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REVUE
HISTORIQUE
£5
REVUE
HISTORIQUE
Paraissant tons les deux mois.
tft qitld fabi euidaat, ne quid t>tri non audeai kistoria.
CiatBM, dt Oral., II, 15.
TRBNTB-UNlâMB ANNÉE.
TOUS QUATRK-VINGT-ONZIÈMB
Kai-Aoùt 1906.
PARIS
Faux ALGAN, Éditeur
108, BOULBVARD SAINT-QERMAIN
1906
LA
POLITIQUE FRANÇAISE EN EGYPTE
A LA FIN DU XVIII- SIÈCLE',
Eiieo qoe le temps ait fortifié certains iatérèts, èveiJlé certaines
oODVoitise», la traditioa est créée, quand s'achère le xva- siècle,
sur le K>le de la France datis la question d'Egypte.
Par les pr<}<luito qu'elle consomme, aussi bien que par ceux
qu'elle fournît. l'Égyple est devenue pour la France uoe façon
de colonie. Pnr les articles qu'elle nous achète, elle contribue k
la {HXMpérité d'industries qui font vivre plusieurs de dos provinces.
Elle fooroit d'autre part à la consuinmation du Royaume quelques-
uneade ces deurées dont l'usage s'est répandu eu Occident et que
DM climats ne pruduisent pas.
Ha rfieille entretient avec rÊgypteun commercedes plusanciens
ei das plus nourris, et ses négociants ont dea comptoirs au Caire,
■ Alexandrie et à Rosette, Une succession d'efforts continus et
f ficmids ont placé notre commerce et nos rèiidents dans une situa>
tioti privilégiw h l'égard de leurs concurrents. Par la religion
eoflo, l'iofluencé de la France s'étend aussi loin que pénélretit
I. Le» doconeaU qui ont terri A r.omiKiaer ceUe étude sool extrait!, en
■^^rc partie, de* arcliire» du minîMère de» XCTairrs iltangjtrea. Quelques-
•■I Mot tir^ de» archives liiBluriqu«i de la Cti;iiiibre de cammerce do M4r-
Miila, ioDt l'iiiffiiUire • Ht iire«*>« et |iuliil« |>ur M. OvUth Tdsstir. en 1878,
i ■•fwrill«. Four \t* prcmien, 1» im^otioa « arctiivem dm AfTdir^s «IfittiKèfet *
Mt wWW 4* l'indicjllnn du (ooiti : < CnrresrwQdance de Tur<)uiej Wérnoirei
•i âaamenU, Tur()uie ou Franrn nu Indes arienijiles; (.'nrrc«|)undanec con«u-
iaàre, etc. • L» nuriirro d'ordre i|ui »iiil est celui du volume [109, ]7'2 (lu
li^lS, etc.). L(>T*i|u'il i'tii'd do documenU oan relias, nous avatu, reproduit
ViaàkMtUm portée tor le carton (visite de» Échelle», rapports .lu roi, ^JeXBn-
«iri«, le Cairv. etc.). Toute» le* foi» qix'll a £té possible, nous avons indiqué U
date 4a doesmeat uliliié.
Rxf. HlBTOE. XCL 1*' PAKt t
^"It.^^
2 FBiXÇOIS'CH. tocs.
les moines chrétiens : le portrait de Louis XIV vient orner le
couvent du mont Sinaï.
La recherche d'une communication entre la Méditerranée et
la mer Rouge est aussi, par excellence, un problème traditionnel,
puisque l'origine en remonte à l'histoire ancienne et à l'antiquité
classique. Le stjuveuir d'initiatives plus modernes relie au présent
cette tradition du passé. Louis XIV a, par trois fois, essayé de
résoudre la question par une négociation avec la Porte ottomane
et tenté d'ouvrir à notre marine l'accès du port de Suez et de la
mer Rouge.
(juant à la conquête même de l'Egypte, l'idée en demeure
vivante, grâce au souvenir touchant et glorieux de la croisade de
saint Louis, qui la garantit elle-même contre l'oubli. Dans le
courant du règne qui vient de finir, une proposition, écartée par
le pouvoir royal presque sans examen, mais qui emprunte à la
personnalité de son auteur une notoriété exceptionnelle, est venue
fortifier et rajeunir cette antique tradition. Leibniz a proposé à
Louis XIV de s'emparer de l'Egypte et il a été éconduit*.
Malgré d'aussi puissants intérêts et d'aussi fortes traditions,
l'activité de la politique française semble s'être quelque peu
ralentie en Egypte pendant la presque totalité du règne de
LouisXV. L'insuccès des négociations poursuivies à trois reprises,
sous le règne précédent, en vue d'ouvrir à notre pavillon le port
de Suez et la mer Rouge, coupa court pour longtemps à la
recherche d'une communication avec l'Inde par cette voie.
L'action du gouvernement se borna en somme k maintenir notre
commerce en possession de ses privilèges et à assurer la protec-
tion de nos petites colonies marchandes d'Alexandrie et du Caire.
Le pouvoir royal n'eut pas non plus à se prononcer de long-
temps sur la question de la conquête et de la possession de
l'Egypte ; ce projet ne lui fut plus présenté avant 1768. L'avenir
semblait justifier la dédaigneuse réplique de Pomponne à la propo-
sition de Leibniz : « Les guerres saintes ont cessé d'être à la mode
en France depuis saint Louis. >
A aucun moment cependant, l'attention de l'opinion publique
ne se détourna complètement de l'Egypte. La grandeur de ce
1. Les propositions et les tentatives dont l'Egypte a été l'objet sons le règne
de Louis XIV ont été exposées par H. Albert Vandal dans denx oavrages :
Louis XIV et V Egypte. Paris, Picard, 1889, et les Voyages du marquis de
Nointel. Paris, Pion, 1900.
fMivsdausIes temps passés, lervledu Niletdu canal des Pharaons
dans l'aDliquité, les relations des PhéDÎcieris, des Grecs et des
CatUiagmois avec l'Iode sont des matières lamilières aax érudils
da xrur siètie. Entre 1750 et 1760, le chimérique marquis d'Ar-
({enson, caressant itu projet de croisade, met au numbi-e des consé-
qveoces d@ soo dessein la création d'un canal de jonction de la
mer Rnage à la Méditerranée, En 1748, Montesquieu, dans
V Esfirit <hs iùis, décrit et comjtare les routes commerciales des
anciens. De 1753 à 1758, Voltaire consacre quelques pages de
•00 Btsai sur les mœurs h l'influence de la découverte du Cap et
aux lattâsdes Portugais contre Venise. Moins nombreux, moins
célèbres surtout qu'à la fin du siècle, les Francis maintiennent
oependaDt la tradition qui, dès le moyen âge, les poussait k visiter
l'Egypte. Tavernier, Tbévenot, Morisson, Lucas, ToUot coQti-
naent la série des voyageurs français. Les monuments historiques
da l'Egypte inspirent une curiosité mêlée de respect. Un rapport
au rot, du moisde mai 1737, propose défaire venir d'Alexandrie
à Paris la colonne de Pompée et de la dresser sur une place de la
capitale, surmontée d'une statue de Louis XV*. L'engouement
i doot téffloigoe cette proposition n'e^il déjk plus un fait isolé, car
Doos la trouvons reproduite dans le journal d'un voyageur de la
fin du st^l«, Sonnini de Manoncourt. Peu s'en fallut donc que,
dèa le xtiu* siècle, un monument de la grandeur passée de
rEg;ypte ne s'élevât à Paris, peut-être à la place même où se
limsM aujourd'hui l'obélisque de Louqsor.
Pasd« progrès notable et peu de résultats acquis depuis 1715;
nuis UD grand chemin parcouru avant cette date; une situation
fortefueiit établie, énergiquement défendue et encore intacte, dans
un pays déjà convoité^ désigné d'avance à l'ambition française ;
aÎD» peut se résumer la question en 1768. A cette dute^ éclata en
{ Orient une guerre qui mit tout l'Occident en émoi.
1. Àrth. lie* Air. ^(r., c«rtoni intitulé» : Rapiiorlii au roi, mai 1137. i L'on
(flHanrf' ''If! <*(ili*v«r tl'AleiaJiJrie l.i colonne de Pomjwe qui Rienace raine
-ilalb(kir« tr«u«|>urlcr «ii. France fiour y être élevée «ver. une slaloe Ju roi
M-4MM1. C'(«t un aie» |iluft grAiiiU <>t de<> jitiiB aMcii>ii4 iiiuiKiiitcnU An siècles
|M««44 qu'il «^^r«tl <I>i;t«<> ilt l,i glûir<> rtn roi <li>i cûnservcr. i.r>fc clrr.initlAnrri
pf4icnti!« ! > i^vuraltle» pour oliti'iiir (Iv la Pnrle tlt^s uHrc*; jiour l'eii-
IHmmmI ' -IxTin'* f.'on pr^lonJ i^u'il y nnrnH des iitoyi'iiK tant |>Our
U Ur* «b«Urt' <uii^ ' ■J.ar ifue pitur la ftiire tran«[ior(«i va Kraace, el
^'il n'en MoleMtt |< -rwirini 1<J<),f)00 livre» jutqu'A l'etnl/irriDeineiil,
fMST lequel il fautjrall faire consiruire un kàtirneot eiprèa. >
4 Fii5<;ois-ai. Korx.
Oette guerre révéla subitement l'état de décadence et de profonde
décrépitude de la Turquie, en même temps que l'imminence et la
gravité du danger dont elle était menacée. La Russie, impru-
demment provoquée, avait saisi l'offensive et paraissait résolue à
Caire chèrement pajer aux Turcs leur audace; les opérations
témoignaient en sa faveur d'une écrasante supériorité militaire.
Les Turcs, qui n'avaient pas su attaquer, faisaient preuve, dans
la résistance, d'une incapacité sans exemple. Des armées de
100,000 et de 150,000 hommes, commandées par le khan des
Tartares et par le grand vizir en personne, prenaient la fuite
devant des corps de 30,000 et de 17,000 Russes. Des provinces
entières tombaient, l'une après l'autre, entre les mains des
généraux de Catherine II, qui occupaient la Crimée, le territoire
compris entre le Dnieper et le Dniester, la Bessarabie, la Moldavie,
la y alachie et une partie de la Bulgarie. L'escadre turque anéantie,
la flotte d'Alexis Orloff parcourait l'Archipel conquis et menaçait
les détroits, répandant l'alarme dans Constantinople. En Perse,
Kbérim-Khan reprenait la guerre. Aux prises avec des adversaires
implacables, entouré de voisins impatients de se partager ses
dépouilles, impuissant à se défendre, l'empire ottoman paraissait,
pour ainsi dire, se désagréger de lui-même : la Morée se soulevait
à l'approchedes vaisseaux russes ; l'Egypte sous Ali-Bey , achevait
d'échapper à l'autorité de la Porte; la Syrie et la Palestine se
préparaient à s'y soustraire. Il semblait, comme devait l'écrire plus
tard un ambassadeur, M. de Saint-Priest, « que ce colosse de
puissance ne fût plus destiné à reprendre une assiette stable. »
Ce coup de théâtre provoqua en Europe, eu France surtout,
une profonde émotion. La Turquie apparut tout à coup à la
veille d'une catastrophe, que beaucoup considéraient comme
inévitable. Les uns inclinaient à la laisser se produire, les autres
à s'y opposer; les premiers auraient voulu qu'on se préparât à
en profiter; les seconds présentaient ce parti comme dangereux et
perfide; mais tous étaient unanimes à penser que le sort de
l'empire ottoman était en question et que la France avait le
devoir de s'en préoccuper.
C'est à l'instigation de notre ambassadeur, Yei^ennes, que le
sultan avait déclaré la guerre aux Russes. Dans ces conditions,
profiter de ses embarras, avant d'avoir cherché à l'en tirer, eût
été déloyal et indigne de la France. Choiseul en eut conscience et,
dans ses instructions à Vergennes, puis à Saint-Priest, il traça
U POLITtQDE FUilÇltSL tH KCTFTE. H
K'jtmbassadeurs uue ligne de conduite conforme a la loyaiilè
MèlVlTlODneur : secouer rioertie des Turcs, les délerrniner à une
aclion aussi promipte et aussi énergique que possible, les aider de
liotre concours otficieuii., ménager à notre gouvertienieDl le droit
H les iDoyens ifenercer la métliation quand viendrait le moment
de n&gflcier.
Mais Choiseul avait « trop d'avenir dans l'esprit »■ pour s'en
l«nir à cette politique au jour le Jour. Il pouvait, sans naanquer à
set devoirs envers la Turquie, jeter les bases d'une politique
rature, dans lê cas où nos efforts pour ta sauver demeureraient
înfractueux.
* M. le duc de Choiseul, — a dit Talleyrand', — un des
hommes de notre siècle qui a eu le plus d'avenir dans l'esprit,
cberchail dès cette époque (1769) h préparer par des négociations
la cession de l'Kgypte à la France, pour se trouver prêt à rem-
placer, par les mêmes productions et par un commerce plus étendu,
les colonies américaÎDes le jour où elles nous échapperaient. »
Admb dans riutimitê du miaistre après sa disgrâce, Talleyraud
(<foail sans doute de Choiseul lui-même la confidence de ce projet.
L'Egypte était alors considérée comme une des provinces des-
lioées à se détacher, dans le plus bref délai, de l'empire ottoman,
tant était lâche le lien qui l'y rattachait encore. Le sultan n'y
oiuserrait plus depuis longtemps qu'une .^iouveraineté nominale;
lepacLa, auquel il déléguait son autorité, gardé à vue dans la
citadelle du Caire, était plutôt traité en prisonnier qu'en gouver-
neur. Le tribut, syrahrde et unique profit de la souveraineté du
eoltao, n'était plus régulièrement payé. Le pouvoir appartenait
Mt fait à ooe oligarchie de vingt-quatre beys, auxquels une sorte
Je liea féodal subordonnait les 12, (XH) soldats d'une milice toute
puianDle. les Mameluks. Cette féodalité tenait lu pacba captif,
•ouB la terreur, et, l'empêchant d'user de son autorité, exerçait le
gooTemement à sa place. Ite temps à autre, un bey, plus puts-
lantqiie ses collègues, s'élevait au-dessus d'eux, en faisant périr
on eo exilant les plus redoutables, et s'emparait seul du pouvoir
•ouferaiti. Ce coup d'f«;ial vonait de s'accomplir, eu 1*766, au
profit d'Ali-Hey. qui avait, en une seule nuit, fait assassiner
q^uatre hey», exilé quatre autres, eînbarqué le pacha pour Coqs-
I I Mémoire «ur lc« aranUg«» t reltrer il« calnnies nonvellfts ilans les cir-
:M»»Uacc« i^f^kPiile*. • ta t l'Iastilul, le I j ineitldor ad V. Voj. SâlMte-
(lru*t, M. de TaU»yra>id, et Vaniliil, /.outt XI 1' et rtffpU.
(l ru.fçois-CD. ftovx.
tatitinople et refasé le tribut à la Porte. Devenu en fait sultan
«l'Kgypte, il en avait pris le titre et taisait battre aïonoaie. Il
allait bienttit s'emparer de Djeddah, diriger une expédition contre
La Mecque et lancer des troupes sur la Syrie et la Palestiue.
Cette indépendance de fait à l'égard de la Porte faisait de
l'Ëgypté le pays dont la conquête ressemblerait te moins à une
spoliatïoD, et, comme des intérêts et des traditions puissantes lui
assuraient, d'autre part, une place importante dans la politique'
française, il n'est pas étoiioant que la criae de l'empire uttomao
ait appelé sur elle l'attention de Cboiseul et fait caitre dans son
esprit la pensée de s'en emparer.
II va de soi qu'un tel projet exigeait le secret le plus absolu.
« Si nous donnons une fois une prise apparente à la défiance, —
«'écrivait très justement Cboiseul, — nous ne nous relèverons plus,
puisque la conduite la plus dégagée de tout intérêt particulier^ la
])lu5 franche et la plus nette, n'a pu jusqu'ici nous «n affran-
chir entièrement'. » 11 importait donc de ne pas laisser soupçonner
de notre part l'ipteotion de nous approprier l'Egypte, dans le cas
où l'empire ottoman viendrait à être irrèvocableraent condamné.
Ainsi s'explique sans doute le silence gardé parla correspondant"
oflficîdle sur un projet qui était, d'ailleurs, tout problématique
et conditionnel.
Ce silence n'est pas cefwudant si complet qu'il ne soit possible
de retrouver quelques traces de rarrière-pensée divulguée par
Talleyrand. C'est Cboiseul qui signa, le 17 juillet 17Ô8, les ins-
tructions d'un nouvel ambassadeur à Constantiuople, le cheva-
lier (le Saint-Priest. Dans ces instructions, géuéraleraent bâties
sur un modèle invariable, à coté de considérations classiques sur
la politique, le commerce et la protection de la religion, Choi-
seul introduisit un paragraphe nouveau sur « les révolutions pro-
chaines ou éloignées dont l'empire ottoman est menacé^ ».
Siiint-Priest devra procurer à la France « les moyens d'en
tirer avantage ». Cet avantage, Vergennes, déjà hostile à la
politique des partages, indique cependant, au retour de son ambas-
sade à Constantinople, la possibilité de le chercher en Crète.
Mais ce n'est pas sur cette île que Cboiseul jeta les yeux.
« L'Kgypte, — disent les instructions données à Sainl-Priest, —
1. Arrb. des Alf. tir., Corro»|>ou<)«nce du Turijuie, roi. 147, JcLlrc du
17 aclobre ne9.
'i, Arrh, dei AH', étr,, T'OrreiiponiUiice de Turquie, vol. 145, 17 juillet 1768.
l.i rm.iTio(iit rRiNÇàii^E tN émttk. 7
âfit déjà dans l'élat d'une indépendance caractérisée. Les Tartares
ik) Crimw sont bien près de secouer le joug. Ces deux puissances
s^toblînmt vraisemblablement surlesruinesdel empire ottomao,
et c'est de ce a)lé qu'on pourrait porter ses vues^ » A mesure que
la succès des Russes se firent pluséclalauts et plus décisifs, Choï-
wttl se nioiitra de plus en plus soucieux de réserver la liberté
d'action de la France et prescrivit à Saint-Priestde ne plus cher-
cber à se ménager la médiation : « Il est prudent, pensait-il, de
ne pas se roeltrt» hors de mesure de profiter des révulutions pos-
sibles dans les affaires générales et dans celles des Turcs*. * Ta!-
hejnad a donc, selon toute probabilité, un peu forcé la réalité
en disant que Choiaeul a < préparé par des négociations la oes-
sîoEi de l'Égjpte k la France »; mais te ministre qui nous a
doooé la Corse a, Sans aucun doute, examiné la possibilité de
mus donner l'Egypte.
En 1774, le traité de Kainardji procura h la Turquie un répit
qnï M paraissait pas devoir être de longue durée. L'empire otto-
man était sauvé, mais il Ei'avait dû son salut qu'aux compéti-
tions de see voisins, qui n'avaient pu s'entendre pour le dépouil-
ler et s'étaient nais d'accord aux dépens de la Pologne. C'était là
noo garantie bien fragile. Vergenaes, que Louis XVI va appeler
aux Affaires étrangères, est résolument hostile k la politique de
spoliation. Mais deux hommes, iDtimement mèlèa de leur temps
aux aflaires d'Orient, le baron de Totl et le chevalier de Sainl-
Priest, sont restée fidèles à la {)ensée de Choiseul. Après une
mission heureuse auprès du kbao des Tartares H un séjour à
CoDstantinople, pendacst lequel il s'était acquis la reconnaissance
do sultan en organisant la défense du Uosphore et s'iraprovisant
rinslructeur niililairt! des Turcs, le baron de Tott remit au
mtatstre des Affaires étrangères, en 1776, un mémoire sur l'état
politique dft la Turquie^,
l'xarlant le parti d'une intervention diplomatique ou militaire
en ^veur de l'empire ultomati, dont la destruction lui parait iné-
ritable, Tott se préoccupa de »auver le commerce du Levant en
asaarant h la France une [losition qui lui permette de soutenir la
I. Arcti. 4«« Xff «tr., Coirtipondatirc A« Tur<{ui«, vol. MS, \7 jaillel 1768.
i. Arch. dcf Aff. tir . Cnrrf^^KwiUnftf de Tiir<|u1f, vol, ItT, iléccmbre t76â.
S. • RiAiDMi d« IVUl pttyttr|Ut' ••[ piilitique de l'Eriifiire olIoinHn »t d« vii«a
4|«*ll 4AI«nijlMi rfUllf<>n)fnl à U Kuncc t, par \c. bamn Af Tult, fArcli. il«»
kS. tu.. Ufiuuir» ri ilucuiii«iil>, Tun|uit>Sj
1! ntAtrois-CR. hobt.
concurrence des nouveaux maîtres deCônstantinopIe. Cette posî-
tiou, c'est l'Egypte, dont l'acquisition unirait à cet avaDtage
commercial < celui de la considération de Sa Majesté et de sa poli-
tique » : un climat et un sol heureux qu'arrose le plus beau des
fleuves; les productions les plus variées, les plus abondantes et
les plus précieuses ; une situation et dee relations qui font d'elle
« l'entrepôt d'un commerce universel »; ces conditions suflBraient
déjà à en recommander la couquête au roi. Mais les facilités
qu'elle offre pour communiquer avec l'Inde eu rendent la posses-
sion encore plus désirable. Deux moyens se présentent pour tirer
parti de ces facilités : la jonction du Nil à la mer Rouge par un
caoâl dérivé de la branche de Damiette ou rétablissement d'une
route praticable entre le Caire et Suez, La France parait être
« la seule puissance à portée de fournir, d'alimenter et de conser-
ver uû établissement » qui lui assurera la suprématie sur le com-
merce du Levant et sur celui de l'Inde. Les prétextes ne manquent
pas pour attaquer l'Egypte, ni les moyens pour s'en emparer :
la France prendra prétexte des nombreuses avanies restées sans
réparation; elle aura facilement raison d'un pays sans défense,
d'un gouvernement anarchique, « d'un peuple mol »; elle coloni-
sera sans difficulté un territoire relativement voisin du sien et qui
« n'expatrie pas, pour ainsi dire, les su^ts de Sa Majesté qui s'y
transporteront :*. Inattaquable en Egypte, elle trouvera dans la
possession de ce pays une compensation k l'abandon de tous ses
autres établissements du Levant.
Il y avait un an que le baron de Totl avait remis ce mémoire
an ministre des Affaires étrangères, quand Saint-Priest vint en
congé à Paris (1777). Il profita de son séjour en France pour
proposer l'alternative, * ou de préserver par des secours efiBcaces
l'empire ottoman incapable de se défendre lui-même, ou de le
laisser tomber en s'appropriant le débris le plus h la convenance
de la France* ». L'empereur Joseph II était alors l'hôte de
Louis XVI à Versailles. Saiut-Priest suggéra de se concerter
avec lui sur les moyens de sauvegarder la Turquie et de contenir
l'arobilion de la Russie, contre laquelle il savait l'Autriche mal
disposée. Il eut avec Joseph II un entretien de deux heures sur la
terrasse de Versailles et exhorta ce prince à adopter son plan.
1. Aroti. tle^ Aiï'. élr., Correspondance de Turquie, vol. 171 ■ Mémoire ihi
comte âf Sttiot-Priest lar son ainbiidadc, 1768-1781. »
Peti cl<* temps a|irès arriva à Paris le baroa de Tbugut, internoiice
impériai à Conslaotinople, muni d'instructioiLs lui prescrivaDt
li'fitilrer en pourparlers avec les ministres fie Louis XVI, en vue
fl'un concert éventuel sur les affaires de Turquie, Saint-Priest
negn^tta toujours que « les circonstances n'aient pas paru ppr-
ra^ïUredes'eQ occuperalors p. Un diplomate autrichien lui déclara
avoir vu à la chancellerie du Vienne le rapport de Thugut à sa
cuur, portant que « le Conseil du roi avait trouvé superflu de
sVu inquiéter si fort à l'avance ».
Il ne s'agit pas ici d'eiaminer si Saiul-Priest ne faisait pas
ihouneur à Joseph II et à Tbugut d'intentions qui n'étaient pas les
irs en leur prêtant le désir de sauvegarder Terapire ottoman.
Lui-même admettait d'ailleurs que la France abandonnât cet
empire à son sort, mais à une condition, c'est qu'elle se prépara ta
prendre une part de ses dépouilles. Dan:^ ce cas^ en examinant la
carte, il ne voyait « rien de tentant que l'Egypte' ». Nous ne le
îvroQS pas dans la description, désormais classique, des
de la vallée du Nil, « le plus féctiud pays du monde,
«xubèrant à se nourrir pai* lui-même ». Lorsqu'on parcourt le
bleau. " on est frappé, dit-il, de l'avantage d'avoir à y, 000 lieues
la Provence, dans un payssalubre, une possession que nulle
paissanœ europêenue ne parait à portée de nous disputer ». Mais,
quaad il c» arrive aux espérances que l'Egypte fait naître du coté
<k» l'Inde, 'd la possibilité d'eu faire - l'entrepôt du commerce de
l'onivers », de « saper par là la domination des Anglais », dans
le Bengale, U convient que « sa tête s'exalte et que l'enthousiasme
le fifagne ». A son tour, il signale la facilité d'exécution d'une
ratreprise dirigée contre l'Egypte : le Delta, actuellement sans
defens(>, a dan?? le Nil un retranchement naturel, k l'abri duquel
U deviendra inexpugnable lorsqu'on l'aura fortifié. Saint-Priest
espère que le nouveau voyage du baron de Tott fournira les maté-
lai d'un mémoire particulier sur la conquête de l'Egypte, « le
il parti qui semble convenir à la France dans le cas de La chute
do r«aipire ottoman ».
Le ban)n de Tott venait en effet de quitter la France, avec la
mission officieCe d'inspecter les Echelles du Lovant et une mis-
«u>n !<ecréte qui est retstéti enveloppée de quelque mystère. Il paraît
1. Arcb. an AIT. Hr. M<!mn[re« el document»), Tur(|u!« 7»K. t Sléinoirc |ir«<-
mU pw If: rcvrnlr ilc S.iÉnt-Prie'it pCDdinl son i^yjour sn VrAtict, t777-tT7S. »
flliJfçOt8«€B. IIWI.
établi cepexidant que cette mission ainsistait h relever les symp-
lûraes de décadence docHiés par la puissance oUomaue dans les
proviDCês éloignées du ceotre de l'empire et b. réunir les éléments
d'un plan de descente en Égyple. * Je \'0U8 supplie de croire,
Monseigneur S — écrivait Tott aurainistredela Marine avant de
s'embarquer à Toulon, — que je ne négligerai rien pour justifier
votre confiance en masquant ma mission secrète, et, quoiriue les
papiers publics, en parlant du partage, aient à cet égani hasardé
des idées qui ont fructiflé, je me flatte que je parviendrai à diri-
ger les spéculateurs veis la nier Noire, car iJ leur faut un ali-'
ment. » Il semble bien que le but d'où il s'agissait de détourner
les soupçons fût l'Egypte. Cette interprétation s'accorde avec le
regret exprimé par Saint-Priest, à la même époque, que le pro-
jet d'occuper ce pays ait été < éventé avant le temps ».
Les ministres de Louis XVI ne crurent pas devoir suivre les
conseils de Saint-Priest et de Tott. Moins de cinq ans après, les
événements faisaient regretter qu'ils ne les eussent pas écoutés.
C'était en 1783. Catherine II cherchait de nouveau querelle aux
Turcs; l'Empereur, cette fois, ne ménageait pas son appui à la
Russie, et la France, désormais défiante dans les forces de ses
vieux alliés, les engageait à céder. SainL-Prieat revint alors avec
amertume, dans ses dépêches à Vergennes, sur l'accueil fait à
son mémoire de 1777 : < Ah! Monsieur, lui écrivait-il*, le
mémoire que j'eus l'iionneur de vous remettre en 1777, à votre
demande, sur mon aperçu de l'état des affaires de Turquie, ne
présentait pas des idées ni prématurées, ni gigantesques, comme
il me parut qu'en avait jugé feu M. le comte de Maurepas...
Aujourd'hui, l'Empereur a changé de système, nous sommes
impréparés et dans la crise. Mais à quoi servent les regrets? »
Au moment même où Saint-Priest écrivait ces lignes (juil-
let 1785), l'auteur anonyme de « Réflexions politiques et mili-
taires sur la guerre que l'Empereur et la Russie préparent contre
les Turcs* * s'en prenait avec violence à « la triste conquête de
l'Egypte et du royaume de Candie », projet qu'il qualifiait de
« peu réfléchi, mal combiné et autant au-dessous de la Majesté
I. Le '24 avril 1777. [Arch. de« AD. étr., carlan iatitulé : Insiicction de«
Echelles ; îDspeclioa da baroa de Tott.)
î. Le 7 juillet (783. (Arch. des Air. étr., Correspondance de Turquie, *ol. 168.
Vo;. iu«fj )i lettre du 2 notembre 1783, dan» le vol. IG!) )
3. Arch. des Aff. élr., Corre»)H»)d<ince de Turijuie, vol. IdO, Juillet )78J.
li rouTiQtie rnixçitsi a iaim.
41
dn roi que destructif de la population de son royaume ». Quant
aux œxisèquunces de culte cuoquête à Tégard de la doTDÎDatiun
aoglaise aux Indes, ce raisonnement lui paraissait < si léger, si
frivole qu'on ne peut se décider à y répondre ». L'Egypte ne
manquait doue pas de détracteurs et la partie adverse était repré-
sentée dans le procès qui se plaidait en quelque sorte dêvaiit Yer-
gennes. L'opinion du juge était d'ailleurs faite. Un mois aupa-
ravact, Vergennes avait demandé a Gérard de Rayneval de lui
composer deux mémoires, dont l'un fut lu par lui au Conseil du
roi. le 11 juin 1783 '. Rayneval s'y prononçait pour le maintien
de l'empire ottoraao et conseillait de lui venir en aide par les
moyens diplomatiques. C'est le parti qu'avait déjà pris Vergennes.
L'armée suivante, Saint-Priest quitta déânitivenient Constan-
tiaople. Au retour d'une ambassade de quinze années, il raconta
n mission et développa ses idées dans une série de remarquables
mémoires, dédiés et présentés au roi. La partie oomiaerciale de
son étude forma un mémoire particulier sous le titre : Mémoire
tur le comtnerve e( la navigaliùji de la France au Levant*.
l'n important chapitre y est consacré à la communication avec
l'Inde par la mer Kouge et à l'Iiistorique des tentatives faites par
«es prédécesseurs pour résoudie ce problème, Dans la partie poli-
tique de sou travail, Saiut-Priest revient et insiste sur le vœu,
tant de fois exprimé par lui, que la France arrête à l'avance un
plan capable rie sauvegarder ses intérêts, en cas de destruction de
Tf^pire ottoman. Dans ce cas, son opinion se réunie dans un
BuprAfoe avis, qui constitue, en quelque sorte, son testament poli-
tiqoe ; « L'hgypte seule peut surpasser en revenus 3a dépense
qu'elle occasionnerait, remplacer dans uu climat sain les richei^
productions des colonies dévorantes de l'Amérique et offrir à la
pollU^iuo de Votre Majesté un rntneu lie prépondérance dans
Umt l'hémisphère^. »
Si Vergennes refusa constamment d'accueillir ces propositions,
o'mI pas seulement par antipathie naturelle et opposition de
priDci|»e contre la politique de.s partages, c'est par suite d'une
t- " ' le temps a justifiée, dans la durée de l'empire
<• i7S;i, tandis que Saint-Priest n'osait pas ae faire
1. Artb. d«« Ad. fU , Mémoires «I doi'uinvtiLs, Turtguia II* t&.
1. Kttb iIm AfT. étr , Corroi'oiitknuc Je T<iri|ui«, vwl t7U CC M^muiru 6l
iiKunimU, Turi|Htp 17, 1^.
3. XhiA.
42 rKi!vçors-cB. toiri.
fort de le conserver un au, Vergennes lui donnait (encore vingt
ans à vivre. Tandis que les moins pessimistes doutaient qu'une
intervention armée de la France fût suflSsante pour le sauver,
Vergenne-s estimait que la neutralité da gouvernement français
et son refus, hautement déclaré, de prêter les mains à un partage
suffiraient à l'empêcher de s'écrouler. On ne pouvait donc rêver
une contradiction plus complète entre la politique de Vergennes
et celle de Saint-Priest.
Mais cette contradiction ignorée du public n'empêchait pas les
imaginations de se donner carrière. Rarement ministre fut grati-
fié d'autant de conseils et d'avertissements que Vergennes, jjen-
daut que s'amoncelait au-dessus de la Turquie l'orage qui
devait éclater en 1788. De toute.s parts lui parvenaient des
mémoires qui lui indiquaient le meilleur parti à tirer des événe-
ments d'Orient, On trouve de tout dans ces étonnantes productions
d'auteurs inconnus ou oubliés : de linsensé et du sensé, du rai-
sonnable et, du chimérique, du sérieux et du bouffon.
L'Egypte occupe une vaste place dans ces combinaisons. On
se tromperait cependant en pensant qu'elle fut unanimement
reconnue comme étant le lerritoire qui a^nviendrait le mieux à la
France, en cas de partage de l'empire ottoman. Si l'unanimité
est à peu près complète sur l'opportunité de ce partage, les avis
se divisent au contraire sur le choix de la position qu'il importe
de nous assurer. Mais l'opinion que l'Egypte représente cette
position s'impose, mèraa aux adversaires de cette idée, comme une
croyance déjà fortement ancrée dans les esprits. Il est rare qu'ils
ne se croient pas forcés d'en tenir compte dans une plus ou moins
large mesure.
On ne peut reprocher la banalité au mémoire remis k ^'e^-
gennes, le 15 novembre 1782, par le baron de Waldner', Afin
d'exclure l'Angleterre du commerce de l'Inde et de creuser un
canal de Suez à Gaza, le baron de Waldner veut entraîner ta
France, la Hollande et la République de Venise dans une expé-
dition commune contre l'isthme de Suez et l'Arabie, avec l'aveu
de la porte ottomane. Tel est le gigantesque et chimérique des-
1 *■ frojfll snr un traité •l'aninn et Je garantie territoriale en Asie et fin
Afrique entre la France et la Hé[iDbtiquc de Elâll&nde et IrailÈ Hr. romineree
afec 11 HÉpublique de Venise pour la UédilerraDée, compmmi» nvec la Porte
itttomAne, partage au besoin des terres ottAinanc!» tant en Rurope, en Aiiie,
<(u'en Afrique. • (Arch, de» AO'. étr., .Mémoires et docuroents, Tur<itite 14*lS,j
U POLITIQOK rRtMÇlISB KM ^CTPTE. 4 3
«in qui est dévelopjjê en huit cabiers, où sont exposées, dans
Iran moindres (létallii, les propositions suivantes : conclusion
«ie traitfs d'alliance et de commerce eutne la France, la Hollande
et Venise, sous la garantie de la Porte, pour la navigation de la
Médilerrani'e, de la iner Rouge et de la mer des Iodes; cons-
truction à frais communs d'un canal de jonction; occupation
de risthine de Suez par des garnisons mixtes; conquête de l'Ara-
bie, de riêinen et du sultanat de Mascate par les troupes alliées.
le tout devant couler « centuple moins que les possessions fran-
çabfls de riude et au diïduple de ce qu'a coûté la Corse ». L'ac-
qattilion de ces territoires conduirait, dit Waldner, à la conquête
de l'Égyple, aussitôt que la politique l'eiigerait. Ces exigences
futures de la politique engagent l'auteur à tracer d'avance un
plan général du partage de ta Turquie, tians lequel on est sur-
pris de Toir Venise obtenir pour sa part toute l'Asie Mineure. Le
•ort inespéré fait à cette république déchue s'explique par le désir
deaéparer les territoires de la France, consistant dans l'Egypte.
U péninsule arabique et diverse îles de l'Archipel, de ceux de In
Russie établie aux Dardanelies. Le reste de la Turquie d'Europe
eût été à l'Ktiipt'reur.
« D'après la situation de l'empire ottoman, — disaient les ins-
truclions de Choïseul à Saint-Priest, — et celle que l'on peut
craindre qu'il arrivera dans cet état par les révolutions, il ne
faut pas douter que l'empire perse n'y joue un rôle intéressant et
qui demande des spéculations. * Nous eussions été surpris que
cette hypothèse ne tentât l'imagination de personne. On la trouve,
en efiet, énoncée dans un « mémoire sur le consulat général de
France h Uagdad ' » (llBl), où est discutée l'éventualité du ren-
v«raeimeat de l'empire turc par les efforts combinés de la France
pt de la Perse. La France eût établi sa domination sur la Syrie
►et la Palestine, d'où il lui eût été facile de porter des coups funestes
à la suprématie anglaise dans l'Inde. Quant à l'Egypte, « je ne
viiodrais pas, — dit l'auteur du mèmûirâ, — qu'on y touchât
pour le présent, sauf à faciliter au pacha les moyens de se rendre
indépendant dans la Basse-Kgypte, comme le cheik Aman l'est
dans la Haute, . . Mai-î^ il est probable que le temps et les circons-
t.'i <•^•s^ tjou» fourniraient l'occasiou de nous en rendre les maîtres,
lu moins de noua étendre aux dépens de cette riche contrée. *
1. Arch. iIm Air. «tr., Cartâni comtiitiTiiui, 1766-1789.
u
»*â»K01S-CO. lOCI.
Il en est, panmi ces mémoires, qui se 8ig;Qalenl autrement que
par kuJT extravagance. Cest ainsi qu'un mémoire aooDyiiie^ de
1783, IraitâDt < des apparences de guêtre entre la Russie et la
Porte ottomane >►, se borne à reprendre et à développer les vues
exposées avec moins d'ampleur par Saint-Prîeat et par Tott. L'au-
teur ignoré de ces notes propose comme eux de chercher dans la
conquête de l'Egypte une compensation aux pertes que la chute
de l'empire ottoman menace d'infliger à notre commerce.
* L'Egypte est à notre porte; l'Egypte n'esl plus aux Turcs ; le
pacha n'y est rien: elle n'appartient à personne. » Vingt vais-
seaux de ligne pour Caire Ëice aux forces cavales du sultan; moins
de dix mille hommes pour disperser la cavalerie des beys; une
escadre armée à Toulon, pour protéger \e débarquement qui se
ferait par Alexandrie; une autre à Brest, pour tenir en respect
l'Angleterre, seule puissance en état de s'opposer à l'entreprise;
telles sont les conditions auxquelles « TËgyptô aérait à nous avant
que l'escadre anglaise fût dans la Méditerranée », Aucune con-
quête ne serait plus Cacile à conserver : * A l'ouest, elle est défen-
due par la Libye; au sud, par l'Abyssimê ; à l'est, par les déserts
de sable et par la mer Rouge. Le seul point que l'on doive proté-
ger contre les attaques esl la ligne entre la Méditerraciée et la mer
Rouge : elle est étendue, puisqu'elle a près de vingt lieues. ;» Et,
s'appropriaot sans s'en douter une idée des Pharaons, l'auteur
propose de faire servir à la défense de l'Egypte le canal qui join-
drait ces deux mers. Lesavantages économiques de cettejoDction De
sont pas non plus passés sous silence : la France établira k Soco-
tora et a Bad-el-Mandeb des comptoirs où ses navires viendront
embarquer les marchandises qui y auront été apportées et les
transporteront à Suez; de ce port au Caire, le transport des mar-
chandises se fera à dos de chameaux, en attendant le percement
d'un canal dérivé du Nil, et prendra trois jours. Le gouvernement
français entretiendra à Sue/, une flotte toujours prête à s'armer,
au premier signal, et à faire voile vers les Indes; il aura « un
port royal sur k mer Rouge, un k Alexandrie, outre le port mar-
chand qu'on rendrait plus sCir », Enûn, la possession del'I^^gypte
procurera à la France * tous les moyens pour fouiller enfin
l'Afrique, cette partie du monde si inconnue aux anciens et aux
modernes. Que le gouvernement abandonne cette reclierche aux
I. Areb. des AU. Ht., Tâémoirtt el doruntent*. Turqnie 11*15.
LA POLITIQUE riunçtisE b:<i bvtptk.
45
négociauU et aux missioanaires. Presque toujours ils ont par-
oooni les première arec utilité ces pays dout on savait h peine le
nom. La relijçion et riutérêt sont deux puissants mobiles ». Si
iiuiltetulueâ qu'elles soieot, ces velléités d'exploration africaine
ne ftont p9$ un fait isolé à la &n du xtui** siècle. Uu naturaliste
qui avait accompagné Tott en Egypte, Sounini de Moaoncourt.
arait essayé, quelques années auparavant, de [lénétrer par la
Tallée du Nil en Abyasinie et dans rintèrieur de l'Afrique. Retours
k (le* traditions du passé, ou premières velléités d'oeuvres
modernes, ces conceptions oubliées présentent au moins un inté-
rêt de curiosité.
La Crète, Chypre et Rhodes sont, après l'Egypte, les pays qui
réunissent le plus de suffrages. Un étranger, Alexandre Andro-
nic Gika ' , conseille au maréchal de Castries, ministre delà Marine,
de 84» les adjuger toutes les trois, san:; préjudice de * quelques
autres îles de l'Archipel ». On aurait ainsi « ajouté aux états de
b France des pays riches p, d'où ron serait à portée, non seule-
ment de tenir en res}>ect les nouveaux maîtres de Constantinople,
mais encore de les troubler coalinuellement (16 août J783). Un
grand seigneur, le duc de Luxembourg, s'éprend, jusqu'à se rendra
importun, d'un plan qui consiste à lever, pour la défense de l'em-
pire (lUonian, une légion chrétienne composée de Grecs, encadrée
d'officiers français et placée sous son commandement, et à l'établir
i\axtt l'île de Candie, pour éloigner de l'Archipel toute puissance
eoropéesne quelle qu'elle soit. Une négociation se poursuivit sur
cea bases, au vu et au su de ranibassade de France à Constanti-
nople, entre le grand vizir et un émissaire du duc, M. de La Clia-
lousière (178^-84)-'. C'est encore de Candie qu'un Cretois sup-
plie Louis XVI de tendre h ses compatriotes* la main secourable
qui a été la libératrice des Américains * et d'être pour eux « un
«eoood Mioos qui rappelle dan-s leur patrie la félicité, fruit d'une
boDDe administration » (12 juin 1785}'. C'est à Rhodes que Ray-
nuiQii Lebou propose de fonder un établissement commercial, « à
rentrée de l'Europe, de l'Asie et {> portée de l'Afrique, vis-à-vis
l'aBcien et fameux port d'Alexandrie et celui de Iitosette. d'où
Ton «Jtnmuuique par un canal avec le Caire » (1787) i. La proxi-
I. Arck. 4ei Atf. étr., Correipondince de Turquie, roi. 1G9, 16 «odl 1783.
3. Areli. d«« KtL ètr , CorrespoiMlaace de Turquie, roi. \W.
X ktth. dn Air. élr., Corre»poDduice de Turquie, vol. 17?, 12 Jula 1785.
i. Areli. it% AIT. Hr . Mémoire* et doeumealt, France, (wiumerce du Levinl,
2Û06. frar.
l
16 FlA.^ÇOIS-CH. KOCX.
mité de l'Egypte n'est pas étrangère, en effet, à la fareor dont
jouissent les îles de TArchipel, et, au nombre des avantages que
présenterait la conquête de Rhodes. Ravmond Lebou cite celui
d'attirer le commerce de cette contrée. « Les Egyptiens s'empres-
seraient, dit-il, de fournir notre comptoir avec leurs productions
et celles des Indes par la mer Rouge. »
Certains enfin songeaient déjà à chercher ailleurs qu'en Orient
une compensation aux agrandissements que la Russie et l'Au-
triche receTraient sur ce terrain. Un nommé Carra, qui composa
en 1777 un « Essai politique sur le partage de la Turquie d'Eu-
rope » remanié par lui en 1783, suggère de trouver cette com-
pensation sur notre frontière du Nord, dans les Pays-Bas autri-
chiens'. C'est, croyons-nous, la première fois que cette idée est
jetée dans les débats; elle devait faire son chemin, et, si auda-
cieuse qu'elle fût, les ministres de Charles X ne devaient pas hési-
ter à se l'approprier.
Yergennes ne répondit, la plupart du temps, à tous ces don-
neurs d'avis que par le silence. L'un d'eux lui fournit cependant
l'occasion de formuler sa réponse et, pour ainsi dire, de rendre
son arrêt. C'est ce Cretois dont la demande avait été transmise au
ministre le 12 juin 1785 par le baron de Breteuil. « Si la politique
de Sa Majesté n'est pas trompée, répondit Yergennes, si chaque
État reste, comme Elle le désire, dans son intégrité, jamais l'île de
Candie ne sera occupée par une puissance chrétienne, et, quand
il y aurait possibilité d'obtenir des Turcs la cession de cette île.
Sa Majesté ne voudrait pas risquer d'élever une guerre, en pro-
fitant de leur faiblesse pour les dépouiller. Ce serait autre chose
si l'empire ottoman était renversé. Mais avant de songer à prendre
part à ses dépouilles, il est de la sagesse comme de la grandeur
du roi d'empêcher sa chute » (26 juin 1785)'.
Rares étaient ceux qui se flattaient, comme Yergennes, de
maintenir tous les Etats dans leurs limites, et, si les Français
témoignaient tant d'intérêt à l'Egypte, c'est précisément qu'ils
la croyaient menacée. Avec plus ou moins déraison, ils prêtaient
à l'Autriche, à l'Angleterre et à la Russie le dessein de s'en empa-
rer. Joseph II nous l'avait offerte en 1777, et, tandis que s'élabo-
rait entre Catherine II et lui le fameux projet grec (1784-1787),
il la tint encore à notre disposition. Cela n'empêchait pas nos
1. Arch. des AIT. étr., Correspondance de Turquie, vol. 169.
2. Arch. des Aff. étr., Correspondance de Turquie, vol. 172.
apatriotes de soup(;<>rjrier de sa part rarrière-pensee de se la
réserTM*. Dès 1780, 1h marquis des Corches de Saitito-Croix, qui
lierait, treize ans plus tard, sous le nom de citoyen Marie Des-
Qorcba9, représenter la CoDVetition à Conslaotîuople, ressuscitait
aûiis une forme nouvelle le spectre de la Maison d'Autriche'. Il la
iDDotrall passant de la basse vallée du Danube dans celle du Nil,
nUDenant en Égy[)tc le coaimerce des Indes (irieutalcs et mettant
I* comble ù sa prospérit'.'. > Jamais, dit-il, la liberté de l'Europo
n'a été ro«nacé(< par la puiâi>at!ce de Cbarles-Quiat comme elle h
s. » Il aurait vuulu conjurer ce danger par uu accord
ice et de la Hussie garaotissaot l'Egypte à la Turquie.
Ven la même époque, un anonyme inontre un ému!e quelconque
«rAli-ltey traitant un jour avec la cour de Vienne, lui « livrant
\t9 pCMrltade l'Asie » et faisant ainsi de Trieste la métropole du
oumiaerci? de l'Inde-. Bien que très égarés, ces soupçons u'étiient
l ■ i-^Dt dénués de fondement, car. vers 1783, l'Au-
Ir.i... , — -t l'aînitiè d<i8 bey;? et celle du grand douanier Caa-
m, dont elle ^1 un comte du Saint-Empire.
De la part de l'ÀDgleterre, on n'avait que trop de raisons de
présanMr une pareille convoitise. Ses tentatives Iieureuaes pour
«'ouvrir la mer Rouge entretenaient à son égard une défiance
ooottaolft, et c'est d'Egypte même que vinrent les premiers syrap-
lîiaies d'inquiétude. Les Anglais envoyaient fréquemment des
Taiiaeaux à Suez, et le pacha du Caire, sachant qu'ils avaient
anx Induis des forceii considérables, ânii par craindre qu'ils
a'cusseut de» vue-s sur l'Egypte. Trois officiers des Indes ayant
Hè dèbarquâs; à Sue^, vers le mois de mars 1777, il ût ouvrir
lenrs malles et chercha, sans 3- réussir, à pénétrer l'objet de leur
ndasioD*. La cour de Versailles fut avisée du fait par son consul
au Caire et l'incident relaté dans un de ces « rapports au roi »,
où était analysée, h l'usage de Lonis XVI, !a correspondance de
BM agents. Cependant, le gouvernement anglais envoyait secrè-
tamaiit«n Egypte un commissaire et plusieurs « ingénieurs géo-
graphes > qui parcouraient les côtes et les ports, levaient le plan
I. Arek, du A II- Atr., M^moirei et documents, Turquie 7^8.
i U^aDotrr «ur 1rs Turit ni-niraiei et \f, maximes iHttiliqtics ijuo l.i Fruir«
r«lt aJnirlirr rcUlUemml A »ati cuinrncrcc eilericur cl mArlIirne. ' C«
re canlieitl i!r» t ci>n»(d6T;iUon(i sai l'É^yple », (Areb, (tes Aff. élr.,
tt dorumenU. France, comcKercc, 2006. (
''\ Aftii. ite« AIT. bit., ctrians inlUuléï : Rapporlt ta roi, I763*IT78. Rapporl
«l'avril t777.
Rcv. liiaroB. XCI. t*' pmc. 2
PliJICOlS'Ct. kODX.
des principales villes et dressaient une carte de la mer Rouge, en
utilisant des reosiiiigneraeDts do&oés par les capilaines du port
de Suez. On les aperçut plusieurs fois daas les etiviroQS du Catre
et d'Alexandrie'. Ces opérations furent renouvelées a diverses
reprises depuis le début de la guerre de rindépendânce améri-
tiahie. Les Anglais qui habitaient l'Egypte ne se faisaient pa^i
faute de dire que « le pays était fort à leur couveuance et qu'il
serait aisé à leur gouvernement de s'en rendre maître ». L'uu
d'eutre eux, ancien cousul de sa nation à Chypre, alla même jus-
qu'à déclarer, à la table du consul de France, que « dans quatre
ans l'Egypte ne serait plus à la puissance des Turcs ». Notre con-
sul se refusait, pour le moment, & voir dans ces propos autre
chose que des rodoraoutades. Il ne pouvait s'empêcher de craindre
cependant que les Anglais ne > tendissent à une supériorité plus
réelle que la supériorité mercantile » et ne fussent disposés à cher-
dier en Egypte un détlonamagemeut k la perte de leurs colonies
d'Amérique. Le parlement d'Angleterre, afflrmait-oii à Paris,
avait délibéré de former un établissement dans le Levant et dési-
gné Candie pour remplacer Port-Mahon, qui venait d'être perdu.
et Gibraltar, qu'il était question de vendre aux Espagnols. La
diplomatie anglaise, qui ne cessait d'intriguer à Constantinople
pour l'ouverture d'uae route vers l'Inde, soît par la mer Rouge,
soit par l'Asie Mineure ou la Perse, n'avait d'autre but que de
procurer à ses nationaux les moyens de parcourir les Etats du
sultan, de reconnaître les meilleures positions et de mieux établir
ensuite ses préférences*.
Quant à la Russie, c'est tout à l'ait à la fin du xvtn" siècle que
sa politique en Egypte put, dans lioe certaine mesure, donner
prise aux soupçons. Elle s'était chargée de pourvoir au recrute-
ment des Mameluks, et, peuplant cette milice de ses sujets et de ses
créatures, elle avait ainsi ménagea sa politique un moyen d'action
de premier ordre. Dès 1786, le quart des Mameluks des nou--
velles maisons se composait de Russes, le reste de Géorgiens el
de Circassiens; Ibrahim- Bey faisait venir de Russie 500 Mame-
luks et notre consul se demandait avec inquiétude ce qui arri-
verait si « au lieu de 500 jeunes paysans le gouvernement russe
lui envoyait 500 soldats bien exercés, avec des officiers pour les
1. Arcb. des Kff. élr., Oorreapootliince consulaire, Ëf^ypte. Letlrea du rice-
CùaM] du Troiif. 8 Juin 1T77, el du cuaftui Muf6, 17 juin 1777.
2. Arcli. des AIT. *lr.. Corresjtoudaiicc consulaire, Aleiandrie, 1777.
1er* ». Le baron de Tonus, consul de Russie à Alexandrie,
lit viTemeûl les beys k se déclarer indépeDdacits de la
Porto. I^tant venu naïvement, lorsque la guerre eut éclaté entre
Turquie et la Russie (1788), se mettre entre leurs mains,
pottf conclure avec eux un traité d'alliance, il fut livré aux Turcs
et rois à roort'. Quelques frégates russes parurent devant Alexan-
la venue iTune ^cadre importante y fut [dusieurs fois
^«nAotioée et tout ie monde s'attendait, vers 1789, à queîque
eatreprise des Russes du c6lé de l'Egypte-
Ijorsque les nouvelles défaites de la Turquie {1788-1792) eurent
fiait constater une fois de plus son impuissance devant la coali-
tkiD des deux empires, l'idée de l'abandonner et de tirer parti de
s» cbutiî sortit des chaDcelleries pour se répandre dans te public,
«*ù elle trouva sou expression la plus forte dans le célèbre ouvrage
de Voloey'. On oublie cependant trop souvent que Voloey se
prononce énergiqueiuent contre le projet d'accéder à la ligue aus-
Iro-rasae, dans l'espoir d'y gagner l'Egypte, seule acquisition k
i^uelle il reconnaisse pourtant une certaine utilité. Ce philo-
[jopbe, que l'on donne quelquefois pour un précurseur de Uona-
r|nrte, s'est posé, vers 1788, eu adversaire irrétiuctible d'une
lexpéditioQ d'Egypte. Il trace de ce que pourrait devenir celte
Ool<Hkie «ntro les mains d'un gouvernement habile un tableau
^qull déclare lui-même bien fait pour séduire. Mais il conteste à
'm compatriotes les capacités et les moyens nécessaires pour venir
ï bout de celle tâche. A l'eu croire, pas uq de no$ établissements
n'aurait réussi; les pays trop chauds seraient funestes à notre
^taoa; aos officiers porteraient partout avec eux « ce ton léger,
exdtutf, méprisant, qui nous rend insupportables aux étran-
gers... Soumise & la France, l'hgypte n'aurait fait que changer
de MaDoeluks et nous ne l'aurions conquise que pour la dévaster ».
On recuaaaît>là des objections qui ont été souvent reproduites
.é&pvA» et opposées à tous nos projets d'entreprises ou de conquêtes
Icoiooiiles.
Ces ardentes discussiona avaient fini par créer autour de
I. ArIi. <dM Ait. ^tr., GorrespODdanee de Tarquï». vol. 174. L«llre du comte
i» dMlMul-Unuflirr en date du II mars 17S6.
'.'. Aftii. di% A(f. HT.f Corrcjpondunce consulaire, Aleiandrie, 1789.
X Vu)<i|t- 0(1 itgj'pu <f\ en Sjfrie pend;«nl ks snaé«s t7â3. 1764 «I 178^,
Mlvi de coiuîdénUoiu sur U guerre des Russes et des Turcs, (lulilièett' en 1709
«tl7«>.
20 FtAlfÇOIS-CH. ROOX. — LA POLITIQDE FSilTÇilSB ER iCTPTE.
l'Egypte comme une atmosphère d'intérêt et de curiosité. Les
voyageurs s'y rendent plus nombreux et surtout plus illustres que
dans la première moitié du siècle : tantôt c'est un grand seigneur
philanthrope comme le duc de Chaulnes, tantôt un naturaliste,
élève de Buffon et compagnon de voyage du baron de Tott, Son-
nini de Mononcourt, tantôt ce sont des philosophes comme Savary
et Volney. Au retour, la publication de leur journal de voyage
est un événement littéraire. C'est à cette époque que Bonaparte
jette sur le papier des notes sur l'Egypte ancienne et que Talley-
rand songe à diriger vers l'Afrique septentrionale l'expansion
coloniale de la France.
Ainsi, deux tendances opposées exerçaient en France, sur les
esprits, une influence contradictoire : le sens pratique et l'esprit
d'aventure, le désir de conserver ce que nous avions et l'espoir
d'obtenir davantage. Mais, quelle que fût la tendance dominante,
l'Egypte gardait toujours, dans la politique orientale, une impor-
tance particulière. Songe-t-on à participer au démembrement de
la Turquie? c'est sur l'Egypte qu'on jette les yeux. Cfierche-t-on,
par des relations amicales avec la Porte, à élargir le champ du
commerce français? c'est par l'intermédiaire de l'Egypte qu'on
tente de lui ouvrir de nouveaux débouchés.
François-Gh. Rodx.
(Sera continué. )
LE CONVENTIONNEL GOUJON
(SwU*.)
^pte reiathie à la jJubUcatiùfi de l'Essai biographique de MM. Thé-
marà et H. Guifof sur le wnoentiowtd lean- Marie -Claude-
AUxandre Goujon.
Nous nous Iruuvuns obligée de donner à nos lecteurs rjuefques
édatmsseinenLs pour leur expliquer les IncideiUs qui ont interrompu
'pnidanl une année la publication du travail de MM. Thénard el
GuTOl »iir le convenlionnel (loujon. Lorsque nous avons entrepris
celte publicalioti. nous avons pensé répondre non seulemetil aux
vomu de M. Tliériard, qui aLlachail uoe grande impurlance â celle
I. biographie, dont il s'occupa conâLammenL pendant les dernières
aiméei de sa vie, mais aussi à ceux de la nièce du cotiventiontiel,
<|ul lui avait communiqué du nombreuses leUres de (îoiJtJon et l'avail
. ftutorisé à en prendre copie ^. Nous avions le dessein de publier dans
h Revue historique le recil des dèt>uls de Goujon Jusqu'au 40 aoùl,
d oeiui de sa proscription et de sa morl, puis de fkire parai trc en
I. Voir ««mur hMarifu, I LOXV1II, \>. \
1. M. Tbén«ril «v«lt ^l^ prcseolÉ par M. le D' r.oujnn, iénAlciir lîe l'Ain,
A If^ Ooujon, «itcc «lu cunv*fnlîuiiael el bériUère de âes (l'ipi^'^- ^*
payitn avaient clé déjà communiquéfr en ISS6 4 k. Jarrin, qui en avait fait
■MIT ilanft U notio.* ItiogrnpltJque i|u*il avaU consacrée t Goujon. M. Thâ<
aard (MBinuiiiqaa, U 17 4u>H fS'JO, d M "' Uoujoii lea premiers résultais il4
wa Iravatti, et celle-à lui écrifil, li< 21 aoùl. nnc l«Ur<- iluns taqudle elli;
la fwiuefTiail, le WiciUÙ de !a rapidilé avec laquelle il *lait Tenu A luml ije
étt lilffi ■ I le manawril îles Instructiotu fratemeHs) Idanl un pai&age a Hi puhlii^
■a pain ouméru de mai \'JOh) el njuulail : ■ GrAre a votre iieraétéranco, vou»
i farvfcadrai a faire conaaitre vt ii|i|>rècier la vie et le caractère du conveutîiMi-
i, Nm» M>nu»e« tieureuiieN il'avnir pu vous aider dans ccltn Ur.hi^ et ttmis
loa acroût U>aji>ur<> reeonitnisiiiinle« «le la |ieine que vont V(»u.<i donnez pour
(airt revivre ta mémoire d «m p.ireiit qui nous esl m cher... PTotis n'avoni paa
OoMW voira aimahlA tecrËlairr ;.M'^* TJiénanJ qui aidait «on père dans ses
C0f4M]; rapptlts-notta à «on •i>uvenir, t Ji"* Gonjun avait annote de aa maÎA
22
n. CpCTOT et F. TBEXiBD.
volume avec ces deux morceaux les chapitres intermédiaires qui
traitaienl de la période du '10 aoûl (792 au 20 mai 095 et qui conte-
naient plusieurs lettres de Goujon à sa famille communiquées par
M'"' Goujon à M. Thénard- Nous fûmes très surpris en recevant de
M"' Goujon une protestation contre l'usage que nous avions fait des
papiers préparés par M. Thénard en vue de la biographie de Goujon
et l'interdiction de nous servir pour la suite de notre publication des
lettres de famille dont les originaui étaient en sa possession.
M. Guyot ainsi que moi allâmes voir M"* Goujon et essayâmes en
vain de la Taire revenir sur sa résolution. Tout ce que nous pûmes
obtenir fut l'autorisation de nous servir des lettres à Tissot et d'une
lettre de Goujon à sa fiancée, qui a déjà été en partie publiée. Nous
nous sommes inclinés, bien qu'à regret, devant la volonté de la
nièce de Goujon. Nous avons sacrifié cinq feuilles déjà tirées du
volume de MM. Thénard et Gu}'ot, et nous nous sommes décidés à
publier dans la fievue hùtoriqm les chapitres réservés auparavant
pour le volume, mais en supprimant les documents fournis par la
famille qui, du reate, n'ajoutent rien d'indispensable à la biographie
de Goujon.
Gabriel Mono».
Voici Tavant-propos que M. Thénard avait préparé pour être mis
en tête de son volume. Il dit clairement que les lettres de Goujon
lui foreol confiées pour servir à la publication qu'il projetait. Cet
avant-propos fera comprendre que M. Gu^ot, en publiant les papiers
reunis par M. Thénard, se soit considéré comme le fidèle exécuteur
de sâ volonté et de celle des demoiselles Goujon.
D'OU VIENT CE LIVRE?
C'est après aivoirla les Dertiien Montagnards as M. Clarelte, les pages
ÔB Michelei inspirées par les DernUrs Montagnards et aussi la mono-
graphie de Goujon par M. Jarrin (Uourg, 1887) que l'idée m'est veoue
de transcrire toutes les pièces et dociimeots que reafermeat ti?» cartons
des archives de Seine-et-Oise, relatifs à l'adminiBlratioa de Goujon,
le inanuserit que M. Théaird lui «rait cummuniqué, et partout où il parUit des
doi'unifnts reçus d'elle, elle avait demandé que ston nom ne fût pna cîté et
t|u'on irvdjqull seaiement ({u'tU provenaieiil de l.i fumille. C'eal pour doii»
luiiiruriner i œUc recotnraandation que nous nou» sommes abstenu» de pra-
noncCT le nom de M'" Goujon el ïtoos parlé seulement de la famiUg,
p«Oit«nt les aanées 17^1, 179*2 el 1793. J'étais surpris qup pâ« un hh-
torion ne fi)t veuu ioierroger les vieux papiers des archives du dépar-
lenwnl oh te Moatagnard Goujon fit ses débuis dans la vie politique.
Les trois années qu'il a passées ?a Sein^-el-Oî&e soot d'uoe imporiance
n^oore pour bien faire ressortir les txaits de cette ooble et sympa-
UtiqiM figure.
Mat copies s'eatassaient avec l'espoir que je nourrissatB de trouver
roeea»ion favorable de los ulilisar, quaod M. le eéaatear Goujon, appre-
nant que j'haliitaîs Vereailleig., voulut, après tr«Dte ane, revoir ison
aociea profesacur, resté «on ami.
M. te D' Goujoa t»t sénateur rl(> l'Ain. Je ne fus pas longtemps sans
lai demander s'il n'y avuil pas des liens de pareoté entre lui et le eun-
v«aUoanel, «ou homonym*!, iur lequel je lui déclarai que je possédais
un crrUiin nombre de documents curieux et, inédits. — Je ne réponds
pt» oacore, me dit- il, mais je veux vous conduire là où vous trouverez
lies preuve» vivantes. ^ Bientôt nous arrivâmes au n^ (12 de la rue de
BtbjrloDC, et je Tus en présence de deux dames, fille ei petite-lilte
l^AntdtD«^ dernier frère de Goujon, qui porta au condamué le couteau
lib^tear.
Je compris alors que le sénateur Goujon ae truuvait en famille.
J'avais entendu avant d'entrer im renseignements qui précèdent.
Un« fois présenté par mon bonorable introducteur, je fus l'objet de
l'accueil le plu« «ympatbique de la part de ces respectables persoanest
irl, le bal de ma visite expos», elles s'empressèrent de mettre sous mes
ye«x le* précieuses reliques qu'elles conservent de Goujon. A la vu4« du
portnit peint par Isabey, j'éprouvai une émotion douce et pénible : je
me représentais ce jeune homme, au visage ouvert, avec sa chevelure
bouclée et (tottant^, portant la parole dans le Conseil général de Seing-
et-OiM, ou danD le« réumons publiques, et soulevant les applaudisse-
ineau de raudltuire; puis je songeais à <ta ba tragique.
Ou ow montra ensuite un portereuille sur lequel est tnecnle eu
teltrm d'argent cette indication . • C, Goujon, » c'eet-â-dtre citoyen
(ioojon. Ces damos isunt persuadée)» qu'elles possèdent le portefeuille
*\* ministre de Goujon pendant sun court passage aux ministères de
l'Intérieur et de» AlTatre» étrangères. Pour moi, je pense que celte
•wrTi'ite, garde-notes en cuir ou maniquiu noir, avec garnitures d'ar-
I i"e»l de ce jeùn« frire qu'il eM qur^tion ilatis une lettre de GoDjon k
HmaC .bataille, aè. en 1781, avait eu en HW \t peliti* vérok dont il avait
failli Mflurir. Qiu^l'iur tcmpt iiprèi Jl subit r()|irr.i(ion du trèjian; ce nifiuc
àaloiae vecnl ju«]u'a qualrt'-viiagt-iin aiii. Ik était il^itis s» uriKièiiii' .inn^n
^«•oii il porta en nchHte i U |ingoii t\e* Qiialre-Natioiiv en rtcititiptignanl s.i
mère allant voir miii fila, d'ubonl uii*^ pain* dr ciieaui, iHii!» un cuittrau à
■aaciw Boir. Ces damet, aiosi que H. Claretie, ont vu ce coaictu OHXArtMvm
■dilMMfM.
24 R. GUTOT ET F. ToéNARD.
gent, a servi à Goujon dans le coars de sa vie politique, et pendant
qu'il siégeait dans l'administration départementale de Seine-et-Oise,
et dans la commission des subsistances, et quand il se rendait auprès
des armées, et quand il assistait aux séances de la Ck)nvention<.
En dehors de l'intérêt du souvenir, ce portefeuille est rempli de
papiers, de lettres autographes que Tissot a transcrites sur trois
cahiers, etc.
On comprendra ma joie patriotique, quand ces dames me dirent que,
conduit par M. le sénateur Goujon, je pouvais prendre copie de ces
témoignages de la pensée d'un grand citoyen, d'un martyr de la liberté.
La copie a été prise, et, avec les pièces recueillies aux archives de
Seine-et-Oise, j'ai formé ce volume documentaire, qui, comme je l'ai dit
plus haut, aidera à combler des lacunes que les lecteurs, curieux des
hommes et des faits de la Révolution, regrettent de rencontrer dans la
vie de Goujon.
F. Thâmard.
Si notre surprise avait été grande quand M"" Goujon ont prolesté
contre la publication du travail de M. Thénard qu'elles avaient
encouragé de tout leur pouvoir, elle a été plus grande encore quand
nous avons su qu'un procès nous était intenté pour nous interdire
la publication des lettres de Goujon et nous réclamer des dommages-
intérêts pour les quelques citations contenues dans notre premier
article. M"** Goujon avaient cependant bien voulu affirmer à M. Guyot
et à moi qu'elles n'avaient rien à dire au sujet du premier article,
mais qu'elles interdisaient seulement la publication des lettres qui
devaient prendre place dans la suite du volume. Elles n'avaient pas
besoin de nous faire signifler une interdiction juridique, puisque
nous avions dès le premier jour déclaré que nous ne publierions
rien sans leur assentiment, et la publication actuelle confirme notre
résolution.
1. Au t" prairial, Goojon n'avait pas sur lui ce portefeuille, parce qu'il était
sorti dans la matinée pour prendre an bain dans la Seine, et ce ne fut qu'en
entendant le bruit de la générale qu'il s'était rendu dans la salle de la Conven-
tion, avant do rentrer chez lui, où il ne revint plus.
iR co?rriiffTroî»HEL gooiov.
3S
CHAPITRE IV.
OOUJON ADMINISTRATEUR.
Elections au départe) nmil. Goujon administrateur. — Le
Conseil générai; échec au Directoire. Crise de 179Î;
finnncf^s fit police. Le département demande des gen-
i'- Mission dans les districts. Adresse au roi. —
# lons de (ioujon ; In bonne tante. — Les Jacobins
de Versailles, Fête des Suisses de Chûteaumeux. —
Voyage à Tours. La patrie en danger. Le SO août. Retour
à Versailles.
Dans la séance du 5 auùt 1791 , l'A^emblêâ coDstituaute, sur
la proposition de Dandré, rapporta son décret du 2-1 juin qui
ajournait indéfiniment la formation des assemblées électorales et
d(teida qu'elles &:• liendraient du 25 août au 5 septembre'. O^
délai de oh/a^ jours était à peiue suffisant avec les lenteurs du
Tole j>ar appel nominal. On n'arrivait guère à élire plus d'un
député par séance, et le département de Seine-et-Oiâe devait en
Donimer quatorze*. <a)mmencée le 2 septembre, l'élection des
«iéputés ae fut terminée que le 13'. Il fallait ensuite nommer les
rappléant«, Ie»« liautïr-jurés membres de la Haute-Cour nationale,
l« président et Jaccusateur public du tribunal criminel, procéder
<*afio au renouvellement par moitié des corps administratifs. Les
placw d'administrateurs étaient peu recherchées, surtout par les
èJecteurs qui n'habitaient pas le chef-lieu du déparlement.
L'uDique session atitiuelle du Conseil général, limitée par la loi
k UD* durée d'un mois, était trop courte pour que le contrôle de
î'aiimini.'îtration n'exigeât pas de chaque membre im travail écra-
sant, auquel beaucoup d'entre eux n'étaient pas préparés. Leur
' r^iiiipT.. l. n, p. 311, r.alisM!l, I. I, (i. 18).
1 7H 111*1 17t)l, «rt. 3. Pour le oombre deR d^palèi, q|ui étui mI-
iu:- tir If* chiffre de la pntiHhtîon el sur r.i-lui dp ]a contrihation fon-
tiihi i-Oino orrupah. aprts Ip^ ilé|itiTti>m(Mils ûe l« S«inf>, ilc la Seitie*
UfeitfurM t>l <l(? niiAntta<M-Li>ire, te quitrièrnc rang.
3. l>rocH-i'erb<ui. Moniteur, reicnpr., l. IX, p. 650,
R. r.OTOT KT T. IttiHUM.
séjour au chef-lîat était proloQgé souvent d'une quinzaine par la
nécessité d'assister aux assemblées électorales qui avaient sans
cesse des nomiDalioDs k £aire'. Ni comme électeurs, ni comme
administrateurs, les membres du Conseil géoéral n'avaient de
rétribution. Seuls, les huit membres du Directoire (ie département
choisis parlui recevaient une inderanilêanDuellede2.000 livres*»
Goujon ne s'était pas soucié de briguer ces fonctions pénibles
d'administrateur que son peu de ressources lui interdisait. II
n'assistait même pas régulièrement aux séances de l'assemblée
électorale. C'est en son absence que les électeurs le nommèrent,
après un troisième tour et à la majorité relative, membre du Con-
seil général. Cette nouvelle marque de confiance spontanée lui
fut très sensible. II entrevit la possibilité d'acquérir de l'assemblée
départementale, par son zèle et son patriotisme, assez de confiance
et d'autorité pour être nommé au Directoire en remplacement de
l'un des quatre membres sortis par le sort. Il se voyait déjà ins-
tallé dans cette place qui paraissait éminente, k portée de faire
le bonbeur des honomes et d'assurer le sien propre, moyennant
165 livres par mois en assignats, et la présence de sa famille,
qu'il songeait déjà à faire venir auprès de lui. Son ambition n'allait
pas plus loin.
Le Conseil général se réunit le 15 novembre, jour fixé par la
loi, k 10 heures du matin. 22 membres seulement étaient arrivés;
il fallut attendre pour nommer un bureau. Le soir, 27 adminis-
trateurs étant présents, on procéda à l'électioû. Goujon, désigné
pour deuxième commissaire à la rédaction des procès-verbaux,
se vit préférer, au bénéfice de l'âge, un autre administrateur,
Cadet de Vaux, qui avait obtenu le même nombre de voii\ Les
premières séances se passèrent à entendre le compte très complet
des opérations du Directoire, rendu par le procureur général-syn- 1
1. Par exemple, diiti^ le départeinenl de Seine-et-Oise, la DoraioatiD» dn
préaidenl et de l'accuaalenr pttbtic du iribunal criminel ayait élë rcavovée
après 1ii ^essinn du Conseil général, c'eït-à-dire au mois de décembre 1791. Le»
éJecleurs noram«i« administrateurs devaient fkire, cette aan6e-tà, prè» de ItoH
inoie de séjour & Versiiillei«.
2. D^rel du i septembre 1790, «ri. i. Versailles éUil compris daos le«
villes de la deuxième uulé^rie (30,000 à 60,000 habitants) (Galisaet, l. I, p. 14^1).
3. Proccs- verbaux. Arcb, de SeiM-cl-Oise, L 13, 15 novemLire, et Arch. nal,.
Fi C IV, Seine-et-Oi«e, 8, Ce Cadet de Vaoi, andeo cesseur rujal. ttait le
frère du célèlire cbtmittc.
LS CO!ffBNTIOmBL 60CJ0X. 27
ittc Chatlan, et k examiner les rapports préseotês par cbacub à^s,
quatre bureaux du Directoire. C'était, pour ceux des membres
novTeUemeDt élus qui, coujine Goujon^ étaient encore neufs dans
les matières d'admÎDistratioD, une véritable leçon de choses. Il
s'y appliqua avec l'ardeur et le zèle enthousiaste qui lui étaient
lamiliers et rompit bientôt le sileace qu'il avait gardé, dans les
pr«fDier$ moments, pour intervenir dans les discussions financières
lea plDS ardues. On s'en étouua d'abord; au bout de huit jours,
il «Tait attiré la confiance de tous et manifesté assez de coiupë-
leûoepour qu'on le désignât, en tête de liste, pour « rédiger les
comptes de la gestion du ttirectolre dans une forme propre à l'ici-
prawon, en suivant les détaUs présentés par le Directoire dans
les séances du Conseil' »,
Sj t'électioD des membres nouveaux du Directoire eût été retar-
dée encore de quelque jours, le nom de Goujon aurait proba-
blement réuni, pour l'un des postra de directeur, les suffrages de
la majorité. Le iîcrutiu ayant lieu le 22 novembre, sept jours
seulement après l'ouverture de la si^sion, il n'atteignit qu'à
l'emploi de directeur suppléant'. Ce fut une déception asâez
brte.
Il ne .se décourageait pas, en effet, voulant avant tout a'aequit-
reo conscience de ses devoirs d'administrateur. La besogne ne
"nUDquait pas, la Constitution ayant donné aux assemblées dépar-
tementales la charge de tous les services, ou à peu près : finance»,
|ioliw, travaux de voirie, conservation des forêts, assistance
publique, recrutement des gardes nationales, etc. Le Conseil
gioénd et le Directoire étaient responsables de tout, sans moyens
efficaces pour ae faire obéir. En Seine-et-Oise comme dans le reste
de la France, la lutte était déjà ouverte entre le département et
les municipalités. Au mois de novembre 1791, les communes,
1. Rirg. dii r^inMit général 'Areb. tie Seine-ct-Oisc, L 13), Ti noTerobre ITJl.
2. Le décret àa Ifi juin t791 avait «péciGè que les directeurs tuppUanli
<l«Tilriit ^tri* priii parmi le» admiDislnleura ooaTeltcinent élus, oa r«élu». On
#• ranrlut, attcz toglquemeal du resté, t\ue Jes titutaires, dunt le décret ne
pikrlakt p«», drrajcnt élni de pr^f-rr^ncc pris parmi tes nacieiis membre» du
CoaMJl coiuervé» lor» du ttrngc au «urt. On ne fit ifu uae exception en faveur
tfa |irèii<)«9il du l'-omu»!) gj^n^ral, Li>1trun, ancien membre de la CouBtiluante,
im il Mait été enxujr |>ar In Uvr» eltl du bailliage de Doardtii. Les trois auti*»
Airal Le PUmand, Diirand el RnuvRau, Cadel de Vaux rcrapJaM Lebrun i U
|<ré«ld«iir« du drparlrnienl.
2M
K. fiOTOT £T F. TbI^ABD.
par mauvaise volonté ou par impérilie, n'avaient pas encore com-
mencé la répartition des contributions directes, qui leur incom-
bait de par ]a loi. Il fallut ordonner la perception d'après les
cotes de 1790, établies k la hâte ei sans contrôle sur les anciens
tableaux qui servaient à lever la taille et les vingtièmes. Les
mnnicipalités réclamèrent, mais le département refusa de les
entendre tant que les rùles nouveaux ne aéraient pas établis.
Alors, les communes ne payèrent pas l'irapùt et se vengèrent en
favorisant le brigandage. Rien ne leur était plus facile, la police
des campagnes n'existant plus. L'ancieone maréchaussée, devenue
gendarmerie nationale, était eu pleioe réorganisation et son effec-
tif beaucoup trop faible : un gendarme [>our 2,400 habitants,
presque deux fois moins qu'aujourd'hui '. Quant aux municipali-
tés, par impuissance ou par système, elles laissaient faire les
délinquants. Depuis la fin de 1789, on avait pris, dans les cam-
pagnes, l'habitude du désordre : à l'automne, chacun allait faire
tranquillement sa provision de bois à la forêt, aux frais de la
commune voisine, du ci-devant seigneur ou de la nation. L'Assem-
blée nationale avait bien conservé les gardes forestiers royaux et
seigneuriaux, mais leurs procès- verbaux n'étaient valables qu'avec
le visa du maire, qui, plus d'une fois, marchait à la tête des pil-
lards. La loi n'organisa les tribunaux inférieurs qu'en juillet 1791,
et ce fut en confiant aux municipalités elles-mêmes les jugements
de simple police'. Comment reraàlier à cette anarchie? Quand
la question fut exaininée au Conseil général de Seine-et-Oise, on
pensa tout d'abord à réclamer de l'Assemblée nationale une loi
nouvelle et des mesures de circonstance; c'était l'avis des plus
anciensmembres et du procureurgênéral-syndic; mesure k peu près
inutile, aven d'impuissance destiné h. sauver la responsabilité du
GonseiP. Les nouveaux élus, qui formaient le parti avancé, furent
moins timides. Goujon parla pour eux au nom de la Commission
du bien public, dont il était membre. Les mesures qu'il proposa
et qui fui'ent adoptées sont précisément celles que durent prendre,
quelques mois plus tard, les autorités révolutionnaires pour « faire
t. 6«ailarmerle de Sfcine-eUOiie en 1 791 : 36 brigade», ]Sfl Itoiume* (t pour
2,380 hâbitanU lor 428.000 habittinli). En tiXM ; m hmiàies, 400 bomines
(1 pour 1,487 habilants sur 670,000 liabiUnU).
2. Ad iQoius dans len torainunea rurttles. Uni du T2 jutltet I7t)).
3. Séance da 23 noTcmbre (Reg, du Conseil général).
ts conrartoiiTWt oorjon. 29
ffiorcber > les niunicipalités : obligation pour les municipalités et
)os dîstncts de rendre chaque jour au département un compte
exact des mesures de sûreté publique, envoi de commissaires poui-
or^ganiser la police, les tribunaux et les gardes oatioDales, réqui-
silioa perraaneûte de la geudarmerie, primes eu argent auigeti-
darroes les plus zélés, etc. Les conimissaires furent oommés le
8 décembre. Goujon était désigné pour le district de Versailles.
L«» H, le CoBseil géoéral rédigea une adresse à rAsserablêe pour
dtstnander le maiolieii des anciennes ordonnances de police et
150 g6udaru)(!s th plus. Sii adminislrateurs, donL le président,
Lebrun, et Goujon, portèrent l'adresse à Paris. Ils furent reçus
le 12 et admis selon l'usage aux honneurs de la séance, après quoi
leur pétition alla dormir, avec tant d'autres, àana les cartons du
oomilé de législation. Le 14, ou l'édigea les instructions des com-
missaires envojés dans les districts.
L'assemblée départementale se sépara le lendemain après une
dentière et solennelle manifestation de lo^'alisme monarchique. La
Teille, Louis XVI s'était rendu ilans l'Assemblée législative et y
avait prononcé uti discours menaçant pour les émigrés et les puis-
aacos qui les avaient accueillis. Au milieu de l'enthousiasme gêné-
rai, U avait annoncé la réunion de trois armées sur les Frontières,
Lsa administrateurs applaudirent avec tran.^port à la lecture de co
dîaooars, faiti,' par le président, et nommèrent une commis.sion de
quatre membres (tourrédigerune adresse « d'amouret de reconnais-
sBoce > il Louis XYL Goujon, qui était uu des quatre, improvisa,
séaDCC tenante, le projet, « aussitôt rédigé que conçu », qui fut
adopté. Le texte de cetteadresse témoigne de l'attachement, sincère
encore, que la bourgeoisie patriote avait conservé pour Louis XVI
par peur delà République et par coniiance dans les promesses solen-
udltt de son roi : * Sire, disaient les administrateurs, nous lisons
▼otTB discours à r.(Vssemblée nationale; nous le lisons avec joie;
DOS ooBurs plein.'t d'un sentiment de bonheur sedisentavec trans~
port : nous avons un roi digne d'un peuple libre. Ce sentiment
nous entraîoe. Nous nous hâtons de vous en faire jouir. L'expres-
noG de l'amour, de la reconoaissance du peuple ne peut jamais
panrenir assez tôt h celui dont la probité est le garant de In féli-
cilé publique. Sirti, nous seconderons vos vues. Nous remplirons
w» dflToira^ Ik nous sont plus chers encore depub que vos vœux
oona sont connus, »
:)0
«. OIÎTOT RT F. TbIwSB.
MoÎDs de quinze jours auparavant, le « roi, digue d'un peuple
libre >, écrivait à son ban frère, le roi de Prusse, pour lui deman-
der de l'aider à rétablir en France un « ordre de choses plus dési-
rable ». Mais qui savait cela eu France et d,ius le Conseil géné-
ral de Seine-et-Oise?
Sa mission terminée, Goujon continua d'habiter Versailles.
Avant de se séparer, le Conseil général l'avait désigné pour
représenter le département k la commission chargée de liquider
les comptes de l'ancienDe province de l'Ile-de-France. Ce fut un
travaille plusieurs mois, ingrat, diflBcile, sans rétribution d'aucun
genre. Goujon eut des accès de découragement. Pourtant il espé-
rait toujours la récompense de sou zèle et se résolut à l'attendre
jusqu'aux élections de 1792. Sa présencepouvait devenir utile au
raaintieu de l'ordre, pensait-il; il devait donc rester. Mais il fal-
lait vivre, et l'argent manquait. Un député (Le Cointre, proba-
blement) offrit à Goujon la moitié de ses appoiotements, * h con-
dition de travailler pour lui ». Il refusa cette servitude : « Ce
n'est point mon genre, disait-il; tant qu'il me restera une autre
ressource, je ne veux point de celle-là... »
Depuis les élections de septembre, Goujon demeurait chez une
tante de son ami Tissot, qui les traitait tous deux comme se$
enfants. Elle fit dire à Goujon par son neveu : « Demeurez avec
nous jusqu'aux élections et au delà, deux ans, quatre ans si cela
est nécessaire. » Il se i-écria : * Je lui ai observé, dit-U, que
peut-être son cœur allait trop loin, que cela les gênerait, que je
ne devais point en abuser, » La « bonne tante f répondit par 1©
compte de sa fortune et de sa dépense, qu'elle remit à Goujon. Au
dos de la feuille^ elle avait écrit ; « Bod jeune honnne, la raison
approuve le zèle de mou époux, ainsi que celui de celle qui s'ho-
norerait d'être votre mère. Que votre délicatesse ne me prive pas
du doux plaisir de vous servir de mère. Votre sobriété m'assure
de mon pouvoir. » Le « bon jeune homme » ne voulut accepter
qu'à la condition qu'on lui permît de payer pension. Et il chargea
sa mère d'emprunter eu son nom 2,400 livres à 5 */,^. Cela lui suf-
firait « pour payer quelques petites dettes et pour vivre h. l'aise
pendant deux ans ». Avant ce terme, il seraiten possession d'une
fortune; sa tante Cottin venait de mourir, lui laissant par lesta ment
25,000 livres. Mais il fallait attendre la fin d'un procès engagé
avec les autres héritiers.
le. COHTR?(nO?tî(El. f.OPIO>(,
ni
Kn assurant qu'il d^^vait rester à Versailles, que sa présence y
était utile, Goujon disait vrai; les Jacobins du lieu Tavaient
dvargé, par un arrêté en forme, de reprendre les instructions
finLleroeUes qu'il faîsa it k Sèvres au mois de juillet . I^e 9 décembre,
ua officier timtiicipal, membre de la Société, revenait à la charge ;
« Nous alloDS, disait-il, nous occuper tout à l'heure des moyens
de ranieDer l'ordre dans notre malheureuse ville, et M. le maire
oomptâ beaucoup, ainsi que rooi. sur les efforts par lesquels vous
pourriez noas secouder dans les assemblées fraterneltes. » Ce
dab de Versailles avait montré d'assez bonne beure des opinions
avancées. En mai 1791, quand un vote de l'Assemblée consti-
taant« exclut des gardes nationales les aitoyens passifs, il pro-
lesta violemment contre ce décret, qu'il appelait * le tonibe.au de
la liberté' ». Au mois de novembre, ces mêmes Jacobins de Ver-
sailles réclamaient contre le vë/q que le roi venait d'opposer au
éktei sur les émigrés, et ils engageaient l'Assemblée législative
• h punir ïei traîtres et les conspirateurs et k faire respecter la
France par les despotes' » . Au printemps de 1792, une occasion
«oSnt à la Société de manifester bruyamment S6& âentiments
bwtîlM à l'aristocratie. Trente soldats du régiment suisse de
Cbiteauvieux, condamnés en 1790, par le Conseil de guerre de
Nancy, à tronteans de |.çalères pour un actede mutinerie, venaient
d'être amoisliés par r.\ssemblèe nationale^ Ils quittèrent aussî-
i6t le bagne de Brest et se rendirent à pied k Paris. Partout sur
la route, les municipalités, les clubs, les sociétés populaires
fSCaient avec enthousiasme ces « victimes de l'aristocratie ». On
oubliait volontiers la gravité de leur faute pour se rappeler seu-
lement l'excessive rigueur du châtiment et l'indignité de ceux qui
l'aTaient infligé, de Bouille surtout, qui dirigeait la répression et
qui, depuis lors, après Vareuues, était passé à l'ennemi. On
n'aTail que des * paroles d'amour et d'admiration pour ces géné-
I knik Mt. Ditf«tJ, «TTC.
Z Knh. nal.. C. 174, dMâ.! '29 mnembre I79t). L« nom de TisMt figure en
IMe des lignaUim. *'«lui de Goujats n'jr cit [tu.
'À l.»* rM\ j*f»(pnt >l{» (Hinit ('lu* «êvèreitient encore - un péril «ur la
rmu, ria|t->dcui «utrr.» nimnl pinulu!), i^oiiantc^ualorie soldati Turenl empri-
■oniiéa juwjo'A ))lux ainplo infonnir [.Vonitrur, r^lnipr., l. V, |>. 626). Le con-
««il in 9)r.rTP 'ïtalt (iréftlili^ p^r le coluncl Gtrardier, du ré|{ÎRienl «uisite de
32 R. GDTOT ET F. TBKNARD.
reux étrangers qui ont aimé et servi la France, que d'indignes
Français ont trahie *■ ».
Le 5 avril, les soldats de Cbâteauvieux avaient été reçus en
triomphe à Dreux. Le 8, ils étaient à Versailles'-. La Société des
Jacobins était allée à leur rencontre. A 11 heures, ils arrivèrent
à l'hôtel de ville, où les attendait la Commune, assemblée pour
la circonstance. Le cortège entra , précédé de quatre vainqueurs de
la Bastille portant une pierre de la forteresse, sculptée par le
fameux Palloy et offerte par lui aux amis de la Constitution. Los
suisses venaient ensuite, suivis d'une foule immense. Goujon et
CoUot d'Herbois les conduisaient. L'un et l'autre ârent devant la
municipalité l'éloge « de ces amis de la liberté qui avaient souf-
fert pour elle ». La réponse du maire, Richaud, fut un peu froide
au gré des auditeurs, et lorsque Goujon reprit la parole pour
demander « si le peuple dans sa joie serait privé de la présence de
ses magistrats aux fêtes qui allaient avoir lieu », Richaud répon-
dit par un refus poli. Il y eut des murmures, puis des cris. Le
procureur de la commune proposa d'envoyer une délégation dont
la présence « imposerait aux malveillants qui voudraient jeter
du trouble dans cette fête ». Un notable, se levant alors, s'écria :
« Il ne s'agit pas de délibérer, cédons à l'impulsion du sentiment,
marchons! » Et il fallut marcher. On se rendit au Jeu de Paume,
où Goujon fît un second discours, puis sur la place d'armes : * Le
cortège se rangea autour d'une colonne tronquée, et là, en signe;
de la délivrance des malheureux soldats, on a brisé des chaînes. »
Le soir, il y eut un banquet de 600 couverts dans l'ancienne salle
des Menus-Plaisirs, ou avait siégé la Constituante. I^a table « fut
servie avec économie », aussi ne s'y commit-il aucun excès, et les
patriotes, heureux d'être ensemble, n'eurent pas besoin de perdre
leur raison pour se donner le change : « c'était un vrai banquet
fraternel'. » Puis on se rendit au théâtre, où M"® Monta nsier
donnait le Guillaume Tell de Lemierre au bénéfice des soldats.
Ils refusèrent l'argent et demandèrent qu'il fût donné aux pauvres.
Dans les entr'actes on joua le Ça ira et Où peut-on être mieux
t. La monicipalité de Versailles à la municipalité de Paris, 9 avril 1792
(Arch. commua, de Versailles).
2. Procès-verbal de l'assemblée extraordinaire du Conseil général de la Com-
mune (Arch. commun, de Versailles). Cf. Réoolutiotu de Paris, du 11 avril.
3. Mvolutions de Paris, 11 avril.
tt COH»BBTJ0"("»SL BOOJOW.
tein de sa famille? L'orchestre attaqua l'air Vive
Henri I K, mais les cris lie la foule l'erapêdièreot d'aclieTer, Lu
leoderuaiQ lundi, « les quarante martyrs de la Révolution prirent
b roule do Paris, acc(»Tn|)agnés d'une multitude de peuple de
toutes les condition.^ ».
Ol èTênement avait sigualé Goujon à l'attention publique et
l'avait mis an premier rang du parti populaire et < patriote i*. Il
Dr «ienible j>as s'être soucié beaucoup d'en profiler, A la fln de
iD»i, il partit pourTours, où son procès d'héritage était engagé
et où sa Camille s'était rendue pour suivre raflfaire. Il profita du
Toyage pour soigner &a santé et suivre le régime ordonné par
Obardcau : * Chaque nmtin, un densi-verre de lait d'ânesse avec
pareilk* quantité d'une iufusbn de méltsse et de menthe. > Occupé
de oee soins et di:»trait sans cesse « par les visites et les dînera
ploseocurci que par les affaires », il en oubliait presque la poli-
tique. Après le 20 juin, il y eut quelques troubles à Versailles.
TiMot suppliait son ami de revenir; les Jacobiuiij le réclamaient
el toat le monde roulait le pousser • au timon des affaires >.
« Qui suis-jtî, répondait Goujon, pour essayer de tracer la route?
Quand je serais mdk' ("ois au-dessus des autres, quels malépiaux
loe 8oal donné»? Tous se précipitent vers le timon et moi je redoute
d'y arrivt^r. » Tissol insistait presque chaque jour : on parle,
disait-il, de déclarer la patrie en danger et de décréter la perma-
nence de toutes les administrations. Goujon ne se laissait pas
amouvoir.
La crise survint plus lot que Goujon ne le croyait. Le 11 juil-
let, r^Vssemblée législative déclarait la patrie en danger, ce qui
eatrainait la convocation immédiate et ta permanence des Conseils
géoôfanx. Dés ce monaent, suivant la loi, « aucun fonctionnaire
M pourra s'éloigner ou rester èloigué de son poste' »; Goujon,
foro^ de demeurer a Tours, à peino de perdre son procès et da
iiiaaer ruiner sa famille, ne s'y résignait qu'à grand'peine : « Je
IM sais pas où j'ai envie d'être, je ne suis pas où mon cœur
«mbrasé m'appelle, mab raa mère et ma sœur sont ici el il but
qoeje les mette en paix avant do rae livrer à la main d&s hommes.
Kl pu ta, je l'avouerai, je ne iiuis pas lâche, mais il faut que je
raaMfflkble vae» forces. Je vais chercher un fardeau bien lourd.
I. LqI dv 8 )aill«l 17»!. art. 2.
Hbv. Htao*. XCI. t" PASO.
34 K. GDTOT ET F. THKNARD.
Serai-je assez fort pour l'ébranler? » Tissot finit par lui dire qu'on
murmurait contre son absence, qu'on se méfiait de lui, qu'il se
compromettrait en tardant davantage : « Mon ami, répondit
Goujon, souvenez-vous de cette règle : Il faut d'abord faire ce
qui est le mieux; on s'inquiète ensuite de la politique. » Il
écrivit au Conseil général, qui s'était réuni le 24 à Versailles,
pour s'excuser et demander encore quinze jours, qu'il obtint. Le
16, Goujon apprit les détails de la journée du 10 et se mit en
route à l'instant. Le 19, à midi S il arrivait à l'hôtel de ville de
Versailles, où les trois corps administratifs étaient assemblés.
CHAPITRE V.
GODJON PROCUREUR GKNÉRAL-SYNDIC.
La révolution du 19 août à Versailles et le Directoire pro-
oisoire. — Levée de 30,000 hommes. L" arrêté du 30 août .
Les volontaires de 1792. — Agitation. Les massacres du
9 septembre à Versailles. — Goujon suppléant à la Con-
vention. — Proclamation de la République. Le baptême
civique de Républicain Martin. Le serment de Brutus. —
Difficultés avec Roland. — La famine. La loi du 16 sep-
tembre sur le recensement des grains. — Goujon propose
le « ma^im,um ». Loi de résistance du 8 décembre.
On sait avec quelle facilité les départements, que la journée du
20 juin avait émus jusqu'à l'indignation, acceptèrent les résul-
tats du 10 août; dans l'intervalle, il y avait eu les premières
hostilités et la déclaration de Brunswick. Il arriva même en plu-
sieurs endroits qu'après la suspension de Louis XVI les membres
des assemblées administratives devinrent suspects à l'opinion par
les sentiments monarchiques qu'ils avaient manifestés deux mois
plus tôt. Il y eut des « directoires insurrectionnels » de districts et
de départements, surtout dans la région voisine de Paris. Ver-
sailles eut sa révolution administrative le 18 et le 19 août.
1. Procès-verbal de la session extraordinaire de 1792, séance du 19 août
(Arch. de Seine-et-Oise).
tK COWTtHTIOK^gL 60Pr>^.
3^
réxein|^4siMctioDS de Paris, plusieurs des treize sections
(le Versailles aTxient, dans la semaine qui suivit h 10 août,
envoyé lies pétitions à l'Asseniblèe législative pour demander la
destitution du Directoire du départemeuti devenu suspect aux
pjitriolL>s pour avuir voté, le 20 Juin, une adresse de fidélité à
Lout:i XVI. Le 18 aoiit, la cinquième sectioD se réunit k nouveau
et iit une dèputalion à la Commune pour demander la suspensiuti
immédiate du Ulrectoire. La Commune, après une courte discuii-
sioD, passa à l'ordre du jour sur le raotif « que les citoyens d'une
section, les citoyens même de toute une ville ne forment qu'une
partif" dt>s administrés; que, d'ailleurs, iJ n'y a que le pouvoir
exécutif qui puisse suspendre le Directoire' ».
Le^ pétition na ires ne se découragèrent pas. Le lendemain 19,
ib nsvinrenl à ta charge dans l'Assemblée générale des trois
coq>s administratifs. Le Directoire était présent. En son nom, le
procureur général-syndic, Challan, se leva pour prolester, * faire
une DOuvelIe (trofession de son clvii^me, partagé par toua les
membres du Directoire, et faire connaître le zèle qui avait dirigé
aes opérations ». Il y eut des murmures parmi le public; dans
TAssemblée, d'abord silencieuse, plusieurs membres se levèrent
[•oor appuyer la pëtitioa; ils furent acclamés", d'autres prêtes-
(âreni. et, dans le tumulte, le Directoire et le procureur se retî-
rirecil, en annonçant qu'ils prendraient les ordres du Conseil
géoénl.
Ils le tirent dès le lendemain, à la réunion séparée que le
CoQieil tenait chaque jour à l'hùtel du Grand-Yeneur, siège de
l'administration dfparteraentale'. Le procureur général fil, à sa
mADicn», lif récit dv ce qui s'était passé la veille à l'Iiolel de ville.
fîouj«>n, qui avait assisté à la séance, intervint pour rappeler les
cm hu.stilejt poussés contre le Directoire et les « détails pénibles »
qui avaient marqué la fin de la séance. 11 conclut que les direc-
lears, n'ayant plus la canHuuce publique, agiraient d'une façon
•* '-'• tb!t? et tnis utile » en cessant leurs fonctions. Ils en
c<i: : ^iaus difliuuité et remirent sur lebure.au la déclaration
écnte qu'ils cédaient. « quoique à regret, aux circonstances
iir- - "5 qui ravissent de leurs mains le gouvernail que la loi
k>. jjjnB'^ •'. Goujon rédigea l'arrêté du Conseil général :
> -rb^t de b ni un Ici pal lié. 18 andt
.cai.t*l. i>r(Xi!*-(crbal, 2U aoùl.
rr»
R. CUTOT «T r. TB^?(*«^.
L'après-midi arriva ienl de Paris les coiiiinisî'aires de rAseem-
blée légtslalive et du pouvoir exécutif, (relaient Le Coiutre
et Albitte, tous deux députés, Saintex et Durournj, fondateurs
du club des Droits de rhomnie, Moraoro, Vincent, Baumier,
Pejre, Uuffour et Anaxagoras Chauinetle, Ils étaleat venus par
Sèvres et devaient coutinutir sur Rouen par Saint-Germain,
Meulan et Evreux*. On les conduisit k la salle des Menus-Plai-
sirs, où se trouvaient réunis les trois corps administratifs,. les
membres des tribunaux, la gardo nationale et une foule de
peupl«. I-*s « dames citoyenoes » occupaient les tribunes. Le
président du département, Germain, puis Le Cointre, Versaillais
lui aussi, ancien président du département et conimaodaiit eu
second de la garde nationale, exposèrent le danger de la patrie?
en exhortant lescitoj'ens à s'enrôler pour la défendre. Le Cointre
promit de « voler aux frontières » aussitôt que l'Asserablèe
légidative se séparerait. Albitte, puis l'un des commissaires du
pouvoir exécutif parlèrent ensuite, enfin le procureur génè-
ral-syndic Goujon. Il annonça les mesures prises le matin
par le fjonseij général et fit l'éloge des volontaires, ces sol-
dais de la patrie « incapables de transiger entr« l'honneur de
terrasser l'ennemi et l'infamie de recevoir des fers* ». L'enthou-
sia^iine patriotique dépassa l'attente des plus optimistes. Le soir,
la souscriptioQ avait produit 64,000 livrejs '. Le registre d'enrô-
lement avait reçu 800 engagements pour le bataillon de volon-
taire» et 200 pour une compagnie franche de cavalerie. Le député
Delacroix, d'Eure-et-Loir, écrivit au Conseil général pour
demander d'y être inscrit, A quelques rares exceptions près*,
r empressement fut lé même dans tout le département.
i^e qui manquait, ce n'était pas les hommes, mais les armes et
l'argent. Le 5 septembn?, le Conseil général délégua Goujon et
t. Voir le cDiupte-rendn de Durourny, dus Aulard, Sùciété de$ JacttblnêÂ
t. IV, p. 36S.
2. Trocès-rerbal du Conieil ij^Dériil, 3(1 iinAl.
:t. Atbitle et Le Cnintre k l'AsMmblre le-eistritlTc. Lettre lue dans la HÙnr^
du 3 septembre {lUotlUeitr, rWmpr., l. .Klll, [>. tîW).
i. Procès- ter bal du û «eptpinbre. Le dWtrif.t de Pontoise anDOact ijur
900 tolnataires arrireront inc«&^sanimetiL de Ver^illes et frf. plaint que lii« i^jir-
çoni lie la CAiiipAgnt! ont forc« i partir ton» les gar^otiï de U ville, et parlicu-
liËrement ccm ([ni ronipnfivnl le;» iMireaui des ailiniriialratiuriA fiiibl^ite».
Goiijon fit une adresse aux iiiunii^ipalilés sur ce sujet {Monttear, réimpr,,
t. XIII, p. mt).
I,F. COHTEXTIOSnEI. f.OtlIOt.
39
membres du Directoire, iiour se rendre auprès du
lidstre dt! la (ïuent! et de rintérieur et lui demander des fusils,
lies cartouches, des équipetiieDts et des uniformes uu des foads
IKjurs'eu procurer. Nulle mesure n'aTiiit été |)rise pour assurer
la nourriture des volontaires qui arrivaient à chaque instant, on
o'sTait pas de bâtimeuls pour les loger, pas même de cartes pour
préparer leurs étapes vers le camp de Maulde, où ils devaient être
raiwmblés. Sans chef:^, affamés, luêeoideDts, ils erraient par le&
ruw de la ville, renvoyés d'un bureau à l'autre. 11 ,v eut uu
RKMa«i)t de désarroi et d'affolement. Le Conseil général dut
employer aux détails militaires tout le personnel de S63 bureaux
et labaer eti train le reste des affaires ^ Les administrateurs,
rMoils au nombre de 18, pasisèrent une partie des nuits au tra-
vail. Au boni de huit jours, ils demandaient grâce fl su [pliaient
l'Assemblée législative de leur donner d«^5 adjoints*.
L'agitation et la fièvre gagnèrent bientôt jusqu'aux commune*
nintes. L"ne circulaire de Roland, affichée jiartout, avait jeté
Talarme jusqu'au fond des campagnes : « Que cfiaque \ille,
cbaqoe hameau, disait le rainistre. ferme son enceinte, s'envi-
ronDf de retranchements, se prépare à une vive résistance. Veil-
le* aux [tâssages des rivières, disposez-vous à couper les ponts et
les cbausséi)«, que des abatis interceptent les communications
priocipales; tf>ut pouvoir vous est donné k cet égard. » Chaque
villageois, h ce langage, s'attendit k voir, d'un instant h l'autre,
lasPruMuen^ apparaître au premier détour du chemin. Au moindre
ïmâdeal, dc« paniques et ût» troubloM as [U'oduisireiit. Le 4 sep-
(•tnbra. à Rochefort. près de Versailles, il y eut une véritable
éamite. Un habitant du pays» Roban, administrateur du dépar-
temeat, avait, dans »a (iropriétè, deux cation.^ en bon étal. Il les
oSeit 90 bataillon des volontaires de Versailles. Mais, quand
U Toolat leti (aire partir, tous les gens de Rochefort s'y ojipo-
■l lu dans le Monitextr' du 23 août cette iufor-
'«ai- « Des administrateurs du département de Seine-
ti-Oise annoncent qu'ayant perdu la confiance publique, ils ne
rCroicot ! r rester à leur poste. • lU en œnclurent que le
kilé{karlft:;i- ... .. .-icino-'et-Uise était destitué^ que, par conséquent,
I. Pruete-tcriMl ia V Mplembrc
3. l*nM'4»-r«rii«t ila 7 t^(>t«ialkrts.
3. n«ioit<r., ( Xllt. p. m.
Rohnii n'était qu'un aristocrate et que, s'il envoyait des canons
à Versailles, c'était pour mitrailler les patriotes ^. Ils coururent
aux armes, s'eniparèreût des canons et mirent Rohaa en état
d'arrestation. Le département écrivit une lettre rectiBcative au
Moniteur et fit partir une délégation, qui délivra Rohan ; mais il
fallut laisser les canons à Rochefort. Cinq jours après, les liabilants
de la banlieue de Versailles pénétraiecit dans la Tille, à la suite
ries 53 accusés de la Haute-Cour d'Orléans, qui devaient être
trausféréâ à Saumur par ordre de l'Âsseiablée uatiunale. Au
moment où le cortège sortait de la ville par la rue de l'Orangerie,
escorté par 2,0(X) hommes et 7 canons, les èmeutiers fermèrent la
grille après avoir laissé passer la plus grande partie des troupei^,
alors, malgré la résistance, asse^ molle il est vrai, de l'escorte,
et les efforts désespérés des commissaires des trois administra-
teurs, La truffe, de Plane et Truffôt, malgré le dévouement du
maire Richaud, qui faillit être tué, la foule furieuse, composée
surtout de paysans des villages environnants, et notamment- de
Jouy-en-Josas, se jeta sur les prisonniers, enfermés ainsi dans
une sorte d'impasse, et les égorgea tous, à l'exception de trois". De
là, les massacreurs coururent aux prisons; 9 détenus de droit
commun furent tués à la Geôle et aux 14 écuries de la Reine*.
Le Conseil général était en séance depuis 6 heures du matin;
plusieurs administrateurs coururent aux jirisons; aidés des offi-
ciers rauDicipaux , des membres du district et de quelques citoyens
de bonne volonté, conduits par Tissot, ils parvinrent à arrêter le
1. n Le Directoire eUit £li«dgé », dit Goujoa dàos. son conipt«'reiidu du
\'i (Jécembre 1792, • mais r.onibien de ciloyens l'ignarâienlf II aurail fallu que
nous eu«aion« pu faire écrire sur nos fmnts : Nous sommes un Directoire du
ÎO «ftfti, •
% Proeèt-verbal du Conseil généra), 9 seplerobre, 10 henre* du maLîn.
3. MûnUeitr, réiropr., t. XIII, p. 681. — Cf. le récit donné de ce trussarn»
pif Tîasnt, t|uî en fui lémijin {HHloire complète de ta BénoMion, l. III,
|>. 269), et par Foumier l'Amérirain, commissaire nomrne par le niinUtr* <l»i
l'inlérieur pour *fi)lRr à la siirelé Jes prisonniers \Mèmoiret iecrets df Four-
nier l'Américain, publiés par f.-S, Aniard, p. 82 et $uiv }, Voir le très impor-
laut arlicli! consacre à ceUc question pur M TiiHi>]', iIhiis son BrperUitre ijén^-
rai des sources de l'histoire de Paris fientlant la Rf'votuCion, I. V, p. hit A 8t
clâll.
\. C'tat lé cbilTrc du proc^werbal du Conseil Rénérsl, Dm* U lellr» qu'il*
écritireiit le jmir im^me A Roland pour lui annonrer lu nia.^Mc.re, le» sdminis-
Inleurn initii|uenl qu'il y « eu tîoj{1 el une victimes aui prisons (Arcb. luil.,
iCTe,i>t, promettant qu<> les déteuns aéraient bien l(^t jugés,
firent tendre, en travers des [«jrtes des prisons» un ruban trict>-
lor«, que la foule respecta .
Il a'y avait on, de la jiart des autontés, ui complicité, ni fai-
blesse. Mais on manqua de coup d'œil et de précaution, Le maire
avait décidé tout d'alwrd fie conduire le convoi de Jouy-en-Josas
■' " :igerie par le plus court ehemiu, c'est-à-dire sans entrer
Li ■ .rsailles. Il l'avait annoncé au département avant son
dé|Mrt. A 1 heure, il avertissait par lettre le Conseil général que
caoODS et les chariots étaient trop lourds pour suivre cette
>ie et qu'il faudrait passer par la ville. Il ajoutait qu'il allait
prendre des dispositions pour que le trajet fût tranquille; pour-
tant, il demandait au département * d'aviser aux moyens de
maiQt«uir l'ordre >.
I.'aMemblée de» trois corps administra tifs fut convoquée immè-
diateineut. Persuadée ■« que larlillerie respectable ^ et les
!^.<HK} hoiniïies d'escorte qui protégeaient les prisonniers étaient
plu» que suffisants pour les mettre à l'abri du danger, elle ne prit
aucune mesure de précaution et se contenta de faire afficher
on appel au calme' et d'envoyer trois commissaires pour recevoir
11* cortège à la grille de Monlreuil et l'accompagner jusqu'aux
Iv'ttiHJents de la Ménagerie, sur la route de Saint-Cyr, oîi les pri-
âonnjens devaient passer la nuit ». On ne pensa même pas à faire
ganier k« grilles; une heure après, le massacre avait lieu. Gou-
JMQ, qui avait sa part de responsabilité, semble avoir péché sur-
tout, comme les autres, par imprévoyance et par excès d'opti-
misme. Peut-être même n'avait-il pas cru indispensable de venir
il l'Assemblée. Le procès-verbal n'y mentionne sa présence que
Ter- 7 heures du goir. Depuis une semaine, il n'assistait plus
ré^iilièrenient au ConseiL
CcHiiiiie procureur général, il avait dû se rendre, le 2 m\)-
tembre, h Saint-Oennaio, afin d'ouvrir l'assemblée électorale
pour la numinatioii de» membre.^ de la Coiiventiuti. électeur hii-
inêtDo de la première section de Versailles, il devait partager son
temps rtjtre le Conseil général et l'assemblée étectorale. Le
\'i ^«pteiDbrH, il demanda qu'un suppléant vîul le remplacer
:. Arcfa D4t , D it. Ui, n* 7(. R^inximi itatH lliictift el Raui, ai.itoife pat'
(ememttare ilc tn HétotuHon françaUt, L XVTir. p. 239 (Tueley, itépertoire,
I. V. a» V>7\
43
R. r,DtOT ET r. THÉNtHP.
h SaÎQt-Germain. Mais la ppemière xectioa de Versailles, « tenant
k conserver M, Goujon pour son refréseûiant », reXusa. Le
15 septembj'e, il était élu sixième suppléant k la Convention'.
« Si des circonstanct^â que je ne désire pas, écrivait-il au prési-
dent Lépicier, en lui annoDçant son acceptation, nrappelleat k
remplir les fonctions qui sont attachées à cette place, je av puis
offrir un taleol que je n'ai pas. mais j'ôspére du moins jus.tifio' h
mes concitoyens, k l'Europe, au inonde entier que la jeunesse
n'exclut pas le courage et que la liberté de mon pays, l'égalité des
citoyens sont daas mon àme une volonté impérissable qui ue
s'éteindra qu'avec ma vie-. »
Cette lettre est datée de Versailles. Goujon y était rentré avant
l'élection. U avait assoz à faire de réunir, d'armer et d'équiper
les volontaires. Quatre bataillons, de 800 hommes chacun, étaient
partis déjà pour rarmée'^ Du 10 au 20 septembre, six autres
batailluus, deux compagnies franches h cheval, une compagnie
d'artilleurs et deux compagnie-s de gendanuerie furettt organi-
sés^. Ils étaient bieu armés et bien équipés et faisaient bonne
miQâ à la parade. Ce qui leur manquait le plus, c'était la disci-
pline. Quand, le 22 septembre. Goujon se présenta chez le
ministre de la Guerre pour annoncer le départ du 10* bataillon,
Servan le reçut très mal. Il traita de brigands des volontaires de
Sein©-et-Oise qui avaient refusé de suivre les roules qu'on leur
donnait vers la frontière et pillé partout sur leur passage,
notamment à Provins. Pour les rappeler au devoir, 1& départe-
ment leur envoya des adresses longues et pathétiques qui
t . Par 410 toji aiir SàT vaUnU.
IjH tUuliiires. élaieiil : I^ Coinlre, llaussmann, Das^Ml, Ali|uter, GarM&,
Audtioin. Treilbard, Roy, Tallien. Hérault, Mercier, Kersuiol, Clarère, M.-J, Ché-
nier. J«an de Bry, Carra, Grangeneuve, Camus el Goupilteau [île Funlensjl
«Taicnt rerasé. Barère opla pnur les Haute^-Pyrènéc». Il fui remijlacé (>ar le
premier suppléant Oupuia.
L*» cinq autre* supplénol* éUient, après ït refw* du vieut poêle LeniiMr*^,
rirouTclle, LagrauKe, Rirbaod. Véaard el Giiujfln (Arclt, nal., C. 184, ttt Arrli.
«le Seine-et-Oisi?, Procès-verbal Je l'aft^embl^a «leclorAle de 1702).
H. Guiffrey {Liste des convenlhnnett, p. 56) dit à tort >|uv ce procès-verbal
n'est pw aax Arcbives aaiidiiaiet.
2. 18 wplembre {Arch. de Seine-et-Oise).
3. Voir RoosMl, les Votoatairei, Paris, tSTO. ift-8*, p. 3Î6.
i. Le 8 iie[»teinbrp, le Directoire i!ul prendre un am'lK pour iolcrJirt" aux
ruIlÎTateurs de ^l'engager mdï' un certificat de leur iiiunii-i{>alité iitlestanl que
leur prësenee oétail pas u]dis[)eosable pour les Irivaux agricoles.
LK CfttTirtFIOJraEl COD/OS. IS
B'curetil pas grand offet '. A Versailles, le départ des balaillous
doooâ lieu à de solennelles inanifcstâtionâ de patriotisme. Trob
mois plus tard, Goujon rappelait avec complaisance ces premiers
nuMneuts d'culbousias^tiie : * Cette cité, r<:^lHrilis$aiU lies bruits^
de guerro et d'alarme, les patriotes bouillants d'indignalioii,
rarislocratie frappée de terreur à l'aspect de tâut d'énergie,
le» baUillons rt^unis en armes pour {>arlt!r des niaux de la
patrii!, les femmes, inquiète», apilaudissaol au cuurage, les
dtuyetis altentirs, les niagiâtratji du peuple répandus au milieu de
lu», environnés de groupes montrant la vérité dans toute sa
force, le danger dans toute sa grandeur, et ces braves et géné-
reux frères qui vont partir pour nous défendre, les larmes dans
1»^ yeux, nous pre-ssanl dans leurs bras et nous disant : « Ah!
< oui, nous irons combattre, mais vous, veillez sur nos foyers'! »
l)n cavalier des compagnies franches, nommé Martin, piqueur
de son état, abandunoa pour partir < sa femme prête d'accou-
i-l...f . (4 quatrt; enfants en bas âge. Il demanda au département
• • U parrain du cinquième. L'enfant naiiuît le 22 septembre.
<jiiujoo pnipDsa au Consttil gétiéral de lui faire un « baptême
iTJquo » solennel : « Coninonimer ce grand acte sur les autels,
JIU milieu deij ajipareils d'une religion sublime, quoique souvent
pritEanêe, c'était, dit-il, attenter à la liberté d'un futur citoyen,
< environner de despotisme les premiers moments de sa nais-
« &na(x. ' Le décret confiant aux municipalités les registres de
rèlal civil venait à peine d'être voté^. Le département de Seioe-
«t-Oise tiendrait à honneur de l'appliquer avant sa promul-
gfttioti.
Le Ci^Dseil général fut de cet avis, et ta cérémonie fut célébrée
Je 27 septembre, ^ an milieu d'un concours prodigieux de per-
sonnes de tout sexe et de tuut âge >, autour de l'autel de la
{«atrie, étové dans la cuur de l'hôtel de ville. Aux sons de
* '■ - —f ,. des Marseillais >, le président du département, Ger-
: ..I femme du député Haussmaun, marraine désignée par
le Conseil général, présentèrent l'enfant, « né le premier jour de
la République française^ ». < Comme le nom de ce nouveau
1. CiMMtl giHUittl, 21, ï3, H »ept(itnl)rr.
î. rrr-- 'r ■ t„ du tUrcrliiire, tî décembre 1792.
y. U > >i fcn(i|«>rnt>fe 179^. lUre I", art. ^.
1. i^ ii-Mi>-, .'i> ufpidinbrr, Ir^s lurifrars (turriiin et Durrkliie ;if4wnt fait Im)*-
liact l'enfinl, «rec le inAme |ir«noin de Hr(>u|i|«'4iii, par I Abl>è Tttoury, vic«lrc
m
R. r.moT ET F. lanNARIl.
citoyen, dit Germain en s'adrc^sant au maire. <loit èlro digno du
jour qui l'a \u naître, ledéparteiiu^iita invité la citojeoneHauss-
mann, ici présente, et connue par ses vertus r««pab!tcaineâ et
maternelles, de lui donner, conjointement avec son président et
au nom de l'administration, le prénom de Républicain. Je vous
en donne acte. » Rjchaud (irononça quelques paroles, puis le
secrétaire grefiSer procéda à rinscription. Goujon parla le der-
nier, dans le style à la fois fougueux et « sensible » qui lui était
familier et qui transportait les auditeurs : « Mes amis, s'ècria-
t-il, que ce jour soit celui d'une sainte révolution dans tous les
esprits!... Pénétrez- vous de l'esprit de bonté qui doit animer un
gouvernement libre! Il naît un enfaot, cet enfant vous est pré-
senté, adoptez-le au nom de la République. C'est un boinme do
plus qui doit vivre tranquille, heureux par vos vertus; libre par
votre courage.. ., qu'il apprenne de vous que sa vie doit être con-
sacrée à l'exercice des vertus républicaine.s et que celui-là est
indigne de la liberté qui n'oserait pas vivre selon la loi et mourir
pour elle; qu'il apprenne de fous à balbutier les noms de patrie
et de liberté, qu'il en fasse son idole et qu'au récit des crimes de
nos rois, la haine des tyrans naisse dans son cœur avec les pre-
mières notions de l'humanité et de la justice. >
L'émotion des assistants fut portée au combif par ce discours.
Elle durait encore une heure après, quand les administrateurs
furent rentrés au lieu de leurs séances. Le président Germain
« ayant commencé, dit le procès-verbal, d'exprimer le plaisir
qu'éprouvait le Conseil général dans la réunion amicale et fra-
ternelle entre tous les corps et les citoyens de cette ville, la
douce sensation qu'avait fait naître en lui cette cérémonie civique
l'a empêché d'achever* ».
L'enthousiasme républicain et patriotique ne languit pas un
moment pendant plusieurs .semaines. La proclamation de la
République eut lieu le 29 et le 30, devant le front des gardes
nationales- Ce fut l'occasion de nouveaux discours, à chaque foi*
couverts d'acclamations. Un peu plus tard, on célébra lâ fête
ite Itt pambK de Suinl-Symphorion (Kegiilr« de U piroisse, 26 scplembrR). Ce
registre, aojoiird'bui va% arcbite» <!ommuEial«B de Versailles, eiit .irrèlé k la
dïle du i& oclûbre.
1. Le U octobre, une cullecle, faite A la séance dit Conseil géti<^al cnlr« tet]
iiRuf mcmbreit prësenls, produisit 140 lif res, qui lurent «ersèeis A la marraine
de ilépublicairv Martin, pour «on ni]«ul.
hosbre. eu l'hoaneur des victimeis du 10 auût, dans la cbapelle
<iu cbàleau,nû la mu$iqut) du ci-devant roi exécuta la Afnrseil-
laise et le Passage tfe la mer Rouge, oratorio dij au citoyen
lîroux.
EdGd, le 17 octobre, le dé|iarleinent fit disparaître de la salle
<ki fta sÂBDCes k's tapisseries à flours de lys qui la décoraient et
les rdmplaça par des plaqua.* de marbré où se lisaietit la décla-
ration de» droits et les dates niêmorabics de ta Révolution; on y
ajoala des trophées d'armes et un buste de Brutus, < avec le ser-
meot qu'il prAta d«3vant le Sénat ►, d'après Tite-Live, traduit
BD français par Goujon : « A compter de cet instant, je poursui-
vrai par le fer. par le feu et par tous les looyeQS qui seront en
ma pni^isaDce ce tyrati orgueilleux, sa scélérate épouse et toute
la race de ses erifants, et je ne souffrirai pas que ni eux, ni
quelque autre que ce soit règne jamais dans Ftome. p Quelques
jciur> plus tard, au buste de Brutus, on ajouta ceux de Caton et
J.-J. Rousseau.
CastDanifustâtions républicaines maintenaient au degré le plus
élevé le « thi^nnninétre rie l'esprit public ». Elles û'empèchèreût
pas les difficultés de renaître »ans cesse, à propos du moindre
(Iftad politiqtie ou d'administration. L'Assemblée législative,
avant de se séparer, avait décidé* le transfert k Paris des
tableaux et statues qui ornaient le château de Versailles.
L'tsolèrement commencé dut être iuterroropa sur les protesta-
tions des habitants, qui malmeitèrent un peu les charretiers. Gou-
jon, accouru ù Paris-, avait, dés le 21 septembre, fait rapporter
le décret par la Convention, mais les Vei-saitlais voulaient ren-
tr»T en possession de ce- qui avait déjà été transporté. Le dépar-
'-"i^ntprit en ce sens un arrêté qu'il envoya a Roland, ministre
Intérieur. Le 10 octobre, le niinistre répondit par une lettre
presque insulenlu; il déclarait s'être intéressé au sort de Ver-
aaille» âvaitt que l'admiiii^lration parût s'en occuper elle-même,
et il lui prescrivait de surveiller plutôt les dilapidations qui se
lisaieol au palai» de Saint-tUoud et ailleurs, « dilapidations,
%joutait-il, que vous êtet> accusé;» de faire vous-mêmes ou que
I. DÀcnit lia U'i irplrmbre I7ft'2.
1. Voir ion dtMourt a» MonUeur du ?3, r^impr., t. XV, p, lî. i Len «Imd-
fm, <liHit-il, Tifndroal copier l«a UblMUi de nna «ncicane» viclAtr««, «t II»
ilinNil. ea r«pro<luU»Dt ce» Irails d'bèrnUint tncé* par d'IitbUs* |ijnceaui ;
b» htUUnU de Venjùlle» n'en (ureiil [m* lu Tftiai admlratcar». »
4«
B, f.vJOJ ET r. THf!jf*an-
vous autorisez ». La lettré arriva le 1 1 âu soir. Goujon en ât lec-
ture au Conseil. Le régisseur des domaines de Saiiit-Cloud, Ver-
sailles et Meudon, mandé sur l'heure, prouva la fausseté des
accusaltOQs du miijistrt*; les scellés appfisé& sur tomles les portes
des trois palais étaient demeurés intacts. Goujon Tut cbargè
de faire la réponse à Roland. II l'écrivit lie bonne eocre; après
avoir rendu compte de la conduite que le Directoire provisoire
avait tenue depuis le 20 août, les membres du Conseil général
sommaient Roland de leur faire connaître « l'infâme qui avait
osé attaquer en eux une probité qui lui était peut-être incom-
mode », et ils annonçaient l'intention de le poursuivre. Rola nd sen-
tit Terreur commise et voulut la réparer lui-même. Le 1 fi octobre,
il vînt à Versailles, «t, après avoir conféré avec les administra-
teurs sur l'approvisionnement des marchés de grains, il en vint à
l'affaire de Saint-Cloud et reconnut avoir été mal infonaè,
avouant que sa lettre du 10 aoiit était * échappée h sou attention
dans le chaos actuel de son administration >.
Cette démarche apaisa la querelle. Elle ne pouvait supprimer
la cause du profond dèsac(.'ord qui s'établit à ce moment entre le
département et le puuvoir central ; c'était, comme on disait alors,
le régime des i^ubsista nceâ.
La Constituante avait établi la liberté absolue du commerce
des grains. Loin de produire rabondancâ, comme on l'espérait,
cette mesure avait amené rapidement des disettes partielles. La
blé devint très rare en Seine-et-Oise à l'autoraue de 1792, mal-
gré une récolte excellente. Les prix, montèrent à 36 livres le
setier, soit un peu moins de 14 livres le quintal, prix très élevé
pour l'époque. A ce taux même, on ne trouvait pas à en acheter;
les commissions chargées de l'approvisionnement de Paris enle^
valent tout sur les marchés. Les gros fermiers et les propriétaires
de grands domaines conservaient leurs approvisionnements pour
accentuer la hausse et pour ne pas vendre contre des assignats.
Il y eut de véritables famines dans beaucoup de villes, notam-
ment à Rouen; les administrations durent faire ouvrir les maga-
sins d'approvisionnements militaires. Des émeutes se produi-
sirent partout, la garde nationale refusait de les réprimer, les
troupes de ligne faisaient défaut et la gendarmerie était impuis-
sante. De toutes parts, on criait au pacte de famine, on réclamait
des mesures contre lea accapareurs. Le 16 septembre, sous la
pression de l'opinion publique, il fallut céder. L'Assemblée légis-
LE COtïKN
4T
1attT« vota, sur le rapport de Vi^rgoiaud. un décret qui |.K)rUtt
ui»e rud« atteinte h ce principe, si cher aux économistes, du
• bisstv.-fain?, lai8S4'^,-i«asstir ». On mainteuait, — pour la
fnnne, — le» lois sur la fibre circulation ; on portait même la
p<?ine de mort contre quiconque en entraverait l'eiécutiou.
MatM k*s atiministratioDs départemeutales recevaient le droit de
(air»\ chex toui? les marchajuls et dépositaires, un receasemenl
géuèral des blés et de fixer la (juautité de grain que chaque mar-
chaiid ou cultivateur devait, à peine d'un an de gêne, porter sur
les marchés publics.
Le peuple accueillit avec joie ces mesures, mais il fut impos-
idble de l«s exécuter, et la disette tie c^&sa pas. En Seiue-et-Oise,
au mois de décembre, ud seul district sur neuf avait achevé le
reoeasement. Le ilépartement passa outre et dt une répartition
provisoire des ordres de vente entre les communes. Personne
D'obêit. IjSs un» gardèrent leur blè en gerbes en disant que les
bras inanquaif^iit pour le battage; d'autres le faisaient transpor-
ter dan» leii départements voisins, où la loi du 16 septembre
n'était pas encore mise en vigueur par l'administration ; d'autres
enfin ne vendaient que les bl&3 de la meilleure qualité, pour main-
tenir les prix de hausse. Alors l'agitation devint générale et
r«neule permanente. A Versailles, à Étampes, à Rambouillet, la
foule pitia b^'s marchés, qui furent biftntôl déserts. La municipa-
\Hé de Versaiite» dut emprunter des grains à la ville de Paris,
lire drC» démarches personnelles auprès des fermiers des envi-
ini poar les décider à vendre, Le maire Bidiaud y employa tout
800 sèl«et fut assse; hcuri.nix pour réussir; mais son exemple ne
"il pas suivi. A Elampe.s, toutes les farines avaient été achetées
le compte du Directoire d'IncIre-et-Loire. Le peuple s'iraa-
gioa qu'«Ue8 allaient èlre expédiées en Angleterre par la voie de
la Ijoirc. La municipalité interdit le chargement des voitures.
I •• '*lre de l'Intérieur, le déparlement, la Convention même
ut des lettres coinminaloires, puis des commissaires,
tuai Qv fit, et I« dé[iarteujeut d'Indre-et-Loire dut renoncer au
•^marché qui! avait amclu.
.\ Rambouillet, le peuple envahit les balles, fixa lui-même le
prix du blè et força les marchands h vendre à perte. Les officiers
njonicipaux. le district essayèrent en vain de s'y opposer. 11»
demandèrent des troupes au ministère de la Guerre, qui leur
envoya 150 gendarm*». Au marché suivant, il y eut un conflit et
iH R. GUYOT ET F. THéXABD.
plusieurs blessés. La crise s'étendit rapidement à tous les dépar-
tements de la région de Paris, puis gagna la Normandie, le
Maine, la Champagne. En novembre 1793, plus de trente dépar-
tements étaient pour ainsi dire en état d'insurrection latente. A
Paris, l'opinion publique s'émut. Dans les journaux, aux Jaco-
bins, à la Convention, des discussions commencèrent, bientôt
passionnées; on était d'accord sur le fait que la France produi-
sait plus de blé qu'elle n'en pouvait consommer; la disette^était
donc factice. Pour la forcer à cesser, il suffisait d'amener les
détenteurs de grains et farines à les porter sur les marchés; on ne
variait que sur les moyens à employer, la menace, et, au besoin,
la force, disaient les uns, la persuasion et la douceur, disaient les
autres.
Plusieurs départements proposaient d'avoir recours à la taxa-
tion des blés. Ils l'établirent même. Dans la Convention, aux
Jacobins, quelques orateurs, Bentabole notamment, proposèrent
de généraliser la mesure. A ce moment apparaît le mot qui devait
résumer, en quelque sorte, tout le système tnterventionmste
inauguré en mai 1793 par la Convention, le maanmum.
L'adresse des électeurs de Seine-et-Oise à la Convention, du
15 novembre 1792', semble être la première où le mot soit
employé. Elle avait été rédigée par Goujon. La République,
disait-il, se compose « d'un petit nombre de capitalistes et d'un
grand nombre de pauvres ». Les premiers, comme producteurs
de grains et comme employeurs, sont maîtres à la fois du prix du
pain et du taux des salaires ; ils élèvent l'un et abaissent l'autre à
leur fantaisie, de sorte que « la journée ne suffit pas pour vivre,
au prix où est le pain ». Donc, la liberté du commerce des grains
est oppressive, elle est contraire aux vœux du peuple, elle est
incompatible avec la République. Cette liberté, la loi du 16 sep-
tembre l'a d'ailleurs supprimée en fait : « On ne peut plus comp-
ter sur le commerce pour alimenter les départements qui ont
besoin de subsistances. » Cependant, il faut leur en procu-
1. Résumée dans le Moniteur do 30 novembre (réimpr., t. XIV, p. 51). L'édi-
teur met en note : « C'est ici la première idée du maximum émise par les
autorités locales. » C'est peut-être s'avancer beaucoup.
L'adresse, imprimée à Versailles chez Lebas (12 p. in-4*), est datée de
Hantes, 15 novembre 1792. Elle avait été élaborée dans un comité spécial
formé par l'assemblée électorale et adoptée ensuite en séance. Elle porte, à
l'imprimé, 138 signatures, celle.de Goujon en tétc.
rer. C'est donc l'État qui s'en chargera. « La loi doit
[•ourvoir à l'approvisiunuemetit de la République el h la sub-
sistance de lou». » Elle doit aussi assurer la proportion entre
le prix ilu pain et celui des salaires. « Ordonnez que par-
tout le grain se vendra au poids, laxei; le maximum auquel son
prix pourra «"élever, portez ce maximum pour cette année
k ù livres le quintal. » Suppression des ventes non publiques,
limitation des domaiue^ de culture à 120 arpents par exploitant,
propriétaire ou fermier, établissement d'une administration cen-
trale d«^H subsistances noraniM par le peuple et chargée des
•pprovisionneraeats, telles étaient les mesures proposées pour
garantir le fonctionnement du système. « Alors, ajoutait l'adresse,
ron» verrez qu»> l'abiuidance des grains et la juste proportion d^
l«ors prix avec celui île la journée de travail rendront la tran-
quillité, le bonheur et la vie à tous les citoyens. »
La G>DTealtoQ était bien loin d'«n venir encore a une révolution
ôoonomiqae aussi radicale. L'adresse fut présentée et lueâ la tribune
par Goujon dans la séance du 19 novembre^. Quelques députés
ajant demandé l'impression, un membre de l'Assemblée, dont les
joaroaux ne donnent pas le nom. intervînl pour montrer le danger
de propager ces idées, qui. disait-il, * nous conduiraient au code
•le la famine, porteraient l'épouvante parmi les propriétaires et
déprécieraient même les biens nationaux ■ . L'impression fut refusée
«l l'adresse renvoyée au comité d'agriculture. Elle servit d'argu-
ment aux partisans du laissez-faire pour mtmtrer les dangers d«
lout«i rvslriction à la liberté du commerce. La loi du ItS sep-
tembre, qui avait enfreint les principes sans faire cesser la disette
0J rétablir la tranquillité, parut condamnée à disparaître. Les
plus avancés, et Robespierre luS-mêrae, la défendirent k peine.
Le 8 décembre, après un discours de Barbaroux et sur le rapport
de Creu/é- La touche, elle fut abrogée et la libre circulation des
grains rétablie. La peine de mort était de nouveau prononcée
contre quiconque tenterait d'y mettre obstacle. La Convention
«cpérail eooon? pouvoir rtisister au courant et convaincre le
pMple; elle décida de faire distribuer partout, jusque dans les
bùpitaux et les école», et lire au itrftne des églises une « inatruc-
Uoo sur la oècessite de la libre circulation et du cominerc; libre
âm graina '. Ce dovait être une peine inutile. Pour l'instant, Ihs
I Jfpnittur, rrimftr., l. Xl^, p. .il.
H». Hilton. XCI. I" me.
50 R. Cl'TOT ET F. THRIiKD.
autorités administratives se soumirent à la loi ; mais que pou-
vait-on attendre de leur zèle pour l'exécuter? « Nous respectons
la loi, disait Goujon dans son compte-rendu du 15 janvier
1793; esclaves de ce qu'elle ordonne, nous saurons mourir pour
lui obéir, » mais il ajoutait aussitôt : « Ah ! sans doute, nous ne
cesserons pas de faire entendre le cri de la vérité. »
CHAPITRE VI.
LE MARIAGE DE GODJON.
Goujon réélu procureur général. — Fiançailles. Lise Cor-
méry. Lettres d'amour et de politique. — Sophie et Tis-
sol. Leur mariage . Couplets de circonstance. — Mariage
de Goujon. Installation à Versailles.
Goujon avait été réélu procureur général-syndic le 14 novembre
par rassemblée électorale de Mantes*.
Il ne l'avait pas désiré; il avait même supplié ses partisans de
ne pas voter pour lui. Le matin du 14 novembre, quelques
heures avant le scrutin, il écrivait à un ami : « Je ne sais pour-
quoi les hommes me tirent à eux comme cela. Je vois que je vais,
si cela ne change pas, être nommé procureur général. On se sert
de tout l'empire de l'amitié pour me forcer à accepter... Je vou-
drais que ce moment fût passé : il m'est pénible, quoique je sois
décidé et que mon parti soit bien pris*. »
A toutes les exhortations, il répondait que l'heure du danger
était passée, qu'il ne voulait pas donner « le funeste exemple de
se perpétuer dans les places » , qu'il manquait d'expérience encore
et qu'il fallait « savoir n'être que simple citoyen pour être digne
1. Par 308 Toix sur 613 votants. Son concnrrent était LaTallery, qui n'obtint
que 28 i voix, et ne pardonna pas à Goujon son succès.
Les administrateurs élus ou réélus, du 11 au '20 novembre, furent : Laval-
Inry, Hicbaud jeune, Le Turc, CliarbonDier jeune, Germain, Hodanger, Rotrou,
Ycnard, membres du Directoire: Richaud afné, Lebas, Paré, Vosgien, Saurai,
Angot, Buffy, Peschard, Leroux, Verger, Baron (de l'Isle), Voizot, Baron (de
Corbeil), Lecuuteulx, Legris, Pierron. Feugère, Dupeuty et Pigeon, membres
(lu Conseil général; Alquier, président du tribunal criminel; Paré, suppléant;
Gillet, accusateur public; Brun, greffier.
2. A Corméry, Mantes, 14 novembre 1792.
J.K rOITBfmoStKt (SOOIOIV.
SI
<te dâvemr magistrat ». H ne disnit pas la vraie raison. Depuis
qoei<ia6S jours, il ébiil fiaucé; le mariage l'tail proche; il vuulail
renoDcer aux affaires pour se retirer à la campais ne et goûter à
«m aise « ta sauvage simpllcità de la oature et ce cliarme pré-
Ôeox que dionue l'amour tendre ».
lÀae Corméry, sa fiancée, avait vingt et uD ans. Elle était la
fille d'un administrateur du département d'Indre-et-Loire, que
GoujoD avait codhu à Tours à l'occasion de aon procès, daus l'été
de 17U2. Il parait qu'elle était fort belle — et la resta longtemps
— sensible el douce, de manières simples et gracieuses. Goujon
s'était lié intimement arec Corméry pendant son séjour; il avait
psasé quelque temps auprès de lui dans sa maison du Flessis. Au
boat d'une semaine, il était amoureux de Lise. Il n'osa pas lui eu
fain? ravi'u; mais, le jour même de son départ pour Versailles.
avant de monter eu voiture, il prit Corméry h part et lui apprit
ea quelques; mots qu'il aimait Lise et qu'il désirait l'épouser.
Canner^', qui n'était pas aveugle, s'était bien aperçu du penchant
qules deux jeunes gens avaient l'un pour l'autre; il ne deman-
dai! qu'à y donner leâ mains. Pour la forme, il réclama quelque
temps de réflexion. Au bout <ie trois semaioeg, il répondit à Oou-
jt»D : < Ma âtle décidera seule, écriTe7.'lui. » Goujon prit la plume
auanlôl. Sa lettre est du 17 septembre, et déjà il la date de
l"*de la République'.
'« Lise, je ne sais s'il jjeut m'être permis de reposer mon cœur
ao milieu du tumulte qui m'environne; je ne sais si je devrais
oflrir te partage d'uoe vie qui, peut-être, doit s'écouler au milieu
des orages. ^ Mais enfin, une force plus puissante que la froide
raison m'entraîne. J'avais vu bien des femmes, vous la première
m'avez fait uailre le désir de me marier. Non que j'aie été séduit
pw un de ce» sentiments éphémères que t'imagination enfante.
J'avais appris à mépriser l'esprit, la beauté, la ricbesse. Je me
promesaifl seul, au milieu des hunimes, cherchant sans espérance
use Ame vraiment juste et sensible dont l'union put embraser la
mienne d'ane félicité pure et durable. Cette simplicité, cette élé-
vattofl. celte pureté d'âme que j'ai cru voir en vous, cette teinte
de mœurs antiques qui vous environnait, ont pénétré mon être
d'uD teotiroeol tendre et profond que l'absence n'a point diminué.
1. il MU(jp« dooc lit cinq )iiurtt «ur Itt vole de I& CoATéntiuii, r«mlu d»M S4
Malin tèùn, le n t«}Jl«intire \T3'Î.
52
it. r.BTOT rr t\
Je vous crois juste, séusible, courageuse, amie de l'être qui
souffre, amie de la vérité. Je crois que tous me rendriez heureux,
je vous demaDde si tous le voulez. — Lise répondei^-moi avec
la même franchise que je vous parle.
« Ma mère et ma sœur me disent que vous le voulez. Gela ne
me suffit pas. C'eal de moi que \ ous devez apprendre à me con-
uaître; les autres ne roe jugent pas comme je suis et pourraient
vous égarer. C'est k moi à vous bien présenter toute la vérité,
car nul plus que moi n'est iotéressé à ce que vous soyez beu-
reuse. — La sorte de réputation que j*ai acquise dans le lieu que
j'habite, le talent que l'on m'accorde, les places où l'on m'a porté
quoique si jeune encore, tout semble annoncer un jeune homme
ardent, ambitieux, pour lequel il n'est d'autre terme que celui
que la mort viendra lui apporter. — Lise, il n'est rien de tout
cela, l'amour des hommes me transporte, mais leurs éloges tùt
touchent peu. L'ambition n'est rien pour moi; faire triompher la
vérité, combattre, mourir pour elle, lui acquérir des adorateurs,,
voir tous les hommes heureux par la justice et la vérité, voilà 1a^
passion qui m'embrase et nourrit mon être. C'est pour elle, c'est
k sa voix que je quitte la paix et le repos ignorés, queje m'élance
dans la carrière vers les places et les honneurs. Mais les places
et les honneurs ne peuvent me satisfaire si je n'eu retire que U
richesse et la domination. Vains aliments de l'orgueil, je n'en'
veux plus, je reprends mon calme et ma tranquillité. En pensant
ainsi, en agissant conformément à cette pensée, vous sentez qu'il
est possible que les honneurs, que la gloire, que les richesses aej
trouvent sur ma route, mais, comme je ne me dérangerai ps
pour les chercher, il est possible aussi qu'ils me fuient et m'évitent .
Je vous tromperais dotic si je vous disais : je travaillerai pour
être riche, pour être honoré; je travaillerai pour être le premier.
— Non, rien de tout cela n'est ou ne peut être. Je travaillerai
pour que la vérité triomphe, je ferai tous mes efforts pour qne
vous soyez heureuse : voilà tout, absolument tout. \'oyei Jonc,
Lise, pesez en vous-même si l'abandon entier d'un cœur juste
sensible peut suffire à votre Iwnheur. Je o'ai point de fortune;
j'en fais peu de cas. Calculez comme si je ne devais point eu
acquérir et pensez si vous trouveriez la vôtre sufSs&nte pour
deux. La Convention nationale se forme, je n'y serai stirement
pas nommé. J'ignore qui l'on va renommer à la place de procu-
reur général que j'occupe; je pense bien qu'on me l'offrira, mais
LB COiriKWlOTîTBt COVIOTt.
sa
il est 1res possible que je la refuse, et je vous a^oue même que
j'èsI dans ct'l îaslaDt ma volonté, car l'ordre de choses qui s'élève
>t»eite Ums les citoyens à fixer prorapteraent les idées qu'ils oui
"èonçue-s, et dans i'èlât où je suis je n'en ai pas le temps. Calculer
dooc si TOUS seriez heureuse vivant comme vous avez fait, à la
campagiie, avec moi qui vous aimerais de toute mon âme. Enfin,
puisqu'il faut tout dire, si l'aitiourdu bien, st la patrie, si le bon-
bear de tae& coQcitojens m'appelaient au milieu des villes, au
rnilien de la comipliou, au milieu des dangers, Lise, me suivriez-
votts, élèverieî-vous mon courage ou si vous chercheriez à me
(iéitmmer de mon devoir, k me retenir, h rae dégrader? Voilà
loot. Lise, je o'ai plus rien à vous dire. Ah! si mon espérance
o'esl pas déçue, .si vous m'aimez tel que je m'offre à vous, si le
coDur d'un honnête homme peut vous suffire, ordonnez, disposez
dcma vie, jamais bonheur plus véritable n'aura flatté mon cceur;
« ce que je vous offre ne vous sufiBt pas, je me réjouirai de ne
vota avoir pa» trompée, car j'aurais èl^ trop affligé de vous voir
malheureuse. — Un autre aurait pu faire parler le langage de la
pawioa, un autre aurait pu dire ; « Je serai heureux par elle, Il
« faut que je Lâche de l'obtenir. » Moi, j'ai dit : je ne puis être
heureux si elle ne l'est pas; il faut donc, dussé-je k perdre, lui
dire ta vérilè, et j'ai tâché de la montrer k vos yeux, cette vérité,
daiis toute la Himpticité qui lui convient. — Lise, ou je ne vous
OQonais pas, ou je me suis bien trompé, ou, quelle que soit voire
répooae, vous verrez dans cette conduite l'eipression naïve et
ICNicfaaottf d'un sentiment tendre, pur, vrai, durable, d'un senti-
meot qu'un cœur lâche et corrompu ne saurait concevoir. Adieu,
Lbe, répoodez-moi, embrassez pour moi père, mère, sœur» si ce
D'est à ces titres, du moins à ceux d'une sincère et durable
amitié.
« Je n'ai pas be»>!tK je crois, de finir en ilisant que je vous
lime. »
Lise répondit au début d'octobre, et ce fut naturellement pour
dire : mû. La correspondance continua pendant cinq mois; le
mari;!, ' it se faire* au printemps. Les lettres de Lise sunl
|ierd«i' iible qu'elles ma tiquaient un peu d'éloquence; mais
le fiancé était trop amoureux pour y voir autre chose qu'une
l'irable, un caractère ceinte qui pénètre son âme 1»
l'i , j 1 mais las dexalter. Son langage à lui est souvent
lyrique et toujours tendre, mais sans recherche, exception rare
M
a. CDTOT ET r. rniTHKP.
et reposante en ce temps d*effusioDS à la JeaD-Jacques, où totisj
les « aruaDts * ont le style de Saiol-Preux. Il écrivait « à bride
abattue » sur la table du Directoire, pendaul rintervalle de»
aéaiioes, souvent même au cours de la discussion. Ses lettres ne
sont pas fréquentes, faute de temps : * Chaque matin, je com-
mence à répondre, mais, interrompu aussitôt, lâs iustants
m'échappent et le soir arrive sans (jue j'aie écrit quatre lignes, »
S'il trouve ud quart d'heure de loisir, il en profite en hâte, et
c'est UD flot de paroles où tout se mêle, protestatioDs de teo-
dresse, nouvelles politiques, cria d'impatience contre la * chaîne »
qui l'attache à son poste.
La nouvelle de sa réélection le surprit dans cette fièvre pas-
sionnée. De toutes parts on le suppliait d'accepter. Tant d'insis-i
tance rétonna, l'inquiéta presque. La paix lui semblait prochaine,
comme à presque tout le monde alors, et la République afierraie.
Corméry lui-même l'engageait à ne pas abandonner les « inté-
rêts de la chose publique *. Il finit par céder et accepta de rester
procureur général, mais avec des réserves. La famine durait
eocore; si la taxe des g^rains, qu'il avait proposée, n'était pas
votée, ou du moins la répression des accapareurs, il renoncerait
« à prendre sur lui de faire exécuter des lois qui répugneraieut à
son cœur* ». En attendant, il décida de s'installer à YersaUles
avec sa famille.
Le procès de Tours venait d'être perdu; M*" Goujon, Sophie
et * les petiUî » retournèrent quelque temps à Auxerre. On vendit
la maison paternelle, on vendit les vignes, dont le père Monge?,,
en moine gourmet, estimait tant le vin rosé. Nicole Goujon partit
la première. Sophie demeurera jusqu'à la fin de décembre avec
Alexandre et Antoine. Goujon la pressait de venir, sa mère ta
réclamant, et aussi l'ami Tissot. Il avait vu Sophie â Versai] les au
mois de juta, et elle lui plaisait infiniment : bien qu'elle eut
trente ans et lui vingt-cinq, il avait songé à faire d'elle sa
femme. Goujon accueillit ce projet avec joie. Tissot eut l'art de
gagner Nicole Goujon à sa cause; à son tour, elle plaida pour
lui. Sophie ne se mil en route qu'au mois de janvier, après une
dGTijière lettre de soû frère plus affectueuse et plus pressaole
encore.
1. Au présidealde 1 asKeralilée électorale deHaatég, là ooTcmbrè M92 (Arch.
de Scine-ct-Oise).
LB CONTGNTIOXNEL CUDIOX. 55
En se connaissant daya otage, Tissot et Sophie apprirent à
s'aimer. Après deux mois de fiançailles, ils se marièrent le 5 mars
1793, à la mairie de Versailles'. Tous deux étaient pauvres :
Sophie ne possédant que « ses hardes >. Tissot, aîné de six
eoCants, ne pouvant demander grand'chose à son père, l'ancien
parfumeur de la reine, ruiné par la République et les assignats*.
Ils n'allèrent donc pas chez le notaire, ni du reste à l'église. Au
repas de Camille, Goujoa chanta les strophes naïves qu'il avait
écrites en l'honneur des époux :
Mes bons amis, vous voyez l'espérance
Qui réjouit nos très sensibles cœurs :
Ab ! ménagez ce fragile bonheur
Qu'en ce moment nous savourons d'avance !
Conservez bien ce soutien de la vie,
Ce doux amour, enfant de la vertu :
11 vit encor quand la beauté n'est, plus,
Son charme reste, alors qu'elle est flétrie.
Je vous chéris encor plus que moi-même
Et je me plais à vous unir tous deux.
Pensez à moi, conservez- vous heureux
Pour votre ami, qui pour toujours vous aime.
Mon amitié, plus simple qu'éloquente,
Parle sans fard le langage du cœur ;
Puisse le ciel rendre votre bonheur
Durable autant qu'elle sera contente!
Le mariage de Goujon suivit de près celui de Tissot. Depuis la
fin de décembre, le procureur général sollicitait en vain du dépar-
tement les quelques jours de congé qui lui étaient nécessaires. 11
ne put quitter Versailles avant d'avoir rendu les comptes du
directoire provisoire; il les présenta le 15 janvier, mais il fallait
attendre l'approbation du Conseil général. Ces retards l'impa-
tientaient.
t. Fromageot, Pierre-François Tissot {Revue de l'histoire de Versailles et
de Stin»-«t-Oise, 1901, p. 225 et suit.). Voir également sur Tissot notre a|i|ien*
ilice A.
2. Sar la famille de Tissot, voir l'excellent article déjà cité de M. Fromageot.
56 R. GUTOT BT F. THÉXiRO. — LE CONVENTIONNEL GOUJON.
Les comptes furent approuvés le 22 février, mais deux jours
après la Convention votait la levée de 300,000 hommes : il fallait
rester pour faire exécuter la loi. Goujon n'hésita pas : « La fer-
mentation est grande ici, dans ce moment, écrivait-il le 11 mars à
Corméry ; les aristocrates remuent et s'élèvent. Quitter son poste
pour son bonheur personnel, ce serait trahir lâchement la justice
et la vérité. Je reste donc, quoique malade et accablé de fatigue.
Mais si ce moment de crise se prolongeait, si d'ici huit à dix jours
je n'obtenais pas de congé, mon ami, il faudrait cependant bien,
quoi que vous en disiez, venir avec la bonne Lise, car enfin voilà
bien du temps que je sacrifie k mon devoir... * Ainsi fut fait.
Lise et son père vinrent à Versailles et le mariage eut lieu vers
la fin de mars*. Les deux jeunes ménages, Nicole Goujon et
« les petits » vinrent tous loger dans la même maison, rue de la
Chancellerie.
R. GuTOT et F. TniNARD.
(Sera continué.)
1. Nous n'aTon8 pa retronver l'acte. La publication fut faite le 10 mars
(Registre du greffe du tribunal civil de Versailles, à la date), et le mariage,
aux termes de la loi, ne pouvait être célébré que huit jours plus tard (loi du
25 septembre 1792, titre IV, secl. ii, art. 3).
MELANGES ET DOCUMENTS
DKS PREMIERS RAPPORTS
ENTRE SAINT-SIMON ET AUGUSTE COMTK
d'après I>R9 ÙOCIl'ItlvnTS OHlOIKiDI
(^8t«-^s^9].
Dans rbistoiru du sainl-siniunisnmel ilupuâilivistne', ccrlains Taits
loqchaot les personnalilès de Sairjl-Sim(ni eL rJe Comte sont incon-
tiuiki : leurs pappoHs, leur collatiûratiou, leur drouille définilive
eoBu. Plusieurs poiiils ci^^cridaril reslaieal obscurs. Il imporlall de
Im êelaircir.
0«s di»cu%4ions 3C sont élevées sur la JaU; iiiilialt; de leurs rcla-
UoQS el sur leur nnlurc ; deux lellres anoQymes et non dalées, lettres
tapiL&lcs au dire t|i^ lou^, mais interprélées dilTéremmenl, rorUtieiit
tour à lour l'argumpiiLatiori de l'une ou Tautre école. Un fonds privé
iTarotiives «lainl-simonieQiies*, aujourd'hui en notre possession «
I. BnR.maKAPntR : (/.'iivr«* eompiètm (coll. Enfanlin; Denlu, 18S8 1 1876); —
Itoma». Pttfckoiogit dt deux yUittitx posltivitta {Sainl-.Simon et A. Comte).
fAivt, AkJin. m-S*; — WeHI, Satai'SimoA et ton nmvre. Pari». Perrin, iS'H,
iU'H'; — AlengrTi Suai hularique et erittifue tw ta iottotaçie chet AugtuU
C4MmtÊ Pam, Alcan, tWO, ln-â>; — Robinet, ?loUcr sut (œuvre de la vi*
tf'Uayvite Comte i' M.l. Au ûi'.p'. ilu U Socielé |>oailivisl4?. 1391, in-S*; —
Pagnel. PolUiquei et moraiiAtes du XIX' fléelf! ('2* «érle). Pari», LecèDe el
Oaiia, HJ9«, lii-8'; - Ferra*, Socialhme, natureli^me tl poiiticùme {i' éd.).
Parit. Didier, In-ft*-. — Lltlré, Augu$te Comte et in phUtuophie pn.%Uit'e.
Pari*, B«-.liflll«. 1863. in<8'; — Ferdittiinil Dreyfui^, l.a fletehifoucnuld-Uan-
cw«rf. P«ri«, Ploo, VMi, la-ë-; - Val«1, Ultret liÀuçuiilti Comte à [Vil.il).
P«ri», HoncKl, 187)1, in-lS';— Correipondaner de Stuarl llhil atec (iuttatxi
étnktkal 4lMo, iu-r.*; — Ultres d'Auçutte Comte et de fiuitave d'Sichthat,
iiM ta Uteiif octtdfntale, \" tiiur« 189G el «uiv.
' ' T'iMirnet l^ijut i Ift^sc Perdre tç* arcbiim el la btblioljij^c de»
iilenA. Il nout 4 Hé donné Je classer ces arclLire» pour ua (ravuil
58 mfuNGBS ET DOCUMENTS.
nous permet de reconstruire une page d'histoire, mal éciaircie dans
ses détails, de la vie de Saint-Simon de 1816 à 4819.
En 1816, l'Empire était tombé, et avec lui Tépouvantail des
guerres. Henry Saint-Simon, toujours Técond d'idées, rêvait d'une
révolution pacifique, d'une fraternité possible des hommes, déclarant
l'Industrie suprême et toute puissante. L'opinion n'était pas encore
favorable aux idées nouvelles du socialiste. Il fallait la préparer par
l'intermédiaire d'un parti. Saint-Simon, fréquentant chez le parti
libéral, proposa aux célébrités et aux notabilités : aux députés, aux
banquiers, aux commerçants, aux cultivateurs, etc..., de publier des
volumes où ses idées seraient développées.
Il nous a paru intéressant de produire ici la lettre < qu'il leur écri-
vait. Nous la croyons inédite :
Henry Saint-Simon à messieurs les cultivateurs, les fabricants,
les négociants et les banquiers.
Messieurs,
J'entreprends de voos débarrasser de la suprématie exercée à votre
égard par les courtisans, par les désœuvrés, par les nobles et par les
faiseurs de phrases.
Je m'engage à n'employer que des moyens légaux, loyaux et inoflen-
sifs. Je m'engage aussi à vous faire obtenir dans un court espace de
temps le premier degré de considération générale et la principale
influence sur la direction des affaires publiques.
J'ouvre une souscription pour me procurer le moyen de multiplier
mes écrits et de les répandre avec profusion. Dès que 'l'opinion indus-
trielle sera formée, rien ne pourra > lui résister.
Vous verrez, Messieurs, que. déjà des maisons de la première impor-
tance m'ont accordé leur appui.
J'ai l'honneur d'être, Messieurs, votre très humble et très obéissant
serviteur^.
prochain que nous arons entrepris sur VHiitoira du saint-simonisme. Pour
éviter des causes d'erreurs, nous appellerons Fonds Fouhnel tout ce qui pro-
riendra de ces archires personnelles et prirëes alin de ne point les confondre
arec le Fonds Enfjlntin, qui se trouve à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris.
1. Archives sainl-simoniennes, ms. Fonds Foumel.
2. f Plus t, effacé.
3. Le cahier de souscription porte le litre suivant, manuscrit : Souscription
pour donner à Henry S'-Simon le moyen de Multiplier (sic) et de répandre
ses écrits. A la lin de la lettre, on trouve un potl-scriptum que voici : La sous-
cription n'engagera en rien pour la suite; elle sera une fats payée. Chacun
souscrit pour la somme qu'il veut.
MfMIKW «APrOIlTS BλT1B SAriT-SlWOJt CT ACCCBTE COWH.
34
Dans l« dcwumenL que nous possédons, nous avons IxouTé ensuite
une liste* de souscripteurà. Klle renferme des noms illustres. Il ne
«era pas sans inltirèu pensons-nous, de la reproduire.
Voici les noms des souscripteurs et les sommes qu'ils versèrent •
MM.
Le (lac D«laracb<*(uucauU (sic),
pair lie Kraoce, fr. 1,000
Vilal Huait, rÀgpnt de la Ban-
que. 150
PUMry, régenl île la Flanque, 5^10
Périer Mret-, re);etit£ de la Bau-
que, f,000
Perregaux, ancien baaqnior, l.OOO
Gabriel Dele9«ert, ?IIU
flottioguer, banquier, MIO
I). André et F. Coltier, ban-
i|uteni, 3U0
Aitloain, banquier, 3W
Gaude, Georges Harlllon , de
l'Ifle-^o- France, :*00
nsvilliers alnt?, 3011
H "vrur gênerai, 2(H)
h trc (les l''inaucf», 13U
Gu> itn il.^ Foncin, banfjuier, ;illû
GoiUm et 0«, niîpociants, lllfl
H»rté, ancien n«^gociam, 50(1
P.'A- Caron , nnnen agent de
change, 500
Cbaptal &lii, maouriiciurier, iOÙ
Vawal, oégociaol, 150
Baritioldi, manufacturier, 150
Hnilaez-Bianc, banquier, ^00
Ue doc de Bruglie, pair de l''rance,
1. Ii«!fard nt fiU, banqau'r», 150
BoaoDi, L. Gou|i} H C<*. ban-
qaiar». 1 50
B , LuDijuiLMs, 150
I . ..'ijiit, tr,o
l-L. Iloliard de Clidiy, roanufac-
larier, KIO
MM.
C.-L. Cadet de Gamcourl, pLar-
macien, fr, -iOO
l>elaHibre, secrétaire perpétuel de
l'Académie de« sciences, 100
Cuvier, secrétaire perpétuel tle
l'Académie des sciences, lOt)
Odiot, orfèvre, 100
P.-F,-G.Boullay,pbamiacien, 100
Rerthollet, pair de France, mem-
bre de l'Académie des scien-
ces, i 00
Foutd el Pould-Uppenlieim, ban-
quiers, *.'0U
Dumnuslier, lianquier, 100
Arago, membre de l'Âcadémia
des sciences, 100
Lanjuinaie, (>air de France, mem'
bre de l'Institut, 100
Ch. DeroPHP, pharmacien, 1(H>
Augustin UrnouarH, libraire. lOO
Uellange, manufacturier, 100
J.-B, 8ay, professeur d'économie
politique, 100
Talma, artiste du Tbeâlre-Fran-
^ais, 100
8,Berard,mailrii des Requêtes, 100
Eug. Latittr, agent de change, 100
D'Arcet, ujanufaclurier. 100
Bondel, pharmacien, loti
Manuel, agent tle change, 300
Cornîssel-Desprpz, négociant, 100
P. Derosne, manuracluriar, 200
Santcrrcrds.rnllineurde sucre, 100
Lecoroie, npf,'t»daat, 100
Boi^iies, fabricaDt de fer, tOO
Gonin, fabricant teinturier, 200
1. AnklTo uini-ftlnumlriinm, m», Fond» Fouroel. Le raanuurit pi)rt<^ l«
Ile 4« I8|(j; mtlt nnuk ilniiUtii* l]Ue CCttC àMÎe itii «té nlM É l'époifuv de
tfait-Sininn.
^^^^^1 M KT
DOCtmEÎTTS. ^^^^^^^B
■
^^^H
MM. ^^
^^^1
^^^^^H G. Eagelmann, fahricant, (r
. 100
Pn*stat, négociant, ff
Too^^^B
^^^^^H De Laeteyrie, lîtographe.
1(10
Sédillon. oégocmai.
100 ^^1
^^^^^^B Ricbard Lenuir, manuf^clu
trier.
I^thelier, négociant.
IOO ^^M
ÎOO
Perreau, négociant,
tw ^^M
^^^^^H Colin froies, maQur^clurier,
100
l)u|>luvinag^, négociant,
iOO ^^1
^^^^^H Delaporte Cls, manuraciurier
, 100
Datiguy, néf,'ocianl.
tuo ^^M
^^^^^1 .îoly Aîné, manufacturier de Saint-
Barbe, Provari et C", négociaal». ^|
^^^^^1 Quentin,
100
iw ■
^^^^^^1 Hubert, négodanl,
100
Jules May, néguciaul.
tuo ■
^^^^^^B Schlumberger, banquier,
'2 (Kl
Viclor Martin, négociant,
100 ■
^^^^^H LoDgutmarrE> et Fréviltp, nègo-
Lefebvre, négociant,
IIIO ■
^^^^^^1
100
Brune t jeune, Dégociant,
100 ■
^^^^H Jefti) Labat.raSneui-de sucre,
,100
Bonartc, négociant.
100 ■
^^^^H Gh. Hodelbofer, fabrioiat de Mul-
Nourlier, négociant.
UlO ■
^^^^^H
100
Mouroutt, néguciant,
100 ■
^^^^^^1 Bessoa aine, négociant.,
100
Dominique André, banquier,
30O ■
^^^^^H G. Mandrou, manuractiirîer de
Edme-Jean-Baptisle Lalmlie,
né^ ■
^^^^^H
luo
gociant^
300 _M
^^^^^1 OAier, raanuracturier.
1011
J .-R. CarrêreetC", négociants
,100 ^H
^^^^^1 Michel, ni^gociani.
100
Uanel père, (ilateur à Paaey,
-200 ^H
^^^^^H DuruQé, oégocianl eD draps.
100
Vanard, négociant,
1011 ^M
^^^^^H Moissou, aégDGtiint,
lûo
Tbéodore Simon «i Besançon ai- ^|
^^^^H De Brigode, député,
100
né.
100 H
^^^^^H Chauvelin, député,
100
A. Daudre, négociant,
100 H
^^^^^B D'ArgcDson, député.
500
M.-C. Royer, négociant.
100 ■
^^^^^H Tarrayre, député,
100
Gb. Âudiffret, banquier.
100 ■
^^^^^^H Lafayette, député,
ÔOO
A.-L BufTault, régent de la B&n- ■
^^^^^H Humblot-Gomte, député,
100
rjue,
100 ■
^^^^^H Le géuéral Tbiart, député,
100
Duraoastier et Bacot, fabricants, ^|
^^^^^^H r)«)aroche, député,
100
100 ■
^^^^H Palalteu, député.
100
Albinet riériee, fabricants,
100 ■
^^^^^H Basterèche, député,
500
Perdonnet, agent de change,
?00 ■
^^^^^H Casimir Perrier, député, 1
1.000
Cb. Depoully-Schirmer et C
• ^1
^^^^^1 Kowhiia, député,
150
bricants,
100 ■
^^^^H Teraaux, député,
500
Pépia-Lehalleur, fabricant.
iUO ■
^^^^^H Saglio, député,
100
Gobin, négociant,
IOO ■
^^^^^^1 Delaitre, député,
100
Delarue, agent de cbange,
204) ■
^^^^^H Guilhelm, député,
100
Mussard, agent de change,
200 ■
^^^^^^^ Grammont, député,
100
BrillanUis, négocitDl,
H
^^^^^^H Bondi, député,
100
Vatpinf-on, négociant.
H
^^^^^H Tronction, député,
100
D'Hube'rt, négociant,
H
^^^^^^m iTobes, député,
100
Millerai, fabricant d'acier.
lOU ■
^^^^^^^ Billion, député,
100
L. Marchand, négociant.
ton H
^^^^^Ê Paillard de Cleré, député.
iOO
L-Ch. MousBct, négociant,
mil H
^^^^^B A. Pêrier, député,
100
Koechlin frères,
■
^^^^^H Chainpy, député,
lOft
■
Paogin,
1011 H
riiifiEHs lirroftra e'^thic siitr-sinoi kt jttrcDSTB cohtb. Ht
U^ulrc part, un tîocumenl' rranuscrit di)nl il y aurait peut-être
Keo, plus tard, du discuter la pruvenance, trouvé à la Bibliothèque
de b Ville de Paris, parait confirmer les indications que nqu» venons
de donner.
Noos tison» :
({^aloc-âimoa offrit à] quelques hommes éminentf, dont leg opinioii&
rtpprocbaieot beaucoup des sieimos, de publier chaque mois un
>lua)« broché (1«* 3 à 40U pagea ,.. ei >i» Iqî ouvrir un crédit do
tO.OlHI Tr. par uiois...; ta propOFJlion fui acceplétt...
El plus loin :
in sais seulflotent, dit l'an leur de ce maauscril, que r.'est. ctipx
.M. IaHïu* que j'allais lam^ les mois toucher les 10,000 fr. convenue.
Et encore :
IHoaleurs mois s'ëlnienl écouléi^ ainsi, lorsque, puur des c.auai's jjuo
je nat jamaift bien i^aes. la iubvootion mensuelle prit Fin.
Ouand on rnît t'a.dditioii des somme» souscrites dang. le document
îDédit i]ue nous utTroni^, le lulal donne le ctiilTre d'une vinglaine de
mille francs. Si les deux documeuls concordent, Pauleur du maaus-
rril ne dut .illcr que doux fois chez LaRibe.
Quoi qu'il en soil, Saint-Simon commenta lu puhiicaUoii des
cahiers de rinda»trie' en deccmlire I8IU, aous le litre suivant :
rtntliultit lUtirnirr. «t scientifique iiguce arec l'indmtrit commer-
ciale f.t manufac/vrirre, oit opinions sur les finances. In politique,
la monde, lu philoikOfihie dan» rintérêl de tous les Itommei titrés à
des travaux utiles et ituîépendants.
i>ile puhliMlion parut chez Uelaunay, libraire au Palais-Royal,
en un volume de ittl pajj-cs imprimé chez Gellol, rue de* Grauds-
Aui{u«Uuâ, n* 9. Elles compienaient un volume sur lex Finances,
travail de Sainl-Aubtn, membre du Tribunal. Au verso du faux titre,
on lit : » tîc volume se composera de trois parties qui paraîtront
sucoesaivemcnl. » i" partie ; Sur Un Finances, par Saint-Aubin,
membre du Tribunal; 2" partie : Considérttituix générale» xur la
pofihqtuf, par Au^-UsUn Thierry; 3- p.-trlie : Rapports de la France
et ris fAmtfrtque. I^es trois i>arties parureal successivement, en elTel,
1. Ml. 4e la ville de Paria (LepclleUcr de .Sdint-Firgeau}, tns. tS&âl,
^1. tditku urigiiule, Funih Fournel.
(>2 MÉLAXCES ET DOCUMETTS.
en janvier et mars isn*. En avril, Sainl-Simon, dans un prospec-
tus in-quarto reproduit dans le Censeur européen, changea le titre,
qui fut le suivant : l'Industrie ou discussions politiques^ morales et
philosophiques dans l'intérêt de tous les hommes livrés à des travaux
utiles et indépendants.
Il annonçait un premier volume pour le mois de mai. Il parut à
cette date. C'est la réimpression littérale des deux écrits précédents,
celui de Saint-Aubin et celui de Tliierry. Cette réimpression forme un
volume, connu maintenant pour être le tome premier de Tlndustrie.
Au premier volume de Tlndustrie succéda le second volume, où
Saint-Simon, lui*m6me, rédigeait la troisième partie annoncée : Bap"
ports politiques entre la France et l'Amérique'.
Saint-Simon, voyant le public s'intéresser à l'étude de M. Saint-
Aubin comme à celle de Thierry (lequel s'intitulait : Son fils adoptif],
se décidait à marcher de Pavant, heureux de l'accueil fait à des idées
aussi nouvelles.
Après ces deux publications, Henry Saint-Simon lance un second
prospectus^ précédé d'une lettre à MM. les pubiicisles. C'est là qu'al-
lait se marquer une orientation nouvelle de l'œuvre entreprise. Il
importe de reproduire le prospectus et la lettre, encore quMls ne
soient pas inédits l'un et l'autre.
Voici la lettre :
Leitre de Henry Saint-Simon à MM. les publieistes.
Messieurs,
Je crois avoir trouvé une bonne idée; je m'empresse de vous la
communiquer : c'est, à mes yeux, un devoir pour cbacun de nous de
faire connaître le plus promptemeat possible à ses confrères les décou-
vertes qu'il peut faire.
J'ai l'honneur d'être. Messieurs, votre très humble et très obéissant
serviteur. Henry Saint-Simoh.
1. Œuvres complètes, II, 2 et sqq.
2. Ce Tolame parut sous le litre : Lettres de B. Sainl-Simon à un Améri-
cain (mai 1817).
3. Le prospectus a paru déjà dans les Œuvres complètes (coll. Eofanlin}. Le
second prospectus est du commencemeol de juin ou fin mai. Il fut envoyé le 4
à Chateaubriand, avec une lettre que voici :
Saint-Simon à ChateaubriUant (sic).
Monsieur,
J'ai eu tkonneur de vous envoyer le i de ce mois un« copie de la circu-
laire suivante que j'ai adressée à MM. les pubiicisles.
Nous possédons du prospectus et de celte lettre un tirage à part curieux
(impr. Foods Fonmel).
RiPPnnTS K^TKK .S*I\T->*I»10> FI in.ffSTK COMir,. B3
Voici le eeeond ^ruspcclus^^ :
Opinion qui ura imita dam U troùiètne volume de l'Jndustrie.
L entre pritjo pbiloKoplùqut' dutit Bayie u commencé l'exécution était,
par f4 natorc, une fntreprise rioiible, c'est-à-dire elle se composait de
4«ax panieUt ou, si on veut, de deus lâches qui étaient l'une et l'autre
également lUrficile» à remplir, qui exigeaient autant de tempe l'une
que t'antre, qui aoceeeilaienl chacune les mêmes ?oiup, le même genre
i'eOan» et qui ne pouvaient être accompties que l'une aprée l'autre.
L'esaoïfla de U manière dont la première de c&» tâches a été remplie
dati doue servir de guide à ceux qui désirent entreprendre la seconde.
iJi première entreprise coosîj^tail à renverser t'édiûce que le clergé
avJiit Mnpiuyé des t<ièclea & construire.
I^ clrrué avait forgé presquf louti^R les Jdéea qui se trouvaient alors
9n drculatioti, et il le» avait liées entre elles de manière à former un
•yttrnio tliédioffiqup gèrit'-nil. ou plutïH il avait réduit le Byslèraé dfs noji
idées à n'^lrp qu'un système de Llieulogie; c'était une bien grande
aiUt>pnse que iielte de rompre uu eucliainement qu'on avait mis tant
4» [•cioc, d(> temps et de sorti à fonuer ; cela exigeait la révision entièri^
éit* idAn«, et par con»equi^nl l'exaaien Gt*pariT de cliacune d'elles
>létaill«^ de la manière dont ce travail a été conduit serait
e»T m Tiirl utile, vl cela deviendra ut^cesHairemeot le sujet d'un
ouvrsge inif^reseunt; mats, pour le mument^ je dois me borner à l'in-
dicatiou des principnleR cundJiiuos qui ont été remplies :
(•Tous le» genres de littérature ont concouru à ce but philosophique,
d»" ' i^ue la llieulogie s'est vue attaquée, à la Tois, de tons côté»,
à haateLiri<, ches toutes let classes et dans tous les espril<>.
Qaoa parcuurn \.t>* ouvra^^es qui ont été écriit< dans te wnr siècle,
il«|i«iii les traités de Condillac jusqu'aux r«cue)la de chatisons, et on
ifvrra dominer partout l'e«prit antiUifolosUjw ;
?• |,M écrivains philoBoplie» n'ont point eié abandonnêii à leurs
prbprva furce»: iIh uut eu pour soutiens le rui de Prusse, l'impératrice
ilf* Itutsl*-., le rui de Pologne et jsoue plusieurs ra|»purl6) Gaiiganelli
lui-même, tout pape qu'il i^tail. Ku uu mut, uu peut dire que, pendant
te svtu* siAcic, les hummee de tous les rangs qui se sont trouvés pour-
Tos de quelque capacité cl de quelque énergie ont concouru à l'mtvre
avoir travail!!* chacun de son côté, les écrivains du
*f. i»otil nrunis fn un seul «telirr philosophique, et ils ont
lait i^n commun un ouvrage (.cdiièriil, un» encyclopédie, à laquelle on
•Mnit pu dunnor le nom iVantiihîoloçie générale.
Voilà, par aperçu, U manière dont la première tAche a été remplie,
et 6»tte lAtba avait pour bat la désorganisation du aystëme tlièologique.
I. IM|* pMidIA da»-i IM fHiàvre» comiitHm.
I
I
I
I
Voyons m&iateoâQt commeot un doil procéder & l'exécaUoo de la.,
•ecoode, qui aura pour ol>|«l rorg^ai^atUm d'au système de mortisl
lerrwtre*. Il est aist> de voir qu? cette secuade lâche exige «i^solumenl
le mèine Lravail que ta première; car^ dans Itioe comme dans l'autre,
ehaqae idée doil être coBf^iderée et discutée sêj^uiâiiieQt ; dans ta pte^
10 i ère, il s'agissait d'effacer l'iicpresMua ilitHilugique que chacune d'elles^
avait reçae; daoa la second*, il s'agira d'imprîtaeri cbactine le cachet
du seos comniuu.
ÛD peut donc, on doit donc regarder comme certain :
i* Que les échvaiuH de tous leâ genres, depuis les philcMophe* pf
pfement dits jusqu'aux cbaasoQniers, auront pour but conHOsn dfttts le
xis* siècle de rendre toutes les idées pusitives;
?* Que les pursunaes qui exerceront le plus d'influence sur l'oplalun
putilique par la considération et par la Torlnne dont elles jouiront con-
courront a ['^uete philosophique du JlX* tiMt^;
> Qu'il arrivera une époque à laquelle les écrivains du xts* siècle
réuniront leurs efforts pour travailler i un ouvrage général, qai aen.
Veneyeiapidie de* idia poniivu.
EnGo^ je pense que les travaux pbilosapbiques oéeessairefi (lour
l'exécution de la seconde tâche emploieront la totalité du iix'RiècIe, et
4ue ce ne sera pas avant la fin de ce siècle que rétablissement d'un
régime vraiment positif, industriel et libéral, ^ra praticable; mais plus
ces travaux s'activeruni et plus les ministères existants actuetjement en
Europe seront forcés de se conduire d'une manière conforme aux înié-
TÈls des peuples et des rois.
Maintenant, si on me demande quand les travaux philosophiques du
XIX* siècle commenceront, je répondrai : ils cotnmenceront dès que
l'iadustrin en tnaaifeMera le désir et en donnera les moyens. Et, si un
me demande ensuite quand riudostrie se prononcera à cet égard, je
Tépootirai : ce sera pou après l'époque où quelques boiti mes énergiques
possédant de grandies fortunes ou de grands latents emploieront leurs
moyens â lut faire vouloir ce qu'elle a tant d'intérêt à désirer.
Les journaïuc furent surpris de la notivetle allure que prenait
t. Les pbilosapbe» dn xviit* siècle soot parvenns A faire gènéraletnenl
■dfneltre t'flpjoion que chacun détail èlre libr« de profesKr et de raire emei-
goer à ses enfitats U religion qu'il préférait. Les |thf)oso[ihes du xrs' sièr.Ie
ronl sefllir la nér.eisiti' de suuinHIre kuti les eafatils à l'étuJe du nti'inecode
morale terrestre, [<ut!ique U simililude des idées murales |M>silivps est If «eul
qui puia»e unir les boniine eu «ociélé, et, qu'en délinilive, le perf(^<:iloa>
enl de l'étal social a'est autre chose que le pcrfectiouiienieot du !>i«tcnié
morale positive. (Note de l'auteur.)
2. Dan» le xvni* siècle, les rois, les prince» et Ifi nobles étajpnl les per-
sonnes Ifs plus con»ideral)les. Dans le xjx', ce seront les pef *i>otics qui nhlien-
dront de K^ands succi» dans les travaux iadostrieta, qui exerceront l.i prioci-
pale iDOii«Dce sur U masse du (jeuple. (Note de l'auteur.}
I
I
I
goer
H feroi
^L de n
PEEUtBRS HiPFOars E?(TBE SAtXT-SmON ET ADCCSTE COMTE.
65
Saînl-Simon. Le Journal des Débats publia dans son numéro du
7 Juta un article assez mordant' :
M. Henry de Saint-Simon est un pubticisle qui, nous faisant l'honneur
de nous croire des publicisles de sa force, a l'hounêieté de noua appe-
ler ses canfrèra et nous adresse la lettre suivante ;
1 Je crois avojr trouvé une. bonne idée; je m'eropreBse de vous la corn-
muDÎquer; c'est à mes yeui un devoir pour chacun de nous de faire
connaître le plus promptement possible à ses confrères les découverte
qu'il peut faire.
a J'ai l'bonoeur d'élre votre très humble et très obéissant serviteur.
• Henri [sic] oe Saimt-Biuon. «
Celle bonne idée que M. Henry de Saiot-Sinioo a (rouets, celte décou-
verte quM a faite c'est qu'heureusement il n'y a plus de religion dans
ce inonde et qu'il faut en faire une; mais surtout il faut la (aire toute
terrestre, rien que terrestre, t'organisalton d'une morale terrestre; voilà
la grande aOaire que M. de 8uiat-Simon nous propose par proupeclus,
et il invite tous tes t'crivains à s'en occuper depuis les phiionopha pra-
prement dits jusqu aiix chamtinniers ; mats chansonniers ou philosiophes
qtl'îU se gardeat bien de mêler la divinité et le ciel dans leur religion
et leur morale, M. de Saint-Simon ne vent rien que de pusilif et de ter-
restre.
Et plu3 loin :
Quoi qu'il en soit, ce ne sera qu'après l'organisation du système de
morale Urrestre, c'est-à-dire tout h fait à la Qn du %ix° siècle, que sera
ftraticable rétablissement d'uD régime positif,
On aura reconnu l'importance de co» telles pour la queslion que
00U5 noua proposons d'édaircir. L'analogie avec la pensée de Comte
6&i maaifeâlâ. Bienlût vieDdra le Tolume lui-même', anaoncé par
1. Fonds Fouriiel, Journal dei f^efro/j, n'du 7 juin. L'article n'est pas signé.
En fetiilletaitt le livre du < Cenlendire des Débats » m l'article r Lee Sïtnts-
Sitnotiîens au Journat dei Ùébali i, noua lûmes : > Quand, en 1817, arail
paru la Morale termire que Sainl-âimon soiimit la pre^i^ic roninie une bonne
idée dédire à ses tonfrères, Hoffmann se montrait eitréniernent cbaquè de
rcl appel à la r.oafraternilë. » L'article est donn de liofTniann.
'2. Voici un passage topique du IroiViÈine volume de L'Industrie : n Ënrin, il
reste A faire en morule un travail encore plus ronïiiderable, jilus important que
le* deux travaux dont nous venons de donner l'idée; car il faut rcloudre tout
le «}stcme des îdëe« niarales; il faut l'asseoir 8ur des ba^ca nouvelli'ci; en un
mot, il faut passer de la morale céli-sle â la morale terrestre; sans dtacuter ici
fUr. BiBTOH. XGI. I*' FABO. &
M
vlu5e«9 rr Boevutim.
le second prospectus, el personne ne eoateste qu'il ait i>(a redîgej
p&r Comte \ Pierre LaOlUâ sera le premier à ; recoQQailre • Itr
grilTe du lioa >. Or, le pnispeclus et le volume sont toos deiix datés
de f St7. La d»te ebervbée des premiers rapports de SaÎDl-Sinioa el
de (JoiDle est doue établie, et c'est doue à tort que certains historiens
onl fixé le debul de ces reJatious à l'aanée 1818'.
D'autres argumeotâ miUleol en faveur de la date de 4817* :
le» loconTénicnti qn'oo troave à funiler U tnonle «ur !■ Ibèologte, il wffit
d'olMUinrer qnf de fut les iâée% «matcrellM lool détruites parloaf . qa'pll»
coDUsaerool A perdre eluqtie ymT de leqr empire el que l'espoir du paradtc
et I* cninle d« l'eafcr ne penveol pins «errtr de buet i U coodatle des
bonaiiie*. L'êiprit bitraaln a manclié depuit l'éUbliueiBéoI de Ib monit thré-
licUM, el, par l'esprit de te» progrt*. il le trouve que le tetnpt de ta Ibtulvgie
«t pMté scai. relour. el qtte ce serait futi« de vuuloir conlinaer » foaiter ta
munie sur de^t préjugé» dont le ridicule fait lou» lea juur» Ju»tlce. Le» ihéo~
lugjef. ont eu Leur |iarl, et, désormais eH^ ne pennenl plo» «errir A riea. Le
chriilianitnie a fait fAÏre un grand p»i à la tnorale; il serait iajojleet alwarde
de te oier; mais on doit reroanallre arec la nièrne tioQne foi qae mo règne est
liai et que le tenip» pendant lequel i) a etè utile e4t dé]t loin de oons. L'ère
des idèe.$ positives commence; on ne peot plus doDoer à la morale d'attiré»
motirs que des intérêt^ palpables, certains el prètenls. Tel est l'esprit do siècle
el tel sera f>our Jamais de plus en plus l'esprit des gèuératioas futures; voili le
grand pas que ra faire la ciTilisatiou; il consistera dans rèlablissemenl de la
manie terrestre el posiUfe. >
1. Dans une note ao craj'oti, de la main de U- G- d'Elcbthal, insérée dans
Sun eiemplaire de la Bibliographie Paitrnet, les premier, deni'ièaie et troisième
cahiers du troisième volume de t'taduslrie, io-i*, sont indiqués comme étast
i'kvg. Cooilc, le quatrième de Saint-Simon (t8l7). Foumel, au contraire,
imprime ; < Les cinq cahiers ia-i> 'de l'Iadustrie} ont été en totalité rédigés
par Ang. Corale > (Bibliographie, p. 17].
% Cette d<U est contestée par Liltrè el Rabioet, par VM. Lévjr^Broht, Fer-
nu, Aleogr», WeilJ, qui doaoeol I8IS. Cf. BibliograplUe, tHpra. Il est à noter
que t.ei tnallre^, admettant pour la plupart ia cotlaboratio* de Comte au Iroi-
siitee volume de l'Iûdiutrie (1817), donnent l8tS comme date ioiliate de leurs
rapports. Il faut croire qu'ils ignoraient la date du troisième volume de l'In--
dustrle.
3. 1817 est égalemenl la date foomîe par lUt. Fagoel et Dataas. Le toIubc
de Jll. Dumas avait été en partie publit dans la Bévue phiiotophiqtte . En
effet, dauf la deniième réunion plenière de la Société positivisli^ d'easeigoe-
ment populaire, tenue le mardi t^ avril 1904, le b' Dubaisson, aoatjrsant les
deui articles de H. Dutnas parus dans U Reaue pAi/osopAlfue de mars et
février it>04 fn" 338-339J et réunis dans je volume dont nous avons déjà parlé,
s'etprirae de ta sorte : i Dans le premier article, M. Dumas conte parle menu
les rrJatioas de Cotule avec Saint-Simon depuis lew premier cotitaet, m lSi7,
jusqu'à leur rupture, en 1SÎ4. )■ Cf. Revue octidênlate, i, XXEX, p. 294. —
M. Boolh avait donné 1S16 (cf. Bibliograpbie. vipra). CVirate. en 1S16, était
loin de songer i S^int-Sinron; Il projetait un dépari pour TAmérique. Le ^é*
rai Campnvdoii, on de ses amis, lui avait fait faire la connaisaaase da ftoérti
fftKIIJCtS KirrOB.?^ I..TTRE BAlXT-SIStOH £T tOStTfiTE COMTE. 67
4* Kn efTet, dans une lellre datée du i" mai 4824, adressée par
Cocnte à Gustave d'Ëicbtbal', on peut lire :
J'aT^t été préveau, il y a sept ans, quaQd je suis entré en rapports
*«ec lut iSaiût-Siroon)*.
Lu calcul est siraple et probanl.
2* Comte, en 1854, dans l'appeiidice de aon traité de poliliqu«î
positive', publiant d«s opuâculeâ prenant date à partir de 1822, dit :
... Eu ^cart&nt les écrits pn^maluréR que m'iaspira la luacsle liaison
à tfav«rt Uqa«ll6 s'accomplit mon «Jébut spontaoé, DaD«t œs produc-
lions artiâcielle*, je ne recueille ici que deux indicauans décisives de
ma tendance continue vers la religion posidve. La première surgit en
1817 de celle teawace caraclt^riBLique, au mili<>u d'une vatiie publicii-
lioo : tout est relauf; vuilà le seul principe absolu'.
Cette vaine publication est évidemtnenl le tome trûbiècne de l'In-
dustrie paru, nous l'avons dit, en 4817. Celte fameuse phrase y '
flgore*.
Le second prospecius paru, Saint-Simon rédigeait et lanç&it à
nouveau des séries de circulaires relaLivea à l'Iaduslrie (juillet-août) *.
, Bcrurd, laqosl, ajisiil Hé nomm^ chef du génie américain «I délirant créer
I éoel« «Mlogue à l'iitrole polyli-chniqué, 4T*jt promis i Conil« de lo propo-
•ar pour l<^ r^iurn de g^rot>lri(; deamplivci pure. « Voilé, dit Coinle, met e«pé-
r»att*. • — Seize joor» aprc», Coiaie écrit i VaUl : u Je ne rois pertonae,
ciKple qa>'ique« élfcve» tful vicniirtit me visiter tltn» mn solitude et le bon
M Cacnr*^""-"* *"* kujcU ordiaiireu de mra éludes, je vicnA ilepuLt une
qaiaiaiae de juur» ti'tn jjuul>>r un troutrnau, qui nB conirrbiie \Mi in6diocre-
meoi 4 me faire rhèrir mes (ravaui : je veui dire que jeludîe let> Ëtnt«-Uoii...
AiliM.inaii cher «ini; eti)iérnna que, duoa ftix uu sept t»ni«, niiim nous ertikm;-
MfiiM aaprè» de l« «talue de Franklin, >~ Durant tes preinient tiini» de [817.
GmsuU no p«r»U p«» «voir Uil la corm.iiMance de SaiDt-Siinon. Dana la lettre
d«i ' oii Ut ' c Jn le dirti que je n'ai nullement abandonné mûu pro-
jet iiiu et que j'ir tiens plus que jamais. Je vois qu'il me «erait
>wp<»*il>te de prendre un autrn pArti et que je ne pourrai jamais me Ttiire en
Wnm» t«nl que... Je continue toujours i tratailler ici dans une luUtude |ibi'
1. Uttri (I8«3), p. ?5.
2, Lettre dr M. RuKi'ne d'fiirhihil *dre<i«tc i nous : n Ce n'est pas approxJ-
mstlmiimt qne Comte «« »erl de relie expretsion ; a II y ii vpt an*, • car II
Miiqsc plusifiir» sutreK périodes de quiilrc oq einq ans correspondant A de*
ftmÊft» di«erte* de »m rcUlion» ave^i nm maître et collaborateur, i
J. P9tMf*t f>o*Uivr. AppenJlee, p. ii.
4. Hrr— ocetétntale, VIII, 318
5. Indastrh («d. oriKinalf). III. '.>■ eahier. p, 6, to-l*.
(. Œufim e0mplil«i, IIJ, ^ «t »qq.
M
UKLintiU a t»oct»si%t9.
Bn septembre, enfin, [Kiraissàieal les trois (iremiefs cahiers du
tFoIsjème volume de l'induâtrie; en octobre, Ib qualrieme el dernier * .
Quoique signes Sailli-Simon, ils èlaienlen lotatilé* rédigés par Auguste
(Inmle. Si l'écrivairi changeait, simple eûlncidonce ai Ton veut, le
formai rhan^eait; L'imprimeur et l'édileur au&âi. A Vin-oc(«vo &e
aubâliluoil Vin-quarto ; i. Sfoitb. imprimeur, a r>eilol, imprioieur.
Tout chaiijfeaét, comme dira LafTitle*.
Tout cliâtigeait, en vérité. A l'accueil favorable des souâcripleurs
suc<%dail un accueil défavorable.
t;mus des idées exprimées dans les quatre cahiers de ce troisième
volume, du quatrième cahier surtout, les souscripleur^ adressèreol
à Son excellence Monseif^aeur le ministre, secrétaire d'Êlal, au dépar-
tometil de la police générile'. le 30 octobre, une lettre* à laquelle
Laflitle el Ternaux refusèrent de s'associer, le premier « compreuanl
Irop bien l'imporlaDce du Iravail et de la production industrielle,
bien qu'il n'entrât poinl tout à fait dans ta voie que Saint-Simon lut
I. Œttvret compiilu, lU, 8.
i, Cr. infra, p. 10.
3, «COUP occidtiilate, XU. 123.
i. Le comle Uecue, mini^lri?, secréUire J'KUl \A{manadt roffal {t8l7(,
p. 168).
;i. Voici la lettre :
■ Il a paru des dislributious d'un ouvrage intitule : l'Induitrie ou DtAOu^
*tom palHiqutt, moralet et i>kttiaophr^uet, par M. II. Aiint-Simon. ânti Im-
(|iielli;s nous avons remurqufe «vec élonucmeiit un*! liste de prétcadn« sont-
cripleurs, ce ijui semblerdit indiquer que ceux que l'on désigne ainsi parlagcnl
Iflt opin)un<i |iutiliÉe& piir l'auleur et en ont encouraf^é la iuiblicJitiiOD,
f Kaus nous emiiressuns de décUrer i Votre Kicellence qu'attrun de tiints
a'a en oonuaissurict; Je ces écrits sTdnL leur publiration; qu'il n'y a eu de
notre part ailcone iiOU9cri|iliun teadani à encourager de» ouvrages dont nous
sommes fort éloignés de i<artager lei principes.
■ U, de Saint- simoo &'esl prèîeaté chez cbacun de nous il y a envîrtvn itn an
en nous anaoa^nt qu'il avilit l'inteotion de publier dea Obiervatiom sur les
Progrès d» cûmmare et de t'itidusirie qu'il a fait partillre alors; sa situatlott
pécuniaire ne lui perinellanl pa» d'en fitire la dépende, dou» avons cédé 1 s«s
instances réitérées en exerçant A bod égard un acte de pore libéralité,
• Nous supplions Voire Bicellence de bien vouloir ordonner que notre iétt-
vceu formel soil coo&igné dans les journaux.
1 Nous soiames, arec respect, UoQseïgneur. vos très bumblea et très obéit-
sanlt sen (leurs,
■ Sifni : Vital Boox, D,-André et Frani^is CoTTiBn, BAHiu.on, \a.»-
SAL, IIBMT9CB, Bu^KC et C", BOTTTKCnEn, GHOS>DAVrLI.IBns, BkB-
TBOLDi, G. Deleseeut, GuArin ds Fohgih et C'*, PÉaifin frères,
«te..., etc.... a
rRiMiEKH RAProHTS RNTae siinr-smoi et icansTR COMTr. t»9
trarait* >; le second > parce qu'il avaiil av«c SaiiiL-Siinun des rela-
Uoosfilus élroit(^s" *.
Uii jour::^ .ivatir, Li Hncheroucauld-Lianr^url avait adressé à Sainl-
Simon utiy li'ilre dans tira lerrai'ô sembluliles'.
Les quatre cahiers in-quarto formant le iroiaiRtne volume de l'In-
dustrie avaient été un insuccès. Saint-Simon voulut so relever aux
jeux des souscripteurs otTensés. Il rédigea donc lui-même, sous son
nom, un autnr volume. Celte puhlivaiion rornie le tome qualrièoie de
l'Industrie. H est annoncé, le (« mai isfs, dans le Journal de ta
littfwrif*, sous le n» I90«.
baos cet ouvrage, Saiul-Simun, pimr s'excuser du précédent écrit
(le troisième volume de l'Industrie] qu'il avait signe, et qu'il n'avait
pas rédigé, ayant laissé ce soin à Homie, s'esprîme ainsi, dans une
prèbee, nianièru d'averliss^menl r
•
On noua r«|>n>clie d'Avuir, dans noire Iruisième volume, perdu le fil
<li» nolrp firutnifTi' ^lirpctioa; cette direction était donc boone, et nous
t (i. UublMrd, !>atiit:Simon, sa pie et lei trapattx. fari», Gotllautain, IS57,
hi.1J, p. 81.
■ ' t.*.
> 'iri II lettre :
« Je in'èUtii ei]>tii|ii>- .irrc vuu» lur cvrluinei |ihriise§ «{ui, dtns an des pn>-
ini>r« f olumf» di'jii paru, scinbLûent tuucbi'r des matières élrangérei il rnire
|»|«i et pr4*lcr â de» intiT|>ri>(aliolit dartgereusci ; vçus vaut r«ppetcj: niém«
i|ae *«a« m'arifc entièrciiirot acsuré «ur ce |)nint pour l'avenir cl qac j'ni fait
40 («Ite aiaurancc la runitition d« âtun aboniictneal. QuH ni mon élonnrmenl
«l BU j>enw tor»<|B'iiu)ciqrd'(tHi, ouTriiat le» c«Uief* Sn-qunrto que vous tcnei
4e Caire paraUre et i|ut je n'arals pas «neor« eu le lemp« de couf>er, j'y troiivn
iIm pnaci|ica iiMtirpnieDl étranfjcrs au tilre (Je l'uuTraKe, des prîticipïi cguc jr
■* me pemelii |)a« de iiualiCirr ki ; de» p-rinripes, ealiii, qui n'unt «té, uc «ont,
■f ii# MrunI jaitiaii li-» inicoS'. J'ai lieu d'étrp piTaoïinellemenl blessé de lrnu<
Taré» tel» prinri|i«ii, de telle» aMertlon» dans c«l ouTratt«, dans Ee({ui>l tou«
a«a |>ris a<K roi>i reiiftiigemerit de ne rien i-crire (jui ne pût Hre approuvai
p«r le* amis de l'nrdrc et du (;outrroement sow^ Iei|iic1 nous TÎTona. J'ai donc
rbonneor de voii<t priir, Uon^ieur, de ne j>lu^ me wiisid^rer comme le aous-
rripUat de fuira ouvMije, lUm qu»- je d^M*nuerdi tiaulcment, car i! m'est
l<robndéni«nl pénible do *oir mon nom A l«i (^t« d'uo nn«ra)!e où sont émtBCè*
de» principes '|Uf je bltiue de Umte ma Utt.e comme <l«-norgantSitleur« de tnul
•rrdre social, wwme iaci>in|>«libl«t *fw l« liberté telle que je la cançois et que
)« l'aiise.
• J'ai l'boaaeur, Uirasietir, de vous saluer lincèremenl.
t Stgaf : LtAHuoimT. r
/|i«f4liund firarfus, t.a KockefùtieauliS-l.iancnurl, p. 4X9 )
•cuttioii.* nuiratti et pfiti"SOiihiquei dnnt l'int^rfii d4
ttt>. ^ ti da travaux utile* et indrpemlauU. A Paris, cli«x
V*r4i*i«, tltoralre, qnsl de» Orands-Augoslins, «* 17, de l'iroprimeric Abc
70
niitUGts et t>ocrifmT«.
irouvôDg jusqoa dans ce reproche uoe sorte d'éloge et d'ancouragement
rjui nous console pour le pasfté en dous averti-^sant pour l'avenir. Noos
aimuQs même a croire qu'après teclure de ce volume, le public revien-
dra à une opinion plus indulgente sar le volume précédent.
Saint-Simon semble blâmer Auguste Comte et, se reprochaol
« d'avoir perdu le fil de sa première dirpclion », adresse par là même,
à Comte, ces reproches ad homint^m. lin eflel, personoe ne sut, a ma
coiînaissance, avant ISS*, sauf Fournel, détenteur des d«tis lettres
anontfmes que Qouâ reproduisons ici, ropinlOQ que Comte avait con-
çue de ces reproches. Toutefois, en 4884, poursuivant pieusement ta
récolle de Màtériidi oisTiriT siivii. a li biocripuir d'Acodste Covts,
Pierre Lamile, son disciple fervent, connaissant les vieilles relations
que, dans sa jijunesse, Guslate d'Eichlhal, ancien .sajnt-simonien,
avait entretenues avec le futur chef du positivisme, eut Tldée d'aller
demander à d*Ëicbtbal « s'il n'aurait [las des renseignements à lui
fournir sur celle période de la vie du tnailre, qui va de I stf» ;i 1 822 ».
Gustave dT/ichlhal Taccueillit avec une bienveilldoce pour laquelle
UfOlle consigna, selon ses propres termes, l'expression de son remcr^
cicraenl bien sincère'.
Gustave d'EJcblhal lui donna communication d'une copie de « deui
lettres inédites d'Auguste Comte à Saint-Simon >.
LaJÏIlte le dit lui-même' : < La copie de ces deux lettres a été faite
vers 48«t, d'après un exemplaire existant dans les archives sainl-
sjmoniennes qui se trouvent chez M. Henri FourneP, et m'a été
communiquée par M. Gustave d'Eicblal (sir) en octobre I88i. » Laf-
fille les publia dans la Kettae occidenkiie du I*' mai t882, et ce sont
précisément les deux lettres dont nous parlions au début de cet article.
Ur, ces deux lettres, qui, jusqu'à présent, n'étaient connues que
par la publication do LafTItte, pubticaUon faite d'après une copie
établie en 4861, le soal aujourd'hui d'après l'original en notre pt»-
session*.
L«no^, in-8' île 160 p. — Ce Toloine, réimprimé f*T O. RodrigOM, êH iniin-
Innanl plus séavralenient conau sons ce titre : Vue$ tvr ta propneté e( ta
Uflutattùit (M. nodrif^uea, 1S3^).
I. Bevw occidenfate, Y1II, 338.
i. Ibid.
3. Ms. Fond» Fournet. Nous [lossêdani l'original cl une copte.
i. H parnllrnit âsau improbable que ces lettres nous fufrseat parTrnue< autrc-
ntAnl quii par transtnisiioDs si)cresnîre<;: Saint-Simoa ayant laissa, tous
pwpirri^ 4 nnlre graad-onrti!, Olimle KoAùgue^ <uni inliro^ et premier «liscipli
(lir Riallrn, resi papiers Tinrent ensuite A Fournel r\ ttr Fournel a laaac Fereire.
OM Inltre» m trouvent donc tnaintenanl daoi notri! collection telle* <)n«, selon
loale prohaMIlt^, t\\t>ti fiirtuit entre Ici maia.^ de Saiot-Simon lai-m^roe.
PBBltlBK$ RlPrOitT$ EXTBE !«AtXT'»IltOl KT inoUSTÉ COHTE.
7^
Elles forment un manuscrit autographe de dix-sept pages gratid
forinat, sur papier vergé à la forme, mesurant trente-quatre centi-
mètres cL demi de haut sur vingt-deux centimètres et demi de large.
1^ première lettre comprend oetif pages, dont deux feuilles doubles
numérotées à gauche, I, 2, et la troisième page unique étant écrite
sur le recto uniquement, numérotée 3.
La seconde l^lre comprend sept pages de même format en fouilles
doubles numérotées I, 2, le dernier verso de la huitième page
demeurant vide: pour la seconde lettre, au-dessous du chiffre pagi-
nai, Gomte aj4tula de sa main : ■< Deuxième lettre. >
Le manuscrit porte de nombreuses ratures, inscriptions, sur-
charges. Les deux lettres ne sont ni signées ni datées. La première
lettre cependant se termine par un signe ressemblant à un grand Y*
d'écriture cursive-, on trouveà la fin de la seconde lettre, en manière
de parapha, un enlacement graphique. Rn étudiant les feuillets, un
découvre des plis; ces plis ne sont point faits en rue de la poste,
mais afin de réserver des marges. Ces plis perpendiculaires sont
coupés de plis horizontaux, ceui-ci paraissant avoir été fhits pour la
commodité du classement ou pour faciliter leur transport.
Certaines corrections ont dû être faites d'une autre encre noim
que celle employée pour la rédaction des lettres, certains mots étant
corrigés d'encre beaucoup plus grasse et plus foncée*. Aucun autre
signe extérieur à signaler.
tjes deux lettres, pour qui veut les examiner, ressemblent à un
brouillon de lettre plutôt qu'à d^ lettres envoyées et parvenues.
EHeà paraissent en realité être un projet d'article. L'original porte
le titre suivant, écrit de la même main : « Lettre it M. H. Saint-Simon
par une personne qui se nommera plus tard*. » Au commencement
I. Non par un u J ». comme l'indique la Hevue occldeulate.
î, Ncmt possédons des lettres originaJes de Saint-Simon perlant la in^me
AaXe ol ècritei d'une encre semblable. Nous ne voulons rJeo en inférer d'une
remsprnb tance fortuite. Toute lodtcation, |toor mémoire seulement, peut être
rele*ée.
3. Liiflitle publia ces lettres mus le litre solvtnl : Lettres i H. H. Sa<nt-
(«tcl Simon, par une persorme qui le Qpmmera plus Urd,av sujH de Vauvriige
intihiii^ r [Vues sar la propriété ri ta It'giilahon (Paris, ISIS]) (sic) {lleviif
ticctdtmtaU, 1. V'III, p. i4t). H\ UMUf- aVAit r.a le manuscrit 4)ri||;in»1 entre le»
main», il aurait remarqu<^ que )«>« pliriM» mises yuar tiioî en a iUlj<)uc& i- ne
t'y trouvaient point. Le litre, d'ailleurs i Vues xur la propriété et la légiila-
litf», e<(t te titre que Itodrigueis iJnnna à la réimpression de tS32 de l'ouTTOge
paru en lâl8, lequel forme, en original, le loine LV ilp l'Iadustrie^ in-octaro
de l'imprimerie Abel Lanoé. On ne le trouve paa sur I édition originale (bibl.
Foodiit Fournel].
72
HKUIVCES r.T DOCtlWElYTS.
de chaque leUre, on lit : « Première lettre, • i Seconde leltre ». Des
leUrus non desUnécs à rimpression ne porleraienl ni ce ULre ni c«s
menlions.
Furent-elles, on effet, livrées à l'impression?
Nous ne le croyons pas. Nous n'avons jamais su i)u'e1le$ aient été.
de quelque faron que ce soit, publiées avant 1883, et lii encore elles
le furent sur une copie', M. d'Eichthal ayant prêté s;i copie, la
« copie d'Eicl^lhal », à Lalïltte. Mais eepenUanl, ce qui t^&l un fait, et
le fac-similé que je donne ici eu fait foi, c'est que les lettres ano-
nymes, en original, sont de récriture de Comte.
Le manuscrit porte [et c'est juàl(>nieol le passage que nous don-
nons en fttc simi/éj, <!c h main de Gustave d'Eichlhal, la mention
suivante : » Cette lettre est d'Auguste Comte, comme le montre suf-
fisamment l'écriture. » Et il signe : • G. b'E. n
Une telle aflirmalioii est une autorité. On sait les étroites relations
qui unirenl d'Eictith&l et Comte. La nombreuse correspondance
échangée entre les deux amis en est un témoignage. Toutefois, ceux
auxquels ne sufllrait point cet argument d'autorité trouveront dans
ta comparaison, avec d'autres lettres de Comte, des éléments sufO-
saols pour déterminer leur conviction '.
Après cette description, aussi minutieuse que possible, du manua-
cril original, il importe de chercher le véritable dessein de ces lettres*.
La date initiale des rapports de Comte et de Saint-Simon étant
établie, il ne sera donc pas utile de réfuter les opinions des posili.
vistes qui croient ces lettres écrites pour leur entrée en retaiious^
t, 11 existe en effet Iroï!» pièces, l'origiiial ftooi nous avons fatl tussi emcte-
inenl que possible la >il«scri|)tion et deux mpies : l'une que nous nommerons
• cA|iic Foiirne) i, parce qu'elle »o trouve dniis les archiven 4ain(-sîmonieaiie!<
(FuDits Fournet), dont iiout» avnn» parlé i l'«ulre que nous [>oum>n$ nFifiet^r
<■ copie d'Iiiclitliat », parce qu'eik'se IroiiTu dana les pH|iiersilc Gualavc d'Eir.h-
Ihal, que son liU, H. Eugène d'Eichlhal, (le l'Inâlitut, » bien voulu mettre
libcriilemcnl à notre clispn»i1ion. Qu'il reçoive ir.i «n hommage mn remercic-
menlfl bien siacËrea.
2, Nonn nvons pri» commi! l^mnin la fameuse lettre adreiisée par Comte i
Hicbel Clievalier, direeleur du Globe «n ISJ'2, doal noua poisédoas l'nrigtnnl
(Ponds Fournel). L'écriture eit idenli^iue.
S. Cf telle intégral des lettre» cl fiic-itîiullé. (A^pp^ndice, fn/Va-j
\. Viiir.i le passive où M. Alengry rite celte hy|julliéic (p. 4, 5 el 6j : c En
MiXS, Orinite, âgé de vingt ans, èUit dans une (iluutioji aièet ptf^Mtt... S'élanl
inlére»«fi loul enTanl aui qucsiionï murales et ptdttiquci», ayaiii Uit sur cet
luAtière» nombreuicg lectures, Il lui ôcrit une leltre nou ilgnee, mneuie et
rafiJiiBB» lurpunTs (.>TnK sinr^smuM lt iocnsTe coure. 73
(4$48|. Depuis plusieurs mois déjà Saiul-SimoQ pratiquait Comte vX
Mfl écriliirc.
Noos réfulfrons d'autre [mrl les opinions des positivistes qui
pratovDl ces deux lettres çumine une sérieuse critique dirigée ounlre
Saiot-Simon. Les positivistes, et parmi eux surloul Hobinet, liraient
aripimenl dercs deux lettres pour présenter Comte on complet désac*
eord avec Sninl-Simon, et même aller jusqu'à le poser en supérieur,
en maître vis-à-vis de Saint-Simon'.
M. Dumas, plus exact, puisrjue déjà il avail donné 1817 eoiume
date initiale de [r'urs rapports, semble pourtant aussi considérer les
deux lettres anonymes comme de véritables lettres, manlTeslant
c^Kodanl une divergence d'opinion, origine de rutursrlii^seutiments.
Personne, en elTel, avant nous (sauf certains sainl-simoniens)*,
oVttaii eu les ori^'itKiui entre les mains. (Vesl ainsi que des opinions
diwrses avaient pu èlre émises sur leur objet. Nous comprenons aisé-
ment que la forme de ces lettres ail été susceptible d'étonner', qu'elle
ail même pu tromper la critiqua de certains historiens^.
Pour exposer notre thèse sur la véritable lin de ces lettres, la date
dp la rencontre étant un point acquis, et par là même l'hypothèse
bHinictivn; on j foil le j«uiip |)0t y It clinicien aJo(iler le» idées mûres de Saial*
ftiiMitt, *'eu^titii!T daaa la fli^nit* voit', iirriver A Jn ttH-ioiogie par l'écoDOtnie
paljlique, in^i* roriniikT d**]! des ré-^erie^, <leg reslrii'lionfr, »)fin|i(dmes d'une
«krigiaaiilé naiiMule... Après cette teltrt.', Cojiile eutre «-ii rapports avec Salnt-
SÎOHM et devieol «ou f «^rvtaire t. «an ami, Bon cnllëltursteur, iùn t ttlént •.
— RAbinet (p. i6'i) : f Nuutt joigiiunK dtis eitrails d*uiii' lettre... dticisiTc qui
tul rrriie i. S«int*Siii)on (>ar ,4u|;uile l'omle en 1818 « puur leur eulrée en
• rrlâlioii*. *
I D«nt cette Atude purcRieitl documentaire, nous ne jiarlons poiot des
loll»enr(M eirre^s l'un «ur l'autre p«r ies dcut |iliilo«apheg. Le pâaMge soi^uel
oiM* UlMin« «lluHlon est cilrall de l'ouvrage de Kobinel (p. 369). Noui a<ias
ftnfMMtn» lie rercnir plu» lard sur k ({uestion. [lourlant ile)t si bien traitée
|Mr M fturnji* {rt. ttipra}.
1 Foumrl et d'Kirhthal.
1 U* ùa de la «ecoiide Leltrc i Je me ferai cooiiallr« en adresuol c«l
•rticlc. •
t Psflinl i(e fM tfein lettre» dans In UevM oeeidenfale du l" Janvier 188*
ip ' 'lie Jiiniii ; « Cunile j bldine la direclioa ptlfemenl prs-
lk| <nan, (ui diitmaci; l'iiviirU'iMeDt néccss-airo et proclame
d« I '!> i> i>' I >- ir- de t^lrr' |iri-v4loir tin<> lente r^volulida philaftophique
t<i(L.ii > in-i- .!■ I i it ■ .'orKittitiij^litrn |iruli<)UL', o -^ Laditte ajoute : • La i|aes-
l4oa iIj- ht:* r. ..!i ,»i-f Saiitl-Sirintu, Si bien Ir^it^'e d*jâ p.ir M. itobiuel,
rrrr«M uoe ul«i<<.i!>' iMiui^rc Uu re» diiKrumenls, le» un» luanuscrits..., etc... •
• «id Itt cuoclusiun» de Robioet : t l'enoane ne pourra bteiler à
74
imUMfrKS ET POLTMEHT^.
de « leltreâ écrites pour entrer en relations » élanl annulée, il impor-
terai l de se iransporler par la penaée en octobre IkH el d'y retracer
l'hislolre hypothélniiie, il est vrai, de la menlalilé des deui grands
philoâopbes après l'écbcc du Iroisième volume de l'Induslrie, qu'avait.
rédtfé Gomle, mais que Saiol-Sioion avait signé. II n'e»L contesté
par personne que c'est à cause de cet échec lui-même et co provision
d'un autre «hec possible, Saiol-Simoo venant de publier un qua-
trième volume, que Comle avait rédigé ces deux fameuses lettres.
Avant de connailre Comle, Henry Saint-Simon avait depuis iong-
temps K fait le pubiicislc' «. Ses ouvrages précédents avaient obtenu
UD succès lantût grand, tantôt moindre ; jamais, cependant, il n'avait
connu de désaveu public. 11 fallail que ce fiU aux dépens de sa colla-
boration avec Comle iju'il en Ht fa pénible expérience. Saint-Simon,
cependant, sul se ressaisir. Sa friciilléde renouveiiemeDl élail graodt>.
Mais Comle dut souffrir. Sou amour-propre se trouvait blessé. Sainl-
Stmon avait engagé son nom, mais Comle sa pensée. Il importait
donc à Comte de conquérir k nouveau la connance ébranlée du
public. Saint-Simon avait reculé. Les idées émises dans le quatrième
volume élaieul plus libérales'. Sainl-Sirnoo pouvait blÂmer d'autant
plus Tacitement les idées émises dans Iû volume précédent qu'il n'en
était pas l'auteur. Se blâmant, il blâmait donc Comle. Toutefois,
l'impéluosiléde Comle devait Tinciter à poursuivre le développement
de sa pensée. Il Tallait engager SainL-Simon a le suivre: ressaisir le^
esprits des souscripteurs, momentanément égarés, démontrer que
ndroeUre, après un LeiU au«tî precit ; I' qu'Auguste CotnU, dès l8tK, >Mnt
d'avoir »ub) l'iofluence de Sainl-Siinon et du D' Burdîn, par coDièqueat, ne
fn( {>aa >bi,oliinienl dans le courant d'idées qu'il âuitit, pcndanl tout le coars
de son eiistence, dans la dîreclian positive et (|u'il ni! Tuulul déjà d>ot cet
ordre de recherches que la théorie précédAt la pralîtiui'. Il re(?)procbait in(roé,
et justeméiil. la marche inverse de son fulur maître: 2' que Comle se po»ail
à ce moinenl. vis-à-ris de Saint-Simon, en critique, c'e&l-4-d)re en juge {fort
compêlenl du reste), pnr cunséque»( «n supérieur quant u la cboae jugée; il ne
s'agissait guère alors d'être m>d élève; 3' enOa (|a'Augusl4^ Comle arail déjà
bien en propre i ce moment de par lui-même cl i lui iponte la rocation sociAle
et la tendance scienlilique ou po&ilîre, qu'il oe reçut par conséquent aucune^
ment et jamais de Salai-Simon ai d'aucun antre, t
I. BxpreftuoD de Comle (Valal, J8V
î. Se rappeler la phrase de (garnie dan't le troisième vuliime de l'Induttrir :
• ... l'établlïisemeDt d'une morale terrestre et posiljte, i et U préface de Saint-
Simon au quatrième Tolurae de rinduslHe : « On nous reproi.be d'^iToir, dan«
notre troittème volume, penin le lit de notre première dircctluo: cède dircr-
lion était doue tionne, et nous truuruos, jusque) i,fiic) d«a0 Ip reprDchr, une
çorle d'éloge et d'encouragement qui auu» console pour te paué, en nou$ aver-
tiuul pour l't««air. »
PKEUIBâ» KJiPFOkT» R1THK «tiriT-SrilOX ET ADOCSTB COHTB.
75
les Idées émises sous la aignalurc Sainl-Simon n'étaient point si
■obTcrsiTOâ. Il fallait comprendre ces idées oL, les ayant comprises,
M ralUer. Comte voulait enfin el surtout reproiidre la pnhlication
aoooocec a la flo de la seconde tellre r l'enim prochain d'un ardclc
mr f économie politique. Un peu de réclame autour de ces publica-
Uoos qu'un dé-saveii public nvail dépréciées était indispensable et, à
cet effet, rassurer les souscriptrïurs était le moyen silr'.
Aussi est-il à supposer que Comte et Saint-Simon, dans leurs Tni-
«MOta entretiens, eurent l'idée d'écrire deux lettres non signées qui
fMnlIraient émaner d'un inconnu. Ces leltresseraient publiées dans un
Jonroal quotidien. L'auteur anonyme, dans ces lettres, se poserait, en
todettr assidu, en disciple même de Saint-Simon. 11 se permellrajL de
te discuter, commencerait d'abord par blâmer Saint-Simon, l'approu-
vant ensuite. Il lui expliquerait les raisons de récbecsubi, lui indique-
rail une autre voio à suivre. Les souscripteurs le liraient. L'intérêt
des iectcur<; serait ravivé. Cette polémique imaginaire constituerait
la réclame la meilleure. Et c'est ainsi que, selon toul« probabililé,
fkireot rédi^jée» ces deui lettres.
KUes furent raturées, étudiées, Touillées. Des additions, dea sur-
charges vieoneul en témoigner. Et cependant, maigre tout, ce projet
de r^lsme (tarait avoir été abandonné, les lettres étant demeurées
tnalilisées dans les archives saint- simoniennes (carton t Saint-
Sitnoa «I, et nos cETorls à découvrir leur publication dans un jour-
Bal de rëpoque éteint demeurés rains jusqu'à ce jour.
Les hypothèses que je viens de soumettre ici paraissent d'ailleurs
avoir été celles de Gustarc d'Ëîclithal. Gustave d'Eicbthal avait
eotreprit un travail sur le sainl-simonisme que malheureusement il
n'acheva point. Il laissa cependant beaucoup de note.s. l^a première,
qat voici*, est écrite de la main du secrétaire de GuslaTO d'Bichtha),
M. Larocque :
1. Il f«tit r«p(>«ler ()a't Im (in du quatrième volume, premier ealiier (li n'; en
|«ft ru d AUtr««), de I ' Indu <) trie. SikiiiUSîmon a imprimé deoi nola. Dan» la
t. Il *<tii : t Noua drvou» nous iltendre à a'étre pas suHi^inmcAt euten-
lou« !•>» t*ptU«t. .; notre dessein eel de lea tatitfaire dam Us cahims
êmioùnti, où nuit* eavàugerons l* ni^iiie question »ous plu&iears pninl^ de vue
p«iw«e4ui . . > — n«n« l« deuiJè'ine : " Nous inTiton» le$ personnes... à foulnlr
bMia hnii« romniuniqut-r totite» li>s cibftervation» qu'elles atirriiil pu fjiirc sur
an* tr^Ttfit Ni'iiia ii-7i [iiiblierons Àxec emprMsemenC et nnu« y répondrons... »
— ' • hiliat, de riiiKlitiil, nous rommiinii|ucii ce sujet relt* »ppre-
et' 'TA <:»t lit oAtrc. EWr. ronlirinc ritpiDlun que nous afon» émiie
II. >i'i trMp lie» ilnui Intlrev aannjnii:! : < tl est permis de penser
i|ui 1 . rcs uinnjrme» éUlmt de*tljite« k amorcer cetla correRponduice. i
2. ^wa« defoui ce» reBseignetornls %ut U Onitave d'RIr.hlhtI A l'obllgetncc
7<î V^LANGES BT DOCUMENTS.
Tout démontre que ces deux lettres ont été écrites en vue de la publi-
cité, de concert avec Saint-Simon; c'est à la fois une sorte de réclame
faite après coup pour exciter l'attention, la justification d'un change-
ment ultérieur de direction, l'annonce de nouveaux ouvrages et l'intro-
duction anticipée du collaborateur qui ne peut pas dire à Saint-Simon,
mais fort bien au public : je me démasquerai. Il ne pourrait dire à
Saint-Simon : je me ferai connaître, que s'il agissait par supercherie, s'il
ne s'était pas déjà fait connaître par ses idées et son style; et, dès Ion:,
comment pourrait-il prêcher i Saint-Simon les idées de Saint-Simon,
dans les formules de Saint-Simon? Comment aurait-il de plus l'aadace
de l'autoriser à publier de telles lettres, si cela lui est utile? Cette
outrecuidance, ces détours joints à l'impudence de lui dicter une nou-
velle direction feraient remontera 1818 la rupture qui ne s'est produite
que quatre à six années plus tard, après quatre années de communauté
d'intérêt, raison pécuniaire, Comte ayant été rétribué de sa collabora-
tion au Politique comme il le fut au Censeur et au Producteur (où il
n'écrivit que pour cette raison).
Le plan des deux lettres n'a rien de spontané. La première est iro-
nique d'un bout à l'autre. C'est un pamphlet i la manière de Courier.
La seconde déguise l'éloge excessif sous le blâme apparent, tout en
constatant un échec dont il faut se tirer d'une manière ou d'une autre.
Enfin, si on prend les lettres à ce qu'elles disent, il en résulterait
que Comte n'est pour rien dans la rédaction du troisième, non plus que
du quatrième volume de l'Industrie, ou du moins qu'il répudierait les
idées contenues dans la troisième partie, pour laquelle il n'a qu'un blâme
formel.
L'hypothèse de la réalité de ces lettres est insoutenable ; tout devien-
drait incompréhensible; au contraire, les difficultés s'évanouiraient si
on admet le concert, un jeu de publicistes. Depuis, Comte a répudié
tous les écrits de celle époque. Il aurait eu beau jeu à rappeler ses
lettres si elles avaient été réelles. Il aime mieux dire que tout ne fut
que du fatras.
La seconde noie, en manière d'addilion, esl de la main même de
Gustave d'Eichlhal. Voici comment il s'exprime :
Dans la première lettre, il lui démontre l'inutilité de son entreprise;
mais n'est-ce pas ironie? A ne lire que la première lettre, on le croi-
rait; ce serait même de l'excellente ironie; mais la seconde lettre ne
permet pas cette interprétation ; il oppose principe à principe (juillet
1881).
de son fils, M. Eugène d'Eichlhal. Le savant économisle nous a confié ces pré-
cieux docnments autant par souci de la vérité historiqDe et intérêt pour la
qneslion en litige que par souvenir des longnes relations d'amitié qui exis-
tèrent entre son père et les frères Pereire.
rHKMIlM WPPORTS KfrîHII S*tPIT-SH»01 RT «tlfilïSTK COUTTE.
77
ÛBS lettres ne sont pas écrites « par ironie », roais bien pour atti-
rer l'atlention <lu public aur Im Ulms omises par Saiul-Simoti eL
t'Iomle et provoquer la continuation de la publication.
Daoique le manuscrit tie porte pas menliim d^uu millésime quel-
eooque, il e«it de loule probabilité que ces tellres furent écrites après
la publication du (jualrieme volume do rindustrie, c'esl-à-dire en
avril ou mai ImIn. Gt* vutume est annoncé le 1(i mai 1816 dans le
n" i9Q6 du Journal de ta librairie, ce qui mellrait au commence-
ai«at dii mois d'avril la dati? du âun apparition. Or, Comte, dans la
première de ces deux lettres aiionj'mes, s'exprime ainsi :
Je VH-UB de lire IVcrii ^ae vous ave* pabliè ces jours derniers-
Kt dans la seconde, de la raeoii suivante :
Mais je n'eu persiste pas moins à soutenir ijue l'écrit considéré d&ns
»oti i'i)$<^mblc n<j devait point être publié, el je fonde cette manière de
voir sur le terrible sort rpie sa pubricution prépare k votre entreprise.
D'aprè» ces phrases, il faudrait fixer à avril ou commencement de
mai Ut date où ces deux lettres Turent écrites. M. Dumas donne la
date de juin 1818 et M. Weill dit que c'est vers la (In de 1818 que
OBI lettre» durent être écrites. Nous ne le croyons pas. Comte écrit :
• La rever» que votre entreprise (le troisième volume) a essuyé il y
8 sis mois » (oclubre IKITj; puis il parle du x récent écrit » (qua-
irièdie volume, mai IKiSj. Cela coïncide bien pour la dale d'avril ou
mai iUlH pour les lettres.
^ ces Irois moments (mai-avrll, juin ou Tin 18)8, œlobre, novembre,
àétxtabtt), Sainl-Siiiion cl Comte étaient en excdlentâ termes.
Le votant» e&laniiODCÛ le lu mai et, le IS, Comte écriviiil à Valal :
Nom venons rie tancer un premier cahier d'un ouvrage biân ioipor-
tant «l qui, je croie, l'era «onsiatian dans le monde poliiique.
Voici comment, le tS mai I8W, Comte s'exprime à l'endroit de
Sainl-Simoa daa» une lettre adressée à Valat :
Tu ditinê i[ue je te faBse connaître .M. de Saiot-t^imon; c'eut le plus
homme que je connaisse, celui do tous dont les ecritA el bb
■ Li «ont les plus d'accord et les plus inébranlBbles.
78 irfLAHGBS n DOCniIlirTS.
Gomle, comme on le sait, avait été, pendant les premiers temps
de sa collaboration avec Saint-Simon, c'est-à-dire en 4847, rétribué
par lui; il recevait 250 à 300 fr. par mois.
Le 4 5 juin 4 84 8, Comte écrit à Yalat :
Tu me crois encore dans l'heureuse et courte passe où j'étais chez
M. de Saiat-Simon.
A ce moment-là, il ne reniait pas cette « heureuse et courte passe,
qui d'ailleurs lui fut fort utile sous plus d'un rapport i :
En premier lieu j'ai appris, dit Comte, par cette liaison de travail et
d'amitié avec un des hommes qui voient le plus loin en politique phi-
losophique, j'ai appris une foule de choses que j'aurais en vain cher-
chées dans les livres, et mon esprit a fait plus de chemin depuis six
mois que dura notre liaison qu'il n'en aurait fait en trois ans si j'avais
été seul.
Le 47 novembre encore, Comte écrit à Valat' :
Connaissant d'ailleurs pour les avoir vues plusieurs fois toutes les
bonnes comédies et sachant par cœur les acteurs et les actrices, je pré-
fère rester philosophiquement chez moi ou aller philosophiquement
causer avec le digne philosophe Saiat-Simon.
Comme on le voit par celle lettre du 47 novembre, SaintF-Simon
et Comte nourrissaient l'un pour l'autre les sentiments les meilleurs.
Leurs divergences ne consistaient qu'en ceci : Comte trouva Saint-
Simon trop pressé de réaliser, comme dit M. Dumas, ses conceptions
dans l'ordre pratique. Toutefois, l'idée fondamentale de Saint-Simon
enlhousiasmaùt Comte :
L'idée fondamentale, dit Comte dans les lettres anonymes, me parait
être une belle et utile conception, et je suis persuadé que tôt ou tard
on finira par l'adopter.
Les deux collaborateurs mêlaient leurs idées, Pun trouvait l'idée
fondamentale, ■ l'idée mère >, comme dira Comte en 4824; l'autre
cherchait d'autres moyens pour la mise en œuvre des idées elles-
mêmes.
1. Cr. Valat, op. eu.
pi.Einiiâ aippoRTS r.ftr%n SAnT-siKow kt iugiistk cohtc.
La quealton morale et religieuse les séparait :
n
Il est même possible, dit Gomle, que je vous présente plus lard
quelques coDsidêrdiions de morale, car je pense que la morale est une
science à fùre, tout comme la. politique, et, en eSTet, sans avoir autle-
roeot l'iotentioa de cumbatlre les priadpcB de morale très respectables
et très utiles que jo trouve eu circulation, il m'est permis d'observer
que ces principes sont îasufttBants'.
Poià entranL plus avaaL dan^ son sujet favori, cet élargissemeitl
positif de ta morale faturs :
Il me semble donc, sans mériter d'être accusé du désir de l)ou~
leverser l'ordre social, qu'on peut très bien dire de ces principes de
morale qui sont en circulation qu'ils ?ont tout à fait insurCsanti; parce
qu'ils ne sont tous que des sentiments, et par suite, en admeliant
marne que tous ces principes sans difitinclion soient coDrormes en tous
points aux vrais ioiéréts de la société, on peut désirer la formation
d'une science morale positive. Cette science, de même que la poli-
tique, me parait devoir êlre entée sur Téconoroie politique, car je
p«Q£e quele^ règles de murale comme les iûstiiutions politiques doivent
être jugées d'après rinfluence qu'elles exercent ou peuvent exercer sur
la production; quel examen intéressant que celui de toutes les coU'
tûmes et dispositions; morales, comme par exemple la cliarité, considé-
rées de ce point de vue et par conséquent jugées pour la première fois
sans déclamation et d'une manière tout à t'ait positive^.
Auguste Gort^le désirait l'établissemeiu d'une morale terrestre cl
positive et Henry Saint-Simon voulait l'elarjjissement du principe
philosophique ci^toau dan$ b parole du Christ et de ses disciples,
de Paul surtout. Les deux philosopties avaient un même but : réor-
ganiser. Ils se préoccupaient des mêmes problèmes, mais y appor-
UJÊnt des méthodes différentes. C'est dans la forme que résideront
ce que M. Dumas appelle i leurs premiers dissentiments n>
Quoi qu'il en soît, ces deus lettres aiionymes, écrites dans les con-
ditions déjà énoncées, sont capitales au point de vue de l'hiatoire du
âaint-âiraouiame et du positivisme.
A première vue, ces procédés mystérieux étonnent. Comte en élait
1. Lettres anatiirme&. Of. Appendice, infra.
2. Lettres iinotiïmes. Cf. infra.
80 IliLAIIGES ET DOCCMBTTS.
cependant assez coutumier. Il aimait qu'on ne sût pas ce qu'il feisait
ou qu'on supposai autre chose que ce qu'il faisait réellement.
En eflet, lorsque Comte collaborait avec Saint-Simon, il oe ngnait
pas ses travaux « relativement à ses parents », dil-il, et c de peur
de flgurer le soir à la police correctionnelle* ».
Il faisait, à ce sujet, ses conOdences à son ami Yalat :
Je te prie, dit Comte à Valat, de tenir cet article-ci fort secret, car
papa croit qae j'ai rompu toute liaison avec M. de Saint-Simon; tu
sais bien que ma famille me croirait dévolu au terrible tribunal de la
police correctionnelle si elle savait que je continue à travailler avec un
homme dont le libéralisme est si connu*.
Comte, il est vrai, va même se contredire, et cela volontairement.
En effet, parlant de ce quatrième volume de l'Industrie pour lequel,
dans la première des lettres anonymes, il prévoit « une catastrophe »
analogue à celle essuyée pour le volume précédent (3* volume. Indus-
trie), il écrit à Valat, le 15 mai 1818, c'est-à-dire la veille du jour où
le volume est annoncé dans le Journal de ta librairie, ces lignes
signiûcatives :
Je crois notre ouvrage trop grave et trop scientifique pour que le
ministère lâche à nos trousses le déclamateur ordinaire, M. de Blar-
cbangy. Quand une fois l'entreprise aura plus d'aplomb et qu'elle sera
décidément ancrée, je me nommerai 3.
•
D'ailleurs, à faire le métier de publiciste, on gagne de l'argent :
Songe, mon ami, dit Comte à Valat, que le Censeur, dans les trois
premières années, a rapporté 200,000 fr. net à ses auteurs, et actuelle-
ment, quoique l'ouvrage ait beaucoup perdu de son ancien éclat, ils
ont encore 10 à 15,000 livres de rente chacun. Oh I il y a des ressources
dont tu ne te fais pas idée dans la carrière politique. Juge si je puis
parvenir à chanter sur cette note-là! Mes parents me pardonneront
alors, j'espère, de m'ëtre fait publiciste*.
En outre, il aime tant Saint-Simon :
Son caractère, dit-il à Valat, est généralement estimé par les hommes
1. Valal, 50.
2. Valat, 36.
3. Valat, 50.
4. Valal, 51.
raiaiBBS BiPPOHTS E?ITBE SAlMT-SIMOn ET iUCUSTE COMTE. 8\
de toutes les opinions. Si plusieurs personnes ne rendent pas la même
justice à ses idées, c'est que sa manière de voir s'élève trop au-dessus
des idées ordinaires pour qu'elles puissent encore être appréciées; mais
cela viendra tôt ou tard, et voilà l'avantage des gens qui sont plutôt
au-dessus qu'au-dessous de leur siècle; c'est que, comme le siècle
avance et qu'il ne recule jamais, ils finissent toujours par être estimés
ce qu'ils valent, tandis que les gens au-dessous de leur siècle sont de
plus en plus méprisés ' .
Et plus loÏD :
Cect l'tiomme le plus estimable et le plus aimable que j'aie connu de
ma vie, celui de tous avec lequel je trouve qu'il est le plus agréable
d'avoir des relations. Aussi je lui ai voué une amitié éternelle...*.
£t lorsque plus tard il collabora de nouveau avec Saint-Simon pour
l'élaboration du troisième cahier du Catéchisme des Industriels, alors
que vraiment, à ce moment-là, il avait à se plaindre de Sainl-Simon,
il écrivait :
Afin de caractériser avec toute la précision convenable l'esprit de cet
oovrage, quoique étant, j'aime à le déclarer, l'élève de M. de Saint-
Simon...*.
Et plus loin :
Ayant médité depuift longtemps les idées mères de M. de Saint-
Simon, je me suis exclusivement attaché à systématiser, i développer
et i perfectionner la partie des aperçus de ce philosophe qui se rapporte
à la direction scientifique... J'ai cru devoir rendre publique la déclara-
tioD précédente afin que, si mes travaux paraissent mr>riter quelque
approbation, elle remonte au fondateur de l'école philosophique dont je
m'honore de faire partie^.
D'autre part, faisant à Valat l'envoi du livre qui contenait ces
lignes, il dit :
L'ouvrage que je t'envoie contient encore quelques traces de ma liai-
coQ avec Saint-Simon, parce que la rupture a suivi le commencement
de l'impression. Elle consiste en le mut élève et dans le développement
1. Vaut, 52.
2. Valat, 53.
3. Catéchisme des Industriels (édition originale), 3* cahier. Paris, de l'im-
prioierie de Sétier, avril, 1824, in-8* (coll. penoonelle), p. 6.
4. Catéehttme des Industriels, p. 8.
Hrv. UisToa. XCI. 1" fasc. 6
82 MÉLl^OBS ET DOCUMENTS.
de co mot qui se. trouve au préambule. Ces traces disparaîtront dans
la prochaine édition, car elles n'étaient que de complaisance*.
Et, dans une autre de ses nombreuses lettres à Valat :
Gr&ce à la précaution que j'ai prise de ne jamais signer mes articles,
la responsabilité ne porte pas sur moi ; c'est une chose convenue avec
M. de Saint-Simon, auquel, comme tu le penses bien, cette convention
ne fait aucun tort, puisqu'il est évident qu'être pendu avec lui ne le
soulagerait guère*.
La mentalité de Gomle, écrivant les lettres à Valat et rédigeant les
deux lettres anonymes, est la même. Les lettres à Valat expliquent
les deux lettres anonymes.
L'Industrie avait cessé de paraître en 48'! 8; en janvier 4849 était
apparue une nouvelle publication : te Politique^. M. Dumas ''dit que
le Politique fut rédigé par une Société de gens de lettres et dirigé
par l'infatigable M. de Saint-Simon. Auguste Comte, continae
M. Dumas, toujours docile, donne au Politique deux beaux articles
uii il développe les idées économiques et politiques de son maître.
Comte, naturellement, n'avait pas signé ces articles, toujours par
simple mesure de prudence. Comte ne flt-ilquecoUaborer au Politique
sous la direction de l'infatigable Saint-Simon? Non pas. Nous avoua
trouvé dans les archives sainl-simoniennes. Fonds Foumel, dans le
carton Saint-Simon, non loin de la minute originale des deux lettres
anonymes, la minute de l'accord fondant le Politique. L'accord est
dûment signé et paraphé, et fait en quadruple, sous signature privée,
le 22 février 4849, approuvé par les contractants et signé autographe :
Saimt-Siiion. Comtb.
Voici lo texte de Taccord :
Entre les soussignés, il a été convenu ce qui suit :
Article K**. — La propriété de l'ouvrage ayant pour titre \» Poli-
tique, et qui se publie par livraisons, est divisée en vingt-quatre
1. Valat.
2. Valat, 107.
3. Le l'olidque, par une Société de gens de lettres, in-8* (édition originale,
p. 1G3), Fonda Fournel.
i. Dumas, p. ïlîa.
PKIVIEHS niPPORTC EXmC SjinT'StHOy ET ATtCDSTB COUTE.
83
■cUons. Douze de ces actions appaniéDncnt, savoir ; à M. Heary de
Sunl-Simon dix, et deui à M. Comte, ancien élève de rËcole poly-
(•cbnlque. Des douze aulree actiooB, deux sont acquises par M. Goutté,
pnipritftitire, el par M. La Chevardière, aussi propriétaire, qui s'en-
4{a|eDt 4 en verser le tnoDtaiit dauf la caisse de la Société, â raison iit
f.iMO fr, par action, d« manière k a que M. Cuutte ne veree les
«ecènds 1,000 fr. qu'après l'emploi des '2,000 fr. à fournir par lui et
M. Ia Chevardière.
Abt. 2, — Les deux actions de M Comte et sept de eaUea de
M. Saini-SltnoD ne pourront être vendupS) cédées ni iransportéee, leur
prodott ««ol pourra l'étrfl. M. Saînl-SimoQ pourra disposer à son gré
le S8t trois autres acilonc.
An. 3. — Au moyen de« articles précédents, M. Saiot-Simon
fanooce à pouvoir rien rédamer des autres actionnaire pour raison des
fuit généralement quelconques relatifs aux quatre premières livrai^ouA
da Pc i[dg pour »0Q compte personuel, et il remet à ta Société
Uw ]' I claires restaoi de ces quatre livraisuns pour en disposer
paretle comme 1m>u lui !;emblera. Les parties se lienneot réciproque-
méat quilles et dcchargét'B de toutes choses à ce sujet.
Ait. 4. — Les abuntiemf.nLs faits pendant la gestion de M. Saint-
himun. H dunt l'i-tal est ci-joint, ne pourront être réclamés par la
iAociétr, qui s'engage au contraire à les fournir k ses frais iî partir du
cinquième cahier ou livraison inclusivement.
Abt. 5. — Le» bénéfices, déduction faite de tous frais géoéiralenient
queloooques relatifs à la présente Bociété, seront répartis en deux parts
égales, dont une. formant la moitié, sera partagée entre les douze
•cUoai appartiMiaot à M. 8aint-âiinou et à M. Comte, en raison du
ottmbrc qui leur en appartient par l'article premier, ou aux conccs-
•aoanaires de M. âaint-Simoa pour ses trois actious disponibles, l'autrA
put oo moitié de cet bénéfices sera repartie entre ceux qui auront
aeqeis tuât un partie des dou£e autres actions, et ceux-ci la répartiront
«alTB vnx au prorata des actions à i^ux appartenant.
Aiit. C>. — Les aDjuéreurB d'actions ne pourront être, sans leur coq-
■ratemKnl, «ingagés pour plus de t,Q0O fr. par chaque action. Tout uou-
«tl •ciioaitaire !*ouscrira le présent acte, dont copie sera délivrée certi-
Sée fv le directeur.
A>T. 7. ^-^ Il y a un directeur nommé par la Boeiélé. Ses fonctions
•'étcodeot & faire les recettes et dépenses, ainsi qu'à tout ce qui con-
eeme radminittratiou et la publication du Politigue, sauf lu rédaction.
An. S. — La durée des fonctions du directeur est d'une année. Il
>»ra réeligil/le. Il rendra compte tous les trois mois, en assemblée
gvoéralt, ér la f^ttiition et des recettes et dépenses qui seront par elle
arn>'tii*«. Il doant'ra connaissance à tout actionnaire qui se présentera
d*" tous ir% d<itaiU que celui-ci pourra désirer. I^e directeur convoque
les aaaombtee* g«nérateii ([uand il la croit nécessaire.
m 1I^U:«CES ET DOCCME.XTS.
ART. 9. — La Société Domine et choisit pour directeur M. La Cbe-
vardiére, qui l'accepte sans émoluments.
Art. 10. — Si le directeur pense que la publication d'an article des-
tiné à être inséré au Politique ait des inconvénients, il en prévient le
rédacteur. Si celui-ci persiste, le directeur réunit les rédacteurs, et la
majorité di'cide après avoir entendu le directeur et le rédacteur. Celui-ci
ne peut voter à ce sujet.
Art. 11. — Les frais de rédaction sont fixés à 100 fr. par feuille
d'impression uu au prorata. Mais, jusqu'à ce que les abonnements au
Politique soient au nombre de trois cents, ces frais ne seront payés que
pour la moitié; l'autre moitié ne sera remboursée aux rédacteurs que
lorsque les abonnements excéderont le nombre de trois cents. Dans le
cas où ils n'y parviendraient pas, les rédacteurs n'auront aucune répé-
tition à exercer à cet égard contre la Société.
Art. 12. — Le manuscrit de tout article inséré ou à insérer an i*oIi-
tique doit être signé d'un des rédacteurs. L'imprimé pourra n'indiquer
que des lettres initiales ou tout autre signe. La responsabilité de chaque
article appartient au signataire.
Art. 13. — l^es rédacteurs actuels sont : MM. Saint-Simon, Comte,
La Chevardière. Ils pourront s'en adjoindre d'autres.
Art. 14. — Dans le cas ou te succès du Politique pourrait exiger
d'augmenter les honoraires des rédacteurs, la chose sera décidée par les
actionnaires.
Art. 15. — S'il survient des difficultés sur des cas non prévus par le
présent, elles seront décidées par les actionnaires convoqués à ce sujet
nt à la niajorit*'>. Les actionnaires pourront être représentés par d'autres
actionnaires pour les objets d'administration.
Art. 16. — Les voix seront comptées par actionnaire et non par
action.
Fait quadruple et arrêté entre nous sous signatures privées, à Paris,
ce 22 février 1819.
Kii 1819, comme on le voit. Comte n'était pas brouillé avec Saint-
Simon. Leurs idées n'étaient pas plus en accord à ce moment-là qu'en
1818. Les deux philosophes se préoccupaient des mêmes problèmes,
mais les comprenaient différemment ^
1. Voici doux lettres curieuses, encore que la seconde lettre soit de 1824.
K«dact<!ur au Politique, Comte s'adressait des lettres i lui-même. On sait qu'il
HiKualt U. It***, R étant l'initiale du nom de sa mère. — Voici la lettre (p. 163) :
tt Le* rédacteurs du Politique à M. B***.
f Monsieur,
f Nous TOUS prions d'agréer tout nos remerciements pour l'exeelleot traTail
que TOUS avez eu la bonté de nous adresser. Nous vous dirons en tonte fraa-
rRCmOU. RirPORT? CSTRE 5I(NT>?IM<IN f.t idrosts comtb.
S5
?fousavoQsétabli que Sainl-Simon avait Tailla connaissance deComte
«n isn. el, selon loule probaliiliU}, au mois de mai; que la ctale où
les « deux lettres anonjrmes » paraisaonl avoir élff écrites est 1918 vl
probablemcnl au mois cravril; que, loin d'avoir été rédigées, cornine
le prétendant et M. Robinet et M. Mengr^ pour « leur entrée on
relaltOQS », «t, [lar là même. Otrc une critique acerbe des idées de
Saint^imon, déguisée copçndanl sous un éloge partiel, ces deux
leUres, au contraire, révélaient un accord tacite en vue d'uno réclame,
uoR Riron de publicité, Taîle de concert; qu'enfin, l'acte Tondant te
Politique dament signé Saint-Simon et Comte en iKVJ apportait une
preuve de leur nouvelle collaboration, étonnante surtout apré* le ton
< des deux lettres anonymes > dans le an où Ton donnerait quelque
créance à la réalité de ce document arliticlel.
Quoi qu'il en soit, ces deux documents, Tun capital, l'original dea
Jeilfcs, l'auire inléreissant, l'acte fondant le PùliHque, o«» peuvent
qaeconllrmer oos assertions, quelque hypothétiques qu'elles puissent
inrallre. En tous ca%, toute discussion devra les ulili.^cr.
Êeriléâ de la main d'Auguste Comte, ces deux lettres, que noua nom-
mom, pour ne point les confondre, les « deux lettres anonymes «,
(fane part, et d'autre part, sîgoé des deux noms, l'accord TondanL le
Politique, fonnenl toutes deux des documents de « première main •
«Tune haute valeur historique. Trouvées dans les archives saiol-
cMm t\ ra ditkll M que nous penion» et vos idées dank deê lellrei sur Vm
tnTlUI i]t)' nr>a« publierons IncfMamment.
c Non* avon* l'tjnoucur il'étrn vos Irès hcimbiea serritenn,
• Les rédacteare du Politique. •
te 11 nun 1816 (Tl, Comte terifiit â 11. de BlainTille Is lellrc Buivante :
■ it mr aiils pr軫nCé ttiez M. de Blainville paar Ir prier Af Tooloir bii'n
fMMr «prè« son dîner eh#z M. de Saint-Simon, qui «»l très malitde et «ini
jAtirt «ivemfot l« voir. Poar ae rien celer, noire raatbeureui ami m lente dn
«f> d^inilre, inaU bmirpuMmenl II n'y e»l point parvenu, el tl y a loul ««(toir
i|«t Douit Xe coMA^rtcron*. La présence de V. de HJujitDjc lui lera un grund
M(|tl 4« Miulagentent.
■ CoHin.
• Itardi «uir (tt). »
Cette t«Ure mI étirai le de la rArrespondance inédite de Comte {lubliée (lar
U Hwriél^ po»ili»i«te. La letlrr n es! f'»* datée. On 4 mi» U dale de 1826.
Oda ni Impoasibk'. Saint-âimnn ulanl niurt «a tâ?S, I) «al beaucoup plo> pm>
kaftM de liier la daim du II tiidr» IS'U, Saint-Simon ar«nl lealé de ae auidder
le 9 man de celte aoiiée.
S6 H^LiïfGBS BT DOCraiNTS.
simoniennes, elles acquièrent on intérêt et une valeur considérables.
Si Saint-Simon reçut ces • deux lettres anonymes > telles qu'elles
sont, telles que nous les produisons, il est impossible de croire à la
réalité de l'anonymat et à la Franchise de leur teneur; si Henry Saint-
Simon ne les reçut ni ne les lut, comment se trouvent-elles dans les
archives saint-simoniennes?
Selon toute probabilité, ces deux lettres furent rédigées d'un con-
sentement réciproque ou sur la proposition de l'un des deux philo-
sophes, mais, en tous cas, graphiquement écrites par Auguste Comte.
U est à présumer qu'après réflexion, ce projet de réclame fut reconnu
stérile et abandonné.
Et, dans ramoncellemenl de ces documents, de même que
l'accord fondant le Politique qui vient témoigner d'une glorieuse et
mémorable confraternité, ces deux lettres anonymes', vaines mainte-
nant, exhumées pour l'unique souci de la vérité, demeurent aujour-
d'hui encore dans les vieux cartons saint-simoniens, inutilisées.
Alfred Pekeiu.
I. On troarera en appendice le texte intégral des deux lettre* anonymes.
rtnrRBS uproBre mint siixt-simo^ bt «.vaosTE comte.
87
APPENDICE.
MAN'USCRIT ORIGINAL DES DEUX LETTRES ANONYMES
twessriss PAR iUtilTSTB COHTK A tIRIBT SiimT-SlMltSI.
LfiTTAES A H. n. SAIIST-SIUON
l'Ali tlKK l'ERBORNE UITI SK NOHHBIIA PLDR TAAU.
(ftif.] «)•.
/" lettre.
trnrf
IPot. t.\ Mcmsî^ur,
preauil uu vif intérêt » lou« les travaux* r^ui me paraisBent au^v.np-
ULIc* de coalnhupT'* nu progrès de là Eicii-ace sucialu H au développe-
iDPDl de la r.ivilbalion, j'ai diï élrp péniblement atfeclé (]u rêveurs qup
^rointrolreprisc n euBtiyé il y a six inuis, elje l'ai été d'aaUnt plus qu'il
n'aptru qu« c^ revers était en grande partie votre ouvrage, et le ré§ul-
uit iièc««8aire de la direction fausse et îrréflécbie que voue aviez prise
(lu* voire irotsi^me vo]um«. Vous avez apperçu (ne) votre erreur,
vmu la «iguali^z rrauchcmpot et vous tentez aujourd'hui de voui; rele-
ver. Je Tteue de lire l'écrit que voue avez' publié ce& jours derniers et
/a m'empresM; de vous communiquer le jugement que j'en purte, ainsi
qoe les réflexioos que celte lecture m'a suggérées el que je viens cJê
téiiisia k la hâte. Cûoiine il ne s'a|(it, à nioa avis, de rien moins que
d«pr4c«rvcr voire entreprise d'une seconde catastrophe aussi complète
*t bien plus décisive que la première, j'espère que vous voudrez bieu,
PO favnur du rnotif, t'ïcuser la liberié que je pr«D8 {sic\ de m'exprimer
«n loot» franchise et que vous trouverez le jugeœeat que je parte sur
votre Acrit digne de fiter séricuscmcot votre atiention. Je m'empresse
d'aill«ar<i t\t\ vous accorder plein pouvoir de publier celte lettre, ainsi
^- ■-■ que je pourrai vouï écrire dan? la suite sur le mêtne
•c^ >yez que cette publication puisse vous être de quelque
otiUiè*.
a.j-B.
1. Correction Comte ariiit mi» priniiti ventent • toutes les cnUrepriMS t.
2. • !' r >« choM », efface.
3. Pri II « feneï do ».
4. l>r(tsili«tnMot < servir utilement votre ealreprite •.
1. r>ilt. îmiïi
Uuei tr
r(IJf
•ur le uauiua
odfiati.
88
MBLAXCES ET D0CDIIB5TS.
1. Ouiod je diii
(fue les jourra-
)utcs D>Dtre(i«n-
dront point le pu-
blie ilcR idée* <\ix
vous veDei de pro-
duire, ja D« prr-
teuds pis «Tcnrer
qu'ils ne Teroiit
point sur votre ou-
vrage an srlicli*!-,
et des articles peui-
ètr« fort lonpi.
.Mais CCS* arlirlt'S
ne traiteront au-
cunement des prin-
cipes que vous
•rci imis, et cun-
sislcront. comme
i l'ordinaire, en
des personnaliti's
plus ou moins ma-
iigDrs, et eu ilcs
plaisanteries plus
on moins bouncs
aur Totre écrit.
(Cette note de
Comte est mise un
marge et est d'en-
cre plu« foucrn.
En fêlant [sic) la revue des principales classes de la société, de celles
qui exercent le plus [fol. 2] d'influence dans la formation de l'opinioD
{générale, et en examinant quelle impression doit faire votre écrit ear
chacune d'elles, je me suis bientôt convaincu, Monsieur, que votre
entreprise, telle que vous la présentez aujourd'hui, doit succomber nae
seconde fois. C'est un point sur lequel je ne crois pas que vous puissiez
conserver de doute, si vous voulez bien prendre la peine de parcourir
avec moi cette série d'observations.
Je pourrais commencer parles journalistes, car ils exercent, quoique
asservis, un grand empire sur l'opinion d'une foule de lecteurs, et je
pourrais vous faire obscn'er que ces messieurs n'entretiendront point
le public des idées que vous venez de produire', parce qu'il leur sera
défendu d'en parler. Mais, depuis l'heureuse invention des journaux
non-périodiques, cet inconvénient est à peu près nul, et les ouvrages
mis à l'index de la police ont, tout aussi bien que les brochures minis-
térielles, les honneurs de l'annonce.
Je laisse donc les journalistes, et j'arrive à la classe pensante; voyons
d'aijord vos confrères, messieurs les publicistes. Plus votre travail ren-
ferme d'idées neuves et profondes, plus vous devez être persuadé, ce
me semble, que les publicistes (à quelques exceptions près, malheurea-
sement fort peu nombreuses), craindront de nuire à leur réputation en
.''esunt (sic) des efforts pour établir la vôtre. En conséquence, tout en
louant vos intentions (qu'il serait sans cloute assez difficile de blâmer
ou de suspecter), ils s'attacheront à prouver que votre écrit ne contient
rien de neuf, et que toutes les idées justes et utiles qui s'y trouvent ne
sont que la répétition des opinions qu'ils avaient émises avant voue.
Les savans (sic) adonnés à la culture des sciences d'observation et de
raisonnement trouveront le moyen que vous présentez neuf et simple,
et d'un succès certain; ils seront frappés de la justesse de vos démons-
trutions principales, et probablement ils seront aussi satisfaits qu'éton-
nés (le trouver dans votre logique une rigueur et une clarté dont ils'
pensent que les matières politiques ne sont point susceptibles; eniÎD,
vous obtiendrez [fol. 3], je crois, leur entière approbation. Mais vous
ne devez pas espérer pour cela qu'ils emploient en votre faveur l'in-
fluence qu'ils pourraient exercer dans cette occasion sur l'opinion
publique. Ix)in de là, ils se hâteront de renouveller (sic) leur profession
de foi habituelle, qu'ils ne se mêlent point des affaires pohtiques. Tous
ces savants, les mathématiciens surtout, sont animés en général d'un
grand libéralisme théorique qui va quelquefois jusqu'à l'exagération
la plus outrée; mais ils n'en conforment pas moins leur conduite à la
maxime prudente :
c qu'on se batte, qu'on se déchire,
( peu m'importe, c'est nn délire. >
* « Ce» deux
je », tffaeé.
1. f Croi... », effacé.
nsMims liProRTs tsmn 9*nrT'giM0N f.t «tictjsrs comte.
H'J
dette classe 6& la société, qui, ea général, penst beaucoup H pense
jBSUt, onai» >ent fort fipu, esi, eu France, plus nombreuse, plu» accré-
[iliiôp, el peul-éiru plus ppoiste (]ut^ dans àucua aulre pays,
Ht M MTiins i^ic] oe vous soulJRtidronl po^, du moms ils voue juge»
mm bipn. Maif (|uiint ù rUoiv^rstlé, elle dévereera sur vou«: et sur
votre tcrit Ir plus prafund mépris, par la rakoa que vos opinianB
ne sont IiiaAéex sur aucune desn idées' produites par les oracles des cul-
léges, cVei-à-dire par l4>s auleurs Grecs et Latins,
Aprt^ c(i coup (t'(fiil jotiè («it) sur la clasee qui écrit et sur celle qui
k^a«(i*, coDsidérous- la clas!»c 4|ut agît, qui esorce uac mQuence poli-
tique directe. La caui^c* que vous soutenez' a dans celte clause des amie
et «les eaoeinie; vous ue sere:'. pas mieux traittj par les uns que par les
uilres*. ËxaminoD» d'alxtrd i'induUrir, que vou:^ «ervez. avec titut de
sMe et de ooa.<itaQct>, doat tous vos trav»ux ont pour but direct d'amé-
liorer la conditioa auciale.
Le« iodustriels, cooimerçana \sic\ et maoufacturiers «ont trop occu-
pée par leurs aiTaires personnelles pnur donner beaucoup de lems |»c)
i la lecture, et, d'ailleurs, ils n'ont pas, t'a gênerai, le guùl des occupa-
unus lut^lleciuelh^». Ils ne sont point habituée à combiner leurs inté-
rfl» particuliers avt'c l'int^rR général; ils ont é\é élevés dans [fol. i\
an ««•nlimeot de crainte et de Ëubordinution aveugle à l'égard du fjou»
ferntimeot, et iU s'empressent beaucoup moins & réformer les^abus
<;o'à le» faire tourner ftu* proQt <le leurs intérêts privés. Obtenir
uu monupuir, s'euricbir daos le courtage d'un emprunt, voilk ce qui
MicDule l'ambition du ptui^ grand tiombre, de la presqut! totalité. Ceux
«r«alr'eux \ùc} qui ont vu clairt«ment que l'industrie a le droit l'i le
pûQTOtr de coatraiuUrc les KOnvcruemens {ik) à diriger les affaires
gi'oàralet de la manière la plus conforme aux ialêr^ls des producteurs
Mal «ncore en »i [lelît nombre, et ils soutiennent leur opinion avec si
peo d'ènnrgiu, qu'tU sont entrainés par le torrent de l'egoïiime contre
Ipqairl ils n'uNimi pomi élever une clique. Ainsi, vous ne devez pas
vcxudisMoiulerque votre écrit oe sera lu i]uv par très peu de cocnmer-
lOs (IX) Ht de tn>U]uraciuner$^ que, parmi le petit nombre de ceux qui
liront, très p'<u sentiront suu milité, et que la petite pincée de c^nit
l'-i ruit ne vous soutiendra point, par la peur qu'ils auront
''^Bn ' uettre*. Voilà ce qoi vods est arrivé déjà et ce qui vous
attraii d«t nouveau.
I rrlmttlvement • maiimes •.
?, ici ê'ial»rca1« <)<■•. e/facé.
3. PrlmitlTcnn'nl * krrvez i.
I. f* iil « drs uni dei autres i.
A. I*r lit e leur» ».
t. PriniiliTrni«nl t i Jour ••
7. < it i>, rufotiu;.
t^ PriBiilifemenl t do cnmiiroBiottre leur» (lersunne» et leurs cspilaui f.
m
UiUTttitS ET POCtmETTS
i!<i l'«ri« vioiineDt
tia donner UD cxcïd-
plrr^ctotdcUdiÉt-
lU-H UgikleA à pcr-
*fculer 1rs <tuc-
trism libâr«I« ri
I» bomiiKiii qui
Im profMMnl, ta
nfauoi fUiMrire*
<^Udi]l aux propriétaires lie ferreE non-cultivaleurs, voue n'aspire:
pas, sans doute, à leur approbatiun, car la mesnre que vous propoi
psl Ton loin, il faut en convenir, d'être conforme à leurs goûts
il leurs babitudeB. Ainsi préparm-vous aux attaques de tout gen
qu'ils vous livreroDt, et voue savez combien est puissante l'influence
celle d«8se d*hoinmes. Ils pn-^tendmai que voue chercLei à bouleverBei
U société, ils se récrieront sur te danger des innovations et ils emploie-
ront tous leurs moyens à insinuer û Topinioa que la mesure qui'
vous proposez ne doit pas être adoptée et ne mérite pas seuleoienl
d'âtre examinée. Voilà, n'e-u doutez pomt, c.e qu'iU diront et fero
dire. Aussi que vous avis^J^-vous de proposer La réforme lipome]
l/bl. S\ d'un ordre de chose dont lei> fainéaas (Ji'<:| se trouvent si bien el
qui placent ceux qui ne font que consommer si au-de^eu^ de ceux q
produisent?
Les industriels agricoles, qui seraient les intéressés les plus directs
radoplioci de la mesurf? que vous proposez, sont encore des espèces d
serfs; ^leur esprit est sans culture, leur ilme sans énergie; plaire k leu
maître est à peu près toute leur ambition. Ces hommes ne Usent pas
du tout, ainsi ils ne prendront pas connaissance de votre ouvrage, et
\oufi o'avet par conséquent aucun appui à attendre d'eux.
Ijcs légjstfs. Monsieur, sont bien maltraités daas votre écrit. Ce qi
vous en dites, est, à la vérité, frappant d'exactitude, mais c'est poi
cela même qu'ils ne vous pardonneront jamais. Voua avez saisi leu
véritable esprit beaucoup mieux que personne ne l'avait fait jusqu'à
présent; on voit que vous les avez bien étudiés et que vous les con-
naiefles à fond; mais tremblez de lea avoir ainsi montrés à découvert.
ÂoUnt ce qne vous dites de leur influence sociale me semble vrai et
ingénieusemeot observé, aataat il me parait impolitique et imprudent
d'avoir tourné contre vous toute cette influence. Les légistes, en
un mol, vont devenir par cette indiscrète révélation les enoemis natu
rels et déclarés de vos idées et 6t votre cause, D est vrai qtie vou» ne
prenez pas la peine de le dissimuler, et que vous désignez fort net'
ment ans industriels les légistes, comme les anugonistes contre lei
quels ils doivent sa diriger aujourd'hui. Mais vous n'avez pas réfléch
Monsieur, que les industriels ne peuvent être pour vous que des am
fort tièdes et des auxiliaires très faibles, tandis que les légistnssont des
ennemis acharnés et des adversaires formidables*. Voici, ce tnesembti
de quelle manière ils se [fol. 6] conduiront à l'égard de votre écrit.
hee légistes sentiront, trè."; bien toute la force< du moyeu (jue voi
proposez ainsi que la justesse de.? premiers raisonnemens tJtc) que voi
avez présentés à l'appui de cette mesure. Mais ils se garderool bien .
l'approuver, et ils éviieront avec le même soin de la contredire; toi
leurs' efforts auront pour but d'empêcher qu'il s'entame une discussion
m
et
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las
et
ne
uiJH
rnrHifms BtrponTH E?f«« HAiNT-smoT n inoosTE cours.
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c^ «ujel. VfltrR actiou sur rupiniuii publique â^ra beaucoup lro{»
U>lc> pour le» forwr à B'ex[>liqu<ir et ue pourra aucunemeat Iwltpr
av«k^ rinflupnce prodiginuse qn'its exercent sur la lociété. Ite afBriQO-
iT»zs K, d'uD Ion doctoral c\iip vos nouvelles idées sont des chimères
eawwM ^SD« tout ce que vous avc^, dit jusqu'à ce jour, el ils déclareruQl que,
tc*u» le» cas, fr'il y a ((unique cho&e (1« 1>od dan« viilre t'crll,
du que, de l'aveu de tout lo monde, cela a« pourra eue utile
qi»'«fe.«> X ç;i^nOraiiiius «uivaiites, la géoeratioa actuelle ne doit point s'en
nc<r«ap(ir. Ea i>meilaoi cettoopiDian, ils «entiroal bien qu'elle est Tausse
et q«s* la gi^a^ration |jréi»enie verrait «a condition grandement ainélio-
l'aiIoplloD de* votre mesure: mais vous savoK que les Itigistes
& pas beMtjii d'i''irv cunvaicicus Je la justt'Kso d'une upinion pour U
sir av«r chaleur. Atusi, cette opinion sera pruduilâ, Btilà compte-
TOKk% ^ Kur rdfoisme di^ leurx cooteinparains, sur leur paresse pour pen-
<*•*'« «'«r la crainte qu'îlt oat de laisser apporter le moindre chnopmeui
i l<*«a.»« habitudes. Cetto lactique jésuitique sera couronnée d'un succèi
«P-** x»* pourra pas, à la vérité, être éternel, car rien de ce qui estvrai-
8»^ai*. gtite ne peut plus, grâces (»>) à In civilisation moderne, êtm
covsa s>l«uenaeDt {tic} étouffé; mais qui pourra durer aseex long tem6 lfic|
p**** »" TOOi ravir le fruit dn vos travaux.
t^oJ 7.j De louiea les classes qui eierceat quelque laflaeoce sur
) *^^&xiion publique et sur la marcUe des aflaire^*, il ne me reste, jft crois,
à c<
I
i= <=-«•>■. l,,in
r que celle des g(jav«rnanfi (Jtc).
-ii^re n'a point asse:; de philosuphie, il u'est point composé
«z forte» pour seulir tout Thonneurqui rejailtiriiil aurlmde
u qu'il accorderait ù vos travaux; il ne porte point ses vu6s
pour apperccvoir (*('c) dans l'avnnir l*» maux qu'il éviterait k
Fnnraise «n encourageant Ips recherches de la nature de
''I''»» ,|ui vnuh occupent. On se perd à disserter pour ou contre te plan
P^^Utique du ministère ; mais, en consultant les faiM, il est, ce me
""^blc, hcila de reconnaître que te ministère ne suit aucun plan
"' "lo'il ^i\ta jour le jour. Trouver des ressources pour les besoins du
nioin«nt Mt ion unique occupation, et sa direction, s'il en a une bien
°*'*tniaée, est plutôt rétrograde que progressive. Si vous indiquiez de
"•"•^'••nx moyens pour mamteuir et pour accroître l'arbitraire <*n
ttBaemaat tes lôrinescoiistiiuiionnelles, ou si vous découvriez la maaiêrr
d établir de nouveaux im[iôts sans trop effaroucher les contribuablds,
"">• recevrifrz des i-loges et des récompenses ; mais comme vos recherches
> al d'uuo uaitirt* absolument opposée, vous n'avez iiucun appui à
fis (,fîc). D'uQ autre côté, je crois le ministère trop
Mi^ en jugement, car lo plaidoyer d'une affaire de ce
Uicrul rationiion du public sur la découverte des vârîlés poli-
cier |
Hinltn.
■ omtrj
' lnkr<4t« primltivemMtt t h *, «ffacé.
'l. ialercsié primitif entent i pour >, tifaci.
• r>r4
"Pria
A*
92 MÉUNfiES KT DOCDaE<(TS.
tiques que l'oa voudrait tenir dans l'ombre. Il faut donc vous résigoer *
à être privé même des honneurs et des avantages de la persécation.
N'oubliez pas d'ailleurs, Monsieur, que le ministère, comme vous
l'avez remarqué vous-même, est composé, en majorité, [fol. 8] de
légistes qui pourraient bien se croire destinés à venger leur corporation.
Us sont rares les hommes qui pensent comme le boa Louis XII : < Ce
n'est pas au roi de France à venger les injures du duc d'Orléans. »
Il vous resterait pour ressource la colère des nobles, s'ils conservaient
encore quelque crédit dans l'opinion, car ils ne manqueront pas de
tomber sur vous à bras raccourcis. Mais l'inQuence qu'ils exerçaient
jadis est si complètement détruite qu'ils ne peuvent plus faire du bien
aux écrivains libéraux, quelque mal qu'ils en disent. M. de la Bourdon-
naye n'a pas eu le crédit d'accroître de dix exemplaires la vente
des ouvrages contre lesquels il a jette {sic) feu et flamme.
Je crois utile de résumer en peu de mots toutes les observations pré-
cédentes a6n de rendre leur conséquence plus sensible; je vais vous
présenter en quelque sorte le bilan de votre entreprise.
Vous serez soutenu, mais très faiblement, et sans* le moindre zèle
par les industriels,
vous serez violemment attaqué par les propriétaires territoriaux non
cultivateurs et par les légistes,
les savans (sic) et les publicistes ne vous feront ni bien ni mal, de
même à peu près que le ministère.
Ne résulte-t-il pas avec évidence qu'une nouvelle chute vous est
inévitablement destinée ? Ne pouvant compter sur aucun secours de la
part des savans (sic) et des publicistes, à peu près abandonné par les
industriels, réduit en6n à vos seules forces, comment pourriez-vous
résister à la prodigieuse influence des légistes dirigée tout entière
contre vous? Et vous n'aurez pas même pour ressource les réquisitoires
de M. de Marchangy?
Je suis donc intimement persuadé. Monsieur, ([pape] 3) [fol. 7] que
vous allez échouer une seconde fois dans l'entreprise que vous avez
conçue. Malheureusement je ne puis doul(?r que ce ne soit encore de
votre faute. C'est ce que j'entreprendrai de vous démontrer dans
ma seconde lettre, où j'établirai qu'il dépendait entièrement de vous
d'éviter ce nouvel échec et que vous pouviez vous ouvrir une route
aussi riante et aussi sûre que celle dans laquelle vous êtes lancé
est sombre et périlleuse. Pour le moment, permettez-moi, Monsieur, de
terminer une lettre déjà trop longue en vous rappelant un principe que
les écrivains politiques devraient toujours avoir en vue^.
Les hommes qui écrivent, de même que ceux qui gouvernent,
ne doivent jamais s'en prendre qu'à eux seuls des succès qu'ils n'ob-
1. PrimitiTement intercalé f d'avaDce », effàeé.
2. Primltiveinenl intercalé i aucun s, effacé.
3. Primilivement i ne devaient jamais oublier >, effacé.
ailU« tirPOBTS EYTflE SAItT-S!»C»?l ET JkOÇBSfl COMTE.
pa», aa lieu d'accuser le public d'étré la cause da leur chute.
tfjfrtt, 11»* écrit» doivent ôlre Iftits pour le public, ei non le public
po ci^t êtantmni ([uu Icïi publiclsLei» libéraux qui qqI pour
pT: i> ntai (luc les gotivernans (iicj sont faits pour les gou-
ventés oe se soient pas encore apper^ius {sic) que le^i écri vains sont faits
poar lea lecteurs; la rai«ua eo est pourtant* la tnémc
J*ki Tboaneur do voua saluer.
Y.
^ Uttn.
[#W. I.) Munsieur,
OHigii! le «ioistre avenir quv jo vouf ai ftrMit, et que je crois
VOa9 4toir démontré dans ma pmninre leUt^, vous auriez tort de pré-
nmer que mon opinion personnelle est entièrement défavorable à
rèehi que voua venez de pubUei*. L'idée foodamentale me parait une
btl9<> ei utile cunceptioo, et je suis persuadé que tAt ou tard on finira
pv Vadopter, para* qu'elle est, t\ mon avis, le véritable et unique moyeu
ilVIever santi secousses rorganii^attoo sociateau niveau des lumières^ et
qu'il faudra bon are maigre (ne) qu'où linisge par s'occuper de cela.
Lm pnucipalf^Kcun&i'qu^iiceft de votre idée me semblent bieo déduiteB,
et je trouve dan» Les constdératiomi accessoires plusieurs apperçus {sic\
neaft «l lamioeux; mais je n'en persiste pa!> moins ïi souleoir que
l'écrit, considéré dans âou ensemliie, ne devait [>oinl être publié, et je
fbod* c> 1- voir sur le terrible sort que sa publication pré-
pve à ■ .La câuBt^ de cette catastrophe est, selon moi, que
Tom écrit, rempli d idées juste» et neuves, est néanmoins duos une
nuuvaiM direcLiou. Eu eÏÏet, votre unique tort, à mes yeux, a été
d'avoir auivi votre idée fondameutale dans ses couJiéqueDces politiques
•a lieu de la suivre dans ses conséqt-iences scieniilique^, ce qui était
poiaiblu, facil««, et d'un succès certain, ainsi que je le montrerai tout ;t
llkeiire. Examiner, Monsieur, combien cette première faute vous a
owoê loin En dirigeant tous vos travaux vers le but de faire adopter
voir* idée dati» ta pratique, vous vous êtes forcéiaent mis en rap-
port avpc tout ceux qui eierceat oti veulent exercer une influence.
politiqae quelconque, c'est-à-dire avec presque tout le monde. Vous
o'avez pas «on^i^ en vous adressant ainsi à la masse du public,
aux dnat gutads incoavdnteae {tic} qui doivent en résulter pour vous.
D'abfird, il n'y a [^0/ S] point encore assez d'idées posiliveïj répandues
■or le sujet qui voue occupe, pour que vous puissiez ^trejugé avec
oooiuiMaace de cauiie en vous adressant directement à la classo la plus
Dombreuse. Voui échoueriez duiic quaad même chacun vous jugerait
avM psraiMa. Uai» avex<vuu!i pu Teupèrer? Cjommeut n'avez- vous paa
MdU que votre narcbe mettrait en jeu des passions, des ÎQtérâlt et que
lPaift]'ti).
^••irximi«* lfiir\
t. IPHoûliTcnenl c eatièrcmont t, fffaci.
94 véLAlVGBS ET DOCUMETTS.
ce serait eux qui se chargeraient d'examiner vos démoastraUons?
C'est là* t'origine du triste accueil que vous recevrez et dont je vous ai
tracé en détail la fidèle peinture dans ma première lettre.
Oui, Monsieur, je le répète, je crois que vous avez commis une très
grande faute en vous jettant [sic) dans la direction que vous avez prise,
car vous vous êtes par là mis très gratuitement aux prises avec les
passions, et les passions les plus intraitables, contre lesquelles les
argumens {sic) les plus justes seront toujours impuissans [tic).
Cette faute, bien que très déplorable, puisqu'elle tue votre entre-
prise, me parait, je vous l'avoue, encore plus étrange et inexcusable. Je
ne sais à quelle fatalité l'attribuer, quand je considère combien il vous
était facile de l'éviter entièrement, et je suis alors presque tenté
de penser que, ai vous ne réussissez pas, c'est que vous l'avez bien
voulu.
Votre idée fondamentale me semble une bonne fortune des plus
brillantes qui se soient jamais présentées à un publîciste. Mais permet-
tez-moi de vous dire*. Monsieur, que vous n'en avez pas tiré* le* meil-
leur parti possible, ou, pour parler plus exactement, que pour réussir
et pour être aussi utile que le comporte votre découverte, il fallait
conduire votre entreprise d'après un plan tout* contraire à celui
que vous avez suivi. En un mot, vous' avez [fol. 3] mal exploité
la mine que vous avez trouvée, et vous avez suivi le filon le plus
pauvre et le plus pénible, au lieu de prendre le plus facile et le
plus fécond. Voici, .«elon moi, quel parti vous auriez dû prendre.
Au lieu de suivre votre idée sous'' le rapport politique ou pratique,
au lieu d'examiner^ l'action qu'elle pourrait avoir sur les institutions*
existantes, dans l'intention de la faire adopter par les législateurs,
il fallait la suivre sous le rapport scientifique ou théorique, il fal-
lait discuter son influence sur la théorie de la science sociale, afin de
la porter, comme elle peut l'être, au rang des principes fondamentaux
de cette théorie.
Veuillez considérer, Monsieur, quel beau jeu vous aviez dans cette
carrière! D'abord, ne vous adressant par là qu'aux hommes qui cul-
tivent les sciences morales et politiques, vous auriez été jugé par
le raisonnement au lieu de l'être par les passions, vous étiez ainsi
en rapport avec vos juges naturels. Gela seul vous garantissait un
1. Primitivemenl « le principe », effacé,
î. f Que >, effacé.
3. « Tout 1, effacé.
4. PrimitiTement f parti >, effacé.
5. « Au », effacé.
6. PrimitiTement f vous n'avez pas exploité la mine que vous avez su »,
effacé.
7. Primitivement « dans », raturé.
8. Primitiremeot c l'influence qn' », effacé.
9. c Sociales *, effacé.
lus UFPORts RtnR 3Ai^T-«iiro!f ET inctTfirs covrr.
œrtaia, si voira aviez d'atllcurd à pr>3$)enl«r quelques id«««
omvt»«l*^UBtO!t H* par coiis'^qucut Utiles. Et, bous ce dernier rapport,
' av«Jt-il iuti> pïtsition [»lus favorable qui) la voue? D'iioe idée coaime
fclle tjue rou» veiinî de produiri', (juelli* masse Je vénies importanieR
*uu!( aviKx ù lairc jtiillir rlan& k science Bociale! Je me bornerai dan»
MUa lettri' ù vous pri>6enter un apperçu (ïi'c) exlrémement incomplei
d« ce qun vous pouviez faire dans cette direction.
Vous hiTÎez mieux que personne, Monsieur, puisque c'est vous qtii
ravffz dit oetiement le premier, que la seule politique raisonnable est
rèoonomic politique. Or, l'économie politique n'est point encore*,
i proprement piirlf^r, u ne science, et, pour le devenir, il lui manque
une baae. Ell<! possède bien un grand nombre de vérités positives,
l/bf. i] iiiaifl ces vérités av $itul guères [*tc) jusqu'à présent que
des olxwrvatioDe détachées et forment plutôt un recueil qu'un ensemble.
Qnoi qu^il 8oit aîaé de les arranger de^ manière à leur donner tiD
^âir de njctliûda et d'eocbaînemout. tout cet appareil scientifique n'em-
che point que leur ÎDCobérence ne se laisse appercevoir (ne) par des
''yeux QQ (>eu exercés. En un mot, tous les bons esprits qui ont étudié
reue science entent bien^ qu'elle n'a point de base réelle et géQér&lc^.
Lut en donner une est, à. mon avis, ce qn'ou peut faire aujourd'toui do
fiai important pour les progrès de la science. Or, co but mo Rcnible
nnptî par votre idée fondamentale : la propriété est t'inslitHlion ta
<ut imfortante de toulfj, tt eUs doit étrt coiutttufe de la manière'' la ptus J^^ ^^soie
tcorablf à la production. Toutes' le» vérités acquises en écoQoœie '''>m<r i
TlKilitique me semblent pouvoir se rattacher i^ cette belle idire, r>t, par là,
Bdle fournil lt>fl moyens de faire enlin la voritabln ^cieni:e politique fon-
ééê tur les ob«e>rvalioo!i ecouomii[ue-<'. <,iucl beau travail ce serait,
Httuieur, que oului de l'arrangement^ de cet pnse.nible, dti la formation
tic la politique positivai
Je* ma contente pour le moment de cette indicaUon sommaire, ai
au% rrllexions vont; paraissent avoir quelque intérêt et pouvoir vous
ton de quelque utilité, je vous adresserai plus tard uo travail un peu
plnv développe sur l'économie politique. c'esl4-dire sur la politique
Lpofitire. J'examinerai*** les progrès principaux que cette science a faits
JQsqa'À présent irahnr.l puire les main» de ses fondateurs les écono-'
I. t.* )«
vuU bira qn
nifil hn*^ dott^
««Ikli'lirlu tel
t. « El •, ralurt, car il j AVait primitivement une virgule.
% « UiII(m! », effaU.
4. • F*(on », tffacé.
(. Prltt>lii(<>miakl i qu il lui i, «ffaeé.
t. rriiiiillTcinmt « dua» l'Iinlcr^l i, rffacé.
iiiTcmrnt t relie idée me », rffactl.
i .i^jiUvetnetil <i la furmalioa •, tffacé.
9l Le manuicril, i fiartir d'ici, est écrit en caractères plus Uns : il scmble-
niit <|ue Comte avait écrit le» lettre» Juw|ue-là ri i}n'énsolte it les ail reprisM.
tO t Ooe », *f^ot4
tHi NJUltCBS ET DOCDMBXTS.
mistes Français (auxquels, suit dit par anticipation, on ne rend point
aujourd'hui assez de justice), et, successivement, entre celles de Smith,
de Malthus et de M. Say.
Il est même possible que je vous présente plus tard quelques consi-
dérations de morale, car je Hpai/e] 2) deuxième lettre [fol. 5\ pense que
la morale est une science à faire tout comme la politique. Et, en effet.
sans avoir nullement l'intention de combattre les principes de morale
très respectables et très utiles qui se trouvent en circulation, il est per-
mis d'observer que ces principes sont insuffisans {sic). Le plus large et
le plus répandu de tous ces principes, celui de l'amour du prochain,
n'est, en réalité, que l'expression d'un sentiment, et non une règle de
conduite; presque tous les autres sont dans le même cas. Or, les senti-
mens (sic) les plus estimables en eux-mêmes sont presque toujours sté-
riles pour le bonheur de la société, et lui sont même quelquefois très
nuisibles, quand leur action n'est pas guidée* par des connaissances
positives. Pour m'en tenir à l'amour du prochain, dont presque tous
les autres principes ne sont guères (;<c)que des modiGcalions diverses,
n'est-il point évident que si ce principe n'est pas dirigé dans son appli-
cation par la connaissance des moyens d'être utile au prochain, le bien
d'autrui pourra souvent n'en pas résulter? C'est un fait d'observation
banale que les bonnes inlentions conduisent souvent, par le défaut de
lumières, à des actions très funestes. Ce qu'il y a de plus important,
ce n'est donc pas de chercher à créer chez' les hommes tel ou tel sen-
timent, car tous les eSorts qu'on fait pour cela sont presque toujours
inutiles ou infructueux, mais bien de chercher à utiliser pour l'espèce
les sentimens (sic) dont les individus' sont animés, en leur enseignant
les moyens positifs' d'être utiles à leurs semblables, car la nature a
assez disposé les hommes à s'aimer pour qu'ils saisissent l'occasion de
s'être réciproquement utiles, dès qu'ils en voient le moyen d'une
manière nette.
Il me semble donc que, sans mériter d'être accusé^ du désir de bou-
leverser* l'ordre social, on peut très bien penser et même dire des prin-
cipes de morale qui sont en circulation, que ces principes sont tout à
fait insufGsans (jtc); et que, par suite, en admettant même que tous ces
principes sans distinction soient conformes en tous [fol. 6\ points aux
vrais intérêts de la société, on peut désirer la formation d'une science
morale positive. Cette science, de même que la politique, me paraît
devoir être entée sur l'économie politique, car je pense que les règles
morales, comme les institutions politiques, doivent être jugées d'après^
1. Primiliveracnt i dirigée », effacé.
1. Priraitivement a dans », effacé.
3. Primitivement i les hommes », effacé.
4. Primitivement a de s'être rréciproquemeol] >. effacé.
5. c Sur », effacé.
6. Primitivement c la Sociélé », effacé.
7. Primitivement a leur », effacé.
PIIMflRS RAPPORTS EVTRB SlIRT-SIMON ET ACGUSTE COMTE. 97
l'influence* qu'elles exercent ou peuvent exercer sur la production.
Quel examen intéressant que celui de toutes les coutumes et disposi-
tions morales, comme, par exemple, la charité, considérées de ce point do
vue. et, par conséquent, jugées |)uur la première fois sans déclamation.^;
et d'une manière tout à fait positivel Voilà pourtant à quoi vous con-
duisait votre idt'e, voilà ce que vous avez dédaigné.
Voyez, Monsieur, quelle vaste et belle carrière vous pouviez parcou-
rir! Elle était si facile à appercevoir (sic) tout entière du point de vue
auquel votre idée a dû vous porter, que si vous ne l'avez point suivie,
je ne saurais supposer que ce soit pour ne pas l'avoir connue. Je pense
plutôt que c'est le noble désir de voir votre idée fructifier prompte-
naeat' pour le bonheur des hommes, qui vous a déterminé à la traiter
sous le rapport politique' ou pratique. Mais, Monsieur, cette passion
de la philantropie {sic), si touchante et si respectable, nous montre
malheureusement plus d'une fois les choses sous un faux jour, et nous
conduit à des résultats entièrement contraires à ceux qu'elle nous avait
fait désirer. Il vous a semblé et il a dû effectivement vous sembler
d'abord que la direction politique est la plus propre à amener prompte-
ment l'adoption dans la pratique de la mesure que vous proposez. Mais
en n'obéissant point sur-le-champ à cette première impulsion de votre
cœur, et en réfléchissant davantage sur ce sujet, vous auriez vu que la
prééminence, sous ce rapport, comme sous tous les autres, appartient
à la direction que j'ai nommée scientiUque ou théorique. Vous n'avez
pas considéré, Monsieur, que votre idée serait bien plus aisément et
bien plus promptcment [fol. 7] adoptée par les économistes que par. le
public auquel vous vous êtes malheureusement adre.«8é. Vous n'avez
pas considéré qu'elle serait bientôt admise dans la science sociale comme
un principe, comme une vérité démontrée, et que, .«e présentant ensuite
à la pratique avec ce caractère, elle serait bien plus favorablement
accueillie. Dans quelque science que ce soit, les principes reconnus
pour vrais dans la théorie Unissent toujours inévitablement par s'in-
troduire dans la pratique, et le vôtre jouirait très promptement de cet
avantage, parce qu'il est assez simple pour devenir bientôt usuel.
Ainsi, sous quelque rapport que je considère votre entreprise, je me
vois conduit à penser que vous vous êtes entièrement mépris sur la
direction que vous deviez snivre^. Je vous ai indiqué celle que je crois
la meilleure, et c'est avec l'intime pc-^rsuasion de la préférence qu'elle
mérite que je vous invite à la prendre et à abandonner entièrement
l'autre s'il est possible. Votre intérêt, celui de votre entreprise, l'intérêt
public que vous désirez servir vous y sollicitent également.
J'aurai l'honneur de vous envoyer assez procliaincment l'article sur
1. Primitireraenl < sur », effacé.
2. c Votre idée », effacé.
i. Primitiveioent f pratique », effacé.
4. Priraitivemnit ■ prendre », eff'acé.
RBT. UiSTOK. XCI. i" FASG. 7
98 viLilfGES ET DOCOMEITTS.
l'économie politique que je voub ai annoncé. Hearenx si mes forces et
[à] * ma position me permettaient de me livrer à des recherches aussi
attrayantes et de suivre dans toute son étendue le travail dont Je vous
ai tracé l'apperçu {sic).
Je me ferai connaître en vous adressant cet article.
J'ai l'honneur de vous saluer.
(Ici vient l'enlacement graphique. )
(Archires iaiiil-simoiiienneB, Fondé Fourni.)
Nous avons tenu à respecter toutes les ratures, toutes les sur-
charges, toutes les fautes du manuscrit.
A. P.
1. « a >, ifUerealé.
COaHESPOIOltCB.
w»
CORRESPONDANCE.
CAHNOT ET NAPOLÉON.
JlépoTue de M K. Wtlveri à la lettre de M. U capitaine Sadi Carnot.
Le CUesnay, 20 mars ItlOfi.
MoDstear le Dirpclour,
J'oi appri*, sans trop de Rurprise, que mon article sur Carnat, publié
daos une des (lernière« livraiftons de la Itevur hittùrique, avaii excilé
les rasceptibifitéi d'un de 8t>e deeceodants. CoRimo celle étude était
de oatnre à modifier, en quelque manii^re, l'opiDioa traditionnelle que,
«UfMiiia trois gi-n«rattoiis, la ramille de ce grand jiorsonna^'f' s'eel fait?
d* lui, il iHail uaturel que je m'attendisse à quoique rècIdniatioQ Ji;
« ptrt.
J'ti lu ait«nlivi"monl U lettre de M, tf? cîinilnitjp Sadi Càrtiul, et »i
j'en al bien cotnpn» {je ne dis pas to Ifxle, »ur lequel je reviendrai tout
m riii-ur»), mai» IVsprit, il lui est dèisagrénhlc d'entendre dire cfue s<on
«leol n'a pn* toujiiiirs été aoMai grand comme titoy*'n quecommft soldat.
Cependant, »i mon drssein avait été d'écrire une biai^raphio comptcie
de Luare Carnot, lai j'avais eu, par exemple, & montrer son rûlesouiï la
CooTentluo, c'est-à-dire à une période de sa vie cependant la plue digne
d'Htiffi», cette démuustralion eût été plus évidente encore : je me
■feraû, en effet, ln.>uvé dans l'obligalicin de mettre l'urganiMteur d(* la
victiitre aux prti»t?«t av^c l'Iiomino qui signa maint acte sanguinaire du
Gamile do Salut l'ulilic, et, en di'pit de tuute» le;: Jtrtîulie^, de Idu» loa
•ophUniejt a l'aide dc^queU uii a essayé d'nccorder le patriote avec le
Utmmule, c'e*! là uue entreprise dont je me itérai» senti incapable.
Mai*, à m'en ic.uir uniquement à mon sujet, c'est-à-dire ii i7arnot après
im niwliitian, et en xiipp<iKant toujours que j'inlerprétaitsr' hif^n le fond
d» la peusée Je suo arruTe-peitt-liIç!, je pourrais demander à C(^lui-ci
ewnaiRnt il nmvn à concilier entre eux l'Iiomme qui avait h puissam-
mimi couthbué, «n ll'J'J, il sauver la France do l'invasiuo et de la
domination étrang^rn, et l'homme qui, en 1817, appelait l'invasion et
ta ' :"n étrangère par rancune personnelle contre les Uourboos
C» i« »>" veut pas tunister sur de paretlIeH conlradJctîuns, et
pii lit'». M. In capitaine Carniii me v^tiura ^rr-, sans doute,
et ■ . ' i|a'un ici : c'rst que je ne s^nis pas aKge/ certiiin que,
tmr I* tond dna eitoaec. Il do soit pas du même avis que moi, et que les
400 COBRESPONDANCt.
querelles qu'il me cherche à cûlé ou sur certains détails secondaires
uient un autre but que de masquer cet accord.
Et j'en arrive, sans plus de préambule, aux questions qu'il me
reproche do n'avoir pas tranchées dans le même sens que lui :
1« Au f choix d'hypolbèt^es personnelles > ijue j'ai présentées pour
expliquer la démission de Garnot des Tonctions de ministre de la G-uerre
en 18U0 me sont opposées, comme « plus vraisemblables >, celles qu'a
énumérées Hip{iulyte Carnot dans le livre qu'il a écrit sur son père.
Mon choix d'hypothèses se réduit à deux, dont la première se trouve
être une de celles que l'on donne pour plus vraisemblables, à savoir
que l'aucien membr» du Comité de Salut Public ne pouvait pas long-
temps faire bon méuage avec l'homme du 18 brumaire. Quant à l'autre
hypothèse, ijui, selon M. le capitaine Carnut, me serait personnelle et
à laquelle il < ne suppose pas de base historique *, il saurait, s'il con-
naissait mieux les .«ources de l'histoire du Consulat, que la conspiration
tendante à substituer Carnut ù Bonaparte, dans le cas où celui-ci aurait
été vaincu à Marengo, est racontée avec un grand luxe de détails par
plusieurs témoins très bien placés pour savoir à quoi s'en tenir. Qu'il
me suffise d'en citer deux ici : Stanislas de Girardin* et Miot de
Melito'. Je souhaite que les hypothèses d'Uippolyte Carnot lui soient
tout aussi peu personnelles.
'2" M. le capitaine Carnot traite do « simple légende > l'humiliation
que Bonaparte aurait alors infligée à son arrière-grand-père eu le ren-
voyant à l'armée comme chef de bataillon, et il établit, en citant les
décrets à l'appui. (|ue, inspecteur général aux revues, Lazare Carnet
avait, au moins par assimilation, le grade de général de division.
Bonaparte aurait fait cet alfront à l'organisateur des armées de la
République que je n'eu serais nullement surpris, et la honte en irait,
non à Carnot, mais à lui. Si pourtant je me suis trompé sur ce point,
il est a.sseï étrange que M. lo capitaine Carnot soit mieux instruit que
qui? mais que le grand Carnot lui-même, (|ui ne se savait pas général
de division. Et chose non moins surprenante, Clarke, ministre de la
Guerre et gardien îles lois de l'armée, Clarke, dont mou contradicteur
se plaît à invoquer le lémoiguage, Clarke l'ignorait ôgalement. En effet,
au sortir d'un entretien qu'il avait eu avec lui (Curnot), lors de ses
embarras d'argent en 1809, Clarke écrivit, le 2 juillet, à l'empereur une
lettre que j'ai résumée et dont voici, sur ce sujet, un extrait textuel :
« ... Si -M. Carnot servait dans ce corps (le génie) comme général de
division, ffra(/e que Votie Majesté lui a jadis promis...^, t Si donc Carnot
avait été en posse-ssion do ce grade, il aurait été le premier à le savoir;
t. Mémoires et souvenirs, t. 1, p. 175 pI suiv.
l. Mémoires, t. f, p. 273 et suiv.
3. Cette lettre, aprtts avoir été citée par fragments dans |>lu8ieurs catalogues
d'autographes, a été finalement reproduite in extenso dans la revue la Révolu-
tion française, I9(i0, t. 1, p. 7U.
CORRESPONDANCE. 101
je l'imagine, et le ministre, qui venait précicémenl de l'interroger
là-despus, ne l'aurait pas demandé en son nom à l'empereur II y a plus.
Au lendemain même de la retraite de Carnot, son propre successeur
an ministère de la Guerre, le général Berthier, avait adressé aux Con-
:>ul8 une propositioii d'avancement dans l'arme du génie f pour le
citoyen Carnot, chef de bataillon, sous-direcfeurdes fortifications ». Après
avoir énumérc ses services militaire.^ et ses titres scientifiques, il disait :
• Capitaine du génie en 1183, le citoyen Carnot n'est que chef de batail'
Ion de celte arme. Il l'est depuis l'an III... La liste des généraux de divi-
sion de l'armée française va être formée. .l'ai cru qu'il était digne des
Consuls d'y placer Carnot... Je crois inutile de parler du mode qui pour-
rait être suivi dans cette promotion. Je m'en rapporte à la magnani-
mité des Gon^uls*. » Encon* une fois, si (kirnot avait été général, pour-
quoi Berthier aurait-il proposé de l'élever à ce grade? Carnot ne fut
promu général de division qu'en 181 S, lorsqu'il fut rappelé à l'activité
p<»ur aller défendre Anvers; mais, jusque-là, j"ai dit et je maintiens
qu'il resta simple chef de bataillon s.ins emploi. M. le ca|iituine Carnot
pose ici le droit, et je le lui concède, quoi({ue le droit et tous les droits
fussent alors choses bien fragiles et d'ailleurs mal définies. Mais ce n'est
pas d'une question de droit qu'il s'agit ici; il s'agit d'une question de
fait, et je lui oppose le fait.
3» M. le capitaine Carnot a émis des doutes sur la manière dont j'ai
dit que l'empereur avait rendu un service pécuniaire à sou aïeul en
1809. Pour lui, Carnot, pressé par ses créanciers, n'aurait pas eu besoin
de faire appel à la générosité impériale; ce seraient ses amis qui, spon-
tanément et sans mandat de sa part, auraient exposé sa situation à
Nap(déon. Pourquoi faut- il que cette tradition ne repose que sur le
témoignage du principal intéressé, et (|ue ce témoignage soit contredit
par tous les autres et notamment par celui de Méneval, qui fut précisé-
ment l'un dex intermédiaires de Carnot en cette affaire?
i* Lorsque j'ai eu à rafipeler l'anoblissement de Carnot en 1815, j'ai
prouvé que cet honneur lui avait l'té conféré en récompense de sa
défense d'Anvers l'année précédente, et nullement en conséquence lie
son élévation au ministère, comme le soutiennent .ses biographies. Mon
coatradicteur trouve-t-il quelque chose à redire à cela'i^ non; mais il
«•• donne la peine de montrer le peu de cas que lit son aïeul du titre de
comte. Aurais-je, par hasard, prét<>ndu le contraire?
,V- Enfin, sans attacher une importance démesun-e à la lettre (|ue
Carnot écrivit pendant les (ieiit-Jours au préfet de la Moselle, je n'irai
cept^ndant pas jusqu'à l'appeler une a boutade ». comme son arrière-
petit-fils, sous prétexte qu'un y lit l'aveu, un peu gênant, mais signé
de la main de son auteur, (|u'il b'était trompe pendant la Révolution.
t^ue pouvait-il avoir à regretter alors'/ D'avoir mis la France en état
1. Archives adniinislrdtires du ministère de la Guerre, dossier de Carnot.
iUp|H>rt du ministre, vendémiaire an I.\.
-i 02 COBBBSPO^IDINCE.
de repousser l'ennemi hors de son territoire? Non, n'est-ce pas? Ce ne
peut dune être que d'avoir trempé dans ia politique terroriste de la
Convention. Or, Carnot était un homme trop grave et trop sérieux pour
traiter légèrement pareille matière, et le soin avec lequel il protesta
toute sa vie contre cette accusation prouve, non paç certes qu'elle était
Tausse, mais combien il l'avait à cœur.
Voilà ce que j'avais à répondre à M. le capitaine Sadi Carnot. Je
rends hommage, avec tout le monde, au sentiment qui a guidé sa
plume, lorsqu'il a cru devoir vous écrire. Monsieur le Directeur, au
sujet de mon article. Ce sentiment est des plus honorables et des plus
respectables. Mais l'histoire se fonde sur des faits, et non sur des sen-
timents.
Et une fois de plus se vérifie, sur^Carnot, ce que j'ai dit ici, il y a
déjà longtemps, à propos d'un autre personnage célèbre, son contempo-
rain, l'abbé Grégoire : c'est qu'il y a des hommes de la Révolution dont
il n'est pas permis de parler, aujourd'hui, après plus de cent ans, sans
s'attirer l'approbation des uns et les protestations des autres*. Et cepen-
dant, s'il est une époque de l'histoire où les hommes, pris individuel-
lement, furent peu de choses au regard des événements, n'est-ce pas
celle-là? Quand donc pourra-t-on parler d'eux, on souffrir qu'on en
parle, avec la même liberté et la même sérénité que des héros d'Ho-
mère?
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de ma haute consi-
dération.
Eugène Welvbbt'.
1. Il n'y a pas bien longtemps, la vénérable M" Le Barbier de Tinant, propre
fille (le Merlin (de Thionville), voulait envoyer ses témoins, — un colonel de
cuirassiers et un aulre officier de je ne sais plus quel grade, — à un honorable
notaire de Noyon qui, écrivant dans les Mémoires d'une société d'études
locales l'histoire du village où s'était retiré Merlin après la Révolution, avait
eu le malheur de rappeler que celui-ci n'y était connu que sous le nom de
génial Mouttache.
2. Comme conclusion à cette intéressante polémique entre M. le capitaine
Carnot et M. E. Welvert, nons formons le vœu que la famille Carnot se décide
à publier intégralement la correspondance de Lazare Carnot avec Bonaparte.
Alors seulement on pourra se faire une idée complète et certaine des relations
et des sentiments réciproques de ces deux grands hommes. [Note »e la
RÉDACTION.]
BULLETIN HISTORIQUE
FRANCE.
HISTOIRE DE l'aRT.
UoiEi AftE. — M. A. ScBKiiiisow* a rendu de grands services à
Ykaée de la itenaîssance italientit;. Mais âes travaux, comme celui
«[u'il pubtjail récemmenl sur Bapliaël el i^inlurrjchio h Sienne,
a'Rlaieiit âan§ douU? pour lui iju'amuselles. Il se réservail pour un
tvail biiHi |jluÂc(*tJsi(iér.ible ou il tente aujourd'hui do nous mon-
trer qudk'â r.iisons eslhéli^jues proronde;^ eipliqueol le passade de
llwi anliquc a l'art du moyen âge. Dans celle union de la mélaph)-
el lit" l'histoire, c'est l'hisloire qui lient la petite place, et c'est
image, car un elTort de pensée ausM vi(;aureux méritail cerlaine-
fiMol d'être mieux qu'une conslruclioii toute subjeclive. Aulanl qu'il
^l possible d'y voir clair, M. Schcnarsow établit une solidarilé, un
(ire rvéccssairp dans l'apparition des di(Térents arts ; « La desUnée
'deTart au moyen Age, conclul-il, se trouve Usée par avance ; de la
poésie à la mimique et, par la mimique, retour à la plasUque •>
.\f- 340j. L''auleura remué pendant 350 pages une peaanle mi^taphy-
ii)|ae pour aboutir a unt^ concluâion sans doute très justifiable, mais
ijiii ne le serait certainement pas moins si on renversait l'ordre des
Uo second volume de VUktoire de PArt^^ commencé l'an dernier,
Vient de paraître. Il concerne l'art roman. H. André MicasL s'esl
pour la rèdaclioi) des différents chapitres aux hommes les
ias conipéleDt5, el il esl difTicile de discuter la science de ces spé-
}. 11 a (enu à respecter la manière particulière à chacun de ses
ilUiora leurs. M. E^l^rt étudie l'architecture romane; sa méthode
■peecable n'oublie aucun monument. Ce dénombrement méticu-
I. A. Scbmanon, GrunMeftiffe der Hwiutwittewichaft. Leipiig, Tenbner,
IW, XÀ) p. ia-ê:
V mtMr* 4a l'Art, tow h dUecXion <!« M. Kairi MicheL T. I, 2* pirlie.
CoUa, t'JOS.
404 BULLCm BiSTO&fQDE.
leux, ce classemenl bien fait est cerlainemcnl plus fructueux à con-
sulter qu'agréable à lire. Il ne lui manque aucune des qualités d'un
excellent catalogue. J'avoue que je goûte tout particulièrement l'ex-
posé de M. Emile Mâle, et sans doute sa science n'a autant d'agré-
ment que parce qu'elle ne se lient pas toujours au premier plan.
Quand un édifice est achevé, il n'est pas inutile pour le faire voir
d'enlever l'inextricable charpenlerie des échafaudages. Sans compter
qu'une discussion érudite, dans un livre de ce genre, fausse souvent
la valeur relative des questions, en nous arrêtant trop longtemps sur
des vétilles. .M. Mâle dit ce que nous pouvons savoir de la peinture
romane en France. Il va droit aux œuvres significatives, étudie soi-
gneusement les peintures de Saint-Savin. Il en explique la technique,
en donne la signification, fait la part de la tradition et celle de l'ins-
piration personnelle. El, comme il n'est pas un moment indifférent
à son sujet, son étude ne cesse jamais d'intéresser. — Autour de
Sainl-Savin, quelques autres peintures murales, dont l'intérêt pâlit
auprès de ce chef-d'œuvre et dont le petit nombre, le mauvais état
empêchent un classement sérieux. Dans un autre chapitre, M. Mâle
nous renseigne sur la technique, l'origine obscure des vitraux et sur
leur histoire pendant le xii* siècle. Il les rattache en général à l'école
de Saint-Denis. Cette même période de la peinture a été réservée
pour ritalie méridionale à M. Bertaux, qui a, sur Part de ce pays,
une compétence toute particulière. Ce qui donne une grande impor-
tance à cette région et à cette époque, c'est que là le contact était
constant entre la civilisation byzantine et Tart chrétien d'Occident.
Os courts chapitres sur la peinture murale et sur la miniature sont
dominés parcelle question. M. Bertaux démêle ce qu'il y a de byzan-
tin ou de latin dans les deux écoles monastiques qu'il distingue,
l'école basilienne et celle du Mont-Cassin, et il tend à diminuer beau-
coup l'influence byzantine dans l'art du Mont-Cassin. Ce sont tou-
jours ces questions d'origine qui donnent tant d'intérêt aux moindres
traces barbares, latines ou orientales que l'on peut saisir dans les
monuments conservés, dans les bijoux que M. .Molimer étudie fort
savamment, ainsi que dans les sculptures des églises, ou les minia-
tures des manuscrits. Comme pour l'art préroman, M. Marqoet de
YissELOT consacre un fort intéressant chapitre aux influences orien-
tales. Il les retrouve dans les motifs décoratifs, animaux affrontés,
palmelles, arabesques, etc., et tout en réservant la question, — pour
le moment insoluble, — de savoir comment s'est produit le contact
ul l'iunitration, il croit que les artistes romans ont clé séduits par la
richesse décorative des motifs byzantins ou arabes, et aussi par la
grande facilité avec laquelle ils pouvaient êtro reproduits, grâce à
ratncE.
tfia
leur sl^lisâlioD. Us les ont d'ailleurs copiés âatis les comprendre
loujours, et. ont même éLé jusqu'à reprofluire des textes musulmans
qui, encore aujourd'hui, proclament, en pleine cathédrale du Puj, la
divinité d'Allah.
A M. André Michel revenait de droit la dilKîdle lâche do raconter
la sculpture romane depuis les origines gallo-romaines jusqu'à la
veille du iiii* siècle. Son historique est aussi précis que vivant. L'au-
teur ne se satisfait pas seulement avec des descriptions techniques;
il démêle loujours la pensée qui anime l'art et ne néglige aucun des
IcxLes qui peuvent nous faire comprendre les intentions d'œuvres
aussi lointaines. Tout cela est net, bien ordonné, La thèse générale
ftst encore une réponse à l'éternel problème des origines ; rOrient,
Ryme ou Icd Barbares. M. \. Michel ne nie pas la relation entre l'art
roman et celui qui. auparavant, lleuris&ail â la même place, celui
des Romains. Mais il ne veut pas que celui-là ne soit qu'un dévelop-
pement de celui-ci ; ce ne sont pas les provinces les plus romanisées
qui ont donné l'élan à l'art roman. Il sent Tinduence d'un germe
nouveau, l'art gothique ou « français » qui poinle dès lors. — Cer-
tains archéologues, et en particulier M. W. Vôge, font de l'école
provençale (Saint-Trophime d'Arles et Saint-Gilles) le berceau de
l'art chrétien moderne, donnent celui-ci pour une lloraison nouvelle
de l'art antique dont les monuments couvrent le sol de cette pro-
vince. Sculpture et architecture continueraient donc l'art romain,
comme, d'autre part, d'après les théories courautes, l'art moderne ne
serait qu'une renaissance de la civilisation antique. Ilourajod s'était
déjà élevé contre cette seconde théorie; il reporl*iità l'actif du moyen
âge (X qu'il y eut de bon dans la Renaissance et laissait a l'inlluence
antique tout ce qu'elle eut de contestable, fï'est ainsi que M. .\ndré
Michel, — sans s'expliquer très nettement sur la question des ori-
gines, — rejette au moins la prépondérance de fart provençal et
aiiliqut\ A Saint-Gilles et à Saint-Trophime, il verrait des retarda-
taires postérieurs aux premiers imagiers de Saint- Denis et de
Chartres plutôt que des initiateurs; et il rojette tout à fait à la On
de son chapitre l'école provençale'. Les centres d'art original furent
en Auvergne, dans le Languedoc, en Bourgogne, en Poitou, en Sain-
longe, dans rile-de-Prance enfin, dont l'école n'est plus tardive que
parce qu'elle est réservée â de plus hautes destinées, Nous passons
eu revue les plus intéressantes de ces œuvres disséminées sur tout
I. U. R, <le Lasteyrie aboulil à Je^ conctusian» amatogues dans un Iravail
iorl tavani puru au Inuimciil tiiérue où M. André Mictltit Muteoail celle tliède
«lant «00 cours i l'Ècgte du Lttuvre (R. de La£lc}rie, Études iur ta teulpiure
frattfaiw au moifen nge. Paria, iDflJ, in-fol. Cf. Rev. hi$t&r., LXXXIII, 3T7).
106 oiirxKT>'<r umoaiocic.
noire Icrriloirc : Moissac, S^millac, Vézelay, Autun, Poitiers,
Angouléme, etc.; loules ces couvres draniaLiques et décoralives, sah-
tiles et gnufbes, allactiarvles au plus haut p<.iint, nous sont expli-
quées, démojUrées par l'érudiUoii pieuse <le M. A Michel. — El
eooore une fois c'est M. Berlaux (]ui nous coniluil en Italie pour aous
feire eonnaitre la seulplure romane de celle région.
M. A. Nkhel, .1 la lin du volume, reprend dans toute son ampleur
la question des origines. Car ce cbapilre^condusion, qui nous pro-
criel un résumé, nous donne fort heureusement beaucoup mieux.
C'est un expoaé magistral du problème des origines de l'art chrétien.
Disons tout de suite que !a thèse de iil, André Michel reste celle de
son maiire, Courajod : enlever le plus possible a l'éléroenl latin
pour donner davantage à rélémeiit l>arbare et à i'iniluence byian-
tine. Kl celle Ihèse fsl présentée sous son aspect le plus civanlageux.
Une seule réserve pourtant. L'auteur rewnnail lui-même à demi-mot
que a la divination de la sympalbie • ne saurait suppléer ■ aux docu-
ments disparus ou insuffisants ». Pourquoi donc nouf. annoncer
rarchileclure golhiquf; par les instincts de charpeulîcrs (;ue les Bar-
bares (lorlaienL en eux obscurément? Ces insticicls, étoufTés durant
les deux siècles d'art roman, se sont subitement éveillés au iiic siècle.
Mais M. André Michel, quand il reprend en quelques mots l'histoire
de l'architecture romane, n'y découvre-t-i! pas lui-même l'idée
directrice de l'organisme gothique? Celte explication rend l'autre
supposition inutile et par conséquent fausse. Celte architecture
romane, dont l'origine latine n'est pas conte3labl»i, restera toujours
gênanle pour ceux d'après qui les germes de l'art médiéval sont
d'imporUition barliarc.
El voici que la m^me thèse, sous une forme plus hardie, esl sou-
tenue par M. tudwig U'oLTMintir', i}ui voit dans la Renaissance ita-
lienne elle-même une conséquence des invasions barbîires. Pour sa
démonstration, il utilise bien moines les monuments artistiques que
la philologie et des dennilions ethniques. Car une (elle question
iuduît naturellement en gobinolûgie. L'auteur part donc d'une défini-
tion très simple des races qui constituent 1r monde européen, s'ef-
force de montrer que la race germanique, reconnaiseable a sa haute
taille, à ses cheveux blonds el à ses yeux bleus, u joué dans l'art
italien on rôle prépondérant. Ce sont les peliis-fils des Lombards,
acclimaléâ dans la péninsule, qui ont alTraochi un Jour l'ilalie de
l'iaflueDce byzantine. (Vesl alors que l'idéal de bizuté féminine
l. Ludwig Wollmunn, Die Germanen. und /lie lienatuanee in SfûUen. Lei|K
lig, TJiiirlagisclLe Verlagunsiiill, 190!», ia-8*.
PIlilCR.
t07
i, etWTïnjTMÎevînl hlomi. Les ariisies itanSn^fuî, nu gré (1«
M, Wollmatin, ont lo inietix n'nrlu le cli;iriir« iIps fetiiiiies gi^rma-
iiiqiios, *onl Pa!m;i Veccliio el TiLiPii. Kl am Allcmamis descendus
dtaquo 4UtiiC« des Aljws à Venise, et??; deux peintres ne duivcril en cITet
put doaiHsr unu: idue Irop (léfavonlilu de la beaulc allemande. Mais
ce n*e»l {«s sculciTK'ni l'idial. ce sont aussi les artistes qui fiirent
(le« (U& du nord, peintrcB, seuIpLeurs, écrivains, musiciens, depuis
Ir I1Ï* siècle .juAqu'-H nos Jour*. La preuve? L'auleur fait déllJer
devftni nous Uiui c€ qu'il y cul d'illustre on Iialic. Tous ont eu des
noms d'orJL'iric (;ermaiijt|ue ; aucune terminaison ilalicune ne dérobe
à l'auteur une raeine seplfintrionaJR, Tous se prpisenlenl avec la peau
btaocbe, le \»ny blund et les }cu% lileus, buis, depuis iîiullo juS4^u'à
Ros&ini. Seul, jti crois, Vcrroclno a les yeux .gris lirun et le^ cheveux
noirs. lïe Luul cela, M. Wullmann est sûr eL donne ses preuves: cent
d ■ i'il amoucolle à l.i (In de son travail. Avpc lims
V ^es slali.sLi(|UPs, J'.Tult'ur nuuhlie rien, sitiou de
nous dire pourquoi, durant la Kenaissance, ccUe race germanique
fiiisail merveille, surtout en Italie, et pourquoi l'art allemand, lors-
qu'il >e fui iîifusfi un peu d'art italien, en mourut presque .'lussiti'il,
comme empoisonné. Pour ex [cliquer celle annesion lirulale. en
pkioe paix, de luute une civilisation au protlt d'une race, il ne Taul
pas seulement l>e^iucoup d'éljrttologies tendancieu.ses, mais uue foi
Tobusle dans ses Ihéorlcs eltinifieies (;t une singulière intrépidité de
ral9<Mtnement. r^mislruire laborieuscniçnl, minutieusement, un iirm
travail »ur rrlle définilion : les Germaitïs sont grands et Idonds, les
a ■eri'i petits et liiuns; tirer (ranquillemeul d'énormes con-
tc ;.- - de propositions aussi menues et aussi incertaines, c'est,
jusqu'à preuve nouvelle, alourdir gravement, sans le fortifier, un
unusanl paradoxe de soeiologuc amateur.
M. Miu' continue sf^ étudr^ sur l'art du moyen âge. Suivant son
lubilod», il s'intéresse surtout à sa signilicalion morale, et celU:
b.i' ' ' ' ilime quand il s'agit d'une époque qui n'a guère
t* 'c lart pour l'art-, elle le sérail lu.viucoup moins
puur la Kenaissance ou tes temps modernes. Murs il devient uéces-
saire d'analyser r<puvre dans .sa technique matérielle pour com-
prandrc tout ce que Tarlistc a voulu nous dire. M. Mâlo montre
daju un article de la Hmur dru Deur-florulfx le contraste entre
rMtelUme serein du xiii* siècle et Tari tragique du xv*. Après le
I. L Apparition du path^téqve {Kevae des Iteux- Mondei, t" octobre VMlh),
lÀti tjfHtMhpàe a la fia du moyen âçe {Itei'uf de t.lrl ancien et nutdeme,
10 MM «I 10 oct<>br« 1905, iU r«Tri«r rJ06].
108 BULLKTIK HISTORIQUE.
Christ Iriomphant ou enseignant, c'est l'homme de douleur. Les épi-
sodes de la Passion deviennent lu thème favori des artistes. La cause
en est dans un débordement de sensibilité, et M. Mâle remonte jus-
qu'à saint François d'Assise. .Mais, sans insister sur la cause, il se
contente de dépeindre cette atmosphère morale par des exemples
concrets. (Vest le temps des Christs en croix, des Sept Douleurs de la
Vierge et des Piela. Dans des articles en cours de publication dans
la Revue de l'Art ancien et moderne, il montre comment l'art se
sépare de la théologie pour se rapprocher de la nature. Ce qui reste
de symbolique dans l'art au xv' siècle est emprunté à deux ouvrages
du xiir ou du commencement du xiv* siècle : la Bible des pauvres
et le Spéculum humanae salvationis. Une quantité d'exemples
montrent que les artistes du xv* siècle, les Van Eyck en particulier,
avaient ce livre entre les mains. Et, lorsque l'imprimerie répandra
encore davantage ces deux ouvrages, la symbolique de l'art en déri-
vera de plus en plus. Ainsi, la haute pensée morale qui dominait le
XIII* siècle s'est fixée dans quelques manuels, où les artistes puisent
non Tinspiration, mais des formules. A la Renaissance, la significa-
tion morale de l'art se transforme ; c'est fini de l'art religieux. Et
pourtant le xv* siècle a eu aussi sa « symbolique » originale. Un
motif fréquent est celui des « triomphes », curieuse combinaison de
l'idée chrétienne et des habitudes païennes. La Foi, puis Jésus, la
Vierge apparaissent sur un char en triomphateurs, précédés par les
prophètes, suivis par les apôtres. C'est Savonarole qui aurait le pre-
mier imaginé semblable triomphe dans son livre < Triumphus cru-
cis ». Le motif fixé et répandu par la gravure passe d'Italie en
France, où nous le retrouvons en des vitraux à Brou, à Rouen. Le
triomphe de la Vierge a, de plus, l'avantage de répondre aux
querelles des protestants contre la divinité de la Vierge. Ainsi se
poursuit l'enquête de M. Mâle sur l'art chrétien. Chacune de ses
études apporte quelque chose de nouveau et de sur. Il déchiffre une
littérature interminable et insipide souvent d'où il relire l'explica-
tion définitive d'œuvres peu claires. Sur ces terres inconnues, qui
comprenaient naguère presque tout l'art du moyen âge, sa conquête
est méthodique. Je ne vois guère de travaux d'historien qui soient à
ce point utiles et attachants.
Sur l'art italien continuent à paraître avec rapidité et régularité
les volumes de l'histoire de l'art italien entreprise par M. Vbntori'.
Le premier volume est de 490'!, le quatrième vient d'être publié. Au
t. Venturi, Storia deW arte iUdmna. Vol. IV. Milan, Hoepli, 1!N)G,
970 p. in-8*.
FUilCR.
im
poial de diipart^ l'ouvrage devait ëln> complet en six volumes et finir
à l^rt coiilciin>onitrt. M. Venluri n'avail sans doute pas assez pré-
auioé d«} sa scieiiw, car nou;* n'en 8J>mfn«s (ju'.iu ii?" siècle, el il
faudra bien cacoa^ un volume pour lu lermincr. L'auleur avait peut-
élre filé son plan, mais il n'avait pas prévu les proportions. Uans
n 1 ;i («ti convient cl va au-devant des reproches, si
Il j sriné pour lui ftti Taire. Ce volume est eiciusive-
meai consacre à la sculpluro du siv* siècle. H. Ventun, it la (In du
volainc prcoédent, s'eUil occupe des ori^ities dv Nicolas de Pis». Il
èUulie malDlenanl ses œuvres depuis i2U5, celles de ses disciples,
Fra Gu^lieltno, Arnotro dj lîamljjo, de âon (Ils, Jean de Pise. Les
ehapUrc:ï suivants nuui inonlrenl le développement de la sculpture
a travers toulo l'Italie; les grands maîtres de œ temps, Lorenzo
Mailani, Andréa l'isano, Orcagna, etc., leurs ctillaLoratcurs, leurs
disdples ^ont passés en revue avec une abondance de; documenia-
tton p^u Commune. Puis, c'est dans te chipitre ii une élude sur l'in-
(luenctr ûa^ maîtres toscans à Naples. L'art siennois a joué à Naples
lia rôle preiwndéraut. M. Bortaux l'avait déjà indiqué dans son
exeetlcnl mémoire sur .S'. Maria di Donna lieyina, naaia il s'était
occupé surtout (Je la peinture. l"/est aussi a l'art siennoisque M, Vcii-
Uui rallaclif) les bas-rdier* dt; la Parade du dt'mie d'Orvieto. I>'après
lui, ie Si«nnoiïi Lorenzrj Mailani, maitre de Tœuvro du dôme, durant
de longues années, s'ocxiupa des bas-reliefs à par(ir d& 1921 avec
l'aide de sculpteurs U»»cans, parmi lesquels Francesco di Talento.
H. Venluri donne ainsi un tableau étendu de cslte école aiennuiae,
qi ■ . '■ de peinture, rwhi^rclia surtout Pélégaiice et la
1. .'S fn cl IV sont cmisucres à la sculpture floren-
tioe. L auteur passe en revue les travaux de Uiotlo au Campanile, les
œavreâ d'Andréa Pisano et de ses lils, d'Orcagna, etc. Une étude
particulièrement intéressante est celle de la raerveîlleuae porte dp la
liandorla du dômo de Florence, qui, par l'ûrnt'niefitaliitn, par tes
diçurcs, procède de la mythologie et de l'art antique, lùilin, M. Ven-
luri pa^se i). l'Italie du Nord, insiste sur Jacobetlo et Pier Paolo
délia Masegnc ut termine pur la scutpture en bois, rorfevrorie, la
ierronnerie,. etc... L'illustration est d'une richesse merveilleuse;
doo» ce volume de vio p%'e3, elle en occupe ocrtainenionl la moitié.
Un lui Iravriil inspin? une (.'randt' .idmiralion pour le goût, rérudi-
UuQ de l'autfur, pour le courag*! et l'activité avec laquelle il mène
celte vaste entreprise. Il a tout vu et tout lu. Mais^ pour ordonner,
nr " ' se d'érudition, on voudrait plus de vues générales
I il que les appréciations, écrites d'un .st^le fleuri et
f«jrt agréable, ont atusi quelque chose d'ondoyant et de tlotlanl.
an BCLLKTr."» niflTOllIQCK.
Pour conclure sur Jean de 9m, une (lenii-paju;e forl éléganle, mais
ou la pensée se voile sous des expressions poéliques el p6u précises.
A 11 fin (i'un aussi vaslc travail, pas utie page qui donne un résumé
eV une ixtnclusîon. Il en côùl« <le f;tirc des o.rjLiques à un scni-
lilable ouvrage. M. VmiLuri a parrailcmenL le droit de nous dire qu'il
olTre à SOS lecteurs • h fruil de rechercbes aitiplea et ttilàligables *.
Jamais los origineâ de Tari italien n'avaicnl clé éludiées dans leur
ensemble avec autant d'amour et une pareille riche&je de développe-
ra en Is.
Ueiaissinck. — Le passage du moyen âge à l'arl moderne n'attire
pas morns que la Lmiisiliau du inotido antique a la cirilîsaLion
médiévale. Coittmeiil l'art du x*' siwliî, tout m<-«derne, réaliste, liidi-
viduatiste, sort^il de Turt religieux du irr* siècle? Pour l'iUlie, l'ex-
plication courariLe consiste à noter les bonds successifs de la pein-
ture et de la sculpture sous rimpul&ioo <\fi Gtotto, de Donatello, do
Masaccio. Encore esl-il que ct^ développement, même rapide, conti-
nue quelque chose. Au contraire, pour la peinture du nord, la tra-
dition eu fisc le point de départ a un cbef-d 'œuvre, l'Agiiratt mys-
tique de Gand, Ce panneau est présenté isolé, sans ascendants. Rien
ne le fjrépare ou Taononce, et lui-même n'eal pas une oeuvre de
transition qui Tasse attendre une créalioo plus accomplie. Il est le
premier par l'âge el par le mérite. Il y a dans o« postulat des
Van Eycfc une anomalie bistorique, une sorte de miracle. Le travail
des hiâtoriens dans ces dernières années a consisté à expliquer ce
miracle, c'est-à-dire à le détruire. Parmi les érudiis qui oui le plus
contribue à transformer la théorie Iraditioniielle, il faut citer M. le
comte P. IJurrJeu. Dans un travail récent', M. Fierens GBTteiiT
classe et met au point toutes ces découvertes d'hier. Dans toutes les
querelies, qui sur ces questions aveuglent la bunne foi ou même le
hon sei]s de quelques érudits, il recueille ce qu'il en reste de solide;
c'est peu de chose, et pourtant ce peu est considérable quand il suf-
fit à prouver que des artistes comme les Van liyck. ont connu, copié
peut-êlre les miniaturistes qui travaillaient auprès du duc de Berry.
La pièce à conviction, le manuscrit, a, il est vrai, disparu dans l'in-
cendie de la lijbliotbèqtie de Turin. Mais, par bonheur, M. Durrieu
avait auparavant fait photographier les miniatures. La ressemblance
entre certains motifs et l'agneau est en elTel frappante. Si ce n'est
lui, c'est donc son frère, La peinture tlamaude est apparcoliH; aux
gouaches de nos enlumineurs. Tout n'est d'ailleurs pas éclairci;
I. Fioren» OeTnerl, fa Renaiuanee tfpterUrionale el if.s premitrs mattrti
d«t Flaiulret. Drui«]le», Van 0«st, tWâ, in-S', ?23 |>., S2 ill.
c'est uoe lii<;ur, non une lutnicn\ <fuj ^sl lomliéc sur celle itbscun^
bisloire il'arlistr.s d'urigiiics iriilcciscs, «rranls de par l'Eumjie au
hasard tics grands mtioinala Téuilaux, cl (jonl les ateliers peuvenl
ôlre indifTéremnieul jimés depuis les jtrovinces néerlandaises .ju8(|u"â
ritalie. OuAnd l'auleur arrive aux Van tCjck, nuus seulous le sol
ploi ferme, Il y a de lions docutiienls et de bollos œuvres. Cuntrai-
rcment aux vieilles Iwbiludes, c'est au cadet des dcui frères, uji'^n,
que M. Ficrens Gevaerl allribuc la plus grande pari duus l'œuvre
que !!■ fait conimiine aux deux Van Ejck. Enfin, ^ el
e'<sl i ut. te livre la partie la plus raplivanle, — il noua
donne un riche cummenlaire Instoritjuu, lechnique, moral, de
l'Agneau mystique de GaniJ. [tien n'a été omis de ua i{ui peuL faire
mieux comprendre celle œuvre exlraordîaaire. L'auteur avoue d'ait-
leofs qu'il a mis a profil bien des cftmpélenccs spéciales. Une telle
étode n'est jamais trop longue laDtfju'elle dit quel<]iie chose; sur un
panjl laldwui, ■ l'esprit peut s'arr^itcr à rinfini, y rêver à l'indni,
«ans trouver le fund do ce qu'il exprime ou de ce iju'il évoque. L'œil,
de même, peut s'y complaire îjans épuiser rexlraordinairn richease
des jouÎAsances qu'il cause ou des enseignements qu'il nous donne •
(Fromftnlitili •.
La grande diiréreiice qui sépare ces enlumineurs du %iv siècle cl
l'école des Van Ljfck est bien moins dans un changcnienl d'inspira-
tion que dan:^ une manière nouvelle de colorer. Oucile était celli;
maaière? On di^il nagucn^ que co fut l'emploi do la peinture a
l'huile. M. Gh. Daiboh^, dans un récenl ouvrage, montre que cet
fHDploi de l'huile e&l fort antérieur à l'œuvre des Vaii l'yyck. Il cile
de oombreux traitèâ tccluilques, «luanltté de textes d'archives qui
pfoaveal que, déjà au i' siècle, et âurlnut après le xii', on ne cesâa
de mélanger avec de l'huile les malièrêà colorantes. Beaucoup de
pdnlures a la détrempe sont recouverteâ d'un glacis à t'huile qui
donne aux couleurs un éclat exceptioimd. L'originalité des Brugeois,
Van Kyck, aurait consisté, d'après l'auteur, a user d'un médium
A-résineux qui s'affalLse au lieu de se carboniser. C'est ce procédé
qui 01 fortune; la méthode s'assouplit, plus .ludacieu^e (tt [jIus aisée;
ea même temps, il est vrai, ta solidité de la peinturo étail de moins
ea moins garanlio a mesure que l'honnêteté des arlisltfs cl la pureté
I. Sur ce mtmt lajct a (iiru rArjRtnmnnl ;uti lr«r«ll in]|x>rUnt, Tort «av«nl,
■ni* parfois no \im *ubtit, de M. \\\\ Pironilt., Dot Hattttl der Kutut tler
ltr%itr ¥<ui Si/ck [Juhrbucti dr.r KuuMhi»(oritch4>* ■Saflim/un^ie» da atter-
Kàduten KtiUarhaitnis, t. X.MV, \,. I6t-3|9).
Z. ilbu-lcx Uaithtn, Im Originei dt la pftiiture à t'huite. LtbrilrSe Pttrrin,
latH, ra p. tn-ir
U2 BCLLBTi:; HISTOKIQDE.
des matériaux étaient moins soumises u la surveillance des anciennes
ghiides. Cette étude technique et précise explique à fond bien des
choses, malizré son aspect modeste. Elle résume de longs travaux,
en dispense, coupe court à bien des dissertations inutiles. Des livres
de ce genre apportent sur beaucoup de questions livrées aux diva-
gations de la critique d'art la vérité, ou tout au moins des approxi-
mations possibles. Il fallait pour écrire celui-là être un excellent
érudil et un bon chimiste.
Une des branches do l'art flamand fut Técolc de peinture et de
sculpture qui se développa auprès des ducs de Bourgogne. Ou tout
au moins la théorie, traditionnelle depuis Delaborde, reprise par
Dehaisnes et Courajod, donnait à la sculpture de Dijon une origine
flamande. La queslion est maintenant reprise sur des données nou-
velles. M. Kœcblin, en comparant les œuvres dites bourguignonnes
de la (ibartreuse de Dijon à ce qui reste de sculpture du xiv* siècle
eu Flandre, trouve une divergence absolue d'inspiration. Tournai
était alors, par son art, idéaliste, gothique et français. Gomment,
sous une pareille influence, Dijon serait-il réaliste? — D'autre part,
M. Pit, conservateur au musée d'Amsterdam, annonce que les sculp-
teurs bourguignons sont des Hollandais qui importent à Dijon la
sculpture allemande. Attendons la fln de cette enquête nouvelle.
M. Kleinclausz' résume Tétai de la question en un ouvrage fort
élégant et fort érudit. II fallait, pour l'écrire, la connaissance appro-
fondie que l'auteur possède sur Tari bourguignon, dont il a ressus-
cité bien des monuments. 11 fallait, pour ne pas nous perdre dans ce
maquis épineux, une méthode sûre et une remarquable lucidité d'es-
prit. Il fallait enfin, pour nous le faire goûter, sentir fortement le
charme de cet art véhément. Aucune de ces qualités n'a manqué.
C'est d'abord une reconstitution de la vie à la cour des ducs de
Bourgogne, l'aspect du palais et de la Chartreuse, les fêles brillantes;
puis on nous présente les artistes qui réiUisèrent ces merveilles, et en
particulier Glaus Sluter. L'auteur expose nettement ce qu'on sait sur
Clans Sluter; il détermine exactement les limites au delà desquelles
il faut se résigner à ignorer. Ce qu'on connaît, c'esl le milieu dans
lequel a vécu l'artiste, sa maison, son atelier, ses apprentis, ses
matériaux. Puis, après un historique des tombeaux et du puits de
Moïse, l'auteur analyse et définit avec précision et sobriété l'art de
Sluter, et il suit au dehors de Dijon le rayonnement de cette école à
laquelle nous devons le tombeau de Philippe Pot. Voilà un bon tra-
vail et qui ne sera pas à refaire tant qu'il n'y aura pas de fait nouveau.
1. A. Kleinclausz, Claus Sluter. Librairie de l'Art ancien et moderne, 1905.
PtiFICI.
ta
Di trtbte encore mérite d'arrèLer l'allention dea historiens qui
«llitéresseril pariiculièrenieiDi aux préliminaires de la Renaissance :
PisaOBllo. M. G. F. Kill, du département des médailles au BriUsl)
Mottam, publie sur ce peintre-médailteur un livre savaut\ tlocu-
msoté, élégant et précis comme le maître qu'il étudie. Il le rat-
laefae«ux écoles locales de Vérone, Altichieri, Avanzi, dont les essais
réalistes ne sont pas sans annoncer l'art de Piaanello, et il n'oublie
pas non pluà les relations avec les artistes du nord, el en particulier
fol de Limbuurg. C'est pour le moment un des problèmes les plus
oompJexes de Thisloire de Pari que ces relations entre nord et midi
ikns l'arl de la première Renaissance. L'auteur résume bien la vie
erranle de ce peintre, et, en utilisant ingénieusement les merveilleux
(lesaiDS de la collection Vallardi du Louvre, Il montre Toriginalilé de
«e iniDulieux réaliste, et, gràee a ces esquisses, peut lui rendre avec
probabilité de» œuvres mécoanues. L'ouvrage, fort bien illustré,
permet de suivre cea rapprocbemenb et d'assister au travail qui
tfansforme une esquisse a la plume en une médaille merveilleuse de
vie rt d'accent, ^ans hrulalité ni mollesse.
Sur la Renaissance du ivi' siècle, la collection des Maîtres de fart
tiousa donné deux excellents travaux. Le livre de M. Romain Rol-
uun>* sur Michel -Ange est d'un auteur de talent. C'est le roman vrai,
par menus Taits, du grand Florentin : biographie concrète en même
tcnpsttue psychologie vivante. Ce qui semble avoir intéressé surtout
Vauteur, c'est la lutte d'un tel artiste aux prises avec les difllculLés
nalérielle»; il voit son héros rageur ol même piteux sous l'interml<
nable pluie des petits déboires, et s'en attriste. On aurait aimé que
^. Homain Rolland, au lieu de suivre toujours son homme a travers
*>f querelles dans lesquelles il est conLinuellemenl embarbouillé,
*'*irîitAl plus longuement auprès de lui daus la solitude de l'atelier.
*** dÂmélés de cet insociable avec des maçons et des papea ont leur
'*te«"ét. leur ixaporlance pour nous faire connaître l'homme; mais
i**®"»» eipliqueroiU-ils l'artiste? D'aulanl moins que cette vJe fut celle
"O fatbie, tandis que l'œuvre est d'un génie robuste. Les considé-
™*^*>«is sur les tBuvrt's sont irïsérêes dans la biographie sans y tenir,
*^Ue biographie ne Tait pas plus attendre des statues que des sjm-
^1*^*» les ou des poèmes. LVcuvrc reslo en l'air, inexpliquée. Do
k^plc : M. Romain Rolland dit que Alichel-Auge, dans le tombeau
ftێdicis, sculpta sa douleur et sa rage. Quelle douleur et quelle
^ Q. V aUl, M. A.. PUanelU). Uodon, Dackwortb, 190^, in-lï, KVL-2&3 p.,
l- Itauln Roll«ad, Miefitl-ânçt, Libnirie de l'Art «ocien et moderne, 190&.
Rtv. liinroB. KCI. 1» ràw. 6
m BCLi.rri?r bistoiiqce.
rage? Celle de voir Florence humiliée de nouveau sous la lyranoîi
de& Médicis. Explication déduisante. Mais, d'après ta chroQologie
même de l'auteur, l'œuvre était commencée, menée acUvemenL depuis
st'pt ans déjà, el, si elle ne fut lerrainée qu'après la défeiie des Flo-
reiUios, elle était bien avaocée lorsqu'il eut à î^oulTrir dans son paLrio-
lisme, el il duil être difficile de transformer l'exprcsâion générale d'un
corps quand t'aLlitude est déjà fixée. Ce désespoir pélriflé semble bien
UQ peu anlérieur a sa cause. Cette œuvre s'expliquerait mieui à mon
gré par l'imaginaLion particulière de l'arLiâle el ses babitudea d'exé-
cutant, qui, danace journal de Michel-Ange, restent toujours sous-
entendues. Bt c'est pour la mime raison que le comonenlaire de
l'œuvre parait un peu général. Dans le chapitre (Inat, une analyse,
d'ailleurs très Torle el très fine, démêle en MîcbeUAoge une sorte
d'Idéalisme rationaliste. Mais, dégagé complëleroenl de la manlàre,
des babiludes Lecl7niques de rarliâte, cet idéalisme, sans qu'où «n
modifie une nuance, apparlient aussi bien en propre à tout Tari
florentin du ivi' siècle, comme d'ailleurs a noire arl français du
iTii'. Entre la narration de Taitâ et gestes el la catégorie générale où
l'on peut faire entrer le génie d'un homme, il ne faut pas oublier ce
qu*a été son art; el c'est là l'important lorsque nous promettons au
lecteur une explication, — au moins relative, — de son œuvre.
M. F. Bssoit', dans son livre sur Holhein, attache au coolraîre
beaucoup d'importance à celle sorte de ps)'cbologie de l'œuvre. Son
livre est pensé fortement, compose avec une clarté remarquable,
construit par un esprit vigoureux. Mais, à rencontre de M. Romain
Rolland, M. Benoit attache peu d'importance à la biographie, el,
manquant de support concret, ses remarques se perdent vile dans
les mers sans rivage ou voguent sans fin les idées générales. Les for-
mules prennent un aspect scientifique, mais perdent beaucoup de leur
valeur caractéristique. U'une hauteur de 500 mètres, on ne rcconnail
plus personne ; a i ,000 mètres, tout le monde se ressemble. Ainsi, dit
l'auteur, Hoibein copie la nature; il en dégage le caractère si^niftcaiif,
et c'est ce qui fait la beauté de sa peinture. Donc trois chapitres.
Et d'abord te réalisme. Les caractères généraux de ce réalisme sont
pour les portraits : (° rimitatîon scrupuleuse des traits du visage;
2° des vêlements et des accessoires; 3^ du milieu, mais plus rare-
ment. Fort juste. Mais alors quel portraitiste ne fut pas réaliste? Cl,
si tous furent en efTet réalistes, n'est-ce pas que ni celle idée, ni c«
mot ne servent à grand'chose quand il s'agît de montrer le portrai-
lisle particulier que fut itolbein. — Le chapitre suivant est consacré
t. F. Beooii, Hoibein. Libfatrie de l'Art anr.ien el moderae, 190ï>.
riaxcs.
m
loMëffïiïlûffie eapactère ». Nous voyons qu'Holbein m» « coo-
servi; dans l'inia^fi wl awjrd iiilime des parties enlre elles eL celle
liuiiordmaUon da secondairu au principal »; 2"! il oxprime la vie >;
3* il surpread « le secret des qualilcs, des sentiments, des habitudes
tjui fout la personiialiié » du modèle. EsUco la définition d'Holbein
ou <iu • pùrlrâilJate » en général? Et dtt même pour 1' « invenleurde
beauté ». El, quand il cherche la formule totale qui résume tous les
BVlclères it'Kolbein, M. Benoit fibnulilà l'apophtegme Tamcux : a Le
beao efit In splendeur du vrai. « lî'est, d'après lui, la meilleures épi-
Upbe à mettre sur l'œuvre d'tlolbeiii. Je suis do son avis, et j'en
Mrai» encore s'il ^''agiâaaU de Fbidia», de Vinci, de Raphaël, du
Titien, *\r Dtirer, de ftubens, de Rembrandt, de Velasqiiez, de (Ihar-
din. dMIokuuâai, d'Ingres, etc. J'aurais plus lût fait d'éuumérer les
cxceptiotia. Satis doute M. Benoit complète ces formules générales et
leur dorme un caracLi''rc plus concret par des remarques de détail.
el. comumî il sent fortement son artiste, la physionomie se dégaije
tout ik même; maiii c'est malgrt) la méthode, non grâce à elle. Taine
d(t^ avait fort adroilemenl pratiqué cette analyse de:^ « caractères
«iîbèliques • ; mais ii avait une telle puissance de descripliun, des
qualilkalifs si abondants et ai luxueux qu'il pouvait déchiqueter un
ibleau >tin» que nous cessions jamais de l'avoir devant les yeux. Kt
fes\ li r«^3uiilicl. Lorsque nou» avons: donné une explication histo-
rique, puis une analyse technique d'une œuvre, je crois bien que
n'--" "'"n«, fait tout ce qu'il est possible da faire pour en donner
I :ce et le ffoùl. (Juanl à l'analyse et la synthèse estlielîqoe,
cJlc tJiîpire un peu d'inquieludo. tteconstîluer les bolli.'S choses avec
des morceaux d'abâlracliûnâ c'est dellnir une saveur avec une formule
chimique, (ktle liqueur exquise est, dites-vous, un peu de carbone
r vec un peu d'hydroj^éne. Est-ce du cognac ou thi pétrole?
artout de la Hcnaisaance que nous parlent les livres de la
ooUectton dos Villet d'arl célèbre»* ; cette collection peut être d'une
grande uliht^i quant au plaii^ir que Ton éprouve a en reuilleler les
Dnn, il n'est pas besoin do Je signaler. Ile M. Rëe, conservateur au
musée de iNttreniherg, une monographie de cette ville, juste, prédsc,
eutofée. L'histoire artistique de N'iireniber)^ est certainement la page
la p1u& hriilanla de l'art allemand. L'agi- guthique y a laissé deâ
maisons, dos éiçlises et de pittoresques remparts, La Renaisaince y
a vu naître de.s sculpteurs consme l't'ter Vischer et Adam Kratïï, des
peintres comme Wolgemul et Alljerl IJiirer. De ce cadre bien coiiserve,
<)e ce4 (glorieux souvenirs, M. Hée a tiré un portrait fort beau, et il
I. IM VMm d'Qti ttkbrtt. Ulirsiria Uurea».
donne Irès fortement la sensalion de celte originalité, œuvre de piu-
sirurs sièclus, que la vit nioderiie n'a pas encore eiracée. — Sur
Florence, UD livre de M. (ihBHiaT, de J'Academie française. Le sujel
comme l'auteur ^'aranUsâcnirinléràlde l'ouvrage. A leliro, un devioe
que M. Gebharl ne travaille que par plaisir, et le lecleur partage l«s
bénéûces de eei heureux épicunsioe. Florence apparail dans cette
causerie avec son liisloire, ses souvenirs, — et il y en a de fort
gais, — ses paysages et ses œuvres d'art. M. Gebhart est un guide
très renseigné et non blasé sur la heauté de ce qu'il montre. 11 laisse
entre temps échapper quantiio d'anecdoles amusantes. Cerlaine-
naent, il trouve à la légende bien des supériorités sur l'histoire vraie,
et, sans être dupCj il préfère reprendre les traditionnelles cbronii|ucs
de Vasari plutôt que de discuter les incertitudes de ses critiques
modernes. De tels soucis sont bien vains quand il fait si bon flâner
sur la place de la Seigneurie on dans les salles du Bargello, et que,
pour être heureux, on n'a qu'a se laisser aller au plaisir de se rap-
peler de vieilles histoires et de contempler des œuvres exquises. —
Va de même, M. P. Gautbiez nous conduit avec be^ucoui» de verve cl
d'entrain a travers tes rues et les musées de Milan et nous montre ses
œuvres fcraeuses, depuis sa vieille église romane de Sainl-Anibroise
jusqu'aux architectures de Bramante. Pour la peinture, les tendresses
de l'auteur vont aux fresques de Luini. Il a en horreur le style aca>
demique en arehiteclure comme en peinture, et il est permis de par-
tager son opinion; d'autant qu'il l'exprime avec une telle vivacité
que l'on n'oserait pas être d'un autre avis que le sien. Cette vivacité
n'est pas sans charme; mais pounjuoî mêler tant de dogmatisme à
tant de sensibililé subjective; l'impressionniste est le seul homme
qui n'a jamais le droit d'affirmer trop haut. — Enfin, dans la même
collection, un très bon travail de M. P. Vitrï sur Tours et ta Tow
raine. M. Vitr^^ semblait tout particulièrement désigné pour ce sujel,
tant par ses travaux antérieurs que, semble-l-il, par un très légi-
time patriotisme local. Il conte en un récit intéressant et très nourri
l'histoire de cette ville, en insistant ualurcliement sur le xv* et le
ïvr° siècle, qui furent Tâge d'or pour l'art tourangeau. Il montre
comment les rois de Fi'ance, chassés pr les Anglais dans celte
région, se prirent de goût pour elle et ne la quittèrent pas, une fois
la tempête éloignée. C'est ce déplacement de la ro};tulû qui (Il de
Tours un centre artistique. G'est cette époque, celle de Fouquel el de
Michel Colombe qui vaut à celle ville le titre de ville d'art. MaiSt
comme l'avoue l'auteur^ cette étude faite dans la ville de Tours laisse
bien des déceptions : « Cette revue des arts et des industries de luxe
qui se développèrent a Tours au et' et au xvi* siècle nous a surtout
fia:<ce.
H7
il» <!« conslalftrel de regretlpr les lacunes acluclks. » Il siibsislft
el pour éXatiiir l'existence de l'école de Tours des documents d'ar-
chives cl quelques œuvrtis qui ne sont pas à Tours. Reslenl l'archi-
leeUtre, les ehfiteaut. Mais M. Vitry, ingénieux h liriT parli de la
aotndre fhçade de vieille maison dans la vilio, se moiilrc un guidu
quelque peu pre$sé quand il nous fait visiter les châteaux des envi-
rttns : Chaniboni. Arnboise, [.any^'s, Azay-lp-Hideaii... Et pourtant
i'iiistorien de l'art et le tourisle aoiil d'accord pour s'intérea^er sur-
tout aux cb&tMUK. M. Vilr; a [)eul-éLre trop pris à la lettre te plan
Muioncé par le litre de « Villes darl ». Excellent s'il s'agit des
Flandres, de r\tlcmaL'ne ou éis l'Italie, où la civilisation fut surtout
municipale, enfermée dans les murs de cilé^ prospères, ce plan
ooarienl moins a l'art françai^^ ijui dut s'accorder au cadre de la vie
féodale, c'est-à-dire se répandre sur le territoire avant d'élre citclusi-
Ttment monarchique, c'est-à-dire parisien. Notre art suivit la desti-
tuée des grandâ seit^neurs à la personne desquels il était attaché, ce
qui Bl des arlistes ermnt* el des œuvres disséminées, peu de foyers
iTart urbains Pour quelques châteaux qui, ainsi qu'à Fontainebleau
el a Versailles, donnèrent jour à des villes, combien d'autres
•Jemeures féodales ou monarchiques sont comme au premier jour,
i^lées u dans leurs terres »! Aussi, a prendre pour cadre des villes
plutôt tjue des provinces risque-l-on de laisser de côlè une partie
importante d'; l'art français et, pourtant, il reste que rjans l'histoire
de notre art, la Touraine c'est beaucoup, Tours beaucoup moiti?.
Rnfln, il ne faut pas oublier une collection nouvelle ijui commence
;i peine et qui pourra être très utile malgré ses allures modestes'.
C'est une présentation dos musées de province; un catalogue dég
flMtvres I<»plus. intéressantes avec un commentaire et de nombreuses
gravures. l.e premier volume paru, de M, Paul L«ro!VD, sur le musée
et Rouen, est amusant et instructir. Une pareille publication mérite
iffttre encouragée,
iTii* MtciK — Parmi les iiuvragci* qui s'adressent ;i la curiosité
du grand public, il n'y eu » pas qui ait obtenu un plus grand succès
<|ue r.4poWo*de M. Saloioon REintcH, et il n'en est guère qui ail
• î '• miTiu» «Mtti surcès- On rencontre toujours M. S. Reinach
o . 'ic^ogne utile ;t faire, c'est-a-dire un peu partout. Il semble
abandonner de plus en plus le camp des archéologues, chez qui les
bouimes de valeur abondent encore plus que les cbarops d'étude»
U Paul l«*foa(l, (a Mméet d« province. Le miure de Routn. Latouuc, *. il.,
■ p., I& |nr.
2. {UlMaaa Rointcl*. Âpctto 2' 4d. Rtrhcite, 1906.
IIS sn,i.ETtt aieToittQOc.
pour itas?er rfana celui de Tari niwlerne où if y a encorp tanl de lerrt* s
iticojinuFs. Cv petit livre luélhodifiuc, dense, renû service aux cher-
cheura, instruil les amateurs même pressés. L'aulfur en quelques
mois trouve presque toujours la formule (jui noua inléressera à ce,
dont il parle et iion le compliment bîinal ei de commande qui i.iisse
indiiïérenL El il n'y aurait rien à reprendre si M. S. Reioach conser-
vait en ces ïingi-ciniti courtes leçons lu même humeur bienveillante
ou sympathique. Mais 1) clianm» de Ion et d'humeur dans le chapitre
sur le iTU' siècle; l'animosilé contre l'académisme est partout léigi<
lime, et dans les polémiques actuelles où le hesoîn tin frapper fort
peut primer le «oiici cl'élre juste, et dans les histoires très circons-
tanciées ou l'on prend le Icoips de tout dire. Mais, dans nue courte
revue, ne voir que les travers, c'est s'exposer à donner d'une époque
une charge plulot qu'un portrait. Une discussion de goùl serait
vaine, et contenler toutes les nuances faussées par cette sévérité
générale serait bien long. Quelques exemples pourtant. Pourquoi
commencer le « grand siècle » par Cousin, mort depuis dix ans?
Est-ce |>our compter uu médiocre de plus à son passif'/ Leâ hommes
du ïvji* siècle ignoraient Cousin, et « Apollo » n'avait pas besoin de
le ressusciter pour le battre. — Des les premières lignes, une idée
domine qui commandera tout le chapitre : « La tyrannie dessé-
chante » de Le Brun. En réalité, Le Brun n'a guère régné et dessé-
ché plus de vingt ans. Beaucoup d'autres jnlluences ont dirigé les
destinées de Tari français. Autant tirer toute la littérature du
XVII* siècle de Boileau. — l^e Brun s'est toujours donné pour le conti-
nuateur, le disciple de Poussin, et il ne faut pas étudier l'aussiii après
Le Brun, c'est mettre Boileau avant CorneiHe. — U ne faut pas non
plus ridiculiser outre mesure le poème de Molière sur la gloire du Val-
de-Gr;ice. L'esthétique qu'il développe, la responsabilité en remonte
aux plus grands artistes de la Renaissance italienne, et puis le pas-
sage incriminé sur les « clairs et les bruns > n'a pas le sens que
suppose le commentaire. « Brun » ne désigne pas la couleur a
laquelle pense sans doute M. Hetnach, ce vilain « Jus de pruneau >
des batailles d'Alexandre. Les. bruns, au xvii* siècle, ce sont les
noirs, c'est-à-dire les ombres, et Molière dit avec bon sens que c'est
avec de la lumière et de Pombre que l'on modèle les surttces et que
les coukurs premienl Taspccl de la vie. Ouant à Péloge du goûl
royal par Molière, il faut, avant de s'affliger, songer à l'inlcntion du
poèm^'. Elle, est d'un excellent homme qui veut obtenir du roi une
bonno place pour Mignard son ami. La llagornerie n'e&t pas péché,
quand le motif est aussi avouable. — L'auteur se plaint de l'insis-
tance que le roi met à ne pas mourir cl nous montre fa France « res>
riincK-
119
piraoL â peine ». C'est faire entrer Paris el la France dans le sombre
Ubleau que Sairil-SiiDon nous donne de tu cour. Il l'st. un arUâte,
enlre autres, ijui a*alLend pas ta riiorL du roi pour créer cette pein-
ture nerveuse, pleine d'elégance eL de volupté qui dans les livres
d'hlâtoirs signifie le réveil de l'humeur franmse. Ounnd Louis XIV
mourait, Watleau n'était pas près de commencer, mnis près de nnir.
l'pux qui le goùlèrenl sous Louis XIV se cachèrent-ils donc? — De
même pour la sculpture; datis le parc de Versailles, M. S. Heînach
ne Toil qu'une « pompeuse décoration, où triomphe le (aient vide de
Girardoa ». Mais voici M, Gamitle MiccuiK*, parti lui aussi en
chasse contre l'art académique, qui a'arrète à Versailles, frappé du
■ oontrasl» entre la vie du parc el la mort du château i. Un art
«Dssi vivant? A une telle époque? OueUe surprise! C'est que nos
statuaires ont désobéi; on voulait les italianiser On leur demandait
de morne.-* statues; malgré les ordres de Le Brun el du roi, ils en
ont ciécute de belles et de vivantes. Le Brun ne s'en aperçut pas,
mai$ anjourd'hui nous gavons retrouver dans le parc de Versailles
le» Mcétres de l'impressionnisme moderne. Kt voilà comment l'art
LmIs XIV porte également la peine des mépris de M. Rcinach el
lies admirations de M. C. Mauclaîr. Puisque des motifs aussi oon-
iralres aboutissent a une même condamnation, n'est-ce pas qu'il y a
un peu de prévention chez Iiî brillant polémiste qui s'essaie à l'his-
toire comme chez, le solide historien qui se laisse entraîner par la
fjolemlque? — lit tout cela, d'ailleurs, ni heaucouj) d'autres choses,
n'eiDp4cbe qu' t Apullo » ne soit un livre aussi charmant qu'utile,
Hqn'esl-cc que le itii> siècle dans celte quasi éternité que M. Rei-
ndi fiarcourt en vingt-cinq Rnjamhées, depuis les cavernes ornées
de fines gravures de mammouths jusqu'à une prédiction sur l'art au
II* siècle?
C'est surtout sur les artistes modernes que semble porter la curio-
sité des critiques, »i l'on en juge aux études qui paraissent. I^es
publications d'art à l'adresse du grand public se répandent de plus
eo ftaa cbe/. nous, à l'exemple de l'Angleterre et de TAllemagne.
Deui coUeclion^ méritent d'être suivies. L'une, dite des Grandx
Artistes*, comprend déjà vingt-neuf monographies de gculpteur.% ou
de penlres. Ces monographies présentent d'une manière attrapante
ee qu'un amateur n'a plus le droit d'ignorer. Ce sont travaux de
t. Cauilte HtocUlr, tte Walleau à tvutUr, Cbarpenlier, 1905. Livre «ù lo
Ul«al il« Ocrivain fait pauer tiii'.n <lef jcui li'Mprll.
L Lu OratiU ArtUUx. Librairie LaurimB, in-IZ urré, 120 p., 21 graV,.
Ma ! 2 fr. M.
'120 •ut.LeTn iisToniQtit.
valeur fort incite, surtoul si on y cherche des mérîLes d'historien.
La mélbode suivie varie beaucoup depuis le livre consciencieux el
critique où une connaissance solide se présente sans pédantisme
jusqu'au résumé âuperOciei qu'un écrivain facile fail d'un travail
antérieur et plus complet. Les emprunts alors se noient dans une
paraphrase vague qu'une allure prétentieuse, apocalyptique, méta-
morphose en « haute critique d'art ». Ces procédés clioquent d'au-
tant plus que souvent l'auteur semble ignorer, ou ne signale que
pour lui témoigner son mépris, le modeste historien auquel il doit
les parties saines de son propre travail. Dans la seconde collection',
les Maîtres de l'Art, on est assuré contre de semlilables accidents.
D'ahord les dimensions presque doubles du livre, puis desappeodices
bibliographiques, des catalogues, des tables chronologiques et des
index ne donnent pas seulement au lecteur des mo^vens de recherche,
ils sont aussi une garantie que Tauteur a vu d'un peu près, a vérifié
par lui-même tout ce qu'il afllrme.
Je prends, par exemple, le petit ouvrage de M. VtaHiERE?i* sur
Rembrandt, parce que ses mérites poétiques rachètent ses insuftl-
sanceâ critiques. Dans un avaril-propos, l'auteur dit sévèrement leur
fait aux chercheurs conscieucieux qui a'elforcent d'ajouter quelques
connaissances précises à celte biographie encore si obscure de Rem-
brandt. Lui n'a pas de ces curiosités. Il avoue d'ailleurs qu'un tel
artiste est inexplicable, en marge de l'espèce. Tl a peut-èlre raison,
mais alors pourquoi son livre? Pour nous redire que Rembrandt e&t
beau. Qui le conteste? Ce que l'on sait moins, c'est comment, par
quels moyens il nous émeut aussi profondément. Seule une analyse
un peu minutieuse peut de temps en temps nous le faire sentir.
Pour Tauteur, c'est moins intéressant que de clamer son admiration ;
mais c'est â nous qu'il faut d'abord songer. Le livre de M. Verhaerea
est, il est vrai, d'un maître écrivain, et, à mon gré, ce mérite rachetai
bien des torts; mais il ne perdrait rien s'il n'y avait rien à racheter.
— La grande affaire en critique est -elle donc de montrer son admi-
ration à tout prix? En voici un qui râle, sufl'oque; un autre se déclare
ébloui; un autre étouffe, brûle; un autre avoue dans sa conclusion,
que son ambition a été de nous effarer. X cette turbulence, à
ces cris qui nous empêchent de voir ou d'entendre, on préférerait
certainement le mutisme des grandes douleurs. Faites passer sous,
forme intelligihle ces orgies de sentiments^ car si le rôle du critique]
t. Lti Maftrei dt lAH. Lit>rstrie de VKrl ancien et moderne, in-1'1, ISO p.,
U grav. hors leite. Prii : 3 fr, 50.
i. Vertiaeren, tttmbrandt. Librairie Laiirens, ia-%'.
PUICE.
l::i
n'ttl pts de faire comprendre, quel préUtxle trouvera- t-on pour jus^
liOtrioacxisiuricti^?
Le livre de M. Ka^mond Bodïeii esl *\'un fervent .iiimirabeur do
Lorrain'; une admiralioti aussi bien placée est presque une
rtu. Mais la vertu ne UcnL pas lieu d'espril ^ieotiflque, et l'aulcur
"a voulu (]ue sa critique fût très sévère, très sévère au moins pour
acte prcdécesâeurs. Unci biographie d'un peintre aussi mal connu ne
peut passer inaperçue et la curiosité esl éveillée. Elle n'est pas abso-
lument salisfaile pîir le récit de M. Bouycr. Sa critique a d'étranges
caprices qui ne sont sans doute que de^ élêganci^s de forme. Ainsi
Sandrart, peintre-historien allemand, nous est donné a priori
otHDine un témoin vèri<tiquc% parce que l'art allemand était natura-
Ittte un siécie au(>aravant. Plu& loin, il e^t dit que l^laude ne dut
pas s'enivrer dans une auberge, parce que c*est là un sujet de tableau
digo« de Valeatiii, et qu'il ne fui pas dévalisé par des brigands,
parce que c'est là ud niolif pour Salvator Rusa. A tout instant on se
plaint que la lumière de ses passages n'ait pas ectairci les. obscurilé<i
dt ^1 vie. Ëtrange façon de mêler la critique d*art et la critique bis-
lorique. \i vaut mieux ne jias poser certaines questions plutôt que
d'y répondre par de» pirouettas. Db plus, bien que l'auteur ait un
exeellenl guide, M*"' Paltison, que d'inadvertances! — l^agu t3, il
«'«tonne de l'amitié de Sandrart ut de Lorrain ((628 à 1633) :
• belles amitiés d'artistes, en dépit des guerres prolongBCâ qui divi-
saient leur pays. » Ouelles guerres? GeJlée «si sujet du duc de Lor-
nlne qui relève de l'empire. Sandrart est citoyen d'une ville libre,
FraoeforL Si la Lorraine est en guerre a cette époque, c*esl avec le
roi de France eu train d'assiéger Nancy, De quel cOté tourner cette
phrase pour lui trouver un sens raisonnable? — Page 12, Baldinucci,
l'lu5loriographi' itafieo, nous esl présenté comme un bavard peu sûr,
put» que ses ancêtres parlaient * ore rotundo >, au dire d'Horace.
Horace dit le contraire, tî'est aux Grecs que la Muse avait donné la
« boucbe roode ». Il reproche aux Romains, calculateurs sans ima-
ginUoQ, de rester « boucbe carrée *. — Page 24, il ne faut patî
f^roclicr a M""' Paltison d'avoir placé le traité d'Aii-la-(Jhapeltc en
^MH. Ce n'est pas elle qui a confondu cette paix avec celle do l'Église,
mah M. I^iuyer qui a, je ne sais comment, confondu le traité d'Aii-
ttt'Ctiapelle ((668) avec ceux de Wealphalie {tC4S). — Page 27, une
l.t't* iti iM«ilrair« Willi«lin-n. Vtltnllner, ttembratuU iittd i«î»0 Vmg*-
Kllra%tt)urii:, ilviti, 1-AVi, m-J^*. C'eit nne élutle m<ilkuleuu en la per-
iét ncmlirtridl, d« «on eD(uiir*Ke, âi> Mi rolleclion» arti«tiqu(».
2. Rafioond B«af tr, Ctai*4ii Lorrain. Lauraat, IWS.
ISS BCLLKTIt ai9T0k)UDS.
date fausse et inutil« (la naissanc» de M&saccio), une citation italienne
joeiacle el eiiFln un arguaient tiré d'uo leste de BaJdîDucci qui coo-
tieiil une évjdenlE? conruaîon. En ((if 8, les Suédois ne aonl pour Hen
dans la guerre dite plus lanl de Trente ans. Celte guerre est alors
localisée en Bohème et ne peut gêner les communications entre la
Lorraine et rilalie. Baldinucci a confondu avec un âéjour que les
Suédois firent en Lorraine après iftSO, — Page 6J, l'Académie royale
ne s'ouvre pas à Paris « avec la pain renaissante ■; ce sont les
troubles qui » renaissent •. La ^Yo^de commence et la guerre espft'
gnole continue. — Page (>3, en 4 654, le jeune Briejine u'a pas com-
mandé deux |>eintures h Lurrain. Il a quinze ans, il est à Paris et
Lorrain à Rome. Il ne commencera ses voyages qu'en lfi5A et ne
sera à Rome qu'en J657, Ici, il Tallait se séparer de M'" Palttson...
Vétilles que tout cela et qui ne peuvent Tausser gravement ce que
nous savons déjà. Mais c'est seulement aux inexactitudes matérielle:^
que l'on peut juger du soin apporté dans une élude. Les erreurs
d'appréciations sont à Tiibri du flagrant délit. D'ailleurs, l'analyse de
ToBuvre semble bien courte. Le critique s'avoue aveuglé d'admira-
tion, ébloui par le soleil de Lorrain. Ij est dimcile de retrouver
l'œuvre du paysagiste dans les métaphores de son commenlaleur.
La « haute lillérature » est-elle donc inconciliable avec les idées
nettes et les termes précis?
Sur la peinture au xvii* siècle, signalons encore datia la collection
des Grands Artistes : Ruysdaël, de M. Georges Riir; Jordaens, de
M. Fierens Gev^ekt; deux bons livres; dans la collectioa desifoifret
de l'Art, un fiubens, de M. L. Hopbticq.
Lesarchilecles, de leur vivant, sont loin d'obtenir la popularité des
peintres ou même des sculpteurs. Leur revanche vient lorsque beau*
coup plus tard les pierres qu'ils ont remuées sont encore en place,
alors que les peintures sont dispersées dans le néanU En attendant,
nous regardons très bien un monument sans nous soucier de la
signature. Et c'est une raison de plus pour féliciter M. M. Fovcbé'
d'avoir raconté les deux architectes en qui se résument le style
empire : Percier et Fontaine, Il conte avec élégance les existences
parallèles de ces deux condisciples, amigj collaborateurs. Ils entrèrent
La même année à l'Institut, et pour cela il fallut une double mort.
Comme je le vois dans le tableau des membres de l'Académie des
beâux-aris, publié par M. Soubies, ce furent Chalgrm et Raymond
qui partirent ensemble pour ne pas séparer tes deux inséparables.
Et il faut dans cette double biographie prendre garde aux confusiotis
t. Maurice Foucli«, l^trcier et Fontatm. Laureofi.
rkiffCE.
(23
B9 pas croire, quand Percier meurt, <iue cmi PooLaine que l'on
ealerrc. Poilrtaot M. Fouché nous aide d diâli liguer les deui colla-
boralears. Dans l'association, Fontaine est l'homme du monde, au
l$étti« inspiré, an Iravait facill^ Perci*^r t>sl le travailleur modesle,
Afllianié «tir de» épures, pendant que l'autre Tail le tiel esprit dans
les salons. Aussi menrl-il le premier. — A une époque de restaura-
lion où Ton balit beaucoup, après avoir (quelque pou démoli, les
arebîlectea ont nalurcllement une grande mission. Napoléon qui les
ni irevailler t-.iaW, romioe nos rois, grand l>àii*seur, ei seul le temps
manqua pour édiOor des (xilais a la Louis XIV. Au moins reâle-l-il
cfeui réli-V'ani nrc de triomphe du tiarrousel, la Chapelle espialoire
de Louis XVI et quanlilé de constructions ici ou là, au Louvre ou au
Palan-Royal. M. Fouctiii analyse le * style empire *, exprime avec
mecore ralTectioa qu'il lui porte. Il montre très bien l'unité de ce
tlyh dans i'arfhîlecture et le mobilier. Car Percier et Fontaine don-
Mù«ot des modèles de meubles. Cie style était, dit l'auLeur, approprié
à la société impériale : époque d'action et d'apparat; j'ajouterais,
de fonctiotmaires. O mobilier reste la décoration fevorite
Istères. Aqm déclare preTcrcrle Pompadour, il faut répondre
que tout dépend de Tusaj^e auquel on le destine.
Encore une figure bien curieuse que celle de Gros, qui a eu la
bonne fortune d'être présente par un bislorten comme M. LE]l07rn1Ea^
Sa Tie est racontée, son talent est analysé avec une sûreté Tacile,
Mbre, une simplicité pleine d'autorité et d'agrément. Nous voyons
dan^ quels mauvais cbemins ce valeureux fui toujours empêtré. Il
n'arriva jamais à concilier son admiration pour les héros de Plu-
larqua et sa lendressi.* pour les hussards de Murât. Il avait vu de
▼raJes batailles, dont les Tureurs bouillaient encore en lui, et il s'as*
•ejatl sagement dans mi atelier aux murs pris, devant un rooulag«
ou un modèle ankylosé de fatigue sur sa planche. Aussi s'efTorçait-il
da &ire senUr sous la culotte collante la rotule de$ Atridcs, et sous
lassbakos poilus il sculptait des profils gre^s. Les mésaventures de
ee réaliste par LQmpérament,clâs.sique par doctrine, se doublèrent des
perplexités du brave homme, peintre ofTtciel surpris par des révolu-
IkMtsqui ne lui laissaient même pas le temps de changer d^opinion.
Soos la coopulc du Panthéon, il a fallu mettro un [lourbon ventru là
où l'esquiBse prcniiere avait prévu un Napoléon césarifié. Enfin cet
honiQie avait besoin de respirer une almospherB d''épopée; dans le
ftKMMle de la Heslauralion, il s^éteint Irislemont comme un demi-
solde qui s« deplumi*. Le voila aigri, vieilli, classique intraitable. Et,
I. Itocrj LanoonUf, Grot. Laurent, 1905.
«24
B[>l,l.»TI^ mSTOBlQUt;.
comble d'âbominalion, la jeunesse ramaoUfiue &e réclame de lui;
puiif le même mollf, la jeunesse classique lui reproclie sod passe.
Gros ne décolère plus; bien que « Terace » dans les jurys où les pro-
fesseurs se déparLageat les récompenses pour leurs élèves, il perd
son inOuence, s'assombrit, devîeiil insupportable. Ses tableaux sont
de plus en plus mauvais. On le lui dil et il se lue. Tel fut ce héros,
un peu romantique, dévoué parce que venu avant l'heure cl chez
qui l'éducalion finit par étouffer te génie, M. Lemonnier lui rend jus-
lice, sans démesurément grandir son rôle. Ce petit livre reste d'uae
justesse élégante.
Et maintenant voici Géricault, &ur qui M. RosEjirniL* écrit une
étude exceitenle. f^e peintre arrêté presque au début de sa carrière
est dilTiciie à juger, alors que nous ue savons pas au juste ce qu'il
voulait faire. Ses quelques oeuvres sont eu elTel bien loin d^ofTrir lo
même caractère. L'auteur, qui possède comme personne celle période
de notre histoire, nous fait bien connaître ce jeune peintre et nous
intéresse à ses eirorU. D'après lui, il faut renoncer a classer Géri-
caull parmi les précurseurs du romantisme. En réalité, il reste atta-
ché à l'école classique qui Ta élevé, et il sert de transition vers le
réalisme dont il ne verra pas l'épanouissement : « Son elTort nou-
veau ne reniait pas les elTorts anlerieura. Il ne resseolail pour ses
prédécesseurs ni colère ni mépris et ne rejetait pas leur héritage. Il
professait, comme ils t'avaient fait, le respect de la nature et de l'an-
liquilé, le dédain du xvni' siècle. Comme eux, il s'asaervissail au
modèle^ avec eux, il avait une prédilection pour le nu, préférail le
dessin â la couleur et s'adonnait à de savantes compositions... Ne
réconciliait-il pas les mériles divers que l'école avait appliqués, les
uns aux sujets antiques, tes autres aux sujets conlen^porains? » Cet
artiste, à l'œuvre impétueuse, aurait donc été désigné par le des-
tin qui conduit l'évolution pour h rôle coricilialeur entre David el
Courbet. M. Rosenthal pense que Géricaull aurait pu diriger et faire
accepter la transformation de notre art, ce qui eût rendu inutile la
bruyante explosion du romantisme. C'est possible; mais ne rogri'U
lons rien. Notre peinture ne perdra rien à s'attarder aux caprices,
aux folies même de Delacroix, avant d'arriver aui platitudes provo-
cantes de Courliel et de ses continuateurs. Elle avait vraiment besoin
de débarbouiller sa palette, et il n'était pas mauvais qu'il y eût
quelques arliQciers pour nous allumer des feux de Bengale et nous
intéresser à la lumière, même busse, avant de nous donner te goût de
la lumière vraie.
I..Lean Rotenlhal, G&iemUt, Librairie de l'Art ancleo ei moderoe, 1905.
f%AVS.
iin
M. Henry Mikckl*, dans 9;i i'eintute françaixe au XIX* siècle,
alwttUssail :i culte trimw. conciusioii et rayarL Giricault de la famille
des romanliques'. Ce livre est une succesâion d'images vives, fortes,
bien expliquées; le plaisir qu'on éprouve à lire ces pages colorées
rappelle celui qu'on ressent à parcourir un beau musée, un jour où
Ton a le regard en appélit el le corps alerte. I^a prose de M. Marcel
esl concrète au plus haut degré; tous ses inola sonL des images. Un
petnlrc, c'e;«t d.insdoul«^ ^urioui un œil cl une main ; un critique d'art,
c'est tUl rcil (•! une langue. Li force du slyle chez. M. Marcel égale
raeailé du regard. El avec cela iJ voua entraine à une allure !... On n'a
pas lu vingt lignes, il n'y a eu qu'un renvoi à l'ouvrage précédent
poar faire la liaison, et nous sommes déjà en pleine vitesse. Il semble
méiiie que railleur regarde parfois sa montre avec inquiétude.
\ara-t-il le temp* de nous montrer tout ce qu'il faut voir? A la fin
l'allure s'aecelere encore; nous ne sommes plus dans les galeries du
Louvre, nous parcourons les Salons de printemps et aussi un peu
d'automne; des peintures, dei; peintures passent; c'est un désordre
irigarré de crtuleurs fraîches, un chaos d'efforts désordonnés. Si l'œil
ee biW dans ce tohu-lKihu. c'est qu'il a été trop gourmand. A la
sortie, même un peu fatigué, on doit avouer qu'on ne s'est pas
eamije un seul instant. On échange quelques réflexions générales,
mais dles o'ont pa.'» autant d'importance que le (ilaisir tout sensuel
que nous venons de savourer. Philosopher, cxpliriuer, ratiociner,
c'est bon quand on veut ranimer le charme éteint des très vieilles
choses. L'arl qui vi» «ncore, il suffit de le reg,îrdcr vivre.
Louis lIuPItTICQ.
t. a«af7 Uint\. la Peinlurt franfaiu au XIÂ' lièett iSM. de tSntiiçne-
mrmt dêt b«aux-artt). AVcide Ptrard el Kiaa.
%. Kwu cro)o(i« <]ue U. Ilus^uttutl tX M. K4rç«| ont fatl U>D» lai deux fausifl
fWiU «a «icluant Utrtcault de li famille des roniti[iti<|ueH A r^itiae de sun réa-
llsaM. La mmaalitiuf ■ Hi, dau» luit» te» domaines, mai» partîculièremtnt
4ia> Part, un raouTeinenl rtelhle, une |jrote«tation contre le canfenu et l'arti-
IcM 4» la. décêient.» clA»»tqu«. Le eMé réaliste du roiuanlisme a élé «ntravé,
4éiror}A, pmr l'ialrmlurilon d'^alri'H *'li!Tneot», loîiiliquei, lyriques, îtnagtQatir»,
cl aartont par la «upcrlicialUr' qui « donne Diiisdiu'e i des poncif» nauveatii ;
■aii aa ne doit p«» ouhller que Dplacrolt était un dérol du cl«a»lci«iiie de la
irwaAa Apoqa* li, M'.'oqd.I
vit BOLLtTl.f BIVTOaiQDI.
BELGIQUE.
(4902-4905.)
i«» article.
Depuis notre dernier Bulletin', la mort nous a enlevé un grand
nombre d'hommes qui ont laissé dans le domaine historique la trace
d'une action laborieuse et féconde.
Gh. PoTfiN (4848 f 4902), érudit polygraphe, avait feit œuvre
d'historien en publiant : Albert et habelle'; Nos premiers siècles
littéraires^; le Génie de lapais en Belgique, écrivains, diplomateSy
utopistes, professeurs et pamphlétaires. Esquisse historique* ; les
Œuvres de Ghillebert de Lannoy^ ; les biographies de Charles De
Gosier* et d'Emile de Laveleye^; enfin, V Histoire des lettres en Bel-
gique, de 4830 à 1880^.
A. Motte (4842 f 4902), ancien recteur de l'Université de Gand,
était l'auteur d'un livre sur Mareus Agrippa* et d'une élude sur la
Paix de Ctmon'".
F. Hachez (4847 f 4902) s'était spécialement consacré à rhistoire
du Hainaut et avait publié un grand nombre de monographies fon-
dées sur les documents des archives".
Le lieutenant général WiavERHi!<(s (4825 -{- 4902), plus géographe
qu'historien, avait écrit deux livres historiques remarquables :
Napoléon et Carnot, épisode de l'histoire militaire d'Anvers'^, et
V Histoire de l'école cartographique belge et anversoise au XYI' siècle* '.
1. Rev. hist., t. LXXX et LXXXI.
2. Braxelles, 1861, 298 p.
3. Broxelles, 1870, 2 vol.
4. Bruxelles, 1871, 280 p.
5. Braxelles, 1878, 552 p.
6. Bruxelles, 1879, 280 p.
7. Bruxelles, 1892, 36 p.
8. Bruxelles, 1882, in-8% 482 p.
9. Leipzig, 1872, 256 p.
10. Gand, 1878, 152 p. '
11. Nous citerons ^ei Souvenirs de la Révolution. Le$ patriotes à Mons,
1787-90 (Hons, 1855, 402 p.), et let Fondations charitables de Uons (Hons,
1860, 272 p.).
12. Bruxelles, 1888, 265 p.
13. Bruxelles, 1892-95, 2 toI., 402, 471 p.
G. Vam Scflooa (1840 f 190'i), avocat général à la (Jour de casu-
lion^avaîl souveol choisi les âuJcLs i]e ses mefciirialea dans l'histoire
du droit : te Chancelier de Brabani (tK88]-, les Lettres de cachet
(1895}; lu Preist fous l'ancieti régime (^89ti); ta Preise som la
Héifoluiion françaisg (1898}; la Preste tirus le Consulat et l'Empire
(I899j, li'ominenl magistral avait réuni une coiicclion de monnaies
et de médailles d'un prix ineslimable; il l'a généreusemcat léguée à
rftui belge.
Le P. Carlos Sohhsrtogel i'IS3t f r»02) n'était pas Belge', mais
c'est en Belgique qu'U a rédigé et pubiié radmirabje monumenl
bibliographique intitulé ; Hibti^thègae de la Compagnie dt Jésus'.
Juliu» VitTLSTBiK (1N3<3 f 1^03] était un des chefâ du mouvement
llataaiid et avait joué un r6te en vue dans la poljti(]ue. Poète et litté-
rateur de grand mérite, il s'était fait connaître comme historien en
publiant J*>s comptes communaux de Gand au moyen âge*. On lui
doit aussi (juehjueâ diâS«:^rUilions ou il fait preuve d'une critique
péoétRinle. Vuylslekt; avait consacre les dernières années de sa vie «
préparer l'cditioa du Cartulnire de la ville de Gand*. Les deux pre-
miers volumes ont paru après na mort.
Le principal ouvrage du cliaooim^ Uoten [4825 -j* 1903} est une
excellente Bibliagraphte namurùise^.
J. Vit SrtLBBBc», chanoine régulier de Prémontré (1828 f 4903),
s'était voué à l'hisioire religieuse. On lui doit un grand nombre de
ntémoires, diâperséa dans une foule de revues".
Le P. UorriitT (ISlti f 4903) avait publié les cartulaireâ des
«Mieyes de Clairerotilatne et d'OrvaP et fourni de nombreuses dis-
I. n Malt né à âlrattwnrg et «e ()Ui«ait 1 rappeler sa natioaalîlè dudcnne
«■ Ut» ^ thêcum de Ht lirre».
1 BroMllea. 1890-1900. U vol. ta- 4-. Voy. Kev. hùL, (. LXV. p. 330;
L LXXn, |>. 36C; t. I.X\XJ, p. 358.
S. lA* Complu de la fiittt d» Garui à l'époque de Jacques mn Àrttvelde
itfi* nàtmt»fn der Staii Oent, tijttvaA tan Jacob van Artevelile, S33S-13¥.f.
• coUabontioQ arer. >. itc Piuw). l'.snd, 1873-74, î toI. In~8'. — les Compte*
tIattUa de f'.and ù l'époque de l'hiUppe van Art^t^ld« I lie rekeniîtfe» dtr
stai €mt. Hjdvak va» i'hHips van Arlevetde). Gand, S8fJ1-83, î tuI. in-S".
ndrnbaek der itad Gtftt. (renUche itadt en ita(juu.'irekenin^fvn.
r.am\. 1900, 1049 p.
r. N*rotir. 18.St-t903, .1 irul.. 310, .130 et 4i8 p.
C- Lt-i Àrchiifs belgu (t. V, p. ^8-^9 <?l 79) en ftnt donné ie reirré.
7. Cartulaire dt Ctairrfontatuf, ou rrciteit du doeitménts, preuine totu ine-
àitM, cwieemaat celle ancienne abbayt Arloo, IS77, In-S*, Î81 p. — Carïu-
Ivirr rff l'abdane rl'Orvat, depuis l'onçint de ce monastère jusque 1305
I tmthtêipemtmi, époque de ta réunion du comté de ChiHi) au duché de Luxem-
kmÊ^ BntMll». IS79, \nA\ KOO p.
12g «OLtim^ m«T0«1QITI.
serLatioQS aux Annales de t'tnsiUuf archéologique fin Luxembourg* .
Ses travaux prouvent une parfaile connaissance des archives, mais
l*csprit critique y Tait souvent déraut.
L'cBUvre de r,. RorFasËLLc (1833 f 4i»03j se compose surtout de
moDOgraphies relatives h h ville de Mons et auK environs^.
Le baron Wittest (ISJ9 f <903] connriissail à fond l'bisloire lié-
geoise et surtout l'hisloire de l'arl. Noua rappellerons parmi ses
noinbreuses publications : Godtfroid de Fûntaijies, U doelfitr véné-
rable^ chancelier de l' Vnitfersilé de Paris, chanoine de Saint-Lam-
bert à Liéfje^ ; ia bataille d'Othée de IfOM* et Gitteg Demartenu^^
graveur du roi, i733-i776^.
Les Lravaux d'érudition d'A. DttEsctnsE {186'J f 4908) avaient et/?
Itieii accueillis dans le moiide scieuUflque'. Lo jeune érudil, cturgé
de cours de l'Université de Liège, est mort à la Heur de Tâge avant
d'avoir pu donner toute sa mesure.
Le lieutenant général Bkialmokt (i821 -f- ^903J n'était pas seule-
ment uû illustre ingénieur mililairc; on lui doit aussi des oeuvres
historiques eïlrêniemeni remarquables : Considérations politique
et tnililairea sur la Belgique'^ ; llixloire du duc de Wellington^ ;
r Angleterre et les petits étals à la conférence de Bruxelles^; les
belles biographies des généraux Tûtleben'"eL De Bloia", et d'Emile
Banning".
Ch. Raolënbeck (1823 f 1903) s'élail feiL une spécialiLé de l'his-
toire du proLcsLanlisme dans notre pays. Ses livres témoignent d'un
labeur considérable, et peu it Belges ont aussi minutieusement
1. T. V 1 XXXVI. Les Arehivet MpM (t, V, p. 59-60) en cileot les |)rin-
ci|tale».
2. Le cnlalogue de ses publîcationf (Mons, I89S, iD-8') meolioane ISS mémoirea
et arlicles.
3. Liège, 1B73, ia-18, Iâ6 |i.
1. Liège, 18711, hi-lG, 506 p.
5. Briiiellei, I8S3, in-8*, 347 p. — Le biron WitUrt a légué à l'Universîte
de Liège ses précieuses colledtona Je manuscrits, die livres et d'œurre& d'art.
ft. Let Àrehives de Vienne ei thittùire dei çauvernemenU de Keenigieyç et
de Prié {Bull, dé la Comm. royale d'hist., 3- série, t. VII). — Calotogue de*
acUss de Henri de Gueldre. Liège, IHOO, in-S', 467 p. (en collaboration arec
D. Brouwefs). — Ckarteit inédUet de l'abbaye d'Orval. firuielteà, I396-I90U,
2 Tol. in-4*, C6 et 31^ p. (en collaboration arer. E. Qaoquot).
7. Bruïelle»^ lg5t-52, 3 voL in-S".
8. Bruielles, 1856. 3 Tol. iii-8', 486. 49Î, 437 p.
9. Bruielles, 1875, io-9', 145 p.
10. Bruxelles. ïmi, În-S-
M. Pari», 1885, ia-8-.
1^. Dana VAnnuaire de l'Académie royale de Betçigue, tWJO.
ni.i.t.iQri!. \19
eiploré les archives; toutefois, la critique de rècrivain n'est pas à la
baul«ur (k sa <locumentalii>tt. Lvs plus ini(iorlanls parmi ses ouvrages
joli', ; ('Iwfuisidon rt la Réforme en Belgique* ; VÊgHsfi de Liège ff
ta HevQiaiiOH* ; Metz fi Thtontnile sous Charfrs-Quint' ; les Pays
€(tMre-^fu<te*. Il avait foit paraître dans la collection de la Société
de l'Iiisloire de Bplgiqim les Mèmoirts de Jacques de Wesembeke^t
Vite dm tioles contununl lic ^ raies révélations puisées à de& sourcus
itJwJîtc».
J.-4i. Ih MiBTiniBLLi (i842 f 49U3) s'élail plus parliculièretneal
oliathé à l'hiïttoin? de Uinst, aa ville natale. Ses ètudea sont assez
rouillé«s, mais il j^ règne un ton de poléini4]ue qui produit a la longue
unr impression désagréable ^
(^ chanoitie E. HtimEts {ifiii f <903), ancien professeur et ancien
bibtiolbécaire de rUnivcrsilé de Louvain, était l'auteur de nombreuses
élodes relatives à l'hisloirc religieuse dea Payâ«Bas, clavaiL fondé en
4«W les Anahefet pour servir â Vhiitoire ecdéiiasdque de (a Bel-
giifue, importante revue donf la publication se poursuit. Les deux
ouvrais le» plus consitlcrabies de Rcusens sont ks Éléments d nr-
ekéotogit chrétienne^ fil les Éléments de jialêograp/iie*.
On doit au jirofcshenr P. ALBEfl(»i^iiK-Tuitsi (1827 f 190^) plusieurs
Invaui relatifs au moyeji âge. Nous rappellerons ; la Vie de Saint-
Witlfbrord, apntredfs Pttyx-Bas^,- ('harlemagne et $onnécle^°; liùS'
toiff des institiitiom rhariîables en ReUjique depuis Charlenwçne
jHtqu au .117' mede**. Ces divers livres onteté traduits en allemand.
Noire écrivain dirigeait depuis (SS9 la Dietiche Wan^nde fusionnée
avec le Belfort.
Le fécood liistoriograplie F. Db PoTTttb (1834 f {904} a iaissu près
I. ftnnWIn, t(tS7. in-S*, 291 p.
t. tlrniellM, t^2, In-Vi, :108 |j.
y OnoidlM, ISSO, in-&*, 362 p.
«. nruicltci, ans, in-1}, 280 |>.
: l.*, 185^. ln-8-, *10 |i.
< XVil' tl au XVlil- tièclt. DifU au (eaipi det l'aliiatet. DieMt
"^Kjùjii.' I fjjoqiut iUi$ satU'Culodtts {Dt^ét in dt XVUl' *n XVtl' t'O-nw. Oitut
In àen l'f>ir,(yiifnii)d. Utêit tn dM SaHi-CuloUttiiJiiU 0»nJ, ISaMWO, 3 vol.
7. î* 11. lH«j.8fi, 2 ».il. m-»', 576 el G?? p.
«.!.■• ', In-K', m f>. et m i4. |»liotnt. Ut, àrehitei Mfr«i (1- VI,
p. \^1 -ni U bibliographie cnrnfjltïlc d'K. RcuMiii.
• brnfdiii nfioilft der Xedfrtanden. LouTiiiii, XWù, ln-8', 308 p.
' 'ir yroote en Ujne eeuiu. Loiirain, iKdT ia-ti', lllK) |j.
}\. Lu fCittchten van lirfdrtdtyhrtd <n Belgie, tan Karel-den-flaole toi aan de
XVI' •euv. Itruicllei, 1873, iu-4', il 2 p. Voir, (Miur U l>iltliuKra|itiic d'Albcr-
afamk-Ttiijto. les ArchivM bitget, l. VI, p. 53.50.
Rl«. Ul»TOR. XCl. 1» FAIW. 9
(30 BULLETH HISTOKrQDE.
de 150 ecrfls, témoignage édataiil d'un prodigieux labeur <. Malbeu*
reusement, l'auteur manquait de préparalion scietilitîque et sa cri-
tique était fort inâufllsante. On doit consulter ses livres avec pru-
dence.
Le clianoine A. AotjRB |4865 f iWH] avdil publié un mémoire
remarquable Intitulé : Étude sur les mt/stigues des Pays-Bas au
moyen dge^.
E. Van Evex (4821 f 4905), archiviste de la ville de Louvain
depuis plud d'un demi-siècle, avait déployé une aclivilé infetigable à
élucider l'hiâtolre politique et artistique de la célèbre commune bra~
banr-onne. Ses travaux les plus importants sont : les Œuvres de
l'historien Dictcws'; Linti'ain monumental ou description historique
et (iriisdqïte de tom les édifiera cimls et religieux de ladite ville* ;
l'Aîicienne école de peinture de Lounain^ ; Inventaire chronologique
et analytique des chartes et autres documenta sur parchemin appar-
tenant aux archives de la ville de Louvain''; Histoire de Louvait»
par Guillaume Hoonen'' ; Louvain dans le passé et dam leprésenf*.
Le chanoine J.-J. Vos (1832 f 4905), archiviste de l'évèdhé de
Tournai, avait acquis une Fâcheuse réputation dans le monde aavanl
par les procédés peu hospitaliers dont il usait a l'égard des travail-
leurs étrangers et nationaux, i[ui désiraient consulter les parchemins
précieux contlés a sa garde. Les préfaces des Monumenta Germaniae
histùtica contiennent de piquants deuils à cet égard. D'autre part,
M. Vos avait publié plusieurs recueils de documents, fort utiles bien
qu'incomplets'*, et une histoire de Tabbaye de Lobbes'", pour laquelle
1. Oo (murera la plupart dés ouvrage» d« F. d« Palier apprécié», au fur et
1 mbsure de leur [lubliealiua, dans dos Batletina anUriâu».
ï. Mém. de l'Acad, royale des tctencei, itttres et beaux-ùrU de Bel^ue,
coll. in-8', l. XLV], 1892, 355 p.
3. Jaarboektii der itad Leuoen, iian 2i0 lot 1507, tn 't latijnseh ûpgesttld
door Petrus Dtvmus, thani voor de eerste maat gedrvkt. Louvain, 1856-57,
î TOI. in- 12, 374 p.
4. Louvain, 1860, Ia4', 3^8 p.
3. LouTuin, 1870, Jo-8*, 57S p.
(j. Louifain, J873, Jo-8% 463 p.
7. Gesdiiedenit van Leuven, geschreven tn de jaren 1593 en t59i,
Willem Boûtten, thaut voor de eertte maal uiif/egeoen. Louvain, ISSO, in-lol.,
iie p,
8. Louraia, tâ06, Jn-Col,, €8S p. — On trouvera la bibliographie complèlc
ii'&. Van Evctt «lans les Archives ttetget, t. VU, p. 82-88.
9. Le Clergé du diocèse <le Tournai. Braine-le-Comle, 1837-1993, & toI.
in-8*. — Les Dignité* et tei fonctions de l'anden ekapUre de i\otre-Ùamê de
TownaL DniBPS. 1898, 2 vol. io-S-, 417 el Î8l p. — Z« Ptiroisses et les mrii
dv, dioeèie actuel de Toanuii. tlru^os, IJ^ÏfO-lSOâ, 8 vol. ta 8%
10. Lobba,sonatiba^e«tmucha!iitre. Louvain, 18(>5,ï vol. in-8', 446«l6|lp.
i) s'est servi, assez maladroilemenl d'ailleurs, <ie nombreuses pièces
ioiédilcs.
M. H. ScaiîtftHiN» (4825 f 190K), premier président honoraire de
ta Cour (l'a[>pel (le Lièige, n\ivnil pas borné son activité à la science
(lu droit. Juriste rëpulir, il était aussi un arcbéolugue de haute valeur,
ci MS études d'épigraphierumaini; oui été très remarquées. Sa biblio>
graphie complète dépasse 300 rmméros'. âoo travail le plus impor-
lAnl est inliluté : Siçies fii/vUns^.
J.-TIt. d8 hktuT t48;>5 -f- t!ii05} s'était voué aux éludes héraldiqu{>s
el «if^illograpliiques, et y lixclbit. Son livre capital porte pour litre :
JicMHJ. armoriés des Pays-Bas et des pays ttvoisinants. Recueil his-
tctique et h^ratdiquç*. U était aussi l'auteur d'un très grand nombre
de monographies éparses dans les revuei» belf^es et étrangères*.
M. F,. \Vitt.K(jc«T (1825 f 1905) avait été courouiié au concours
iiver»ilair(i de )S46 [jour une Histoire ((n système de la Barrière
la nêgoeiafiotis antérieures à la paix d'Utreeht^, qui faisait
eàpérer une carrière bislorlque brillante, mais le jeune écrivain se
laissa bieutûl ab.sorber par la pratique du droit et par la politique
mittiaiiie.
Le ctiaiiotue i. Disis ((82<( -{- 41105) Tut un inTaligable travailleur
,., ,. .. . ..~r:i plus (le trente volumes a l'histoire liégeoise. Son Histoire
( <"( (/if/apfiwo/iaa^; rffî iirjrc* en compte onze; les A^ortcM
tur la relises du dioei'\f' dr Liêge'^ en comptent dix-sept. Il est à
regretter (|ue ce labeur immense ail en somme abouti à des œuvres
(fane valeur très relative. Pre&i]ue jamais l'auteur ne domine son
Siljei, it ultlÏM^ s-ins crilirpie des documenls précieux, les cilanl mal
ou pas du luut. D'autre p;irl, il plaide généraleitient plus qu'il
D'aipose, robjuetivilé lui fait presque toujours défaut, cl, chose plus
grave, il lui arrive parroi» do ne pas reàpecLcr suffisamment les
textes. Il ttst juste de reconnailre qu'il a rais au jour beaucoup de
laita nouveaux* et qu'il a forlemenl contribué a détruire te crédit
osoipé de Jean d'Ouire-Meu^e el de Gilles d'OrvaJ; mais l'on doit
eoostater aussi qu'il a deiloré be-aucuup <lc queslion& sans les appro*
I. lUc «furo <Uit» Im AreMcu belges, t. VU, p. lJO-198.
1. Aaf«r(, 1HA7, 28Â p. [Ànnalet de i'Acad. archëol. de Btlgviue, t. XXlir,
1. Bfuiellet, tlitn-190t, i vol. in-8-.
4. 1^ lUlr rAin|)lel<^ « *lt. iti«^r^c dbtns let Ârckn>a belgn, t. VII, p. l'JH-ÏOJ.
b. brUMiW; ma, Iri4)', 170 t'-
«. Li<ip. ISCR-lStcî.
4. Mgr WwurUat»|i 4 |iut>li« <ljin> l.ocKiiHm (t. IV, \>. WJ-lj'i) unt liitért»Mo(o
Wt«|nphlt tlu rlianotiiit tUrh ri uiii^ l)ibliogr«{iliie Irùs cooiplite d« M«<Burre^.
fbndtr, el qu'on rtsquerail fort de s'égarer, si l'on aocueilbùt ses afUr-
maliutis sans les contrôler de irès prés.
NurvELLBs atrcfcs. — Aux revues iioinbreuses qui eiislaienl déjà,
d'autres sont venues se joiodrc et rendront des services aux bislonens.
La tievue rfe* tttbiiolhôqitei et thx iirchires* s'est donné pour prû-
gramme d'oRTrir aux bibliothécaires, aux archivistes et aux travail-
leurs litige» UD organe de publicité qui les iurûrme rapideracol sur la
vie el l'hisloire de uos l>i Idiot hèques et de nos.irchives, elquî accorde
une attention spéciale aux questions de méthode, de biblio(hécj>noaiif
et de technique. Nous aurons l'occasion de signaler plus loin de;^
articles exlrèoiemenl inléressants qui ont vu le jour dans celte jeune
cl excellente publication.
Presqu'en même temps a paru à Aovers le premier numéro Ju
Tijdtchrifl vùor hoek en Bit>iiol Ateltipexen\ fondéo en vue de favo<
rtSier l'étude de la bibliographie, de la paléographie el de h liiblio-
Ihécoaomie, considérées autant comme disciplines tudépeiidanles
que comme sciences auxiliaires de la philologie néerlandaise. Cette
rËvue-ci s'est plus spécialement occupée des livres, tandis que la
précédente accorde plus d'allenlion aux archives.
l/abb« GoRTscBiLccx publie depuis 1 902 à Hoogstraclen une revue
d'histoire locale consacrée à l'ancien ducbé de Brabant'. La mise
au Jour de documents inédits a été jusqu'il présent la tâche principale
que les directeurs se sont assignée ; ils ont fait connaître beaucoup
de pièces. Nous aurons aussi à relever quelques dissertations utiles.
On coDuait le rôle important des monastères norberltns dans Tbi»-
loire de notre ancien ré-gime. Plusieurs de ces grandes abbayes
existent encore, el ont eu rbeureuse fortune de sauver leurs archives.
Les Analecies de f ordre de Prémontri* donneront les inventaires
.de ces trésors, et en reproduiront les documents les plus dignes d'In-
térêt, carlulaires, obituaires, livres ceusaux, correspondances, actes
des chapitres, etc.
Depuis 1002 parait a Liège^ un recueil mensuel intitulé teodium,
desUué a servir d'organe a la Société d'art et d'histoire. Outre les
travaux d'histoire liégeoise proprement dile, le programme de Leo-
1. Bmiellea, MUc)) et Thron. I" lirr., janvier 1903^. Pcndt tou» les doux
moia.
2. Aetrue de bibliographie et de bibUothéeonomte. Knrtn, BasdtmtAa^
!** Ufr,, ÏBJiTier l*Jti3. Panlt lou6 les deai inoift.
i. BijdrageH tal de geKhiedenUj bljuMderlUk van ket atoudt ftgrtofd
Sratatit. Uooigtlfacten, Van Uoof. Mensuel-
4. Attbtjre de Parc-lec-LouTain, a* t, Terrier t903.
5. Gnadmont, éditear.
lutteront. 133
' titHM comprend la préparalîoo d'un Corpui Inscnpuonutn Leodifn-
nutn.
M. HucousT, arrhivistc de la ville de Tournai, fait paraître depuis
le mois i\v janvifT 1905 la llecue tûurnahmine\ qui se pmpose ilc
faire cnniiailre en tteUiil le passii arllsltiiuc, .■irciitiologitju»' et histo-
rique de la vieille cité belye.
Une Soctété de i'histoirr du protFStaniisme belge vienl dw si: cons-
UUiera Bruxelles, ICIle fera paraître un ImlîeUn périodique^.
La Revue iiémdictine^ de l'abbaye de Maredsous vient d'élargir
iiolablemenl le cadre de ses travaux, le» êludea d'histoire religieuse
y ctttiservaiit la première place.
.\pré» la mort de leur fondateur E, Reusbns, les Analeetes pour
ternir à l'hiahtirc i^ecUsiaitHifue de la Belgique*' uni été réorganisées.
La revue re&le âvanl loul documentaire, mais fera une pari plus
larp.' que par le passé aux saurais monumenlale» et en particulier
aux textes épi graphiques.
Les Annula dfi la Société d'émuiation pour t'itude de thistoire
<rf dft ttnUifuUts d«- Ut Flandre.^, qui existent depuis cinquante-cinq
ans, viciiuenl aussi de suhir une importante transformation. On s'y
uecxip«ra dorénavant de toutes les branches de la science historique,
daI)^ la me.su re oii elles fioncernenl rhistoîre ecclé&iaslique cl profane
do coaiu'' df Flandre.
Issmti nisTiiftiQLG itELftE K RoMK. — Nous avons rendu compte ici
même* de l'étude très suggestive du chanoine Gauchie sur l'utililé
que préseniail la création d'une école belge â Rome. Gel appel a été
CQlOndu ; le Gouvernement a fondf^ un Institut historique, et en a
eoofié ta direction a Hom U. BerliérCî lequel a comme assistant
M. A. Fayen. L'inauguration ufTicielle des locaux' a eu lieu le
IS décembre \*^fih. Nous citerons plus loin les premiers résultats dus
à raetjv'ilé de nos savants compalriotea.
i. — TKifilTX RËLiTlrS * L^fflSTOlRB HtTIONALi:.
ARcurTf.!;. RiBLioTirègcEs. RuiLioaHAriiiE. IUstoirë iit l^mprihkrie,
L«iif.ir,<iEH8NT ni: i,"Hi»)TumE. — I/adminisiration des archives do
rÊlal a ninliciuc l'impreâsiun des invenlairea sommaires que nous
I.Touroit, VïMrur Ueniucl.
t. Bnix«tfm, l-ftumie. Parait 1 des ilalcs IndËtermint^cfr.
J. IUrfld*noi. TrtmestrinL
1. LoaTaJn, Pcelcr». TrJtn<HktrJel.
6. BnigM. De l'Uacke. Trimestriel.
C Ak. à4K., I. LXIII, p. 234.
7. Pitai» Rustlcucci.
IS4 BVLLeTn uinToirQVR.
avons cilés daos noire prôc^enf BuUelinV Piusiâurs de ces inveii'
laires soiU précêdi?9 de Iwtines «olices*.
On peul rapprocher de ces inslmments de Lravail les articles roui-
iiis par plusieurs de nos archivistes à la Revue des bibliothèquei ei
des ttrchtnes' et laperru donné par T. Gosert* sur les- archives de
la ville de Lie^a.
M. J. GcvsLifiii' a signalé une nombreuse série d'inventaires
t. Voy. BeiK hM , t. IXXKï, j». 139.
'i. Onl paru dc)mt!> notre drrmer Uallclin ; A. OalUanl el E. île Rttjn*,
Ineeidoire sommatrf det archives de la teer^iairerie d £tat tl dt Guerre. —
E. de Breyiie, Inventaire .tommatrê det archiva de la chnncfUerie autri-
chienne, — id., ^rcAir» dtf Était beigUjues unis, ~- A. GaiJUrd, Archiva de
la Commiitiùn royale dn tàudet. — E. Cardoeti, Archlnet ite» corpi de
mHîers et sermenli du Brtiliant. — H. Scliocirman, Ârckivei des greffes àcabi-
TtauT et seigneuriaujs de lu Flandre orientale, — Archive* de la cour et
du Conseil iouverain du Halnaut, — Archives du bailliage el du Con-
uit provincial de TQurnai-Tmtrnes-is, — Archives de* Étal* de Tournai-
Tovrméiii, — Àrchivei des ch^leitenie*. bailliages et prèodlét du comte' de
Batnaut. — A. Haneay, Archivas du chapitre de ^aint-Lambert à Liè^e. —
D, VaD de Cas(e«le, Archive* du bureau de bienfaisance et de* hapices ciiAtt
dé Uège, ^ D.>D. Brouiver», Archive* des cura el dei béné/ictit de Ul pro'
vinee de Hige. — td., Arehivei de l'ancien duché' de Limttourg. — L. Lahaje.
Àrckiee* de* anciens greffe* icabinaux de la province de IVamur — IJ.,
Archioet nûtarialet coiuervéet au dépôt des archives de l'Étal a Namar. -~
A. d'IIoop, Inventaire général des arcMtie$ eectètiasliçuet du bradant, I. I.
Bruxelles Guyot, tD-8', 29^ p. — A nolcr aussi : A. Hocquet. invenia^re
atwtytiqtte de* archives de la ville de 7our»ai, 1. Tournai, Delcourl, 1905,
in-8-, XVI, 143 p.
3. F. AlrÎD, le Cabinet des médoUlex de CÊlal à la Bibliothèque royale
iRetme des bmmh'eques et des archives, t. I, p. 22, 172, 396). — Id , ta Cvl-
lecliOH Van Sckoor au Cabinet des médailtea de Bruxelles (Ibid., p. JtG}. ^-
3. Cuvelier, tes Archives {Ibid., L I. p. 6). — R. d'Awaag, les Archives et la
Mbliolhèque communale de Matines {tbid., p. 384). — A. Hansay, tes Archires
de ràtat à Hafielt {Ibid., p. 240). — E. Laloire el E. LefÈTre, les Archive»
ffênéralet du ro^awne à Bruxelles. Tableau tynoptipte [Ibid., p. tSS) — Q.
HichHBlis, les Archives de l'État à Arlon (tbid., p. '279). — J. Vanneras, le
Dép6t des archives de l'Éiat à Anvers [Ibid., p. \b\}. — A. Carlol, le Dépdt
des Archives de l État à IVamur [Ibtd., 1. Il, p. 214), — E. Fairon, le D^iU
dei archive* de l'État à Liiye [tbid.^ \. W, p. 34). — C. llmfetMre, le Déptil
des archives de l'Êlai à Mont {Ibid., l. II, p ?U@), — A. Van Zuylto Van Hye-
re\i, le DépAt des archives de l'État à Bruges (Ibid., l. Il, p. 43.1). — L. Ver-
rie&t, Aperçu des eollecUons des archives communale* de Tournai {Md.,
t. Il, p. 04). — A, Diegcrtck, le Dêpfil de* archives de l'Élat A Gand et le
château de Gérard le DiaUe (Ibid., t. It), p. '367).
4. Les Archives communatej de Liège {Bull, de tlnttu. arch^ol- liégtois,
l. XXXrV. p. 367-440).
5. inventaire des intientairet de ta deuxième section des Archive* générale*
du royaume. Chambre des comptes. Chartes de Bralninl, Flandre. l,ujrrm-
««.cicrK. ISS
naiiu~' ' Vrchtvtîs |L;<»(ierales, dresses sous raricit?n re^j.ime, el
ja&<|U 1 iiienl i|^tior»*s du piublic. Il ^ ;i joint une. description
de rtperloires telges eoiiservéa ;t l'élrariger. Ce livre précieux, résul-
tat d'ua travail consjdér«iblo, rendra de {grands services aux liiftlo-
riens belges.
Le même érudji' a découvert les archives du monastère dslercieii
du Vai-BenoSl et nous donjic, outre le relevé deï^. registres et liasses,
ranalyae de 4,136 acb's sur parchemin date» de M 87 à iftSi', où l'on
trouver* des iudiciUoris 1res ii>téres>';irtie^ [jour l'histoire économique.
A peine niilalle a Rome, l*uin U. HBiii.ièHK* a fourni a la Rente
ttinédidint uo inventaire sommaire, mais Ires bien ordonné, des
\' Is du Vatican el un rapide apen-u des écoles établies
nii, ores archives ponlilicales par les divers états euro|jéens.
Oueil]ues mois plus lard, le savaal directeur de rinstitut bel^ a
fojl iuiprimer l'itivetilaire^ d'un des fonds les plus intéressants des
archives de b Chambre apostolique, chargée de radniinislratJon
ftoanciére de la cour romaine. 4,955 documents, rédigés entre 4296
el 4518. nous font connaître nolammcnt les obligations d'ordre pécu-
niaire souscrites au profit du Saînl-Stegc par les évéques et les ablHÏs;
i( y a la beaucoup de renseignements sur la silualiun financière du
pays el sur l'élal des diocèses de Cambrai, Liège, Thérouaniie el
Tournai au point de vue religieux.
H. II. Vi:v iiu UnDen' a soigneusement analyse une colieciion de
près du 800 chartes louTaniâtcs conservées aux archive? royales de
Berlin. La plupart sont des lettres scahinaies écriles de 4 4-10 à 1732,
«l présetilenl de rintérél surtout (lour Fhialoire économique.
M. L. IIkviukh»'* a publié en 1902 le 1. Il de l'inveulaire des
archires des l^tats, lesquels élalenl l'organisme principal du comté
Haii r la [X»litiqueetradmi[ii!Jtralion. Il va de (600a 1710.
La ' on royale d'histoire a fait compléter le grand ouvrage
titmrf tt Namur. Corp$ 4e mettfn. Papiers £tlai et de l'AwUtnce. Carlu-
ttirm tt manuMtrUs. BruxelIcs^, WnisMtnbnich, 1904, iii-8*, 342 p.
1. Êncentaère di* archiva rie ('nMQt(e du Vat'BënùU-Uz-Ltèfft, dt i'ordr*
éÊ CiienuT Lit-ge, un Thier, in-«\ 708 p.
turet Vatitana Itlevut braMtcUne, l. XX, (>. i;».ir:ij.
'ireunaliittqv«des*t.itirinbhffationumttiolutio»um»dt*arehitet
Vmlteanei, au. point de vuf des anciens dioctsei <it Cambrai, Liège, Tln-
rmM«M et Cambrai. Uni|;e«, IJciKirà, \Wi, in-^', JH p.
t Bapport $ur une muiit/n aur areltieeâ df Berlin. Ànatiju dt dfteumenU
»U/s a l'kittoirt de LoittHiln, el parlteulitremrnt ù l'kij,(olre de tégllte
'Pierre [BM. de la Comm. royale d'httl., I. L\.\tl, p. 3li0-j3:i).
%. Imomiairw ctnat)ftUitu dw archivet da Étals de Bainaut, I. ri. Maoi,
M, 1903, ln-4>, m p. — U C. t iii4ir p^ru en l8Si.
n(t
lOilBTIiY aiSTOniQCl.
(\t (ea Alpli. WàtJTiss*. Le l. X eL dernier a Irait aut années 1330-
1350.
Noua devons à M. J. Lishei' une bonne noLic« sur la spientiidal
collwLion de livres formce au itii* siècle par Tarchevêque d»|
Malines J. tloonen, cl mstlbeureuscmenl dispersée pendanl la Bovo-
lulioii rranraiâe.
Depuiâ rJOI, chaque année voiL paraître un volume de l'excellent,
catalogue des manuscrils de la BibliaLhèque royale, dû à raclivitél
ménloîrc du I*. J. V*fr usu Gubï.i'*. Le L II i-ontiiuil la ftalrologie;,]
k L m la thcolûgle; le 1. IV la jurisprudence el la philosophie.
Gcllo publication est faite avec le plus grand »ûin, el des nolices très|
préciai^s r(ihnu*?i'iiil sin^-ulieremeril l.i vaKnir de rinvenlaire.
Les liollandtslcs' ont facilité les recherches dans les vingt premierâl
volumes des Analfcta BoUandiana, en édilant une quadruple' table
de ce savant recueil hagiagniphique.
Nous sii^naleronâ aussi la table de la quatrième série du Rulletin.\
de la Commisition royale d'histoire^ due ù MM. J. Kàlii2i et E. Po.t-
CKHT*.
M. J. Bhassiuki!^ a donné un complément nécessaire au catalogue
des manuscrits conservés à la bjhliolhèque de TUniversité de Liège.
Le grand recueil bibliographique de M. Perd. Vix oek UiKcnEx^
s'est régulii^sroment poursuivi. Nous devons noter parmi les derniers'
ftisciculcs ceux i|ui Irailpnl iles^Cofloquia d'Érasme, ducosniographe
Apianus, de l*b. de l'iispiuoj, historien (f vers 1<J33). de l'apolo-
giste (kirneilleVranckx (4.130 f 1613], abbédeSaiol-PierredeGaud,
I. Tat>l« chronolofiifue dés cAarf«f rt diplAme$ émprimét concemanf CkU-
(oire de ta Btlgiptf. nriiii>lle3, KiMiling, fa-4*, 479 p. Vo;r. la Rer. htst.,
t. I.XV, 1». 1311. H l LVXI, p. 133.
'.'. L' Ancienne biNhtKèqite de* arckevépMi te M<Ui»et {SuU. du rerr^c|
areh^fol. it« MaUnts, l. XIV, |i. I31-Î.M51.
3. Calalagut dtt m<intt\enu dt hi BièlMhéqw tùj^U dé Btlgiqut, U I
BrusstlM. Urnrrllti. V»}. Hn hut„ t. I.XXXI, p, ItO; t. Il, 190^ 41S p.
i. III, 1^, :>t5 |t.; i. IV. v*){, un p.
1. Analtcta DolteiMtiaita. tndiem tm («mo» XV. Bmiellw. chez le» Bollan-
illklo», lOOt, lii-8*, ll« p.
\ 1. Ttlrc de tnu* t» «rtirW. 't, Ind«x «l(>bal>^li()ue il^ tou! le» saints doal i
Il « ^1^ («il iiiPiilian ; 3. tntl«x « locoram et rtnim > ; I. Lislf de lo»(i>s les éludes
1ii)|lli^rk(>hlqit(>* qui Ml 4U citéfs M aiM];aé«s.
0. TiMf t^n^alé d» rtcMil dm 0iiflaHiu d» la Comaùssian royale iTAu-
tiHr» 4* MflfW, f M«rl«. I-XVII. Braitlle*. Kieuling, 1907, in-8*. 733 pi.
7. A*nMt* aw t«M0fn» '«. .u.>.«KT«t 4» te bihiMkèfmê de fVMvtrtèk
de IMgt {Buil. dei »iA<.. r»*». i. VI, p 33-3Î},
S. HibttatKrca Mtitn.i^ Icr llMgbm, 1W-M905, 13 fa«c it« 100 p.J
(7otUlitvrtlMir« : WH. \m il«n »rn^, V.Tu àtt HmcIhii cl A. Sucncll.
ERICWÎIIK- ^^^ 187
ouMâfl le nom rfe liolumljaims. cl du pliilologue l^r)'Cius Pulcn-
t'^IWI f lOtC), le savant successeur de Juslc-Upseàl'l tiivprsité
df Louvaio, de Bciilivyglio el <k Phili|ipc fie rommine-s.
On Irouvpp.'i dans l«s Annudires dr /'lfnirer.uté de Ltjutntn dfs
rapports Insimclifs mr les séminairc& hisl(jrit]ncs, avec l'indicalion
des sujcl? Ir.iili's dans les conférence.
Ud dcuxierni' !^upplcnmnt ù \ii \ii\i\}o^ra.p\ùe, académique' a paru
en 1904.
MM. Tli. Go(ipji*>( el J fÎKOEcmein ' nnL étudié, au point ilf Tue
liililioHraphi<jm\ le irtouveniirut tlumand ihm les provinces hélées
depuis ses oriRines, qu'ils Tonl remonter jusqu'il <TS7; ils analysenl
piii ■ iiteg de livres el de Itrocliurt-s, sortis de pressL' avant
11» . 'h h graiïde querelle des langues, qui a lant agile te
dcruier siècle, el n'est pas encore apaisée aujourd'hui.
La bibliographie iiamuroise^ du chanoine Doie^ est bien conçue el
paraU Torl conipléle.
Le chanoine L. (Iovaerth, l>ihltothécaire de rablraje d'Avcrbodc,
3 enlrepris ta pubUcalion d'un dicliounaire bio-bibliographiqup de
aoN ordni'.
>li. F. l>£ PoTTRK^ a jtublic un recueil Jiinilc aux écrits en langue
imartJe iaiprinics ou Reigique. de iH^Ù à il>l90.
.Vdtons aussi un imporl.ijil ouvrage lechniijue' dû h i'InsUlul
o<onal de bdilRigniphie.
N'nus citeront, parmi les manuels d'hisloire <le Belgique parus au
eoars de ces dernières années ceux de G. Kiiktii' . Les idées de l\iu-
I. l'nivertitii eatkalique de LoueaéA. BMiogrophi*. 3* ftoppl, Louvaio,
l>eUr», larti, in'8-, 'J2 p.
ï. BtMtographu van tien vlaavuehe.n laaUtriJd. T. 1 : 1787-1841. Gtnd,
Siffcr, l'JiU, in-S", .13H p. Il, tHVî-ô'.!, Ilii.1,, wm, 337 p,
S. BiblloçTaphif rtamurout tadiffvant les hvrrt imprimés à Hamur dtpui»
U .VIA/* iwelf jusqu'à ttoi jaun, le» ouvragft pnHie'i en Belgique ov à
fttrenyn /lur drt auleurt namarou, oti concfTnnnt t'hkioire du cnmU ov dt
to ffnvina aciutlie df \'amur. I. III. Naniur, Wegni«el, 1903, itv-i8-, 158 p,
Voj Mev. htit., l. LXV, f.. M] .
A ÉffUaint, arUitrs et wvanh de l'ordre de /'remontré, Bruielle*, Sehe-
ptn». T. I, lOd-;, :,n\ j..; t. il, imM'Jdi, f.io p.
5. l'inaimefir ItiMto^ritphir. Lljit drr bar.ken, vluff en (IftUchrtflm, muiitk-
vtrktn, Kaar(*n,pluttn tv, (aMitn m Sf lifte van 1S30 lot ili9i} oerteÂtnfn.
Umu!. Slffcr, twe. i !(.«•, H'M p.
6. Ua. rt II lift dibliograpliii^ue unteeriet. ÙrganiMlion, (raMHX,
'V*'» ' " ftcuii'lli-., (iitlilitl rialioDJil Af. Iillilioijraphie, \%ih, ia-8*.
ÎOjn p./ ri Hanurt abréijr </« rt'prrloire àMio(/raphiq>ie atiit>ertM (Bruïello»,
luUUit mtiuiuil lie lilbltngrupliie, i'Mh, in-8*, liH }>.}.
1. LUùtain de Belçtque ratfniiée auJC enfanU drt émlti. N«rauT, L«inb«rt-
438 BFLI.RTtil IIISTOÏltQItB,
leur prèteot a la conlrov«T9e, mais oti ne. saurait lui contester le
mérite d'une cxpogilioa claire, vivante i-l bien ordonnée.
SoDRCES ET ctiirorR lies sotnicBs. — L'administration communale
de Gànd, ayarU dêcidt» la [>ubIicalion d'un Cartuiaire de la viUe*,
avait ctiargé de la partie rdativu aux comptes Julius Vcilsteke, à
qui Ton devait déjà les tirkcningen de la période île* Arlfivelde*. La
mort a frappé le savant éditeur au raomuit oii, après avoirlcrmine
le recueil dea textes relatifs à la gestion financière du lîailli et de
l'Amman, il en rédigmît le commertlaire. L'uuvragc rtirnic une
source de tout premier ordre piair riiisloîre politique, économique cl
militaire de la Flandre pendant les années (2^0 h (336. Ce sont les
comptes les plus aiicit^ns, car c'est eu )27t> que l'hilippe le Hardi en
imposa aux communes la reddition annuelle,
L'activité de M, Git.Lioi)T8-V«N SEïgasN reste extraordinaire. Au
cours de ces dernières années, il a fait paraître plusieurs collections
de textes importants.
Le t. Il du Carfulairr. de ianrien ciinsvhtt li'Espayne à Hruge*^
nous expose la suite de la lutte désespérée ouvertes, dés la Ho da
XV* siècle, entre Anvers et Bruges; les deux villes continuent à se
disputer les marchands espagnols à coups de privilèges jusrpi'a ce
qu'en 15S3 Anvers l'enaporte déflikiiîvemenl.
Le même archiviste a groupé en trois volumes* plus de 2,000 docu-
ments, — en majorité inédits, — datés de 86*2 à 1721 , pour servir de
pièces justificatives à une élude qu'il se propose d'écrire sur le droit
d'étape à Bruges. Il y a là une mine des plus riches à eiptoiter pour
l'histoire économique de Bruges et des Pajs-Bas. Malheureusement,
nous devons constater la persévérance de Téditeur dans le. mépris
des règles primordiales de la méthode : des pièces flamandes, lalini^,
allemandes, espagnoles sont transcrites purement el simplement,
sans traduction el sans analyse. Des éditions aussi absurdes consti-
tuent un lamentable gaspillage d'*argenl.
MM. BKTHtrifE et Vin WgavKKE ont réuni tous les documents con-
de HoitiQ, t903, io-S', VM) [i. — Abrégé de i'htttoire tts Belgique. Namar. l^m-
berl-de Roi«ia, 1W3, in-S*, 19(1 |), — Voy. auâsi J.-J. Swolfs, JUantir.t d'httloire
Hationale. LonTain, Fonleyn, lâOl, m-È', \T3 p.
t. Cartuiaire de la ville de Cand. Comptes de la ville et des baillis de
Gand, i2S0-î33(t. Oaud, Ueyer-Vitq Loo, tWO, lOiS p.
2. Voy. Rev. bUL, t. LXV, p. 139.
,1. Hecueit de documeiUi concernant If commerce mariitme et Intérieur, le
droit des gens pubitr et yrtvè et Ikistoire èeot>omK/ae de lu Flandre. bruj(es.
De Planche, 1902, ia^\ -Bb p. — PttUf le l. I, v«y. Rev. hist.. l. LXX.\, \<. 138.
i. Cartttlaire de l'ancienne ettupte de Bruge*. Bruges, De Pkaclir VMii-
1Û(J5, 3 roi. iii-8», Ît7, *** «l 737 [k
BttOIQITt.
oern&nt i'hufiitat de Satnl>Jeaii ut de. Sainl-Paul .1 fiand '
439
On s« siou*
vifol dfA (tiilcmiqueâ paâsioiinée^ auiriuelli^sdanna lieu ladêcouvf.rle,
tti l8-l«, par F. de Vigne, dos fresijuea de cet élablis9*;menl chari-
labte>.
M. G. lyrriviAR^ a recueilli, dans les dépôts do Frnncect de ttelgique,
i208 aclM, prosijui'. tous inodils, des coniteâ de Uairiaul Régnier tll
«•1 V, Baudouiit 11. IIJ. IV, V el Vf, eX datés de ^»7 à f207. Une înlc-
rnssanle préfacn fait ressortir les parliculahlôii historiques signalées
parles documents, notanimptil sur l'irstitulion de la paix de Valen-
denti^s de J-IU, Pin.'^Lruclion primaire au xii' siècle, et leâ preLen-
îioaa «levée:!! |tar les comies de Hainaut sur le comté de Flandre.
M. L. Dlvili,i.ii9 a continué la mise au jour des chartes d<^ tu célèbre
ïbbaye de Sainte- Waiidru*. Le t, 11, i(ui va de 4340 a I tOO, contient
le texte de 44K documents et ranaly.se de H 3 autres pièces. H faut
lûen le dire, un ffrand nombre de ces actes présentent un intérêt
f-fecondairejcependaiil, il en est d'autres : chartes d'a(Tr.iûcbissemenl,
règlements de funérailles, leslainenls, conventions pour Texploila-
t^n dv la huutlte, etc.
Le mémo erudit a inséré dans les Anna/es (tu Cercle archéoto^ique
de MoHS deux séries de documents du iv* eL du iyi* siècle apparteaanl
aux archives hùâpitalières de la r^apitale du liainaut '.
M. A. HissàT* a retrouvé le compte de la contribution de guerre
•iicipaute de Liège dut payer à Charles le Témmire. H Pa
!.. , . .L-(ler d'une introduction très substantielle dans laquelle il
(•«fMj^e les procédés ingénieux jar lesquels il est parvenu h recons-
tituer le chiffre de la (topulaiion, il l'évalue à près de 500,000 babi-
lants.
CIn connaît l'anciennclé de l'ahbaye de Saint-Hubert, sa ricbesse
1. l'Hospice de Saint' Jean el SaM-Paul ù (^nd, turnanmëtU Lett^tmetU
.{H«t çoiihuti van Stnt-San en Stnl-I'tmu'et tt fient, btjgenaamd <U Leuçt-
[iMrfri. (l»nd, Hosie, l'Jli;, in-S', 17% y. — Ce num de Leuyemeete l^la Sieti-
iiMj fui donné par le |tniple a l'horlogR, pUrfii! mt la cli.-i(>«lle aa eoimncn-
Pcmicol tlu xvii* <\Me, k ua«ç de Min irrégularité; le turaom s'«|>pUqtiJi
cntuite A la clitpeUe etir-ioAroe.
ï. Virj. Ktt). hM , t 1,X!, p. m.
i. ActeA tt document* aneiern concenuint la Bdi}iifW!. Uruxellett, Weîturro-
brocJi. I9U3. ia-8'. \m p.
i. Charte* du thttpttre de .Sninle-H'audrtt df Hoits. I. 11. Bruinlies, Kïcss-
ti»K, 1903. \a-i\ «79 y. - l>our Ir I. l, inj. llev. hiit.. l. LXXX. p. 137.
'j. CotiutoiM de* hoiptces et liei t'tablutementi de charité de ta vUle de
jn^u. J..natei du Cercle orctu-'oi. rie .»ons, t. XXXI. p. 241-343; l. XXXU,
F
'.. iu t Crtn/e • ftntrute uu payt de lÀitje en luO e( le de'nombrtment
4«t ftMX [Bull de ia Oomm. royale d'/ntt., L l.\XI, p. 07-107).
RliURTIl H1ST01U0D1.
si fiue le rôle considérabltv joué par ses atibés dans l'hisloire du
Luxembourg cl des Pajs-Baa. M. G. KcRTB'a entrepris d'édiler le
carlutaire et, pour en découvrir ]m pièoes dispersées, ii s'esi livré à
lie paltenles recherches dans un grand nombre de depoLs Ijelges el
élran^etrs. De plus, en vue de suppléer aux lacunes causées dans te
charlricr par l'incendie île <630, il a relevé dans la Chronique de
Snint-llubfirt lous les passages qui soni raanifeslemenl l'analyse des
chartes lues [mr le chroniqueur. Uoe excellente table |)ermeL de se
r(*tr«uver aisémenl dans w Torl volume.
La commi:;.sion dea atir^ieniii's luis el ordonnances continue régu-
liéremenl s«s publications. Les derniers volume-s jarus sont dus à
M. Bbuten : Coutumes du Vieiix-ltourg de Gnnd^ et des seigneuries
mctai>ées'*; h M. Gii,liout!:« : Coutuinrs du quartier de Furnes,*; à
M. Li»KERKt i|ui a recueilli 2is ducuuinnls politiques, économiques
et judiciaires du règne d« Ch;irlcs-QuinP, émanés dt> 1529 à 1530;
à M. le comte oë Liiriit;nr.-STrRDM : Coutumes de ta villfi et de la
chdteltenie de Courtrat^,
On ne connaissail que vaguemi-ui l'organisation du coUcge chargé
de l'administration llnancicre de la commune de Tountai au xm' âiècJe.
M, L. VsKKtEST^ a étudié avec min cet ori>anisme el en a publié les-
compLcs pour les années 1240-1243 et (270-1277.
On doit à M. Reusrss la mise au jour de nombreux documents
rclatifâ à l'ancienne Llniversitê de Lou?aln. Durant les derniers mois
de sa vie, il a Tournià la Commission royale d'biiïloire deux travaux
considérables ; le relevé des inscriptions* prises à VAlma mater
depuis 1426, date de sa fondation, Jusqu'à M53, avec beaucoup de
détails biographiques sur tes professeurs el les étudiants, el les proces-
verbaux des séances du Conseil académique* pendant les années i (32
à 4443.
Plusieurs obi luaires ont été imprimés dans le cours des années 1902-
I. Charles de Cabbaye de Saini-Bubert^ L I. Rruielle», $Cies«>ling, in-4*, 7W |i.
î. BruidleB, Giwmacrç, 1903, in-4v 668 p.
3. Uru selles, GoetnaerR, t90i, in-4', 714 p.
4. Caiitumes de Lumbardiiée, loo et Poperinghe. Bruxelles, Gocmacre,
1003, in-l", 566 p.
b. %• série, t. 111. BruielieB, Goemaere, 1903, ta-fot., (M)4 p,
6. Bruielles, Qoeroaere, 1905, in-4*, ixvt-600 ji.
T. La Charité SaM-€liritiophe et tes eo/Aptet au XI H' itêele {Butl. de la
Comm. royale d'hist., t. LSXlll lîîWl), |., Ii3-267J,
8. MatricMte de l'Université de Lùutiaiti, U I. Uruielle», Kieisling, 1903,
in-4-, 423 p.
9. Aeles ou proeit-verùaux det niances tenue$ parle Canteit de i'Umveruté
de Louvain. Bruielles, laA', S2â p.
nBLciorr Ml
1905; citon^^«lunn?^tipnie8, par M. A, ntiiHOLmt''; celui d'Iilsc-
ghem, par M. Kavkv^; celui Wti Tongerluo, par M. V*n Sni-RKEci';
c«lui du diapilre de Samt^l^ierre à Namur, par le chanoine BARKrRE*;
celui du B^-f-uitiag»; île TiTiuiuuli!, pnr M. Rttuei.KiKttT^; enfin celui
des AugusUiia de Louvaiti, par M. Wils*".
U. A. Ukhscldae' n, dépouillé de nombreux foads d'archiver pour
L4|re$9er l« tahicau des chauoinciï de Soigiiics depuis le xii" siècle juâ-
r^u'à la Qii du Kfiii'; il jiaJoinluncquanlilédennisei^nenienU biu-
gnphiiiucs, el a reproduil 4S charLes relalives a l'organisalifiii inUv
ricure du Chapitre.
M. ViiT IloDTTK** a extrait dcn arcliivcs du Iribunal de l'Epier, qui
comptait lian» ^es allributiuas le suiu Jl- cotiverlir on argent les
impCti dus en nature, une scrjc de tableaux en cbitlVes, ijui nous four-
nissent, pour les ânuêeâ '1381 à 1794, le prix moyen des principales
dejirées alimentaires dans tes villes de la Klandrc.
M. A. Jru«* nous pni^nte le lalilwu sialiâtifiue de la grande
Industrie belge en 1764, d'apri^ les résultais d'une enquête faite
crlte annec-là par le Gouvunienient, H y aurait lieu de compléter cet
fexpo&e eu relevant les " ûi:lro}'â conc<>,rnajil Ic^ manufactures et les
fiil)ri(|uei<i t conservés aux arcliives du (ionscil des Ftnanceâ. L'édi-
Irur s'est livré à une élude critique très judicieuse des mau*}riau%
* qu'il a utiliser.
Nous avons signalé dans nos Kulletins précédents*" les premiers
t. £m ObUuairtB ie la coUégiaie itt Sainl^Vinctni ù Soi^niet. Soignie»,
SMfnel, t\m, ifi-H-, 23U |*.
5. Le f'Tieuré avçustên d'Eheyhtm, prix d'Avdenarde, et ton obiluaire
lÀh»ale$ de la Soc. liM, de Goiul, t. tV, )i, 3J5-3'.li;.
]. ti*croU>gium etclmae H. M, Y de Tangfrloo, ord. Praeifwnttr. Tou^r-
Imi, typb alilMlicc-, I9ii:. jii-d-, 307 ■■,
4. OM(iuiir« rfu chufttirti de Âaint-Pferre au château de Namvr (ÀnaUctes
pour ttrmr A thtâi. ecdét. de la tteltflqae, t XXX (1905), \>. \(i7-3M).
i. Cartulaire du Bifgwinafe <U TtriuoHde [Cailulariwn van ktl begijnhof
Ml« OfndermoluU]. TiTmondc, VMl'i, in-»*. ;{5H p.
f. (V'Htialmies Augaittiu de Loaimi» (Anateçtea pout tervir à t'hUt. 0CCtci.
■te In }• t^rii', I. XIV, p. •MH-Hi).
1. I ■ r de Saint-VtHCeni à Soigniei . Sêf digmknre$ et Kl cAartnInw.
aotipin, Nmt'DRt, ia4\ .it>2 {•.
(k Dceununit pour servir à ikutotre det prix de 1381 à l7iH. Rrui«ll»«,
KHmIIoc, I9ft2, lii-l-, m p. — Ititd. Sote coiaii'.rineniaire ;iMt. de ta Comm.
r^wÉiJ* dhUit., I. l,XXa [VJiÛ), |>. T('i-1;'0). - \ r.iii|irùp|iiT île fpllu puliliiH-
I rciAitj)! artirlr de M. (•. des Unrvz ; SVolice rrittque pour tervir à
i ,.,.i,.„,. liKi pru [Hevue de ilMverttti! dit BrMXfUex,. Itit)2, ji. 751-764).
!l. tjÊi firandet fabrtquei en Btlginu* ven lé milieu du XV III' iiècie
(l. LXIIt det Hém. couronnc'ii de l'Acad. roijalt de tielgique, coll. in-8% 81 p.].
10. S'nj. «*r hUl., I. UV p ^7 ; I. I.XXI, p. 333; 1. LXXX, p. 111, 37î.
142
rnitm» Hi«To«torf.
volumes, du vaste recueil consacré par M. Paul FastuEBicy am aouf
biatortqut»^ <i« l'Inquisition tiwrlaijjriise. Le f. Va iHe imprime' t^n
1903; il cooltent des lisl«s d'hércliquirâ, d'inquisiteurs, elc, plus
3^5 pièces dalées dt; 432» .i 1S2H ; pbcards, extraits de comptes,
dépêches politiques, etc., chaque document est prèCRtié d'un ^otn-
mairc très précis^ el le volume se termine par une bonne table diro-
notojk'jquc.
Lu même savunt spéciatislu a publié, avec une excelleate introduc*
tion, im curieux dossier relatif a la question des indulgences dans la
principauté de Liège : corrcâpoudanccâ, instructions aux moines col-
lecteurs, relevé des versements, etc.', et il nous a donné une suite
bien curieuse y son mémoire sur les Flagellants ^ ce sont dcujc ser-
mons de Jean du Fayt^, l'un, sur celte secte bizarre, qu'd avait obser-
vée de près, l'autre, prononcé en il37lt, devant la cour de Flandre,
pour rallier le cierge jlatnand au pape Urbain VI.
On n'ignore pas l'inaporUince historique de la Chronique du eha-'
noioe Gislebert', cbapelain, notaire el chuncelier du comte de Hai-
naul au iit* siècle*, l'auteur était merveilleusement placé pour se
rendre un compte exact des événements. M, L. VA^otatfcoKaË en a
donné une nouvelle édition qui peut être cotiâidéréc comme dèllni-
live. L'inlroductioii nous fournit les regestes de Gîslebert, et expose
d'une manière très précise comment l'éditeur a pu établir Sun texte.
Lcâ noms propres ont été soigneusement rectifiés et identifiés, un
commentaire abondant corrige ou complète les dires du chroniqueur,
parfois ealachéâ de partialité, el d'excellents tableaux accroissent sin-
gulièrement ce quo nous connaissions de la généalogie des maisons
de Louvain, de Limbourg, de Vermandois, de Namur, etc. A noter
aussi une bonne carte et d'excellentes tables.
Rd. Le Glay avait publié en 1842, à très peu d'exemplaires el d'une
manière assez dérectueuse, des fragments d'une chronique rirnée rela-
tive à la guerre de Gaud contre Bruges et Louis de Maie, en 4 37!»<f(0.
l. Corput doeumeittorum InquiMUanis kaerttteae pravitaiU Nwrlandtcat.
QsDd, Vuyisteke, 1903, \ V. ia-g-, i^vni-iSS p,
3. Lea Comptes des itutulgenca dans Itn Patfs-Btu. 2* série : les Compta*
ditt Imiul'jfncu pnpalei imUex au profit fie ta rathédtale dé Stiitit- Lambert
{Mim. cnwoHnés de l'Acad royale de Belgique, nnll. ia-â% I. tXlll, il |>.).
;i, Voy. Hev. hiit., t. r.XVlI. p. 16*.
4. Deux sermoni inéditt de Jm» du Gafft lur let Flagelianit et sur la
Grand Sehitme d'Occident (Butt. de t'Àead. royale de Bdftqve, 1903,
p, 68«-Tt8).
5. ha Chronique de Cùtebert de Mmit. Bruxeltea, Imbrcdhls, l'JOi. la-i',
430 p.
6. M. Van i]«r Kindere démontre ((iin U cbrottique ftil tcnninée en 1196.
Misions.
'««
H. PitcstE ' Ta niéJilée avec beaucoup de soin, en y joignant une
savajile inlrotJuclion ol de;» notirs abutidaiilos. Il resulLc de snn élude
iqu? ]e chronujueurftLiiL probablement un clerc au aervice du cotnle,
'«•oiUiini paa^roniiéde la politJ<|ue o^iuniunale. 11 élaii d'ailleurs abso*
lUKnl dépourvu de. talenl, mujs biuu reiiscigriu; il cite uuc fuule
de menus détails «l de dafes précises qui manquent parlout ailleurs.
NouB tlevuiis ù M. V. Fris^ uneédilioii bien âoignét: d'uu oiéino-
rial rapporUint les faits d» l'hisLoire gantoise pendant les années ^1447
a Jâlâ, période où la vie politique fui parliculièremenl iuiense en
• Flaodrc. Ce recueil oonlienl la copie de iioniliri.'u\ documents dont
iHOrigioaux sont aujourd'liui perdus.
Noua avons cité dans un Bulleliu antérieur^ lu traduction néerlan-
daise d'une parde du teste de Froissarl, faite vers U30, par un
magistral hollandais du nom de (icryl Polter van rter Loo*. A ootre
avi.<, rintijrèl de TOlle version éUiil plutôt phiîologiqui? qu'historique,
1^ l. Il nous apporte ieàpiéœs jusiificalives', lieaucuup plus impor-
Uintes que le texte m6rne. 1/ éditeur. M. N. tts Padw. a Iranscril les
compter des liaillis de l^'landre, qui contiennent une quantité consi-
dérable de fait.* inédit*.
Adrien d'Oud(*iibrj?(ch, moine de Tabbaje de Sainl-Laurcnl» est
Vauleur d'une cltronii:|ue ([ui conslilue la source la plus sûre pour
t'hisloiru de la principauté de Liège au it* siècle. Le manuscrit esl
perdu depuis Ums-lemps, et il n'en restait <|ue la reproduction insé-
rée dan;* l''Wrt;j/i.f.">n« eollectio de Marlènc et Durand. Le chevalier
C an BoKirii' a publié a nouveau le texte du tiénédictiri lié^^eots,
en lui faisaut »uhir nue révision sévère, et en l'accompagnant d'ex-
eellealea uotes. Peu de temps après, M. ALBURt>Ke^en a donné une
traduction française.
t. Chronique rim^e d«$ irouMn da Flandre tu tl79'S0. Gaod, VujUtek*,
I9tr2. in-8'. G? p.
1. Mémorial de Gand de i447 à li'û, avec un su|i|ilcment jusqu'* IStS.
Ttoovalle êtlilion {Daf/-bntk van Gtnt cuti ÎW toi tilO, met d^n vervolç M
tùtù opnieuw uit'jfjfven). T. l Oanil. 1903, in-S', 3'Jf2 p. (l'ubtkation de*
BtUt^phitta fiamandt).
J Vo*. Hev. hUt., l LUI, |i 129.
». S. de P»ti«i, Jehttn yrùhsart'i Cronykf ean Vtamhrtn getramlateert
mfittn frantoyie: in duyUcItrr tai<> t>i) Ceri/t Potier ran der f^o. 'ï . I. Carid,
SiUrr. 18'>8. iti-»', âTO p.
i .N. de Pauw. 1' Jpel, fl#fcFniri}(^)i drT Baijuui van Vlaandertn. Oand,
S«ir«ir, l'J<>2, ?ll (t.
r». CtirfnUiae d'Adrien dOudenbateh. Liè(;e, Cortnaut, 19IV2, tn-8*, 3C8 p.
iPublàcatton di: la xoc det BibUophlies tiégeoii).
7. Chronique d'Adrttn d'Oudtnbaufi. Traducllon fniiiçuie. lAètfi, Coimaux,
19(0, »o-8". 539 r huMcalMH dt fa Soc du Bibliaphitet tiégeoU).
\u
BCU.Kll^ RISTOIIIQIIB.
iaan de Ha>naiii, vassal des ducs de Bourgogne, pril pari à de nom-
breuses expéditions iniliLaires sous les règnes df: Philippe le Bon el
•le Cliaries l« Tcriiér.iire. Il rédifera tiu jniirnal des évcnemnits dont
il fut le lêmoin, el y joigoit inic fuule d'îiidicalioiis biogr.ipliiques H
généalogiques précieuses. Malgré riinporiance do ces roéraoircs, on
n'en .'ivaîl imprime jiisquVi prë^enl que des fragmenls, el encore
d'après de mauvaises, copies. M, b.-W. Buobwers^ publiera le l«xle
complet, d'après le maiiuserU original el aulograplii», récemmenl
fiRqui* par le gouvernc»menl belge ;i Ih vente Philipps à OheltHtjham.
Lq Lia paru .
Marc van Vaernewijck (tâis-f- (5C9), magistral de la commune de
iiand, a laisï^é des mémoires consdeneieux, ècrils dans une langue
pUloresqué, el renoUnt ropiuion des classer moyennes de la Flandre
sur les tcrrililes rlêsordres donl il fui k. lémoin allenlir el équitable.
Celle source iinporlante de l'histoire de noire iti* siècle a éle mise
au jour en 1872-1881 par K. Vak i>8k HiEcnsi'. Feu H. V*?i UursB
eo avait fait une traduction demeurée inédite. M, M. m: Shkt m
Netkx' en a donné une édition admirablenionl illustrée d'après Icâ
(Buvrei^ d'arl de l'époque.
Pierre de Rîvo, ayant voulu concilîei' coriaincs théories d'Arialoie
avec les doctrines calholiqucs sur la prescience divine el sur la réa-
liâalioD des prophéties, vil ses écrits condamnés à Home en 1473.
Ce dét)al troubla conâidérablemenl le monde universitaire de Lou>
vain. M. Panl Frebemcq* a publié le dossier de l'a (Taire eu qualifiant,
dans son introduction, l'incidenl de « leropétc dans un verre d'eau
bénite ».
Les anciens < livres de raison » fournissent beaucoup de rensei-
gnements sur rhisloire des familles, el Ton sait, d'autre pari, com-
bien l'école de Le Play les a utilisés au point de vue de l'histoire éco-
nomique el sociale. Le comte de Guëlliiyck-Vaerxewuce^ a fait
1. Mëmoirei de Jean, »ire de Baytiin el de Louvifniei, iiH5'îi77. T. t.
Liège, Cormaui, IHOà, in-a*. Î62 p.
?. l'an dit^ hetofTtické iijden in dii Nêdetlanden, en voornetmetijk m
Ghendl, i5S6-15SS, door Marcus vau Vaei'newijck. Oantl, Anuool, 18T2-I8SI,
5 Toi. in-8" {PuiitiCtttion de la Sac. des Bibliophile» Jtamand-s).
3. Marc Van Vaoraenijck, Mémoires d'un pahicten ganlois tur ies trautiles
refigieitx en Flandrtt Iraduits il'aprf^n l'édition Je !■'. Vnn ilcr liiegher), pur
H. Van l>nyi,c, publiés par M. de Stnel iJe NMycr. T. I. Oand, lleins, ll«Oâ.
gr. in-4% 018 |i.
4. L'Bérétit à l'UnitetaUé de Louvain. Braielles, ll.'iyez, !'Xfô, iii-S*, 6€ p.
(lire i part du Buil. de ta Cluae (le* lettre» de l'Af:ad. royale de Belgique,
IMS).
5. Vn. Uvre de raiion anvenoU du XV f iiècle. lea Van Ualinale {ânntUet
de l'Aead. royale d'archeol. de Belyu/ue, i' série, t. VI, p. 284-384].
KEUIQCK. ^^^H M!»
connalln! un d« ces registres qui date du iti* siècl^^rovienl tfunc
notable Ibmille anvcrsoise.
Francisco de Lixaldc, trésorier général du contingent espagnol,
employé aux Pa.vi^-Bas sous li^ <iuc d'Albo el Il(^i]ui;âeri5, tenait nn
livre décomptes très delaJllti. M. RicuFâLL*, profeasfiui' u l'Univer-
sité de K<»Digsljerg, aous eu apporte la traduction latiiie*, conâËrvée
«tu archives de Dresde. Uq a reprociié a l'éditeur des conrusions
assei graves en maliore monétaire*.
.Nous (levons A M. L. Dëvillkhs^ un relevé des assemblées des
Étab généraux auxquelles prit part la province de llaiiiaut, depuis
la période liuur^'uignonnc juâi|u*u lii lin de raiicien régime, avec un
oomptc-rendu succinct des airaires qui y furenl Irailéesel la liste, à
peu près complète, dca députés qui y aiégèrcnl.
La aoncâaiurc de Flandre était investie d'allributioQâ importantes
«I matière de juridiction et de discipline ecclèaiastif|uej el elle parti-
cipa d'une manière active à Tteuvre de contre-réforme catholique
enlil!|>riâe dans nos provinces par les archiducs Albert et Isabelle.
Sa mission de surveillance s'étendait d ailleurs a tous iea pajrs du
Nord. MM. GiiccHrLel.MiEKs", dêji« connus par d'exceiJenls travaux",
Quos fout connaître, d'apréâ tes archives du Vatican, le texte de huit
instructions générales adressées aux nonces de f590 n 1C35, C'est
aue conlriliutiou de preminr ordre à l'iùsloire de notre xni" siècle.
Il est regrettable que Ton ne possède pas, à côté des instructions
ofikielles, les lettres secrètes qui seraient plus intéressantes encore.
Cesl Antoine de Moatcbréticn ' qui baptisa du nom d'économie
poUliquc' la sciaice que l'on désigne encore ainsi aujourd'hui.
M. P&ul Phuikoicq''' a établi l'importance que présente l'œuvre de
m. té Htfiitrr de Praitciâms lixaldiui, tréiorirr générsA de Vannée etpa-
ti Paiji-iiai de tùli7 à lûliî. Bruvelle^, Kiesaliog, 1902, tû-8', 187 (».
"ÏPmèlteaUotu de la Comm. rot/ate ti'hitt.).
i, L'wigioal est perd a.
3. Vo}. le compte- rendu 1res fouille de U. Lonchuv dan» le* Archivât beign,
J. IV, I». I«i.
^ 4. La fiarlictpalio» dt» Étali de Uainaut aux avtmbtifes des £tats gtaéraitjç
Puyt-Bat, ii38-177l}. Uruxello. KiestUnK, IMà, in-â', 105 i>. (tiré i part
4b SmU. de ta Comm. royale d'hUI., l. I.XXI V].
5. HKUetl (/<* inMtruclioni ifcnemiff aujç iwnctM de Ftamire i L'J96-t€Xy>.
BnuillM, KJfs«liiiji, l'.H)4» iR>8-, xLiv-;g3 y.{PiibL de lu Comm. royale dkiit.].
C \qj. Ratitjiimeiil fteo. hM., t. LXllI, |j. 2M , l. LXV, )>. ;i'.M.
7. Hé à FaUùi- rn l'>7(j, tu^ à ToutM\r.% en H'iU.
. r'-..i~ ^ rcKcorvomle piUitique. Pifl», |(il5. Nouvelle édilioii, «ïcc
Il el noie», par Tli. Fuuck-UrruUnu. PuU, Pion, iUffi, in-H*,
L-i.v ..; ■ j.-n y.
9. À»Mnt de MontdirilUeu comm« umrca tte fhMoire icon^miçvf dtt
Rxt. HisTOk. XCI. 1» txnc. 10
4J|«
■VUSTIfl BtSTORlOOB.
l'écrivain Dorniand au poinL de vue de l'histoire économique des
provinces du Nord au xvW siècle.
Le ?. R. Mœlitier, aumônier de Tarcaée auslro-espagiiote dans lesj
Pays-Bas en 465(, a laissé une relaLiou très vivante des événements
qui $e passèrent $ou3 sesjeui. M. M. Scaw8iï»iuALi a traduit l'œuvre
du bénédicLin âlleroaad el l'a Paît précéder d'une introduction détaillée.
M. Léon Halki:*' continue la série des correspondances entre
savants, dont nous avons cité avec éloge les preœitTs volumes^.
Cette fois nous lisons les lettres échangées entre les historiens
J.-B. Schannat, de Crassier el Ltom Martène. Ce sont des documents
de valeur \xntt l'histoire de Térudilioa au tnu* siècle.
Le Journal historique de PiniDi^'vs*, jugeau tribunal de première
instance de Mon^, éclaire singulièrement l'histoire de la fin du
XTiii* siècle belge, en nous montrant l'état d^espril qui régnait dans
le monde administratif el judiciaire à l'époque des réformes de .
Joseph ii.
L'écoUtre de la ménae ville, l'abbé Elof", tint, lui aussi, quelques
années plus tard, un journal de ce qu'il lui fut donné d'observer
dans les divers pays allemands où il chercha successivement un
refuge après l'invasion du Hainaul par les troupes françaises.
Les cinquante-quatre documenis recueillis et soigneuseroenl ana-
lysés par M. F. Maonetts* contiennent beaucoup de détails inédiLs
sur le séjour des émigrés à Malinédy vers la même époque.
M. Gh. TeauiiPËX^ a rassemblé le texte des affiches placardées sur
les murs de Bruxelles pendant la Révolution de 4S30, et l'a encadré
d'un excellent commentaire.
l'aifi'Bas an commencement du XVfl' Màde. BruielUs, lUyez, 1905, m-fi*.
37 p. (lire à part du BiUt. de ta ClatK dn tettm de l'Acad. rafale dt
Beiffique).
1. Le Va^agf du P. fiegvvbald Mahner, bénédictin, chapelaht'm^jor au
service du mar^aee Léopotd de Bade pendant t'expëdition au secourt det
Paifi-Bas etpagnols «it Î651 {Annûlei dé ia Soc. arehéol, de BrutiUêâ, t. XVI
(1903), p. 213-300).
2. Correspondanee de J .'F. Schannatavee G. de Cratsieref Dom S. Martine
{SutL de ta Soc. dort et <fAù<. du diocèie de Liège, t. .YIV. i-t39 p.).
3. Voy. Hev. hist., t. HXI (1903), p. \M.
4. Publié par A. Wins. Uonf, Dequesne, 1903, In-S*, Xiv-3(K> p. [PubticaHûn
de la Soc. det bibliophiles (Klgrs).
:>. HiHoiret el anecdotes de mon émigraHon, publiées par M. C.-E. G«Qile-
bJeQ. Oilly, "Witmet, 1904, in-S", 167 p.
(j. Documents retatift à l'hlttoire de Matmédg pefidant tes annéft 1792 tt
17S3 {Bull. <ie la Comm. royate dimt., t. LXJtllI (1904), p. 2^9-350)
7. ia Révolution belge de 1830 racontée par lei afichei. BmielJc», RicJiM,
ln-8*, m p.
Le même érudit* a publié un curieux documenl aUribuè aux abbé»
Siertkx et Van Bommei. C'est un projet de rapport adressé au Sainl-
Sige, en 482(l, par l'arclievêclié (te Malines, pour le melLro en garde
eonlre la " politiiiue ariillcieu^n « «lu caltinei de La Ha^^e.
Les séances du Congrès iialiorial de 1830-31 ne nous sont coiinui^s
ofiieieltemenl que par des eomples-readus sommaires; les souvenirs
rètli«é!^ par les lémoios de ces débals ixiémurables sont donc TorL
utiles à l'bi^LoIre. 1^ correspondance de F.-L. (Jti Bus^ apprécie avec
beaucoup d'iiidépendaace les événements el les hommes de cette
période troublée.
Le liaron i>e Giact4 ot: u Waini ^ conlinue son code des traités con-
clus par ta Belgique avec tes divers Étals.
Le livre du P. il. Keleuatk*, fruit d'une longue expérienee,
OHlvre de franchise et de courage scientifique, nous fait voir com-
iii«ol ruiissenl et se développenl la plupart des légendes hagiogra-
phiques; il l'ail une dîstinclion très nette entre le terrain de l'édi-
OcalJOD c( celui de l'histoire. D'autre pari, l'écrivain combat très
JubiJejnent le système auquel certains critiques ae laissent trop Taci-
lemeol entraîner, dit-il, en assimilant à ta légère des saints à des
divinités ou a des faéros de la fable.
Le vaste répertoire dû a M. S. B*uo* est un travail excellent,
méibodique et clair, qui rendra les plus grands services à i'bistoire
du paya de Liège, tl résume et coordonne à la lumière d'une critique
solide l'tKuvre des écrivains antérieurs, et y ajoute de nombreux cha-
pitres eolieremenl originaux sur les écrivains du. xiv* et du xv' siècle.
C'est UQ des meilleurs livres qui aietit paru depuis longtemps dans
le domaine de l'his^toriographie belge.
Le mAme bislorien* a consacré à Je&a d'Outre-Meuse une courte
I. Kapport ailrtud an prince de Mèan, archec^que de Maitnei, mr le*
pai»li d*vant tervir de base à unr note à tùumeltre au SaiHt'~Stèiie, à t oc-
euKm de ta reprUe dei nigoeiattoiu en tue d'un concordat avK la cour des
pmft-Boâ en ti^2i (AtiaUctii pour tervir à l'/iitt. fccUi. de la Belgiqvte,
L XXXi (»9t>5), p. M-97).
1. L. ilu Dii« de Waniiille, le Congrit national d'après la correspondance
de fnucoU-litu»» du But, ttieiitbre dudtt Congrèi f Revue générale, t. LXXIX,
, !-■ - ■•");uw.>:t; i. LXXX, p. '2K-57;,
■Ifi irauét et conveniiont concernai le rayaiime de Beljfique
. wiu. iifuir.lte», Lyebegue, 1903, \n-S% 447 p.
4. £<■ Legendri hagtoffraphtqxui. Uruiellu, Poileuai», i'Mi, in-8*, VU p.
Vair «m. Ali/., \C, 9\.
5. t«a Source$ dr I histoire d<- Liège au moym âçe. Ktuxellei, L»m<;rlm,
UDli ia-t*, Tli p. (L LXI d«» Mt'm. cauronne's de t'Aead. royale de itelgtque.i
6. CoMinna Jean d'OMtc-Mmue écrit l'htstoire {Outt. de ta Coniin. rùyaie
trMtt., i. hXXl (IM2), p. ?Î7-?«V
rS8 BULLETIN HISTORIQDE.
dissertation el a dévoilé les mysliûcatlons de ce chroniqueur à l'ima-
jL'inalion féconde.
M. J. Cutelier' a fourni aussi une œuvre de saine critique en
détruisant la légende qui fait de Jacques de Hemricourl, le célèbre
historien liégeois, un jeune el brillant chevalier, alors qu'il exerçait
tout simplement la profession de scribe.
Étudiant une buliu du pape Nicolas 1*', donnée en faveur de Tab-
ba;e de Saint-Pierre à Gand, qu'on a crue authentique durant
plusieurs siècles, M. Pibbnxe' ne se borne pas à démontrer, après
JaR'é-Dwald, le caractère apocryphe de l'acte, mais il est parvenu à
retrouver la pièce qui a servi de modèle au faussaire, et il expose
ensuite d'une manière très intéressante les procédés employés au
moyen âge par les contrefacteurs de chartes.
Dans un autre opuscule très suggestif, le maître gantois ' fait voir
comment on peut, au moyen des documents d'archives, constater el
apprécier les mouvements de la population.
M. 11. Nelis^, un débutant qui donne de sérieuses espérances,
expose d'après les sources l'organisation et le développement du
Uibellionage tournaisien depuis ses origines jusqu'à l'annexion du
Tournaisis par Charles-Quinl. Il soumet ensuite très méthodique-
ment à un examen détaillé les actes diplomatiques émanés de cet
organisme administratif.
HisToiHE DE Uelgiuue. — Le t. 11 de YUistoire de Belgique de
M. PiaE.NXE^ a fait l'objet d'un compte-rendu détaillé dans la Revue
historique^. Nous nous bornerons donc à citer ici cet ouvrage remar-
quable entre tous, en faisant toutefois certaines réserves^ au sujet
des appréciations émises par l'auteur sur les ducs de Bourgogne. Le
livre de M. Pirennc a eu les honneurs d'une double traduction".
1. yotex pour servir à la biographie et à l'e'tude critique de l'œuvre de
Jacquet de nemricourt (Bull, de la Comm. royale d'hitt, I. LXXI (1902),
p. •260--294;.
-2. La Bulle fausse de ,\icolas I" pour le monastère de Saint-Pierre {Bull.
de la Comm. royale dhist.. t. LXXI (l'JOî). p. 156-193).
3. Les Documents d'ardiives comme source de la démographie historique.
Bruxelles, ^'eissembruch, 1903, in-8*, 75 p.
-i. Étude diplomatique sur le tabelUonage de Tournai au moyen âge {1367-
ir,2r {Bull, de la Comm. royale dhist., I. LXXlll (1904), p. 1-142).
5. Du commencement du XI V siècle à la mort de Charles le Téméraire.
Bruxelles, Lainertiii, 1903, in-8*. 470 p.
6. T. LXXXVI, p. 366, art. de M. Paul Fredericq.
7. Nous avons formulé ces réserves en détail dans les Jahresberiehte fUr
(Jeschiehiswissenschaft, XXV, m, 61" •\
8. En allemand par F. \rnheiin (Gollia, Perthes, 1902, in-8*, 594 p.) et en
U< commandaru l^ Miixaru t>si raiilcur^rune niiilosopliietle l'his-
toire do Belgique*. Faisanl aibslrnctrun de IquI ce qui a èli (luMié
avant lui. l'utueur prétenil dfmoiitrer que Je pduple belge exisLc
dppaJ& %inffl-ciiiq s-iècles, qu'il a oLé et redeviendra un peuple aussi
mmrquable que le peuple framjais, le peuple anglais cl ki peuple
•Ikroand. Stui livre esl bien écrit, dans une lan^'iie nerveuse el
dairc, mais il nlTirmc plus qu'il ne prouve, et, Iciudiv parfois à la
(kiiui&iu. Le commandanL M illard, daus une iiole cotnpiêmenlaire,
se pUJni de ta • timidiié >> et de I& ■ jalousie » de rérudilion, qui
loi « refuse droit di» cJlÀ ». La circonspection ot la réserve sont de
mise devant de;* arilrnifilion^ non contrylws H passaManent décon*
cerUntes, el « l'érudition » a le droit de se méfier de qui néglige
trop souvent les Taits établis.
Hnrm tcE. — Nous avons mentionné antérieurement' la première
partie de l'étude nriagi<lrale dp Jl. L. Van dkr KtsiiiKiiK'surIcs Irans-
fortnntionâ politiques du lerriloire de la Belgique au moyeu âge. Le
L. I a été niiiiipriiné; le 1. II. cnticretiicnt nouve-iu, expose les varia-
lions de la Lniharingie, en prenant comme base tous les comtés
éoiifDérè:) dan» le Iraitë de Meer.ssen de «70. Le sujet èiaîl vmitne.ui
bèris»é de difTtculte«; elles n'ont pas arrêté l'Iiisloritin, Il étudie ;i
Ibod les vicissitudes des ditlércnles seigneuries, grandes ou petites,
éparpillées dans le.s deux l.>otharin|;if3, et, utilisant les source», pré-
*ea\e un grand nombre de solutions nouvelles, le* unes définitives,
les autres, lorsque les »oura>s rnnl délaut, tout an moins séduisantes
i force iJ'îngeniosilé. Son mérite principal csl d'éluL'ider d'une faeon
vTaimenI scienlidque les origines jusqu'ici très erabrouilléos des prin-
d|iauti*ji qui ont e4Mi>litué les Pays-Bas,
l.."on ne possède plus au sujet du règne de Nolger que de rares
documents el des textes médiocres-, le.s sources directes ont presque
toialement disparu. C'est au moyen de ces matériaux assez minces,
tk>nl il lire d'ailleurs un parti merveilleux, que M. i\. K.ti»Tii a édifié
le livre important* dans |e{|uel il expose suecessivemcni l'État lié-
geois au I* siècle, la bio<.'ni[}|iie de Notger, ministre des empereurs
MertamUl» fi4r R ()iHrt)<><:<]ii« (Gand, Jrnpr. cnop«ratit>! p(i|>uUirc, 1903, Jn^*,
ilotophif >if l'hUtoirê. L*i Belyrî et Itun fi^niirttUont liUloriquf*
niiiiriii»*, Lntt^gite, VMjrï, In-H", 35fl p.
< \oj. Kev. luit., t. L.V.VI, p. 132; l. LXXIll, p. 383.
i. La formation ItrrHoriale tlts principautéi btlges tm nioç/en éy«.
■naellM. Lamertln, 1S02, 'i tuI, in-S*. J5U vl iHj |>.
■iige et In civiliiotion ûu X' iUfU^ Ititge, I>em«rl«au, 11W5,
'1 H ^7 p, Voir lirv liM , XC, tiL
m
BOLLKTtri DIST0I1QC8.
OUon II, Olton 111 et Henri H, la naissance de la principauté, son
organisation potlllque el religieuse créée par l'évèque, puis enfin là
cirilisuUon liégeoise sous ses mulllples aspecLâ. La leclure de cette
tsuvre érudile es-l exLrêmement attachante; ce n'esl pa.s seulement
Notger que nous voyons vivre, mais uu&si le milieu dans ie<]uel le
ponliro déploie son activité. L«s petites disserlalioas da t. U sont
particulièrement remarquables; nous signalerons celle qui traite des
reliques de Notger : c'est une petite merveille de critique pÂoélraDte.
n 'ailleurs, il y a plus d'une Iradilion légendaire que ce beau travail
met impilojahlemeut en pièces.
Le gros volume de M. Doclos' est une compilation incohéreole
écrilc dans une langue bizarre, où, sous prétexte de nous exposer la
guerre des Flamands contre Philippe le Bel, l'auteur passe en revue
l'histoire universeJle, depuis les expéditions de Gésâr en Germanie
jusqu'aux épisodes les plus récents de nos dissensions intérieures,
en passant par la querelle des investitures, les troubles religieux du
tvi* siècle, qui seraient cause de la ruine de Bruges, el la Révolution
flr&nçAise. Il (enveloppe dans une même condamnation Voltaire et les.
encydopédistes, les bislorieos de l'école de Lamprecht, les Journaux
libéraux de la Flandre, MM. Loubet, Combes et les socialistes
belges contemporains. Feu F, l^urenl et le comte Goblet d'Alviella.
reçoivent aussi leur pârl d'anathémes. On se demande ce qu'ils
viennent Ikire là. Cette préoccupation de Âiéler la polémique coatein-
poraine à l'histoire du xtv' siècle a quelque chose de grotesque. Ce
travail mal digéré fourmille d'erreurs et démontre un manque absolu
de préparation scientillque. Seule, la description de ta l»taiUe de
Groeningbe est traitée d'une manière salisraisante.
Les travaux de M. V. Fr[s^ ont une tout autre valeur; il a poussé
le récit des événements jusqu'à idiO.
On peut rapprocher de ces bous essais de vulgarisation les
attrayantes conférences de M. J. LiE!(i:'»* sur le mémo sujet, pour-
suivi seulement jusqu'au traité d'.\ltiis, tandis que M. Fris va jus-
qu'au traité de Paris. L'auteur donue une exceileale bibliographie de
la qneslJOD.
1. Kas hAw de 130^ {Ùnze kelde* van. t3Q2}. Rnaler». de MêMtar, 1907.
în-â*, S39 p.
2. Ui Flamands à la tataUle de Cmutrai. G*.aA, Vujitleke. t!m, («•«•^
3S |t. — L'AffranehUtement de ta filandre iVlaamdtrttu Vr^nuikt ?\,
ÙMBé, Vujriftl^ke. IWÎ. iu-S*, KU {>. — Voj. plus loia. ào JMTkgrM .»-
loire lullitjiuY, l'oiiTm^ prinriiMl de M. Prit sur rrtlp «foque.
3. La Ftandrt an iébmt du XI f êOcU et b* luiie to»trt PKtUpft U Bel
(riMii«/«mi in het befin dtr .17 P «nv em dg jOi/d Uçn PMlpi de»
S€koùmê). Anter», Kennee., 13U2, lu-S*, iU p.
llELr,IQtlt. 151
TTC trtcit. — lô livre de M. E. Gossait' est une étude vraimeiil
Impartiale sur les causas poliliiiues, religieuâcâ et économiques de la
f Pajs-llas au ivr siècle. L'auteur met bien en lumière
<> - <ie caractère qui distinguent les Belges des Espagnols.
Les reoseignemenls neufs sur les personnages de cette épo({ue
abondent; les portraits du prince d'Orange et du duc d'Albe sont
{arUcoUèrtment bien irai tés.
Nous avons déjà parlé' de la premièro partie de l'étude du cha-
ooûie A,-C. DE Sca»EïïL* sur Rémi llrieuï.évérjuo de Bruges depuis
4569 jusqu^à iôM, et, tout en Taisaul ccrtuines réserves sur les
; "ciatJons, nous avons loué la sagacité et le soia apportés par
I âijieur :i l'eiploralion des archives, lie travail considérable e«l
aujourd'hui terminé, (le n'est pas seulement la biographie du prélat :
hysiooomie reste mottie ijudque peu à rarriére-plan, mais c'csl
;uUjuI une importante dissertation sur l'histoire de la domination
esfjagnole dans les Pays-Bas. On y trouvera beaucoup de détails iné-
dits sur le n>écontenlemcnt provoqué i»ar les impôts du duc d'Alhe,
sur II 'mon de Bruxelles et les négociations des Élals généraux avec
Don Juan ; le chapitre consacré à la PaeificaHon de Ganrf est tout à
bit original el neuf.
ivu* siJii:tic. — Dans V Auberge dat prineet en exii, M. E. Gossirt*
nous raconte de très agréable manière, en se fondant sur les relations
eoniemporaineâj les curieux incidents dont fut marqué le séjour à
Braxelles d'une série de grands personnages exilés : le prince et la
princesse de iTondé, Marie de Médicis, Gaston d'Orléans, Charles do
Lorraine, Christine de Suède, etc.
xTiii' siÀcu. — L'auteur' de ce Bulletin a traité, d'après les papiers
des archives belges et hollandaises, Thiëloire des rapports qui eiis-
lèrenl entre les garnisons de la Barrière et tes babilanië des Pays-Bas,
dft 4743 a i783.
11. {]. Vit Gaehbaheh avail publié en 4S97 une histoire de la
guerre des paysans* bien supérieure a la plupart des écrits qui virent
1. EMpaçnoli «t Flamand» au XVI' $ièel«. l'ftabtiuement d» r^çime e$pa-
§m»î éan» le$ fagi-Ba* K t'inturrecllon. Bruiellea, LamertJDj l9Ûb, Ui^^*,
»l p.
2. Vof. lUv. hiil., t. tXXX, p, 36S.
X A(mJ Drteux, éràpte de Brugeî, tl t«s trtmàla ii's l'ayt-Bai. Lnuvain,
P«ct«n. «901, lo-K', 117 p. (Urc 4 part de la ftepiie d'hitt *cciét., t. ll-lVi.
i. t'Auherye dei prineet en r.rU. Ane&lùirn àt ta cour tir BruxeUei au
XVllf nècU. BTuiellcï, WeUspinbrurJj, \W:t, in-!î, 230 |).
&. Isfèoi linberl, la GarnUoivi de la Barrière daiu Ui Payt'Bat aufrt-
jyeM. t7i&-t7(fi. Bruicllo», ube|{u«, lOOS, in-4\ a99 p.
a. v>7. ÊK. luit., t util, p. m.
152
lOLLBTIN flISrOBIQIFV.
le jour à l'occasion du centenaire de cell<i lulte mémorable. Il nous a
apporté en i90\ un voluintoeiix recueil' rappelani, localité par loca-
lité, d'une part, lés événements Jl- n9H, de l'autn*, Ifs cérémonies
commémoralivcs du centième anniversaire, ainsi que les moouraenLs
érigés â la mémoire des corobatlanta; il y a joint une bibliographie
coDâidérable.
XIX* âticLË. — Le pamphlet du M. M. Josso?t* sur ta RévolulioD de
1830 témoigne d'une ignorance stupéflanle, jointe a la méconnais-
sance absolue des ré^'les de la critique.
Le livre de M. A. Maati^bt* retrace exactement et clairement
l'histoire de la malheureuse campagne de dii jours, qui coûta au
jeune royaume de Belgique une partie du Limbourg et du Luxem-
bourg. (I ne parle pas de l'impression que produisit dans les chan-
cellerie,'^ et les parlements de l'Europe rinlervention de l'armée
rrançaiâi\ et il se tient aui événements dont le territoire belge fbl le
théùlre. Nous y trouvons d'intéressantes lettres inédiles du maréchal
Gérard. Malheureusement, l'auteur a le torl grave de ne pas citer ses
sources,
M. F. DE Lii^Tor^ s'est livré à une étude approfondie des docu-
ments diplomatiques pour nous exposer d'une manière très vivante,
El cependant très objeetive, les délibérations de la conférence de
Londres, et déterminer le rôle respectif de rAnglcterre et de la
France dans les négociations d'où sortit la Belgique indé|}endanLe.
Il prouve par des textes authentiques que Talîeyrand déploya les
plus grands efforts pour faire décider un partage qui eùl k la fois
détruit le royaume des Pays-Bas al avanligé la Franc*. Sa combinai-
son préférée ne renconlranl aucune adhésion au sein de la conférence,
le diplomate retors voulut réserver pour la France la possibilité d'an-
<. JVor paparu glorifier. Soutenir iet félt^ iécitlaxru de la gvfrre dtt
Paytans, I7SS-iS9S (Omt bofren mrheerlijkt. Gedeakboek der eeuu'feeiten
tuftdrii Hoeren Krijç, 179S-Î89S). Ypres, Calkwfterl, I9(M, iii-8', *:n p.
2. Héi'élatiojii Jiur In Révolution beige dt iH'Hi, précise d'un covp d'rril
atr lu ijiviuions françaite» en Belgique {OnihulUngen over de betçUche
omwenteiing imn 1830, oùorafgegaan tan tûn bêknùpt overzieht van FVait/t-
tiiki invaUen in BelçU). Anreni, 1*^.), in-8*, *163 p.
3. téopold 1" et l'interventioji franfttUe en 1831. hnxtWtt, Sche|)fin&,
1905, io-S-, 315 p.
i. Les Origines diphmatiçites de l'tndépenànnce bel§e. Lu conférence de
Londret <1830-133tl. Loiiïain, Peeter», !903, tn-8", xvii-3«0 p. — Il *erail
ialéressiint de cotnpart^r l'élude Je M. de Lannuy «vec le récent iiivnioire de
M. J. fessier : l'ÉUction du roi det Belge* inovem^re tS30-iu.itiet 1831 j.
Caea, Detesqaes, 1905, in-B% 77 p. (lire A pari tl«s Mém. de t'Acad, mil. ttet
tcieiuxi, aris et beties-lettres de Caea).
153
nrirr un jour la llntgiquc. L'opposilion Leoaoc de Palmerslon fit
ccboucr dèdfitUvcmfinl ces inlrigues. (l'est une thèse absolumeiU
>diirérenlp <!« cfille que le duc lie Fîmglie a défeiiriue dans /n Derninr
bienfait iJr la monarcliir. M. de Laniioj ne songe pas h méconnaUre
U protectioQ que doiiua la monarchie dcj Juillet à la révolution bejge,
mais il Plablit que c'esl à ]'Art|L;]eterre avant lout que la Belgique doil
d'an avoir vu assurer les résultats.
Cette oeuvre de début donne plus que des espérances; le jeune
éerivaio se révèle critique sagace, liabite à demélur les complications
dft sa politique, son érudition est abondante, et il a le grand mérite
df ne jamais laisser égarer par le préjuge patriotique.
U a écrit aussi un article inLérca^tU.*, dans lequel, s'aidant du
reeoeil de Martena', il fait connailre l'attitude prise par le t/>ar à la
[Butte de la conrêrunce de Londres et la mission infructueuse du comte
©rloir auprès du roi Guillaume des Piays-Bas.
Mgr G. MoiicHiMP* a pu consulter la volumineuse correspondance
de raHcicii pvê*[ue de Liège, C. Van Bommel (tTitO f 1853), et il en
a lire un essai plein d'intérêt sur le rôle de ce prélat pendant les der-
nières années du royaume des Pays-Bas. La situation de Van Bom-
k<nd était des plus délicates : tié Hollandais, ami de plusieurs ministres,
makvat du Joséphisie Vati Gobbclscbroy, ayant été l'objet de faveurs
inarquéies de la part du roi Guillaume^ il avait cependant pour devoir
ttM&bftttrc les mesures prises par \v Gouvernement en matière
A plus d'une reprise, il cul avec le monarque des entre-
tiens et de:^ côrrespoudanceâ où 11 se révéla diplomate habile et ingé>
11; il y prufpssiiit en matière de; liberté religieuse des idées sin-
lièremenl ;ivaticée*, qui auraient Tait bondir les signataires du
aCUï Jutjrment doctrinal de 18)5.
Mgr Monebamp s'attache à démontrer le caractère calomnieux de
r»ecasatioii portée en 1 830 contre l'évéquc par la presse hollandaise :
aurait trempe dans la conspiration ourdie parTielemanset de Pol-
cr contre le Gouvernement, (iette démonstration semble péremploire.
Mais notre écrivain cite au-iisi, — ce qui prouve sa loyauté, — une
iBerie de Ifltre? .-idressécsà Guillaume I" par Van Bommel, et nolam-
imeQt une lettre pastorale, qui coutiennent des passages d'une cour-
iMfie p«u digne. Ils contrastent singulièrement avec le mandc-
I. Cm pagf tl'hitHnre diplomatique. La Ihutié et la HétHflutiot^ Mfe de
HlkPHi 9énérat«, t- [,XXXI, \>. 789-807; t. LWXll, (.. 8^100, 204-220).
1 Baewtl de traittê ri c/neentiOfu cvncftM par la Huuie OPte te jwii-
«•WM élratiytra. Simi-P^tefHbourtj, 13 vol. in-S*.
i.L'ÉMéque tan Ht>mm«i et la ItéwMion belçt \BuU. de ta Ctaue det
Mlrri de t'Aead rojfate de Hel^iqtte, I9ûù, p. 393-488}.
454 BDLLBTIN HISTOEIQUB.
ment du 6 novembre i 830, dans lequel, comme le dit Mgr Monchanap,
révêque désigne le roi c sous des traits d^une force excessive » :
« L'impie qui hier encore s'élevait jusqu'aux nues, aujourd'hui ne
laisse de lui-même une trace. » Il serait utile de compléter cette
étude remarquable par l'examen des papiers de Van Maanen, le
célèbre ministre et inspirateur de Guillaume I", lesquels sont main-
tenant déposés aux Archives générales du royaume à la Haye, et
accessibles au public depuis 4903.
Eugène Hubbkt.
(Sera continué.)
s. UnTC-J-OOLE - k Bl^TOlT OF ECTPT II THE NinDLB-lOKS.
4S5
COMPTES-RENDUS CRITIQUES.
SUnley Liie-Poolr. a. lii«tory oT Egjrpt la tb« Hlddle-Ag^es
London, Méthueu and Co., ^901. x:iT'-382 pages.
Ce volume^ le sixième d'une btstoire générale de l'Egypte depuis
ranlii]nilé ju»([u'à nOB juurs, coadait le lecteur de la conquête arabe
if'4(> a.\> J.-C.} k l'établiEsement des Turcs atlomaiiB {1517). Eatevée
aai riyxAntius par [es Arabes, l'ËgypLc devient une provitice du Kha*
libit, admiDJi^trce d'abord par des gouverneurs ambes, puis, daas la
McoDde moitié du ix" siècle et Ja première moitié du x*, par des gou-
Tera^ur» turc*, qui s6 readenl à peu près indépeadaate. En 969, à
|«ulùrtté de» Khalifes de Bagdad se subsititufl colle des Faiimites,
ïolution religieuse aotaat qae politique, qui fait de l'%j'pte, durant
(|«ax siècleji ('Jf/J-tlTIf, le centre du monde musulman chiite. C'est
re|>oqae la plus brillante de l'histoire de l'É^ple au moyen âge. Le
luxi? de !a cour, la magnificence des constructions, l'éclat des lettrée
et des arts attestent la puissance et la rtcbesee des Khalifes schtsma-
li<|u«8. Mais le voisinage des Francs de Palei^line, l'établissemeol de
priocef turcà en iïyrits, enfin et surtout l'incapacité dée souverains pro-
voqoeof la ruine dé là dynastie faliinite, !5a.lndin s'empare de l'Egypte ;
Msdc»cendanu, [^* Ayubbitee, la conservent ensuite durant trots i|uarls
de Mèclc itUKMSSO). Après eux commence une période d'anarchie
poBtiqoe; rautoriti; du pouvoir central est & fteu près annihilée par
l'organisation d'une sorte do (èodalité militaire, les Mameluks. Enfin, au
«félMii du XVI* siècle, SéUm l" incorpore sans difficulté l'Egypte à Tem-
Tioman.
i. lie est la subsianc<> du livre de M. L.-P. L'auteur a voulu rédiger
au nunnel nzact ot précis; il a atteint le but qu'il s'était proposè.
jouton» que, à t'expose mt^mtt dos faits, il n'a pas manqué de joindre
evrtam nombre d'indications utiles à quiconque voudrait pousser
p' I cette étude de l'histoire de l'Egypte au moyen &gâ. Outn^
u i>^A principales si^urces arabes, byzantines et occidentales, on
lrou\'«ra en tAte de chaque chapitre la li$to des sources, des ouvrages
i\e t«0)aiie utain, de:* moDurneais figurés se rapportant à la périot)i<^
traitée. Des tables intercalées dans le volume donncint la liste des
|piuv(!ratiun* et deM principaux officiers civils et niililaircs dumnt b
période du Khalifat umèïade, la généalogie de la dynastie i'atimite et
nellij des Ayubhiies. Un tnilex des noms propres complète le livre. [1
M* tonlfiTuls ri:<(;teltable qu<> l'auteur n'ait pas juriit à son ouvrage une
456 COMPTES-RBIOrS CRITIQUES.
carte détaillée de l'Egypte et des régions voisines. Celle qui se trouve
en tète du volume est tout à fait insuffisante.
L'exposé lui-même se lit avec intérêt. Il est clair, facile et souvent
pittoresque. Tout en sacrifiant avec raison nombre de faits secondaires,
et tout en se dégageant du fatras d'anecdotes plus ou moins puériles
qui encombrent les chroniques arabes, M. L.-P. n'a néglige aucun
détail significatif. Non seulement il a essayé d'esquisser la physiono-
mie de quelques-uns des souverains les plus célèbres de l'Egypte
(El Mo'izz, conquérant et politique avisé, liàkim, tyran fantasque et
dévot mystique), mais encore il s'est efforcé do tracer un tableau
aussi complet que possible de la vie administrative, religieuse, intellec-
tuelle. On tirera certainement un sérieux profit du chapitre où est ana<
lysée l'organisation financière, administrative et militaire de l'Egypte
uu vn* et au viii* siècle (chap. u). Signalons encore des renseignements
abondants sur le luxe inouï de la cour du Caire à l'époque fatimite,
enfin des indications fort curieuses sur la vie des Mameluks, qui, mal-
gré leur turbulence et leur humeur batailleuse, se montrèrent protec-
teurs éclaires et généreux des arts.
Mais M. L.-P. ne s'est pas seulement préoccupé des souverains; les
sujets ont aussi attiré et retenu son attention, en particulier les chré-
tiens, qui jouent un rôle assez important dans l'histoire de l'Egypte au
moyen âge. Quelquefois persécutés, mais le plus souvent traités avec
bienveillance, les chrétiens coptes, de même que les Juifs, réussissent
parfois à s'élever jusqu'aux plus hauts degrés de la hiérarchie admi-
nistrative. Sous les Fatimites, on les voit remplir les plus importantes
fonctions financières et même conduire les armées. M. L.-P. insiste
avec raison sur cette persistance du christianisme dans l'Égypto musul-
mane. Il est fâcheux, toutefois, qu'il n'ait pas cru devoir donner quelques
renseignements sur l'organisation de ces communautés chrétiennes.
Une autre lacune, plus grave, à notre avis, c'est l'absence d'indica-
tions sur le rôle économique de l'Egypte dans la vie méditerranéenne
pendant tout le moyen âge, particulièrement au xiv» et au xv» siècle.
Il est surprenant que M. L.-P. n'ait pas songé à rappeler les efforts
faits par la papauté au xiv siècle pour ruiner l'Egypte, en la mettant
pourainsi dire en interdit, tentative d'ailleurs infructueuse, car la passion
religieuse était déjà trop affaiblie pour contre-balancer les intérêts éco-
nomiques des marchands occidentaux. Au xv" siècle, l'Egypte est
devenue le principal entrepôt du commerce entre l'Occident et l'Inde.
Les marchands chrétiens, en particulier les Vénitiens et les Florentins,
possèdent des t fondouks > à Ale.xandrie et monopolisent presque le
commerce des épices. La découverte de la route maritime des Indes
marque la ruine définitive de l'Egypte. Ce .«ont là des faits bien con-
nus, mais qui n'en méritaient pas moins d'être rappelés.
G. YVEB.
K. RRKHSTiOT : (lAS rR<l<IKCEStS(:ilF. rrEWSKKKEcat.
157
Rudutph EdEasTitoT. Dit» fran^Bsiscbe Oewerbereoht. Leipzig,
Uuncker ut Mumblol, <»«!). lti-8°, ?t)i-1i3y pages. Prix : « m.
UUo Fetreh2. EatwlckelnBB der Arbeitstelloag la Lelpstger
Gcwerbe Ihid., <DU2> In-Ji", it-92 pages.
^go KoKEiL, Bflitrage sur preasslaçhen Handwerkerpolitik.
Ibid. In-8", lU-HJ pagesi-
Friedrîcli Loniitn^- Oie Btaatllcfae Rêgelung der eDKllsohen
WolUndustrie. Ibid. ln-H% v-100 pages.
Les qaacrc puhlicatioas dont nou» vpqoqs ûe reproduire les titrée
foal partie de celte impurtaate collection des Siaats- und SosialwisKn-
ithafUicke- Funchunijen, dont nuus avuiiii' déjà plu^icurâ ïoh RÎgnaté lit
valeur. I^ travail dt> M. H.-R, ElierslaUt nou* intéresse particulière-
meot. m l'auteur ne semble [liis avuir eipluré lui-même uos dépôlE
d'arrbiveM, il a du cnoiuii lieaucoup lu et il n utilisé avec sagacité les
ducuniimts qui ont clé puljliC'S par nos erutUts daa$ ze^ dernières années.
t^n travail tv divine en quatre parties : la première est consacrée ii
l'Étodedu droit et iIps r^'irlomi^nlsqui ré^çissaient rindustrieaa xiii* siècle
M peodant la pifiuicr^ rnoiti>' du iiv*; dans ta mecoade, M. Ebersladt
êtiMlie lei^ iraa8forniaiiun!< qui oe i^oDt produites de 1351 à l50Qeliiiet en
ralicf t'Influence cruisbaiite de TEtal; la troisième partie csl cousacrée au
XTi* tiède, on y trouvera un bon commentaire de l'Ëdit de Henri III
1581 ; la quatrième cnùa e»l une sorte d'èiudu d'ensombie sur l'inter-
Lioa de rËiat ei leis droits rt^vcndiijués par lui l'i i'encoatre de ceux
que ir moyt^a 4gt* recunnaiss;iic aux individus,
Jrt. Ëbcriladt i'em surtout aliaché au cûlé Juridique de son sujet,
os&i* il donne au:tsi beaucoup de reascigaemeatB sur les traiisforma-
laoua •ubiet par la prodaction, l'écbange, la conaotnmalioa. Et il ue se
ooninnto paît de préiieatêr des fait:j: il cberclie aussi à les iaterpréier et
ii iij lecteur de judicieuses réflexions sur le râle et l'utilité des
;is, sur leur vie réelle et sur le milieu spécial dans lequel
crll<*-ci Ii );st déroulée. L'orgaaisatioa des métiers, celle du commerce
d«n« notro abcieune France ont pour base essentielle leijcùma)UQ%utë£
de» arUfans et des marchand». A la place des idées de liberté qui nous
■oQt aujourd'hui habituelles, nous voyons une rt^^glemeaiation étroite
M ramenant à tmis principes fondamentaux : 1* tous les artisans et.
marcbaDil -^es par corporations, ilt; ne peuvent se soustraire à.
cette régir I i^i en i^u bissent les «tatuts; 'i* le premier venu ne
prui travailler ou couimercer pour son propre compte en enlraal dans
UM corporation et en ouvrtiQt une boutique ou uu atelier; il faut au
pntalable tiublr un stage, passer uu exauieu, payer dés droits À la corpo-
nutoa et «u Trésor royal, ei le nombre dea apprentis que cbaque patron
ptni {ireiulra e.»t «troitemeut limite; 3° cbaque corporatioa a ses règle-
Oktaiê propres qui déterminent elruileuietit ta geuru de fabricaiiou ou
4!S«
COHPTES-HEtlIttlS C&ITIQDKS.
de commeroo seul permis â aes membres, qui tiïenl auml le» conditions
de la fabriculon et la qualité des produits mis en vente.
Ce régime n'a pae étc^ lé résultat d'un plan préconçu, il s'est cons-
titué peu à peu. C'est quand il fui arrivé à son pUiû épanouissement
qu'on prétendit le justifier rationnellement. On déclara qu'il servait à
fa fois les intérêts des producteurs et ceux des consommateurs. On ne
s'aperçut pas îmmédiatemeni qu'on sacrifiait par trop la liberté du tra-
vail et qu'on rendait ixapossible le progrès et la bon marcbé. Â partir
du milieu du xm* siècle, des idées noaveltee se fout juur. C'est alors
que nous voyons les pouvoirs publics intervenir.
M. Kberstadt a étudié lee formes sous lesquelles cette intervention
s'eit manifestée. Il a commenté avec soin les règlements et les ordon*
nanoes qui se plawal entre 1300 et Vib\. Il montre fort bien comment
le rOle du pouvoir central grandit à partir de 1307 jusqu'à ce qu'on
arrivât, B*ius Charles VU, à une véritable Geruerbepotilik d'Éut. qui s'ac-
centua encore sous Louis XI et aboutit à i'Édil de 1581.
Hon travail est compléio par une autre étude sur t'orig'tne des corpo-
rations {Ber Unprung dei Zttnflwesms. Leipzig, Duoclter et Humbiot,
!90fl, Hi-20? p.|, étude se rattachant eSle-mémo â une dissertation
plus ancienne : Magûlerium et Fralernitas, qui a fait quelque bruit.
M. Eberstadi a été amené, par ses recherches sur l'organisation
économique du moyen &ge, â soumettre â un nouvel examen la dif>
ticile question de l'arigiae des corporation.';. Un certain nombre d 'tu bio-
riens sont encore portée à croire qu'elles ont fait leur apparition dans
l'histoire d'une fagou très brusque; d'autres pensent que c'est en se
dégageant pen k peu du sen'age que lesartîsans se sont acheminés vers
la Uberté.
M. Eberstadt constate d'abord que l'organisation des corporations, telle
qu'elle apparaît dans les documents du XII* siècle, ËStesséntii>!leméntdiffé-
renUi de rorgaoisation du travail telle qu'elle existait dans les Fr<ihnf^fe
des BÏèdes précédents, & l'époque ou le servage était encore la règle.
Eatimanl qu'on n'a pas étudié sutllsamment les transitions qui se sont
opérées entre les deux régimes, il s'est donné beaucoup de peine pour
tirer quelque lumière des documents qui nous parlent des premières
corporations d'artisans et pour expliquer la nature de ces corporations,
comme aussi la façon dont ceux qui les composaient parvinrent à s'élever
peu à peu d'un état de dépendance [Hôrigkeil] à une pleine liberté. Lee
dtstiiictioos qu'il fait sont un peu subtiles, mais du moins fort ingé-
oieus«$. Il faut, d'après lui, ne pas confondre : i" les cur|)oratioDs dont
les droits proviennent de la concession ou tout au inoîn^ de la recon-
naissance qui leur a été faite par une autorité étrangère {Handwerker'
verbànde uberiragmen flecftii); 2" les confréries religieuses (/ra(frn)t(U«i
qui 36 sont constituées de très bonne heure eou8 l'égide des égiisee
entre gens de môme métier; enCn 3' le& fondations d'un caractère seU
gneurial, comprenant lea artisans occupés à uni? infme besogne dans
l'intérieur d'un domaine seigneurial.
0. reTKF.N)! : ETTWICKCLII^IG D8R AKBClTSTEILnHH
159
A ÇM trois caiégariee do groupemenU s'op^osenl les assou&tioni;
d'hommes libres : celles-ci ae devaient leur ailuaiion juridiqua à l'in-
Mrtvnlion d'aucune nutoritê éiraagère.
Cm i celle iJerniAre caiégurie qu'il faut rattacher certains rfiagùte-
ria qui réussirent à conquérir leur imlépcndaaçE^.
L'ae étude minutieuse de ces différents groupée prouve que les cof-
poralÏDDe n'ont pas Fait brusquement leur apparitioo dans rtiieloire;
toutes te ratlacheut par des ImaBitioas diverses à de$ organisacions
plu* ancienne». Un ne peut eiïecLtvement parler de corporations qu'a
partir élu jour où ces groupes sont assez rortetneut coostituéft pour agir
à Vmâ(c <r organes propres, où ih out une per^ODâftlité et le droit de
•'•di8ini»trer eui-mémes. C'est entre Us aanées 1150 et 1325 que se
^pUoo ta naûis&ace dee premières corporations véritables; c'est a cette
sqoe aussi que se constiiueal les oEGces seigneuriaux qui furent
pour faciliter, à l'intérieur des territoires dépendant des sei-
m, et encore soumis à un régime patriarcal, l'essor d'une vie indus-
]e. Quant aux ma^îsteria, ce sont eux qui ont rourni tes élémeaLs
ilicîpaux de l'adoimtdtratiûD intérieure des corporations et qui ont
«erri à oonstiluer les priacipaux organes nècessairea à leur ronetion-
ûiitle évolution se complète par UDe sorte de laïcieatioa des fraterni'
$, qui, perilanl Intir Citractère reJigieux primitif, se rapprochèrent des
orationii par la concr^esion qui leur fut Taiie des avantages recon-
nw i eea dcmicra.
Lfl travail assez original de M. Ëbersladt est aussi très propre à nous
itrer qu'au moyeu âge, ce qui doit attirer rattentiûn de l'historien,
•oot bien mulnst les droits recounus aux iodividua que les droits
snouaaux gnii){iomenladont ces individus font partie. On comprend
•iiiut que ce soit par l'association que l'artisan ait cherché à atteindre
''Ma bal, et c'ect en étudiant les droits reconnus à ces groupements
(fn'oa comprend le mieux ie prestige dont UBJouireat, de même que cer>
lioM singularitéa de leur» statuts. Les recherches de l'auteur n'intè-
it pas aenlement <!«« villes aUemaudee {Augsbourg, Worms,
kbleott, Trêves. D&Ie, Strasbourg), elles s'appliquent aussi à. plu-
iM villea de France (GhâlonB-sur-Marno, Pontoiso et Ëtampea
[BotAmment).
Dana au travail plus modeete. M. Petrens montre comment le prin-
Itipe de la division du travail s'est accentue peu à peu dans l'organisa-
llioo «coDOmique cuulemporaine. L'auteur, qui, pour donner 4 soa
létud« plus de pri*ciHiou, s'est borné à une localité, a reconstitué avec
[btMCoap de nagaciié l'organisation du travail dans les différentes pro-
llvilotu de Leipzig au milieu du xviii* siècle. Il a déterminé les cb&n-
lf|met)ts qui se sont produits dans chacune d'entre ellea jusqu'à, l'année
)IB1M. octant ici Ar simples trangformaiionst là la disparition complète
'4a cartainc métiers,, ailtears la création de métiers nouveaux. Le prin*
cipe d» la liberté individuelle qui a'eet affirmé aa vf aiècle ne parait
160
CalIPTSS-RVXDDS CRITtl^rSS,
pas avoir favorisé autant qu'oo eût pu d'abord le croire U malttpticalioD
des diS'éretites brancbesde rîaduptrîe, hee faits, en matière économique,
sant plus forte que lee priocipcs. Ce que l'auteur conàtate surtout, c'est
la conceutratioiidans une môcoe usiuc, daae un même maje;asl!], de ^pe-
ctatJtés uyatit fait d'ttbord l'uhjel d'usines ou de luagasiiis difTéreots.
conceolraiioD telle qu'elle existe au xvtii* siècle était imposi^iblo k i'èpoqual
de» carporatioDs. Elle a eu nés avantages, mais aussi ses iacuovénieals,
La liberté en n^atière économique n'est uue source de prullls quo si
dtle 86 combine avec une étude préalable, mais souvent difûcile, des^
déboucbée, et trop de fabricanlt ne se sont pas assez préoccupés de
rechercber comment ils pourraient écouler dans de bonnes oiodiLions
leurs produits. Les limitations étroites de l'ancien temps avaient à ce(j
égard teure avani4gcs. On peut aftirmer cependant que, tout compta
fait, le régime de la liberté a été encore pins favorable au progri^. II a
facilité cette division du travail, qui est en somme une chose heureuse,
et il a. détruit un ct^rtaio nombre d'obstacles dont l'orifaniâation des
groupements anciens avait assuré trop longtemps le maintien.
Le travail de M. ftoehl, conipos*^ av^c une méthode excellente, est un
exemple du soin et de ta conscience avec laquelle les Allemands s'ef-
forcent de jeter quelque lumière sur bs questions d'histoire écono-
mique les plus ingrates. L'aateur a voulu montrer le i développement]
organique progrefisif du libéralisme dans la politique économique delfi
Prusse «. Ce qui nous a paru le plus intéressant dans cette dissertalion,
c'est ce fait que lorsqu'il s'agit de promulguer le iandrcckt de i71f~2 on
s'éDlendit nullement ûrécr un droit nouveau. On voulut simplement
modiBer les usages eiislaul à cette époque. Les Monita des fabricants,
des artisans, des artistes, qui furent ratifié* en 1787 p«r les soins du
conseiller von Grolmânn,soal caractéristiques à cet égard. On y trouve
un peu de phraséologie suivant le goût du temps et Aea réllexions plus
uu moins vagues sur le bien des citoyens; mais on peut remarquer
aussi une tendance marquée à s'éloigner progressivement des idées de
mercantilisme qui avaient été jusqu'alors un principe universellement
admis dans toute l'Eurupo occidentale. Les édits ou règlements posté-
rieurs du ?8 octobre et du '> novembre 1810 et du 7 septembre 1811 pro-
clament très hautement la liberté. Gomme les lois concernant la propriété
foncière, ce sont des mesures inspirées par de généreux sentimeDlf;, mais
dont l'application se heurta à beaucoup d'obstacles. Il en est ainsi toutes
les fois qu'il s'agit de bonle\erser une organisation séculaire. De môme
que c'était un énorme travail de faire disparaître en matière agraire
des entrave!? réelles et personnelles qui avaient des racines profondes
dans le paasé.de même aussi tes principes de liberté en matière inl us-
trielle se retournèrent souvent contre ceui-mémes auxquels on croyait
être utile, à tel point qne beaucoup do traditions anciennes reparurent.
Les corporations aolamment se montrèrent plus fortes que le« libéraux
ne t'avaient supposé. Les principes sur lesquels ils s'appuyèrent conti-
nuèrent à dominer dans une certaine mesure l'organisatiuu du travail.
M. ftoebt aons m<intre, avec beaucoup An riétails à l'nppitî, àqueltn
rfcUtaoce v> henru le ministre; Elardeoberg en 1812, pd l8l'(,eQ I8IG.
n cite des lettres ntineuses do Uûtuw, de Hotmiiun, de Koiher, de
Knaib; tl seinlilp todine que le principe de lu liberté industrielle ail
proToqut* des plaintes de tous eàl«s (p. Ii37). Les repréBenialton? failas
par l« corps <t«s minislres de Uerlic sont particulièremeDlariirinalîves.
BU*» laisRi^nt entendre qu'un grand nombre d'ouvriers sont tomlùR
dan* la pauvreté et le vice, ou mat victimes d'une coDCurrence qui leur
p«t (lé*4»treuFo.
i^ travail de M, Eloohl fait aussi connaître les circonstances qui pré-
p«rèreDt \p code industriel de 18i5, code qui, fians revonir précisément
•a p&ssé, apparaît comme une sorte de cQmpromi& et presque comme
uoe victoire de» adversaires de la liberté indusirielte. Sans doute le
Uf^ilaleur posa eu principe que celle-ci devait être maintenue, mai» il
■dmil le priticipe d'une réglementation; il reconaut qu'on devait pouvoir
exig«ir, pnur remplir un métier, des garanties de cepadté professiounelfi^
Rt d<^ moralité ; il admit même cette idée qu'il fallait que le métier t put
ooarrir son liomme •. Bref, on trouve dans celle legi»laliuauaeapplicu.tîim
partielle des idées nouvelles qui s'élaient fait jour en Allemagne depuis
trentfi ans, une opposition à certatties d(>8 coiicepttouâ de la Révolution
Erançaise, une demi-faostilité à l'égard du rationalisme et des idées
èf^Utaires qui avaient tenté de pénétrer en Allemagne. Encore faul^il
ajoaler que la loi Duuvelle ne parut pas sufGsante aux admirateurs de
roi]gaciaation ancienne. Le congrès des artit^ans allemand», qui se littt
■ Hambourg du 2 au ti juin IS-iS, est signiâcatif à cet égard. On en
vint à demander que les ufiises et fabriques fussent frappées d'impAls
particuliers. C'est à partir de cette époque, à laquelle s'arrête le travail
d« M. ftoebl, que l'esprit public s'est acbeminé vers les idées d'inter-
TantiooDJstae el de protection des classes moyennes dont nous n'avons
p«t à {larter ici.
L'élude de M. Frédéric Lrohmann sur la régtemeatatioit de l'indus-
Irie de La laioe en Ao»{leterre du xv* au xviii* siéch se rattache à une
•(fia de travaux entrepris u riustigatîon de la commission des Acta
bfnàuiea. m qui sont destiné» à éclairer l'histoire écoctuintqae de TAIIe-
Oa^pe ea U coniparanl à celte dea pays voisins. M. Lohmanti s'est
tivfé ea Angleterre même k des recbercbes minutieuses et est parvenu
k y découvrir de précieux documents. Il a surtout étudié l'urg<inisa-
tioD du l'induitrie familiale appliquée à la fabricatiun du drap. Les
refluaient* reproduit» par lui nous montrent comment la concurreoce
4uit limitée. li« nous tnoutrcut aussi queU étaient les rapporte entro
Bniployeurf ot employés; il nou» reaaeîgne caBa «ur le» prescriptiona
rifOurcQse* qui concernaient la provenance ou la qualité dos matières
prvtaièm», le contrùle dp la fabrication et celui de la vente.
L'««»or df l'iiiduRtrie lainière dans la Grande-Bretagne pjiralvôtrc dû
priocipalenirnt aux ell'urts dea Anglais pour rccbercbur des déboucliez
•ur le* man*Jity« du debors, eu même temps qu'aux progrès techniques
Hcv. lliaioa. XCI. I" rAtc. Il
162 COMPTBS-RE^IDDS CRITIQUES.
réalisée par oux. Mais déjà dans la seconde moitié du xviii* siècle des
transformalions sérieuses se produisirent et la suppression définitive en
18(>9 d'une réglementation arriérée, la disparition des mesures rigou-
reuses prises dans les siècles précédents, mesures qui avaient, à quelques
égards, soutenu d'une façon artificielle cette branche de l'indastrie,
eurent des conséquences funestes.
La concurrence des autres pays, celle de la France en particulier, com-
mença à faire du tort aux Anglais, et les changements plus fréquents
qui se produisirent dans la mode ameuèrent aussi de graves perturbations
dans lu vie économique du pays. Tout en signalant ces changements,
M. Lohmann nous laisse entendre cependant que la politique suivie par
l'Angleterre au xix* siècle lui fut en définitive avantageuse et lui per-
mit de tirer parti de l'avance qu'elle avait au point de vue industriel
sur les pays de l'Europe continentale. Grâce à ses lois successorales,
l'Angleterre vit se fonder chez elle des établissements considérables
qui accumulèrent peu à peu les capitaux et la clientèle, les leçons pra-
tiques et les meilleurs instruments de travail. L'individualisme anglo-
saxon, qui a pu avoir ses inconvénients, permit pendant longtemps
à l'Angleterre d'imposer aux natious moins avancées ses produits et
même ses goûts, cl le libre échange contribua aussi à assurer à l'ou-
vrier anglais la vie à meilleur marché que dans la plupart des pays
continentaux, il diminua les prix de revient et assura aux industriels
une supériorité marquée, au moins pendant un certain temps, sur leurs
rivaux. Il parait toutefois certain que c'est aux entrepreneurs plus
qu'aux ouvriers que cette politique économique a été finalement avan-
tageuse. L'étude de M. Lohmann est très propre à faciliter l'intelligence
de CCS importants problèmes.
Georges Blohdbl.
II. Ohoxt. Missions archéologiques françaises en Orient aux
XVII» et XVIII« siècles. Paris, Irapp. nat. (CollecUon des docu-
menls inédits), '1902. 2 vol. in-4o, xti-4237 pages.
On ne saurait trop remercier M. Henri Omont pour cette origi-
nale série de « Documents inédits sur l'Histoire de France >. La
plupart, ainsi qu'il nous en avertit (p. xv), « sont tirés des archives
des ministères des Affaires étrangères et de la Marine ou de diffé-
rents funds du département des manuscrits de la Bibliothèque natio-
nale ». Les autres ont été empruntés à diverses bibliothèques de Paris
ei de province, ou même de l'étranger. Tous sont aussi sobrement
édités qu'ils ont été industrieusemcnt réunis. L'exécution matérielle
est à peu près irréprochable*. A présent que le fruit de ces longues
1. La perfection n'est pas de ce monde. Par un plaisant accident, des lettres
sont tombées dans le titre même, où l'on lit < xvii et xviii » au lieu de « xvii*
a. oHOTT : mssioxs jtncu^oLOsiQues FUi^tç-iiSES tK okient. 1fi3
cherche» esl devcou »i aisémeot accessible, le meilleur sscrviw que
ta* puUsioQS reudreau public Psl de lui doûiii^r titi aperi^i] i^u coai^nu
de ers deux |2;ros in-4o, aân rie le mieux engager à les lire : peut-élre.
ki U Keulr in!if>ectiondu titre, ne devinerait-oa pas à quel point ils sont
iitére»4nt« et mt^nie rêcrBatifs pour l'hiatorien, voire pour Ip psycho-
Bgue.
Toutd'abiirJ, l'histoire de ces miseione arcliëologiques od Orient e«t
itioieoieul liée à celle de nutre grande bibliolhcque, et c'est ainsi que
l'ouvrage «e truuve iHre en même temps une contribution à l'étude de
U ibnoAtiùu de l'illustre collection de manuscrite dont son auteur a la
àfde. Daii» une introduction très nourrie, M. O. résume lés premières
itatives. rutironoees d'un anseK médiocre succès, de PraniMJB 1«', de
iîr- Thou. d«r Hicbi'lii'u. Le« rè^çaes de Louis XIV et de lj»uis XV
duv:iieut rccuetltir une aïois^eoa lùen aQiren»t)nt fructueuse. A vrai dire,
ta meilleure part des aciuvdles acquisitions va tout d'aliord entre les
mainkdft» miaistrM. Maxarin, l]aui|ué de Naudè, cil S^guier, dutildû dis
lllai»». s'oci^upenl bioH plus de satisfaire leur passion de bibliophifes qu'ils
I au btari pulilii;. L'jnlt'Kre Colberi lin-inûms (tgui J'eùl cru?)
,r.i% qu'au service du llui^ déjà ulentiBé (louriacii avec riii^ial,
I :"<■/. bien, H. en juger psir ses lettres à dos aœbastitidcurset
-i.,~ .uno iv Levant, lci> intéri.Vts de sa propre bibliothèque, coaGée &
ime; mais s'il ne néglige pas d'exploiter ainsi les petits pntQtade u
E, il rst surtout préoccupé qu'on ne lui achète rien ( qu'au meilleur
Mrcbèqn'il se (murra f ;c'e«t te refrain de sa balladi', et il faut avouer
4)a*il crut d'une limie sua ancien marchand drapier Ce n'est vraimeul
l'à partir de ITIK, sous la direction de l'abbé fiignon, que lu Bîbltn-
lue royale ckI enRn seule, ou îl peu près seule, n liénéâcier du zèle
Dioiatres et de* divers agents du roi.
Cet derniers, arclux^logues plu» un moins improvisés, forment de
o6Cé une Rnlerie d'une vunôié divertiâsitnte. On trouve de tout
if eux : de nobles ambassndeuis comme .\ointe(, Bonnac, Ville-
BMIT»; ilca consulK comme Dupont, Hauvan,de Maillet; des interprètes
comme Pétis de la Croix et Gullaod , deii simples amateurs ou, ain«t
qu'oa diuit alors, des i curieux t comme de Monceaux et I^istué; des
Aaods comme Paul Lucas, vuyageur'né et antiquaire d'iiisttinct
que d'ocea»iuQ ; un prêtre ^rrec, le I*. Atbanase; un mèJcctn,
fkillaat; uu doniioicaiQ allemaad, te P. Wannlebeo, Ql» d'an pasteur
s/tfieu et converti k liuuu>, ce dont uoub ne lut foriuii» d'adl»urs
paa an crime *'tl n'y avait cunlracté en itulre la fAclinuMe habitude,
Mèquo agent frauçai», d'ûcrira eu italien, ce qui peut giVier plus d'un
rur: desoieoibresdu r Académie dRHinBcripiuiuH^Sevtn et i''(uirmi>nt;
lin dea Jésuite» qui, comme il arnvc, ue »e «uut pas nkunirés dani
I affaire le?* motnii intelliatMits ni lu» moiu» iivibi''». Tandis i|u<- [i-s
iTiij* f . ~ r Vij, k' titre du it lettre III duit «<.* liic « Pauriotial à Sctia »
I S««ta i Fuuruiuiii I, etc.
Hà
COMPTEi^-RE^miS CBlTlttDKS.
autres ageoU n'ont guère travaitté que dans le Levant et en Egypte,
il r^ul faire i]iie place à part a,iix Jéiuites <le Chine, notamment
Hus FP. Foaquei et de Préooare, et ao supérieur des roip^otis de ia
Coinpagaie de Jésus dans les Indes orietilales, le P, Le Gac; leur saga-
cité, merveilleusement infurmée pour I époque, sut coDStUuer à la biblio-
ihèqui? du roi, dès le premier tiere du xmii* siède, une coileciion de
livres chinois et do manuscrits sanscrits restée loD^temps «ans rivaJe.
M. (>. sVst acquit d&s titres à la reconnais£aace des nriealalistes ea
puldtant dans «on appendice La liste de ces acquisitions indieanicis
et chiDoises aussi bien que celles des manuscrite grecs.
A coié de ces notes bibliographiques si précieuses, les excellenteft
notices biographiques consacrées à nos agents et « nos voyageurs cona-
titueiu une sorte d'introduction à la collection dee archives des misâiûae
littéraire* et BCientiSques; et, à ce point de vue, l'intérêt de la publi-
cation de M. 0. n'est ni œuias vir ni moins actuel. Tout d'abord
ministre!! et Académies y peuvent voir h plein que, s'il est parfois néces-
saire d'employer qui on a sous la main, il y a tout avantage à ne confier
de missions qu'à de véritables spécialistes; comme le fait remarquer
quelque part 8evm,ce ne sont pas ceux qui manquent le plus de lumière
qui apportent à leur tâche le plus d'activité, d'adresse ni de désintéres-
sement. Il faudrait aussi inscrire d'office au programme de rexamcn des
AtTaires étrangères toute cette correspondance diplomatique spéciale, et,
avant tout, la lettre par laquelle le marquis de Bonnac, ambassadeur
de France, sollicite de l'abbé Bignon l'honneur d'être sou sous-bibliothé-
caire 1*1 Constantinople (p. 364). Enfin nos apprentis archéologues trouve-
raient encore beaucoup à glaner dans les instructions qu'emportaient les
envoyés de Colbertou de Maurepas. Surtout, à voir ainsi dealer dans ces
suites de lettres leurs prédécesseurs peints par eux-mêmes, ils apprea-
draieni d'abord la modestie, et bien des choses en outre, s Hr ne les
savaient déjà : par exempte combien il est vain de croire qu'il ne res-
tera plu» rien à faire pour le» autres làoù vous aureepa3sé,elàquel point
même il est criminel de ne pas se montrer à l'avance boQ ménager de l'hé-
ritage de ses successeurs. Apparemment, ils seront peu édifiés de voir
Fourmont, membre associé de la plue docte des Académies, se glorifier
de travailler* comme un géant • ou un i cyclope ■ k 1' « entière dému-
Ution de âparle * et de détruire, puur la rage des Grecs et la plus grandr
adminitton des Turcs, < jusqu'à la pierre londameutale du temple
d'Apollon Amycléen • (voy. p, ti1(.i-26}; dans sa fureur inconsciente
d'épigraphiste, uniquement préoccupé de trouver ûm marbres iascrits,
le malb<iureux n'avait cure des architectes qui devaient venir après
lui! Une autre observation piquante, c'est d'assister dans |& corre^pOQ-
dauce de Sevio aux progrès de la di?formatiûn morale, d'origine évi-
demment professionnelle, qui fait que cet abbé académicien, au demeu-
rant fort honnéle homme, liait par trouver tous les moyeas bons pour
se procurer des manuscrite, y compris celui qui consiste à faire voler
par un moine à ses gages les réserves de son couvent (p. iù2f. Il ne
C. LlCOCn-GjkTET : LA Mlttl^E WTLlTilHB DE l\ fAiME.
semble pas d ailleurs que cette démoralisaûou particulière ne &'attrapc
qu'en TOyage, et les conservateur? les plus sédentaires y seraient exposés :
du moins le bon abbé Biguon \errait-il d'un reil complaisant pendre par
le sultan lejeune prince de Valachie, si seulement quelque < circonstance
hettfetise • de ce genre pouvait faciliter l'achat de sa collection (p. 678) :
il n'y a pad l'ombre d'un doute que, pour l'amour de sa bibliothèque, le
bibliothécaire du roi n'eût pas hésité, comme on dit, à « tuer le raan-
ilarÏD i... Un mot encore pour finir : si parmi les ami? de nos grandes
collections quelque iaudatar temporis açti admirait comment on sut
jadis \^ cnricbir et se laissait aller à des comparaisons rir^e^obligieantee
pour le présent, nous croyons <]u'à tout prendre il aurait tort. Bi le
métier est devenu plus dur, la concurrence encore plus rude et les
recherches plus lointaines et dispendieuses, le nombre de oos mission-
naires Bcientifiquee s'est assurément accru et leur préparation est en
général meilleure : seules leurs ressources sont restées, en proportion,
aussi médiocres que par le passé. En IT3n, l'abbé Bignon écrivait :
« .Vous sommes en un temps si malheureux que les moindres dépenses
opouvaoteni.-. » Les temps n'ont guère changé.
A. F0U€B8R.
G. Licotib-Gavrt. La Marine militaire de la France soas le
règne de l<onls XVI. Paris, H. Champion, 41)05. Iii>8% vtii-
70 pages.
La Remit historique a rendu compte en 1902 {mai-août, p. 360-362)
du volume de M. Lacour-Gayet sur la Marine militaire de la France
tottf le règne de Louis IV el a. rendu hommage à lu nouveauté et à l'ia-
térét des recherches auxquelles M. L.~G. s'était livré. Il a fallu à
M. L.-G. une puissance de travail peu commune pour avoir pu, mal-
gré les obligations absorbantes de l'enseignement, nous apporter, moins
de trois ans après, un volume plus considérable encore el non moins
intéressant sur la Marine smn le règne de Louis ÎVf. he sujet sans doute
était moins difScile et moins oeuf que le douloureux récit de la déca-
dence de notre marine sous Louis XV, des efforts de Maurepas, de
Rouillé, de Machault et de Cfaoiseu! pour la relever, et des projets sou-
vent Tantasques, mais souvent aussi fort sérieux, de descente en Angle-
terre. La guerre d'Amérique et les campagnes maritimes qui en ont été
la conséquence ont déjà été souvent étudiées, et, mal^^ré l'importance
de l'œuvre de Sartine (1774-1780) et de Casiries [!7M0-)787), comme
réformateurs de la marine, et des ordonnances do 177IJ et de 1785 dont
ils ont été les auteurs, cette œuvre n'a pas l'originalité et l'intérêt dra-
matique de celle de Machault ou de Cboiseul. Quand Bartinc etCastries
ont en en main notre administration maritime, sous la haute m intelli-
gente direction de Vergennes, l'essentiel était déjà Tait el Tétan était
déjà donné. Louis XVI d'ailleurs, si indolent el incapable qu'il éiait^
lac» COMPTRS-REXDCS CRITIQtKS.
avait compris l'importance de la marine pour rendre à la France la situa-
tion politique et le prestige que la guerre de Sept ans lui avait fait
perdre, et si la seule grande création maritime à laquelle il ait pris
une part directe, la création du port de Cherbourg, ne date qoe de
1786, il a suivi et encouragé les efforts de Sartine et de Gastries et
mérité d'être considéré comme le restaurateur de la marine.
Si le sujet traité par M. L.-G. dans son se.cond volume est moins
neuf que celui traité dans le premier, le livre en lui-même apporte à
l'histoire tout autant de documents nouveaux. Pour la première foie,
l'histoire de la guerre qui, do 1778 à 1783, a relevé l'honneur de
la marine française, a été écrite en détail avec la minutieuse exacti-
tude et avec la vie que pouvait seul donner un dépouillement complet
des archives de la Marine. Pour la première fois, nous sommes mis à
même de porter un jugement compétent sur les chefs d'escadre que
la reconnaissance de la postérité a confondus dans une commune admi'
ration, parce qu'ils ont été également héroïques et dévoués à leur
tâche, mais qui ont été très inégaux par le mérite et le succès : le métho-
dique et au fond incapable d'Orvilliers, le fougueux et imprudent d'Es-
taing, le sage et énergique Guichen, le brillant et habile La Motte-Pic-
quei. Grasse, qui eut la gloire du plus grand succès et le malheur du
plus grand revers de la guerre, enfui le bailli de SulTren, le seul qui ait
réuni, semble-t-il, toutes les qualités d'un grand homme de guerre, le
seul qui mérite d'être placé à côté de Rodney, mais qui usa ses forces
inutilement à remporter dans les Indes dos succès qui ne furent même
pas connus des signataires de la paix de Versailles et ne nous appor-
tèrent aucune conquête coloniale.
M. L.-G. a raconté toute cette histoire de la manière la plus capti-
vante, et aussi la plus impartiale, sans rien cacher ni des fautes com-
mises dans la conceptinn des opérations et dans leur exécution, par
exemple la conduite dépUiruble de la campagne de la Manche en 1779,
ni dos rivalités entre les chefs, si funestes parf(iis, par exemple les
mésintelligences entre Bouille et d'Ëstaing et les jalousies dont d'Es-
taing fut la victime, ni de l'esprit d'insubordination et d'indiscipline en
même temps que de routine et de préjugés qui rongeait le corps de la
marine à la veille de la dévolution. On pourrait tirer tout un livre d'or
de belles |)rouesse8 maritimes, de pittoresques et héroïques ligures de
marins, dignes de servir à l'éducation patriotique do nos enfants : Cha-
deau de I^ Clochetorie, le commandant de lu Belle-Poule, entre autres,
et, par-dossus tout. Du Chaffault de Bosné, ce héros sans orthographe,
mais dont le style était aussi franrjais que la bravoure, faite de fougue,
de justesse de coup d'œil, de dévouement à son devoir et do dévoue-
ment à ses hommes. Il bouillonnait à voir la France hésiter à ouvrir
les hostilités contre les .\nglais, qui, avec leur habituel mépris du droit
dos gens, avaient capturé cinquante-huit bâtiments français en pleine
paix; il ne souffrait aucune insulte à son pavillon et il racontait à Sar-
tine, dans une langue aussi excellente que son orthographe était bizarre,
(i. Licorft-r.iif.r : Lt ■mi'Sh «iLiTiiaF. de la FRtntr.B.
167
U m&uiare dont il (ibli|Q;eail. une fr^^^ate anglaise qui avail voulu couper
Mt ligne» à tui envoyer des excuses par <!emi «niciers : « Je l«uf ai fait
sire finux h^tuleillps de Champagne el les ai r^uvoyès hrtûtHii8t<mPttl.
I» drutroniis l>ipn, Muaseigtit^ur, que ki roi rnoci maitr(> vouUU me; char»
>>(t» corngrr l'innoleace de cette nnlion. Je ae souilnrai jamais ()ue
«ta pavillon soit in&uUé. »
J'aurais voulu que M. L.-G. eût pa, i la fia de son récit, quitte*
i en Mcrïli{>r quelqu(!a détails, cuneacr^r un chapitre à rëBumer
Im (railf essenùelH de celte ^uerrii'. (le lUL^mc que la France a garde
ilana son cuiur, (tann Ict^ikt^piirer, les noms des marius qui nnt alors com-
battu pour rlli!, i'll<> a ranâ<>r\é, tsl nos livrPF de classe pu funt foi. la
flatlKUKP illusion que cette puern? navale avait ét«^ une guerre victo-
fiive. parc4' que Irx brillants ftiits d'armes y abondent et parcp f)ue les
tlai« ont étit contraintR de recoDuaitre rindépeiulancc des Euit.«-
'î' qui et pour qui iic;us combattiiiafi. Mais eti réalité, «auT Ii*b
■ ■ d*' SuHren qui, comme )e l'ai dit, ont éié pour nous sans
n-*alutx f>i itnt Ini^cé Hastings niaitre Ap l'Inde, toutes nos cumpaf^nai
.nt >'r|)oiiê : la bataille incertaine d'Oueesant a aie sans con5équ«nce,
\iaf; n'a pas réussi à reconquérir Im Antilles, la campagne île la
>i.iT)cho dp 1779 a iHé en petit une réédition de VAnnada, le Mt-ge de
«Ithmluir H duré tr<:iij> ans fon» qtie nous r^u3sia>:ious à triompher do la
I "Klliott. ui à (.'nijjtcher llowe de ravitaill*>r la placi». ctiliu cios
- roaritimpR aboutirent 1*^ I'.' avril 178*2 à un viTÎtahle désastre,
la bataillv des 3aiiiti<s. Le seul ^racd succès de la f^uerre a été la cam-
paiCnc de (iniKSft dans la Chesapealîe qui a décidé la capitulaiion de
CdrowaJiin. tliilin lefi t^pagnols, qui ne nous avaient été bons à rien,
Ui<.-<aient diMruirf* leur flotti' par Hodney. C'est que, fiendani toute celte
gmrro, notre principal objectif a été, non de détruire les escadres
•aglaiae*, non de reconquérir nos colonies pour nous y installer forla-
ment, niais de protéger lett eunvoÏH de troupes el de mnnitionii que nous
Iraasportions en Amérique et d'aider le» opérationi^ des insuri;euis. Eu
; -<* de qiir>l ceui-ci, imitant l'eiteinple dn leur auii FrWi'ric 11
•tans la nuerrû de surr.esjion d'Autriche, fai<iaienl leur paix
.-', »ane s'inquiëter de leurs allti's, de leurs sauveurs, et
, , iiio de ne pas leur laii^ser repnuidru pied au Canada. Il
GiBt avoir tous ces faitii présenUs à l'esprit pour comprendrt^ comment
In InitA de Versailles, ai honorable pour nous, ne nous n npporté aucun
a^antaiTM sérieux, pourquoi nous n'avons pu exiger ni le rétablissement
Lil iiissancc aux lude^, ni le 4Janada, ui la reiititutiun de (libral*
1%--' v'*909. Avec notre généreuse li>gèreté, nous étions satisfaJU,
pare« que uos alliés triomphaicint i*i que notro pavillon était couvert de
irloire.
L'ADKlei<:rr« rmtAit la maîtresse do» mers. Il serait intéressant de
iul avttit fait sa stiiiiTinrité, Il yaquelqne chose i|ui manque
pn ■' M. L.-Ci. [>our Im d'tnn.ir toute sa valeur instructive, c'est
uoe etuiie flqr le* force* oavnlen dp notre rivale, leur orjsunisation, leur
468 COMPTBS-ftCIfDV» CKITIf^rKS.
tactique, les qualités de teurs chefs. M. I-.-G. ne pouvait tout faire. C«
t{u'il 4 fait daas le temps dont il disposait e^t déjà ir&« remarquable. Il
fauilrait qu'il eût uoe situation qui lai permit de se consacrer tout
entier à ses études d'histoire maritime, qui lui doanâi de longs mois de
liberté pour travailler dans les archives anglaisée de la Marine (si loO'^
lefois elles lui étaient ouvertes), et il pourrait alors nous donner des
livres doul l'utilité pour nos marias et pour les marins de tous Las paye
serait capitale. Déjà avec M. de La Roncière et M. Lacour-Gayet, l'his-
toire de notre marin? a fait ces dernières anoéee d'immeoses progrès,
et se trouve établie sur dés bases vraiment scientitiques,
Gabriel MoMOD.
Martin ParurpsON. Ber Grosse KorfOmt Friedrich -WlUielin von
BrtLDâenbarg. DriLLer Tbeil : 1660 bù 1688. Berlin, Cronbach,
i!>05, In-S", ¥-5 H pages.
M. Philippson a promptemeat achevé soa important ouvrage sur le
Grand Electeur; entra Ja publication dti tome II, dont la Revue à déjà
rendu compte, et celle du tome III, il n'y a gakre eu plua d'un an d'in-
tervalle, et le dernier volume n'en est pas moins, k mon avis, le plv
intéressant des trois. Il se compose de denx parties, qui forment le
livres VI et VII. Le livre VI est intitulé : le Grand Ékcleur, son État
et son peuple, de Î660 à Î688. M. Ph. y a traité d'ensemble le dévelop'
pement intérieur de l'Éiat brandebourgeois-prussien après 16$0,
sept chapitres distincts, fiuxquels vient s'ajouter, de façon assez bii^arre,
un huitième chapitre relatif iroccopation de Magdehourg'. Le livre Vil
est intitulé : la Fin du Grand Ékcleur. C'est l'histoire de la poliiiijue
extérieure depuis ta paix signée avec Louis XIV à Saint-Germain
(29 juin i6T9) jusqu'à la mort de Frédéric-Guillaume. Enfin, l'ouvrage
se termine par un Index des noms propres cités dans les trois volumes.
A propos du tome II, j'ai signalé dt'jà ce fait que M. Fh. avait, par
nécessité, modiSè quelque peu la conception primitive de son œuvre rn
ajoutant des recherches d'archives au dépouillement d$« imprimés,
dont il avait pu se contenter pour la préparation de son premier
volume. A ce point de vue, le tome IIl difli^re encore plus du tome II
que celui-ci du tome t, et il est indispensable d'y insister.
On comprend très bien ce qui s'e^t passé. Quand M. Ph. a entrepris
d'élaborer les résultats du travail scientiQque relatif au Gra.nd Élec-
teur, il pouvait ee^pérer que les derniers volumes de la collection
des Urkunden se succéderaient assez vite pour ne pas le Ea>s$er dans
I. J'hvouc ne fah bien comprendre pourquoi H. Ph)lrp|.isoti, qui ne s'est ]ua|
interdit, dan» ma lonie II, let incursioas dans rbisloir« intérieure, n'y a pas]
placé c« court chspiUc à sa date {1(j6Ç).
«. PaiLIPPtC» : DKR r.HOSflE KFKFtrRST FRrSDHICB-WILBBLIf.
\(\<H
['tahATTU*. Mais deux seulement oat été publiés depuis, et M, Pb ,
qu'«t«m!oimail en conrs «Jp route s» documeotation imprimée, «'eut vu
placé dans rsUrrnative, ou de susjieodre soo récit-, ou de Tétayer sur
i||^ ri*cÎJi^rchcs [>ers(ianelles, Enlee deux maux, il a choisi le moindre,
\k oottF De pouvoQS lui Fairi^ nt> grief de noue avoir dunné uue œuvre
plat originale qu'il n'en avait eu l'iotontioti d'abord, ytain il faut bien
ajouter (et M. Pb., j'en suis certain, le reconnnitrait de bonne grâcef
qu'il en ré«uke un ouvra|,'e de caractère indécis, où ne mêlent en doses
[ioceriaines le» ducutneiiiM iuédit« ei lea dncumente imprimée. Ceux-ci
■t irAs aliutiditniï, r.ar nul mieux que M. Ph ne connaît la litténi-
rinre de »on sujet. Mais les recherches d'archives n*i>al été que fragmen-
Utret: elle» apparaissent accidentellement daas le tome second, et, bien
L^ae le Iroiiième en soit d'un bout à l'autre nourri, M. Ph., pour
BcuDo époque, n'a tenté de les faire complètes.
I défaut, ou, di Ion veut, celte conséquence regrettable des condi-
dana texquelles M. Ph. s'est trouvé^ apparaît tr^s nettement dans
Il première partie du volume, où tant de queslions différentes sont
traitées. Parmi cellee-ei, il en èlait que des publications de pièces ou
de» tDooagrapbiea précises permettaient d'élucider suffisamment, tandis
que, pour d'au treH, la documentation manquait encore; M. Pb. a essayé
l'y rappléer lui-iuécue, ici et in, mui^ non partout, si bien que ce
[l^zi^rou livre, qur e»t plu:: et mieux qu'un résume des travaux auté-
ifi'tir», n'a pas ceivendnut toute lit valeur d'une étude originale et
■ppreifondte. Tl a'y trouve beaucoup trop de chosee, et de toute nature,
ïiir qu'il »oit possibie de l'analyser en quelques lignes, F'eut-être
Dorniit-on reprocher â M. Ph. d'y procéder un peu trop par énumé-
>n, de relier souvent pa.r le Gl ténu de quelque artifice de langage
CfelU qui n'ont pas de rappurte enire eux et qui se Buccédent sans
que l'on aperçoive toujttur.s les raisuns de l'ordre dans lequel ils sont
préMîQlés. Peut-t^lre aussi M. Ph. préte-l-il à Frédéric-Guillaume des
Intanliuns plus précises uu tout au moius plus de suite et de persévé-
'Hncp qu'il n'en eut dans l'orguninaiion intérieure de l'Ëtat. Je crois., à
ITrai dire, que lef réformes de Frédéric-Guillaume, si l'on met à part
il|QoIqaeK conceptions essentiellefl. furent beaucoup moins la réalisation
il'un plan d'ensemble que le résultat de circooatancea et de Décessitée
•u«c««ive«, et je reate frappé surtout, à l'eocôntre de M, Pb., de ce
^a'a d'incomplet et d'inachevé cette œuvre administrative, ai cooBtdé-
[nttie qu'elle soit. Mai» ce ne tioni là que t\f>s- critiques légères ou des
]cea d'opinion. Jt* me reproclier:iis d'y insister et de ne pas
loaltre. avant tout, l'inioréi et la nouveauté de ce sixième livre,
<fti nua» offre pour ta première fois le tableau complet, sinon déiinitif
I. Je r«ii n«lur«llemenl psrlrr île» t'rhvnden utut Actemlucke iitr Cttehiehte
tm K*rft/nlfn Fufi- 'm, vi en ftarlfeulitr il« la »*rie PaUtUche
VvAaaWlnnytf n , «(ul ir> oirtuiit U. rtiilippsuii.
470 COMPTES-RE KCDDS CRITIQUES.
dans toutes ses parties, du gouvernement et de l'administration do
Irrand Électeur.
Le livre VII ne pouvait manquer d'être, lui aussi, intéressant et nou-
veau, car, lorsque M. Ph. l'a publié, un seul ouvrage récent avait paru
sur les dix dernières aunées de Frédéric-Guillaume, celui de Prutz, qui
n'était ni complet ni très sûr* ; quant à Droysen et Ranke, ils avaient
évidemment traité cette fin du règne de façon trop partiale ou trop
sommaire pour ne point laisser presque tout à faire après eux. M. Ph.
a, le premier, étudié avec impartialité et clairvoyance la politique bran-
debourgeoi!<e pendant l'alliance intime entre Frédéric-Guillaume et
Louis XIV; il a, le premier, Je ne dis pas aperçu (car d'autres l'avaient
signalée déjà), mais du mgins bien mis en lumière l'importance des
projets contre la Suède dans l'ensemble de la politique électorale ; il a
enfin très équitablement fait la part des mobiles religieux dans l'évolu-
tion de cette politique à partir de 168;i et bien marqué, — après
ErdmannsdôrfTer, mais plus nettement encore, — le véritable point de
départ de celte évolution tardive : l'avènement en Angleterre d'un roi
catholique, Jacques II. Les dix dernières années du règne apparaissent
ainsi, dans son livre, avec la couleur et tous les caractères essentiels
que l'histoire, j'en suis convaincu, leur conservera.
Ce n'est pas à dire, bien entendu, qu'aucune affirmation ne soit dis-
cutable et qu'il n'y ait pas certaines réserves à formuler. Si M. Ph.
nous apporte, dans l'ensemble, une appréciation très juste de la poli-
tique électorale, il n'a pas toujours, dans le détail, toute l'exactitude ou
du moins toute la précision désirable; et j'en voudrais donner un
exemple en reprenant une des questions délicates de ce septième
livre, celle de l'alliance intime conclue le 25 octobre 1G79 entre Frédé-
ric-Guillaume et Louis XIV.
Dans les premières pages du quarante-troisième chapitre, M. Ph.
expose les raisons que semble avoir eues l'Klecteur de désirer et de négo-
cier cette alliance, et tout de suite apparaît une indécision que je relève,
parce qu'on la retrouve pres({ue chaque fois que M. Ph. analyse, à
propos d'un fait important, les mobiles de la politique électorale.
M. Ph. énumère tous ceux qui lui paraissent vraisemblables, mais
d'abord ceux d'ordre sentimental; il les développe avec complaisance,
comme s'il y voyait les mpbiles e.«sentiels, si bien que l'on est ensuite
quelque peu surpris quand il en arrive à d'autres mobiles, tout égoïstes,
qui se concilient difticilement avec les premiers. C'est ainsi que, pour
expliquer la négociation de l'alliance intime, M. Ph. insiste sur l'irri-
tation de Frédéric-Guillaume contre ses alliés, qui l'ont abandonné en
signant la paix'; sur sa conviction que l'empire serait incapable de
1. Prutz, Au$ lies Grossen Kurpirsten letiien Jaliren. Berlia, 1897.
2. H. PhillppsoD parait, ici, donner tout à fait raison à Frédéric-Guillaume;
or, sans même invoquer les négociations secrètes entamées par celui-ci de très
' ». WIII.IPPSOS : Dfm 0109«R tVRrORST FEIE)>ftWH-WItireil|.
à Iwouis KIV; sur su crainU» d'une ssorte (Je complot calboiiquQ
ïDcilicrail l'Autriche cl la Kmace au\ dépends tlee princes pr»
IMUratt* : puis qu'il PQ vipril un peu tard à la raison secrèli» et dè.cisivp :
retfioirqu'a Frederic-Guillaumo de désunir lu France et la Suêiicetite
raprradre nn jour, avec rasst^ntimrot de Louis XIV, la Potmvanie
mÂikiiori, c|ue LnuiK XIY vintit île le contraindre k re^tUner, Tout à la
Bu, ttnp d^rnii^rp pbnixp PKt très ncrlte : t L'alliani^ avec ta France on
durait pas eeulenieol lui procurer la aticurilc; elle éltitplulôt destinée
ataitl tout k lui faire acquérir, aux dépens île la Suède la Foméraoie
orientale, aux di*pens de ['«^Eupereur la principauté silésieniie de Ja^erti*
darf, qai lui apparlenail de druit, double but qu'il avait depuis treate
an» ldo]uur* ri tuujuur» poursuivi*. • Et |« aui», la-dessus, tout à fait
■l'aieûûitl avec Nf. Pli.; mai» <)uo devii^tinent alors les raisons seotimeo-
tM\», aimpttiuamitK'rtt euuniér'ieii d*»ib<»rd,et ce patriotisme tmpériat et
olUmatt |< rvtclid'and vûlk»(>airioligclie minimunK •) dont M. Pb., un
p<Hi plas haut, fait litjaaLMir à Krédéric-Guillaumo?
Quoi qu'il «a itoit, au.ssilâL que la yiaïx d(^ âaini-Gennaiu fut ratilîée,
Meinder*, qui l'avait cuudue, fut ctiari^é de négocier un accord plus
lOliiDi*. Maiii \^ choses irall^renl pas ausici vite que Fréderic-Guil-
teuoicf l'avait esp<>r^. M. l'h. insiste alor^ $urles dùstllu fiions de l'Ëlec*
HMr, snr \ti froideur avec la((uellt9 un reçut ù i^int-Gcrmain set
|l«Qpo«ilton)t d'allianc<^, entin sur les raisons qui, un [icu plus tard,
ilAciiiirvnt Lc»uiK XIV à l(<s accueillir. Mais it est a.h6 de montrer cum-*
bi«a dff pn>cii>ioD)i 01 de retouches appellent ces quc]<)ues pages.
M. Pli. a mis lui-même en lumière le caractère agrp8s>if des proposi-
tîoDS de Krt'd^nc- Guillaume et reconnu que I^uie XIV désirait main-
tcBîr la paii, dout il e^ iiëniii tirer ptu» d'avantages <iue de k guerre.
l)èa kirs, pcut-uu t>Vtciiuior (jut! te roi de Prancâ ne suu lionne pas des
pri<«DLioiu otr(>nsives ((ui ne cnncordent pas avec ses intentions paci-
B(|Qts, Pt ne iloit*«n pas attribuer sa réserve à la contradiction des
d4NU poUtujufts jduti'tl qu'à la défiance et qu'au désir d'humilier le
Braaiieltour];!' De plus, au nombre dft cas prétendues humiliations qui
kaave hnire, U. PhilipF'Mict ■ inanlrc lui-nifint!, dan» le précèdeàt Tolutiit^, qat
rBedeur, en cotic«nlraiit tous »rs cITorU contre la Suâdr, aviit rfidfitnment
acriAc l'ioter^t lir l'empire pI de Ja IIolUnd^ A i,(tn tnierM parlJculi«r.
S. J« nr KÙ* pai »i Prcdrrîr-litiniiiumi! n «u celle r,r<)mle à ce (TXHnrnt-lA.
Kb IouI ras, M. Philii|i{iMn cruil-il Traiinont. rorom« il Mtnble le dire, quR
rRlei-lcur. l'ii (tlTriinl » LuLii!t XIV «nn «llUnce, — une nllUntic prolcsitiiiile, —
ait «1*/* fiHji^thcr luoinn des wnisciis de France et d'Jtulriciie conlr« lp pro-
IctUalUme i*
2. C«c> u'Mt i|ii« k cuuiinenlalre du paujifie eutftitial d'uao lellre écritt «Ion
par Fr^ti^fir-OatUMiiiiin A Srbweriii cl i\w U. IMiill|>pMiti n luut À fsit niiion
4e rifrr un jx-n [ !ii< lutut ■ iKii ilns-*, rnt'ritîrlilii'bciii A»t*eln!ri nafh, bi;i w
if*' uni'tnienti (indort wJrd, »J* in
ft» ■ ; I ,1 s imu^ el prufll, TuilAi-e qu« l'Elec-
Icar tbercbe tUttu, talluoce.
n2
>HPTKS-I1BKPISK CmTIQUFR
lAillireai décider frédèric-Guillauine à rompre les pourparlers, M. Ph.
coinpLe la [nédiitioD française dann l'affaire de Hambourg, médiation
r|ui s'exerça uniquement, ditnl, au détriment des intérêts électoraux.
Or, l'aiTaire de Hambourg nl^ prit un caractère? aigu qâë dans les der-
niers Jours de septembre, ta m<>diation de t'envoie français, Rébenac,
n'iDiervmt que daoâ la second» moitié d'octobre, et c'est dès le C'Q sep-
tembre que Frédéric-Gai] lanme renvoya à Meinderii, en l'approavant,
le projet d'alliance qui devinl le traita- du 55 octobre.
M. Ph. explique eneuite comment Louie XIV et Pomponnei d'abord
si réservés, en vinreni à rtoairi'r l'accord. Il rappelle les réunions et
l'irrilatioii qu'elles suscitèreitl en Europe^ l'activité de Guillaume
d'Orange, qui rénssit, malgré la pression de l'ambassadeur françaif, à
convaincre les Ëtats Gécièraux de l'uiUitâ d'une alliance avec l'Angle-
(erre; enfin, la politique inaugurée en Suède par Gyllenstieroa, le r«p«
prochemenl des cour» de Stockholm et de Copenhague et l'inquiéwde
qu'il provoqua à la cour dft France. Or, il faut bien reconnaître que
rien de (oui ceci n'est exact, du moins au moment où Meiuders négocie
à Sainl^Germain. £u septembre 167^, lee réunions projetées par
Louis XIV n'ont pas encore irrité l'Rurope. Guillaume d'Orange, dont
la paix a bien dimtaué le crédit, ne conseille pas encore aux Ëtats l'al-
liance anglaise, dont il se dé£e plus qu'il ne la délire*. ëdIjq, le rap-
prochement de la Suéde et du Danemark n'inquiète pas eacore
Louis XIV, qui, d'abord, l'accueille avec joie et s'attache, jusqu'au
milieu d'octobre, à l'idée de réunir dans son alliance les deux rots du
nord réconcilié»', de telle sorte que l'évolution de la politique suédoise.
dont le roi de France n'a point aperçu les véritables desseins, loin de
favoriser la négociation brandebourgeoise, explique eo réalité ponrquoi
Louis XIV a tant hésité à la conclure.
Peut-être trouvera-t-on cette analyse un peu longue; mais elle m'a
iwmblé nécessaire pour motiver par un exemple les quelques critiques
(jue M. Ph. me permettra de lui soumettre. L'une a trait à la précision
chronologique. Celle-ci n'est pas toujours sufËsantejSi bien qu'il arrive
à M. Ph. d'expliquer, en partie, un état d'esprit de Frédértc-&uLl-
lïume par des ôvénem^nis presque contemporains, mais nèanmioint
r[tielque peu poetérieurs. De plue, cette chronologie imparfaite n'eo»
traîne pas seulement de minimes erreurs de détail; elle enlève qael-
L. Voir, en pttrtieulier, dnns HQIIer, Wilheim tli von Oranicn und (ieorg-
Priedrtc/i doti iValdeek, deux letlres de GuiDauint il'Orang^R il Walrfeck, datées
ilu S et du tl janvier IQSO ([. II, p. 105). Dan^i celle du 11 : « Je voi» c{iie la
plupart sont ioclinés à ne point entrer en de nouveaiix en|>tigeinetiLB ni avec U
France ni arec l'Angleterre... Je crois que c'e&t le meitiejr parti qa6 l'on
pourra prendre en cette conjoactare. i
2. J'ai mnnlré ailleurs, i r«ide de la correspondance entre Putii|)onne et
Feuquîères, l'ambassadeur fraiiçai» » Stoclih&lm, que Lomi» XI V favorim la
rapprocheiuenl entre U Suéde et le Daneuiark et, en parliculier, le mariage de
Charles XI avec une princeue danoise.
W. PBILIPPâDX : RGK GROSSE KVaPiniST fRIEDRICn-WttflSlM.
173
quefois leur valeur à des coasidèratiQus géDérales oii se trouvent rappro-
ches à Igrt des faîu de dates difTérenles. Enfin, j'aurais tort sans dtiule
de reprocher à M. Ph., sur certains points, — sur la politique franchise
en particulier, — une documentalion incoraplèle, puisqu'il a voloniai-
reoienl Umilé ses rechercher personnelles; mais il me semble qu'il
aurait du, lors<iue les documents lui manquaienl, melire p!uF de
serve à défioîr une politique qu'il n'avait pas les moyens deconnaltro
'sa rS sain ment.
Par contre, M. Pb, avait réuni tous les éléments d'appréciatiou
nécessaires sur Frédéric-Guillaume et la politique brandebourgcoise.
Aussi nous dît-il maintes fois ce qu'il en pense, avec une impartialité
très réelle. Mais peut-être se» jugements ne soot-ils pas aussi concor-
dants qu'impartiaux. Il semble que M. Pb. obéisse, selon tes pages de
son livre, à deux tendances qui se contredisent. Quaûd il porte un
jugement d'ensemble, quand, par exemple (et ce n'e$t pas le seul cas),
il trace, au début du volume, le portrait du Grand Électeur, c'est l'es-
prit critique qui t'emporte en lui. Il ne dissimule pas les contradictions
d'un caractÈre qu'il est impossible, dit-il, de définir en peu de mots, ni
la complexité et l'instabilité d'une politique qui se heurtait à trop
d'oblitacles pour ne pas louvoyer sans cesse. Il reconnaît franchement
qae, pour Préderic-Guillaunie, l'intérêt particulier de l'Etal brande-
bourgeois primait tout, i Quand il s'agissait de sou État ou de sa
dynastie, écrit-il, il ne servait ni l'empereur ni l'empire, il ne consi-
dérait ni )a vérité ni la bonne foi. i Et il esL difticile d'être plus net.
Mais quand M. Pb. apprécie, en passant, tel ou tel acte de Frédéric-
Gruitlaume, il arrive que d'anciennes idées, qu'il a condamnées lui-
même, s'insinuent de nouveau en lui comme par surprise; et le lecteur
est déconcerté un moment par l'apparition fugitive du Frédéric-Guil-
laume traditionnel. Gomment M. Ph. peut-il parler, — j'y ai fait allu-
gtOQ déjà, — du patriotisme impérial et allemand de l'Électeur lorsqu'il
a lui-même affirmé qu'au xvii' siècle ce patriotisme allemand n'exis-
tait pas * i
Ces critiques faites, — et je ne veux nullement en exagérer l'impor-
tance, — il n'y a plus guère qu'à louer dans le livre de M. Ph. Il est
ceruiiD qu'il a renouvelé, Fur bien des points, l'histoire des dix der-
nières années du règne. M. Pb. a tiré, des documents que lui fournis-
sait Prut2 et de quelques extraits des lettres de Rébenac, corrigés et
complétos par les lettres de Spanheim, uq aperçu des relations entre La
France et le Brandebourg, incomplet encore, mais exact en -somme et
équitable, si Ton ne ^'arrête pas à quelques détails. Il a le premier
sigoale les intrigues de Frédéric-Guillaume en Angleterre contre les
1. I Von eiuer alldeutschen Aufgatie Braadenbarg-Preuisens hatte zu Jeaei-
Zeit nititniand eine Ahnung, und eiaeQ taiigeo gesamtdeuttcheD Val^rlandasin
gabei, trotz aller heucLterischeii rclchspalrialifchea Phrasen, ilberhsupl nicht. i
P. 202.
4H COHfTBS-RBXDUS CRITIQDBS.
Stuarts ; l'importance de la négociation de Fuchs en Hollande au début
de l'évolution qui devait, une dernière fois, éloigner Frédéric-Guil-
laume de Louis XIV. Il a, nous l'avons vu, très justement montré
combien les convoitises persistantes de l'Electeur en Poméranie ont
influé sur sa politique. Enfin son volume, très nourri de faits, reste
clair, d'une lecture facile et agréable. C'est évidemment, parmi les der-
nières contributions à l'histoire du Grand Électeur, une des plus inté-
ressantes et des plus utiles*.
G. Pages.
Der ausserordentliche Finnl&ndische Landtag 1899, von Frilz
ÂRKHEiif. Leipzig, Duncker el Humblol, 4900. ]n-8<', xx-344 pages.
La Russie a fait depuis un siècle des conquêtes merveilleuses ;
la majorité des habitants de l'Empire se compose d'Allemands,
d'Ësthoniens, de Finlandais, de Polonais, de Juifs, de Ruthènes, de
Tartares, d'ArméniPDS, de Géorgiens, etc., et le Russe est loin d'avoir
absorbé tous ces peuples qu'il travaille à soumettre à ses lois.
Quelques-uns d'entre eux semblent en ce moment vouloir prendre leur
revanche sur ceux qui les dominent. Ainsi, malgré les persécutions
dont ils ont été l'objet, les Polonais n'ont pas décru, loin de là. Dans
toute la Caucasie et même le midi de la Russie, ce n'est pas le Russe
qui joue le premier rôle. C'est ce malheureux peuple écrasé par les
envahisseurs, qui dernièrement arrachait à l'Europe un cri de compas-
sion, l'Arménien, dont la patrie a été démembrée pour servir de proie
à ses trois voisins, la Russie, la Turquie, la Perse. Il a déjà pris sa
revanche sur ses vainqueurs, car à son tour il les a envahis au point de
vue économique. Il est à la tète des banques, des grandes maisons de
commerce et détient en Russie une grosse part de^la fortune publique.
Mais, de tous les peuples que le tsar réunit aujourd'hui sous son sceptre,
il n'en est pas dont le sort soit plus touchant que celui du peuple
fmlandais. Nicolas II parlait naguère, au congrès de La Haye, de
l'utilité des tribunaux internationaux d'arbitrage, de la loyauté des
1. Je signalerai à H. Philippson quelques petites erreurs matérielles que
j'ai relevées en lisant son livre. — P. 303, c'est évidemment le 18 juin 1682 que
fut signée la convention d'Itzehoë, la date du 8, donnée par Hœrner, est celle
de l'ancien style. — P. 360, l'archevêque de Trêves, dont parle M. Philippson,
est Johann-IIugo et non Karl-Kaspar. — P. 379, notes 1 et 3, lire : 1683, au
lieu dé : 1684. — P. 406, lire : 26 novembre, au lieu de : 26 octobre 1685. —
Dans l'index, lire : Calvo, au lieu de : Calvau. M. Philippson confond avec le
prince Lobkowilz, ministre de Léopold, son neveu, qui fut ambassadeur en
France et qui est seul nommé dans le tome 111. Je ne sais trop comment Jules
de Gravel, marquis de Marly, qui succéda à Rébenac comme envoyé extraor-
dinaire en Brandebourg, est devenu, aussi bien dans le texte (t. III, p. 473}
que dans l'index, le général de Marly.
r. iR^nsm : der rrtiTtiTtorscBe uvuna 1899.
175
iraientâ, de ta sincérité des peui»los et de riaviolabilité de
l'!ur putile. Comnicat un soupijon de scepticisiTip ne traverserait-il pas
['««{irit hif^qu'an cuastdte qu'au mémt? motni^Di lu (iromuieur <lu cungrès
*» montrait sciemnaeiot et vdlontalrement parjure à la parole de quatre
)]•• •*« prédécesseurs et à la sienne ca supprimant d'un trait de plume
lïnihtenix nutonome de la Finlande? Hétinio à U Russie à la suite de
1 gu«"rr«' nisKo-su('.di.tiso de l808-is<n9, la Kirtlande «v«it (fardé, avec son
trr d«» urnod-duchc, seo iastitutioos, se» couliimfs, sa vie nationale,
iktzandre I*"- avait promis qu'en unissant la Finlande à la Russie il
irtntisfail pieusement le maintien des loin et des privilèges du pays,
Tni colle promesse que le maulfcatc de Nicolas [I, signé à 8aint-
Péteribourg I^b 3-15 février tSt)9, a supprimée en fait. A ce muinenl,
loiiUst les église» de Finlande? ' ' nt uu service de d^Mul national,
•1 iei faromr» daui^ le$> ruen d > i^ i^e œoiilrèrent values de uuir.
L»' livre de M. F. Arnhsim sera loit utile à mus oeux f|ui désirent
•'ioilier 4 la crise douloureuse tjua traverse la Fiulando. L'Auteur n
mdtilt teH principaux docuineais cuiisiiluiinuunls et a montré quelle
^T-" 'lis 177'.' ta cftnsianle Iradilitm des libertés constilulionnelleR
S -s juKffit'aux ]iro«iP?se9 ei di'idarîilions faites par Nicolas II
J i- en 181*7. Aloxandre I" aviiii non (ieuleraent affirmé sa volonté,
*ti \Mi coulirméf» sfcn'itfinent à ses tifîents eu Finlande, conome le
K>vaaTP le réécrit cunlidenliel du ts^ur au cumte Steinheil, du 26 sep-
tOinbfe i8lU, qui se trouve aui archives de Saint- Peten^bourg : • Mou
«QlêodoQ, en ur^aniHiut la situation de la Finlande, a été de donner à
«5« peuple uue «xi^ti-uc»^ politique pour qu'il ne se re(çarde pas comme
*<iutni» à la lt(i!>Hi<% mai^ comme atiaclié à elle par eies propres intérêts
^'%itleata. Har cette raison, uun seulerueni ses lois civiques, mais aussi
**M loU politiques lui ont L'tû cunservécii. « Alexandre I*' compléta ses
^ *S4clantioQ8 en rcslitaanl uu grund^duché les provinces conquises en
• "3îl et 1743 pour prouver qu'il teaiiit à l'idée de l'unilé finlandaipe,
^.•'orgftnisBlion politiqur^ du grnnd-duclié apparaît donc comine cetlo
«4'ono moQarcbie conslilutioniicllp, La reaction dont toute rKunipe fut
1^ tbMu« à la suite du traito de Vienne s'y fil sans doute sentir, et
r>«nitin> UD demi-siècle la diète ne fut pas convoquée. Les empereurs
^tMM» étalent d'ailleurs trop occupés de leurs aff»ire», tant eïtorieures
^nlntérHiuri'x, pour donner efUcacemeni leur temp» à la Finlande.
^^Iexuidr« II »*• iJi^cida ce{iivndaal à convoquer la dinte on I8&,') : Il
dédira en l'ouvrant <]u'il voulait «^tre utile à la Fiitlande et reconnut
V'ormollevinntqur Ir priucipt' irtonanliique roDstilnlinnnel était Inhérent
^nt (Dinar» du peuple liulaiidais, que ses lois et ses insli tu lions en por-
taient II' caracli'rf*. Vuelques années plus tard, il promulguait une toi
^ak dt^daii qur> la diète ceraiL uinvoquee tous les cinq ane^ et, infime
^o 188'/, il fut ndmÎK qiii> hi dtiVte Me rt>unirail ti)us len trois ans.
La sefiion de iH'.i'.l devait examiner les questions relatives au trans-
port lies troupes finnoiifef horï itu grand-duché, au droit du sjuldai
ruiM de serrir dans l'armée finnoise, à la réduction da service miUialre
iT(j
COarTES-BKif&tlS cbitiui:e!<-
accordée aux Finlandais sachant te rufise, k l'augmenUtioa de la durée
du service mililaire et de l<i force numérique des cuatingpuls.
C'est précisémeul pendant que la diète délibt^rait sur ces questions
que le tsar publia le manifeste du 15 février l^U'J qui a |)our hui la ru&
fîlficatioa de la Finlande et déclare qiie les questions de baate «doit-
nialratioo ne peuvent être de 1* compétence du grand-duché.
M. Araheim repriMJuil tous les documents qui éclairent ce triste cha-
pitre de l'bisloire cuiuemporaÎDe. Il y joint le t«!Xte de« protestatioDâ
qui se firent jour dan» le pays ri de 1b pétition recouverte en quelques
jours de 323.951 !;i(;naiures, chiffre consldérahle pour ce paye où les
communications font eucore très difficiles.
Nicotas II reviendra^l'il sur les mesures dépiorabEes qu'il a prises?
Il est encore permis de Tesperer. Ne doit-il pa& être frappé de voir que
l'émigration prend en Fîalaiide des propurticn$ inquiétaut^s? Beau-
coup de Finlandais seroblenl résolus a quitter leur pays ptûiôt qu'à
se laisser russifier- En 1899, le cbilfre des étnigrants a double; et
ces èmigranis ue sont pas des malheureux que la misère pousse hors
de chez eux. Ce sont des hommes dans la force de l'&ge^ et c'est une
perte d'autant plus déplorable pour lie pays.
La tactare du livre de M. Arnbeim est émiaemmeDt propre à alUrer
U sympathie vers ces Finlandais, dont les reveadications sont si lègi-
tinies. Soyons couhants comme eux dans la justesse de leur cause et le
triomphe final du droit.
G. Blondsi,.
Towarxystwo WarssawBkte Przyjaciol Naak. La Sociélé des
Amis des sciences de Varsovie (4800-4832). Cracovte, IdOO,
4" vol.
M. Krausbaar est vraiment un infatigable historien. Parmi les
innombrables travaux que )uî dort la littérature polonaise, un des plus
intéressants sera certainement celui dont nous annonçons ici le pre-
mier volume. L'uuvrage en comptera trois ou quatre, si l'on en peut
juger par les proportions du débau L'époque de la décadence politique
de la Pologne a souvent été considérée comme ayant été aussi celle de
sa renaissance intellectuelle. Dans celle renaissance, ta Société des
Amis des sciences a joué un rôle glorieux depuis L'époque de ^a fonda-
tioti jusqu'au jour où elle fut supprimée â la suite de la désastreuse
révolution de 1830- Sous le ft^gjooe pfussSeû, napoléonien ou russe. In
Société a été un loyer de science et de patriotisme, une sorte dVnjlilul
au petit pied. Dans ces dernières années, grâce il riûlelligenle libéralité
du gouvernement aulrichien, c'est Cracovie, fiègB d'une importante
Académie, qui est devenue le centre intellectuel des pays [tolonais.
N'eùt-il pas été plus habile, dans l'intérêt même de la politique russe,
de laisser ce rôle à Varsovie?
TOWIRZTSTWO WiRSZlWSKIE PRZTJlCtOL !«10K. 477
Le livre de M. Kraushaar raconte dans les plus minces détails l'his-
toire de la Société disparue. Traduit, l'ouvrage ne pourrait pas avoir
d'intérêt pour les étrangers; il n'est niâme pas facile à résumer. Les
nome des acteurs sont le plus souvent inconnus aux lecteurs non
Polonais. Mais il y a des déiails qui ont leur intérêt pour l'histoire
générale. On sait avec quelle brutalité les Polonais sont aujourd'hui
traités dans la Pologne prussienne, quelle guerre impitoyable est faite
à leur langue; cette guerre n'épargne même pas les enfants, auxquels
les tribunaux adjugent des semaines ou des mois de prison s'ils
«ont coupables de s'être réunis pour s'exercer en leur langue mater-
nelle. Aturotten, tel est le mot d'ordre de Berlin. Il n'en était pas ainsi
il y a un siècle, et les jeunes Polonais de 1901 auraient le droit de rap-
{leler a leurs contemporains prussiens le mot du poète : Non hoc pollici-
tus miM, M. Kraushaar a recueilli dans le manuscrit d'un contempo-
rain, A. Magier, le récit de l'hommage que les habitants de Varsovie'
«lurent prêter en 1796 au roi de Prusse, leur nouveau souverain. La
cérémonie de la prestation du serment fut accompagnée d'un banquet
^u palais Krasinski. Chacun des invités trouva sous sa serviette une
médaille frappée à l'effigie du roi Frédéric-Guillaume IL Elle portait
a.a revers cette inscription : Vobis quoqtte pater. Vobis quoque pater,
voilà une devise que l'on a un peu trop oubliée à Berlin.
Prédéric>Guillaume U prenait sous sa protection la Société naissante,
r|ui, dans une adresse rédigée en français, lui rappelait que le sang des
Piasts et des Jagellons coulait dans ses veines et devait l'intéresser
<3n faveur de la langue polonaise. En 1801, il annonçait au lexico-
Snphe polonais Linde qu'il s'intéressait à son dictionnaire polonais
<ît qu'il avait ordonné aux établissements publics d'y souscrire. Les
lemps sont bien changes aujourd'hui. U serait à souhaiter que cer-
t^nes parties du texte de M. Kraushaar fussent traduites ou résu-
Txiies en allemand. Elles donneraient à réfléchir au lecteur conscien-
cieux.
liOuis Lbgeb.
Rbv. Hutor. XCI. 1» PASG. 13
in
HKCtBlLS PéillODI<J0£&.
RECUEILS PÉRIODIQUES ET SOCIETES SAVANTES.
1. — Bnllettn critique. l^Oft, 5 rêvrier. — Louis Madelin. La
Rome de Napoléon. La domiimiion française à Romp, de 1S09 à 1814.
— A. de Boulimie et L. Leeestrc. Mémoire» tle Saint-Sitnonj t, XVU ei
XVIII. r: Ifj février. Abbi Ém. Scvettre, L'hisloira, le leite el la des-
linéi". du CoDcordat de 1801 (c'cbi ce qu'on a écrit de plus complet sur
le Concordat). — Baron de Maricourl. Ëa marge dé notre histoire
jrecueil d'agréables étudee, avec quelques documents inédits, sur rhi&-
toire des mœurs, de Louis XVI à Charles X).^25 février. Correspoû-
daoce du comte de Jaucourt avec le prioce de Talleyrand. pendant le
Congrès de Vienne (iotéressani et fort piquam; il ressort de cette cor-
respondance que, pendant l'hiver de 1814-1815, la Kraoce n'éiait pse
gouvernée, et l'on s'explique mieux la débùcle qui suivit le retour dis
Napoléou en 1815). — B~ Uekat. La sculpture atlique avant Phidias.
^ Un couvent persécuté au temps de Luther. Mémoires de Charité
Hrkheimer, abbesse du couvent de Sainte-Claire î't Nuremberg. :r
5 mars. ÀehiUe Ludiaire. Innocent lil et la Cruisade des Albigeois
(ouvrage d'uae lecture fort agréable et d'un fond très solide). —
Ch. Mourre. D'où vient la décadence économique de la France (stip^r-
ficiel). — Emile liorn, François Rakoczi II, prince de Transylvanie,
1676-1735 (bon livre d'histoire, qui est en mâme temps un maDifeste
de rattachement des Ma^ars pour leur pass^éj. — La famitle et les ori>
gines du védérabte Alain de Solminihac. Généalogie, par le comle de
Saint-Saud el Paul tluet; ètade critique, historique et archéologique,
par le marquis de PaijoHc |abbé de Cbancelade, puis évëque de Cabors
eu 1633, Alain de Solminihac fut un des prélats les plus méritants du
règne de Louis SlIL Bonne biographie). ^ 15 mars. Jean Ùarcy.
France et Angleterre. Cent ans de rivalité coloniale (très intéressant).
— H. Labourt. De Timotheit I, Nestorianorum patriarcha, 728-8ii3, et
Christiaoorum orientalium condicione sub chahphis Abbasîdîâ (excel-
lent).
2. — PolyblblioD. 1905^ octobre. — L. Robebt. Hagiographie et
biographie ecclésiastique. = Comptes-rendus ; Ch, Renei. Cultes mili-
taire» de Rume; les enseigaes (boa). — Jùs. Schniiur. Savunurola uod
die Peuerprobe (intéressant, étudié avec beaucoup de critique, les <oIq-
tioQs paraissent bien cûmpliquées). — Id. Bartolome^ Cerretaoi (ejtoâl-
lenlfi élude sur un des biographes de Savonarole, qui est en même tempe
an de« meilleurs historiens florentins de son temps). —Abbé A. Baraud.
Le cierge vendéen victime de la Révolution française; notices Liogra-
BECDEILS PinlOPIQUES.
I7<l
(ues, 1790-1801 (too). — L.-P, Prunitr. La Vr-ndée militaire. Por-
Jte, épÎHodes et récits |bou). — Chatwine- Mord. Cttrlultûre de l'abbaye
tt« SùDt-Corneillc de Com|uègiie; 1. 1 : 877-12)0. —A. Grotst-DupêTùn.
L« docbé de Mayenri*; aveu <lii II avril tfiljO, La chapelieoie dp
MftyRDOC! avant la Rèvoluliou, — AbM Pou/Artère. Diciionnaire histo-
]ue et archéologique des paruisBcs du diocèse de Tullt« (du «orhia^e.
lis aussi l>eaucoup' do faits utileti à conaaitre^. — C. Clfinûiii-Stmùn.
AftbiVM historiques de la Corrèze. Recueil de documenls inédits
tinportant). — J. Fiarangt. Nicolas Fraacio, évAque constiiuiifinnel do
la Moselle. := Novembre. Compte^-readus : Pitrre Suau. L'Espagne,
terni dVpopéc lires intéressant). — ft. Dmdtxfùes du Vfzert. L'Espagne
de l'aacieo régim«>; t. III : la Richesse et la CivilisatioQ (eicelleût). —
tdmtard Jt/nin. Ilisluir»? dft Montluçoa {ali\ù], — Abbé Hedon, L«s trente-
d«u «ligiPHses gnilloliaées à Orange au mois de juillet HAi, — Sd,
Iharra y Hadrigues. Collecci6a de moDUmeatos para el estudio de la
tusiona d« Aragon; t. I (prtkieux recueilf. — hn Ârginleanu. Istoria
Româailor Macedoneoi (travail de prupagaiide oaiionale, irès hiea
informé). ~- L.-J. JfonV, La dvitÎ!;ation al'ncaine. MJBloire de l'Ethiopie
«iftpais les tempe tes plus reculés jui^cfu'à nos juurs (amas de notes plat
ua moins historiques, classées sans critique, mais où il y a tout de
même de bonnes cboses à preiidrel. ^ L}i>ceinl>rc. André Pèratë. Les
bcanx-Arts; suite en janvier. = 1906, janvier. .1. Ra-mhacu. Ëwoomie
politiqa««t sociale, — Heûri FnottiBv^ttiï. Histoire coloniale et coloni-
MiloD. ^ Fr'vrier. Comte de Sëhionan. Histoire, art et sciences mili-
tains. ^ CoQ] pies-rendu s : Ù' Hall et Frayise. Contribution à l'histoire
de Baugé. — Alberto Lwnbroso. Il processo dell' ammiraglio di Per-
mno, 1866 (recueil de documents précédé d'une intéressacite prérace).
— Amédit â» Maryerie. Le comte Alexandre de Lambel (esceltentB bio-
|ia|iliie, qui est comme le vade^rnecum du catholique cliurilable au
au* »l*cle>. = Mars. E. Masob-sot. l'ublicatiuas riicfotes sur l'Écriture
•àintt» *l Ia littérature wrientak*. — Henri Fnoi»EVAL'x, Gêogruphie.
-■n». -^^ CoRiples-mndus : W. Helbig. Les attributs dM Saliéns
i»vu-4t-- très précise). — Uenry Coûtant. Le palais Bourbon au itsii' s,
iiaiprettaot).
3. — Revoe critique d'itiatoire et de littérature. 1')U6, ."U jauv.
— Stwberry et Gantang. A short history of ancienl Egypl (agréable).
— Sttfhan Wasi/niki. Die Bodeupacht, agrargeschichtliche Fapyrus-
SUnlian; M. ( . das Privatrecht (excellent). — C. lieccart. Rerum
«#tiii*>pir.«n]m Srriptore» occifleniales ; 1. 1 (itnportanll. — M. tih. James.
ne yf the mss, in tlie tibrary of Pcmbroke Collège,
'liolhiHjuc contient une ceolaioe de m»», provenant
«1»^ Uary-HaiQi-Kiimtmd»). — if. Sfhani. Geschichte der rOmischen Ltt-
• ir; ;♦• f«riiti : 117-324; 2* éd. (c'est le • maDUcI idoal »). —
'nack. Ikigiuengeschlcfate; 4« éd. — G, KrOger. Das Do^imo von
■ it uud Gotimeuschheit (très bonne hi«toin> de Ci' dogme
j .'du Liitniu. l'.'l'it. — L li. FaincU. Tho évolution nf
iaO RECUEILS PBRIODIQDES.
religion (boune œuvre de vulgarisation). — A. Matagrin. Histoire de la
tolcrancp religieuse (n'a de valeur que pour les deux ou trois derniers
siècleK). := 5 février. Mélanges Boissier. Recueil de mémoires concer-
nant la littérature et les antiquités romaines. ^ 12 février. G. de Boor.
Georgii Monachi Chronicon; vol. II (ce t. II contient le texte de la
chronique depuis Vespasien jusqu'à la fin du texte original, c'est-à-dire
jusqu'à Michel III. Important). — A. Schullen. Numantia (étude très
documonléc ; la source principale pour le siège de Numance vient des
Iberica d'Appien qui, lui-même, a puisé directement dans Polybe). —
.Emilius Châtelain. Uncialis scriptura codicum latinorum novis exem-
plis illustrala (important; à l'explication des planches, Châtelain a joint
la transcription complète des textes avec références. Il donne une base
solide aux recherches des philologues et des historiens). — Annales de
la Société J.-J. Rousseau; t. I. := 19 février. Papyrus grecs et démo-
tiques recueillis en Egypte et publiés par Théodore Reinach, avec le
concours de W. Spiegelberg et Seymour de Ricci (fait connaître nombre
de faits nouveaux pressentes avec l'érudition la plus clairvoyante et la
mieux informée. Remarquiible cliapitre sur les contrats). — G. Fer-
rera. Grandeur et décadence de Rome; t. II : Jules César (remarqaable).
— Henri Siein et Lion Le Grand. La frontière d'Argonne, 843-1569 (le
Olermontois était-il du royaume ou de l'Empire? La frontière était-elle
marquée par la Meuse ou par la Uiesine? Nombreux documents pro-
duits. Intéressant). — J. Haller. Papstum und Kirchenreform (remar-
quable. IjC mouvement vers la réforme de l'Église au xv* siècle eut un
caractère beaucoup plus politique que moral; les « libertés > de l'ÉgliBe
gallicane ont leur origine en Angleterre où, depuis Richard II, les rois
légiférèrent on fait, sans scrupule, sur des questions du domaine ecclé-
siastique, mais la théorie raisunnée du gallicanisme est un produit tout
français). ^ 20 février. Dulaure. Des divinités génératrices chez les
anciens et les modernes, avec un chapitre complémentaire, par Q. van
Gennepp (il était parfaitement inutile de réimprimer le livre de Dulaure
Kur lu culte phallique; le complément est bien informé et précis). —
Herman Jlirt. Die Indogermanen; ihre Verbreilung, ihre Urheimat
und ihre Kuitur (remarquable; mais la question de l'habitat primitif
dos Indo-Européens n'est pas résolue; tout ce qu'on peut dire avec
quelque as.-îurance, c'est qu'ils ne sont pas venus d'Asie). — S. Korn&-
mann. Kaiser Iladrian und dcr letzle grosse llistoriker von Rom (ce
< dernier grand historien de Rome » serait Q. Lollius Urbicus. Ce der-
nier aurait composé une grande histoire allant d'Hadrien aux premières
années de Sévère Alexandre; pour Hadrien, il aurait utilisé l'autobio-
graphie de ce prince, mise à prolit plus tard par Sparticn). — F. Pica-
vet. 'Esquisse d'une histoire générale et comparée des philosophies
médiévales (remarquable). — 0. Eltsbacher. Modem Germany (bon
tableau de l'Allemagne contemporaine, de son mécanisme administra-
tif, économique et social. Les conclusions qu'il prétend en tirer pour la
transformation administrative de l'Angleterre manquent de solides
bue8). = 5 mare. Dom H. Leetercq. I.P6 martyrs. Rrcaoil de pièce»
•otfaentiquvs svir \ef^ nmrtyr;, <lepuii< ks originnn du chriftianitiiiie jue-
qa'au xx* siècle; l. 111 {iat^reasant recu(>il; m^i? il s'en Taul que ce
•uient toat68 des • pièces aiilb«>utiqu(?« »|. — G. Surtb. Nolg«r d« Liège
ei U civilîi>atiou au x* dècle; 2 vol. (remarquable). — A. Coutuon.
D«at« PQ France (ouvrage d'unt* érudiùon extrénmmeat abondauic ei
bl«Q infurmée). — P. L. Kayo. Engîish colonial adminislraiion under
\jmi niarenrJon, 1660-I66Î (livrp inléreseanl et Bolide}. — //. Ituhert.
Kiudc soniinaire de la r^irêsenlation du Icrops dune lu religion et la
mogiit (diflicile il lire, inuis très lotéreEsaiil}. — Uom IL Uciercq.
lje% martyrs; l. IV : Juifs, Sarrasins., looDOclastes. — E. Tsr-
Mtnauianti, Die armcnieche Kirclie in iliren Boziehuogân ?m den
Kyrlschen Kirchea bi» ;!uin Ende def^ 13 Jahrii. luliti^ hiiiloin* de«
croyances d(? l'Église arm^jiivnne). — Eu'jènt Sot, Le» rapports Je la
France ;i\'f>c l'Iutn*, du in* sitjcle ;i la fin du promipr Empire, d*a|»rès
la ïerie K d*» Archives nalionalo? (ulit** dèpoaiUi^meull. — hmile Ilum,
François Bakocxi II, prince de "fransylvanie, ifYld-nZb (bon).
4. — Revue d^biatolre moderne et contemporaine. T. Vil,
»• .1, décenrl>re I9l)[i. — Pb. Sagnac. Le Concordai de \H\1. P.\atir. des
rappcirtê de ri^glii^e <^t de l'Eiat sous la Restauration, tiHl 4-1821 ; suite
«•n janvier (hiiitoire déiaillée des négoctaiiona presque sacr^li^t: qui {inV
parèrent le Concordai, puis dea débau dans la presac rt datis les
Cbainbrei, quand il rilhit traduire rn loi certaines disposilionsï régianl
à nouveau les rapporte t'utre la France oi Rome), .= ComplCT-rendua :
llani Kniiwninç. Die auswii'rti(<e l'olilik dfr (irafschaft Lippe, (732-
1807 Icoufîcirncieux, exacL et complelj. — Alhtrl Soret. L'Europe el la
lirvolutiun frati«:tttie; t. Vil (article iinporiant, mioulieux i?t appro-
fondi d<> l'b. KaRnscl. — A. Schevrct-Kcstuer. Souvéliirs do jtnitiesstf
(«tilrrwijcanl). ^ N» i, janvier 190ii. I''. Galabert. Le travail d'hiistoire
modonic i-n province. Toulouse, aimées !!tlHl-l(l()i. == Coiinitos-rendu» :
P.Jmhart cte La Tanr. Les origines li*) la Uéfornie. La Franc»' moderne;
I. I (trô« rrmarquiiblc). — Abbr Émiie Sevexlre. L'hietoirc, If l<*iip et la
d^atinrodu Ckmcordal de If^Ol; i'^'éd. (celte nouvelle éditioti w présente
■TK hd appareil critique qui n« doit pas faire illuMon; la bibiiof^rapbio
iio» ne »oat a«*e/. rtrnij.ij'^u^s iri asseï précises, Comme recueil
itentji, TouvraKe rendra d»' rèHa services), — James GuiYiuuwtr.
L iatcrnatioDale. Documents et «ouvenira, lS64-t878; t. I {curieux
MfTKirifafnn de dociiioenu et de< souvenirs personnels. O t. I intcrosse
plua ia ôuiaseque la France). = N" 5, févr. lOOii. H. llAvesit.
IV- iv.L'té inodM d'urgaaiaation du travail dauN l'uncienoe France
|l*du travail »n jurande; il «embltïqTie révolntlou du travail Iibr«>vnr8
|p ty|ie corporatif soit un Tau ri'ialiviMiieni récent, ù jHMim auiérictir au
IV* aU<clfi. Miu( dani ct^rtaju» catt particuliers; la jtirutidc ciit créée le
joor 9Ù le métier «'orgaalae cm cotnniiinauit' jurée, el il ro peut ({u'ellu
-•"•' -in4 nx^Vùirdfilatnt». Ritention du système corporatif dan* le
■ ilan» rMpuctf. '2' M» travail libn'. .lusqoatii ediU' de li81 H
iHi Recréas. pJKiODiQnes.
(le 1S8', le imvall libre «et la loi iadnsuielle de U luajurilë d«6 tra-
vatllGurs françaU; tt liomiae dans les pcliles vilt^s et U est U règle
daaa le& campagnes. Lp travail libre est d'ailleurs soumb, daoe le«
villes, aux règlemcats municipaux et leutl de plus en plus vers deB
Tormee exclusives et oligarchiques. Les confréries île marchiuids soDl
un acbemiaement vers la jurande. 'S*" Du Iravait privilégié. « â côté
de la liberté du travail, qui est d'abord de droit commun et dont le
domaine va se restreigaant, à côté des progrès du privilège corporatif,
ou note la multiplication cunsiaiite des privilèges particaliers. Daos
l'ordre industriel comme ailleurs, l'institution la plus générale de l'ao-
cien rpgime, c'est le privilège i). = Comptes-rendus : F. Wattert. Stu-
dien Qber Agrarzustajnde und Agrarprobleme in Frankreich, 1700<n9Û
(bonne synthèse de ce qui a paru sur la question et portant plut&t sur les
théories que sur les faits. Utile). — M. Talmeyr. La franc-maçonnerie et
la Révolutioa française (très aventureux). — Le secret de la franc^maçon*
ne rie (serait, d'après l'auteur, une inveatioQ anglaise, imaj^inée de toutes
pièces par l(^ chancelier Bacon pour détruire l'esprit national dans les
pays de l'Europe continentale et assurer de cette façon la prééminence
mondiale de l'Angleterre. Ce loQl des rêveries présentées avec art|. —
P. Couard. La Peur en Daupbiné, juillet-aoât 1789 (excellent). — Krïeg
gegen die franzôsiBche Révolution, il^i-il^l \l. I et U d'un vaste tra-
vail entrepris par l'état-major autrichien; le l, II se rapporte à la cam-
pagne de 1792). — Ch. Schmidt. Le grand-duché de Berg. 1S06-1813
(excellent, surtout en ce qui touche la question écooomiqueï. — C. de
Frevcinel. La question d'Egypte (très remarquable^. — Âvtlard. Études
et leçons sur la Révolulion française; 4° série (Pb. Sagnac conteste
vivement les ctmcltisiuns d'Aulard sur les origines du socialisme fraa-
çais; il nie que ce socialisme soit né ■ d'une sorte d'interprétation
logique de la Déclaration des droits s).
6. — Revrie dea Études historiques. 1905, nov-déc. — £. Hodo-
CAHACHi. La danse en Italie, du xv au xviu* siècle. — J. PiyuttB.
LettreR familières de Jérôme Alëaodrp, 1510-1540 tpour ne pas avoir
l'air d'aller sur les brisées de M. Kriedenburg qor, en préparant ses
Nuniialurbcrichte, a rencontré les mémea documents que lui, M. Paquier
a éliminé de son recueil la correspondance d'Aléandre avec les eavania
allemands » partir de la dtèle de Worms de iâ2i). — Marcel filARioa.
Le garde des sceaux Lamoignon et la réforme judiciaire de 1789
(cbate de Lamoignon; pamphlets et calomnies qui le poursuivirent
après sa disgrâce; bienfaits de la réforme qu'il avait élaborée coDslalée
dans les cahiers). ;= Comptes-rendus : E. Pilastre. Abrégé du jourualj
du marquis de Dangeau, disposé dans un ordre nouveau suivant II
nature des malièree (utile). — Cabanes et Nass. La névrose révolution-
naire Itrès intéressant). — Comte Fiilor Golovkine. La cour et le règn«
de Paul I". Portraits, souvenirs et anecdotes (curieux). ^ 1906, janv.-
févr. Maurice BBesBomiET, L'expédition d'Alger. Projets rt inveotiona
(curieux et partoi.^ amusant; du moins voit-on avrc quel soin le gout
KECociLS riMooiQcea.
183
nrnctnenl francaiM prépara l'expèdilioD). — J. Paquiek. Leltres faini-
liim de Jer«!tme Aloàmire, l5U)-iî>40; suite : ieptemhre IMO-iMS. —
ticorges DAtrvET. LoUre de M^r de Balaoïon à Louis XVUl {écrite ea
W14, « après le reumr luiraculeui dp V, M, ». â^lacnot) ^imroèra le»
Mnrice» qu'il a rendus n la cnuse> dn la retiftion dcpuit^ vingl'dêux ans
• offre au nouveau gouvernemenl). ^ Comptea-rendiis : Dom li.
Inut. La qu«f.lion ci? Bienne et b politique du cardinal Cnrlo Carafu,
Hâ(>-ISS7 (remaniuable), — • A. ftidoi. La France et l'ibilie. Uistoir*'
des années truiibles, tS8l-1890 (irèa iateresBaol), — tl.-R. d'ÂUemmjne.
Le» caries à jouer du xivau xx* aibcle (beaucoup de recherchp«; grand
luxa de reprodueliotii^).
6 — Revue aixhéologiqne. 4* smp. t. VI, 1905, 8cpt,-oct, —
GuaMONT'GinNEAD. L'Heracieion de Rabbat-Aniison Philadelpliie et lu
dénw Asteria. — H.-L. FROTiNOBAit. De la. véritable siguification des
(aonnmenle romains qu'on appelle « arcs do triomphe > {très rares sont
la» aumumeotB d? celte espèce qui ont été élevés en l'honoeur des
viduirvs ioipénnlrj». Ilsonl, depuis le commaDcement, fait partie int»-
ftraole do In ù<} religieuse et politique de Rome ; ce $oDt des • emblèmes
ii« frtai municipal, doâ privilèges municipal de chaque ville considé-
rée oommo formant partie du monde romain. L'idée de triomphe, qoi
c'y trouve souvent associée d'une maaière secondaire, se rapporte à la
raprêmatie de Rome «, En fait, zn arcs • commémoraient rétablisse-
OMQl de ces villes comme colonie? romaines, en grande partie sous les
Ifionavirt H «out Au(;uste i. Ils se plaçaient en général à cheval sur la
graud'muie, au pniul ou etlt> allait pénétrer en ville, c exactement sur
la lt(pje du pocnitTium d'une colonie romaine *\. — Ch. Cottë el
M. GâVAiin. Lji verrerie de Rèf^alon. — Mermann B9eolerschmidt. Iji
bataille de l'iirii en l'an &J aviiol notre ère iLabiénue avait £0D dtaff
rtabli à Boulogne- su r^Seine et Camuloj^ène à 8a>nt-Cloiid; l'armée
roanioe passa le fleuve à Neuilly el livra le premier combat sur tes
haaleurs de Courbevoie). — Etienne Clodzot, Une écluse à sas au
st* siècle Recluse de la Roussille, sur la Sêvre-Niorlaise ; uu documcoL
à» 1417 montre les bateaux passant parcelle écluse. Deux textee du
xn» siècle en rionneul une descriptiao rainulicase) — S. Cannzm.
ni*toirfi tonimairn dc)> études d'épigraphte grecque pu Europe; suila
•n Dov -d«$c. — H. REtNAcH. Idées générales sur l'art de la Gaule. —
L'art italien et !<:>» coltectioDs milanaises. = Nov.-dcc, 11. Caqkat et
M. BiBMiiR. Revue des publications épigraphiques r^lalives h l'anti-
qoilé romaino (juillet-décembre). ^ 1906. janv.^fèvr. Mis« Gertrude
Lawi '- ie en Cilicte et en Lycaonie (voyai^e
i ta r> lonaes; nombreuses vues photogra-
pbirjuc* lie munumentsf. — Maurice Besnier, La cuilecliun Campann
#1 \«* oiusiMW de priiviuce : 1° musées décrits dans l'inventaiire général;
1* mosicf ds Normandie. — Aug. BâiLucT. I..eB vases • oucheb • et
beo • (deux formes particulières de vases nui se rencontrent fré-
■ oMat sur lot monumeuts égypticnf). ^- Marcel R&noNn. IJoe
lu
IKCOKILS P^UOMQVICS.
(aratlc de 8aa GiutiaDO da San GsUo pour la bftsiliqae '3e Saq Lorensd
(comment il se ratlacbe à 1« docuine de Brutielle£<;tiil, — Étienni'
Micuoa. L'hermè« d'Alextodr», dil Hertnès A tara (cet hermès, qui est
commit Le critérium de toul« élude icoDOgrapbique $ur Alexandre, est
aujourd'hui au Louvre. Il a été trop rortement reslauré pour Bervir de
base certaine & l'étude des ponrails d'Alexandre; mais l'iDficrtption
qui nomme le rûi de Macédoine, bien que refaite, eil très probablemeDl
aaihentiqueK — H. Sluart JoNBi<. Eauore les salutatioua impérialeE de
N^roa (réponse aux criiiqueB d'Ed. Mayotal). ^ 8. Chabert. Hieioire
soromaire dee études d'épigrapbie grecque en Europe; suite, — Adrieu
Bljlnchet. Bagues romaiDes et iDéruTingiennesi. — Pa,ul Moitcbadï.
Enquête sur l'épîgrapbie chrétienne d'Afrique; suite liascriptiûos
loéiriqueii). — La découverte d« la Venus de Milo. Nfémoire inédit de
ToRHAL (eeril en iS(^^\, avec un« note complémentaire par S, IteiNACH-
7. — Bulletin de Correapoudance belléolque, 190&, sept.-déc.
— F. DfJRRSACB. Fouilles de DéloB, exécut^e^ aux frais de M. le duc de
Loub^i, 1903. Insci'iptions; suite (comptes etdocumenis administratifs,
texte, traductioQ et comineQtaire). ^ 1906, janv.-févr. W. VoLi-o**rr.
Fouilles d'ArgoB. B. Les établissements préhistoriques de l'Aspis (avec
de nombreuses Dgures). — Th. Rkinacm. Remiirques sur le décret
d'Athëne^; en l'honneur de Pharuace I" Urouvè ù Delos et publié par
D&rrbacii et Lardé; eulre Hbarnace («""et Mithridate Eupator, il faut
placer deu.x rois du nom de Mitbridate, Tua suruumoie Phîlopaior-
PhiUddphû, l'autre Ëvergète. Mitbridate Philûpatûr-Phitadelpbe épousa
sa sœur Laodice, nom qui a été porte au moins par qualn; reines de
Pont). — Ph.-E, Legaahd. Nouvelles observations sur un édi&ce dr
Trézèae. — L. Camsanjb. De la place chronologique qu'il convient
d'assigner à certains noms athéniens. — Paul GRAranOB. Fouilles de
Karlhaia^ île de bTéos. Monumeat.<i épigrapliiquee; suite.
a. — Blbliottaëqa« ûa rÊcole de* chaPtea 1905, »»• livraison. —
Ch, oE fjÀ RoNCîÈBB- Henri II, précurseur de Colbert (analyse uni>
ordonnance « sur le faicl des galères », qui réorganiaa la marine royale,
et an ouvrage anonyme, la Stolonùmie, qui fut dédié à Henri II et où
Ton trouve pour la première fois l'idée de l'inscriptioa maritime et de*
gardes marines. Des services rendus par cette flotte restaun^ej. —
Louis Halphen. Une rédaction ignorée de la chronique d'.^démar d^
GhabanoeB (dans 1»^ ms. de la reine Christine, lai, *'i92, au Vatican). —
Maurice JtJisBus. Monogrammes ea tachygraphie fyllabitjue ilaiienoc
(quatre monogrammes des noms Eginutfus, Jaannex, Andreax, Liupran-
dus). — Paul GtTtLBiEHMoz. Ije ms. 4472 du fonds français de ta Biblio-
thèque nationale et Je Grand Cuutumier de France (te ms. ^^'i contient
un remaniement du Grand Coviumier i\f^ Jacques d'Ableiges; l'auteur
de c« remaniement a ulilifê des documents que celui-ci avait réunis,
puis qu'il avait laissés de cdté lors de la rédaction déSnitivr., M. GuiU
hiermoK ovnit cru pouvoir autrefoiê attribuer ce rcmaniemeut i Jeao
ftSCITirtLS réHIODlQttlS.
Sainte, hkiliî de â&ial* Denis; mai$ il a cunstatè. de^puis, que Jean Sainœ
ataii H« batili de Saiot-Dcui» avant Jaci|ue& d'AbleigcF, qui utilisa
pr^Mtnent le* documents appartenant à radminiatraUon àp. aoa pre-
iiéonêmir). — Hihiiographii* : MoEVutncnia lierroâûiae historica. Legum
««ctio ni : Concilia; tomi II, pars prior; éd. A. Werminçho/f (très
bonne édition). — Ad. Hncquft. Inventaire analytique àe» iirchives de
la ^ille de Tournai; iatc. 1 topuvre très mpritoire, raais qui est gâtée
par un vice de mèthoilf irrèpamble. L'autf ur a pn->ffr«:' l'ordre chrono-
logiqud a l'ordre oîpihodique). — Paul Itcachtux. \jf livro de cumptes
die Thomas du jMareal, curé do SaJnt-Nic«jUfi de Coulaur.eF, 1:397-1433.
— KaTl vùn Antira. Die Handgeksrdêo in der Bilderbandscbririen des
8acliacn»pieg4ds itrèe curieux; le$ artistes qui ont peint les illuetrations
•)a Miroir >lo Saxe ont pris grand foia de donner aux mains If mouve*
rocot qu'elles devaient accotnptir dans \ti actes juridiques; l'examen
àf> c* ntljtudes est fort intéressant pour t'hi»toire des institulions juri-
diqoe» du moyen ligc) — G.-M. Quignon. Ia bibliothèque^ de la ville de
Reaavaifii — Àbbd M. Langlois La bibliothèque municipale de Chartres.
— 6.-6. Picota, l Caminesi e la toro signoria in Treviso, 1283-1312
(bon). — Bugtm Lefévrf'fontalis. hea architectes el la construction des
ealbâdrsles de Chartres (excellant). -^ Salumon Reinach. Répertoire de^
pebileres du moyen âge et de la Reiiîiiissance, 1280-1-'iB(); l. I fprécuim).
— /. W. Hradky. lUujninateJ mjinu.scrijjt8 (très bonne» reproductions;
\x Ul)liO(;ra])bie qui les accompagne est défcctueujie|. — A, Engtl el
H. S*rrur$. Traite de numismatique du moyen Su^n; t. ITl (important,
QOO «eulement pour les spécialistes, mais pour tes historiens en géné-
tti\, — fl.'fl. il' Allemagne. Les cartes à jouer du ijv» au xx' siècle firè«
intfnMftDt; l'ouvrage ne contient pas moine de 3,'iQO reproductions de
QVM*, dont -^fi photolypies).
'ft.^La Révolatlon française. \9(ib, fi oci. — A. Avlaku. Lc!'
ofif^flMdB la separaiion d*s Ë^lifteâ et de l'E']tat. La laïcisation dé l'état
uni (eomiAiHe et rectiiie à l'aide de documents nouveaux l'étude de
M. Edme Champion). — l'aul ()*f>arei.. Un épisode de la Terreur
Manche : les M«»!<acres de MarsciUa en juin 1815 jd'aprés les documenta
des arrltivtrii uutiicipalet). — L'expusiliuu de Liège el l'histoiro de la
Révolution française; conférences de MM. Aiclard. SeuoH*N, Sahmac,
M*mK7.. =: Httiliograptiie : Abb^ Joseph Grente. Le culte catholique à
l*arif, de UTerrmr au Concordai (un des livres les plus inslruclir» que
nuQt ayons «or l'histoire reîigieuse de la Révolution). — rf«iri WeJ-
HhingtT La pnpe et l'empereur (consciencieux, bien documenté, itnpar-
Ual. ' s mais sans pénétration). ^ Il nuv .\. Onud. La valeur
des ' ITâQ au point do vue économiqui^ i^t social Irépunac aux
criii.|u<'» dt" M. WabI daim ses Si\niien sur Voriftichiehte dtr frantùs.
Hivol., il e»t faux iiue l'hieioiru économique de la Kevoluliuo ait i'ti>
talsiflr-e purparii priit démocratique et reviitultonnaire sou» l'inspiralion
ites Mtilor». Il list vrai ipitr aju caliiers doivent <Mre coulrùles et qu'il
Uat s« (ç-trdfr de les employer sans critique). — Lkukvrx. Abandon
RiCWBttS PBRTODIQOSS.
des droiu féodaux &vaui ht uuil «lu \ auûi j|tublie un aele de réDuDcia-
tioQ daté du '^7 juLIIel ITK'J a Falaise). — A. ÂuLAnn. Les origines de
la séparation dps Ëglises et de l'Blat. La CoDveaiinn nationale. —
Rsi^tes (le réndalité en i9U5 ((jtiblie un(« circulaire du mimstra û<& l'In-
térieur, 17 mai t'.IU5, coDcernaat les < banalités v qui eusleot encore
aujoard'bui eu Vauctu.«e et que le gouvernement se prc)pc»5e de suppri-
taer). = Documettls loédîts : Pfoi<»«tation des babil«nt« de Bon,
Limûtisia, contre un projet d'établiâ&eoieni des moines d« h Congrêga-
Uoa de 8aint-Maur dans leur ville, 7 mai 1706. — Une lettre de
Mourgue«, ex-miniaire de Louis XVI, à la Société populaire de Mar-
sillargues, 5 janvier 1793. — Réclamation des catholiqueR de Paris au
Comité de 8alai Public, 2i gernainal an II. — Table du Nouveau Pan$
de Mercier (éd. de Brunswick, G vol., I80U). = Bililiographie :
R. Rumeau, Éphémerides communales pendant la Révolution à La
Bastîde-de-Séron, Ariège (bon). — 6. Lavalletf, Études historiques et
littéraires (intpre&saat, une de ces études raconte commeni la inpisserïe
de Bayeuz échappa à la deslrucûon en i793). — ilistoire socialiste de
la Révoiulion française; t. VI (par MM, Paul Brousse et Uenri Turot;
beaucoup d* documeots inédite ÉignaW par M. Noguères. Ouvrage de
valeur). ^ 1'* décetnlire. Ph, ^i.i((»Ac, Lcïs comités d^s droits féodaux
al de législation et l'abolition du régime seigneurial, 1789^!7*Jâ (donne
un aperçu des documents relatifs ù ces comrLés qui doivent bienb)t
pamitre sous les auspices de la Commission de l'histoire économique
de la Révolution française). — A. Libby. L'interruptenr de la dernière
représentation de la Comédie française en 1793 (c'est Julliea de la
Drôme et non Julien de Toulouse qui, le ï sept. 1793, protesta contre
la tolérance en matière politique dans une représentation de Pamila).
— A. TnSTEY. L'église constitutionnelle de Paris et les communautés
religieuses en 1791 et 1792; fin le 14 janv. — Ciuquièrae circulaire du
ministre de flnstruction publique sur l'Histoire économique de la
Révolation (concernant la publication des dossiers de la veiAe des biens
nationaux; avec deux spêcimens)^. ^ 1906, 14 iaov. .A. Blossibs. Les
représentants du peuple Uouret et Premanger dans le Calvados Douret
à Honlleur, 29 pluviôse-^ veniôse an II; fin le 14 fèvr. =: Uocumonta
tnédils : Une commission d'instituteurs en ITIjI. — Protestation d'un
curé contre la dime en 1789 jde 8ainl-I>enis, près Alençoo, 28, octobre
1789). = Bibliographie : F. Bornartl. Citmbon et la Révolution fran-
<;aise (documentation ricbe et solide). — Miehtl Joum, Le carnet do
route du conventionnel Goupilleau, de Montaigu (nol^s prise» put I0
représeolani vendéen ou cours d'une mlF^ion dans ie Midi pour la
grande levée de chevaux d'octobre 1793). — Boùsy'Danglas. Boissy-
Danglas et les régicides (pair de France en ISIG, Boi^sy-Danglas s'em^
ploya très activement en faveur des « régicides «, sartoui de ceux qui
n'avaient voté la mort du roi que condiiionnellemeut]. ^ 14 février.
H. MoNiM, Lié biens nationaux à Paris et dans la Seine. Le sommier
général de Tan Vtl; le milliard des émigrés (analysé rapide du t. II du
nRcrsiLs piEitio&tQOtft.
<r:
rlûire aiphabéhiiue du fonds des dotTMinft, par Ludeo La/ard, igui
, MO» pn*»w). — P. MxtiTOuctiET. Le nùm de J.-4, RôttssMu ilaris la
ipbic nnolutioanniriv — J, 'r<:HEiiiiiO»T, La poliliqiK» <!& XajiO'
lU AU ilèbiit (i(^ son replie (du système de coropresjiiou adminis-
itire). — La Socivtù populaire de Vfluiieuil-<;ur-Vi«DDc; regislre de
ilÀlibénitions ; suitr. = Dihliu^raptiic : G. Lafon. Le conventionoel
'}«bri«I B()aqut(«r imôdiocrt* biographie A'aa convcaiioanel effacé et
•pBthJqne). — Z)' CabariM et i)' ifast. La aévroso révolu lioDD&îre (amu-
•ant; mais la partie documentaire de l'ouvrage laisse fort ù dcsîrer; il
fmiidr&it vérifier tous !(•« noms, iouh les Taiie) = Vi mars. A. Aulard.
Taine, bistoricii de la Hévolution rrani^aise. Avant lo fivre des Originet
(tnoolrc combieu Taine était mal préparé au métier d'historien; il
ilSnor&il tuut lii; l:i cn(jlbi>de historique). — Jean Hai!(t-Mabtin. Un
aatlenUt centre Sii^y»», H avril 1797. — E. Pûupè. Les archives révo-
tatti>an«ir«t» du greffe du tribunal de Draguignan. — La Société popu-
L^ro de V'ouncu il -sur- Vienne; registre de ses délibèraiionB; tin.
tO. — t.a Bévolotloa de 1848. T. Il, lUm, D««. — Lnuis Ben-
"nAKi). L'organisation déinocratique en llelgiquo dans les anai^es
««H8-I8VJ. — Ph, S*ijsAC, Une société secrète en Satoie, 18«-I818i :
^m Pip«-<}ogue de Samoens, vallée du ûîlTre |d'aprè« le procèci- verbal
cl« la Socit^let — Bouillit. Nutie« sar les deux frères Buvignier et
l«ttre« ioMites k Chartes Buvignier. — Vall(». Le suffrage universel
«Sana le département du Lot, statistique dea élecliont du 23 avril IBiS;
&0 au u' ',>. = N» '.K B. Mova^ET. Bibliographie do I8t8 en All«ma(;ne,
|'«l*'ocU>bnB i'M\ à juillut VMiîi. — L TcBEnNOFP, t)i>cunicnts sur l'élal
ligqae dn la Crance en (851 (extraits des archives du iiiinisLi>re do la
mliee). — Lettres inédites de et h O. Bamdct (Irais lettres d'Esquiro«
' -'0, deux de Colfavru.relativeK aux prHiminaireB dn coup d'État;
19 Barodet sur le r<^i)e do la police et de» Jugés de paix à la mémo
|urt. ;: N» IM. FEBDruANu-DnEYFLS, Un projet d'assistanco sociale
iaVJ; Arnaud do Metun et la Société d'éconuniie. charitable. —
MATioain. L^ Comité des cultes en 1848. -~ H, Hamtich. I^a ftévo-
Ivtion de 18W en Boh^-me. — J.-A. Barb^b. Notice sur la vie d'Armand
lâ«rbèa. ^ N" 12. Junv.ofevr. I9ll(i. P. Uieudonkè. Ij«b élections à la
<i^a«tliiiante daiii> le Lairet. — Lettres d'Eequiros à Barodet, 18&3, —
I^'ALal poltUquii du dcfiurtement de l'Ain en i$b'L
11. — Bulletin de Uttératare eccléaiaatiqne publié par l'tiia>
%ltut eatboilque de TouloUHe. I'J05, dt^cenibre. >— Pierre Batiffol,.
Où ri: r-.t la ijij»t«tii>n dt!S > TraclatuK Origeiils n'/ (ces • 'l'ractatua »
•• jdr des t-criviiins lalius k partir de AWJ}. — Loui* Saltet.
iJ..- ...UL' lie la théulc^ie pusltivc Héponife à M. Turmel. =: l'JM,
î«iif. fitlouard Li: Rxt. QuV'iii-a* qu'un dogme? (réponce, ineërée au
VMMB de la lai itur ta (iresse., à M. d<! Grandmaison, qui réplique dans
1« nfine numenj) ^ l'evrier. P. -M, AiitiL. Le» pointures des t:.nvi-
coobrt rcitiairtoMà ro<ca*ion d'un ouvrage rèrent (celui de C. VVilpertj.
\M KECCBILS PÉRIODTQVBS.
=: Mars. Joseph Asmat. Pierre Lombard et ses sources patristiques (le
« Maître des Sentences > n'a fait le plus souvent, par exemple dans
son {* livre, que reproduire les textes déjà mis en œuvre par Gratiea
t*t par Ives de Chartres; les réflexions mêmes sont empruntées à Gra-
tien. Aussi est-il arrive que Pierre Lombanl détourne souvent les textes
de leur sens, que, à côté de textes empruntés aux écrits authentiques,
il en glisse d'apocryphes ou de falsifiés. Son œuvre néfaste a infesté
jusqu'à saint Thomas d'Aquin).
18. — Revue de Thistolre des religions. T. lill, 1905, sept.-oct.
— P. Alpuandéry. De quelques faits de prophtHisme dans les sectes
latines antérieures au joachimisme. — I. Goldziher. L'École supérieure
des lettres et les Médersas d'Alger au XIV* Congrès des Orientalistes
(analyse du Recueil de mémoires et de textes publié à l'occasion de ce
Congrès). — H. Rbuss. Le procès des Domiuicains de Berne en 1507-
1509 (d'après les Akten des Jetzerprozesses publ. p. Rud. Steck. Jetzer
est un imposteur; c'est lui qui machinait les apparitions de la Vierge
h ses frères dominicains. Ceux-ci eurent le tort de vouloir exploiter les
fourberies du thaumaturge dans l'intérêt de leur ordre et des doctrines
qu'il défendait. On n'entend rien au procès si l'on n'admet la culpabi-
lité des Pères. A l'arrière-plan du procès se place la question de î'Im-
maculée-Conception de la Vierge que les Dominicains niaient et que
proclamaient les Franciscains). — Salonion Reinacb. Le verset 17 du
psaume XXII (quand les Ëvangélistes parlent de la mise en croix de
Jésus, ils ne font que s'approprier une prophétie attribuée au roi David,
et par conséquent leur témoignage n'a aucime valeur historique. Par là
tombe à plat le récit tout entier de la Passion). — Jean Révillb. Le
verset 17 du psaume XXII (réponse à l'art, de Reinacb. Le raisonne-
ment de ce dernier n'est que spécieux; la réalité de la Passion nous
est attestée par Justin iMartyr, qui avait d'autres témoignages que le
psaume XXII). — A. van Ggnnbp. Publications de l'Université de Cali-
lornie. — Nécrologie : Jules Oppert, Paul Decharme. =: Comptes-
rendus : W.-B. Roscher. Die enneadischen und hebdomadischen Fristen
und VVochen der œltestcn Griechon. Die 7-und 9 Zabi im Kultus und
Mytbus der Griechen (important; l'auteur a parfaitement démontré
i{ue, dans la mesure du temps, la signification du nombre 7 n'est pas
en Grèce d'origine planétaire et orientale, mais lunaire et grecque). —
M. Van der liurgt. Un grand peuple de l'Afrique équatoriale. Éléments
d'une monographie sur l'Urundi et les Warundi (très important). —
R. Knopf. Das nachapostolische Zeitalter (belle étude sur les commu-
nautés chrétiennes depuis le commencement do la dynastie des Flaviens
jusqu'à la fin d'Hadrien). — F. Rucalo. La riforma morale délia Chiesa
del Medio evo e la letteratura antiecclesiastica italiana, dalle origini
alla fine del sec. xiv (ingénieux). — W. Gœtz. Die Quellen zur Geschichtc
des hl. Franz von Assisi (excellent). =:Nov.-déc. Ed. Naville. Origine
des anciens Égyptiens. Rapports possibles avec Babylone (les fouilles
d'Abydos nous font connaître un peuple aborigène qui n'appartient pas
aECtTErift riiiirouioDKS. 1811
rltnev OCigre; ii >i «^it* âoumiâ [liir un ))euple étranger veau dû l'Ara-
tflrfrMiolItle et qui a établi (l:icis le pa.y$ I& première dynastie cou-
Xob la pins sncieDue civiliuilioii é^ytitiennc n'est pas (ronf;înp
Itnogèfe; elle eet née dans le pays niéme et el été déterminée par la
nature du pays et da climat. L'ï^<gypte c'est [ws title de Babyloae; mais
uM peut admettre ijue !«>» civilii$atioiis de ces deux peuples « soûl toute»
|diHit partiâs de la iu^iih" regiuti, l'Arabie; c'e^l de là iju'elles aot
ir«rgc «t c>ai ce point de dt^part commun qui explique les analogies
P|u'U >■ a eulre elle» •). — Gatu'iol FKhiiAND. Le» migrations musul-
maoes «l juives 4 Madagascar — Kd. Montet. Les Zkara du Maroc.
Ca problème religieux |l«s croyances de ce peuple ne sont ompruQUies
ai au cbrintianienie ni au mabuinetîâme. Ne serait-ce pas des Drusesy).
U'îi-rendus : A. DieUn'ch. Muliflr Erde (étude approfoodie, par-
!• .il'). — Ayrton, Curreiltj et WoiyalL Abydos; 'M partie (impur-
Uialr. — Coinmandartt LanfanL La grande route du Tchad. — Louis^
rîi-Tjnain l^y. La famille dans raatiijuitè israL-lite (bon), — S. Lhi, Le
- «txwlloni). ^ I'.t06» janv.-févr. K. Cumont. Les cultes d"Aftie
i^iuipure dans le paganisme roœaid. — L Mabsebieau el E. BnèHiEB.
KMai gor la chronologie de la vie el dos œuvres de Philon; 1*' art.
l'd - Revae M&blUon. (Archives de la Fraocu monastique.)
S •• juu If. u" t, février ï'MCk — t>om Dkssk, Mélanges d'histoire
«"ïiuiMft.nue (1" uotee sur le collège de Saiut-JérÔioe de DOle; î» les
t -i^-ue-hcinm au Collège de Tholssoy; d" une lettre de Nicolas Boucherat,
^hlM' ûi- Uiieaiix, au roi Louis XIII, i6lb; k° un» traduction de ta vie
«S« taint iJeuott en vers du patoi«i toulousain.^ par dom Bernard Gri-
xxiaad, tfi59; &* aulobibliogirapliie de dom Gilbert Gënebrard, q\ii fut
s»flona« archevêque d'Aix en tàOlf. — J. Gdillot. Le cœur. d'Anne
«^ baye du Val-de-Gnice; suite el lin. — A. L. On
'«r lye de Foulenelle, xui'*xiv* fiiècles (texte et çom-
^aoenuiret.
14. — IleTue des Ètodes rabelalstenaea. T. MI, 1005, 4* fasc.
—— Bmile Picor. Hnbelais ii lentrevue d'Aïf^uesmorles, juillet 1538
K Itabdaifl accompagna François I*' à l'entrevue d'Aiguesmorles el revint
^vec le roi h Lyon vit* ta lin do juillet ibZ^: nous le savonjt par une
l«Ure ialine d'uu ntagistrnt ntmoi», Antoine Arlicr, k Etienne Dolet).
:sc. Le* autograpbog de Rubetaîs (catalogue rlressè par
Inique; avec «li'ux facstmiles); 1« art. — Hetiri Clqdzot.
Intal>l<* nom du seigneur de Siiint-Ayl (ce seigofur, qui fut raini
ibelait, de l'avocat Aniline flulloi et de Télu Jean Pailleron, est
lieona Loronn, écuyer, hunmie d'armci>dc la compagnie de Guillaume
lu Bellay et capitaine de 1» citodctlo de Turin, biographie de ce por-
(r*»»t probaLlemeni en mare 1542 que Rabelais ût un aéjour
>ie Hua ami). — Henry Guiuau». Les familles alliées
.... :.-... lais. — G. PtTWî». Maistre .Mouche (ce personnage,
nwaiiuaor deux foi* dau» Pantagruel, o'eal autre que Meaaire Houcbo,
t!»0 HKCHKits PÉittoniQncs.
Il* plus puissant financier de Ui France uu temps de Philippe le Bel). ~*
{*iiul Baabibr Qls. Ce qne le vocabulaire du frannais litt^rair<^ doit à
HttbelaiB; fia. — Les notes de Boacbereaa dans la collection Pupuy
(tc^xle iuiégral de ues nules, dont la Ipctore est difËcîle, mhh qui suai
pleines d'intérêt, pour ia cooDàissauce du pays et des gens au milieu
desquels vécut Rabelaie). — .lac(juos Bodlenoer, Le /(ouvcau Panunje
(analyse ce romati, qui est un pHmphiet contre le» prote»t«atg du D&u-
pliine; il a été cotopyaé vbfs i612-1r>13).
1&. — Nouvelle Revue historique de droit français et étran-
ger. lyOâ, Qov.-déc. — Uerrinann t'irriKû. Questions de droit dispu-
tées il Angers et à Paris, irad. de rallemand par Buhert Gaillehkr (sur
les Quationet coQtetiue» dan» le ms. de la Bibt. nal., latin n" 11724.
Texte et commeniaire), — Félix Aubeht. Le Parlement de Paris au
XVI' siècle (compétence générale, évocations et reesort, conflits avec les
autres juridiction?, attributions administratives et comnierciales; le
Paiement et l'armée). ;= C!omptes-rendus : Festgabe der Jurîstichen
FacuUaei der Uoiversitœi Basai, von Andréas Heusler {k noter en par-
ticulier 1(>B ariicles de Car! Wieland sur la lettre de change et d'Albêrl
Zeicbmann sur les Assises de .ltTusa.leai et d'Antiocbe). — /". Iluvetin.
L'histoire du droit commercial {ce livre est à la Fois une introduction
générale à l'histoire du droit commercial et une bibliographie rai.sonnée
du sujet). — Ch, H. liuhench, The irana-isthmian canal; a study tu
american diplomatie history (intéressant). ~H. Solfilki. Mélanges de
droit comparé. I : Introduction à l'étude du Code civil allemand, à
propos de la traduction française entreprise par le Comité de législation
étrangère (remarquable). — B. Uhr. Éléments de droit civil anglais;
3* éd. (utile).
16. — L'Ami des Monaments et des Arts. V^ol. XIX, i< partie,
n" IQ^. — Ch. NoBMAKD. Découverte archéologique à l'Écûle polytech-
nique. — ' Emile RiviÈftE. L'histoire du Périgord préhistorique au ppo-
mier Congrès prébiftorique de France, sessiOD de Périgueux. rr 5* et
6* parties, n" 1 10-1 H. Jules Guiffhby. Notes archéologiques sur le lycée
Charlcmagne et l'enceinte de Philippe-Auguste. — E. Leva&seur. Les
archives curieuses du peuple de Paris (c'est la préface du DidionHaim
liislorifjue dw arts, métiers et profesv'ont d« Paru, par Alfred Franklin).
— Ch. NouLAMD. Un métropolitain archéologique et te$ dernières dècou*
vere^i à paris (au cours des travaux pour le mt-HropoUtam, un a dégag
une partie des murs de (a Bastille; on a décide d'eu cûtieervcr le plus
possible). — F. DE M6LY. Les primiliFs français et leurs signatures. Les
sculpteurs. — Les petits métiers de la vie parisienne d'&utrefnis el les
cris de Paris, d'après un document xylographique. ^ Ch. Xurmabd.
L'inauguration du monument de Jean de Luxembourg; la croii dl
Bohême, près Crécy. Récit d'un témoin. — HoaotLE. GominunictlioB
faite au Congrès d'Athèues sur U reconstruction du Trésor des Âtli^
DÏQQE à Delphes.
Mccetts r^iuoDiQCFt».
191
17. ~ AjtnaleB d«« Boieneea poUtlquea. 1905^ t5 Dovembre, —
A. AaMACX*. Dm otuses <le ta valeur ilei; muunaieB. — R. -Georges
LÂTt. Là onécaRi&ioo finitncier de lu Bel^^iquë et de la France. —
i.-P.-A. Haioi. U \ie politique en Allemagne, 1904-1905. - M. Cjic*
bcL Li vie politique en Aûglcterri*, 19U4-19i>5. — G. Gu>eL. La vie
|)Olitiquc en Italii-!, I1U)H-1%5. — A. Viallate. La vie politique aux
Éi«t8-Unift. 19(*^-i905. — M. Couhant. La vie politique ea Exlrâme-
Orleot, l'JU4-19l»&. ^ 19Ufi, f ^ janvier. J. LuDA.itT de La Toda. Le naiio-
naUtino arahe. — R. WAVi-TRirt. LTu siècle d'union snédo-norvégieime
Bi la fondaiion du royaume de Norvège. — Pierre Pèoard. La mission
_da ciiojrvD Gomeyras dans les Ligues grises, t79U>-nd7; lin (intéres-
Il chapitre de la politique exlèj-ieure mut. le Directoire].
18. — Bulletin hispanique. T. VIll. w 1» janvier-mars 1900. —
H. oc La Ville iie Mtnvuxr. Cicéron cl les Rspagaole; fia (ClcèroQ et
IUlbu«|. — Alfred Mobbl-Fatio. D. Bernardinu de Mpadoza (ambafsa-
(Irar rspagîiul auprès d'Elisabeth, Iri78-I584, puis eu France. 1584-1591 ;
d*j4 presque privé de lo vue (juand il rentra eo Espagne, il devint
caoplkteinent aveu^tle en lltQ'i. De l'idée qu'on se faisait de lui à la
cour espagoûle d'après sa correspondance et celle du chargé d'allaires
françal» eo Eâpa^çne, correiipoiidance en parlio inédite. Montre com-
neal m forma la légende d'aprèa laquelle Meadoza aurait coaseillé aux
Pamlant, afTaniée par l'arniéi' d'IIonn IV, de faire de la farine avec lee
oê des cim«lière«). =: Mibliottraphii) : Ed. de Brnojtua. El regiinen sefia-
lia] y la cuettiôo agraria en Gataluî^a durante ta cdad média (impdr-
19. — Bulletin liftlieu. T. V, n" i. — F. Strowsiu. Une source
italienne des Buan de Moutaigne : V Examen veritatù doetnr»/ gmliwn
éa Frauçow Pic de La Mirandole. — P. Dua&H. l^onard tic Vjnc! et
ll«mardimi Baldi icon tribu Liua i l'hisluire de la Mécanique). —
t.. AtvDAY. Inveiicuire de la ctdleclian Cuïlodi cont^ervee à la Hibl.
DAl.. Hii (Custudi et 6ck Hio^rafie d'illuUri llaltani; fragments de ses
DVmoirc»). =?T. VI, n" I, janvier>mars 19Ûlj. R. G.iBctjgT. L'affaire de
I» tache d'eocr<> «nr te manu&crit de Longue à ta bibliothèque Lauron-
licone, d'après de^ documents inédits.
20. — Étud«s. Revue fondée par dea P^pea de la Gompag^nle
dm Jésus. \'Mh. h wÀ. — A. IIauon, Le.s dernier:^ jours de la bienheu-
moM Margu«rite-Marie (Alacoque, morte au couvent de Paray le
17 wct. IflW, celle ijui fonda la <Jévotiot) au Sacré-Cœur). — Henri
FttootntAY. l'n«" viiaime dos jouriH-os d« S<'(»tembTn ; le Père Leafant:
l*ait. (josuiLe j»oni<ioimô aprè» la nopprosuion dn l'ordre, prêtre réfrac*
tair* apri« l'iniititutjim du ««•rment civicj^uc en 1701, chargé cett« ffiAme
aanét de prteber le carême devant la cour; il fut, croit-on. confesseur
4a roi apr^ que lo caKi de 8aint-Eaatache eut prêté le serment:
•tfcodaot, Lenfant nie qu'il ait été « nommé •. El est vrai que, dans
Ia niéaie lettre, il déclare • qu'il n'a jamaïa eu l'honneur de parler au
4«2
■RCFBILS FéïïïÙDlQiyA.
roi 1^ ce qui était matériolleniflat ineiacl); suite el un le ?& octobre
|80D arrestalion, sa mort. Il aei inutirui pas à l'Abbaye; mk ea liberté
par ordre d? Panis et de Sergent, il fui massacré daue la rue, le 5 se|>t.,
quand tout étAJi tonnioé à. l'Ahltaye). ^ 2t) uciobnf. Paul Dvuon. Au
soir du Cûucordai de> Puntainebleau. La lettre de Napaléua ;i Pie Vil
(cette lettre, qui é$t datée de FoDtaiuebleau. le 25 jaDvier iSI.I. a êlé
publiée par Pacca, Créliaeau'Joly et Ilaussouvilte, avec quelques ilif-
rërençes. Publie cette lettre d'après l'origiual retrouvé, — oiî my dit pas
où, — et accompagûé d'un fae-similé pUotOfffflphique). — llippulyle
PnkLOT. Pierre Savorgnan de Brazza et la création du Congo français.
=; 5 novembre. Pierre Bliaho. Lucile. A foccasion de l'érection de Iji
statue de Camille Desmouliu» (d'après son Journal. La < séduisante et
adorable i Lucile est tout autre qu'on la peint d'ordiuaire^ c'est aoe
nature, en somme, aeses valgaire comme lîlle, cùinine femme et comme
mère. I^ jugement est sévère ; la base sur laquelle il repose n'eat^elle pas
tnip BtroiteV). := 20 novembre. Aletatidre Bnou. Que resle-t-il des fro-
vinciaks'^muR Pascal a'etit absolument fourvoyé daus s^a cuncéptiOD bis-
torique du rôle des Jésuites I. — Henri Ghèkot. A propos de la publication
des Mémoires du Janecniste Feydeau (relève plusieurs erreurs dans
l'édiUon qu'en a donnée M. Ernest Jovy; une de ces erreurs consiste à
attribuer au P. Philippe Labbe un rùle assez piteux qui, en réalité, fut
joué par le P. Pierre Labbè. L'erreur a été partagée par Sainte-Beuve,
M. Gazier et bien d'autres). =; 5 décembre. Ferdinand Pbat. Origène
et rOrijiÇpnisme : t : Origène dans l'Urigénisine; suite le 5 janvier; Il .
rOrigenisme après Origène. ==: SO décembre. Paul Dudoh. Pourquoi
l'épiscopal se trouva faible en face de Napoléon (c'est parce que, si la
plupart des évèquea nommés par Napoléon étaient de dignes prêtres,
ils étaient au^si des Gallicans}. = 1906, 5 janvier. Jules LseEiETuif. Les
théories du Logos au début de l'ère cbretienne. =: 20 janvier. Arthur
Vekiieersch. L'objet propre de la dévoûon au Sacré-Cœur. — Pierre
Bliakd. Autour du procès de Louis XVI (analyee plusieurs des nom-
breuses lettres et pétitions qui affluèrent alors à ta (!}onvention). —
Xavier Moisant. Qu'est-ce que la scolaslique? (à propos de l'Esquisie de
M. Picavet}. := 5 février. Paut Dodoh. Le « Livre blanc • du Saint-
Biège. — Jules Lebbeton. Les théories du Logos au début de l'ère cbré-
tienne. Mythologie grecque et égyptienne. Plularque, Marc-Aurèle. —
Adhémar d'Alés. Bulletin d'ancienne littérature cbretienne, =20 févr.
J6n SvEKSsoN. L'ancienne littérature islandaise, — Raymoad Rodet.
La fin d'ane apostasie (raconte dans quelle circonstance un ancien
troupier français, Pînel, adopta le costume, la langue, la religion et les
mœurs de la Cbioe;^ ce que devint, après sa murt, en 1888, le (ils qu'il
avait eu d'une de ses cinq femmes chinoises, et comment enGn ce 61s,
plus Chinois par le caractère qu'il ne l'était par le ^ng, finit par se
convertir au christianisme]. = 5 mars. Lettre encyclique Vehemtnler
de 3. 8. Pie X (traduction française). — Albert de Sausts. La dntie
sacrée tîe l'État envers TËglise. = ^0 mari. Je&D Howy. Versailles en
tRCOBlL» PIÏRIOniQÏÏRS.
4{»3
il$7l>*tâ7l; Bouveairs ei récite t^lléeR et venues, tribulattons et soul-
rnmc«« d'un jésuite apn>e U guerre et (tendant la Commune).
81. — Revue de P»He, 1905, 15 déwiobre. — Charles Loisead.
iQaectioa d'Autriche : Hutigrois cl GroaU?; (expose le$ n^on» leo-
|té« depm» i]u«lquos inctis par l»«t Ilongruift pour «'aUdcher les Croates,
les Daiœaipft ei li«s opposer à rAuirtcli(>, qui lente au contraire d? les
unir cimire !a Hoiifçrie par l'oiaLlissemeut du Buffrage universel). —
Virttir HtMARO. lîaillamnc U el le règlement miicèdonion. ^ l!t06,
lin janvier. Auntule Fii.vtice. Ijl halaille ûu Patay et la Campaf^ne du
|««cr«*; t"» ari. jia Puirrlie à Tours, puis ;i raroiee). — Ernest Lavisse.
Airn'd Kambaud (article nécrologique). — il. MiggAK.. Une princesBe
uttomaoe au sviir siècle (ce qu'il y a de vrai dans le romao de Cécile,
' ' limct III, empereur dts Turcs, par M. de Lavallée, 1787. C'était
i'urelie d\i(if« pr<.>vençal(?, couuue êom le nom <Jc Marlînoai,
.)! un Turc, qui se disait tii« nalurf<l du Grand Seigneur alors régnant.
Clic réussit néaiiniuiii^ à fie faire donner une pension, qui Tut suppri-
mée tia 179ri et rétablie, sur sa demande^ en 4791}.^ 1" février, Ana-
bote FkASCK. La bataille de Païay et la Campagne du sacre |la prise de
|Jargrau; la l'ucelie ei le duc d'Orléans; le punt de Meung et lieau-
lO'; la bataille de Patay; l'armée formée i Gieo|. — Cii.>V. I(AN-
Ia lin d'Hugues (.lèraud, evtixjue de Gahore (d'après leas pitfcest
[^Bétncft du procès qui lai fut inteoté en 1317 pour crime de sorcellerie
tentaUvcD d'empoisuonemeat. L'abUé Aibe, qui a le premier fait
laitrc ce» documents, croit que l'evt^que de Cabors a ét«; juMemenl
ïoe, que le pape Jean XX II a dirigé le procès avec autant de
! que de célérité. L'opinion contraire est plus vraisemblable). :=
IS février. Auatule Fkamck. La bataille de Païay H la Cant pagne du
fin (la cunveMttOD d'Auxerra et la capttulatiDD de Troyee; la
Paeeile À 8aint>Plial; capitulation de Reims et le siacré. Critique très
I pnk:i«« et |kéi)Ainiui»4 des témoignages contemporains). — Lucien LiivY-
[Bal iiL- Emiln iiuutmy. — Romain Rollaxd. La mneique ea .Mlemftgilé
10 xvut* siècle. ^ l*' mars. E. Welveht. La fin de Merlin de ThîuO-
80. ^ AcAdèmle dea Sciences morales et pelltl(|pêa. Séances
H umTtux. CocD pie-rendu, 1905, décembre, — M. u* GiisYaaôN:. Frédé-
ric L« Pl«y; sa méthode, sa doctrine, son école. — Ad. Laih. Un coop
tt'étai académique; dn (protestation de» Académieii contre la préteo-
iHin émise par le ministre Fortoul de régvnter l'Institut après en
aïoir altéré la cum|JOsition). = 1904), j&uvier. 11. Piqot. Notice sur
AafttSlio Cucbin. ^ Février. Alfred oks Gillelxs. fleuri IV et la
CiuBtbre de justice de 1007.
89. — BociAté natioaïle d^B AoUqiiAilJl'ea de FrAace. t'ilH),
U fnvrior. -^ M. M«yf,ux continue sa lecture sur les portaiU images
ito XII* fiécli! de la proTÎoce ecclésiastique de âens. Il )>upj)ii!>ii que
l'tMlior d« r.tl>buye dn Tiron^ fondé par l'abbé Bernard, qui mourut en
Kit, iliiTOK, XCL. 1" r*8C. M
'194 RBCOBCLS PIÎRIOOIQUBS.
1116, a pu produire un certain nombre de statues, car ce monastère pos-
sédait à Chartres plusieurs maisons dès le xii* siècle, et le cartulaire
fait connaitre des noms d'artistes. — M. E. Lefëvrb-Pomtalis conteste
la chronologie proposée par M. Mayeux pour les portails qu'il a étu-
diés. Hien ne prouve que le portail d'Étampes soit antérieur à ceux de
Chartres. — M. Monceaux communique des inscriptions inédites de
Mactaris, en Tunisie, de la part de M. Merlin. := 21 février. M. Lau-
zuN communique une notice sur une pierre à trous cubiques et hémi-
sphériques du musée d'Agen, qu'il compare aux mesures et talents de
Timgad et de Kanissa et à la pierre de Maule (Seine*et-Oise), signalée
par M. Lefèvre-Pontalis. ^ -18 février. M. Léon Ddhuys présente la
photographie d'une loggia, datée de 15iO, qui se trouve à Orléans, et
dont un caisson de la voûte contient un médaillon de Henri IV, ajouté
après coup. Il explique la question de l'alignement de la rue du
Tabour, qui entraînera le recul de la façade de la maison d'Agnès
Sorel et de la véritable maison de Jeanne d'Arc. Enfin, il signale
la découverte à Orléans de deux trésors de 200 pièces d'or et d'argent
du XIV* au w siècle. := 14 mars. M. le comte Paul Durrieu fait une
communication sur le fol. 11 du manuscrit provenant du duc Jean de
Derry, que M. Yates Thompson a découvert en 1903. Il démontre que
la miniature initiale, représentant Ilérodc entrant dans le temple de
Jérusalem, est seule de la main de Jean Pouquet et que les autres
miniatures sont l'œuvre de l'un de ses élèves. — M. d'Arbois de
JuBAiNviLLE Ut un mémoire sur le lieu du baptême de Clovis. La plu-
part des auteurs l'ont fixe à Reims, et M. Krusch propose de le placer
à Tours, mais il n'y a pas lieu d'adopter cette opinion, d'ailleurs réfu-
tée par M. Demaison. — M. Clouzot lit une note sur l'origine du nom
de Maillezais. — M. Monceaux communique quelques inscriptions
trouvées à Mactaris, de la part de M. Merlin. ^ 31 mars. M. Monceaux
communique une nouvelle inscription cursive, d'époque chrétienne,
récemment découverte à Garthage.
24. — Annales de Bretagne. Juillet 1905. — Charles Jorbt.
Cacault écrivain (voir Rev. hist., t. XC, p. 229). — F. Duine. Saint
Armel; suite et fin (la biographie de ce saint, bien qu'assez récente,
contient des éléments anciens, datant peut-être de la première moitié
du IX" siècle). — L. Dubreuil. Le district de Redon, 1" juillet 1790-
18 ventosc an IV; suite (la Terreur à Redon). = Compte-rendu :
F. Dotlin. La religion des Celtes (excellent résumé. La lecture du pré-
sent article doit être jointe à celle du livre). = A part : Cartulaire de
l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé; suite.
25. — Annales de la Société historique et archéologique du
G&tinals. 1905, l»' trimestre. — Jules Devaux. Introduction à l'his-
toire du Pilhivrais. — Alfred Charron. Mignières (Loiret); notes d'his-
toire locale. — André de Maricourt. Essai sur l'histoire du duché de
Nemours, de 1404 à 1666; fin de la 1" partie. — Lucien Auvray.
Un rKumi t\o nitx*** sur l'abbaye de Rozoi-le-Jeuoo (d'après le ma.
Tr. ri9W lie la Bibliothèque oationale, C'est une histoire de l'abbaye de
Hoxoi <«u de Villecli&ssoa, écrite au xvti* ifiiéclc par le P. Jacques
Vignirr; on > » copié de nombreux documn^nts nllanl de Mlî à 15%.
Ooone un texte nouveau d'une bulte d'Âlésandre III accordant h
l'abbaye divers privilèges, Iraiichises et (!Ken]ptioaRJ. — VicomU; oi:
tiaoaoBY. EitraiLs des minutes des notaires de Fontainebleau; &uitp.
^ î* et > lnuie«.ln?j(. Maurice Lëgomte. Un conflit religieux â Ëtampes
un xvTti* siècle (soulevé à propos de la bulle Un(9milui\. — M"" F. 8au-
LCT Le» Davissoa. seigneurs de NonvUle-ftû-Gâtin&Js. — Henri Srsitt.
Chartes de Molestce relative» au prieuré de Douchy (Loifél). —
Th. GinoNEBERT. Mémoire sur l'ancv^nne ville des Closicrs, aujourd'hui
Mootargie. ^ i' trimesirc. Maxime Learand. Deux pUteti-inrabes dnn»
régliie d'Abbeville-ia-Ftivière (Seine-et-Oise), — AQdré ub MMitnouBT.
I fiasù «ur rht»loire du duché de Nemours de 1404 à 1605; '?* partie
fadaûnielraiiou du duché). — vVbbé O. E&tournet. La uècrolof^e de»
Triaitaipes de FoQtaiuebleau. — tlcnri Stbim. Chronique bibliogra-
phiqâe gfttinatse.
94 — Ajinalet de l'Eat et dn Nord. Deuxième annéo^ 11)06'. Jan-
"•ier. — h. pAViLLÈ. Le Paijus Scarponemii: t" art. (avec une carte.
IdeoUScation des nom» de lieu marqués dans les chartes du vrii* et du
• a» ttède). — J. Fntot, La paix d'Arrae, 1 V14-J^I5; l^'art. (bonne étude
•ar an épînode de la politique du duc de Bourgogne. Publie plusieuDi
loient». dont un mémoire sur les plans de Jean sans l'ettr « pour
)if ^Idemourer eu la bonne gn\ce du roy, snn souverain »et|i;neur t|.
R. l*Attisi)T. De ta cesssion faite à Louis d'()uiremer par OtUm !•' de
«SDi>Ii)ui>f fo^t' do la lA)thnnngie (Lorraine) occidentale, 940-94v' (pubtio
appendice le lexu^ d'une donation faite par le cbe^'ftlier Amaury h
libaye de Îiaiot-Mihiel 2^) octiibrc 94!)). =: Bibliographie : A. dt
tairU-Léçer et Fh.Saynac, Les cahiera de la Flandre maritime eu (780;
I (excellente édition). — N. de Pauw, Liewin Dauwene. Bon
lition «0 AngleH.Tr(> et son procc» * Loodre*. 1798-iT99 (il s'agit
riche négociant de Gand qui vint iHablir à Passy la |,>remièro
lUliirp de culou du cunlinent. Celte création portait aileinic il un
lOQOpole de Tait que s'était arrogé l'industrie anglabie. On le lui lit
ie& vutrl. — A. Detnangton. La Picardie et les région» voisines^ Artuie,
ibréiis, BeauvaitiB (bonne étude de géographie physique écnno-
aiqoe)
89 — ' Revoe aiHcaine. llfOâ, 3* et 4* Irimeitres. — La XIV* Con-
o;rK« iateroaltonat de» Orientaliste» (analyse des travaux accomplis
■"«Lan» Isa M<|it f-rctJonx du Congrèsl. — F. MACLiin. îx recueil dn
leooiroK dt^ 1 Koole dp« langues orientales. — GArDEFnuv-UEUouBYHU.
rrcuvîl rli' M'oioir»'* de l'Ecoli» de» lettres d'Alger. — P. Dkluhmk.
}\jt Uooftrtm di'* Soci^'ics savantes. — L. I'ayiiast. L'exposition d'art
prtJiisCdriqtit. — Looi» P*oi.i. L'on»cJgnemeQl »apéricur LAtger. —
496 KECDBILS PERIODIQUES.
1 /œuvre BcieatiBque des Écoles supérieures d'Alger. — Capitaine
JuouE. Les Sociétés savantes de l'Algérie.
28. — Revue du Béarn et du pays basque. 1905, novembre. —
J. DE Jauroain. Henri 1*' d'Albret, baron de Miussens, de Goarraze et de
Uerderest, sire de Pons et souverain de Bedeille ; l"' art. (Henri d'Albret
était le petit-fils d'Etienne Arnaud, descendant direct de la famille d'Al-
bret, et non d'Etienne, bâtard d'Albret, son frère. Les barons de Mios-
sens du nom d'Albret ne sont donc pas issus d'un bâtard de cette mai-
son. Biograpbie de Henri I"). — V. Ocbarat. Sanadon, évéque
constitutionnel des Basses- Pyrénées; suite; fin en décembre. ^
Décembre. U. Gourteault. Le plus ancien cahier des États de Béarn,
Marsan et Gabardan; suite (observations et conclusions des procureurs
généraux du vicomte sur les cahiers de doléances des États; 28 mars
1U3). — L. Batcave. L'arrivée du cardinal Mazarin à Bidacbe et
à Bayonne, juillet 1659 (notes extraites de la Gazette de Théopbraste
Renaudot).
29. — Revue d'histoire de Lyon. 1905, fasc. 4. — 6. Gohpayré.
Charles Démia et les origines de l'enseignement primaire à Lyon;
suite dans le fasc. 5; fin dans le fasc. 6. — P. Fabia. Gaius à Lyon (il
s'agit de l'empereur Gaius Galiguia et du complot de Gaetulicus). —
A. Bleton. Journal d'un garde national, 1870-1871; suite dans le
fasc. 5; fin dans le fasc. 1 de 1906. — Lettres de Yiiet à Roland,
10-15 nov. 1792 (Vitet, ancien maire de Lyon, était ami de Roland,
alors député à la Convention; ses lettres renseignent sur la situation
politique et économique de Lyon). = Bibliographie : L.-J. Gras. His-
torique de l'armurerie sléphanoise; étude sur le régime légal et la
situation économique de l'industrie des armes à Saint-Étienoe, depuis
les origines jusqu'à nos jours (très riche en faits jtrécis et en chiffres
exacts). — A. Grand. La .«eigneuric de Cuire et la Croix rousse en
l'^ranc-Lyonnais (bon). = Fas^c. 5. L. Gharléty. La vie politique
à Lyon sous Napoléon l"; fin dans le fasc. 6. ^ Fasc. 6. G. Riffatebre.
La constitution de 1793 à Lyon (appelé à voter sur cette constitution, le
peuple de Lyon l'accepta par une assez forte majorité, non, cependant,
sans quelques restrictions; mais ceux qui fomentaient la guerre civile
s'arrangèrent de manière à retarder l'annonce oilicielle du vote à la Con-
vention; celle-ci crut que la ville avait repoussé la constitution votée
par elle; ses troupes ouvrirent le feu sur la ville le jour même où les
députés de Lyon arrivaient à Paris). — Marc Brisac. La monnaie
de Lyon pendant la Révulutiou. — H. Lechat. Vandalisme politique.
Une peinture de Gros lacérée et brûlée, avec plusieurs autres (au com-
mencement de 1816; publie les lettres relatives à cette affaire). =
Bibliographie : Abbé J.-B. Martin. Conciles et bullaires du diocèse de
Lyon, des origines à la réunion du Lyonnais à la France en 1312 (tra-
vail considérable, bourré de documents et de faits, mais d'une érudi-
tion trop souvent indigeste et fautive. La période primitive a été sur-
ItCCCTRtt» rKHIODIQTIES.
in
UêA mal trnil^f*). := \^Oii, fa^c. I A. M/tZKiiAif. L<>ltr<^s «Je Jo<«]>hin
pflmlify i Eugène Fruuiral, 1877-1891 — J.-B. Gi«*nD. Notes sur le»
Brigiom des muséps archrologiques do la ville dp Lyon. Muyen àp;(! «t
Reoaintnce. — E. Këvbil. Kapporl sur les clubs de Lyna el île
a banlieue, 20 novembre lJBi8 (rédigé par Gaterne, commissaire mti»
Irai; il contient dea extraits dcâ .^éanct*<; ûas priDCipaux clabs). =:
Bibliographie : Jutiin Gmiart. La juridiction consulaire à Lyon : la
coa«rrvation des pn\i[l<Vg*i!* royaux des foires, llt;3-1791; le Tribunal de
uortJtnercft, 1191 -190.^ Uiotil,
90. — Ravue historique et mrchéoloKiqite do Maine. T. LVt,
3« livr., l'J04, second «emetitie, — Lgui» CALKcromi. Un baptême de
ektcbi"* à Vouvray-sur-Huistie en 1776. — Henri Ghakoon. Robert Gar-
tner; «a vie,»!'» prie«ies inédites; suite dan* la '2* livraison de 1905; Gn
daa* la 3* livraison. — L.. PnoaEK. Visite de l'église Saint-Marlin de
F\]nUi9ue »n 178t>. — Édoaard db Loaitas. ABnières-aur'Vffgrep; suite.
— Louis BniÈRE. niblio(|;raphie du Moine pour l'année lUOn. :=
T. LVII, 1" livr, 1905. Vicomte os Noailleb. Le maréclial de Teesê
I publie une pièce émanant de? Louis XiV, intitulée : ■ Grandesbe d'Es-
pogni* pour M iff tnarescbal dt' Tessô », pppl. 17116). — Henri Rouhbt.
tji l'oifMnaière k âainl-Ouen-en-lleliu (descriptiuu du ch&teau et liste
«.Irf mstneurs depui» la tin du xtv* sièclel. — Robert LAToucua. Docia-
inn d«' Hobcrt de Gorran, t'î27. ^ 1* livr. Marquis dk Beaiîcheskb et
LKftvoe-l'oNTAU». Le chAt^au de Lassay, Mayenne (son hii^toire
lepnifi le m* Kiècte; description nrchéoiog^ique^ avec cinq pLancbes et
m plan). — K. db Ixrièdb Les fiefs d'Asnières; la cour. ^ :\* livr.
ut. L* Rocii.Liiniic. Uo ami de Henri IV -, Guillaume Pou(|uet,
cnarqois de I^a Varenne. — Dom L. Guillobbau. L'abbaye de la
itareaa xv* siècle; prérogativeit et cbargea des officierH claustraux.
B. 08 LoRidftK. Le« fàih d'A*«nièrr>« lia Touche, le» Arcis, le Col-
lège). — L. Prooe»- Guillaume l^angey du Bellay (d'apré•^ te livre dn
>urrilljl. — Bobert Tbioeh. [^a restauration de« e^Useo et des pre£by«
■e» par vote admiaittraiive au xvni» aiècle; généralité di» Tours. ^
LVIIl, 1** livr. Raoul db LiNri^HE. Le prieuré conventuel de La Fon-
ajiine<riaini.Maruu <foudé au débnt du m* siècle ;Beg rapports avec
!<<« crignettrii du Maiuuj; «uite dans la ?° livr. [avant In réforme du
ivn* ll^6cie; suite dis» prieurés au xvi* ei au xvii* siècle; la réforme
tnAdictine au xvu* biècle); Qadaus la 3* livr. tavec pla!«ieurs tableaux
«atoigi<]uet iutéreitxaiit l'histoire de la nubies&e de la proviacel. —
kron a* La Houiulkhii!. Un ami do Henri IV : Guillaume Fouqunt,
nanjai» <lc La Vamiine (discute la question de la lettre de Lu Vnrenne
»tir la mort de (labrioUe d'Ealrée», que 8ijlly u reproduite dan» bcr
' ^JSeoiwmin royal ff . Ue«clozeaux, dans la Rf.v. htji., t XXXIII, la tient
itiqr fauMe. Admet rjut* la lettre, dans sa teneur uctui'lte, ne saurait
Air» aoihnntiqun, mai* que Sully a pu avoir une note fournie par
Irfi Vareune et retravaillée eosaite par set secrétaire*). — E, ub LotiÉafi.
Le* nefs d'Asnii^rc», vieilles maifun». =: 2* livr. D' Canu^i. Les pein-
19$ KKCViaa p^mooiQDBS.
luros (le r«ral<jire du château du Ludp (ces ppinturce, qui onOÏ^S
ciitéfs ttu xvi* siècle, avaieot 'He recouverlee d** plUrt) soas la Révolu-
tion; on les a retrouvées <?l restaurée». Nombreuses reproflnctions
photagrafthique», av« dpecripUon oL conimentair*), — Baron ria La
Boiin.LEBm. Un ami de Heafl IV ; Guillaume Fouquct. marquis de 1^
Var«nne; suite |La Vareniie H les Jésuites); sait« dans la 3* livraison
(La Vnrpntie courtisan et fMiliiiciea, de (59'J k 16I0(. ^ T. LIX,
i" livr IMS. D' Paul Di:l*it?(*v, Patrice Vauguion et »es m^moirpa
imèmuireB d'un médecin du Mans, lti'74-174S; leur iniéréi est tout
localjl. — BaroD de La BouiLLBBte. l»n ami de Ilfiarï IV : GuillauiiiL<
Fouquet, marquis de La Vareanc; lia («ou» le règne d» Marie de
Mèdiois). — E. db LoBrÈRE. Le& fiefs d'Aïuièfe&; fin (les Claies; der-
atera (>etite fiefs).
3t. — Suciété arcbéologlqae de T&rn'et^Garonne. BullDtin
arcbéologiqu? et historique. Année 1901, S" tnmestre. — Commaudant
Dblav;«l. Les anciennes l'ortSIicatians de MonlaubaQ ot le siège de
1621; suite (avec une carle|. ^ Année 1905, l*"^ trimestre. Abbé
F. Galabebt. Les écoles d'autrerois dans le pays de Tam-fit-Oan)nne.
— Abbé Laffont. Saint-Maurin, Lot-et-Garonne, pendant la périiHle
révolutionnaire-. ^ 3" trimestre. Edouard FoBEsm:. La cbarlc des
coutumes de Bioule, en Quercy. 1272 (texte en langue vulgaire;
la charte a été accordée par le seigneur de Bioule, Bertrand IV de
Cardaillac), ~~ Abbé Oat^bsbt. Les écoles d'autrctrots dani: le pays de
Tam-et-GattinDe; Etiite.
38. — Revue d'Aisace. 190ij, janvier-février. — C. Oberbeiner. Cer-
nay aux xr?« et sur"' siècles. — Tli. *^V.\^,TEa. Notice liislurique sur la
cou r colongère de Gundolsbeim, H8H-16W (publie quelques documents
inédit*). — Anselme Laooei,. Ile (a nécessité de conserver â itos villes
alâacteooes leur véritable caractère (discours prononcé à Wissem-
liourg), — Jules Schwahtz. Correspondance de Malouet (publie trois
lettres adressées a Mounier, de Strasbourg, en 18211, par Malouet, qui
venait d'être nommé préfet). — Henry IlAnnv. Amie-Fraoroise Petit-
jean de Belfort, victime de la Hévolution (gardienne d'unn maison
appartenant à M^* de Ferrette, chanoineBse de Hemtretntmt, Anne*
Françoise et w domestique y donnèrent asile à deux prêtre? réfr&c-
taires; arrêtég tous quatre, ils furent envoyés i réciiafaufl le 10 juiu
Î791). — Dom DE Dabteiw. L'évangéliaire d'Erkanbold; suite. —
A. Gabbbb, L*a»Bi3taiice publique à .Souitz.
33. — Jabrbncli der Oesellschaft fttr Lothrlnstsctae G«-
schicfate und Altertbnmskunde. Jahr^, XVI, 11)04 (Metx, Scriba.
lyO'i). — H. Ubesslaii. Un second avis sur la prétendue urdonnancei
l'oresiiÈrti de Dagsbourg (réponse à Cbr. rSster; muituieut tjuc l'acte
du 27 juin llil3 a été fabriqué sans doute lianp les premier»! raojt de
l'année 180S ao profit des communes du cî-HL^vu,nl comte tic L>ags-
EKCDIILS PÏRfODlQDES.
I(»9
k— J. P. Kinntr. Les léproseries »\e lorraine, en partictilier la
it tic Saint-Ludre à Montigny, pri's Met/.; suite. — E. ScHtiAMii.
Remarquas poar servir à la rf^con^tituiinn do l'artilirrie gréco-romaine
nvec lieux ripma* rtp machines à lancer des traite ou des piwres). —
t>» Gbothass. Thionvillo pendant U guerre ûr- succession du liUxem-
boarg. HW-llàî. — AJbbé P. Lesprabb. I^lupra Iftrrairi» dp 178ft
iputtlie le cahier (les doléaaceti du tii^raeiat des bailliages. d« Thionvîlte.
1t mars n8'J, de Ik>ulay, 17 mars, de Di^uite, 13 mari^. dp CbiUeau-
ij&Uu», avec dea notée aur le« el«ctioag|. — Pairicius Sculaoek. Pour sor-
tit h riibtulfV! du aiuuaBltTii» l'raRci&CAtn iù Sierk (suriuul au xvi« s,).
— Ptrrrp Paulin. Cliart«»s-Ui<itpr Uoyef, verstflcateur lorrain (tuorl le
i$ m&rs t7U7 ; il (tumpusa des \t>rs fîa latin, ea allemaud ei en trunnli}.
— K- hsiCHARu. I^ famillt? dû Mprcy-le-Haut, mairilpnatit Mercy près
Miitz. — l::mi[tt llunsn et A. GnEKiEn, La >itla de DuulilîDg liicmci kilo-
mftn» de 8arregu(*Biiné8 ; descnpliua très dét^iilléc des Fouilles et des
(Cuonnoing, avnc quinze planches. Les monnaies s'élrndeBt jusqu'au
iiljpu du IV' sii-clel. — A. IJi».ll. L'aqueduc de Juuy-nuX'Arche«< et
inalikalion dVnu ninn.iiue de fiorjte ii Met?:, — J.-B. Keuhe.
Iquiifs trouvée» à Hjihîon (loul un ciruptièn? romaio pI gallo-
»tn«iD.I. — U. FofWKii. Numitmatique celtique d*j» pays du Hhia et du
lObe; BUtte. — E. MOsebek. Une liste des joyaux ayant appartenu
A. ■ damn Jetinalo Chevallai • (texte français des xiv'-iv sièclcsl. :=
Gom(iie-rei]du : A. Kret^chtner. Ilielurischc tieographit^ von Mjttel-
ouropa ^excellenlK ^ tint», U* moitié. Alfred Weyhmann. Histoire
•!« rmcirnae industrie métallurgique en Lorraine Hong article de
213 |wgu, svnc une carte de l'industrie du fer entre Metz et Thionviliej.
— - Adolf MicHABUS. Une »talae de femme de style pergaméniea
maiêe de Meti. — R, FonBER. Numismatique celtique des pays du
Lhlo et du Danube (n»« 4M-477), — Riidolf ScimEioEB. I/urtillerie de»
jraa représenter sur les bat*-reliefs. — R. Oi.KS(r.?«T, Le chapitre sur
commerce, dan» les Mettioirea hii*torique« de l'intendant Turgol
kitliiie cet ioléresunt chapitre). — G. Wolthau. Inilueuco de rOrîent
fnr U dvilisatioD mt^dievalc et la chnetianisation de la Lorrain»
<eu partJcutitir au tx* Ki^cll^ Maiii d taui bieu distinguer la vallée do la
f)Uini> d Visitée, dont le.s destinées ool été ftirt dilTi'renliJs
[ue tandiu^ioiin»*). — MT^mmbeck. Pour servir à l'IiisloirR
i*t ta mauon ducale <le lorraine, la branche FIôrcbingon-Kniiery. =:
ïj>t«»-rendaH : A- Iftit. Uir puliti^cbcn Geziehuugen zwiscben Otto
îGroamn und Liidwi^ IV von Fninkreicb, {>36-9d4 (conf>ciencieui|.
Krancin, ()v6que constitutionnr>l de la Moselle
le
84 — HIatoriKcttea Jahrbach. lOAC, Hd. KKVll, Ihlt I. —Max
JiUUia. La concu^piioD de {'hi)«tuire dane la marche deis temps (de la
[■»»iuJièjT dont a ^le »'crit»i l'hiRtoire d'Allemagne, et d'almrd en AMb-
{M, depuiti Tacite ju^quà nos jou». Du devmr i^ui «'imfrose aux
200 RBCDIILR PéaiOOIQUKS.
historiens catholiques allemands; sans se préoccuper autrement de
l'intervention divine qui règle toutes les affaires humaines, ils doivent
étudier les faits d'après la méthode la plus rigoureuse, d'une façon
tout objective et sans le moindre fanatisme). — Julias tos Pfldok-
HARTrcNG. La bataille de Limale sur la Dyle, 18 juin 1815 (étude minu-
tieuse sur la marche et les combats d'une partie des Prussiens, le jour
de la bataille de Waterloo). — Stephan ëhses. Paolo Sarpi considéré
comme source historique (source très impure, très sujette à caution;
un ne peut croire Sarpi sur parole). — J.-B. Uabutzbl. firaban Maur
et Claude de Turin (le commentaire sur saint Mathieu par Maur offre de
notables ressemblances avec celui de Claude ; mais il ne se peut que
Claude en soit la source. Il faut supposer un intermédiaire, qui est
peut-être un élève de Bède). — O' Stoelzlb. ë. de Lasaulx et sa phi-
losophie de l'histoire (publie deux lettres de Christophe Schlûter à
Lasaulx et une réponse de Lasaulx, 1857, qui précisent certains points
de la pensée exprimée par celui-ci; important pour l'histoire de la phi-
losophie catholique au xix* s.). = Comptes-rendus : E. Miehael.
Geschichte des deutschen Volkes; von 13 Jahrh., Bd. III, Buch 3 :
Deutsche Wissenschaft und deutsche Mystik (remarquable; très ins-
tructif). — L. Pastor. Die Rcise des Kardinals Luigi d'Aragona durch
Doutschland, die Niederlande, Frankreich und Ober-Italien, 1517-1518,
beschrieben von Antonio de Beatis (intéressant). — J.-Ph. Dengel.
Die politischc und kirchliche Taetigkeit des Mgr Josef Garampi in
Deutschland, 1761-1763 (bon; utilise des documents tirés des archives
du Vatican). — J. Kretsschmar. Gustav Adolfs Plaene und Ziele in
Deutschland und die Ilcrzôge zu Braunschweig und Lûneburg (impor-
tant). — 0. ChrisU. Feldmarschall Pûrst Johanncs von Liechtenstein
(biographie très détaillée d'un homme qui joua un grand rôle militaire
dans les guerres contre Napoléon). — M. Mackeprang. Dansk Kobstad-
styreUe fra Valdemar Sejr til Christian IV (bonne histoire des institu-
tions mimicipales en Danemark depuis les origines jusqu'en 1619).
35. — Oœttingische gelehrte Anzeigen. 1905, nov. — G.-Fr.
Preuss. Wilhelm III von Eugland und das Haus 'Wittelsbach im Zei-
talter der Spaniscben Erbfolgefrage (livre très mal composé, où il est à
peine question de Guillaume III ; c'est un recueil de mémoires ratta-
chés par un lien plus ou moins lâche sur la question de la succession
espagnole, sur la c question du Rhin > et sur le rôle qu'y a joué la
maison de Wittelsbach depuis l'élection de Léopold I*' à l'empire.
D'ailleurs, beaucoup d'érudition, d'abondantes citations, beaucoup de
matériaux qu'il reste à mntire en œuvre). — Fried. Kûch. Politisches
Archiv dos Landgrafen Philipp des Grosmiitigen von Ilessen. Inventar
der Bestxnde (très utile inventaire, avec une bonne introduction). —
G. Seeliger. Die sozialc und pulitische Bedeutung der Grundherrschaft
im frûheren Mittelalter. Untersuchungen iiber Hofrecht, Immunitœt
und Landleihen (remarquable). — G. Wirs. Bullen und Breven aus
italienischen Archiven, 1116-1623 (l'idée qui a donné naissance à cette
imcPBtLs pruiomqvbh.
iOi
piibHcation ««ti etcelleato; reiéculion aurait pu eu être confiée à d^
mains plus eitpérJmçtDlées, Important pour l'histoire Ai U Suiseej. —
0. von UHow'Vorbtck. Gescbichte des Kriegesvoo (8Gfi in Df-ntschland;
Bd. m : lier Main-Feldzug (ï-xcellent). = De*-. Voir Rer. ln.U., t. XC,
p, 42i. ^ 1906, janv. Joi. àuîta. Die rômische Curie tind daa Concîi
ron Trietil unler Pius IV (imporlani). — 0. fYnfierr von ManUufft.l.
DfakwûrdigkeiieQ. Preusseas auswœrtige Politik, 1850-1858; unverôf-
fentliclie Documents; pub!, p. H. von Poteliinffer (mémoires et docu-
ments, où il y a beaucoup à prendre, surtout pour la politique
••itérieure de la Prusse). — Jul. Gùlditein. Die empiristiache Gescbichlu-
fiuffassong Daviti Humes (boni. ^^ Févr, Sophvi Bugge. Norges lod-
skritter med de tnlclere Runer frecueil importaut; l'article, par Thëod.
voD Grienbergcr, n'a pas moins de 75 pagres; il en faudra tenir compta
dans toute étude critique sur les runes).
36. — Nenes Arcblv der Gesellschaft fUr eeltere deutsebe
GfiBcliicbtsIiiinde. Bii. XKXI, Hetï 2. — K. Voioi. La Vila S. tiabo-
leni et les chartes puur Saiut-Maur-tles-Fofisés (élude critique sur les
(lucumenis fiiux qui ont servi à la rédaction de la Vita ei sur la date à
laquelle ces faux ont été fabriqués). — Br. Kiiuscu. Ia charte de Cur-
ble et le dernier raot de L. LeviJiain iKrusch donne une nouvelle édi-
tion du privilège de Berthefrid, de façon â faire ressortir les interpola-
tions- Mélange d'une façon dësagréable lee querelle» personnelles aux
questions de métbode ei auï discu^sione critiquas). — A. -M. Kcemiosb.
Les décrets des syaodee de Meaux, 845, et de Gableota, 922. — E. vo»
ScEWiNB- Htudes critiques sur U Lex Uatuvariorum (rapports de cette
loi avec les lote des Wtsigoths, dm Âluman^ et d'autre» peuplée ger-
maniques. Nécessité do refaire l'édition do Merkel). — B. ScuMeiDLKn.
Le ChronLcan Venelum (recherches sur les sources de celte chronique,
encore appelée Chronirott AUinaiei\, — A. HEseGL, Contributions aux
sources de l'histoire de Bologne (siignalc trois privilèges de Heori V
Bouscritiii par Inierius; publie une charte par laquelle le légat impérial
Uoorad, évoque de Meta et de Spire, accorde û l'èvôque de Bologne l'im-
inunité judiciaire, 7.') janvier l'i?! ; et le texte d'une sentence prononcêft
p»r le juga d'appel impérial, Guido di Boncattibio, il juin 1-2251. —
M. Tanol. L'auteur de ta Vita Henrici SV (c'est très probablement
ËrtuQg, evêque de Wuraboorgj. — G. âoHUERFELDT. Le fle «intonptw
'^lurtdi de Langcnslein (publie quelques leçons nouvelles).
37. — Deutsche Rtmdscb&n. 1905, oct. ~ J. von Veanv du Veaiioie.
Lacanopagne de Bronxell en 1850 (souvenirs de jeunesse; le régiment où
"Vfînait d'entrer !e futur général avait été envoyé en Hesse dans In cas
«i'une guerre avec l'Autriche qui n'éclata pas); finennov. — Comte Vay
Von Vava und ku Luskod. La Corée aux temps ancienB et à la veille de
la guerre russu-japonaise. ^ La vie d'un haut fonctionnaire prussien
Vers le milieu du xti» s. (d'après les souvenirs, récemment publiés, de
ïiudolph Delbriick. 1817't867] = Nov. Paul Bailleu.!! y a cent ans.
202 ■ECOCitS p^ninDKjFES.
La caur de Berlin peadaat l'automaft et l'hiver d« t(M>â (tiéBitatioas' du
roi, qui «umit. bien voulu rester neutre enltd Napuléûn et ses iidver-
Haires ; allîludp résolue pi passionnée dff la reine I.oulw qui poussait à
l'alliance russe. Elle préparitii en somtne l'avetur rfe la Prusse. Utilise
quelifues rtocuraenls inedita). ^ Dec. Erich BRànnEjmt sq. Le roi Fré-
déric-Guillaume IV; corr<i«p(jndancp avec Ltidolf Camphauiva (cetlo
oorrcspond&Dce a pour noua cet inlérAt de nous révéler les peneéM
ÏDlimen du rui pendant les années l^iS-ISfjO, si troutilee», et où »0D
rAle politique a été si incertaiiil; suite en )aDv. et fevr. i906. —
Comte Alesandre IIQbmeji. La Comiuune de Pj«m, '-< mai 1S7I (notes
prises au jour le jour, du '.'3 au 29 niai). =: l'JOG, jauv. Due nouvelle
Histoire de France (apprémtion irè» élogieu6« de celle qui parait sous
la direction d'Ë. Laviss^e). := Févr. Friedricli Adlgr. La. bataille
d'Alexandre à la Casa del Fauno, Pompéi.
as. — Zeltschrift fQr KlrcbetiKeschlclite. l)d. XXVI, Hefl 3.
— Wilhelm Casi>ari. ReciiercLies sur le chaol d'église dans l'aotiqnilé
(des origines dn chant grégorien}; 1" art. ~ Joh, Djetrui-e, Les Sum-
tn<M Cotife^tomm, ii"« de casibus eonicientiae, depuis Itjurs dèimls jus-
qu'à Siliester Pierias; suite |au xi^' et au iv s. jusqu'au SuppUtntn»
lum de Nicolas * ab Ausmo ». La Summa du Franciscain Asiesauus de
ABti, — W. TefiiitiiANN. Deatu^ Hlienanua et son altitude à l'égard de
rÉgliee [était-il luthérien? non; au fond, il demeura catholique, maiâ
t:atbulique p&rliean d'une reforme et di&posé & vivre en bonne intelii-
pence avec les protestanlB). — Tb. BniB&BH. La dernière cenvre de
OeniHe (c'est un recueil de documents qui doit compléter son Lutfter
und Luthtrtiim et qui ont poufoUjet de tiier le sent donné par les eié-
gètes occidentaux ttax mots Jujtitia Dti,.. de Tépitre aux Romains). —
Otto GteitE». Contributions aux éludes sur Luther; »uite {publie io
texte des dix proposition!! disputées à Ueidelber^ de\ant Luther, eu
IhlS). — Geo. LtEBOHE. Une lettre de Malliesius à Camerarius, 2 juillet
1545. — G. Besser, Une lettre non encore publjee de Caivin.^Heri \.
Witheloi Caspàbi. Recherches sur le ciiant d'église àann rantiquîLé;
suite. — Gerhard Picker. Réfutation d'un montaaiKle Ipublif le texte
d'un dialogue entre un orthodoxe et un moDtaniâte,qui se trouve mdlé
a dea iraJtPs faussement attribués à Athanaaei. >- G. ërjies. Additions
au martyroîoge syriaque et au cycle des fêtes de Nofl. — K. llAUpe.
Le couronnement de Charlemagne (il se peut, comoiç le prét»!nd Ohr,
(|ae ce couronnement ait été un coup de théâtre imaginé pur le pape;
mais il est peu vraisemblable que le pape ait agi san!< arriére-peneée,
simplement « ad majorem regîs glorîam •). — Gottfried Kentekicu.
L'Imitation de Jésus^Cbrisl {Jean Busch, auteur de la chroaique du
Windesheim, atteste que Thomas de Kempen est l'auteur de l'Imita-
tion; mais BuBch est aussi l'auteur d'un Liber ds reformatiiiJie monas-
teriomm, où l'on a relevé des erreurs nombreuses, même dans le récit
(j'événemenis auxquels il avait assisté; ijue vaut alors son témoif^oage/).
iiaeiTKii.» PKRiQPtQPVK, 203
80. <— Ssks&dolc (lei Sièelet). Juin. — P. SôkÔb. Simon Deik
TAlbina (biographin d'ua partiRJiti <le •Icao Zûpotya, Taile d'après l'es-
qui sp troiivp rians los Œuvres lic Verancsics, 1, IdÎ-IôI. Deék
■Cooit en 15*8, Il l'âge (Jo soixante-cinq aos). — 8. Domanovsïkv. La
hroaique de (''ozsuny rt l(>« potiU*» chroniques écritée en latin (après
ait établi la valeur Ac la clironique Je PozooDy, ses inicrpalatiung,
|lÉfHiqu« où elio fut c«mpoBée, milieu du xjv* e., Ù. prouve que les
■tTM p«tit«;«; chroniques ne $oat que de» (extraits; la plupart dérivent
INiiW eliroDiqun coinpoeée soas Louis lo Grand). =; Comptes-reDdus :
3. MUhoIftr. L'écooomie poliiiijwe de l« HoBgne [sans valeur). —
K. L/uiowtki. Monumenta faisiorica nuliilis cutuniuuiliitis Turopnlje
(^aaipu« ZagrabieD»i« dicUa Iconlîent 365 document» de 1^?5 à
iii>'.>, dont ib w nipportrnt à lepoquo arpadienne. Éloge). — L ZAvod-
tky. Ijn ftources dett !uis pt des décrets de saint Etienne, de saint
do Coloman (faii partie de la colleclvan des éludes sur rhis-
1 civilisation tioDgroise. Bon). — L- Eiscnmann. Le œmpro»
mu ttusiru-lion^roi» de iM7 jéloge), — A.-C. Sturdîa. La terre et !«
nce roumaines (beaucoup d'erreurs). — fi. S:(kfH. Contributions î U
«dtbioe de* leuvros hiiJiorn]uc? d'fiiieon*» Szamoskôïi (elogej. —
Aép«rioirf tiiiitoriiiue ajave, VMV.'i. — Su{>pt<>meftl au gloseaîre latin de
BtrUt = Htpi. .1. Viu/v. Krauijois Toldy, 180ÎI-1S75 (retrace tes
mérite* da i pèru tU^ l'hiitulre litléniire }ioiigroi»c i). — J. Ûleybh.
Lm élitmcnt* germ.iniqut?!<; de la légende des Huas; suite en oct., nov.
«t déc. (depuin cinquante ans, historiens et pliilolugues bongroie,
»ldy, Uunfaivy, Ileinrich, Pf>1/, (^bcRtyén, discatent ce problème.
Magyars ont-ils apporté de l'Orient la Ixgende d'Atlilu ou bien
o«l* li>pende s'est-tilk' formée après leur arriver en Hongrie? La
iBOond« MtlutiuD fjtt aujourd'hui généralement admisu. Malt* par quels
lounrmiidinirft» la lAgendi* a-t-elle reçu »a forme définitive, telle que
n ' ■ ■ yons d»u» les cbruriiques«ï Avec beaucoup d'arguments cl une
1 (rt>H «errée, Illeyertilaidit que ta légende des lluns! est d'ori-
iuc. Il eîtt vrai que lu plupart des (iotlis ont quitté la F*ai)-
( (in du V* »,, niais les Gépidrx les ont remplacés et ont con-
•er^i» ta, légende. Après eux les Slovi'oes, ({ui ont habite la Pannonie,
•er^i d'iuteriuediairoK entre la dvilisatiun occidentale et les
*, qui arrivaient vers la lin du ix* ». Les Hlovènefi, considérant
Ooo^roi» comme Inn sticceMPurs des Huns, leor ont ootaoïuaiqDê
Hiitloirr Rt la legemle d'Attila, et c'est <iir)«i que s'est Fonsé le * cycle
dw Htto« •; c'est pourquoi la l/gf-ndc hongroise a eonwrvê avec plus
d* &d<^iiié la tniditiuD historique )X)ocernant Attila que les légendes
ItmaniquM ou i^lavcsl. — M. -M. Vèor. L'abbaye d'Ohdt (topographie
ffl hitluire de cette abbaye aujourd'hui disparue. Elle était située nou
Un de hebrccien, aui envirnoi de Nagy-Major). ^ Comptes -rendu»:
' Vijy. Rev. hiit.. strpt -oct. 1905). —
r • â l'époqoiî de la ciniquftle (éloge).
— èi. thmld Ix» monumontis artistiques du cumitat do i^zepfls (ouvrage
204 RKCUBILS P^RIOUIQDBS.
lie luxe. Important;. — E. Boreaky. La charge du trésorier royal jus-
qu'à 1405 (faible). — F. Westberg. Zur Wanderung der Longobarden
(retrace l'itinéraire de ce peuple d'une manière plus Ratisfaisante que
ses prédécesseurs). — B. Fiicher. Die Herkunfl der Rumânen (les Rou-
mains ne descendent pas des colons romains; il faut chercher l'origine
de leur langue au sud du Danube). =r Oct. A. Pôr. Paul de Jegern-
dorf, prieur de Nyitra; suite et fin en nov. (biographie détaillée de cet
évéque do Frising, qui, originaire de la Silésie, a commencé sa carrière
ù la cour de Louis le Grand en qualité de protonotaire. Le roi hongrois
lui confia ensuite plusieurs missions diplomatiques, notamment auprès
du pape à Avignon). = Comptes-rendus : J. Karàcsonyi. La vie de
saint Etienne (important; critiques de détail). — B. Badvànssky. Les
œuvres de Jean Rimay (édition critique d'un poète hongrois, 1573-
1632, dont les poésies religieuses furent très goûtées. I/éditeur nous
donne aussi de l'inédit. Dézsi a ajouté à cette édition une bibliogra-
phie très utile). — L. Fejérpataky. Monumenta Hungariae heraldica;
lasc. 1 et 2 (important). — J. Loserth. Geschichte des spateren Mittel-
ulters von 1197 bis 1492 (des erreurs eu ce qui concerne l'histoire des
Roumains). — Ph. Frankl. Der Friede von Szegedin und die Ge.<ichichte
seines Bruches (rien de nouveau). ^ Nov. Comptes-rendus : T. Smiâi'
klas. Codex diplomalicus regni Croatiae, Dalmatiac et Slavoniae;
vol. II : liUl-1200 (contient 34t documents, dont 40 ne se trouvent pas
dans le recueil de Kukuljevic; le texte y est é};alement mieux établi.
Critiques de détail). — K. TagAnyi. L. Réthy, J. Pokoly, J. Kàdàr.
Monographie du comitat Szolnok-Doboka; 0 vol. (important, malgré
(juelques lacunes). — E. Daudet. Mémoires du comte Valentin Esterh&zy
(intéressant; la biographie d'Ësterhàzy est complète). — Ouvrages sur
Benyvoszky : 0. Mûnsterberg, Japans auswârtiger Handel von 1542 bis
1854; C. Keller, Die nstafrikanischen Inseln; W. Campbell, Formosa
under the Dutcli; J. Davidson, The Island of Formosa; P. Oliver,
Memoirs and travels of Mauritius Augustus count de Benyvosky (la
dernière édition n'a pas pu profiter des recherches de Cultru, de Kropf
et des savants hongrois). — Répertoire historique slave, 1903. = Dec.
S. Tak.Cts. Enquête contre Nicolas Zrinyi en 156.J (le défenseur de Szi-
.t;ctvâr était un vaillant soldat, mais, comme la plupart de ses contem-
porains, il aimait trop à agrandir ses possessions et rançonnait sans
merci les habitants. Des plaintes dirigées contre lui se trouvent dans
un document inédit : Examinatio atque conscriplio colonoruni untcerto-
rumque provenluum ad arcem regiam Ziget ab antiquo et jure oceupati'
tio pertinentium. La commission envoyé.c par le roi Maximilien pour
faire l'enquête eut beaucoup de peine à accomplir son œuvre, parce
(|u'on intimidait les témoins. Zrinyi, d'ailleurs, ne tint aucun compte
des récriminations). — K.-M. Végh. Où .sp trouve le fleuve Nedao? (ce
fleuve, mentionné par Jordanès, De origine actibusque Getarum, se
trouve dans le comitat de Dorsod). = Comptes-rendus : S. Kardos. La
vie et les œuvres du baron Nicolas \Ve.<!selényi (ces deux volumes con-
KBCDSILS FÛBIOUIQUtS. 205
tiennent b«AucDup de documants inédits, mais les inatériaux oe sont
p*as mie eo œuvre). — L. Koiowrat-Krakowiky . Meine Erinnerungen aus
<lea Jahrea 1848 uni) ISVJ; I et II (mémoires peu iotëreasants d'un
ofGcisr autricbicD qui gtationaait à Kassa au momeDl de la Révolu-
Lion; juge tout au paitil de vue aulrichien et central î&te}. — F. Koîlâ-
f^yi. La bibliothèque Szécbeayi du musée natioual lion^roifi, i602't902 ;
'C- [ (hi-stoin; documentée des vingt premières années. Excellenl}. —
J. Ëarcia. Le collège de Debreczeu (importaut pour la connaisEvice
do la vie scolaire des protestantaj- — fl. Ilaltsfntînn. Kaiser Mazinii-
I îan II bis zu seîner Thronbesteigung, 1527-1 5G4 (bon). — Quelteo zur
<rïeschichte der Stadt Braesô, t. TV (importanlj. — M. Pttri, Le comi-
«.*it de SzildgVf t. IV-VI (En de cette publication éditée aui frais du
c:!:4imitat|,
40. — Budapeati Szemle. Juin. — L. HeoedOs. L'émigration dans
1« dielrict d'au delà du Danube et les Hongrois en Slavonie; auile en
j willei et août (étudie les causes de l'émigration en Âmérii]ue; articles
^l:>ourrée de faits ol d'observations faiteu sur place. Le meilleur moyen
cl'enrayer lemignition serait la coni>titutwn da nombreuBCs petites pro-
S^riélés. Aujourd'hui, les émtgres envoient encore de 200à210 millions
"-Xa couronnes d'.4.mêrîque en Ilongrie, mais il est à craiodre qu'avec le
terap." cette source ce tarisse). — L. JoiJu. L'teuvre de M. Millerand;
asiiiieet Gn en juill. (d'aprè.-; le livre :^ Un ministre socialiste). — U. Mab-
c^sâli. Le Compromis (analyse de l'ouvrage de M. Ebeumann}. =:
<J.onipies-n?Ddus ; M. Riz. Sur le dualisme (dérense de l'œnvre de Deàk
c^ui, aeule» garantit te développement normal de la Hongrie}. — G. Sand-
ôerjf. The exploration of Tibet (détails sur le voyageur hongrois KOrùsi
Clsoma). — L. Goekkr. La pédagogie de Herbart (thèse de l'Université
«le Pari», écrite par un Hoagrois; éloge). — W. Whittall. Fraderik the
^^reat on Eingcraft (édition et traduction de IVouvre apocrypbâ : les
3Maliiiéeti du roi de Prusse), — Th. liommitn. Reden und Aufsat'tô
(iaiporiaot). = Juillet. B. K. La nouvelle tactique de guerre (d'après ta
Hevue des Deus'Mondts H traduction des passage» se rapportant à la
Kiévututum huagruîse de 1849). — L. Nàvay. La caiase de secours des
ouvriers de la campagne et des domestiques (commentaire des lois
lyOO : XVI, et 1902 : XIV). — K. 8zab6. Les idées sociales de George
^and {d'aprèE ; Souvenirs et idées, ouvrage posthume). ^ Août.
L. Fahkas. Les femmes dans le service sanitaire. — J. Kiss. Les IIoQ-
içrois au couroauement de Mario-Thérèse à l-*ragueen 1743 (Marie-Thé-
rèse, pour œontrer sa reconnaifisauce auï Magyars, invita lee nobles à
aou couronnement dans la capitale tchèque. Deux d'entre eux, tes frères
n&dvànszky, ont rédigé un jonrnal de cette solennité. Analyse do ceâ
(Wuments), — G. Hiklôssy. Un nouveau livre d'Emile Javal (< Entre
aveugles «). — M. Berkovius. Taine et Ea Commune (d'après le t. III
do la Correspondance). = Comptes-rendus : //. Marciali. La naiioaa-
lité au point de vue historique et philosophique (inaugure la série des
cotiTéreoces de l'Université populaire; éloge). — S. RicketU. The Prado
and its tnasterpieces (iœporituit). — ^. Holihausen. Ueinrich Heine uad
HKcositftniïÂSfQnt».
Napoléon I. ~ Bonaparte, Byroit tind die BriUea (conlribations inlà<
ressantes). ^ Sept. J. VAczY. L'Héticon de K?sKtbely (le fondateur lii
la première école d'agriculture en Hongrie, le comte George» Fesietics
a organisé, en 1817 et 1818, des réunîODB littéraires à Kesïtiiely j»ou
mettre en relation les ëcrivains qui vivaient dispersés dans Ip pays
Descriptions de ces rêiaDionat. — J. Pi pat. Mon voyage au pays d
Ostlâks du nord (aprê^ Keguly et MunkàC»!, P&pay, membr« de l'ex'
pèdition du comte Eugène Kicliy, a visité les Ofittika, c«>ttA tfibq
ptreaie des Hongrois. Le Imi «iiaii d'étudier Î4 Unique et Ire tradition
populaires). — J. Balooii. I^e cuugrès pt^nitetitiaire ialernaiioual d
Budapest. -^ D. Le nouveau livre de Deksîcs (analyse el crîtiqm^ de
le Royaume de Malliias Corvin et l'avenir de la TIoagrie|. ^- L. KnoPFi
Sur le Tbibet (relève dans l'ouvrage d'Adrinu Launay : Ilistâire de It
mission du Thibet, les passages conccnianl rezpèdiiion du comte Bêla
SïécheDyi). = Comptes- rendus ; i. Marquart. Ostf-uroptiiscbe anj
u&tasiatische Streibùge {critiques ilc détail). — J. Mertant. Le roman
personne^ de Rousseau A rromentio (utile, mais de nombreux défauts),
— £. Bodoeanachi . Le Capitole romain (ictéressantli. — 5. Nouvea
dictionnaire encyclopédiijue iUaatré (cette édition de la maison Ck)lïa
prouve de nouveau que l'étranger est mit reaBôigûé sur la Hongrie. II
y a la des bévues qu'on aurait pu ïacilement éviter). =. Ocl. P. Wou •
HBB. £s([uisses de l'hisloire du libéralisme; suite eu uov. (étudie l ori-
gine des idées libérales et leur rapport avec la démocraiia). — M. Kin
vin. La tragédie de l'homme (étude pénétrante du cbef-d'œuvre di
Madàch). -^ G. Kautz. Szécbeayi et Kossuth (parallèle des deui
boomies d'État en faveur du premier). — J. HohvAth. Gustave Flauhprl;
suite et Bn en nov. = Comptes-rendus : P. Anijyal. Le<;uns sur le droit
pénal (iinportanl). — F. Finkty. Manuel de droit p«>nal (important). ^
Nov. M. R&L, I^ comte Auréle DessewfTy; suite en déc. (étude détail
lée sur le grand pubitciste conservateur qui a combattu avec une verv^
extraordinaire Kossuth et Széchenyi). — J. Friedreicu, La nouvella
biographie du baron Nicolas "Wesselényî (celte biographie en deux
volumes est due k Samuel Kardos. Elle e^l trop oratoire et i emprunte •
sans gène des pages entières aux œuvres: d'autrui; les nouveaux docu-
ments ne sont pas exactement publiés). =. Compte-rendu : A'. Lcipnik.
Les artistes de Barbizon (bon). ^ Dec. L. Nèqyrsy. Kloge de François
Toldy (pronoQcé ii la séance solennelle de la Société &isfaludy. dont
Toldy était un des focidateurs. Fait ressortir les grands mérites du
créateur de l'bi$itoire littéraire boiigrotse auquel nous devons des cen-
tàîaeg de publications). — G. Tèolâs. Budapest dans l'antiqtsiiè (d'après
le* : ÂQtiqoiléB de Budapest, t. VIII, de Valentin Kuzsinszlty). ^^
G. CorfcSA. Le gouvernement parlementaire est-il une instiiiuion juri-
dique? (élude très documentée inspirée par les récents événements poli-
tiques). :=Corapte-rendu ; 5. Sardùs. Anciens documenta {revue qui se
propose de publier les documents intéressants des archivée de Debrcczen).
KRCCRM^) Fidimflroirts.
207
41. — Bultetlo iatoraaUonal de l'Académie d«a sciences d«
Crkcovie. VMi'j, u« 3-5. — A. St:hniid$r. Les Gèles croyaieot-iU en
VwK. ' ' vui l'uri|;iii(> du ili^u ('|m< hi Uèt^s appelaieut Zamolxls
Mi. , notus où l'on retrouve ceu\ de Motoch Pt île Bfl). —
iH<tt% iiairicwskt. Vladt^lav II vi le testament rte IJolcalav h la Houché
liirdur (truito d'intért-ssani» (iiniiis de ilruii cutiutilutiutmnl au !>ujet de
es tMUuneui de Buleslav, murt en lil6. père de Vladîslav Ilj, :=
N«» ffl. Jf. B. îirmf'inski. Pialtoli et sou rôto pend&Dt la Grande Diète,
\lf^ll^.i iPiatloti, a)U»r>iller de Hlanistas-Au^uslo, initlt< de prë« aux
ninùrrs du gouvernetnenl, saus [ircsifue païailrfl y avoir «no part (]ael-
fiOOqtur, a juii4 il.-ins tielLe diète un rùk pré|iondi'raiit. l^un ^iyslènic poli*
ti^np, sciK contradictions, ses mémoires), ^ N" 8. ^(ari. Ketnymki.
I^ladn *Hr la ch.inocllehe de Casimir le Grand; 2* et II* parties. —
ÉttMiMdrt Jatilonovtki, Atla» historique des < Pays russes i dans lo
, rojrftuoH) do Polojçne pondant les dernières anmies du vvi" .«i&cio et Ins
premiërefi du xvii«. ^ N'^' y l'1 10. H. Porefiovici. Cbréiieri de Trnyes et le
roman «rucUiialito au m* fiècie. La théorie mêdiévate de l'amour cour-
J<«iï. ^ lOiiG, 11" Wi. Mgr I, ChotkovskL Histoire politique des ci-dpvutit
muauli^ref» d« femmes en Gaticié, 17T3-18'i8.
4E. — The AtlieHîBiun. l'3U(i, Hl lévr. — Herlfert Paut. Life of Froude
|liiogni|)liJe jQtiTL'ssiaiite, mai» par trop purtiale eu faveur de Fraude,
«^ui a titujoars l'cnt l'iiisiloire comme un plaidoyer; M. Paul ne parait
pe* s'en i^tre apen;u|. — Tout. The politiail hi^titry of Englund, 1216*
1377 (excellcnij. ^ 17 févr. Ch. Sanford-Terry. Tbo aeottish Parlia-
neat; its coD^tilution and procédure, l(ju:{-n07 (excellente analyse de
tm Parleiiieui, ijui cuuafrva juB(ju'û la Gn un caractère eniientieliernenl
féodal^. — H'. Carngan. History of the diocèse «f Ossory (très intt>r«s-
Miii; beaucoup de faits nauveuux puisés aux meilleures suurcos). ^
t4 févr. F. Uariun Cniwfurd. Uleiiiirigs frum Venettan liistctry (lion,
beaucoat* d'auttcdute^ hien présetitiàes et i|ui font vivre le peuple véni-
tiea). — W. n. TItatjer. A short lii»tory of Vcnice (IkjhI. — The Bod-
littaa m», of Jenimc's v»>rsi(jn of the (^Jari.nir.le of Eiisebius, reprodu-
ted in «illntypc. VVilli nn ininHiuctioti by J. A'. Folherimjham (important,
M texte de lu traduction Ulînc d'Ivusèbe tétant le plus ancien connu ; il
Mde U première miiilié da v* siècle). — J. K. Farmer. Versailles and
tl» Court undrr Louis XIV iboo), := 2 mars. A. B. Medlycolt. India
«ad Ihe appotel TlK'mas; aii inijuiry witb a critical analyais of the
ir/.T qui est «"V^que de Trîcomia ou Travancoro,
«» i. . , , jixe saint Tb'inias est \eau prêcher l'ÉvaoBile en
lit*le et qu'il a souirerl le martyre à Mylapore. C'est pour youienir celte
euuc qu'il a (<crit «on livre ; par malheur, les plus anciens témoignages
•(II* nous possédons ne remoulent pas plus liaul que la seconde moitié
4a rv* »iécte, Vu4int aux Ai;ta Thomat, l'auteur admet qu'il» sont apo-
cryplkes, mais qu'on y peut cependant trouver dct; jMrcelIeg de vente;
k cbciix da c/ti* parcelle* e.»t arbitrais. C'eet un grand pITort dépensé en
20H RECUEILS FÉarODtQDBS.
pure perte). ^ 10 mars. Capitaine A. T. Mahan. The war of 1812 (infor-
mation aussi complète que possible; excellente mise en œuvre. Ouvrage
définitif). = 17 mar.>;. Henderson. Mary, Queen of Scots, her environ-
ment anil tragedy; a biography (intéressant, écrit avec vigueur et
({uelque vulgarité; beaucoup de menues erreurs). — À. BieUchowsky.
The life of (îœtho, translated by W. A. Cooper. Vol. I : 17i9-1788
(utile traduction d'un excellent livre). = 24 mars. W. Page. Sussex,
1. 1. Durham,t. I (deux nouveaux volumes de la monumentale Histoire
de l'Angleterre par comtés. La partie du Domesday book relative à
Sussex :t été traduite et commentée parMM. Round et Salzmann; ponr
Durham, M. Lapsley a traduit le < Boldon book > et l'a fait précéder
d'une excellente introduction).
43. — Edlnbargh Review. Vol. CCII, juill.-oct. 1905. — Le chris-
tianisme historique (à propos du récent ouvrage de Harnack, Beden und
Aufsàtse. La critique nouvelle a démontré combien était fausse la thèse
de Voltaire que le christianisme était l'œuvre de la fourberie cléricale;
en même temps, elle a rapproché des dates qu'on leur assignait tra-
ditionnellement les livres canoniques du Nouveau Testament, ainsi que
les dogmes et les institutions religieuses. < Le catholicisme, — par quoi
l'onn'cntend pas seulement ici le catholicisme romain, mais l'ensemble du
chrietianisme dogmatique et institutionnel, — n'était pas, sans doute, la
forme originale du christianisme; mais il en fut une modification très
ancienne et presque inévitable »). — M"» de Staël et Napoléon (d'après
les ouvrages de Paul Gautier sur M"»"- de Staël, et ceux de Fisher, Hol-
land Rose, Coquelle, etc., pour la politique napoléonienne à l'étran-
ger). — L'Irlande sous George II (analyse les documents de Mrs Stop-
ford-Sackville publiés par la Commission des manuscrits historiques :
la société irlandaise. L'ivrognerie était un vice si répandu que, suivant
le mol d'un contemporain, il n'eût pas été ditlicile de s'emparer de
n'importe quelle ville du pays, deux heures après le repas, la moitié
des gens étant ivres. Le jeu n'était pas moins fréquent; mais les gent-
lemen ne pouvaient jouer qu'en mettant leur bourse sur la table, afin
que les dames pussent y choisir les plus grosses guinées, parce que,
dans le commerce ordinaire, ces monnaies étaient rognées tellement
qu'elles perdaient jusqu'à six ou huit shillings par pièce). — Bath au
xvni" siècle (résume le livre de M. Barbeau sur cette ville d'amuse-
ments, avec celui de M. Mowbray Green sur l'architecture et tes mai-
sons de Bath à la môme époque. Tableau pittoresque d'un monde assez
bohème et plus mêlé (ju'il uo l'était ailleurs en .\ngleterre). — L'es-
prit de l'architecture gothique. — Lord OutTerin (montre bien son
caractère de grand seigneur anglais, qui préférait l'action pohtique à la
littérature où il avait toutes les aptitudes nécessaires pour briller.
Néanmoins, avec ses rares qualités, il n'eut pas en France, comme
ambassadeur, la situation qa'il avait obtenue dans d'autres capitales :
on se méfiait de son activité souvent dirigée, en des occasions précé-
dentes, contre les intérêts de la France. Puis, ou n'appréciait pas chez
Booiiienr valeur e«8 goùu de «port, qui lui faisaieaui goixaote<qaa.trp
«ns, dtaB la campagne romalao, suivre i^s chasses & courre et sauter
«l'ènarmes palissadea, < puur l'iioniieiir de sa reiac et rie son pays i).
— Cbaiiiam le Itfiormaieur il'iu espérHit i|ue tas irionipUos miliuiireft
tut dooaerait'ut \A\ts d'uutnrUc* pt^ur l'Uectuer à rùiteneur d<?e r^torni^e
qp'il IM? pul faire* abuuar. Du niiun» dûoiia-t-il l'exemple ilu dé^mti'-
nanmeol en des charges oCl il 9ùt pu s'enrichir comme «es prédè-
opwean; et l'upiaioa puliliqui' lui en «ut grè. Ce n'était pas un
^bonune de (jani; sou H^vo était de coturâlor la roi par le gouver-
IDMBSDt et lt> (Kirteinoul par le peuple. Tr&& démocrate, il iravail-
'lah i raicer ks cabal(>!t dt^s grandes l'aujiUcii; inaiâ tuus les raoyens
lui semblaient Ihiuk jKiur aUeittJre ce but). — Lord Craiivillf {s& bio-
gimphi* par l.urd Kdniond i''it:£mauricr et lex Soiivtnirx df «tm fr^re
Krodorick Lcvcson-Guwer. Lord Grauvilln «e plaisait à ae rfprnaenler
oonme un mdical qni aitnaii U boan« suciétc*; et la ïociélé. bonne nu
iMif), loi nttvatt Krô de «on tact et de sna laçons excoiknles, qui iissu*
nient phtB trindulgenci? à scft idées politiques. Mais, trop mesure,
trop prr^autionneux, il a plug d'uuo fois été battu par des diiilomates
d'oM trempe plus rude, pluts vulgaire, moius coascîeacietix. En 1870, il
fut sorpris par la guerre rraaci>-allt<nnaiidi>, au momeui où ma sous*
«•crétairf* d'Étal lui aseurail qu'uu ne st> souvenait pas avoir vu l'tio-
poUtique plus calme. Durant la cris»?, il maintint ua<^ neutralitù
I^tti fat critiquée de tout le monde. Il ompéctia ubstiuàmeut M. (iludii-
aa d'exprimer au cotnte de Uismarck !« désir qu'aucune annexion
Tdc territoire aVM lieu sans l'ass^ntimeiit des habitants. A noter ausiii
qn'en lââl, il oe cumprit pas tout d'abord ta portée des première»
«cotntuiinieaiions de Gainljrnia sur la queslion d'Egypte. Il aurait inâmo
& l'ambassadeur de France qu'il ne croyait p;is que cela servit
graud'cbuKe). — Lu liutaille des mers du Japon. — RecUerclies sur
l'époque pnoiilive du ctiristiaoiEme et de l'empire byzantin (arcbéolo-
des édiBces. Ilefuse d'admettre la thèse du i)* Hicbler et do
Taylor, qui feraient remonter les mosaïques de Sainle-Mariii
lajeare & la Tin de l'iVge classique). — Le rachat des terre» en Irlande.
L'eiude du grec (doit être réservée à ceux qui ont des aptitudes spé-
in; la reconnaissance de la valeur iiidivtduellâ étant la base de
toute «ducalioD sérieuse. On oublie trop aujourd'hui que, ai l'élude des
^linyM» classiques fil fureur au temps de la Renaissance, c'est surtout
I qu'un s'attendait à découvrir des trésor» de savoir et de sagesse
Acrlvaios antique», dont ùu u avait d'ailleurs pas de boimes
I). — Naples et Napoléon (pubticatiuuti réCôQtfiS d'AurloI,
loeinns, Oiqut'ltA, Holliind HûH{\ Uicar Browning; M. Buanefons
)ai> peu ditié'itil; ivt < M. .\urial fiil pn.-sc|ue plus buua]>ariislt> quo
iBoiMpaTtt! •. lUppKlU' (|u« la rupture de lu pa.ix d'Amiens ut; Tut pas
iBsée, comme on \c croit )ui général, par le refu-s dex .\nglais d'éva-
CiMr .Malt<^, d'où sentit venu rullimatum de la l'Vance; mais que ce fut
su ooQtraire l'Angleterre qui déclara la guerre, à cause de l'occupation
iisv. Ilisroa. XCL l" exm:. il
210
RBCtBILS rBlIOOlQDES.
prolongée de ta HnUande par les Français. Qusnt aui à£Ftttre< d« Naplet,
« il est ElupéSant qu'oa ait pu croire poseLble Je ra11i(>r la fille de Marie^
Thérèse à la cause de la Révolution, d'amener la sœur Je Marie-Ântoi*
nelte à sympathiser avec les Jacobins, C'est un des nombreux ioàdents
({uî font douter que Napoléon fût un génie yraiment universel ■). —
Les Btiiartfs dn M. Trevelyan (essai phtloBoptiique qui s'adresse aux
ospfjls rtiBêchis plulAt qu'aux lecteurs dcsireuï. d'apprendre. On sup-
porta CUarli>& I" pendant longtemps^, parce que lesTudors, plus brutaux,
avaient écrasé tonte opposition locale el détruit tout mayeti de résis-
tance orgauisêe. L'Angleterre n'en vivait pas moins alors sous an régime
plutôt patriarcal, appuyé sur la coutume et non sur des règlements
adniiniBlratifs. Observaiione inRtructives sur riotolèrance religieuse de
cettf» rip«jijae, qui soœnjeille encore et qui pourrait sb réveiller tôt ou
tard). — La défeoee du pays |les militaires croieni l'invaeioa de l'Ângle-
terra possible; les marins n'y croient pas. D'ailleurs, « le» événêmenU;
dé 1870-71 a'oat pas moins altéré l'ardeur patriotique et militaire des
Fratinais que modifié l'équilibre européen. Et l'élévation de l'Alle-
magne au premier rang des puissances militaires n'offre pas pour les
Anglais les dangereuses conséquences d'un triomphe Dapoléonien. Il
est probable que, si un Bonaparte siégeait sur le trûne de France, les
Anglais n'auraient pu acheter paisibleroent les actions du canal de
Suez ni s'installer en Egypte ii|.
44. — Tbe NineteeDth c6ntfti>y. 1905, Oûv. — Fred. Peaus. L'ob-
servation du dîmaucbe. — H. W. Hûahe. Les catacombes de Rome
(leur bisiuire intérieure et extérieure; l'art dans les catacombes). —
Violette Giikviu.e. La femme anglaise chez elle au xvn' siècle. ^Oéc.
Prince KBoi>oTiiirsa. La révolution russe. — Sir Frederick Pollocis.
L'organisatiun impériale et l'opinion canadienne. -~ 3.-C. Ta.bvbo.
L'iQceadie de Rome et les chrétiens (quelques sectaires, qui se disaient
des cbréltene, ont très probablement pris part à l'incendie; les inno-
cents payèrent pour les coupables et avec eux. Certains passages de
TApocalypse, ch. xvn et xvni, ont pu faire croire aux autorites romaines
que les chrétiens étaient une dangereuse association secrète). =: 1906,
janv. Michat^l Mac Donaqb. Comment se forme le Parlement (le sys-
tème électoral depuis ISS'Î). = Février. T. E. KassEL. Le ccatenaira
de Pitl.
45. — REvUta storica italiaita. i9D5, jutll.-sept. — f. Mesiea.
Mole e cnrkûsità stonche (intéressant recaejl de notes et de documents
sur Final na Ligurie). — C. StiamUt. La Btoria di Peseta nellavita prt-
vala dal secolo xiv al xvm (bon|. — G. Biermann. Verona (assez inté-
ressante histoire de l'art à Vérone depuis les Romains jusqu'au xvir ».).
— F. S^eveltt, Afodica (bonne monographie de cette petite ville sicilienne,
étudiée sortoui au point de vue géographique). — F. Vcreti. Biografle
Mirandolesi; vol. XIV-XV. — Ch. /{ûtsm. Il Toro romaao. storia a
moaumenti (utile traduction italienne d'ua excelteat Jivrej, — 0. Bar-
HRCDEILS rifnioniQDis.
iH
bagaUo. La fine dclln Grecia arnica (excelleni). —S. Ciaceri. Salla itpe-
liUiooe del rv Pirro îq Sjcilia. (Rsti niable). — /. Strsygowtki. Dysanii-
niscfae I>enk(na'lcr; III (admimitle publication; l'explication tics
nxmiqueit di> Haveanc, présentée par J. Quiit, est des plus contes-
Ublei : tl'aprùs lui, ce simt «Ich itilêgonei» représentai)), non pas le sacri»
Su du Christ, mais (a lutie coutri' Eutycbès et l'hër^^ie manophyKÏtP,
Mlle qu^ l'exposa vers la liu tlu y* s, un evéque de Tapsus d'Afrique,
Vi|^lru8|. — M. litgiUo. La tragcdtn di Verona jtead & démontrer 4jue
le moartrt^ du mi Allioin par Raseniondo eut des causes purement pH-
vrw» nullement polilique'î). — iS". Pivano. I contratti agrari in Iialia
<i«ll' ulln tnfiiio evu (exoelleiit). — F. Rontlnlino. I vîscoQti di Torino
(bon). — Q. SanMi, La guerra fra Pisioia e Firenzc dal 12"jl al 1254.
I oooaolï e i potestà di Pisioia siuo al 12117. Pistoiest Gbib^llini e sco-
mnnicftli. — Praace«co Pelrarcaela Looibardia (recueil de travaux sur
il t1« d« Pétrarque, publié mu? le* auspices de la Sodetà storiea lom-
bùféal, — Tboms da Chaula, Gestoruni por Alpbonsum, Aragonum cl
SiciIJae re^em, IJbri quiaque limportante contribulioa j^ l'iûsitolro
fuiurt* de rbuinaiiiamo en Sicile). — G. Miglioli. Le corporazioni Cro-
mt»n<»i (i'artî e mei^Uen tiella tn^isUtzioue Btatularia del tuedio evo
(«Uide tn>s consciencieuse faite cxclusivemeoL d'après des tlocuiuents
d'mrcbives), — L. Pastar. Ungedruckte Akten zur Gescbichtc dor Fœpste,
«xmiebralich im xv, xvi uod xvn Jaltrb, — Joi. Schniiser. Quelleti uad
FondiuDiKeii zur Gescliicble Savoaarolas. Il : Savonarola uud die
Peuftrprvbe. III : Barlobmeo Cerretani (études fort iniéressantfle sur
le earactdre de Savonafolô cl les sources dt soa histoire). — A. Stçre.
Lod»vico Sfor^a et la Hepubblica di Venezîa (tend À déttionlreir que
I'«ji6d>liuri de Cliarles VIU eti lulie eut pour cause, moins encore les
iotrigurm de Ludovic Ift More que la politique égoïste el excluf<ive de
\ttnXMs; seul ilo tous les prinet's italiens, Alexandre VI entrevit les
maax qui lUIaioni fondre sur l'Italie et fut constant dans eon opposi-
tioa ao mi de France). — A. BatiUMla. Il b. Oflcio e la Riforma roli-
giosa In bolu|;na (remarquable). — U. Santint. L« signoria dngli Zam-
p«scl)i in Fortioipopoii, 1535-1578 (boD). — Ouvrages relaiir» à In
RéToItttiuQ française et au « HJMFgimênto ».
212 CHIO!<IIQDB ET BIBLIOGBIPHIB.
CHRONIQUE ET BIBLIOGRAPHIE.
France. — M. Anatole Claudin, libraire et bibliographe très érudit,
vient de mourir âgé de soixante-treize ans. On lui doit an rapport sur
les Travaux relatifs à l'histoire de l'imprimerie, qui a paru dans le
tome II du (Congrès bibliographique international, tenu à Paris en
1898, et une belle Histoire de l'imprimerie au XV* et au XVl* siècU (? vol.
in-fol., 1901, 1902).
— Les gouvernements généraux de l'Indo^Chine et de Madagascar se
sont entendus pour fonder à l'Université de Paris un cours d'histoire
coloniale. M. Prosper (]ultru, auteur d'un travail très estimé sur
Dupicix, a été chargé d'inaugurer cet enseignement. Dans sa leçon
d'ouverture, le 23 janvier 1906, il a donné, outre un aperçu rapide de
notre histoire coloniale, en particulier pendant le ministère de Riche-
lieu, des indications sommaires sur les sources et sur les principaux
Tonds d'archives. Il a constaté et il dit bien haut que ces archives,
notamment celles du ministère des Colonies, sont mal aménagées,
dépourvues de catalogues, presque inabordables pour les travailleurs :
il y a juste six places disponibles I Puisse cette voix autorisée être
entendue I [Leçon d'ouverture du cours d'histoire coloniale fondé par les
gouvernements généraux de V Indo-Chine et de Madagascar. Besançon,
impr. Jacquin, 1906, 30 p.).
— IjCS Mélanges H. d'Arbois de Jubainville sont, comme le sous-titre
l'indique, un « Recueil de Mémoires concernant la littérature et l'his-
toire celtiques, dédié à M. H. d'Arbois de Jubainville à l'occasion du
78* anniversaire de sa naissance » (Fontemoing, 190G, vi-287 p.). Voici
les articles d'un caractère historique dont il se compose : Paul Golli-
NET. Les éléments d'importation étrangère dans les lois du pays de
Galles. — Camille Jullian. Les Salyens celto-ligures. — Ferdinand Lot.
Recherches de toponomastiquc {Uxellos et Oscellus, Oxima, Oxisama,
Uccio, Ucciacus). — P. Le Roux. Une chanson bretonne : la mort de
Duguay-Trouin. — Salomon Rbinach. Un < tabou > guerrier chez les
Gaulois du temps de César (commente le passage des Commentaires,
VI, 18, qui offre f un exemple de la survivance d'un tatou guerrier qui
mettait obstacle aux relations du père avec son fils »).
— Le tome III des Rôles gascons, qui vient d'être mis en vente
(E. Leroux, Documents inédits, cc-792 p.), contient la fin des actes
d'Edouard I«' concernant la Guyenne (1290-1307), les actes relatifs au
Pontbieu qui ont été transcrits sur les rôles, enfin la table des noms
propres des tomes II et III. L'éditeur, M. Charles Bémont, a fait pré-
CHnOXI<)[]ie ET BIBLIOSRIPUIE.
243
céder le volume d'une introduction divisée en trois chapitres : le pre-
ixiier coatient la descripliun des râles et un iiinëraire d^Ëdouard I'' en
F*rance en 1273-1274 et en 1286-I'i89, Dans !e chapitre ii on trouvera
la ItBle chronologique des sénéchaux àe Guyenne et des coonétables
de Bordeaux, avec la biographie de chacun d'eux, la liRte des baillies^
p rêvâtes, bastides, châteaux et chàtellenies mentionnés daos les râleR
jçascons d'I'ilouard I•^ Le chapitre lu est un récit sono maire de la
guerre anglo-françaiee de 1293-1297 et un exposé des mesures prises
par le roi d'Angleterre pour constituer, transporter, nourrir, ravitailler
et renForcer l'armée qu'il envoyait en Guyenne. On y a utihsédenom-
k>reox documents iaédil»; plusieurs ont été pubhés, soit dans le«
zi<it6s, soit dans le^ deux appendices qui terminent la présente intro-
<lociioa.
— M. A. DuuDONNÉ, employé au Cabinet des médaillée ^BlbliO'
Lbèque nationale), sous a envoyé deux brochures intéressantes : U
Livre de raison du Guillautne d'Ercuis: monnaiB.i de Philippe it Bel
^extrait de la Revue àe numismatique ^ 1906. Rollin et Feuardent. IG p.),
et. la Variatiani monétaires sous Philippe le Bel, examen des études con*
icrée^ h. cette question par le colonel Borelli de Serres (extrait
lu Moyen Âge, 190^. Champion, 41 p.). Oc y trouvera d'utiles indicft-
iion^ et qjuelques documents nouveaux sur un sujet obscur encore et
très controversé.
— La Qote que contient le dernier numéro de la Rmue hùtùHqut sur
le tome V des Letira de Charles VSl! coulient' plusieurs inexactitudes
coticernanl plusieurs lettres que l'on a reproché à M. de MandroC d'avoir
omises:. M. de Mandrot nous écrit k ce sujet :
t Ijo. première de ces lettres : à Ludovic (le More), H août 1495 («cj,
publ. par L.-G. Pélissier {Areh. itor. ital,, 5' série, XV, 104|, est, eu
réalité, dans le recueil cité, datée d'Asti, le 10 août \U94)^ et, de plus,
elle est suivie de la signature • Loys «, c'est-à-dire de Louis, duc d'Or-
lùans, plus tard Louis XIL
* La seconde, au seigneur de Saint-Pcl, de Lyon, 25 janvier (1496),
tirée des Mélanges ChampoUion, I, 671, n'est point une missive, mais
lia mandemenlj car la signature royale i Charles • est suivie des noms
desperBomiagesqui, ce jotir-là, assisiaieni au Conseil; il n'y avait donc
pas à l'imprimer dans un recueil de. misBive&.
I La troisième lettre, adressée aux Florentins, de F'oQteCorvo, 26 mai
Il 195), n'a nullement été omise, puisqu'elle est imprimée, mais à
M date, dans le recueil, t. IV, p. 214 et euiv., avec Tindicatioa
de sa source : Mélanges ChampoUion, I, 67Î.
« La quatrième, encore aux Florentins, en date de Lyon, 27 novembre
(U95K tirée des mêmes Mélanges {vol. cit., p. 6T3), a été également
reproduite dans le recueil, t. IV, p. 318.
t Ën6n, la cinquième, toujours aux Florentine, signalée par notre
rédacteur comme imprimée daus les Àrch. stor. ital., 1" série, VIII,
21 il CBKO;iIQrE BT BiBLioourns.
192 |et qui porte la date de SoissoDs, i juin (1498), y est bien effective»
ment reproduite, mais avec la signature « Loys t, el, celte fois eocore,
c'est Louis XIJ, qui, dfivenu roi, la adressée aux Floreolins, afin
de les prier d'épargaer ëavonarole. Ainsi que l'atteste la rèpoDèe de»
FlorentJna, imprimée à la suite, cette missive arriva trop tard : frère
Jérôme avait été brûlé vif le Ti niai (vrécèdept. >
— Nous avons reçu de M. Georges Pawset, professeur à l'Université
de Naacy, deut très îotéreasanles brochures ; 1» lu Aventures de Vouis-
Fmnçoù Vanhille, prisonnier de guerre ches tei Anglau (U 1806 à iSH
(extrait des Mémoires de l'Académie dt Stanislas, 1904-1905, 43 p.) : c'est
J'hîsloire d'un prisonnier de guerre laissé en liberté sur p«roleà Laun-
cestOB, puis enfermé au camp de Dartrooor, d'où iJ réassit à s'évader
{1811]. Dans ses pérégrinattoas dans le sud de l'Angleterre, de Bristol
à Londres^ il parait avoir cbercbé à fomenter secrètement ud soulève*
ment des prisonnieri* français, qui aurait favorisé une tentative désirée
de descejite de Napoléou I*** fm Angleterre. Arrêté à la Barbade, au il
était parvenu à la euîte de courses invraisemblables, et ramené à Pty-
mouth, il fut envoyé sur un ponton. La cbute de Napoléon le délivra
au moment ou il était sérieusement aux prises avec la justice de
l'Amirauté. Conté avec vivacité et uniquement d'après les pièces
mêmes de rod procès, le récit se lit comme un roman. — i'^ La Heoui
germaniqw de DoUfus et Ntiftter, lH58-il^$8, d'après la Correspondanet
ifUdite des deux dirteleurs (extrait de la Hevue germaniqutj Alcan, 63 p.l,
est UD chapitre iDËtructif de la lilléralure d'opposition sous le second
Empire; la fondation de la Hevue gcrmanitfue (il y avait eu déjà Irtiis
recueils foûdës soub ce titre avant 1858) fut une tentative des plus inté-
ressantes pour opérer un rapprochement entre la France et TAllemagne,
puur faire connaître au s Français l'Allemagne idéaliste et poeidve,
humanitaire el guerrière, qui n'avait rien oublié des bumiliations
anciennes et qui se préparait à la revanche avec une persévérance que
les Français soupçonnaient à peine. Celle ignorance, qu'entretenait le
gouvernement impérial, fut la principale cause qui amena ta mutila-
tion de la patrie, C'est en vain que deu^E Alsaciens avaient^ peodant
dix ans d'^lTorts, essayé de conjurer la catastrophe.
~~ Nous avons reçu ta première livraison de la revue aouvâllo con-
sacrée à l'histoire, â la liUérature et aux arts du pays messin et de la
Lorraine ; l'Austrasia [Melz], Dans celle livraison, M. Fernand De»
Hubert a réédité avec commentaire ce qu'on appelle le Grand Atour de
Mets, recueil de t atatutz el ordonnances faict:^ entre Ich seigneurs gou-
verneurs de la noble et lœperialle cité de Metz et lei^ bourgeois j», 154?.
On pulilii- également, d'après un manuscrit inédit, un « récit du sub-
ject pour lequel le roy fit ung voyage à Metz l'au IfiOS, ensemble des
signes et marques de réjouissanceB qui y lurent faites à son entrép .
Nous notons encore dans cette livraison un article du 1)' Raouh sur
Ambroise Paré à Metz; une jolie description de la foire à Meu il y a
CBKONTQITR ET BIBLtO«RirillË.
2n
qutnmte ww, par M. Poikciohoh; une étude de M. Georges Dcchocq
«ir le ■éjour de Rabelais à Meta en 1546-1547. — Nous ne pouvons que
souhaiter le plus vif succès à cette revue, qui est. bien imprimée, illus-
trée à profusion de jolis deesiai^. Elle parait tous les trois mois; le prix
de rabonnement est de 8 m, ou 10 fr. par an.
— 'M. G. Ledos a dressé la table des Compiex -rendus tits sfances
de l'Àcadimie des inscriptions tt belies-leltres pour le!; années tSôT-llJOO
tA. Picard, (906, xix-?3iî p. Prix : 12 fr., ou 8 fr. ponr les abonnés aux
CampUs-rertdu.i] , C'est utie table alpbai>ètique des noms propres et des
noms de matières, Il est superflu d'insiatef sur rimportance d'un tel
index.
— Il a déjà été dit ici même que la Bibliographie det travaux histo-
r-iquti tft archéologiques, publiée par M, de Lastei'rik, est terminée jus-
qu'à l'année lS85aTec le tome IV^ qu'on a commencé le mémB dépouil-
Ic?ment i\ partir de 1900, qu'enfin l'éditeur se proposiait de donner plus
t^rd celui des travaux parus dan$ rintervalle entre 1885 et 1900, One
fïremière livraison du tome V, qui vient de paraître, noua apporte le
Commencement de cette dernière partie; elle comprend les n"* 83819 à
89397 et s'arrête à la Càle-d'Or. Le travail a été esécuté, sous la direc-
tion de M. de Lasteyrie, par M. Alexandre Vii>ikr (Leroui, 200 p*
l*rix : 4 fr.K
— Un nouveau catalogue autogràphié vient d'être mis à la disposi-
t-ion du publiera la fiibiiotlièque nationale; c'est celui de l'bistoirc
t-l 'Amérique. Il comprend demt volumes, le tome 1 autographie en
1 ^03, le lome II autograpbié en 1905.
— On trouvera dans le délicieux petit livre consacré par M, Ernest
tl>upijv k ]& JeuTieise des romantiques, Victor Hugo, A. de Vigny (Société
(^t-aDÇ4t$6 d'imprimerie) de précieux renseignements sur les débuts du
romantisme et de l'exotisme en France de 1820 à 1S30.
— Le livre de M. A. DÉHsaAtH, VEspansion des tloers (Hacheiio), est
13 ne élude aussi approfondie qu'impartiale des de&linées de ce coura-
geux petit peuple de 1795 à 18d?. On y voit à travers quelles dillicut-
tés et quels périls les Boers arrivèrent, après l'éphémère création de la
république du Natal, à fonder les deux républiques du Transvaal et de
VOrange. Nous attendons dfi M, Déhérain l'histoire de la chute
de ces deux républiques, que leur richesse subite a cocduiiëB à la
tniae.
— Nous devons déjà à M, le comte Fleuby une série d'ouvrages el
de publications d'un haut prix pour l'histoire du xvni*etdu x!:s" siècle.
Il n'en a pas encore donné qui fût d'un charme aussi nnuveaw el aussi
piijuant que son Angélique de Mackau, marguite de /ïotnbtlle.^, et la eoar
de Hadame Elisabeth (Êmile-Paul). Marie-Antoinette a d'ordinaire attiré
d elle tout rinlérét, toute ta lumière. On reconnaîtra, en lisant le livre
n vivant, si documenté du comte Fleury que le cercle de Madame Éli-
2l'i CHRONIQUE ET BIBLIOCRIPHIE.
sabelh méritait une étude particulière, non seulement an point de vue
de l'histoire anecdotique et sociale, mais aussi au point de vue de l'his-
toire politique.
— LVxcpIlentn élude que M. Martinenchk a consacrée à Molière et le
théâtre espagnol (Hachette) attirera l'attention des historiens parce
qu'elle ajoute une foule de détails nouveaux à ce que nous savons déjà
de l'importance de l'inlluence ci^paKiiole en France sous Ijouis XIII et
Louis XIV. M. Martinenche a en même temps très bien mis en
lumière l'indépendance ftardéc par Molière vis-à-vis de ses modèles
espagnols. Son génie nous apparaît eu cela d'une originalité plus puis-
sante que celle du génie de Corneille.
— La 5' série du 3Iécanisme de la vie moderne (Colin), par le vicomte
G. i)'A\ENEL, e.<t consacrée aux grandes hôtelleries, à la Bourse, aux
transports urhains, à la fiibrication des faïences, porcelaines et tapisse-
ries. Cet admirable répertoire de faits et de statistique est l'œuvre d'un
véritable historien qui met le présent en relation et en comparaison
avec le passé.
Livres nouvkxux. — Histoihe (;É.MiR\LE. — Ch. Wickerskeimer. La méde-
cine et le« inéderins on France à l'é]H)que de la Renaissance. Maloine, 579 p.
— Louis JUichon. L« guuverneinent parlementaire sous la Bestaaration. Picbon
et Durand-Auzias. Prix : 0 fr. — Ch. Samaran et C. MoUat. La fiscalité poD-
lificale en France au xiv* siècle. Fonleinoing. Prix : 10 fr. — JuUs Martin.
Gustave Vasa et la Kéfonne en Suède. Ibid. Prix : 10 fr. — O. Noël. Uistoire
(lu commerce du monde; t. III : Depuis la Révolution française jusqu'à la
guerre franco-allemande. Ploii-Nourrit, (j'Jl p. et pi. Prix : 20 fr. — Yves de
La Brière. Ce que fut la i Cabale des dévots ». It>30-1G60. Bloud, 64 p. in-16
lexlrrtit de Science et religion}. — (ieorges Scelle. Histoire politique de la traite
négrière aux Indes de Castille. Contrats et traités d'As&iento. T. IL Larose et
Tenin. .xxvii-eSti p. — Abbé Deniau. Histoire de la guerre de la Vendée. T. L
.\Dgers. Siraudeau, lui p. Prix : 7 fr. 51).
HisTuiRE Lor:.\LE. — Hector Eupaullard. Histoire de la ville de Noisy-le-Sec.
Notes et documents inédits intéressant les communes de Noigy, Villemomble,
Bonily, etc. In-i*, iv-525 p. Pari.s, Clavreuil. — Abbé G. Monleunis. Histoire
de Leers. Lille, impr. Lefebvre-Ducrocq, xiv-337 p. Prix : 5 fr. — Henri Par-
guez. Le Vieux Poissy, d'après des documents inédits. Leclerc, 61 p. — Emile
Chantriot. Les cartes anciennes de la Champagne. Catalogue et observations
critiques. Berger-Levraull, viii-02 p. — Henri Chardon, Histoire religieuse de
Murolies-les-liraux. Le Mans, libr. de Saint-Denis. vi-2'2r> p. — A. Marchand.
Pont-Chàloau avant la Ilévolulion. Abbeville, impr. Paillart, viii-.37l p. in-16.
— E. RigauT. La commune de Boulogne en 1-115. Boulogne-sur-Mer, impr.
Ilamain, 91 p. (.Mémoires de la Soc. acad. de Houlogne-sur-Mer, t. XXIV}. —
Victor Forol. Une seigneurie du lias-Limousin : Cbaunac. Cheronnel. 112 p.
Documents. — Les jurades de la ville de Bergi-rac. tirées des registres de
riiotcl de ville, par G. Charrier; t. I\, .\ et XI (1653-1736). Bergerac, impr.
Ca&tanet. — Henri Stein et Léon Le Grand. La frontière d'Argonne (843-1659) ;
procès de Claude de La Vallée (1535-1561). A. Picard et (ils, viii-326 p. Prix :
4 fr. 50. — Les étapes de Georges Bangofsky, oUicier lorrain. Fragments de
CBKOllQlîii tt «ULIOGHlfRtE.
•2i-
fer»a jouniïl de cnmpnjt"^) 1797-1815, recoeillis par Aun pelil-neTou, Alexandre
cf« Roche du Teilioy. Berger-Lerraull, \\% p, — ArrJiives de Bretagne. T. XIIT :
Jodroal inédJl d'un dèpulé lie l'ordre Je \» noblesse lux États de Bretagne
f>«ntlâa4 la RAgeacc, t71T>1714, Renne», impr. Simon (Socièlé des Bibliophiles
bretâDs), 21t p. in4*. — Vicomte tle f^rowAy el Paul Cottin. Journal inédit
«Iw duc de Cray, 1718-178^ Fkmiiwricjn, i toI.. Iïit.5î8 el 531 p. — Émoi du
J^ouciiuH, pripur de Pi«rrerciud3. Mémoire des léToluUons arrivée» i la fille
de Pienrefûiids pendanl les guerres ciTiles du ivr siècle. 8ui%i de documenta
uaédits sur la tteBlructioo du cbiteau, par le comte de Caix de SaM-Aymaur,
^îontpiègne, impr, du Progrès de l'Oise, IJ p. — Sle'fane-Pot. De Robespierre
A Fouchér liùièi de police; papiers secrets. FUramarion, viit-.lt2 p, in-16.
I»rii i fr. 50.
Belgique. — Le lô février 190(1 eai roort à Liège M. Jules Uêubig,
^riisie peiatre et arcliéoiogue di&tinguéî il était né dans la mémti vilb
^n 182i, Ses priocipaux ouvrages sont : Hùtoirt de ta peinture au pays
*M£ Liège depuis t'intrùdttction du christianisme jusqu'à la révolution lié-
^eoise et à la réunion de la priticipautt^ à ta France. Liège, 1873. — Une
deuxième édttioa de ce livre, ciinFtdérabiemenl augmeDtée, a paru en
■^ 903sou5CG titre Ja Peinture au pays de Lièçettsur les bords de la Meuse. —
£,a Sculpture et les arts plastiques au pays tle Liège et sur les bords de la
JÊieuse. Bragm, 1R90- -~ M. J. Belbig avait actîveaieipt collaboré à la
fiiographie nationale, au HulltUnde la (iUde de Sainl'Thomm et de Saint-
X^uc. au Uulittin de ta SociHé d'art et d'histoire du diocèse de Liège, au
Miuileim dr i' institut archéologique liégeois et û la Hevue de l'ari chrétien,
«îoat il était devenu If directeur en ISSa.
— h'ânnuairede l'Universiiède Lauvain pour 1906 cunlieut une série
de rapports trèa intéressants sur l'activité de» divers séminaires liistO'
viqueu peadaoi l'aunëe académique écoulée, Voici la liitte des Lravaux
Cfui y oui elé préparés : 1. Séoiioaire de M. le prafeseeur Gauchie. His-
toire ecclésiastique ; R. Coppens, V Élaboration de la théorie conciliaire,
ton application aux eonciles de Pise. de Constance el de Bàle, — A. Bnum-
S^BhS, ta Dtfclrine de Jean Gerson sur le pouvoir de t'Égtite, —
f*. Ukè*!», Ufènre d'ÉlapUs et In Héforme en Pranee, — G- fiuYa$ciuËBT,
/« Polémiques dogmatiques en fYance au sujet du iuthiranistnf. {iS20-
f5i5}. — A- VANDEaHEEBBN, Golvin : Institulia ehrislianae religtonis. —
•1. Lens» If-s TlUarits politico-religieuses de Théodore de Bè:e. — J. IjOT'
ns. te Colloque de Poissif. — V. Mbeussn, Suarei et ses idées ultramon-
tatnts, — E. TûOAC, les Controverses « de auriliis divinae graliae » en
Rtpofjne et à Home de 1581 à 1607. — L. NoisL, l'Augustî nus de Cornélius
Jansenius. — J. Vermaut. la Question biblique du concile de Trente
fi Hithard Simon, := Inslilutions du moyen âge : G. Bauh, Saint Jean
f.'hnjsoslome au moyen âge latin. — A, Blondjjiu, les Poiétnisles et laque-
relle des invfstitures dtjiuis Pasrat ft jusqu'au concordat de Worms. —
\. MtJiTAnT, Hugues de Flavigny. — A. Wadthy; /w Théories des écri-
vains politiques depuis le concordat de Wnrrns jusqu'à la mort de Louis de
Saeière (Iî22-t3i7}. — Db Moubad n'Aîrooif, l'Abbaye de Viilers pendant
248
CBSOnQOB IT BiiLiocurm.
ton éfi i'of (l!f «t nu* sièctei}. -^ M. Lrobam), lu Cathare* ùu Atbi-
jfiOis, — R. lut SwcoiT, U Mouvfintnt fratitiseairt au Jlfl* tUeU. —
A. PreuN», I« BeriU tUt tHateurs de la régie aux prtmien UmfU
l'hUiaire ftoTUitcaine. — Vak IUel^t, Ut Origines tle rordrt dtt
Prieheun (Î2i6-Î251)- — A. Musiî», l'Innutiilion. — J.-B. Coetstoi
wme, les Corjiorutioru A Naniur aux Xlll* et XIV* siècles. == Exercice»'
pratiques ïur les sources à iii Tacutlé do théologie : F. Deijimhoy,
l'influenee du Ooneordai df i5i6 quant à ia colialion des bfinéflets. — •
B. DE CxAENE, let A.iHmblées gf.niTaU-s du clergé de Franr£. — E. Dtao,
le Ràk def agejiU du dfrgt' et l'utthlr de iriin rapporLu = I[. Section
d'hisloir* moHeme, Séminaire de M. 1b profoeeeur Mtpllèr Etarle col-
l^tive sur le Chnmicon Hanonieme àa Giftlebert d^ Moni.
AUêmagiie. — [^ 30 janvier IdOCi pm mort, à t'%e de quarante*
quatre aD>, le D' Edward BiuTkK, professeur extraonlinaire d'histoire
ecclésiastique à Brcslau. — Le 8 février pst mort, &gr de sotxaale-
qaiiiEe ans, te D"^ Wilhelm voi* CnxasT, prolesseur ordinaire de pliiln»
logie clitsstque à MuDJch. On cono&it surtout sa Gtichicht6 der Grie-
seMtchtn Litteratur, qui, eu peu de tempg, atteignit quatre edtltons;
on lui doit aussi de nombreDX Riémoires sur la géographie ancienne.
' — Lci 9 février est mort, âgé de foiiante-qualorae ans, le D'Otto Zoec-
ttLEBj professeur ordinaire d'histoire eccIéisiaatiqBe â Greifswald, —
A 8tutlgard esl tnorl le directeur de la bibliothèque du Wartemberg,]
l> W. VON Hevd, âgé de quatre- vingt-troie ans, Il avait coDameocé'
par étudier la théologie; en 1SS7, il «Dira à la bibliothiique de Btult-
gard, à laquelle tl cotiaaitra quarante ans d'une activité ininterroEûpae..
Sa Geschiclite des LfvanUhandeii im MilUlaiUr {\^1B), qui a été iradaiioj
en françaÎB (1835-1886), a fondé sa réputatiou comme historien, âousj
lee auspices du Comité d'histoire du Wurtemberg, i) a publié une
exceiieaie Bibliaijraphie der WurUembergitchen G^schichle. — Le D'Moriu:
HtiYKE, professeur à GcBttiugue, est mort à l'âge de soixante-neuf ans.
Il a publie Rur les institutions privées de l'Allemagne tïea éludes fort
intéressante» pour rhiatoire; mcntiouTioos seulement wa dernier grand
ouvrage : Fiinf Biichcr dcuUclier liautallerihUmer: le lome I est cooea-
cré â l'habitation, le tome II à raijnieuutiûn.
— La D' W. WiEOAND a été nommé professeur ordinaire d'histoire
moderne à Strasbourg. — Le D'' BEYEaLe, professeur de Ibisloirp
du droit allemand à Breslau, a été nommé en celte même qualité à
Gcâltingue.
— Le â mars dernier, sous la présidence de M. von BcBtticber,
ministre d'État et président de la province de Saie, a été fondée À
Wiehe, ville natale de l'historien L. voit Ramke, une Soci(U lianke
{Bankm>erein\^ qui aura pour objet de constituer à Wiebe un Moséaj
Ranke et de publierions les ans un rapport contenant des dissertations
relatives à Ranke et à svn œuvre. On est membre de la Société
moyennant une cotisation de 3 marks^ membre à vie moyenoaDt
CHROITIQUE ET RIBLKMSIlJtPBIC.
2{9
^h marks. Nous relevons (ians la lisle des membres signataires de ['ap-
pel IcF prufesscurs von Bclow, Bressiau, Cnrlellieri, Heldmaan,
<*. Hertzberg, Hitzig, Lamprecht, E. Marck», Ed. Meyer, Niehues,
JRacbfall, Varrentrapp.
— A propos de ta réceate édilion de la Chronique de SalimbeDe,
SA. LëoD Cl6dat nous écrit :
a J'ai comparé l'édition de Salimbene dans les Monumenla avec les
«:»pie6 et collatioDs que j'avais faites moi-mêtne au Vaiican eD {875*
^97&. hii endroits, biea peu nombreux, pour leE>quela je n'étais pas
«^'accord avive l'éditeur, ont été collatioanés à aouveau par M. Halpbea,
^xjiembre actuel dn l'Ëcule de Romp. Je puis donc indiquer en toute
ïrîûreit^ les qsielquBs Corrections qui suivent : foi. 2Î3 r", 3" col. : • Quo
'« aoinine vocalus lui, t au lieu de : « Quo nomine probatus fui', i
Fol, '23'2 r", rubrique : • Quare quandoque..., o au lieu de : * Quod
4 qaaadoque*. » '- Fol. 24S r», i" col. : t Ctir pi pi Taris, • au lieu de :
« Cum... » — Fol. 254 v*, 1" col. : t Miltite partes cia, » au lieu de :
m Muisum raittite ei». i • Sed bodie non fit ita, immo babenti dabi-
« mr, • au lieu de ; « Noû fit sed ut in evangelico habenti dabitur. « —
lEn ouirp, je crois que, fol. 223 r«, S» col., in heremo est une distraction
'de âalimbenc pour in htremitoria. La note d de la page 219 de Tédition
xte devrait pas renvoyer seulement au Giamale detia teUeratura Ualiana,
amus aussi à ta Reçut des laïques romartei, 3« série, VIII, 99, et à la
Jlomaniii, 1882, p. bai, Entin, dans la note de la page 113, la véritable
forme du présent du verbe Ifoire en vieux français est « je buî » et non
« je bois ». L. C.
— Nou$ avon6 reçu de la librairie Cotta (f^tuttgart et Berlin, 190G|
deui volumes sur \m lenlativfis faites par I«b Anglais pour coloniser
l'Irlande, depuis la conquÊle du tu" siècle jo&qu au milieu du iix» : die
KolonimUon in Irlamt, par le D' .Moritz Julius Dosn. Cette hiitoîre est
«tiviiée en cinq livres : 1« colonisation par les Anglo-Normande;
'> destruction de l'orgaûisation des clans au xvt* siècle; S» les « plan-
tations ) en UlBleret Munster; 4° le système de « plantations v sous la
République; .'i* la domination coloniale (jusqu'à la catastrophe de
1S4â).
Grande-Bretagne. — La leçon d'ouv«rtttre d« tt, Charles Oham
comme i Clicbele proressor n( modem history » à Oxford (Inaugural
lecture on ihe iludy of hi^tory, delivered on wednesday, febntai-y 7, 1906.
Al tbe ClareiidoQ press^ 30 p.{ e^l, en quelque sorte, une réponse à la
l&ÇOn d'ouverture prononcée quelques mois auparavant par M. G. E.
Fîrth. Ce dernier pensée qu'à l'Université les étudiants doivent
apprendre à penser et à travailler par eux-mèmos, que, pour l'histoire
en particulier, il ne suffit pas i[u'ils y viennent faire provision de faits
1. Cf. p. 20 du ma IhèMi latine.
7. cr. annuaire de la FacuW des Mtret de Lyon, t. l, p. 207.
220 CBRONIQUe ET BIBLIOGRiPUIE.
OU d'idées exposées par les autres, mais qu'il leur est aussi nécessaire
(l'en connaître la méthode, de s'initier à la pratique des « sciences
auxiliaires », etc. M. Oman estime au contraire que le mode d'ensei-
gnement et d'examens suivi à Oxford répond parfaitement aux besoins
(le la grande majorité des étudiants, qu'il n'y a pas d'utilité à foire ou
il préparer des érudits. « On nait historien, on ne le devient pas. »
D'ailleurs, l'érudit se laisse trop facilement accabler par la masse des
faits qu'il entasse, et, pour M. Oman, Lord Âcton est le type de l'éru-
dit qui lit tout, qui sait tout et qui ne produit rien. L'esprit de
recherche doit être banni de l'Université, qui demeure confinée dans
l'enseignement secondaire. C'est précisément à cette situation inférieure
que M. Firth se propose de la soustraire.
— Lectures on early English history, by William Stdbbs. Edited by
Arthur Hassall (Longmans, Green and Go., 1906, vi-391 p. Prix :
12 sb. 6 d.). — Recueil de leçons professées à diverses époques (était-il
impossible de les déterminer?) par l'illustre évéque d'Oxford, alors
qu'il n'était encore que < regius professer » à l'Université. £n voici
l'indication : les institutions anglo-saxonnes; la féodalité; les lois et la
législation des rois normands; le Dialogus de Scaccario; les Leges Hen-
rici primi; les assemblées de comté (shircmoot) et de centaine (bundred-
moot); les chartes de liberté données par le roi Etienne; le Oomesday
l)Ook et les terriers postérieurs; l'histoire comparée des institutions
médiévales en Europe; les éléments nationaux parmi les nations euro-
péennes ; les langues des principaux états européens ; origine et organi-
sation de l'Église chez les peuples germains, latins, francs, celtiques et
anglais ; origine historique de la loi européenne ; les systèmes de
tenure foncière pratiqués pendant le moyen âge en Europe ; les insti-
tutions européennes pendant le pré-moyen âge; les rois et leurs con-
seils en Angleterre, en France et en Espagne ; les fonctions des assem-
blées nationales; le principe représentatif et son développement; des
systèmes judiciaires appliqués pendant le pré-moyen âge ; développe-
ment du principe constitutionnel au xni« et au xiv* siècle; la politique
(extérieure de l'Angleterre et ses débuts au xm' siècle. — On le voit,
pour être composé de pièces et de morceaux, le livre ne manque pas
d'unité; c'est une sorte de complément à l'Histoire constitutionnelle. On
aura certainement profit à le lire: une table des noms de choses
permettra de le consulter utilement. Mais ce n'est pas un instrunaent
de travail, parce qu'il n'y a que de très rares et maigres renvois
aux sources. A la fin de quelques chapitres, M. Hassall a mentionné
sommairement certains ouvrages parus depuis que Stubbs écrivit ces
leçons, et, dans une très brève préface, il s'est contenté de dire
que, depuis Stubbs, la .science avait déjà fait des pas en avant. Il laisse
à chacun le soin de se mettre au courant des questions. Sachons-
lui tout de même gré de ce qu'il nous apporte de nouveau.
— Une brochure de M. G. G. Godlton intitulée : The monastic
CtlKOVIQtlK RT BKLlOOKAFaïK.
■m
'himd |l<onilr8)i, Simpkio, Marohiill snd G>, ISOâ, i9 ]>. Prix : I vb.},
«l une critiijiK^ véhétnéQt« (te Ihnti Vlfl et ias Manailères anglais, livra
i|ui a èto publia il y a déjà plusieurs années pur le P. Gasqubt, pi dont
il exi*l^, commet nn sait, une traduction t'raaimiso. L'aulcur, r];ui Sf*
liédare oeltement te ctiumpioQ àe& tdëf^s religieuBes et morales de l'an-
giicaoiime, a montr'' par rieg exemples topiques avec quelle habilita
i'aateur du livrr a su atti^nuor uu passer eoua silence Itfs lémoiga&geB
contraires à («a ûwto principale et mettre eo relief au contraire dcw
I lémuiKitatjeii postérieurs et de motodro autorité. C'est un défi en règle
que M. Coultuij porte à l'abbé Gasqnet, et il parait tirer un argument
triomphant eu lav(<ur de id thè^e du fait que cet érudit ni? lui a. point
repundu. Cet c ar);uineutum ex «ilenlio • est sans valeur; mai!) la bro-
' churt* (le M. Cuuliuu duit i^tre sigoaiée; elle cuntiêiii deA douoées vrai-
meal curieusti» «ur l'art de solliciter les textes.
— ]<a librairie /^rchil'ild Omttiable a tnis en veulc un volam«>
de A'ortha>nfitonthit(f lamilîtfi, par M Oswnid IUkros, O volume est
UQ co(nplémi?nt à l'iii^tuin' <lii coniti> d(^ Norlliainpton danâ tu série des
histoires de cutnles publit^i? nous le patronage do feu la reine Victoria;
chai|ue cumté aura de môme son volume d'histoire généalogique (il
.7 eo aura donc en tout quarante), qui pourront <ytre acquis séparément,
^Domme peut Atre l'Iiisiuïri* de chaque comté.
— M. William A. Sbaw, k qui l'on doit le Calendar des papiers du
Trrsor au P. Hecord Oftice, a publié à Londres, chez, dhernill et
(lufae*, un volume tnfulio intilulr : The KnighU of SngtandiC'e&t una
liste, dressée depuis les plus anciens temps, des chevaliers appar-
teoaot à tous les ordres de chevalerie qui oot été institués eu Angle-
terre, en Ecosse et ca Irlande. On y a joint une liste des • kiiights
bachflors • qui ont été adoubés ea Irlande, par G. B. D. Bvitcbabll
rt vol., libO p. Prix va souscriptitm ; 4'? sb,).
fttat'Oals. — [.'Université de Cbicii^o s'ost proposé de (aire cou»
naitre le* principaux documctits relatifs à l'histoire ancienne de
rOrietll Troi« oéri^ de puldicatioUit ont été préparées : la première,
Andent li»t»rd$ of Auyia and BabyhnUi, sous la direction de M. R. F.
HAama, professeur de taQKU6s et de litiéràtures sémitiques; la deuxième»
Ànevnl H«coriU in Erji/iit, sous celle de M, James H. BausTKO, profes-
•«ur-adjiiini d'^gypcologlL' et du lartgues sémitiques; la troisième,
Arment Htcorits of PaUstine^ sous celte de William R. HAapsn, professeur
«I chef du ilèparlt'metit dt^s Uiigues et iitlératures sémîtiquot. La
«fcoodft «éric L>st la premién; qui ait pris une forme définitive; quatre
folaroe* vont annunci-s pour i^iWi.
— Nous avuDs reçu un volumi' intitulé : Pubîieatians. The Mù-
Utttpi hhtorieal Soeielu, FÂ'aeii by Franlclio L. Uilky. Vol. VII
H^xford, Hiasusipi. 1903). — Ce volume caniicnt las articles sui-
^IBBla : oolonel J. H. Joxe!i. Le nit'rgo de Vickshurg isouveairs d'un
oOkier de troupe). — J. S. Mic Nully. Une lirigado du HiacU-
'Î2i cBKo!(ioiTR m MtLtnaturwn.
sjpl aux deraien jours de la Coarfederaliob. — Rob«rt Bowmaji. T^e
comté d'Yazoo pendant la (guerre civile. — âtephea D. Lee. La
division d? Johnson à la bataille de FrankHa, 30 novembre tS&l.
— J. G. DsuptiÉË, âuiivenirs du service dans la première cavalerie du
Musiasipi, 1861-ISG3. — Misa Mary J Welsb. 8oaveniiv^ sar la
gaerre entre les Etau laouvcinire recueilliâ par une personne qui
vécut au moment de U guerre de sécession daos le comté d** Kern*
pet}. -~ howiLkM. La reconslitatioD do comté d'¥uoo (après I
guerre de sécesision). — Paul II. SAOHDsaa. Le cototiel F^iîi L«lMttii
{biographie d'un Français établi en Amérique peu après 1815; hon
do sud pi ardent dèmocraie, mort le I? juin l87i*K — Mra N. Di^
DetPaEB. lireeawDud IjB Flore {ûls d'un Fraoçais, Louis Le Pleur, qui
s'établit à Mdhile nu U^J; colooel pi homme du sad, lui aussi, « le der>
nier chef dee Chactas à l'est du Mississipi »; mort le 21 aoât ISfin). —
N. B. Habdï. Souvenirs du temps où l'on eiitreprit de ■ reconstruire •
le paya dans l'est et Le sud-est du Missisetpi. — > Franklin L Rilkv.
Vie du colonel J. F. H. Claiborne (mort en lSë4|, — Jamejs W. CÎAit-
ttSB, La carrière «énatohate de J. Z. George. — "W. D. Jeuku^s- Le
choléra en 1849 (il sévit cruelleotent parmi les nègres dans les
terres du MississipiK — William A. Love. Le comté de Lowndes; ses
antiquités, ses colonies de pionniers. — T. U. Lxwis. Les chroniqueurs
de l'eipédition de De Soto (en Floride, sous Philippe II). — H. S. Ual-.
nsax. Origine de Washulavitle ien 1809). — Peter J. Bajultok. Les'
Anglais dans la Floride occidentale (au xviii" siècle), — John W.
MoHETTE. Les inondations du Miâ$is6ipi. Le progrès de 1& Davigatioa
et du commerce sur les eaux de ce fleuve et sur ceux des gr&nds lacs,
17004846.
It*ll«- — Un nouveau périodique, le Balletiina itorteo piareniino,
parait, sous la direction do professeur Siefano Fcrjii, à Plaisance, eo
fascicules bimestriels; le but de cette pubtication est de faire connaîtra
Plaisance et son territoire dans te domaine de l'histoire, des lettres,]
des arts et des sciences.
— L'administration municipale de Bologne a décidé la publication
d'un Bulleltino bimestriel consacré à taire conaa,itre les livres et manus-
crits de la Bibhothèque de 1' « Arcbiginniuio * de cette ville; il
paraîtra sous la direction de M. AlbAQO Soit»&LU, directeur de U
bibliothèque.
— La thèse de U. George Dura; sur le cardinal Carafa avajt deji
subi les corrections de M. Coggîola. Mais dom R. A»cei., grâce à des
recherches étendues dans les archives de Florence, de Venise, du chft-
teati Salnt-Âage, de Modène, de Turin, de Parme, etc., nous apporte
des précisions nouvelles sur la crise capitule du pontificat de Paul IV
{{a Question de Sicnm et la politique du cardinal Carlo Oarafa. Î556-
iSS7, in-^o, 90 p. Extrait do la Revue bônédictint. Bruges, 1905). U
tnoDtre fort bien que la politique de Carai&, si muable et ei trompeuse,
I
CffHOKlarB ET BIBLIOCHil>aiE. 223
in 'avait d'auLr« objel que « la poursuite d'intérètB de famille, même au
p>rix des intérêts les plus sacrés de l'Egliiie o, à savoir la constitution
d'an état de Sienne au pru6t des Garafa. l'ar contre, Paul IV semble
devoir ôtrô dégagé de toute complicité directe dans les intrigues
<diu eardinai-nereu. a L'erreur de Paul IV et sa grande respûnsabilité
^k. été d'élever ^on neveu aux honneurs du cardinalat, de lui donnei le
jsremier rôle dans le gouvernemeot de l'Ëglise, de n'exercer sur ces
^a.cles fiii'un contrôle loinlain. • H. HR.
Espagae. — Deux membres de l'Académie de l'histoire, MM. Man-
:KraueI Da^vila et Jasé GoitEst ua Artegue., viennent de mourir. M. Dan-
-^irila avait écrit beaacoup d'ouvrages faîstorîques, dont les plus connus
^^ont : El Poder civil en Espaùû ((.l vol.|, la E^puUiôn de las mariscùs.
M. ""Iiistoire du Rtinadodt Carlos lll et l flùtoria doc unie ndada de laa comu-
^r^Midadfs de Caslilla. La plupart de ces livres sont niEil composés et res-
^=»cmblent parfois à dea amas de fiches qui attendent une rédaction défini-
c ive; mais ils sont riches en documents et en renseignements uouveaux.
M. G6mez d'Artecbo était un géographe en même temps qu'un his-
^-«rien. Sa Géographie militaire de l Expagne eai excellente. Son domaine
^^i^ropre était celui de l'histoire militaire, qu'il a enrichie surtout
-^^.vec son maître ouvrage sur la Guerre de l'Indépendance, histoire
"»^*n7ilai?*e de i'Eapagne de iS08 à Î8ii- C'est ii ce point Je vue qti'est
^ titéressant son dernier livre sur le Hègns de Charles IV. Il laisse inacbe-
""^rée une histoire de Ferdinand VII, souverain dont il était un panégy-
:«~i5te déclaré,
— Uo groupe de professeurs et d'érudita vient de fonder à Madrid
~«jne revue trimestrielle dont !e titre est Cuilura espanoia. Elle est divï-
^sèe en six sections, parfaitement indépendantes eu ce qui concerne leur
^îiirectioii et leur confection, ce qui donne à la CuUura espaiiola l'aspect
«:3'une fédération de revues. La section d'histoire, qui en est la première,
^^sl dirigée par notre collaborateur, lé professeur d'histoire du droit,
^^^I. A[.T&Hift*, et par le prof. M. Ibarka, avantageusement connu par sa
■^CiollecliOD de documents inédits pour l'histoire d'Aragon. Une section
spéciale a été réservée à l'histoire littéraire et ta philologie : son diréc-
"fc-eur est M. MEJiÉNDBz-PmAL, l'auteur bien connu de la Legenda de los
"mnfantes de Lara. Suivent une troisième section, dédiée à la littérature
Xsoderne (théâtre et livres), et dirigée par deux critiques très réputés :
^JM. R.-D. Pérès et E. Gôhez-Uaoueuq, et la section d'art, dont le
^"iirecteur. M, Lampéhbz, fait une part considérable aux sujets histo-
viques. La cinquième section jpbiiosophie et religion) a été congés aux
jDrofesseurs MM. Asin et G6«Ez-IzûurEftuo, fjui lui ont donné un carac-
»-ére très impartial et historique. Il ne faut pas oublipr que M, Asin est
l'historien de la philosophie arabe en Espagne. Il y a enfin une section
Varia ou, pour le moment, les sujets de pédagogie sont traités par le
professeur M, Ribeha et Irts questions internationales par M. Mavka-
Gauazo. Le tout forme un gros volume de 300 pages. — La section
224 CHKO'^rQITE ET BTBLIOfilUPHn.
d'histoire, qui nous touche de plus près, publie des articles, la biblio-
graphie des sources (celle de l'histoire d'Aragon commence dans le
n» i), des documents inédits, des comptes-rendus, un dépouillement
systématique des revues espagnoles et étrangères et une chronique.
Parmi les collaborateurs assidus de cette section, il faut citer MM. Codera,
llinojosa, Elias de Moiins, Herrcra, Ghabas et quelques érudits dn
l'Amérique espagnole. Plusieurs hispanistes, tels que MM. Desdevises
du Dezert, Shepberd, Humbert, Fitzmaurice Kelly, Fariaelli, etc. , ont
promis leur concours.
— Je serais plus à mon ai!<e pour dire tout le bien que je pense de
la brochure de M. Rafaël Altamiba, Trabajos de investigacion en la cate-
dra y et seminario de hisloria gênerai del derecho, 1903-1905 (Oviedo,
Ad. Brid, 1905), et de la méthode appliquée dans le séminaire d'Oviedo,
si je n'y étais cité d'une façon particulièrement honorable. Ce petit
opuscule permet de bien augurer du travail de rénovation entrepris par
quelques hommes de cœur dans les universités espagnoles. — H. HR.
L'un des propriétaires-gérants, G. Monod.
.Nogenl-le-Rotrou, imprimerie Daupelet-Godverneur.
BIBLIOTHÈQUE D'HISTOIRE CONTEMPORAINE
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l'Kthe soPftbiÉ. p>r A. AutitftJ. S' éd.
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[La ïitiiVfMii-^îfTHiioi'iï rr tï cdltï nic*-
(Cniuoui^i^i in* ut tiivQi,VTiQa fiiaiiçai»!,
p«r L, CitJten. 1 toI. iD-3. ... 10 (r.
AMim!! ET LA tlrvoLUTicni FiiAii(Altc, par
/. Homarel. 1 vul. iii-3 7 tr,
IjlAi (^ AH ■>*>•-■< lu lit» .^ituiUe rnAMCAiBEa
i1Ta-.'-l8ir>l.pDr(.'.V.iHrtiu'.lu-lï. 3 (r. M
FKapOuéuh tr La Sacitti m AON TIMpS,
f>u> Pi âaWoit. t Tul. io-S. . ? tt. •
' t^ «OLITIOITI OniElrTAl.E DE NAPOI.iaK
l\mrj-)HO^i.pBr EJ.Briiiatl. 1 ï.iu-S. 1 ff.
Dl WaTITIVLOIV a SAINTI5-H*t.ÈKI! (Sl> Jllitl-lfi
ocl. J»l r, 1 , (.»r /, Sihfitrf, U . i n . Iti. :t rr. SO
HKTOIEE OE dix AME ( liijO-lâ'iO), P*T ^U^
St9Ke. b T«l. lu-g ...... % (t. •
RUTOTHC CO rAKTI nipuaMCAIH ■■« KhaHCC
(tH^liTO), |>arC, VTeiJI. i Tnl.in-B. 10 (r.
A««>CIaT[OIIB KT »OCltTl'» SSCiBirK» »i.t<JS
lA mutntME RÉPVALIVt'X (il*'lS-18.Tl),pi»r
/ Tffi'nm^^. 1 Fol. iii-Ji. .... 7 fr.
I VlETOIItE. UD MOBTBEmiiT 90I1IA1. ni FllA«CB
( 1851'1Uï2), pur U miwt*. I val. tD-S. 7 tr.
HiETOïKE au «ICOHD EurtRE (ISIS-ISTtl), pEr
Taiil* Dftorii. A v. îa-8. CJi»e. 7 îr. •
BlETOIOE DE LA THOIElilHE HÉPUBtlODE,
Hr £df , Zmtrt i I. La p^àii<leii4t« da
M. Thiet*. l'id.lTol. tik.8. ... Tir.
11. La fteaiûtBit ia Marfchml, 2* 64.
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lit. La priiidïDOS d» Juin Orsv^. ■]• Ai.
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A. Métin. 1 rûl. idIS .... 3 tt. 50
AtLEHABMI
LcGMJiDTtiL-iaii T,» &Kitx> ilSùa'KtS}, piLT
Sli. SckmtilL t ml. iD-t. .... 10. fa
H19TOIEE RE LA Ciias«E, d» Ie mDrt dE Trt-
dèric 11 E !■ hEUiJledn SAdowA. pAr £. Vf-
fOFi «t /», /)uii,(oii, hi-lî, a» éd. J fr. 50
KliPTi>iE« D«i.'Ai.u&HADit«. daa. Ie h«tEilU de
SàiiEww.p. A'uf. IcyoK. la-l'.JJ««(l.3fr,»
OniDirrEft iin #âciAL|.«ME e^'èItat eM ALlI.^
M«aK«iPEf f,"/i. Âw</#r. I Tol. in-S. J fr,
ÎJt. (itnacnATO tociAunlui aix^waide,
pv JTi/';. MiihmuL 1 »o1. in-S. tO fr. *
L* l'jti;s»K r.T vj, Ki'nLnTioE de 184S,
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n.L'aciioj,ilgBl-IIITù].i »^.tij-«. 10 fr.
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Marie-Thùr&Hvjtii^u'EDUfl juon, pEr L.X»-
tttinf t Tal.iU'IS. 3>«dltl0a. . 3 fr. ÏO
ElAOCa ET KATIOStAXITÉE EV A ElTHICnK-Hcla-
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Lee Tcti^.gu]» rt la îiQiiixjE cottricrâ^o-
HAiHfi.pAr /. Hourtin- 1 ¥n]_ln-lî. 3 fr.Mî
LcrAYSHAoïTAn, p. /f. StcavJif. la<l'2. Sfr.SO
HuTOiaa de i.'SsFAaiiE, dapui» Ie mqrl à*
ChEJ-ISE Itl jiiiqa'i d»e joar*. par fl. Rry-
nmli, l wil, iç-IS. ..... 3 fr. M
SDnSB
KOTûiRE DU fEorLE iDisf E, par DaeniiiJttr.
1 «ol, iu-S s fr. •
ITfcLn
HitfOtiiE DE L'Italie, d«pii>f IBIS juqii'E
la mon dï Vieior<Eiinnatti>«l, par g. Su-
rin, i *ol. iD-1! - . î Ir. ÎO
Histoire nm LuiiiTi iTALiiirni (ISII-I^I),
psr Boilon iCinf. '2 vût. la-tS. . , 15 (t.
TDBQDII
La TuBOIIIE et L'hELLÉMIIUE COHTEHPO'
RAin.par V.fi<lranf.ln-IS.5*4d. 3 [r.5CI
ËATm
La THAMFORWATIUK 1.1 L'EoYfTE, pEr
AU,. UMn. 1 rt>l. lu-lî. ... 3 fr, M
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(HKÎ-IWO), par f'r./ïanw. 1 ». in-S. 7 It-
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F. Wiitt«r. La DKSOLtmoK deh assrmblkes
PAHl-EWESTAIHES. 1 ïol. ln-8. ... Û fl
B. C«idlar. L'Exfiamos de ChiKe us
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Eag.Daipola. I.t fAituALiiiKE nifOLUTioM-
EAiNt. IQ IS. h' éd. .... . 3 fr, 5t>
Cm. dB LaTslara. Le eficiAUjiHEcairTEMi'O-
•AiB. Il'édil. 1 fol. (n-19. , . 3 fr. SÔ
tag. BpoUtr. Fiaunea DiarEanEi. 3 toI,
lB-13, ahactiD 3 fr. ^0
— L'tDOCATieil D( LA DiHQcnATI E
t »<il, in-19 3 le. 50
— t'àvOLUTUm POHTIOO» «T »OCIALI DE
L'EdUBX, 1 «ol. In-I?. . . . , a fr. 50
— HOMMEi rr CHQBta de la HÉvaconoB,
I Tnl. IB-i? S fr. W
ItâUr Otfuse. TnAKSFORMATioiia ao-
ClALE». 1 »ol. IB-lï 3 tr. 50
— Du TRAVAIL XT PI «H COU BITIOKE.
l fol. m 12. ........ . 3 Ir. W
1, iMilBliat. La n* a Pa*ii rtnùnn dke
AMMÉX DE LA hÉTOLUTtOB 1179l47Va|,
l *f)L io-t-i , . • 3 Ir. 50
fi WtfD- L'ÉCOLE SAIHT-SEHOBICnttt. 1 Toi.
îp.lî.. . sir.se
à,I4isbtsDlMTg«r. LsaociALiiME UTOrioux.
l ï.)l. lu-f? 3 Jt. 50
_ Le »OeiALI5MB ET lA RÊTOUTTtOW rjiiit-
ÇAUt. 1 »al. iu-S ... ... 5 (r, »
J. BourdtBU. Le snciALisuE allemabu BT
le HliiiLi3MiïnUs»».a' tid. Ia42. 3 (f. 50
— L'ÈToi,tiTt(iii M) sociAUSH». ln-1S.3ff.5û
M. CaitrJal. F.s Chine. 1 i'>l tu ('., 3 (r. 50
CHEMINS DE FER
DE
PARIS-LY0N-MÉD1TERI{\^
VOYAGES, i mNÉHAIKES l-ACULTATIRi
de France en Algérie et en Tunisie,
ou VI ce- versa.
f (Jc-i rnrnel* tlp l"*. î* *•! a*
l.i S- Cl'
lit! Traii»|i
Ln ('.ompatifùt: 'Itilivre v
luer. i pris r*<luilç, <1c« v-
vaut» T Paris-Li>iiri-M'
rk'ii, K9l-Alp«^ri»rn. 1,;
(ir tiitvigiitlon mivlr U-" '
— Ces voyiiufts. (1"iil le* iti, '
doivuttl cuniporlcr, on m«'i!.
limes, soii île* (larcoiirs u..iiiiiiii. - . i mh^iiitéi:- ..i m
rc'^t'oux fraiH'aiM doiveiil t''lri< <li? 3(in km. nu maint on '
jjareoiirs nuirilijnes ilcurent Hre cJTectu<?b «xclubiïcrïK
L'ili[i''TMiiv iloit raiiiivuer le vm.iL:i-iir ii sanjiolof '1
Lt:>i rAiiiirlii mmi( vnlrlllI<;^ peu ure; relie ^
tletix ou trois p(*-tintlr« <1f 30 joi i nnndt lu p
10 n/n <1ii (irU iiiiti.il Jti cnrueL pour rliiiqiji; prolon^aliuii.
Arri?iï CiculUilir^ii ànm loulcs les gnre^ <Ju pnrcoiiri.
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départ.
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drr.ut;iir»!s a ilinérnirtiâ fixes tr«':i varici:^, pcniicHanl il'
inttrcssiinli't' fl'î TlMti*.', — IjJi itomi-n'ïlitliiri; coiiiph>l»; il-
l.ivrct-tiuiik'-Iloraire P.-L.-M. n'nilu ft fr. Su iJan» U>ul«¥
ExL'infik il'uQ CHH vcjjaj^eii : Hliniruin; hi-A^ ; i»j||-ie, i
MmtaiK', TiirtTi, WlIftA, Vpniio, Bolopnc, Florr.-nce, -Pi'-
Mar?i-)llc, I-yrifi, nijon. Pori?. — lliiréc du v«)yngc : Çlp jgur^
2^3 fr. SU; r i:la-.sn : !s3 ff. 20.
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ili: voynpcs iiiiern.iiifuîattx h IHnéraii' ■- v«>\u)ietir
fi:cliii:r iles voyuws ik* Frani-i* en Il;ilic u jiria rtJuila. L'ilinéraire dail cwncner
voyaKeiir & si'tn poinl ilf" (l(*(i<irl
P*n.-yiir» miriioiim tim^-: dott IttloiiJÊircs, — Validité : t5 i ' " ;r
W J4>tir<t >li; 9UH1 A SifU'i kiloDx^lf'âs; t*l) joitrt aii-douue 'I
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>'icc iejcmr rti'^nK." lor'xju'ellt* parviennenl à en* gares «vont nii'i
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tarir gtnérAl, varie cotre 20 p. 0/0 pour deux personnes «l iO p. 0/1) [>our m |i*:r»onn«
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Im Indlcatcun d>» Cbiiinlni da iar at ilaa -tonamit,
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nit lita «a «ogcof uao
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BUMa a'alhr etrttotir iailvUitvlt ot (tu fumitle de toutes cltisos.
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Arcu'lion, Kinrritr, l>;»x. I*an t'I l»*s .itilr • ' miil'
Kr.trnuî ; l ' ilr-s bilhiU d'itlli-J" ttl i't?t<itir inili'
UuO du i'i 0 (I <•» 1" dasic fi '" 'I 11 -n i^ I. , . .,>
lOloui- ik' fumiili- »]« tiiHlui 1 ' .utct-'iUinl. «Iça i
poUf UO'.' fiiiiitlti^ ilv 2 |»(;r*ii<jii' > .i l'i 0 () (mur mir i.njuin- u" <i |
plus; ce» réiliK'lions suiit ("ilculé^îi sui' lus [trix du tuikf ^t''ii<'ral d
lanc> Ile avfi: rnirtiiiiuiii de .'lOll kiliynir-lifs. ail'
Li 'mu<:<ud ; (jôn:, laui*.'. iiidii. Iiiiiiriii'. â;il'.(:
■ in^re, L'i.Mti jiiM'C, (•«•llc-tiit'r»-. ■-■. Mi-ur. '
iVceur, oiK'le, latik*, ntvea • r^irvtU'u.
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Ce* l>ill<*t<» «ont vaînblM 33 ioai-**, non crtmprfH l***" fr^nT* <Ti»-i^<*fHTt #i
[rivre, C.fUc ilurt'c .|o i-îilidit*^ pou! 'Mre jirolonçtfr? df"
innt un i>U|ii<i>-tii<'iit de llMi O du |irix (xiiuilif du i
j>our
¥OYÂG£S DAHS LES PYBÊfiÊES
Mrantt*'*! fl» "i-"i<" I" ''■"*>-■> ■•■> i» l'rMj''» "I \-, Slitmiii bnlii.^ir*.. il. . lu r„i -.it ,tn i.nlf.. ci» i ;»./•., .rn»
1 ITINÉRAinE
P&rlB Bordeaux — Arcachon - Moat-de-MartAO - Tarbea Sagaérea-d^-Btgof re
— Montri^ieaa - BagnereB-de-Laclion — Plerreaite-nestalat — P*a» — Pajréo-
8*7oiiQe<Dax, un Pu^ûo Dax Bordaaaz — Parla.
S' ITINÉRAIRE
Parla - Bordeaux - ârcacûon Mont-de-Maraan - Tariie» — PlerreM "1*8
- Bagnèrea-de Blfforre — BBAnereB-de-LucSon — Touioat«' — Paris »:.•
L4ll..»-r,<|.,..tf,- .,.> • „i l-'iv. a,-(.,,m,i;i>-j,
3' ITINÉRAIRE
P&rls — Bordeaux - Arcnchoa - Dax ~ Bayonne^Pnfûo Pau cmi PnyùoPsa' —
Pleirefltte-Nestalaa - Bagaères-iie-Stgorre Stagneres de tacttoa — Tonlou«« •
P&rlS l'i'J M..ulrjilh.iMCiilii,ft-Llin.i)!"« .ii. l'i.l Tiifi'iii -l.lili'">ai-*'
Prix d*s BIUau : 1" olaH«. im tr. &«; S* «luit», ■■* tr. à»
in :> l'arenutuiot «t MI9II
Leti i'ilk'b 'lu (i«ix-uur9 .1lllltUuu(lel:^ ci-de.isiis piiuranl
mrTnVtiVirr!! i1il
Ir
p<iu«'iini
■>oil au coin-
(lu <iii & Tou-
>? ùt viiliillU itu Inllet circulaiN
I» ^>. :rtxn^ lintf '<■•■ tu cnr<^ 'li' TiTts-^îiiiii t'tifjay ooa ICxpojiUisn
S'Uo(«llrâ|<Kle«}.
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•l dan» k's f^m i
fJurrc : 33 j"
PaiMlIlÉ lie i.niM.i.iULiM
Ces billela iJoivent éir<
UaATfil f«<:uIUtiC citl .h.l ■..-. .. . ..m . > . ... ..
WLkUoaûtlTa.
ATtB. — Un nvT«t iiidliip>am «a iMtaU !•• coatUttoo* dana la«qu«l!«a |Mav«nt fetre'
•(RwtaA** la* Bxcuraloos «al envoyli faranoo A loat* paraaiin* qui en tUt la d*iiiaiid« au
Bénrle* «Odimarolal d« la Campagnls, 5V bOOlAvArd Bauaamanii, à Parla (tX* arrond').
li: l'RtaC. <l'Orl(ia.ns|
'inallou.
. u gAfti fie tl*p«rt.
iMivir toui parcours de {«lu» <!«
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de llSlal. d'Orli*an». rlu Midi ol (ia Pariif
par le voyagetir, el »vec k'i rûdticti''
(larcoiirs (aller el retour comj>riï) ■
S personnes, 200/0; «le 3 personne», i: •'•■-, ,..,,.. i r r. .- .. .
de 6 per:<onnu on plus, 40 O/ii.
Rxceptionnellemenl powr le« p»rooi»r» emprunUot le râteau Ae Paris-Lyon-M4(ltWr
rAtiéti, te$ biUeLs ne wnl iiéli\ràa qu'uun: rn.inillc& d'ao iun)ri& i|uiilre {^Kfrsorines et le
prix «'obtient en ajoulanl. an prii de li bitJelj simple-' nrdia(vjr«s le prix d'un de cç:
hilleta pour ch&rjue mcmtjrr de lu ramillé en plus de Iroia.
ArrùLs fat^nlUliTi sur tmi!» les puitiU dii pa.r<:4iirs déai^^ués sur la detiuiDdc
Duréf : 33 jours, noti compris les jour^ de départ •( d'arrivée.
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Biîl ' ' n's luule l'année aux prix uniformev ci-après pour les trot» niniiraif
!*• ri r, 50; 2' classe, 122 fr. 50.
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Pacnll^ d« proloiigatian moyennanl jiuppkmcal de itiivo.
Provence — Ptrénéea.
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i i". 2' et 3- par
i i'. V, !}• el ;'
' 8* paroDuriî . . . .
pnrcnurs.... SB fr. an l" cIaksc; M !r. en â* r.laaae.
porr.ours. M — 88 ^
paroDurii 114 — 87 —
Le a» parcouri peut, an niover de billels *pêt:inux ir*ller el rpionr k prix r^dalU da-J
0(1 p'i'" "i^* ■"■=•> I Ile, s'élendne de Alhrseille âur le littoral juagii'i Hyticns, Canoea, îiic
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' Il «I fi, M<jLiti4i. nt>tir<rt Fru(n\ TirT«|ir^<le g^!«ekrlllM <Alblirl
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Nr,. Ue« Uarîn» TocheUU <Oabrlel Moaod).
lin- «t|iliaWth|ui! in* i>«rMMinett ni dei ehnuA dt Pnrt^lloj'a
Mil
Il .>li'ili'il iiiiii 11, li'Klin.in'l t>r.ili'ii I tiiiillfiiajivjuri ■|,^J t(
I-. t,i»iMn>.^ 1 .- 1 •iiiiyiumi» 4u«tro-buHgrol« iIp tSfl", Ëladu «nr li* iluvlitinv (Q*hHaI
Monody
Vicomte i>K Ijum ,11 1 -RiiiuK M<Mt dinliii'^Auti' <*ti AUmnti^A ;iH7v'-ti^i <PiiulMauer)<
^1 ei
I.ES l'K0CHA«N8 NUMÉHOS CONTIENDRONT :
G. Bourgin. CitijIloHlro hI U frAiM^-mAçonnrrin, t)'4{ir^> îles ftocamraU llalicBs.
E. Bourguet. li- «Inr ■!•• ri..,i .-ni ,.t i .,ii.,,,u,. ,-,,r, vi.
Qastou C«t)«ii. i.f u|>la<l«« I1i<mItv|>Iii
j la fin i)u \vi
J, Caimette La pillltiijllr nKim^lH'li' lUn* lit ^tUPUi: lit' l-i-i
G. C-anton. 'Nnpoli'uti J- cl r*!)!)»- iiNnuii. sicut-rifiir Am M
Suiiil.Vincfiit ()(r Partie
G. Ch Le ciiiii|>li>t dti l'iiti \I1.
GulUaimve uepplau '
Eugène Déprez.. l.. lijurli-
Oeorgea Goyau. I.ca n-iuiiur-. >"ri-iiMi <U'y Ktut [>ii<cl<^li«ii.
Jean Oulraud. L.i )intili(]ut> ilalicnni! du |iu|>r U-irtiii V.
Raltnond Guyot H L. Théoard Le ion*i'rii->"">i i:.."i....
M. JapUcse. I^ulx XtV t<l la enr;rrt airiilo-liuli-'
C. Jutlian. L'urganinition cl le (;••»« <<riieiiii?iit i , li Qéur, Augatta
TlUrf.
Cb.-V. Langlnls. nnléiiiirrs rccufillttfii par les lùuiufUïur» do »ual 1.0aiA M
ileniiti* i'>ii>MlPit« «lirccl».
B. de Mandrot Jcni ,w ttoiir;:ii;{iii*, (tttc li*^ {tMttitiil, caml« île adirer*, si le imeàt
; II. liij-ijr..
G. P:i LiiHHU' cl la t'iiUli<nir Ae- Louli X|V.
Chr. Pii>»i"i ,1 l•^ Knni cl U ii»rcrlli'rim en Lorraine * la fin »''• ■
Jean Puget. l^>^ iitij>liir<) de Harra».
Jacques Rambaud. Le néiièml llt'jtilcr à N.^(>l««i
Fï'ançols Ricci Xi>lt sur li'* i.ni)» il« In Loi ".ilnjuc
Alexandre Schurr. Un inoniu ftiiiiç.Nià on i'ol<tKni^ ivu xn* s^titU : U chnMi>i|o*«ir_
C.uUitt Mminintltt
G -N. Trlcoche. 'aN<.liln^inii ri Juiuiiiivillr>. L'«piluUlloa 4o Forl'NacMtitj
George:^ Weill. 1 i^s» l«iif«'.» dAihilk Mur«l.
Grégoire Yakacbitcta l.a Hu»iv et In Purle utloiiiune, <io iHU è XtiO.
N^B. — ta Mrintioit de ta Revue fMnriqat n'ir«r pat mpoiuabU dej mon*
«M tnserét.
REVUE HISTORKJIJF
PARAI
>N PAR AX,
Abi^iuwnuntt tt Adminùtralian : liliminn .'
'/ Rédaclion : 108, boultsvara ^îanii-uuruiaiu ^iiwairi^
■ n).
CONDlïIUNa L).
LA
1»0LITIQUE FRANÇAISE EN EGYPTE
A LA FIN DU XVIII» SI]f':CLE.
(Suite fl lin*.)
La monarchie a [M>ur4uivi à plusieurs reprises l'exécution de
rasle» plans commerciaux, de véritables plans de pénétration
'asiatique. U'rsqu'an rapproche des teutatîves accomplies eu même
leinps DU a pBU ti'aitiiée^ de distance^ sur des points quelqueCuis
éloigné» les uns des autres, ou aperçoit entre elles un lien et
l'on voit s'êu dégâf^er un plan.
L'année même où il lit au Conseil ud * Mémoire sur le com-
merce », qui est tout un programme de relèvement maritime. Col-
bert fonde la Corapagaie des Indes, bi assure un fonds considé-
rable, une Hutte, des comptoirs dansTludouslan, uti élaLlissement
k Madagascar {16(54). Uu an après, il cliarge M. de La Have-
Vanlclet d'obtenir de la Porte l'ouverture ii notre marine du port
deSue^ et de la mer Rouge (1605). L'année même (1070) où il
renouvelle à M. de Nointel les iustructioas dounées cinq ans
auparavant à M , de La Haye, il iovite nos consuls dans le Levant
a lui faire connaître « de quels moyens l'on pourrait se servir
pour avoir fréquemment des nouvelles des ludes, combien de cara-
raoas de Perse et des Indes il vient chaque année dans leur
échelle, combien elles emploient de temps dans chaque voyage,
tant CQ altaot qu'en revenant..., etc. ». Kn 1702> le comte de
Poatchartraiu cliarge un émissaire de se rendre auprès du roi de
SeoDaar et du né^^us d'.\byssinie et de chercher de ce côté un
accès à la mer Rouge. L'année même où cet envoyé, Le Noir du
I Voir Knnu hhtartqur, t. \CÂ, |i. 1.
ItKV. UttTUH. \Cl. 2- rAM. 15
22n
TUfr.oK-at. «on.
R*jtile, périt assassiné, u» autre agent, .lean-Iiaplist»^ Fabre,
eu mission auprès du shah lie Perse (1704). Ainsi rapproclièes par
leur date et par leur objet, toutes ces tentatives apparaissent
comme les différentes parties d'un mêroe tout, d"iiu plan traditiou-
nel de pénétration aux Indes par les grandes roules commerciales
lie l'antiquité-
La royauté a été hantée par ce plan jusqu'à, ses derniers ins»
tants. L'Iode a exercé sur elle une sorte de fascination. Le com-
merce de cette région lui est apparu comme le commerce par
excellence, « le grand commerce », « le seul qui soit considé-
rable » et qui permette d'assurer à jamais la pros[>érilê économique
du royaume. Détourner cette source de richesses et la capter au
profit de nos nationaux a été. depuis Colbert, l'objectif invariable
de tous nos ministres, de tous ceux du moins qui ont eu le souci
de leurs devoirs, le but suprême de leurs efforts en matière mari-
time et commerciale.
Ils ont essayé de l'atteindre, tantôt par l'une, tantôt par
l'autre des voies qui s'offraient à les y conduire : par le Cap, par
l'Egypte et la mer Rouge, par l'Asie Mineure et le golfe Persique.
par la Perse et l'Asie centrale. En 1708, la rtJUte du golfe Per-
sique paraissait avoir les préférenctw du gouvernement royal.
Entre le duc de Praslin, ministre de la Marine, M. de Perdrian,
consul de France à Alep, et la Chambre de coramerce rie Mar-
seille, s'élaborait un vaste plan qui resta d'ailleurs sans eifet, en
vue d'attirer le commerce de l'Inde dans la Méditerranée par la
voie de Bassora, de Bagdad et d'.\lep'. Deux ans après, la chutii
de Choiseul entraînait dans l'oubli la question de l'accès aux
Indes, par quelque voie que ce fût.
Une foule de documents prouve au contraire la fidélité du public
à cette idée, dont on peut ainsi suivre la trace jusqu'au moment
où le gouvernement s'en empara» pour essayer encore une fais
de la réaliser. Mais ce n'est ni la voie de Bagdad ni celle de la
perse que désigne l'opinion publique; c'est celle dont, par trois
fois, le grand Colbert a essayé de nous ouvrir l'accàs : celle de
Suez et de la raer Rouge.
I. f Mémoire sur le commerce que la nalion fraui^diae peu! enLreprcndrt^
d«D» le goire Pers^ique, Baeaora, Bagdad et échelles du Levant, présenté en
176S à MoDieignear te doc ite Praslin, niiait(re tle ia Muriiic, |>ur Je sieur Pelni
Ail FerdriaD, consul de France à Alep, cic. » (Arrli. iml. <\i- Iji Cb^inlir*! de
commerce de Marseille, HCI?, 17W.J
ti POLITIQUE rUTTÇirSK SN EGTrTB. 227
Amener & Suez les marchaadises des Imles, eo assurer le trans-
port, par un mciyeii (luelconque, route, caual raariliinG ou canal
dérivé du NlI, eutre la mer Rouge et la Mêtliterrauée. telle est la
[Solution dont le public anitiDue à se mootrer partisan. Cette
taolntiuD suppose deux conditions, qui apparaissent comme la clef
de Toute de tout le système : l'ouverture au pavilloa français de
la rnoT Rouge et du port de Suez, formés à toutes les rnarines cliré-
tiraoes, et la liberté, pour nos marchandises, de < Iraosiler » par
le territoire égyptien. C'est par là que l'Egypte devient partie
i-AQ procà»; inaijs elle n'y iotervient, pour ainsi dire, que par voie
coRséqueDce. L'Egypte ici n'est pas une fin, elle n'est qu'un
ayen. La fin dernière, le but essentiel, demeure l'Inde, qu'il
l'afil d'atteindre pour en capter le commerce. Ramener le eom-
de l'Inde dans la Méditerranée, en lui rendant l'accès de
route primitive, et profiter de la .situation prépondérante
aa{uiâe en Egypte par les Français pour le placer entre leurs
ktttf, ainsi peut se définir l'objet général de l'entreprise. Dis-
Incto, sinon indépeDdante, de la questioti d'Kgypte, la question
lie Sue/ n'est qu'un des aspects de cette vaste et otmplexe question
■de rinde, qui se potie à la fois au Cap, en Kgypte, dans le golfe
fPcrsique et dans l'Asie w^nirale.
Les mémoires qui traitent de la conquête de l'Egypte font tous
lœpart importante à la communication de l'Europe avec l'iade.
lis il «Q existe aussi qui traitent spécialenietit de cet objet et
n'envisageut la conquête que comnae ud moyen d'atteindre leur
bot. Eo 1773, par exemple, M. de Grimoard propose que la
France et la Hollande s'unissent ftour mettre la main sur le
étroit de liab-el-Mandeb, établir un agent à Moka, se frayer
un passage de Suez au Caire et tenir ainsi à leur discrétion la
paîssaoca anglaise dans l'Inde'. Est-il un titre plus signiBcatif
IiMT celui-ci ; Mémoires sur la nouedle route auvr !nd€s
ientales" î Ct^iie roule, c'eat natui'ellenienl celle de Suez, par
li|uelle Louis de Laugier rêve « d'associer Marseille, sa patrie,
au port de Lorient, pour faire avec plus d'aisance, de sûreté et
I. « Hèaalrc «ur Ica projcl» quv k Fruiice et l<i llullaoïlc («oiivetit tonner
rtUlivnnent A l'Aulo et mjt im inittirt i|iit (luttent 4?Dgfi^i>r >:«*. ilvui |iuin«iiiire'i
* i'unk fmiir } opérer une r^vnlulJtin, > (Arrh. dm Afl'. ^(r., Mémuires et Jvcu-'
mcati, ladM orlnnlalen el rntonW frariçaUfS, 7, 7, tT73.}
X. Aicb. dM AfT. «iT., Ui^ini>irr« et documents, Indn* ArJenUI«4 4l eolonlet
(nnçilM», 7, 7.
3Î8 PWSÇWS-CH, BOPS,
de bénéfice le commerce des Grandes-Indes >. De Poodichéry h
Marseille, il y a euvirou 1,800 lieues, taudis que de Poudicbéry
à Lorient il y eu a presque quatre fois autant. * On peut tout au
plus calculer le tempe de la Douvelle route au tiers de celui ({ue
demande t'aacieona. * Aveuglé par une illusion qui lui faisait
croire le sultan résigné k se dessaisir de l'Egypte, Laugîer ne
doutait pas qu'il ne nous acairdàt le passage des troupes, de Tar-
tillerie et des launîtions, l'autorisation de construire au Caire
« une bonne citadelle pour 8 à 10,000 Français », une « forteresse
moyenne » k Alexandrie, des magasins et casernes bien retrao-
chés à Suez et le droit de tenir garnison dans ces trois villes. Ces
concessions pourraient être le prix de la loyale assistance que
nous offririons aux Turcs dans leur prochaine et inévitable guerre
avec les Russes. Grâce à ces dispositions, nos troupes arriveraient
â Pondichéry « eu meilleur état que ne le serait un régiment
qu'on ferait passer de Strasbourg à Marseille..,, tranquilles pos-
sesseurs de la communication des deux mers, nous serions bien-
tût en état d'humilier les Anglais en Asie et de leur faire la loi,
ainsi qu'aux autres puissances qui y commercent ».
Mais comment établir cette communication? Au moyen d'un
canal, répond Laugîer, qui ne désespère pas de persuader au
divan d'exécuter ce travail h ses dépens, moyennant l'envoi « des
hydrauliques et des architectes dont il manque ». Le gouvertie-
ment fera partir pour Alexandrie deux iisgéuieurs, deux capi-
taines marchands avec douze matelots robualest auxquels s'ad-
joindraient sur place deux commis français et un interprète. Seuls
initiés au secret, les deux ingénieurs entreprendraient un voyage
d'études^ se donnant « pour deux académiciens célèbres allant
interroger la nature dans ces climats *; ils revêtiraient le cos-
tume des Grecs. Leur exploration s'étendrait aux côtes de la mer
Rouge, au port de Suez, aux terres qui séparent ce port de Coptos
sur le Nil, au Caire et à Alexandrie.
La proposition d'un canal de jonction n'est déjà plus nouvelle,
l'idée en est désormais admise, presque banale. 11 n'y a plus de
dissidence que sur la question du tracé. Le baron de Waldner',
qui rejette absolument l'hypothèse d'un canal dérivé du Nil, pré-
fère au tracé direct de Suez à Péluâe un canal de vingt-huit
lieues de longueur, allant de Suez au lac de Sirbonide, près de
I. Arcli. des KSI. étr., Uémoires el docameQls, Tnnniit t4*l!>.
1.1 FOLITiarE FBA^rilSE ty Éf.VPTE. 229
Gaza. Udr précision qui \a jusqu k ]â mcnuUe supplée comme
loajounà la faiblesse de rarguroentatioD, DimeDsions du canal,
prix «-«t durée des tra%'aux, tout est prévu, déterminé. Parmi ces
puérilités, oti est surpris de trouver des idées justes, des détails
[iDCéressatits- C'est ainsi que Waldner détruit la légende de l'iné-
Petite des deux mers, ubjectiou qu'il traite de « farjtùme de l'igno-
looe » et de « crainte vulgaire ». Il est curieux aussi de le voir
' l'emploi de la maiu-d'œuvre indigène, de ces vagabonds
|ae le gouvernemeul turc n'a jamais su fixer, c'est-à-dire des
Jouios nomades, pour lesquels il aurait voulu construire * une
ibdrerie sur les bords de Sueï, près des fontaines de Moïse ».
Il faut, dans ces projets, faire une place à part à celui du baron
|4e Totl, parce qu'il resta, pour ainsi dire, moins platonique que
autres. Pendant son séjour eu Egypte, en qualité d'inspecteur
I ^belles du Levant, Tott jeta les bases d'une entente avec le
md douanier Cassis et envoya même k Sue^ un certain Hela-
loue, dont 11' déplacement figure sur les comptes de l'inspection
pour une somme de 765 piastre»'. C'est la seule indication que
l'oo ait au sujet de cette luissioa. Revenu à Constantinople, Tott
tuilsuu^ les yeux de Mustaplia 111 le projet d'un canal de jonction
entre la MMiterranée et la mer Rouge, projet que le sultan
parait accueilli avec une faveur dont l'exemple est fort rare en
ireille matière. Ce sérail en eflfet, avec la proposition d'El-Eudj-
Ali en 1586, la seule velléité que la sublime Porte eût jamais
laifntée de rfôoudn* le problème par ses propre.-* moyens.
Malgré d'auaai pretLsante^sdllicitations, le gouveroement fran-
çais 6t preuve, jusqu'en ITSri, d'une indifférence qui contraste
irec l'activité des Anglais. Ceux-ci profilèrent en effet beaucoup
lieax que nous des boniKw dispositions d'Ali-Bey, qui gouverna
VKfSfie de I7fi6 à ilT.i et qu'on â prétendu hanté de toutes les
conceptions de Bonaparte, de Mèhémet-AU et de M, de
Dos Anglais indépendante de la Compagnie des Indes
laaèrent avec lui ' une convention qui ouvrait Suez à leurs
MTtres; leur pavillon y parut déjà de son vivant. Peu de temps
ipr^ la mort de ce mameluk, l'Anglais Uruce. ancien consul de
HB nation à Alger, revenant d*un voyage en Ethiopie, obtint de
iramed-Abou-Dahab, successeur d'AIi-Bey. la confirmation
1. Arrli. dm Afl. ilr., rarlon Intiluk : ImtperUon «les Acbelle»; lnt(M>r.Uon
4a Iwroo Je Tott.
230
Fiuxcni6-ci. Eftm.
du privilège accordé k ses nationaux (avril 1773)*. La Porte
réputtdit à ces premières déiaàrches par le ônnaa de 1774, qui
interdit l'âccès du port d« Suez aux Davires francs venus de l'Iode.
Ce finuan u'empêcha pas les Aoglais de fréquenter la mer
Rouge et de négocier avec Abou-Dahab. En janvier 1775 arri-
Tarent à Soez deux vaisseaux, l'un chargé de marchandises,
l'autre destiné seulement h précéder le second en opérant d^
sondages et en indiquant la route par des signaux'. Ils furent
bientôt rejoints par un agent de la Compagrûe anglaise des
Indes, porteur de lettres du gouverneur de Bombay, et qui repar-
tit au bout de cinq mois, em[>ortaat pour rjû.OÛO écus de mar-
chandises d'Europe et 80,000 écus en espèces. Le 7 mars 1775,
interviut un traité entre < le séréûissiBie et très puissant prince
Mohammed-Abou-Dahab et l'honorable Warren HaMiogs, pré-
sident et gouverneur pour la nation britannique dans le B»i-
gale^ ». Aux tennes de ce traité, acheté à haut prix, les Anglais
obtenaient la liberté absolue de la uavigation entre Suez et l'Iode,
tout^ sortes de sûretés pour le transport de leurs iDarcbandises
de Suez au Caire, rabaissement des droits à 6 if2 */„ pour les
provenances de Madras et du Bengale, k S "/„ pour celles de
Surate et de Bombay- A partir de ce moment, il n'y a pas de
dépêche où notre consul n'annoDoe l'arrivée de quelque navire
anglais à Suez. Presque chaque fois aussi prenait terre quelque
offlder de la Compagnie des Indes, porteur de dépêches impor-
tantes. Tantôt c'est un agent du gouverneur de Bombay, taotôt
un conseiller au conseil supérieur de Madras, tantôt un colonel
et deux ou trois fonctionnaires qui gagnent Alexandrie en toute
Làle et s'embarquent sur le premier uavire venu, en partance
pour l'Europe, pour Trieste, de préférence à Marseille. Un
nommé Baldwin, résidant au Caire, est spécialement chargé
d'assurer leur passage et de veiller sur cette correspondance*.
Ces allées et venues mystérieuses finiretii par donner l'alarme
1. Arch. de» Aff, étr.. Currespanilance contnlure, Le Cdre. Lettre do cooaiil
Danarat, en <]»t« du 31 avril 1773.
2. Arch. des Aff. étr , CotTespoiidaiice couftalain, L.e Caire. L«llrM du conMil
Hufe ea dates des '20 (érhec el f> juju 177^.
3. Arth. d«« Af. (Ir., Currt'tpântlince eon&ulnire. Le Ctirei t77â.
4. An:h. <les AtTi élr., Corre«fN}D(l«nce l'onsiiUire, Le i'«ife. LeUres du c^it>^ut
More, B nwr* 177(5, Ib déeembrf 1776. IS pn^icr 1777, a mars 1777, 5 *»ril,
23 «Tril m7.
U Pill.lTUfl'r: PR«N(-»ISE KN JÎr.TPTI. 231
éfttÛiirc, à Gonstantinople et h Versailles. Dés 177H, le sultan
emayt d'y couper court par un oommanderaent. Comme cciu-
RM>!iur(! èUttl r*>stée sans effet, ta l'orte se décida k «^nieltrf uu
nooTcau flriHan, dans lequel, avouant francliemeat ses craintes
sar la profanation des villes salâtes et la conquête de TÉgypte,
elle «njoîtil <le saisir les navires et les marcliandises qui arrive-
raient ii Suez. Ce tirman n'était pas dû à la saah' initiative de la
Porte^ mais aussi h l'iaterventioia de l'a mbassai leur d'Angleterre
Ini-roèrae, agissant h rinstigatioo de la Compagnie des Indes.
Gdlf-ci. jalouse de la coneurreBce que le corrinierœ libre lui fai-
sait (lar cette voie, n'avait pas hésité h solliciter l'appui du gnu-
vemeraent turc jwury mettre obstacle. Cet exemple mémorable
des entraves créées au commerce national jiar une compagnie pri-
vilégiée fit sur les esprits une impression d'autant plus forte qu'il
eut un dénouement plus inattendu.
Une caravane anglai^iie n'étant acheminée, peu de temps après,
de Suez au Caire, les beys la firent détrousser et piller par les
Bédouins (1779). U parait probable qu'en se faisant complice de
cet acte barl»are, le youvernement anglais obéissait surtout au
désir de couper court pour jamais à un ajmnierce qu'il craignait
de voir tomber entre les mains des Fran(,'ai&, beaucoup plus soli-
dmaent établis au Caiie et depuis be-aucoup plu:> lungteiupD que
«m propres sujets'.
La FraDCvC apporta d'abord à combattre les menées de l'An-
gleterre une extrême tinûdité. Elle en fut pourtant très exacle-
monl tenue au courant et re4,'ut même d'Kgyptc des offres spon-
Uitièes de service. En 1775, le grand douanier avertit le consul
Mare que Mobamm^l-liey verrait avec plaisir les bâtiments
français fréijuenter la njer Rouge et exploiter le C4.imnierce de
rinde par cette voie*. Notre consul répundii eu iudiquant au bey
Je* oonditiun» pré.alables d'un projet de cette nature ; liberté du
IraDsit par Sue^. et abaissement des droit«^ de douane. Pah, d en
référa à sa cour, en demaDdant k& pouvoir» nécessaires pour
traiter. La réponae du mioistre Sartioe n'exprime qu'indécision
). &4pporl du marêctul <le Caslrint au roi stir le coromerce des IndM p»t la
mer RouKr, t" oclobre 17RS. (Correipondance de Turquie, roL 173. Voy. ihimî
U Icilre de Mai^alkxi » i.'bolfeul-Gounfcr, 13 livrii 1785, Currespniidancc df
TkrT|uie, »i>l. 17î.|
î. Arrh i1«» Afl. élr., CorretfxintUnci? cutiiutairf^, Le l'«irc, Lellre du rnnuul
Umtf. A) février 177r..
23Î Ttmniaïs-ca, koox.
et crainte de se compromettre i. Il ne feul pas, dit-il, se laisser
efitraîner par des promesses à des démarches imprudentes. La
difficulté vient de la situation politique de l'Egypte, « Si ce pays
était indépendant du grand seigneur, comme les régences de
liarbarie, on pourrait traiter avec le souverain et le déterminer
à nous accorder un privilège dont le résultat pourrait flatter son
avarice ou le désir de faire prospérer son pays. Mais, quoique
dans le fond la Porte ait conservé peu d'influence sur l'Egypte,
elle la regarde cependant comme une de ses provinces, et le
grand seigneur en est reconnu encore pour le seul prince légi-
time. » En somme, tout en fèlicitaot le consul de son attitude, h
ministre lui refuse rautorisation tiéce^saire pour traiter. En 1780,
Vergennes lui-même jugeait encore opportun d'attendre, ou bien
la soumission entière de l'Egypte pour négocier avec la Porte,
ou bien son émancipation complète pour s'entendre avec les beys.
L'initiative du gouvernement se borne, jusqu'en 1783, k l'en-
voi de quelques offlciet^ aux Indes par la raer Rouge. M. de
Crandmai^n, commissaire des guerres, après avoir perdu trois
de ses compagnons en route, mourut lui-même dans la traversée
de Mascate h Bombay. Il s'était chargé d'instruire nos négo-
ciants de l'Inde de toutes les riotinns nécessaires à ceux qui
auraient euvie d'entretenir des relations avec l'Europe par ta
raer Rouge et l'Egypte. Les Anglais prétendirent avoir trouvé
dans ses papiers un plan d'attaque de Bombay, et les autorités
franchises de l'Inde durent le désavouer (1776-1777)-. Plus
lieureux que son prédécesseur, M. de Montigny, parti deCons-
taiitinople, parvint sans encombres au terme de son voyage
(1777-1778)''. Ces missions prennent une certaine importance,
si l'on songe que la guerre éclata, en cette même année 1778,
entre la France et l'Angleterre et remit en question la domination
de l'Inde. Dés le commencement des hostilités, un Français,
nommé Froment, partit de Pondichéry pour se rendre en France
par l'Egypte. En arrivant à Versailles, il soumit au maréchal
de Castries, ministre de la Marinet des observations qui firent
1. Artb. de» Mf. ètr., CorresjHintlance coniulaire, Le Caire. Leltre do ininistro
Sarlïue, 'Z octobre 1775.
2. Arcb. (les AtT. Ëlr., Correspondance conauttiire. Le Caire, 3 raiin t777 cl
17 juin m?,
3. Ardi. des Kff. étr., CorrespondaDcc consulaire, Lettru du codsuI Mure.
3 in;irs 1777.
Ll rOLtTfQtl! FRATrçilSE EIV EGYPTE.
peut-être germer dans l'esprit de ce ministre l'idée du plan dont
il poursuivit plus tard l'exécution. Aussi, après la signature «les
préliminaires de Paris, Froment fut-il chargé d'en porter la nou-
velle aux Indes par la même voie (1782). Il en profita pour
recueillir de nouvelles indications, dresser une carte et communi-
quer ses idées au gouverneur français de l'Inde, qui en fit l'objet
d'un rapport à sa cour^
De leur côté, les Anglais n'avaient pas mis fin à toute tentative
decontmunication a\'ec l'Inde par Suez. En i781, des négcKiiants
engagèrent avec Ibrahim et Mourad-Beys des pourparlers qui
restèrent d'ailleurs sans effet.
C'est dans ces circonstances que la paix de Versailles (1783)
et l'envoi à Constantiiiople d'un nouvel ambassadeur, le comte de
Choiseul-Gouffier (1784), vinrent donner le signal d'une remar-
quable tentative. « Quant à la navigation de la mer Rouge, que
!e grand Colbert avait k coeur de procurer à la France, Votre
Majesté ne doit pas s'attendre que la Porte, qui l'a refusée cons-
tamment à Louis XIV, se prête h la lui accorder', * Ainsi s'expri-
mait Saint- Priest, avec une franchise un peu brutale, en s' adres-
sant à Louis XVI au retour de son ambassade. « Au resta, »
ajoutait-il quelques lignes plus ba^i, « Votre Majesté peut aisément
se passer du consentement des ministres ottomans. La station
d'une ou deux frégates françaises dans la mer Rouge y assurerait
son pavillon et le rendrait maître de ce riche commerce. * Mais,
avant d'employer la force, ne pouvait-on recourir h un autre
moyen? .\ défaut du consentement de la Porte, ne pouvait-on se
contenter de celui des maîtres de l'Rlgypte, sauf k solliciter
ensuite ta ratification du sultan? .Jusqu'alors, c'est k Constanti-
nople que le gouvernement français avait cherché la solution du
problème; désormais, c'est au Caire qu'il transporte la négocia-
tion. C'est ce qui fait le caractère propre et roriginaltté de la
campagne diplomatique menée, de 1783 à 1787, par le maréchal
de Castries, le comte de Choiseul-Gouffier et divers agents subal-
ternes pour l'introduction du pavillon français dans la mer
Rouge.
1, Arrli. des AIT. élr., Mémoires ei docusnenls, Indes orJBnlaies, Chine,
OochinchinCi 13, 5. Lellre adre*sée, le 13 décembre Î780, par le sieur Froraenl
À H. de Fieuricu, roinislre de la Mariue.
1. f Uëiooire du camte de Stiinl-Priesl lur le commerce de la France en
l^ranl. t (Arcb. des» \iï. élr., Méiuoires et documeol^, Tur(|uie 17, 15.)
2SI PMVçois-cfl. flOBi.
Au mois (le juillet i783, le gouvernement fraoçais envoya en
Orient quelques officiers de marine, en vue de reconnaître « l'état
de défease et les moyens d'attaque *■ des îles de l'Archipel et des
côtes de l'Empire ottoman. Il profita de cette circonstance jwur
chargerl'un d'eux, le comte de Hooneval, de se rendre en Egypte
et d'y faire une enquête sur les relations commerciales de Suez
arec l'Iude. * Le sieur comte de Bonneval *. disaient les instruc-
tions remises à cet officier, « prendra du sieur Mure, consul h
Alexandrie, tous les éclaircissements relatifs à une exploitation
si déi^irable. Il fera un voyage au t^ire, et même à Suez, s'il le
peut avec facilité. Il prendra une connaissance entière de notre
factorerie du Caire, livrée à elle-même dans cette ville iuunense'. »
M, de Bonneval n'ayant pu remplir les termes de ce programme,
les instructions qui lui avaient été données furent reproduites
dans celles de Choiseul-Gouffier, eu date du 9 mai 1784*, où
elles prirent place entre des articles relatifs à la mer Noire et à
la Perse, dans le vaste plan commercial dont il faut faire honneur
au maréchal de Castries. L'ambassadeur était invité à fournir
« un tableau de comparaison des deux voyages * par Suez et
par Bassora, ainsi que « des cartes exactes tant de la mex Rouge
que de ses cotes et des points principaux de l'Egypte ». Les ins-
tructions laissent voir unp préférence marquée par cetle route,
par laquelle un messager pouvait parvenir de Marseille à Itombay
en quaraote-huit jours.
A peine airivè à Constantinople, le 10 décembre 1784, Cboi-
seul-Gouffler chargea un lieutenant de vaisseau, M. de La Préva-
laye, de la mission confiée, l'année précédeute, à M. de Bonne-
vaP. Dans des instructions très développées, il le mit au courant
de tout ce qui pouvait lui être utile, retour et débit des marchan-
dises de l'Inde, résultats obtenus par les Anglais, etc., et lui
traça pas à pas sa conduite. Aussitôt parvenu devant .Vlexan-
drie, La Prévalaye débarquera de sa corvette, la Poulette,
sans autre suite qu'un dessinateur et trois ou quatre hommes de
son équipage. Après s'être entretenu avec notre consul général,
il se rendra à Rosette et remontera le Nil jusqu'au Caire, où le
consul l'aura adressé à une personne sûre. Là, il liera connaia-
L Arcb. ile« AU'. Air., Correspondance de Turquie, vol. IliO, U juillel I7S3.
î. Ardh. des AfT. élr., CorrespODiIaDce de Turquie, vol, 170, 9 rn«i l7fU.
3. « Hémob'e pour servir J'iastrucLion partjcaliérv si M, de Ls Prvtnlaye,
tO novcMbre I7â4. * (Arcb. d«s Atf. «Ir., Ckuresr^intliiui-i; de Turi|uie, vul, 171.)
'indl tT«e le grand douaDier Antorun Cassis et fera en sorte ûe
s'insinuer dans la cûnfianee des beys. Il ne »'agit pas, pour le
moment, de passer une cooventioQ arec eux, mais senlemeot de
cherchera connaître les droits qui seraient, le cas échéaût, payés
à Djedda, à Suez et au Caire. La Préyalaye étudiera aussi les
nwyeijs d'tVlablir à Moka et à Djedda des agents officiels recon-
nus par les Turcs. L'ambassadeur pourrait ensuite faire armer
par quelque négociant un bâtiment dont il âollidterait radmis^ioii
k Suez, La mission de La Prévalaye n'eut malheureusement pas
plus de succès que celle de lionneval; il .suffit de la publicité
donnée à sa venue pour l'empêcher d'arriver jusqu'au Caire.
Sans 3e laisser décourager par deui échecs consécutifs, Choi-
seul-CiOuffier renouvela les mêmes instructions k uu troisième
officier de marine. M. de Truguet, au commencement de 1785'.
II l'autorisa, en oulrti, à traiter avec Ses beys. Truguet prit terre
à Alexandrie, gagna le Caire sous un déguisement et se mit eu
rapport avec un négociant marseillais, Charles Magallon, qui,
depuis le transfert de notre consulat du Caire à Alexandrie, rem-
plissait bénévolement envers ses compatriotes l'office du consul
le plus dévoué. La femme de ce commerçant exerçait sur la prin-
cipale femme de Mourad~Bey une influence qu'elle faisait servir
an bien de son pays. « Je ne cesse, par l'entremise de ma
iemroe », écrit Magallon lui-raètne, < de cultiver l'amitié des
grands. Il nu se passe pas de semaine et même de jour que uous
ne nous rappelions à leur mémoire par l'etivui de petites baga-
tdles que nous savons leur faire plaisir. Ma femme jouit de leur
estime; elle n'aura pas de peine à m'y faire participer. » C'est
grâce aux intelligences de ce ménage de négociants dans le
harem que Truguet réussit k entrer en pourparlers avec Mourad-
Bey, à se faire écouter et à traiter directement avec ce Mameluk,
sans qu'il lui en coûtât autre chose que des prévenances et
« quelques présents th^ bien peu de valeur par rapport k la
roagniScetice d'un prince dont le luxe presque fabuleux était le
produit lie brigandages continuels >. Mourad-Bey, en la tidétité
duquel Truguet aflirme sa conflance, lui promit de venir lui'-
mènw i cheval, à la tête de toute sa maison, veiller à la sécurité
de Q08 caravane» entre Sue/ et le Caire. Malgré cette assurance,
I. *n|) itf» Ail i!U , CorreNiHifiJiimo ilc Titrtiwie, vA, 17.'. I.ftlre de Ctini-
•ruI-Oaudlrr «il marnr.hal ilc tiiiilriet, ira ilatc du K février 1785.
23li riUNÇOH-CH. KODX.
Truguet jugea prudeirt de passer une convention avec un cheik
arabe, dont Lous les marcbands turcs acheta ienl la pruteclioa
pour le transport de leurs marchandises d'une ville à l'autre. Il
acheva de nous mettre à couvert de toute surprise en traitant
également avec te grand douanier Joseph Cassah. U obtint enfin
de Mourad la promesse de faire wintresigner par Ibrahim- Bey le
traité intervenu entre eux, et lui en laissa une copie qui parvint
bientôt après k Coustantinople, revêtue de la signa turedlbrahim.
Truguet rejoignit ensuite sa corvette, pourvu de toutes les infor-
mations désirables sur le conamerce de l'Inde et d'une carte de la
mer Rouge, autrefois dressée par les Anglais*.
Les actes du 10 janvier 1785 se composent donc de trois Irai-
tés qui se complètent l'un l'autre. Le preraier, en dix-huit articles,
signé par Truguet et Mourad-Bey, et, ultérieurement, par
Ibrahim-îtey , stipulfl que les négociants français seront accueillis
et protégés k leur passage en Egypte, à l'aller comme au retour;
que les marchandises de l'Inde payeront 2 "/„ au pacha» 4 "/• au
commandant de l'Kgypte, et seulement 3 "/„ «u tout lorsqu'elles
seront destinées à la France; qu'aussitôt après l'arrivée de nos
navires k Suez, les beys pourvoiront au transport du charge-
ment au Caire, avec toute la célérité et la sécurité possibles. Le
second acte, dan:; lequel le grand douanier se laissa qualifier de
< protecteur, surintendant et bon conseiller » des négociaots
français, enregistre !a promesse de ne pas élever le taux de-s
droits de douane. Le troisième enfin met à la charge d'El-Hadj-
Naser-Chedid, cheik arabe, le salaire de l'escorte et les péages
prélevés par les tribus du désert et le rend persounellement res-
ponsable de tout accident Hcheux survenu en chemin, moyen-
nant le paiement d'une somme fixe pour chaque charge de
chameau*.
Les succès incroyables de Truguet surpassèrent toutes les espé-
rances de Choiseul-Gouffier, qui en rendit compte au maréchal de
Castries, le 26 février 1785. C'est avec orgueil qu'il comparait
ce résultat presque gratuit aux millions dépensés par les Anglais
et cette trilogie de traités, édictant toutes les garanties possible.
1. Arch, Jes Aff, étr., Correstiondaiice de Turquie, rul, ÎTi. LeUre de M. de
Tniguel ta ininiaire, 24 février 1785.
1, Arch. des Aff. étr.. Correiiiiinitanre de Turtiuic. vol. iTi. Ce» ticics sont
annexât i la ietlre de GboiaeuJ-GautU^r, t^n lialo «tu îû février 1786-
U POtlTTOne FRllTÇilSK KS ÉGTPTE. 237
à leur traité déchiré de 1775, Restait à obtenir rassentiment de
la Porte, ilont les beys avaietit réservé le consentemanl. Cboiseul-
Gouffler eotrepint de « faire concevoir au grand vizir tous les
avantages qui devaient résulter pour l'Empire ottoman de sa
condescendance à nos désirs *. II songea même, pour augmenter
ie poids de son argumentation, à se procurer un diamant de
40,000 écus que ce rainistre faisait chercher partout. Notre
ambassadeur rencontrait en effet, dans Tentourage du sultan,
plus de préventions que jamais contre son projet. D'ailleurs,
malgré toutes les précautions prises tant èi Constantioople qu'au
Caire, des lettres de nos négociants d'Egypte ne lardèrent pas à
répandre le bruit de nos succès. Ce simple soupçon mît t()Ut le
corps diplomatique en émoi. L'ambassadeur d'Angleterre multi-
plia sur-le-champ les démarches auprès de la Porte; tous les
autres ministres suivirent son eïemple. Dans ces conditions, il
était à craindre qu'une conârraation solennelle des engagements
pris par les beys ne servît qu'à stimuler le zèle de nos rivaux.
Cette confirmation paraissait d'ailleurs de jour en jour moins
probable. Le grand vizir venait d'être déposé, le mufti arrêté'.
Sans renoncer à poursuivre une négociation dont il prévoyait
la lenteur, Choiseul-Gouffier conseilla cependant de n'en pas
attendre la fin pour profiter des avantages acquis. Une clause du
traité de Truguet avec les beys obligeaient ceux-ci a faire bon
accueil aux navires français qui arriveraient à Suez avant la
ratiâcatioD de l'arrangement [lar la Porte. Pourquoi ne pas pro-
fiter de cette faculté provisoire pour faire une première exjHklition
de marchandises des Indes h Suezl « Deux vaisseaux d'environ
600 tonneaux seraient suffisants ». Choiseul-GoufBer conseille
d'en confier l'armement à un négociant marseillais, M. de Sey-
mandi, qu'il avait engagé à se rendre à Versailles pour en confé-
rer avec le maréchal de Castries*.
Un hasard fournit justement la preuve des bonnes dispositions
des beys à notre égard. La corvette r Auguste, qui avait quitté
Pondicbèry le 22 janvier 1785, mouilla ci Suez le 23 avril, ayant
t. Arch. des Aff. èlr,, Correspondance Je Turquie, ?ol. ilï. Lettre ite Cboi-
seal-GouOier à Caslries, en date du 26 mars IT89. Lettre de Hagallon à Choi-
seul-^jOuQïer. en dite du 23 «vril 17B5.
1. Arch. des ACT. élr., Cotresitondance de Turquie, vol. 172. Glioisenl-ûouiner
à, CaAlrïes, te 1b avril t78S.
àas
rKi^C-or^-cn. Roiit.
à bord M. de Guiaple, lieultJuant-culoDel, chargé de dépêches
jjour lu cour, le comte de RuUy, colouel du régiiiient d'Auslra-
âie, et M. de Ménesse. Le commandant de la ville signifia aux
pai^sagers de ne pas débarquer avânl l'arrivée des ordros du
Caire. A peine instruits de cet iocideat par Magâlloti, Ibrahim
et Mourad prirent immédiatement toutes les mesures nécessaires
au débarquement de nos officiers et à leur passage à travers
l'Egypte'.
A Constantinople, au milieu de l'anarchie qui suivit là dèpt^
sition du grand vizir, Choiseul-Gouffierput surprendre au captlao
pacha, qui exerçait les fonctions de kaimakan, une « lettre
d'amitié » aux beys d'Egypte, appelant leur j>rotection sur « les
navires et les sujets français qui vont et viennent par la mer de
Suez, avec des lettres pour leur consul, de la part des négociants
de leur nation établis aux Indes- ». litre d'une valeur contes-
table, mais que le caractère exceptionnel des circonstances pou-
vait faire considérer comme suffisant. Le sort de nos Irailès
dépendait de la rapidité de nos résolutions. Les beys venaient
d'envoyer à la Porte une députatiun, dont la mission équivalait
à une déclaration d'indépendance. Spécifiant eux-mêmes les
conditions qu'ils voulaient bien s'imposer, ils ne consentaient
plus, au lieu du tribut annuel dont ils éludaient le paiement
dttpuis deux ans, qu'à fournir quelques provisions à la caravane
de La Mecque. Ce n'était donc plus la permission delà Porte qu'il
s'agissait d'obtenir, mais bien son silence, tout au plus son aveu.
Choiseul-Gouffier croyait pouvoir en répondre, pourvu qu'on
agit sans retard. Les étrangers en effet n'avaient pas cessé leurs
démarches. L'ambassadeur d'Angleterre avait envoyé en Egypte,
sous prétexte de lui chercher des médailles, un Italien qui lui
servait d'eapion. Choiseul-Gouffier comptait bien faire voyager
notre homme désagréablement et lui interdire tout accès auprès
(les beys, mais il était moins sûr de pouvoir déjouer « la vigilance
intéressée de l'Empereur et l'activité de l'internonce *. Il n'était
pas jusqu'à Venise qui n'eût mis en mouvement son nonce et ses
l. Areb. des Kff, êlr., Carre«poodance de Turquie, vol. 1T2. Mjigtilati A
Cholicul-Gouffler, 23 a»ril (785; Choiaeul-Goudier i Caslries, 5 juin 1785, ei
Murn /l Caâlries, S juin 1785.
'i. Arch. des Afl. iar.. Correspond au ce de Turquie, vol. 172. Choti«u]-Gouf-
llrr iV r;43lries, le 10 inii 1785.
LA POLITIQUE FKAnçilSE 8t iSnTPTS.
23!1
cousuls. * Il n'y a pas un momeol à perdre, » concluait Choiseul-
Gouffier'.
Eq France, cepeodanU le ministre de la Marine perdait son
temps et sa peioe à lutter contre l'opposition de la Compagnie
des Iodes que le contrôleur général Calorine venait de ressusciter
par arrêt du 14 avril 1785. Depuis cette funeste décision, le
inarèclial de Castries s'ingéniait à concilier avec les offres qu'il
avait reçues de M. de Seymandi le monopole de la nouvelle com-
pagnie, qui s'étendait à la mer Rouge. Il Ht appel, pour sortir
d'eiabarras, aux lumières de Saint-Priest, de Tott, de Choiseul-
Gouffier et de M. de Cabre, inspecteur du commerce du Levant.
Le texte de Tarrêt du 11 avril 1785 était formel. Aux termes de
cette disposition , le commerce d'Inde en Inde demeurait bien libre ;
mais l'article 7 en exceptait expressément la Chine, le Japon et
la mer Rouge. Aucun espoir, par conséquent, de pouvoir faire
etilrer dans tes opérations demeurées libres le commerce d'Inde
en Egypte. «Nul négociant ne pourra donc spéculer par Suez
.s'il n'y est invité positivement et en rétractation ou modification
de la défense. Sans cela, ajoutait M. de Cabre, nos traités avec
les beys, malgré la sanction future de la Porte, deviendraient
sans effet et ne seraient que de la besogne préparée pour les
Anglais. « U serait affreux, pensait l'inspecteur, qu'un si bon
ouvrage fût sacrifié à une entreprise déjà mauvaise en soi; il n'y
aurait pas k héaiter, s'il le fallait, à sortir cette opération iDes]>é-
rée des entraves du privilège exclusif, et, puisqu'elle pouvait
opérer une révolution dans le système général de l'Inde, devait-
elle être arrêtée par -< une minutie des convenances et de l'iolérêt
particulier »? De deux choses l'une, ou l'arrêt du 14 avril « serait
plié à la voie de Suez >», ou il était incompatible avec elle, et il
n'y avait pas à hésiter à le révoquer '.
L'avis qu'il eût été préférable de suivre est certainement celui
qu'exprimait M. de Cabre dans aes deux lettres, d'une argumen-
tation irréfutable. Mais cette solution rencontrait chez Calonne
une insurmontable opposition. Le contràleur général croyait sa
Compagnie des Indes « la plus belle chose du monde ». Yer-
gennes lui-même témoignait quelque répugnance à se passer du
1. Arch. des Afl". élr., Correafiondance de Turquie, *û|. 173. Clioiseiil-Gour-
Uer à Caslriet, Les 5 juillet 1735 et 24 juillet lTâ5.
2. Arch, des Aff. étr., Carrespoodance de Turquie, toI. 172. M. de Cibre au
maréchal de Caslrics, les 4, 5 et 26 imÎ il8h.
240 rkAMÇ6t6-CH. KOOX.
consentement de la Porte : « D répétera qu'il a résidé quatorze
ans à Constantinople, qu'il connaît bien les Turcs et qu'il est
plus qu'inutile de âubordonner une chose décidée et coroiuencée
à une chiraère », écrit M. de Cabre, que ces lenteurs impa-
tientent. Aussi dût-on se résigner, pour vaincre l'opposition de
la compagnie, à transiger avec elle et à faire appel à son con-
cours. M. de Seymandi * prendrait l'attache de la Compagnie »,
qui aurait recours à lui pour exploiter le commerce de l'Inde par
la voie de Suez.
11 ne restait plus qu'à mettre les deuï parties d'accord. Sey-
rnandi préseuta, le G juin 1785. au maréchal de Castries, un
mémoire', par lequel il offrait de consacrer un premier fonds de
trois raillions au commerce de l'Inde par Suez et proposait à la
compagnie de s'unir k lui, en vue de cette opération. Il fixait
ensuite les conditions de son compromis avec la compagnie, l'in-
térêt qui reviendrait à chacun dans les aSait^es communes, le
traitement que recevraient ses agents dans le^ comptoirs, car
l'opératioD projetée consistant, pour ainsi dire, dans l'erploita-
tion d'une ligne Suez-Pondichéry, restait absolument distincte
des opérations proprement dites de la 0>mp3gnie des Indes.
Ce programme reçut, dans une assemblée générale tenue le
27 août 1785, de profondes modifications. Les administrateurs
ne dissimulèrent pas leur mauvaise opinion de l'opéra tion qui
leur était soumise, maintinrent leur droit exclusif à s'en charger
et n'y consentirent que par condescendance envers la politique du
gouvernement. Ces réserves faîtes, ils délibérèrent d'envoyer à
Moka un bâtiment chargé de marchandises de l'Inde, qu'un autre
navire Irausporterait à Suez, tandis que le premier effectuerait à
Moka son chargement de café pour l'Europe. Enfin, « {lour
attacher M. de Seymandi d'une manière distinguée à son ser-
vice », la Compagnie le nomma son directeur à Marseille, avec
12,000 livres d'appointements*.
Se contentant du peu qu'on lui accordait, le maréchal de Caâ-
tries chercha à en tirer le meilleur parti possible. Puisqu'un vais-
seau de la Compagnie se rendrait à Moka, un bâtiment du rai
lui ferait escorte et croiserait dans la mer Rouge, jusqu'à ce que
1. Arch. des AIT. étr., Correspondance de Turquie, vol. 172. i Héinoire «ur
le commercé de» Indes p*r là mer Hougc ", par H. de Seymandi, ti juin 1785.
1. Arcti, de» Aff, élr,, Correspondance ffe Turquie^ vnl. 173. Procès-rerbal
d'une assemblée de !• CompigDÎe de» ladcs, 'Il «mit 178S.
U POLITIQUE Fai:T(Çitr3E £!( ^flTFTG. 241
1^ marchaiidises de l'Iude fussent arrivées k Alexandrie. Le cora-
niandant de ce bàtiraetit aurait ordre de se saisir de tous les
navires du pays chargés de café ou d'autres aiarcbandiseâ à des-
tination de rÉgypte si, contre tfiute attente, Ibrahim et Mourad-
Beys mantjuaient à leurs engagements. Des frégates croiseraient
entre Damiette et Alexandrie pour intercepter, au besoin, le tra-
fic fk ce coté et eo imposer aux Mameluks. U s'agissait < de si
bien cimenter nos traités que l'exécution la plus stricte n'en
puisse jamais être suttordûnnée aux passions et aux caprices des
différents beys d'Egypte ». Tel est le plan qu'exposait le maré-
chal de Castries le 1"^ octobre 1785 dans un magistral rapport
au roi'. En l'écoutant retracer l'historique de son entreprise, on
ne se douterait pas qu'elle était alors si près de sa fin.
La Compagnie acheva en effet de la perdre en la faisant traî-
ner en longueur. Elle commença par l'éclamer une série de garan-
ties aussi impossibles à obtenir de la Porte que dépourvues d'effi-
cacité : un passeport pour son vaisseau, le Calonne; un firmau
pour son agent à Moka, M. de Montcrîff; une lettre du sultan
pour le gouverneur de Moka et pour le chêrif de La Mecque.
Qioiseul-Gouffier objecta eu vain l'inutilité dé pareilles mesures'-.
La Compagnie demanda ensuite communication des traités de
1785; le ministre la lui refusa, dans la crainte qu'elle ne commît
des indiscrétions au profit de la compagnie anglaise^. Telle est la
défiance qu'elle avait su lui inspirer! Elle mit enfin si longtemps
à armer un navire, le Prince de Condé, que, lorsqu'il fut en
état de prendre la mer, les circonstaoceâ ne permettaient plus de
rexpédier.
La Porte s'était en effet décidée à ressaisir le pouvoir en Egypte
et avait chargé le capitan-pacha de réduire les beys à l'obéis-
sance (1787). Celui-ci venait précisément de recevoir leur sou-
mission, quand une frégate française, la Vèntis, jeta l'ancre h
Suez. Magallon sollicita aussitôt du capitan-pacha l'escorte néces-
saire au transport des passagers et des dépèches; il fut éconduit,
1. AjTh des ^ïï elr., Corresjiondaoce de Turquie, toI. 173. Rapport du
iiiarécba] de Cdelries au roi sur le cotnmerce de> Iodes par ta mer Itouge,
1" ùclûbi'c 1785. — Même volutinï ; Leltrci du maréchal île Cswlricâ A Mure,
consul d'Aleiaadrie, et i Choiâeul-Gauilkr, 20 aeplembre 17S5.
2. Arch. des AfT. ûlr.. CurresjModance iLe Turquie, Toi. 173. Cboifleul-Gouf-
fief à Caïlriee, 10 octobre 17S5.
3. Arcb. des AfT. élr,, Correspondit nce de Turquie, roi. 171 Le marédiiil de
Castries au contrûleur général Calonne, 12 décembre 1785.
RSV. HlSTOR. XCI. '?• FASC, Ib
U2
nme.o\È-cu. noDi.
et ce ii'esl qu'en plaçant sous les yeux de ruffîcier turc la lettre
quR Choiseul-Gouffier avait obtenue de luJ deux aa» auparavant
qu'il put venir à twut de sa résistance. Eocore fut-il enjoint h la
Crégst« de repartir le plus tôt possible. Après le départ du capî-
tau-pacha, Magallon réussit cepeDdant k se concilier l'amitié des
nouveaux beys et obtitit du plus puissant d'entre eux, Ismael,
une lettre invitant les commerçaotii français de l'Iudeà expédier
(les marcha ndises à Suez et leur promettant la protection de qui-
conque participait au gouverneuient de l' Egypte. En prèsédoe de
cette assurance, la Compagoiê des Indes âteoâo partir son aaTire,
le Prince de Condè, qui n'arriva à Suez que le 29 mars 1789.
MagaUon put encore le faire recevoir et en ât transporter la car-
gaison au Caire'. Mais tant de lenteurs avaient fait pasi^ar If
moment où la France aurait pu introduire son pavUlun dans la
mer Rouge.
Moins incapable que la Conopagnie, le gouvernement se ser-
vait eocore fréquemment de la voie de Suez pour sa correspoD-
dance avecl'Inde. Mais le procédé auquel il avait reccHtrs pré-
sentait de graves inconvénients. 11 conâait ses dépêches à dai
commissaires spéciaux, dont le voyage attirait Tattention» pro-
voquait les intrigues des Anglais et faisait monter h 30,000 livres
les frais d'une simple dépêche. Le 18 décembre 1787, Magallou
proposa un système moiti» coûteux et plus sûr : deux « pakbots »,
dont l'un partirait en octobre et l'autre en mars, feraient le ser-
vice entre l'Inde et Suez, où ils arriveraient approximativement
en mai et en décembre; Magallun se faisait fort de trouver des
hommes obscurs pour porter les dépêches, à l'insu des Anglais et
des gens du pays, jusqu'à Alexandrie, où elles seraient expédiées
à Marseille sur des bâtiments no Usés par lui. Ainsi, à défout du
commerce, la poste au moins eût utilisé la route que deux sièclœ
de persévérante lutte nous avaient enfin ouverte-'.
L'espèce de faillite d'une entreprise sur laquelle on avait fondé
de si grandes espéraBces suscita contre la Compagnie des Iules
une violente opposition. La plupart des Chambres de commerce
de France protestèrent contre son privilège exclusif et en deman-
dèrent la suppression. Les mémoires adressés k la cour par les
I. Arcb. dei kS. «Ir.j Corr^tpondADce coatulalre, Le Caire. Lellre <1« Mog&l-
Ion, 6 juin 1789-
'2. Arch. des AIT. élr., CorreâpoQdfitcË coasulAire, I.c Cak«. L«(Ifc de Hagil*
Ion, IS décembre 1787.
I.* roUTIOETB FlitrCirSE tS iCTPTE.
248
^Chambres de commei'c; tic Guyenne el de Marseille, la Réplique
administrateurs de la Compagnie des Indes, à la
^rédaction de laquelle l'abbé Morellel prît uLe part liiiportaDte.
rigUGDt du regret qu'emporta dans sa tombe reotrepriae
-née de M. de SeymaQdi. C'est aus&i l'époque à laquelle
Toliiey, da&« un ouvrage qui fit sensatioD, reprend et trsile avec
llltorilé la questiou île la joncttun de la Méditerranéu à la mer
t(K^e(1788), La même atitièe, Rajoal, dans son Histoire phi-
tùsophique, Savary. dans ses Lettres sur l'Egypte, uoii-
"" i" ' ' ff premier tout un ouvrage, le second plusieurs chapitres
lutions survenue» depuis l'aûtiquité dans le commerce do
riade.
La Ck»nstituante réalisa tardivement le vœu des inécoalonts en
'aboliaaant le privilège de la Compagnie des Indes dans la nuit du
4 au 5 août iT89- Restait encore à abroger la mejure qui inter-
, disait «l'effectuer les retours de l'Inde par tout autre (lort que
celui de l^irient. Cette défense soulevait les protestations des
prorincea méridionales de la Franoe qui n'avaient pas perdu
ki'aipoirde ae voirassociées, par la Méditerranée et la nier Rouge^
fêsoi profits de ce lointain trafic. Dans un mémoire consacré au
oofniDerce du Languedoc, M. Uupré, député de Carcassoaae,
yfûdama pour tous les ports la liberté d'importer des marcban-
Sa» (k» l'Inde', et, dans la séance du G juillet l7fK), M, de
Sioéiy, député ds Provence, porta cette revendication à la tri-
ilie. 11 réveilla le désir d'ouvrir à nos commerçants une roule
'itlas courte vers les Indes et montra que les armateurs de la
Mùditorranée sauraient bien s'en charger, pourvu qu'on leur
icoordàl la liberté d'effectuer leurs retours par les porta de celte
llDer- • ijè projet, conclut-il, n'est point chimérique, et il eût eu
lus doute déjà son effet, si le régime de la liberté eût favorisé
jjQtqtt'à ce jour le commerce des armateurs de la Méditerranée,
Bo liea de les avoir teims enchaînée sous la loi du régime arbi-
traire, qui s'est opposé à toutes leurs utiles tentatives et entre-
iaflieaoe genre-. *
Avant de disparaître^ le gouvernement royal fut encore aol-
licilé û deux reprises de reprendre et de mener à bien l'œuvre
»UiL de la Cbambre At commerce da HiirMilk. « Mémoire «ur le
itti grn^r«l cl cdui du Ungucdoc..., etc., > par M. Oupré, députi'
t4« OuiatMiniie, 17^1. IIIF, «rticleti t? cl \?i, Com[i«gDic dr« Itideii,
LUM.
244
riiYçoia-cR. (tort.
laissée inachevée par le maréchal de Castries- Un d«3s derniers
appels en favuur de cette idée est celui que les négociants fraci-
çâis du Caire firent eotendre daas deux tnémoiras adressés, k
1" septembre 17P0, à rAssemblée nationale et à la Chambre daj
commerce de Marseille. Mais, avant d'indiquer l'objet de oesj
deux mémoires, il nouâ fjaut exposer brièvement quelle avait èUil
la conditi[>n de nos coiûpatriutes au cours de cette lottgue période.
ËD 1768, la nation du Caire se trouvait de nouveau si mena-
cée que Vergennes proposait de l'en retirer et de la réunir à
telle d'Alexandrie. C'est eu effet l'époque où le gouveruenient dt>
l'Kgyple change de caractère, perd à peu près complètement
celui d'un pouvoir délégué de la Porte pour prendre celui d'un
pouvoir indépendant régi par la dictature et transmis par des
coups d'État. Le pouvoir paase successivement d'Ali-Bey (ITOti-
1773) à Mohammed-Abou-Dahab (1773-1776), à Mourad et
Ibrahim {1776-i787), retourne un moment au sultan, grâce a
l'expédition du capitan-pacha (1787), pour retomber entre lesl
mains des Manielukâ avec Ismael-Bey. Les querelles des partis
entretenaient la révolution au Caire à l'état permanent, etj
chaque révolution était pour la nation un danger nouveau.
Ali-Bey était assez intelligent pour comprendre ravaDiâgej
que retirait l'Egypte de la présence des étrangers. Tout en fevo-
risant les Anglais, il ne maltraita pas les Français, qui ache-
tèrent, d'ailleurs, sa bienveillance eu se faisant ses créanciers. _—
Aussi sa chute faillit-elle les ruiner (1773). Le baron de Totl S
devait nécessairement examiner les moyens de soustraire nos ^|
négûcianta au contre-coup des révolutions locales, lorsqu'il viol.
en 1777, inspecter les échelles du Levant. 11 débarqua à Alexan-
drie, où le consul de France, trois négociants et un Mameluk ^M
vinrent le chercher et le conduisirent à Rosette, puis au Caire, Il ^M
y entra de nuit pour éviter la réception solennelle qu'où lui pré-
parait. Mais il eut la malencontreuse idée de rendre officielle- ^Ê
meut visite au pacha, ce qui tut considéré par les Mameluks ^|
comme une protestation contre l'illégalité de leur pouvoir. Une
révolution éclata, et c'est au bruit d'uD siège, barricadé dans la
« contrée > des Français, que Tott tint ses assemblées el légiféra.
Il prononça, au nom du roi, le transfert du consulat général
L* poiiTiflrK ritiSf
2I&
a*- Franw du (^.aire à Alexandrie. Queiques n«!!g(x;tii n te |w>ur-
raient demeurpraii Cairo h leurs risques et périls; plaws sous
la juridiction du consul général d'Alexandrie, ils recevraient une
aliocalion annuelle de 10.000 livres pour leurs dépenses partlcu-
liim. Toit écrivit au pacha oi au cheik-el-beled du Caire pour
les informer de cette décision et les inviter à accorder aide ni
protection aux Français qui continueraient <^ résider dans cette
ïdlo. Il entreprit ensuite de liquider les dettes de la naltun, se
adit h Damiette, où il avait unire de laisiwr uu vice-cousul, et
irsuivit son inspectioji par las échelles de Syrie. A sou retour
en France, il prit part, les 7 et S juillet 1779. h deux comités
aaxqoeb assistèrenl MM. fie Maurepas. de Vergennes, de Sar-
tine, do la Tour, itis|iecleur du roriuiierfe du Levant, li de Ros-
tlguy, «lépulé du coriiiriiTcc de Marseille. On y jeta les bases
•l'un réglemenl général qui .sanctionne les principales disposi-
tion» prises par M. de Toit au cours de son iiJspe<:tion'.
l.** trau.^fert de réclielle n'alla pas sans soulever de vives pro-
tatatioDS de la ]iar1 de.s ntaruliandj;. Ils ne se firent fias faute de
'lire que ce serait |jOQr la France ta perte du marché du Caire,
jwur r.\ngleterre l'occaKton de Vy supplanter. Ils comptaient
sans le dévouement de Cliarle<i Magallcm. qui assuma counageu-
«neut la cliargv de défeoUre, satm mandat, le» intérêts; de ses
oompa triolet.
Soas le gouvernement iribrabini et de Mourad, le crédit de
Magallon et de sa femme tint les Fran<;tai» du (^aire k peu près à
umTerl des avanies. Mais il ne put eu préserver complètement
wux d'Alexandrie, car, on 17S<». le cuusul de Husi^ie arracha
aux bey» Tordm' de fair».^ déiiitdir le couvent dejs Pères de Terre-
Sainte. C'était un** méconnaissathc^e formelle du protectorat de la
France sur les mission.s et une atteinte grave h son influence,
d^k eotamée par raaaassiaat du consul lioriès, en 1777. L'iuter-
«ration de Magallon nous valut, cette fois encore, une répara-
tion honorable. Mais, l'année suivante, l'expédition du cspitan-
p«cba faillit conduire nos établiîit»ements à la ruine. I^es çrèancen
aiaaeotiea parde.s Français à des beysqu'il exila et dont il couBs-
1 Le» r«iiKlgnR(iicnlii ifui ptHiâmt «ODi Urr« ile« arthivi;'! Afn Afftîras
ûrtùf^nm. V^tian* ciinintemaui, nt>H-l78B; rjirlaa* intidili^s : Viute ilr»
«dictlc*, iii»|t«cU(>n du iMfOii de l'oll; «1 CoiTr«{>ciimlanr<r cwiAUlaire, Alfutn-
(rie et Ir ('dire
i46
FR4îlÇ0fS-f.a. ROtX.
qua les biens s'élevaierit h i>\u& do tivtis miUktns, qui lioivnl
titre passés à proflU et pertes. Lui-^niême extorqua à nos n^o-
ciauts de nouveaux erapructs, doattls ne revirent jamais intérêt
ni capital. Encore, après son dépari, la malignité publiqae
accu!)a-t-elle nos nationaux de l'avoir appelé.
En vain le consul implorait-il la pitié des ministres du mi en
favHur des Français demeurée au Caire; le gouvernemeal a'aTaît
plus le loisir de s'occuper d'eux. Combien il est regrettable qa'ori
n'ait pu alors profiter du désir que les beys avaient de notre pro-
tection. « Les be^s du Caire », écrivaient nos négociaots eux-
mêmes, ^ HP sont pas des sauvages qui, vivant dans les boi»,
n'ait^nt jamais entendu parler du roi des Français. Le oomman-
darit actuel du C^iire a vu Coostantinople; i] sait les ooms é»
rois (le l'Europe; il a une idée de leur puissance. Il a donné de»
preuve!» non équivoques du désir qu'il aurait de se lier avec la
France'. » Kn inars i7S9, Ismael-F.€y demanda en effet, par
l'inlormédiaire de Magallou, la protection du gouvernement
rvanvnis, ainsi que l'envoi d'un ingénieur, d'uu officier d'artille-
rie avec cinq ou six auxiliaires, d'un chef fondeur capable de lui ■
fabriquer mortiers, boulets, canous, ponts en bois et navires. Le
comte de La Luzerne, ministre de la Marine, lui âl répondre qoe
la situation intérieure de la France interdisait à 900 gonTCni^
ment de consentir k de pareilles demandes'-.
11 devint bientôt impossible à nos nationaux, abandoonés k
eux-nvéroes. de se maintenir au Caire. Çeet alors qu'Us adrea^
sèrenl à l'Assemblée constituante et à la Chambre de cwmroercf
de Martetllé d«ax roéraoirfâ, où ils rassemblèrent t4:>ut ce qui pou-
vait appeler l'intérêt sur eqx^ Sur le point de quitter une vUIe,
dont le séjour leur était devenu iutolérable. ils pasaèrent en revue
toutes les raisons qui y rendaient leur présence nèoeamire : la
valeur exceptionnelle du Caire comme marché et oomme entre-
pdt, le fiombre et l'importanoe des transactions qui iy opéroot.
t. Arch. Iii»l. de ta Cbambre d« «iinmeroe dt llAneîlle, AA, CorrMfMii-
it«M« fioattikiin, ttfTpl*. • Méntoirt ém atgariiab tnaçah dm Caire. I7W- »
t. knh. d«t Aff. Ht., CorrespoadMce ooMalairr, tig^pte. L«ltr« île Magal.
Ion, 0 VMn 1789.
3. Areh. hitt. A» U ClMttlira tt« «MMMroa île lUrMilli, AA, CorrMfoe-
d«ncn MinauUir«, ÉsTP^- * M^moim dw D<goci«nU frM^H 4a t3«ins tout
14 fOUTIQPB rSliÇlWt «H iùfVTK, 247
l'aboadance des marchandises qui s'y consomment, la variété
det produits qui y parviennent. Ils iuvoqu^retit au&si l'intérêt de
nos comraunicatioQs avec l'Iode. * Si les Français, disent-ils.
}DDent le Caire, ta c^niitiunicalioii avec les Indes urien^
iftr l'istlime de Suez esl interrompue; nos vaisseaux u'ap-
Bnt plus h Sue?, les toiles du liengale. Ce commerce, qui
iTail causé tant de Houci!!i h la Compagnie anglaise, qui, mieux
îé. peut lui porter un coup mortel, est perdu pour la Prauce,
U but donc, pour la proapérilé du commerce national, qu'il y ait
î«8 Français au Caire. »
S'il eu est ainsi, le gouvernement ne doit-il pas se préoccuper
moyens de les y maiDtenir? Nos compatriotes supplièrent
l'Assemblée de conclure avec la Turquie de nouvelles capitula-
>D8 et prtjposéreut tout un ensemble île mesures coercitives, afin
*ie oonlrajudre les beys h s'y conformer. La France représentera
ta gouvernement turc que les capitulations ne Sfitit plus respec-
eiï Egypte et qu'il doit en exiger l'application. Elle lui
indera de conclure avec elle un nouveau «< traité », que
leront tous ceux qui participent au gouvernement de rKgypte,
•'engageant h eu suivre Hdèleiuent les prescriptions. Il sera
interdit aux autorité» locales, par des articles formels, d'eitor^
aux Français aucune tfomme d'argent, de troubler eu quoi
loe ce soit leur coiumerce ou leur aécuritê, de percevoir plus de
3 'la Mir le* marchandises re^'ue.-* ou expédiées par eux, d'exiger
l'dnx de.? avanw» sur le paiement des «iouanea, de ne pas tenir
'^-«ompte àe» assignations lancées par eux conti-e leurs créanciers.
Au cas Oli ce traité viendrait à être en/reint, le roi demanderait
n^ratiuri au grand seigneur; si, dans lesdeux mois, il ne l'avait
pas obtenue, il !*'en prendrait aux pouvoirs locaux. Réduire les
hey» à composition n'est pas cho^e difBcile : < tjuatre frégates,
drâl deux bloquassent les portn d'AIexaurlrie et de Damîette et
deux croisassent entre amx de Djedda et de Suez dans la mer
RoBge, priveraient tout à coup l'Kgypte de son cûmmerce et les
beys accorderaient bien vite toutes les satisfactions qu'on deman-
(ttràil. » Un pourrait, au besoin, se saisir de la flotte qui, chaque
aatlée, au mois de mars, part de Djedda pour Sue/ avec une car-
gaison de gomme, do drogues et de café. Sa prise dcilomniagerait
rRtal des l'rai.H de la guerre, dût-elle durer plusieurs années.
• Ainsi, concluent nos nationaux, le comiuerce français serait
248 ^rti?(Ç0l9-CH. nmi.
irn.>légé, sans qu'il eu coûtât rien à la nation; il reviendrait
florissant. Le Caire offrirait UDe commuoication facile avec les
Indes orientales et le port de Suez serait fatal au commerce des
Anglais. »
Ici, déclarent nos négociants, « les vues s'agrandissent ».
Faut-il donc renoncer à l'espoir de réaliser le rêTe qui s'est
dérobé au maréchal de Caslries? « Que faisoos-nous et quel
aveuglement est le mMre? Si nous voulons abattre la puissance '
de nos rivaux dans le Bengale, si nous voulons partager le com-
merce qu'ils foui dans ces riches contrées, c'est vers Suez et la
mer Rouge qu'd faut tourner nos regards... Que les ports de la
raer Rouge soient ouverts aux navires français; que le conamerce
qu'ils y feront ne s^oit soumis k aucune entrave; qu'ib puissent,
apporter à Sue/ le.s marchandises des Indes; que leur transport
de Suez au Caire suit protégé par le bey commandant, bientôt le
Caire cieviendra l'entrepôt des Indes orientales, et ce colosse que
les Aiigiats ont élevé dans le Bengale sera renversé. » La négo-
ciation du nouveau traité à conclure avec la Porte fournira
l'occasion de mener k bien ce projet, à l'eiéculion duquel nos
négociants s'étaient crus si près de toucher. Des articles exprès
fixeront toutes les conditions nécessaires à l'établissement d'une
comuiunication régulière entre la France et l'Inde par l'Egypte.
L'espoir de nos compatriotes fut encore une fois déçu. Au milieu
des difficultés auxquelles il était en butte, le gouvernement royal
ne pouvait se prêter ni k une négociation avec la Porte, ni à un
coup de force contre les beys, ni même à une tentative en vue
d'ouvrir à nos marchands la route commerciale de Suez. Il fut
cependant, à peu de temps de là, sollicité de nouveau en faveur
de cette entreprise. Au mois de décembre 1790, un perstmnage
dont il a déjà été question, Froment, plaça sous les yeux du
comte de Fleurieu, ministre de la Marine, les propositions qu'il
avait soumises, dix aû£ auparavant, au maréchal de Castries'.
Le moment lui paraissait venu d'en tenir compte; le ministre bu
jugea sans doute autrement.
La monarchie n'avait pas été plus heureuse sur les autres
1. Arcb. des Kïï. èlr,, Mémoires «il documeuts, Indes orieaUlcB, Chine cl
CochincbiDej m, S. Lettre du sieur Promenl i M. dJB Fleurieu, miniitre de !»
Mnrinp, 13 derembrc ITfN),
potobi du vaste plan commercial dont elle avait poarsiiivi Teiê-
cuUoD, et elle disparut sans avoir vu s'ouvrir les deux routes
que le maréchal de Castries confondait dans cette superbe dèâ-
uitioo ; « Le golfe Persique et la mer Rouge semblent être deux
bcms C[ae la nature étend pour unir les lude^ à l'Ëurupe. >
La lourDieQte révolutionnaire coupa court, pour quelques
années, à tout projet de cette cialure; luais k peine Tarage fut-il
passé que l'Ëgjpte recommença à hanter les esprits. « Je vais
TOUS remetlrt! !«ouâ \e& yeux cette grande questiOQ », écrit le
capitaine Hêal au ministre de Lacroix, le 25 décembre 1795, en
lui proposant * Touverlure du comjnerce avec l'Inde par le
Sue):' ». La plu|iart des échelU'^ du Levant, notamment celles
■l'Egypte et de Syrie, avaient subi, de la manière la plus
ràcheust>, le coutre-coup de la révolution ; elles avaient besoin
d'une aimplèle m^rganisation. Dans les nouveaux traités que le
[(uavurnement passerait avec la Porte oltoraaue, sur la base des
ancitsuués capitulations, pourrait être Inâêrée une clause recon-
BSissant à nos marchands ïo droit de se servir de la route de
Sue?.. Tous les commerçants français se trouvaient alors à Alexan-
drie; le capitaine Real proposa de les installer de nouveau au
(3aire et de ranimer leur courage en ouvrant a leur commerce ce
iMiavel horizon. Un commissaire, envoyé en Egypte, procéderait
avec eux h l'étude des moyens d'assurer le ronctionnemeut régu-
lier des communications avec la France et l'Inde. Ce mémoire
porte en marge une note qui indique pourquoi la proposition de
Réai fut écartée, bien qu'elle eût été prise en considération : « fJe
projet », dit la note, « est, depuis longtemps, une des idées favo-
rites du chef qui est à la lèi£ du Levant et de Barbarie. La navi-
gaticiD de la mer Ftouge [jorterait un coup mortel aux Anglais.
Biais la République peut-elle aujourd'hui y songer? »
Pendant trois ans encore, la lutte contre l'Aulriche absorba
toutes les facultés de la France. Mais, aussitôt que la paix de
Campo-Formio eut été signée, ou vit rattenti<m se reporter sur
l'Egypte. I)e tous les ennemis de la République, l'Angleterre
wale n'avait pas tlésarnié; la nation concentrait toute» ses res~
sources dans une lutte à mort avec elle. L'idée de l'atteindre dans
son empire des Indes devait donner une actualité nouvelle aux
I. kifb. Jv» AU. i^(t , Mémoires rt ihx-.umtMit», 'ritr>|uic 14'' fâ.
350 Fijcfcots-ca. rodi.
projets de descente en Egypte ou de communication par Suez, Au
mois de féTrier 1798, un nommé Thermin soumît à TaUeyrand,
niiaiatre des Affaires étrangkw, des < combinaisons pour le cas
où l'affaiblisseraent de l'empirfi ottoraafi entraînerait sa destruc-
tion en Europe'. » L'auteur conseillait à la République de s'em-
parer de Varna, de OoitstauUnopJe et d'îles de l'Archipel. Quant
k l'Egypte, * il faudrait, dit-il, établir des comptoirs arraés à
Alexandrie, il Rosette el au Caire, avec de Tories garnisons qui
puissent protéger le commerce, rompre les conimunicatioas des
Anglais avec l'Inde par terre et faire respecter le nom français: i
parmi des peuples qui continuera ieut d'être régis par leurs lois,
mais arec une forme de gouvernement plus sensée et moine abso-
lue que celle des beys et des Mameluks... L'Angleterre serait
ainsi chassée de l'Egypte, comme des autres échelles du Levant
et de la Méditerranée, et ce ne sera pas un petit incotivénient
{H)ur elle d'avoir sans cesse à doubler le cap Qe Bonne-Espérance
pour chercher les marchandises des Indes, tandis qu* elles afTive-
raient par iin chemin plus court, prfectionné, par la terre, aux
nations continentales ».
La même année, le citoyen Anquetil* lira de l'ou^Tage pré-
senté à Louis XVI par M. de Saint-Priest, au relaw de son
ambassade, un mémoire intitulé : Observations sur tes intérêts
politiques ft commerciaux de ta France et de In Turquie
relativement l'une à Vautre. Dans une des parties de ce volu-
mineux mémoire sont étudiés « les moyens k jireudre pour reve-
nir aux anciennes* routes » suivies dans l'antiquité pour se rendre
d'Europe aux Indes. « Supposé, dit-il, qu'on préférai la troisième
(celle de la mer Rouge), il en coûterait peu au grand seignear
pour l'assurer. Il ne serait jieut-étre question que de quelques
corps de troupes légères qui battraient le petit dèserl de Suez au
Caire, qu'on dit n'avoir qu'environ trente lieues de long. Serait-il
impossible d'y bâtir quelques ports que le commerce alimenterait
el abreuverait? Et deux caravelles armées sur la mer Rouge suf-
Sraient pour écarter les pirates qui y fourmillent. » Passant
ensuite aux propositions de Saint-Priest visant l'occupation df
l'Egypte, Anquetil ne dissimule pas roppositiotj que cette ontre-
\. Arch. iIëi Aff. elr,, Uémoiie» et tlociiments, Tur(|uic 11« 15.
2. AtcIi. de& KS. élr,, Ménuiire» el documenls, Turquie n^t!ï.
là POLtTIQlît FRinÇilSR Bt ^GTFTR. 351
JthLffllifnnhiii de la part des Anglais et sans doute aussi des
• Msîs plus œ plan, conclut-il, présente de difficultés, plu»
il doit être suivi avix; ardeur, puisque son succès ferait passer
entre les mains des Français, avec un grand profit pour les Turcs,
la partie la plus pr<!>cieu9e du commerce de l'Inde, ou que du
moias elte rendrait lev autres nations leurs tributaires à cet
égard. »
Au moment où se placent ces deuï mémoires, Bonaparte arrê-
tait avec Talleyrand et le Directoire le plan de l'expédition
d'Ëgj'pte. Si l'iuitiative leur en appartient tout entière, on n'en
peut dire autant de l'idée première, que nous avons vu germer,
mûrir el se transmettre à travers tout le xviu" siècle, jusqu'au
monieni où ils l'ont, pour ainsi dire, recueillie dans l'air. On est
moins surpris qu'ils aient songé. <mi un tel moment, k priver la
France de 40,tJ(Kt soldats et de ses meilleurs génèraui pour aller
conquérir l'Egypte, lorsqu'on voit que ce projet n'avait cessé
d'être étudié, prttpoise, déveIop]iè, sous toutes ses formes el daus
touj» ses détails, depuis 1768.
l.e« Bourbons ont eu, dans la queslioo d'Kgypte, une poli-
tique qu'on peut ne pas approuver, mais qu'il est parfaitement
pocnUe de suivre et de définir. Elle se déduit non seulement de
leurs actes, mais encore des propositions qui leur furent présen-
iiea et qu'ils u'uiit pas acceptées. Ils ont constanuiient, et génê-
nlennenl avec succès, travaillé k fortiâer la situation et l'in-
fluence des Français en Kgypte, à dèTelop[)er leur oommercr
avec ce pays et à en perpétuer, sinon le monopole, au moins la
pnVpondèrance. Mais il vint un moment où les clrconstancets
parurent exiger du |R>uvoir royal un parti plus énergique, plus
radical; ce parti que, de toutes parts, on l'exhortait k prendre, il
ne le prit pas. Est-ce h dire qu'il resta inactif, impassible? Tout
«n s'effurçant, dans lu mesure de ses moyens, de retarder l'év^
nèment qu'on lui conseillait de bâter, il fit en sorte de ne pas être
pris au dépourvu. 11 fit son choix avant de se nantir. S'il ne
donna pas l'itgypte à la France, il la lui réserva, 11 prépara le
tf-rrain, ne jugeant pas encore le moment venu de s'y aventurer.
En même tenijis, il détacha des propositions qui lui étaient sou-
mises un intérêt primordial, un dessein traditionnel, dont il s'ef-
força d'obtenir séparément l'exécution.
232 rRARÇOIS-GH. EODX. — LA POLITIQUE FRi^fÇilSE BU iffiTPTB.
L'expédition d'Egypte peut passer pour la réalisation tardive
(l'un plan que la monarchie avait constamment écarté. Nous ne
rechercherons pas si le Directoire eut tort ou raison de se l'ap-
proprier. Ce qui nous paraît hors de doute, c'est que Louis XYI
eut raison de ne pas écouter l'ambition patriotique des Français
de son temps, de ne pas suivre ou imiter Joseph II et Catherine
la Grande dans leurs conceptions aventureuses sur le démembre-
ment de l'empire ottoman. Dans l'état où se trouvaient alors la
France et l'Europe, le bouleversement général auquel on le con-
viait eût surtout profité à l'Angleterre. Contre l'opinion courante
en 1789 et contre les apparences, l'empire ottoman a vécu et vit
encore; la France, d'autre part, est entrée en révolution.
Louis XYI et ses ministres ont donc agi sagement en préférant
à une conquête, éphémère selon toute vraisemblance, l'absten-
tion par laquelle ils ont mis obstacle au bouleversement de l'Eu-
rope orientale, limité l'Angleterre à ses possessions présentes et
se sont réservé les moyens de veiller sur ses empiétements.
François-Ch. Roux.
LE CONVENTIONNEL GOUJON
(Suite*.)
CHAPITRE Vil.
La crise de 1793.
Le t^mpte-renriu. Luttes au Cûnseiî général. Le secret fin
rote l'i roptitnismc de Goujon. Fin de la session prrma-
ttentr. — La levée de 300 ,000 ftommes en Seine^et-Oisc .
L'emprunt forcé. Tissoi à Nantes. — Adresse du Ll Juin
à la Conrention. Philippeaux à Versailles. Le 14' batail-
lon. — (ioujon à Vernon. Le roi Buzoi. Mutineries mi
Vendée. Retour de Tissot. — Querelles aditiinistratites .
Le district de Mantes. Séance du 10 septembre au Con"
seil général. — Goujon abandonne ta place. Mission à
Tours.
Le nouveau Conseil général s'était réuni le 10 décembre. Gou-
jon, malade ilepuis plusieurs semaines, u'y parut que le 7 jan-
Tier. Le 15 seulement^ il présenta son cornptô-renda ' :
« Notre but principal >, écrivait-il à la fin de son exposé, <« a
été de vous luanifester les principes qui nous ont dirigés, les sen-
tiroeatH qui ont régné sur nos âmes. Sans doute que j'aurais bien
peu tiré de mon i^ujet si je n'étais parvenu, par les détails dan»
I«Mfueis jp suis entré, à vous faire reconnaître jusqu'à l'évidenc*'
(* respect pour la justice et règalitè, cet ardent amour pour lu
patrie, pour la liberté, pour le bonheur des hommes, qui remplis-
saient le cœur da mes collègues et le mien. Nous marchions ani-
més de ce saint entjioudastne qui n'abandonne pas le vrai citoyen,
t Voir Bepuê Mttoriqiie, t LXXXVIIl, p t; (. XCI, |>. 21.
i. Ktch. 4« Sein«-ct-OI»«', «^tie 1, i n. Ce romple^rendu îRiprimé Tonne un
CMbitT Je W (), fn-l*.
2U
t. fiOTOT ET F. TnRniitn,
unis par cette brûlante et durable amitié qui lie les hommes justes
dans quelque lieu qu'ils se reucontrent. S'il se trouve quelques
imperfectioas dans le tableau que je Tieris de tracer, vous me les
pardoQuerez sans doute.,., et pour fonder votre indulgence vous
voudrezbienvous rappeler que dous n'a vous été que troismoiâdans
des places périlleuses, que nous ne pouvions nullement connaître,
et que nous avons dû, pendant ce court espace de temps, apprendre,
pratiquer et rendre compte, Nous remplissons aujourd'hui cette
dernière partie de notre tâche. C'est a vous et au peuple de aous
juger. Quelle que soit l'opinion sur ce que nous avons fait, il est,
du moins, un témoignage que nous espérons qui ne nous sera pas
fel'usé : c'est que nous avons pris la vérité pour règle; c'est que.
du fond du coeur, nous avons chéri l 'égalité et voulu servir la
patrie. »
Le compte-rendu, scrupuleusement examiné, dans les bureaux
d'abord, puis en séance, fut approuvé solennellement le 21 février.
A l'unanimité, le Conseil général vota des félicitations au Direc-
toire et déclara qu'il avait bien mérité du département. Cet
« assentiment universel », ce < touchant accord » que les pro-
oès-varbaux célébraient avec abondance et dont les bonnes gens
s'émerveillaient eu disant : ça iray n'élaieiit cependant qu'une
façade. Dans cette petite assemblée, comme dans la (Convention
nationale elle-même, deux partis irréconcitiabless'étaient formés ;
ilyavaitunegaucbeet une droite, des Montagnards et des Giron-
dins. Goujon dirigeait les premiers; le chef des autres était son
concurrent malheureux aux élections dernières, l'administrateur
Lavaliery. Les deux opinions se partageaient à peu près égale-
ment le ConseU général; mais les modérés, soit dans l'espoir de
conserver l'union, soit par tactique, évitaient les discussions
publiques, ne manifestant leur opposition qu'au moment des scru-
tins ou dans le buis clos des séances secrètes. Une loi, rendue peu
de temps après le 10 aoiît, avait bien rendu obligatoire la publi-
cité de tous les act^ et délibérations des corps administratifs. On
avait bien inscrit en grosses lettres, au-dessus de la porte du
Conseil : la publicité est la sauvegarde du peuplé. Mais il
restait encore, de par la loi même, deux cas où cette porte devait
rester fermée : pour toutes les mesures de sûreté et pour tout
les délibérations non mentionnées au registre ^ Lu parti uiodér
1. Loi du '27 août 1702, arl. 5 el li.
LE COUTeXTtOTCREl. GODXON.
2SS
du Conseil général s'efforça de faire entrer dans ces deux excep-
lions toutes les délibérations importantes et de conserver, tout au
moins, le scrutin secret pour les votes. 11 s'attacha surtout à
faire décider qu'aucune nomination de commissaire, agent ou
foDctionnaire quelconque du département ne pourrait être faite
autrement qu'à bulletin fermé- Cette pratique avait l'inconvé-
iiienl d'ouvrir la voie aux intrigues et à ta politique de couloirs,
de favoriser les hésitations et les faiblesses danades circonstances
(Uingereuses, au moment même où la plus grande énergie était
néo^saire. En rendant collective la responsabilité des adminis-
trateurs, elle la réduisait à bien peu de chose. Mais il Caut recon-
naître aussi qu'elle seule pouvait garantir l'indépendance des
membres du Conseil, en les mettant à l'abri des pressions du
dehors et des colères d'une opinion publique aisément égarée. Les
scrutins à haute voix, par appel nominal, pouvaient amener de
la part du public, présent en grand nombre aux séances, des
manifestations fâcheuses et une intervention dans les affaires
contraire aux lois et à l'intérêt général. Goujon ne s'arrêta pas à
ces réflexions. Il avait toujours été trop Optimiste, il croyait trop
prolbodément à l'honnêteté naturelle des hommes, au bon sens
des majorités, au triomphe nécessaire de la justice et de la vertu
pour ne pas soutenir, avec sa vivacité coutumîère, la nécessité
du vote public. A la séance du Conseil général, le 2 février, il fit
un long discours en faveur de cette thèse*. « La publicité est la
sauvegarde du peuple, disait-il, et qui n'a senti la justesse et la
profondeur de ces paroles, que vous-mêmes avez t'ait inscrire à
l'entrée de cette enceinte?
« Oui, la publicité est la sauvegarde du peuple, parce qu'elle
l'instruit, parce qu'elle lui apprend à connaître ses amis et ses
détracteurs, parce qu'elle lui aide à juger ceux sur lesquels il
doit reposer son choix, parce qu'enfin le méchant craint de mal
faire en sa présence. S'il fallait à ce motif en ajouter d'autres, je
vous dirais encore : la publicité est la sauvegarde de l'homme
juste; elle est la sauvegarde de l'administration elle-même. Elle
est la sauvegarde de l'homme juste, parce que c'est par elle qu'il
brave l'intrigue, c'est par elle qu'en ouvrant son cœur, qu'en le
montrant k découvert, il est sûr de trouver dans l'estime de ses
1. Le diKours est trauBcrit tout au long 9iir le registre du fonseil gÀn^ral,
lèsDce Au 3 férrier (Arch. *le Seine 'CUOl se).
236
R. ninroï RT r. th^iy4iid.
concitoyeas uti juste dédommagement à sm travaux et k sên
peines. ËUe est la sauvegarde de radmiDistratioD elle-roémo,
parce que c'est par elle qu'elle s'environoe d'une conÛance k
toute épreuve et qu'en faisant partager à chaque citoyen ses'
désirs, ses voeui, ses espérances, elle assoit ses décisions sur une
base inébranlable : l'union de chacun et la confusion de toutes
les volontés en une volonté conamune. 0 citoyens, rappelez-vous
ce républicain célèbre par l'austérité de ses naœurs qui, pour
écarter de tui jusqu'à la pensée d'une mauvaise action, voulait
que sa maison fut saos cesse ouverte aux regards du public ol
que tous ses mouvements fussent soumis à sa continuelle censure.
Voilà coname il vous convient d'être... Agir différemment, ce
serait fouler aux pieds la règle première de toute liberté; ce serait
plus : ce serait lâchement se dépouiller de cette responsabilité
jiBi-sonnelle que (jortesi volontiers toute âme juste et courageuse,
pour se cacher, à l'abri les uns des autres^, dans la nuit criminelle
dont s'enveloppe le parjure! »
Cette péroraison, un peu déclamatoire selon le goût du temps,
décida l'opinion de la majorité. Goujon ne l'emporta cependant
que de deux voix : sur dix-neuf administrateurs présents, huit
s'étaient prononcés pour le scrutin secret, un neuvième s'était
abstenu. La publicité de Ions les votes, conforme du reste au
vœu de la loi, devint la règle des discussions. Mais plusieurs des
membres de la minorité se dispensèrent désormais de paraître
aux séances, ou même envoyèrent leur démission .
La session, au reste, touchait à sa ûu. La permanence du
Conseil général aurait même du, légalement, cesser dès le 3 jan-
vier. En fait, elle continua pendant quelques semaines encore et
les administrateurs se séparèrent le 32 février seulement.
Deux jours plus tard parvenait au Directoire, par un courrier
extraordinaire de la Convention, le décret ordonnant une nou-
velle levée de 300,000 hommes pour arrêter l'invasion partout
menaçante'. Les administrations départementales étaient char-
géca, toute affaire cessante, de commencer au plus vite le recru-
tement. Un tableau annexé k la loi fixait le contingent de chaque
département, en tenant compte, pour la répartition, de Tefiectif
des bataillons de volontaires déjà fournis. Le contingent de
1. Dèt-rct (lu n téfnex 1793.
M coufTETiTtosriffi. eowo?r.
)i8e s'élevait à 2,800 horames. Ils ilevaient être rect'u-
ys|iir'0Dgagciiients volontaires et au besoin par le tirage au sort
ou ik désignation individuelle, selon le procéda qui. dans chaqu»^
aoimnuop, |»araîtrait |iréférable. h la iïiajuritédescilo}'eris ass«'ni-
Uée. Le reiin)laceih«ril étail autorisé, connue à la précédente
levée.
Le lendemain même ilu vote de la loi, le département de Seîno-
et-Oiae en a»muiei)çait l'application. Six commissaires étaient
nuinroés pour répartir, àrus cliaque district, le contingent entre
les cjnmniuui'8 et aurveiller sur les lieux mêmes l'exécution régu-
lière du décret'. Tissol fut envoyé comme commissaire dans le
district de Saint-Germain. Après trente-neuf jours d'absence, il
reriat à Versailles pour s'engager lui-même au 11" bataillon,
bfam qu'il fût marié depuis quatre mois et, comme tel, exempU^
foriDellement par la loi. La plupart des membres du Directoire
étaient mariés aussi; en outre, leurs (bnctions mêmes leur inter-
dinient de partir et l'article 20 du décret les maintenait expres-
aéneot à leur poste. Ils n'en résolurent pas moins de donner
l'exemple et, dès le début d'avril, quand furent connus les pnn-
gràs de l'insurrection vendéenne et la trahison de Dumouriez, ils
dAddérenl que lu moitié d'entre eux se tiendrait prèle h rejoindre
les années. Le 4, ils vinrent demander k ta Convention d'approu-
TerrarrêlA qu'ils avaient prie en ce sens. Jean de Iîr>, qui pré-
»itlait, les félicita chaudement c du /Me et du civisme » qui
avaient inspiré leur démarcbe, mai» l'.^ssemblée ti*y donna pas
de suite".
Il fallut plus de deux mois pour achever le recrutement des
« volontaires », les armer, les équiper et les encadrer. Trois
ixitaillons devaient être formés. L'un, composé exclusivement
avec k* contingent du district de Versailles, se concentra au
cbef-lieu du if* au 31 mai. Il nomma pour son commandant le
oolonel de la garde nationale du district, .Tacques-Cyr Perret, et
Picrrt»-Françoi8Tis8ot pour quartier-maître trésorier. Ce batail-
lon, quifutle H' du dépariementets'iiititxda lui-même l'^batcUl-
tan révolutionnai rtj de Seine-et-Oise, fut désigné pour servir
I. A.rr<tà du :1 nv»r«. Regklre ilat procAs-verbiiui ilu DirMioir» (Arch. d«
Moe'FMlife) Le 1 j mm, lu ttpT^si-.ntaals Miiiirc 'nt Cbl1<>i arrlTtient A
VtfuUIn pour acliver l« recnitemeiil. Un n't p«i^ leur rapport (^ulard, Nfcit'ff
aetn du Cotiùi/ dt Salut fiubUc. t. Il, p. niâ].
' Moniteur, reim\^t., \Vl,(\\.
Rcv. ILsTOK. XCI. 2* rjuc. 17
'inn
t. flOTOT KT r. THEiaKD.
contre les Vendéens et partit pour Nantes le 2-^ mai. Un deuxiènoe
bataillon (12* de Seipe-et-Oise), formé du 19 au 29 mai, partit
au milieu de juio pour Landerceau. l^e 13^, organisé par com-
pagnies dans chacun des cinq districts de Saint-GennaiD, Mantes,
Pontoise, Etampes et l>ourdan, était réuni à Versailles le 7 juin
et se mit en route pour Brest le surlendemain '.
Ces bataillons de la nouvelle levée ne valaient pas ceux de
1792 et surtout ceux de 1791. La proportion des volontaires
pro[)renient dits y était assez faible; iJ y avait parmi les soldats
un grand nombre de remplaçants payés, et la plupart des chefs,
nommés pour leur belle prestance ou leur faconde patriotique,
manquaient totalement de connaissances militaires. Toutefois, les
bataillons de Seine-et-Oisie se conduisirent assez bien aux pre-
miers combats. Le 29 juin, à Nantes, le 11" et le 13' furent
chargés de défendre, contre l'attaque des Vendéens, une dee
portes de ta ville, appelée la porte de Rennes. Ils furent engagent
pendant seize heures, perdirent dix-neuf tués et soixante; blessés,
mais tinrent bon devant le canon et recueiUirâDt les félicitalroos
du général Canclaux. Le commandant du 11', Perrot. qui man-
quait de .-iûretè dans le maniement des armes a feu, s'était blessé
lui-même avec son pistolet^.
La levée des bataillons de 1793 fut entourée partout de grandes
difficultés et nécessita, des mesures exceptionnelles. La Conven-
tion , préoccupée surtout du résultat à obtenir, n'avait pas regardé
de trop près aux pTOcédés, et certaines administrations patriotes,
pressées par la nécessité, coniineneêrent d'employer spontané-
ment, au nom de la défense nationale, ces « moyens d'autorité
et de réquisition >• que les représentants en mission allaient bien-
tôt transporter sur tous les points du territoire. Le départâmeat
de l'Hérault donna le premier l'exemple d'employer ces « moyens
révolutionnaires, les moyens naturels ne suffisant plus ». Le
27 avril, il obtenait de la Convention l'autorisation d'établir un
t. D'aiiCès les note> de H. Hennel Biir les rolontairC^!i de $eilie-«t-0)4e, oU-
ll»ées par Cbâssin, Vtndif patriote, t. Il, p. &\ âl &aiy.
2, Happurl <lc Uodiinger, eoinmisMJre du dépArlement près le tl* bAlHillnn,
2 juillel 1793 (Arcli. de Seine-cl-OUe, 1. i r; Cliassin, Vendit patriott, l. Il
p, "25î*253). Les deux aoU-ea coromissaîres ôUieat Le Turc el L«v»llciy
HodsQger fui pris par les Véodéeus le 2t Juillet. Le \% oclobre, le couvai dr
(triaonniera dont il faisait parlie s'ininrgea. Beaucoup furent liiM (tu repris
par leB V^eodéens. Uodanger 6'écbappa et pat renlrer A Ver«ail:lc« {Ch«»iiiii
im., t, lî, p. 171 i.
It CrttT«!«(TrOR'(R1. flOIUOIf.
i^9
«mprunt tbroê de cinq millions sur les riches pour subvenir aux
frais <lu recrutement et de la aolde'. Le 8 mai, le départâmeat de
SeiD©-eM3i9« imitait cet exemple, en imposant aux dtoyen.i
siséa uoe coDtrlbution extraordinaire de deux millions, qui fut
plus tard régularisée par ud décret de la Ctinvention^. La per-
O^tion s'opéra sans trop de difficultés et, à Versailles môme, les
aouscriplions volunlaîres furent assez nombreuses. Les députés
Romme, Delacroix «t Prieur (de la Marne), qui Ira versèrent lo
département le 10 mai, s'accordèrent à rendre hommage au
cfrisme et au patriotisme de ses habitants^.
Ce iWbtimeQt patriotique qui dorinnait alors en Seine-et-Oise,
ol parmi la {Kipulation, et « dans le sein des autorités », permet
de s'expliquer la décision et l'empresseraent que mirent le Direc-
toire et le Conseil général* h se ranger du côté des Montagnards
après la journée du 2 juin et la chute des Girondins. Tandis que
la plupart des administrations départementales protestaient coQtre
l'arrestation des vingt-deux et que plusieurs allaient bientôi
orgaciaer l'insurrection contre Paris, le Conseil général de
Saioe-el-Oise et le Directoire s'unirent au district et h la commune
d« V«r8allle« pour adresser aux 83 départements, et surtout aux
départements de l'Ouest qui venaient de lancer ud appel k la
rArolle, une proclamation énergique en faveur de la Conven-
tioD. Le 13 juin, ils vinrent en faire lecture li la tribune de l'Às-
«etnblée* : « O vous », s'écriaient-ils eu s'adressant aux protes-
tataires, « ô vous qui les premiers voulez rompre le lien fraternel
qui vous attache k la République, voyez la liberté inquiète, la
patrie en deuil, les couleurs nationales revêtues d'un voile
raoèbre. Revenez à vous, citoyens!... Français, sacrifie à la
patrie ta vengeance, si tu en avais une à exercer !.. . Venez, nous
nous réu&iroQS à vous pour fraterniser à Paris le 10 août. Que
votre Jeaofisse marche au combat, les ennemis de la République
leaatteodâQt. Que leurs pères viennent sur l'autel de la patrie y
dépoaer leurs serinentâ. Là, nous nous éclairerons par nos épan-
|. Voir Mm «drMM » la ConTcoUoD et Je décret i U wiite dan» le Miinittur
rëmft., t. XVI. p. m.
3. DCcret du là vendémiaire «n 11, irr^ité du Comité de Siilat Publk dii
Z3 pluviôse luÎTniit (Aalsrd. Recuit, l. XI, p. 03).
J Aularil, Recueit, t. IV, |j. 87.
( Il t'èUit de nouTcau totislilué ea pcrmaneacc le 1 mai, en eiM-.ulion du
dèent du tS man 1793.
5. Ktth. lut. AO XVI Tl. Reproiliuil djn» le Monltevr (réirapr., t. XVI, p. 024).
Ul
B. orrOT RT F. TBeRAU.
diemeats mutuels. Là, nous chercheroDs la vérité avec c»>tUi rlou-
oeur répultlicâîne qui la reud prrjfîLahle à la patrie. Là, nous
verroDs enfiii (et il sera bien ass^ tetups) s'il est efliectivéniênt
néoessaire, comme vous le diteis, de iléchirer la Bèpublii|ue pour-<
la sauver... Frères et amis, ou vrai citoyeu détruil rétrangei**
armé pour le détruire, mais il chérit son frère et il est lent à le
provoquer au combat. »
C'était là première adresse rassurante que la Cotiveotion
vait des départements. Le ton chaleureux de la répouse qu'y fit
le président MaUarmé laisse voir à quel point les députés s'y
raontrèreot sensibles. Trois mois plus tard, on s eu souviendra
encore, et Thuriot, parlant en faveur du Conseil général ele
Seine-et-Oise, rappellera qu'il avait, le premier de tous, envoyé
son adhésion aux èvêuements du 2 juin'.
11 est assez probable que l'adresse du département avait été
rédigée par Goujon ; il est, toutefois, impossible de l'assurer, car-
ia minute a disparu. Mats les senliments du procureur général à^
cet égard ne font point de doute et sa correspondance personnelle
en témoigne. Vers te milieu de juin, le député Philippeaux, venant ,
de l'armée de l'Ouest et accompagné d'un jacobin de Nantes
nommé Chaux, arrivait k Versaûles pour demander au départe-
ment de Seine-8l-0i.se, connu pour son patriotisme, de nouveaux
secours eu hommes contre la Vendée'.
Vingt-quatre heures après son arrivée, PhUippeaux obtenait
du départemeot la levée d'un 14« bataillon d'in^nterie, à l'ef-
Jectjf de 850 hommes, plus 200 cavaliers. La plupart durent être
pris parmi les hommes mariés et les pères de famille, tous les
jeunes gens étant déjà partis. En élevant à cinq millions et demi
l'emprunt forcé décidé le 8 mai, le département trouva moyen
d'habiller et d'équiper les nouvelles recrues en quelques semaine».
Mais on n'avait pas de fusils à leur donner. Lis partirent sans
armes, le 23 août, pour l'armée des cotes de La Rochelle^.
Bientôt même les gardes nationales du département durent se
rassembler à leur tour et les adminbtrateurs s'apprêtèrent à les
t. Moniteur, réimpr., 1, XV1J, p. 673. Séaace du 13 seplerobre 1793.
2. Aulard, RêçueU, t. V, p. 501. Philipp«ibi au ComiU Je Salul Pablîc.
27 juin \l^i. Cf., sur cette mission el »ur Chiux de Muilt!!. Chaftnia. Vendée
patriote, i. II, p. 203*206.
3. Pliili[»peiiux «0 Goinilé de Salul Public, 27 Juin 17&3 (\alard, Recueil,
t, V, p. 502: MauUiuchet, U Convenltoniui PhUippeaux, p. 150 et soiv.i.
QOQdtiire eux-mém<is il la bataille. Le 10 juillet 1793, les Iroupes
royalistes et girondines lie Normandie, commandées par Puisaye
et WimpfTen, qui s'intitulait « commandant en cber des armées
déftartementales », avaient occupé Pacy -sur-Eure, marchaient
nr Vemon et menaçaient d'envahir le département de Seino-el-
Oise. Aussitôt, Goujon courut à Mantes pour y réunir Tartillerie
4l«8 gardes ualioiiale.s, i-éclaiiié«:^ par les représentants Du Roy et
Robert Lindet. Le 11 au matin, avant de partir pour Vernon,
il s'arrêtait quelques instants, afin d'écrire un mot à Lise et dn
la rassurer sur son sort^ :
Mantes, 44 juillet, an 11.
Ma bonne amie, je suiâ ici en bonne santé, bien envieux do te voir
cl de l'(unltra&&er, mais suivant avec toute Tardeur dont je suis
capabk* la mJsaioq civique qui m'est confiée. Ne i*inquièle pas, l'es-
prit public est bon et nous n'avons rien à craindre, Un convoi d'ar-
lillerie vient d'arriver. Nous parlons pour Vernou pour nous y con-
certer avec les reprê^enlanls du (leuple. Embrasse pour moi mamao,
naa sœur, leâ petits, ta bmine Jeanne.
G.
Li> 15 juillet, l'armée « fédéraliste », battue à Vernou, aban--
dounait hvreux et se retirait sur le Calvados. Le danger écarté.
Goujon put rentrer k Versailles. Il se réjouissait de voir les
rdKllee < esclaves du roi Buzot » obligés de s'enfuir dans le Cal-
Tados, où ils ne trouvaient que peu de partisans. Il avait appris
avec douleur l'atisassiiiat de Marat, mais il espérait que ce for-
bit éclairerait l'opinion sur les dangers que les méchants tai-
saient courir il la liberté. Il pressait Tissot de faire accepter la
CoDstilulioD de 93 dans son bataillon et espérait qu'il pourrait
Hre chargé d'apporter à la Convention cette acceptation. Sa pré-
sence était vivement désirée par sa femme, qui supportait mal la
séparation.
ThboI dut revenir beaucoup plus tôt et pour de tout autres
iruAih que son hoau-frére et lui-même ne l'avaient fiensé. Les
représentants du peuple aux armées des eûtes de Brest et des
côtes de La Rochelle, pour donner aux troupes les moyens de
Tivre on ce pays dévasté, avaient dû, par diverses allocations
[imvisoires, augmenter la solde des volontaire». Mais un décret
t. D'aprt* Jârrin, Alexandrt Goujon, ji, 19.
m. «PTOT ET f. T«l(NtEI>.
(lu 1 1 juin, reûdu sur la demaûde de la Trésorerie natioDale. viril
supprimer toute» ces plus-values, en mainteuant les retenues
opérées jusque-li. Aussitôt, les volontaires protestèrent. Ils se
souTinreot que beaucoup d'eutre eux ne s'étaient engagés que
pour trois mois., que la moisson approchait, et ib manifestèrent
l'intention de s'en retourner. Deux bataillons de Bordeaux, qui
étaient aux Sablesnl'Olonne, le bataillon parisien du Panthéon
ffauçais réclamèrent viulemmeat auprès des généraux et de la
Convention. En vain, les représentants essayèrent de les OOD te-
nir en prenant sur eux de ne pas faire exécuter cette loi du
11 juin, bonne seulement, disait le général Boulard, à « détra-
quer la machine »; les payeurs, qui avaient reçu des ordres,
refusèrent de les suivre dans cette voie. Le mouveraent de muti-
nerie s'étendit rapidement aux deux armées. Le 27 juillet, Tissot
écrivait de Nantes à la municipalité de Versailles que les roloO'
taires de son bataillon refusaient absolumeûl de t«rvir".
Le oonomissaire du département, lludanger, avait été fait pri-
sonnier. Le Directoire de Seine-et-Oise le remplaça par l'admi-
nistraleur Pellé, qui fut envoyé à Nante^s avec mission de
calmer, autant que possible, les réclamants. Pelle partit le
7 août, emportant une adresse pour inviter le 11* bataillon à
rentrer dans le devoir.
Le i4, à Nantes, Pellé, Tissot et Philippeaux « péroraient *
vainement le 11" bataillon. Un cri général : < Nous partirons le
15 », répondit à leurs exhortations. A la fin du mois, les volon-
taires reprirent la route de Versailles, et Tissot, natureilement,
les suivit. Il avait rempli de son mieux les fonctions dont il était
chargé comme quarLier-maître et le département l'en récompensa
quelques semaines après en le nommant son agent supérieur
pour l'exéculioD de la loi du 23 aoiit sur la réquisition*. Un peu
plus tard, il devenait premier commis dans les bureaux du Direc-
toire, aux modestes appointements de 2,000 francs par an.
La lâche des administrateurs, déjà singulièrement pénible en ce
moment de crise, le devint davantage encore en Seinô-et-<}ise, en
ces mois d'été de 1793, par l'effet de querelles nombreuses entre
les autorités. Pour subvenir aux frais de la levée du 14* batail-
lon, le Conseil général avait, nous l'avons vu, relevé d'un mil-
1. Lettre tilée par M. Frumageot dan» son iirticlc sur Tissot (ftnwe de l'hi*-
loèrede ienaïUes, 19UI, \>. 233-234).
^2. Armé ilu Conseil (jénéral ilu 20 »e}tleinl>r« 1793 (Arch. de Seiiie-et-Oiae).
I.F, CO'r¥EJ«TIO?tXRt. r-OUJOIt.
263
lion et demi le chiffre de l'emprunt forcé, ûtè d'abord h deux
ntUJons. Sur l'avis de Philippeaux, on Ht porter ta nouvelle con-
tribution sur toiiB les revenus supérieurs à 1,500 livres*. Cette
jis, les petits rentiers, des buatiquier-s, des cultivateurs étaient
Mnt». li y tiul des protestations et des résistances; les district*
eurent grand'peine h taire rentrer les fonda; un d'eux même,
œlui de Mantes, refusa île s'ea cliarger et s'abstint de faire
ta répartition dm charges entre les communes. Par un arrêté du
17 août, il fut tiiaïKlé à la barre du département pour s'expliquer
ifur aa conduite- Le district, au lieu de s'y rendre, en référa aux
ressentants du peuple Koux ut BonnevaJ, qui lui donnèrent
niaoa «t casaèreut l'arrêt du département. Le (Jouseil général
penista, naturellement, et il donna mission à Goujon de se
rendre, accompagné de trois administrateurs, au Comité dei^ûreté
générale de la Convention, et au besoin dans l'Assemblée même,
pour ubtt.>nir satisfaction. Le district de Mantes, de son coté,
expédiait de même une délégation à Pari.s; toutes deux se ren-
coDtréreul dans les antichambres des Dimitès; on s'accusa réci-
proquement de manquer de patriotisme et la quereUe s'éternisa
sans profil j^iour personne'.
D'autres ilifficullés se produisaient en même temps, provoquées
pr l'application des luis sur les subsitslauces eirétablissemenl de
ce tiuixtmuia réclamé naguère par Tioujou, qui en attendait des
merveilles. La loi du 4 mai avait autorisé les départements ii
publier une taxe {\m gi-ains et farine,s appliiàble sur tout leur
territoire, l^t départenmut de Paris, pour être sûr de ses appro-
viaioDnemeDtts, attendit que la taxe des départements voisins eût
été publiée et majora la sienne de treize livres par sac de farine
M deux livrer par ifuintal de blé. 11 en résulta uécœsairement
que toutes les farines s'acheminèreni vers Paris, tandis qu'une
1 fitmiiie m«iia(.sait les régions avoisinantes. En vain, par
ji - ; ■ du '^ mai \l%i, tioujon avait essayé d'amener les
administrateurs de Paris à revenir sur leur décision^. La difle-
l. L'ampnin{ ruttoital d un inillMr«l *ul« par tu roiiT«uliuii k ','ij mii n'al-
Hèpiilt <|M Im retenus de IO,(KX) livre* e( aa-d«uii», «iMiitûin fuîle ^mur le^
célll«lair««, inj^M^té» « partir de (),(I0U livre». Cf. Uiutimbel. U Conv«nt%on'
litl l'hUtpyeauj, |). 158,
l. Arrêté ilu ('iiUMil ijénérjil fl (liiu:ii«»i(iii>v n la ir^iuM du ïl auùl I7W1
l\rcb. ilr !»vin«-rt-Oi!ie, Il^giitri' Ju CotutiE genrml, L. 16),
J. Prctcèt-verttal du l'oiisell g^tiéral, .'8 mai (Ardi. «le Seint!>el-Oiiic, U ISJ.
204
R. fiCIftT KT f- TH^.N^RIl.
reuce entre les deux taxes subsista. Bientôt les prupriètaires de
grains ne voulurent plus faire moudre que pour vendre aux agetiLs
des subsisLaocËS de Paris. Le blé abondait s.ur les> marchés, mais
les moulins chômaient et la farine demeurait hors de prix. Où
revit la Camioe de 1793 et le pain luauqua dans Versailles à plu-
sieurs reprises. Cette situation provoqua de violents débats dans
le Gous»ïil général. Depuis quelques temps, le nombre des adminis-
trateurs s'était considérablement réduit. Sur trente-six membres,
huit k dix seulement paraissaient aux séances, et les luttes n'en
étaient que plus passionnées. Le 8 septembre, un important débat
s'engagea sur les subsistances. Le pain avait manqué deux îoxs
dans la décade précédente et les sections commençaient à s'agiter.
Pour rassurer la population et couper court h tout désordre, Gou-
jon vint proposer à s«.vs collègues de suspendre toute délibération
pour s'occuper uniquement de garantir les approvisionnements:
les administrateurs se rendraient eux-mêmes, toute affaire ces-
sante, dans les districts et les communes pour se rendre compte
de rétat des moulins, surveiller l'achat des grains et la fabrica-
tion des farines'. Malgré l'opposition évidente delà majorité, le
procureur général insista vivement en faveur de son projet; il
parlait d'un ton brusque, en petites phrases courtes et saccadées
qui ne sont point dans sa manière accoutumée et semblent révé-^j
1er chez lui l'impatience ou la fatigue : « Ne parlons pas de l'ave
nir. Parlons du présent. Secourons nos frères de toutes nos forces.
Ils nous secourront de même à leur tour. Marchons donc, cilovens,
et ne parlons plus... Toute notre politique, toutes nos aiïaires,
tout enfin se réduit maintenant à battre et h. moudre. U n*y a
plus d'autres affaires que cela. Que le peuple mange le pain qui
est crû dans sa terre. Allons, marchons nous-mêmes! Que nous
les premiers nous donnions l'exemple du dévouement au devoir
commun. > Le Conseil général ne se laissa pas entraîner et passai
sans débat à l'ordre du jour. Quarante-huit heures après, Goujoa
revenait à la charge et, comme oo lui observait que la question,
déjà discutée, avait été résolue k la négative, il s'emporta, criant
qu'on l'empêchait de parler et qu'il allait envoyer un courrier au
Comité de Salut Public pour demander le reuouvellemeot des
autorités constituées. Quelques instants plus tard, en présenc»;
des commissaires des sections, venus pour demander des mesures
1. ProcÈa-Terbal du Uunsfil gênèrul, S scplembre i\rch- dv Seine-et-Oii-e).
ir. ca^TKXTiû^iBi. r.ocjnN.
•Jir.s
coDlre la «iisette, tj iosiâta sur l'eiivoi d'un courrier, demamla
même que la mesure fût mise aux voix eu ajoutant : • Vus arrê-
tés sont insuffisants et n'ont pas reçu jusqu'à ce moment toute
BOT exécution. Vous n'avez pas réuçrgie nécessaire pour faire
{îr les grandâ organes... La loi sur les aucaparements' e^^t pro-
molguéd. La taxe lievraît être publiée; ou ue voit nulle part les
afl&ches. La levée des jeunes gens de la première réquisition ne
s'opère pas; on n'a pas pris les mesures oéceâsaires... Le Conseil
général devrait être de trente-six membres.; il n'y en a pas le
tiers. Depuis non établissement, l'administration a déjà reçu
isoixante-huît dëiuissions... Le peu d'énergie des admimstrateurs
qui sont k leur pointe, l'iin possibilité de les remplacer par d'autres,
le salut du bien public exigent que nous demantUons nous-mêmes
notre renouvellement. » A ces mots, des protestations s'élevèrent.
Un dea membres du Conseil répliqua que, si les lois n'étaient pas
obéies, le procureur général syndic, chargé lui-même d'en assu-
rer l'exécution, était mal venu à s'en plaindre et qu'il n'aurait
pas sujet de le faire si lui-même avait rempli son devoir. « Je n'ai
paii mérité ces reproches », repartit Goujon en se levant avec
vivacité. * Je n'ai pas donné un instant à mes plaisini. J'ai même
négligé des affaires de famille pour ne m'occuper que des affaires
de radministratloQ. J'étais à Tours lorsque j'ai cru que mon
deroii'd'adminiatrateur m'appelait à Versailles. Je m'y suis rendu
pour le 10 août, et mon absence de Tours a été la perte d'un pro-
cès qui a entraîné celle de la médiocre fortune de ma famille. J'ai
intei^eté appel et je ne sais si je pourrai aller moi-même discuter
net intérêts et ceux de mes deux frères et [de ma} sœur. Lo
nigistre de pointe de l'administration constate que je ne me suis
absenté de mon poste que pour une commission ou pour cause de
loaladie. Je défie qui que ce «oit de me prouver que je n'ai pas
été exact à me rendre à radmiDistration*. » La discussion tour-
nait h l'aigre. Uu administrateur couciliaui s'interposa et fit voler
l'ordre du jour pour mettre Qn à un différend qu'il appelait, eu
propres terme», « oiseux et même scandaleux ».
A la suite de cette scène, Goujon ce^isa de paraître au Conseil
géoérai, soit qu'il eût senti naître autour de lui de la défiance et
f. Loi âa 2S Juillet, èaumtranl Ion maixbtodiM» cl denrce* de |)remlera
i, qu'il «Uit tninriljt <Je ronserfcr en magaitln, e( 4|uî devaieol lire
IBii vente • journeiletucnl cl jtubliqueinenl t.
3. Degiitre dn Conseil ginériil. Prwèi rertwl ilu \Q •vptcinlire (Arch. de
SdaSi^t'OlM, L. 16).
2C1
». cvnn
reacti entre W doux Ux
grains ne voulurent plu!^
(les suli^istaDces de Par
les njouliûs chùmaÏPi'
revit la famine de 1 '
sieurs reprises. Q^l
le (kjnseil général
traleurs s était a
huit k dix seule'
étaient ijue plu
s'engagea sui'
t\au» la déca'
Pour rassu'
ick de fatigue
fHI L
jon vint pi
jKtur s'oc?
les admt
santé, <
de rél
tion t'
, j'
'V-. <i*an travail opi
(idUîu de» nuits, laoC^-
...ique jour, la fièvre diK_
,;:i><tice des obstacles, tout::
jjtiit sa «anlê déj^ faible. Il
lie sûreté générale désirait^—
i[iue (lour < y exécuter dea^J
joigna le dénir d'être choisi
^jr ,^r.iii«".>l*iDuonçail son prochain
^^t^^t'ea montra surpris et mécontent;
V 'Tsailles. En arrivant à Tours,
- .^it^islrer ses pouvoirs au Conseil
j( Jés ce moment il n'y reparut pas^.
•"^aii peu vague, senible-t-il, qu'il avait
^i» l'étirer sans doute auprès de son
,^ l'abri tranquille du « sauvage Lau-
'" ^ jjsii quelques .semaines de repos. Le
»• ^ ■• j(j (les représentants Delacroii et Musset,
^^^^j^^ renouvelait les autorités du département
' "^i^^^on était maintenu dans ses fonctions de
- . ,r-<^ ii fl «e devait pas les reprendre. Le 26 octobre,
V^'^'^it* Irait k Versailles, un décret de la Conven- ,
^^^^!_. pour faire partie de la Commission des subsi&^l
\ w ^"^loBOOttemeiits de la Hépublique.
CHAPITRE Vm.
li (SOUMISSION DES SUBBlgTAJ4CES.
.^1^ /a Commission. Raissoti et Brunet. Le « coi
— InstaUation et tàionnemerUs. Lei
/■jB(|»«l-Loirc, Kegislrc du Conseil Rcnèral. 17 sepLettibrM. — Je
•''^ijjjDeiiienl a l'oblifeanle MininiinicïUop d« M. Loiiî* ili« Graud-
^'* gH^iiiU. départcmenUl — R. G.
«i<^^ f'iroD« nËirouvé ni CsrrMè du Comité de sAreté générale sur la
- ' If Goajon ni md rapporl.
^^l Bit, *•* ''^'' 75; Areh. de SeifflC^I-Oiie, L. 17. Si l'on en croit w
'' (ffi l'iAlrmen dans une pitquelle publiée en prairinl an TU et rédigée
^'*L^l, Coujuii a\ail l^aîl auprès Je MusMt el Delacrnii les plus Ti¥«s iiis-,
f^ mur «Ire rcruplacé {Nicote Hicftrd, veuvt Goujon, evr reprètmtanf
,^'
iji, P*rii, b. d., 12 p, in-â')
ÏW
a. r.ttfOT ET i\ tainitip.
qu'il en éprouvât du dépil, soit plutôt par l'excès de faligue ou il
était tombé depuis quelque temps. Douze mois d'un traTail opi-
niâtre, prolongé bien des fois jusqu'au milieu des nuits, tant
d'émotions violentes répétées presque cbaque jour, la fièvre du
danger, la passion de bien faire et l'impatieuce des obstacles, tout
cela venait concourir k ruiner rapidement sa santé déjà faible. Il
se trouva qu'à œ moment le Comité de sûreté générale désirait
envoyer a Tours un agent de confiance pour « y exécuter des
mesures de surveillance ». Goujon témoigna le désir d'ètn> choisi
et l'obtint sans peine. Le 12 septembre, il annonçait son prochain
départ au Conseil général, qui s'en montra surpris et mécontent;
deux jours plus tard, il quittait Versailles. En arrivant à Tours,
le 17 septembre, il faisait enregistrer sm pouvoirs au Conseil
général d'Indre-et-Loire, et dés ce moment U n'y reparut pas*.
A la faveur de ïa mission un peu vague, semble-t-il, qu'il avait
reçue du Comité', il put se retirer sans doute auprès de son
l)eau-père Conuéry dans l'abri tranquille du « sauvage Lau-
brière > et prendre en paix quelques semaines de repos. Le
23 septembre, un arrêté des représentants Delacroix et Musset>
en mission à Versailles, renouvelait les autorités du département
de Seine-et-Oiae. Goujon était mainteDU dans ses fonctions de
procureur général'. Il ne devait pas le^ reprendre. Le 26 octobre,
au moment oii il rentrait à Versailles, un décret de la CouTen-
tion le daignait pour faire partie de la Commission des sab6is<-
tances et approvisionnements de la République.
CHAPITRE VIII.
LA COHMISSION DBS 8DBHISTANCBS.
FornicUion de la Commission. Raisson et Brunet. Le « cou-
sin de Barère ». — Installation et tâtonnements. Les
t. Artli. d'Indre-el-Loire, Hcgi&tre «lu Conseil général. 17 uplcnibrf.. — Je
dois ce rensfligaeinenl A l'obtigeiinte catnmunlr.aUon tie M. Lotiii de Graoïi-
maiioii, arcbiviei« déparlemenUI — R. G,
2. .Soua n'arooE retroavè nt l'arrêté du Camilé tic t^rtrelé génèrate sur La
nÛMJon de Goujon ni Ma rapport.
3, Arcb., liai., AO xvt 7b; Arch. tIe Seîne-et'Oh«, L. 17. Si l'on vn croit %n
mère, (juî l'affirmera tluis une ptaquetle publiée en pirairlal an III et rédigée
^ Tis&ot^ Goujon avait latl auprèft de HuMet el Delacroii l*s plu^ vifM ios-
laace& pour être remplacé {Nicole Ricard, veut)« Cou/on, aux repr^ientanU
duptvple, Pari*j s. d., 12 p. iû-i').
LE COKTiîlTIONIBL GOUJON-
S6T
bureaux de Vhôtel de Toulouse. — ApprovisionnettierU
des armées. Le recensement de Turgot, et les quatorze
arrondissemenls de réquisition. — Uimporlation. Com-
missaires acheteurs. Des banquiers patriotes. La com-
pagnie d Afrique. — La défense des magasina. Les
agents des iHvres : Haller. — La loi du il septembre.
Etablissement des tarifs.^ Echec du, maximum. Goujon
collectiviste. — La Commission transformée. Retraite
de Goujon.
Le 21 du 1" mois de Tao II (12 octobre 1793), la Convention
«décrétait que le gouvernement de la France serait révolution-
xiaire jusqu a la paiï. San-s organiser encore le gouvernement
Kouveau, dont le fonciionnetnent fui réglé le 14 brumaire, ce
j^reraier décret contenait cependant des dispositions assez précises
cpi il fallait appliquer sur l'heure, notamment en ce qui touchait
les subsistances. Paris devail avoir un arrondissement particu-
ilier pour y requérir ses denrées, et l'approvisioiinenient de la
TÎlIe en grains et farines dôvfiit être coraplété au l'"' mars pour
■wne année entière. Chaque département devait justifier de sa
production en céréales et subir les réquisitions pour tout ce qui
excéderait la consommation ordinaire. Ces mesures n'étaient pas
nouvelles, Ellles avaient été inscrites déjà dans la loi du H sep-
"tenibre 1793 sur le prix maximuyn des grains, farines et four-
xages, et dans celle du 29 septembre sur la taxation des denrées
«le première nécessité. Mais l'exécution de ces deui lois avait été
«onfièe aux départements, sous la surveillance du ministre de
^'Intérieur, et malgré les délais fixés impérieusement, malgré les
sanctions pénales prévues pour tous les cas d'inertie ou de résis-
tance, elles n'avaient pu être appliquées. La famine était partout
«t les troubles continuaient.
Pour imposer l'observation du maanmum et faire cesser les
s^isLances, il allait une administration nouvelle, centralisée,
.^lutonome et puissante. Le décret du 22 octobre 1793 l'organisa
^sous le nom de Commission des subsistances et approvisionne-
BF)6ntâ de la flépublique'.
C'était un véritable ministère du Commerce et de l'Agriculture,
^tyaai même quelqu^-unes des attributions réservées de nos
f . Procès-verbaJ, 'il octobre \lii'i, \i. 3U. Cet imporlanl décret ne figure ni
**^08 le recDtil de (jaliasel, tii dansi 9g Monitettr,
us
r.ilflT 6T F. TBMltt».
jours aux départements des Travaux publics et des Finances'.
Elle devait faire exécuter par elle-même^ et sons «t respoosabi-
iilé, les reGâaseménts, les réquisitions, les importations dé toQtes
deorées, sarveiller et développer la culture, \m Eabriques, l'aixié>
nagemeat des forêts, le flottage des lx)is, l'exploitatioii des mines,
aiisurer enfin par tous les moyens rapprovisiouiiâmefit de Paris,
des déparl^tmeots et des armées, et l'exécutiOQ de la loi du maan-
muyn. Elle recevait le droit de requérir directement la force
armée, d'envoyer partout de.s commiss.aires avec pleins pouvoirs,
et de correspondre, sans intermédiaire, avec les départements et
les districts.
Pour ce travail immense, la Convention jugea que trois com-
missaires suffiraient. Chacun aurait la présidence et la signature
à tour de rôle, pendant quinze jours, et prendrait séance au
Conseil exécutif. Eux-mêmes organiseraient leurs bureaux. Le
S brumaire, Barère, au nom du Comité de Salut Public, vint
présenter à Ja Cocvention les noms des trois commissaires qu'il
proposait. On les avait pris, dit-il, dans les départements, « en
considérant que c'est dans les départements que se trouvent et
les subsistances, et ceux qui doivent les faire circuler ». La
Convention adopta ces motifis, et les trois citoyens daignés
furent nommés membres de la Commission. C'étaient Goujon,
Raisson, secrétaire général du département de Paris, et Bninet,
administrateur de l'Hérault^.
1. Le liécrel <]u 5 brumaire lu ctiargeiiît eipresïénienl de t veiller i l'eiptoi-
lalioD de« mines »; un deuxième décret, du 13 brumaire (Proc^s-verbaS, p. 296],
fit paescr lioiis «es ordre» le bumu du cadastre du tninUtère des (^onlribn-
lions publique». EuSn, c'est elle qoî aefiorddt les permis d'eiporlatlon poar
les produits rawuraclurés. Elle &! m^rne, comme on le verra, d'ImporUuitfs
opérations de trésorerie.
2. f^ur nomination est fiiite. non par décret, tn«i» par arrei du Comité do
Salut Public, rcTClu de l'approbation de la Conrentinn. Cet arrêté, qui est de
la main de Ilarère, est reproduit par M. Aulard, tlecueU, t. Vill, p, 19,
AaÎMoa (Prançois-Étienne-Jacque») était Agé de trente-cinq ans, En 1790, il
exerçait la proreasion de iiraonadier, rue Buurbon-Sainl-Gennain. Électeur de
la section de la Fonlaiae-de^Tenelle, il fut désigné par elle le îl août pour
taire partie du Conseil administratif provisoire du département de Paris, qui le
choisit fiour son secrétaire général. Le 3 janvier 1793, il fut réélu au Cnoseil
du département de Paris, et refuga le 6. Haintenu secréUJre général, il fnl
nommé, le 2f} octobre lT9:i, membre de la Cominiasioa des subsistances, et
paaaa ensuite k la Coramiaeion d'agriculture et des arts lor« de l'organiaatina
des Commissions exécatives par le décret du 13 {{erminal an II, Nommé
membre de l'administration centrale Aa département de la Seine par le Dîrec-
270
R. RinroT IT p. Tirtfiiiiiii.
assJgnaU. U ùkUat improviser de toutes pièces la nouvellâ admi-
nistra tioD. Dès la deuxième sêaoce, le 9 brumaire, Raîssoo et
GoujoQ partagèrent les afiaires qui leur étaient soumises eotr^
trois divisions , chargées» la première de connaître les besoins H
les ressources de la République; la seconde, de la distribution
des approTtâiooDementa en nature, des marché et des rèquisi-
lioDs; la troisième, de la comptabilité. Les citoyens Prooî.
Moreau et Louvel neveu furent rais à la tête de ces trois divi-
sions» avec le titre de directeurs et S,00O livres d'appointements.
Cette première organisation ne dura que quelques jours. Le
21 brumaire, U falluL instituer uu bureau spécial du maximum,
confié au citoj'en Pitra*. Le lendemain, la Commission se trans-
porta à l'hôtel de Toulouse, rue de La Vrillière. Les bureaux y
furent installés, et les trois çomniissairfô, ainsi que les trois
directeurs, y prirent logement avec leurs familles. Sur l'ordre
du Comité de Salut Public, on fit disparaître de leurs apparte-
ments « las meubles somptueux » dont Us étaient garnis, pour
les remplacer par d'autres « qui convinssent mieux à la simplicité
des moeurs républicaines- ». Dans ce nouveau local, les services
de la Commission purent se développer plus k l'aise, au fiir et à
mesure des besoins. Dès le 12 brumaire, les bureaux comptaienl
sept huissiers et vingt employés, auxquels on en adjoignit seize
nouveaux cinq jours plus tard, quinze de plus le 22 pluviôae et '
encore dix-neuf le 26\ Un conseil de trois commerçants en grains
fut créé pour examiner les marchés précédemment conclus par
le ministre de rintérieur*. Bientôt on dut dédoubler la directioit
de la situation des approvisionnements ; les deux nouveaux ser-
vices furent affectés, l'un aux « cadastre et tiansports », l'autre
aux « subsistances et matières'' ». Enfin, le 4 nivôse, le nombre
des directions fut définitivement porté à cinq : subsista DoeB végé-
tales, substances animales, matières, transports et cadastre.
â. Arrêté du Comllé de Stlnl Public, ti brumiire m ir (AuUrd, R«euêU,
t. VIII, p. 35S}.
3. Areb. Mt., pi' 269. aui dalcs- Parmi les einploïès ncmraes le 17 bru-
maire se iroDvalt Graechus Babeuf que bt Commiuion, i ajaDi reçu des ren-
seignemeaU lièi dËfavArablefl sur soa wrople », remerci* au bout tienne d^etde,
le 37 brumaire.
4. Arrêté da t7 brumaire, signé Tissai (Arcb. nil.. tbid.]. Les cooM-illen
élaient Vilmorin, Mautle el Languillier.
5. '^rcli nat,, ibid.
Mj cnnrsRTiOTxeL GomeHi.
271
oompUbiiilé; plus un bureau (E'exécutîoD et de contrôle placé
sous les onlre» du secrétaire généraL
Le 5 frimaire, les traitênieals urdonuaiicés pour up mois s' éle-
vaient à plus lié 20,00() livres*. Les bureaux restaient ouverts
chaqaejour de H heures ii 4 heures et de 6 heures à 10. Lescoro-
raissaires étaient à leur posta dix heures par jour au moiDs, tout
ciimmt> leurs employés'-
I^ Cumiïiission des subsistances avait pour charge de îstirv
TÏTre, poQ seulement Paris et le» armé^, maïs la population de
ta République tout eutiêre. Du jour où la ConventioD, interdisant
ihi vente de grains autre part que sur les marchés publics.
I^ait en même temps fixé, pour tout le territoire, un prix raaxi-
~raum uniforme, qui était de 14 livres par quintal de firoment et
20 livres par quintal de farine', eUe avait dû assumer du raême
coup la chaire d'approvisionner tous les marchés, en faisant
passer dans les départements pauvres en blé l'excédent de ta pro-
^ductioD des autres. Le ministre de l'Intérieur et les représentauts
mission, it qui fut rerais d'abord le soin de ce service, s'en
acquittèrent asse;; mal. Leurs opérations n'avaientpasd'eosembh^
et se contrariaieot : certaius départements recevaient désordres
de réquisition, pour Tintèrieur et pour les armées, dont le total
dépassait de beaucoup leurs ressources; d'autres, par oubli, par
ignoraDce ou pour des raisons politiques, étaient épargnés. L'ad-
ministration de» subsistances était < un véritable chaos'' ». Lv
promiâr soin de la C/immission, du jour où les services lui t'urent
mute, dut être d'établir une statistiqut* approximative des res-
aoaroes des départerm^ats, pour servir de base aux réquisitions.
Goujon s'attacha particulièrement à ce travail^. L^ lois anté-
t. Iuct«roent 'îl),<lt>!) I. \'.i «. t d. Il ne ^'igit p«» iù du pénoane] «uploi^è
«lana le» dépcrtemenU, i|ai, A U Dn de I an II, d^ptSMÏt 25,000 personnes (Arcb.
n«t., tbid.}.
7. Dr. H hrare* à 9 heurta du tnitin, <>eance de« commisuiret ; de 9 t II,
d«mk«ralion «tcc te» dlrocteart ; «te 1 1 A J, eipédilioD et ftignature . de ? i 4,
aadlence, lauf |)our le prteideni, ()nl as»iil« à. 1» «étnce dn CoDMil exAcatlfi
4* 7 il 9, nnuvellr récinioa de* lmi« eamnti^taires. A 13 heures, lé présldeot rai
«g ('otnit^ dr Hatnt Publie; Im ileui aulrCA membres donoeot audience el
iralUat avAc les fouraiiMun (Pr(ieA«-verbal du .î fritnnire, Artii. mt-, ibtd),
3. Ui du H nrptenibre 1193, arl, 1".
I. La CommiMioD lU* ïuhiitUm^eit au t'«mltà Je SaFul Public, 'H brumaire
«a H (Arch. aat., I"< 2C9. Sfinutn de l« m«in de ^Joajoit).
5^ Arr^U ilc la C'ummiHtiuu d«s snb«tiUinee4, W brunâtre ao II. < Cbi^ttn
dft e4Mnini»»alreii aura •Ou» «ji •urtreilbnce imrotdUt*^ une dc" division»;
2T2
CtnrnT ET F. TBJNiSD.
riâures avaieat bien prescrit recenaeiAent el décla rations; mais
les autorités qu'elles en avaiunt chargées, départements et œuDi-
GÎpalJtés, avaleat trop frîntérêt à dissimuler leurs ressources pour
donner des indications sincères, Beaucoup envoyèrent des chtfiresj
faux. Les plus honnàté^ ne répondirent pan aux questioanaire
qu'elles avaient reçus. Une circulaire comminatoire, lancée par
la Commission le 19 brumaire, demeura sans effet'. II fallut*
alors recourir aux sLatiatiques de l'ancien régime, et la Commis-'
sion se fit remettre tous les états de recensement dressés au temps
deTurgotpar le contrôle général'. Le 7 nîvitse seulement, elle
put arrêter un tableau provisoire de la production indigène et
former d'après cas données quatorze arrondissejnents de subsis-
taTices, dont chacun serait chargé d'approvisionner une desqua-,
torze années de la République, à l'exclusion de tous autres*.
Un quinzième arrondissement, réservé uniquement à rapprovî-
sionDement de Paris, avait été formé des départements de Seîne-
et-Oise, Seine-et-Marne et partie de ceux de l'Aisne, d'Eure-
et-Loir et de l'Eure^ C'est d'après ce système que 1^ années
furent ravitaiUées en oéréales jusqu'à la fin de l'an IIL Mais
dans l'intervalle, et avant même d'être renseigné sur les res-
sources dont on disposî^it, on avait dû, tant bien que mal, sati^'l
faire aux besoins. Ils étaient immenses; il fallait nourrir les
1,200,000 hommes que la République avait sous les armes, et on
passait des journées entières à en chercher vainement les moyens.
A ces séances, qui duraient de 10 heures du matin à 4 heures du
soir, pour reprendre à 7 heures et se prolonger quelquefois fort
avant dang la nuit, assistaient le spécialiste du Comité de Salut
Public, Robert Liodet, les administrateurs des subsistances mili-
taires, le maire de Paris, Pache, Monge, Gauthier, Hassentratz,
CamiM)n, Dubarran, Mo'ise Bayle, d'autres encore'. Les discus-
«iToir : le dtofen Bruncl la distribution, le cltojrtn Riiuon la cooipUbilllé et
le cilofen Goujon la alluation b (Arch. nat., ibiâ.).
1. Arch. nat,, ibid. Minute de la main de OûujoD, signi^é de loi.
2. Arrêté du Comité de Salut Pablic, T7 brutnnire (Aulard, Recvêtl, t. Vllt,
p. 484).
3. Arrêté du Comité de SaliH Publk, reoitu sur la proposition de k Coni-
mission, 7 nivOse an U (Aulsrd, ftecueil, l. IX, p. 690).
4. Approbation, p«r te Comité d? Salut Pnblitr, d*unarrMé de U ComtniMion
du 14 brumaire (Aulard, Recueil, t. Vlli, p. ^19).
5. Procès-verbat du 16 brumaire an II, Arch. nat.. F" 269. Plusiourt uouiA
wnt en bknc. En rosrge, Goujon a k;fU : dtmand^ à Tittot.
.tions étaient (rès vives et quelquefois stériles'. Dana le» premiers
temps, ou n'iquisitioniia un peii au liasârd, en chargeant h^s
représenta II Is du peuple d'exécuter, vaillr^ que vaille, les ordres
lionnes'-- S'il y avait «les résistances ou des relus, on y répondait
(tardes menaces et par l'emploi de ta Ibrce'. Même après l'éta-
blissenient des quatorze arrondissements de .subsistances, les dif-
ficultés persistèrout. Quinze jours après avoir établi cette l'ègle-
roeûtatioii, la l .'ommission dut hb faire autoriser par le Comité de
Solut Public à l'enfreindre en cas de besoin*. Surtout on s'aper-
Çut très vite que la pmduclion natiotiale tie suffisait plus, loin de
là, aux t)es<)ins de la consommation, depuis qu'il fallait nourrir
aux armées les ceutainet^ de mille hommes qui manquaient aux
travaux des champs. F'armi les 500 magasins (un par district)
flont le Comité de Salut Public ordonna la formation, et qui
devaient recevoir chacun, par les soins de la Commission, des
approvisionnements de toute sorte pour mille fantassins et cent
caTalîors\ très peu purent être remplis au moyen des ressources
locales. Ou essaya d'augmenter h production en ordonnant l'as-
sèchement des étants, la cidture des landes et jachères en pommes
de terre et en plantes fourragères*. Mais ce n'était que pour
l'avenir, et il fallait satisfaire à des besoins plus immé(liats. On
I. Toute la nèiincr du IN brumaire est congacrée i chercher clrs mojenii élr.
prururer tic» lubaUluncr* *ut 1.^00,000 hommes Je» armées. Le 'ib hrumairr,
tan cniurmuriique i lu. Coinmi»aion oae demande de huit mHlion» ili; qulntaui
d» bit pour l'arroéc devanl Toulon, (|ui »t * U veille d'en munqiicr. Le pro-
cèà-TcrtMil menUunne ant diKUSi^ion irt» TivR i>t Ue» [ecriinînjttinns «m^re*
c0alr« < cpui qui aUmidenl ajn^ii le moment dr la fumine pour faire rnnnallre
inn bMOiiii •. Aprè« (|uoi, la Commission t n convenu du princlfie il 'alimen-
ter proiii|itefn«nl l'unnAe, b décUiuti du mude rlanL renrujèe il l« itfancc lie
ilemain <• Xtch. nal., tbkt.].
'.' Aioii, niriird Tul t harg.é de faîri-* rentrer 300,(XI0 quintaux requis pour
r<nnèc d'Italie dsii^ les Uépirlemeolii du Ganl, do TAude, de la ttnutr-
(ïarofliis »t de ril^Taull (.i^nh. ml., ibuL, 26 brumaire; A,uliird, neaàêtl,t. l\,
p. SOI tnM d« Ooinit« do Salul Public du \2 frimaire^.
t. AtrHéa ia Comilé do Salul Puiilic conIrD le d^^tarlemenl du Cher, ren^
<ld* «nr la t>roftn»tllAn de U Cnmmistiion, 3 friTnttir« «t ^'2 pluiîdM (Aitlird,
tttruttl, t VIII. j>. 645, et t. XI, p. t2i.
(. AitiJanJ, Hteueit, I. X, \t. lât, M nivi^isc. Un iimMé du Comité de S«lut
fabltr. aulorite la Comm'ti«ion h i conflrTncr on annuler le* r&;faifiUnnii, on
latr* d* nniiirell«6 «u lea étendre nu delà des arrnnditMmenIs et i reverier dn
r«n dM« l'aulTB ee* arrandiiMments i.
r>. AtttUi du Cntnll« ite Salai Public. 2^ frimaire aulard, HrrurU, t, IX.
p. iuy
«. Arcb. nat., pu W^, 1» rrimaire et II nfirA«c an II.
Rrr. HiaroR. XCI. 2* rtsc. 18
271
n. Qvtar st f. Ta^iiiRi».
rJul recourir à rimportation. A la tin du mois de brumaire an 11,
une somme de 98 millions avait déjà été dèpêQsée pour cet objcH.
Le crédit voté à la fiu de 1792 était de 200 millioas ; mais il
avait reçu d'autres emploi», et là Commi^ion u'avait plus un
sol en caisse au 1* frimaire'. Néanmoins, le ministre de rintè-
rieur avait laocé des ordres d'achat pour plus de 60 miUioas, que
la Trésorerie dut fournir un peu plus tard, partie en assignats,
partie en papier sur l'étranger^. La Commission continua dans'
la même voie et s'adressa d'aliord de préférence aux États-
Unis. Un premier achat, montant à cinq millions en or, fut fait
par les soins de la Jégalion de France à Philadelphie^*. Quelques
jours plus tard, les représentants du peuple en mission à Bor-
deaux expédièrent en Amérique deux agents qui emportaient
avec eux y,000,00lt d'écus, 500,000 piastres d'Espagne et
1,000 pipes d'eau-de-vîe*. La légation de quatre membres, pré-
sidée par Fauchet, et envoyée aux Etats-Unis pour y porter le
l'ameux décret du 28 brumaire\ reçut des instructions spéciales
pour les achats de grains, rédigées en commun par Goujon, Cam-
bon et Robert Lindet^. Un peu plus tard, on s'adressa à la Sicile,
à l'Italie, aux pays du Levant, et seize agents furent expédiés
d'un coup le 28 nivôse pour faire des achats dans les ports étrau-
gers de la Méditerranée ^ Bientôt même, outre les céréales, oii
importa d^ métaux, des huiles, du savon, des cuirs, du bétail
sur pied, du chanvre, des denrées de toute aorte. L'acte de navi-
galiou, du 21 septembre 1793, ne permettait l'entrée en Francti
des marchandises étrangères que par vaisseaux français ou du
I. La CommlsBfoa des snbsUtaacsea au Comité de Salnl Public, '?T braro&ire
an II (Arch. nal., F" ?69. Minote de la main de Goujon).
3, 5,SS3,0U0 lirres eo papier» de commerce, GO raillions en as^ijoaU. plus
6 ntiliioQï 4 pour ilimiauer Ie$ effets de 1 acca|>aremenl i (bordei^au d'encais-
aement du 7 rrirnaire. Arcti. nat., ibid.).
3. ArrAté du Comité de Salut Public do -1 frimaire (Aulird, necwU, t. VIII,
p. 618),
4. Arrêté du Comité de Salul Public, 19 frimaire (Anlard, J?ect(«tf. L IX,
p. 277),
5. « Art. I". La Convention nationale déclare, au aom du peuple fraoçais,
que sa rèsolotion constante est â'Hn lerrible envers ses ennemis, générease
envers set alliés, juste envers tous les peuples... — ArL h. Le Ckiinjtè de
Salul Publjf. est chargé de s'occuper des mo;eas de re»»errer de pins en plus
les liens de l'alliance et de l'amitié qui unissent la Répiiblique française aui
caaloas suisses et aux âtats-Uoi« d'Amérique. <•
G. ATcb. nal., F|i 269, 2 frimaire.
7. Arcb. mit., ibid., V aivUm.
LB COWtTTIONSEt 0O0IO!t.
ÎTÎ5
•mme pays qu*^ la iiiareliaiidii4L; iniporttie. Cet acte fut provisoi-
mnflOt suipeudu ^ et 1» Commiamou put aiûsi l'aire venir à Mar-
iseîUe, par <ies bateaux géaois, au Havr«», par des navires danois
et am^icaiDs, les blés de Turquie, de Nà[ileK et de Russie, l&
bôtaU dâ la Plata et les dearées coloaial<'s des Antilles.
La grosse difficulté fut de régler ces énormes achats sans
exporter une Irup grande quantité de numéraire. Au début, un
«■ttya de rétbatige direct. La Ck>ttiiûis$ioo achetait des mar-
diaodises contre des assignats et payait avec elles les denrées
que les vaisseaux américains lui appurtaîent au Havre-, Ce mode
<ïe paiement ue puuvant convenir pour de fortes commandes, la
Conimiasion dut chercher à se procurer des lettres de diange ou
tlu papiur cotiitnerciat sur TétraDger. Ce n'était pas ctiuse facile,
car c'eâl surtout en Espagne et en Angleterre que les Imoquiers
et commerçants français avaient des fonds en circulation ou en
dépôt, et, depuis le début de la guerre, ces fonds étaient sous le
s^ae»tre. Pourtant, la Ti'é^urerie disposait dequelgue^j valeurs
sur la Suisse, l'Italie et les villes de la Hanse. On put tirer sur
nés, Venise, Bàle et HainlKiurg. Mais cette ressource s'épuisa
rile. Le 6 uivttae, le Cx)inité de Salut Public se décida à recourir
au crédit des particuliers et mit en réquisition les ressources en
papier étranger dont pouvaient disposer les « banquiers, capita-
It»t«s et agents de obauge ». Le D, par arrêté de la Commission,
ih furent astreint!:!! à déclarer le montant de leurs créances sur
Tétranger, les quantités de marchandises qu'ils avaient en dépôt
en transit sur les différentes places d Europe et d'Amérique,
al m^e « le nom des citoyens qu'ils connaîtraient pour y avoir
dat fonds où marchandise' ». La Trésorerie acheta leur papier
en assignats au cours, sans escompte. C'étaient îles conditions
avantageuses, et les offres de concours k m prix ul< manquèrent
pas. Le 16 pluvi<>«e, la Commission acceptait la soumission faîte
par un groupe de banquiers de fournir cinquante millions de
traites sur l'étranger. Ils dres$èrent une liste des participa uls,
mr laquelle le Comité de Salut Public se réserva le droit de rayer
tes noms qui lui paraîtraient suspecta. En récunipensu de leur
I. Arrêté du Camile de Salut Public du 20 rrimtlre m II (AuUrii, KKutit.
L IX, p. 300).
t. Arrêté du Cnoiité de 8«ltil Publie. 3 nivAwi an II {Aultrd, Htcutit, t. IX,
3. àrrL. nal,. pn m, 9 tùtàav.
276
R. fiOrOT BT r. THÈHiRO.
patriotisme, les banquiers se faisaîenl affranchir <ie ]a jîuneil-
laiice reiloutable des comités révolutionnaires. L'article 4 ilu
contrat spécifiait que, « pour éviter les arrestations iropréTues
qui coniproiiiettraient leur crédit », les soumissionnaires ne pour-
raient être arrêtés et leurs papiers saisis que par un ordre lUi
Comité de sûreté générale'. Les banques étrangères se prêtèrent
volontiers à ces opérations. Bourcard et Legrand, de Bâle,
Auiléoud, de Genève, Régnj et Peragallo, de Gènes, firent des
avances considérables qu'on remboursa plus tard, sous le Direc-
toire, avec le produit des conquêtes. Dans les ports trançais, on
(il le recensement des créances commerciales sur Tétratiger ; des
œmmîssaires furent envoyés pour les réaliser sur place, en Amé-
rique surtout; ils durent verser les sommes perçues dans les
caisses des consulati^ français, qui en donnèrent mandat sur la
Trésorerie à Paris, et se servirent des fonds encaissés pour ache-
ter directement des grains*.
Tout cela n'ayant pas suffi encore, la Commission racheta
secrètement l'ancienne Compagnie d'Afrique, paya ses dettes,
commissionna ses agents, remboursa les commandita ires et con-
tinua l'importa Lion des grains d'Algérie et de Tripolitaine. au
uoii) et sous le pavillon de la Compagnie^.
Ces efforts ne demeurèrent pas inutiles. Bientôt les arrivages
se succédèrent dans les ports de l'Océan et surtout de la Médi-
terranée. Mais ces vaisseaux chargés de blé qu'elle avait amenéis
avec tant de peine, la Commission dut encore les défeadre contre
les convoitises des départements, des communes, des représen-
tants en mission, qui. tous voulaient s'en emparer. Les représen-
tants dans le Var, les lîouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes
reçurent l'ordre de faire dresser l'état exact des cargaisons arri-
vées, et d'attendre, pour eu disposer, les ordres de la Commission
qui ferait seule la répartition sous sa responsabilité^ Elle-même
se réserva le droit de nommer Ifô garde-magasins dans les ports
1. Artli. nal., F" 2f)y, IS pluviale.
2. Arrël du Comité de Salut rnblic donnant eoniinission ani c^iio^enitCoutia.,
cl Schweîghauaer de se rendre en Amérique pour résilier les cr(^iifice& du coti
merce nantais, '21 pluvîAse (Aolartl, Rtcueit, t. W, p. 4S). tumnitatioii ana-
logue au citoyen Lamicfaellerie, de Boriteaui, '2'j pluviAse {Ibid., p, 161).
3. Arrêté du Comité de Salut PnblJc rendu sur la firoposïUun de UCutnini6'
ftion des subsiilances, ÏO pluviù&e an II (Aalard, Mecutil, t, XI, p. 771).
4. Arrêté du Cam'M de Salol Public, 13 pluviôse an It (AiiUnl, necvell, I. .M,
I». m).
M? «(WTiifimo'mfi. nminy. 277
cl (Tif- le soin i!'<»xptyiier nartoul des commissaires munis de pleins
jtouvùïrs {Hjur la surveillance des dépôts el la répartition au fur
et à mesure des besoins'. Il y eut pourtant àvs difl^cultés nom-
imuaeB et des couflitii gravuis.
Les àdmiitistra leurs des vivre» aui. armées, soutenus quelqi»^
fois par les représenta utis du jwuple, résista ieot aux ordres de la
Comnussion, réquisitionuaieiit et aclietaienl à leur guise, spécu-
laient à terme sur leurs livraisous et faisaient mètae des tetita-
tires d'accapareinent. Les ageuts de la Comiuissiou assislaient,
nii|iriséset itnpuli'i^nls, h ces inanœuvn's. Le bruit n'en parve-
nait roêiue pas toujours jusqu'à Paris. Uu ne connut quelques
cas spécialement scandaleux qu'après le 9 thermidor. A l'armée
d'Italie, l'agent général des vivres était k> fameux Haller, ban-
quier suisse de Soleure et ancien factotum de Caloime. Il avait
«•njolé Augustin Robespierre, qui ne jurait que par lui, et qui lui
laissait tout faire, couvrant de ses arrêtés, et, grâce à son Irère,
(le l'autorité suprême du Comité de .Salut Public, les opérations
l«s plus su8p€)ctes. Haller désobéistiail à lu Commission et s'en
vantait, al!îchant [larluut stm mépris pcmr ce « triu d'incapabless >.
Il avait bien jugé Bonaparte ut, devinant en lui, déâ. 1793, « un
jeane ambitieux, taciturne et jierfldp >, il le flattait pour métia-
ger l'avenir. Il n'eut pas, du reste, à le regretter plus tanî. Le
811ieniudor, averti, on ne sait comment, de la chute probable de
Robwpiarre, il âlail sur Gènes, y restait quinï:e jours sous pré-
texte de régler des comptes avec le consul de Laçhèze, et dispa-
rarjoait subitement, h l'heure Justin où le ministre de France,
sui\ i de douze grenadiers génois, arrivait cliez lui pour l'arrêter'.
Conune Haller, que Cambon appelait « Taflanieur du Midi »,
il'aulres agents peu scrupuleux rendirent la besogrte de la Coni-
miasion siiigulièrenient ingrate. Elle réussit pourtant k peu prti.s
i. ksrélè do CoinU^ il« Snliil Public Jii ?8 t*luvi6f« au II (AuUrd, HeCHeii.
i XI, p. -m).
"i. Ktfh. ul., F') 548, Ilallfr4u l'umilé de Salul Public Cbi»Mi, È ttpVtmbTt
im. Lt tatme au tiit^mc, W sqilernlre. Till]', miniKlre à G^es, au uéiM,
Vi ilirrmidor Ce lie» iiiU>re»«iiit tloMirr tn'a 6(é ruiiiiiiiinit|uè par tnun «icel-
l««t confrcrr (l mni M. TUarle» SclitiitJU — R, Cl.
Kn I7W. Miller rir|iarilt i\ Vumér. ri'lUtir arc4' Bân«|)ar<4?i i]ij) r«il if lui iiti
fomilor |(èm:rj| <lr» •'x>iilntiijll(in«- Il en iiippnrle une lorlutic énorme, inIriKuc
4 Ikern* tt à i'iri» lors *\f U r^rolullon tainM; i.ni<i<i en I'hii \1I. i|uiiitl Kotia-
|iMla «I en Rffjrplr cl ii'r<«i |)|u» tA ixiiir Ir |iri>U-};r'f. kr tllr^'ctnirr («il Aaihlf
U correipui)darici! lic son 4»»[i<:jé, IJrirlic, ul rci|juls«t tui-inf^me de Ulltii, mi
n t'èuil (dil uuniruer iiiiiilttre de II KrjjultUi{uc kHti^liijuc (Arrtié du Direc-
UOn da I |iluviâse au Vil. Arcli. oal., AF»< bli).
278
&. liDfOT RT r. TIIK<(tKM,
iJans cette partie de sa tâche : approvisionner et nourrir la France
et ses armées. l>e décret du 22 octobre 1793, en la chargeant de
faire exécuter partout les lois sur le niaximum, loi avait donné
une autre missioo, sÎDgulièremeiit plus difficile. Celle-là manqua
tout à fait.
C'est pourtant à cette œuvre en particulier que Goujon semble
avoir appliqué son principal effort. D avait été luiinème, on se
le rappelle, le promoteur de la taxatioo des grains» el c'est peut-
être le soQ venir de son Adresse des électeurs de Sei7^ê-el-Oise
qui le fit entrer à la Ck)mnii5sion des subsistances quand il s'agit
d'appliquer ce mûwitnujn qu'il avait réclamé le premier. La loi
du 1 1 septembre n'avait fixé d'abord de tarif maximum, commun
à tout le territoire, que pour les grains, farines et fourrages. Le
27 septembrct ou retendit au sel; le 29, à toutes les denrées et
marchandisei de première nécessité. Pour celles-ci, on s'arrêta
aux prix de 1790, augmentés d'un tiers. Mais le décret n'avait
vifé que le.s matières non ouvrées. La Commission des subsis-
tances fut chargée d'en préparer Texlension à tous les objets
fabriqués dits de première nécessité. Le 12 brumaire, elle adopta
les bases suivantes. Au maximum fixé par la loi pour les
matières premières, on ajouterait : pour le bénéfice du marcha n<l
en gros, 5 "/„; pour celui du marchand en détail. iO "/„; en outre
une plus-value proportionnelle à déterminer pour chaque objet,
représentant le coîit de la fabrication el les frais de transport
jusqu'au lieu de vente, à raison de tant par lieue de poste*. Pour
établir les prix de façon précise, la Commission désigna d(Hi7«
commerçants et industriels, dont quatre de province et huit de
Paris. Ils se répartirent en quatre sections, par matières :
1* aliments; 2'' vêtements; 3* épicerie ot droguerie; 4" métaux et
combustibles-. Leurs tableaux ne furent prêts qu'à la fin de plu-
viôse, et la Conveutioû les joignît à son décret du 10 ventôse
(21 février 1794). .lusqu&'là, l'on continua d'appliquer la loi du
11 septembre, qui chargeait les administrations de disti'ict de
rédiger te^ tableaux du nmjrimum. La Commission des subsis-
tances, rendue responsable, par le décret même qui l'instituait,
de l'exécution de cette loi, lança ses agents sur toutes les route.s
pour surveiller raccompUsseraent de ses ordres. Pour ces mis-
sions de confiance, doujon eut souvent recours à ses anciens col-
1. Arch. ual.. h'i 269, 12 bryraaire aa II.
'2. Ardi. aal., iM., 12 brumaire.
ti et>;m:fiTio:firEL covitm.
27»
iratoar? de VerMille* : Hichau(i aîné fut envoy** h Troyes',
renard à Lyon et k Marseille*, Venteclef à LoHeLt\ Hodatiger
à rgniiée du Nord'. Corméry^ désigaè pour aller à Troyes avec
Richaud. refusa et reçut une autre miâsioa^. Mais ces corarais-
iaires durent rerenir satts^ avoir réussi. Ni leur zèle, ni Tautorité
(oat&-puissanbe des reprèsentaatâ du peuple, ai la survelUaacc
iooessaQte des commi^aires du Conseil exécutif ne vinrent à
boat de la résistance passive des populations. Personne ou presque
penaDiie, malgré lea a[aendââ ou la prison, n'acbetait au prix
<lu tarif, et les ouvriers, soumis eui-raêmes au maiximum jiour
leurs salaires, ne trouvaient plus de travail. 11 n'y avait plus à
oalte situation qu'une issue : c'est que l'État, déjà deul marchand
fte grains et farines, .s*?ul arbitre du prix de toutes les marchan-
diaas et du taux de tous les salaire», devînt encore seul fabricant
et seo] patron, f!t travailler les ouvriers k son compte, en les
paytntau prix du maximutn. C'eût été une véritable expérience
ooUactivtâte. La Convention n'alla pas jusque-là. Mais la Com-
miasiou des subsistances, ou (»uur mieux dire Goujon, apercevait
cbirement tes c<:)n$équenc4'ts dernières des principes économiques
appliqués danis la loi du li septembre et formulés dès 1792 dans
VAdresne des éleciewi de Seine-et~Oise. Il s'en eSrayait si
pao qu'il en commença l'application. Dans une lettre du 25 bru-
maire an II, adressée aux agents de La Commission des subsis-
taocea À Troyes, les citoyens Pillon et Lacadle, il écrivait ces
paroles significatives : « Pour déjouer les manoeuvres des per-
fidea qui espèrent, en refusant d'acbeter iei^ matières fabriquées,
priver de» citoyen.s recommandabtes des moyens de subvenir aux
besoins de leurs famille et forcer la République à rapporter la
loi salutaire du maximum. ..^ la patrie n-a prêter un ajipui à
tes vrais enfunis, , . Si le commerçant refuse d'acheter, sa mal-
VMllance sera punie et ia République achètera. C'est pour
etle qu€ l'ouvrier travaillera, et son ardeur s'accroîtra par
cette idée. Tel est l'esprit de l'opération confiée aux citoyens
PilloD et Lacaille*. > Et les deux agents reçurent jjour înstruc-
I. Arch. Ml., F)^ -m. M briiniaire.
Z. Afch. nat-, ibid., 7 frimaire.
S, Arcb. ual., ibiti., \H rrimaire.
«. Attti. lUl., Ibid . -;0 [<luvi6>><t.
A. Artlv, iwt., iirtd.. '-^ |>liiv|i'iiir.
C Arr.b. nal., t' " Mt, 2':> bnimiiirr itn ti. Hinutc dti l« main de «loujoo It
an Iriquajit de rappclir •tue Qrmdmi UatKiuf, ilool le« Ibèorios cûraraunisto»
dfvieadrosl célèbrei, «tari été, maiiu d'une wiauine AU|)«nT«ot, duwé des
280
%, CBïOT CT F. TBKNÏM: — LE COSTKÎTTHïJlïrRL COWOÏ».
lions de faire estinier par des experts « instruits et patriotes » les
marchandises qui ne trouvaient pas d'acheteurs, et de les acqué-
rir au compte de la République, « eu entourant leurs opérations
de la plus grande publicité ».
Guujon ne r^ta pas assez longtemps k la Commission des
subsistances pour avoir roccasion de généraliser cette mesure
« interventionniste ». Au reste, il n'est guère probable qu'il l'eûl
fait, et cette tentaliiTe toute locale, destinée k faire ce^er par
intimidation des résistances particulièrement tenaces, semble
bien n'avoir été, dans l'esprit même de son auteur, qu'un expé-
dient de circonstance. Il y aurait abus sans doute à lui donner
une autre signification. Quoi qu'il en soit. Goujon ne dut même
pas avoir le temps de cimtiaître l'effet produit par la mission de
PilloD et Lacaille. Â la lin de plnviùse, ce qu'il considérait comme
son œuvre principale, l'établissement des tableaux pour le tnaa^i-
rnum, était complètement achevé. Dès le 22, le Comité de Salut
Public avait décidé de réorgauiser complètement la Commission
des subsistances. Elle dut comprendre désormais deux sections,
de trois membres chacune : la première s'ap]iellerait - section
d'agriculture et subsistances dans l'intérieur »; la seconde < sec-
tion de commerce, industrie et relations éïtérieures' ». Les traite-
ments des commissaires devaient èti'e réduits, Goujon, peut-être
par crainte de voir prédominer désormais d'autres opinions que
les siennes, peut-être par découragement ou par exc^ de fatigue,
donna sa dèmi^ion le 2 ventôse*. Il fut remplacé le lendemain
par le citoyen Johanneau^.
R. GuYOT et F. Thbnard
(Sera continué.)
Iiiiretiui àt Ih Culntiiissinti. Itabeuf ne garder* pas rancune à Govjno. Lor» df
M)n arreslalion en floréal an IV. il parlera, dans une lettre an Directoire, de
( ceui qu OD révère aujounl'biii comme d'illustres martyrs, les nobe&pi&rré cl
les CoujoD » (Scioul, (e IHrecloire, 1. 1, p. 588).
I. Arrêté du Omnité de Salut Public, tr^ pluTJdse fil fétrier 1794) (Aultrd,
neeueil, I. .\1. p. 66).
ï. Nopt. n'avons pu relrouver sa lettre de dèniisstOD ni vérilier ai quelque
iDcident ne 6'élail pas produit dans le« séances do feldn '2 ventAs*. l.a tiaue
lies procès-Terbaux el pièces annexes pour le moi» de ventdâe a diâjiaru. Tit-
sol coQMrva ses fonctions de aei-rélaire gênera]. A l'organisalioo des Commii-
sloas executives, il devint cunimisuire adjoint par intèriiu à la (;o[nojiAaiun
d'agricDlture et des arU (Arctr. nal., K¥" H, plaquette 197],
3. Pndi-tmbal de ta Convention, 3 Teolôse, p. 1Q3.
MELANGES ET DOCUMENTS
LA RUSSIE ET LA PORTE OTTOMANE
DK 1812 A 183G.
Au cours de reclierches relaliviisà l'Europe cl ;i la fornialioti (i\' la
Brbiede Itto-! à 4834, j'at relevé, soil dans des documenU itiédils aux
rebjves des AITaires élrangères, 6oil dans des ouvrages imprimés,
diverses altuBioris à un documeiil de grande importance ei (|u'il seraiL
du plus liaiil intérêt de C'Oniiailre : il s'agit d'un mémoire redire par
1 gouvernemenl russe et doiuianl l'iixitosé des relations de la Russie
de la Turquie de ^8^2 à IHM, c'esl-a-dire du irailé de Bucliaresl
la convealion d'Ackermanii.
r|<t première indicaliun se reiicoutre dans une depécbe inédile du
l de La Ferroûnays, amkisgadeur de France a Saint-FéiersLouri;,
(hlee du 9 avrd (M2(>. La Kerronnays rend compte de jon audience
du so mars el mcl dans la boucbe de l'Empereur les paroles
suivantes ;
Dopais <juc ji^ ne vous ai vu, je me «uis sérieusement occu|>é dt* mes
klhiraa avec les 'l'urcs. J'ai consncrc chaque jour plusieurs lioures à la
^toctare et i l'ÀUidc d'un fort long travail que Nosnelrotle m'a remis cl
^^Knp lequfii m trouve, avec les pièces ofUciolleB, l'extrait el l'analyse de
^^Bnt e« qui a v\é fait, écrit ol dit sur celte questiou, tant par iiout^ que
^Hkr les autres cabinets'.
La seconde allueiou se trouve dans une lettre du chevalier de Gentz
|i'biMpodar de Valachtc, en date du i" février 4ft2(l :
Lo comte dr No««elrt>dc et «es ixill&boitteur» «laient occupé», lors du
(I4|ivt àvh dernIAret nouvetlds, i^ dresser uii ré«umé général des aO'airee
1. Arcltiire* ile* AlUîre» ^Iriiig^ro*, Vorr. ftol. tie HuuU, fol. 170, \u '2lii),
282
HRLifCRS RT DOCUMKITS.
polUiqacs traiLèes dons Iob dernières anDéeg, pour l'iDstruction de l'Enî-
pereur, ce prince n'ayant point été tenu au courant de ces affaires,
comme c'était le cas à l'égard du grand-duc Constantin'.
Enfin, un ouvrage de l'hislorieo russe TaliacUtchefl"* conUent une
dernière indication, fort précieuse, (]ui m'a nm sur la pi&le du
(iocuTnenl. TalischlcheJT y affiroie que certains documents diplo-
matiques russes, Lômbéâ entre les mains d'émigrés polonais, furent
publiés à Paris, pendant la guerre de Grimée, en une brochure
inlilulée : Recueil dr docmntnU relatifs d la Russie, ftour la plu-
part tecrets et inédid, utiles à consulter dans la crise nctmlte.
Paris, (854.
M'élant procuré celte brochure, j'ai relevé, a la [Mige 207, un docu-
ment intitulé : '< Précis de Texposé des différends survenus en <82<
entre le gouvernement de S. M. I. et la Porte ollomane, présenté à
l'empereur Nicolas, à son avènement au trône, par le ministère russe.
Annexes : Négociations de Stroganoff. Protestation du i*'-i3 octobre
1825. » J'eus rimpression que c'était précisément là un des docu-
ments dont parlaient le chevalier de Genlï fl le baron de La Perron*
na^s. Mais j'eus aussi l'impression que le document était tronqué,
tout au moins incompleL. Tel qu'il était, il était assez intéressant pour
éveiller le vif désir de découvrir l'onginal.
Eu fermant la brochure, je remarquai sur la couverture cette indi-
cation -, « Librairie polonaise à Paris, s Ce fti( pour moi un trait de
lumière. Je me rappelai avoir lu à diverses reprises que l'empereur
Nicolas, mal itistrujl, à son avènement, des affaires extérieures de
l'empire et sentant le besoin de conseils, avait donné Tordre d'adresser
à Varsovifi, à son frère aîné, le grand>duc Constantin, copie de tous
les documents diplomatiques. Le grand-duc sérail de la sorte à
même de donner, en connaissance de cause, les avis que lui deman-
derait l'Empereur. J'imaginai aussilût que les insurgés polonais
avaient trouvé ces copies au palais du grand-duc à Varsovie lors de
la révolution de 1830. Après la défaite, quand vint Texode, ils les
emportèrent, sans doute, et, comme ils se réfugièrent en grand
nombre en France, je conclus que les documents pourraient bien se
trouver à Paris à la Bibliothèque Polonaise.
Je me hâtai de soumettre mes déductions au distingué direc-
teur de la bibliothèque, M. Mickiewicz, fils du grand poète. Mon
1 . Prokesch-Osten liU, bépéehes tmdites du chevalier de Gentz aux Bos-
padart de Valachie. Paris, IS77, I. l, p. ÎB.
î. Tali8«hlcheir, la Politique «xtérieure de l'empent't yicofas l" len rimse^
Sainl-PÈlCTubourg, 1887. \\ x.
ti Husaie ET n roKfK. (rrromm on
hypothèse lui parut tout à fail vraisemblable. Les archives de la
liibtiothèque n''étâieiil pss alors encore classées. Il eut l'exlrème
abltgeance d'y procéder à des recherches et, grâce à son hon vouloir,
dont je tiens à le remercier ici publiquement, j'étais bientôt en pos-
session du docucnenl.
Le document, rédige en français, ae compose de trois manuscrits
in-foUo, écrits d'une claire écriture de chancellerie. Les titres sont les
suivante :
i" Sommaire des négociations principales de M. le baron de Siro-
ganolf a Conslantinople et analyse de ses instructions successives.
4 SI 6-4 824. (Manuscrit de 00 pages.]
2° Résumé de l'état dans lequel M, le baron de StroganolTa laissé
nos négociations avec la Porte. (Manuscrit de 26 pages. |
3° Exposé des dilTéreiids survenus en 4821 entre le gouvernement
de S. M. I. et la Porte ottonaane, présenté à IVmpereur Nicolas l'^à
son avènement au trône par le ministère russe, 1825*. (Manuscril de
194i pages.)
Gomme j'en avais eu le sentiment, le texte imprimé en 1854 n'était
qu'un texte incomplet et tronqué, publié sans aucune préoccupation
scientifique. Fait sin*ju!ier, il semble que, comme à plaisir, Pon n'aii
donné que les parties les moins intéressantes, je dirais presque les
parties iusigniflantes de cet important document. Je le donne ici inté-
gralement, d'abord parce qu'on y trouve nombre de renseignements
nouveaux, mèœeaprès les multiples travaux et les documents publiés
sur la question d'Orien( de IHI2 à 4826, mais surtout parce qu'il
renferme de précieuses indications sur révolution des questions
serbe, roumaine et grewiue pendant cette même période.
Quant au mémoire spécialement consacré à T histoire des relations
iliplomaliquea entre la Russie et la Porte ottomane, il n'est pas besoin
d'en souligner l'importance : il a ce mérite d'être, en même temps
qu'une version ofTicicile, un texte conRdenliel, c'est-à-dire qu'il est
aussi complet et aussi prés que possible de la vérité. Il a enfln œt
attrait spécial que ce fut sa lecture qui détermina l'empereur Nico-
las à rejeter la méthode conciliante de son prédécesseur lilexandre I"
età rédiger le fameux ultimatum d'où procédèrent d'abord la conven-
tion d'Ackermann et plus tard la rupture et la guerre russo-turque.
Qe ses lignes sont sortis l'affranchissemenl de la Grèce et l'émanci-
palion intérieure de la Roumanie et de la Serbie.
En marge du document, on relève de fréquents renvois à des annexes.
Ces annexes étaient les copies intégrales de toutes les noies et cor-
1. Les deux premiers métnoîres aemnl d'InlroducUon au Iroisifeme,
2U
fCÎNCES ET DOC0IIIXT!i.
respondanccs diplomaliques tnenlionnées dans le curps du mémoire.
Je me suis oflbrcé de les retrouver, cl j'jai déjà parlîdlcmcnl réussi.
Je poursuis mes recherches al je donnerai a la Kevuê ces leiles nou'
veauï au fur el à mesure de leur découverle,
Grégoire Yiubchitcu.
I.
Somnuiire des titçociations principaU$ de M. le baron de Sinyanaff
à Gonilantinople
et analyse de sei instructions sucee.mvt.i (iSi6-i8SiJ.
[Le iraité de p&ix tic Bouutrest, cuncla sous des auspices défavorables
Il la Russie, avait embrasât* dans rensemble de ses fit.ipuiatioDs|, t&Qt
préliminaires que [patentes et secrètes, tous iee rapports établis entre
la Cour impériale et la Porte utl4jmane|. Gel acte était fondé Fur des
rDEtilnlioui; d'une [>aft el des cessions de l'autre; [Ea réitniou de ces
articles obligataires devait foriner la base de l'étal de paix et de bon
voisiDage entre les deux puÎRsauces limitrapheG].
Une réciprocité pleine el entière aurait nié le fruit d'une aecepiatioa
sans réserve de luute^ le& clauses de ce traité. Mais [la Porte], pressée
de lertDioer une guerre désastreuse, voulut {cepeadaut mettre à profit
les circoDstaDcei du moment : elle rejeta les articles Becretc; lU ubtîot,
de cette manière, tous les avantages que lui assure l'article VI] patent,
|sans acquiescer aux mndificaltuns tju'y apportait l'acte séparé: c'est
ainsi qu'elle s'écarta du sens général des transactions de Boucarest el
fat h cause premi^r«l des iliscuE^iut]» qui subsistent jusqu'à ce jour.
Srtii refus de ratifier los clauses séparées* mit la Russie dans l'im-
possibilité d'effectuer la remise] complète [du littoral asiatique]. La
liberté de dos communications et la sécurité de nus froatières sur cette
ligne étaient compromiBes dès Tinsiant qu'il aurait fallu restituer leg
places fortes réclamées par la Turquie, sans y conserver l'étendue du
terrain siipulé par l'article XXI secret. La Cour impériale se de il
alors à supprimer, pour le moment., toute discussion à cet égard et < ;i-
se deBsaJsir que d'Anapa, Foti, Soudjouk et Archalkalessi. Le général
Rtischeff reçut l'ordre i de ne point faire cas des prétentions de la
Porte sur les paya qui, avant et pendant la dernière guerre, s'élaîeiit
si>umis di? leur propre mouvement au sceptre de Sa Majesté, attendu
que la situation mentionnée dan»< l'article VI ue conCérD&ii que les
forteresses, cb&teaux, territoire», etc., pria sur les Turc? par la force
des armes t.
1. Voy . Inslructioas (loiinées au baron de Stm^anoir. HèiDoir» sob. tilt. A «t 0^
Li MB3TK ET LA PORTE RTTOHAIHE &i; 1812 A 4826.
285
Aussitôt aprèa l'expiraiion du terme de irois mois fixé par le traité,
te Divan exigea impérieusemeni la remise, de tout Le littoral asiatique.
Il éiablit que celte contrée avait toujours fait partie de l'Emptroottamaa
et que la Ltussie elle-même l'avait reconnu soit avant k guerre, soit
lora des négociations de Boucaresl. Daos la \iie d'obtenir pliss facile-
menl tes places d'Anacra, Kamhab et Boboam (ainsi que rartillerie
d'Anapa), il étendit ses réclamations sur la Géorgie, la Mingrélie, le
Gouriel, le Kachel Scher-Saa et Dagdadjik : et, en alléguant sans cesse
ce grief, il ne 6t droit à aucune lies justes plainlee que M. d'Italinsl^y
lui porta sur d'autres abjet.^. Ce ne fut que vers le juia de 1813, à l'époque
de tios succès eu Allemagne et de la couclu&ion de la paix avec la
Perse, que rinsiataDce de la Porte iîut modérée et que ses reialiona avec
l'envoyé do Russie devinrent p[\i¥ amicales.
[Les griefs de ]& Cour impériale à la charge de la Turquie' étaiâaten
bien plus grand nombre] et résultaient d'une suite d'infractions au traiiè
aouvetlement conclu. (Ils embrassèrent à la fois la sûreté dos sujcLscle
8a Majesté, les intérêts de notre commerce et les droits de la Russie à
la protecLioa des cbréliens soumis à la Porte. Des fortiQcations avaient
été élevées sur les Iles du Danube vis-à-vis] de KtU et [d'fsmail]
nonobstant l'article IV. [Les brigandages des peuplades asiatiques sur
nos frontières et le trafic d'esclaves étaient tolérés et encouragés par les
commandants turcs]. La Servie était Liondée de sang et [les stipula*
lions en aa Faveur] de l'arlicle VIII [demeurèrent sans effet. Sa pro-
messe de respecter les privilèges de ta Moldavie et de la Valachio] et de
les exempter pendant deux ans de tout imp6l (article V| [avait été
ouvertement enfreinte] ; les Hospodars servaient d'instruments pour de
nouvelles vexations. [Lii libre navigation du pavillon Russe dans les
mers du Levant et te tjommercc étaient entravés-; nos bâtiments se
trouvaient exposés aux pirateries des Barbaresques. Enfin, la Porte
n'avait satisfait à aucune des réclamations particulières, anciennes H
récentes, malgré t'arlicle X du traité.
Les guerres de 18i;i à i81.^} et les travaux pour consolider la paix
générale Javaieut empêché l'Empereur de voner son attention à ces
iotérétf, De retotir dans ses Étals, il résolut, en 18Ui, de reconstruire, sur
(toî froiM solides, if système de ia Russie dans l'Orient, et fit choix du
baron de StroganolT pour remplir ses vues. Les instructions dont ce
ministre fut muni] à son départ de Saint-Pétersbourg [curent pour
baie les sentiments les plus pacitïques envers le gouvernement turc^. La
Russie, forte tic ses seuls droits et s' astreignant sévèrement à la teneur du
traité de Boucarest, déclara ( ne vouloir que ce qui est fondé en justice,
il. Voy. Inslrucliona, «te. Iféirvolres anb. lit!. 11.
L Ueft ijrains provenant de noi porU dç I4 nier Noire étaient «ccapirés è
nstantinople et aai Dardanelles et pv^és à des prix arbitraires. La m^ine
tation eat lieu en 18^1.
3, \iif. R«jcrUile Sa Uajeiite du 30 juin 1SU>, adr«s»ë au baron de StroganoC.
2m
uiunGK» ET nOCDHETTS,
DP «outenir que ce qui est duc intérêt réciproque pour lea deux
EmpireB *].
Les mémoireB rerais par le minislëre impérial au baron de SlroganolT
lui retracèrent l'état de ia Turquie et la politique invariablemeni
adoptée à son égard*. On lui prescrivit d'tcarter loignvusemani ia pwii-
bitité et toute occasion de guerre, quand même elle serait fondée sur Jes
droilit incontestablee, afin de ne point compromettre le maintien de la
pais générale en Europe, achetée par de si granda sacrifices. [Oa le
chargea de discuter lefi griefs réciproques dans àos vues conciliatoirm,
lie maniâre que les arrangements qui en résulteraient puissent porter
en eux -môme!) la garantie la plus rassurante de leur maintien inTio-
table pour l'avenir — bal qui serait manqué complètement < ^i l'Em-
pereur admettait uue délimitation compatible avec la solidité dos rap-
purlB qu'un veut établir ou abandonner aux vengcnces musulmanes et
aux spAculaliuns européennes le son et lee intérêts des cbrélietis sujets
utlumanï *.
En même t<>mps, le liarmi de 3troganoff fut instruit de la u>neur des
arrangfvmentfl qui, on dernier résulut, seraient les plus conformes aux
vmux do 8a MajeEte.j Ils portaient en substance :
[I» Diiimitaiiùn sur te Danu^.] Demander la dèmotilion des fortiû-
OtUoiM élevées sur les iles du I>aDube et l'envoi des commissaires res-
[teclifti pour èclaircir, d'un commun accxird, le sent vague et indéier-
miur rie Tarticlp IV du traité, et le mettre ensuite en exécution.
[ï« Snth'tmrnt dts suj9Uruss$îdnci>mtmrced$sesçlûvtf. En raitacham
cette queEiiton à cell« du littortlj, céder sur h seul point de Sohoum,
bien cntatidu qu« « ne sentit qa'k la tin de la négociation et lor8(|n«Ia
PurhJ aurait, de «on côté, fait droit à nos grief«. Elle devait, de plus,
r^uonct'r pleinement & ses prétentions eor la Géorgie, la Miogrélie, etc.,
dutiiicr de^ garauUee à l'égard des habitants de l'Abasie qui ont déjà
prêté àormeut à 8a Majesté et ne seraient pus décidés i émigrer dans
A>u bimpirr, et mettre un terme au trafic d'esclaves ou, du moins, en
prt^nrer |>our l'avenir les sujet* russ*?
[It* S*rvi»,] In^i^tcr sur la stricte «exécution de l'article Vltl et, en cas
d*iiuiMX8ibil)té de faire admettre ta garantie de la Russie, n'y renoncer
qu (m obtennut aux !!i««rviiuis tous ces avantages possibles. Au défaut de
l'inier\Tn.tioo directe de la Cour impériale dans l'arrangement de leurs
aflkire», lui conserver le droit d'avoir un agent sur les lieux pour y
tenir la maiu.
14« i'rùuifêuUs.l Porter à h. connala^ace du ministère ottoman lei;
Donthraotea iofradlûna i t'article V et proposer une commission mixte
pour Un vériC^r. 1.6$ exaciiutis un« foi» constuéw, demander que le
montant en soit restitue aux deux pavji, soit eo leur accordant des
l'xeiuptioua d'impûts pour quatre ou cinq au;-, soit en l'appliquant à
quo]qu't«tAl»li*^'tn<mt d'utiliti' publique, «oit enfin es espèce. Ne se
I Vm}. taatnwtkMu HMmIim «nk. UtL C.
U BDftME KT U FO&TE OTTOHIIB DK 4 SI 2 1 IK26.
287
désister de ce premiâr mode de réparation qu'à la suite de laogs débats
rt poMr alors pour ultimatum :
a} Qtw les anciene privilèges et immunilés des deux provinces soient
OMkBrmèi «t cfu'elJes en jouissent comme avant la dernièiv KU^fr^ sous
U garantit' de la Russie.
b) Que les imputes soient régléB suivant le mode établi par les prioco?
Ip«ilanti tt MourouM.
c; Qui- I«i6 Ho$podar$ restent en place septaiis et soient rééligibles,
À moins que la Cour impériale n'ait consenti à leur remplacement avant
tlerme.
ê) Qu'il soit établi une quarantaine sur les frontières Ab la Moldavie
«t de la Valacltii'' du CfHé du Danube.
[D' Entravas au enmmeree tt f/iralerm dttf Barbarttques,\ Faire eié-
cuipr h la lettre u>uti!S les stipulaiions de» ancien» traités relativement
à la liberté du comoitrce et de la navigation russe au tarif, à l'établis-
leœent des consuUUt partout yù tios Intéfèu l'eilgeraieiot, à la répres-
tioB et» fègeDces vassatea Je la Poft^". Enfin, protéger rartpmptnt [les
réeIamatioi)« p«rticu!iëre9J fondées en ju^itice.
Tel était l'ensemble de la négociation confiée au baron de StroganolT.
(Las difUeuitéâ qu'il eut à comliattre furent immenseÊ : elles naisB&iont
de ta nature même de ptuaieur» objets eu diBCusiHiun, tlu caractère per-
soanel du Buliau, d«> la mauvaise volonté du ^^ouvernemienl turc il
nuire égard, surtout de U funeste persuasion (où Fentretenaient s^s
cofUteiller* étrangers) que la Russie ne pouvait point lui faire la guerre.]
1^8 instfuttioo» ultérieiiires transmises à l'envoyé de ^ Maje«té pI sa
murche génératp vont (Vire retracées dans un narré succinct. Jl sera «suivi
da rémuné d« l'âtat oà nos négociations avec ta Porte ont été laistfws
entSSl.
O^aprèa la correspondance de M. d'Ilattasky, le ministère impérial
tlkltendait à ce que U Porte pemsterail à demander la restittilton du
jral asiatique, sans admettre aucune explication sur les article* du
ité de Bouearesl dont l'infraction coosUtue nos griefs. Lm premières
cmvertarM du baron de StroganolT devaient donc avoir pour but
^'énoncer' la condition fondamentsle [quant aux formes] d'un arran-
it coDciliatoire, savoir • que la délimitation définitive des fron-
uiatiques ne pouvait Atro discutée qu'autant que la Porte recon-
Iknlt le principe de discuter et fairv droit en mthnc temps aux
"ÏMréleatfoot qoe la Russie forme par une suite do l'infraction des arti-
d«« da traité obligatoire pour les Turcs », De là résultait nécessairement
ose négociation cotlectife et simuKanfe : elle fut entjimée dès la pre-
mière conférence de Tenvoyé svec le» ministres «ittuinaus, le tG-'^S uo-
verobrt*. Tous les griefs de la hussie y furent passés en revue, raalgro
1. V«). lastrocUoD». et< , HéaMlrw Mb, litt. D.
2. Voy. Dépêche do baron de Slm^nofl du f'-IJ décambre lilt6, a* 69.
28R
H^UIfGES ET l>OCriiE?(TS.
l'obsUnalinn de fiels-EITendi à repél^r qu'il n'y avait pas lieu ààiscut»
sur l'article ilu litloral et, que son gouveracmpni avait scrupuleusement
rempti les obligaiiona imposées par le traité'. Celte conrérence fut stiivie
ijij deux mémoires explicatifs dont le premier Tut parLiculîÈrement
consacré par le baron de StroganolT à établir le droit qu'avait la Ras8t«
de revenir sur la toneur de l'aclG séparé. Le second, embraesant l'en-
semble de aos grief», étail. appuyé de quatre étatg de pertes essajées
pnr les sujets russes, que la Porte avail toujours élude de satisfaire
«au» dWera préteite?. Une troisième note, basé^ sur les iostructtoaa du
ministère impérial, expow en détail le mode de féparaiioa dont ces
griefs étaient aasceptibles*.
Bien Lût des avis secrets donnèrent l'assurance que te Sultact, crai-
gnant il celte époque unn coalition entre la Hussieet l'Autriche^, avait
résolu d'admettre uno négociation suivie sur tons les points, excepté
celui de la cession du littoral. — article très délicat pour un souverain
musulman ; — qu'étant pressé là-dessus, il conscntirati peut-âtre à lais-
ser tacitement les forteresses contestée» entre tes mnîns de Russie, ou
bien à raijtier l'article rejeté en 1812. Ett effet, an commenceinent de
février I8lt*, le Heîs-Effeodi remit deux notes en réponse au mémoire
de l'envoyé, mais ils n'offrirent aucun résultat satisfaisant et la Porte
ne parut se prêter à un arrangement amical que sur la délimitation du
Danube*.
Sur ces entrefaite», le baron de Strogaooffreçut un supplément à ses
instructions concernant le point de vue sous lequel il devait considérer
notre politique à l'égard de la Porte. Sa Majesté repoussait toute appa-
rence de menaces ou de démonstrations ho.niles. Elle subordonnait le
succès de la négociatioD de Constantinople au bien général de l'alliance
européenne et voulait devoir les avantages qu'elle jugeait d'une ulilîté
réciproque pour les deux Empires à l'ascendant de la vérité et non à
celui de la force. Malgré la complication de rapport, nous étions en paix
avec la Turquie ; et si même elle se laissait aveugler par une malheu-
reuse méfiance, les suites n'en seraient pas dangereuses aussi lon^taps
qu'elle demoureraii dans sa aiiuatioji actuelle, la moin.s propre à la rendre
agressive à notre égard, tandis que la crainte d'une guerre 60 Orient
pourrait troubler la Irauquillité de l'Europe.
l.£s instructions communes au baroti de islruganol! et au général
YermololT' furent conçues dans le mt-me sens. Il leur était enjoint àtious
deux de travailler pour le bien-être des cbrétiens, protégés par U
Russie, mais sous la sauvegarde des traités et en faisant agir lettrs
1. Voy. Dtpéche du baron de Slroitanoff, riiême date, n' 6i.
1. Voy, Dépêche du baroiv de Stroganoff du 2i janrier-â février 1817, n* 22.
3, Voy. Dépèche du baron de Strogaoi>ir du I"-I3 février ISl7, n* 11,
4. Vof. Pépèche du baron de MrogtnofT du f-IS mars 1817, n* 4t.
à. Voy. Dépêches du ministère des i janvier et 2 marâ (817, n" 1 et i:t.
6. Voy. DÉpéelle du tninisière du 2 juin, n* '29, et celle du^général Yerrnalnfl
du 19 mai 1817.
U RiraSIE ET LA POSTE OTTOMiME TE 1$'I2 1 4826.
2Kd
^uvernemenls respectifs, La Turquie et la Grèce ne devaiect poiol
participer à l'associatioD européeiine. Mais rEmpereur n'exigeait d'elle
aacuaes nouvelles CransactionB : Il s'en tenait à 1 eiécuiion fidèle des
traités exisLants.
En s'elTorçant de proBter du peu de bonne volante que montrait la
Porle^ le baron de Stroganotr* se décida k isoler la question de la déli-
uûtation du Danube de l'ensemble de la négociation comme étant /tort
ia ligne pricist des traités, sans reaoncei au dernier résultat au mode
eoUeclif, ai faire des arraagemenls partiels qu'il lui était recommandé
d'éviter'. Cette question fat débattue da«s la cooférf^nce du Ifl mai, 10
et 21 août. Après plusigurs tergiversations du Beis-EtTendî et coupant
court aux délais, il réuseit à conclure une conventions^ Insérée dans un
protocole ad hoc, qui obtint rasBeniiment de la Cuur impériale, tant
pour le fond que pour la forme. Le mimstère reconnut que la marche il
laquelle les lenteurs et les habitudes de la Porte ont obligé l'envoyé de
ooDseatir rend,, pour ainsi dire, inévitable la discussion isolée de toutes
tes questions.
A la suLte de ce succès, le inroa de StroganolT reprit simultanément
tes demandes relatives à la Servie et les prétentions particulières^. Il
saisit ainsi l'occasion d'un impôt arbitraire du hospodar Callimachi eu
Moldavie et du renvoi d'une note protestative du consul Pîsani, pour
aljorder, en détail, les affaires des Principautés et l'exercice de nos droits
de protection dans ces pays. Ces divers objets néceesitèrent un échange
suivi de notes et plusieurs conférences.
Le Reis-Effeodi allégua que des privilèges avaient été accordés par
GrmaQs aux Serviens., qne la Nation était heureuse et contente de son
rort et donna, pour preuve de ces vagues assertions (par lesquelles le
miai«tère ottoman prétendait avoir satisfait à la teneur de l'article VIIIj,
une lettre en action de grâce extorquée au chef Milosch. Ces pièces
furent d'abord produites dans la confcreace du 6 décembre comme une
1, Voy. Dépêche du baron de SlrogaaoET du V'-\^ juin tSt7, n* 90.
2. VojF. Dépêche du mialstère du IG avril tSIT, n" '20 et '23. On y disait :
I 11 est Évident que les accommodemeals partiels ne feraient qu'autoriser le gou-
rernemeDl tare i se prévaloir de ([uelqaes actes de condescendance illusoire
|)ôur infirmer renchaliiemcnt de dos griefs et de dos propositions. De sembla-
bles arrangements ne sont dune «slutaires et désirables qu'aolant qu'ils déri-
Teroot d'ua accord ou du moins d'up rapprochement préalable arrêté en prin-
cipe,.. Il est nécessaire de prévenir la Porte que nul arrangement ne serii
considéré par V. E. comme obligatoire ni susceptible d'approbation ou de rec-
lîlicalion de U part de S. TA. I. que lorsque tous nos griefs auront etc eiaminés
et discalés, en sorte que l'arraingemaal f^énéral dont nu «'occupe fasse droit ii
leur ensemble, u
n, Vo;. Dé}têche du baron de SlroganolTda i"-\i septembre, n* 136, et celle
du minislëre du 30 octobre I8IT.
4, Va;. DépAcbes do baron de SIroganoff en septembre, novembre et décembre
1817, a." 145, 183 et 300; celles en janvier tS18, n" ï, & et It.
Rbv. Histor. XCI. '2* fasg. 11^
31)0
HïfLlN6E5 £T MCOHENT».
cttmptai$anc» mperflui; on avoua, par la suite, • qne la Bti9£Je avait le
droit tie demauder cumpte de l'exécntion dea clauses du traité en faveur
des Bflrvîeas • ; et, ce[>endaal, aa cbercba à éluder sa garaatie et toute
îQtérveaUoa réelle de sa part. L'eavoyé de 8a Majesté établit de son
calé : que la lettre de Milosch pouvait tout au plus justitier radminte-
Iratioa actuelle, que la préteodat? satiefactigo de ce peuple était eo oppo-
sition trop maaifeste avec ses plaintee parvenues à la Cour Impériale,
enûà, que \et Srmaas relatifs aux impôts, à la capilation, etc., dont an
t'étayait, ntiraient dû être la conséquence d'un concert mutuel avec le:;
Hervieas et ne pouvaient pas, étant révoquable à volonté, suppléer au
mode preBcnt par Tarticle VLII. Cest ce principe qu'il s'attacha surtout
il fiouteiûr en passant sous sileoce, pour le moment, rénumeration des
privilèges que ta Porte devait accorder et qu'il eût été facile de déduire,
le point essentiel une lois admis.
Le gouvernement turc, déjà rassuré sur ta crainte d'uoe guerre, repro-
duisit iDstaniment les mêmes argument,! dans tous ces débats et se tint
dans soti cercle habituel de . dénégatioDs et d'assurances évaaives*. Il
répliqua avec aigreur à la note éaergique du 30 décembre 18!7 ei
repoussa le mode concilialoire d'un baiti-chèrii pour consolider le bien-
être de la Servie proposé par le baron de ëlroganoU'. Le ministre reçut
la réponse du Reis-Effendi ad refereridum et la transmit h la Cour
Impériale avec nae réfutation détaillée, en sollicitant de nouveaux
ordres puisqu'une pltts tonffue discuision sur U même principe serait
absolument vatTU. sinon contraire à la dignité de la Ruitit. XI fit observer
t combien le momeot présent était décisIT pour la négociation : qu'elle
soit prolongée sur le même pied, qu'elle soit reprise avec vigueur et en
conséquence des nouveaux ordres de 3a Majesté Impériale, ou qu'on
cède aux faibles raisonnements de la Porte, chacun de ces troi$ partis
aura la plus grande influence sur le crédit de la Rueeler sur toutes îes
relations dans le Levant et sur le succès de loue ses autres griefs. Le
divan, les ministres étrangers et la Grèce entière attendent avec une vive
impatience le résultat de nos débats concernant la ïiervie. Les
oppresseurs et les opprimés vont tous régler là-dessus leur conduite
future t.
Le ministère Impérial avait déjà prescrit d'écarter dans l'examen de
la conduite du hospodar Callimachi toute démarche qui pourrait
amener sa destitution prématuréf. Il repondit sur l'article de la Servie
en ramenant la négociation à une marche aimpiesx; il parla de l'im-
pression pénible produite sur l'Empereur par l'attitude que la missiou
avait prise involontairement envers legouvernemeni turc, et qu'il fallait
attribuer â la déviation du mode tracé par les instructions primitives^.
Cette attitude devait cliangcr et devenir purement paaive, car la Porte
L Voy. Dépêche do baron de Slroganoff du 16-2S février IS1B, V 43,
2. \oj. Dépécibo du ministère du Q janvier ItilS.
3. Voj, l'eipéditioD en iLils du 6 mai I8IS« d'Odeus.
Lt KPS^fB ET U POHTR OTTOXHItE DE Ift42 A (826.
294
avAit M'ulf provoqué la négociation eti ùisistaul eur la remise de tout le
Ititoral asiaUi]UP. Pour cela, ïl était eajoint au baron de Strugaooiï de
dunntT une note : ^d'après uu caaev&B fourni par le miinÎBlère] qui
«•mtir.'u^xât essealiellemeut ta totalité des objets; eu discussiou et ÛiiÂl \o
phucipc ainsi que la maniâru de traiter. Li« Reis-E(ïeudi devait ôtre
iuviiè Â répuodi'e excluxit^ment sur U mode de la négocialion et non sur
U fond. Eu c&tdo refus de U part des Turcs de coopérer au but proposé,
S* Maj<>^le »'al>5ùencirait de toute discusmon ultérieure t en laissant
|iubci«tcr ucanmoÎDR «t i^n cultivanl irt's soigneusement tes relalionK
'qai «x3»t«Dt enirn les iFf>ux empires. li^llt? éprouverait alors uu saut
iilvgrDt ' celui de no pituvoir point resserrer ces reliitioos d'une maniirr
[tneort- plus intimf et plus parlicvhm ■
Le Ijatod de HiroganoBT* s'acquitta de ces ordrei; par une note du
'SI mai et eu rendit compte au oatuielère en lui transmettant see îdèâo
»ur uo arratigement géDérat pour le cas oi la Porte consentirait à traiter
louK les puiuts sinmltanéinent. Ce travail, basL' Kur t:i note du ?4 j&u-
Ti«'r-5 février 1HI7, se turoposait ; 1» d'au projet de conveotioii com-
plète, définitive guctrit au mode et préparatoire quant aus déiaili, avec un
aetferé^ltwncntair^'Conceniaat les Principautés, «t,?", de quelques obs«r-
l«ttoiu MMntielles sur l^s avantages qui pourraient servir par la suite
Le ministère impérial* approuva ce projet, sans le considérer encore
coiQme base définitive. Il recommanda à I envoyé de ne point preaecr
lei cofifereoces, comme aussi de ne pas les éviter ni les dècliaor> En
mètM temps, il détermina l«s objets à soutenir, quand m^taB la négo-
|cUtioo aérait ajournée, savoir : tes intérêts du commerce in de la uaviga-
I tion roase et, en général, iea droits des sujets de Sa Majecté ; te terme
MpUHjaire pour les Uospodars: la juridiction de nos consuls dans les
principanléi ; Iw privilèges reconnus de ces pays et tes avantages que lo
traité de Boucarejsl assure aux Serviens. Cette distinction des affaires
eounintpc se npportaiil à dm principes non contestés, de la masse gêné'
\nin des grieb, motiva des observatioDS de la part du baron de Stroga-
> qui représenta, l'extrême dirBculté de maiotenir la séparation, tan-
Idis que les Turcs cherchaient & tout confondre et à éluder nos récla-
'Biatioiu en alléguant sans cesse l'ajouriieaieQt consenti, ou bien eu éle*
vaot d« nouveaux doute» sur le sens des stipulations,
GepeQd&Qt, le duan dilTérait de répondre à Lft note in^porunte du
21 aaà contenant le« dernières propoailîons de b i^our impériale. Il
it appréLeiider lee suites du parti qu'il allait pn>ndiri<; ce ne fut
le 26 septembre que le Reis-EfTeadi aunonr.u ufliciellement In déci-
de la Porte'*. Toujour» aveuglée tur sa véritable positicm, elle ne se
llenta pasd'uMrde l'alternative qui lui trt&it otft'rti! de négocier sanfi
t Voy. tl«p«r.h(- du bsron At. ^iroKuntifl du JD Juin- !•' juillet ISIft, n* lll.
3. Vo}. 0*()^lic 4u totnittàre irii tUXtt du 17 JuiDcl tSIS.
X Va;. Dép«cbfî do baron de Mlrogonafr du I.VJ7 mM !Ht8, n* 132.
^. \'af. DépHhe du baron de SIrogcooff du t-l>) or-tobrc ltil8, n* i!ti,
tli'Ui ou de suBpflfldre, h «on gré, la (iiscusBion : elle ne Vajourna pas,
cllfl i'anntilti po déctaraot avoir toui exécuté, tout (ail, H iisnni seule-
monl qu'il raelait à lui reodra lee forleresses asiaiii^uéE. El!e n'admit
quu c«rUÛQe6 préteatioas partie utières, jxjur des cunËECalions, faile*
par reprisaiitet, mais ae réserva d'y oppoier les siennea. Toute la Eau le
des retards fut rejetée sur la ftussie.
On événement richauz en apparence fournit, à cette époque, les
moyens d'atteindre un btû qui avait été fortement recûmmaudé au
baron de Stroganotf par ses instructions. Le hospodar Karadja, menacé
par Je favori Balet, s'était rapproché de la maison impériale et^ pour
lui complaire, avait remis le système d'imposition en Valachie sur le
piwl de mai. 8a fuite {en octobre 1818) occasionaa une correspondance
très vive aveclemintetère ultoroaa% dansiaquelle l'inviolabilité du terme
septénaire fut contestée formellement, même la démission volontaire des
princes ne devait pas être acceptée à l'insu de la Russie. La aonùaa-
tion d'A. Souttû resta suspendue pendant près d'un mois, et, maigre
l'obstination de la Porte à proclamer Karadja coupable jtar te seul fait,
lu nécessité de l'assentiment de la Russie pour sa destitution futmaÎD-
tenue. Ou tint compte de tout le temps qui manquait au terme légal do
l'ancien hospodar à son successeur : et celui-ci s'engagea à opérer des
améliorations considérables en faveur de ses admioistrés.
La déciaion prise par l'Empereur sur le rejet de la négociation collsc-
tive tcit le comble à la générosité de sa politique envers la Turquie. 6a
Majesté écrivait elle-même au sultan pour lui représenter le coatraste
affligeant entre les vues de la Russie, son désir de cimenler les rapport j^
avec l'empire oÈtoman dans le même esprit que la totalité des relatioti.''
européennes et la manière dont ses efforts étaient accueillis à Gonslau-
tino;ilo. En remettant la lettre du [:abinet, le baron de StroganolT
l'accompagna d'une note calquée sur un canevas du ministère', oil il
releva les nombreuses inexactitudes que renfermait celle de la Porte,
prouva que la question du littoral asiatique était intimement liée à tous
les autres objets en discussion, et que prétendre l'isoler serait dune une
base précaire & l'état de paix existant, indiqua le germe des débats dans
le refus de ratiûer l'article II secret du traité de Boucarest, il énuméra
les clauses enfreintes de celte transaction, La négociation ayant elv
ouverte sur les instances do la Porte, celle-ci pouvait la continuer à son
gré < sans apporter aucune altération au système de conduite magna-
nime du cabinet de Saint-Pétersbourg », — mais tout expéâieni dila-
toire à l'égard des affaires courantes, de tout ce qui concerne les points
qu'un consentement mutuel a placé hors de doute t aurait pour efifel
immédiat d'anéantir les rapporte de bon voisinage entre les deux
Empires »,
I. Voy. Oépécbei do baron d« StroganoU' eo septembre, octobre et nuTcmbra
1818, n- U3, 157, 166, 167, 172 et 18?,
. 2. Voy. Dépêche du tniniilère du 12<2i dtcembre 1818 et celle du barao de
Slrognuoir ilu t&-2? janvier ISI'J, a* 7.
Ll ftOSSrr: ET U PORTK OTTOMifK DE HH2 Â |R2<S.
29.1
Cotte démarche db produisît point l'e!fel désira. Le GQuvc^nL'm«^nt
oUotnui periista à sautenir qu'il fy avait pas lieu à néigocier. qu'il
avait exécuté à la lettre toutes les stipulations et que la Russie n'avait
qu'à rendre Igs place» fortes en Ame. Mais it voulut aussi balaocer la
gAoArositéde l'Empereur par une coucessioa faflacteuee V Le euitau, dans
M répoDse autographe à Ba Majesté s'attacbant à l'espreesiou que le
rafai de ratiSer le* arliclps sêpari>s avait ^l« k germe des diicitssioni,
oftHt c de ratltier ces deux articles dans toute leur éteudue, pourvu que
cela fût précédé par t'eiécution réelle et parfaite de révacuaiion des
contins d'Asie Helon le traité et de quelques clauses nécessairee », La
»te d'accompagnement du fleis-Effendi. eu date du 14 avril 1819,
Tèlait qu'une amphQcatlou de cette prupueitioit, évidemment tardive,
^miaque les circonstances avaient tout à fait changé de face depuis* 181?,
il qoe l'nr^Dcedu ca« n'existait plus. Eu échange d'une échelle sans
forÛficatioaa ?ur le Pbaite on nous imposait la loi uoa seulement de
remettre tout te littoral, maïs encore de démolir l'Ismaîl ot Kilia, et
r«BMIQbte de noe f;rief< était rejeté.
Ce résultat ioattenda fut mis sous les yeux de Ba Majesté. Elle se
rtaarra de s'ea occuper exclufivement à loisir, et le baron de Struganoff
eut ordre de faire observer à lu Porte qu'elle ne devait pas s'étonner
de ce retard après avoir mi* plus de trois mois à méditer Ka réplique''.
L'envoya protita de luccasion pour lui f^ignaler de nouveaux brigandages
commis (uir notre fmoliëre d'Asie et repousses par la force.
Pendant que le grand irmviiil demeurait uiosi suspendu, la missioa
eut à s'occuper de plusieurs atTaires courantes essentielles pour notre
cridll ijundiciion des nntiislrea dtrangers en Turquie, insulte fait** à
aotre paviltuo dans le port de Coustaniinople et autres relatives à la
fùnte penconnelte de sujets russe»); l'une d'elles, «occasionnée par la
wifie d'un oavtre ottoman chargé d'esctave» et relAcbé à Théodosie,
influa beaucoup «ur 1^ ton du Reis-Effendi dans ses relations jouroa-
Uèce». Ia démarche Mntmune de cinq grandes puiâsauces pour
âeeuoder la répression des pirates barbaresques se ratlacbail à notre
o^igoelation collective. La Porte, alarmée de l'accord qui avait paru
d'abord régner entre les représentants de ces cours, chercha à séparer
leun CAUie». Elle déclara au baron de âtrogaaofl' < qu'étant ||>aranle
enwrt la Russie, elle avait donné des satisfaction» analogues aux
Irailéa daui toutes le« occasions et serait responsable de chaque iueoa-
vènienl à l'avemr; que, par conséquent, lé minietre de Ba Majestti se
trouvait étranger k la questioiii discutée ■.
Ia réponse du miDisiére impérial* aux dernières communications du
l^uternenieat ollutnan fut transmise a la miitsioneu forme de tncmoirc
I. Vu). Dèpfctir ilu baron Je Slrt)««m)n du 1>'-l;{ mal 18t<J, n' (i8.
3. Voj. Utpécbr <tii baron Je »troiiaaijn du Ib.?8 juillet 1819, n* \lh.
3. Vojr. l)«vAclir lu ti»ntn «to Slru«muon du IC-2S août 1819, n~ HH.
4. Voy. Dépécbn du iiiUilMére Ju i janvier 183U, n- ?7 et 'i».
391
iréu?taBs BT noctiiiBirrs.
rtunissanl dans un méine cadre ta série des faits qui avaient préeé(
ameaé la tié^ctalion, le développement el les çoneéquenc^s du syslème
suivi de pari et d'autre. A ce tableau, qui devait servir de caoevaB à une
note ofScietle, iJ ajouta J'éQuoce des principes déjà maaireftée et que
rEtnpereur était rësulu de suivre iavariablement dan« ses rapports
ultérieurs avec la Turquie. U fut enjoint au barMndeStroganoffde bien
distÎQguer de nouveau, dans sa note, les questions qui pouvaient rester
en suspens de celles dont rajournement serait încompatibtE! avec l'état
de paix qae la Russie voulait maintenir. Cet avertis^ment devait être
donné à la suite d'une conférence amicale et avec tous ifle témoignages
d'affection et de cimûance.
Une dépècbe séparée eipLiquait les motifs de cette deniarcbe, savoir :
Ift désir de rétablir l'état primitif de la question, d^ mettre au. grand
jour la perséA'érancê de l'Empereur dans son «ysléme politique, de
détruire Timpression défavorable que pourmit produire en Europe la
fausse condescendance du divan, enfin de lui faire connaître « que ta
Tnodémtiiin de Sa Majej^^ié oUtii indépendanle de toute considératioQ
l'trangêre et que s& mesure se iruuverait dans celle de la justice avec
laquelle la Porte ferait droit k nos réclamaUons ».
Ce langage parut avoir redoublé l'apiniàtreté des tninietreti ottontaue
à décliner toute di6cus.=ion : ils se bornèrent à répéter qu^ils avaient
tout fait, tout eïêctité et qu'ils i^'attendaieni à la restitution du IjtloraP.
.Néanmoins, l'envoyé de Russie remplit sa tâche et ramena la nf^ociatiort
ainf ttmui précis d* son début, il reproduisit même la clas^iiîcatioQ pre*
mière des objets qui la composaient et montra par la simple citation des
faits la contradiction évidente où se plaçait la Porte : en niant qu'il y
eût maliére à tlùcussiun. tandis qu'elle avait précédemment admis un
principe de légularisation et iîxé de^ conférences pour passer en revne
les points contestés.
A la même époque, un projet ambitieux du chef «crvien Miloscb avait
lixé l'attentioa de la Cour impériale : celui d'obtenir du sultan rbéré-
dite du commandement suprême en Servie. Le pacbade Belgrade avait
longtemps nourri ces espérances; mais le grand visir venait de répondre
négativement et avait m^me exprimé quelques soupçons sur la fidélité
du chef. Le hàrou de Stroganoff^, pressé de contribuer au succès, obsen'a
I qu'il ne pouvait le faire sans compromettre Milosch (?tque les traitée
n'autoriseraient pas une semblable inlervenlion de la part de la Russie ».
II lui conseilia de demander avant tout l'exécution précise de l'ar-
ticle VIII dé Boucarest,
Le ministère impérial, rattachant cet intérêt personnel au bien général
de la oa.tioo, examina si, en le favorisant, on pouvait consolider l'exis»
tance politique et civile de la Servie et remplir ainsi l'objet des garan-
t. Vftj. Oépéchc du haron de Strûganoff du C-IS mars 1820, ii* 27,
2. Vi>y. Uépeclie» ilu baron de Slrogtnoff des tfi-28 novembre et l(i-28 dé-
cembre 18jU, n" U5 tl t59.
1.1 anssiB KT u roRTR nrrntu^t. nn 1812 a iH2it.
295
■tipuléPt. Autant le voeu de Milosch serait di^sasirtiux i^'il ce leudaii
{[u'i livrer eon pays au deEpoLJEine d'uu(> famille, amant il deviendrait
ttlataire dans l<> caa où il moilvorail un rAglement d'adminiEtration
tabit A i'instar de ceux en Moldavie ni tn Yaiachie. (i^uoique émané sans
la parlicipatioQ de la Hu»aie, un halti-chérif de cette nature ne porte*
ratt aucune atteintt? à l'article Ylll : au cootraire, on eo prâudraii acte
comme d'une dieposttioa couiplementaire tt'un^ reconnaits&nce rormelle
Uh droits d«B S<^rvi(^ns*. -En rccommanctanl au barun de StroganolT de
garder ane atiiiudt» pureiueiit f>asBive envers la Porte, on lui Iransmil
ati prujct de rpijuètc <^u'il devait Lâcher de faire présenter par l'assem<
lilée de la nation, en insinuant à Milusch que la Cour impériale De
désapprouverait pas son déRir combiné avec le bien public. L'envoyé
p«rt«{$ea l'opînioa du miDi8lè^e^ il craignait seulement qu'un rappro-
eheOMUIl quelconque entre le «ort de la Servie et celui dos Principautés
ua ta simple mention de leurs privilèges n'alarmât la Porte sur uo
accroissement probaJVIe de t'influence n%»e. Mais le projet do requAte
ue fut pas mie en leuvre. car Milosch s'était hftté d'en faire remettre à
Coaatantinoptc une aittre de sa façon et par une députaiion expresse
pour solliciter le gou versement d'entendre le vœu du peuple Eervien
■or son administration future, la lixation des impîilB et l'hérédité du
titre de son chef, L>e firman que la Porte donna en réponse lut purement
évatif quant à resseniiel.
C'««t dano )e» même» vues d'utilité générale et dans Tespoirde rendre
l'exertic* d« u protection pluifi efficace que la cour de Russie* ne »'op<
pona point au r^glt^ment qui réduisait le nombre de» familles grecques
princi^re», et qu'elle prit en considérstion la demande du bospodar de
V'alachie pour obtenir un st>rcroil de revenus. Comme cette dernière
opèrmtioo devait modifier le système de linantes nouvel temenl rétabli
d«D8 cette province sur le pied de 1801, lo baron de StroganofT reçut
i'ordre de n'y consentir qu'après iivair consulté ropluion publique et
exigé l'assentiment préalable du divan valaque, en écartant toute mesure
arUmire.
Cependant, dès le mois de janvier IH'^O. le sultao, occupé de la guerre
qu'il môdluit contre Ali Pscba, paraigs^tt vouloir se rapprocher de la
HusEic Peut-^tri' ces démonstrations étaient-elles sincères; peut-être
ne «oogeait-on qu'à éloigner tout sujet de crainte durant une crise
importante. Des considérations pereonnelles avaient beaucoup de part
au ouvertures conlîdentieHes que t'ex-bospodar Callimacbi fut charge
d« bjre i cet t^gard' il lui lardait de se remettre bien avec nous et de
repreadre le million qu'il réclamait en Moldavie, et son protecteur
L Voy. Dépêche du minlM^rc dti 17 fr-vrier \Vti}.
t. y*1> Dép6elie« du baiitn Av StroK«iionr de» 'hH avril, U-St laih, ^tf} juillet,
i>-t«so«t I8TO, n*' :t<J, T1, J95 H l'>5.
X Vay. ttèpérlie* du minitien; de» 17 uiart et ^t Juin 1620.
l. Vuy. Oéirtcbe du biron rie âtnDgaiiolT, tab, lltt. C, du (5-27 janvier 1810
20fi
!iiiLjk^r.K<i i:t fHimuf.nn,
Eftiet n'avait point c«sbë de redouter les conséquences de la fuite du
prince de Karadja*. Quoi qu'il en fût, la Cour impériale, après avoir
examiné ce nouvel état de cfaoEës soae le triple point de vue des inten-
tions présnmées de la Porte, de l'utilité qu'un pourrait en tirer et de la
force morale de notre altitude vis-H-viB du guavernement turc, chargea
son envoyé d'en tirer parti ^otir faire admettre la diiemsim cûUccUve
du grieft réciproques et d'insinuer à Halel Isans prendre l'initiative sur
aucun moyen terme) que de cette marche suivie avec bonne foi résul-
terait un mode d'accommodement tant pour les iolérôlB généraux que
particuliers.
Lie Heie-EGIendi qui s'était vivement opposé à la reprise de ta négo-
ciation lut toutefois obligé de déclarer par note officielle > le 'i juin « que
la Sublime Porte ne se croyait pas permis de s'abstenir do conférer sur
les articles déjà souvent dîsculés, en se conformant à la condition qu'ils
soient dorénavant adaptés au texte des stipulations t et annonça la
nomination du Nischandji-Hamid-Bey et du prince Callimaclii comme
plénipotentiaires pour traiter avec l'envoyé de Hofsiê.
En ti]eltant cette note sous les yeux de la Cour ^ le baron de 8trogttoofT
y Joignit un méoiotre confidentiel du prince Cailimacbi sur le mode
d'un arrangement anal et complexe. Il observa aussi < qu'un refus caté-
gorique de sa part concernant la cession des places du littoral dès le
début de la négociation en paralyserait la marche et demanda l'autori-
sation de laire pressentir aux plénipotentiaires (sans rien spécifier)
qu'en raison des lacilités; qu'ils offriraient pour redresser nos justes
griefs 8a Majesté ne se refuserait pas à prendre en considération les
instances de la Porte sur le littoral non à titre de droit, mais par bien-
veillance 1. Le ministère impérial *, prévoyant In restitution probable de
Bohoum, chargea provisoirement l'envoyé de prendre toutes les mesaree
nécessaires pour écarter les obstacles et de distribuer les matières à
discussion de manière que chaque séance embrassât en môme temps «l
en nontbre égal les griefs des deux partis. Il lui recommanda de cultiver
ses rapporte particuliers avec le prince Callimachi, comme moyen de
faciliter les conférences officielles qui serviraient uniquement à coos-
later les déterminations prises d'avance et d'un commun accord.
Bientôt après le ministère transmit des Lngtructions^ détaillées sur^a
forme el k fond de l'arrangement avec un contre-projet en réponse an
mémoire confidentiel. En prenant pour base invariable le traité dfi
Doucarest, il fallait examiner les clai)g«s qui n'o&t pu être exactemeot
remplies, sans en faire résulter ni de nouvelles obligations, ni de nou-
veaux droits. Les actes dont ]es plénipotentiaires pourraient convenir
1. Voy. Dépêche du ministère du 17 mars 1820.
2. Va;. Dép«clie du baron de StcoganofT du 9-21 juin IfôO, n> GU,
3. Vfiy. Dépéclie du baron Je SlrogsuolT du 3-21 juin 1820, n" (19 et 13 ««crer
4. Voy. DÉpécbe du iiLlDÎs.lt!re du I? juillet 1^20.
b. \oj. Expédition de Polt«i?a en date du 3 août 1820.
Il 1DSSI8 rr Là PORTE UTTOMAIVE UE IS12 A iS26.
297
ne seraient q^i'expiicalifs au traité et le sultan en déterminerait à son
gré la forme. Les négociations étaient divisées en préliminaires pour éta-
blir le^ principes d'arrâDgement complexe et, en déftnitivB, pour leur
application.
En passant aux détailf, ia Russie n'admettait point l'interpTètatioD
donoée par les Turcs à l'article VI quant au littoral asiatique : elle con-
sentait, en cas de divergence d'opmion avus te rapport du drait, à dis-
cuter ta question sous te rapport des convejiances mutuelles, et adhérait,
en dernière analyse, à une nouvelle démarcation des frontières, peut-être
même ne se refuserait pas à quelque rétrocession pour faire cesser les
desordres et procurer à ses sujets un^ pleine sécurité.
Quant aux Serviens, les plénipotentiaires ottomans étaient tenus à
Line déclaration qui assurât à la nation les privilèges stipalés en les
réglant de concert avec elle : l'acte organique en serait communiqué à
la Cour impériale.
Autre déclaration quant aux Principautés, annonçant des justes
indemnités pour les charges illégitimes, évaluées on masse par une
enquête formelle. On conviendrait ensuite du mode de compensation et
des moyens d'assurer à ces pays la jouissance entière de ïaurf, privilèges
et immunités.
En&n, balance et liquidation eu bloc des réclamations particulières
aux termes du traité, après une vérification faite en commun; demande
de déterminer avec une précision nouvelle les principes qui régissent
le commerce des sujets russes, et promesse de consentir à un nouveau
tarif.
Ces articles, ainsi arrêtés, devaient t^tre le point de départ de la dis-
cussion et la base d'un arrangement définitif. L'envoyé recevait, à cet
eflet, cinq protocoles préparés d'avance, qu'il proposerait aux plénipo-
tentiaires. La garantie russe pour la Servie cl les Principautés n'y était
pas explicitement énoncée; cet objet, ainsi que le séjourd'un consul de
Sa Majesté à Belgrade et une meilleure organisation des divans en
Moldavie et en Valacbie, devaient être repris dans la seconde partie de
la Dégociation lors de l'application des principes convenus, pour laquelle
le ministère se référerait au plan du baron de Stroganoff, annexé à sa
dépêche du ?0 juin-1'* juillet 1818, sub. n" IH. — Ces divers protocoles
seraient ratiGés, ou séparément par un instrument ad hoc> ou réunis en
Un seul acte complémentaire du traité de Roucarest.
Telles furent les directions données alors à l'envoyé de Rnssie^mais
des informations ulièneureB du général Yermoloff et du prince chrétien
<Jes Abazes les firent modlQer essentiellement. L'Empereur, convaincu
<\un ta ceBsion de Soboum ne procurerait point les avantages qui l'eus»
sent compensée, tant par rapport aux PrincipautéB et la Servie qu'à la
STÏreté de nos frontières asiatiques et deviendrait même un germe de
guerre prochaine, ordonna au ijaron de HtroganofTde ne point promettre
ce sacrifice et, ^'il l'avait déjà fait, d'ajouter au protocole a qu'en vertu
d'une juste réciprocité de conçessiou Sa Majesté se reservait de remplir
298
HWUmn» ET MCClfEUTS.
c«l engt^emeot, lorsque ki Titrc« aur&i«ni rempli pendant quinze an»
ceux que l'act« iîaal stipulait à leur charge *■ C'est sur c«ite base du
HalH quo en Asie que la négociation devait «.Hre terminée, ou Lieu pro-
tongée indéfiniment, en laissant subssister l'état actuel îles relatioa? avec
La Turquie et en prévenant tuut éclat, toute inierpréuilion défavorable
(le nos motire.
Dau» une autre dépêche', on prévit le cas où il serait abiolument
impostibte de faire renoncer la Porte à la poesettsion d'Anacra et on
oxprima le consentement éventuel de l'Empereur à céder aussi celte
place dans quinze an^ aux mêmes conditions que la première.
Le princp Gallimacbi av&it déjà eu connaissance, dans un éntr^Ued
confidentiel, de la restitution éventuelle de Bohonm, mais il a'6D «v^ît
pas été question dans les cooférences*. Les plénipoteniiaireâ ottomâati
(Le principe du 7tm<ie eoùlectif admiti) ayant insisté à passer en revua tûus
les articles du traité mus le rapport de l'eiècution, on rattacha & l'ar-
liclo U ies rectitmations de la ftimille Ypsîlanti et J'aiitres désignées
dans les inatructlons primitives du ministère impèriiil ^ et l'on établit une
commission mixte pour vérifier les premières. Ensuite, à l'article IV, on
convint de la manière de constater l'exactitude de la dèiiœitatioa du
Danube, Mtùs, depuis, les chicanes habituelles des Turcis recommen-
cèrent, notamment sur le sens de l'amnititie et sur les moyens de Taire
droit à nos griefs concernanl les Principautés, toutefois sans les rejeter
et en reconnaissant la nécessité de plusieurs rérormes d'après l« hatti-
ohérif de 180^ et le règlement des finances de !804- U discussion rela-
tive au littoral, sous le point de vue des convenancei muluelles, fut
repousaée. £n un mot, le désir de se rapprucber de la Russie parut
rofroidi, soit à cause de la position critique du ministre l'avuri et des
difûcultés opposées à la restitution d'Anacra, soit plutôt par le désir
secret de la Porte de profiler des troubles excités eu divers pays de
l'Europe.
Le prince Gallimacbi'' commtiniqua au ministère impérial la réplique
de Halet au contre-projet. On y regardait l'opinion des deux cours
comme étant la même sur la base de l'arrangement excepté le littoral!.
La Porte était résolue à satisfaire les Serviens, mais, anx lermea de Tar*
licle VUI et ne pouvant point acquiescer aux propositions iacoovenables
de la nouvelle députation arrivée de Belgrade, «lie voulait «anclioaner
tes privilèges des Principautés et prévenir toute infraction future, mais
répugnait à des restitutions et refusait d'être responsable des exaclîons
des hospodars.
1. Voy. Dépêche du ministère du 2b cM:tobre-10 noremlire et sa Mtn «D
général Yermoloff du Mb octobre 1820.
'L Voy. Dépêches du baron de Stro^nofl'en scptennlire, oclobrc, novembre et
décembre 1830, a" 104, 113, 114, 133, 134, I3â, IhB, et relie du 19 février-
3 mars \%n, o* 9.
3. Voy, Dèp^he da ministère da 30 juin 1810.
4. Voy. Lettre du prince CÀtlimachi au mmistére, du 30 octobre \i/iû.
100
HRLllICKS rr IHICPIfI!IT«.
Soolj(]&, et qiio tout le r«3te du iorritoin? d« ces deux îles serait V
j«inaJi désert et inhabité, sans déroger aux droits de propriété de h
Porte.
Elle s'engagea à effectuer ce déplacement dans lé terme d'aae année
et a teou parole. H oe parait mÛnie pas fpi'elle y ait dérogé dans ces
ilemiers temps.
Elle s'engagea aussi à faire poser des signaux sur toute la ligne dd
démareatioD par un commissaire ottoman qui l'entendrait avectiD com-
missaire russe. Cette condition fut éludée. Mais, lors de la reprise de
la négodaiioD collective en 18'I0', on convint de faire vérifier l'exacti-
tude de la li^ne des signaux par ao Rue&e^ sans lui donner de caractère
officiel el en le rauniisaQt d'un sitntde 5rm&D de voyageur. Reste k
exécuter cette clause et à veiller sur l'observation de la convention en
son entier. (Juanl aux autres questions, elles demeurèrent en suspens
ua ne furent décidées iju'en partie et en prindpf, de manière à ne pou-
voir être considérées cumme arrangements déGnitirs qu'après la con-
fection et la mise en vigueur de toutes tes dispoeitions réglementaires.
Voici l'état où cliacune d'elles fut laissé* en ISîl :
I. — Interprétation de t'articie VI du traité de Bucarest.
Litlorai miatiqui. — La Porte redemande les places d'Ânacra,
Kembal et Sohoum, ainsi que rartillerted'Anapa. Elle ne reconnaît pas
à la Russie la poeses^ioD lâ)Jtîtime de la Géorgie^ de la Miagré'ie, du
Gouriet, de rtmirète et n'a jamai.'; voulu accorder de Crroans auxhabi-
tanl£ de ces pays que sous la dénomination vague de mjets ruisei^ sans
y indiquer leur origine.
La Cour impériale veut le maintien du .i(u(u çuo sur la ligne asiatique;
la reconnaissance forineik de la posse^ssion des provinces ci^dessas;
lu répreseioQ dee briganduges comiiiis sur no? frontières par les peu-
plades soumises à la Turquie et du trafic d'esclaves.
La Porte, sans parler de ce dernier point, assure qu'elle ne pourra pas
réprimer les violences dont on se plaint, tant que les places fortes ne
lui Beront pas rendues. Il est à observer que le langage {)/]ifa«{ des deux
gouvernements n'a point varié depuis 181H. L'interprétation que chacun
d'eux donne à l'article VI est contradictoire et n'a pu être conciliée. La
Russie avait proposé d'abandonner 1& discussion sous ie rapport du droit
<M de traiter bous le point de vue des convenances mutueilu; mais la
Porte s'y est constamment refusée et persiste à réclamer de droit.
Pour îooyçin terme, le sultan s'était offert en 1819* à ratifier l'article H
secret qui accorde à la Russie une échelle $40$ rorlification sur lo
Phase, à condition d'évacuer préalablement le reste du UttoraL 6a
Majesté impériale n'y a point adhéré.
1. Dépêche du baron de StTOgapoff do t0-'î2 septembre 1820, n* lU
2. Dépêche du burvn de StruganutT A» t"-13 mai 1819, n* 68.
U HDSaTG ET LA POSTE niTOHlNÉ DE ^9^2 k 1826.
304
Dans les ouvenures con/ideniieUes ilu priQce Callimachi*, au nom de
Haipt, on trouve la propaBÏtion'o de céder à la Russie tout le littoral
entre Pbach et Anacra, depuis deux heures de dislance du premier
jusqu'à quatre lieures de diGtaoce du .second, et la forteresGe de Kemhal
située sur la ligne du littoral, saut exiger la démolition de Kili el
dlsmaïl g. C'eet toujours la teneur de l'acte séparé modifié k notre;
avantage. Le prince Callimachi promettait aussi la reconnaissance dei
pays susmentionnés dont la Hussie est en possession réelle.
Sa Majesté l'Empereur, de son coté, a autorisé le baron de Stroganoff'
k Taire pressentir aux Turcs la reslitulion éventuelle de Sohoum s'ils
Kengageaieat à prendre des mesures efficaces pour faire cesser Ifs
désordres et le trafic d'escSaves sur nos frontières. Cette détermination
n'a jamais été communiquée ufGciclieaient à la Portt:. Le priace Calli-
machi et Hatet en ont eu connaissance, mais elle ne les a pas satisfaits.
Depuis, Ba Majesté s'est décidée à ne remettre Bohoum^, ea cas
d'arrangement déGnJtlf, que dans quiûïe ans. Elle a consenti en der-
nière analyse à resliluer aussi Anacra dans le même terme.
Cet ultimatum n'a été proposé aux Turcs d'aueuae manière : et lu
question asiatique n'a pas été discutée dans les conférences de t820
et 4821.
11. — Arlieie Vf II. Affaires de la Sente.
La Rnssie insiste sur la stricte exécnlioa de cet arlicle et sur le mode
qu'il prescrit pour régler^ de concert avec les Serviens, les avantage»
stipulés en leur faveur.
La Porte soutient qu'elle a rempli les obligations qui lui étaient
imposées, au moyen de firmaos accordés de proprio molu et que le mot
de concert ne se trouve pas dans le texte turc du traité. Elle a, cepen-
dant, reconnu que la Cour impériale pouvait )ui demander compte de
l'exécution de l'article VIII -t.
La question servienne a donc deux parties distinctes : le mode de
régler les privilèges de la nation et le mode de garantie. Sur ce dernier
point, aous n'exigeons que la déclaration des volontés du sultan et la
Conamunication officielle du diplû-me organique (liattl-chérif) qui
doit les sanctionner ", Le prince Callimaclii l'accordait au nom de Halet.
Quant au premier point (le mode de régler les privilèges), la
Porte, sans avouer son obligation de le faire de concert avec les 3er-
1. Dépêche du baron de Stroganoiî du 0-21 juia IflîO, n" 13, secrète,
2. Dépèche du miaistère de Pollava du 3-1 S août ISSU.
3. Dépëchei du miqiatère des W septembre et 29 octobre iWlO.
4. Vof. Dépécbe du baron de SlrogauotT du 16-28 féfrier ISIT, n* 43.
b. Voy. Observations sur le projet d'un arrattgement complexe dam la
«lépéche du barun de SirogaDolT du 20 juin-2 juillet 1818, n* Itl, et celte du
ininlBtère du 3 août 18^0.
302
M|Su!ifita rr DoccirtitTS.
visa», a lenté d'obtenir leur ndbéiioa aux avantages qu'elle voulait bien
accorder.
Le protocole d'une conférence', tenue le 17 février 182i entre les plé-
uipotetiii aires otlomaoB, Uamid-Bey et le prince Callîmachî et les
(tépuléa lie la natiun, expuse à l« Tuis leurs detnandee et les inlenliuas
(lu divan.
3uii le précis de cette conrêrenoa :
Libertt plêint et entière du culte f
Répondu : Il eel possible que le sultan y consente.
Principauté hérédttairt ?
Répondu . Il est impossible de aonomer Mllosch prince hérMilaifo*
par lirman, mais ij reatera cbef suprême de k Servie el, après sa mort.
la nation pourra cboisir ua autre à sa place.
Héunion des diférenls impôts en ttn seul ; rt'.union des dùtriels détachés de
la Servie ; abandon aux Seruieru des hkm apixirtenani dans le payi à des
Turcs, à charffe d'en payer te retwnu conjointement avec la tribu 'f
Bepimdu : Promis d'aviser aux moyens de contenter la nalioa sur op«
divers point?.
Administration mlérienre : juridiction; Sinalf
Répondu : Eu déclarant quil était inutile de faire mention de oea
objets dans les Grmans autrement tgu^en termes généraux, les pléaipc»-
tentiairea ont fait espérer qu'ils y seraient indii^aês conformément à la
requête.
Liberté de cmmneree ; permission aux néçociants servient de voyager en
Turquie avec leurs propres passeports et sans payer l'impôt d6 ftaya.
soumissiifn des nigocianis étrangers établis en Servie sujr règlements du
pays ?
Répondu : Le commerce est et sera libre; oa arrangent t'aSIire dee
passeports; les étrangers ne pourront être soumis qu'aux rôgletoeill*
prévus par les traités avec leurs cours respectives.
Hôpitaux; phartnaeies ; écoles; imprimeries f
Répondu : Accordé, mais il n'en sera parlé dans le firman cju'en
termes généraux.
Défense aux MusUrtmans, autres que ceux appartenant aux garnisons, dt
s'établir en Servie f
Répondu : Les piénipotenliaires ont donné quelque espoir que cette
défense aurait lieu. D'autres articles contenus dans la requête de la
nation et tous peu importants, excepté le port d'armes, devaient être
pris en considération plus tard*.
1. Voy. Dêpéclie du b&roo d«t Slrouiinoir du 19 férr!er-3 mars 182t, n' S.
2. Le projet de règleroeal en faveur des Serviena, rédigé p«r le bAron de
StroganafT, se trouve dans ta eorrespondanee avec l« mistslère (lit18, n* \\\\.
Il renferme eolre «Utm el<iu»m : \m diminuttoii du Iribul; la rédurliou <\t» gar>
nisaQ& turques; la rèaidenM d'un coniul ru&se â Belgrade et li'iiti ilèi<ut<- ser-
vies & ConstanllDople, sous la sauvegarde du droit des gens et la garantie for-
U R0S5itK BT LA POITK UTTOMAIIK BE (S (2 A 1826.
,103
f droit (le la Uuasiei d'avoir un consul à Belgrade c£t incontesuble'
tnu de Carliclfl bi du irâilé de Commerce. Mais elle coDieat II ne
que daog irois uu dm; aati.
Itl- — Article V. Affaires des prindpautéi.
' Li Ruasie avaîl demaadé que les privilèges des deux priDcifftulés
raswDt confirma lous M girtûtie «t remi»«D vigueurdans Louieit l«urs
eUoMf; qtaê la Porte fît joair cos provinces d« l'exemption de iribu,
iatlptllét par raflic!t> V, ei les indemiiis&i. des charges illégales suppor>
|ltes depuis f SI?, après due vénficaUon.
Elle propo«ait au gouveriieineiii Turc d'évaluer cas charges en masse
'«( d>n con]|>enser le Tnontaot par des coaceesions à l'avanla^ des deux
pijn.
Ea faisan i valoir des circonstances extraordinaires^ l'envoyr de
, St M^este aonlint par le fait trois poiats essentiels :
I L* racoootiesuice rorniellct des privilèges exisLauts ;
Le règltment d«s Impôts sur le pied de 1804;
^^& l'invioUbitité du terme septénaire pour les Hoi^podar*.
^B) revanch?, le droit implicite des représentations ou protestations
^^BootMSé aux consuls russes et la Porte refusa de répondre des exac-
HPi commises par les Hospodars. Ce ne fut qu'à k fin de I8'20 que les
'pténlpote Dtiaï res de la Porte se TB.pprochërent graduelEpment des bases
nrmocées. Les conférences décisives pour les principautés eurent lieu
^K9 novembre et 23 décembre IS'^O, les H janvier et 2? mars 1821*.
^^o y passa en revue les articles des liatti - chérifs enfreints ou
tombés on désuétude, en promettant de renouveler intégralement çeé
I^BMCtiQii». Od arrêta, en principe, les dispositions suivantes :
HUstitulion des terre* usurpées-, — défense aux soldats Turcs de
péojitrer dans rîntêrienr des provinces; — remise des transfuges sur la
demande des autorités^
Nécessité de se concerter avec la Russie pour augmenter les contri-
, bnUons dues à la Porte;
CoDtcUdftUoa du terme septénaire par une clause nouvelle sur le cas
d'abdication. Admission explicite du droit de représentation descoosulK
niMea dans les alTaires administratives et de leur interveolioa pour
fixer le prix des fournitures. Confection d'un nouveau règlenteot de
Ekces avec \t> concours des deux divans et râMeoUment de Peavoyé
tutsie; — limites de la list^* civile des Uotpodtrs;
ie la Coat linpèrlale. Mais <*« projet a'ajruit iamt-h èU tommueAqat 1
ni « sia plêaipoteiilîairei e^l liors du tialu çuo <le li néflociatJon.
iMpêche du ministèns du i «uùt l«2u.
iVoy. Dépecbe* da b^mn in Siro^^aott du 14-% décembre 1620, n- \^,
Ift féTrtcr>} mors «1 du l(Vt% avril 18:21, o" î et 2L
soi
niLinCtf ET DOCCME^TS.
Déren&ê tle conimindre les babitanls à servir hors du paya; — p&ye*
awol exact det ouvrier» et chariots employés aux forteresses du Daoube;
— payement des fourDÏtures en bois. Promesse de remédier aux abus
des privîtégiée (Poslouscbniks el Socotelniks) , de concert avec
l'envoyé de Russie el sur des reagei^eœents positifs*. Enfin, pour
indemniser le« deux provinces de6 charge* illégalee^, les plénipoieu-
Liairee otlomans accordèrent une exemption dei tributs directe pour
deux ans et ta liberté de commerce avec quelques restrictious néce^»
saires conseaties par le baron de Strog&noff. Ils s'engagèrent aussi à
tolérer ['élabliBsemenl des quarantaines sur le Danube sans les près*
crire formellement.
T/es troubles, toujours croisaaots à Constantinople, empochèrent de
régulariser en ajipHcatwn de^ principes convenus cette partie de nus
griefs. Au contraire, la marcbe des troupes ottomanes contre les insur-
gési motiva de nouvelles propositions et protestations de la part de
l'envoyé de Russie : mais elles furent rejotées et formèrent ainsi mun
seconde série de négociations relativement aux Principautés.
IV. — Btlatiom commerciales.
Le détail des atteintes portées par le gouvernemeiit ottoman à
liberté et à la sûreté du commerce russe, ainsi que le mode de répar»-
tion exigée ee trouvent dans la note du baron de Strogiiooi!' en date dLi_;
24 janvier-5 février 1817 2. — Il y demande ;
1* Un sened (acte) pour renouveler et expliquer tes garanties di*
Tarticle VU du traité de Jassi contre les déprédations des Barbareeques.
2o Un autre acte (enregistré dans tous les tribunaux ottomsnsl
pour consolider iee avantages assurés à la Russie par plusieurs articles
du traité de commerce relativement aux vérifications de propriété à la
levée des probibitlons, aux acquits des douanes, à l'exemption de toutes
perceptions non stipulées, anciennes et récentes et aux sauvetages.
3° Une déclaration pour faire jouir les Russes des honneurs et privi-
lèges qui sont ou peuvent être accordés aux nations anglaise, française
et autres.
I. Vof. Pratocole de Is caorérence du ^1 mars tS2t. (Stroganoff, n* 21. |
1. Les Bâpt tAbleaui produits par le baron de StrogADotiT dan& Is conférsoce '
du 19 noTembre 1820 perlent les dommage» résultés depuis ISl'î jusqu'en IRIH
est. réquisitions illégales de U Porte et de la différence entre lei pn\ coursnl*
et caai des fournitures a» delà d« 33 roiliions, dopl plu* de ^1 pour la Vaiic
chie el 12 pour la Moldavie, En outre, le montuit des eiaclions de rdrndjap.»!
évalué à 34 tnillious; il n'est mis sur le compte du prince Catlimiictji [pitolpo-
tentiaire présent) que la somme de 218,000 pusires, — Les larv, aynnl eu
GoDimuaication officielle de ces états et s'élsnt inoairés aisex dacvirs p.tr U
suite, le mode de véMalioa par coTnttiisuire n 6té abandonné comme superllu.
3, Voj. Dépêches du baron de Stroeaaoff du l"-13 fërrier W7. n- M, «t du,
20 jnin-l" juillet 1818, «• m.
U «UâSIB ET U rOVTE OTTOMiRR ftt 1ÂI2 k I82(}. SOS
i* la coaGrœaiioQ du droit d eublir des cuasuU dans touie l'étendue
d« la Tnrqalc, sans restriclioa.
I/M méme'8 moiifs de plaintes qui aviuent nécesaîté cos nestirefi de
précaution se reproduisireni souvent depuis IfiiCi jusqu'au 1821.
Li Porte y tît droit plus ou inain^ eftîcacemenl sur les insUncee de
l'envoyé de RuBSie, maÎB n'accorda poitil les actes formels qui devaient
sfcnfir de (garantie pour l'avenir.
A répc»{ue de l'insarrectîoQ grecque, le commerce et la naviption
rutMj, ainsi rgue la s^ûreté personnelle dis sujets de Sa Majesté, furent
rxposés i de» veïattt>n& et des violences de tout genre. Le baron de
titntgtnoff quitta Gunsianiinopte mm en avoir obtenu le redressemeuL
V, — Rtdamations partieuliires,
La Russie reclama des indetnnîléB pour cens de ses sujets qui ont
fuuyé âes perles en Turquie, en y comprenant (aux icrnieB de l'ar-
licl* X^ Iflï prétentions dont l'effet a été suspendu par la guerre.
Cv^ p«ri«ft ont résultt^ des captures des régences barbaresques; des
BxpliscatiouE au mument de la mptore en ISOG; des vexations do tout
({•are ex«rr.ées uu toléreee par le gouvernement ottoman*. La Uu&sic
draiande de plus, en venu de l'amnistie stipulée dans l'article II, la
nttitulicm, i-n nature ou en valeur, des biens de quelques familles
KrecqnrJ compromises durant les hortilités^. La Porte opposa à ces
rrclaoMlioDs divers prétexta? : tanlOt des ordres répressifs od restés
Harbaxetques, tantât le manque de renseignements on des dénÔ-
Ittons : elle coasidvta. Ic$ coutiscaiton^ de 180G comme dei> repré-
MiUet pour les pertes des Musulman» à cette époque dans les priaci-
kutés*. Le baron de Slroganolf*^ admit en principe ta nécessite de
Itiifaire également les snjeti des deux puissances dont lea demandes
I. Ces ditene* réclanintioni soat consignée'» et ^pëcifiées dans (dus de
%t} luilti offieittïti «le U. d'IlalinSiky. AvaDl «té mentionnées d'ttpréit c«lle bïM,
d4nt le* éist» reini» a la Iourte le 2 décembre IStC, elles furent, tlepuit, rigou-
rru»em«nl t^riliee» p«r le c«inilè élabli près la missiun d« Conitlaolinople,
c«a{iiTm4menl lui ordrw de la Cour impériale, »i>r le tu de» pi^i» prubitnieg :
le montant de» pertea réelles fut réduit A euviroa «119 mitUon* «l dent de
fiiatlrrt turque» dont 'i,7'H,ù7Û pour le* dépredsltoos barbareiques avant la
Kit<irn< dr 18(X!, 539J81 pour la valeur des vaisseaux et msrtbandiset cooii»'
^ii#ii nu miitnrnt de U rupture cl ^^,9^"} pour lea veialioDS commises de
\hV2 A I81f>. Il fâtil Mjauter A celte lomiuc ta valeur des bienii tmmeublu
rutevèi aui ruuiilleit Itcruky, Urio, Yptllunti, Persiasi et Catiejui.
:!. Ytij. Note retptxiaivo du KcU-KtVendi, «in d.Uo du 'i-\?> février ISI7. (Slro-
■oir, n' 41.}
'8. Ln pertes d<» sujets nttomaB* furent portées par le Rei«-Kffen*U mèfiir
■Ole do i'\f> fétrirr ISIl) à l'>,W>> klloii dr griirm, »lal« par J>» couunandaolt
IMB a Calati rt Rrini, «I t î'i,2'Jl piaatre» en nunnUaire.
«. Vof. Mute à la Porte du U2U itian 1817. (ttlra«<im>IT. n* Mi.)
Rav. HisTOii. XGI. t* casc. 2U
306 M^LARGIS BT DOCOMEIfTS.
seraient reconnues légitimes et proposa la formation d'une commission
mixte pour cette vériScation. Il proposa eusaite (en 1820) an arrange-
ment et une liquidation en bloc des prétentions respectives. Aucune de
ces mesures ne fut adoptée par le ministère ottoman.
Lors de la reprise des négociations, en passant en revue tous les
articles du traité l'un après l'autre, on ne parvint point au dixième, qui
concerne des affaires particulières suspendues*. Mais on rattacha à l'ar-
ticle II la restitution des biens confisqués sur les familles grecques émi-
grées'. Les plénipotentiaires ottomans promirent de rendre ceux de la
veuve Benacky ou de l'indemniser, pourvu qu'en sa qualité de Raya
elle s'adressât directement à la Porte 3. Ils convinrent de nommer une
commission mixte pour examiner les réclamations du prince Ypsilanti,
mais elle n'eut aucun résultat. Quant à MM. Persiani et Gatacazi, le
prince Gallimachi voulut persuader au baron de StroganoS *, dans an
entretien confidentiel, de faire indemniser le premier par la Cour impé-
riale et le second par le sultan à titre de munifUenee : cette offre fut
rejetée.
Ainsi, aucune des réclamations particulières antérieures à 1816 n'a
été satisfaite par le gouvernement ottoman, ni même convenablement
discutée, quoiqu'elles fussent appuyées pour la plupart de titres irrécu-
sables. Mais leur ajournement ne saurait en invalider la justice, vu que
le ministère ottoman a été plus d'une fois obligé de convenir dans ses
notes officielles et dans ses conférences avec le baron de Stroganoff que
l'examen régulier de ces prétentions était requis par les traités et devait
avoir lieu.
(Sera eontinui.)
1. Vo;. Protocole des conférences du 19 août et du 27 septembre 18W. (Stro-
gsnoff, n" 114 et 134.)
2. Voy. Protocole de la conférence du 19 août 1820. (Stroganoff, n* 114.)
3. V07. Dépêche du baron de Stroganoff du 19 fëvrier-3 mars 1821, d* 3.
4. Voy. Dépêche du baron de Stroganoff du 1"-13 novembre 1820, n* 134.
>.
BULLETIN HISTORIQUE
FRANCE.
LA sitoation ds i>'bmsrionsmbnt SUP^RIECK.
'IVotts r«coniinat]d(in9 ù Ions ceux qui onl â ceBur notre grandeur
n&tionale Al nolrn progrès, nuti seuleinenL inleliecluel, mais maté-
riel (car lu puissance mal«rielle d'une nation esl eti fonction directe
de sa puissance intellectuelie], de lire et de niédiler les deux Cahiert
de la Quinzaine (Paris, 8, rue de la Sorboiiine] consacrés par M. Fer-
dioaud Lot à la Situation faite à Vensetgnement supérieur en France.
Je dis : médiler, car ces f»etils volumes sont hourres de chiffres, el
ces ebiffres, qui âont éloqueitls, :ïU^gèrenl une fouli? de rèllexions.
Ue eommentaires de M. Loi, d'une ncLleié et d'une sincérité qui ne
Ifliaeeal rien à déâirer el que plusieurs irouvcronl cruelles, sont
•obres el sont loin d'épuiser un des sujets les plus dignes de retenir
raUenlion des liuinmes poliLiques comme des hommes d'elude.
La thèse que soutient M. Lot, ~ et qu'il prouve, — esl que la
France, malgré tout ce qui a été fait depuis trente aus pour notre
eatcîgnenu-Ml supérieur', est dans un état d'inrériorilé rt^greltahlc
par rappurl a l'Allemagne et que, d^autre part, il serait relativement
facile, avBC peu d'argent et avec une juste appréciation des lacunes
de notre organisation, de metlre noire enseignement au niveau de
ce qu'il doit être. La France ne peut pas, sans doute, avec ses
8S millions d'habilarits, faire ce que fait l'Allemagne qui en a plu$
de fiO millions, pas plus en matière d'enseignement qu^en matière
rmements militaires. Si elle prétendait le fairR, elle s'épuisenît
icièrotnenl, et la prospérité financière esl l'élément le plus impor-
Uol de la défbnse et de la prospérité nationales. Mais la France peut,
sans s'épuiser, faire très bonne figure à côté de l'Allemagne. Le tout
1 J'aurild atin^'' ijuf> M. I.ot commctiçAt par r,ip|)i^ler rapid^ttitiit Irit |>Hnrî.
|aiit ré*altaU île r«ll(.< trati%ri>riniiliati <le iiolrf niiMignetneot iU|)ërii>ur, Si l'an
Mage i ce i;u'U était Knc^ire «n llSIO ri <|ii«< l'urgini^slioii >lvt t'tiivtmiiét itule
lia 1896, un eil t«n(é A'étre fucore jilu!> rrup{v^ tien |>ru|i;fèi «tcompli» ijuc de»
itatan dont Oflui twiitTron». Ktl* (t e*l tion >)u'oji it^u* montre cet lacuaei
ponr (|ve noni IriTatttiuii» muraftuwownl i In combler.
Je rub^"^»^ ^f ^;;h d'un sï^^«'^ \^'t*«^e "«'^^'^'^"ILT^.nme
«* oar semaine v^-
Lue pto^°"«^ ^ "\o. trois «^^^^"^^^^ .p...«^ «" ^^éS appro'
^''^"^"^^^'c^mmeat °'^''^t«^,ï dVrudUiao-' ^^.^^,e.'- Par
*»•
j»t^
'•«-w^'
riutcB.
30»
II croil, avec raison, que leur diinimiiion i>e profltcrail 4|u'â Paris et
non à ta province, ivl quand je dis : profiler, j'emploie unclncn mau-
vaise expression; car la plêlhorR d'éludiaoU à l'aris l'I l'anèmip des
l'niversiléâ provinciales eâl un malheur ualional et un itialticur pour
PiTin inénie. Flicri n'est plus intoressanl que les indications dontices
par M. LoL sur la manière de vivifier certaines Universités, celle de
r,acn piir «xemple, qui pourrait devenir un centre d'attraction pour
la éluiiiuiits anglais el américains.
Les Universités provinciales ont, dans ces dernières années, fait
des efforts considérables et accumpli dos progrès sérieux. Elles oui
crét? des enseignements nouveaux, des instituts scientifiques. Mais,
quand oti y re^çarde de préii, on est obligé de reconnaître que la plu-
part de CBS créations nouvelles sont d'un ordre hier) plus pratique
cnutre quescienliflijueet --uppléenL moins aux lacunes de l'enseij^ne-
menl supérieur proprement dit qu'à l'absence d'enseignement lecli-
nlque et professionnel supérieur. On créedans les Universités des écoles
d'borlo!i;erii%d'<»nologte, de brasserie, d'ingénieurs de tout genre; on
;i donne des diplômes de con tréma jLres; el on reste encore dans celtt;
voie de l'enseignement tectniique supérieur bien au-dessous de œ qui
âc rail à (^barloUenbourgou dans les Polytecbnicums de Zurtcb ou de
.Uunich. Néanmoins, ces efforts sont 1res intéressanls. La science
comme rinduslric y trouve son compte, et, d'ailleurs, quelques créa-
tions d'un caractère purement scientifique ont aussi été Tailes,
M. Loi traite dans un appendice d'une question d'une aclualilo
brûlante, celle de l'École des chartes, Celle École, qui est une des
p&rUes les plus vivantes, les plus originales et les mieux organisées
de n<>i I ' I iiseignemenl, osl menacée de mort par un projet réceol
de rc" ion di^s archives et bibliothèques, excellent d'ailleurs
dans prus({ue toulvs ses parties, mais qui supprime la disposition lé^'ale
d'après laquelb* les arcbivistes des Archives Uritionales et departemen-
taleâ doivent ^Ire cht^iisis parmi les archivistes paléographes sorlîs de
rScole des charb's. Désormais, si le projet proposé à la Commission
des archives et bibliothèques par sa suug-coni mission des archives
ttt adoplé, les archivistes seronl recrutés |>ar un examen spécial
auquel pourront se présenter également les élevés diplômés de l'École
(les chartes et les licencies d'Iiistnire munis du diplôme d'études
!»uperieures. Li compétition entre les charlistes et les sorbounicns
lur ce nuiive*HJ diplôme n'avons-nous pas déjà Inip de diplùmos!)
'créera rapidement les infime?* rivaliU'S qui existaient naguère entre
oormalîens et sorhonnicna pour i':igrégalion et qui ont amené la
lloQ de l'École normale avec la Sorhonne; elle amènera avec le
I la suppression de l'École de^ chartes, ^i elle ne meurt pus toule
d'inaniUon, parce que les candidats aux ronclions d'archivistes
3iO tDLiBTin flISTORIODR.
préféreronl les études moins assujétissanles de la KaculLé de& le
ou Ton o'exige aucune assiduité scolaire, à celles de TÉcote des'
charLea, qui oblige ses élèves à suivre régulièrement des cour*
nombreux et à passer, outre rexamen d'entrée, sis fxaraeus seraes-
Lrtels et une thèse. La suppression ou l'allkiblisseiiieol graduel rfe
FÉcole des chartes sera un véritable désastre pour les études d'histoire
en France. Il suffit d'avoir suivi ses élèves, les travaux présenta j>ar
eujc cbat]ue année comme thèses, les inventaires sortis de leurs
TTiains, pour savoir quelle exci^llente pri^paration critique ils reçoivent,
et tout ee que l'École des chartes a fait depuis trois quarts de siècle
pour la connaissance de noire histoire ainsi que pour le classement
et ruLilisation de nos archives. Si les travaux français tiennent
aujourd'hui un rang si éminenl dans la production bijtorique géné-
rale, l'École des chartes et l'École de« hautes éludes y ont contribue
pour une large part à cûté de l'École normale. C'est sous rimpulsioo
de ces Écoles spéciales que les Universités ont à leur tour exercé sur
Pérudilion française l'action qu'elles exercent incontestablement
aujourd'hui.
On emploie pour défendrp lit prélendue réforme qu'on réclame
deux arguments ', d'un cùté, on dit que le privilège attribué aux
archivistes paléographes est un monopole et qu'une démocratie ne
peut admettre de monopoles; de Tautrc, on dit que l'École des
Charles ne s'occupe i[ue du moyen âge, alors que les archives con-
tiennenl plus de papiers moderoes que de papiers du moyen âge, el
que les élèves de l'École des chartes n'ont pas l'espril suflisamment
moderne. Ces deux arguments ne supportent pas l'examen. Si l'on
admellait le premier, ou aurait là un singulier exemple du pouvoir
et de l'abus des mots. La loi qui réserve aux archivistes paléographes
les places d'archivistes ne constitue pas un monopole, car l'Écote des
chartes esl ouverte à tous ceux qui sont capables d'en suivre les
cours; elle constitue une garantie bien plus encore qu'un privilège*.
Ses cours sont organisés de telle façon que des élèves de la Sorbounc
ou de l'École de droit peuvent très bien les suivre. Le privilège des
archivistes paléographes esl de la même nature que C4?lui qui impose
aux ingénieurs de l'Ëlâl celui d'ingénieur des mines ou des pont^
el chaussées, ou aux gardes des forôLs le passage par l'IuslilMt
agronomique. Ost une garantie de capacité, rien de plus. Si on
transporte le privilège des archivistes paléographes aux titulaire
d'un nouveau diplôme auquel pourront aussi prétendre les diplômé
1. ie ne ili^ntaDile pa» d'ailtinrs (tuitr !«; rharlislea un |>ri*nèfe abMln rin
peul orKt&iscr à cdté àa diplôme actuel d'arcbivislti |jaléo{{rapbe uo autre
itiplùme qui sérail exigé poarétfcarctiitistedaaa les itiiuiiUre& el les airltlriïs
«Jminislrativi?».
rsiTlCB.
311
CUsloire, on aura simplemoni substitua un privilège a un autre,
4», poûf employer le mot dont on se sert comme arme de ^tuerre
cnnlre l'^^cole rlss cbarttis, un monopole à un aulre. La seule i^ues-
UOD inléressant» est de savoir si le nouveau système oETrirn les
méats garanties fjue l'ancien. Or, je ne le peus« pas. Ce qui
importe^ ce n'es! pas te ilipldme, mais itss éludes que le diplôme
«atige. Or, le diplômt d'arcliivisle paléographe eiige trois ans d'un
apprentissage Iriîs rigoureux, des éludes omlrûlées sans cesse qui
font vrvre les élèves peudanl trois ans au milieu des documents
d'AfCliive», dans une disciplina qui donne les babitudes de travail
régulier et l'esprit dwrdre et de critique nécessaire pour Tormer de
bons archivistes, Je ne croi$ Taire aucun tort à nos diplômés d'his-
lolre en disant quils ont peut-être l'esprit plus large que beaucoup
tic nus chartisles, mais des habitudes d'esprit motus méltiodîqiies et
qu'ils seront moins bien préparés aux fonctions d'archivistes.
Duant à l'autre argument, il ne me parait pas plus solide. Il est
très vrai que l'École des chartes s'occupe surtout du moyen âge et que
sa disparition porterait un grand préjudice aux éludes d'histoire
médiévale. Mais c'est (jue les documents du mojen âge sont les plus
diniciles a comprendre et à classer el que, d'autre part, c'est leur
élude qui (leut le rateuï former aui méthodes critiques. Un étudiant
rompu à t'élude et a la critique des documents du moyen âge saura
Iréfi file s'appliquer avec succès à celle des docuruenls modernes, et
l'inverse n'&st pas vrai. Mais de plus, il est Taux que l'École des
chartes ne i^'occupe que du mo.ven âge. Elle pousse l'étude de la
paléogra|)hie et de l'archéologie jusqu'au xvi' siècle, l'histoire du
droit et des inslilulions jusqu'à l'Empire, el, s'il serait désirable en
i'iret que In partie moderne de l'enseignement des institutions y fût
reiiforeée, l'École des chartes réclame cette extension depuis long-
temps, et la réalisation de ses vœux n'est qu'une qucslion budgétaire.
On mêle enfln une préoccupation politique à cette question de
science et d'enseignement. On prcttind qu'elle forme des réaction-
naifes. J'ose à peine discuter cet argument, cl j'ai quelque honte a
mêler la (lolilique a celle question de (tédagogie. Il est vrai que de
tout temps des jeunes gens apparleiiant aux classes riches et conserva*
irice» ont fréquenté l'Ecole des chartes, el il est possible qu'ils- y
russcnt allirés («r les souvenirs de l'ancienne l^raocc. Mais est-il
mauvais qu'il y ail une Écolo où, sous la direction des Quicberat ttl
des Paul Meyer. des jeunes gens élevés dans les idées du passé sont
viMius se former aux méthodes do la critique moderne? Esl-il mau-
vais que ces jeunes gêna, appartenant aux classes riches et portant
psriois des noms illusUres, se soient mêlé» à des travailleurs d'origine
plus modeste et aient donné aux yeux de quelques-uns une sorte
31 s ttttLtnif m^TOKiQirt.
do prestige aristocr&Uque aux foociious d'archivistes si mat rétrt*
buées? El prenez, je vous prie, la liste des élèves de l'École des
charte» qui ont marqué dans la science el l'enseignement : vous
verrez que les esprits modernes, les esprits ouverts à toutes les idées
libres y sont en immense rnajorilé. J'ajoute que vous y Irouverei en
grand nombre des savants qui ont publié d^excellents travaux d^his-
loire moderne. El dans une crise récente, si je me rappelle les noms
des bomraea qui ont été assez libres d'esprit et assez courageux pour
prendre en main la cause de la justice outragée. Je trouve au pre-
mier rang des noms de cbarlisles, Mejer, Giry, MoJinier, Paul Vlol-
let, Gaston Paris. L'esprit critique qu'ils avaienl reçu de leur édu-
cation s'est exercé cette fois sur une question suffîsammenl moderne,
je pense, et ils n'ont pas bit preuve de tendances très rétrogrades
Sans doute, on nous dit qu'on ne veut pas détruire TËcole des
chartes, qu'on veut la conserver comme École d'histoire du moyen
âge. Je pense que c'est faire injure aux Facultés des Jetlrfes que de
croire nécessaire de garder à c6lé d'elles une École spéciale d'histoire du
moyen âge, comme si elles étaient incapables d'étudier et d'enseigner
celle hialoire. Non, c'est comme école préparatoire aux fondions d'ar-
chivistes que je désire la conserver» et son mérite à mps yeux réside dans
son double caractère, scientifique et professionnel. Ceux qui en sortent
y ont acquis l'intelligence et l'amourdes vieux documents et ont appris
les procédés pour les conserver et les classer. On se trompe si Ton
croit que l'on peut enlever à l'École des chartes sa qualité d'École
préparatoire à la carrière d'archiviste et la faire prospérer néanmoins.
Elle s'étiolera, puis disparaîtra. Or, c'est un crime de luer une chose
vivante et (lorissante quand elle ne nuit a rien autour d'elle et sert
au contraire tout ce qui l'entoure. On sait quelles diftlcultés soulève
la transformation de l'École normale. Cette transformation était fatale
cependanl parce que son existence n'était pas en harmonie avec l'en-
semble de notre haut enseignement. Il n'en est pas de même de l'Écotc
descliarles, qui n''est pas une école fermée, qui est ouverte à tous les
étudiants après un examen, dont on pourrait, d'ailleurs, dispenser tous
les licenciés es lettres, et qui pourrait aussi, avec avantage, demander
la collaboration de deux professeurs de l'Université, comme membres
du Conseil de perfectionnement. Je crois être impartial dans cel le ques-
tion, n'appartenant pas a l'École des chartes, ayant été de tous temps
un adversaire convaincu des écoles spéciales fermées et ayant été un
des premiers promoteurs du rétablissement des Universités. Je con-
cevrais très bien, si nos Facultés des lettres avaient le développe-
ment complet et organique qu'elles devraient avoir, que TÉcole des
chartes fût incorporée a rUniversité de Paris comme Institut de
rUnîversité et même qu'on créât des luatiluts semblables oa pro-
FH*XC«
vinw MaH il faudrait imposer aux t^têves de ces Instilutâ ries coii-
dJLioiiii d'études, de scolarité et d'eiaraeus ^t?nîb1aljleâ a celles *\w
soal imposées aujourd'hui aux élèves de l'École des cljarles. Pour*
9i alors ne \xk^ liis^^cr celle-ci, qui est en réalité un InsUtul
ce de rUnivcrsitej coDlinuer son oeuvre?
G. MoNoo.
l'OBUCATlONS RELATTVKS A L EMPIRE BYZANTIW ^
I. Ol'track» i>'8»sB!nt,E. — Le cinquième tome de VUiitoirc uni-
penttU, que dirige te D' Mans IIëlmolt, coiiliDnt un apen-u de l'hÎB-
toire de la civilisation liy/Jinlinc dû au professeur to^ S^ut*'. L'au-
Wur a 8ti accumuler en i|uel<tueb |>age* un nombre extraordinaire de
faits intiéressaiiU, dont quelquL>s-uns ne s<jnl connus que par de Ires
récentes rocherchcs ; il a moins voulu ecriru une histoire des évéue-
meulit extérieurs de rfirapire byzantin quHudier le développetnent
de l.'i culture hellénique ,'iu moyen âge, Auaâi le* guerres et les révo-
lutions n'occupenl-elles dans son livre qu'une place restreinte; tous
teé eObrts se sont jiorlés sur l'évolution intérieure, le rayonnement,
les transforinationâ et la diâs<>lulion rie la société by7^nl)ne. La divi-
sioQ, cmprunlw; à l'histoire d'Égyple, en ancien empire (326-»67),
moyen empire (867-1 2G1), nouvel empire (42di-H53J, parait ingé-
nieuse. La raélbode, qui coiisisLo à iracnr a grands traits des
tableaux de la situation politique, de la société, des échanges d'in-
fluenoe, permet nu lecteur d'avoir une idée très nette de la place que
tient Byzancc dans la culture curo[>éenne. Nous citerons parmi ces
«pen-uSv dont quelquevuns sont très neufs, le tahleau de l'Orient el
de la vigueur du monde hellénique à la lin de l'antiquitér le récit du
règoe de Juslinien, l'analyse ries témoignages sur les migrations dm
Slaveft en Grèce, la description rie ractivité des Syriens du Tt* au
ynn' aiéclc (suivant une remarque très juste, cette activité s'exerce a
la même époque dam^ un sens religieux el commercial, du fonil de la
Csaule aux frontières de la Chine], l'étude des influences byzantines
^D Orient el vn <Jcctdent, celles des réfonnos |xtlitiques des empe-
V^ur:^ tco(K»claste^j de.'^ instilulton!« de l'empire sous la dynastie
■auoèdonlenne, de Taclion artistique de Byzaiice entre le if et le
Yiri* siècle et, eafln, des modifications profondes que lu conquête de
I. Voy. fSrt' hut.. t. [.XXXVU, |<. 3il.
î. WfUfftchicklf, V IW , |i ÎH-Mlj, Ldpzi« cl Vi«aoe, lîKW, In-»* (Blltlio-
ipbi*ch«ft ]n«ti(ur).
SI 4 Hn.lETTÎT DISTORK^rR.
1204 a fait subir à l'helténisirie. C'est un des premiers tableaux
d'ensemljle un peu complets f[ije l'on ail tentés du déTeloppemeiil de
la civilisation byzantine*.
Il 3era fail ici iisênie nu cûraplerundu des Êtuda ht/zantine» de
M. IhBBr^. Je (ne contenterai donc de signaler l'impOTtanee, pour
l'histoire générale de la société byzantine, de cet ensemble de travaux
qui montrent l'activité portée par M. Diehl en ces dernières années
dans tous lei damaines de l'érudilion byzantine : bibliographie, his-
toire d<5S institutions, histoire des moeurs, histoire politique el reli-
gieuse, histoire de l'art. Le dernier ehapitro sur les mosaïques de
Rahrié-UJami est une véritable révéJaLjon d'un art très dilTérent du
tjpe traditionnel des monumenls byzantins, he texte est entremêlé
de reproductions nombreuses de monuments, dont plusieurs sont
peu connus.
11. HisToinK DE l'Empiue. — M. F. Cdmoxt a étudié le témoignage
de la chroni<|ue syriaque attribuée à Josua Stylilès sur le terrible
tremblement de terre rfui ravagea en 499 le Pont et l'Arménie ■ sur
une longueur de plus de 300 kilomètres, dans les vallées de Ljcus et
de TEupbralâ, de îVéocésarée â Arsamosate^ ». Il montre que la ville
de Nicopolis détruite par ce calaclyûme n^est pas celJe de Palestine,^
mais, la métropole de la Petite -Arménie ^ fondée par Pompée
1. Çé et lé quelques erreurs et quelques lacunes : la décadence de l'Occident
au iT' siècle s'expliqoe par les iavasians germaniques du m' sit-cle qui ont
désorganisé la société romaine. — Il mi excessir d'appliquer l'expression de
I KastenBtaal u À l'étal romain ou hyxanlin ' rhérMttè n'; élait pas \cvi. ~—
P. H\ : l'él}inologi«> turque de Maniac«-s a Mi- coDl^slée par Gdzer {Kromba-
cher, Geich. d. hyznnl. liUer., 'i' (\(lîl,, p. 10(t(l, a. 1). — A la méuié page,
lire . la porte dot au lieu du trflnf: d'or de Thé«>doae. — P. 6'î ; le chiEfur è
déauibulaloire retrouv<^ à Toura n'appttrtient pas à In tmsilirjiie primitive^ luAis
à TiD édiflM du xi[* sitcle. La noc<:ella da Squilare est du xii* siècle, ainsi
que l'n montré M. Bertaux, — L« ohlé nrlisliquc de U querelle de» images
n'eîit guère: indiqui'. — Le coni'ile iconoclusle est encore plac<5 en 754. — 1^
tableau de l'eipansmn de l'ori. grec en Italie nu xi* siècle r-ùt dû dre com-
jdeU! par celui de l'influente diis moines bosilicns (voy. Cmy, fîtnlir mèri.-
dioualf. H l'empire btfzantin)^ — P. ItKl : les fiortriiil^ de salnl Sernin e( A^.
Véielay no sont nullement byzantins. — Entin on «êlonne, aprè» les copirux
détails consacrés au myonnemenl des inl1uence« by/.ttuirnes, do ne )»» voir
signalée leur port importante dans le dôveloppeiiienl de la Russie. ^- Dsn^ te
mOtné voltilne, l'éludn de M. von Scala e^t suivie d'une histoire de la Turquri-
d'Europe el de l'Arménie par Ziinmcrer et d'un chapitre de Paulî sur Ir»
Aibanais.
2. Étttdfi hyiantim$. Paris, Picard, 1905, in-8*, p. ■i60. M. Diehl vient •'.ga-
letnenl de publifr un rer.uri] im[iortaiU de t'igitres byianlinet ^Atii, \. Coliit,
I90G}, qui sera analy!^; dans notre procliain huUeltn.
3. La Dnirvction de Nicopolis (eitrait des BuUrUns de l'.icaitém%e ro^al
de Hflgique. Classe det lettres, w 6. juin 1006, p. 5â7-365|.
FRltlCC.
2)r)
à l'endroit où il avail remporté sa victoire décisive sur MiLhridat«,
et dont il subsiste encore des ruines considérables au village actuel
dn Purkii ». r.eB néant siamiques répétés expliquent autant que
les invasions harbares la décadence progressive de l'Asie Mineuro an
moyen &ge.
Malgré les ifavaux iroporlant^ dont l'époque de Juslinieu a clé
l'objet d;iu^ om dpniiériîs années *, M. Holmes a entrepris de décrire!
tnciyre. une. fois « ^'ige do Justinien et de Théodora^* ». Le premier
volume est comme une intix)duction à Tbistoire de l'empire byzan-
tin, el cV'sl à ce titre qu'il oITre quelque nouveauté; il monlre
ce (ju'élaient, avant l'avènement du Justiiiien, Otnât^uititiopleeirem-
pire. J/histoire de l'ancienne Byzance, celle de la fondation de Gons-
Lantinople, la description topograpbique de la ville, l'étude de
la 80ciétLt liyMiitine, ronneutun premier chapitre des plus attrayants,
e'cst un véritable voyage dans Pempirt; byzantin du vi* siècle; les
grandes liguer de Constautinople stt dégagent avec une netteté par-
hjta; le tableau dv.& diverses classes de la société, de leur costume,
de leurs habitudes, est tout à fait vivant. Un second chapitre
est ooneacré au règne d'Anastasc, le troisième ci i» quatrième au
gouvernement dit Justin et aux origines de Tbéodora. Le principal
reproche que l'on pourrait adresser à ce livre, d'ailleurs très cons-
ciencieui et d'une l(xture agréable, c'est de venir après le Justiuien
de M, Uieht et de ne tenir à peu près aucun compte des travaux de
cea dernières années. L'auteur ne semble guère au courant de Tèru-
dition française^ et la plupart des ouvrages qu'il cite 3«jnt antérieurs
a 1890. Quelques exemples montrent l'inconvénient de cette méthode r
une communication intéressaolt suivie d'une discus»iun entre
MxH. Lehman i-l Karolidis a été ikite au XUl* Congrès des Orienta-
listes, a Hambourg, sur Tetymologie de Bysanco el la découverte de
ce nom dans une chronique d'Aaarhaddon ; M. Holmes ne parait pas
la eounallre. — De même, il aurait peul-ètre hësilé a affirmer jp. 19)
que l'idée de la création de Constantinople date seulement de SâS
s'il avait lu la discusiiiou liil^reâsanlc dan<v laquelle M. Maurice
{Cenlenaire de^ Antiquaires de France, p. 2H\] reporte cet événe-
aent à 321. — La description du costume byzantin ^p »7) est très
ilioresque: elle eût oté complète si M. Holmes n'avait oublié un de
ses trait* les plus caractéristiques, la mode dc-i énornjes perruques
divbées eo deui h&ndeaux (Molinier, Êtudts d'histoire du moyen
I. Iil»hl, fiiidr tur Itrrnrfhal tir Ktinmar, IHJtlil, — L AfrU^v* t»fionU»r,
IW6. — JmttnKH et la ctvUiAnlioa fujinnUnt nu Vf tiretf, ItWI. — W. Hul-
Uw, TAf (hur,h tif tkf tijth century, 1891, «le.
'i, Th* A<jr of Jtuiiniaa and Jhtodora, I. I. L,oDdrt-s. Ilrtl. ISOâ, in-ll*,
p. Uil-363, iudoi.
3ir,
BrLLCTIK BtSTORtQrS.
âge dédiédf « V. G. }fonod, p. (i(-70. l'ari!!, I»9fi|. — Les fonc-
tions de police des tvredarii onl été très bien délermiaées paCj
M. Audollenl {9tém. frarchéoL et d'kùL, 1889). — Le « césarop
pisme * a sans doute été éludif' par Gfrorer, mais aussi par Gastiiid"
[De Cauloriié des empereurs à Btjzance pu matière de religion]. —
EnQo, sur les origines de Tbéodora, H. Holmes parait accepler fran-
chement loulcs les données des Anecdota de Procope. Il eût élé
nécessaire de justifier ce part», et, (oui au moins, de tenir compte de
l'excellente diacusston de M. DiehP, qui montre qu'on peut, avec
iguelques réserves, admellm le témoignage de l'Histoire Secrète, les
Byzantin* du vi' siècle n'ayant pas les mêmes préFentioiis que
Ws modernes contre le mariage avec une ancienne courtisane. U est
regrettable d'avoir a faire ces reproches a un livre qui est en somme
bien composé, écrit d'une manière agréable et claire et qui, avec un
supplément d'information, constituerait un tableau très animé et très
exact de l'empire byzantin a Favènement de Justinien'.
M. DiKHL a consacré ii l'impératrice Théodora un délicieux volume
où il claercbe, avec plus de détails encore que dans son Juitinien^ à
dissiper le mystère qui enveloppe encore la ligure de la plus célèbre
des impératrices byzantines*. Sans revenir sur le compte-rendu qui
a été feîl ici de ce livre, je veux simplement marquer la place impor-
tante qu'il occupera dans la galerie de portraits que les témoignages
un peu épars permettent de reconstituer et à laquelle M. Oiehj a
apporté une si forte contribution. Le problème des antécédents de
Théodora me parait avoir été résolu aussi déûnitivement qu'il est
possible de parler de dénnitir en ces matières.
L'histoire d'HéracUus de Sehêos, évêque arménien du vir siècle,
n'était accessible jusqu'ici que dans la traduction en russe de Patka-
nian (Saint-Pelersbourg, I8ti2j. M. Maclgfi vient de rendre un grand
service aux byzantinislea en donnant de ce texte important une tra-
1. Jutlinien et l'empire byianlin, cti. ii, t>l Thioiiùra impéralrict tlf
Bysance, l" fWftic.
». P, 43» : lire Ptiilo$l., Il, 18 ao lien de //. 17. — P. 129» : M. H. «emble
çfoire t\ue l« tnol domittus a est pas appliqua aax i'm(>ortMtr& avant Aurétien;
la vérité e»l qu il ijevipol odiciel sous t^ jiriac^. — P. i:iP il eM Taux de
représeater l'Occident comme plus hostile que 1 Orient à I etifiifflic imp-rwle,
du aïoinft an vi' siècle; entre ta cour d'Honoriit^ H «dIIg li'Arc^iJiiia, il n') a
[MLS la moindre différence. ^~ Quelques digressioDS AiM.>z longues ne sont gu^re
jualîfiées : M, 11. fait l'histoire du christianisme depuis ses origines et nubliit
H peu pr('s d'expliquer les diilicullès religieuses du vi' siirle. — U histoire if*'
Théodora nous vaut une étude inti'reÂ&anle, mais un p«u Inngui', sur linlluetir.c
{tolitique deH feniinea i\nm ran(i<iuito et sur l'bietoire de lu pruslîlution; il
eût mieux valu diaruler la valeur des l4^nioi|j;nages relatifs li TliitHton.
2. Théodora impératrice de Bjfiancr, PatU. Rey, in-lî, *. d , |t. 3U-
ducUon française'. Sebéos est contemporain des événements qu'il
racutite, el l>«*.iucoii|> ik faits de. l^hisLoire byzantine ne sonl connus
i)ue par sa chronique. Son récit va de la fin du *i' siècle (rèignp de
Justin II) ;i l'avènoment du calife Moavyah (6Ci). Il oJlre de pr&-
Jeux témoignages sur la politique des empereurs Maurice, Héraclius
^et Gunâtanl, mai^ le vcrilaMe centre du récit est formé par l'hiaioire
de» guerres d'Héracrm.s contre les Perses cl de la conquête de l'Ar-
néoie par les Arabes. On vt>rra tout k l'beurcquel parti un hi.storien
^d'Héraclius a pu tirer de ces témoignages pour renouveler rhi$loire
deoet empereur. La chronique de Sebèos contient en outre des docu-
ment» dé grande valeur. Gitons eu pariiculier la lettre de Modeslos,
arcliiprètre de Jérusalem, au « catliolicoa » arménien (détails sur
Toocupition de la Palestine [Vir les Perses, p. 70; ou y voit que pour
établir l'ordre et gagner ks populations chrétiennes ils expulsent
ins scrupule leurs alliés de \n veille, les Juifs), (le seul exemple suf-
fit à montrer tout l'intérêt que celte publication oITre aux étudc^s
d'histoire byzantine.
La publication de Seliéos [i}u'il n'a connu que dans rédition russe),
réelles de Jean de Nikiou, de Tabari et d'un grand nombre de sources
orientales ont permis à M. .\. pESNict: d'écrire une histoire cntiére-
meut neuve dMIèraclius et de résoudre un certain nombre de pm-
^blèoiefl délicats de l'histoire byzantine du tu' siècle^, firûce à
Perniœ, nous .^vons maintenant une étude vraiment scientifique
Mir un règne qui fui décisif pour les destinées de l'empire hyzaniin.
ites le& sources orientales ou ^^recques sont classée» el appréciées
inaaoe excellente bibliographie critique. Les sources orientales onl
Cavaitiage d'&lre contemporaines d'Héraclius et de combler une lacune
' tie la chronographie by/antine, qui n'est représentée pour celle
^(^ue que par la Chronique Pascale. M. Pernice a tiré un parti
excellent de ces ressources, ainsi que des poèmes de Georges Pisl-
^llès, qui formaient déjà la Ihtse du livre de UrapeyronV II a pu, en
latysanl dans le détail tous les événements de la vie irHoraclius,
létruire un grand nombre de témoignages apocryphes ro«;us par ses
prédêoesseurs sans aucune critique. L'exposé de quelques- uns des
iltaU obtenus montrera le mérite de ce livre.
t- HiiUnre tl'Iféractiut par iévét/ve Sebéot, tnadtiiAc! dr l'armthtien et
«no/^f. l'«ri», Imi'i, ii.tl ; Li-rwux, IWt, iii-t*, p. stv*lfi7. ~ U. Mariera tra-
luU tcuii'iii*>iit U S' guirl))' «te l oinM|{i-, la teu\v iju'un (luiMe attribuiT » ScIm^k.
I>l^ .* liutiiif l'i Uacliirtiun <U- lu t" |iarlic cl M. Maclrr lui-iii^iiii' viriil t]i>
<-Hlp ih' U ■.'' |uprt]«?, riiiii|iilAtiiiii «lu xi" *iiv\r uù l'on trouve les. ajrri-
•-iii|K>rrur« liyiantinti, rois «rtnénietig et MiMUide». {Journal
< |yo:>, |i. 121 et «ulï.).
i. I '■ l.rm-LuK H.m>nf<-, (JallelU, t90&, lii-«*, |». Xirii-W.
3- I' iviili |>u uillurr i|i)cl<|u^> fr<gmenl»dc S«bio».
Zift BfîLLrrtif ntsToivittOi.
Là révolle d'Héraclius contre Phocas est racontée pour la première
fois avec darLé. Jean de Nikîou montre que Nicelas, oouâin d'Héra-
ctius, ne s'esl jamais proposé d'autre bat que d'occuper l'Égjple,
dont la possession avait une importance capitale pour le maUre
de Constantinople et qui, en cas d'insuccès, devait former ume ligne
de retraite; la légende d'aprèâ laquelle les deux cousios devaient
rencontrer à Constantinople a donc vécu. Des détails du plus grand
intériil âonl donnés sur les difilcullés que Nicélas eut à surmonter
pour soumettre l'Egypte. —L'histoire des premières années du gou*
vernement d'Héraclius est aussi mieux connue. M. Pernice Eait justice
d'une autre légende d'après laquelle l'empereur aurait assisté avec,
indolence à l'invasion de l'Orient par les Perses et n'aurait commenoéi
a agir qu'en présence d'un danger immédiat. De nombrem témoi-
gnages montrent au contraire l'activité déployée par lléractiusdôsoa»
avèiieraenl à la campagne de 622. Sans, doute liien des obscu-
rités subsistent; ou ne sait à peu prés rien des moj^ens employés par
l'etnpereur pour contenir les factions du Cirque, pour se créer une
armée et rétablir l'ordre dans l'état. On peut du moins afïlrmer qu'à
peine au pouvoir, lléraclius commence la lutte contre le.'î Perses; dès
612, on le trouve à Césarée de Cappadoœ, surveillant en personne le&
agissements douteux de Priscus. En 614, après la prise de Jérusa'
1cm, il entreprend en Syrie une expédition, dont le plan bien tracé
devait lui permettre de diviser les forces persanes en deux tronçons;
rinsuniaance de ses forces l'obligea à la retraite. — M. Peniicé
admet, après de Boor jèdit. de Thèophanes], la réalité de la prise de,
Carlbage par les Perses et la lecture Kap^rjcàva. On ne voit pas,
à vrai dire, comment Sbabrbaraz, à peine en possession de l'Egypte,
eût pu transporter si vile &on armée à Chalcêdoine; une occupation
au moins temporaire de Carlbage paraît conforme à ta suite des
événements. M. Pernice, appuyé d'ailleurs par le témoignage de Pisi-
dès, rejette la tradition d'après laquelle Iléracliuâ aurait songé à tair
a Carlbage en 618.
La cbronologie des campagnes d'Héraclius est fixée avec beaucoup
de soin ; dans celte partie, M. Pernice a profité des travaui de Ger-
land' et éclairci quelques points encore douteux. Go n'est pas dans
le golfe d'Aleiandrette, comme en 6<4, mais auprès de Nicomêdie^
qu'Hêracllus a débarqué en 622, Gomme le montre Sebèos, il a donc
traversé l'Asie Mineure avant d'arriver eu Cappadoce et rallié les gar>
nisons éparses dans les places fortes. — Une autre période mal
connue jusqu'ici élait celle qui suit le retour d'Héraclius après
sa victoire déGnitive sur les Perses. M. Pernice montre que le traité
1. Bj/zantirtiîcluf Ze.iUekrifl. 1894.
rU!ICB.
34»
conclu en 62R arec Kawadh n'aélé exécuté que l'année suivante par
Sbafarbaraz, à qui liéraclius avait prêté uo corp^ de troupe pour
aller à lltésiphon s'emparer de ta régence ptindaiil La ininorilé d'Ar-
desehir. Ce fut donc par rinlermédiaire de Stialirbaraz que la Vraie
Croix tiil restituée; l'empereur la rc(;ut u Tibériade et la reniii
immédiatement à Jérusalem sans passer par Gonstantinople, comme
l'aftifme par erreur Théophanes. M. Pernice discute à ce propos la
question de l'urigine de la fête de l'Eiallatiuu de la croix; il est
eiact que depuis Hèraclius cette TéLe a pris le caractère d'une com*
mémoration de la cérémonie du H septembre 629, mais on est bien
aiiifié d'admettre que la fêle eiislait, auparavaul*.
L'étude sur ta situation de l'empire après la guerre contre la Parse
fournit aussi à l'auteur l'occasion de relrancber de t'hiatoire d'Héro-
ctius un certain nombre de Faits maui feulement faux. Tels sont
la prétendue persécution des JuiTs (p. t8«, n. i] et surtout l'ètabba-
Bemenl des Slaves dans la péninsule des lialkans (p. 492>200). On
ne peut dire que cette question obscure soil défloilivemenl résolue,
mais M. iVrnîce montre bien l'erreur de Constantin Porphyrogénèle,
qui suppose par analogie que les Serbes el les Ooales soûl venus du
Dord. La realité cât lout autre ; avant Ifêraclius, les tribus serbes et
croates étaient déjà établies en Macédoine et en Dalmatie, mais c'est
sous son n!^ue qu'elles sont sorties de leur étal d'anarchie pour for-
mer des ori^anismes politiques.
On voit par ces exemples Texcelleate inrormatëoo dont l'auteur
diipoK*. I>a furmi>, à la fois sobre cl claire, est digne du fond. Un
«UBilent portrait physique el moral d'iléraclius, que l'insufTIsanci-
dw sources ne (ter met pas de pousser plus loin, précède le rédt des
gurres. Par oppo$ltii>n à ses devanciers, M. Pernice a peut-être
ongéré la rectitude iulellectuelle de son héros el fait trop grande
1. Voj. Purgolrr, t'h^ylise (fifiattUne, p. tU.
2. Uw^lffu*?* irrrurii au uiiii!>&iot)« ; Iw n|i)iorts d'Ht^ncltH* »*ec !■ Oi^orgir
ual «"C^ tr*« bien i^lU(ii66 p«T ICarifuart {Oitnirup,ri$ehe StreifaUye, \i. 39.1 ri
«oit), Um aourr.c* tlottt il *e tett iiitinlnfol ifueti C26, contrurrcinMil A It con-
clsilon de H. P.. Il^rarlius teiit bien ftii|'arA dr la rillr il<; Titlis »iw. I'«idt<
Am Khaur»; seulf^ U ridiilelli' ri;f>isl« el fui pria*' a|irt'% lurt tléptrl. — Sur
l'Afriqar, M. IV n'a f*» 'ontiu 1» Carthag* rumainr i!'ApiIoll*nl. — l,'org*ni'
ulimt dr lArintiiiir i-anfililue bien If |>r^mi<>r i'i(!rop)c il'un tli^inn fllirhl,
M^lantirs Mointii. \K 47). — Sur le 4>lrikn|{4'iiieiit »t iiii|>orl«dl dtat U?» formulp»
(lu iirotocol*- impérial en (>'.'fl, vn}, tim i«iiiinuni>'4tion à l'Ac«déinie tit» ïnn-
cripliont (mai VJOb). — lHn% If cauH n\mtiu r«nu<n< i I arl, M. P. rût uiir
bien tiiï«ffiMn(« aux influi^nr^» nrl><nlaM ni bien niiiief to Inmiùr'^ (or
DWiki , t1 i)iiintr<* d ailleurs iiv<^c r«i«in l'iiniiorUnce d« TA-iic MJncun*
U Tir pollll<]ui>, *^triMr «t inkllis'.turllc de l>m|>in>. — BnQn on •tt<'nd en
nh un tablciiu «lit i(''W'lo|>)q:ttient ItlIcfiiUr Hiu« lirrariius.
S20
«tlLLin-IlT BlSTOAlQITi:.
dans le récil de la catastrophe Qnalc du règne la pari de la falalité;
malgré ces réserves, on peut dire qu'il a su rendre vivante la
figure d'un des empereurs les plus remarqualjlcs qui aient régné à
Byzaiice.
M. DiEiiL a eludié le caractère si complexe ui si diftlcile à péoélrer
de l'impératrice Irène'. Apres avoir reconnu iju'il eat malaisé de
dire si * elle a voulu tous lea actes de son gouveroemeat », il lui
TL^ruse rioteUigence supérieure que lui avaient allribuée ses histo-
riens précédents, M. Gasquel et M. Scblutn berger. Le principal trait
lia son caraclère est l'amour du pouvoir. Elle ■ ne prit point d'amanl
de peur de se donner un maître n. L'ambition étouffa en elle
jusqu'au sentiment maternel, et ce goût aveugle pour la pompe
c&Lérieure aussi bien que pour les réalités du pouvoir la porta
à rroijj$or tous les préjugés de l'opinion byzantine et lUt la principale
cause de sa cliuie^
M. ScBLiTHBtuùEa a complété son Épopée bt/zanline par un (roi-
sième volume consacré aux derniers souverains de la dynastie macé-
donienne, depuis la mort de Basile II jusqu'à l'avènenieol d'Iaaac
t'.omnène ('1022-JO»?)-''. Comme le dit l'auteur dans son introduc*
lion, celte période olTre une plus grande variété de tableaux que le
ré^ne de Basile 11, entièrement rempli par les campagne el les négo-
ciations. Grâce au témoignage si précieux des écrits de Psellos, que
M. Schlumbergcr a adopté avec raison comme son principal guide,
il eal possible de pénétrer au cœur de cette société si rafQnée
au milieu de la barbarie du xT siècle; les ialrigues de cour, les
dulibéralions du coEiseil impérial, les mystères mêmes du gjnécée où
vivaient renFermées comme des sultanes entourées d'ennuques les
dtsux vieilles porphyrogénètes Zoé et Théodora, les discussions sub-
tiles enfin où se complaisait l'entourage précieux de lettrés qui envi-
ronnail Constantin IX forment la trame du récit de cet humaniste
du II' siècle, qui est parmi les écrivains grecs du moyen âge un des
plus représentatifs. Sur ce fond bariolé se détachent quelques
grandes figures, celle.s de Maniakès, le premier homme de guerre de
son temps, ou de Michel Gérulaire, l'auteur du schisme de <054 et le
faiseur de rois, qui tranchent étraogemenl au milieu des personnages
de moindre envergure que les hasards de la naissance ou des
intrigues ont mis au premier plan: les deux filles de Constantin VIII
1. nevue lifs Denr-Uondei, I" mars 1906, p. 179-203.
'2. M. Diehl me |>arail aUércr le caractère Je la querdie de« images ea f
voyuit « une luLtc «ntre le gxmvoir civil et les congrégations u; t.e. n'est U
qu'un fpiijodi'. ilc cette querelle,
3. L'Épopée byzantine à la fin du A' siècle, 3* partie. Puit, Hacliettc, 1905,
iu-8*, i>. viii-8i<i.
rililtCB.
321
cl lej stDtfuliers princes-époux de Zoé, Michel le Paplilagooion ou
r/Oastaolin Monomarque par exemple.
On retrcjuve dans ce tleroier volume loule.^ \ts qualités qui Tonl
le charme des deux premières parties de \' Epopée : un goùl commu'
aicalif «l une vérit^hle sympathie pour la dvHisalion byzâoline, la
Lfflbe en lumière des aspects piltore.srjues de celle société si étrange,
fun récit clair et de Torme élég<mte, surtout une inrormalion complète
raitis Don seulement de l'élude scrupuleuse de» sources, mais des
^impreâsions personnelles su^'gurràs par la vue directe des pays
rOrienl et de-s monuments d« l'art byzantin. Une illustration abon-
daole cx>mplète la merveilleuse collection de monuments des %* et
xi*s.iècles qui lonaït déjà une si grande place dans les deux premiers
volumes de TÊpopée. Plusieuri? de ces monuments ont un Inlérét
lii»l(>rirjue considérable et jettcol ud jour inattendu sur Les person-
nages du récit; ce sont les monnaies cl surtout les sccaui, pour la
plupart inédits, qui proviennent de la belle collection de M. Schium-
iserger; quelques-uns de ces morceaux de plomb reproduisent les
Lrails ou tout au moins le costume du fameux Jean l'Orphanotrophe,
<Ju chroniqueur Michel d'Altalie, de Aomaia Skieroâ, de Georges
Jkianiokès, du condolLiere norntntiil Hervé, etc. La collection chré-
îenne et byzantine des llauLes-liiud^s, mise da si borme grâce par
Miliel à la dii^po&ition des érudits, a permis à M. Schiumberger
reproduirt' la plupart des beltea mosaïques de S-iint-Luc, de
K^feapbni, de Kiev, etc., ainsi que les miniatures, ivoires, objets d''or-
l'^rrerie qui donnent une idée si somptueuse de l'art byzaiilin du
:t' siècle.
L'histoire de l'empire byzantin à celle époque a élé dans ces der-
'xîères années Tobjclde nondireuses études, et il s'en Paul de beau-
]Qp qu'on ait même épuisé toutes les richesses conteuues dans les
■avresde Psellos, dont la correspondance n'a jamais élé étudiée à
in point de vue historique. M. Schiumberger a tiré p^irli des études
•"wcentea de Schlitte sur la révolte de Toroicios, de Mirdler sur Tbw-
cSora, Michel Stratiutikos^ et Isaac Coomène, de Fischer surXiphilin,
[^3tC.; il m'a fait l'honneur de se servir pour mn chapilre sur le
Schisme de iO^i <lu livre que j'ai moi-même composé sur celte ques-
t-ion; enllD, il a pu avoir communication du manuscrit de l'Ilisloiru
«les Normands d'Italie que prépare M. Cbalandon. Il n'a pu en
r^vaoche profiter du (ravail si ojmplel de M. Gay sur l'ilalie niéri-
• llonale et il ne cite nulle part les étudia si imporlanlcâdc Neumann *
I. Voir |i1uk luiu, |i. 'i'î3.
RSV. UlBTOR. XUI.
■»♦
FAX.
21
312
BULtrrt» BISTOHIQITB.
el d6 Marquarl'. Il s'est du moins ^rvi pour l'hisloire Ues guerres
orientales des cbroniques arménieDties ou «syriennes doDl les témoi-
gnages vleiioenl quelquefois suppléer à l'Insuffisance des chroniques
bj'zaut.ines; enlln il a adapté av{« bonbeur k son récit les délaiiftj
que fournil le mémorial si curieux intitulé : V^ecaumeni Stratefficvn^
et recooaiilué avec ce secour* sur de* bases plus solides la biographie
du persùunage, à moitié épique jusqu'ici, d'Harald le Norvégien.
Toute la partie de l'ouvrage consacrée aux guerres, aux rclarj
lions entre rempire cl les califats d'£gjple ou de Bagdad, à la
politique byzantine en Arménie, aux rapfiorts avec la Russie, aux
invasions des Turcs et des Pelctaénègu&s. a une imporlance capitale:
elle permet de reconsliluer l'étal de l'Orient un demi-siecle avant la
première croisade el jetle uti jour curieux sur la situation instable I
des villes maritimes de l*emplre exposées aux pirateries des Sarra-
sins d'Afrique «l de Sicile. C'est sur ce lahle;iu, qui laisse deviticr uu
avenir incertain, que se termine V Épopée, el il faut féliciter
M. Sclilumberj^er d'avoir véritahlemenl ressuscité une des périodes
les plus allachanles de rhiatoire byzantine*,
M. Uii£gBKE a étudié avec le plus grand détail le texte du discours
prononcé par Psellos contre le patriarche Michel (iém taire", dont
j'ai dontië une édition récemment*. Ce discours, donl la laugue est
parfois bien obscure, soulève un certain nombre de problèmes du
plus grand intérêt; Il a comme contre-partie l'oraison funèbre pro-
noncée quelques années plus tard par Psellos. M. Draeseke a revu le
texleavec le plus grand soin el proposé un certain nombre d'amélio-
rations très heureuses. Son commentaire historique est une véritable
histoire des rapports entre Psellos el lùichel Cérulaire. li voit dans
le discours d'accusation un témoignage historique de premier ordre
encore plus qu'un pamphlet et il établit à la lumière de ce discours
t. Voy. liev. hisl.. l. LXXXVII, p. SCS.
2, Quelques remarques de di^tail. P. I9''2Q : M. Schlumlterg<^r tne par&ll &voir
rrop wbi, dans son appréciation du i^araclvre de C-onsUnliu VU], ]'înl1uenc4% Af
Skj\Uièa, visiblement jiArtîal (tour ce pririce. On ne ]ieuL lui fnirr- ud r.rimp
(i'aTotr aimé li.'» spoits, et, d .iprî'K le Ir^tnoignàge ilf l\s«UDâ, se» promotion*
d'eunuqufis ne jHirais&enl. ]mfi avoir donné de mauvais résulUits r>oiir l'cmpirr. —
P. 457 : i! est iin|iosaible de savoir si I introtiisalion de Mic;hel (VmUire a il»- ï<<^ri-
tablemeat pr<'ct>dw il'unc (^IscUon. — P. 458 : il mt* setnldp que l'on |x'ut absoodrp
ce pnlriarclie dp l'aecusalion d'uvoir fail crever les yeux ii l'Or|ihanotrophe;
s'il en avail vU- ix)ii|>lible, Pseilcm n'eûl pa» itiAni{ué de le rtpjH^ler dun* wu
réquUitotK.
3. PtHlus yegen Miefutft Kerularivê {Zeil. /'. wUiemchaflL l'Iiful. lanij,
I>. i94-%9 el MYlAm, eitrail).
i Henw dei CliMtet grecques. I. XVI cl XVIt (m*-l905).
FlilTCi:.
323
quo le lellre §i étrange <lans laquel te Psel los cri tique vertémetit les Uiéo-
neftpoliUquos du palnarctiu ' date du début <iu rèfjne d'iaaac Comoène
éL eoDsUlue une sorte d'averlî&semeot onicicux. M. Dr^eseke cherche
d'aJIlears à allénuer les divergences entre le réquisitoire et l'oraison
ftioèbre et à disculper Psello^ de t'accusaliun de palinodie (p. 209|.
H Mt vrai que l'oraison funèbre ne contredit pas expresaément ka
dèUib du réquisitoire, maia TespHl en est si dilTérenl qu'on est liien
obligé d'adoietlre chex Pscllos un c^taiiMemcnl com|>let d'altitude.
{loaU'arrivée au Ir&ned'iCudukia, nlece du Cénilaîre, fournit rcjpli*
cation naturelle; celle défaillance jette un singulier jour sur le
caraelère de l'aelloâ et enlève beaucoup d'autorité au témoignage du
l'on et l'autre discours.
Nou$ avons signalé à l'épo<)ue de son apparition l'ouvrage CBmar-
({ittbks de M. Neumann sur l'emptfe byzantin aux x' et ii* siècles'.
MM. Rxmi'iiel Rozlowski onl rendu un service signalé en donnant
da ce livre unecxcelknle traduction en français, précédée d'une pré-
hœ de M. DrsnL et aecompagnée de notuâ eniprunlees aux ouvrages
publiés depuis l'appiirilion du texte allemand^. Sans revenir sur tes
nérites de ce livre, il suffira de rrtppelcrque M. [Vt^umann, suivant
one Moellenle mélliode dont M, Kanilaud avait déjà donae l'exemple
dun WD Constantin t'orphyrogènite ^ renonce à cotisidérer rhi^loirc
bfnotine du point de vue élroil des intrigues de cour et des révo-
laliouB de palais; c'est un morceau de l'histoire de la société
(jull a voulu écrire en étudiant la puissance de la féodalité d'Asie
Mineure, sa lutte avec le pf>uvo]r centrai et la victoire finale qui lui
a imposé ta nécie.s8itède défendre Pempire contre les Normands et les
Turcs. La traduction de cet ouvrage, qui est un excellent modèle,
aitFi une beureuso influence sur nos éludes byzantines*.
L'éUblisseineat de la domination latine à Gonslantinople en 4304
o*«at pas Beulemcnt un épisode curieux par les contrastes qu'il
rirèle eolra deux mondes; c'est aussi, el on Fa trop oublie, le point
ik dq>art d'une nouvelle Iransformation de rhellénisroe, La langue
«l la lilléralurp populaires, le» idéeS' pittitiques el sociales, l'art
fflème de l'empire byzantin restaure en 1:261 , out gardé de \a domi-
nation des Occidentaux dce traces dont on commence seulement à
«fipfèciûr l'importance. Mais, pour s'engager dans ce domaine si peu
I ta. iatiMA, V. |i 306 (IPtiK 307).
î. Vftj. Hrv. hUt.. n' IIR.
II La Situatum mnndint* tU l'«mptr« bjftantin avant le* rroUad«i (eitnil
ifc la /tevMt de ViPnrnl Min. t. X). P*rlii, L^roiii. ltK>5. («-«•, \t. Ilô.
I. P. 48, u. 3. OljiiioJwgiii* tl« MAnlik^A a ittê 4X>ot»al«« |tfct t>eli«f (Ktuiu-
ikKfttf, ««MA. d. byi. bU.. |i. tOOO, n. 1).
32f Biri,Liri!tf Ht»TOttQ08.
exploréj il e^l. nécessaire d'avoir une bonne histoire de lempirr
latin, Sauf quelques Lr^vaus en msse ou en grec et les publications
de Buchoii, l'eiiâcmble de celte histoire n'avait pas été traité depuis
l'ouvrage de Ducange, Uistoire d^ t'etnpire de Constanl inopte wus tes
empereurs fratuaù (Paris, *657|, Cari Hopf (iS32-T5) avait rassein-
blé tous les éiéroenls d'une histoire de la quatrième croisade et de
rengpire latin; seule la deuxième partie de ses recherches, classée
sous la rorme de regesles, existe encore. C'est à l'aide de ee&
papiers, dont il a pu avoir comoiuDication, que M. GesLUfo a entre-
pris à son tour d'écrire une histoire die la domioaltoD firajique
i^n Orient'. Il s'excuse de commenœr par le deuxième volume,
l'histoire de l'empire latin sous les deux premiers empereurs. Une
première partie âera consacrée à la quatrième croisade, une troisième
à rhiâtoire des états secondaires, colonies italiennes, chevaliers de
Rhodes, etc.
Grâce à une connaissance complète tant des sources originales que
des monographies les plus récenles, ce premier volume nous fail
espérer que son auteur comblera une des lacunes les plus regrettables
de l'histoire du mojen âge. Du lendemain de la prise de ConsLaali-
nople a la mort de Tempereur Henri (I204H6|, l'auteur suit k
marche des événements et, sans sacriOer l'ordre chronologique,
groupe les faits de telle manière que l'impression la plus nette
su dégage de son récit. Les élémeiUS' de cette histoire si complexe
sont pour ainsi dire isolés les uns des autres : d'abord la politique
positive et mercantile de Venise, représentée par Dandolo, qui écarte
le marquis de Moolferrat du Lrône impérial, accapare les meilleures
positions militaires el commerciales, prétend s'emparer du patriar-
cat de ConsLantinople el tmile sans scrupule avec les Turcs; en
regard, la politique idéaliste d'Innocent 111, préoccupé seulement de
la croisade^ bienveillant pour l'empire latin et plein de ménagements
pour Veaise, tant que la nouvelle domination lui apparait comme un
point d'appui pour la future croisade, devenu indifférent et presque
hostile lorsque sa faiblesse est démontrée ^ enQn les empereurs
latins, pourvus d'un beau titre historique, mais aux prises avec de
multiples difficultés qui semblent renaître sans cesse à mesure
qu'elles sont résolues. Les tnvasioQs bulgares empêchent les Francs
de conquérir l'Asie Mineure et permettent â la domination byzantine
de se reconstituer a Nicée; de son côté, Lascaris contrarie les
expéditions des Francs contre les Bulgares; la rivalité avec le
1. Geickichle des tateinitehen Kimerreiche» von Konstanlinopet. I Tliell :
Gescli. der kaiter Baldvin 1 und Reinrich, (204-1210. Bomburg Ton tier
Hohe, chei tautcur. 1905, in-8', ('. V-2G4, index.
mict.
325
reywimc de Theasalonique, la lutLe «cclésiaslicfui; donl le paLriarcat
d« Gonstantinople est 1 enjeu, la (ié(>encJanc« absolue vis-à-vis du
goaTerncmenl véiiitieD, qui a te monopole de la (narine, rinsuffî'
sance en troupes el en argent, tels wot les périls au milieu desquels
les deax premiers empereurs se débaUeni. Comme l'a monlré
M. (leriand, le véritable Tondateur de l'empire latin est Henri de
Flandre. L'bistoire détaillée de son règne est la partie la plus neuve
de ce livre, et Tauteur a mis avec raison en lumière la (Igure de cet
une remarquable qui a su délivrer Constanlinople du double dan-
dcft Bulgares et de Théodore Lascaris, résister aux prétentions
deaVénilienaeldeMorosini, rattacher à l'empire les possessions loîn-
taioes de Thc^salonique, qui était capable enlln de charger l'ennemi
eomme un simple chevalier et de diriger les négociations tes plus
difflcile». Sa mort prématurée en I2J6 (il avait moins de quarante
ans) fut pour la domination latine en Orient un malheur irréparable.
Le développement important que M, Gerland a donné à l'étude des
questions religieuses, notamment à rhistotre du patriarcat, à l'ei-
pédlliVm de l'empereur Henri en Grèce et à sa lutte avec les cheva-
liers lomlwrds tt2flS-12lf>), à l'élude des rapports entre les Grecs et
les Francs et des dominations féodales antérieures à la conquête, jette
iiiie vive lumière sur les conditions si particulières et mal connues
jusqu'ici de celle colonisation occidentale en territoire bj'zantin.
M. Omout* a retrouvé dans les papiers de I>ucange conservés à la
Bibliothèque nationale une nolioe du médecin lyonnais Jacob Spon
sur une suite de portraits des Gomnène de Trébizonde peinl-s en lè(e
d'un manuscrit acheté à Athènes par Georges "Wheler, compagnon de
TOjage de Spon en <G75-I67€. A la nomenclalurâ de ces portraitâ,
H. OiQont joint des extraits du manuscrit de Wheler, conservé à
Oxford. Ce manuscrit contient le typicon d'un monastère de reli-
l^ses fondé a Oinstanlinople au iiv' siècle par le stralopèdarque
J«ao (>)mDène Douces el sa Temme Tbéodora.
fil. HrflTniiiF. raonncuLE. — Bien que le livre de M. ArpoLLiivr
^ur Carthaye! rmnaine' ail été analysé ici', il est nécessaire de
ùgnaler la contribution inléressatite qu'il apporte à rhisloire de
l'A r ■ ' . /anliiic : les chapitres entièrement nouveauï consacrés â
h :. ne de (llarlhage fp. 143-323), l'étude de l'étal ofclésias-
liquG a l'époque vandale et byzantine (p. S4I-S65) el surtout celte
I. PortraiU de iHffértnU mambrft de Ut famille liti Comni^f («lirait il«
Il Hrrvr dfa (itwiet grec^jui-s. t. WU. julllel-octobri" TJOt).
'i. farltuti/r rumainr. Pnfl», KoiileiiiOili(t, IUOI, in-8', p. XUII-8S0 (811*1.
Krt}\t* rrmM;4i^iv «l'AthèxiM et de Rnnir. rii»n. XXIVj.
f^tt M. l).Miilfflsri du IMisrt («et. hùi., l. LXXXVIIi. p. m).
326 ftOLtRTCV ■TStOlIQDt.
de la littérature et de l'esprit public (p. KSI -766) rormenl ûB*'
reconstitution très vivaoïe de la société carthaginoise après la res-
tauraUon byzantine et jettent un jour curieux sur une des grandes
ville» provinciales de l'empire*.
IV. KtsroiRE SES nsTiTOTiQKS. — M. SoiLiiiiBeBGU S publié de
nouvelles pièces inéditea de numismatique et de aigillographie*.
L'ensemble de ces pelitâ monunients fournira une des sources les
pluâ importantes aux Tuturs hislorienâ des institutions byzantines.
Signalons parmi les pièces les plus curieuses de cette série un sceau
de Georges Maniakès, le seul connu jusqu'ici'*.
J'ai moi-même éludié dans ses origines l'emploi des titres de
3«5iXîîj4 et de is.in:iiT^ç à Bjzance et essayé d'établir que ce^ deux
titres donnés aux empereurs par les Orientaux, surtout les Égyptien»,
dès l'époque d'Auguste, n'ont été d'un usage courant qu'à par-
tir du tv* siècle et n'ont pénétré dans les protocole-^ officiels des;
diplOmes qu'avec Héraclius en 629, sur les monnaies avec Cons-j
Uutin V*.
Grâce à une étude pénélrante des données du Slralegicoo Irensei-
gnemenls sur l'auteur représenté comme un haut personna^ qui1
puise ses préceptes dans ses expériences personnelles, détails sar les
peuples barbares, caractère de ta langue (fui hésite entre te grec et
lektinj. M, Aossiresses a pu fixer l'apparition de ce traité eatre
5^0 et 584 et Tattribuer d'une Taçon presque certaine â Maurice, à
celte époque généralissime des armées de Tibère*. Les Slaves, sur
lesquels le traité donne les premiers renseignements précis, ne sont
pas encore « sortiâ de leur pays boisé, marécageux, sillonné de
rivières qui se jettent dans le Danube »; les Perses et les Avarsi
paraissent être les ennemis les plus redoutables de l'empire, et les]
Lombards sont encore peu connus.
M. PiSTcas^Ko, dans une étude sur le régime agraire de l'empirej
byzantin, élève des doutes sur Tatlribution aux empereurs isauriens
de la e loi agricole* ». N'ayant pas eu connaissance de son IraTsiLl
1. p. 135. Sur le prètentlu iirojet d'Héradiu» lU «ur It qtleation (l<> It |)riu
de C&rthage |iar lee. Perses, vojr. plus baut, p. 'ilÈ.
2. Sceaux b^iaiUin» inédiUt, &* ji4^rie (eilrail de la Hcoue de numitnuiti^*,
l%5, p, 3^1). — Uélanffââ de. numittnaUque r.t de xtr/tltoyraphie mMiéwik]
[fbid,, i>. 3&5). — Quelques tceaux dt t Orient Min (eïtrait àft, ftémoirt*_
det \ntiqiiairf-s df France, t. LX!V).
'^. Voy. la repriMtiiclioo dun» Kpapée byzantine, III, )►. 457.
4. EitraK ili- lu ByzanHnnvfie Zr.iUchnfl, t. .VV, |». t6l-17S.
5. L'Auteur Uu Straterjicttn (eilrait an la Herur dm t^tudfi imei*mtua]^
Bonleaui, l-Xret, iii^a-, l9tKi, p. 19.
6. La l'ropriHé rurale à Hijzanit feu rus»*), SoU», 1903, in-8'.
PlâtCB.
327
m'wt ÛDpos^ihlc (]>\ poser ses arguments qui, s'ils étaient
adods, nodiOeraieni prorondémenl une théorie devenue pres<]ue
ela^ique.
V. ilisToiBK BK l'Éclise. — M. J. PiUfioiHK a publié le premier
voluQiB d'une histoire de l'Égtise tiyzantine qui comprendra lroi$
parlies* ; l> de Ju!^tinieI1 à ta (juereïle des images j 2^ de 847 à ta
prise de Onstanlinople en i2(H ; 3" de 1204 à 1453. On ne peut que
louer celle iniliaiiv«, qui comblera une lacune re-gretiable. L'ordre
chronologiijui» a «lé adopté avec raison, cl c'est lîi un progrès sur les
twrra^^ qui prcgentaienl sur le méine pian le$ iristilulions conlem-
porunes de Justinien et celles du xt* siècle, sans tenir compte des
transformations qui ont roodifté l'organisation intérieure de l'Église
t)]fzanline. U seule crilir|ue que l'on pourra faire ii l'auteur sera
d'avoir |>eul'étre trop multiplié les subdivîaion&. La première partie
est elIc-mL'inc divisée en trois jwriodes, et, pour chacune de ces
périodes, M. Pargoire trace au tableau cx)mplê[ de l'Rglise, avec les
flvenemeots de son histoire exlérieure, ses inslitutioas, sa hiérarchie,
sa vie inlèrieure, *a législation, sa liturgie, son art, sa litléralure. Il
résulte de ce& retours .nuccesaifs du même ordre de tà'tl^ une cer-
taine monotonie; on eût pu adopter peut-être un moyen terme et
grouper dans un seul chapitre par exemple tes considéralions rela-
tives à la liturgie.
Ce premier volume est précédé d'une bonne bibliographie, et de
nombreuses références permettent de se reporter aux sources;
quelques ouvrages dont l'autorité est incontestable sont cependant
omi^, Un livre dont la matière est si étendue ne saurait d'ailleurs
Un absolument cumptvl; malgré l'excellente inTormation de l'au-
teur, quelques résultats semblent encore amtestablcs. Le point de
dlèpart iavencment dt- Justïnien) est conforme aux habitudes adoptées
iQBJnlenant, depuis I '«exemple rjonné par l'histoire de la littérature
de Rrambaeher. Ce parti pri», quoique très commode, ofPrb des
iocoovènients réels ; on nous montre l'organisme tout formé sans
BOUS en expliquer la genèse. Dans l'histoire de l'Église en particu-
lier, la plupart de» question!» dogmatiques agitées sous Justinien ont
été posées et résolue-!; partiiillement au iv' et au r* siècle. 11 est diiïl-
eUa d'admettre que l'histoire de l'Église byzantine ne commence pas
tout au moins par un résumé des résaltats dogmatiques et discipli-
naires des conciles (Bcuméniques; c^st là le vrai point de départ de
l'activité de celte église. Il fallait aussi noui présenter les grands
I. L ifluf bDianUur de 5'Jl ù A'i7 EDibliaUuV|u« tli> t>n««i|tapni«at Av l'iija-
loin ettlé»ta»lli{ue). Ptrl», LecoflJre, l'M'i, in-Vi, p. xx-lo:>.
328 «DUBTI?! ni!«rOftlQlIt.
théologiens du it' et du v» siècle, qui sont les guides dogmaUciuc&j
de rOriçnl, rappeler loul au moins les prescnplioDs morales
saint BasiSe, qu'on retrouve au Tond de toutes les règles nion&â-
Uques, el,^ eiiHti, donner quelques détails sur les origines et le carac-_
tèrc des Gonslilulions apostoliques, dont le droit cjiaoïi de B^zanc
s'est entièrement ÎDspiré. Loin d'êlre inutiles, ces éclaircissement
auraient Tourni la seule ex[)Ucalion possible du caractère très parti-^
culier de la vie religieuse de l'Église grecque.
Dans la première partie ',527-fi28|, l'imporiance de la persoDiia-
lité de JusUnien dans l'hisloire de l'Eglise est bien étudiée, mais cet
empereur est rendu à tort seul responsable de la naissance du « (
papisme »; il n'a Tail que suivre la tradition de ses prédécesseurs,
CoDStantin et les deux Théodose. Daiu le chapitre sur le pagauisme,
on ne trouve aucune mention du maintien du culte d'Isis dans Tile
de Phîté jusqu'aux dernières années de Justinien, et pour des rai-
sons diplomatiques'. Le témoignage d'après lequel JusUnien serait ,
mort hèrelique est admis sans restriction. M. Hutlon a montré dans
un livre que nous avons analysé ici combien douleu-se était cette
tradition*; d'après Jean de .Nikiou el Jean d'ÉpLèse, c'est au con-
traire au patriarche Eutychiua qu'il faut attribuer des opinions héré-
tiques, tle n'est pas à Vagharchapat, nmis a Dwin^ en S06, qu'eut
lieu le concile qui engagea l'Arménie dans la doctrine monophysite'.
Le chapitre sur l'art ne fait pas une place suftisante h l'icono-
graphie, dont le développement a toujours suivi celui du dogme. —
La deuxième partie (628-T2.'ij étudie une période pauvre en raonu-
menls, mais décisive; l'échec du monoLhélisme el l'invasion arabe
consacrent la victoire religieuse el politique de l'Orient sur Gonstan-
linopte. M, Pargotre n'a peal-élre pas rais en lumière le r6le impoi^
tant joué par celte ville dans la dérense de la chrétienté contre
les musulmans ; les échecs éprouvés par les Arabes devant Constan-
IjQople ont un résultat aussi Important que la bataille de Poitiers
quelques années plus lard. — La troisième partie est consacrée spé-^
ciatement à la querelle des images. On y trouve un résumé e^iacl deal
principales péripéties de celle crise; la part des doctrines orientale
dans la formation du dogme iconoclaste n'est pas Taile ast^ez complè-
tement; le côté archéologique de la question est quelque peu néglige.
Ce n'est pas seulement le culte des images, mais l'eiiiâlence même
1. Vûj. Duchesne. Égtite» séparéts, p. Ï90 el 298. — WUcken (ArvhU' fUr
Paptfnisfvrfchmnj, t. I, p. 4(17 et sutT.) montre t|ue le chrislmnisme y coetU-
lâîL avec ie puganisine depuis te IV* siècle.
2. The chvixti nf t/if tveUi century. Londres, 1697.
3. Voy. [ilua loin» p, m.
nuKE.
33 f
qu'au lendemain de la mort de sainl Pakhôme l'eftpril sebismatique
el Tambilion s'étaient glissés dans les monastères.
La législation de iustinien Torme une des sourœs les plu& impor-
laDtes du droit canon de l'Église grecque; M. Kiyëcht m a étudié les
d»posHîonsrt>t:tlives à la propriété ecclésiastique*. L'acte fondamen»
tal de celle propriété est Tédil de 32 j^ par lequel ConsUintin auto-
rise les églises à acquérir des biens au nanjende LesLameals el recon-
lUil ainsi leur personnalilé civile. Mais laDdis que la pratique se
développe, La théorie demeure incertaine, et la déllnition Juridique
des biens d'églises a donné lieu à des opinions très divergentes. Cat'
laina juristes considèrent ces Lieua comme appartenant à l'Église
loul enliêre; d'autres y voient la reconnaissance d'un droit divin
de propriété; pour d autres, la communauté des fidèles est proprié-
Uire: pour d'autres enfin, il xi'y a de propriété que celle des églises
particulières. C'csl cette dernière interprétation qui ressort des lois
de Juslinien ((^od, 1, 2, Hi) ; il ne reconnaît pas la valeur des lesta-
ments Tails en fhveur de Uicu ou des saints, mais attribue aux
église» cette forme de leg». Ses lois montrent à la fois Peffort
des juristes pour faire rentrer la propriété ecclésiastique dans le
cadre du droit civil et l'autorité prise par le droit canonique dans la
^l^slatiun impériale. Les décisions de Justinien ne font que conllr-
i mer ou développer les canons des conciles. Il y a donc dans celle
flégisliilioD une incertitude juridique que Justinien lui-même n'est
|pa£ arrivé à résoudre; c'csl de cette équivoque qu'a vécu le « césa-
I Topapisme • byzantin. Après avoir ainsi délerminé les principes de la
législation justinicnne, M. Knecht passe en revue les diverses espèces
de propriétés ecclésiastiques [églises, fondations charitables, monas-
tères), les sources de cette propriété (dons votonUiires et contri-
butions légales), l'objet des fondations (entretien du ctergif, conslruc-
liuu dc6 églises, aumônes j, l'administration dos biens (foncliunnaires
(fedésiasUques et droit de surveillance de réglisc), entln les pri>
vUègei accordés à la propriété ecclésiastique [immunités, extension
'de la pretcriplion légale, difficulté apportée am aliénations, inter-
dites m^me dans cérUins cas]. Tous ces chapitres oiïrenl le plus
fraod intérêt; on y trouve des détails précis sur l'organisalion
Fde rasAÏfttance publique cl le CHraciérB de spécialiti> pris par Jet éta-
blissements de bienfaisance au rt* siècle. Comme l'a montré M. Knechl^
il y a là des in.<tlitntions inconnues à l'anUquité païenne el dont
le bon ronriionnptnfinl donne un aspect tout moderne a la civili-
I .vyi/r»i iHi Juiiiuuinrn Kirfhtntrrmfiijf-nirfrflUi (kirtlMtiiTerbUlr.hf
AbUMillungon «on I , SdiU, ilefl «). SlottgArt. Kakt; tW3, in-S*, j>, itj.t39.
332 fVUSrm Bt^iTAUQPf.
sallon byzanline. L'auleur s'esl d'allieurs borné à étudier le côlé
juridique de ces institutions et à signaler les nombreuses fondations
de Juslinien, auxquelles il eût pu ajouter colles de Tbéodora.
Son livre n'en rendra pas moins de grands services à cause de
la netteté avec latjuelle il présente un côté très compleie des rapports
entre rÉglise el l'État à Byzance.
Le quatrième volume dea lUarlyrs^ par dom LscLERCtt', renferme
la traduction, précédée d'une élude sur la critique officielle des actes
des martyrs, d'un certain nombre de textes intére^aats pour l'his-
toire byzantine. Le « martyre de Vartan el de sea compagnons •
(154) est un épisode de la lutte nationale des Arméniens contre les
rois aassanides. Viennent ensuite les récits àçs martyres de Nedjran,
principauté juive de l'Arabie heureuse (»23|, de k prise de Jérusa-
lem par les Perses en 6(4 (lamentations du patriarche Sophroniusel
récit d'un moine du couvent de Saint-Sabbas d'après uoc version
arabe), du martyre de Jésus-Sabran en Perse (t>20-62l) et enfin de
la persécution iconoclaste (martyre de sainte Tiiéodosie, martyres de
Gonslanliuople, de saint Paul te Nouveau, de saint André de Grêle).
A côté des traductions de récils originaux se trouvent parfois des
résumés historiques dont les sources ne ^ont pas indiquées (martyre
du pape saint Martin I", récit de la persécution iconoclaste). Dom
Ledercq admet (p. 200) avec Gouret que rèlégie de Sopbronius
renverse le témoignage du « fallacieux Sebéos « sur les négociations
de Sbahrbaraz et la capitulation qui précédèrent Tassaul proprement
dit de Jérusalem par les Perses. Il e&i clair cependant que l'auteur de
l'élégie ne s'est pas proposé de transmettre à la postérité le récit des
événemeaLs dans un ordre rigoureux, mais d'exprimer la douleur
que la priâo d'assaut a causée à la chrétienté. P. 264, te concile icono-
claste est encore placé en 754.
On ne donnera jamais une place trop importante dans l'histoire
de l'Église grecque à la réforme des Sluditea; pour la première fois,
une réforme monastique fut entreprise â Gonstantinople sans la
participation du gouvernement impérial et malgré lui. De mêmti
que Gluiiy s'est imposé à l'Ckscident, SLoudion est devenu le type de
monastère copié sans cesse dans rÉglise grecque, du mont .\thosaux
monastères russes. Entln la réforme studite constitue une des seules
tentatives faites par l'Église grecque pour vivre en bon accord avec
Rome et opposer TauLorité de saint Pierre au césaropapisme byzan-
tin. Tout l'inlérél de cette œuvre historique est bien rais en lumière
1. Lfs Mtiriyrn, recueil tl<? |hifces aulbenUques... IV ; Jui/*, Samum
korwciaift!3, P*ri«, Uudîn, 1905. io-lî, p. cxui-3&l.
PBince.
338
dans la biographie que M"" A. GiRBirsit a consacrée à Ttiéodore
de Sloudion*. Bien que ce personnage ail été déjà l'objet des
recherches importantes d'Hergetirœlher, de Cari Thomas el plus
récemment de l'abbé Marin*, on lira avec plaisir ce livre, remarquable
pan- son élégante concision, la netteté de son développement ei
la ajmpalhie discrète, qui n'exclut pas le jugement impartial pour
le héros. Les renseignements sont puisés dans les œuvres mêmes de
Théodore el surtout dans sa correspondance, dont l'auteur a Tait un
grand usage. Dans un récit de forme très simple, M"" Gardner nous
raconte la vie entière de Théodore, les origines de sa vocation
monastique el de sa réforme et les luttes soutenues par lui jusqu'à
sa mort; tous les événements Imporlants auxquels- il fut mêlé,
l'affaire des raœchtanistes, la querelle des images, les rapports de
Constantinople avec l'Occident sont rappelés ou exposés avec un
développement suffisant. L'apogée de Tinfluence des Studites semble
être la période du règne de Michel Rhangabé. M™" Gardner suppose
que Théodore ne fut pas étranger au rapprochement entre l'Orient et
l'Occident que raanifeslenl la lettre du patriarche Nicéphore au pape
et surtout l'ambassade envoyée à Àix -la- Chapelle en 812. La
réponse de Gharlemagne, qui affirme la a fralernilé » des deux
empereurs el runilé de l'Église cathûli<]ue, est conforme aux aspira-
tions des Studites. Si Ton admet l'hypothèse très vraisemblable
de M"' Gardner, on aura Texplication de la seule inconséquence
qu'ail jamais commise la chancellerie byzantine en accordant ii
Charlemagne le titre de paaiXeiî : Théodore aurait décidé l'empereur
à sacrifier l'orgueil des traditions impériales à la cause de Tunilé
religieuse. Ce récit excellent est accompagné d'éclaircissements sur
la règle de Stoudion, la correspondance et la doctrine Ihéologlque de
Théodore, son œuvre hymnographique et enOn ses travaux de calli-
graphie (M"" Gardner lui attribue une part importante dans la dilTu-
sion de la minuscule, déjà adoptée par la chancellerie impériale).
D'intéressantes illuâtralions font passer sous les yeux du lecteur les
quelques vestiges qui subsistent de l'ancienne basilique de Stoudion.
La lettre que Théodore aurait écrite à Casla est traduite el commen-
tée (p. 226) ^
I, Théodore af Sludium. /lit life and lime». Londres, Atnold, 1905( in-3*,
p. j.U'i8i, indei et titusirations.
a. tes Moinex rfe ConiUindnople. M-' Gardner oe parait pas connaîtra
l'élude de Tougard, ia Persécvlion iconoclaste d'après la correspatidance de.
saint Théodore le Slitdik. Parts, 1891.
3. On ne peut adrcfSHer à cvt excellent expo»^ que quelques critiques de
détail : aucune part n'est faite daai! rexposttioti de la Querelle dei images au
ciiU artlalique de In rfuestion; ce qui rend entii'rctnent fausse la compaïaîsoa
3&4 lOLLrriTI BISTORIQire.
VI. IliâToïKB DE u civiLisinoR. — M. KufiC!teR a rassemblé ÙM
Lérnoigtiagea très curieux aur les brim&des donl les éludlanU nou-
veaux élaieDt l'objet dans les écoles d'Athènes, de Bérjle el de
CoiisUnUûople aux ir* ëI v^ siècles ap. J.-G.', Ces l£ites muntrem
en outre le fonclionnemenl de corporalions d étudiants aaalogues
à celles des universités allemandes. fîeL|« élude est une coolrir-
buLion importante a Thistoire des mœurs scolaires de la andélé
bjzaolioe.
M. Li RtBDt a traduit touâ les textes relatifs à Ibistoire des
sanctuaires de Nazarelli, du it* au m* liècle*. Les premiers rensei-
gnements que VoQ ait sur Thistoire de ces sanctumres sont das au
De ntu et nommibus hcorum heàraicorum d'Eusèbe, connu par
la traduction de saint Jérôme. En suivant à travers les siècles l'his-
toire des églises de la NuLrtlion et de l'Annonciation ainsi que des
légendes auxquelles elles ont donné lieu (la Casa santa de Lorette,
elc-.)i l'auteur a été amené à écrire une véritable liislaire des pete-
rinagea à Nazareth et en Palestine pendant te moyen âge et les tempe
modonuss; des références renvoient aux textes originaux et aux dis-
sertations critiques.
Le domaine de l'art byzantin est toujours l'objet d'un grand
nombre d'études et de découvertes^. En quelques pages, remar-
tnttf fhÈùAetc de SlAudloti er l^i pttùlùai tiu^ïth du ivti* siècle, r*Mt jnst»-
menl l'âtlarheraenl îles Slndites A l'nrt religieux; Kc* (loinl (l« vur. 1rs tnaao-
<:)ute& sont ]>lu« \ttit «les |iurJUiDS que Th^xlor» H fit» <liMÎ|ile«. — L'impor-
tance lies canons ilîsciplinairesi de Nlctle n'csl p^^ iiipnlnv suRisatRtnent : on
y IrouvB À^à Pxposi^rR la })lu|i»M ilp>i idi^es ituUilt's, }>roUablement gnii'i! i l'iii-
lluence de l'alitic Plattiii. — Sur les rapports de Charlemagnp avec Irène rt \è
couronneraont de l'an 8tX), vo>. l'ouvrage ai iin|>orlanl de Kleinclauz sur l'eni-
pire carolingien. — M"* Gardner semble ignorer également les découverles
faites par M. Seriuys de fragmeiils ïconoclaâles dans les œnvre« inédites de
Ntcépliore (voy. séances de l'Académie de^ tnscri|jLions el belles-lettres, mai
1903], — Enfin, puisque M" Gardner a cru devoir suivre dans l'histoire les
destinas des doctrines studîtes et prononner le nom de Uicbel C^rulaire, il est
surprenant ({u'ellc n'ait pas montré dans les doctrines bardies de te ^«Iriarche
el dans sa lutte avec léaac Commint! la survtunnw de l'nrdeur tntriinsigcaiitc de
Théodore. Micbvl Céruloirc a voulu affranchir l'église grecque a la fois de la
papauté et du gouvernetiient impérial (Toy, mon seMâmt orifntai du XI' s.).
t . les Brimadts atu I V el V siècles d« noire ère (eitrail de la fifime du
(Université de liruxetlet, ft^Trier 1906}.
2. UitMre de IfaaaretA el de set saiietuairet. Paria, LecoflTre, 1905, ia-13.
p. xvi-23â.
3. Nous ne pouvons i|De signaler aujaurd'tiui, en nou^ propoèanl dj rev«uir.
les nouTetlcs çt importantes études de M. Slrirgowskj sur les origioe» orien-
tales de l'art bj^zantin '. Mschalta. Berlin, 1904. — Eine aUxtakdrintsrhr
Wellcfirmuik. Vienne, 1905. — IHe Mmiaturtn des serbisclten PtaUert. Vienne,
1906.
FRt.TCE.
33S
quables par leur sljle vigoureux el leur dialectique serrée, M. G. Mtl>
LET a fait tenir un exposé complet des origines, des procédés, des
iransformalions, des principes de cet art'. Pour la première fois
depuis l'ouvrage classique de M. Bajet, nous avons en France
un manud d'bisloire de l'art b^zanlia^ les résultais des découvertes
de ces dernières années auxquelles M. Millet lui-même a pris une si
large part y sont exposés d'une manière complète; l'auteur s'est
arrêté au xn' siècle. Parmi tes pages les plus intéressantes, signalons
celles qui sont relatives à l'iconographie, dont on trouve un exposé
méthodique.
M. ScHLcwBEjioEB a lu sur le reliquaire en forme d'église conservé
au trésor d'AIx-la-Cbapelle une inscription non déchillVée jusqu'ici
et qui permet de déterminer la date de ce curieux monument, attri-
bué tantôt au vu", tantôt au iii' siècle*. L'inscription donne le nom
d' s Ëustalhios anthypatos, palrice et stratîgos d'Antioche et de
Lycandos j>. Comme Anliocbe n'a appartenu à l'empire que de 965 â
4085 et que M. Scblumberger a pu dresser d'après les sceaux
la liste des ducs d''Anttoche de i057 à -1085 sans v trouver le nom
d'Eustalliios, il s'ensuit qu'il faut placer la vie de ce personnage et
la confection de son reliquaire à la fin du i" ou dans la première
moitié du xi' siècle.
M. G. Millet continue ses intéressantes RÊcherches au mont
Aih(}i^, qui forraeront le commentaire de son recueil d'inscriptions
et constitueront une véritable bistoirc archéologique des monastères
de PAthos. Nous reviendrons sur ces imporlantes publications.
Dans un coin d'une petite église de Salonique, on conserve un
o cpllaphios » bjzanlin dont M. Millet donne la reproduction*
et qu'il appelle à bon droit « un chef-d'œuvre de la broderie byzan-
tine ». Les scènes figurées sur ce monument représentent un motif
iconographique des plus importants, la double communion des apôtres
et Tensevelissement du Christ. Par te caractère harmonieux de sa
composition et la liberté de son dessin, le voile de Salonique repré-
sente une transformation de Fart byzantin, due probablement à une
influence occidentale; son auteur a puisé aux mêmes sources que celui
des mosaïques de Kabrié-Djaml, récemment étudiées par M. Diebl.
M. ÛMOfT a retrouvé dans le manuscrit grec 2S32 de la Biblio-
I. Histoire (It l'art deptns les temps ehréliem. T. I ; Des débvis de l'art
chrétien à la fin, de ta période romane. Paris, A. Colin , 1905, in-8'.
1. L IniCrtplinii du relit/uaire ttyzandii en forme d'église du trésor d'Aix-
ia-Ckapelle {à/onumenls Piot. Kxtrail du 2' fisc, du l, Xtl). Psris, Leroux,
1905, in-*'.
3. Bulletin de cûrrespondaHee hellénique, t. XXtX, |). â5 et 105.
4. IM., p, Î59,
nm
BCLLEtlX BtSTOIfQtTE.
ihèque nalionale [Idylles deThéocrile, deuiièrne moitié du ht* siècle]
deux peiiHuréâ négligées Jusqu'ici el qui représentenl Dosiadès et
Tbéocrile olTrant a Apollon et à Pan leurs poèmes ^ Il y a là un
exempte des plus curieux de la persîslafice des iradilions antiques
dans Tari byzanlin. La reproduction de ces deux belles œuvres
est donc un véritable service dont les historiens de ccl ari remercie-
ront M. Omont.
M. Rbcksicbek a découvert datis un manuscrit de l'Escurial
\W'î\-22, s. XVI) 2,600 vers du poème de Oigénis Acritaa*. Celte
cinquième version, qui s'ajoute à celles déjà connues d'Andros, de
Grottaferrala, d'Oxford et de Trébizonde, en diffère par son contenu
aussi bien que par sa langue et apporte des éléments nouveaux à la
question de Digénis Acrilas. La fin paraît inspirée de chants popu-
laires; la langue est encore plus éloignée des influeuces savantes que
celle des versions déjà connues. Dans l'élude préliminaire, qui nous
laisse espérer une nouvelle édition de l'épopée, M. Krumbacber con-
clut qu'aucune de ces cinq versions n'est antérieure au iv siècle; si
la malière e&l probablement plu^ ancienne, la forme dans laquelle
elle nous est parvenue date donc seulement de la Un de l'époque
byzantine.
Le recueil des Iradidons populaires, dont M. Politis vient de
publier les deux premiers volumes^, ofTre un intérêt de premier
ordre pour l'élude des souvenirs el des conceptions politiques, reli-
gieuses, scientifiques^ que la période byzantine a laissées dans la
mémoire du peuple grec. La langue de ces textes est eâsenilellement
populaire et offre souvent de réelles difflcultés de vocabulaire; mais
au texte proprement dit esl joint un second volume d'abondanls
commentaires et de rapprochements. Le recueil est divisé suivant les
dirrérenls motifsqui se trouvent dans ces traditions : Histoire ancienne
(à noter les récils de la bataille de Maratbon, où les Perses se sont
transformés en Turcs). — Constaulinople et Sainte-Sophie (légendes
relatives à la prise de Gonslantinople par les Turcs ; deux versions
de la messe interrompue par l'arrivée des barbares). — Cantons el
localllês. — Villes ruinées. — Empereurs, rois cl princes du sang.
— Géants et Grecs illustres [traditions relatives à Digéols Acrilas).
— Anciens monuments et marbres, — Anciens dieux et héros. —
Le Christ et ses soufTrances. — Saints. — Églises. — Le ciel, les
1. Monuments PM (extrait du l" fssc. <lii t. XII}. raris, Lerout, liXI.S.
2. Eine neue Bandschrtft de» Digenis Akritat (SooderabdrutJE der SitzvHf/t''
heriehte d. kg. ba^er. Mi..). Munieli, 1904, in^*-, p. 309-356.
3. Me.Xha.1 Tcpî toû pîov sal tt^ yXilaffijc toû IUjivikq^ Xomv. Iht^iMnK.
Athènes, Sokellanos, 190«, 2 toI. in-8', p, VUS.
fuiiCf..
337
itrcs et la Lerre, — Les tnéLéorçs. — Les mosaïques de marlire. —
IPIaiites. — Animaux. — Bêles Fauves. — Dragons el serpcnls. —
pOgres, — Trésors cachés el Maures. — Génies el lieux hanlés.
■Génies marins. — r.harnodrakîa. — Fantômes. — Anaskelades. —
NérBÎJcs. — Soreières. — Magiciens. — Le diable. — FtevenaDts. —
Cauchemars. — Maladies. — Les Parques. — Les ranrts cl les âmes.
— Charon. — Les caus€.s. — Celle simple énuraéralion monlrc la
ridiesse du Tolk-lore helleiiitjue cl l'iiuporlanco historique de ce^s
leites. Il csl tnléreâsanl de retrouver au milieu des difTérenls apports
«loul secorapoâecelle iradiUon la coucha qui npparlienl à ]'éiK>quc
l)]fzanlinc. Un Iroisième el dernier volume complétera ce uiouutnent,
élevé en l'honneur de la lilléralure |]opulairc.
VIL RAi'roKTS iv»c L'EiréaiEDR. Okiv?it. — Qu'est devenu rbellè-
tiîsmceu Orient aprè^ Alciandre, à Tépoque romaine et byzantine?
M. CajiroT, dans une élude irèà substantielle, conclut à sa rniliitei.
L>es Orientaux n'onL pas été asset souples pour en subir l'ascendanl;
fUsion rêvée par Alexandre a échoué. Si Von trouve quelques
»U|)erfldclles de culture grecque clie/. les Partheià, on assiste,
ITeeravèuement des Sassanidcs, à une violente réaction contre l'hel-
lénisme-, les rapports de t'.hosruès I" avec les savanls grei^ ne sont
♦ju'unc fantaisie de souverain; les églises arméni«iine et persane ont
d'être helléniques. L'Orient a donc été vainqueur de l'hellé-
le, el l'empire byzantin, après avoir continué les tradiliond
rAlex&Ddre, a dû renoncer a la lutte. Ces conclusions concordent
lien avec celles auxquelles i'clude des monuments artistiques de
I^Urient a oonduîl M. Str/ygowski.
Il est difScile de séparer de Phtstoire de l'Église grec4iue ortho-
le celle des Églises aulocéphales, neslorieniie, jacoliile, etc., qui se
ït séparées d'elle aux iv el v* siècles. Bien (|u'clles aient de bonne
Iteure substitué les langues araméennes au grec dans leurs liturgies
'illenilurcs, ces églises n'en ont pas moins propagé en Orient
logic imprègtiée d'hellénisme, et elles relèvent à ce litre de
la culture byzantine. Des publications imporlaiilcâ, telles que la
^ ■CoUeetioH des tt/nodet de t'Égiùte nextorienne, édilée par M. GuàBOT^,
iwctnelt^nt d'avoir une vue d'ensemble de l'aclivilc des communautés
<tirélM'nneâ d'Orient, C'est grâce a l'étude de ces textes déjà publiés
<tt d'un, grand nombre de témoignages encore inédits que M . J . LiKOoiT
a pu exposer le développement du cliristianismc dans l'empire
\. U* l>e*Unff.» tir thfiUnUme nu delà rfr l'Kuphrate (extrait dei Ufmoiiei
4* la SociMi des Antuiumm tir fimtcr, t. X1.III, y. Vïï-I'M).
î. synùdiron tirirnlatf. [f(ùthtfi ft esiraiU lUi munuttriU, l. XXXVII).
33^ ICLLETIt HtSTORIQDB.
[wrse' et recoostiluer l'histoire (i'uiie église que des dinicultés de
loule sorte avaient rendue jusqu'ici inaccessible au public. S&n»
don le Iteaucoup d'incertitude règne encore, nolaioastDl dans les
t|ueslrous d'origine. M. Labourl a fait justice des légendes Jestinées
â ralUclicr les débuts de l'Église orientale à Tàge apostolique et
ceux du monacbisme à Tépoque de saiol Anloiaeet de saint Pakbôme.
Les principales dates de l'bistoire ecclésiastique de la Perse «jdI
filées d'une manière 1res nette. Une preraière période (iii'-r?' siècles)
nous montre rÉglise d'Orient organisée par des missionnaires
syriens et indépendante de l'Église grecque, tant au point de vue de
la langue liturgique que du dogme ; aucun évéque persan ne parti-
cipe au concile de Nicêe, les évèques de Susiane et de Perse contestent
l'autorité de l'èvéque de Ctésiphonv qui représente k leurs yeui la
.'Soumission au patriarcat d'Antiocbe, « les fils et las Mes du pacte *
ne doivent rien au rnonachisme égyptien, la discipline paacale dif-
fère de éèlle des Grecs et garde les traditions de ta pâ(|ue juive. Gel
étal d'autonomie cessa au début du t° siècle-, après la terrible per-
sécution de Sapor II, qui dura près de quarante ans (340-379),
Maroula, évêque de Martyropolis en territoire romain, dirigea ta
réorganisation de l'Église persane, qui eut lieu au concile de Ctési-
phon en 410. Les doctrines de Nicée furent reçues oHicielIemeiit,
mais en AS{ eut lieu l'événement qui devait décider de Pavenir de
TËglisti persane» l'arrivée m Perse des nestoriens expulsés de l'em-
pire byzantin à la suite de la réaction monophysite de Zenon. Après
la fermeture de l'école des Perses a Êdesse, Bar-Sauma, évèque
de Nislbe, en recueillit les débris, et l'école fondée par lui dans
sa ville épiscopale devint ta forteresse du nestorianisnie persan.
La nouvelle doctrine avait l'avantage d'^lfrancbir les Perses de toute
dépendance vis-ù-vis de Uonstantinople et de désarmer Fesprit soup-
çonneux des Sassauides à l'égard de leurs sujets cbrétiens-, aussi le
dogme des deux natures, dont la propagande fut même Ikvonsée
lïar le pouvoir civil, resta, malgré quelques tentatives passagères
(schisme de Henaua à Nisibe, création d^évécbés jacobites au vi* siècle),
la doctrine fondamentale de PÉglise d'Orient. M, Labourl a étudié,
et c'est la partie la plus originale de son livre, Tbistoire intérieure de
cette église à partir de celte époque. Elle offre le spectacle curieux
d'une église à peu près indépei>dantti du pouvoir séculier. Ualgré le
régime un peu rude auquel la soumirent parfois les Sàssanides
1. U ChriHiamime el i empire périt %ous la dynastit sastanttU f'tii-63VJ
(BiLIlottit'qun Jiî rensfi^nemenl d'hisloirc rccjésbfiltifuv). Paris, LcctiflFr**, I9(t4,
in-8-, |i. xi»-372.
riu'rcE.
33»
el des scbisroes aasez nombreux, l'Église nestorienDe montra une
telle Yilalité que ses progrès inquiélerent sérieusement les mai^déens.
A sa lêLe le catholîcos vicaire du Chrisl a seul la plénitude du pnu-
riluel; les métropolitains qui lui sont soumiâ exercenl eux-
une surveillance sur ks éïuques-, les grandes écoles de
Ifîsibe cl de Sélcucie assurent le recrutsmenl et l'instruction ihéolo-
gique du cierge, tandis que de petites écoles répandues dans les
vtUes et les simples villages maintiennent dans le [leuple Tortho-
doxie nesloriennc; depuis le vr siècle, ^râce à aainl Abrahaniî la
Perse connaît le monachisaie sous sa rorme égyptieniie, mais les
uioine», 1res nombreux, surtout dans le nord, restent soumis
à la jundiclton épiscopale. Le dogme nestorien est
fis un st'tis plutûl rnoiit're et qui le rapproche des doc-
(HiMS d« Gbailcédoïûe ; 1c irailé inédit do BaUî le Grand, dont l'au-
iBur a pu^ grÂcc à M. r.babot, donner des extraits, représente ceUe
I ortbodoJtie nesloricniie du vtr siècle. Ivnliti, dès cette époque, la
inde religieuse s'exerce dans les pa>3 païens; des évécbés
fondés à lïtra, dans l'Arabie persane, à Merv, en territoire
»pien, à Itérât, en AfghanisUin. On voit par cet apen-u
quelles sont la nouvMuté et l'importance des matières traitées par
Labourl. Ûuelijues questions cependant se posent encore, dont la
llion éclairerait bien des points de riiiatoire bj-zantine : com-
lit organisé le culte de ces ëglise:^, quels rapports leur
i présentait-elle avuc &i\h des Grées et quelle position l'Église
neslorienue avait-elle prisé dans la question des Images? Espérons
I (|UB de Douvellea reclierchi^s donneront >>alisraclion â ces desiderata.
Dus V thèse latine sur Timothée 1'^% palriarche des nestoriens
f7S9>43S)', M. Lakoukt étudie une autre période non moins intéres-
I sanle (le Tbistoire ecclésiastique de TAsie. Nous retrouvons TÉglisc
[d'Orient tous la dominalion arabe; son territoire a été amoindri, sur-
loul au sud, par la propagande musulmane. Ivn revanche, la con*
i|uéU! arabe, h laquelle elle n'avait pas été dé&vorable, lui a ouvert
un dump illimité. Après l'installation des Arabes en Syrie, )a propa-
guidtt neslorienue, aévèrement arrêtée par le gouvernement byzan-
lio,a pu pénétrer dans celte province; des évécbés nesloricns se sont
fondis à Jérusalem, à Alep, à Damas el jusquVn Arménie; grâce aux
'iififwrU de commerce, des coramuiiauiés analogues onl été créées
lies port.'t de l'Inde; enfin sous Timothée, un kban des Turcs se
\Df TMciAeo I SfJtonaHnrum palrxarrha f7'/8-8'J'{) rt rhrislMnorum
■itma eonduionr luh f-ttah/ii Àhtiamiin. Paria, LecnlTrr, l^lOi. ia-6>,
p UT'SS.
rail ctirèlien; Merv, HéraU Samarcandc r^iil des mélropolilains, ell
c'est au début de. son pontifical, en 7HI, qu'est rédigée la curieuse!
inacriptioD bilingue de Si-ngan-fou qui donue le récit de l'iatroductioii
du cbrisltaniâme dans le Turkeslan chinois au début du vu' siècle;
le Thibel *H la Mongolie sont même entamés par la propagande
chrétienne. Le tieâtoriaidsme a donc conservé sous les Vrabes toute j
sa vitalité; lu& médecins et les scribe!^ nesLorieus sont auprès de leur^
maltreg, les califes abbassides, des» protecteurs attitrés de leurs frères.
Beaucoup, il est vrai, abusent de celle autorité pour intervenir dans
les aOkires de leur église, el le récit pau édiliaiil de rélection de
Timothée nous raonlre la survivance des rivalités entre les évèques
du sud et le siège patriarcal, ainsi ijue l'interveation du pouvoir sécu-
lier dans la vie eccItisiaslifiuR. Enfin, par les iraduclions syriaques
des principales œuvres sacrées ou profanes des Grecs, les aestoriens
ont propagé indirectement rhellcnlsnnî dans l'empire des Abbassides,
et leur action n\i pas été aans importance sur ks origines de la]
science musulmane. M. Labourl a montré fort beureusement, par les
traits qu'il a rassembléâ, toute l'iaiporlance de ce rdie bislorique. j
Panni les églises autocépbaies de TOrient au moyen âge, Tégliso^
arménienne apparaît comme une des p!u3 imporlantes. Ce n'est pas
une histoire complète de cette église que M, TEft-MnnASiâ?rTz s'est
proposé d'écrire, mais J Ta considérée à un point de vue très spécial,
celui de ses rapports avec l'église de Syrie'. Le livre a donc le carac-
tère d'une thèse dont les conclusions seraient défavorables à l'hellé-
nisme. L'auteur a rassemblé, critiqué el traduit tous les textes aroié-
DJens ou syriaques qui ont trait à ces rapports religieux, et il aboutit |
a montrer (jue l'église arménienne est véritablement la fille de;:*
églises de langue araméenne avec lescjuelles elle n'a cessé d'èlre ea
contact jusqu'à ia On du moyen âge. A travers les légendes qui
obscurcissent les origines, on aperçoit Édesse comme le point de
départ de ta propagande chrétienne en Arménie. Un certain Daniel le
Syrien a précédé saint Grégoire rilluniinaleur et on en faltà tort son
disciple. Dès le iv' siècle, la double inJluence hellénique el syriaque
se montre en Arménie. A la fin de ce siècle, peut-être sous l'action
de la conquête persane, l'inJIuence syriaque l'emporte, mais lus.
Arméniens savent garantir leur nationalité contre tout danger d'ab-
sorption. Au début du V siècle, saint Mesrop crée l'alphabet arroé-j
nien et commence avec ses disciples la traduction dans la langue I
I. Die nrmeninche Ktrclm m ittren Bezifkvni/fn m de» Syrhekrn Ktrchr»
(Texie unit Unter&ucliungen zur ti«schictile lier allchristlichi'u l.itlcralur vuii
Oebburil unJ llarnack). Leipzig, [linrich», i'JOt, tn-8', (t. xn-3t2.
ftiStCt.
341
. jtillppale àt In Bihie syriaque et des pères de l'égltsc. Celle action
^nqne ne ftil pa^ d'ailleurs d'une conliiiuîté parfaile el l'auteur a
4à signaler, ^iis insisler p^uUêlre ussez, les retours de l'inlliieiice
bdiènique au t* siècle. Un problème imporlant Câ( celui de l'iiilro-
doetioa des doctrines monoph.vsiles en Arménie. San? le résoudre
mUèrement, M. Ter-Minnasiantz a recueilli des faits nouveaux de
gnad intérêt. Les circonstances politiques el surtout la persécution
des f^rees avaient détourné l'église armcnieiine jusqu'au vi* siècle, des
eoalroverses dogmatiques. Brusquement, en 30(i, au concile de Dwtn
(la date et le lieu du concile ont été placés a lorten -l'JI), los évêques
.trtnëniens rejeltenl les doctrines do Chalcédoine, acceptent l'Hénoli-
COI» el rétligent les « Lettres aus orthodoxes de Perse ■; (jui condanuienl
le ttesturiani^me. A celte époque, rilénoticon avait encore une valeur
légsle dans L'empire byzanlin, mais M. Ter-Minnasianlx voit surtoul
ibins le concile de Dwin le résutUit de la propagande des évêques
syriens qui se réfugient en Arménie pour fuir la persécution des nes-
toricns persans el sont accueillis ravorablcment par le calholicos
Nerses II. 1/accord ne fui d'ailleurs jamais complet entre les Syriens
el les Armèdieiis. Tandis que Je célèbre Jacob UaradSus (vers 543)
organisait l'église raonophysile de Syrie et y installait les doctrines
de Sévère dWoUochc, l'église arménienne condamnait Sévère et
aooeplail la IhéorJe de Julien d'ilalicarnasse et des ■> aphUrlodocètes »,
ti« usages particulier^ des Arméniens, emploi des a/yraes, vin pur
dans te calice, cèiébralion delà Nalivilè le G janvier en mècQe temps
que l'Epiphanie, etc..., paraissent aux Syriens des vestiges de
lodaifline ou d'hérésie. L'auteur a néglige de noter qu'au xi* siècle
obè moyens sont attaqués a ta fois par les Syriens et par te patriarche
de Constantinoplc, Michel Cérulairc, qui fait composer au sujet des
uyines par le moine Mcélas Stetalhos un ir^iité » contre les Latins
et les .Arinenieiis >. Malgré ces difTicullés, tes rapports conliriuèrenl
a èlro fréquents entre rÀrménie et la Syrie; elles semblent avoir eu
jusqu'à la fin du moyen âge le sentiment de la solidarité qui les
unissait «n face do l'hellénisme , et ce Ait celte cohésion qui rendit
vaines toutes les tentatives de rapprcicliemeiil spirituel entre l'Armé-
nie et Byzance [voy. surtout les négociations de H 72 sous Manuel
Comnèoo que l'auteur éludiv d'apri*s le récit de Itarhebneus ; l'en-
lenle entre te luttriarciie jacobitu Micbel le Urand el le catholicos
Nersès forme une Imrrière infranchissable aux entreprises des Grecs).
M. Ter-Minnasiant/ a donc véritablemenl renouvelé l'histoire de
l'égUse d'Arménie, el, malgré la aymi»atliie très visible ([u'il m.ani-
fttta pour la culture araméenne, il a bit oeuvrt; utile et impartiale.
U fiul cepetidunl, pour comprendre Thisloire ecclésiastique de IWr-
843
SCLLETIt BISTOVtQtIK.
ménie, compléter cette leclure jiar celle de l'ouvrage de Ter-Miltelian
sur les rapporta entre rArménie et l'église grecque.
L'élude de M. Hmn sur t'bistoire du droit canon en Russie permet
de saisir l'action profonde exercée par Byzance sur Péj^lise russe'.
La première partie est une traduction en allemand du cours de
M. Pavlov sur l'histoire du droit ecclésiastique russe; on y voit étu-
diées succesHivemeiit les trois périodes de l'bistoire ecclésiastique de
Russie : subordination complète au patriarcat de Constautinople
(ïi*-iy* siècles), période du patriarcat de Moscou |ii*-iTm* siècles) et
enfin mainmise complète de radminîstration impériale sur TÉglise.
On lira avec fruit Pbisloire du développement de ce droit canon qui
tire ses origines de Conslantinople. La discussion de Taulhenlicité
des statuts de Vladimir et de laroslav est un modèle d'anal)se cri-
tique. M. Pavlov démontre que ces deui textes ont été rédigea daus
leur forme acluellei) une époque postérieure, mais qu'ils sont l'image
ndèle de la constitution ecclésiastique établie au ii° siècle sous l'in-
nuence grecque^ et avec des égards aux conditions spéciales de la
société russe : les règlements de laroslaf en particulier, probable-
ment antérieurs à ceux de Vladimir, nous offrent Haiage fidèle de
celte société nu lendemain de sa conversion au cbrislianiBcne. D'autre
part, les nombreuses « réponses » envoyées à des consultations par
les patriarches de Constantinople permellcul de suivre Paction t^v^au'
Une sur la formation du droit canon en Russie; on voit même un
empereur, Jean Cantacuzène, intervenir dans lee afTaires de l'égliso^
russe |p. 57). M. Goetz a ajouté aux chapitres de M. Ravlov ui
excellente bibliographie ei, dans la deuxième partie de l'ouvrage, il
a édité lui-même trois des plus anciens monuments canonique» de
Russie : ("les réponses du métropolite Jean au moine Jacob (il s^agit
de Jean H, métropolite de Kiev, (080-^089); 2"^ les questions de
Kirik, Sabbas et Elias, avec les réponses de Nipbon, évêque de Nov-
gorod (1136-1136); 3° les eibortalions d'Élia&-Jean, archevêque de
Novgorod (lies). Le premier document est donné dans ses deux.
versions grecque et russe., les deux derniers sont eu russe. Au texte^
soDt joints une traduction allemande et des commentaires critiques :
M. Goetz indique avec beaucoup de soin les sources grecques et quel"
quefois occidentales (discipline pénîLentlelle de Kirik) du droit russe.
Ces monuments offrent un témoignage de premier ordre sur la per-
sistance du paganisme et de la sorcellerie {p. 123, 244i), sur le déve--
1. KirchettrcchlUc.hf. und k\tUurgesrh\chUtche DfukmùleT AUrtnalands
nebsl Geschiclite des nustefiert Kitrhenrtfttt* CKin.li*tir«hUich« AbtiAndJ.
von V. Stutz, tS uud 11) IleA). Stuttgart, Ënke, 1905. itt-8\ |». 1-403.
riANCK.
sia
Tôppëmênt du culte des images l'A des reliques, sur la condition pré-
caire des cKltses dans cerlaities contrées (p. 18.1). sm la défiance et
l'bostililéque ré{flis« russe témoigne dès ('origine aux talina (p. 1 24 ,
321, on leur applique k même législation qu'aux héreti<|ues; p. t3t!,
iottfdiclion du mariage entre eux et des princesses orthodoxes, ee
qui mi une coiidamoaliop peu déguisée de la politique matriinoniale
d't&mslnvl
VtlI. KiFFoiiT« ATic L'EiTrimeDR. OccinEYT. — Le livre de M. S.
UsuM sur les sept juges palaltcs de Rome à Tépoque byzantine*
apporte des reoscigoements précieux sur les origines du gouverne-
meut pODtitlcai el l'inlluence exercée par les institutions byzantines
iur M formation. Cette institution n'a été étudiée que par Galleiti en
f776; son liïre, quoique bien inoparfail, a servi de source à la plu-
pari des historiens des iostitutions. C'est au temps du pape Damase
(Sfifi-S^lj qu'en face du praefeclas f/^rfr» apparaît une cour pontiflcale
dont les |>o&sessions de l'église romaine, la mulliplicilé des affaires,
la nécessité de la représentation rendent Tutilité incontestable. Les
* judices patalirii » sont or^/anisé^ sur le modèle des dignitaires du
palais impérial; le début de leur activité coïncide avec le mouvement
juridique de:» décrétalesj dés l'origine, ils appartiennent à l'aristo-
cralie romaine et, bien qu'élevés au grade de soua-diacres, ils sont
mariés et ont un wraclëre purement laïque. Avec les invasions du
f* siècle, on assiste à la ruine de ce premier gouvernement ponlill-
cal : le relèvement commence avec Tbéodoric el les juges palatins
reparaissent. Leurs progrès semblent cependant avoir été enrayés
par Grégoiri: le Grand qui, mal^'rv sa naissance aristocratique, pré-
féra couder le pouvoir à des subullernea plus enclins à rnbéissance
qoe I«s nobles et parTÎnl à écarter les laïques de l'administration
pooliflcale; dans sa correspondance si étendue, les ju;4es palatins ne
«ont même pas mentionnés, et il est possible qu'il ait cberché à .'sup-
primer leurs charges. Mais les réformes de Grégoire io Grand, en
particulier iwlle des eubicularii, nu devaient guère lui survivre.
Après lui commenc» la véritable période d'aclivîLé des juges palatins
et rinvasion dos charges pontificales par les représentants de Taris-
ilie romaine. Les Ordinei lîomani, les forinule^, le Liber Ponli-
lis, (jLc .., onl (wrmis a M, Kfller «le préciser Wn altribuilons et
do montrer toute l'influence des Juges palatins. Ils ont d'abord un
extérieur dan:< les processions, où Ils escortent le paf)e, dans les
èmonii's liturgiques^ dans les ct^inciles roniaiii», où ils sont à la
1. tH« •trAcH ftHHtAchrn ffnlznekier im bytantinUchm Zritaltcr {Kit'
(lirnrr«bll. M'b. ton StaU, Vi Hrt\]. »tutt««ri, Eate, |WJ, in^', ji. x-J55.
\
^911 RTT|.I.I!TI1I HIJiTOEIQrE.
fois mailrfs fe cérémonies el secrétaires, nhaciin d'eux exerce m
outre âon activilé dans un domaine spécial : le primirerius et le
secuTuiieerius n'ftariontm dirigent les arclùves, la bibliothèque, ta
chancellerie; le mnaenc/aior esL ministre de» grices^ Varcurim
administre le trésor monnaie qtii provient des revenus des palri-
moiaes; le $aetUarius recueille le produit des offrandes; le jirimiee-
rius et le tecundiccrius defrnsormn sont à la fois chef^ rie la justice
et de l'assislance publique. Leur rôle esl plus important nncore peu-
dant la vacance du ponlillcal r le pnmicerius notariorum feil partie,
avec l'archidiacre et I archiprètre, de» $ervuntm l&eum sanetae $edit
qui agissent à la place du pape et ont un pouvoir sans contrôle. Les
juges palatins paraissent avoir pris une part exceptionnelle au.i élec-
tions des Tfi' el îht' siècle.?, notamment en 687 et en 701. M. Keller
voit en eux les représentants du parti national romain qui, après la
rupture avec Byzance, organisa la respvbiica romana, Lorsqu'en 715
Grégoire II, ancien sacellairc, fut élu pape, ce parti somhla arrivé au
pouvoir : en fait, ni Grégoire ni ses successeurs n'étaient disposés à
mettre la papauté sous la lulelle de cette aristocratie. Les juges pala-
tins continuent à exercer leur pouvoir sous 1^ Carolingiens et les
empereurs germaniques, puis disparaissent pour faire place aux car-
dinauiV
M. OHOfT a publié une notice sur une des reliques le& plus véné-
rables des rapports entre la France el l'empire byzantin' : il s'agit
du manuscrit de saint Denys FAréopagite, offert delà part de Michel
te Bègue à Louis le Débonnaire par Tambassade qui vint le trouver
a. Complète en 827 (Bibl. nat., ms. grec 437). De tous nos manus-
crits grecs, c'est ■ sans doute celui qui est depuis le plus longtemps
en France d. Après avoir établi la date exacte de son arrivée,
M, Omont fait l'historique de ce précieux monument.
1. M. Keller a recueilli tous les notnB connus des/udic» ptdatitii «lu vi* bu
viu' BÏècle. — P. 5t ; l'auteur semble atllrDicr qu'il n'j eut fiss de costamn
t^cclésjasUque avant JusUnicn : ce d'csI probablemenl )MS sa iieosée. — P. 59 :
la cancln&iftD d'adirés laquelle te cierge' s'tbatint de venir recevoir Tiitkidoric A
Home parail risfiuée et |icu conronac an.ï habltudi?8 de l'épotpie, Du moment
que le pape Agarail k la cérémonie, il est im)to««it>le d admettre qu'il n'j Hi\
|m» autour de lut ites Tepn^sentADls du clerg^i, — P- 153 : l'auteur uttadtc tTO|i
il LiiiporUni..« à U utttionalilé orientale des papes; leur élection luCiuf après
Grégaire 11 ntoiitre «lue les HornâtnH ne faisaient guère attention A c«tl» dr*
cAitalance, sans fjuoi, brouillt's avec l'empereur, ilii eussent élu des Romaiiu.
2. Uanvuctit rfc,< auvres de mini Denyx (AréopagUe envoijé tlt ConfUin-
tinople a louts le Débonnaire en S27 (eitrail de la Hevttf des Étudt»
grtcqvet. t. XVII, 1904).
PEA!ICE. 343
Le premier volume de V Histoire du schisme des deux églises \ de
M. KsEifos, constitae moins une œuvre d^histoire qu'un plaidoyer très
partial dans lequel apparait clairement le point de vue auquel certains
Grecs orthodoxes se placent encore actuellement pour juger l'Occident.
Les Romains ont été, depuis la plus haute antiquité, « les mauvais
génies de l'hellénisme ». Les papes ont hérité de leur amour de la
domination et continué contre l'hellénisme leur politique d'agressions
et de violences, mais à aucune époque de son histoire l'Église ortho-
doxe n'a franchement reconnu leur autorité. Les empereurs icono-
clastes sont les sauveurs de l'hellénisme, tandis que les Sludites sont
flétris comme des traîtres. Tels sont quelques-uns des paradoxes qui
remplissent ce volume, auquel l'absence de toute référence et de toute
bibliographie ne contribue pas à donner un caractère scientifique.
Louis Bh^hibr.
A* 'An' ôfx^ |uxp) 4>wt(ou. Athènes, SalWeros, 1905, iii-8% p. 526.
346
itrLLBTt!! HisrotfQn,
BELGIQUE.
(1 902-4 »o:s.)
?* article*.
On a fait usage en i90i, dans un procès rclentissarit, d'uae ietlre
de liéopold I*' à M. d*Hofr»chmidt, dans laquelle le roi jugeait défa-
vorablemenL Firmin Royier, son ministre a Paris, à propos de la
conflacalioD des biens de la famille d'Orléans par Napoléon 111.
M. E. Disciiuss' a prouve par des documents autheoliques combien
celle apprécialion était injusie.
La lleime historique a rendu compte^ du recueil d'articles de revues
r^nsâcrés par M. M. Wanorre* au <t passé libéral, au présent clérical
et à l'avenir socialiste ». Nous noua bornerons donc h citer ce livre
élégamraepl écrit, en regrettant qu'il n'ait pas tenu ce que promel-
lait le litre, car nous n'y trouvons pas l'histoire de l'évolution des
idées politiques, et bien des chapitres que l'on lieodrail à y voir
manquent, ou sont par trop écourlés, notamment l'exposé de la revi-
sion conslilulionnelle avec ses antécédenls.
En dépit du caractère quelque peu superllciel et dithyrambique de
l'œuTre, on lira avec utilité, et non sans charme, les études réunies
àoUâ le titre i^Entretie?is sur la Belgique contrmpofainc^.
Les amis de M. Paul Fredericq lui ont offert eu i'idA un recueil
1. Voy. Hev. hiêt., t. XCI, p. 126.
1, One page dPkistoire eoniemparaiae, Janvier 185^ (8itU. de ta Ctatie des
tettret de i'Âcâd, royah de Bttgùiue, W\, p. aS3-5(l«.i).
3. Voy. flSK. liisL, l. LXXX, p. 363.
4. £.a Belgique morale et polUiqut, Î830-ÎSO0- Bruxelles, Weisseinbritcb,
1903, in-t8, 3&5 p.
5. Bniielles, Larcier, 1904, in-S*, 310 p. — Voici les aaleur» el les »ujels
Iraités : L Hennebicqj Petite et Grande Belgique, ~ P. Spaak, ta Bdglque et
i'art. — U. Jaspar, ia Beigiq^e a\i point de oœ moral. — C. Gbeade, la Bel-
gique et le Fùlk-lore. — J. Des Cressonnière», la Belgique el le Dniit. —
T. Braun, la Belgique H l'Éfflise, — P. Jam&r, ia Belgique et le Barreau. —
M. DuviHer, ta Belgique et i'expantian coloniale. — L. Hennebici], l'Expan-
sion économique et la patrie itetge, — F. Ninauve, la Belgiqite et l'esprit
belfe. — P.-E. Janson, la Bel^que et les partis politiquei. — L. de Landt-
ibeere, la Belgique et la pMUttopMe. '
At,UîtQ(!K. ^~ 347
de dissertations' dont la plupart ont Lrail à l'bisloire dé Belgique.
La /Uteve Aittoriquc* en a donné la listeau tnomcDl de la publication.
HiâraiRË HiUTiiKk*. — Al. J. KArsix^a eu la patience de relever
Icâ opinions de tous les auteurs qui, depuis le m* siècle, ont parle
de la fameuse défaite infligée aui Nerviens par Jutes Gésari mais il
s'alislrent de tes apprécier, et se rallie à ceux qui placent le théâtre
de la bataille a Preslcs en Mainaut. Il n'invoque d'ailleurs aucun
argumeat nouveau : la tradition lui sufDt. Son labeur considérable
aboutit à un bien mince résultat.
On trouvera dans le livre de M. E. Dor,!i£E' des recherches sur
Vhiâloire des Germains à Tépoque de César ot d'Auguste, une élude
archéologique sur le cénotaphe du centurion Marcus Coelius, con-
servé au musée de Bonn, et une dissertation sur les récompenses
roililaires à Rome.
L'élude de M. V. Fais* sur la bataille de Courtrai est une œuvre
dénnJUve. Après avoir fait passer les documents au crible d'une cri-
tique sévère, l'auteur rend compte de l'organisation et de la force des
années en présence, et décrit soigneusement l'action; il complète son
travail pard'abondantes indications biographiques et bibliographiques.
M. E. CatiPLiSTs* a écrit, d'après les manuscrits du major de
Maugeer, rhistoire, richement illustrée, d'un régiment belge qui se
distingua au service de l'Empire français.
Nous devons au même spécialiste une bonne brochure de vulgari-
sation* sur la décadence de la oonarchie napoléonienne .i partir des
traités de 1801).
Les études d'histoire militaire de M. L. Nivo" ont été réunies en
volume'. A noter spécialement la critique a laquelle il soumet les
I. Milaigti Paul FredeHeq. Hommage de la Société pour le profrèt ist
tmdtt phiiotoffiques et hùtoriqvei. Unixell», Limerlin, 1904, ln<4', S7ft p.
î. Voy. Her. htil.. l. LXXXVII, p. 21 1.
3. flfotn opinion M*r la bataille de Pretlet. ('barleroi, 1EK)'2, in-S*, 309 p.
(tiré à pari d« Documents et rapporta de la Soc. paléontot. et archéol. d*
CharUroi, l XXVI).
4. Vn officier de l'armée de Varut. BruielleM, Lob^^guv, IWK, In-S', 726 p.
5. la BatailU de ÇouHrai \ De tUtg in} A'ortnjA) r.and, Sîffer. rJ02, in-8',
S»t p.
G, BUtoirê itltitrée d'un eorpi btlge au termee dt la Mpuèllçu* tt de IKm-
pire, La 11?' demi-trigade. Rruiclle». Spineot, la-4% iTS p.
7 ùf IVagram à Halrrioo Druielle!», Umbcrty. 1904, io-12, 84 p.
8. /4>t Cliamps fie fmlaUlf île la fietgtqxte. I fJeptitt la bataille tU COhT-
tmijutçuà la campagne de tdlû. Il : lei Qiutire Brai, HfHff\ Waterlùo »t
Watre Brui<![le«, L«ti<^ue, IWMD03. 2 toi, ia-ê-, 367 et A'Î3 p.
îi. Voj. Rev tHit., l. LXX], p. m-, t. LÏXXI, p. 133.
318
tVLLKtlït HinouQrt.
ouvrages de Thiers, de ChariU!» el de Ifoussayc, ei sa condu&iuii : le
véritable vainqueur à Waterloo ue fut ni Blûcher ni Wellingloo,
mais Gneisenau.
M. L. Navez a donné comme œmplément à l'œuvre précédente
une curieuse dissertation* sur les évéïiemcnls de U malheureuse
campagne de Belgique en 483J.
Les travaux do M. h, Vait Nçcb' valent surtout par l'illustralioa*
l> sont des recueils iconographiques intéreasanlâ.
HiSToraE écoîioiiiqdb et 3(k:ui.r, — Il résulte des recherches de
M. G. StstBJtoi^ sur le nombre et la condition des serfs appartenait
à la grande abbaye liégeoise de Saint-Trond, que, vers le milieu du
xin' siècle, ce nombre s'élevait à près de 1,20(». Cent ans plus lard,
tous êlaienl alTranchis.
M. Pire;ikg* a pu établir le chilfre de la population d'Ypres durant
le X?' siècle, grâce aux dénombrements conservés dans les archives
de cette ville. Se fondant sur des faits recueillis à Ypres, à Nurem-
berg el à Francfort, il observe une proportion constante entre l'in-
tensité de la vie industrielle et la faible densité des ménages, el arrive
à des conclusions fort inléressanles pour la statistique sociale.
M, G. DES Mareî* étudie d'une manière complète la vie corporalîve
dans la ville de Bruxelles pendant la période de crise et de transfor-
mation que fut le XT* siècle. Il résulte de cette ceuvre solide que le&
corporations ne connurent aucune époque de parfaite prospérité :
lorsqu'elles eurent triomphé de l'hostililé du patriciat, elles succoni-
hèrent sous le poids des charges publiques.
Le même historien -économiste nous a fait connaître les luttes
ardentes auxquelles donna lieu l'exislence, dansla ville de Bruxelles,
1. Louvain, i3 ooiî« 1831. BnnelJes, Lshègac, 1905, tn-8% 80 p.
2. Waiertoo Ulustrè. Bmielles, Lamberly, 1903, in-8*, 205 p. — I83Q illut-
(ré. Avant^ pendant «t aprèt la Révolution. Bruxelle», Limbertjr, 1902, ia-^*,
179 p.
3. Le Servage à rat>d<iye dr Haint-Trond. Hruielles, Schepen». 1903, iii-6*.
tSfip.
4. Xm Dénombrements de la population d' Ypres au X V nècle, Uii>-15Q$,
Contritnition à la statittiqite tociatê du moyen âge. Leipzig, Hirschreltl, 1903,
in-6*, 32 f . — ' Noui devous signaler aus^ du nHae auteur : Pne çrix» indiu-
trielie au XVI' liiete. JUi draperie urbaine et la t nouv^te draperie » en
Flandre. Broi«lles, tUyez, 1905, in-8". 3) p. (lire ii part .lu Batt. de ta Otaue
des lettres de l'Acad. royale dt Belgique, 1905).
5. L'Orsanitalion du (ravatt à Bruj;eltei au XV' stiicte, Bruxelles. Lamer-
Uo, 1904, in-S', S% p. {Mém. c<ivronnéi d$ t'Acad. royale de Bet^i^tu,
t. LXV).
BELCIOOI!.
349
Jnm quarlicr fort roslrcint, mais 1res peuplé, souslrail par privilège
à U réglementattun iuduatrielle*.
La curicusti dt>>serlatioD de M. J. LtE^K^* nous apprend que le
IV* siècle Tui en Belgique un siècle d'or pour les usuriers, tandis qu'au
srv* les préteurs à tiilérèl étaient fort maliDeDèâ; ce revlremenl
s'explique par les nécesâilés du commerce et les conslaols besoins
d'argent des princcâ.
G'tel du prêt à intérêt en Allemagne que traite le substantiel
leémoire de M. Y«x Rdf.t'. En dépit des coudaninattons prononcées
par les théologienâ du mo^en âge, les nécessités économiques Unirent
par l'emporter.
Nous devons citer ici l'histoire 1res complète du métier des mcr-
cicrs d'Anvers par M. Jv Geidk?is\ composée d'aprus les archives de
la corporation.
M. V. Bra-^ts^ a exilait de la correspondance des ambassadeurs et
des consuls d'Espagne en Hollande deâ détails tn>s neufs qui jetlenl
on singulier joui" sur les moeurs commerciale du i?ii' siècle.
Un critique très compétent a rendu compte dans la lievue histo-
rique' de l'imporlanl ouvrage de M. M. Hcn9ii*x' sur l'histoire peu
eooQue de ta Cumpa^niR d'Qstende, en remontant jusqu^au traita de
Munster. .Nous ne pouvons que nous rallier à ses appréciations élO'
gieuses.
t. Lf Borçendael à Brtuctltet daru u tutU eotUn l'mimtrie privUègUe.
BniscIlM, Ura«ftin, 1903, ia-M-, 3'J p. (lire A (i«rt de U Bevut de ll'Atoenitf
et SfuxHtn, t. IX)
'2. Vnurim et Lombard* dont Ir Hrabant au XV' tii-cie. Anvers, ite Itarker,
1904. in-H-, V5 |i. (lif^ i part du BtUt. dé lAçad, d'archéot. dé Belgique) —
NiMii citerons (tu tnttw Aul«ur une étude intèretMtile tur ttnr< Mulualili' mali-
daIm qui f.iiikU At 13.S7 A U chute de l'Anci«ri r*-giiDC : (t 7rif*c dés inatodt*
éaiu If. tn^lier de* furgtrvn* d Matinet {Df Zifktnb%u pan htt Smedemam-
baeht te Mteheten). Maline», DMMio, liK)4, in-8*, 30 p. (Ufé A p*T\ du BuU.
dm Ctrctt afcMot. de Matinet, l. XIV).
î. Le t Contracta* germa niciu • ou to eotUrovents nir I« 5 * . au X FI' tièele
em Miftaçtif l.i>ura)a, Cli. Peetcr^, 1909, IifS', 46 p. (tiré â |idrt <Je I& fifimt
^hisi. tccUt , I. ITIi
4. 1^ Chef-métier dei mtreieri (Hel hoofdambacht der MercfnierMj. Aavtn,
OelinionUKnr, 19f):î-lWI, :i »ot. tn-«». vi-.HO, vuMôî, »iv.|8*î p,
5. One pagf de semUume dtptomaSiqae et commercial. IneidenU de la vie
d'Àmjiterdam au XVtf ttéde, d'aprU de» ptecti itiédilet iB^lU. de ta Cloue
deê IrttreM de l'Aead, royale dt Belgique, 1905. p. 573^98)-
fi. T LXXXIII. p. 165.
T. La Retfiqae commerciale tout (' empereur Chaetet VI. La Compaynte
d'Oitende. itude Mtlvrique de poiiUque eommeraaie et calontate. Dniiellrt,
L4n«rtin. 1903, in-8>. &5G {*,
Un ffilnulieux dépouillement des rogi^lres paroissiaux de SaînL-
Nkûlas a periuis h M. G. WiLLEHâsi' de déterminer d'une maQiere
assez précise le mouvement de la populalion dans oeLle ville pendanl
je iTrt* «l te rmî* siècle; il a churcbé 4 &D expliquer les Uuclualions
par les fomlaes, les maladies el les guerres dont la région waasieDue
a 8i IVéquemment aouITert à celte époque, et surtout pendant le règne
de Uuis XIV.
Le volumineux recueil de M. le baron Goiilaohg^ abonde en ren-
seignemeoLs utiles pour Thisloire économique, diplomatique, poli-
tique et tecbbique, le tout d'aprèi» des documents très compleLs,
(luisés aux rneilleures sources. On y trouvera notamment un exposé
détaillé des négociations qui abouUrent h raffranchi^semenL de l'Es-
caul en I8iî3. Le rûle de notre diplomaUe y esL bien rais en lumière,
vi l'on peut se rendre un compte eiact des services émincnts rendus
a ta Belgique par le tmron Lambermonl el ses coUàgues.
M. P. Michotte' a consacré son premier livre à retraoer l'histoire
(les idées et des théories économiques qui ont eu cours (lan$ aolre
(>ays durant tes cinquanlc-six premières années de son exisleoea,
c'est-à-dire depuis J830 jusqu'à l'explosion des désordres de iiit.
tShaquti page nous révèle des ctiosea inconnues ou tombées dans
l'oubli, comme, par exemple, le projet de loi de 4 $49, qui élait
presque l'équivalent de nos lois ouvrières de l'heure présente. La
seconde partie est une étude approfondie, mais insufflsarament objec-
tive, des travaux de nos économistes les plus en vue : Quetelet, de
Molinari, Gh. de Brockere, F. Huel, lîlmile de Laveleye, Gh. t^rin,
Dupectlaux, etc.
MM. J, Destrbe et E, Vait pb» VfiiDE^ ont donné une nouvelle édi-
tion du livre de propagande qui a été analysé dans un de nos pré-
cédenla bulletins*.
Synthèse de deux essais que rAcadémIe royale de ttetgique, en les
couronnant, arail exprimé le vœu de voir fondre en un seul; lente-
ment remanié par le survivant des deux écrivains, l'ouvrage de
1. Élade sur ta démographie r/'uM commune du. plal-paffi de Fiai^re aut
XVff et XVI tt' tiiclei. Aoverb, de Backfr, tSOi, în-8% 93 p. Uir6 « part dei
Aanalei dé lAcad. d'archéoi. de Belgique, 5' »èrle, t. VI).
2. LEuaiit depuk 1S30. BroxelLes, Cnal.tig,ae, 1903, i vol. iD•8^ 4&4 et
565 p.
3. Étude sur la ihéoria écon&miques ^ur iominérenl en Bilglif»« d« ÎS30
à Î886. Louvain, PeeUrs, in -8% xxij-H'î p.
4. Le S«eiatiime m Belgique. Paris, Qidrd, 1902, ln-12, 498 p.
&. Voy. Bev. hitt., t. LXXI, p. 339.
ttUIQIiE.
3S1
MM. li. UmtiYnR et V. Btmii * comprend une histoire des caisse»
d'épargne liclges el un exainet) de leurs prînàpes, une série de mono-
graphies de ces m»lilutiâni; et de copieuses recherches statisUquea.
De la une double valeur, documentaire et doclriniile.
M. L. BsHTiiAifii' a écril une apologie du parli socïalisie l>elge en
deux gros volumes rurlement documentés et abondamment illustrés.
[I vise surtout à meLlre en relief les résultais économiques obtenus [tar
les « Maisons du Peuple ». L'iiistorieii y trouvera certaines iiidica-
Uoas utiles, mais il Tera bien de les contrôler de très près.
La mouogrdpliîe Je M. G. Vitu OTBaïu^iiMB^, bfen que l'auteur ail
étudié la fameuse grève de 1902 avec des préoccu[)ations d'éçono-
misLe, a aussi une importance historique. On y trouve exposés, avec
beaucoup de précision, la forme de la grève, sa méthode, son but cl
9M résultats; de même les principaux diseours et écrila qui ont pré-
paré les troubles.
Nous devons à M. L. Yabliz* une enquête très aérieusemenl con-
dotle sur Ips sal.iires que reçoivent à Gand tes ouvriers des indus-
tr!M cotonioere et liniére. Elle est précédée de l'bistorique de la
question dans la ville de dand, depuis les origines, et suivie di:
recherches sur les élément'^ conslitulira du salaire et sur le budget
de (a famille ouvrière,
l,.e P. l*Kii(iiiT'' s'est aussi livré h une enquête minutieuse afin de
rassembler les élémoiUs d'une monographie complète de b profession
de typographe .i Bruxelles. Son livre est a I.n fois un manuel technique
et un travail li'histoire; il passe en revue le tntvail el la législation
qui le réglemeule, depuis l'introduction de i'imprinierie a Bruxelles
|nr les Frères de la vie commune, vers la fin du xv* siècle jus-
qu'au xii*. L'auteur nous fournit en même t<^mps des aperaia très
dairs sur toutes les grande.^ questions économiques actuellement
agitées.
Deux grandes fomille.; industrielles, les Warocqué et les Guinotte,
oui Iravaùllé activement depuis un siècle à l'amélioration du sori d»
I, aùt^ire et erfot/ du aptlraliùAM et tlatutittia 4ti Ctititt d'épargne «n
M^v«. Limïain. E. FunU-^n, 1902, 2 Toi. in-S*. I9fi el 302 (>.
t. aUMre de la cooptation m Belgique. tMs homme», les idéei, lii faite,
trOtllM, Ovrlictrnr, 1WMd03, 2 vut. iii-»% 4»4 et 725 p.
a. ta GrèM ginéraU betçe d'avril t903. Bruxetle*, S<b«tH>B*, IMK, ln-««,
tSS|».
I. L» Sata1r«t dt finduttri* ^nioiie liruiclles, LeMfue al S£h«p«a«,
ItOS. in-S*. <:ii,v-;3'J |i.
S. lu TtltoprapAiê à Bnut$tl«ê (tu début rJw XX' tièctt. RraxtllM, SehfliMU,
IW, bt-è'. XJUV-&S4 |i.
353
BULlBTIIf fllSTOUQCn.
classes laborieuses, M. H. KoLia' a retracé d'une manière aLlacbante
l'histoire de ces généreux eJForla.
Un critique* qualiflét et queJtjue peu sévère d'habitude, a dit que
la brochure du comte Osw. tut. KEKcaurE m bKntgtautM* pourrait
être signée par un liistorien .lussi bien que par un avocat. L'auleur,
mù par un louable sentiment rie piété filiale, a voulu détruire une
légende inventée sur le compte de l'ancien bourgmestre de Gand par
la malveillance des socialistes. Les légendes ont ia vie dure, mais
celle-ci semble bien détruite auprès des bommes que n'aveugle pas
l'esprit de parU.
HisToiaE coLoMiLB. — Si le livre du baron Dbscimps* traite sur-
tout de Porganisalion et du gouverneinent du Hongo, il contîenl
d'autre part l'historique très complet des origines de TÉtal indépen-
dant et notamment des actes accomplis par les conrérences de Berlin
el de Bruxelles. C'est une réponse péremptotre à la campagne de
dénigrement entreprise par une partie de la presse britannique contre
l'œuvre de Léopold II.
HiSToiag BELiGiEcsB. — La Bemte Aùfonçue a publié régulièrement
le compte-rendu sommaire des Analecia BoUandiana, de la Rçi-ue
d'histoire ecctéiiasiique, du Muséon el de la Revue bénédictine^ de
l'abbaye de Maredsous. On a pu constater l'importance du travail
scienlilique fourni dans ces recueils.
S'aidant des livres de receUes et de dépenses conservés dans les
archivfâ, M. L, LiHiTs' a esquissé le tableau de la vie intérieure rie
la riche abbaye de Saint-Jean* Baptiste à Florennes au début du
tvH* siècle.
Noua devons mentionner aussi une série de monographies consa-
1. La InstUuiiaiu ouvrièrei de» charbonnages de Mârietiuni et de Bat-
coup. Bruielles, BruyUot, 1902, iD-fl', ttU p.
2- .11. G. Kurth, dans les Archioet bslgest I. M, p. 269,
3. La Grève dei tisierands gantoi» en 1859. Souvenirs d'autrefois, ttruxelles.
Druyiant, 19(H, m-ë\ 80 p.
4. L'Afrique iwuvelte. Eisai tiir VÉtai civUûaieur dans les pays neufs et
tvr la fondation, l'ùrganiialiûn et te gouvernement de t'Ètal indépendant
d% Congo. BruieHefi, Lebègue, 1903. in-S", xvi-626 p. — On consuUera attle-
ment sur ta niênie question : Dei>«tcnp9, tt Oijférend anglo-congotait {Bvit.
de ta Classe des lettres de i'Acad- rogale de Beigique. 19W. p. 262-302). et
J. Halkin, l'État indépendant du Congo {Revue iénéraie, t. LVLX,
p. T2%lik).
5. Dom U. Derlière a réuai ea vatume «es articles sur le cardinal tfalhlea
d'Albuio el sur les cbspitres génèruux de l'ordre bÉnèdiclio : Métangex d'fiis-
loire binédktine, 4* série. Meredsous, 1902, ln-8*. 182 p.
6. La Vie infime dans une abbaffe au XVIt' iiècle. Namiirj Wesinael, 1902,
ln-8% S5 p. (tiré H part do BM. de ta Sac. atchioL dr Namvr, l. XXX].
BtLr.lQD£. 353
i rbisloire des monaslèresduPare', Liessie&^^Bernardfkgoe*,
Wcstmalle^ el Borobem*.
M. D. BiotrwÊtts'' a résumé les annalea du chapitre de Sinnîch en
iai$Ulol sur les Tails d'ordre 6c«)non)iqiie.
M. G. BovLKo^iT^ a TaiL paraître la première partie du résultat de
^sea recliisrches sur les ermitages belges. Ce sont des moiiographiea
six ermitages* de rEntrc-Sambre-et -Meuse au lîn* et au
iTiîi» siècle.
L'excellente élude de M. J. Baissi:yyk^ sur le régime paroissial de
l'ancien pays de Liège louche a Thisloire lerrilorialo et économique
suLaolqu'à l'hisloire religieuse Elle aboutit à ct^llc conclusion que
la ressemblance parfaite, souvent coiislatée, enlrp la paroisse priœi-
Ure ei la circonscription civile, trouve sou explication dans la survi-
vance d'un ancien domaine ; l'unilé économique a donné naissance
â la subdivision politique el à la subdivision ecclésiastique.
Les orif^tnes de Péglise de Tournai n'avaient pas jusqu'ici Tait
1. J.-E. Jaasca, RKltercfia htttortques ntr l'ancienne abbaj/e du Part
itickUdfmndige novoT^ehitiçm over de aioude abiHJ tan l Park). Anvers,
iii)l-Aq«u»tia, I90t. iji^', 350 |».
1. iteqa'ta, ÊtwU lur t'abbayf de lieuùu, i09S-tti7. Bruxelles, Kie^aling,
XVn, iii-fl*. I!7 p. (llr* a |.»rl du BuU. de la Comm, royale d'huf., U UXXI}.
.1. E. Poneelrt, le MonatUra dt Bernardfagnt dit 4e Saint-ltach. Liëge,
Cormaai, 1902, in-g*, Vai p. (Urè i pari du buil. de ia Soe. d'art et dhist. du
éheèêe de Uège, L XllI).
l. aiiiotrt de fabhaye de Westmalte. de l'ordre eiitereien rif formé ou de la
ttritte ob%etvance, pudli^e par let reiiyivux de l'abbaye {Geschiedrntt der
màdij ran We-ttmalie van de orde der Bervormde Ctilrrciefiieri of der
Mtremfft onderbeuding, uUgegeven door de monatkan der abdij}. Weslinalle,
1904, la-8-, 271 fy.
5. B. V«n Doninck. P Ancien cloUre angtait de Bomhem. Enfutîte hiMo-
riçvt du touvent de la SattUe'Croix , plat connu taas le nom de Codfye dei
l>Dai(»<raln« anjtau, atrjourd'hiii labbajfe de Satnt-Brrnard de l'ordre eu-
MrctoM {Srf vtmrmuHj EngeU KlooUer te Snrnhem. Cetchtedkuadiye aantee-
tm^i^en nnpenx het ti. Krutikttxtkitr meer bekend onderden naam van Col-
t*f« der enyrlirhe Daminicanen, Iham atnlfj van dên St. Btmarditi, 0. CUl.].
LoaTatn. P<i»lfr<i, V.m. in-H', Wi p.
6. Butoir» du chapitre noble de Sénntch, fie l ordre de iaint Augustin.
VtffSet%, tV^uisnnc, \ÙQ\, ia-S', Hi p. (lîr^ i futi det Annalei de la So(.
vernéinur d'areMot., l. V).
7. !io» <ii»c'ffu ermUaifet. I : Tifpei ei pro/Ut dêvert. Ntmur, Delvani,
|«lï, In-»", ie)7 p-
S. Tbaln, (•'ourbecbiu, Ualagaa-li- Petite, CoiAe» Boafliools et Btm-iyr-
Rmre.
'.>: t.** Paroitset de l'aneten concUe de Saint-Bemacie à Uèye, Llè^e, Cor-
m«ui, mi. in-8*, H'i p. (Ur^ l p«rt do Bull, de la Soc. d'art et d'httt. du dio-
eiff dt Liige, t. XIV).
lUv. UuTOR. X.CL 2* tAtc. n
3S4
lOLlRTIN aiâTOKIQOK.
l'objet de recherches iïcicDliflquea. M. J. Wabicbsji' a tenté de com-
bler celle lacune de notre hisLoire religieuse, iàcbe difQcile, à raison
de 1.1 [léiiurie des docuoaeots el de la mince valeur de ceux qui odI
éU' conservés 5 son (issoi très érudil s'urrêle à l'invasion des Normands.
Si le rOlv des évoques auxiliaires est moins en rue que celui des titu-
laires, il présente cependant une importance appréciable. Uom U, Bst-
iiÈttE^' a utilisé enLre autres les archives du Vatican pour dresser les
regesles de ces dignitaires appartenant aui diocèses de Cambrai el
de Tournai.
M. E. GoasiST^ a révélé un curieux épisode des luttes religieuses
du lïi' siècle : la censure, par la Faculté do ihéologie de Louvain,
du livre célèbre d'Érasme intitulé : De SarciendA Ecclesiae coneor-
did. On y trouvera d'intéressants détails sur l'influence considérable
exercée par le penseur de Rotterdam, même après sa mort.
Nous devons à H. J. Lienb»' un exposé complet des ioslitutious
ecclésiastiques qui existaient en Brabanl lorsque Pbilippe II obtint
du pape Paul IV la création des nouveaux évécbés. Les éléments de
celte étude onl été puisés aux arcbivcs métropolitaines de Malioes.
L'auteur de ce bulletin* a étudié dans les archives belges et étran-
gères rhistoire de quelques groupes protestants du Tournaisis, de
la Flandre et du Ltmbourg durant le xtiii" siècle.
Se Tondant sur les documents des archives de rarchevécbé de
Malioes, de rËlal a Bruxelles et du VaLicaa, M. S. Laetbn' a exposé
1. la Oriyine» de l'fgllie de Tournai. Loutain, Peelera, 1S)02, ln-8", ZÎS p.
2. Les ÊviqiiBi avxitiairex de Cambrut et de Taurnai. Bruges, Dejclèe,
1905, \n~8; I7S p. — Ces éludes onl pjru d'abord ditits \a Revue bénédictine
(1904); eire» onl élè revues et rompkélée» à Rome par J'auleur.
3. On livre d'Érasme réprouvé par l'UatoeniKi de Lauvairiu Braxelles,
Hayez, 1901, in-g*, 58 p. [tiré « part du Bull. delaCtaue des Ultra de lAead.
roifaie de BeCgtqtie, 1905),
4. Motes sur t'argaaisation eeetétiaUique dti Brabant à t^e'poque de t'éree~
iion det aoaj?eaux ëcécke's. kajer^, de B<irker, 1904, in-8*, lit p, (tiré i part
deft Annales de l'Acad. d'archëoi. de Belgique, a* série, l. VI},
5. E. Htiberl, le Prt>teàtantisme à Tournai pendant le XVIII* siteU.
Bruielles, Leb«gue, 1903, în-4', 3SQ p. (Mém. dt t'Acad. royale de Belgique,
i. LXXII). — Id.. fwe ptii/e d'histoire reUgieuse de la Flandre au XVlII' »tecU.
Le protettanfisme à DoutiewEsiairt^ en 1730-32. Bruxelles, llayez, 1903.
itt- 1", iî p. [Ibid.]. — rd., les Élats généraux des Proiiiticei-l}nie.s cl les pre-
itilaniK dit duché de Uinbourg pendant la guerre de la Succession tTStpagne.
Bruxelles. Hiyez, 1904, in-l-, 28 p. [Ibid.}.
6. Élude sur la suppreaion des couvmts par l'empereur Joseph H dam
les PatfiBat aulriehiens et plut spécialement dans le Brabant, 1783-i79i.
Anvert, Van lUllp, 190â, io-8*. \ih p. (tiré â pari des Annales de lAcad.
d'aTche'ol. de Belgiifue, l, LVH),
IBLGtQCE. 855
curieuses péripélies, asse?. ppu connues en somme, de la lulle
eolrrprise par le fils de Alarie-Tliéreae contre les ordres rtligieu»,
L'auleur se prononce en faveur de ees derniers d'une manière 1res
nelte, cnais il garde le Ion qui conrientà rhiâioire,elne lombe jamais
dans la déclamation, défaut commun n la plupart des eccléâia&tiques
belges qui ont écrit sur le. règne de Joseph II.
M. lé cbanoine Hekuii)', après avoir exposé les vicissitudes de la
blérarchie ecclésiaslidjue dans notre pays depuis la Révolution Tran-
I, a rendu compte d'une manière complète de louteâ les con&é-
lOns épiscopaleâ qui se sont Taites en Buli^ique pendant te cours
da lu* siècle. Son livre contient beaucoup d'indications utiles au
point de Tue de la biographie cl de Thiâloire religieuse.
Les mémoires postliumes du chanoine Gn.soi'', décédé en iS8i,
iprèi être resté dans l'Église bien ([u'incroj^ant, révèlent un singulier
étal d àme et contiennent quelques détails inédits sur l'histoire intime
du clergé belge au xn* siècle.
HisTiHHK UE» msTiTOTiots £T »o DitotT. — Le dcmt^sttcut, sdminis-
Irateur fiscal et Juge à la fois, subordonné au maire du |>alais, a Tait
pour la première fuis l'objet d'une ftisserLatji.m spéciale. M. A. CinLOT^
a^eftl aeqiilUé de cette lâche avec beaucoup de méthode et de clarté.
M. L. VtMiEiiKi.iDtiiï,' a trouvé dans l'histoire des villes du Hai-
naul cl de l'Artois des arguments contre b tradition qui rattache les
plus anciennes t manirestalions du droit urbain en Fl.-itidi'e à l'exis-
tence d'un corps d'echevins propre a la ville et distinct de ceux du
territoire ». Il estime qo'avanl l'échevinage communal il y a eu un
échevioage seigneurial, tandis que la commune est gouvernéa par lea
jures et leurs pravùis. C'est seulement dans les grandes villes
flamandes que Pévolulion conàtiluliounelle se serait produite d'une
manière plus rapide et jdus intense. Le s.imiit historien ne se rallie
paa a la théorie de M. Pirenne sur iajiti mercatorum comme source
du droit urbain.
Il a également entrepris' de détruire l'opinion courâolp qui fait de
Philippe d'Alsace l'ami el le prolecteur àei communes llaïuandes el
1. LfM HfmtiKimrnhd«la h)/rarchh ^pi*copal* et tn jffcrw ^pine^po'ir. ini
Jttifkiur au XtX* titctr Hru^rj, Ae l'In irJic, \<étt'i, tn-g', 201 |i. (tiré j« imrl
4** ÀAnatt* d* lu Soc, it'^mut. p^tir l'Huit d» l'hM. ri tttt aitliifutlt'* Ht lu
Ptandre. t LU cl LUI).
2. Œucret po^lhumrt, %. I. Hnm^Do», Comité Murnii. IWI, ln-8", IM p.
S. Êtade tur le Unmri,Hcut franc. Lièuc, Vaillunl, \'M, ia-»', 175 |i.
4. Lu Pri'miére plime de i'evoluJion conxUlutittnneile de% eaminiînrs
fUmandt*. P<rl», BeritiT, \Vib. in-li-, 16 p. (lire a jiait itc^ Annain de lEtt
tt tm Si»r<d, t I).
it. la PotiliiiM commanale tie Philippe dÂtmct *t ui coni/^voncri,
356 SnWtTtlT flISTOBIQCR.
élablJL par l'eiamen des chârlea que le comte aixomplil une ceuvi?
de ceiilralisation, eL fut, a ce point de vue, le précuràeur des ducs de
Bourgogne.
M, Pi&iLTtffE' soutient que la formation des villes au mo^en âge
s'explique par le milieu économique et wciaL
D'autre pari, il a ressuscite un curieux épisode du règne de Louia
de Male'i et moûlré, en se fondant sur trois chartes inédites, com-
ment les Bfugeois surent extorquer à leur comte d'imporLinls privi-
lèges, que ledit seigneur s'empressa d'ailleurs d'annuler, dès qu'il
fut parvenu a se tirer des mains de ses turbulents sujeU.
M. le Procureur général N. oe P*ow*a pris en ^»02 pour sujet de
sa mercuriale à la cour d'Lippet de Gand Thiâtoire d'une guerre privée
qui ensanglanta la Klaiidre vers la ftn du mi' aiecle. Le héros de
raiïaire, Jean Borluut, est jugé avec une indulgence assez déconcer-
lanlectiez un baul magistrat, alors qu'il semble avoir été un vulgaire
tiandil.
Le même écrivain' s'est attaché à prouver que Jacques van Arte-
velde ne s'est pas rendu coupable de félonie a Tégard de aoo prince;
ou de trahison à l'égard de ses concitoyens.
M. C, Leclèhe' a étudié l'histoire des avoués de la puissante
abbaye de Saixit'Trond, depuis 106^ jusqu'à l'avènement de la maisoD
de Bourgogne. l>es sources sont abondantes, sauf pour la période de»
origines. L'auteur a suppléé à leurs lacunes par d'instructives com-
paraisons avec les iostitutious similaires de Broguc, Genibloui,
Saiot-Mubert et SLavclot.
Nous avons signalé les deux premiers volumes de lUisfoire du
Comeit de Bradant de M. k. GiiLtthB^. Le t. \IV nous fouroit
BrQxelles, Ba^es, 190&, in-S*, 42 p. (tiré i part du Suit. 4e ta Clatte d*i
teltret de FÀcad. roi/aie de Belgique, 1905J,
1. Les Yittei /Samandei avant le XW siècle. Paris, berger, 1905, in-S*. 32 p.
(tiré à psrl des Anaales de t'Eit et du Nord, t. I}.
2. Le Frieilège de Louii de Afale pour ta ville d/e Sraget d* mais dt jtUn
1380- Bruielles, Hay^z, tB03, in-S-, 1^0 p. (lire à pari da BulL de la Cloue
det letlres de t'Acad. royale de Belgique, (905).
3. Le Procès de Jean Bortuut. Épisode judiciaire du Xlff flècte. Gond,
Uosle, 1902, in-S% 53 p. — Vof. la critique de cette mercuriale par le oomlc
de KerctiOTC de Oenlergbeio dans la Revue det art* de Gand, \Wî.
4. l'AstiUslnat d'Artevflde el l'tnUruiliOA d« ce erlme. Gand. i]o»le, 1905,
in.g>, 4S p.
5. lef Avoué» de Saint-Trond. Louraln, Pwlers, IWI, în>8*, iu-137 p. —
Od lira aussi arec tnlérèt U solide disserlutioa de M. C. Pergameai, A pro-
pos des Tàtflemenli d'avBueriB (Revue de l'Ontverstté da SruxeUes, L IX,
p. 629-fiâ5).
C. Vof. âeti. hut., 1. LXVIII, p. 438, et t. LXXI. p. 328.
7. Bnixell«>, Leb«gue, 1902, tn-S', 388 p.
iKUitQOE.
357
KtMOup de délaits sur te personnel inférieur du Conseil, les avocats,
'el la procédure suivie devanl celle cour de justice. De bonnes listes
biographiques complèteol cette œuvre de longue haleine.
M. E. Steiilbt* soutient, à grand renfort de textes, que, dans les
'Bas, avant la Révolution rrançaise, les bâtiments d'église étaient,
règle Lrèa géoérale, ta propriélé des conseils de lïibrique.
Le grand ouvrage du baron Db-scAHcs' sur la neutralité beige n'est
^exclusivement bisloriquc» mais l'histoire y tient une place consi-
dérable. C'est l'exposé objectif et complet d'une matière qui n'avait
^plu» «lé traitée en Beigique depuis soixante ans*.
L'bisLoire partcmenlairu de MM. P. tliMi^s et D. Uelcboii conli-
Due à paraître régulièrement et conserve les qualités de fond et de
■ Jbrme que nous nous sommes plu à lui reconnaître^. On trouvera
■llans les derniers fascicules les discussions de la loi êtectonle votée
en (894 |xjur la mise à éxecution du nouvel article 47 de la Consli-
luUon el les débats concernant la question militaire, l'enseignement
ftet la législation en faveur de la classe ouvrière.
Adolphe Deaoïs^, un des maîtres du barreau gantois, décpiié en
♦900, avail consacré ses loisirs à l'élude de rhjsloirc, considérée
aurtûul dans ses rap}>orts avec le droit et la politique. Ses amis ont
liuDi en deux gros volumes ses nombreux arliclo^ et ses diiîserta'
Ptton» éparses dans les revues et les journaux. Le comte de Kercliove
de Ûenlergbem a retracé en tête du recueil la biographie très atla-
idiante du jurisr^onsutte, du publiciste et de Phomme politique, taudis
»que M. J. Lamecre', conseiller à la Gourde cassation, a étudié les
travaiu de Dubois sur l'histoire du droit et des inslrtulions^.
Eugène Hdikit.
(Sera eontintté.f
i. D» ta proprUii det ^uu en Betpt^ut «etu t'aneien réfimt. Gaiid,
Aaaoot. IW2. In-fl*. tl8 p.
1. la flftutralitd df ta Belyi^t au point de vue histortqve, dtplomatlfii*,
twidiqutet potiUqutt Bruirllea, L«rcUr, \'Xfl, in-A*, r>3^l p,
3. En 184A |t<trut k llfrs tlf G.>A. Arandt : Estai $mt ta neuiratitt d« la
fcIflfiM eoniidfrée pr ma paiement (ow te point de mte du droit public.
SniMlIc*, Duiioanll, \a-K-, r.xxxvtn-1\î p, — A ri|ipn)cb«r d« la Ihlat de
(1 Pourgiuicr, ^^9 PHrutrulité de la Belçtgue (Paris, Larnw, lOOi, (n>^% ISIl p.],
du livre, braiiîcoup plu* important mit ce dcraier, de H. Dollol, la fleutra-
' de ta BHgiqut el te ifitème de la bttrriire (P«rit, Atun, 19112, io-{J>. :i70 1»)
4. Stâloire partementatte de la Belgique, 3* kérie. Bruiellu, Bruylint.
I-I90&, in-K*, Vja F».
5. ^mj. Rev. Kt$t., t. LXV, p. tSJ; LXVlll, i2%; LXXI, 137.
ft. B$$tU* et noltcet. Gind, H<wte, 1902, 2 vol. iH'i; 436 «t 530 p.
7. Vor. Bev htit., L LXXXll, p. 31S.
ss«
COKBEâPOlTDiltCB.
CORRESPONDANCE.
CARNOT ET NAPOLÉON.
Dermins obtervathns de l'arrière-petil-flU de Camot.
Monsieur le Directeur,
DanH sa réponse du 20 mars*, M. WeUert a, enfin, exprimé une
franche avprBJon pour le caractère porîlique de Carnoi pendant comme
après la RêvitluLÎDO. J'ai regreué de voir cette profeFsiioci de foi
v*'nir aussi tard, car, si elle eût servi d'épigraphe à son premier
article, je me Eeruis gardé d'en dii^^cuter les a^sertiuDs. Mais puisque la
discuBsion a ^lé ouverte, el qu'elle m'a, contre mon ^ré, mis fiersoDoel-
lemenl en causp, je vous demande de dire encore quelque* cnots. Tout
d'ahord un mot de rpmercimentsijM. Welveri ayant bien vouin m*excu-
eer de ne point partager seE^ haines. Puis un mol de protei^taiion, pour
revenrliquer au nom de chacun le droit dv parler de s6f proches, pièeu
en mains, san» être, d'avance, récusé cumme su&pect.J 'estime en ettet,
à la diCferencp de M. Welveri, qu'il n'est nullement indispensable d'être
étranger à un sujet on à un personnage pour le bien conoailre et le
juger sainement.
Quant aux paragraphes nutru^roté? par M. Welvert, l'intérêt de la
vérité voudrait pour chacun d'eux une nouvelle el longue remise an
point. Par crainte d'abuser des lecteurs de la Beeue, je serai aussi bref
que possible, vous laissant d'ailleurs juge de la meilleure forme à doo-
ner â ces rrciiBcations :
1» Le fait qui a déterminé la retraite irrévocable de Carnot e»! connu
de ceux qui étudient l'hintoire du Coneulat à ses sources ei non dans
le» mémoires. C'est l'approbation donnée par le Premier Consul à un
Avis du Conseil d'État, combatumt eo termes inacceptables un projet
du ministre de la Guerre sur le recrutement des ofiiciers du péuie
(Avis du 9 vendémiaire, approuvé le 13). Carnyt, ingénieur de la vieille
armée, voulait des ofiiciers insiruits, sortis de'l'ÉcolA spéciale dd Meut.
Pour Bonapiirie, artilleur, il suTlisait de conférer l'épaulette aux
modestes adjuinia du génie. Le complaisant Locré, secrétaire général
du Conseil d'État, ayant pris plaisir à envenimer l'ancieDae querelle
entra les corps rivaux, Carnot saii^it cette uccasîon pour quitter ane
admitiistratiûn à laquelle l'ialruâioa incessaotâ de Bonaparte daae le
1. Voir plus haot, p. 99,
CA&BesrO?IDt!VC8.
359
domttne l^chniqoe et celle du Conseil d'État dans Iti domaine financier
tvtieot f lilevé toate dignité. Tout, cela <!st plus facile 4 cuatrôler sur
pitcee quev tfs «ouvenirs de Mim ou de Girardin sur le» conciliaiiuleB
tenus À t'épocfue de Mareago.
io Sur les questions apécialea touchsQt les gndee ei les emploi*
aiilitair<>s, il y aurait, je crois, avantage à s'en rapporter aux «pécia-
lisUn, et, eu particulier, à celui que j'ai cité, et donl l'aulorilé en la
matière est iacooteslable; car, si les témoignages de Derthier ou
de CUrke eoat irrécusable*, encore faut-il les comprendre. M. Welverl
o't pit remarqué que Berthier en 1800 et ClarkQ »n 1S09 pro-
posêot que Garnut soit fait non pas simplement général de di\'ision |c«
qui ne serait pas une faveur pour on inspecteur général aux revue»f,
mais bien général de dtvi^iou dam i« ftnit. corps ferme, stir leti cuo-
irûle» duquel Garnot, ayant iuierrompu son service, est encore inscrit
à son mng d'ancienneté, et dan» lequel il ne pourrait être (iromu gêné"
rai que par une décision arbitraire*, tendit qu'il pourra, sao^difUculié,
rvc^Toir dans rélai-majur des places un emploi corrcspoDdsni à son
dernier grade dans l'administratioa da l'armée. Ces subtilités du
doiDAÎnâ exclusivement mililaire peuveot écbapper au plus savant his-
tcuiêo.
3» t.es créanciers dâ Garsot ea 1609 étaient, k ma coonaipsance, f!0o
beau-frère Col Ij gnon «t ses cousios Polhier, auxquels il voulut engager,
jusqu'à libération, son domaine de Prestes. Celle situation, si pénible
qu'elle fût, ne comportait aucune échéance impérieuse qui pût lui faire
perdre la tête, ni surtout lai faire oublier sa dignité, comme le voudrait
M. Wejvert. Sur ce dernier point, je me permettrai une simple obser-
vation. Carnot, ea 1809, déclare, dans plusieurs lettres ofOGieltes ou
privtea, n'avoir rien aollicité, l'initiative d'un secours étant venue de
l'Empereur lui-mêiuc à ta nouvelle de sa détresse, et son aReertion se
Iroave conQrcnée par les témoignages contemporains de Clarke et de
liarel. Trtntt'iiuatre ans plus tard (1S-t3), Méneval, sans citer aucune
preuve, alléguera avoir rpçu de Csrnot une demande de «ecours desti-
Dfe à t'Empereur, et ce sont les lointains souveDirs de ce vieillard qui
feront autùrile aux yeux de M. Welverl! Une toile confiance, si elle
honore le secrétaire de Marie-Louise, est-elle bien conforme à la rigueur
deti méthodes historiques?
4° Au i^ujet de la collation du titre de comte, M. Welvert ne s'est pas
coatenlé de rectiSer une légende; il a pris à partie f ceux qui se eont
oonitituès les défenseurs de la mémoire de Carnot f. N'était-ce pas
moD r^i» de les défendre à mon tour, eo montrant que leur bonne foi
OA pouvait être mise en doute, puiFque lei intéressés eui-m^mes ne
poaâédaiejat pM le texte du brevet d'anoblisaemeat?
t. Les K^aératix de dlfiiloa da g«^aie en AcUvitê en ISÛt et en t^J aral«tU
ton» {uaf le (énéral Sanson. adini» comme upUaioe provisoire en 1793] con-
qaift r<||iili*reiiMat leur» grtdet dtu» ce corpi .
360
COinF.5P0^l>*nCB.
5« Je persiste à ne Toir dans la lettre de Carnot à M. de Vanblant"
qn'uQ persiflage courloieà l'adresse d'ua royaliste qui a maoqué de tact
oa de clairvoyance en cumplanl abuser de se? relations personnelles
avec le ministre de Bunaparte. Il faudrait vraiment trop d'elTort pour
y lire l'aveu d'un remords ou d'un douloureux scepticisme. Certes,
Carnot n'avait pas conservé jasqa'eo 1815 toute* se* illusions de 1792,
et sa confiance dans les hommes avait été mise à de trop rudes épreuves
pour qu'il ne fût pas devenu misanthrope. Mais ses écrits de ISH et
de tS15, comme son ceuvre an ministère de l'Intérienr^ montrent bien
i quel point il éi&ît resté fidèle aux principe» libéraux qui avaient
dominé toute sa carrière, attirant sur lui ta haine des sectaires de tons
les partis. El ce libéralisme éclate encore à chaque page des cahiers de
philosophie et d'histoire que l'exilé rédigeait, après 181 â, pour l'éduca-
tion de ses enfants, inspiré par le seul culte de la Patrie el du Devoir.
et sans une parole de batne pour aucune forme de croyance ni de gou-
verpement. Où M. Welvert a-t-il pria i'infurmutron qui uiODtre Camoi
prêt à soutenrr, en 1817, un prétendant étranger contre Louis KVJÎIÎ
Sans doute dans les rapports de police des cartons (1^6679 et suiv.i
des Archives nationales, si abondaata en fables absurdes. Ce sont là
matériaux à pamphlets et qui méritent juste autant d'estime que les
pamphlets eux-mêmes.
En terminant, il me reste, Monsieur le Directeur, à répondre au vœu
que vous avez exprimé relativement à la Correspondance de Carnot
avec Bonaparte. Ijcb deux exils Jp Carnot ont fait disparaître une
grande partie de ses papiers. Tout ce qu'il avait pu conserver de sa
torrespondaoce avec l'Empereur a été communiqué â la commission
de publicatioD de la. Correspondance de Napoléon, qtii i'a InBéré daaa ct>
recueil. r'Ins récemment, le gouvernement ayant décidé la publication
de la Correspondance générale de Carnot , sous ta direction d'une commis-
sion présidée par M. Albert BoreJjSon éditeur, le regretté Etienne Cha-
ravay, a pria copie de toutes les lettres entre mes mains, en mémo temps
que de toutes celles des dép&ts publics. Â la mort de M. Cliaravay, l.i
continuation de son œuvre a été confiée, sous ladireclioo de M. Âuiard,
à M. Mautouchet. Il ne m'u.ppartieat pas de rechercher pourquoi elle
est interrotn pue. Quoi qu'il en soit, on ne pourra reprocher aux de
danlB de Carnot d'avoir voulu rien dissimuler â Ibisloire.
Veuillez^ Monsieur le Directeur, agréer l'expression de mes plo» dis-
tingués aeatîmeats.
CaR!I0T.
Cbarleâ Joitr. Les Plantes âaos raatlqulté et au mo^ea kg:
Histoire, tisanes et symboIlBme. II. L^Iraa et l'Inde. Paris.
Bouillon, iWi. 657 pages.
Pour dire un érudli <|ualiâtS M. Jor*t c'a pM «u besoia de «t'enfer-
mer dans une sticcmlilé trop ètroîle: il a pu mener de froot. etavec
huDueur, des éludes a.sM>x disparates : la philologie romanA, la dialec-
tologie, t*hi?toirc liUi>raire, le» échanges d'irilluences «>iitre la France et
l'Allemagne, lltisloire des voyagea et ménic la lJotu,nit|ue. L'univera lui
otTre des speclacIeH varié»; il y re^rde tanlôi les huinmes, Uintôt le«
piaules, et il se ptatt à observer les rapporU enirt^ le roi de ht lialur« et
lo ri'gne vègolal. Il a publie di<jtt, dau> ce domaine, la Fhre populatrt
dt Normandie [1887), la flow dam i'anUqitHi cf au moyen dgt 11892), la
FioT* dt t'Inde ji'aprèi Itt fcrivatns grecs (1901), et il a entfcpriis une
véritable hiatoire det plaRU>s à travers laotiqulté et le moyen &g«). Lo
premier volume, paru en 1897, traitait dea plantes dans l'Orient clas-
•Jque : Egypte, Cbaldee, Assyrie, Judée, Phénicie, Le second volume,
publié ea 1004, purt« sur t'Irau et l'Inde. Les deux régions, à vrai dire,
ni* iont p&ft également partagées; l'Inde occupe pretique les troie quarts
du volunje (p, 183-054f. On ne jnurait, sans parti pris, en faire un grief
a .M. Jorel; l'iraportant» dfn prudtictiûns naturelles de l'iude^ leur
<*.xlrémr variété, Lear râle social, leur valeur économique, enlîo la mul>
Utwdt d«s docu(i)F«nt« safDseat à jjasti&er l'auteur. Naturellptneni,
M. Joret suit dnuB le^ deux sectioDS de l'ouvrage ua plan ideniique; il
^tadti'< toar à tour : la Dore et les habitaote; les plantes dans Fngricul-
tur« et l'horticulture; les plantes dans l'alimentation et dans l'indas-
trie, les plantes dans l'art et dans la poésie; les plantes dans les légendes
" ^ : "tines et dans le culte; les plantes dans la magie et dans la mêde-
! n simplet coup d'œlL jeté sur le livre révèle l'énorme» étendue des
lectures de M Jorel; à pénétrer dans le détail, le choix sûr dos autori-
tés, rexacUtude des traoscrlptions atteslenl la philologue. Les indfa-
oiatea ne maaqueroat pas d*^ recourir fréquemnient à c<> précieux
répertoire; Ils l'auraient uiiU»«^ plus volontiers et plux fructueusemeni
taoote ai M. Joret avait pu jotiidn; k son vgfqmc nu Indes dèf^ nom»
da pUrr r.iiikoDS douloureuses qui l'en ont empêché n'admettant
pas dr il. Tel qu'il est, le livre do M. Jorei doit rendre dé'jk d(«
grands serviom à la recherche historique; il appelle et arrête Tatteoiion
sur on ordre de faits el de réalités poiitives qu'on néglige trop souvent
3<S
coHrres-KFifOFs cimoim.
de cooiulter; dsns la dé»e«pérant« confusÎDii dee docnmeots indien»,
la montioa dea végétaux introduits à partir d'Alexandre peut fournir
des repères solidpa et sûrs. D'autre part» l'historien qui étudie du debors
le monde Qrieatal pourra se rendre compté du r&le incomparable que
les plantes y ont joué de tout temps; le tableau tracé par M. Joret
représente le type le pitu riche et le plus élevé d uae ctviUMiloa exclu-
fiiveeoeat agricuUurale.
SyNaiii Lkn.
D' SïgrnunrJ Adlei, o. ti., Professer der Rechte an der AViener Uni-
vers.] lâl. Zur Rechtsseschlchte dea adellgaa Grunâbesitces ia
CEsterreich. Leipzig, Uunokeret Humblot,, 1902. In-8% IfiT pages.
Celle brochure contient deux études distinctes, intituléet, ta pre-
mière, A (qui comprend à elle seule Ht p.} : Dit rechtiichen Kategorien
des adeliçen Grwndbetitîts ; k deuxième, B : Der * BurgfrUde * odtr dû
A. Od sait le paralléltEme qui s'établit (ou pe développai en Allemagne
au moyen Age entre I& hiérarchie des classes de personnes et celle des
catégories de dumaines, parallélisme doublé d'une certaine union., de
telle Borie que d'une tle ces catégories de domaines â la classe de per-
sonnes correuponijanle il y avait une véritable égalité sociale et aossi
une certaine aOinité juridique. Le but do M. Adier en cette étude eat,
dit-il lui-mâcnp, dans un premier chapitre, de grouper et cotnbiner
pour ce qui regarde In moyen âge autrichien les renseignements déji
obtenni pour toute l'Allemagae lonchanl ces cadres à la fois sociaux et
domaniaux, puis, dan» un second chapitre, d'indiquer les rapporta qui
peuvent exister entre eei cadrée du moyen âge et ceux de l'époque
moderne.
La division des personnee en nobles et simples libres e«t dès le
vm* siècle à peu prés elîacée soit en Daviére, soit dans l'Autriche bava-
roise. Les libres qui ont conservé la pCeioe liberté sont ceux-là seule-
ment (et ils sont si peu nombreux qu'ils deviennent une noblesse) qui
conservent en propre un a Handgemal », un < preedium libertatis >,
un domaine qui traditioaneltemeat ait toujours été libre de toute dépen-
dance, exempt de toute redevance, siège cputral d'une famille pleine-
ment libre. Ce bien-là, noble lui aussi, ne peut d'ailleurs, sans déchoir
juridiquement, passer aux mains d'un moindre libre.
La manière de vivre, la Tonction sociale exercée prenant une inRaence
juridique toujours grandissante, une séparation, achevée su xrt* siècle,
se fait entre les personnes qui vivent en « Bauer t, paysans, et cellee
qui vivent en « Ritter », chevaliers. C'est maintenant à ceux de cet
derniers qui sont libres d'origine que l'on réserve le titre de noble, de
même que celui de ■ Handgemat t est réserve au domaine qui, tradi-
1. lOLEK : flTK BBCBTSSISCHICHTE DES ADÊLIfiB^ CKO?IDDEStTZCS. S63
lioijnpllemenl libre par lai-Tnêoie, est le bien d'une famille de chev»«
lier» libre». Il ne («'ut, sans déchoir, tomber aux tnaÏDsd'un po^^Fespeur
qui ne rarait pas un • trei. Horr t^ de même qu'il eBi pour la ramitla
qai te possbde, jusqu'A preuve da cuniraire, ua viti table lilrn Je aublesse
et de chevalerie, plua précieux h ce point d« vue que tel domaine biea
plu> riche »□ que tel château fort à la porte duquel elle mettra cepeo-
dani Mis armes. C'est ce que prouve' un document relatif au maoee
4 apuil Gciselbach >, le « prsdiuin LUtertatta i, le ■ cyrographucû • des
Falkensti'in (p. 11|.
Bi de la li.-iviére on passe à 1* Autriche, pour laquelle les rechercbei
biflorique» ont été poussées plus à fond, on voit que la division en
paysan» et chevaliers est plus importante socialement que la division
aa librea ou non-libres de naissance. [/« titre de chievalier met l'homme
non -libre au-dessus du paysan libre^ car ce dernier n'a pas l'aptitude
à l'acquisition des fiefs.
La uaii^sance cependant ne devient pas chose négligeable. Parmi les
hnvalierB, en eiïfl, ceux qui sont libres, comtes ou « freie Herren t,
Il de certains privilèges par rapport aux autres el ont feals à l'origine
droit au titre de nobitit. Mais des deux classes de chevaliers non-librea
(tes « Oiensitmannen t ou • Mioislerinles », d'une pari, et les simples
c MilitL's •, d'autre part), les premiers se rapprochent de plua en plus
des chevaliers libres, acquièrent raptiiude aux fiefs, obtiennent même
dans la deuxième moitié du xiit* siècle le titre de noble, puis, dès I9
eommencenieai do xiv*, t'appellent • Dienstherren • et font pariia dei
I Laodherren « ou seiftnenrs. Quant aux simples • Militer •, qui d'abord
n'ont eu en fait de privilèges que ceux qui sont attachés au métier de
I Ritlrr >, ils. conquièrent eux aussi au xiri* .«iècle le titre de nobilit et
l'aptitude, mais passive seulement, ^ux Befs. Ils ne sont les pairs
dm • Ûienstmannen • ni devant la justice ai au point de vue du
triage. Ix<t)r condition ne s'élève que leutoment. C'est an commen-
Dent du XV* siècle seulement qu'ils aurontconquîs les privilèges judi-
Sairea de la haute noblesse et la participatioD au Landtag. El au
XVI* siècle, quoique parvenus, comme Tavaient fait avant eus les
< Mini«tertales, à la reconuaissaoce de leur pleine liberté, ils forment
encore une classe à part qui sera l'ordre des chevaliers, pondanlqu'an-
deistiB d'eux comtes, barons et ■ Mioisteriales * réunis formeront l'ordre'
des seigneurs.
Semblable est l'histoire de ta division hiérarchique des lerrei.
Au lemps de leur entière dtffi>rcnciatioa, abstraction faite dec privi-
lèges Tariablea attachés à la qualité non pas des biens, mais des p«r>
wooea qui les possèdent, V • Ilerreoejgen i, bien-souche* de comtes,
dv bAroas ou plus tard de ■ Minisienales •, ecitièr^ment libre de toute
nde'vanee, a des attributs juridictionnels et autres (immunité par rap-
port à la justice publique, ba«se justice) pèche, etc.) que ne possède
ta p de « Miies *, bien d'ailleoni soumis (en principelàuDS
hlAts, au XIII* siècle, ce dernier ■ Eigen • «un, lui aassi,
361
coirpTEa'&RnnDft ciitiqdcs.
eoaqujs une bonne p&rlie des privilèges de 1' * Bîgen > seigneurial {h
bas^ juslice par exemple), sans atteindre cepentlaol jamais & l'ealiëre
égalité avec lui.
Peut-être aussi existait-il des diCTérenees dans l'iinportance ou lec
insignes extérieure des t burgs » et forteresse! dessetgneurEetdeceux
des cbevaliers - en tous cas, U en existait daos les expressions doDt oo
te servait couramment pour désigner les domaines des uns et des
autres Isinun leurs t burgs *\, • Herrschaft > pour ceux des iiremiers.
I Ëdelsmaongut, rittermâssiges Ëigen, Edelhaus, Edelsitz i, etc., pour
les autres.
Quant à la différance entre les i Ritier • d'une part et d'autre pan
les I Bauera t et les i Bûrger •, au point de vue de leur aptitude à
l'acquisition des biens den diverses calégorieB. à la différence de celle
qui divisait les » Ritier i entre eux, elle ne fait de siècle en eiècte que
s'accentuer pendant tout le moyen Ige, Le paysan ne peut acquérir
nn € Ejgen » libre (à moiDs d'user d'expédient el de faire traagmetlre
la propriét»i à. un tiers capable, par exemple uo cloître, qui sert d'inier-
aii'diaire, comme en principe pour toute acquisiliun d*nn bien supé»
rieur par une personne à lui inférieure); de même quand il a permis
sion de vendre son bien de paysan, ce ne peut être au profil d'un'
supérieur; le bien paysan reste à l'urdre des paysans.
Dans les villes, le bourgeois d'origine a, mais a seul, aanf privilé
spécial dé la ville, l'aptiiudc au Gef et à l'acquisitioa du t freiEigen BiJ
Ici se termine le premier chapitre, dans lequel on lira avec un intér
particulier les pages 6-10, relatives au « HaQgdem&l », le« pages 18-^24,'
consacrées à la réfutation de l'idée d'après laquelle un o Miniaterialis t
ne pourrait avoir un « frei Eigen >, mais surtout le^ pages ?6-37, ave
leur très fine analyse du procès relatif au domaine de Herstein. Celle
(4?*44) qui essaient d'exposer les di(TéreDcea d'attributs des diverse
catégories de biens nous paraissent en revanclve, sans que nous en fa
sions une critique à Fauteur, n'avoir pas abouti à des résultais entière
ment satisfaisants, étant donné surtout le titre mftme de l'étude.
Le second chapitre, consacré aux tempe modernes, nous retiendra
moins longtemps parce qu'il nous intéresse moins directement. L'au-
teur, maintenant, cherche à suivre jusqu'aux temps contemporains les
destinées de ces différentes formes de la propriété foncière.
C'est le nom de f Gûltonbesitz i ou de • Landgut • qui désigoe,
à partir du xTi' siècle, l'ancien < frei Ëigen «, et on peut en
retrouver les prérogatives, soie à l'aide du ■ Gûlibucb « {sorte de
cadastré ou chaque domaine était inscrit avec les redevances qui lai
étaient attachées et qui contribuaient à établir la sittiaiion fiscale de»
propriéiaires), soit à l'aide de docutnents moins bien utilisés mais pré-
cieux, les actes par lesqueU les princes concédaient de ces prérogative
ou confirmaient celles qu'avait établies l'usage. L'auteur arrive ainsi
permettre de définir le « Laadgiit » un bien possède & titre de bien
IDUR : SOB iiKrinsi:KscHtciiTe dbs aurliaeit 6RC?iD«EsrrzB9. 365
)inic«l, osEujAUi à la seule justice cl anx seules charges fiscales ou
iliuircs d'Ëiftl; seul il peui avoir sou iascription individuelle au
Guktiur.h t; il esl lit cumliiiua line qua nan de la nubleëse el, depuis
comcneiJceuieDl du xvir eiècle, du droit de vote %u Laodi&g.
Tâst loi que le» ilifTérênies classes de ooLles unies nuiîaleii&nt daos
irpOBsesBioa cûiumune défendroat contre l«s lealalive» d'acqui^iiion
des classes jaférieures.
Hais l'auteur {et il ne faut voir tk que la preuve de l'efTacemeat des
eal4guri«?s aacipnnes), soit pour le xix* ftiècloi Boitpour les Jeux siècl««
rêcèdcDts, arrive à des résultais muins nets lor8i|u'il veut difT^reDcier
itre elles les trois espècuRi principales de ce genre qui est le f Land-
gui •, fc savoir 1' • Ëdelmunnsitz i ou < EdeUitz », la o Berrscliart • et
to • wirkiichfl Freihof ■> (tous trois soûl l)ieu des variétés du « Land-
gui •, môme le dernier, surtout quaod il cuatient une maison TorteK
(n Fait, la • Uerrschafi » est le dotnaine d'une raoïille de oublesge sei-
aouriale, 1' ■ Edelsitg » celai d'une fannillo da siaaple clievalerie. En
Il aussi, le premier eâi d'ordinaire plus important que le Becoiid, qui
it souvent sans exploitation agricole notable. Ea fait entta, celui-là a
l'ordinaire la justice et le deuxième non. Mais ce n'est là que le fait et
fordioaire. Il n'exiâie entre eax qu'une diOéreace de degré, de conBidéra-
pon pour ainsi dire, ei de valeur pt>cuniaire, non uao différence de
iture et de qualilés juridiques. Kt il en va de même pour l' t ËdelsiU v
le « wirkliche Freiliof * comparés entre eux.
Au XIX* siècle seulemeat, dans la langue administrative, la ■ Herr-
:baft » supposera la seigneurie sur uti village. Mais c'est bien la
euve qu'oQ ne comprend même plus les termes d'autrefum. L'ancienne
tisliaction est perdue.
B. La troisième dissertation, p. tt3 et suiv., est consacrée su • Burg-
friedo • ou • Vogtei *, sujet qui louche aux précédents puisqu'il s'agit
avec lut d'un eoiemble de prérogatives qui ont fini par appartenir de
Jeiu droit à toul < Edclsilx ».
Oa sitii tout c«< que désigne dès le premier moyea ige ie aom dt*
fax I uu « l'rieda », en particulier l'interdiction totit^ spéciale dés
lU de violence en ceruios lieux comme le plaid, l'église, le cimetière
M, la cour fermée, la ville murée, la maisoti (• Hausfriede •!, le < hurg ■
son enceinte (d'où un premier sens de ce mol de • tiurgfriede » qui en
plasieors): de mâine l'inviolabilité, diversement sanclioanée, dont
Itutt le roi pour lui-même, les siens, ses serviteurs imtnédiau cl ses
iens, privitège qu'il communique de plein droit aux li<>ux habités par
u et aux cours où la justice se rrnd en son nom ; qu'il peut commu-
liqaer aux personnes et aux choses, et qui. par la suite, est devenue
Bssi l'apanage Ad» srigneurie» princièrei.
Mit également que parmi le« attributs da pouvoir royal et plus
p'princîer figure (avec le droit de justice, etc.) le droit d'ordouoer des
DDAructtona de • boigt •, de détermuer aaluar ij« ebicun d'eux let
3U
COtriTES-ËE^DOS ClUTIQtnS.
limite» à rtntérieur desquelles le^ habitaoU devront le • Burgrn'^rk *
ICorvéï'B pour coostfuire et pntreteair le * burg », garde, etc.) « auront
droit, en revanche, à une protection parlicutière contre tous desordr
et violences. Le roî ou prince peut d'ailleurs concéder en fief ou autr
ro&Qt à des propriétaires laïcs ou eccléMagiiques ce ■ Burgbfttia « eo y
ajoutant même d'autres attributs de son pouvoir.
It peut de même exempter plos ou moins complètement un proprié»
latre quplconque, et par conséquent te possesseur d'un < bnrg *, do
l'aBsujeltisseDii^nt aux agenta du prince, et même lui donner tout ou
partie de la « Vogtei », en particulier la justice basse ou haute.
Ajoutons e&6n que, par la conception que les Germains se iont
r&it^ de ta propriété ]orfqu'it& Tout admise, un propriétaire plein libre
avait facilement une c«rUine juridiction dans sou chez lui, surtout
pour les alfaires civiles (cette juridiction-là, du reste, le a Hausfriede *,
suiliralt preisque à t'ezptiquerf,
Ce suut toutes ces notions qu'il faut se rappeler et combiner pour
OOmprenrfre comment s'est formé le a Burgfrtede t deSnitifet de quels
altribule il se compose. Pour nous l'expliquer, l'auLeur distingue le
f Burgfriede • s&aa justice et le « Burgfriede • avec justice. Le premier
peut venir, soit de la libre acceptation de ce pouvoir par des agglomê-
Falions désirpuses de protection, lioit de la cuncession du prince. Il
constitue d'aitleursi, et surtout peut constituer, dans le second ca$, ud
ensemble d'attributs fort appréciables : droit aui impôts traditionnel-
lement dus au « Vogt », corvée couiumîère, Mrmlium, protection du
B Kirchtag i et amendes que celte protection peut permettre de faire
payer, etc., ainsi que, à partir du xvi° siècle surtout, des drutts de police
et de juridiction gracieuse qui sont lucratif». Quant à la juridiction coq»
teniieuBê, les œuvres juridiques des xvi" et ivu« siècles monireol, à la
Buile des autres sourcee, qu'elle n'est nullement un attribut naturel do
la ( Vogtei » laïque. Celle dernière n'a fait, Ëomme toute, que rempla-
cer Tancien « Burgbann » eu en développant les attributs.
Quant au « Biirgfriede • avec justice, il peut résulter de deux
sortes de concessions : !<> soustraction d'un domaine au « Land-
gertcht > avec concession de la haute ou Ae ta basse justice ;
2° concetision de la justice publique elte-méme t^ur tout \& lerri»
toire d'un « Landgericbt » au poF^sesseur d'un ■ burg i situé dans
ce mtitae territoire. Seulement, cette coucession du prince, pour sigai-
Ber quelque chose en fait, est obligée, d'époque en époque, k se mao-
trer de plus en plus généreuse. Carie propriétaire, nohie, bourgeois ov
clerc, a déjà de plein droit, nous l'avons vu, une certaine justice dan»'
sa maison et celle de «es «ssujettis, et la haute m)bl«îise, à l'époque de
la première et surtout à celle de la seconde rédaction du ■ Landrecht •
autrichien, a déjà conquis, par concessions et en vertu de la coutume, une
< juEtiré d'immunité i qui, dérivant de ta puiB.«aDce publique et non d6.
ta propriété, embrasse non seulement la pan indominieala, maismfima^
les teoures du domaine el est apio à s'étendre facilement plus loin
r.'J. BLOC : tOIÏBT KRCif^» rËASPllElbE GeMBâlFTËX. 367
,M & Il compétence de laquelle n'écbappeot que les causes oik
'U Tip de t'uccusé eni en jeu. Cest alors tout uu district ti^rrik>nitl uu
la baaie jasiice elle-oiânte que le prince doit concéder pour fairie uue
ooneamioQ utile. Et c'eal ce qui s'en prodciU. Plusieurs exemples, dé
la deuxi6{nc> moitié du xv* sièct« et du xvt*. viennent illustrer cette par-
tît d« la thèse de l'aateur- Le droit commua r^ste cependant pour le
« fiufgrriede * It po^seuion de ta ba^sse Justice seuLement.
Telle est en gros cette disserutioa qui, à l'exemple des précédentes,
piécise et développe de façou întéressaote de« résultats dont certains
ool éiê jusqu'ici ptulAt devinés que prouvés.
G. Oavbt.
Robert Froln's versiirelde geschrift^n, publiés par P.-J. Bloi,
P.-L. Mcllëb cl S. McLLEH Fz. La Haje, Nijhotr, i89»>1905.
40 vol. iii-H» et 4 vol. do tables,
La graode publication des écrits dispersés {vgrspreidt Qêsehriflen\ de
H. Pruin, que j'ai signalée il y a quatre ans dans la fifvue hiHorique*,
en donnant le contenu des vingl-sept premières livraisons, vient d'être
achevée en 1905. Elle ne comprend pas moins de cinquante-neur livrai-
Hons, furmant dix gros volumes in-S*, de 450 à 500 pages en moyenne,
et, bien que les principaux ouvraj^esde l'émiaent liistoricn (comme tes
Titnjartn uU dtn tachiii}farigtn oorlaget ses publications de documents)
ne «'y trouvent pa« rvi m primés, un peut dire que c'est le plus beau
monument qu'on pût élever k sa mémoire. De ces ionombrables études
que, pendant près de cinquante an» (de 4853 à 1699), il s Tait paraître
dans les reva(>B et rvcuelU ^avaatâ de sou pays*, il n'en est pas une
qui n'ait été couicioncieusemeuC préparée et qui ne motte en lumière
qut^lqun résultat intéressant; toutes portent la marque de «son esprit
ewentinllement lJbi'>ral et tolérant, de son érudition extraordinaire, de
MO jugement aussi ferme qu'éclairé; toutes attestent se«t merveilleux
lalenia d'écrivain et fod iocomparabje puissance de travail.
L'édition est digne de» hommes distingués qui l'ont entreprise. Peut*
être pourrait-on les chicaner xur la répartition de tel uu tel écrit dans
les cinq séries qu'ils ont établies (Dissertations bieioriqucs. Études
d'histoire constitutionnelle et judiciaire. Études critiques sur des
■ourcee historiques. Esquisses historiques et comptes-rendus d'ûu-
vrajîe». Discours et publications diverses^. J'ainie mieux considérer
rimmeose service qu'ils ont rendu à la science en permettant de lire
et d'uiiliser aisément une foule d'articles disperses et devenus presque
latrouvablea. Je suis heureux da les féliciter de leuriaiiiative et de 1m
1. Voj, t. LXXVIII, 1902, p, 3% el snlf
2. Surtout les Bi;<iraçen voor mderlandsche fftKhiedrnU en Oudhrtdkundê,
la revue de Gids, net nfdtrlandichê Sptclator, et l«i publicslkiat de la
■odiéiC bistarii|ae d'Ulredit «l «ie la Société UtlAraire oèwlandaiae de ieyde,
3AK
COMrTF.!)-lte!<DirA CBSTIQim.
r<>merder de lear labeur, ea déplorant la mort de l'an d'eux, M. In
D' P.-L, Muller, professeur à l'Université de Leyde, enlevé le 25 dé-
cembre 1904, avant la fin de l'cBuvre à laquelle il avait acliveisent
laboré.
Il serait trop long d'analyser tous les travaux du recueil; je me bof
nerai à iadiquer le» plus impurtaots. Le tome V, dont j'ai d^jà dépouillé
le cotnm<îîieenien», co[iti(>ût, d4ûs le» '2H* et 29* l(v'raison$. deux études
«tir Gijibert K&rri van Uùgeniiorp (aite$i4{tt sou grand rAleeo dôvembre
I8I3>) et une sur JV»* BUiUriiifk'WaaUtmtn tt m tieiimt (il f'agil d'an
nommé Jean-Guillaume Kumpel ou CampbetI, politicien et versificateur
médiocre, boo amant, qui eut l'audace de médire d'elle, et qu'elle par-
vint il faire enfermer pour dettes pendant treize ans^ de 180S 4 1821;
Pruin a montré, d'une part, le caractère rancunier et antipathique de
celle que le poète Bilderdijk a immortaiieee sons le nom d'Odildt avant
de se séparer d'elle pour adultère, et, d'autre part, les fAcheux abo«
que la législation oéerlandaise sur tes dettes aaloris&it encore au débat
du srx* siède|.
Le tome VI comprend, en cinq Uvraigons (30 à 341, 1^» éludes d'bii'
loire constitutionnelle et judiciaire {Slndien cver Haats en rtchU-
gcschiedenû). Â remarquer surtout les études sur l'antiquité de Botter'
dam, née à ta an du lut' siècle, et sur quelques vieux documents
concernant celte ville j sur l'aocienae régence d'Haarlem, d'après les
chartes de 1-245 à 1445 l sur les prétentions non fondées de Goreum
dans la Merwede, à l'embouchure de la Meuse et du Wahal ; sur Delfs-
baven, fondée aa xv* siècle par les habitants de Deift pour faire pièce
à Botterdam et réduite en 1641 à demauder son annexion à sa floris»
sanle rivale; sur les impAts fonciers de Ul<6et 1515 dans les Pays-Bas;
sur l'origine du baut conseil d'inspection des digues du Rijoland en
Hollande Iqa'on fait remonter au xtii* siëcle); sur la sigoificaiion de
certaine* expressions tcomme b&nnut pdcû) et de cerlaias termes jori-
diques anciens.
bans le tome VII et la première partie da tome YIU sont conlenueaj
les éludes critiques sur des sources historiques {Krilischs Studien tm
geschitdbrûnnen]. Je signale particulièrement plusieurs articles sur l'hls-'
toire des Pays-Bas par les gravures et médailles, sur la collection àt
pamphlets de ta Bibljolbéque royale de la Haye, sur les vieilles cliarie^
de Hollande et Zélande {Oarkondenbofk van IJoiSand en Zeelandi. Putf,
les travaux suivants ; les domaines de l'abbaye d'Echlernach (près d«
Clèves) dans Tile dp Walchereo; le registre des comtes dans te livre
d'Â.delbert de l'abbaye d'Egmopd, en Hollande (son authenUcilé et sa
date); le compilateur de la chronique dile < Divisie-KroQi(>k * (le
moine Cornélius Aurelius de Lopsen); la confession de foi batave |â
propos de la première édition hollandalBe de 15621; le plus ancien écrit
de Philippe de Marnix (Fruia ne croit pas qu'un puisse lui attribuer
nue « oratio • et un t libellus supplex >, adressés en 156G i l'empe-
reur Maximilien IH; un pamphlet anonyme de 1567 qui duii
i)ué à Maraix de Sainte- Aldegoode (< \raye narratiou et &p-
l'.-J. BLOI : BaSBIlT FKCirr S TGRSPERIDE r.E^CHaiFTBY,
3C!>
soaet passées nui Pays-Qaa louchant le f&H de la reLigion en l'an 1566,
|wr ceux qui font prore^FJoa do ladite rt^ligioD réformée au dit pays •,
LiBpriroèo en l'an 1567, in-t"2} ; Wpsenbeke ou Marnix? (à propos des
toémoires de J. de Wefienbcke, publiés par HableDlieck, el qui i^oiil
bien de Wesenbeke, quoi qu'en aient dit quelques auteurs) ; les anciens
récite du siège el de la délivrance de Leyde en 1574 ; la descriptioci dee
t^ys-Qaa par Gaicciardiui (parue ea I5(i7 à Anvers}; études critiques
sur Ica Oomnieutaires de Bcrnardino dti Mendoc;a, les œuvres de Hop-
[Krrus et Viglius, les mémoires de Del Hio (1576-7!:^), le jiturnal de
dplinlpr Uelmich (1572-89), les annales de François Dusseldorp (ITifiB-
Ifitt)), le journal d'Antoine Duyck iiirj%-160'2|, les « HisLuiree » de
Meteren, les interrugatoires de Grotius, les mémoires d'Abraham de
Wicquefort, ceux de Oirk vao Uogendurp et diverses sources moins
importantes de l'histoire des Pays-Bas. Dan« un article du Gtds de
Î9èb, Vtuîu % montré la part prise par Jean de Witt k la rédaction de
• l'iDtercBt de la Haliande • de Pierre de La Court et maintenu le point
de vue qui attribue au grand pensionnaire les deux chaplirea capitaux
<ie l'oavrago, sorte d'apobgie de son (gouvernement et de sa politique.
La «econde partie du tome VIU et la première du tome IX ren-
rmenl tes eaquistes historiques et comptes-rendus d'ouvrages {Ifitto-
che Scfutten tn boekbeoordslingen). A uoter : l'altë ration des oion-
k^ies au xit* siiidei la vérité sur Ailairt Oeytinc (le Rêgulus botlandiii»)
lV2â, U f petite chronique • de Gouda; Erasmiaua (travail critique
>or la vie el les œuvres d'Ëraismcl; Charles-Quiot et les protestants
tlltinjandâ; l'ênBction des nouveaux évAchés aux Fays-Pas en 1559;
rtQtolérance du phnce Guillaume I*' d'Orang« (à propos d'ouvrages par-
Uux q\i% prélAûdent mettre le roi d'Espagne et leducd'Albe au>de»iU8
de Guillaume sons ce rapport) -, Madeleine Mons et ses relaiiona légen*
d&ires avec Valdez (en tâ7i); l'Université de Leyde (ses origines en
Iâ75|; Guillaume le Taciturne (te surnom ne lui convient pas du tout
el poarrail convenir à son arrière-petil-fils); les œuvres inédites {arw;-
I» de Marnix de Sainte-Aldegonde; te drapeau néerlandais {les trois
lieurs : rouge, blanc, bleu, sont les anciennes couleurs de la Maison
d'Orange : orange, blanc et bleu); les dix-sept provinces et leur reprè-
seutatiuQ aux États généraux (discussion notamment sur le chiffre 17,
adopté partunt, nauf par Guicciardini et Meodoça, mais très différem-
ment composé selon les atiu>urs; il Tant s'en rapporter k ud« Uale ol6-
deile pour 155&, publiée par Gachard, el où l'on trûave 1m qUâUB
duchés d0 Brabant, Liinbourg, Luieoibiiurg et Gueldre, le* lis oomtéa
d« Flandre, Artuîs, Hainaul, Uallaud«, Zélande et Namar, les vlUea
de Lille- Douai' Orchles, les ctiiq seigneuries de Tournai el Tournaliis,
de Malineti, de Frise, d'Utrechl et de Gfoniague; en y ajoutant la se{-
gDeari<' d'Over-Yssel (avec la Drunthe), qui n'était pas représeniéo
t, on a les dix-sept provinces des Pays-Bas); les imputa répar*
les province et les iropi^ts généraux en 1&77; le mémoire de
Xftrtt de Bye sur l'tidrniatiitration de Barnevelt (de Bye fut trésorier
Bbt. Histo*. XCI. 3* rÀ«o. 24
370
COHrTBS-nElPDS CBITlgnSS.
génâral de l'Oaiûo de 158t> à sa mon en IG28), l«cboUde&lanui pour
traduire la Bible, k Leyd«, en 1594, la poliUqDA d'Oldeobarnevelt
(Fruin JusliQe le grand homme d'Ëlat de toute accusatiou d6 r%pporl«
snep^cu avec les ennemie de son paye); la Drenihe appelée à la grande
assemblée de 16517 felle d'^ a pae êié convoquée, et c'est par erreur
qu'an l'a dit); la double marée de ibT2 [ce fat en 1573, et le ptténo-
mèoe n'eut rien de miraculeux); Lea contrats de corregpood&nce entre
régents sous la République; Louù KV!! (contre les prétentions de
NaundorCT et de ees partisan», doat il montre des taux manifestes);
3b4ké!tprari&aa (à propot i'aae édition plus scientifique des œuvrt^s
du célèbre poète). Parmi les cùni[it(^e-reDdufi d'ouvrages, je me bt^rperai
d indiquer celui des e Qugueoots et gueux » de Kervyn de Lieltonhove,
dont Frutn apprécie l'importance tout en en déplorant la partialité.
Le* discours et travaux divers [Redemeringm en opstaUen van wr-
sekiliendêti aard] répartis diins la seconde partie du tome LX et dans le
tome X, peuvent au pn-mi^r abord être considérés comme moine înté-
resaants que le reste. A y regarder de près, on s'aperçoit qu'ils roéritent
notre attention ?t qu'il s'y trouve des diseerlations de haute x'&lcur :
telle l'étude inédite sur la possibilité et l'utilité d'une hietoira univer-
selle scientifique; telles les monographies mt l'impartialité de l'histo-
rien, le but des études universitaires, l'histoire institutrice de la vie, la
signification et la valeur de rbisioire, la croyance aux miraclesi, Galilé<>
et l'église infaillible; telles les appréciations de l'œuvre de quelque? his-
toriens (Ranke, Bakhuisen van den Brink, L,-Pb.-G. van dea Bergb).
D'autre part, les convictions politiques libérales de Robert Fruin appa-
raissent dans divers écrite de polémique (la doctrine antirévolution-
naire de Groen van Prinsterer, les droits et les devoirs de la Nëerlande
aux Indes, la question des circonscriptions électorales) et dans quelques
articles de Journaux (la loi scolaire à la première cbaoïbre en 1889, l«
suffrage universel ou le suQ'rage restreint, 1893, lé ichibb0(êth ou crité-
rium pour reconnaître les bommes capables de voter avec discernement,
une parole hoîland&ïse sur la question du Transvaal, 1881-82).
Toutes ces œuvres, d'étendue et d'importance très variablea, font
éclater la haute intelligence, ta tolérance et la largeur de vues de
Ibomme bon et modeste, qui fut à la fois un grand savant, un critique
■ntpartial et un patriote. Lps taldes, qui forment un petit volume i
part, ont été très soigneusemetit établies. C'est d'abord une liste chro-
nologique dèË œuvres de Fruin, aussi bien des œuvres encore inédites
ou imprimées à part que de celles qu'on trouve ici; cette liste est due
il MM. P.-J. Blok et S. Muller Fz. Puis vient uns liste alphabétique
des œuvres dressée par la maison NijbofT; enfin une table alphabctii[ue
des noms propres, élaborée par M. Vos, Les tables, surtout la dernière,
seront précieuses aux cbercbeure; elles complotent dignement la pubtU
cation.
Albert NVadduhotom.
■. MEscainrr de iirctiRitaïtii ; Lts nj^kctis hocbkuis.
371
Lu Marias rochelaia, par M, MgâcBtKKT i>E AlcflEMOirv, arctiivi&le
de la Gbarenle-Infèntsure. Noies biographiques. Niorl, G. (llouzot;
la Roobelle, A. Foueher. ln-^", 'M9 pa^es,
M. M**chîo(!i de Hicbemond, arcUivûile de la Ch4r«nle«lnférieam,
vieot lie publier la deuiiàme édition, ^nlièremeat refoodue otconsidéra-
Llanicut augineolèe, det Dotices buf [ee Marins roehetaix publiées
ea IHTO et nipidemenl épuisées. Treize biographies ODt été ajuulé«a
aux i:in()uaate-quatre< biograpbipft primilivea et presque toulfie oai été
«•uricluea par dea jvctiprcbes nouvelles. Le volume acluel, orué de beaux
pariraiu exécuter par Giraude&u d'après de» tableaux anciens ou dve
gravures iMmtdmpuraiaes, et luxueusement imprimé par M, G.Glouzut,
r*i dooc un ouvrage louK à fait nouveau, puisé aux sources originales,
imphoiér» cl ii)anu»criiee. M. de Hichemund, bis ei petil-Tils d'oEG-
ciers do marine, et dont le Ki'^ind-ptVre, Jean Pichei'., périt te 5 juin iSi?
rn combattant sur la gabare ta Doradt tiiulre iiz navires au(i;kts^ appnr-
lÏPDt à relie robuste et patriotique race de huguenots rucheiiiis qui, après
avoir fondé la prospérité coninierciale de leur ville au svi* siècle, uot
réussi ù y maiotenir à travers tout b xvn* et le x:vnt* siècle, malgré b
malveillance dee pouvoirs publict;, des iraditions d'activité et d'esprit
d'enlrepri»e, et oai fourni i notre marine tine foule d'ofUciers InlelU-
(jents et dévoués. M. de Hictietnond a m fairi^ revivre, dans ces courtes
mais saisissàDtes biographies, l'àme bèroiqtie des marins rucbelais. 11
y a là de vrais romanii d'aventure, résumés eu quelc[ues pages, comme
l'hlttoiri! de ce NicoUs Gargol, aé ea 1619, qui cimmenra k treize ans i
combattre le» Espagnols, perdit une jambe en IG47, se mit à faire !&
couriu! i<n ir>3d, fut exploité par le comte du Uaugnon, vice-aïuiraî de
Prince, qui lui imposa son association puur lui enlever le bi'néllce de
ses pnses, fut livré aux Espagnols en Ifiâl par des matelots révoltés,
excités par le comte du Daugnon, refusa d'entrer au service de l'Es-
pugDe, fut rendu à la liberté eu t653 après avoir vu sa captiviu^ uduucie
par ta faveur du duc de Médiaa-CŒh et l'inti'^rét que prit pour lui unt*
~ le dane espagnole, et enfin , après avoir navigué et cumtiattu
r« dii ans ea Italie, on Catalogne, au Canada, en Suède, mourut
à la n<icbellc en 1664, si pauvre que r^v(Sr]ue dut faire les frais de ses
funérailles. Après sa mort, un arrêt du Conseil obligea le comte du
DauRDon, deveau maréchal de France, à restituer à Jean Gargol, frère
Nicolas, et lui au»si capitaine de vaisseau, 'MO.OOU livres t dont il
ait d^'iponillii Nicolas tiarj^ol, en abusant de sa puisnance «. Le volume
de M de Hicttemund reaferme beaucoup de page* aussi émouvantes
({ua cellri* qui ri'traceat la vie de ce pauvre et beroïque corsaire; celles
par eiample qui sont consacrées à un des bèros dn Marlagascar au
avii«aiicle,Vacberdc I^Ga«>, prince d'Amboule, et biuiid'aulres encore.
(îabriel Monod.
372
COHFTKS-lUtnOUH GBJTIâUSS.
Répertoire alpbAbéUqite des peraoanes et des chotea de
Port-RoyaJ, par A. Mailtaolt. Paris, Honoré Ghainpion, 4902.
I vnl. in* 8% 280 pages. Add. En*.
M. A. MaulvauU a'a pas eu, dii^il lui-même, < la prétéDliOD d'élr«
complet f dans le ftépertotre alphabétique des perso^nnu et des chcaes de
!*or{- Royal, qu'il vieoi de publier (Champion, 1 vol. in-8», 190?K II peut
A'atteodre, en effet, à ce que chacun de aes lecteurs aura, suivant sa
compétence particulière, bon iiocabre d'umiseions à lai reprocher, il ti^
Taudra pas oublier pourtant que M. M. n'a youIq, de propos délibéiv.
Taire ealrer dans son cadre qu'un petit sombre d'ouvrages modemes,
t ceux qui renfermeat des documente ori^oaux et inédits ». Parmi
ceux-là, il a eu raison de ne pa$ comprendra Je Porl-Itoyat de Sainte-
Beuve. Encore qu» cet inestimable ouvrage renferme trn met grapd
nombre de documents originaux, la table du tom« VU de l'édi-
tion io-13 suffit. H. H. a eu raison, aussi, d'admettre par exception
l'Jînqidopédie des Sciences retigUuses de P. Lichtenberger, à cause de
« deux ou trois articles sur lesquels les rcasoigneoieots manquaient
dans les sources spéciales i. Mais de tous tes ouvrages de Victor CouEin
sur les femmes du milieu du xvn° siècle, n'y avalt'il que Jacqueline
t^ascai à signaler? Ne trouve-t-on point aussi des documents îatèret-
sant les affaires ou les gens du Porl-Royal dans 1^ publications asees
nombreuses, faites il y a une trentaine d'années, de textes tirés des
papiers de Gonrart et de Vallunt? (par exemple, les Amis de la mûrquise
de Sablé. d'Ed. de Barthélémy, etc,). Et surtout comment «e fail'-it que,
— sauf errenr, — il n'j ait pas un seul renvoi aux publications
diverses faites sar l'histoire littéraire ou reltgieiise du jansénisme par
l'homme qui, présentement, connaît le mieux cette histoire, M. A.
Gazier'? Publications trop peu nombreuses, j'en conviens, an gré des amis
de l'histoire, mais qui, toutes, ont apporté aux questions importaoteset
controversées des éléments très nouveaux et d'un intérêt capital. Pour
ne citer que deux de ces travaux, les articles de M. Gazier sur k Un
nouveau manuscrit de l'Eniretien de Pascal avec M, de Saci » ifleiw
d'histoire littéraire de la France, t. lî, 1895, p. 372-384) et sur «a texte
nouveau de la vie de Pascal par M"' Périer (même revue, t, V, t89tt,
p. 5Q9-537), auraient pu figurer à l'arlicle Pascal du HipeHoire da M. H
Quant aux ouvrages du xvii-xvin* siècle, on regrettera qae M. M.
n'ait pas inventorié aussi et ■ extrait », en ce qui concerne Port-Royal,
le Journal de Dorsanne, celui de l'abbé Le Dieu, les Mémoires de
Phély peaux, les Anecdotes sur la Constitution Vniç«nitus. Rien qu'eo
ouvrant le tome III de ce dernier ouvrage, j'y trouve (p. 253-?5Tt.
sur te P. Quesnei et sur ees ressources pécunières, une note qa!
n'est point sans intérêt. Pourquoi, eoSn, ne pas indiquer les passa^^el
aux noms les ptus importants que renferme la correspondance do
FéneloD, très riche, sinon sur tes • hommes *, au moins sur les • choses >
u HiititiiB t dVKtorcs TOTf» 9VB t'sTsroiitE i»ic r.ant. 978
du jaiuinisaifi? Pourquoi ne |iaE rtiuvoyer aux aiènioiret) «Ju P. Rapin
ou à VHiitoirt tUs Cinq Propositiorts ' J'a.) peur d'en apercevoir la mis^oD :
e*«(t que, — comme le dit M. M. de Touvragp de Saiaie-Beuve, —
t l>itprii de Port-Royal n'y est pas >. Il serait Irup facile de chicaner
M M. sur celle tendance qui transparail curieusemenl dans ptus
d'aDfl note de «a bibliographiie, et qui, du reste, s'exprime avec loyauté
ti mAiDc avec éloquence dans l'introijuction historique et religieime
miMB par M. M. au-devaiii de son travail. Prenons donc ce dicttonnnire
de Port-Royal pour ce qu'il est, un diciionoaire presque cxclueir des
sources amies; remerciune M M. de l'aide très précieuse que, ni(^me sous
cette foroie restreinte, il apportera «ux cbercheurs; et eoubaitons qu'il
ooas (as8« de taiia^ protiCer de son érudition janséDÎstQ sur Tbietoire.
encore ri p«u débrouillée, du jansénisme au xvui* siècle*.
A. Ràbeluav.
MaiYjttiii DB Li« MutLftu. QvelqaeB Doten sur PUstolre de Gbine.
Parla, Pion et Nourrit, iMi. In-S', 96 pages, avec 8 grav. et une
carte.
L^faistoire de la Chine est peu connue. GepeDdanl pn conviendra que
origiD«««t le développement d'une civilisatioD qui compte quatri*
'miltit an? d'antiquité et qui englobe quelques centaines de niitliona
d'tiuinmes mmleraient naieux de dob savants. Il est vrai que les difli-
cu1t4*e de la langue chinoise sont considérables; mais ceux qui auront
te coorage de les surmonter seront assurés de trouver de ce cùté aoe
mine isépuis&ble d'études curieuses. Pour ne parler que des problèmes
d'histoire comparative, il y aurait lieu de rechercher dans t^uel ordre
se sont succède les diverïc» phase*: de cette civilisation et si l'état de
décrépitude dans lequel semble être tombée la Chine tient k de» causes
ptrtiçQlières ou n'est que la tin inévitable de son évolution.
M. de La MazeliAre a enienda écrire Quelques notes mr i'histoirt de la
Zhint. Ce titre nous dit assez que son petit volume n'est pas une
I de manuel, accumulant sous une forme indigeiite, et pour la prê-
'paralioa d'un examen, les noms, las dates ot le? laits. Sa manière est
tout autre. Il procède par une série de tableaux largement brosséa des
dttréreatns époques.
Toutefois, pour ue pati demeun^r dans le domaine det généralités
traite*, il précise ck fV là certaine détails qu'il putse le plus souvent
'dans la littératurp. I.^ philosophie, la poésie et le théâtre chinois lui
sont familiers. I^ volume contient euGu la liste des dynasties chinoiseit,
un indfx dea nom» cités dans l'ouvrage, une carte et huit photogra-
phica prises à Canton. Ces photographies sont modernes ; mais la Chine
t. Depali ce compie-raodii écrit. H. il. i publié dsns là Sêtmé fKrétimiM
UD iotércuMiI travail *ur lu Z>iirt'c(^n de conKi^ncf.
374
ËOHfTRS-RlirDDS CUTTQinS.
change si peu qu'elles ne sont pas ditTëreiitei des vues qu'on eât pu
preadre il y a quatre ou cinq sièclet.
Les conclusions de l'auteur ne iVloignent pas sensiblemeol des opi-
oionE courantes. La Chine, par un re»pecl exagéré de la tradrliun, se
refuse au pruf^rès. La Ha de sa civilisation est marquée. Elle ae f^araii
se transformer Elle se divisera el cédera la place aux nations euro«
pé^noes.
Cea concluRÎODS appellent la discussion, comme bien on pense. Cer-
taines asserlionE de détail aussi pourraient être critiquées. Mais qu'im-
porte? Si M. de La Mazelière s'est proposé de piquer la curiosité.
d'iDstruire les profanes et d'inviter les historiens â s'aTeaturer d&na
cette voie nouvelle, j'estime qu'il a Fort bien réuHi,
G. AfPSRt.
Gchelme GorrespondenK Joaefs II mit aeinem Mlnister ia d«n
OBatêrrelçtiiAchea Niesd^rl&ndeD, Ferdinatid GrafêD Traott*
mansdorf <1787 1789), publiée par le Û' HaotlS ScslIttui.
Vienne, Holxliausen, l»02. In-!", xiiix-826 pages.
Le D' 8cblitter, le «avant et actii' directeur des Archives inipérialeii
lie Vienne, publiait en 1900 le premier volume d'une nouvelle bistuirr
du gouveniemeot de Joseph II aus Pays-Bas [Oie Hegieruntf Josefi il
tn den asl»rrtichiscfien Nitdertanden. l Theil, Wien, 1900). Il raeuail
cette histoire, basée ea grande partie surdes documents inédits, jusqu'au
moment ou l'Empereur se voyait forcé de remplacer le comte de Morray,
ministre plénipotentiaire par intérirQ, pur le comte Trautlmaasdorf, au
mois d'octobre 1787. En présence d'une opposition obstinée et devant
ta menace d'un mouvement insurrectionnel, il avait dû, oo le sait,
abroger les célèbres édits du i*'' janvier 1787, par lesquels il révolution-
nait en quelque sorte toute l'organisation civile et judiciaire des Pays-
Bas, pour la mettre en harmonie avec les idées nouvelles et ses goûts
d'uniScalion et de centralisation politiques. De toute l'œuvre qu'il avait
voulu édiSer dans une pensée de progrès et de bien-être publics, le
souverain ne voyait subsister que ses créations d'ordre religieux, spécia-
lementleSiémiDaire général de Louvain. 8on gouvernement de Bruietles
avait été obligé de céder au milieu de circonstances particulièreoiéni
humiliantes pour la dignité impériale, le couteau sur la gorge pour ainsi
dire, et Murray, pris de peur, outrepassant les ordres de son maitre.
s'élAÏt m6me laissé aller, via-à-vts des Ëtalsde Bntbaut, âeertaln enga»
gement qui devait un peu plus tard singulièrejmeal gêner rEmpereuf j
Le livre de M. SchlitLer met ce dprnier point en pleine lumière, mais
nous ne pouvons guère y insister ici.
La suite des études entreprises par le distingué f^ucce&seur du cheva-
lier d'Ameth nous détaillera donc tous les embarras qui résulteront
pour le comte de Trauttmanadorr de la gituftUon Tort délicate créée [wr
■ . SCBLITTéK : CIHEtHB GOHRtaPOnDBÏIZ JOSSrS II 375
^Im éTéoemente da mois de sepcenibre 1781; il nous fera, mieux aper-
ilr combien le malentendu déplorable surgi ^nlre rËmjH^reur et
I «Hjets aboutira pur une suite de conflits nouveaux h. une tension de
knpporu telle que Iq révolte éclatera, lante et cachée, puis soudaine,
I irrésistible, et que la république • belgique >, premier essai de goaver^
D«ineat populaire et indépendant, en sortira.
Nous avon» une noria de préfsce de ce second volume, non encore
[|iaru, dana l'imporlante correspondance que le D' Bcblitter met prêseo»
temenl au jour, et nous pouvotiâ. par l'iatérdt qu'elle présente, goAter
par aTànce celui qu'offrira l'histoire des années nSà et 1789. L'auiear,
en effets a voulu dès aujourd'hui livrer à la publicité une parti» des
matériaux tu moyen desquels il édifie laborieuseoieat son icuvre; il
.• eraini trop d'encombrement dans 9'appareït de notes qui doivent lui
'servir de ba^e. Qu'on juge donc de l'étendue des recherches enlrepnses
par l'historien, à l'aspect imposant de ce volttme qui ne comporte pas
moins de h'i3 pages de grand texte et de 278 page^ de petit texte .d'une
p*n ?59 lettrée, de l'autre ptos d'uo millier de uoies. dont plusieurs sont
d^nne grande étendue. Et l'oo ne saurait dire ce qui olTre te plus
d'intérêt, df la correspondance elle-même, échangée directement entre
* Joseph II et son représenlanl à Bruxelles ou des références qui
' éciatrciaaent et commentent le texte, à chaque ligne pour ainsi dire,
avec une abondance et une précision extrêmes. Certes M. Scblilier se
borne dans bien des cas à renvoyer le lecteur aux ouvrages belges
traitant de la matière, ou aux recueils de textes, contemporains ou
■ ultérieurs, déjà connus et dont il aflirme ou rectiGe les dires. Mais la
^plapart du temps, il noua livre à foison des documents inédits ou inexac-
leinant coonus, qu'il imprime partiellement ou m txltnso*.
I. Non» «ileroa* paritii crui qui peuveat le plat intéresser Im hisloHer» :
lastracUoas données à Trautlroan«dorf à son départ pour les Paf»-Bas, et
eatles doostoi au cnmte irAlluo, nommé gftnâra) commandant . — llè^oluliont
rnn(iereur «or l« < (lardon • à mctoMei i les sujets, le iéniinKir<! g/tni'
liai cl t'UnlTcr^îti^ Je Louvain. — QbserTations de Windisdigraelz «ur l'édit
êininé caolrr les auK'urï de libelles «édilienx. — Documents réglant U situs-
lion et |p rôle iJes nuoifenieore gfenénui. — Rqpporl de Kquniti «ur le* non-
vesni projeti de rèfunue judieiatr*? irnaglnés en tTSS et résolatioos Impérislet.
'<— Dtlib^ritjoos <lu Catii«il Ût gouv^rnemeat sor l'excluston des Étals de Ura-
bant du cirdinil d« &Ia]iti«ï el de l'éTéqne d'Aavers. — Mèmuire de Trautl-
ttiaOMbirf h Katiuilt nur le «ifimlDitire général et rtililude qu'il (jiadra)l ndop-
Isr |>our «Mttrer le soccè» <le cflte malencoatrease institution. — Rapport
•nr ro[ipuitiliun des Élsta de ftslniul el i^ut «uipensiua Qtafler 1788), —
Nota Mir les cbmgeinrnts i Mrt â la JoyeuHke-Enlr^i^ (3 mars). — PJtn ûa
réforme du lien étal brabso^a. — Avii dn Cruitipt|>«n ^ur !• caisaliaQ du
r<in«eil ik)uver«in <1« Brabanl. -~ Texte complet duo misuscrlt [bibl. de
Brax»ll««, n' t%tA) 4e Vonrlt sur ra»*nclstloa Prv nrit et foeii et s<in projet
\i'\»*aTToctliin fiénérale (p. SSjfi k 73(1). — Note de Traoltmanadorf aa sujet de la
réforma du Conseil de ganvcrntMnftDt. — Note ta mAme, raltUre an rélabli*se<
ment dr la eonitilntitn. "Pm|el (ananyme) d'un manifeste réTolutlonnslre, pro-
37fl coHPTes-AcNitn^ carriQDis.
n leeapaiséBàdes fonde bien divers et ^ar&ntade leur plaine auihen-'
ticité. Nous citerons les Archives d« la maiBOD, de la oour et de l'Ëtat
devienne, les archives privées de la fanaille princière des Trauttnoans-
dorf, dont M. SchlUtcr a eu ^cieuaemeat l'accès, les arcbives du
royaume à Bruxelles (Regieire^ de la chancellerie des Pays-Bas à
Vienne. — Correspondance de Van der Noot), celles de Berlin, les
archives de la Guerre à Viettoe, les archives de Douai (Papiers de
Cornet do Greï) el les collections si précieuses de l'AlbeniDa, à Vienne,
Tout ce qui provient de ces différeotes collections est, nous le répétons,
à coBsidérer comme neuT.
Pour ce qui est du corps même de la pablication fatsaat l'objet du
prèBeat compte-rendu, les lettres du ministre proviennent du Slaatt-
Àrchiv de Vienne et celles du souverain, originales on dictées par loi,
font partie des papiers de la lais il le Trauttniaasdorr.
Nous ne pouvons songer à analyser, mâme •ommairement, le contenu
de celte importante correspondance. Ce serait, an somme, se livrer à un
examen critique, peu en sinmtion ici, des préliminairea de la révoludon
brabançonne; ce ser&it empiéter en même temps sur la tâche que le
D' Bcblitter s'est asstignée dans le volume qu'il se propose de faire
paraître. On peut dire cependant dès & présent que si l'histoire do
années 1768 el 1739, pendant lesquelles se consomma la rupture violent
et définitive entre Joseph H et t^oa peuple, n'est pas renouvelée par
l'apport de faits modifiant les connaissancas acquises (voir les ouvrage!»
de Borgnet, Gérard, Verbaegen, Gaillard, etc-|, la présente publication
projette tant de lumière nouvelle sur les moindres événements, elle nouifi
initie à tant de choses et noua dévoile tant de détails caractéristiques,
que la lecture de tout autre ouvrage général sur cette période apparaît
comme bien pâle, bien incompLèle, bien superficielle. Il va sans dir
que la « Correspondance secrète de Traultmansdorf avec Joseph H >
nous instruit, par-dessus tout et directe ment, sur tes mobiles de la poli-
tique impériale, les arrière-pensées et les calculs qui riDSpirèrent. Eu
nous laissant voir ainsi comme à no Tilme du maître et de ses serviteurs,
elle nous fait clairemeol ièntîr dans quelle mesure cette politique, faite
de violences et de conceBsions, âtait hasardeuse et devait aboutir à ud
jet d'ane csonslidiLion natioDiile et jniièpendanle, projet dliisarrerlioii gènéralr
{p. 756 i 764i]. — laslrucliona «ccrètes par Pli. Cobenzl, envoyé d'urgence aoxj
Pays-Bas comme coiumissaire eitraordiualre ))our rétablir l'autorilé impérulc.
— Rapport fait au luinislre plénipotentijiire par son agent tecrel auprès ds
rsmiëe des patriotes. — L«llre de TraulIriianBdarr au secrétaire de Joseph II.
lui eiposAnt les circonstances au miliËa desquelles Bruxelles tomba aui mains
des iosurgéA après que le ministre eut été forcé de fuir devaDl U rtvoluUoa
Tietoriease. — Documents diplomatiques, d« sources diverses, sur les dèntarclie^
de Van der Nool auprès des cours de Berlin et de Londres et sur les visée»
secrètes de In Prusse, de l'Angleterre el de la Hollande à l'occasioD des trouble»
imminents &ai Paya-Bas {p. 691 i 693, 736 è 747, 753 A 756, 776 » 77*,, 777
4 7S9J.
H. SCBLITTKft ; t.KIII.IHF. CORBBSPONIIIS.IZ lOSirs II.
177
échec l&inetDtabl«. On Toorlratt pouvoir iranscrtre ici telles (téclarations
on réfleiions, tels aveux ou rcgm.» fquaud le dénouement Toi proche),
(jut, à eux seuls, rpraieot fort regretter que cee lettrée n euBseni point
été livras & la publicité.
Ce que l'ou peut se permettre cependant, s&ns plus attendre, c'est
une appréciation générale de I& valeur et du caractère du comte de Tratitt-
mansdurf. Celui-ci ne consacra corps et àme, au mépris même de tout
danger pcrsonoel, à la, tâche ingrate que son stmverain lui avait imposée.
Mais, milgré toute ta conscience qu'il mit à remplir les vues de con
mattre, bien qu'il jugeât en général plua sainement que celui-ci de
l'état r€«l des affaires, qu'il eût le courage de ne rien cédera Joseph II
et de lui parler en toute Tranchise, il ne nous semble pas avoir été
tont à fait à la hauteur des circonstances, il n'avait rien de rbomme
d'Etat, de l'adminiEtrateur d'tiiitc qui, dominant une situation, sait
imposer, mâme à un monarque, ses conceptions «"t laisser de côté tous
tes petits moyens d'arriver au bot, pour aborder de front les questions
les plas épineuses, Notis foyoo« trop soutent Trauttmansdorl varier
dâaa SM ûpmioQs H ses seatim<?nt», prûcbant un jour la vigueur, le
lendemaia disposé k toutes les concessions, passant d'un optimisme
fftcUe à no décoaraitement décevant, voyant tout en beau dès qu'il
a obtenu, — et souvent par quels moyens liardisi — le moindre
« nicci^ » sur le Conseil ou les Ëtats de Brabant, se fiant trop aux
apparences do la soumissiou et du calme, paraissant toujours sarpm
d'un écbec, ne sachant trop »'il doit croire ou non aux bruits inquié-
tanta répandus autour de lui. Il y aurait encore beaucoup n dire à son
propos. Mais il faut être équitable ^t lui accorder le bénélice de larges
drconttaoces atténuantes ; il faut ri^unnaitn^ qu'il a été souvent beaucoup
plus prudent et plus clatrvoyant que son maître et lui a évité plus d'une
fausse démarche; fort prohablement, sans In conduite (nnpstedu général-
comoiaodant d'Alton, qui compromit irréoiédiablemcDt les intérêts
impériaux*, le ministre aurait, sinon empêché, chose impossible, du
motus retardé longtemps encore la guerre civile et l'elTusion du sang.
Ea U\Mt cas. l'on pourra aisément un jour, grlcc ii l'cKuvre entreprise
par M. Scbhtler, établir avec une grande certitude toutes les responsa-
bilité» dans Ifiti évi-tiemeols de MW).
Il n'utcrnii à apiinkier, k la lumière des documents que nooi possédons
désormaix, quell{^s lurent les causes générales qui ont rendu possible la
révolution brabançuune, ainsi qu'à ju^'cr la conduite des < patriotes •
d'autrttruis. Le It' Hchlilti^r u'a pas craint de le faire dés à présent.
peoao quu les réfurmes politiques et religieuses de Joseph II n'ont
qu'un ftriitxUi (Vorwandl pour se débarrasser du gouvernement
ioip&rlil'. Nous ne saurions faire Meez de réserves sur cette allégation :
I, Voir i ce sujet, paiiim, des teltret il« Trsuttnuusdorr, uu celui-ci dit
Mtlcment U Tèrit^ à ion m«llre.
S. Voir iatraducUon, p. i.
378 coiiPTes-BB:fDU« c&itiqdbs.
la lecture de la Correspondance tterèu et du volume I de l'hi^itoire &û
Gtiuvernement de Joseph II nous a, au cunirairo, coafirmé daas une upi-
nioQ tout uppusée, et nous [tensons que k'artîrmatioa de M. Schlitter
étonnera, plus d'un autre B^lge. Qu'après cela, le savant arcbîvtBte
vienoois attribue une talliieDce pruiioudéraiile à Tefiet que pnt
produire ea Belgique le epeciaclâ de la France de 1789, et qu'il p«iis«
que cet effet fut tel qu'il détermina nos ancêtres à rtiveodiquer, dux
au«sî, non seulement un f^uverDemeiit populaire et «utOQOQte. — cbose
peti blâmable au point de vue strictement belge. — mais à secouer
le joug de rAuiricbe. il a raison, qaoiqu'ea partie seulement, croyons-
nous; les êvénemenle de France ne Turent qu'une des causes, la dernière
en date, qui poussèrent le conDH à rextréme, et c'est tout aatanl à lui-
même que le gouvernement de l'Einpereur dut s'en prendre^ s'il perdit
moaientanémeQt les provinces belges. On le volt, ce n'est pas encore le
livre de M. iScblitter qui clôturera le dcbat.
Il n'en reste pas moins vrai que, conclusion à part, l'on derra an
labeur incessant et à la b&nte probité scieittifique du D^ Schlitter le
}ilus important ensemble de docomeot$ paru$ depuis longtemps »ur le*
dernières atmées du régime autrichien aux Pays-Bas.
F. MAomrrtB.
P. ËiSBHiut:x. Le Compromis aastro-hoagrols de 1867, fCtcide
SOT le daaiisnae. Paris, Sociélé nouvelle de librairie el dl'edilioQ,
1901. In-8% 180 pages.
DaQK sa thèse de doctorat eo droit, qui a pour titre : U Compromis
aMttrit-hongrois de 1867. Étude sur te dualùmtf M. Eieenmanji a Iriiit»
avec ampleur et précision une de$ questions les plus graves et les plus
complexes de la politique européenne; d'une part, E'é%'olutiuia de la
puiKfiance autrichienne et des institutions politiques de rAulriche au
XII* siècle, évolution dont le compromis de t867 est le point d'aboutis-
sement; de l'autre, les conséqaences de ce compromis pour l'avenir de
la monarchie austro-hongroise qu'il a constituée. M. KisenmaDD ne
pouvait pas faire comprendre la nature el la portée dn compromis de
1K67 tmts exposer d'abord de quels éléments constitutifs a été formée
la monarchie autrichienne, sa triple origine hongroise, bohème et autri-
chienne, les éTénements religieux et militaires qui ont amené l'écraff-
ment de k Bohème, ceux au contntire qui, depuis la Pragmatjqa^ Sanc-
tion de Charles VI, ont préparé la Hongrie à se considérer comme une
moitié de l'État autrichien destinée à faire équilibre à la partie alle-
mande et slave de l'Empire. Un chapitre' préliminaire marque avec lar-
geur dans ses traits essentiels la situation précaire dans laquelle trois
siècleâ d'histoire plaçaient l'Autriche et la Hongrie à la veille de la
Révolution de 1 S iS, situation sur laquelle le triomphe apparent de I'sIj-
s^olotisme de Metternich aveuglait presque toale J'Etirope politique. t<e
T. ctSiTiliXK : tK cnvpROHTf; tcSTUrHifn'ri-.Bots de fi^67. 370
*rfmi?r livre de Tôuvrage e«t consacre à la dévolution de 1848-1849
pt à It résclion de dix ann^^s qui suivit. La Etr^volution fat vaiocua en
sppareoce A Vienne et à Rudapef^l, maift elle avnii préparé l'avèoe-
meot d*uo nouveau régime en ache^anl d'abolir ckns la monarchie
aatricbieane tea dernJeni restée de la féodalité, en groupant long les
élémeata de progrès libéral »ous la eonduito de» chef» Wf^ pins mode'
r^, eoBri en donnant à la Hongrie une conscience pliia netto de ta force
I d» lee re vend j cations iiaiionalee.
'&« sont iee dèfail^a i]6 l'Autriche, en lulie en 1859, en Bohème en
i800> qui duvaienl permettre aux Ilûngroia de reprendre l'œuvre avor-
tr* en 1848-49. Le livre de M. Eisenmann expose avec une remarquable
lacidité l€s événemenlR prodigieusement compliqués de rtiisCoire cons-
Ututionnetle de TAutriche depuis l'échec du syecëtne de centralisation
gerinanicjue et abBolutista de Bach jusqu'à la crise d(? 1805-i8O(V L'Atf
triche, soua la direction de Rechberg, puis de Hchmerling, essaie, par
le diplôtae d'octobre t8t)0, puis par la patente de fâvrier 1801, de cod-
dlier le» droits historiques traditionnels avec les aspirations nitionalêo
modemiw, lec principes conBlilutlonnels avec le fnaiDlien du cenira-
llime eoûMrvateur
[lia guerre df 1666 mit à néant les conceptions aristocratiques et abso-
iules de liekredi, et l'Autriche, qui rêvait avec lieuBt de prendre la
revanche de Sadowa, fut obligée, pnur s'assurer la fidélité des Hon-
grois, d'accepter le compromis de !867, auquel est attaché le nom de
Deak et qui a été considéré pendant quelque temps comme un chef-
d'fBuvre de pohtiquM et le salut de la monarchie suiricbienne.
Le« trois cent» dernières paget du beau livre de M. Eisenmann sont
conucr^es au récit très émouvant du rétablissement de la constitution
hongroise et des rapides succès obtenus par la persévérante et prudente
hâniiesse de Deali, puis à une analyse très Toinnlreuse et trèe péné-
lntnt« des conséquences que le compromis produisit pour l'Autriche et
la Hongrie. Il montre que le compromis, soumis & un renouvellement
déeennal, n'a guère fonctionné tout à fait normalement que pendant
dix anit, que depni.s 1897 il a produit une sorte? de paralysie de toute la
machme constitutionnelle de l'Autriche. Tandis qu'il semblait devoir
créer une «orte d'équilibre d'entre les deur parties de l'Empire, la C(s-
leilhanie et la Translelthanîe, et favoriser dans chacune d'elles le dé ve<
loppemf>nt des inslitutionf représentatives, il a en réalité créé en Hon-
grie un parlementarisme |iuis?ant fonctionnant au profit des Magyar»,
qui ne composent que la moitié de la population; il a développe parmi
eui avec la prospérité matérielle un esprit cro{s«ant d'autonomie, lan-
ilit que l'Autriche, supportant les deux tien ddl charges de l'État sans
eo retirer des avantages corri'NjKutdants, a vu se reconsiiiuer une sorte
d'abrololisme bureaucratique, par t'imposaibitiié de faire fonctionner
normalement le systènie dualiste daQ« un pays que sa constitution
a<>mblu vutier au fétléralisme. Tandis que les Magyars ont réussi i
imposer leur iioité i la Transleiihanif, le gouvemetaeot de Vienne,
lîSO
COMPTItS-REIDlFS CBITlOOtil'
inipuisMQi à iin|M>ser aux Slaves une unité allemande., profite de l'oppo-
sitJon dee Allemands et des Slaves pour administrer à c6lèeten defaurg
du Parlement; mais il se trouve menace par les exigences croissantei
et les velléitjèâ séparatrices des Hongrois.
Tout en insistant avec une grande force sut Ips vices de la coDstJtu-
lion autrichieooe et sur les dangers qui menacent coQsUimmeot la paix
de l'État, M. Eîsptimaoi] ne croit pa« que l'existence de l'État autri-
chien doive être procb&inemêat menacée, ni que la mort du fionTerain
actuel, qui semble être le seul lien entre mt peuple par l^affeetion
qu'il leur inspirai, doive amener la dislocation de f Empire. Ni le pan-
germanisme, ni le panslavisme, ni ron^ueilleni esprit d'indépendance
des Hongrois ne lui paralsseni capable? de détruire une puissance qui,
depuis longtemps, ne subsiste que parce qu'au fond tous ont intérêt à
son maintien, ses voisins autant que ses sujets. Mais M, Eisenmann
ne croit pas cependant que le système actuel puisse durer, car déjà ses
rouages soût fausses et brisés. U ne croit pas possible le remplac«ia«iit
du dualisme par un fédéralisme absolu; mais il n'ècarti* pas Thypo-
thése où, dans le sein du dualisme, on réussirait à organiser one décen-
tralis&lioD provinciale qui satisferait les aspirationi des diverses natio-
nalités et ferait de l'Autriche une sorte de Sttùte monarchique.
(iabriel Monod.
Vicomte DE Go:iTiUT-BiRo:f. Mon ambassade en AJlemagae (1872-
1873), avec un avant-propos et des DOles par André Diedï, archi-
viste paléographe. Paris, Plon-Nourril, <906. i vol. in-8»,
xi-444 pages.
C'e^t ici UQ livre de bftot intérêt. Le vicomte de Goataut^Biron repré-
sentait i l'Assemblée naticnde l'opinion légitimiste la plus pure,
lorsqu'il fut mandé, en novembre 1811, par M. Thiers, qui le pria, à
brftie-pourpoiot, d'accepter l'ambassade de France à Berlin : la Répu-
blique n'était représentée en Allemagne que par un chaîné d'affairea,
M. de Gabriac; la chancellerie allemande désirait vivement que les
relations entre tes deux pays fussent régularisées, et M. Thiers tenait
à avoir pour représentant à Berlin un homme nouveau, grand seigneur,
connu à l'étranger M. de Gontaut-Biron se récria, invoqua son inex-
périence, la crainte d'être ■ roulé par le diplomate le plus madré des
temps modernes », ses opinions légitimistes et ^on opposition aux ten-
dances gouvernementales de M. Thiers. Rien n'y 6t. Le président était
tenace, il ne lâcha son homme qu'après acce^^taiion. t M. de Bismarck
m'a af&rmé, ajouta-t-11 à titre de consolation, que notre ambassadeur
serait à Berlin comme un coq en pâle. » Le vicomte se résigna; iJ
arriva en Allemagne en janvier 1872 et y resta cinq KD8.
M. de Oontaut-Biron avait ioigneaeemenc Conservé de ce temps des
fiOKTAUT-BIROiT : MOX AMBASSADE B!f ALLEMACHE. 384
notes et des papiers*; à l'heure de la retraite, il en a tiré des Souve-
nirs, dont la rédaction a été malheureusement interrompue par la
mort de leur auteur; le présent volume, parfaitement mis au point par
M. Dreux, ne va que jusqu'au mois de novembre 1873, et il fiait vive-
ment regretter l'interruption d'une œuvre si intéressante; tout n'y est
pas inédit, et M. Dreux a signalé lui-même ce qui avait été déjà publié
sur cette époque; mais les relations de la France et de l'Allemagne
n'avaient point encore été l'objet d'un récit aussi continu et vivant : la
libération successive du territoire, les difficultés de protocole lors de
Télection du maréchal de Mac-Mahon, les exigences des militaires, les
roueries et les colères de Bismarck, tout y paraît en lumière et
démontre que le grand trompeur avait encore trompé : l'ambassadeur
de France ne fut pointa Berlin comme an coq en pâte. Â la fin de 1873,
la République avance dans < le travail pacifique de sa régénération
intérieure », rAllemagne est inquiète, craignant de n'avoir point frappé
i mort son adversaire, les diplomates français redoutent < quelque
mauvaise querelle i, où la France reçoive le dernier coup; c'est alors
que se prépare le mouvement qui devint l'alerte de 1875. Mais le
volume se termine à ce moment, et le lecteur s'arrête, désolé, séduit.
Ajoutons que les Souvenirs de M. de Gontaut-Biron contiennent de
piquants aperçus sur les lattes politiques en France et la marche du
parti légitimiste.
Paul Maitbb.
1. Sur lesquels M. le doc de Broglie avait déjà rédigé an iatéressant volome,
ta BUuion de M. de Oontaut-Biron à Umdres. Paris, Calmann-Lér;, 1S96.
382
mis ntRirvniocES-
RECUEILS PÉRIODIQUES El' SOCIETES SAVANTES.
t. — Bibliothèque de l'École des chartes Tome LKVII, f» H
2* livr. Janv. -avril l'40<.'i. — Eiie BKROErt, Les leUres cIosrs de Sftifll-
Omer (éludje a,u point Av vue diplomatique les lettres cloies de U oom-
tesAfl Mabaut (l'Artois, récemment déçûuv8rte& et pablié«s par Vahhé
Bled. Avec deax fac-similés). — Teilhabd de Chardin. Complet de
vuyage d'babilaats de Moatferrand à Arras en 1479 (ces bsbitants
ela.ieat des émigraDts, des gens de métier r|ue Louis XI enrayait i
Ams pour y établir des coIods de vieux »ang français à la place de la
(jopuklioD artésienne, dont il trouvait les Eentimenis trop ■ aulrichois»).
— Joseph Galvbttb. Un jugement original de Wifred la Velu pour
l'abbaye d'Amer, 17 avril 898 (WtfrRd y efit appelé « Gauxfr^ufi
cornes»; il était comte de Gérone et mourut le H août 898), — Georgt*
Daiimet. Les loslaroenis dAlfunse X, le Bavant, roi de Caslille (publie
le texte latin de deux teKtamcnts datés de Seville, l'un le 8 novembre
1282, l'autre le 10 janvier 1284. Ce «ont des iraduciions des originaux,
qui sont connues depuis longtemps), ^ Bibliographie : Br, Kruich.
Jonac vilae sanctorum Galumbanï, Vedastîs, Jobannîs {excellente édi-
lion). ~ S. Hellmann. Sedulius Bcoltus (très intéressant, pour l(>s his-
torieos comme pour les philologues). — H. Poupardm. Monuments de
rhiaioire dos abbayes de 8aiat-Pbilibert, publiés d'après les not4?s
d'Arthur Giry leicelleut. L'auteur de l'article, Alfred Richard, discute
et corrige plusieurs identifications de noms de lieu), — i. Vui(ltor<fTU.
Un maire de Beauvais historien : Denis Simon, sa famille, sa vie ci ses
œuvres, 1482-1 7iH. — Comte Henry de Castriet. Les sources inédites de
l'histoire du Msroc, de 1530 à 1845; l" partie.
2, — Revue des Études historiques, 1906, Diars-avnl. — Paul
FHOMA.aBOT. Les aventures de Jean-Baptiste de Moaicart et comment il
composa à la Bastille son Versailles immortalisé (biographie du per-
sonnage d'après des pièces d'archives; espion au service de Louis XIV,
protégé de Cbamiltart, il fat arrêté en ^710 sous une accusatioa de
haute trahison et oublie h la Bastille. Il fut remis en liberté le Ifi nov.
m 4, après la paix). — Georges Lacoub-Gayet. Voyage de Louis XVI
à Cherbourg, 1786 (dresse !'inveniaire des documentSj imprimés
manuscrits, qui ao rapportent à ce voyage. Les notes prises
Louis XVI sont, comme ii faut s'y attendre, spécialement dénné
d'intérêt). — J. Paquië». Lettres familières de Jérûme Alôandre; suit*'
(1519). = Comptes- rendus : E, Bourçuet. L'âdmiDistraitoQ Boaocièrc
du sanctuaire pytbique au iv siècle. — fl. Thin'on. M»* de Prie, 169$-
âlCOtlLS PÉKIOLIIOdSS,
3N?I
i9il (iotéreiftsanl; mais pourquoi pas de notas, pu de roDceigaemeQU
Mr k» maBU»crilB ulilisés?). — Alphonse Ikrlmnd. Versailles. Ce qti'il
fut, ce qu'il pst, ce qu'il il«>vfait ^tre (boa|.
3. — fUvne d'hiatolre moderne et coatemporalne. T. VII,
Q* G. Mtrs 1900. — Pli. Saunag. Le GoDCordïl de IÛI7. /{lude des rap-
ports de l'Ëglise el dç l'Ëtai soub la Rest&uration, (âl'f-1831; suite et
tin (très iDtèrt^s$aDt exposé dea causée qui t^mpi^ch&reui, l'inexéculioD
du Cuncordat de 1817 et amenèreol l'accord de t8*il. En BOmtne, sauT
en ceci que le nombre dee sièges épiscupaux était furt augmeuLc :
qaatre-viagts au lieu de ctaquanle, le Concordai de t8(H subsistait,
avec ees articles organiques. La tiatioo avait obligé le gouvcracmeai à
ie eoofiérver). = Comptes-rendus : Assemblée électorale de Parie. Pro-
cèi-verbaui publiée par Ùimm Cfvtravay; t. III : 2 septembre I79'2-
17 friiniairean II, >— (i. Arnaud. HistoirE? de la Ht^volutioa dani le départe-
XMùX de l'Ajriège (utile contribution à l'histoire politique ei sociale de la
cUaad paysanne). — J. Ftf>range, Nicolas Francin, évoque coQstttution-
oel de la Moselle, prioclpalemenl d'après sa correspondance avec Gré-
goire de lUois futile cooiribuiiun à l'histoire religieuse de la Hévolu'
ibn). — ihnry Miehei. La loi Kalloui, 4 janvier 18W-15 mars Iî55(l
{l'auleur s'est enfermé trup etroiiemeut ilaus l'étude même de la loi ; il
n'a pas aseez éclairé les alentuurs, le milieu diuis lequel elle est née;
beaucoup de faite utiles qui ne soûl pas assez expliquée). — Loum
Andrîgux. Ijt. Commune a Lyon en i870 eC 1871 {d'utiles anecdotes,
({uniques docutDenli« intèressaots; peu d'idées). ^ N'* 7, avril. Com-
maDdint Weil. Les négociations secrètes entre Joachim Murât ei le
prince ËogÀne, février-mars iSH, d'après des documents iut'dJts. —
Le travail d'histoire moderne en province : G. Ga.zibr. Fraoclie<Ck)miè,
années 19CKI-1905. = Comptes-rendus : A. TilUi/. The literalure of ihe
frencb Renaissance (remanjuable). — J. Aulagne. La reforme calho-
llqae du xvii* siècle dans le diocèse de Limoges (bon). — Aiberl Bayet
•l Fratiçoù AtberL Les c<crivaiD!J pulitiqueK du xvui* siècle. Kilraits,
avec uoi* introduction et des notes (bon; il est nécessaire d'attirer dans
nos lycées l'attention des élèves sur les docb-ines de^ pUilosophes fran-
fil<, naJs il faut montrer qu'ils ne surent pas seulemeui détruire, et il
y avait un** place à faire dans ces extraits aux ocHts relatifs à l'organi-
sation dn la »>ciét(^ future, ainsi qu'aux écrits des adversaires de ia phi-
lotopbio). -> Gomlfi FUury. Angélique de Mackau, marquise de fiom-
b«U««, et la cour de M"* Elisabeth |asse% mtéressanl). — Gtùffrov dt
Orandmaison. Correspondance du comte de La. Porest, ambasuadeur de
Frftoce en Espagne, 1808-1813, 1. 1 : avril IStIH-janvier 18l>ll. — Htnnct
dt GmtM. Mémoires du général marquis Alphonse d'tlautpoul, pair de
fNvae», 1789-tBfô. = Notes el nouvelles. Le récent versement du
niniMèrA de la Juslioe aux Archives naiioaales (avec ud inventaire
•omnalre; tout ce que le ministère possédait d'arcbivet anciennai ait
toaioienant déposé aux Archives nationales).
384
HKCirnLS. rEKIODIQlIIS.
4. „ BttUeUa erltlqu. 1906, 2S mare. — Butiét. Uûtoire ecclè-
riutiqne. Livres MV. Texte grec ^l trad, fr. par E. Grapin. — Sdm
PaHsot. Un éducateur mystique : Jean-Frédéric OberUo, 1740-1826
lexcetleote biographie). — Général J.-P. Hogvereau. Joonui de l'expè-
ditioa d'Éffypte, publié par le eomU de La Jûnquièrt (iatéresuot). —
G. Slmsur. La Société fntiçtut fMndanl le Goasulal; 2* aérie famusaat,
mai» uni valeur «cieatîGque). — G, Servièrés, L'Allemagne fraoçat&e
BOUS Napoléon 1" (bon^ (ntits l'auteur n'a utilisé que des documenta
français), ^ 5 avril. Àtbé g. Lt$m- La hiérarchie épiscopai^ eti 6atil(>
et en Germanie, 74'2-88? (bon). — G. Itambert. Les idêd* socialistes en
France de 1815 à 1818 (d'utiles recherchea, maie la culture économique
et biatorique dt> l'auteur est, insurâsanlel. — Baron de Bttdt. Chrtsitne
de âuède et le conclave de Clément X, l(Mi9-167Û Urée aitacbani). —
£, Rodùcanachi. Le Capiiole antique ei moderne (curieux et neuf dans
ceruineR partie»). ^ 15 avril. Gh. DiâM. Études byzantines irort toté-
reeeanl). — ff. t}ubntHe, Cambrai à la fin du moyen âgé (impurtanU.
^ 25 avril. 6*. de Boor. Georgii Monacbi ctaronicoa; t. U. — Jae. Uaury.
Frocopii CaeearienBÏa opéra omuia. De BaIUs. — Vicomle du Breil de
Pùtilbriand. Un ebouan : le général du Boisguy (n'apporte rien de non>
veauf. ^ 5 mai. Louis launay. Histoire de l'église gauloise depuis les
originea jusqu'à la conquête franque. &I1 (œuvra méritoire, agréable-
ment écrite, mais d'une érudition insuffisante et qui retarde). — ff, if Xr>
bois de JubainvUle. La Emilie celtique; étude de droit comparé (inté-
ressant), — fleuri Cardon. Extraits du Journal de Charles de Croix,
cbanotae de l'église collégiale de Saint-Quentin (boni.
5. — Journal des Savants. Février f 9Q6. — M. Bbatsilot. Ad«-
lard de Bath et la Mappx claticula (cette « Clé de la Peinture ■ â6 sau»
rait avoir pour auteur Adalbert de Batb, qui vivait au xij* s., puisque
le ms. de Schlestadt est an plus tard du x*, mais il peut avoir été l'&utenr
d'une seconde rédaction, reprè.sentée par un ms. de Lucquee. Sa part
contributive est mince d'ailleurs : à peine cinq numéros sur deux ceote),
^ Mars. M. CoLuoNOir. La sculpture attique avaut Fbidias (à propos
de l'ouvrage d'Henri Léchai); fin en avril. — P. Fabu. Une prétendue
source de Tacite : l'empereur Nerva (tient pour inadmifisible la thèse
présenléë par M, Profumo dans ses Fonti dd incendia Neroniano). —
L. GALtfOis. La Géographie générale de Varenius (il s'agît de Bernard
VareniuB, auteur d'une Geographia gentralis publiée en 16â0 à Amster-
dam et sur laquelle M. S. G&nther vient de publier une excellente
étude historique et critique. Varenius est maintenant classé parmi les
classiques de la géographie). ^ Avril, ÉlJe Berueb. La frontière d'Ar-
gonne (d'après les textes publiés par MM. Stein et Le Grand). —
G. Pakiset. La politique du Grand Électeur (d'après les ouvrages de
MM. PhiUppson, A. WaddingtoD et G. Pages. Curieux tableau de
l'électeur en particulier et de la diptotnatie européenne au xvn* siéilei
— P. BoisBONNADB. L'Allemagne su x\'in» siéclp (d'après Desdevisef du.
tlCUIlLS PJntODIQDBS.
38Ï
Désert). = Mat. L. Deusle. La coupe d'or du roi Charles V trircrît
cette coupe^ sur laquelle la vie de sainte Agoèis était tiguréo en
émaux traoslucides. OOerte par Jean de Berry à Charles VI, elle Tut
acquise par le dac de fiedrord, pcssédéepar lesTudor?, quiordoDaèreot
quélquei modiUcalions et additioDss, ollerle par Jacques I" au conné-
table de Cagtille à l'occasion de la sigoalare du traité dû paix cuncla
eotre rAngloierre et l'Espaj^ae; retrouvée dans le coavent eepagnol do
Iwlina dtil Ftimar, eite est aujourd'hui au Masée britannique. Elle a
décrite et puljliée au tome VU, 3" partit*, des VetMita Manutnenta).
— A. DE Lappaibnt. L'épopé<* antarctique; 2* et dernier arL (les résul-
tats obtenus par les vuviiges au pûle sud ont été coasidérables, mais nu
•ont que l'amorce de Douveauz voyages qui devront être accomplis par
ooe coopération internationale scientifiquement préparée). — G. Hadbt.
La topographie d'Ëpfaèse (d'après Utlo Denndorf). — H. Oehèkaim. La
prise de posaessiun de Sainte- Hélène parla Grande-Bretagne su rvi4*s,
(d'après l'ouvrage de E.-L. Jackson. Importance pour l'étude de la géo-
graphie de l'Atlantique des voyages efTectuès à la recherche d'une île
ima^inairR, la Nouvelle 8ainte-Hélèac<, au svu* s).
©. — HeTue crttiqtie d'histoire et de ilttépatnre. 1906, 19 mars.
— D' Patii HUrenreîcfi, Die Mythen und Legenden der sùdanaerikani-
•chen UrvAlker, und ibre Oeziehungen su denen Nord-Amerikas und
der alten Welt (curieux rapprochemeoLs). — P. dû Méhj. Ezuviae sacrae
Gonstantiiiopulitanae (beaucoup de recherches^ peu de critique). —
K. Wenck. Philipp der Schcene von FranJ^reich, seine Perstiatichkeit
und das Urleil der Zeitg(>nas8eo (excellent). — £. Vogt. Ër^biscbof
Mattaia« von Matnz, 1321-1328 (étude consciencieuse sur un personnage
iniigniliant^ — Auff. Cour. L'étahlisseuieat des dynasties des chérifs
au Maroc et leur rivaUt».' avec tes Turcs de U Régence d'Alger, 1509-
1830 (bon). — F, ftinch. Das Tagebucb Dieiricb Sigismuod vonBucbs,
16T4'1683, t. II fifè» curieux pour rhistoire du Grand Éleaeur).— Le
vioe-amiral Utirgas.<ie du Pêlii-Thouars, d'après ses notes et sa corni.'**
poadaoce, tS32.lK&() (deuils très iniéresBaots «ur la révolutioa du Japon
en 1863 et sur le siège de Strasbourg en 1^70). = '^6 mare. K. Uamjx.
Urban IV und Mànfred, 1261-126* (bon|. — Aug. FoU. Kaiser Fried-
rich Il und Fapst Innocent IV; ihr KampI, 1244-1245 (élude soignée,
mais peu nouvelle, sur le concile de Lyonf. — I'. ForoL L'aaoée de la
Peur à Tulle (publie d'utiles documents). — Rapport annuel de l'As-
■ociaUoD d'bistuirK atnéricaint* pour l',J03. Septième rapport de la Gom-
mission des mn^. httiUiriqueii. Corrp«|)U[id;ince des envoyés français aux
its-Uals, n9Ul'i>7 (important).^ 2 avnl. A. Kern. LJeutscbe Hofurd-
lageo des 16 u. 17 Jahrh.; t. t (recueil de règlements ayant pour but
déiermiûer, dans les petites coun princières d'AUeaiagne, le rang,
IcocDp^teoce de cbaque ronciioamairQ ou employé et les rémunérations
uquelles il avait druli). — Sug, de liudé. Les Bonaparte eu Huit^su
icbe moisson d'aiii'cdotes). — PautAsan, Récita d'Afrique. Htdi Umbiui
(boD récit, copieunemenl dueumente^ — A. Ùillot. La France i!t l'Italie.
ItIV. UlBTOB. XGl. 2* PASC. tb
386
EECUKILS PEniODIQDCA.
Histoire àm snoéee troubles, 1681-t899 itrtivail de ficcoDdfl main, par
ua diplomate qui a su beaucoup de choses, qui a'eOaoa coQaiâiniiieQl
derrière le • secret diplomatique », mais qat écrit avec facilité, él^
gaoce. impartialité), ^ 9 avril, M. Moon. Carlbagc oî tbe Phœnicians
(bOQ rélumé des rouilles opérées k Cartbtge depuis une tr^alaine d'aii-
Dé«(). — A. M&yr. Aua den pb<s»ikiscll«a Nefcropolea vôq Malt&. —
J,-H. Uptius, r>a« altiscbe R^cbt ood Rechtsverfahrea | refonte com-
plète de l'ouvrage que Meier et Schùmaan ont publié en !8?3 et dont
une éditioa r«Tue avait paru de 4883 à 1887. Ouvrage de haute valeur).
— H. d'Arbois de JubainviUe. La famille celtique; étude de droit com-
paré (iastruciiD. — J. B, Bury. The liFe of 8> Patrick aod hij place in
bistory (remarquable). — f. 6éss- Aklea und Briefe zur Kirebeopolitik
Herzog Georgs von Sacbsea. — K. Rauch. Traktai ûber deu. Reicbstog
tm f 6 Jabrh. (bonae édition critique de ce traité, qui parait avoir été
composé en 1587). — ingold et Bonnardêt. Mémoires domestiqaeG pour
servir i l'histoire de l'Oratoire par le P. IjOuIs Batterel (curieux). :r
16 avril. R. J. Bonner. Evidence in athenian courts Ibonoe étude sur
une partie de la procédure en droit grec). — fi. Ôour^n«(. L'admiaislrt-
tion du sanctuaire pylhique au w siècle av. J.-C. {bon}. — Uaha/f)/.
Tbe progress ot Hellenlsm in Alexander's empire (recueil de six coafè-
renées; intéressant). — Diodori bibliaibeca historica; t. IV. edid.
C.-Tk.-Fiicher, — Brunnow et A. von Ûomaitewski, Die Proviacia Ara-
bia; t. II (excellent). — M. Prou. Becueil de fac-aimilês d'écritures da
v au ivn* s. — Mèlauges Paul Fredericq. — Ch, Diehl. Études byiaa-
tines (intéressant recueil). ^ ïZ avril. Léo preudhvnme, G. 8uetoci
TranqttiUi de vita caesarum libri 8 (bonne édition). — P. L^enàre.
Un manuel tironien du x* siècle. — G. Paris. La littérature française
au moyen âge (3< édtt. revue et tnise au courant par J. Bédier et
P. Meyer; la bibliographie a été entièrement remaniée). — G. Cirot.
Mariana hisionen (bon). — A. Sixktin. Die Waleisghams bis zurMitle
des Ifi Jahrb. {quelques faits nouveaux). — A.-O. Jfsyer. Clemens VIII
und Jakob I von England {quelques documents nouveaux sur les
rapports secrets entre le roi d'Ecosse et la papauté; les conclusions
qu'en tire l'auteur parfitssent exagérées). ^ L, Hennet. Les volontaires
aatiouaux pendant la Révolution; t. III (bon). =- 30 avril, A. PfUttr.
Die Amerikaniscbe Révolution, 1775-1733 (hii^toire surtout miliuire,
par UD officier qui se propose de mettre en relief la part prise par les
AUeoiaQds à l'indépendance américaine], -^ Karl Marx. L'Allemagne
en 1848. Karl Mar.r devant les jurés de Cologne. Révélations sur le
procès des Communistes; trad. de Tallemand par L Remy. — Essays
oa tbe teaching of bistory (intéressant).
7. — BulletlD â« Correspondance b«Uénigtie. 1906, inara-fflai.
— G. Cou». Inecriptiûns de Delpbee. La théorie athénienne k Delphes
(important mémoire de 1G8 pages où sont publiées soixante-six ins>
criptions). — M. Holleaux. Remarques sur le papyrus de Gourob (qui
raconte les débuts de la 3< guerre de Syrie; on vient d'en retrouvor no
■■C0IILS pfftlODIQITKS.
WT
frtgmstil import&»t. Eesâi de r«cooslitulioa de oe fragmeat, avec de
Mvcf remarques eu rl'eosBmble du lexte). — ht. Nota aar uoe inscrip-
lioB de ColophoD Nova (il y est questtoa d'uo prioce de Pergame,
AtbéiuioB, quairièoie fils d'Aitale I").
8. — Revue archéologiqae. 4* 8éri«, i. VU. Mars-avri] 1906. —
E.>T. HàMv. Matériaux pour servir & l'histoire de l'archéologie préhis-
loriquf!'; I : le Mémoire de Maliadet sur les pierres de foudre, 173T
{publie ce mémoire, doat le liu-o complet est : lea MouTenieots les
plut aaoeaa de l'iadoatrie des hommes et des arts reconous daas le»
pMTfw de foudre). -' P. Moncbaux. Eaquâte sur l'épigraphie chrétieoae
d'Airiqua; suite. — Andrew LAna. Le brome et te fer dau« Humère.
'— J. CiuvKHT. Histoire ^omitiaire des études d'èpigr«pbi« gr&cque «a
Euru{>e; suite. — Ssymoch dk Ricci. La cbronolo^e daa preoiieri
patriarcbs» d'Alexandrie («aiot Abile, troisième «Tèque d'Alexaadrie,
Sfr^, ut un personnage historique; il était saos doute Bis d'un
affnnchi d'Autus Aviliius Flaccus, qui fut préfet d'Egypte de 32 i .17).
— CiONAT et Bebhier. Revue des publications épigrapbiques nglaUves
à i'aotiquité romaine, janvier-février.
9. — Revne des Études andennes. T. VII, 1905, oct.-déc —
M. Clesc. 1.165 prcniièrcB explorations phocéennes dans la Mêdllerra-
aâe ocddenlale. — G. Gassibb. Le dieu gaulois au sac. — C. Julluk.
gallo-romaines; XXVIU ; les Celtes chez Hérodote. — A. Leroux.
ge de la Vleone et l'origine de Limoges (premier centre d'ba-
Utstioo celtique au lieu dit la Rocbe-au-Gué; voies et con&truclioas
româiaes; la cité et le cb&teau au moyen Age). ^ T. VIII, 1906, janv.-
man. G. Radet. Recherches sur la géographie ancienne de l'Asie
MiMttre; tV ; la Colonisation d'Épbèse par les lonieni. — F. Aossi-
■SUM. L'auteur du Slrategieon (est-ce Maurice, généralissime de b%ii
à &8? et futur e-mpereur'i' Rien ne permet de le nier, rien ne le laisse
afBrœer catégoriquement, tout porte à le croire). — C. Juluah. Notes
gatln-romalnes; XXIX : i Briga « (ce mot n'est pas celtique; il appar-
tisut probablement à la coucbe ligure; quant au ligure, rien ne dit que
«eu* langue ne filt pas indû-earopéenae). — G. Gassiks. Notes E>ti.r les
déesses^méres, k propos d'un monument inédit, = Avril-juin. G. Bloch-
Observations sur le procès de» Bci pions (se propose d'étudier les points
sulvanu : quelle a été l'accusation intentée à chacun des d«>ux frèreaT
Dr quel tribunal ool-ils été rendus justiciables? Que faut-il penser de
l'auibenticité des deux décrets tribuniciens relatifs à ceit« affaîref
I** artidrl. — C. Julmak. Notes gaUd-rumaioes; XXX : Stradonttz et
La Tise. Hallsladt. Graecbwyl (Ikk rouillt>M de Stradouitz, étudiée* par
M. Pic dans un livre qu'a traduit M. Décht^lette, nous font connaître
nmcivitisation celtique. M. Pic a cru, à tort, y roconnaltro les Uarco-
. Avant l'arrivée de Marbod, U Hcdiéoie fut le centr» d'un grtod
ipir» celtique, celui des tiolenu, qui lui ont laissé lour nom, Strmdo-
U^ ville ioduairlelle, en fut sans doute la cité maitrease. Ce que fnt
388
ILECIFKttS rEKlODlQDES.
la civilisation dite d« HaUsUJi. Le premier coatact dM Gr«c« avec
civiU^aticids de Qallsiadî et de I^ Tène parait s'Atre Dut ea Suisse,
comme semble l'indiquer le v&ge découvert à Gripchwyl). — G. Ûot-
Tis. Le paagage du Danuhe par les Galates — C. Jdlluji. A propos
de^ Scordisques. — Tb. HsiifA^cB. Tituagèoe, Josèpbe et la géographie
de k Gaule. — El. le La Ville db Mikmokt. L'astrologie chez Isa Galto-
Romaios- suite et fis.
10. — MélaoKes d'archéologie et d'histoire. 1905, &epl.Hléc. —
L. Haufhen. La cour d'OUon III à Rome. 998-101)1 fcelie cour, on l'a
décrite fiurtout à l'aide de deux ducuments, I'ud la. Grapftia urhis Ronuu,
l'autre un ouvrage relattt aux juges palatiuB; que valent ces témoi-
gnages? Rien. Ottuo a bads doute cliercbe à faire revivre quelque»
osagee ou titres rumaios, comme celui ds magister miliiiae; il se pUit
aussi parfoiB à parer ses ronçtiounairea de ooms byzaciius ; mais il a'i
pas itnagioé « cette mascarade ridicule » que dous pcigneal les histo-
riens moJerneB. OltOD m a pu rêver; il n'a pu été ju&qu'à la folie).—
Mgr L. DucHEBHE. Les evécbé« d'Italie et l'invasion lotnbardeï ?* an.
leette inva§^ioa a fait disparaître un grand nombre d'évèchéa. Réponse
à A. Crivellucci. En appendice, table des évëchés italiens au vi* s.). —
J. Cadcopino. f Decnmani * ; note « ur l'organisatioa des sociétés pablî>
cainaa sous la République (commente un passage des Verrims, Actio U,
lib. n).
11. — Bulletin hispanique. T. ¥111, 1906. Avril-juin. — A. Hu-
QuiTA. DE FiQUBiRiDo. RuioeB d'aDtîques établifsemenis à salaifions sur
le littoral sud du Portugal. — J. SABOiaANDV. Un saint bordelais en
Aragon (saint Urbez, dont le corps, encore intact, est dépose dans
l'église de Nocita, en Haat-AragonK — A, Mdrbl-Fatio. D. Bernardiuo
de Mendoza; Buite et fin : les CËuvres (publie un récit inédit de la
mort du roi de France Henri III). — G. Pérez-Pabtor, De quelques
faits nouveaux relatifs à l'histoir*} de la comédie en Espagne; 2* série :
xvr s. (1581-1583)- — G. CiBOT. Recherches sur les Juifs espagnols ei
portugais à Bordeaux.
12. — Bulletin ItaUen. T. VI, n» 2. Avril-juin 1^06. — V.-L. Bouit-
HiLLY. Les diplomates de François !<'' : Maraviglia à Milan, 153^-153:1
(publie : i" une lettre adressée par Maraviglia de Milan. le ?*2 mar
l!j3â, à Montmorency, oii se trouvent de curieux détails sur lo passagpi
de Charles-Quint en Lombardie; 1*° un double récit de l'exécuiion de
Maraviglia, qui a été utilisé par Guillaume du Bellay dans >^.«a
Mémoires), — J. Luchaihe. Lettres de Vlncenzo Monti à M>»« de âtaêl
pendant l'année 1805.
13. — HeTue d'hlatolre rédigée à l'État-maJor de l'armée —
7* année, 1005, Décembre. — La campagae de 1794 à l'armée du Nord
'i* partie : Opérations, L'investissement de I^andrecies; suite on jan -^^
visr, février et mars 1906 (le sîèg^ de Landrecies, le désastre de Trws
RBCntlLS PlfnlODIQ(!8S.
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villest< — L& course de BenavpQte (moauive prises par l'Eisp^reur après
TéctiBC do 28 décembre; paesâRP de l'EsIa par la cavalerie, <lan« ta jour-
du 30 décembre ; Napoléon sur ia roule d'Astorga), suite en jan-
Br 1906 : la Potir»uitè d« rarm^e anglaise par le maréchal 8ouIt,
{•IS j&Dvier 1809; ùa en février : ÛaUille de la Corogne, ft> janvier,
et retraite des Anglais; capitulation do la Corogne le 19 janvier et du
Ferrol l*' 27. — La guerre de 1870'18H. L'année de Chàlons; 2» par-
tie : U Marcbe vers Montmédy (journée du '^'T août); suii« en janvier
1900 : Journée du '2^ août (l'intervention funeste du miniftire do
la Guerre dan» les projets vacillauls di* Mac^Maboa empéclie ce der->
aier de battre en retraite sut tiétièfes, coniniii il avait peasé le taire
tant d'abord! ; suite eo février; 3* partie : Nouarl-Oeaumont Icumbat de
Nouart, le 29 août- La grosse erreur commise par Mac-Mahon fut de
vouloir dérober la marche à l'ennemi sans avoir cherctié au préalable
i M remire compte de la force de celui-ci) ^ suite en mars : la Surprime
de Ueaiimoni. ^t'j06, jan^'ier. £tats-niajon« et cabinets mitiLaires pen*
■tant la campagne de JS70-I871 {conOila entre ces deux catégories li'of-
Sctert; atilisation défectueuse des ofliciers d'état-major, surtout durant
la prpmiftre partie de la guerre). ^ Mars. La campagne de 1797 sur tn
Rhin; tuile |lo plan de campagne).
14. — NoQTelle Revoe Mstortqae de droit IVançala et étran-
ger. 1906. janv.-févr. — P. os Lauriolle. Tertullien jurisconBulle. —
L. BcaDchet, 1^ loi d'Upsland. Livre de Ut terre, iuile. — Pétix
AuBBRT. Le Parlement de P&ris au xvi* «îèd^; 2* art. (attributioûs
lAglitativeg; le Parlement et ta juridiction ecclésiastique). — Ed, Mbv-
HiAL. Variétés (signale l'importance, pour rbistoire du droit dans le
midi de Iq. France, d'une « Somme « du code^ traduction latine par
nieardua Pjsanus d'une compilation juridique en provençal, /o f'orfî,
texte qu'a retrouva et que vient de publier M. Fitting; M. Suchier se
propose d'éditer plus tard le texte provençal. La ■ Homme » a ilù Aire
eomitw^éf 4 Arle» entre 1U4 et 1149, • en vue de soutenir les prèten-
lions de Raimond des Qaux au comté de Provence contre cr-lles de
Raimond EJérengcr IV, comte de Toulouse, Raimoad des Baux ayant
obtenu l'InvesUiure impériale et étant disposé à favoriser le rétablisse-
menl de l'autorité impériale dans cette région i).
16. — Awtmles de CMo^aphle. 190.5, 15 oov. — Jovan Eroeua-
irovtc. LtM> études de géographie humaine en pay» serbe. — l'Vrnwiid
M^oainTi!. État de nos connaissances sur le N.-Ë. africain; fia iteH
net», les régions de vie humaine, les courants économiques). := ISOlt,
15 jiov. D. AîTorr. Peuples al langues de la Russie, d'apn*^* U's duit-
uèn lia premier recensemeat russe exécuté en 1897, — Capilami! itou-
•tr. Étude sur la cartographie de l'Indo-Chine française. ^ Ib mars.
A. SB Lai^ahekt. Sur de nouvelles mappemondes paléogriphiques. —
Unruic. Remarques sur l'ethnographie de la Macédoine; 1*' art. —
Aagutin BBB.i(«ai> et N. LAcaon. L'évolutioD dn nomadisme en Alg<yric.
^0
lECDULS ptfB10M«CE8,
10. — L« Bibliographe moderne. 1905, mfti-ioAt. — B>i;iâiu
De l'iosaffisance des règtemenLs sur le service des archives. — Uenri
bE CoMOH. Une bibliographie de l'alpinisme pyrénéen; &n. — Heori
Btein, Nouveaux documenUi sur Wolfg&ng Hopyl^ imprimeur à Pari».
^ Sept.-dêc. Henri Stbift. L& place des scjeaces dans les bibUothèfues
françaises (réponse à l'Enquête instituée par la Bevtte seUntiflqu9). —
P. DoHVBAUi, Hisltirique de la biblioihèque de l'École de pharmacie lîe
Paris. — Marius Barroui, Aualyse du premier registre des archives
de i'Ëcole de pharmacie. — Georges BounoiH. Les archivée pootiticalei
et l'histoire moderne de la Fraace (mémoire fort doeameatè de 1 10 p.
Ijuportuit), — G- Ouassi.. A propos de la réorganisation dee bibUo-
thè<]ties 9t des arcbive*. — P. AaMAULDET. Infeoiaire sommaire de la
■ Ubrtilie ■ du chÂleau de Blois en 151 S; suite.
17. — Revoe dee Btbllothèqnes. 190&, OCt,-déC. — Emile Cnku-
LAtM et Antonio Si-aonolo. La tacbygraptiie lattae dés maouacfiu de
Vérone; 2° art. (avec un facsimilé et une liste des signes tachygn.-
-phiques), — Antonio MurSoz. Les manuscrits à peintures de la biblio-
thèque Chigi à Rome.
18. — Revne celUqne. Janv. 1906. — Salomon RaiNACH. Pounjuoi
Vercîngélorix a renvoyé sa cavalerie d'Alésia (parce que le cheval éUii
un animal tabou; des sacriQces de cbevaux en pays germaniques et de
rinlerdiction de l'hippophagie par les papes au vui» et au u* siècle; le
cheval considéré comme ancêtre mythique de certaines (amilles royales
de Germanie^.
19. — Académie des Inscriptions et Belles-Ijettres. Comptes-
rendus dea séances de Tanaée 1905. Bulletin de nov.-déc. — Gaorat.
I^e Gasios et le lac SirbonJE (publie une lettre de M. Clédatqui cootieDi
le texte d'une inscription grecque de l'an 750 de l'ère de Home, ou de
l'an 4 av. J.-C; il y est question du préfet d'Egypte G. Tarraniu?). —
E. ALBisaTiNi. Rapport sommaire «ur les fouilles d'£lche, Espagne. -^
Georges Puprot. Notice historique sur la vie et les travaux de M. Henri'
Alexandre Wallon, 1S12-1904 (avec une bibliographie qui coùtieoi
153 numéros). — Louis Lboek. L'invasion talare dans la Uttèraiure
russe du moyen &ge. — Maurice Holleaux. Rapport sur les travaux
exécutés dans l'ile de Delos par l'École française d'Athènes pendant
l'année 1905 (avec d'iotéressaDtes vues photographiques). — Ërnesl
Bajelon. Les fouilles de la Turbie {dans les ruines du i Trophée des
Alpes • ou < Tour d'Auguste •, moctumeot qui fut élevé en Tan 7-6 av.
J.-C. pour célébrer les victoires de l'empereur sor les peuples des Alpes).
20. — Académie des Sciences morales et politiques. Séances
et travaux. Compte-rendu. 1906, mars. — Louis Rbhault. Notice sur
la vie et les oeuvres de M. Arthur Desjardine. — A. Bèchaui. L'évo-
lution des doctrines économiques en Allemagne (au xix* siècle^ rapide
esquisse). — L. Lallkmakd. Les soins donnés aux maladss d&ns les
«CCDRIiS Pé«IOBHîCE9. S5Î
^ftplUux àu moy^n h.f^e\ Buitc. — Emile Woufs. Le» vicixsitodeR d«
ta, pniKsance paternollf»; fin en avril. ^ Avril. E, Lbvabsbub. Aperçu
de t'évolutian des doctrÏDe? écoDomiques et sucfali&tes en France sotin
la troUîème République. -— Achille Ldchahb. Innoceat III el la
ITooRrie.
St. — Société satlonAle des Aiitlqn«lj%a de France. Séances,
1906, iS mars. — M. Maukice raîlaae commuDicaiion but les monnaies
tignalaat le^ Nataiia des empereurs Maiiniiea Hercule et GoDStaotia le
Grand. — M. Ehlast présente uoe photographie d'an niaisque en pierre
conservé au musée d'Orléaas qui devait être suspendu au cou des
feaiiQ^B nolées d'inramic et promenées daoB 1» ville comme le Ktep-
ptnitin de Mulhoure, =: 18 avril, M. VauTilli coînmuaique un frag-
mettl de poterie trouvé & Ambleny (Aisne) qui porte le nom V'erftoîu*.
— M. Jauart «igaale l'eatrée au musée de Reims de la collection de
vaaea (^ulois et de torques formée par M. Cayon ei la découverte d'une
boacio de ceimuroii en ur el d'une pendeloque de jambes dans un tom-
beau Tranc À Manl-SaJat-Iiemt (ArdenneB]. — M. Pasuoieb Tait une
communicatiuu sur les archives tiuiariates de Toulouse iini contiennent
le* baux de construction du palais archiépiscopal et un marché d'ar-
tnure-s ttnifioatse* paMé en t5G2 entre le cardinal Georges d'Armagnac
et l'armurier Râaoit Charles Lomelin. — ^ M. le comte os Loisne lit un
ntémutre sur les localitéct disparue* du Pae^e-Calais. — M. Deujlisok
signale la découverte d'un sarcophage romain trouvé & Beiins qui porte les
Isttres AD el les compare à d'antres marques du même genre. ^2 mai.
M. as MiELT, réfutatvt deux opinions émises par M. M&le, prouve qoe
ta couronne d'épines apparaitsur la tète du Christ an milieu du xiii* $.
et que la tôte de mort qui se voit au bas du crucifix n'est pas un hiéro-
glyphe; Ir cr&oe en questloo, que les Pères de l'ÉglisR considèrent
comme celui d'Adam, nst peut-être le «ouvenir d'une tradition rituelle
qui eonri«taiienui) sacrifice humain sur l'emplacement d'une ciiadelltr.
— M. AarciLSLDET signale un inventaire inédit des archives des V'isconll
et des Bforza conserve aux archives des notaires de Pavie. On y trouve
certaines pièce^s relatives au mariage de Louis d'Orléans et de Vaten-
tiae Visconti, — M. Chapot fait une communication sur le port et l'en'
otbtû d'Antioche sous les Sdleucides , il en présente ua plan iV grande
échelle. ^ 9 mai, M. le comte ue Loisnk décrit la sépnltnre équestre
de Bétbune ; les ossements dti mort enseveli au-dessus de son cheval
niaient engainés dans du mortier. Aux pieds du cadavre, on a trouvé
un demi-cercle de fer qui doit être l'armature d'un bouclier. — M. Mon-
CKAiix communique plusieurn ioRurlptioos de Mociar de la part de
M. Merlin. ^ 23 mai. M. AaNAULuar Ut un mémoire sur des docu-
manlA financier* relatifs A la dot de. Valentine de Milan.
(98. — SoeMM d» l'Hlsiolra de Paria. Mémmns. Tome XXXll,
ib. — Henri Ouoirr. Documents nouveaux sur la Grande Confrérie
Notre-Dame aux prêtres et bourgeois de ]>&ris {documenu nouveaux
)92
KECDEILS piaioniocES.
qui complèienl cpux qti'» publiés jadis Leroux de Lincy, tB44 A ootef
un obituaire et quinze chartes tirées du second cartalaire de ta Confn
rie, 1ST1-1'29''3). — E. Glullemot. Les foréls Je Seolis. Élsâe sar
régîma des toréu d'Haï atte, de Cbanlilly et d'ErmenooTiUs «n moje
ige et jDsqu'à la Révoluiion (ouvrage considérable de ?30 p^ges, com-
posé presque uoiquemeeit à l'aide de documeou iaédjis., accooipagaé de^
caries et de plans). ^ Suiietin, \90h, 5* Uvr. Léon Mmor. Les tac
tioQs de la fsmitle Budé en l'église Saiat-Oervaia de faria {publie trois
docoments de U05, (460, lô02|. — Albert Vcaflaït. Cn guide de
Paris du rvui* sikïle à l'usage dea dessinateurs poor étattes.
93. — A.nalecta Bollaadlaaa. 1906, n* 1. — L. Petit. Vie de saiotl
Alhanase l'Aitionile. — G, Ûelebaye. Saint Eipédit et le martyrologe
hiéronymien (répond à un article de la CimLta cattolica qui tente de
prouver Taulbenticité de ce saint). = Comptes-rendus : A. BtU. Livec
aad Legends of the Ëaglisb fiisbopa and Kings, mediaâTal idoiiIu and
olher later Saints (ouvrage de valeur, bien que raaleiir ne trace
pas toujour^i avec asses de netteté la denoarcatioo entre les récits hislo-
riqnâs fll le» traits légendaires). — U. Ltckrcq. Les martyrs; lY : Juifs,
Sarrasins, Icoooclasies (composition hâtive, défauts de métbode). —
i. Pargoire. L'église byzantine de .-j?1 à 847 (complet, clair et bien
ordonné). — Ceceari, Herum aeihiopicarum ecriptores occidentales ine-
dili a saeculo xvr ad m ; t. II (ce livre a la valeur d'un document de
premier ordre^, — A. Rabbath. DocumenlE inédits pour servir à l'his-
toire du christianisme en Urieut; t. I (excellente publication). —
F. Loofs. Nestoriana. Die Fragmeute des Ne^torias gesammeU, onter-
•ucht und herauBgegebea (bonne édiliou). — D. Bede Camm. Livee nf
tbe English Martyrs declared Blessed by Pope Léo %Ilî Ln 1986 and
1695 (exposé lumineux, fait d'après les meilleures sources^.
S4. — Aaalectes pour servir & l'histoire ecclédasttqiie de la
B«tgl(|iie. 1905), Q° 4. — H. Maere, Une enquête sur l'immunité fis-
cale du clergé des Pays-Bas, IS93 (d'après les documenta des archivée
du V&ticao. Cette enquête fut instîtaée par O.-M. Frangipani dorant
sa nonciature à Cologne).
2B. — Annales de rAcadémie d'archéologie de Bftlgiqne.
T. VU, b* série, 4* iivr. — J. Laeneh. Élude sur la suppression de»i
couvents par l'empereur Joseph II (pièces justificatives de cet intér
aant travail signalé dans la Rev. hùi. de janvier; mémoires de chao-
celterie, pièces comptables de la caisse de religion, etc.). — J.
TBEuê. Archives campanaires belges et rbônanes (oot«s SQr dive
fondeurs de cloches ambulants dn Bassigny ayant tfavaillè à Bruges, i^
Tournai, à Mans, à Liège, à Malmédy, à Aix-la-Chapelle, etc.; d'aprAf
dea documents inédits).
26. — Annales de la fédération archéologique st historique
de Belgique. T. XVUI. — E. HosLaao. Jusqu'à quelle époqnc Via-
BECtlEiLS rétlAMOtTBS.
393
unéntioD a-t-elle été eo uuge en Gaut«-B«lgiqu«?tqti«8Uo£iaoD rceo-
liie). — A. Flkbbs. Quelle e« la valeur etboographique des types d'ha-
hl>itAtio& rurales an Belgique? (décrit les principaux types de formes
dont Oiî peut retrouver des Bur^'îvances en Belgiiiue : la villa romaine,
lec types franc, saxos et fris(VD|. — CAtiattis, Le Nouveau Testament de
Mone, d'après los leltros de Bargellini, nonce de Franep (noie sur
la traductioa du Nouveau Teatarauot, faite à Port-Royal en IStHJ,
LJmprimêe h Amnlcrdum, mais portant te nom d'un imprimeur de
'Moai, et uur ta polémique dont cette publication fut l'objet eulre jaa'
Béai8le& et gallicaus). — Ë. Donv. De l'origine et du dévi^loppement
^das commanea dans rEatre-Barabre>et>Meu8e {beaucoup jê communes
le celle région ont pour berceau M»it les viltat d^ l'époque romaine,
lit l(!s grands dumaiues ruraux de la période franqae, ou bien elles
U née» sous l'impulsioa des abbayeti; Phîlippeville et Marienbourg
irral créés par Cliartes-Qtiint(. — G. Bodlhont. Lobbee et »on
tabaya (histoire très mouveroeniêL»). — E. Domt. L'aDcieo cb&ieau de
MariemoQt et l'abbaye de TOlive (Mariemont, construit en 1545, était
la résidence des gouverneurs généraux des Pay^Das; l'abbaye ciiter-
cienne de l'Olive datait du xvi* siècle. L'ud et l'nutTfî furent inceodièg
par les troupes françaises eu 17S4), — V. Cloquet. L'abbaye d'Aulne
(«ll«r datait de lpi57 et fut détruite par les soldai (rannais en 1794).
27. — Annales de la Société d'émalatlon pour l'étude de
llliUioire et des antiquités de la Flandre. iWb, a' \. — C. Cal-
XEWAEDT. Ijl * Uunlinuatiu ValcelleuBiH » do la chronique de Bigebert
de (U'inliloux (proiiutt d^s ajoutofi iit^es du Cftroniean Citlerdensit
Ordinit de Mirieufl; il en réâuttc que l'rêuvre du moine de Vaucelles
fui plu» originale et plus personnelle qu'on ne l'a cru jusqu'ici). —
}. DB DntrvKB. Correspondance inédite écb&ngés entra deux Mauristes
Cbarlea do Vi«ch, prieur de l'abbaye des Dune* (leitrcB du xvi* siècle
DDaerrées à la bJbtiotbiSque du Grand Séminaire de Bruges; elles pré-
itent de l'Intérêt pour l'blsloire de l'érudition et auHsi pour l'histoire
BnigMi. = Compte -renda ; S. Cramer et F. Pîjper. Bibliolheca
'reformatoria Neerlandica (excellent recueil de textes). = t906, n*' 1.
U. NcLis. Le commencement de l'année au vendredî-saiot à Tournai
au xiv iiècle {quatre «ct«» exhumés des archives de la ville de Tournai
pitrmettent de constater que le miltéstme de l'anaée changeait astei
aoovent il Tournai le vendredi>«aiat ; Gilles H Moisis a eu le tort de géDè-
rmliten. — B. \kh Cappel. La famine au moyen Age jusqu'au im* BÎècle;
1" partie. — A. nu Poortbb. Ou inventaire en 1752 (relevé du mobi-
lier d'une grande dame; détails intéressaota pour l'hiatinre de l'ameu-
blement) = Gompte*rendu r D, Jonckeert. L'ortgitic* de la cAte de
Flandre ei le bateau de Bruges (important).
SS. — Anaalea d» I» Société htatorlqne de Toarmal. l'JOr» ~
Dimoiit. Tournai durant le règne de Louis XIV (travail important
fandi' tur les docuoieala des archives cummunales H du chapitre
304
«iciniLS piEsiODiodES.
de Tournai, du miniEtére de 1b Guerre et do ûépti des Affiiifes étran-
gëres k Paris). — L. Vehuest. Les registres de justice dite registrce de
la toi (traoscriptioD de ces registres des archives oommunatee de Tour-
nai relatifs aux aonèes 1275-1261 ; précieux reaseigaeineiits pour t'bis-
toire potitiqae et économique). — Baron du Sakt db BouLiJ<o. Le»
ex-lLbris toomaisietis (de«criplioa d'un grand nombre de ces intéree-
sliDt^ marques de bibliophiles).
90. -- Ann&les de rinttUtit arcbéoloBliiae du I«uzemlioiirs.
T. XL, 190&. — J. B. StBESALEB. Guide illustré du mueée d'Arion- —
P. GorrnrBT, L'ancienne abbaye de Claireront&ine (biographie dei I
abbwaes da xin'et du ziv* siècle). — J. Vannkiivb. Le cartulaire Tescb
de Presnoy -la- Montagne (gêDéalogie et biographie de la faniille
Teech et analyse de documents datés do iv» au xvui* siècle et relatiri
à la seigneurie de Fresuois près Longuyoo (Meurlhe-et-Mo8elle|.
30. ~ Annales do Cercla Archéologique de Mous. T. XXXJV.
19{t5. — E. Matthieu. Biografthie d'A. Aager, doyen de Sainte- Wau-
dm, i Mons, 1865 f 1905 (auteur d'ane Étude tur les mystiques 4«t
Payt-Btn au moytn âge'), — Ë. qk La Roche db MitaCBiENiite. Noitœ «ur
Harvea^ et ses seigneuries (bonne étude généalogique), — E- Haï-
THiEO. Biographie de J -J. Vos (archiviste de l'évèché de Tournai,
f l^Ob. Kq annexe, une bibliographie complète de ees œuvres). —
— G. Decampb. L'abbaye de Grœniaghe-IeB-Courtrai et ses poseession»
dans le Hainaut, Quelques souvenirs sur la bataille de Courtrai (excol-
lente contributtoa à l'histoire des retalions du Haioaat avec lia Flandre
au XIII* et au xjv* siècle). — E. Poncblet. Sceaux et armoiries des villes,
oomniiinea et juridictions du Hainaut ancien et moderne (fruit de
toDgues recherches; utiles et précieux renseignements), — A. Go«8E-
HiËB, Un cotiOil entre le prinçe-évéque de Liège et ta ville deTbuin au
xTin* siècle (l'objet du conflit fut la reddition des comptes communaux).
— E. Sl*TniiBe. L'industrie dans le Haioaul en 1806 (relevé des éta-
blissements industriels et des produits qu'ils envoyèrent cette année
à l'exposition de Paris).
31. — Annidea do Cercle archéologîqne d'Enghleo. T. Yl,
a°' 1-2. — G. RoLANO. Le castor dans la toponymie (dissertatioo très
érudite). — J. vah oen Gkeyn. Sur quelques manuscrits de la Charlreusa
de Hérinoes lia chrooique, le cartulaire et l'obituair* de cette abbaye).
— E. VAN CAOWBitaeiiOHs. [/e Btevenisme dans les enviroDS de E&l,
Enghien et Lenoick-Bainl-QuentiD (détails intéressants sur une colo-
nie de membres de ta a Petite Église » ou « non communiquants • qui
n'a pas encore complètement dispara). — J. Dbstrêe. L'industrie de )a
tapisserie à Eugblen et dans la seigneurie de ce nom (tvi" et xvu« %.].
— F. ne Vi[.LENotsY. Le denier de Judas dn couvent des Capucine d'En-
gbien (ne se pruaonce pas sur rautbenticité). — Th. v>e Raadi. Les
armoiries de ta maison d'Arenberg (soutient que les quintefeuilles
de l'écu sont des roses et non des fleurs de néflier). <— > P. M. Mooogra-
MCOItLH pitmDtQcris.
39^
pbio de l'kacieDDt» cglj»6 du couveat des Augustin* à Bogbi«n. —
F. MAtTBTkc. La village de BérinQes-tM-Bnghiea et l'abbaye de S*înt-
Anbeit de Canabrai {d'après le» documenta des Archives de Lille). =
N* 3. E. Mattribo. Un evâque eoghieanoisau xvi* siècle : Jean vaa der
B«*tvelde (û fut «uffragant d'Utrecht et joua an ràlo &g»Ex effacâ).
— G. DscAHPfi. Les faérauta Sicile el Sainl-Pol (biographie de ces
bérauU d'armes, qui jouirent an iv* siècle à une graQde reoom-
mèe. Sicile eat Tauleur du Blasan det routeurs, imprimé pour la
première fois ea 14%, réédilé plus de cent Toie, et traduit daas toutes
Jec langues de l'Europe. Saint-Pol est l'auteur de aombreusea généa-
logies).
38. — Ajxa&tea da Cercle archéologique da paya d« Waee.
19ft5, 2" livr. — A. BEiiASasi,. Servantes et aerviteurs d'autrefois; ivi»,
xvri*, xviit* 8, (étude intéreseaale de cette question très peu connue).
— G. WiLLEMETE», Len < vrije lauden * du polder de Calloo, ISOI^nSB
(frtndc sur la condition Juridique des terres conquises sur les eaus de
l'Escaut). — G. WiLLEMseM et Dilus. Un épisode de la lutte écono-
mîqae entre les villes et le plat pay» de Flandre dans la deuxième moi*
lié du xviit* s. {le Conseil des finances avait rendu, le 18 janvier 1761,
aae ordonDance dont le but apparent était de réprimer la contrebande,
xn&ia OD découvrit bientôt qu'elle n'avait été portée que pour paralyser
l'essor do commerce dans les localités aecondaires, au béuéSce de*
grandes villes^.
flS. — ArolilTea belge*. 11K)5, o« 9. — Comptas-rendua : Sawr-
iand. Vatikanische Urkuuden uad Regestea xur Geecbîchte Lotbrin-
gens il {bon; quet<;ueii erreurs d'identiGcation). — llttcquet, luvetil&îrc
Analytique des arcliiveg du la ville de Tournai (introduction intéres-
sante sur rhisloire du dépôt). — H. Colenbrander. La Hévoluiion belge
{de Belgische Omwenteliog} [très objectif. ^ fi dk Pauw. L'assas-
sinai d'Artevelde et l'instmctioa de ce crime (réfute l'accueialion de
trabiaon portée contre le tribun), — Sander Herron, Histoire de la
' forfit de Soif^es (toqtfu, mal agencé; quelques points nonveaux et
carieui), =: N" iO. A. de Sainl-Uger et Pli. Sagnac. Les cabters de la
Flandre maritime en 1189 (excellent). — GUi\odt$-Van Severen. Cartu-
Itire de l'ancienne estaple de fimges (documents importants publiés
nos mélhode). — Cvml» de Limbourff'Stirum. Coutumes de la ville de
[Conrlrai {quelques nêgligeacet). — Jï. fiailA'ard. La charte d'Uatebroeck
fde 1356, avec commentaires (bon glossaire). — C. de Barman. Les ori-
[j^«s belges de notre dynaatie (prouve que la fjlinitlè royale de Belgique
]•• raïucbe par les liens du s«og à toute» le« familles qui ont régoé sur
fUM diverses provinces depuis Charlemagne). ~ 1900, n* 1. Comptes-
nodaa : P. Humain, Frère-Orban; t. I i 1812-1857 (livre très remar-
^Jinable, quelques réservée sur les jugements), — V, Pierre, Le clergé de
T'raocn nu exil. Pays-Bas autrichiens, Liège, Trêves el Luxembourg,
396 lËCDElLa F^KtODtQDSâ.
Hollande^ 1791 à 1795 (étude très complèle el bien documeatée). ^
S* 2. Comples-remlus ; D.-D. Hrouwtrs. Mémoires de Jesa, sire de
Hftynia et de LouvigQiee^ 1165-1 177 (c'est k' récit d'un témoio bien
inforinè. Édition soignée). — L. Van Uoorebeke. Histoire de la potilic|ue
conlemporAÎne de Belgttiue depuis 1864 (expaaé cotnplet et passiontié;
injuste à rég&rd de Frère-Orbauj. — fi. Ned. L'énergie belge, 1830-1905
(expoM les multiples aspecta de l'activité nationale en se fondant «ur
le tâmoignagie de spédalistes). — Samaran et MoiUU. La fiscalité pon-
lificale en France au uv* s. (c'est l'élode la plut; complète et la plus J
claire qai ait été publiée jusqu'ici sur l'organisatiou financière du
Saint-Siège}. — P. Verbauuxn. Quelques page^i de i'hisloiri? des tisse-
rands gantois (c'est l'histoire, en Oanaand, de rorganisation des tisse-
rands depuis 1S63 jû»)u'à la fondati«a de la fameo&e coopérative
• Vooruît > en 1881. L'auteur est uo socialiste qui sXforce d'éir«
impartial). — U. Fierens-Gevaeri. Jurdaens (dunne tout ce i^ui caracié-'
riae easeottellemeat la vie et l'œuvre de Jardaensj. — Biographie de
Joies Helbig (1821 f 1906. Peintre et archéologue diKtingué).
34. — > Balletln de rAcadémle royale d'&rcbéoiogle de Bel-
gique. 1905, Q" 5. — J, Van oen Gueyn. La préhistuire en Belgique
(exposé des progrès accomplis depuis 1830). ^~ Soil de MoauMâ. La
Belgique depuis 1830 au point de vue de l'archéologie (Oétril les actes
de vaûdaliBfne accomplis par les ad mini s ira lions publiques, oi rend
compte du mouvement qui se développe depuis quelques années en
faveur de la conservation et de la saine restauration des monuments).
^- Ch. CoMHAiRB. Le Folklore en Belgique (montre Timportance de
cette étude au point de vue historique, et indique les principaux travaux
qui lui ont été consacréfi dans notre pays depuis quelques aenées). —
F. DoNNET. L'histoire et l'arcfaêclogie à Anvers depuis 1830 (beAUCOap
de progrès ont été accomplis, mais il reste beaucoup à faire).
35. — Bulletin de la Clasa« des lettrea d« rAcadémJe royale
de Belgique, N" 9*10. — L, Van pe» Kisuebe. La pyliiique commu-
nale de Philippe d'Alsace et ses conséquences (démontre que ce prince
n'a pas été la générr^ui protecteur des commuoes, comme le sou-
tiennent la plupart des historiftns belges). = N* 11. A. Willem. L©9
Athéniens à l'Ëcclésie (étudie surtout la posture des citoyens à l'as-
semblée).
36. — BuUetia de la GoramUaion royale d'blstoire de Bel-
gique. 190&, n° 3. — A. Haxsay. Deux chartes des cumte? de Looi,
relatives â Sien dans le HunBrûck, des aouëes 1334 el 1355 (charirs
d'inféodation assez curieuses). — G. Shsts. L'épîtaphe des frères de
Tosny (reconstitutioa de ce monumetil épigrapbique retrouvé en 1616).
■=. N" 4. P. DK Pelsmakkeb. Le courtage à Ypres aus sut» et xiv» s.
(expose l'orgaaisation du courtage spécialement en ce qui cuncerne le
commerce du drap). — C. DoTivma. L'archidiacouai de Brabant dans
SECcxrL8 rtfaioniQi^BS. 397
S«P d<> Cambiui ju«qu'A la diviaion do l'archidiaconé de co dodi
«D liVI. — L. Vbubikst, La prpuvr! du servage dans ie droit coutumier
(le Tournai (â In mon d'un «err, le seigneur, avuatdn prêlevpr laui ou
panle de la succesaion, doit prouver la cundiiion servUe du defuut).
37. _ Beltpaege znr Kltea Go»cblchte. Bd, IV, 1901, Heft 3. —
A. HixcK,. Pour servir è i'tii>itoire du roi des Thrace^ Cotys I*' |add)-
tian au mémoire de Scr&Zïuia dans Bd. III, 325). — < O. SeacK. Aria-
tote et $00 Histoire des inHiiuLioas d'AtlièDes; élude sur tea eourcea
(II. Une série d'ioterpoIaiioDs, qui remoDient sans doute aux (études de
Déœèirîufi de Pbaiëre, ne bodI peut-iHrc que des Qotea marginales
mÎMs par Arislotc sur son exemplaire, Sa mort, ea 3'2'2, l'empêcha de
remaaier Boa ouvrage, ce que ces additions eussent rendu oéœfisaire.
Daat le grand recueil des Polities, le texte original Tut toujours
relraoscrit sans les interpolations ; de là proviennent les fragments de
r 'AtKjvgiCuv xaXtns'ti que OQUB connaissions déjà sans le papyrus- Celui-ci
est an conlraire une édition particulière du texte fait en Egypte d'après
l'enceinplaire roAcne d'Aristote. lU. La source principale est une œuvre
iiistorique, composée vers 393, où l'on a utilisé Solon, Hérodote, Thu»
cydide, probablement aussi Charon de Lampsaque et^ Hellenîeos de
Mytilène. IV, La très ancieQoe chronique d'Athènes, que suppose
Wllamowitz, c'a jamais existé; mais l'Anonyme de 393 a employé de
très anciens documents ; Déméirius de Phalère a puisé dans lés listes
d'archontes. V. Les articles de la cotistitutlûa de Dracon, qui nous sont
parvenu» par Aristote d'après Démètrius, «ont cerldnemeut authen-
tiques VI. Les renfieignement* deuillés que donnent Thucydide et
l'Anonyme de 392 sur l'atleoial de Cylon procèdent des actes qui ont
ét« sans doute mis ea lumière avant l'explosion de la guerre du Pélo-
ponèfe, il la demande des Hparlialce, réclamant l'esii des successeurs
des complices de Cylun- L'attentat lui-mômr? appartient au vi* siècle, et
non au vri*). — L. IIulkaffel. Les début» de la guerre civile entre César et
Pompée. II (lorsque, le 17 janvier 49, la prise d'Ancâae fut connue à
Rome, le Sénat lança le * de«retum lumullut » et déclara en même
temps ennomis publics César et ses partisans). III. La Tuite des Pom-
péiens qui quittent Rome et aJbandoanent l'Italie. _: Bd, V, Heft 1.
1^05 L. Wenioeb. La grande fête de Zeus k Olympie; II (elle avait lieu,
dans les Olympiades impaires, au mois Apollonios, le second mou
de l'année Élienne commençant en été; dans les Olympiade* paires,
au mois de Parthénios, le troisième mois. Plus ancieiiBês que
les Olympiennes étaient lef llcraieunes, qui étaient toujours célé-
brées à la nouvelle lune du Parthénioa. Tandis que les Héraiennes
étaient donc une fête fixe, les OlymplenQea étaient une fêle mobile,
c« qui était un compromis Qnal, aprte de longues luttes, entre les
repr<>*pntan ta de 1 ancien culte et ceux du nouveau). — B. Bbeccia
Mitbhdate I** le Grand, roi de« Parthes (dans le royaume des Parthos,
la monarchie était élective : les «wrMf\a des ovTT^tU et dos «o^\ nsl v*!'»^
18
Bjcnnu r^iioitiouss.
élinient le roi p&nni les membres de i& Cb-mUle royale. Milbridale t"
régna de IGO à 140-139. Oa cherche à délenniner la date des éTéae-
meots de son légae). — F. Stjehlin. Les fragmeau d'bistorieofi grecs
chez Didyme Ifr&gmenU de Phibcbore, d'Ilermiag d'AtaroeOB, d'Ao-
drotion, de Théopompe, d'ADasimène, de Mareyas, de Daris, de
Démon, dans k papyrus de Didynie récemmeat découvert); suite dans
Heft?. — E. KoRifKMAirN. PqUb et urba (le« Grecs s'élabtîfeot à l'ori-
gine i(td|i«)M¥. leg Italiote» • pagttim • ; c'esl4-dire que le village ouvert,
rui\ai àntlxiinbi, éuît la plus ba^te diviiiûD admîsi£traUve chez lei
Gr«cs; au contraire, cbez les Ilaliotes, c'était le* pagaae lerritorium i
eatouré de limites artJGcielles ou naturelle?, le « gan >, avec un ou plu-
sieurs oppida. La Polis s'est formée des villages non fortifiés d'une
peuplade ou d'uoe région au moyen du synaikîsmos; aussi les muraillef
y soQi-elles toujours d'uae importance secondaire -, l'urbs, au con-
traire, qui a son prototype daas l'oppidum, n'eiiste que par ses
murailles. L'urtis est d'origine étrusque i sur le territoire de Rome,
uae urbs est ce qu'on appelle la ville des quatre régions. Avec la
création des « tribus territoriales ■, elle est remplacée par un état
urbain sur le modèle de la Polis). — Th. BÛTTHEa-WoBST. Étades inr
Polybe (1° sur la topographie de la Sicile; ï* la seule source oannue de
Polybe; c'est Attale, le commentateur d'Artt, qui est la source des
passages 9j 15, 18; 3« la plus récente hypothèse sur l'origine et la
publication des histoires, contre lesexplicalions présentées par O. Cunti,
Poiybîas ujid lein Werk), — L. Holzappel. A quelle époque Ëoissait le
commaDdement de César en Gaule? (0. Hirschfeld soutient la d&tâ du
i*' mars 50; c'est une erreur, ti faut s'en tcûir i la date fournie par la
tradition antique, du i*' mars 49). — P. Grcebe. Triomphe sur IM
Taurisques {C. I. L., V, 2, 8270; se rapporte à un iriùinphe remporté
par P. Silvius Nerva, gouverneur de l'Illyricum, en 16 av. J.-C). —
W. SoLTAD. Jusqu'à quel point les Actes des apâlres peuvent-ils être
considérés comme une source historique? (le plus ancien écrit aposlo-
lique qui contient seulement les IlpdfEi; OoiOXov provient certainement
de Luc et est une source excellente; les pa85iig;es sur Pierre, au con-
traire, sont sans valeur). — K. Reulino. Équivalences monétaires ; I : la
Mine lé^jère de Babylone et la livre romaine; II : l'Etalon rnooélaire en
Attique et en Pbéoicîe. — C.-F. LsHu^im. L'ère des Arsacides (les
Panhes adoptèrent comme année initiale de leur etaptre 247'S46}. —
— F, MÛKZEB. Reouarques sur l'Épilomé de Tite-Live, = Hefl 2.
W,-S. Pebocbon. Poliliqup athénienne au début du ni* siècle {l'époque
démocratique, antimaoèdonicnne, de 307 à 301-300, fut s^i^^e d'un*
époque oligarchique de 301-300 à 295-294; puis la démocratie reprit
le dessus, et, en 269, abandonna Démétrtus, Uae seconde époque oli-
garchique, promacedonieime, occupa les année» 276-275 à 273-i72-
Ces chiffres précis sont fourois par un examen minutieux des nom» d«
fonctionnaires qui se trouvent dans tes inscriptions). — H. Mrrm.
Supplément à l'article précédent (les calcula de Ferguson sont exacts;
tictJiits réainDiQOBS.
S99
mais l'orgaDisation de 301-296 fui une démocratie modéra, par oppo-
sitJoQ agi démocrates radicaux, contre lesquels Lacharès s'empara de la
dictature «n 2^5). — L, Wenioeh. La grande fêla de Zcus à Olympia.
III. La tr*ve de Uieu. — Th. Bosoutri'. Pour eervir à l'histoire du
ui* Biècie avant le cbristianisme. III. La fête anouelle de Nemée (elle
eut toujours lici] au mois de Paaeiiios, eu été). — P. GstEBs. L'obstruc-
tion dans le SéDal romain de 73 & 50 av. J.-C. — O. Bubchtild. Le
terme tinal du commaudement de César en Gaule (matotieut bod opî-
nluQ conlro Molzapfel) — R. Kjecsit. L'emplacement de la ville
bitbynienoe de Da«kylioQ. — C.-F. Lcbmann. Recherches hellêais-
tiques; II : SéieucoB, roi de Macédoiae (après la mort de Lysimaque,
rta 281, l'armée macêdonieoDe a recooDU pour roi Sélaucos, et, apràs
11» mpurire de celui-ci, les troupes, sous la pression de la aèceasito,
choittreot Ptolimée Kerauuos au printemps de 2i30). — 6. Bubult.
Thucydide et le mur de Thémistocle (les argumeuts mis en avant par
E. von Stern, dans Hervwt, 39, pour prouver que le récit de Thucy-
dide |I, Ô9) »a. inadmissible^ sont sans valeur). — Â. Kositb. L'oracle
de la Upa ôp-râc (addition au mémoire de Sta^belin). ^ Heri 3, t9U6.
A. WtLasLM. [ascriptioQ de Gyzique (mentionna un prince, G. Jultua
.\nobar/.aae, qui était sans doute uu peUl-GIs du roi de Médie et d'Ar-
ménie qui portait le même nom). — A. Kcchlbr. L'administratiun
Impénale et la politique d'Alexandre le Grand |e.\empleE persans et
macédoniens de la politique suivie par Alexandre). ^ Ë. KoEursiuiitr,
Le moaument d'Aocyre (répond aux critiques de Kcepp el de Gardt-
bausenl. — P. "Woltehb. La durée de l'éruption du Vésuve en Î9. —
J. Bst.oca. Levées de troupes en Grèce; I : Athènes (calcule les forces
militaire» qu'Athènes put lever dans les années 431, 424, 394 et36î,
ainsi qu'en 323|, — C.-F. LEmuNH'UADPT. Recherches helténis-
tiquea; Ul : la Politique athénienne avant la guerre de Cbrémonide
(cette guerre, et en panicutier l'alliance d'Athènes avec l'Egypte,
furent, pour une part essentielle, l'ceuvre d'Areinoè; c'est pour cela
qu'elle est expressément mealionaéo dans le décret de Cbrémonide. La
conclusion de l'alliance eut lieu en 2G9, après la morl d'Arsinoë). —
H, NoaoTK. Aisymnétie et Tyranoitt (le$ idéea d'Aristote sur la royauté,
l'aisyronélie el la tyrannie sont remplies de contradictions. T<)pavwic et
mmv^itvni sont h l'ori^ne des noms de rois d'Ionie ; il n'y a pas de rai-
lûQ pour établir une différence au point de vue constitutionnel entr«
cet deux expreesions).
38. — Hhelttlschea Mnuam fOr Philologie. N. F. Bd. LtX,
1904, Heft 3. — G. LosaiCKE. Le Synodieon d'Atbanasiut (fragments
et extrait» de cette compilation relative an concile de Nicée, une deo
•ourcea les plus importantes pour l'histoire de l'Ëglise au v* siècle). :=
Ile(\ 4. SoLHSEii. Noms propres servant de témoins du mélange des
moaa en B(=M>lic- — W. Schmidt, llérode et le nipi noimfac (c'est uns
•Impiv déclamation de ■upblste; rien n'empêche qu'flérode Âtticns en
ait èt£ l'aut^nr; te« faii^ qu'elle contient sur Afcliélaas et Larissa
40U
RtCGEttS pIuODIOCIS.
eonservent leur valeur tûsturique, mais il est {aux ou du moiiii.
très contesté de le^ rattacbë^r 4 Ia guerre du Pélopoaè«e|. — Honi.^
Le* peeplee du Pout; Épbâr«> et ApolloDius de Rhodes td« cODoaU»
•aocet historiques ({ue les Ancteas pogsédaieDl sur les barbares da^
PoDt; rapports entre les rédl; qui nous toat parvenus). — R Dsit^ss.
Deux inscriptiouB Cretoises de Magaéaie (elles appartiennent aux'
années 2IG-S05-204 av. J.^.; les houaeurs rendus au Miiésien Lichai
par les Cretois qui avaient cambatlu sous ses ordres soot de PaïuiM
216). — Tb. LiTT. Voe source de 1' * Aetia romana > de Plotarqae (osi
Hoat les fatli de Verrius Placcus par rintermédiaire de iuba). =:
Bd. LX, 1905, Ueft 3. Willers. Un nouveau rapport financier de
Tauromeuion (en Sicile; il appartient au groupe âe< comptas de Taor-
mina, n» 421-430 des Iwc, graec. Sic, tt IW.. et date de 70-36
av. J.-C, époque oit la ville doit avoir été un manicipe romain. Cette
ioscriplion ne compte pas. oomme les antres, par talents et par
litres, mais par »Am*i et i(Tp«i. Le talent de Taormina, valant t20 litres,
est identique avec celui de Syracuse, valant l] deoiers; le v4tu< de
40 litres équivaut donc au denier). — A. Kcestb. Le comoientaire de
Démostbëne par Didyine (la quatrième pbilippique, dont Didyme ne
met nullement en doute l'authenticité, a été composée dans te prio-
témps de 341 ; le supplice d'IIermias d'Âlarneus doit être placé en 34i-
341 ; l'attaque contre Aristoméds n'a rien de choquant. Cette philip<
pique, ainsi que Wilamowitï Ta déjà reconnu, n'est pas un discours,
mais une brochure politiqoe sous forme de discours, et rien ne prouve
qu'elle ne soit pas de DémoBlhènej. ^ Heft 4. H. Useuer. Sol imicttu
(complément au livre de j'auleur sur la fêle de Noël. Bens et dois de
.Sol invictus; il dérive du culte oriental d'Élagabal; mais la foriQQ
et ridée sont d'origine gréco- romaine, elles existaient déjà avaat qo6 œ '
soleil ait retu l'épitbète d'invictus. Le christianisme lui opposa le
Christ comme Soi jutliliae. Dans le commentaire d'IIippolyte sut
Daniel, qui est de l'an '203, la naîssance du Christ eit encore placée
au i avril de l'an S ap. J.-C. La date du ?5 décembre, qui se Irouire à
calé, est une falsilication postérieure. C'est vers 336 que relise
a admis le 25 décembre, l'ancien Ifittatù invkti, comme la date de la
naissance, et c'est dans les années 354-3&0 qu'elle est de%'eQue jour
rêrié à Rome). — G. Lcebchgkb. Le Syntagma de Gelasîus Cysicenas
(l'auteur de ce recueil de documents sur l'histoire du premier concile de
Nîcêe ne peut guère être identifié avec révéque de Césarée Gélase. Ce
médiocre compilateur a utilisé : 1* le livre de Dalmatius; 2° celui d'un
certain Jobannef!, qui nous e$t d'ailleurs inconnu; 3°Eu6ëbe: i* Rufin
traduit en grec; 5» Tbéodoret; 6« Socrat*). == Bd. LXJ, 1906, Ueft I.
MuENZER. Les Fasiï censarii (étudie les années 120 et 108 av. J.>C. et
défend les dates proposées par De Boor contre celle* de Mommsen. —
G. LoEscHCKf. Le Syntagma de Gelasius Cyzicenus; n : les lettre* d«
Constantin, empruntées sans doute à Johannes, et qui ont étéadreceéei
au synode de Tyr, à Âritts et aux communautés de Nicomédie, à Tfaéo-
UEGiriiLS rimoorQiTBS. 401
srot de Laodicée et k Alexandre d'Alexandrie; lit : le livre Je Dalma*
iu8 était la publicaiion iiflicitfUe, c'csl-à-dirc le procêS'>verbal ou du
moiaB la reproduction stylisée des cégociationB de Nicée. GeUsiua noua
il CMuservé de copieux extraits de ces ncies.
39. ^ PreusBiaclie JahrbOçlier. Bd. CXX, 1905. Hefl !. —
E. Daniels. Comment ont été traitée tea Fraoçaig prisoaniers de guerre
en 1870; d'après des ducumeali^ în4<dilB |le$ lableaux de basse brutalité
allâmandfl dune les Souvenirs d'un prisonnier de guerre en Allemagne,
|)ar Ilabért de GiacEtet, ont coudait l'auteur à examiner les actes de
ir>us les) dépôts de prisoouiers <;ai ee trouvent au ministère de la
Guerre df Prusse. Il ressort de là que les imputations dirigée* contre
l'adcnioistratiQQ mtUuûre de Prusse «oai calotnaieu^ies ; ce qui ne veut
pas <lire qu'il n'y ail pas eu çA et U des erreurs et des fautes), = Ueft 3.
Kr. Mbusél. Frédéric le GraDd considère comme écrivain Ipublie le
pri^mier avanl^propos de Vltisloire de mon temps, qui a été compose en
1743; comparaison avec les avant-propos de 1746 et de 1775; ces trois
documente roonlrent l'évolution du roi comme politique ei comme his-
torien), = Bd CXXI. Ueh I. Ë. DAifiRLS. Roua et Moltkc devant
Paris (de nouveaux documents, en particulier ceux qui ae trouvent daus
Oie MoMmachung von i8^0-t87t de G. Lehmann, permettent de préci*
ser ta divergence d'idées qui sépara le ministre de la Guerre et le cher
d'état*major général, surtout devaot Paria : Hoon, avec Dismarck,
conseillait de bombarder Paris â outrance; Molike, de la réduire par
ia famine. Roon s'était occupé aclivemeat de réunir un grand parc de
«i^ge. Il faut donc abandonner l'opinion d'après laquelle le ministre
d« la Guerre aurait empêché le siège en règle de la place. Multke
avait fort bien reconnu d'autre part la force défensive de Paris contre
un simple bombardAmeat) ; fin daos Hefl 2.
40. —K. BayerUebe AJtademla der WlsseDsehaften. Abband-
luDgenderpliilosophiscb-piiilalogigcben Kla^^se. Ûd. XXll, Abt. 3, l'JOû.
— A. Puarvf jtHULBn, I.e • Tropaion > d'Adaniklis^i et l'art provincial
dm Romains (le loonument est antérieur à Trajan; le c()stume des sol-
dats romains, celui des Barbares, les repréaealstiooa figaréee, tout nous
dit qu'il a été érigé pour commémorer la glorinuse campagne de Licinius
Crajaut «o '2^-ÎA av. J..Q. Lortque, en 100. Trajan conclut dans le*
environs une pais durable, il fit graver, sur une plaque i^ui avait été
prlmilivemeui aménagée, mais qui, pour une cause quelconque, eiati
restée libre, l'iuKriptioa actuelle, qui ne nous est parvenue qu'en frag-
meots et par laquelle il restitua à Mars Ullur to monument reconquis.
A la même époque se rapportent aussi la construction de la ville et
rérwtion du petit monument pour les soldats morts). -~ E.Ucuuioart-
WBT, La vie de Padma Sambhava, fondateur du lamaïsme; t!* partie,
tradoit du tbibelain | Padma vécut de 731 on 7?; à 777. Le texte a été
igé au 1* »iéclej. = Bd. XXIU. Abt. 2, 1005. Karl \qh Auma. Le»
dans les maouscrlta à ImtgM de Sacbsensflegiit (en droit allc-
fl«v. tiisîos. X.CI. «• PASC.
se
403
BECIIULS PKKIOOIQOKS.
ouad, il y a parallélisiD6 eotre ce qu'on peut voir et ea (|u'od peut
entoodrali. — W. ilËi.aiG. Pour servir k l'histoire de 1' ■ equitatui t
romain i A : les f Equités t ooasidéré» comme t boplilee • i chev&l
{V • equilatus ■ fut orpjiisé au tu* siècle mt le modèle dee hoplite*
moDtéB qui app&rtenùent aux armées des villes grecques de l'iUlie
néridioDale. C«tte troupe garda son car&ctèrie ori^qa! jnsqD'&n
l«mp« des guerree samoites. Sa traneformaLioa en aoe troape de eava-
terle paraît avoir été efTectuée en 304 sous la censure de Q. F&bias
Maximus. Ce développement fut oublié plus tard^ et les annalistes
romains ae parlèrent jamais des « (M]uitê& • que comme des cavaliers.
Un vague souvenir du temps où ils combatlaieai à pied se retrouve
dans certains récits oii les f équités », pendant la période primitive do
la République, descendaient de cheval dans les momentfr décisifs du
combat et combatuieni à pied. Les teotative» des écrivains pour expli-
quer cette manière de combattre ne signifient rien. L'explicatioD
actuelle cadre parfaitement avec l'ancienne dénomination de « cèleras. •
appliquée aux « équités •. De même aussi les rlécoaverie» arcbée*
logiques et l'emploi de la grande parma, c'est-à-dire du bouclier rond
des boplites, lors des pratiques religieuises de 1* « eqnitatus i à l'époque
postérieure. Quelques témoignages écrits sur les valets et sur tes detu
cbevaux des ancieue • équités * se compreonent mieux maintenani.
Remarques sur la lactique des • équités » et sur les récita conccmanl
les combats singuliers entre chevaliers). — W. Fntri. Comment ddu;
sont parvenues les lettres de Tévéque Synesios (études préliminaires
pour UDO nouvelle édition),
4t. — JLbhandliLBgen der k. Geseilschaft der Wlaseiiscliaft«n
su GœttJLiigeo. Philotogiscb-historische Klasse. Neue Folge. Bd. VIII,
n* 6, — E, ScHWABTz. Table de pâques chrétiennes et juive»; 1 ; le
Cycle alexandrin , U ■ le Cycle romain de 1 12 ans; Ut .- le Cycle romaio
de 84 ans; IV : tes Cycle» occideutaux du v« siècle; Y ; le Cycle de
84 ans avec le • saltos * de ^4 ans ; VI : la Fête de P&ques le dîm&ndie
d'après la pAque juive; Vil : la Table de Pâques du concile oriental
de Sardique, 342; VIII : le Calcul de Pâques chez les Juifs et le mar-
tyre de Polycarpe; IX : le Calcul de Pâques chez les Juifs avant la
destruction du temple; X : le Calendrier juif réformé , XI : les Ser-
mons de Jean Chrysostome contre les Juifs, Eu appendice, liste des
dates de pàques alexaadrines de 361 à 89'2 (article de 199 pages, avec
3 planches).
42, — SltzungBbericht« der k. Preassischea AJiademle der
'Wisseoscbaften. J905, Heft XXXVII. — H. Jukker. Differencri»
dialectales dans les inscriptions de Dendera (la plupart des inscriptit^ns
sont composées dans une langue morte, formée artificiellement par tes
prêtres d'après le plus ancien fonds de la langue. Au contraire, les
textes détaillés concernant le rituel des fêtes, la maoîère de préparer
l'encens, etc., sont écrits originairement dans la langue vulgaire do
tRCDKILS pémODIQirBS.
103
ooawl empire et n'ont été accommodés au e&ractére des autres irte-
criptioQB que par un remani^meoL tout artiScieL, Ces UiU?s, si iniéreK-
lanU pour l'IiiBUitre du culte égypUeu, sont aioBi plus vieux d'envimn
mille ans qu'on ne Tadaieltail Jusqu'ici). :=Heft XLV. 0, IIibsobfbld.
La ga^eUe oalionale k Rome et len acclam&lions daos h Sénat (leR Acîa
diurna foudés par César avaient un caractère exclu fiîv«tn« ut orijciel.
Rero&rqueB sur leur rédaction à l'époque impériale et sur les acclama-
tions dans le Sénat qu'en y signalait), ^ Heft XLV II. R. HsitZQti.
La Tête panbelléoique «t h légende cuUuelte de Didymo ipulUe une
stèle trouvée à Cos et contenant un décret du peuple de Mitet, des
prvillièro£ années de Seleucus II; tes Milésiens y demandent qu'on
reooDnaisEe le« jeux de Didyme comme fête panheUéntque. La réponse
des gens de Cob nous est malheureusement parvenue incomplète. Le
premier docuraeal nous apprend que la conception d'Apollon formait
le fond de la légende cultuelle de Didyme|.z= Heft XLVIU. H, Koser.
Commenl les frères Grimm furent appelés à Berlin (publie une lettre
de Prédéric*Guill&uine IV, comme prince royal, du 2 décemlire !840).
^ Heft LtlI. A. Uakmack. Les Rttractaliones de saint Augustin (celte
«euvre, composée par un vieillard de soixante- doute ans, mérite plus
d'attention qu'on ue lai en accorde d'ordinaire; c'est un important
travail d'autobiographie, où rameur fait lui-même la critique de son
œuvre littéraire, une source excellente pour faire comprendre le dève-
loppeonant intellectuel de saint Augustin). ^ 1906, Heft III. U, von
WiCAHowiTz-Mt^LLENDOBr, PaDioniou (vers €80 au plus tard^ une «u|i(L«i-
i(ia df ville<) looionaes détruisit Mélia, située peu au nord de Mycaie,
el dépeça son territoire. La f*te du dieu do Mélia, de Poséidon Heliko-
aios, fut adoptée par l'bérilier légal de la ville détruite, par la ligue à
qui ce sanctuaire commun donna un centre, 8oub rinfluence du dau-
grr que faisaient courir les Lydiens, tes villes alliées resserrèrent leur
noion 9D formant un koiv^v panionieD. C'e-^t une union purement poli»
tique; ctutcune des douxe villes qui en faisait partie était considérée
comme ionienne, alors même qu'elle appartenait par le sang à une
autre race, telles que Chios et Krytbrec). = IV. In, L'émigra-
tion ionienne; conférence (quand ou étudie les traditions particulière*
des villes dites ionsennes, on voit qu'elles ne sont pas toutes des colo-
nies établies d'après un plan voulu; des éléments ethniques très divers
t'y retrouvent qui, dans la suite des siècles, ont Boî par composer un
peDple nouveau. Le sens du mot • lonie t a été déterminé (lar la ligue
dea Ioniens qui, à Mycaie, te sont réunis dans le Pantuoion. Cette
créaiiou politique du vu* siècle a créé Texpression géographique d'Io-
nie; c'est alors aussi que se forma la croyance i. one origine corn-
tue et & une conquête commune de l'Asie; elle engendra bienlAl
histoires analogues sur l'origine de l'Achaie ou de l'Attique, ({ul
manquent de fondement réel, [.«s légendes montrent que i'ëmigratiuu
grecque fut précédée par celle des Cariens et de« Lydiens venant de
Qrètaet du continent ruropècn). = Ilefl VlII. Th. 'WtBaAAu, Cinquième
4M
RECUEILS PKRIODICtreS.
rapport provisoire sur les fouilles de MLlel eotrepfUas pw les tnuG
royaax-
43. — Jahresbefte des œsterreicUachan archMologlaclMa
iMtltnts. VienDe. Dd. Vlll, 1905, Hefl 1. — A. WiiazLM. Prax:-
phsnè£ lie décret de proiénie provenant de Délos et qui a ele publia
par Dûrrbacb, BuU. Corr. hell., XXVUI, 13, ee rapporte au pènpalé-
tîcieii Prsuph&nès, élève de Théopbraste et coDtemporaia de CalU-
maqae). — to. Deui {noaunaente da dialecte d'Êrétne (une ordonnance
poar la protection d'un terntoire sacré d«» premières années du tr* s.
et uoe loi contre la tyrannie, qui eel sans doute de 3V0 av, J.<Ç.). —
Staa. Bkasbloff. Dee principes suivis lors de la recommandation des
ptébéiecs; I : la RecommandaiioD pour la prélure (ne prenaient part à
la recommandation impériale poar la prélure que les plébéiens qni
avaient été précédemment i édiles caroles ■ ou t tribanî plebis candi-
dat] t); II : la Recommandation pour la questure (pour obtenir la
charge de * quaestor Augusti >, il fallait, jusqu'au temps d'Alezand
Sévère, avoir elè précédemment « triumvir monetalis • ou ■ deoemv
de litibus judicaadis >). — £■ P^KttsEx. Ornements sur un vase de
bronze arcbaique ^traits en appendice des 'Imni: alhinient de Helbig).
— W. KcBiTscHEK. Études snr le calendrier; I. Encore une fois sur
l'ère d'Eleuiheropolis (des huit inscriptions connues, touies, sauf une,
conviennent à l'époque, supposée par Eteutheropolis, de 200 ap. J.~C.;
dans la seule îascription refractaire, il doit y avoir une faute}. U. Le
calendrier arabe usité à Ëleulheropolis (les calendriers d'Ascalon, de
Gaza et d'Arable sont trois degrés du développement de la forme d an-
née usiiëe dans la Syrie méridionale avant l'empire romain; leur adap^J
iation an caleodrier romain ou alexandrin se fit en respectant le pk
possible lee phases déjà accomplies), m. Une date de Gaza à Ëleu-
lheropolis. fV. L'année lyrieDae a l'époque impériale (son époque est
ea 126 av. J.-C.; la nouvelle année tombe au 1" Dios, comme on le
voit par la mosaïque de Kabr-fliràm). V. Le calendrier de Panipbylie
(la nouvelle année tombe aussi au i" Dios). VI. Le calendrier de
Chypre (avant roccupatioa romaine, c'est le calendrier égyptien qu
était en usage dans Tile; à J 'époque impériale^ Paphos et Salamis élifl
blireut des calendriers particuliers; celui de Paphoa oorrespood tu
calendrier asianique; sa nouvelle année tombe le 23 sept. Gelai de
Salamis revient au caleudrier égyptien; sa oouvelb aonte tombe le
4 sept.). Vn. Le calendrier lycien {3& nouvelle année tombe le l" jaa-
vier). — W, Kiibitschek. Un réseau de routes mentionné dans VOruy-
TnasUcon d'Eusèbe? (P. Thomsen, ieituAr. d. d. Palaeitina-Veràns.
X.XVI, avait émis l'hypothèse qn'Ëusèbe, dans son énuRK^xaiion de
localités de la Palestine, avait alilisé une lUte officielle des voies intpé^
riales; c'est inadmissLble). — J. Keil. loscriptioaB médicales d'Ephêse
(da n* et du nr* siècle ap. J.-C; elles attestent l'existence d'agonm dé]
médecins tenus au Muséioo d'Ëpbèsa et à'ifx*^9'^ comioe taédecintj
municipaux). — €. Patscs. La navigation sur la Save à l'i^poqup ininé^l
lECDEiLs péAionionfiS.
J(fl3
nïtte {C. 1. t., m, 10771, mentionne un f cnllegium naviculariorum • ;
le« diviaités Savus et Neptonue). =. Supplément : Vuuc-. Modu-
menls antiqaea en Serbie [inecriptioni trouvées en 1904). — R.-C.
Kdkïîi^. Incendies de rArtémiMOO d'ÉphJ». — A. Colhi^oo «t J. KEit.
Recherches tirchéotogiqaeB dans ta D&tmatipseptenlHonftle).=: Heft 1.
Th. Macridy. Antiquités dé Notion (en loni^. FouillcB, inscripliona;
aoe d'elles date du ip s. av. J.-C). — W. Belbiû, Les Imtit; et leura
valets (répliqne aui observations de Patereen). — F. iMiioof-BtuiiBR.
Eurydicée (il semble que Lysïmaque ail donné ce nom à Rœyma
^d'après celui de ta Qlle Eurydice). — H. HsiiKitoBv. Les proran^uls
"d'Asie B0U9 Trajan (es^saie de dater Ici proconsuls mentionnés dans les
iascriptional. — A. Wilublu. Sur Josèpbe \Antiq., XIV, Sfiti, doit élre
corrigé d'après les inscriptions; elles nous loat connaître un Nium
''Apmtiâou xocâ-' ûioBeid» Si Mtv^xXûu conjme épooynie d'HalicaroaïSe)- —
0. KsLLCft. Races canines dans l'aniiquité. — A. Wh-helh. Inscription
d'Syettoe [du ir* s. av. J.-C; insécurité et dépresmion économique de
la Bèotle à celte époque). — 1d. Inscription d'Hypata (luttes entre
Uypata et Érytbrces). ^ Supplément : R, Hederdev. Rapport provi-
•oire sur les fouilles d'Éphèse en 19(D4 (bibliothèque de T. Julius Gelsae
PoIemaeÂnuR, proconsul d'Asie en 106-107 ap. i.-C.y l'ondée par son
nk. Deui longs décrets des empereurs Valentinieo, Valeus et Gratien.
iiste» de curetés. A la Sti, l'église double de Notre-Dame, où Fut
10 le 3" conseil œcuménique, en 431),
44. — Wlaner Stndlen. Jahrg. XX VU, 1905, Heft 1. — J. Kao-
II4TSB. Études sur les champs de bataille de la Grèce |I. Mantinée,
36i av. i.^Ç,. Réfau) les critiques de Lammert. Au lieu d'une tî^ne
trmèe qui se tiepare en aileufleasive et aile défensive, nous avoD.? chez
lotinoadas uoe ou plutAi deux masses profondes, formées par les
hoplites et par ta cavalerie., qui dirigeaient leurs coups sur un seul
point, et seulement, en outre, un ^upe assez considérable de cavale-
rie et d'inranterie qui occupait l'autre aile de L'adversaire. Il n'y a plus
abMtlament de centre. U. Ghéranéc, La découverte par Boiiriadës da
tombeau des iMaeédoniens donne une physionomie nouvelle au combat;
lieu où il se produisit est à deux boas kilomètres plus k l'est qu'on
[ne l'admettait jusqu'ici, avec un plan. III Sellasia, 221 ap J.-C.
^Contre Lammert).
46. — Zeitschrift des dentscben Tereina fOr die Geaehlolitai
MMlLTénaïud Schleslens. Jahrg. IX, IQOs, Heft 3. — W. Si-ocklaska.
La bataille d'Austerlilz (récit composé d'après tous l«s docuroetiis con-
^au*; on y traite surtout des troupes aatricbiennes). = Heft 4. M. Etst-BR.
liatoire de Bruno de Scbauenburg; suite. — Kdx. Les juifs d'Olmûtz
H13 k 1i20 (parle d'un manuscrit des archives manicipalcs d'OI-
EîBQtt, qui contient une liste des afflairss financières conclues entre
julb et cbrètient. Intéressant pour l'histoire de la cmliiatlon). —
V. SuiKfiMn. S<iurces pour l'histoire de Znaim à l'époque de la Réforme;
VI : I57ÎJ-15S;..
Am
KBCDBtlS PJaiÔOICilTI».
46. — Tbe engUftb hSatorical Ilevlew. 1906, avril. — II. Dykes
Shaw. La fin do U domioaiion witigothique en Ë«pkgn«. — 6«org«
EbKUKDtoii. Relation» dfii Manoas avec les Hollandais, 160i>-t7â2 (les
Manoas étaieot tes ladiene qni hai)itaieDt catle région de ta Guyane
oà l'on plaçait au ïvii» siêcte le lac de Paytiti ei CEI Dorado). —
Pror. Wîlbur C. Abbott. Le LoBg Parleœeat de Cbarles ÎI ; 2» article.
— F. M. PowicïE. Roger de Wendover et la chronique de Coggeshatl
{Roger a copié Coggeshail, maiB seulement jusqu'en 1195, époque où,
sur le manuscrit qui contient la cbrotUque de CoggeBball, on constate
UQ èvideat cbangeoieat de main; en outre, il doit avoir eu soas le
yeux un texte uD peu différent, car, dans le manuscrit, cer
passages ont été raturés et eurchaigée; quelques-unes de ces surcbarge»
6ont bostiles à Jean Sans-Terre. Elles ne se retrouvent pas dani^
Roger de Wendover; c'est donc qn'îl avait le manascrit primitif avarii
les Burcharges. Après 1195, les emprunta de Wendover i Coggesballi,
»ont insigniliants et peuvent provenir d'autres sources). — G. J. Td»
iTBn. Le Conseil de Saint>Alban en 121S {Wendover dit que le roi
ordonna aux shériffs de convoquer dans ses domaines, — « de ginguli»
dominicoruD) suorum villls », — quatre bommee et le prévAt pour déter-
miner le» pertes éprouvées par lee prélats dans les derniers troubles;
mais comment ces gens du roi pouvaient-ils ^tre renseignés sur
point? N'etait'il pss plus logique et plus conforme à It fois à la pra-
tique judiciaire de s'adresser aux gens des domainee des prélats eux*
mémest Ceci impose la «jrrection < de singulis dominicorum epiic<^-
rtÂtn villis •, qui explique tout}. — Cora L. Bcopiei^d. Henri, duc de
Somerset, et Edouard IV (publie deux documents inédits). — P. 8.
Allbh. Les lettre? de Rndotph Agricola (sources de celte correspon»
dance; catalogue des cinquante lettres qu'on a publiées de lui et qui
vont (te H69 à 1465), — Andrew Lano. Le cardinal Beaton et le testa-
ment de Jacques V (l'imputation dirigée contre le cardinal par le comte
d'Ârran n'est pas fondée). — Prof. PtBTB. Le secrëlaire d'État Tfaurloe
et tes rapports de l'Angleterre avec la Hollande (publie un traité com-
posé par Tburloe sur ces rapports; il esit daté du iS mars 1661) —
H. W. V. Tempebley. La démission de Pitt le & octobre 1761 {publie j
plusieurs documents tirés des i Hardwicke papers », qui complètent
utilement ceux qu'on a donnés d'après les arcbives des Newcaatle). —
J. Holland Rose. Protestation de Talleyrand contre son expoUïoo
d'Angleterre, 1*^ janvier 1793. ^ CompteS'readus : Baumgartertf \
Peland et Wagner. Die Helleniscbe Kultur (ouvrage au courant des
plus récentes découvertes). — W. Otto. Priesler und Tempel itu helle-
nisticben ^^îgypten (apporte beaucoup de faits nouveaux, emprunté» |
surtout aux papyrus). -^ ÀudoHent. Cartbage romaLne. >- £. Capasiù.
Napoli greco-romana esposta nella topograÛa e nella vita (bon). —
Paul Allard. Dix le^os sur le martyre (intéressant ^ maïs les problèmea
les plus intéressants n'ont pas été abordés), — D. J. RiU. A hiftl^ry of 1
diplomncy in the international development of Europe; vol I
(ouvragé qui est le fruit de lectures étendues, mais qui n'apiu
Je Lurn uouveau^ — M. Ro^tr. L'^nBeigoemont des lelti'ps classiques,
d'Ao«ono à Alcuin (eicellentl. — J, B. Bury. Tho lire of 8t. l'atrick
(ran)arqua.ble). — Alice Gardner. Théodore of Siudiurci, lit» lifi' and
Urne» {l)oa|. — JT. Rhamm. Dia gro8Ebur«a der Nortlg^rmaDen (iliflioilc
i tire; cijnclusiDDs liardieB et basardeufos, mais ouvrage qui mérite
d'être lu et médité. Artide dâ P. VinogradoS). — S. Helimann. 8eûa-
liux Scoltus (bon). — P. Viliari. ! primi due secoli delta storia di
FirCD2« (3* édition, en partie remaniôe). — Èfary HaUion. Borough
cuttomf ; vol. I. — Fried. Hardêgen. Imperialpolilik K6»ig HeiDncb» II
Ton Eogland (celb^ thèse sur la politique impérialiste d(> Henri II Plan-
tai^net manque de solide base). — T. Frants. D«r grosso Kampr !;wis-
ehflo Kaiseriuni und Papttum zurZeit des HoheDBtaufpn Friedrich II
Ibeaucoup d'érudition, mais aussi des vues contestables). — W. Farrer.
Tbe Cbarlutary o( Cockersaad Abbey, of tbe Premonelraleuotau order;
vol. m. — Giui. Ûerola. Munumenti venoti oeil' isola di Greta |in)[K)r-
tant). — A. p. Innei. Rngbtul uodf^r the Tudors (bon). — //. Bttrgt.
Androu Oodenstein von tCnrlstadt; t. I (excellente b;ugni|>hie; Id t. (
a'trréte ^fi 15»! , avant la révolte des paysans, où Carlstatlt joua un si
grand r6le|. — B. Sickel. CatberiDe de' Medici and th« french reforma-
tioD (intéressant; mais il y est moins question de Catlierlnn de Modi-
cis que des principaux persionnages de son temps). — G. B, PhUtips. The
exlinctioD of the ancient hierarcby (un tableau qui ornait auirefoi» Ica
mur« du collège anglais à Rome représentait oose évêques catholiques
martyrisés sous Elisabeth. Quels étaient ces onse évéques et commeot
iDoururent-ilsf Cette double question a été résolue par l'auteur avec
■denco et perspicacité). — />. Tvwnjihend. The lil'e and letters oF the
gnst Mrl of Corlc (très bonne biographie; l'auteur est d'aitis que les
aoeonlinns lancée<i contre Richard Dayle, • le grand comte de Cork *,
sont injustifiées^. — P. Mantous. Notes sur les compteg-rendus des
•eu;C«s du Parlement anglais au xvm* siècle, conservés aux archive*
da miniitèrE» des Affaires étrangères (bonne étude critique; ces notes
serviront utilement à corriger la Parliamentarif hùtory de Hlobbeti). —
S. G. Util. Beugal ia 1756-1757 (publie, d'après les archives d'État, une
grande masse de documents sur les débuts de la conquiMe du Bengale
par les Anglais), — Un. Paget Toynitee. The letiers of Uoracc Walpole,
(ourlh««fl of Oxford; vol, XIII-XVI (édition qui comprend beaucoup
in lettres nouvelles; mais e^lle o'esi pas encore cuinpt^ie. L'annotation
ml ffufËHOKi). — J. H. ftôH. The deveFopment of the europesn nations,
1970-1900 iboo résumé de pnlïtique générale).
47. •— Tlie Athenseom. 190f>, ^\ mars. — W. Stubbs. Lccturfi on
«arlj engUtih history (recueil d'article* très anciens, fort démoda!) pour
U plupart, reitnuluitt sans soin, sans notes; c'est la défroque d'un grand
Mprit (|u'il iiurait miteux valu laisser ignorée au fond d'une armoire).
— 5y<tn«y C. Grter. Tbe letiers of Warren Hastîags tobis wife (recueil
coraplvt de en lettres, éditées avec un savant commontairo. Très inté-
rMMBtj. — W. H. Frtrt, Tbe prÎQciplos of religions cérémonial (exoet-
408 KECUEIL» PEB10PIQDE».
)eat), = 7 avril. Greenidg^. A bisiory of Rome dariog the Uler Ref^u*
blic and eady Priocipate; vol- I, 133-104 (remanqaabte). = H avril
André Siegfried. Lfe Canada, les deux races |eKcellent|. := 2t avril.
J^mes Breasied. A history of Egj-pt frotn ihe earliesi Urnes to lh« Per*
sian conquesi {fait avec beaucoap de soio, de science et d'ori^nalité:
tous traits caractérisriqaeg de l'École de Berlin, à laquelle apfiartieni
M. Breasied, sans oublier le loa arrogant et Tair d'infaillible supério-
rité, qui la distingueot encore). — là. Aacieot records of Egypt; vol. I
leicelleQt). ^ 28 avril. Broadley et Bartelot. The ibree Dorset captains
at Trafalgar : Tbomas Masterman Hardy, Charles Bullen, Hedry
Digby (bon}. ^ 5 mai. J. Mackinnon. A hislory of modem liberty
(compilation faîte d'après de nombreuses lectures, mais hâtive êl cou-
vent erronée). — The Victoria county historié. LaDcashire, vol. I;
Worcesterahire, t. I (excellent). — D. fiandall-Mac Iwr. Mediceval
Rhodesia (important). ^ f? mai. William Hudson. The records of lh«
city of Norwich ; vol. 1 fin té ressaut). — W. W. Skeat. Pierce Ibe
Ploughman's Crede (nouvelle édition de ce poème wycliffite, écrit peu
après 1393). ^ 19 mai. F. Madan. A summary catalogue of westeni
manuscripts in tbe Bodleian library at Oxford; vol. Y et VI (excellent
catalogue, destiné à rendre les plus grands services}. ^26 mai. Bodki/-
Tbe church in France (irès intéressant exposé de l'Église en France »6as
te régime du Concordat et de la fin du gallicanisme).
48. — ApchiTla della R. Socl«tà romaDa di storia patrla.
Vol. XXVIIl, fasc. 3-4, 1905. — F. Camobheco. Le mouastère de Saint-
Érasme sur le CceliuB (son histoire depuis la seconde moitié du \n* s.
jusqu'à la fin du xv>, où les bâtimente ruinés de Tabbaye, ses terres et
revenus furent attribués à 8. Stefanu Rolondo). — G. Arias. Pour ser-
vir à l'histoire économique du xiv* a. (étude minutieuse tirée des livres
du Vatican; beaucoup de chiffres et de faits). — G. -S. RAjtcmDo.
Néron et l'incendie de Rome (cet incendie oe peut être que l'œuvre du
hasard. Les récita qui mettent en cause Néron sont légendaires. A
peine visible dan;; Tacite, la légende est déjà formée dans Suétone et
Dion Caesius ; Flavius Josèphe a recueilli sans critique toutes les calom-
nies qu'avait fait naître la fantaisie du peuple romain). — A. MottAci.
Catalogue des actes de l'abbaye de Sant Alessio sur l'Aventia; suite et
fio (en tout, 139 numéros; le recueil s'arrête au mois d'avril 1398). —
P. Fedële. Lee bijoux de Vannozza et une œuvre de Caradosso (il s'agit
de Vannozza Borgia, mère de Lucrèce, et des travaux d'art qu'elle fit
entreprendre pour décorer plaaieurs ègliseB de Rome). — E. Cahdbi. L«
légation du cardinal D. Capranica auprès d'ÂlfoDse d'ÂragOD, do
29 juillet au 7 août 145:i — Nicola Barohe. Pour l'abbaye de Casa-
mari; diplùme inédit en confirmation de privilèges donné par le roi
Charles 11 d'Anjou. =: Compte-rendu : Fr. Scliupftr. Precarie e livelli
nei docuraenti e nelle leggi dell' alto medio evo (escelienie étude sur
troia formes de contrats intéressant la nature de la propriété foncière).
48. — Archirlo storico tt«llai>o. I9lib, disp. li. — Arrigo Bolki.
\jea cbarlM en langue vulgaire des archives archiépiempalcs de CagUari
(élude diplomaUquc!; les formes usitées dans la chancellerie aarde dif-
liniOL nolahlemeut des formes de la diplomatique occidentale). -^
iaMoHTAHAtii. Parme et Ifs émeutes de 1831; suite et fin. — Emi-
gTA. André Alciat et rîoniface Aroerbach (analyse la correepon-
luce échangée entre ces deux célèbres juriscoasultes depuis environ
i'20| année où Aiciat connut Amerbach à l'Université d'Avignon,
isque vers 11150, date de sa naort. La correspondance des Amerbach
~«Bt à ta Bibliothèque de l'Université de Bile). — F. Hizzelli. L' t ope-
rariuft tersane » à Pise; conlribution à Tbistoire de U marine pisane
{cet ■ operariu» • était l'administrateur de l'Arsenal, dont le Grand
Conseil avait décrété ta fondation en !S00; expose sps foncttans, avec
document)^ k Vappaî)/. — P. Picgolouini. Bartolomeu Rolis de Padouc
et ta fondation pour l'Univereiié de Sienne, H juillet 1512. =CompteE-
renduB : F. Carlesi Orîgini délia citlà e del comune di Prato (esti-
mable; l'auteur s'arrête A la Bn du zii' siècle, à l'origine du mouvement
cummunat). — M. Hoberli. Dei boni appartenenli allé cittâ dell' Italia
settenlrioDate, datle învaeioni barbariche al Borgere dei comuoi (bon;
mais le détail est souvent peu soigné). — Ûeçli Asti-Vitelltschi. Le
relazioni fra la Repubblica di Firpute c t'Umbria net sec. xiv, secondo
aenti dal r. Archivio di Stalo di Firenze jeicetleni travail d'ar-
— S. Baldasieroni. La guerra tra Firenze e Giovanni Vis-
}nti (boD)< — A. Palmier i. GU antichi vicariali detr Appennino bolo-
sefrinBlilutioadu * vicariato* .se rattache à l'ancienne* podesJerias;
qoaml celte-ci disparut an milieu du xtv* s., on laissa subsister le juge
M te notaire; le premier de ces deux fooctiû'DDairefi devînt te • vic&rio ».
CMM transformation adminietrative et judiciaire a été en partie l'œmvre
de Giov, Visconti). — F. AUssio. LuBerna o l'iriterdetto di Giacomo
jronzo (publie cinq documente concernant Tinlerdit lancé ponr crime
hérètie par l'inquisiteur lluronzo sur les gens de Luserna etqni dura
1448 h. 1453). — Àug. Tormene, Il tmilaggio a Gonstantinopoli di
Girolamo Lippomano et la sua tragica fine (remarquable), ^ Disp. 4.
G.-B. RisTom. Saint Ambroise à Florence; mn arrivée et sou séjour
y vint dins les premiers mois de 39S et y resia jusqu'en 394). —
imto Saktoli. Le t Liber ceoBUum > de la commune de Pisloja
crit un ms. du xn" s. oii ont été transcrits environ 900 documents,
avec une analyse Bum maire). — Guglielmo Volpi. La question de
Gavalca isur ta vie et les œuvres de Fra Domenieo Cavalea, un des
meilleurs écrivains toscans de second rang au xiv* s.; on lui a contesté
tuu raiaon la paternité de ses (uuvrcs). — Pietro E^auLA, Quelques notes
sur la I vicinia • considérée comme élément constitutif des communes
(montre l'impurLance que prennent, au point de vue de l'orgaaisalion
primitive des communes, tes t vicini • d'apréa les statuts piémontais).
— Luigt ScutAi'AKBtu. La comte Humberl aux filancbfiS-Maio» a-t-il
été connétable du royaume de Bourgogne? (la charte de {032 que l'on
liO
aRcoËiLS riaiooiçvKS,
invoque dant le débat sor ceue qaflfilioB meatioiiiM on Cciutt^iu qai
est un Dom d'bomme ei non le titre d'une foactioôl, — Agostino
ZkHKhLu Charifs-Qaint à Peechiera, 1530 Ipubliei une lettre écrite à
Firanchino Paraiico par soa fila, lequel, se trouvant à Poscbiera avec
plusieurii geaiilsbomuiee de Bre»cia, avait pu assister à l'arrivée et au
repas de l'eraperear, 21 avril 1530). — Fr. Ditu. Messêr Francesco Gain-
pana e( les siens ^publie deux lettres de 1&42 H de 154ri). =:Gûmpte*-
rendu!! : P. Manfrin La dominazione romana nella Gran Brettagni
(montre que la domination romaine en Bretagne a été plus profonde et
plus durable qa'on ne l'a dit, principalement cbes les Allemands). —
P. Moimsnli, La storia df Venezia nella TÎta privata (!• édition refon-
due d'an livre eicellejit|. — fl. Caggese. Va comune libero aile porte
di Firenze net sec. ini : Pratn in Toscana (contient ane série d'obser-
vations intéressantes et bien documentées sur j'bistciire de Pralo et
aussi d'aatres communes). — R. Marducci. Prancesco Mario I délia
Rovere; parte I : I490-15'27 (bon récit, puisé aux meilleares sources et
conduit avec une excellente méthode), — Pierre GauthitÈ. L'Italie an
XVI* a. : Lorenzaccio |ouvra^ bien étudié et intéressant; mais pourquoi
l'auteur parte-L-il avec tant de hauteur dédaigneuse contre l'Italie et les
Italiens?!'. — J<»- >ïtu(a. Die rdmiscbe Curie nnd das Conzil von Trient
unier Pius IV: vol. I (très importante publication. L. Carcereri ajoute
plusieurs documents inédits tirés d'un ms. de la bibl. Marucelttana de
Florence; trois lettres adressée? de Trente par l'év^ue de Gallerate au
cardiuai Morone, (562).
60. '^ ArchlTto storlco lombiu-do. 19€5, 30 juin. — Etio Ribold
Les senlencefi de^ consuls de Milan au xn> siècle (1" le Consolai consi-
déré comme tribunal; '> compétence du tribunal consulaire; 3* notes
de droit et de procédure. Suit ud copieux répertoire de ces senleaces,
dont bon nombre n'avaient pas encore été utilisée»). — Henry Cocsn.
Jean-Galéas Vi»conti et le comté de Vertus (publie, avec un rac^similé,
le texte d'une pièce rédigée eu français, émanant de J.-6. Viiconti ei
concernant l'administration de son comté de Vertus). — Alessandro
CoLOMso. L'entrée de Pranceaco Sforza à Milan et le début d'un nou-
veau princîpat; fin le 30 septembre (article richement documenté). —
Giuseppe Gallavbesi. Deux documents inédits concernant les biem
allodiaux de Milanais taies (11^5 et 1261). — Ëmilio G&lu. Lqs mai'
sons de campagne de Pétrarque dans le Milanais. — Âgostino Zakelu,
Elisabeth-Christine de Wolfeobiittel âBrescia en 1708 (raconte, d'apréf
des relations contemporaines, les fêtes données à Brescia en l'bOûQ60r
de celte princesse, qui traversait le lerritaîre vénitien en êe rendant
vers son époux, Charles lU, roi d'Espagne). — Bibliographie d'histoire
lombarde. = 30 septembre. Carlo Salbotto. Sur la signification du mot
• Italia ï dans Liutprand, évéque de Crémone (ce mot a-l-il eu deui
sens : l'un, conservé dans l'usage littéraire avec le sens large de l'an-
tiquité, l'autre, employé dans le langage politique et pratique comme
synonyme de ■ regnum Ilaliae «f Ou bien le sens large a-t-il été tou-
KKCDBlLit riiniODIQlIBS.
411
jours tmployé «eul? Duis Liulpraad. lîaiia pst synonyme de regnum
ftalicum et comprend, outre l'IUklie du Nord, la Tuscane et le dacbé de
RpolAte. Il témoigne donc en f&veur du double senF, larg^ et restreint).
— Âttilio GuTTt. La fondation du Giarnate Ualiano et fi^ premierH
rMacteors, 1804-1806 {article long de plus de 70 pages). — Gerolamu
BjscaiiO. Les documents relatifs k l'église de SainUSigiimoad de
liiviilda d'Adda (xu* ùècle). — Ëltore VaBOA. Pour servir à TbiBloire
ilave» oneQlaux à Milan (quelques documeuts nouvcaui appar-
tè la seconde moitié du xiv* siècle). = Nécrologie : F. Notati.
TppoUto Mal&guzû-Valeri {avec une liste de se« œuvres). ^31 décembre.
Dlno ÀJuhatome. Le fils aîné de Gian-Galeazzo Visconli; sa naissance
et K)a baptême et la politique de Visconli au printemps de 1366. —
Felice Possati. La pt^be de Vigevano à la conquête des pouvoirs publics
ta 1&36 (exposé surtoat à l'aide des archives locales). — Fedele Savio.
Giovanoi Bkttista Fontaaa ou Fouteio, écrivain milanais du xvi" aiècto.
— Aogelo Hazzi. La jeunesse de Bartolomeo Colîeoni (de 1400 à 1127
environ). ^ Emilîo Motta. Pour servir à l'histoire de la culture du riz
en Lombardie (sv» et i¥i«8iècte»),= Bibliographie : EMlina Mênghim.
Dello elato proseotd degli studi intorno alla vita di Paolo Dtacono
(excellent travail critique). ^ G.-B- Picùtti. l Camlneei e la toro signo>
ria in Treviso. 1283-1312. — Bpistolario di L.-A. Muralori, edito e
eurato Ja Matteo Gampori; vol. VI et VII (ces deux volâmes coaliennent
\,'3i'î lettres, pour ta plupart inédites, de Muratori; elles se rapportent
anx années 1722-1733. Important). — Bibliographie d'histoire lombarde,
joln-déce>mbre tWb.
51 — AroJiivio stoiico p«r l« provinoie Napol^tiuie. Auno XXX,
1905, fosc. '2. — G. Gehtîle. Le fila de G.-B. Vico et les débuts de ren-
seignement de la littérature italienne à l'Univergité de Naples; suite;
iin dans le fasc. 3. — P. Fe&cle. Les articles du traité de paix conclu
entre le roi Ladislas et le pape Jean XXIU, 1413 (analyse et publie le
texte de ce traité que l'on ne connaissait encore qu(^ par la relation
Itb et incomplète do Marin Sanudo). — E. Nicouni. Lettres inédites
iBeroardo Taoucci à Ferdinandu Galiani; 2* partie : décembre 1766-
■vril 1769. — D. Les premières loges àes ffancs-maroQS à Naplec
I17-W-1751). = Comptes-rendu* : G. Guetrttri. Le rolazionî toi Veoe-
ria « Tfrrad'Otranlo 6no al t5H0 liravail ectimable, mats qui aurait pu
[iprofondi et plus méthodique). — 0. CaTtttiieri. Peter von Ara-
|d die sizilianiscbe Ve«per (excellent; complète très habilemont
l'oavrage d'Amarif. — M. Jùnora. Il vescovato di Montepeloso (l'auteur
•'efforce d'établir que cet évéché à dû prendre naissance vers la fin du
X* tiècle; maifl il ne peut le prouver). =: Nécrologie : Franceaco Nilti
1« ?4 février 1851, mort le :H janvier 1905; auteur d'étude» sur
lUvel et sur te pape Léon X). = A {>arl : Dinrio napoteUoo. ilW-
i9ih; «Dit* dans le fasc. 'S; eu dans le fane. 4. :^ Fasc. 3. F. B.4vmi.
Une lettre patente uriginaJti, siur parchemin, délivrée par l'humaniite
Glovaalunlu Campano, évdqu« de Toramo, 1475 (iatéreasant). — Jour*
Si2
RECCBILS péBIOI>I«nES.
nal de la guerre de Velletrit écrit par Mgr CelâEtino &4UAin, 1744. —
P. Fedele. NotEB sur Ig moyen âge (1' une charte émanée des ducs de
Fondi, LéoD et Marius, en avril iOO?; 2" document relatif à la hiogni-
phie de Romualdo de Salerne, janvier 1175). — Réflciions de Ferdi-
nando Galîaai sur le tremblemeat de terre de la Calabre et de Messioe,
5 février 1783. =z CompteB-rendua : Francesco LoParco. Petrarcae Bar-
laatQ (Barlaam, ttti de$ premiers théologiens byzantins qui soient venus
en Italie puur traiter de l'union entre les églises, mort évéque de Gerace
en 1350; il fut ud des professeurs de grec de Pétrarque. Sa biographie
de 1339, date de son premier voyage à Avignoo, jusqu'à sa mort). —
Basitide Del Zio. Melli, le agitazioni ne! MeJfese^ il briganlaggio {beau-
coup trop long; l'auteur aurait dû se contenter de raconter l'hiEloife
du brigandage à Melfî de 1860 à 1865). ^ F. Scandom. Storia di Aqui-
lino dalle origini alla Hao délia dominazioue loagobarda (bon). — £. Aofia-
^. Gli AJeramici neir Italia méridionale [utile biographie du marquis
Manfredi, un des seigneurs notables de l'Italie méridionale vers le
milieu du xii' siècle, mais il n'a pas réussi à prouver qu'il deaceodait
de la famille des Alerami). — /. Savini. La contea di Apruzio e 1 suoi
conti (très bonne monographie]'. — Salvatore Ferraro. La colonna del
cereo pasqttale di Gaeta (sur cette coloone ont été reprèsentéeE des scènes
de la vie de saint Érasme, d'après le récit qui en a été fait par Gio-
vanni Coaiulo, nioine du Mont-Cassin, plus tard pape sous le nom de
Gélase II. 8. Ferraro a retrouvé un ms. ancien de cette œuvre et prouve
qu'elle est bien de Gékse II; mais il n'a pas vu que c'est une légende
sans valeur originale). := Fasc. i. F. Nicouiti. Lettres inédites de Ber-
nardu Tanuccî à Ferdinanda Galiani; suite (1767). — B. G. CoRimeat
finit Gaetano Mommone (Mommone, iin des plas féroces chefs roya-
listes, mourut k Naplcs, en 1802, dans les prisons de la Vicaria, soas
l'accusation d'avoir tramé avec les Jacobins une insurrection contre le
roi), — P. Fedelg; La paix de ihè& entre -Ferdinand d'Aragon et Inno-
cent Vm (publie le texte authentique de ce traité). — Etiore Glbrici.
Archéologie et géologie (exam&n de l'élude présentée par R.-T. Gùntber
sur les modifications du littoral maritime dans la baie de Naples). —
Vincenzo Floaio, Mémoires historiques, ou Annales napolitaines à par-
tir de 1759 f fournit d'intéressantes anecdotes sur la vie k Naples dans
la seconde moitié du xviii* siècle). ^= Comptes-rendus : Fr, GùmntiM-
Memorie storiche., statu li e consuetadini di Oppido di Basilicaia (bon),
— P. Fedele. Di alcune retasioni fra i conti del Tuscolo ed t prlncipi dl
Salemo (intéressante brochure). — A. LucarelU. Notizie c document!
liguardanti la storia di Acquaviva délie Fonti in Terra di Bari ; vol. I
(1»d).
KS. — Arehirlo «tortco slclUuio. Nuova série, anno XXIX,
1905, fasc, 3-4, — Salvatore Romano. Œuvres de bienfaisance de la
comtesse Adelasia; ses rentes mortels retrouvés à Galtanisaetta |celt<a
AdeUlsia était, au dire de M. Amari, Elle de Mathtlde, Slle du comte
Rog«r, «t de Aaimoad, comte de Toulouse et de Provence). — Vito
RBCDSILS réllODtQCES. 413
VrtÀLs. Tnpani dans les guerres de Charles-Quint en Afrique et contre
lei Tares l&rticle très docQmenté). — AntUMio Salinas. Un souvenir de
la p«ste de Palerme en 162(1 (inscription sur une labletie do |>lomb
tTQaràe près de Lazzaretto. — S. Cnittù. Le cinquième congrès de géo-
graphie iuilieD et U Sicile. — G. ABEn&PHtMo. Leitres inédites de Mtirie-
Caroliae, reine des Deux-Siciles (publie vingt et une lettres écrites par
la mine à D. Giuseppe Cetera, riche marcliand de Messine, de 180S à
1B11 ; co sont de simples billets, où il n'ett guère question que d'inté-
rêts privé), d'achat» divers, etc.). — G. TaAVjiLi. La poste française
confitquée à Meisine, en 1798, sur un navire frammis arrêté par ordre
du général Danero (publia huit lettre» envoyées d'Alexandrie d'Egypte
par des soidals français. Le navire qui les portait croyait qaela France
était en paix avec la Sicile et avait jeté l'ancre sans défiance dans le
poft de Messine). = Camptes-readus : Valmtino Labatt. Vn decennio
di Carbouerta in Sicilia, 1821-1831; oarnucioDe storica (plein de faits
intéressants f. — Antonio Cini. Origine e progresso délia iingua ituliana
in Milita, ossia la lingua nazionale dei Maltesi (ouvrage écrit en réponse
à un discours de M. Ghiiniberlain à la Chambre des Communes, le
?8 janvier iWi\. — Mario Burrascano. Memorîe storicbe-ecclesiae-
tiehe di Castroreale ibon). = Anno XXX, 1905, fasc. l. Odoardo Ooppo-
LEB-OaLAiTDo. Ufl poète biïarre du ïvc» siècle : Marîano Bonincontro
de Palerme. — G. La Cortb. Deux localités controversées dans la géO'
graphie de la âiclle par l'Édrisi (l^à la recberctiedu château d'Al-Cba-
làn; 2» Ciminna et le site de Chasu). — P. -M. Ro.i:ca. La Membrana
çabellarum terras AUami, 1367, et les CapitoH delta Nadaria e dalla
Camptria de 1D88 (ce sont des listes des taxes que tes gens d'Alcamo
devaient payer à leur seigneur. Publie en appendice deux longs docu-
tuent* de 1583(. -* B. CniNÔ. Un nouveau document sur l'éruption de
l'Etna en 1669 (publie une tetire de P. Valentiun Elunadies au vicaire
général de Girgenti). := Compte- rendu : Memorie detla Rivolazione
•icitiania dell' anno I84B (important).
69. — Naovo npcbivlo veneto. Nouv. sér., anaèe V, !90â. T. IX,
S* partie. — Anloaiû Favabo. Notices bisloriquèi sur la magistrature
det eiDX à Venise <du xin« siècla au xvu«). — Arturo Seqre. De
riuelqties rapports entre la liepublique de Venise et le Saiot-Biège aux
temps d'Urbain V et de Grégoire XI, lâ6"-1378. — L.-A. Bomaai.
\/t clergé et ta commune de Padoue au xiii* siècle (d'après des docu-
ments încdita). — Ijiagio fiaum. Une chaire de droit public ecclésias-
tique à l'Université de Padoue dans la seconde moitié du xviii* siècle
(expose les attaqure dirigées contre une chaire où l'on pensait fair^
entrer un esprit nouveau. Après un petit nombre d'années, le cours
de droit ecclésiastique devint un vulgaire coura de droit canoolque). —
V. TtALoissKaA. Les Bavorgoanî. t^eigneurs d'Osoppo: inscriptions TudA-
ralrc». — C. Laciohaouioub. L'httma Viniziana de M. Pielro Bembo;
tCritiquB avec di*H ducuuiauls inédits; juite et fin. sConiplfs-n.'n.
Infonio Mtdin. Lastoria dnlla rt'puliblica di Veaesia uulla pi)e»ia.
414
uevnu riiioDiom.
— p. Motmmlt La sloria di V#Deua wlk vita pirnU; 4* édition,
I» partie : la graotlesta itrè« toté>î«9Mm: d«s documeots Qoav«aBx;
iliuslralioD a.boDdaLBte et bie^u choUte). — Ùittuppg Cafrin. LlMiia lloU<
liEiiima; i» partie (bon, bien illustré). — Nieotb Papadepoti. Sebacttuio
Venier e te sue moaete, t577«1578. = A part : G. Cipulla. PobU^-
tioDS reiativea à l'histoire de l'Italie m moyen âge j soile. ^ T. X,
1" parUe. Loigi Rosst, Venii* et le roi de Napl^; Floreooe et Fran-
ojisBrona, deaafembre 1450ijtiiQ I45t (d'après des pièces d'an^vetl.
-- Annida SACCHam. Pour la poseeseion de Tolmiao; épisode de Tbis-
loLre de Cividale (1&33-lâ35; documeota). — Geaare Foutwo, BIubs-
crits re!alir« aux ailkiree de Veoi«e dam les bibliotbèqnet afigUUea, =
Gomptea-reodaB : A. Ifella Tom. Di Anionio Viacigaerra e délie sne
satire (ViDCiguerra fut aussi secrétaire da l'État vénitien; ea bîogra*
phie intéresee donc l'hietoire de Venise. Il s'en faat que l'aQleur ait
épalsé toates les soiiFces de documeots. Long article critique par P.-L.
Rambaldi, qui note beaneoup de textes omis par Délia Torrey. — fri'u-
ifpfM Geroia. MoDumeati venetî nell' isola di Creta (intèreseant rapport
sur ua \ayage d'études fait en Crète en 1900; d'aatant plus iatéressant
que, «jrgiémattqueiaeiil, les Cretois détruisent aujoard'hai tout ce qvï
peut rappeler ta domination étrangère dans leur île). — Arnaido Sega-
rifti. Libellas de magai&dt ornanientb régie civitati$ Padue MJchae-
lis SaTonarole Inoavelle édition très améUorée de ce Libellas, que
Micbel Savonarole dédia en 1440 an franciscain Antonio di S. Arcaa<
gelo). — Liber statutoram civitatis Raguiii compositus anao )Î7S- —
F. tl. Brown. Galendar af State papers and mss. reiating to engUsh
atl'airs; vol. IX : 1607-1610. = 2* partie. Felice Pûssati. Rapport»
entre Venise et Milan durant les dernières négociaiions pour la paix du
13 mars 14S0 (d'après les dépdcheE inédites de Leouardo Botta, ambas-
sadeur milanaisl. — Concetlo Uabcbesi. Paoio Manuzio; de quelques
polémiques sur le style et sur la langue du x\f siècle. — Luigi SricBOKt.
La tour du Gardello à Vérone {construite en 1370). — Luigi RoMi.
Venise et le roi de Naples, Florence et Fraacesco Bforza, de novembre
1450 à juin 14&1 ; suite et Sa |âO pages de documents en appendice) =
Comptes-rendus : G. ConUssa. Per la storia délia decadenza délia diplo-
maxia italiana nel secolo xvit (sous la régence de la seconde Madame
royale, 1675-168-i, et les premières années du règne de Victor-Amé-
dée II, 1684-1687. Intéressant). — l\ Botteon et il. /îarbt>rt. Congrcga-
sione dj carità ed Isiituti pli riuniti in Conegliano (intéressant pour
l'histoire des ioBtitutions cbaritabtes depuis le moyen âge). ^=: Actes de
la Oeputaziooe veaeta di etoria palria (à la suite : Documents relatif»
à la reddition de Vérone à Veoise, 1405-1406).
54. — ' Atti e Memorie délia r. Depataxlone di atoria pAtria
per le proviacle di Homagna,. 'J' série, vol. X.VilI, fasc. \-'i, jan-
vier-juin 1905. — A. TaABuzzi. Bologne dans les œuvres de G.-U. Crtice
(Gu du XVI* siècle et premières années du xvn*). — Lisetta Cuccio. Là
cardinal légat Bertrand du Pouget à Bologne, 1327-1334 (co cardinal
■«CUKILS Fl!ltlOI>IQVI8.
4I.'>
AUit un fraaçais du MidJ. né vers lîtfO k Ca$t«laau-Montralipr; il joun
on |p%od r6le bous le (^ape Jean XXII, surtout dans radmÎQÎBtrattaa
ADADCiAro- Beaucoup de fait» nouveaux tirés de^i archives de Bologne).
— G. ^ALvuiMi. La valeur do la livre boloaaise dans la premiftre mol-
lit do ivt" siècle (publie plusieurs documents ïnédilB). — L. Fhati.
Deux chroniqueurs bolonais plagiaires |1« la Chronique diùs de Becca*
denu-t est en réalité l'œuvre de Fileao délia Tuata; celai-ci av&it uo
paraQt, Nicolô dî Giroiaiùo Becc&deaari, qui démarqua la chrooique
4U Fileno, plagUt qu'on a mis à tort sur l« compte de Nicol<!i di AcbJlle
ideuah, lequel mourut eo U83 cvèque de Vegiîa en Fouille. Bio-
iphie Je Fileno. *2° 1^ Chroaique de (îiacomo Gigli a été démarquée
do môme par Girolama Boligaiai. Le Diario delta eo$e di Baiogna par
ce dernier n'est qu'un? copie de la Ghronieha e Memoria de Gigli. Bio-
graphie de ce dernier). ^ Faac. i-ti, juillel-décembre. A. Sorbslli.
Le traité de saint Vincenl Ferrier sur le grand schisme d'Occident
(étudie les sources auxquelles V. Ferrier a puise : le Ik ftetu Ecclesiae
de Giovanni da Legnano, le i)e planctu bonofum de Le Fèvre, le traité
de Pierre Flandrin, cardinal de Saint- Eustache; puis établit les bases
àe l'édition qu'il donne du De moderno Eeclesiae Schirmatt traelatut. Le
teste occupe les pages 339-438. A la suite sont publiées les réponseâ
du cardinal Pierre De Luoa aux interrogatoires des ambassadeurs du
rui de Caetille sur l'élection des deux papes; texte espagnol, p. 438455).
— Lisetia Cuccio. Le cardinal légat Bertrand du Pouget A Bologne.
!3?T-133i; fin (relations politiques, alliance avec Jean du Luxembourg;
Bortnuid est chassé de Bologne. Appendice de bO documents inédits).
— P. Ahadugci. Guida del Duca de Bomagne (ce Guido descendait de
la famille des Unesti do Bavanne; celle des anciens comtea de Uerti-
ooro s'y rattachait), — A Tbabu^j^i. Bologne dans les oeu^ree de G,*G.
€t<k6; Gn
66. — Studl e documenti di atorla e lUrltto. Anno XXV.
faac. 1-"i, janvier-Juin 1901. — Giuseppe Gatti. D'une inBcripiion
aotiqoe récemmenl découverte à Palestrina (cette inscription, qui date
da milieu du tv siècle^ contient, non un testameiil proprement dit, mais
ttoe déclaration de daraiire volonté faite verbalement par P. >Ëliu5
Apollinarit Arlenius et un résuma des actes juridiques qui ont étë
accomplis à la suite de celte nuncupatianf. — Piotru TACcm-VEHTttai.
Gtaliu^Antonio, cardinal de Sain te- Sabine, et son Juurnttl du consis-
toire en 1575; suite et fin du texte. = Fasc. :M, juillet-décembre.
Aibarto os GASPAait. Les * mediatorcs t dans les actes contracluela et
jodiciairea dea xf, xii« el xiit* siècles à Naples. Amalfi, Surrente. Con-
tfibalioQs à l'bistuire de la médiation {publie en appcudioe quatorze
docomenU de 'iB^ à t2(Hi). — Nicola Fbucun!, La socunde guerre
punique en Espagne. Ih la dérnite des deux Scipiuns jusqu'au départ
d'A>drT}lriil lïarca pour rtinlj»-, '>l(--,:08 {iHude minutieuse des toxti>*dt>
raotiquitê). — Gins. GArrr. La Farnésine de la rue de Baullari et son
hiMotre juridique (parle des travaux exécutés par l'arcbltflcte françAis
Tbomu La Roy).
4<0 KKGIISas riRIODIQORS.
se. — Stud! Storîcl. Yol. XIV. faac. 2, 1905. — G. Volpb. Lam-
bafdi et Honutni dans lc*s campsgnes ei dans les viSles, Corrections cl
additions. — Id. Pour servir à l'hisloire juridique et économique du
moyen Itge {condition juridique de U propriété foncière; surtont à pro*
pos des travaux de Hartmann et de BcliDeider). = Comptes,-reodu3 :
M. Lugano. Aotooii BargpDsia Chronicon Montis Oliveli, 43^3-1 4M. —
P. Fauché. Giambatli»ta Fsuché e la epedîzioae dei Mille (intéressant et
instmctin' — Gius. Paolueci. Le fioanie e la corLe di Frederjco II di
Sve\ia (bon). — £. Levinson. Ginseppe G&ribaldi e la sue legioae nello
St&to rom&ao, 1648-1849 {très instructif)
67, — NÉm "EUij¥0|i.v^[twy (publ. p. Spyr.-P. Lambros), n" 3, 30 sept.
1904. — Notes eut les inicriplions anciennes dans les maauecrîts du
moyen âge et les collections manuscrites de lettré» de l'Occident (lifte
des auteurs byzantins qui ont cité des inscriptions métriques dans leurs
ouvrages. Analyse des collections d'inscriptionfi des Codd. Ambroa.
N 23i supp. et Q 114 supp. recueillies par des savaots à Ghio ou en
Crète). — La fonâation et le fondateur du cloître de ta lainte Vterg«
PftmmakaristoB à Constantinople (ce monastère fut fonda, k la fin da
XIII* siècle, par le protostralor Michel Ducas Glabas Tqj-clianeiotes ;
c'était d'abord un couvent d'hommes, qui fut transformé en monastère
de femmes en !420 et réuni peut-être au couvent de Marthe, sœur de
Michel VIII Paléologue; les légendes relatives à la fondation des deux
monafitèreS' e'amalgsmèrcnt; Lambros en fait la critique et étadie ies
familles parentes de Michel Paléologue). — Les liibliothàques de Jean
Marmaras et do Jean Doceiauos et un catalogue de livres anonymes
(détails iatéreesants sur des bibliothèques d'humanistes du xt* siècle).
— Les homélies de Païsios. métropolite de Rhodes (poète et auteur
ecdésiaatîque du début du xvit* siècle). — Noms prétendus (noms
propres qui doivent leur existence à une faute de lecture ou à une
confusion philologique). — Noms méconnus. — Les recbercbes sur les
revenants de Miirc, moine de Serres (Cod. Alh. Iber. ^'^0, xvi* siècle;
édition d'un traité contre la croyance aux revenants dont l'auteur est
inconnu; l'ouvrage est peut-être plut ancien que le manuscrit; sa
langue contient des traces de parler vulgaire). — Catalogue des maous-
crîtB grecs dei bibliothèques d'Athènes; I : Bibliothèque de la Chambre-
= Mélanges ; Michel Paléologue U (IX) et la monodie de Stapbida-
kis écrite sur sa mort. — Évangile et objets sacrés de la métropole de
Xanlbos. — Lettres do Théodore Prodrome dans le Cod. NapoL in**^.
^ Comptes-rendus : Serruyt. Catalogue des manuscrits conservés au
Gymnase grec de Salonique. — KruTnbacker. Eine aeue Handschrift
des Digeais Acritas. ^N« 4, 31 déc. 190*. Notes sur les inscriptions
anciennes dans les manuscrits grecs et les collections manuscrites de
lettrés de l'Occident; suite. — Un nouveau roaDUscrit de NîcoUts Mes-
sarités. — Sceaux des derniers Paléologues et de leurs intimes (deux
sceaux de Constantin XII, le dernier inédit, provenant des archives de
Modène, en cire rouge, contrairement aux usages byiantin», sur une
RBCOKILS PÏRIODIQCES. 447
lettre en latin écrite i Bono d'Esté, marquis de Ferrare, en avril 1451 ;
sceaux de Théodore II Palcologue, despote du Péloponèse, de Démé-
trius Paléologue (avec l'aigle à deux têtes), d'André Paléologue
(1520), etc...). — Narration physiologique de Pierre Zymophonste (nou-
velle édition d'une chanson populaire éditée par Legrand, Recueil^de
chansons populaires, p. 210, due peut-être à Théodore Prodrome). —
Journaux manuscrits pendant la guerre de l'Indépendance (notice his-
torique sur les premiers journaux rédigés en grec ; le premier, 1"E?ti-
lupki imprimé i Vienne, parut de 1791 i 1797; édition des fragments
de deux journaux manuscrits publiés à Missolongbi en 1821-1822 :
VEçr^ufik AtTuXixî) et l"AxeXûo(). — Catalogue des manuscrits grecs des
bibliothèques d'Athènes ; suite. = Mélanges : le poème de 'Théodore
Prodrome : E'k tUovioijivov tèv p(ov. — Note sur les Patria de Gonstanti*
nople. — Une statistique vénitienne d'Elis (30 avril 1689). = Comptes-
rendus : Politis. Études sur la vie et la langue du peuple grec. Tradi-
tions. — G. Millet. La Collection chrétienne et byzantine dos hautes
études. — A. Debidour. Le général Fabvier, sa vie militaire et politique.
(Ce numéro, qui termine la première année, est accompagné d'un index
et d'nne table des manuscrits et archives cités.)
Rbv. Histor. XCI. 2* fabc. 27
41$
CakO^dQDS ET BlBLlOGBiPBrS.
CHRONIQUE ET BIBLIOGRAPHIE.
France. — La science historique vient de faire une perte irrépa-
rable. M. A. SoaEL, est mort le 29 juin, à l'âge de soiïanle-trois ans.
— M. Gustave Vapbhbad est mort le 18 avril dernier, âgé de quatre-
vingt-sept ans, Son nom est depuie longtemps attaché au Dictionnairt
des contemporaim qui rend journellement de ai grands services aux his-
torieoB et aux publiciBtes.
— M, Emile Molluiiib est mort le 5 mai, à l'âge de quarante-neuf axa.
Après avoir paru devoir se consacrer à l'étude du moyen âge. publié
une excellente biographie d'Arnoul d'Audrehem, édité, en collabora-
tion avec son frère Auguste, )a Gkrùmque tufrmandâ du XIV* siècle, il
s'était tourné vers rhistoire de l'art. Au Louvre, oti il était devenu,
jeune encore, conservateur des objets du moyen ige et de la Kenais-
sance, il avait organisé plusieurs salles où le mobilier frunçais des
deux grands siècles avait été mis admirablement eu valeur; puis il
avait entrepris de donner une Histoire des petits arts qui, si elle avait
été achevée, aurait laissé loin derrière elle VJiisioir» des arts induitrUU
de Labartbe. Il a écrit aussi quelques chapitres pour VHùtoirt de l'art,
dirigée par M. André Michel. Il avait un sens artistique très fia, très
exercé, une intelligence très vive, le travail ardent et facile,
— L'Académie française a décerne le 1"' prix Gobert au géné-
ral BoiYNAL (l'Ecrit de la guerre moderne) et le second à M. Louis
Madelin (la Rome de Aapolêon). — • Le prix Thérouanne a été par-
tagé entre MM. Patrice Mahon (Études sur tes armées du Directoire\,
Gabriel Pèhocjse [ie Cardinal Louis Aleman), BouHAii.tT {Guillaume du
Bellaij, ii91-i543U le vicomte de Brémont {le XVI* siècle et tes guerres
de la Réforme en Berry), Emile Hûbn [François Rakocii II. prince it
Traniylvanie, 1676-i73S) et Marcel Marioh {le Garde des seeaux Lamai-
gnon).
— L'Académie des inscriptions et belles-lettres a partagé le prix
Auguste ProBt entre MM, ïïenri BtEi» et Léon Lb Giurm [la Frontière
d'Argonne) et M. Edmond Pionnied {Estai sur l'histoire de la Révolution
à Verdun, t789-i79i]. — Elle a décerné le l" prix Gobert à M. Ernest
Petit (de Vaussej pour son Histoire des ducs de Bourçogne de la race
capétienne, et le second (pour la 3* fois) à M. Alfred Richard {fiisloirt
des comtes de Poilou). — Elle a partagé le prix Saioiour entre le
P. Laobasoe {Études sur les religions sémitiques), M. Victor Chadvik
{Bibliographie des ouvrages arabes ou relatifs aux Arabes), M. Moïse
Schwab {Rapport sur les imcriptioris hébraïques de la France) H l'Ùibi
cuauinouK er iiinLiociLJ.PBiE.
419
Laboc^t {If ChrisUanitme dans Vampire pêne}. — ËUe a. p&rta(jé le prix
Branct entre MM. Frédéric Lacuèvbk [Bibliographie d«s rtCutiU c$ll«c-
I publu.1 de 1597 à 1160], A. db La Bodbali&ke {VlmpritM'
itrie à PotUcrs aux XVfl* tt IVftl* îièeles) el P.- P. Pla»
iiOffraphie rabtlaisiinnt), — Elle a partagé le prix Dordin eutre
JuIm Gay H Italie méridionale tt l'Empire byzantin depuis l'avène-
nwnt de ftasito I" jusqu'à la prist de Bari par 1rs Normands. i07t)^
Sauamam el G. Mollat {la FisealiU pontifimU en France au îtV* i^ic\^
Pierre Champion \GuiUaume de Flavy, capitaine de Compiègne], — Con-
coan des Âotiquité» de la France, Quatre médailles ont, été décernées
à MM. Léon Hjiot {habelU de France, reine d'ân$leterre. comtesse d'An-
gauUTne, el tes Insurrections urbaines au début du riçne de Charles Vt\,
Ph. Lnvtn (les Annales de Flod0ard\, M, Bbhsat (/?* Asstmbiiet du cUrgi
de France de tSGl à ttilS] n lleory u'ALJ.KHAaNB |Mi Gartêt à jouer du
XIV* au XI* siielej. parmi les meotions, doub indiquerooB celles de
MH. G. IkkrnN [Manuel pour l'ilude de fantrquîli eetlique], 1 abbè C. Au-
tan {Bistoire de Seyne], Emîlo Boknet {Antiquilfj et monuments du
iépert9ment dé l'H^ault\, Henri Mobkis {Cartulaire de l'abbaye de Lérins),
J.-C. OBMAâTBAD {l'Ardenne belgo-romaine].
— L'Académie de* sciences morales et politiques a partagé le prix
Droayn de Lbays entn? MM. Georges Paoës [le Grand Électeur et
Louis XIV) et feu Jean Dakcy {Cent années de rivalité colomate'i. ~ Elle
a partagé le pris Jean -Jacques Berger entre MM. Fr. FuNCK-fiaErrrANO
{Catatoffue des archives de la BasUtle, elc.i, de Lansai'. de Labobie {Paris
tous Napoléon], CHAgsra et Ukicnet {les Vohntairej nationauj; pendant la
Mvolution). F.-6. db pACiniEBE {Étude sur Paris à l'ipoque gallo-romaine),
Paul RoaiguKT {liisU/ire de la municipalité de Paris), J. MstWBT {le Cha*
pitre de N.-D. de Paris), Alfred F^a^klim {Dictionnaire hislçrique des
arts, mitiert tt professions exercés dans Paris depuis le X!(!* «ioto),
Albert Mauqeh {f Organisation des secours publics à Paris), François
Macbv {te Port de Paris), Louis Tdbtbv {Prooès-verbaux de la Commis-
sion des monuments. i790'179i), Eroesl Cûybcque {Recueil d'actes nota-
riés relatifs à l'histoire de Paris, IVl* siècle], Lucien Lazard [Ripertoire
alphabétique du fonds des liamaines).
— Le H* GoQgrè» des Bociétés savaiites de Paris et des départemenla
•'ett tenu k Paru, k la Sorbonne, du mardi 17 avril an samedi âl.
Voici, d'après le Journal officiel, le résumé des communicaiioiia fkilea
dans les diverses sections :
S«ctùm d'histoire et de philologie (président : Léopold Deliale). —
M. l'abbé FovBirica détermine ce qui reste, à ce jour, dos monuments
Imprun^s avant le xvii* liicle et oooteaaal les textes titurgiijues à
ruiag<' Kpi'cial des églises séculJèrat det utctoBt diocèws d'Arras el de
Thérouanne. — M. Tabbé Louis MutraH. Mémoire sur la oecrotoge oa
ngistni œortnairê de l'abbaye royale de Saint-Jean-Dapliste dn Uod-
eel, au diocèse de Beauvats. Ce manutcht porte sur les neuf demiera
UQ
CflBONIODG ET BIBLIOURlPfllK.
jours du mois de tléceralire et reoferme dt» précieui renseignemeols, qui
se rec<inimtt[idonl aax futars historiens de cette abbaye, fondée en 130'J
par Philippe le Br;l, sur les bordi de l'Oise. — M. le chanoine MottBL.
Mémoire but les testaments reçus par les curés de campagne et leurs
vicairea avaot 1769; de Ja législation roj'ale qui intervint puar régle-
menter cet usage. — M. G.-Eector Qdigkor a gignalé, dans une coUec-
lion privée, l'original du cariulaire AA 1 de Beauvais copié en 1513.
Cet original, appelé livn Vtltt {bq papt«r), e«t de 1390-1408 pour la
première main, sans doute celle de Jean de Hês, clerc de la commune.
M. Quignon fait uue élude critique de la page capitale de ce ms., la
t Journée des BourguigaoDs t^â? juin 1472, et rectifie surplus d'un point
la copie de 15(3. — M. Jacques Soye» commenle nne faussi» bulle du
pape Pascal II i 1099-1 liS) qui confirme à l'abbaye bénédictine de M&r-
ïnoutier-tez-Touri} k possession de l'église Saint- Marlin*au -Val, doa-
Dce par Yves, «ivéque de Cb&rtres, à la prière d'Adèle, comieBve de
Blois, et de ses fils Guillaume ^t Thibaud, pour le repos dd l'âme de
son mari Etienne, mort en 110"?. Cette bulle était destine^^ à faire croir*
que l'union de Saint-Martin-au-Val à Marmoutier av&it été décidée pat
le célèbre canuniste Raiot Yves et par Âdète, ûUe de Guillaume l«
Conquérant, et qu'elle avait été approuvée déjà depuis tonglcmps par
les papes; qu'en un mot elle était irrévocable. — M. Delible croit
devoir faire des réserves sur les conclusions de M. 8uyer; il ne voll
pas quel intérêt on pouvait avoir à faire cette fausse bulle de Pascal II;
il estime que ce pourrait être une copie contemporaine. It lui semble
donc que la question devra être examinée de très près. — M. Jacoti»
donne lecture d'une communication sur la cbfoaologie des baillis et
juges royaux du Velay et de leurs lieuteoaûts, de Torigioe à leur
eitinction (1273-1689). — M. l'abbé Abnaud-d'Aohel. L'abbaye de Saiol-
Victor de Marseille, ses furtibcations, son armement, sa garde du xa* au
xv!*" siècle. Celte étude est un cbapitrc inédit de l'bistoire de ta puissante
abbaye marseillaige. Elle est composée à l'aide de documents tirés des
archives départementales des Boucbes-du-RbÔne. Jndépendamraont
d'aperçus plus ou moins nouveaux sur la vie monacale, qq y trouve
aue&i des faits relatifs à k Provenco et même à la papauté d'Avignon,
telle que la prise de l'abbaye par Pierre de Luna, l'antipape du nom de
Benoit XIII. — M. Marius Gonstahs. Les jeux floraux de Rodes au
xvm* siècle. — M. René Faqb signale une inatitution de même nature
qui fut fondée à Tulle, vers 1550, par un sieur Teyssier, sous le itooi
* de jeux de l'églantine v, et qui subsista psndam près d'un siècle. Le
sujet de poésie imposé par le fondateur était la sainteté du mariage.
Les jésuites transformèrent ces jeux, qui devioreut, sous leur direciioii,
les jeux de la Vierge. — M. Depoin. Essai sur la cbronobgie dus
évêques de Paris de 7b8 à 1138, d'après les nécrologes et autree docn*
ments. — M. Gaston Gauthier répond à la 13' question do prognimnae
(mentions relatives à l'instruction publique). Il a relevé dans les arcbivts
de l'Aube, de l'Yoone et de la Nièvre des indications sur l'état des
CirilOTIQrE ET BIBLIOGaifaiS.
421
lliaQt t789 et durant la période révolationnaîro. — M. lieiiaDX.
3« la cité de Limogea par le Prince Noir; critique de Fnjissarl. —
M- Georges Bonnviiib fait une commiioiçaiion relative à TamiraL Jchiiii
de Vienne, qui, sans Charles V\ reprit la grauile idée tle Philipiie IV
le Bei et cféa une msrinc royale iaiiépeiidanta. Avec cette flotte, soU"
teoae par les vaisBenux de notre alliée la Caatille, Jehan de Vienne n
ra cooduire !a glorieuse campagne de 1377, entreprendre rexprdilioti
d'IvcoBse de 13S5, remoiiLer la Tamise, balayer dans les eaux de la
Manche les flottes de l'Angleterre, débarquer et remporter la victoire.
— M. Vjctor QossNÉ- La seigneurie du Neubourg lEure) érigée en
>iiQie, puis «n marquisat et, faute d'héritier anasculin, fut divisée
d«ux demi-baronaies, chacun des demi-barons eserçani le droit ds
m et de nomination aux écoles, — M. l'abbé AANAOD-D'AaiiEt. donne
lecture d'unes notice sur lu venue à Marseille, eft 1599, de la reine d'ËB-
pttgne Marguerite' d'Antriche et de larcbiduc Albert, Cette notice
ida:trtt certains cfités curieux de la vie provençale A la fin du xvi* siècle;
M. AraauiUrAgnel donne le com|jte des dépenses Taiteg par la com-
munauté de Marseille. Il conclu! «on étudo hiBti^rifjue en oppotsant à
Philippe III et à Marguerite, ces princes insuuutanls de leurs devoirs
d'étal, le roi Uenri IV, ce modèle des gouvernants, qui n'eut rrioielli-
gence el de «par que pour la prospérité de son peuple — M. l'abbé
Gnaillah. Les relattous de Marseille avec le Maroc— M. Jadam résume,
d'après les conclusions du conseil de ville et les oiécnoireti du chanoine
Pierre Cocquanlt, les événements que provoqua h Reims la nouvelle
de la mort d'Henri IV. — M. René Faob a trouvé à la Dibliathèque
DAlionale et aux archives de la Gironde des documents qui lui ont per-
mis de Faire le tableau des exactions dont se rendit coupable l'inlen-
daal des finances et maître des requêtes Etienne Fou lié au cours d'une
tournée (»u Limousin, dans le courant d@ l'itunee tf)50. — M. CoQ(ntLt.K
lit un mémoire intilnlé : Napoléon et la Suéde, i'électioa de BérnadoUe.
I\»uf faire l'histoire de wn« élection, on s'est gènèrnleineat servi des
aoignages des contemporaine un de mémoires écrit» apré«i coup et
iveat pour les besoini- de la cause. Les ducuenenle des arebives dt>s
affaires étrangères de Paris permettent d'arriver à un exposé tout diflé-
font du rùlo do Napoléon dans cotte affaire. — M. de La Martintékb
eooitnuuique uni* courte étude sur une miniature contenue dans l«
inscrit latin WJ'Il de la Bibliothèque nationale. Elle a sans doute
ir but de rappeler le sacre de Louis le Pieux et est vroisiimldable-
mont de pi>u [tostérieure au sstcre du roi Loaïa VI en IIOH. Un tmvail
ttérteur d<>veloppeni et complétera ces conclusions, qui pourront
lir un intériM pour la classifit^tion il«« manuscrit» d'Adémar de
ânes. — M. (taladstit. Lr* registres paroissiaux de Toulouse et
r BTdoDnunctfs royale»; de I5:W, t W.t, injU ot surtout Ififi". — M. lv;<m.
tanviUiB communique un mcmoiro »ur l'organisation delà mutique du
roi BOUS Louis XV. Lh musique royale comprenait trois orgaaiomeM :
la chapelle, it chambre et la grande écurie. La musique-chapelle, pla<
422
ca«o?riQi!K ET BiELfoeurm.
cée soufi lee ordres du maître de musique et tes deux sous-mAîtr
comprenait no cbœur, une charge d'orgonîsto »t une symphouie. Kî'
tout, 1^0 personnes. Elle coûtait 100,000 fr. La mueïqup-chaxnbre rele-
vait du premier gentilhomme. Elle a souvent varié. Elle coûtait
30,000 Tr. La musique-écurie se contentait de cinquante îoBtruineDts.
Ces trois compa^ieB eorraspondalent à l'art religieux, à l'art intime et
i l'art militaire. — M. Blossieb, continuant son Etsai d'une bietoin'
de la Révolution à HonDeur, étudie la période qui s'étend d'octobre
1791 i^ septembre 1793- — M. Bit^zsivLEg fait ressortir les principaux
actH du radnJDifltration d'Aubin Possey, premier maire de Bures
(Orne). — De la part de M. Adbbr, M. Psaquier communique un?
étude relative k l'applicaiion des lois sur la liberté religieuse dans le
district de Toulouse. — M. Labroub fait une lecture sur la cooamiiae
de ThenoQ (Dordogne) pendant Ea Révolution, d'après les registres des
délibèrationB municipales. Il étudie ces documents monicipaux au
triple point de vue de la vie politique, religieuse, morale. — M. F. Boansi
trace l'hisloire de la Société des amts de la Gonstilation de Beau-
vais (? juillet 1790-14 septembre 1792). — Le mémoire de M. Bi7tit-
Hamsl, relatif à l'hisloire de la société populaire de Vire, suit le dève-
loppemeut de cette société depuis le 6 juin 1790, date de sa fondation,
jusqu'au 10 germina! an lil, date de sa dernière séance. Les source*
de c« travail sont deux registres de délibérations que M. Butei-Hamei
analyse minutieusement. — M. Galland trace l'histoire de la société
populaire de Cherbourg, des origines an 10 août 1793. — M. J. Haue
lit un mémoire sur la société populaire de Saiot-Servan (Ille-et- Vilaine).
Section d'archéologie (président : M. Héron de Villefosse). — M, H
Gagdat, dans un mémoire intitulé ; Gaulai; en Afrique et Afriôains en
GauU, A dressé la Uste des inscriptions qui témoignent des relations
entre l'AErique et la Gaule à t'époque romaine. — M. le commandant
EspÉnAiTDiEt: communique les résultats <tc récents sondages pratiqués
sur le plateau du mont Auiois par la Société des sciences Ustoriques
et naturelles de Semur. — M. Sionorel. Sur un monument funéraire
romain découvert k Saint-Girons, Ariège, à 1,800 mètres de Saini-
Lizier, l'ancienne Austria. \& CivîUu Consoranorum, qui est encore entou-
rée de son enceinte gallo-romaine. — M. Béchade communique une
trouvaille de trente-deux monnaies carolini^iennes découvertes dans
uoe région voisins de Rocamadour |Lot). Il lit une note sur dea mon-
naies coapées eu leur milieu, qui ont été trouvées dans un ègoui
gallo-romain à Gahors et à Nimês. C'est un nonvean témoigoag^ de
l'usage de couper les monnaies à l'époque romaine. Il étudie ensuite une
monnaie carolingienne au nom de Louis jusqu'ici attrilmee à Louis IV,
et dont il propose la restitution à Louis II. — M. Georges Dou-
blet étudie le sceau de Jacques Grailler ou Graillerl qui, ancien prieur
de Gisors {diocèse d'Embrun ou de Sisteron), fut élu évâque de Gnuae
le 9 octobre 1389, fut transféré par Clément VU au siège titulaire de
Sidon, qu'il n'accepta pas, et fut remplacé à Grasse le 29 février 1392.
CaROtIdDE ET BltLtOGRlFfllE.
423
— M. Gabriel Flbtîry communique une IcUre ioédile de réconamiste
V^éron de ForlboouAÎs relative à une découverte de moDnaiea rom&ioea
k GoDtreF (Barlho) en {778. — M. Maurice Raocbaud étudie à nouveau
la question df* eavoir quel est t'arcbavêque d'Arles qui a fait fabriquer
le denier dit < denier à l'I •, successivement donné k Itbîer par Cartier
et à fUymood de Bollèoe (en paréage avec Ildefonse d'Aragon) i«r
Blaocard; il estime que 1*1 est l'initiale de l'arcbev^ntie Imb^rt d'Ai-
gaières, qne le denier k VI a duDc été fabriqué eotre le 3 novembre
H9l el le ?0 juillet 1502. — M. Victor Jejvh-Lquii! tit un mémoire sur
les fuuitles exécutées daoB la localité rumaine d'Àulriwn (Autrecourtf
(Meuse). — M. Emile Bonnet étudie les médailleB des étais généraux
de LâQguedoc. — M. le D' Libuond a adressé le catalogue des monnaies
trouvées dans l'arrondissement de Clermonl (Oi»e|. — M. l'abbé Abnaud-
D'Aastti donne lecture d'une notice sur le trésor de la catiiedraled'Ëm-
brou, L'étude de ce trésor perniet de anivre les phases par lesquelles •
pM«é l'art de la broderie religteu&e, mort depuis le xvtti* siêcie, mais si
vivant au moyen âge. — M. Rokan prés6nt« d«t observations sur la
date de la fondation de l'evâche d'Embrun, lequel a été fondé par «aint
Marcellia au iv* siècle. Il rappelle qu'il a déjii aigualé et décrit les cha-
subles d'Embrun dans ['inventaire des richesut d'art de la France. -^
M. (lUEtave Mallakt rend compte des fouilles qu'if a faites dans le
théHire rumain de Drevant (Cher). Les travaux de déblaiemcnl poursut»
via prndant cinq ans lui ant permis de remettre au juur un des plun
reniinjuables munument* que nous ait laissés la période romaine, et
d'un type qui n'avait paii encore été étudié. — M. Julluh fait ressor-
tir le grand intérêt des fouilla et découvertes de M. Matlart, H pense que
Dreftat a été à I'ép0<lti9 roroaine un centre de réunions pour les popula-
tions du vnisioaf^e, avec des édifices pour le trafic et pour la prière. —
M Adrien Bi-^kNcacr fait une communication sur le système de cons-
truction des murailles romaines élevées en Gaule, les unes au ["siècle,
les autres vers la tin du m* siècle de notre ère. Ce« dernières sont les
plus inlereasantes, parce qu'elles ont été construites avec de nombreux
débris de moDumeuts aolérieurs détruite par les Barltares qui dévas-
tftreot la Gaule. — M. Btaliti présente la carte, qu'il a dressée avec le
plat grand soin, cies stations préhistoriques de l'arrondissement de
Beauvais. La cane est a^ompagnée d'un lexle donnant par localité le
etltlogue des objets préhistoriques trouvés sur Je territoire de 127 oom-
muoes. — M. Ulysse Duvis. Description do stations préhisiorîqnes
rteemraent déconTertet dans le département du Gard, savoir tes sta-
tions de la cabane de Mirabeau (commune d'Algallers), du Mas do
Mfiixe icomniune d'Aubaxsafgues), de Berviers-lAbaume. de Bolini^lles.
— M. DKii4isf»N lionne iMture d'une étudi* sur la cathédrale carolin-
gieoni^ de Ileims, construite par les archevêques EblKin et Uincroar, ut
rur liM tran»formaUons qu'elle a subie* au x* et aa xii* sièclfi. —
U. IltROR nr. VrutBroMiis fait unti commuaioAtion tor la qumlion du
piOgrAotme relative aux monaîquet romaioes. Cet monuments sont
424 CflKONIOflK ET 61BLIIV;ilirUR.
expasé? à i)e nombreuses causes de desirucUoo; il fa.at donc 1r<
pholii^raphier uu le« destiner si c'est pos$ib]e au momeot aième d«
leur découvene. L'Acsdémie des iDacriplioDS a eu la boom p«as4e d&
publier un recueil J^s mosaïques de la Gaule; ce travail neftonrra ^tr^'
meué À buaut* fin qae par le concours dos arcliéoioa;uefi locaux qui pos-
sèdent des ri^QSfîigQeniem» grapliiques sur ces moQuments.
Section de, yéûffraphic htsturii/uf et dtseriptive (preeideot ; M. Booquei
de la Grye). — Pierre Buffâue-t. Le iracâ primiiif du littoral ei les
gnmds âtangs ljtloru.ux de la. Gascogne. — Cbarles l>i;pPAJtT. La sédi-
meatAtioa moderua des lacs médûcaïns et J'œuvre cartugr&pbique de
Claude Masse. — M. Auguate Pawlowsu retrace Ibisloire lopogra-
phiqufi du pay^de Didonne, du Talmondais et du Mortagnait giroudiD,
d'après la géologie, la cartographie et l'histotre. Il estime qu'anciio
doute ne saurait subsister quant au fameux Tamnutn, qu'il idenliSê
avec Taloaont (moulin du Fa). Pour le Nmioregum des itinéraines, it
devait être situé sur la points de Snzac et se confondre avec le Gériost
de Claude Masse. Il fait ensuite l'bistoriqne des modiGcations Bobiê» par
le rivage, du moyeu &ge au xix* siècle, il rapporte la déchéance progrès'
âive de T&lmont et de Ditlonne, la eubstitutioa de Royan i Gériost. Il
retrace enfin l'histoire dea trauErormalioue océaaograpbiques de l'île de
Ré. — M. ^^AJIIT-Joo)l9 communique une étude sur le& roules romaine?
de Pampelune à Bordeaux et à travers les sables du littoral gascon. Il
insiste sur te l'ail que les empiétements de la mer sur le littoral gascon ne
soDt pas aussi intense», que certains le prétendent encore aujour-
d'bui. — M. Aug. CHAUviairÉ communique un mémoire intitulé
Recherches sur tes. formes originalts des noms de lùux en Touraine. Cette
étude est la suite et la deuxième partie d'un ouvrage présenté au
congrès de Paris en 1904 ; l'auteur passe eo revue tous les noroB géo-
graphiques ÎQtéreasants et f^ilués en Toaratne sur les plateaux en dehors
des cours d'eau au nord de la Loire. — M. l'abbô Ghaiixan raconte le
voyage de Marseille à Paris do Mgr de lîelsunce en 1730. C'est nu
exposé des dépenses faites au cours de ce voyage qui, commencé 1«>
S2 avril 1730, se termine le 16 mai 1730 à rarrivéeà Paris, — M. Joscpli
FousNiEà fait une communication sur le rot René géographe ; la • librai-
rie « du bon roi renfermait un certain oombre d'ouvrages iodsqvant an
goût marqué pour une science qu'il encourageait à sa manière
recevant les voyageurs abordant au port de Marseille. En échange d'ob-l
jets exotiques, il leur oOroit des présents de valeur dont l'indicatioa se"
retrouve dans les comptes conservés aux archives des Douches-du-
Rhône. — Les documents des archiva du Guipuscoa, relatifs à la colo»
nisation espagnole en Amérique, par M. Jules Hqïiaeat- — - M l'abti
François M.vbsan. Sur Quelques erreurs içiptinymiques de la cart/?
d'état-major, concernant la vallée d'Aure |Hautes-Pyrénées). — M. Léon
Plahcouard expose la situation^ les limites du pays de Chars, proclu'
Paris, ainsi que son histoire et les différentes traditions qui In cod-
ceraeut. — M. J. DùnAKosn a étudié et délimite les origines et l'éteû-
CanOllQDB ET MBLlOGIliPfflE.
<25
loe du Pagus Madriacénsis, ua des pagi de l'époque carolingienae; en
l'ippuyani sur les textes des eharies et diplàmes, il fixe les limites du
comlé lie Madria ainsi qu'il suit : à l'ouest, la rivière: de l'Eure depuis
Caitly jusqu'à Vitliers-lB-Morhiersî au nord, depuis Caiily jusqu'à la.
Seine, am environs de Gailtoo^ à Test, la Seine jusqu'à la peiiie rivière
de Vaucouleur», pois le cours de celle dernière jusqu'à la Queue-lea^
Yveline;, et au sud par unâ ligne droite partant de la Queue-les-Yve-
line« jusqu'à Yilliera-le-Morbiers, englobant le^ villages de Gambais,
CoQdé-sur'VeBgres, FaveruUes et une partie de la torêt d'Yveline, nom
ancien de la forêt de Bantbouillet. M. Déranger aborde ensuite l'bis-
lojre des comtes de Madria. — L'abbé J.-M, MEnNien parle des poms
de iieui de in Nièvr*^ terminés en y et qui remontent à den ^ntilices
gallo-romaines en iui, auxquels on ajouta le sufliie gaulois acox. 8ur
31 H communes de la Nièvre, 9? se iermineat eu y, et si un compte les
villages et les hameaux, oo arrive à un lolal de 55^),
Seetwn dts teitnefft économiques et soeiaies {président : M. E. Levas-
wur), — E. AitDHtsn et U. Quignon. Lef> baux k ferme à l'Hôtel -Dieu
près Beauvais, de 1517 à 1900. — Gabriel Fledry. Un essai de nouvel
jmpAl foncier dans une paroisse en J764 ; l'économieie Véron de For-
'bonnais et le cadastre. Forboanais «ateudait créer un impôt propor-
tionnel sur les propriétèB. — Alexandre NigolaI. La population en
Guyenne au xvtn' siècle; des causes qui ont dépeuplé celte provincs ei
provtiquè l'exode des campagnes vers les villes. — M. Pierre BovÉ fait
tiDO communication sur les postes, messageries et voitures jmhliques
en Lorrainu au xviii" siècle. — M. le D' H, CouLon a ensuite ta parole
pour exposer sua mémoire sur les statuts des anciens cbîrui^ens et
barbiers de Gambrai. — Communication est donnée du mdmoiro pré-
H>u\f: pnr M. Hti. Oarmev aur les premier? paquebots postaux entre le
Havre, New- York et les colonies françaises. 178G-1788. — M. Boissoi-
rHAHB communique un mémoire sur U Représentalion coloniale aux
États généraux et te mouvement électoral parmi les colons à Paris et à
Baint-Dotningue, août i788-avril 1789. — H. Paul MotiuH a dressé le
Ublrau des ventes des biens nationaux à Salon (Bouches-du-Flhâne) &
l'aide de» actes de vente conservés aux archives du département. —
{[JL Eugène Mouaor étudie la même question dans un village des envi'
ma tîe Caen, Boti, qui fut donné a l'abbaye de SaLnUÉUenne par
PGuillaume le Conquérant et par sa femme Matbilde. — M. Félix
MocntLoT lit un mémoire «ur la comparution individuelle des citoyens
du tiers état aux assemblées électoralet des paroisses pour les Ktati
ânéraux de )7S9. — M. âouctio.>4 lit un mémoire sur les f'rotMtâJita
département do l'Aiuue en l'an X. — M. V.-E. 'VEUctric coiDrou-
ique un mémoire Kur t4*s (Ibuvreti actciales du xvtti* siècle : leê fétêt
bonnes genu à Canon (Calvados) |t775-1765). — A propos de oe
mi'imoins, M. Pierre Bové rappelle qu'à la même époque on ne su con-
_ tentait [Hi«i, dans des fêtes de ce fçenre, de décerner des prix de vertu,
tais que, cho^e totéresminte j1 uutcr, CL'rtains pbilanlhropes et écono-
-I2n
caio?riQ(TË ET BisuoGJiiraiE.
mistes y décem&ieDt dee prix accoles. C'est ce qni se faisait DOtUD"
ment dans les Vosges. — M. Lb Gatn rappelle que Tabbé Eti6t<jchei,1
caré de firicquebec, iostitoa une fête semblable dans sa paroisse. Il
parut vers 1790 un livre iatjiulé i la FêU dei bonnss geru de Canon tt
Ut rosières de Bn'cqvfbec, — M, Gastoo Gauthieh retrace l'histoire de
r&ddeu collège de Never», depuis sa créatioa eu 1521 jusqu'à » trans-.^
formalioa en lycé« en 1660. — M, Louis DuvAt étudia de méoie l4
collège et séminaire de Dcmtfroot, fondé en 1683 par la Société de»]
missionnaires da Passais cl dirigé par les Ëudistes de 1729 juaqo'k I&
Révolution française. — M. Nicolas Haili-ant coinmonique qtitlqnes
documents manuscrits sur l'École eeutrale du département des VoagM.^
'^ M. Hector Qoionon étudie le Bureau d'agriculture & Beauvais, t7Sf«
1783. — M. Georges Mdsset communique une étude sur l'aorore du
commerce et de l'industrie dans la Saintonge et l'Aunis. Il ooofitate
qu'à l'époque néolithique, le commerce et Fiodustne avaient prît une
importance sérieuse dans la contrée saintongeoise, et que dei relations
commerciales, dues à son voisinage de la mer, s'étaient déjà créôes
avec les pay» lointains.
— Dans le discours qu'il prononça devant l'assemblée générale qui
clât, chaque année, le Congrès, M. Armand Bkette a traité la ques-
tion de la noblesse et des privilèges pécuniaires telle qu'elle se posa
aux élections de 1789 (tournai offlcùl, 22 avril 1906).
— Ld3S* faBCicQJe du DieUonnûife dti Anhquitis ^«C9u«« «( romaines
(Hachette, 19%} est surtout composé d'un grand nombre de courts
articles. Signalons cependant Patheii, Pairimonium principif. Paln»-
niu (Cb. Léckivai!h), Pénates [S. A. IIiliiI, Persona. dans le sens, 1* daj
masque de théâtre (0. Navarre), 2" de personnalité juridique (Ed. CuqU
Pkarus (Maurice Besncer)', Phonos, ou droit criminel de la 6r
(E. CA)t.LBMBn), /*/!>% OU tableau des tribus helléniqueB (Ch. Léchivaik),]
Ptcturs, traité sur la peinture antique (Paul Gibabd). Ce dernier e«C Iti
gros morceau de la livraison, un de ceux qui intéresseront le plut
grand nombre de lecteurs, en dehors des éruditâ de profession.
— Lei Grands récits de Vipûpie fhtnfaise, par Louis Roche, ancien
élève de l'École normale supérieure (Paris, Plon-Nourrit, 1905, 291 p.|.
— Il ne faut pas que les belles choses du passé soient réservées seulement
aux érndits, aux savants, aux historiens. C'est une idée excelleate,
très heureuse, qu'a eue M. L. Roche de donner au public et i la jeu-
nesse française, dans un livre qui se lit comme un recueil de nouvelles
dramatiques,, le meilleur de nos épopées françaises. On a beaucoupi
écrit sur nos vieilles épopées, mais cela est resté entre gens de la mai<l
son. La vérité, c'est que le public et la jeunesse de nos écoles ne con»
naissent guère que la chanson de Roland. Cependant d'autres < gestes i
fnrâit chantés dans de délicieuses légendes, qui méritent encore
aujourd'hui d'être lues. Du cycle du roi, qui célébrait les guerres^
natiooales, comme de ceux de Guillaume d'Orange, qui disait Im]
CBK01IQCE ET BiRLUKRlPtlje.
IST
des geas du midi coalre les BsrrasiiiE, et de celui de Doon de
aœ, qui rappelait la rivaiUlé des « baroas », M. L. Roche a. très
heureusement extrait^ dans ses abrégés, les plue poétique» et capti-
TanUie épopées. Oa respire, à lire ces récits, le parfum même de notre
vieille poésie épique. Ou pénètre d&as l'intimité de la \te féodale et
de ces mœurs rudes et briliaales que furent celles de nos aïeux. L'àme
de la vieille France féodale est là. C'est un tré&or du passé qu'on a
retrouvé, qui ne saurait plus être perdu, mais qu'il faut présenter &
loa«, aKn que tous le vienoeut admirer. E. de M.
— Une charte du cartulalre de l'abbaye de Vendôme (10-40) men-
tinone^dans une liste de biens donnés il l'abbaye, • medielatem quoque
DORtrae partis de censibus sepiarum per nniversutn pagum s&nclooj*
cuin t; faut-U traduire le mot en italiques par séchet ou \>ax oignons f
T<es deux opinions ont été soutenues, avec testes à l'appui, M. G. Mus*
iiXT estime qu'il s'agit ici de sèches et monire le trafic que Ton ûl aux
Jiiùcles derniert des os de sèche i^i de ia <■ sepia > sécrétée par ce poli-
SOQ [Sèehet ou oignons? La Rochelle, impr. Noël Teiier. 1906, 19 p.).
— M. G. Oupokt-Fbbhiee a dressé VÈtat des of/lders rnyaux de la
tfriéehauiift de Lyon (Hùi-ibiS) k l'aide de irès nombreux renseigne-
meots fournis fuir des pièces d'archives. Plusieurs de» notices îndivi-
d4iello« qu'il a établies importent a l'histoire générale {extrait du Bui-
ietin histùrique el phihlofftque, i^Ùb, 7D p.). Il est à désirer que cbaque
bailliage el aénécUauBsée soit l'objet d'un travail pareil ; nul n'est
mieux qualifié ni plus prêt pour l'entreprendre que M, Oopont-Ferrier.
— Le tome III de VlHstoire de ia marine fi-anfiaise, par M. Charles ob
La RonaàRB (Plon-Nourril, 1906, 612 p.), comprend toute la période
dMgaerrei d'Italie, de 1194 k imù.
— En même temps que le tome XXXII de $e» Mémoirtt {voit plu«
luot, p. 391). la Société de l'iiistoire de Paris a distribué le tome IIl
de* lettres de MarviUe, lieulenant giniral de police au tniniHre Maure'
pût, niï'ilkl, publiées d'après les originaux par M. Â. t>i: Boisuble
(GbacDpîbn, ll^Oâ. 287 p.|. Ce tome III et dernier conUent la lin du
lêxte. un appendice, où sont notés les ordonnanees, arrAta et sentences
de pohce rendus de janvier à mai 1747, 36 paget d'additions et oorrec-
tions et une table alphabétique des noms et des matières.
— M. P. UotssoHNAûË a fait tirer à part le très instructif article paru
dans la Hetswi df synlhist hintonquê sous le titre : /« Ètudei relatifs à
rhistoirt fconmni^ue de la Hévolulion française, n89-i80't (Paris, Cerf,
1906, in-8». 1158 p. Prix : 5 fr).
— Le célèbre helléniste d'Ansse de Vijloison n'alla que deux fois en
Pivvence «t y resta peu (son plus long séjour eut lieu en 1786-1787, au
retour de son voyage en Crèce), mais il fui en relations persoQoelUt et
•pi*(olaire« avec plusieurs émditt dt> c^tie province, i^ corrt^poa-
hduiee avec Pierre»AuguitUii Guys, marchand ot littérateur, avec 1«
42»
CBROTdQDt ET BIQt.lOGftiMltX.
b«ron de Sainl«-Crotx, avec Pauris de Bat nt'V inclut et son file, le
président Dee Noyers, a permis à M. Ji^bkt d'écrire uo de œs chapitres
d'histoire littéraire et de littértiture inlernatiotiale où it excelle. Celui-ci
intéresse tout partiTOliôrBuienV rbiBloire de rbelli»ai»iDe eu France,
Oa y voit aussi passer Oberlia, que Villuisua rMommâûda utilemeot
à ses coarrères de TÂcadémie de Marseille quand le rameux pédagogue '
alEacicn alla, en 177&, faire ujq voyage dans le midi [i' ftellénisU d'Ans»*
de Villoiion et la Prowncè. A. Picard, 1906, Priï : 50 fr.)-
LivHB» NouvEtin- — DounuBîfTS. — StatuU lynodaux du diooè&e de Nice,
par Mgr Beari Chapon, évftqut: àt Nice. Nice, inipr. Venire, 2Û6 p. — Cùlo^l
net Ârnoutd. M^maire hisUirique &ur la rille de Lille. Sa situation par rap-
port si In iTonUùre, sod utililé, 9on ancienneté, le nombre de &c* babilaols,
son commerce el iesi manufacture», t780< Lille, impr- Lefebyre-Ducracq, 17 pk j
(Bull, de la Soc. d études de la proT. de Cambrai). — Uénioires des inteadaat* j
Pinon, Lebret el de Bezodï sur le Béarn, la Basae-Navarre, le Laboonl et lai
Soûle. Pau, Ribaut (DuM. de la Soc. des sciences, lellrei e( arts de Pau). — I
Carlulaire des abbayes de Tutle et de Roc-Aïuadour, jmbl. par J.-B. Champâ
oal. Drive, impr. Roche, 736 p. (Bull, de U Soc, scient,, biil. et archéol. dtl
la Ccrrèze). — Journal inédit d'Arnaud d'AndiJIjr, 18^6, |Hibl. par S. et /. Bûl'
phen. CbAtapion, 51 p. (lire à 25 eiemplaireij.
BiBTOiBE GKNéRALB. — PieTTE BrUtou. Ilisloire du Iraratl et de» trar&tlleurft.
Delagrare, 533 p. — Ctavde Fnnek-Breniano. Vendus coujuie esclaTes. Bédls
notbenliques de l'ins^urreijlioji des oÊgres marrons sur ta (tivière rouge eu l'ait»
née 18S8. Dorn. 256 p. el 10 pi. Prix : 3 fr. 70. — Emile Salme. Gti^knme
Hajrnal, historien du Canada; étude critique. Ouitmoto, viii-90 p. — Desaal
et L'EiloUe. Orîgine<« dea armées rérolutionnaires el impériales, d'après lei
archives départeincntiiles de l'Ariége. Paris, impr. Denis, xii-lSS p. Prix :
2 &. 50. — A. Picard. Théodore de Bèxe, Ses idées sur le droit d'iosurrectîon
et Bon rdje peadaiil la première guerre de religion. Cabors, Irnpr. Coueilanl,
M p. — Guttave Arajt. Études sur la condilion juridique des prêtres A Rome.
Les Ve«talei et le fl^tnine de Jupiter. Larose, 5? p. — Id. Ëtude tur les lois
successorales de la Hévolutiua, depuis 1789 juMju'à la promnlgatioa du Code
civil. Larose, 47 p. (extrait de la Nouv. Aev. hiat. de droil).
Histoire localb, — Léon Ckarrirr. Jard; sa (géographie, son origine et ton
histoire, La Roche-sur-Ton, impr. ceatrale.de l*Ouest, 160 p. —Arthur ChrU-
lian. Études sur le Paris d'autrefois : les demeorcs royales aux portes de
Paris; les demeares royales, les demeures aristocratiques. Cbainpion, 221 el
219 p. — £«9. Hubert. Le BaS'-Berry. Histoire et arcbèologie du département
de l'Indre, T. I, fasc. 1 et 7. Picard el flii, — le R, P. Otkon de Parie.
L'Aquilaine séraphique. Notes bisloriqiies sur Tordre des Frères Uioeurs et ,
en parlitulier sur la province sérapbique d'Aquitaine. Tome lit. Vanve«||
impr, Lesnière, xiH<t6S p. — Viard et Galmiehe. Éludes sur la Kéfortne et
les guerres de religion en Bourgogae, 1'* série. Dijon, Damidot; Parts. Cham»
pioQ, 193 p. — Abbé Fave. Cbeminon sous le régime de la Terreur, 1793-1791,
Cbâlons-sur-Mame, impr. O'Toole, 115 p. — Dom Fr. Lartdrfav, L abbaye de
Saint-Maur de Glanfeuil, du x' au xiii* aJècEe : ses rclalious avec le Mont ^''•«sin.
Angers, Germain et Orassin, 8;i p. (extrait de la Revue de l'ADiou}. — Ourattd-
Auzias. L'époque de la Terreur 4 Roquemaure, Gard. Ploa et Nourrit, r.'8 p.
Prix : 4 fr. -- P. Paritol. Essai sur les procureurs au Parlement de itourgogne]
CHKORIQtlE RT RIBLIOr.RiPHir.
i-ÀM
el clurtM lie l'^bbAjrc àp Saînt-Étienné de DJjnn de ):UKI & 1:1^1. Uijnn. impr.
rjobtrd, viit-IT^ p. — C^ d* Soiml-M'tifç- Les émigrèa du ruiloii et des aaci«aK
\§fèaéê goaverneiiiRnla d'Ajiguumoig, Aunia el Sainlongc, t7'.lt-179.'{. Nïart,
iClouiat, '215 [I. (Metnoirc» de la Sd4-,. tit«l. el seienl. de^ Deui-S^Tres]. —
j ftgMiidt de Beaucaron, Soutenïrs aoecdollques el faisloriques d'anciennec
[CiiiilUe* cbanipefloiaeg et bonrguigaoo&e», lITt^lUUU. Pion el îNouirlL Prix :
' 7 fr. 50. — Maurk* GaudHltère. Contribulion à 1 histoire de l'i^lise de Louhanà,
S78rt789, d'après le» archives municipale» de U ville et les anciennes arcbivcs
■oUriale» de Loohâ&K. LoubAos, ttnpf, rooderne, viw214 p. ~ E. de Laurièn
[ AtDÎère-Mir-Vègrn et us aadenij Tief». Matners, Fleur;^ '-^ Llansin. .12^ p. —
Juttin df Pot. L'ér.lieTioage de l^aiot-Otner 1114-1790. Listes des membrea
qui l'ont r^nipai^, uvec rijii)loric|ue Af.s élecUuns écberinales. Saint-Oliwr,
itnpr. d'Ilomaal x-3^) \>. (Hémoires de la Soc des Aoliq. de la Korinle, p. TA).
— Abbé H. tiuurtier. Jlieti>iri< de l'église et de L'uncieii arciiidîcKèie de Sens.
Toiae I : Des urigine* à l'a» tVÎ2. Sens, Poulain-Rocher; Paris, A. Picard,
UX-475 p. — At)b^ L. Oarrtz. Ilîstuiru du premier inonaalere de la C[]n|;réi;a-
lion de Nuire-Dame établi à Cli&luiiB-sur-Marne, 1G13.|67'J. Tome 1 : t6U-
Vyië. Cbilons-aur-Marnc, Martin, xii-315 p. — LouU Lorgnier. Les cateui dans
loi Cdutuine» du nonl de l« France. Lafufte el Tenin, 138 p.
Belgique. — Le directeur de l'Institut hi&iariqa« belge, dom Un-
nicr riEBLiÊiie, a publié les Suppliques de Clément VI, 13i2-i3fi2, texlea
Pt ao&lyses (ChampioD, xxi:viii-9âT p.j. Ce volame rormo le lome I des
Analecla valicano-belgica.
AllamocDB. — Le T avril dernier, le D* Otto Udltscr eet mari à
l'Age de aoîi&ate-treize ans. Très veraé dans les sctaoces matht^ma-
tlqtiee et physiques, ea même temps gue dans les tlaudes de philologie
et d'bistoire des ingiitulions, il (ai une des prlucipales auturilcs en
Alleinagae pour la métrologie él rhistoire des malliéinauques dans
raoUqDJté, auxquelles il a consacré la plupart de ses nombreux articles
et mémoires 8oo (suivre principalf est Griechmhf und r/^mùche Mttro'
' iogU iBeriiu, lâ6-2, -2* edit., 1S82), à laquelle il faut joindre IHelr^iogi»
eorum tchpturum reiiquae (t. I et II; Leipzig. lâGi-H^ti^. Sur au autre
> domaiDe, Hullsch a consacré encore d'utiles recbercbes aux bistorieua
Igracs, ea particulier à Polybe, dunt il a donne une belle édition cri-
I tique (Berlin, 18&7 ; 2* édit., 18831. 11 était membre de L'Académie des
iciencês de Saxe.
— Le D' E. Betbb, professeur de philologie classique à Giessen,
Ta èti nommé au mâoie titre à Leipdg, en remplaoemeat de Kurt
Waschmulfa; le U' P. Wcnula^n», professeur k Kiel, a été nommé i
Breslau ; le CK W. Kkoi.l, de Greifswald, a été nommé h MiïDSter, en
Westphalie. Lo D' W. Gibtz, professeur ordinaire d'histoire à Tubingue,
et le L> WonTsauN, professeur a Stuttgart, ont été nommés membres
ordinaires de la Commission d'bistoire du Wurtemberg,
— Dans le aervice des archives ont été Dommét : MM. tlicbard
Kmprmo, & Coblence; Martin Mëyes, à Dasseldorf; R. Mabtuit, à
Brulau : Bruno EliR«ciiFe(.D, à Coblence.
— <K« Gvftie dir AnçtUachstn. Ucrausgegebea im Auftrage der
8«TtgDy>SUflung vun F. LiBSBaïuJUt. Zweiter Band, erste llsUte :
Âiù
CBSOXIOaE ET BIKMOGbirniË.
Wenerbuth (îlalle^-8., Max Niem«yer, V.m. Id-8*, toi-253 p.). — Le
nonveau fascicule de l'admirable édiiion des loi$ aDglo>»xonaes coa-
lient le lexique. M. Ltebermann y a réuni tous les mou des lextes
anglo-saxoiu, latins et français ; il les donno avec les flexions, la syn-
taxe, le sens ou tes différentâ sens attastéi par Ibs textes euz-mémeBj
auxquels ïl renvoie avec une impecc&ble précision. Ea ce sens, ce
lexique coultent tous len éléments d'une grammaire historique de la
langue nationale telle qu'on récrivait en Angleterre avant la conquête
normande; les romanistes même pourront le consulter utilement.
D'autre ptrt, c'e$t une table des matières qui rendra les plua grands
services à l'historien du droit et des iustitutioas. L'autre moitié du
volume comprendra le glossaire des termes juridiques, destioé à rem-
placer (et à faire oublier) le Gl^ssarium archaeotogicum de Scbnûd-
Les éclairciseements rempliront le tome lU et dernier. M. Liebermann
s'avance par un efl'ort dont rien, pas même uoe grave maladie d'yeux,
n'est venu jusqu'ici ralentir l'intensité, vers la fin de cette œuvre oioqu-
mentale, une de celles dont l'érudition allemande pourra le plus juste-
ment se glonûer. Cb. B.
— Karl Jacob, Biimarck und die Brwerbung Eitau-Lothrinffttu, i87Û'
i87i. Strasbourg, Haaten, 1905. 1 vol. in-S», VTii-cii.vm-56 p> Prix :
5 m. 50. — M. Jacob avait déjà consacré plusieurs volumes à rêtudç de
l'Alsace alors qu'elle dépendait du saint-empire; dans le présent Ua-
%'ail, il étudie les conditions dans lesquelles Strasbourg et Metz ont été
annexées au nouvel empire et quelle a été spécialement t'influence de
Bismarck sur cette acquisition. Il reprend i grands traits l'bistoire de
la déclaration de guerre et s'arrête k l'opinion, classique en Allemagne,
que le chancelier fédéral, sans désirer la guerre, la croyait îaé>'ilable,
et la fil éclater à son heure. Il développe ensuite les revendications
exprimées dès 1BI4 par le parti national pour reprendre Strasbourg à
la France, les vaines aspirations de 1840 et de 1S59;en 1848, Bismarck
parle de faire rentrer Strasbourg dans la terre allemande ; en 1859, il
est au contraire pour l'attente. Dès la proclamation de la guerre, en juil*
let 1870, l'opinion s'impose en Allemagne que l'Alsace doit reprendre
sa place dans l'empire qui va renaître, et une double erreur règne, qui
exerce son inQueace jusque sur M. Jacob : on parle du Reichsland
comme si Mulhouse, le Sandgau et Strasbourg avaient formé de tous
temps un btoc, arraché d'un seul coup à lAlLemagne; on affirme que
les Alsaciens sont restés fidèles à leur ancienne patrie pendant tout Ifi
xvirt* siècle, alors qu'un ministre prussien faisait cette constatation en
1709 : « il est Qotoire que les Alsaciens sont plus Français que les
Parisiens, a Dès le mois d'aoât 1S70, Bismarck parle de l'acquisition
de l'Alsace et de la Lorraine allemande comme d'une nécessité abso-
lue, et il n'admet de doute possible que pour Metz : certains trouvent
dangereuse l'annexion d'une ville toute française, les militaires estiment
iadiepeneable la prise d'une ciudelle qui commande la région; Bismarck
se rallie à leur opinion, non sans hésitation, csr en février 1671 il parle
encore de laisser Metz ii la France, m&ia pour affermir les défenses da
cSBoniQnt rr biii.iokiiiphtb.
431
nouvel empire k l'ouest et porter à son advereaire un coup qu'il croyait
4éci»ir. ï>s délibérations et négociftliom sool Tort bien exposées par
Bl. Jfecob, qui D mie ù pro6t toutes les pubttcatioQS parues eu AUe-
nugQê et m Fnnce, fors peal-élre les études de M. Gaorg KûaUel. —
L'4ImC0 m la Larraioe, avec Met£, reviennent à rAl)emafi:ne, et U
quettion ae pose de leur sori ; chaque parti a ^es idées, Bismarck
impose ta «ienae, qui est de faire des nouvellea acqulaitiouà uue • pro-
vince d'empire *. I<e livre de M. Jacob w lermino {»ar l'csposc des
débat* parlemeatairee à ce sujet. Porteineai documeulé. Inea corapoeé
et clairement écrit, dans l'esprit du parti natiunal allemand, c'est une
iTM utile contribution a la biograpliie du chancelier. — P. Mattek.
— Meyer's Grmtes KonviTiatiam-LeTikon. Sechite Auflage, Bd. XIIl.
Leiptig u. Wien^ Bibliograpbiscbes Institut, 1906. — Le volume va de
liyrik k Jfi'tl^ru'urirr. Les articles sur la marine et les choses mili-
klairM, d*un intérêt à la fois général et actuel, ont été fortement rema-
[oitavt mis an coarant. L'histoire du Maroc est poussée jusqu'à lou-
[vortore de ta coufércnce d'AJgésiras (16 janvier 190G); lea articles sur
Madagascar et la Macédoine oote&t les plus recenu arraogemeQts con-
cernant ces pays. L.e8 villes ont été étudiées avM: soia : Madras,
ladrid, Mitan, Manchester, Mannbeim, dont le plan est un si gr&od
['enaeignement, Metz^ avec la cart<> des champs de bataille en 1870, etc.
Qe s'étoanera pas si^ dans Ja nombreuse liâtç des Meyer, l'autaur
réo Usfktm et le BtUtoçraphùehes îmlitut ont une place d'honneur.
— Daas le même moment, rinatitut bibliographique a commeocé la
[itiémo édition du Xleinet KonvenatioHs-Uxikon. Elle oontieadra
'douie voltimee «u lieu de sii de ta prôcédeûte édition.
AutiHelift. — Le 9 avril est mort le I> Heinricb ScacrrEa, profea-
Mar de droit allemand et d'histoire do droit autriciiieD à rUmversité
allcinande de Prague; il avait cinquante-oeuf ans. SoQ oeuvre princi-
pale sur t'hisiotre du droit de la ville de Tienne est fort estimée.
— Le l> V. CzERMAK, praresseur d'histoire générale et d'histoire
autrichienne à Cracovie, a été nommé professeur d'histoire de Pologne
m remplacement du D' Shouka, qui a pris sa retraite. — Le I> H.
.KuBsonura a il« nommé directeur des archives à Vienne.
Beacrie. — Parmi lea deraières pablicaUoas historiques, il importe
[de signaler les suivantes :
i" Jules SESESTY^it, l«i Ug$nâ^ de la prit» et poutuivn du pojft
Imaçyar [À nwiyyar honfo^làiài monder]. I)uda|My«t, Praukiin. l'J(U>itHl&,
t vol., XX-S63, ttii-Tiifi p io-16. — » L'ouvragn e«i issu d'un concours
de la Société Kùfaludy. qui demandait un examen approfondi de ces
[ligandi'ii «I leur miae en mavre \vu les poitM. Ctftait donc i ta fois
nae qumtion historiquv al une question littéraire i résoudre. U. Bebea-
lyén (|ui, d<*paiii des années, s'occupe de ce problème au point de vue
d« l'histoirr, de i'rthaograpbie et da folk>tore. aous donne dans cas
dMS faloaM «s de» omiay le> pivs ÙDp««tuU qae ftoiatiogn*
fU* d* cw denian tfonp» cit prateitx. Ha reprâ 1* ijiwrtiuu ù «m»
▼m ikHiTffft fcpiit Tkîecry, Toldf «t Wosel, i «wir à U U^toil
kSHMqqe «ir Aitik K tes eomtaélet. ter soa aam^ «t m mon m
oa pnidiit vnûaeBi wtffv, «li fut j «oir moudp 4» iébfii d'aœ
<yByée dea andoif Ho^gioi» «fpoctêe pw auM d'Axie m Enope. —
omnie le erajtil ThiCRj M fwIfM» lôttaricoa M poitM uagjran, —
«a bira n «Ue légendA a été emimaiée par laa dnMÛqaeBn da
un* siècle à ItJcddeot puvr pranter que les Hoagrais, v>mb deana*
lUnU dcK Bbz», ivaienl droit à U oDoqnéle de leur pays. Atbk ea
vëritaUe araeaaJ de prea*ef tirèet de lliistoiiT, de U mjtholo|^ oob-
parée «t de retboo^iphia, M. Sebertjèu eiamiiie ckaque doutée de
eaue légaade «( amve à ee réMltat que 1» Bongrab, «a amvuu
m Biirop«, BM la oonaaimieal pw eneora. Ib eo prmot eoaeaiaauMc
•D HoagHa par l'iotemédiaîra de» peaplea ataerm : Slotèiwe, (««pidM,
déMa diai Avare*. La* rtfûtûA, en preBîen mèDouelt, Vota. di*e-
ioppée ai «Ql ajûQte au t Cjcle des Hoos > le « Cyde des Hagyan »,
c'eal^-dira iea bante laiu gneirien d'Âlmos «l d'Arp&d. De «s ehaïUa,
riao o'eat resié, mais dans les ceorrea dea chroinqtMfius, on en apw^
çoit, i InTen le texte latin, comme l'osaatare. M. Sdiestyéa proom,
par U même oecuioo, qae les mêmes tribos qui ont été Em intermé-
djairea du cbaitt éplqae ont commencé l'œune de la ooDTeraioD de;
Hagytn au caibolicUme. Ce D'étaient paa les fienoaÏDS, fflwnmff oo le
«rayait jadii, ni les prâtrea TéoilieiM, comme l'avait dit Georges Volf.
maù bien des Blovèoes et des Gêpides qoi fureot les premiers précep-
teurs des cooqQéraiiU; m s'est que ptu« tard que dea IlaUeàs «t
des Allemaada du sad ^ut arrivés à achever l'fiËnvre des premiers
missionnaircf. La langue de 1 ancieDoe lituigie, que JA. Melidi étudie
stainlfiiuuit avec tant de sagacité, le prouve é^lement. L'influence
germamque, des Nibeltingen notamment, pcat-el!e être niée cepeodani
pour ta formation de la légende haunique? Nous ne le croyons pas.
D'après te iravail de M. Heinrich sur Btseiburg, les recherches de
MM. Peu et Bleyer, une influence des peup[adee germaniques qui
habitoieDt la Hongrie depuis la mort d'AttUa est très probable.
Trois livres sur quatre de l'ouvrage de fil. Sehestyén s'oceupeDl de ta
paraaté dea Magyars avec les tribus ougrienne?, de leur migratian, de!
caste dea ménestrels, très estimée sous la d^'uastie arpadieoae, des
nlqueurs, notamment de l'Anonyme, à propos duquel l'auteur losiele snr
te sentiment monarchique et oligarchique qni anime ces chrr-
dont te pins ancien ^tait élève de l'Université de Paris. M i
aborde easuice chaque partie de la graode épopée ; parenté de^s Magyars
et des Uuns. Attila, Gsaba, les sept Magyars, Âlmos et Arpâd, les
invasions dee Magyars dans l'empire byzantin et en AUemagoe. Partout
il s'efforce de faire le départ de la légende et dn noyau hiBtorii|ue
et l&cha de jeter un peu de lamiëre sur la question si controverâée de;
Sicotes iSzékelyek). On a cm longtemps, d'après la légende, qu'ils
r.BRON!Q»K KT BIVUnCBiPB».
\n
èt&iftQt dea desceodanUi des Huns qui, après Iti guerre fratricide des
•afuits d'Atlila, Aladà.r et Cs^, s'étaient étAblîa en Transylvanie^ où
iIh avaient conservé certains privilèges. M. Selieïityén pt>D6e que les
âicules B4)Dt nue trilm kbazare dont une partie s'est jointe aui Magytra
avant la cunquéie, l'autre est restée en Uongriu et s'est soumiaé.
On les employait comme ^anliene de la frontière, non pas seulement
en Transylvanie, à la frontière orientale, mais aueai à la frontière occî'
(ieoule du pays. L'eiîsteoce de ces âicules occidentaux es; prouvée par
ce fatt que les débris des plu» anciens chants et coutume» de Noël sont
identiques dans let deux contrées. La découverte de ces cbants dans
certaines communie da district • d'au delà du Danube • cet également
dné à M. Sebestyén. 8oa ouvrage, a'il pèche quelquefois par des géné-
raliaalions trop tranchantes et un étalage trop grand de faits cthnogra-
pbitjues lU's peuples orienlanz, est un des plus savants, mais aussi un
des plus hardis des historiens magyars. La dernière partie, qui traite
de la mise en oeuvre des légendes de la conquête, depuis le xv siècle
jusqu'à nos jours, intéresse «urtoul les historiens de la littérature.
i" La Commission bistorique de l'Académie hongroise ii édité J 'ou-
vrir posthume de Joseph KtinvÛKi sur less^ Ciidteaux forU dn moyen
d(t« [A Sôs^kori vArak]. Budapest, 1905, xu-625 p, in-4*. — L'auteur
n'tUtH occupt; peudaiit vingt ans de ee^ recherches; il a parcouru tuut
I» pays, cxacninant les ruines et les châteaux existant encore, et a com-
posé un ouvrage qui manquait en Hongrie. Après sa mort, M. Gèxa
Nigy a mit le volume sous presse. Il est rédigé sous forme de lexique
et donne, après l'expljcatiun de chaque vocable ne rapportant à la con-
struction et aux dilTérentes parties des châteaux, les renvois biblio-
graphiques nécessaires; nous y trouvons souvent le nom de Viollel-le-
Duc. L'ensemble de l'ouvrage prouve que les chilteatix forts de la
Hongrie du moyen &ge étaient au molas égaux aux constructions
simiUires de l'Europe occidentale et que, tous certains rapporte, ils len
dèpuaaient même. La Liste des châteaux par oomitat (p. ?79-397) è«t
très retpectable; il y a des comttAtê qui en comptaient de quarante à
cinqtiante. Les illustrations, au nombre de G1G (p. 305-6'^5j. sont très
bien exteuiées.
3* L'éminent publiciste, M. Gustave BEKSics, vient de publier un
Urre tous le litre : t'Bmpin du mi Malhiai et l'Avenir de la Hongrk
[MAtffii Kiràly birodalma is MâgifarortMàg jSvâje]. Budapest, Franklin,
tW6, fin-256 p. in'8^. où il s'occupe on peu de l'histoire du moyen
e\ beaucoup des questions actuellement k Tordre du jour. L'idée
JlfMae du livre ei!t celle-ci : l'Europe a besoin d'un Ëtat danubien
paiaaaot; cet Ëtat ne peut être que la Hongria, i laquelle il faut donner
••• Limites naturelles, y incorporer au be«otD cerUines provinces, la
raadrc indépendante de l'Autriche pour qu'elle puisse augmenter en
ibre d'habitants et en riches^. Le premier qui ait ea une vue
ire do cette nécessité était le roi Mathiai Gorviit JU5M4901, etil l'a,
«a partie^ réalisée par ses conquétee; le deuxième était Bismarck, qnla
Rbv. attToa. XCI. 2* rase. Î6
^134
4:HR0?IIQl't; RT Rllll,im:HirtllK.
écril, dès 1861, au baron de SchieiniU : o Si j'éui» emttereur d'Au-
triche, j'irais immédiatemeQt h&biter Pest, j'endoBserats l'uaiforme de
hussard et ja parlerais ea magyar. J'engloberaiE^ dans la Iloogrie tout ce
qae )0 poumis y mettre. J^; dirais au pirlemonl hoagroi» qua le
premifT devoir de l'empereur d'Autriche est d'être roi de llongrie; que
les autres pays ne soDt que des associes, Ni la Bobdme ni l'Autriclie
Dé feraient défectioa pour cela. • Ueksics croit donc que ce n'est pas le
désastre de Mohàcs qui a ruioé le pays pottr plue de trois siècles, mais
lamaaTaise politique des empereurs d'Autriche. Le' pactn conclu pu
De&ii eu 18i>7 n'est, sf'Jon lut, que le premier pa.» vers l'affruicbisae-
ineat complet. Il y a des vues très justeii daus ce livre : aiaei tout ce
que M. Beksics dit du morcellement de la grande propriété, de l'èmi-
gratioQ en Amérique, de la croissance de la race magyare, est basé sur
une observation méthodique des faits sociaux. D serait plus difficile
d'accorder à l'auteur que la toi sur les nationalités, où l'esprit cooci-
Itaul, ma.is large et européen de Joseph Eotvùs se montre le mieux,
est à regretter. M. Reksics voudrait que l'on reprit une partie de ce
qu'on a donné en 186â. Hi les nationalités se plaignent de l'état actuel
qui, d'après; Tauteur magyar, a 'assure pas rhégèmonie de la race
magyare, qu'arriver&it-il si ou leur refusait l'usage de leur langue dans
les écolesï Qu'une Hongrie forte et unifiée soit une nécebeité politique,
personne ne te nie, rnais il n'est pas sur que ce soit une union pure-
ment personnelle qui donnera au pays cette force et cette unité ^
4* La famille Teleki, qui a donaè tant d'hommes politiques eid'Mfi'
vains illustrée au pays, s'est décidée à ouvrir ses riches arciûves qui se
trouvent à Maros-'Vâsàrhely et à les rendre accessibles aux recherches
historiques. De concert avec l'Académie, elle a confié la publication des
priucifjaux documents à la Société historique. Celle-ci édite d'abord la
CorrupOTvtant'e de Miekel Tettki [Tdski MihAtt/ itmUtés»]. Budapest,
Athenaeura, 1905-1906. Tome i : lfôfi-166U. xxiv-584 p. in-8*. Tome II ;
1661-1663. iv-664 p. in-8». Michel Teleki (leS'S-IRgO) est le vrai fon-
dateur de la famille; il a joué un rAle important dans l'histoire de li
Transylvanie. Dans sa jeunesse, il Rtail partisan de Georges II Ràkgc^i;
après la défaite de ce prince, il suivit la fortune de Jean Kemény et,
après la mort de celui-ci, il entra au service de Michel Apafy |I66<*
1690), qui lui accorda toute i& confiance. Telekt dirigea les athires de
la principauté dans des moments difficiles. La Cour de France soute-
nait alors les Mécontents, qui trou'vèrent «o Teleki d'abonl un chaud
partisan, puis un ennemi déclaré. C'est gr&ce à sa politique qxip U
Transylvanie renonça à la protection de la Porte ottomane et lit la paii
1. M. Deksics est mort subitement le 7 mai iwe, A Tige de cia(itttntA-neaf
aas. C'était un émiDeat journaliste auquel on doit quelques bonnes étndM,
notamment sur les Docirinatra hongraû, sur Stçlumond hi^mémj et te dua-
lumt, une Biitoité du rè^ne de FrançoU-Joteph k\ un vwlurne en frânçjii» :
la Qxtalion. rommtUM «t ta tvtUdet races n Orient. (P&rit, CtuiUlc). 18Uâ]-
•Yec l'Aotrichc La corrospondwice île cet homme A'ÊlM est énorme.
If. S«mD«l G^kOBLY qui, depuis trente ans, s'occupe d'études diploma-
tique*, l'a recueillie daoBlea différentes archives de IloDgrie, d'Autriche
«t de France. Quoiqu'elle doive occuptT douze volumet, il s'est vu
Curcé d*f faire un choix. Dans les deux premiers volume» qu'il vient
d'&Uter noua trouvon* 962 tetirefi, parmi lesquelles il faut sigoaUr les
nombnmses missives de Judith W(>ér. devenue, en 1G61, la famine do
T«l«ki. Elles naus montrent un ial«al epistol&ire assez rare on Hongrie.
V M. Ltmii SZÀDBCZK.V, proles&eur k l'Université de KolosvÂr, s'oc-
cape dan» tion volume : M Chronique sicule de Gsik [À aiki sukelt/
krànika], Budapest, Académie, 1905, t.'5ï ji. in-B», d'un document dont
l'authenticité est discutée depaia un siècle. C'est nu 17% qu'un avocat
et on paêteur de Maroe-VâsÂrfaely^ l'ont présenté à la Société trans^'l-
vaine, comme otant la copie d'un document rédigé en 1533, puis recopié
ea 1G95. Michel âzékely l'a édité, pour la première fois, en ISIS. Dp»
bistorions comme Charles Szabà et Alexius Jakab ont encore cru à sou
aalhcoUcite ; poètes et romanciers s'en sont inspirés; Szalay. pourtant,
l'a déclaré faux. M. Szàdeczky reprend tout te procès et arrive, aprôa
de loUfiuM recbdrches, aux résultats suivant? : 1* la Chronique n'a pas
été rédige en 1533 et les personnes qui ont signé la copie perdue de
tG9r> u'uDt jamais exisu>; '.'< on n'a [las composé la GhKiDJqae au châ-
teau de Mi^lchior Bàndur, car ni le château, ni le dit personnage n'ont
jamais existé; 3* la Chronique n'est pas une compilation dedocumeaU
forces et latins, car la famille Sàndor n'en a jamata possédé^ 4° la
|te de la famille Sàndor, qui se trouve dans la Chronique, date
11796. G^eet aussi TaDDée oii elle fut composée pour servir dans un
procès et pour prouver que le sieur Sàndor était un desceodanl dea
Arpâd ; &« le calice mentionné ûio» la Chronique, et qui aurait aervl «u
culte paien des Sicules, est une œuvre d'orfèvrerie du xvu* siècle, —
Dans l'Appendice, nous trouvons le texte latin, la iraducliou magyare
inédlu^ d'Aranlu avec de nombreuses note», la généalogie de la famille
idor et quelques letlrea qui se rapportent à la Chronique et au
ce.
La nnmprctsiott des OBuvr«t du comte Stianne Siiehtnjfi se ponr-
aciivement. Nous avons annoncé, l'anDée dernière \Bevtu histo-
rique, sepl.-oct.), le premier volume contonant Crédit et Lumièn. La
dauxlème, qui vient de paraître sous la direction de M. Colomaa 8dly,
nous apporte les trois écrits les plus importants du grand réformalear :
[Stade {Stadtum, IHIl^K le fmpie de l'Orient {Kelet nipe, 1841) et
td^unprogramtnepiUtique iPoUtikai progrsmm tùreééJuk. 1847)
[Gràf Siichenyi Mc&n munkài]. Tome II. Budapest, Académie, IMri.
ui-?(U)+xxvtri-277+ivtj*l40 p. iQ-8°. Lians le Stade qulasulvi de prés
lea deux premiers pamphlets, Szécbenyi eat plus syslémaliquc. U y
énomère, en doute articles, les réformes que la Diète devrait voler.
réformes qui se réromeat dans l'affraochissement do sol, dans l'égalité
devant t'impét et la loi, dans la suppression des monopoles, dans l'usa^i
491 CatOtlQSE £T tlBUOOIAPHlB.
èe Ift langue liongroise comme langue ofScielIp, dans l& publicité de*
débats Judiciaires- GrAfc aux Imis premierR pamphlets et & l'actiTitè de
Széchenyi^ un avenir meillsur commençait à poindre. Les Diètes qai K
sueceilêreQt judqct'en {840 furent nuUnt <te irtomphea poor ses idées.
— Le Peuple de iOrUnt est dirigé coDlre Louis Koseutb. Celui-ci avait
fondé, en 1341, le Peiti Hirlap, journal qui devait avoir une iaSueitce
décisive sur les évënemeats politiques. ^Eécbenyi, qai ne voulait rien
précipiter, voyait, avec angoisse, ses réformeiS menacées par le dépliai»
ueroent des forces démocratiques qu'il ne pouvait maîtriser. Il donne
libre carrière à ses craintes; il élève sa voix prophétique et, hait ans
avant la Rèvoluliua. aaauDce la catastrophe. A la politique de senti-
ment, il oppo»e la mestire et la tactique parlementaire; la politique
dirigée par le cœur devient lyrannique, eane pitié, érige tes autodafés
el la gaiUotme. Il faut de la réfleïion et des idées; le succèâ qui s'au*^
nonce si bien est à ce prix, le progrès doit être acquis par des mayeai
sûfs et noD en précipitant le pays vers la Révoluiiou. — Lea Fmçmenls
tfwn proçrammt politique sont une suite amère et mdaocoliqae du
Peuple de t'Orieni. Szècheayi, pour ta dernière fois, lutte contre Koasnth,
l'idole de la nation. Il le conjure de s'arrêter. TantiVt pathétiques, laniAt
satiriques, ces pages sont les plus fortes de son œuvre. Il voit venir la
Révolotioa et succombe suus ce coup. Bientèt $a raison s'obscurcit, et
lorsque le soulèvemeat, causé par la perfidie de lacamarillade Vienne,
éclata, il fallut le transporter dans une maison de retraite où il passa les
douze dernières années de sa vie. — Nous trouvons dans ce volume
quatre études qui servent d'iùlroductioas : celle de Jule^ Vistota, sut
l'histoire de la publication du Stade, raconte tes démêlés de Széehenyt
avec la censure; dans les trois autres, rêmineat économiste Jales
Kautz apprécie tes trois écrits de Szécbenyi et les place dans leur
milieu.
L'Académie dont Széchenyi est le fondateur n'édite pas seolement
ses œuvres; elle a créé, sur tlaitiative de M. Golomao Sstly, uo
Muite-Ssichenyi qui vleat d'être inauguré. A celte occasion, MM. Stilv
et Yiszota ont publié un catalogue (189 p, in-I6l qui dontie la liste det
<,î3't imprimée, des 3,802 manuscrits et lettres et des 756 objets d'sfi
qui coustituent actuellement ce musée installé dans le palais de l'Aca-
démie.
7* L'histoire du costume national intérease de plus en plus le pablic.
Deux publications de grand luxe viennent de se suivre k quelques
années de distance. M. Géza Nagy a publié, deraièrement, unu ■ His-
toire des costumes hongrois », avec de nombreuses illustrations du
peintre Michel Nemea. Ce livre est remarquable poor la recons*
titution de^ plus andens fflOQtun«Qls. Aujourd'hui, la Couxtuit-
sion archéologique de l'Académie édite l'ouvrage de Jean Sien-
DREY, intitulé : Le dêveloppemtnl historique du tmtutne > li
tnagyar viseUt tSrténeti f^lôd^st]. Budapest, Académie, l p,
ja>folio, avec six planches hors text« et 174 illoetratioDa dana le texte.
CBHoniQiic BT rtri.1(m:iupiiir. IS7
Le mérfle de fauteur est J'avoir recueilli [es monuments authentiques
"'t de les «voir discuté» avec une criliqup pénétrante. Ne rtmontanl pas
(IdmI haut d&D» le moyen âge <}uc M. Na^', il n'a pa$ rocounî k des
tiypoibéfies. 8od recueil, illustré avec le meilleur goût, fait coDaaiire
m monuments dont on n'a p&s encore parlé au point de vue du cos-
tume. Il commence par le xm» siêtié, mais il n'offre de riches maté-
rum qu'4 partir du ivt» siècle, lorsque les guerres cunlri» les Turai
avaient attiré des artiste» de tous le» pays en Hongrie pour y étudier le
costume des belligérants ^Aman, Zyndt, Sibmaclier, Le Pautre,
Caroolio, etc.). Les Magyars, comme race orientale, ont longtemps
cooservé leur ancien costame et, lorsque, sous Louis le Grand (1342-
138?), ils se renoontréreul pour la première fois avec tes Turca, — en
Bulgarie, — on était frappé de l'identité, du costume et dei armes.
Bnfi0r« au xvt< siècle, nn chroniqueur constate que dans toute la cbré-
Uenté c'ect le costume des Magyars qui ressemble le plus à celui des
Turcs. M. Szendrey a tiré de nombreux documents des manuscrits k
ramialure» dont quelques-Dne sont conservés i Paris ( BibUot-bèque
OBtloiiate, ArRenaL, 8orIjo{ine), F'armI le^ illn^tratious en couleur, nous
«ifnaloDS le tableau qui feprésente l'ambassade navoyée par Matbiaa
Corrin nu tzar [van Vassilievitcb CI à Moscou {tll^^) et le monument
fanër&ire de Eteme Job Zmesskal de 1600.
ê" Las études sur l'histoire de l'art sont de date relativement récente
en Hongrie. Grâce aux efforts des derniers minislres de l'Instruction
publique, les arts y ont pris un développement considérable. A In suite
de ce monvement, plusieurs écrivains fie sont adonnés & Tbistoire do
ta peinture et ont déjà publié des ouvrages qui méritent d'être Bignalés.
Le chef du • bureau des arts » «u mioistère, M. Alesim Lippich, a
entrepris la publication d'une série de moDOgrapbies {Mûvfueti kiinyv-
tàr\ m nous relevons, à câté des études sur Léonard de Vinci, sur
DojMtollo, sur Raphaël, sur Micbel-Ange, mr les peintres de Barbiiou,
]« livra remarquable de M. Ldsàr sur l'artiste hongrois Laditulan de
kl. livre traduit en français (Librairie de l'Art ancien et moderne,
1904), les volâmes de M. Malonyay sur Mednyànfisky et sur les
• Jeuoe« B. Les deux publications de M. Térey : i Les chefs-d 'couvre do
la peinture > et le« • Peintres modernes », la grande t Histoire dea
arts • dirigée par M Beothy prouvent égalemenl l'essor do ces étudn.
La maison Pr&oklîn a dernii^renieni installé deit atuliers pour la npto-
doctioa des tableaux en couli>ur,et le premier grand ouvnigR qui on ait
sorti est Cftui de M. Déiddèrt! Maujuvay : lei Pionniert d* ta peinture
honçraite [A maijyar képiràs u({oro{|. Budapest, Franklin, 1905, 130 p.
gr. iu-fol., avec 49 pi. et 4 rac-simités, En parcouruot les dii biogra-
phies, on voit avec quelles difficultés les premiers peintres bungroU
avalent il lutter. Aux ivii* et xvni* siècles, il faut qu'ils travaillent k
rangrr pour vivre, car la situation politique et sociale de leur pays
trop triitte pour lâvuriser les arts. Tel Jean Kupetzky ftÙGT-1740)^
eicpllcnt portraltictR qtti le formai Rome sous la protection dtl peintre
i9fi
CHBONtQVi: ET BriLtOOaiPitE.
Baisse Mathias Pûstlî^ s'établit h Vienae oii la cour le favorisa, mais dat
finaleiiisat ae réfugier i Nuremberg. François II Râlcocsy avait do goûi
pour les arts. C'est lai qui protégea Adam Miloyoliy <l673-n57), le
secODtl petnlre hongroiB, qui fit le portrait célèbre rju prince. Mai»,
après la défaite de RÂkOC!;y. Mânyoky a^ trouva remploi de son art
qu'à k cnur d^Aaguste, roi de Pologne. Et f>ocore, aa xiz* siècle, jusque
v«rs IR^O, quel était le sort des artistes ma^ars? Formés à l'oranger,
car la Hoagrie n'avait pas d'école de beaux-arts, les uns restent tonte
leur vie loin de leur pays natal et perdent ainsi le caractère national;
ceux qui reviennent restent stationnaires et luttent avec mille difficul-
tés. M. Matonyay nous montre la vérité de celte obEer^'atioD par la bio-
graphie et la caractériBliqoe de Marko (1790-1860), qui a vécu en Italie,
Brocky (1807-i855), qui a. vécu en Aqgleterre, BaraMs (1810-1896), qui,
pendant cinquante ans, a peint toutes les illustrations du rnoode poli-
tique et littéraire de Budapest, Ligeti (1823-1 S69), le grand payga^ste,
Thân 11828-1899), le portraitiste, Liezen-Mayer (lB38-i898), qui a vécu
& Munich, oà il devint professeur à l'Académie, Mész^ily (1844-1887), le
Corot hongrois, et Ënalement Munkâcsy (1844-1900), dont la renommée
était européenne. Son Yolume, magnifiquement illustré et imprimé av9C
na luxe rare en Hongrie, se lit agréablement, — M. Malonyay n'est pas
seulement un critique d'art, il est aus^i un conteur de grand mérite, at
fait honneur aux nouveaux ateliers do la maison Franklin.
9" Les mémoires sont rares dans la littôxature hongroise contempo-
raine. Il n'en était pas toujours ainsi. Au xvii< siècle, plusieurs princes
et grands seigneurs transylvains ont eu soin de rédiger leur « Journal >
et, si nous connaissons si bien la vie sociale de la Transylvanie pendaiii
ce siècle, c'est grâce à ces mémoires et à ces autobiographies. Au
XIX* siècle, les hommes politiques sont devenus plus discrets; pourtani
quel intérêt auraient pour nous les cooSdeaces d'un Deûk ou d'un
Andràssy! Même parmi les écrivains, il y en a très peu qui aitnem à
se livrer. Dernièrement, ua savant qui fut un voyageur intrépide,
M. Arminius VjIkbèby, s'est décidé à publier se» souvenirs sous le titre :
Mes luttes [Kùxdelmeim], Budapest, Franklin, 1905, iQ-6% vu 016 p,,
avec 1? il!.'. Ce livre nous offre d'abord une contribution intéressante
au développement intellectuel d'un des savants qui font le plus d'hoa-
neur à la Hongrie, puis un tableau tr^s pittoresque de la vie socislr
magyare avant le dualisme. Vâmbéry, — nom magyarîsé de Wam*
berger, — naquit dans le comitat de Pozsony (Preebour^J de parent-";
juifs très pauvres. Enfant çhétif et boiteux, il eut à. supporter des
misères inouïes dans sa jeûnasse; mats, doué d'une etiergio rare, il a
lutté contre vent et marée pour pouvoir suivre pendant quelques
années les cours du lycée. Forcé de quitter l'école 4 Tâge de dix-sept
ans, il se fait autodidacte, appreod avec un talent extraordinaire iw
t. Ces jnéiDoireE ont paru égalemenl en angUig : The itoiy ofm^ tlruççiUf.
Londres, Fi&ber Un\vin, i vol. L'édrlian hangroite osl plu» complète.
GBKO^tQI'E El BFliLlOGatPBIC.
4:t!i
prineipate» l&Dguas de l'Europe, f^agoe uiisèrtblâmâot s;i via comme
prncqileur, ualdl dana la capitale, taniAt dan» l«» vtllag«<a. Poussé par
Lit) instinct oliscur à h recherche des traces dtê anc&tras magyars en
A»tc% comme îe lit avant lui Alexaodrf» Krtrôiiî Csoma, il part d'abord
pour Consiantinoplc | tâD7|. Là, il prend le nom de Rcsid Eft^iidi, devient
précepteur ch^z de hauts employas turcs, donae des leçons à l'ambaB-
adeur de Praacc.Tbouvenel, ot sfi familiarisa avec les langues turque,
> et persane à un t«l degré qu'on np pouvait piuii le distinguer des
idigtasa. Aiûre il se dégaiee en derviche et entreprend ce voyage dans
)e Khiva et le Ekikliara, qui a rendu son nom illuRlre dans toute l'Ea-
rupe. Kevenu à l'est {I8G4), il ne trouva ni dans ta société ni dans
rAcad^niie l'acciieil qu'il espérail. Il »e rend donc à Londres st Tait
i|uclf|ucs conférences à la Société de géographie. Le$ grands journaux
Al le( revues retAntiesent de son Aloge, on l'engage & taire des tournées
en Anglelern>. Partout il est reçu â bras ouverts comme un des cham-
pions \Mi. plus ariieuiB de la politique anglaise en Asie centrale. Ses
nombreuses publication» sur les régions parcourues au péril de m vie,
sur la lutte future <!e l'Angleterre et de la Russie font autoriuV, Sa
patrie aussi, ifuoiqu'absorbée par les luttes politiques contre l'Auiriche,
commence k l'iionurer. Cependant, pour avoir un emploi dans l'énKet-
gnement supérieur, il wi forcé de se convertir. Le « faux ilervicbe i,
ifui loojourB fut un atbèe, ^e fait protestant^ ce qui ne plut guère nn
elerf(i!, alorit tout-paisNtnt dans le pays. L'em^tercur le nomma malgré
cela • maitTf de langur» orientales > à l'Université de Pest, avdc un
jtemeul de I.OOO florins (3,100 fr.). 11 déploie alors une actîvitt* que
|'Euro{M> littéraire connaît, car il publia ses ouvrages en français, t>ii
anglais, en nllemaDd et en hongrois. Sas Souvenir; nous «lonnent le
récit bumorifiuqut' de sea luttes et l'biHtoilre de ses travaux. Avec une
grande francbiae, M. Vambéry avoue qu'il n'a jamais voulu ae coiiliner
tiQiqucmeut dans l'élude des langues urientales; les langues ne lui ser-
vaient que pour conoaiire la politique, l'ethnographie, la giHigrapbie ni
la vie sorjalo des MuBulmanK. C'est ce que les avants de niélier ne lui
ont pa» pardonnn. Il ea(, malgré tout, membnr des principales i^ciétes
savantes de rEurogw et a une autorité incontestée pour la langue turque.
.\ tn t)n de ces Souvenirs, nous irouvons que3qui>s aperçus sur la reli-
gion, sur la nationalité et sur la société qui montrent eu Vàmbery un
vrai Européen, affranchi des préjugés, aimant la liberté pour tons, sana
diiiinrtiuD de race ni de religion.
) Lus Luttes I se lisent comme un roman inléres«anl. Tout le monde
remerciera le vaillant septuagénaire de nous avoir révélé le secret de
•rs années df jeunesse 1*1 de si!» voyages. C'est avec une satisfaction
toute particulière qu'il parte de t'estimv dans laquelii^ l'ont toujours tenu
la maison royale d'AnglnU>rre, In sultan Abdul-Haniid, le cliah (Ii<
I'tki' el, en généml, te monde musulman avec lequel il est resté cous*
umitteot en contact, grice & sa correepondance avec l'élile Inlellec-
tufltn.
uo
CIIAHIQVK ET tlBUCH^IliFHIE.
— Nous a^ofts reçu les brochure» Buivantes : i» L. Thallôczy ; Vne
ambaotadi- de Mantoue ù Bude {Manti»\ii kôvetjàrAs liudân Budapest,
Académie, in-8^, IH p.| pablie H commente Les cinq rajipurts cjuc
Paul lie Armanini», ambassadeur de Fraoçoie Goosagne de Maaioue, a
adressés en i'i% de Budi; à loa souTeraia. Ces rapports sodI ea tatin
ot dontK^nt des détaiU intéresBaiits sur le n^a» du roi Sigismond;
2* L. TiSAtxâcsY : Étudét sur les origina du banal de Botnie {Tanulmà-
nyoA a bosnyàk bàmàg kesdetérOI. Budapest, Académie, 69 p., avec uue
carte) publie et commente douze documents slaves qui se trouveai
d4Qe lee archives des BatihyÂay à KUrmead. Lee doeumeou slave»
eOBeerpaot l'histoire de Hongrie ne soDt pas encore snfSsammeat étu-
diés. L'auteur se propoise de combler ceito lacune. Los documenta
publiés Intéressent surtout la famille Kotroman; 3*>I. Acsâdy : Uûloirt
de$ contribuliatii en Hongrie, de 1598-1604 {A tiiayyar adàsàt tùrtiiule,
1598-i6M-l>en. Budapest, Académie, mS', 124 p.); enite des étudef
que l'auleur publie depuis dix-buîl atu et qui ont éclairé d'un jour
Douveau cette questioQ économique d importante pour te premier siècle
du rèf ne des Habsbourg. Les matériaux soûl puises, en grande p&rtie,
dans des documents inédits. I. KostT.
Grande-Bretagne. — M. Henry Godoh vient de mourir, le 15 mai.
h r&gfi de quatre-vingt-quatre ans. C'était un des généalogistee les plus
scrupuleux de notre époque. On lui doit aussi d'iaiéresaanis Documinls
nlaling to the campaing o/" king Edward 1 in Seottand in 1298 et un
utile itinéraire de ce même roi : Uinerary ofkinç Edward l IhrouQhoui
hit reign.
— M, Michael Davitt, le célèbre agitateur irlandais, décédé le Si mai
à l'â^e de soixante ans, laisse deux ouvragea où il a raconté quelques-
uns des épisodes les plus émouvants de ea vie : Leavei from a prison
diary (1886) et Life and progress in Àustratia (1898).
— Nous lisons dans l'Aiktnjntm |3S avril |9Û6) : • MM. GtiBMPBl.1. et
HvuT sont rentrés en Augleterre après avoir terminé leur cioquiènie
campagne de fouilles àOxyrhyncus; ils y ont découvert de nouveaux
papyrus dont certains présenteront un intérêt exceptionnel. Dès qu'ils
seront arrivés en Angleterre, on en donnera un inventaire détaillé t
— Dans sa leçon d'ouverture, M. Ecerton, professeur d'histoire coJo-
niale à l'Université d'Oxford (fondation Beit), a exposé d'une façon
vive et intéressante, mais un peu trop académique peut-être, trop peu
précise, les raisons, d'ailleurs aussi fortes que nombreuses, qui justifient
la création de cette chaire \Tlie Ciaims of the study of colonial histûry
upon Uw attention of tfie (Iniversity of Oxford. Oxford, at tlie (^larendou
Press, Itiûfi, 32 p.). Il est intéressant de comparer celle leeoa avec celle
de M. Cultru, que nous avons sigaaléc plus haut Ip. 213}. Cette com-
paraison ue fera pas ressortir seulement une tournure d'esprit di^^-
rente cbei; les deux professeurs, mais deux méthodes dÉlTérentes. I,a
méthode française parait plut^ âpproiiriéd aa haut eQ«eigaemeni. Mais
CBKOTIQDe R7 siiLiocurRrc.
tu
i] raut voir les geos à ('(euvrp, — Or. voici précisément un mailro exp»'-
riincnté, M. Toor, proteswurà l'UnivcrBÏUi de Manchefter, iiuî rcpreml
l« question de l'enseigoenteatUe l'histoire dann les Univorsilés stif^lnisM
{Schooli of histary; extrait de la Univenity Rtview, raara 1906, Lûndres,
Shcrnitt et Rugiiee, 26 p.|. Tl coaclut, avec M. Fîrth, qu'il y a Heu d'or*
giari^er cet onsoignemeol de manière à ce que l'étudiiiot emporte àa
l'Université autre cbos« qu'une masse de faits plus ou moins bien con-
MTVéa dans là mémoire, à stvotr une tnéthode de travail ei des ci>n-
> BtilMacee pratiques qui le mettront à même de Iravailler k son taur
stnt perte d'efforts ni de temps.
>- Nous avons r^.n la 1" livraison d^une revue de théologie catho-
lique \Th« Imh theoloffical Quarteriy. Dublin, Gill et Gis), publiée soaa
la direction de professeurs «u collège de Saint-Patrick, Mayumilh. A
noter dans ce numéro ijanvier il+06| un article da M. James Mac Caf-
raav «nr les relations entre Fiome et l'Irlande avant saint Patrick, où
les théories de Zimmer sur la philologie irlandaise et les enseignements
qu'on en peut tirer pour l'élude de la diffusion du cbrietiaoiBaie aoat
fortement discutées:; l'auteur uie égalemeol que Zimmer ait raison
d'identifier Palkdius et Patricia^.
— La • Cour des pieds-poudreux • est un tribunal il peu près inconnu -,
on y jugeait sommairement les causes des march&Qds qui se rend aient
aux foirea et aiarcbés. M. Charles Gaoss nout eu montre l'origine, l'or-
gatiisaliou et la procédure. Cette procédure appartenait aii droit com-
^aaerci&l tel qu'il était atJmiDistré à peu près partout en Europe; elle
une réelle iullucnce sur la Tormation de la < Lex mcrcato*
'ria •■ Elle vaut doQC la pcîue d'être étudiée dauit le détail. Il faut espé-
rer, avec M. (îro«s, que dsi; recherches dans les archives lueaJes noua
.la feront encore mieui connaître iTh« court of piepowder ; extrait de
lHuaritri^ Journal of Keonomia, t. XX, fèvr. 1(I06|.
— L'abbe GuùuiT a donné une nouvelle édition (la G*) de son livre
ti<«n connu : //«try *7// and tKe tnstUh monoJtenCw (Londres, George
Dell fft tils, rJOti, x\-m p. Pris : 8 sh. h d.| L'ouvrage^ quant au
ifood, n'a pas subi de changement notubln. Dans la préface, l'auteur
parait faire une brève et discrète allusion aux critiques présentAee par
M. CoulloD et que nous avons signalées plus haut (p, W)); il estime
d'ailleurs qu'un examen complet et scrupuleux des procèe- verbaux de«
Visites épi Bcopal es ne saurait ébranler la tiolldité de ua coaclusioni;
pui«, passant sur un terrain [>lu8 solide, il expose brièvement lea rai-
[«uns iju) infirment la valeur deti léniuigoage» recueilliB par les eoqiaé-
d« Henri VIII H d<t son ministre, Thomas Grom-well, La tup>
loQ des mona^lAres anglais a «lé un coup d'étal politique, préparé
atoc un art prrfido et exécuté avec une brutalité dont l'blstotre utfr«
l^peu d'axemplra.
— W. B. Piina, qui moanil le 30 joitlM 1891 à l'Ige de ciaquaote-
àaq ini, était un pbiloioptie nourri d« Platoa et de Marc-Aurète, i
Ui
CRIOTIIQrK RT lll«LIOf.KiP*lt.
la foiB eathousiwle «t ««epUqae, ud eathéticieQ de l'éeole de RtukiiL,
épris de la bntité claseiqae, nais conaidéraut la beauté comiitt Que doi
plut hautea «xpresMons de la vie religieose et morale, on fraad écri-
vain qui a su donner & U ptote auglaite ud charme poétiqae qa'oa d«_
coanai«sail pa« «ucore. Sa bioi^mphié «t t'an&ljfM de tes œavtM
A. C. BKnaoN {Watur-lloratiiû PaUr. Macmillaii, à«ri« dea i EagHiKl
men oî \eUen *) soat snterMaantes surtout &o point de mt lîtténJre;
|«iii chapitres iur les aimées paaiées par Pater à Oxford ei sur aoD i
gnemeat pourront iastmlre ansai \ee hlstorirna.
— Le tome IX de la Cambrià^t nuiàern ht-itory egt consacré à Nap
léoo; il embrasse l'histoire de l'Europe depuis la création da
jusqu'à la chute de l'Empire et i Saiotê-Helèoe, Le» chapitret qui
composent sont les suivants : i, le Cunsulat, 1799-1S04 ^orguiisatiai
administrative et aociaie, histoire iuiérïeure), par Georges PausbtJ
prafenettr à l'Université de Naucy ; ii, la Neutralité armée, l'* sectio
(Im pniMances de U Baltique, 17801801), par T. A. WiU.K:sB; 2* kc'^
lion (opérations navales, 1SOO-I80!|, par U. W. WtLdoii; ni, t« Psa-
dcation de l'Europe, 1799-180*.*, par Antoine GtiLLAMD, professeur d'his-
toire an Polyibe«bûicuro de Zuricb . iv, la France et »ee tributaires,
1801-l8fla, par le même; v, la France sous l'Empire, 18(i4-t814 fconBlv
lutiuu, iidministralioa, muuvemenl iolcllectuel, les partis et les cou
plots], par George* pAHieEr; vi, lee Godes, par H. Pisbxr; vu, les
Concordats, par L. G. Wigkbam-Lhgg ; vm, la Oominatioa des mers,
1S03-1S!5, par H. W. Wn-soii; a. et s, la Troisième coalition, par
la colonel Ë. M. Llotd; xi, l'Empire napoléonien i son apogée, I80T-
1809, par i. HoUand Rosk; xii, la guerre de 1809, par Au(^8t Keim,
major gé&érai en retraite de l'ârmee allèmaude; xui, le Bysti
cootinental, 1809-1814, par J. Hoiland Eloss; xiv, les DépendaDce»^
françaisas et la Suisse, par B. PisHBit et Ani, Gitilland; xv, la Goerre
d'Espagne, lB08.1iSl4. par C. 'W. Okan; xvi, la Russie sont
Alexandre I"" et l'invasion de 1813, par Eagène Stscbbpkjn, proreaseo
à l'Université d'Odessa; xvii, la Guerre de la Délivrance, 1SI3-1SH,
par Jol. von pFLtaK-llABTTuiro, ancien professeur d'histoire à l'Uni-
versité de Bàle; xvm, la Première restauration^ 1814-1815, par
H. FisHEit; III, lo Congrès de Vienne; 1 : 18U-18f5, par A. W. 'Wânn;
XX, les Cent-Jours, par Cb. Ouan; xii, le Congrès de Viecae, U :
1815, par A. W, Wa-bï»; iïii, la Gr&ade-Bretagtid et l'Irlande, IT92
18Û5, par G, P. Gooch; xxiii, l'Empire britannique, 1783-1 8t5; Inde
et Ceylan, par H. W, Hottoî*; le* Colonies, par H, E. Ecerton; xiiv,
Sainte-Hélène, par H. FienBa. — La bibliographie, qui est rejetm en
bloc à la fin du volume, sera très appréciée dés travailleurs; nous
signalerons en particulier une note de M. Charles S ur le
sources manuscrites pour Thiitoire du Consulat et iJ' o
existent dans les dépàts publics de Paris et de nombreuseï ludicalioi
sur les sources manuscrites conservées dans lee archives et blblio>1
tbèques anglaises. Cela sudiraît à prouver que, si VHûtoirt mod^nir
CRIOlflQPK KT llllll.(tir.HirHII. 441^
R»l une (Bovrd d« rQJgarigaUoo, elle a èir ciécutec nou par de sbnplM
compilatâur*, OuUs pftr des gens du métier qui ani d&s chus«6 nouvelle»
i nous apprendre.
Quand Kura Soi de partutre VHistsnre modems, l6s uTodici de 1' • Uoi-
vertùy press * de Cambridge se proposant de publier, sur lo niâaie
modèle, d&Qs le même format el en huit volumes^ une Ilistoire du
moyeo Age. Le plan d« cette Cambridge médiéval history a été tracé par
M. J. B. Bvry; Tentreprite sera dirigée par le profeBseur II. M
GwATan, mis» Mary Batksow et M. G. T. IjApsley.
t^tats-nnia. — Sous ta direction de M, A. Prealiss Clark GairriH,
bîbtingraptie en clief de la • Library of Congres» • à Wa6liiogton,àét6
drp«'froc la liste des Cartulalres français et belges récemmeot eotrét l
ceUe bibliothèque {LUt of CûrlaUtriei, prineipaliy frtnch, rectnUy adâôd
to ifu! Library of Congrtss, with somt earlicr aeeessititu. Washington,
Goveroement printlng office, 1905).
— G. MûND4JNi, te Origini degli stati llniti d'âtAerica. Milan, Uœpli,
1904, 10^16. ivt-438 p. (Colle&ione Htorica VilLari.) — Cette his-
toire fait partie d'une collection (]u« l'iatciligent éditeur historique rjo
Milan, flutpli, publk depuis 1901 i l'uiriige du public cultivé italien.
Lee premiers volumes cUtietit cunMcrés k l'Italie et à la Pranee. Céltii-cî
OM destiné à prr«enter àouk uup futnu^ rapidr^ rhistoire de ta formation
d4 U imUoh américaine depuii la fuudation des colonies jusqu'à k
eré«ti(m de l'État fèdi^ral. L'auteur a mis A la portée de son public,
dans an cadre bien divisé, les principaux riits exposés dans les grandes
hifloires atnéricaines d'usage courant, — Q, Bancroft, Higginson,
Wiosor, — et quelques indications générales snr le caractère américain
tirées de Bryce et de Boulmy. Gb. SeiaNOao».
— T/w dfcenniai publt^tioru of the Univertiiy of Chicago, t* «ôrie,
vol. Vil, 8. r. BsAKKiratDai:, Z^jri' tender. A ttudy in Bnglith and Amt-
riean marutary hùtory. Chicago, Univ. press, 1903, in-8», xvu>(BI p.
— Ce travail, commencé dans le sâmioaire d'économie poUtique de
U. Laughiin, eet Pceuvre d'un débutant qui a {ail de fortes éiudrs cl à
qui son père a donné l'exemple. C'est une <^tude blilorique sur l'origini'
du cours forcé eu Angleterre et son évolutiou ou Amérique.
L'autear remonte (on peu haut pcut-Atre) jusqu'au m* «iëcte pour
étudier ie droit royd île monnayage et en comparer le principe à celai
que la Gonslitutiun a établi aux États-Unis. Les titérations de mon-
naies auxquelles le roi eut rectmrs depui» jr- xm* siède pour se procurer
un revenu avaient introduit en Angleterre l'babitade de voir la gouver»
nemeni fixer la valeur du numéraire.
Lm colons anglais en Amérique, toujonrt A court de numéraire et
[•mpfrchrat par la métropole de frapper eus>mômea une monnaie (Maa'
iMchusntts l'euaya en IK&lf, remplacèrent l'argent par certains produits
^«omme le tabac ou par dea bllleta. Lu atsembldes prétendirent Ipur
donner le coart forcé, ce qui amena des ouotlita pendant le xvni* siècle
441 ^nSo'trQt'K BT HIftLIOCBAPflli:.
«t uno toi du parlement pour rcsireiadre l« cours forcn à l'or ot
l'argeol
La guerre de l'Indépendanct^ laissa auico]onie« la facilité d'emploj
le papiâr-œoQoaie «I «IIëb en usèrent largemeDi. Cette eipérieoce laisat^
île si niâuvaia gouvenlrs que les âaleurs de la CoDstituiioi] fédérale,
après un débat daos la GoaveQtïon de il fil, refufiérent de reconiutilre
expreasémeal au CoDgrès le pouvoir démettre da papter-moDuaie i
çùan (oreé, saaa poartaul vouloir le lui iaterdire; ce pouvoir fut retifé
aux Étau.
Etopuis la créatioo df l'fttat Fédéral, l'accroissemeot des pouvoirs du
gouTememeat fiMéral a peu à peu conduit à interpréter le silence de la
CoDïLitution sur la question du cours forcé daoi le sens du droit de
rÉtat. Le gouvernement s'en est tenu longtemps aux métaux et aux
bons du Trésor. M&is Eea bewiiit de Ut guerre de Séoe«noa ont en 186?
ameué la création d'an papier-monnaie à cours forcé. L'étalon d'or
unique introduit par une sém de mesures depuis 1834 avait enlevé k
l'argent son pouvoir libérateur. Uoe loi de 18T8 lui donna le cours
forcé que la bî de t'JOO lui a de nouveau enlevé.
Les faits août exposée avec précision et éublis ear de bons docu"
ments. Gb. Suairoiios,
Espagne. ^~ M. Henry Charles Lea vient de publier le premier
volume d'une Histoire de l'inquisition d'Espagne qui en aura quatre
{A Hisfofy of the Inquisition of Spain in four volutnes, vol. l. New York,
The H&cmiUan Company, 1906, iD-8% xij-620 p.). On aurait aimé à trou-
ver dans ta très courte préface de ce premier volume le plan de l'ou-j
vrage ainsi que des indications précises sur l'utilisation des archivet
de l'institution, en grande partie centralisées aujourd'hui dans VArdUvo
histérico nacional de Madrid, car les notes au bas deB pages ne moalreat
pas clairement ce que l'auteur a consulté en fait de documents muiu$<'
critset ce qu'il a négligé. L'iaformatiou de M. Lea semble d'ailleurs
très étendue et précise dans le domaine où il s'est cantonné et dont on
voudrait le voir parfois sortir, l'histoire de l'inquisition d'Espace étant
intimement mêlée à l'histoire politique et sociale du pays. Néanmoins,
et malgré certaines opinions coniesiables et quelques erreurs, qui
tiennent surtout à une connaissaDce insuflisante de l'histoire générale
et de la Lttérature en tant que mîruir de l'âme espttgnole, un peut dire
dès maintenant que cet ouvrage considérable se substituera avantagea*
sèment aux ouvrages anciens, tous plus ou moius de polémique ou de
parti pris et très pauvrement documejités. A. M. -F.
— h'Ateneo n'est pas seulement, à Madrid, le cercle de l'iulelligence,
fier de sa riche bibliothèque et assidûment Tréquenté par les professenrs
et les étudiants. Depuis assez longtemps déjà, il s'est adjoint une École
des hautes études, avec des cours et de» conférences régulières- Plnis
récemmeni, les membres du club ont créé une Université populaire.
Enfin ils viennent de fonder une revue, ['Alaneo, dont le premier numéro
CnnOXlQCIK RT RIHUOGItil'Illl!.
441V
a paru en jtQvier 1U0(J. Les eujdU les plus divers y soDi truies cAte à
c6te : QQP étude «ur M /*n}6Ume andaUms de M. Moreno Hodriguet et
ItD MSai littéraire sur Jacinio Benavente de M. Booilta y Ban Martin y
▼oilioenl avec des poéeieB de MM. Buotos Chocano et E. Maquina. i)es
inTormtlîOQB nombreuses sur U vie politique et sociale en Espagoe et
à l'élraoger, plusieur» comptcs^roodui: bibliographiques complètent un
•neemble fort recommaadable et qui fait vivement désirer tangue et
heurâoae existence à cfXiB jeuaç revue. IL L.
It&lle, — A l'occasioa du mariage de la jeune comtesse Lucrosia di
Porda, M. Atjttinio de PEti-mjinKf a voulu faire revivre la gloire dea sires
de Pnta et Porcia. Pour cela, il a édité, en l'accompagnant de notes, une
étude faite par Ëpeas^Xavier de Porcia degli Obixzi sur aet mtè/UeÊ.
I/auteur prétend ae gar(iE>r des fabtee généalogiqu{>s et rejette la légende
qui fait deisceodre les Purcia de Porciua Catoii ou mieux encore de
Mearaim, fils dp Gtiara; et cependant l'amour de sa raca us lui fstl-il
pas cuniRietlre une erreur lur&(}u'îl prétend faire des Porcia lesdesuea-
dantB directs des avouée de l'évèché d'Udine au temps da roi lombard
Liolprand {vrii* siècle)? £n tout cas, il n'apporte aucune preuve vrai-
Mmblable à l'appui de cette prétention nobiliaire. C'est soulomeul au
XII* aiédè que les documejiU éclairent d'une lumière, encoraMMs Gûblft
parfois, son travail de généalogiste. Il est possible que cette cMtvre éditée
par M. de Pellegrini intéresse fort la noble famille Porcia et l'èpoos
do la comtt^sse Lucrèce {et encore I...). Mais les renseignements arides
qu'elle renferme noue ont semblé de peu d'atïHté pour l'hiâloire, luéme
celle de la région de Porcia, de Prata et d'Udine'.
— Le bienheureux Benoit Binigardi d'Arezzo (ut uuUes compagnons
de saint Fmaçola «t le troisième prieur des Francitcain» en Orient.,
oi) en pluiieurt circonstances il semble avoir joué un r61e important an
double point de vue religieux «i politique, âa vie Fui écrite nne ving-
taine d'années après ea mort par un de ses r.i>mpairiQtes, Nanno
d'Areazo. Malbeureusemeot, elle présente plusieurs iraits fabuleux qui
la rmdent suspecte à rhistoire, conuno par exemple le voyage au para-
dis terrestre du Kamt monté sur un dragon, s(<« oairetiens avec les deux
patriarches de l'ancienne lui, Enoch et Ëlic, vivant d'une vie hunuûne
au paradis terrestre. UAjà, un des maîtres de l'iiistoire frftDciacaine,
Mgr Faloci Pulignaoî, nvait mi» on garde les <iirudila contre an docu-
ment d'un caractère aussi fabuleux. Le P. Girolaino Goludovicm n« s'en
aal pas tenu aux sages conseils de Mgr Faloci, et, iioussv par un atta-
chement excetsif à son ordre, il a voulu prouver la valeur ngoureusa-
menl historique de ce document. Dans uue intrculucUon, il lïipliqait à
rencontre du savant prélat qu'il est usturei que le bienhouroux soit
all4^ au paradis terrestre^ paiaque chacun sait que ce lieu de déticet était
1. i> iirtmi da l'rata r i'oreia (îl6i't33S). VHm, tip. del DUiim, IIKH,
ia^. m p.
u«
CHKO.'YIQrS BT BlRLlOti&trSIK.
tiUté ea Mésopotamie; encore plus aatui^l que te bienheureux B<uiaC(
ul cauié avec Ëlie et Ëaoch, puisque cas deux p«tmfcbe< ce 8oat
morU; encore plus DAlurd que le HÎot ait ehevaucbé mt un dra^t
puisqDé, ?n dernière analyse, ce dngOQ étAil tio cbanoaa va p4r â€
imagioâtioQB mériâlonaleB. Malgré ces raisonoeineata, nous qous ra!-
lions au sage jugemenl de Mgr Fiiloci el oous croyoos qu'en publiant
la biographie itu biealiear«ux Beouît, d'après le Palatinus 2rtt» de la
Dibltolbôque naùoiiale de Flureocc, le F. Golnbuvicb u'a pas rendu uo
graad service à l'iiistoire*.
— M. Albano 8oaBBL,Li a publié un document important pour l'bis-
tolne du Grand Scbisoie d'Occident, le traité de l'illustre domîaicaia
saint \'^incent Perrier en faveur du pap« d'Avignon Clément VII contre
te pape de Itome Urbain VI. Dans l'intéressante préiaoe qui précède
»oa édition, il explique la geuttse de l'œuvre de saint Vincent Fcrrier.
Ce fut une réponse au docteur urbaaiale Jeao de Legnano de Bologne,,
el elle Tut ecrili^ semble-l-il, à rineiigatioii d'oa de£ ptos fennes parti-
taas de Glémeiil VU, le cardinal Pierre de Luaa, qui devait lui succé-
der sur le siège ponti&Gal d'Avignon sous le nom de Benoît XlII.
L'étude est aussi bien menée que l'èdiùoa, et quiconque voudra étudier
les débuts du Grand Schisme saura gré à M. SorbeUi d'avoir édité une
œuvre que pEasieur$ coonaîBsaieat déjà, (uaia qui était rest^ jusqu'ici
confinée dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de Paris >.
Plusieurs appendices accompagnent le traité de saint Vincent Ferrier.
— Le chanoine Giuseppe Ceudoitio a voulu éditer tous les actes coq*
aervésaux archives de la cathédrale Saint-Pamphile de Sulmone qui
mentionnent la levée de dîmes dans le diocèse de Valva. Il fait précéder
cette publication d'une préface «or les dioies. Celte étude témoigne de
sa part d'une ceruine inexpérience. Outre qu'il ne donne aucuoe réfé-
reoceàl'appui de sesaflirmalions, il ne semble pas se douter de certaines
dif6cultés. Il affirme que la rencontre d'Abraham et de Uelohisédecb eut ■
lieu cinq cents ina avaut Moî&e, comme si cette chronologie était à
jamais arrêtée. Il lance des affirmationB pour le moinâ contestables quand
elles ne sont pasdeserreurséviden tes , c'est ainsi qu'il aflirtae queCyruset
Crésuâ étaient des Grecs (p. 6), que Clément V fut le premier qui, • pottt ■
réprimer la cupidité de certains prélau a^ établit et perçut les annales
Ip. 12). Il date de 1102 un acte d'Urbain II qui mourut en 1091) (p. 16).
il appelle Is^]elle la Catholique Elisabeth de Grenade (p, î2), U date de
1271 une dime qui aurait été établie par Grégoire K et il oublie qu'élu
en septembre 1?71 , lorsqu'il était en Terre-Sainte^ le pape ne prit en main
le gouvernement de rêgUse qu'en 137'2 (p. 37). Enfin il reconnaît lui-
1. rUa et niracuki b. BenedicU Sinifardi àe Àrêtia, Ord. Min. êenpta per
Nannem Aretinum a, 1302. Quinicchi, inipr du collège SitiDl-Boatrenlure,
1905, în-8*, 25 p.
2. A.UMU10 Sorbet li, H tmtio di S. Kincnuo Ferrier intorrut ai graïuU leiana
^OceideiUt, ï* éd. rifatU Bok^goe, S«aidlieUJ» 1906, in-4\ 159 p.
CBKomoiîiv r.T BiBuor.&iPRis. 447
Oléme n'avoir contulié pour sou élude d'enaemblo aucun texte original
et s'6tre contenté de d6|}ouiller le Buliarium ramanum. (ùvU ue J'em-
pècbe pat d'établir la Littti^ clirun(>lugû|Ue « d« touU^s l«t6 dinieB rtïyalcs
accordées ou a|>prouvé<<s par les p&peal • \p. '.M). L«b 104 documcnis
qu'il a extraits ddii arctiivns capitulairtis rie âutmouo' et qui vont <le
^m k 17-U »ont otlltés avec la miîme ïaexpërience; le lexle n'i^n est
pas toujours bien établi et le commentaire qui les précède est parfois
ÎDSuffiaant^
— M. Gtan-<!ar]o Boraogi a trouvé aux archivée d'Étal de Turin un
•tttui inédit on Ireiie artictea promulgué par le duc de Savoip Amù-
déelX en 14&7, Il le publie en lo faisant précéder duo commeulâiré
sommaire expliquant la portée de chacun des articles^.
— M. (>.-Jl. PEtninKc)* a mil à oontribuUou lea archives municipalos
et aotariaice de Ca«t{^lv»lrano pour raconter la peatnqui ravagea cfttf
ville sieilienoe do 1624 à i62(>. Dans son étude, on trouvera de« rensei-
içnements précis «l curieux sur la nature du Seau et les moyens scies-
titiques qui fur(>at employés pour l'arrêter; on y oouttAtera que les notions
et leit précautions d'bygi^ne élai«Dt déjà asitez complètes d&ua la Sicil»
du xvu* Ri(-cle. Nous y avûnni relevé aussi plusieurs traits d'héroïsme
chez Ira religieux qui s'euferroèrent d&ni k« laxarets pour y soigner
plusirurs fois, au prix dn leur vie, le* malades. L'auteur termine son
tttudc par quelques rensui^nemeiils démographiques sur Castelvelrano
tto commenceoiént du xvti* siècle.
— Ia révolte de Messine contre la domination espagnole en 1674 a
été un des épisodes de la guerre qui mil aux prises Louis XFV non
seulement avec la Hollande, mais encore avec toute une coalition dont
l'Espagne faisait partie. Avec les troupes et les navires de La Feuillade,
Vivonne et Duquesnet la France essaya de faire en Sicile une diversion
contre Ptiilippe IV, en exploitant le mécontentement d'une partie de
l'tle. Lies événemeots diplomatiques et mtlit&irefi qui le déroulèrent
de IK74 k 1678 autour d? Messine ont été maintes Pois racontés, & la
tiste qu'il nous donne des historiens qui s'en sont occupés, M. Caspaka
Aurait pu ajouter M. Camille liousdet, qui leur a enoMCré pltttieurit
chapitres aussi vivants que bien documentés de son fiùtcin de Louvoù.
Quoique la question parât épuifiee, M. Cardona l'a abordée à son tour,
O qui l'y a décide, c'est la découverte faite par lui de 171 documenta
Ia4dii* traitant de ces événements et conservés aux trchivos de Païenne,
<te Syracuse et de Gatane. Bon étude sur Gatania s il fat di Nota
t. l>tUê ttntteh* decimê Valv«n$t. IfotUU t doemtiunli. SulmoM, CoUpreta,
I90a, in-S*. 143 )>.
1 Vno $tato tfMlo di Anudffo IX iuea dU Smoia. Turin, Vteeeoso Bona,
1905, in.8% n p.
a. La Pette a CatMv«traM Mj/lt anni f£24*l$3f. Tranl, Vecchi, IWfô,
in-6% ei p.
HK CnltOXIQCE ET HltLIOGaiPHIE.
durante la rivotta Mesnnese del i$7i'ÎG78* est I& préftice de l'éditioD
qu'il compte aûa& duanor de ces 171 pièces. Elles n'apporleot aucua bit
biea nouve&u; eUt* ae contenleal de duuner plus de détails et pIuA de
prédsioD k ce qui était déjà connu. J. G.
— M vient de se fonder & Rome uoo ftivùta sloriea btntdettino, qui
paraîtra tous les troi» mois par fascicules d'eniriron 150 page*. Ld prix
de rabonnemeat eet de 12 I. (Aome, 9ant4 Francesca al fgro romanol,
Saiaae. — Lausatuv à travers Us âges, par M. le syndic y/M MtrvtiEJi
et MM. SCHNBTZLER, CailVAtINBS, DB MoNTMOLUN, CbASTKLLAW, BuTTIT Cl
Frillbtaz 0 vol. io-4«, ÎÎ8 p., avec nombreoBôs photographies et repro-
ductions, publié par ta municipalité de Lausanne, 1906). Le peTcemenl
du Bimplon est destiné à donner nu nouveau développement à la Tille
de Lausanne. A l'occasion de cet évéDemeot iniernatÏQaal, la mauici-
palité de Lausanne a ordonné la rédaction d'un ouvrage consacré à son
déTeloppement et dédié • aux invitée ufËciele de la Confédération aux
fète6 d'inauguration du tunnel du Simplon >. Le présent volume a
spicadidemént njalisé ce vœu ; le texte, elaii' et ordonné, rivalise avec
les illustratiuns, qui sont véritablement loxueuses. La partie historique
a élé conliée à M. Bertliold raa Muyden, sj'ndic de Lausanne, et le
savant historien de la Suiue sous te pacte dt i8i5 a rédigé d'après les
document» officiels ce qu'il appelle modestement un aperçu historique
maiB constitue en réalité une histoire de sa ville : on y voit l'anUqtie
Lausanna remonter sur les collines où s'est formée la vieille ville qui.
tend k redescendre à nouveau. Organisée municipa.lemeDtsous lad)rec*t
tion des évéqnes, elle tombe au xvi* siècle bous le joug de Messieurs de
Berne et ne s'en débarrasse qu'à la fin du xviji° siècle. Entre temps,
elle est devenue un centre favori des étrangers, Voltaire et GibboD f\
séjonmeot, monarques et princes y passent, et sa société compte
parmi les plus brillantes de l'Europe. Au xix* siècle^ ce mouvement lit-
téraire ne s'arrête pas, et il est à peine utile de rappeler les conférenceB
de Sainte-Beuve, d'où sortit son Porl-RoifaL En même temps, l'industrie
se développe, les chemins de fer se croisenlt et au commencement du
%x* siècle le percement du Simplon vient continuer ce Krand travailj
d'économie sociale. De nombreux détails star les monuments et mus
de Lausanne, ses institutions philanthropiques, sa vie, complètent cêtt
très intéressante publication. Paul MAirBR.
1. Acireale, tip. deli' Elni, 1903, ia-8*, 115 p.
I1PRX BiBf.fn(;RAPHi(}rR.
44fl
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■n delà de l'Sa|>hntv, m.
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Cumont IJ.). Le dMti^Uw d« Nlco-
polU, 314.
Dkht (Oh.), gtude» bvzulinof, 314.
— Théodora. itn|>ératnce de Dvuace,
316.
— L'îrail'érittrir.f! trtme, .'t'2().
Ifr^iifkr. i'*f\io% Rpgen Hïchitttl Kuru-
larius, 3?.'-
Garilner {Aiice}. Tht'<xl<»re <if Sla-
diutii- hi« Ufr anil tiinen, :<3^.
Gtrtttna. a«scfaichl(! tlm lAl«int»rhcn
Ktiiemiehes tan Kaii»Untlnn|i<tI.
!« p«rtie, 324.
Uelmet. Hic âge of Justiniai) and
Tb«*>Jorii, 31 îi.
Kelter. Die «leben rivroiiu'.Krj] TTilx-
rictlcr im byjE4iiUni!u:bnn ZdUlter,
34 i.
ikttecht. Sytli^io des JusljnUnen Kir-
clieiiT(irmi!gcn$r<>chl<fS, 33t .
KrmùS^ 'loTopfa toO (r)(iiiiiiaT9; tAv éjo
345.
Krvmbacher. EIne neu« llandiichrifl
(If> DÎRenli Ad H'- '"
l.ntxmrt. Lu •■liri-: 'i>rfe
prmr «au» U i itdr,
Î138.
— IKi Timulbeo 1^ NeitoriaDurutu »a-
trjirchâ, Vfi.
Lnhrcq (doro). Le» indrlyr», t. fV,
332.
U ifordy. lltvtuirc de Nazareth el de
H« UBctuaires, 331.
ÊiotUr. Vo;. .SeMM.
Mifeit (6.1. Recherche» «» immt
Alhoa^ 33,S.
^fnl^nat^. La ^tualiun moadiile de
l'e>ii|i|re btiautin «vMut Im cntU
Hutei; trad. u. ftmutttd et li'os*
lovtkt. 323.
/^),.,„»f . x-T^j Portrait* de différent!)
de la famille de» Oim-
— Uaiiui^rit de» «naTret de Mini
Ot^njr» l'Ariopa^lr eoToyé à Louis
le [>«bonn«if« en 877. 344.
rantehmUto. La profirtéie rurale a
Ryiaoce. 326.
Pargotrr Ij,}. L'ScUie bviantine de
587 11 847, 3ir7.
l, Noo» lndii|uana M, outre le» oufraitea qui uol éLe rttbjet d'un comble-
r<^ndn i[j^clal, «-.«us «fui «ont a|ipréci^« dant le* BuUttiiu et daua U Ckn>UqMt.
ItsT. ni*nm. XCl. 2' rjkac. l'a
m
nua iituocMraïQniL
Pernice [A,), t'impmtan Endio, S 1 7.
PUUit. UtUntx mpl tttû jKov xai r^;
•fkAwK T«v tÛnvutoO M»t» 336.
5Mfa(vM). WéltcÎMftblcJiUi. t. V. 311
la fin lin x* siMe, 320.
— SMSttS bmnlinft inMiU, J26.
— LlaKffMoa du rcllquAÏre bjtaft-
Ua <B Mmt d'éftlltc, da trtMr
d'Ai»-l«-rb*p*lk. 3&5.
sehti-itnii. D«i niortmIcndiKb*
MOoebtum. Ti^
f<M>l. llUti^irc d'Méru-Jius, trail. de
PanBènieti et aoAdtte p. Maeter,
316.
Ter-ittnnaiiamu, Die ■meoiacbi!
Kircbe in ihnn Betiehongea ra den
sfriscbea Kircben. 340,
4Vamlni {ftafoêl}. Trabajo* d« inns*
lifjaeian r.a ii Mledra t el seai-
nario de fatsloria geo«rtl Ae\ dçfe-
cbo. î-i».
Ateoeo, 444.
CnttDfB «fanoU, 323.
Jte iB«Vf Oftartei). Hialorr of lh«
tnqniBitioa io Spain, 444.
fcTATB-UKI& D'AMillIQOiS-
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stud; in engli»a «ad amerlcaa
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Uiriea, prinrijwilli frooch, receatir
added lu Ihr librai7 ofOnagnaa, 44^.
Jvret [Cl L'hd'ii"""'- ■*'4uac de
VilloiAoo et la r « .7.
Laeaur-Gauet (£. uoe mili»
taire df la France «ou» le rfegoe de
Luuiti XVI, 16â.
La ftoHeitrt [CA d*). lUtMre d« la
marioe traoçaiae, i. III. 127.
LaUe9Tte(ll.ée}tl l'idier(AUxaii^r«).
Oibliographte des tnraax histon-
itue« et an^Mlo^qne*, îtS.
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dea s^ncet de l'Aca^tet» 4« ia>>
(TivUona el belle*- lettres, 215.
lot (hriinandi. Silualioa faite i fes*
aqgnetnenlsuivrieuren France, 907.
MaHinenthe. HoUère «t le tb(Mtje
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MaroMt, lientenuil génial de ta po*
lice. Lettna an niiiii.^tre Manrepas;
|»nbl. p. i. de BoMuie, 127.
ll«Unge« il. d'Aiboift de ivMBfaii*,
212.
Muutt fC J. St^bes ou eiffnomr 427.
Ornant [R). Miasicrat archèoloslqoei
fran<^is«« en Orient aux xvir* et
ii^iii* Mèclea, I(i2,
Parue! !Georçei). Les aTcntares de
LQoi»-Franù)ia V«d bille, prisonnier
de lierre clief le» Aqglaia de 1S06
à m\, 2t4
— La Hevue fermaninu d« DoUfe*
el Nefllier, ta5g.|»6B. 214.
AoeAa {lemii). Les graJUts récita 4b
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colonial hiilory uixm ttie attentioa
of Ihe noirersiij of Oiford. \W.
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4SI
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I StnM* tWUUttvu). Lectures on earl;
«nttiih hlAtory; pubU |i. A. Bai-
tm, tin.
B0M3Rm.
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llangrIP, rl« Vm A 100», UO.
Btkstcs {liustave). I.'omplrr ilu rnj
Uathiai el l'aTciiir ilr Ia Moaurle,
U3.
Kontoki iJottph). Le* château i forU
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, Malvnfan f/>ritcUr9). L«s (ttoDnier«
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Maatooe i Bude, Un
L— > Btndec tar 1m nrlpat» du ttaiial
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VAmbérf [Arminiiu). Hm tulte», 4SS.
(dont H.]. Ld <((K'Miun d4>
I •( I» jMjnti<|up ilu rjir<Hnal
Owto Carar^, l5.7<;-î,'.:i7, :'.'■.'
Aurait (G -Carfo) Vao lUlo ignntn
di Ainodco IV, duc4 di Savoia, 447.
ConlOHO. Cataola M 11 Val di Noio
donnU U titoit» tf«i«lnM«, Ifl7l>
78, 441.
CcfMomio rchanoinf Gtuttppe). U^IM
aatlcbe iltrliTH* V ilreiiM, 4|ii,
frrrlyiu) ' t iimta a Caalel-
fflmno, U7
e«i»Mivttch luimiamo). Vtta «I mi-
neala b. Beoedicti SliUianti de
Areilo, O. H., «crliila p«r Nannem
Arrttnum a tMi, Hh.
Pellet/rtni Antoitw de]. I primi da
StrrI" '•■ tralUlo ill H.
Ytii-. ... I .' iiiUirnu aJ Krandv
•ciaraa d'tH-cidenIf, 410.
PAY8>IIAS
(UKLUlQtlK KT tinLt.4HDE|,
Àt«Xttndre, Ctironique d'Adrien d'Oa>
denbowh: Irad. fr.» 143.
AU>tn {F.], hf. cMttttl dea uèdaiHw de
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i'hîn"i Vjiticaiie», 13.^.
- .VI6l<inKi''' 'l tH'tloire bénédicUoe,
ibi.
— tes rvi'<|uc« aotiliairca de Cam-
brai et (le l'uuroai, ihl.
— Le* iiupi»li(|ue« <1e Cleinent VI, 419.
A*rr«n. t'A)uluiiiei> du Vi«ni-R<HirR de
liand cl <l«s neigrieurie* eiiclavèee,
t4l>.
Bertrand (t.). Uiiloire de U eo4ipé-
ralion eu Belgique. i'A .
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de 8aint- Jean el Hain(-I*aut à Gand,
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d'Ouitenbowb, 143.
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353,
Brantt i VA. V-ar ftaf/e de srniltistne
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BmuinM (/.). Anneie a» GaUlogDt
4left mil. dp la hlblloth^ne de
r'UniTenil« dt* t.i<^e, l'tU
— Lm |iarul»«et de l'ancien condie
de Salnt-nemarle à 10%*. UjS.
Breynf (£. de). Intentalte Mmiruirc
des arcbJTe* de la chancellerie au-
triehlenne, 134.
BrùtekAtrt. OaHalaire du béguinage
de TtmiKide, 141 .
Sntuvws (D.). Arrhivrm dn« cure* et
dea bénefir/es de la proTirtce de
LIA|«, 134
— Hittoire du r.bapitre noble île !fin<
nirb, de l'ordre de «alol AuKuttin,
353.
Bvmg IK.). Voj, Bamamit (L.).
Caenifhtm {C. van). Nm ttamnaslo-
ri«é*. 152.
■J52
niiKX BiRi.inr.RjtPHtQrr.
CardùëH (f.;. Architn rt« enrjm di"
métier H termcnis da llnbaal. HV
Cartoi (A.). Le dépôt ile« archiu*»
<1( l'Eut A N«inur. t:it.
C<uU»le ip. van de\, Arrhive» du
ltare«i) Af ' ■ -■ v ire «l des hos-
pice!. ci»il- 131,
OoticAir vt ' < it«i] de* ins-
KUndre. t5'J(i-lta5, H.i.
Cùùaman {Th.) el £raecAA«rl (J.).
UlbQogra|iliie rui den vUaiaïchen
Ualstrlid, \M.
Cmi/ptanU {E.l. HiKlolre i|lutitr(^e
il'un corps belge an scrrir.r dn la
Ki!|niblique el iie lEmpire, 317.
— I>e Wanraiti i Waltrltio, 317.
C^pelier (J,). ï.e* »rchiwvn, 131.
— lOTeatùre de<> inventaire de \»
denilème ««rtion de« Arcbive« gé-
n«ral«t> du roTauine. tSi.
— It>»fnt»ir*' An nrcbives du Val-
IicfioU-lM-Litïije, de lurdrc de Cl-
tcAur, \'ih.
— ftoleti |>our servir A l« biof^rapbie
«t à l'étude eriliijue de r«Bu«re de
Jtequeii dv Unnncitart, HA.
DHenLr {D,}. Vaj. Bgmant (rv).
Deteha^e |le P. //.). Les iègemlei
lia^tH;rM|ibii|ues, Ml.
Demettuire {a,). Les ohiluatres de lu
collégiiile da Suint- Vinrent i Soi-
gniM. Ses dignitaire» el ses du^
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Dneampt (baron], La neutralité 4e 1«
Bei(ii<{uu, :i]7.
De* Marti {(S.). L'nrgiinfsalinn du
rravaii A firtiielles m xvsièck. 318.
— I.e Ilor^pnd.iEl <i Itruxellt's diina ««
lutte contre l'industrie priiil^iee,
XMK
Detirée (J.) et Van dur Veldg (£.).
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Devillert il.). Inreolaire an»L}lique
âi'H arebîves d^A États de Uainaut,
Uh.
— Chartes du chapitre de Sainte-
Waudru de Mnai, 13'4,
— Carlukire de£ lius|iic«s et établi»-
semeoli de rharilA de la rille de
HOQ«, 139.
— La pârticlpalioD des 6tat« de Itai-
oaat aui a.i«embltoi dei ËUU génê-
rauï des Pajh-Bas, l«S-177(), U5.
Dtetfttick {A}- Le dépôt de» :irrhi«es
de l'Ëtal A Cand el le rhlleau de
Gérard le Diable, 134.
DùcaUles lE.}. Vnc page d'blslolre
cnnteinporaine. Janrier Iâ5?, Z\f>.
X>oim ift.i, L4 oeutrilite de lu llel-
Kutue el le syslèrne de la Oarriore,
JiOHinek iB.
de Bombent,
ïiang.
L'ancien cloître
«nctais de Bombent, 353.
lioyen. bibliographie oamuroiM, 137.
/Ja Wuj <fc Wama/ff t -■ ' " '■•
aAlian.l1. d'ann'-s I .
de Franii>i» i.iiiji'i
ÙUClf^ Nii'i II' '
D»vi\irr iC"
•11' ;--.--■'■ i
bitH, U'j,
Rnlrelieii* sur 1* Helgiqne eoiiteiii|H>-
raiur., 34G.
FaiTDn'E.]. Le déi'ôl des arriiiTefrde
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gliem, près d Jtudenarde, et »an obl-
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Fourgauiêr VG.). La neulralilè de U
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Fredertcq ' Paui). Corpu» documeol
rum tnffMtsitifinf» hacrclita»' pnrt-
la<i ^ t. V, Ml.
— l • lridult;ea(y« «tii
— Dciîv de ieta da
Gnyl *in ' ' ■; et iur k
Grand Scliibiue d'uttidiTit, HV.
— L'bfreBÎc A l'Université de L»iu-
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— Anloine de Monltbretien r.itmtne
«ource de l'hiKtoire ècoooœiqoe des
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6aillard{Â). KTfhite* do la Comm»
aton royale de^ etudet, 134.
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maire ieft archires de la secrétai-
rerie detat et de gaêrre, 134,
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GilUùdti C4>ulume« du ijuartier d»
Furnes, Ht),
GiltioU von setifren, C*rtuUire de
l'ancien r«nsulat d^f'pagRe k llru|;e«,
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— Carlulaire de l'antienne esUple dp
Brugub. 13$.
Gitvm { cli4nDÎiie ^ iKn r re» |>oilIi atne»,
355.
tfmt Riiit.r'H.HifHivrK.
r>3
rt rr.) L«« «rchifM r^inmiitiale*
d« LlMU, m.
Gê$*0rt (Ï.J. KspagooJK cl KUin<iadt
— L.'aub«rge (l«ft |]rin<;«««ii «lit, 151.
— (In livre d'âf«iun« ré(>rnuTé pu
l'1Uiiirenit« de t.(HiT«in, 3^1.
Govaerti (t.). Écritain», nrlinles M
•aTaata de I ordre it Prémoolré. 1 37.
6wlUa»nt€ (baron). L'Euraul tirtmii
1830, 3yi
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J.-F. âchAnnal «vite 0. de Cnstier
m dom E. Uiritoe, 146.
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Hamondt (i.,) el Bwmu {F.). Uitloire
et eipoM des ^ranoM et «laiii-
UquM dm caitMw d'épargne «n Bel-
tlli{u«, 351
MatuaifiA.)- Arrbi«e« d» chipilro de
SataULaiaben i Lièe«, t:u.
^ LM tnrhWe* ér l'EUt i ElasMll,
134.
— L4 < Ct^nAc • f^èa^Tiie >iu pay« de
L^|a eo ItTO et le dénotnbremeot
de» feui, 139.
Bocjvel lA ). 1o?eaUlr« analrtiqQe
en ■rtliifM de la rillc de Tournai,
m»J»ca*rt{C.l. Le déiiAt de» arcbirea
de l'EUl * Mi»s, Oi.
ffoo^ ïji. d), liiveatalK eénéral dM
archWe* Meléflutiiine^ du Hrabaot,
134.
Mo%UU {van\. DocemenU pour ter«ir
t lliittoire it* iirii, de t3«l) à
1794 141.
Oïdtri ItvçèM}. Let jaraiMos de la
Parrltrc dao* lea Pay»-li«a autri-
ebl«ns, tSl.
^ Le protMUntiame A Tournai pen-
dant l« zviit* «lècte, m.
Buttma» {tl.l Là Bdgiqun c<HniBar-
dak toaa reiii)ien!nr Cbartea VI,
U9.
Hrmanâ (p.) et ÙeteroU {Ù-f. Hlt-
UÀn bartemenUlnv de la H^lginnn,
y téfie, ."fèT.
AlOflfta» Eldde »nr i'abbajie de Lie«^
■Tes, 3S3.
jaiua» (/.-£). Rodwfchaa lilito-
riqma tar l'ancienne ibbaja du
Pure UiS.
itan. ttn 4* tfoyntn ^ i# £MM»tl-
f»iat. MtaïuirM; |Hjbl. p. O, Srmt-
wtn, 144
jMtim [MX R>Té1atk]CM wr la Mto-
Intlon brl(;e de 1830, 1S1.
^/tn (A.). Le* RraadM fabrtquea «o
HelK>*fu<^ *^r« le niDlRu du xvm* «.,
141.
ITffvAoM (k bm^ter^hefn (comte (>*•
Riv. UuiuB. XUl. 2* r^ac.
ua'd di»]. I.a |;ruvc! tirs linKerand:»
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des «rrhcT^qucs dr Malinei, \%.
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et U Lutte mnire Pliilippe le Bel,
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bant an xv liËck, 349.
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tique du Brabanl i l'^poqufi de
l'érection de» oonveaui tèvAchéa,
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Mltlari {£.). I.ea licite» et |ear« ft-
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«' ■' {Myf G.]. ï.ivtqu* vaa
-l la ntvolutlon M^, \'ii.
i\ijtr. I i..>. Lt* «tump» de bataille de
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l*eek [L. Mn). Waterloo lUuatré, 349.
Î9«
4»
npcx tituociâriiQfL
NMu (H.). Kt»d« 4tpliit^w mr 4«
labulioftige da Toanul au noTen
OiiimftMeil (àêrtm cT). Chrotûqtic;
MCto pobl. p, C. ^ A0nMî«, tr*d.
« firnçai» par 4^2011^», lU.
Ovtrber^ {C. fonj. La «*«« 8tii*>
nie bel«e d'a»ril I9(r;, %\,
Paridaeftâ. louml hitkiriqae; paU.
p. A. It1«t4, 146-
Paitw f>V. WL JchâB Froinaart's era-
ajke vui vUeDdamn, gBlrmMJaieert
bu Potter vu der L«o, S* |t«rlle.
— Le praeik d« Jean Borlool. 3^.
— L'uêaniut â'ATltyeUe al rins-
InctiM d* c« criini<, Sâ^l.
Perpif (le P^rel. Lt ltpoer«|ihie â
BruiellM au iétal du xx' sMe.
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aonrte de démofraphie hiolnrtque,
US.
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Sp^tèmtk (Ma). >mà«toûmm eede-
me B. M. V. de taataima, \K\.
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de 1830 r»eaalée par let afldM*,
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faemevèijck {Mort (««>. Mémairei
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cipautè» belges au riioyei] Ag*,
.'• édiL, «49
— La première phaae 4e l>relalioa
eaatmntioiiaelle des cocnratuies fla>
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der Brùder Tan Eyck, 111.
Fieréns-Gevaert. La Renaissance sep-
tentrionale et les premiers maîtres
des Flandres, 110.
— Jordaens, 122.
Fauché (MauTiee). Percier et Pon-
Uine, 122.
Gauthiez (P.). Milan, tl6.
Gébhardt. Florence. 116.
Grands artistes (les), 119.
Bai(0.-F.). Pisanello, 113.
Bourtieq {LouU). Rubens, 122.
KMnelausi (A.). Claos Sluter, 112.
Lafond (Patu). Le musée de Rouen,
117.
Lemonnier (ffmry). Gros, 123.
Maîtres de Tart (lesK 120.
Mâln. L'art symbolique à la An do
moyen Age, 107.
Marcel (Benry). La peinture française
au XIX' siècle, 125.
Mauelaùr {Camille). De Watteau A
Whistler, 119.
Mtebel {André). Histoire de l'art, 103.
Bée. Nuremberg, 115.
Reinaeh (Salomon). K\totto, 117.
Riat (Georges). Ruysdael, 122.
Rolland (Romain). Hichel-AnfS, 113.
RosenthtU {Léon). Géricanlt, 124.
Sehmartow (A.). Grnndbegriffe der
Kunstwissenschaft, 103.
VaUnUner {Wilhelm-R.). Rembrandt
und seine Umgebung, 121.
VenturL Sloria dell' arte iUlUna, 108.
Verhaeren. Rembrandt, 120.
VUry {P.). Tours et la Touraine, 116.
WoUmann (Ludwig). Die Germanen
und die Renaissance in Italien, tOC.
4S6 TIBLB DBS MlTIKtlS.
TABLE DES MATIÈRES.
ARTICLES DE FOND. Pt-
R. GuYOT et F. TaÊRABD. Le conventionnel Goujon ; tuiU . . 2f , 253
Gh.-Fr. RoDx. La politique française en Egypte à la fin du
XVIII» siècle 1,225
MÉLANGES ET DOCUMENTS.
Alfred Pereire. Des premiers rapports entre Saint>Simon et
Auguste Comte, d'après des documents originaux,
1816-1819 57
^Grégoire Yakscbitch. La Russie et la Porte ottomane de 1812
àl826;l«'orttcte 281
CORRESPONDANCE.
Garnot et Napoléon. Réponse de M. Eugène Wblvbrt à la lettre
de M. le capitaine Sadi Garrot 99
— — Dernières observations de l'arrière-petit-fils
de Camot 358
BULLETIN fflSTORIQUE.
Belgique. 1902-1905, par Eugène Hubert 126, 346
France. La situation de l'enseignement supérieur, par G.
MoNOD, de l'Institut 307
— Publications relatives à l'empire byzantin, par Louis
Bréhieh 313
— Histoire de l'art, par Louis Hourticq 102
COMPTES-RENDUS CRITIQUES.
S. ÂDLEB. Zur Rechtsgeschichte des adeligen Grundbesitzes in
CEsterreicb. (G. Oavet.) 362
Fr. Arnheiu. Der ausserordentliche Finnlaendische Landtag
1899. (Id.) 174
Rud. Eberstadt. Das franzôsische Gewerberecbt. (Id.) . . . 157
[SUPPLéMBHT AD HDMâaO DE JUILLBT-AOUT 1906.]
TtILR Ml» MITtlRIHI. 437
t*< EiUNHJLim. Le compromit austro-hoogrois de I8fn. (6.
Monod.) 378
R. Pknii. Verapreide Keschriflen. (JOberl WaddiB^n). . 367
Vicomte us GomcAti-BiaùN. Mon ambassade en AllemAgoe,
1872-1873. iPaal Matt«r.) . 380
Gb. Jouer. L«» plantas ihm t dttiiqait^ et au moyen âge, L II.
(SylTmin WtIJ 361
G, Lacovk-Gatxt. La mariae militaire dd la France èùat le
règa« de Louis XVI. (G. Monod.} 165
Marquis dk La Ma^klièhe. Quelqu«« uotes sur l'biiUiire de
Chine. (G. Appert.) :»73
I Stanley Lakk Pools. A hittory or Egypt in ihe middle âges.
(O. Tnr.l \hh
Pr. LotiHAini. Die Eiaatliche Begetung der eoglisclien Wotl-
îiiduiliie. (Ô. Blondel.) 157
A. Maot-vaclt. Répertoire alphabétique des personnes et des
ehoe«a de Port- Royal {A. RebelUaa.) ... 37?
Mescumirr og Hickehoiid. Les marias rochelais. (G. Monod. f. 371
tl. OxoHT. Mission» artbéologiquee française» en Orient aux
ivii» et xviii» siAcles. {A. Foaobé.) , 162
0. Petkehz. Ëatwickeluug d«r Arbeilstetlung in Leipziger
Gewerbe. |6. Blondel.) 157
M. Pntufcsoii. Der Grosse KurfQrst Priedhcb>Wilhelm voo
Brandenltiirg. jG. PkcAb.) . 168
II. Rirnu. fîeïtnegv sur Preossiachen ilaodwsrkerpoUtik. (6.
Blondel I 157
H. ticii].iTTEH, Geheime Correspondenz Josefs II mit Ferdi-
nand G rafeo TrauttmansdQrf. <7. Magnette.i. . . 374
Towirzyetwo Warszawskie przyjaciol nauk. (E<oDla Zteger.). 17fi
LI^TE ALPHÂBËTIQUE DES RECUEILS PÊRiODIQUEé
■r en acoAtts i&VAif¥ia.
àU^mjLQvm.
1. K. Akademie der Wissenschaft«n (Berline AÙ2
2. K Akadcmie dor Wisnenschaften (Munich) . . 401
3. BcitrKga zur alton Gesclùchte. .... :{97
4. Deatocbe Rondschau m\
5. K. GeteJlscbaA der Wiuenscbaltea (Gœttiôgea». Wl
6. Gcptlingische gelebrte Ajiseig^a ^w
7. IliKtomcties Jalirbach nu
8. Nftue* Ar«biv .... iîOl
1). Prouuitche JahrbQcbtr . . 4ill
458
TiBLE DES aiTnkus.
10. Rheinisches Muséum for Philologie.
11. Zeitscbrift f&r Kirchengeachichte. .
ALMCB-LOKUJMB.
1. Revue d'Alsace
3. Jahrbuch d. Gesellschaft f. Lothriogische Geschichte ,
AUTBICHB-HONO^IB.
1. Budapest! Szemle
2. Bulletin internatioDal de l'Acad. des se. de Gracovie
3. Jahreshefte d. œsterr. archcol. Instituts in Wien .
4. Szàzadok
5. Wiener Studien
6. Zeitscbrift d. d. Vereins f. d. Gesch. Mshrens . .
BBLOIQUE.
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Anaiecta Bollandiana
Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique . .
Annales de l'Académie royale d'archéologie . . .
Annales de la Fédération archéologique et historique
Annales de la Société d'émulation de la Flandre. .
Annales de la Société historique de Tournai . . .
Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg
Annales du Cercle archéologique de Mons ....
Annales du Cercle archéologique d'Enghien . . .
Annales du Cercle archéologique du pays de Waes.
Archives (les) belges
Bulletin de l'Académie royale d'archéologie . . .
Bulletin de la classe des lettres de l'Académie royale
Bulletin de la Commission royale d'histoire . . .
FRAMGE.
Académie des inscriptions et belles-lettres. . .
Académie des sciences morales et politique.s . .
Ami (1') des Monuments et des Arts
Annales de Bretagne
Annales de Géographie
Annales de la Société archéologique du Gàtinais
Annales de l'Est et du Nord
Annales des Sciences politiques
Bibliographe moderne (le)
Bibliothèque de l'École des chartes
Bulletin critique
Bulletin de Correspondance hellénique ....
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198
198
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390
184,382
178,384
184,386
TiBLB DIS MiTlius. 459
13. Bulletin de littérature ecclésiastique 187
14. Bulletin hispanique 191,388
15. Bulletin italien 191,388
16. Études par dee PP. de la Compagnie de Jésus ... 191
17. Journal des Savants 384
18. Mélanges d'archéologie et d'histoire 388
19. Nouvelle Revue historique de droit 190,389
20. Polybiblion 178
il. Révolution de 1848 (la) 187
22. Révolution française (la) 185
23. Revue africaine 195
24. Revue archéologique 183,387
25. Revue celtique 390
26. Revue critique d'histoire et de littérature 179, 385
27. Revue de l'histoire des religions 188
28. Revue de Paris (la) 193
29. Revue des Bibliothèques 390
30. Revue des Études anciennes 387
31. Revue des Études historiques 182,382
32. Revue des Études rabelaisiennes 189
33. Revue d'histoire de Lyon 1%
34. Revue d'histoire moderne et contemporaine . . . . 181,383
35. Revue d'histoire, rédigée à l'ÉUt-major 388
36. Revue du Béarn et du Pays basque 1%
37. Revue historique et archéologique du Maine .... 197
38. Revue Mabillon 189
39. Société archéologique de Tara-et-6aronne .... 198
40. Société de l'histoire de Paris et de l'Uenie-France . . 391
41. Société nationale des Antiquaires de France . . . . 193,391
OaAMDE-BaRAONB.
1. Athenaeum 207,407
2. Edinburgh Review 208
3. English bistorical Review 406
4. Nineteenth Gentury 210
ORÈCB.
1. Néo< 'EXXt,voij.v+,|xcv 416
ITALIE.
1. Archivio délia Société romana di storia patria . . . 408
2. Archivio storico italiaoo 409
3. Archivio storico iombardo 410
4. Archivio storico per le provincie uapoletane .... 411
5. Archivio storico Siciliano 412
460 TABU on MATliKEB.
PagM
6. Atti e Memorie délia r. Deputazione di Romagna . . 414
7. Nuovo arehivio veoeto 413
8. Riviata storica italiaoa 211
9. Siudi e documenti di storia e diritto 415
10. Stadi Btorici 416
Chronique et Bibliographie 212, 418
Index bibliographique 449
L'un des propriétaires-gérants, G. Monod.
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de-Lux, 8allet^<lfi-Béam, eic
Le sourij'b.
Religion, critique & philusophie positive chez Pierre
h Bayle.
La réforme de l'enseigne
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Napoléon en Italie (1800-1812). r^
Du utut. At-inn La PoUUqan v. »(
Garchuie (t806-l808f. ( ^(ii. m , ir.
L'Église catholique & l'État en France ^"'" " "*" '"'™!
1906), D'ir A DKBIDOUH. 1' I 1(^30-1889 I ^ Ir.
l/i UMOe^ll - Itt89-1B0&) com|<W3iii l'oovniçi?, [larailrt on janvier itii';
L'État Aies églises de France, irongt. i!
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Michel Le Tellier & l'organisation de l'armée monar
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OeuK mémoires historiques de Claude Le P(j;;u;ijr.
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