  capitale: 
elle  permet  de  reconsliluer  l'étal  de  l'Orient  un  demi-siecle  avant  la 
première  croisade  el  jetle  uti  jour  curieux  sur  la  situation  instable  I 
des  villes  maritimes  de  l*emplre  exposées  aux  pirateries  des  Sarra- 
sins d'Afrique  «l  de  Sicile.  C'est  sur  ce  lahle;iu,  qui  laisse  deviticr  uu 
avenir  incertain,  que  se  termine  V Épopée,  el  il  faut    féliciter 
M.  Sclilumberj^er  d'avoir  véritahlemenl  ressuscité  une  des  périodes 
les  plus  allachanles  de  rhiatoire  byzantine*, 

M.  Uii£gBKE  a  étudié  avec  le  plus  grand  détail  le  texte  du  discours 
prononcé  par  Psellos  contre  le  patriarche  Michel  (iém taire",  dont 
j'ai  dontië  une  édition  récemment*.  Ce  discours,  donl  la  laugue  est 
parfois  bien  obscure,  soulève  un  certain  nombre  de  problèmes  du 
plus  grand  intérêt;  Il  a  comme  contre-partie  l'oraison  funèbre  pro- 
noncée quelques  années  plus  tard  par  Psellos.  M.  Draeseke  a  revu  le 
texleavec  le  plus  grand  soin  el  proposé  un  certain  nombre  d'amélio- 
rations très  heureuses.  Son  commentaire  historique  est  une  véritable 
histoire  des  rapports  entre  Psellos  el  lùichel  Cérulaire.  li  voit  dans 
le  discours  d'accusation  un  témoignage  historique  de  premier  ordre 
encore  plus  qu'un  pamphlet  et  il  établit  à  la  lumière  de  ce  discours 


t.  Voy.  liev.  hisl..  l.  LXXXVII,  p.  SCS. 

2,  Quelques  remarques  de  di^tail.  P.  I9''2Q  :  M.  Schlumlterg<^r  tne  par&ll  &voir 
rrop  wbi,  dans  son  appréciation  du  i^araclvre  de  C-onsUnliu  VU],  ]'înl1uenc4%  Af 
Skj\Uièa,  visiblement  jiArtîal  (tour  ce  pririce.  On  ne  ]ieuL  lui  fnirr-  ud  r.rimp 
(i'aTotr  aimé  li.'»  spoits,  et,  d  .iprî'K  le  Ir^tnoignàge  ilf  l\s«UDâ,  se»  promotion* 
d'eunuqufis  ne  jHirais&enl.  ]mfi  avoir  donné  de  mauvais  résulUits  r>oiir  l'cmpirr.  — 
P.  457  :  i!  est  iin|iosaible  de  savoir  si  I  introtiisalion  de  Mic;hel  (VmUire  a  il»-  ï<<^ri- 
tablemeat  pr<'ct>dw  il'unc  (^IscUon.  — P.  458  :  il  mt*  setnldp  que  l'on  |x'ut  absoodrp 
ce  pnlriarclie  dp  l'aecusalion  d'uvoir  fail  crever  les  yeux  ii  l'Or|ihanotrophe; 
s'il  en  avail  vU-  ix)ii|>lible,  Pseilcm  n'eûl  pa»  itiAni{ué  de  le  rtpjH^ler  dun*  wu 
réquUitotK. 

3.  PtHlus  yegen  Miefutft  Kerularivê  {Zeil.  /'.  wUiemchaflL  l'Iiful.  lanij, 
I>.  i94-%9  el  MYlAm,  eitrail). 

i  Henw  dei  CliMtet  grecques.  I.  XVI  cl  XVIt  (m*-l905). 


FlilTCi:. 


323 


quo  le  lellre  §i  étrange  <lans  laquel  te  Psel  los  cri  tique  vertémetit  les  Uiéo- 
neftpoliUquos  du  palnarctiu  '  date  du  début  <iu  rèfjne  d'iaaac  Comoène 
éL  eoDsUlue  une  sorte  d'averlî&semeot  onicicux.  M.  Dr^eseke  cherche 
d'aJIlears  à  allénuer  les  divergences  entre  le  réquisitoire  et  l'oraison 
ftioèbre  et  à  disculper  Psello^  de  t'accusaliun  de  palinodie  (p.  209|. 
H  Mt  vrai  que  l'oraison  funèbre  ne  contredit  pas  expresaément  ka 
dèUib  du  réquisitoire,  maia  TespHl  en  est  si  dilTérenl  qu'on  est  liien 
obligé  d'adoietlre  chex  Pscllos  un  c^taiiMemcnl  com|>let  d'altitude. 
{loaU'arrivée  au  Ir&ned'iCudukia,  nlece  du  Cénilaîre,  fournit  rcjpli* 
cation  naturelle;  celle  défaillance  jette  un  singulier  jour  sur  le 
caraelère  de  l'aelloâ  et  enlève  beaucoup  d'autorité  au  témoignage  du 
l'on  et  l'autre  discours. 

Nou$  avons  signalé  à  l'épo<)ue  de  son  apparition  l'ouvrage  CBmar- 
({ittbks  de  M.  Neumann  sur  l'emptfe  byzantin  aux  x'  et  ii*  siècles'. 
MM.  Rxmi'iiel  Rozlowski  onl  rendu  un  service  signalé  en  donnant 
da  ce  livre  unecxcelknle  traduction  en  français,  précédée  d'une  pré- 
hœ  de  M.  DrsnL  et  aecompagnée  de  notuâ  eniprunlees  aux  ouvrages 
publiés  depuis  l'appiirilion  du  texte  allemand^.  Sans  revenir  sur  tes 
nérites  de  ce  livre,  il  suffira  de  rrtppelcrque  M.  [Vt^umann,  suivant 
one  Moellenle  mélliode  dont  M,  Kanilaud  avait  déjà  donae  l'exemple 
dun  WD  Constantin  t'orphyrogènite ^  renonce  à  cotisidérer  rhi^loirc 
bfnotine  du  point  de  vue  élroil  des  intrigues  de  cour  et  des  révo- 
laliouB  de  palais;  c'est  un  morceau  de  l'histoire  de  la  société 
(jull  a  voulu  écrire  en  étudiant  la  puissance  de  la  féodalité  d'Asie 
Mineure,  sa  lutte  avec  le  pf>uvo]r  centrai  et  la  victoire  finale  qui  lui 
a  imposé  ta  nécie.s8itède  défendre  Pempire  contre  les  Normands  et  les 
Turcs.  La  traduction  de  cet  ouvrage,  qui  est  un  excellent  modèle, 
aitFi  une  beureuso  influence  sur  nos  éludes  byzantines*. 

L'éUblisseineat  de  la  domination  latine  à  Gonslantinople  en  4304 
o*«at  pas  Beulemcnt  un  épisode  curieux  par  les  contrastes  qu'il 
rirèle  eolra  deux  mondes;  c'est  aussi,  el  on  Fa  trop  oublie,  le  point 
ik  dq>art  d'une  nouvelle  Iransformation  de  rhellénisroe,  La  langue 
«l  la  lilléralurp  populaires,  le»  idéeS'  pittitiques  el  sociales,  l'art 
fflème  de  l'empire  byzantin  restaure  en  1:261 ,  out  gardé  de  \a  domi- 
nation  des  Occidentaux  dce  traces  dont  on  commence  seulement  à 
«fipfèciûr  l'importance.  Mais,  pour  s'engager  dans  ce  domaine  si  peu 


I  ta.  iatiMA,  V.  |i  306  (IPtiK  307). 
î.  Vftj.  Hrv.  hUt..  n'  IIR. 

II  La  Situatum  mnndint*  tU  l'«mptr«  bjftantin  avant  le*  rroUad«i  (eitnil 
ifc  la  /tevMt  de  ViPnrnl  Min.  t.   X).  P*rlii,  L^roiii.  ltK>5.  («-«•,  \t.  Ilô. 

I.  P.  48,  u.  3.  OljiiioJwgiii*  tl«  MAnlik^A  a  ittê  4X>ot»al««  |tfct  t>eli«f  (Ktuiu- 
ikKfttf,  ««MA.  d.  byi.  bU..  |i.  tOOO,  n.  1). 


32f  Biri,Liri!tf  Ht»TOttQ08. 

exploréj  il  e^l.  nécessaire  d'avoir  une  bonne  histoire  de  lempirr 
latin,  Sauf  quelques  Lr^vaus  en  msse  ou  en  grec  et  les  publications 
de  Buchoii,  l'eiiâcmble  de  celte  histoire  n'avait  pas  été  traité  depuis 
l'ouvrage  de  Ducange,  Uistoire  d^  t'etnpire  de  Constanl inopte  wus  tes 
empereurs  fratuaù  (Paris,  *657|,  Cari  Hopf  (iS32-T5)  avait  rassein- 
blé  tous  les  éiéroenls  d'une  histoire  de  la  quatrième  croisade  et  de 
rengpire  latin;  seule  la  deuxième  partie  de  ses  recherches,  classée 
sous  la  rorme  de  regesles,  existe  encore.  C'est  à  l'aide  de  ee& 
papiers,  dont  il  a  pu  avoir  comoiuDication,  que  M.  GesLUfo  a  entre- 
pris à  son  tour  d'écrire  une  histoire  die  la  domioaltoD  firajique 
i^n  Orient'.  Il  s'excuse  de  commenœr  par  le  deuxième  volume, 
l'histoire  de  l'empire  latin  sous  les  deux  premiers  empereurs.  Une 
première  partie  âera  consacrée  à  la  quatrième  croisade,  une  troisième 
à  rhiâtoire  des  états  secondaires,  colonies  italiennes,  chevaliers  de 
Rhodes,  etc. 

Grâce  à  une  connaissance  complète  tant  des  sources  originales  que 
des  monographies  les  plus  récenles,  ce  premier  volume  nous  fail 
espérer  que  son  auteur  comblera  une  des  lacunes  les  plus  regrettables 
de  l'histoire  du  mojen  âge.  Du  lendemain  de  la  prise  de  ConsLaali- 
nople  a  la  mort  de  Tempereur  Henri  (I204H6|,  l'auteur  suit  k 
marche  des  événements  et,  sans  sacriOer  l'ordre  chronologique, 
groupe  les  faits  de  telle  manière  que  l'impression  la  plus  nette 
su  dégage  de  son  récit.  Les  élémeiUS'  de  cette  histoire  si  complexe 
sont  pour  ainsi  dire  isolés  les  uns  des  autres  :  d'abord  la  politique 
positive  et  mercantile  de  Venise,  représentée  par  Dandolo,  qui  écarte 
le  marquis  de  Moolferrat  du  Lrône  impérial,  accapare  les  meilleures 
positions  militaires  el  commerciales,  prétend  s'emparer  du  patriar- 
cat de  ConsLantinople  el  tmile  sans  scrupule  avec  les  Turcs;  en 
regard,  la  politique  idéaliste  d'Innocent  111,  préoccupé  seulement  de 
la  croisade^  bienveillant  pour  l'empire  latin  et  plein  de  ménagements 
pour  Veaise,  tant  que  la  nouvelle  domination  lui  apparait  comme  un 
point  d'appui  pour  la  future  croisade,  devenu  indifférent  et  presque 
hostile  lorsque  sa  faiblesse  est  démontrée ^  enQn  les  empereurs 
latins,  pourvus  d'un  beau  titre  historique,  mais  aux  prises  avec  de 
multiples  difficultés  qui  semblent  renaître  sans  cesse  à  mesure 
qu'elles  sont  résolues.  Les  tnvasioQs  bulgares  empêchent  les  Francs 
de  conquérir  l'Asie  Mineure  et  permettent  â  la  domination  byzantine 
de  se  reconstituer  a  Nicée;  de  son  côté,  Lascaris  contrarie  les 
expéditions  des  Francs  contre  les  Bulgares;  la  rivalité  avec  le 


1.  Geickichle  des  tateinitehen  Kimerreiche»  von  Konstanlinopet.  I  Tliell  : 
Gescli.  der  kaiter  Baldvin  1  und  Reinrich,  (204-1210.  Bomburg  Ton  tier 
Hohe,  chei  tautcur.  1905,  in-8',  ('.  V-2G4,  index. 


mict. 


325 


reywimc  de  Theasalonique,  la  lutLe  «cclésiaslicfui;  donl  le  paLriarcat 
d«  Gonstantinople  est  1  enjeu,  la  (ié(>encJanc«  absolue  vis-à-vis  du 
goaTerncmenl  véiiitieD,  qui  a  te  monopole  de  la  (narine,  rinsuffî' 
sance  en  troupes  el  en  argent,  tels  wot  les  périls  au  milieu  desquels 
les  deax  premiers  empereurs  se  débaUeni.  Comme  l'a  monlré 
M.  (leriand,  le  véritable  Tondateur  de  l'empire  latin  est  Henri  de 
Flandre.  L'bistoire  détaillée  de  son  règne  est  la  partie  la  plus  neuve 
de  ce  livre,  et  Tauteur  a  mis  avec  raison  en  lumière  la  (Igure  de  cet 
une  remarquable  qui  a  su  délivrer  Constanlinople  du  double  dan- 
dcft  Bulgares  et  de  Théodore  Lascaris,  résister  aux  prétentions 
deaVénilienaeldeMorosini,  rattacher  à  l'empire  les  possessions  loîn- 
taioes  de  Thc^salonique,  qui  était  capable  enlln  de  charger  l'ennemi 
eomme  un  simple  chevalier  et  de  diriger  les  négociations  tes  plus 
difflcile».  Sa  mort  prématurée  en  I2J6  (il  avait  moins  de  quarante 
ans)  fut  pour  la  domination  latine  en  Orient  un  malheur  irréparable. 
Le  développement  important  que  M,  Gerland  a  donné  à  l'étude  des 
questions  religieuses,  notamment  à  rhistotre  du  patriarcat,  à  l'ei- 
pédlliVm  de  l'empereur  Henri  en  Grèce  et  à  sa  lutte  avec  les  cheva- 
liers lomlwrds  tt2flS-12lf>),  à  l'élude  des  rapports  entre  les  Grecs  et 
les  Francs  et  des  dominations  féodales  antérieures  à  la  conquête,  jette 
iiiie  vive  lumière  sur  les  conditions  si  particulières  et  mal  connues 
jusqu'ici  de  celle  colonisation  occidentale  en  territoire  bj'zantin. 

M.  Omout*  a  retrouvé  dans  les  papiers  de  I>ucange  conservés  à  la 
Bibliothèque  nationale  une  nolioe  du  médecin  lyonnais  Jacob  Spon 
sur  une  suite  de  portraits  des  Gomnène  de  Trébizonde  peinl-s  en  lè(e 
d'un  manuscrit  acheté  à  Athènes  par  Georges  "Wheler,  compagnon  de 
TOjage  de  Spon  en  <G75-I67€.  A  la  nomenclalurâ  de  ces  portraitâ, 
H.  OiQont  joint  des  extraits  du  manuscrit  de  Wheler,  conservé  à 
Oxford.  Ce  manuscrit  contient  le  typicon  d'un  monastère  de  reli- 
l^ses  fondé  a  Oinstanlinople  au  iiv'  siècle  par  le  stralopèdarque 
J«ao  (>)mDène  Douces  el  sa  Temme  Tbéodora. 

fil.  HrflTniiiF.  raonncuLE.  —  Bien  que  le  livre  de  M.  ArpoLLiivr 
^ur  Carthaye!  rmnaine'  ail  été  analysé  ici',  il  est  nécessaire  de 
ùgnaler  la  contribution  inléressatite  qu'il  apporte  à  rhisloire  de 
l'A  r  ■  '  .  /anliiic  :  les  chapitres  entièrement  nouveauï  consacrés  â 
h  :.  ne  de  (llarlhage  fp.  143-323),  l'étude  de  l'étal  ofclésias- 

liquG  a  l'époque  vandale  et  byzantine  (p.  S4I-S65)  el  surtout  celte 

I.  PortraiU  de  iHffértnU  mambrft  de  Ut  famille  liti  Comni^f  («lirait  il« 
Il  Hrrvr  dfa  (itwiet  grec^jui-s.  t.  WU.  julllel-octobri"  TJOt). 
'i.  farltuti/r   rumainr.    Pnfl»,    KoiileiiiOili(t,    IUOI,    in-8',   p.    XUII-8S0  (811*1. 
Krt}\t*  rrmM;4i^iv  «l'AthèxiM  et  de  Rnnir.  rii»n.  XXIVj. 
f^tt  M.  l).Miilfflsri  du  IMisrt  («et.  hùi.,  l.  LXXXVIIi.  p.  m). 


326  ftOLtRTCV  ■TStOlIQDt. 

de  la  littérature  et  de   l'esprit  public  (p.  KSI -766)   rormenl  ûB*' 
reconstitution  très  vivaoïe  de  la  société  carthaginoise  après  la  res- 
tauraUon  byzantine  et  jettent  un  jour  curieux  sur  une  des  grandes 
ville»  provinciales  de  l'empire*. 

IV.  KtsroiRE  SES  nsTiTOTiQKS.  —  M.  SoiLiiiiBeBGU  S  publié  de 
nouvelles  pièces  inéditea  de  numismatique  et  de  aigillographie*. 
L'ensemble  de  ces  pelitâ  monunients  fournira  une  des  sources  les 
pluâ  importantes  aux  Tuturs  hislorienâ  des  institutions  byzantines. 
Signalons  parmi  les  pièces  les  plus  curieuses  de  cette  série  un  sceau 
de  Georges  Maniakès,  le  seul  connu  jusqu'ici'*. 

J'ai  moi-même  éludié  dans  ses  origines  l'emploi  des  titres  de 
3«5iXîîj4  et  de  is.in:iiT^ç  à  Bjzance  et  essayé  d'établir  que  ce^  deux 
titres  donnés  aux  empereurs  par  les  Orientaux,  surtout  les  Égyptien», 
dès  l'époque  d'Auguste,  n'ont  été  d'un  usage  courant  qu'à  par- 
tir du  tv*  siècle  et  n'ont  pénétré  dans  les  protocole-^  officiels  des; 
diplOmes  qu'avec  Héraclius  en  629,  sur  les  monnaies  avec  Cons-j 
Uutin  V*. 

Grâce  à  une  étude  pénélrante  des  données  du  Slralegicoo  Irensei- 
gnemenls  sur  l'auteur  représenté  comme  un  haut  personna^  qui1 
puise  ses  préceptes  dans  ses  expériences  personnelles,  détails  sar  les 
peuples  barbares,  caractère  de  ta  langue  (fui  hésite  entre  te  grec  et 
lektinj.  M,  Aossiresses  a  pu  fixer  l'apparition  de  ce  traité  eatre 
5^0  et  584  et  Tattribuer  d'une  Taçon  presque  certaine  â  Maurice,  à 
celte  époque  généralissime  des  armées  de  Tibère*.  Les  Slaves,  sur 
lesquels  le  traité  donne  les  premiers  renseignements  précis,  ne  sont 
pas  encore  «  sortiâ  de  leur  pays  boisé,  marécageux,  sillonné  de 
rivières  qui  se  jettent  dans  le  Danube  »;  les  Perses  et  les  Avarsi 
paraissent  être  les  ennemis  les  plus  redoutables  de  l'empire,  et  les] 
Lombards  sont  encore  peu  connus. 

M.  PiSTcas^Ko,  dans  une  étude  sur  le  régime  agraire  de  l'empirej 
byzantin,  élève  des  doutes  sur  Tatlribution  aux  empereurs  isauriens 
de  la  e  loi  agricole*  ».  N'ayant  pas  eu  connaissance  de  son  IraTsiLl 


1.  p.  135.  Sur  le  prètentlu  iirojet  d'Héradiu»  lU  «ur  It  qtleation  (l<>  It  |)riu 
de  C&rthage  |iar  lee.  Perses,  vojr.  plus  baut,  p.  'ilÈ. 

2.  Sceaux  b^iaiUin»  inédiUt,  &*  ji4^rie  (eilrail  de  la  Hcoue  de  numitnuiti^*, 
l%5,  p,  3^1).  —  Uélanffââ  de.  numittnaUque  r.t  de  xtr/tltoyraphie  mMiéwik] 
[fbid,,  i>.  3&5).  —  Quelques  tceaux  dt  t  Orient  Min  (eïtrait  àft,  ftémoirt*_ 
det  \ntiqiiairf-s  df  France,  t.  LX!V). 

'^.  Voy.  la  repriMtiiclioo  dun»  Kpapée  byzantine,  III,  )►.  457. 

4.  EitraK  ili-  lu  ByzanHnnvfie  Zr.iUchnfl,  t.  .VV,  |».  t6l-17S. 

5.  L'Auteur  Uu  Straterjicttn   (eilrait  an  la   Herur  dm   t^tudfi  imei*mtua]^ 
Bonleaui,  l-Xret,  iii^a-,  l9tKi,  p.  19. 

6.  La  l'ropriHé  rurale  à  Hijzanit  feu  rus»*),  SoU»,  1903,  in-8'. 


PlâtCB. 


327 


m'wt  ÛDpos^ihlc  (]>\ poser  ses  arguments  qui,  s'ils  étaient 
adods,  nodiOeraieni  prorondémenl  une  théorie  devenue  pres<]ue 
ela^ique. 

V.  ilisToiBK  BK  l'Éclise.  —  M.  J.  PiUfioiHK  a  publié  le  premier 
voluQiB  d'une  histoire  de  l'Égtise  tiyzantine  qui  comprendra  lroi$ 
parlies*  ;  l>  de  Ju!^tinieI1  à  ta  (juereïle  des  images  j  2^  de  847  à  ta 
prise  de  Onstanlinople  en  i2(H  ;  3"  de  1204  à  1453.  On  ne  peut  que 
louer  celle  iniliaiiv«,  qui  comblera  une  lacune  re-gretiable.  L'ordre 
chronologiijui»  a  «lé  adopté  avec  raison,  cl  c'est  lîi  un  progrès  sur  les 
twrra^^  qui  prcgentaienl  sur  le  méine  pian  le$  iristilulions  conlem- 
porunes  de  Justinien  et  celles  du  xt*  siècle,  sans  tenir  compte  des 
transformations  qui  ont  roodifté  l'organisation  intérieure  de  l'Église 
t)]fzanline.  U  seule  crilir|ue  que  l'on  pourra  faire  ii  l'auteur  sera 
d'avoir  |>eul'étre  trop  multiplié  les  subdivîaion&.  La  première  partie 
est  elIc-mL'inc  divisée  en  trois  jwriodes,  et,  pour  chacune  de  ces 
périodes,  M.  Pargoire  trace  au  tableau  cx)mplê[  de  l'Rglise,  avec  les 
flvenemeots  de  son  histoire  exlérieure,  ses  inslitutioas,  sa  hiérarchie, 
sa  vie  inlèrieure,  *a  législation,  sa  liturgie,  son  art,  sa  litléralure.  Il 
résulte  de  ce&  retours  .nuccesaifs  du  même  ordre  de  tà'tl^  une  cer- 
taine monotonie;  on  eût  pu  adopter  peut-être  un  moyen  terme  et 
grouper  dans  un  seul  chapitre  par  exemple  tes  considéralions  rela- 
tives à  la  liturgie. 

Ce  premier  volume  est  précédé  d'une  bonne  bibliographie,  et  de 
nombreuses  références  permettent  de  se  reporter  aux  sources; 
quelques  ouvrages  dont  l'autorité  est  incontestable  sont  cependant 
omi^,  Un  livre  dont  la  matière  est  si  étendue  ne  saurait  d'ailleurs 
Un  absolument  cumptvl;  malgré  l'excellente  inTormation  de  l'au- 
teur, quelques  résultats  semblent  encore  amtestablcs.  Le  point  de 
dlèpart  iavencment  dt-  Justïnien)  est  conforme  aux  habitudes  adoptées 
iQBJnlenant,  depuis  I '«exemple  rjonné  par  l'histoire  de  la  littérature 
de  Rrambaeher.  Ce  parti  pri»,  quoique  très  commode,  ofPrb  des 
iocoovènients  réels  ;  on  nous  montre  l'organisme  tout  formé  sans 
BOUS  en  expliquer  la  genèse.  Dans  l'histoire  de  l'Église  en  particu- 
lier, la  plupart  de»  question!»  dogmatiques  agitées  sous  Justinien  ont 
été  posées  et  résolue-!;  partiiillement  au  iv'  et  au  r*  siècle.  11  est  diiïl- 
eUa  d'admettre  que  l'histoire  de  l'Église  byzantine  ne  commence  pas 
tout  au  moins  par  un  résumé  des  résaltats  dogmatiques  et  discipli- 
naires des  conciles  (Bcuméniques;  c^st  là  le  vrai  point  de  départ  de 
l'activité  de  celte  église.  Il  fallait  aussi  noui  présenter  les  grands 


I.  L  ifluf  bDianUur  de  5'Jl  ù  A'i7  EDibliaUuV|u«  tli>  t>n««i|tapni«at  Av  l'iija- 
loin  ettlé»ta»lli{ue).  Ptrl»,  LecoflJre,  l'M'i,  in-Vi,  p.  xx-lo:>. 


328  «DUBTI?!    ni!«rOftlQlIt. 

théologiens  du  it'  et  du  v»  siècle,  qui  sont  les  guides  dogmaUciuc&j 
de  rOriçnl,  rappeler  loul  au   moins  les  prescnplioDs  morales 
saint  BasiSe,  qu'on  retrouve  au  Tond  de  toutes  les  règles  nion&â- 
Uques,  el,^  eiiHti,  donner  quelques  détails  sur  les  origines  et  le  carac-_ 
tèrc  des  Gonslilulions  apostoliques,  dont  le  droit  cjiaoïi  de  B^zanc 
s'est  entièrement  ÎDspiré.  Loin  d'êlre  inutiles,  ces  éclaircissement 
auraient  Tourni  la  seule  ex[)Ucalion  possible  du  caractère  très  parti-^ 
culier  de  la  vie  religieuse  de  l'Église  grecque. 

Dans  la  première  partie  ',527-fi28|,  l'imporiance  de  la  persoDiia- 
lité  de  JusUnien  dans  l'hisloire  de  l'Eglise  est  bien  étudiée,  mais  cet 
empereur  est  rendu  à  tort  seul  responsable  de  la  naissance  du  «  ( 
papisme  »;  il  n'a  Tail  que  suivre  la  tradition  de  ses  prédécesseurs, 
CoDStantin  et  les  deux  Théodose.  Daiu  le  chapitre  sur  le  pagauisme, 
on  ne  trouve  aucune  mention  du  maintien  du  culte  d'Isis  dans  Tile 
de  Phîté  jusqu'aux  dernières  années  de  Justinien,  et  pour  des  rai- 
sons  diplomatiques'.  Le  témoignage  d'après  lequel  JusUnien  serait , 
mort  hèrelique  est  admis  sans  restriction.  M.  Hutlon  a  montré  dans 
un  livre  que  nous  avons  analysé  ici  combien  douleu-se  était  cette 
tradition*;  d'après  Jean  de  .Nikiou  el  Jean  d'ÉpLèse,  c'est  au  con- 
traire au  patriarche  Eutychiua  qu'il  faut  attribuer  des  opinions  héré- 
tiques, tle  n'est  pas  à  Vagharchapat,  nmis  a  Dwin^  en  S06,  qu'eut 
lieu  le  concile  qui  engagea  l'Arménie  dans  la  doctrine  monophysite'. 
Le  chapitre  sur  l'art  ne  fait  pas  une  place  suftisante  h  l'icono- 
graphie, dont  le  développement  a  toujours  suivi  celui  du  dogme.  — 
La  deuxième  partie  (628-T2.'ij  étudie  une  période  pauvre  en  raonu- 
menls,  mais  décisive;  l'échec  du  monoLhélisme  el  l'invasion  arabe 
consacrent  la  victoire  religieuse  el  politique  de  l'Orient  sur  Gonstan- 
linopte.  M,  Pargotre  n'a  peal-élre  pas  rais  en  lumière  le  r6le  impoi^ 
tant  joué  par  celte  ville  dans  la  dérense  de  la  chrétienté  contre 
les  musulmans  ;  les  échecs  éprouvés  par  les  Arabes  devant  Constan- 
IjQople  ont  un  résultat  aussi  Important  que  la  bataille  de  Poitiers 
quelques  années  plus  lard.  —  La  troisième  partie  est  consacrée  spé-^ 
ciatement  à  la  querelle  des  images.  On  y  trouve  un  résumé  e^iacl  deal 
principales  péripéties  de  celle  crise;  la  part  des  doctrines  orientale 
dans  la  formation  du  dogme  iconoclaste  n'est  pas  Taile  ast^ez complè- 
tement; le  côté  archéologique  de  la  question  est  quelque  peu  néglige. 
Ce  n'est  pas  seulement  le  culte  des  images,  mais  l'eiiiâlence  même 

1.  Vûj.  Duchesne.  Égtite»  séparéts,  p.  Ï90  el  298.  —  WUcken  (ArvhU'  fUr 
Paptfnisfvrfchmnj,  t.  I,  p.  4(17  et  sutT.)  montre  t|ue  le  chrislmnisme  y  coetU- 
lâîL  avec  ie  puganisine  depuis  te  IV*  siècle. 

2.  The  chvixti  nf  t/if  tveUi  century.  Londres,  1697. 

3.  Voy.  [ilua  loin»  p,  m. 


nuKE. 


33  f 


qu'au  lendemain  de  la  mort  de  sainl  Pakhôme  l'eftpril  sebismatique 
el  Tambilion  s'étaient  glissés  dans  les  monastères. 

La  législation  de  iustinien  Torme  une  des  sourœs  les  plu&  impor- 
laDtes  du  droit  canon  de  l'Église  grecque;  M.  Kiyëcht  m  a  étudié  les 
d»posHîonsrt>t:tlives  à  la  propriété  ecclésiastique*.  L'acte  fondamen» 
tal  de  celle  propriété  est  Tédil  de  32 j^  par  lequel  ConsUintin  auto- 
rise les  églises  à  acquérir  des  biens  au  nanjende  LesLameals  el  recon- 
lUil  ainsi  leur  personnalilé  civile.  Mais  laDdis  que  la  pratique  se 
développe,  La  théorie  demeure  incertaine,  et  la  déllnition  Juridique 
des  biens  d'églises  a  donné  lieu  à  des  opinions  très  divergentes.  Cat' 
laina  juristes  considèrent  ces  Lieua  comme  appartenant  à  l'Église 
loul  enliêre;  d'autres  y  voient  la  reconnaissance  d'un  droit  divin 
de  propriété;  pour  d  autres,  la  communauté  des  fidèles  est  proprié- 
Uire:  pour  d'autres  enfin,  il  xi'y  a  de  propriété  que  celle  des  églises 
particulières.  C'csl  cette  dernière  interprétation  qui  ressort  des  lois 
de  Juslinien  ((^od,  1,  2,  Hi)  ;  il  ne  reconnaît  pas  la  valeur  des  lesta- 
ments  Tails  en  fhveur  de  Uicu  ou  des  saints,  mais  attribue  aux 
église»  cette  forme  de  leg».  Ses  lois  montrent  à   la  fois  Peffort 
des  juristes  pour  faire  rentrer  la  propriété  ecclésiastique  dans  le 
cadre  du  droit  civil  et  l'autorité  prise  par  le  droit  canonique  dans  la 
^l^slatiun  impériale.  Les  décisions  de  Justinien  ne  font  que  conllr- 
i mer  ou  développer  les  canons  des  conciles.  Il  y  a  donc  dans  celle 
flégisliilioD  une  incertitude  juridique  que  Justinien  lui-même  n'est 
|pa£  arrivé  à  résoudre;  c'csl  de  cette  équivoque  qu'a  vécu  le  «  césa- 
I  Topapisme  •  byzantin.  Après  avoir  ainsi  délerminé  les  principes  de  la 
législation  justinicnne,  M.  Knecht  passe  en  revue  les  diverses  espèces 
de  propriétés  ecclésiastiques  [églises,  fondations  charitables,  monas- 
tères), les  sources  de  cette  propriété  (dons  votonUiires  et  contri- 
butions légales),  l'objet  des  fondations  (entretien  du  ctergif,  conslruc- 
liuu  dc6  églises,  aumônes j,  l'administration  dos  biens  (foncliunnaires 
(fedésiasUques  et  droit  de  surveillance  de  réglisc),  entln  les  pri> 
vUègei  accordés  à  la  propriété  ecclésiastique  [immunités,  extension 
'de  la  pretcriplion  légale,  difficulté  apportée  am  aliénations,  inter- 
dites m^me  dans  cérUins  cas].  Tous  ces  chapitres  oiïrenl  le  plus 
fraod  intérêt;  on  y  trouve  des  détails  précis  sur  l'organisalion 
Fde  rasAÏfttance  publique  cl  le  CHraciérB  de  spécialiti>  pris  par  Jet  éta- 
blissements de  bienfaisance  au  rt*  siècle.  Comme  l'a  montré  M.  Knechl^ 
il  y  a  là  des  in.<tlitntions  inconnues  à  l'anUquité  païenne  el  dont 
le  bon  ronriionnptnfinl  donne  un  aspect  tout  moderne  a  la  civili- 


I     .vyi/r»i   iHi    Juiiiuuinrn    Kirfhtntrrmfiijf-nirfrflUi   (kirtlMtiiTerbUlr.hf 
AbUMillungon  «on  I  ,  SdiU,  ilefl  «).  SlottgArt.  Kakt;  tW3,  in-S*,  j>,  itj.t39. 


332  fVUSrm  Bt^iTAUQPf. 

sallon  byzanline.  L'auleur  s'esl  d'allieurs  borné  à  étudier  le  côlé 
juridique  de  ces  institutions  et  à  signaler  les  nombreuses  fondations 
de  Juslinien,  auxquelles  il  eût  pu  ajouter  colles  de  Tbéodora. 
Son  livre  n'en  rendra  pas  moins  de  grands  services  à  cause  de 
la  netteté  avec  latjuelle  il  présente  un  côté  très  compleie  des  rapports 
entre  rÉglise  el  l'État  à  Byzance. 

Le  quatrième  volume  dea  lUarlyrs^  par  dom  LscLERCtt',  renferme 
la  traduction,  précédée  d'une  élude  sur  la  critique  officielle  des  actes 
des  martyrs,  d'un  certain  nombre  de  textes  intére^aats  pour  l'his- 
toire byzantine.  Le  «  martyre  de  Vartan  el  de  sea  compagnons  • 
(154)  est  un  épisode  de  la  lutte  nationale  des  Arméniens  contre  les 
rois  aassanides.  Viennent  ensuite  les  récits  àçs  martyres  de  Nedjran, 
principauté  juive  de  l'Arabie  heureuse  (»23|,  de  k  prise  de  Jérusa- 
lem par  les  Perses  en  6(4  (lamentations  du  patriarche  Sophroniusel 
récit  d'un  moine  du  couvent  de  Saint-Sabbas  d'après  uoc  version 
arabe),  du  martyre  de  Jésus-Sabran  en  Perse  (t>20-62l)  et  enfin  de 
la  persécution  iconoclaste  (martyre  de  sainte  Tiiéodosie,  martyres  de 
Gonslanliuople,  de  saint  Paul  te  Nouveau,  de  saint  André  de  Grêle). 
A  côté  des  traductions  de  récils  originaux  se  trouvent  parfois  des 
résumés  historiques  dont  les  sources  ne  ^ont  pas  indiquées  (martyre 
du  pape  saint  Martin  I",  récit  de  la  persécution  iconoclaste).  Dom 
Ledercq  admet  (p.  200)  avec  Gouret  que  rèlégie  de  Sopbronius 
renverse  le  témoignage  du  «  fallacieux  Sebéos  «  sur  les  négociations 
de  Sbahrbaraz  et  la  capitulation  qui  précédèrent  Tassaul  proprement 
dit  de  Jérusalem  par  les  Perses.  Il  e&i  clair  cependant  que  l'auteur  de 
l'élégie  ne  s'est  pas  proposé  de  transmettre  à  la  postérité  le  récit  des 
événemeaLs  dans  un  ordre  rigoureux,  mais  d'exprimer  la  douleur 
que  la  priâo  d'assaut  a  causée  à  la  chrétienté.  P.  264,  te  concile  icono- 
claste est  encore  placé  en  754. 

On  ne  donnera  jamais  une  place  trop  importante  dans  l'histoire 
de  l'Église  grecque  à  la  réforme  des  Sluditea;  pour  la  première  fois, 
une  réforme  monastique  fut  entreprise  â  Gonstantinople  sans  la 
participation  du  gouvernement  impérial  et  malgré  lui.  De  mêmti 
que  Gluiiy  s'est  imposé  à  l'Ckscident,  SLoudion  est  devenu  le  type  de 
monastère  copié  sans  cesse  dans  rÉglise  grecque,  du  mont  .\thosaux 
monastères  russes.  Entln  la  réforme  studite  constitue  une  des  seules 
tentatives  faites  par  l'Église  grecque  pour  vivre  en  bon  accord  avec 
Rome  et  opposer  TauLorité  de  saint  Pierre  au  césaropapisme  byzan- 
tin. Tout  l'inlérél  de  cette  œuvre  historique  est  bien  rais  en  lumière 

1.  Lfs  Mtiriyrn,  recueil   tl<?  |hifces  aulbenUques...  IV  ;  Jui/*,  Samum 
korwciaift!3,  P*ri«,  Uudîn,  1905.  io-lî,  p.  cxui-3&l. 


PBince. 


338 


dans  la  biographie  que  M""  A.  GiRBirsit  a  consacrée  à  Ttiéodore 
de  Sloudion*.  Bien  que  ce  personnage  ail  été  déjà  l'objet  des 
recherches  importantes  d'Hergetirœlher,  de  Cari  Thomas  el  plus 
récemment  de  l'abbé  Marin*,  on  lira  avec  plaisir  ce  livre,  remarquable 
pan-  son  élégante  concision,  la  netteté  de  son  développement  ei 
la  ajmpalhie  discrète,  qui  n'exclut  pas  le  jugement  impartial  pour 
le  héros.  Les  renseignements  sont  puisés  dans  les  œuvres  mêmes  de 
Théodore  el  surtout  dans  sa  correspondance,  dont  l'auteur  a  Tait  un 
grand  usage.  Dans  un  récit  de  forme  très  simple,  M""  Gardner  nous 
raconte  la  vie  entière  de  Théodore,  les  origines  de  sa  vocation 
monastique  el  de  sa  réforme  et  les  luttes  soutenues  par  lui  jusqu'à 
sa  mort;  tous  les  événements  Imporlants  auxquels- il  fut  mêlé, 
l'affaire  des  raœchtanistes,  la  querelle  des  images,  les  rapports  de 
Constantinople  avec  l'Occident  sont  rappelés  ou  exposés  avec  un 
développement  suffisant.  L'apogée  de  Tinfluence  des  Studites  semble 
être  la  période  du  règne  de  Michel  Rhangabé.  M™"  Gardner  suppose 
que  Théodore  ne  fut  pas  étranger  au  rapprochement  entre  l'Orient  et 
l'Occident  que  raanifeslenl  la  lettre  du  patriarche  Nicéphore  au  pape 
et  surtout  l'ambassade  envoyée  à  Àix -la- Chapelle  en  812.  La 
réponse  de  Gharlemagne,  qui  affirme  la  a  fralernilé  »  des  deux 
empereurs  el  runilé  de  l'Église  cathûli<]ue,  est  conforme  aux  aspira- 
tions des  Studites.  Si  Ton  admet  l'hypothèse  très  vraisemblable 
de  M"'  Gardner,  on  aura  Texplication  de  la  seule  inconséquence 
qu'ail  jamais  commise  la  chancellerie  byzantine  en  accordant  ii 
Charlemagne  le  titre  de  paaiXeiî  :  Théodore  aurait  décidé  l'empereur 
à  sacrifier  l'orgueil  des  traditions  impériales  à  la  cause  de  Tunilé 
religieuse.  Ce  récit  excellent  est  accompagné  d'éclaircissements  sur 
la  règle  de  Stoudion,  la  correspondance  et  la  doctrine  Ihéologlque  de 
Théodore,  son  œuvre  hymnographique  et  enOn  ses  travaux  de  calli- 
graphie (M""  Gardner  lui  attribue  une  part  importante  dans  la  dilTu- 
sion  de  la  minuscule,  déjà  adoptée  par  la  chancellerie  impériale). 
D'intéressantes  illuâtralions  font  passer  sous  les  yeux  du  lecteur  les 
quelques  vestiges  qui  subsistent  de  l'ancienne  basilique  de  Stoudion. 
La  lettre  que  Théodore  aurait  écrite  à  Casla  est  traduite  el  commen- 
tée (p.  226)  ^ 


I,  Théodore  af  Sludium.  /lit  life  and  lime».  Londres,  Atnold,  1905(  in-3*, 
p.  j.U'i8i,  indei  et  titusirations. 

a.  tes  Moinex  rfe  ConiUindnople.  M-'  Gardner  oe  parait  pas  connaîtra 
l'élude  de  Tougard,  ia  Persécvlion  iconoclaste  d'après  la  correspatidance  de. 
saint  Théodore  le  Slitdik.  Parts,  1891. 

3.  On  ne  peut  adrcfSHer  à  cvt  excellent  expo»^  que  quelques  critiques  de 
détail  :  aucune  part  n'est  faite  daai!  rexposttioti  de  la  Querelle  dei  images  au 
ciiU  artlalique  de  In  rfuestion;  ce  qui  rend  entii'rctnent  fausse  la  compaïaîsoa 


3&4  lOLLrriTI  BISTORIQire. 

VI.  IliâToïKB  DE  u  civiLisinoR.  —  M.  KufiC!teR  a  rassemblé  ÙM 
Lérnoigtiagea  très  curieux  aur  les  brim&des  donl  les  éludlanU  nou- 
veaux élaieDt  l'objet  dans  les  écoles  d'Athènes,  de  Bérjle  el  de 
CoiisUnUûople  aux  ir*  ëI  v^  siècles  ap.  J.-G.',  Ces  l£ites  muntrem 
en  outre  le  fonclionnemenl  de  corporalions  d  étudiants  aaalogues 
à  celles  des  universités  allemandes.  fîeL|«  élude  est  une  coolrir- 
buLion  importante  a  Thistoire  des  mœurs  scolaires  de  la  andélé 
bjzaolioe. 

M.  Li  RtBDt  a  traduit  touâ  les  textes  relatifs  à  Ibistoire  des 
sanctuaires  de  Nazarelli,  du  it*  au  m*  liècle*.  Les  premiers  rensei- 
gnements que  VoQ  ait  sur  Thistoire  de  ces  sanctumres  sont  das  au 
De  ntu  et  nommibus  hcorum  heàraicorum  d'Eusèbe,  connu  par 
la  traduction  de  saint  Jérôme.  En  suivant  à  travers  les  siècles  l'his- 
toire  des  églises  de  la  NuLrtlion  et  de  l'Annonciation  ainsi  que  des 
légendes  auxquelles  elles  ont  donné  lieu  (la  Casa  santa  de  Lorette, 
elc-.)i  l'auteur  a  été  amené  à  écrire  une  véritable  liislaire  des  pete- 
rinagea  à  Nazareth  et  en  Palestine  pendant  te  moyen  âge  et  les  tempe 
modonuss;  des  références  renvoient  aux  textes  originaux  et  aux  dis- 
sertations critiques. 

Le  domaine  de  l'art  byzantin  est  toujours  l'objet  d'un  grand 
nombre  d'études  et  de  découvertes^.  En  quelques  pages,  remar- 

tnttf  fhÈùAetc  de  SlAudloti  er  l^i  pttùlùai  tiu^ïth  du  ivti*  siècle,  r*Mt  jnst»- 
menl  l'âtlarheraenl  îles  Slndites  A  l'nrt  religieux;  Kc*  (loinl  (l«  vur.  1rs  tnaao- 
<:)ute&  sont  ]>lu«  \ttit  «les  |iurJUiDS  que  Th^xlor»  H  fit»  <liMÎ|ile«.  —  L'impor- 
tance lies  canons  ilîsciplinairesi  de  Nlctle  n'csl  p^^  iiipnlnv  suRisatRtnent  :  on 
y  IrouvB  À^à  Pxposi^rR  la  })lu|i»M  ilp>i  idi^es  ituUilt's,  }>roUablement  gnii'i!  i  l'iii- 
lluence  de  l'alitic  Plattiii.  —  Sur  les  rapports  de  Charlemagnp  avec  Irène  rt  \è 
couronneraont  de  l'an  8tX),  vo>.  l'ouvrage  ai  iin|>orlanl  de  Kleinclauz  sur  l'eni- 
pire  carolingien.  —  M"*  Gardner  semble  ignorer  également  les  découverles 
faites  par  M.  Seriuys  de  fragmeiils  ïconoclaâles  dans  les  œnvre«  inédites  de 
Ntcépliore  (voy.  séances  de  l'Académie  de^  tnscri|jLions  el  belles-lettres,  mai 
1903],  —  Enfin,  puisque  M"  Gardner  a  cru  devoir  suivre  dans  l'histoire  les 
destinas  des  doctrines  studîtes  et  prononner  le  nom  de  Uicbel  C^rulaire,  il  est 
surprenant  ({u'ellc  n'ait  pas  montré  dans  les  doctrines  bardies  de  te  ^«Iriarche 
el  dans  sa  lutte  avec  léaac  Commint!  la  survtunnw  de  l'nrdeur  tntriinsigcaiitc  de 
Théodore.  Micbvl  Céruloirc  a  voulu  affranchir  l'église  grecque  a  la  fois  de  la 
papauté  et  du  gouvernetiient  impérial  (Toy,  mon  seMâmt  orifntai  du  XI'  s.). 
t .  les  Brimadts  atu  I V  el  V  siècles  d«  noire  ère  (eitrail  de  la  fifime  du 
(Université  de  liruxetlet,  ft^Trier  1906}. 

2.  UitMre  de  IfaaaretA  el  de  set  saiietuairet.  Paria,  LecoflTre,  1905,  ia-13. 
p.  xvi-23â. 

3.  Nous  ne  pouvons  i|De  signaler  aujaurd'tiui,  en  nou^  propoèanl  dj  rev«uir. 
les  nouTetlcs  çt  importantes  études  de  M.  Slrirgowskj  sur  les  origioe»  orien- 
tales de  l'art  bj^zantin  '.  Mschalta.  Berlin,  1904.  —  Eine  aUxtakdrintsrhr 
Wellcfirmuik.  Vienne,  1905.  —  IHe  Mmiaturtn  des  serbisclten  PtaUert.  Vienne, 
1906. 


FRt.TCE. 


33S 


quables  par  leur  sljle  vigoureux  el  leur  dialectique  serrée,  M.  G.  Mtl> 
LET  a  fait  tenir  un  exposé  complet  des  origines,  des  procédés,  des 
iransformalions,  des  principes  de  cet  art'.  Pour  la  première  fois 
depuis  l'ouvrage  classique  de  M.  Bajet,  nous  avons  en  France 
un  manud  d'bisloire  de  l'art  b^zanlia^  les  résultais  des  découvertes 
de  ces  dernières  années  auxquelles  M.  Millet  lui-même  a  pris  une  si 
large  part  y  sont  exposés  d'une  manière  complète;  l'auteur  s'est 
arrêté  au  xn'  siècle.  Parmi  tes  pages  les  plus  intéressantes,  signalons 
celles  qui  sont  relatives  à  l'iconographie,  dont  on  trouve  un  exposé 
méthodique. 

M.  ScHLcwBEjioEB  a  lu  sur  le  reliquaire  en  forme  d'église  conservé 
au  trésor  d'AIx-la-Cbapelle  une  inscription  non  déchillVée  jusqu'ici 
et  qui  permet  de  déterminer  la  date  de  ce  curieux  monument,  attri- 
bué tantôt  au  vu",  tantôt  au  iii'  siècle*.  L'inscription  donne  le  nom 
d'  s  Ëustalhios  anthypatos,  palrice  et  stratîgos  d'Antioche  et  de 
Lycandos  j>.  Comme  Anliocbe  n'a  appartenu  à  l'empire  que  de  965  â 
4085  et  que  M.  Scblumberger  a  pu  dresser  d'après  les  sceaux 
la  liste  des  ducs  d''Anttoche  de  i057  à  -1085  sans  v  trouver  le  nom 
d'Eustalliios,  il  s'ensuit  qu'il  faut  placer  la  vie  de  ce  personnage  et 
la  confection  de  son  reliquaire  à  la  fin  du  i"  ou  dans  la  première 
moitié  du  xi'  siècle. 

M.  G.  Millet  continue  ses  intéressantes  RÊcherches  au  mont 
Aih(}i^,  qui  forraeront  le  commentaire  de  son  recueil  d'inscriptions 
et  constitueront  une  véritable  bistoirc  archéologique  des  monastères 
de  PAthos.  Nous  reviendrons  sur  ces  imporlantes  publications. 

Dans  un  coin  d'une  petite  église  de  Salonique,  on  conserve  un 
o  cpllaphios  »  bjzanlin  dont  M.  Millet  donne  la  reproduction* 
et  qu'il  appelle  à  bon  droit  «  un  chef-d'œuvre  de  la  broderie  byzan- 
tine ».  Les  scènes  figurées  sur  ce  monument  représentent  un  motif 
iconographique  des  plus  importants,  la  double  communion  des  apôtres 
et  Tensevelissement  du  Christ.  Par  te  caractère  harmonieux  de  sa 
composition  et  la  liberté  de  son  dessin,  le  voile  de  Salonique  repré- 
sente une  transformation  de  Fart  byzantin,  due  probablement  à  une 
influence  occidentale;  son  auteur  a  puisé  aux  mêmes  sources  que  celui 
des  mosaïques  de  Kabrié-Djaml,  récemment  étudiées  par  M.  Diebl. 

M.  ÛMOfT  a  retrouvé  dans  le  manuscrit  grec  2S32  de  la  Biblio- 


I.  Histoire  (It  l'art  deptns  les  temps  ehréliem.  T.  I  ;  Des  débvis  de  l'art 
chrétien  à  la  fin,  de  ta  période  romane.  Paris,  A.  Colin ,  1905,  in-8'. 

1.  L IniCrtplinii  du  relit/uaire  ttyzandii  en  forme  d'église  du  trésor  d'Aix- 
ia-Ckapelle  {à/onumenls  Piot.  Kxtrail  du  2'  fisc,  du  l,  Xtl).  Psris,  Leroux, 
1905,  in-*'. 

3.  Bulletin  de  cûrrespondaHee  hellénique,  t.  XXtX,  |).  â5  et  105. 

4.  IM.,  p,  Î59, 


nm 


BCLLEtlX    BtSTOIfQtTE. 


ihèque  nalionale  [Idylles  deThéocrile,  deuiièrne  moitié  du  ht*  siècle] 
deux  peiiHuréâ  négligées  Jusqu'ici  el  qui  représentenl  Dosiadès  et 
Tbéocrile  olTrant  a  Apollon  et  à  Pan  leurs  poèmes  ^  Il  y  a  là  un 
exempte  des  plus  curieux  de  la  persîslafice  des  iradilions  antiques 
dans  Tari  byzanlin.  La  reproduction  de  ces  deux  belles  œuvres 
est  donc  un  véritable  service  dont  les  historiens  de  ccl  ari  remercie- 
ront M.  Omont. 

M.  Rbcksicbek  a  découvert  datis  un  manuscrit  de  l'Escurial 
\W'î\-22,  s.  XVI)  2,600  vers  du  poème  de  Oigénis  Acritaa*.  Celte 
cinquième  version,  qui  s'ajoute  à  celles  déjà  connues  d'Andros,  de 
Grottaferrala,  d'Oxford  et  de  Trébizonde,  en  diffère  par  son  contenu 
aussi  bien  que  par  sa  langue  et  apporte  des  éléments  nouveaux  à  la 
question  de  Digénis  Acrilas.  La  fin  paraît  inspirée  de  chants  popu- 
laires; la  langue  est  encore  plus  éloignée  des  influeuces  savantes  que 
celle  des  versions  déjà  connues.  Dans  l'élude  préliminaire,  qui  nous 
laisse  espérer  une  nouvelle  édition  de  l'épopée,  M.  Krumbacber  con- 
clut qu'aucune  de  ces  cinq  versions  n'est  antérieure  au  iv  siècle;  si 
la  malière  e&l  probablement  plu^  ancienne,  la  forme  dans  laquelle 
elle  nous  est  parvenue  date  donc  seulement  de  la  Un  de  l'époque 
byzantine. 

Le  recueil  des  Iradidons  populaires,  dont  M.  Politis  vient  de 
publier  les  deux  premiers  volumes^,  ofTre  un  intérêt  de  premier 
ordre  pour  l'élude  des  souvenirs  el  des  conceptions  politiques,  reli- 
gieuses, scientifiques^  que  la  période  byzantine  a  laissées  dans  la 
mémoire  du  peuple  grec.  La  langue  de  ces  textes  est  eâsenilellement 
populaire  et  offre  souvent  de  réelles  difflcultés  de  vocabulaire;  mais 
au  texte  proprement  dit  esl  joint  un  second  volume  d'abondanls 
commentaires  et  de  rapprochements.  Le  recueil  est  divisé  suivant  les 
dirrérenls  motifsqui  se  trouvent  dans  ces  traditions  :  Histoire  ancienne 
(à  noter  les  récils  de  la  bataille  de  Maratbon,  où  les  Perses  se  sont 
transformés  en  Turcs).  —  Constaulinople  et  Sainte-Sophie  (légendes 
relatives  à  la  prise  de  Gonslantinople  par  les  Turcs  ;  deux  versions 
de  la  messe  interrompue  par  l'arrivée  des  barbares).  —  Cantons  el 
localllês.  —  Villes  ruinées.  —  Empereurs,  rois  cl  princes  du  sang. 

—  Géants  et  Grecs  illustres  [traditions  relatives  à  Digéols  Acrilas). 

—  Anciens  monuments  et  marbres,  —  Anciens  dieux  et  héros.  — 
Le  Christ  et  ses  soufTrances.  —  Saints.  —  Églises.  —  Le  ciel,  les 


1.  Monuments  PM  (extrait  du  l"  fssc.  <lii  t.  XII}.  raris,  Lerout,  liXI.S. 

2.  Eine  neue  Bandschrtft  de»  Digenis  Akritat  (SooderabdrutJE  der  SitzvHf/t'' 
heriehte  d.  kg.  ba^er.  Mi..).  Munieli,  1904,  in^*-,  p.  309-356. 

3.  Me.Xha.1  Tcpî  toû  pîov  sal  tt^  yXilaffijc  toû    IUjivikq^   Xomv.    Iht^iMnK. 
Athènes,  Sokellanos,  190«,  2  toI.  in-8',  p,  VUS. 


fuiiCf.. 


337 


itrcs  et  la  Lerre,  —  Les  tnéLéorçs.  —  Les  mosaïques  de  marlire.  — 

IPIaiites.  —  Animaux.  —  Bêles  Fauves.  —  Dragons  el  serpcnls.  — 

pOgres,  —  Trésors  cachés  el  Maures.  —  Génies  el  lieux  hanlés. 

■Génies  marins.  —  r.harnodrakîa.  —  Fantômes.  —  Anaskelades.  — 

NérBÎJcs.  —  Soreières.  —  Magiciens.  —  Le  diable.  —  FtevenaDts.  — 

Cauchemars.  —  Maladies.  —  Les  Parques.  —  Les  ranrts  cl  les  âmes. 

—  Charon.  —  Les  caus€.s.  —  Celle  simple  énuraéralion  monlrc  la 

ridiesse  du  Tolk-lore  helleiiitjue  cl  l'iiuporlanco  historique  de  ce^s 

leites.  Il  csl  tnléreâsanl  de  retrouver  au  milieu  des  difTérenls  apports 

«loul  secorapoâecelle  iradiUon  la  coucha  qui  npparlienl  à  ]'éiK>quc 

l)]fzanlinc.  Un  Iroisième  el  dernier  volume  complétera  ce  uiouutnent, 

élevé  en  l'honneur  de  la  lilléralure  |]opulairc. 

VIL  RAi'roKTS  iv»c  L'EiréaiEDR.  Okiv?it.  —  Qu'est  devenu  rbellè- 
tiîsmceu  Orient  aprè^  Alciandre,  à  Tépoque  romaine  et  byzantine? 
M.  CajiroT,  dans  une  élude  irèà  substantielle,  conclut  à  sa  rniliitei. 
L>es  Orientaux  n'onL  pas  été  asset  souples  pour  en  subir  l'ascendanl; 
fUsion  rêvée  par  Alexandre  a  échoué.  Si  Von  trouve  quelques 
»U|)erfldclles  de  culture  grecque  clie/.  les  Partheià,  on  assiste, 
ITeeravèuement  des  Sassanidcs,  à  une  violente  réaction  contre  l'hel- 
lénisme-, les  rapports  de  t'.hosruès  I"  avec  les  savanls  grei^  ne  sont 
♦ju'unc  fantaisie  de  souverain;  les  églises  arméni«iine  et  persane  ont 
d'être  helléniques.  L'Orient  a  donc  été  vainqueur  de  l'hellé- 
le,  el  l'empire  byzantin,  après  avoir  continué  les  tradiliond 
rAlex&Ddre,  a  dû  renoncer  a  la  lutte.  Ces  conclusions  concordent 
lien  avec  celles  auxquelles  i'clude  des  monuments  artistiques  de 
I^Urient  a  oonduîl  M.  Str/ygowski. 
Il  est  difScile  de  séparer  de  Phtstoire  de  l'Église  grec4iue  ortho- 
le  celle  des  Églises  aulocéphales,  neslorieniie,  jacoliile,  etc.,  qui  se 
ït  séparées  d'elle  aux  iv  el  v*  siècles.  Bien  (|u'clles  aient  de  bonne 
Iteure  substitué  les  langues  araméennes  au  grec  dans  leurs  liturgies 
'illenilurcs,  ces  églises  n'en  ont  pas  moins  propagé  en  Orient 
logic  imprègtiée  d'hellénisme,  et  elles  relèvent  à  ce  litre  de 
la  culture  byzantine.  Des  publications  imporlaiilcâ,  telles  que  la 
^  ■CoUeetioH  des  tt/nodet  de  t'Égiùte  nextorienne,  édilée  par  M.  GuàBOT^, 
iwctnelt^nt  d'avoir  une  vue  d'ensemble  de  l'aclivilc  des  communautés 
<tirélM'nneâ  d'Orient,  C'est  grâce  a  l'étude  de  ces  textes  déjà  publiés 
<tt  d'un,  grand  nombre  de  témoignages  encore  inédits  que  M .  J .  LiKOoiT 
a  pu  exposer  le  développement  du  cliristianismc  dans  l'empire 


\.  U*  l>e*Unff.»  tir  thfiUnUme  nu  delà  rfr  l'Kuphrate  (extrait  dei  Ufmoiiei 
4*  la  SociMi  des  Antuiumm  tir  fimtcr,  t.  X1.III,  y.  Vïï-I'M). 
î.  synùdiron  tirirnlatf.  [f(ùthtfi  ft  esiraiU  lUi  munuttriU,  l.  XXXVII). 


33^  ICLLETIt   HtSTORIQDB. 

[wrse'  et  recoostiluer  l'histoire  (i'uiie  église  que  des  dinicultés  de 
loule  sorte  avaient  rendue  jusqu'ici  inaccessible  au  public.  S&n» 
don  le  Iteaucoup  d'incertitude  règne  encore,  nolaioastDl  dans  les 
t|ueslrous  d'origine.  M.  Labourl  a  fait  justice  des  légendes  Jestinées 
â  ralUclicr  les  débuts  de  l'Église  orientale  à  Tàge  apostolique  et 
ceux  du  monacbisme  à  Tépoque  de  saiol  Anloiaeet  de  saint  Pakbôme. 
Les  principales  dates  de  l'bistoire  ecclésiastique  de  la  Perse  «jdI 
filées  d'une  manière  1res  nette.  Une  preraière  période  (iii'-r?'  siècles) 
nous  montre  rÉglise  d'Orient  organisée  par  des  missionnaires 
syriens  et  indépendante  de  l'Église  grecque,  tant  au  point  de  vue  de 
la  langue  liturgique  que  du  dogme  ;  aucun  évéque  persan  ne  parti- 
cipe au  concile  de  Nicêe,  les  évèques  de  Susiane  et  de  Perse  contestent 
l'autorité  de  l'èvéque  de  Ctésiphonv  qui  représente  k  leurs  yeui  la 
.'Soumission  au  patriarcat  d'Antiocbe,  «  les  fils  et  las  Mes  du  pacte  * 
ne  doivent  rien  au  rnonachisme  égyptien,  la  discipline  paacale  dif- 
fère de  éèlle  des  Grecs  et  garde  les  traditions  de  ta  pâ(|ue  juive.  Gel 
étal  d'autonomie  cessa  au  début  du  t°  siècle-,  après  la  terrible  per- 
sécution de  Sapor  II,  qui  dura  près  de  quarante  ans  (340-379), 
Maroula,  évêque  de  Martyropolis  en  territoire  romain,  dirigea  ta 
réorganisation  de  l'Église  persane,  qui  eut  lieu  au  concile  de  Ctési- 
phon  en  410.  Les  doctrines  de  Nicée  furent  reçues  oHicielIemeiit, 
mais  en  AS{  eut  lieu  l'événement  qui  devait  décider  de  Pavenir  de 
TËglisti  persane»  l'arrivée  m  Perse  des  nestoriens  expulsés  de  l'em- 
pire byzantin  à  la  suite  de  la  réaction  monophysite  de  Zenon.  Après 
la  fermeture  de  l'école  des  Perses  a  Êdesse,  Bar-Sauma,  évèque 
de  Nislbe,  en  recueillit  les  débris,  et  l'école  fondée  par  lui  dans 
sa  ville  épiscopale  devint  ta  forteresse  du  nestorianisnie  persan. 
La  nouvelle  doctrine  avait  l'avantage  d'^lfrancbir  les  Perses  de  toute 
dépendance  vis-ù-vis  de  Uonstantinople  et  de  désarmer  Fesprit  soup- 
çonneux des  Sassauides  à  l'égard  de  leurs  sujets  cbrétiens-,  aussi  le 
dogme  des  deux  natures,  dont  la  propagande  fut  même  Ikvonsée 
lïar  le  pouvoir  civil,  resta,  malgré  quelques  tentatives  passagères 
(schisme  de  Henaua à  Nisibe, création  d^évécbés jacobites au  vi* siècle), 
la  doctrine  fondamentale  de  PÉglise  d'Orient.  M,  Labourl  a  étudié, 
et  c'est  la  partie  la  plus  originale  de  son  livre,  Tbistoire  intérieure  de 
cette  église  à  partir  de  celte  époque.  Elle  offre  le  spectacle  curieux 
d'une  église  à  peu  près  indépei>dantti  du  pouvoir  séculier.  Ualgré  le 
régime  un  peu  rude  auquel  la  soumirent  parfois  les  Sàssanides 


1.  U  ChriHiamime  el  i  empire  périt  %ous  la  dynastit  sastanttU  f'tii-63VJ 

(BiLIlottit'qun  Jiî  rensfi^nemenl  d'hisloirc  rccjésbfiltifuv).  Paris,  LcctiflFr**,  I9(t4, 
in-8-,  |i.  xi»-372. 


riu'rcE. 


33» 


el  des  scbisroes  aasez  nombreux,  l'Église  nestorienDe  montra  une 
telle  Yilalité  que  ses  progrès  inquiélerent  sérieusement  les  mai^déens. 
A  sa  lêLe  le  catholîcos  vicaire  du  Chrisl  a  seul  la  plénitude  du  pnu- 
riluel;  les  métropolitains  qui  lui  sont  soumiâ  exercenl  eux- 
une  surveillance  sur  ks  éïuques-,  les  grandes  écoles  de 
Ifîsibe  cl  de  Sélcucie  assurent  le  recrutsmenl  et  l'instruction  ihéolo- 
gique  du  cierge,  tandis  que  de  petites  écoles  répandues  dans  les 
vtUes  et  les  simples  villages  maintiennent  dans  le  [leuple  Tortho- 
doxie  nesloriennc;  depuis  le  vr  siècle,  ^râce  à  aainl  Abrahaniî  la 
Perse  connaît  le  monachisaie  sous  sa  rorme  égyptieniie,  mais  les 
uioine»,  1res  nombreux,  surtout  dans  le  nord,  restent  soumis 
à  la  jundiclton  épiscopale.  Le  dogme  nestorien  est 
fis  un  st'tis  plutûl  rnoiit're  et  qui  le  rapproche  des  doc- 
(HiMS  d«  Gbailcédoïûe ;  1c  irailé  inédit  do  BaUî  le  Grand,  dont  l'au- 
iBur  a  pu^  grÂcc  à  M.  r.babot,  donner  des  extraits,  représente  ceUe 
I  ortbodoJtie  nesloricniie  du  vtr  siècle.  Ivnliti,  dès  cette  époque,  la 
inde  religieuse  s'exerce  dans  les  pa>3  païens;  des  évécbés 
fondés  à  lïtra,  dans  l'Arabie  persane,  à  Merv,  en  territoire 
»pien,  à  Itérât,  en  AfghanisUin.  On  voit  par  cet  apen-u 
quelles  sont  la  nouvMuté  et  l'importance  des  matières  traitées  par 
Labourl.  Ûuelijues  questions  cependant  se  posent  encore,  dont  la 
llion  éclairerait  bien  des  points  de  riiiatoire  bj-zantine  :  com- 
lit  organisé  le  culte  de  ces  ëglise:^,  quels  rapports  leur 
i  présentait-elle  avuc  &i\h  des  Grées  et  quelle  position  l'Église 
neslorienue  avait-elle  prisé  dans  la  question  des  Images?  Espérons 
I  (|UB  de  Douvellea  reclierchi^s  donneront  >>alisraclion  â  ces  desiderata. 
Dus  V  thèse  latine  sur  Timothée  1'^%  palriarche  des  nestoriens 
f7S9>43S)',  M.  Lakoukt  étudie  une  autre  période  non  moins  intéres- 
I  sanle  (le  Tbistoire  ecclésiastique  de  TAsie.  Nous  retrouvons  TÉglisc 
[d'Orient  tous  la  dominalion  arabe;  son  territoire  a  été  amoindri,  sur- 
loul  au  sud,  par  la  propagande  musulmane.  Ivn  revanche,  la  con* 
i|uéU!  arabe,  h  laquelle  elle  n'avait  pas  été  dé&vorable,  lui  a  ouvert 
un  dump  illimité.  Après  l'installation  des  Arabes  en  Syrie,  )a  propa- 
guidtt  neslorienue,  aévèrement  arrêtée  par  le  gouvernement  byzan- 
lio,a  pu  pénétrer  dans  celte  province;  des  évécbés  nesloricns  se  sont 
fondis  à  Jérusalem,  à  Alep,  à  Damas  el  jusquVn  Arménie;  grâce  aux 
'iififwrU  de  commerce,  des  coramuiiauiés  analogues  onl  été  créées 
lies  port.'t  de  l'Inde;  enfin  sous  Timothée,  un  kban  des  Turcs  se 


\Df  TMciAeo  I  SfJtonaHnrum  palrxarrha  f7'/8-8'J'{)  rt  rhrislMnorum 
■itma  eonduionr  luh  f-ttah/ii  Àhtiamiin.   Paria,  LecnlTrr,   l^lOi.   ia-6>, 

p    UT'SS. 


rail  ctirèlien;  Merv,  HéraU  Samarcandc  r^iil  des  mélropolilains,  ell 
c'est  au  début  de.  son  pontifical,  en  7HI,  qu'est  rédigée  la  curieuse! 
inacriptioD  bilingue  de  Si-ngan-fou  qui  donue  le  récit  de  l'iatroductioii 
du cbrisltaniâme  dans  le  Turkeslan  chinois  au  début  du  vu'  siècle; 
le  Thibel  *H  la  Mongolie  sont  même  entamés  par  la  propagande 
chrétienne.  Le  tieâtoriaidsme  a  donc  conservé  sous  les  Vrabes  toute  j 
sa  vitalité;  lu&  médecins  et  les  scribe!^  nesLorieus  sont  auprès  de  leur^ 
maltreg,  les  califes  abbassides,  des»  protecteurs  attitrés  de  leurs  frères. 
Beaucoup,  il  est  vrai,  abusent  de  celle  autorité  pour  intervenir  dans 
les  aOkires  de  leur  église,  el  le  récit  pau  édiliaiil  de  rélection  de 
Timothée  nous  raonlre  la  survivance  des  rivalités  entre  les  évèques 
du  sud  et  le  siège  patriarcal,  ainsi  ijue  l'interveation  du  pouvoir  sécu- 
lier dans  la  vie  eccItisiaslifiuR.  Enfin,  par  les  iraduclions  syriaques 
des  principales  œuvres  sacrées  ou  profanes  des  Grecs,  les  aestoriens 
ont  propagé  indirectement  rhellcnlsnnî  dans  l'empire  des  Abbassides, 
et  leur  action  n\i  pas  été  aans  importance  sur  ks  origines  de  la] 
science  musulmane.  M.  Labourl  a  montré  fort  beureusement,  par  les 
traits  qu'il  a  rassembléâ,  toute  l'iaiporlance  de  ce  rdie  bislorique.      j 
Panni  les  églises  autocépbaies  de  TOrient  au  moyen  âge,  Tégliso^ 
arménienne  apparaît  comme  une  des  p!u3  imporlantes.  Ce  n'est  pas 
une  histoire  complète  de  cette  église  que  M,  TEft-MnnASiâ?rTz  s'est 
proposé  d'écrire,  mais  J  Ta  considérée  à  un  point  de  vue  très  spécial, 
celui  de  ses  rapports  avec  l'église  de  Syrie'.  Le  livre  a  donc  le  carac- 
tère d'une  thèse  dont  les  conclusions  seraient  défavorables  à  l'hellé- 
nisme.  L'auteur  a  rassemblé,  critiqué  el  traduit  tous  les  textes  aroié- 
DJens  ou  syriaques  qui  ont  trait  à  ces  rapports  religieux,  et  il  aboutit  | 
a  montrer  (jue  l'église  arménienne  est  véritablement  la  fille  de;:* 
églises  de  langue  araméenne  avec  lescjuelles  elle  n'a  cessé  d'èlre  ea 
contact  jusqu'à  ia  On  du  moyen  âge.  A  travers  les  légendes  qui 
obscurcissent  les  origines,  on  aperçoit  Édesse  comme  le  point  de 
départ  de  ta  propagande  chrétienne  en  Arménie.  Un  certain  Daniel  le 
Syrien  a  précédé  saint  Grégoire  rilluniinaleur  et  on  en  faltà  tort  son 
disciple.  Dès  le  iv'  siècle,  la  double  inJluence  hellénique  el  syriaque 
se  montre  en  Arménie.  A  la  fin  de  ce  siècle,  peut-être  sous  l'action 
de  la  conquête  persane,  l'inJIuence  syriaque  l'emporte,  mais  lus. 
Arméniens  savent  garantir  leur  nationalité  contre  tout  danger  d'ab- 
sorption. Au  début  du  V  siècle,  saint  Mesrop  crée  l'alphabet  arroé-j 
nien  et  commence  avec  ses  disciples  la  traduction  dans  la  langue  I 


I.  Die  nrmeninche  Ktrclm  m  ittren  Bezifkvni/fn  m  de»  Syrhekrn  Ktrchr» 
(Texie  unit  Unter&ucliungen  zur  ti«schictile  lier  allchristlichi'u  l.itlcralur  vuii 
Oebburil  unJ  llarnack).  Leipzig,  [linrich»,  i'JOt,  tn-8',  (t.  xn-3t2. 


ftiStCt. 


341 


.  jtillppale  àt  In  Bihie  syriaque  et  des  pères  de  l'égltsc.  Celle  action 
^nqne  ne  ftil  pa^  d'ailleurs  d'une  conliiiuîté  parfaile  el  l'auteur  a 
4à  signaler,  ^iis  insisler  p^uUêlre  ussez,  les  retours  de  l'inlliieiice 
bdiènique  au  t*  siècle.  Un  problème  imporlant  Câ(  celui  de  l'iiilro- 
doetioa  des  doctrines  monoph.vsiles  en  Arménie.  San?  le  résoudre 
mUèrement,  M.  Ter-Minnasiantz  a  recueilli  des  faits  nouveaux  de 
gnad  intérêt.  Les  circonstances  politiques  el  surtout  la  persécution 
des  f^rees  avaient  détourné  l'église  armcnieiine  jusqu'au  vi*  siècle,  des 
eoalroverses  dogmatiques.  Brusquement,  en  30(i,  au  concile  de  Dwtn 
(la  date  et  le  lieu  du  concile  ont  été  placés  a  lorten  -l'JI),  los  évêques 
.trtnëniens  rejeltenl  les  doctrines  do  Chalcédoine,  acceptent  l'Hénoli- 
COI»  el  rétligent  les  «  Lettres  aus  orthodoxes  de  Perse  ■;  (jui  condanuienl 
le  ttesturiani^me.  A  celte  époque,  rilénoticon  avait  encore  une  valeur 
légsle  dans  L'empire  byzanlin,  mais  M.  Ter-Minnasianlx  voit  surtoul 
ibins  le  concile  de  Dwin  le  résutUit  de  la  propagande  des  évêques 
syriens  qui  se  réfugient  en  Arménie  pour  fuir  la  persécution  des  nes- 
toricns  persans  el  sont  accueillis  ravorablcment  par  le  calholicos 
Nerses  II.  1/accord  ne  fui  d'ailleurs  jamais  complet  entre  les  Syriens 
el  les  Armèdieiis.  Tandis  que  Je  célèbre  Jacob  UaradSus  (vers  543) 
organisait  l'église  raonophysile  de  Syrie  et  y  installait  les  doctrines 
de  Sévère  dWoUochc,  l'église  arménienne  condamnait  Sévère  et 
aooeplail  la  IhéorJe  de  Julien  d'ilalicarnasse  et  des  ■>  aphUrlodocètes  », 
ti«  usages  particulier^  des  Arméniens,  emploi  des  a/yraes,  vin  pur 
dans  te  calice,  cèiébralion  delà  Nalivilè  le  G  janvier  en  mècQe  temps 
que  l'Epiphanie,  etc...,  paraissent  aux  Syriens  des  vestiges  de 
lodaifline  ou  d'hérésie.  L'auteur  a  néglige  de  noter  qu'au  xi*  siècle 
obè  moyens  sont  attaqués  a  ta  fois  par  les  Syriens  et  par  te  patriarche 
de  Constantinoplc,  Michel  Cérulairc,  qui  fait  composer  au  sujet  des 
uyines  par  le  moine  Mcélas  Stetalhos  un  ir^iité  »  contre  les  Latins 
et  les  .Arinenieiis  >.  Malgré  ces  difTicullés,  tes  rapports  conliriuèrenl 
a  èlro  fréquents  entre  rÀrménie  et  la  Syrie;  elles  semblent  avoir  eu 
jusqu'à  la  fin  du  moyen  âge  le  sentiment  de  la  solidarité  qui  les 
unissait  «n  face  do  l'hellénisme ,  et  ce  Ait  celte  cohésion  qui  rendit 
vaines  toutes  les  tentatives  de  rapprcicliemeiil  spirituel  entre  l'Armé- 
nie et  Byzance  [voy.  surtout  les  négociations  de  H 72  sous  Manuel 
Comnèoo  que  l'auteur  éludiv  d'apri*s  le  récit  de  Itarhebneus  ;  l'en- 
lenle  entre  te  luttriarciie  jacobitu  Micbel  le  Urand  el  le  catholicos 
Nersès  forme  une  Imrrière  infranchissable  aux  entreprises  des  Grecs). 
M.  Ter-Minnasiant/  a  donc  véritablemenl  renouvelé  l'histoire  de 
l'égUse  d'Arménie,  el,  malgré  la  aymi»atliie  très  visible  ([u'il  m.ani- 
fttta  pour  la  culture  araméenne,  il  a  bit  oeuvrt;  utile  et  impartiale. 
U  fiul  cepetidunl,  pour  comprendre  Thisloire  ecclésiastique  de  IWr- 


843 


SCLLETIt   BISTOVtQtIK. 


ménie,  compléter  cette  leclure  jiar  celle  de  l'ouvrage  de  Ter-Miltelian 
sur  les  rapporta  entre  rArménie  et  l'église  grecque. 

L'élude  de  M.  Hmn  sur  t'bistoire  du  droit  canon  en  Russie  permet 
de  saisir  l'action  profonde  exercée  par  Byzance  sur  Péj^lise  russe'. 
La  première  partie  est  une  traduction  en  allemand  du  cours  de 
M.  Pavlov  sur  l'histoire  du  droit  ecclésiastique  russe;  on  y  voit  étu- 
diées succesHivemeiit  les  trois  périodes  de  l'bistoire  ecclésiastique  de 
Russie  :  subordination  complète  au  patriarcat  de  Constautinople 
(ïi*-iy*  siècles),  période  du  patriarcat  de  Moscou  |ii*-iTm*  siècles)  et 
enfin  mainmise  complète  de  radminîstration  impériale  sur  TÉglise. 
On  lira  avec  fruit  Pbisloire  du  développement  de  ce  droit  canon  qui 
tire  ses  origines  de  Conslantinople.  La  discussion  de  Taulhenlicité 
des  statuts  de  Vladimir  et  de  laroslav  est  un  modèle  d'anal)se  cri- 
tique. M.  Pavlov  démontre  que  ces  deui  textes  ont  été  rédigea  daus 
leur  forme  acluellei)  une  époque  postérieure,  mais  qu'ils  sont  l'image 
ndèle  de  la  constitution  ecclésiastique  établie  au  ii°  siècle  sous  l'in- 
nuence  grecque^  et  avec  des  égards  aux  conditions  spéciales  de  la 
société  russe  :  les  règlements  de  laroslaf  en  particulier,  probable- 
ment antérieurs  à  ceux  de  Vladimir,  nous  offrent  Haiage  fidèle  de 
celte  société  nu  lendemain  de  sa  conversion  au  cbrislianiBcne.  D'autre 
part,  les  nombreuses  «  réponses  »  envoyées  à  des  consultations  par 
les  patriarches  de  Constantinople  permellcul  de  suivre  Paction  t^v^au' 
Une  sur  la  formation  du  droit  canon  en  Russie;  on  voit  même  un 
empereur,  Jean  Cantacuzène,  intervenir  dans  lee  afTaires  de  l'égliso^ 
russe  |p.  57).  M.  Goetz  a  ajouté  aux  chapitres  de  M.  Ravlov  ui 
excellente  bibliographie  ei,  dans  la  deuxième  partie  de  l'ouvrage,  il 
a  édité  lui-même  trois  des  plus  anciens  monuments  canonique»  de 
Russie  :  ("les  réponses  du  métropolite  Jean  au  moine  Jacob  (il  s^agit 
de  Jean  H,  métropolite  de  Kiev,  (080-^089);  2"^  les  questions  de 
Kirik,  Sabbas  et  Elias,  avec  les  réponses  de  Nipbon,  évêque  de  Nov- 
gorod (1136-1136);  3°  les  eibortalions  d'Élia&-Jean,  archevêque  de 
Novgorod  (lies).  Le  premier  document  est  donné  dans  ses  deux. 
versions  grecque  et  russe.,  les  deux  derniers  sont  eu  russe.  Au  texte^ 
soDt  joints  une  traduction  allemande  et  des  commentaires  critiques  : 
M.  Goetz  indique  avec  beaucoup  de  soin  les  sources  grecques  et  quel" 
quefois  occidentales  (discipline  pénîLentlelle  de  Kirik)  du  droit  russe. 
Ces  monuments  offrent  un  témoignage  de  premier  ordre  sur  la  per- 
sistance du  paganisme  et  de  la  sorcellerie  {p.  123,  244i),  sur  le  déve-- 


1.  KirchettrcchlUc.hf.  und  k\tUurgesrh\chUtche  DfukmùleT  AUrtnalands 
nebsl  Geschiclite  des  nustefiert  Kitrhenrtfttt*  CKin.li*tir«hUich«  AbtiAndJ. 
von  V.  Stutz,  tS  uud  11)  IleA).  Stuttgart,  Ënke,  1905.  itt-8\  |».  1-403. 


riANCK. 


sia 


Tôppëmênt  du  culte  des  images  l'A  des  reliques,  sur  la  condition  pré- 
caire des  cKltses  dans  cerlaities  contrées  (p.  18.1).  sm  la  défiance  et 
l'bostililéque  ré{flis«  russe  témoigne  dès  ('origine  aux  talina  (p.  1 24 , 
321,  on  leur  applique  k  même  législation  qu'aux  héreti<|ues;  p.  t3t!, 
iottfdiclion  du  mariage  entre  eux  et  des  princesses  orthodoxes,  ee 
qui  mi  une  coiidamoaliop  peu  déguisée  de  la  politique  matriinoniale 
d't&mslnvl 

VtlI.  KiFFoiiT«  ATic  L'EiTrimeDR.  OccinEYT.  —  Le  livre  de  M.  S. 
UsuM  sur  les  sept  juges  palaltcs  de  Rome  à  Tépoque  byzantine* 
apporte  des  reoscigoements  précieux  sur  les  origines  du  gouverne- 
meut  pODtitlcai  el  l'inlluence  exercée  par  les  institutions  byzantines 
iur  M  formation.  Cette  institution  n'a  été  étudiée  que  par  Galleiti  en 
f776;  son  liïre,  quoique  bien  inoparfail,  a  servi  de  source  à  la  plu- 
pari  des  historiens  des  iostitutions.  C'est  au  temps  du  pape  Damase 
(Sfifi-S^lj  qu'en  face  du  praefeclas  f/^rfr»  apparaît  une  cour  pontiflcale 
dont  les  |>o&sessions  de  l'église  romaine,  la  mulliplicilé  des  affaires, 
la  nécessité  de  la  représentation  rendent  Tutilité  incontestable.  Les 
*  judices  patalirii  »  sont  or^/anisé^  sur  le  modèle  des  dignitaires  du 
palais  impérial;  le  début  de  leur  activité  coïncide  avec  le  mouvement 
juridique  de:»  décrétalesj  dés  l'origine,  ils  appartiennent  à  l'aristo- 
cralie  romaine  et,  bien  qu'élevés  au  grade  de  soua-diacres,  ils  sont 
mariés  et  ont  un  wraclëre  purement  laïque.  Avec  les  invasions  du 
f*  siècle,  on  assiste  à  la  ruine  de  ce  premier  gouvernement  ponlill- 
cal  :  le  relèvement  commence  avec  Tbéodoric  el  les  juges  palatins 
reparaissent.  Leurs  progrès  semblent  cependant  avoir  été  enrayés 
par  Grégoiri:  le  Grand  qui,  mal^'rv  sa  naissance  aristocratique,  pré- 
féra couder  le  pouvoir  à  des  subullernea  plus  enclins  à  rnbéissance 
qoe  I«s  nobles  et  parTÎnl  à  écarter  les  laïques  de  l'administration 
pooliflcale;  dans  sa  correspondance  si  étendue,  les  ju;4es  palatins  ne 
«ont  même  pas  mentionnés,  et  il  est  possible  qu'il  ait  cberché  à  .'sup- 
primer leurs  charges.  Mais  les  réformes  de  Grégoire  io  Grand,  en 
particulier  iwlle  des  eubicularii,  nu  devaient  guère  lui  survivre. 
Après  lui  commenc»  la  véritable  période  d'aclivîLé  des  juges  palatins 
et  rinvasion  dos  charges  pontificales  par  les  représentants  de  Taris- 
ilie  romaine.  Les  Ordinei  lîomani,  les  forinule^,  le  Liber  Ponli- 
lis,  (jLc  ..,  onl  (wrmis  a  M,  Kfller  «le  préciser  Wn  altribuilons  et 
do  montrer  toute  l'influence  des  Juges  palatins.  Ils  ont  d'abord  un 
extérieur  dan:<  les  processions,  où  Ils  escortent  le  paf)e,  dans  les 
èmonii's  liturgiques^  dans  les  ct^inciles  roniaiii»,  où  ils  sont  à  la 

1.  tH«  •trAcH  ftHHtAchrn   ffnlznekier  im   bytantinUchm   Zritaltcr  {Kit' 
(lirnrr«bll.  M'b.  ton  StaU,  Vi  Hrt\].  »tutt««ri,  Eate,  |WJ,  in^',  ji.  x-J55. 


\ 


^911  RTT|.I.I!TI1I   HIJiTOEIQrE. 

fois  mailrfs  fe  cérémonies  el  secrétaires,  nhaciin  d'eux  exerce  m 
outre  âon  activilé  dans  un  domaine  spécial  :  le  primirerius  et  le 
secuTuiieerius  n'ftariontm  dirigent  les  arclùves,  la  bibliothèque,  ta 
chancellerie;  le  mnaenc/aior  esL  ministre  de»  grices^  Varcurim 
administre  le  trésor  monnaie  qtii  provient  des  revenus  des  palri- 
moiaes;  le  $aetUarius  recueille  le  produit  des  offrandes;  le  jirimiee- 
rius  et  le  tecundiccrius  defrnsormn  sont  à  la  fois  chef^  rie  la  justice 
et  de  l'assislance  publique.  Leur  rôle  esl  plus  important  nncore  peu- 
dant  la  vacance  du  ponlillcal  r  le  pnmicerius  notariorum  feil  partie, 
avec  l'archidiacre  et  I  archiprètre,  de»  $ervuntm  l&eum  sanetae  $edit 
qui  agissent  à  la  place  du  pape  et  ont  un  pouvoir  sans  contrôle.  Les 
juges  palatins  paraissent  avoir  pris  une  part  exceptionnelle  au.i  élec- 
tions des  Tfi'  el  îht'  siècle.?,  notamment  en  687  et  en  701.  M.  Keller 
voit  en  eux  les  représentants  du  parti  national  romain  qui,  après  la 
rupture  avec  Byzance,  organisa  la  respvbiica  romana,  Lorsqu'en  715 
Grégoire  II,  ancien  sacellairc,  fut  élu  pape,  ce  parti  somhla  arrivé  au 
pouvoir  :  en  fait,  ni  Grégoire  ni  ses  successeurs  n'étaient  disposés  à 
mettre  la  papauté  sous  la  lulelle  de  cette  aristocratie.  Les  juges  pala- 
tins continuent  à  exercer  leur  pouvoir  sous  1^  Carolingiens  et  les 
empereurs  germaniques,  puis  disparaissent  pour  faire  place  aux  car- 
dinauiV 

M.  OHOfT  a  publié  une  notice  sur  une  des  reliques  le&  plus  véné- 
rables des  rapports  entre  la  France  el  l'empire  byzantin'  :  il  s'agit 
du  manuscrit  de  saint  Denys  FAréopagite,  offert  delà  part  de  Michel 
te  Bègue  à  Louis  le  Débonnaire  par  Tambassade  qui  vint  le  trouver 
a.  Complète  en  827  (Bibl.  nat.,  ms.  grec  437).  De  tous  nos  manus- 
crits grecs,  c'est  ■  sans  doute  celui  qui  est  depuis  le  plus  longtemps 
en  France  d.  Après  avoir  établi  la  date  exacte  de  son  arrivée, 
M,  Omont  fait  l'historique  de  ce  précieux  monument. 


1.  M.  Keller  a  recueilli  tous  les  notnB  connus  des/udic»  ptdatitii  «lu  vi*  bu 
viu'  BÏècle.  —  P.  5t  ;  l'auteur  semble  atllrDicr  qu'il  n'j  eut  fiss  de  costamn 
t^cclésjasUque  avant  JusUnicn  :  ce  d'csI  probablemenl  )MS  sa  iieosée.  —  P.  59  : 
la  cancln&iftD  d'adirés  laquelle  te  cierge'  s'tbatint  de  venir  recevoir  Tiitkidoric  A 
Home  parail  risfiuée  et  |icu  conronac  an.ï  habltudi?8  de  l'épotpie,  Du  moment 
que  le  pape  Agarail  k  la  cérémonie,  il  est  im)to««it>le  d  admettre  qu'il  n'j  Hi\ 
|m»  autour  de  lut  ites  Tepn^sentADls  du  clerg^i,  —  P-  153  :  l'auteur  uttadtc  tTO|i 
il  LiiiporUni..«  à  U  utttionalilé  orientale  des  papes;  leur  élection  luCiuf  après 
Grégaire  11  ntoiitre  «lue  les  HornâtnH  ne  faisaient  guère  attention  A  c«tl»  dr* 
cAitalance,  sans  fjuoi,  brouillt's  avec  l'empereur,  ilii  eussent  élu  des  Romaiiu. 

2.  Uanvuctit  rfc,<  auvres  de  mini  Denyx  (AréopagUe  envoijé  tlt  ConfUin- 
tinople  a  louts  le  Débonnaire  en  S27  (eitrail  de  la  Hevttf  des  Étudt» 
grtcqvet.  t.  XVII,  1904). 


PEA!ICE.  343 

Le  premier  volume  de  V Histoire  du  schisme  des  deux  églises  \  de 
M.  KsEifos,  constitae  moins  une  œuvre  d^histoire  qu'un  plaidoyer  très 
partial  dans  lequel  apparait  clairement  le  point  de  vue  auquel  certains 
Grecs  orthodoxes  se  placent  encore  actuellement  pour  juger  l'Occident. 
Les  Romains  ont  été,  depuis  la  plus  haute  antiquité,  «  les  mauvais 
génies  de  l'hellénisme  ».  Les  papes  ont  hérité  de  leur  amour  de  la 
domination  et  continué  contre  l'hellénisme  leur  politique  d'agressions 
et  de  violences,  mais  à  aucune  époque  de  son  histoire  l'Église  ortho- 
doxe n'a  franchement  reconnu  leur  autorité.  Les  empereurs  icono- 
clastes sont  les  sauveurs  de  l'hellénisme,  tandis  que  les  Sludites  sont 
flétris  comme  des  traîtres.  Tels  sont  quelques-uns  des  paradoxes  qui 
remplissent  ce  volume,  auquel  l'absence  de  toute  référence  et  de  toute 
bibliographie  ne  contribue  pas  à  donner  un  caractère  scientifique. 

Louis  Bh^hibr. 


A*  'An'  ôfx^  |uxp)  4>wt(ou.  Athènes,  SalWeros,  1905,  iii-8%  p.  526. 


346 


itrLLBTt!!  HisrotfQn, 


BELGIQUE. 

(1 902-4  »o:s.) 

?*  article*. 

On  a  fait  usage  en  i90i,  dans  un  procès  rclentissarit,  d'uae  ietlre 
de  liéopold  I*'  à  M.  d*Hofr»chmidt,  dans  laquelle  le  roi  jugeait  défa- 
vorablemenL  Firmin  Royier,  son  ministre  a  Paris,  à  propos  de  la 
conflacalioD  des  biens  de  la  famille  d'Orléans  par  Napoléon  111. 
M.  E.  Disciiuss'  a  prouve  par  des  documents  autheoliques  combien 
celle  apprécialion  était  injusie. 

La  lleime  historique  a  rendu  compte^  du  recueil  d'articles  de  revues 
r^nsâcrés  par  M.  M.  Wanorre*  au  <t  passé  libéral,  au  présent  clérical 
et  à  l'avenir  socialiste  ».  Nous  noua  bornerons  donc  h  citer  ce  livre 
élégamraepl  écrit,  en  regrettant  qu'il  n'ait  pas  tenu  ce  que  promel- 
lait  le  litre,  car  nous  n'y  trouvons  pas  l'histoire  de  l'évolution  des 
idées  politiques,  et  bien  des  chapitres  que  l'on  lieodrail  à  y  voir 
manquent,  ou  sont  par  trop  écourlés,  notamment  l'exposé  de  la  revi- 
sion conslilulionnelle  avec  ses  antécédenls. 

En  dépit  du  caractère  quelque  peu  superllciel  et  dithyrambique  de 
l'œuTre,  on  lira  avec  utilité,  et  non  sans  charme,  les  études  réunies 
àoUâ  le  titre  i^Entretie?is  sur  la  Belgique  contrmpofainc^. 

Les  amis  de  M.  Paul  Fredericq  lui  ont  offert  eu  i'idA  un  recueil 


1.  Voy.  Hev.  hiêt.,  t.  XCI,  p.  126. 

1,  One  page  dPkistoire  eoniemparaiae,  Janvier  185^  (8itU.  de  ta  Ctatie  des 
tettret  de  i'Âcâd,  royah  de  Bttgùiue,  W\,  p.  aS3-5(l«.i). 

3.  Voy.  flSK.  liisL,  l.  LXXX,  p.  363. 

4.  £.a  Belgique  morale  et  polUiqut,  Î830-ÎSO0-  Bruxelles,  Weisseinbritcb, 
1903,  in-t8,  3&5  p. 

5.  Bniielles,  Larcier,  1904,  in-S*,  310  p.  —  Voici  les  aaleur»  el  les  »ujels 
Iraités  :  L  Hennebicqj  Petite  et  Grande  Belgique,  ~  P.  Spaak,  ta  Bdglque  et 
i'art.  —  U.  Jaspar,  ia  Beigiq^e  a\i  point  de  oœ  moral.  —  C.  Gbeade,  la  Bel- 
gique et  le  Fùlk-lore.  —  J.  Des  Cressonnière»,  la  Belgique  el  le  Dniit.  — 
T.  Braun,  la  Belgique  H  l'Éfflise,  —  P.  Jam&r,  ia  Belgique  et  le  Barreau.  — 
M.  DuviHer,  ta  Belgique  et  i'expantian  coloniale.  —  L.  Hennebici],  l'Expan- 
sion économique  et  la  patrie  itetge,  —  F.  Ninauve,  la  Belgiqite  et  l'esprit 
belfe.  —  P.-E.  Janson,  la  Bel^que  et  les  partis  politiquei.  —  L.  de  Landt- 
ibeere,  la  Belgique  et  la  pMUttopMe.  ' 


At,UîtQ(!K.  ^~  347 

de  dissertations'  dont  la  plupart  ont  Lrail  à  l'bisloire  dé  Belgique. 
La  /Uteve  Aittoriquc*  en  a  donné  la  listeau  tnomcDl  de  la  publication. 

HiâraiRË  HiUTiiKk*.  —  Al.  J.  KArsix^a  eu  la  patience  de  relever 
Icâ  opinions  de  tous  les  auteurs  qui,  depuis  le  m*  siècle,  ont  parle 
de  la  fameuse  défaite  infligée  aui  Nerviens  par  Jutes  Gésari  mais  il 
s'alislrent  de  tes  apprécier,  et  se  rallie  à  ceux  qui  placent  le  théâtre 
de  la  bataille  a  Preslcs  en  Mainaut.  Il  n'invoque  d'ailleurs  aucun 
argumeat  nouveau  :  la  tradition  lui  sufDt.  Son  labeur  considérable 
aboutit  à  un  bien  mince  résultat. 

On  trouvera  dans  le  livre  de  M.  E.  Dor,!i£E'  des  recherches  sur 
Vhiâloire  des  Germains  à  Tépoque  de  César  ot  d'Auguste,  une  élude 
archéologique  sur  le  cénotaphe  du  centurion  Marcus  Coelius,  con- 
servé au  musée  de  Bonn,  et  une  dissertation  sur  les  récompenses 
roililaires  à  Rome. 

L'élude  de  M.  V.  Fais*  sur  la  bataille  de  Courtrai  est  une  œuvre 
dénnJUve.  Après  avoir  fait  passer  les  documents  au  crible  d'une  cri- 
tique sévère,  l'auteur  rend  compte  de  l'organisation  et  de  la  force  des 
années  en  présence,  et  décrit  soigneusement  l'action;  il  complète  son 
travail  pard'abondantes  indications  biographiques  et  bibliographiques. 

M.  E.  CatiPLiSTs*  a  écrit,  d'après  les  manuscrits  du  major  de 
Maugeer,  rhistoire,  richement  illustrée,  d'un  régiment  belge  qui  se 
distingua  au  service  de  l'Empire  français. 

Nous  devons  au  même  spécialiste  une  bonne  brochure  de  vulgari- 
sation* sur  la  décadence  de  la  oonarchie  napoléonienne  .i  partir  des 
traités  de  1801). 

Les  études  d'histoire  militaire  de  M.  L.  Nivo"  ont  été  réunies  en 
volume'.  A  noter  spécialement  la  critique  a  laquelle  il  soumet  les 


I.  Milaigti  Paul  FredeHeq.  Hommage  de  la  Société  pour  le  profrèt  ist 
tmdtt  phiiotoffiques  et  hùtoriqvei.  Unixell»,  Limerlin,  1904,  ln<4',  S7ft  p. 
î.  Voy.  Her.  htil..  l.  LXXXVII,  p.  21 1. 

3.  flfotn  opinion  M*r  la  bataille  de  Pretlet.  ('barleroi,  1EK)'2,  in-S*,  309  p. 
(tiré  à  pari  d«  Documents  et  rapporta  de  la  Soc.  paléontot.  et  archéol.  d* 
CharUroi,  l   XXVI). 

4.  Vn  officier  de  l'armée  de  Varut.  BruielleM,  Lob^^guv,  IWK,  In-S',  726  p. 

5.  la  BatailU  de  ÇouHrai  \  De  tUtg  in}  A'ortnjA)  r.and,  Sîffer.  rJ02,  in-8', 
S»t  p. 

G,  BUtoirê  itltitrée  d'un  eorpi  btlge  au  termee  dt  la  Mpuèllçu*  tt  de  IKm- 
pire,  La  11?'  demi-trigade.  Rruiclle».  Spineot,  la-4%  iTS  p. 

7  ùf  IVagram  à  Halrrioo   Druielle!»,  Umbcrty.  1904,  io-12,  84  p. 

8.  /4>t  Cliamps  fie  fmlaUlf  île  la  fietgtqxte.  I  fJeptitt  la  bataille  tU  COhT- 
tmijutçuà  la  campagne  de  tdlû.  Il  :  lei  Qiutire  Brai,  HfHff\  Waterlùo  »t 
Watre   Brui<![le«,  L«ti<^ue,  IWMD03.  2  toi,  ia-ê-,  367  et  A'Î3  p. 

îi.  Voj.  Rev   tHit.,  l.  LXX],  p.  m-,  t.  LÏXXI,  p.  133. 


318 


tVLLKtlït  HinouQrt. 


ouvrages  de  Thiers,  de  ChariU!»  el  de  Ifoussayc,  ei  sa  condu&iuii  :  le 
véritable  vainqueur  à  Waterloo  ue  fut  ni  Blûcher  ni  Wellingloo, 
mais  Gneisenau. 

M.  L.  Navez  a  donné  comme  œmplément  à  l'œuvre  précédente 
une  curieuse  dissertation*  sur  les  évéïiemcnls  de  U  malheureuse 
campagne  de  Belgique  en  483J. 

Les  travaux  do  M.  h,  Vait  Nçcb'  valent  surtout  par  l'illustralioa* 
l>  sont  des  recueils  iconographiques  intéreasanlâ. 

HiSToraE  écoîioiiiqdb  et  3(k:ui.r,  —  Il  résulte  des  recherches  de 
M.  G.  StstBJtoi^  sur  le  nombre  et  la  condition  des  serfs  appartenait 
à  la  grande  abbaye  liégeoise  de  Saint-Trond,  que,  vers  le  milieu  du 
xin'  siècle,  ce  nombre  s'élevait  à  près  de  1,20(».  Cent  ans  plus  lard, 
tous  êlaienl  alTranchis. 

M.  Pire;ikg*  a  pu  établir  le  chilfre  de  la  population  d'Ypres  durant 
le  X?'  siècle,  grâce  aux  dénombrements  conservés  dans  les  archives 
de  cette  ville.  Se  fondant  sur  des  faits  recueillis  à  Ypres,  à  Nurem- 
berg el  à  Francfort,  il  observe  une  proportion  constante  entre  l'in- 
tensité de  la  vie  industrielle  et  la  faible  densité  des  ménages,  el  arrive 
à  des  conclusions  fort  inléressanles  pour  la  statistique  sociale. 

M,  G.  DES  Mareî*  étudie  d'une  manière  complète  la  vie  corporalîve 
dans  la  ville  de  Bruxelles  pendant  la  période  de  crise  et  de  transfor- 
mation que  fut  le  XT*  siècle.  Il  résulte  de  cette  ceuvre  solide  que  le& 
corporations  ne  connurent  aucune  époque  de  parfaite  prospérité  : 
lorsqu'elles  eurent  triomphé  de  l'hostililé  du  patriciat,  elles  succoni- 
hèrent  sous  le  poids  des  charges  publiques. 

Le  même  historien -économiste  nous  a  fait  connaître  les  luttes 
ardentes  auxquelles  donna  lieu  l'exislence,  dansla  ville  de  Bruxelles, 


1.  Louvain,  i3  ooiî«  1831.  BnnelJes,  Lshègac,  1905,  tn-8%  80  p. 

2.  Waiertoo  Ulustrè.  Bmielles,  Lamberly,  1903,  in-8*,  205  p.  —  I83Q  illut- 
(ré.  Avant^  pendant  «t  aprèt  la  Révolution.  Bruxelle»,  Limbertjr,  1902,  ia-^*, 
179  p. 

3.  Le  Servage  à  rat>d<iye  dr  Haint-Trond.  Hruielles,  Schepen».  1903,  iii-6*. 
tSfip. 

4.  Xm  Dénombrements  de  la  population  d' Ypres  au  X  V  nècle,  Uii>-15Q$, 
Contritnition  à  la  statittiqite  tociatê  du  moyen  âge.  Leipzig,  Hirschreltl,  1903, 
in-6*,  32  f .  — '  Noui  devous  signaler  aus^  du  nHae  auteur  :  Pne  çrix»  indiu- 
trielie  au  XVI' liiete.  JUi  draperie  urbaine  et  la  t  nouv^te  draperie  »  en 
Flandre.  Broi«lles,  tUyez,  1905,  in-8".  3)  p.  (lire  ii  part  .lu  Batt.  de  ta  Otaue 
des  lettres  de  l'Acad.  royale  dt  Belgique,  1905). 

5.  L'Orsanitalion  du  (ravatt  à  Bruj;eltei  au  XV'  stiicte,  Bruxelles.  Lamer- 
Uo,  1904,  in-S',  S%  p.  {Mém.  c<ivronnéi  d$  t'Acad.  royale  de  Bet^i^tu, 
t.  LXV). 


BELCIOOI!. 


349 


Jnm  quarlicr  fort  roslrcint,  mais  1res  peuplé,  souslrail  par  privilège 
à  U  réglementattun  iuduatrielle*. 

La  curicusti  dt>>serlatioD  de  M.  J.  LtE^K^*  nous  apprend  que  le 
IV*  siècle  Tui  en  Belgique  un  siècle  d'or  pour  les  usuriers,  tandis  qu'au 
srv*  les  préteurs  à  tiilérèl  étaient  fort  maliDeDèâ;  ce  revlremenl 
s'explique  par  les  nécesâilés  du  commerce  et  les  conslaols  besoins 
d'argent  des  princcâ. 

G'tel  du  prêt  à  intérêt  en  Allemagne  que  traite  le  substantiel 
leémoire  de  M.  Y«x  Rdf.t'.  En  dépit  des  coudaninattons  prononcées 
par  les  théologienâ  du  mo^en  âge,  les  nécessités  économiques  Unirent 
par  l'emporter. 

Nous  devons  citer  ici  l'histoire  1res  complète  du  métier  des  mcr- 
cicrs  d'Anvers  par  M.  Jv  Geidk?is\  composée  d'aprus  les  archives  de 
la  corporation. 

M.  V.  Bra-^ts^  a  exilait  de  la  correspondance  des  ambassadeurs  et 
des  consuls  d'Espagne  en  Hollande  deâ  détails  tn>s  neufs  qui  jetlenl 
on  singulier  joui"  sur  les  moeurs  commerciale  du  i?ii'  siècle. 

Un  critique  très  compétent  a  rendu  compte  dans  la  lievue  histo- 
rique' de  l'imporlanl  ouvrage  de  M.  M.  Hcn9ii*x'  sur  l'histoire  peu 
eooQue  de  ta  Cumpa^niR  d'Qstende,  en  remontant  jusqu^au  traita  de 
Munster.  .Nous  ne  pouvons  que  nous  rallier  à  ses  appréciations  élO' 
gieuses. 


t.  Lf  Borçendael  à  Brtuctltet  daru  u  tutU  eotUn  l'mimtrie  privUègUe. 
BniscIlM,  Ura«ftin,  1903,  ia-M-,  3'J  p.  (lire  A  (i«rt  de  U  Bevut  de  ll'Atoenitf 
et  SfuxHtn,  t.  IX) 

'2.  Vnurim  et  Lombard*  dont  Ir  Hrabant  au  XV'  tii-cie.  Anvers,  ite  Itarker, 
1904.  in-H-,  V5  |i.  (lif^  i  part  du  BtUt.  dé  lAçad,  d'archéot.  dé  Belgique)  — 
NiMii  citerons  (tu  tnttw  Aul«ur  une  étude  intèretMtile  tur  ttnr<  Mulualili'  mali- 
daIm  qui  f.iiikU  At  13.S7  A  U  chute  de  l'Anci«ri  r*-giiDC  :  (t  7rif*c  dés  inatodt* 
éaiu  If.  tn^lier  de*  furgtrvn*  d  Matinet  {Df  Zifktnb%u  pan  htt  Smedemam- 
baeht  te  Mteheten).  Maline»,  DMMio,  liK)4,  in-8*,  30  p.  (Ufé  A  p*T\  du  BuU. 
dm  Ctrctt  afcMot.  de  Matinet,  l.  XIV). 

î.  Le  t  Contracta*  germa  niciu  •  ou  to  eotUrovents  nir  I«  5  *  .  au  X  FI'  tièele 
em  Miftaçtif  l.i>ura)a,  Cli.  Peetcr^,  1909,  IifS',  46  p.  (tiré  â  |idrt  <Je  I&  fifimt 
^hisi.  tccUt ,  I.  ITIi 

4.  1^  Chef-métier  dei  mtreieri  (Hel  hoofdambacht  der  MercfnierMj.  Aavtn, 
OelinionUKnr,  19f):î-lWI,  :i  »ot.  tn-«».  vi-.HO,  vuMôî,  »iv.|8*î  p, 

5.  One  pagf  de  semUume  dtptomaSiqae  et  commercial.  IneidenU  de  la  vie 
d'Àmjiterdam  au  XVtf  ttéde,  d'aprU  de»  ptecti  itiédilet  iB^lU.  de  ta  Cloue 
deê  IrttreM  de  l'Aead,  royale  dt  Belgique,  1905.  p.  573^98)- 

fi.  T    LXXXIII.  p.  165. 

T.  La  Retfiqae  commerciale  tout  (' empereur  Chaetet  VI.  La  Compaynte 
d'Oitende.  itude  Mtlvrique  de  poiiUque  eommeraaie  et  calontate.  Dniiellrt, 
L4n«rtin.  1903,  in-8>.  &5G  {*, 


Un  ffilnulieux  dépouillement  des  rogi^lres  paroissiaux  de  SaînL- 
Nkûlas  a  periuis  h  M.  G.  WiLLEHâsi'  de  déterminer  d'une  maQiere 
assez  précise  le  mouvement  de  la  populalion  dans  oeLle  ville  pendanl 
je  iTrt*  «l  te  rmî*  siècle;  il  a  churcbé  4  &D  expliquer  les  Uuclualions 
par  les  fomlaes,  les  maladies  el  les  guerres  dont  la  région  waasieDue 
a  8i  IVéquemment  aouITert  à  celte  époque,  et  surtout  pendant  le  règne 
de  Uuis  XIV. 

Le  volumineux  recueil  de  M.  le  baron  Goiilaohg^  abonde  en  ren- 
seignemeoLs  utiles  pour  Thisloire  économique,  diplomatique,  poli- 
tique et  tecbbique,  le  tout  d'aprèi»  des  documents  très  compleLs, 
(luisés  aux  rneilleures  sources.  On  y  trouvera  notamment  un  exposé 
détaillé  des  négociations  qui  abouUrent  h  raffranchi^semenL  de  l'Es- 
caul  en  I8iî3.  Le  rûle  de  notre  diplomaUe  y  esL  bien  rais  en  lumière, 
vi  l'on  peut  se  rendre  un  compte  eiact  des  services  émincnts  rendus 
a  ta  Belgique  par  le  tmron  Lambermonl  el  ses  coUàgues. 

M.  P.  Michotte'  a  consacré  son  premier  livre  à  retraoer  l'histoire 
(les  idées  et  des  théories  économiques  qui  ont  eu  cours  (lan$  aolre 
(>ays  durant  tes  cinquanlc-six  premières  années  de  son  exisleoea, 
c'est-à-dire  depuis  J830  jusqu'à  l'explosion  des  désordres  de  iiit. 
tShaquti  page  nous  révèle  des  ctiosea  inconnues  ou  tombées  dans 
l'oubli,  comme,  par  exemple,  le  projet  de  loi  de  4 $49,  qui  élait 
presque  l'équivalent  de  nos  lois  ouvrières  de  l'heure  présente.  La 
seconde  partie  est  une  étude  approfondie,  mais  insufflsarament  objec- 
tive, des  travaux  de  nos  économistes  les  plus  en  vue  :  Quetelet,  de 
Molinari,  Gh.  de  Brockere,  F.  Huel,  lîlmile  de  Laveleye,  Gh.  t^rin, 
Dupectlaux,  etc. 

MM.  J,  Destrbe  et  E,  Vait  pb»  VfiiDE^  ont  donné  une  nouvelle  édi- 
tion du  livre  de  propagande  qui  a  été  analysé  dans  un  de  nos  pré- 
cédenla  bulletins*. 

Synthèse  de  deux  essais  que  rAcadémIe  royale  de  ttetgique,  en  les 
couronnant,  arail  exprimé  le  vœu  de  voir  fondre  en  un  seul;  lente- 
ment remanié  par  le  survivant  des  deux  écrivains,  l'ouvrage  de 


1.  Élade  sur  ta  démographie  r/'uM  commune  du.  plal-paffi  de  Fiai^re  aut 
XVff  et  XVI tt'  tiiclei.  Aoverb,  de  Backfr,  tSOi,  în-8%  93  p.  Uir6  «  part  dei 
Aanalei  dé  lAcad.  d'archéoi.  de  Belgique,  5'  »èrle,  t.  VI). 

2.  LEuaiit  depuk  1S30.  BroxelLes,  Cnal.tig,ae,  1903,  i  vol.  iD•8^  4&4  et 
565  p. 

3.  Étude  sur  la  ihéoria  écon&miques  ^ur  iominérenl  en  Bilglif»«  d«  ÎS30 
à  Î886.  Louvain,  PeeUrs,  in -8%  xxij-H'î  p. 

4.  Le  S«eiatiime  m  Belgique.  Paris,  Qidrd,  1902,  ln-12,  498  p. 
&.  Voy.  Bev.  hitt.,  t.  LXXI,  p.  339. 


ttUIQIiE. 


3S1 


MM.  li.  UmtiYnR  et  V.  Btmii  *  comprend  une  histoire  des  caisse» 
d'épargne  liclges  el  un  exainet)  de  leurs  prînàpes,  une  série  de  mono- 
graphies  de  ces  m»lilutiâni;  et  de  copieuses  recherches  statisUquea. 
De  la  une  double  valeur,  documentaire  et  doclriniile. 

M.  L.  BsHTiiAifii'  a  écril  une  apologie  du  parli  socïalisie  l>elge  en 
deux  gros  volumes  rurlement  documentés  et  abondamment  illustrés. 
[I  vise  surtout  à  meLlre  en  relief  les  résultais  économiques  obtenus  [tar 
les  «  Maisons  du  Peuple  ».  L'iiistorieii  y  trouvera  certaines  iiidica- 
Uoas  utiles,  mais  il  Tera  bien  de  les  contrôler  de  très  près. 

La  mouogrdpliîe  Je  M.  G.  Vitu  OTBaïu^iiMB^,  bfen  que  l'auteur  ail 
étudié  la  fameuse  grève  de  1902  avec  des  préoccu[)ations  d'éçono- 
misLe,  a  aussi  une  importance  historique.  On  y  trouve  exposés,  avec 
beaucoup  de  précision,  la  forme  de  la  grève,  sa  méthode,  son  but  cl 
9M  résultats;  de  même  les  principaux  diseours  et  écrila  qui  ont  pré- 
paré les  troubles. 

Nous  devons  à  M.  L.  Yabliz*  une  enquête  très  aérieusemenl  con- 
dotle  sur  Ips  sal.iires  que  reçoivent  à  Gand  tes  ouvriers  des  indus- 
tr!M  cotonioere  et  liniére.  Elle  est  précédée  de  l'bistorique  de  la 
question  dans  la  ville  de  dand,  depuis  les  origines,  et  suivie  di: 
recherches  sur  les  élément'^  conslitulira  du  salaire  et  sur  le  budget 
de  (a  famille  ouvrière, 

l,.e  P.  l*Kii(iiiT''  s'est  aussi  livré  h  une  enquête  minutieuse  afin  de 
rassembler  les  élémoiUs  d'une  monographie  complète  de  b  profession 
de  typographe  .i  Bruxelles.  Son  livre  est  a  I.n  fois  un  manuel  technique 
et  un  travail  li'histoire;  il  passe  en  revue  le  tntvail  el  la  législation 
qui  le  réglemeule,  depuis  l'introduction  de  i'imprinierie  a  Bruxelles 
|nr  les  Frères  de  la  vie  commune,  vers  la  fin  du  xv*  siècle  jus- 
qu'au xii*.  L'auteur  nous  fournit  en  même  t<^mps  des  aperaia  très 
dairs  sur  toutes  les  grande.^  questions  économiques  actuellement 
agitées. 

Deux  grandes  fomille.;  industrielles,  les  Warocqué  et  les  Guinotte, 
oui  Iravaùllé  activement  depuis  un  siècle  à  l'amélioration  du  sori  d» 


I,  aùt^ire  et  erfot/  du  aptlraliùAM  et  tlatutittia  4ti  Ctititt  d'épargne  «n 
M^v«.  Limïain.  E.  FunU-^n,  1902,  2  Toi.  in-S*.  I9fi  el  302  (>. 

t.  aUMre  de  la  cooptation  m  Belgique.  tMs  homme»,  les  idéei,  lii  faite, 
trOtllM,  Ovrlictrnr,  1WMd03,  2  vut.  iii-»%  4»4  et  725  p. 

a.  ta  GrèM  ginéraU  betçe  d'avril  t903.  Bruxetle*,  S<b«tH>B*,  IMK,  ln-««, 
tSS|». 

I.  L»  Sata1r«t  dt  finduttri*  ^nioiie  liruiclles,  LeMfue  al  S£h«p«a«, 
ItOS.  in-S*.  <:ii,v-;3'J  |i. 

S.  lu  TtltoprapAiê  à  Bnut$tl«ê  (tu  début  rJw  XX'  tièctt.  RraxtllM,  SehfliMU, 
IW,  bt-è'.  XJUV-&S4  |i. 


353 


BULlBTIIf   fllSTOUQCn. 


classes  laborieuses,  M.  H.  KoLia'  a  retracé  d'une  manière  aLlacbante 
l'histoire  de  ces  généreux  eJForla. 

Un  critique*  qualiflét  et  queJtjue  peu  sévère  d'habitude,  a  dit  que 
la  brochure  du  comte  Osw.  tut.  KEKcaurE  m  bKntgtautM*  pourrait 
être  signée  par  un  liistorien  .lussi  bien  que  par  un  avocat.  L'auleur, 
mù  par  un  louable  sentiment  rie  piété  filiale,  a  voulu  détruire  une 
légende  inventée  sur  le  compte  de  l'ancien  bourgmestre  de  Gand  par 
la  malveillance  des  socialistes.  Les  légendes  ont  ia  vie  dure,  mais 
celle-ci  semble  bien  détruite  auprès  des  bommes  que  n'aveugle  pas 
l'esprit  de  parU. 

HisToiaE  coLoMiLB.  —  Si  le  livre  du  baron  Dbscimps*  traite  sur- 
tout de  Porganisalion  et  du  gouverneinent  du  Hongo,  il  contîenl 
d'autre  part  l'historique  très  complet  des  origines  de  TÉtal  indépen- 
dant et  notamment  des  actes  accomplis  par  les  conrérences  de  Berlin 
el  de  Bruxelles.  C'est  une  réponse  péremptotre  à  la  campagne  de 
dénigrement  entreprise  par  une  partie  de  la  presse  britannique  contre 
l'œuvre  de  Léopold  II. 

HiSToiag  BELiGiEcsB.  —  La  Bemte  Aùfonçue  a  publié  régulièrement 
le  compte-rendu  sommaire  des  Analecia  BoUandiana,  de  la  Rçi-ue 
d'histoire  ecctéiiasiique,  du  Muséon  el  de  la  Revue  bénédictine^  de 
l'abbaye  de  Maredsous.  On  a  pu  constater  l'importance  du  travail 
scienlilique  fourni  dans  ces  recueils. 

S'aidant  des  livres  de  receUes  et  de  dépenses  conservés  dans  les 
archivfâ,  M.  L,  LiHiTs'  a  esquissé  le  tableau  de  la  vie  intérieure  rie 
la  riche  abbaye  de  Saint-Jean* Baptiste  à  Florennes  au  début  du 
tvH*  siècle. 

Noua  devons  mentionner  aussi  une  série  de  monographies  consa- 

1.  La  InstUuiiaiu  ouvrièrei  de»  charbonnages  de  Mârietiuni  et  de  Bat- 
coup.  Bruielles,  BruyUot,  1902,  iD-fl',  ttU  p. 
2-  .11.  G.  Kurth,  dans  les  Archioet  bslgest  I.  M,  p.  269, 

3.  La  Grève  dei  tisierands  gantoi»  en  1859.  Souvenirs  d'autrefois,  ttruxelles. 
Druyiant,  19(H,  m-ë\  80  p. 

4.  L'Afrique  iwuvelte.  Eisai  tiir  VÉtai  civUûaieur  dans  les  pays  neufs  et 
tvr  la  fondation,  l'ùrganiialiûn  et  te  gouvernement  de  t'Ètal  indépendant 
d%  Congo.  BruieHefi,  Lebègue,  1903.  in-S",  xvi-626  p.  —  On  consuUera  attle- 
ment  sur  ta  niênie  question  :  Dei>«tcnp9,  tt  Oijférend  anglo-congotait  {Bvit. 
de  ta  Classe  des  lettres  de  i'Acad-  rogale  de  Beigique.  19W.  p.  262-302).  et 
J.  Halkin,  l'État  indépendant  du  Congo  {Revue  iénéraie,  t.  LVLX, 
p.  T2%lik). 

5.  Dom  U.  Derlière  a  réuai  ea  vatume  «es  articles  sur  le  cardinal  tfalhlea 
d'Albuio  el  sur  les  cbspitres  génèruux  de  l'ordre  bÉnèdiclio  :  Métangex  d'fiis- 
loire  binédktine,  4*  série.  Meredsous,  1902,  ln-8*.  182  p. 

6.  La  Vie  infime  dans  une  abbaffe  au  XVIt'  iiècle.  Namiirj  Wesinael,  1902, 
ln-8%  S5  p.  (tiré  H  part  do  BM.  de  ta  Sac.  atchioL  dr  Namvr,  l.  XXX]. 


BtLr.lQD£.  353 

i  rbisloire  des  monaslèresduPare',  Liessie&^^Bernardfkgoe*, 
Wcstmalle^  el  Borobem*. 

M.  D.  BiotrwÊtts''  a  résumé  les  annalea  du  chapitre  de  Sinnîch  en 
iai$Ulol  sur  les  Tails  d'ordre  6c«)non)iqiie. 

M.  G.  BovLKo^iT^  a  TaiL  paraître  la  première  partie  du  résultat  de 
^sea  recliisrches  sur  les  ermitages  belges.  Ce  sont  des  moiiographiea 
six  ermitages*  de  rEntrc-Sambre-et -Meuse  au  lîn*  et  au 
iTiîi»  siècle. 

L'excellente  élude  de  M.  J.  Baissi:yyk^  sur  le  régime  paroissial  de 
l'ancien  pays  de  Liège  louche  a  Thisloire  lerrilorialo  et  économique 
suLaolqu'à  l'hisloire  religieuse  Elle  aboutit  à  ct^llc  conclusion  que 
la  ressemblance  parfaite,  souvent  coiislatée,  enlrp  la  paroisse  priœi- 
Ure  ei  la  circonscription  civile,  trouve  sou  explication  dans  la  survi- 
vance d'un  ancien  domaine  ;  l'unilé  économique  a  donné  naissance 
â  la  subdivision  politique  el  à  la  subdivision  ecclésiastique. 

Les  orif^tnes  de  Péglise  de  Tournai  n'avaient  pas  jusqu'ici  Tait 

1.  J.-E.  Jaasca,  RKltercfia  htttortques  ntr  l'ancienne  abbaj/e  du  Part 
itickUdfmndige  novoT^ehitiçm  over  de  aioude  abiHJ  tan  l  Park).  Anvers, 

iii)l-Aq«u»tia,  I90t.  iji^',  350  |». 

1.  iteqa'ta,  ÊtwU  lur  t'abbayf  de  lieuùu,  i09S-tti7.  Bruxelles,  Kie^aling, 
XVn,  iii-fl*.  I!7  p.  (llr*  a  |.»rl  du  BuU.  de  la  Comm,  royale  d'huf.,  U  UXXI}. 

.1.  E.  Poneelrt,  le  MonatUra  dt  Bernardfagnt  dit  4e  Saint-ltach.  Liëge, 
Cormaai,  1902,  in-g*,  Vai  p.  (Urè  i  pari  du  buil.  de  ia  Soe.  d'art  et  dhist.  du 
éheèêe  de  Uège,  L  XllI). 

l.  aiiiotrt  de  fabhaye  de  Westmalte.  de  l'ordre  eiitereien  rif formé  ou  de  la 
ttritte  ob%etvance,  pudli^e  par  let  reiiyivux  de  l'abbaye  {Geschiedrntt  der 
màdij  ran  We-ttmalie  van  de  orde  der  Bervormde  Ctilrrciefiieri  of  der 
Mtremfft  onderbeuding,  uUgegeven  door  de  monatkan  der  abdij}.  Weslinalle, 
1904,  la-8-,  271  fy. 

5.  B.  V«n  Doninck.  P Ancien  cloUre  angtait  de  Bomhem.  Enfutîte  hiMo- 
riçvt  du  touvent  de  la  SattUe'Croix ,  plat  connu  taas  le  nom  de  Codfye  dei 
l>Dai(»<raln«  anjtau,  atrjourd'hiii  labbajfe  de  Satnt-Brrnard  de  l'ordre  eu- 
MrctoM  {Srf  vtmrmuHj  EngeU  KlooUer  te  Snrnhem.  Cetchtedkuadiye  aantee- 
tm^i^en  nnpenx  het  ti.  Krutikttxtkitr  meer  bekend  onderden  naam  van  Col- 
t*f«  der  enyrlirhe  Daminicanen,  Iham  atnlfj  van  dên  St.  Btmarditi,  0.  CUl.]. 
LoaTatn.  P<i»lfr<i,  V.m.  in-H',  Wi  p. 

6.  Butoir»  du  chapitre  noble  de  Sénntch,  fie  l  ordre  de  iaint  Augustin. 
VtffSet%,  tV^uisnnc,  \ÙQ\,  ia-S',  Hi  p.  (lîr^  i  futi  det  Annalei  de  la  So(. 
vernéinur  d'areMot.,  l.  V). 

7.  !io»  <ii»c'ffu  ermUaifet.  I  :  Tifpei  ei  pro/Ut  dêvert.  Ntmur,  Delvani, 
|«lï,  In-»",  ie)7  p- 

S.  Tbaln,  (•'ourbecbiu,  Ualagaa-li- Petite,  CoiAe»  Boafliools  et  Btm-iyr- 
Rmre. 

'.>:  t.**  Paroitset  de  l'aneten  concUe  de  Saint-Bemacie  à  Uèye,  Llè^e,  Cor- 
m«ui,  mi.  in-8*,  H'i  p.  (Ur^  l  p«rt  do  Bull,  de  la  Soc.  d'art  et  d'httt.  du  dio- 
eiff  dt  Liige,  t.  XIV). 

lUv.  UuTOR.  X.CL  2*  tAtc.  n 


3S4 


lOLlRTIN    aiâTOKIQOK. 


l'objet  de  recherches  iïcicDliflquea.  M.  J.  Wabicbsji'  a  tenté  de  com- 
bler celle  lacune  de  notre  hisLoire  religieuse,  iàcbe  difQcile,  à  raison 
de  1.1  [léiiurie  des  docuoaeots  el  de  la  mince  valeur  de  ceux  qui  odI 
éU'  conservés  5  son  (issoi  très  érudil  s'urrêle  à  l'invasion  des  Normands. 

Si  le  rOlv  des  évoques  auxiliaires  est  moins  en  rue  que  celui  des  titu- 
laires, il  présente  cependant  une  importance  appréciable.  Uom  U,  Bst- 
iiÈttE^'  a  utilisé  enLre  autres  les  archives  du  Vatican  pour  dresser  les 
regesles  de  ces  dignitaires  appartenant  aui  diocèses  de  Cambrai  el 
de  Tournai. 

M.  E.  GoasiST^  a  révélé  un  curieux  épisode  des  luttes  religieuses 
du  lïi'  siècle  :  la  censure,  par  la  Faculté  do  ihéologie  de  Louvain, 
du  livre  célèbre  d'Érasme  intitulé  :  De  SarciendA  Ecclesiae  coneor- 
did.  On  y  trouvera  d'intéressants  détails  sur  l'influence  considérable 
exercée  par  le  penseur  de  Rotterdam,  même  après  sa  mort. 

Nous  devons  à  H.  J.  Lienb»'  un  exposé  complet  des  ioslitutious 
ecclésiastiques  qui  existaient  en  Brabanl  lorsque  Pbilippe  II  obtint 
du  pape  Paul  IV  la  création  des  nouveaux  évécbés.  Les  éléments  de 
celte  étude  onl  été  puisés  aux  arcbivcs  métropolitaines  de  Malioes. 

L'auteur  de  ce  bulletin*  a  étudié  dans  les  archives  belges  et  étran- 
gères rhistoire  de  quelques  groupes  protestants  du  Tournaisis,  de 
la  Flandre  et  du  Ltmbourg  durant  le  xtiii"  siècle. 

Se  Tondant  sur  les  documents  des  archives  de  rarchevécbé  de 
Malioes,  de  rËlal  a  Bruxelles  et  du  VaLicaa,  M.  S.  Laetbn'  a  exposé 


1.  la  Oriyine»  de  l'fgllie  de  Tournai.  Loutain,  Peelera,  1S)02,  ln-8",  ZÎS  p. 

2.  Les  ÊviqiiBi  avxitiairex  de  Cambrut  et  de  Taurnai.  Bruges,  Dejclèe, 
1905,  \n~8;  I7S  p.  —  Ces  éludes  onl  pjru  d'abord  ditits  \a  Revue  bénédictine 
(1904);  eire»  onl  élè  revues  et  rompkélée»  à  Rome  par  J'auleur. 

3.  On  livre  d'Érasme  réprouvé  par  l'UatoeniKi  de  Lauvairiu  Braxelles, 
Hayez,  1901,  in-g*,  58  p.  [tiré  «  part  du  Bull.  delaCtaue  des  Ultra  de  lAead. 
roifaie  de  BeCgtqtie,  1905), 

4.  Motes  sur  t'argaaisation  eeetétiaUique  dti  Brabant  à  t^e'poque  de  t'éree~ 
iion  det  aoaj?eaux  ëcécke's.  kajer^,  de  B<irker,  1904,  in-8*,  lit  p,  (tiré  i  part 
deft  Annales  de  l'Acad.  d'archëoi.  de  Belgique,  a*  série,  l.  VI}, 

5.  E.  Htiberl,  le  Prt>teàtantisme  à  Tournai  pendant  le  XVIII*  siteU. 
Bruielles,  Leb«gue,  1903,  în-4',  3SQ  p.  (Mém.  dt  t'Acad.  royale  de  Belgique, 
i.  LXXII).  —  Id..  fwe  ptii/e  d'histoire  reUgieuse  de  la  Flandre  au  XVlII'  »tecU. 
Le  protettanfisme  à  DoutiewEsiairt^  en  1730-32.  Bruxelles,  llayez,  1903. 
itt- 1",  iî  p.  [Ibid.].  —  rd.,  les  Élats  généraux  des  Proiiiticei-l}nie.s  cl  les  pre- 
itilaniK  dit  duché  de  Uinbourg  pendant  la  guerre  de  la  Succession  tTStpagne. 
Bruxelles.  Hiyez,  1904,  in-l-,  28  p.  [Ibid.}. 

6.  Élude  sur  la  suppreaion  des  couvmts  par  l'empereur  Joseph  H  dam 
les  PatfiBat  aulriehiens  et  plut  spécialement  dans  le  Brabant,  1783-i79i. 
Anvert,  Van  lUllp,  190â,  io-8*.  \ih  p.  (tiré  â  pari  des  Annales  de  lAcad. 
d'aTche'ol.  de  Belgiifue,  l,  LVH), 


IBLGtQCE.  855 

curieuses  péripélies,  asse?.  ppu  connues  en  somme,  de  la  lulle 
eolrrprise  par  le  fils  de  Alarie-Tliéreae  contre  les  ordres  rtligieu», 
L'auleur  se  prononce  en  faveur  de  ees  derniers  d'une  manière  1res 
nelte,  cnais  il  garde  le  Ion  qui  conrientà  rhiâioire,elne  lombe  jamais 
dans  la  déclamation,  défaut  commun  n  la  plupart  des  eccléâia&tiques 
belges  qui  ont  écrit  sur  le.  règne  de  Joseph  II. 

M.  lé  cbanoine  Hekuii)',  après  avoir  exposé  les  vicissitudes  de  la 
blérarchie  ecclésiaslidjue  dans  notre  pays  depuis  la  Révolution  Tran- 
I,  a  rendu  compte  d'une  manière  complète  de  louteâ  les  con&é- 
lOns  épiscopaleâ  qui  se  sont  Taites  en  Buli^ique  pendant  te  cours 
da  lu*  siècle.  Son  livre  contient  beaucoup  d'indications  utiles  au 
point  de  Tue  de  la  biographie  cl  de  Thiâloire  religieuse. 

Les  mémoires  postliumes  du  chanoine  Gn.soi'',  décédé  en  iS8i, 
iprèi  être  resté  dans  l'Église  bien  ([u'incroj^ant,  révèlent  un  singulier 
étal  d  àme  et  contiennent  quelques  détails  inédits  sur  l'histoire  intime 
du  clergé  belge  au  xn*  siècle. 

HisTiHHK  UE»  msTiTOTiots  £T  »o  DitotT.  —  Le  dcmt^sttcut,  sdminis- 
Irateur  fiscal  et  Juge  à  la  fois,  subordonné  au  maire  du  |>alais,  a  Tait 
pour  la  première  fuis  l'objet  d'une  ftisserLatji.m  spéciale.  M.  A.  CinLOT^ 
a^eftl  aeqiilUé  de  cette  lâche  avec  beaucoup  de  méthode  et  de  clarté. 

M.  L.  VtMiEiiKi.iDtiiï,'  a  trouvé  dans  l'histoire  des  villes  du  Hai- 
naul  cl  de  l'Artois  des  arguments  contre  b  tradition  qui  rattache  les 
plus  anciennes  t  manirestalions  du  droit  urbain  en  Fl.-itidi'e  à  l'exis- 
tence d'un  corps  d'echevins  propre  a  la  ville  et  distinct  de  ceux  du 
territoire  ».  Il  estime  qo'avanl  l'échevinage  communal  il  y  a  eu  un 
échevioage  seigneurial,  tandis  que  la  commune  est  gouvernéa  par  lea 
jures  et  leurs  pravùis.  C'est  seulement  dans  les  grandes  villes 
flamandes  que  Pévolulion  conàtiluliounelle  se  serait  produite  d'une 
manière  plus  rapide  et  jdus  intense.  Le  s.imiit  historien  ne  se  rallie 
paa  a  la  théorie  de  M.  Pirenne  sur  iajiti  mercatorum  comme  source 
du  droit  urbain. 

Il  a  également  entrepris'  de  détruire  l'opinion  courâolp  qui  fait  de 
Philippe  d'Alsace  l'ami  el  le  prolecteur  àei  communes  llaïuandes  el 


1.  LfM  HfmtiKimrnhd«la  h)/rarchh  ^pi*copal*  et  tn  jffcrw  ^pine^po'ir.  ini 
Jttifkiur  au  XtX*  titctr  Hru^rj,  Ae  l'In  irJic,  \<étt'i,  tn-g',  201  |i.  (tiré  j«  imrl 
4**  ÀAnatt*  d*  lu  Soc,  it'^mut.  p^tir  l'Huit  d»  l'hM.  ri  tttt  aitliifutlt'*  Ht  lu 
Ptandre.  t   LU  cl  LUI). 

2.  Œucret  po^lhumrt,  %.  I.  Hnm^Do»,  Comité  Murnii.  IWI,  ln-8",  IM  p. 
S.  Êtade  tur  le  Unmri,Hcut  franc.  Lièuc,  Vaillunl,  \'M,  ia-»',  175  |i. 

4.  Lu  Pri'miére  plime  de  i'evoluJion  conxUlutittnneile  de%  eaminiînrs 
fUmandt*.  P<rl»,  BeritiT,  \Vib.  in-li-,  16  p.  (lire  a  jiait  itc^  Annain  de  lEtt 
tt  tm  Si»r<d,  t   I). 

it.  la  PotiliiiM  commanale  tie  Philippe  dÂtmct  *t  ui    coni/^voncri, 


356  SnWtTtlT   flISTOBIQCR. 

élablJL  par  l'eiamen  des  chârlea  que  le  comte  aixomplil  une  ceuvi? 
de  ceiilralisation,  eL  fut,  a  ce  point  de  vue,  le  précuràeur  des  ducs  de 
Bourgogne. 

M,  Pi&iLTtffE'  soutient  que  la  formation  des  villes  au  mo^en  âge 
s'explique  par  le  milieu  économique  et  wciaL 

D'autre  pari,  il  a  ressuscite  un  curieux  épisode  du  règne  de  Louia 
de  Male'i  et  moûlré,  en  se  fondant  sur  trois  chartes  inédites,  com- 
ment les  Bfugeois  surent  extorquer  à  leur  comte  d'imporLinls  privi- 
lèges, que  ledit  seigneur  s'empressa  d'ailleurs  d'annuler,  dès  qu'il 
fut  parvenu  a  se  tirer  des  mains  de  ses  turbulents  sujeU. 

M.  le  Procureur  général  N.  oe  P*ow*a  pris  en  ^»02  pour  sujet  de 
sa  mercuriale  à  la  cour  d'Lippet  de  Gand  Thiâtoire  d'une  guerre  privée 
qui  ensanglanta  la  Klaiidre  vers  la  ftn  du  mi'  aiecle.  Le  héros  de 
raiïaire,  Jean  Borluut,  est  jugé  avec  une  indulgence  assez  déconcer- 
lanlectiez  un  baul  magistrat,  alors  qu'il  semble  avoir  été  un  vulgaire 
tiandil. 

Le  même  écrivain'  s'est  attaché  à  prouver  que  Jacques  van  Arte- 
velde  ne  s'est  pas  rendu  coupable  de  félonie  a  Tégard  de  aoo  prince; 
ou  de  trahison  à  l'égard  de  ses  concitoyens. 

M.  C,  Leclèhe'  a  étudié  l'histoire  des  avoués  de  la  puissante 
abbaye  de  Saixit'Trond,  depuis  106^  jusqu'à  l'avènement  de  la  maisoD 
de  Bourgogne.  l>es  sources  sont  abondantes,  sauf  pour  la  période  de» 
origines.  L'auteur  a  suppléé  à  leurs  lacunes  par  d'instructives  com- 
paraisons avec  les  iostitutious  similaires  de  Broguc,  Genibloui, 
Saiot-Mubert  et  SLavclot. 

Nous  avons  signalé  les  deux  premiers  volumes  de  lUisfoire  du 
Comeit  de  Bradant  de  M.  k.  GiiLtthB^.  Le  t.  \IV  nous  fouroit 


BrQxelles,  Ba^es,  190&,  in-S*,  42  p.  (tiré  i  part  du  Suit.  4e  ta  Clatte  d*i 
teltret  de  FÀcad.  roi/aie  de  Belgique,  1905J, 

1.  Les  Yittei  /Samandei  avant  le  XW  siècle.  Paris,  berger,  1905,  in-S*.  32  p. 
(tiré  à  psrl  des  Anaales  de  t'Eit  et  du  Nord,  t.  I}. 

2.  Le  Frieilège  de  Louii  de  Afale  pour  ta  ville  d/e  Sraget  d*  mais  dt  jtUn 
1380-  Bruielles,  Hay^z,  tB03,  in-S-,  1^0  p.  (lire  à  pari  da  BulL  de  la  Cloue 
det  letlres  de  t'Acad.  royale  de  Belgique,  (905). 

3.  Le  Procès  de  Jean  Bortuut.  Épisode  judiciaire  du  Xlff  flècte.  Gond, 
Uosle,  1902,  in-S%  53  p.  —  Vof.  la  critique  de  cette  mercuriale  par  le  oomlc 
de  KerctiOTC  de  Oenlergbeio  dans  la  Revue  det  art*  de  Gand,  \Wî. 

4.  l'AstiUslnat  d'Artevflde  el  l'tnUruiliOA  d«  ce  erlme.  Gand.  i]o»le,  1905, 
in.g>,  4S  p. 

5.  lef  Avoué»  de  Saint-Trond.  Louraln,  Pwlers,  IWI,  în>8*,  iu-137  p.  — 
Od  lira  aussi  arec  tnlérèt  U  solide  disserlutioa  de  M.  C.  Pergameai,  A  pro- 
pos des  Tàtflemenli  d'avBueriB  (Revue  de  l'Ontverstté  da  SruxeUes,  L  IX, 
p.  629-fiâ5). 

C.  Vof.  âeti.  hut.,  1.  LXVIII,  p.  438,  et  t.  LXXI.  p.  328. 
7.  Bnixell«>,  Leb«gue,  1902,  tn-S',  388  p. 


iKUitQOE. 


357 


KtMOup  de  délaits  sur  te  personnel  inférieur  du  Conseil,  les  avocats, 
'el  la  procédure  suivie  devanl  celle  cour  de  justice.  De  bonnes  listes 
biographiques  complèteol  cette  œuvre  de  longue  haleine. 
M.  E.  Steiilbt*  soutient,  à  grand  renfort  de  textes,  que,  dans  les 
'Bas,  avant  la  Révolution  rrançaise,  les  bâtiments  d'église  étaient, 
règle  Lrèa  géoérale,  ta  propriélé  des  conseils  de  lïibrique. 
Le  grand  ouvrage  du  baron  Db-scAHcs'  sur  la  neutralité  beige  n'est 
^exclusivement  bisloriquc»  mais  l'histoire  y  tient  une  place  consi- 
dérable. C'est  l'exposé  objectif  et  complet  d'une  matière  qui  n'avait 
^plu»  «lé  traitée  en  Beigique  depuis  soixante  ans*. 

L'bisLoire  partcmenlairu  de  MM.  P.  tliMi^s  et  D.  Uelcboii  conli- 

Due  à  paraître  régulièrement  et  conserve  les  qualités  de  fond  et  de 

■  Jbrme  que  nous  nous  sommes  plu  à  lui  reconnaître^.  On  trouvera 

■llans  les  derniers  fascicules  les  discussions  de  la  loi  êtectonle  votée 

en  (894  |xjur  la  mise  à  éxecution  du  nouvel  article  47  de  la  Consli- 

luUon  el  les  débats  concernant  la  question  militaire,  l'enseignement 

ftet  la  législation  en  faveur  de  la  classe  ouvrière. 

Adolphe  Deaoïs^,  un  des  maîtres  du  barreau  gantois,  décpiié  en 

♦900,  avail  consacré  ses  loisirs  à  l'élude  de  rhjsloirc,  considérée 

aurtûul  dans  ses  rap}>orts  avec  le  droit  et  la  politique.  Ses  amis  ont 

liuDi  en  deux  gros  volumes  ses  nombreux  arliclo^  et  ses  diiîserta' 

Ptton»  éparses  dans  les  revues  et  les  journaux.  Le  comte  de  Kercliove 

de  Ûenlergbem  a  retracé  en  tête  du  recueil  la  biographie  très  atla- 

idiante  du  jurisr^onsutte, du publiciste  et  de Phomme politique,  taudis 

»que  M.  J.  Lamecre',  conseiller  à  la  Gourde  cassation,  a  étudié  les 

travaiu  de  Dubois  sur  l'histoire  du  droit  et  des  inslrtulions^. 

Eugène  Hdikit. 
(Sera  eontintté.f 


i.  D»  ta  proprUii  det  ^uu  en  Betpt^ut  «etu  t'aneien  réfimt.  Gaiid, 
Aaaoot.  IW2.  In-fl*.  tl8  p. 

1.  la  flftutralitd  df  ta  Belyi^t  au  point  de  vue  histortqve,  dtplomatlfii*, 
twidiqutet  potiUqutt   Bruirllea,  L«rcUr,  \'Xfl,  in-A*,  r>3^l  p, 

3.  En  184A  |t<trut  k  llfrs  tlf  G.>A.  Arandt  :  Estai  $mt  ta  neuiratitt  d«  la 
fcIflfiM  eoniidfrée  pr  ma  paiement  (ow  te  point  de  mte  du  droit  public. 
SniMlIc*,  Duiioanll,  \a-K-,  r.xxxvtn-1\î  p,  —  A  ri|ipn)cb«r  d«  la  Ihlat  de 
(1  Pourgiuicr,  ^^9  PHrutrulité  de  la  Belçtgue  (Paris,  Larnw,  lOOi,  (n>^%  ISIl  p.], 

du  livre,  braiiîcoup  plu*  important  mit  ce  dcraier,  de  H.  Dollol,  la  fleutra- 
'  de  ta  BHgiqut  el  te  ifitème  de  la  bttrriire  (P«rit,  Atun,  19112,  io-{J>.  :i70 1») 

4.  Stâloire  partementatte  de   la   Belgique,  3*  kérie.   Bruiellu,  Bruylint. 
I-I90&,  in-K*,  Vja  F». 

5.  ^mj.  Rev.  Kt$t.,  t.  LXV,  p.  tSJ;  LXVlll,  i2%;  LXXI,  137. 

ft.  B$$tU*  et  noltcet.  Gind,  H<wte,  1902,  2  vol.  iH'i;  436  «t  530  p. 
7.  Vor.  Bev  htit.,  L  LXXXll,  p.  31S. 


ss« 


COKBEâPOlTDiltCB. 


CORRESPONDANCE. 


CARNOT  ET  NAPOLÉON. 

Dermins  obtervathns  de  l'arrière-petil-flU  de  Camot. 

Monsieur  le  Directeur, 
DanH  sa  réponse  du  20  mars*,  M.  WeUert  a,  enfin,  exprimé  une 
franche  avprBJon  pour  le  caractère  porîlique  de  Carnoi  pendant  comme 
après  la  RêvitluLÎDO.  J'ai  regreué  de  voir  cette  profeFsiioci  de  foi 
v*'nir  aussi  tard,  car,  si  elle  eût  servi  d'épigraphe  à  son  premier 
article,  je  me  Eeruis  gardé  d'en  dii^^cuter  les  a^sertiuDs.  Mais  puisque  la 
discuBsion  a  ^lé  ouverte,  el  qu'elle  m'a,  contre  mon  ^ré,  mis  fiersoDoel- 
lemenl  en  causp,  je  vous  demande  de  dire  encore  quelque*  cnots.  Tout 
d'ahord  un  mot  de  rpmercimentsijM.  Welveri  ayant  bien  vouin  m*excu- 
eer  de  ne  point  partager  seE^  haines.  Puis  un  mol  de  protei^taiion,  pour 
revenrliquer  au  nom  de  chacun  le  droit  dv  parler  de  s6f  proches,  pièeu 
en  mains,  san»  être,  d'avance,  récusé  cumme  su&pect.J 'estime  en  ettet, 
à  la  diCferencp  de  M.  Welveri,  qu'il  n'est  nullement  indispensable  d'être 
étranger  à  un  sujet  on  à  un  personnage  pour  le  bien  conoailre  et  le 
juger  sainement. 

Quant  aux  paragraphes  nutru^roté?  par  M.  Welvert,  l'intérêt  de  la 
vérité  voudrait  pour  chacun  d'eux  une  nouvelle  el  longue  remise  an 
point.  Par  crainte  d'abuser  des  lecteurs  de  la  Beeue,  je  serai  aussi  bref 
que  possible,  vous  laissant  d'ailleurs  juge  de  la  meilleure  forme  à  doo- 
ner  â  ces  rrciiBcations  : 

1»  Le  fait  qui  a  déterminé  la  retraite  irrévocable  de  Carnot  e»!  connu 
de  ceux  qui  étudient  l'hintoire  du  Coneulat  à  ses  sources  ei  non  dans 
le»  mémoires.  C'est  l'approbation  donnée  par  le  Premier  Consul  à  un 
Avis  du  Conseil  d'État,  combatumt  eo  termes  inacceptables  un  projet 
du  ministre  de  la  Guerre  sur  le  recrutement  des  ofiiciers  du  péuie 
(Avis  du  9  vendémiaire,  approuvé  le  13).  Carnyt,  ingénieur  de  la  vieille 
armée,  voulait  des  ofiiciers  insiruits,  sortis  de'l'ÉcolA  spéciale  dd  Meut. 
Pour  Bonapiirie,  artilleur,  il  suTlisait  de  conférer  l'épaulette  aux 
modestes  adjuinia  du  génie.  Le  complaisant  Locré,  secrétaire  général 
du  Conseil  d'État,  ayant  pris  plaisir  à  envenimer  l'ancieDae  querelle 
entra  les  corps  rivaux,  Carnot  saii^it  cette  uccasîon  pour  quitter  ane 
admitiistratiûn  à  laquelle  l'ialruâioa  incessaotâ  de  Bonaparte  daae  le 


1.  Voir  plus  haot,  p.  99, 


CA&BesrO?IDt!VC8. 


359 


domttne  l^chniqoe  et  celle  du  Conseil  d'État  dans  Iti  domaine  financier 
tvtieot  f  lilevé  toate  dignité.  Tout,  cela  <!st  plus  facile  4  cuatrôler  sur 
pitcee  quev  tfs  «ouvenirs  de  Mim  ou  de  Girardin  sur  le»  conciliaiiuleB 
tenus  À  t'épocfue  de  Mareago. 

io  Sur  les  questions  apécialea  touchsQt  les  gndee  ei  les  emploi* 
aiilitair<>s,  il  y  aurait,  je  crois,  avantage  à  s'en  rapporter  aux  «pécia- 
lisUn,  et,  eu  particulier,  à  celui  que  j'ai  cité,  et  donl  l'aulorilé  en  la 
matière  est  iacooteslable;  car,  si  les  témoignages  de  Derthier  ou 
de  CUrke  eoat  irrécusable*,  encore  faut-il  les  comprendre.  M.  Welverl 
o't  pit  remarqué  que  Berthier  en  1800  et  ClarkQ  »n  1S09  pro- 
posêot  que  Garnut  soit  fait  non  pas  simplement  général  de  di\'ision  |c« 
qui  ne  serait  pas  une  faveur  pour  on  inspecteur  général  aux  revue»f, 
mais  bien  général  de  dtvi^iou  dam  i«  ftnit.  corps  ferme,  stir  leti  cuo- 
irûle»  duquel  Garnot,  ayant  iuierrompu  son  service,  est  encore  inscrit 
à  son  mng  d'ancienneté,  et  dan»  lequel  il  ne  pourrait  être  (iromu  gêné" 
rai  que  par  une  décision  arbitraire*,  tendit  qu'il  pourra,  sao^difUculié, 
rvc^Toir  dans  rélai-majur  des  places  un  emploi  corrcspoDdsni  à  son 
dernier  grade  dans  l'administratioa  da  l'armée.  Ces  subtilités  du 
doiDAÎnâ  exclusivement  mililaire  peuveot  écbapper  au  plus  savant  his- 
tcuiêo. 

3»  t.es  créanciers  dâ  Garsot  ea  1609  étaient,  k  ma  coonaipsance,  f!0o 
beau-frère  Col Ij gnon  «t  ses  cousios  Polhier,  auxquels  il  voulut  engager, 
jusqu'à  libération,  son  domaine  de  Prestes.  Celle  situation,  si  pénible 
qu'elle  fût,  ne  comportait  aucune  échéance  impérieuse  qui  pût  lui  faire 
perdre  la  tête,  ni  surtout  lai  faire  oublier  sa  dignité,  comme  le  voudrait 
M.  Wejvert.  Sur  ce  dernier  point,  je  me  permettrai  une  simple  obser- 
vation. Carnot,  ea  1809,  déclare,  dans  plusieurs  lettres  ofOGieltes  ou 
privtea,  n'avoir  rien  aollicité,  l'initiative  d'un  secours  étant  venue  de 
l'Empereur  lui-mêiuc  à  ta  nouvelle  de  sa  détresse,  et  son  aReertion  se 
Iroave  conQrcnée  par  les  témoignages  contemporains  de  Clarke  et  de 
liarel.  Trtntt'iiuatre  ans  plus  tard  (1S-t3),  Méneval,  sans  citer  aucune 
preuve,  alléguera  avoir  rpçu  de  Csrnot  une  demande  de  «ecours  desti- 
Dfe  à  t'Empereur,  et  ce  sont  les  lointains  souveDirs  de  ce  vieillard  qui 
feront  autùrile  aux  yeux  de  M.  Welverl!  Une  toile  confiance,  si  elle 
honore  le  secrétaire  de  Marie-Louise,  est-elle  bien  conforme  à  la  rigueur 
deti  méthodes  historiques? 

4°  Au  i^ujet  de  la  collation  du  titre  de  comte,  M.  Welvert  ne  s'est  pas 
coatenlé  de  rectiSer  une  légende;  il  a  pris  à  partie  f  ceux  qui  se  eont 
oonitituès  les  défenseurs  de  la  mémoire  de  Carnot  f.  N'était-ce  pas 
moD  r^i»  de  les  défendre  à  mon  tour,  eo  montrant  que  leur  bonne  foi 
OA  pouvait  être  mise  en  doute,  puiFque  lei  intéressés  eui-m^mes  ne 
poaâédaiejat  pM  le  texte  du  brevet  d'anoblisaemeat? 


t.  Les  K^aératix  de  dlfiiloa  da  g«^aie  en  AcUvitê  en  ISÛt  et  en  t^J  aral«tU 
ton»  {uaf  le  (énéral  Sanson.  adini»  comme  upUaioe  provisoire  en  1793]  con- 
qaift  r<||iili*reiiMat  leur»  grtdet  dtu»  ce  corpi . 


360 


COinF.5P0^l>*nCB. 


5«  Je  persiste  à  ne  Toir  dans  la  lettre  de  Carnot  à  M.  de  Vanblant" 
qn'uQ  persiflage  courloieà  l'adresse  d'ua  royaliste  qui  a  maoqué  de  tact 
oa  de  clairvoyance  en  cumplanl  abuser  de  se?  relations  personnelles 
avec  le  ministre  de  Bunaparte.  Il  faudrait  vraiment  trop  d'elTort  pour 
y  lire  l'aveu  d'un  remords  ou  d'un  douloureux  scepticisme.  Certes, 
Carnot  n'avait  pas  conservé  jasqa'eo  1815  toute*  se*  illusions  de  1792, 
et  sa  confiance  dans  les  hommes  avait  été  mise  à  de  trop  rudes  épreuves 
pour  qu'il  ne  fût  pas  devenu  misanthrope.  Mais  ses  écrits  de  ISH  et 
de  tS15,  comme  son  ceuvre  an  ministère  de  l'Intérienr^  montrent  bien 
i  quel  point  il  éi&ît  resté  fidèle  aux  principe»  libéraux  qui  avaient 
dominé  toute  sa  carrière,  attirant  sur  lui  ta  haine  des  sectaires  de  tons 
les  partis.  El  ce  libéralisme  éclate  encore  à  chaque  page  des  cahiers  de 
philosophie  et  d'histoire  que  l'exilé  rédigeait,  après  181  â,  pour  l'éduca- 
tion  de  ses  enfants,  inspiré  par  le  seul  culte  de  la  Patrie  el  du  Devoir. 
et  sans  une  parole  de  batne  pour  aucune  forme  de  croyance  ni  de  gou- 
verpement.  Où  M.  Welvert  a-t-il  pria  i'infurmutron  qui  uiODtre  Camoi 
prêt  à  soutenrr,  en  1817,  un  prétendant  étranger  contre  Louis  KVJÎIÎ 
Sans  doute  dans  les  rapports  de  police  des  cartons  (1^6679  et  suiv.i 
des  Archives  nationales,  si  abondaata  en  fables  absurdes.  Ce  sont  là 
matériaux  à  pamphlets  et  qui  méritent  juste  autant  d'estime  que  les 
pamphlets  eux-mêmes. 

En  terminant,  il  me  reste,  Monsieur  le  Directeur,  à  répondre  au  vœu 
que  vous  avez  exprimé  relativement  à  la  Correspondance  de  Carnot 
avec  Bonaparte.  Ijcb  deux  exils  Jp  Carnot  ont  fait  disparaître  une 
grande  partie  de  ses  papiers.  Tout  ce  qu'il  avait  pu  conserver  de  sa 
torrespondaoce  avec  l'Empereur  a  été  communiqué  â  la  commission 
de  publicatioD  de  la.  Correspondance  de  Napoléon,  qtii  i'a  InBéré  daaa  ct> 
recueil.  r'Ins  récemment,  le  gouvernement  ayant  décidé  la  publication 
de  la  Correspondance  générale  de  Carnot ,  sous  ta  direction  d'une  commis- 
sion présidée  par  M.  Albert  BoreJjSon  éditeur,  le  regretté  Etienne  Cha- 
ravay,  a  pria  copie  de  toutes  les  lettres  entre  mes  mains,  en  mémo  temps 
que  de  toutes  celles  des  dép&ts  publics.  Â  la  mort  de  M.  Cliaravay,  l.i 
continuation  de  son  œuvre  a  été  confiée,  sous  ladireclioo  de  M.  Âuiard, 
à  M.  Mautouchet.  Il  ne  m'u.ppartieat  pas  de  rechercher  pourquoi  elle 
est  interrotn pue.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  pourra  reprocher  aux  de 
danlB  de  Carnot  d'avoir  voulu  rien  dissimuler  â  Ibisloire. 

Veuillez^  Monsieur  le  Directeur,  agréer  l'expression  de  mes  plo»  dis- 
tingués aeatîmeats. 

CaR!I0T. 


Cbarleâ  Joitr.  Les  Plantes  âaos  raatlqulté  et  au  mo^ea  kg: 
Histoire,  tisanes  et  symboIlBme.  II.  L^Iraa  et  l'Inde.  Paris. 
Bouillon,  iWi.  657  pages. 

Pour  dire  un  érudli  <|ualiâtS  M.  Jor*t  c'a  pM  «u  besoia  de  «t'enfer- 
mer  dans  une  sticcmlilé  trop  ètroîle:  il  a  pu  mener  de  froot.  etavec 
huDueur,  des  éludes  a.sM>x  disparates  :  la  philologie  romanA,  la  dialec- 
tologie, t*hi?toirc  liUi>raire,  le»  échanges  d'irilluences  «>iitre  la  France  et 
l'Allemagne,  lltisloire  des  voyagea  et  ménic  la  lJotu,nit|ue.  L'univera  lui 
otTre  des  speclacIeH  varié»;  il  y  re^rde  tanlôi  les  huinmes,  Uintôt  le« 
piaules,  et  il  se  ptatt  à  observer  les  rapporU  enirt^  le  roi  de  ht  lialur«  et 
lo  ri'gne  vègolal.  Il  a  publie  di<jtt,  dau>  ce  domaine,  la  Fhre  populatrt 
dt  Normandie  [1887),  la  flow  dam  i'anUqitHi  cf  au  moyen  dgt  11892),  la 
FioT*  dt  t'Inde  ji'aprèi  Itt  fcrivatns  grecs  (1901),  et  il  a  entfcpriis  une 
véritable  hiatoire  det  plaRU>s  à  travers  laotiqulté  et  le  moyen  &g«).  Lo 
premier  volume,  paru  en  1897,  traitait  dea  plantes  dans  l'Orient  clas- 
•Jque  :  Egypte,  Cbaldee,  Assyrie,  Judée,  Phénicie,  Le  second  volume, 
publié  ea  1004,  purt«  sur  t'Irau  et  l'Inde.  Les  deux  régions,  à  vrai  dire, 
ni*  iont  p&ft  également  partagées;  l'Inde  occupe  pretique  les  troie  quarts 
du  volunje  (p,  183-054f.  On  ne  jnurait,  sans  parti  pris,  en  faire  un  grief 
a  .M.  Jorel;  l'iraportant»  dfn  prudtictiûns  naturelles  de  l'iude^  leur 
<*.xlrémr  variété,  Lear  râle  social,  leur  valeur  économique,  enlîo  la  mul> 
Utwdt  d«s  docu(i)F«nt«  safDseat  à  jjasti&er  l'auteur.  Naturellptneni, 
M.  Joret  suit  dnuB  le^  deux  sectioDS  de  l'ouvrage  ua  plan  ideniique;  il 
^tadti'<  toar  à  tour  :  la  Dore  et  les  habitaote;  les  plantes  dans  Fngricul- 
tur«  et  l'horticulture;  les  plantes  dans  l'alimentation  et  dans  l'indas- 
trie,  les  plantes  dans  l'art  et  dans  la  poésie;  les  plantes  dans  les  légendes 
"  ^  : "tines  et  dans  le  culte;  les  plantes  dans  la  magie  et  dans  la  mêde- 
!  n  simplet  coup  d'œlL  jeté  sur  le  livre  révèle  l'énorme»  étendue  des 
lectures  de  M  Jorel;  à  pénétrer  dans  le  détail,  le  choix  sûr  dos  autori- 
tés, rexacUtude  des  traoscrlptions  atteslenl  la  philologue.  Les  indfa- 
oiatea  ne  maaqueroat  pas  d*^  recourir  fréquemnient  à  c<>  précieux 
répertoire;  Ils  l'auraient  uiiU»«^  plus  volontiers  et  plux  fructueusemeni 
taoote  ai  M.  Joret  avait  pu  jotiidn;  k  son  vgfqmc  nu  Indes  dèf^  nom» 
da  pUrr  r.iiikoDS  douloureuses  qui  l'en  ont  empêché  n'admettant 

pas  dr  il.  Tel  qu'il  est,  le  livre  do  M.  Jorei  doit  rendre  dé'jk  d(« 

grands  serviom  à  la  recherche  historique;  il  appelle  et  arrête  Tatteoiion 
sur  on  ordre  de  faits  el  de  réalités  poiitives  qu'on  néglige  trop  souvent 


3<S 


coHrres-KFifOFs  cimoim. 


de  cooiulter;  dsns  la  dé»e«pérant«  confusÎDii  dee  docnmeots  indien», 
la  montioa  dea  végétaux  introduits  à  partir  d'Alexandre  peut  fournir 
des  repères  solidpa  et  sûrs.  D'autre  part»  l'historien  qui  étudie  du  debors 
le  monde  Qrieatal  pourra  se  rendre  compté  du  r&le  incomparable  que 
les  plantes  y  ont  joué  de  tout  temps;  le  tableau  tracé  par  M.  Joret 
représente  le  type  le  pitu  riche  et  le  plus  élevé  d  uae  ctviUMiloa  exclu- 
fiiveeoeat  agricuUurale. 

SyNaiii  Lkn. 


D'  SïgrnunrJ  Adlei,  o.  ti.,  Professer  der  Rechte  an  der  AViener  Uni- 
vers.] lâl.  Zur  Rechtsseschlchte  dea  adellgaa  Grunâbesitces  ia 
CEsterreich.  Leipzig,  Uunokeret  Humblot,,  1902.  In-8%  IfiT  pages. 

Celle  brochure  contient  deux  études  distinctes,  intituléet,  ta  pre- 
mière, A  (qui  comprend  à  elle  seule  Ht  p.}  :  Dit  rechtiichen  Kategorien 
des  adeliçen  Grwndbetitîts  ;  k  deuxième,  B  :  Der  *  BurgfrUde  *  odtr  dû 

A.  Od  sait  le  paralléltEme  qui  s'établit  (ou  pe développai  en  Allemagne 
au  moyen  Age  entre  I&  hiérarchie  des  classes  de  personnes  et  celle  des 
catégories  de  dumaines,  parallélisme  doublé  d'une  certaine  union.,  de 
telle  Borie  que  d'une  tle  ces  catégories  de  domaines  â  la  classe  de  per- 
sonnes correuponijanle  il  y  avait  une  véritable  égalité  sociale  et  aossi 
une  certaine  aOinité  juridique.  Le  but  do  M.  Adier  en  cette  étude  eat, 
dit-il  lui-mâcnp,  dans  un  premier  chapitre,  de  grouper  et  cotnbiner 
pour  ce  qui  regarde  In  moyen  âge  autrichien  les  renseignements  déji 
obtenni  pour  toute  l'Allemagae  lonchanl  ces  cadres  à  la  fois  sociaux  et 
domaniaux,  puis,  dan»  un  second  chapitre,  d'indiquer  les  rapporta  qui 
peuvent  exister  entre  eei  cadrée  du  moyen  âge  et  ceux  de  l'époque 
moderne. 

La  division  des  personnee  en  nobles  et  simples  libres  e«t  dès  le 
vm*  siècle  à  peu  prés  elîacée  soit  en  Daviére,  soit  dans  l'Autriche  bava- 
roise. Les  libres  qui  ont  conservé  la  pCeioe  liberté  sont  ceux-là  seule- 
ment  (et  ils  sont  si  peu  nombreux  qu'ils  deviennent  une  noblesse)  qui 
conservent  en  propre  un  a  Handgemal  »,  un  <  preedium  libertatis  >, 
un  domaine  qui  traditioaneltemeat  ait  toujours  été  libre  de  toute  dépen- 
dance, exempt  de  toute  redevance,  siège  cputral  d'une  famille  pleine- 
ment libre.  Ce  bien-là,  noble  lui  aussi,  ne  peut  d'ailleurs,  sans  déchoir 
juridiquement,  passer  aux  mains  d'un  moindre  libre. 

La  manière  de  vivre,  la  Tonction  sociale  exercée  prenant  une  inRaence 
juridique  toujours  grandissante,  une  séparation,  achevée  su  xrt*  siècle, 
se  fait  entre  les  personnes  qui  vivent  en  «  Bauer  t,  paysans,  et  cellee 
qui  vivent  en  «  Ritter  »,  chevaliers.  C'est  maintenant  à  ceux  de  cet 
derniers  qui  sont  libres  d'origine  que  l'on  réserve  le  titre  de  noble,  de 
même  que  celui  de  ■  Handgemat  t  est  réserve  au  domaine  qui,  tradi- 


1.  lOLEK  :  flTK  BBCBTSSISCHICHTE  DES  ADÊLIfiB^  CKO?IDDEStTZCS.      S63 

lioijnpllemenl  libre  par  lai-Tnêoie,  est  le  bien  d'une  famille  de  chev»« 
lier»  libre».  Il  ne  («'ut,  sans  déchoir,  tomber  aux  tnaÏDsd'un  po^^Fespeur 
qui  ne  rarait  pas  un  •  trei.  Horr  t^  de  même  qu'il  eBi  pour  la  ramitla 
qai  te  possbde,  jusqu'A  preuve  da  cuniraire,  ua  viti table  lilrn  Je  aublesse 
et  de  chevalerie,  plua  précieux  h  ce  point  d«  vue  que  tel  domaine  biea 
plu>  riche  »□  que  tel  château  fort  à  la  porte  duquel  elle  mettra  cepeo- 
dani  Mis  armes.  C'est  ce  que  prouve'  un  document  relatif  au  maoee 
4  apuil  Gciselbach  >,  le  «  prsdiuin  LUtertatta  i,  le  ■  cyrographucû  •  des 
Falkensti'in  (p.  11|. 

Bi  de  la  li.-iviére  on  passe  à  1* Autriche,  pour  laquelle  les  rechercbei 
biflorique»  ont  été  poussées  plus  à  fond,  on  voit  que  la  division  en 
paysan»  et  chevaliers  est  plus  importante  socialement  que  la  division 
aa  librea  ou  non-libres  de  naissance.  [/«  titre  de  chievalier  met  l'homme 
non -libre  au-dessus  du  paysan  libre^  car  ce  dernier  n'a  pas  l'aptitude 
à  l'acquisition  des  fiefs. 
La  uaii^sance  cependant  ne  devient  pas  chose  négligeable.  Parmi  les 

hnvalierB,  en  eiïfl,  ceux  qui  sont  libres,  comtes  ou  «  freie  Herren  t, 

Il  de  certains  privilèges  par  rapport  aux  autres  el  ont  feals  à  l'origine 
droit  au  titre  de  nobitit.  Mais  des  deux  classes  de  chevaliers  non-librea 
(tes  «  Oiensitmannen  t  ou  •  Mioislerinles  »,  d'une  pari,  et  les  simples 
c  MilitL's  •,  d'autre  part),  les  premiers  se  rapprochent  de  plua  en  plus 
des  chevaliers  libres,  acquièrent  raptiiude  aux  fiefs,  obtiennent  même 
dans  la  deuxième  moitié  du  xiit*  siècle  le  titre  de  noble,  puis,  dès  I9 
eommencenieai  do  xiv*,  t'appellent  •  Dienstherren  •  et  font  pariia  dei 
I  Laodherren  «  ou  seiftnenrs.  Quant  aux  simples  •  Militer  •,  qui  d'abord 
n'ont  eu  en  fait  de  privilèges  que  ceux  qui  sont  attachés  au  métier  de 
I  Ritlrr  >,  ils.  conquièrent  eux  aussi  au  xiri*  .«iècle  le  titre  de  nobilit  et 
l'aptitude,  mais  passive  seulement,  ^ux  Befs.  Ils  ne  sont  les  pairs 
dm  •  Ûienstmannen  •  ni  devant  la  justice  ai  au  point  de  vue  du 

triage.  Ix<t)r  condition  ne  s'élève  que  leutoment.  C'est  an  commen- 
Dent  du  XV*  siècle  seulement  qu'ils  aurontconquîs  les  privilèges  judi- 
Sairea  de  la  haute  noblesse  et  la  participatioD  au  Landtag.  El  au 
XVI*  siècle,  quoique  parvenus,  comme  Tavaient  fait  avant  eus  les 
<  Mini«tertales,  à  la  reconuaissaoce  de  leur  pleine  liberté,  ils  forment 
encore  une  classe  à  part  qui  sera  l'ordre  des  chevaliers,  pondanlqu'an- 
deistiB  d'eux  comtes,  barons  et  ■  Mioisteriales  *  réunis  formeront  l'ordre' 
des  seigneurs. 

Semblable  est  l'histoire  de  ta  division  hiérarchique  des  lerrei. 

Au  lemps  de  leur  entière  dtffi>rcnciatioa,  abstraction  faite  dec  privi- 
lèges Tariablea  attachés  à  la  qualité  non  pas  des  biens,  mais  des  p«r> 
wooea  qui  les  possèdent,  V  •  Ilerreoejgen  i,  bien-souche*  de  comtes, 
dv  bAroas  ou  plus  tard  de  ■  Minisienales  •,  ecitièr^ment  libre  de  toute 
nde'vanee,  a  des  attributs  juridictionnels  et  autres  (immunité  par  rap- 
port à  la  justice  publique,  ba«se  justice)  pèche,  etc.)  que  ne  possède 
ta  p  de  «  Miies  *,  bien  d'ailleoni  soumis  (en  principelàuDS 
hlAts,  au  XIII*  siècle,  ce  dernier  ■  Eigen  •  «un,  lui  aassi, 


361 


coirpTEa'&RnnDft  ciitiqdcs. 


eoaqujs  une  bonne  p&rlie  des  privilèges  de  1'  *  Bîgen  >  seigneurial  {h 
bas^  juslice  par  exemple),  sans  atteindre  cepentlaol  jamais  &  l'ealiëre 
égalité  avec  lui. 

Peut-être  aussi  existait-il  des  diCTérenees  dans  l'iinportance  ou  lec 
insignes  extérieure  des  t  burgs  »  et  forteresse!  dessetgneurEetdeceux 
des  cbevaliers  -  en  tous  cas,  U  en  existait  daos  les  expressions  doDt  oo 
te  servait  couramment  pour  désigner  les  domaines  des  uns  et  des 
autres  Isinun  leurs  t  burgs  *\,  •  Herrschaft  >  pour  ceux  des  iiremiers. 
I  Ëdelsmaongut,  rittermâssiges  Ëigen,  Edelhaus,  Edelsitz  i,  etc.,  pour 
les  autres. 

Quant  à  la  différance  entre  les  i  Ritier  •  d'une  part  et  d'autre  pan 
les  I  Bauera  t  et  les  i  Bûrger  •,  au  point  de  vue  de  leur  aptitude  à 
l'acquisition  des  biens  den  diverses  calégorieB.  à  la  différence  de  celle 
qui  divisait  les  »  Ritier  i  entre  eux,  elle  ne  fait  de  siècle  en  eiècte  que 
s'accentuer  pendant  tout  le  moyen  Ige,  Le  paysan  ne  peut  acquérir 
nn  €  Ejgen  »  libre  (à  moiDs  d'user  d'expédient  el  de  faire  traagmetlre 
la  propriét»i  à.  un  tiers  capable,  par  exemple  uo  cloître,  qui  sert  d'inier- 
aii'diaire,  comme  en  principe  pour  toute  acquisiliun  d*nn  bien  supé» 
rieur  par  une  personne  à  lui  inférieure);  de  même  quand  il  a  permis 
sion  de  vendre  son  bien  de  paysan,  ce  ne  peut  être  au  profil  d'un' 
supérieur;  le  bien  paysan  reste  à  l'urdre  des  paysans. 

Dans  les  villes,  le  bourgeois  d'origine  a,  mais  a  seul,  aanf  privilé 
spécial  dé  la  ville,  l'aptiiudc  au  Gef  et  à  l'acquisitioa  du  t  freiEigen  BiJ 

Ici  se  termine  le  premier  chapitre,  dans  lequel  on  lira  avec  un  intér 
particulier  les  pages  6-10,  relatives  au  «  HaQgdem&l  »,  le«  pages  18-^24,' 
consacrées  à  la  réfutation  de  l'idée  d'après  laquelle  un  o  Miniaterialis  t 
ne  pourrait  avoir  un  «  frei  Eigen  >,  mais  surtout  le^  pages  ?6-37,  ave 
leur  très  fine  analyse  du  procès  relatif  au  domaine  de  Herstein.  Celle 
(4?*44)  qui  essaient  d'exposer  les  di(TéreDcea  d'attributs  des  diverse 
catégories  de  biens  nous  paraissent  en  revanclve,  sans  que  nous  en  fa 
sions  une  critique  à  Fauteur,  n'avoir  pas  abouti  à  des  résultais  entière 
ment  satisfaisants,  étant  donné  surtout  le  titre  mftme  de  l'étude. 


Le  second  chapitre,  consacré  aux  tempe  modernes,  nous  retiendra 
moins  longtemps  parce  qu'il  nous  intéresse  moins  directement.  L'au- 
teur, maintenant,  cherche  à  suivre  jusqu'aux  temps  contemporains  les 
destinées  de  ces  différentes  formes  de  la  propriété  foncière. 

C'est  le  nom  de  f  Gûltonbesitz  i  ou  de  •  Landgut  •  qui  désigoe, 
à  partir  du  xTi'  siècle,  l'ancien  <  frei  Ëigen  «,  et  on  peut  en 
retrouver  les  prérogatives,  soie  à  l'aide  du  ■  Gûlibucb  «  {sorte  de 
cadastré  ou  chaque  domaine  était  inscrit  avec  les  redevances  qui  lai 
étaient  attachées  et  qui  contribuaient  à  établir  la  sittiaiion  fiscale  de» 
propriéiaires),  soit  à  l'aide  de  docutnents  moins  bien  utilisés  mais  pré- 
cieux, les  actes  par  lesqueU  les  princes  concédaient  de  ces  prérogative 
ou  confirmaient  celles  qu'avait  établies  l'usage.  L'auteur  arrive  ainsi 
permettre  de  définir  le  «  Laadgiit  »  un  bien  possède  &  titre  de  bien 


IDUR  :  SOB  iiKrinsi:KscHtciiTe  dbs  aurliaeit  6RC?iD«EsrrzB9.     365 

)inic«l,  osEujAUi  à  la  seule  justice  cl  anx  seules  charges  fiscales  ou 

iliuircs  d'Ëiftl;  seul  il  peui  avoir  sou  iascription  individuelle  au 

Guktiur.h  t;  il  esl  lit  cumliiiua  line  qua  nan  de  la  nubleëse  el,  depuis 

comcneiJceuieDl    du    xvir  eiècle,  du    droit    de    vote   %u    Laodi&g. 

Tâst  loi  que  le»  ilifTérênies  classes  de  ooLles  unies  nuiîaleii&nt  daos 

irpOBsesBioa  cûiumune  défendroat  contre  l«s  lealalive»  d'acqui^iiion 

des  classes  jaférieures. 

Hais  l'auteur  {et  il  ne  faut  voir  tk  que  la  preuve  de  l'efTacemeat  des 

eal4guri«?s  aacipnnes),  soit  pour  le  xix*  ftiècloi  Boitpour  les  Jeux  siècl«« 

rêcèdcDts,  arrive  à  des  résultais  muins  nets  lor8i|u'il  veut  difT^reDcier 

itre  elles  les  trois  espècuRi  principales  de  ce  genre  qui  est  le  f  Land- 

gui  •,  fc  savoir  1'  •  Ëdelmunnsitz  i  ou  <  EdeUitz  »,  la  o  Berrscliart  •  et 

to  •  wirkiichfl  Freihof  ■>  (tous  trois  soûl  l)ieu  des  variétés  du  «  Land- 

gui  •,  môme  le  dernier,  surtout  quaod  il  cuatient  une  maison  TorteK 

(n  Fait,  la  •  Uerrschafi  »  est  le  dotnaine  d'une  raoïille  de  oublesge  sei- 

aouriale,  1'  ■  Edelsitg  »  celai  d'une  fannillo  da  siaaple  clievalerie.  En 

Il  aussi,  le  premier  eâi  d'ordinaire  plus  important  que  le  Becoiid,  qui 

it  souvent  sans  exploitation  agricole  notable.  Ea  fait  entta,  celui-là  a 

l'ordinaire  la  justice  et  le  deuxième  non.  Mais  ce  n'est  là  que  le  fait  et 

fordioaire.  Il  n'exiâie  entre  eax  qu'une  diOéreace  de  degré,  de  conBidéra- 

pon  pour  ainsi  dire,  ei  de  valeur  pt>cuniaire,  non  uao  différence  de 

iture  et  de  qualilés  juridiques.  Kt  il  en  va  de  même  pour  l' t  ËdelsiU  v 

le  «  wirkliche  Freiliof  *  comparés  entre  eux. 

Au  XIX*  siècle  seulemeat,  dans  la  langue  administrative,  la  ■  Herr- 
:baft  »  supposera  la  seigneurie  sur  uti  village.  Mais  c'est  bien  la 
euve  qu'oQ  ne  comprend  même  plus  les  termes  d'autrefum.  L'ancienne 
tisliaction  est  perdue. 

B.  La  troisième  dissertation,  p.  tt3  et  suiv.,  est  consacrée  su  •  Burg- 
friedo  •  ou  •  Vogtei  *,  sujet  qui  louche  aux  précédents  puisqu'il  s'agit 
avec  lut  d'un  eoiemble  de  prérogatives  qui  ont  fini  par  appartenir  de 
Jeiu  droit  à  toul  <  Edclsilx  ». 

Oa  sitii  tout  c«<  que  désigne  dès  le  premier  moyea  ige  ie  aom  dt* 
fax  I  uu  «  l'rieda  »,  en  particulier  l'interdiction  totit^  spéciale  dés 
lU  de  violence  en  ceruios  lieux  comme  le  plaid,  l'église,  le  cimetière 
M,  la  cour  fermée,  la  ville  murée,  la  maisoti  (•  Hausfriede  •!,  le  <  hurg  ■ 
son  enceinte  (d'où  un  premier  sens  de  ce  mol  de  •  tiurgfriede  »  qui  en 
plasieors):  de  mâine  l'inviolabilité,  diversement  sanclioanée,  dont 
Itutt  le  roi  pour  lui-même,  les  siens,  ses  serviteurs  imtnédiau  cl  ses 
iens,  privitège  qu'il  communique  de  plein  droit  aux  li<>ux  habités  par 
u  et  aux  cours  où  la  justice  se  rrnd  en  son  nom  ;  qu'il  peut  commu- 
liqaer  aux  personnes  et  aux  choses,  et  qui.  par  la  suite,  est  devenue 
Bssi  l'apanage  Ad»  srigneurie»  princièrei. 

Mit  également  que  parmi  le«  attributs  da  pouvoir  royal  et  plus 

p'princîer  figure  (avec  le  droit  de  justice,  etc.)  le  droit  d'ordouoer  des 

DDAructtona  de  •  boigt  •,  de  détermuer  aaluar  ij«  ebicun  d'eux  let 


3U 


COtriTES-ËE^DOS   ClUTIQtnS. 


limite»  à  rtntérieur  desquelles  le^  habitaoU  devront  le  •  Burgrn'^rk  * 
ICorvéï'B  pour  coostfuire  et  pntreteair  le  *  burg  »,  garde,  etc.)  «  auront 
droit,  en  revanche,  à  une  protection  parlicutière  contre  tous  desordr 
et  violences.  Le  roî  ou  prince  peut  d'ailleurs  concéder  en  fief  ou  autr 
ro&Qt  à  des  propriétaires  laïcs  ou  eccléMagiiques  ce  ■  Burgbfttia  «  eo  y 
ajoutant  même  d'autres  attributs  de  son  pouvoir. 

It  peut  de  même  exempter  plos  ou  moins  complètement  un  proprié» 
latre  quplconque,  et  par  conséquent  te  possesseur  d'un  <  bnrg  *,  do 
l'aBsujeltisseDii^nt  aux  agenta  du  prince,  et  même  lui  donner  tout  ou 
partie  de  la  «  Vogtei  »,  en  particulier  la  justice  basse  ou  haute. 

Ajoutons  e&6n  que,  par  la  conception  que  les  Germains  se  iont 
r&it^  de  ta  propriété  ]orfqu'it&  Tout  admise,  un  propriétaire  plein  libre 
avait  facilement  une  c«rUine  juridiction  dans  sou  chez  lui,  surtout 
pour  les  alfaires  civiles  (cette  juridiction-là,  du  reste,  le  a  Hausfriede  *, 
suiliralt  preisque  à  t'ezptiquerf, 

Ce  suut  toutes  ces  notions  qu'il  faut  se  rappeler  et  combiner  pour 
OOmprenrfre  comment  s'est  formé  le  a  Burgfrtede  t  deSnitifet  de  quels 
altribule  il  se  compose.  Pour  nous  l'expliquer,  l'auLeur  distingue  le 
f  Burgfriede  •  s&aa  justice  et  le  «  Burgfriede  •  avec  justice.  Le  premier 
peut  venir,  soit  de  la  libre  acceptation  de  ce  pouvoir  par  des  agglomê- 
Falions  désirpuses  de  protection,  lioit  de  la  cuncession  du  prince.  Il 
constitue  d'aitleursi,  et  surtout  peut  constituer,  dans  le  second  ca$,  ud 
ensemble  d'attributs  fort  appréciables  :  droit  aui  impôts  traditionnel- 
lement dus  au  «  Vogt  »,  corvée  couiumîère,  Mrmlium,  protection  du 
B  Kirchtag  i  et  amendes  que  celte  protection  peut  permettre  de  faire 
payer,  etc.,  ainsi  que,  à  partir  du  xvi°  siècle  surtout,  des  drutts  de  police 
et  de  juridiction  gracieuse  qui  sont  lucratif».  Quant  à  la  juridiction  coq» 
teniieuBê,  les  œuvres  juridiques  des  xvi"  et  ivu«  siècles  monireol,  à  la 
Buile  des  autres  sourcee,  qu'elle  n'est  nullement  un  attribut  naturel  do 
la  (  Vogtei  »  laïque.  Celle  dernière  n'a  fait,  Ëomme  toute,  que  rempla- 
cer Tancien  «  Burgbann  »  eu  en  développant  les  attributs. 

Quant  au   «  Biirgfriede   •  avec  justice,  il   peut   résulter  de   deux 
sortes   de   concessions  :   !<>  soustraction   d'un   domaine  au   «   Land- 
gertcht   >   avec    concession    de    la    haute   ou    Ae   ta  basse   justice  ; 
2°  concetision  de  la  justice   publique   elte-méme   t^ur  tout   \&   lerri» 
toire  d'un  «  Landgericbt  »  au   poF^sesseur  d'un  ■  burg  i  situé  dans 
ce  mtitae  territoire.  Seulement,  cette  coucession  du  prince,  pour  sigai- 
Ber  quelque  chose  en  fait,  est  obligée,  d'époque  en  époque,  k  se  mao- 
trer  de  plus  en  plus  généreuse.  Carie  propriétaire,  nohie,  bourgeois  ov 
clerc,  a  déjà  de  plein  droit,  nous  l'avons  vu,  une  certaine  justice  dan»' 
sa  maison  et  celle  de  «es  «ssujettis,  et  la  haute  m)bl«îise,  à  l'époque  de 
la  première  et  surtout  à  celle  de  la  seconde  rédaction  du  ■  Landrecht  • 
autrichien,  a  déjà  conquis,  par  concessions  et  en  vertu  de  la  coutume,  une 
<  juEtiré  d'immunité  i  qui,  dérivant  de  ta  puiB.«aDce  publique  et  non  d6. 
ta  propriété,  embrasse  non  seulement  la  pan  indominieala,  maismfima^ 
les  teoures  du  domaine  el  est  apio  à  s'étendre  facilement  plus  loin 


r.'J.    BLOC    :    tOIÏBT    KRCif^»   rËASPllElbE   GeMBâlFTËX.  367 

,M  &  Il  compétence  de  laquelle  n'écbappeot  que  les  causes  oik 
'U  Tip  de  t'uccusé  eni  en  jeu.  Cest  alors  tout  uu  district  ti^rrik>nitl  uu 
la  baaie  jasiice  elle-oiânte  que  le  prince  doit  concéder  pour  fairie  uue 
ooneamioQ  utile.  Et  c'eal  ce  qui  s'en  prodciU.  Plusieurs  exemples,  dé 
la  deuxi6{nc>  moitié  du  xv*  sièct«  et  du  xvt*.  viennent  illustrer  cette  par- 
tît d«  la  thèse  de  l'aateur-  Le  droit  commua  r^ste  cependant  pour  le 
«  fiufgrriede  *  It  po^seuion  de  ta  ba^sse  Justice  seuLement. 

Telle  est  en  gros  cette  disserutioa  qui,  à  l'exemple  des  précédentes, 
piécise  et  développe  de  façou  întéressaote  de«  résultats  dont  certains 
ool  éiê  jusqu'ici  ptulAt  devinés  que  prouvés. 

G.  Oavbt. 


Robert  Froln's  versiirelde  geschrift^n,  publiés  par  P.-J.  Bloi, 
P.-L.  Mcllëb  cl  S.  McLLEH  Fz.  La  Haje,  Nijhotr,  i89»>1905. 
40  vol.  iii-H»  et  4  vol.  do  tables, 

La  graode  publication  des  écrits  dispersés  {vgrspreidt  Qêsehriflen\  de 
H.  Pruin,  que  j'ai  signalée  il  y  a  quatre  ans  dans  la  fifvue  hiHorique*, 
en  donnant  le  contenu  des  vingl-sept  premières  livraisons,  vient  d'être 
achevée  en  1905.  Elle  ne  comprend  pas  moins  de  cinquante-neur  livrai- 
Hons,  furmant  dix  gros  volumes  in-S*,  de  450  à  500  pages  en  moyenne, 
et,  bien  que  les  principaux  ouvraj^esde  l'émiaent  liistoricn  (comme  tes 
Titnjartn  uU  dtn  tachiii}farigtn  oorlaget  ses  publications  de  documents) 
ne  «'y  trouvent  pa«  rvi  m  primés,  un  peut  dire  que  c'est  le  plus  beau 
monument  qu'on  pût  élever  k  sa  mémoire.  De  ces  ionombrables  études 
que,  pendant  près  de  cinquante  an»  (de  4853  à  1699),  il  s  Tait  paraître 
dans  les  reva(>B  et  rvcuelU  ^avaatâ  de  sou  pays*,  il  n'en  est  pas  une 
qui  n'ait  été  couicioncieusemeuC  préparée  et  qui  ne  motte  en  lumière 
qut^lqun  résultat  intéressant;  toutes  portent  la  marque  de  «son  esprit 
ewentinllement  lJbi'>ral  et  tolérant,  de  son  érudition  extraordinaire,  de 
MO  jugement  aussi  ferme  qu'éclairé;  toutes  attestent  se«t  merveilleux 
lalenia  d'écrivain  et  fod  iocomparabje  puissance  de  travail. 

L'édition  est  digne  de»  hommes  distingués  qui  l'ont  entreprise.  Peut* 
être  pourrait-on  les  chicaner  xur  la  répartition  de  tel  uu  tel  écrit  dans 
les  cinq  séries  qu'ils  ont  établies  (Dissertations  bieioriqucs.  Études 
d'histoire  constitutionnelle  et  judiciaire.  Études  critiques  sur  des 
■ourcee  historiques.  Esquisses  historiques  et  comptes-rendus  d'ûu- 
vrajîe».  Discours  et  publications  diverses^.  J'ainie  mieux  considérer 
rimmeose  service  qu'ils  ont  rendu  à  la  science  en  permettant  de  lire 
et  d'uiiliser  aisément  une  foule  d'articles  disperses  et  devenus  presque 
latrouvablea.  Je  suis  heureux  da  les  féliciter  de  leuriaiiiative  et  de  1m 


1.  Voj,  t.  LXXVIII,  1902,  p,  3%  el  snlf 

2.  Surtout  les  Bi;<iraçen  voor  mderlandsche  fftKhiedrnU  en  Oudhrtdkundê, 
la  revue  de  Gids,  net  nfdtrlandichê  Sptclator,  et  l«i  publicslkiat  de  la 
■odiéiC  bistarii|ae  d'Ulredit  «l  «ie  la  Société  UtlAraire  oèwlandaiae  de  ieyde, 


3AK 


COMrTF.!)-lte!<DirA   CBSTIQim. 


r<>merder  de  lear  labeur,  ea  déplorant  la  mort  de  l'an  d'eux,  M.  In 
D'  P.-L,  Muller,  professeur  à  l'Université  de  Leyde,  enlevé  le  25  dé- 
cembre 1904,  avant  la  fin  de  l'cBuvre  à  laquelle  il  avait  acliveisent 
laboré. 

Il  serait  trop  long  d'analyser  tous  les  travaux  du  recueil;  je  me  bof 
nerai  à  iadiquer  le»  plus  impurtaots.  Le  tome  V,  dont  j'ai  d^jà  dépouillé 
le  cotnm<îîieenien»,  co[iti(>ût,  d4ûs  le»  '2H*  et  29*  l(v'raison$.  deux  études 
«tir  Gijibert  K&rri  van  Uùgeniiorp  (aite$i4{tt  sou  grand  rAleeo  dôvembre 
I8I3>)  et  une  sur  JV»*  BUiUriiifk'WaaUtmtn  tt  m  tieiimt  (il  f'agil  d'an 
nommé  Jean-Guillaume  Kumpel  ou  CampbetI,  politicien  et  versificateur 
médiocre,  boo  amant,  qui  eut  l'audace  de  médire  d'elle,  et  qu'elle  par- 
vint  il  faire  enfermer  pour  dettes  pendant  treize  ans^  de  180S  4  1821; 
Pruin  a  montré,  d'une  part,  le  caractère  rancunier  et  antipathique  de 
celle  que  le  poète  Bilderdijk  a  immortaiieee  sons  le  nom  d'Odildt  avant 
de  se  séparer  d'elle  pour  adultère,  et,  d'autre  part,  les  fAcheux  abo« 
que  la  législation  oéerlandaise  sur  tes  dettes  aaloris&it  encore  au  débat 
du  srx*  siède|. 

Le  tome  VI  comprend,  en  cinq  Uvraigons  (30  à  341,  1^»  éludes  d'bii' 
loire  constitutionnelle  et  judiciaire  {Slndien  cver  Haats  en  rtchU- 
gcschiedenû).  Â  remarquer  surtout  les  études  sur  l'antiquité  de  Botter' 
dam,  née  à  ta  an  du  lut'  siècle,  et  sur  quelques  vieux  documents 
concernant  celte  ville j  sur  l'aocienae  régence  d'Haarlem,  d'après  les 
chartes  de  1-245  à  1445  l  sur  les  prétentions  non  fondées  de  Goreum 
dans  la  Merwede,  à  l'embouchure  de  la  Meuse  et  du  Wahal  ;  sur  Delfs- 
baven,  fondée  aa  xv*  siècle  par  les  habitants  de  Deift  pour  faire  pièce 
à  Botterdam  et  réduite  en  1641  à  demauder  son  annexion  à  sa  floris» 
sanle  rivale;  sur  les  impAts  fonciers  de  Ul<6et  1515  dans  les  Pays-Bas; 
sur  l'origine  du  baut  conseil  d'inspection  des  digues  du  Rijoland  en 
Hollande  Iqa'on  fait  remonter  au  xtii*  siëcle);  sur  la  sigoificaiion  de 
certaine*  expressions  tcomme  b&nnut  pdcû)  et  de  cerlaias  termes  jori- 
diques  anciens. 

bans  le  tome  VII  et  la  première  partie  da  tome  YIU  sont  conlenueaj 
les  éludes  critiques  sur  des  sources  historiques  {Krilischs  Studien  tm 
geschitdbrûnnen].  Je  signale  particulièrement  plusieurs  articles  sur  l'hls-' 
toire  des  Pays-Bas  par  les  gravures  et  médailles,  sur  la  collection  àt 
pamphlets  de  ta  Bibljolbéque  royale  de  la  Haye,  sur  les  vieilles  cliarie^ 
de  Hollande  et  Zélande  {Oarkondenbofk  van  IJoiSand  en  Zeelandi.  Putf, 
les  travaux  suivants  ;  les  domaines  de  l'abbaye  d'Echlernach  (près  d« 
Clèves)  dans  Tile  dp  Walchereo;  le  registre  des  comtes  dans  te  livre 
d'Â.delbert  de  l'abbaye  d'Egmopd,  en  Hollande  (son  authenUcilé  et  sa 
date);  le  compilateur  de  la  chronique  dile  <  Divisie-KroQi(>k  *  (le 
moine  Cornélius  Aurelius  de  Lopsen);  la  confession  de  foi  batave  |â 
propos  de  la  première  édition  hollandalBe  de  15621;  le  plus  ancien  écrit 
de  Philippe  de  Marnix  (Fruia  ne  croit  pas  qu'un  puisse  lui  attribuer 
nue  «  oratio  •  et  un  t  libellus  supplex  >,  adressés  en  156G  i  l'empe- 
reur Maximilien  IH;  un  pamphlet  anonyme  de  1567  qui  duii 
i)ué  à  Maraix  de  Sainte- Aldegoode  (<  \raye  narratiou  et  &p- 


l'.-J.    BLOI    :    BaSBIlT   FKCirr  S  TGRSPERIDE   r.E^CHaiFTBY, 


3C!> 


soaet  passées  nui  Pays-Qaa  louchant  le  f&H  de  la  reLigion  en  l'an  1566, 
|wr  ceux  qui  font  prore^FJoa  do  ladite  rt^ligioD  réformée  au  dit  pays  •, 
LiBpriroèo  en  l'an  1567,  in-t"2}  ;  Wpsenbeke  ou  Marnix?  (à  propos  des 
toémoires  de  J.  de  Wefienbcke,  publiés  par  HableDlieck,  el  qui  i^oiil 
bien  de  Wesenbeke,  quoi  qu'en  aient  dit  quelques  auteurs)  ;  les  anciens 
récite  du  siège  el  de  la  délivrance  de  Leyde  en  1574  ;  la  descriptioci  dee 
t^ys-Qaa  par  Gaicciardiui  (parue  ea  I5(i7  à  Anvers};  études  critiques 
sur  Ica  Oomnieutaires  de  Bcrnardino  dti  Mendoc;a,  les  œuvres  de  Hop- 
[Krrus  et  Viglius,  les  mémoires  de  Del  Hio  (1576-7!:^),  le  jiturnal  de 
dplinlpr  Uelmich  (1572-89),  les  annales  de  François  Dusseldorp  (ITifiB- 
Ifitt)),  le  journal  d'Antoine  Duyck  iiirj%-160'2|,  les  «   HisLuiree  »  de 
Meteren,  les  interrugatoires  de  Grotius,  les  mémoires  d'Abraham  de 
Wicquefort,  ceux  de  Oirk  vao  Uogendurp  et  diverses  sources  moins 
importantes  de  l'histoire  des  Pays-Bas.  Dan«  un  article  du  Gtds  de 
Î9èb,  Vtuîu  %  montré  la  part  prise  par  Jean  de  Witt  k  la  rédaction  de 
•  l'iDtercBt  de  la  Haliande  •  de  Pierre  de  La  Court  et  maintenu  le  point 
de  vue  qui  attribue  au  grand  pensionnaire  les  deux  chaplirea  capitaux 
<ie  l'oavrago,  sorte  d'apobgie  de  son  (gouvernement  et  de  sa  politique. 
La  «econde  partie  du  tome  VIU  et  la  première  du  tome  IX  ren- 
rmenl  tes  eaquistes  historiques  et  comptes-rendus  d'ouvrages  {Ifitto- 
che  Scfutten  tn  boekbeoordslingen).  A  uoter  :  l'altë ration  des  oion- 
k^ies  au  xit*  siiidei  la  vérité  sur  Ailairt  Oeytinc  (le  Rêgulus  botlandiii») 
lV2â,  U  f  petite  chronique  •  de  Gouda;  Erasmiaua (travail  critique 
>or  la  vie  el  les  œuvres  d'Ëraismcl;  Charles-Quiot  et  les  protestants 
tlltinjandâ;  l'ênBction  des  nouveaux  évAchés  aux  Fays-Pas  en  1559; 
rtQtolérance  du  phnce  Guillaume  I*'  d'Orang«  (à  propos  d'ouvrages  par- 
Uux  q\i%  prélAûdent  mettre  le  roi  d'Espagne  et  leducd'Albe  au>de»iU8 
de  Guillaume  sons  ce  rapport)  -,  Madeleine  Mons  et  ses  relaiiona  légen* 
d&ires  avec  Valdez  (en  tâ7i);  l'Université  de  Leyde  (ses  origines  en 
Iâ75|;  Guillaume  le  Taciturne  (te  surnom  ne  lui  convient  pas  du  tout 
el  poarrail  convenir  à  son  arrière-petil-fils);  les  œuvres  inédites  {arw;- 
I»  de  Marnix  de  Sainte-Aldegonde;  te  drapeau  néerlandais  {les  trois 
lieurs  :  rouge,  blanc,  bleu,  sont  les  anciennes  couleurs  de  la  Maison 
d'Orange  :  orange,  blanc  et  bleu);  les  dix-sept  provinces  et  leur  reprè- 
seutatiuQ  aux  États  généraux  (discussion  notamment  sur  le  chiffre  17, 
adopté  partunt,  nauf  par  Guicciardini  et  Meodoça,  mais  très  différem- 
ment composé  selon  les  atiu>urs;  il  Tant  s'en  rapporter  k  ud«  Uale  ol6- 
deile  pour  155&,  publiée  par  Gachard,  el  où  l'on  trûave  1m  qUâUB 
duchés  d0  Brabant,  Liinbourg,  Luieoibiiurg  et  Gueldre,  le*  lis  oomtéa 
d«  Flandre,  Artuîs,  Hainaul,  Uallaud«,  Zélande  et  Namar,  les  vlUea 
de  Lille- Douai' Orchles,  les  ctiiq  seigneuries  de  Tournai  el  Tournaliis, 
de  Malineti,  de  Frise,  d'Utrechl  et  de  Gfoniague;  en  y  ajoutant  la  se{- 
gDeari<'  d'Over-Yssel  (avec  la  Drunthe),  qui  n'était  pas  représeniéo 
t,  on  a  les  dix-sept  provinces  des  Pays-Bas);  les  imputa  répar* 
les  province  et  les  iropi^ts  généraux  en  1&77;  le  mémoire  de 
Xftrtt  de  Bye  sur  l'tidrniatiitration  de  Barnevelt  (de  Bye  fut  trésorier 
Bbt.  Histo*.  XCI.  3*  rÀ«o.  24 


370 


COHrTBS-nElPDS  CBITlgnSS. 


génâral  de  l'Oaiûo  de  158t>  à  sa  mon  en  IG28),  l«cboUde&lanui  pour 
traduire  la  Bible,  k  Leyd«,  en  1594,  la  poliUqDA  d'Oldeobarnevelt 
(Fruin  JusliQe  le  grand  homme  d'Ëlat  de  toute  accusatiou  d6  r%pporl« 
snep^cu  avec  les  ennemie  de  son  paye);  la  Drenihe  appelée  à  la  grande 
assemblée  de  16517  felle  d'^  a  pae  êié  convoquée,  et  c'est  par  erreur 
qu'an  l'a  dit);  la  double  marée  de  ibT2  [ce  fat  en  1573,  et  le  ptténo- 
mèoe  n'eut  rien  de  miraculeux);  Lea  contrats  de  corregpood&nce  entre 
régents  sous  la  République;  Louù  KV!!  (contre  les  prétentions  de 
NaundorCT  et  de  ees  partisan»,  doat  il  montre  des  taux  manifestes); 
3b4ké!tprari&aa  (à  propot  i'aae  édition  plus  scientifique  des  œuvrt^s 
du  célèbre  poète).  Parmi  les  cùni[it(^e-reDdufi  d'ouvrages,  je  me  bt^rperai 
d  indiquer  celui  des  e  Qugueoots  et  gueux  »  de  Kervyn  de  Lieltonhove, 
dont  Frutn  apprécie  l'importance  tout  en  en  déplorant  la  partialité. 

Le*  discours  et  travaux  divers  [Redemeringm  en  opstaUen  van  wr- 
sekiliendêti  aard]  répartis  diins  la  seconde  partie  du  tome  LX  et  dans  le 
tome  X,  peuvent  au  pn-mi^r  abord  être  considérés  comme  moine  înté- 
resaants  que  le  reste.  A  y  regarder  de  près,  on  s'aperçoit  qu'ils  roéritent 
notre  attention  ?t  qu'il  s'y  trouve  des  diseerlations  de  haute  x'&lcur  : 
telle  l'étude  inédite  sur  la  possibilité  et  l'utilité  d'une  hietoira  univer- 
selle scientifique;  telles  les  monographies  mt  l'impartialité  de  l'histo- 
rien, le  but  des  études  universitaires,  l'histoire  institutrice  de  la  vie,  la 
signification  et  la  valeur  de  rbisioire,  la  croyance  aux  miraclesi,  Galilé<> 
et  l'église  infaillible;  telles  les  appréciations  de  l'œuvre  de  quelque?  his- 
toriens (Ranke,  Bakhuisen  van  den  Brink,  L,-Pb.-G.  van  dea  Bergb). 
D'autre  part,  les  convictions  politiques  libérales  de  Robert  Fruin  appa- 
raissent dans  divers  écrite  de  polémique  (la  doctrine  antirévolution- 
naire  de  Groen  van  Prinsterer,  les  droits  et  les  devoirs  de  la  Nëerlande 
aux  Indes,  la  question  des  circonscriptions  électorales)  et  dans  quelques 
articles  de  Journaux  (la  loi  scolaire  à  la  première  cbaoïbre  en  1889,  l« 
suffrage  universel  ou  le  suQ'rage  restreint,  1893,  lé  ichibb0(êth  ou  crité- 
rium pour  reconnaître  les  bommes  capables  de  voter  avec  discernement, 
une  parole  hoîland&ïse  sur  la  question  du  Transvaal,  1881-82). 

Toutes  ces  œuvres,  d'étendue  et  d'importance  très  variablea,  font 
éclater  la  haute  intelligence,  ta  tolérance  et  la  largeur  de  vues  de 
Ibomme  bon  et  modeste,  qui  fut  à  la  fois  un  grand  savant,  un  critique 
■ntpartial  et  un  patriote.  Lps  taldes,  qui  forment  un  petit  volume  i 
part,  ont  été  très  soigneusemetit  établies.  C'est  d'abord  une  liste  chro- 
nologique dèË  œuvres  de  Fruin,  aussi  bien  des  œuvres  encore  inédites 
ou  imprimées  à  part  que  de  celles  qu'on  trouve  ici;  cette  liste  est  due 
il  MM.  P.-J.  Blok  et  S.  Muller  Fz.  Puis  vient  uns  liste  alphabétique 
des  œuvres  dressée  par  la  maison  NijbofT;  enfin  une  table  alphabctii[ue 
des  noms  propres,  élaborée  par  M.  Vos,  Les  tables,  surtout  la  dernière, 
seront  précieuses  aux  cbercbeure;  elles  complotent  dignement  la  pubtU 
cation. 

Albert  NVadduhotom. 


■.  MEscainrr  de  iirctiRitaïtii  ;  Lts  nj^kctis  hocbkuis. 


371 


Lu  Marias  rochelaia,  par  M,  MgâcBtKKT  i>E  AlcflEMOirv,  arctiivi&le 
de  la  Gbarenle-Infèntsure.  Noies  biographiques.  Niorl,  G.  (llouzot; 
la  Roobelle,  A.  Foueher.  ln-^",  'M9  pa^es, 

M.  M**chîo(!i  de  Hicbemond,  arcUivûile  de  la  Ch4r«nle«lnférieam, 
vieot  lie  publier  la  deuiiàme  édition,  ^nlièremeat  refoodue  otconsidéra- 
Llanicut  augineolèe,  det  Dotices  buf  [ee  Marins  roehetaix  publiées 
ea  IHTO  et  nipidemenl  épuisées.  Treize  biographies  ODt  été  ajuulé«a 
aux  i:in()uaate-quatre<  biograpbipft  primilivea  et  presque  toulfie  oai  été 
«•uricluea  par  dea  jvctiprcbes  nouvelles.  Le  volume  acluel,  orué  de  beaux 
pariraiu  exécuter  par  Giraude&u  d'après  de»  tableaux  anciens  ou  dve 
gravures  iMmtdmpuraiaes,  et  luxueusement  imprimé  par  M,  G.Glouzut, 
r*i  dooc  un  ouvrage  louK  à  fait  nouveau,  puisé  aux  sources  originales, 
imphoiér»  cl  ii)anu»criiee.  M.  de  Hichemund,  bis  ei  petil-Tils  d'oEG- 
ciers  do  marine,  et  dont  le  Ki'^ind-ptVre,  Jean  Pichei'.,  périt  te  5  juin  iSi? 
rn  combattant  sur  la  gabare  ta  Doradt  tiiulre  iiz  navires  au(i;kts^  appnr- 
lÏPDt  à  relie  robuste  et  patriotique  race  de  huguenots  rucheiiiis  qui,  après 
avoir  fondé  la  prospérité  coninierciale  de  leur  ville  au  svi*  siècle,  uot 
réussi  ù  y  maiotenir  à  travers  tout  b  xvn*  et  le  x:vnt*  siècle,  malgré  b 
malveillance  dee  pouvoirs  publict;,  des  iraditions  d'activité  et  d'esprit 
d'enlrepri»e,  et  oai  fourni  i  notre  marine  tine  foule  d'ofUciers  InlelU- 
(jents  et  dévoués.  M.  de  Hictietnond  a  m  fairi^  revivre,  dans  ces  courtes 
mais  saisissàDtes  biographies,  l'àme  bèroiqtie  des  marins  rucbelais.  11 
y  a  là  de  vrais  romanii  d'aventure,  résumés  eu  quelc[ues  pages,  comme 
l'hlttoiri!  de  ce  NicoUs  Gargol,  aé  ea  1619,  qui  cimmenra  k  treize  ans  i 
combattre  le»  Espagnols,  perdit  une  jambe  en  IG47,  se  mit  à  faire  !& 
couriu!  i<n  ir>3d,  fut  exploité  par  le  comte  du  Uaugnon,  vice-aïuiraî  de 
Prince,  qui  lui  imposa  son  association  puur  lui  enlever  le  bi'néllce  de 
ses  pnses,  fut  livré  aux  Espagnols  en  Ifiâl  par  des  matelots  révoltés, 
excités  par  le  comte  du  Daugnon,  refusa  d'entrer  au  service  de  l'Es- 
pugDe,  fut  rendu  à  la  liberté  eu  t653  après  avoir  vu  sa  captiviu^  uduucie 
par  ta  faveur  du  duc  de  Médiaa-CŒh  et  l'inti'^rét  que  prit  pour  lui  unt* 
~  le  dane  espagnole,  et  enfin ,  après  avoir  navigué  et  cumtiattu 
r«  dii  ans  ea  Italie,  on  Catalogne,  au  Canada,  en  Suède,  mourut 
à  la  n<icbellc  en  1664,  si  pauvre  que  r^v(Sr]ue  dut  faire  les  frais  de  ses 
funérailles.  Après  sa  mort,  un  arrêt  du  Conseil  obligea  le  comte  du 
DauRDon,  deveau  maréchal  de  France,  à  restituer  à  Jean  Gargol,  frère 
Nicolas,  et  lui  au»si  capitaine  de  vaisseau,  'MO.OOU  livres  t  dont  il 
ait  d^'iponillii  Nicolas  tiarj^ol,  en  abusant  de  sa  puisnance  «.  Le  volume 
de  M  de  Hicttemund  reaferme  beaucoup  de  page*  aussi  émouvantes 
({ua  cellri*  qui  ri'traceat  la  vie  de  ce  pauvre  et  beroïque  corsaire;  celles 
par  eiample  qui  sont  consacrées  à  un  des  bèros  dn  Marlagascar  au 
avii«aiicle,Vacberdc  I^Ga«>,  prince d'Amboule,  et  biuiid'aulres encore. 

(îabriel  Monod. 


372 


COHFTKS-lUtnOUH   GBJTIâUSS. 


Répertoire  alpbAbéUqite  des  peraoanes  et  des  chotea  de 
Port-RoyaJ,  par  A.  Mailtaolt.  Paris,  Honoré  Ghainpion,  4902. 
I  vnl.  in* 8%  280  pages.  Add.  En*. 

M.  A.  MaulvauU  a'a  pas  eu,  dii^il  lui-même,  <  la  prétéDliOD  d'élr« 
complet  f  dans  le  ftépertotre  alphabétique  des  perso^nnu  et  des  chcaes  de 
!*or{- Royal,  qu'il  vieoi  de  publier  (Champion,  1  vol.  in-8»,  190?K  II  peut 
A'atteodre,  en  effet,  à  ce  que  chacun  de  aes  lecteurs  aura,  suivant  sa 
compétence  particulière,  bon  iiocabre  d'umiseions  à  lai  reprocher,  il  ti^ 
Taudra  pas  oublier  pourtant  que  M.  M.  n'a  youIq,  de  propos  délibéiv. 
Taire  ealrer  dans  son  cadre  qu'un  petit  sombre  d'ouvrages  modemes, 
t  ceux  qui  renfermeat  des  documente  ori^oaux  et  inédits  ».  Parmi 
ceux-là,  il  a  eu  raison  de  ne  pa$  comprendra  Je  Porl-Itoyat  de  Sainte- 
Beuve.  Encore  qu»  cet  inestimable  ouvrage  renferme  trn  met  grapd 
nombre  de  documents  originaux,  la  table  du  tom«  VU  de  l'édi- 
tion io-13  suffit.  H.  H.  a  eu  raison,  aussi,  d'admettre  par  exception 
l'Jînqidopédie  des  Sciences  retigUuses  de  P.  Lichtenberger,  à  cause  de 
«  deux  ou  trois  articles  sur  lesquels  les  rcasoigneoieots  manquaient 
dans  les  sources  spéciales  i.  Mais  de  tous  tes  ouvrages  de  Victor  CouEin 
sur  les  femmes  du  milieu  du  xvn°  siècle,  n'y  avalt'il  que  Jacqueline 
t^ascai  à  signaler?  Ne  trouve-t-on  point  aussi  des  documents  îatèret- 
sant  les  affaires  ou  les  gens  du  Porl-Royal  dans  1^  publications  asees 
nombreuses,  faites  il  y  a  une  trentaine  d'années,  de  textes  tirés  des 
papiers  de  Gonrart  et  de  Vallunt?  (par  exemple,  les  Amis  de  la  mûrquise 
de  Sablé.  d'Ed.  de  Barthélémy,  etc,).  Et  surtout  comment  «e  fail'-it  que, 
—  sauf  errenr,  —  il  n'j  ait  pas  un  seul  renvoi  aux  publications 
diverses  faites  sar  l'histoire  littéraire  ou  reltgieiise  du  jansénisme  par 
l'homme  qui,  présentement,  connaît  le  mieux  cette  histoire,  M.  A. 
Gazier'?  Publications  trop  peu  nombreuses,  j'en  conviens,  an  gré  des  amis 
de  l'histoire,  mais  qui,  toutes,  ont  apporté  aux  questions importaoteset 
controversées  des  éléments  très  nouveaux  et  d'un  intérêt  capital.  Pour 
ne  citer  que  deux  de  ces  travaux,  les  articles  de  M.  Gazier  sur  k  Un 
nouveau  manuscrit  de  l'Eniretien  de  Pascal  avec  M,  de  Saci  »  ifleiw 
d'histoire  littéraire  de  la  France,  t.  lî,  1895,  p.  372-384)  et  sur  «a  texte 
nouveau  de  la  vie  de  Pascal  par  M"'  Périer  (même  revue,  t,  V,  t89tt, 
p.  5Q9-537),  auraient  pu  figurer  à  l'arlicle  Pascal  du  HipeHoire  da  M.  H 

Quant  aux  ouvrages  du  xvii-xvin*  siècle,  on  regrettera  qae  M.  M. 
n'ait  pas  inventorié  aussi  et  ■  extrait  »,  en  ce  qui  concerne  Port-Royal, 
le  Journal  de  Dorsanne,  celui  de  l'abbé  Le  Dieu,  les  Mémoires  de 
Phély peaux,  les  Anecdotes  sur  la  Constitution  Vniç«nitus.  Rien  qu'eo 
ouvrant  le  tome  III  de  ce  dernier  ouvrage,  j'y  trouve  (p.  253-?5Tt. 
sur  te  P.  Quesnei  et  sur  ees  ressources  pécunières,  une  note  qa! 
n'est  point  sans  intérêt.  Pourquoi,  eoSn,  ne  pas  indiquer  les  passa^^el 
aux  noms  les  ptus  importants  que  renferme  la  correspondance  do 
FéneloD,  très  riche,  sinon  sur  tes  •  hommes  *,  au  moins  sur  les  •  choses  > 


u  HiititiiB  t  dVKtorcs  TOTf»  9VB  t'sTsroiitE  i»ic  r.ant.      978 

du  jaiuinisaifi?  Pourquoi  ne  |iaE  rtiuvoyer  aux  aiènioiret)  «Ju  P.  Rapin 
ou  à  VHiitoirt  tUs  Cinq  Propositiorts  '  J'a.)  peur  d'en  apercevoir  la  mis^oD  : 
e*«(t  que,  —  comme  le  dit  M.  M.  de  Touvragp  de  Saiaie-Beuve,  — 
t  l>itprii  de  Port-Royal  n'y  est  pas  >.  Il  serait  Irup  facile  de  chicaner 
M  M.  sur  celle  tendance  qui  transparail  curieusemenl  dans  ptus 
d'aDfl  note  de  «a  bibliographiie,  et  qui,  du  reste,  s'exprime  avec  loyauté 
ti  mAiDc  avec  éloquence  dans  l'introijuction  historique  et  religieime 
miMB  par  M.  M.  au-devaiii  de  son  travail.  Prenons  donc  ce  dicttonnnire 
de  Port-Royal  pour  ce  qu'il  est,  un  diciionoaire  presque  cxclueir  des 
sources  amies;  remerciune  M  M.  de  l'aide  très  précieuse  que,  ni(^me  sous 
cette  foroie  restreinte,  il  apportera  «ux  cbercheurs;  et  eoubaitons  qu'il 
ooas  (as8«  de  taiia^  protiCer  de  son  érudition  janséDÎstQ  sur  Tbietoire. 
encore  ri  p«u  débrouillée,  du  jansénisme  au  xvui*  siècle*. 

A.   Ràbeluav. 


MaiYjttiii  DB  Li«  MutLftu.  QvelqaeB  Doten  sur  PUstolre  de  Gbine. 
Parla,  Pion  et  Nourrit,  iMi.  In-S',  96  pages,  avec  8  grav.  et  une 
carte. 

L^faistoire  de  la  Chine  est  peu  connue.  GepeDdanl  pn  conviendra  que 
origiD«««t  le  développement  d'une  civilisatioD  qui  compte  quatri* 
'miltit  an?  d'antiquité  et  qui  englobe  quelques  centaines  de  niitliona 
d'tiuinmes  mmleraient  naieux  de  dob  savants.  Il  est  vrai  que  les  difli- 
cu1t4*e  de  la  langue  chinoise  sont  considérables;  mais  ceux  qui  auront 
te  coorage  de  les  surmonter  seront  assurés  de  trouver  de  ce  cùté  aoe 
mine  isépuis&ble  d'études  curieuses.  Pour  ne  parler  que  des  problèmes 
d'histoire  comparative,  il  y  aurait  lieu  de  rechercher  dans  t^uel  ordre 
se  sont  succède  les  diverïc»  phase*:  de  cette  civilisation  et  si  l'état  de 
décrépitude  dans  lequel  semble  être  tombée  la  Chine  tient  k  de»  causes 
ptrtiçQlières  ou  n'est  que  la  tin  inévitable  de  son  évolution. 

M.  de  La  MazeliAre  a  enienda  écrire  Quelques  notes  mr  i'histoirt  de  la 

Zhint.  Ce  titre  nous  dit  assez  que  son  petit  volume  n'est  pas  une 

I  de  manuel,  accumulant  sous  une  forme  indigeiite,  et  pour  la  prê- 

'paralioa  d'un  examen,  les  noms,  las  dates  ot  le?  laits.  Sa  manière  est 

tout  autre.  Il  procède  par  une  série  de  tableaux  largement  brosséa  des 

dttréreatns  époques. 

Toutefois,  pour  ue  pati  demeun^r  dans  le  domaine  det  généralités 

traite*,  il  précise  ck  fV  là  certaine  détails  qu'il  putse  le  plus  souvent 

'dans  la  littératurp.  I.^  philosophie,  la  poésie  et  le  théâtre  chinois  lui 

sont  familiers.  I^  volume  contient  euGu  la  liste  des  dynasties  chinoiseit, 

un  indfx  dea  nom»  cités  dans  l'ouvrage,  une  carte  et  huit  photogra- 

phica  prises  à  Canton.  Ces  photographies  sont  modernes  ;  mais  la  Chine 


t.  Depali  ce  compie-raodii  écrit.  H.  il.  i  publié  dsns  là  Sêtmé  fKrétimiM 
UD  iotércuMiI  travail  *ur  lu  Z>iirt'c(^n  de  conKi^ncf. 


374 


ËOHfTRS-RlirDDS  CUTTQinS. 


change  si  peu  qu'elles  ne  sont  pas  ditTëreiitei  des  vues  qu'on  eât  pu 
preadre  il  y  a  quatre  ou  cinq  sièclet. 

Les  conclusions  de  l'auteur  ne  iVloignent  pas  sensiblemeol  des  opi- 
oionE  courantes.  La  Chine,  par  un  re»pecl  exagéré  de  la  tradrliun,  se 
refuse  au  pruf^rès.  La  Ha  de  sa  civilisation  est  marquée.  Elle  ae  f^araii 
se  transformer  Elle  se  divisera  el  cédera  la  place  aux  nations  euro« 
pé^noes. 

Cea  concluRÎODS  appellent  la  discussion,  comme  bien  on  pense.  Cer- 
taines asserlionE  de  détail  aussi  pourraient  être  critiquées.  Mais  qu'im- 
porte? Si  M.  de  La  Mazelière  s'est  proposé  de  piquer  la  curiosité. 
d'iDstruire  les  profanes  et  d'inviter  les  historiens  â  s'aTeaturer  d&na 
cette  voie  nouvelle,  j'estime  qu'il  a  Fort  bien  réuHi, 

G.  AfPSRt. 


Gchelme  GorrespondenK  Joaefs  II  mit  aeinem  Mlnister  ia  d«n 
OBatêrrelçtiiAchea  Niesd^rl&ndeD,  Ferdinatid  GrafêD  Traott* 
mansdorf  <1787  1789),  publiée  par  le  Û'  HaotlS  ScslIttui. 
Vienne,  Holxliausen,  l»02.  In-!",  xiiix-826  pages. 

Le  D'  8cblitter,  le  «avant  et  actii'  directeur  des  Archives  inipérialeii 
lie  Vienne,  publiait  en  1900  le  premier  volume  d'une  nouvelle  bistuirr 
du  gouveniemeot  de  Joseph  II  aus  Pays-Bas  [Oie  Hegieruntf  Josefi  il 
tn  den  asl»rrtichiscfien  Nitdertanden.  l  Theil,  Wien,  1900).  Il  raeuail 
cette  histoire,  basée  ea  grande  partie  surdes  documents  inédits,  jusqu'au 
moment  ou  l'Empereur  se  voyait  forcé  de  remplacer  le  comte  de  Morray, 
ministre  plénipotentiaire  par  intérirQ,  pur  le  comte  Trautlmaasdorf,  au 
mois  d'octobre  1787.  En  présence  d'une  opposition  obstinée  et  devant 
ta  menace  d'un  mouvement  insurrectionnel,  il  avait  dû,  oo  le  sait, 
abroger  les  célèbres  édits  du  i*''  janvier  1787,  par  lesquels  il  révolution- 
nait en  quelque  sorte  toute  l'organisation  civile  et  judiciaire  des  Pays- 
Bas,  pour  la  mettre  en  harmonie  avec  les  idées  nouvelles  et  ses  goûts 
d'uniScalion  et  de  centralisation  politiques.  De  toute  l'œuvre  qu'il  avait 
voulu  édiSer  dans  une  pensée  de  progrès  et  de  bien-être  publics,  le 
souverain  ne  voyait  subsister  que  ses  créations  d'ordre  religieux, spécia- 
lementleSiémiDaire  général  de  Louvain.  8on  gouvernement  de  Bruietles 
avait  été  obligé  de  céder  au  milieu  de  circonstances  particulièreoiéni 
humiliantes  pour  la  dignité  impériale,  le  couteau  sur  la  gorge  pour  ainsi 
dire,  et  Murray,  pris  de  peur,  outrepassant  les  ordres  de  son  maitre. 
s'élAÏt  m6me  laissé  aller,  via-à-vts  des  Ëtalsde  Bntbaut,  âeertaln  enga» 
gement  qui  devait  un  peu  plus  tard  singulièrejmeal  gêner  rEmpereuf  j 
Le  livre  de  M.  SchlitLer  met  ce  dprnier  point  en  pleine  lumière,  mais 
nous  ne  pouvons  guère  y  insister  ici. 

La  suite  des  études  entreprises  par  le  distingué  f^ucce&seur  du  cheva- 
lier d'Ameth  nous  détaillera  donc  tous  les  embarras  qui  résulteront 
pour  le  comte  de  Trauttmanadorr  de  la  gituftUon  Tort  délicate  créée  [wr 


■  .    SCBLITTéK    :    CIHEtHB   GOHRtaPOnDBÏIZ  JOSSrS   II  375 

^Im  éTéoemente  da  mois  de  sepcenibre  1781;  il  nous  fera,  mieux  aper- 

ilr  combien  le  malentendu  déplorable  surgi  ^nlre  rËmjH^reur  et 

I  «Hjets  aboutira  pur  une  suite  de  conflits  nouveaux  h.  une  tension  de 

knpporu  telle  que  Iq  révolte  éclatera,  lante  et  cachée,  puis  soudaine, 

I irrésistible,  et  que  la  république  •  belgique  >,  premier  essai  de  goaver^ 

D«ineat  populaire  et  indépendant,  en  sortira. 

Nous  avon»  une  noria  de  préfsce  de  ce  second  volume,  non  encore 

[|iaru,  dana  l'imporlante  correspondance  que  le  D' Bcblitter  met  prêseo» 

temenl  au  jour,  et  nous  pouvotiâ.  par  l'iatérdt  qu'elle  présente,  goAter 

par  aTànce  celui  qu'offrira  l'histoire  des  années  nSà  et  1789.  L'auiear, 

en  effets  a  voulu  dès  aujourd'hui  livrer  à  la  publicité  une  parti»  des 

matériaux  tu  moyen  desquels  il  édifie  laborieuseoieat  son  icuvre;  il 

.•  eraini  trop  d'encombrement  dans  9'appareït  de  notes  qui  doivent  lui 

'servir  de  ba^e.  Qu'on  juge  donc  de  l'étendue  des  recherches  enlrepnses 

par  l'historien,  à  l'aspect  imposant  de  ce  volttme  qui  ne  comporte  pas 

moins  de  h'i3  pages  de  grand  texte  et  de  278  page^  de  petit  texte  .d'une 

p*n  ?59  lettrée,  de  l'autre  ptos  d'uo  millier  de  uoies.  dont  plusieurs  sont 

d^nne  grande  étendue.  Et  l'oo  ne  saurait  dire  ce  qui  olTre  te  plus 

d'intérêt,  df  la  correspondance  elle-même,  échangée  directement  entre 

*  Joseph   II  et  son    représenlanl  à  Bruxelles   ou  des  références  qui 

'  éciatrciaaent  et  commentent  le  texte,  à  chaque  ligne  pour  ainsi  dire, 

avec  une  abondance  et  une  précision  extrêmes.  Certes  M.  Scblilier  se 

borne  dans  bien  des  cas  à  renvoyer  le  lecteur  aux  ouvrages  belges 

traitant  de  la  matière,  ou  aux  recueils  de  textes,  contemporains  ou 

■  ultérieurs,  déjà  connus  et  dont  il  aflirme  ou  rectiGe  les  dires.  Mais  la 

^plapart  du  temps,  il  noua  livre  à  foison  des  documents  inédits  ou  inexac- 

leinant  coonus,  qu'il  imprime  partiellement  ou  m  txltnso*. 

I.  Non»  «ileroa*  paritii  crui  qui  peuveat  le  plat  intéresser  Im  hisloHer»  : 
lastracUoas  données  à  Trautlroan«dorf  à  son  départ  pour  les  Paf»-Bas,  et 
eatles  doostoi  au  cnmte  irAlluo,  nommé  gftnâra)  commandant .  —  llè^oluliont 
rnn(iereur  «or  l«  <  (lardon  •  à  mctoMei  i  les  sujets,  le  iéniinKir<!  g/tni' 

liai  cl  t'UnlTcr^îti^  Je  Louvain.  —  QbserTations  de  Windisdigraelz  «ur  l'édit 
êininé  caolrr  les  auK'urï  de  libelles  «édilienx.  —  Documents  réglant  U  situs- 
lion  et  |p  rôle  iJes  nuoifenieore  gfenénui.  —  Rqpporl  de  Kquniti  «ur  le*  non- 
vesni  projeti  de  rèfunue  judieiatr*?  irnaglnés  en  tTSS  et  résolatioos  Impérislet. 

'<—  Dtlib^ritjoos  <lu  Catii«il  Ût  gouv^rnemeat  sor  l'excluston  des  Étals  de  Ura- 
bant  du  cirdinil  d«  &Ia]iti«ï  el  de  l'éTéqne  d'Aavers.  —  Mèmuire  de  Trautl- 
ttiaOMbirf  h  Katiuilt  nur  le  «ifimlDitire  général  et  rtililude  qu'il  (jiadra)l  ndop- 
Isr  |>our  «Mttrer  le  soccè»  <le  cflte  malencoatrease  institution.  —  Rapport 
•nr  ro[ipuitiliun  des  Élsta  de  ftslniul  el  i^ut  «uipensiua  Qtafler  1788),  — 
Nota  Mir  les  cbmgeinrnts  i  Mrt  â  la  JoyeuHke-Enlr^i^  (3  mars).  —  PJtn  ûa 
réforme  du  lien  étal  brabso^a.  —  Avii  dn  Cruitipt|>«n  ^ur  !•  caisaliaQ  du 
r<in«eil  ik)uver«in  <1«  Brabanl.  -~  Texte  complet  duo  misuscrlt  [bibl.  de 
Brax»ll««,  n'  t%tA)  4e  Vonrlt  sur  ra»*nclstloa  Prv  nrit  et  foeii  et  s<in  projet 

\i'\»*aTToctliin  fiénérale  (p.  SSjfi  k  73(1).  —  Note  de  Traoltmanadorf  aa  sujet  de  la 
réforma  du  Conseil  de  ganvcrntMnftDt.  —  Note  ta  mAme,  raltUre  an  rélabli*se< 
ment  dr  la  eonitilntitn.  "Pm|el  (ananyme)  d'un  manifeste  réTolutlonnslre,  pro- 


37fl  coHPTes-AcNitn^  carriQDis. 

n  leeapaiséBàdes  fonde  bien  divers  et  ^ar&ntade  leur  plaine  auihen-' 
ticité.  Nous  citerons  les  Archives  d«  la  maiBOD,  de  la  oour  et  de  l'Ëtat 
devienne,  les  archives  privées  de  la  fanaille  princière  des  Trauttnoans- 
dorf,  dont  M.  SchlUtcr  a  eu  ^cieuaemeat  l'accès,  les  arcbives  du 
royaume  à  Bruxelles  (Regieire^  de  la  chancellerie  des  Pays-Bas  à 
Vienne.  —  Correspondance  de  Van  der  Noot),  celles  de  Berlin,  les 
archives  de  la  Guerre  à  Viettoe,  les  archives  de  Douai  (Papiers  de 
Cornet  do  Greï)  el  les  collections  si  précieuses  de  l'AlbeniDa,  à  Vienne, 
Tout  ce  qui  provient  de  ces  différeotes  collections  est,  nous  le  répétons, 
à  coBsidérer  comme  neuT. 

Pour  ce  qui  est  du  corps  même  de  la  pablication  fatsaat  l'objet  du 
prèBeat  compte-rendu,  les  lettres  du  ministre  proviennent  du  Slaatt- 
Àrchiv  de  Vienne  et  celles  du  souverain,  originales  on  dictées  par  loi, 
font  partie  des  papiers  de  la  lais  il  le  Trauttniaasdorr. 

Nous  ne  pouvons  songer  à  analyser,  mâme  •ommairement,  le  contenu 
de  celte  importante  correspondance.  Ce  serait,  an  somme,  se  livrer  à  un 
examen  critique,  peu  en  sinmtion  ici,  des  préliminairea  de  la  révoludon 
brabançonne;  ce  ser&it  empiéter  en  même  temps  sur  la  tâche  que  le 
D'  Bcblitter  s'est  asstignée  dans  le  volume  qu'il  se  propose  de  faire 
paraître.  On  peut  dire  cependant  dès  &  présent  que  si  l'histoire  do 
années  1768  el  1739,  pendant  lesquelles  se  consomma  la  rupture  violent 
et  définitive  entre  Joseph  H  et  t^oa  peuple,  n'est  pas  renouvelée  par 
l'apport  de  faits  modifiant  les  connaissancas  acquises  (voir  les  ouvrage!» 
de  Borgnet,  Gérard,  Verbaegen,  Gaillard,  etc-|,  la  présente  publication 
projette  tant  de  lumière  nouvelle  sur  les  moindres  événements,  elle  nouifi 
initie  à  tant  de  choses  et  noua  dévoile  tant  de  détails  caractéristiques, 
que  la  lecture  de  tout  autre  ouvrage  général  sur  cette  période  apparaît 
comme  bien  pâle,  bien  incompLèle,  bien  superficielle.  Il  va  sans  dir 
que  la  «  Correspondance  secrète  de  Traultmansdorf  avec  Joseph  H  > 
nous  instruit,  par-dessus  tout  et  directe  ment,  sur  tes  mobiles  de  la  poli- 
tique impériale,  les  arrière-pensées  et  les  calculs  qui  riDSpirèrent.  Eu 
nous  laissant  voir  ainsi  comme  à  no  Tilme  du  maître  et  de  ses  serviteurs, 
elle  nous  fait  clairemeol  ièntîr  dans  quelle  mesure  cette  politique,  faite 
de  violences  et  de  conceBsions,  âtait  hasardeuse  et  devait  aboutir  à  ud 


jet  d'ane  csonslidiLion  natioDiile  et  jniièpendanle,  projet  dliisarrerlioii  gènéralr 
{p.  756  i  764i].  —  laslrucliona  «ccrètes  par  Pli.  Cobenzl,  envoyé  d'urgence  aoxj 
Pays-Bas  comme  coiumissaire  eitraordiualre  ))our  rétablir  l'autorilé  impérulc. 
—  Rapport  fait  au  luinislre  plénipotentijiire  par  son  agent  tecrel  auprès  ds 
rsmiëe  des  patriotes.  —  L«llre  de  TraulIriianBdarr  au  secrétaire  de  Joseph  II. 
lui  eiposAnt  les  circonstances  au  miliËa  desquelles  Bruxelles  tomba  aui  mains 
des  iosurgéA  après  que  le  ministre  eut  été  forcé  de  fuir  devaDl  U  rtvoluUoa 
Tietoriease.  —  Documents  diplomatiques,  d«  sources  diverses,  sur  les  dèntarclie^ 
de  Van  der  Nool  auprès  des  cours  de  Berlin  et  de  Londres  et  sur  les  visée» 
secrètes  de  In  Prusse,  de  l'Angleterre  el  de  la  Hollande  à  l'occasioD  des  trouble» 
imminents  &ai  Paya-Bas  {p.  691  i  693,  736  è  747,  753  A  756,  776  »  77*,,  777 
4  7S9J. 


H.   SCBLITTKft    ;    t.KIII.IHF.   CORBBSPONIIIS.IZ   lOSirs   II. 


177 


échec  l&inetDtabl«.  On  Toorlratt  pouvoir  iranscrtre  ici  telles  (téclarations 
on  réfleiions,  tels  aveux  ou  rcgm.»  fquaud  le  dénouement  Toi  proche), 
(jut,  à  eux  seuls,  rpraieot  fort  regretter  que  cee  lettrée  n  euBseni  point 
été  livras  &  la  publicité. 

Ce  que  l'ou  peut  se  permettre  cependant,  s&ns  plus  attendre,  c'est 
une  appréciation  générale  de  I&  valeur  et  du  caractère  du  comte  de  Tratitt- 
mansdurf.  Celui-ci  ne  consacra  corps  et  àme,  au  mépris  même  de  tout 
danger  pcrsonoel,  à  la,  tâche  ingrate  que  son  stmverain  lui  avait  imposée. 
Mais,  milgré  toute  ta  conscience  qu'il  mit  à  remplir  les  vues  de  con 
mattre,  bien  qu'il  jugeât  en  général  plua  sainement  que  celui-ci  de 
l'état  r€«l  des  affaires,  qu'il  eût  le  courage  de  ne  rien  cédera  Joseph  II 
et  de  lui  parler  en  toute  Tranchise,  il  ne  nous  semble  pas  avoir  été 
tont  à  fait  à  la  hauteur  des  circonstances,  il  n'avait  rien  de  rbomme 
d'Etat,  de  l'adminiEtrateur  d'tiiitc  qui,  dominant  une  situation,  sait 
imposer,  mâme  à  un  monarque,  ses  conceptions  «"t  laisser  de  côté  tous 
tes  petits  moyens  d'arriver  au  bot,  pour  aborder  de  front  les  questions 
les  plas  épineuses,  Notis  foyoo«  trop  soutent  Trauttmansdorl  varier 
dâaa  SM  ûpmioQs  H  ses  seatim<?nt»,  prûcbant  un  jour  la  vigueur,  le 
lendemaia  disposé  k  toutes  les  concessions,  passant  d'un  optimisme 
fftcUe  à  no  décoaraitement  décevant,  voyant  tout  en  beau  dès  qu'il 
a  obtenu,  —  et  souvent  par  quels  moyens  liardisi  —  le  moindre 
«  nicci^  »  sur  le  Conseil  ou  les  Ëtats  de  Brabant,  se  fiant  trop  aux 
apparences  do  la  soumissiou  et  du  calme,  paraissant  toujours  sarpm 
d'un  écbec,  ne  sachant  trop  »'il  doit  croire  ou  non  aux  bruits  inquié- 
tanta  répandus  autour  de  lui.  Il  y  aurait  encore  beaucoup  n  dire  à  son 
propos.  Mais  il  faut  être  équitable  ^t  lui  accorder  le  bénélice  de  larges 
drconttaoces  atténuantes  ;  il  faut  ri^unnaitn^  qu'il  a  été  souvent  beaucoup 
plus  prudent  et  plus  clatrvoyant  que  son  maître  et  lui  a  évité  plus  d'une 
fausse  démarche;  fort  prohablement,  sans  In  conduite  (nnpstedu  général- 
comoiaodant  d'Alton,  qui  compromit  irréoiédiablemcDt  les  intérêts 
impériaux*,  le  ministre  aurait,  sinon  empêché,  chose  impossible,  du 
motus  retardé  longtemps  encore  la  guerre  civile  et  l'elTusion  du  sang. 
Ea  U\Mt  cas.  l'on  pourra  aisément  un  jour,  grlcc  ii  l'cKuvre  entreprise 
par  M.  Scbhtler,  établir  avec  une  grande  certitude  toutes  les  responsa- 
bilité» dans  Ifiti  évi-tiemeols  de  MW). 

Il  n'utcrnii  à  apiinkier,  k  la  lumière  des  documents  que  nooi  possédons 
désormaix,  quell{^s  lurent  les  causes  générales  qui  ont  rendu  possible  la 
révolution  brabançuune,  ainsi  qu'à  ju^'cr  la  conduite  des  <  patriotes  • 
d'autrttruis.  Le  It'  Hchlilti^r  u'a  pas  craint  de  le  faire  dés  à  présent. 
peoao  quu  les  réfurmes  politiques  et  religieuses  de  Joseph  II  n'ont 
qu'un  ftriitxUi  (Vorwandl  pour  se  débarrasser  du  gouvernement 
ioip&rlil'.  Nous  ne  saurions  faire  Meez  de  réserves  sur  cette  allégation  : 


I,  Voir  i  ce  sujet,  paiiim,  des  teltret  il«  Trsuttnuusdorr,  uu  celui-ci  dit 
Mtlcment  U  Tèrit^  à  ion  m«llre. 
S.  Voir  iatraducUon,  p.  i. 


378  coiiPTes-BB:fDU«  c&itiqdbs. 

la  lecture  de  la  Correspondance  tterèu  et  du  volume  I  de  l'hi^itoire  &û 
Gtiuvernement  de  Joseph  II  nous  a,  au  cunirairo,  coafirmé  daas  une  upi- 
nioQ  tout  uppusée,  et  nous  [tensons  que  k'artîrmatioa  de  M.  Schlitter 
étonnera,  plus  d'un  autre  B^lge.  Qu'après  cela,  le  savant  arcbîvtBte 
vienoois  attribue  une  talliieDce  pruiioudéraiile  à  Tefiet  que  pnt 
produire  ea  Belgique  le  epeciaclâ  de  la  France  de  1789,  et  qu'il  p«iis« 
que  cet  effet  fut  tel  qu'il  détermina  nos  ancêtres  à  rtiveodiquer,  dux 
au«sî,  non  seulement  un  f^uverDemeiit  populaire  et  «utOQOQte.  —  cbose 
peti  blâmable  au  point  de  vue  strictement  belge.  —  mais  à  secouer 
le  joug  de  rAuiricbe.  il  a  raison,  qaoiqu'ea  partie  seulement,  croyons- 
nous;  les  êvénemenle  de  France  ne  Turent  qu'une  des  causes,  la  dernière 
en  date,  qui  poussèrent  le  conDH  à  rextréme,  et  c'est  tout  aatanl  à  lui- 
même  que  le  gouvernement  de  l'Einpereur  dut  s'en  prendre^  s'il  perdit 
moaientanémeQt  les  provinces  belges.  On  le  volt,  ce  n'est  pas  encore  le 
livre  de  M.  iScblitter  qui  clôturera  le  dcbat. 

Il  n'en  reste  pas  moins  vrai  que,  conclusion  à  part,  l'on  derra  an 
labeur  incessant  et  à  la  b&nte  probité  scieittifique  du  D^  Schlitter  le 
}ilus  important  ensemble  de  docomeot$  paru$  depuis  longtemps  »ur  le* 
dernières  atmées  du  régime  autrichien  aux  Pays-Bas. 

F.  MAomrrtB. 


P.  ËiSBHiut:x.  Le  Compromis  aastro-hoagrols  de  1867,  fCtcide 
SOT  le  daaiisnae.  Paris,  Sociélé  nouvelle  de  librairie  el  dl'edilioQ, 
1901.  In-8%  180  pages. 

DaQK  sa  thèse  de  doctorat  eo  droit,  qui  a  pour  titre  :  U  Compromis 
aMttrit-hongrois  de  1867.  Étude  sur  te  dualùmtf  M.  Eieenmanji  a  Iriiit» 
avec  ampleur  et  précision  une  de$  questions  les  plus  graves  et  les  plus 
complexes  de  la  politique  européenne;  d'une  part,  E'é%'olutiuia  de  la 
puiKfiance  autrichienne  et  des  institutions  politiques  de  rAulriche  au 
XII*  siècle,  évolution  dont  le  compromis  de  t867  est  le  point  d'aboutis- 
sement; de  l'autre,  les  conséqaences  de  ce  compromis  pour  l'avenir  de 
la  monarchie  austro-hongroise  qu'il  a  constituée.  M.  KisenmaDD  ne 
pouvait  pas  faire  comprendre  la  nature  el  la  portée  dn  compromis  de 
1K67  tmts  exposer  d'abord  de  quels  éléments  constitutifs  a  été  formée 
la  monarchie  autrichienne,  sa  triple  origine  hongroise,  bohème  et  autri- 
chienne, les  éTénements  religieux  et  militaires  qui  ont  amené  l'écraff- 
ment  de  k  Bohème,  ceux  au  contntire  qui,  depuis  la  Pragmatjqa^  Sanc- 
tion de  Charles  VI,  ont  préparé  la  Hongrie  à  se  considérer  comme  une 
moitié  de  l'État  autrichien  destinée  à  faire  équilibre  à  la  partie  alle- 
mande et  slave  de  l'Empire.  Un  chapitre' préliminaire  marque  avec  lar- 
geur dans  ses  traits  essentiels  la  situation  précaire  dans  laquelle  trois 
siècleâ  d'histoire  plaçaient  l'Autriche  et  la  Hongrie  à  la  veille  de  la 
Révolution  de  1 S iS,  situation  sur  laquelle  le  triomphe  apparent  de  I'sIj- 
s^olotisme  de  Metternich  aveuglait  presque  toale  J'Etirope  politique.  t<e 


T.  ctSiTiliXK  :  tK  cnvpROHTf;  tcSTUrHifn'ri-.Bots  de  fi^67.     370 

*rfmi?r  livre  de  Tôuvrage  e«t  consacre  à  la  dévolution  de  1848-1849 
pt  à  It  résclion  de  dix  ann^^s  qui  suivit.  La  Etr^volution  fat  vaiocua  en 
sppareoce  A  Vienne  et  à  Rudapef^l,  maift  elle  avnii  préparé  l'avèoe- 
meot  d*uo  nouveau  régime  en  ache^anl  d'abolir  ckns  la  monarchie 
aatricbieane  tea  dernJeni  restée  de  la  féodalité,  en  groupant  long  les 
élémeata  de  progrès  libéral  »ous  la  eonduito  de»  chef»  Wf^  pins  mode' 
r^,  eoBri  en  donnant  à  la  Hongrie  une  conscience  pliia  netto  de  ta  force 

I  d»  lee  re vend j cations  iiaiionalee. 

'&«  sont  iee  dèfail^a  i]6  l'Autriche,  en  lulie  en  1859,  en  Bohème  en 
i800>  qui  duvaienl  permettre  aux  Ilûngroia  de  reprendre  l'œuvre  avor- 
tr*  en  1848-49.  Le  livre  de  M.  Eisenmann  expose  avec  une  remarquable 
lacidité  l€s  événemenlR  prodigieusement  compliqués  de  rtiisCoire  cons- 
Ututionnetle  de  TAutriche  depuis  l'échec  du  syecëtne  de  centralisation 
gerinanicjue  et  abBolutista  de  Bach  jusqu'à  la  crise  d(?  1805-i8O(V  L'Atf 
triche,  soua  la  direction  de  Rechberg,  puis  de  Hchmerling,  essaie,  par 
le  diplôtae  d'octobre  t8t)0,  puis  par  la  patente  de  fâvrier  1801,  de  cod- 
dlier  le»  droits  historiques  traditionnels  avec  les  aspirations  nitionalêo 
modemiw,  lec  principes  conBlilutlonnels  avec  le  fnaiDlien  du  cenira- 
llime  eoûMrvateur 

[lia  guerre  df  1666  mit  à  néant  les  conceptions  aristocratiques  et  abso- 
iules  de  liekredi,  et  l'Autriche,  qui  rêvait  avec  lieuBt  de  prendre  la 
revanche  de  Sadowa,  fut  obligée,  pnur  s'assurer  la  fidélité  des  Hon- 
grois, d'accepter  le  compromis  de  !867,  auquel  est  attaché  le  nom  de 
Deak  et  qui  a  été  considéré  pendant  quelque  temps  comme  un  chef- 
d'fBuvre  de  pohtiquM  et  le  salut  de  la  monarchie  suiricbienne. 

Le«  trois  cent»  dernières  paget  du  beau  livre  de  M.  Eisenmann  sont 
conucr^es  au  récit  très  émouvant  du  rétablissement  de  la  constitution 
hongroise  et  des  rapides  succès  obtenus  par  la  persévérante  et  prudente 
hâniiesse  de  Deali,  puis  à  une  analyse  très  Toinnlreuse  et  trèe  péné- 
lntnt«  des  conséquences  que  le  compromis  produisit  pour  l'Autriche  et 
la  Hongrie.  Il  montre  que  le  compromis,  soumis  &  un  renouvellement 
déeennal,  n'a  guère  fonctionné  tout  à  fait  normalement  que  pendant 
dix  anit,  que  depni.s  1897  il  a  produit  une  sorte?  de  paralysie  de  toute  la 
machme  constitutionnelle  de  l'Autriche.  Tandis  qu'il  semblait  devoir 
créer  une  «orte  d'équilibre  d'entre  les  deur  parties  de  l'Empire,  la  C(s- 
leilhanie  et  la  Translelthanîe,  et  favoriser  dans  chacune  d'elles  le  dé ve< 
loppemf>nt  des  inslitutionf  représentatives,  il  a  en  réalité  créé  en  Hon- 
grie un  parlementarisme  |iuis?ant  fonctionnant  au  profit  des  Magyar», 
qui  ne  composent  que  la  moitié  de  la  population;  il  a  développe  parmi 
eui  avec  la  prospérité  matérielle  un  esprit  cro{s«ant  d'autonomie,  lan- 
ilit  que  l'Autriche,  supportant  les  deux  tien  ddl  charges  de  l'État  sans 
eo  retirer  des  avantages  corri'NjKutdants,  a  vu  se  reconsiiiuer  une  sorte 
d'abrololisme  bureaucratique,  par  t'imposaibitiié  de  faire  fonctionner 
normalement  le  systènie  dualiste  daQ«  un  pays  que  sa  constitution 
a<>mblu  vutier  au  fétléralisme.  Tandis  que  les  Magyars  ont  réussi  i 
imposer  leur  iioité  i  la  Transleiihanif,  le  gouvemetaeot  de  Vienne, 


lîSO 


COMPTItS-REIDlFS  CBITlOOtil' 


inipuisMQi  à  iin|M>ser  aux  Slaves  une  unité  allemande.,  profite  de  l'oppo- 
sitJon  dee  Allemands  et  des  Slaves  pour  administrer  à  c6lèeten  defaurg 
du  Parlement;  mais  il  se  trouve  menace  par  les  exigences  croissantei 
et  les  velléitjèâ  séparatrices  des  Hongrois. 

Tout  en  insistant  avec  une  grande  force  sut  Ips  vices  de  la  coDstJtu- 
lion  autrichieooe  et  sur  les  dangers  qui  menacent  coQsUimmeot  la  paix 
de  l'État,  M.  Eîsptimaoi]  ne  croit  pa«  que  l'existence  de  l'État  autri- 
chien doive  être  procb&inemêat  menacée,  ni  que  la  mort  du  fionTerain 
actuel,  qui  semble  être  le  seul  lien  entre  mt  peuple  par  l^affeetion 
qu'il  leur  inspirai,  doive  amener  la  dislocation  de  f Empire.  Ni  le  pan- 
germanisme, ni  le  panslavisme,  ni  ron^ueilleni  esprit  d'indépendance 
des  Hongrois  ne  lui  paralsseni  capable?  de  détruire  une  puissance  qui, 
depuis  longtemps,  ne  subsiste  que  parce  qu'au  fond  tous  ont  intérêt  à 
son  maintien,  ses  voisins  autant  que  ses  sujets.  Mais  M,  Eisenmann 
ne  croit  pas  cependant  que  le  système  actuel  puisse  durer,  car  déjà  ses 
rouages  soût  fausses  et  brisés.  U  ne  croit  pas  possible  le  remplac«ia«iit 
du  dualisme  par  un  fédéralisme  absolu;  mais  il  n'ècarti*  pas  Thypo- 
thése  où,  dans  le  sein  du  dualisme,  on  réussirait  à  organiser  one  décen- 
tralis&lioD  provinciale  qui  satisferait  les  aspirationi  des  diverses  natio- 
nalités  et  ferait  de  l'Autriche  une  sorte  de  Sttùte  monarchique. 

(iabriel  Monod. 


Vicomte  DE  Go:iTiUT-BiRo:f.  Mon  ambassade  en  AJlemagae  (1872- 
1873),  avec  un  avant-propos  et  des  DOles  par  André  Diedï,  archi- 
viste paléographe.  Paris,  Plon-Nourril,  <906.  i  vol.  in-8», 
xi-444  pages. 

C'e^t  ici  UQ  livre  de  bftot  intérêt.  Le  vicomte  de  Goataut^Biron  repré- 
sentait i  l'Assemblée  naticnde  l'opinion  légitimiste  la  plus  pure, 
lorsqu'il  fut  mandé,  en  novembre  1811,  par  M.  Thiers,  qui  le  pria,  à 
brftie-pourpoiot,  d'accepter  l'ambassade  de  France  à  Berlin  :  la  Répu- 
blique n'était  représentée  en  Allemagne  que  par  un  chaîné  d'affairea, 
M.  de  Gabriac;  la  chancellerie  allemande  désirait  vivement  que  les 
relations  entre  tes  deux  pays  fussent  régularisées,  et  M.  Thiers  tenait 
à  avoir  pour  représentant  à  Berlin  un  homme  nouveau,  grand  seigneur, 
connu  à  l'étranger  M.  de  Gontaut-Biron  se  récria,  invoqua  son  inex- 
périence, la  crainte  d'être  ■  roulé  par  le  diplomate  le  plus  madré  des 
temps  modernes  »,  ses  opinions  légitimistes  et  ^on  opposition  aux  ten- 
dances gouvernementales  de  M.  Thiers.  Rien  n'y  6t.  Le  président  était 
tenace,  il  ne  lâcha  son  homme  qu'après  acce^^taiion.  t  M.  de  Bismarck 
m'a  af&rmé,  ajouta-t-11  à  titre  de  consolation,  que  notre  ambassadeur 
serait  à  Berlin  comme  un  coq  en  pâle.  »  Le  vicomte  se  résigna;  iJ 
arriva  en  Allemagne  en  janvier  1872  et  y  resta  cinq  KD8. 

M.  de  Oontaut-Biron  avait  ioigneaeemenc  Conservé  de  ce  temps  des 


fiOKTAUT-BIROiT   :    MOX  AMBASSADE   B!f  ALLEMACHE.  384 

notes  et  des  papiers*;  à  l'heure  de  la  retraite,  il  en  a  tiré  des  Souve- 
nirs, dont  la  rédaction  a  été  malheureusement  interrompue  par  la 
mort  de  leur  auteur;  le  présent  volume,  parfaitement  mis  au  point  par 
M.  Dreux,  ne  va  que  jusqu'au  mois  de  novembre  1873,  et  il  fiait  vive- 
ment regretter  l'interruption  d'une  œuvre  si  intéressante;  tout  n'y  est 
pas  inédit,  et  M.  Dreux  a  signalé  lui-même  ce  qui  avait  été  déjà  publié 
sur  cette  époque;  mais  les  relations  de  la  France  et  de  l'Allemagne 
n'avaient  point  encore  été  l'objet  d'un  récit  aussi  continu  et  vivant  :  la 
libération  successive  du  territoire,  les  difficultés  de  protocole  lors  de 
Télection  du  maréchal  de  Mac-Mahon,  les  exigences  des  militaires,  les 
roueries  et  les  colères  de  Bismarck,  tout  y  paraît  en  lumière  et 
démontre  que  le  grand  trompeur  avait  encore  trompé  :  l'ambassadeur 
de  France  ne  fut  pointa  Berlin  comme  an  coq  en  pâte.  Â  la  fin  de  1873, 
la  République  avance  dans  <  le  travail  pacifique  de  sa  régénération 
intérieure  »,  rAllemagne  est  inquiète,  craignant  de  n'avoir  point  frappé 
i  mort  son  adversaire,  les  diplomates  français  redoutent  <  quelque 
mauvaise  querelle  i,  où  la  France  reçoive  le  dernier  coup;  c'est  alors 
que  se  prépare  le  mouvement  qui  devint  l'alerte  de  1875.  Mais  le 
volume  se  termine  à  ce  moment,  et  le  lecteur  s'arrête,  désolé,  séduit. 
Ajoutons  que  les  Souvenirs  de  M.  de  Gontaut-Biron  contiennent  de 
piquants  aperçus  sur  les  lattes  politiques  en  France  et  la  marche  du 
parti  légitimiste. 

Paul  Maitbb. 


1.  Sur  lesquels  M.  le  doc  de  Broglie  avait  déjà  rédigé  an  iatéressant  volome, 
ta  BUuion  de  M.  de  Oontaut-Biron  à  Umdres.  Paris,  Calmann-Lér;,  1S96. 


382 


mis  ntRirvniocES- 


RECUEILS  PÉRIODIQUES  El'  SOCIETES  SAVANTES. 


t.  —  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes  Tome  LKVII,  f»  H 

2*  livr.  Janv. -avril  l'40<.'i.  —  Eiie  BKROErt,  Les  leUres  cIosrs  de  Sftifll- 
Omer  (éludje  a,u  point  Av  vue  diplomatique  les  lettres  cloies  de  U  oom- 
tesAfl  Mabaut  (l'Artois,  récemment  déçûuv8rte&  et  pablié«s  par  Vahhé 
Bled.  Avec  deax  fac-similés).  —  Teilhabd  de  Chardin.  Complet  de 
vuyage  d'babilaats  de  Moatferrand  à  Arras  en  1479  (ces  bsbitants 
ela.ieat  des  émigraDts,  des  gens  de  métier  r|ue  Louis  XI  enrayait  i 
Ams  pour  y  établir  des  coIods  de  vieux  »ang  français  à  la  place  de  la 
(jopuklioD  artésienne,  dont  il  trouvait  les  Eentimenis  trop  ■  aulrichois»). 
—  Joseph  Galvbttb.  Un  jugement  original  de  Wifred  la  Velu  pour 
l'abbaye  d'Amer,  17  avril  898  (WtfrRd  y  efit  appelé  «  Gauxfr^ufi 
cornes»;  il  était  comte  de  Gérone  et  mourut  le  H  août  898),  —  Georgt* 
Daiimet.  Les  loslaroenis  dAlfunse  X,  le  Bavant,  roi  de  Caslille  (publie 
le  texte  latin  de  deux  teKtamcnts  datés  de  Seville,  l'un  le  8  novembre 
1282,  l'autre  le  10  janvier  1284.  Ce  «ont  des  iraduciions  des  originaux, 
qui  sont  connues  depuis  longtemps),  ^  Bibliographie  :  Br,  Kruich. 
Jonac  vilae  sanctorum  Galumbanï,  Vedastîs,  Jobannîs  {excellente  édi- 
lion).  ~  S.  Hellmann.  Sedulius  Bcoltus  (très  intéressant,  pour  l(>s  his- 
torieos  comme  pour  les  philologues).  —  H.  Poupardm.  Monuments  de 
rhiaioire  dos  abbayes  de  8aiat-Pbilibert,  publiés  d'après  les  not4?s 
d'Arthur  Giry  leicelleut.  L'auteur  de  l'article,  Alfred  Richard,  discute 
et  corrige  plusieurs  identifications  de  noms  de  lieu),  —  i.  Vui(ltor<fTU. 
Un  maire  de  Beauvais  historien  :  Denis  Simon,  sa  famille,  sa  vie  ci  ses 
œuvres,  1482-1 7iH.  —  Comte  Henry  de  Castriet.  Les  sources  inédites  de 
l'histoire  du  Msroc,  de  1530  à  1845;  l"  partie. 

2,  —  Revue  des  Études  historiques,  1906,  Diars-avnl.  —  Paul 
FHOMA.aBOT.  Les  aventures  de  Jean-Baptiste  de  Moaicart  et  comment  il 
composa  à  la  Bastille  son  Versailles  immortalisé  (biographie  du  per- 
sonnage d'après  des  pièces  d'archives;  espion  au  service  de  Louis  XIV, 
protégé  de  Cbamiltart,  il  fat  arrêté  en  ^710  sous  une  accusatioa  de 
haute  trahison  et  oublie  h  la  Bastille.  Il  fut  remis  en  liberté  le  Ifi  nov. 
m 4,  après  la  paix).  —  Georges  Lacoub-Gayet.  Voyage  de  Louis  XVI 
à  Cherbourg,  1786  (dresse  !'inveniaire  des  documentSj  imprimés 
manuscrits,  qui  ao  rapportent  à  ce  voyage.  Les  notes  prises 
Louis  XVI  sont,  comme  ii  faut  s'y  attendre,  spécialement  dénné 
d'intérêt).  —  J.  Paquië».  Lettres  familières  de  Jérûme  Alôandre;  suit*' 
(1519).  =  Comptes- rendus  :  E,  Bourçuet.  L'âdmiDistraitoQ  Boaocièrc 
du  sanctuaire  pytbique  au  iv  siècle.  —  fl.  Thin'on.  M»*  de  Prie,  169$- 


âlCOtlLS   PÉKIOLIIOdSS, 


3N?I 


i9il  (iotéreiftsanl;  mais  pourquoi  pas  de  notas,  pu  de  roDceigaemeQU 
Mr  k»  maBU»crilB  ulilisés?).  —  Alphonse  Ikrlmnd.  Versailles.  Ce  qti'il 
fut,  ce  qu'il  pst,  ce  qu'il  il«>vfait  ^tre  (boa|. 

3.  —  fUvne   d'hiatolre  moderne  et  coatemporalne.  T.  VII, 

Q*  G.  Mtrs  1900.  —  Pli.  Saunag.  Le  GoDCordïl  de  IÛI7.  /{lude  des  rap- 
ports de  l'Ëglise  el  dç  l'Ëtai  soub  la  Rest&uration,  (âl'f-1831;  suite  et 
tin  (très  iDtèrt^s$aDt  exposé  dea  causée  qui  t^mpi^ch&reui,  l'inexéculioD 
du  Cuncordat  de  1817  et  amenèreol  l'accord  de  t8*il.  En  BOmtne,  sauT 
en  ceci  que  le  nombre  dee  sièges  épiscupaux  était  furt  augmeuLc  : 
qaatre-viagts  au  lieu  de  ctaquanle,  le  Concordai  de  t8(H  subsistait, 
avec  ees  articles  organiques.  La  tiatioo  avait  obligé  le  gouvcracmeai  à 
ie  eoofiérver).  =  Comptes-rendus  :  Assemblée  électorale  de  Parie.  Pro- 
cèi-verbaui  publiée  par  Ùimm  Cfvtravay;  t.  III  :  2  septembre  I79'2- 
17  friiniairean  II,  >—  (i.  Arnaud.  HistoirE?  de  la  Ht^volutioa  dani  le  départe- 
XMùX  de  l'Ajriège  (utile  contribution  à  l'histoire  politique  ei  sociale  de  la 
cUaad  paysanne).  —  J.  Ftf>range,  Nicolas  Francin,  évoque  coQstttution- 
oel  de  la  Moselle,  prioclpalemenl  d'après  sa  correspondance  avec  Gré- 
goire  de  lUois  futile  cooiribuiiun  à  l'histoire  religieuse  de  la  Hévolu' 
ibn).  —  ihnry  Miehei.  La  loi  Kalloui,  4  janvier  18W-15  mars  Iî55(l 
{l'auleur  s'est  enfermé  trup  etroiiemeut  ilaus  l'étude  même  de  la  loi  ;  il 
n'a  pas  aseez  éclairé  les  alentuurs,  le  milieu  diuis  lequel  elle  est  née; 
beaucoup  de  faite  utiles  qui  ne  soûl  pas  assez  expliquée).  —  Loum 
Andrîgux.  Ijt.  Commune  a  Lyon  en  i870  eC  1871  {d'utiles  anecdotes, 
({uniques  docutDenli«  intèressaots;  peu  d'idées).  ^  N'*  7,  avril.  Com- 
maDdint  Weil.  Les  négociations  secrètes  entre  Joachim  Murât  ei  le 
prince  ËogÀne,  février-mars  iSH,  d'après  des  documents  iut'dJts.  — 
Le  travail  d'histoire  moderne  en  province  :  G.  Ga.zibr.  Fraoclie<Ck)miè, 
années  19CKI-1905.  =  Comptes-rendus  :  A.  TilUi/.  The  literalure  of  ihe 
frencb  Renaissance  (remanjuable).  —  J.  Aulagne.  La  reforme  calho- 
llqae  du  xvii*  siècle  dans  le  diocèse  de  Limoges  (bon).  —  Aiberl  Bayet 
•l  Fratiçoù  AtberL  Les  c<crivaiD!J  pulitiqueK  du  xvui*  siècle.  Kilraits, 
avec  uoi*  introduction  et  des  notes  (bon;  il  est  nécessaire  d'attirer  dans 
nos  lycées  l'attention  des  élèves  sur  les  docb-ines  de^  pUilosophes  fran- 
fil<,  naJs  il  faut  montrer  qu'ils  ne  surent  pas  seulemeui  détruire,  et  il 
y  avait  un**  place  à  faire  dans  ces  extraits  aux  ocHts  relatifs  à  l'organi- 
sation dn  la  »>ciét(^  future,  ainsi  qu'aux  écrits  des  adversaires  de  ia  phi- 
lotopbio).  ->  Gomlfi  FUury.  Angélique  de  Mackau,  marquise  de  fiom- 
b«U««,  et  la  cour  de  M"*  Elisabeth  |asse%  mtéressanl).  —  Gtùffrov  dt 
Orandmaison.  Correspondance  du  comte  de  La.  Porest,  ambasuadeur  de 
Frftoce  en  Espagne,  1808-1813,  1. 1  :  avril  IStIH-janvier  18l>ll.  —  Htnnct 
dt  GmtM.  Mémoires  du  général  marquis  Alphonse  d'tlautpoul,  pair  de 
fNvae»,  1789-tBfô.  =  Notes  el  nouvelles.  Le  récent  versement  du 
niniMèrA  de  la  Juslioe  aux  Archives  naiioaales  (avec  ud  inventaire 
•omnalre;  tout  ce  que  le  ministère  possédait  d'arcbivet  anciennai  ait 
toaioienant  déposé  aux  Archives  nationales). 


384 


HKCirnLS.   rEKIODIQlIIS. 


4.  „  BttUeUa  erltlqu.  1906,  2S  mare.  —  Butiét.  Uûtoire  ecclè- 
riutiqne.  Livres  MV.  Texte  grec  ^l  trad,  fr.  par  E.  Grapin.  —  Sdm 
PaHsot.  Un  éducateur  mystique  :  Jean-Frédéric  OberUo,  1740-1826 
lexcetleote  biographie).  —  Général  J.-P.  Hogvereau.  Joonui  de  l'expè- 
ditioa  d'Éffypte,  publié  par  le  eomU  de  La  Jûnquièrt  (iatéresuot).  — 
G.  Slmsur.  La  Société  fntiçtut  fMndanl  le  Goasulal;  2*  aérie  famusaat, 
mai»  uni  valeur  «cieatîGque).  —  G,  Servièrés,  L'Allemagne  fraoçat&e 
BOUS  Napoléon  1"  (bon^  (ntits  l'auteur  n'a  utilisé  que  des  documenta 
français),  ^  5  avril.  Àtbé  g.  Lt$m-  La  hiérarchie  épiscopai^  eti  6atil(> 
et  en  Germanie,  74'2-88?  (bon).  —  G.  Itambert.  Les  idêd*  socialistes  en 
France  de  1815  à  1818  (d'utiles  recherchea,  maie  la  culture  économique 
et  biatorique  dt>  l'auteur  est,  insurâsanlel.  —  Baron  de  Bttdt.  Chrtsitne 
de  âuède  et  le  conclave  de  Clément  X,  l(Mi9-167Û  Urée  aitacbani).  — 
£,  Rodùcanachi.  Le  Capiiole  antique  ei  moderne  (curieux  et  neuf  dans 
ceruineR  partie»).  ^  15  avril.  Gh.  DiâM.  Études  byzantines  irort  toté- 
reeeanl).  —  ff.  t}ubntHe,  Cambrai  à  la  fin  du  moyen  âgé  (impurtanU. 
^  25  avril.  6*.  de  Boor.  Georgii  Monacbi  ctaronicoa;  t.  U.  — Jae.  Uaury. 
Frocopii  CaeearienBÏa  opéra  omuia.  De  BaIUs.  —  Vicomle  du  Breil  de 
Pùtilbriand.  Un  ebouan  :  le  général  du  Boisguy  (n'apporte  rien  de  non> 
veauf.  ^  5  mai.  Louis  launay.  Histoire  de  l'église  gauloise  depuis  les 
originea  jusqu'à  la  conquête  franque.  &I1  (œuvra  méritoire,  agréable- 
ment écrite,  mais  d'une  érudition  insuffisante  et  qui  retarde).  —  ff,  if  Xr> 
bois  de  JubainvUle.  La  Emilie  celtique;  étude  de  droit  comparé  (inté- 
ressant), —  fleuri  Cardon.  Extraits  du  Journal  de  Charles  de  Croix, 
cbanotae  de  l'église  collégiale  de  Saint-Quentin  (boni. 

5.  —  Journal  des  Savants.  Février  f  9Q6.  —  M.  Bbatsilot.  Ad«- 
lard  de  Bath  et  la  Mappx  claticula  (cette  «  Clé  de  la  Peinture  ■  â6  sau» 
rait  avoir  pour  auteur  Adalbert  de  Batb,  qui  vivait  au  xij*  s.,  puisque 
le  ms.  de  Schlestadt  est  an  plus  tard  du  x*,  mais  il  peut  avoir  été  l'&utenr 
d'une  seconde  rédaction,  reprè.sentée  par  un  ms.  de  Lucquee.  Sa  part 
contributive  est  mince  d'ailleurs  :  à  peine  cinq  numéros  sur  deux  ceote), 
^  Mars.  M.  CoLuoNOir.  La  sculpture  attique  avaut  Fbidias  (à  propos 
de  l'ouvrage  d'Henri  Léchai);  fin  en  avril.  —  P.  Fabu.  Une  prétendue 
source  de  Tacite  :  l'empereur  Nerva  (tient  pour  inadmifisible  la  thèse 
présenléë  par  M,  Profumo  dans  ses  Fonti  dd  incendia  Neroniano).  — 
L.  GALtfOis.  La  Géographie  générale  de  Varenius  (il  s'agît  de  Bernard 
VareniuB,  auteur  d'une  Geographia  gentralis  publiée  en  16â0  à  Amster- 
dam et  sur  laquelle  M.  S.  G&nther  vient  de  publier  une  excellente 
étude  historique  et  critique.  Varenius  est  maintenant  classé  parmi  les 
classiques  de  la  géographie).  ^  Avril,  ÉlJe  Berueb.  La  frontière  d'Ar- 
gonne  (d'après  les  textes  publiés  par  MM.  Stein  et  Le  Grand).  — 
G.  Pakiset.  La  politique  du  Grand  Électeur  (d'après  les  ouvrages  de 
MM.  PhiUppson,  A.  WaddingtoD  et  G.  Pages.  Curieux  tableau  de 
l'électeur  en  particulier  et  de  la  diptotnatie  européenne  au  xvn*  siéilei 
—  P.  BoisBONNADB.  L'Allemagne  su  x\'in»  siéclp  (d'après  Desdevisef  du. 


tlCUIlLS   PJntODIQDBS. 


38Ï 


Désert).  =  Mat.  L.  Deusle.  La  coupe  d'or  du  roi  Charles  V  trircrît 
cette  coupe^  sur  laquelle  la  vie  de  sainte  Agoèis  était  tiguréo  en 
émaux  traoslucides.  OOerte  par  Jean  de  Berry  à  Charles  VI,  elle  Tut 
acquise  par  le  dac  de  fiedrord,  pcssédéepar  lesTudor?,  quiordoDaèreot 
quélquei  modiUcalions  et  additioDss,  ollerle  par  Jacques  I"  au  conné- 
table de  Cagtille  à  l'occasion  de  la  sigoalare  du  traité  dû  paix  cuncla 
eotre  rAngloierre  et  l'Espaj^ae;  retrouvée  dans  le  coavent  eepagnol  do 
Iwlina  dtil  Ftimar,  eite  est  aujourd'hui  au  Masée  britannique.  Elle  a 
décrite  et  puljliée  au  tome  VU,  3"  partit*,  des  VetMita  Manutnenta). 

—  A.  DE  Lappaibnt.  L'épopé<*  antarctique;  2*  et  dernier  arL  (les  résul- 
tats obtenus  par  les  vuviiges  au  pûle  sud  ont  été  coasidérables,  mais  nu 
•ont  que  l'amorce  de  Douveauz  voyages  qui  devront  être  accomplis  par 
ooe  coopération  internationale  scientifiquement  préparée).  —  G.  Hadbt. 
La  topographie  d'Ëpfaèse  (d'après  Utlo  Denndorf).  —  H.  Oehèkaim.  La 
prise  de  posaessiun  de  Sainte- Hélène  parla  Grande-Bretagne  su  rvi4*s, 
(d'après  l'ouvrage  de  E.-L.  Jackson.  Importance  pour  l'étude  de  la  géo- 
graphie de  l'Atlantique  des  voyages  efTectuès  à  la  recherche  d'une  île 
ima^inairR,  la  Nouvelle  8ainte-Hélèac<,  au  svu*  s). 

©.  —  HeTue  crttiqtie  d'histoire  et  de  ilttépatnre.  1906, 19  mars. 

—  D'  Patii  HUrenreîcfi,  Die  Mythen  und  Legenden  der  sùdanaerikani- 
•chen  UrvAlker,  und  ibre  Oeziehungen  su  denen  Nord-Amerikas  und 
der  alten  Welt  (curieux  rapprochemeoLs).  —  P.  dû  Méhj.  Ezuviae  sacrae 
Gonstantiiiopulitanae  (beaucoup  de  recherches^  peu  de  critique).  — 
K.  Wenck.  Philipp  der  Schcene  von  FranJ^reich,  seine  Perstiatichkeit 
und  das  Urleil  der  Zeitg(>nas8eo  (excellent).  —  £.  Vogt.  Ër^biscbof 
Mattaia«  von  Matnz,  1321-1328  (étude  consciencieuse  sur  un  personnage 
iniigniliant^  —  Auff.  Cour.  L'étahlisseuieat  des  dynasties  des  chérifs 
au  Maroc  et  leur  rivaUt».'  avec  tes  Turcs  de  U  Régence  d'Alger,  1509- 
1830  (bon).  —  F,  ftinch.  Das  Tagebucb  Dieiricb  Sigismuod  vonBucbs, 
16T4'1683,  t.  II  fifè»  curieux  pour  rhistoire  du  Grand  Éleaeur).—  Le 
vioe-amiral  Utirgas.<ie  du  Pêlii-Thouars,  d'après  ses  notes  et  sa  corni.'** 
poadaoce,  tS32.lK&()  (deuils  très  iniéresBaots  «ur  la  révolutioa  du  Japon 
en  1863  et  sur  le  siège  de  Strasbourg  en  1^70).  =  '^6  mare.  K.  Uamjx. 
Urban  IV  und  Mànfred,  1261-126*  (bon|.  —  Aug.  FoU.  Kaiser  Fried- 
rich Il  und  Fapst  Innocent  IV;  ihr  KampI,  1244-1245  (élude  soignée, 
mais  peu  nouvelle,  sur  le  concile  de  Lyonf.  —  I'.  ForoL  L'aaoée  de  la 
Peur  à  Tulle  (publie  d'utiles  documents).  —  Rapport  annuel  de  l'As- 
■ociaUoD  d'bistuirK  atnéricaint*  pour  l',J03.  Septième  rapport  de  la  Gom- 
mission  des  mn^.  httiUiriqueii.  Corrp«|)U[id;ince  des  envoyés  français  aux 

its-Uals,  n9Ul'i>7  (important).^ 2 avnl.  A.  Kern.  LJeutscbe  Hofurd- 
lageo  des  16  u.  17  Jahrh.;  t.  t  (recueil  de  règlements  ayant  pour  but 
déiermiûer,  dans  les  petites  coun  princières  d'AUeaiagne,  le  rang, 
IcocDp^teoce  de  cbaque  ronciioamairQ  ou  employé  et  les  rémunérations 
uquelles  il  avait  druli).  —  Sug,  de  liudé.  Les  Bonaparte  eu  Huit^su 
icbe  moisson  d'aiii'cdotes).  —  PautAsan,  Récita  d'Afrique.  Htdi  Umbiui 
(boD  récit,  copieunemenl  dueumente^  —  A.  Ùillot.  La  France  i!t  l'Italie. 

ItIV.    UlBTOB.    XGl.    2*   PASC.  tb 


386 


EECUKILS   PEniODIQDCA. 


Histoire  àm  snoéee  troubles,  1681-t899  itrtivail  de  ficcoDdfl  main,  par 
ua  diplomate  qui  a  su  beaucoup  de  choses,  qui  a'eOaoa  coQaiâiniiieQl 
derrière  le  •  secret  diplomatique  »,  mais  qat  écrit  avec  facilité,  él^ 
gaoce.  impartialité),  ^  9  avril,  M.  Moon.  Carlbagc  oî  tbe  Phœnicians 
(bOQ  rélumé  des  rouilles  opérées  k  Cartbtge  depuis  une  tr^alaine  d'aii- 
Dé«().  —  A.  M&yr.  Aua  den  pb<s»ikiscll«a  Nefcropolea  vôq  Malt&.  — 
J,-H.  Uptius,  r>a«  altiscbe  R^cbt  ood  Rechtsverfahrea  | refonte  com- 
plète de  l'ouvrage  que  Meier  et  Schùmaan  ont  publié  en  !8?3  et  dont 
une  éditioa  r«Tue  avait  paru  de  4883  à  1887.  Ouvrage  de  haute  valeur). 
—  H.  d'Arbois  de  JubainviUe.  La  famille  celtique;  étude  de  droit  com- 
paré (iastruciiD.  —  J.  B,  Bury.  The  liFe  of  8>  Patrick  aod  hij  place  in 
bistory  (remarquable).  —  f.  6éss-  Aklea  und  Briefe  zur  Kirebeopolitik 
Herzog  Georgs  von  Sacbsea.  —  K.  Rauch.  Traktai  ûber  deu.  Reicbstog 
tm  f  6  Jabrh.  (bonae  édition  critique  de  ce  traité,  qui  parait  avoir  été 
composé  en  1587).  —  ingold  et  Bonnardêt.  Mémoires  domestiqaeG  pour 
servir  i  l'histoire  de  l'Oratoire  par  le  P.  IjOuIs  Batterel  (curieux).  :r 
16  avril.  R.  J.  Bonner.  Evidence  in  athenian  courts  Ibonoe  étude  sur 
une  partie  de  la  procédure  en  droit  grec).  — fi.  Ôour^n«(.  L'admiaislrt- 
tion  du  sanctuaire  pylhique  au  w  siècle  av.  J.-C.  {bon}.  —  Uaha/f)/. 
Tbe  progress  ot  Hellenlsm  in  Alexander's  empire  (recueil  de  six  coafè- 
renées;  intéressant).  —  Diodori  bibliaibeca  historica;   t.   IV.  edid. 
C.-Tk.-Fiicher,  —  Brunnow  et  A.  von  Ûomaitewski,  Die  Proviacia  Ara- 
bia;  t.  II  (excellent).  —  M.  Prou.  Becueil  de  fac-aimilês  d'écritures  da 
v  au  ivn*  s.  —  Mèlauges  Paul  Fredericq.  —  Ch,  Diehl.  Études  byiaa- 
tines  (intéressant  recueil).  ^  ïZ  avril.  Léo  preudhvnme,  G.  8uetoci 
TranqttiUi  de  vita  caesarum  libri  8  (bonne  édition).  —  P.  L^enàre. 
Un  manuel  tironien  du  x*  siècle.  —  G.  Paris.  La  littérature  française 
au  moyen  âge  (3<  édtt.  revue  et  tnise  au  courant  par  J.  Bédier  et 
P.  Meyer;  la  bibliographie  a  été  entièrement  remaniée).  —  G.  Cirot. 
Mariana  hisionen  (bon).  —  A.  Sixktin.  Die  Waleisghams  bis  zurMitle 
des  Ifi  Jahrb.  {quelques  faits  nouveaux).  —  A.-O.  Jfsyer.  Clemens  VIII 
und  Jakob  I  von  England  {quelques    documents  nouveaux    sur  les 
rapports  secrets  entre  le  roi  d'Ecosse  et  la  papauté;  les  conclusions 
qu'en  tire  l'auteur  parfitssent  exagérées).  ^  L,  Hennet.  Les  volontaires 
aatiouaux  pendant  la  Révolution;  t.  III  (bon).  =-  30  avril,  A.  PfUttr. 
Die  Amerikaniscbe  Révolution,  1775-1733  (hii^toire  surtout  miliuire, 
par  UD  officier  qui  se  propose  de  mettre  en  relief  la  part  prise  par  les 
AUeoiaQds  à  l'indépendance  américaine],  -^  Karl  Marx.  L'Allemagne 
en  1848.  Karl  Mar.r  devant  les  jurés  de  Cologne.  Révélations  sur  le 
procès  des  Communistes;  trad.  de  Tallemand  par  L  Remy.  —  Essays 
oa  tbe  teaching  of  bistory  (intéressant). 

7.  —  BulletlD  â«  Correspondance  b«Uénigtie.  1906,  inara-fflai. 
—  G.  Cou».  Inecriptiûns  de  Delpbee.  La  théorie  athénienne  k  Delphes 
(important  mémoire  de  1G8  pages  où  sont  publiées  soixante-six  ins> 
criptions).  —  M.  Holleaux.  Remarques  sur  le  papyrus  de  Gourob  (qui 
raconte  les  débuts  de  la  3<  guerre  de  Syrie;  on  vient  d'en  retrouvor  no 


■■C0IILS    pfftlODIQITKS. 


WT 


frtgmstil  import&»t.  Eesâi  de  r«cooslitulioa  de  oe  fragmeat,  avec  de 
Mvcf  remarques  eu rl'eosBmble  du  lexte).  —  ht.  Nota  aar  uoe  inscrip- 
lioB  de  ColophoD  Nova  (il  y  est  questtoa  d'uo  prioce  de  Pergame, 
AtbéiuioB,  quairièoie  fils  d'Aitale  I"). 

8.  —  Revue  archéologiqae.  4*  8éri«,  i.  VU.  Mars-avri]  1906.  — 
E.>T.  HàMv.  Matériaux  pour  servir  &  l'histoire  de  l'archéologie  préhis- 
loriquf!';  I  :  le  Mémoire  de  Maliadet  sur  les  pierres  de  foudre,  173T 
{publie  ce  mémoire,  doat  le  liu-o  complet  est  :  lea  MouTenieots  les 
plut  aaoeaa  de  l'iadoatrie  des  hommes  et  des  arts  reconous  daas  le» 
pMTfw  de  foudre).  -'  P.  Moncbaux.  Eaquâte  sur  l'épigraphie  chrétieoae 
d'Airiqua;  suite.  —  Andrew  LAna.  Le  brome  et  te  fer  dau«  Humère. 
'—  J.  CiuvKHT.  Histoire  ^omitiaire  des  études  d'èpigr«pbi«  gr&cque  «a 
Euru{>e;  suite.  —  Ssymoch  dk  Ricci.  La  cbronolo^e  daa  preoiieri 
patriarcbs»  d'Alexandrie  («aiot  Abile,  troisième  «Tèque  d'Alexaadrie, 
Sfr^,  ut  un  personnage  historique;  il  était  saos  doute  Bis  d'un 
affnnchi  d'Autus  Aviliius  Flaccus,  qui  fut  préfet  d'Egypte  de  32  i  .17). 
—  CiONAT  et  Bebhier.  Revue  des  publications  épigrapbiques  nglaUves 
à  i'aotiquité  romaine,  janvier-février. 

9.  —  Revne  des  Études  andennes.  T.  VII,  1905,  oct.-déc  — 
M.  Clesc.  1.165  prcniièrcB  explorations  phocéennes  dans  la  Mêdllerra- 
aâe  ocddenlale.  —  G.  Gassibb.  Le  dieu  gaulois  au  sac.  —  C.  Julluk. 

gallo-romaines;  XXVIU  ;  les  Celtes  chez  Hérodote.  —  A.  Leroux. 
ge  de  la  Vleone  et  l'origine  de  Limoges  (premier  centre  d'ba- 
Utstioo  celtique  au  lieu  dit  la  Rocbe-au-Gué;  voies  et  con&truclioas 
româiaes;  la  cité  et  le  cb&teau  au  moyen  Age).  ^  T.  VIII,  1906,  janv.- 
man.  G.  Radet.  Recherches  sur  la  géographie  ancienne  de  l'Asie 
MiMttre;  tV  ;  la  Colonisation  d'Épbèse  par  les  lonieni.  —  F.  Aossi- 
■SUM.  L'auteur  du  Slrategieon  (est-ce  Maurice,  généralissime  de  b%ii 
à  &8?  et  futur  e-mpereur'i'  Rien  ne  permet  de  le  nier,  rien  ne  le  laisse 
afBrœer  catégoriquement,  tout  porte  à  le  croire).  —  C.  Juluah.  Notes 
gatln-romalnes;  XXIX  :  i  Briga  «  (ce  mot  n'est  pas  celtique;  il  appar- 
tisut  probablement  à  la  coucbe  ligure;  quant  au  ligure,  rien  ne  dit  que 
«eu*  langue  ne  filt  pas  indû-earopéenae).  —  G.  Gassiks.  Notes  E>ti.r  les 
déesses^méres,  k  propos  d'un  monument  inédit,  =  Avril-juin.  G.  Bloch- 
Observations  sur  le  procès  de»  Bci pions  (se  propose  d'étudier  les  points 
sulvanu  :  quelle  a  été  l'accusation  intentée  à  chacun  des  d«>ux  frèreaT 
Dr  quel  tribunal  ool-ils  été  rendus  justiciables?  Que  faut-il  penser  de 
l'auibenticité  des  deux  décrets  tribuniciens  relatifs  à  ceit«  affaîref 
I**  artidrl.  —  C.  Julmak.  Notes  gaUd-rumaioes;  XXX  :  Stradonttz  et 
La  Tise.  Hallsladt.  Graecbwyl  (Ikk  rouillt>M  de  Stradouitz,  étudiée*  par 
M.  Pic  dans  un  livre  qu'a  traduit  M.  Décht^lette,  nous  font  connaître 
nmcivitisation  celtique.  M.  Pic  a  cru,  à  tort,  y  roconnaltro  les  Uarco- 
.  Avant  l'arrivée  de  Marbod,  U  Hcdiéoie  fut  le  centr»  d'un  grtod 
ipir»  celtique,  celui  des  tiolenu,  qui  lui  ont  laissé  lour  nom,  Strmdo- 
U^  ville  ioduairlelle,  en  fut  sans  doute  la  cité  maitrease.  Ce  que  fnt 


388 


ILECIFKttS   rEKlODlQDES. 


la  civilisation  dite  d«  HaUsUJi.  Le  premier  coatact  dM  Gr«c«  avec 
civiU^aticids  de  Qallsiadî  et  de  I^  Tène  parait  s'Atre  Dut  ea  Suisse, 
comme  semble  l'indiquer  le  v&ge  découvert  à  Gripchwyl).  —  G.  Ûot- 
Tis.  Le  paagage  du  Danuhe  par  les  Galates  —  C.  Jdlluji.  A  propos 
de^  Scordisques.  —  Tb.  HsiifA^cB.  Tituagèoe,  Josèpbe  et  la  géographie 
de  k  Gaule.  —  El.  le  La  Ville  db  Mikmokt.  L'astrologie  chez  Isa  Galto- 
Romaios-  suite  et  fis. 

10.  —  MélaoKes  d'archéologie  et  d'histoire.  1905,  &epl.Hléc. — 
L.  Haufhen.  La  cour  d'OUon  III  à  Rome.  998-101)1  fcelie  cour,  on  l'a 
décrite  fiurtout  à  l'aide  de  deux  ducuments,  I'ud  la.  Grapftia  urhis  Ronuu, 
l'autre  un  ouvrage  relattt  aux  juges  palatiuB;  que  valent  ces  témoi- 
gnages? Rien.  Ottuo  a  bads  doute  cliercbe  à  faire  revivre  quelque» 
osagee  ou  titres  rumaios,  comme  celui  ds  magister  miliiiae;  il  se  pUit 
aussi  parfoiB  à  parer  ses  ronçtiounairea  de  ooms  byzaciius  ;  mais  il  a'i 
pas  itnagioé  «  cette  mascarade  ridicule  »  que  dous  pcigneal  les  histo- 
riens moJerneB.  OltOD  m  a  pu  rêver;  il  n'a  pu  été  ju&qu'à  la  folie).— 
Mgr  L.  DucHEBHE.  Les  evécbé«  d'Italie  et  l'invasion  lotnbardeï  ?*  an. 
leette  inva§^ioa  a  fait  disparaître  un  grand  nombre  d'évèchéa.  Réponse 
à  A.  Crivellucci.  En  appendice,  table  des  évëchés  italiens  au  vi*  s.).  — 
J.  Cadcopino.  f  Decnmani  *  ;  note  « ur  l'organisatioa  des  sociétés  pablî> 
cainaa  sous  la  République  (commente  un  passage  des  Verrims,  Actio  U, 
lib.  n). 

11.  —  Bulletin  hispanique.  T.  ¥111,  1906.  Avril-juin.  —  A.  Hu- 
QuiTA.  DE  FiQUBiRiDo.  RuioeB  d'aDtîques  établifsemenis  à  salaifions  sur 
le  littoral  sud  du  Portugal.  —  J.  SABOiaANDV.  Un  saint  bordelais  en 
Aragon  (saint  Urbez,  dont  le  corps,  encore  intact,  est  dépose  dans 
l'église  de  Nocita,  en  Haat-AragonK  —  A,  Mdrbl-Fatio.  D.  Bernardiuo 
de  Mendoza;  Buite  et  fin  :  les  CËuvres  (publie  un  récit  inédit  de  la 
mort  du  roi  de  France  Henri  III).  —  G.  Pérez-Pabtor,  De  quelques 
faits  nouveaux  relatifs  à  l'histoir*}  de  la  comédie  en  Espagne;  2*  série  : 
xvr  s.  (1581-1583)-  —  G.  CiBOT.  Recherches  sur  les  Juifs  espagnols  ei 
portugais  à  Bordeaux. 

12.  —  Bulletin  ItaUen.  T.  VI,  n»  2.  Avril-juin  1^06.  —  V.-L.  Bouit- 
HiLLY.  Les  diplomates  de  François  !<''  :  Maraviglia  à  Milan,  153^-153:1 
(publie  :  i"  une  lettre  adressée  par  Maraviglia  de  Milan.  le  ?*2  mar 
l!j3â,  à  Montmorency,  oii  se  trouvent  de  curieux  détails  sur  lo  passagpi 
de  Charles-Quint  en  Lombardie;  1*°  un  double  récit  de  l'exécuiion  de 
Maraviglia,  qui  a  été  utilisé  par  Guillaume  du  Bellay  dans  >^.«a 
Mémoires),  —  J.  Luchaihe.  Lettres  de  Vlncenzo  Monti  à  M>»«  de  âtaêl 
pendant  l'année  1805. 

13.  —  HeTue  d'hlatolre  rédigée  à  l'État-maJor  de  l'armée     — 

7*  année,  1005,  Décembre.  —  La  campagae  de  1794  à  l'armée  du  Nord 

'i*  partie  :  Opérations,  L'investissement  de  I^andrecies;  suite  on  jan  -^^ 

visr,  février  et  mars  1906  (le  sîèg^  de  Landrecies,  le  désastre  de  Trws 


RBCntlLS    PlfnlODIQ(!8S. 


389 


villest<  —  L&  course  de  BenavpQte  (moauive  prises  par  l'Eisp^reur  après 
TéctiBC  do  28  décembre;  paesâRP  de  l'EsIa  par  la  cavalerie,  <lan«  ta  jour- 
du  30  décembre  ;  Napoléon  sur  ia  roule  d'Astorga),  suite  en  jan- 
Br  1906  :  la  Potir»uitè  d«  rarm^e  anglaise  par  le  maréchal  8ouIt, 
{•IS  j&Dvier  1809;  ùa  en  février  :  ÛaUille  de  la  Corogne,  ft>  janvier, 
et  retraite  des  Anglais;  capitulation  do  la  Corogne  le  19  janvier  et  du 
Ferrol  l*'  27.  —  La  guerre  de  1870'18H.  L'année  de  Chàlons;  2»  par- 
tie :  U  Marcbe  vers  Montmédy  (journée  du  '^'T  août);  suii«  en  janvier 
1900  :  Journée  du  '2^  août  (l'intervention  funeste  du  miniftire  do 
la  Guerre  dan»  les  projets  vacillauls  di*  Mac^Maboa  empéclie  ce  der-> 
aier  de  battre  en  retraite  sut  tiétièfes,  coniniii  il  avait  peasé  le  taire 
tant  d'abord!  ;  suite  eo  février;  3*  partie  :  Nouarl-Oeaumont  Icumbat  de 
Nouart,  le  29  août-  La  grosse  erreur  commise  par  Mac-Mahon  fut  de 
vouloir  dérober  la  marche  à  l'ennemi  sans  avoir  cherctié  au  préalable 
i  M  remire  compte  de  la  force  de  celui-ci)  ^  suite  en  mars  :  la  Surprime 
de  Ueaiimoni.  ^t'j06,  jan^'ier.  £tats-niajon«  et  cabinets  mitiLaires  pen* 
■tant  la  campagne  de  JS70-I871  {conOila  entre  ces  deux  catégories  li'of- 
Sctert;  atilisation  défectueuse  des  ofliciers  d'état-major,  surtout  durant 
la  prpmiftre  partie  de  la  guerre).  ^  Mars.  La  campagne  de  1797  sur  tn 
Rhin;  tuile  |lo  plan  de  campagne). 

14.  —  NoQTelle  Revoe  Mstortqae  de  droit  IVançala  et  étran- 
ger. 1906.  janv.-févr.  —  P.  os  Lauriolle.  Tertullien  jurisconBulle.  — 
L.  BcaDchet,  1^  loi  d'Upsland.  Livre  de  Ut  terre,  iuile.  —  Pétix 
AuBBRT.  Le  Parlement  de  P&ris  au  xvi*  «îèd^;  2*  art.  (attributioûs 
lAglitativeg;  le  Parlement  et  ta  juridiction  ecclésiastique).  —  Ed,  Mbv- 
HiAL.  Variétés  (signale  l'importance,  pour  rbistoire  du  droit  dans  le 
midi  de  Iq.  France,  d'une  «  Somme  «  du  code^  traduction  latine  par 
nieardua  Pjsanus  d'une  compilation  juridique  en  provençal,  /o  f'orfî, 
texte  qu'a  retrouva  et  que  vient  de  publier  M.  Fitting;  M.  Suchier  se 
propose  d'éditer  plus  tard  le  texte  provençal.  La  ■  Homme  »  a  ilù  Aire 
eomitw^éf  4  Arle»  entre  1U4  et  1149,  •  en  vue  de  soutenir  les  prèten- 
lions  de  Raimond  des  Qaux  au  comté  de  Provence  contre  cr-lles  de 
Raimond  EJérengcr  IV,  comte  de  Toulouse,  Raimoad  des  Baux  ayant 
obtenu  l'InvesUiure  impériale  et  étant  disposé  à  favoriser  le  rétablisse- 
menl  de  l'autorité  impériale  dans  cette  région  i). 

16.  —  Awtmles  de  CMo^aphle.  190.5,  15  oov.  —  Jovan  Eroeua- 
irovtc.  LtM>  études  de  géographie  humaine  en  pay»  serbe.  —  l'Vrnwiid 
M^oainTi!.  État  de  nos  connaissances  sur  le  N.-Ë.  africain;  fia  iteH 
net»,  les  régions  de  vie  humaine,  les  courants  économiques).  :=  ISOlt, 
15  jiov.  D.  AîTorr.  Peuples  al  langues  de  la  Russie,  d'apn*^*  U's  duit- 
uèn  lia  premier  recensemeat  russe  exécuté  en  1897,  —  Capilami!  itou- 
•tr.  Étude  sur  la  cartographie  de  l'Indo-Chine  française.  ^  Ib  mars. 
A.  SB  Lai^ahekt.  Sur  de  nouvelles  mappemondes  paléogriphiques.  — 
Unruic.  Remarques  sur  l'ethnographie  de  la  Macédoine;  1*'  art.  — 
Aagutin  BBB.i(«ai>  et  N.  LAcaon.  L'évolutioD  dn  nomadisme  en  Alg<yric. 


^0 


lECDULS   ptfB10M«CE8, 


10.  —  L«  Bibliographe  moderne.  1905,  mfti-ioAt.  —  B>i;iâiu 

De  l'iosaffisance  des  règtemenLs  sur  le  service  des  archives.  —  Uenri 
bE  CoMOH.  Une  bibliographie  de  l'alpinisme  pyrénéen;  &n.  —  Heori 
Btein,  Nouveaux  documenUi  sur  Wolfg&ng  Hopyl^  imprimeur  à  Pari». 
^  Sept.-dêc.  Henri  Stbift.  L&  place  des  scjeaces  dans  les  bibUothèfues 
françaises  (réponse  à  l'Enquête  instituée  par  la  Bevtte  seUntiflqu9).  — 
P.  DoHVBAUi,  Hisltirique  de  la  biblioihèque  de  l'École  de  pharmacie  lîe 
Paris.  —  Marius  Barroui,  Aualyse  du  premier  registre  des  archives 
de  i'Ëcole  de  pharmacie.  —  Georges  BounoiH.  Les  archivée  pootiticalei 
et  l'histoire  moderne  de  la  Fraace  (mémoire  fort  doeameatè  de  1 10  p. 
Ijuportuit),  —  G-  Ouassi..  A  propos  de  la  réorganisation  dee  bibUo- 
thè<]ties  9t  des  arcbive*.  —  P.  AaMAULDET.  Infeoiaire  sommaire  de  la 
■  Ubrtilie  ■  du  chÂleau  de  Blois  en  151  S;  suite. 

17.  —  Revoe  dee  Btbllothèqnes.  190&,  OCt,-déC.  —  Emile  Cnku- 
LAtM  et  Antonio  Si-aonolo.  La  tacbygraptiie  lattae  dés  maouacfiu  de 
Vérone;  2°  art.  (avec  un  facsimilé  et  une  liste  des  signes  tachygn.- 

-phiques),  —  Antonio  MurSoz.  Les  manuscrits  à  peintures  de  la  biblio- 
thèque Chigi  à  Rome. 

18.  —  Revne  celUqne.  Janv.  1906.  — Salomon  RaiNACH.  Pounjuoi 
Vercîngélorix  a  renvoyé  sa  cavalerie  d'Alésia  (parce  que  le  cheval  éUii 
un  animal  tabou;  des  sacriQces  de  cbevaux  en  pays  germaniques  et  de 
rinlerdiction  de  l'hippophagie  par  les  papes  au  vui»  et  au  u*  siècle;  le 
cheval  considéré  comme  ancêtre  mythique  de  certaines  (amilles  royales 
de  Germanie^. 

19.  —  Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Ijettres.  Comptes- 
rendus  dea  séances  de  Tanaée  1905.  Bulletin  de  nov.-déc.  —  Gaorat. 
I^e  Gasios  et  le  lac  SirbonJE  (publie  une  lettre  de  M.  Clédatqui  cootieDi 
le  texte  d'une  inscription  grecque  de  l'an  750  de  l'ère  de  Home,  ou  de 
l'an  4  av.  J.-C;  il  y  est  question  du  préfet  d'Egypte  G.  Tarraniu?).  — 
E.  ALBisaTiNi.  Rapport  sommaire  «ur  les  fouilles  d'£lche,  Espagne.  -^ 
Georges  Puprot.  Notice  historique  sur  la  vie  et  les  travaux  de  M.  Henri' 
Alexandre  Wallon,  1S12-1904  (avec  une  bibliographie  qui  coùtieoi 
153  numéros).  —  Louis  Lboek.  L'invasion  talare  dans  la  Uttèraiure 
russe  du  moyen  &ge.  —  Maurice  Holleaux.  Rapport  sur  les  travaux 
exécutés  dans  l'ile  de  Delos  par  l'École  française  d'Athènes  pendant 
l'année  1905  (avec  d'iotéressaDtes  vues  photographiques).  —  Ërnesl 
Bajelon.  Les  fouilles  de  la  Turbie  {dans  les  ruines  du  i  Trophée  des 
Alpes  •  ou  <  Tour  d'Auguste  •,  moctumeot  qui  fut  élevé  en  Tan  7-6  av. 
J.-C.  pour  célébrer  les  victoires  de  l'empereur  sor  les  peuples  des  Alpes). 

20.  —  Académie  des  Sciences  morales  et  politiques.  Séances 
et  travaux.  Compte-rendu.  1906,  mars.  —  Louis  Rbhault.  Notice  sur 
la  vie  et  les  oeuvres  de  M.  Arthur  Desjardine.  —  A.  Bèchaui.  L'évo- 
lution des  doctrines  économiques  en  Allemagne  (au  xix*  siècle^  rapide 
esquisse).  —  L.  Lallkmakd.  Les  soins  donnés  aux  maladss  d&ns  les 


«CCDRIiS   Pé«IOBHîCE9.  S5Î 

^ftplUux  àu  moy^n  h.f^e\  Buitc.  —  Emile  Woufs.  Le»  vicixsitodeR  d« 
ta,  pniKsance  paternollf»;  fin  en  avril.  ^  Avril.  E,  Lbvabsbub.  Aperçu 
de  t'évolutian  des  doctrÏDe?  écoDomiques  et  sucfali&tes  en  France  sotin 
la  troUîème  République.  -—  Achille  Ldchahb.  Innoceat  III  el  la 
ITooRrie. 

St.  —  Société  satlonAle  des  Aiitlqn«lj%a  de  France.  Séances, 

1906,  iS  mars.  —  M.  Maukice  raîlaae  commuDicaiion  but  les  monnaies 
tignalaat  le^  Nataiia  des  empereurs  Maiiniiea  Hercule  et  GoDStaotia  le 
Grand.  —  M.  Ehlast  présente  uoe  photographie  d'an  niaisque  en  pierre 
conservé  au  musée  d'Orléaas  qui  devait  être  suspendu  au  cou  des 
feaiiQ^B  nolées  d'inramic  et  promenées  daoB  1»  ville  comme  le  Ktep- 
ptnitin  de  Mulhoure,  =:  18  avril,  M.  VauTilli  coînmuaique  un  frag- 
mettl  de  poterie  trouvé  &  Ambleny  (Aisne)  qui  porte  le  nom  V'erftoîu*. 

—  M.  Jauart  «igaale  l'eatrée  au  musée  de  Reims  de  la  collection  de 
vaaea  (^ulois  et  de  torques  formée  par  M.  Cayon  ei  la  découverte  d'une 
boacio  de  ceimuroii  en  ur  el  d'une  pendeloque  de  jambes  dans  un  tom- 
beau Tranc  À  Manl-SaJat-Iiemt  (ArdenneB].  —  M.  Pasuoieb  Tait  une 
communicatiuu  sur  les  archives  tiuiariates  de  Toulouse  iini  contiennent 
le*  baux  de  construction  du  palais  archiépiscopal  et  un  marché  d'ar- 
tnure-s  ttnifioatse*  paMé  en  t5G2  entre  le  cardinal  Georges  d'Armagnac 
et  l'armurier  Râaoit  Charles  Lomelin.  — ^  M.  le  comte  os  Loisne  lit  un 
ntémutre  sur  les  localitéct  disparue*  du  Pae^e-Calais.  —  M.  Deujlisok 
signale  la  découverte  d'un  sarcophage  romain  trouvé  &  Beiins  qui  porte  les 
Isttres  AD  el  les  compare  à  d'antres  marques  du  même  genre.  ^2  mai. 
M.  as  MiELT,  réfutatvt  deux  opinions  émises  par  M.  M&le,  prouve  qoe 
ta  couronne  d'épines  apparaitsur  la  tète  du  Christ  an  milieu  du  xiii*  $. 
et  que  la  tôte  de  mort  qui  se  voit  au  bas  du  crucifix  n'est  pas  un  hiéro- 
glyphe; Ir  cr&oe  en  questloo,  que  les  Pères  de  l'ÉglisR  considèrent 
comme  celui  d'Adam,  nst  peut-être  le  «ouvenir  d'une  tradition  rituelle 
qui  eonri«taiienui)  sacrifice  humain  sur  l'emplacement  d'une  ciiadelltr. 

—  M.  AarciLSLDET  signale  un  inventaire  inédit  des  archives  des  V'isconll 
et  des  Bforza  conserve  aux  archives  des  notaires  de  Pavie.  On  y  trouve 
certaines  pièce^s  relatives  au  mariage  de  Louis  d'Orléans  et  de  Vaten- 
tiae  Visconti,  —  M.  Chapot  fait  une  communication  sur  le  port  et  l'en' 
otbtû  d'Antioche  sous  les  Sdleucides ,  il  en  présente  ua  plan  iV  grande 
échelle.  ^  9  mai,  M.  le  comte  ue  Loisnk  décrit  la  sépnltnre  équestre 
de  Bétbune  ;  les  ossements  dti  mort  enseveli  au-dessus  de  son  cheval 
niaient  engainés  dans  du  mortier.  Aux  pieds  du  cadavre,  on  a  trouvé 
un  demi-cercle  de  fer  qui  doit  être  l'armature  d'un  bouclier.  —  M.  Mon- 
CKAiix  communique  plusieurn  ioRurlptioos  de  Mociar  de  la  part  de 
M.  Merlin.  ^  23  mai.  M.  AaNAULuar  Ut  un  mémoire  sur  des  docu- 
manlA  financier*  relatifs  A  la  dot  de.  Valentine  de  Milan. 

(98.  —  SoeMM  d»  l'Hlsiolra  de  Paria.  Mémmns.  Tome  XXXll, 
ib.  —  Henri  Ouoirr.  Documents  nouveaux  sur  la  Grande  Confrérie 
Notre-Dame  aux  prêtres  et  bourgeois  de  ]>&ris  {documenu  nouveaux 


)92 


KECDEILS  piaioniocES. 


qui  complèienl  cpux  qti'»  publiés  jadis  Leroux  de  Lincy,  tB44  A  ootef 
un  obituaire  et  quinze  chartes  tirées  du  second  cartalaire  de  ta  Confn 
rie,  1ST1-1'29''3).  —  E.  Glullemot.  Les  foréls  Je  Seolis.  Élsâe  sar 
régîma  des  toréu  d'Haï atte,  de  Cbanlilly  et  d'ErmenooTiUs  «n  moje 
ige  et  jDsqu'à  la  Révoluiion  (ouvrage  considérable  de  ?30  p^ges,  com- 
posé presque  uoiquemeeit  à  l'aide  de  documeou  iaédjis.,  accooipagaé  de^ 
caries  et  de  plans).  ^  Suiietin,  \90h,  5*  Uvr.  Léon  Mmor.  Les  tac 
tioQs  de  la  fsmitle  Budé  en  l'église  Saiat-Oervaia  de  faria  {publie  trois 
docoments  de  U05,  (460,  lô02|.  —  Albert  Vcaflaït.  Cn  guide  de 
Paris  du  rvui*  sikïle  à  l'usage  dea  dessinateurs  poor  étattes. 


93.  —  A.nalecta  Bollaadlaaa.  1906,  n*  1.  —  L.  Petit.  Vie  de  saiotl 

Alhanase  l'Aitionile.  —  G,  Ûelebaye.  Saint  Eipédit  et  le  martyrologe 
hiéronymien  (répond  à  un  article  de  la  CimLta  cattolica  qui  tente  de 
prouver  Taulbenticité  de  ce  saint).  =  Comptes-rendus  :  A.  BtU.  Livec 
aad  Legends  of  the  Ëaglisb  fiisbopa  and  Kings,  mediaâTal  idoiiIu  and 
olher  later  Saints  (ouvrage  de  valeur,  bien  que  raaleiir  ne  trace 
pas  toujour^i  avec  asses  de  netteté  la  denoarcatioo  entre  les  récits  hislo- 
riqnâs  fll  le»  traits  légendaires).  —  U.  Ltckrcq.  Les  martyrs;  lY  :  Juifs, 
Sarrasins,  Icoooclasies  (composition  hâtive,  défauts  de  métbode).  — 
i.  Pargoire.  L'église  byzantine  de  .-j?1  à  847  (complet,  clair  et  bien 
ordonné).  —  Ceceari,  Herum  aeihiopicarum  ecriptores  occidentales  ine- 
dili  a  saeculo  xvr  ad  m  ;  t.  II  (ce  livre  a  la  valeur  d'un  document  de 
premier  ordre^,  —  A.  Rabbath.  DocumenlE  inédits  pour  servir  à  l'his- 
toire du  christianisme  en  Urieut;  t.  I  (excellente  publication).  — 
F.  Loofs.  Nestoriana.  Die  Fragmeute  des  Ne^torias  gesammeU,  onter- 
•ucht  und  herauBgegebea  (bonne  édiliou).  —  D.  Bede  Camm.  Livee  nf 
tbe  English  Martyrs  declared  Blessed  by  Pope  Léo  %Ilî  Ln  1986  and 
1695  (exposé  lumineux,  fait  d'après  les  meilleures  sources^. 

S4.  —  Aaalectes  pour  servir  &  l'histoire  ecclédasttqiie  de  la 
B«tgl(|iie.  1905),  Q°  4.  —  H.  Maere,  Une  enquête  sur  l'immunité  fis- 
cale du  clergé  des  Pays-Bas,  IS93  (d'après  les  documenta  des  archivée 
du  V&ticao.  Cette  enquête  fut  instîtaée  par  O.-M.  Frangipani  dorant 
sa  nonciature  à  Cologne). 

2B.  —  Annales  de  rAcadémie  d'archéologie  de   Bftlgiqne. 

T.  VU,  b*  série,  4*  iivr.  —  J.  Laeneh.  Élude  sur  la  suppression  de»i 
couvents  par  l'empereur  Joseph  II  (pièces  justificatives  de  cet  intér 
aant  travail  signalé  dans  la  Rev.  hùi.  de  janvier;  mémoires  de  chao- 
celterie,  pièces  comptables  de  la  caisse  de  religion,  etc.).  —  J. 
TBEuê.  Archives  campanaires   belges  et  rbônanes  (oot«s  SQr  dive 
fondeurs  de  cloches  ambulants  dn  Bassigny  ayant  tfavaillè  à  Bruges,  i^ 
Tournai,  à  Mans,  à  Liège,  à  Malmédy,  à  Aix-la-Chapelle,  etc.;  d'aprAf 
dea  documents  inédits). 

26.  —  Annales  de  la  fédération  archéologique  st  historique 
de  Belgique.  T.  XVUI.  —  E.  HosLaao.  Jusqu'à  quelle  époqnc  Via- 


BECtlEiLS   rétlAMOtTBS. 


393 


unéntioD  a-t-elle  été  eo  uuge  en  Gaut«-B«lgiqu«?tqti«8Uo£iaoD  rceo- 
liie).  —  A.  Flkbbs.  Quelle  e«  la  valeur  etboographique  des  types  d'ha- 

hl>itAtio&  rurales  an  Belgique?  (décrit  les  principaux  types  de  formes 
dont  Oiî  peut  retrouver  des  Bur^'îvances  en  Belgiiiue  :  la  villa  romaine, 
lec  types  franc,  saxos  et  fris(VD|.  —  CAtiattis,  Le  Nouveau  Testament  de 
Mone,  d'après  los  leltros  de  Bargellini,  nonce  de  Franep  (noie  sur 
la  traductioa  du  Nouveau  Teatarauot,  faite  à  Port-Royal  en   IStHJ, 

LJmprimêe  h  Amnlcrdum,  mais  portant  te  nom  d'un  imprimeur  de 

'Moai,  et  uur  ta  polémique  dont  cette  publication  fut  l'objet  eulre  jaa' 
Béai8le&  et  gallicaus).  —  Ë.  Donv.  De  l'origine  et  du  dévi^loppement 

^das  commanea  dans  rEatre-Barabre>et>Meu8e  {beaucoup  jê  communes 
le  celle  région  ont  pour  berceau  M»it  les  viltat  d^  l'époque  romaine, 
lit  l(!s  grands  dumaiues  ruraux  de  la  période  franqae,  ou  bien  elles 
U  née»  sous  l'impulsioa  des  abbayeti;  Phîlippeville  et  Marienbourg 
irral  créés  par  Cliartes-Qtiint(.  —  G.  Bodlhont.  Lobbee  et  »on 
tabaya  (histoire  très  mouveroeniêL»).  —  E.  Domt.  L'aDcieo  cb&ieau  de 
MariemoQt  et  l'abbaye  de  TOlive  (Mariemont,  construit  en  1545,  était 
la  résidence  des  gouverneurs  généraux  des  Pay^Das;  l'abbaye  ciiter- 
cienne  de  l'Olive  datait  du  xvi*  siècle.  L'ud  et  l'nutTfî  furent  inceodièg 
par  les  troupes  françaises  eu  17S4),  —  V.  Cloquet.  L'abbaye  d'Aulne 
(«ll«r  datait  de  lpi57  et  fut  détruite  par  les  soldai  (rannais  en  1794). 

27.  —  Annales  de  la  Société  d'émalatlon  pour  l'étude  de 
llliUioire  et  des  antiquités  de  la  Flandre.  iWb,  a'  \.  —  C.  Cal- 
XEWAEDT.  Ijl  *  Uunlinuatiu  ValcelleuBiH  »  do  la  chronique  de  Bigebert 
de  (U'inliloux  (proiiutt  d^s  ajoutofi  iit^es  du  Cftroniean  Citlerdensit 
Ordinit  de  Mirieufl;  il  en  réâuttc  que  l'rêuvre  du  moine  de  Vaucelles 
fui  plu»  originale  et  plus  personnelle  qu'on  ne  l'a  cru  jusqu'ici).  — 
}.  DB  DntrvKB.  Correspondance  inédite  écb&ngés  entra  deux  Mauristes 
Cbarlea  do  Vi«ch,  prieur  de  l'abbaye  des  Dune*  (leitrcB  du  xvi*  siècle 
DDaerrées  à  la  bJbtiotbiSque  du  Grand  Séminaire  de  Bruges;  elles  pré- 
itent  de  l'Intérêt  pour  l'blsloire  de  l'érudition  et  auHsi  pour  l'histoire 
BnigMi.  =  Compte -renda  ;  S.  Cramer  et  F.  Pîjper.  Bibliolheca 
'reformatoria  Neerlandica  (excellent  recueil  de  textes).  =  t906,  n*'  1. 
U.  NcLis.  Le  commencement  de  l'année  au  vendredî-saiot  à  Tournai 
au  xiv  iiècle  {quatre  «ct«»  exhumés  des  archives  de  la  ville  de  Tournai 
pitrmettent  de  constater  que  le  miltéstme  de  l'anaée  changeait  astei 
aoovent  il  Tournai  le  vendredi>«aiat  ;  Gilles  H  Moisis  a  eu  le  tort  de  géDè- 
rmliten.  —  B.  \kh  Cappel.  La  famine  au  moyen  Age  jusqu'au  im*  BÎècle; 
1"  partie.  —  A.  nu  Poortbb.  Ou  inventaire  en  1752  (relevé  du  mobi- 
lier d'une  grande  dame;  détails  intéressaota  pour  l'hiatinre  de  l'ameu- 
blement) =  Gompte*rendu  r  D,  Jonckeert.  L'ortgitic*  de  la  cAte  de 
Flandre  ei  le  bateau  de  Bruges  (important). 

SS.  —  Anaalea  d»  I»  Société  htatorlqne  de  Toarmal.  l'JOr»    ~ 
Dimoiit.  Tournai  durant  le  règne  de  Louis  XIV  (travail  important 
fandi'  tur  les  docuoieala  des  archives   cummunales  H  du    chapitre 


304 


«iciniLS  piEsiODiodES. 


de  Tournai,  du  miniEtére  de  1b  Guerre  et  do  ûépti  des  Affiiifes  étran- 
gëres  k  Paris). —  L.  Vehuest.  Les  registres  de  justice  dite  registrce  de 
la  toi  (traoscriptioD  de  ces  registres  des  archives  oommunatee  de  Tour- 
nai relatifs  aux  aonèes  1275-1261  ;  précieux  reaseigaeineiits  pour  t'bis- 
toire  potitiqae  et  économique).  —  Baron  du  Sakt  db  BouLiJ<o.  Le» 
ex-lLbris  toomaisietis  (de«criplioa  d'un  grand  nombre  de  ces  intéree- 
sliDt^  marques  de  bibliophiles). 

90.  -- Ann&les  de  rinttUtit  arcbéoloBliiae  du  I«uzemlioiirs. 

T.  XL,  190&.  —  J.  B.  StBESALEB.  Guide  illustré  du  mueée  d'Arion-  — 
P.  GorrnrBT,  L'ancienne  abbaye  de  Claireront&ine  (biographie  dei  I 
abbwaes  da  xin'et  du  ziv*  siècle).  —  J.  Vannkiivb.  Le  cartulaire  Tescb 
de  Presnoy -la- Montagne  (gêDéalogie  et  biographie  de  la  faniille 
Teech  et  analyse  de  documents  datés  do  iv»  au  xvui*  siècle  et  relatiri 
à  la  seigneurie  de  Fresuois  près  Longuyoo  (Meurlhe-et-Mo8elle|. 

30.  ~  Annales  do  Cercla  Archéologique  de  Mous.  T.  XXXJV. 

19{t5.  —  E.  Matthieu.  Biografthie  d'A.  Aager,  doyen  de  Sainte- Wau- 
dm,  i  Mons,  1865  f  1905  (auteur  d'ane  Étude  tur  les  mystiques  4«t 
Payt-Btn  au  moytn  âge'),  —  Ë.  qk  La  Roche  db  MitaCBiENiite.  Noitœ  «ur 
Harvea^  et  ses  seigneuries  (bonne  étude  généalogique),  —  E-  Haï- 
THiEO.  Biographie  de  J  -J.  Vos  (archiviste  de  l'évèché  de  Tournai, 
f  l^Ob.  Kq  annexe,  une  bibliographie  complète  de  ees  œuvres).  — 

—  G.  Decampb.  L'abbaye  de  Grœniaghe-IeB-Courtrai  et  ses  poseession» 
dans  le  Hainaut,  Quelques  souvenirs  sur  la  bataille  de  Courtrai  (excol- 
lente  contributtoa  à  l'histoire  des  retalions  du  Haioaat  avec  lia  Flandre 
au  XIII*  et  au  xjv*  siècle).  —  E.  Poncblet.  Sceaux  et  armoiries  des  villes, 
oomniiinea  et  juridictions  du  Hainaut  ancien  et  moderne  (fruit  de 
toDgues  recherches;  utiles  et  précieux  renseignements),  —  A.  Go«8E- 
HiËB,  Un  cotiOil  entre  le  prinçe-évéque  de  Liège  et  ta  ville  deTbuin  au 
xTin*  siècle  (l'objet  du  conflit  fut  la  reddition  des  comptes  communaux). 

—  E.  Sl*TniiBe.  L'industrie  dans  le  Haioaul  en  1806  (relevé  des  éta- 
blissements industriels  et  des  produits  qu'ils  envoyèrent  cette  année 
à  l'exposition  de  Paris). 

31.  —  Annidea  do  Cercle  archéologîqne  d'Enghleo.  T.  Yl, 
a°'  1-2.  —  G.  RoLANO.  Le  castor  dans  la  toponymie  (dissertatioo  très 
érudite).  —  J.  vah  oen  Gkeyn.  Sur  quelques  manuscrits  de  la  Charlreusa 
de  Hérinoes  lia  chrooique,  le  cartulaire  et  l'obituair*  de  cette  abbaye). 

—  E.  VAN  CAOWBitaeiiOHs.  [/e  Btevenisme  dans  les  enviroDS  de  E&l, 
Enghien  et  Lenoick-Bainl-QuentiD  (détails  intéressants  sur  une  colo- 
nie de  membres  de  ta  a  Petite  Église  »  ou  «  non  communiquants  •  qui 
n'a  pas  encore  complètement  dispara).  — J.  Dbstrêe.  L'industrie  de  )a 
tapisserie  à  Eugblen  et  dans  la  seigneurie  de  ce  nom  (tvi"  et  xvu«  %.]. 

—  F.  ne  Vi[.LENotsY.  Le  denier  de  Judas  dn  couvent  des  Capucine  d'En- 
gbien  (ne  se  pruaonce  pas  sur  rautbenticité).  — Th.  v>e  Raadi.  Les 
armoiries  de  ta  maison  d'Arenberg  (soutient  que  les  quintefeuilles 
de  l'écu  sont  des  roses  et  non  des  fleurs  de  néflier).  <— >  P.  M.  Mooogra- 


MCOItLH  pitmDtQcris. 


39^ 


pbio  de  l'kacieDDt»  cglj»6  du  couveat  des  Augustin*  à  Bogbi«n.  — 
F.  MAtTBTkc.  La  village  de  BérinQes-tM-Bnghiea  et  l'abbaye  de  S*înt- 
Anbeit  de  Canabrai  {d'après  le»  documenta  des  Archives  de  Lille).  = 
N*  3.  E.  Mattribo.  Un  evâque  eoghieanoisau  xvi*  siècle  :  Jean  vaa  der 
B«*tvelde  (û  fut  «uffragant  d'Utrecht  et  joua  an  ràlo  &g»Ex  effacâ). 

—  G.  DscAHPfi.  Les  faérauta  Sicile  el  Sainl-Pol  (biographie  de  ces 
bérauU  d'armes,  qui  jouirent  an  iv*  siècle  à  une  graQde  reoom- 
mèe.  Sicile  eat  Tauleur  du  Blasan  det  routeurs,  imprimé  pour  la 
première  fois  ea  14%,  réédilé  plus  de  cent  Toie,  et  traduit  daas  toutes 
Jec  langues  de  l'Europe.  Saint-Pol  est  l'auteur  de  aombreusea  généa- 
logies). 

38.  —  Ajxa&tea  da  Cercle  archéologique  da  paya  d«  Waee. 
19ft5,  2"  livr.  —  A.  BEiiASasi,.  Servantes  et  aerviteurs  d'autrefois;  ivi», 
xvri*,  xviit*  8,  (étude  intéreseaale  de  cette  question  très  peu  connue). 

—  G.  WiLLEMETE»,  Len  <  vrije  lauden  *  du  polder  de  Calloo,  ISOI^nSB 
(frtndc  sur  la  condition  Juridique  des  terres  conquises  sur  les  eaus  de 
l'Escaut).  —  G.  WiLLEMseM  et  Dilus.  Un  épisode  de  la  lutte  écono- 
mîqae  entre  les  villes  et  le  plat  pay»  de  Flandre  dans  la  deuxième  moi* 
lié  du  xviit*  s.  {le  Conseil  des  finances  avait  rendu,  le  18  janvier  1761, 
aae  ordonDance  dont  le  but  apparent  était  de  réprimer  la  contrebande, 
xn&ia  OD  découvrit  bientôt  qu'elle  n'avait  été  portée  que  pour  paralyser 
l'essor  do  commerce  dans  les  localités  aecondaires,  au  béuéSce  de* 
grandes  villes^. 

flS.  —  ArolilTea  belge*.  11K)5,  o«  9.  —  Comptas-rendua  :  Sawr- 
iand.  Vatikanische  Urkuuden  uad  Regestea  xur  Geecbîchte  Lotbrin- 
gens  il  {bon;  quet<;ueii  erreurs  d'identiGcation).  —  llttcquet,  luvetil&îrc 
Analytique  des  arcliiveg  du  la  ville  de  Tournai  (introduction  intéres- 
sante sur  rhisloire  du  dépôt).  —  H.  Colenbrander.  La  Hévoluiion  belge 
{de  Belgische  Omwenteliog}  [très  objectif.  ^  fi  dk  Pauw.  L'assas- 
sinai d'Artevelde  et  l'instmctioa  de  ce  crime  (réfute  l'accueialion  de 
trabiaon  portée  contre  le  tribun),  —  Sander  Herron,  Histoire  de  la 
'  forfit  de  Soif^es  (toqtfu,  mal  agencé;   quelques  points  nonveaux  et 
carieui),  =:  N"  iO.  A.  de  Sainl-Uger  et  Pli.  Sagnac.  Les  cabters  de  la 
Flandre  maritime  en  1189  (excellent).  —  GUi\odt$-Van  Severen.  Cartu- 
Itire  de  l'ancienne  estaple  de  fimges  (documents  importants  publiés 
nos  mélhode).  —  Cvml»  de  Limbourff'Stirum.  Coutumes  de  la  ville  de 
[Conrlrai  {quelques  nêgligeacet).  —  Jï.  fiailA'ard.  La  charte  d'Uatebroeck 
fde  1356,  avec  commentaires  (bon  glossaire).  —  C.  de  Barman.  Les  ori- 
[j^«s  belges  de  notre  dynaatie  (prouve  que  la  fjlinitlè  royale  de  Belgique 
]••  raïucbe  par  les  liens  du  s«og  à  toute»  le«  familles  qui  ont  régoé  sur 
fUM  diverses  provinces  depuis  Charlemagne).  ~  1900,  n*  1.  Comptes- 
nodaa  :  P.  Humain,  Frère-Orban;  t.  I  i  1812-1857  (livre  très  remar- 
^Jinable,  quelques  réservée  sur  les  jugements),  —  V,  Pierre,  Le  clergé  de 
T'raocn  nu  exil.  Pays-Bas  autrichiens,  Liège,  Trêves  el  Luxembourg, 


396  lËCDElLa    F^KtODtQDSâ. 

Hollande^  1791  à  1795  (étude  très  complèle  el  bien  documeatée).  ^ 
S*  2.  Comples-remlus  ;  D.-D.  Hrouwtrs.  Mémoires  de  Jesa,  sire  de 
Hftynia  et  de  LouvigQiee^  1165-1 177  (c'est  k'  récit  d'un  témoio  bien 
inforinè.  Édition  soignée).  —  L.  Van  Uoorebeke.  Histoire  de  la  potilic|ue 
conlemporAÎne  de  Belgttiue  depuis  1864  (expaaé  cotnplet  et  passiontié; 
injuste  à  rég&rd  de  Frère-Orbauj.  —  fi.  Ned.  L'énergie  belge,  1830-1905 
(expoM  les  multiples  aspecta  de  l'activité  nationale  en  se  fondant  «ur 
le  tâmoignagie  de  spédalistes).  —  Samaran  et  MoiUU.  La  fiscalité  pon- 
lificale  en  France  au  uv*  s.  (c'est  l'élode  la  plut;  complète  et  la  plus  J 
claire  qai  ait  été  publiée  jusqu'ici  sur  l'organisatiou  financière  du 
Saint-Siège}.  —  P.  Verbauuxn.  Quelques  page^i  de  i'hisloiri?  des  tisse- 
rands gantois  (c'est  l'histoire,  en  Oanaand,  de  rorganisation  des  tisse- 
rands depuis  1S63  jû»)u'à  la  fondati«a  de  la  fameo&e  coopérative 
•  Vooruît  >  en  1881.  L'auteur  est  uo  socialiste  qui  sXforce  d'éir« 
impartial).  —  U.  Fierens-Gevaeri.  Jurdaens  (dunne  tout  ce  i^ui  caracié-' 
riae  easeottellemeat  la  vie  et  l'œuvre  de  Jardaensj.  —  Biographie  de 
Joies  Helbig  (1821  f  1906.  Peintre  et  archéologue  diKtingué). 

34.  — >  Balletln  de  rAcadémle  royale  d'&rcbéoiogle  de  Bel- 
gique. 1905,  Q"  5.  — J,  Van  oen  Gueyn.  La  préhistuire  en  Belgique 
(exposé  des  progrès  accomplis  depuis  1830).  ^~  Soil  de  MoauMâ.  La 
Belgique  depuis  1830  au  point  de  vue  de  l'archéologie  (Oétril  les  actes 
de  vaûdaliBfne  accomplis  par  les  ad  mini  s  ira  lions  publiques,  oi  rend 
compte  du  mouvement  qui  se  développe  depuis  quelques  années  en 
faveur  de  la  conservation  et  de  la  saine  restauration  des  monuments). 
^-  Ch.  CoMHAiRB.  Le  Folklore  en  Belgique  (montre  Timportance  de 
cette  étude  au  point  de  vue  historique,  et  indique  les  principaux  travaux 
qui  lui  ont  été  consacréfi  dans  notre  pays  depuis  quelques  aenées).  — 
F.  DoNNET.  L'histoire  et  l'arcfaêclogie  à  Anvers  depuis  1830  (beAUCOap 
de  progrès  ont  été  accomplis,  mais  il  reste  beaucoup  à  faire). 

35.  —  Bulletin  de  la  Clasa«  des  lettrea  d«  rAcadémJe  royale 
de  Belgique,  N"  9*10.  —  L,  Van  pe»  Kisuebe.  La  pyliiique  commu- 
nale de  Philippe  d'Alsace  et  ses  conséquences  (démontre  que  ce  prince 
n'a  pas  été  la  générr^ui  protecteur  des  commuoes,  comme  le  sou- 
tiennent la  plupart  des  historiftns  belges).  =  N*  11.  A.  Willem.  L©9 
Athéniens  à  l'Ëcclésie  (étudie  surtout  la  posture  des  citoyens  à  l'as- 
semblée). 

36.  —  BuUetia  de  la  GoramUaion  royale  d'blstoire  de  Bel- 
gique. 190&,  n°  3.  —  A.  Haxsay.  Deux  chartes  des  cumte?  de  Looi, 
relatives  â  Sien  dans  le  HunBrûck,  des  aouëes  1334  el  1355  (charirs 
d'inféodation  assez  curieuses).  —  G.  Shsts.  L'épîtaphe  des  frères  de 
Tosny  (reconstitutioa  de  ce  monumetil  épigrapbique  retrouvé  en  1616). 
■=.  N"  4.  P.  DK  Pelsmakkeb.  Le  courtage  à  Ypres  aus  sut»  et  xiv»  s. 
(expose  l'orgaaisation  du  courtage  spécialement  en  ce  qui  cuncerne  le 
commerce  du  drap).  —  C.  DoTivma.  L'archidiacouai  de  Brabant  dans 


SECcxrL8  rtfaioniQi^BS.  397 

S«P  d<>  Cambiui  ju«qu'A  la  diviaion  do  l'archidiaconé  de  co  dodi 
«D  liVI.  —  L.  Vbubikst,  La  prpuvr!  du  servage  dans  ie  droit  coutumier 
(le  Tournai  (â  In  mon  d'un  «err,  le  seigneur,  avuatdn  prêlevpr  laui  ou 
panle  de  la  succesaion,  doit  prouver  la  cundiiion  servUe  du  defuut). 


37.  _  Beltpaege  znr  Kltea  Go»cblchte.  Bd,  IV,  1901,  Heft  3.  — 
A.  HixcK,.  Pour  servir  è  i'tii>itoire  du  roi  des  Thrace^  Cotys  I*'  |add)- 
tian  au  mémoire  de  Scr&Zïuia  dans  Bd.  III,  325).  — <  O.  SeacK.  Aria- 
tote  et  $00  Histoire  des  inHiiuLioas  d'AtlièDes;  élude  sur  tea  eourcea 
(II.  Une  série  d'ioterpoIaiioDs,  qui  remoDient  sans  doute  aux  (études  de 
Déœèirîufi  de  Pbaiëre,  ne  bodI  peut-iHrc  que  des  Qotea  marginales 
mÎMs  par  Arislotc  sur  son  exemplaire,  Sa  mort,  ea  3'2'2,  l'empêcha  de 
remaaier  Boa  ouvrage,  ce  que  ces  additions  eussent  rendu  oéœfisaire. 
Daat  le  grand  recueil  des  Polities,  le  texte  original  Tut  toujours 
relraoscrit  sans  les  interpolations  ;  de  là  proviennent  les  fragments  de 
r 'AtKjvgiCuv  xaXtns'ti  que  OQUB  connaissions  déjà  sans  le  papyrus-  Celui-ci 
est  an  conlraire  une  édition  particulière  du  texte  fait  en  Egypte  d'après 
l'enceinplaire  roAcne  d'Aristote.  lU.  La  source  principale  est  une  œuvre 
iiistorique,  composée  vers  393,  où  l'on  a  utilisé  Solon,  Hérodote,  Thu» 
cydide,  probablement  aussi  Charon  de  Lampsaque  et^  Hellenîeos  de 
Mytilène.  IV,  La  très  ancieQoe  chronique  d'Athènes,  que  suppose 
Wllamowitz,  c'a  jamais  existé;  mais  l'Anonyme  de  393  a  employé  de 
très  anciens  documents  ;  Déméirius  de  Phalère  a  puisé  dans  lés  listes 
d'archontes.  V.  Les  articles  de  la  cotistitutlûa  de  Dracon,  qui  nous  sont 
parvenu»  par  Aristote  d'après  Démètrius,  «ont  cerldnemeut  authen- 
tiques VI.  Les  renfieignement*  deuillés  que  donnent  Thucydide  et 
l'Anonyme  de  392  sur  l'atleoial  de  Cylon  procèdent  des  actes  qui  ont 
ét«  sans  doute  mis  ea  lumière  avant  l'explosion  de  la  guerre  du  Pélo- 
ponèfe,  il  la  demande  des  Hparlialce,  réclamant  l'esii  des  successeurs 
des  complices  de  Cylun-  L'attentat  lui-mômr?  appartient  au  vi*  siècle,  et 
non  au  vri*).  —  L.  IIulkaffel.  Les  début»  de  la  guerre  civile  entre  César  et 
Pompée.  II  (lorsque,  le  17  janvier  49,  la  prise  d'Ancâae  fut  connue  à 
Rome,  le  Sénat  lança  le  *  de«retum  lumullut  »  et  déclara  en  même 
temps  ennomis  publics  César  et  ses  partisans).  III.  La  Tuite  des  Pom- 
péiens  qui  quittent  Rome  et  aJbandoanent  l'Italie.  _:  Bd,  V,  Heft  1. 
1^05  L.  Wenioeb.  La  grande  fête  de  Zeus  k  Olympie;  II  (elle  avait  lieu, 
dans  les  Olympiades  impaires,  au  mois  Apollonios,  le  second  mou 
de  l'année  Élienne  commençant  en  été;  dans  les  Olympiade*  paires, 
au  mois  de  Parthénios,  le  troisième  mois.  Plus  ancieiiBês  que 
les  Olympiennes  étaient  lef  llcraieunes,  qui  étaient  toujours  célé- 
brées à  la  nouvelle  lune  du  Parthénioa.  Tandis  que  les  Héraiennes 
étaient  donc  une  fête  fixe,  les  OlymplenQea  étaient  une  fêle  mobile, 
c«  qui  était  un  compromis  Qnal,  aprte  de  longues  luttes,  entre  les 
repr<>*pntan ta  de  1  ancien  culte  et  ceux  du  nouveau).  —  B.  Bbeccia 
Mitbhdate  I**  le  Grand,  roi  de«  Parthes  (dans  le  royaume  des  Parthos, 
la  monarchie  était  élective  :  les  «wrMf\a  des  ovTT^tU  et  dos  «o^\  nsl  v*!'»^ 


18 


Bjcnnu  r^iioitiouss. 


élinient  le  roi  p&nni  les  membres  de  i&  Cb-mUle  royale.  Milbridale  t" 
régna  de  IGO  à  140-139.  Oa  cherche  à  délenniner  la  date  des  éTéae- 
meots  de  son  légae).  —  F.  Stjehlin.  Les  fragmeau  d'bistorieofi  grecs 
chez  Didyme  Ifr&gmenU  de  Phibcbore,  d'Ilermiag  d'AtaroeOB,  d'Ao- 
drotion,   de   Théopompe,   d'ADasimène,   de   Mareyas,  de   Daris,   de 
Démon,  dans  k  papyrus  de  Didynie  récemmeat  découvert);  suite  dans 
Heft?.  —  E.  KoRifKMAirN.  PqUb  et  urba  (le«  Grecs  s'élabtîfeot  à  l'ori- 
gine i(td|i«)M¥.  leg  Italiote»  •  pagttim  •  ;  c'esl4-dire  que  le  village  ouvert, 
rui\ai  àntlxiinbi,  éuît  la  plus  ba^te  diviiiûD  admîsi£traUve  chez  lei 
Gr«cs;  au  contraire,  cbez  les  Ilaliotes,  c'était  le*  pagaae  lerritorium  i 
eatouré  de  limites  artJGcielles  ou  naturelle?,  le  «  gan  >,  avec  un  ou  plu- 
sieurs oppida.  La  Polis  s'est  formée  des  villages  non  fortifiés  d'une 
peuplade  ou  d'uoe  région  au  moyen  du  synaikîsmos;  aussi  les  muraillef 
y  soQi-elles  toujours  d'uae   importance  secondaire  -,  l'urbs,  au   con- 
traire, qui  a  son  prototype   daas   l'oppidum,  n'eiiste   que  par   ses 
murailles.  L'urtis  est  d'origine  étrusque i  sur  le  territoire  de  Rome, 
uae  urbs  est  ce  qu'on  appelle  la  ville  des  quatre  régions.  Avec  la 
création  des  «  tribus  territoriales  ■,  elle  est  remplacée  par  un  état 
urbain  sur  le  modèle  de  la  Polis).  —  Th.  BÛTTHEa-WoBST.  Étades  inr 
Polybe  (1°  sur  la  topographie  de  la  Sicile;  ï*  la  seule  source  oannue  de 
Polybe;  c'est  Attale,  le  commentateur  d'Artt,  qui  est  la  source  des 
passages  9j   15,  18;  3«  la  plus  récente  hypothèse  sur  l'origine  et  la 
publication  des  histoires,  contre  lesexplicalions  présentées  par  O.  Cunti, 
Poiybîas  ujid  lein  Werk),  —  L.  Holzappel.  A  quelle  époque  Ëoissait  le 
commaDdement  de  César  en  Gaule?  (0.  Hirschfeld  soutient  la  d&tâ  du 
i*'  mars  50;  c'est  une  erreur,  ti  faut  s'en  tcûir  i  la  date  fournie  par  la 
tradition  antique,  du  i*'  mars  49).  —  P.  Grcebe.  Triomphe  sur  IM 
Taurisques  {C.  I.  L.,  V,  2,  8270;  se  rapporte  à  un  iriùinphe  remporté 
par  P.  Silvius  Nerva,  gouverneur  de  l'Illyricum,  en  16  av.  J.-C).  — 
W.  SoLTAD.  Jusqu'à  quel  point  les  Actes  des  apâlres  peuvent-ils  être 
considérés  comme  une  source  historique?  (le  plus  ancien  écrit  aposlo- 
lique  qui  contient  seulement  les  IlpdfEi;  OoiOXov  provient  certainement 
de  Luc  et  est  une  source  excellente;  les  pa85iig;es  sur  Pierre,  au  con- 
traire, sont  sans  valeur).  —  K.  Reulino.  Équivalences  monétaires  ;  I  :  la 
Mine  lé^jère  de  Babylone  et  la  livre  romaine;  II  :  l'Etalon  rnooélaire  en 
Attique  et  en  Pbéoicîe.  —  C.-F.  LsHu^im.  L'ère  des  Arsacides  (les 
Panhes  adoptèrent  comme  année  initiale  de  leur  etaptre  247'S46}.  — 
—  F,  MÛKZEB.   Reouarques  sur  l'Épilomé   de  Tite-Live,  =  Hefl  2. 
W,-S.  Pebocbon.  Poliliqup  athénienne  au  début  du  ni*  siècle  {l'époque 
démocratique,  antimaoèdonicnne,  de  307  à  301-300,  fut  s^i^^e  d'un* 
époque  oligarchique  de  301-300  à  295-294;  puis  la  démocratie  reprit 
le  dessus,  et,  en  269,  abandonna  Démétrtus,  Uae  seconde  époque  oli- 
garchique, promacedonieime,  occupa  les  année»  276-275  à  273-i72- 
Ces  chiffres  précis  sont  fourois  par  un  examen  minutieux  des  nom»  d« 
fonctionnaires  qui  se  trouvent  dans  tes  inscriptions).  —  H.  Mrrm. 
Supplément  à  l'article  précédent  (les  calcula  de  Ferguson  sont  exacts; 


tictJiits  réainDiQOBS. 


S99 


mais  l'orgaDisation  de  301-296  fui  une  démocratie  modéra,  par  oppo- 
sitJoQ  agi  démocrates  radicaux,  contre  lesquels  Lacharès  s'empara  de  la 
dictature  «n  2^5).  —  L,  Wenioeh.  La  grande  fêla  de  Zcus  à  Olympia. 
III.  La  tr*ve  de  Uieu.  —  Th.  Bosoutri'.  Pour  eervir  à  l'histoire  du 
ui*  Biècie  avant  le  cbristianisme.  III.  La  fête  anouelle  de  Nemée  (elle 
eut  toujours  lici]  au  mois  de  Paaeiiios,  eu  été).  —  P.  GstEBs.  L'obstruc- 
tion dans  le  SéDal  romain  de  73  &  50  av.  J.-C.  —  O.  Bubchtild.  Le 
terme  tinal  du  commaudement  de  César  en  Gaule  (matotieut  bod  opî- 
nluQ  conlro  Molzapfel)  —  R.  Kjecsit.  L'emplacement  de  la  ville 
bitbynienoe  de  Da«kylioQ.  —  C.-F.  Lcbmann.  Recherches  hellêais- 
tiques;  II  :  SéieucoB,  roi  de  Macédoiae  (après  la  mort  de  Lysimaque, 
rta  281,  l'armée  macêdonieoDe  a  recooDU  pour  roi  Sélaucos,  et,  apràs 
11»  mpurire  de  celui-ci,  les  troupes,  sous  la  pression  de  la  aèceasito, 
choittreot  Ptolimée  Kerauuos  au  printemps  de  2i30).  —  6.  Bubult. 
Thucydide  et  le  mur  de  Thémistocle  (les  argumeuts  mis  en  avant  par 
E.  von  Stern,  dans  Hervwt,  39,  pour  prouver  que  le  récit  de  Thucy- 
dide |I,  Ô9)  »a.  inadmissible^  sont  sans  valeur).  —  Â.  Kositb.  L'oracle 
de  la  Upa  ôp-râc  (addition  au  mémoire  de  Sta^belin).  ^  Heri  3,  t9U6. 
A.  WtLasLM.  [ascriptioQ  de  Gyzique  (mentionna  un  prince,  G.  Jultua 
.\nobar/.aae,  qui  était  sans  doute  uu  peUl-GIs  du  roi  de  Médie  et  d'Ar- 
ménie qui  portait  le  même  nom).  —  A.  Kcchlbr.  L'administratiun 
Impénale  et  la  politique  d'Alexandre  le  Grand  |e.\empleE  persans  et 
macédoniens  de  la  politique  suivie  par  Alexandre).  ^  Ë.  KoEursiuiitr, 
Le  moaument  d'Aocyre  (répond  aux  critiques  de  Kcepp  el  de  Gardt- 
bausenl.  —  P.  "Woltehb.  La  durée  de  l'éruption  du  Vésuve  en  Î9.  — 
J.  Bst.oca.  Levées  de  troupes  en  Grèce;  I  :  Athènes  (calcule  les  forces 
militaire»  qu'Athènes  put  lever  dans  les  années  431,  424,  394  et36î, 
ainsi  qu'en  323|,  —  C.-F.  LEmuNH'UADPT.  Recherches  helténis- 
tiquea;  Ul  :  la  Politique  athénienne  avant  la  guerre  de  Cbrémonide 
(cette  guerre,  et  en  panicutier  l'alliance  d'Athènes  avec  l'Egypte, 
furent,  pour  une  part  essentielle,  l'ceuvre  d'Areinoè;  c'est  pour  cela 
qu'elle  est  expressément  mealionaéo  dans  le  décret  de  Cbrémonide.  La 
conclusion  de  l'alliance  eut  lieu  en  2G9,  après  la  morl  d'Arsinoë).  — 
H,  NoaoTK.  Aisymnétie  et  Tyranoitt  (le$  idéea  d'Aristote  sur  la  royauté, 
l'aisyronélie  el  la  tyrannie  sont  remplies  de  contradictions.  T<)pavwic  et 
mmv^itvni  sont  h  l'ori^ne  des  noms  de  rois  d'Ionie  ;  il  n'y  a  pas  de  rai- 
lûQ  pour  établir  une  différence  au  point  de  vue  constitutionnel  entr« 
cet  deux  expreesions). 

38.  —  Hhelttlschea  Mnuam  fOr  Philologie.  N.  F.  Bd.  LtX, 
1904,  Heft  3.  —  G.  LosaiCKE.  Le  Synodieon  d'Atbanasiut  (fragments 
et  extrait»  de  cette  compilation  relative  an  concile  de  Nicée,  une  deo 
•ourcea  les  plus  importantes  pour  l'histoire  de  l'Ëglise  au  v*  siècle).  := 
Ile(\  4.  SoLHSEii.  Noms  propres  servant  de  témoins  du  mélange  des 
moaa  en  B(=M>lic-  —  W.  Schmidt,  llérode  et  le  nipi  noimfac  (c'est  uns 
•Impiv  déclamation  de  ■upblste;  rien  n'empêche  qu'flérode  Âtticns  en 
ait  èt£  l'aut^nr;  te«  faii^  qu'elle  contient  sur  Afcliélaas  et  Larissa 


40U 


RtCGEttS  pIuODIOCIS. 


eonservent  leur  valeur  tûsturique,  mais   il   est    {aux  ou  du   moiiii. 
très  contesté  de  le^  rattacbë^r  4  Ia  guerre  du  Pélopoaè«e|.  —  Honi.^ 
Le*  peeplee  du  Pout;  Épbâr«>  et  ApolloDius  de  Rhodes  td«  cODoaU» 
•aocet  historiques  ({ue  les  Ancteas  pogsédaieDl  sur  les  barbares  da^ 
PoDt;  rapports  entre  les  rédl;  qui  nous  toat  parvenus).  —  R  Dsit^ss. 
Deux   inscriptiouB   Cretoises   de   Magaéaie    (elles   appartiennent   aux' 
années  2IG-S05-204  av.  J.^.;  les  houaeurs  rendus  au  Miiésien  Lichai 
par  les  Cretois  qui  avaient  cambatlu  sous  ses  ordres  soot  de  PaïuiM 
216).  —  Tb.  LiTT.  Voe  source  de  1'  *  Aetia  romana  >  de  Plotarqae  (osi 
Hoat  les   fatli  de  Verrius  Placcus  par  rintermédiaire  de  iuba).  =: 
Bd.  LX,  1905,  Ueft  3.  Willers.  Un  nouveau  rapport  financier  de 
Tauromeuion  (en  Sicile;  il  appartient  au  groupe  âe<  comptas  de  Taor- 
mina,  n»  421-430  des  Iwc,  graec.  Sic,   tt  IW..  et   date  de  70-36 
av.  J.-C,  époque  oit  la  ville  doit  avoir  été  un  manicipe  romain.  Cette 
ioscriplion   ne   compte   pas.  oomme   les  antres,  par  talents   et  par 
litres,  mais  par  »Am*i  et  i(Tp«i.  Le  talent  de  Taormina,  valant  t20  litres, 
est  identique  avec  celui  de  Syracuse,  valant  l]  deoiers;  le  v4tu<  de 
40  litres  équivaut  donc  au  denier).  —  A.  Kcestb.  Le  comoientaire  de 
Démostbëne  par  Didyine  (la  quatrième  pbilippique,  dont  Didyme  ne 
met  nullement  en  doute  l'authenticité,  a  été  composée  dans  te  prio- 
témps  de  341  ;  le  supplice  d'IIermias  d'Âlarneus  doit  être  placé  en  34i- 
341  ;  l'attaque  contre  Aristoméds  n'a  rien  de  choquant.  Cette  philip< 
pique,  ainsi  que  Wilamowitï  Ta  déjà  reconnu,  n'est  pas  un  discours, 
mais  une  brochure  politiqoe  sous  forme  de  discours,  et  rien  ne  prouve 
qu'elle  ne  soit  pas  de  DémoBlhènej.  ^  Heft  4.  H.  Useuer.  Sol  imicttu 
(complément  au  livre  de  j'auleur  sur  la  fêle  de  Noël.  Bens  et  dois  de 
.Sol  invictus;  il  dérive  du  culte  oriental   d'Élagabal;  mais   la  foriQQ 
et  ridée  sont  d'origine  gréco- romaine,  elles  existaient  déjà  avaat  qo6  œ  ' 
soleil  ait  retu   l'épitbète  d'invictus.  Le  christianisme   lui    opposa  le 
Christ  comme   Soi  jutliliae.   Dans  le  commentaire   d'IIippolyte   sut 
Daniel,  qui  est  de  l'an  '203,  la  naîssance  du  Christ  eit  encore  placée 
au  i  avril  de  l'an  S  ap.  J.-C.  La  date  du  ?5  décembre,  qui  se  Irouire  à 
calé,  est   une   falsilication  postérieure.  C'est  vers  336   que    relise 
a  admis  le  25  décembre,  l'ancien  Ifittatù  invkti,  comme  la  date  de  la 
naissance,  et  c'est  dans  les  années  354-3&0  qu'elle  est  de%'eQue  jour 
rêrié  à  Rome).  —  G.  Lcebchgkb.  Le  Syntagma  de  Gelasîus  Cysicenas 
(l'auteur  de  ce  recueil  de  documents  sur  l'histoire  du  premier  concile  de 
Nîcêe  ne  peut  guère  être  identifié  avec  révéque  de  Césarée  Gélase.  Ce 
médiocre  compilateur  a  utilisé  :  1*  le  livre  de  Dalmatius;  2°  celui  d'un 
certain  Jobannef!,  qui  nous  e$t  d'ailleurs  inconnu;  3°Eu6ëbe:  i*  Rufin 
traduit  en  grec;  5»  Tbéodoret;  6«  Socrat*).  ==  Bd.  LXJ,  1906,  Ueft  I. 
MuENZER.  Les  Fasiï  censarii  (étudie  les  années  120  et  108  av.  J.>C.  et 
défend  les  dates  proposées  par  De  Boor  contre  celle*  de  Mommsen.  — 
G.  LoEscHCKf.  Le  Syntagma  de  Gelasius  Cyzicenus;  n  :  les  lettre*  d« 
Constantin,  empruntées  sans  doute  à  Johannes,  et  qui  ont  étéadreceéei 
au  synode  de  Tyr,  à  Âritts  et  aux  communautés  de  Nicomédie,  à  Tfaéo- 


UEGiriiLS  rimoorQiTBS.  401 

srot  de  Laodicée  et  k  Alexandre  d'Alexandrie;  lit  :  le  livre  Je  Dalma* 
iu8  était  la  publicaiion  iiflicitfUe,  c'csl-à-dirc  le  procêS'>verbal  ou  du 
moiaB  la  reproduction  stylisée  des  cégociationB  de  Nicée.  GeUsiua  noua 

il  CMuservé  de  copieux  extraits  de  ces  ncies. 

39.   ^   PreusBiaclie   JahrbOçlier.    Bd.   CXX,   1905.   Hefl  !. — 
E.  Daniels.  Comment  ont  été  traitée  tea  Fraoçaig  prisoaniers  de  guerre 
en  1870;  d'après  des  ducumeali^  în4<dilB  |le$  lableaux  de  basse  brutalité 
allâmandfl  dune  les  Souvenirs  d'un  prisonnier  de  guerre  en  Allemagne, 
|)ar  Ilabért  de  GiacEtet,  ont  coudait  l'auteur  à  examiner  les  actes  de 
ir>us  les)  dépôts   de  prisoouiers  <;ai  ee  trouvent   au  ministère  de   la 
Guerre  df  Prusse.  Il  ressort  de  là  que  les  imputations  dirigée*  contre 
l'adcnioistratiQQ  mtUuûre  de  Prusse  «oai  calotnaieu^ies  ;  ce  qui  ne  veut 
pas  <lire  qu'il  n'y  ail  pas  eu  çA  et  U  des  erreurs  et  des  fautes),  =  Ueft  3. 
Kr.  Mbusél.  Frédéric  le  GraDd  considère  comme  écrivain  Ipublie  le 
pri^mier  avanl^propos  de  Vltisloire  de  mon  temps,  qui  a  été  compose  en 
1743;  comparaison  avec  les  avant-propos  de  1746  et  de  1775;  ces  trois 
documente  roonlrent  l'évolution  du  roi  comme  politique  ei  comme  his- 
torien), =  Bd    CXXI.  Ueh  I.  Ë.   DAifiRLS.   Roua  et  Moltkc  devant 
Paris  (de  nouveaux  documents,  en  particulier  ceux  qui  ae  trouvent  daus 
Oie  MoMmachung  von  i8^0-t87t  de  G.  Lehmann,  permettent  de  préci* 
ser  ta  divergence  d'idées  qui  sépara  le  ministre  de  la  Guerre  et  le  cher 
d'état*major  général,  surtout  devaot  Paria  :  Hoon,  avec  Dismarck, 
conseillait  de  bombarder  Paris  â  outrance;  Molike,  de  la  réduire  par 
ia  famine.  Roon  s'était  occupé  aclivemeat  de  réunir  un  grand  parc  de 
«i^ge.  Il  faut  donc  abandonner  l'opinion  d'après  laquelle  le  ministre 
d«  la  Guerre  aurait  empêché  le  siège  en  règle  de  la  place.  Multke 
avait  fort  bien  reconnu  d'autre  part  la  force  défensive  de  Paris  contre 
un  simple  bombardAmeat)  ;  fin  daos  Hefl  2. 

40.  —K.  BayerUebe  AJtademla  der  WlsseDsehaften.  Abband- 
luDgenderpliilosophiscb-piiilalogigcben  Kla^^se.  Ûd.  XXll,  Abt.  3,  l'JOû. 
—  A.  Puarvf  jtHULBn,  I.e  •  Tropaion  >  d'Adaniklis^i  et  l'art  provincial 
dm  Romains  (le  loonument  est  antérieur  à  Trajan;  le  c()stume  des  sol- 
dats romains,  celui  des  Barbares,  les  repréaealstiooa  figaréee,  tout  nous 
dit  qu'il  a  été  érigé  pour  commémorer  la  glorinuse  campagne  de  Licinius 
Crajaut  «o  '2^-ÎA  av.  J..Q.  Lortque,  en  100.  Trajan  conclut  dans  le* 
environs  une  pais  durable,  il  fit  graver,  sur  une  plaque  i^ui  avait  été 
prlmilivemeui  aménagée,  mais  qui,  pour  une  cause  quelconque,  eiati 
restée  libre,  l'iuKriptioa  actuelle,  qui  ne  nous  est  parvenue  qu'en  frag- 
meots  et  par  laquelle  il  restitua  à  Mars  Ullur  to  monument  reconquis. 
A  la  même  époque  se  rapportent  aussi  la  construction  de  la  ville  et 
rérwtion  du  petit  monument  pour  les  soldats  morts).  -~  E.Ucuuioart- 
WBT,  La  vie  de  Padma  Sambhava,  fondateur  du  lamaïsme;  t!*  partie, 
tradoit  du  tbibelain  | Padma  vécut  de  731  on  7?;  à  777.  Le  texte  a  été 

igé  au  1*  »iéclej.  =  Bd.  XXIU.  Abt.  2,  1005.  Karl  \qh  Auma.  Le» 
dans  les  maouscrlta  à  ImtgM  de  Sacbsensflegiit  (en  droit  allc- 


fl«v.  tiisîos.  X.CI.  «•  PASC. 


se 


403 


BECIIULS   PKKIOOIQOKS. 


ouad,  il  y  a  parallélisiD6  eotre  ce  qu'on  peut  voir  et  ea  (|u'od  peut 
entoodrali.  —  W.  ilËi.aiG.  Pour  servir  k  l'histoire  de  1'  ■  equitatui  t 
romain  i  A  :  les  f  Equités  t  ooasidéré»  comme  t  boplilee  •  i  chev&l 
{V  •  equilatus  ■  fut  orpjiisé  au  tu*  siècle  mt  le  modèle  dee  hoplite* 
moDtéB  qui  app&rtenùent  aux  armées  des  villes  grecques  de  l'iUlie 
néridioDale.  C«tte  troupe  garda  son  car&ctèrie  ori^qa!  jnsqD'&n 
l«mp«  des  guerree  samoites.  Sa  traneformaLioa  en  aoe  troape  de  eava- 
terle  paraît  avoir  été  efTectuée  en  304  sous  la  censure  de  Q.  F&bias 
Maximus.  Ce  développement  fut  oublié  plus  tard^  et  les  annalistes 
romains  ae  parlèrent  jamais  des  «  (M]uitê&  •  que  comme  des  cavaliers. 
Un  vague  souvenir  du  temps  où  ils  combatlaieai  à  pied  se  retrouve 
dans  certains  récits  oii  les  f  équités  »,  pendant  la  période  primitive  do 
la  République,  descendaient  de  cheval  dans  les  momentfr  décisifs  du 
combat  et  combatuieni  à  pied.  Les  teotative»  des  écrivains  pour  expli- 
quer cette  manière  de  combattre  ne  signifient  rien.  L'explicatioD 
actuelle  cadre  parfaitement  avec  l'ancienne  dénomination  de  «  cèleras.  • 
appliquée  aux  «  équités  •.  De  même  aussi  les  rlécoaverie»  arcbée* 
logiques  et  l'emploi  de  la  grande  parma,  c'est-à-dire  du  bouclier  rond 
des  boplites,  lors  des  pratiques  religieuises  de  1*  «  eqnitatus  i  à  l'époque 
postérieure.  Quelques  témoignages  écrits  sur  les  valets  et  sur  tes  detu 
cbevaux  des  ancieue  •  équités  *  se  compreonent  mieux  maintenani. 
Remarques  sur  la  lactique  des  •  équités  »  et  sur  les  récita  conccmanl 
les  combats  singuliers  entre  chevaliers).  —  W.  Fntri.  Comment  ddu; 
sont  parvenues  les  lettres  de  Tévéque  Synesios  (études  préliminaires 
pour  UDO  nouvelle  édition), 

4t.  —  JLbhandliLBgen  der  k.  Geseilschaft  der  Wlaseiiscliaft«n 
su  GœttJLiigeo.  Philotogiscb-historische  Klasse.  Neue  Folge.  Bd.  VIII, 
n*  6,  —  E,  ScHWABTz.  Table  de  pâques  chrétiennes  et  juive»;  1  ;  le 
Cycle  alexandrin ,  U  ■  le  Cycle  romain  de  1 12  ans;  Ut .-  le  Cycle  romaio 
de  84  ans;  IV  :  tes  Cycle»  occideutaux  du  v«  siècle;  Y  ;  le  Cycle  de 
84  ans  avec  le  •  saltos  *  de  ^4  ans  ;  VI  :  la  Fête  de  P&ques  le  dîm&ndie 
d'après  la  pAque  juive;  Vil  :  la  Table  de  Pâques  du  concile  oriental 
de  Sardique,  342;  VIII  :  le  Calcul  de  Pâques  chez  les  Juifs  et  le  mar- 
tyre de  Polycarpe;  IX  :  le  Calcul  de  Pâques  chez  les  Juifs  avant  la 
destruction  du  temple;  X  :  le  Calendrier  juif  réformé ,  XI  :  les  Ser- 
mons de  Jean  Chrysostome  contre  les  Juifs,  Eu  appendice,  liste  des 
dates  de  pàques  alexaadrines  de  361  à  89'2  (article  de  199  pages,  avec 
3  planches). 

42,  —  SltzungBbericht«  der  k.  Preassischea  AJiademle  der 
'Wisseoscbaften.  J905,  Heft  XXXVII.  —  H.  Jukker.  Differencri» 
dialectales  dans  les  inscriptions  de  Dendera  (la  plupart  des  inscriptit^ns 
sont  composées  dans  une  langue  morte,  formée  artificiellement  par  tes 
prêtres  d'après  le  plus  ancien  fonds  de  la  langue.  Au  contraire,  les 
textes  détaillés  concernant  le  rituel  des  fêtes,  la  maoîère  de  préparer 
l'encens,  etc.,  sont  écrits  originairement  dans  la  langue  vulgaire  do 


tRCDKILS    pémODIQirBS. 


103 


ooawl  empire  et  n'ont  été  accommodés  au  e&ractére  des  autres  irte- 
criptioQB  que  par  un  remani^meoL  tout  artiScieL,  Ces  UiU?s,  si  iniéreK- 
lanU  pour  l'IiiBUitre  du  culte  égypUeu,  sont  aioBi  plus  vieux  d'envimn 
mille  ans  qu'on  ne  Tadaieltail  Jusqu'ici).  :=Heft  XLV.  0,  IIibsobfbld. 
La  ga^eUe  oalionale  k  Rome  et  len  acclam&lions  daos  h  Sénat  (leR  Acîa 
diurna  foudés  par  César  avaient  un  caractère  exclu fiîv«tn« ut  orijciel. 
Rero&rqueB  sur  leur  rédaction  à  l'époque  impériale  et  sur  les  acclama- 
tions dans  le  Sénat  qu'en  y  signalait),  ^  Heft  XLV  II.  R.  HsitZQti. 
La  Tête  panbelléoique  «t  h  légende  cuUuelte  de  Didymo  ipulUe  une 
stèle  trouvée  à  Cos  et  contenant  un  décret  du  peuple  de  Mitet,  des 
prvillièro£  années  de  Seleucus  II;  tes  Milésiens  y  demandent  qu'on 
reooDnaisEe  le«  jeux  de  Didyme  comme  fête  panheUéntque.  La  réponse 
des  gens  de  Cob  nous  est  malheureusement  parvenue  incomplète.  Le 
premier  docuraeal  nous  apprend  que  la  conception  d'Apollon  formait 
le  fond  de  la  légende  cultuelle  de  Didyme|.z=  Heft  XLVIU.  H,  Koser. 
Commenl  les  frères  Grimm  furent  appelés  à  Berlin  (publie  une  lettre 
de  Prédéric*Guill&uine  IV,  comme  prince  royal,  du  2  décemlire  !840). 
^  Heft  LtlI.  A.  Uakmack.  Les  Rttractaliones  de  saint  Augustin  (celte 
«euvre,  composée  par  un  vieillard  de  soixante- doute  ans,  mérite  plus 
d'attention  qu'on  ue  lai  en  accorde  d'ordinaire;  c'est  un  important 
travail  d'autobiographie,  où  rameur  fait  lui-même  la  critique  de  son 
œuvre  littéraire,  une  source  excellente  pour  faire  comprendre  le  dève- 
loppeonant  intellectuel  de  saint  Augustin).  ^  1906,  Heft  III.  U,  von 
WiCAHowiTz-Mt^LLENDOBr,  PaDioniou  (vers  €80  au  plus  tard^  une  «u|i(L«i- 
i(ia  df  ville<)  looionaes  détruisit  Mélia,  située  peu  au  nord  de  Mycaie, 
el  dépeça  son  territoire.  La  f*te  du  dieu  do  Mélia,  de  Poséidon  Heliko- 
aios,  fut  adoptée  par  l'bérilier  légal  de  la  ville  détruite,  par  la  ligue  à 
qui  ce  sanctuaire  commun  donna  un  centre,  8oub  rinfluence  du  dau- 
grr  que  faisaient  courir  les  Lydiens,  tes  villes  alliées  resserrèrent  leur 
noion  9D  formant  un  koiv^v  panionieD.  C'e-^t  une  union  purement  poli» 
tique;  ctutcune  des  douxe  villes  qui  en  faisait  partie  était  considérée 
comme  ionienne,  alors  même  qu'elle  appartenait  par  le  sang  à  une 
autre  race,  telles  que  Chios  et  Krytbrec).  =  IV.  In,  L'émigra- 
tion ionienne;  conférence  (quand  ou  étudie  les  traditions  particulière* 
des  villes  dites  ionsennes,  on  voit  qu'elles  ne  sont  pas  toutes  des  colo- 
nies établies  d'après  un  plan  voulu;  des  éléments  ethniques  très  divers 
t'y  retrouvent  qui,  dans  la  suite  des  siècles,  ont  Boî  par  composer  un 
peDple  nouveau.  Le  sens  du  mot  •  lonie  t  a  été  déterminé  (lar  la  ligue 
dea  Ioniens  qui,  à  Mycaie,  te  sont  réunis  dans  le  Pantuoion.  Cette 
créaiiou  politique  du  vu*  siècle  a  créé  Texpression  géographique  d'Io- 
nie;  c'est  alors  aussi  que  se  forma  la  croyance  i.  one  origine  corn- 
tue  et  &  une  conquête  commune  de  l'Asie;  elle  engendra  bienlAl 
histoires  analogues  sur  l'origine  de  l'Achaie  ou  de  l'Attique,  ({ul 
manquent  de  fondement  réel,  [.«s  légendes  montrent  que  i'ëmigratiuu 
grecque  fut  précédée  par  celle  des  Cariens  et  de«  Lydiens  venant  de 
Qrètaet  du  continent  ruropècn).  =  Ilefl  VlII.  Th.  'WtBaAAu,  Cinquième 


4M 


RECUEILS    PKRIODICtreS. 


rapport  provisoire  sur  les  fouilles  de  MLlel  eotrepfUas  pw  les  tnuG 
royaax- 

43.  —  Jahresbefte   des   œsterreicUachan   archMologlaclMa 

iMtltnts.  VienDe.  Dd.  Vlll,  1905,  Hefl  1.  —  A.  WiiazLM.  Prax:- 
phsnè£  lie  décret  de  proiénie  provenant  de  Délos  et  qui  a  ele  publia 
par  Dûrrbacb,  BuU.  Corr.  hell.,  XXVUI,  13,  ee  rapporte  au  pènpalé- 
tîcieii  Prsuph&nès,  élève  de  Théopbraste  et  coDtemporaia  de  CalU- 
maqae).  —  to.  Deui  {noaunaente  da  dialecte  d'Êrétne  (une  ordonnance 
poar  la  protection  d'un  terntoire  sacré  d«»  premières  années  du  tr*  s. 
et  uoe  loi  contre  la  tyrannie,  qui  eel  sans  doute  de  3V0  av,  J.<Ç.).  — 
Staa.  Bkasbloff.  Dee  principes  suivis  lors  de  la  recommandation  des 
ptébéiecs;  I  :  la  RecommandaiioD  pour  la  prélure  (ne  prenaient  part  à 
la  recommandation  impériale  poar  la  prélure  que  les  plébéiens  qni 
avaient  été  précédemment  i  édiles  caroles  ■  ou  t  tribanî  plebis  candi- 
dat] t);  II  :  la  Recommandation  pour  la  questure  (pour  obtenir  la 
charge  de  *  quaestor  Augusti  >,  il  fallait,  jusqu'au  temps  d'Alezand 
Sévère,  avoir  elè  précédemment  «  triumvir  monetalis  •  ou  ■  deoemv 
de  litibus  judicaadis  >).  —  £■  P^KttsEx.  Ornements  sur  un  vase  de 
bronze  arcbaique  ^traits  en  appendice  des  'Imni:  alhinient  de  Helbig). 
—  W.  KcBiTscHEK.  Études  snr  le  calendrier;  I.  Encore  une  fois  sur 
l'ère  d'Eleuiheropolis  (des  huit  inscriptions  connues,  touies,  sauf  une, 
conviennent  à  l'époque,  supposée  par  Eteutheropolis,  de  200  ap.  J.~C.; 
dans  la  seule  îascription  refractaire,  il  doit  y  avoir  une  faute}.  U.  Le 
calendrier  arabe  usité  à  Ëleulheropolis  (les  calendriers  d'Ascalon,  de 
Gaza  et  d'Arable  sont  trois  degrés  du  développement  de  la  forme  d  an- 
née usiiëe  dans  la  Syrie  méridionale  avant  l'empire  romain;  leur  adap^J 
iation  an  caleodrier  romain  ou  alexandrin  se  fit  en  respectant  le  pk 
possible  lee  phases  déjà  accomplies),  m.  Une  date  de  Gaza  à  Ëleu- 
lheropolis. fV.  L'année  lyrieDae  a  l'époque  impériale  (son  époque  est 
ea  126  av.  J.-C.;  la  nouvelle  année  tombe  au  1"  Dios,  comme  on  le 
voit  par  la  mosaïque  de  Kabr-fliràm).  V.  Le  calendrier  de  Panipbylie 
(la  nouvelle  année  tombe  aussi  au  i"  Dios).  VI.  Le  calendrier  de 
Chypre  (avant  roccupatioa  romaine,  c'est  le  calendrier  égyptien  qu 
était  en  usage  dans  Tile;  à  J 'époque  impériale^  Paphos  et  Salamis  élifl 
blireut  des  calendriers  particuliers;  celui  de  Paphoa  oorrespood  tu 
calendrier  asianique;  sa  nouvelle  année  tombe  le  23  sept.  Gelai  de 
Salamis  revient  au  caleudrier  égyptien;  sa  oouvelb  aonte  tombe  le 
4  sept.).  Vn.  Le  calendrier  lycien  {3&  nouvelle  année  tombe  le  l"  jaa- 
vier).  —  W,  Kiibitschek.  Un  réseau  de  routes  mentionné  dans  VOruy- 
TnasUcon  d'Eusèbe?  (P.  Thomsen,  ieituAr.  d.  d.  Palaeitina-Veràns. 
X.XVI,  avait  émis  l'hypothèse  qn'Ëusèbe,  dans  son  énuRK^xaiion  de 
localités  de  la  Palestine,  avait  alilisé  une  lUte  officielle  des  voies  intpé^ 
riales;  c'est  inadmissLble).  —  J.  Keil.  loscriptioaB  médicales  d'Ephêse 
(da  n*  et  du  nr*  siècle  ap.  J.-C;  elles  attestent  l'existence  d'agonm  dé] 
médecins  tenus  au  Muséioo  d'Ëpbèsa  et  à'ifx*^9'^  comioe  taédecintj 
municipaux).  —  €.  Patscs.  La  navigation  sur  la  Save  à  l'i^poqup  ininé^l 


lECDEiLs  péAionionfiS. 


J(fl3 


nïtte  {C.  1.  t.,  m,  10771,  mentionne  un  f  cnllegium  naviculariorum  •  ; 
le«  diviaités  Savus  et  Neptonue).  =.  Supplément  :  Vuuc-.  Modu- 
menls  antiqaea  en  Serbie  [inecriptioni  trouvées  en  1904).  —  R.-C. 
Kdkïîi^.  Incendies  de  rArtémiMOO  d'ÉphJ».  —  A.  Colhi^oo  «t  J.  KEit. 
Recherches  tirchéotogiqaeB  dans  ta  D&tmatipseptenlHonftle).=:  Heft  1. 
Th.  Macridy.  Antiquités  dé  Notion  (en  loni^.  FouillcB,  inscripliona; 
aoe  d'elles  date  du  ip  s.  av.  J.-C).  —  W.  Belbiû,  Les  Imtit;  et  leura 
valets  (répliqne  aui  observations  de  Patereen).  —  F.  iMiioof-BtuiiBR. 
Eurydicée  (il  semble  que  Lysïmaque  ail  donné  ce  nom  à  Rœyma 

^d'après  celui  de  ta  Qlle  Eurydice).  —  H.  HsiiKitoBv.  Les  proran^uls 

"d'Asie  B0U9  Trajan  (es^saie  de  dater  Ici  proconsuls  mentionnés  dans  les 
iascriptional. —  A.  Wilublu.  Sur  Josèpbe  \Antiq.,  XIV,  Sfiti,  doit  élre 
corrigé  d'après  les  inscriptions;  elles  nous  loat  connaître  un  Nium 
''Apmtiâou  xocâ-' ûioBeid»  Si  Mtv^xXûu  conjme  épooynie  d'HalicaroaïSe)-  — 
0.  KsLLCft.  Races  canines  dans  l'aniiquité.  — A.  Wh-helh.  Inscription 
d'Syettoe  [du  ir*  s.  av.  J.-C;  insécurité  et  dépresmion  économique  de 
la  Bèotle  à  celte  époque).  —  1d.  Inscription  d'Hypata  (luttes  entre 
Uypata  et  Érytbrces).  ^  Supplément  :  R,  Hederdev.  Rapport  provi- 
•oire  sur  les  fouilles  d'Éphèse  en  19(D4  (bibliothèque  de  T.  Julius  Gelsae 
PoIemaeÂnuR,  proconsul  d'Asie  en  106-107  ap.  i.-C.y  l'ondée  par  son 

nk.  Deui  longs  décrets  des  empereurs  Valentinieo,  Valeus  et  Gratien. 
iiste»  de  curetés.  A  la  Sti,  l'église  double  de  Notre-Dame,  où  Fut 
10  le  3"  conseil  œcuménique,  en  431), 

44.  —  Wlaner  Stndlen.  Jahrg.  XX  VU,  1905,  Heft  1.  —  J.  Kao- 
II4TSB.  Études  sur  les  champs  de  bataille  de  la  Grèce  |I.  Mantinée, 
36i  av.  i.^Ç,.  Réfau)  les  critiques  de  Lammert.  Au  lieu  d'une  tî^ne 
trmèe  qui  se  tiepare  en  aileufleasive  et  aile  défensive,  nous  avoD.?  chez 
lotinoadas  uoe  ou  plutAi  deux  masses  profondes,  formées  par  les 
hoplites  et  par  ta  cavalerie.,  qui  dirigeaient  leurs  coups  sur  un  seul 
point,  et  seulement,  en  outre,  un  ^upe  assez  considérable  de  cavale- 
rie et  d'inranterie  qui  occupait  l'autre  aile  de  L'adversaire.  Il  n'y  a  plus 
abMtlament  de  centre.  U.  Ghéranéc,  La  découverte  par  Boiiriadës  da 
tombeau  des  iMaeédoniens  donne  une  physionomie  nouvelle  au  combat; 
lieu  où  il  se  produisit  est  à  deux  boas  kilomètres  plus  k  l'est  qu'on 
[ne  l'admettait  jusqu'ici,  avec  un  plan.  III  Sellasia,  221  ap  J.-C. 
^Contre  Lammert). 

46.  —  Zeitschrift  des  dentscben  Tereina  fOr  die  Geaehlolitai 

MMlLTénaïud  Schleslens.  Jahrg.  IX,  IQOs,  Heft  3.  —  W.  Si-ocklaska. 

La  bataille  d'Austerlilz  (récit  composé  d'après  tous  l«s  docuroetiis  con- 

^au*;  on  y  traite  surtout  des  troupes  aatricbiennes).  =  Heft  4.  M.  Etst-BR. 

liatoire  de  Bruno  de  Scbauenburg;  suite.  —  Kdx.  Les  juifs  d'Olmûtz 

H13  k  1i20  (parle  d'un  manuscrit  des  archives  manicipalcs  d'OI- 

EîBQtt,  qui  contient  une  liste  des  afflairss  financières  conclues  entre 

julb  et  cbrètient.  Intéressant  pour  l'histoire  de  la  cmliiatlon).  — 

V.  SuiKfiMn.  S<iurces  pour  l'histoire  de  Znaim  à  l'époque  de  la  Réforme; 

VI  :  I57ÎJ-15S;.. 


Am 


KBCDBtlS   PJaiÔOICilTI». 


46.  —  Tbe  engUftb  hSatorical  Ilevlew.  1906,  avril.  —  II.  Dykes 
Shaw.  La  fin  do  U  domioaiion  witigothique  en  Ë«pkgn«.  —  6«org« 
EbKUKDtoii.  Relation»  dfii  Manoas  avec  les  Hollandais,  160i>-t7â2  (les 
Manoas  étaieot  tes  ladiene  qni  hai)itaieDt  catle  région  de  ta  Guyane 
oà  l'on   plaçait  au  ïvii»  siêcte  le  lac  de  Paytiti  ei  CEI  Dorado).  — 
Pror.  Wîlbur  C.  Abbott.  Le  LoBg  Parleœeat  de  Cbarles  ÎI  ;  2»  article. 
—  F.  M.  PowicïE.  Roger  de  Wendover  et  la  chronique  de  Coggeshatl 
{Roger  a  copié  Coggeshail,  maiB  seulement  jusqu'en  1195,  époque  où, 
sur  le  manuscrit  qui  contient  la  cbrotUque  de  CoggeBball,  on  constate 
UQ  èvideat  cbangeoieat  de  main;  en  outre,  il  doit  avoir  eu  soas  le 
yeux  un  texte   uD    peu  différent,  car,  dans   le   manuscrit,   cer 
passages  ont  été  raturés  et  eurchaigée;  quelques-unes  de  ces  surcbarge» 
6ont    bostiles  à  Jean  Sans-Terre.  Elles  ne  se  retrouvent  pas  dani^ 
Roger  de  Wendover;  c'est  donc  qn'îl  avait  le  manascrit  primitif  avarii 
les  Burcharges.  Après  1195,  les  emprunta  de  Wendover  i  Coggesballi, 
»ont  insigniliants  et  peuvent  provenir  d'autres  sources).  —  G.  J.  Td» 
iTBn.  Le  Conseil  de  Saint>Alban  en  121S  {Wendover  dit  que  le  roi 
ordonna  aux  shériffs  de  convoquer  dans  ses  domaines,  —  «  de  ginguli» 
dominicoruD)  suorum  villls  »,  —  quatre  bommee  et  le  prévAt  pour  déter- 
miner le»  pertes  éprouvées  par  lee  prélats  dans  les  derniers  troubles; 
mais  comment  ces  gens  du  roi  pouvaient-ils  ^tre  renseignés  sur 
point?  N'etait'il  pss  plus  logique  et  plus  conforme  à  It  fois  à  la  pra- 
tique judiciaire  de  s'adresser  aux  gens  des  domainee  des  prélats  eux* 
mémest  Ceci  impose  la  «jrrection  <  de  singulis  dominicorum  epiic<^- 
rtÂtn  villis  •,  qui  explique  tout}.  —  Cora  L.  Bcopiei^d.  Henri,  duc  de 
Somerset,  et  Edouard  IV  (publie  deux  documents  inédits).  —  P.  8. 
Allbh.  Les  lettre?  de  Rndotph  Agricola  (sources  de  celte  correspon» 
dance;  catalogue  des  cinquante  lettres  qu'on  a  publiées  de  lui  et  qui 
vont  (te  H69  à  1465),  —  Andrew  Lano.  Le  cardinal  Beaton  et  le  testa- 
ment  de  Jacques  V  (l'imputation  dirigée  contre  le  cardinal  par  le  comte 
d'Ârran  n'est  pas  fondée).  —  Prof.  PtBTB.  Le  secrëlaire  d'État  Tfaurloe 
et  tes  rapports  de  l'Angleterre  avec  la  Hollande  (publie  un  traité  com- 
posé par  Tburloe  sur  ces  rapports;  il  esit  daté  du  iS  mars  1661)    — 
H.  W.  V.  Tempebley.  La  démission  de  Pitt  le  &  octobre  1761  {publie  j 
plusieurs  documents  tirés  des  i  Hardwicke  papers  »,  qui  complètent 
utilement  ceux  qu'on  a  donnés  d'après  les  arcbives  des  Newcaatle).  — 
J.  Holland  Rose.  Protestation  de  Talleyrand    contre  son  expoUïoo 
d'Angleterre,    1*^  janvier   1793.    ^   CompteS'readus    :    Baumgartertf  \ 
Peland  et  Wagner.  Die  Helleniscbe  Kultur  (ouvrage  au  courant  des 
plus  récentes  découvertes).  —  W.  Otto.  Priesler  und  Tempel  itu  helle- 
nisticben  ^^îgypten  (apporte  beaucoup  de  faits  nouveaux,  emprunté»  | 
surtout  aux  papyrus).  -^  ÀudoHent.  Cartbage  romaLne.  >-  £.  Capasiù. 
Napoli  greco-romana  esposta  nella  topograÛa  e  nella  vita  (bon).  — 
Paul  Allard.  Dix  le^os  sur  le  martyre  (intéressant  ^  maïs  les  problèmea 
les  plus  intéressants  n'ont  pas  été  abordés),  —  D.  J.  RiU.  A  hiftl^ry  of  1 
diplomncy  in  the  international development  of  Europe;  vol  I 
(ouvragé  qui  est  le  fruit  de  lectures  étendues,  mais  qui  n'apiu 


Je  Lurn  uouveau^  —  M.  Ro^tr.  L'^nBeigoemont  des  lelti'ps  classiques, 
d'Ao«ono  à  Alcuin  (eicellentl.  —  J,  B.  Bury.  Tho  lire  of  8t.  l'atrick 
(ran)arqua.ble).  —  Alice  Gardner.  Théodore  of  Siudiurci,  lit»  lifi'  and 
Urne»  {l)oa|.  —  JT.  Rhamm.  Dia  gro8Ebur«a  der  Nortlg^rmaDen  (iliflioilc 
i  tire;  cijnclusiDDs  liardieB  et  basardeufos,  mais  ouvrage  qui  mérite 
d'être  lu  et  médité.  Artide  dâ  P.  VinogradoS).  —  S.  Helimann.  8eûa- 
liux  Scoltus  (bon).  —  P.  Viliari.  !  primi  due  secoli  delta  storia  di 
FirCD2«  (3*  édition,  en  partie  remaniôe).  —  Èfary  HaUion.  Borough 
cuttomf  ;  vol.  I.  —  Fried.  Hardêgen.  Imperialpolilik  K6»ig  HeiDncb»  II 
Ton  Eogland  (celb^  thèse  sur  la  politique  impérialiste  d(>  Henri  II  Plan- 
tai^net  manque  de  solide  base).  —  T.  Frants.  D«r  grosso  Kampr  !;wis- 
ehflo  Kaiseriuni  und  Papttum  zurZeit  des  HoheDBtaufpn  Friedrich  II 
Ibeaucoup  d'érudition,  mais  aussi  des  vues  contestables).  —  W.  Farrer. 
Tbe  Cbarlutary  o(  Cockersaad  Abbey,  of  tbe  Premonelraleuotau  order; 
vol.  m.  —  Giui.  Ûerola.  Munumenti  venoti  oeil'  isola  di  Greta  |in)[K)r- 
tant).  —  A.  p.  Innei.  Rngbtul  uodf^r  the  Tudors  (bon).  —  //.  Bttrgt. 
Androu  Oodenstein  von  tCnrlstadt;  t.  I  (excellente  b;ugni|>hie;  Id  t.  ( 
a'trréte  ^fi  15»! ,  avant  la  révolte  des  paysans,  où  Carlstatlt  joua  un  si 
grand  r6le|.  —  B.  Sickel.  CatberiDe  de'  Medici  and  th«  french  reforma- 
tioD  (intéressant;  mais  il  y  est  moins  question  de  Catlierlnn  de  Modi- 
cis  que  des  principaux  persionnages  de  son  temps).  —  G.  B,  PhUtips.  The 
exlinctioD  of  the  ancient  hierarcby  (un  tableau  qui  ornait  auirefoi»  Ica 
mur«  du  collège  anglais  à  Rome  représentait  oose  évêques  catholiques 
martyrisés  sous  Elisabeth.  Quels  étaient  ces  onse  évéques  et  commeot 
iDoururent-ilsf  Cette  double  question  a  été  résolue  par  l'auteur  avec 
■denco  et  perspicacité).  —  />.  Tvwnjihend.  The  lil'e  and  letters  oF  the 
gnst  Mrl  of  Corlc  (très  bonne  biographie;  l'auteur  est  d'aitis  que  les 
aoeonlinns  lancée<i  contre  Richard  Dayle,  •  le  grand  comte  de  Cork  *, 
sont  injustifiées^.  —  P.  Mantous.  Notes  sur  les  compteg-rendus  des 
•eu;C«s  du  Parlement  anglais  au  xvm*  siècle,  conservés  aux  archive* 
da  miniitèrE»  des  Affaires  étrangères  (bonne  étude  critique;  ces  notes 
serviront  utilement  à  corriger  la  Parliamentarif  hùtory  de  Hlobbeti).  — 
S.  G.  Util.  Beugal  ia  1756-1757  (publie,  d'après  les  archives  d'État,  une 
grande  masse  de  documents  sur  les  débuts  de  la  conquiMe  du  Bengale 
par  les  Anglais),  — Un.  Paget  Toynitee.  The  letiers  of  Uoracc  Walpole, 
(ourlh««fl  of  Oxford;  vol,  XIII-XVI  (édition  qui  comprend  beaucoup 
in  lettres  nouvelles;  mais  e^lle  o'esi  pas  encore  cuinpt^ie.  L'annotation 
ml  ffufËHOKi).  —  J.  H.  ftôH.  The  deveFopment  of  the  europesn  nations, 
1970-1900  iboo  résumé  de  pnlïtique  générale). 

47.  •—  Tlie  Athenseom.  190f>,  ^\  mars.  —  W.  Stubbs.  Lccturfi  on 
«arlj  engUtih  history  (recueil  d'article*  très  anciens,  fort  démoda!)  pour 
U  plupart,  reitnuluitt  sans  soin,  sans  notes;  c'est  la  défroque  d'un  grand 
Mprit  (|u'il  iiurait  miteux  valu  laisser  ignorée  au  fond  d'une  armoire). 
—  5y<tn«y  C.  Grter.  Tbe  letiers  of  Warren  Hastîags  tobis  wife  (recueil 
coraplvt  de  en  lettres,  éditées  avec  un  savant  commontairo.  Très  inté- 
rMMBtj.  —  W.  H.  Frtrt,  Tbe  prÎQciplos  of  religions  cérémonial  (exoet- 


408  KECUEIL»   PEB10PIQDE». 

)eat),  =  7  avril.  Greenidg^.  A  bisiory  of  Rome  dariog  the  Uler  Ref^u* 
blic  and  eady  Priocipate;  vol-  I,  133-104  (remanqaabte).  =  H  avril 

André  Siegfried.  Lfe  Canada,  les  deux  races  |eKcellent|.  :=  2t  avril. 
J^mes  Breasied.  A  history  of  Egj-pt  frotn  ihe  earliesi  Urnes  to  lh«  Per* 
sian  conquesi  {fait  avec  beaucoap  de  soio,  de  science  et  d'ori^nalité: 
tous  traits  caractérisriqaeg  de  l'École  de  Berlin,  à  laquelle  apfiartieni 
M.  Breasied,  sans  oublier  le  loa  arrogant  et  Tair  d'infaillible  supério- 
rité, qui  la  distingueot  encore).  —  là.  Aacieot  records  of  Egypt;  vol.  I 
leicelleQt).  ^  28  avril.  Broadley  et  Bartelot.  The  ibree  Dorset  captains 
at  Trafalgar  :  Tbomas  Masterman  Hardy,  Charles  Bullen,  Hedry 
Digby  (bon}.  ^  5  mai.  J.  Mackinnon.  A  hislory  of  modem  liberty 
(compilation  faîte  d'après  de  nombreuses  lectures,  mais  hâtive  êl  cou- 
vent erronée).  —  The  Victoria  county  historié.  LaDcashire,  vol.  I; 
Worcesterahire,  t.  I  (excellent).  —  D.  fiandall-Mac  Iwr.  Mediceval 
Rhodesia  (important).  ^  f?  mai.  William  Hudson.  The  records  of  lh« 
city  of  Norwich  ;  vol.  1  fin  té  ressaut).  —  W.  W.  Skeat.  Pierce  Ibe 
Ploughman's  Crede  (nouvelle  édition  de  ce  poème  wycliffite,  écrit  peu 
après  1393).  ^  19  mai.  F.  Madan.  A  summary  catalogue  of  westeni 
manuscripts  in  tbe  Bodleian  library  at  Oxford;  vol.  Y  et  VI  (excellent 
catalogue,  destiné  à  rendre  les  plus  grands  services}.  ^26  mai.  Bodki/- 
Tbe  church  in  France  (irès  intéressant  exposé  de  l'Église  en  France  »6as 
te  régime  du  Concordat  et  de  la  fin  du  gallicanisme). 


48.  —  ApchiTla  della  R.  Socl«tà  romaDa  di  storia  patrla. 
Vol.  XXVIIl,  fasc.  3-4,  1905.  —  F.  Camobheco.  Le  mouastère  de  Saint- 
Érasme  sur  le  CceliuB  (son  histoire  depuis  la  seconde  moitié  du  \n*  s. 
jusqu'à  la  fin  du  xv>,  où  les  bâtimente  ruinés  de  Tabbaye,  ses  terres  et 
revenus  furent  attribués  à  8.  Stefanu  Rolondo).  —  G.  Arias.  Pour  ser- 
vir à  l'histoire  économique  du  xiv*  a.  (étude  minutieuse  tirée  des  livres 
du  Vatican;  beaucoup  de  chiffres  et  de  faits).  —  G. -S.  RAjtcmDo. 
Néron  et  l'incendie  de  Rome  (cet  incendie  oe  peut  être  que  l'œuvre  du 
hasard.  Les  récita  qui  mettent  en  cause  Néron  sont  légendaires.  A 
peine  visible  dan;;  Tacite,  la  légende  est  déjà  formée  dans  Suétone  et 
Dion  Caesius  ;  Flavius  Josèphe  a  recueilli  sans  critique  toutes  les  calom- 
nies qu'avait  fait  naître  la  fantaisie  du  peuple  romain).  —  A.  MottAci. 
Catalogue  des  actes  de  l'abbaye  de  Sant  Alessio  sur  l'Aventia;  suite  et 
fio  (en  tout,  139  numéros;  le  recueil  s'arrête  au  mois  d'avril  1398).  — 
P.  Fedële.  Lee  bijoux  de  Vannozza  et  une  œuvre  de  Caradosso  (il  s'agit 
de  Vannozza  Borgia,  mère  de  Lucrèce,  et  des  travaux  d'art  qu'elle  fit 
entreprendre  pour  décorer  plaaieurs  ègliseB  de  Rome).  —  E.  Cahdbi.  L« 
légation  du  cardinal  D.  Capranica  auprès  d'ÂlfoDse  d'ÂragOD,  do 
29  juillet  au  7  août  145:i  —  Nicola  Barohe.  Pour  l'abbaye  de  Casa- 
mari;  diplùme  inédit  en  confirmation  de  privilèges  donné  par  le  roi 
Charles  11  d'Anjou.  =:  Compte-rendu  :  Fr.  Scliupftr.  Precarie  e  livelli 
nei  docuraenti  e  nelle  leggi  dell'  alto  medio  evo  (escelienie  étude  sur 
troia  formes  de  contrats  intéressant  la  nature  de  la  propriété  foncière). 


48.  —  Archirlo  storico  tt«llai>o.  I9lib,  disp.  li.  —  Arrigo  Bolki. 
\jea  cbarlM  en  langue  vulgaire  des  archives  archiépiempalcs  de  CagUari 
(élude  diplomaUquc!;  les  formes  usitées  dans  la  chancellerie  aarde  dif- 
liniOL  nolahlemeut  des  formes   de   la  diplomatique  occidentale).  -^ 
iaMoHTAHAtii.  Parme  et  Ifs  émeutes  de  1831;  suite  et  fin.  —  Emi- 
gTA.  André  Alciat  et  rîoniface  Aroerbach  (analyse  la  correepon- 
luce  échangée  entre  ces  deux  célèbres  juriscoasultes  depuis  environ 
i'20|  année  où  Aiciat  connut  Amerbach  à  l'Université  d'Avignon, 
isque  vers  11150,  date  de  sa  naort.  La  correspondance  des  Amerbach 
~«Bt  à  ta  Bibliothèque  de  l'Université  de  Bile).  —  F.  Hizzelli.  L'  t  ope- 
rariuft  tersane  »  à  Pise;  conlribution  à  Tbistoire  de  U  marine  pisane 
{cet  ■  operariu»  •  était  l'administrateur  de  l'Arsenal,  dont  le  Grand 
Conseil  avait  décrété  ta  fondation  en  !S00;  expose  sps  foncttans,  avec 
document)^  k  Vappaî)/.  —  P.  Picgolouini.  Bartolomeu  Rolis  de  Padouc 
et  ta  fondation  pour  l'Univereiié  de  Sienne,  H  juillet  1512.  =CompteE- 
renduB  :  F.  Carlesi   Orîgini  délia  citlà  e  del  comune  di  Prato  (esti- 
mable; l'auteur  s'arrête  A  la  Bn  du  zii'  siècle,  à  l'origine  du  mouvement 
cummunat).  —  M.  Hoberli.  Dei  boni  appartenenli  allé  cittâ  dell'  Italia 
settenlrioDate,  datle  învaeioni  barbariche  al  Borgere  dei  comuoi  (bon; 
mais  le  détail  est  souvent  peu  soigné).  —  Ûeçli  Asti-Vitelltschi.  Le 
relazioni  fra  la  Repubblica  di  Firpute  c  t'Umbria  net  sec.  xiv,  secondo 
aenti  dal  r.  Archivio  di  Stalo  di  Firenze  jeicetleni  travail  d'ar- 
—  S.  Baldasieroni.  La  guerra  tra  Firenze  e  Giovanni  Vis- 
}nti  (boD)<  —  A.  Palmier i.  GU  antichi  vicariali  detr  Appennino  bolo- 
sefrinBlilutioadu  *  vicariato*  .se  rattache  à  l'ancienne*  podesJerias; 
qoaml  celte-ci  disparut  an  milieu  du  xtv*  s.,  on  laissa  subsister  le  juge 
M  te  notaire;  le  premier  de  ces  deux  fooctiû'DDairefi  devînt  te  •  vic&rio  ». 
CMM  transformation  adminietrative  et  judiciaire  a  été  en  partie  l'œmvre 
de  Giov,  Visconti).  —  F.  AUssio.  LuBerna  o  l'iriterdetto  di  Giacomo 
jronzo  (publie  cinq  documente  concernant  Tinlerdit  lancé  ponr  crime 
hérètie  par  l'inquisiteur  lluronzo  sur  les  gens  de  Luserna  etqni  dura 
1448  h.  1453).  —  Àug.  Tormene,  Il  tmilaggio  a  Gonstantinopoli  di 
Girolamo  Lippomano  et  la  sua  tragica  fine  (remarquable),  ^  Disp.  4. 
G.-B.  RisTom.  Saint  Ambroise  à  Florence;  mn  arrivée  et  sou  séjour 
y  vint  dins  les  premiers  mois  de  39S  et  y  resia  jusqu'en  394).  — 
imto  Saktoli.  Le  t  Liber  ceoBUum  >  de  la  commune  de  Pisloja 
crit  un  ms.  du  xn"  s.  oii  ont  été  transcrits  environ  900  documents, 
avec  une  analyse  Bum maire).  —  Guglielmo  Volpi.  La   question  de 
Gavalca  isur  ta  vie  et  les  œuvres  de  Fra  Domenieo  Cavalea,  un  des 
meilleurs  écrivains  toscans  de  second  rang  au  xiv*  s.;  on  lui  a  contesté 
tuu  raiaon  la  paternité  de  ses  (uuvrcs).  —  Pietro  E^auLA,  Quelques  notes 
sur  la  I  vicinia  •  considérée  comme  élément  constitutif  des  communes 
(montre  l'impurLance  que  prennent,  au  point  de  vue  de  l'orgaaisalion 
primitive  des  communes,  tes  t  vicini  •  d'apréa  les  statuts  piémontais). 
—  Luigt  ScutAi'AKBtu.  La  comte  Humberl  aux  filancbfiS-Maio»  a-t-il 
été  connétable  du  royaume  de  Bourgogne?  (la  charte  de  {032  que  l'on 


liO 


aRcoËiLS  riaiooiçvKS, 


invoque  dant  le  débat  sor  ceue  qaflfilioB  meatioiiiM  on  Cciutt^iu  qai 
est  un  Dom  d'bomme  ei  non  le  titre  d'une  foactioôl,  —  Agostino 
ZkHKhLu  Charifs-Qaint  à  Peechiera,  1530  Ipubliei  une  lettre  écrite  à 
Firanchino  Paraiico  par  soa  fila,  lequel,  se  trouvant  à  Poscbiera  avec 
plusieurii  geaiilsbomuiee  de  Bre»cia,  avait  pu  assister  à  l'arrivée  et  au 
repas  de  l'eraperear,  21  avril  1530).  —  Fr.  Ditu.  Messêr  Francesco  Gain- 
pana  e(  les  siens  ^publie  deux  lettres  de  1&42  H  de  154ri).  =:Gûmpte*- 
rendu!!  :  P.  Manfrin  La  dominazione  romana  nella  Gran  Brettagni 
(montre  que  la  domination  romaine  en  Bretagne  a  été  plus  profonde  et 
plus  durable  qa'on  ne  l'a  dit,  principalement  cbes  les  Allemands).  — 
P.  Moimsnli,  La  storia  df  Venezia  nella  TÎta  privata  (!•  édition  refon- 
due d'an  livre  eicellejit|.  —  fl.  Caggese.  Va  comune  libero  aile  porte 
di  Firenze  net  sec.  ini  :  Pratn  in  Toscana  (contient  ane  série  d'obser- 
vations intéressantes  et  bien  documentées  sur  j'bistciire  de  Pralo  et 
aussi  d'aatres  communes).  —  R.  Marducci.  Prancesco  Mario  I  délia 
Rovere;  parte  I  :  I490-15'27  (bon  récit,  puisé  aux  meilleares  sources  et 
conduit  avec  une  excellente  méthode),  —  Pierre  GauthitÈ.  L'Italie  an 
XVI*  a.  :  Lorenzaccio  |ouvra^  bien  étudié  et  intéressant;  mais  pourquoi 
l'auteur  parte-L-il  avec  tant  de  hauteur  dédaigneuse  contre  l'Italie  et  les 
Italiens?!'.  —  J<»-  >ïtu(a.  Die  rdmiscbe  Curie  nnd  das  Conzil  von  Trient 
unier  Pius  IV:  vol.  I  (très  importante  publication.  L.  Carcereri  ajoute 
plusieurs  documents  inédits  tirés  d'un  ms.  de  la  bibl.  Marucelttana  de 
Florence;  trois  lettres  adressée?  de  Trente  par  l'év^ue  de  Gallerate  au 
cardiuai  Morone,  (562). 

60.  '^  ArchlTto  storlco  lombiu-do.  19€5,  30  juin.  —  Etio  Ribold 

Les  senlencefi  de^  consuls  de  Milan  au  xn>  siècle  (1"  le  Consolai  consi- 
déré comme  tribunal;  '>  compétence  du  tribunal  consulaire;  3*  notes 
de  droit  et  de  procédure.  Suit  ud  copieux  répertoire  de  ces  senleaces, 
dont  bon  nombre  n'avaient  pas  encore  été  utilisée»).  —  Henry  Cocsn. 
Jean-Galéas  Vi»conti  et  le  comté  de  Vertus  (publie,  avec  un  rac^similé, 
le  texte  d'une  pièce  rédigée  eu  français,  émanant  de  J.-6.  Viiconti  ei 
concernant  l'administration  de  son  comté  de  Vertus).  —  Alessandro 
CoLOMso.  L'entrée  de  Pranceaco  Sforza  à  Milan  et  le  début  d'un  nou- 
veau princîpat;  fin  le  30  septembre  (article  richement  documenté).  — 
Giuseppe  Gallavbesi.  Deux  documents  inédits  concernant  les  biem 
allodiaux  de  Milanais  taies  (11^5  et  1261).  —  Ëmilio  G&lu.  Lqs  mai' 
sons  de  campagne  de  Pétrarque  dans  le  Milanais.  —  Âgostino  Zakelu, 
Elisabeth-Christine  de  Wolfeobiittel  âBrescia  en  1708  (raconte,  d'apréf 
des  relations  contemporaines,  les  fêtes  données  à  Brescia  en  l'bOûQ60r 
de  celte  princesse,  qui  traversait  le  lerritaîre  vénitien  en  êe  rendant 
vers  son  époux,  Charles  lU,  roi  d'Espagne).  —  Bibliographie  d'histoire 
lombarde.  =  30  septembre.  Carlo  Salbotto.  Sur  la  signification  du  mot 
•  Italia  ï  dans  Liutprand,  évéque  de  Crémone  (ce  mot  a-l-il  eu  deui 
sens  :  l'un,  conservé  dans  l'usage  littéraire  avec  le  sens  large  de  l'an- 
tiquité, l'autre,  employé  dans  le  langage  politique  et  pratique  comme 
synonyme  de  ■  regnum  Ilaliae  «f  Ou  bien  le  sens  large  a-t-il  été  tou- 


KKCDBlLit   riiniODIQlIBS. 


411 


jours  tmployé  «eul?  Duis  Liulpraad.  lîaiia  pst  synonyme  de  regnum 
ftalicum  et  comprend,  outre  l'IUklie  du  Nord,  la  Tuscane  et  le  dacbé  de 
RpolAte.  Il  témoigne  donc  en  f&veur  du  double  senF,  larg^  et  restreint). 

—  Âttilio  GuTTt.  La  fondation  du  Giarnate  Ualiano  et  fi^  premierH 
rMacteors,  1804-1806  {article  long  de  plus  de  70  pages).  —  Gerolamu 
BjscaiiO.  Les  documents  relatifs  k  l'église  de  SainUSigiimoad  de 
liiviilda  d'Adda  (xu*  ùècle).  —  Ëltore  VaBOA.  Pour  servir  à  TbiBloire 

ilave»  oneQlaux  à  Milan  (quelques  documeuts  nouvcaui  appar- 
tè  la  seconde  moitié  du  xiv*  siècle).  =  Nécrologie  :  F.  Notati. 
TppoUto  Mal&guzû-Valeri  {avec  une  liste  de  se«  œuvres).  ^31  décembre. 
Dlno  ÀJuhatome.  Le  fils  aîné  de  Gian-Galeazzo  Visconli;  sa  naissance 
et  K)a  baptême  et  la  politique  de  Visconli  au  printemps  de  1366.  — 
Felice  Possati.  La  pt^be  de  Vigevano  à  la  conquête  des  pouvoirs  publics 
ta  1&36  (exposé  surtoat  à  l'aide  des  archives  locales).  —  Fedele  Savio. 
Giovanoi  Bkttista  Fontaaa  ou  Fouteio,  écrivain  milanais  du  xvi"  aiècto. 

—  Aogelo  Hazzi.  La  jeunesse  de  Bartolomeo  Colîeoni  (de  1400  à  1127 
environ).  ^  Emilîo  Motta.  Pour  servir  à  l'histoire  de  la  culture  du  riz 
en  Lombardie  (sv»  et  i¥i«8iècte»),=  Bibliographie  :  EMlina  Mênghim. 
Dello  elato  proseotd  degli  studi  intorno  alla  vita  di  Paolo  Dtacono 
(excellent  travail  critique).  ^  G.-B-  Picùtti.  l  Camlneei  e  la  toro  signo> 
ria  in  Treviso.  1283-1312.  —  Bpistolario  di  L.-A.  Muralori,  edito  e 
eurato  Ja  Matteo  Gampori;  vol.  VI  et  VII  (ces  deux  volâmes  coaliennent 
\,'3i'î  lettres,  pour  ta  plupart  inédites,  de  Muratori;  elles  se  rapportent 
anx  années  1722-1733.  Important).  —  Bibliographie  d'histoire  lombarde, 
joln-déce>mbre  tWb. 

51  — AroJiivio stoiico  p«r  l«  provinoie Napol^tiuie.  Auno  XXX, 
1905,  fosc.  '2.  —  G.  Gehtîle.  Le  fila  de  G.-B.  Vico  et  les  débuts  de  ren- 
seignement de  la  littérature  italienne  à  l'Univergité  de  Naples;  suite; 
iin  dans  le  fasc.  3.  —  P.  Fe&cle.  Les  articles  du  traité  de  paix  conclu 
entre  le  roi  Ladislas  et  le  pape  Jean  XXIU,  1413  (analyse  et  publie  le 
texte  de  ce  traité  que  l'on  ne  connaissait  encore  qu(^  par  la  relation 
Itb  et  incomplète  do  Marin  Sanudo).  —  E.  Nicouni.  Lettres  inédites 
iBeroardo  Taoucci  à  Ferdinandu  Galiani;  2*  partie  :  décembre  1766- 
■vril  1769.  —  D.  Les  premières  loges  àes  ffancs-maroQS  à  Naplec 
I17-W-1751).  =  Comptes-rendu*  :  G.  Guetrttri.  Le  rolazionî  toi  Veoe- 
ria  «  Tfrrad'Otranlo  6no  al  t5H0  liravail  ectimable,  mats  qui  aurait  pu 
[iprofondi  et  plus  méthodique).  —  0.  CaTtttiieri.  Peter  von  Ara- 
|d  die  sizilianiscbe  Ve«per  (excellent;  complète  très  habilemont 
l'oavrage  d'Amarif.  —  M.  Jùnora.  Il  vescovato  di  Montepeloso  (l'auteur 
•'efforce  d'établir  que  cet  évéché  à  dû  prendre  naissance  vers  la  fin  du 
X*  tiècle;  maifl  il  ne  peut  le  prouver).  =:  Nécrologie  :  Franceaco  Nilti 
1«  ?4  février  1851,  mort  le  :H  janvier  1905;  auteur  d'étude»  sur 
lUvel  et  sur  te  pape  Léon  X).  =  A  {>arl  :  Dinrio  napoteUoo.  ilW- 
i9ih;  «Dit*  dans  le  fasc.  'S;  eu  dans  le  fane.  4.  :^  Fasc.  3.  F.  B.4vmi. 
Une  lettre  patente  uriginaJti,  siur  parchemin,  délivrée  par  l'humaniite 
Glovaalunlu  Campano,  évdqu«  de  Toramo,  1475  (iatéreasant).  —  Jour* 


Si2 


RECCBILS    péBIOI>I«nES. 


nal  de  la  guerre  de  Velletrit  écrit  par  Mgr  CelâEtino  &4UAin,  1744.  — 
P.  Fedele.  NotEB  sur  Ig  moyen  âge  (1'  une  charte  émanée  des  ducs  de 
Fondi,  LéoD  et  Marius,  en  avril  iOO?;  2"  document  relatif  à  la  hiogni- 
phie  de  Romualdo  de  Salerne,  janvier  1175).  —  Réflciions  de  Ferdi- 
nando  Galîaai  sur  le  tremblemeat  de  terre  de  la  Calabre  et  de  Messioe, 
5  février  1783.  =z  CompteB-rendua  :  Francesco  LoParco.  Petrarcae  Bar- 
laatQ  (Barlaam,  ttti  de$  premiers  théologiens  byzantins  qui  soient  venus 
en  Italie  puur  traiter  de  l'union  entre  les  églises,  mort  évéque  de  Gerace 
en  1350;  il  fut  ud  des  professeurs  de  grec  de  Pétrarque.  Sa  biographie 
de  1339,  date  de  son  premier  voyage  à  Avignoo,  jusqu'à  sa  mort).  — 
Basitide  Del  Zio.  Melli,  le  agitazioni  ne!  MeJfese^  il  briganlaggio  {beau- 
coup trop  long;  l'auteur  aurait  dû  se  contenter  de  raconter  l'hiEloife 
du  brigandage  à  Melfî  de  1860  à  1865).  ^  F.  Scandom.  Storia  di  Aqui- 
lino  dalle  origini  alla  Hao  délia  dominazioue  loagobarda  (bon).  —  £.  Aofia- 
^.  Gli  AJeramici  neir  Italia  méridionale  [utile  biographie  du  marquis 
Manfredi,  un  des  seigneurs  notables  de  l'Italie  méridionale  vers  le 
milieu  du  xii'  siècle,  mais  il  n'a  pas  réussi  à  prouver  qu'il  deaceodait 
de  la  famille  des  Alerami).  —  /.  Savini.  La  contea  di  Apruzio  e  1  suoi 
conti  (très  bonne  monographie]'.  —  Salvatore  Ferraro.  La  colonna  del 
cereo  pasqttale  di  Gaeta  (sur  cette  coloone  ont  été  reprèsentéeE  des  scènes 
de  la  vie  de  saint  Érasme,  d'après  le  récit  qui  en  a  été  fait  par  Gio- 
vanni Coaiulo,  nioine  du  Mont-Cassin,  plus  tard  pape  sous  le  nom  de 
Gélase  II.  8.  Ferraro  a  retrouvé  un  ms.  ancien  de  cette  œuvre  et  prouve 
qu'elle  est  bien  de  Gékse  II;  mais  il  n'a  pas  vu  que  c'est  une  légende 
sans  valeur  originale).  :=  Fasc.  i.  F.  Nicouiti.  Lettres  inédites  de  Ber- 
nardu  Tanuccî  à  Ferdinanda  Galiani;  suite  (1767).  —  B.  G.  CoRimeat 
finit  Gaetano  Mommone  (Mommone,  iin  des  plas  féroces  chefs  roya- 
listes, mourut  k  Naplcs,  en  1802,  dans  les  prisons  de  la  Vicaria,  soas 
l'accusation  d'avoir  tramé  avec  les  Jacobins  une  insurrection  contre  le 
roi),  —  P.  Fedelg;  La  paix  de  ihè&  entre  -Ferdinand  d'Aragon  et  Inno- 
cent Vm  (publie  le  texte  authentique  de  ce  traité).  —  Etiore  Glbrici. 
Archéologie  et  géologie  (exam&n  de  l'élude  présentée  par  R.-T.  Gùntber 
sur  les  modifications  du  littoral  maritime  dans  la  baie  de  Naples).  — 
Vincenzo  Floaio,  Mémoires  historiques,  ou  Annales  napolitaines  à  par- 
tir de  1759  f fournit  d'intéressantes  anecdotes  sur  la  vie  k  Naples  dans 
la  seconde  moitié  du  xviii*  siècle).  ^=  Comptes-rendus  :  Fr,  GùmntiM- 
Memorie  storiche.,  statu li  e  consuetadini  di  Oppido  di  Basilicaia  (bon), 
—  P.  Fedele.  Di  alcune  retasioni  fra  i  conti  del  Tuscolo  ed  t  prlncipi  dl 
Salemo  (intéressante  brochure). —  A.  LucarelU.  Notizie  c  document! 
liguardanti  la  storia  di  Acquaviva  délie  Fonti  in  Terra  di  Bari  ;  vol.  I 
(1»d). 

KS.  —  Arehirlo  «tortco  slclUuio.  Nuova  série,  anno  XXIX, 
1905,  fasc,  3-4,  —  Salvatore  Romano.  Œuvres  de  bienfaisance  de  la 
comtesse  Adelasia;  ses  rentes  mortels  retrouvés  à  Galtanisaetta  |celt<a 
AdeUlsia  était,  au  dire  de  M.  Amari,  Elle  de  Mathtlde,  Slle  du  comte 
Rog«r,  «t  de  Aaimoad,  comte  de  Toulouse  et  de  Provence).  —  Vito 


RBCDSILS  réllODtQCES.  413 

VrtÀLs.  Tnpani  dans  les  guerres  de  Charles-Quint  en  Afrique  et  contre 
lei  Tares  l&rticle  très  docQmenté).  —  AntUMio  Salinas.  Un  souvenir  de 
la  p«ste  de  Palerme  en  162(1  (inscription  sur  une  labletie  do  |>lomb 
tTQaràe  près  de  Lazzaretto.  —  S.  Cnittù.  Le  cinquième  congrès  de  géo- 
graphie iuilieD  et  U  Sicile.  — G.  ABEn&PHtMo.  Leitres  inédites  de  Mtirie- 
Caroliae,  reine  des  Deux-Siciles  (publie  vingt  et  une  lettres  écrites  par 
la  mine  à  D.  Giuseppe  Cetera,  riche  marcliand  de  Messine,  de  180S  à 
1B11  ;  co  sont  de  simples  billets,  où  il  n'ett  guère  question  que  d'inté- 
rêts privé),  d'achat»  divers,  etc.).  —  G.  TaAVjiLi.  La  poste  française 
confitquée  à  Meisine,  en  1798,  sur  un  navire  frammis  arrêté  par  ordre 
du  général  Danero  (publia  huit  lettre»  envoyées  d'Alexandrie  d'Egypte 
par  des  soidals  français.  Le  navire  qui  les  portait  croyait  qaela  France 
était  en  paix  avec  la  Sicile  et  avait  jeté  l'ancre  sans  défiance  dans  le 
poft  de  Messine).  =  Camptes-readus  :  Valmtino  Labatt.  Vn  decennio 
di  Carbouerta  in  Sicilia,  1821-1831;  oarnucioDe  storica  (plein  de  faits 
intéressants f.  —  Antonio  Cini.  Origine  e  progresso  délia  iingua  ituliana 
in  Milita,  ossia  la  lingua  nazionale  dei  Maltesi  (ouvrage  écrit  en  réponse 
à  un  discours  de  M.  Ghiiniberlain  à  la  Chambre  des  Communes,  le 
?8  janvier  iWi\.  —  Mario  Burrascano.  Memorîe  storicbe-ecclesiae- 
tiehe  di  Castroreale  ibon).  =  Anno  XXX,  1905,  fasc.  l.  Odoardo  Ooppo- 
LEB-OaLAiTDo.  Ufl  poète  biïarre  du  ïvc»  siècle  :  Marîano  Bonincontro 
de  Palerme.  —  G.  La  Cortb.  Deux  localités  controversées  dans  la  géO' 
graphie  de  la  âiclle  par  l'Édrisi  (l^à  la  recberctiedu  château  d'Al-Cba- 
làn;  2»  Ciminna  et  le  site  de  Chasu).  —  P. -M.  Ro.i:ca.  La  Membrana 
çabellarum  terras  AUami,  1367,  et  les  CapitoH  delta  Nadaria  e  dalla 
Camptria  de  1D88  (ce  sont  des  listes  des  taxes  que  tes  gens  d'Alcamo 
devaient  payer  à  leur  seigneur.  Publie  en  appendice  deux  longs  docu- 
tuent*  de  1583(.  -*  B.  CniNÔ.  Un  nouveau  document  sur  l'éruption  de 
l'Etna  en  1669  (publie  une  tetire  de  P.  Valentiun  Elunadies  au  vicaire 
général  de  Girgenti).  :=  Compte- rendu  :  Memorie  detla  Rivolazione 
•icitiania  dell'  anno  I84B  (important). 

69.  —  Naovo  npcbivlo  veneto.  Nouv.  sér.,  anaèe  V,  !90â.  T.  IX, 
S*  partie.  —  Anloaiû  Favabo.  Notices  bisloriquèi  sur  la  magistrature 
det  eiDX  à  Venise  <du  xin«  siècla  au  xvu«).  —  Arturo  Seqre.  De 
riuelqties  rapports  entre  la  liepublique  de  Venise  et  le  Saiot-Biège  aux 
temps  d'Urbain  V  et  de  Grégoire  XI,  lâ6"-1378.  —  L.-A.  Bomaai. 
\/t  clergé  et  ta  commune  de  Padoue  au  xiii*  siècle  (d'après  des  docu- 
ments încdita).  —  Ijiagio  fiaum.  Une  chaire  de  droit  public  ecclésias- 
tique à  l'Université  de  Padoue  dans  la  seconde  moitié  du  xviii*  siècle 
(expose  les  attaqure  dirigées  contre  une  chaire  où  l'on  pensait  fair^ 
entrer  un  esprit  nouveau.  Après  un  petit  nombre  d'années,  le  cours 
de  droit  ecclésiastique  devint  un  vulgaire  coura  de  droit  canoolque).  — 
V.  TtALoissKaA.  Les  Bavorgoanî.  t^eigneurs  d'Osoppo:  inscriptions  TudA- 
ralrc».  —  C.  Laciohaouioub.  L'httma  Viniziana  de  M.  Pielro  Bembo; 
tCritiquB  avec  di*H  ducuuiauls  inédits;  juite  et  fin.  sConiplfs-n.'n. 
Infonio  Mtdin.  Lastoria  dnlla  rt'puliblica  di  Veaesia  uulla  pi)e»ia. 


414 


uevnu  riiioDiom. 


—  p.  Motmmlt  La  sloria  di  V#Deua  wlk  vita  pirnU;  4*  édition, 
I»  partie  :  la  graotlesta  itrè«  toté>î«9Mm:  d«s  documeots  Qoav«aBx; 
iliuslralioD  a.boDdaLBte  et  bie^u  choUte).  —  Ùittuppg  Cafrin.  LlMiia  lloU< 
liEiiima;  i»  partie  (bon,  bien  illustré).  —  Nieotb  Papadepoti.  Sebacttuio 
Venier  e  te  sue  moaete,  t577«1578.  =  A  part  :  G.  Cipulla.  PobU^- 
tioDS  reiativea  à  l'histoire  de  l'Italie  m  moyen  âge  j  soile.  ^  T.  X, 
1"  parUe.  Loigi  Rosst,  Venii*  et  le  roi  de  Napl^;  Floreooe  et  Fran- 
ojisBrona,  deaafembre  1450ijtiiQ  I45t  (d'après  des  pièces d'an^vetl. 
--  Annida  SACCHam.  Pour  la  poseeseion  de  Tolmiao;  épisode  de  Tbis- 
loLre  de  Cividale  (1&33-lâ35;  documeota).  —  Geaare  Foutwo,  BIubs- 
crits  re!alir«  aux  ailkiree  de  Veoi«e  dam  les  bibliotbèqnet  afigUUea,  = 
Gomptea-reodaB  :  A.  Ifella  Tom.  Di  Anionio  Viacigaerra  e  délie  sne 
satire  (ViDCiguerra  fut  aussi  secrétaire  da  l'État  vénitien;  ea  bîogra* 
phie  intéresee  donc  l'hietoire  de  Venise.  Il  s'en  faat  que  l'aQleur  ait 
épalsé  toates  les  soiiFces  de  documeots.  Long  article  critique  par  P.-L. 
Rambaldi,  qui  note  beaneoup  de  textes  omis  par  Délia  Torrey.  —  fri'u- 
ifpfM  Geroia.  MoDumeati  venetî  nell'  isola  di  Creta  (intèreseant  rapport 
sur  ua  \ayage  d'études  fait  en  Crète  en  1900;  d'aatant  plus  iatéressant 
que,  «jrgiémattqueiaeiil,  les  Cretois  détruisent  aujoard'hai  tout  ce  qvï 
peut  rappeler  ta  domination  étrangère  dans  leur  île).  —  Arnaido  Sega- 
rifti.  Libellas  de  magai&dt  ornanientb  régie  civitati$  Padue  MJchae- 
lis  SaTonarole  Inoavelle  édition  très  améUorée  de  ce  Libellas,  que 
Micbel  Savonarole  dédia  en  1440  an  franciscain  Antonio  di  S.  Arcaa< 
gelo).  —  Liber  statutoram  civitatis  Raguiii  compositus  anao  )Î7S-  — 
F.  tl.  Brown.  Galendar  af  State  papers  and  mss.  reiating  to  engUsh 
atl'airs;  vol.  IX  :  1607-1610.  =  2*  partie.  Felice  Pûssati.  Rapport» 
entre  Venise  et  Milan  durant  les  dernières  négociaiions  pour  la  paix  du 
13  mars  14S0  (d'après  les  dépdcheE  inédites  de  Leouardo  Botta,  ambas- 
sadeur milanaisl.  —  Concetlo  Uabcbesi.  Paoio  Manuzio;  de  quelques 
polémiques  sur  le  style  et  sur  la  langue  du  x\f  siècle.  —  Luigi  SricBOKt. 
La  tour  du  Gardello  à  Vérone  {construite  en  1370).  —  Luigi  RoMi. 
Venise  et  le  roi  de  Naples,  Florence  et  Fraacesco  Bforza,  de  novembre 
1450  à  juin  14&1  ;  suite  et  Sa  |âO  pages  de  documents  en  appendice)  = 
Comptes-rendus  :  G.  ConUssa.  Per  la  storia  délia  decadenza  délia  diplo- 
maxia  italiana  nel  secolo  xvit  (sous  la  régence  de  la  seconde  Madame 
royale,  1675-168-i,  et  les  premières  années  du  règne  de  Victor-Amé- 
dée  II,  1684-1687.  Intéressant).  —  l\  Botteon  et  il.  /îarbt>rt.  Congrcga- 
sione  dj  carità  ed  Isiituti  pli  riuniti  in  Conegliano  (intéressant  pour 
l'histoire  des  ioBtitutions  cbaritabtes  depuis  le  moyen  âge).  ^=:  Actes  de 
la  Oeputaziooe  veaeta  di  etoria  palria  (à  la  suite  :  Documents  relatif» 
à  la  reddition  de  Vérone  à  Veoise,  1405-1406). 

54.  — '  Atti  e  Memorie  délia  r.  Depataxlone  di  atoria  pAtria 
per  le  proviacle  di  Homagna,.  'J'  série,  vol.  X.VilI,  fasc.  \-'i,  jan- 
vier-juin 1905.  —  A.  TaABuzzi.  Bologne  dans  les  œuvres  de  G.-U.  Crtice 
(Gu  du  XVI*  siècle  et  premières  années  du  xvn*).  —  Lisetta  Cuccio.  Là 
cardinal  légat  Bertrand  du  Pouget  à  Bologne,  1327-1334  (co  cardinal 


■«CUKILS  Fl!ltlOI>IQVI8. 


4I.'> 


AUit  un  fraaçais  du  MidJ.  né  vers  lîtfO  k  Ca$t«laau-Montralipr;  il  joun 
on  |p%od  r6le  bous  le  (^ape  Jean  XXII,  surtout  dans  radmÎQÎBtrattaa 
ADADCiAro-  Beaucoup  de  fait»  nouveaux  tirés  de^i  archives  de  Bologne). 

—  G.  ^ALvuiMi.  La  valeur  do  la  livre  boloaaise  dans  la  premiftre  mol- 
lit do  ivt"  siècle  (publie  plusieurs  documents  ïnédilB).  —  L.  Fhati. 
Deux  chroniqueurs  bolonais  plagiaires  |1«  la  Chronique  diùs  de  Becca* 
denu-t  est  en  réalité  l'œuvre  de  Fileao  délia  Tuata;  celai-ci  av&it  uo 
paraQt,  Nicolô  dî  Giroiaiùo  Becc&deaari,  qui  démarqua  la  chrooique 
4U  Fileno,  plagUt  qu'on  a  mis  à  tort  sur  l«  compte  de  Nicol<!i  di  AcbJlle 

ideuah,  lequel  mourut  eo  U83  cvèque  de  Vegiîa  en  Fouille.  Bio- 
iphie  Je  Fileno.  *2°  1^  Chroaique  de  (îiacomo  Gigli  a  été  démarquée 
do  môme  par  Girolama  Boligaiai.  Le  Diario  delta  eo$e  di  Baiogna  par 
ce  dernier  n'est  qu'un?  copie  de  la  Ghronieha  e  Memoria  de  Gigli.  Bio- 
graphie de  ce  dernier).  ^  Faac.  i-ti,  juillel-décembre.  A.  Sorbslli. 
Le  traité  de  saint  Vincenl  Ferrier  sur  le  grand  schisme  d'Occident 
(étudie  les  sources  auxquelles  V.  Ferrier  a  puise  :  le  Ik  ftetu  Ecclesiae 
de  Giovanni  da  Legnano,  le  i)e  planctu  bonofum  de  Le  Fèvre,  le  traité 
de  Pierre  Flandrin,  cardinal  de  Saint- Eustache;  puis  établit  les  bases 
àe  l'édition  qu'il  donne  du  De  moderno  Eeclesiae  Schirmatt  traelatut.  Le 
teste  occupe  les  pages  339-438.  A  la  suite  sont  publiées  les  réponseâ 
du  cardinal  Pierre  De  Luoa  aux  interrogatoires  des  ambassadeurs  du 
rui  de  Caetille  sur  l'élection  des  deux  papes;  texte  espagnol,  p.  438455). 

—  Lisetia  Cuccio.  Le  cardinal  légat  Bertrand  du  Pouget  A  Bologne. 
!3?T-133i;  fin  (relations  politiques,  alliance  avec  Jean  du  Luxembourg; 
Bortnuid  est  chassé  de  Bologne.  Appendice  de  bO  documents  inédits). 

—  P.  Ahadugci.  Guida  del  Duca  de  Bomagne  (ce  Guido  descendait  de 
la  famille  des  Unesti  do  Bavanne;  celle  des  anciens  comtea  de  Uerti- 
ooro  s'y  rattachait),  —  A  Tbabu^j^i.  Bologne  dans  les  oeu^ree  de  G,*G. 
€t<k6;  Gn 

66.  —  Studl  e  documenti  di  atorla  e  lUrltto.  Anno  XXV. 
faac.  1-"i,  janvier-Juin  1901.  —  Giuseppe  Gatti.  D'une  inBcripiion 
aotiqoe  récemmenl  découverte  à  Palestrina  (cette  inscription,  qui  date 
da  milieu  du  tv  siècle^  contient,  non  un  testameiil  proprement  dit,  mais 
ttoe  déclaration  de  daraiire  volonté  faite  verbalement  par  P.  >Ëliu5 
Apollinarit  Arlenius  et  un  résuma  des  actes  juridiques  qui  ont  étë 
accomplis  à  la  suite  de  celte  nuncupatianf.  —  Piotru  TACcm-VEHTttai. 
Gtaliu^Antonio,  cardinal  de  Sain  te- Sabine,  et  son  Juurnttl  du  consis- 
toire en  1575;  suite  et  fin  du  texte.  =  Fasc.  :M,  juillet-décembre. 
Aibarto  os  GASPAait.  Les  *  mediatorcs  t  dans  les  actes  contracluela  et 
jodiciairea  dea  xf,  xii«  el  xiit*  siècles  à  Naples.  Amalfi,  Surrente.  Con- 
tfibalioQs  à  l'bistuire  de  la  médiation  {publie  en  appcudioe  quatorze 
docomenU  de  'iB^  à  t2(Hi).  —  Nicola  Fbucun!,  La  socunde  guerre 
punique  en  Espagne.  Ih  la  dérnite  des  deux  Scipiuns  jusqu'au  départ 
d'A>drT}lriil  lïarca  pour  rtinlj»-, '>l(--,:08  {iHude  minutieuse  des  toxti>*dt> 
raotiquitê).  —  Gins.  GArrr.  La  Farnésine  de  la  rue  de  Baullari  et  son 
hiMotre  juridique  (parle  des  travaux  exécutés  par  l'arcbltflcte  françAis 
Tbomu  La  Roy). 


4<0  KKGIISas  riRIODIQORS. 

se.  —  Stud!  Storîcl.  Yol.  XIV.  faac.  2,  1905.  —  G.  Volpb.  Lam- 
bafdi  et  Honutni  dans  lc*s  campsgnes  ei  dans  les  viSles,  Corrections  cl 
additions.  —  Id.  Pour  servir  à  l'hisloire  juridique  et  économique  du 
moyen  Itge  {condition  juridique  de  U  propriété  foncière;  surtont  à  pro* 
pos  des  travaux  de  Hartmann  et  de  BcliDeider).  =  Comptes,-reodu3  : 
M.  Lugano.  Aotooii  BargpDsia  Chronicon  Montis  Oliveli,  43^3-1 4M.  — 
P.  Fauché.  Giambatli»ta  Fsuché  e  la  epedîzioae  dei  Mille  (intéressant  et 
instmctin'  —  Gius.  Paolueci.  Le  fioanie  e  la  corLe  di  Frederjco  II  di 
Sve\ia  (bon).  —  £.  Levinson.  Ginseppe  G&ribaldi  e  la  sue  legioae  nello 
St&to  rom&ao,  1648-1849  {très  instructif) 


67,  —  NÉm  "EUij¥0|i.v^[twy  (publ.  p.  Spyr.-P.  Lambros),  n"  3,  30  sept. 
1904.  —  Notes  eut  les  inicriplions  anciennes  dans  les  maauecrîts  du 
moyen  âge  et  les  collections  manuscrites  de  lettré»  de  l'Occident  (lifte 
des  auteurs  byzantins  qui  ont  cité  des  inscriptions  métriques  dans  leurs 
ouvrages.  Analyse  des  collections  d'inscriptionfi  des  Codd.  Ambroa. 
N  23i  supp.  et  Q  114  supp.  recueillies  par  des  savaots  à  Ghio  ou  en 
Crète).  —  La  fonâation  et  le  fondateur  du  cloître  de  ta  lainte  Vterg« 
PftmmakaristoB  à  Constantinople  (ce  monastère  fut  fonda,  k  la  fin  da 
XIII*  siècle,  par  le  protostralor  Michel  Ducas  Glabas  Tqj-clianeiotes ; 
c'était  d'abord  un  couvent  d'hommes,  qui  fut  transformé  en  monastère 
de  femmes  en  !420  et  réuni  peut-être  au  couvent  de  Marthe,  sœur  de 
Michel  VIII  Paléologue;  les  légendes  relatives  à  la  fondation  des  deux 
monafitèreS'  e'amalgsmèrcnt;  Lambros  en  fait  la  critique  et  étadie  ies 
familles  parentes  de  Michel  Paléologue).  —  Les  liibliothàques  de  Jean 
Marmaras  et  do  Jean  Doceiauos  et  un  catalogue  de  livres  anonymes 
(détails  iatéreesants  sur  des  bibliothèques  d'humanistes  du  xt*  siècle). 
—  Les  homélies  de  Païsios.  métropolite  de  Rhodes  (poète  et  auteur 
ecdésiaatîque  du  début  du  xvit*  siècle).  —  Noms  prétendus  (noms 
propres  qui  doivent  leur  existence  à  une  faute  de  lecture  ou  à  une 
confusion  philologique).  —  Noms  méconnus.  —  Les  recbercbes  sur  les 
revenants  de  Miirc,  moine  de  Serres  (Cod.  Alh.  Iber.  ^'^0,  xvi*  siècle; 
édition  d'un  traité  contre  la  croyance  aux  revenants  dont  l'auteur  est 
inconnu;   l'ouvrage  est  peut-être  plut  ancien  que  le  manuscrit;  sa 
langue  contient  des  traces  de  parler  vulgaire).  —  Catalogue  des  maous- 
crîtB  grecs  dei  bibliothèques  d'Athènes;  I  :  Bibliothèque  de  la  Chambre- 
=  Mélanges  ;  Michel  Paléologue  U  (IX)  et  la  monodie  de  Stapbida- 
kis  écrite  sur  sa  mort.  —  Évangile  et  objets  sacrés  de  la  métropole  de 
Xanlbos. —  Lettres  do  Théodore  Prodrome  dans  le  Cod.  NapoL  in**^. 
^  Comptes-rendus  :  Serruyt.  Catalogue  des  manuscrits  conservés  au 
Gymnase  grec  de  Salonique.  —  KruTnbacker.  Eine  aeue  Handschrift 
des  Digeais  Acritas.  ^N«  4,  31  déc.  190*.  Notes  sur  les  inscriptions 
anciennes  dans  les  manuscrits  grecs  et  les  collections  manuscrites  de 
lettrés  de  l'Occident;  suite.  —  Un  nouveau  roaDUscrit  de  NîcoUts  Mes- 
sarités.  —  Sceaux  des  derniers  Paléologues  et  de  leurs  intimes  (deux 
sceaux  de  Constantin  XII,  le  dernier  inédit,  provenant  des  archives  de 
Modène,  en  cire  rouge,  contrairement  aux  usages  byiantin»,  sur  une 


RBCOKILS  PÏRIODIQCES.  447 

lettre  en  latin  écrite  i  Bono  d'Esté,  marquis  de  Ferrare,  en  avril  1451  ; 
sceaux  de  Théodore  II  Palcologue,  despote  du  Péloponèse,  de  Démé- 
trius  Paléologue  (avec  l'aigle  à  deux  têtes),  d'André  Paléologue 
(1520),  etc...).  —  Narration  physiologique  de  Pierre  Zymophonste  (nou- 
velle édition  d'une  chanson  populaire  éditée  par  Legrand,  Recueil^de 
chansons  populaires,  p.  210,  due  peut-être  à  Théodore  Prodrome).  — 
Journaux  manuscrits  pendant  la  guerre  de  l'Indépendance  (notice  his- 
torique sur  les  premiers  journaux  rédigés  en  grec  ;  le  premier,  1"E?ti- 
lupki  imprimé  i  Vienne,  parut  de  1791  i  1797;  édition  des  fragments 
de  deux  journaux  manuscrits  publiés  à  Missolongbi  en  1821-1822  : 
VEçr^ufik  AtTuXixî)  et  l"AxeXûo().  —  Catalogue  des  manuscrits  grecs  des 
bibliothèques  d'Athènes  ;  suite.  =  Mélanges  :  le  poème  de  'Théodore 
Prodrome  :  E'k  tUovioijivov  tèv  p(ov.  —  Note  sur  les  Patria  de  Gonstanti* 
nople.  —  Une  statistique  vénitienne  d'Elis  (30  avril  1689).  =  Comptes- 
rendus  :  Politis.  Études  sur  la  vie  et  la  langue  du  peuple  grec.  Tradi- 
tions. —  G.  Millet.  La  Collection  chrétienne  et  byzantine  dos  hautes 
études.  — A.  Debidour.  Le  général  Fabvier,  sa  vie  militaire  et  politique. 
(Ce  numéro,  qui  termine  la  première  année,  est  accompagné  d'un  index 
et  d'nne  table  des  manuscrits  et  archives  cités.) 


Rbv.  Histor.  XCI.  2*  fabc.  27 


41$ 


CakO^dQDS    ET    BlBLlOGBiPBrS. 


CHRONIQUE  ET  BIBLIOGRAPHIE. 


France.  —  La  science  historique  vient  de  faire  une  perte  irrépa- 
rable. M.  A.  SoaEL,  est  mort  le  29  juin,  à  l'âge  de  soiïanle-trois  ans. 

—  M.  Gustave  Vapbhbad  est  mort  le  18  avril  dernier,  âgé  de  quatre- 
vingt-sept  ans,  Son  nom  est  depuie  longtemps  attaché  au  Dictionnairt 
des  contemporaim  qui  rend  journellement  de  ai  grands  services  aux  his- 
torieoB  et  aux  publiciBtes. 

—  M,  Emile  Molluiiib  est  mort  le  5  mai,  à  l'âge  de  quarante-neuf  axa. 
Après  avoir  paru  devoir  se  consacrer  à  l'étude  du  moyen  âge.  publié 
une  excellente  biographie  d'Arnoul  d'Audrehem,  édité,  en  collabora- 
tion avec  son  frère  Auguste,  )a  Gkrùmque  tufrmandâ  du  XIV*  siècle,  il 
s'était  tourné  vers  rhistoire  de  l'art.  Au  Louvre,  oti  il  était  devenu, 
jeune  encore,  conservateur  des  objets  du  moyen  ige  et  de  la  Kenais- 
sance,  il  avait  organisé  plusieurs  salles  où  le  mobilier  frunçais  des 
deux  grands  siècles  avait  été  mis  admirablement  eu  valeur;  puis  il 
avait  entrepris  de  donner  une  Histoire  des  petits  arts  qui,  si  elle  avait 
été  achevée,  aurait  laissé  loin  derrière  elle  VJiisioir»  des  arts  induitrUU 
de  Labartbe.  Il  a  écrit  aussi  quelques  chapitres  pour  VHùtoirt  de  l'art, 
dirigée  par  M.  André  Michel.  Il  avait  un  sens  artistique  très  fia,  très 
exercé,  une  intelligence  très  vive,  le  travail  ardent  et  facile, 

—  L'Académie  française  a  décerne  le  1"'  prix  Gobert  au  géné- 
ral BoiYNAL  (l'Ecrit  de  la  guerre  moderne)  et  le  second  à  M.  Louis 
Madelin  (la  Rome  de  Aapolêon).  — •  Le  prix  Thérouanne  a  été  par- 
tagé entre  MM.  Patrice  Mahon  (Études  sur  tes  armées  du  Directoire\, 
Gabriel  Pèhocjse  [ie  Cardinal  Louis  Aleman),  BouHAii.tT  {Guillaume  du 
Bellaij,  ii91-i543U  le  vicomte  de  Brémont  {le  XVI*  siècle  et  tes  guerres 
de  la  Réforme  en  Berry),  Emile  Hûbn  [François  Rakocii  II.  prince  it 
Traniylvanie,  1676-i73S)  et  Marcel  Marioh  {le  Garde  des  seeaux  Lamai- 
gnon). 

—  L'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres  a  partagé  le  prix 
Auguste  ProBt  entre  MM,  ïïenri  BtEi»  et  Léon  Lb  Giurm  [la  Frontière 
d'Argonne)  et  M.  Edmond  Pionnied  {Estai  sur  l'histoire  de  la  Révolution 
à  Verdun,  t789-i79i].  —  Elle  a  décerné  le  l"  prix  Gobert  à  M.  Ernest 
Petit  (de  Vaussej  pour  son  Histoire  des  ducs  de  Bourçogne  de  la  race 
capétienne,  et  le  second  (pour  la  3*  fois)  à  M.  Alfred  Richard  {fiisloirt 
des  comtes  de  Poilou).  —  Elle  a  partagé  le  prix  Saioiour  entre  le 
P.  Laobasoe  {Études  sur  les  religions  sémitiques),  M.  Victor  Chadvik 
{Bibliographie  des  ouvrages  arabes  ou  relatifs  aux  Arabes),  M.  Moïse 
Schwab  {Rapport  sur  les  imcriptioris  hébraïques  de  la  France)  H  l'Ùibi 


cuauinouK  er  iiinLiociLJ.PBiE. 


419 


Laboc^t  {If  ChrisUanitme  dans  Vampire  pêne}.  —  ËUe  a.  p&rta(jé  le  prix 
Branct  entre  MM.  Frédéric  Lacuèvbk  [Bibliographie  d«s  rtCutiU  c$ll«c- 
I  publu.1  de  1597  à  1160],  A.  db  La  Bodbali&ke  {VlmpritM' 
itrie  à  PotUcrs  aux  XVfl*  tt  IVftl*  îièeles)  el  P.- P.  Pla» 
iiOffraphie  rabtlaisiinnt),  —  Elle  a  partagé  le  prix  Dordin  eutre 
JuIm  Gay  H  Italie  méridionale  tt  l'Empire  byzantin  depuis  l'avène- 
nwnt  de  ftasito  I"  jusqu'à  la  prist  de  Bari  par  1rs  Normands.  i07t)^ 
Sauamam  el  G.  Mollat  {la  FisealiU  pontifimU  en  France  au  îtV*  i^ic\^ 
Pierre  Champion  \GuiUaume  de  Flavy,  capitaine  de  Compiègne],  —  Con- 
coan  des  Âotiquité»  de  la  France,  Quatre  médailles  ont,  été  décernées 
à  MM.  Léon  Hjiot  {habelU  de  France,  reine  d'ân$leterre.  comtesse  d'An- 
gauUTne,  el  tes  Insurrections  urbaines  au  début  du  riçne  de  Charles  Vt\, 
Ph.  Lnvtn  (les  Annales  de  Flod0ard\,  M,  Bbhsat  (/?*  Asstmbiiet  du  cUrgi 
de  France  de  tSGl  à  ttilS]  n  lleory  u'ALJ.KHAaNB  |Mi  Gartêt  à  jouer  du 
XIV*  au  XI*  siielej.  parmi  les  meotions,  doub  indiquerooB  celles  de 
MH.  G.  IkkrnN  [Manuel pour  l'ilude  de  fantrquîli  eetlique],  1  abbè  C.  Au- 
tan {Bistoire  de  Seyne],  Emîlo  Boknet  {Antiquilfj  et  monuments  du 
iépert9ment  dé  l'H^ault\,  Henri  Mobkis  {Cartulaire  de  l'abbaye  de  Lérins), 
J.-C.  OBMAâTBAD  {l'Ardenne  belgo-romaine]. 

—  L'Académie  de*  sciences  morales  et  politiques  a  partagé  le  prix 
Droayn  de  Lbays  entn?  MM.  Georges  Paoës  [le  Grand  Électeur  et 
Louis  XIV)  et  feu  Jean  Dakcy  {Cent  années  de  rivalité  colomate'i.  ~  Elle 
a  partagé  le  pris  Jean -Jacques  Berger  entre  MM.  Fr.  FuNCK-fiaErrrANO 
{Catatoffue  des  archives  de  la  BasUtle,  elc.i,  de  Lansai'.  de  Labobie  {Paris 
tous  Napoléon],  CHAgsra  et  Ukicnet  {les  Vohntairej  nationauj;  pendant  la 
Mvolution).  F.-6.  db  pACiniEBE  {Étude  sur  Paris  à  l'ipoque  gallo-romaine), 
Paul  RoaiguKT  {liisU/ire  de  la  municipalité  de  Paris),  J.  MstWBT  {le  Cha* 
pitre  de  N.-D.  de  Paris),  Alfred  F^a^klim  {Dictionnaire  hislçrique  des 
arts,  mitiert  tt  professions  exercés  dans  Paris  depuis  le  X!(!*  «ioto), 
Albert  Mauqeh  {f Organisation  des  secours  publics  à  Paris),  François 
Macbv  {te  Port  de  Paris),  Louis  Tdbtbv  {Prooès-verbaux  de  la  Commis- 
sion des  monuments.  i790'179i),  Eroesl  Cûybcque  {Recueil  d'actes  nota- 
riés relatifs  à  l'histoire  de  Paris,  IVl*  siècle],  Lucien  Lazard  [Ripertoire 
alphabétique  du  fonds  des  liamaines). 

—  Le  H*  GoQgrè»  des  Bociétés  savaiites  de  Paris  et  des  départemenla 
•'ett  tenu  k  Paru,  k  la  Sorbonne,  du  mardi  17  avril  an  samedi  âl. 
Voici,  d'après  le  Journal  officiel,  le  résumé  des  communicaiioiia  fkilea 
dans  les  diverses  sections  : 

S«ctùm  d'histoire  et  de  philologie  (président  :  Léopold  Deliale).  — 
M.  l'abbé  FovBirica  détermine  ce  qui  reste,  à  ce  jour,  dos  monuments 
Imprun^s  avant  le  xvii*  liicle  et  oooteaaal  les  textes  titurgiijues  à 
ruiag<'  Kpi'cial  des  églises  séculJèrat  det  utctoBt  diocèws  d'Arras  el  de 
Thérouanne.  —  M.  Tabbé  Louis  MutraH.  Mémoire  sur  la  oecrotoge  oa 
ngistni  œortnairê  de  l'abbaye  royale  de  Saint-Jean-Dapliste  dn  Uod- 
eel,  au  diocèse  de  Beauvats.  Ce  manutcht  porte  sur  les  neuf  demiera 


UQ 


CflBONIODG   ET   BIBLIOURlPfllK. 


jours  du  mois  de  tléceralire  et  reoferme  dt»  précieui  renseignemeols,  qui 
se  rec<inimtt[idonl  aax  futars  historiens  de  cette  abbaye,  fondée  en  130'J 
par  Philippe  le  Br;l,  sur  les  bordi  de  l'Oise.  —  M.  le  chanoine  MottBL. 
Mémoire  but  les  testaments  reçus  par  les  curés  de  campagne  et  leurs 
vicairea  avaot  1769;  de  Ja  législation  roj'ale  qui  intervint  puar  régle- 
menter cet  usage.  —  M.  G.-Eector  Qdigkor  a  gignalé,  dans  une  coUec- 
lion  privée,  l'original  du  cariulaire  AA  1  de  Beauvais  copié  en  1513. 
Cet  original,  appelé  livn  Vtltt  {bq  papt«r),  e«t  de  1390-1408  pour  la 
première  main,  sans  doute  celle  de  Jean  de  Hês,  clerc  de  la  commune. 
M.  Quignon  fait  uue  élude  critique  de  la  page  capitale  de  ce  ms.,  la 
t  Journée  des  BourguigaoDs  t^â?  juin  1472, et  rectifie  surplus  d'un  point 
la  copie  de  15(3.  —  M.  Jacques  Soye»  commenle  nne  faussi»  bulle  du 
pape  Pascal  II  i  1099-1  liS)  qui  confirme  à  l'abbaye  bénédictine  de  M&r- 
ïnoutier-tez-Touri}  k  possession  de  l'église  Saint- Marlin*au -Val,  doa- 
Dce  par  Yves,  «ivéque  de  Cb&rtres,  à  la  prière  d'Adèle,  comieBve  de 
Blois,  et  de  ses  fils  Guillaume  ^t  Thibaud,  pour  le  repos  dd  l'âme  de 
son  mari  Etienne,  mort  en  110"?.  Cette  bulle  était  destine^^  à  faire  croir* 
que  l'union  de  Saint-Martin-au-Val  à  Marmoutier  av&it  été  décidée  pat 
le  célèbre  canuniste  Raiot  Yves  et  par  Âdète,  ûUe  de  Guillaume  l« 
Conquérant,  et  qu'elle  avait  été  approuvée  déjà  depuis  tonglcmps  par 
les  papes;  qu'en  un  mot  elle  était  irrévocable.  —  M.  Delible  croit 
devoir  faire  des  réserves  sur  les  conclusions  de  M.  8uyer;  il  ne  voll 
pas  quel  intérêt  on  pouvait  avoir  à  faire  cette  fausse  bulle  de  Pascal  II; 
il  estime  que  ce  pourrait  être  une  copie  contemporaine.  It  lui  semble 
donc  que  la  question  devra  être  examinée  de  très  près.  —  M.  Jacoti» 
donne  lecture  d'une  communication  sur  la  cbfoaologie  des  baillis  et 
juges  royaux  du  Velay  et  de  leurs  lieuteoaûts,  de  Torigioe  à  leur 
eitinction  (1273-1689).  —  M.  l'abbé  Abnaud-d'Aohel.  L'abbaye  de  Saiol- 
Victor  de  Marseille,  ses  furtibcations,  son  armement,  sa  garde  du  xa*  au 
xv!*"  siècle.  Celte  étude  est  un  cbapitrc  inédit  de  l'bistoire  de  ta  puissante 
abbaye  marseillaige.  Elle  est  composée  à  l'aide  de  documents  tirés  des 
archives  départementales  des  Boucbes-du-RbÔne.  Jndépendamraont 
d'aperçus  plus  ou  moins  nouveaux  sur  la  vie  monacale,  qq  y  trouve 
aue&i  des  faits  relatifs  à  k  Provenco  et  même  à  la  papauté  d'Avignon, 
telle  que  la  prise  de  l'abbaye  par  Pierre  de  Luna,  l'antipape  du  nom  de 
Benoit  XIII.  —  M.  Marius  Gonstahs.  Les  jeux  floraux  de  Rodes  au 
xvm*  siècle.  —  M.  René  Faqb  signale  une  inatitution  de  même  nature 
qui  fut  fondée  à  Tulle,  vers  1550,  par  un  sieur  Teyssier,  sous  le  itooi 
*  de  jeux  de  l'églantine  v,  et  qui  subsista  psndam  près  d'un  siècle.  Le 
sujet  de  poésie  imposé  par  le  fondateur  était  la  sainteté  du  mariage. 
Les  jésuites  transformèrent  ces  jeux,  qui  devioreut,  sous  leur  direciioii, 
les  jeux  de  la  Vierge.  —  M.  Depoin.  Essai  sur  la  cbronobgie  dus 
évêques  de  Paris  de  7b8  à  1138,  d'après  les  nécrologes  et  autree  docn* 
ments.  —  M.  Gaston  Gauthier  répond  à  la  13'  question  do  prognimnae 
(mentions  relatives  à  l'instruction  publique).  Il  a  relevé  dans  les  arcbivts 
de  l'Aube,  de  l'Yoone  et  de  la  Nièvre  des  indications  sur  l'état  des 


CirilOTIQrE    ET    BIBLIOGaifaiS. 


421 


lliaQt  t789  et  durant  la  période  révolationnaîro.  —  M.  lieiiaDX. 
3«  la  cité  de  Limogea  par  le  Prince  Noir;  critique  de  Fnjissarl.  — 
M-  Georges  Bonnviiib  fait  une  commiioiçaiion  relative  à  TamiraL  Jchiiii 
de  Vienne,  qui,  sans  Charles  V\  reprit  la  grauile  idée  tle  Philipiie  IV 
le  Bei  et  cféa  une  msrinc  royale  iaiiépeiidanta.  Avec  cette  flotte,  soU" 
teoae  par  les  vaisBenux  de  notre  alliée  la  Caatille,  Jehan  de  Vienne  n 
ra  cooduire  !a  glorieuse  campagne  de  1377,  entreprendre  rexprdilioti 
d'IvcoBse  de  13S5,  remoiiLer  la  Tamise,  balayer  dans  les  eaux  de  la 
Manche  les  flottes  de  l'Angleterre,  débarquer  et  remporter  la  victoire. 
—  M.  Vjctor  QossNÉ-  La  seigneurie  du  Neubourg  lEure)  érigée  en 
>iiQie,  puis  «n  marquisat  et,  faute  d'héritier  anasculin,  fut  divisée 
d«ux  demi-baronaies,  chacun  des  demi-barons  eserçani  le  droit  ds 
m  et  de  nomination  aux  écoles,  —  M.  l'abbé  AANAOD-D'AaiiEt.  donne 
lecture  d'unes  notice  sur  lu  venue  à  Marseille,  eft  1599,  de  la  reine  d'ËB- 
pttgne  Marguerite'  d'Antriche  et  de  larcbiduc  Albert,  Cette  notice 
ida:trtt  certains  cfités  curieux  de  la  vie  provençale  A  la  fin  du  xvi*  siècle; 
M.  AraauiUrAgnel  donne  le  com|jte  des  dépenses  Taiteg  par  la  com- 
munauté de  Marseille.  Il  conclu!  «on  étudo  hiBti^rifjue  en  oppotsant  à 
Philippe  III  et  à  Marguerite,  ces  princes  insuuutanls  de  leurs  devoirs 
d'étal,  le  roi  Uenri  IV,  ce  modèle  des  gouvernants,  qui  n'eut  rrioielli- 
gence  el  de  «par  que  pour  la  prospérité  de  son  peuple  —  M.  l'abbé 
Gnaillah.  Les  relattous  de  Marseille  avec  le  Maroc—  M.  Jadam résume, 
d'après  les  conclusions  du  conseil  de  ville  et  les  oiécnoireti  du  chanoine 
Pierre  Cocquanlt,  les  événements  que  provoqua  h  Reims  la  nouvelle 
de  la  mort  d'Henri  IV.  —  M.  René  Faob  a  trouvé  à  la  Dibliathèque 
DAlionale  et  aux  archives  de  la  Gironde  des  documents  qui  lui  ont  per- 
mis de  Faire  le  tableau  des  exactions  dont  se  rendit  coupable  l'inlen- 
daal  des  finances  et  maître  des  requêtes  Etienne  Fou  lié  au  cours  d'une 
tournée  (»u  Limousin,  dans  le  courant  d@  l'itunee  tf)50.  —  M.  CoQ(ntLt.K 
lit  un  mémoire  intilnlé  :  Napoléon  et  la  Suéde,  i'électioa  de  BérnadoUe. 
I\»uf  faire  l'histoire  de  wn«  élection,  on  s'est  gènèrnleineat  servi  des 
aoignages  des  contemporaine  un  de  mémoires  écrit»  apré«i  coup  et 
iveat  pour  les  besoini-  de  la  cause.  Les  ducuenenle  des  arebives  dt>s 
affaires  étrangères  de  Paris  permettent  d'arriver  à  un  exposé  tout  diflé- 
font  du  rùlo  do  Napoléon  dans  cotte  affaire.  —  M.  de  La  Martintékb 
eooitnuuique  uni*  courte  étude  sur  une  miniature  contenue  dans  l« 
inscrit  latin  WJ'Il  de  la  Bibliothèque  nationale.  Elle  a  sans  doute 
ir  but  de  rappeler  le  sacre  de  Louis  le  Pieux  et  est  vroisiimldable- 
mont  de  pi>u  [tostérieure  au  sstcre  du  roi  Loaïa  VI  en  IIOH.  Un  tmvail 
ttérteur  d<>veloppeni  et  complétera  ces  conclusions,  qui  pourront 
lir  un  intériM  pour  la  classifit^tion  il««  manuscrit»  d'Adémar  de 
ânes.  —  M.  (taladstit.  Lr*  registres  paroissiaux  de  Toulouse  et 
r  BTdoDnunctfs  royale»;  de  I5:W,  t  W.t,  injU  ot  surtout  Ififi".  —  M.  lv;<m. 
tanviUiB  communique  un  mcmoiro  »ur  l'organisation  delà  mutique  du 
roi  BOUS  Louis  XV.  Lh  musique  royale  comprenait  trois  orgaaiomeM  : 
la  chapelle,  it  chambre  et  la  grande  écurie.  La  musique-chapelle,  pla< 


422 


ca«o?riQi!K  ET  BiELfoeurm. 


cée  soufi  lee  ordres  du  maître  de  musique  et  tes  deux  sous-mAîtr 
comprenait  no  cbœur,  une  charge  d'orgonîsto  »t  une  symphouie.  Kî' 
tout,  1^0  personnes.  Elle  coûtait  100,000  fr.  La  mueïqup-chaxnbre  rele- 
vait du  premier  gentilhomme.  Elle  a  souvent  varié.  Elle  coûtait 
30,000  Tr.  La  musique-écurie  se  contentait  de  cinquante  îoBtruineDts. 
Ces  trois  compa^ieB  eorraspondalent  à  l'art  religieux,  à  l'art  intime  et 
i  l'art  militaire.  —  M.  Blossieb,  continuant  son  Etsai  d'une  bietoin' 
de  la  Révolution  à  HonDeur,  étudie  la  période  qui  s'étend  d'octobre 
1791  i^  septembre  1793-  —  M.  Bit^zsivLEg  fait  ressortir  les  principaux 
actH  du  radnJDifltration  d'Aubin  Possey,  premier  maire  de  Bures 
(Orne).  —  De  la  part  de  M.  Adbbr,  M.  Psaquier  communique  un? 
étude  relative  k  l'applicaiion  des  lois  sur  la  liberté  religieuse  dans  le 
district  de  Toulouse.  —  M.  Labroub  fait  une  lecture  sur  la  cooamiiae 
de  ThenoQ  (Dordogne)  pendant  Ea  Révolution,  d'après  les  registres  des 
délibèrationB  municipales.  Il  étudie  ces  documents  monicipaux  au 
triple  point  de  vue  de  la  vie  politique,  religieuse,  morale.  —  M.  F.  Boansi 
trace  l'hisloire  de  la  Société  des  amts  de  la  Gonstilation  de  Beau- 
vais  (?  juillet  1790-14  septembre  1792).  —  Le  mémoire  de  M.  Bi7tit- 
Hamsl,  relatif  à  l'hisloire  de  la  société  populaire  de  Vire,  suit  le  dève- 
loppemeut  de  cette  société  depuis  le  6  juin  1790,  date  de  sa  fondation, 
jusqu'au  10  germina!  an  lil,  date  de  sa  dernière  séance.  Les  source* 
de  c«  travail  sont  deux  registres  de  délibérations  que  M.  Butei-Hamei 
analyse  minutieusement.  —  M.  Galland  trace  l'histoire  de  la  société 
populaire  de  Cherbourg,  des  origines  an  10  août  1793.  —  M.  J.  Haue 
lit  un  mémoire  sur  la  société  populaire  de  Saiot-Servan  (Ille-et- Vilaine). 
Section  d'archéologie  (président  :  M.  Héron  de  Villefosse).  —  M,  H 
Gagdat,  dans  un  mémoire  intitulé  ;  Gaulai;  en  Afrique  et  Afriôains  en 
GauU,  A  dressé  la  Uste  des  inscriptions  qui  témoignent  des  relations 
entre  l'AErique  et  la  Gaule  à  t'époque  romaine.  —  M.  le  commandant 
EspÉnAiTDiEt:  communique  les  résultats  <tc  récents  sondages  pratiqués 
sur  le  plateau  du  mont  Auiois  par  la  Société  des  sciences  Ustoriques 
et  naturelles  de  Semur.  —  M.  Sionorel.  Sur  un  monument  funéraire 
romain  découvert  k  Saint-Girons,  Ariège,  à  1,800  mètres  de  Saini- 
Lizier,  l'ancienne  Austria.  \&  CivîUu  Consoranorum,  qui  est  encore  entou- 
rée de  son  enceinte  gallo-romaine.  —  M.  Béchade  communique  une 
trouvaille  de  trente-deux  monnaies  carolini^iennes  découvertes  dans 
uoe  région  voisins  de  Rocamadour  |Lot).  Il  lit  une  note  sur  dea  mon- 
naies  coapées  eu  leur  milieu,  qui  ont  été  trouvées  dans  un  ègoui 
gallo-romain  à  Gahors  et  à  Nimês.  C'est  un  nonvean  témoigoag^  de 
l'usage  de  couper  les  monnaies  à  l'époque  romaine.  Il  étudie  ensuite  une 
monnaie  carolingienne  au  nom  de  Louis  jusqu'ici  attrilmee  à  Louis  IV, 
et  dont  il  propose  la  restitution  à  Louis  II.  —  M.  Georges  Dou- 
blet étudie  le  sceau  de  Jacques  Grailler  ou  Graillerl  qui,  ancien  prieur 
de  Gisors  {diocèse  d'Embrun  ou  de  Sisteron),  fut  élu  évâque  de  Gnuae 
le  9  octobre  1389,  fut  transféré  par  Clément  VU  au  siège  titulaire  de 
Sidon,  qu'il  n'accepta  pas,  et  fut  remplacé  à  Grasse  le  29  février  1392. 


CaROtIdDE   ET    BltLtOGRlFfllE. 


423 


—  M.  Gabriel  Flbtîry  communique  une  IcUre  ioédile  de  réconamiste 
V^éron  de  ForlboouAÎs  relative  à  une  découverte  de  moDnaiea  rom&ioea 
k  GoDtreF  (Barlho)  en  {778.  —  M.  Maurice  Raocbaud  étudie  à  nouveau 
la  question  df*  eavoir  quel  est  t'arcbavêque  d'Arles  qui  a  fait  fabriquer 
le  denier  dit  <  denier  à  l'I  •,  successivement  donné  k  Itbîer  par  Cartier 
et  à  fUymood  de  Bollèoe  (en  paréage  avec  Ildefonse  d'Aragon)  i«r 
Blaocard;  il  estime  que  1*1  est  l'initiale  de  l'arcbev^ntie  Imb^rt  d'Ai- 
gaières,  qne  le  denier  k  VI  a  duDc  été  fabriqué  eotre  le  3  novembre 
H9l  el  le  ?0  juillet  1502.  —  M.  Victor  Jejvh-Lquii!  tit  un  mémoire  sur 
les  fuuitles  exécutées  daoB  la  localité  rumaine  d'Àulriwn  (Autrecourtf 
(Meuse).  —  M.  Emile  Bonnet  étudie  les  médailleB  des  étais  généraux 
de  LâQguedoc.  —  M.  le  D'  Libuond  a  adressé  le  catalogue  des  monnaies 
trouvées  dans  l'arrondissement  de  Clermonl  (Oi»e|.  —  M.  l'abbé  Abnaud- 
D'Aastti  donne  lecture  d'une  notice  sur  le  trésor  de  la  catiiedraled'Ëm- 
brou,  L'étude  de  ce  trésor  perniet  de  anivre  les  phases  par  lesquelles  • 
pM«é  l'art  de  la  broderie  religteu&e,  mort  depuis  le  xvtti*  siêcie,  mais  si 
vivant  au  moyen  âge.  —  M.  Rokan  prés6nt«  d«t  observations  sur  la 
date  de  la  fondation  de  l'evâche  d'Embrun,  lequel  a  été  fondé  par  «aint 
Marcellia  au  iv*  siècle.  Il  rappelle  qu'il  a  déjii  aigualé  et  décrit  les  cha- 
subles d'Embrun  dans  ['inventaire  des  richesut  d'art  de  la  France.  -^ 
M.  (lUEtave  Mallakt  rend  compte  des  fouilles  qu'if  a  faites  dans  le 
théHire  rumain  de  Drevant  (Cher).  Les  travaux  de  déblaiemcnl  poursut» 
via  prndant  cinq  ans  lui  ant  permis  de  remettre  au  juur  un  des  plun 
reniinjuables  munument*  que  nous  ait  laissés  la  période  romaine,  et 
d'un  type  qui  n'avait  paii  encore  été  étudié.  —  M.  Julluh  fait  ressor- 
tir le  grand  intérêt  des  fouilla  et  découvertes  de  M.  Matlart,  H  pense  que 
Dreftat  a  été  à  I'ép0<lti9  roroaine  un  centre  de  réunions  pour  les  popula- 
tions du  vnisioaf^e,  avec  des  édifices  pour  le  trafic  et  pour  la  prière.  — 
M  Adrien  Bi-^kNcacr  fait  une  communication  sur  le  système  de  cons- 
truction des  murailles  romaines  élevées  en  Gaule,  les  unes  au  ["siècle, 
les  autres  vers  la  tin  du  m*  siècle  de  notre  ère.  Ce«  dernières  sont  les 
plus  inlereasantes,  parce  qu'elles  ont  été  construites  avec  de  nombreux 
débris  de  moDumeuts  aolérieurs  détruite  par  les  Barltares  qui  dévas- 
tftreot  la  Gaule.  —  M.  Btaliti  présente  la  carte,  qu'il  a  dressée  avec  le 
plat  grand  soin,  cies  stations  préhistoriques  de  l'arrondissement  de 
Beauvais.  La  cane  est  a^ompagnée  d'un  lexle  donnant  par  localité  le 
etltlogue  des  objets  préhistoriques  trouvés  sur  Je  territoire  de  127  oom- 
muoes.  —  M.  Ulysse  Duvis.  Description  do  stations  préhisiorîqnes 
rteemraent  déconTertet  dans  le  département  du  Gard,  savoir  tes  sta- 
tions de  la  cabane  de  Mirabeau  (commune  d'Algallers),  du  Mas  do 
Mfiixe  icomniune  d'Aubaxsafgues),  de  Berviers-lAbaume.  de  Bolini^lles. 

—  M.  DKii4isf»N  lionne  iMture  d'une  étudi*  sur  la  cathédrale  carolin- 
gieoni^  de  Ileims,  construite  par  les  archevêques  EblKin  et  Uincroar,  ut 
rur  liM  tran»formaUons  qu'elle  a  subie*  au  x*  et  aa  xii*  sièclfi.  — 
U.  IltROR  nr.  VrutBroMiis  fait  unti  commuaioAtion  tor  la  qumlion  du 
piOgrAotme  relative  aux  monaîquet  romaioes.  Cet  monuments  sont 


424  CflKONIOflK    ET   61BLIIV;ilirUR. 

expasé?  à  i)e  nombreuses  causes  de  desirucUoo;  il  fa.at  donc  1r< 
pholii^raphier  uu  le«  destiner  si  c'est  pos$ib]e  au  momeot  aième  d« 
leur  découvene.  L'Acsdémie  des  iDacriplioDS  a  eu  la  boom  p«as4e  d& 
publier  un  recueil  J^s  mosaïques  de  la  Gaule;  ce  travail  neftonrra  ^tr^' 
meué  À  buaut*  fin  qae  par  le  concours  dos  arcliéoioa;uefi  locaux  qui  pos- 
sèdent des  ri^QSfîigQeniem»  grapliiques  sur  ces  moQuments. 

Section  de,  yéûffraphic  htsturii/uf  et  dtseriptive  (preeideot  ;  M.  Booquei 
de  la  Grye).  —  Pierre  Buffâue-t.  Le  iracâ  primiiif  du  littoral  ei  les 
gnmds  âtangs  ljtloru.ux  de  la.  Gascogne.  —  Cbarles  l>i;pPAJtT.  La  sédi- 
meatAtioa  moderua  des  lacs  médûcaïns  et  J'œuvre  cartugr&pbique  de 
Claude  Masse.  —  M.  Auguate  Pawlowsu  retrace  Ibisloire  lopogra- 
phiqufi  du  pay^de  Didonne,  du  Talmondais  et  du  Mortagnait  giroudiD, 
d'après  la  géologie,  la  cartographie  et  l'histotre.  Il  estime  qu'anciio 
doute  ne  saurait  subsister  quant  au  fameux  Tamnutn,  qu'il  idenliSê 
avec  Taloaont  (moulin  du  Fa).  Pour  le  Nmioregum  des  itinéraines,  it 
devait  être  situé  sur  la  points  de  Snzac  et  se  confondre  avec  le  Gériost 
de  Claude  Masse.  Il  fait  ensuite  l'bistoriqne  des  modiGcations  Bobiê»  par 
le  rivage,  du  moyeu  &ge  au  xix* siècle,  il  rapporte  la  déchéance  progrès' 
âive  de  T&lmont  et  de  Ditlonne,  la  eubstitutioa  de  Royan  i  Gériost.  Il 
retrace  enfin  l'histoire  dea  trauErormalioue  océaaograpbiques  de  l'île  de 
Ré.  —  M.  ^^AJIIT-Joo)l9  communique  une  étude  sur  le&  roules  romaine? 
de  Pampelune  à  Bordeaux  et  à  travers  les  sables  du  littoral  gascon.  Il 
insiste  sur  te  l'ail  que  les  empiétements  de  la  mer  sur  le  littoral  gascon  ne 
soDt  pas  aussi  intense»,  que  certains  le  prétendent  encore   aujour- 
d'bui.  —  M.   Aug.   CHAUviairÉ   communique  un  mémoire   intitulé 
Recherches  sur  tes.  formes  originalts  des  noms  de  lùux  en  Touraine.  Cette 
étude  est  la  suite  et  la  deuxième  partie  d'un  ouvrage  présenté  au 
congrès  de  Paris  en  1904  ;  l'auteur  passe  eo  revue  tous  les  noroB  géo- 
graphiques ÎQtéreasants  et  f^ilués  en  Toaratne  sur  les  plateaux  en  dehors 
des  cours  d'eau  au  nord  de  la  Loire.  —  M.  l'abbô  Ghaiixan  raconte  le 
voyage  de  Marseille  à  Paris  do  Mgr  de  lîelsunce  en  1730.  C'est  nu 
exposé  des  dépenses  faites  au  cours  de  ce  voyage  qui,  commencé  1«> 
S2  avril  1730,  se  termine  le  16  mai  1730  à  rarrivéeà  Paris,  —  M.  Joscpli 
FousNiEà  fait  une  communication  sur  le  rot  René  géographe  ;  la  •  librai- 
rie «  du  bon  roi  renfermait  un  certain  oombre  d'ouvrages  iodsqvant  an 
goût  marqué  pour  une  science  qu'il  encourageait  à  sa  manière 
recevant  les  voyageurs  abordant  au  port  de  Marseille.  En  échange  d'ob-l 
jets  exotiques,  il  leur  oOroit  des  présents  de  valeur  dont  l'indicatioa  se" 
retrouve  dans  les  comptes  conservés  aux  archives  des  Douches-du- 
Rhône.  —  Les  documents  des  archiva  du  Guipuscoa,  relatifs  à  la  colo» 
nisation  espagnole  en  Amérique,  par  M.  Jules  Hqïiaeat-  — -  M    l'abti 
François  M.vbsan.  Sur  Quelques  erreurs  içiptinymiques   de    la   cart/? 
d'état-major,  concernant  la  vallée  d'Aure  |Hautes-Pyrénées).  —  M.  Léon 
Plahcouard  expose  la  situation^  les  limites  du  pays  de  Chars,  proclu' 
Paris,  ainsi  que  son  histoire  et  les  différentes  traditions  qui  In  cod- 
ceraeut.  —  M.  J.  DùnAKosn  a  étudié  et  délimite  les  origines  et  l'éteû- 


CanOllQDB    ET   MBLlOGIliPfflE. 


<25 


loe  du  Pagus  Madriacénsis,  ua  des  pagi  de  l'époque  carolingienae;  en 
l'ippuyani  sur  les  textes  des  eharies  et  diplàmes,  il  fixe  les  limites  du 
comlé  lie  Madria  ainsi  qu'il  suit  :  à  l'ouest,  la  rivière:  de  l'Eure  depuis 
Caitly  jusqu'à  Vitliers-lB-Morhiersî  au  nord,  depuis  Caiily  jusqu'à  la. 
Seine,  am  environs  de  Gailtoo^  à  Test,  la  Seine  jusqu'à  la  peiiie  rivière 
de  Vaucouleur»,  pois  le  cours  de  celle  dernière  jusqu'à  la  Queue-lea^ 
Yveline;,  et  au  sud  par  unâ  ligne  droite  partant  de  la  Queue-les-Yve- 
line«  jusqu'à  Yilliera-le-Morbiers,  englobant  le^  villages  de  Gambais, 
CoQdé-sur'VeBgres,  FaveruUes  et  une  partie  de  la  torêt  d'Yveline,  nom 
ancien  de  la  forêt  de  Bantbouillet.  M.  Déranger  aborde  ensuite  l'bis- 
lojre  des  comtes  de  Madria.  —  L'abbé  J.-M,  MEnNien  parle  des  poms 
de  iieui  de  in  Nièvr*^  terminés  en  y  et  qui  remontent  à  den  ^ntilices 
gallo-romaines  en  iui,  auxquels  on  ajouta  le  sufliie  gaulois  acox.  8ur 
31 H  communes  de  la  Nièvre,  9?  se  iermineat  eu  y,  et  si  un  compte  les 
villages  et  les  hameaux,  oo  arrive  à  un  lolal  de  55^), 

Seetwn  dts  teitnefft  économiques  et  soeiaies  {président  :  M.  E.  Levas- 
wur),  —  E.  AitDHtsn  et  U.  Quignon.  Lef>  baux  k  ferme  à  l'Hôtel -Dieu 
près  Beauvais,  de  1517  à  1900.  —  Gabriel  Fledry.  Un  essai  de  nouvel 
jmpAl  foncier  dans  une  paroisse  en  J764  ;  l'économieie  Véron  de  For- 

'bonnais  et  le  cadastre.  Forboanais  «ateudait  créer  un  impôt  propor- 
tionnel sur  les  propriétèB.  —  Alexandre  NigolaI.  La  population  en 
Guyenne  au  xvtn' siècle;  des  causes  qui  ont  dépeuplé  celte  provincs  ei 
provtiquè  l'exode  des  campagnes  vers  les  villes.  —  M.  Pierre  BovÉ  fait 
tiDO  communication  sur  les  postes,  messageries  et  voitures  jmhliques 
en  Lorrainu  au  xviii"  siècle.  —  M.  le  D'  H,  CouLon  a  ensuite  ta  parole 
pour  exposer  sua  mémoire  sur  les  statuts  des  anciens  cbîrui^ens  et 
barbiers  de  Gambrai.  —  Communication  est  donnée  du  mdmoiro  pré- 
H>u\f:  pnr  M.  Hti.  Oarmev  aur  les  premier?  paquebots  postaux  entre  le 
Havre,  New- York  et  les  colonies  françaises.  178G-1788.  —  M.  Boissoi- 

rHAHB  communique  un  mémoire  sur  U  Représentalion  coloniale  aux 
États  généraux  et  te  mouvement  électoral  parmi  les  colons  à  Paris  et  à 
Baint-Dotningue,  août  i788-avril  1789.  —  H.  Paul  MotiuH  a  dressé  le 
Ublrau  des  ventes  des  biens  nationaux  à  Salon  (Bouches-du-Flhâne)  & 
l'aide  de»  actes  de  vente  conservés  aux  archives  du  département.  — 

{[JL  Eugène  Mouaor  étudie  la  même  question  dans  un  village  des  envi' 
ma  tîe  Caen,  Boti,  qui  fut  donné  a  l'abbaye  de  SaLnUÉUenne  par 

PGuillaume  le  Conquérant  et  par  sa  femme  Matbilde.  —  M.  Félix 

MocntLoT  lit  un  mémoire  «ur  la  comparution  individuelle  des  citoyens 

du  tiers  état  aux  assemblées  électoralet  des  paroisses  pour  les  Ktati 

ânéraux  de  )7S9.  —  M.  âouctio.>4  lit  un  mémoire  sur  les  f'rotMtâJita 

département  do  l'Aiuue  en  l'an  X.  —  M.  V.-E.  'VEUctric  coiDrou- 

ique  un  mémoire  Kur  t4*s  (Ibuvreti  actciales  du  xvtti*  siècle  :  leê  fétêt 

bonnes  genu  à  Canon  (Calvados)  |t775-1765).  —  A  propos  de  oe 

mi'imoins,  M.  Pierre  Bové  rappelle  qu'à  la  même  époque  on  ne  su  con- 

_ tentait  [Hi«i,  dans  des  fêtes  de  ce  fçenre,  de  décerner  des  prix  de  vertu, 
tais  que,  cho^e  totéresminte  j1  uutcr,  CL'rtains  pbilanlhropes  et  écono- 


-I2n 


caio?riQ(TË  ET  BisuoGJiiraiE. 


mistes  y  décem&ieDt  dee  prix  accoles.  C'est  ce  qni  se  faisait  DOtUD" 
ment  dans  les  Vosges.  —  M.  Lb  Gatn  rappelle  que  Tabbé  Eti6t<jchei,1 
caré  de  firicquebec,  iostitoa  une  fête  semblable  dans  sa  paroisse.  Il 
parut  vers  1790  un  livre  iatjiulé  i  la  FêU  dei  bonnss  geru  de  Canon  tt 
Ut  rosières  de  Bn'cqvfbec,  —  M,  Gastoo  Gauthieh  retrace  l'histoire  de 
r&ddeu  collège  de  Never»,  depuis  sa  créatioa  eu  1521  jusqu'à  »  trans-.^ 
formalioa  en  lycé«  en  1660.  —  M,  Louis  DuvAt  étudia  de  méoie  l4 
collège  et  séminaire  de  Dcmtfroot,  fondé  en  1683  par  la  Société  de»] 
missionnaires  da  Passais  cl  dirigé  par  les  Ëudistes  de  1729  juaqo'k  I& 
Révolution  française.  —  M.  Nicolas  Haili-ant  coinmonique  qtitlqnes 
documents  manuscrits  sur  l'École  eeutrale  du  département  des  VoagM.^ 
'^  M.  Hector  Qoionon  étudie  le  Bureau  d'agriculture  &  Beauvais,  t7Sf« 
1783.  —  M.  Georges  Mdsset  communique  une  étude  sur  l'aorore  du 
commerce  et  de  l'industrie  dans  la  Saintonge  et  l'Aunis.  Il  ooofitate 
qu'à  l'époque  néolithique,  le  commerce  et  Fiodustne  avaient  prît  une 
importance  sérieuse  dans  la  contrée  saintongeoise,  et  que  dei  relations 
commerciales,  dues  à  son  voisinage  de  la  mer,  s'étaient  déjà  créôes 
avec  les  pay»  lointains. 

—  Dans  le  discours  qu'il  prononça  devant  l'assemblée  générale  qui 
clât,  chaque  année,  le  Congrès,  M.  Armand  Bkette  a  traité  la  ques- 
tion de  la  noblesse  et  des  privilèges  pécuniaires  telle  qu'elle  se  posa 
aux  élections  de  1789  (tournai  offlcùl,  22  avril  1906). 

—  Ld3S*  faBCicQJe  du  DieUonnûife  dti  Anhquitis  ^«C9u««  «(  romaines 

(Hachette,   19%}  est  surtout  composé  d'un  grand  nombre  de  courts 
articles.  Signalons  cependant  Patheii,  Pairimonium  principif.  Paln»- 
niu  (Cb.  Léckivai!h),  Pénates  [S.  A.  IIiliiI,  Persona.  dans  le  sens,  1*  daj 
masque  de  théâtre  (0.  Navarre),  2"  de  personnalité  juridique  (Ed.  CuqU 
Pkarus  (Maurice  Besncer)',   Phonos,  ou   droit   criminel  de   la   6r 
(E.  CA)t.LBMBn), /*/!>%  OU  tableau  des  tribus  helléniqueB  (Ch.  Léchivaik),] 
Ptcturs,  traité  sur  la  peinture  antique  (Paul  Gibabd).  Ce  dernier  e«C  Iti 
gros  morceau  de  la  livraison,  un  de  ceux  qui  intéresseront  le  plut 
grand  nombre  de  lecteurs,  en  dehors  des  éruditâ  de  profession. 

—  Lei  Grands  récits  de  Vipûpie  fhtnfaise,  par  Louis  Roche,  ancien 
élève  de  l'École  normale  supérieure  (Paris,  Plon-Nourrit,  1905,  291  p.|. 
— Il  ne  faut  pas  que  les  belles  choses  du  passé  soient  réservées  seulement 
aux  érndits,  aux  savants,  aux  historiens.  C'est  une  idée  excelleate, 
très  heureuse,  qu'a  eue  M.  L.  Roche  de  donner  au  public  et  i  la  jeu- 
nesse française,  dans  un  livre  qui  se  lit  comme  un  recueil  de  nouvelles 
dramatiques,,  le  meilleur  de  nos  épopées  françaises.  On  a  beaucoupi 
écrit  sur  nos  vieilles  épopées,  mais  cela  est  resté  entre  gens  de  la  mai<l 
son.  La  vérité,  c'est  que  le  public  et  la  jeunesse  de  nos  écoles  ne  con» 
naissent  guère  que  la  chanson  de  Roland.  Cependant  d'autres  <  gestes  i 
fnrâit  chantés   dans   de  délicieuses   légendes,  qui   méritent   encore 
aujourd'hui  d'être  lues.   Du  cycle  du  roi,  qui  célébrait  les  guerres^ 
natiooales,  comme  de  ceux  de  Guillaume  d'Orange,  qui  disait  Im] 


CBK01IQCE    ET   BiRLUKRlPtlje. 


IST 


des  geas  du  midi  coalre  les  BsrrasiiiE,  et  de  celui  de  Doon  de 
aœ,  qui  rappelait  la  rivaiUlé  des  «  baroas  »,  M.  L.  Roche  a.  très 
heureusement  extrait^  dans  ses  abrégés,  les  plue  poétique»  et  capti- 
TanUie  épopées.  Oa  respire,  à  lire  ces  récits,  le  parfum  même  de  notre 
vieille  poésie  épique.  Ou  pénètre  d&as  l'intimité  de  la  \te  féodale  et 
de  ces  mœurs  rudes  et  briliaales  que  furent  celles  de  nos  aïeux.  L'àme 
de  la  vieille  France  féodale  est  là.  C'est  un  tré&or  du  passé  qu'on  a 
retrouvé,  qui  ne  saurait  plus  être  perdu,  mais  qu'il  faut  présenter  & 
loa«,  aKn  que  tous  le  vienoeut  admirer.  E.  de  M. 

—  Une  charte  du  cartulalre  de  l'abbaye  de  Vendôme  (10-40)  men- 
tinone^dans  une  liste  de  biens  donnés  il  l'abbaye,  •  medielatem  quoque 
DORtrae  partis  de  censibus  sepiarum  per  nniversutn  pagum  s&nclooj* 
cuin  t;  faut-U  traduire  le  mot  en  italiques  par  séchet  ou  \>ax  oignons  f 
T<es  deux  opinions  ont  été  soutenues,  avec  testes  à  l'appui,  M.  G.  Mus* 
iiXT  estime  qu'il  s'agit  ici  de  sèches  et  monire  le  trafic  que  Ton  ûl  aux 
Jiiùcles  derniert  des  os  de  sèche  i^i  de  ia  <■  sepia  >  sécrétée  par  ce  poli- 
SOQ  [Sèehet  ou  oignons?  La  Rochelle,  impr.  Noël  Teiier.  1906,  19  p.). 

—  M.  G.  Oupokt-Fbbhiee  a  dressé  VÈtat  des  of/lders  rnyaux  de  la 
tfriéehauiift  de  Lyon  (Hùi-ibiS)  k  l'aide  de  irès  nombreux  renseigne- 
meots  fournis  fuir  des  pièces  d'archives.  Plusieurs  de»  notices  îndivi- 
d4iello«  qu'il  a  établies  importent  a  l'histoire  générale  {extrait  du  Bui- 
ietin  histùrique  el  phihlofftque,  i^Ùb,  7D  p.).  Il  est  à  désirer  que  cbaque 
bailliage  el  aénécUauBsée  soit  l'objet  d'un  travail  pareil  ;  nul  n'est 
mieux  qualifié  ni  plus  prêt  pour  l'entreprendre  que  M,  Oopont-Ferrier. 

—  Le  tome  III  de  VlHstoire  de  ia  marine  fi-anfiaise,  par  M.  Charles  ob 
La  RonaàRB  (Plon-Nourril,  1906,  612  p.),  comprend  toute  la  période 
dMgaerrei  d'Italie,  de  1194  k  imù. 

—  En  même  temps  que  le  tome  XXXII  de  $e»  Mémoirtt  {voit  plu« 
luot,  p.  391).  la  Société  de  l'iiistoire  de  Paris  a  distribué  le  tome  IIl 
de*  lettres  de  MarviUe,  lieulenant  giniral  de  police  au  tniniHre  Maure' 
pût,  niï'ilkl,  publiées  d'après  les  originaux  par  M.  Â.  t>i:  Boisuble 
(GbacDpîbn,  ll^Oâ.  287  p.|.  Ce  tome  III  et  dernier  conUent  la  lin  du 
lêxte.  un  appendice,  où  sont  notés  les  ordonnanees,  arrAta  et  sentences 
de  pohce  rendus  de  janvier  à  mai  1747,  36  paget  d'additions  et  oorrec- 
tions  et  une  table  alphabétique  des  noms  et  des  matières. 

—  M.  P.  UotssoHNAûË  a  fait  tirer  à  part  le  très  instructif  article  paru 
dans  la  Hetswi  df  synlhist  hintonquê  sous  le  titre  :  /«  Ètudei  relatifs  à 
rhistoirt  fconmni^ue  de  la  Hévolulion  française,  n89-i80't  (Paris,  Cerf, 
1906,  in-8».  1158  p.  Prix  :  5  fr). 

—  Le  célèbre  helléniste  d'Ansse  de  Vijloison  n'alla  que  deux  fois  en 
Pivvence  «t  y  resta  peu  (son  plus  long  séjour  eut  lieu  en  1786-1787,  au 
retour  de  son  voyage  en  Crèce),  mais  il  fui  en  relations  persoQoelUt  et 
•pi*(olaire«  avec  plusieurs  émditt  dt>  c^tie   province,  i^  corrt^poa- 

hduiee  avec  Pierre»AuguitUii  Guys,  marchand  ot  littérateur,  avec  1« 


42» 


CBROTdQDt   ET   BIQt.lOGftiMltX. 


b«ron  de  Sainl«-Crotx,  avec  Pauris  de  Bat nt'V inclut  et  son  file,  le 
président  Dee  Noyers,  a  permis  à  M.  Ji^bkt  d'écrire  uo  de  œs  chapitres 
d'histoire  littéraire  et  de  littértiture  inlernatiotiale  où  it  excelle.  Celui-ci 
intéresse  tout  partiTOliôrBuienV  rbiBloire  de  rbelli»ai»iDe  eu  France, 
Oa  y  voit  aussi  passer  Oberlia,  que  Villuisua  rMommâûda  utilemeot 
à  ses  coarrères  de  TÂcadémie  de  Marseille  quand  le  rameux  pédagogue  ' 
alEacicn  alla,  en  177&,  faire  ujq  voyage  dans  le  midi  [i' ftellénisU  d'Ans»* 
de  Villoiion  et  la  Prowncè.  A.  Picard,  1906,  Priï  :  50  fr.)- 

LivHB»  NouvEtin-  —  DounuBîfTS.  —  StatuU  lynodaux  du  diooè&e  de  Nice, 
par  Mgr  Beari  Chapon,  évftqut:  àt  Nice.  Nice,  inipr.  Venire,  2Û6  p.  —  Cùlo^l 
net  Ârnoutd.  M^maire  hisUirique  &ur  la  rille  de  Lille.  Sa  situation  par  rap- 
port si    In  iTonUùre,  sod  utililé,  9on  ancienneté,  le  nombre  de  &c*  babilaols, 
son  commerce  el  iesi  manufacture»,  t780<  Lille,  impr-  Lefebyre-Ducracq,  17  pk  j 
(Bull,  de  la  Soc.  d  études  de  la  proT.  de  Cambrai).  —  Uénioires  des  inteadaat*  j 
Pinon,  Lebret  el  de  Bezodï  sur  le  Béarn,  la  Basae-Navarre,  le  Laboonl  et  lai 
Soûle.  Pau,  Ribaut  (DuM.  de  la  Soc.  des  sciences,  lellrei  e(  arts  de  Pau).  — I 
Carlulaire  des  abbayes  de  Tutle  et  de  Roc-Aïuadour,  jmbl.  par  J.-B.  Champâ 
oal.  Drive,  impr.  Roche,  736  p.  (Bull,  de  U  Soc,  scient,,  biil.  et   archéol.  dtl 
la  Ccrrèze).  —  Journal  inédit  d'Arnaud  d'AndiJIjr,  18^6,  |Hibl.  par  S.  et  /.  Bûl' 
phen.  CbAtapion,  51  p.  (lire  à  25  eiemplaireij. 

BiBTOiBE  GKNéRALB.  —  PieTTE  BrUtou.  Ilisloire  du  Iraratl  et  de»  trar&tlleurft. 
Delagrare,  533  p.  —  Ctavde  Fnnek-Breniano.  Vendus  coujuie  esclaTes.  Bédls 
notbenliques  de  l'ins^urreijlioji  des  oÊgres  marrons  sur  ta  (tivière  rouge  eu  l'ait» 
née  18S8.  Dorn.  256  p.  el  10  pi.  Prix  :  3  fr.  70.  —  Emile  Salme.  Gti^knme 
Hajrnal,  historien  du  Canada;  étude  critique.  Ouitmoto,  viii-90  p.  —  Desaal 
et  L'EiloUe.  Orîgine<«  dea  armées  rérolutionnaires  el  impériales,  d'après  lei 
archives  départeincntiiles  de  l'Ariége.  Paris,  impr.  Denis,  xii-lSS  p.  Prix  : 
2  &.  50.  —  A.  Picard.  Théodore  de  Bèxe,  Ses  idées  sur  le  droit  d'iosurrectîon 
et  Bon  rdje  peadaiil  la  première  guerre  de  religion.  Cabors,  Irnpr.  Coueilanl, 
M  p.  —  Guttave  Arajt.  Études  sur  la  condilion  juridique  des  prêtres  A  Rome. 
Les  Ve«talei  et  le  fl^tnine  de  Jupiter.  Larose,  5?  p.  —  Id.  Ëtude  tur  les  lois 
successorales  de  la  Hévolutiua,  depuis  1789  juMju'à  la  promnlgatioa  du  Code 
civil.  Larose,  47  p.  (extrait  de  la  Nouv.  Aev.  hiat.  de  droil). 

Histoire  localb,  —  Léon  Ckarrirr.  Jard;  sa  (géographie,  son  origine  et  ton 
histoire,  La  Roche-sur-Ton, impr.  ceatrale.de  l*Ouest,  160  p.  —Arthur  ChrU- 
lian.  Études  sur  le  Paris  d'autrefois  :  les  demeorcs  royales  aux  portes  de 
Paris;  les  demeares  royales,  les  demeures  aristocratiques.  Cbainpion,  221  el 
219  p.  —  £«9.  Hubert.  Le  BaS'-Berry.  Histoire  et  arcbèologie  du  département 
de  l'Indre,  T.  I,  fasc.  1  et  7.  Picard  el  flii,  —  le  R,  P.  Otkon  de  Parie. 
L'Aquilaine  séraphique.  Notes  bisloriqiies  sur  Tordre  des  Frères  Uioeurs  et , 
en  parlitulier  sur  la  province  sérapbique  d'Aquitaine.  Tome  lit.  Vanve«|| 
impr,  Lesnière,  xiH<t6S  p.  —  Viard  et  Galmiehe.  Éludes  sur  la  Kéfortne  et 
les  guerres  de  religion  en  Bourgogae,  1'*  série.  Dijon,  Damidot;  Parts.  Cham» 
pioQ,  193  p.  —  Abbé  Fave.  Cbeminon  sous  le  régime  de  la  Terreur,  1793-1791, 
Cbâlons-sur-Mame,  impr.  O'Toole,  115  p.  —  Dom  Fr.  Lartdrfav,  L  abbaye  de 
Saint-Maur  de  Glanfeuil,  du  x'  au  xiii*  aJècEe  :  ses  rclalious  avec  le  Mont  ^''•«sin. 
Angers,  Germain  et  Orassin,  8;i  p.  (extrait  de  la  Revue  de  l'ADiou}.  —  Ourattd- 
Auzias.  L'époque  de  la  Terreur  4  Roquemaure,  Gard.  Ploa  et  Nourrit,  r.'8  p. 
Prix  :  4  fr.  --  P.  Paritol.  Essai  sur  les  procureurs  au  Parlement  de  itourgogne] 


CHKORIQtlE    RT   RIBLIOr.RiPHir. 


i-ÀM 


el  clurtM  lie  l'^bbAjrc  àp  Saînt-Étienné  de  DJjnn  de  ):UKI  &  1:1^1.  Uijnn.  impr. 

rjobtrd,  viit-IT^  p.  —  C^  d*  Soiml-M'tifç-  Les  émigrèa  du  ruiloii  et  des  aaci«aK 

\§fèaéê  goaverneiiiRnla   d'Ajiguumoig,  Aunia    el    Sainlongc,    t7'.lt-179.'{.   Nïart, 

iClouiat,  '215  [I.   (Metnoirc»  de  la  Sd4-,.  tit«l.  el  seienl.  de^  Deui-S^Tres]. — 

j  ftgMiidt  de  Beaucaron,  Soutenïrs  aoecdollques  el  faisloriques  d'anciennec 

[CiiiilUe*  cbanipefloiaeg  et  bonrguigaoo&e»,  lITt^lUUU.  Pion  el  îNouirlL  Prix  : 

'  7  fr.  50.  —  Maurk*  GaudHltère.  Contribulion  à  1  histoire  de  l'i^lise  de  Louhanà, 

S78rt789,  d'après  le»  archives  municipale»  de  U  ville  et  les  anciennes  arcbivcs 

■oUriale»  de  Loohâ&K.  LoubAos,  ttnpf,  rooderne,  viw214  p.  ~  E.  de  Laurièn 

[  AtDÎère-Mir-Vègrn  et  us  aadenij  Tief».  Matners,  Fleur;^  '-^  Llansin.  .12^  p.  — 

Juttin  df  Pot.  L'ér.lieTioage  de  l^aiot-Otner  1114-1790.   Listes  des  membrea 

qui  l'ont   r^nipai^,  uvec   rijii)loric|ue  Af.s  élecUuns  écberinales.   Saint-Oliwr, 

itnpr.  d'Ilomaal  x-3^)  \>.  (Hémoires  de  la  Soc  des  Aoliq.  de  la  Korinle,  p.  TA). 

—  Abbé  H.  tiuurtier.  Jlieti>iri<  de  l'église  et  de  L'uncieii  arciiidîcKèie  de  Sens. 

Toiae  I  :  Des  urigine*  à  l'a»  tVÎ2.  Sens,  Poulain-Rocher;  Paris,  A.   Picard, 

UX-475  p.  —  At)b^  L.  Oarrtz.  Ilîstuiru  du  premier  inonaalere  de  la  C[]n|;réi;a- 

lion   de  Nuire-Dame  établi    à  Cli&luiiB-sur-Marne,  1G13.|67'J.  Tome  1  :   t6U- 

Vyië.  Cbilons-aur-Marnc,  Martin,  xii-315  p.  —  LouU  Lorgnier.  Les  cateui  dans 

loi  Cdutuine»  du  nonl  de  l«  France.  Lafufte  el  Tenin,  138  p. 

Belgique.  —  Le  directeur  de  l'Institut  hi&iariqa«  belge,  dom  Un- 
nicr  riEBLiÊiie,  a  publié  les  Suppliques  de  Clément  VI,  13i2-i3fi2,  texlea 
Pt  ao&lyses  (ChampioD,  xxi:viii-9âT  p.j.  Ce  volame  rormo  le  lome  I  des 
Analecla  valicano-belgica. 

AllamocDB.  —  Le  T  avril  dernier,  le  D*  Otto  Udltscr  eet  mari  à 

l'Age  de  aoîi&ate-treize  ans.  Très  veraé  dans  les  sctaoces  matht^ma- 

tlqtiee  et  physiques,  ea  même  temps  gue  dans  les  tlaudes  de  philologie 

et  d'bistoire  des  ingiitulions,  il  (ai  une  des  prlucipales  auturilcs  en 

Alleinagae  pour  la  métrologie  él  rhistoire  des  malliéinauques  dans 

raoUqDJté,  auxquelles  il  a  consacré  la  plupart  de  ses  nombreux  articles 

et  mémoires   8oo  (suivre  principalf  est  Griechmhf  und  r/^mùche  Mttro' 

'  iogU  iBeriiu,  lâ6-2,  -2*  edit.,  1S82),  à  laquelle  il  faut  joindre  IHelr^iogi» 

eorum  tchpturum  reiiquae  (t.  I  et  II;  Leipzig.  lâGi-H^ti^.  Sur  au  autre 

>  domaiDe,  Hullsch  a  consacré  encore  d'utiles  recbercbes  aux  bistorieua 

Igracs,  ea  particulier  à  Polybe,  dunt  il  a  donne  une  belle  édition  cri- 

I  tique  (Berlin,  18&7  ;  2*  édit.,  18831.  11  était  membre  de  L'Académie  des 

iciencês  de  Saxe. 

—  Le  D'  E.  Betbb,  professeur  de  philologie  classique  à  Giessen, 
Ta  èti  nommé  au  mâoie  titre  à  Leipdg,  en  remplaoemeat  de  Kurt 

Waschmulfa;  le  U'  P.  Wcnula^n»,  professeur  k  Kiel,  a  été  nommé  i 
Breslau  ;  le  CK  W.  Kkoi.l,  de  Greifswald,  a  été  nommé  h  MiïDSter,  en 
Westphalie.  Lo  D'  W.  Gibtz,  professeur  ordinaire  d'histoire  à  Tubingue, 
et  le  L>  WonTsauN,  professeur  a  Stuttgart,  ont  été  nommés  membres 
ordinaires  de  la  Commission  d'bistoire  du  Wurtemberg, 

—  Dans  le  aervice  des  archives  ont  été  Dommét  :  MM.  tlicbard 
Kmprmo,  &  Coblence;  Martin  Mëyes,  à  Dasseldorf;  R.  Mabtuit,  à 
Brulau  :  Bruno  EliR«ciiFe(.D,  à  Coblence. 

—  <K«  Gvftie  dir  AnçtUachstn.  Ucrausgegebea  im  Auftrage  der 
8«TtgDy>SUflung  vun  F.   LiBSBaïuJUt.   Zweiter  Band,  erste  llsUte  : 


Âiù 


CBSOXIOaE   ET    BIKMOGbirniË. 


Wenerbuth  (îlalle^-8.,  Max  Niem«yer,  V.m.  Id-8*,  toi-253  p.).  —  Le 
nonveau  fascicule  de  l'admirable  édiiion  des  loi$  aDglo>»xonaes  coa- 
lient  le  lexique.  M.  Ltebermann  y  a  réuni  tous  les  mou  des  lextes 
anglo-saxoiu,  latins  et  français  ;  il  les  donno  avec  les  flexions,  la  syn- 
taxe, le  sens  ou  tes  différentâ  sens  attastéi  par  Ibs  textes  euz-mémeBj 
auxquels  ïl  renvoie  avec  une  impecc&ble  précision.  Ea  ce  sens,  ce 
lexique  coultent  tous  len  éléments  d'une  grammaire  historique  de  la 
langue  nationale  telle  qu'on  récrivait  en  Angleterre  avant  la  conquête 
normande;  les  romanistes  même  pourront  le  consulter  utilement. 
D'autre  ptrt,  c'e$t  une  table  des  matières  qui  rendra  les  plua  grands 
services  à  l'historien  du  droit  et  des  iustitutioas.  L'autre  moitié  du 
volume  comprendra  le  glossaire  des  termes  juridiques,  destioé  à  rem- 
placer (et  à  faire  oublier)  le  Gl^ssarium  archaeotogicum  de  Scbnûd- 
Les  éclairciseements  rempliront  le  tome  lU  et  dernier.  M.  Liebermann 
s'avance  par  un  efl'ort  dont  rien,  pas  même  uoe  grave  maladie  d'yeux, 
n'est  venu  jusqu'ici  ralentir  l'intensité,  vers  la  fin  de  cette  œuvre  oioqu- 
mentale,  une  de  celles  dont  l'érudition  allemande  pourra  le  plus  juste- 
ment se  glonûer.  Cb.  B. 

—  Karl  Jacob,  Biimarck  und  die  Brwerbung  Eitau-Lothrinffttu,  i87Û' 
i87i.  Strasbourg,  Haaten,  1905.  1  vol.  in-S»,  VTii-cii.vm-56  p>  Prix  : 
5  m.  50.  —  M.  Jacob  avait  déjà  consacré  plusieurs  volumes  à  rêtudç  de 
l'Alsace  alors  qu'elle  dépendait  du  saint-empire;  dans  le  présent  Ua- 
%'ail,  il  étudie  les  conditions  dans  lesquelles  Strasbourg  et  Metz  ont  été 
annexées  au  nouvel  empire  et  quelle  a  été  spécialement  t'influence  de 
Bismarck  sur  cette  acquisition.  Il  reprend  i  grands  traits  l'bistoire  de 
la  déclaration  de  guerre  et  s'arrête  k  l'opinion,  classique  en  Allemagne, 
que  le  chancelier  fédéral,  sans  désirer  la  guerre,  la  croyait  îaé>'ilable, 
et  la  fil  éclater  à  son  heure.  Il  développe  ensuite  les  revendications 
exprimées  dès  1BI4  par  le  parti  national  pour  reprendre  Strasbourg  à 
la  France,  les  vaines  aspirations  de  1840  et  de  1S59;en  1848,  Bismarck 
parle  de  faire  rentrer  Strasbourg  dans  la  terre  allemande  ;  en  1859,  il 
est  au  contraire  pour  l'attente.  Dès  la  proclamation  de  la  guerre,  en  juil* 
let  1870,  l'opinion  s'impose  en  Allemagne  que  l'Alsace  doit  reprendre 
sa  place  dans  l'empire  qui  va  renaître,  et  une  double  erreur  règne,  qui 
exerce  son  inQueace  jusque  sur  M.  Jacob  :  on  parle  du  Reichsland 
comme  si  Mulhouse,  le  Sandgau  et  Strasbourg  avaient  formé  de  tous 
temps  un  btoc,  arraché  d'un  seul  coup  à  lAlLemagne;  on  affirme  que 
les  Alsaciens  sont  restés  fidèles  à  leur  ancienne  patrie  pendant  tout  Ifi 
xvirt*  siècle,  alors  qu'un  ministre  prussien  faisait  cette  constatation  en 
1709  :  «  il  est  Qotoire  que  les  Alsaciens  sont  plus  Français  que  les 
Parisiens,  a  Dès  le  mois  d'aoât  1S70,  Bismarck  parle  de  l'acquisition 
de  l'Alsace  et  de  la  Lorraine  allemande  comme  d'une  nécessité  abso- 
lue,  et  il  n'admet  de  doute  possible  que  pour  Metz  :  certains  trouvent 
dangereuse  l'annexion  d'une  ville  toute  française,  les  militaires  estiment 
iadiepeneable  la  prise  d'une  ciudelle  qui  commande  la  région;  Bismarck 
se  rallie  à  leur  opinion,  non  sans  hésitation,  csr  en  février  1671  il  parle 
encore  de  laisser  Metz  ii  la  France,  m&ia  pour  affermir  les  défenses  da 


cSBoniQnt  rr  biii.iokiiiphtb. 


431 


nouvel  empire  k  l'ouest  et  porter  à  son  advereaire  un  coup  qu'il  croyait 
4éci»ir.  ï>s  délibérations  et  négociftliom  sool  Tort  bien  exposées  par 
Bl.  Jfecob,  qui  D  mie  ù  pro6t  toutes  les  pubttcatioQS  parues  eu  AUe- 
nugQê  et  m  Fnnce,  fors  peal-élre  les  études  de  M.  Gaorg  KûaUel.  — 
L'4ImC0  m  la  Larraioe,  avec  Met£,  reviennent  à  rAl)emafi:ne,  et  U 
quettion  ae  pose  de  leur  sori  ;  chaque  parti  a  ^es  idées,  Bismarck 
impose  ta  «ienae,  qui  est  de  faire  des  nouvellea  acqulaitiouà  uue  •  pro- 
vince d'empire  *.  I<e  livre  de  M.  Jacob  w  lermino  {»ar  l'csposc  des 
débat*  parlemeatairee  à  ce  sujet.  Porteineai  documeulé.  Inea  corapoeé 
et  clairement  écrit,  dans  l'esprit  du  parti  natiunal  allemand,  c'est  une 
iTM  utile  contribution  a  la  biograpliie  du  chancelier.  —  P.  Mattek. 

—  Meyer's  Grmtes  KonviTiatiam-LeTikon.  Sechite  Auflage,  Bd.  XIIl. 
Leiptig  u.  Wien^  Bibliograpbiscbes  Institut,  1906.  — Le  volume  va  de 
liyrik  k  Jfi'tl^ru'urirr.  Les  articles  sur  la  marine  et  les  choses  mili- 

klairM,  d*un  intérêt  à  la  fois  général  et  actuel,  ont  été  fortement  rema- 
[oitavt  mis  an  coarant.  L'histoire  du  Maroc  est  poussée  jusqu'à  lou- 
[vortore  de  ta  coufércnce  d'AJgésiras  (16  janvier  190G);  lea  articles  sur 
Madagascar  et  la  Macédoine  oote&t  les  plus  recenu  arraogemeQts  con- 
cernant  ces  pays.  L.e8  villes  ont  été  étudiées  avM:  soia  :  Madras, 
ladrid,  Mitan,  Manchester,  Mannbeim,  dont  le  plan  est  un  si  gr&od 
['enaeignement,  Metz^  avec  la  cart<>  des  champs  de  bataille  en  1870,  etc. 
Qe  s'étoanera  pas  si^  dans  Ja  nombreuse  liâtç  des  Meyer,  l'autaur 
réo  Usfktm  et  le  BtUtoçraphùehes  îmlitut  ont  une  place  d'honneur. 

—  Daas  le  même  moment,  rinatitut  bibliographique  a  commeocé  la 
[itiémo   édition   du    Xleinet  KonvenatioHs-Uxikon.   Elle   oontieadra 

'douie  voltimee  «u  lieu  de  sii  de  ta  prôcédeûte  édition. 

AutiHelift.  —  Le  9  avril  est  mort  le  I>  Heinricb  ScacrrEa,  profea- 
Mar  de  droit  allemand  et  d'histoire  do  droit  autriciiieD  à  rUmversité 
allcinande  de  Prague;  il  avait  cinquante-oeuf  ans.  SoQ  oeuvre  princi- 
pale sur  t'hisiotre  du  droit  de  la  ville  de  Tienne  est  fort  estimée. 

—  Le  l>  V.  CzERMAK,  praresseur  d'histoire  générale  et  d'histoire 
autrichienne  à  Cracovie,  a  été  nommé  professeur  d'histoire  de  Pologne 
m  remplacement  du  D'  Shouka,  qui  a  pris  sa  retraite.  —  Le  I>  H. 

.KuBsonura  a  il«  nommé  directeur  des  archives  à  Vienne. 

Beacrie.  —  Parmi  lea  deraières  pablicaUoas  historiques,  il  importe 

[de  signaler  les  suivantes  : 

i"  Jules  SESESTY^it,  l«i  Ug$nâ^  de  la  prit»  et  poutuivn  du  pojft 

Imaçyar  [À  nwiyyar  honfo^làiài  monder].  I)uda|My«t,  Praukiin.  l'J(U>itHl&, 
t  vol.,  XX-S63,  ttii-Tiifi  p  io-16.  — »  L'ouvragn  e«i  issu  d'un  concours 
de  la  Société  Kùfaludy.  qui  demandait  un  examen  approfondi  de  ces 

[ligandi'ii  «I  leur  miae  en  mavre  \vu  les  poitM.  Ctftait  donc  i  ta  fois 
nae  qumtion  historiquv  al  une  question  littéraire  i  résoudre.  U.  Bebea- 
lyén  (|ui,  d<*paiii  des  années,  s'occupe  de  ce  problème  au  point  de  vue 
d«  l'histoirr,  de  i'rthaograpbie  et  da  folk>tore.  aous  donne  dans  cas 


dMS  faloaM  «s  de»  omiay  le>  pivs  ÙDp««tuU  qae  ftoiatiogn* 
fU* d* cw denian  tfonp»  cit  prateitx.  Ha  reprâ  1*  ijiwrtiuu  ù  «m» 
▼m  ikHiTffft  fcpiit  Tkîecry,  Toldf  «t  Wosel,  i  «wir  à  U  U^toil 
kSHMqqe  «ir  Aitik  K  tes  eomtaélet.  ter  soa  aam^  «t  m  mon  m 
oa  pnidiit  vnûaeBi  wtffv,  «li  fut  j  «oir  moudp  4»  iébfii  d'aœ 
<yByée  dea  andoif  Ho^gioi»  «fpoctêe  pw  auM  d'Axie  m  Enope.  — 
omnie  le  erajtil  ThiCRj  M  fwIfM»  lôttaricoa  M  poitM  uagjran,  — 
«a  bira  n  «Ue  légendA  a  été  emimaiée  par  laa  dnMÛqaeBn  da 
un*  siècle  à  ItJcddeot  puvr  pranter  que  les  Hoagrais,  v>mb  deana* 
lUnU  dcK  Bbz»,  ivaienl  droit  à  U  oDoqnéle  de  leur  pays.  Atbk  ea 
vëritaUe  araeaaJ  de  prea*ef  tirèet  de  lliistoiiT,  de  U  mjtholo|^  oob- 
parée  «t  de  retboo^iphia,  M.  Sebertjèu  eiamiiie  ckaque  doutée  de 
eaue  légaade  «(  amve  à  ee  réMltat  que  1»  Bongrab,  «a  amvuu 
m  Biirop«,  BM  la  oonaaimieal  pw  eneora.  Ib  eo  prmot  eoaeaiaauMc 
•D  HoagHa  par  l'iotemédiaîra  de»  peaplea  ataerm  :  Slotèiwe,  (««pidM, 
déMa  diai  Avare*.  La*  rtfûtûA,  en  preBîen  mèDouelt,  Vota.  di*e- 
ioppée  ai  «Ql  ajûQte  au  t  Cjcle  des  Hoos  >  le  «  Cyde  des  Hagyan  », 
c'eal^-dira  iea  bante  laiu  gneirien  d'Âlmos  «l  d'Arp&d.  De  «s  ehaïUa, 
riao  o'eat  resié,  mais  dans  les  ceorrea  dea  chroinqtMfius,  on  en  apw^ 
çoit,  i  InTen  le  texte  latin,  comme  l'osaatare.  M.  Sdiestyéa  proom, 
par  U  même  oecuioo,  qae  les  mêmes  tribos  qui  ont  été  Em  intermé- 
djairea  du  cbaitt  éplqae  ont  commencé  l'œune  de  la  ooDTeraioD  de; 
Hagytn  au  caibolicUme.  Ce  D'étaient  paa  les  fienoaÏDS,  fflwnmff  oo  le 
«rayait  jadii,  ni  les  prâtrea  TéoilieiM,  comme  l'avait  dit  Georges  Volf. 
maù  bien  des  Blovèoes  et  des  Gêpides  qoi  fureot  les  premiers  précep- 
teurs des  cooqQéraiiU;  m  s'est  que  ptu«  tard  que  dea  IlaUeàs  «t 
des  Allemaada  du  sad  ^ut  arrivés  à  achever  l'fiËnvre  des  premiers 
missionnaircf.  La  langue  de  1  ancieDoe  lituigie,  que  JA.  Melidi  étudie 
stainlfiiuuit  avec  tant  de  sagacité,  le  prouve  é^lement.  L'influence 
germamque,  des  Nibeltingen  notamment,  pcat-el!e  être  niée  cepeodani 
pour  ta  formation  de  la  légende  haunique?  Nous  ne  le  croyons  pas. 
D'après  te  iravail  de  M.  Heinrich  sur  Btseiburg,  les  recherches  de 
MM.  Peu  et  Bleyer,  une  influence  des  peup[adee  germaniques  qui 
habitoieDt  la  Hongrie  depuis  la  mort  d'AttUa  est  très  probable. 

Trois  livres  sur  quatre  de  l'ouvrage  de  fil.  Sehestyén  s'oceupeDl  de  ta 
paraaté  dea  Magyars  avec  les  tribus  ougrienne?,  de  leur  migratian,  de! 
caste  dea  ménestrels,  très  estimée  sous  la  d^'uastie  arpadieoae,  des 
nlqueurs,  notamment  de  l'Anonyme,  à  propos  duquel  l'auteur  losiele  snr 
te  sentiment  monarchique  et  oligarchique  qni  anime  ces  chrr- 
dont  te  pins  ancien  ^tait  élève  de  l'Université  de  Paris.  M  i 

aborde  easuice  chaque  partie  de  la  graode  épopée  ;  parenté  de^s  Magyars 
et  des  Uuns.  Attila,  Gsaba,  les  sept  Magyars,  Âlmos  et  Arpâd,  les 
invasions  dee  Magyars  dans  l'empire  byzantin  et  en  AUemagoe.  Partout 
il  s'efforce  de  faire  le  départ  de  la  légende  et  dn  noyau  hiBtorii|ue 
et  l&cha  de  jeter  un  peu  de  lamiëre  sur  la  question  si  controverâée  de; 
Sicotes  iSzékelyek).  On  a  cm  longtemps,  d'après  la  légende,  qu'ils 


r.BRON!Q»K   KT   BIVUnCBiPB». 


\n 


èt&iftQt  dea  desceodanUi  des  Huns  qui,  après  Iti  guerre  fratricide  des 
•afuits  d'Atlila,  Aladà.r  et  Cs^,  s'étaient  étAblîa  en  Transylvanie^ où 
iIh  avaient  conservé  certains  privilèges.  M.  Selieïityén  pt>D6e  que  les 
âicules  B4)Dt  nue  trilm  kbazare  dont  une  partie  s'est  jointe  aui  Magytra 
avant  la  cunquéie,  l'autre  est  restée  en  Uongriu  et  s'est  soumiaé. 
On  les  employait  comme  ^anliene  de  la  frontière,  non  pas  seulement 
en  Transylvanie,  à  la  frontière  orientale,  mais  aueai  à  la  frontière  occî' 
(ieoule  du  pays.  L'eiîsteoce  de  ces  âicules  occidentaux  es;  prouvée  par 
ce  fatt  que  les  débris  des  plu»  anciens  chants  et  coutume»  de  Noël  sont 
identiques  dans  let  deux  contrées.  La  découverte  de  ces  cbants  dans 
certaines  communie  da  district  •  d'au  delà  du  Danube  •  cet  également 
dné  à  M.  Sebestyén.  8oa  ouvrage,  a'il  pèche  quelquefois  par  des  géné- 
raliaalions  trop  tranchantes  et  un  étalage  trop  grand  de  faits  cthnogra- 
pbitjues  lU's  peuples  orienlanz,  est  un  des  plus  savants,  mais  aussi  un 
des  plus  hardis  des  historiens  magyars.  La  dernière  partie,  qui  traite 
de  la  mise  en  oeuvre  des  légendes  de  la  conquête,  depuis  le  xv  siècle 
jusqu'à  nos  jours,  intéresse  «urtoul  les  historiens  de  la  littérature. 

i"  La  Commission  bistorique  de  l'Académie  hongroise  ii  édité  J 'ou- 
vrir posthume  de  Joseph  KtinvÛKi  sur  less^  Ciidteaux  forU  dn  moyen 
d(t«  [A  Sôs^kori  vArak].  Budapest,  1905,  xu-625  p,  in-4*.  —  L'auteur 
n'tUtH  occupt;  peudaiit  vingt  ans  de  ee^  recherches;  il  a  parcouru  tuut 
I»  pays,  cxacninant  les  ruines  et  les  châteaux  existant  encore,  et  a  com- 
posé un  ouvrage  qui  manquait  en  Hongrie.  Après  sa  mort,  M.  Gèxa 
Nigy  a  mit  le  volume  sous  presse.  Il  est  rédigé  sous  forme  de  lexique 
et  donne,  après  l'expljcatiun  de  chaque  vocable  ne  rapportant  à  la  con- 
struction et  aux  dilTérentes  parties  des  châteaux,  les  renvois  biblio- 
graphiques nécessaires;  nous  y  trouvons  souvent  le  nom  de  Viollel-le- 
Duc.  L'ensemble  de  l'ouvrage  prouve  que  les  chilteatix  forts  de  la 
Hongrie  du  moyen  &ge  étaient  au  molas  égaux  aux  constructions 
simiUires  de  l'Europe  occidentale  et  que,  tous  certains  rapporte,  ils  len 
dèpuaaient  même.  La  Liste  des  châteaux  par  oomitat  (p.  ?79-397)  è«t 
très  retpectable;  il  y  a  des  comttAtê  qui  en  comptaient  de  quarante  à 
cinqtiante.  Les  illustrations,  au  nombre  de  G1G  (p.  305-6'^5j.  sont  très 
bien  exteuiées. 

3*  L'éminent  publiciste,  M.  Gustave  BEKSics,  vient  de  publier  un 
Urre  tous  le  litre  :  t'Bmpin  du  mi  Malhiai  et  l'Avenir  de  la  Hongrk 
[MAtffii  Kiràly  birodalma  is  MâgifarortMàg  jSvâje].  Budapest,  Franklin, 
tW6,  fin-256  p.  in'8^.  où  il  s'occupe  on  peu  de  l'histoire  du  moyen 
e\  beaucoup  des  questions  actuellement  k  Tordre  du  jour.  L'idée 

JlfMae  du  livre  ei!t  celle-ci  :  l'Europe  a  besoin  d'un  Ëtat  danubien 
paiaaaot;  cet  Ëtat  ne  peut  être  que  la  Hongria,  i  laquelle  il  faut  donner 
•••  Limites  naturelles,  y  incorporer  au  be«otD  cerUines  provinces,  la 
raadrc  indépendante  de  l'Autriche  pour  qu'elle  puisse  augmenter  en 
ibre  d'habitants  et  en  riches^.   Le  premier  qui  ait  ea  une  vue 

ire  do  cette  nécessité  était  le  roi  Mathiai  Gorviit  JU5M4901,  etil  l'a, 
«a  partie^  réalisée  par  ses  conquétee;  le  deuxième  était  Bismarck,  qnla 
Rbv.  attToa.  XCI.  2*  rase.  Î6 


^134 


4:HR0?IIQl't;   RT    Rllll,im:HirtllK. 


écril,  dès  1861,  au  baron  de  SchieiniU  :  o  Si  j'éui»  emttereur  d'Au- 
triche, j'irais  immédiatemeQt  h&biter  Pest,  j'endoBserats  l'uaiforme  de 
hussard  et  ja  parlerais  ea  magyar.  J'engloberaiE^  dans  la  Iloogrie  tout  ce 
qae  )0  poumis  y  mettre.  J^;  dirais  au  pirlemonl  hoagroi»  qua  le 
premifT  devoir  de  l'empereur  d'Autriche  est  d'être  roi  de  llongrie;  que 
les  autres  pays  ne  soDt  que  des  associes,  Ni  la  Bobdme  ni  l'Autriclie 
Dé  feraient  défectioa  pour  cela.  •  Ueksics  croit  donc  que  ce  n'est  pas  le 
désastre  de  Mohàcs  qui  a  ruioé  le  pays  pottr  plue  de  trois  siècles,  mais 
lamaaTaise  politique  des  empereurs  d'Autriche.  Le' pactn  conclu  pu 
De&ii  eu  18i>7  n'est,  sf'Jon  lut,  que  le  premier  pa.»  vers  l'affruicbisae- 
ineat  complet.  Il  y  a  des  vues  très  justeii  daus  ce  livre  :  aiaei  tout  ce 
que  M.  Beksics  dit  du  morcellement  de  la  grande  propriété,  de  l'èmi- 
gratioQ  en  Amérique,  de  la  croissance  de  la  race  magyare,  est  basé  sur 
une  observation  méthodique  des  faits  sociaux.  D  serait  plus  difficile 
d'accorder  à  l'auteur  que  la  toi  sur  les  nationalités,  où  l'esprit  cooci- 
Itaul,  ma.is  large  et  européen  de  Joseph  Eotvùs  se  montre  le  mieux, 
est  à  regretter.  M.  Reksics  voudrait  que  l'on  reprit  une  partie  de  ce 
qu'on  a  donné  en  186â.  Hi  les  nationalités  se  plaignent  de  l'état  actuel 
qui,  d'après;  Tauteur  magyar,  a 'assure  pas  rhégèmonie  de  la  race 
magyare,  qu'arriver&it-il  si  ou  leur  refusait  l'usage  de  leur  langue  dans 
les  écolesï  Qu'une  Hongrie  forte  et  unifiée  soit  une  nécebeité  politique, 
personne  ne  te  nie,  rnais  il  n'est  pas  sur  que  ce  soit  une  union  pure- 
ment personnelle  qui  donnera  au  pays  cette  force  et  cette  unité  ^ 

4*  La  famille  Teleki,  qui  a  donaè  tant  d'hommes  politiques  eid'Mfi' 
vains  illustrée  au  pays,  s'est  décidée  à  ouvrir  ses  riches  arciûves  qui  se 
trouvent  à  Maros-'Vâsàrhely  et  à  les  rendre  accessibles  aux  recherches 
historiques.  De  concert  avec  l'Académie,  elle  a  confié  la  publication  des 
priucifjaux  documents  à  la  Société  historique.  Celle-ci  édite  d'abord  la 
CorrupOTvtant'e  de  Miekel  Tettki  [Tdski  MihAtt/  itmUtés»].  Budapest, 
Athenaeura,  1905-1906.  Tome  i  :  lfôfi-166U.  xxiv-584  p.  in-8*.  Tome  II  ; 
1661-1663.  iv-664  p.  in-8».  Michel  Teleki  (leS'S-IRgO)  est  le  vrai  fon- 
dateur de  la  famille;  il  a  joué  un  rAle  important  dans  l'histoire  de  li 
Transylvanie.  Dans  sa  jeunesse,  il  Rtail  partisan  de  Georges  II  Ràkgc^i; 
après  la  défaite  de  ce  prince,  il  suivit  la  fortune  de  Jean  Kemény  et, 
après  la  mort  de  celui-ci,  il  entra  au  service  de  Michel  Apafy  |I66<* 
1690),  qui  lui  accorda  toute  i&  confiance.  Telekt  dirigea  les  athires  de 
la  principauté  dans  des  moments  difficiles.  La  Cour  de  France  soute- 
nait alors  les  Mécontents,  qui  trou'vèrent  «o  Teleki  d'abonl  un  chaud 
partisan,  puis  un  ennemi  déclaré.  C'est  gr&ce  à  sa  politique  qxip  U 
Transylvanie  renonça  à  la  protection  de  la  Porte  ottomane  et  lit  la  paii 


1.  M.  Deksics  est  mort  subitement  le  7  mai  iwe,  A  Tige  de  cia(itttntA-neaf 
aas.  C'était  un  émiDeat  journaliste  auquel  on  doit  quelques  bonnes  étndM, 
notamment  sur  les  Docirinatra  hongraû,  sur  Stçlumond  hi^mémj  et  te  dua- 
lumt,  une  Biitoité  du  rè^ne  de  FrançoU-Joteph  k\  un  vwlurne  en  frânçjii»  : 
la  Qxtalion.  rommtUM  «t  ta  tvtUdet  races  n  Orient.  (P&rit,  CtuiUlc).  18Uâ]- 


•Yec  l'Aotrichc  La  corrospondwice  île  cet  homme  A'ÊlM  est  énorme. 
If.  S«mD«l  G^kOBLY  qui,  depuis  trente  ans,  s'occupe  d'études  diploma- 
tique*,  l'a  recueillie  daoBlea  différentes  archives  de  IloDgrie,  d'Autriche 
«t  de  France.  Quoiqu'elle  doive  occuptT  douze  volumet,  il  s'est  vu 
Curcé  d*f  faire  un  choix.  Dans  les  deux  premiers  volume»  qu'il  vient 
d'&Uter  noua  trouvon*  962  tetirefi,  parmi  lesquelles  il  faut  sigoaUr  les 
nombnmses  missives  de  Judith  W(>ér.  devenue,  en  1G61,  la  famine  do 
T«l«ki.  Elles  naus  montrent  un  ial«al  epistol&ire  assez  rare  on  Hongrie. 

V  M.  Ltmii  SZÀDBCZK.V,  proles&eur  k  l'Université  de  KolosvÂr,  s'oc- 
cape  dan»  tion  volume  :  M  Chronique  sicule  de  Gsik  [À  aiki  sukelt/ 
krànika],  Budapest,  Académie,  1905,  t.'5ï  ji.  in-B»,  d'un  document  dont 
l'authenticité  est  discutée  depaia  un  siècle.  C'est  nu  17%  qu'un  avocat 
et  on  paêteur  de  Maroe-VâsÂrfaely^  l'ont  présenté  à  la  Société  trans^'l- 
vaine,  comme  otant  la  copie  d'un  document  rédigé  en  1533,  puis  recopié 
ea  1G95.  Michel  âzékely  l'a  édité,  pour  la  première  fois,  en  ISIS.  Dp» 
bistorions  comme  Charles  Szabà  et  Alexius  Jakab  ont  encore  cru  à  sou 
aalhcoUcite  ;  poètes  et  romanciers  s'en  sont  inspirés;  Szalay.  pourtant, 
l'a  déclaré  faux.  M.  Szàdeczky  reprend  tout  te  procès  et  arrive,  aprôa 
de  loUfiuM  recbdrches,  aux  résultats  suivant?  :  1*  la  Chronique  n'a  pas 
été  rédige  en  1533  et  les  personnes  qui  ont  signé  la  copie  perdue  de 
tG9r>  u'uDt  jamais  exisu>;  '.'<  on  n'a  [las  composé  la  GhKiDJqae  au  châ- 
teau de  Mi^lchior  Bàndur,  car  ni  le  château,  ni  le  dit  personnage  n'ont 
jamais  existé;  3*  la  Chronique  n'est  pas  une  compilation  dedocumeaU 
forces  et  latins,  car  la  famille  Sàndor  n'en  a  jamata  possédé^  4°  la 
|te  de  la  famille  Sàndor,  qui  se  trouve  dans  la  Chronique,  date 

11796.  G^eet  aussi  TaDDée  oii  elle  fut  composée  pour  servir  dans  un 
procès  et  pour  prouver  que  le  sieur  Sàndor  était  un  desceodanl  dea 
Arpâd  ;  &«  le  calice  mentionné  ûio»  la  Chronique,  et  qui  aurait  aervl  «u 
culte  paien  des  Sicules,  est  une  œuvre  d'orfèvrerie  du  xvu*  siècle,  — 
Dans  l'Appendice,  nous  trouvons  le  texte  latin,  la  iraducliou  magyare 
inédlu^  d'Aranlu  avec  de  nombreuses  note»,  la  généalogie  de  la  famille 
idor  et  quelques  letlrea  qui  se  rapportent  à  la  Chronique  et  au 
ce. 
La  nnmprctsiott  des  OBuvr«t  du  comte  Stianne  Siiehtnjfi  se  ponr- 
aciivement.  Nous  avons  annoncé,  l'anDée  dernière  \Bevtu  histo- 
rique, sepl.-oct.),  le  premier  volume  contonant  Crédit  et  Lumièn.  La 
dauxlème,  qui  vient  de  paraître  sous  la  direction  de  M.  Colomaa  8dly, 
nous  apporte  les  trois  écrits  les  plus  importants  du  grand  réformalear  : 

[Stade  {Stadtum,  IHIl^K  le  fmpie  de  l'Orient  {Kelet  nipe,  1841)  et 
td^unprogramtnepiUtique  iPoUtikai  progrsmm  tùreééJuk.  1847) 
[Gràf  Siichenyi  Mc&n  munkài].  Tome  II.  Budapest,  Académie,  IMri. 
ui-?(U)+xxvtri-277+ivtj*l40  p.  iQ-8°.  Lians  le  Stade  qulasulvi  de  prés 
lea  deux  premiers  pamphlets,  Szécbenyi  eat  plus  syslémaliquc.  U  y 
énomère,  en  doute  articles,  les  réformes  que  la  Diète  devrait  voler. 
réformes  qui  se  réromeat  dans  l'affraochissement  do  sol,  dans  l'égalité 
devant  t'impét  et  la  loi,  dans  la  suppression  des  monopoles,  dans  l'usa^i 


491  CatOtlQSE  £T  tlBUOOIAPHlB. 

èe  Ift  langue  liongroise  comme  langue  ofScielIp,  dans  l&  publicité  de* 
débats  Judiciaires-  GrAfc  aux  Imis  premierR  pamphlets  et  &  l'actiTitè  de 
Széchenyi^  un  avenir  meillsur  commençait  à  poindre.  Les  Diètes  qai  K 
sueceilêreQt  judqct'en  {840  furent  nuUnt  <te  irtomphea  poor  ses  idées. 
—  Le  Peuple  de  iOrUnt  est  dirigé  coDlre  Louis  Koseutb.  Celui-ci  avait 
fondé,  en  1341,  le  Peiti  Hirlap,  journal  qui  devait  avoir  une  iaSueitce 
décisive  sur  les  évënemeats  politiques.  ^Eécbenyi,  qai  ne  voulait  rien 
précipiter,  voyait,  avec  angoisse,  ses  réformeiS  menacées  par  le  dépliai» 
ueroent  des  forces  démocratiques  qu'il  ne  pouvait  maîtriser.  Il  donne 
libre  carrière  à  ses  craintes;  il  élève  sa  voix  prophétique  et,  hait  ans 
avant  la  Rèvoluliua.  aaauDce  la  catastrophe.  A  la  politique  de  senti- 
ment, il  oppo»e  la  mestire  et  la  tactique  parlementaire;  la  politique 
dirigée  par  le  cœur  devient  lyrannique,  eane  pitié,  érige  tes  autodafés 
el  la  gaiUotme.  Il  faut  de  la  réfleïion  et  des  idées;  le  succèâ  qui  s'au*^ 
nonce  si  bien  est  à  ce  prix,  le  progrès  doit  être  acquis  par  des  mayeai 
sûfs  et  noD  en  précipitant  le  pays  vers  la  Révoluiiou.  —  Lea  Fmçmenls 
tfwn  proçrammt  politique  sont  une  suite  amère  et  mdaocoliqae  du 
Peuple  de  t'Orieni.  Szècheayi,  pour  ta  dernière  fois,  lutte  contre  Koasnth, 
l'idole  de  la  nation.  Il  le  conjure  de  s'arrêter.  TantiVt  pathétiques,  laniAt 
satiriques,  ces  pages  sont  les  plus  fortes  de  son  œuvre.  Il  voit  venir  la 
Révolotioa  et  succombe  suus  ce  coup.  Bientèt  $a  raison  s'obscurcit,  et 
lorsque  le  soulèvemeat,  causé  par  la  perfidie  de  lacamarillade  Vienne, 
éclata,  il  fallut  le  transporter  dans  une  maison  de  retraite  où  il  passa  les 
douze  dernières  années  de  sa  vie.  —  Nous  trouvons  dans  ce  volume 
quatre  études  qui  servent  d'iùlroductioas  :  celle  de  Jule^  Vistota,  sut 
l'histoire  de  la  publication  du  Stade,  raconte  tes  démêlés  de  Széehenyt 
avec  la  censure;  dans  les  trois  autres,  rêmineat  économiste  Jales 
Kautz  apprécie  tes  trois  écrits  de  Szécbenyi  et  les  place  dans  leur 
milieu. 

L'Académie  dont  Széchenyi  est  le  fondateur  n'édite  pas  seolement 
ses  œuvres;  elle  a  créé,  sur  tlaitiative  de  M.  Golomao  Sstly,  uo 
Muite-Ssichenyi  qui  vleat  d'être  inauguré.  A  celte  occasion,  MM.  Stilv 
et  Yiszota  ont  publié  un  catalogue  (189  p,  in-I6l  qui  dontie  la  liste  det 
<,î3't  imprimée,  des  3,802  manuscrits  et  lettres  et  des  756  objets  d'sfi 
qui  coustituent  actuellement  ce  musée  installé  dans  le  palais  de  l'Aca- 
démie. 

7*  L'histoire  du  costume  national  intérease  de  plus  en  plus  le  pablic. 
Deux  publications  de  grand  luxe  viennent  de  se  suivre  k  quelques 
années  de  distance.  M.  Géza  Nagy  a  publié,  deraièrement,  unu  ■  His- 
toire des  costumes  hongrois  »,  avec  de  nombreuses  illustrations  du 
peintre  Michel  Nemea.  Ce  livre  est  remarquable  poor  la  recons* 
titution  de^  plus  andens  fflOQtun«Qls.  Aujourd'hui,  la  Couxtuit- 
sion  archéologique  de  l'Académie  édite  l'ouvrage  de  Jean  Sien- 
DREY,  intitulé  :   Le   dêveloppemtnl  historique  du  tmtutne  >  li 

tnagyar  viseUt  tSrténeti  f^lôd^st].  Budapest,  Académie,   l  p, 

ja>folio,  avec  six  planches  hors  text«  et  174  illoetratioDa  dana  le  texte. 


CBHoniQiic  BT  rtri.1(m:iupiiir.  IS7 

Le  mérfle  de  fauteur  est  J'avoir  recueilli  [es  monuments  authentiques 
"'t  de  les  «voir  discuté»  avec  une  criliqup  pénétrante.  Ne  rtmontanl  pas 
(IdmI  haut  d&D»  le  moyen  âge  <}uc  M.  Na^',  il  n'a  pa$  rocounî  k  des 
tiypoibéfies.  8od  recueil,  illustré  avec  le  meilleur  goût,  fait  coDaaiire 
m  monuments  dont  on  n'a  p&s  encore  parlé  au  point  de  vue  du  cos- 
tume. Il  commence  par  le  xm»  siêtié,  mais  il  n'offre  de  riches  maté- 
rum  qu'4  partir  du  ivt»  siècle,  lorsque  les  guerres  cunlri»  les  Turai 
avaient  attiré  des  artiste»  de  tous  le»  pays  en  Hongrie  pour  y  étudier  le 
costume  des  belligérants  ^Aman,  Zyndt,  Sibmaclier,  Le  Pautre, 
Caroolio,  etc.).  Les  Magyars,  comme  race  orientale,  ont  longtemps 
cooservé  leur  ancien  costame  et,  lorsque,  sous  Louis  le  Grand  (1342- 
138?),  ils  se  renoontréreul  pour  la  première  fois  avec  tes  Turca,  —  en 
Bulgarie,  —  on  était  frappé  de  l'identité,  du  costume  et  dei  armes. 
Bnfi0r«  au  xvt<  siècle,  nn  chroniqueur  constate  que  dans  toute  la  cbré- 
Uenté  c'ect  le  costume  des  Magyars  qui  ressemble  le  plus  à  celui  des 
Turcs.  M.  Szendrey  a  tiré  de  nombreux  documents  des  manuscrits  k 
ramialure»  dont  quelques-Dne  sont  conservés  i  Paris  ( BibUot-bèque 
OBtloiiate,  ArRenaL,  8orIjo{ine),  F'armI  le^  illn^tratious  en  couleur,  nous 
«ifnaloDS  le  tableau  qui  feprésente  l'ambassade  navoyée  par  Matbiaa 
Corrin  nu  tzar  [van  Vassilievitcb  CI  à  Moscou  {tll^^)  et  le  monument 
fanër&ire  de  Eteme  Job  Zmesskal  de  1600. 

ê"  Las  études  sur  l'histoire  de  l'art  sont  de  date  relativement  récente 
en  Hongrie.  Grâce  aux  efforts  des  derniers  minislres  de  l'Instruction 
publique,  les  arts  y  ont  pris  un  développement  considérable.  A  In  suite 
de  ce  monvement,  plusieurs  écrivains  fie  sont  adonnés  &  Tbistoire  do 
ta  peinture  et  ont  déjà  publié  des  ouvrages  qui  méritent  d'être  Bignalés. 
Le  chef  du  •  bureau  des  arts  »  «u  mioistère,  M.  Alesim  Lippich,  a 
entrepris  la  publication  d'une  série  de  moDOgrapbies  {Mûvfueti  kiinyv- 
tàr\  m  nous  relevons,  à  câté  des  études  sur  Léonard  de  Vinci,  sur 
DojMtollo,  sur  Raphaël,  sur  Micbel-Ange,  mr  les  peintres  de  Barbiiou, 
]«  livra  remarquable  de  M.  Ldsàr  sur  l'artiste  hongrois  Laditulan  de 
kl.  livre  traduit  en  français  (Librairie  de  l'Art  ancien  et  moderne, 
1904),  les  volâmes  de  M.  Malonyay  sur  Mednyànfisky  et  sur  les 
•  Jeuoe«  B.  Les  deux  publications  de  M.  Térey  :  i  Les  chefs-d 'couvre  do 
la  peinture  >  et  le«  •  Peintres  modernes  »,  la  grande  t  Histoire  dea 
arts  •  dirigée  par  M  Beothy  prouvent  égalemenl  l'essor  do  ces  étudn. 
La  maison  Pr&oklîn  a  dernii^renieni  installé  deit  atuliers  pour  la  npto- 
doctioa  des  tableaux  en  couli>ur,et  le  premier  grand  ouvnigR  qui  on  ait 
sorti  est  Cftui  de  M.  Déiddèrt!  Maujuvay  :  lei  Pionniert  d*  ta  peinture 
honçraite  [A  maijyar  képiràs  u({oro{|.  Budapest,  Franklin,  1905,  130  p. 
gr.  iu-fol.,  avec  49  pi.  et  4  rac-simités,  En  parcouruot  les  dii  biogra- 
phies, on  voit  avec  quelles  difficultés  les  premiers  peintres  bungroU 
avalent  il  lutter.  Aux  ivii*  et  xvni*  siècles,  il  faut  qu'ils  travaillent  k 
rangrr  pour  vivre,  car  la  situation  politique  et  sociale  de  leur  pays 
trop  triitte  pour  lâvuriser  les  arts.  Tel  Jean  Kupetzky  ftÙGT-1740)^ 
eicpllcnt  portraltictR  qtti  le  formai  Rome  sous  la  protection dtl  peintre 


i9fi 


CHBONtQVi:    ET   BriLtOOaiPitE. 


Baisse  Mathias  Pûstlî^  s'établit  h  Vienae  oii  la  cour  le  favorisa,  mais  dat 
finaleiiisat  ae  réfugier  i  Nuremberg.  François  II  Râlcocsy  avait  do  goûi 
pour  les  arts.  C'est  lai  qui  protégea  Adam  Miloyoliy  <l673-n57),  le 
secODtl  petnlre  hongroiB,  qui  fit  le  portrait  célèbre  rju  prince.  Mai», 
après  la  défaite  de  RÂkOC!;y.  Mânyoky  a^  trouva  remploi  de  son  art 
qu'à  k  cnur  d^Aaguste,  roi  de  Pologne.  Et  f>ocore,  aa  xiz*  siècle,  jusque 
v«rs  IR^O,  quel  était  le  sort  des  artistes  ma^ars?  Formés  à  l'oranger, 
car  la  Hoagrie  n'avait  pas  d'école  de  beaux-arts,  les  uns  restent  tonte 
leur  vie  loin  de  leur  pays  natal  et  perdent  ainsi  le  caractère  national; 
ceux  qui  reviennent  restent  stationnaires  et  luttent  avec  mille  difficul- 
tés. M.  Matonyay  nous  montre  la  vérité  de  celte  obEer^'atioD  par  la  bio- 
graphie et  la  caractériBliqoe  de  Marko  (1790-1860),  qui  a  vécu  en  Italie, 
Brocky  (1807-i855),  qui  a.  vécu  en  Aqgleterre,  BaraMs  (1810-1896),  qui, 
pendant  cinquante  ans,  a  peint  toutes  les  illustrations  du  rnoode  poli- 
tique  et  littéraire  de  Budapest,  Ligeti  (1823-1 S69),  le  grand  payga^ste, 
Thân  11828-1899),  le  portraitiste,  Liezen-Mayer  (lB38-i898),  qui  a  vécu 
&  Munich,  oà  il  devint  professeur  à  l'Académie,  Mész^ily  (1844-1887),  le 
Corot  hongrois,  et  Ënalement  Munkâcsy  (1844-1900),  dont  la  renommée 
était  européenne.  Son  Yolume,  magnifiquement  illustré  et  imprimé  av9C 
na  luxe  rare  en  Hongrie,  se  lit  agréablement,  —  M.  Malonyay  n'est  pas 
seulement  un  critique  d'art,  il  est  aus^i  un  conteur  de  grand  mérite,  at 
fait  honneur  aux  nouveaux  ateliers  do  la  maison  Franklin. 

9"  Les  mémoires  sont  rares  dans  la  littôxature  hongroise  contempo- 
raine. Il  n'en  était  pas  toujours  ainsi.  Au  xvii<  siècle,  plusieurs  princes 
et  grands  seigneurs  transylvains  ont  eu  soin  de  rédiger  leur  «  Journal  > 
et,  si  nous  connaissons  si  bien  la  vie  sociale  de  la  Transylvanie  pendaiii 
ce  siècle,  c'est  grâce  à  ces  mémoires  et  à  ces  autobiographies.  Au 
XIX*  siècle,  les  hommes  politiques  sont  devenus  plus  discrets;  pourtani 
quel  intérêt  auraient  pour  nous  les  cooSdeaces  d'un  Deûk  ou  d'un 
Andràssy!  Même  parmi  les  écrivains,  il  y  en  a  très  peu  qui  aitnem  à 
se  livrer.  Dernièrement,  ua  savant  qui  fut  un  voyageur  intrépide, 
M.  Arminius  VjIkbèby,  s'est  décidé  à  publier  se»  souvenirs  sous  le  titre  : 
Mes  luttes  [Kùxdelmeim],  Budapest,  Franklin,  1905,  iQ-6%  vu 016  p,, 
avec  1?  il!.'.  Ce  livre  nous  offre  d'abord  une  contribution  intéressante 
au  développement  intellectuel  d'un  des  savants  qui  font  le  plus  d'hoa- 
neur  à  la  Hongrie,  puis  un  tableau  tr^s  pittoresque  de  la  vie  socislr 
magyare  avant  le  dualisme.  Vâmbéry,  —  nom  magyarîsé  de  Wam* 
berger,  —  naquit  dans  le  comitat  de  Pozsony  (Preebour^J  de  parent-"; 
juifs  très  pauvres.  Enfant  çhétif  et  boiteux,  il  eut  à.  supporter  des 
misères  inouïes  dans  sa  jeûnasse;  mats,  doué  d'une  etiergio  rare,  il  a 
lutté  contre  vent  et  marée  pour  pouvoir  suivre  pendant  quelques 
années  les  cours  du  lycée.  Forcé  de  quitter  l'école  4  Tâge  de  dix-sept 
ans,  il  se  fait  autodidacte,  appreod  avec  un  talent  extraordinaire  iw 


t.  Ces  jnéiDoireE  ont  paru  égalemenl  en  angUig  :  The  itoiy  ofm^  tlruççiUf. 
Londres,  Fi&ber  Un\vin,  i  vol.  L'édrlian  hangroite  osl  plu»  complète. 


GBKO^tQI'E    El    BFliLlOGatPBIC. 


4:t!i 


prineipate»  l&Dguas  de  l'Europe,  f^agoe  uiisèrtblâmâot  s;i  via  comme 
prncqileur,  ualdl  dana  la  capitale,  taniAt  dan»  l«»  vtllag«<a.  Poussé  par 
Lit)  instinct  oliscur  à  h  recherche  des  traces  dtê  anc&tras  magyars  en 
A»tc%  comme  îe  lit  avant  lui  Alexaodrf»  Krtrôiiî  Csoma,  il  part  d'abord 
pour  Consiantinoplc  |  tâD7|.  Là,  il  prend  le  nom  de  Rcsid  Eft^iidi,  devient 
précepteur  ch^z  de  hauts  employas  turcs,  donae  des  leçons  à  l'ambaB- 

adeur  de  Praacc.Tbouvenel,  ot  sfi  familiarisa  avec  les  langues  turque, 
>  et  persane  à  un  t«l  degré  qu'on  np  pouvait  piuii  le  distinguer  des 

idigtasa.  Aiûre  il  se  dégaiee  en  derviche  et  entreprend  ce  voyage  dans 
)e  Khiva  et  le  Ekikliara,  qui  a  rendu  son  nom  illuRlre  dans  toute  l'Ea- 
rupe.  Kevenu  à  l'est  {I8G4),  il  ne  trouva  ni  dans  ta  société  ni  dans 
rAcad^niie  l'acciieil  qu'il  espérail.  Il  »e  rend  donc  à  Londres  st  Tait 
i|uclf|ucs  conférences  à  la  Société  de  géographie.  Le$  grands  journaux 
Al  le(  revues  retAntiesent  de  son  Aloge,  on  l'engage  &  taire  des  tournées 
en  Anglelern>.  Partout  il  est  reçu  â  bras  ouverts  comme  un  des  cham- 
pions \Mi.  plus  ariieuiB  de  la  politique  anglaise  en  Asie  centrale.  Ses 
nombreuses  publication»  sur  les  régions  parcourues  au  péril  de  m  vie, 
sur  la  lutte  future  <!e  l'Angleterre  et  de  la  Russie  font  autoriuV,  Sa 
patrie  aussi,  ifuoiqu'absorbée  par  les  luttes  politiques  contre  l'Auiriche, 
commence  k  l'iionurer.  Cependant,  pour  avoir  un  emploi  dans  l'énKet- 
gnement  supérieur,  il  wi  forcé  de  se  convertir.  Le  «  faux  ilervicbe  i, 
ifui  loojourB  fut  un  atbèe,  ^e  fait  protestant^  ce  qui  ne  plut  guère  nn 
elerf(i!,  alorit  tout-paisNtnt  dans  le  pays.  L'em^tercur  le  nomma  malgré 
cela  •  maitTf  de  langur»  orientales  >  à  l'Université  de  Pest,  avdc  un 
jtemeul  de  I.OOO  florins  (3,100  fr.).  11  déploie  alors  une  actîvitt*  que 
|'Euro{M>  littéraire  connaît,  car  il  publia  ses  ouvrages  en  français,  t>ii 
anglais,  en  nllemaDd  et  en  hongrois.  Sas  Souvenir;  nous  «lonnent  le 
récit  bumorifiuqut'  de  sea  luttes  et  l'biHtoilre  de  ses  travaux.  Avec  une 
grande  francbiae,  M.  Vambéry  avoue  qu'il  n'a  jamais  voulu  ae  coiiliner 
tiQiqucmeut  dans  l'élude  des  langues  urientales;  les  langues  ne  lui  ser- 
vaient que  pour  conoaiire  la  politique,  l'ethnographie,  la  giHigrapbie  ni 
la  vie  sorjalo  des  MuBulmanK.  C'est  ce  que  les  avants  de  niélier  ne  lui 
ont  pa»  pardonnn.  Il  ea(,  malgré  tout,  membnr  des  principales  i^ciétes 
savantes  de  rEurogw  et  a  une  autorité  incontestée  pour  la  langue  turque. 
.\  tn  t)n  de  ces  Souvenirs,  nous  irouvons  que3qui>s  aperçus  sur  la  reli- 
gion, sur  la  nationalité  et  sur  la  société  qui  montrent  eu  Vàmbery  un 
vrai  Européen,  affranchi  des  préjugés,  aimant  la  liberté  pour  tons,  sana 
diiiinrtiuD  de  race  ni  de  religion. 

)  Lus  Luttes  I  se  lisent  comme  un  roman  inléres«anl.  Tout  le  monde 
remerciera  le  vaillant  septuagénaire  de  nous  avoir  révélé  le  secret  de 
•rs  années  df  jeunesse  1*1  de  si!»  voyages.  C'est  avec  une  satisfaction 
toute  particulière  qu'il  parte  de  t'estimv  dans  laquelii^  l'ont  toujours  tenu 
la  maison  royale  d'AnglnU>rre,  In  sultan  Abdul-Haniid,  le  cliah  (Ii< 
I'tki'  el,  en  généml,  te  monde  musulman  avec  lequel  il  est  resté  cous* 
umitteot  en  contact,  grice  &  sa  correepondance  avec  l'élile  Inlellec- 
tufltn. 


uo 


CIIAHIQVK   ET   tlBUCH^IliFHIE. 


—  Nous  a^ofts  reçu  les  brochure»  Buivantes  :  i»  L.  Thallôczy  ;  Vne 
ambaotadi-  de  Mantoue  ù  Bude  {Manti»\ii  kôvetjàrAs  liudân  Budapest, 
Académie,  in-8^,  IH  p.|  pablie  H  commente  Les  cinq  rajipurts  cjuc 
Paul  lie  Armanini»,  ambassadeur  de  Fraoçoie  Goosagne  de  Maaioue,  a 
adressés  en  i'i%  de  Budi;  à  loa  souTeraia.  Ces  rapports  sodI  ea  tatin 
ot  dontK^nt  des  détaiU  intéresBaiits  sur  le  n^a»  du  roi  Sigismond; 
2*  L.  TiSAtxâcsY  :  Étudét  sur  les  origina  du  banal  de  Botnie  {Tanulmà- 
nyoA  a  bosnyàk  bàmàg  kesdetérOI.  Budapest,  Académie,  69  p.,  avec  uue 
carte)  publie  et  commente  douze  documents  slaves  qui  se  trouveai 
d4Qe  lee  archives  des  BatihyÂay  à  KUrmead.  Lee  doeumeou  slave» 
eOBeerpaot  l'histoire  de  Hongrie  ne  soDt  pas  encore  snfSsammeat  étu- 
diés. L'auteur  se  propoise  de  combler  ceito  lacune.  Los  documenta 
publiés  Intéressent  surtout  la  famille  Kotroman;  3*>I.  Acsâdy  :  Uûloirt 
de$  contribuliatii  en  Hongrie,  de  1598-1604  {A  tiiayyar  adàsàt  tùrtiiule, 
1598-i6M-l>en.  Budapest,  Académie,  mS',  124  p.);  enite  des  étudef 
que  l'auleur  publie  depuis  dix-buîl  atu  et  qui  ont  éclairé  d'un  jour 
Douveau  cette  questioQ  économique  d  importante  pour  te  premier  siècle 
du  rèf  ne  des  Habsbourg.  Les  matériaux  soûl  puises,  en  grande  p&rtie, 
dans  des  documents  inédits.  I.  KostT. 

Grande-Bretagne.  —  M.  Henry  Godoh  vient  de  mourir,  le  15  mai. 
h  r&gfi  de  quatre-vingt-quatre  ans.  C'était  un  des  généalogistee  les  plus 
scrupuleux  de  notre  époque.  On  lui  doit  aussi  d'iaiéresaanis  Documinls 
nlaling  to  the  campaing  o/"  king  Edward  1  in  Seottand  in  1298  et  un 
utile  itinéraire  de  ce  même  roi  :  Uinerary  ofkinç  Edward  l  IhrouQhoui 
hit  reign. 

—  M,  Michael  Davitt,  le  célèbre  agitateur  irlandais,  décédé  le  Si  mai 

à  l'â^e  de  soixante  ans,  laisse  deux  ouvragea  où  il  a  raconté  quelques- 
uns  des  épisodes  les  plus  émouvants  de  ea  vie  :  Leavei  from  a  prison 
diary  (1886)  et  Life  and  progress  in  Àustratia  (1898). 

—  Nous  lisons  dans  l'Aiktnjntm  |3S  avril  |9Û6)  :  •  MM.  GtiBMPBl.1.  et 
HvuT  sont  rentrés  en  Augleterre  après  avoir  terminé  leur  cioquiènie 
campagne  de  fouilles  àOxyrhyncus;  ils  y  ont  découvert  de  nouveaux 
papyrus  dont  certains  présenteront  un  intérêt  exceptionnel.  Dès  qu'ils 
seront  arrivés  en  Angleterre,  on  en  donnera  un  inventaire  détaillé   t 

—  Dans  sa  leçon  d'ouverture,  M.  Ecerton,  professeur  d'histoire  coJo- 
niale  à  l'Université  d'Oxford  (fondation  Beit),  a  exposé  d'une  façon 
vive  et  intéressante,  mais  un  peu  trop  académique  peut-être,  trop  peu 
précise,  les  raisons,  d'ailleurs  aussi  fortes  que  nombreuses,  qui  justifient 
la  création  de  cette  chaire  \Tlie  Ciaims  of  the  study  of  colonial  histûry 
upon  Uw  attention  of  tfie  (Iniversity  of  Oxford.  Oxford,  at  tlie  (^larendou 
Press,  Itiûfi,  32  p.).  Il  est  intéressant  de  comparer  celle  leeoa  avec  celle 
de  M.  Cultru,  que  nous  avons  sigaaléc  plus  haut  Ip.  213}.  Cette  com- 
paraison ue  fera  pas  ressortir  seulement  une  tournure  d'esprit  di^^- 
rente  cbei;  les  deux  professeurs,  mais  deux  méthodes  dÉlTérentes.  I,a 
méthode  française  parait  plut^  âpproiiriéd  aa  haut  eQ«eigaemeni.  Mais 


CBKOTIQDe  R7  siiLiocurRrc. 


tu 


i]  raut  voir  les  geos  à  ('(euvrp,  —  Or.  voici  précisément  un  mailro  exp»'- 
riincnté,  M.  Toor,  proteswurà  l'UnivcrBÏUi  de  Manchefter,  iiuî  rcpreml 
l«  question  de  l'enseigoenteatUe  l'histoire  dann  les  Univorsilés  stif^lnisM 
{Schooli  of  histary;  extrait  de  la  Univenity  Rtview,  raara  1906,  Lûndres, 
Shcrnitt  et  Rugiiee,  26  p.|.  Tl  coaclut,  avec  M.  Fîrth,  qu'il  y  a  Heu  d'or* 
giari^er  cet  onsoignemeol  de  manière  à  ce  que  l'étudiiiot  emporte  àa 
l'Université  autre  cbos«  qu'une  masse  de  faits  plus  ou  moins  bien  con- 
MTVéa  dans  là  mémoire,  à  stvotr  une  tnéthode  de  travail  ei  des  ci>n- 
>  BtilMacee  pratiques  qui  le  mettront  à  même  de  Iravailler  k  son  taur 
stnt  perte  d'efforts  ni  de  temps. 

>-  Nous  avons  r^.n  la  1"  livraison  d^une  revue  de  théologie  catho- 
lique \Th«  Imh  theoloffical  Quarteriy.  Dublin,  Gill  et  Gis),  publiée  soaa 
la  direction  de  professeurs  «u  collège  de  Saint-Patrick,  Mayumilh.  A 
noter  dans  ce  numéro  ijanvier  il+06|  un  article  da  M.  James  Mac  Caf- 
raav  «nr  les  relations  entre  Fiome  et  l'Irlande  avant  saint  Patrick,  où 
les  théories  de  Zimmer  sur  la  philologie  irlandaise  et  les  enseignements 
qu'on  en  peut  tirer  pour  l'élude  de  la  diffusion  du  cbrietiaoiBaie  aoat 
fortement  discutées:;  l'auteur  uie  égalemeol  que  Zimmer  ait  raison 
d'identifier  Palkdius  et  Patricia^. 

—  La  •  Cour  des  pieds-poudreux  •  est  un  tribunal  il  peu  près  inconnu  -, 
on  y  jugeait  sommairement  les  causes  des  march&Qds  qui  se  rend  aient 
aux  foirea  et  aiarcbés.  M.  Charles  Gaoss  nout  eu  montre  l'origine,  l'or- 
gatiisaliou  et  la  procédure.  Cette  procédure  appartenait  aii  droit  com- 

^aaerci&l  tel  qu'il  était  atJmiDistré  à  peu  près  partout  en  Europe;  elle 
une  réelle  iullucnce  sur  la  Tormation  de  la  <  Lex  mcrcato* 
'ria  •■  Elle  vaut  doQC  la  pcîue  d'être  étudiée  dauit  le  détail.  Il  faut  espé- 
rer, avec  M.  (îro«s,  que  dsi;  recherches  dans  les  archives  lueaJes  noua 
.la  feront  encore  mieui  connaître  iTh«  court  of  piepowder  ;  extrait  de 
lHuaritri^  Journal  of  Keonomia,  t.  XX,  fèvr.  1(I06|. 

—  L'abbe  GuùuiT  a  donné  une  nouvelle  édition  (la  G*)  de  son  livre 
ti<«n  connu  :  //«try  *7//  and  tKe  tnstUh  monoJtenCw  (Londres,  George 
Dell   fft  tils,  rJOti,  x\-m   p.   Pris  :  8  sh.  h  d.|    L'ouvrage^  quant  au 

ifood,  n'a  pas  subi  de  changement  notubln.  Dans  la  préface,  l'auteur 
parait  faire  une  brève  et  discrète  allusion  aux  critiques  présentAee  par 
M.  CoulloD  et  que  nous  avons  signalées  plus  haut  (p,  W));  il  estime 
d'ailleurs  qu'un  examen  complet  et  scrupuleux  des  procèe- verbaux  de« 
Visites  épi Bcopal es  ne  saurait  ébranler  la  tiolldité  de  ua  coaclusioni; 
pui«,  passant  sur  un  terrain  [>lu8  solide,  il  expose  brièvement  lea  rai- 

[«uns  iju)  infirment  la  valeur  deti  léniuigoage»  recueilliB  par  les  eoqiaé- 
d«  Henri  VIII  H  d<t  son  ministre,  Thomas  Grom-well,  La  tup> 
loQ  des  mona^lAres  anglais  a  «lé  un  coup  d'étal  politique,  préparé 
atoc  un  art  prrfido  et  exécuté  avec  une  brutalité  dont  l'blstotre  utfr« 

l^peu  d'axemplra. 

—  W.  B.  Piina,  qui  moanil  le  30  joitlM  1891  à  l'Ige  de  ciaquaote- 
àaq  ini,  était  un  pbiloioptie  nourri  d«  Platoa  et  de  Marc-Aurète,  i 


Ui 


CRIOTIIQrK    RT    lll«LIOf.KiP*lt. 


la  foiB  eathousiwle  «t  ««epUqae,  ud  eathéticieQ  de  l'éeole  de  RtukiiL, 
épris  de  la  bntité  claseiqae,  nais  conaidéraut  la  beauté  comiitt  Que  doi 
plut  hautea  «xpresMons  de  la  vie  religieose  et  morale,  on  fraad  écri- 
vain qui  a  su  donner  &  U  ptote  auglaite  ud  charme  poétiqae  qa'oa  d«_ 
coanai«sail  pa«  «ucore.  Sa  bioi^mphié  «t  t'an&ljfM  de  tes  œavtM 
A.  C.  BKnaoN  {Watur-lloratiiû  PaUr.  Macmillaii,  à«ri«  dea  i  EagHiKl 
men  oî  \eUen  *)  soat  snterMaantes  surtout  &o  point  de  mt  lîtténJre; 
|«iii  chapitres  iur  les  aimées  paaiées  par  Pater  à  Oxford  ei  sur  aoD  i 
gnemeat  pourront  iastmlre  ansai  \ee  hlstorirna. 

—  Le  tome  IX  de  la  Cambrià^t  nuiàern  ht-itory  egt  consacré  à  Nap 
léoo;  il  embrasse  l'histoire  de  l'Europe  depuis  la  création  da 
jusqu'à  la  chute  de  l'Empire  et  i  Saiotê-Helèoe,  Le»  chapitret  qui 
composent  sont  les  suivants  :  i,  le  Cunsulat,  1799-1S04  ^orguiisatiai 
administrative  et  aociaie,  histoire  iuiérïeure),  par  Georges  PausbtJ 
prafenettr  à  l'Université  de  Naucy  ;  ii,  la  Neutralité  armée,  l'*  sectio 
(Im  pniMances  de  U  Baltique,  17801801),  par  T.  A.  WiU.K:sB;  2*  kc'^ 
lion  (opérations  navales,  1SOO-I80!|,  par  U.  W.  WtLdoii;  ni,  t«  Psa- 
dcation  de  l'Europe,  1799-180*.*,  par  Antoine  GtiLLAMD,  professeur  d'his- 
toire an  Polyibe«bûicuro  de  Zuricb .  iv,  la  France  et  »ee  tributaires, 
1801-l8fla,  par  le  même;  v,  la  France  sous  l'Empire,  18(i4-t814  fconBlv 
lutiuu,  iidministralioa,  muuvemenl  iolcllectuel,  les  partis  et  les  cou 
plots],  par  George*  pAHieEr;  vi,  lee  Godes,  par  H.  Pisbxr;  vu,  les 
Concordats,  par  L.  G.  Wigkbam-Lhgg  ;  vm,  la  Oominatioa  des  mers, 
1S03-1S!5,  par  H.  W.  Wn-soii;  a.  et  s,  la  Troisième  coalition,  par 
la  colonel  Ë.  M.  Llotd;  xi,  l'Empire  napoléonien  i  son  apogée,  I80T- 
1809,  par  i.  HoUand  Rosk;  xii,  la  guerre  de  1809,  par  Au(^8t  Keim, 
major  gé&érai  en  retraite  de  l'ârmee  allèmaude;  xui,  le  Bysti 
cootinental,  1809-1814,  par  J.  Hoiland  Eloss;  xiv,  les  DépendaDce»^ 
françaisas  et  la  Suisse,  par  B.  PisHBit  et  Ani,  Gitilland;  xv,  la  Goerre 
d'Espagne,  lB08.1iSl4.  par  C.  'W.  Okan;  xvi,  la  Russie  sont 
Alexandre  I""  et  l'invasion  de  1813,  par  Eagène  Stscbbpkjn,  proreaseo 
à  l'Université  d'Odessa;  xvii,  la  Guerre  de  la  Délivrance,  1SI3-1SH, 
par  Jol.  von  pFLtaK-llABTTuiro,  ancien  professeur  d'histoire  à  l'Uni- 
versité de  Bàle;  xvm,  la  Première  restauration^  1814-1815,  par 
H.  FisHEit;  III,  lo  Congrès  de  Vienne;  1 :  18U-18f5,  par  A.  W.  'Wânn; 
XX,  les  Cent-Jours,  par  Cb.  Ouan;  xii,  le  Congrès  de  Viecae,  U  : 
1815,  par  A.  W,  Wa-bï»;  iïii,  la  Gr&ade-Bretagtid  et  l'Irlande,  IT92 
18Û5,  par  G,  P.  Gooch;  xxiii,  l'Empire  britannique,  1783-1 8t5;  Inde 
et  Ceylan,  par  H.  W,  Hottoî*;  le*  Colonies,  par  H,  E.  Ecerton;  xiiv, 
Sainte-Hélène,  par  H.  FienBa.  —  La  bibliographie,  qui  est  rejetm  en 
bloc  à  la  fin  du  volume,  sera  très  appréciée  dés  travailleurs;  nous 
signalerons  en  particulier  une   note  de   M.  Charles  S  ur  le 

sources  manuscrites  pour  Thiitoire  du  Consulat  et  iJ'  o 

existent  dans  les  dépàts  publics  de  Paris  et  de  nombreuseï  ludicalioi 
sur  les  sources  manuscrites  conservées  dans  lee  archives  et  blblio>1 
tbèques  anglaises.  Cela  sudiraît  à  prouver  que,  si  VHûtoirt  mod^nir 


CRIOlflQPK   KT   llllll.(tir.HirHII.  441^ 

R»l  une  (Bovrd  d«  rQJgarigaUoo,  elle  a  èir  ciécutec  nou  par  de  sbnplM 
compilatâur*,  OuUs  pftr  des  gens  du  métier  qui  ani  d&s  chus«6  nouvelle» 
i  nous  apprendre. 

Quand  Kura  Soi  de  partutre  VHistsnre  modems,  l6s  uTodici  de  1'  •  Uoi- 
vertùy  press  *  de  Cambridge  se  proposant  de  publier,  sur  lo  niâaie 
modèle,  d&Qs  le  même  format  el  en  huit  volumes^  une  Ilistoire  du 
moyeo  Age.  Le  plan  d«  cette  Cambridge  médiéval  history  a  été  tracé  par 
M.  J.  B.  Bvry;  Tentreprite  sera  dirigée  par  le  profeBseur  II.  M 
GwATan,  mis»  Mary  Batksow  et  M.  G.  T.  IjApsley. 

t^tats-nnia.  —  Sous  ta  direction  de  M,  A.  Prealiss  Clark  GairriH, 
bîbtingraptie  en  clief  de  la  •  Library  of  Congres»  •  à  Wa6liiogton,àét6 
drp«'froc  la  liste  des  Cartulalres  français  et  belges  récemmeot  eotrét  l 
ceUe  bibliothèque  {LUt  of  CûrlaUtriei,  prineipaliy  frtnch,  rectnUy  adâôd 
to  ifu!  Library  of  Congrtss,  with  somt  earlicr  aeeessititu.  Washington, 
Goveroement  printlng  office,  1905). 

—  G.  MûND4JNi,  te  Origini  degli  stati  llniti  d'âtAerica.  Milan,  Uœpli, 
1904,  10^16.  ivt-438  p.  (Colle&ione  Htorica  VilLari.)  —  Cette  his- 
toire fait  partie  d'une  collection  (]u«  l'iatciligent  éditeur  historique  rjo 
Milan,  flutpli,  publk  depuis  1901  i  l'uiriige  du  public  cultivé  italien. 
Lee  premiers  volumes  cUtietit  cunMcrés  k  l'Italie  et  à  la  Pranee.  Céltii-cî 
OM  destiné  à  prr«enter  àouk  uup  futnu^  rapidr^  rhistoire  de  ta  formation 
d4  U  imUoh  américaine  depuii  la  fuudation  des  colonies  jusqu'à  k 
eré«ti(m  de  l'État  fèdi^ral.  L'auteur  a  mis  A  la  portée  de  son  public, 
dans  an  cadre  bien  divisé,  les  principaux  riits exposés  dans  les  grandes 
hifloires  atnéricaines  d'usage  courant,  —  Q,  Bancroft,  Higginson, 
Wiosor,  —  et  quelques  indications  générales  snr  le  caractère  américain 
tirées  de  Bryce  et  de  Boulmy.  Gb.  SeiaNOao». 

—  T/w  dfcenniai  publt^tioru  of  the  Univertiiy  of  Chicago,  t*  «ôrie, 
vol.  Vil,  8.  r.  BsAKKiratDai:,  Z^jri'  tender.  A  ttudy  in  Bnglith  and  Amt- 
riean  marutary  hùtory.  Chicago,  Univ.  press,  1903,  in-8»,  xvu>(BI  p. 
—  Ce  travail,  commencé  dans  le  sâmioaire  d'économie  poUtique  de 
U.  Laughiin,  eet  Pceuvre  d'un  débutant  qui  a  {ail  de  fortes  éiudrs  cl  à 
qui  son  père  a  donné  l'exemple.  C'est  une  <^tude  blilorique  sur  l'origini' 
du  cours  forcé  eu  Angleterre  et  son  évolutiou  ou  Amérique. 

L'autear  remonte  (on  peu  haut  pcut-Atre)  jusqu'au  m*  «iëcte  pour 
étudier  ie  droit  royd  île  monnayage  et  en  comparer  le  principe  à  celai 
que  la  Gonslitutiun  a  établi  aux  États-Unis.  Les  titérations  de  mon- 
naies auxquelles  le  roi  eut  rectmrs  depui»  jr-  xm*  siède  pour  se  procurer 
un  revenu  avaient  introduit  en  Angleterre  l'babitade  de  voir  la  gouver» 
nemeni  fixer  la  valeur  du  numéraire. 

Lm  colons  anglais  en  Amérique,  toujonrt  A  court  de  numéraire  et 

[•mpfrchrat  par  la  métropole  de  frapper  eus>mômea  une  monnaie  (Maa' 

iMchusntts  l'euaya  en  IK&lf,  remplacèrent  l'argent  par  certains  produits 

^«omme  le  tabac  ou  par  dea  bllleta.  Lu  atsembldes  prétendirent  Ipur 

donner  le  coart  forcé,  ce  qui  amena  des  ouotlita  pendant  le  xvni*  siècle 


441  ^nSo'trQt'K    BT    HIftLIOCBAPflli:. 

«t  uno  toi  du  parlement  pour  rcsireiadre  l«  cours  forcn  à  l'or  ot 
l'argeol 

La  guerre  de  l'Indépendanct^  laissa  auico]onie«  la  facilité  d'emploj 
le  papiâr-œoQoaie  «I  «IIëb  en  usèrent  largemeDi.  Cette  eipérieoce  laisat^ 
île  si  niâuvaia  gouvenlrs  que  les  âaleurs  de  la  CoDstituiioi]  fédérale, 
après  un  débat  daos  la  GoaveQtïon  de  il  fil,  refufiérent  de  reconiutilre 
expreasémeal  au  CoDgrès  le  pouvoir  démettre  da  papter-moDuaie  i 
çùan  (oreé,  saaa  poartaul  vouloir  le  lui  iaterdire;  ce  pouvoir  fut  retifé 
aux  Étau. 

Etopuis  la  créatioo  df  l'fttat  Fédéral,  l'accroissemeot  des  pouvoirs  du 
gouTememeat  fiMéral  a  peu  à  peu  conduit  à  interpréter  le  silence  de  la 
CoDïLitution  sur  la  question  du  cours  forcé  daoi  le  sens  du  droit  de 
rÉtat.  Le  gouvernement  s'en  est  tenu  longtemps  aux  métaux  et  aux 
bons  du  Trésor.  M&is  Eea  bewiiit  de  Ut  guerre  de  Séoe«noa  ont  en  186? 
ameué  la  création  d'an  papier-monnaie  à  cours  forcé.  L'étalon  d'or 
unique  introduit  par  une  sém  de  mesures  depuis  1834  avait  enlevé  k 
l'argent  son  pouvoir  libérateur.  Uoe  loi  de  18T8  lui  donna  le  cours 
forcé  que  la  bî  de  t'JOO  lui  a  de  nouveau  enlevé. 

Les  faits  août  exposée  avec  précision  et  éublis  ear  de  bons  docu" 
ments.  Gb.  Suairoiios, 

Espagne.  ^~  M.  Henry  Charles  Lea  vient  de  publier  le  premier 
volume  d'une  Histoire  de  l'inquisition  d'Espagne  qui  en  aura  quatre 
{A  Hisfofy  of  the  Inquisition  of  Spain  in  four  volutnes,  vol.  l.  New  York, 
The  H&cmiUan  Company,  1906,  iD-8%  xij-620  p.).  On  aurait  aimé  à  trou- 
ver dans  ta  très  courte  préface  de  ce  premier  volume  le  plan  de  l'ou-j 
vrage  ainsi  que  des  indications  précises  sur  l'utilisation  des  archivet 
de  l'institution,  en  grande  partie  centralisées  aujourd'hui  dans  VArdUvo 
histérico  nacional  de  Madrid,  car  les  notes  au  bas  deB  pages  ne  moalreat 
pas  clairement  ce  que  l'auteur  a  consulté  en  fait  de  documents  muiu$<' 
critset  ce  qu'il  a  négligé.  L'iaformatiou  de  M.  Lea  semble  d'ailleurs 
très  étendue  et  précise  dans  le  domaine  où  il  s'est  cantonné  et  dont  on 
voudrait  le  voir  parfois  sortir,  l'histoire  de  l'inquisition  d'Espace  étant 
intimement  mêlée  à  l'histoire  politique  et  sociale  du  pays.  Néanmoins, 
et  malgré  certaines  opinions  coniesiables  et  quelques  erreurs,  qui 
tiennent  surtout  à  une  connaissaDce  insuflisante  de  l'histoire  générale 
et  de  la  Lttérature  en  tant  que  mîruir  de  l'âme  espttgnole,  un  peut  dire 
dès  maintenant  que  cet  ouvrage  considérable  se  substituera  avantagea* 
sèment  aux  ouvrages  anciens,  tous  plus  ou  moius  de  polémique  ou  de 
parti  pris  et  très  pauvrement  documejités.  A.  M. -F. 

—  h'Ateneo  n'est  pas  seulement,  à  Madrid,  le  cercle  de  l'iulelligence, 
fier  de  sa  riche  bibliothèque  et  assidûment  Tréquenté  par  les  professenrs 
et  les  étudiants.  Depuis  assez  longtemps  déjà,  il  s'est  adjoint  une  École 
des  hautes  études,  avec  des  cours  et  de»  conférences  régulières-  Plnis 
récemmeni,  les  membres  du  club  ont  créé  une  Université  populaire. 
Enfin  ils  viennent  de  fonder  une  revue,  ['Alaneo,  dont  le  premier  numéro 


CnnOXlQCIK    RT   RIHUOGItil'Illl!. 


441V 


a  paru  en  jtQvier  1U0(J.  Les  eujdU  les  plus  divers  y  soDi  truies  cAte  à 
c6te  :  QQP  étude  «ur  M  /*n}6Ume  andaUms  de  M.  Moreno  Hodriguet  et 
ItD  MSai  littéraire  sur  Jacinio  Benavente  de  M.  Booilta  y  Ban  Martin  y 
▼oilioenl  avec  des  poéeieB  de  MM.  Buotos  Chocano  et  E.  Maquina.  i)es 
inTormtlîOQB  nombreuses  sur  U  vie  politique  et  sociale  en  Espagoe  et 
à  l'élraoger,  plusieur»  comptcs^roodui:  bibliographiques  complètent  un 
•neemble  fort  recommaadable  et  qui  fait  vivement  désirer  tangue  et 
heurâoae  existence  à  cfXiB  jeuaç  revue.  IL  L. 

It&lle,  —  A  l'occasioa  du  mariage  de  la  jeune  comtesse  Lucrosia  di 
Porda,  M.  Atjttinio  de  PEti-mjinKf  a  voulu  faire  revivre  la  gloire  dea  sires 
de  Pnta  et  Porcia.  Pour  cela,  il  a  édité,  en  l'accompagnant  de  notes,  une 
étude  faite  par  Ëpeas^Xavier  de  Porcia  degli  Obixzi  sur  aet  mtè/UeÊ. 
I/auteur  prétend  ae  gar(iE>r  des  fabtee  généalogiqu{>s  et  rejette  la  légende 
qui  fait  deisceodre  les  Purcia  de  Porciua  Catoii  ou  mieux  encore  de 
Mearaim,  fils  dp  Gtiara;  et  cependant  l'amour  de  sa  raca  us  lui  fstl-il 
pas  cuniRietlre  une  erreur  lur&(}u'îl  prétend  faire  des  Porcia  lesdesuea- 
dantB  directs  des  avouée  de  l'évèché  d'Udine  au  temps  da  roi  lombard 
Liolprand  {vrii*  siècle)?  £n  tout  cas,  il  n'apporte  aucune  preuve  vrai- 
Mmblable  à  l'appui  de  cette  prétention  nobiliaire.  C'est  soulomeul  au 
XII*  aiédè  que  les  documejiU  éclairent  d'une  lumière,  encoraMMs  Gûblft 
parfois,  son  travail  de  généalogiste.  Il  est  possible  que  cette  cMtvre  éditée 
par  M.  de  Pellegrini  intéresse  fort  la  noble  famille  Porcia  et  l'èpoos 
do  la  comtt^sse  Lucrèce  {et  encore I...).  Mais  les  renseignements  arides 
qu'elle  renferme  noue  ont  semblé  de  peu  d'atïHté  pour  l'hiâloire,  luéme 
celle  de  la  région  de  Porcia,  de  Prata  et  d'Udine'. 

—  Le  bienheureux  Benoit  Binigardi  d'Arezzo  (ut  uuUes  compagnons 
de  saint  Fmaçola  «t  le  troisième  prieur  des  Francitcain»  en  Orient., 
oi)  en  pluiieurt  circonstances  il  semble  avoir  joué  un  r61e  important  an 
double  point  de  vue  religieux  «i  politique,  âa  vie  Fui  écrite  nne  ving- 
taine d'années  après  ea  mort  par  un  de  ses  r.i>mpairiQtes,  Nanno 
d'Areazo.  Malbeureusemeot,  elle  présente  plusieurs  iraits  fabuleux  qui 
la  rmdent  suspecte  à  rhistoire,  conuno  par  exemple  le  voyage  au  para- 
dis terrestre  du  Kamt  monté  sur  un  dragon,  s(<«  oairetiens  avec  les  deux 
patriarches  de  l'ancienne  lui,  Enoch  et  Ëlic,  vivant  d'une  vie  hunuûne 
au  paradis  terrestre.  UAjà,  un  des  maîtres  de  l'iiistoire  frftDciacaine, 
Mgr  Faloci  Pulignaoî,  nvait  mi»  on  garde  les  <iirudila  contre  an  docu- 
ment  d'un  caractère  aussi  fabuleux.  Le  P.  Girolaino  Goludovicm  n«  s'en 
aal  pas  tenu  aux  sages  conseils  de  Mgr  Faloci,  et,  iioussv  par  un  atta- 
chement excetsif  à  son  ordre,  il  a  voulu  prouver  la  valeur  ngoureusa- 
menl  historique  de  ce  document.  Dans  uue  intrculucUon,  il  lïipliqait  à 
rencontre  du  savant  prélat  qu'il  est  usturei  que  le  bienhouroux  soit 
all4^  au  paradis  terrestre^  paiaque  chacun  sait  que  ce  lieu  de  déticet  était 


1.  i>  iirtmi  da  l'rata  r  i'oreia  (îl6i't33S).  VHm,  tip.  del  DUiim,   IIKH, 
ia^.  m  p. 


u« 


CHKO.'YIQrS   BT   BlRLlOti&trSIK. 


tiUté  ea  Mésopotamie;  encore  plus  aatui^l  que  te  bienheureux  B<uiaC( 
ul  cauié  avec  Ëlie  et  Ëaoch,  puisque  cas  deux  p«tmfcbe<  ce  8oat 
morU;  encore  plus  DAlurd  que  le  HÎot  ait  ehevaucbé  mt  un  dra^t 
puisqDé,  ?n  dernière  analyse,  ce  dngOQ  étAil  tio  cbanoaa  va  p4r  †
imagioâtioQB  mériâlonaleB.  Malgré  ces  raisonoeineata,  nous  qous  ra!- 
lions  au  sage  jugemenl  de  Mgr  Fiiloci  el  oous  croyoos  qu'en  publiant 
la  biographie  itu  biealiear«ux  Beouît,  d'après  le  Palatinus  2rtt»  de  la 
Dibltolbôque  naùoiiale  de  Flureocc,  le  F.  Golnbuvicb  u'a  pas  rendu  uo 
graad  service  à  l'iiistoire*. 

—  M.  Albano  8oaBBL,Li  a  publié  un  document  important  pour  l'bis- 
tolne  du  Grand  Scbisoie  d'Occident,  le  traité  de  l'illustre  domîaicaia 
saint  \'^incent  Perrier  en  faveur  du  pap«  d'Avignon  Clément  VII  contre 
te  pape  de  Itome  Urbain  VI.  Dans  l'intéressante  préiaoe  qui  précède 
»oa  édition,  il  explique  la  geuttse  de  l'œuvre  de  saint  Vincent  Fcrrier. 
Ce  fut  une  réponse  au  docteur  urbaaiale  Jeao  de  Legnano  de  Bologne,, 
el  elle  Tut  ecrili^  semble-l-il,  à  rineiigatioii  d'oa  de£  ptos  fennes  parti- 
taas  de  Glémeiil  VU,  le  cardinal  Pierre  de  Luaa,  qui  devait  lui  succé- 
der sur  le  siège  ponti&Gal  d'Avignon  sous  le  nom  de  Benoît  XlII. 
L'étude  est  aussi  bien  menée  que  l'èdiùoa,  et  quiconque  voudra  étudier 
les  débuts  du  Grand  Schisme  saura  gré  à  M.  SorbeUi  d'avoir  édité  une 
œuvre  que  pEasieur$  coonaîBsaieat  déjà,  (uaia  qui  était  rest^  jusqu'ici 
confinée  dans  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris >. 
Plusieurs  appendices  accompagnent  le  traité  de  saint  Vincent  Ferrier. 

—  Le  chanoine  Giuseppe  Ceudoitio  a  voulu  éditer  tous  les  actes  coq* 
aervésaux  archives  de  la  cathédrale  Saint-Pamphile  de  Sulmone  qui 
mentionnent  la  levée  de  dîmes  dans  le  diocèse  de  Valva.  Il  fait  précéder 
cette  publication  d'une  préface  «or  les  dioies.  Celte  étude  témoigne  de 
sa  part  d'une  ceruine  inexpérience.  Outre  qu'il  ne  donne  aucuoe  réfé- 
reoceàl'appui  de  sesaflirmalions,  il  ne  semble  pas  se  douter  de  certaines 
dif6cultés.  Il  affirme  que  la  rencontre  d'Abraham  et  de  Uelohisédecb  eut  ■ 
lieu  cinq  cents  ina  avaut  Moî&e,  comme  si  cette  chronologie  était  à 
jamais  arrêtée.  Il  lance  des  affirmationB  pour  le  moinâ  contestables  quand 
elles  ne  sont  pasdeserreurséviden tes ,  c'est  ainsi  qu'il  aflirtae  queCyruset 
Crésuâ  étaient  des  Grecs  (p.  6),  que  Clément  V  fut  le  premier  qui,  •  pottt  ■ 
réprimer  la  cupidité  de  certains  prélau  a^  établit  et  perçut  les  annales 
Ip.  12).  Il  date  de  1102  un  acte  d'Urbain  II  qui  mourut  en  1091)  (p.  16). 
il  appelle  Is^]elle  la  Catholique  Elisabeth  de  Grenade  (p,  î2),  U  date  de 
1271  une  dime  qui  aurait  été  établie  par  Grégoire  K  et  il  oublie  qu'élu 
en  septembre  1?71 ,  lorsqu'il  était  en  Terre-Sainte^  le  pape  ne  prit  en  main 
le  gouvernement  de  rêgUse  qu'en  137'2  (p.  37).  Enfin  il  reconnaît  lui- 

1.  rUa  et  niracuki  b.  BenedicU  Sinifardi  àe  Àrêtia,  Ord.  Min.  êenpta  per 
Nannem  Aretinum  a,  1302.  Quinicchi,  inipr  du  collège  SitiDl-Boatrenlure, 
1905,  în-8*,  25  p. 

2.  A.UMU10  Sorbet li,  H  tmtio  di  S.  Kincnuo  Ferrier  intorrut  ai  graïuU  leiana 
^OceideiUt,  ï*  éd.  rifatU  Bok^goe,  S«aidlieUJ»  1906,  in-4\  159  p. 


CBKomoiîiv  r.T  BiBuor.&iPRis.  447 

Oléme  n'avoir  contulié  pour  sou  élude  d'enaemblo  aucun  texte  original 
et  s'6tre  contenté  de  d6|}ouiller  le  Buliarium  ramanum.  (ùvU  ue  J'em- 
pècbe  pat  d'établir  la  Littti^  clirun(>lugû|Ue  «  d«  touU^s  l«t6  dinieB  rtïyalcs 
accordées  ou  a|>prouvé<<s  par  les  p&peal  •  \p.  '.M).  L«b  104  documcnis 
qu'il  a  extraits  ddii  arctiivns  capitulairtis  rie  âutmouo'  et  qui  vont  <le 
^m  k  17-U  »ont  otlltés  avec  la  miîme  ïaexpërience;  le  lexle  n'i^n  est 
pas  toujours  bien  établi  et  le  commentaire  qui  les  précède  est  parfois 
ÎDSuffiaant^ 

—  M.  Gtan-<!ar]o  Boraogi  a  trouvé  aux  archivée  d'Étal  de  Turin  un 
•tttui  inédit  on  Ireiie  artictea  promulgué  par  le  duc  de  Savoip  Amù- 
déelX  en  14&7,  Il  le  publie  en  lo  faisant  précéder  duo  commeulâiré 
sommaire  expliquant  la  portée  de  chacun  des  articles^. 

—  M.  (>.-Jl.  PEtninKc)*  a  mil  à  oontribuUou  lea  archives  municipalos 
et  aotariaice  de  Ca«t{^lv»lrano  pour  raconter  la  peatnqui  ravagea  cfttf 
ville  sieilienoe  do  1624  à  i62(>.  Dans  son  étude,  on  trouvera  de«  rensei- 
içnements  précis  «l  curieux  sur  la  nature  du  Seau  et  les  moyens  scies- 
titiques  qui  fur(>at  employés  pour  l'arrêter;  on  y  oouttAtera  que  les  notions 
et  leit  précautions  d'bygi^ne  élai«Dt  déjà  asitez  complètes  d&ua  la  Sicil» 
du  xvu*  Ri(-cle.  Nous  y  avûnni  relevé  aussi  plusieurs  traits  d'héroïsme 
chez  Ira  religieux  qui  s'euferroèrent  d&ni  k«  laxarets  pour  y  soigner 
plusirurs  fois,  au  prix  dn  leur  vie,  le*  malades.  L'auteur  termine  son 
tttudc  par  quelques  rensui^nemeiils  démographiques  sur  Castelvelrano 
tto  commenceoiént  du  xvti*  siècle. 

—  Ia  révolte  de  Messine  contre  la  domination  espagnole  en  1674  a 
été  un  des  épisodes  de  la  guerre  qui  mil  aux  prises  Louis  XFV  non 
seulement  avec  la  Hollande,  mais  encore  avec  toute  une  coalition  dont 
l'Espagne  faisait  partie.  Avec  les  troupes  et  les  navires  de  La  Feuillade, 
Vivonne  et  Duquesnet  la  France  essaya  de  faire  en  Sicile  une  diversion 
contre  Ptiilippe  IV,  en  exploitant  le  mécontentement  d'une  partie  de 
l'tle.  Lies  événemeots  diplomatiques  et  mtlit&irefi  qui  le  déroulèrent 
de  IK74  k  1678  autour  d?  Messine  ont  été  maintes  Pois  racontés,  &  la 
tiste  qu'il  nous  donne  des  historiens  qui  s'en  sont  occupés,  M.  Caspaka 
Aurait  pu  ajouter  M.  Camille  liousdet,  qui  leur  a  enoMCré  pltttieurit 
chapitres  aussi  vivants  que  bien  documentés  de  son  fiùtcin  de  Louvoù. 
Quoique  la  question  parât  épuifiee,  M.  Cardona  l'a  abordée  à  son  tour, 
O  qui  l'y  a  décide,  c'est  la  découverte  faite  par  lui  de  171  documenta 
Ia4dii*  traitant  de  ces  événements  et  conservés  aux  trchivos  de  Païenne, 
<te  Syracuse  et  de  Gatane.  Bon  étude  sur  Gatania  s  il  fat  di  Nota 


t.  l>tUê  ttntteh*  decimê  Valv«n$t.  IfotUU  t  doemtiunli.  SulmoM,  CoUpreta, 
I90a,  in-S*.  143  )>. 

1  Vno  $tato  tfMlo  di  Anudffo  IX  iuea  dU  Smoia.  Turin,  Vteeeoso  Bona, 
1905,  in.8%  n  p. 

a.  La  Pette  a  CatMv«traM  Mj/lt  anni  f£24*l$3f.  Tranl,  Vecchi,  IWfô, 
in-6%  ei  p. 


HK  CnltOXIQCE   ET   HltLIOGaiPHIE. 

durante  la  rivotta  Mesnnese  del  i$7i'ÎG78*  est  I&  préftice  de  l'éditioD 
qu'il  compte  aûa&  duanor  de  ces  171  pièces.  Elles  n'apporleot  aucua  bit 
biea  nouve&u;  eUt*  ae  contenleal  de  duuner  plus  de  détails  et  pIuA  de 
prédsioD  k  ce  qui  était  déjà  connu.  J.  G. 

—  M  vient  de  se  fonder  &  Rome  uoo  ftivùta  sloriea  btntdettino,  qui 
paraîtra  tous  les  troi»  mois  par  fascicules  d'eniriron  150  page*.  Ld  prix 
de  rabonnemeat  eet  de  12  I.  (Aome,  9ant4  Francesca  al  fgro  romanol, 

Saiaae.  —  Lausatuv  à  travers  Us  âges,  par  M.  le  syndic  y/M  MtrvtiEJi 

et  MM.  SCHNBTZLER,  CailVAtINBS,  DB  MoNTMOLUN,  CbASTKLLAW,  BuTTIT  Cl 

Frillbtaz  0  vol.  io-4«,  ÎÎ8  p.,  avec  nombreoBôs  photographies  et  repro- 
ductions, publié  par  ta  municipalité  de  Lausanne,  1906).  Le  peTcemenl 
du  Bimplon  est  destiné  à  donner  nu  nouveau  développement  à  la  Tille 
de  Lausanne.  A  l'occasion  de  cet  évéDemeot  iniernatÏQaal,  la  mauici- 
palité  de  Lausanne  a  ordonné  la  rédaction  d'un  ouvrage  consacré  à  son 
déTeloppement  et  dédié  •  aux  invitée  ufËciele  de  la  Confédération  aux 
fète6  d'inauguration  du  tunnel  du  Simplon  >.  Le  présent  volume  a 
spicadidemént  njalisé  ce  vœu  ;  le  texte,  elaii'  et  ordonné,  rivalise  avec 
les  illustratiuns,  qui  sont  véritablement  loxueuses.  La  partie  historique 
a  élé  conliée  à  M.  Bertliold  raa  Muyden,  sj'ndic  de  Lausanne,  et  le 
savant  historien  de  la  Suiue  sous  te  pacte  dt  i8i5  a  rédigé  d'après  les 
document»  officiels  ce  qu'il  appelle  modestement  un  aperçu  historique 
maiB  constitue  en  réalité  une  histoire  de  sa  ville  :  on  y  voit  l'anUqtie 
Lausanna  remonter  sur  les  collines  où  s'est  formée  la  vieille  ville  qui. 
tend  k  redescendre  à  nouveau.  Organisée  municipa.lemeDtsous  lad)rec*t 
tion  des  évéqnes,  elle  tombe  au  xvi*  siècle  bous  le  joug  de  Messieurs  de 
Berne  et  ne  s'en  débarrasse  qu'à  la  fin  du  xviji°  siècle.  Entre  temps, 
elle  est  devenue  un  centre  favori  des  étrangers,  Voltaire  et  GibboD  f\ 
séjonmeot,  monarques  et  princes  y  passent,  et  sa  société  compte 
parmi  les  plus  brillantes  de  l'Europe.  Au  xix*  siècle^  ce  mouvement  lit- 
téraire ne  s'arrête  pas,  et  il  est  à  peine  utile  de  rappeler  les  conférenceB 
de  Sainte-Beuve,  d'où  sortit  son  Porl-RoifaL  En  même  temps,  l'industrie 
se  développe,  les  chemins  de  fer  se  croisenlt  et  au  commencement  du 
%x*  siècle  le  percement  du  Simplon  vient  continuer  ce  Krand  travailj 
d'économie  sociale.  De  nombreux  détails  star  les  monuments  et  mus 
de  Lausanne,  ses  institutions  philanthropiques,  sa  vie,  complètent  cêtt 
très  intéressante  publication.  Paul  MAirBR. 


1.  Acireale,  tip.  deli'  Elni,  1903,  ia-8*,  115  p. 


I1PRX  BiBf.fn(;RAPHi(}rR. 


44fl 


INDEX   BIBLIOGRAPHIQUE*. 


KNTtQVlTH. 

et  fOiDalnet,  :U<*  fasc,  -I3tï, 
Dognée  (£'.).  Ua  oflicier  de  l'll^I1é^ 

de  VaroK,  347. 
raisin  (/>).  Notre  opiiiiuD  «iir  U  bA^ 

Uille  d*  PrMlm,  ;I47. 
ffflfffMT.   L««   brima(lr«  aux   iv*   et 

?*  «lèdes  de  noire  «re,  334. 

aiSTOlM  aiCHt[IIAt.E. 

I  amljridge  tnod^^rn  liistor;,  (.  IX,  442. 

AFRIQUE. 

Dêhéraêm  (A.).  L'atMinilûn  des  Boen, 

215. 
Dmeamp*  {buoa\  L'Arrique  ouutvlle, 

3AÎ. 
Lanê-Peoit   (Slanlev).   A   (iHtQr;    nf 

BQrpt  In  tbn  middii!  agM,  tS-S. 

Jocffft  (Xort).  Btimtirk  und  dU-  Er- 
mrinBg  BlM«*-l.othriiig«ns,  187&< 
71,  430. 

Mtyar.  Grottes  Koaterulioas  Leil- 

koo,  431, 

P^t«m%  UHk>l  EntMirkcliinR  dcr  Ar> 
beitstaUBDi;  îc  Le>|isi($«r  G«w«rbe, 
t37> 

PhiU^tûn  [MarUn),  0«r  Gfowe  Kur- 
fUnt  rri<'dmh-wUheliD  von  Itnn- 
dtnburg,  5*j8. 

Aotf  (M»).  U)  ControetiH  gtrmani- 
(W,Oa  [«*  côatfotmiwti  «ur  l«  h  *\ 
M  xvr*  «lAcl*  en  All«micac,  .t49. 

luipifts  aviurnu. 

ÂiÊdMUMi.  C«riliag«  rontiine,  3'j.î. 
AUitamH».  L'a«l«ltr  d«  %\Tali:^raù, 

S96. 
Chapot.  Lc«  AMttoéM  de  l'IiHJIrait^uie 

■n  delà  de  l'Sa|>hntv,  m. 
—  SjDOdlcon  oheitt*!»,  .137. 


Cumont  IJ.).  Le  dMti^Uw  d«  Nlco- 

polU,  314. 
Dkht  (Oh.),  gtude»  bvzulinof,  314. 

—  Théodora.  itn|>ératnce  de  Dvuace, 

316. 

—  L'îrail'érittrir.f!  trtme,  .'t'2(). 
Ifr^iifkr.  i'*f\io%  Rpgen  Hïchitttl  Kuru- 

larius,  3?.'- 
Garilner  {Aiice}.    Tht'<xl<»re   <if  Sla- 

diutii-  hi«  Ufr  anil  tiinen,  :<3^. 
Gtrtttna.  a«scfaichl(!  tlm  lAl«int»rhcn 

Ktiiemiehes    tan    Kaii»Untlnn|i<tI. 

!«  p«rtie,  324. 
Uelmet.  Hic  âge   of  Justiniai)   and 

Tb«*>Jorii,  31  îi. 
Kelter.  Die  «leben  rivroiiu'.Krj]  TTilx- 

rictlcr  im  byjE4iiUni!u:bnn  ZdUlter, 

34  i. 
ikttecht.  Sytli^io  des  JusljnUnen  Kir- 

clieiiT(irmi!gcn$r<>chl<fS,  33t . 
KrmùS^  'loTopfa  toO  (r)(iiiiiiaT9;  tAv  éjo 

345. 
Krvmbacher.  EIne  neu«  llandiichrifl 

(If>  DÎRenli  Ad  H'-    '" 
l.ntxmrt.  Lu  •■liri-:  'i>rfe 

prmr    «au»   U     i  itdr, 

Î138. 

—  IKi  Timulbeo  1^  NeitoriaDurutu  »a- 
trjirchâ,  Vfi. 

Lnhrcq  (doro).  Le»  indrlyr»,  t.  fV, 

332. 
U  ifordy.  lltvtuirc  de  Nazareth  el  de 

H«  UBctuaires,  331. 
ÊiotUr.  Vo;.  .SeMM. 
Mifeit    (6.1.    Recherche»    «»    immt 

Alhoa^  33,S. 
^fnl^nat^.   La  ^tualiun    moadiile  de 

l'e>ii|i|re    btiautin   «vMut    Im   cntU 

Hutei;   trad.   u.   ftmutttd   et    li'os* 

lovtkt.  323. 
/^),.,„»f  .  x-T^j  Portrait*  de  différent!) 
de  la  famille  de»  Oim- 

—  Uaiiui^rit  de»  «naTret  de  Mini 
Ot^njr»  l'Ariopa^lr  eoToyé  à  Louis 
le  [>«bonn«if«  en  877.  344. 

rantehmUto.  La  profirtéie   rurale  a 

Ryiaoce.  326. 
Pargotrr  Ij,}.  L'ScUie  bviantine  de 

587  11  847,  3ir7. 


l,  Noo»  lndii|uana  M,  outre  le»  oufraitea  qui  uol  éLe  rttbjet  d'un  comble- 
r<^ndn  i[j^clal,  «-.«us  «fui  «ont  a|ipréci^«  dant  le*  BuUttiiu  et  daua  U  Ckn>UqMt. 

ItsT.  ni*nm.  XCl.  2'  rjkac.  l'a 


m 


nua  iituocMraïQniL 


Pernice  [A,),  t'impmtan  Endio,  S 1 7. 
PUUit.  UtUntx  mpl  tttû  jKov  xai  r^; 

•fkAwK  T«v  tÛnvutoO  M»t»  336. 
5Mfa(vM).  WéltcÎMftblcJiUi.  t.  V.  311 

la  fin  lin  x*  siMe,  320. 

—  SMSttS  bmnlinft  inMiU,  J26. 

—  LlaKffMoa  du  rcllquAÏre  bjtaft- 
Ua  <B  Mmt  d'éftlltc,  da  trtMr 
d'Ai»-l«-rb*p*lk.  3&5. 

sehti-itnii.     D«i     niortmIcndiKb* 

MOoebtum.  Ti^ 
f<M>l.  llUti^irc  d'Méru-Jius,  trail.  de 

PanBènieti   et  aoAdtte   p.  Maeter, 

316. 
Ter-ittnnaiiamu,    Die    ■meoiacbi! 

Kircbe  in  ihnn  Betiehongea  ra  den 

sfriscbea  Kircben.  340, 

4Vamlni  {ftafoêl}.  Trabajo*  d«  inns* 
lifjaeian  r.a  ii  Mledra  t  el  seai- 
nario  de  fatsloria  geo«rtl  Ae\  dçfe- 
cbo.  î-i». 

Ateoeo,  444. 

CnttDfB  «fanoU,  323. 

Jte  iB«Vf  Oftartei).  Hialorr  of  lh« 
tnqniBitioa  io  Spain,  444. 

fcTATB-UKI&   D'AMillIQOiS- 

Bntkenrtdffe  (/,  f*A  L«gil  tfnd«f.  A 

stud;    in    engli»a    «ad     amerlcaa 

■non^Urj  bbtor;,  443. 
Mondainl  (C).  Le  ongini  degli  Slatt 

Uniti  d'Amerie».  tU. 
Al(«jr  [FtantUn  L.'u  Tbe  MisslHipi 

hiatoncal  Socleljr,  ^t. 

Avtnel  (ricomle  G.  it\.  Le  iiiécaubna« 

de  la  Tk  moderne,  (■  V,  216. 
Bévumt  {Ck.y  RUea  ga»Mn«,  t   in, 

2IÎ. 
BouUite  [à.  d«).  Voj   MarviUe. 
Boiuonnade  (P.).  Les  éludes  relatives 

à  l'histoire  économique  de  la  Hévo- 

Intion  française,  427. 
Cariât  [A.].  Slude  «or  le  domêitHvs 

franc,  3âS. 
GuUru  [Pmiper)-  Leçon  dooTertnre 

du  r-our«  d'hialoire  c^aloniale  FoodÀ 

Par  les  Kourernemeats  généraux  de 
inda^Chine  et  de  Madagascar,  311. 
Dimuionné  (A,).  Le  livre  de  raùon  de 

GuiMaunie  d'Brcm^i   monnaîoa   de 

Philijjpe  le  Ucl.  '213. 
Diipont-Ferrirr  (G.).  Klat  dea  offltler» 

royaax  de  la  wnèchausa^  de  Lyon, 

427. 
J>itîmy  (Srnci'i.  La  jeupesse  de»  m- 

manllque*   :' Victor    Hugo,   A.   de 

Vigny,  215, 


Kbtnlaài   (Rud-).   nas  IkuuSdMtat 

CS««i!rbet«cbt,  \il. 
Fievf  (conile).  Aagéliaoc  de  Mackan, 

Biaraut«(<  dr  Buoibellea.  d  la  conr 

de  lla>l»m<>  K)i»ab»lb.  215. 
Or<J!l«  [A.  Pr.  Ciark)   Liai  of  cartn- 

Uiriea,  prinrijwilli   frooch,  receatir 

added  lu  Ihr  librai7  ofOnagnaa,  44^. 
Jvret  [Cl    L'hd'ii"""'-    ■*'4uac   de 

VilloiAoo  et  la  r  «  .7. 

Laeaur-Gauet  (£.  uoe  mili» 

taire  df  la  France  «ou»  le  rfegoe  de 

Luuiti  XVI,  16â. 
La  ftoHeitrt  [CA   d*).  lUtMre  d«  la 

marioe  traoçaiae,  i.  III.  127. 
LaUe9Tte(ll.ée}tl  l'idier(AUxaii^r«). 

Oibliographte  des  tnraax  histon- 

itue«  et  an^Mlo^qne*,  îtS. 
£«Mf  (C.).  Table  oes  eoiDpte»««s4«> 

dea  s^ncet  de  l'Aca^tet»  4«  ia>> 

(TivUona  el  belle*- lettres,  215. 
lot  (hriinandi.  Silualioa  faite  i  fes* 

aqgnetnenlsuivrieuren  France,  907. 
MaHinenthe.   HoUère  «t   le   tb(Mtje 

espagnol,  216. 
MaroMt,  lientenuil  génial  de  ta  po* 

lice.  Lettna  an  niiiii.^tre  Manrepas; 

|»nbl.  p.  i.  de  BoMuie,  127. 
ll«Unge«  il.  d'Aiboift  de  ivMBfaii*, 

212. 
Muutt  fC  J.  St^bes  ou  eiffnomr  427. 
Ornant  [R).  Miasicrat  archèoloslqoei 

fran<^is««  en  Orient  aux  xvir*  et 

ii^iii*  Mèclea,  I(i2, 
Parue!  !Georçei).  Les  aTcntares  de 

LQoi»-Franù)ia  V«d bille,  prisonnier 

de  lierre  clief  le»  Aqglaia  de  1S06 

à  m\,  2t4 
—  La  Hevue  fermaninu  d«  DoUfe* 

el  Nefllier,  ta5g.|»6B.  214. 
AoeAa  {lemii).  Les  graJUts  récita  4b 

l'épopée  fraflqaiae.  426. 
FldJer  {Aterandre),  Vojr.   Uuttfrta 

(«■.  de). 

aKaHDB-OBRTÀliMB. 

Sarrtm  (Onrofrf)-  noribamptonaliin 
fainilies.  221. 

BmuOH  (A.  C).  Walter  Uoratio  Pa- 
ter. 441. 

Bonn  (M.  J.}.  Di?  tColooisatjorv  io 
IrlancL  219. 

CouUon  [6.  G.}-  Tbeœoaiitk  legend, 
220. 

Sgerton.  The  (laltD<«  «r  ilie  stody  of 
colonial  hiilory  uixm  ttie  attentioa 
of  Ihe  noirersiij  of  Oiford.  \W. 

Ûatqutt  (abbé),  lienry  VIII  and  Ibe 
eng^lisfa  nionaitenet,  411. 

Groù  {Charteê).  Tlie  court  of  plepow- 
der,  4 VI. 

naii»at  (Arthur).  Voy.  SitAbs  (m/- 
Ittim). 


I^DEX    ItlBMnCRtrfllOVI!. 


4SI 


téeb^rmat^n  (Feltr).  Die  TieMljce  drr 

AnfvlMrhMn.  Wcirterbuch,  429. 
'  LoKmann.  (friédrieh].  Die  aUatlicliv 
Refeluos  der  Mgli«cben  WolIlDilut- 
trie,  157. 

Onu»  {Charlet).  tnaui^iiral  l««tare  on 

Skaw  (Wilttam  A.}.  XUe  kniffUs  of 

BaKlMd.  22t. 
I  StnM*  tWUUttvu).  Lectures  on  earl; 
«nttiih  hlAtory;  pubU  |i.  A.  Bai- 
tm,  tin. 

B0M3Rm. 

10»  {/  ).  lli»loirp  (ie«  ointrtbuUou 

llangrIP,  rl«  Vm  A  100»,  UO. 

Btkstcs  {liustave).    I.'omplrr  ilu    rnj 

Uathiai  el  l'aTciiir  ilr  Ia   Moaurle, 

U3. 

Kontoki  iJottph).  Le*  château i  forU 

dii  nif>]f«n  iifi,  133. 
ttpptck  (Àleritu}.  MOrétzeli  knnjT- 

Ur,  iSi. 
,  Malvnfan    f/>ritcUr9).    L«s   (ttoDnier« 
de  U  |M>inlur«  booÂroiiie,  t3T. 
8«ht»lyéit.  Le«  Lpgcnnpt  Av  l«  prî^  4c 
poiaeaaioii  du  paji  nia((yar,  t:(t, 
i^UtlMSiu     [LùuU).    La    cbroniqut' 
r    tlcule  de  C»ik,  135. 

i.  1t,  m 
Sundre^   (Jfan).   Le  dévi<lo()[)i!fHi(?nl 

hitlumiuc  (tu  rmtume  hont^nn»,  i3t>. 
TtUki  (Michel).  QoTTtmpoailaTMit!,  43i. 
ThalUiciy    [L.].    Une    amltaisad^   d« 

Maatooe  i  Bude,  Un 
L— >  Btndec  tar  1m  nrlpat»  du  ttaiial 

d«  Boanle,  440. 
VAmbérf  [Arminiiu).  Hm  tulte»,  4SS. 


(dont    H.].    Ld    <((K'Miun    d4> 

I  •(  I»  jMjnti<|up  ilu  rjir<Hnal 

Owto  Carar^,  l5.7<;-î,'.:i7,  :'.'■.' 
Aurait  (G  -Carfo)    Vao  lUlo  ignntn 

di  Ainodco  IV,  duc4  di  Savoia,  447. 
ConlOHO.  Cataola  M  11  Val  di  Noio 

donnU  U  titoit»  tf«i«lnM«,  Ifl7l> 

78,  441. 
CcfMomio  rchanoinf  Gtuttppe).  U^IM 

aatlcbe  iltrliTH*  V  ilreiiM,  4|ii, 
frrrlyiu)    '  t  iimta  a  Caalel- 

fflmno,  U7 

e«i»Mivttch   luimiamo).  Vtta  «I  mi- 

neala  b.  Beoedicti   SliUianti  de 

Areilo,  O.  H.,  «crliila  p«r  Nannem 

Arrttnum  a    tMi,  Hh. 
Pellet/rtni     Antoitw  de].    I   primi  da 

StrrI"  '•■    tralUlo   ill    H. 

Ytii-. ...  I  .' iiiUirnu  aJ  Krandv 

•ciaraa  d'tH-cidenIf,  410. 


PAY8>IIAS 

(UKLUlQtlK   KT   tinLt.4HDE|, 

Àt«Xttndre,  Ctironique  d'Adrien  d'Oa> 

denbowh:  Irad.  fr.»  143. 
AU>tn  {F.],  hf.  cMttttl  dea  uèdaiHw  de 

l'Itlat  i  la  iUbliothèqnt  rojale,  t.l4. 
\oale<'ta   llolt.inilisaa.  Indicei  iu  tu- 

mivft  l-XX,  l'Ui. 
Annuaire  de  i'UniTPrsitA  de  Louvain 

iwur  1906,  217, 
Avan*  (A.  cl).  Le*  ar^Uvea  et  la  bi- 

bliolbèque  cummunale  de  Maline», 

Balau  (S.).  Le»  sourcr»  de  l'hinloire 
de  Liège  an  mofcii  ige,  147. 

—  CAmmenl  Jean  d'uuIre-Ueaae  ^rit 
rhistolrc,  147. 

Barbier  (dianoinri.  Obiluair*  du  cha- 

ttitri*  d(!  SaiiiUPlcrre  au  rblleau  de 

Namur,  I4t, 
StirUèrt  (doni  Vr\mtr)   Aui  archive» 

Vatir-anek,  IXS. 
^  Inreataiir    analyll(|ue    de»    Itàri 

obliifâttonum  ri  ûlutianum  d«a  ar* 

i'hîn"i  Vjiticaiie»,  13.^. 
-   .VI6l<inKi'''    'l  tH'tloire    bénédicUoe, 

ibi. 

—  tes  rvi'<|uc«  aotiliairca  de  Cam- 
brai et  (le  l'uuroai,  ihl. 

—  Le*  iiupi»li(|ue«  <1e  Cleinent  VI,  419. 
A*rr«n.  t'A)uluiiiei>  du  Vi«ni-R<HirR  de 

liand  cl  <l«s  neigrieurie*  eiiclavèee, 

t4l>. 
Bertrand  (t.).  Uiiloire  de  U  eo4ipé- 

ralion  eu  Belgique.  i'A . 
Hfiikune  et  Van  n'trmks.  L'hoapice 

de  8aint- Jean  el  Hain(-I*aut  à  Gand, 

t3^+. 
Bwman  io.  de).  Chronique  d'Adrieo 

d'Ouitenbowb,  143. 
fiotilmonf  (C.}.  No«  «nrleni  «rmilagea, 

353, 
Brantt  i  VA.  V-ar  ftaf/e  de  srniltistne 

dipioitiattijue  el  cuniinervial,  349. 
BmuinM  (/.).   Anneie  a»  GaUlogDt 

4left    mil.   dp    la    hlblloth^ne   de 

r'UniTenil«  dt*  t.i<^e,  l'tU 

—  Lm  |iarul»«et  de  l'ancien  condie 
de  Salnt-nemarle  à  10%*.  UjS. 

Breynf  (£.  de).  Intentalte  Mmiruirc 

des  arcbJTe*  de  la  chancellerie  au- 

triehlenne,  134. 
BrùtekAtrt.  OaHalaire  du  béguinage 

de  TtmiKide,  141 . 
Sntuvws  (D.).  Arrhivrm  dn«  cure*  et 

dea    bénefir/es   de    la    proTirtce    de 

LIA|«,  134 

—  Hittoire  du  r.bapitre  noble  île  !fin< 
nirb,  de  l'ordre  de  «alol  AuKuttin, 
353. 

Bvmg  IK.).  Voj,  Bamamit  (L.). 
Caenifhtm  {C.  van).  Nm  ttamnaslo- 
ri«é*.  152. 


■J52 


niiKX  BiRi.inr.RjtPHtQrr. 


CardùëH  (f.;.  Architn  rt«  enrjm  di" 
métier  H  termcnis  da  llnbaal.  HV 

Cartoi  (A.).  Le  dépôt  ile«  archiu*» 
<1(  l'Eut  A  N«inur.  t:it. 

C<uU»le  ip.  van  de\,  Arrhive»  du 
ltare«i)  Af  '  ■  -■  v  ire  «l  des  hos- 
pice!. ci»il-  131, 

OoticAir  vt    '  <  it«i]  de*  ins- 

KUndre.  t5'J(i-lta5,  H.i. 
Cùùaman  {Th.)  el  £raecAA«rl  (J.). 

UlbQogra|iliie  rui  den  vUaiaïchen 

Ualstrlid,  \M. 
Cmi/ptanU    {E.l.    HiKlolre     i|lutitr(^e 

il'un  corps  belge  an   scrrir.r  dn  la 

Ki!|niblique  el  iie  lEmpire,  317. 

—  I>e  Wanraiti  i  Waltrltio,  317. 
C^pelier  (J,).  ï.e*  »rchiwvn,  131. 

—  lOTeatùre  de<>  inventaire  de  \» 
denilème  ««rtion  de«  Arcbive«  gé- 
n«ral«t>  du  roTauine.  tSi. 

—  It>»fnt»ir*'  An  nrcbives  du  Val- 
IicfioU-lM-Litïije,  de  lurdrc  de  Cl- 
tcAur,  \'ih. 

—  ftoleti  |>our  servir  A  l«  biof^rapbie 
«t  à  l'étude  eriliijue  de  r«Bu«re  de 
Jtequeii  dv  Unnncitart,  HA. 

DHenLr  {D,}.  Vaj.  Bgmant  (rv). 
Deteha^e   |le    P.   //.).    Les  iègemlei 

lia^tH;rM|ibii|ues,  Ml. 
Demettuire  {a,).  Les  ohiluatres  de  lu 

collégiiile  da   Suint- Vinrent   i  Soi- 

gniM.  Ses  dignitaire»  el  ses  du^ 

DoinM,  141. 
Dneampt  (baron],  La  neutralité  4e  1« 

Bei(ii<{uu,  :i]7. 
De*   Marti   {(S.).   L'nrgiinfsalinn   du 

rravaii  A  firtiielles  m  xvsièck.  318. 

—  I.e  Ilor^pnd.iEl  <i  Itruxellt's  diina  «« 
lutte  contre  l'industrie  priiil^iee, 
XMK 

Detirée  (J.)  et   Van  dur   Veldg  (£.). 

Le  *ociali*roe  en  BelEit|ue,  350. 
Devillert  il.).  Inreolaire   an»L}lique 

âi'H  arebîves  d^A  États  de  Uainaut, 

Uh. 

—  Chartes  du  chapitre  de  Sainte- 
Waudru  de  Mnai,  13'4, 

—  Carlukire  de£  lius|iic«s  et  établi»- 
semeoli  de  rharilA  de  la  rille  de 
HOQ«,  139. 

—  La  pârticlpalioD  des  6tat«  de  Itai- 
oaat  aui  a.i«embltoi  dei  ËUU  génê- 
rauï  des  Pajh-Bas,  l«S-177(),  U5. 

Dtetfttick  {A}-  Le  dépôt  de»  :irrhi«es 

de  l'Ëtal  A  Cand  el  le  rhlleau  de 

Gérard  le  Diable,  134. 
DùcaUles  lE.}.   Vnc  page  d'blslolre 

cnnteinporaine.  Janrier  Iâ5?,  Z\f>. 
X>oim  ift.i,  L4  oeutrilite  de  lu   llel- 

Kutue  el  le  syslèrne  de  la  Oarriore, 


JiOHinek  iB. 

de  Bombent, 


ïiang. 


L'ancien    cloître 
«nctais  de  Bombent,  353. 
lioyen.  bibliographie  oamuroiM,  137. 


/Ja  Wuj  <fc  Wama/ff    t  -■   '  "  '■• 

aAlian.l1.  d'ann'-s   I  . 

de  Franii>i»  i.iiiji'i 
ÙUClf^    Nii'i  II'  ' 
D»vi\irr    iC" 

•11'  ;--.--■'■  i 

bitH,    U'j, 

Rnlrelieii*  sur  1*  Helgiqne  eoiiteiii|H>- 

raiur.,  34G. 
FaiTDn'E.].  Le  déi'ôl  des  arriiiTefrde 

l'Élal  À  Uège,  \n. 
fautn.    Le   prienre  augu»lin   d'K1»fl- 

gliem,  près  d  Jtudenarde,  et  »an  obl- 

tnairc,  IU. 
Fourgauiêr  VG.).  La  neulralilè  de  U 

Ueigtijue,  3hi. 
Fredertcq  '  Paui).  Corpu»  documeol 

rum  tnffMtsitifinf»  hacrclita»'  pnrt- 

la<i     ^  t.  V,  Ml. 

—  l  •  lridult;ea(y«  «tii 

—  Dciîv  de  ieta  da 
Gnyl  *in  '  '  ■;  et  iur  k 
Grand  Scliibiue  d'uttidiTit,  HV. 

—  L'bfreBÎc  A  l'Université  de  L»iu- 
vain,  114. 

—  Anloine  de  Monltbretien  r.itmtne 
«ource  de  l'hiKtoire  ècoooœiqoe  des 
fs>ft-Bas,  Hb 

Frit  \V.).  Mémorial  de  Gand  de  It47 
à  1470.  H3. 

—  Les  pUmsadai  la  bataille  de  (lotir- 
Irai.  150. 

-^  La  bataille  de  Cuurtrai.  317. 
6aillard{Â).  KTfhite*  do  la  Comm» 
aton  royale  de^  etudet,  134. 

—  el  Brvyne  (S.  de)  Inventaire  soia- 
maire  ieft  archires  de  la  secrétai- 
rerie  detat  et  de  gaêrre,  134, 

—  Histoire  du  concile  de  Hrabant, 
357. 

Garcia  de  La  K«$n  (baron  de).  Re- 
cueil des  traîléa  et  r^oTenlionit 
cnncerqant  le  royaume  de  Bo1ai(]iie, 
147. 

Gmdebim  (C,-S).  Voy.  Etov. 

GeBcliiedenis  der  abdij  van  W«»linall« 
▼an  de  orde  der  liervormde  CiMer- 
cieniers,  35lj, 

Gettdeni  IS.).  Le  rtaef-mâUer  dt* 
merciers,  349. 

ôtulUnck-VafrMtt^ek  (eunl«  (<«). 
Un  livre  de  raison  auveritois  nu 
xvr  siècle.  144. 

GilUùdti  C4>ulume«  du  ijuartier  d» 
Furnes,  Ht), 

GiltioU  von  setifren,  C*rtuUire  de 
l'ancien  r«nsulat  d^f'pagRe  k  llru|;e«, 
I.  Il,  13S. 

—  Carlulaire  de  l'antienne  esUple  dp 
Brugub.  13$. 

Gitvm  { cli4nDÎiie ^  iKn r re»  |>oilIi atne», 
355. 


tfmt  Riiit.r'H.HifHivrK. 


r>3 


rt  rr.)  L««  «rchifM  r^inmiitiale* 
d«  LlMU,  m. 
Gê$*0rt  (Ï.J.  KspagooJK  cl  KUin<iadt 

—  L.'aub«rge  (l«ft  |]rin<;«««ii  «lit,  151. 

—  (In  livre  d'âf«iun«  ré(>rnuTé  pu 
l'1Uiiirenit«  de  t.(HiT«in,  3^1. 

Govaerti  (t.).   Écritain»,  nrlinles  M 

•aTaata  de  I  ordre  it  Prémoolré.  1 37. 
6wlUa»nt€  (baron).    L'Euraul  tirtmii 

1830,  3yi 
0olkin    {Ltfon].   Corretpoddâncc    de 

J.-F.  âchAnnal  «vite  0.  de  Cnstier 

m  dom  E.  Uiritoe,  146. 

—  el  l'oneeUt  (£.].  Table  nAnérale 
(lu  tf«ueil  lie»  f^oUelin*  de  la  Cnni- 
inî*iion  royale  d'hiilnirc,  t30. 

Hamondt  (i.,)  el  Bwmu  {F.).  Uitloire 
et  eipoM  des  ^ranoM  et  «laiii- 
UquM  dm  caitMw  d'épargne  «n  Bel- 
tlli{u«,  351 

MatuaifiA.)-  Arrbi«e«  d»  chipilro  de 
SataULaiaben  i  Lièe«,  t:u. 

^  LM  tnrhWe*  ér  l'EUt  i  ElasMll, 
134. 

—  L4  <  Ct^nAc  •  f^èa^Tiie  >iu  pay«  de 
L^|a  eo  ItTO  et  le  dénotnbremeot 
de»  feui,  139. 

Bocjvel  lA  ).  1o?eaUlr«  analrtiqQe 
en  ■rtliifM  de  la  rillc  de  Tournai, 

m»J»ca*rt{C.l.  Le  déiiAt  de»  arcbirea 

de  l'EUl  *  Mi»s,  Oi. 
ffoo^  ïji.  d),  liiveatalK  eénéral  dM 

archWe*  Meléflutiiine^  du  Hrabaot, 

134. 
Mo%UU  {van\.  DocemenU  pour  ter«ir 

t    lliittoire   it*   iirii,    de   t3«l)    à 

1794   141. 
Oïdtri  ItvçèM}.  Let  jaraiMos  de  la 

Parrltrc  dao*  lea  Pay»-li«a  autri- 

ebl«ns,  tSl. 
^  Le  protMUntiame  A  Tournai  pen- 
dant l«  zviit*  «lècte,  m. 
Buttma»  {tl.l  Là  Bdgiqun  c<HniBar- 

dak  toaa  reiii)ien!nr  Cbartea  VI, 

U9. 
Hrmanâ  (p.)  et  ÙeteroU  {Ù-f.  Hlt- 

UÀn  bartemenUlnv  de  la  H^lginnn, 

y  téfie,  ."fèT. 
AlOflfta»  Eldde  »nr  i'abbajie  de  Lie«^ 

■Tes,  3S3. 
jaiua»  (/.-£).    Rodwfchaa    lilito- 

riqma  tar   l'ancienne    ibbaja   du 

Pure  UiS. 

itan.  ttn  4*  tfoyntn  ^  i#  £MM»tl- 

f»iat.  MtaïuirM;  |Hjbl.  p.  O,  Srmt- 

wtn,  144 
jMtim  [MX  R>Té1atk]CM  wr  la  Mto- 

Intlon  brl(;e  de  1830,  1S1. 
^/tn  (A.).  Le*  RraadM  fabrtquea  «o 

HelK>*fu<^  *^r«  le  niDlRu  du  xvm*  «., 

141. 
ITffvAoM  (k  bm^ter^hefn  (comte  (>*• 

Riv.  UuiuB.  XUl.  2*  r^ac. 


ua'd  di»].   I.a  |;ruvc!  tirs   linKerand:» 
«aniaift  en  18&9,  'Xh2. 
Kfirtk   (G.).   L'higtAlre    de   Melgiiitie 
racontée   aat   enrants  des   écoles, 
137. 

—  Chartes  de  l'abbaie  de  Sainl'Hu- 
bf.rt,  140. 

—  Notger  de  Lièfce  et  la  cÏTilEialton 
au  I'  aifecle,  tVJ. 

La«nen  (/.),  L'afiricnnn  bibliothèque 
des  «rrhcT^qucs  dr  Malinei,  \%. 

—  La  FUniifi*  au  drbuidu  tiv'  siècle 
et  U  Lutte  mnire  Pliilippe  le  Bel, 
ISO. 

—  Usuiien  et  lombards  dan*  le  Bra< 
bant  an  xv  liËck,  349. 

—  {Vote  $ur  l'urganisaljun  4>rflètiai^ 
tique  du  Brabanl  i  l'^poqufi  de 
l'érection  de»  oonveaui  tèvAchéa, 
354, 

—  étude  sur  la  «uppresamn  des  cou- 
vent» par  l'empereur  Joaeph  II  dans 
lea  Pajs'Baa  autrichiens,  354. 

Lahatt  {L-).  Archive*  d«a  a»d«pi 
ureffes  uabinaut  de  la  profioM  da 
Namur.  134. 

—  La  rie  intime  dans  une  abbaye  au 
XVII*  siècle,  35'.^. 

tMlotr»  (f.)  et  Ufhir»  {S.).  Le*  ar- 

chirei    i^néralea    du    royaume    4 

llraietlM.  134. 
Lametrê  {J,).  Documenta  polîtiane*. 

èoonomiqiiea  et  judiciaires  du  i^ne 

de  Cbarlei-Qulnl,  140. 

—  BitAalS  et  flnlir.es,  .tST. 

Lannojf  [F,  de}.  Los  origines  dijiloma' 
tiques  de  l'indèiiendanee  lieifte,  15?. 

—  La  Ruaale  et  la  lt4>:Tolution  belge 
de  tH30.  153. 

Leelin  (O,).  L«»  atone*  de  S^lnt' 

Trood,  3SA. 
Umburg-Stlntm  (CotAle  /.  d«).  Gou- 

tumeA  de  la  ville  et  da  la  ebâlitlle- 

nie  de  Courtrsi,  110. 
Maontm  [F.].  Doeumeola  retalils  t 

rDiatoire  de  Halmédi  |»endaat  lei 

anoéea  17»  et  1793,  14G. 
Manuel  du  répertoire  bibllegrapbique 

unlTRrM^I,  137. 
Martinet  ^A.).  Léopold  I"  et  rinier- 

vi'ation  rrajK}ai*«  «n  1831,  I5'{. 
ll#lani;ea  Paul  Froderlra.  347. 
MkhariiM  (ff.].  Les  archive*  de  l'Sut 

4  Arlon,  134. 
MteHotte  (P.).  ftltide  lar  lea  IhAoctot 

éeocKHnlqnts  qui  donlaènat  a  B«l- 

Kique  de  1830  I  tftWi,  3S0 
Mltlari  {£.).  I.ea  licite»  et  |ear«  ft- 

n^ritirini  bittoriques,  I4'J. 
«'  ■'    {Myf   G.].    ï.ivtqu*  vaa 

-l  la  ntvolutlon  M^,  \'ii. 
i\ijtr.  I  i..>.  Lt*  «tump»  de  bataille  de 

U  B«lcittae,  347. 

—  UMvalB.lS  aodt  I&31,  34â 

l*eek  [L.  Mn).  Waterloo  lUuatré,  349. 

Î9« 


4» 


npcx  tituociâriiQfL 


NMu  (H.).  Kt»d«  4tpliit^w  mr  4« 
labulioftige  da  Toanul  au  noTen 

OiiimftMeil  (àêrtm  cT).  Chrotûqtic; 

MCto  pobl.  p,  C.  ^  A0nMî«,  tr*d. 

«  firnçai»  par  4^2011^»,  lU. 
Ovtrber^  {C.  fonj.  La  «*««  8tii*> 

nie  bel«e  d'a»ril  I9(r;,  %\, 
Paridaeftâ.  louml  hitkiriqae;  paU. 

p.  A.  It1«t4,  146- 
Paitw  f>V.  WL  JchâB  Froinaart's  era- 

ajke  vui  vUeDdamn,  gBlrmMJaieert 

bu  Potter  vu  der  L«o,  S*  |t«rlle. 

—  Le  praeik  d«  Jean  Borlool.  3^. 

—  L'uêaniut  â'ATltyeUe  al  rins- 
InctiM  d*  c«  criini<,  Sâ^l. 

Perpif  (le  P^rel.  Lt  ltpoer«|ihie  â 
BruiellM  au  iétal  du  xx'  sMe. 

MrenHt  [Henri].  Cbranique  Hffitodeâ 
Inmbtn  d«  Flaadre  eo  137^138(1. 
143 

—  La  ball«  fattiM  de  IfkoLat  1"  pour 
le  tnoDUtère  de  Suat'Pierr«,  ItH. 

^  Les  doraniénb  d'archîtM  COCttlni! 

aonrte  de  démofraphie  hiolnrtque, 

US. 
jPtrcKfie  {Bturi).  Hisloire de  B«lgiquc. 

148. 

—  Les  dénombremeoli  de  ta  pemiJa- 
lion  d'Vpres  au  kt*  sièel«,  34H. 

—  Les  nllM  flamaode»  iT«nt  le 
Xli'  sjrck,  356. 

—  Le  privilège  At  Loui»  de  Haie 
pour  M  ville  de  Bruges,  juin  1380, 

PoneeM  ie,\.  Le  monastère  de  B«r- 
aardfacte,  dit  de  Saint>Hocb,  3j>3. 

PtfllT  (f,  de].  VtaaniBCbe  bibliogn- 
pbie,  137. 

BÙchfaiL  Le  rfgiitre  de  Franciacus 
Lixaldio»,  trésorier  général  de  l'ar- 
mée etpa«nûle  aux  Pat»'lla&  de 
IU7  à  ISTS.  145. 

itmAry  (chanoiae).  Le^  remnnieiuenls 
de  la  biérarchic  épitcopale  en  Bel- 
gique aa  XIX*  siècle,  35à. 

ffetuenJ.  Malricule  de  rUnitersilé  de 
LoDvaia,  140. 

RoUn  [H,}.  Les  tuiti  ta  lions  ouvrière 
des  ebarboaaaKC»  de  Martemonl  el 
de  Bucoop,  353. 

Sehre^l  {A.  C.  de),  Reini  Drieui» 
éTéqme  de  Bra|e«,  et  les  troublet 
de&  Pays-Bas,  \%i, 

SehvceUthai  iM.).  Le  Toyage  du  P.  Re- 
Biabald  Motbner,  bénédietin,  peo- 
daot  rexpédilion  au  «ecoars  de» 
Pajt'Bas  etpagnoJs  en  Itôl,  146. 

Schùorman  (R,).  .4rcbiT«&  des  greffes 
«eabtnaui  el  seî^aeuriaux  de  ta 
Flandre  orienlâle,  134. 

Simenon  {6.}.  Le  Mmge  a  l'abbaje 
de  Saint-Trand,  34S. 


SwtH  4*  Mmmt  {jr.  ^.  V«r.  fmr-  ' 

mmiijeà  («arc  raa). 
Sp^tèmtk  (Ma).  >mà«toûmm  eede- 

me  B.  M.  V.  de  taataima,  \K\. 
$l«im<rf  (B.,.  D«  la  prorviété  dei 

mUm»  ao  BdgtqM  «Ma  Ttmàm 

rMae,  3&7. 
TerlMiics  (CJL).  La  lévalalto»  beifli 

de  1830  r»eaalée  par  let  afldM*, 

—  lUppart  adreMèa*  priMede  IMh, 
areb«T«qm  de  Mallàw.  A  TMeada* 
des  BcgocUlioa»  en  ne  d'na  euMar- 
dal  aree  la  C4Mr  de»  PaTVBa*  ea 

18-24,  147. 

L'oitenlté  eatholiqae  de  Looinia.  Bi- 
bliographie, 137. 

faemevèijck  {Mort  (««>.  Mémairei 
d'un  pratiriea  gaaloit  wr  lea  lrraM«* 
retiueui  en  Flandre,  15064i8;  teiU 
uubl.  p.  F.  Va*der  Saegkett .  Ind. 
iraDç.  par  âf.  de  Smei  dt  .\aejn. 

Van^a  Cheyti  [P  -J.).  OatatogM  ^ 
m*R,  de  la  Hibliolbèffse  rofAte 
Heleique,  \ift. 

Vandfr  //a<^9h4m  {Ptrd.).  BibUottaea 
belgica,  136. 

—  Vojr.  Vaintubck  {Mare  van). 
Vandirktwltn  {£.).  La  chronJqM  del 

Gislebert  de  Moas,  112. 

—  La  îorftiattoa  territoriale  dea  ^>m-\ 
cipautè»    belges    au     riioyei]    Ag*, 
.'•  édiL,  «49 

—  La  première  phaae  4e  l>relalioa 
eaatmntioiiaelle  des  cocnratuies  fla> 
mudM.  3&5, 

—  La  poli(ii|ae  cnmnmaal*  de  Pbi* 
lipjic  J'AlHoe  et  set  coatéqneBcat, 

Vandtr  lindem  {B,).  Ajialyae  de  do-  j 

Guments    relatifs   4    ttiistoire  <le  ( 

LoQvain,  13â. 
Van  der  Veidé{E.}.  Vof.i)mit^lJ.}.\ 
rânnenu  (/.).  Le  dépAt  daa  aKUra»! 

de  l'£ut  ài  Anveri,  134. 
VartêtiL.).  Les  aalaifis  de  lladoitrir  j 

gaoïoiie,  35t. 
Vtrriest  (l,].  Aperçu  des  colleclioas| 

des  arcniTet  oonumuiates  de  Tonr- 

Qai.  134. 

—  La  Charité  de  flalnl-ChristoplM  ti. 
ses  cdGaptea  tu  xut*  siècle.  I4Û. 

VufUtek»  iJnihu}.  CartnJaire  de  II] 
vdie  de  Gaod.  Compta  de  la  ville 
et  de»  baillis,  138. 

Wanchei  fJ.'f.  Les  origine*  de  l'égHt 
de  Toumaii  3.54. 

Wautm  {Atpfi.\  Table  cliroiiulo0i{a«] 
des  cbartes  et  di  pi  Ame  s  iraiiriDiM  ' 
eoDcernaol  l'histoire  de  la  ARigiiioe. 
t.  X,  136. 

WiUemsen  i€.\.  iiaâB  mit  la  d^juo- 1 
fjraphJe  d'une  «nBUiiiie  itu  oUl, 
pa*s  de  Flandre,  xvn^xrai*  ••.  mQ. 


nDBX  BIBLIOGBiPBIQDE. 


■135 


WlmoUe  {M.).  La  Belgique  morale  et 
politiqae,  346. 

\\  iU.  Ooitnaire  des  Augastins  de  Lou- 
fain,  141. 

WiHs  (À.).  Voy.  Paridaens. 

Z»ylen  van  NymeU  (A.  van).  Le  dé- 
pôt des  archires  de  l'État  à  Bniges, 
131. 

RUSSIE. 

.imA^im  (Friti).   Der  ausserordent- 

liche  Finnisndische  Landtag  1899, 

174. 
(;<r(s.  Kirchenrechlliche  und  kultarge- 

tchichtliche     Denkmaeler    Altross- 

lands,  342. 
Towarzjfstwo  ^arszawskie  przyjaciol 

nauk,  176. 

SUISSE. 

.Iftiy(/<n  {van),  scAnc/ster,  Cha- 
vanna,  MontmolUn,  CluulMlain, 
Buttet  et  PHUetas.  Lausanne  i 
trarers  les  Ages,  448. 

HISTOIRE    DE   l'aRT. 

BenoU  (F.),  ilolbein,  114. 

Bouy«r  (Raymond).  Glande  Lorrain, 

t-21. 
Dalbon  (Charles).  Les  origines  de  la 

peinture  i  l'huile,  111. 
Dvorak  (Max).  Das  Rctsel  der  Konst 

der  Brùder  Tan  Eyck,  111. 


Fieréns-Gevaert.  La  Renaissance  sep- 
tentrionale et  les  premiers  maîtres 

des  Flandres,  110. 
—  Jordaens,  122. 
Fauché  (MauTiee).   Percier  et  Pon- 

Uine,  122. 
Gauthiez  (P.).  Milan,  tl6. 
Gébhardt.  Florence.  116. 
Grands  artistes  (les),  119. 
Bai(0.-F.).  Pisanello,  113. 
Bourtieq  {LouU).  Rubens,  122. 
KMnelausi  (A.).  Claos  Sluter,  112. 
Lafond  (Patu).  Le  musée  de  Rouen, 

117. 
Lemonnier  (ffmry).  Gros,  123. 
Maîtres  de  Tart  (lesK  120. 
Mâln.  L'art  symbolique  à  la  An  do 

moyen  Age,  107. 
Marcel  (Benry).  La  peinture  française 

au  XIX'  siècle,  125. 
Mauelaùr  {Camille).  De  Watteau  A 

Whistler,  119. 
Mtebel  {André).  Histoire  de  l'art,  103. 
Bée.  Nuremberg,  115. 
Reinaeh  (Salomon).  K\totto,  117. 
Riat  (Georges).  Ruysdael,  122. 
Rolland  (Romain).  Hichel-AnfS,  113. 
RosenthtU  {Léon).  Géricanlt,  124. 
Sehmartow  (A.).   Grnndbegriffe   der 

Kunstwissenschaft,  103. 
VaUnUner  {Wilhelm-R.).  Rembrandt 

und  seine  Umgebung,  121. 
VenturL  Sloria  dell'  arte  iUlUna,  108. 
Verhaeren.  Rembrandt,  120. 
VUry  {P.).  Tours  et  la  Touraine,  116. 
WoUmann  (Ludwig).  Die  Germanen 

und  die  Renaissance  in  Italien,  tOC. 


4S6  TIBLB  DBS  MlTIKtlS. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


ARTICLES  DE  FOND.  Pt- 

R.  GuYOT  et  F.  TaÊRABD.  Le  conventionnel  Goujon  ;  tuiU  .    .    2f ,  253 
Gh.-Fr.  RoDx.  La  politique  française  en  Egypte  à  la  fin  du 

XVIII»  siècle 1,225 

MÉLANGES  ET  DOCUMENTS. 

Alfred  Pereire.  Des  premiers  rapports  entre  Saint>Simon  et 
Auguste  Comte,  d'après  des  documents  originaux, 

1816-1819 57 

^Grégoire  Yakscbitch.  La  Russie  et  la  Porte  ottomane  de  1812 

àl826;l«'orttcte 281 

CORRESPONDANCE. 

Garnot  et  Napoléon.  Réponse  de  M.  Eugène  Wblvbrt  à  la  lettre 

de  M.  le  capitaine  Sadi  Garrot 99 

—  —       Dernières  observations  de  l'arrière-petit-fils 

de  Camot 358 

BULLETIN  fflSTORIQUE. 

Belgique.  1902-1905,  par  Eugène  Hubert 126, 346 

France.  La  situation  de  l'enseignement  supérieur,  par  G. 

MoNOD,  de  l'Institut 307 

—  Publications  relatives  à  l'empire  byzantin,  par  Louis 
Bréhieh 313 

—  Histoire  de  l'art,  par  Louis  Hourticq 102 

COMPTES-RENDUS  CRITIQUES. 

S.  ÂDLEB.  Zur  Rechtsgeschichte  des  adeligen  Grundbesitzes  in 

CEsterreicb.  (G.  Oavet.) 362 

Fr.  Arnheiu.  Der  ausserordentliche  Finnlaendische  Landtag 

1899.  (Id.) 174 

Rud.  Eberstadt.  Das  franzôsische  Gewerberecbt.  (Id.)  .    .     .         157 

[SUPPLéMBHT   AD  HDMâaO   DE  JUILLBT-AOUT  1906.] 


TtILR  Ml»  MITtlRIHI.  437 

t*<  EiUNHJLim.  Le  compromit  austro-hoogrois  de  I8fn.  (6. 

Monod.) 378 

R.  Pknii.  Verapreide  Keschriflen.  (JOberl  WaddiB^n).    .  367 

Vicomte  us  GomcAti-BiaùN.  Mon  ambassade  en  AllemAgoe, 

1872-1873.  iPaal  Matt«r.)    . 380 

Gb.  Jouer.  L«»  plantas  ihm  t  dttiiqait^  et  au  moyen  âge,  L  II. 

(SylTmin  WtIJ 361 

G,  Lacovk-Gatxt.  La  mariae  militaire  dd  la  France  èùat  le 

règa«  de  Louis  XVI.  (G.  Monod.} 165 

Marquis  dk  La  Ma^klièhe.  Quelqu««  uotes  sur  l'biiUiire  de 

Chine.  (G.  Appert.) :»73 

I  Stanley  Lakk  Pools.  A  hittory  or  Egypt  in  ihe  middle  âges. 

(O.  Tnr.l \hh 

Pr.  LotiHAini.  Die  Eiaatliche  Begetung  der  eoglisclien  Wotl- 

îiiduiliie.  (Ô.  Blondel.) 157 

A.  Maot-vaclt.  Répertoire  alphabétique  des  personnes  et  des 

ehoe«a  de  Port- Royal   {A.  RebelUaa.)   ...  37? 

Mescumirr  og  Hickehoiid.  Les  marias  rochelais.  (G.  Monod. f.  371 

tl.  OxoHT.  Mission»  artbéologiquee  française»  en  Orient  aux 

ivii»  et  xviii»  siAcles.  {A.  Foaobé.)     , 162 

0.    Petkehz.  Ëatwickeluug  d«r  Arbeilstetlung  in  Leipziger 

Gewerbe.  |6.  Blondel.) 157 

M.  Pntufcsoii.  Der  Grosse  KurfQrst  Priedhcb>Wilhelm  voo 

Brandenltiirg.  jG.  PkcAb.) .  168 

II.  Rirnu.  fîeïtnegv  sur  Preossiachen  ilaodwsrkerpoUtik.  (6. 

Blondel  I 157 

H.  ticii].iTTEH,  Geheime  Correspondenz  Josefs  II  mit  Ferdi- 
nand G  rafeo  TrauttmansdQrf.  <7.  Magnette.i.  .  .  374 
Towirzyetwo  Warszawskie  przyjaciol  nauk.  (E<oDla  Zteger.).  17fi 

LI^TE  ALPHÂBËTIQUE  DES  RECUEILS  PÊRiODIQUEé 
■r  en  acoAtts  i&VAif¥ia. 


àU^mjLQvm. 

1.  K.  Akademie  der  Wissenschaft«n  (Berline AÙ2 

2.  K    Akadcmie  dor  Wisnenschaften  (Munich)    .     .  401 

3.  BcitrKga  zur  alton  Gesclùchte.    ....  :{97 

4.  Deatocbe  Rondschau m\ 

5.  K.  GeteJlscbaA  der  Wiuenscbaltea  (Gœttiôgea».  Wl 

6.  Gcptlingische  gelebrte  Ajiseig^a ^w 

7.  IliKtomcties  Jalirbach nu 

8.  Nftue*  Ar«biv    ....  iîOl 
1).  Prouuitche  JahrbQcbtr  .    .  4ill 


458 


TiBLE  DES  aiTnkus. 


10.  Rheinisches  Muséum  for  Philologie. 

11.  Zeitscbrift  f&r  Kirchengeachichte.    . 


ALMCB-LOKUJMB. 


1.  Revue  d'Alsace 

3.  Jahrbuch  d.  Gesellschaft  f.  Lothriogische  Geschichte , 

AUTBICHB-HONO^IB. 

1.  Budapest!  Szemle 

2.  Bulletin  internatioDal  de  l'Acad.  des  se.  de  Gracovie 

3.  Jahreshefte  d.  œsterr.  archcol.  Instituts  in  Wien  . 

4.  Szàzadok 

5.  Wiener  Studien 

6.  Zeitscbrift  d.  d.  Vereins  f.  d.  Gesch.  Mshrens  .     . 


BBLOIQUE. 


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11. 
12. 


Anaiecta  Bollandiana 

Analectes  pour  servir  à  l'histoire  ecclésiastique  .  . 
Annales  de  l'Académie  royale  d'archéologie  .  .  . 
Annales  de  la  Fédération  archéologique  et  historique 
Annales  de  la  Société  d'émulation  de  la  Flandre.  . 
Annales  de  la  Société  historique  de  Tournai  .  .  . 
Annales  de  l'Institut  archéologique  du  Luxembourg 
Annales  du  Cercle  archéologique  de  Mons .... 
Annales  du  Cercle  archéologique  d'Enghien  .  .  . 
Annales  du  Cercle  archéologique  du  pays  de  Waes. 

Archives  (les)  belges 

Bulletin  de  l'Académie  royale  d'archéologie    .     .     . 
Bulletin  de  la  classe  des  lettres  de  l'Académie  royale 
Bulletin  de  la  Commission  royale  d'histoire  .     .     . 

FRAMGE. 


Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.     .    . 
Académie  des  sciences  morales  et  politique.s  .     . 

Ami  (1')  des  Monuments  et  des  Arts 

Annales  de  Bretagne 

Annales  de  Géographie 

Annales  de  la  Société  archéologique  du  Gàtinais 

Annales  de  l'Est  et  du  Nord 

Annales  des  Sciences  politiques 

Bibliographe  moderne  (le) 

Bibliothèque  de  l'École  des  chartes 

Bulletin  critique 

Bulletin  de  Correspondance  hellénique .... 


399 
202 


198 
198 


205 
207 
404 
203 
405 
405 


392 
392 
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394 
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395 
396 
396 
396 


390 

193,390 

190 

194 

389 

194 

195 

191 

390 

184,382 

178,384 

184,386 


TiBLB  DIS  MiTlius.  459 

13.  Bulletin  de  littérature  ecclésiastique 187 

14.  Bulletin  hispanique 191,388 

15.  Bulletin  italien 191,388 

16.  Études  par  dee  PP.  de  la  Compagnie  de  Jésus    ...  191 

17.  Journal  des  Savants 384 

18.  Mélanges  d'archéologie  et  d'histoire 388 

19.  Nouvelle  Revue  historique  de  droit 190,389 

20.  Polybiblion 178 

il.  Révolution  de  1848  (la) 187 

22.  Révolution  française  (la) 185 

23.  Revue  africaine 195 

24.  Revue  archéologique 183,387 

25.  Revue  celtique 390 

26.  Revue  critique  d'histoire  et  de  littérature 179, 385 

27.  Revue  de  l'histoire  des  religions 188 

28.  Revue  de  Paris  (la) 193 

29.  Revue  des  Bibliothèques 390 

30.  Revue  des  Études  anciennes 387 

31.  Revue  des  Études  historiques 182,382 

32.  Revue  des  Études  rabelaisiennes 189 

33.  Revue  d'histoire  de  Lyon 1% 

34.  Revue  d'histoire  moderne  et  contemporaine  .    .    .    .  181,383 

35.  Revue  d'histoire,  rédigée  à  l'ÉUt-major 388 

36.  Revue  du  Béarn  et  du  Pays  basque 1% 

37.  Revue  historique  et  archéologique  du  Maine  ....  197 

38.  Revue  Mabillon 189 

39.  Société  archéologique  de  Tara-et-6aronne     ....  198 

40.  Société  de  l'histoire  de  Paris  et  de  l'Uenie-France  .     .  391 

41.  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France  .     .    .    .  193,391 

OaAMDE-BaRAONB. 

1.  Athenaeum 207,407 

2.  Edinburgh  Review 208 

3.  English  bistorical  Review 406 

4.  Nineteenth  Gentury 210 

ORÈCB. 

1.  Néo<  'EXXt,voij.v+,|xcv 416 

ITALIE. 

1.  Archivio  délia  Société  romana  di  storia  patria    .    .    .  408 

2.  Archivio  storico  italiaoo 409 

3.  Archivio  storico  iombardo 410 

4.  Archivio  storico  per  le  provincie  uapoletane  ....  411 

5.  Archivio  storico  Siciliano 412 


460  TABU  on  MATliKEB. 

PagM 

6.  Atti  e  Memorie  délia  r.  Deputazione  di  Romagna  .    .  414 

7.  Nuovo  arehivio  veoeto 413 

8.  Riviata  storica  italiaoa 211 

9.  Siudi  e  documenti  di  storia  e  diritto 415 

10.  Stadi  Btorici 416 

Chronique  et  Bibliographie 212, 418 

Index  bibliographique 449 


L'un  des  propriétaires-gérants,  G.  Monod. 


Nogenl-le-Rolrou,  imprimerie  DAnPELXY-GonvBaNRUR. 


CHEMINS   DE 


DE  LtTAT 


HILLETS  DALLER  ET  RETOUR 

POOB  LES  STATIONS  TBEAMALES  ET   BIVERNâLES  DES  PTRÉNÊES 


Tq«Iu  Im  iCftnM»  du  néMUO  «la  l'^l  déliTreiiL,  (Miiéiiil  loule  TAnné*,  d««  blll«U 
Id'tiitr  et  retoor,  indi*i<lue>9  ou  H«  ramill«.  il  d«»tinati»n  des  irtm  du  ré*«au  do 
[Midi  deMAnani  Its  AlAliunit  ilicrmdlrï  wu  liifnnmteii  du  Pyrt^i^e*  ^Pau,  CaiitcreU, 

i.-.). 
Iu«1»  coaitM>rtent  lur  tes  prix  du  tarif  ^oAnl  uti«  rMacUi>ii  à* 

-et  V  cl*»»««. 

■   lit"*  p""""  "*»  •r»<*ii  («<al  d'aller  «l  rela«r 

;•,  '.--I..  ■rnt,  p»r  r«|it>ort  av 

,.■11;  ll^■Jl^  {tour  lix.  |*«r»oonea 


plit^« 


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Vtê  d«»  Mrlu  dr  hirvtt  Mnl  vaiablei  SSioun;  tls  peuvent,  k  deux  rwpriau.ém 
|iroloogés  d«  30  Jui'  inl  le  p«iera«fil>  pour  chaque  |>^rt<>d«,  «Tan  ftopplèment 

n  lira  kiUt«is  de  fknllte  dol*«nt  <tnt  d«(n«ftd4c,  l««  pnmicn 
I  ji.M .  'lin  avant,  la  4aie  du  départ. 


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VOYAGES  D'EXCURSIONS 

PLAGES  DE  LA  BRETAGN 


Du  1**  Mai  au  31  octobr».  il  «*l  dètirr*  d««  btU^tn  dé  Voysço  (tVieanionc  «m 
PUg««  do  UrflUgnc,  i  prix  tiiaku.  ut  coraporUnt  Iw  pArcour^ 

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Le  sourij'b. 

Religion,  critique  &  philusophie  positive  chez  Pierre 
h    Bayle. 

La  réforme  de  l'enseigne 


»<;oMrr()ii;  ^ 

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ar^BATîii!»;  nu  (imt-r^'r. 


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Napoléon  en  Italie  (1800-1812).  r^ 

Du  utut.  At-inn      La  PoUUqan  v.  »( 

Garchuie  (t806-l808f.  (  ^(ii.  m                             ,  ir. 

L'Église  catholique  &  l'État  en  France  ^"'"  "  "*" '"'™! 

1906),  D'ir  A    DKBIDOUH.   1'    I      1(^30-1889    I  ^  Ir. 
l/i  UMOe^ll  -  Itt89-1B0&)  com|<W3iii  l'oovniçi?,  [larailrt  on  janvier  itii'; 

L'État  Aies  églises  de  France,  irongt.  i! 

rallon,  \\\:  J.-L.  DE  ULNCSSAN,  lit  f.i.if.  I  vol.  Ht  !•>  .     .      ■>  U    fiO 


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