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Full text of "Revue historique et archéologique du Maine"

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REVUE 

HISTORIQUE  ET  ARCHÉOLOGIQUE 

DU  MAINE 

^0 


REVUE 

HISTOHIOUR  ET  AHCHÉOLOGIQUE 

DU  MAINE 


TOME     QUARANTIEME 

ANNÉE      1896.     —     SECOND     SEMESI'P.E. 


AU  SIÈGE  DE  LA  SOCIETE 

Maison  dite  de  la  reine  Bérexgère,  Grande-Rue,  11, 

AU  Mans. 

Ll^  MAiNS 
A.  DE  SAINT -DENIS 


MAMEHS 

G.  FLKURY  &  A.  DANGIN 


imprimeurs 

l'iaoe    lies  Ciroiias. 


L  I R  R  A  I  R  E  -  E  D  I  r  i:  1 1  H 
Hue  St-Jac(|ues. 


1  896 


GÉNÉALOGIE 


DE    LA 


MAISON  DE  CLERMONT-GALLEMNDE 

MARQUIS  DE  CLERMONT-GALLERANDE, 

DE  REYNEL  ET  DE  MONTGLAS,  COMTES  DE  CHEVERNY, 

BARONS  DE  BROUASSIN 

PRINCES  SOUVERAINS  DE  DELAIN  ,  BARONS  DE  RUPT 

(MAINE  ET  ANJOU,  ILE  DE  FRANCE,  CHAMPAGNE) 


AVANT -  PROPOS 

Il  est  toujours  permis  d'être  fier  d'une  ascendance 
historique  ;  plus  encore  lorsque,  considérée  en  son  ensemble, 
elle  vous  apparaît  dans  le  lointain  des  âges  immuablement 
fidèle  au  Devoir  ;  mais  combien  d'avantage  quand  au  legs 
des  aïeux  on  a  ajouté  sa  part  de  réputation  personnelle, 
avant  de  la  transmettre  aux  continuateurs  de  sa  race  ! 

Toute  une  vie  vouée  au  noble  culte  de  l'Art,  traversée 
d'un  intermède  d'activité  militaire  à  un  moment  de  nos 
annales  contemporaines  où  l'on  ne  revêtait  l'uniforme  que 
par  dévouement,  donnait  au  marquis  Adhémar  de  Clermont- 
Gallerande  un  droit  particulier  à  s'intéresser  au  passé  sécu- 
lièrement  glorieux  de  ceux  de  qui  il  sortait.  Ce  fut  sous 
l'empire  de  cette  pieuse  pensée  envers  les  siens  qu'il  me 
pria,  voici  tantôt  trois  ans  ,  de  donner  une  forme  définitive 
à  la  généalogie  de  sa  famille. 


6 


Une  fatalité  singulière  l'avait  toujours  poursuivie.  Le 
Laboureur  et  Moréri ,  seuls  cités  en  ce  qui  la  concerne, 
avaient  ignoré  les  quatre  premiers  siècles  de  son  existence. 
Un  autre  l'avait  bien  prise  à  ses  débuts;  mais  son  œuvre, 
enfouie  dans  un  recueil  traitant  de  la  noblesse  d'une  province 
très  distante  de  celle  qui  avait  vu  naître  et  grandir  les 
Clermont ,  était  restée  presque  complètement  ignorée , 
malgré  le  nom  de  son  auteur  (un  des  d'Hozier) ,  qui  aurait 
semblé  devoir  suffire  à  assurer  sa  notoriété.  Il  n'était  pas 
jusqu'aux  immenses  et  consciencieuses  recherches  d'un 
Clermont  de  la  fm  du  XYIII"  siècle ,  qui  ,  demeurées 
manuscrites  et  d'ailleurs  trop  volumineuses  pour  être  livrées 
jamais  à  l'impression,  ne  fussent  ainsi  condamnées  à  l'oubli. 

Je  laisserai  au  lecteur  le  soin  de  juger  des  difficultés  que 
j'ai  pu  rencontrer  dans  l'accomplissement  de  ma  tâche 
d'après  la  liste,  dressée  plus  loin,  des  documents  utilisés 
pour  la  présente  étude.  Je  préfère  mentionner,  —  hélas!  pour 
mémoire,  —  la  parure  exceptionnelle  dont  M.  de  Clermont- 
Gallerande  rêvait  de  l'enrichir,  portraits  des  principaux 
figurants  de  cette  procession  d'ombres  héroïques ,  croquis 
des  scènes  brillantes  ou  tragiques  au  milieu  desquelles  elle 
se  déployait  ;  c'était  promettre  à  la  fois  un  exercice  fécond  à 
son  crayon  d'une  touche  toujours  si  spirituelle  et  une 
satisfaction  très  douce  au  sentiment  filial.  L'obligation  de 
liquider  d'importantes  commandes  de  peinture,  en  cours 
d'exécution  lorsque  je  remis  mon  travail  entre  ses  mains 
durant  l'automne  de  1894,  puis  la  maladie  et  la  mort  ont 
mis  bon  ordre  à  l'espoir  qu'il  me  manifestait  encore  en 
juillet  1895  de  bientôt  se  mettre  à  l'œuvre.  J'acquitte  une 
dette  de  respect  et  d'affection  en  écrivant  en  tète  de  ces 
pages,  publiées  aujourd'hui  à  peu  près  telles  qu'elles  lui 
furent  soumises   il   y   a   dix-liuit   mois  (1),  le  nom  de  leur 

(1)  La  principale  modilication  au  texte  primitif — outre  le  triste  com- 
plément do  l'article  consacré  au  défunt  et  l'ouverture  d'un  nouvel  article 
pour   son  successeur,    le   marquis  Aymard  de  Clermont-Gallerando  (Voir 


initiateur,  du  vigilant  protecteur,  de  l'ami  dévoué  que  j'ai 
perdu  en  sa  personne. 


SOURCES 


I.  Pièces  ayant  fait  partie  du  chartrier  du  Château  de 
Gallerande  brCdé  en  1792  et  connues  par  les  copies,  extraits 
ou  analyses  qu'en  avait  pris  Louis-Gaspard-Joseph  de 
Glermont,  pour  ses  propres  travaux  (voy.  ci-après,  B  vi)  ; 

II.  Pièces  constituant  le  chartrier  du  Château  de  la 
Piltière  ,  acheté  en  1744  par  Louis-Georges  de  Glermont  et 
depuis  resté  dans  sa  famille  ; 

III.  Pièces  constituant  le  dossier  Glermont  dans  les 
sections  suivantes  du  Cabinet  des  Titres  au  département 
des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  Nationale  : 

a.  Pièces  originales,  vol.  783  n;  fine  et  784  iiiit.  ; 
h.  Dossiers  hleus ,  vol.  196  ; 

c.  Carrés  d'Hozier,  vol.  191  ; 

d.  Nouveau  d'Hozier,  vol.  100; 

IV.  Extraits  des  registres  de  l'État-Civil  de  Mareil-sur- 
Loir  (Sarthe),  de  Taverny  (Seine-et-Oise)  et  du  Mans. 


B 

I.  Le  Laboureur,  Généalogie  de  la  Maison  de  Glernwnt- 
en  Anjou  (dans  son  édition  des  Mémoires  de  Michel  de 
Gastelnau  ;  Paris,  1659,  2  vol.  in-f'^  ;  t.  ii,  p.  486-490). 

Il  commence  à  Louis  II,  «  douzième  seigneur  de  Glermont  » 
(n"  13  ci-après)  et  s'arrête,  savoir  :  dans  la  branche  aînée 

ci-après,  n»  29  et  30i  —  est  la  refonte  des  n»s  49   et  20,  nécessitén  par 
d'importantes  communications  reçues  en  janvier  et  avril  1895. 


8  — 


avec  Henri  I  (n"  17);  dans  la  branche  des  seigneurs  de 
Saint-Georges,  marquis  de  Montglas,  avec  François  de Paule 
{n°  40)  ;  dans  la  branche  des  marquis  de  Reynel  avec  Louis  II 
(no  44)  ;  il  donne  en  entier  la  branche  des  barons  de  Bussy 
(no«3J-36). 

II.  Charles -René  d'Hozier  ,  Généalogie  de  la  Maison 
de  Clermont  d'Anihoise,  marquis  de  Reynel  en  Champagne, 
originaires  d'Anjou ,  produite  par  devant  vous  M.  de 
Caumartiii,  intendant  en  Champagne,  au  mois  dejuiniôlO. 

[Cette  généalogie  fait  partie  du  recueil  publié  sous  le  nom 
du  Marquis  de  Caumartin  et  sous  le  titre  de  Recueil 
général  de  la  noblesse  de  Champagne  ;  Paris,  1673,  2  vol. 
in-f",  non  paginés  ;  — ■  tleux  exemplaires  détachés  s'en  trou- 
vent dans  les  PiKCES  Originales  (vol.  784),  un  autre  dans 
les  Dossiers  Bleus  (vol.  196),  à  la  Bibliothèque  Nationale 
(voy.  ci-devant,  A  m  a  et  A  m  &).] 

Il  commence  à  Robin  I  (n»  1)  et  s'arrête,  dans  la  branche 
aînée  [comme  le  Laboureur]  avec  Henri  I  (n"  17),  dans  la 
branche  des  marquis  de  Reynel  avec  Louis  III  (11°  47); 
il  donne  en  leur  entier  les  branches  des  barons  de  Bussy 
(nos  33-36)  et  des  seigneurs  de  Saint-Georges ,  marquis  de 
Montglas  (11°^  37-41)  ;  il  cite  comme  source  pour  les  premiers 
Clermont  «  une  ancienne  généalogie  ». 

III.  MoRÉRi,  Généalogie  de  la  Maison  de  Clermont  (à  ce 
mot,  aut.  m  de  son  Grand  Dictionnaire  historique  ;  Paris, 
1759,  10  vol.  in-f-). 

Reproduction  de  la  généalogie  de  Le  Laboureur,  mais 
donnant  de  plus  la  branche  des  seigneurs  de  Saint-Aignan 
(nos  21-23),  la  branche  des  seigneurs  de  Loudon ,  marquis 
de  Clermont- Gallerande ,  jusqu'à  Pierre -Gaspard  inclus 
(n<js  2i-26),  complétant  la  branche  des  marquis  de  Montglas 
(n"41)  et  continuant  la  branche  des  marquis  de  Reynel 
jusqu'à  Jean-Baptiste  I  inclus  (n«  49). 

IV  Bertin  du  Rociieret  ,  Généalogie  de  la  Maison  de 
Clermont-en-Anjou ,  conservée  en  ms.  dans  les  Dossiers 


y 


Bleus  (vol.  190)  à  la  Bibliothèque  Nationale  (voy.  ci-devant 
Aiii^). 

11  donne  toutes  les  branches  de  la  Maison  de  Clermont 
et  tous  les  membres  de  chacune  d'elles  jusques  et  y  compris, 
dans  la  branche  des  seigneurs  de  Loudon  ,  marquis  de 
Glermont-Gallerande,  les  enfants  de  Charles-Léonor  (n»  25); 
dans  la  branche  des  marquis  de  Reynel ,  parmi  ceux  de 
Jean-Baptiste  I  (n'^  49)  dont  il  ne  cite  pas  la  mort,  arrivée 
le  18  septembre  1761);  il  ne  connaît  que  l'aîné,  Jacques- 
Louis-Geoiges  ,  et  mentionne  la  fille  de  ce  dernier  sans 
indiquer  qu'elle  fut  mariée  (elle  le  fut  au  commencement 
de  l'an  1761).  Ces  deux  dernières  circonstances  placent  sa 
rédaction  au  milieu  de  cette  année  1761. 

V.  Généalogie  [sans  nom  d'auteur]  de  la  très  ancienne 
Maison  de  Clermont-Gallerande  faittes  en  ill3  sur  les  tittres 
conservés  au  trésor  du  château  de  Gallerande ,  -paroisse  de 
Pringé  au  Maine  ,  desquels  tittres  inventaire  a  été  fait  par 
ordre  clironologique  ,  conservée  en  ms.  au  Château  de  la 
Piltière. 

Elle  commence  à  Robin  I  (n"  1)  et  s'arrête  avec  Pierre- 
Gaspard  (n^  26)  et  Charles-Georges  ,  son  neveu  et  l'héritier 
du  marquisat  patronymique  (n»  32)  ;  elle  ne  mentionne  que 
les  aînés ,  plus  les  cadets  qui  à  diverses  reprises  possédèrent 
le  marquisat  sans  être  pour  cela  devenus  chefs  de  la 
famille  (1).  Elle  contient  cette  mention  :  *  Ne  se  sont  trouvés 
»  de  titres  conservés  auparavant  mil-deux-cent-soixante-et- 
y>  cinq  (2)  ;  non  seulement  ils  peuvent  être  péris  par  vétusté 
»  {Tempus  edax  rerum),  mais  il  est  prouvé  par  une  enqueste 
»  solennelle  faitte  le  huit  février  1464  (3),  requeste  de  Louis 
»  de  Clermont ,  seigneur  dudit  lieu  et  de  Gallerande  ,  que  , 
»  vers  l'an  1400  (4),  le  château  de  Gallerande  fut  pris  par  les 

(1)  Voy.  ci-après,  n"  25  et  32. 

(2)  Sic  pour  1465;  voy.  quelques  lignes  plus  bas. 

(3)  1465  nouveau  style. 

(4)  Exactement  en  14'22  (Le  Paige,  BicUunnaire  de  la  Sarthe,  au  mot 
GALLEKANDE). 


—  10  — 

»  Anglois  ,  SLii  lesquels  il  fut  repris  par  les  gens  du  parti  du 
»  roy,  qui  y  mirent  le  feu  ;  dans  cette  (sic)  incendie  les  plus 
»  anciens  titres  peuvent  avoir  été  consumés  ».  Elle  cite  en 
outre  «  une  généalogie  conservée  et  employée  audit  inven- 
taire chronologique  »  (probablemen*:  la  même  dont  une 
copie  servit  à  d'Hozier  en  4670  ;  voy.  ci-devant,  B  ii.) 

Enfin  il  convient  d'ajouter  que  ,  en  marge  de  chaque 
article,  elle  énonce  sommairement  avec  sa  cote  l'acte  ou  les 
principaux  actes  ayant  servi  à  établir  la  filiation  de  celui  qui 
en  fait  l'objet  (plusieurs  de  ces  actes  (1)  ont  été  conservés 
en  analyses,  extraits  ou  copies  intégrales  par  L.-G.-J.  de 
Glerinont  ;  voy.  le  n"  suivant). 

VI.  Louis  -  Gaspard  -  Joseph  de  Clermont  ,  Histoire 
généalogique,  héraldique  et  chronologique  de  la  Maison  de 
Clermont  -  Gallerande  au  Maine ,  conservée  en  ms.  au 
Château  de  la  Piltière. 

Il  donne  au  complet  toutes  les  branches  de  la  Maison  de 
Clermont  depuis  Robin  I  (n"  1)  jusques  et  y  compris  le  père 
de  l'auteur  (n"  26)  et  son  cousin  Charles  -  Georges  de 
Clermont  (n»  32) ,  ce  dernier  seul  représentant  avec  lui  et  ses 
enfants  de  sa  famille  au  moment  de  l'achèvement  du  travail. 
—  Voici  sa  curieuse  préface  : 

«  Je  certifie  que  toutes  les  preuves  contenues  dans  cette 
»  histoire,  je  les  ai  puisées  sur  les  monumens  authentiques 
»  conservés  au  trésor  du  château  de  Gallerande  ;  que  les 
»  testamens,  contrats  de  mariage,  quittances,  brevets  (2),  je 
»  les  copiés  mot  à  mot.  Quant  aux  événements  et  aux  dates, 
»  je  les  ai  copiés  fidèlement  dans  les  meilleurs  auteurs  et 
»  gazettes  du  temps  ;  j'ai  même  conservé   quelques    titres 

(1)  Les  donations  de  Guillaunne  de  Lonray  et  d'Agnès  de  Beaumont  à 
Auberée  de  Lonray,  fille  de  l'un  et  nièce  de  l'autre,  4  novembre  1265 
(citées  ci-après,  n"  5)  ;  le  testament  de  Robin  III,  2  février  1330  (cité  ci- 
après,  n»  6)  ;  etc. 

(2)  Plusieurs  des  transcriptions  intégrales  ou  partielles  visées  ici  se 
trouvent  reproduites  non  pas  dans  ï Histoire  rj(hiéalo(jiquc  mais  dans  les 
nombreux  volumes  du   Supplément  à   l'Histoire  généalogique du 


M 


»  originaux  (1).  Le  trésor  du  cliûteau  de  Gallerande  et  les 
))  pièces  justificatives  de  l'ancienneté  de  la  Maison  de 
»  Clermont  -  Gallerande  étoient  dans  le  meilleur  ordre 
»  jusqu'en  1789  ;  elles  auroient  même  été  mises  dans  un 
»  ordre  plus  parfait ,  puisqu'il  cette  époque  des  féodistes  y 
»  travailloient  depuis  environ  deux  ans  à  en  faire  l'inven- 
))  taire  chronologique  et  les  classer  selon  les  époques 
«  et  années  :  Monsieur,  fière  du  roi  Louis  XVI,  qui  étoit 
»  duc  d'Anjou  et  comte  du  Maine  par  ;ipanage  ,  avoit  exigé 
»  de  Charles-Georges ,  marquis  de  Clermont-Gallerande  et 
»  baron  de  Brouassin,  les  aveux  de  ses  terres  dépendantes 
»  du  comté  du  Maine.  Mais,  la  Révolution  de  France  étant 
»  arrivée  à  cette  époque ,  les  révolutionnaires  factieux  de 
»  La  Flèche  se  transportèrent  au  château  de  Gallerande  et 
»  exigèrent  qu'on  leur  remît  et  les  travaux  déjà  avancés  des 
»  féodistes  et  les  titres  honorifiques  qui  pouvaient  constater 
»  l'ancienne  origine  de  cette  maison,  lesquels  ils  firent 
»  brûler,  de  sorte  qu'il  n'en  existe  plus. 

»  Au  Mans,  ce  12  mai  1805, 

»  L.-G.-J.  DE  Clermont.  » 

Ajoutons  que  l'auteur  n'a  connu  parmi  les  généalogies 
ci-devant  énumérées  que  celles  de  Le  Laboureur,  de  Moréri 
et  la  Généalogie  anonyme  de  1113. 

même  auteur,  conservés  mss.,  au  château  de  la  Piltière.  Sur  l'his- 
toire de  cette  généalogie  et  de  ses  suppléments  je  prends  la  liberté 
de  renvoyer  le  lecteur  à  ma  précédente  étude  .  Clermont-Gallerande  : 
autour  d'iDie  fa»iUle  seigneuriale  du  Haut-Maine  ;  —  Revue  hist. 
et  arcli.  du  Maine,  1894  ;  à  part,  Paris,  Picard,  1894,  in-8";  p.  40-45 
du  tirage  à  part. 

(1)  Brevet  de  lieutenant-général  d'Aunis  et  Saintonge  pour  Pierre- 
Gaspard,  marquis  de  Clermont-Gallerande,  24  novembre  1751  ;  —  Gé- 
néalogie de  la  très  ancienne  Maison  de  Clermont  faille  en  illS  ;  — 
Table  des  ijuattre  lignes  roïalles  des  seignews  de  Loudon,  etc. 


—  il  - 

G 

—  Anselme  (Le  P.),  Histoire  généalogique  de  la  Maison 
de  France  et  des  grands-officiers  de  la  Couronne;  Paris, 
1726-1733,  9  vol.  in-f«. 

—  Cleers  (Hugues  de),  De  majoratu  et  senescalliâ 
Francise  comitibus  Andecavorum  coUatis  ;  —  impr.  plusieurs 
fois,  en  dernier  lieu  aux  p.  285  et  suiv.  des  Chroniques  des 
comtes  d'Anjou^  éd.  Paul  Marchegay  et  Salmon;  Paris, 
1856,  in-8o. 

—  État  militaire  de  la  France  ;  Paris,  1758-1792,  35  vol. 
in-12. 

—  Gallia  Christiana  ;   Paris,  1715-1865,  16  vol.  in-fo. 

—  d'Hozier  (Jean -François),  Recueil  des  chevaliers  de 
Saint-Michel  ;  —  impr.  dans  la  Revue  nobiliaire,  années 
1879  et  1880,  et  dans  la  Revue  dliistoire  nobiliaire  et  d'ar- 
chéologie héraldique  [faisant  suite  à  la  Revue  nobiliaire^ 
année  1882. 

—  Jal,  Dictionnaire  critique  de  biographie  et  d'histoire  ; 
Paris,  1872,  in-4o. 

—  Le  Gorvaisier  de  Gourteilles,  Histoire  des  évoques 
du  Mans  ;  Paris,  1648,  in-4o. 

—  Le  Paige,  Dictionnaire  du  Maine  ;  Le  Mans,  1777, 
2  vol.  in-4o. 

—  Luynes  (duo  de).  Mémoires,  éd.  L.  Dussieux  et 
E.  Soulié  ;  Paris,  1860-1865,  17  vol.  in-8o. 

—  Marlet  (Léon),  Le  Comte  de  Montgomery ;  Paris, 
1891,  in-8". 

—  Mémoires  du  duc  de  Nevers ,  publ.  par  Marin  Leroy 
de  Gomberville  ;  Paris,  1665,  2  vol.  in-fo. 

—  MouRiN,  La  Réforme  et  la  Ligue  en  Anjou  ;  Paris, 
1858,  in-8o. 

—  Pe.sche,  Dictionnaire  historique  de  la  Sarthe  ;  Paris, 
1829-1841,  5  vol.  in-8''. 

—  Recueil  des  instructions  aux  ambassadeurs  de  France 


—  13  — 

depim  le  traité  de  Westplicdie  jusqu'à  la  RévoltUion 
Française:  Portugal  ;  publ.  par  le  vicomte  de  Gaix  de  Saint- 
Aymour  ;  Paris,  188G,  in-80. 

—  Saint  -  Allais  ,   Annuaire    historique   de   l'ancienne 
noblesse  ;  2'no  année,  Paris,  1835,  in-S". 

—  Saint-Simon  (duc  de).  Mémoires^  éd.  Chernel,  Paris, 
1851-1858,  20  vol.  in-80. 

—  Welschinger,  Le  maréchal  Ney  ;  Paris,  1893,  in-S". 


ABREVIATIONS 

c.  G.  :  Pièces  provenant  des  chartriers  de  Gallerande  et 

de  La  Piltière  (voy.  ci-devant,  A  i  et  A  11)  ; 

p.  0.  :  Pièces  Originales  (voy.  ci-devant,  A  m  a); 

D.  B.  :  Dossiers  bleus  (voy.  ci-devant,  A  m  b)  ; 

c.  H.  :  Carrés  d'Hozier  (voyez  ci-devant,  A  m  c)  ; 

N.  H.  :  Nouveau  d'IIozier  (voy.  ci-devant,  A  m  d)  ; 

Orig.  :  Original  : 

Extr.  :  Extrait  ; 

An.    :  Analyse. 


GÉNÉALOGIE 


DE    LA 


MAISON    DE   CLERMONT-GALLERANDE 


«  La  maison  de  Clermont-Gallerande  passe 
depuis  trop  de  siècles  pour  une  des  familles  que 
l'Anjou  a  contées  toujours  entre  les  plus  consi- 
dérables de  la  province  poui-  douter  que  son  nom 
ne  soit  pas  aussi  ancien  que  Tusage  de  se 
surnommer  de  sa  seigneurie  et  qu'elle  ne  l'ait 
pas  pris  de  la  principale  de  ses  terres  dès  le 
commencement  de  l'institution  des  fiefs ,  de 
même  que  les  autres  grandes  Maisons  du 
Royaume.  » 

(d'Hozier,  Gén.  de  la  Maison  de  Clermont- 
d'AmboiseJ. 


§  1.  Seigneurs  de  Clermont,  de  Gallerande,  etc. 

Marquis  de  Gallerande 

[1576-1701]. 

Éteints    en  1742. 

Armes  :  D'azur  à  trois  chevrons  d'or,  le  ^^remier  écimé  (i). 
—  Supports  :  Deux  lions  d'or  (2). 

I 

I .  RoRiN  I  (3),  seigneur  de  Clermont(4),  vivait  au  commen- 

(1),  (2)  Cf.  ci-après,  la  première  des  notes  relatives  au  §  6. 

(3)  Clermont  ou  Clermont-Gallerande,  aujourd'hui  commune  du  can- 
ton et  de  l'arrondissement  de  La  Flèche,  Sarthe. 

(4)  Appelé  .(  RoBEdT  >\  par  d'Hozier  et  Berlin  du  Rocheret. 


—  15  — 

cernent  du  XI»  siècle  (1).  Il  épousa  N.  de  La  Suze,  de  qui  il 
eût  Rémi  de  Clermont,  dont  l'article  suit. 

II 

2.  Rémi,  seigneur  deClermont,  vivait  en  1073.  -  Il  épousa 
N.  de  Nevers,  fille  de  Guillaume  I,  comte  de  Nevers, 
d'Auxerre  et  de  Tonnerre,  et  d'Ermengarde  de  Tonnerre,  de 
qui  il  eut  Pierre  de  Clermoni,  dont  l'article  suit. 


III 

3.  Pierre,  seigneur  de  Clermont,  vivait  en  1143.  —  Il 
épousa  N.  d'Aulnai,  fille  et  héritière  de  iV.,  vicomte  d'Aulnai, 
de  qui  il  eut 

1.  Robin  de  Clermont,  dont  l'article  suit; 

2.  N.  de  Clennont,  vicomte  d'Aulnai,  tige  d'une  branche 
qui  dura  au  moins  jusqu'au  commencement  du  XVi^  siècle, 
époque  où  l'on  trouve  un  Jehan  de  Clermont,  vicomte 
d'Aulnai  (2). 

IV 

4.  RoRiN  II  (3),  seigneur  de  Clermont  puis  de  Garlande  ou 
de  Gallerande,  par  son  mariage  avec  l'héritière  de  ce  fief  (4), 
de  qui  il  eut  : 

(1)  El  non  «  du  XIP  siècle  »,  selon  d'IIozier  et  Berlin  du  Rocheret  :  la 
date  où  vivait  son  fils  (voy.  le  n"  2)  s'y  oppose. 

(2)  Quittances  de  lui  des  11  juin  et  7  novembre  1385,  20  février  1386 
(1385  u.  s.),  10  octobre  et  13  novembre  1388,  17  août  1402,  (Orig.,  P.  o., 
V.  783).  —  Aulnai,  dans  l'ancien  Poitou,  auj.  commune  du  canton  de 
Moncontour,  arr.  de  Loudun,  Vienne. 

(3)  Appelé  ((  Robert  »,  comme  son  bisaïeul,  par  d'Hozier  et  Bertin  du 
Rocheret. 

(4)  On  trouvera  à  V  Appendice  une  dissertation  sur  ses  précédents  pro- 
priétaires et  son  vrai  nom.  Quoiqu'il  soit  de  eelui-ci,  je  lui  donnerai,  selon 
l'usage,  sa  forme  actuelle  :  Gallerande,  château  dépendant  auj.  de  la 
con^mune  de  Luché-Pringé,  canton  du  Lude,  arr.  de  La  Flèche,  Sartlie. 

Ainsi    qu'on   le  verra  ci-après  (n»  15)  par  l'énumération  des  terres  qui 


—  16 


i.  Hubert  ou  Humherl  (1)  de  Clermont,  dont  l'article  suit; 
2.  N.  de  Clermont,  qui  épousa  iV.,  seigmîur  de  Mervé  (2). 
Robin  II,  seigneur  de  Clermont,  vivait  vers  1210. 


V 

5.  Hubert  ou  Humbert  ,  seigneur  de  Clermont  et  de 
Gallerande,  vivait  en  février  1275  (1274  vieux  style)  (3).  —  Il 
avait  épousé  en  novembre  1265  (4)  Auberée  de  Lonray,  fille 
de  Guillaume  de  Lonray,  chevalier  (5),  de  qui  il  eut  : 

furent  érigées  en  marquisat  l'an  1576  pour  le  iiuitiéme  descendant  de 
Robin  II,  les  domaines  unis  de  Clermont  et  de  Gallerande,  comprenaient 
outre  Clermont  et  Gallerande,  les  terres  suivantes:  Luché ,  Pringé 
(auj.  comm.  unique  du  canton  du  Lude,  arr.  do  La  Flèche,  Sarthe),  Ma- 
reil-sur-Loir  (auj,  comm.  du  cant.  et  de  l'arr.  de  la  Flèche),  Le  Plessis- 
/IHoui/i (ferme  dépendant  auj.de  la  comm.  de  Mareil-sur-Loir),  Le  Plessis- 
Marchais  (ferme  dépendant  auj.  de  la  comm.  de  Clermont).  Il  esta  re- 
marquer qu'elles  ne  furent  jamais,  jusqu'à  leur  réunion  en  titre  de 
marquisat,  énumérées  séparément  (^sauf  Le  Plessis-AUouin  et  seulement 
par  René  de  Clermont,  vice-amiral  de  France,  (Actes  des  16  mars  1511 
[1510  V.  s.]  et  4  janvier  1518  [1517  o.  s.],  cités  ci-après,  n»  13). 

Gallerande  et  la  majeure  partie  du  futur  marquisat  de  ce  nom  faisaient 
partie  du  Maine  ;  mais  Clermont  était  situé  en  Anjou  ;  de  là  les  diver- 
gences qu'on  a  pu  observer  à  la  lecture  des  titres  des  différentes  généa- 
logies qui  ont  précédé  celle-ci,  relativement  à  la  province  d'origine  des 
Clermont.  —  Cf.  TAppendice. 

(1)  Cette  dernière  forme  est  donnée  par  d'Hozier  et  Bertin  du  Rocheret, 
mais  elle  peut  être  la  bonne  ;  on  y  aurait  tenu  compte  d'une  abréviation 
habituelle  au  Moyen-Age  et  qui  aurait  été  négligée  par  l'auteur  de  la 
Généalogie  anonyme  de  ill3  et  par  L.-G.-J.  de  Clermont  :  «  Hûmbertus  = 
Hu»ibertus  ». 

(2)  Et  non  «  iV  de  Marnay  »,  comme  le  disent  d'Hozier  et  Bertin  du 
Rocheret. 

(3)  Date  d'une  transaction  entre  «  Hubert  de  Clermont,  chevalier  »  et 
«  Pierre  de  Brouassin,  chevalier  »,  (An.,  g.  c). 

(4)  Date  [«  mercredy  emprès  la  fête  de  tous  les  saincts  »  (4  novembre) 
«  en  l'an  mil-deux-cens-et-soixante-cinq  »]  d'une  donation  proptcr  nuplias 
de  Guillaume  de  Lonray  à  <<.  Hubert  de  Clermont  »  (Copie,  c.  c). 

(5)  Et  non  «  la  fille  d'André  de  Lonray  »,  comme  le  disent  d'Hozier  et 
Bertin  du  Rocheret. 

Auberée  de  Lonray  était  cousine  germaine  d'Agnès,  dame  d'Alençon, 
vicomtesse  de  Beaumont,  qui  avait  épousé,   le  12  février  1253,  Louis  de  , 


17 


1.  Henri  de  Clermont,  mort  avant  son  père  (1)  ; 

2.  Robin  de  Clermont,  dont  l'article  suit. 


VI 

6.  R-OBiN  III  ('2),  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande, 
vivait  en  i'SO'-I.  Il  fit  le  12  février  1330  (1329  r.  s.)  son  testa- 
ment (3),  par  lequel  «  pour  exécuter,  dit-il,  le  testament  de 
Monsieur  mon  père  »,  il  fondait  «  une  chapellenie  en  l'église 
de  Pringé  »,  qu'il  élisait  pour  lieu  de  sa  sépulture,  ce  qui 
fut  exécuté  à  sa  mort,  arrivée  le  2  avril  1339  (4).  —  Il  avait 
épousé  Batine  de  Tournemine  (5) ,  fille  de  Geoffroy  de 
Tournemine,  seigneur  de  La  Hunaudaye,  de  qui  il  eut  : 

1,  Jean  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

Brienne,  troisième  lille  de  Jean  de  Brienne,  roi  de  Jérusalem  (sa  sœur 
Yolande  avait  épousé  l'empereur  Frédéric  II)  ;  par  un  acte  du  4  novembre 
1265,  Loui!>  et  Agnès  lirent  don  propter  nnptias  à  Auberée  de  Lonray  du 
droit  d'usage  dans  la  forêt  de  la  Mélinaye.  à  charge  de  leur  faire  tenir 
chaque  année  à  Pàqiies-lleuries  (le  dimanche  des  Rameaux)  une  paire 
d'éperons  dorés  (An.,  c.  g.)- 

(1)  Cité  avec  son  frère  puiné  dans  un  acte  de  Jean  I  de  Clermont,  du 
28  avril  [«  mardy  après  la  Saint-Georges  x]  1355  (Copie,  c.  c). 

(2)  Appelé  «  Robert  o,  comme  son  aïeul,  par  d'Hozier  et  Berlin  du 
Rocheret. 

(3)  Copie,  c.  c.  —  Il  s'y  intitule  «  Robin,  cire  de  Clermont  et  de 
Garlande,  chevalier  ».  —  L'acte  d'enregi.->trement  par  l'autorité  ecclésias- 
tique dans  lequel  il  est  comme  encarté  l'appelle  «  Robertus  de  Claromonte, 
miles  ». 

(4)  Sa  dalle  tumulaire  existe  encore  dans  l'église  de  Pringé,  mais 
exhaussée  sur  quatre  balustres  du  plus  disgracieux  effet,  à  la  suite  de 
certains  travaux  effectués  dans  l'église  au  XVIII"^  siècle. 

(,5)  Dans  le  te.stament  de  son  mari  elle  est  appelée  simplement  «  Batine  »; 
dans  la  Gén.  an.  de  1113  et  dans  celle  de  L.-G.-J.  de  Cleimont  elle  est  dite 
«  Batine  de  La  Hunaudaye  »  ;  d'Hozier  et  Bertin  du  Rocheret  la  nomment 
■(  Jacqueline  de  Tournemine  ».  Mais  Tournemine  et  La  Hunaudaye,  c'est 
tout  un  (Voy.  au  mot  Touunemine  le  Dicl.  hht.  de  Moréri,  qui  d'ailleurs 
ne  cite  pas  M^e  de  Clermont  parmi  les  enfants  de  Geoffroy);  la  source 
commune  de  d'Hozier,  de  Bertin  du  Rocheret  et  de  la  Gén.  an.  de  1773 
est  cette  «  ancienne  généalogie  »  que  le  premier  et  la  troisième  citent  tous 
deux.  Quant  à  la  diirérence  de  prénom,  elle  est  tranchée  par  le  texte  du 

XL      2 


—  18  — 

2.  Robin  ou  Robert  de  Clermont  (4),  «  maréchal  de  Monsei- 
gneur le  duc  de  Normandie  [le  dauphin  Charles,  régent  de 
France,  pendant  la  captivité  de  son  père,  le  roi  Jean-le-Bon] 
et  son  lieutenant  au  baillage  de  Caeii  »  (2)  assassiné  sous  les 
yeux  de  son  maître,  le  12  février  1357,  par  ordre  d'Etienne 
Marcel,  prévôt  des  marchands  de  Paris. 


VII 

7.  Jean  I,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande,  vivait 
en  1320  et  mourut  après  le  28  avril  1355  (3).  —  Il  avait 
épousé  N.,  fille  de  Geoffroy  de  Cleers,  de  qui  il  eut  : 

1.  Louis  de  Clermont,  qui  épousa  Laudantine  de  Poillé, 
fille  de  Jean  de  Poillé,  seigneur  de  Boissey,  et  mourut  avant 
son  père  (4),  ne  laissant  qu'une  fille,  Jeanne  de  Cdermont, 
mariée  avant  le  28  avril  1355  (5)  à  Jean  de  Broc,  chevalier  ; 

2.  Jean  de  Clermont,  dont  l'article  suit; 

3.  Catherine  de  Clermont,  mariée  à  François  de  La  Haye- 
Passavant. 

testament  de  Robin  III  en  faveur  de  la  variante  de  la  Gén.  an.  de  i773  ; 
cf.  les  erreurs  de  noms  propres  de  d'Hozier  et  de  Bertin  du  Rocheret, 
relevés  ci-devant  (n"^  4  et  5)  à  propos  de  la  fille  de  Robin  II  et  de  la 
femme  d'Hubert  de  Clermont. 

(1)  La  première  forme  (sous  le  diminutif  de  «  Robinet  »)  dans  le  testa- 
ment de  son  père,  la  seconde  dans  l'acte  visé  ci-dessous  et  dans  l'Histoire  ; 
pour  leur  coexistence,  cf.  ci-devant,  n°s  1,  4  et  6. 

(2)  Avis  du  trésorier  des  guerres  au  receveur-général  des  aides  du 
bailliage  de  Caen,  1"'  mars  1356  [1357]  n.  s.,  (Orig.,  p.  c.  v.  783). — 
Cf.  Froissart, 

(3)  Date  [«  mardy  après  la  Saint-Georges  »  13.55]  d'un  accord  entre  lui 
et  le  père  de  sa  bru  (Copie  c.  c.)  ;  il  s'y  nomme  «  Jehan  de  Clermont, 
chevalier  ».  —  Dans  un  acte  de  l'évèque  du  Mans  du  18  août  [«  quartà 
die  lune  post  festam  beatae  Mariœ-Magdalaine  »]  1354  il  est  appelé 
«Johannes  de  Cla.-omonte,  dominus  de  Garlanda,  miles  ». 

(4')  D'après  le  contenu  de  l'acte  du  28  avril  1355  cité  dans  la  note  précé- 
dente. 
(5i  Ibid. 


—  19  — 


VIII 


8.  Jean  II,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande,  puis 
de  Mervé  (1)  par  son  mariage  avec  N.,  fille  aînée  de  Macé, 
seigneur  de  Mervé  (Cf.  ci-devant,  n"  4)  et  de  Jeanne  Picard, 
de  qui  il  eut  : 

1.  Louis  de  Clermont,  dont  l'article  suit; 

2.  N.  de  Clermont,  mariée  :  1"  à  Geoffroy  de  Mauloy, 
chevalier  ;  2"  à  Jean  d'Estiolles,  chevalier  ; 

3.  Pierre  de  Clermont ,  seigneur  de  Malemort ,  capitaine 
d'une  compagnie  d'hommes  d'armes,  vivant  en  1399  ('2). 


IX 

9.  Louis  I,  seigneur  de  Clermont,  de  Gallerande  et  de 
Mervé  (3),  vivait  en  1390  et  mourut  après  le  10  juin  1399(4). 

(i)  Mervé,  château  dépendant  auj.  de  la  cornraiine  de  Luché-Pringé, 
canton  du  Lude,  arr.  de  La  Flèclie,  Sarthe. 

(2)  «  Pierre  de  Clermont,  qui  servoit  avec  deux  escuyers  aux  guerres  de 
Guyenne  contre  les  .\nglois,  l'an  1399  »  (D'Hozier).  —  Les  titres  de 
seigneur  de  Malemort  et  de  capitaine  d'une  compagnie  d'hommes  d"armes 
«  sous  Monseigneur  de  Coucy.  capitaine-général  du  païs  de  Guïenne  »  lui 
sont  donnés,  par  une  quittance  (Copie  du  XVII'^  siècle,  mais  reproduisant 
très  exactement  l'original  sur  lequel  elle  a  été  prise,  P.  G.,  v.  783),  dont 
la  date  est  mutilée  et  l'était  déjà  sur  l'origmal  :  «  10  juillet  mil  ....  »  ;  la 
citation  de  c  Monseigneur  de  Coucy  »  [Enguerrand  VII]  la  place  entre  la 
mort  d'Edouard  III,  roi  d'Angleterre  (21  juin  1377),  avant  laquelle  il  ne 
voulut  pas  se  mêler  des  discordes  entre  la  France  et  l'.Vngleterre,  et  son 
départ  pour  la  croisade  contre  les  Turcs,  où  il  succomba  (1396;.  Cette 
précieuse  quittance  est  revêtue  d'un  fac-similé  du  sceau  de  Pierre  de 
Clermont  :  d'azur  à  trois  chevrons  d'or  le  premier  écimé,  à  un  chef  de? ; 
comme  supports  :  deux  lions  accroupis  ;  comme  cimier  :  un  heaume  sur- 
monté d"  «  une  teste  regardant  en  haut  »,  selon  l'expression  du  copiste  du 
XVIP  siècle. 

(3)  Il  s'intitulait  «  Loys  de  Clermont,  chevalier  >;  (Quittances  des  20 
août,  10  septembre,  1""  décembre  1389  ;  Orig.,  P.O.,  v.  783;  —  8  sep- 
tembre 1382  ;  copie,  c.  c.) 

(4)  Son  fils  aine  (voy.  Tarticle  suivant)  prend  les  titres  de  «  seigneur  de 
Clermont  etc.  »  dans  son  contrat  de  mariage  de  cette  date. 


—  20  — 

—  Il  avait  épousé  N.,  fille  d'Abraham,  seigneur  de  Beuvron, 
de  la  noblesse  de  Sologne,  de  qui  il  eut  : 

1.  Jea7i  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Eiistache  de  Clermont,  dont  l'article  suit  celui  de  son 
frère  aîné. 

3.  Robin  de  Clermont ,  tué  à  la  bataille  de  Verneuil 
(17  août  1424),  sans  avoir  contracté  d'alliance  ; 

4.  Catherine  de  Clermont,  qui  épousa  Jean  de  Fontenay, 
seigneur  d'Andigny,  de  la  noblesse  du  Maine  ; 

5.  P}iili}rpe  de  Clermont,  qui  épousa  Pierre  Bessonneau, 
maître-général  et  visiteur  de  l'artillerie,  capitaine  des 
Ponts  de  Ce  ; 

6.  Jeanne  de  Clermont,  qui  épousa  Macé  de  Fontenay  ; 

7.  Marie  de  Clermont,  dame  de  Mervé,  qui  épousa  Jean, 
seigneur  de  Lavardin,  de  la  noblesse  du  Maine  (1). 

8.  N.  de  Clermont,  qui  épousa  Hubert  (2),  seigneur  des 
Cormes,  de  la  noblesse  du  Maine. 


X 


1 0-  Jean  III,  seigneur  de  Clermont,  de  Gallerande,  puis 
[par  alliance]  vicomte  du  Grand-Montrevault  (3),  fit  en  1410 
son  testament,  par  lequel  il  instituait  divers  legs  aux  églises 
de  Clermont,  Mareil,  Pringé  et  Luché  (4)  et  mourut  en  1416. 
—  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  18  juin  1399  (5),  Jeanne 
Chenu,  dame  du  Grand-Montrevault,  veuve  de  Jean  de  Basle, 
de  qui  il  n'eut  pas  de  postérité. 

(1)  Probablement  le  père  de  ce  Foulques  dont  la  fille  apporta  la  sei- 
gneurie de  Lavardin  eu  dot  à  Jean  de  Beaunianoir,  ancêtre  à  la  cinquième 
génération  du  maréclial  de  Lavardin  (P.  Anselme,  t.  VIT,  p.  384). 

(2)  Ou  Humbert?  (Voy.  ci-devant  n»  5). 

(3)  Montrevraull,  auj.  ch.-l.  de  cant.  de  Tarr.  de  Cholet,  Maine-et-Loire. 

(4)  An.,  G.  c. 

(5)  Extr.,  c.  G. 


—  21  — 


Xbis 


1  I .  EusTACHE,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande, 
vicomte  du  Grand-Montrevault  [après  la  mort  de  son  frère 
aîné],  puis  [par  son  second  mariage]  baron  de  Bohardy  (1) 
et  seigneur  de  Saint-Georges  (2),  vivait  en  14i'2  et  mourut 
avant  le  30  mars  1444  (3).  —  Il  avait  épousé  en  premières 
noces  N.  de  Basle,  fille  du  premier  mariage  de  sa  belle-sœur, 
Jeanne  Chenu,  avec  Jean  de  Basle,  de  qui  il  n'eut  pas 
d'enfants.  —  Devenu  veuf,  Eustache  de  Clermont  épousa  en 
secondes  noces  Jeanne  de  L'Isle-Bouchard,  dame  de  Bohardy 
et  de  Saint-Georges,  fille  puînée  de  Jean,  baron  de  L'Isle- 
Bouchard  et  de  Bohardy,  seigneur  de  Saint-Georges,  et  de 
Jeanne  de  Bueil  (4),  de  qui  il  eut  : 

1.  Louis  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2  Jacques  de  Clermont,  qui  fût  le  compagnon  d'armes  de 
Jean  de  Brézé,  sénéchal  de  Poitou,  à  la  surprise  de  Verneuil 
(19  juillet  1449)  et  à  la  tentative  de  débarquemeni  des 
troupes  françaises  à  Sandwich  (28  août  1457)  ; 

3.  N.  de  Clermont. 


XI 

12-  Louis  II,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande, 
vicomte  du  Grand-Montrevault,  baron  de  Bohardy,  seigneur 
de  Saint-Georges  (5),  fut  chambellan  de  René  II,  roi  des 

(1)  Bohardy,  hameau  dépendant  auj.  de  la  comm.  et  du  caiil.  de 
Montrovault,  arr.  de  Cholet,  Maine-et-Loire. 

(2)  Saint-Georges-sur-Loire,  auj.  ch.-l.  de  cant.  de  l'arr.  d'Angers, 
Maine-et-Loire. 

(3)  Date  d'un  acte  où  son  fils  aine  (voy.  l'article  suiv.)  prend  les  titres  de 
«  seigneur  de  Clermont,  etc.  ». 

(4)  Leur  tille  ainée,  Catherine,  maiiée,  le  2  juillet  1425,  à  Georges^  sei- 
gneur de  la  Trémoille,  lui  apporta  en  dot  la  seigneurie  de  l'Isle-Bouchart 
(P.  Anselme,  t.  IV,  p.  185). 

(5)  11  s'intitulait  «  Louis  de  Clermont  et  de  Galerande,  seigneur  desdits 
lieux  »  et  signait  «  LoYS  DE  Clermont  »  (Quittance  délivrée  par  lui  à  son 


—  22  — 

deux  Siciles,  duc  d'Anjou  (le  bon  roi  BenéJ  et  admis  le 
25  août  1448  dans  l'ordre  des  chevaliers  du  Croissant,  fondé 
par  ce  prince  le  11  du  même  mois.  Il  mourut  en  1477.  —  Il 
avait  épousé  Marguerite  de  La  Haye-Passavant,  de  qui  il  eut  : 

i.  Louise  de  C  1er  m  ont,  mariée  :  1"  par  contrat  du  20  janvier 
1460  (1459  V.  s.)  (1),  à  Jean  Araenard,  seigneur  de  Chanzé; 
2"  après  le  10  avril  1472  (2),  à  N.  de  Brie. 

Devenu  veuf,  Louis  II  de  Clermont  avait  épousé  en 
secondes  noces  Marie  Malet,  fille  de  Jean  II  Malet,  seigneur 
de  Graville,  et  de  Marie  de  Montberon,  sa  seconde  femme  (3), 
de  qui  il  eut  : 

2.  René  de  Clermont,  dont  l'article  suit. 

—  Devenue  veuve,  Marie  Malet,  dame  de  Clermont,  se 
remaria  le  8  juillet  1484,  à  Antoine  de  Beaumont,  seigneur 
de  Bury  et  de  Chef-Boutonne. 

XII 

13.  René,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande , 
vicomte  du  Grand-Montrevault,  baron  de  Bohardy,  seigneur 
de  Saint-Georges,  puis  [par  son  second  mariage],  seigneur  de 
Traves  (4),  Saint-Chéron  (5)  et   Châtellier  (6),   fut  maître 

beau-père  d'une  année  de  la  rente  constituée  en  dot  à  sa  femme,  30  mars 
1444  [1443  t'.  s.]  ;  copie  c.  c.) —  C'est  à  lui  que  commencent  les  généa- 
logies  de   Le    Lnboureur,    et   de    Moréri,   qui  l'appellent   Louis  I  ;   voy. 

l'AVAXT-PROPOS. 

(1)  Copie,  G.  G. 

(2)  Date  d'une  dispense  de  consanguinité  accordée  à  Louise  de  Clermont 
par  l'évêque  d'Angers  ;  (An.,  G.  G.) 

(3)  Sœur  consanguine  de  Louis  Malet  de  Graville,  amiral  de  France  en 
1486. 

(4)  Traves^  auj.  comm.  du  cant.  de  Scey-snr -Saône,  arr.  de  Vesoul, 
Hante-Saône. 

(5)  Saint-Chéron,  autrefois  en  Champagne,  d'après  l'énoncé  d'un  acte 
rendu  par  lui  le  4  janvier  1518  [1517  u.  s.];  (copie,  G.  G.) —  .Je  n'ai  pu 
d  'terminer  son  emplacement  actuel. 

(6}  Il  s'intitulait,  tantôt  «  René  de  Clermont,  chevalier,  seigneur  dudit 
lieu  »  (Quittances  des  12  janvier  1492  [1491  v.  s.];  orig.,  p.  c,  v.  784  ;  — 
19  juillet  1512,  16  octobre  1515,  25 août  et  12  septembre  1524  ;  orig.,  p.  o., 
v.  783),  tantôt  «  René,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande  »,  (Aveu  par 


-  23  — 

d'hôtel  du  Roi  et  i'un  des  gentilshommes  ordinaires  de  sa 
chambre,  capitaine  d'une  compagnie  de  centhommes  d'armes 
de  ses  ordonnances,  gouverneur  de  Honfleur  et  vice-amiral 
de  France.  Il  mourut  après  le  12  septembre  15'24  (1).  — 
Il  avait  épousé  Perrette  d'Estouleville,  fille  de  Michel,  sei- 
gneur d'Estouteville,  et  de  Marie,  dame  de  La  Roche-Guyon, 
de  qui  il  eut  : 

1.  Louis  de  Clermont,  dont  l'article  suit; 

2.  René  de  Clermont,  tige  de  la  branche  des  seigneurs  de 
Saint-Georges  (voy.  ci-après,  §  6,  n"^  37-42)  ; 

3.  Avoie  de  Clermont,  mariée  à  Jacques  de  Pellevé, 
seigneur  de  Cully  et  d'Aubigny. 

—  Devenu  veuf,  René  de  Clermont  avait  épousé  en  secondes 
noces,  par  contrat  du  28  novembre  1497  (2),  Jeanne  de  Tou- 
longeon,  dame  de  Traves,  etc.,  fille  de  Claude  deToulongeon, 
seigneur  de  Traves,  etc.,  et  de  Guillemette  de  Vergy,  de  qui 
il  eut  : 

4.  François  de  Clermont,  seigneur  de  Traves,  gentilhomme 
de  la  chambre  du  Roi  (3),  tué  en  duel  en  Italie  l'an  1555  ;  il 
avait  épousé  en  1527  Hélène  Gouffier,  veuve  de  Louis  de 
Vendôme,  vidame  de  Chartres,  fille  d'Arthur  Gouffier,  duc 
de  Roannois,  seigneur  de  Roisy,  grand-maître  de  France,  et 
d'Hélène  de  Hangest,  de  qui  il  eut  Hélène  de   Clermont, 

lui  rendu  au  duc  d'Alençon,  vicomte  de  Beauinont,  9  janvier  1487  1 148(3 
V.  s.];  (an.,  c.  G.)  ou  «  ...  seigneur  de  Clermont,  Gallerande,  Plessis- 
Allouin,  vicomte  de  Montrevault  »,  (Quittance  à  lui  délivrée,  27  janvier 
1492  [li9l  V.  s.]  ;  (orig.,  c.  c);  —  Aveu  par  lui  rendu  au  duc  de  Lorraine, 
baron  de  Sablé,  16  mars  1520  [1519,  v.  &.];  (an.,  c.  c);  une  seule  fois  à  ma 
connaissance  il  se  para  de  tous  ses  titres  seigneuriaux,  —  dans  l'acte  pré- 
cité de  1518. —  Il  signait  «  R.  de  Clermont  »  (Quittances  précitées  de 
1512  et  1514). 

(1)  Date   d'une  de  ses  quittances  précitées  ;    —  et  non  «  1523  »,  selon 
tous  les  généalogistes  de  sa  famille. 

(2)  An.,  G.  c. 

(3)  Quittance  du  8  janvier  1530   [1529  «.«.],  signée  «  F.  de  CLERMONT» 
et  scellée  d'un  écusson  portant  :  d'azur  à  trois  clievrons  d'or,  le  premier 

écimé  d'un  croissant  de.fl.  ;  (Orig.,  p.  o.,  v.  783). 


'24 


dame  de  Traves,  dite  la  belle  de  Traves,  fille  d'honneur 
d'Éléonore  d'Autriche,  reine  de  France,  qui  épousa  Antoine 
d'Aure,  seigneur  de  Grammont,  vicomte  d'Aster  ; 

5.  Claude  de  Clermont,  seigneur  de  Toulongeon,  qui  épousa 
Perrette  de  La  Chambre,  fille  de  Charles  de  La  Chambre, 
seigneur  de  Sermoyé,  chevalier  de  l'ordre  de  l'Annonciade, 
de  qui  il  eut  Charlotte  de  Clermont,  mariée  trois  fois  :  i"  h 
Jacques  de  Vienne,  baron  de  Commarin,  fils  de  François  de 
Vienne,  seigneur  de  Pymont,  et  de  Charlotte  de  Luxembourg, 
mort  en  1566  ;  5"  à  Théophile  de  Grammont,  fils  d'Antoine 
d'Aure,  seigneur  de  Grammont,  vicomte  d'Aster,  et  d'Hélène 
de  Clermont,  son  cousin-germain  ;  3°  à  Claude  de  La  Croix, 
vicomte  de  Semoines  ; 

6.  Christophe  (i)  de  Clermont,  religieux  à  l'abbaye  (2)  de 
Corneux  (3)  (diocèse  de  Bezançon)  ; 

7.  René  de  Clermont,  mort  jeune  ; 

8.  Jeanne  de  Clermont,  qui  épousa  Charles  de  Coué, 
seigneur  de  Fontenailles  ; 

9.  Marthe  (4)  de  Clermont,  chanoinesse  et  aumônière  au 
chapitre  noble  de  Remiremont  (diocèse  de  Toul)  (5); 

10.  Catherine  de  Clermont,  religieuse  à  l'abbaye  de  Bon- 
Lieu  (diocèse  du  Mans)  ; 

11.  Renée  de  Clermont,  religieuse  à  l'abbaye  Sainte-Claire 
de  Pont-à-Mousson  (diocèse  de  Toul)  (6). 

(1)  Le  Laboureur,  d'Hozier,  Moréri,  Bertin  du  Rocheret  ;  —  «  Thomas  », 
selon  L.-G.-J.  de  Clermont. 

(2)  Et  non  «  abbé  »  selon  tous  les  généalogistes  de  sa  famille  ;  cf.  le 
catalogue  des  supérieurs  de  ce  monastère  dans  la  Gallia  Christiana,  t.  xv 
(1880),  col.  311-31  G. 

(3j  Et  non  «La  Corneille»  (Le  Laboureur,  d'Hozier_.  Bertin  du  Rocheret), 
ni  (.  Corneille  »  (Moréri),  ni  «  Saint-Corneille  de  Gray  »  (L.-G.-,I.  de  Cler- 
mont). —  Corneux  (en  latin  :  Corneolus),  est  un  hameau  dépendant  auj. 
de  la  comm.  de  Saint-Braingt,  cant.  et  arr.  de  Gray,  Haute-Saône. 

(i)  D'Hozier,  Moréri,  L.-G.-J.  de  Clermont;  —  «  Mathie  »  (Le  Labou- 
reur); cf.  la  note  suivante. 

(5)  Omise  par  Bertin  du  Rocheret. 

(6)  La  liste  qui  précède  les  enfants  de  René  de  Clermont  est  celle 
donnée  par  L.-G.-J.  de  Clermont,  la  meilleure,  ce  me  semble,  puisque 


—  25  — 


XIII 


1 4-  Louis  III,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande, 
vicomte  du  Grand-Montrevault,  puis  [par  alliance]  baron  da 
Sexfontaines  (1),  puis  [par  engagement]  baron  de  Preuilly  et 
seigneur  du  Blanc-en-Berry  (2),  se  signala  aux  journées  de 
Guinegate  (1513),  et  de  Pavie  (1525),  fut  maître  d'hôtel  du 
roi  et  mourut  entre  le  19  janvier  1543  (3)  et  le  5  janvier 
1545  (4).  —  Il  avait  épousé,  avant  le  16  février  1529  (5), 
Renée  d'Amboise,  fille  de  Jean  d'Amboise,  seigneur  de 
Reynel,  et  de  Catherine  de  Saint-Blin,  dame  de  Vignory  et 
de  Sexfontaines,  de  qui  il  eut  : 

1.  Georges  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Jean  (6)  de  Clermont,  vicomte  du  Grand-Montrevault  (7), 
mort  sans  alliance  avant  son  père  ; 

seul  l'auteur  a  évité  la  double  erreur  commise  par  ses  devanciers  touchant 
Jeanne  de  Clermont  (ne  pas  confondre  avec  une  autre  Jeanne,  femme  du 
sieur  de  Fontenaillesi,  soi-disant  fille  de  René  et  abbesse  de  Sainte-Croix 
de  Poitiers,  —  en  réalité  fille  de  Louin  III  et  abbesse  de  La  Trinité  de 
Poitiers  ivoy.  l'art,  suivant).  —  Il  est  à  noter  que  d'Hozier  et  Moréri,  ce 
deinier  se  séparant  ici  contre  sa  coutume  de  Le  Laboureur,  attribuent 
Christophe  de  Clermont  (n"  6  de  la  présente  liste)  au  premier  lit  avec  le 
n"  2  et  le  placent  entre  son  frère  Louis  et  son  frère  René.  Bertin  du  Ro- 
cheret  le  range  aussi  dans  le  premier  lit,  mais  avec  le  n"  3  entre  son  frère 
Louis  et  sa  sœur  Avoie. 

(1)  Il  porte  les  divers  titres  qui  précèdent  dans  une  cédule  du  16  février 
1529  [1528  i'.  s.]  (An.,  c.  c).  —  Sexfontaines^  auj.  comm.  du  cant.  de 
Juzennecourt,  arr.  de  Chaumont,  H?Hte-Marne. 

(2)  Il  [lorte  ces  nouveau.x  titres  dans  un  extrait  des  Registres  du  Parle- 
ment à  lui  relatif,  du  6  mars  1540  (1539  v.  s.\  et  dans  une  quittance  du  19 
janvier  15i3  [1542  i'.  s.]  (Orig.,  p.  c,  v.  784).  —  Preiiilhj,  auj.  ch.-l.  de 
cant.  de  l'arr.  de  Loches,  Indre-et-Loire.  —  Le  Blanc-en-Berry ,  auj.  ch.-l. 
d'arr.,  Indre. 

(3)  Date  de  sa  quittance  précitée. 

(4)  Date  (1544  i'.  s.)  d'un  acte  notarié,  où  Renée  d'Amboise  figure  comme 
veuve  (Orig.,  p.  c,  v.  784). 

(5)  Renée  d'Amboise  figure  comme  sa  femme  dans  la  cédule  préi;itée  de 
cette  date. 

(6)L.-G.-J.  de  Clerniont  ;  —  plus  probablement  que  «  Louis  »  (Le 
Laboureur,  d'Hozier,  Moréri,  Bertin  du  Rocheret)  ;  cf.,  en  effet,  le  prénom 
du  n"  4  de  la  présente  liste. 

(7)  Et  non  pas  «  seigneur  de  La  Celle  »  (Le  Laboureur,  d'Hozier,  Moréri, 


-  26  - 

3,  Jacques  de  Clevmont,  tige  de  la  branche  des  barons  de 
Bussy  et  de  Sexfontaines(voy.  ci-après,  §  5,  no^  33-36)  ; 

4  Louis  de  Clermont,  abbé  de  Cerisy  (diocèse  de  liayeux), 
aumônier  du  Roi,  mort  en  décembre  1555  (1)  ; 

5.  Jeanne  de  Clermont,  née  en  1521,  abbesse  de  la  Trinité 
de  Poitiers  (2),  à  partir  du  20  janvier  1538  (1537  i'.  s.)  (3) 
par  résignation  de  Marie  d'Amboise,  sa  tante  maternelle, 
morte  le  15  décembre  1586  (4). 


XIV 

I  5-  Georges  I,  seigneur  de  Clermont  et  de  Gallerande, 
vicomte  du  Grand-Montrevault,  baron  de  Bohardy,  puis 
[par  rachat  (5)  en  date  du  16  août  1562  (6)]  de  Mervé,  puis 

Berlin  du  Rocheret)  ou  «  ....  et  seigneur  de  La  Celle  «  (L.  G. -.T.  de  Cler- 
mont) :  Georges  I  (voy.  l'art,  suivant)  est  le  premier  Clermont  qui  porta 
le  titre  de  cette  seigneurie. 

(1)  Gallia  Christiana,  t.  XI  (1759),  col.  412. 

(2)  Et   non  pas   « de   Sainte-Croix   de   Poitiers  «    (Le   Laboureur, 

d'Hozier,  Moréri,  Berlin  du  Rocheret)  ;  L.-G.-J.  de  Clermont  est  le  seul  à 
ne  pas  avoir  donné  dans  l'erreur  commune. 

(3)  El  non  pas  «  en  1587  »,  comme  le  veut  L.-G.-,T.  de  Clermont,  le  seul 
qui  ait  fixé  la  date  de  cet  événement  ;  cT.  la  note  suivante. 

(4)  Toutes  ces  dates,  y  compris  la  (iliation  de  Jeanne  de  Clermont  (Cf. 
l'article  précédent  et  dans  celui-ci  la  première  note  à  elle  relative),  d'après 
la  Gallia  Christiana,  t.  II  (1720),  col.  1308-1309,  qui,  en  outre,  reproduit 
son  épitaphe  ;  elle  y  est  dénommée  (<  Jeanne  de  Clermont  d'Amboise  ».  — 
On  connaît  une  quittance  de  «  Jebanne  de  Clermont,  humble  abbesse  du 
moustier  de  la  Sainte  Trinité  de  Poitiers  »,  s.  d.  (Orig.,  p.  c,  v.  784). 

(5)  Cf  ci-devant,  n"  9. 

(6)  An.,  G.  G.  —  De  tous  ces  titres  il  ne  portait  que  celui  de  «  seigneur 
de  Clermont  »  (Quittances  de  lui,  21  janvier  1561'  [1563  v.  s.],  28  mars  1567, 
4  juillet  1569  ;  orig.,  p.  o.,  v.  783).  —  Dans  une  de  ces  quittances  celle  du 
23  mars  1567  il  se  nomme  non  pas  «  Georges  de  Clermont  »  mais,  «  Georges 
de  C/er»îOH/-d".'lm6oîse  »,  joignant  ainsi  le  nom  de  sa  mère  à  celui  de 
son  père.  (Cf.  l'épilaphe  de  sa  sœur,  citée  dans  la  note  précédente  ;  dans 
une  autre,  du  3 février  1564  [1563!'.  s.]  ;  orig.,  P.  o  ,  v.  783),  «  G,  de  Cl., 
seigneur  d'Amboise  »,  au  lieu  de  «  G.  de  Cl.  seigneur  dudit  lieu  de  Cler- 
mont».  (Quittances  précittés.   —  Il  signait  ■:(  G.  de  Clekmont  »  (Docu- 


—  '27  — 

[probablement  par  son  deuxième  mariage]  seigneur  de  La 
Ferté-Loupière  et  de  La  Celle-Saint-Cyr  (1),  puis  marquis 
de  Gallerande  par  érection  sous  ce  titre,  en  date  d'août  1576, 
des  seigneuries  de  Clermont,  Gallerande,  Mareil,  Luché, 
Pringé,  Le  Plessis-Allouin  et  Le  Plessis-Marchais  (2),  cheva- 
lier de  Saint-Michel  en  1563  (3),  capitaine  d'une  compagnie 
de  trente  (4),  puis  cinquante  (5)  lances  des  ordonnances  du 
Roi,  mort  avant  le  10  février  1581  (6).  —  Il  avait  épousé 
Perrenelle  de  Blanchefort,  fille  de  François  de  Blanchefort, 
seigneur  de  Saint-Janvrin,  et  de  René  de  Prie,  de  qui  il 
eut  : 

1.  Georges  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Louise  de  Cl'rmont ,  qui  épousa  Joseph  d'Oineau , 
seigneur  de  Sainte-Souline,  de  la  noblesse  du  Poitou  ; 

3.  Edme  de  Clermont  (7),  vicomte  du  Grand-Montrevault, 
par  donation  de  son  père,  en  date  du  mois  de  mars  1573  (8), 
mort  avant  lui  sans  alliance  (9). 

—  Devenu  veuf,   Georges  I  de  Clermont  avait  épousé  en 

ments  précités).  —  Son  écnsson  était  écarleJé:  an  i  et  4  d'azur  à  trois 
chevrons  d'or,  celui  du  chef  écimé,  qui  est  de  Clermont  ;  au  2  et  3  pallé 
d'or  et  de  gueules  de  six  pièces,  qui  estd'AjiBOiSE  (J.-F.  d'Hozier  [parent 
de  l'auteur  de  la  généalogie,  souvent  citée,  des  Clermont],  Recueil  des 
chevaliers  de  Saiiil-Michel). 

1 1)  Il  ne  prend  ce  titre  que  dans  le  contrat  de  son  troisième  mariage  ; 
voy.  plus  loin. —  La  Ferté-Loupière,  auj.  comm.  du  cant.  deCharny,  air. 
de  Joigny,  Yonne.  —  La  Celle-Saint-Cijr,  auj.  comm.  du  cant.  de  Sauit- 
Julien-du-Sault,  arr.  de  Joigiiy,  Yonne. 

(2)  An.,  ce;  —  An.,  p.  o  ,  v.  784. 

(3)  J.-F.  d'Hozier,  1.  c. 

(4)  Ibid.  —  Quittances  précitées. 

(5)  Quittances  précitées  des  21  janvier  1564  et  suiv. 

(6)  Date  de  l'acte  de  partage  de  la  succession  eutre  ses  enfants  (An., 
G.  G.). 

(7)  Inconnu  de  tous  les  généalogistes,  sauf  de  L.-G.-J.  de  Clermont. 

(8)  An.,  c.  c. 

(9)  L'acte  de  partage  de  la  succession  de  Georges  I  de  Clermont,  10 
février  1581  (An.,  c.  C.},  ne  fait  pas  mention  de  lui  comme  ayant-droit. 


28 


deuxièmes  noces,  entre  1562  (1)  et  1565  (2),  Anne  d'Allègre, 
dame  de  Viteaux  et  de  Précy,  veuve  d'Antoine  Duprat,  sei- 
gneur de  Nantouillet,  fille  et  héritière  de  François  d'Allègre, 
seigneur  de  Précy,  et  de  Charlotte  de  Châlon,  comtesse  de 
Joigny,  dame  de  Viteaux,  de  qui  il  n'eut  pas  de  postérité. 
—  Devenu  veuf  de  nouveau,  Georges  de  Glermont  épousa  en 
troisièmes  noces,  par  contrat  du  17  février  1573  (3),  Anne  de 
Savoie,  veuve  en  premières  noces  de  François  de  Saluées, 
comte  de  Cardé,  et  en  deuxièmes  noces  d'Antoine  de  Glermont 
d'Amboise,  marquis  de  Reynel  (voy.  ci-après,  n"  42)  fille  de 
Claude  de  Savoie,  comte  de  Tende,  gouverneur  de  Provence, 
et  de  Marie  de  Ghabannes,  de  qui  il  n'eut  pas  de  postérité. 


XV 

16-  Georges  II  de  Glermont,  marquis  de  Gallerande, 
vicomte  du  Grand-Montrevault,  baron  de  Bohardy,  etc.  (4), 
puis  [par  alliance]  seigneur  de  Saint-Aignan  (5),  était  cheva- 

(1)  Acte  notarié  daté  de  Gallerande  le  22  mai  1562  et  dressé  à  la  requête 
de  Georges  I"  de  Glermont  et  de  sa  deuxième  femme  Anne  d'Allègre  (sic, 
et  non  «  Jeanne  dWllègre  »,  selon  L.-G.-J.  de  Glermont),  par  lequel  celle- 
ci  demande  un  délai  de  six  mois  pour  prouver  qu'elle  est  descendante  de 
Jean  de  Châlon  (Orig.,  c.  c;  récemment  acquis  par  le  feu  marquis 
Adhémar  de  Glermont-Gallerande). 

(2)  Date  du  testament  fait  par  sa  femme  en  sa  faveur  et  au  préjudice 
des  huit  enfants  issus  de  son  premier  mariage,  —  ce  qui  donna  lieu  en 
1576  à  l'édit  dit  des  secondes  noces  (L.-G.-J.  de  Glermont). 

(H)  Gopie,  G.  H,  V.  191  ;  —  An.,  c.  c. 

(4)11  porte  les  mêmes  titres  dont  son  père  avait  joui  dans  son  contrat 
de  mariage,  cité  plus  bas,  et  dans  deux  actes  de  vente  consentis  en  sa 
faveur  les  1"  février  1581  etl"  octobre  1585  (Orig.,  c.  c);  naais  d'habitude 
il  se  qualifiait  simplement  comme  son  père  «  marquis  de  Gallerande, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roy  ».  (Quittances  des  2  mai  1603,  6  juillet  et  l^^ 
décembre  1611  ;  orig.,  p.  o.,  v.  783).  —  11  se  faisait  généralement  appeler 
«  Georges  de  Gleimont  »,  d'après  les  documents  précités,  sauf  dans  l'un 
d'eux  celui  Ju  1"  décembre  1611,  où  il  est  dit  «Georges  de  Glermont 
d'Amboise  ».  —  Il  signait:  «  Gr.KimoxT  »  (Quittances  de  1611,  précitées). 

(5)  Saint-Aignan,  auj.  comm.  du  cant.  de  Marolles-les-Braults,  arr.  de 
Mamers,  Sarthe. 


—  29  — 

]ier  de  l'ordre  de  Saint-Michel  en  1571  (1)  ;  capitaine  d'une 
compagnie  de  cinquante  lances  des  ordonnances  (2),  il  fut 
nommé  «  conseiller  du  Roy  en  ses  Conseils  d'État  et  privé  », 
entre  1581  et  1585  (3),  embrassa  vers  ce  temps  le  calvi- 
nisme, ce  qui  lui  fit  perdre  ses  charges  précédentes,  reçut 
du  roi  de  Navarre,  chef  des  réformés,  le  commandement- 
général  de  son  artillerie  en  1587  (4),  recouvra  le  comman- 
dement de  sa  compagnie  des  ordonnances  à  la  suite  de 
l'avènement  de  ce  prince  au  trône  de  France  (2  août 
1589)  (5)  et  bientôt  après,  sa  charge  de  conseiller  du  Roi  (6), 
fut  fait  maréchal  de  camp  en  1592  (7)  ut  gouverneur  de 
Castres  à  l'avènement  de  Louis  XIII  (8),  fonction  qu'il  paraît 
avoir  exercée  très  peu  de  temps  (9).  Il  mourut  entre  le  1" 
décembre  1611  (10)  et  le  l'"'  novembre  1614  (11).  —  Il  avait 

(1)  Il  prend  ce  titre  dans  son  contrat  de  mariage,  cité  plus  bas  ;  les  pro- 
motions avaient  lieu  chaque  année  le  jour  de  la  saint  Michel  (29  sep- 
tembre), soit  deux,  jours  avant  la  rédaction  de  Tacte  ou  il  est  marqué 
comme  en  étant  déjà  investi.  —  Non  porté  dans  le  Becueil  des  cfiev.  de 
Saint-Michel  de  J.-F.  d'Hozier. 

(2)  11  en  prend  le  titre  dans  un  acte  du  17  février  1581  (An.;,  c.  c). 

(3)  Comparer  les  iutitulés  des  actes  précités  du  17  février  1581  et  du 
1"  octobre  1585. 

(4)  Brevet  du  1«''  mai  1587  (An.,  c.  c). 

(5)  Brevet  du  30  octobre  1589  (.An.,  c.  c);  son  commandement  y  est 
limité  à  trente  hommes  d'armes  «  la  compagnie  qu'avoit  commandée  son 
père  »,  ajoute  le  brevet  ;  ce  fait  ainsi  que  les  intitulés  de  l'acte  du  9 février 
1595,  cité  ci-dessous,  et  des  quittances  précitées  de  1603  et  IGU,  rétablis- 
sent la  vérité. 

(6)  Il  en  reprend  le  titre  pour  la  première  fois  dans  le  procès-verbal 
d'une  revue  de  la  compagnie  passée  le  9  février  1595  en  présence  du 
commissaire  des  guerres  i^Copie,  c.  c). 

(7)  Brevet  du  2  février  1592  (An.,  c.  c). 

(8)  Ce  titre  lui  est  donné  dans  des  lettres  d'état  à  lui  octroyées  le  4  dé- 
cembre 1010,  afin  de  lui  assurer  un  délai  de  six  mois  pour  le  paiement  de 
ses  dettes  (Extr.,  c.  G.)  ;  il  n'en  est  pas  question  dans  des  lettres  sembla- 
bles du  mois  de  mai  de  la  même  année  (An.,  c.  c). 

(9)  Il  n'en  prend  pas  le  titre  dans  ses  quittances  précitées  des  6  juillet 
et  1"  décembre  IGil. 

(10)  Cf.  la  quittance  précitée  de  cette  date. 

(11)  Dans  une  quittance  de  cette  date,  son  fils  aine  (voy,  l'art,  suivant) 
prend  le  titre  de  «  marquis  de  Gallerande  »  (Orig.,  p.  o.,  v.  783). 


—  30    - 

épousé,  par  contrat  du  '27  septembre  1572  (i),  Marie  Clutin, 
fille  unique  et  héritière  de  Henri  Clutin,  seigneur  d'Oisel,  de 
Villeparisis  et  de  Saint-Aignan,  ambassadeur  de  France  en 
Ecosse,  et  de  Louise-Françoise  de  Thouars  (2),  de  qui  il  eut  : 

1.  Henri  de  Cdermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Marie  de  Clermont,  qui  épousa  Jean-Antoine  de  Saint- 
Simon,  seigneur,  puis  (février  1620)  marquis  de  Courtomer(3); 

3.  Judith  de  Clermont ,  qui  épousa  :  1°  Centurion  de 
Pardieu ,  baron  de  Boudeville  ;  2°,  en  1636 ,  Pierre  de 
Croismares ,  troisième  fils  de  Nicolas  de  Croismares  et 
d'Elisabeth  de  Novince  ;  3°  (4)  N.  de  la  Roquebudos,  marquis 
de  Gra vélines  ; 

4.  Charlotte  de  Clermont,  qui  épousa  :  1°  Jean  Chabot, 
baron  de  Sainte- Aulaye  et  de  Marguerite  de  Durfort  ;  2°  par 
contrat  du  8  septembre  1618  (5) ,  Georges  d'Argenson , 
seigneur  d'Avesnes,  de  la  noblesse  du  Maine  (6)  ; 

5.  Isabelle-Louise  ou  Elisaheth-Louise  de  Clermont,  qui 
épousa:  i"  en  1625,  Gédéon  de  Botzelser-Asperen,  baron  de 
Langherack,  ambassadeur  des  Provinces- Unies  en  France  ; 
2°  Jacques-Nompar  de  Caumout,  duc  de  La  Force. 


XVI 


17.    Henri  I  de  Clermont,    marquis    de    Gallerande, 
vicomte  du  Grand-Montrevault,  etc.   (7),  puis  noble  véni- 

(1)  Extr.,c.  G. 

(2)  Elle  lui  survécut  au  moins  dix  ans  ;  son  testament  est  du  27  juin  1G25 
(An.,  G.  G.). 

(3)  Ces  Saint-Simon,  marquis  de  Courtomer,  n'ont  aucun  rapport  avec 
les  Rouvroy,  créés  ducs  de  Saint-Simon  en  la  personne  du  père  de  l'au- 
teur des  Mémoires. 

(4)  Ce  troisième  mariage  de  Judith  de  Clermont  n'est  pas  mentionné 
par  Berlin  du  Rocheret. 

(5)  An.,  G.  G. 

(6)  Bertin  du  Rocheret  intervertit  l'ordre  de  ces  deux  mariages. 

(7)  11  ne  prenait  dans  les  actes  que  le  titre  de  «  marquis  de  Gallerande  » 


—  31  — 

tien  (1),  était  lieutenant  au  régiment  de  Royal-Infanterie  en 
1661  ('J);  il  abjura  le  calvinisme  en  1624  (3),  devint  plus 
tard  «  conseiller  du  Roy  en  ses  conseils  d'Etat  et  privé  »  (4), 
s'engagea  par  traité  en  date  du  13  mars  1647  (5)  au  service 
de  la  République  de  Venise  en  qualité  de  colonel-général  de 
la  cavalerie  française  et  allemande,  testa  le  '27  mai  suivant 
au  château  de  Saint-Aignan  (6)  et  mourut  en  1561  (7).  —  Il 
avait  épousé,  par  contrat  du  10  juillet  1620,  Louise  de 
Polignac,  veuve  de  Henri  Poussart,  baron  du  Vigean,  fille  de 
Gabriel  de  Polignac  et  de  Léa  Boutant  (8),  de  qui  il  eut  : 

(Quittance  du  1"  novembre  1614  ;  orig.,  p.  c,  v.  783  ;  acte  de  procédure 
de  1649,  cité  ci-dessous).  —  Il  signait  «  Henry  de  Clermont  ».  —  Pour 
ces  diverses  causes,  je  ne  peux  lui  attribuer,  nonobstant  l'aflirmation 
formelle  d'un  annotateur  du  XVII'  siècle,  une  quittance  du  30  septembre 
1615,  débutant  ainsi  :  «  Nous  {un  blanc)  Clermont  dict  Gallerande....  » 
et  signée  «  Clermont  dict  Gallerande  »  (Orig.,  p.  c,  v.  783).  Il  m'a 
clé  du  reste  impossible  d'identifier  ce  personnage  ;  peut-être  faut-il  voir 
en  lui  quelque  bâtard  du  marquis  Georges  II. 

Un  portrait  de  Henri  I  de  Clermont  conservé  au  château  de  la  Piltière 
avec  beaucoup  d'autres  portraits  de  famille  porte  dans  le  coin  à  gauche 
l'inscription  suivante  : 

HENRY   DE   CLEPvMONT   D'AMBOISE 

noble  vénitien 

marquis    de    gallerande 

COLONEL-GÉNÉRAL     DE     L'.^RMÉE     FRANÇAISE     POUR 
LE   SERVICE   DE   LA   RÉPUBLIQUE   DE  VENISE. 

D'après  ces  énoncés  (Cf.  ci-après)  il  aurait  été  peint  après  mars  1647. 

(PiVoy.lanote  précédente  in  fine.—  Il  dut  recevoir  celte  dignité  lorsqu'il 
fut  engagé  au  service  de  Venise  ;  car  il  n'en  prend  la  qualité  dans  aucun 
des  actes  cités  ci-dessous,  pas  même  dans  le  contrat  de  mariage  de  son 
fils,  antérieur  de  six  mois  ;  cf.  ci-dessous,  note  4. 

(2)  D'après  les  lettres  d'état  à  lui  octroyées  par  le  Roi  le  5  mars  1611 
(An  ,  G.  G.). 

(3)  Certificat  de  l'évèque  du  Mans,  27  janvier  1624  (An.,  c.  G.). 

(4)  11  n'en  prend  la  qualité  que  dans  le  contrat  de  mariage  de  son 
second  fils,  Georges  de  Clermont,  8  octobre  1646;  Orig.,  p.  o.,  v.  783). 

(5)  An.,  G.  G. 

(6)  Copie,  c.  G.  —  Ce  testament  ne  fut  enregistré  au  Châtelet  de  Paris 
que  le  17  mai  1664. 

(7)  Gén.  an.  de  il73. 

(8)  La  sœur  consanguine  de  M™«  de  Clermont,  Anne  de  Polignac,  épousa 
Gaspard  III  de  Coligny  maréchal  de  France. 


-    32  — 

1.  Henri  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Georges  de  Clermont,  tige  de  la  branche  des  seigneurs 
de  Saint-Aignan  (voy.  ci-après,  §  2,  n"^  2  I  -23)  ; 

3.  Louis  de  Clermont,  tige  de  la  branche  des  seigneurs  de 
Loudon,  devenue  branche  aînée  en  1742  (voy.  ci-après,  §  3, 
nos  24-32). 

—  Devenu  veuf,  Henri  I  de  Clermont  avait  épousé  en  deu- 
xièmes noces  Charlotte  Hatte,  fillede Pierre  Hatte,  seigneurde 
Saint-Marc,  conseiller  au  Parlement  de  Paris,  et  de  Françoise 
de  Bullion,  de  qui  il  n'eut  pas  de  postérité  (1).  —  Devenu 
veuf  de  nouveau,  il  avait  épousé  en  troisièmes  noces,  par 
contrat  du  8  mai  1638  (2),  Jeanne  de  Guillon,  veuve  de 
Daniel  Tilenus,  fille  de  Daniel  de  Guillon,  seigneur  de  Laage 
et  de  Marie  Prévost,  de  qui  il  n'eut  pas  de  postérité  (3), 

XVII 

I  8-  Henri  H  de  Clermont,  marquis  de  Gallerande,  etc., 
né  le  6  juin  1621,  mort  en  1667  (4).  —  Il  avait  épousé,  avant 
le  14  août  1649  (5),  Renée  Monet,  d'une  famille  noble  du 
Calaisis,  de  qui  il  eût  : 

i .  Louis  de  Clermont,  dont  l'article  .suit  (6)  ; 

2.  Louise  de  Clermont  (7),  qui  épousa,  le  28  octobre 
1662  (8),  Gaspard  de  Champagne,  comte  de  La  Suze  ; 

(1)  Alliance  inconnue  de  d'Hozier. 

(2)  An.,  G.  G. 

(3)  Alliance  inconnue  de  tous  les  généalogistes,  sauf,  bien  entendu,  de 
L.-G.-J.  de  Clermont,  qui  nous  en  a  conservé  la  preuve. 

(4)  Gén.  an.  de  illS. 

(5)  Renée  Monet  ligure  comme  sa  femme  dans  un  acte  de  cette  date 
(Orig.,  p.  c,  V.  7!^i). 

(6)  «  \}n  fils  »  (D"Hozier,  Moréri,  Berlin  du  Rocheret)  ;  —  «  Louis  de  Cl.  » 
{Gén,  an.  de  i773,  L.-G.-,l.  de  Clermont). 

(7)  «  Une  fille,  mariée  au  comte  de  La  Suze  »  (D'Hozier,  Bertin  du  Ro- 
cheret ;   —   «   Louise   de  Cl.   mariée »  (Moréri,    Gén.    an.  de  ilTS, 

L.-G.-J.  de  Clermont.) 

(8)  Extrait  des  registres  paroissiaux  de  Pringé  (Copie,  G.  c.). 


—  33  - 

3.  Blanche  de  Clermont{l),  abbesse   de   Saint-Rémy-des- 
Landes,  (diocèse  de  Chartres),  morte  le  15  août  1G91  (2). 


XVIII 

1 9.  Louis  IV  de  Clermont,  marquis  de  Gallerande  (3), 

(1)  Inconnue  de  d'Hozier  et  de  h  Gén.  an.  de  i773  ;  —  «  Une  fille, 
abbesse  de  Saint-Rémy-des-Landes  »  (,Moréri,.  Berlin  du  Rocheret  ;  — 
«  Blanche  de  Cl.,,  abbesse  etc.  ».  (L.-G.-J.  de  Cleimont). 

(2)  Gallia  Christiana,  t.  VIII  (174i),  col.  1300  ;  —  cf.  Bertin  du 
Rocheret:  «  morte  en  lG9i»;  —  et  non  o,  morte  en  1096  »  (Moréri,  L.-G.-J. 
de  Clermont). 

(3)  Il  s'intitule  simplement  «  Louis  de  Clerniont-Garlande  >)  dans  une 
quittance,  signée  «  Glermûxt-Gaulaxds  v,  qu'il  délivra  le  23  juillet 
1672  (Orig.,  p.  o.,  v.  78i),  et  voici  pourquoi  : 

Au  décès  de  son  père  le  marquis  Henri  II,  la  terre  de  Gallerande  avait 
été  saisie  par  ses  créanciers.  Elle  ne  fut  dégagée  en  vertu  du  droit  de 
retrait  lignager,  le  14  novembre  1689,  par  Georges-Henri  de  Clermont, 
seigneur  de  Saint-Aignan,  cousin  du  précédent  propriétaire  (Cf.  ci-après, 
n"  22)  que  pour  être,  bientôt  après,  aliénée  au  profit  de  Louis  Colbert, 
comte  de  Liguières;  de  par  les  mêmes  droits,  Jacques  des  Royers,  seigneur 
de  La  BrisoUière,  au  nom  de  sa  femme,  Gabrielle  de  Champagne-La  Suze, 
petite-fille  du  marquis  Henri  II  i  voy.  l'art,  précédent)  la  lui  racheta,  le  18 
juillet  1698  ;  il  la  rétrocéda,  le  19  septembre  1699,  à  un  certain  Laurent 
Thomé,  des  mains  de  qui  elle  fut  reprise,  toujours  en  vertu  du  droit  de 
retrait  lignager,  le  15  mars  1701,  par  Charles-Léonor  de  Clermont, 
seigneur  de  Loudon  (voy.  ci-après,  n°  25),  qui  releva  le  titre  de  marquis 
de  Gallerande  (tous  ces  documents  en  analyses,  c.  c). 

Néanmoins  le  titre  de  marquis  de  Gallerande  est  donné  à  Louis  IV  de 
Clermont,  fils  du  marquis  Henri  II,  par  des  documents  officiels,  ainsi  des 
lettres  royaux,  du  10  juillet  169i(Impr.,  D.  B.,  v.  190),  l'acte  de  baptême 
d'un  enfant  dont  il  fut  le  parrain  le  22  juin  1712  (Registres  paroissiaux  de 
Taverny  ;  communication  de  M.  Anlonin-Lefèvre-Ponlalis,  membre 
de  l'Inslitai),  un  acte  de  notoriété  dressé  le  23  février  1718  à  la  requête 
de  sa  veuve  en  présence  de  plusieurs  membres  de  la  famille  de  Clermont 
(Copie,  c.  c),  un  acte  de  vente  dressé  par  devant  notaires  à  la  requête 
de  sa  fille,  li  avril  1732  (Comm.  de  M.  Lefèvre-Pontalis,  à  qui  cet  acte 
appartient).  De  même  ont  fait  Moréri,  Bertin  du  Rocheret  et  la  Gén.  an. 
de  1113.  —  Dans  une  donation  à  lui  faite  par  sa  tante  maternelle,  Suzanne 
.Monet,  3  décembre  169i,  il  est  qualifié  «  marquis  Louis,  comte  de  Cler- 
inont-Gallerande  »  {Comm.  de  M.  Lefèvre-Pontalis,  à  qui  cet  acte  appar- 
tient).  Une   quittance   notariée  délivrée   en  son  nom,  15  janvier  1697, 

XL      3 


—  34  — 

né  au  château  de  Gallerande  le  il  juin  1650  (1),  était  aide 
de  camp  en  1672  (2),  «  servit  dans  les  troupes  de  M.  l'arche- 
vesque  de  Cologne,  prince  de  Liège  »  en  cette  qualité  la 
mémo  année  (3) ,  fut  nommé  cornette  au  régiment  de 
Chartres-Cavalerie  en  1678  (4)  et  mourut  à  Taverny  (5)  le 
5  ('?)  septembre  1712  (6).  —  Il  avait  épousé  N.  de  Hotpen, 
d'une  famille  noble  du  pays  de  Liège,  de  qui  il  n'eut  pas  de 
postérité.  —  Devenu  veuf,  il  épousa  en  secondes  noces, 
mais  secrètement  (7),  Marie  -  Françoise  de  La  Motte  de 
Montpellé,  de  qui  il  eut  : 

l'appelle  n  comte  de  Glermoiit  de  Garlande  »  (Orig.,  p.  o.,  v.  784).  Son 
acte  d'inhumation  (voy.  ci-après)  le  nomme  «Louis  de  Clermont,  comte 
de  Garlande  ».  —  G'est  égalumont  à  lui  comme  marquis  de  Gallerande, 
que  fut  rendu  ligurativement,  le  11  juin  1683,  Thommagc  du  fief  de  la 
Piltière,  qui  devait  plus  tard  entrer  dans  les  possessions  directes  de  sa 
famille  (voy.  ci-après  n"  25)  ;  j'ai  reproduit  l'acte  notarié  (Orig.,  c.  c.)  qui 
nous  en  a  conservé  la  trace  de  celte  curieuse  cérémonie  dans  mou  étude 
précitée  Clcrmont-Gallsrande  :  autour  d'une  famille  seigneuriale  du 
Haut-Mai:e. 

(1)  Extrait  des  registres  paroissiaux  de  Pringé  (Copie,  c.  c). 

(2)  Quittance  précitée  du  23  juillet  1672. 

(3)  Gén.  an.  de  ill3. 

(4)  Brevet  du  26  juillet  1678  (.\n.,  c.  c). 

(5)  Dans  la  maison  que  lui  avait  donnée  sa  tante  Suzanne  Monet  (voy. 
ci-dessus).  —  Tavemy,  auj.  comm.  du  cant.  de  Montmorency,  arr.  de 
Pontoise,  Seine-el-Oise. 

(6)  Son  acte  d'inhumation,  6  septembre  1712,  ne  dit  pas  à  quand  remon- 
tait le  décès  (Begistres  paroissiaux  de  Taverny  ;  comm.  de  M.  Lefèvre- 
Pontalis). 

(7)  Cela  résulte  implicitement  de  l'acte  de  notoriété  qu'elle  fit  dresser  le 
23  février  1718  pour  établir  la  filiation  de  ses  enfants  (Copie,  C.  G.)  — 
Cependant  Bertin  du  Rocheret  avait  indiqué  cette  alliance,  avant  que 
L.-G.-J.  de  Clermont  n'en  donnât  la  preuve.  L'auteur  ajoute  ce  qui  suit  au 
nom  de  la  seconde  femme  de  Louis  IV  de  Clermont  :  «  ...,  dame  de 
Taverny  (ce  qui  est  faux  ;  comm.  de  M.  Lefèvre-Pontalis,  d'après  un 
tiavail  en  portefeuille  sur  l'histoire  de  Taverny)  ;  v*^  1740  ;  elle  fut  v%  ma 
bonne  amie,  morte  1743  m")  ;  —  «  w'  »  doit  être  l'abréviation  de  veuve,  mais 
son  veuvagi!  remontait  bien  en  deçà  de  1740,  —  ou  même  de  1743,  si  l'on 
veut  lire  à  la  fui  •  morte  1143  ;  [pour  :  1743,  morte  ;  c'est-à-dire  :  veuve 
en  i743  ;  morte  depuis]  ;  elle  vivait  encoie  lors  de  la  vente  précitée  par 
sa  fille  du  li  avril  1752.  Reste  la  mention  «ma  bonne  amie  »,  assez 
curieuse  et  digne  à  ce  point  de  vue  d'être  signalée. 


—  35  — 

1.  Marie-Louise-Tliérèse  de  Clevmont-GaUeramle,  née  au 
commencement  de  juillet  1707  (1),  qui  porta  d'abord  le 
titre  de  «  Mademoiselle  de  Clermont  d'Amboise  »,  fut  demoi- 
selle d'honneur,  puis  (1740)  dame  du  palais,  puis  dame 
d'honneur  d'Elisabeth  d'Orléans,  reine  d'Espagne  (2),  et, 
après  sa  mort  (174'2),  de  la  duchesse  de  Penthièvre  (3),  fonc- 
tions dans  lesquelles  elle  se  faisait  appeler  «  marquise  de 
Clermont  »  (4)  ; 

2.  Louis-François  de  Clermoiit-Gallerande,  dont  l'article 
suit  ; 

3.  Jean  de  Clermont-Gallerande,  né  au  commencement  de 
janvier  1710  (5),  déjà  chevalier  de  Malte  à  la  date  de  février 
1718  (6),  mort  avant  le  14  avril  1752  (7). 

XIX 

20-  Louis-François  de  Clermont-Gallerande  (8),  né  à 

tl)  Norn  et  date  d'après  l'acte  de  notoriété  précité  du  23  février  1718.  — 
Elle  naquit  ailleurs  qu'à  Taverny,  car  elle  n'est  pas  inscrite  sur  les 
registres  paroissiaux  de  cette  localité  (Comm.  de  M.  Lefèvre-PontalisJ  ; 
elle  n'est  citée  que  par  Bertin  du  Rocheret  et  L.-G.-J.  de  Clermont. 

{■2)  Bertin  du  Roclieret.  —  Cf.  Duc  de  Luynes,  t.  II,  p.  219. 

(3)  Luyues,  l.  c. 

(4)  Id.  —  C'était  le  titre  qu'avait  porté  son  irère  Louis-François  (voy. 
l'art,  suiv.);  il  lui  est  donné  par  l'acte  de  vente  précité  du  14  avril  175-2.  — 
«  La  reine  d'Espagne  avait  obtenu  par  une  grâce  particulière  du  Roi  que 
Mme  de  Clermont  fût  appelée  3/ada;ne,  quoique  non  mariée.  »  (Luynes,  l.  c.) 

(5|  Mêmes  observations  que  pour  sa  sœur  Marie-Louise-Thérèse. 

(6)  Il  ligure  avec  ladite  qualité  dans  l'acte  de  notoriété  précité  de 
cette  date. 

(7)  D'après  l'acte  de  vente  précité  de  cette  date,  sa  sœur  Marie-Louise- 
Thérèse  est  i'  seule  héi'itière  »  de  leur  frère  Louis-François. 

(8)  Ce  nom  d'après  son  acte  de  baptême  cité  ci-dessous  et  l'acte  de 
notoiiété  précité  du  23  février  1718.  —  Le  changement  de  patronyme 
(«  Clermont-Gallerande  »  au  lieu  de  «  Clermont  »),  noté  soit  ici  soit  dans 
l'article  précédent,  à  propos  des  enfants  de  Louis  IV  de  Clermont,  passa 
très  vite  dans  Tusage.  Parlant  de  leur  parent  Louis  de  Clermont,  marquis 
de  Montglas  (voy.  ci-après,  u"  41),  dont  les  père,  oncle,  etc.  avaient 
conservé  l'ancienne  forme  dans  les  :!ctes  authentiques,  Saint-Simon  (t.  IX, 
p.  33,  année  169:))  dit  :  «  11  étoit  Cleruionl-Gallerande  ». 


36 


Taverny,  le  7  juillet  1708  (1) ,  lieutenant  au  régiment 
d'Auvergne-Infanterie  en  1722  (2),  colonel  du  régiment  de 
Vermandois-Infanterie  en  1738  (3) ,  puis  du  régiment 
d'Auvergne-Infanterie  en  1740  (4),  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis  (5),  tué  à  la  défense  de  Prague  le 
22  août  1742,  sans  avoir  contracté  d'alliance. 


§  2.  —  Seigneurs  de  Saint-Aignan 

Éteints  en  1734 

Armes  :  D'azur  à  trois  chevrons  d'or,  le  premier  écimé, 
qui  est  de  Clermont  (6).  —  Supports  :  Deux  lions  d'or  (7). 

2  I .  Georges  de  Clermont,  seigneur  de  Saint-Aignan  (8), 

(1)  Registres  paroissiaux  de  Taverny  (Comm.  de  M.  Lefèvre-PontalisJ . 
—  «  Au  commencement  de  juillet  1708  »,  d'après  l'acte  de  notoriété 
précité  du  23  février  1718.  —  Des  généalogistes  antérieurs  a  L.-G.-J.  de 
Clermont,  seul,  Bertin  du  Rocheret  l'a  signalé.  Il  l'appelle  «  le  marquis 
de  Clermont-Gallerande  »,  peut-être  par  confusion  avec  son  cousin 
Georges-Jacques  de  Clermont^  seigneur  de  Saint-Aignan,  qui  avait  porté 
ce  titre  et  commandé  avant  lui  Auvergne-Infanterie  (voy.  ci-après,  n"  23), 
car,  bien  que  ce  titre  ou  son  équivalent,  «  marquis  de  Clermont  »,.  lui  soit 
rétroactivement  donné  par  sa  sœur  dans  l'acte  de  vente  précité  du  14  avril 
1752,  dans  l'acte  de  mariage  de  son  parent  Armand-Henri  de  Clermont, 
seigneur  du  Tronchet  (,voy.  ci-après,  n»  31),  où  il  ligure  en  qualité  de 
témoin,  le  2  août  1740,  il  s'intitule  simplement  «  Louis-François  de 
Clermont-Gallerande  »  (Registres  paroissiaux  de  Saint-Jean-en-Grève  à 
Paris  ;  extr.  orig.,  n.  h.,  v.  100;  copie,  G.  H.,  v.  191). 

(2y  Bertin  du  Rocheret;  L.-G.-J.  de  Clermont  (qui  n'a  pas  connu  l'œuvre 
du  précédent). 

(3;  Brevet  du  29  mai  1738  (.\n.,  c.  c.)  ;  —  1788  (Bertin  du  Rocheret). 

(4)  Bertin  du  Rocheret  ;  L.-G.-J.  de  Clermont  (même  observation  que 
ci-dessus). 

(5)  Avant  le  2  aoîit  1740,  dote  de  l'acte  de  mariage  précité  d'Armand- 
Henri  de  Clermont,  où  il  en  prend  la  qualité. 

(G),  (7)  Cf.  ci-après,  la  première  des  notes  relatives  au  §  6. 
(8)  Il  poite  le  titre  de  «  marquis  de  Saint-.Mgnan  »   dans  une  quittance 
du  23  juin  IGô,")  et  dans  un  acte  de  procédure   du    17   février  1679  (Orig., 


—  37  — 

deuxième  fils  de  Henri  I  de  Glermont,  marquis  de  Gallerande 
(voy.  ci-devant,  n^  1 7),  et  de  Louise  de  Polignac,  né  le 
14  août  1622,  vivait  en  1655  (1)  et  mourut  avant  (2)  le 
17  février  1679.  —  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  8  octobre 
1646  (3),  Madeleine  Gaudon,  fils  de  Samuel  Gaudon,  seigneur 
de  la  Rai  Hère,  et  de  Jeanne  Menjot  (4),  de  qui  il  eut  (5)  : 

1.  Georges-Henri  de  Glermont^  dont  l'article  suit; 

2.  Louis  de  Glermont^  mort  sans  alliance  ; 

3.  Anne-Louise  de  Glermont,  morte  jeune  ; 

A.  Ék'0)iore    de    Glermont,    morte   sans    alliance. 

XVIII 

22-  Georges-Henri  de  Glermont,  seigneur  de   Saint- 
Aignan  (6),  né  au  château  de  Saint- Aignan   le   10  janvier 

p.  G.,  V.  783),  ainsi  que  dans  un  factum  inriprimé  sans  date  en  faveur  de  sa 
femme  contre  lui  (Ibid.j  ;  de  même  de  sa  veuve  dans  deux  arrêts  du 
Parlement,  22  avril  168i-  et  19  juillet  1706  (Copie,  c.  c.)'  et  dans  un 
factum  imprimé  s.  d.  en  faveur  de  celle-ci  contre  leur  fils  (d.  b.,  v.  191)); 
dans  son  contrat  de  mariage,  8  octobre  I6i(i  (Orig.,  p.  o.,  v.  783)  il  est 
qualifié  «  comte  de  Saint-Aignan  »  ;  de  même,  par  tous  les  généalogistes 
de  sa  famille.  Aussi  bien  s  comté  »  ou  «  marquisat  »  n'était-il  qu'un  titre  de 
courtoisie  ;  il  n'y  a  nulle  part  trace  de  titres  royaux  qui  aient  érigé  en  l'un 
ou  l'autre  la  seigneurie  de  ce  nom,  venue  aux  Glermont  des  Ciutin  (voy. 
ci-devant,  n"  16).  —  11  signait  :  «  ClerMont  de  Saixt-Aign.\n  »  (Quit- 
tance précitée  du  23  juin  1G55). 

(1)  Quittance  précitée  du  23  juin  de  cette  année. 

(2)  Dans  le  factum  précité  de  cette  date  figure  sa  veuve. 

(3)  Orig.,  p.  o.,  v.  783. 

(4)  Elle  mourut  le  i""' janvier  1717  (Moréri,  Berlin  du  Rocheret)  ;  —  en 
1712,  selon  L.-G.-J.  de  Glermont;  —  d'Hozier  et  la  GJ/i.  a*t.  rft;  :/77.î>, 
sont  muets  à  cet  égard. 

(5)  Liste  fournie  par  la  Gén.  an.  de  1113:  L.-G.-J.  de  Glermont  l'a 
suivie  en  la  déformant  [pour  l'harmoniser  avec  les  autres  ?]  comme  suit  : 
«  Georges-Henri  »,  «  Anne  »_,  v  Louise  »,  «  Éléonor  »,  «  Antoine  »  ;  — 
Moréri  ne  connaît,  avec  Georges-Hemù,  que  «  un  fils,  mort  jeune  »,  sans 
doute  le  «Louis»  de  la  Gén.  an.  de  i773  ;  —  Bertin  du  Rocheret  ne 
mentionne  que  Georges-Henri. 

((5)  Dit  «  le  comte  de  Glermont  »  dans  un  factum  impr.  s.  d.  pour  sa 
mère  et  contre  lui  et  dans  un  autre  pour  sa  coUocation  (d.  b.,  v.  196;  ;  — 
«  G. -H.  de  Glermont-d'Araboise,  comte  de  Glermont  »,  dans  un  arrêt  du 


-  38  — 

1653  (1),  capitaine  au  régiment  Mestre-de-camp-général- 
cavalerie  en  1689,  brigadier  de  cavalerie  en  1696,  maréchal 
de  camp  en  janvier  1702,  tué  au  siège  de  Mantone  au  mois 
d'avril  de  la  même  année.  —  Il  avait  épousé,  en  1672, 
Marie-Madeleine  Bitault ,  fille  unique  de  René  Bitault , 
seigneur  de  Cliizé,  et  de  Madeleine  de  Coulonges,  de  qui 
il  eut  : 

1 .  G  eor  g  es- Jacques  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Louise-Françoise  de  Clermont,  morte  au  Mans  en  1727 
sans  avoir  contracté  d'alliance  (2); 

3.  Marie-CatJierine  de  Clerinoit  (3),  née  à  Paris  le  26 
mars  1701  (4),  vivait  encore  le  30  juillet  17M  (5). 

Parlement  du  G  juin  1G98  (Copie,  c.  c.)et  dans  deux  fantum  impr.  s.  d.  l'un 
de  lui  contre  ^larguerite  Bottrel,  l'autre  de  Marguerite  Bottrel  contre  lui 
(d.  b.,  V.  196)  ;  —  «  le  sieur  de  Saint-iVignan  >•  également  dans  ce  dernier; 

—  «  G.-H.  comtede  Clermont-d'Amboisede  Saiiif-Aignan  »  et  «  G.-H.,  comte 
deClermont  »  dans  un  factum  impr.  s.  d.  d'Anne  Pasquier  contre  lui  (Ibid.j; 

—  tantôt  «  G.-H.  de  Cl.,  comte  de  Saint-Aignan  »,  tantôt  «  G.-H.  de 
i",lermont-d'.\mboise,  comte  de  Saint-Aignan  »,  tantôt  «  G.-H.  de  Clermont- 
d'Amboise  de  Saint-.\ignan  »  dans  des  lettres  royaux  impr.  du  1G  juillet 
1694  (D.  B.,  V.  196).  —  Sur  la  cause  déterminante  de  tous  ces  plaidoyers» 
cf.  ci-devant,  n"  19,  la  note  relative  a  la  sortie  de  la  terre  de  Gallerande 
des  mains  de  la  branche  aînée  après  1667  et  son  rachat  en  1689  par  la 
brandie  de  Saiiit-.\ignan.  Georges-Henri  de  Clermont  est  appelé  :  «  G.-H. 
de  Cl.,  seigneur  de  Saint-Aignan,  le  comte  de  Clermont  »  par  Moréri  ;  — 
«  G.  H.  de  Clermont-d'Arnboise,  comte  de  Saint-.\ignan  »  par  Bertin  du 
Rocheret;  —  «  G.-H.  de  Cl.,  marquis  de  Saint-Aignan  »,  par  la  (ïe'u.  an. 
de  1113. 

(i)  Extr.  de  baptême,  selon  le  rite  réformé,  19  janvier  1653  (An.,  g.  c.) 

('2)  Cette  mention  est  attribuée  par  Moréri  à  «  une  fille  »  et  par  L.-G.-J. 
de  Clermont  à  Marie-Catherine,  dont  tous  deux  s'accordent  à  placer 
la  naissance  avant  celle  de  Louise-l'Yançoise  ;  propositions  également 
inadmissibles,  vu  l'acte  prouvant  que  Marie-Catherine  vivait  encore  en 
1744  (voy.  la  note  suiv.)  et  la  date  du  décès  de  leur  père.  —  Son  prénom 
est  laissé  en  blanc  dans  la  liste  des  enfants  de  Georges-Henri  de  Clermont, 
seigneur  de  Saint-.\ignan,  donnée  par  Bertin  du  Rocheret  et  n'est  pas 
même  représentée  par  un  numéro  d'ordre  dans  la  Gén.  an.  de  iT73. 

(3)  Ignorée  de  Bertin  du  Rocheiet  ;  —  «  Marie-Catherine  »,  sans  autre 
mention  dans  la  Gén.  an.  de  iT13  ;  —  pour  ce  qui  est  dû,  après  discussion, 
aux  autres  généalogies,  cf.  la  note  précédente. 

(4;  Moréri,  L.-G.-J.  de  Clermont. 

(5)  Date   du  baptême  de   Charles-Georges   de  Clermont  (voy.  ci-après. 


-  39  - 


XIX 


23-  Georges-Jacques  de  Clermûnt,  seigneur  de  Saint- 
Aignan  fl),  né  en  'J689,  fut  colonel  du  régiment  d'Auvergne- 
Infanterie  en  1716,  inspecteur  d'infanterie  en  -1722,  brigadier 
d'infanterie  en  1734,  et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis.  Il  mourut  le  0  juin  1734  des  suites  d'une 
blessure  reçue  la  veille  à  Colorno  près  Parme.  —  Il  avait 
épousé,  le  14  janvier  1728,  Louise-Diane-Francoise  de 
Clermont,  fille  de  Pierre-Gaspard  de  Clermont,  marquis  de 
Clermont-Gallerande,  et  de  Gabrielle  d'O,  sa  cousine  (voy. 
ci-après,  n"  26),  de  qui  il  eut  : 

N.  de  Clermont^  mort  en  bas-âge  (2). 


§  3.    Barons    de    Mervé,    seigneurs  de  Loudon 

et   du    Tronchet, 
Marquis  de  Gallerande  ou  Clermont-Gallerande 

[1701-17r)6,  puis  1824  et  années  suivantes] 

Marquis  de  Reynel  et  de  Montylas,  comtes  de 

Cheverny, 
Princes  souverains  de  Delain 

[depuis  1824] 

Seule  branche  existant  aujourd'hui 

Armes  :    D'azur  à  Irois  chevrons  cVor,   le  premier  écimè, 

n»  32),  dont   elle   fut   marraine.  Elle  est  appelée  dans   l'acte  :   o   ^larie- 
Catherine  de  Clermont  de  Saint- Aignan  ». 

(1)  Dit:  «  le  marquis  de  Clermont  »  dans  les  Mémoires  du  duc  do 
Luynes,  t.  i,  p.  104,  105  ;  —  ii  G.-J,.  de  CI.,  marquis  de  Saint-Aignan, 
le  comte  de  Clermont,  dSins  'Sloiévi]  —  «  G.-J.  de  Clermont-d'Amboise, 
comte  de  Saint-Aignan  »,  dans  Berlin  du  Rocheret. 

(2)  L.-G.-J.  de  Clermont. 


—  40  — 
qui  est  de  Glermont  (1).  —  Supports  :  Deux  lions  d'or  (2). 

XVII 

24.  Louis  de  Glermont  (3),  baron  de  Mervé  (4),  puis 
[par  alliance]  seigneur  de  Loudon  (5)  et  du  Tronchet  (6), 
troisième  fils  de  Henri  I  de  Glermont,  marquis  de  Gallerande 
(voy.  ci-devant,  n"  17),  et  de  Louise  de  Polignac,  né  en 
1626  (7),  mort  avant  (8)  le  23  juin  1655  (9).  —  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  29  mars  1652  (10),  Suzanne  Morin, 
dame  de  Loudon  et  du  Tronchet,  fille  aînée  et  principale 

(1),  (2)  Cf.  ci-après,  la  première  des  notes  relatives  au  §  6. 

(3)  «  Loys  de  Clerrnont-d'Amboise  »  (Généalogie  ms.  de  la  famille  de 
Loudon,  citée  plus  loin). 

(i)  Et  non  «  Méru  »,  selon  tous  les  généalogistes,  même  L.-G.-J.  de 
Glermont,  qui  a  connu  les  preuves  du  contraire.  Cette  erreur  provient  de 
la  confusion,  constante  autrefois,  entre  Vu  et  le  v.  La  gén.  ms,  des 
Loudon,  citée  plus  loin,  porte  tiès  distinctement  à  quatre  reprises,  à 
propos  de  la  femme  de  notre  personnage,  «  Madame  de  Mérité  »  ;  et,  au 
contraire,  une  quittance  précitée  de  son  frèi'e  le  seigneur  de  Saint-Aignan, 
'23  juin  "1655,  l'appelle  «  baron  de  Merwé  ».  —  Ce  titre  n'est  pas  donné  à 
Louis  de  Glermont  dans  le  testament  précité  de  son  père.  Sa  sœur,  Louise, 
comtesse  de  la  Suze,  avait  reçu  en  dot,  par  son  contrat  de  mariage  précité, 
le  revenu  d'une  partie  de  cette  seigneurie. 

(5)  Et  non  «  Loudun  »,  comme  le  dit  Bertin  du  Rocheret.  —  Il  n'en 
porta  jamais  le  titie  (Gén.  ms.  des  Loudon.  —  Qi'ittance  précitée  de 
Georges  de  Glermont,  seigneur  de  Saint- .\ignan,  23  juin  1655).  —  Loudon, 
auj.  hameau  de  la  comm.  de  Paiigué-l'Évéque,  cant.  et  arr.  du  Mans 
(Sarthe). 

(6)  Même  observation  que  pour  la-  seigneurie  de  Loudon.  —  Le  Tronchet, 
auj.  comm.  du  cant.  de  Beaumont-sur-Sarthe.  arr.  de  Mamers  (Sarthe). 

(7}  Selon  Bertin  du  Rocheret  ;  —  en  16'22,  selon  Moréii  et  L.-G.-J.  de 
Glermont  ;  les  autres  généalogies  sont  muettes  sur  ce  point. 

(8)  Mais  très  peu  de  temps  avant  :  comparer  la  date  de  son  mariage  et  le 
nombre  de  ses  enfants. 

(9)  Georges  de  Glermont,  seigneur  de  Saint-Aignan,  délivre  la  quittance 
précitée  de  cette  date,  tant  en  son  nom  que  comme  ayant-droit  de  «  M'*^ 
Louis  de  Glermont,  baron  de  Mervé  ». 

(10)  .\n.,  c.  c,  —  Cf.  la  date  de  '165'2  assignée  à  son  mariage  par  Bertin 
du  Rocheret  ;  elle  est  ignorée  de  tous  les  autres  généalogistes,  sauf  de 
L.-G.-J.  de  Glermont,  qui  l'indique  d'après  l'acte  visé  ci-dessus. 


—  41   - 

héritière  de  Henri  Morin,  seigneur  de  Loudon  et  du 
Tronchet  (1),  et  de  Suzanne  de  Nonant-le-Comte,  de  qui 
il  eut  : 

1.  Charles- Léonor  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Gaspard-  Antoine  de  Clermont ,  «  le  chevalier  de 
Clermont  »  tué  à  la  bataille  de  Nerwinden  (1693)  ; 

3.  4.  Deux  enfants,  morts  en  bas-âge. 

XVIII      . 

25.  Charles-Léonor  de  Clehmont  (2),  baron  de  Mervé, 

(1)  Un  curieux  manuscrit  du  XVI"  siècle  (Oiig.,  c.  G.),  intitulé  :  Table 
des  4  lignes  Roïalles  (extraites  d'un  plus  grand  nombre!  des  Seigneurs 
c/c  Loi«/o/i,  nous  dit  qu'Henri  Morin  descendait  à  la  seizième  génératiou 
de  «  Henry  I,  roy  de  France,  et  Anne  de  Russie,  fille  du  roy  lardslas  »,  ^ 
à  la  treizième  à  la  fois  de  Robert  de  France,  comte  de  Dreux,  [sixième  fils 
de  Louis  VI,  roi  de  France]  et  d'Enguerrand  H,  sire  de  Coucy,  —  à  la 
sixième,  à  la  fois  de  «  Raoul,  sire  de  Coucy  et  Agnèz  de  Hainaut,  tante 
paternelle  des  empereuis  Beaudouin  et  Henry  de  Constantinople,  de 
rimpératrice  Agnèz  [femme  de  ce  dernier]  et  d'Elisabeth  de  Hainaut, 
Roine  de  Fiance  [première  femme  de  Philippe  H  Auguste]  »,  et  de  «  Marie 
de  Dreux,  princesse  roïalle  de  France  »,  femme  de  «  Guillaume  III  Moiin, 
chevalier,  seigneur  de  Loudon  et  du  Tronchet  »,  —  à  la  cinquième,  de 
«  Marie  du  Guesclin,  Maison  alliée  à  celle  de  Rohan  et  de  laquelle  il  y  a 
eu  un  Connestable  de  France  »  [femme  de  Jean  Morin,  fils  de  Guillaume  HI 
Morin],  —  à  la  quatrième  de  «  .lelianne  de  Tlievailles,  arrière-grandlante 
de  S.  A.  Claire-Clémence  de  Maillé,  Princesse  de  Condé  »  [femme  de 
Guillaume  IV  Morin,  fils  de  Jean  Morin|. 

L"auteur  de  cette  intéressante  généalogie  la  termine  ainsi  :  n  Susanne 
Morin,  dame  de  Loudon,  épouse  Loys  de  Clermont-d'Amboise,  chevalier, 
baron  de  Mervé,  descendu  par  douze  lignes  féminines  du  Roy  Saint-Louis  ». 

(2)  A  lexempie  de  son  père  ivoy.  l'art,  précédenti,  il  s'intitulait  «  Char- 
les-Léonor de  Clermont-d'Amboise  »  et  signait  de  même  d'habitude  (Quit- 
tances des  21  septembre  1682,  27  décembre  169U,  17  mars  1691  ;  orig., 
p.  o.,  V.  783(.  Une  fois  cependant,  si  l'intitulé  reste  tel  que  ci-devant, 
la  signature  est  k  Charles-Léonor  de  Cler.moxt  »  (Quittance  du  20  dé- 
cembre 1687  ;  orig.,  p.,  c,  v.  78'f).  Son  contrat  de  mariage,  23  avril  1681 
(Extr.,  c.  Cl,  ainsi  qu'un  arrêt  du  Parlement  du  8  août  1704  (Copie,  G.  G.; 
l'appellent  c  Ch.-L.  de  Clermont  de  Loudon  »  ;  —  un  autre  arrêt  du  Parle- 
ment, du  6  juin  1698  (Copie,  c.  c.i  «  Ch.-L.  de  Clermont-d'.Vmboise  »  ;  — 
deux  autres,  22  avril  1704  et  18  juillet  1707  (Copies,  G.  G.),  et  une  assi- 


42 


seigneur  de  Loudon  et  du  Tronchet  (1),  puis  marquis  de 
Gallerande  [par  achat  de-  la  terre  de  ce  nom  (1701)]  (2), 
commandeur  des  ordres  unis  de  Notre-Dame  du  Mont- 
Carmel  et  de  Saint-Lazare,  mort  le  17  avril  1715.  —  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  23  avril  1681  (.3),  Madeleine  de 
Mormez  de  Saint-Hilaire,  fille  de  Pierre  de  Mormez,  marquis 
de  Saint-Hilaire,  lieutenant-génér  ;1  de  Tartillerie  (4),  et  de 
Judith  Frichet,  de  qui  il  eut  : 

1.  Pierre-Gaspard  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Louis-Georgi's  de  Clermont,  seigneur  de  Loudon, 
puis  [par  acquisition,  en  date  du  21  février  1744]  de  la 
Piltière  (5),  «  le  comte  de  Glermont  »,  né  en  1684  ;  il  servit 
dès  1698  aux  Mousquetaires,  fut  nommé  colonel  à  la  suite  du 
régiment  d'Auvergne-Infanterie  en  1720,  lieutenant-colonel 
du  régiment  Orléans-Infanterie  en  1734,  chevalier  de  l'ordre 

giiation  en  justice,  adressée  en  son  noni  (Orig.,  c.  c.)  «  Ch.-L.  de 
Glermont  ». 

(1)  «  Comte  de  Loudon  »  dans  son  contrat  de  mariage  et  ses  quittances 
précités,  c'est-à-diie  de  1681  à  1697  ;  —  «  marquis  de  Loudon.  Mervé, 
etc.  »,  dans  l'arrêt  du  ^^  avril  168i;  —  «  seigneui'  de  Loudon,  Mervé,  etc.  », 
dans  celui  du  6  juin  1698.  —  Même  observation,  du  reste,  que  pour  le 
«  comté  »  ou  «  marquisat  »  de  Saint-Aignan  ;  cf.  ci-devant,  n"  21. 

(2)  Voy.  ci-devant,  n"  19  nolus.  —  Il  porta  ce  titre  (ainsi  dans  Tarrêt 
précité  du  S  août  171)4),  et  encore  pas  très  régulièrement  (dans  l'assigna- 
tion précitée  du  iO  décembre  1703,  il  n'est  qualifié  que  «  seigneur  de 
Gallerande  et  a;  très  lieux  »),  mais  d'ailleurs  peu  de  temps;  dès  le 
19  juillet  1706,  dans  une  requête  au  Parlement  (Copie,  c.  c).  il  ne  prend 
plus  que  la  qualité  de  «  marquis  de  Clermont,  seigneur  de  Loudon  »  :  dans 
un  arrêt  de  la  même  cour,  IS  juillet  1707  (Copie,  c.  c),  il  n"est  plus  que 
«  seigneur  de  Gallerande,  Loudon,  Mci'vé,  etc.  »  ;  enfin,  dans  l'acte  de  vente 
de  la  seigneurie  de  Mervé,  19  janvier  1711  (Copie,  G.  G.),  il  est  mentionné 
simplement  comme  «  comte  de  Loudon  »,  tandis  que  son  fils  aine  est 
intitulé  «  marquis  de  Gallerande  ».  —  Berlin  du  Rocheret  l'appelle  «  mar- 
quis de  Clermont  et  de  Gallerande  »  ;  dans  toutes  les  autres  généalogies 
il  est  «  le  marquis  de  Gallerande  ». 

(3)  Extr.,  c.  c. 

(4)  Celui  qui  eut  le  bras  emporté  par  le  même  boulet  qui  tua  le  maréchal 
de  Turenne, 

(5)  La  Pillicre,  château  dépendant  auj.  de  ia  comm.  de  Mareil-sur- 
Loir,  cant.  du  Lude,  arr.  de  La  Flèche  (Sarthe). 


-  43  — 

royal  et  militaire  de  Saint-Louis  en  1737,  brigadier  d'infan- 
terie en  1738,  premier  gentilhomme  de  la  chambre  du  duc 
d'Orléans  en  1742  (1),  maréchal  de  camp  en  1743  ;  il  mou- 
rut le  3  mai  1758  sans  avoir  contracté  d'alliance  ; 

'3.  Madeleine- Henriette,  de  Clevmont  ^  dame  de  Saint- 
Aignan,  &  Mademoiselle  de  Clermont  »,  née  en  1087, 
morte  en  17(il,  sans  avoir  contracté  d'alliance  ; 

4.  Armxnd-IIenri  de  Clermont,  tige  des  seigneurs  du 
Tronchet  (voy.  ci-après,  §  4,  ir'^  3  |  et  32)  ; 

5.  Charlottc-Éléonore  de  Clermont ,  «  Mademoiselle  de 
Loudon  »  (2),  née  en  1696  (3),  morte  sans  avoir  contracté 
d'alliance  (4). 

(1)  I.uynes.  t.  IV.  p.S-2  ;  cf.  Bertin  du  Rocheret;  —  17.y2,  selon  L.-G.-.T. 
de  Clermont  ;  —  Moréri  et  la  Gén.  an.  de  111,3  .sont  muets  sur  ce  point. 

(2)  L.-G.-J.  de  Clermont. 

(3)  Moréri,  Bertin  du  Rocheret  ;  —  en  1689,  selon  L.-G-.-.I.  de  Clermont. 

(4)  Charlotte-Éléonore  de  Clermont  fut  mstituée  par  Angélique  Frichet, 
sa  grand'tante  rnalernelle,  légataire  universelle  (Testament  notarié,  fait  à 
La  Haye  le  22  juillet  1717  ;  copie,  c.  c,  d'après  une  expédition  datée  du  22 
juillet  1719  [sans  doute  après  la  mort  de  la  testatrice  ])  «  à  condition  que  sa 
dite  nièce  [lisez  :  petite-nièce]  et  héritière  universelle  sera  tenue  et  obli- 
gée de  venir,  un  an  après  le  décès  de  ladite  testatrice,  dans  ce  pays  pour  y 
demeurei'  et  faire  piofession  ouverte  de  notre  sainte  religion  réfoiinée...  » 
Nous  savions  déjà  que  Georges  II  de  Clermont  embrassa  le  protestan- 
tisme vos  lô'^'G.  mais  que  son  fils  aîné.  Henii  1,  Fabjura  en  1624  (voy.  ci- 
devant,  n  »  16  et  17(;  que,  dans  la  blanche  des  seigneurs  de  Saint-.\ignan, 
Georges-Jacques  de  Clermont,  second  et  avant-dernier  de  celle-ci,  fut 
baptisé  en  1653,  selon  le  rite  de  Genève  (voy.  ci-devant,  n"  22),  ce  qui 
permet  de  conjecturer  que  son  fils,  en  qui  elle  s'éteignit,  demeura  comme 
lui  fidèle  à  la  foi  de  ses  père,  grand-père  et  arrière-grand-père  ;  le 
caractèie  très  catholique  des  ordres  unis  du  Mont-Carmel  et  de  Saint- 
Lazare,  dont  Charles-Léonor  était,  on  vient  de  le  voir,  un  des  hauts  digni- 
taires, ne  permet  pas  do  doutei'  qu'il  ne  lut  revenu  à  la  religion  des 
ancêtres  d'Henri  1  de  Clermont,  mais  il  fut  probablement  le  premier  de  la 
brandie  des  seigneurs  de  Loudon  à  le  faire,  car  l'acte  qui  a  donné  matière 
à  la  présente  note  prouve  une  conversion  assez  récente  pour  que  les 
enfants  de  Charles-Léonor  fussent  nés  dans  la  religion  dont  Angélique 
Frichet  exigeait  «  la  profession  ouverte  »  de  la  part  de  celle  d'entr'eux 
qu'elle  s'était  choisie  pour  succéder  à  ses  biens. 


44  — 


XIX 

26-  Pierre-Gaspard  de  Clermont  (1) ,  marquis  de 
Gallerande  ou  Clermont-Gallerande  (2),  puis  [par  acquisition, 
30  septembre  1718]  (3),  baron  de  Brouassin  (4),  né  en  1682, 
fut  successivement  mestre  de  camp  du  régiment  de  Clermont- 
Dragons,  puis  du  régiment  de   Royal-Cavalerie  ;   capitaine 

(1)  Il  fut  pendant  un  temps  appelé  «  M.  de  Clermont-d'Amboise  «  (Saint- 
Simon,  t.  IX,  p.  30  ;  année  1711),  à  l'exemple  de  son  père  (voy.  l'article 
précédent)  ;  en  1738  encore,  il  est  nommé  ainsi  dans  la  promotion 
d'officiers-généraux  du  24  février  de  cette  année,  citée  par  le  duc  de 
Luynes  (t.  il,  p.  44)  ;  toutefois  ce  dernier  ne  l'appelle  jamais  que  «  M.  de 
Clermont  »  ou  «  M.  de  Clermont-Gallerande  ».  —  Il  signait  «  DeClermoxt  ». 
(Articles  de  la  capitulation  d'Ath,  8  octobre  17'(5  ;  copie,  c.  c,  d'après  le 
double  que  lui  avait  envoyé  le  marquis  de  Voyer  d'Argenson,  ministre  de 
la  guerre). 

('2)  La  première  appellatioi  ,  seule  correcte,  est  employée  dans  l'acte  de 
vente  précité  de  la  seigneurie  de  Mervé,  11  janvier  1711,  et  dans  la  confir- 
mation de  l'érection  des  terres  de  Clermont,  Gallerande,  etc.,  en  mar- 
quisat, mai  1719  (Extr.,  c.  c.)  Mais  un  usage  différent  s'établit  :  on  souda 
son  titre  et  son  nom  ;  voy.  Gazette  de  France,  Mercure  de  France^  etc.  ; 
sur  la  plaque  de  marbre  noir  qui  désignait  dans  le  bourg  de  Clermont  la 
maison,  bâtie  en  1745,  où  se  rendait  la  justice  seigneuriale  on  lisait  : 
Marquisat  de  Clermont-Gallerande  (a);  ce  fut  également  au  «  sieur 
marquis  de  Clermont-Gallerande  «  que  fut  confié  le  gouvernement  de 
Saintonge  et  .-\unis  (Lettres  de  provision  du  24  novembre  1751,  orig.,  ce.  ) 
Il  n'y  eut  du  reste  à  cet  usage  rien  d'absolument  définitif,  ainsi  qu'on  le 
verra  ci-après  (n"  32)  à  l'article  du  successeur  de  Pierre-Gaspard  au 
marquisat.  Lui-même,  s'il  est  nommé  «  marquis  de  Clermont-Gallerande  », 
par  Moréri,  ainsi  que  par  L.-G  -.T.  de  Clermont,  écrivant  au  commence- 
ment du  XLV  siècle  d'après  ses  souvenirs  d'enfanee,  il  est  appelé  «  mar- 
quis de  Gallerande  »  par  la  Gén.  an.  de  i7T3  ;  —  Bertin  du  Rocheret  ne 
prend  point  parti  ;  il  le  désigne  sous  le  titre  de  «  marquis  de  Cler- 
mont »  qu'avait  quelquefois  porté  son  père  après  lui  avoir  cédé  la 
possession  du  marquisat. 

(3)  An.,  G.  c. 

(4)  Les  lettres  patentes  précitées  confirmant  l'érection  du  marquisat  de 
Gallerande  lui  incorporent  la  baronnie  de  Brouassin,  tout  en  lui  laissant 
son  titre  féodal  distinct.  —  Brouassin,  auj.  hameau  de  la  comm.  de 
Mansigné,  cant.  de  Pontvallain,  arr.  de  La  Flèche  (Sarthe). 

(a)  La  maison  e.xiste  encore,  mais  veuve  de  sa  plaque,  déposée  aujom'd'hui  au 
cliàteau  de  La  Pillière,  résidence  du  chef  de  la  famille  de  Clermont. 


—  45  — 

des  gardes  du  duc  de  Berry,  petit-fds  de  Louis  XIV,  en 
1711  ;  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
brigadier  de  cavalerie  et  capitaine  des  gardes  du  duc  de 
Chartres,  fds  du  duc  Philippe  d'Orléans,  régent  de  France, 
en  1719  ;  chevalier  des  ordres  unis  de  Notre-Dame  du  Monl- 
Carmel  et  de  Saint-Lazare  et  bailli  de  Dôle  (1)  en  il22  ; 
premier  écuyer  du  duc  Louis  d'Orléans  en  1723  ;  chevalier 
de  l'ordre  du  Saint-Esprit  en  1724  ;  mestre  de  camp  du 
régiment  d'Orléans-Gavalcrie  en  1726  ;  maréchal  de  camp  en 
1734  ;  lieutenant-général  en  1738  ;  gouverneur  de  Neuf-Bri- 
sach  en  mars  1743  ;  il  prit  ensuite  une  part  importante 
aux  opérations  de  la  guerre  de  la  Succession  d'Autriche, 
notamment  aux  batailles  de  Fontenoy  (1745),  Raucoux  (1746) 
et  Lawfeld  (1747)  ;  fut  nommé  gouverneur  de  Saintonge  et 
Aunis  par  lettres-patentes  en  date  du  24  novembre  1751  et 
il  mourut  le  27  octobre  1756.  —  Il  avait  épousé,  par  con- 
trat du  7  avril  1706  (2),  Gabrielle-Françoise  d'O,  seconde 
fdle  de  Gabrielle-Claude  d'O ,  marquis  de  Franconville, 
et  de  Marie-Anne  de  Lavergne  de  Guilleragues,  dame  d'atours 
de  la  duchesse  d'Orléans,  puis  de  Mesdames,  filles  de 
Louis  XV  (3),  de  qui  il  eut  : 

1.  Louis-Georges-Hippolyte  de  Clermont,  né  en  1708, 
mort  le  l*^""  janvier  1714  ; 

2.  Louise-Diane- FriUiçoise  de  Clerviioni  (3),  née  en  1710, 
qui  épousa  :  i»  Georges-Jacques  de  Clermont,  seigneur  de 
Saint-Aignan,  son  cousin,  mort  en  1734  (voy.  ci-devant, 
n°  23)  ;  2°,  par  contrat  du  5  mars  1738,  Louis  de  Brancas, 
duc  de  Villars,  pair  de  France  et  grand  d'Espagne  de  la 
première  classe,  veuf  en  premières  noces  de  sa  cousine, 
Marie  de  Brancas,  fils  de  Louis-François  de  Brancas,  duc  de 

(1)  11  succédait  dans  cette  charge  à  son  cousin  Louis  de  Clermont, 
marquis  de  Montglas,  comte  de  Cheverny  (voy.  ci-après,  n"  41). 

(2)  An.,  G.  G. 

(3)  Luynes,  t.  VIII,  p,  237  (juin  1747)  ;  t.  X,  p.  323  (septembre  1750).  — 
Elle  .survécut  à  son  mari  [Ibid.,  t.  XV,  p.  208). 


—  46  — 

Villars,  et  de  Marie-Madeleine  Girard,  (dit  cv  le  duc  de 
Brancas  »  depuis  qu'il  s'était  démis  (1709)  de  son  duché- 
pairie  en  faveur  de  Louis-Antoine  de  Brancas,  i'ainé  de  ses 
enfants  du  premier  lit),  dont  elle  devint  veuve  le  24  janvier 
1739  ;  son  père,  n'ayant  pas  d'enfant  mâle  au  moment  de  son 
premier  mariage,  lui  avait  constitué  en  dot,  sous  réserve 
d'usufruit,  la  terre  de  Gallerande,  qu'elle  vendit  le  15  juillet 
1772,  à  son  cousin-germain  Charles-Georges  de  Clermont, 
seigneur  de  Clermont  (voy.  ci-après  n^  32)  ;  elle  fut  dame 
d'honneur  de  Madame  Henriette,  deuxième  fille  de  Louis  XV, 
puis  de  la  Dauphine,  sa  belle-fille  (1),  puis  de  la  comtesse  de 
Provence,  belle-sœur  de  Louis  XVI  ;  elle  mourut  en  1788  ; 
3.  Louis-Gaspard-Joseph  de  Clermont,  dont  l'article  suit. 


XX 

27.  Louis-Gaspard-Joseph  de  Clermont,  dit  «  le  comte 
de  Clermont-Gallerande  »  ('2),  même  après  que  le  décès  de 
son  cousin-germain  Charles-Georges  de  Clermont,  en  1824, 
lui  eût  rendu  le  titre  de  marquis  de  Gallerande  ou  Clermont- 
Gallerande,  et  de  baron  de  Brouassin,  ayant  appartenu 
originairement  à  l'aîné  de  sa  famille  et  avec  eux  ceux  de 
marquis  de  Reynel  et  de  Montglas,  de  comte  de  Cheverny, 
de  prince  souverain  de  Delain,  et  de  baron  de  Rupt,  dont  ce 
dernier  avait  hérité  (voy.  ci-après,  n-^  32),  né  à  Andol- 
sheim  (3) ,  le  17  avril   1744  (4)  ;    il   étudia    d'abord   pour 

(i)  Luynes,  t.  II,   p.  20  (26  janvier  1738)  ;  t.  X,  p.  35i.  (octobre  1750). 

(2)  C'est  le  titre  sous  lequel  il  avait  été  présenté  au  roi  le  20  mai  1785 
(Noms  des  personnes  admises  aux  Honneurs  de  la  Cour  de  1715  à  1789 
dans  VAnn.  hist.  de  Saint-.Mlais,  2''  année  (1835),  p.  2i4).  —  Il  signait 
«  L.-G.-J.  DE  Clehmont  ».  (Papiers  de  famille  diveis,  c.  c.) 

(3)  Andolslœim,  avant  1871  cli.-l.  de  canton  de  Fair.  de  Colmar,  Ilaut- 
Rhin  ;  aiij.  en  Alsace-Lorraine;  à  peu  de  distance  de  Neuf-Brisach, 
dont  son  père  avait  été  nommé  gouverneur  ti'eize  mois  auparavant. 

(4)  D'après  son  acte  de  décès  (Registres  de  l'Étal-civli  de  Maieil- 
sur-Loir). 


—  M  — 

entrer  dans  les  ordres ,  puis  s'enrôla  dans  le  régiment 
d'Orléans-Cavalerie  où  il  passa  rapidem(Mit  cornette,  puis 
(iTT'J)  capitaine,  puis  (1780)  chef  d'escadron;  démissionnaire 
en  1785 ,  il  devint  colonel  des  gardes  nationaux  df  la 
légion  de  la  Saillie  en  1815  ;  il  mourut  au  château  de  la 
Pillière,  le  28  mai  1837.  —  11  avait  épousé,  le  3  mai  1785  (1), 
Elisabeth  -  Hyacinthe  Lorfébure  ,  fille  de  Jean  -  Baptiste 
Lorfébure  et  de  Hyacinthe  de  La  Croix  (2),  de  qui  il  eut  : 
1...  de  Clerinont-Galleninde  (3),  mort-né  au  château  de 
La  Piltière  le  2  septembre  1786  (4)  ; 

2.  César-Georges  de  Cli'r)nont-Gallerande,  né  au  châ- 
teau de  La  Piltière,  le  18  février  1789,  mort  au  même  lieu 
le  26  septembre  1791  (5)  ; 

3.  Alexandrine  de  Clermont-G aller ande^  morte  en  1818  (6); 

4.  Théodore-Louis- Apollinaire  de  Clermont-Gallerande, 
dont  l'article  suit  ; 

5.  Adolphe  -  Armand  -  Louis- Gaspard  de  Clermont- 
Gallerande  (1),  «  le  chevalier  de  Glermont  »,  né  au  Mans  le 
4  décembre  1798  (8)  ;  il  fut  nommé  garde  du  corps  du  roi  en 
1815,  capitaine  aul<""  cuirassiers  de  la  Garde  Ptoyale  en  1822, 
grade  dans  lequel  il  fit  la  campagne  d'Espagne  (1823)  et 
démissionna  à  la  suite  de  la  Révolution  de  1830  ;  il  mourut 
au  Chalet,  près  Clermont,  le  20  novembre  1863  ; 

(1)  Date  citée  dans  l'acte  de  naissance  de  sa  lille  Alniire,  signalé  plus  bas, 

(2)  Elle  mourut  au  château  de  la  Piltière,  le  4  janvier  1844. 

(3)  (Jette  forme  du  nom  patronymique,  pour  lui,  ses  frères  et  sœurs  et 
tout  le  reste  de  la  descendance  de  Louis-Gaspard-Joseph  de  Clermont,  est 
donnée  par  les  registres  de  l'État-civil  de  Mareil-sur-Loir  et  du  Mans; 
elle  avait  été  déjà  usitée  au  XVII'^  siècle,  (voy.  ci-devant,  n"^  19  et  20). 

(4),  (5)  Registres  paroissiaux  de  Mareil-sur-Loir. 

(6)  Elle  n'est  portée  ni  sur  les  legistres  de  l'état-civil  ae  Mareil-sur- 
Loir,  ni  sur  ceux  du  Mans,  les  deux  communes  entre  lesquels  se  partage 
la  résidence  de  ses  parents  à  l'extrême  fin  du  XVIIl'^  siècle. 

(7)  Pesche,  art.  Clkhmont. 

(8)  •(  14  frimaire  i'an  VI  de  la  République  Française  ».  (Registres  de 
]'état-civil  du  Manfi  ;  coDDnunicalioit' de  M.  Robert  Triger,  vice-président 
de  la  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.) 


—  48  — 

6.  Almire-Alexandrinn-Louise  de  Ctermont-Gallerande, 
née  au  Mans  le  13  novembre  1804  (1),  qui  épousa  en  1826 
Jean,  baron  de  Schaller  ,  patricien  de  Fribourg  (Suisse) , 
commandant  au  S'^  régiment  des  grenadiers  de  la  Garde 
Pioyale  (Gardes -Suisses) ,  depuis  inspecteur  des  troupes 
fédérales,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  officier  de  l'ordre  de  la  Légion  d'honneur,  décoré  de 
la  médaille  de  la  Fidélité  Helvétique,  morte  le  14  août  1880. 


XXI 

28-  Théodore-Louis-Apolltnaire-Ernest  de  Clermont- 
Gallerande,  marquis  de  Clermont-Gallerande,  de  Reynel 
et  de  Montglas,  comte  de  Gheverny,  baron  de  Brouassin, 
prince  souverain  de  Delain,  baron  de  Rupt,  etc.,  «  le  comte 
de  Glermont-Gallerande  »,  né  au  Mans  (2),  le  1«"'  octobre  1793, 
s'engagea  en  1813  comme  vélite  au  régiment  des  lanciers 
rouges  de  la  garde,  fut  tait  la  même  année  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  sur  le  champ  de  bataille  d'Hanau  ;  garde 
du  corps  du  Roi  en  1814,  chef  d'escadron  et  officier  d'ordon- 
nance du  marquis  d'Autichamp,  général  en  chef  de  l'armée 
catholique  et  royale  opérant  en  Vendée  contre  les  troupes  de 
Napoléon  Bonaparte  en  1815,  capitaine-commandant  au 
22"  chasseurs  à  cheval  (chasseurs  de  la  Vendée)  en  1820, 
puis  au  lOû  dragons  et  démissionna  à  la  suite  de  la  Révolution 
de  1830  ;  il  est  mort  au  château  de  la  Piltière  le  21  mars  1878. 
—  Il  avait  épousé  Rose-Louise  Quilliard,  veuve  du  colonel 
Puissant  de  Suzainnecourt  (3),  de  qui  il  eut  : 

1.  Blanche- Louise  de  Clermont-Gallerande,  née  au 
château  de  la  Piltière  le  11  juin  1836,  morte  au  même  lieu 
le  20  août  1837  ; 

(1)  «  22  biuinaire,  an  XIII  ».  fibid.,  ici.) 

(2)  «  10  vendémiaire  l'an  II  de  la  République  Française  ».  [IbicL,  id.J 
i'à)  Morte  au  château  de  La  Piltière,  le  5  juin  1890. 


—  49  - 

2,  Adhémar-Louh-Gaspard  de  Clermont-Gallerande,  dont 
l'article  suit. 

XXII 

29.  Adhémar-Louis-Gaspard  de  Clermont-Gallerande, 
marquis  de  Clermont-Gallerande,  de  Reynel  et  de  Montglas, 
comte  de  Cheverny,  baron  de  Brouassin,  prince  souverain  de 
Delain,  baron  de  Rupt,  etc.,  «  le  vicomte,  puis  le  comte  de 
Clermont-Gallerande  »,  né  à  Chatoillenot  (Haute-Marne)  le 
29  novembre  1837,  artiste  peintre,  mort  au  château  de  La 
Piltière  le  6  octobre  1895.  —  Il  avait  épousé,  le  11  avril  1863, 
Marie-Anne-Ernestine  de  Schaller,  fille  de  Jean,  baron  de 
Schaller,  et  d'Almire-Louise-Alexandrine  de  Clermont- 
Gallerande,  sa  cousine-germaine,  de  qui  il  a  eu  : 

1.  Aymar-Louis-Marie-Ernest  de  Clermont-Gallerande^ 
dont  l'article  suit  ; 

2.  Diane-Louise-Marie  de  Clermont-Gallerande. 

XXIII 

30-  Aymar  -  Louis  -  Marie  -  Ernest  de  Clermont  - 
Gallerande,  marquis  de  Clermont-Gallerande,  de  Reynel  et 
de  Montglas,  comte  de  Cheverny,  baron  de  Brouassin,  prince 
souverain  de  Delain,  baron  de  R.upt,  etc.,  né  au  château 
de  La  Piltière  le  18  septembre  1865,  actuellement  lieutenant 
au  20*^  régiment  de  chasseurs  à  cheval. 

LÉON  MARLET. 

(A  suivre.) 


XL      4 


LE    TOMBEAU 


DE 


JEAN     DE     CHANLAY 

ÉVÈQUE  DU  MANS 
A   L'ABBAYE    DE    PBEUILLY 


Il  y  avait  en  France  deux  abbayes  du  nom  de  Preuilly, 
toutes  deux  placéas  sous  le  vocable  de  la  Vierge,  l'une  au 
diocèse  de  Tours,  l'autre  au  diocèse  de  Sens. 

Cette  dernière  dont  nous  allons  nous  occuper  était  située 
entre  Provins  et  Montereau. 

Elle  avait  été  fondée  en  1118,  par  Thibault  le  Grand, 
comte  de  Champagne,  et  la  comtesse  Adèle  sa  mère  (1). 

L'abbaye  de  Preuilly  était  la  cinquième  fille  de  Cîteaux, 
elle  donna  elle-même  naissance  à  trois  autres  abbayes  cé- 
lèbres, Vauluisant,  diocèse  de  Sens,  fondée  en  1127,  Barbeau, 
même  diocèse  fondée  en  1145,  la  Colombe,  fondée  en  1146, 
au  diocèse  de  Limoges. 

Pendant  près  d'un  siècle  nous  voyons  la  famille  de  Chanlay 
se  constituer  la  bienfaitrice  de  l'abbaye. 

1193.  Renard  de  Chanlay  fait  un  legs  pour  entretenir  le 
luminaire  de  l'église  de  Preuilly. 

(1)  Notice  sur   l'abbaye   de  Preuilly,   Seine-et-Marne,   par  M.  Eugène 
Grésy,  membre  résidant  de  la  Société  impériale  des  Antiquaires  de  France. 
Paris,  Laliure,  18)7,  Inochure,  58  p.  8<'  fig. 


—  51  — 

4217,  ler  mai,  Etienne  de  Ghanlay,  prêtre  étant  sur  le 
point  de  faire  le  pèlerinage  de  Jérusalem,  donne  à  l'abbaye 
du  consentement  d'Etienne  son  neveu,  quatre  setieis  de  blé. 

1223,  à  son  retour  il  fonda  un  obit  en  ajoutant  à  ses  libé- 
ralités le  quart  du  moulin  de  Ghanlay  avec  l'île,  le  lit  de  la 
rivière  et  toute  la  saussaie.  Cette  donation  fut  approuvée  en 
1228 ,  par  son  oncle  Regnauld  abbé  de  Saint  -  Germain 
d'Auxerre.  Girard  de  Ghanlay,  chevalier,  avait  laissé  deux 
fils,  Etienne  et  Jean  :  Etienne  a  son  anniversaire  marqué 
dans  un  ancien  obituaire  de  Preuilly  pour  avoir  donné,  en 
1265,  quarante  bichets  d'orge  livrables  en  sa  maison  de 
Ghanlay  (l).  Il  fit  encore  d'autres  concessions  avec  Huguette 
sa  femme.  Il  n'est  donc  pas  surprenant  que  son  frère  Jean 
évêque  du  Mans,  ait  été  enterré  à  Preuilly. 

Ge  prélat,  décédé  à  Preuilly  même,  le  29  août  1291  (2), 
avait  désiré  reposer  près  de  ses  ancêtres,  dont  les  sépultures 
figuraient  dans  le  cloître  à  gauche  en  y  entrant  par  le  chœur. 
C'étaient  des  tombeaux  arqués  sans  inscriptions  et  sur 
lesquels  étaient  couchés  des  figures  sculptées. 

L'un  d'eux  représentait  un  chevalier  armé  ayant  son  écu 
devant  lui  et  dans  le  fond  de  la  niche  qui  l'abritait  étaient 
semés  plusieurs  écussons  au  champ  d'argent  chargé  d'une 
croix  d'azur.  Un  autre  tombeau  offrait  aussi  l'effigie  d'un 
homme  d'armes  tenant  son  écu  blasonné  de  même  et  repo- 
sant les  pieds  sur  un  lion  ;  à  ses  côtés  était  figurée  sa 
femme  ayant  un  chien  sous  ses  pieds.  L'attribution  de  ces 
tombeaux  nous  est  confirmée  par  le  cartulaire  de  Preuilly. 

L'épitaphier  manuscrit  des  environs  de  Paris  donne  la 
description  de  28  tombeaux  qui  se  voyaient  autrefois  à 
Preuilly.  A  gauche  du  maître  autel,  plus  bas  que  la  tombe 
de  l'évêque  Gautier  qui   occupait  le  milieu  du  sanctuaire 

(1)  Ghanlay,  près  .Toigny. 

(2)  Voir  une  note  de  notre  (collègue  M.  l'abbé  Froger,  dans  la  Province 
du  Maine  de  1895,  p.  335,  d'api^ès  un  article  piiblié  par  M.  Hauréau  dans 
le  Journal  des  Savants. 


—  52  — 

était  une  lame  de  cuivre  jaune  représentant  un  évêque  crosse 
et  mitre  sous  une  arcade  ogivale  ;  autour  était  gravée  cette 
épitaphe  en  vers  léonins  que  nous  restituons  tels  qu'ils 
auraient  dû  être  écrits. 

Fons  et  honor  cleri,  jacet  hic  qui  jura  tueri 

Ecclesie  studuit,  mortuus  iste  hiit 

J.  de  Ghanleyo  natus,  sed  munere  Ayo 

Spretis  mundani^',  fuit  hic  presul  Cenomanis 

Plenus  erat  morimi,  sustentator  miserons w 

Divinse  \egis  pugil  hic  deftensor  et  egis 

Qui  bona  cuncta  movet,  huic  celi  gaudia  donet, 

0  bone  Christe,  lui  da  si  posse  îvui. 

Sur  l'archivolte,  au  côté  droit,  de  l'arcade  on  lisait  : 

SEPVLTVS  FVIT  H^  ANNO  DNI  M"  CC 
NONAG"  1°  IIII"  KL  SEPTEMBRIS. 

Au  milieu  était  cette  mention  curieuse  : 

M^i"  GIRARZ  SENONIDES  ME  FECIT 

Giraz  de  Sens  était  donc  le  nom  de  l'artiste  qui  avait  gravé 
cette  lame  de  cuivre. 

C'est  sous  cette  tombe  que  fut  trouvée  en  1856  la  sépul- 
ture de  Jean  de  Chanlay.  On  y  découvrit  une  crosse  émaillée 
et  deux  émaux  cloisonnés  d'or  qui  ont  été  publiés  par  le 
R.  P.  Arthur  Martin. 

D'après  le  dessin  de  la  dalle  tumulaire  de  Jean  de  Chanlay 
exécuté  pour  Gaignières  la  mention  du  ciseleur  diffère  com- 
plètement de  celle  de  l'épitaphier.  La  légende  est  la  suivante  : 

f  jiAisT  :  G  :  PALV  :  ME  :  feis 


^l^A<I■;5S^Uoc5;m0•U0Td.•slUHSob^t>;^,^çd■:Bl^;2(AJ 


55 


Maître  Palu  a  simulé  l'empreinte  d'un  sceau  circulaire, 
tête  de  lion  au  centre.  La  légende  entre  filets  sur  le  pourtour 
l'épitaphe  primitive  de  Jean  de  Chanlay  fut  remplacée  par 
la  suivante  : 

Hic  fuit  domimis  de  Clianleto 

Cenomanensts  Episcopus,  uinguinis 

Nobilitate  sua  in  miseros  charitate, 

insigni  pro  ecclesia  zelo,  summa 

erga  Deum  pietate,  Prœsul  illustrlssimi 

sepultus  anno  domini  1291  4* 
Calendas  septemhris,  reqiiiescat  in  pace. 


.MARQUE  DE  L  ARTISTE  QUI  EXECUTA   L  EPITAPHE 
DE  JEAN  DE  CHANLAY 


Les  deux  petits  émaux  trouvés  dans  le  tombeau  de  Tévêque 
du  Mans  sont  d'une  véritable  importance  pour  l'histoire  de 
la  peinture  en  émail,  à  cause  de  la  distinction  du  style  et  de 
l'exquise  délicatesse  du  travail. 

Chacun  de  ces  deux  bijoux  est  formé  de  deux  plaques 
superposées.  Celle  de  dessous  est  en  cuivre,  découpée  au 
centre  pour  diminuer  son  poids,  et  bordée  de  petits  trous 
pour  être  cousue  sur  une  étoffe  ;  un  petit  rebord  tout  près 
des  trous  sert  à  enchâsser  la  seconde  plaque,  qui  est  en  or 
enrichi  d'émaux  cloisonnés.  Les  cloisons  sont  formées  de 
rubans  d'or  très  minces  et  haut  d'un  millimètre  et  demi. 


—  56  - 

C'est  par  ces  rubans  que  sont  séparées  les  couleurs  partout 
de  teinte  unie. 

Réduits  à  faire  connaître  le  monument  par  son  ossature 
en  or  nous  donnerons,  pour  être  complets,  l'indication  des 
couleurs. 

La  plaque  de  la  figure  I  est  relevée  au  centre  par  une 
grappe  en  saillie,  celle-ci  se  détache  sur  une  rose  à  huit 
lobes  en  violet  foncé,  d'où  s'échappent  des  trèfles  blancs 
rayonnant  sur  un  fond  de  vert  d'eau  translucide.  Ce  fond  est 
cerné  par  des  lobes  tracés  en  sens  inverse  des  premiers  et 
renfermés  dans  un  cercle  au  milieu  de  ces  lobes  ;  des  demi- 


PLAQUES   DE   GANTS 


quatrefeuilles  jaunes,  appuyés  sur  le  cercle,  se  découpent 
sur  un  azur  translucide.  Au-delà  du  cercle,  et  dans  une  large 
bordure  à  fond  violet  translucide,  de  petits  quatrefeuilles 
bleu  clair  et  blancs  alternent  de  manière  que  les  blancs 
soient  au-dessous  des  demi  quatrefeuilles  jaunes .  Dans 
l'autre  émail  fig.  II,  dont  l'hexagone  est  le  principe  une 
petite  rose  à  émail  vert  translucide   remplace  la   grappe 


—  57  — 

saillante  et  sert  de  centre  à  des  pétales  anguleux  à  fond 
rouge  ;  six  trèfles  sortent  de  la  rose  verte  et  remplissent  la 
rose  rouge  ;  trois  jaunes  et  trois  blancs.  Cette  rose  rouge 
s'épanouit  au  centre  d'une  rose  à  fond  vert  translucide  au 
centre  également  anguleux  ;  de  ces  nouveaux  pétales 
s'étendent  trois  trèfles  dont  le  point  de  départ  est  une  sorte 
de  bulbe  ;  les  six  bulbes  sont  alternativement  bleu  turquin 
et  gris  perlé.  Le  trèfle  à  gauche  est  toujours  blanc,  le  trèfle 
à  droite  toujours  jaune,  et  celui  du  sommet  alternativement 
bleu  turquin  et  rouge.  La  grande  rose  est  inscrite  dans  un 
cercle.  Dans  les  triangles  ouverts  entre  les  pétales  s'enrou- 
lent;, toujours  dans  le  même  sens,  des  rinceaux  terminés  par 
un  trèfle  rouge  sur  un  azur  translucide.  Une  étroite  bordure 
cerne  l'ensemble,  et  porte  de  petits  disques  blancs  ou  jaunes 
sur  un  fond  vert  translucide. 

Plusieurs  émaux  ont  été  altérés  par  les  sels  de  la  terre, 
rongés  en  plusieurs  endroits  comme  certains  vitraux  expo- 
sés à  de  fâcheuses  influences  atmosphériques,  et  beaucoup 
d'autres  fendillées.  Le  rouge  surtout  a  presque  entièrement 
disparu  ;  on  s'aperçoit  que  l'émailleur  pour  ménager  la 
précieuse  substance,  s'était  borné  à  en  placer  une  couche 
légère  sur  une  autre  matière  non  vitrifiée  et  si  je  ne  me 
trompe,  résineuse,  on  peut  conjecturer  avec  beaucoup  de 
vraisemblance  la  place  occupée  par  les  deux  bijoux  dans  les 
ornements  pontificaux.  Si  les  riches  émaux  étaient  aux 
hautes  époques  un  accessoire  presque  obligé  de  l'orfèvrerie 
monumentale,  où  ils  s'associaient  aux  filigranes,  aux  re- 
pousses et  aux  pierres  précieuses,  la  peinture  en  broderie  les 
accueillait  parfois  comme  elle  faisait  pour  les  perles  et  les 
pierres  précieuses.  Il  n'est  pas  trop  rare  de  les  rencontrer 
ou  du  moins  de  rencontrer  leur  trace  sur  les  mitres,  au 
milieu  des  deux  vides  que  partage  l'orfroi  vertical.  On  voit 
entre  ces  deux  vides,  sur  une  mître  de  saint  Emeran  de 
Ratisbonne,  les  vestiges  d'une  plaque  ronde  et  cousue  que 
le  temps  a  fait  disparaître. 


-  58  — 

Si  nous  voyons  là  les  traces  de  la  couture,  nous  voyons 
ici  de  quelle  manière  elle  s'opérait  et  combien  les  trous 
larges  et  rapprochés  de  ces  plaques  permettaient  de  la 
rendre  solide  ;  l'inconvénient  à  éviter  était  le  passage  brus- 
que du  travail  de  la  bijouterie  à  celui  de  la  broderie  d'une 
nature  et  d'un  travail  si  différents.  Pour  y  obvier  l'artiste 
avait  recours  à  l'intermédiaire  de  perles.  Les  perles  fines, 
enfilées  dans  de  petits  anneaux  qui  se  conservent  encore, 
avaient  en  outre  le  double  avantage  de  dissimuler  la  hauteur 
de  la  plaque  et  de  couvrir  le  travail  de  couture.  N'eussions- 
nous  pas  la  date  du  prélat  qui  porta  ces  beaux  émaux,  il  ne 
serait  pas  trop  téméraire  de  l'établir  approximativement 
d'après  ce  que  nous  savons  des  modifications  successives 
introduites  dans  la  forme  des  mitres  ;  plusieurs,  du  moins 
des  plus  anciennes,  c'est-à-dire  des  XP  et  XIP  siècles, 
portent  des  rinceaux  des  deux  côtés  de  l'orfroi  vertical. 
Telle  est  celle  de  Saint-Gaudens  à  Sens.  C'est  sur  une  mitre 
dont  l'orfroi  a  le  cachet  de  la  fin  du  XII^  siècle  que  se  re- 
marque à  Saint-Ecouen  la  place  des  émaux.  A  partir  du 
XlVe  siècle  les  sujets  de  piété  envahissent  les  violes  ou  des 
roses  fantasques,  des  compartiments  d'architecture  en  bro- 
derie remplissent  l'intervalle. 

Les  deux  émaux  trouvés  dans  le  tombeau  de  Jean  de 
Chanlay  ont  été  acquis  il  y  a  trois  ans  par  le  musée  du  Lou- 
vre et  on  peut  les  voir  exposés  dans  une  des  vitrines  de 
la  galerie  d'Apollon. 

En  même  temps  que  ces  deux  émaux  on  trouva  près  des 
ossements  de  Jean  de  Chanlay  une  crosse  émaillée  assez 
simple  et  beaucoup  moins  ornée  que  la  plupart  de  celles  de 
cette  époque.  Pour  cette  raison  le  musée  du  Louvre  ne  l'a 
pas  acquis.  Picproduite  dans  les  MoniimenU  historiques  de 
Seine  et  Marne,  nous  en  donnons  ici  un  simple  croquis. 

Le  corps  de  l'évêque  du  Mans  était  inhumé  à  gauche 
du  maître-  autel  de  Preuilly  (côté  de  l'évangile  )  au  bas 
du  chœur.    Il    n'y    avait    plus    trace  de  cercueil.    —    Le 


-  60  — 

milieu  du  chœur,  dans  l'axe  du  maître  autel,  était  occupé 
par  le  tombeau  de  Gautier  évêque  de  Chartres  ;  fouillé  en 
même  temps  que  celui  de  notre  évêque  par  M.  Husson,  ce 
tombeau  fut  trouvé  ne  contenir  que  l(^s  ossements  sans 
cercueil.  Delà  crosse  sans  doute  en  bois  il  restait  seulement 
la  pointe  de  bronze  conique  avec  une  moulure  et  une  petite 
cuvette  que  l'on  voit  sur  tous  les  dessins  de  crosse  de  cette 
époque. 

* 

Les  11  et  12  mars  1862,  M.  Husson  a  fait  dans  le  chapitre 
de  Preuilly  des  fouilles  qui  ont  amené  la  découverte  des 
tombes  suivantes  : 

N"!.  —  Tombe  maçonnée  en  petites  pierres  recouverte 
par  des  dalles  minces  en  pierre  tendre  et  toutes  fendues  par 
le  milieu.  La  terre  est  répandue  et  remplit  la  fosse  qui  a 
déjà  été  fouillée  on  découvre  des  ossements  épars  dans  cette 
terre  ;  à  quelques  centimètres  plus  bas  et  reposant  sur  le 
fond  non  carrelé  est  un  second  squelette  qui  n'a  pas  été 
remué. 

N^"  2.  —  Tombe  sans  maçonnerie  contenant  deux  squelettes 
superposés.  Les  os  du  premier  sont  en  désordre. 

N"  3.  —  Tombe  maçonnée  sans  pavage.  Ainsi  que  les 
numéros  4  et  5  avec  de  fortes  dalles  mais  de  petites  dimen- 
sions à  l'exception  de  la  pierre  séparative  entre  le  4  et  le  5 
qui  est  d'une  seule  pièce  non  égale  en  épaisseur.  Ces  trois 
tombes  ainsi  que  celles  numéros  6  et  7,  n'ont  pas  été 
fouillées. 

Aux  numéros  3  et  5  les  corps  ont  été  déposés  sans 
cercueils  de  bois. 

Au  numéro  3 ,  on  voit  le  squelette  nu ,  mais  reposant 
comme  dans  les  suivantes  sur  un  matelas  formé  par  des 
radicelles  d'orme.  Ce  matelas  arraché  d'une  pièce  a  amené 
dehors  tous  les  ossements. 


VI 


H  l- 


JJ- 


—  62  — 

N"  4.  —  Le  squelette  est  moins  endommagé,  la  tête  à  une 
superbe  denture  ;  le  sujet  paraissait  grand  ;  ses  tibias  sont 
encore  engagés  dans  des  brodequins  de  cuir,  lassés  en 
lanière  de  cuir,  les  semelles  se  sont  détachées,  le  cuir  a  un 
aspect  rougeâtre  et  cède  à  la  moindre  pression.  Les  deux 
chaussures  sont  infléchies  vers  la  gauche,  la  pointe  en  l'air. 

On  remarque  sur  le  front  un  reste  de  linceul  noir,  d'étoffe 
grossière,  qui  semble  être  de  la  laine.  On  a  retrouvé  un 
fragment  de  linge  jauni  qui  se  brise  sous  les  doigts. 

No  5.  —  Le  squelette  est  petit  la  tête  est  bourrée  à  l'inté- 
rieur d'un  chevelu  de  radicelles,  la  mâchoire  inférieure  a 
disparu.  Ce  corps  est  très  détérioré  les  radicelles  ont  envahi 
tout  l'intérieur  des  os. 

N"  6.  —  Tombe  sans  maçonnerie,  le  corps  n'a  pas  été 
touché  il  y  a  trace  d'un  cercueil  en  bois.  La  terre  recouvre 
les  os. 

N"  7.  —  Tombe  comme  la  précédente  le  corps  a  été 
inhumé  sans  cercueil. 

N»  8.  —  Tombe  qu'on  a  préparé,  car  la  terre  a  été  remuée 
mais  il  n'y  a  trace  d'aucun  ossement  et  il  est  probable, 
qu'elle  n'a  jamais  servi  à  ensevelir  (1). 

Jules  CHAPPÉE. 


(1)  Liste  des  abbés  de  Preiiilly. 

1.  Artaud,  1118-1139.  -  2.  Nigelle,  1139-1160.-3.  Hugues,  1160-1183. 

—  4.  Guy  1183-1195.  —  5.  Etienne,  1195-1198.  —  6.   Jean  P>-,  1198-1210. 

—  7.  Aman  ou  Armand,  1210-1222.  —  8.  Pierre  I"',  1222-1225.  —  9.  Guil- 
bert,  1225-1238.  —  10.  Eudes,  1238-1243.  —  11.  Pierre  II,  1243-1246.— 
12.  Nicolas,  1246-1249.  —  13.  Michel,  1249-1253.  —  14.  Prosper,  1254-1261. 

—  15.  Norbert,  1261-1270.  —  16.  Dudon,  1270-1278.  —  17.  Simon  ^^  1279- 
1296.  — 18.  Imbert,  1296-1298.  —  19.  Gilbert,  1298-1316.  —  20.  Jacques  de 
Dijon,  1312-1332.  -21.  Hervé,  1332-1358.-22.  Geoffroy,  1358-1362.— 
23.  Pierre  111,1362-1368.-24.  Etienne  II  de  Foissy,  1368-1380,  devint 
abbé   de   Clairvaux.  —  25.  Simon  II,  1380-1384.  —  26.  Guerin  ou  Gueiic, 


63 


1384-1419.  —  27.  Jean  II  de  Rosoy,  1419-1434.  —  28.  Pierre  IV  de  Rebais, 
1434,  ne  fut  qu'un  mois  à  peine  abbé  et  mourût.  —  29.  Jean  III  te  fort, 
1434-1436.  —  30.  Jean  IV  de  Bresie,  1436-1462.  —  31.  Vincent  de  Chalon, 
1462-1486.  —  32.  Jean  V  Farel,  1486-1505.  —  33.  Pierre  V  de  Vilienovette, 
1505-1511.  —  34.  Matthieu  Riollet,  1511-1536,  dernier  abbé  régulier. — 
35.  Jacques  d'Escoubleau,  1536-1543.  —  36.  Henri  d'Escoubleau,  1543-1614. 
—  37.  François  I^''  de  Sourdis,  1614-1625.  —  38.  Jean-Baptiste  de  Ville- 
neuve, 1625,  nov.  et  déc  —  39.  François  II  de  Villeneuve,  1628-1678.  — 
40.  Louis  de  Forbin  de  la  Marthe,  1678-1684.  —  41.  Toussaint  de  Forbin  de 
Janson,  1684-1713.  —  42.  Louis-Abraham  d'Harcourt  de  Beuvron,  1713- 
1723.  —  43.  .\ntoine-Jérome  Boyvin  de  Vauroui,  1723-1763.  —  44.  Marc- 
Antoine  d'Apchon,  1763-1784.  —  45.  Charles-François  de  La  Rochefoucauld, 
1784-1789. 

A  l'abbaye  de  Preuilly  se  trouvait  en  outre  une  tombe  avec  cette 
inscription  : 

Scy  Gits  Jean  Ch^'"  sire  de  Montigny  qui  trépassa  en  lan  de  l'incarnation 
notre  Feigneur  M.cc.Lxxviii  le  dernier  may  Priez  Dieu  pour  lame  de  H 
que  Dieu  en  ait  mercy.  —  Bibl.  de  Provins.  —  Mss.  du  chanoine  Ythier. 

Pierre  tombale  au  Mans,  dans  la  collection  Chappée. 


L'INSTRUCTION 

AU  XVIIP  SIÈCLE 

DANS  LES  ANCIENNES  PAROISSES 

DE  LA  CIRCONSCRIPTION  D'INSPECTION  PRIMAIRE 

DE     SILLÉ- LE -GUILLAUME 

( SARTHE ) 


CANTON  DE  BALLON     "  ' 

VILLE   DE  BALLON 

Petites   Écoles   de    Garçons 

La  petite  ville  de  Ballon,  fièrement  assise  à  l'extrémité 
d'un  promontoire  qui  domine  les  plantureuses  vallées  de  la 
Sarthe  et  de  l'Orne-Saosnoise,  a  conservé  jusqu'à  nos  jours 
quelque  chose  de  son  origine  féodale.  Son  vieux  château 
qui  s'élève  au  nord  de  l'agglomération  actuelle,  était,  au 
moyen-âge,  l'une  des  principales  places  de  défense  de  la 
Province  du  Maine.  Du  haut  de  l'une  de  ses  tours,  l'œil 
découvre  un  immense  horizon  et  peut  contempler  un 
panorama  magnifique. 

Avant  la  Révolution,  la  ville  de  Ballon  comprenait  deux 
paroisses  et  une  population  totale  d'environ  3,000  âmes.  Ce 
n'est  que  vers  4836,  que  l'une  d'elles,  Saint-Mars  ohtint  son 
autonomie  et  devint  une   commune  spéciale.    Il   ne  sera 


—  65  — 

question  ici  que  de  l'ancienne  paroisse  de  Saint-Georges, 
laquelle  a  formé  la  commune  actuelle  de  Ballon.  Tout  ce  qui 
concerne  Saint-Mars  forme  un  article  spécial  qu'on  trouvera 
placé  à  son  rang  alphabétique. 

La  paroisse  de  Saint-Georges  s'était  acquis,  au  siècle  der- 
nier, une  assez  remarquable  prospérité  grâce  à  ses  fabriques 
de  toiles  e  tde  serge.  Elle  dut  avoir  de  bonne  heure  des  écoles 
pour  les  enfants  de  l'un  et  l'autre  sexe.  Mais  il  n'est  pas  possi- 
ble, quant  à  présent,  d'en  faire  connaître  les  fondateurs,  pas 
plus  que  ceux  qui  ont  pu  primitivement  les  diriger.  Tout  ce 
qu'on  peut  affirmer,  c'est  qu'il  y  avait  à  Ballon,  en  1788,  des 
établissements  pour  l'instruction  des  enfants  de  la  paroisse. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire  du 
Maine  conservée  à  la  Mairie,  les  Officiers  municipaux  de 
Ballon  déclarent  «  que  les  écoles  de  la  paroisse  de  Saint- 
»  Georges  sont  gouvernées  par  deux  maîtres  au  choix  du 
»  curé  et  approuvés  par  Mgr  l'évèque  du  Mans  ;  que  leurs 
»  titres  sont  étayés  par  des  legs  et  aumônes  faits  par  difie- 
)>  rents  particuliers  et  surtout  par  les  seigneurs  de  Ballon  ». 
Malgré  de  minutieuses  recherches,  il  ne  m'a  pas  été  possible 
d'avoir  sur  ces  écoles  des  renseignements  plus  complets. 

J'ai  pu  cependant,  en  fouillant  l'état  civil,  retrouver  le 
nom  des  deux  maîtres  «  approuvés  »  qui  exerçaient  à  Ballon 
avant  la  Bévolution.  Le  plus  ancien  est  /.  Fouqué  qui  paraît 
avoir  rempli  les  fonctions  de  maître  d'école  pendant  une 
trentaine  d'années.  Il  figure  comme  témoin  dans  plusieurs 
actes ,  avec  sa  profession  nettement  indiquée.  L'autre 
P.  Provost,  originaire  de  Congé-sur-Orne,  est  qualifié  dans 
un  document  de  «  maître  de  pension  »  ce  qui  porte  à  croire 
qu'il  avait  quelques  internes  et  qu'il  enseignait  les  éléments 
du  latin.  Ces  deux  maîtres  cumulaient,  croit-on,  avec  leurs 
fonctions  d'enseignement,  la  profession  de  tisserands. 

On  sait  qu'avant  1789,  il  fallait  pour  exercer  les  petites 
écoles,  une  autorisation  de  l'évèque.  Dans  les  premières  an- 

XL      5 


—  Gê- 
nées de  la  Révolution  on  n'exigea  des  maîtres  qu'une  simple 
déclaration  accompagnée  du  serment  civique.  Aussi  compte- 
t-on  à  Ballon,  en  1791,  six  maîtres  d'école,  dont  les  noms  et 
les  signatures  figurent  sur  le  registre  des  délibérations  de  la 
municipalité  :  ce  sont  :  /.  Fouquë  et  P.  Provost  dont  il  a  été 
question  plus  haut  ;  puis  viennent  F.  Fouqué.  J.  Bignon. 
J.-G.  Bouvet  et  F.  GuUton.  Tous  ces  maîtres  «  font  le  ser- 
»  ment  d'être  fidèles  à  la  Nation,  à  la  Loi,  au  Roi,  à  la 
»  Constitution  et  promettent  de  ne  rien  enseigner  qui  puisse 
être  contraire  à  la  Constitution  Française  ». 

Petites  Écoles  de  Filles 

Il  y  avait  à  Ballon,  dès  le  commencement  du  XYIII"  siècle, 
une  maîtresse  d'école  chargée  d'mstruire  les  filles  de  la 
paroisse  Saint-Georges.  Dans  une  relation  d'incendie  consi- 
gnée à  l'état  civil,  il  est  question  d'une  veuve  «  Martiniere, 
metresse  d'écolle  ».  C'est  le  seul  document  qu'il  m'a  été 
donné  de  retrouver  dans  les  archives  d'avant  1789.  Pourtant 
plusieurs  pièces  postérieures  permettent  d'affirmer  qu'il  y 
avait  un  petit  collège  de  filles  à  Ballon,  quelques  années 
avant  la  Révolution. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire,  les 
Officiers  municipaux  de  Ballon  déclarent  que  les  écoles  de 
la  ville  sont  gouvernées  par  deux  maîtres  «  et  une  maîtresse 
choisie  par  le  curé  et  approuvée  par  l'évêque  ».  D'autres 
actes  confirment  l'existence  de  ce  petit  collège.  C'est  d'abord 
une  délibération  du  Conseil  général  de  Ballon  du  12  décem- 
bre 1790  qui  décide  «  que  la  fille  aînée  de  la  dame  Lenoir 
»  jouira  jusqu'à  ce  qu'il  en  ait  été  autrement  ordonné  par 
»  l'Assemblée  Nationale,  d'une  pièce  de  terre  attachée  au 
»  collège  des  filles  de  la  paroisse  de  Saint-Georges,  à  la 
»  charge  par  elle  de  se  coniormer  aux  intentions  du  fonda- 
»  teur  en  enseignant  les  enfants  pauvres  ».  De  plus,  dans  un 
état   des   maisons  de  charité  fondées  pour  l'instruction,  on 


-  67  - 

porte  le  i5  avril  1791,  après  ceux  de  Saint-Mars,  (c  le  collège 
»  des  filles  de  Saint-Georges  pour  un  revenu  de  quarante 
»  livres  ». 

La  fille  aînée  de  dame  Lenoir  dont  il  est  question  plus 
haut,  a-t-elle  exercé  à  Ballon  avant  la  Piévolution  ?  Tout 
porte  à  le  croire,  car  le  18  juillet  1791,  elle  prête  le  serment 
civique  en  compagnie  de  Marie  Lenoir,  sa  sœur  et  de  Marie 
Bodereau.  Dans  ce  cas  elle  aurait  continué  ses  fonctions 
pendant  les  premières  années  de  la  période  révolutionnaire 
et  ne  les  aurait  quittées  qu'au  moment  où  le  décret  du  7  Ijru- 
maire  an  II,  défendait  aux  anciennes  maîtresses  d'être  em- 
ployées dans  les  écoles  nationales. 

BEAUFAY 

Petite  École  de  Garçons 

L'importante  paroisse  de  Beaufay  avait,  dès  le  XVII" 
siècle,  un  petit  collège  pour  l'instruction  des  garçons.  Mais 
cet  établissement  ne  fut  réellement  fondé  que  le  '21  décembre 
1661  par  acte  passé  devant  M"  Fillette,  notaire  à  Montfort- 
le-R-Otrou.  Aux  termes  de  cet  acte.  M"  Bené  Touschet, 
prêtre,  curé  de  Beaufay  et  doyen  rural  de  Ballon,  donne  à 
sa  paroisse  plusieurs  pièces  de  terre  ou  de  pré  et  ce  une 
»  maison  sise  au  bourg  de  Beaufay,  où  le  sieur  Robin  tient 
»  à  présent  le  collège  de  la  jeunesse,  à  condition  que  la  dite 
»  maison  et  les  choses  qui  en  dépendent  servent  à  loger  et  à 
»  rétribuer  »  le  prêtre  chargé  de  l'instruction  de  la  jeunesse. 

Ce  maître  d'école  devait  être  «  choisi  et  nommé  »  par  le 
curé  de  Beaufay,  le  procureur  de  fabrique  et  cinq  notables 
((  tant  nobles  que  roturiers  ».  Il  était  obligé  de  demeurer 
dans  la  maison  donnée  par  le  curé,  de  montrer  le  plain- 
chant  à  ses  élèves  et  de  leur  faire  réciter  chaque  soir,  après 
la  classe,  un  De  Profundis  pour  le  repos  de  l'âme  du 
testateur. 


—  68  — 

Quelques  années  plus  tard,  le  8  septembre  1665,  M*^  René 
Robin,  ancien  maître  d'école,  devenu  curé  de  Beaufay, 
augmenta  d'une  maison  et  d'un  jardin  la  donation  faite  au 
curé  par  son  oncle ,  sans  autres  charges  que  quelques 
services  religieux.  Le '24  janvier  de  l'année  suivante,  il  au- 
torise le  sieur  Lochet  à  appuyer  un  appentis  au  mur  du 
collège,  moyennant  une  rente  annuelle  et  perpétuelle  de 
40  sous  et  en  réservant  un  corridor  pour  l'entrée  des  élèves. 

Le  premier  maître  d'école  de  Beaufay  dont  les  archives 
fassent  mention  est  donc  René  Robin.  Ses  successeurs  ne 
nous  sont  pas  connus.  Leur  nomination  avait  lieu  devant 
notaire.  Une  partie  des  minutes  du  notaire  de  la  paroisse 
ayant  disparu  il  n'est  pas  possible  d'avoir  des  renseignements 
de  ce  côté  avant  1745.  Pourtant  on  sait  par  un  acte  posté- 
rieur que  M*^  François  Marchesseau  a  été  titulaire  du  collège 
de  Beaufay  avant  cette  époque.  On  croit  qu'il  fut  remplacé 
par  M"  Menant  qui,  dans  un  contrat  du  16  janvier  1745, 
reconnaît  devoir  plusieurs  rentes  à  la  fabrique  de  la  paroisse. 
Il  démissionna  et  fut  remplacé  par  M^  Marin-Étienne 
Rouillon. 

Les  minutes  du  notaire  de  Beaufay  ayant  été  conservées 
depuis  1750  environ,  il  nous  a  été  possible  de  dresser  la 
liste  des  principaux  du  collège  de  la  paroisse  depuis  cette 
époque  jusqu'à  la  Révolution.  Le  18  août  1753,  ce  bénéfice 
est  présenté  à  René  Poisson,  vicaire  de  Nouans,  lequel 
ne  l'accepte  pas.  On  l'offre  alors  à  Julien  Moulé,  vicaire  de 
Beautay.  Le  procureur  de  la  Fabrique  «  remontre  »  donc  le 
4  novembre  suivant  '(  que  pour  l'instruction  des  enfants  de 
»  la  paroisse,  il  est  nécessaire  de  nommer  un  principal,  au 
»  lieu  et  place  de  M^  Etienne  Rouillon  qui  en  était  pourvu». 
Après  avoir  délibéré,  les  paroissiens  c(  nomment  J.  Moulé, 
y>  qu'ils  reconnaissent  digne  et  capable  de  montrer  et  d'en- 
»  seigner  aux  enfants  de  la  paroisse  ». 

Il  fut  remplacé  le  8  septembre  1765  par  M"  Etienne  Auhry, 
prêtre  vicaire  de  Beaufay.   M"  Aubry  eut,  puui'  successeur 


69 


M«  Louis  Péan,  qui  mourut  le  6  octobre  'J78;5.  M"^  Couppé 
vint  ensuite  et  fut  le  dernier  principal  du  petit  collège  de 
Beaufay.  Il  dut  cesser  ces  fonctions  dans  les  premiers  mois 
de  1792. 

Conformément  aux  décrets  de  la  Constituante,  les  biens 
formant  la  donation  du  collège  furent  mis  à  la  disposition  de 
la  Nation.  Un  expert  se  rendit  à  Beaufay  pour  en  faire  l'esti- 
mation. Le  procès-verbal  qu'il  rédigea  à  cette  occasion  est 
intéressant,  car  il  nous  fait  connaître  la  situation  du  collège 
à  la  fin  de  l'ancienne  monarchie. 

L'immeuble  situé  au  Couvier,  en  Beaufay,  était  occupé  le 
26  octobre  1791,  par  Ib  citoyen  Couppé,  principal  et  vicaire 
de  Beaufay.  «  La  maison  est  composée  d'une  pièce  à  che- 
»  minée,  deux  petits  cabinets  au  bout,  une  autre  chambre 
»  à  coucher,  aussi  à  cheminée,  dans  laquelle  est  l'escalier 
»  pour  monter  dans  les  greniers,  une  petite  cour  close  de 
»  murs  où  est  le  puits  et  un  petit  hangar  servant  de  bûcher, 
»  une  porte  pour  entrer  dan;-  le  jardin  qui  contient  un  quart 
»  de  journal,  entouré  de  haies,  dans  lequel  est  un  heu 
»  d'aisances,  le  tout  en  un  tenant  avec  la  cour  et  bâtiments  ». 
Ces  bâtiments  ont  été  en  partie  transformés  ,  mais  l'ancienne 
salle  de  classe  a  été  conservée.  C'est  une  pièce  en  retour  de 
la  maison  principale,  d'une  superficie  de  vingt  mètres  carrés 
environ,  basse  d'étage,  dans  laquelle  l'air  et  la  lumière  ne 
pénètrent  que  par  une  porte  et  une  étroite  fenêtre.  C'est 
dans  ce  local  que,  pendant  deux  siècles,  une  partie  des 
garçons  de  Beaufay,  a  reçu  les  premiers  éléments  de  l'instruc- 
tion. 

Le  premier  instituteur  laïque  de  Beaufay  est  un  nommé 
Aveline,  originaire,  croit-oii,  de  Briosnes.  Il  figure  dans 
plusieurs  actes  de  1792  et  de  1793.  Sa  signature  est  bien 
formée. 

Petite   école  de  filles. 

Il  y  avait  à  Beaufay,  avant  la  Bévolution,  une  petite  école 
de  filles.  Son  existence  nous  est  révélée  par  le  procès-verbal 


—  70  — 

d'expertise  du  collège  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 
L'expert  Jeudon,  de  Champagne  constate  «  qu'au  bout  de  la 
»  maison  du  principal  est  une  autre  maison  occupée  par  la 
»  maîtresse  d'école  des  fdles  du  dit  Beaufay,  sous  laquelle  il 
»  y  a  une  cave  et  grenier  dessus  ».  C'est  sans  doute  le 
premier  groupe  scolaire  qui  ait  existé  dans  la  circonscrip- 
tion d'inspection  primaire  de  Sillé-le-Guillaume. 

Une  lettre  adressée  le  19  octobre  1810  par  le  maire  de 
Beaufay  au  recteur  de  l'Académie  d'Angers  confirme  l'exis- 
tence de  cette  petite  école.  Le  magistrat  municipal  dit  «  qu'il 
existait  avant  la  Révolution  deux  maisons  :  un  collège  de 
»  garçons  et  un  collège  de  filles  ».  Le  gouvernement  les 
ayant  vendues,  la  commune  ne  possède  aucun  moyen  d'in- 
struction pour  les  enfants.  Il  ajoute  que  des  écoles  seraient 
pourtant  bien  nécessaires. 

COURCEBŒUFS 

La  paroisse  de  Courcebœufs  perdue  dans  les  bois,  n'avait 
en  1789,  ni  maître,  ni  maîtresse  d'école. 

Le  premier  instituteur  dont  les  archives  fassent  mention 
est  Pierre  Lesourd,  originaire  de  Rouessé-Vassé  et  curé  de 
Courcebœufs  depuis  1786. 

Le  décret  du  8  Mars  1793  exemptait  de  la  vente  comme 
biens  nationaux  les  bâtiments  servant  ou  pouvant  servir  à 
l'usage  des  collèges  et  de  tous  autres  établissements  d'instruc- 
tion des  deux  sexes.  L'abbé  Lesourd  put  conserver  la  jouis- 
sance de  son  presbytère  en  y  établissant  une  école.  On  ne 
sait  à  quelle  époque  il  commença  à  faire  la  classe.  Tout  ce 
qu'on  peut  afnrmer  c'est  qu'il  figure  avec  la  qualification 
d'instituteur  dans  le  compte-rendu  d'une  fête  patriotique 
oélébrée  à  Ballon  en  1796. 

Un  document  de  la  fin  du  XVIII^  siècle  nous  fait  connaître 
l'état  de  l'instruction  dans  la  paroisse  de  Courcebœufs  à 
cette  époque.    L'instituteur   primaire    est    toujours  Pierre 


71 


Lesourd  dont  il  a  été  question  plus  haut.  Il  se  présenta  devant 
le  jury  d'instruction  du  Mans  le  9  germinal  an  VII,  et  fut 
nommé  à  Courcebœufs  le  17  du  même  mois  par  l'Adminis- 
tration centrale.  Son  école  n'était  pas  nombreuse,  cinq  ou  six 
élèves  l'été  et  le  double  pendant  l'hiver.  La  classe  se  faisait 
au  presbytère  deux  fois  par  jour.  D'après  les  conseillers 
municipaux,  le  curé  Lesourd  avait,  pendant  la  période  révo- 
lutionnaire ,  contribué  à  maintenir  ,  dans  la  commune , 
l'union,  la  concorde  et  la  soumission  aux^  lois.  Il  enseignait 
les  droits  et  devoirs  de  l'homme  et  tout  ce  qui  est  propre  à 
former  i  de  bons  époux,  de  bons  pères  et  de  bons  citoyens  ». 

COURCEMONT 

Petite  Ecole  de  Garçons 

La  paroisse  de  Gourcemont  avait,  avant  1789,  une  petite 
école  de  garçons,  dont  la  fondation  devait  remonter  au 
XVI"  siècle.  Elle  existait  déjà  quand,  le  17  août  1602,  le 
chapitre  cathédral  accorde  à  la  paroisse  une  indemnité  pour 
un  objet  cédé  en  faveur  de  l'école.  Dans  le  même  acte  il 
oblige  le  maître  à  venir  au  Mans  faire  sa  profession  et  prou- 
ver sa  capacité  ;  enfin  il  se  réserve  le  droit  de  fief  dans  le 
cas  où  l'école  ne  serait  pas  tenue. 

La  dotation  de  cette  école  comprenait  une  maison  et  un 
jardin  ;  la  maison  se  composait  de  deux  pièces  :  l'une  très 
exigiie,  à  peine  éclairée,  servait  de  chambre  à  coucher, 
l'autre  de  plus  grandes  dimensions  était  destinée  à  la  classe  : 
c'était  une  salle  humide,  basse  d'étage,  d'une  superficie  de 
vingt  mètres  carrés  environ.  C'est  dans  cette  pièce  que 
l'instituteur  faisait  sa  cuisine. 

L'instituteur  de  Gourcemont,  au  moment  où  commence  la 
Révolution  française,  était  M.  Richard  qui  cumulait  avec  ses 
fonctions  d'enseignement  celle  de  sacriste  de  la  paroisse.  Il 
naquit  à  Saint-Denis-des-Coudrais  vers  1726.  Sa  signature 


—  72  - 

apparaît  dans  les  actes  de  l'état  civil  pour  la  première  fois 
le  5  août  1752,  peu  de  temps  après  l'arrivée  du  curé  Amellon, 
ce  qui  induit  à  penser  qu'il  dut  sa  place  de  sacristain  à  cet 
ecclésiastique.  Dans  les  actes  notariés  où  il  figure  souvent  en 
qualité  de  témoin  instrumentaire,  il  est  qualifié  de  maître 
d'école.  Sa  signature  se  trouve  apposée  dans  l'acte  du 
3  mars  1769  qui  fonde  l'école  des  filles  de  Courcemont. 
Marié  une  première  fois  à  Marie  Rapicault,  il  épouse  en 
deuxièmes  noces  Marie  Péan.  Enfin  11  meurt  le  3  ventôse 
An  II,  c'est-à-dire  le  13  mars  1794.  On  rapporte  qu'il  fut 
tellement  impressionné  le  6  mars,  par  la  descente  de  la 
petite  cloche,  qu'il  en  mourut  quelque  temps  après. 

Son  fils  Augustin  Richard  le  remplaça  dans  ses  doubles 
fonctions  de  sacristain  et  de  maître  d'école.  Il  naquit  à 
Courcemont  le  5  octobre  1778  et  commença  à  enseigner  peu 
de  temps  après  la  mort  de  son  père.  Sa  présence  est  signalée 
dans  les  principales  fêtes  qui  sont  célébrées  à  Ballon  de 
1796  à  1800.  Sa  signature  figure  aussi  plusieurs  fois,  avec 
sa  profession  d'instituteur  public  dans  le  registre  des  délibé- 
rations du  conseil  municipal  de  cette  ville.  Il  se  maria 
vers  1809  à  Marie  Chaillou  et  remplaça  ensuite  son  beau- 
père  comme  notaire  de  Beaufay. 

Petite  École  de  Filles 

Il  y  avait  aussi  à  Courcemont,  avant  la  Révolution,  une 
petite  école  de  filles.  On  ne  sait  à  qui  elle  doit  d'avoir  été 
établie,  ni  à  quelle  époque  remonte  sa  fondation.  Tout  ce 
qu'on  peut  dire  c'est  qu'elle  fut  au  milieu  du  XVIII«  siècle, 
l'objet  d'une  importante  dotation.  La  maîtresse  qui  la  tenait 
alors  était  Marguerite  Gypteaii,  originaire  de  la  paroisse 
Saint-Germain-l'Auxerrois,  à  Paris.  Sa  signature  ne  figure 
pas  dans  les  actes  de  l'état  civil  ;  c'est  pour  cette  raison 
sans  doute  que  le  nom  de  cette  institutrice  a  été  si  longtemps 
ignoré . 


73 


Il  semble  qu'elle  exerçait  depuis  longtemps  à  Courcemont 
quand  elle  se  décida  à  augmenter  les  revenus  de  l'école. 
Dans  un  acte  de  donation  entre-vifs  du  30  mars  1769  elle 
déclare  «  que  son  intention  est  de  faire  une  fondation  de 
»  maîtresse  d'école  de  charité  dans  la  paroisse  de  Cource- 
»  mont  pour  l'instruction  gratuite  des  filles  d'icelle  y>.  Elle 
ajoute  que  «  portée  de  son  zèle  à  procurer  dès  à  présent, 
»  comme  à  l'avenir,  aux  pauvres  filles  de  la  paroisse,  une 
);  éducation  nécessaire,  persuadée  que  les  jeunes  filles,  par 
»  leur  instruction  et  connaissance  des  livres  pieux,  se  trou- 
»  veiont  en  état  de  les  communiquer  à  leurs  enfants,  elle 
»  cède,  quitte,  transporte  et  délaisse  à  perpétuité,  pour  la 
»  subsistance  d'une  maîtresse  d'école  de  charité,  dans  la 
»  paroisse  de  Courcemont,  le  lieu  et  bordage  du  Grand 
»  Coulombiers  près  de  la  chapelle  de  Saint-Genou,  en 
»  Souligné-sous-Ballon  ;>. 

La  donation  était  faite,  à  condit'on,  pour  les  maîtresses 
d'école,  d'acquitter  les  droits  dus  au  seigneur  de  la  Freslon- 
nière,  de  faire  célébrer  deux  grandes  messes  le  jour  de 
l'Ascension  «  voulant  et  entendant  la  donatrice  que  si  la 
»  maîtresse  d'école  s'avisait  de  négliger  l'acquittement  des 
»  dits  services,  le  sieur  curé  de  Covn'cemont  et  marguilliers 
»  du  dit  lieu,  demeurent  autorisés  à  la  contraindre  par  voie 
»  de  droit  ». 

Dans  cet  acte  curieux  à  plus  d'un  titre,  le  choix  de  la 
maîtresse  est  prévu.  Elle  e.st  nommée  par  une  Commi.ssion 
composée  du  curé  et  de  quatre  notables.  «  Sous  condition 
»  que  l'élection  de  la  ditte  maîtresse  d'école  de  charité  sera 
»  faite  par  le  curé  de  Courcemont  et  quatre  notables  habi- 
»  tants  de  la  paroisse,  gens  d'honneur,  de  probité  et  de 
»  bonnes  mœurs,  à  son  choix,  qui  s'assembleront  chez  luy 
»  pour  aviser  à  cette  nomination  qui  se  fera  de  préférence 
»  d'une  fille  de  la  famille  de  la  fondatrice,  s'il  s'en  présentait 
»  une  jugée  capable  d'enseigner  par  le  curé  et  les  dits 
»  notables  ».   A  défaut  de  fille  appartenant  à  la  famille  de  la 


—  74  — 

donatrice,  la  commission  devait  choisir  une  «  fdle  capable, 
»  zélée,  de  piété  et  propre  à  donner  aux  jeunes  filles  l'in- 
»  struction  convenable.  » 

Les  conditions  d'âge  ne  sont  pas  oubliées  :  «  Pourvu 
»  toutefois  qu'elle  soit  âgée  de  24  ans  et  à  la  condition 
»  qu'elle  établira  sa  demeure  à  Courcemont. 

Le  programme  de  l'enseignement  est  soigneusement  déli- 
mité :  «  Laquelle  instruction  consistera  dans  la  lecture,  le 
»  calcul,  à  apprendre  à  prier  Dieu  et  le  catéchisme  du  diocèse 
»  à  son  possible  ». 

La  maîtresse  choisie  par  la  Commission  devait  se  faire 
approuver  par  l'Évèque  du  Mans  ou  les  Grands  vicaires.  On 
ne  peut  la  révoquer  dans  la  suite  que  si  elle  manque  à 
remplir  ses  devoirs  «  ce  que  la  fondatrice  soumet  au  juge- 
»  ment  du  curé  et  du  général  des  habitants  ».  La  donatrice 
»  entend  que  si  la  paroisse  de  Courcemont  était  sans 
»  maîtresse  d'école  quelque  temps,  soit  parce  que  le  curé 
»  ne  voudrait  en  choisir  une  ,  soit  qu'il  n'y  en  eût  pas  dans 
»  la  paroisse,  le  Procureur  et  marguilliers  aviseraient  au 
»  meilleur  emploi  à  faire  de  la  donation  ». 

Enfin  Marguerite  Gypteau  déclare  en  terminant  que  son 
intention  est  de  jouir  sa  vie  durant  des  biens  légués  à  l'école 
«  désirant,  sous  son  agrément,  pour  maîtresse  d'école  de 
»  ladite  paroisse,  avec  elle,  Julienne  Vannier  qui  lui  aide  à 
»  faire  les  petites  écoles  et  qu'elle  destine  à  remplir  la  dite 
»  place  de  maîtresse  de  charité  à  Courcemont. 

Elle  mourut  dans  cette  paroisse  le  i5  avril  1779  à  l'âge 
de  60  ans  On  croit  que  ce  fut  Marie  Péan,  femme  de  Jean 
Richard  qui  lui  succéda  et  exerça  jusqu'à  ce  que  la  loi 
défendit  aux  anciennes  maîtresses  d'enseigner  dans  les  écoles 
nationales. 

Anne  Badin  la  remplaça.  Sa  signature  bien  formée  figure 
plusieurs  fois  dans  les  actes  de  l'état  civil.  Enfin  son  nom 
est  mentionné  plusieurs  fois  dans  le  compte-rendu  des  fêtes 


75 


républicaines  et  [)atrioti(|ues  célébrées  à  Ballon  à  la  fin  du 
XVII I«  siècle. 

LA   GUIERCIIE 

Petite  École  de  Garçons 

D'après  M.  Bellée,  c'est  le  vicaire  (lui  faisait  l'école  aux 
garçons  de  la  paroisse  de  La  Guierche  vers  1730.  Cependant 
les  fonctions  de  vicaire  ne  supposaient  pas  nécessairement 
celles  de  maître  d'école,  car  dans  plusieurs  traités  entre  les 
habitants  et  leur  vicaire  il  n'est  fait  aucune  mention  de 
l'obligation  pour  ce  dernier  de  faire  l'école. 

Il  y  a  d'ailleurs  eu  à  La  Guierche  avant  la  Révolution,  un 
maître  laïque.  Son  nom  figure  dans  les  actes  de  l'état  civil  et 
les  minutes  de  notaire.  Il  s'appelait  François  EsnauU.  Avant 
d'exercer  comme  maître  d'école,  il  avait  pendant  de  longues 
années  rempli  la  charge  d'huissier.  Il  jouissait  dans  la 
paroisse  d'une  assez  grande  considération  car  ses  conci- 
toyens le  nomment  procureur  de  la  fabrique.  Sa  signature 
annonce  quelqu'un  qui  a  fait  des  études  plus  qu'écolières. 

C'est  lui  que  les  habitants  chargent,  en  mars  1789,  de 
rédiger  leur  cahier  de  plaintes  et  doléances.  Il  n'a  garde 
d'oublier  les  écoles.  Les  paroissiens  demandent  «  qu'à  la 
»  place  des  glanes,  il  soit  fait  aux:  vicaires  une  pension  de 
»  GOO  livres  fournie  par  la  paroisse  et  qu'ils  soient  tenus 
»  d'instruire  les  jeunes  garçons  ».  Il  disparaît  en  1794, 

Pas   irace  d'École  de   Filles 

Je  n'ai  trouvé,  dans  les  archives,  aucune  trace  de  l'exis- 
tence d'une  petite  école  de  filles.  Il  n'y  en  avait  probable- 
ment pas,  car  dans  leur  cahier  de  plaintes  et  doléances  les 
habitants  demandent  «  qu'il  soit  établi  dans  chaque  bourg 
»  un  hospice  dont  les  femmes  ou  sœurs  seraient  chargées 
»  de  l'éducation  des  filles  ». 


—  76    - 

SAINTE-JAMME-SUR-SARTHE 

Petite  École  de   Garçons 

J'avais  toujours  pensé  que  la  paroisse  de  Sainte-Jarame- 
sur-Sarthe,  n'était  pas  dépourvue  d'école  de  garçons  avant 
la  Révolution.  Déjà  en  août  1888,  M.  (iônet,  instituteur  de 
cette  commune  m'écrivait  que,  d'après  la  tradition,  c'était 
le  vicaire  qui  faisait  l'école  dans  son  logement  appelé  le 
Vicariat,  mais  aucun  document  authentique  n'était  encore 
venu  confirmer  cette  assertion.  Ce  n'est  même  qu'en  janvier 
189-4  qu'il  m'a  été  donné  de  mettre  la  main  sur  une  pièce  qui 
établit  d'une  façon  indiscutable  l'existence  d'une  petite  école 
de  garçons  à  Sainte-Jarnme-sur-Sarthe  avant  1789.  Cette  pièce 
est  la  nomination  comme  maître  d'école,  de  M^  Leballeiir, 
vicaire  de  la  paroisse,  passée  devant  M"  Thuillier,  notaire, 
le  19  mai  1770. 

Nous  savons  par  cet  acte  que  M"  Michel  Emery  curé  de 
Sainte-Jamme  a  légué  «  à  perpétuité  pour  un  maître  d'école 
»  qui  résiderait  dans  la  par(>isse  une  somme  de  cent  cinquante 
»  livres  de  rente  à  prendre  sur  le  Clergé  de  France,  à  charge 
»  par  le  dit  M"  d'école  d'enseigner  les  pauvres  enfants  de  la 
paroisse  ».  Le  curé  et  le  marguiller  en  exercice  à  qui  appar- 
tenait la  nomination  de  ce  maître,  devaient  le  «  choisir 
»  parmi  les  natifs  de  la  paroisse,  s'il  s'en  trouvait  un  capable, 
sinon,  un  étranger  ». 

Le  même  document  nous  apprend  que  la  place  de  maître 
d'école  de  Sainte-Jamme  était  vacante  depuis  huit  mois  par 
suite  de  la  nomination  de  M"  Pierre  Paulmier  à  la  cure  de 
Ballon.  C'est  «  pourquoy  il  est  intéressant  pour  les  dits 
»  pauvres  qu'il  soit  nommé  en  sa  place  un  autre  maître 
»  d'école  ;  auquel  effet,  et  ne  pouvant  les  dits  sieurs  compa- 
»  rants  mieux  faire  que  de  jeter  leurs  vues,  pour  remplir  la 
»  dite  place  sur  M*-'  Pierre  Leballeur,  prêtre,  vicaire  de  la 


77 


y)  paroisse  qui  a,  fait  l'école  avec  exactitude  depuis  quelque 
»  temps  qu'il  demeure  à  Sainte-Jamme,  en  conséquence  les 
»  dits  sieurs  Chevalier,  curé,  et  Oourdais,  procureur  de 
»  fabrique,  ont  par  ces  présentes  nommé  pour  M«  d'école  le 
»  dit  s'  Leballeur,  présent  et  acceptant,  à  la  charge  par  lui 
»  d'enseigner  de  son  mieux  les  pauvre»  garçons  d'icelle 
);  paroisse  ». 

Petite  École  de  Filles 

La  fondation  à  Sainte-Jamme  d'une  a  petite  école  de  filles  » 
est  aussi  due  à  M°  Hemery  ou  Emery,  curé  de  la  paroisse. 
Dans  un  acte  du  42  août  1744,  ce  prêtre  déclare  «  qu'il 
»  désire  ériger  en  la  paroisse  de  Sainte-Jamme  une  école 
»  charitable  pour  l'instruction  des  pauvres  filles  ».  Dans  ce 
but  et  afin  d'assurer  un  fonds  pour  l'entretien  de  cet  établis- 
sement il  constitua  à  Pierre  Champroux  marchand  et  à  sa 
femme,  une  somme  de  mille  livres  produisant  un  revenu  de 
cinquante  livres  destiné  à  la  maîtresse  chargée  de  la  nouvelle 
école. 

Une  fois  l'école  établie,  M"  Hemery  songe  à  en  nommer  la 
maîtresse.  Son  choix  se  porte  sur  Frcui.çoise  Gajet.  veuve  de 
Pierre  Letourmy  laquelle  il  «  nomme  pour  faire  l'école  tous 
»  les  jours  ouvrables  à  toutes  les  pauvres  filles  de  la 
»  paroisse  ». 

Quatre  ans  plus  tard,  le  28  octobre  4748,  M^  Hemery 
assure  l'existence  de  l'école  qu'il  avait  fondée,  par  une  dona- 
tion en  forme  et  une  libéralité  en  faveur  des  pauvres. 
K  Désirant  pourvoir  à  l'instruction  des  pauvres  filles  de  la 
)'  paroisse  et  faciliter  les  moyens  de  les  élever  dans  la  religion 
»  catholique,  apostolique  et  romaine,  il  fonde  une  escolle  de 
»  filles  pour  enseigner  par  charité,  à  lire^  écrire,  prier  et 
»  servir  Dieu,  à  la  charge  pour  les  métresses  d'écolles  de 
»  résider  dans  la  paroisse  et  de  tenir  soir  et  matin  les  petites 
»  écolles,  d'irrstruire  gratuitement  les  pauvres  filles,  et  de 
»  donner  du  bouillon  aux  pauvres  d;^  la  paroisse  ». 


—  78  - 

Le  curé  Hemery  donnait  à  cet  effet  aux  maîtresses  d'école 
de  Sainte-Jamme  et  à  celles  qui  devaient  leur  succéder,  une 
rente  annuelle  et  perpétuelle  de  cent  cinquante  livres  affectée 
sur  les  métairies  de  Vaujolly  etde  la  Brosse,  eu  Sainte-Jamme, 
plus  les  cinquante  livres  constituées  au  profit  de  Ghamproux. 
Il  s'en  réservait  la  nomination  sa  vie  durant  et  la  passait  à 
ses  successeurs  après  sa  mort.  En  cas  d'amortissement  la 
rente  de  cinquante  livres  devait  être  de  nouveau  constituée 
ou,  si  on  le  jugeait  meilleur,  le  capital  employé  à  construire 
une  maison  pour  les  maîtresses  d'école. 

Celles-ci  étaient  obligées  de  résider  dans  la  paroisse  de 
Sainte-Jamme,  à  condition,  cependant  d'être  exemptées  de 
la  taille  et  autres  impositions.  Dans  le  cas  où  les  habitants 
ne  voudraient  pas  leur  accorder  cette  faveur,  elles  demeu- 
reraient libres  de  s'établir  dans  la  paroisse  qu'elles  jugeraient 
convenable. 

Au  début,  il  n'y  avait  donc  qu'une  maîtresse  d'école.  Mais 
comme  il  lui  était  impossible  de  faire  la  classe  et  de  soigner 
les  malades,  on  en  tut  deux.  Ces  maîtresses  ont  exercé 
jusqu'à  la  Révolution  Française.  La  dernière  est  Anne 
Trouvé  dite  Lacroix  qui  mourut  dans  sa  maison  du  Louvre 
le  4  frimaire  an  IIL'  Le  Louvre  qui  avait  été  acquis  d'une 
somme  provenant  du  remboursement  de  la  constitution 
Champroux,  fut  vendu  au  profit  des  héritiers  de  l'abbé 
Hemery. 

SAINT- JEAN-D'ASSÉ 

Petites  Ecoles  de   Garçons 

M.  Bellée  dit  qu'il  y  avait  à  Saint-Jean-d'Assé,  avant  la 
Révolution,  une  école  de  garçons  tenue  par  des  prêtres  ; 
que  cette  école  était  gratuite,  la  dîme  étant  considérée  parle 
curé  com.me  formant  un  traitement  suffisant  pour  celui  qui 
en  était  chargé.  Il  résulte  en  effet  des  renseignements  qui 
m'ont  été  communiqués  par  M.  Montanger,  iilstituteur,  que 


-   7!) 


l'abbé  Petit  faisait  l'école  à  quelques  élèves  qui  le  trou- 
vaient d'une  sévérité  excessive.  On  croit  aussi  que  son 
successeur  l'abbé  Dorgueil  faisait  la  classe  dans  la  boulan- 
gerie du  presbytère. 

X  côté  de  ces  écoles  dont  l'existence  ne  nous  est  révélée 
que  par  la  tradition,  il  y  en  avait  une  autre  tenue  par  un 
maître  laïque.  J'ai  trouvé  en  efîet,  dans  un  grand  nombre 
d'actes  notariés  le  nom  de  «  François  Renard,  maître  d'école 
au  bourg  de  Saint-Jean-d'Assé  ».  Il  figure  comme  témoin 
dans  presque  toutes  les  minutes  de  1785  à  1790.  Il  exerce 
aussi  les  fonctions  de  crieur  public,  ainsi  que  le  prouve  le 
billet  suivant  :  «  J'ai  François  Renard,  maître  d'écolle,  de- 
»  meurant  à  Saint-Jean-d'Assé  soussigné,  publié  le  billet  tel 
»  qu'il  est  de  l'autre  part,  ainsi  qu'il  est  d'u.sage,  à  Saint- 
»  Jean,  le  dimanche  26  avril  1789  ».  Son  écriture  est  nette, 
régulière  et  très  lisible.  Sa  signature  ne  figure  qu'une  seule 
fois  à  l'état  civil,  avec  sa  profession  de  maître  d'école  nette- 
ment indiquée. 

Il  naquit  à  Assé-le-Riboul  le  15  novembre  1749.  C'est  lui 
qui,  dans  un  acte  de  pension  du  15  octobre  1786,  promet,  à 
des  conditions  déterminées  de  loger  un  orphelin  «  le  cou- 
»  cher,  le  chauffer,  le  nourrir  et  blanchir,  le  traiter  humai- 
»  nement  sans  rien  lui  reprocher,  au  surplus  l'envoyer  aux 
»  instructions,  comme  aux  petites  écoles  et  aux  catéchismes 
»  et  l'élever  dans  la  religion  catholique ,  apostolique  et 
»  romaine,  selon  son  état  ».  ' 

Il  quitta  la  commune  vers  1793,  car  on  n'en  retrouve 
aucune  trace  à  partir  de  cette  époque.  Son  successeur  fut 
Séraphin  Laurent,  notaire.  Dans  une  délibération  du  14  sep- 
tembre de  la  même  année,  nous  lisons  que  «  les  officiers 
»  municipaux,  agent  et  notables  de  Saint-Jean-d'Assé,  assem- 
»  blés  au  temple  de  la  Raison  à  l'effet  de  nommer  un  insti- 
»  tuteur  public,  au  scrutin  a  été  nommé  par  24  voix,  le 
»  sieur  Séraphin -Laurent  qui  a  exhibé  son  certificat  de 
»  civisme  déHvré  au  Mans  ». 


-  80  — 

Petite  École  de  Filles 

Il  y  avait  d'après  M.  Bcllée,  à  Saint-Jean-d'Assé,  avant  la 
Révolution,  plusieurs  «  petites  écoles  de  filles  »  tenues  par 
des  femmes.  Elles  ne  possédaient  aucun  revenu  et  étaient 
payantes. 

CHEVAIGNÉ 

L'ancienne  petite  paroisse  de  Chevaigné  dont  le  territoire 
est  enclavé  dans  celui  de  Saint-Jean-d'Assé,  avait  un  maître 
d'école  avant  1789.  Dans  un  compte  de  tutelle  du  '2  juillet 
1785,  il  est  question  d'une  somme  de  9  livres  payée  à  René 
Vayer,  maître  d'école. 

NOTP.E-DAME-nES-CHAMPS 

Petite  Éecle  de  Filles 

La  petite  paroisse  de  Notre-Dame-des-Champs,  en  Saint- 
Jean-d'Assé,  avait  une  petite  école  de  filles,  au  commence- 
ment du  XVlIIo  siècle.  Elle  fut  fondée  par  M«  Chassevent, 
curé,  mais  ne  possédait  aucun  revenu.  Ce  prêtre  décida 
Louise  Morin  à  se  consacrer  à  Dieu,  sans  vœu  «  pour 
»  l'instruction  des  enfants  dans  la  foi  et  la  loi  de  J.  G.  et  de 
»  l'Eglise,  dans  la  pratique  de  la  prière  et  dans  la  lecture, 
y>  l'écriture  et  les  travaux  manuels  ».  On  ne  sait  si  elle 
subsista.  » 

joué-l'abbé 

Pas  trace  d'écoles, 

SAINT -;MARS- sous -BALLON 

Petite  Ecole  de  Garçons 

La  paroisse  de  Saint-Mars-sous-Ballon  qui,  avec  celle  de 
Saint-Georges  formait ,  avant  la  Révolution  ,  la  ville  de 
Ballon,  avait  (lè>;  la  seconde  moitié  du   XVH«   siècle,  une 


—  81  — 

petite  école  pour  l'instruction  des  garçons.  Cet  établisse- 
ment fut  fondé  le  30  octobre  1688  par  M^  André  Valiquet, 
prêtre  habitué  de  la  paroisse.  Voici  un  extrait  de  son  testa- 
ment :  «  le  dit  sieur  Valiquet  fonde  comme  dessus  un  collège 
»  ou  petite  école  de  garçons  au  bourg  dudit  S'  Mars,  pour 
»  l'instruction  des  garçons  de  la  paroisse,  aus^i  à  perpétuité, 
»  qui  sera  tenue  et  enseignée  chaque  jour  ouvrable  par  le 
»  prêtre  qui  jouira  des  choses  ci-dessus  et  ci-après,  lequel 
»  outre  se  fera  raisonnablement  payer  par  ceux  qui  en 
»  auront  le  moyen,  et  sera  tenu  d'enseigner  sans  aucune 
.»  récompense  aux  pauvrer,  d'icelle  paroisse  ». 

Dans  le  principe  la  dotation  du  collège  ne  consistait  que 
dans  la  maison  du  fondateur,  un  jardin  et  quelques  quartiers 
de  vigne.  Cependant  le  titulaire  touchait  encore  quarante- 
cinq  livres  pour  célébrer  la  première  messe  et  faire  la 
recommandation  de  l'abbé  Valiquet.  Ce  titulaire  devait, 
«  être  un  prêtre  de  la  famille  du  fondateur,  ou  à  défaut  un 
»  prêtre  né  dans  la  paroisse,  élu  et  choisi  par  le  curé  de 
»  S'  Mars,  le  procureur  de  Fabrice,  et  deux  des  plus  proches 
»  parents  du  donateur  ». 

L'abbé  Valiquet  mourut  en  janvier  1701  à  l'âge  de  77  ans, 
dans  sa  maison  du  bourg  qui,  après  son  décès  devint  le 
collège  et  qu'on  a  longtemps  désignée  sous  le  nom  de 
Vicariat.  Il  eut  pour  successeur  Jacques  Guignier,  son 
parent.  Il  n'entre  pas  dans  mon  dessein  d'énumérer  tous  les 
principaux  qui  ont  exercé  à  Saint-Mars  au  XVIII"  .siècle.  On 
en  trouvera  d'ailleurs  la  liste  dans  l'ouvrage  que  M.  Aubry  a 
consacré  à  cette  paroisse.  L'important  est  de  savoir  que  le 
collège  fut  constamment  tenu  jusqu'à  la  Révolution  française. 

Cependant  les  revenus  assignés  par  l'abbé  Valiquet  ne 
tardèrent  pas  à  être  trouvés  insuffisants.  C'est  ce  qui  engagea 
Mo  Hardy,  curé  de  la  paroisse  à  les  augmenter.  Dans  son 
testament  olographe  du  15  novembre  1729,  il  s'exprime 
ainsi  :   «  Comme  les  fonds  laissés  par  M^  Valiquet,  ne  sont 

XL      6 


—  82  — 

»  pas  suffisants  pour  entretenir  un  prêtre  dans  la  dite  paroisse 
»  de  S'-Mar?,  je  donne  et  lègue  à  la  dite  écolle  de  garçons 
»  une  somme  de  2000  livres  qui  sera  prise  sur  mes  biens 
»  après  mon  décès  et  employée  en  un  fonds  ou  rente  consti- 
»  tuée  de  cent  livres,  dont  le  maître  d'écolle  et  ses  succes- 
»  seurs  jouiront  à  perpétuité  à  condition  et  non  autrement 
»  que  ce  maître  d'écolle  sera  prêtre,  ou  dans  les  ordres 
»  sacrés,  qu'il  sera  résidant  dans  la  paroisse,  qu'il  enseignera 
»  à  lire,  écrire,  qu'il  montrera,  soir  et  matin,  tant  le  latin 
»  que  le  plain-chant,  qu'il  enseignera  les  pauvres  de  cette 
»  paroisse  par  charité  à  lire  et  écrire,  et  afin  qu'il  y  ait  un 
»  sujet  capable  de  faire  l'école,  je  veux  et  entends  qu'il  sera 
»  choisi  par  le  curé  mon  successeur,  le  procureur  de  fabrique, 
»  les  curé  et  juge  de  Ballon  qui  s'assembleront  à  cet  efl'et  et 
»  décideront  à  la  pluralité  des  voix. 

Dans  un  résultat  du  17  août  1731,  le  général  des  habitants 
de  Saint-Mars,  appelé  à  donner  son  avis  sur  la  donation  faite 
au  collège  par  le  curé  Hardy,  n'accepte  la  libéralité  que 
sous  bénéfice  d'inventaire.  Peut-être  savait-il  que  son  pasteur 
était  plus  généreux  que  riche.  Bien  lui  en  prit  ;  car  la  liqui- 
dation de  la  succession  terminée,  il  ne  restait  pour  le  collège 
qu'une  somme  de  onze  cents  livres. 

Des  personnes  charitables  intervinrent  dans  le  but  de 
réaliser  le  vœu  du  curé  Hardy.  Dans  un  acte  du  29  septembre 
1731 ,  «  on  expose  que  les  fonds  ci-devant  donnés  pour 
»  établir  une  escolle  de  garçons  à  S^-Mars,  n'étant  pas  suffi- 
))  sants,  M*^  Hardy  avait  donné  par  son  testament  deux  mille 
»  livres  pour  cet  effet,  mais  qu'après  ses  dettes  payées,  il 
»  n'en  restait  de  disponibles  que  onze  cents.  A  ce  sujet  est 
»  intervenu  le  sieur  Poisson,  bailly  de  Ballon,  lequel  voulant 
»  concourir  aux  motifs  du  dit  défunt,  a  offert  de  délivrer  la 
))  i  omme  de  douze  cents  livres  qui  lui  ont  été  déposées  entre 
»  les  mains  par  des  personnes  charitables  ».  Le  successeur 
du  curé  Hardy,  Tabbé  Dalivoust,  s'inscrit  pour  une  somme 
de'  deu.x   CcMils  livres.   On  parvint  donc  à   réunir  ainsi    par 


-  83  - 

souscription,  en  faveur  du  collège  de  Saint-Mars,  une  somme 
de  deux  mille  cinq  cents  livres  environ. 

Au  lieu  de  constituer  cette  somme,  on  en  employa  le 
montant  à  l'acquisition  d'un  bordage,  nommé  la  Vaidière. 
Aux  termes  du  contrat  passé  à  ce  sujet  le  29  septembre  1731 , 
le  prix  de  cette  propriété  devait  être  soldé  de  la  manière 
suivante  :  Onze  cents  livres  promises  par  Lemore,  procureur 
de  fabrique,  provenant  de  la  succession  Hardy,  douze  cenfs 
offertes  par  Poisson  et  deux  cents  par  le  curé  Dalivoust. 
«  En  conséquence  la  Grande  Vaidière  appartiendra  à  l'école 
»  des  garçons,  à  condition  que  le  maître  d'école  soit  prêtre, 
»  ou  dans  les  ordres  sacrés,  qu'il  résidera  dans  la  paroisse 
»  de  S'-Mars,  sans  pouvoir  être  vicaire,  qu'il  enseignera  à 
»  lire  et  à  écrire  et  la  langue  latine,  matin  et  soir,  qu'il 
»  montrera  le  plain-chant  à  ceux  de  la  dite  paroisse  qui 
»  voudront  l'apprendre,  et  enseignera  les  pauvres  de  la  dite 
»  paroisse  de  S'-Mars  et  de  Ballon  par  charité  et  sans  aucune 
»  rétribution,  à  lire,  écrire,  prier  et  servir  Dieu  et  qu'il  entre- 
»  tiendra  les  bâtiments  de  l'école  en  bon  état  de  réparations  ». 
Enfin  ce  maître  devait  être  nommé  par  une  commission  com- 
posée du  curé  de  Saint-Mars,  de  celui  de  Ballon,  du  pro- 
cureur de  Fabrique  et  du  juge  de  cette  dernière  ville. 

Le  dernier  principal  du  collège  de  Saint-Mars  fut  M^  Julien 
Charpentier  qu'on  représente  «  comme  exact  à  remplir  ses 
»  fonctions  d'enseignement  et  comme  doué  d'heureuses 
»  dispositions  pour  la  musique  ».  Il  fut  pourvu  du  bénéfice 
vers  1782.  Comme  on  avait  négligé  de  faire  aux  bâtiments 
du  collège  les  réparations  d'usage,  le  nouveau  principal  prit 
à  loyer  une  chambre  dans  le  bourg.  Il  n'en  fallait  pas  davan- 
tage pour  provoquer  la  réunion  de  l'assemblée  paroissiale. 
Le  procureur  de  fabrique  «  remontre  »  à  cette  occasion  aux 
habitants  «  que  depuis  deux  ans  ou  environ  M«  Julien 
»  Charpentier  a  été  pourvu  de  la  place  de  principal  au 
»  collège  de  cette  paroisse  de  laquelle  dépend  un  corps  de 
»  bâtiment  qu'il  aurait  négligé  d'habiter,  ce  qui  pourrait  en 


—  84  — 

»  entraîner  la  ruine  ;  que  d'ailleurs  la  chambre  qu'il  occupe 
»  au  bourg  est  trop  petite,  que  l'escalier  qui  y  conduit  est 
»  trop  difficile,  ce  qui  a  éloigné  les  étudiants  accoutumés  à 
»  se  rendre  dans  la  classe  ordinaire  qui  ne  comporte  aucun 
»  des  empêchements  énoncés  >->.  L'assemblée  paroissiale 
après  miîre  délibération,  autorise  son  procureur  de  fabrique 
de  faire  les  diligences  nécessaires  pour  que  les  testaments 
de  M°=*  André  Valiquet  et  Laurent  Hardy  soient  respectés. 
Dans  le  cas  où  le  principal  refuserait  plus  longtemps  d'habi- 
ter les  bâtiments  du  collège  et  de  faire  l'école  dans  la  classe 
ordinaire,  elle  l'autorise  à  louer  la  maison.  M''  Charpentier 
intervient  dans  l'acte  et  déclare  qu'il  n'est  tenu  d'habiter  les 
bâtiments  du  collège  que  quand  les  réparations  nécessaires 
y  seront;  faites  ;  et  que  dans  tous  les  cas  les  habitants  ne 
sont  pas  fondés  à  disposer  du  local  à  leur  guise. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire,  les 
Officiers  municipaux  de  Ballon  nous  font  connaître  la  situa- 
tion du  collège  des  garçons  de  Saint-Mars  quelque  temps 
avant  la  Révolution.  Ils  déclarent  «  qu'il  y  a  un  prêtre  prin- 
»  cipal  du  collège  de  Saint-Mars,  lequel  est  choisi  par 
»  MM.  les  curés  de  Ballon,  de  S'  Mars,  le  Bailli  et  le  Procu- 
»  reur  de  Fabrique  ».  Les  conditions  imposées  par  le  curé 
Hardy  existaient  donc  toujours.  A  cette  époque  c'était 
M"  Charpentier  qui  était  encore  principal. 

Conformément  aux  décrets  de  la  Constituante  les  biens 
formant  la  dotation  du  collège  furent  mis  à  la  disposition  de 
la  Nation,  mais  leur  aliénation  partielle  n'eut  lieu  que  plus 
tard.  Le  principal  put  donc  dans  les  premières  années  de 
la  Révolution  continuer  de  faire  l'école,  comme  par  le  passé. 
Cependant  la  municipalité  avait  dès  cette  époque  la  haute 
main  sur  l'enseignement.  On  la  voit  en  effet  décider  le 
V2  décembre  1790  «  que  la  salle  où  le  principal  du  collège 
»  des  garçons  tient  ses  écoles,  servira  de  logement  aux 
»  commissaires  qui  seront  nommés  par  l'Assemblée  primaire, 
»  pour  faire  le  recensement  des  bulletins  de  vote  ». 


—  85  — 

Le  20  février  1791,  le  principal  Charpentier  prête  le  ser- 
ment civique  exigé  des  fonctionnaires.  Mais  il  ne  dut  pas 
rester  longtemps  à  S'  Mars  passé  cette  date.  Il  fut  remplacé 
par  F.  Fouquet,  le  même  sans  doute  dont  la  prestation  de 
serment  ept  mentionnée  sur  le  registre  des  délibérations  de 
la  municipalité  de  Ballon  le  18  juillet  1792.  Ce  nouveau 
principal  n'e.Kerça  que  peu  de  temps.  Désigné  par  le  sort 
pour  aller  combattre  les  ennemis  de  la  Patrie,  il  eut  pour 
successeur  Viennot^  greffier  de  la  municipalité  de  Ballon. 
Voici  un  extrait  de  la  délibération  prise  à  ce  sujet  le  7  octo- 
bre 1793. 

«  Considérant  que  le  départ  du  citoyen  Fouqué,  maître 
»  du  collège  des  garçons  de  S'  Mars  est  prochain,  pour  servir 
»  la  Patrie,  vu  qu'il  a  été  désigné  par  la  voix  du  sort  pour 
»  acquitter  en  partie  le  contingent  de  cette  commune  dans 
»  le  recensement  décrété  le  22  juillet  dernier,  voulant  pour- 
»  voir  au  remplacement  dudit  Fouqué,  afin  que  l'éducation 
»  de  la  jeunesse  ne  puisse  souffrir  de  son  départ  »  la  muni- 
cipalité, «  oui  le  Procureur  de  la  commune  en  ses  conclu- 
sions »,  a  délibéré  et  arrêté  «  qu'il  sera  nommé  un  nouveau 
))  maître  de  collège,  et  de  suite  le  corps  municipal  a  chois 
»  et  nommé  le  citoyen  Pierre  Viennot,  lequel  accepte  et 
»  promet  de  remplir  aussi  humainement  que  fidèlement  les 
»  fonctions  qui  lui  sont  confiées,  d'entrer  en  exercice  sitôt 
»  le  départ  de  Fouqué,  au  moyen  de  quoi  ledit  Viennot 
»  jouira  à  compter  de  ce  jour  des  fruits  et  revenus  des 
»  immeubles  non  aliénés  dépendant  du  collège,  s'en  mettrai 
»  en  possession  et  jouissance,  à  charge  d'en  user  en  bon 
»  père  de  famille  ». 

Petite  École  de  Filles 

La  fondation  à  Saint-Mars-sous-Ballon,  d'une  «  petite  école 
de  filles  »  est  aussi  due  à  M*'  Valiquet,  prêtre  de  la  paroisse. 
Par  son  testament  du  30  octobre  1688  »  il  fonde  une  escolle 


86 


»  pour  enseigner  aux  filles  d'icelle  paroisse  à  prier  et  servir 
»  Dieu,  à  lire  et  à  écrire  ».  Il  donne  à  cet  effet,  aux  «  filles 
»  qui  seront  proposées  et  désignées  pour  tenir  la  dite  école, 
»  le  lieu  et  bordage  de  Moulins,  proche  le  bourg,  ainsi  qu'il 
»  se  poursuit  et  comporte  ».  Les  maîtresses  pouvaient  per- 
cevoir une  rétribution  raisonnable  de  ceux  qui  auraient  le 
moyen  de  payer,  mais  elles  devaient  enseigner  gratuitement 
les  pauvres  et  les  enfants  de  la  famille  du  donateur.  Elles 
étaient  tenues  en  outre  à  faire  célébrer  chaque  année  une 
messe  pour  le  repos  de  l'âme  du  fondateur.  A  ces  conditions 
«  elles  auront  la  libre  jouissance  du  dit  lieu  de  Moulins  où 
»  elles  feront  leur  demeure  ». 

Le  mode  de  nomination  des  maîtresses  est  soigneusement 
indiqué  «  et  seront  les  filles  pour  enseigner,  choisies  et 
»  eslues  comme  dessus  est  dit  »,  c'est-à-dire  de  la  même 
façon  que  le  principal  par  le  curé  de  la  paroisse,  le  procu- 
reur de  la  Fabrique  et  deux  des  plus  proches  parents  du 
fondateur.  La  première  maîtresse  d'école  fut  Anne  Duhoust 
qui  enseigna  à  Saint-Mars  pendant  près  de  soixante  ans  et 
qu'on  qualifie  de  ((  vertueuse  fille  »  dans  son  acte  de  sépul- 
ture. Elle  eut  pour  compagnes  Jeanne  Bertlie  qui  mourut  en 
4692  et  ensuite  Marguerite  Fortis. 

Il  faut  croire  que  les  fonds  laissés  par  l'abbé  Valiquet 
étaient  devenus  insuffisants,  puisque  nous  voyons  M'^  Laurent 
Hardy,  curé 'de  la  paroisse,  les  augmenter  le  16  mars  1723, 
par  une  nouvelle  donation.  Ce  prêtre  «  mû  par  un  motif  de 
»  piété  et  d'affection  pour  la  paroisse  de  Saint-Mars,  princi- 
»  paiement  pour  ce  qui  regarde  l'instruction  de  la  jeunesse, 
»  aïant  considéré  que  les  fonds  donnés  par  M*"  André 
•»  Valiquet  d'heureuse  mémoire,  à  l'école  des  filles  ne  sont 
»  pas  suffisants  pour  nourrir  et  entretenir  des  maîtresses 
»  d'école  et  les  engager  par  ce  moyen  d'employer  leur  tems, 
»  à  la  décoration  de  l'église,  et  l'instruction  des  enfants  » 
donne  par  acte  entre  vifs  et  irrévocable,  aux  maîtresses 
d'école  de  la  paroisse  de  Saint-Mars  plusieurs  rentes  mon- 


—  87  - 

tant  ensemble  à  cent  dix  livres.  Celte  donation  était  faite 
aux  conditions  suivantes  :  «  Les  maîtresses  blanchiront  gra- 
»  tuitement  le  linge  de  l'église  et  dresseront  les  autels  ». 
Elles  étaient  de  plus  obligées  de  montrer  gratuitement  aux 
pauvres  filles  de  la  paroisse  «  à  lire,  écrire,  prier  et  servir 
»  Dieu  ».  On  leur  permettait  d'exiger  une  rétribution  raison- 
nable des  écoliers  dont  les  parents  pouvdient  payer. 

Dans  son  testament  olographe  du  15  novembre  1729 
M''  Hardy  revient  sur  la  donation  qu'il  a  faite  à  l'école  des 
filles,  pour  la  confirmer.  «  De  plus,  dit-il,  à  l'égard  des  fonds 
»  que  i"ai  légués  pour  l'entretien  des  maîtresses  qui  doivent 
»  instruire  les  filles  de  ma  paroisse  je  persi.ste  dans  l'entier 
»  abandon  que  j'ai  fait  à  condition  que  les  dites  maîtresses 
»  seront  choisies,  comme  pour  l'école  des  garçons  »,  c'est- 
à-dire  par  une  commission  composée  du  curé  de  Saint- 
Mars,  de  celui  de  Ballon,  du  bailli  de  cette  ville  et  du  pro- 
cureur de  Fabrique,  à  la  pluralité  des  voix.  M<=  Laurent 
entend  et  veut  pareillement  qu'elles  enseignent  «  à  lire, 
»  écrire,  prier  et  servir  Dieu,  sans  aucune  rétribution,  comme 
»  aussi  elles  seront  obligées  de  blanchir  le  linge  de  l'église. 
»  Je  veux  et  entends,  ajoute-t-il,  qu'au  jour  de  ma  mort  il 
»  soit  délivré  aux  dites  maîtresses  d'écob  tout  le  linge  qui 
»  se  trouvera  chez  moi,  à  condition  que  ce  linge  serve  à  la 
»  maison  d'école  ». 

Anne  Duboust  dont  la  signature  figure  dans  la  donation 
de  17-23  à  côté  de  celle  de  Marguerite  Fortis,  précéda  de 
quelques  années,  le  curé  Hardy  dans  la  tombe.  Elle  mourut 
en  effet  en  1728  après  avoir  laissé  par  testament  tout  son 
linge  à  sa  compagne  et  à  celles  qui  lui  succéderaient.  Mar- 
guerite Fortis  restée  seule,  s'associa  alors  Magdelaine 
Guyard  qualifiée  dans  un  acte  de  seconde  «  maîtresse 
d'école  ».  Elle  mourut  le  30  octobre  1732,  peu  de  temps 
après  le  curé  Hardy.  A  cette  occasion,  son  neveu,  notaire  à 
Souligné,  se  rend  à  Saint-Mars,  pour  dresser,  en  présence 
de  Magdelaine  Guyard,  seconde  maîtresse  d'école,  l'inven- 


—  88  — 

taire  des  effets  laissés  par  la  défunte.  De  leur  côté,  le  curé 
de  Saint-Mars,  le  Procureur  de  la  Fabrique  et  le  bailli  de 
Ballon,  chargent  de  la  même  mission,  en  ce  qui  concerne 
les  meubles  appartenant  à  l'école,  M"  Louzier,  notaire  royal 
à  Saint-Mars.  Au  cours  de  ces  formalités,  ils  apprennent 
que  par  testament  du  11  avril  1717,  Anne  Duboust  et  Mar- 
guerite Fortis  s'étaient  fait  donation  de  leurs  effets  pour  la 
survivante  et  à  la  mort  de  celle-ci  pour  les  maîtresses  qui 
leur  succéderaient  à  l'école.  La  dotation  du  collège  se  trou- 
vait donc  augmentée  des  effets  laissés  par  Anne  Duboust  et 
Marguerite  Fortis. 

Magdelaine  Guyard  s'associe  dès  l'année  suivante,'  une 
compagne  nommée  M.  Toury.  Le  nom  de  ces  deux  mai- 
tresses  figure  dans  un  acte  authentique  de  1733.  M.  Toury 
ne  fit  que  passer,  car  quelques  années  plus  tard,  nous 
trouvons  comme  auxiliaire  de  la  maîtresse  d'école  de  Saint- 
Mars,  une  dame  du  nom  d'Anne  Clianteau.  M.  Aubry  qui  a 
écrit  l'histoire  religieuse  de  la  paroisse  était  donc  insuffi- 
samment renseigné  quand  il  prétend  qu'à  la  mort  de  Mar- 
guerite Fortis,  ce  furent  des  sœurs  de  La  Chapelle-au- 
Riboul  qui  la  remplacèrent. 

Les  soeurs  de  La  Chapelle-au-Riboul ,  qu'on  désigne 
souvent  dans  les  actes,  sous  le  nom  de  Sœurs  de  la  Société 
de  Sillé-le-Guillaume,  ne  vinrent  à  Saint-Mars  qu'à  la  ren- 
trée des  classes  de  1736.  Il  résulte  en  effet  d'un  acte  passé 
devant  le  notaire  de  Saint-Mars,  le  8  novembre  de  cette 
année,  que  le  recollement  des  meubles  de  l'école  des  filles  a 
été  fait  en  présence  de  «  Anne  Chanteau  et  Magdelaine 
»  Guyard,  filles,  ci-devant  maîtresses  de  l'école  des  filles  de 
»  S'  Mars,  de  Marie  Bruno  et  d'Aline  Delavarë,  sœurs  de  la 
»  Charité  de  Sillé-le-Guillaume,  envoyées  pour  tenir  les 
»  petites  écoles,  de  François  Dalivoust ,  curé ,  de  Denis 
»  Poisson,  bailly  de  Ballon  et  de  Charles  Laumonnier,  pro- 
»  cureur  de  la  Fabrique  ». 

Les  signatures  des  nouvelles  maîtresses  ne  sont  guère 


—  89  — 

mieux  formées  que  celles  des  anciennes.  Leur  instruction 
générale  ne  parait  pas  non  plus  beaucoui)  plus  élevée,  si  on 
en  juge  par  la  quittance  suivante  qui  porte  la  signature  de 
Marie  Bruno,  oc  Je  metreisses  d'écolles  de  la  paroisce  de 
»  S'  Mars  de  Ballon ,  soussignées ,  reconnais  avoir  reçu 
»  d'Etienne  Leconte,  bordager  de  la  paroisse  de  S'  Ouen,  la 
»  somme  de  quarante  livres  quatre  sols  pour  venir  en  dé- 
»  duction  de  son  deub  sur  la  rente  de  trente  trois  livres  qu'il 
»  est  tenu  faire  chacun  an  aux  dites  écolles  dont  d'autant 
»  quitte  sans  préjudice  du  surplus  courant  autres  deubs, 
»  droits  et  actions,  laquelle  somme  m'a  été  payée  par  les 
»  mains  de  Charles  Laumonnier,  procureur  de  fabrique, 
»  provenant  des  deniers  de  la  vente  des  meubles  faite  par  le 
»  dit  Leconte,  le  2  décembre  1737,  devant  M"  J.  Louzier, 
»  notaire  royal,  auquel  a  été  payé  quatre  livres  dix  sols  pour 
»  ses  honoraires,  vacations  et  contrôle,  à  Jouanneau,  huissier, 
»  pour  frais  d'exécutions,  celle  de  6  livres  et  au  commissaire 
y>  trente-cinq  sols,  au  moyen  de  quoy  le  s""  Laumonnier  en 
»  demeure  bien  et  valablement  quittes  et  déchargés  sans 
»  recours  ni  recherches.  Fait  ce  treize  febvrier  mil  sept  cent 
»  trente-huit.  Japrouve  lecrit  cidessus  et  de  l'autre  par. 
»  Marie  Bruno  ». 

La  seconde  supérieure  de  l'école  de  Moulins,  fut  Morgue- 
rite  Lavaré  ou  Delavaré  dont  le  nom  figure  déjà  dans  les 
actes  à  côté  de  celui  de  Marie  Bruno,  dès  1736.  Elle  exerça 
les  fonctions  de  maîtresse  d'école  à  Saint- Mars  pendant 
45  ans  et  mourut  le  20  septembre  1781,  à  l'âge  de  70  ans. 
Elle  fut  sans  doute  remplacée  par  s""  Françoise  Clievalier 
qui  est  qualifiée  de  supérieure  du  collège  des  filles  de 
Saint-Mars  en  178(j.  Dans  cet  acte  elle  consent  à  prendre 
comme  pensionnaire,  une  jeune  fille,  moyennant  120  francs 
par  an.  L'établissement  recevait  donc  des  internes. 

Cependant  les  biens  légués  par  l'abbé  Voliquet  et  la  rente 
de  1 10  livres  donnée  au  collège  par  le  curé  Hardy,  étaient 
devenus  insuffisants  quelque  temps  avant  la  Révolution  pour 


90 


l'entretien  de  l'école.  C'est  du  moins  ce  qu'il  semble  résulter 
d'une  délibération  de  l'assemblée  paroissiale  du  27  août 
1786.  Dans  cette  réunion,  Joseph  Laumonnier,  procureur  de 
la  fabrique  «  expose  »  aux  habitants  que  «  M"^  André  Valiquet 
»  ancien  vicaire  de  la  paroisse  aurait  légué  à  la  fabrique 
»  cent  onze  livres  de  rente  à  prendre  sur  différents  particu- 
»  liers  pour  la  nourriture  et  entretien  de  deux  sœurs  de  la 
»  maison  du  Riboul  qui  se  donneraient  à  l'éducation  des 
»  filles  de  la  paroisse;  que  dans  tous  les  tems,  les  dits  habi- 
»  tants  ont  ressenti  l'avantage  d'une  pareille  institution,  mais 
»  qu'ils  en  seraient  bientôt  privés  s'ils  refusaient  un  secours 
»  que  la  cherté  des  vivres  et  le  défaut  de  pensionnaires 
»  exigent  dans  le  moment  actu  d  ;  que  le  blanchissage  des 
»  linges  de  l'église,  évalué  à  au  moins  trente  livres  par  an 
»  pourrait  être  confié  aux  sœurs  ;  enfin  qu'en  augmentant 
»  leur  pension  pendant  quelques  années  jusqu'à  la  somme 
»  de  quatre-vingts  livres,  ce  serait  un  petit  sacrifice  dont  les 
»  habitants  se  ressentiraient  peu.  » 

On  ne  peut  s'empêcher  de  remarquer  que  le  Procureur  de 
fabrique  est  inexactement  renseigné  en  attribuant  à  l'abbé 
Valiquet  une  fondation  qui  est  en  réalité  due  au  curé  Hardy. 
D'un  autre  côté,  cette  donation  faite  en  1723  l'était  au  profit 
des  maîtresses  d'école  de  Saint-Mars  et  non  spécialement 
pour  les  sœurs  de  La  Chapelle-au-Riboul  qui  n'y  furent 
appelées  que  quinze  ans  après.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  habi- 
tants après  avoir  examiné  la  proposition  du  procureur  de  la 
fabrique  et  avoir  c(  conféré  entre  eux  consentent  qu'il  soit 
»  payé  aux  sœurs  pendant  six  ans,  si  les  circonstances 
»  l'exigent,  ce  qu'ils  laissent  à  la  discrétion  de  Laumonnier 
»  et  à  celle  de  ses  successeurs,  la  somme  de  cent  quatre 
»  vmgts  livres  par  an  au  lieu  de  celle  de  cent  onze  qui  leur 
»  avait  été  attribuée  par  le  dit  sieur  Valiquet,  à  charge  que 
»  les  dittes  sœurs  blanchiront  ou  feront  blanchir  à  leurs 
»  frais,  tout  le  linge  nécessaire  à  l'église  ».  Le  traitement 
des  maîtresses  d'école  de  Saint-Mars  était  donc,  quelques 


—  01   - 

années  avant  la  Révolution  de  180  livres,  sans  compter  les 
revenus  du  hordage  de  Moulins  dans  lequel  était  installée 
la  classe. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire,  en 
1788,  les  officiers  municipaux  de  Ballon  déclarent  «  qu'il  y  a 
à  Saint-Mars  un  collège  de  filles  dirigé  par  «  deux  sœurs  de 
»  La  Chapelle-au-Riboul  qui  possèdent  une  maison  et  un 
»  jardin  ». 

Au  commencement  de  la  Révolution,  la  supérieure  de 
Saint-Mars  est  Jeanne- CaUierine  Preverd.  Le  nom  de  sa 
compagne  à  cette  époque  ne  nous  est  pas  connu.  L'opinion 
publique  était  un  peu  excitée  contre  elles,  car  dans  une 
délibération  du  conseil  municipal  de  Ballon,  le  maire  dit 
que  «  les  sœurs  du  collège  de  filles  de  Saint-Mars  ont  éprou- 
»  vé  des  insultes  depuis  quelque  temps  de  certains  particu- 
»  liers  »  A  cette  occasion  le  corps  municipal  fait  défense  à 
qui  que  ce  soit  de  les  injurier. 

Les  sœurs  de  La  Chapelle-au-Riboul  quittent  Moulins  le 
30  juillet  1792.  Le  15  février  de  l'année  suivante  le  Directoire 
du  district  du  Mans  demande  à  la  municipalité  de  Ballon 
les  renseignements  suivants  :  «  1°  Depuis  quel  temps 
»  Marie-Magdelaine  Martin  et  Jeanne- Catherine  Preverd, 
»  ci -devant  sœurs  de  la  Charité  de  la  congrégation  de 
»  La  Chapelle-au-Riboul ,  exerçaient  leurs  fonctions  dans 
»  la  paroisse  de  Saint-Mars  ;  quelle  est  l'époque  à  laquelle 
»  elles  ont  quitté  leurs  fonctions  ;  les  effets  qui  garnissent 
»  la  maison  ont-ils  été  fournis  aux  dépens  des  revenus  de 
»  leur  travail  et  de  leur  économie.  » 

Le  conseil  municipal  répond  que  «  Marie-Magdelaine 
»  Martin  et  Jeanne  Catherine  Preverd  ont  exercé  leurs  fonc- 
»  tiens  au  collège  des  filles  de  Moulins  en  cette  commune, 
fl  la  première  pendant  18  mois  consécutifs  et  la  seconde  pen- 
)j  dant  trois  ans.  Que  le  31  août  HOt^,  elles  ont  quitté  le 
»  collège  dans  l'intention  qu'elles  avaient  manifesté  de  se 
»  soustraire  aux   dispositions  de  l'arrêté  du  Directoire  du 


—  92  - 

»  département  du  3  juillet  précédent  qui  les  assujettissait 
»  au  serment  civique.  Que  le  jour  précédent  et  le  dit  jour 
»  31  août,  inventaire  des  meubles  de  la  dite  maison  de 
»  Moulins  fut  fait  par  la  municipalité  qui  y  établit  une  gar- 
»  diataire  dont  les  fonctions  ont  cessé  à  l'époque  où  les 
»  dites  Martin  et  Préverd  ont  été  remplacées  ;  que  déli- 
»  vrance  fut  faite  aux  dites  sœurs  de  tous  les  habits  et  linges 
»  à  leur  usage  journalier  et  personnel  ;  qu'enfin  tous  les 
»  meubles  qui  garnissent  la  maison  de  Moulins,  appar- 
»  tiennent  à  cette  commune  vu  que  plusieurs  citoyens 
»  les  ont  donnés  en  différents  temps  et  que  le  seul  objet 
»  fourni  par  les  dites  Martin  et  Préverd,  consiste  en  une 
»  horloge  avec  sa  boîte  existant  encore  à  la  maison  de 
»  Moulins.  » 

Elles  furent  remplacées  par  une  institutrice  laïque  du 
nom  de  Anne-Louise  Renoul.,  femme  Yzeux. 

MONTBIZOT 

Pas  cVécole  de  Garçons 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire  ,  les 
habitants  de  Montbizot  ne  nous  donnent  aucun  renseigne- 
ment en  ce  qui  concerne  l'existence  d'une  petite  école  de 
garçons. 

Petite  école  de  Filles 

La  paroisse  de  Montbizot  qui  comptait  en  1788,  une  popu- 
lation de  600  âmes  au-dessus  de  7  ans,  avait  une  petite 
école  de  filles  dès  la  première  moitié  du  XVIIIc  siècle.  Cette 
école  fut  fondée  le  10  juin  1734  par  M"  Louis  Cornilleau, 
curé  de  la  paroisse.  Voici  un  extrait  de  son  testament  : 
«  Après  que  mes  héritiers  auront  pris  la  moitié  franche  et 
»  exempte  de  toute  charge  de  mes  meubles  vifs  et  morts  en 
»  quelque  part  et  endroit  qu'ils  soient,  j'ordonne  que  l'autre 


—  93  — 

»  moitiéz  soit  employée  où  le  prix  d'icelle  aux  réparations 
»  du  presbytère  et  de  ses  dépendances,  et  s'il  y  a  du  surplus 
»  à  celles  du  chœur  et  sanctuaire  de  l'église  du  Bizot,  en 
»  tant  que  j'y  suis  obligé  pour  ma  part.  S'il  reste  encore 
»  quelques  deniers  à  employer  après,  je  prie  ceux  des  habi- 
»  tants  du  dit  lieu  qui  ont  du  zelle  de  la  Providence  et  de  la 
»  religion,  d'en  faire  un  saint  usage  et  employ,  ou  d'ageter 
»  une  maison  pour  une  escolle  de  filles  et  autres  lieux  rai- 
»  sonnables.  On  me  fera  honneur  si  l'on  consulte  mes 
»  héritiers  pour  cet  employ  qui  sera  toujours  fait  pour 
»  la  plus  grande  gloire  de  Dieu  ;  l'avis  de  mon  très  hono- 
y>  rable  successeur  prévaudra  pour  ce  sujet.  » 

Il  faut  croire  que  les  obligations  testamentaires  du  curé 
remplies,  il  resta  encore  une  certaine  somme  et  que  les 
habitants,  du  consentement  de  son  successeur,  se  décidè- 
rent pour  l'acquisition  d'une  maison  d'école.  On  trouve  en 
effet  à  Montbizot,  peu  d'années  après  le  décès  de  l'abbé 
Cornilleau,  une  maitres^se  d'école  qui  «  enseigne  les  petites 
»  filles  ».  Elle  s'appelait  «  Louise  Chaudet  »,  et  son  nom 
figure  à  plusieurs  reprises  dans  les  actes  de  l'état  civil. 
Elle  fut  remplacée  on  ne  sait  à  quelle  époque  et  la  place 
occupée  jusqu'à  la  Révolution. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire  ,  les 
habitants  de  Montbizot  déclarent  :  «  Qu'il  n'y  a  dans  leur 
»  paroisse  ni  hospice,  ni  hôpital,  mais  seulement  une  sœur 
»  qui  fait  les  fonctions  de  maîtresse  d'école  pour  les  jeunes 
»  filles  et  qui  visite  librement  sans  prendre  denier,  les 
»  pauvres  pour  leur  porter  quelque  soulagement.  La  fonda- 
»  tion  de  cet  établissement  comporte  un  logement  et  cin- 
»  quante  livres  de  rente  légués  par  testament.  La  maîtresse 
»  instruit,  catéchise,  offre  ses  services,  sous  l'inspection  du 
»  curé  à  qui  seul  le  droit  en  est  réservé.  » 

A  la  Révolution,  cette  maison  qu'on  connaissait  sous  le 
nom  de  Collège,  ne  fut  pas  aliénée.  Elle  figure  sur  la  ma- 
trice cadastrale  sous  la  désignation  d'Ecole  Nationale.  Quand 


—  94  — 

en  1831,  un  instituteur  fut  appelé  à  Montbizot,  on  l'installa 
dans  cette  maison.  C'est  dans  ce  local  qu'est  aujourd'hui 
tenue  l'école  des  filles. 

SOUILLÉ 

Pas  d'écoles. 

SOULIGNÉ-SOUS-BALLON 

Petites    écoles   de    Garçons 

La  paroisse  de  Souligné-sous-Ballon  ne  paraît  pas  avoir 
possédé,  avant  la  Révolution,  une  école  de  fondation  pour 
l'instruction  des  garçons.  La  prestimonie  qui  existait  à  cette 
époque  ne  comportait  pour  le  titulaire  d'autre  charge  que 
la  célébration  de  la  première  messe,  ainsi  que  le  constate 
un  résultat  du  31  mars  1750.  C'était  habituellement  le  vicaire 
qui  jouissait  des  revenus  attachés  à  ce  bénéfice,  mais  sans 
être  tenu  à  faire  Técole. 

Cette  localité  n'était  pourtant  pas  complètement  dépour- 
vue de  moyens  d'instruction,  car  il  y  avait  des  «  maîtres 
d'école  ambulants  »  qui  allaient  de  ferme  en  ferme  offrir 
leurs  services,  et  dont  le  rouvenir  s'est  conservé  jusqu'à 
nous.  L'existence  de  ces  maîtres  nous  est  révélée  à  Souligné 
dans  un  acte  authentique  curieux  à  plus  d'un  titre.  Dans  ce 
document  «  René  Chnrhonneau  »,  maître  des  petites  écoles 
demeurant  à  Ballon,  se  plaint  d'avoir  été  traité  de  «  sorcier  » 
par  un  habitant  de  Saint-Mars.  Voulant  «  se  reparer  de  tels 
»  discours  »  il  fait  comparaître  plusieurs  bordagers  de  Saint- 
Mars  et  de  Souligné  qui  déclarent  le  connaître  «  pour 
»  honnête  homme,  pour  avoir  demeuré  chez  les  uns  et 
»  enseigné  les  petites  écoles  chez  les  autres,  et  s'être  com- 
»  porté  tant  en  ses  discours  et  entretiens  avec  décence,  le 
»  reconnaissent  pour  honnête  homme  et  non  buspoct  des 
i)  sottises  et  calomnies  qui  lui  ont  été  proférées  par  le  dit 
»  Mégret.  » 


-  95  — 

Un  autre  texte  confirme  l'existence  à  Souligné  de  maîtres 
ambulants  pendant  les  premières  années  de  la  Révolution  : 
c'est  une  délibération  du  19  juillet  179'2.  «  Aujourd'hui,  s'est 
»  présenté  devant  nous.  Maire,  Officiers  municipaux  et 
»  procureur  de  la  commune  de  Souligné,  Jacques  Doiiet^ 
y>  maître  d'école  volontaire,  se  transportant  dans  l'intérieur 
»  des  maisons  des  citoyens  afin  d'instruire  les  enfants  une 
»  partie  de  l'année,  sans  aucun  bénéfice  seulement  que  la 
»  paie  des  pères  et  mères  des  dits  enfants  ».  Cet  instituteur 
volontaire  se  présente  pour  prêter  le  serment  civique  exigé 
des  maîtres  et  maîtresses  d'école  par  le  Directoire  du 
département.  «  Il  jure  d'être  fidèle  à  la  nation,  à  la  loi  et 
»  au  Roi,  de  maintenir  de  tout  son  pouvoir  la  Constitution 
»  et  de  veiller  avec  soin  sur  la  conduite  des  enfants  qui  lui 
»  seront  confiés  ».  Jacques  Douet  était  en  même  temps  que 
maître  d'école  «  greffier  de  la  Municipalité  ».  Il  fut  rem- 
placé, en  l'an  III,  dans  ses  fonctions  d'enseignement  par  le 
citoyen  Nicolas  Moreau. 

Petite  école  de  Filles 

La  fondation  à  Souligné-sous-Ballon,  d'une  petite  école  de 
filles  remonte  à  la  fin  du  XYII^  siècle.  Le  l*^''  juillet  168G, 
M«  Antoine  Blondeau,  prêtre  de  l'Oratoire  et  curé  de  Saint- 
Vincent  du  Mans,  acquiert,  par  contrat  passé  devant  Jean 
Leroi,  notaire,  de  «  Catherine  Vavasseur  et  Eléonore  Alliot  » 
le  bordage  de  Bois-Bellant,  ainsi  que  plusieurs  pièces  de 
terre  «  pour  l'entretien  d'une  école  de  filles  ».  Cette  acqui- 
sition est  faite  pour  le  prix  de  mille  soixante-cinq  livres 
«  provenant  d'aumônes  qui  lui  ont  été  mises  entre  les  mains 
»  pour  la  fondation  d'une  école  de  filles  dans  une  paroisse 
»  du  Maine  ». 

Le  16  août  suivant,  ce  prêtre  expose  que  «  mû  de  dévo- 
»  tion  et  suivant  les  bonnes  intentions  des  personnes  qui  lui 
»  ont   mis  entre  les  mains   les   deniers  pour  une  école  de 


06 


»  filles,  il  donne  à  perpétuité  pour  servir  de  fondation  à 
-i  cette  école  qui  sera  établie  dans  la  paroisse  de  Souligné 
»  tous  les  biens  acquis  par  lui,  le  premier  juillet  suivant  ». 

Cette  école  sera  «  régie  et  gouvernée,  par  telle  personne 
qu'il  lui  plaira  choisir  dans  le  diocèse  à  charge  par  celle 
qui  en  sera  chargée  «  d'enseigner  les  petites  filles  en  la  dite 
»  paroisse  et  circonvoisines ,  à  lire  et  prier  Dieu,  leur 
»  apprendre  le  catéchisme  et  la  créance  de  l'église  catho- 
»  lique  et  romaine  ». 

Après  avoir  établi  le  programme  de  l'enseignement 
M^  Blondeau  songe  à  nommer  les  titulaires  de  l'établisse- 
ment qu'il  vient  de  fonder;  et  les  maîtresses  qu'il  choisit 
sont  précisément  les  personnes  de  qui  il  avait  acquis  le 
bordage  de  Bois-Bellant.  Ce  fait  porte  à  croire  que  ces  maî- 
tresses exerçaient  déjà  à  Souligné  avant  168(3,  «  et  parce 
»  qu'il  a  bonne  connaissance  de  la  suffisance  et  bonne  con- 
))  duite  de  Catherine  Yavasseur  et  Éléonore  AUiol,  filles, 
»  demeurant  en  la  ditte  paroisse  de  Souligné,  et  de  Marie 
»  Lemaire,  aussi  fille,  demeurant  en  la  ville  de  Paris  et  de 
»  leur  zèle  pour  l'instruction  des  jeunes  filles  et  de  la  pro- 
»  fession  qu'elles  font  en  la  religion  catholique  et  romaine, 
»  de  leur  dévotion  et  bonnes  mœurs,  il  les  a  nommées  dès 
»  à  présent  pour  exercer  la  dite  école,  conjointement  ou 
»  séparément  si  bon  leur  semble  ».  Il  était  permis  à  ces 
maîtresses  de  s'établir  dans  une  paroisse  voisine,  mais  leurs 
remplaçantes  devaient  résider  à  Souligné.  «  Lesquelles 
»  successeurs  seront  expressément  tenues  de  résider  en  la 
»  dite  paroisse  de  Souligné,  et  non  ailleurs,  et  même  dans 
»  le  bourg  si  faire  se  peut,  et  après  le  décès  de  Vavasseur, 
»  Alliot  et  Lemaire  et  de  la  dernière  d'elles,  Mgr  l'Evêque 
»  du  Mans  et  le  curé  de  Souligné  choisiront  telles  filles  ou 
»  veuves  que  bon  leur  semblera  pour  exercer  la  dite 
»  école  en  la  dite  paroisse  aux  conditions  sus-dites  ». 

L'école  fut  établie  probablement  au  bourg  de  Souligné, 
conformément  au  vœu  exprimé  par  l'abbé  Blondeau.  Dans 


—  Ul  — 

UQ  acte  du  8  septembre  1688  M'"<^  du  Boucher  fait  remise,  à 
Catherine  Vavasseur  et  Eléoiiore  Alliot,  quahiîées  de  maî- 
tresses d'école  établies  à  Souligné,  d'une  indemnité  qui  lui 
est  due  pour  la  vente  de  Bois-Bellant,  «  en  considération  de  ce 
»  que  ce  don  a  été  fait  pour  le  bien  public  ».  Cependant  les 
maîtresses  ne  s'installèrent  d'abord  que  dans  une  maison 
louée.  Le  27  décembre  1700,  Eléonore  Alliot  et  Catherine 
Renard,  maîtresses  d'école  de  Souligné,  acquièrent,  par  acte 
passé  devant  M«  Le  Ghanteau,  notaire,  de  Pierre  Richard, 
en  échange  d'une  pièce  de  terre,  la  maison  et  terrain  de  la 
«  Chaponnerie  ».  C'est  dans  cette  maison  restaurée  à  diffé- 
rentes époques  qu'a  été  tenue  l'école  des  filles,  jusqu'en 
1885  et  sur  ce  terrain  qu'a  été  édifié  le  nouveau  local. 

Kléonore  Alliot  mourut  en  1712  et  sa  compagne  Marie 
Renard  en  1725.  Renée-Marie  Moulreiix  qui  leur  succéda 
exerça  à  Souligné  pendant  cinquante-six  ans  à  la  satisfactipn 
générale.  Sa  signature  en  fine  bâtarde,  est  bien  formée.  Elle 
eut  pour  auxiliaire  d'abord  Marie  Rivière  qui  commença  à 
enseigner  en  1743,  et  ensuite  Marie  Masaori  qui  exerça  à 
partir  de  1709.  Renée-Marie  Moutreux  mourut  au  collège  de 
Souligné  en  mars  1781 .  C'est  alors  que  les  deux  maîtresses 
suivantes  s'adjoignent  Françoise- Alexandrine  Bolhean. 

Le  16  juin  1781,  sœur  Renée-Marie  Rivière,  «  maîtresse 
»  de  l'école  de  la  Charité  des  filles  de  Souligné  »  déclare 
devant  le  notaire  de  la  paroisse  «  qu'elle  demeure  à  l'école 
»  depuis  quarante  ans,  qu'elle  a  été  approuvée  pour  en 
»  remplir  les  fonctions  par  Monseigneur  illustrissime  et 
»  Révérendis.sime  Evèque  du  Mans,  dans  le  cours  de  ses 
»  visites  épiscopales  qu'il  a  faites  dans  son  diocèse,  la  dite 
»  approbation  en  date  du  16  novembre  1778  ;  qu'elle  a 
»  succédé  à  la  sœur  Moutreux,  sa  compagne  décédée  au 
»  collège  dans  le  courant  du  mois  de  mars  dernier  ». 

Le  collège  recevait  des  pensionnaires  principalement  des 
enfants  de  cultivateurs.   Les  maîtresses  n'avaient  que  leur 

XL      7 


—  98  — 

mobilier  personnel  comprenant  des  meubles  et  effets  acquis 
de  leurs  économies.  Les  locaux  auxquels  était  adjoint  un 
jardin  suffisant,  comprenaient  :  un  appartement  d'attente 
qui  servait  de  classe  par  intervalle,  la  chambre  des  sœurs, 
un  dortoir,  une  cuisine  et  un  réfectoire. 

Les  maîtresses  d'école  de  Souligné,  bien  que  portant  une 
sorte  d'habit  religieux,  n'appartenaient  à  aucune  congréga- 
tion enseignante.  Mais  on  les  désignait  cependant  sous  le 
nom  de  sœurs,  dénomination  donnée  à  la  campagne  aux 
personnes  qui  se  vouaient  soit  à  l'enseignement,  soit  au 
soulagement  des  pauvres  malades. 

La  Révolution  n'eut,  dans  les  premières  années,  aucune 
influence  sur  la  marche  de  l'école  des  filles  de  Souligné. 
Les  maîtresses  d'école  prêtent  en  1792,  sans  la  moindre  diffi- 
culté le  serment  civique  imposé  aux  fonctionnaires.  «  Le 
y>  19  juillet  1792  est  comparue  R.enée  Rivière,  Françoise- 
»  Alexandrine  Dolbeau,  Marie  Lemasson,  toutes  trois  sœurs 
»  de  charité  de  notre  commune,  lesquelles  ont  juré  indivi- 
»  duellement  d'être  fidèles  à  la  Nation,  à  la  Loi  et  au  Roy, 
»  et  de  maintenir  de  tout  leur  pouvoir  la  Constitution  du 
»  Royaume,  et  de  veiller  avec  soin  sur  la  conduite  dfs 
»  enfants  qui  leur  sont  confiés.  » 

Le  décret  ordonnant  la  vente  des  biens  formant  la  dotation 
des  écoles  et  collèges  fut  accueilli  à  Souligné  avec  une  doulou- 
reuse émotion.  Le  conseil  général  de  la  commune  adressa  à 
cette  occasion,  aux  administrateurs  du  département  de  la 
Sarthe,  un  éloquent  plaidoyer  en  faveur  de  leur  école  de  filles 
et  des  maîtresses  qui  la  dirigeaient.  Ils  déclarent  qu'ils  ont 
appris  avec  la  plus  grande  surprise  que  la  maison  qui  sert 
pour  les  écoles  de  leur  paroisse  va  être  vendue.  t(  Obligés  par 
»  nos  fonctions  de  veiller  à  l'intérêt  général,  nous  vousdécla- 
»  rons  ouvertement  que  catte  vente  ne  peut  avoir  lieu,  sans 
»  charger  la  République  d'une  dépense  inutile.  Notre 
»  commune,  suivant  le  décret  de  l'Instruction  publique  doit 
:»  avoir  une  école  primaire,  et  pour  cet  établissement  il  faut 


—  09  — 

y)  un  local  commode.  Cette  maison  est  la  seule  qui  puisse 
»  convenir  ;  en  vain  en  chercherait-on  une  dans  la  paroisse, 
»  il  serait  impossible  de  la  trouver.  Exigerait-on  une  nou- 
»  velle  construction?  Ce  serait  vouloir  aigrir  les  esprits  et 
»  occasionner  des  frais  considérables  et  à  pure  perte.  La 
»  justice  et  le  bien  public  s'opposent  à  cette  vente,  et  la 
»  demande   que   nous  formons    pour  sa    conservation  est 
»  fondée  sur   l'équité    et   la   raison  même.  Nous  ne  nous 
»  opposons  point  à  la  vente  des  autres  fonds  annexés  à  cette 
))  école,  si  les  décrets  l'ordonnent  ;  mais  dans  ce  cas,  nous 
»  formons  une  demande  fondée  sur  la  plus  exacte  justice. 
»  Trois  filles  qui   se    sont   consacrées   à  l'instruction   des 
»  enfants  de  cette  commune  et  qui  ont  passé  à  cette  louable 
•»  occupation   la  plus  grande   partie  de  leur  vie,  vont  se 
»  trouver    sans    état    et    sans  pain.   La    première,    sœur 
»  Rivière,   âgée   de   73   ans,   à  instruit  les  enfants  depuis 
»  cinquante   ans   sans    interruption  ;    la   deuxième  ,   sœur 
»  Masson,  âgée  de  37  ans,  a  mstruit  depuis  1-4  ans  ;  la  troi- 
»  sièrae  sœur  Dolbeau,  âgée  de  38  ans,  a  instruit  depuis  13. 
»  Nous  demandons  pour  ces   filles  une  pension  de  retraite 
»  qui  les  mette  à  l'abri  du  besoin.  La  République  qui  traite 
»  si  favorablement  des  Religieuses  qui  vivaient  pour  elles 
);  seules,  ne  sera  pas  moins  généreuse  pour  des  filles  qui  se 
»  sont  consacrées  à  l'instruction  publique  et  au  soulagement 
»  de  l'humanité  et  qui  se  sont  conformées  à  toutes  les  lois 
»  et  par  leur  serment  civique  et  par  la  peine  qu'elles  ont 
i)  eue  de  graver  dans  le  cœur  et  l'esprit  de  leurs  élèves  les 
»  principes  de   la  Constitution.    Nous   espérons   que   vous 
);  donnerez  une  attention  particulière  à  nos  demandes  ;  votre 
ï  justice  vous  portera  à  nous  les  accorder,  et  nous  vous 
y>  déclarons  avec  la  franchise  et  la  fraternité  qui  nous  unit 
»  que  n  us  ne  souffrirons  point  la  vente  de  cette  maison 
»  que  préalablement  vous  n'ayez  fait  foi  à  la  présente.  » 


—  100  — 

TETLLÉ 

Petite  école  de  Garçons 

Il  y  avait  à  Teille,  dès  le  commencement  du  XVIP  siècle, 
une  «.  Pre&timonie  »  dont  le  titulaire  devait  instruire  les 
enfants  de  la  paroisse.  Dans  le  principe,  cet  établissement 
ne  fut  fondé,  on  ignore  à  quelle  époque,  par  Jean  Dubut, 
prêtre,  que  pour  la  célébration  «  d'une  première  messe 
chaque  dimanche  de  l'année,  dans  l'église  de  Teille  ».  René 
Germain,  aussi  prêtre  augmenta,  par  testament,  de  quelques 
biens,  cette  prestimonie  «  pour  aider  à  la  rétribution  de  la 
»  dite  messe  et  l'instruction  des  enfants  de  la  paroisse  pour 
»  le  catéchisme  et  les  petites  escolles  ».  Enfin  Mathurine 
Gaignery  donne  aussi  par  dispositions  testamentaires,  une 
somme  suffisante  pour  la  célébration  d'une  seconde  messe, 
le  dimanche,  dans  l'église  de  Teille.  C'est  assurément  à  cette 
dernière  libéralité  que  fait  allusion  Pesche,  quand  il  dit  que 
«  la  Prestimonie  de  la  Gagiierie,  dotée  d'une  maison  et  de 
»  vingt  livres  de  revenu,  était  destinée  à  l'entretien  d'une 
»  école  de  garçons  faite  par  le  vicaire  ». 

On  croit  que  le  Petit-Plessis,  appelé  encore  aujourd'hui 
l'Ecole,  faisait  primitivement  partie  de  cette  prestimonie. 
Dans  un  résultat  du  24  juin  1774,  il  est  question  de  ce  petit 
bordage.  «  Le  procureur  syndic  de  Teille  remontre  aux  habi- 
»  tants  que  la  principalle  maison  du  Petit-Plessis,  vulgaire- 
»  ment  Lécolle  est  prête  à  tomber  ».  Il  propose  pour  en 
éviter  la  perte  de  la  démolir  et  d'en  employer  les  matériaux 
à  la  construction  d'une  maison  d'école  pour  les  sœurs. 
La  maison  où  est  installée  actuellement  l'école  des  garçons 
et  désignée,  avant  1789,  sous  le  nom  de  Vicariat,  faisait 
aussi  partie  de  cette  Prestimonie.  Ce  qui  semble  le  démon- 
trer, c'est  que  cette  maison  et  ses  dépendances  furent  alié- 
nées le  4  juillet  1791  sous  le  nom  de  «  maison  et  jardin  de 
»  la  Pre&timonie  ou  Vicariat  de  la  commune  de  Teille.  » 


—  loi  — 

Ainsi,  il  semble  établi  que  les  vicaires  ont  fait  la  classe  à 
Teille,  au  moins  pendant  la  première  moitié  du  XVIII" 
siècle,  mais  comme  les  fonds  légués  pour  l'école  étaient 
modiques,  ils  n'ont,  dans  la  suite,  rempli  leurs  fonctions  que 
d'une  façon  intermittente.  C'est  ce  qui  engagea  le' curé  de 
la  paroisse,  M"  Thomas-Julien  Hatton  à  fonder  une  école 
laïque.  Cette  résolution  paraît  étrange  de  la  part  d'un  prêtre; 
elle  est  pourtant  réelle.  Dans  son  testament  olographe  du 
16  juillet  1782  M«  Hatton  donne  «  quinze  cents  livres  pour 
»  une  école  de  garçons  à  Teille,  qui  ne  pourra  être  faite  que 
»  par  un  laïque  ».  Comme  le  curé  de  Teille  ne  mourut  que 
quelques  années  avant  la  Révolution,  il  ne  fut  pas  possible 
de  réahser  le  vœu  qu'il  avait  formé  en  1782. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire ,  les 
habitants  de  Teille  déclarent  que  «  leur  paroisse  qui  compte 
»  environ  600  habitants  au-dessus  de  7  ans,  ne  possède  ni 
»  hospice,  ni  hôpital,  ni  collège,  ni  Maître  d'école  ». 

Le  premier  instituteur  dont  les  archives  fassent  mention, 
à  Teille  est  Jean  Bompierre.  Il  commença  ses  fonctions  vers 
1793,  au  moment  oi^i  fut  rendu  le  décret  qui  interdisait  aux 
maîtresses  d'école  nommées  par  les  ecclésiastiques  et  les 
fondateurs  d'exercer  dans  les  écoles  nationales.  Dans  quel- 
ques documents  postérieurs  il  est  dit  que  le  citoyen  Bom- 
pierre «  est  entré  dans  la  maison  de  l'école  des  filles  en 
1793  ».  Ce  maître  avait  à  Teille  une  certaine  considération. 
On  le  nomme  membre  du  conseil  général  de  la  commune, 
puis  agent  national,  et  enfin  officier  de  l'état  civil.  Il  quitte 
la  commune  en  l'an  X. 


Petite  école  de  Filles 

La  paroisse  de  Teille  qui  comptait,  comme  on  vient  de  le 
voir,  600  habitants  au-dessus  de  7  ans,  avait  dès  la  fin  du 
XVII«  siècle,  une  maitres.se  d'école  chargée  d'instruire  les 


—  iOt>  — 

filles.  Il  résulte  en  effet  d'un  acte  de  l'état  civil  que  «  le 
^)  quatorzième  octobre  1694  »  fat  «  inhumée  dans  l'église, 
«proche  les  fonds  baptismaux,  par  M.  le  Curé  de  Notre- 
»  Dame  des  Champs,  le  corps  d'honeste  fille  Renée  Gaignard, 
»  vivante  metraisse  d'école  de  cette  paroisse  ». 

Renée  Gaignard  est-elle  la  première  qui  ait  exercé  à  Teille 
des  fonctions  d'enseignement'?  On  ne  saurait  l'affirmer  d'une 
façon  positive.  Tout  ce  qu'on  peut  dire  c'est  que  l'état  civil 
ne  révèle  aucun  autre  décès  de  maîtresse  d'école  avant 
4694.  Cette  «  honeste  »  fille  était  sans  doute  étrangère  à  la 
paroisse,  car  on  ne  trouve,  à  cette  époque,  aucune  famille 
de  Teille,  du  nom  de  Gaignard.  D'un  autre  côté,  si  elle  avait 
eu  des  parents,  mention  aurait  été  faite  de  leur  présence 
dans  l'acte  de  sépulture.  Elle  exerçait  donc  à  Teille  en  vertu 
d'une  nomination  régulière,  et  non  par  charité,  comme  le 
faisaient  dans  leur  paroisse  certaines  personnes  pieuses, 
avant  la  Révolution. 

A-t-elle  exercé  longtemps  à  Teille  ?  On  est  assez  porté  à 
le  croire.  Dans  son  acte  de  sépulture,  on  ne  se  contente  pas 
de  la  qualifier  «  d'honeste  fille  »,  on  ajoute  qu'elle  a  été 
inhumée  dans  l'église,  près  les  «  fonts  baptismaux  ».  Or  il 
y  avait  alors  à  Teille  trois  cimetières  :  le  premier  dans 
l'église  pour  les  personnes  de  distinction  ;  le  second  autour 
de  l'église  pour  les  gens  de  moindre  importance,  et  enfin  le 
grand  cimetière  pour  les  indigents,  les  journaliers,  les 
domestiques  et  les  étrangers.  C'est  apparemment  à  cause  de 
la  grande  considération  dont  elle  jouissait  comme  maîtresse 
d'école  qu'elle  eut  l'honneur  d'être  enterrée  dans  l'église, 
et  cette  considération  n'avait  pu  s'acquérir  qu'après  un  long 
séjour  dans  la  paroisse. 

On  ignore  si  elle  fut  remplacée.  Pendant  près  de  quatre- 
vingts  ans,  nous  n'avons  aucun  renseignement  concernant 
l'école  des  filles  de  Teille.  Il  faut  croire  qu'il  n'y  en  avait 
plus  quand  M»  Hatton  y  fut  nommé  curé  et  que  c'est  à  lui 
que  la  paroisse  en  dut  le  rétablissement.  Sur  sa  requête, 


—  103  — 

l'évêque  du  Mans  supprime  la  confraii'ic  du  Saint-Sacrement 
et  en  applique  une  partie  des  revenus  à  la  fondation  d'une 
école  de  charité  pour  l'instruction  et  l'éducation  des  jeunes 
filles  de  Teille.  M.  Hatton  y  ajoute  deux  journaux  de  terre  et 
un  ancien  presbytère,  afin  de  procurer  une  honnête  subsis- 
tance à  la  maîtresse  d'école,  laquelle  ne  devra  jamais  être 
une  femme  mariée,  mais  une  fille  ou  veuve,  ou  personne  de 
communauté,  choisie  et  nommée  par  le  curé  de  Teille  seul, 
par  l'évêque  ou  les  grands  vicaires.  «  La  maîtresse  d'école 
»  ou  les  sœurs  de  communauté  devront  enseigner  gratuite- 
»  ment  aux  pauvres  et  autres  petites  filles  à  lire  et  à  écrire 
»  de  7  à  10  heures  du  matin  et  de  1  à  4  le  soir,  conduire 
»  tous  les  jours  les  enfants  à  la  messe,  leur  faire  réciter  les 
»  prières,  leur  enseigner  le  catéchisme.  Elles  auront  un 
»  jour  de  congé  par  semaine,  le  mercredi,  et  un  mois  aux 
»  vacances  pendant  la  récolte.  Elles  seront  de  bonne  vie  et 
»  mœurs  et  de  saine  doctrine  et  se  garderont  bien  de  s'ingé- 
»  rer  dans  les  affaires  de  la  paroisse.  Le  curé  aura  le  droit 
))  d'inspection  sur  la  dite  école  et  veillera  à  ce  qu'elle  soit 
»  bien  tenue  ». 

Pour  procurer  aux  futures  maîtresses  d'école  un  local 
convenable,  M''  Hatton  fit  édifier,  dans  le  champ  du  Pressoir, 
près  du  bourg,  la  maison  où  est  installée  aujourd'hui  l'école 
laïque,  et  dont  un  grand  nombre  d'habitants  se  rappellent 
l'aspect,  avant  les  modifications  exécutées  en  1853.  Cette 
construction  se  fit  aux  frais  du  curé  et  avec  des  matériaux 
provenant  en  partie  du  Petit-Plessis  :  C'est  du  moins  ce  qui 
semble  résulter  d'une  décision  prise  le  24  juin  1774  par  le 
général  des  habitants  de  la  paroisse.  «  Jacques  Blot,  procu- 
»  reur  syndic ,  remontre  aux  habitants  que  la  principale 
»  maison  du  Petit-Piessis,  vulgairement  LécoUe  est  prête  à 
»  tomber,  pourquoy  il  serait  nécessaire  d'en  faire  la  démo- 
»  lition  pour  en  éviter  la  perte  ».  La  question  ayant  été 
examinée,    on   convient   de   démolir   cette   maison  et  d'en 


10  i 


employer  les  matériaux  à  «  la  construction  d'une  maison 
»  d'écolle  pour  les  sœurs  dudit  Teille  ». 

Une  fois  la  maison  construite,  M^  Hatton  appela  pour 
desservir  l'école  qu'il  venait  de  fonder  deux  sœurs  de  La 
Ghapelle-au-Riboul.  La  supérieure  s'appelait  Marie  Robert 
et  sa  compagne  Marie  David.  Elles  durent  commencer  à 
enseigner  à  Teille  vers  1775  ou  1776.  Sœur  Marie  Robert 
figure  dans  un  acte  de  pension  du  4  avril  1777.  Dans  un 
autre  acte  du  11  avril  1779,  elle  consent  à  recevoir,  comme 
interne  à  son  école,  la  mineure  Marie  Maufay  et  sa  sœur,  à 
«  leur  montrer  et  enseigner  à  lire,  écrire,  l'arithmétique,  à 
»  coudre  en  linge,  à  filer  de  l'étain,  à  marquer,  et  à  prier 
»  Dieu  trois  fois  le  jour  ». 

Les  habitants  de  Teille  sont  appelés  le  27  janvier  1779  à 
donner  leur  avis  au  sujet  de  la  Confrairie  du  Saint-Sacre- 
ment. D'après  une  ordonnance  de  l'évèque  du  Mans  «  les 
»  deniers  provenant  de  la  Confrairie  doivent  être  employés 
»  pour  faire  des  remèdes  au  profit  des  pauvres  de  la  paroisse, 
»  ou  pour  l'école  des  garçons,  ou  à  d'autres  usages  que  le 
»  curé  ou  les  paroissiens  jugeront  le  plus  convenable.  Les 
»  sœurs  de  Charité  résidant  en  la  paroisse  jouiront  des  dits 
»  fonds  de  la  confrairie  incontinent  après  la  troisième  publi- 
»  cation  de  l'ordonnance  sous  la  réserve  de  faire  un  service 
»  le  lendemain  de  l'Octave  du  Saint-Sacrement.  L'autre  part 
»  du  bien  qui  composait  l'ancienne  Confrairie  doit  être 
»  attribuée  à  l'école  des  tilles  pour,  par  les  maîtresses 
»  d'école  en  jouir  ainsi  qu'elles  le  décideront  ».  Cette  déci- 
sion fut  approuvée  par  l'assemblée  paroissiale.  Le  28  février 
de  la  même  année  les  sœurs  Robert  et  David,  louent  à 
divers  particuliers  les  biens  de  l'ancienne  prestimonie  qui 
leur  ont  été  accordés  par  l'évèque  du  Mans.  Le  revenu  de 
ces  biens  formant  une  rente  de  93  livres. 

Dans  son  testament  olographe  du  16  juillet  1782 ,  M" 
Hatton  donne  à  la  parois-e  de  Teille  «  la  maison  où  logent 
»  les  sœurs  et  le^  terres  qu'il  y  a  mises  pour  l'école  des 


—  105  — 

»  filles,  ou  si  ses  héritiers  veulent  rentrer  dans  ces  fonds, 
»  ils  donneront  à  la  place  cinq  mille  livres.  Il  veut  de  plus, 
»  sans  rien  changer  aux  dispositions  ci -dessus  que  les 
»  meubles  qu'il  a  donnés  à  l'école  des  filles  suivent  le  sort 
»  de  cette  maison  et  les  fonds  dont  jouissent  les  sœurs  et 
»  qu'il  a  donnés  poui  cette  école  ». 

Les  sœurs  de  La  Chapelle-au-Riboul  durent  quitter  Teille 
aux  vacances  de  1785.  Il  résulte  en  effet  d'un  acte  du  4  juillet 
de  cette  année-là  «  que  Marie  Robert'  et  Marie  David,  sœurs 
»  d'écolle  de  charité  de  Teille,  étant  sur  le  point  de  sortir 
»  de  la  paroisse,  vendent  quantité  de  meubles  et  effets  de 
»  transport  difficile  ».  L'adjudication  se  monte  à  55  livres. 

Le  curé  de  Teille  choisit  pour  les  remplacer  une  maîtresse 
laïque,  originaire  de  Fresnay.  Elle  s'appelait /Inné  Chesneau. 
Il  modifia  aussi  ^ en  1786,  son  testament  par  un  codicille 
dont  voici  la  teneur  :  «  Au  cas  qu'on  désunisse  les  biens  de 
»  la  Confrairie  de  l'établissement  de  l'école  des  pauvres 
»  tilles,  ou  qu'ils  viennent  à  se  détruire,  soit  que  mes  héri- 
»  tiers  y  rentrent  ou  de  quelque  manière  que  ce  soit,  Anne 
»  Chesneau,  fille  que  je  nomme  pour  tenir  cette  école  con- 
»  fermement  au  droit  de  nomination  que  j'en  ai  et  que  je 
»  me  suis  réservé,  jouira  sa  vie  durant  de  la  maison  par  moi 
»  bâtie,  des  meubles  qui  y  sont  et  de  toutes  les  terres  que 
»  j'ai  achetées  pour  cette  école  et  dont  ont  jouit  ses  devan- 
»  cières  ou  des  revenus  que  l'argent  qui  reviendrait  de  tous 
»  ces  objets,  produirait,  s'ils  étaient  vendus,  et  ne  sera  tenue 
»  que  de  faire  l'école  aux  pauvres  filles  de  la  paroisse.  Si  la 
»  maison  et  les  terres  par  moi  bâtie  et  achetées  venaient 
»  dans  la  suite  à  être  employée  à  tout  autre  usage,  qu'à 
»  l'école  des  pauvres  filles,  le  tout  retourne  au  profit  des 
»  hôpitaux  de  Beaumont  et  de  Ballon  ou  à  leur  défaut  à  mes 
»  héritiers  ».. 

Dans  leur  réponse  à   la  Commi.ssion    Intermédiaire,   les 
habitants  de  Teille  déclarent:   «  Qu'il  n'y  a  dans  leur  pa- 


106 


»  roisse,  aucun  hospice,  aucun  hôpital,  ni  collège,  ni  maître 
»  d'école.  Il  y  a  seulement  une  maîtresse  d'école  ou  sœur 
»  pour  l'instruction  des  enfants,  ne  soignant  que  très  peu 
»  les  malades.  Avant  qu'elle  fut  pourvue  de  cet  établisse- 
»  ment  deux  sœurs  de  l'institution  de  La  Chapelle-au- 
»  Riboul  en  jouissaient,  lesquelles  outre  l'instruction  qu'elles 
»  donnaient  aux  enfants,  soignaient  beaucoup  de  malades, 
»  et  dont  on  retirait  un  grand  profit  et  un  bien  prodigieux. 
»  Mais  comme  le  fonds  où  elles  faisaientleur  habitation  avait 
»  été  donné  par  le  défunt  curé  de  la  paroisse,  il  les  a  fait 
»  sortir.  La  nature  de  l'établissement  et  principalement  pour 
»  instruire  les  enfants,  ce  n'est  autre  chose  qu'une  réunion 
»  faite  par  Mgr  l'Evèque  du  Mans,  il  y  a  dix  ans,  des  biens 
»  d'une  ancienne  confrairie  du  Saint-Sacrement  ». 


ROBERT. 

(A  suivre.) 


CHRONIQUE 


Depuis  la  publication  de  la  dernière  livraison,  le  Conseil 
de  la  Société  a  admis  : 

Comme  membres  titulaires  : 

MM.  De   BEAU  MONT   (le   comte  Charles),  au  château  de 
Chatigny,  par  Fondettes  (Indre-et-Loire). 
De  VEZINS  (le  marquis  Joseph),  au  château  de  Mali- 
corne  (Sarthe),  et  102,  rue  de  Grenelle,  à  Paris. 

Comme  membres  associés  : 

MM.  LEMERCIEK    (l'abbé),    curé  de    Beaumont-Pied -de- 
Bœuf,  par  Chàteau-du-Loir  (Sarthe). 
TISON  (Henri),  licencié  en  droit,  à  Savigné-l'Évèque 
(Sarthe). 


Madame  Perron 


Si  la  Société  historique  et  archéologique  du  Maine  a  le 
précieux  honneur  de  compter  parmi  ses  membres  plusieurs 
femmes  d'intelligence  d'élite,  elle  éprouve  aussi  un  deuil 
particulièrement  cruel  quand  la  mort  vient  rayer  sur  la  liste 
de  nos  contrères  un  de  ces  noms  qui  nous  sont  chers. 

Aussi,  grands  ont  été  nos  regrets  de  perdre  M'»«  Perron 
qui  nous  appartenait  depuis  nombre  d'années. 


—  108  — 

Fille  d'un  des  héros  des  guerres  épiques  du  premier 
Empire,  le  maréchal  Oudinot,  duc  de  Reggio,  elle  joignait 
à  l'éclat  de  cette  origine  les  grâces  de  son  intelligence  déli- 
cate et  la  distinction  de  ses  manières  charmantes.  Ses  vertus 
et  l'élévation  de  ses  sentiments  la  rendaient  femme  supé- 
rieure, avec  l'art  incomparable  de  faire  le  bien ,  et  par 
l'emploi  généreux  des  dons  de  la  fortune  et  par  la  séduction 
de  ses  exemples. 

Fixée  au  château  de  Malicorne,  elle  avait  bien  voulu  ne 
pas  rester  étrangère  à  l'histoire  de  la  province  du  Maine,  et 
s'intéresser  à  nos  études  et  h  nos  travaux  :  aussi  sa  sympa- 
thie et  ses  encouragements  n'ont  jamais  fait  défaut  à  notre 
Société  :  la  culture  de  l'esprit  était  chez  elle  une  tradition 
de  famille,  et  elle  était  à  cet  égard,  comme  à  tous  autres,  la 
digne  fille  de  la  maréchale  Oudinot,  duchesse  de  Reggio, 
née  de  Goucy,  dame  d'honneur  de  M'""  la  duchesse  de  Rerry, 
et  dont  les  mémoires  sur  la  vie  du  maréchal  ont  été 
accueillis  du  public  avec  la  plus  grande  et  légitime  faveur. 
La  conversation  et  les  lettres  de  M»'"  Perron  avaient  gardé, 
d'une  époque  déjà  loin  de  nous  et  digne  de  nos  regrets,  la 
plus  attrayante  distinction  dans  le  langage  et  dans  la  corres- 
pondance. 

Ceux  qui  avaient  l'honneur  de  la  connaître,  qui  avaient 
pour  elle  le  plus  respectueux  attachement  et  auxquels  sa 
mort  laisse  une  peine  profonde,  peuvent  toutefois  se  dire 
qu'en  la  perdant  toute  entière,  ils  n'ont  cependant  perdu 
que  la  moitié  d'elle-même  ;  et  j'espère  ne  pas  manquer  à  la 
discrétion  due  à  la  douleur  en  portant  ainsi  ma  pensée  sur 
M™«  la  marquise  de  Vesins,  sa  sœur,  qui  était  une  autre 
elle-même,  qui  lui  survit,  comme  elle  survit  à  tous  ceux  de 
ses  plus  proches  que  Dieu  a  ravis  autour  d'elle. 

Si  M'""  Perron  n'avait  pas  d'enfants,  du  moins  un  des  fils 
de  sa  sœur,  le  comte  Charles  de  Vesins,  était  devenu  comme 
son  fils  adoptif,  et  avait  allumé  la  flamme  de  son  foyer,  si 
souvent  visité  par  la  mort. 


109 


Il  était  aussi  des  nôtres,  membre  de  notre  Société  histo- 
rique et  archéologique  du  Maine;  et  en  évoquant  aujourd'hui 
ce  souvenir  d'outre-tombe,  je  salue  la  venue  parmi  nous  de 
son  fils  le  marquis  de  Vesins  qui,  héritier  des  traditions 
d'une  race  de  vieille  chevalerie,  veut  bien  nous  permettre, 
pour  continuer  le  passé,  d'mscrire  son  nom  au  nombre  de 
nos  confrères. 

Comte  de  BASTARD. 


Une  acquisition  récente  permet  en  ce  moment  à  notre 
confrère  M.  Adolphe  Singher  de  commencer  le  dégagement 
de  sa  Maison  dite  de  la  Reine  Bérengère,  siégé  de  notre 
Société,  du  côté  de  l'ancienne  Cour  Pôté.  Sur  l'emplace- 
ment des  constructions  démolies  on  prépare  la  création  d'un 
jardin  qui  communiquera  directement  avec  le  cloître  et  re- 
cevra les  morceaux  de  sculpture  ou  d'architecture  trop 
importants  pour  être  exposés  dans  les  appartements 
intérieurs. 


Dans  son  numéro  du  l"'"  juin  dernier,  la  Revue  critique 
d'histoire  et  de  littérature  que  dirige  M.  A.  Chuquet,  l'émi- 
nent  historien  des  guerres  de  la  Révolution,  consacre,  sous 
la  signature  de  M.  Jules  Combarieu,  un  long  article  à  une 
intéressante  découverte  faite  récemment  par  un  bénédictin 
de  Solesmes,  le  R.  P.  dom  Mocquereau,  et  exposée  dans  le 
tome  IV  de  la  Paléographie  musicale  qui  vient  de  paraître. 

«  On  sait,  dit  M.  Combarieu,  les  travaux  qui  ont  déjà  été 
consacrés,  en  particulier  par  M.  L.  Havet,  à  l'étude  du 
cursus,  c'est-à-dire  au  rythme  des  fins  de  phrases  chez  les 
prosateurs  anciens,  soit  pour  la  reconstitution  de  certains 
textes,  soit  pour  la  détermination  de  leur  origine  et  de   leur 


110 


authenticité.  Au  cours  de  ces  recherches  s'est  posé  un 
nouveau  problème  :  dans  le  plain-chant,  qui  est  la  prose  de 
la  musique,  y  a-t-il  aussi  un  cursus?  En  1881,  M.  Noël 
Valois  porta  de  ce  côté  son  attention  ;  sa  curiosité  avait  été 
éveillée  par  l'expression  «  styius  gregorianus  »  employée 
comme  synonyme  de  «  prose  rythmée  »  dans  la  Poëtria  de 
Jean  l'Anglois.  Mais  l'auteur  de  ÏÉtude  sur  le  njUinie  des 
huiles  pontificales  avait  bientôt  abandonné  son  hypothèse  ; 
et  depuis  cette  tentative  avortée,  la  question  du  cursus 
musical  était  un  locus  desperatus  de  la  philologie. 

«  Avec  une  pénétration  qui  lui  fait  grand  honneur,  dom 
Mocquereau  a  repris  le  problème  ;  il  a  montré  l'erreur  de 
méthode  qui  avait   provoqué  l'échec  de  son  devancier,  et  il 

a  tourné  l'obstacle en  distinguaut  deux  choses  dont  la 

confusion  avait  égaré  M.  Noël  Valois  :  la  question  d'origine 
ou  de  structure  d'une  mélodie,  et  la  question  d'adaptation 
des  divers  textes  psalmodiques  à  cette  mélodie 

((  Une  fois  engagé  dans  la  bonne  voie,  dom  Mocquereau  a 
poussé  ses  investigations  aussi  loin  que  possible.  Voici  le 
curieux  problème  par  l'examen  duquel  il  a  conclu.  On  sait 
qu'il  y  a  eu  deux  espèces  de  cursus  littéraires  :  l'un  classi- 
que et  métrique,  fondé  sur  la  quantité,  l'autre  plus  moderne 
et  rythmique,  fondé  sur  l'accent.  Le  cursus  métrique  a-t-il 
exercé,  lui  aussi,  quelque  influence  sur  la  formation  des 
mélodies  ?  La  question  a  évidemment  une  grande  portée  ; 
car,  si  on  pouvait  y  répondre  par  l'affirmative,  il  faudrait 
faire  remonter  la  composition  des  pièces  musicales  jusqu'aux 
siècles  reculés  où  florissait  le  cursus  métrique.  Après  avoir 
examiné  les  cadences  VExsuUet  et  des  préfaces  actuellement 
en  usage  au  mi.ssel  romain,  dom  Mocquereau  se  déclare 
((  porté  à  croire,  sans  cependant  l'affirmer  absolument  »  que 
ces  cadences  sont  dues  à  l'influence  d'un  cursus  métrique. 

((  Dans  cette  thèse,  tout  est  solide,  lumineux,  et  donne 
beaucoup  à  penser.  Une  telle  démonstration  a  des  consé- 
quences d'un  haut  intérêt,  dont  la  première  concerne  l'au- 


m 


thenticité  des  mélodies  grégoriennes,  niée  par  M.  Gervaërt 
et  désormais  hors  de  contestation.  Lorsque  les  Bénédictins 
ont  commencé  à  reconstituer  l'œuvre  musicale  de  Sainl- 
Grégoire,  on  leur  a  dit  :  les  manuscrits  sur  lesquels  vous 
vous  appuyez  ne  remontent  pas  au-delà  du  IX^  siècle  : 
comment  prouver  que  vos  mélodies  sont  une  œuvre  de  la 
fin  du  IX"  siècle?  A  quoi  on  peut  répondre  aujourd'hui  par 
le  raisonnement  suivant  :  Le  cursus  du  plain-chant  a  été 
évidemment  emprunté  à  la  langue  latine,  oi^i  le  planim  était 
fort  en  honneur  (on  le  trouve  à  toutes  les  pages  et  à  toutes 
les  lignes  des  divers  sacramentaires,  dans  la  poésie  rythmi- 
que comme  dans  la  versificalion  classique  des  anciens,  oîi 
il  constituait  la  finale  de  l'hexamètre  dactylique).  Or,  le 
cursus  iUtéraire  a  cessé  d'être  employé  par  les  écrivains  à 
partir  du  VII*^  siècle:  c'est  la  conclusion  à  laquelle  sont 
arrivés,  après  une  sérieuse  enquête,  MM.  W.  Meyer,  Noël 
Valois,  l'abbé  Couture.  On  doit  donc  reconnaître  que  les 
cadences  musicales  sont  contemporaines  du  modèle  qui  les 

a  fixées,  c'est-à-dire  antérieures  au  Y 11'^  siècle » 

Nous  sommes  heureux  de  joindre  nos  félicitations  à  celles 
que  le  R.  P.  dom  Mocquereau  reçoit  de  toutes  parts  pour 
«  cette  belle  découverte  qui  inaugure  une  science  nouvelle, 
la  philologie  musicale  »,  et  qui  fait  honneur  à  notre  pays  du 
Maine  en  même  temps  qu'à  l'érudition  bénédictine.       R.  T. 


Comme  complément  aux  détails  donnés  par  M.  Salomon 
Reinach  sur  la  Tète  antique  de  la  collection  Singher,  dans 
l'intéressant  article  que  nous  reproduisions  récemment,  notre 
collègue  M.  Jules  Chappée  nous  informe  qu'il  avait  acheté 
lui-même  ce  marbre,  en  1888,  à  Rome,  d'un  marchand 
d'antiquités  qui  n'avait  pu  lui  donner  aucune  indication  pré- 
cise. Tous  les  amateurs  auxquels  M.  Chappée  avait  eu  occa- 
sion   de    montrer    son    acquisition    avant    de    la    céder   à 


-   112  — 

M.  Singher,  «  avaient  été  d'avis  que  c'était  un  travail  romain, 
»  h  la  môme  échelle  que  certaines  sculptures  du  Parthénon  », 
mais  rien  n'autorise  à  présumer  qu'il  en  provient. 


La  l/iographie  de  notre  regretté  président  le  R.  P.  dom 
Piolin,  publiée  il  y  a  quelques  mois  par  notre  excellent  ami, 
M.  A.  Celier,  vient  d'atteindre  sa  seconde  édition  (Laval, 
Chailland  ;  Paris,  Bloud  et  Barrai,  un  vol.  in- 16,  de  192  p.) 
Cette  nouvelle  édition  a  reçu  quelques  retouches  et  quelques 
développements  qui  en  augmentent  le  prix.  Sous  un  format 
plus  commode,  elle  .se  répandra  auprès  d'un  plus  grand 
nombre  de  lecteurs  et  fera  connaître  encore  davantage  la 
vie  du  savant  et  modeste  religieux  dont  le  souvenir  demeure 
toujours  vivant  dans  le  Maine.  Dès  mainteliant  nous  tenons 
à  féliciter  l'auteur,  au  nom  de  tous  nos  collègues,  du  succès 
si  bien  mérité  que  consacre  cette  rapide  réimpression,  lait 
très  rare  pour  les  travaux  d'hi.stoire  locale.  '   R.  T, 


Bien  que  le  sujet  ne  rentre  pas  directement  dans  le  cadre 
ordinaire  des  travaux  de  cette  Revue,  nous  nous  empressons 
de  signaler  ici  l'important  ouvrage  que  vient  de  publier 
M.  Roger  Graffin,  avocat,  docteur  en  droit  et  membre  de 
notre  Société  :  Le  domaine  privé  de  la  Commune  (Paris, 
Larose,  1896,  in-8).  En  outre  d'une  étude  très  complète  et 
d'une  utilité  très  pratique  sur  la  condition  juridique  des 
biens  de  la  Commune ,  ce  livre  nous  apporte  ,  dans  une 
longue  introduction  historique,  des  détails  précis  et  fort  ins- 
tructifs sur  l'origine  et  l'histoire  des  biens  communaux  depuis 
l'époque  romaine  jusqu'à  la  Révolution  :  il  présente  par  suite 
un  intérêt  tout  particulier  pour  tous  ceux  qui  s'occupent  de 
monographies  communales,  et  il  peut  leur  servir  de  guide 
dans  les  multiples  et  difficiles  questions  .soulevées  par  l'étude 
de  la  propriété  territoriale.  R.  T. 


CONFRÉRIE 


DES 


PRÊTRES  DU  DOYENNÉ  DE  BEAUMONT 

ÉRIGÉE  EN  l'Église  paroissiale  de  vivoix 
SOUS  LE  PATRONAGE  DE  LA  SAINTE  VIERGE 


La  Confrérie  des  prêtres  du  doyenné  de  Beaumont,  érigée 
en  l'église  paroissiale  de  Vivoin,  est  une  des  plus  anciennes 
associations  pieuses  du  diocèse  du  Mans.  Nous  avons  voulu 
connaître  son  histoire  et  nous  rendre  compte  de  son 
fonctionnement.  A  l'aide  des  nombreux  documents,  qu'a  mis 
à  notre  disposition  ^I.  l'abbé  Pioget,  curé  de  Vivoin,  il 
nous  a  été  possible  de  la  suivre  pas  à  pas  pendant  le 
cours  de  cinq  siècles,  de  vivre  avec  ses  membres  et  de  les 
voir  agir,  d'assister  à  leurs  réunions  et  de  prendre  part  à 
leurs  fêtes.  C'est  le  résultat  de  nos  recherches  que  nous 
présentons  aujourd'hui  au  lecteur;  nous  essaierons  démettre 
en  œuvre  devant  lui  les  matériaux  que  nous  avons  amassés, 
trop  heureux  si  nous  parvenions  à  lui  faire  partager  l'heu- 
reuse impression  que  nous  avons  ressentie  en  soulevant  un 
coin  de  ce  voile  qui  cache  à  nos  yeux  le  passé.  Faire 
connaître  et  apprécier  la  vénérable  Confrérie  de  Vivoin  tel  est 
le  but  de  ce  travail,  «  entrepris  en  Thonnour  et  révérence 
de  la  benoiste  Vierge  Marie.  » 

XL      8 


—  114 


I.  —  FONDATION  DE  LA  CONFRERIE.  — CONFRERES.  —  CONDI- 
TIONS d'admission.  —  NOMBRE  DES  CONFRÈRES.  —  LEURS 
CHARGES.  —  PRIVILÈGES  SPIRITUELS. 

Nous  ne  saurions  indiquer  exactement  quand  fut  fondée 
la  Confrérie  de  Vivoin  (1).  Elle  existait  déjà  depuis  un  temps 
assez  long  en  1306,  lorsqu'en  furent  rédigés  les  premiers 
statuts.  Ils  portent  en  effet  une  peine  contre  les  frères  «  qui 
par  longtemps  sont  restés  défaillants  »  aux  assemblées 
générales  (2). 

Le  titre  sous  lequel  est  désignée  cette  association  nous 
porte  à  croire  qu'elle  fut  instituée  exclusivement  en  faveur 
des  prêtres  du  doyenné,  cependant,  dès  l'année  1306,  elle 
était  ouverte  à  tous  et  comptait  parmi  ses  membres  d'autres 
ecclésiastiques  ainsi  que  des  laïcs  de  l'un  et  l'autre  sexe  (3). 
Tout  chrétien  «  de  bonne  vie  et  mœurs  »,  à  quelle  classe  de 
la  société  qu'il  appartint,  pouvait  alors  en  faire  partie.  Il 
devait  pour  sa  réception  verser  une  somme,  dont  la  quotité, 
variable  suivant  sa  condition,  était  fixée  par  les  règlements. 
Les  curés  du  doyenné  imposés  primitivement  à  cinq  sols  (4), 
payaient  en  1581  la  même  cotioation  que  les  autres 
prêtres  (5).  Ceux-ci  ne  sont  pas,  dans  les  premiers  statuts, 
distingués  des  laïcs,  comme  ces  derniers  ils  sont  tenus 
d'assurer  à  la  Confrérie  un  revenu  annuel  de  cinq  sols  ou 

(1)  Nous  ne  croyons  pas  soutenable  l'opinion  qui  fait  remonter  la  confrérie 
de  Vivoin  au  IX^  siècle  et  lui  donne  saint  Aldric  comme  fondateur;  elle  ne 
s'appuie  en  effet  sur  aucun  document. 

(2)  Statuts  de  1306,  art.  15.  —  Nous  trouvons  dans  le  cartulaire  du 
prieuré  la  mention  d'une  «  frairie  »  des  douze  de  Beaumont  (confraternia 
duodenœ  de  BellomonteJ,  dont  les  biens  furent  unis  en  1247  à  ceux  de  la 
Maison-Dieu  de  Vivoin.  11  ne  nous  parait  pas  impossible  que  sous  ce  titre 
soit  désignée  l'association  des  prêtres  du  doyenné.  (Cart.  de  Vivoin, 
f°  184.) 

(3)  Stat.  de  1306,  passim. 

(4)  Idem,  art.  le^ 

(5)  Stat.  de  1581. 


—  115  — 

de  quatre  boisseaux  de  froment  (l),  ce  n'est  que  plus  tard 
qu'ils  furent  reçus  moyennant  un  droit  d'entrée  de  soixante 
sols  et  l'engagement  d'acquitter  un  nombre  de  services  dont 
les  honoraires  se  seraient  élevés  à  quarante  sols  (2). 

Il  était  permis  aux  laïcs  de  se  libérer  immédiatement  de 
la  rente  qu'ils  devaient  servir,  en  effectuant  un  versement 
de  cinq  livres.  Cette  pratique  leur  fut  d'ailleurs  imposée  à 
tous  par  une  délibération  du  chapitre  général  de  1581  (3). 
Quelquefois  une  partie  de  la  somme  était  remise  au  confrère 
qui  en  raison  de  sa  situation  sociale  pouvait  être  appelé  à 
rendre  des  services  à  la  société.  C'est  ainsi  qu'en  1517  on 
ne  demanda  de  Georges  Daube  que  quatre  livres  «  oultre 
les  services  qu'il  promit  faire  en  son  estât  de  sergeant  et  de 
notaire  »  (4).  Il  y  eut  aussi,  comme  nous  le  verrons  dans  la 
suite  des  «  entrants  »,  qui  pour  leur  réception,  s'engagèrent 
à  prendre  à  leurs  frais  le  dîner  que  l'on  avait  coutume 
d'offrir  aux  frères  et  sœurs  le  jour  de  la  tète  patronale. 

Lorsque  le  postulant  avait  passé  l'âge  déterminé  par  les 
statuts,  il  payait  pour  son  entrée  le  double  de  la  cotisation 
de  ceux  de  sa  condition.  Au  XYII^  siècle  la  limite  d'âge 
était  de  quarante-cinq  ans  ;  Marguerite  Belot,  veuve  Jehan 
Royer,  versa  en  conséquence  l'année  1681  «  dix  livres  à 
cause  quelle  était  suraagée  de  quarante-cinq  ans  »  (5).  Au 
siècle  suivant  on  recevait  les  confrères  jusqu'à  cinquante 
ans.  Les  membres  du  chapitre,  tenu  le  13  septembre  1751 , 
ayant  eu  à  examiner  la  demande  d'admission  qu'adressaient 

(1)  Stat.  de  1306,  art.  1". 

(-2)  Michel  Bruyère,  prêtre,  qui  fut  reçu  en  1581,  est  le  premier  auquel 
nous  voyons  imposer  cette  condition.  Histoire  de  la  Confrérie  (ras.  aux 
archives  de  Yivoin),  chap.  I,  art.  i<"',  (»  11. 

(3)  Stat.  de  1581. 

(4)  «  Georges  Daube  pour  avoir  esté  receu  confraire  en  la  dicte  confrarie 
en  l'an  de  ce  compte  la  somme  de  quatre  livres  tournois  oultre  les  services 
qu'il  a  promist  faire  en  son  estai  de  sergeant  et  notaire.  »  Comptes  de 
iôil  à  iô2i,  f°  24. 

(5)  Hist.  de  la  confrérie,  chap.  1,  art.  1",  f  12. 


IK) 


certaines  personnes  qui  avaient  dépassé  cet  âge,  décidèrent 
de  s'en  tenir  à  l'ancien  usage,  afin  de  ne  pas  multiplier  le 
nombre  des  services  que  chaque  confrère  faisait  célébrer 
pour  les  trépassés.  Ils  convinrent  cependant  que  l'on  pour- 
rait recevoir  les  postulants  ayant  plus  de  la  cinquantaine, 
s'ils  s'engageaient  à  ne  jamais  réclamer  les  cinq  sols  donnés 
au  jour  de  la  fête  patronale  et  à  faire  dire  autant  de  messes 
qu'il  y  avait  eu  de  décès  depuis  leur  cinquantième  année. 
Afin  de  pouvoir  contrôler  leur  âge,  on  enjoignait  aux  nou- 
veaux confrères  d'apporter  avant  leur  réception  leur  extrait 
de  baptême  (1).  La  limite  d'âge  fut  ramenée  à  quarante-cinq 
ans  à'  la  fin  du  XVIIP  siècle  (2).  Les  prêtres  en  faveur 
desquels  avait  été  spécialement  érigée  l'association  y  étaient 
primitivement  admis  à  tout  âge,  les  statuts  de  1787  sont  les 
premiers  qui  les  obligent  à  verser  six  livres  et  à  dire  huit 
messes  après  quarante-cinq  ans  (3). 

Les  réguliers  pouvaient  eux-mêmes  faire  partie  de  la 
Confrérie  à  la  condition  de  payer  cent  sols  à  la  société  et 
dix  sols  au  procureur  et  de  se  pourvoir  «  du  congé  de  leur 
prélat  pour  faire  les  services  et  constitution  »  (4). 

Le  nombre  des  confrères  a  varié  suivant  le  temps.  Ils 
assistèrent  cent  soixante-seize  à  la  fête  patronale  de  1540  (5), 
en  1693  ils  étaient  deux  cent  quatorze  ainsi  répartis  :  qua- 

(1)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Délibération  du  13  sept. 
1751. 

(2)  Slat.  de  1786,  chap.  II,  art.  1". 

(3)  Idem,  art.  3. 

(4)  Hist.  de  la  confrérie,  cliap.  I,  art  1",  ^  Vl.  «  Le  lundy  13<^  de  7  bre 
1455  fut  ordonné  que  houme  religieux  ne  sera  receu  frère,  sinon  qu'il  poie 
premièrement  cent  sols  tournois  et  dix  sols  pour  les  procureurs,  avec 
congé  de  son  prélat  de  fère  les  services  et  constitutions  de  point  en  point. 
Reg.  Viol.,  p.  20iJ.  »  —  Stal.  règlements  et  conslitxitioiis  de  la  confrairie 
de  Vivoin,  P  10. 

{h)  «  En  l'an  v^  quarante  le  lundi  d'après  la  Notre-Dame  angevine 

auquel  jour  comparurent  aud.  service  en  l'église  de  Vivoing  le  nombre  de 
huyt  vingts  seze  frères.  »  Comptes  rendus  de  1537  à  i543,  f»  137. 


—  117  - 

ranle-six  prêtres,  soixante-huit  frères  et  cent  sœurs  (1), 
L'association  qui,  l'année  1055,  comptait  encore  soixante- 
neuf  prêtres,  cent  trois  frères  et  cent  soixante-huit  sœurs  (2), 
n'avait  plus  en  1756  que  cinquante  prêtres  et  soixante 
laïcs  (3). 

La  réception  des  nouveaux  membres  se  faisait  le  Jour  de 
l'assemblée  générale.  Le  procureur  donnait  lecture  des 
statuts  aux  postulants,  après  quoi  ceux-ci  devaient  promettre 
«  par  foy  et  jurer  sur  les  saincts  évangiles  les  tenir  de  point 
en  point  et  d'article  en  article  sans  en  aller  en  contre  »  (4). 
Le  serment  était  ainsi  conçu  :  Je  promets  et  jure  garder 
les  statuts  et  ordonnances  d'icelle  confrairie,  qui  m'ont  esté 
données  a  entendre  de  mots  après  mots.  Cette  formule  sem- 
ble avoir  été  en  usage  pour  tous  indistinctement  jusqu'en 
l'année  158'i,  à  partir  de  laquelle  les  prêtres  juraient  dans  la 
forme  suivante  :  je  jure  sur  mes  saincts  ordres  garder  et 
accomplir,  etc.  (5).  Au  XYIII^  siècle  le  serment  fut  aboli 
parcequ'il  y  avait  contradiction,  nous  disent  les  statuts  de 
1786,  à  exiger  d'une  personne  le  vœu  de  remplir  des  engage- 
ments auxquels  elle  pouvait  se  soustraire  sans  péché  ;  on 
demandait  alors  simplement  du  nouveau  confrère  la  pro- 
messe d'observer  les  constitutions  (0). 

Dès  qu'il  avait  prêté  le  serment,  le  postulant  était  reçu  au 
baiser  de  paix.  «  En  signe  de  bonne  foy  et  de  bonne  et  vraie 
fraternité  (il  devait)  beser  de  la  bouche  tous  les  autres  par 
avant  entré  en  la  dicte  frarie  (7)  ».  Le  nombre  des  frères 
ayant  augmenté  et  rendu  cette  pratique  longue  et  difficile, 
les  statuts  de  1581  ,  fixèrent  que  désormais  le  baiser  de 

(1)  Livre  d'acquit  des  services. 

(2)  Idem. 

(3)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Délibération  du  13  septembre 
1756. 

(4)  Stat.  de  1300,  art.  13. 

(5)  Histoire  de  la  conf.,  chap.  I,  art.  '2«. 

(6)  Stat.  de  1780,  chap.  II,  art.  1". 

(7)  Stat.  de  1300,  art.  13. 


—  118  — 

paix  serait  donné  au  procureur  seul,  représentant  toute  la 
Confrérie  :  «  Et  en  signe  de  veux  baiser  de  la  bouche  au 
procureur  qu'après  les  fera  enregistrer  et  écrire  au  livre  de 
la  réception  des  confrères  et  sœurs  »  (1). 

Une  fois  admis  dans  la  société  il  n'était  pas  permis  à  un 
membre  de  s'en  retirer  et  de  se  libérer  de  ses  engagements, 
s'il  n'en  avait  auparavant  obtenu  la  permission  du  chapitre 
général.  Pour  cela  il  devait  verser  vingt  sols  applicables  aux 
besoins  de  l'œuvre  (2)  ;  cependant  lorsque  son  extrême 
pauvreté  lui  rendait  trop  onéreuses  les  charges  qu'il  avait 
assumées  on  lui  faisait  grâce  de  cette  somme.  Ce  fut  le  cas 
d'une  sœur,  qui,  après  avoir  exposé  aux  confrères,  réunis 
le  15  mars  1523,  sa  misère  excessive,  reçut  d'eux  l'autorisa- 
tion de  se  retirer  sans  frais  de  la  Confrérie  (3). 

Les  noms  des  confrères  et  la  date  de  leur  réception  étaient 
inscrits  par  le  procureur  sur  des  registres  spéciaux,  que  l'on 
conservait  encore  à  Vivoin  à  la  fin  du  dernier  siècle.  Ces 
diptyques  aujourd'hui  perdus  fourniraient  de  précieux  ren- 
seignements sur  les  familles  nobles  du  pays  ;  nous  trouvons 
en  effet  dans  les  rares  documents  que  nous  avons  pu  consul- 
ter l'indication  de  puissants  personnages,  qui,  pendant  leur 
vie  firent  partie  de  la  Confrérie.  Ce  sont,  au  XIV«  siècle  : 
Marie  de  Boislandon  (4)  ;  Brisegaud  de  Rousay,  écuyer,  et 
Jehanne,  sa  femme  (5)  ;    Huet  de  Saint-Berthevin,  l'ainé, 


(l)Stat.  de  1581. 

(2)  Stat.  de  1306,  art.  11. 

(3)  Reg.  viol.,  ^  254. 

(4)  Pour  être  reçue  sœur  elle  donna  à  la  confrérie  quatre  sols  de  rente 
annuelle.  Acte  du  lundi  après  Sainte-Croix  1311. 

(5)  «  Brisegauld  de  Rousay,  escuyer,  pour  être  accueilli  luy  et  Johane  sa 
femme  et  Juliote  la  Bouesselle,  mère  de  lad.  Johane,  frères,  et  participans 
en  toutes  les  messes,  prières  et  ouraisons  et  aultres  bienfais,  qui  seront 
faiz  et  célébré  en  la  confrairie  des  prestres  du  doienné  de  Beaumont  foia- 
dée  en  l'esglise  de  N.  D.  de  Vivoin,  en  l'onour  et  révérence  de  la  benoiste 
vierge  »  lègue  quinze  sols  de  rente  annuelle  et  perpétuelle.  Acte  du  lundi 
après  l'amjevine  1374. 


—  119  — 

écLiyer,  et  Marguerite,  sa  femme  (1)  ;  Macé  du  Val,  écuyer, 
seigneur  de  Meurcé  (2)  ;  Philipot  Tragin,  écuyer,  seigneur 
de  Coulombiers  (3)  ;  Michel  de  Coursserant  (4)  ;  Jehan  de 
Mellays  de  Saint-Aubin-de-Locquenay  (5)  ;  Osanne  de  Par- 
thenay  (6)  ;  Jehan  de  Quinchamps  d'Assé-le-Riboul  (7)  ; 
Agnès  du  Pont,  femme  de  Jehan  de  Saint-Marceau  (8)  ; 
Jehan  le  Bâtard  des  Usages  (9),  et  Huete  des  Usages,  dame  de 
Dangeul  (10).  Au  XV<^  siècle  nous  voyons  figurer  parmi  les 
confrères  :  Raignauld  Tragin,  seigneur  de  Coulombiers  (il)  ; 
Jehan  de  Moire,  seigneur  de  Moire-la-Haute  en  la  paroisse 


(1)  Huet  de  Saint-Berthevin  et  Marguerite  sa  femme  pour  être  reçus 
confrères  firent  don  à  la  confrérie  le  25  octobre  1397  d'une  rente  de  quinze 
sols.  A  défaut  de  paiement  de  cette  rente  les  procureurs  de  la  «  frarie  aux 
prestres  de  Vivoing  »  poursuivirent  de  1400  à  1500  le  donateur  et  après 
lui  Huet  de  Fontenay  s^  de  Sougé,  qui  déclara  ne  pas  être  son  héritier. 
Rernembrances  des  comtes  du  Maine,  A.rcli.  Nat.  (note  communiquée  par 
Monsieur  le  vicomte  Menjot  d'Elbenne.) 

(2)  Macé  du  Val,  seigneur  de  Meurcé,  prieur  de  N.-D.  du  Val,  vendit  le 
lundi  après  la  Saint-Benoist  d'été  1377,  à  la  confrérie,  dont  il  était  membre, 
dix  livres  de  rente. 

(3)  Extrait  du  testament  de  Philipot  Tragin,  passé  devant  la  cour  du 
doyen  de  Beauniont  le  samedi  après  la  Nativité  N.-D.  i397  :  «Item  volo 
et  precipio  quod  fratres  et  sorores  confraternie  presbyterorum  decanatus 
de  Bellomonte,  fundate  in  ecclesia  béate  Marie  de  Vivonio,  intègre 
solvantur  super  omnes  res  meas  immobiles  de  sommma  trium  solidorum 
turonensium  annui  et  perpetui  redditus  quolibet  anno  in  futurum  in  festo 
nativitatis  béate  Marie  viryinis  per  manus  heredum  meorum,  usque  dicti 
heredes  traddant  situatum  bonum  et  corapetentem  in  feodo  meo,  vel  quod 
ipsi  heredes  solvant  sommam  sexaginta  solidorum  turonensium  cum 
arreragiis  debitis,  que  somma  trium  solidoiurn  redditus  reddere  debui 
dicte  confraternie,  ut  essem  fratrem  dicte  confraternie  et  omnem  heredi- 
tatem  meam  et  heredes  meos  de  presenti  onero  ».  En  1405  la  rente  de 
trois  sols  était  servie  par  Rainaud  Tiagin,  fils  du  donateur. 

(4)  Cf.  Charte  de  fondation  des  chapelles. 

(5)  Idem. 

(6)  Idem. 

(7)  Idem. 

(8)  Idem. 

(9)  Idem. 

(10)  Idem. 

(11)  Idem. 


—  l'20  — 

de  Placé  (1),  et  Jehanne  de  la  Fosse,  veuve  de  Jehan  de 
Vernie,  dame  de  Grottay  (2).  Au  XVI<'  siècle  les  confrères 
nobles  étaient  :  François  de  Mesenge,  chevalier,  seigneur  de 
la  Bussonnière  (3)  ;  Jehan  de  Neuvy  (4)  ;  Marie  de  Baudet  (5)  ; 
Benée  Affaggart  (6)  ;  Baouline  de  Vernie,  dame  de  Moire- 
la-Haute,  veuve  de  messire  Thierry  de  Clamorgan,  cheva- 
lier (7)  ;  Mery  Garnier,  seigneur  de  Lucé  (8)  ;  René  Bodin, 
sieur  de  Beaurepaire  (9)  ;  René  de  Saint-Germain  et  Mar- 
guerite d'Argences,  son  épouse  (10)  ;  Jehan  de  la  Vallée, 
écuyer,  seigneur  de  Saint-Victeur,  et  Macime  de  Fontaines 
son  épouse  (il)  ;  Jehan  de  Lespinay,  seigneur  de  Saint-Thé- 

(I)  Cf.  Charte  de  fondation  des  chapelles. 

('2)  Jeanne  de  la  Fosse  donna,  au  XV«  siècle,  cinq  sols  dus  par  quelques- 
uns  de  ses  vassaux  de  Crottay.  [Inventaire  des  titres  de  la  confrérie  fait 
le  25  octobre  iô95). 

(3)  François  de  Mésange  légua,  le  30  septembre  1514,  la  rente  de  dix 
livres,  cinq  sols  et  dix  chapons,  aux  chapelains  de  la  confrérie.  (Idem.)  Il 
vendit  à  la  confrérie  pour  la  somme  de  deux  cent  quarante-deux  livresi 
une  pièce  de  terre  soumise  au  retrait  iignager.  En  1ô20,  après  son  décès, 
son  frère,  Christophle  de  Mesenge,  chevalier,  seigneur  de  la  Brichardière, 
exécuta  ce  retrait.  [Comptes  rendus  de  i520-iîJ21,  ï°  128.) 

(4)  Les  héritiers  de  Jehan  de  Neuvy  payèrent  en  1517  la  rente  de  cinq 
sols,  qu'il  avait  constituée  pour  sa  réception  [Comptes  rendus  de  i517  à 
d5W,  f»  12.) 

(5)  Marie  de  Baudet  paya  en  1517  la  rente  de  cinq  sols  constituée  le  jour 
de  sa  réception  {Idem,  f"  5.) 

(G)  Demoiselle  Renée  AtTagart  fut  enterrée  le  15  mars  1517  ;  son  service 
de  septime  eut  lieu  à  Coulombiers  le  8  avril  1518.  (Idem,  f"  51.) 

(7)  Raouline  de  Vernie  entra  dans  la  confrérie  en  1518.  [Idem,  f"  26.) 
Elle  mourut  en  1520,  sa  sépulture  eut  lieu  le  16  janvier.  (Comptes  rendus 
de  i520  ù  I52I,  f»132.) 

(8)  Mery  Garnier  fut  reçu  confrère  en  1518  [Comptes  rendus  de  ibll  à 
i5W,  f"  21)  ;  la  confrérie  acheta  de  lui  le  20  mars  1517  deux  journaux  de 
terre  situés  à  Lucé  et  le  7  avril  1518  deux  autres  journaux  en  la  même 
paroisse.  (Idem,  (^^  66  et  70.) 

('.))  René  Bodin  entra  dans  la  confrérie  en  151'J,  (/c^c»»,  f»  35)  ;  il  fut 
enterré  le  25  octobre  15iO  [Comptes  de  1537  à  1543,  f"  116.) 

(10)  Entrèrent  dans  la  confrérie  en  1519.  (Comptes  de  1511  à  1520, 
^37.) 

(II)  Ils  furent  reçus  confrères  en  1510.  [Comptes  de  1511  à  1520,  f"  37.) 
Mi.cime  de  Fontaine  fut  enterrée  le  8  juin  1542  (Comptes  de  1537  à  1543, 
{"  126.) 


121 


bault  (1)  ;  Ysabeau  de  Thieslin,  dame  de  Rousay,  veuve  de 
Girard  de  Tucé,  chevalier,  seigneur  de  Brestel,  et  Perrine 
de  Tucé,  sa  fille  (2)  ;  Guérînot  Chouenneau,  seigneur  de  la 
Chouennière  en  Ségrie  et  de  Moire  (3)  ;  François  de  Mauny, 
seigneur  de  Saint-Aignan,  et  Renée  de  Villeblanche,  son 
épouse  (4)  ;  demoiselle  Jehanne  La  Vexel  (5)  ;  René  de 
Baucher,  seigneur  de  Vegron  et  de  la  Forest,  et  demoiselle 
de  Maigné,  son  épouse  (6)  ;  Michelle  Pisaye,  veuve  de  Guil- 
laume Loistron,  dame  de  la  Martinyère  (7)  ;  Marie  de  Mari- 
dort,  veuve  de  Christophle  de  Bailleul  (8)  ;  Marie  de  li 
Valée  (9)  et  Marguerite  Pienoul,  dame  de  Teille  (10).  Nous 
possédons  les  listes  des  confrères  du  XYII'-  siècle  aussi 
reculons-nous  devant  les  nombreuses  citations,  qu'il  nous 
faudrait  faire  pour  énumérer  tous  ceux  qui,  en  raison  de 
leurs  titres  ou  de  leur  situation  mériteraient  une  mention 
spéciale.  A  côté  de  ces  noms,  qui  personnifient  la  puissance 
et  la  fortune  d'alors,  s'en  trouvent  de  plus  humbles  de  bour- 
geois, de  cultivateurs  et  d'artisans. 

Par    le    tait  de   sa  réception   dans  l'association  chaque 

(1)  Jehan  de  Lespinay  entra  dans  la  confrérie  en  1519  {Comptes  de 
1511  à  1520,  f"  7.) 

(2)  Par  acte  du  lo  novembre,  Ysabeau  de  Thieslin  légua  vingt  sols  de 
rente  annuelle  et  perpétuelle  pour  être  reçue,  elle  et  sa  fille,  Perrine  de 
Tucé,  sœurs  dans  la  confrérie,  (Co)tiples  de  15W  à  1521,  f"  73.)  Elle 
vendit  au  procureur  le  25  juin  1520  une  pièce  de  pré  contenant  dix 
hommées,  située  en  la  paroisse  de  Rouessé,  (Co^î^Jies  de  1511  à  1520, 
f"  73.) 

(3)  Fut  reçu  confrère  en  1521.  {Comptes  de  1520  à  1521,  î"  125.) 
(4;  Furent  reçus  en  1521.  [Idem,  f"  126.) 

(5)  Admise  en  1521,  {Idem,  f"  125.) 

(6)  Reçus  confrères  en  1521.  (Jc?t'»H.)  Ils  constituèrent  pour  leur  réception 
une  rente  de  dix  sols  tournois  de  rente  sur  la  métairie  de  la  Forest  et  sur 
deux  hommées  de  pré  situées  à  Assé-le-Riboul  [Comptes  de  1531  à  1543, 
f'J  123.~)  René  île  Baucher  fut  enterré  le  22  mai  15il  {Idem,  f"  123). 

(7)  Entra  dans  la  confrérie  en  1521,  [Comptes  de  1520  à  1521,  ("  126). 

(8)  Entra  dans  la  confrérie  en  1538  [Comptes  de  1537  à  1543,  f«  39.) 

(9)  Fut  enterrée  le  10  février  1541  [Idem,  f»  122.) 

(10)  Sa  sépulture  eût  lieu  en  l'église  de  Teille  le  8  mars  1541  {Idem, 
f»  123.) 


—  122  - 

membre  contractait  des  obligations  vis-à-vis  des  autres.  La 
première  était  de  prier  pour  eux  et  d'offrir  à  Dieu  ses  bonnes 
œuvres  à  leur  intention.  Cette  communion  fut  en  effet  la 
raison  première  de  l'établissement  de  la  Confrérie,  comme 
nous  l'apprennent  les  statuts  de  1306  :  «  Tous  les  frères  et 
sœurs  sont  participans  et  consors  et  accompaignés  en  tous 
les  biens  faits,  prières  et  oraisons  quelconques  les  uns  des 
autres  à  mort  ou  à  vie  perpétuellement  et  à  toujoursmez  »  (1). 
Les  prières  que  les  confrères  devaient  dire,  laissées  d'abord 
à  la  discrétion  de  chacun,  furent  fixées  par  le  chapitre  de 
1755  à  la  récitation  quotidienne  de  trois  Pater  et  de  trois 
Ave  ou  à  celle  de  l'antienne  Suh  tuum  chaque  matin  et  du 
psaume  De  profundis  le  soir  (2). 

Les  confrères  se  devaient  encore  prêter  un  mutuel  secours 
dans  leurs  besoins  et  s'entr'aider  dans  la  gestion  de  leurs 
affaires  temporelles.  «  Si  aucun  des  frères  ou  sœurs  de  la 
frarie  a  mestier  de  consail  et  daide  des  autres,  nous  disent 
les  statuts,  il  peut  requérir  un  ou  plushours  des  autres 
frères  tel  comme  il  luy  plaira  pour  estre  a  son  consail  les 
quieulx  ne  le  pouront  refuser  jusques  à  trois  fois  ou  doienné 
de  Beaumont  aux  dépens  de  ceux  qui  seront  requis.,.,  et  si 
le  requéreur  a  affaire  plus  de  trois  fois  oud.  doienné  ou 
dehors....  qu'il  soit  au  dépend  du  requéreur  »  (3).  Cet  article 
fut  ainsi   reproduit  dans  les  règlements  de  1786  :    «   Les 

confrères peuvent  prendre  conseil  les  uns  des  autres 

dans  leurs  affaires  et  aucun  ne  doit  refuser  son  avis  lorsqu'il 
est  requis  »  (4). 

Dans  toutes  les  peines  de  la  vie  les  membres  de  la  Confré- 
rie trouvaient  aide  et  appui.  Dans  chaque  paroisse  trois 
d'entr'eux  avaient  charge  «  de  consoler  les  désolés  »  et  de 
subvenir  à  leurs  besoins,  de  visiter  ceux  qui  étaient  malades 

(1)  Stat.  de  1306,  art.  12. 

(2)  Procès- verbaux  des  Chap.  Génér.  Délibération  de  1755. 

(3)  Stat.  de  1306.  Art.  10. 

(4)  Stat.  de  1786.  Ch.  IV,  art.  2. 


—  123  — 

et  de  les  «  avertir  de  leur  salut  »  enfin  de  faire  l'aumône  à 
ceux  qui  étaient  dans  l'indigence  (1). 

C'est  dans  la  maladie  que  l'on  a  surtout  besoin  d'être 
soulagé  et  réconforté,  aussi  en  l'an  1306  fut-il  décidé  :  «  que 
si  aucun  frère  ou  sœur  ....  est  en  infirmité  de  son  corps,  en 
article  de  mort  ou  autrement,  les  trois  plus  prouchains 
prêtres  de  celuy  ou  celle  sont  tenus  le  visiter  et  luy  admi- 
nistrer les  sacrements  de  Sainte  Eglise  et  doivent  estre 
revestus  en  sourpelys  et  estole  et  si  il  avenoit  que  celuy  qui 
seroit  en  infirmité  alast  de  vie  à  trespas  ils  seront  tenus  luy 
fère  et  dire  son  service  »  (2). 

Lorsque  le  viatique  était  porté  à  un  confrère  mourant  tous 
ceux  qui  habitaient  la  même  localité  que  lui  étaient  obligés 
d'accompagner  le  Saint-Sacrement  et  d'assister  à  la  céré- 
monie en  priant  pour  le  malade  (3). 

S'il  décédait,  les  prières  des  survivants  ne  devaient  pas 
alors  s'interrompre.  A  son  entrée  dans  la  Confrérie,  chaque 
prêtre  qui  n'était  pas  du  doyenné  s'engageait  «  a  fere 
remembrance  en  son  secret  pour  tous  les  ....  trespassés  et 
especialement  par  les  troys  Dimanches  prouchains  après  ce 
que  aulcun  ....  sera  venu  à  sa  cognoissance  (et  d'en  faire) 
commémoration  et  remembrance  en  son  opfice  et  en  son 
esglise  parrochiale  »  (4).  Les  confrères  avaient  l'obligation 
de  faire  offrir  ou  d'offru'  le  Saint  Sacrifice  pour  les  défunts. 
Le  nombre  des  messes  qu'ils  devaient  acquitter  était  pri- 
mitivement de  trois  pour  chaque  décédé,  ainsi  que  l'avaient 
réglé  les  statuts  de  1306  :  «  Tous  les  frères  et  sœurs  gens 
lais  sont  tenus  dire  ou  fere  dire  ou  dire  chacun  trois  messes 
pour  chacun  trépassé  d'icelle  confrarie  se  tout  comme  il 
sera  venu  a  leur  cognoissance  en  quelque  lieu  qu'il  sera 

(1)  Stat.  de  1581. 

(2)  Stat.  de  1306,  art.  2.  —  En  1551,  on  alloua  au  procureur  les  sommes 
qu'il  avait  payées  pour  le  soulagement  des  infirmes. 

(3)  Stat.  sans  date. 

(4)  Stat.  de  1306,  art.  1*^. 


N 


—  124  — 

trespassé  »  (1).  En  observant  le  contexte  de  ce  règlement  on 
peut  se  convaincre  que  l'expression  gens  lais  désigne  non- 
seulement  les  laïcs,  mais  encore  les  prêtres  ne  résidant  pas 
dans  le  doyenné  de  Beaumont  (2).  Les  curés  de  ce  doyenné 
n'étaient  donc  pas  astreints  à  dire  les  trois  messes,  ce  devoir 
ne  leur  fut  que  plus  tard  imposé.  En  1445  on  réduisit  les 
messes  à  deux  ;  les  «  gens  d'église  »  restèrent  cependant 
tenus  à  en  dire  trois  pour  les  prêtres  décédés  :  «  Et  au 
regard  des  gens  d'Eglise  seront  tenus  à  trois  messes  l'un 
pour  l'autre  comme  anciennement  a  esté  accoustumé  »  (3). 
Dans  la  suite  on  ne  demanda  plus  des  confrères  que  de  faire 
célébrer  une  seule  fois  le  Saint  Sacrifice  par  défunt.  Nous 
ne  savons  à  quelle  époque  fut  faite  cette  réduction  qui  était 
déjà  acceptée  en  1742. 

Afin  que  personne  ne  put  arguer  de  l'ignorance  dans 
laquelle  il  était  de  la  mort  d'un  confrère,  les  statuts  de  1581 
ordonnèrent  de  mettre  par  écrit  les  noms  des  trépassés  de 
l'année  et  de  les  afficher  à  la  porte  de  l'église  de  Vivoin  le 
jour  de  la  fête  patronale  (4).  Les  laïcs  apportaient  à  la  con- 
vocation suivante  le  certificat  de  l'acquit  des  services  et  le 
procureur,  auquel  ils  les  remettaient,  le  notait  sur  un  registre 
spécial  (5). 

En  accomplissant  ces  œuvres  de  charité,  les  confrères  de 
Vivoin,  pouvaient  gagner  de  précieuses  indulgences.  Dès  l'an 
1536,  sous  le  pontificat  du  pape  Paul  III,  à  la  demande  du 
cardinal  Jean  du  Bellay,  évéque  du  Mans,  et  du  curé  de 
Vivoin,  Luc  Frubert,  le  Sacré  Collège  des  cardinaux  en 
accorda  à  perpétuité  cent  jours  à  tous  ceux  qui,  après  avoir 
fait  une  aumône  pour  la  réparation  et  l'entretien  de  l'église 

(1)  Stat.  de  1306,  art.  4. 

(2)  On  peut  s'en  convaincre  en  lisant  l'article  !<'''  de  ces  statuts. 

(3)  Décision  du  chapitre  de  1445  (S/af.  règlements  et  const'Uutions  de  la 
conf.,  f"  9.) 

(4)  Stat.  de  1581. 

(5)  Idem. 


—  125  — 

de  Vivoin,  la  visiteraient  aux  jours  de  Noël,  de  la  Nativité  et 
de  l'Assomption  de  la  Sainte  Vierge,  des  Rameaux  et  de  la 
fête  de  saint  Barthélémy,  et  y  diraient  le  Pater  et  VAve  pour 
le  repos  des  âmes  de  Luc  Frubert,  de  ses  parents  et  amis 
défunts  et  des  bienfaiteurs  de  la  paroisse  (1).  L'original  de 
la  bulle  qui  concédait  ces  indulgences  était  conservée  au 
XVIIP  siècle  et  faisait  l'admiration  «  des  curieux  et  des 
antiquaires  particulièrement  par  ses  vignettes,  ses  dorures 
et  ses  sceauz  »  (2).  Elle  n'avait  pas  été  donnée  en  faveur  des 
confrères  mais  de  l'église  paroissiale  alors  en  restauration. 

Le  pape  Paul  Y,  par  une  autre  bulle,  datée  de  Rome  le  10 
des  calendes  de  juillet  1611,  enrichit  la  congrégation  des 
prêtres  du  doyenné  de  Beaumont  de  faveurs  nombreuses  (3). 
Chacun  des  confrères  gagnait  une  indulgence  plénière,  si, 
contrit  et  confessé,  il  s'approchait  de  la  table  sainte  le  jour 
de  sa  réception.  Le  même  privilège  lui  était  accordé  à  l'ar- 
ticle de  la  mort  si,  confessé  et  communié,  ou  tout  au  moins 
vraiment  pénitent,  il  invoquait  de  cœur  ou  de  bouche  le 
saint  nom  de  Jésus.  Il  pouvait  encore  gagner  la  même  indul- 
gence le  lundi  après  la  Nativité  de  la  Sainte  Vierge,  à  la 
condition  de  recevoir  les  sacrements  de  Pénitence  et  d'Eu- 
charistie, de  visiter  l'église  de  Vivoin  depuis  les  premières 
vêpres  jusqu'au  soleil  couchant  et  d'y  faire  dévotes  prières 
pour  l'exaltation  de  la  Sainte  Église,  pour  l'extirpation  des 
hérésies  et  la  réunion  des  hérétiques  à  l'Église  Romaine, 
pour  le  salut  et  la  conservation  du  Souverain  et  pour  la  paix 
entre  les  princes  chrétiens. 

Sept  ans  d'indulgence  et  autant  de  quarantaines  étaient 
aussi  octroyés  à  tous  les  confrères,  qui,  après  s'être  confessés 
et  avoir  reçu  l'Eucharistie,  viendraient  prier  à  ces  intentions 
dans  la  même  église  les  jours  de  l'Annonciation,  de  la  Puri- 

(1)  Histoire  de  la  Confrérie.  Chap.  des  privilèges,  art.  2,  f"  82. 

(2)  Statuts  de  1755,  ch.  II,  art.  i. 

(3)  Cf.,  pièces  justificatives. 


—  126  — 

fication,  de  la  troisième  férié  de  la  Pentecôte  et  de  la  fête 
de  saint  Barthélémy  depuis  les  premières  vêpres  jusqu'au 
soleil  couchant. 

Autant  de  fois  qu'il  exerçait  une  œuvre  de  piété  pour 
laquelle  la  Confrérie  était  instituée,  chacun  de  ses  membres 
bénéficiait  de  la  rémission  de  soixante  jours  de  pénitence, 
qui  lui  avait  été  imposée  ou  dont  il  était  redevable.  Les 
œuvres  énumérées  dans  la  bulle  sont  :  d'assister  aux  offices 
de  la  congrégation,  ou  aux  assemblées  publiques  ou  secrètes 
tenues  dans  un  but  de  piété  ;  d'accompagner  le  Très-Saint 
Sacrement  lorsqu'on  le  portait  aux  malades,  et  dans  le  cas 
où  on  ne  pouvait  le  faire,  de  réciter  à  genoux  le  Pater  et 
VAve  ;  de  prendre  part  aux  processions  de  la  Confrérie  et  de 
la  paroi:  se  ;  d'ensevelir  les  morts  ;  de  consoler  les  malades 
et  les  affligés  ;  de  loger  les  pèlerins  ;  de  travailler  à  mettre 
la  paix  et  à  calmer  les  dissensions  ;  de  réciter  par  amour  et 
par  charité  cinq  Pater  et  cinq  Ave  pour  les  trépassés  ;  de 
remettre  dans  le  chemin  du  salut  ceux  qui  s'en  seraient 
écartés,  enfin  d'enseigner  aux  ignorants  les  Commandements 
de  Dieu  et  ce  qui  est  nécessaire  au  salut. 

Ces  indulgences  furent  accordées  à  perpétuité  à  la  condi- 
tion que  la  Confrérie  ne  s'affilie  jamais  à  une  autre  plus 
importante,  sous  quelque  prétexte  que  ce  soit  ;  elles  peuvent 
donc  être  gagnées  encore  de  nos  jours.  La  bulle  qui  les 
confère  est  toujours  conservée  à  Vivoin  et  la  teneur  en  est 
lue  chaque  année  aux  confrères  réunis  le  lundi  qui  suit  la 
Nativité  de  la  Sainte  Vierge. 


II.  —  ADMINISTRATION  DE  LA  CONFRERIE.  — LE  DOYEN.  — LE 
PROCUREUR.  —  LES  CONSEILLERS.  —  CONSEIL  DE  LA 
CONFRÉRIE.   —  STATUTS. 

Le  curé  de  Vivoin  était  le  supérieur  de  la  Confrérie  et 
portait  le  titre  de  doyen.  C'est  lui  qui  présidait  le  chapitre 


—  127  — 

général  et  le  conseil  privé  et  qui  avait  charge  de  veiller  à 
l'exécution  des  statuts  (1). 

L'administration  de  la  société  était  confiée  à  l'origine  à 
deux  frères  qui  pendant  trois  années  consécutives  exerçaient 
les  fonctions  de  procureurs.  Le  temps  de  leur  gestion  écoulé, 
ils  choisissaient  eux-mêmes  deux  de  leurs  confrères  pour 
les  remplacer.  Ceux-ci  ne  pouvaient  refuser  cette  charge  à 
moins  que  déjà  ils  ne  l'eussent  remphe  (2).  Quoique  les 
règlements  réclamassent  deux  procureurs  l'usage  de  n'en 
avoir  qu'un  seul  fut  de  honne  heure  accepté. 

La  nomination  de  ces  officiers  faite  primitivement  par 
ceux  qui  les  avaient  précédés,  fut  dans  la  suite  confiée  à 
une  commission  et  plus  tard  à  tous  les  prêtres  réunis  en 
chapitre  général  (3).  Ils  entraient  en  charge  à  la  Toussaint 
qui  suivait  leur  élection  et  en  sortaient  au  même  jour  une 
fois  la  période  de  leur  exercice  terminée  (4).  Cette  période 
fixée  à  trois  ans  se  prolongea  aux  époques  difficiles  jusqu'à 
quatre  et  même  six  années  ou  fut  réduite  selon  les  circons- 
tances à  un  ou  deux  ans.  Elle  fut  régulièrement  limitée  à  ce 
dernier  terme  par  le  chapitre  de  1769.  Les  membres  de  ce 
chapitre,  afin  d'éviter  les  difficultés  renaissant  à  chaque 
élection,  réglèrent  que  conjointement  avec  le  procureur 
serait  nommé  un  commissaire  qui,  après  la  seconde  année 
le  remplacerait  et  qu'alors  le  procureur  sortant  deviendrait 
conseiller.  De  cette  façon  on  aurait  de  deux  ans  en  deux 
ans  à  choisir  un  commissaire  (5).  A.  la  solennité  de  1776 
l'on  rétablit  l'ancien  usage  de  conserver  le  procureur  trois 
années  en  exercice.  Il  pouvait  être  prorogé  dans  sa  charge 
un    ou    deux  ans  après   son    triennat  lorsque  le  chapitre 

(1)  Stat.  de  1755,  ch.  VI,  art.  2. 

(2)  Stat.  de  1306,  art.  7. 

(3)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux,  passim. 

(4)  Cf.  Comptes  rendus  des  procureurs. 

(5)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Délibération  du  11  septembre 
1769. 


—  128  — 

le  jugeait  à  propos,  mais  jamais  il  ne  devait  gérer  la  procure 
au  delà  de  six  années  consécutives  (1). 

Ses  devoirs  étaient  de  veiller  en  «  bon  père  de  famille  »  à 
l'entretien  et  à  la  conservation  des  biens  de  la  Confrérie,  il 
devait  passer  les  baux  des  immeubles  et  en  conserver  les 
titres  ;  percevoir  les  rentes  et  payer  les  dépenses  (2).  Il 
faisait  les  réparations  nécessaires,  marchandait  les  ouvriers 
leur  procurait  les  matériaux  et  surveillait  les  travaux.  C'est 
encore  à  lui  qu'incombait  la  charge  de  recevoir  les  nouveaux 
confrères  et  de  les  inscrire  sur  les  dyptiques,  de  recevoir  les 
acquits  des  messes  et  de  faire  célébrer  les  services  ;  en  un 
mot  il  avait  le  soin  de  tout  le  temporel  de  la  Confrérie. 

A  la  fin  de  son  exercice  il  donnait  un  compte  exact  de 
sa  gestion  qu'examinait  une  commission  déléguée  par  le 
chapitre  général.  Pour  la  rédaction  de  ce  compte  il  prenait 
conseil  de  personnes  entendues  en  affaires,  auxquelles  la 
Confrérie  donnait  un  salaire  (3).  Elle  payait  en  outre  les 
vacations  de  ceux  qui  examinaient  les  comptes  (4)  ainsi  que 
les  dépenses  qu'ils  faisaient  pendant  le  temps  qu'ils  y  consa- 
craient (5).  L'allocation  des  sommes  versées  par  le  procu- 

(1)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Délibération  du  9  septembre 
177G. 

(2)  et.  Comptes  des  procureurs. 

(3)  <(  Pour  le  conseil  qui  a  iceulz  dressez  où  il  a  vacqué  par  quatre  jours 
luy  et  son  clerc  LX^  »  Comptes  de  i517  à  i5W,  î"  107.  «  Pour  son  conseil 
à  lui  a  dressé  le  présent  compte  où  il  a  vacqué  un  mois  ou  environ  xx".  » 
Comptes  de  1537  à  15A8,  f»  179. 

(4)  «  Pour  la  vacation  des  auditeurs  où  ils  ont  vacqué  par  deux  jours 
LX^  »  Comptes  de  i517  à  i520,  f"  107.  —  (^  Pour  M«  Pierre  Jousselin, 
lieutenant  de  Beaumont,  l'un  des  commissaires  et  auditeurs,  qui  a  vacqué 
par  tout  ledicl  temps  de  l'audition  d'iceux  qui  est  quinze  jours  c^  »  — 
«  Pour  Me  Thierry  Regnault  licentié  es  loix  procureur  g"i  du  duché  de 
Beaumont  qui  a  esté  esleu  par  messieurs  les  auditeurs  pour  veoir  et 
entendre  les  comptes  sept  escus  sols  vallans  quinze  livres  quinze  sols.  »  — 
«  Pour  le  .sallaire  de  messieurs  les  commissaii'es  et  audicteurs  des  presens 
comptes  ils  ont  touz  dict  que  afin  de  demeurer  dans  les  prières  de  h  frarie 
ne  prendront  rien  »  Comptes  de  1527  à  i5à3,  f'  179. 

(5)  Pour  la  deppense  faicte  par  les  confraires  presens  à  l'examen  de  ces 
comptes  et  autres  audicteurs   d'iceulx  c*.  »   Comptes    de   i5i7  à  1520, 


—  129  — 

reur  sans  raisons  suffisantes  ou  dont  il  ne  pouvait  justifier 
l'emploi  lui  était  impitoyablement  refusée.  En  1541  Louis 
Busson  qui  réclama  vingt-deux  sols  dépensés  à  Goulombiers 
le  jour  des  services  de  Gervaise  Martin  «  à  boyre  parcequ'il 
ne  povait  s'en  retourner  sans  boyre  »,  ne  put  obtenir  d'être 
remboursé  de  cette  avance  (1). 

Le  procureur  s'il  était  curé  devait  exercer  gratuitement 
ses  fonctions  pendant  le  premier  triennat.  Il  fut  refusé  en 
conséquence  à  Michel  Lepaige  ce  qu'il  demandait  pour  avoir 
assisté  à  la  composition  et  à  l'examen  des  comptes  de  1517  à 
1520  (2).  En  1551  l'on  accorda  dix  livres  par  an  de  salaire  au 
procureur  «  parceque  n'étant  point  curé  il  n'était  pas 
tenu  de  gérer  la  procure  sans  gage  »  (3). 

Au  delà  de  trois  années  d'administration  le  curé  avait  lui- 
même  droit  à  une  rétribution  ;  c'est  pourquoi  Michel  Lepaige 
porte  sur  son  compte  de  quatrième  année  :  «  Pour  les  gaiges 
de  ce  procureur  d'avoir  servi  de  procureur  et  de  recepveur 
l'an  de  ce  compte  (1520-1521)  et  oultre  le  temps  introduit 
par  les  statuts  49  1.  (4)  ».  Louis  Busson  demanda  que  pour 
avoir  été  six  ans  en  charge  il  lui  fut  payé  dix  livres  par  an. 
Les  auditeurs  ne  les  lui  accordèrent  que  pour  le  second 
triennat,  s'appuyant  sur  l'article  des  règlements,  qui  enjoi- 
gnait aux  curés  de  servir  les  trois  premières  années  de 
procureur  gratuitement  (5). 

Des  gratifications  furent  cependant  accordées  aux  procu- 

f»  107.  —  «  Pour  ce  que  Jehan  de  Cuysnières  se  plaignoit  de  la  dépense 
faicte  a  sa  maison  en  examinant  les  comptes  luy  fut  ordonné  payer  la 
somme  de  douze  sols.  »  Comptes  de  i5W  à  i52i,  f"  147. 

(1)  Comptes  de  1581  à  1543,  f»  122. 

(2)  ((  Pour  le  sallaire  de  ce  procureur  davoir  asisté  a  iceulx  faire  dressez 
pour  ses  gaiges  et  vaccacions  d'estre  a  l'examen  diceulx —  note  marginale 
—  pour  ce  que  les  statuts  porte  que  chacun  curé  doit  servir  par  trois  ans 
sans  aucuns  gaiges  avoir,  ceste  partie  luy  est  rayée  »  Comptes  de  i5i7  à 
i5W,  f"  107. 

(3)  Histoire  de  la  confrérie,  chap.  du  procureur,  art.  2,  n"  12,  f»  144. 

(4)  Comptes  de  i52U  à  i521,  f»  140. 

(5)  Comptes  de  i531  à  i543,  f^'  169. 

XL      9 


—  130  — 

reurs  à  certaines  époques.  En  1520,  on  alloua  cent  sols  à 
Michel  Lepaige  «  en  considération  des  services  et  bonne 
conduite  es  affaires  de  la  confrérie  (1)  ».  Le  procureur 
avait  en  outre  le  droit  de  se  faire  indemniser  de  toutes  les 
dépenses  qu'il  faisait  pour  l'utilité  de  la  société,  s'il  était 
obligé  de  se  déplacer  il  touchait  un  viatique.  Il  recevait  en 
outre  annuellement  les  honoraires,  à  lui  légués  par  des  con- 
frères pour  l'accomplissement  de  certains  services,  ainsi  que 
dix  sols  par  défunt  pour  convoquer  les  prêtres  aux  enterre- 
ments. 

Le  salaire  de  ceux,  qui  pendant  plus  de  trois  ans  avaient 
été  en  exercice  ou  qui  n'étaient  pas  curés,  de  dix  livres  par 
an  en  1581,  fut  élevé  à  douze  livres  en  1563  et  fut  excep- 
tionnellement «  en  raison  des  troubles  publics  »  de  trente 
livres  en  1580  (2). 

Lorsque  le  procureur  entrait  en  charge,  son  prédécesseur 
lui  remettait  entre  les  mains  les  titres  de  propriété  et  les 
divers  registres  de  la  Confrérie,  ainsi  que  les  meubles  et  les 
ornements  qu'elle  possédait  ;  à  la  fm  de  sa  gestion  il  en  était 
dressé  un  inventaire  afm  de  constater  s'il  n'en  avait  rien 
soustrait  ou  perdu.  Les  archives  étaient  renfermées  dans  un 
coffre  fermant  à  deux  clefs  dont  l'une  restait  en  sa  posses- 
sion l'autre  était  chez  le  curé  de  Vivoin.  Les  ornements 
consistaient  en  1521  :  «  en  deux  chappelles,  fournies  de 
tunicques,  chasubles,  chappes,  quatre  estolles,  quatre  fer- 
moirs, l'une  de  taffetas  et  l'autre  d'estamyne  noire  ;  en  une 
chasuble  de  camelot  viollet  estolle  et  fermoir  ;  en  deux 
calices  d'argent  et  deux  livres  messels,  l'un  vieil  en  par- 
chemin et  l'autre  en  moullé  et  papier  (3)  ».  Les  vases  sacrés 
et  les  vêtements  sacerdotaux  que  possédait  l'association  à 
l'époque  de  la  Révolution  étaient  si  riches  et  si  nombreux, 
que,  lorsqu'en  1793  ils  furent  portés  au  district  de  Fresnay, 

(1)  Comptes  de  i5i7  à  i520,  i»  108. 

[ij  Histoire  de  la  confrérie,  ch.  du  procureur,  art.  2,  f"  i4i. 

(3)  Comptes  de  i520  à  i52'l,  f"  149. 


—  431  — 

les  administrateurs  crurent  que  c'étaient  tous  ceux  du 
doyenné  de  Beaumont  (1). 

Le  sacriste  de  la  Confrérie,  placé  sous  les  ordres  du  pro- 
cureur, avait  la  garde  des  objets  du  culte.  Pour  son  salaire 
il  recevait,  au  XVIII°  siècle,  vingt  livres,  à  la  condition  : 
de  fournir  le  pain  pour  toutes  les  messes  de  l'année,  le 
vin  nécessaire  à  celles  de  la  fête  patronale  et  une  pinte 
d'huile  en  ce  jour  pour  la  lampe  ;  de  faire  blanchir  pour 
cette  fête  cinq  grandes  aubes  avec  leurs  ceintures,  trois 
petites  pour  le  thuriféraire  et  les  acolytes,  les  nappes  des 
autels,  trois  lavabos,  cinq  corporaux,  douze  amicts  et  douze 
purificatoires.  Il  avait  en  outre  l'obligation  de  tenir  l'église 
propre,  de  la  fermer,  d'en  expulser  les  mendiants  et  de 
chasser  les  chiens  du  chœur  ;  de  sonner  les  cloches  et  de 
ne  pas  permettre  qu'on  badine  en  le  faisant,  d'empêcher  les 
jeux  dans  le  cimetière,  enfin  de  nettoyer  tous  les  dimanches 
les  bénitiers  et  de  les  remplir  d'eau  bénite  (2). 

Il  semble  qu'au  début  de  la  Confrérie  le  procureur  était 
seul  chargé  de  l'administration.  Les  statuts  de  1306  ne 
parlent  pas  en  effet  du  conseil  de  l'association,  ce  n'est  que 
dans  les  comptes  de  1537  à  1543  que  l'on  en  trouve  la  pre- 
mière mention  (3).  Au  XVHIo  siècle  ce  conseil  se  composait 
de  cinq  membres  :  du  doyen,  qui  en  était  le  président,  du 
procureur  en  exercice,  de  celui  qui  l'avait  précédé  en  cet 
office  et  de  deux  conseillers.  Ceux-ci  nommés  par  le  chapitre 
général  étaient  choisis  parmi  les  curés  du  doyenné  ou  du 
moins  parmi   les  prêtres  résidant  à  moins  de  deux  lieues  de 

(1)  Pesche  voci  Vivoin. 

(2)  Précis  des  statuts. 

(3)  «  Se  sont  assemblez  par  deux  foys  messires  le  prieur  de  Saint- 
Marceau,  le  doyen  de  Beaumont,  le  curé  de  Doucelles,  le  curé  de  Vivoing, 
les  deux  chappelains  des  chappelles  de  lad.  confrarie,  le  lieutenant  de 
Beaumont  Jehan  Rousseau,  s""  de  Belaer,  pour  veoir  aux  affaires  et  négoces 

de  lad.  confrarie dont  fut  faict   despense  par  lesd  deux  jours  de  la 

somme  de  trente  et  ung  sols  que  poya  le  procureur  par  l'ordonnance  des 
dessusdicts.  «  Comptes  de  i531  à  i543,  f»  142. 


—  132  — 

Vivoin.  Si  un  de  ses  membres  mourait  dans  le  courant  de 
l'année  avant  la  réunion  générale,  le  curé  de  Vivoin  appe- 
lait à  sa  place  le  plus  ancien  des  confrères.  Ce  conseil  avait 
mission  de  pourvoir  aux  affaires  ordinaires  de  la  Confrérie. 
Il  était  en  effet  à  cette  époque  défendu  au  procureur  de  faire 
aucune  dépense  pour  acquisitions  nouvelles  ou  pour  répa- 
rations qui  excédât  dix  livres,  sans  prendre  avis  du  curé 
de  Vivoin  ;  tous  deux  ne  devaient  pas  disposer  pour  un 
même  objet  de  plus  de  trente  livres.  Lorsqu'il  y  avait 
nécessité  de  faire  une  dépense  supérieure  à  trente  livres,  le 
conseil  était  réuni.  Il  pouvait  autoriser  l'emploi  de  cent 
livres.  Pour  une  réparation  urgente  réclamant  une  alloca- 
tion plus  élevée  on  convoquait  en  plus  deux  autres  confrères 
de  sorte  qu'il  y  eut  sept  délibérants  et  leur  décision,  inscrite 
sur  le  livre  de  la  Confrérie  et  signée  par  tous,  était  soumise  à 
l'approbation  du  chapitre  général  suivant  (1). 

Les  plus  anciens  statuts  de  la  Confrérie  que  nous  connais- 
sions furent  dressés  en  1306  (2).  Ils  furent  suivis  avec  les 
additions  et  corrections  apportées,  jusqu'en  1581.  Le  20  sep- 
tembre de  cette  année  on  les  rédigea  à  nouveau.  Ces  deux 
recueils  de  statuts  étaient  consignés  dans  un  manuscrit 
gothique  aujourd'hui  perdu  ;  nous  ne  possédons  plus  que  la 
copie  qu'en  fit  au  XVIIP  siècle  l'abbé  Guiet,  grand  chapelain 
de  Saint- Pierre -la- Cour,  «  homme  fort  versé  dans  l'an- 
tiquité (3)  ». 

(1)  Stat.  de  1755,  ch.  VI,  art.  2. 

(2)  Ils  sont  intitulés  :  «  Ce  sont  les  constitutions,  statuts  et  ordonnances 
de  la  confrarie  des  prestres  du  doienné  de  Beaumont,  fondée  en  l'esglise 
parrochialle  de  Nostre  Dame  de  Vivoing  en  l'honneur  de  Dieu  et  la  vierge 
Marie,  par  messire  James,  reclour  de  Doucelles  ;  par  messire  Jehan, 
rectour  de  Vivoing  ;  par  messire  Guillaume,  rectour  de  Dangeul  ;  par 
messire  Denis,  rectour  de  René;  par  messire  Michel,  rectour  de  Beaumont; 
par  messire  Raoul,  rectour  de  Placé  ;  par  messire  Jehan,  rect()ur  de 
Disse  ;  par  messire  Guillaume,  rectour  de  Charencé  et  fut  le  lundi  après 
l'angevine  en  l'an  de  grâce  1I30().  » 

(3)  Stat.  de  1755,  chap.  11,  art.  2. 


—  133  — 

Au  chapitre  de  1752,  le  curé  de  Vivoin  représenta  «  qu'il 
était  à  propos,  pour  la  plus  grande  gloire  de  Dieu,  l'honneur 
de  la  Confrérie  et  l'édification  des  confrères,  de  rédiger  les 
statuts  d'une  manière  conforme  à  l'esprit  des  anciens  prêtres 
fondateurs  et  pratiquables  pour  tous  les  membres,  en  y 
ajoutant  les  usages  présents  autorisés  par  la  coutume  et  la 
piété  des  fidèles  ».  En  conséquence  l'assemblée  nomma 
neuf  commissaires,  qu'elle  chargea  de  revoir  les  archives 
et  de  travailler  à  la  rédaction  des  constitutions.  Ils  devaient 
les  copier  avec  l'office  de  la  sainte  Vierge,  qui  se  chantait 
le  jour  de  la  fête  patronale,  et  un  recueil  de  prières,  et  les 
présenter  à  l'évêque  du  Mans  (1). 

L'année  suivante  le  travail  n'était  pas  encore  achevé,  les 
commissaires  donnèrent  lecture  d'un  Précis  des  Statuts,  qui 
fut  accepté  par  le  chapitre  général  en  attendant  l'ouvrage 
complet.  Il  fut  terminé  en  1755  et  soumis  à  l'approbation  de 
Monseigneur  de  Froulay.  Celui-ci  crut  prudent  de  ne  pas  en 
permettre  l'impression.  Il  enjoignit  néanmoins  à  tous  les 
confrères  d'en  suivre  exactement  les  prescriptions.  M.  l'abbé 
Renaudeau,  ancien  curé  de  Vivoin,  put  se  procurer  un 
exemplaire  de  ces  statuts,  dont  il  prit  copie.  Ils  sont  intitulés 
Anciens  statuts  de  la  Confrérie  de  Vivoin.  Après  une  longue 
dissertation  sur  les  anciennes  associations  pieuses,  ils  font 
l'histoire  de  celle  de  Vivoin,  puis  donnent  le  texte  des 
nouvelles  constitutions. 

L'on  songea  à  nouveau  à  une  révision  et  à  l'impression 
des  statuts  en  1776.  Le  procureur,  qui  fut  chargé  de  les 
rédiger,  obtint  en  1786  ïimpriniatur  de  l'évêque  du  Mans  (2). 

(1)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux. 

(2)  Ils  furent  imprimés  la  même  année  sous  ce  titre  :  STATUTS  /  DE  LA 

GONFRAIRIE/ DES  PRÊTRES/ DU  DOYENNÉ/ DE  BEAU.MONT/  érigée  /  SOUS 

l'invocation  &  la  protection  /  de  la  tres-Sainte  Vierge,  dans  l'Eglise  / 
Paroissiale  de  Vivoin,  Diocèse  du  Mans  /  AU  maxs  /  de  l'imprimerie 
DE  PIVRON  /  Imprimeur-libraire,  rue  Marchande  /  m.dcc.lxxxvi.  /  — 
René  Pasquet,  curé  de  Meurcé,  procureur,  rendant  ses  comptes  en  1790, 
demanda  Tallocation  de  soixante-douze  livres  qu'ils  avaient  dépensées 
pour  faire  imprimer  les  statuts. 


—  134  — 


III,  —  REVENUS  ET  CHARGES  DE  LA  CONFRÉRIE.  —  MESSES.  — 
CHAPELLENIES.  —  SERVICES  DES  TRÉPASSÉS. 

Les  versements  faits  par  les  nouveaux  confrères  ou  les 
rentes  par  eux  constituées  assuraient  à  la  Confrérie  des 
revenus  annuels ,  qui  la  mettaient  à  même  d'acquitter 
les  services  auxquels  elle  était  tenue.  Ces  revenus  variaient 
suivant  le  nombre  plus  ou  moins  grand  des  entrants  et  les 
dépenses  suivant  les  frais  des  réparations  faites  aux  immeu- 
bles et  la  quantité  des  décès.  La  Confrérie  prenait  en  effet 
à  sa  charge  les  sépultures  de  ses  membres  défunts.  Do  1517 
à  1520  on  reçut  cinquante-huit  confrères  et  la  recette 
atteignit  sept  cent  quatre  livres,  huit  sols  (1)  ;  les  mises 
furent  de  sept  cent  bix  livres,  quatre  f^ols,  deux  deniers  (2). 
L'année  suivante  le  revenu  fut  de  quatre  cent  quarante 
livres  et  la  dépense  de  quatre  cent  trente-huit  livres,  trois 
sols,  onze  deniers  (3).  A  la  fin  de  ses  années  de  gestion 
(1537-1543),  Louis  Busson  avait  reçu  onze  cant  quatre- 
vingt-dix-sept  livres,  huit  sols,  un  denier,  sur  lesquels  il 
avait  employé  neuf  cent  quatre-vingt-dix-sept  livres,  neuf 
sols,  onze  deniers ,  il  lui  restait  en  outre  quarante-sept 
livres,  onze  sols,  de  créances  à  recouvrer  (4).  La  recette  de 
la  Confrérie  s'éleva  de  1762  à  1766  à  deux  mille  cent  soixante 
sept  livres,  neuf  sols,  sept  deniers  (5)  ;  de  1760  à  1771  à 
huit  cent  soixante-seize  livres,  dix-neuf  sols  (6);  de  1787  à 
1790  à  trois  mille  trois  cent  vingt  livres,  quarante-six  sols  (7). 
La  dépense  atteignit  deux  mille  trois  cent  quatre-vingt-dix- 
huit  livres,  quinze  sols,  six  deniers,  pour  la  première  pé- 

{[)Comples  de  i5il  à  i520,  f°  48. 

(2)  Idem,  f"  107. 

(3)  Comptes  de  ioW  à  i52'l,  f»«  129  et  147. 

(4)  Comptes  de  i531  à  i543. 

(5)  Comptes  de  il62  à  il66,  f»  10. 

(6)  Comptes  de  il 69  à  illi,  l"  7. 

(7)  Comptes  de  il81  à  1190,  f"  9. 


—  135  — 

riode  (1)  ;  cinq  cent  cinquante-trois  livres,  deux  sols,  pour  la 
seconde  (2)  et  six  cent  soixante-quatre  livres,  sept  sols,  pour 
la  troisième  (3).  Une  partie  de  la  mise  était  employée  à 
l'acquisition  des  biens  fonds.  Michel  Lepaige  en  acheta  pour 
quatre  cent  quatre-vingt-cinq  livres,  neuf  sols  deux  deniers, 
pendant  son  premier  triennat  (4)  et  pour  deux  cent  soixante- 
six  hvres,  dix-sept  sols,  six  deniers,  la  quatrième  année  de 
sa  gestion  (5).  La  dépense  pour  acquêts  nouveaux,  faite  par 
Louis  Busson  pendant  les  six  ans  qu'il  fut  procureur,  monta 
à  cinq  cent  vingt-trois  livres,  trois  sols  (6).  Le  9  novembre 
1437,  la  Confrérie  avait  acquis  pour  trente  salus  d'or,  de 
Guillaume  Pichard  et  d'Agnès  sa  femme,  le  bordage  de 
Beaumortier.  Ce  lieu,  qui  contenait,  outre  la  maison  et  les 
jardins,  huit  journaux  de  terres  labourables,  faisait  au  fief 
de  Boislandon,  quatre  sols  de  cens,  dont  il  fut  déchargé,  le 
20  juin  1468,  par  la  dame  de  cette  seigneurie  (7). 

Les  immeubles  de  la  Confrérie  étaient  loués  tout  d'abord 
par  baux  à  vie,  ce  genre  de  location  fut  interdit  en  1578, 
comme  ne  rapportant  pas  assez,  mais  on  conserva  les  an- 
ciennes baillées  faites  jusqu'à  cette  époque  (8). 

Nous  n'énumérons  pas  tous  les  biens  qu'avait  la  société  à 
la  fin  du  siècle,  si  elle  les  possédait  encore  de  nos  jours, 
fait  observer  M.  l'abbé  Renaudeau  en  ses  chroniques,  elle 
aurait,  étant  donnée  la  diminution  de  l'argent,  un  revenu 
annuel  de  deux  mille  sixcents  francs.  Après  la  Révolution  il  ne 
lui  restait  plus  que  trente-six  francs,  quatre-vingts  centimes, 

Cl)  Comptes  de  1703  à  1766,  f»  10. 

(2)  Comptes  de  1709  à  1771,  {°  7 . 

(3)  Comptes  de  1787  à  1790,  f»  9. 

(4)  Comptes  de  1517  à  1520,  f»^  66-76. 

(5)  Comptes  de  1520  à  1521,  f»'  131-139. 

(6)  Comptes  de  1537  à  1543,  P^  146-152. 

(7)  Actes  originaux  aux  archives  de  la  fabrique  de  Vivoiii.  —  Beaumortier 
fut  baillé,  le  24  janvier  1154,  à  Jehan  Maufay  pour  quarante  sols  de  rente 
et,  en  novembre  1513,  à  M^  Jean  Fourmy  «  clerc  estudiant  en  l'université 
de  Paris  »  pour  quatre  livres  de  rente. 

(8)  Stat.  de  1755,  chap.  II,  art.  4. 


—  136  — 

dont    s'empara    la    fabrique    de    la    paroisse   en  vertu  du 
Concordat. 

La  plus  lourde  charge  de  la  Confrérie  était  de  faire 
acquitter  ces  messes  et  services  que  lui  imposaient  ses 
constitutions.  Il  fut  établi  dès  Torigine  que  l'on  célébrerait 
dans  l'église  de  Vivoin  trois  messes  par  semaine  à  l'inten- 
tion des  confrères  vivants  et  trépassés  (1).  Jehan  Toulemer 
de  la  paroisse  de  Saint-Samson  au  doyenné  de  la  Roche- 
Mabille  en  fonda  deux  autres  à  perpétuité,  la  première  le  lundi 
au  matin  «  à  soleil  levant  »,  la  seconde  à  un  autre  jour  de 
la  semaine.  Pour  en  assurer  la  dotation  il  légua  onze  livres 
tournois  de  rente,  par  un  acte  passé  en  la  cour  de  Beaumont, 
le  13  septembre  1395,  auquel  Robine,  sa  femme,  donna  son 
assentiment  le  10  septembre  1397  (2).  Un  an  plus  tard,  les 
membres  du  chapitre  général  tenu  le  lundi  après  l'angevine 
1398,  considérant  «  que  notable  et  proufitable  chouse  est  de 
penser  ou  proufit  de  l'âme  de  chacun  tant  vif  que  trespassé  » 
décidèrent  de  faire  désormais  dire  une  messe  chaque  jour  (3). 
Pour  sa  célébration  la  présence  d'un  prêtre  était  nécessaire, 
c'est  ce  qui  engagea  à  réclamer  en  1401  l'érection  des  deux 
chapelles  de  la  Confrérie.  Adam  Châtelain,  à  qui  fut  adressé 
la  requête,  chargea  Jean  Braindel,  curé  de  Fresnay,  de 
s'enquérir  si  la  société  possédait  des  revenus  suffisants  pour 
en  servir  les  honoraires.  Son  rapport  ayant  été  favorable  ; 
après  avoir  entendu  de  la  bouche  de  Jean  Michart,  curé  de 
Montbizot  et  de  Jean  Corne,  bourgeois  de  Beaumont,  procu- 
reur de  la  Confrérie,  l'énumération  des  rentes  affectées  à 
leur  donation ,  Adam  Châtelain  consentit  en  1481  ,  à 
ériger  les  deux  chapellenies  sous  le  vocable  de  Saint-Ger- 
main. Elles  étaient  à  la  nomination  de  l'évêque  du  Mans, 
qui  ne  pouvait  les  conférer  qu'à  des  prêtres  membres  de  la 
«  frarie  »  depuis  au  moins  un  an.  Robine,  veuve  de  Jehan 

(1)  Histoire  de  la  confrérie,  Chap.  des  charges,  f'^  122. 

(2)  Copie  de  l'acte  de  fondation,  Arcliives  de  Vivoin. 

(3)  Statuts^  règlements  et  constitutions  de  la  confrérie,  f»  7. 


137 


Toiilemer,  grâce  au  don  duquel  cette  fondation  avait  pu  être 
faite,  eut  le  privilège  d'y  présenter  les  premiers  titulaires. 
Gomme  il  pouvait  se  faire  qu'alors  aucun  confrère  ne  fut 
dans  les  conditions  requises  pour  en  être  pourvu,  elle  eut  la 
faculté  de  choisir  pour  cette  fois  un  autre  prêtre.  La  pré- 
sentation revenait  ensuite  au  curé  de  Vivoin  assisté  du 
procureur  ou  d'un  curé  nommé  dans  une  des  quatre  réu- 
nions annuelles.  Ce  dernier  en  cas  de  désaccord  entre  le 
curé  et  le  procureur  sur  le  choix  du  sujet  à  présenter  tran- 
chait le  différend. 

Les  chapelains  devaient  dire  chacun  à  leur  tour  la  messe 
pendant  une  semaine  :  le  dimanche  de  l'office  du  jour,  le 
lundi  du  Saint-Esprit,  le  samedi  de  Notre-Dame,  les  autres 
jours  de  Requiem  et  à  chacune  d'elles  réciter  la  Collecte 
pour  les  défunts.  Dans  ces  sept  messes  étaient  comprises, 
celles  qui  devaient  faire  célébrer  la  Confrérie  et  les  deux 
fondées  par  Julien  Toulemer  (1).  Une  ordonnance  de  1499 
enjoignit  aux  titulaires  des  chapelles,  de  sonner  à  plein  son, 
avant  de  monter  à  l'autel  neuf  ou  dix  coups  avec  l'une 
des  cloches  de  l'église  et  après  «  avec  icelle  cloche  gober 
cinq  ou  six  coups  (2)  ». 

Le  tribunal  de  l'officialité,  par  une  ordonnance,  rendue  le 
23  juillet  1678  à  la  requête  de  dom  Marie,  prieur  de  Saint- 
Hippolyte,  et  de  Nicolas  Rabier,  curé  de  Vivoin,  condamna 
maîtres  Legeay  et  Surgan,  qui  n'acquittaient  plus  fidèlement 
les  services  (3).  Les  revenus  de  leur  bénéfice  ayant  diminué 
et  rendu  aux  chapelains  leurs  charges  trop  lourdes,  ils  en 
demandèrent  la  réduction  à  Jacques  du  Boysmotte,  vicaire 
général.  Celui-ci  après  avoir  consulté  le  curé  de  Vivoin  et  le 
curé  de  Meurcé  et  reçu  leur  consentement,  décida,  le  16  jan- 
vier 1694,  que  désormais  les  chapelains  ne  seraient  plus  obli- 


(1)  Cf.  Charte  de  fondation  des  chapelles. 

(2)  Statuts  règlements  et  constitutions  de  la  confrérie,  f»  15. 

(3)  Archives  de  Vivoin. 


—  138  — 

gés  de  dire  pour  la  Confrérie  qu'une  seule  messe  par  semai- 
ne, chacun  à  leur  tour  (1). 

La  Confrérie  avait  abandonné  pour  la  dotation  des  cha- 
pelles quarante  livres  tournois  de  rente  que  lui  étaient  tenus 
faire  certains  particuliers,  dont  elle  remit  les  obligations 
entre  les  mains  des  titulaires.  De  crainte  que  par  leur  négli- 
gence leurs  biens  ne  vinssent  à  dépérir,  Adam  Châtelain  les 
contraignit  de  donner  chaque  année  au  chapitre  général 
l'état  de  leurs  revenus  et  d'indiquer  les  pertes  qu'ils  avaient 
subies.  Le  l"'"  janvier  154(3  Marin  Richard  et  Gilles  Beslin 
rendirent  au  Roi  déclaration  du  temporel  de  leurs  chapelles  ; 
il  se  composait  de  deux  journaux  et  demi  de  terre,  d'un 
champ  contenant  quatre  «  boessaux  de  se  meures  »  et  des 
rentes  de  trente-neuf  livres,  dix -huit  sols,  douze  deniers, 
trente-cinq  boisseaux  de  froment,  dix  chapons  et  une  poule, 
souvent  mal  servies.  Au  dépend  de  ses  biens  les  chapelains 
devaient  payer  aux  seigneurs  de  fiefs  les  redevances  féodales 
et  se  fournir  des  ornements  et  vases  sacrés  nécessaires  pour 
la  célébration  des  saints  mystères  (2).  Parmi  les  rentes  énu- 
mérées  dans  l'aveu  figurent  celles  de  dix  livres,  cinq  sols 
et  seize  chapons,  qu'avait  léguée  le  30  septembre  1514 
François  de  Mésange,  seigneur  de  la  Bussonnière,  et  celle 
de  six  livres  tournois  que  faisait  la  Confrérie  ;  sur  cette  der- 
nière rente,  le  premier  chapelain  touchait  trois  livres,  dix 
sols,  et  le  second  deux  livres,  dix  sols,  à  la  condition  d'assis- 
ter à  la  solennité  annuelle. 

Des  dons  furent  plus  tard  faits  aux  deux  chapellenies;  elles 
possédaient  au  XYII*^  les  bordages  de  la  Suzannerie  et  des 
Buttes  ;  les  fiefs  de  Frebusson  et  de  Bois-d'Orton  en  Maresché 
avec  tous  les  droits  qui  en  dépendaient  ;  enfin  la  Flairie  à 
Teille.  Ce  dernier  lieu  était  loué  trente-six  livres  en  1636, 
cinquante  livres  en  1709  et  soixante  en  1738  ;   il  appartenait 

(1)  Archives  de  Vivoin. 

(2)  Ibidem. 


—  139  — 

au  premier  chapelain,  qui  en  conséquence  devait  faire  un 
séjour  de  vingt-quatre  heures  chaque  année  chez  le  curé  de 
Teille.  Malgré  ces  donations  les  revenus  d*^  ces  deux  béné- 
fices avaient  sensiblement  diminué  à  la  fin  du  XVII*'  siècle  ; 
en  1G94,  le  premier  chapelain  n'avait  plus  que  quarante-et- 
une  livres  de  rentes  annuelles,  sur  lesquelles  étaient  perçus 
les  décimes  ordinaires  et  extraordinaires  et  les  dépenses 
pour  l'entretien  des  messes. 

Comme  nous  l'avons  dit  les  titulaires  des  chapelles  de- 
vaient assister  à  la  fête  patronale.  Le  chapitre  général  de 
1787,  considérant  qu'ils  ne  s'y  trouvaient  que  rarement, 
décida  qu'ils  ne  toucheraient  la  rétribution  à  laquelle  ils 
avaient  droit  que  lorsqu'ils  y  seraient  venus  en  personne  ou 
s'y  seraient  faits  représenter  (i). 

Ils  assistaient  en  outre  à  l'office,  qui  se  célébrait  le  samedi 
de  chaque  semaine.  Il  était  composé  d'une  grande  messe 
précédée  d'une  procession  autour  de  l'église  au  retour  de  la- 
quelle on  chantait  un  Subvenite.  Nous  ne  savons  à  quel 
temps  il  fut  fondé,  il  l'était  déjà  en  1517  :  les  comptes  du 
procureur  mentionnent  en  effet  en  cette  année  les  hono- 
raires donnés  aux  prêtres  qui  avaient  assisté  à  ce  service  ("2). 

La  charge  des  funérailles  de  ses  membres  trépassés  in- 
combait aussi  à  la  Confrérie.  Dès  que  l'un  d'eux  était  décédé, 
ses  parents  en  avertissaient  le  procureur,  qui  l'annonçait  à 
tous  les  confrères  et  faisait  porter  le  luminaire  et  les  orne- 
ments au  lieu  où  devait  avoir  lieu  l'inhumation.  Pour  son 
salaire  celui-ci  recevait  dix  sols  prélevés  sur  tous  les  biens 
du  défunt  selon  ce  qui  fut  statué  en  1306  :  Que  le  procureur 

(1)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Décision  du  10  septembre 
1787. 

(2)  «  Aux  curés  et  chappelains  de  Vivoing  pour  une  messe  dicte  à  note 
en  l'honneur  de  notre  Dame  au  jour  du  samedi  en  l'esglise  de  Vivoing 
avecques  procession  et  prière  pour  les  vivans  et  Subvenite  pour  les 
trespassés,  de  nouveau  érigée  et  statuée  estre  dicte  par  les  curé  dud. 
doyenné  de  Beaumont  et  procureur  d'icelle  confrarie,  la  somme  de  cent 
sols  tournois  par  an.  »  Comptes  de  iôil  à  1520,  f"  49. 


—  140  — 

«  ou  celuy  estably  de  fere  assavoir  les  jours  des  sépul- 
tures auroient  sur  le  meuble  du  trépassé  dix  sols  une  fois 
payés  et  se  il  n'avoit  de  quoy  les  dix  soûls  seraient  pris  sur 
le  meuble  de  la  frarie  ».  Tous  les  confrères  se  rendaient 
aux  obsèques  de  ceux  qui  étaient  morts  dans  le  doyenné,  à 
moins  d'avoir  une  excuse  légitime  qu'ils  devaient  présenter 
dans  les  huitjours.  S'ils  y  manquaient  ils  étaient  condamnés 
à  payer  au  profit  de  la  Confrérie,  une  amende  d'une  livre  de 
cire.  Lorsque  le  défunt  était  revêtu  du  caractère  sacer- 
dotal, des  prêtres  «  en  surplis  et  estoles  »  le  portaient  au 
cimetière,  d'autres  ce  en  habit  de  diacre  »  le  mettaient  dans 
la  fosse  et  jetaient  la  terre  sur  son  corps  ;  les  laïcs  vêtus  de 
brun  se  tenaient  autour  de  la  bière  (1). 

Les  confrères  n'étaient  cependant  pas  tenus  d'aller  aux 
sépultures  de  ceux  qui  étaient  décédés  hors  du  doyenné  ; 
ils  venaient  seulement  au  service  que  l'on  célébrait  en 
l'église  de  Vivoin.  La  cérémonie  de  l'enterrement  achevée 
le  procureur  fixait  la  date  du  sepme,  auquel  chacun  devait 
assister  sous  peine  d'être  condamné  à  l'amende  d'une  livre 
de  cire. 

Il  paraît,  par  la  décision  du  chapitre  de  1481,  qu'alors  les 
prêtres  du  doyenné  avaient  seuls  l'obligation  de  se  rendre 
aux  enterrements  et  aux  services.  Il  leur  fut  en  effet  rappelé 
à  ce  chapitre  qu'ils  devaient  y  venir  en  personne  ou  se  faire 
remplacer  par  un  chapelain  et  y  dire  chacun  leur  messe  à 
l'intention  du  défunt.  S'ils  y  manquaient  sans  excuse  légi- 
time ((  deuement  vérifiée  par  serment  in  verbo  sacerdotis  ou 
par  preuve  dedans  huit  jours  »  ils  étaient  contraints  à  verser 
deux  sols,  six  deniers,  employés  à  faire  célébrer  des  messes 
pour  l'âme  du  trépassé.  Le  procureur  était  en  droit  s'ils  se 
refusaient  à  payer  cette  amende  de  les  y  forcer  «  par  justice 
comme  de  leurs  propres  dettes».  Les  curés  reçus  dans  la 
Confrérie  pour  cinq  sols  et  qui  ne  résidaient  pas  dans  leur 

(1)  Stat.  de  1306,  art.  2. 


—  141  — 

bénéfice  devaient  enjoindre  à  leurs  chapelains  d'aller  h  leur 
place  aux  services,  sous  peine  d'être  mis  «  dehors  de  la 
frairie  (1)  ».  Déjà  il  avait  été  statué  en  1415  que  lorsqu'un 
curé  de  Beaumont  abandonnerait  sa  cure,  il  ne  serait  fait 
pour  lui  aucun  service  à  moins  toutefois  qu'il  ne  donnât  le 
surplus  de  son  prix  d'entrée  (2). 

Les  commissaires  chargés  d'examiner  les  comptes  de 
Louis  Busson ,  curé  de  Saint  -  Calais,  décidèrent,  l'année 
1544,  que  désormais  les  services  seraient  célébrés  par  dix  ou 
douze  prêtres  seulement,  appelés  par  le  procureur.  De  crainte 
que,  attirés  par  l'appât  de  la  rétribution,  d'autres  ecclésias- 
tiques ne  s'ingérassent  à  ces  cérémonies,  ils  voulurent  que 
dorénavant  les  procureurs  aient  soin  de  mettre  par  écrit  les 
noms  de  ceux  qu'ils  avaient  convoqués  et  d'apposer  «  le 
brevet  à  l'huisserie  à  l'entrée  du  chœur  de  l'esglise  (3)  ». 

Les  laïcs  ne  sont  plus  à  cette  époque  tenus  de  venir  aux 
funérailles  de  leurs  confrères,  ils  doivent  néanmoins  prier 
pour  eux.  Afin  qu'ils  n'ignorent  pas  leur  décès  et  que  s'ils  le 
veulent  ils  puissent  venir  leur  rendre  les  derniers  devoirs,  le 
chapitre  de  1548  ordonne  que  lorsque  «  quelqu'un  des  frères 
ou  soeurs  sera  mort  il  y  aura  annonciateure,  qui  transportera 
les  cierges  ou  lieu  ou  le  service  se  fera  tant  premier  que 
deuxième  et  qu'il  sera  vêtu  d'une  haire  de  toile  de  couleur 
jaune  où  sera  des  deux  costés  l'image  de  Notre-Dame  et 
garny  d'une  clochette  qu'il  sonnera  dans  la  ville,  bourgs  et 
lieux  accoutumés  auparavant  le  commencement  dudit  ser- 

(1)  statuts,  règlements  et  constitutions  de  la  confrérie,  f"  II. 

[I]  «  Si  aucun  curé  du  doienné  receu  en  la  frarie  a  cause  de  sa  cure 
espsente  dou  bénéfice  hors  du  doienné  et  vat  de  vie  à  trespassement,  les 
frères  et  sœurs  d'icelle  ne  seront  tenus  dy  fere  nul  service  especial  mais 
non  obstant  n'est  pas  privé  des  bienfaits  et  prières  de  lad'«  frarie,  et 
non  pourtant  si  il  vouloit  augmenter  lad"=  frarie,  les  frères  et  sœurs  luy 
feront  son  devoir  comme  dessus  est  dit.  »  Statuts,  règlements  et  constitu- 
tions de  la  confrairie,  f"  8. 

(3)  Comptes  de  i531  à  i543,  f»  111. 


—  142  — 

vice  (1)  ».  Nous  croyons  que  ce  curieux  usage  de  crier  les 
morts  existait  à  l'origine  même  de  la  Confrérie  et  qu'il  fut 
simplement  remis  en  usage  par  la  délibération  de  1548; 
nous  trouvons  en  effet  dans  les  comptes-rendus  de  1517  à 
1543  des  sommes  allouées  «  pour  le  portaige  du  luminaire 
et  annonçaige  des  trespassés  ». 

Les  statuts  de  1581  modifièrent  les  règlements  relatifs  aux 
obsèques  des  confrères.  Les  douze  prêtres  représentant  la 
société  n'allaient  dans  la  paroisse  du  défunt  que  .si  elle 
n'était  distante  que  de  moins  de  deux  lieues  ;  dans  le  cas 
contraire  une  cérémonie  funéraire  se  célébrait  dans  l'église 
de  Vivoin  (2). 

Ces  statuts  sont  les  premiers  qui  nous  apprennent  quel 
était  l'office  que  l'on  célébrait  pour  les  trépassés.  A  leur 
sépulture  et  à  leur  septime,  on  disait  pendant  deux  jours 
consécutifs  les  vigiles  et  douze  messes  dont  l'une  de  la  sainte 
Vierge  et  les  autres  de  Requiem.  Les  règlements  de  1306 
nous  apprennent  qu'à  cette  époque  les  corps  des  confrères 
morts  dans  le  doyenné  étaient  aussitôt  après  leur  décès 
transportés  au  prieuré  bénédictin  où  se  faisait  la  cérémonie: 
((  Fut  estably  que  si  aucun  frère  ou  sœur avenoit  tré- 
passer de  cet  siècle  ou  doienné  de  Beaumont  tous  les  autres 
sont  tenus  être  presens  a  le  porter  au  moustier  et  estre 
presens  à  tout  le  service  de  son  enterrement  (3)  ».  En  1742 
le  service  des  trépassés  se  composait  de  six  messes,  trois 
basses  et  trois  chantées  ;  la  dernière  de  Requiem  dite  à 
diacre  et  sous-diacre  avec  trois  chappiers  était  suivie  du 
Libéra  devant  la  représentation  et  du  répons  Solem  avec 
l'oraison  en  l'honneur  de  la  Sainte  Vierge.  A  l'assemblée 
du  14  septembre  1767,  ces  messes  furent  réduites  à  quatre  : 
deux  chantées  et  deux  basses  en  la  paroisse  du  défunt  et 
autant  en  l'église  de  Vivoin  (4). 

(1)  Stat.  reglem.  et  constit.  de  la  conf.,  f»  17. 

(2)  Cf.  Stat.  de  1581. 

(3)  Stat.  de  130G,  ait.  3. 

(4)  Procès-verbaux  des  ohap.  généraux.  Délibération  du  14  sept.  1767. 


U3 


Les  frais  funéraires  étaient  payés  par  la  Confrérie.  Quel- 
quefois les  défunts  laissèrent  des  sommes  pour  lui  rendre 
cette  charge  moins  lourde.  Ce  fut  le  cas  de  noble  damoi- 
selle  Raouline  de  Vernie,  dame  de  Moire-la-Haute,  enterrée 
le  16  janvier  1520,  qui  «  à  sa  dernière  volunté  donna  qua- 
rante sols  tournois  pour  subvenir  à  faire  la  dépense  de  son 
enterraige  et  sepme  ».  A  la  même  époque  le  procureur 
reçut  de  maître  Estienne  Groignet ,  chanoine  d'Angers, 
cinquante  sols  tournois  pour  récompenser  la  Confrérie  de 
ce  qu'elle  avait  fait  pour  défunt  Henri  Groignet,  son  frère  (1). 

Les  dépenses  des  sépultures  et  septimes  s'élevèrent  de 
1517  à  1520  à  quarante- quatre  livres,  quatre  sols,  deux 
deniers  (2),  de  1520  à  1521,  à  vingt-et-une  livres,  vingt-et- 
un  sols,  dix  deniers  (3);  de  1537  à  1543,  à  soixante-seize 
livres,  onze  deniers  (4).  En  1537  on  convint  que  pour  leur 
assistance  «  à  ces  cérémonies  les  douze  prêtres  recevraient 
chacun  douze  deniers  et  que  l'on  donnerait  la  même  rétri- 
bution au  sacristain  de  la  paroisse  pour  sonner  les  cloches 
et  au  procureur  de  fabrique  pour  fournir  le  vin  et  les  orne- 
ments (5).  L'année  1560,  il  fut  alloué  dix-huit  deniers  aux 
curés  et  quinze  deniers  aux  autres  prêtres.  Plus  tard  les 
curés  et  le  procureur  de  la  Confrérie  touchèrent  deux  sols, 
six  deniers,  les  prêtres  quinze  deniers  et  le  sacriste  douze 
deniers  ;  en  1570,  les  curés  et  le  procureur  avaient  droit  à 
.six  sols  et  les  prêtres  à  cinq  sols.  Tous  les  prêtres  furent 
indistinctement  payés,  en  1574,  six  sols,  et  en  1580  dix 
sols  (6).  L'année  1767,  le  chapitre  régla  que  les  curés  pren- 
draient les  services  à  leur  charge  et  percevraient  de  ce  chef 
deux  livres  dix  sols  (7). 

(1)  Comptes  de  i520  à  i52i,  f"  128. 

(2)  Comptes  de  ioil  à  i5W,  f^^  50-57. 

(3)  Comptes  de  i520  à  i52i,  f">  132-135. 

(4)  Comptes  de  1531  à  i543,  f"  111-129. 

(5)  Idem,  f»  111. 

(6)  Histoire  de  la  confrérie,  ohap.  H,  art.  l"",  f"  43. 

(7)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Délibération  du  14  septembre 
17G7. 


-  144  — 

La  coutume  existait  au  XV^  siècle  de  donner  les  jours  des 
sépultures  un  repas  aux  confrères  présents.  Condamnée 
comme  abusive  en  1450  (1),  elle  n'en  continua  pas  moins 
dans  les  années  suivantes.  Les  comptes  du  procureur  de 
1469  portent  en  effet  les  sommes  dépensées  aux  dîners  des 
services,  en  1472  chacun  paya  son  écot  (2).  Nous  voyons  le 
même  abus  persister  pendant  le  XVI«  siècle  :  «  Le  mardy 
après  l'angevine  \^  xix  fut  faict  l'enterraige  de  Philippe  La 
Prevoste  auquel  fut  faict  la  deppense  de  la  somme  de  dix 
sols  six  deniers,  et  le  sourpelus  prins  du  reste  du  relicqua 
du  disner  du  siège  de  la  Confrarie  (3)  ».  Le  16  janvier  1520 
à  la  sépulture  de  Raouline  de  Vernie,  l'on  paya  pour  le 
repas  trente-huit  sols  (4).  «  Le  mardi  et  mercredi  xvi  et  xvii 
septembre  (1538)  furent  faictz  les  services  d'enterraige  et 
sepme  de  feu  Colin  Dauge  cousta  seulement  dix  sols  pour  ce 
qui  leur  fut  donné  du  vin,  pain  et  viande  du  reliquat  du 
disgner  de  la  Confrarie  qui  avoit  esté  le  jour  précédent  en 
l'oustelerye  (5)  ». 

Les  certificats  de  l'accomplissement  des  services  étaient 
donnés  par  le  curé  chez  lequel  ils  s'acquittaient,  sur  un 
registre  que  signaient  les  prêtres  assistants  ;  le  procureur 
déhvrait  l'attestation  de  ceux  faits  à  Vivoin.  La  formule 
usitée  était  :  Je  certifie  a  tous  qu'il  appartiendra  que  le  ser- 
vice de  la  confrarie  de  Notre  Dame  a  été  fait  en  mon  église 
pour le par  chacun  de (6)  ». 

Les  archives  de  la  paroisse  de  Vivoin  conservent  deux 
registres  d'acquit  allant  de  1644  à  1656. 

(1)  «  Les  jours  que  les  confrères  s'assemblent  pour  faire  les  services  des 
trespassés  soit  obit  soit  sepme  ne  se  fera  aucune  dépense  après  lesd, 
services  soit  qu'ils  soient  célébrés  dans  l'esglise  dud.  Vivoing  soit  dans  le 
doienné  de  Beaumont,  »  Slat.  Règl.  et  const.  de  la  conf.,  fo  9. 

(2)  Histoire  de  la  confrérie,  cb.  II,  art.  I^"",  f»  47. 

(3)  Comptes  de  i5il  à  i520,  f»  54. 

(4)  Comptes  de  i5-20  à  i52i,  f»  132. 

(5)  Comptes  de  i537  à  i543,  f°  112. 

(6)  Histoire  de  la  Confrérie,  Ch.  des  charges,  f"  122. 


—  145  — 

En  plus  de  ces  services  la  Confrérie  en  faisait  célébrer 
certains  autres  pour  la  dotation  desquels  quelques-uns  des 
confrères  avaient  abandonné  des  sommes  d'argent  ou 
constitué  des  rentes  (1). 

L.-J.  DENIS. 

(A  suivre.) 


(1)  Julien  Moulard,  sieur  de  CroUay,  prêtre,  fonda  au  XVH*  siècle  un 
service  avec  vigiles  le  jour  de  la  fête  de  Saint  Julien,  et  une  grand'messe  à 
diacre  et  à  sousdiaci  e  qui  serait  chantée  en  l'iionneur  de  ce  saint  apôtre 
chaque  vendredi  de  l'année.  —  Le  19  juillet  1640,  Renée  Moulard  aban- 
donna à  la  confrérie  une  somme  de  vingt-cinq  livres  pour  qu'il  soit  dit, 
aux  fêtes  de  Saint-Joseph  et  de  Sainte-Anne,  les  premières  et  secondes 
vêpres,  matines  et  la  grand'messe,  et  le  lendemain  du  jour  de  Sainte-Anne 
une  messe  de  Bequiem  avec  vigiles.  —  Dès  1639  Ton  faisait  à  Vivoin  un 
oflice  le  lendemain  de  la  Présentation  pour  M'^  Christophe  de  Vassé,  prieur 
de  Rouessé.  —  Michel  Le  Geay,  prêtre,  par  son  testament  du  14  septembre 
1641  et  son  codicille  du  2  novembre  suivant,  fonda  deux  services  qui 
devaient  être  célébrés  pour  le  repos  de  son  âme;  le  premier  en  la  chapelle 
de  Saint-Michel  le  jour  de  la  fête  de  cet  archange  et  l'autre  le  lendemain 
en  léglise  de  Vivoin.  —  Jehan  Voysins,  sieur  de  Corbon,  légua  à  la 
confrérie,  le  19  novembre  1642,  un  capital  de  trois  cent  vingt  livres 
pour  célébrer,  à  son  intention,  à  celle  de  Françoise  Rougeteau  sa  première 
femme  et  de  défunte  Perrotte  sa  seconde,  une  messe  de  Beata  le  premier 
samedi  de  chaque  mois,  et  le  jour  de  la  Saint-Jean-Baptiste  vigiles  et  trois 
grand'messes.  Il  demandait  en  outre  que  l'on  chantât  aux  mêmes  inten- 
tions le  Stabat  suivi  de  l'oraison  avant  les  premières  vêpres  de  lAnnon- 
ciation,  de  l'Assomption  et  de  la  Chandeleur.  —  Par  acte  du  10  septembre 
1657,  Elisabetli  Savary  chargea  la  confrérie  de  célébrer  le  jour  de  la 
Visitation  l'office  entier  de  cette  fête  et  un  service  des  morts  le  lendemain, 
en  retour  elle  fit  don  de  quatre  cents  livres.  —  Un  vicaire  de  Maresché, 
Pierre  Loppé,  donna  le  3  juillet  1688,  deux  titres  de  rente  de  vingt-deux 
livres  dix  sols  pourque  l'on  fasse  célébrer  chaque  année  en  l'église  de 
Maresché,  le  lendemain  du  siège  «  l'office  double  de  première  classe  »  et 
le  lendemain  un  service  funèbre.  {Communication  de  M.  l'abbé  Legouay, 
curé  de  Maresché.) 


XL    40 


LA    PAROISSE 

DE 

LA     S  U  Z  E 

AU  XVe  SIÈCLE 
D'APRÈS  LES  COMPTES  DE  FABRIQUE 


On  conserve  au  presbytère  de  La  Suze  quelques  comptes 
rendus  aux  paroissiens,  par  les  procureurs  de  fabrique, 
pendant  le  XV^  siècle.  Nous  allons  nous  en  servir,  pour 
exposer  le  plus  brièvement  possible,  de  quelles  ressources 
l'église  de  La  Suze  était  alors  pourvue  et  quel  emploi  en 
était  fait.  Les  plus  anciens  de  ces  comptes  commencent  en 
l'année  1420  et  s'arrêtent  en  1427.  Un  second  groupe  com- 
prend une  période  plus  longue,  s'étendant  de  1461  à  1490. 
Il  est  à  propos  d'observer  que  la  date  à  laquelle  les  pro- 
cureurs entraient  en  charge,  variait  singulièrement.  On  les 
voit  se  reconnaître  responsables  de  l'administration  des 
deniers  de  la  fabrique,  tantôt  au  1  novembre  (1),  tantôt 
à  la  Saint  -  André,  soit  au  30  novembre  (2),  tantôt  à 
l'Angevine,  soit  au  8- septembre  (3).  Le  temps  pendant  lequel 
ils  exerçaient,  n'offre  pas  plus  de  régularité  ;  ils  abandon- 
naient leurs  fonctions,  tantôt  après  cinq  années  d'exercice 
et  tantôt  après  une  seule.  Enfin,  à  partir  de  1461,  il  n'y  eut 

(1)  Comptes  de  1474. 

(2)  Comptes  de  1420. 

(3)  Comptes  de  l'tGl. 


—  147  — 

plus  qu'un  seul  administrateur,  tandis  que,  de  1420  à  1427, 
il  y  en  avait  eu  deux. 


Les  revenus  dont  ils  disposaient,  provenaient,  pour  une 
part,  des  rentes  servies  par  les  détenteurs  ou  les  locataires 
des  immeubles  appartenant  à  la  fabrique.  Ces  biens-fonds, 
au  nombre  de  douze  (1)  et  d'importance  d'ailleurs  très 
diverse,  étaient  affermés,  en  1420,  pour  une  somme  totale 
de  quatre-vingt-seize  sols  par  an.  En  1427,  ils  n'étaient  plus 
loués  que  quatre-vingt-deux  sols  trois  deniers.  Les  recettes 
éventuelles  (2)  atteignaient  un  chiffre  relativement  bien  plus 
élevé.  En  1420,  elles  s'élevèrent  à  dix  livres,  cinq  sols,  non 
compris  cinq  livres  de  cire  qui  furent  employées  pour  le 
luminaire  de  l'église  ;  en  1422,  elles  furent  de  douze  livres 
sept  sols  six  deniers,  mais  les  cinq  années  suivantes,  il  n'en 
est  plus  fait  mention.  On  en  devine  aisément  la  cause.  Les 
Anglais  qui,  dès  1417,  s'étaient  établis  sur  la  frontière  ouest 
du  Maine,  enhardis  par  leurs  succès,  battaient  déjà  la  cam- 


(1)  Le  plus  important  était  celui  qui  s'appelait  la  Maison-Dieu  et  qui  était 
alTermé  pour  la  somme  de  trente-deux  sols. 

(2)  Ces  recettes  éventuelles  provenaient,  soit  de  la  vente  faite  par  le 
procureur  de  fabrique,  d'objets  hors  d'usage,  tels  «  une  sallade  »,  casque 
du  franc  archer,  cédé  en  1474,  à  Macé  Badin,  pour  cinquante  sols  ;  «  un 
vieil  manteau  de  drap  vendu  à  messire  Jehan  Mestivier,  x  s.  »  en  1484  ; 
soit  du  produit  des  ruches  établies  sur  les  terres  appartenant  à  la  fabri- 
que ;  ainsi,  en  14'20,  Etienne  Desrée  paie  cinquante-cinq  sols  «  pour 
avectes  »  ;  un  «  demy  vesseau  d'apvette  qui  estoit  à  la  Jarriau  (est)  vendu 
au  plus  offrant,  vu  s.  vi  d.  »  en  1474;  soit  des  legs  une  fois  payés  faits  en 
faveur  de  l'église,  comme  celui  de  dix  livres,  qui  fut  reçu,  en  1423,  «  des 
héritiers  de  feu  maistre  Jean  de  la  Forest  »  ;  soit  de. la  vente  des  produits 
en  nature,  tels  que  du  beurie,  offerts  par  les  fidèles  à  la  fabrique,  laquelle, 
pour  le  recevoir,  se  munissait  de  vases  spéciaux,  comme  en  témoigne 
l'article  suivant  ■ 

«  Item  en  potz  achatez  pour  la  bouete  à  mectre  le  beurre  qui  est  donné 
àlad.  bouete,  xii  d.  »  Comptes  de  1478. 


148 


pagne  (1)  ot  ne  craignaient  pas  de  s'aventurer  jusque 
sous  les  murs  du  Mans.  Il  n'y  avait  plus  de  sûreté 
nulle  part,  et  les  bourses  se  fermaient  toutes  seules. 
Jamais  cependant  la  fabrique  n'aurait  été  secourue  plus 
à  propos.  Les  procureurs  avaient  en  effet  à  faire  face 
à  de  multiples  dépenses.  Les  seigneurs  de  fiefs  auxquels 
ils  devaient  des  cens,  et  parmi  eux  nous  trouvons,  le 
seigneur  de  La  Suze  (2),  «  le  segreyer  de  Longaulnoy  (3)  », 
le  seigneur  de  la  Roche  (4),  celui  de  la  Vivencière  (5)  et  le 
prieur  de  Roëzé,  ne  leur  faisaient  point  grâce  des  dix  sols, 
dix  deniers  oboles  qui  étaient  inégalement  repartis  entre 
eux  cinq.  Il  fallait  par  ailleurs  pourvoir  aux  frais  du  culte. 
Le  luminaire  des  fêtes  de  Noël,  de  Pâques  et  de  saint  Julien, 
martyr,  coûta,  seul,  pour  l'année  1421,  douze  livres  quatre 
sols  huit  deniers.  On  acheta  pour  deux  sols  six  deniers 
d'encens.  On  paya  «  à  un  appelé  Houdomen  pour  une 
chappelle  à  porter  Dieu  le  jour  du  sacre,  »  vingt-trois  sols 
quatre  deniers.  Le  doyen  de  Vallon  étant  venu  visiter  l'église, 
n'y  trouva  point  tout  en  ordre.  On  lui  bailla  treize  sols  quatre 
deniers  «  affm  de  les  supporter  de  plusieurs  choses  dont  il 
les  chargeait  ».  On  donna  trois  sols  quatre  deniers  au  procu- 
reur qui  était  allé  au  Mans  chercher  le  saint  chrême,  et  cinq 
sols,  à  un  homme  de  peine  qui  avait  travaillé  pour  la 
fabrique.  Des  frais  de  justice,  dont  ni  l'occasion  ni  le  sujet 
ne  sont  clairement  indiqués,  s'élevèrent  à  quarante  sols.  Ce 

(1)  «  Item  pour  la  paine  et  despence  de  Katherine  la  Fortine  qui  fut 
envoyée  au  Mans  quérir  du  cresme,  pour  ce  que  le  procureur  n'y  ouzoit 
aller  pour  doubte  des  Angloys  qui  estoient  sur  le  pays,  v  s.  »  Comptes 
de  1423-24. 

(2)  Le  seigneur  de  La  Suze  était  alors  Jean  de  Craon.  Cf.  Bertrand  de 
Broussillon,  La  Maison  de  Craon,  t.  II,  p,  70  et  seq. 

(3)  Cf.  Union  historique  et  littéraire  du  Maine,  t.  I,  p.  376-381. 
Philippe  "VI  de  Valois  dans  le  Maine,  par  l'abbé  Ledru,  et  t.  II,  p.  296-300. 

(4)  La  seigneurie  de  La  Roche  était  alors  possédée,  croyons-nous,  par 
la  famille  de  Patras. 

(5)  La  Vivencière,  située  à  un  kilomètre  de  La  Suze  ;  nous  ignorons 
quels  en  ont  été  les  possesseurs. 


—  149  — 

dernier  article,  mit  le  budget  en  déficit,  d'environ  deux  livres. 
On  l'équilibra  à  l'aide  de  l'excédant  des  années  précédentes, 
mais  cet  excédant  n'était  pas  inépuisable,  aussi  dut-on  im- 
médiatement se  priver  de  ce  luxe  de  torches  et  de  cierges 
qui  occasionnait  de  si  grands  frais.  Néanmoins,  on  continua 
d'y  consacrer  une  somme  d'environ  quatre  livres.  Des 
dépenses  plus  urgentes  s'imposaient,  dont  la  guerre  était  la 
cause  et  que  l'on  n'aurait  su  remettre  à  plus  tard.  En  142t2, 
les  Écossais,  tristes  et  fâcheux  alliés  du  roi  de  France,  rom- 
pirent l'une  des  portes  de  l'église  (4).  On  la  répara  vaille 
que  vaille.  Nous  n'oserions,  puisque  nos  comptes  ne  les  en 
chargent  pas,  imputer  à  la  mémoire  de  ces  malandrins,  la 
réfection  forcée  dont  la  toiture  du  même  édifice  fut  l'objet, 
en  1422.  Ce  travail  fut  exécuté  par  Guillaume  de  Bouchevreau, 
qui  y  consacra  trente-neuf  journées,  rétribuées  à  raison  de 
quatre  sols,  deux  deniers,  l'une.  Il  employa  quatre  milliers 
de  tuiles  creuses,  payées  vingt  sols  le  mille  (2).  On  les 
amenait,  à  pied  d'œuvre,  à  l'ouvrier  auquel  on  fournissait 
également  les  échelles  dont  il  avait  besoin. 

Les  procédés  dont  on  usa  dans  le  paiement  de  ces  fourni- 
tures et  de  ces  travaux,  laissent  voir  déjà  à  quelles  extrémités 
on  en  était  réduit  dans  les  transactions  commerciales.  La 
misère  des  temps  avait  amené  l'affaiblissement  des  espèces 
monétaires,  aussi  les  procureurs  prennent-ils  la  peine  d'in- 
diquer ce  qui  a  été  soldé,  soit  en  forte,  soit  en  faible  monnaie. 
Puis  la  vie  sociale  s'arrêta  brusquement.  Il  faut  avoir  passé 
en  pays  envahi,  le  terrible  hiver  de  l'année  1870-71,  pour 

(1)  «  Item,  pour  rapparailler  la  claveure  du  petit  liuys  de  l'église  que 
les  Escoqzais  avoient   rompue,  u  s.  vi  d.  »  Comptes  de  14'21-22. 

Item,  pour  journées  et  despence  d'un  cherpentier  qui  apparailla  le  petit 
huys  de  l'église  que  les  Escoczais  avoient  derompu  ».  Comptes  de  14'22-2'3. 

(2)  «  Item,  paie  à  Guillaume  de  Bouchevreau  qui  fut  par  trente-neuf 
journées  à  coupvrir  sur  l'église  par  marché  fait  avecques  luy  pour  chacun 
jour  tant  poui-  journée  que  pour  despence,  iiil  s.  Il  d.,  vallant  viil  1.  ïi  s. 
VI  ».  Premièrement,  pour  quatre  milliers  de  tuille  creuse  prinse  chiex 
Gascelin,  chacun  millier  xx  s.,  valant  un  1.  »  Comptes  de  1422-23. 


—  150  — 

savoir  quels  troubles  apporte  dans  les  relations  journalières 
la  présence  continuelle  de  l'ennemi.  On  vit  au  jour  le  jour  ; 
tout  est  remis  à  des  temps  meilleurs,  et  nous  ne  disons  rien 
des  tracasseries  et  parfois  des  criantes  injustices  dont  les 
vaincus  sont  victimes.  Qu'advient-il  quand  l'occupation 
ennemie  se  prolonge  vingt-cinq  ans  durant  ou  à  peu  près, 
quand  les  envahisseurs  forment  des  bandes  indisciplinées. 
La  Suze  toutefois  semble  avoir  souffert,  moins  que  mainte 
autre  localité,  de  ces  calamités  publiques.  Lorsque,  en  effet, 
nous  pouvons  reconnaître  de  nouveau  le  jeu  régulier  de 
l'administration  fabricienne,  celle-ci  dispose  de  ressources 
notablement  accrues.  Douze  années  se  sont,  il  est  vrai, 
écoulées  déjà,  depuis  le  départ  définitif  de  l'Anglais,  mais,  si 
les  pertes  subies,  comme  en  tant  de  paroisses,  avaient  été 
énormes,  ce  laps  de  temps  n'aurait  pas  été  suffisant  pour 
reconstituer  l'avoir  de  la  fabrique  dans  des  conditions 
meilleures  que  celles  dont  nous  avons  indiqué  tout  d'abord  la 
teneur. 

Les  immeubles  dont  le  procureur  perçoit  les  revenus, 
sont  tout  à  la  lois,  et  plus  nombreux  et  affermés  à  de 
meilleures  conditions.  Ainsi  le  plus  important  de  ces  biens- 
fonds,  celui  de  la  Maison-Dieu,  rapporte  quarante-cinq  sols 
de  loyer,  en  1461,  contre  trente-deux,  en  1420  Pour  la 
période  triennale  qui  va  de  1461  à  1464,  les  recettes  furent 
de  trente-trois  livres  huit  sols  trois  deniers  ;  elles  s'élevèrent 
donc,  année  moyenne,  à  environ  onze  livres  deux  sols.  Une 
agglomération  urbaine  autrement  importante,  celle  de  Saint- 
Galais,  n'accusait  pas,  à  la  même  époque,  un  revenu  beau- 
coup plus  élevé,  pour  un  nombre  d'habitants  assurément 
plus  grand  (1).  Dans  ce  total  de  onze  livres,  étaient  compris  : 
1°  les  droits  payés  pour  les  inhumations  faites  dans  l'église, 
et  qui,  à  raison  de  vingt-cinq  sols  pour  chacune,  produisirent, 
en  1461,  soixante-quinze  sols  ;  2°  les  offrandes  déposées  par 

(1)  Cf.  L.  Froger,  La  paroisse  et  l'église  Notre-Dame  de  Saint-Calais, 
in-i";  p.  8. 


151 


les  fidèles  au  banc  d'œuvre,  dans  ce  qu'on  nommait  alors 
«  la  bouete  »,  et  qui,  en  l'année  précitée^  ne  dépassèrent 
pas  huit  sols  six  deniers. 

Si  peu  importantes  que  nous  apparaissent,  au  premier 
coup  d'œil,  ces  différentes  ressources,  elles  suffisaient  néan- 
moins, soigneusement  ménagées,  à  l'entretien  de  l'église  et 
aux  frais  du  culte,  si  bien  qu'au  bout  des  trois  ans,  la  mise 
totale  ayant  été  de  vingt-six  livres,  quatre  sols,  cinq  deniers, 
le  procureur  put  accuser  un  excédant  de  sept  livres,  trois 
sols,  dix  deniers.  Pour  être  absolument  véridique,  il  convient 
d'ajouter  que,  dans  les  réparations,  on  s'était  borné  au  strict 
nécessaire.  Les  cinq  tenêtres  du  chœur  avaient  été  pourvues 
de  verrières  très  ordinaires  ;  on  avait  élevé  une  courtine  sur 
l'autel  Notre-Dame  ;  la  serrure  du  tabernacle  avait  été 
reparée  ;  un  copiste,  nommé  Jobbin,  avait  transcrit  un  livre 
au  compte  de  la  fabrique  (1). 

Peu  à  peu,  la  fortune  publique  .^'étant  reconstituée  et 
l'aisance  étant  devenue  générale,  les  paioissiens  de  La  Suze 
se  déterminèrent,  en  1473,  à  entreprendre  la  réfection  com- 
plète de  la  charpente  et  de  la  couverture  du  chœur  de  leur 
église.  A  cet  effet,  ils  se  cotisèrent,  ou  pour  parler  plus 
exactement,  après  en  avoir  reçu  la  permission  de  l'autorité 
ecclésiastique,  ils  repai  tirent  sur  eux  tous,  au  prorata  de  la 


(1)  «  Item,  poia  led.  procureur  pour  l'aparreil  de  cinq  vitres  du  chans- 
seau,  Lxx  s. 

Item,  poia  led.  procureur  pour  allonger  les  barres  de  fer  de  la  vitre  de 
devers  la  dove  et  pour  en  fere  deux  neuvaines,  la  somme  de  m  s.  ix  d. 

Item,  poia  led.  procureur  à  Jehan  Baudouyn  et  Guillaume  Taret  qui 
furent  quatre  jours  à  faire  la  charpenterie  à  meptre  la  tente  sur  l'autel 
Notre-Dame,  m  s.  viii  d. 

Item,  print  led.  procureur  en  lad.  bouete,  dix  deniers  pour  bailler  au 
messaiger  qui  alla  à  Saint-Ouen  queriz  le  livre  que  Jobbin  laisoit  pour  la 
fabrique. 

Item,  poia  led.  procureur  pour  le  résidu  du  livre  qui  estoit  dû  à  Jobbin, 
la  somme  de  xx  s. 

Item,  poia  led.  procureur  à  Jehan  Lemoulnier  pour  abiller  la  serrouse 
du  tabernacle,  v  d.  ob.  »  Comptes  1401-62. 


—  152  — 

fortune  présumée  de  chacun,  une  imposition,  nommée 
«  taux  »,  qui  tut  versée  entre  les  mains  du  procureur.  Elle 
produisit  une  somme  de  dix-huit  livres.  Un  seigneur  de 
l'endroit  y  ajouta  une  offrande  de  sept  livres  dix  sols.  Les 
espèces  sonnantes  déposées  dans  le  tronc  ou  la  «  bouete  » 
s'élevèrent  à  sept  livres  dix  sols  trois  deniers  oboles,  chiffre 
de  beaucoup  supérieur  à  celui  des  années  précédentes.  La 
vieille  charpente,  mise  en  vente,  et  les  déchets  du  bois  qui 
avait  été  employé  pour  la  nouvelle,  furent  adjugés  pour 
quatre  livres  six  sols  trois  deniers.  Une  femme  offrit  un 
chêne  (1). 

Le  bois  qui  fut  mis  en  œuvre,  provenait  des  futaies  de  La 
Houssaie,  de  Louplande,  de  Préaux  et  du  Bois-Barbet. 

La  charpente,  exécutée  par  Micheau  Barouille,  pour  la 
somme  de  sept  livres,  fut  levée,  le  13  et  le  14  novembre 
1473.  A  cette  occasion,  on  servit  aux  ouvriers  un  repas  dont 
une  épaule  de  bœuf  semble  avoir  été  la  pièce  de  résistance. 
Les  chevrons  furent  montés  un  mois  plus  tard.  Les  charpen- 
tiers, ne  résidant  pas  à  La  Suze,  y  étaient  logés  aux  frais  de 

(1)  «  Itern,  compte  le  procureur  avoir  reçu  de  messire  Philippe  de  la 
Noe,  pour  trois  milliers  de  taille  qui  avoit  esté  descendue  de  dessus  le 
chanceau  et  baillée  aud.  curé,  comme  au  plus  otrrant,  à  la  somme 
de  XVIII  s   III  d.  le  millier,  Liiii  s.  ix  d. 

Item,  dudit  curé  pour  la  veille  charpenterie  qui  estoit  sur  led.  chan- 
ceau, la  somme  de  xxv  s. 

Item,  pour  certain  bois  qui  estoit  demeuré  de  celui  dont  on  a  fait  la 
lacté  à  mectre  sur  led.  chanceau,  lessé  à  Jacquot  Dugué,  comme  le  plus 
offrant,  à  la  somme  de  vu  s.  vi  d. 

«  Item,  compte  iceluy  procureur  avoir  reçu  des  paroissiens  par  le  menu, 
la  somme  de  xviii  1.  t.  à  luy  baillées  à  lever  sur  lesd.  paroissiens  par 
certain  taux  fait  et  baillé  aud.  procureur,  ainsi  cy  mis,  xvin  1. 

Item,  compte  iceluy  procureur  avoir  reçu  de  Monseigneur  de  Broce  la 
somme  de  vu  1.  x  s.  qu'il  donne  pour  aider  à  la  léparation  de  l'église  et 
pour  ce,  VII  1.  x  s. 

Item,  pour  faire  abattre  un  cliesne,  pour  paie  et  despens,  xx  d.,  lequel 
chesne  Tlieffaine  la  Barbote  avoit  donné,  pour  ce,  xx  d.  »  Comptes  de 
1473. 


—  153  — 

la  fabrique  (1).  Le  maçon,  Guillaume  Savary,  servi  par  deux 
manœuvres,  Guillaume  Moreau  et  Mathurin  Picouleau  (2),  se 
chargea  des  travaux  de  maçonnerie  que  cette  restauration 
occasionna. 

L'ardoise,  achetée  à  Malicorne,  à  raison  de  quarante  sols 
le  mille,  fut  amenée  par  des  charretiers  qui,  par  harnais  et 
par  jour,  recevaient  trois  sols  quatre  deniers.  Douze  milliers 
de  clous  à  couronne,  payés  quatre  sols  sept  deniers  le  mille, 
servirent  à  la  fixer. 

Les  couvreurs  ne  montrant  pas  un  grand  empressement  à 
entreprendre  le  travail  qu'ils  avaient  soumissionné,  le  pro- 
cureur dut  aller  leur  adresser  une  sommation.  Eux  aussi  se 
gîtèrent  chez  un  hôtelier,  mais  sans  qu'il  leur  en  coûtât 
rien,  et,  leur  besogne  terminée,  ils  reçurent  un  salaire  de 
onze  livres  (3). 

L'année  suivante,  toutes  les  verrières  de  l'église  furent 

(1)  c(  Item,  le  lundi  xiii^  jour  de  novembre  et  le  mardi  ensuivant  fut 
levée  la  charpenterie  du  chanceau  de  Téglise,  dont  led.  procureur  poia 
pour  les  despens  des  gens  qui  levèrent  lad.  cliarpenterie  pour  lesd.  deux 
journées,  la  somme  de  x  s.  vu  d. 

Item,  à  Guillaume  Baudouyn  poia  led.  procureur  pour  une  espauUe  de 
beuf  et  autre  viande  pour  la  levée  de  lad.  besogne,  la  somme  de  x  s. 

Item,  le  mardi  xiiiii^  jour  dud.  moys  de  décembre,  pour  la  despense  du 
charpentier,  sou  varlet  et  des  couvreux  qui  montèrent  les  chevrons  sus 
les  pilliers  dud.  chanceau,  la  somme  de  x.x  d. 

Item,  a  paie  led.  procureur  à  Micheau  Barouille  pour  la  charpenterie 
qu'il  a  faicte  sur  led.  chanceau  ainsi  qu'il  appert  par  le  marché  faict  avec 
luy  parles  paroissiens,  la  somme  de  va  1.  »  Comptes  de  1473. 

(2)  «  Item,  le  mercredi  xv  jour  de  février  iin'=  lxxiii  (v.  s.)  pour  la 
despence  faicte  par  Gillet  Savare  qui  acheva  les  pilliers  dud.  chanceau,  de 
maczonnez,  et  de  Guillaume  Moreau  et  Mathurin  Picouleau  qui  furent  à  le 
servir^  la  somme  de  iiii  s.  «  Comptes  de  1473-74. 

(3)  «  Le  v^  jour  de  septembre,  l'an  dessus  dit  lxxiii  pour  led.  procureur 
pour  la  despence  de  Pierre  Guyschart  qui  estoit  venu  à  La  Suze  pour 
marchander  à  couvrir  le  chanceau  de  l'église,  c'est  assavoir  pour  son 
disner  dud.  jour  x  d.  ;  pour  le  vin  de  marché,  paie  chez  Jaquet  Dugué  et 
pour  une  mesure  d'avoine  au  cheval  dud.  couvreux,  pour  le  tout,  ii  s.  il  d. 

Item,  pour  un  voiage  que  led.  pi-ocureur  fist  à  retourner  à  Luché, 
sommer  led.  Guyschard  et  ses  persoiinters  de  venir  parachever  lad.  beso- 
gne, paia  led.  procureur,  ii  s- 


—  154  — 

réparées  (1).  Une  moitié  de  la  nef  ayant  été  recouverte  en 
1475,  le  surplus  le  fut  en  4478  (2). 

Après  avoir  ainsi  mis  en  état  le  gros  œuvre  de  l'édifice, 
on  songea  à  en  orner  l'intérieur  et  à  le  pourvoir  d'un  mobilier 
convenable.  Un  peintre  le  décora  en  1481  (3). 

La  statue  de  saint  Julien  de  Brioude,  patron  de  l'église, 
fut  restaurée  (4).    Les  calices  furent,   en  1482,   l'objet   de 


Item,  à  Jehan  Rouelle,  pour  avoir  logié  les  couvreux  pendant  le  temps 
qu'ils  ont  couvert  led.  chanceau,  la  somme  de  vu  s.  vi  d. 

Item,  dud.  Guyschart  pour  sa  paine  et  sallaire  d'avoir  couvert  led. 
chanceau,  la  somme  de  xi  1.  t.  ;  ainsi  qu'il  appert  par  les  marchez  faiz  par 
lesd.  paroissiens  avec  led.  Guyschart,  et  pour  ce,  cy  mis,  xi  1.  » 

(1)  «  Item,  à  Robert  Moreau,  vierier,  pour  la  réparation  des  vitres  de 
l'église,  fut  marchandé  à  luy  à  la  somme  de  trente-cinq  s.  avecques  une 
charretée  de  boys  qui  luy  fut  promise  qui  cousta  xv  d.  ;  aussi  en  vin  de 
marché  fut  deppendu  aultres  xv  d.  en  toute  somme,  xxxu  s.  vi  d.  » 
Comptes  de  1474. 

Cinquante  ans  après,  en  1525,  un  autre  verrier,  Claude  Orry,  répara  les 
mêmes  verrières.  Comptes  de  Jehan  Devaulx, 

(2)  «  Item,  fut  marchandé  à  ung  nommé  le  Roy,  demeurant  au  Grant 
Saint  George  pour  couvrir  la  neef  de  l'église,  pour  le  cousté  qu'il  couvrist 
et  pour  le  logeis  de  luy  et  de  ses  varletz,  cousta,  lx  s.  »  Comptes  de  1475 

«  Item,  à  René  Denyau  par  marché  fait  avec  luy  pour  couvrir  l'un  des 

costez  de  l'église,  pour  paye  et  despens,  la  somme  de  cinquante  solz » 

Comptes  de  1478-79. 

(3)  «  Item,  en  l'année  CCGG  iiii  xx  et  ung  fut  faict  marché  par  led.  pro- 
cureur, avec  le  paintre  de  faire  certaines  paintures  en  l'église,  es  pré- 
sence de  Jehan  Troillart,  René  Gaignart,  Michel  Savigné  et  autres  ;  en 
despence  du  jour  dud.  marché,  m  s.  nu  d.  Item,  aud.  paintre,  pour  led. 
marché,  lvi  s.  i,x  d.  et  pour  deux  aulnes  de  toille  que  led.  procureur 
bailla  aud.  paintre,  qui  est  de  la  fabrice,  pour  ceulx  qui  descendirent  le 
crucifi,  pour  le  habillez,  vu  d.  qui  est  pour  le  tout,  lvii  s.  iiii  d. 

Item,  pour  les  despens  dud.  procureur  de  quant  il  aida  à  chaufaulder 
en  l'église  pour  faire  les  paintures  comprins  choppine  de  vin  et  deux 
denrées  de  pain,  xviii  d.  ob. 

Item,  au  paintre  qui  a  besogné  en  l'église,  XL  s.  » 

(4)  «  Item,  à  Guillemin  Tarel  par  marché  fait  avecques  luy  ès-présence 
de  René  Gaignart  et  Pierre  Cheval,  xii  s.  vi  d.  t.,  pour  avoir  fait  ung 
esseul  pour  le  groux  saint  de  l'église  dud.  lieu  de  La  Suze,  pour  ce,  xii  s. 
VI  d. 

Item  à  Colin  Bernières  pour  les  forgeures  dud.  saint,  viii  s.  v  d.  es 
présence  de  René  Gaignart  et  Jean  Mestivier  et  pour  le  pain  et  vin  à 


—  155  — 

réparations  importantes  ;  elles  causèrent  de  réels  ennuis  aux 
paroissiens.  L'orfèvre  qui  s'était  chargé  du  travail,  et  qui 
résidait  alors  au  Mans,  en  sortit  pour  s'établir  à  Morannes 
en  Anjou.  C'est  là  que  le  procureur  dut  se  transporter,  pour 
forcer  l'ouvrier,  une  monition  de  l'official  à  la  main,  à  rendre 
l'objet  qui  lui  avait  été  confié  (1).  Tout  se  passa  paisiblement 
en  1484,  quand  un  autre  orfèvre  promit  «  d'habiller  »  un 
second  calice  (2). 

L'instrument  de  paix  fut  réparé  cette  même  année  (3).  On 
s'était  précédemment  pourvu  «  d'un  petit  bassin  pour  chauffer 
l'eau  pour  baptiser  les  enfans  »  (4).  On  renouvela  les  vases 
aux  saintes  huiles  (5).  Les  livres  de  l'église  furent  complétés. 

ceulx  qui  descendirent  et  qui  remontèrent  led.  saint,  deux  unzains  qui  est 
pour  tout,  X  s.  III  d.  »  Comptes  de  1479-84. 

(1)  «  Item,  du  jour  qu'il  fut  marchandé  avecques  l'orfèvre  du  Mans  pour 
habiller  le  calice  de  La  Suze,  en  pain  et  vin,  ii  s.  x  d. 

Item,  quant  led.  procureur  fut  à  Morenne  sommer  led.  orfèvre  qui  y 
estoit  allé  demourer,  de  rendre  led.  calice,  luy  cousta  en  despence  pour 
luy  et  pour  une  jument  qu'il  avoit  mené,  et  pour  ung  fer  à  icelle  jument, 
m  s.  X  d. 

Item,  pour  un  rogat  de  mons""  l'official  du  Mans,  pour  traicter  led. 
orfèvre  au  Mans,  pour  ce  qu'il  demeurait  en  Anjou,  iiii  s.  un  d. 

Item,  en  pion  mis  en  la  verge  dud.  caHce  le  jour  que  il  fut  benoist 
xvii  d.  Item,  aud.  orfèvre  pour  poyement  dud.  calice  et  par  appoincte- 
ment  fait  avecques  luy,  par  Jacques  Dugué,  .Tehan  Troillart,  Guillaume 
Charbonnier,  Micheau  Savigné  et  aultres  plusieurs,  et  en  oultre  xxviii  s . 
donnés  par  Madame,  et  de  verges  rompues  données  par  aucunes  personnes, 
la  somme  de  xii  s.  »  Comptes  de   1482. 

(2)  Item,  pour  les  despens  dud.  procureur  de  quant  il  fut  au  Mans  j 
porter  le  calice  de  l'église  pour  estre  habillé,  xii  |d. 

Item,  pour  le  habillaige  dud.  calice,  x  s. 

Item,  pour  une  once  d'argent  que  led.  procureur  fisf,  mectre  oud.  calice, 
XX VII  s.  VI  d. 
Item,  en  oultre  lad.  once,  demy  groux  d'argent,  vallant  xviii  d. 
Item,  pour  la  dorreure  dud.  calice,  xvii  s.  vi  d.  »  Comptes  de  1484. 

(3)  «  Item,  pour  habiller  la  paix,  x.xii  d.  »  Comptes  de  1484. 

(4)  «  Item,  ponr  ung  petit  bassin  qui  a  esté  achaté  pour  chaulïer  l'eau 
pour  baptiser  les  enfans,  iiii  s.  ii  d.  »  Comptes  de  1478. 

(5)  «  Item,  pour  le  change  des  petiz  orffeulz  de  l'église  et  pour  la  touche 
qui  est  en  l'estuy  du  cresnie,  m  s.  un  d.  »  Comptes  de  1479-80. 

«  Item,  pour   une   ampole   pour  porter    la  onction    aux  malades  par  la 


—  156  — 

Un  copiste,  André  Lemelle,  auquel  on  fournit  toutes  les 
matières  dont  il  avait  besoin  pour  exécuter  son  œuvre, 
transcrivit  l'office  de  la  Visitation  qui  manquait,  soit  à 
l'antiphonaire,  soit  au  missel.  Il  ajouta  «  les  passions  »  à  ce 
dernier  volume  (1).  Le  pupitre  sur  lequel  ces  livres  étaient 
déposés  pendant  les  offices,  fut  refait  en  1487  (2). 

C'est  à  cette  même  époque  que  la  croix  de  procession  fut 
achetée.  Tout  d'abord,  le  procureur  s'était  entendu  avec  un 
orfèvre  qui,  moyennant  la  somme  de  trente  sols,  avait  pris 
l'engagement  de  remettre  en  bon  état,  celle  qui  servait  déjà 
à  l'église,  mais  les  paroissiens  mécontents  de  cet  arrange- 
ment et  désireux  de  posséder  une  croix  neuve,  renvoyèrent 
leur  mandataire  près  du  même  ouvrier.  Pour  être  assuré  de 
procurer  à  ses  commettants  un  objet  qui  leur  donnerait 
toute  satisfaction,  le  procureur  prit  la  peine  d'examiner  la 
croix  que  possédait  l'église  Saint-Benoît  du  Mans,  puis  il  en 
commanda  une  semblable  à  l'orfèvre  qui  convint  de  la  fournir 
à  un  jour  convenu.  Seulement  quand,  l'échéance  arrivée,  on 

paroisse,  achatée  au  Mans,  par  led.  procureur,  le  vii^  jour  de  juin 
iiii':  un  XXII,  VII  s.  un  d.  »  Comptes  de  1479-84. 

(1)  «  Item,  pour  le  libvre  où  est  le  service  de  la  Visitation  Notre-Dame, 
que  led.  procureur  a  fait  faire  et  pour  lequel  il  a  poyé  la  somme  de  xiii  s.  » 
Comptes  de  1479-84. 

«  Item,  à  André  Lemelle  par  marché  faict  avecques  luy  de  reliez  et 
habillier  certaine  partie  des  livres  de  l'église,  et  pour  faire  et  escripre  les 
passions,  la  somme  de  lxv  s. 

Item  pour  deux  peaux  de  veau  achatées  pour  recouvrir  lesd.  livres,  v  s- 

Item,  pour  deux  peaux  de  parchemin,  m  s.  vi  d. 

Item,  pour  demye  once  de  vermillon,  demye  once  de  verniz  et  demye 
once  de  colle,  xiii  d.  »  Comptes  de  1484-85. 

«  Item  a  poié  lesd.  procureur  pour  le  parchemin  des  passions  qui  ont 
été  fait  faire  pour  servir  à  l'église  et  pour  le  parchemin  du  mesel  de  lad. 
église,  IX  s.  Il  d.  »  Comptes  de  1486-90. 

(2)  «  Item,  à  Colas  Bourgoing  par  marché  fait  avecques  luy  par  led. 
procureur,  la  somme  de  quatre  livres  tournois,  pour  poye  et  despens 
d'avoir  fait  de  son  mestier  de  menuyserie  le  grand  lecterel  de  l'église 
avecques  deux  acoudouers,  en  vin  de  marché,  cinq  solz. 

Item,  a  poié  led.  procureur  à  Colas  Bourgouing  menuisier  pour  un 
lectril  qu'il  a  fait  à  l'église,  vingt-sept  sols  six  deniers.  »  Comptes  de 
1486-90. 


—  157  — 

alla  la  lui  réclamer,  il  refusa  de  s'en  dessaisir.  Bien  que  les 
comptes  n'en  disent  rien,  peut-être  ce  refus  était-il  motivé. 
Soupçonnant  la  loyauté  de  l'ouvrier,  le  procureur  eût  été, 
ce  semble,  bien  aise  d'expérimenter  et  d'essayer  son  œuvre, 
avant  de  lui  en  verser  le  prix,  mais  l'orfèvre  n'entendait  pas 
de  cette  oreille,  et,  sept  fois  de  suite,  il  trouva  des  prétextes 
pour  justifier  le  retard  qu'il  mettait  à  présenter  son  travail. 
Las  d'attendre,  les  paroissiens  lui  firent  adresser  par  le 
lieutenant  du  sénéchal  du  Maine,  une  sommation  d'avoir  à 
leur  livrer  la  croix.  11  la  donna  alors,  mais  contre  argent 
comptant.  On  la  porta  d'abord  à  Malicorne,  sans  trouver 
personne  qui  fût  en  état  d'en  vérifier  le  titre,  puis  à  La 
Fontaine-Saint-Martin,  où  on  la  reconnut  de  bon  aloi(l). 

Dans  ce  même  temps,  le  procureur  faisait  acquisition 
d'une  bannière,  d'aubes  et  de  surplis.  Ces  derniers  objets 
furent  façonnés  au  Mans  avec  la  toile  ourdie  et  tissée  à  La 

(1)  «  Item,  le  jour  que  led.  procureur  alla  au  Mans,  par  le  commande- 
ment des  paroissiens  pour  faùe  habille)'  la  croiz  de  l'église  à  ung  orfèvre, 
auquel  il  marchanda  à  la  somme  de  trente  sols  tournois  pour  la  despence 
dud.  procureur,  led.  jour,  ii  s. 

Item,  pour  ce  que  lesd.  paroissiens  ne  furent  pas  cor.tens  dud.  marché, 
retourna  led.  procureur  aud.  lieu  du  Mans,  et  marchanda  avecques  led 
orfèvre  de  fere  lad.  croiz  toute  neuve  à  la  somme  de  dix  livres  tournois. 

Item,  pour  veoir  la  croiz  de  Saint  Benoist  du  Mans  pour  faire  celle  dud. 
lieu  de  La  Suze  au  patron,  x  d. 

Item,  de  quant  le  procureur  retourna  aud.  lieu  du  Mans  pour  avoir  lad. 
croiz,  lit  adjourner  led.  orfèvre  par  devant  le  lieutenant  de  mons''  le  sen- 
néchal  par  un  sergent  du  Mans  auquel  il  poya  pour  sa  peine,  xii  d. 

Item,  du  jour  que  led.  procureur  retourna  aud.  lieu  du  Mans,  quérir 
lad.  croiz  pour  ung  pot  de  vin  qu'il  donna  à  celuy  qui  luy  presta  de  l'ar- 
gent pour  poier  led.  orfèvre,  xv  d. 

Item,  aud.  orfèvre  pour  la  faczon  et  dôrreure  de  lad.  croiz,  ixl  . 

Item,  de  quant  led.  procureur  alla  à  Malicorne  et  porta  lad.  croiz  pour 
la  faire  visiter  à  quelque  orfèvre  ou  à  aucuns  monnoyeurs,  pour  ce  que 
led.  jour  il  y  avoit  assemblée  aud.  lieu  de  Malicorne,  mais  ne  trouva  au- 
cuns à  qui  fere  visiter  lad.  croiz,  poya  pour  sa  despence,  xii  d. 

Item,  pour  la  Visitation  de  lad.  croiz  à  La  Fontaine  Saint-Martin  et  pour 
les  despens  dud.  procureur,  ii  s. 

«  Item,  pour  la  painture  du  bâton  de  la  croix  et  pour  l'ajutez,  deux 
solz.  »  Comptes  de  1486-90. 


158 


Suze  ,   par  un   tisserand,    au   compte  de  la  fabrique   (1). 

A  la  différence  de  la  plupart  des  églises  d'alors,  dépour- 
vues de  sacristie,  celle  de  La  Suze  en  possédait  une  où  les 
clercs  revêtaient  pour  les  cérémonies,  les  vêtements  sacrés, 
habituellement  serrés  dans  des  coffres  ou  bahuts  destinés  à 
cet  usage  (2). 

II  va  de  soi  que  le  jour  où  ces  achats  devinrent  possibles, 
on  revit  aux  principales  solennités  de  l'année,  le  brillant 
luminaire  (3)  dont  on  avait  été  forcé  de  se  priver  au  moment 
de  l'invasion  anglaise. 


II 


En  dehors  des  dépenses  qu'imposait  le  service  religieux, 
nous  voyons  encore  la  fabrique  faire  les  frais  des  instruments 
dont  les  fossoyeurs  se  servaient  pour  creuser  au  cimetière 
les  fosses  des  morts  (4)  ;  prendre  à  sa  charge,  comme  du  reste 

(!)  «  Item,  pour  l'enseigne  neufve  de  l'église,  quarante  sols  tournois  ; 
pour  la  frange  de  lad.  enseigne,  m  s.  ix  d.,  et  pour  la  paine  de  l'avoir 
cousue,  VIII  d.,  pour  ce,  XLiiil  s.  v  d.  » 

<(.  Item,  pour  la  faczon  de  six  sourpeliz  que  led.  procureur  a  fait  faire 
au  Mans  pour  servir  à  l'église,  de  certaine  pièce  de  toille  qui  avoit  esté 
fête  pour  lad.  église,  xxx  s.  t. 

«  Item,  à  une  femme  qui  a  habillé  les  sourpeliz  et  les  aulbes  de  l'église, 
II  s.  » 

«  Item,  pour  les  despens  d'un  homme  qui  a  hourdy  une  pièce  de  toille 
pour  l'église,  doze  deniers.  Pour  la  farine  et,  pour  gresse  mise  dans  lad. 
toille,  trois  deniers  et  pour  la  faczon,  dix-sept  sols.  »  Comptes  de  1486-94. 

(2)  «  Item,  pour  une  serreure  que  led.  procureur  a  fait  mectre  en  la 
huche  du  revestiaire  en  laquelle  on  met  les  ornemens  et  les  libvres  de 
l'église,  III  s.  »  Comptes  de  1884-85. 

(3)  Pour  donner  une  idée  de  l'argent  que  l'on  y  consacrait,  nous  cite- 
rons cet  article  : 

((  Item,  pour  le  cierge  benoist  et   deux  boulons  (gros  cierges)  le  tout 
pesant  unze   livres  de  cire,  vallant  la  livre  ouvrée,  six  solz  troys  deniers 
qui  est  pour  le  tout,  Lxvm  s.  ix  d.  »  Comptes  de  1486-90. 

(4)  «  Item,,  pour  une  palle  ferrée  pour  faire  les  fousses  au  cymeterres, 
iiix  s.  VI  d.  »  Comptes  de  1478. 


—  159  - 

les  ordonnances  royales  l'y  obligeaient,  l'entretien  du  franc 
archer  (1).  Elle  entretenait  aussi  à  la  Maison-Dieu,  un  lit  qui, 
pensons-nous,  était  destiné  aux  indigents  (2).  En  cas  d'épi- 
démie elle  devait,  selon  toute  apparence,  prendre  des  mesures 
pour  combattre  la  contagion  (3).  Le  procureur  avisait  encore 
à  ce  que  l'impôt  ou  la  taille  fût  répartie  à  temps  entre  les 
contribuables  (4).  Il  veillait  à  ce  que  le  presbytère  fût 
entretenu  en  bon  état,  n'hésitant  pas  à  faire  mettre  sous 
séquestre  les  biens  de  la  cure  sur  le  revenu  desquels  les 
frais  occasionnés  par  les  réparations,  devaient  être  pré- 
levés (5).    Cet   article  de  nos  comptes   est   un   des  rares 

«  Item,  pour  une  tremche  qui  a  esté  achatée  pour  faire  les  fousses  ou 
cymetere  pour  les  trespassez,  v  s.  »  Comptes  de  1478. 

(1)  «  Item,  par  le  commandement  de  Jaquet  Dugué,  Guillaume  Gaignon 
et  autres  des  paroissiens,  a  esté  baillé  par  led.  procureur  à  Jehan  Saucaire, 
de  Roizé,  pour  envoyer  à  Aras  au  franc-archer  dud.  lieu  de  La  Suze,  ainsi 
qu'il  avoit  esté  mandé  par  le  roy,  notre  sire,,  la  somme  de  xxxv  s.  » 
Comptes  de  1478-79. 

(2)  «  Item,  a  paie  led.  procureur  pour  avoir  fait  esquerder  la  laine  de 
quoy  a  esté  faict  la  couverte  du  lit  de  la  maison  Dieu,  viii  s.  ;  pour  demye 
livre  de  gresse  qui  a  esté  mise  en  lad.  layne,  vi  d.  ;  au  tixier  qui  a  fait 
lad.  couverte,  ii  s.  vi  d.  ;  et  mesmes  pour  le  fouUage  de  lad.  couverte,  ii  s. 
qui  est  pour  le  tout,  xiii  s.  »  Comptes  de  li77. 

(3)  «  Item,  fut  baillé  à  feu  Ghristoile  Nerrie  et  feu  Jean  Rouault  par  la 
main  de  Jehan  Troillart,  pour  aller  à  Angers  au  conseil  pour  l'inconvé- 
nient de  la  mortahté  qui  a  esté  à  La  Suze,  la  somme  de  xxx  s.  »  Comptes 
de  1478-79. 

(4;  «  Item,  le  vu'  jour  de  février  où  temps  de  ces  présents  comptes 
(1478),  pour  la  despence  dud.  procureur,  Rogier  Dugué,  MicheletSavigné, 
Jehan  Troillart,  Pierre  Cheval,  Micheau  Savigné,  Micheau  Cocheri  et  Colin 
Lemoulnier  qui  estoient  allez  à  Roizé  pour  sommer  les  paroissiens  dud. 
lieu  pour  faire  le  taux  de  la  taille,  ainsy  qu'il  estoit  accoustumé  de 
faire,  v  s.  vi  d.  »  Comptes  de  li78. 

(5)  «  Item,  pour  les  despens  de  René  Gaignart  et  dud.  procureur  de 
quant  ils  allèrent  au  Mans  pour  faire  séquestrez  les  choses  de  la  cure  de 
La  Suze  pour  la  réparation  du  presbytaire,  ii  s.  xi  d.  ob.,  et  pour  led. 
séquestre  impétrer  de  monsieur  l'official,  vu  s.,  qui  est  pour  le  tout, 
x  s.  XI  d.  ob.  »  Comptes  de  1482. 

«  Item,  pour  le  cost  du  séquestre  de  la  tierce  partie  du  revenu  de  la 
cure  de  La  Suze,  fait  à  la  requeste  des  paroissiens  pour  deffaut  des  répa- 
rations  du  presbytaire  dud.  lieu,  viii  s.  «  Comptes  de  148G-90. 


—  IGO  — 

exemples  que  l'on  pourrait  citer  de  l'ingérence  des  fabriciers 
en  pareille  occasion. 

Nous  ne  saurions  terminer  cette  étude  sans  insister, 
comme  déjà  nous  l'avons  fait  ailleurs,  sur  l'importance  des 
fonctions  et  du  rôle  du  procureur.  C'est  à  lui  et  à  lui  seul 
que  l'administration  des  revenus  de  la  fabrique  est  confiée. 
Il  a  soin,  il  est  vrai,  de  solliciter  souvent  l'avis  de  ses  com- 
mettants auxquels  il  demande  modestement,  quand  il  leur 
rend  ses  comptes,  de  vouloir  bien  lui  allouer  une  indemnité, 
pour  la  perte  de  temps  que  l'exercice  de  sa  charge  lui  a 
causée  (1). 

Par  contre,  c'est  tout  exceptionnellement  que  le  curé 
apparaît,  même  en  cette  dernière  circonstance.  Lorsqu'il 
est  présent,  il  y  occupe  la  première  place  ;  ainsi,  maître 
Philippe  de  laNoë  e.st-il  nommé,  en  1475,  avant  tous  ceux  qui 
se  sont  réunis  pour  entendre  le  détail  des  recettes  et  des  mises 
que  le  procureur  accusait.  Mais  nous  n'avons  pas  à  signaler 
un  seul  fait  analogue.  Cela  tient,  pensons-nous,  à  ce  que, 
simple  commendataire,  il  laissait  le  soin  d'administrer  sa 
paroisse,  aux  vicaires  dont  les  noms  figurent  en  effet,  à  la 
place  du  sien,  à  l'audition  des  comptes.  Il  en  va  de  même, 
et  nous  nous  en  sommes  assuré,  au  XVI"  siècle.  Par  consé- 
quent, à  La  Suze  comme  ailleurs,  il  faut  arriver  au  XVIP, 
pour  voir  une  réaction  sérieu.se  se  manifester,  et  le  véritable 
pasteur  de  la  paroisse  ne  plus  considérer  sa  cure  comme  un 
simple  bénéfice,  dont  les  revenus  étaient  bons  à  toucher, 
quitte  à  se  décharger  sur  autrui,  moyennant  une  indemnité 
plus  ou  moins  élevée,  du  ministère  ecclésiastique. 

L.  FROGER. 

(1)  «  Item,  led.  procureur  dit  avoir  servy  cest  année,  et  dont  il  ne  l'a 

pas  receue plaise  aux  paroissiens  meptre  ce  qu'il  leur  plaira  pour 

sond.  service.  »  Comptes  de  1477. 


GÉNÉALOGIE 


DE    LA 


MAISON  DE  CLERMONT-GALLERANDE 

MARQUIS  DE  CLERMONT-GALLERANDE, 

DE  REYNEL  ET  DE  MONTGLAS,   COMTES  DE  CHEVERNY, 

BARONS  DE  BROUASSIN, 

PRINCES     SOUVERAINS    DE    DELAIN ,    BARONS    DE    RUPT 

(MAINE  ET  ANJOU,  ILE  DE  FRANCE,  CHAMPAGNE) 


§   4.   Seigneurs  du   Troncliet, 
Mai^juis  de  Gallerande  ou   Clermont-Gallerande 

[1772-1824] 

Éteints   en  1824 

Armes  :  D'azur  à  trois  chevrons  d'or,  le  premier  écinié, 
qui  est  de  Clermont  (1).  —  Supports  :  Deux  lions  cVor  (2). 

XIX 

3  I .  Armand -Henri  de  Clermont,  seigneur  du  Tronchet, 
«  Je  chevalier  »  puis  «  le  vicomte  de  Clermont  »  (3),  troisième 

(4),  (2)  Cf.  ci-après,  la  première  des  notes  relatives  au  §  6. 
(8)  L.-G.-J.  de  Clermont.  —  Bertin   du   Rocheret  ne  lui  donne  que  la 
première  qualification.  —  Il  est  dit  simplement   «  A. -H.  de  Clermont  » 

XL      11 


—  162  — 

fils  de  Charles-Léonor  de  Clermont,  marquis  de  Gallerande, 
seigneur  de  Loudon  et  du  Tronchet,  et  de  Madeleine  de 
Mormez  de  Saint-Hilaire  (Voy.  r.i-devant,  n"  25),  fut  colonel 
d'infanterie  et  chevalier  de  Saint-Louis  ;  il  mourut  le  5  janvier 
•1776.  —  Il  avait  épousé,  le  2  août  1740  (1),  Marie-Charlotte 
de  Bragelongne,  veuve  de  Pierre  Allain  de  La  Vigerie,  maître 
des  requêtes  au  Parlement  de  Paris,  fille  de  François-Charles 
de  Bragelongne.,  brigadier  et  inspecteur  d'infanterie,  de  qui 
il  eut: 

1.  Bernard-Henri   de   Clermont,   né  à  Paris  le  18  juin 
17M  (2)  mort  en  bas-âge  (3)  ; 

2.  Armand-Françoia-Thibaud  (4)  de  Clermont,  né  le  30 
juillet  1742,  capitaine  au  régiment  de  Royal-Cravatte-Cavale- 
rie,  puis  (1761)  colonel  du  régiment  de  Penthièvre-Infanterie, 
mort  de  la  petite  vérole,  le  27  juin  1765,  sans  avoir  contracté 
d'alliance  ;• 

3.  Charles-Georges  de  Clermont,  dont  l'article  suit. 


XX 


32-  Charles  -  Georges  de  Clermont,  seigneur  du 
Tronchet,  puis  [par  acquisition,  15  juillet  1772;  voy.  ci- 
devant,  n"  26]  marquis  de  Gallerande  ou  Clermont-Galle- 

dans  son  acte  de  mariage  (1740)  et  dans  l'acte  de  baptême  de  son  fils  aîné 
(1741)  et  «  vicomte  de  Clermont  »  dans  l'acte  de  baptême  de  son  dernier 
enfant  (1744). 

ri)  Extrait  des  registres  de  la  paroisse  de  Saint-Jean-en-Grève  à  Paris, 
(Orig.,  N.  H.,  V.  100  ;  —  copie,  G.  H.,  v.  191)  ;  —  et  non  «  le  1"  août  », 
d'après  toutes  les  généalogies.  (Cette  dernière  date  est  sans  doute  celle  du 
contrat  do  mariage). 

(2)  Ondoyé  ce  jour-là,  baptisé  le  lendemain.  (Extrait  des  registres  de  la 
paroisse  Saint-Jean-en-Grève  à  Paris;  orig.,  n.  h.,  vol.  lOO  ;  —  copie, 
G.  H.,  V.  191).  —  Cf.  la  note  suivante. 

(3;  On  peut  du  moins  le  supposer,  car  il  n'est  mentionné  dans  aucune 
des  généalogies  de  sa  famille. 

(1)  Ce  dernier  prénom  d'après  Berlin  du  Rocheret. 


—  4G3    - 

rande  (1)  et  baron  de  Brouassin,  puis  [par  héritage,  10  août 
1792  ;  voy.  ci-aprês,  11°  50]  marquis  de  Montglas  et  de  Reynel, 
comte  de  Clieverny,  prince  souverain  de  Delain,  baron  de 
Rupt,  né  à  Paris  le  30  juillet  1744.  Il  s'engagea  en  1756  au 
régiment  des  Mousquetaires  du  Roi,  devint  cornette  (1758), 
puis  capitaine  (1760)  au  régiment  d'Orléans-Cavalerie,  avec 
lequel  il  fit  la  campagne  de  Hanovre  et  en  fut  fait  mestre-de- 
camp-lieutenant  en  1766  avant  l'âge  réglementaire.  Chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  en  1771,  brigadier 
de  cavalerie  en  1780,  maréchal-de-camp  en  1784,  il  émigra 
en  1791,  mais  revint,  en  avril  1792,  se  mettre  à  la  disposition 
de  Louis  XVI  ;  incarcéré  pendant  la  Terreur,  il  ne  dut  son 
salut  qu'à  l'exécution  de  Robespierre  et  de  ses  complices. 
Durant  le  reste  de  la  période  révolutionnaire  (1794-1814),  il 
vécut  dans  l'obscurité  ;  il  n'en  sortit  un  instant,  en  1800, 
que  pour  remplir  au  nom  du  roi  Louis  XVIII  près  du  pre- 
mier consul  Bonaparte  une  mission  secrète  qui  aurait  avancé 
de  quatorze  ans  la  fin  des  malheurs  de  la  France,  si  Bonaparte 
avait  accepté  de  jouer  le  rôle  réparateur  de  Monck.  En 
récompense  de  ses  services,  il  fut,  lors  de  la  rentrée  du  Roi 
en  possession  effective  de  son  trône  (1814) ,  élevé  à  la 
pairie  et  au  grade  de  lieutenant-général.  Commandeur  (1816), 
puis  (l'^'"  janvier  1823)  grand-croix  de  Tordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  il  mourut  le  19  avril  1824.  —  Auteur 

(1)  Il  s"intitulait  «  Charles-Georges  de  Clermont,  marquis  de  Gallerande, 
baron  de  Brouassin  »,  dans  une  ordonnance  de  voirie  du  10  mai  1784, 
(Placard  irapr.,  c.  G.)  ;  mais  la  même  année  il  était  rangé  sous  le  nom  de 
«  marquis  de  Clermont-Gallerande  »  parmi  les  maréchaux  de  camp  dans 
VEtat  militaire  de  France,  édition  de  1785.  (11  s'était  même  fait  pré- 
senter sous  ce  second  titre  dix  ans  avant  l'acquisition  territoriale,  qui  lui 
donna  le  droit  de  le  porter;  —  noms  des  personnes  admises  aux  Honneurs 
de  la  Cour,  10  janvier  176"2,  dans  Saint-AUais,  loc.  cit.)  Il  fut  également 
élevé  à  la  pairie  en  la  même  qualité,  et  c'est  de  la  même  façon  qu'il  est 
compté  parmi  les  juges  du  maréchal  Ney,  accusé  de  haute  trahison, 
(Appel  nominal  du  6  décembre  1815,  dans  l'intéressant  volume  de 
M.  Welscliinger  sur  cette  cause  célèbre,  p.  406-409),  et  comme  auteur  de 
Mémoires.  —  Il  signait  :  Clermont-Gallerande.  (Lettres  autographes, 
c.  c.) 


—  164  — 

de  Mémoires  particuliers  j)Our  servir  à  l'histoire  de  la 
Révolution  française,  publiés  après  sa  mort  (Paris,  1826, 
3  vol.  in-S").  —  Il  avait  épousé,  le  11  mai  1771,  Claudine- 
Gésarine  de  La  Tour  du  Pin-Montauban,  veuve  de  iV., 
marquis  d'Eschoisy,  guidon  de  la  compagnie  des  Gendarmes 
Anglais  de  la  Maison  du  Roi  (tué  à  la  bataille  de  Minden,  1759), 
de  qui  il  n'eut  pas  d'enfants  et  qui  mourut  à  Paris  le  22  avril 
1805.  Il  avait  à  son  instigation,  fait  donation  de  la  terre  de 
Gallerande  à  la  marquise  de  Fontenille,  sa  nièce  par  alliance, 
mais  sous  une  condition  suspensive.  S'étant  brouillée  en 
1808  avec  les  donataires,  il  voulut  révoquer  purement  et 
simplement  la  donation.  Ayant  rencontré  à  cela  des  diffi- 
cultés, il  se  tira  d'affaire  en  vendant  son  domaine  à  un 
négociant  de  Nantes,  le  18  juin  1808  (1).  A  sa  mort,  ses  titres 
passèrent  au  chef  de  sa  famille,  Louis-Gaspard-Joseph  de 
Clermont  (Voy.  ci-devant,  n"  27). 

§.  5.  Barons  de  Bussy  et  de  Sexfontaines 
Éteints    en    1627 

ARMES  :  Pallé  d'or  et  de  gueules  de  six  pièces,  qui  est 
d'Amboise  (2). 

33.  Jacques  de  Glermont,  baron  de  Sexfontaines,  seigneur 
en  partie  de  Reynel  (3),  puis  [par  donation   de  son  oncle 

(1)  Il  appartient  aujourd'hui  au  comte  de  Raillé. 

(2)  Conséquence  de  la  substitution  dont  il  est  parlé  plus  loin. 

(3)  Ce  titre  lui  est  reconnu  par  d'Hozier,  mais  il  ne  le  porta  jamais 
(Actes  des  25  juillet  1558,  25  septembre  1563,  10  juin  1570;  orig.,  p.  G., 
V.  78'i;)  et  ses  descendants  directs  firent  de  même  (Voy.  ci-après,  n^^  34- 
36).  En  tout  cas,  la  possession  d'une  partie  de  la  terre  de  ce  nom,  ne 
donnait  en  aucune  façon  à  cette  branche  de  la  famille  de  Clermont,  droit 
au  titre  de  «  marquis  de  Reynel  »  dont  notre  personnage  fui  titré  après 
sa  mort.  (Procuration  de  Jeanne  de  Romécourt,  sa  veuve,  19  mars  1588; 
orig.,  p.  G.,  V.  784)  et  que  portèrent  à  l'envi  tous  ses  descendants  directs 
(Voy.  ci-après,  n"'  34-36)  ;  car,  malgré   l'indivision  de   la  seigneurie  de 


—  165  — 

maternel  le  cardinal  Georges  d'Amboise,  sous  condition  de 
substitution  de  nom  et  d'armes  (1)]  baron  de  Bussy  (2),  et 
dès  lors  dit  Jacques  d'Amboise  (3) ,  «  M.  de  Bussy 
d'Amboise  »  (4),  troisième  fils  de  Louis  III,  seigneur  de 
Clermont  et  de  Gallerande,  et  de  Renée  d'Amboise  (Voy.  ci- 
devant,  n"  14),  fut  capitaine  d'une  compagnie  de  trente 
lances  des  ordonnances  du  Roi  (5)  et  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel  (6).  Il  mourut  avant  le  19  mars  1588  (7).   — 

Reynel  entre  sa  mère  et  ses  ayant-droits,  d'une  part,  et  la  fille  unique  de 
son  frère  et  les  ayant-droit  de  <'-elle-ci,  d'autre  part,  ce  fut  en  faveur  de 
celle-ci  qu'elle  fut  érigée  en  marquisat.  (Cf.  ci-après,  n"  42 1.  —  Des 
généalogistes  de  la  famille  de  Clermont,  Bertin  du  Rocheret  est  seul  à 
donner  ce  titre  de  marquis  de  Reynel  à  ceu.Kqui  l'ont  porté  ainsi  indûment. 
—  Rtiynel,  aujourd'hui  commune  du  canton  d'Andelot,  arr.  de  Chaumont, 
Haute-Marne. 

(1)  P.  Anselme,  t.  YII  (1733),  p.  127  ;  —  et  non  a  juxtaposition  de  nom 
et  d'armes  »,  d'après  toutes  les  généalogies  de  la  famille  de  Clermont  ; 
Bertin  du  Rocheret  accentue  l'erreur  habituelle  en  appelant  «  Clermont 
d'Amboise  «  ces  ex-Clermont,  maintenant  devenus  des  d'Amboise,  et 
«  Clermont  de  Renel  »  les  vrais  Clermont  d'Amboise,  marquis  de  Reynel 
(Voy.  ci-après,  n"  42). 

(2)  Bussy-eii-Barrois,  aujourd'hui  hameau  de  la  commune  de  Saiilx- 
en-'\Voëwre,  arr  de  Fresnes-en-Woë\vre,  Meuse. 

(3)  D'après  les  textes  précités  (Cf.  ci-après,  n^s  34-36,  ceux  relatifs  à 
ses  descendants)  ;  —  et  non  «  Jacques  de  Clermont  d'Amboise,  »  comme 
il  est  dit  dans  toutes  les  généalogies,  sauf  celle  de  d'Hozier.  Le  P.  Anselme 
lui-même  a  donné  tout  d'abord  (t.  III  [1728]),  en  appelant  «  Henri  de 
Clermont  d'Amboise  »  le  dernier  rejeton  de  cette  branche  (Voy.  ci-après, 
noSGi,  dans  l'erreur  courante,  que  des  recherches  ultérieures  lui  ont 
permis  de  rectifier  (t.  VII  [1733J). 

(4),  (5)  «  RooUe  de  la  monstre  et  reveue  faicte  en  armes  de  la  compagnie 
de  trente  lances...  dont  a  charge  Monsieur  de  Bussy  d'Amboise  »,  22  avril 
15(39.  (Orig.,  Archives  Nationales  de  Fiance,  carton  K.  98,  pièce  3). 

(6)  En  1563  i^J.-F.  d'Hozier,  Rec.  des  chevaliers  de  Saint-Michel).  — 
L'auteur  lui  attribue  à  cette  occasion  un  écusson  mi-partie  de  Clermont  et 
d'Amboise,  ce  qui  constituerait  pour  lui  une  dérogation  à  la  règle  héral- 
dique posée  ci-dessus,  à  moins  qu'il  n'ait  été  abusé  par  le  faux-semblant 
de  juxtaposition  de  nom  et  d'armes,  également  corrigé  ci-dessus.  Cette 
seconde  hypothèse  est  la  plus  plausible  ;  car  jamais,  dans  les  quittances 
citées  ni  ci-devant  ni  ci-après,  il  ne  s'est  fait  appeler  que  «.  Jacques 
d'Amboise  »  :  pourquoi  aurait-il  fait  pour  les  armes  ce  qu'il  ne  faisait  pas 
pour  le  nom  ? 

(7]  Date  d'une  procuration  de  sa  veuve.  i,Orig.,  p.  o.,  v.  784.) 


—  466  — 

Il  avait  épousé  Catherine  de  Beauvau,  dame  de  Mognéville, 
fille  de  N.  de  Beauvau ,  seigneur  de  Mognéville  ,  et  de 
Madeleine  d'Haussonville,  de  qui  il  eut  : 

1.  Louis  d'Amhoise  (1),  «  M.  de  Bussy  d'Amboise  (2)  y),  né 
i\n  1549  ;  il  fut  d'abord  attaché  au  service  d'Henri  de  France, 
duc  d'Anjou,  trère  puîné  de  Charles  IX,  qu'il  accompagna 
en  Pologne  (3),  lorsque  ce  prince  en  eût  été  élu  roi,  mais 
qu'il  quitta  bientôt  pour  venir  prendre  une  part  glorieuse  à  la 
quatrième  guerre  civile  en  qualité  de  colonel  d'un  régiment  de 
gens  de  pied  (4)  et  fut  grièvement  blessé  au  siège  de  Luslgnan 
(octobre  1574)  ;  il  reparut  à  la  cour  au  commencement  de 
1575  et,  au  lieu  de  reprendre  rang  dans  la  maison  de  son 
ancien  maître  devenu  le  roi  Henri  III,  il  s'attacha  au  frère 
de  ce  dernier,  François,  duc  d'Alençon,  dont  il  fut  vite  le 
favori  ;  sa  vie  dès  lors  se  passa  à  chercher  des  querelles  et 
à  les  vider  l'épée  à  la  main  ;  en  1576,  il  reçut  du  Roi  le 
commandement  d'une  compagnie  de  cinquante  lances  des 
ordonnances  (5)  et-  du  prince  le  gouvernement  de  l'Anjou, 
dont  il  venait  d'être  gratifié  en  augmentation  d'apanage  (6), 

(1)  Il  signait  «  d'Amboise  »  (Lettre  à  M.  de  Villeroy,  5  janvier  1579  ; 
orig..  Bibliothèque  de  l'Institut,  collection  Godefroy,  t.  CCLix.)  —  Dans 
r  «  Accord  »  avec  «  les  prélats,  nobles  et  députés  des  villes  représentant 
les  États-Généraux  des  Pays-Bas  >.,  où  il  agissait  comme  mandataire  de 
son  maître,  le  prince  François,  20  août  1573.  (Orig.,  Arch.  Nat.,  carton  K 
1546,  pièce  71),  il  s'intitule  abusivement  «  marquis  de  Reynel  »  (Cf.  la  pre- 
mière des  notes  relatives  à  son  père.) 

(2)  Brevet  d'une  compagnie  des  ordonnances,  8  mai  1576  (orig.,  Arch. 
Nat.,  carton  K  100,  pièce  32.) 

(3j  «  Liste  des  princes,  seigneurs,  gentilhommes  et  autres  qui  accom- 
paignent  le  roi  de  Polongne  »  (Orig.,  Bibliothèque  Nationale,  mss.,  fonds 
français,  vol.  3193,  f"  349.)  —  Il  en  existe  une  édition  contemporaine, 
pleine  de  fautes  d'orthographe.  (Lyon.,  1574,  in-S".) 

(4)  Voy.  mon  livre  Le  comte  de  Montgomery,  p.  166. 

(5)  Brevet  du  8  mai  1576  précité  ;  cf.  1'  «  Accord  »  du  20  août  1578 
précité. 

(6)  Lettre  du  duc  d'Alençon  et  d'.\njou  à  la  municipalité  d'Angers, 
15  mai  1570  ;  dans  Mourin,  La  Réforme  et  la  Ligue  en  Anjou,  p.  138. 


—  167  — 

avec  le  titre  de  premier  chambellan  (1)  ;  «  colonel  -général 
de  l'infanterie  de  Monseigneur,  frère  du  Roy  »  (2)  dans  son 
expédition  de  Flandre  (1578),  il  périt  au  retour  (19  août  1579), 
assassiné  par  Charles  de  Chambes,  seigneur  de  Montsoreau, 
dont  il  avait  séduit  la  femme  ;  il  n'avait  pas  contracté 
d'alliance  ; 

2.  Hubert  d'Amboise,  seigneur  de  Mognéville  (3)  du  chef 
de  sa  mère,  tué  au  siège  d'Issoire  (1577)  sans  avoir  contracté 
d'alliance  ; 

3.  Georges  d'Amboise,  dont  l'article  suit , 

4.  Renée  d'Amboise,  qui  épousa  Jean  de  Monluc,  seigneur 
de  Balagny,  fils  naturel  de  Jean  de  Monluc,  évêque  de 
Valence  et  d'Anne  Martin,  créé  maréchal  de  France  en  1596  ; 
elle  mourut  en  octobre  1595  du  désespoir  qu'elle  ressentit 
de  voir  Cambrai,  dont  son  mari  était  gouverneur,  tombé  aux 
mains  des  Espagnols  ; 

5.  Marguerite  d'Amboise,  qui  épousa,  le  6  avril  1597, 
Olivier  de  Chastellux,  vicomte  d'Avallon,  et  mourut  en  1605  ; 

6.  Françoise  d'Amboise,  qui  épousa  N.,  seigneur  de  La 
Ferté-Imbault. 

—  Devenu  veuf,  Jacques  d'Amboise  s'était  remarié  à 
Jeanne  de  Romécourt,  fille  de  Jean  de  Romécourt,  seigneur 
de  Massault,  et  d'Edmée  de  Brabant,  de  qui  il  eut  : 

7.  Renée  d'Amboise,  qui  épousa  Jean  de  La  Fontaine 
d'Ognon,  fils  de  François  de  La  Fontaine  d'Ognon,  baron  de 
Massignan,  et  de  Charlotte  de  Soyécourt,  et  qui  mourut  le 
10  décembre  1607. 


34-  Georges  d'Amboise,  baron  de  Bussy  etde  Sexfontaines, 

(1)  «  Estât  des  gages  de  la  Maison  de  Monseigneur  »,  5  août  1576,  dans 
Mémoires  du  duc  de  Nevers,  t.  I,  p.  ô77. 

(2)  «  Accord  »  du  20  août  1578  précité. 

(3)  Mognéville,  aujourd'liui  coinmuue   du  canton  de   Revigny,  arr.  de 
Bar-le-Duc,  Meuse. 


—  168  - 

seigneur  de  Mognéville  (1)  et  en  partie  de  Reynel,  gentil- 
homme de  la  chambre  du  Roi  (2),  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel  (3),  mort  entre  1587  et  1596  (4).  —  Il  avait 
épousé,  avant  1587,  Lucrèce  de  Castel-San  Nazare  (5),  fille 
de  Jean  de  Castel-San  Nazare,  seigneur  de  Mornay,  de  qui  il 
eut  : 

1.  Hélène  d'Amhoise,  qui  épousa,  avant  1622  (6),   Henri 
de  Quincampoix,  comte  de  Vignory; 

2.  Charles  d'Amhoise,  dont  l'article  suit. 


XVI 


35-  Charles  d'Amboise,  baron  de  Bussy  et  de  Sexfon- 
taines,  seigneur  de  Mognéville  et  en  partie  de  Reynel,  «  le 
marquis   de  Bussy  »   (7),   mort  entre  mai  1624  (8)    et  mai 

il)  Tous  ces  titres,  —  plus  (abusivement  ;  voy.  ci-devant  la  première  des 
notes  relatives  à  son  père)  celui  de  «  marquis  de  Reynel  »,  dans  un  arrêt 
du  Parlement  du  14  août  1592  (Copie,  c.  H.,  v.  191)  et  dans  deux  com- 
missions des  4  décembre  1596  et  22  juillet  159S  (Orig.,  p.  o.,  vol.  784), 
de  sa  veuve,  agissant  comme  tutrice  de  leurs  enfants,  «  Hélène  et  Charles 
d'Amboise  ».  —  Dans  un  acte  par  devant  Me  Le  Monnyer,  notaire,  de 
l'année  1587  (cité  par  Jal,  loc.  cit.),  il  s'intitule  «  marquis  d'Amboise, 
baron  de  Bussy  ». 

(2)  D'après  l'acte  notarié  de  1587  précité. 

(3)  D'après  les  actes  précités  de  1596  et  1598. 

(4)  Dans  l'acte  précité  de  1587,  il  figure  en  personne  ;  dans  ceux  de  1596 
et  1598,  c'est  sa  veuve  qui  agit. 

(5)  Elle  figure  dans  l'acte  précité  de  cette  date. 

(6)  Obligation  souscrite  par  «  dame  Hélène  d'Amboise,  comtesse  de 
Vignory  »,  15  août  1622  (Copie,  g.  h.,  v.  191).  —  Elle  était  déjà  veuve  en 
1631  (Obligation  souscrite  par  '<  dame  Hélène  d'Amboise;  veuve  demessire 
Henri  de  Quincampoix  »,  6  mars  1631  ;  copie,  c.  h.,  v.  191). 

(7)  Comme  son  père  et  son  grand-père,  il  se  faisait  abusivement  donner 
le  titre  de  «  marquis  de  Reynel  »  (Voy.  deux  arrêts  du  Parlement  rendus 
contre  lui,  13  mars  et  8  avril  1614  ;  copies,  c.  h.,  v.  191).  —  Par  la  suite 
il  s'en  dessaisit  (!)  au  profit  de  son  fils  et  se  fit  dès  lors  appeler  «  le  mar- 
quis de  Bussy  »  'Accord  pai'devant  notaire  entr^'eux  oii  chacun  poiie  les 
qualités  susdites,  mai  1624  ;  cité  par  Jal,  loc.  cil.) 

(8)  Date  de  l'accord  précité  avec  son  UIs,  où  il  figure  en  pei'sonne. 


—  169  - 

1627  (1).  —  Il  avait  épousé  Jeanne  de  Monluc,  fille  de  Jean 
de  Monluc,  seigneur  de  Balagny,  maréchal  de  France  et  de 
Renée  d'Amboise,  sa  cousine-germaine  (2),  de  qui  il  eut  : 
Henri  d'A)nhoise^  qui  suit. 

XVII 

36-  Henri  d'Amboise,  baron  de  Bussy  et  de  Sexfontaines, 
seigneur  de  Mognéville  et  en  partie  de  Reynel  (3),  «  le  mar- 
quis de  Bussy  d'Amboise  »,  tué  en  duel  le  12  mai  1627  par 
François  de  Rosmadec,  comte  des  Chapelles,  sans  avoir 
contracté  d'alliance. 

§    6.    Seigneurs    de    Saint  -  Georges, 

unarquis    de   Montglas,    comtes    de  Cheverny, 

princes  souverains  de  Delain,  barons  de  Rupt,  etc. 

Éteints  en  1727 

Armes  :  D'azur  à  trois  chevrons  d'or,  le  premier  écimé, 
qui  est  de  Clermont  (4).  —  Supports  :  Deux  lions  d'or  (5). 

(1)  Date  de  la  fin  tragique  de  son  fils  (Voy.  l'art,  suivant)  :  dans  une 
lettre  citée  par  L. -G.- J.  de  Clermont),  que  le  meurtrier  écrivit  à  cette 
occasion  à  Jeanne  de  Monluc,  il  n"est  pas  (ait  mention  du  père. — Tou- 
tes les  généalogies  placent  à  tort  sa  mort  en  1615. 

(2)  Devenue  veuve,  Jeanne  de  Monluc  se  remaria,  le  2  juin  1631,  à 
Henri  de  Mesme,  président  à  mortier  au  Parlement  de  Paris. 

(6)  On  a  vu  ci-devant  que  dès  162i  il  prenait  la  qualilication  mensongère 
de  «  marquis  de  Reynel  »  ;  cependant  les  contemporains  ne  l'appelaient 
pas  ainsi,  mais  «  le  marquis  de  Bussy  d".\mboise  »  ;  voy.  les  Mémoires  de 
Richelieu,  de  Bassompierre,  etc. 

(4j  Armes  de  François  de  Paule  de  Clermont,  marquis  de  Montglas, 
seigneur  de  Saint-Georges  (Voy.  ci-après,  n"  40),  d'après  le  P.  Anselme, 
(t.  IX  [1733],  p.  195.)  —  Cette  absence  de  brisure  coirespond  exactement 
à  l'assertion  de  L.-G.-J.  de  Clermont  :  «  Les  marquis  de  Reynel  portaient 
écartelé  au  1  et  4  de  Clekmont,  au  2  et  3  d'Amboise...  Les  autres 
branches  de  la  Maison  de  Clermont  avaient  les  armes  pleines  et  pour 
supports  deux  lions  d'or.  »  (Sur  ce  dernier  point,  cf.  ci-devant,  n»  9  noie, 
la  description  du  sceau  de  Pierre  de  Clermont,   (ils  de  Louis  I,  seigneur 

de  Clermont  et  de  Gallerande.)  —  Notez  cependant  les  exceptions  relevées 

ci-devant,  n»^  9  noie,  12  note,  15  note. 
(5)  'Voy.  la  note  précédente. 


—  170  — 

XIII 

37-  René  de  Clermont,  seigneur  de  Saint-Georges,  puis 
[par  alliance]  prince  souverain  de  Delain  (1) ,  baron  de 
Rupt  (2),  deuxième  fils  de  René,  seigneur  de  Clermont 
et  de  Gallerande,  et  de  Perrette  d'Estouteville  (Voy.  ci- 
devant,  n"  I  3),  épousa  Philiberte  de  Goux,  veuve  de  Jean 
Le  Roi,  baron  de  Pleurs,  fille  unique  et  héritière  de  Jean  de 
Goux,  prince  souverain  de  Delain,  baron  de  Rupt,  grand- 
chambellan  de  l'Empereur  Charles-Quint,  et  de  Catherine 
de  Vienne,  de  qui  il  eut  : 

4.  Thomas  de  Clermont,  dont  l'article  suit. 

—  Devenu  veuf,  René  de  Clermont  s'était  remarié  à  Fran- 
çoise d'Amboise,  fille  unique  et  héritière  de  Jacques  d'Am- 
boise,  baron  de  Bussy,  de  Sexfontaines  et  de  Reynel,  et 
d'Antoinette  d'Amboise ,  dame  de  Ravel,  sa  cousine  (3),  de 
qui  il  eut  : 

2.  Antoine  de  Clermont^  tige  des  marquis  de  Reynel  (Voy. 
ci  après,  §  7,  n^^  42  -  50)  ; 

3°  Autre  Antoine  de  Clermont,  dit  le  jeune,  d'abord  reli- 
gieux (d'où  le  surnom  qu'il  porta  toute  sa  vie,  «  le  moine  de 

(1)  Delain  (aujourd'liui  commune  du  canton  de  Dampierre-sur-Salon, 
arr.  de  Gray,  Haute-Saône),  est  qualifié  dans  les  quittances  émanant  du 
dernier  des  membres  de  cette  branche  qui  en  ait  pris  le  titre  (Voy.  ci-après, 
nos  40  et  41)  tantôt  de  «  souveraineté  »  (16  juillet  1697),  tantôt  de 
«  principauté  »  (7  janvier  1698),  tantôt,  —  comme  Rupt,  mais,  il  est  vrai, 
conjointement  avec  celui-ci,  —  de  «  seigneurie  »  (5  janvier  1705).  — 
Moréri  la  traite  de  u  souveraineté  »  ;  Bertin  du  Rocheret  de  «  princi- 
pauté »  ;  d'Hozier  n'en  parle  que  comme  d'une  «  terre  «  appartenant, 
comme  la  «  terre  )>  de  Rupt,  à  Thomas  de  Clermont,  seigneur  de  Saint- 
Georges  (Voy.  l'art,  suivant). 

(2)  lliqjt,  aujourd'hui  commune  du  canton  de  Scey-sur-Saône,  arr.  de 
Vesoul,  Haute-Saône.  —  La  présence  près  de  là  d'un  autre  village  appelé 
Vy-lès-Rupt  (aujourd'hui  commune  du  canton  de  Dampierie-sur-Salon, 
arr.  de  Gray,  Haute-Saône)  indique  assez  la  proximité  des  terres  de  Rupt 
et  de  Delain.  (Cf.  la  note  précédente").  Toutes  deux  faisaient  partie  de  la 
Franche-Comté  ;  on  sait  que  cette  province  n'appartient  à  la  France  que 
depuis  le  traité  de  Nimègue  (1678). 

(3)  Devenue  veuve,  Françoise  d'Amboise  se  remaria  à  Charles  de  Croy, 
comte  de  Porcien,  seigneur  de  Seninghen  (Cf.  ci-après,  n"  42). 


—  171  — 

Bussy  ))),  puis  marié  à  Gliaiiotte  de  Miremont,  fille  de 
François  de  Miremont,  seigneur  de  Queux,  et  de  Jeanne 
d'Eltz,  dame  de  Loupy,  de  qui  il  eut  Jacques  de  Clevmont, 
qui  tut  père  lui-même  de  Jacques  II  de  Clermont,  tué  à  la 
bataille  de  Nordlingen  (1645)  et  Françoise  de  Clermont, 
mariée  à  N.  de  Beaujeu  ; 

4.  Anne  de  Clermont,  qui  épousa  Antoine  de  Vienne  de 
Beaufïremont,  marquis  de  Listenois  ; 

5.  Adrienne  de  Clermont,  religieuse  à  l'abbaye  (1)  de 
Saint-Menoux  (diocèse  de  Bourges)  ; 

6.  Françoue  de  Clermont,  religieuse  à  la  même  abbaye. 

XIV 

38.  Thomas  de  GlermOxNT,  seigneur  de  Saint-Georges, 
prince  souverain  de  Delain,  baron  de  Rupt,  mort  et  enterré 
à  Rupt  le  8  octobre  1595.  —  Il  avait  épousé  Jeanne  de 
Perriers,  dame  de  La  Jaille-Yvon,  fille  de  Jacques  de  Perriers, 
seigneur  du  Bouchet,  de  la  noblesse  d'Anjou,  et  d'Ambroise 
de  Maillé  ('2),  de  qui  il  eut  : 

1.  Hardouin  de  Clermont,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Anihroise  de  Clermont,  qui  épousa  Amaury  de  Saint- 
Otïange,  seigneur  de  la  Moussaye,  capitaine  du  château  de 
Rochefort-sur-Loire  en  Anjou. 

XV 

39-  Hardouin  de  Glermont,  seigneur  de  Saint-Georges, 
prince  souverain  de  Delain,  baron  de  Rupt,  puis  [par  alliance] 
marquis  de  Montglas  (3),  marié,  le  13  octobre  1593,  à  Jeanne 

(1)  Et  non  «  abbesse  »,  selon  toutes  les  généalogies  ;  (cf.  le  catalogue  des 
supérieures  de  ce  monastère  dans  la  Gallia-Christiana,  t.  IX  [1751]. 

(2)  Morte  le  i"  novembre  1578. 

(;i)  Montglas,  aujourd'luii  bameau  de  la  commune  de  Cerneux,  canton  de 
Viilers-Saint-Georges,  arr.  de  Provins,  Seine-et-Marne. 


—  17t>  — 

de  Haiiay,  fille  unique  et  héritière  de  Robert  de  Harlay, 
baron,  puis  (1G14)  marquis  de  Montglas,  et  de  Françoise  de 
Longuejoue,  gouvernante  des  Enfants  de  France,  fils  et  filles 
de  Henri  IV,  de  qui  il  eut  : 

1.  François  de  Paule  de  Clermont,  dont  l'article  suit  : 

2.  Victor  de  Clermont  (1),  mort  entre  1655  (2)  et  1G63  (3), 
sans  avoir  contracté  d'alliance. 


XVI 

40.  François  de  Paule  de  Clermont  (4),  marquis 
de  Montglas ,  seigneur  de  Saint  -  Georges ,  prince  souve- 
rain de  Delain,  baron  de  Rupt,  puis  [par  engagement] 
seigneur  de  Provins  (5)  ,  puis  [  par  alliance  ]  comte  de 
Gheverny  (6),  né  le  19  janvier  1620 ,  colonel  du  régiment 
de  Navarre  -  Infanterie,  puis  maréchal  -  de  -  camp,  grand- 
maître  de  la  garde-robe  du  Roi  en  1644 ,  chevalier  de 
l'ordre  du  Saint  -  Esprit  en  1661  ,  mort  en  1674.  — 
Auteur  de  Mémoires  sur  l'histoire  de  son  temps  (1635-1660), 
publiés  après  sa  mort  ;  1'"''  édition,  Amsterdam,  1726,  4  vol. 
in-S"  ;  souvent  réimprimés  depuis.  —  Il  avait  épousé,  le 
8  février  1645,  Cécile-Elisabeth  Hurault,  dame  de  Cheverny, 
l'une  des  filles  de  Henri  Hurault,  comte  de  Cheverny,  gou- 

(1)  Il  signait  :  «  de  Clermont-Saint-Georges  ».  (QuiUances  des 
22  octobre  1644,  13  octobre  1647,  7  mars  1652,  12  juin  1655  ;  orig.,  p.  c, 
V.  783)  ;  —  son  frère  aine  et  lui  y  figurent  conjointement  comme  «  marquis 
de  Montglas,  seigneurs  de  Saint-Georges  »). 

(2)  Quittance  précitée  du  12  juin  de  cette  année. 

(3)  Voy.  la  note  suivante. 

(4)  H  signa  d'abord  «  de  Clermont-Montglat  »  (Quittances  précitées 
de  1644,  1647, 1652,  1655,  délivrées  conjointement  avec  son  frère);  puis, 
plus  tard,  «  Montglat  »  (Quittance  délivrée  par  lui  seul  avec  les  titres  de 
marquis  de  Montglas,  seigneur  de  Saint-Georges  et  de  Provin^>,  16  novembre 
1663  ;  orig.,  p.  o.,  v.  783). 

(5)  Quittance  précitée  du  16  novembre  1663  ;  cf.  celles  de  son  lils,  de 
1697  à  1711,  citées  à  l'art,  suivant. 

(6)  Cheverny,  aujourd'hui  commune  du  canton  de  Contres,  arr.  de  Blois, 
Loir-et-Cher. 


—  173  — 

verneur  de  Chartres  et  de  Blois,  et  de  Marie  Gaillard  de  la 
Morinière  (1),  de  qui  il  eut  : 

1.  Louis  de  Clermont,  dont  l'article  suit  : 

2.  Anne-Victoire  de  Clermont^  née  le  30  septembre  4647, 
abbesse  de  Gif  (diocèse  de  Paris)  en  1667,  morte  le  2  février 
1687  (2)  ; 

3.  Cécile-Claire-Eugénie  de  Clermont,  qui  épousa,  le  2 
septembre  1681,  Jean-Étienne  de  Thomassin,  marquis  de 
Saint-Paul. 

XVII 

4  I .  Louis  de  Clermont,  marquis  de  Montglas,  comte  de 
Cheverny,  seigneur  de  Saint-Georges  et  [par  engagement] 
de  Provins,  prince  souverain  de  Delain,  baron  de  Rupt  (3), 
né  en  1645,  gentilhomme  d'honneur  du  Dauphin,  fils  de 
Louis  XIV  (4),  gouverneur  et  bailli  de  Provins  (5),  grand 
bailli  de  Dôle  (6)  ambassadeur  extraordinaire  du  Roi  près  le 
roi  de  Danemark  (7),  puis  (8)  près  la  République  de  Venise, 
puis  près  l'Empereur,  mem^e  du  conseil  des  Affaires  étran- 
gères en  1715,  gouverneur  du  duc  de  Chartres,  fils  aîné  du 
duc  (Philippe)  d'Orléans,  régent  de  France,  en  1716,  conseiller 

(i)  Morte  le  17  février  1695. 

(2)  GaUia-Christiana,  t.  VII  (1744),  col.  601  et  602. 

(3)  Il  s'intitula  d'abord  «  Louis  de  Clermont-Montglat  ,  comte  de 
Cheverny  o  (Quittance  à  lui  délivrée,  17  juillet  1577  ;  orig.,  p.  o.^  v. 
784),  puis  «  Louis  de  Clermont,  marquis  de  Montglat  (suivent  tous  les 
titres  ci-dessus  énumérés)  »  (Quittances  de  lui^  16  juillet  1697,  7  janvier 
1698.  27  janvier  1703,  20  mars  1705,  5  octobre  1711  ;  orig.,  p.  c,  v.  78i). 
—  Il  signait  «  L.  de  Clermont-Cheverny  «,  (Quittances  de  1697  et  ann. 
suiv.  précitées).  —  «  Il  ne  fut  jamais  appelé  que  M.  de  Cheverny  >i,  dit 
Saint-Simon  {Mémoires,  t.  II,  p.  330  et  334  ;  t.  IX,  p.  302  ;  t.  XIV,  p.  100  ; 
t.  XIX,  p.  308). 

(4),  (5),  (6),  Quittances  précitées,  de  1697  et  ann.  suiv. 

(7)  «  Cy-devant  ambassadeur  extraordinaire  pour  le  Roy  en  Danemark  » 
[Ibid.) 

(8)  Le  reste  de  ses  qualités  d'après  les  généalogies. 


-  -174  — 

d'épée  en  1719,  mort  le  6  mai  1722.  —  Il  avait  épousé,  en 
1680,  Marie  Johanne  de  La  Carre,  fille  de  Jacques-François- 
Johanne  de  La  Carre,  marquis  de  Saumery,  grand-bailli  de 
Blois,  et  de  Catherine  Charron,  de  qui  il  n'eut  pas  d'enfants 
et  qui  mourut  elle-même  le  18  janvier  1727,  après  avoir  été 
gouvernante  des  filles  du  duc  (Philippe)  d'Orléans,  régent 
de  France  (1).  —  Il  avait  institué  son  cousin  Jean-Baptiste- 
Louis  de  Clermont  d'Amboise,  marquis  de  Reynel  (Voy.  ci- 
après,  n°  49),  son  légataire  universel. 


§.  7.  Marquis  de  Reynel  et  de  Montglas, 

Comtes    de    CJieverny^ 

Princes  de  Delain,  Barons  de  Rupt. 

[Issus  des  Seigneurs  de  Saint-Georges] 

Éteints  en  1792 

Armes  :  Ecartelé,  au  i  et  4,  dfazur  à  trois  chevrons  d^or 
le  premier  écimé,  qui  est  de  Clermont;  au  2  et  3,  pallé 
d'or  et  de  gueules  de  six  pièces,  qui  est  d'AMBOisE  (2).  — 
Supports  :  Dewaî  hommes  sauvages  (3).  —  Devise:  Terrse 
atque  pelagi  purpureus  dies  (4). 

XIV 

42-  Antoine  de  Clermont,  deuxième  fils  de  René  de 
Clermont,  seigneur  de  Saint-Georges  (Voy.  ci-devant,  n"  37),  et 
de  Françoise  d'Amboise,  dame,  puis  (octobre  1560)  marquise 
de  Reynel  [l'érection  étant  faite  conjointement  en  sa  faveur 

(1)  Saint-Simon,  t.  XIV,  p.  100. 

(2),  (3),  (4)  L.-G.-J.  de  Clermont. —  D'Hozicr  donne  à  cette  branche  les  ar- 
mes pleines  des  Clermont,  ce  qui  donnerait  lieu  de  supposer  que  la  brisure 
(ecartelé  au  2  et  3  d'Amboise)  fut  admise  postérieurement  au  marquis 
Louis  III  (Voy.  ci-après,  n"  47),  auquel  il  s'arrête. 


—  175  — 

et  en  faveur  d'Antoine  de  Croy,  comte,  puis  prince  de 
Portien,  issu  de  son  second  mariage  avec  Charles  de  Croy 
comte  de  Porcien,  seigneur  de  Seninghen]  (1).  Il  joignit  le  nom 
de  sa  mère  à  celui  de  son  père  et  ne  fut  jamais  appelé 
qu' Antoine  de  Clermont  d'Amboise  ('2),  usage  que  toute  sa 
postérité  a  conservé  ;  il  devint  marquis  de  Reynel  par  le 
décès  sans  postérité  de  son  frère  utérin,  Antoine  de  Croy 
(5  mai  1567).  —  Il  signala  sa  valeur  dans  les  rangs  des 
Réformés  aux  batailles  de  Saint-Denis  (1567)  et  de  Moncon- 
tour  (1569).  La  terre  dont  il  portait  le  titre  donna  lieu  à  un 
long  procès  avec  son  oncle  Jacques  de  Clermont,  devenu 
((  Jacques  d'Amboise  »  (Voy.  ci-devant,  n"  33),  procès  qui  fut 
cause  de  sa  mort  :  l'aîné  de  ses  cousins,  le  célèbre  Bussy 
d'Amboise  le  rencontra  au  milieu  du  massacre  de  la  Saint- 
Barthélémy  (157*2)  et  le  tua  de  sa  main.  —  Il  avait  épousé, 
Jeanne  de  Longuejoue,  fille  de  Thibauld  de  Longuejoue, 
seigneur  d'Yverni,  et  de  Madeleine  Briçonnet,  de  qui  il  eut  : 

1 .  Louis  de  Clermont  d'Amboise,  dont  l'article  suit. 

—  Devenu  veuf,  Antoine  de  Clermont  d'Amboise  s'était 
remarié  à  Anne  de  Savoie,  veuve  de  Jacques  de  Saluce, 
comte  de  Cardé,  fille  de  Claude  de  Savoie,  comte  de  Tende, 
gouverneur  de  Provence,  et  de  Marie  de  Chabannes  (3),  de 
qui  il  eut  : 

2.  Louise  de  Clermont  d'Amboise  (4),  qui  épousa  N.  de 
Pontaillier  ; 

3.  Marthe  de  CZennont  d'Amboise  (5),  qui  épousa  Balthazar 

(1)  Analysé  dans  d'Hozier,  Preuves. 

(i)  Il  est  appelé  à  tort  «  Antoine  d'Amboise  »,  de  même  que  ses  enfants 
sont  appelés  à  tort  <•.  Jacques  et  Françoise  d'Amboise  »  dans  une  sentence 
rendue  à  Chaumont  le  19  décembre  1580  (Copie,  c.  H.,  vol.  19'1). 

(3)  Devenue  veuve  pour  la  seconde  fois,  Anne  de  Savoie  se  remaria  à 
Georges  1  de  Clermont,   marquis  de  Gallerande  (Voy.  ci-devant,  n»  15.) 

(4)  Inconnue  de  Le  Laboureur. 

(5)  C'est  elle  sans  doute  qui  figure  sous  le  nom  doublement  fautif  de 
a  Marie  d'Amboise  »  dans  un  acte  notarié  de   lGi6,   cité   par  Jal,  loc.  cit. 


-  176  — 

Flotte    de    Montauban,   comte    de    La    Roche,    baron    de 
Montmaur  ; 

4.  Jacques  de  Clevmont  d'Amhoise  (1),  qui  périt  an  siège 
de  Montauban  (1621)  ; 

5.  Françoise  de  Clermont  d'Amhoise  (2),  qui  épousa 
Alexandre  d'Argenson. 

XV 

43-  Louis  I  de  Clermont  d'Amboise,  marquis  de  Reynel, 
gouverneur  et  bailli  de  Chaumont-en-Bassigny,  tué  le  3 
novembre  1615  en  s'efïorçant  d'empêcher  la  jonction  avec  le 
gros  de  1'  t  Armée  des  Princes  »  de  6,000  mercenaires 
Allemands  levés  par  eux.  —  Il  avait  épousé  Anne  Lallemant, 
fille  unique  et  héritière  de  Jean  Lallemant,  seigneur  de 
Marmagne,  et  de  Marie  Lhuillier  de  Boullencourt,  de  qui  il 
eut  : 

1.  Louis  de  Clermont  d'Amhoise  dont  l'article  suit; 

2.  Jeanne  de  Clermont  d'Amhoise,  qui  épousa,  en  1619, 
Michel  de  Fayolles  de  Melet,  baron  de  Neufvi,  delà  noblesse 
du  Périgord. 

XVI 

44.  Louis  II  de  Clermont  d'Amboise  (3),  marquis  de 
Reynel,   gouverneur    et    bailli    de    Chaumont-en-Bassigny, 

(1)  Inconnu  de  Le  Laboureur,  de  d'Hozier  et  de  Berlin  du  Rocheret. 

(2)  Inconnue  de  Le  Laboureur,  de  d'Hozier,  de  Moréri  et  de  Berlin  du 
Rocheret. 

(3)  Appelé  par  erreur  «  Louis  d'Amboise,  marquis  de  Resnel  »  dans 
l'acle  notarié  de  161b  précité,  dans  une  autre  pièce  authentique  dn 
4  janvier  1626,  dressé  à  la  requête  de  sa  cousine  «  Hélène  d'Amboise 
[elle,  bien  nommée  ainsi  ;  voy.  ci-devant,  n"  34],  comtesse  de  Vignory  » 
(Orig.,  p.  o.,  V.  784),  ainsi  que  dans  deux  sentences  rendues  par  lui  les 
12  mai  1631  et  3  février  1635  (Copies,  c.  H.,  v.  191).  —  Son  père,  au  con- 
traire, est  correctement  appelé  «  Louis  de  Clermont  d'Amboise  »  dans 
plusieurs  actes  notariés  de  la  même  étude  qui  possède  celui  de  1616. 


—  177  — 

mestre  de  camp  d'un  régiment  de  cavalerie  (1),  épousa,  par 
contrat  du  6  février  1622  (2),  Diane  de  Pontaillier,  fille  de 
Jean-Louis  de  Pontaillier,  seigneur  de  Talmey,  et  d'Anne  de 
Vergy,  de  qui  il  eut  : 

1.  Bernard  de  Clermont  d'A'tnboise,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Cleriadus  de  Clermont  d'Amhoise,  dont  l'article  suit 
celui  de  son  frère  Bernard  ; 

3.  Louis  de  Clermont  d'Amhoise,  dont  l'article  suit  celui 
de  son  frère  Cleriadus  ; 

4.  Nicolas  de  Clermont  d'Amboise  (3),  mort  jeune  ; 

5.  Georges  de  Clermont  d'Amhoise  (4)  mort  jeune  ; 

6.  Marie  de  Clermont  d'Amhoise^  (5),  morte  jeune  ; 

7.  François  de  Clermont  d'Amhoise,  mestre  de  camp,  puis 
abbé  de  Saint-Clément  de  Metz  (6),  puis  marié,  après 
1670  (7),  sous  le  nom  de  «  comte  de  Reynel  »  (8),  à  Françoise 
de  La  Rochette,  dame  de  Sercy,  de  qui  il  eut  une  fille, 
Marie-Françoise-Jnstine  de  Clermont  d'Amhoise  (U),  qui 
épousa  Jean-Baptiste  de  Toulongeon,  comte  de  Champlitte  ; 

8.  Jean  de  Clermont  d'Amhoise,  capitaine  d'infanterie,  tué 
au  siège  de  Chauny  (1652)  ; 

9.  Just  de  Clermont  d'Amhoise  (10),  né  le  10  mars  1636;  il 
prit  à  14  ans  du  service  dans  le  régiment   de  Magalotti, 

(1)  D'après  les  généalogies  ;  —  c(  colonel  des  gens  de  pied  )■>,  d'après 
l'acte  précité  de  161G. 

(2)  Analysé  par  d'Hozier,  preuoes  ;  —  et  non  pas  «  en  1621  »  (Le  Labou- 
reur, Moréri,  Bertin  du  Rocheret,  L.-G.-J.  de  Clermont). 

(3)  Inconnu  de  Bertin  du  Rocheret. 

(4)  D'Hozier,  seul,  le  mentionne. 

(5)  Même  observation. 

(6)  Gallia  Chrisiiana,  t.  XIII  (1785),  col.  875. 

(7)  Date  à  laquelle  s'arrête  d'Hozier,  qui  ignore  cette  seconde  évolution. 

(8)  Moréri,  îoc.  cit.  infra. 

(9)  Moréri,  à  l'art.  Toulongeon  (au  t.  X  du  Grand  Dictionnaire  Histo- 
riqué\,  non  à  l'art.  Clermont  ;  cf.  sur  elle  un  acte  de  procédure  du 
26  novembre  1718  (Orig.,  p.  o.,  v.  784). 

(10)  II  s'intitulait  «  Just  de  Clermont  d'.Vmboise  de  Reinel  »  et  signait 
«  Jusï  DE  Clermont  d'Amboise»  (Quittances  des  15  avril  1673  et  31  jan- 
vier 1676  ;  orig.,  p.  o.,  v.  784). 

XL     12 


—  178  — 

commandé  par  son  frère  aîné  le  marquis  Bernard  (Voy.  l'art, 
suivant),  assista  aux  sièges  de  Bar-le-duc,  de  Château- 
Porcien  et  de  Rethel  (1650),  commanda  l'arrière-garde  à  la 
retraite  de  Djijelli  (1664),  reçut  quelques  années  après  le 
commandement  du  régiment  de  Reynel-Cavalerie,  laissé 
vacant  par  Télévation  de  grade  d'un  autre  de  ses  frères 
(Voy.  l'art.  47).  Promu  au  grade  de  colonel-général  de 
la  cavalerie,  il  défendit  victorieusement  Werle  contre  les 
troupes  de  l'électeur  de  Brandebourg,  contribua  au  gain  de 
la  bataille  de  Seneffe  (1674),  fut  fait  brigadier  de  cavalerie 
en  1675,  dirigea  en  cette  qualité  la  retraite  des  troupes  fran- 
çaises après  la  mort  du  maréchal  de  Turenne  (27  juillet  1675) 
et  se  retira  ensuite  au  couvent  des  Minimes  de  Braccancourt 
(diocèse  de  Châlons-sur-Marne),  où  il  mourut,  le  16  février 
1702; 

10.  Madeleine  de  Clermont  d'Amboise,  chanoinesse  à 
Sainte-Glossinde  de  Metz  ; 

11.  Anne  de  Clermont  d'Amhoise,  qui  épousa  Robert 
d'Anglebelmer,  comte  de  Lagny,  seigneur  de  Passy  et  de 
Juvincourt. 


XVII 


45.  Bernard  de  Clermont  d'Amboise,  marquis  de  Reynel, 
gouverneur  et  bailli  de  Chaumont-en-Bassigny,  capitaine  du 
régiment  de  Magalotti,  tué  au  siège  de  La  Mothe-en-Barrois 
(1645),  sans  avoir  contracté  d'alliance. 

XVII  bis 

46-  Cleriadus  de  Clermont  d'Amboise,  chevalier  de 
Malte,  puis  par  le  décès  de  son  frère  aîné  (Voy.  l'art,  précé- 
dent), marquis  de  Reynel,  gouverneur  et  bailli  de  Chaumont- 
en-Bassigny,   mestre   de    camp    du    régiment    de    Reynel- 


-  179  - 

Cavalerie,  puis  maréchal  de  camp,  mort  à  la  fin  de  juillet 
4656  des  suites  des  blessures  reçues  le  17  du  même  mois  à 
l'attaque  de  Valenciennes,  sans  avoir  contracté  d'alliance. 

XVII  ter 

47.  Louis  III  de  Clermont  d'Amboise  ,  marquis  de 
Reynel  (1),  fut  mestre  de  camp  du  régiment  de  Reynel-Cava- 
lerie,  après  son  frère  le  marquis  Cleriadus  (voy.  l'article 
précédent),  puis  colonel-général  de  la  cavalerie  française 
et  fut  tué  d'un  boulet  de  canon  au  siège  de  Cmbrai  le  11 
avril  1677.  —  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  22  juin  1665  (2), 
Marie-Angélique  de  Cousin  de  Saint-Denis,  fille  de  Philippe  de 
Cousin,  marquis  de  Saint-Denis,  et  de  Marie  de  Rouville  (3), 
de  qui  il  eut  : 

1.  Louis  de  Clermont  d'Ainhoise^  dont  l'article  suit  ; 

2.  Louis-Just  de  Clermont  d'Amboise,  «  l'abbé  de  Reynel  », 
qui  vivait  encore  en  1757  (4)  ; 

3.  Marie  -  Isabelle  -  Angélique  -  Madeleine  de  Clermont 
d'Amboise  (5),  née  le  11  février  1660,  abbesse  de  Saint-Paul- 
lès-Beauvais  le  26  mars  1712,  morte  en  janvier  1744  ; 

4.  Claire-Eugénie  de  Clermont  d'Amboise,  religieuse  au 
même  monastère,  dont  elle  devint  abbesse  après  sa  sœur  (6). 

(ij  II  s"iiititulait  «  Louis  de  Clermont  d'Amboise,  marquis  de  Reynel  s  et 
signait  «  DE  Clermont  d'Amboise-Renel  »  (Quittances  des  5  juin  1657, 
12  janvier  1658  et  11  mai  1657  ;  orig.,  p.  G.,  v.  784). 

(2)  Analysé  dans  d"Hozier,  Preuves. 

(3)  Morte  le  31  décembre  1719. 

(4)  Avant  le  15  avril  1573,  date  d'une  quittance  où  Just  de  Clermont 
d'Amboise,  son  frère  puiné  et  son  successeur  au  commandement  du  régi- 
ment de  Reynel-Cavalerie  (Voy.  son  article  sous  le  n"  45),  prend  le  t'ûvo.  de 
mestre  de  camp  de  ce  régiment. 

(5)  Elle  est  appelée  «  ..  de  Clermont  d'Amboise  de  Renel  »  par  la  Gallia 
Christiana  [t.  IX  [1751],  col.  818).  —  probablement  d'après  sa  signature  ; 
cf.  ci-dessus,  ce  qui  est  dit  pour  son  père. 

(6)  Même  observation.  —  Cette  dame  a  été  ignorée  par  tous  les  généalo- 
gistes. 


—  180  — 

XVIII 

48-  Louis  IV  de  Clermoxt  d'Amboise,  marquis  de 
Reynel  (1),  gouverneur  et  bailli  de  Chaumont-en-Bassigny, 
mestre  de  camp  du  régiment  Mestre-de-camp-général, 
mourut  à  Liège  de  la  petite  vérole  le  l^'- juin  1702.  —  Il  avait 
épousé,  le  8  août  1761,  Marguerite-Thérèse  Colbert  de 
Croissy,  fille  de  Charles  Colbert,  marquis  de  Croissy  et  de 
Torcy,  et  de  Marguerite  Béraud  (2),  de  qui  il  eut  : 

Jean-Baptiste-Louis  de  Clermont  d'Amboise,  dont  l'article 
suit. 


XIX 

49.  Jean-Baptiste  I  Louis  de  Clermont  d'Amboise, 
marquis  de  Reynel,  puis  [par  héritage,  voy.  ci-devant,  no41] 
marquis  de  Montglas,  comte  de  Cheverny,  seigneur  de  Saint- 
Georges,  prince  souverain  de  Delain,  baron  de  Rupt  (3), 
c(  le  marquis  de  Clermont  d'Amboise  »  (4),  né  posthume  le 
12  octobre  1702,  fut  fait  en  1723  colonel  du  régiment  de 
Santerre,  à  la  tête  duquel  il  coopéra  au  siège  de  Kiehl  (1733); 

(1)  Du  vivant  de  son  père,  il  s'intitulait  «  chevalier  de  Reynel  »  et  signait 
«  DE  Clermont  d'Amboise,  chevalier  de  Reynel  »  (Quittance  du 
28juini653;orig-.,  p.  o.,  v.  784).  Devenu  chef  de  sa  branche,  il  signa 
«  Clermont  d'Amboise  »  (Quittance  du  24  mai  1685  ;  orig.,  Ibid.) 

Dans  un  acte  notarié  du  4  août  1700,  cité  par  ,lal,  loc.  cit.,  figure  conjoin- 
tement avec  lui  «  Charles-Balthazar  de  Clermont  d'Amboise  »,  qu'aucune 
généalogie  ne  cite  et  que  nul  indice  personnel  ne  me  permet  de  placer  à 
son  rang  dans  cette  branche. 

(2)  Devenue  veuve,  Marguerite-Thérèse  Colbert  de  Croissy  se  remaria, 
le  5  janvier  1704,  à  don  Francesco-Maria-Soinole,  duc  de  Sanpietro,  grand 
d'Espagne.  Elle  devint  dame  du  palais  de  la  reine  d'Esdage  et  mourut  le 
27  janvier  1709.  Un  exemplaire  du  faire-part  de  ses  funérailles  est 
conservé  p.  o.,   v.  784  ;  (Imprimé  in-4<'  oblong). 

(3)  Tous  ces  litres  lui  sont  donnés  par  Moréri  ut  par  la  Gén.  an.  de  i760. 
t4)  Il  se  fit  appeler   ainsi   à   partir  de   1737   environ  ;  jusque-là  on  le 

nommait  correctement  «  marquis  de  Reynel  »  (Duc  de  Luynes,  Mémoires, 
t.  II,  p.  m,  88,  252,  253,  etc.)  —  «  M.  de  Renel,  marquis  de  Clermont 
d'Aniljoisc  »,  porteVÉlat  Militaire,  édition  de  1758, 


181 


brigadier  en  1734,  maréchal  de  camp  en  1738,  lieutenant- 
général  en  1744,  gouverneur  de  Mont-Dauphin  en  1749,  il 
mourut  à  Paris  le  18  septembre  1761.  —  Il  avait  épousé 
le  7  septembre  1722,  Henriette  Fitz-James,  fille  de  Jacques 
Fitz-James,  duc  de  Berwick,  de  Fitz-James  et  de  Liria, 
grand  d'Espagne,  maréchal  de  France  (1),  et  d'Anne  de 
Buckley,  sa  seconde  femme,  de  qui  il  eut  : 

1.  Jacques-Louis-Georges  de  Clermont  d'Amhoise,  né  en 
1726,  colonel  du  régiment  de  Bretagne-Infanterie,  tué  par 
accident  le  18  octobre  1746  ;  il  avait  épousé,  le  2  mars  1745, 
Marie-Henriette-Anne  du  Jonquoy,  de  qui  il  eut  Thomasse- 
Thérèse  de  Clermont  d'Amhoise,  née  posthume  en  septembre 
Î746,  mariée,  le  3  avril  1761,  à  Jacques  de  Choiseul,  comte 
de  Stainville,  morte  en  1789  ; 

2.  Jean-Baptiste-Charles-François  de  Clermont  d'Amhoise, 
qui  suit  ; 

3.  Diane-Jacqueline-Louise  de  Clermont  d'Amhoise,  née  le 
21  mars  1723,  qui  épousa,  i°,  le  4  janvier  1763,  Marie- 
François-Auguste  de  Goyon  de  Matignon,  comte  de  Gacé  ; 
2^  N.,  marquis  de  La  Vaupallière  ; 

4.  N.  de  Clermont  d'Amhoise,  née  le  27  janvier  1761, 
abbesse  d'Hières  (diocèse  de  Paris),  morte  en  1770. 

—  Devenu  veuf,  Jean  -  Baptiste  -  Louis  de  Glermont- 
d'Amboise  s'était  remarié ,  le  7  septembre  1749,  à 
Marie -Sylvie -Charlotte  de  Rohan- Chabot,  fille  de  Guy- 
Auguste,  duc  de  Rohan- Chabot ,  et  d'Yvonne-Sylvie  du 
Breil  de  Rais,  de  qui  il  n'eut  pas  d'enfants  et  qui,  de- 
venue veuve,  se  remaria  à  Gharles-Just,  prince  de  Beauvau, 
capitaine  des  gardes  du  corps  du  Roi. 

XX 

50-  Jean-Baptiste  II  Charles-François  de  Clermont 

(1)  Fils  naturel  de  Jacques  II,  roi  d'Angleterre,  d'Ecosse  et  d'Irlande. 


182 


d'Amboise,  marquis  de  Reynel  et  de  Montglas,  comte  de 
Gheverny,  seigneur  de  Saint-Georges,  prince  souverain  de 
Delain,  baron  de  Rupt,  «  le  chevalier  »  puis  «  le  marquis  de 
Clermont  d'Amboise  »  (1),  né  le  6  août  1728,  colonel  du 
régiment  de  Bretagne-Infanterie  en  1746,  brigadier  d'infan- 
terie en  1756,  ambassadeur  près  le  roi  de  Portugal  (1767), 
puis  près  le  roi  des  Deux-Siciles,  maréchal  de  camp  en  1780, 
chevalier  de  l'ordre  du  Saint-Esprit  en  1783,  tué  le  10  août 
1702  en  défendant  le  palais  des  Tuileries  contre  les  insur- 
gés. —  Il  avait  épousé,  en  juin  1769,  Antoinette  de  Moustier, 
fille  de  N.,  marquis  de  Moustier  (2),  de  qui  il  n'eut  pas  de 
postérité.  —  Par  sa  mort,  ses  biens  et  titres  passèrent  à  son 
cousin  Charles-Georges  de  Clermont,  marquis  de  Clermont- 
Gallerande  (Voy.  ci-devant,  n"  32). 

LÉON   MARLET. 


(1)  Le  premier  titre  dans  les  différentes  éditions  de  VÉtal  Militaire  de 
la  France  comprises  entre  1758  et  1780,  ainsi  que  dans  les  instructions 
qui  lui  furent  remises  au  moment  de  son  départ,  comme  représentant  la 
personne  du  Roi,  pour  le  Portugal  {Recueil  des  instructions  :  Portugal, 
art.  XXIV)  ;  —  le  second  titre  dans  les  éd.  de  1761  et  années  suivantes  de 
VÉtat  Militaire.  On  remarquera  qu'il  fit  cet  échange  non  à  la  mort  de  son 
père,  mais  dix-neuf  ans  plus  tard,  à  l'occasion  de  sa  promotion  au  grade 
de  maréchal  de  camp. 

(2)  Morte  en  1775. 


—  183  — 

APPENDICE 

Garlande  ou  Gallerande 

UNE    ALLIANCE    DE    LA    FAMILLE   DE  CLERMONT-GALLERANDE 

AU  XIII''  SIÈCLE 


On  a  vu,  par  les  actes  cités  ci-devant,  que  les  deux 
vocables  Garlande  et  Gallerande  ont  été  employés  concur- 
remment depuis  le  XIV'^  siècle  au  moins  jusqu'au  commen- 
cement du  XVIP  siècle  (1)  sans  qu'on  puisse  donner  de 
préférence  historique  à  l'une  ou  à  l'autre,  sinon  en  tenant 
compte  d'une  tradition  consignée  par  Louis-Gaspard-Joseph 
de  Clermont  dans  la  généalogie  manuscrite  qu'il  a  laissée 
de  sa  maison  et  suivant  laquelle  celle-ci  se  rattacherait  par 
la  femme  de  Robin  II  aux  trois  frères  de  Garlande , 
qui  se  succédèrent  dans  les  fonctions  de  sénéchal  de 
France  de  1108  à  1150  ('2).  A  défaut  de  preuve  absolue 
de  ce  fait,  que  j'ai  vainement  cherchée,  après  Pesche  (3), 
on  peut  alléguer,  —  outre  l'incertitude  du  nom,  que 
cet  auteur  n'a  pas  songé  à  invoquer  à  l'appui  de  sa  thèse 
en  faveur  de  la  parenté  unissant  les  Clermont  et  les  Garlande, 
—  la  présence  sur  le  territoire  actuel  du  bourg  de  Clermont 

(1)  Rappelons-les  sommairement  néanmoins  :  «  Garlande  »  (n"  6), 
«  Garlande  ■»  et  &  Gallerande  »  (n"  7),  «  Gallerande  «  (n^s  11,  13,  16, 
17),  «  Garlande  »  et  «  Gallerande  »  (n»  19)  ;  «  Gallerande  »  (n'  20:  1708, 
1718, 1740)  ;  tout  cela  d'après  les  intitulés  d'actes  émanant  de  membres  de 
la  branche  aînée,  éteinte  en  1742  (Voy.  ci-devant  n°  20)  ;  les  seigneurs  de 
Loudon,  devenus  alors  aines,  mais  déjà  en  possession  auparavant  du 
domaine  au  nom  litigieux,  l'appellent  toujours  ^i  Gallerande  »  (n^^  25  : 
1704, 1707, 1711  ;  n»  26  :  1719,  1745,  1751,  etc..) 

(2)  Le  P.  Anselme  ne  connaît  pas  cette  alliance  dans  sa  généalogie  de  la 
famille  de  Garlande  (t.  VII,  p.  117  et  suiv.) 

(3)  Dict.  Itist.  de  la  Sarthe,  art.  G.^llerande,  Clermont. 


—  184  — 

d'un  hameau,  aujourd'hui  encore  appelé  Château-Sénéchal 
et  plus  anciennement,  dit-il,  Château-Guillaume  (1),  ainsi 
que  le  singuher  débat  qui  s'éleva  entre  le  roi  Louis  VI  et 
Foulques  V,  comte  d'Anjou,  à  propos  de  la  haute  charge  de 
sénéchal,  quand  Anseau  de  Garlande  en  fut  investi  (1108).  Le 
comte  se  prétendit  lésé  dans  son  droit  héréditaire  sous 
prétexte  que  le  premier  sénéchal  avait  été  son  trisaïeul,  le 
comte  Geoffroy  I,  et  sans  se  préoccuper  :  1"  e?t  droit  si 
Geoffroy  I  avait  été  créé  sénéchal  à  titre  héréditaire  ;  2°  eu 
fait  si  entre  lui  et  Anseau  de  Garlande  il  n'y  avait  pas  eu  une 
interruption  de  tout  un  siècle  remplie  par  huit  titulaires 
viagers.  Pour  comprendre  l'importance  qu'il  attachait  à  ne 
pas  se  laisser  dessaisir  de  ses  prétendus  droits  à  cette 
fonction,  il  faut  savoir  que,  depuis  qu'il  y  avait  une  monar- 
chie française,  elle  était  la  plus  haute  à  laquelle  on  pût 
aspirer  dans  la  hiérarchie  administrative  et  militaire,  mêine 
avant  celles  de  connétable  et  de  chancelier,  qui  par  la  suite 
héritèrent  chacune  pour  moitié  de  son  lustre  quand  on  cessa 
de  la  conférer.  Lorsqu'Anseau  de  Garlande  périt  au  siège  du 
Puiset  (1118),  le  débat  durait  encore,  du  moins  dans  l'esprit 
du  comte  d'Anjou  ;  car  le  Roi  en  admettait  si  peu  l'existence 
que,  sitôt  la  dignité  litigieuse  devenue  vacante  par  cet  événe- 
ment, il  la  confia  au  frère  du  défunt,  Guillaume  de  Garlande. 
Mais  là-dessus  la  guerre  éclata  entre  la  France  et  l'Angle- 
terre ;  le  comte  d'Anjou  refusa  au  Roi  le  service  militaire,  en 
raison  du  déni  de  justice  dont  il  était,  selon  lui,  l'objet. 
Force  fut  à  Louis  VI  d'entrer  par  politique  en  accommode- 
ment avec  son  orgueilleux  vassal.  Après  bien  des  pourparlers, 
le  comte  lui  reconnut  le  droit  de  choisir  tels  sénéchaux 
viagers  qu'il  voudrait;  mais  il  conservait  néanmoins,  lui,  le 
titre  héréditaire  qu'il  revendiquait,  et,  en  mémoire  de  ce, 
Guillaume  de  Garlande  et  ses  successeurs,  dont  le  premier  fut 

(1)  Ibid.,  art.  Chàleaic-Séncchal. 


-   -185  — 

son  frère  Etienne  (1120-1150)  durent  lui  prêter  hommage  (1), 
Château-Sénéchal  pourrait  donc  avoir  été  à  l'origine  un  fief 
érigé  sous  ce  titre  par  le  comte  d'Anjou  comme  monument 
de  sa  victoire  ;  son  autre  nom  de  Château-Guillaume  serait 
celui  du  premier  des  sénéchaux  vassaux.  Le  certain  est 
que,  longtemps  après,  nous  trouvons  les  Clermont,  vassaux 
du  seigneur  de  Château-Sénéchal  pour  la  partie  de  leur  terre 
patronymique,  située  en  Anjou  ;  le  reste  relevait  de  la 
baronnie  de  Sablé,  ainsi  que  de  tout  ce  qui  dans  le  domaine 
de  Gallerande  appartenait  non  à  l'Anjou,  mais  au  Maine  ; 
Gallerande  lui-même,  au  contraire,  était  en  Anjou  (2).  Ces 
obscurités,  je  le  répète,  me  semblent  impénétrables  si  l'on 
ne  veut  s'appuyer  que  sur  des  textes  précis  qui  font  totale- 
ment défaut.  Seule  la  tradition  du  mariage  de  Piobin  II  avec 
la  fille  d'un  des  frères  Garlande,  —  plus  exactement,  de 
Guillaume  de  Garlande,  —  les  éclaircit. 

Notons,  en  passant,  que  aucune  des  trois  seules  généalo- 
gies de  la  maison  de  Clermont  qui,  avec  celle  de  Louis- 
Gaspard-Joseph  de  Clermont  remontent  en  deçà  du  XVP 
siècle,  —  celle  de  d'Hozier  (1670),  celle  du  Bertin  du 
Rocheret  (vers  1760)  et  l'anonyme  de  1773,  —  n'aident  à 
résoudre  la  difficulté,  la  femme  de  Pvobin  II  étant  nommée 
par  les  deux  premières  «  la  dame  de  Gallerande  »,  par  la 
troisième  «  la  fille  du  sire  de  Gallerande  ».  —  Notons  aussi, 

(1)  Hugues  de  Cleers  [l'un  des  négociateurs  Angevins],  De  majorata  et 
senescalUà...  —  Sa  famille  devait  s'allier,  deux  siècles  plus  tard,  à  la 
famille  de  Clermont  (Voy.  ci-devant,  n"  7). 

(2)  Acte  de  foi  et  hommage  rendu  par  Georges  I  de  Clermont  au  seigneur 
de  Château-Sénéchal  pour  la  partie  de  Clermont  qui  en  relève,  20  juillet 
1588  ;  kl.  par  le  même  rendu  au  baron  de  Sablé  pour  la  partie  de  Clermont 
qui  en  relève,  21  octobre  1598  ;  id.  par  le  même  à  Urbain  de  Laval,,  mar- 
quis de  Sablé,  de  son  château  et  terre  de  Gallerande  en  ce  qu'il  y  en  a  de 
tenues  mouvant  dudit  Sablé,  27  novembre  1603  ;  id.  par  le  même  au  roi 
Henri  IV  à  cause  de  sa  baronnie  de  La  Flèche,  des  parties  de  Gallerande 
tenues  de  Sa  Majesté,  16  janvier  1610  ;  id.  par  Henri  II  de  Clermont  à 
Henri  de  Maillé,  seigneur  du  Château-Sénéchal,  des  parties  de  Clermont 
qui  en  relèvent  (An.,  ce.) 


—  186  — 

sans  en  tirer  aucune  conséquence,  la  présence  au  XIII^ 
siècle  dans  le  Maine  d'un  «  Gui  de  Gallerande,  escuyer,  de 
la  paroisse  de  Beaufay  »  (l),dont  Le  Corvaisier  de  Courteilles 
cite  un  acte  de  1255  dans  son  histoire  des  évèques  du 
Mans  (2). 


LISTE  DES  SEIGNEURIES  AYANT  APPARTENU  A   UNE   CERTAINE 
ÉPOQUE  A  LA  FAMILLE  DE  CLERMONT 


Aulnai  (Vienne),  n"    3 

Blanc  -  en  -  Berry  (Le) 

(Indre),  n"  |4 

Bohardy    (  Maine  -  et  - 

Loire),  n^  |  | 

Brouassin  (Sarthe),  n»  26 
Bussy  -  en  -  Barrois 

(Meuse),  n"  33 

Celle  -  Saint  -  Gyr  (La) 

(Yonne),  n"  |  5 

Gheverny    (  Loir  -  et  - 

Cher),  n"  40 

Clermont,    Clermont- 

Gallerande  ,     Cler  - 

mont  -  en  -  Anjou 

(Sarthe),  n"     | 


Mognéville  (Meuse),      n"  33 
Montglas   (  Seine  -  et  - 

Marne),  n»  39 

Montrevault  (Maine-et- 
Loire),  n"  1 0 
Piltière  (La)  (Sarthe),  n^  25 
Plessis  -  Allouin   (  Le  ) 

(Sarthe),  n"    4 

Plessis- Marchais  (Le) 

(Sarthe),  n"    4 

Preuilly     (Indre  -  et  - 

Loire),  n°  1 4 

Pringé  (Sarthe),  n"    4 

Beynel    (Haute-Mar- 
ne), n»  33 
Rupt   (Haute  -  Saône),  n"  37 


(1)  Beaufay,  aujourd'hui  commune  du  canton  de  Ballon,  arr.  du  Mans, 
Sarthe  ;  —  à  50  kilomètres  environ  de  Clermont. 

(2)  Cette  indication  est  reproduite  dans  le  Dict.  du  Maine  de  Le  Paige, 
art.  LoMBRON,  et  dans  le  Dict.  de  la  Sarthe  de  Pesche,  même  article. 
Ce  dernier,  pour  les  besoins  de  sa  cause,  a  cru  devoir  appeler  ce  person- 
nage ((  Guy  de  Gallerande  ou  Garlande  ». 


—  187  — 


Delain  (Haute-Saône),  ii'^  37 

Farté -Loupière  (La), 

(Yonne),  n"  |  5 

Grand-Montrevault  (Le); 
(voy.  Montrevault), 

LoLidon   (Sarthe),  n»  24 

Luché-Pringé(Sarthe),  n»    4 

Mervé  (Sarthe),  n»    8 

Mareil-sur-Loir  (Sar- 
the), no    4 


Saint-Aignan  (Sarthe),  n"  |  6 

Saint  -  Georges  -  sur  - 
.  Loire  (Maine  -  et  - 
Loire),  n"  |  | 

Sexfontaines  (Haute- 
Marne),  n"  14 

Traves  (Haute-Saô- 
ne), n"  13 

Tronchet  (Le)  (Sar- 
the), n"  24 


LISTE  CHRONOLOGIQUE  DE  QUELQUES  MEMBRES  DE  LA  FAMILLE 
DE  CLERMONT  AYANT  PARFOIS  PORTÉ  DANS  LES  ACTES  OU 
DANS  LES  ANCIENS  MÉMOIRES  DES  NOMS  DIFFÉRENTS  DE 
CEUX  QUE  LEUR  DONNENT  HABITUELLEMENT  LES  GÉNÉA- 
LOGIES. 

Clermont  d'Amboise  (M.  de). 
Voy.  Clermont  (Georges  I  de),    marquis    de    Gallerande 
(151.-1587),  §1,  no  15, 

—  (Georges   H   de),   marquis  de  Gallerande 

(15..-161),  §1,  no   16. 

—  (Henri    I    de) ,    marquis    de    Gallerande 

(....-1651),'  §1,  no  f7(l). 

—  (Louis  de),  seigneur  de  Loudon  (1626-1655), 

§  3,  no  24. 

—  (Charles-Léonor  de),  seigneur  de  Loudon, 

puis  marquis  de  Gallerande,  (165 .  -1715), 
§  3,  no  25. 


(1)  Peut-être  aussi  Henri  II  de  Clermont  (n"  18),  mais  non  son  lils 
Louis  IV  de  Clermont,  qui  inaugura  le  patronyme  ((,  Clermont-Gallerande  )>; 
voy.  ci-devant,  m'  19. 


—  188  — 

(Georges  -  Henri  de),  seigneur  de  Saint- 
Aignan,  (1653-1702),  §  %  n"  22. 

(Pierre-Gaspard  de),  marquis  de  Clermont- 
Gallerande,  (1682-1756),  §  3,  n°  26. 

(Georges-Jacques  de),  seigneur  de  Saint- 
Aignan,  (1689-1734),  §  2,  n»  23. 


Clermont  d'Amboise  (M^'o  de). 
Voy.    Glermont-Gallerande    (Marie-Louise-Thérèse    de), 
(1707-17.  .),  §  1,  n<'  19. 

N.  B.  Ne  pas  confondre  ces  différents  «  Clermont- 
d'Amboise  »,  marqim  de  Gallerande,  seigneurs  de  Loudon, 
ou  seigneurs  de  Saint- Aignan,  avec  leurs  parents  les 
«  Clermont-d'Amboise  »,  marquis  de  Reijnel,  §  1,  n"  42-50. 

—  Se  souvenir  aussi  que  les  généalogistes  ont  souvent 
appelé  par  erreur  «  Clermont-d'Amboise  »  les  membres  de 
toute  une  branche  de  la  famille  de  Clermont  qui  avait  aban- 
donné son  nom  d'origine  pour  celui  d'  «  Amboise  »,  patro- 
nyme de  la  mère  du  fondateur  (§  5,  n^^  33-36,  15  .  .-1627). 


—  189 


TABLE 


DES  DIFFERENTES  BRANCHES   DE   LA  MAISON  DE    CLERMONT 


I.      —  Branche  aînée,  éteinte  en  1742  (n^^  |-20)- 

IL    —  Seigneurs  de  Saint-Aignan,  éteints  en  1734  (n^*  2  (  - 

23). 

III.  —  Seigneurs  de  Loudon,  marquis  de  Clermont-Galle- 

rande,  actuellement  subsistants  (n°s  24-30)- 

IV.  —  Seigneurs    du    Tronchet ,     marquis    de    Clermont- 

Gallerande,  éteints  en  1824  (n"*  3  |  -32)- 

V.  —  Barons  de  Bassy,  éteints  en  1627  (n»*  33-36)- 

VI.  —  Marquis  de  Montglas,  comtes  de  Cheverny,  seigneurs 

de  Saint-Georges,  éteints  en  1727  (no>  37-41)- 
Vlt.  —  Marquis  de  Reynel,  éteints  en  1792  (42-50)- 


—  190 


ADDITIONS   ET   CORRECTIONS 


19.  —  Françoise  de  la  Motte  de  Montpellé,  seconde  femme  de  Louis  IV, 
marquis  de  Gallerande,  vivait  encore  en  1763,  de  même  que 
l'aîné  de  ses  enfants,  Marie  -  Louise  -  Thérèse  de  Clermont 
[Mémoire  pour  Marie-Louise-Tliérese,  marquise  de  Clermont- 
Gallerande  [sic  ;  Cf.  le  titre  qui  lui  est  donné  dans  le  texte 
d'après  d'autres  actes),  daine  Louise  -  Diane  -  Françoise  de 
Clermont  -  Gallerande,  duchesse  de  Brancas,  les  demoiselles 
Magdeleine- Henriette  et  Charlotte-Éléonore  de  Clermont,  etc. 
contre  messire  Jacques  de  Villiers,  seigneur  du  Theil,  etc  ; 
Paris,  Brunet,  1763,  in-4°  de  85  p.  ;  Communication  de  M.  le 
comte  de  Contades,  reçue  au  cours  de  l'impression  de  la  présente 
étude). 

22.  —  Marie-Madeleine-Bitault,  femme  de  Georges-Henri  de  Clermont, 
seigneur  de  Saint-Aignan,  mourut  en  1742  (Même  factum,  p.  15). 
—  Leur  troisième  enfant,  Marie-Catherine,  était  née  à  Saint- 
Aignan  le  16  septembre  1691  (  corriger  dans  le  texte  la  date 
donnée  par  Moréri,  souvent  fautif,  et  d'après  lui  par  L.-G.-J.  de 
Clermont)  et  mourut  à  Paris  le  23  décembre  1761  (Même  factum, 
p.  2). 

25.  —  Madeleine-Henriette  et  Charlotte-Éléonore  de  Clermont,  fille  de 
Charles-Léonor,  marquis  de  Gallerande,  vivaient  encore  toutes 
deux  (corr.  pour  la  première  la  date  donnée  dans  le  te.\te)  en 
1763  (Même  factum,  titre  donné  plus  haut). 


L'INSTRUCTION 

AU  XVIIP  SIÈCLE 

DANS  LES  ANCIENNES  PAROISSES 

DE  LA  CIRCONSCRIPTION  D'INSPECTION  PRIMAIRE 

DE    SILLÉ- LE -GUILLAUME 

( SARTHE ) 


CANTON  DE  BEAUMONT-SUR-SARTHE 

VILLE   DE   BEAUMONT-SUR-SARTHE 

Petit   collège   de    garçons. 

Il  y  avait  à  Beaumont-le-Vicomte,  un  petit  collège  de 
garçons,  dès  la  fin  du  XATP  siècle.  Cet  établissement  fut 
fondé  le  30  Octobre  1664  par  M<^  Jacques  Lemaitre  prêtre  et 
curé  de  la  paroisse.  Dans  son  testament,  cet  ecclésiastique 
((  fait  don  à  perpétuité  au  général  des  habitants,  d'une 
y>  maison,  jardin  et  issues,  situés  au  faubourg  de  la  Croix, 
»  pour  le  logement  d'un  maistre  d'escolle,  prêtre  natif  de  la 
»  ville  et  paroisse,  qui  enseignera  les  enfants  d'icelles,  les 
»  catéchisera,  eux  -et  les  paroissiens  les  dimanches  et  festes 
»  à  l'issue  des  vêpres  ». 

Le  principal  devait  en  outre  célébrer  plusieurs  messes 
pour  le  fondateur  et  ses  parents.  Dans  le  principe,   il  était 


192 


nommé  par  une  Commission  composée  du  curé,  des  officiers 
de  justice  de  la  sénéchaussée  et  du  procureur  de  fabrique. 
La  maison  donnée  par  le  curé,  remaniée  à  l'intérieur  et  à 
l'extérieur,  sert  encore  aujourd'hui  de  logement  à  l'institu- 
teur primaire. 

On  croit  que  le  premier  principal  du  collège  de  Beaumont 
a  été  M^  Louis  Tliibault,  prêtre.  Dans  l'acte  de  présentation 
de  son  successeur,  on  met  à  sa  charge  les  réparations 
«  ainsi  que  l'exigent  les  termes  de  la  fondation  et  le  long 
»  temps  pendant  lequel  il  en  a  joui  ».  Or,  la  fondation, 
comme  on  l'a  vu,  est  de  1664,  l'acte  de  présentation  de  1687, 
soit  entre  l'une  et  l'autre  un  intervalle  de  33  ans.  Tout  au 
plus  n'a-t-il  eu  que  quelques  prédécesseurs. 

Il  fat  remplacé  par  M"  Jean-Baptiste  Ermenault,  prêtre 
originaire  de  Beaumont.  Les  présentateurs  exposent  le  15 
octobre  1687  «  que  la  place  de  maistre  d'écolle  est  à  présent 
»  vacante,  attendu  que  M^  Louis  Thibault,  prêtre,  ci-devant 
»  commis  et  étably  à  icelle,  a  été  pourvu  à  la  cure  de 
Doucelles  où  il  est  obligé  de  résider  »  en  sorte  que  depuis 
un  mois  il  n'y  a  plus  d'école.  Ils  proposent  en  conséquence, 
pour  le  remplacer,  M^  Jean-Baptiste  Ermenault,  car  il  ne  se 
trouve  personne  plus  capable  de  remplir  cette  place  et  pré- 
sentant «  les  qualités  et  dispositions  requises  et  nécessaires.  » 

Pendant  près  d'un  siècle,  les  renseignements  manquent 
sur  le  collège  de  Beaumont  et  sur  les  principaux  qui  ont  pu 
le  diriger.  On  pourrait  cependant  établir  la  liste  de  ces 
derniers,  car  ils  ne  sont  pas  sans  figurer  soit  à  l'état-civil, 
soit  dans  les  minutes  des  notaires.  Mais  ces  renseignements 
n'ont  qu'une  importance  secondaire.  Nous  savons  en  effet 
que  cet  établissement  existait  encore  à  la  fin  de  l'ancienne 
monarchie.  Sa  dotation  fut  même  augmentée,  comme  on 
va  le  voir,  vers  1777  ou  1778,  d'un  revenu  de  trois  cents 
livres  provenant  de  la  suppression  d'un  ancien  couvent. 

Vers  1634,  un  sieur  de  Brunelière  et  sa  femme  fondèrent 
à  Beaumont  un  couvent  de  religieuses  cordelières  de  Sainte- 


193 


Claire  et  vulgairement  désignées  sous  le  nom  de  Clairettes. 
Ce  couvent  fut  supprimé  par  un  arrêt  du  conseil  le  15  janvier 
1757,  à  condition  d'en  employer  les  revenus  «  au  bouillon 
des  pauvres  ou  à  l'entretien  d'une  école  gratuite.  » 

Pendant  quelques  années  la  confrairie  de  charité,  disposa 
de  ces  ressources,  mais  des  difficultés  étant  survenues  à  ce 
sujet,  on  se  décida  d'un  commun  accord,  à  soumettre  le 
diftérend  à  l'évèque  du  Mans,  et  à  s'en  rapporter  à  sa 
décision.  Le  prélat,  après  avoir  examiné  les  lettres  patentes 
relatives  à  l'emploi  des  revenus  provenant  de  l'ancien  cou- 
vent, ordonna,  pour  se  conformer  aux  intentions  royales, 
«  d'assigner  trois  cents  livres  pour  doter  le  collège  de 
Beaumont  ».  Le  principal,  à  la  nomination  des  habitants 
devait  être  approuvé  par  l'Ordinaire. 

Les  arrérages  furent  réclamés  par  M''  Lorin,  alors  prin- 
cipal et  servirent  à  solder  des  réparations  qu'on  avîiit  été 
obligé  de  faire  aux  bâtiments.  Le  produit  de  cette  donation 
augmenta  sensiblement  les  revenus  du  collège  et  lui  assura 
une  plus  grande  prospérité.  Le  principal  put  recevoir  un 
plus  grand  nombre  d'écoliers  et  s'adjoindre  un  auxiliaire 
chargé  de  surveiller  le  dortoir  et  faire  la  classe  aux  petits. 

J'ai  pu  mettre  la  main  sur  la  nomination  du  dernier  piin- 
cipal  du  collège  de  Beaumont.  Cet  acte  est  passé  le  14  avril 
1789,  quelque  temps  après  le  décès  de  M«  Valentin  Lorin. 
Le  curé,  les  officiers  de  la  sénéchaussée  et  le  procureur  de 
fabrique,  avant  de  prendre  une  décision  ferme  croient  de 
leur  devoir  consulter  les  habitants.  «  Ils  ont,  disent-ils, 
»  cru  honnête  de  les  consulter  sur  le  choix  du  sujet,  sans 
»  néannjoins  que  cette  demande  puisse  préjudicier  au  droit 
»  qu'ils  ont.  »  Ils  choisissent  et  nomment  pour  principal  du 
collège  AP-  René  Bedeau,  prêtre  habitué  de  la  paroisse  de 
Saint-Benoît  du  Mans  «  faisant  ordinairement  les  fonctions 
»  d'enseigner  ».  Ce  maître  devait  jouir  de  tous  les  droits  et 
attributions  attachés  à  ses  fonctions  et  d'une  somme  de  trois 

XL     13 


-  494  — 

cents  livres  de  rentes  anciennes  affectées  sur  la  maison  et 
dépendances  des  religieuses  et  appartenant  à  M.  Delelée. 

Les  renseignements  fournis  par  les  officiers  municipaux 
de  Beaumont,  à  la  Commission  Intermédiaire  du  Maine,  nous 
font  connaître  la  situation  du  collège  de  la  paroisse  à  la  fin 
de  l'ancienne  monarchie.  Ces  officiers  déclarent  qu'il  y  a 
dans  leur  ville  «  un  collège  où  l'on  enseigne  le  latin  jusqu'en 
»  rhétorique  inclusivement.  Cet  établissement  a  été  fondé 
»  en  1664.  Il  n'y  avait  alors  que  la  maison  du  faubourg  de  la 
»  Croix  et  le  jardin  y  attenant.  En  l'année  1779,  il  a  été  doté 
»  par  délibération  des  habitants  et  du  consentement  de 
»  M&'"  l'Évèque  de  trois  cents  livres  de  rente  qui  proviennent 
»  de  la  vente  de  l'emplacement  de  l'ancien  bâtiment  des 
»  religieuses  supprimées  et  vendu  à  M.  de  Perrochel.  L'ad- 
»  ministration  du  collège  est  confiée  particulièrement  aux 
»  officiers  municipaux  et  de  justice.  Les  biens  cédés  à  la 
»  ville  par  les  religieuses  sont  également  régis  par  les  officiers 
»  municipaux  ». 

Me  Bedeau  continua  ses  fonctions  pendant  les  premières 
années  de  la  Révolution  ;  mais  la  prospérité  de  l'établisse- 
ment parait  avoir  diminué  à  cette  époque.  Dans  une  délibé- 
ration du  15  avril  1791,  le  principal  déclare  que  «  vu  la 
»  modicité  des  revenus  du  collège,  il  lui  est  impossible  de 
»  payer  une  rente  de  vingt  sept  livres  pour  la  location  d'une 
»  petite  maison  attenant  au  collège,  d'autant  plus  que  depuis 
»  le  peu  de  temps  qu'il  a  joui  du  bénéfice,  il  a  fait  des 
»  augmentations  indispensables,  telles  qu'une  classe  et  une 
»  cour  pour  les  amusements  des  pensionnaires  ;  que  cepen- 
»  dant,  comme  l'Assemblée  Nationale  pourrait  prendre  des 
»  mesures  avantageuses  pour  l'éducation,  il  serait  prudent 
»  de  continuer  la  location  de  la  dite  maison.  » 

Le  principal  Bedeau,  ayant  été  nommé  quelque  temps 
après  à  la  cure  de  Changé,  le  collège  de  Beaumont  demeura 
inoccupé  pendant  une  partie  de  la  période  révolutionnaire. 


—  195  — 

Petites  écoles  de  garçons. 

A  côté  du  collège  où  les  enfants  des  familles  aisées  pou- 
vaient faire  des  études  latines  complètes,  il  y  avait  encore  à 
Beaumont  des  «  petites  écoles  de  garçons  ».  Dans  leur 
réponse  à  la  Commission  Intermédiaire,  les  officiers  muni- 
cipaux déclarent  «  qu'il  y  a  dans  leur  ville  deux  maîtres 
»  d'écriture  qui  tiennent  en  même  temps  les  petites  écoles.  ». 
L'an  de  ces  maîtres  nous  est  connu;  il  s'appelait  Pierre 
Dessaux  et  son  nom  figure  dans  plusieurs  actes  authentiques. 

Ils  continuent  d'exercer  pendant  les  premières  années  de 
la  Révolution  ;  leur  nombre  s'est  même  augmenté  de  moitié. 
Le  8  août  1792,  l'administration  les  invite  à  prêter  le  serment 
civique.  A  cette  époque  on  en  compte  quatre,  ce  sont: 
J.-René  Malherbe ,  Pierre  Dessaux ,  Bernard  Esnaiilt, 
Mathurin  Labhé;  leurs  signatures  sont  fermes,  bien  formées 
et  annoncent  une  instruction  plus  qu'écolière. 

Les  instituteurs  de  Beaumont  mentionnés  le  18  fructidor 
an  II  sont  : 

1°  Bernard  Esnault,  âgé  de  34  ans,  qui  enseigne  la  langue 
française,  l'écriture  et  l'arithmétique  ; 

2"  Pierre  Dessaux,  aussi  domicilié  à  Beaumont  et  âgé  de 
48  ans  ;  enseigne  la  langue  française,  l'écriture  et  l'arithmé- 
tique ; 

3°  Mathurin  Labbé,  demeurant  à  Beaumont,  âgé  de  44 
ans  ;  enseigne  les  mêmes  matières  que  ses  collègues. 

Petites    écoles  de   filles. 

On  croyait  généralement  que  les  Clairettes  qui  avaient  à 
Beaumont  un  monastère  assez  important,  s'occupaient  un 
peu  de  l'instruction  des  jeunes  filles  pauvres  de  la  paroisse. 
Dans  l'enquête  qui  précéda  la  suppression  de  leur  couvent, 
plusieurs  notables  de  Beaumont  affirment  que  ces  religieuses 
((  n'ont  jamais  été  d'aucun  secours  soit  pour  les   pauvres 


—  196  — 

»  malades,   soit  pour  l'instruction  de  la  jeunesse  »  ce  qui 
porte  à  penser  qu'elles  n'ont  jamais  fait  l'école. 

La  fondation  d'une  «  petite  école  de  filles  »  à  Beaumont 
est  due  à  Magdelaine  Barbin.  Aux  termes  d'un  codicile  de 
1737,  elle  veut  et  entend  qu'il  soit  pris  sur  le  lieu  de  la 
Gaudine,  en  Vivoin,  «  chacun  an  et  à  perpétuité,  la  somme 
»  de  soixante  livres  destinée  h  l'entretien  d'une  maîtresse 
»  d'école  de  charité  approuvée  qui  instruira  les  jeunes  filles 
»  dans  la  religion  et  qui  leur  apprendra  à  lire  et  à  écrire  » . 

La  donatrice  stipulait  que  cette  somme  serait  touchée  par 
la  fille  du  fermier  de  la  Gaudine  et  à  son  défaut  par  une 
personne  apte  à  remplir  les  fonctions  de  maîtresse  d'école. 
S'il  ne  s'en  trouvait  aucune  l'argent  devait  être  employé  au 
bouillon  des  pauvres. 

Cette  petite  école  existait  encore  au  moment  ou  commence 
la  Révolution  française.  Voici  la  déclaration  faite  à  ce  propos 
par  les  officiers  municipaux,  à  la  Commission  Intermédiaire 
du  Maine.  «  Il  y  a  à  Beaumont  deux  maîtresses  d'école  pour 
»  les  filles  à  qui  est  attribuée  une  rente  de  60  livres.  Cette 
»  somme  ayant  été  donnée  par  délibération  des  habitants  et 
»  du  consentement  de  Mff»'  l'Évêque  avant  l'établissement 
»  des  soeurs,  ces  maîtresses  ont  continué  d'en  jouir.  Mais  il 
»  serait  plus  convenable  de  la  réunir  à  la  communauté  des 
y>  soeurs  et  d'y  joindre,  s'il  était  possible,  une  nouvelle 
))  somme  de  soixante  livres  pour  se  procurer  une  troisième 
»  sœur.  » 

Les  maîtresses  de  la  petite  école  de  filles  de  Beaumont 
continuèrent  à  exercer  pendant  les  premières  années  de 
la  Révolution  française.  On  ignore  toutefois  leurs  noms  et  il 
est  impossible  de  dire  si  elles  figurent  parmi  les  six  qui 
prêtent  le  serment  civique  en  1792  et  qui  sont  :  «  !«  La  veuve 
»  Verdier  ;  2°  la  demoiselle  Abot  ;  3"  la  femme  Lambert,  née 
»  Bourgouin;  4"  la  fille  Pageot  ;  5°  Marie  Barbe  ;  6°  la  femme 
»  Lambert,  née  Maignan.  » 


—  197  — 

Les  institutrices  de  Beaumont  mentionnées  le  29  fructidor 
an  II  sont  : 

l»  Marie  Barbe  Maignan,  femme  de  l'instituteur  Esnault, 
âgée  de  35  ans  ;  elle  enseignait  la  langue  française. 

2"  Valérie  Culerier,  femme  de  René  Ricordeau,  âgée  de 
41  ans  ;  elle  enseignait  la  langue  française  et  l'écriture. 

3"  Françoise  Cordier,  femme  d'André  Legros,  qui  ensei- 
gnait aussi  la  langue  française. 

Ecole  de  Charité  dirigée  par  les  Sœurs. 

L'établissement  d'une  école  de  sœurs  à  Beaumont  ne 
remonte  qu'à  l'année  1779.  Il  règne  à  propos  de  cette  fonda- 
tion une  telle  obscurité  qu'il  est  nécessaire  d'y  apporter  un 
peu  de  lumière,  en  indiquant  dans  quelles  conditions  elle  a 
eu  lieu. 

Sur  le  terrain  oii  passe  aujourd'hui  la  grand'route  du 
Mans  à  Alençon  et  où  sont  édifiés  l'Hôtel-de-ville  et  l'école 
des  filles,  existait  au  XVIP  siècle  un  couvent  de  Clairettes 
qui  fut  supprimé,  comme  nous  l'avons  vu,  par  arrêt  du  15 
janvier  1757.  Dans  l'enquête  qui  eut  lieu  à  ce  sujet,  plusieurs 
notables  de  Beaumont  et  des  environs  déclarent  que  le 
monastère  est  abandonné  et  n'est  d'aucune  utilité.  Ils 
demandent  que  les  biens  qui  en  dépendent  soient  attribués 
aux  sœurs  de  La  Ferté-Bernard,.  dont  les  revenus  sont 
insuffisants  et  dont  la  situation  semble  digne  d'intérêt.  Ces 
t^œurs  tiennent  en  efïet  une  école  publique  à  La  Férié  ;  elles 
enseignent  bien.  Avec  ces  revenus,  elles  pourront,  préten- 
dent-ils, former  des  maîtresses  pour  les  écoles  voisines. 

L'évêque  du  Mans,  sur  le  rapport  d'une  commission 
chargée  d'étudier  cette  affaire,  prononça  le  30  mai  1757  la 
suppression  du  couvent  des  Clairettes  et  en  attribua  les 
revenus  aux  sœurs  de  La  Ferté-Bernard,  aux  clauses  et 
conditions  énumérées  dans  l'acte  de  fondation.  Cette  sup- 


—  198  - 

pression  fut  confirmée  par  lettres  patentes  du  3  juin  de  la 
même  année,  enregistrées  le  18  décembre  suivant. 

Il  faut  croire  que  les  sœurs  de  La  Ferté-Bernard  se  trou- 
vèrent dans  l'impossibilité  de  remplir  les  charges  qui 
grevaient  la  donation.  C'est  pour  cette  raison,  sans  doute, 
que  le  4  juin  1768,  elles  signèrent,  avec  les  habitants  de 
Beaumont,  une  transaction  confirmée  par  lettres  patentes 
enregistrées  le  20  juillet  1771,  aux  termes  de  laquelle, 
l'ancien  couvent  de  Beaumont  et  ses  dépendances  étaient 
donnés  à  (.<  la  ville  et  communauté  du  dit  Beaumont-le- 
y>  Vicomte,  à  condition  d'en  employer  les  revenus,  soit  au 
»  l)ouillon  des  pauvres,  soit  à  l'entretien  d'une  école  gratuite 
»  pour  l'instruction  de  la  jeunesse.  » 

Il  y  avait  à  Beaumont,  à  cette  époque,  comme  dans  la 
plupart  des  petites  villes  du  Maine,  une  Confrairie  de  Charité 
pour  le  soulagement  des  pauvres  malades.  Ce  fut  le  bureau 
de  cette  association  qui  administra  pendant  plusieurs  années, 
les  biens  provenant  de  cette  transaction. 

Le  20  janvier  1777,  les  habitants  de  Beaumont,  pour 
s'assurer  un  revenu  fixe  et  certain,  aliénèrent  une  portion 
de  l'ancien  couvent,  à  M.  de  Perrochel,  seigneur  de  Moitron, 
moyennant  uns  rente  annuelle  et  perpétuelle  de  trois  cents 
livres.  C'est  sur  cet  emplacement  que  ce  seigneur  fit  édifier, 
quelques  années  après,  la  belle  maison  qui  sert  aujourd'hui 
d'hôtel  de  ville  à  Beaumont.  M.  Lehault,  docteur  médecin, 
oflrit  d'acheter  l'autre  portion  aux  mêmes  conditions.  Ses 
propositions  furent  agréées  et  un  acte  de  vente  fut  passé  à 
cet  effet  le  6  juin  1777. 

Mais  il  paraît  que  pour  la  seconde  aliénation,  on  avait 
négligé  de  consulter  l'intendant  de  Tours.  Cet  administrateur 
fit  casser,  par  arrêt  du  conseil  du  21  août,  l'acte  de  vente 
consenti  en  faveur  de  M.  Lehault,  et  révoquer  les  officiers 
municipaux  qui  l'avaient  permise.  Cet  arrêt  porte  que  «.  le 
»  roi  étant  informé  que  certains  officiers  municipaux  de  la 
»  ville  et  communauté  de  Beaumont-le- Vicomte,  au  Maine, 


—  199  — 

»  se  seraient  ingérés  de  disposer  de  biens  fonds  et  domaines 
»  qu'il  a  plu  à  Sa  Majesté  de  donner  à  la  dite  communauté 
»  des  habitants  à  la  charge  d'en  employer  les  revenus,  soit 
»  au  bouillon  des  pauvres,  soit  à  l'entretien  d'une  école 
»  gratuite  pour  la  jeunesse  ;  que  ces  officiers  auraient,  sans 
»  autorisation,  baillé  à  titre  de  rente  foncière  à  René  Lehaut, 
»  les  terres  ci-devant,  pour  trois  cents  livres  annuelles,  casse 
»  le  contrat  du  G  juin  et  fait  défense  aux  notaires  d'en  refaire 
»  un  autre.  » 

Peu  de  temps  après,  il  s'éleva  entre  les  habitants  quelques 
difficultés  au  sujet  de  l'administration  du  bureau  de  la  Charité 
et  de  l'emploi  des  revenus  provenant  des  biens  de  l'ancien 
couvent.  On  décida  de  se  soumettre  à  l'arbitrage  de  l'évèque 
du  Mans.  Le  prélat,  comme  nous  l'avons  vu,  après  avoir 
pris  connaissance  des  lettres  patentes,  décida  d'attribuer 
trois  cents  livres  au  collège  de  la  ville.  Il  exigea  d'un  autre 
côté  que  le  surplus  du  revenu  fut  employé  à  l'établissement 
et  à  l'entretien  de  deux  sœurs  de  charité  de  la  congrégation 
de  Sillé-le-Guillaume  auxquelles  on  accorderait  une  «maison 
»  manable  et  suffisamment  meublée,  une  pension  annuelle 
^^  de  deux  cent  soixante  livres,  à  condition  d'instruire  les 
»  jeunes  filles  et  de  prendre  soin  des  pauvres  malades.  » 

La  maison  du  bordage  dépendant  de  l'ancien  couvent 
pouvait  convenir  de  l'avis  de  l'évèque  lui-même,  en  y  faisant 
quelques  augmentations,  pour  l'installation  des  sœurs.  Le 
curé  de  Beaumont  fait  alors  remarquer  à  Sa  Grandeur  c(  que 
»  la  Providence  lui  offrait  les  moyens  pour  mettre  en  bon 
»  état  la  dite  maison  destinée  aux  sœurs.  f>  Moyennant  la 
somme  de  mille  livres  qui  lui  sera  délivrée  par  le  procureur 
de  la  Charité  et  une  pareille  somme  qu'il  a  lieu  d'espérer 
«  de  certaines  personnes  qui  ne  veulent  pas  être  connues,  » 
il  compte  non  seulement  pouvoir  faire  exécuter  les  agran- 
dissements nécessaires,  mais  encore  doter  la  maison  d'un 
mobilier  convenable. 

L'Assemblée  générale  des  habitants  de  Beaumont  appelée 


200 


à  délibérer  sur  ce  sujet,  consent  à  l'établissement  des  sœurs, 
mais  n'accorde  que  cinq  cents  livres,  au  lieu  de  mille,  pour 
l'appropriation  du  logement  des  maîtresses.  Enfin  le  i'^'"  août 
1779,  le  général  des  habitants  de  Beaumont  donnait  pleins 
pouvoirs  à  MM.  Delelée  et  Lehaut,  pour  traiter  avec  la  supé- 
rieure générale  des  sœurs  de  Sillé-le-Guillaume,  madame 
Françoise  Beunoust,  sœur  du  principal  de  Sillé. 

Dans  l'article  premier  de  ce  traité,  il  est  stipulé  «.  que  sur 
»  les  produits  des  biens  fonds  actuellement  existants  en 
»  nature,  lesquels  consistent  en  une  maison,  un  ancien 
»  bordage  et  autres  biens  qui  en  dépendent  encore,  outre 
»  ceux  aliénés  à  M.  de  Perrochel,  il  soit  pris  une  somme 
»  annuelle  de  deux  cent  soixante  livres  pour  subvenir  à 
»  l'existence  des  deux  sœurs  de  la  charité.  »  On  convient  en 
outre  de  leur  accorder  l'ancienne  maison  de  ce  bordage  pour 
leur  logement  personnel.  Le  général  des  habitants  permet 
de  plus  au  curé  de  le  faire  réédifier,  en  se  servant  des  maté- 
riaux et  même  de  l'ardoise  de  l'ancien  couvent  déposés  au 
collège  des  garçons.  Mais  il  demeure  entendu  que  les  sœurs 
auront  un  jardin  de  grandeur  suffisante  sans  que  le  curé 
puisse  rien  exiger  des  habitants  pour  la  restauration  de  la 
maison. 

La  supérieure  générale  s'obligeait  de  son  côté,  à  envoyer 
à  Beaumont,  deux  sœurs  chargées  d'enseigner  à  lire  et  à 
écrire  aux  jeunes  filles  de  la  ville,  de  les  instruire  de  la 
doctrine  chrétienne,  et  de  plus  de  soigner  les  malades,  selon 
les  indications  du  bureau  de  charité  auquel  elles  devaient 
s'adresser  pour  avoir  les  remèdes. 

Il  était  également  stipulé  qu'on  fournirait  aux  sœurs  les 
meubles  et  ustensiles  nécessaires  au  ménage  jusqu'à  concur- 
rence de  six  cents  livres  ;  mais  il  est  bien  spécifié  que  cette 
dépense  regarde  exclusivement  le  curé. 

Enfin  on  ajoute  qu'il  sera  loisible  aux  supérieures  de  la 
communauté  de  rappeler,  quand  bon  leur  semblera,  les 
sœurs  appelées  à  diriger  l'école,  et  de  leur  en  substituer 


201 


d'autres  en  leur  place,  en  état  de  bien  remplir  les  fonctions 
d'hospitalières  et  de  maîtresses  d'école.  De  même  que  les 
habitants  de  Beaumont  auront  le  droit  de  demander  le  chan- 
gement de  ces  maîtresses,  et  leur  remplacement  par  d'autres. 
Cependant,  pas  plus  la  ville  de  Beaumont  que  la  commu- 
nauté n'auront  le  droit  de  remercier  ou  de  retirer  les  sœurs 
sans  l'agrément  de  l'évêque  du  Mans  et  de  ses  successeurs. 

La  maison  mise  à  la  disposition  des  sœurs  pour  leur  loge- 
ment ne  fut  sans  doute  pas  reconnue  propre  à  sa  destination. 
Au  lieu  de  la  faire  approprier,  comme  dans  le  principe  il  en 
avait  l'intention,  M"  Yvard,  curé  de  Beaumont,  songea  à  en 
bâtir  une  plus  commode.  C'est  l'immeuble  dans  lequel  est 
encore  aujourd'hui  installée  l'école  des  filles.  Grâce  à  la 
générosité  de  personnes  dévouées,  il  fit  édifier  une  belle 
maison  qui  dut  passer  à  cette  époque  pour  un  véritable 
palais  scolaire. 

Dans  une  délibération  du  12  mars  1782,  M«  Yvard  recon- 
naît volontiers  que  la  maison  qu'il  fait  construire,  est  sur 
le  terrain  de  la  ville.  Aussi  renonce-t-il  formellement  pour 
lui  et  pour  ses  héritiers  «  à  faire  aucune  demande  dorestitu- 
»  tion,  dommage  etc.  »  Il  avoue  que  «  pour  faciliter  et  même 
»  exécuter  plus  facilement  un  établissement  si  utile,  sans 
»  être  à  charge  aux  habitants,  il  avait  promis  et  s'était  engagé 
»  de  faire  approprier  à  ses  dépens  la  maison  du  bordage 
»  dépendant  de  l'ancien  couvent  supprimé.  »  Il  reconnaît 
également  qu'il  a  promis  de  fournir  aux  sœurs  des  meubles 
convenables.  Pour  remplir  ses  engagements  inspirés  par 
l'intérêt  des  pauvres  et  des  jeunes  filles,  il  est  décidé  d'avoir 
recours  à  une  construction  neuve.  Au  lieu  de  détruire  la 
maison  du  bordage  dont  la  ville  peut  encore  tirer  quelques 
revenus  il  préfère  édifier  «  sur  le  fond  de  la  ville  qui  lui  a 
»  été  indiqué  une  maison  convenable.  »  Comme  celui  qui 
bâtit  sur  le  fond  d'autrui  ne  peut  à  juste  titre  avoir  aucun 
droit  de  propriété,  le  curé  déclare  «  renoncer  à  faire  aucune 
»  demande  en  restitution,  dommages  et  intérêts,  ou  autre  de 


-  202  — 

»  quelque  espèce  que  ce  soit  pour  la  maison  et  dépendances 
»  situées  sur  l'ancien  couvent  des  religieuses  supprimées  et 
»  qui  appartient  aujourd'hui  à  la  ville,  ni  aucun  des  meubles 
»  qui  se  trouvent  dedans.  » 

Malgré  ces  déclarations  formelles,  il  y  eut  à  la  mort  de  ce 
prêtre  une  réclamation  de  la  part  de  ses  héritiers,  non  pas 
au  sujet  du  terrain,  mais  à  propos  des  meubles  qu'il  avait 
fournis  et  des  nombreuses  dépenses  qu'il  avait  faites  en 
faveur  de  l'établissement  des  sœurs.  Cette  affaire  se  termina 
par  une  transaction  qui  n'a  pas  grande  importance  pour 
nous  et  qui  parait  avoir  ménagé  les  prétentions  des  inté- 
ressés. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire  du 
Maine,  les  officiers  municipaux  de  Beaumont  nous  font 
connaître  la  situation  de  l'école  des  sœurs  de  leur  ville, 
quelque  temps  avant  la  Révolution.  Ils  déclarent  «  qu'il  y  a 
»  dans  la  ville  de  Beaumont,  un  établissement  de  deux  sœurs 
»  de  la  Chapelle-au-Riboul,  dont  l'une  est  chargée  de 
»  l'instruction  gratuite  des  filles  et  l'autre  du  gouvernement 
»  des  pauvres.  Cet  établissement  n'est  que  de  l'année  1779, 
»  fait  en  présence  et  du  consentement  de  M^^  l'Évêque  du 
»  Mans,  par  une  délibération  du  général  des  habitants  en 
»  date  du  premier  août.  On  les  a  dotées  de  deux  cent  soixante 
»  livres  de  rente,  pour  chacun  an,  laquelle  rente  provient 
»  d'un  bien  abandonné  à  la  ville  par  les  religieuses  de  La 
»  Ferté-Bernard,  en  vertu  d'une  transaction  passée  entre 
»  elles  et  les  habitants.  Feu  M^  Yvard,  ci-devant  curé  de  la 
»  ville,  a  fait  construire  à  ses  frais,  et  avec  quelques  bien- 
»  faits  particuliers,  une  assez  belle  maison  qu'elles  habitent.  » 

Les  deux  sœurs  qui  exerçaient  à  Beaumont,  au  moment 
où  commence  la  Révolution  s'appelaient  l'une  Leplat  et 
l'autre  Lesage.  Elles  prêtent  le  27  semptembre  1791  le  ser- 
ment civique  exigé  des  instituteurs  et  des  fonctionnaires 
publics.  Leurs  signatures  sont  bien  formées,  leur  écriture 
est  une  espèce  de  petite  bâtarde  qui  a  de  grandes  analogies 


—  203  — 

avec  notre  écriture  française  actuelle.  En  avril  1792,  elles 
retractent  le  serment  qu'elles  avaient  prêté  quelque  temps 
auparavant.  On  appose  les  scellés  chez  elles  et  on  met  dans 
leur  maison  un  gardien  des  meubles.  Plus  tard  on  installa 
un  corps  de  garde  dans  leur  établissement. 

Les  sœurs  continuèrent  néanmoins  à  tenir  une  école  par- 
ticulière ou  privée.  On  croit  qu'elles  s'établirent  à  la  Croix- 
Verte,  en  Maresché.  L'administration  s'alarma  de  l'existence 
de  cette  école.  Le  9  ventôse  an  VI,  elle  prit  la  décision 
suivante  :  «  L'administration  considérant  que  les  citoyennes 
»  Leplat  et  Lesage  ci-devant  sœurs,  ont  refusé  le  serment 
»  civique  prescrit  par  la  loi  du  9  fructidor  ;  qu'elles  ne  don- 
»  nent  à  leurs  élèves  aucun  livre  de  la  Convention,  mais 
»  d'autres  livres  qui  ne  peuvent  rappeler  à  leur  âme  que  des 
»  sentiments  de  fanatisme,  qu'elles  ne  leur  font  point  observer 
»  les  décades,  et  n'assistent  à  aucune  fête  républicaine, 
»  ordonne  la  suspension  de  l'école  tenue  par  les  dites 
»  citoyennes.  » 

ASSÉ-LE-RIBOUL 

Petite  école  de  garçons 

La  paroisse  d'Assé-le-Riboul  qui  comptait,  en  1788, 
1,022  habitants  au-dessus  de  7  ans,  ne  pouvait  être  dépour- 
vue de  moyens  d'instruction  pour  les  enfants.  Aussi  l'exis- 
tence d'un  maître  d'école  à  Assé  est-elle  établie  dès  1780 
par  l'acte  de  sépulture  suivant  :  «  Le  17  juin  1780,  le  corps 
»  de  Moulinneuf  journalier,  baptisé  en  cette  église  depuis 
»  environ  soixante  ans,  décédé  d'hier  en  cette  paroisse,  à 
»  été  inhumé  par  moi,  curé  soussigné,  dans  le  grand  cime- 
»  tière  en  présence  de  Guillaume  Moulinneuf  msii\.re  d'école 
>  et  de  Pierre  Lalande  ».  Ce  maître,  fils  de  Guillaume 
Moulinneuf  et  de  Marie  Beaury  naquit  à  Assé  le  8  octobre 
1751.  Il  se  maria  le  1<^''  octobre  1782  à  Louise  Levrard  et 


—  204  — 

mourut  quelques  mois  après  son  mariage.  Dans  son  acte  de 
sépulture  on  le  qualifie  de  journalier. 

Guillaume  Moulinneuf  ne  fut  sans  doute  pas  remplacé 
dans  ses  fonctions  d'enseignement,  car  dans  leur  réponse 
à  la  Commission  Intermédiaire  du  Maine,  les  habitants 
d'Assé-le-Iliboul,  se  plaignent  de  l'absence  de  maître  et  de 
maîtresse  d'école.  «  Nous  n'avons  malheureusement,  disent- 
»  ils,  dans  notre  paroisse  ni  hôpital,  ni  sœur  pour  soigner 
»  les  malades,  ni  chirurgien,  ni  maître  d'école,  chose  qui 
»  serait  absolument  nécessaire  dans  une  si  grande  paroisse.  » 
A  part  quelques  enfants  qui  pouvaient  fréquenter  les  écoles 
de  Beaumont,  les  autres  restaient  dans  l'ignorance,  car  le 
clergé  local  ne  paraît  pas  s'en  occuper  comme  il  le  faisait 
dans  quelques  paroisses. 

Dans  leur  cahier  des  plaintes  et  doléances  rédigé  le  7  mars 
1789,  les  habitants  d'Assé  demandent  de  nouveau  la  création 
d'écoles  pour  l'instruction  de  leurs  enfants.  «  Nous  n'enten- 
»  dons  point  porter  des  mains  avides  sur  les  biens  de  l'Église; 
»  il  serait  cependant  à  souhaiter  que  tous  ceux  qui  les  pos- 
»  sèdent  les  employassent  selon  l'intention  des  fondateurs, 
»  c'est-à-dire  pour  l'honnête  subsistance  des  ministres  em- 
»  ployés  au  soin  des  âmes...  et  le  surplus  à  fonder  des  écoles 
jf>  de  l'un  et  l'autre  sexe  dans  les  paroisses  de  campagnes  où 
»  régnent  absolument  l'ignorance  et  la  corruption  des 
»  moeurs.  » 

Ces  vœux  ne  furent  en  partie  réalisés  qu'à  l'époque  de  la 
Convention.  Le  second  maître  d'école  dont  il  est  fait  mention 
dans  les  archives  d'Assé,  est  Jecui  Forget  dont  la  famille 
était  originaire  de  la  Normandie.  On  pense  qu'il  fit  des  études 
à  peu  près  complètes,  car  dans  un  acte  de  l'état-civil,  on  le 
qualifie  de  «  grammérien.  »  11  ne  commença  à  faire  l'école  à 
Assé  que  dans  les  premiers  jours  de  l'année  1793.  Dans  les 
actes  de  l'état-civil  qu'il  a  tous  rédigés,  comme  greffier  de 
la  municipalité,  il  figure  souvent  comme  témoin,  avec  la 
désignation  de  maître  d'école  d'abord,  puis  avec  celle  d'insti- 


—  205  - 

tuteur  à  partir  de  l'an  IL  La  lisibilité  de  son  écriture  et  la 
correction  de  son  orthographe  prouvent  que  c'était  un  maître 
capable  pour  l'époque. 

On  sait  que  dans  un  de  ses  premiers  projets  de  décrets  sur 
l'instruction  publique,  la  Convention  fixait  à  600  livres  le 
traitement  des  instituteurs  des  communes  de  moins  de 
1,500  âmes.  C'est  le  chiffre  qui  fut  accordé  au  maître  d'école 
d'Assé,  pour  1794,  par  les  membres  du  district  de  Fresnay- 
sur-Sarthe.  Un  fragment  du  registre  des  délibérations  du 
Conseil  général  de  la  commune,  porte  la  mention  suivante 
relative  aux  dépenses  de  l'année  1794  :  «  Traitement  du 
»  maître  d'école,  400  livres.  Supplément  de  traitement  fixé 
»  par  la  loi  du  4  ventôse  an  II,  et  liquidé  par  l'arrêté  du 
»  district  de  Fresnay,  le  21  floréal  dernier,  200  livres.  » 

Petite  école  de  filles. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire,  les 
habitants  d'Assé-le-Riboul  exposent  :  «  qu'il  n'y  a  pas  de 
»  maîtresse  d'école  »  dans  leur  paroisse. 


CHERANGE 

Petit  collège  de  garçons. 

Il  y  a  eu  au  XVIP  siècle  un  petit  collège  de  garçons  dans 
la  paroisse  de  Chérancé.  Il  fut  fondé  le  18  juillet  1638  par 
M^  Jean  Aubry,  curé  de  la  paroisse.  On  n'en  trouve  aucune 
trace  au  siècle  suivant. 

Petite  école  de  filles. 

Pas  trace  d'école  de  filles  à  Chérancé  avant  la  Révolution. 
Vers  la  fin  du  XYIII^  .siècle  Jeanne  Dallier,  femme  Quentin, 
est  institutrice  dans  cette  commune. 


—  20G  — 

SAINT  -  CHRISTOPHE  -  DU  -  JAMBET 

Pas  trace  d'écoles  avant  1789. 

COULOMBIERS 

Le  curé  fait  la  classe  aux  garçons  avant  la  Révolution. 
Pas  d'école  de  filles. 

DOUCELLES 

Pas  d'école  avant  4789. 

SAINT  -  GERMAIN  -  DE  -  LA  -  COUDRE 

Petite  école  de  garçons. 

Il  a  dû  y  avoir  dans  cette  paroisse,  un  maître  d'école  avant 
la  Révolution.  Dans  un  acte  authentique  du  23  mars  1783, 
il  est  en  effet  question  d'un  sieur  :  «  Urbain  Guilmin,  ancien 
»  pédagogue,  demeurant  ci-devant  paroisse  de  Saint-Germain 
»  de  la  Coudre  ».  Il  quitta  cette  localité  lors  de  l'établisse- 
ment d'une  école  de  sœurs. 

En  1793,  un  nommé  René  Lebrun  exerça  aussi  pendant 
quelques  années  les  fonctions  d'instituteur  dans  le  local  que 
sœurs  durent  abandonner  à  cette  époque. 

Ecole  de  Charité  dirigée  par  les  Sœurs. 

La  création  à  Saint-Germain-de-la-Goudre,  d'une  école  de 
filles  est  due  à  M"  Rouilly  du-Glos,  curé  de  la  paroisse.  Par 
acte  passé  devant  Aubert,  notaire  à  Beaumont,  il  acheta  le 
28  avril  1783,  un  terrain  sur  lequel  il  édifia  une  maison  pour 


—  207  — 

loger  les  sœurs.  Cette  maison  et  ses  dépendances  étaient 
évaluées  à  1500  livres.  C'est  celle  qui  sert  encore  d'école  de 
filles. 

Dans  un  acte  passé  devant  Martigné,  notaire  au  Mans, 
M*'  Rouilly  déclare  le  17  novembre  1784  que  «  voulant  pro- 
»  curer  des  secours  habituels  aux  pauvres  malades  et  une 
»  instruction  régulière  aux  jeunes  filles  de  la  paroisse,  il 
»  faisait  don  à  la  communauté  des  sœurs  de  Sillé-le- 
»  Guillaume  »  d'une  maison  qu'il  a  fait  construire  dans  le 
bourg  de  Saint-Germain. 

Les  sœurs  durent  entrer  en  possession  de  ces  immeubles 
vers  Pâques  1785.  La  donation  était  faite  à  condition,  pour 
la  supérieure  «  d'envoyer  et  entretenir  à  perpétuité  deux 
»  sœurs  chargées  de  gouverner  les  malades  et  de  montrer 
)■)  aux  jeunes  filles  pauvres  de  la  paroisse  à  lire,  écrire, 
»  calculer  et  de  les  instruire  surtout  des  principes  de  leur 
);  religion  ».  Il  est  stipulé  qu'au  cas  où  il  surviendrait 
quelques  contestations  au  sujet  de  cette  dotation  ou  des 
affaires  de  l'établissement,  l'Évèque  du  Mans  ou  son  vicaire- 
général  les  trancherait  d'une  façon  définitive  et  sans  appel. 

Dans  un  résultat  du  12  juin  1785  les  habitants  de  la 
paroisse  acceptent  la  libération  de  leur  curé  et  le  remer- 
cient ((  comme  bien  intentionné  et  zélé  pour  le  bien  et  utilité 
»  qu'il  veut  bien  se  donner  envers  les  pauvres  enfants  ». 
M''  Rouilly  consacra  en  outre  une  somme  de  cinq  mille 
francs  pour  acheter  sur  le  clergé  une  rente  de  deux  cent 
cinquante  livres  pour  assurer  un  traitement  aux  sœurs. 

Le  souvenir  de  cette  fondation  s'est  conservé  à  l'école 
dans  une  plaque  de  marbre  qui  surmonte  la  porte  d'entrée 
de  la  maison. 

Les  deux  sœurs  qui  tenaient  l'école  au  moment  où  com- 
mence la  Révolution  française  étaient  Lenoir  et  Barbe 
Fournier.  Elles  prêtèrent  d'abord  le  serment  civique  exigé 
des  institutrices  et  des  fonctionnaires  ;  ensuite  elles  se  retrac- 
tèrent et  quittèrent  la  paroisse. 


—  208  — 

Elles  furent  remplacées  djins  leur  maison,  comme  nous 
l'avons  vu,  par  un  instituteur  nommé  Pierre  Lebrun. 

JUILLÉ 

Petit  collège  de  garçons. 

La  petite  paroisse  de  Juillé  qui  comptait  en  1788,  380  per- 
sonnes au-dessus  de  7  ans,  avait  au  XYII^^  siècle  un  petit 
collège  de  garçons.  Cet  établissement  fut  fondé  en  1671  par 
M.  Dubouchet. 

Mais  ce  collège  n'existait  plus  en  1788.  Dans  leur  réponse 
à  la  Commission  Intermédiaire  du  Maine,  les  habitants  de 
Juillé  déclarent  en  effet  «  qu'il  n'y  a  point  de  collège  dans 
»  leur  paroisse,  mais  il  y  a  des  fonds  pour  en  établir  un.  » 

Petite  école  de  filles. 

((  Il  n'y  a  pas  non  plus  d'école  de  filles,  mais  on  pourrait 
»  trouver  les  moyens  d'avoir  une  maîtresse  d'école. 


MARESCHE 

Pas  trace  d'écoles. 

SAINT -MARCEAU 

Pas  trace  d'écoles, 

PIACÉ 

On   ne  trouve   aucune  trace  d'écoles  à  Placé,   avant  la 
Révolution.    Vers    la    fin    du    XVIII"    siècle,    il  y   a  dans 


—  209  — 

cette  commune  un  instituteur  du  nom  de  Josepli  Londiere 
II  résulte  en  effet  d'une  délibér.  tion  de  l'tidministration 
cantonale  de  Bourg-le-Roi,  que  «  sur  la  réclamation  faite 
)>  par  l'agent  de  la  commune  de  Placé,  du  citoyen  Joseph 
»  Loudière  praticien,  demeurant  commune  de  Saint-Marceau, 
»  pour  instituteur  de  Placé.  Vu  le  certificat  délivré  le  4  bru- 
»  maire,  constatant  que  le  dit  Loudière  s'est  comporté  sans 
»  reproche,  dans  la  commune  d'Assé.  Considérant  qu'il  est 
»  reconnu  par  son  civisme  et  sa  moralité,  qu'il  est  en  état 
»  d'instruire  la  jeunesse  ;  de  lui  reçu  le  serment  prescrit  par 
»  l'article  '2  ;  le  commissaire  présente  le  citoyen  Joseph 
»  Loudière  pour  être  instituteur  dans  la  dite  commune  de 
»  Placé  à  la  charge  par  lui  de  se  présenter  devant  le  jury 
»  d'instruction  de  Mamers.  »  6  floréal  an  VIL 


SEGRIE 

Petite  école  de  garçons. 

La  paroisse  de  Ségrie  qui  comptait  en  1788,  une  popula- 
tion d'environ  1500  âmes,  avait  un  petit  collège  de  garçons 
dès  la  fin  du  XVI«  siècle.  Voici  ce  que  dit  à  ce  sujet  M.  Bellée, 
ancien  archiviste  de  la  Sarthe.  «  Le  10  avril  1597,  vénérable 
»  et  discret  M"  Guillaume  Gosson,  prêtre  vicaire  en  l'église 
»  du  Mans  et  chapelain  de  Saint-Maur,  paroisse  de  Gourdaine, 
»  reconnaissant  que  ses  moyens  et  la  plus  grande  partie 
»  d'iceux  sont  provenus  de  la  peine  qu'il  a  prise  à  instruire 
»  la  jeunesse  et  faire  service  à  l'église  desquels,  pour  la 
»  décharge  de  sa  conscience,  il  désire  disposer  selon  les 
»  saints  décrets  et  constitutions  ecclésiastiques.  A  ces  causes, 
»  il  en  a  ainsi  ordonné,  en  outre  de  son  bien  et  domaine  des 
»  Pâtis,  situé  en  la  paroisse  de  Sainte-Jamme,  comme  il  est 
»  composé  de  maison,  grange,  pressoir,  étable,  jardin,  seize 
»  journeaux  de  terre  et  dix  hommées  de  pré  ».  Le  dit  Cosson 

XL     14. 


—  210  — 

«  lègue  et  donne  à  perpétuité,  à  un  précepteur,  qui  fera, 
»  s'il  est  prêtre  sa  demeure  en  la  paroisse  de  Ségrie,  lieu  de 
D  la  nativité  dudit  Cosson,  pour  prier  Dieu  pour  lui,  ses  père 
»  et  mère  et  pour  acheminer  la  jeunesse  à  l'honneur,  crainte 
»  et  amour  de  Dieu  ». 

Les  prescriptions  relatives  à  l'enseignement  sont  dans 
cet  acte,  beaucoup  trop  vagues  pour  avoir  pu  donner  de 
bons  résultats.  Il  était  facile  de  s'y  conformer  en  apprenant 
aux  enfants  ni  à  lire  ni  à  écrire.  Le  titulaire  de  cette  fonda- 
tion n'était  pas  tenu  d'un  autre  côté  à  montrer  aux  enfants 
pauvres.  L'instruction  de  ces  derniers  dut  donc  être  fort 
négligée.  C'est  ce  qui  engagea  un  prêtre  originaire  de  Ségrie 
à  fonder,  au  milieu  du  XYIIP  siècle,  un  collège  de  garçons 
dans  sa  paroisse  natale. 

Dans  un  document  authentique  du  21  juin  1752  «  M^Fran- 
»  çois-Jacques-Hormain,  doué  d'une  bonne  et  pieuse  inten- 
»  tion  envers  les  pauvres  de  la  paroisse  de  Ségrie,  et  voulant 
»  charitablement  procurer  l'instruction  gratuite  aux  jeunes 
»  garçons  de  la  paroisse  »  constitue  une  somme  de  11,  250 
»  hvres  sur  les  religieux  de  la  Couture  pour  produire  une 
»  rente  annuelle  de  375  livres. 

Deux  jours  après,  par  acte  passé  devant  M'^  Jean  Couppard 
«  il  fait  don  irrévocable  et  fonde  par  ces  présentes  à  perpé- 
»  tuité  dans  la  paroisse  de  Ségrie,  une  école  de  charité  pour 
»  l'instruction  gratuite  des  garçons  ».  Aux  termes  de  l'acte 
de  fondation,  cette  école  devait  être  tenue  par  un  prêtre 
«  apte  et  dévoué  »  nommé  par  l'évêque  du  Mans.  A  cette 
occasion,  M°  Hormain  supplie  le  prélat  de  ne  point  con- 
sentir à  ce  que  cette  école  soit  érigée  en  bénéfice  «  mais  de 
»  la  donner  à  tel  prêtre  et  pour  tel  temps  que  Ms''  l'Kvêque 
»  jugerait  à  propos,  afin  que  les  garçons  de  la  dite  paroisse 
»  soient  mieux  instruits  ».  C'est  l'un  des  rares  cas  où  apparaît 
l'amovibilité  des  principaux  de  collèges.  Dans  presque  toutes 
les  écoles  de  fondation,  le  titulaire  était  inamovible.  Il  fallait 


—  211  — 

que  M«  Hormain  connût  bien  les  inconvénients  de  ce  système 
pour  prendre  dos  précautions  h  ce  sujet. 

Le  principal  du  collège  de  Ségrie,  était  tenu  de  faire 
«  régulièrement  les  écoles  deux  fois  par  jour  dans  le  bourg 
»  du  dit  Ségrie,  gratuitement  et  conformément  au  règles  du 
y>  diocèse  ».  Il  était  de  plus  obligé  de  célébrer  chaque 
semaine  trois  messes  basses  à  l'intention  du  fondateur. 
Enfin  M*=  Hormain  stipule  que  la  donation  n'aura  d'effet  réel 
que  du  jour  de  son  décès. 

Ce  prêtre  mourut  le  29  décembre  1755  et  peu  de  temps 
après  on  constate  sur  les  registres  de  l'état-civil  la  signature 
du  principal  du  collège  de  Ségrie.  Le  premier  fut  Bénard 
qui  exerça  vraisemblablement  de  1755  à  1760.  A  Pâques  1756, 
il  loue  d'Anne  ilefay,  pour  six  années,  une  maison  composée 
d'une  salle  basse,  chambre  froide  à  côté,  une  grande  chambre 
sur  ces  deux  pièces,  cave  au-dessous,  grenier  en  dessus,  une 
boulangerie  derrière  avec  un  petit  jardin,  le  tout  pour 
soixante  livres.  Cette  maison  existe  encore  à  Ségrie.  On 
conçoit  que,  le  principal  louant  une  maison  pour  son  école, 
il  n'y  ait  pas  eu  à  Ségrie,  comme  dans  d'autres  paroisses, 
un  local  portant  avant  la  Révolution  le  nom  de  collège. 

M^  Leprince  qui  le  remplaça  ne  fit  que  passer  à  Ségrie. 
Il  eut  pour  successeur  M^  Turyneuu  dont  le  nom  figure  dans 
plusieurs  actes  et  qui  exerça  les  fonctions  de  principal 
jusqu'en  1770.  A  cette  époque  M"  Combis  des  Marais  lui 
succéda  et  resta  à  Ségrie  jusqu'en  1792.  Il  tenait  sa  classe 
au  bourg,  dans  une  maison  appelée  le  Pavillon  et  située  près 
le  champ  de  la  ville.  La  maison  qu'il  payait  40  livres  par  an 
se  composait  :  d'un  bâtiment,  chambre  à  côté,  deux  chambres 
hautes,  grenier  sur  le  tout  et  cave  sous  la  maison  avec  une 
petite  grange  au  bout. 

A  cette  époque  le  traitement  du  principal  se  composait 
des  trois  cent  soixante-quinze  livres  léguées  par  M*^  Hormain 
et  du  revenu  de  la  Prcstimonie  du  Pâtis  fondée  par  Guillaume 
Cosson  au  XYI^  siècle.  Le  19  juillet  1782,  M"  Pierre  Combis, 


_   '212  

prêtre,  titulaire  de  la  chapelle  et  prestimonie  du  Pâtis,  loue 
les  biens  qui  dépendent  de  ce  bénéfice  à  Julien  Fournigault 
pour  la  somme  de  300  livres.  Le  principal  du  collège  de 
Ségrie  avait  donc  un  traitement  de  675  livres  environ  qui  en 
vaudraient  aujourd'hui  plus  de  quinze  cents. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire  du 
Maine,  les  habitants  de  Ségrie  déclarent  que  dans  leur 
paroisse  qui  compte  1,300  habitants  au-dessus  de  7  ans  «  il 
»  y  a  un  principal  maître  d'école.  Cet  établissement  a  été 
»  fondé  il  y  a  environ  30  ans  par  M.  Hormain  prêtre  de 
»  Ségrie,  dont  l'abbaye  de  la  Couture  du  Mans  fait  375  livres 
»  au  maître  d'école  ».  M.  Combis  des  Marais  exerça  à  Ségrie 
pendant  les  premières  années  de  la  Révolution.  Il  quitta  la 
commune  vers  1792  et  fut  remplacé,  croit-on  par  le  sacriste. 

École  de  Charité  dirigée  par  les  Sœurs. 

La  fondation  à  Ségrie  d'une  école  de  Charité  pour  l'instruc- 
tion des  fdles  est  due  à  mademoiselle  Charlotte  Hormain, 
parente  du  fondateur  de  l'école  des  garçons.  Dans  un  acte 
authentique  du  15  octobre  1748,  mademoiselle  Hormain, 
domiciliée  à  Ségrie  a.  douée  d'une  bonne  intention  envers  les 
»  pauvres  de  la  paroisse  de  Ségrie,  et  voulant  leur  procurer 
»  le  soulagement  dans  leurs  maladies  et  l'instruction  aux 
»  jeunes  filles  de  la  paroisse  »  déclare  qu'elle  a  constitué  sur 
l'hôpital  général  du  Mans,  une  somme  de  dix  mille  hvres 
au  denier  trente,  à  condition  par  cet  établi.ssement  de  payer 
annuellement  à  deux  sœurs  de  charité  de  Sillé-le-Guillaume, 
en  deux  termes  «  deux  cents  livres  de  rentes  annuelles  et 
»  perpétuelles  ». 

Daus  le  même  acte,  la  bienfaitrice  donne  en  outre  pour 
loger  les  sœurs  «  une  maison  composée  d'une  chambre  à 
»  cheminée,  une  autre  froide  au  bout  de  la  dite  maison, 
»  caves  sous  la  dite  chambre  avec  les  issues  et  dépendances 
»  siluées  au  bourg  de  Ségrie.   Elle  leur  donne  de  plus  les 


—  21:î  - 

yy  meubles  et  ustensiles  qui  sont  dans  la  dite  maison  dont 
»  les  sœurs  auront  l'usage  et  propriété  ainsi  que  des  sus-dits 
»  bâtiments  et  rentes  à  perpétuité,  lesquels  meubles  ont  été 
);  évalués  à  soixante  cinq  livres.  » 

Cette  fondation  était  faite  à  la  condition  «  d'entretenir 
»  deux  sœurs  de  la  société  de  Sillé  pour  instruire  gratuite- 
»  ment  les  filles  de  la  paroisse  de  Ségrie,  de  gouverner  et 
»  médicamenter  les  pauvres  malades.  La  communauté  pourra 
»  quand  bon  lui  semblera  rappeler  ses  sœurs  en  en  substi- 
»  tuant  et  renvoyant  d'autres  capables  en  leur  lieu  et 
»  place. 

Dans  leur  réponse  à  la  Commission  Intermédiaire  les 
habitants  de  Ségrie  déclarent  «  qu'il  y  a  dans  leur  paroisse 
»  deux  sœurs  de  charité  maîtresses  d'école  et  qui  gouver- 
»  nent  les  malades.  Cet  établissement  a  été  fondé  il  y  a 
»  trente  ans  par  demoiselle  Hormain.  L'hôpital  du  Mans  fait 
»  aux  sœurs  deux  cents  livres  de  rente  annuelle. 

Les  sœurs  de  Ségrie,  refusèrent  le  serment  civique.  Leur 
maison  fut  vendue  le  18  pluviôse,  An  V.  L'acte  est  ainsi 
intitulé  «  vente  d'une  maison  et  jardin  d'environ  7  perches, 
»  le  tout  occupé  en  1790  par  les  ci -devant  sœurs  de  La 
»  Chapelle-au-Riboul,  dites  sœurs  grises  ».  Elle  fut  acquise 
au  prix  de  720  livres  par  Jean  Launay^  marchand  de  bois  à 
Ségrie. 

LE  TRONCHET 

Petite  école  de  garçons. 

D'après  M.  Geslin,  maire  actuel  du  Tronchet  et  ancien 
instituteur  de  la  commune,  le  curé  de  la  paroisse  faisait  le 
matin  la  classe  aux  enfants.  Il  avait  même  de  nombreux 
élèves  parmi  lesquels  le  père  de  M.  Geslin. 


—  214  — 


VERNIE 


Petite  école  de  garçons. 

D'après  M.  Blanchard,  ancien  curé  de  Vernie,  qui  a  écrit 
les  chroniques  de  sa  paroisse,  il  y  avait  dans  cette  commune 
quelques  années  avant  la  Révolution,  une  école  de  garçons 
tenue  par  un  prêtre.  Le  premier  maître  d'école  a  été,  pense- 
t-il,  le  curé  Fronteau  qui  instruisait  les  enfants,  dans  sa 
belle  maison  du  bourg,  près  l'église.  Cette  maison  complète- 
ment transformée  appartient  aujourd'hui  à  la  famille  Latouche 
du  Mans.  Outre  la  rétribution  payée  par  les  riches,  M.  Fron- 
teau recevait  annuellement  une  somme  de  150  livres  pro- 
venant de  la  prestimonie  du  Saint-Rosaire.  Il  s'enfuit  au 
Mans  en  1792  pour  ne  point  prêter  le  serment  civique.  La 
commune  se  trouva  ainsi  sans  instituteur  jusqu'en  1801. 

Ecole  de  Charité  dirigée  par  les  Sœurs. 

M.  Blanchard  rapporte  aussi  dans  ses  chroniques  que  le 
comte  de  Tessé,  seigneur  de  Vernie,  fonda  au  NVIIP  siècle, 
dans  sa  paroisse,  une  école  de  Charité  tenue  par  les  sœurs 
de  la  Chapelle-au-Riboul.  On  ignore  la  date  précise  de  cette 
fondation  ;  on  croit  toutefois  qu'elle  est  postérieure  à  l'éta- 
blissement des  Tulardines  à  Sillé-le-Guillaume  en  1720. 

Il  est  certain  qu'il  y  avait  à  Vernie  au  moment  où  com- 
mence la  Révolution  une  petite  école  de  filles  dirigée  par 
des  sœurs  de  la  Chapelle-au-Riboul.  La  maison  où  elle  se 
tenait  existe  encore,  bien  que  totalement  transformée.  La 
ruelle  qui  y  conduit  a  conservé  le  nom  de  «  ruelle  des 
sœurs  ».  Outre  leurs  fonctions  d'enseignement  les  maîtresses 
d'écoles  soignaient  les  malades.  Une  rente  de  290  livres  était 
attachée  à  cet  établissement. 

Le  seul  document  authentique  que  j'ai  trouvé,  relatif  à 


215 


l'école  de  Vernie,  est  un  acte  de  pension  passé  entre  Anne 
Chevalier  et  les  sœurs  de  Vernie.  Le  41  décembre  1759 
devant  M*^  Joachim  Coustard,  notaire  à  Vernie-le-Foulay  ont 
((  comparu  en  personnes  Anne  Gérard  et  Marie  Jouvin, 
»  sœurs  de  la  congrégation  de  La  Chapelle  -  au -Riboul, 
»  demeurant  au  dit  Vernie,  et  René  Beaury,  tisserand,  cura- 
»  teur  institué  de  Anne  Chevaher,  fille  mineure  ».  Les  sœurs 
s'engagent  à  prendre  la  jeune  Chevalier  en  pension  «  la 
«  coucher,  la  reblanchir,  la  nourrir  tant  saine  que  malade, 
»  lui  montrer  à  lire  et  écrire  du  mieux  qu'il  leur  sera 
»  possible,  de  lui  apprendre  à  prier  Dieu,  le  tout  pour 
»  iOO  livres  par  an  ». 

Le  27  juillet  1792,  ces  deux  sœurs  furent  appelées  à  prêter 
le  serment  civique.  Sur  leur  refus,  on  ferma  l'école.  Voici 
un  extrait  du  procès-verbal  relatif  à  cette  affaire.  «  Aujourd'hui 
27  du  mois  de  juillet  1792,  sur  les  dix  heures  du  matin.  Nous 
»  officiers  municipaux  de  Vernie,  assemblés  en  la  maison 
»  commune  en  exécution  de  l'arrêté  du  département  de  la 
»  Sarthe,  du  3  de  ce  mois,  relativement  au  serment  civique 
»  à  prêter  par  les  sœurs  de  cette  paroisse,  dans  les  formes 
»  mentionnées  au  dit  arrêté,  sont  comparues  sœurs  Jeanne 
»  Dubois  et  Marie  Droiiet,  toutes  deux  sœurs  de  charité  de 
»  le  congrégation  de  la  Chapelle-au-Piiboul,  faisant  et  tenant 
»  les  petites  écoles,  lesquelles  les  obligent  de  prêter  le 
»  serment  civique  de  la  Constitution  française  ;  lesquelles 
»  sœurs,  ont  refusé  de  faire  le  serment  requis,  disant  que 
»  l'Assemblée  Nationale  n'avait  point  encore  prononcé  sur 
»  leur  congrégation  qui  n'est  établie  que  pour  le  gouverne- 
»  ment  des  malades  et  qu'elles  ne  croient  point  être  assujetties 
»  au  serment.  Vu  leur  refus,  leur  faisons  défense  de  montrer 
»  ni  enseigner  les  petites  écoles  aux  jeunes  filles  de  cette 
»  paroisse  et  à  tous  autres  qu'au  préalable,  elles  n'aient 
»  satisfait  à  la  loi. 


—  210  — 


VIVOIN 


Petite  école  de  garçons. 

C'est  en  compulsant  les  registres  du  contrôle  de  Beaumont 
que  j'ai  trouvé  la  mention  de  l'existence  d'un  maître  d'école 
à  Vivoin,  avant  1789.  M.  Godard,  instituteur  de  cette 
commune,  a  bien  voulu  faire  pour  moi,  quelques  recherches 
à  l'étude  de  M"  Guittet,  notaire  à  Beaumont.  Mais  il  a  com- 
muniqué le  résultat  de  ses  investigations  à  une  personne 
qui  les  a  fait  paraître  dans  un  numéro  de  cette  Re.vue,  de 
sorte  que  je  ne  donne  rien  d'inédit  en  ce  qui  concerne  l'école 
des  garçons  de  Vivoin  avant  la  Révolution. 

Le  dimanche  29  juillet  1742,  l'Assemhlée  paroissiale  de 
Vivoin  se  réunit  sous  le  «  ballet  »  de  l'église  à  1  issue  de  la 
grand'messe.  On  reconnaît  d'un  commun  avis  «  qu'il  y  a 
))  dans  la  paroisse  beaucoup  de  jeunesse  qui  a  très  grand 
»  besoin  d'instruction.  Les  parents  qui  ont  bien  du  mal  à 
»  élever  leurs  enfants,  ne  peuvent  s'occuper  de  les  instruire, 
»  et  cependant  il  serait  très  utile  à  cette  pauvre  jeunesse 
»  d'être  instruite  et  élevée  dans  la  religion  catholique,  apos- 
»  tolique  et  romaine  ».  C'est  pour  cette  raison  que  les  admi- 
nistrateurs de  la  Charité  de  Vivoin  «  consentent  qu'il  soit 
»  délivré  à  un  maître  qui  enseignera  et  instruira  la  pauvre 
»  jeunesse  de  la  dite  paroisse  de  Vivoin,  la  somme  de  soixante 
»  douze  livres  pour  chacun  an.  » 

La  nomination  du  maître  d'école  appartenait  aux  adminis- 
trateurs de  la  Charité  et  aux  habitants  qui  consentent  que  la 
somme  de  72  livres,  soit  prise  «  sur  les  deniers  provenant 
»  de  la  Charité  dont  en  sera  tenu  compte  au  receveur  d'icelle 
»  par  les  quittances  qu'il  en  représentera  de  celui  qui 
»  instruira  la  dite  jeunesse,  tout  et  aussi  longtemps  qu'il 
»  plaira  aux  dits  administrateurs  et  habitants.  » 

Le  maître  d'école  était  tenu  de  catéchiser   la  jeunesse 


—  217  — 

»  d'apprendre  aux  garçons  à  lire  et  écrire,  ceux  qui  en  sont 
»  capables  et  de  ne  refuser  personne  desquels  ne  percevra 
»  aucune  livre,  auquel  cas  la  somme  de  72  livres  re  lui  serait 
»  payée  ;  et  tant  que  le  présent  consentement  puisse  être 
»  tiré  à  conséquence  pour  l'avenir,  n'aura  lieu  qu'autant 
»  qu'il  sera  approuvé  par  le  général  des  habitants.  » 

Petite   école  de  filles. 

Il  n'a  pas  été  établi  jusqu'ici,  du  moins  à  ma  connaissance, 
qu'il  y  ait  eu  une  école  de  filles  à  Vivoin  avant  1789.  Je  ne 
sais  s'il  a  existé  avant  cette  époque  une  école  de  fondation  ; 
tout  ce  que  je  puis  affirmer  c'est  que  vers  la  moitié  du  XVIII" 
siècle,  il  y  avait  dans  cette  paroisse  deux  «  demoiselles 
chargées  de  l'instruction  des  filles.  » 

Dans  un  document  authentique  de  1751,  leur  présence  à 
Vivoin  est  formellement  constatée.  Le  24  juin  de  cette  année 
là,  le  sieur  Héliand,  procureur-syndic  «  remontre  aux  habi- 
»  tants  que  messire  Charles-Laurent  de  Chenevière,  chevalier, 
»  seigneur  de  Glatigny,  premier  président  au  Présidial  du 
»  Mans,  a  choisi  deux  demoiselles  pour  enseigner  aux  filles 
»  de  la  paroisse,  la  lecture,  l'écriture  et  la  religion,  et  pour 
»  médicamenter  les  pauvres  malades  lorsqu'elles  en  seront 
»  requises.  Le  dit  seigneur  demande  aux  habitants  de 
»  décharger  les  dites  demoiselles  du  logement  des  soldats, 
»  de  la  taille,  capitation  et  généralement  de  toutes  charges 
»  publiques  qui  pourront  arriver  à  l'avenir.  »  Cette  requête 
fut  accordée  d'un  avis  unanime. 

Malgré  des  recherches  minutieuses,  je  n'ai  pu  à  mon 
grand  regret,  trouver  dans  les  archives  le  nom  de  ces  deux 
maîtresses  d'école.  Je  ne  suis  pas  non  plus  arrivé  à  savoir 
s'il  y  en  avait  d'autres  avant  elles. 

ROBERT. 

(A  suivre.] 


CHRONIQUE 


Depuis  la  publication  de  la  dernière  livraison   le  Conseil 
de  la  Société  a  admis  comme  membre  associé  : 

M.  FALLU  DU  BELLAY,  sous-lieutenant  au  138"  régiment 
d'infanterie,  à  Bellac  (Haute-Vienne). 


Le  Conseil  général  de  la  Sarthc  a  bien  voulu  renouveler  à 
l'unanimité  dans  sa  session  d'août,  sur  la  proposition  de 
M.  le  Préfet,  la  subvention  accordée  chaque  année  à  la  So- 
ciété. Nous  prions  l'assemblée  départementale  d'agréer  l'ex- 
pression de  nos  sincères  remerciements. 


M.  CAILLAUX 


L'intérêt  qu'a  rencontré  la  Société  historique  et  archéolo- 
gique du  Maine  ne  s'est  pas  limité  aux  chercheurs  et  aux 
érudits  seuls,  mais  s'est  étendu  jusqu'à  ceux-là  mêmes  que 
les  soucis  de  la  vie  publique  semblaient,  dans  notre  entou- 
rage, devoir  tenir  les  plus  éloignés  de  nos  travaux  quotidiens, 
relatifs  au  passé. 

Aussi  sont-ils  également  profonds  nos  sentiments  de  re- 
connaissance et  notre  attachement  pour  ceux  de  nos  con- 
frères qui  veulent  bien  être  des  nôtres  au  milieu  de  leurs 
graves  et  absorbantes  occupations  :  c'est  dire  les  regrets  que 


—  219  — 

nous  laisse  la  mort  de  M.  Caillaux,  récemment  décédé,  et 
qui,  dès  l'origine  de  notre  Société,  nous  appartenait. 

11  avait  fait  sa  patrie  de  prédilection  du  département  de  la 
Sarthe,  et  le  département  de  la  Sarthe  avait,  alors,  compris 
quels  services  il  pouvait  attendre  de  sa  haute  valeur. 

Élève  de  l'école  polytechnique,  ingénieur  de  la  compa- 
gnie des  chemins  de  fer  de  l'Ouest,  M.  Eugène  Caillaux 
attacha  son  nom,  dès  le  début,  dans  notre  province  aux 
grandes  lignes  de  Laval  et  d'Angers.  Aux  jours  les  plus 
sombres  de  1870-1871,  la  ville  du  Mans  trouva  prêt  son 
dévouement,  et  n'a  pas  oublié  les  services  que  lui  avait 
permis  de  rendre  sa  situation  de  conseiller  municipal.  —  Et 
si  l'archéologie  s'accommode  mal  des  nécessités  de  l'édilité 
moderne,  il  faut  néanmoins  rendre  hommage  aux  grands 
travaux  dont  il  dota  la  ville  du  Mans. 

Quand,  quelques  .semaines  plus  tard,  dans  le  deuil  de  la 
patrie,  le  ciel  un  moment  se  rasséréna  à  l'horizon,  il  fit  partie 
de  ce  groupe  d'hommes  d'honneur  et  d'intégrité  que  le 
département  de  la  Sarthe  envoya  siéger  à  l'Assemblée 
Nationale,  il  y  a  un  quart  de  siècle.  Membre  du  Conseil 
général,  député,  sénateur  de  la  Sarthe,  membre  de  comités 
divers  dans  le  département,  plusieurs  fois  ministre,  resté 
maire  de  sa  commune,  M.  Caillaux  témoigna  dans  ces 
situations  différentes  des  qualités  qui  le  distinguaient. 

Esprit  élevé,  intelligence  nette  et  précise,  doué  d'un  tem- 
pérament d'autorité,  comprenant  et  acceptant  la  responsa- 
bilité, déterminant  autour  de  lui  une  légitime  influence, 
possédant  l'art  d'exercer  un  ascendant  que  lui  assuraient  ses 
connaissances  profondes  et  exactes,  comme  sa  supériorité 
intellectuelle  et  sa  force  de  travail,  M.  Caillaux  fut  un  de  ces 
hommes  qui  se  font  une  place  dans  leur  génération,  et  dont 
survit  le  souvenir  durable. 

La  compagnie  des  chemins  de  fer  de  Paris  à  Lyon  et  à  la 
Méditerranée   sut   apprécier    le   prix   de   son    concours,  et 


—  220  — 

apporta  un  beau  couronnement  à  sa  vie  en  l'appelant  à  la 
tête  de  son  conseil  d'administration. 

Il  y  a  bien  des  années  déjà,  en  d'autres  temps,  celui  qui 
aujourd'hui  écrit  ces  lignes,  jeune  fonctionnaire  alors  d'une 
administration  préfectorale  qu'ont  dispersée  les  événements 
contemporains  et  l'œuvre  de  la  mort,  avait  eu  occasion 
d'approcher  M.  Gaillaux  dans  l'exercice  de  la  vie  publique. 
Aussi  les  sentiments  qu'il  exprime  lui  sont-ils  inspirés  par 
la  fidélité  du  souvenir  qu'il  garde  à  celui  qui  n'est  plus. 

Comte  DE  BASTARD. 


M.  l'abbé  Duchesne,  directeur  de  l'Ecole  française  de 
Rome,  consacrait  il  y  a  quelques  mois,  dans  le  Bulletin 
critique,  un  article  bibliographique  aux  Œuvres  de  Julien 
Havet  que  vient  de  publier  la  librairie  Leroux,  on  insistant 
plus  particulièrement  sur  l'étude  des  deux  livres  relatifs  à 
l'histoire  épiscopale  du  Mans,  les  Gesta  Aldrici  et  les  Actu$ 
episcoporum  Ceno')nanensium .  Dans  cet  intéressant  article, 
M.  l'abbé  Duchesne  ne  croit  pas  devoir  admettre  les  con- 
clusions de  M.  Havet  en  ce  qui  concerne  les  déterminations 
des  auteurs. 

«  Le  titre  des  Gesta,  dit-il,  contredit  formellement  J. 
»  Havet  :  Gesta  domni  Aldrici  Cenomanicse  urhis  episcopi  a 
»  discipulis  suis,  et  il  est  confirmé  par  l'auteur  de  l'un  des 
y  poëmes  manceaux  en  l'honneur  d'Aldric  :  Eius  scripsere 
»  omnia  dtscipuU  ».  —  Si  le  rédacteur  de  la  préface  des 
Gesta  parle  au  singulier,  c'est  que  les  di<5ciples  d'Aldric 
s'étant  partagé  le  travail,  l'un  d'eux  aura  été  chargé  de  la 
préface.  —  Si  les  Gesta  rapportent  sur  la  vie  d'Aldric  des 
circonstances  intimes,  le  rédacteur  les  aura  appris?s  de  lui. 
Ce  disciple,  d'ailleurs ,  pouvait  être  germain  comme  son 
évêque,  ce  qui  expliquerait  la  médiocrité  de  son  latin  etc. 


—  221   — 

En  somme  il  n'est  pas  suffisamment  démontré,  pour  M.  l'abbé 
Duchesne,  qu'Aldric  soit  l'auteur  des  Gesta,  comme  l'avance 
M.  Havet.  «  La  vie  d'Aldric  engage  la  responsabilité  de  cet 
»  évèque  au  même  degré  que  les  biographies  du  Liber  pon- 
»  tificalis  engageaient  celle  des  papes.  Les  auteurs  n'écri- 
»  valent  pas  à  l'insu  de  leurs  héros  :  ceux-ci  se  laissaient 
»  encenser;  ils  ne  s'encensaient  pas  eux-mêmes  ». 

D'autre  part,  d'après  M.  l'abbé  Duchesne,  J.  Havet  eut 
formulé  une  opinion  trop  précise  en  soutenant  que  «  les 
»  Actwi  ont  été  écrits  par  le  chorévêque  David  qui  gouver- 
»  nait  l'évêché  du  Mans  ».  Il  préfère  celle  de  Weizacker,  à 
savoir  que  «  le  récit  a  été  fabriqué  pour  montrer  que  le 
»  chorépiscopat  du  Mans  était  légitime  ».  Pour  affirmer  que 
les  Actus  sont  l'œuvre  du  chorévêque  David,  «  il  faudrait, 
»  ajoute-t-il,  prouver  :  1"  que  ce  chorévêque  se  trouvait 
»  réellement  dans  le  cas  de  l'exception  prévue  parles  Actus; 
»  2°  qu'il  n'avait  autour  de  lui  aucun  partisan,  aucun  secré- 

»  taire  capable  de  manipuler  les  chartes  et  les  traditions 

»  Entraîné  par  son  indignation  contie  le  malheureux  David, 
»  Julien  Havet  est  allé  jusqu'à  lui  reprocher  d'avoir  inventé 
»  les  autres  chroniques  qu'il  raconte  avoir  fonctionné  avant 
»  lui  dans  le  diocèse  du  Mans.  Ceci  me  semble  bien  fort.  Le 
»  dernier  Marolus,  a  vécu  sous  le  règne  de  Gharlemagne  ; 
»  beaucoup  de  per.sonnes,  au  Mans,  pouvaient  l'avoir  vu  et 

»  être  renseignées  sur  sa  carrière Je  crois  donc  qu'il  y  a 

»  lieu  de  faire  plus  d'état  des  Actus,  en  ce  qui  regarde  les 
»  anciens  chorévêques,  que  J.  Havet  ne  le  pensait  ». 

Par  contre,  M.  l'abbé  Duchesne  reconnaît  que  M.  Havet 
a  fait  un  usage  ingénieux  des  dates  consulaires  conservées 
dans  les  Actus  à  propos  de  la  mort  des  évéques  Videur  et 
Turibe,  bien  que  «  cela  dérange  grandement  la  chronolo- 
»  gie  adoptée  au  Mans  depuis  le  IX'^  siècle  ».  Il  avoue  tou- 
tefois en  même  temps  «  qu'il  a  renoncé  à  fonder  quoi  que 
»  ce  soit  sur  les  listes  épiscopales  mancelles  ».  Les  multiples 
questions  soulevées  par  la  critique  moderne  sur  les  sources 


—  222  — 

de  l'histoire  du  Maine  restent  donc  toujours  obscures  et 
laissent  le  champ  libre  à  de  nouvelles  études  que  nous 
appelons  de  tous  nos  vœux.  R.  T. 


Histoire  d'Écommoy  et  de  ses  environs  ,  par  Adolphe 
Renard,  instituteur.  Écommoy,  imp.  J.  Motreuil,  1890, 
1  vol.  in-12,  de  380  pages  avec  gravures. 

Retracer  l'histoire  d'une  ville  que  l'on  habite  depuis  dix 
ans  et  que  l'on  aime,  n'est  jamais  une  œuvre  inutile,  dit 
très  justement  l'auteur  dans  sa  préface.  M.  A.  Renard  a  donc 
obéi  à  un  sentiment  des  plus  louables  en  écrivant  cette 
Histoire  d'Ecommoy  dont  il  a  bien  voulu  offrir  un  exemplaire 
à  la  bibliothèque  de  notre  Société.  Nous  tenons  tout  d'abord 
à  l'en  remercier  ;  il  a  le  mérite  d'avoir  entrepris,  le  premier, 
la  monographie  d'un  canton  qui  n'avait  été  jusqu'ici  l'objet 
d'aucune  étude  particulière. 

Dans  les  chapitres  correspondant  txux  périodes  antérieures 
à  1789,  on  trouvera  des  détails  sur  les  principales  familles 
du  pays,  les  d'Averton,  les  de  Scepaux,  les  de  Chauvigné, 
les  de  Chantelou,  les  de  Chapizeau,  les  d'Effiat,  et  sur  la 
célèbre  seigneurie  de  Fontenailles  de  laquelle  dépendait  la 
seigneurie  de  la  paroiss^j  :  on  trouvera  aussi  d'intéressants 
extraits  des  anciens  Registres  paroissiaux  et  des  documents 
sur  l'instruction  primaire,  tels  que  la  mention  en  1(351  de 
Marguerite  Boulai  d,  du  Tiers  Ordre  de  Saint  François , 
((  laquelle  enseignait  avec  grande  piété  »,  et  le  testament  de 
Cosme  Lambert,  prêtre,  maître  d'école  au  Lude  «  fondateur 
»  de  l'instruction  primaire  dans  le  canton,  qui  fut  dans  son 
»  humble  sphère  un  bienfaiteur  de  l'humanité  ». 

Dans  la  partie  moderne,  très  développée,  l'auteur  expose, 
d'après  les  documents  administratifs,  tous  les  épisodes  de  la 
vie  locale  pendant  la  révolution  et  l'époque  contemporaine. 
Signalons  en  outre  quelques  pages  curieuses  sur  les  légendes, 


—  223  — 

les  superstitions,  l'industrie  et  l'agriculture  locales,  et  une 
note  biographique  sur  le  modeste  et  savant  géologue  Albert 
Guillier,  originaire  d'Écommoy. 

Plusieurs  appréciations  seraient  peut-être  contestables,  et 
nous  regrettons,  notamment,  que  M.  A.  Renard  n'ait  pas 
présenté  en  d'autres  termes  (page  125)  l'œuvre  admirable  de 
charité  chrétienne  et  d'humanité  établie  depuis  peu  dans 
l'ancien  château  de  Fontenailles.  En  revanche ,  nous  ne 
pouvons  que  l'approuver  lorsqu'il  constate  (page  121)  que  de 
nos  jours  on  fait  «  la  course  aux  rubans  »,  comme  on  la 
faisait  jadis  aux  titres  ;  et  surtout  lorsqu'à  propos  d'un 
arrêté  fort  intolérant  du  5  pluviôse  an  VIT,  il  revendique 
(page  182)  «  la  liberté  pour  tous  ».  R.  T. 


La  Conjuration  de  Cinq  -  Mars,  avec  une  préface  de 
M.  Alfred  Mézières,  de  l'Académie  française,  par  M""  J.-P. 
Basserie,  Paris,  Perrin,  1896,  un  vol.  in-12. 

A  bien  des  titres  ce  livre  dû  au  talent  très  apprécié  d'une 
de  nos  compatriotes,  M"'*  J.-P.  Basserie,  est  digne  de  toutes 
les  sympathies.  Les  appréciations  si  flatteuses  dont  il  a  déjà 
été  l'objet  dans  la  presse  et  les  pages  que  M.  Alfred  Mézières 
lui  a  consacrées,  nous  dispensent  d'en  faire  un  nouvel  éloge 
et  d'en  donner  l'analyse.  Toutefois,  nous  ne  voulons  pas 
attendre  davantage  pour  le  signaler  aux  lecteurs  de  cette 
Revue  qui  tiendront  à  honneur,  nous  n'en  doutons  pas,  de 
joindre  leurs  encouragements  à  ceux  que  M'^"  Basserie  a 
déjà  reçus  et  de  contribuer  ainsi  au  succès  d'une  œuvre 
historique,  très  délicatement  écrite,  d'un  véritable  mérite  et 
d'un  très  touchant  intérêt.  R.  T. 


224  — 

En  Congé,  Promenades  et  séjours,  par  M.  Marius  Sepet, 
Paris,  Douniol,  1896,  in-12. 

Avec  la  fin  des  vacances  et  le  retour  des  soirées  d'automne 
arrivent  ces  heures  de  repos,  qui  ne  sont  pas  sans  charmes, 
où  l'on  aime  à  reporter  ses  souvenirs  sur  les  excursions  des 
semaines  précédentes,  à  recommencer  par  la  pensée,  sans 
fatigue  et  en  prenant  sou  temps,  le  chemin  joyeusement 
parcouru  au  soleil  de  juillet  ou  d'août.  C'est  donc  le  moment 
favorable  entre  tous  pour  appeler  l'attention  sur  le  charmant 
livre  dans  lequel  M.  Marius  Sepet  vient  de  révéler  son  talent, 
déjà  si  connu,  sous  une  forme  nouvelle,  des  plus  attrayantes. 
Ce  livre  est  un  recueil  de  récits  et  d'impressions  de  vacances, 
rapportés  des  côtes  pittoresques  de  la  Bretagne  et  de  la 
Vendée.  La  fantaisie  y  tient  une  certaine  place  et  la  note 
personnelle  se  dégage  en  plus  d'une  page,  vive,  humoristique 
mais  toujours  juste.  Le  touriste,  cependant,  reste  doublé 
d'un  savant  et  d'un  savant  catholique  qu'aucun  des  grands 
souvenirs  de  l'histoire  nationale  ne  laisse  indifférent.  En 
maints  passages  se  retrouvent  des  considérations  religieuses, 
morales  et  littéraires,  des  descriptions  archéologiques,  des 
observations  historiques  et  sociales.  L'auteur  atteint  ainsi 
un  double  résultat  dont  on  ne  saurait  trop  le  féliciter  ;  il 
distrait  et  il  instruit.  C'est  un  guide  sûr,  précis,  intéressant, 
avec  lequel  il  est  singulièrement  agréable  et  fructueux  de 
revoir  le  Mont-Saint-Michel,  Saint-Malo  et  Saint-Servan,  la 
baie  de  Saint-Brieuc,  Pempoul  et  Saint-Pol-de-Léon,  le 
Poitou  et  les  Sables  d'Olonne,  et  même  de  pousser  une  rapide 
reconnaissance  jusque  dans  la  vallée  du  Rhône,  sur  celte 
terre  de  Provence  si  riche  en  traditions  et  en  incomparables 
monuments.  R.  T. 


J 


HILDEBËRT  DE  LAVVRDIN 

ÉVÉQUE  DU  MANS,  ARCHEVÊQUE  DE  TOURS 

(1056-1133) 


PREMIÈRE    PARTIE 

SA     VI  K 


GhxVPITRE   Premier 
SOURCES  DE  ^HISTOIRE  ET  RIBLIOGRAPHIE 

Hildebert,  évèque  du  Mans,  puis  archevêque  de  Tours,  à 
la  fin  du  XP  siècle  et  au  commencement  du  XIP,  est  un 
prélat  fameux  dans  l'histoire  des  lettres  latines  du  Moyen- 
Age.  Pour  écrire  sa  biographie  avec  les  développements 
qu'elle  comporte,  nous  avons  eu  à  consulter  divers  docu- 
ments dont  l'examen,  très  importait  au  point  de  vue 
critique,  doit  servir  d'introduction  à  notre  récit. 

§  ï. 
SOURCES  DIPLOMATIQUES 

Nous  parlerons  d'abord  des  Sources  diplomatiques.  Un  cer- 
tain nombre  de  chartes  portent  le  nom  d'Hildebert,  soit 
qu'elles  aient  été  concédées  par  lui,  soit  qu'il  y  figure  comme 
témoin.  Mais  ce  n'était  pas  dans  les  dépôts  du  Mans  et  de 

LX      15 


—  226  - 

Tours,  que  nous  avions  chance  d'en  trouver  beaucoup  :  les 
archives  départementales  sont  pauvres  pour  ces  époques 
éloignées. 

DÉPARTEMENTS.  —  Au  Maus,  le  fonds  de  l'évêché  remonte 
à  1324  seulement,  celui  du  Chapitre  à  1334,  et  les  premières 
Chartes  originales  de  l'abbaye  de  la  Couture  (1),  comme  de 
celle  de  Saint-Vincent,  portent  le  sceau  de  Guy  d'Etampes , 
le  successeur  d'Hildebert.  Seuls,  le  fonds  de  l'église  collé- 
giale de  Saint-Pierre-de-la-Cour  et  celui  du  prieuré  des 
moines  de  Saint-Aubin  d'Angers  à  Avezé  (Sarthe)  offrent 
quelques  actes  intéressants,  recueillis  par  dom  Piolin  aux 
pièces  justificatives  de  son  Histoire  de  V Eglise  du  Mans 
(t.  III). 

A  Tours,  les  registres  de  l'archevêché  ont  été  brûlés 
presque  en  totalité  à  la  Révolution  ;  quelques  liasses  de 
titres  domaniaux,  quelques  documents  relatifs  à  la  juridic- 
tion archiépiscopale,  ont  seuls  échappé  à  la  destruction  et 
permettent,  tant  bien  que  mal,  d'apprécier  la  valeur  des 
possessions  temporelles  des  archevêques  de  Tours  (2);  mais, 
si  vous  voulez  constituer  un  dossier  sur  l'administration 
d'Hildebert,  les  éléments  vous  feront  totalement  défaut.  — 
Après  l'archevêché,  vient  le  Chapitre  de  l'église  métropo- 
litaine. Des  documents  nombreux  et  anciens  nous  donnent 
une  idée  de  la  richesse  et  des  prérogatives  de  ce  Chapitre  et 
il  en  est  de  même  de  l'église  collégiale  de  Saint-Martin, 

(1)  Sanclus  Petrus  de  Cultura.  —  L'abbaye  de  la  Couture  est  aujour- 
d'hui occupée  par  la  préfecture  et  les  services  départementaux.  Saint- 
Vincent  est  devenu  le  séminaire.  Ces  deux  monastères  étaient  situés 
en  dehors  de  la  vieille  ville,  ainsi  qu'un  troisième,  de  l'autre  côté  de 
la  Sarthe,  Notre-Dame-du-Pré,  abbaye  de  religieuses  dès  le  temps 
d'Hildebert,  qui  a  conservé  son  église  et  perdu  ses  bâtiments.  Quant 
à  ceux  de  Saint-Pierre-de-la-Cour,  on  a  mis  à  la  place  un  lycée  de 
filles,  et  le  lycée  de  garçons  a  hérité  du  collège  des  Oratoriens  (au 
moyen  âge,  prieuré  de  Saint-Ouen,  qui  appartenait  aux  moines  de 
Saint- Aubin  d'Angers). 

(2)  Voyez  la  Notice  qui  sert  de  préface  au  Catalogue  des  archives 
d'Indre-et-Loire,  par  M.  de  Grandmaison. 


—  227  — 

dont  on  a  conservé  les  inventaires  (analyses  des  pièces  avec 
citations) ,  tandis  que  les  originaux  périssaient  ;  mais 
l'abbaye  de  Fontaine-les-Blanches  est'la  seule  dont  un  par- 
chemin présente  le  nom  d'Hildebert,  archevêque  (1127).  — 
L'évêque  du  Mans  est  plus  heureux,  même  à  Tours  :  il  est 
mentionné  à  propos  du  prieuré  fondé  par  les  moines  de 
Marmoutier  (Indre-et-Loire),  à  Villiers-Charlemagne,  dans 
la  Mayenne  (1M4),  et  de  celui  dépendant  de  Saint-Julien  de 
Tours  à  Beaumont-la-Chartre  (1096). 

Nous  espérions  aussi  rencontrer  le  seing  d'Hildebert  dans 
les  archives  de  la  Mayenne,  de  l'Orne  et  de  Loir-et-Cher, 
puisque  le  premier  de  ces  départements,  à  l'exception  des 
environs  de  Château-Gontier,  le  second  pour  la  Ferté-Macé 
et  Domfront,  le  troisième  pour  Montoire  et  Lavardin,  dé- 
pendaient du  diocèse  du  Mans.  Or  seules  les  archives  de 
Loir-et-Cher  nous  ofTrent  trois  titres  où  est  mentionné 
Hildebert.  Il  donne  sa  garantie  à  la  promesse  faite  par 
Gaimard,  seigneur  de  Lavardin,  qui  avait  été  excommunié 
par  les  moines,  d'abandonner  tous  ses  droits  sur  les  vins 
et  pressoirs  du  prieuré  de  Marmoutier  à  Lavardin  ;  —  il 
met  l'abbaye  de  Saint-Georges-du-Bois ,  pour  punir  les 
moines  de  leur  indiscipline,  sous  la  dépendance  de  Mar- 
moutier ;  —  et  enfin  son  nom  sert  à  dater  approximative- 
ment l'acte  par  lequel  Hugues,  fils  de  Bobert,  et  Eudes  de 
Fréteval  affranchissent  une  colliberte.  Ces  trois  chartes, 
aujourd'hui  éditées  (1),  avant  de  figurer  au  dépôt  de  Blois, 
se  trouvaient  à  Tours  dans  les  archives  de  Marmoutier, 

Des  collections  de  chartes  séparées,  passons  aux  recueils 
de  copies  qui  en  furent  faits  par  les  intéressés  pour  les 
besoins  de  leur  administration  et  de  leurs  procès  et  qui 
constituent  comme  des  originaux  du  second  degré  ;  c'est  ce 
qu'on  appelle  les  Cartulaires. 

Un  volume  du  plus  haut  intérêt  pour  nous  est,  à  ce  titre, 

(I)  Voy.  plus  loin  :  Cartulaire  blésois  de  Marmoutier. 


—  228  — 

le  «  Livre  blanc  »  du  Chapitre  de  Saint-Julien,  église  cathé- 
drale du  Mans,  conservé  à  la  bibliothèque  de  cette  ville 
sous  le  n°  259,  et  qui  fut  composé  pour  la  plus  grande  part 
au  XIIP  siècle  avec  les  pièces  antérieures.  L'abbé  Lottin, 
qui  en  avait  entrepris  la  publication,  a  donné  les  deux  pre- 
mières parties,  les  seules  qui  nous  concernent,  en  18G9  (1). 
Hoël,  le  prédécesseur  d'Hildebert,  notre  évêque  lui-même 
et  Guy  d'PJtampes  y  figurent  à  plusieurs  reprises.  —  A  la 
bibliothèque  du  Mans  aussi  se  trouve  le  cartulaire  de  l'abbaye 
de  la  Couture.  Dom  Piolin  en  avait  imprimé  des  extraits, 
lorsqu'il  fut  publié  intégralement  par  les  Bénédictins  de 
Solesmes  (2). 

Quant  aux  monastères  des  pagus  voisins,  qui  avaient  des 
possessions  dans  le  diocèse,  mentionnons  le  cartulaire  des 
moines  de  Marmoutier  à  Vivoin  (Sarthe).  Il  contient  (Bib. 
du  Mans,  fo  136)  une  reconnaissance  de  propriété  par 
l'évêque  Hildebert,  mais  qui  est  datée  de  1090,  date  certai- 
nement fautive  (3).  Le  cartulaire  de  Savigny  (aux  archives 
de  la  Manche)  relate  le  don  fait  aux  moines  par  le  seigneur 
de  Mayenne  et  confirmé  par  Hildebert.  On  y  voit  aussi  que 
l'évêque  assistait  en  1119  le  roi  Henri  pi-  d'Angleterre, 
quand  il  prononça  en  faveur  de  cette  abbaye. 

Du  cartulaire  de  l'archevêché  de  Tours,  il  existe  aux 
archives  d'Indre-ot-Loire  une  excellente  copie  ancienne , 
exécutée  au  XVni"  siècle  pour  l'archevêché  par  dom  de 
Bétancourt  ;  c'est  là  qu'on  peut  le  mieux  étudier  la  nature 
et  l'importance  des  prérogatives  d'un  archevêque  de  Tours 

(1)  C/iarlularium  hisirjnis  ecclesiss  Cenomannensis  quod  dicitiir  Liber 
albus  Capititli.  Le  Mans,  1869,  in-4".  —  Voy.  sur  cet  ouvrage  resté 
inaclievé  la  Notice....  de  M.  Léopold  Delisle  [Bibliothèque  de  l'École 
des  chartes,  t.  XXXI). 

(2)  Cart.  des  abb.  de  la  Couture  et  de  Solesmes.  Le  Mans,    1881,   in-4o. 

(3)  Carta  de  confirmatione  domtis  Sancti  Albini  ab  Ildeberto,  Ceno- 
mannensi  episcopo.  La  date,  ajoutée  en  marge,  est  d'une  écriture  mo- 
derne. L'abbé  Denis,  qui  a  publié  cette  charte,  à  la  page  119  de  son 
Cartulaire  du  prieuré  de  Saint-Hippolyte  de  Vivoin  et  de  ses  annexes 
(Paris,  189i),  la  croit  des  environs  de  1125. 


'■2-2[)  

au  moyen  âge.  Ce  cartulaire  a  été  publié  dans  les  Mémoires 
de  la  Société  archéologique  de  Touraine,  tomes  XXXVII 
et  XXXVIII,  1893  et  1894,  par  M.  Louis  de  Grandmaison.  Il 
s'intitule:  Liber  bonarion  cjentiura  vel  bonorum  aciuum.  Il 
débute  par  une  liste  des  archevêques  depuis  saint  Gatien, 
liste  dans  laquelle  Hildebert  n'est  même  pas  nommé, 
puisque  de  Gislebert,  son  prédécesseur,  on  passe  à  Hugues 
sans  transition  !  Mais  on  trouve  en  entier  la  Ijulle  du  pape 
Innocent,  de  juin  1199,  qui  explique  longuement  les  origi- 
nes et  les  péripéties  du  différend  entre  les  évêques  ou 
archevêques  de  Dol  et  les  archevêques  de  Tours,  différend 
auquel  prit  part  Hildebert.  —  Le  cartulaire  de  l'abbaye  de 
Cormery  est  à  la  biblioLhèque  de  Tours,  mais  il  ne  fait  pas 
mention  d'Hildebert.  —  Celui  de  Noyers,  abbaye  située 
vers  le  confluent  de  la  Creuse  et  de  la  Vienne,  a  été  édité 
au  tome  XXII  des  Mémoires  de  la  Société  archéologique  de 
Touraine,  d'après  une  copie  manuscrite  de  la  bibliothèque 
de  Poitiers,  par  l'abbé  C.  Chevalier,  en  1872  ;  il  donne  le 
texte  d'une  charte  citée  par  la  Gallia  chrintiana  à  l'article 
Hildehertus. 

Bibliothèque  nationale.  —  Pour  ce  qui  est  des  autres 
abbayes  des  diocèses  du  Mans  et  de  Tours,  les  originaux, 
chartes  ou  cartulaires,  ont  péri  ;  mais  heureusement  les 
grands  érudits  du  XVIP  siècle  et  du  XVIIP  nous  viennent 
en  aide.  Ils  connaissaient  ces  vastes  recueils  de  titres  qui 
ont  été  détruits  à  la  Révolution  et  en  avaient  fait  des  copies, 
des  extraits  ou  des  mentions,  qui,  de  Saint-Germain-des- 
Prés,  ont  passé  à  la  Bibliothèque  nationale  et  qui  servent 
puissamment  h  reconstituer  l'histoire. 

Ainsi,  nous  n'avons  plus  l'original  du  «.  Cartulaire  de 
Saint- Vincent  »  pour  les  actes  anciens  ;  mais  une  copie 
exécutée  au  XVIP  siècle  par  les  soins  de  Gaignières  forme 
la  seconde  partie  du  manuscrit  5444  du  fonds  latin  de  la 
Bibliothèque  nationale,  et  M.  Bilard  s'est  servi  de  cette  copie, 


—  t>30  — 

en  1850,  pour  compléter  celle,  fort  incomplète,  qui  existait 
à  la  bibliothèque  du  Mans  (1). 

Mabille,  à  force  de  recherches  dans  les  collections  de  la 
Bibliothèque  nationale,  à  réussi  h  reconstituer  l'ordre  et  le 
sujet  des  chartes  de  la  «  Pancarte  noire  »  de  Saint-Martin 
de  Tours  ;  mais  Hildebert  n'y  est  pas  mis  en  cause. 

Marmoutier  avait  plusieurs  cartulaires  ou  recueils  de 
titres  de  propriétés  correspondant  aux  diverses  régions  où 
se  trouvaient  ses  possessions.  C'était,  pour  le  diocèse  du 
Mans,  le  Chartiilarium  Cenomannense^  aujourd'hui  disparu, 
mais  qui  fut  connu  de  Baluze  et  de  dom  Housseau  (2). 

Grandes  étaient  aussi  les  richesses  des  monastères 
angevins,  comme  Saint-Aubin  (3)  et  Saint-Nicolas  ;  elles  ont 
servi,  avec  le  Chartularium  Cenomannense  de  Marmoutier, 
les  cartulaires  des  monastères  tourangeaux  de  Beaulieu, 
Preuilly,  Turpenay  etc.,  à  alimenter  la  collection  des  Docu- 
ments inédits  pour  l'histoire  de  la  Tour  aine,  de  V  Anjou  et 
du  Maine,  collection  réunie  au  XVIIP  siècle  par  les  Béné- 
dictins et  notamment  par  dom  Etienne  Housseau ,  dont 
elle  porte  le  nom.  Elle  fut  acquise  par  la  Bibliothèque  royale, 
en  1811,  de  dom  Villevieille,  et  elle  est  reliée  en  39  volumes 
cotés  1  -  30,  avec  un  volume  supplémentaire  qui  porte  le 
n"  31  (4).  Les  actes  concernant  spécialement  la  Touraine 

(1)  MM.  l'abbé  R.  Charles  et  S.  Menjot  d'Elbeane  ont  entrepris  la  pu- 
blication de  ce  cartulaire  dont  ils  ont  donné  un  premier  volume. 
(Mamers  et  le  Mans,  1886,  in-i».) 

(2)  Le  Cartulaire  de  Marmoutier  pour  le  Dunois  et  celui  pour  le 
Vendômois  ont  été  publiés  d'après  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
nationale,  mais  Hildebert  n'y  figure  pas.  —  Il  n'est  pas  nommé  davan- 
tage, si  ce  n'est  à  l'appendice  et  pour  les  chartes  empruntées  au 
Charlulariwn  Cenomaanense,  dans  le  Cartulaire  blésois  de  Marmoutier 
et  le  Cartulaire  de  la  Trinité  de  Vendôme,  recueils  factices  par  l'abbé 
Métais.  —  Quant  au  Cartulaire  tourangeau  de  dom  Chantelou,  c'est 
moins  un  répertoire  des  chartes  qu'une  étude  biographique  sur  les 
abbés  de  Marmoutier. 

(3)  Le  cartulaire  de  Saint-Aubin  n'a  pas  péri,  mais  il  est  la  propriété 
de  M.  Grille,  ancien  bibliothécaire. 

4)  Voyez  Bibliotlibque  de  l'École  det>  chartes,  t.  XXXIL 


-  231  — 

ont  été  analysés  par  Mabille  (Bibl.  nationale.  Catalogue 
no  66)  (i).  Les  tomes  III  et  IV  de  la  collection  renferment 
copie  des  chartes  pour  la  période  qui  nous  occupe  :  le  l""", 
de  1075  à  1100  ;  —  le  2«,  de  1100  à  1139  (2). 

L'Histoire  de  Bretagne  n'a  pas  été  seulement  préparée, 
mais  écrite  par  le  Bénédictin  dom  Lobineau  et  les  '<  preuves  » 
que  dom  Morice  y  a  jointes  {Probata)  contiennent  plusieurs 
chartes  qui,  tirées  d'un  ancien  cartulaire  de  Tabbaye  de 
Redon,  ne  figurent  pas  dans  le  manuscrit  de  ce  cartulaire 
édité  par  M.  Aurélien  de  Gourson  (3)  ;  or,  comme  Hildebert, 
en  sa  qualité  de  métropolitain,  a  été  mêlé  aux  événements 
de  la  Province,  nous  avons  là  encore  un  groupe  de  docu- 
ments qui  n'est  pas  à  dédaigner. 

Tableau  des  Actes.  —  Telles  sont  les  sources  diploma- 
tiques (4)  que  nous  fournissent  les  collections  des  départe- 
ments et  celles  de  Paris,  touchant  l'histoire  de  notre  héros. 
Indépendamment  de  l'usage  que  nous  pourrons  faire,  au  cours 
de  cette  étude,  de  telle  ou  telle  charte,  nous  allons  énumérer 
par  ordre  chronologique  tous  les  actes  datés  qui  font  mention 
d'Hildebert.  Nous  ne  donnons  pas  seulement,  comme  dom 
Beaugendj'e  (5),  les  diplômes  qu'il  a  concédés  ;  empruntant 

(1)  Ce  catalogue  a  paru  d'abord  au  tome  XIV  des  publications  de  la 
Société  archéologique  de  Touraine,  puis  séparément  à  Tours,  1863,  in-8'^. 

(2)  On  distingue  dans  cette  collection,  faite  de  pièces  et  de  morceaux, 
plusieurs  écritures.  Des  savants  laïques  y  ont  apporté  leur  contingent; 
l'un  d'eux,  à  propos  du  jugement  prononcé  sur  l'affaire  Salomon 
(année  1116,  n»  1367)  trouve  que  le  clerc  criminel  s'en  tira  à  bien  bon 
compte,  par  un  simple  serment,  et  il  fait  des  réflexions  amères  sur 
l'indulgence  de  la  juridiction  du  clergé  à  l'égard  des  siens. 

(3)  PariS;  1863  (Documenta  inédits  de  l'histoire  de  France)..  —  Ce 
manuscrit  appartient  à  Ma""  l'archevêque  de  Rennes. 

(4)  Il  faut  y  joindre  les  Obituaires,  ou  calendriers  mortuaires,  dont 
M.  Aug.  Molinier  a  dressé  le  catalogue  dans  l'état  actuel.   (Paris,   1890.) 

ip)  Hildeberti  opéra.  Dans  Migne,  Patrol.  to«.  t.  CLXXI.  Diplomata 
(après  les  lettres).  Beaugendre  n'a  d'ailleurs  donné  que  six  diplômes; 
les  sept  autres  ont  été  ajoutés  par  l'éditeur  de  son  travail  dans  la 
collection  Migne,  le  chanoine  Bourassé. 


t>3t> 


le  cadre  beaucoup  plus  étendu  de  la  Gallia  chridiana,  nous 
ne  négligeons  aucun  des  documents  diplomatiques  suscepti- 
bles de  nous  renseigner  sur  les  événements  de  sa  vie  et  en 
particulier  sur  ses  voyages. 

Comme  archidiacre: 

i  et  9.  —  Du  Chapitre  de  Saint-Pierre-de-la-Cour,  au  Mans. 
—  Février  1096  (date  établie  par  la  présence  d'Urbain  II, 
qui  vint  entre  le  15  et  le  26  pour  prêcher  la  croisade  , 
d'après  les  Régenta  de  Jaffé).  Hildebert  signe  l'acte 
par  lequel  un  nommé  Normand  Riboule  rend  aux 
chanoines  la  prévôté  que  ses  ancêtres  avaient  usurpée, 
et  une  autre  charte  qui  leur  restitue  l'église  de  Cormes. 
(Imprimé  dans  D.  Piolin,  49  et  50.  —  Copie  manuscrite  du 
XVIII"  siècle  aux  Archives  de  la  Sarlhe,  G.  479.) 

3.  —  Du  Mans.  —  1096.  Il  confirme  aux  moines  de 
Saint- Vincent  la  possession  de  l'église  de  Saint-Pierre-du- 
Lorouer  (1).  (D.  Martène,  Ampl.  Coll.  I,  562.  —  Cartulaire 
de  Saint-Vincent  :  imp.  n"  283,  ms.  p.  120.) 

4.  —  Du  Mans.  —  25  juillet  1096,  l'évêque  Hoël  étant  au 
lit  de  mort.  Il  est  témoin  de  l'arrangement  conclu  sur  le 
cens  dû  au  Chapitre,  pour  la  terre  de  Vauboan,  par  les 
moines  du  prieuré  de  Beaumont-la-Chartre,  dépendant  de 
Saint-Julien  de  Tours.  (Liber  albua,  190.  — Archives  d'Indre- 
et-Loire,  H.  479.) 

Comme  evêqiie  du  Mans: 

5.  —  Il  signe  «  Cenomannensis  episcopus  »  au  con- 
cile de  Saintes.  —  Mars  1097.  On  sait  donc  par  là  , 
malgré    les    assertions   contraires,  qu'Hildebert  était  déjà 

(1)  De  Laboratorio.  —  Oratorium,  clans  l'Indre-et-Loire,  adonné,  par 
dérivation  do  la  forme  altérée  Loratoriuni,  Le  Louroitx  et,  par  voie 
directe,  Aii^ouer,  deux  noms  qui  participent,  l'un  pour  ses  premières 
syllabes,  l'autre  pour  sa  linale,  de  notre  La  Loroucr. 


233 


sacré  évèque  du  Mans  à  cette  date  ;  autrement ,  il 
s'intitulerait  «  évèque  élu  ».  On  trouve  le  jour  même  de  sa 
consécration  au  cartulaire  de  Saint-Vincent  (4).  C'est  le  jour 
de  Noël,  et  nous  ajoutons  :  Noël  1096,  date  qui  servira  de 
base  à  notre  récit  pour  la  chronologie  toute  entière.  (Mansi, 
Concil.  t.  XX  et  Mabillon,  Amiales,  t.  V.) 

6  et  7.  —  })u  Mans.  —  20  juin  1097.  Il  confirme  aux 
moines  de  Saint-Nicolas  d'Angers  leurs  églises  dans  son 
diocèse.  (Collection  D.  Hoiisseaii,  1011  et  1017  bis.) 

8.  —  D'Angers,  à  la  cour  du  comte  Geoffroy.  —  6  novem- 
bre 1098.  Il  juge  avec  ses  pairs  d'une  contestation  entre  les 
abbés  de  Saint-Nicolas  et  de  Saint- Aubin  au  sujet  de  la  forêt 
des  Echast  (2).  (Coll.  D.  H.  1022.) 

9.  —  Du  Mans.  —  La  date  porte  xvii  des  kalendes  de 
janvier,  l'an  de  l'Incarnation  1098,  indiction  vi,  l'an  II  de 
l'épiscopat  d'Hildebert.  Le  17  des  kalendes  de  janvier,  c'est 
le  16  décembre.  Que  le  millésime  s'arrêtât  à  Noël  ou  à 
Pâques,  l'année  exprimée,  le  16  décembre,  concordait  avec 
la  nôtre.  Je  date  par  conséquent  :  «  16  décembre  1098.  »  La 
seconde  année  de  l'épiscopat  doit  aller,  nous  présumons,  du 
25  décembre  1097  au  25  décembre  1098,  ce  qui  est  vérifié. 
Quant  au  chiffre  de  l'indiction,  il  concorde  avec  l'année  1098, 
dès  qu'on  fait  partir  du  l^""  janvier  313  la  première  période 
indictionnelle  (3).  En  un  mot,  cette  charte,  que  n'a  pas  men- 
tionnée la  Gallia,  confirme  ses  hypothèses  sur  la  date  de 
consécration  de  l'évêque  Hildebert  ;  elle  est  écrite  en  faveur 
des  moines  de  Saint-Aubin  d'Angers,  pour  leur  église  de 
Saint-Ouen  au  Mans.  (Beaugendre,  I  ;  D.  Piolin,  69  a.  — 
Ms.  dans  Baliize,  120  ;  Gaignières,  fonds  latin  17036.) 

(1)  « Die  cfua  idem  Iklebertus  a  pnedicto  archiepiscopo  in    sede 

sua  positus  est,  qui  scilicet  Xatalis  Domiui  erat....  «  (N"  350  de  l'im- 
primé  ;  page  149  du  manuscrit.) 

(2)  Cut'iarum. 

(3)  La  formule  M-3'12/15  donne  pour  reste  6.  Donc  1098  est  la 
G«  année  d'une  période  indictionnelle. 


—  234  - 

iO.  —  D'Angers,  à  la  cour  du  comte  Geoffroy.  —  i099.  Il 
prononce  avec  ses  pairs  entre  les  moines  de  Saint-Aubin  et 
de  Saint-Nicolas  qui  se  disputaient  le  bois  de  Pruniers  (1), 
près  d'Angers.  {Coll.  D.  H.  1028.) 

a.  —  Du  Mans.  —  Novembre  1100.  Fondation  du  prieuré 
d'Avezé,  dépendant  de  Tabbaye  de  Saint-Aubin.  (D.  Piolin, 
63.  —  Original  aux  Archives  de  la  Sarthe,  H.  290.) 

12.  —  De  la  Flèche.  —  1102.  En  faveur  des  moines  du 
prieuré  de  Malicorne  contre  Gandin,  seigneur  de  ce  lieu. 
(Imp.  D.  Piolin,  69  b.  —  Ms.  Collon  D.  H.  1216  et  Gaignibres.) 

13.  —  D'Angers,  à  la  cour  de  l'évèque.  —  1104.  Hildebert 
souscrit  à  un  nouvel  accord  conclu  entre  les  moines  de 
Saint-Aubin  et  de  Saint-Nicolas  au  sujet  de  la  forêt  des 
Echast. 

14.  —  De  Nantes,  à  la  cour  de  l'évèque.  —  1105.  Souscrit 
à  un  décret  de  l'évèque  Benoît,  instituant  des  chanoines 
dans  l'église  Saint-Médard  de  Doulon.  {D.  Morice,  Prob. 
t.  I,  col.  509  et  D.  Martène,  Thésaurus,  t.  I,  p.  316.) 

15.  — Du  Mans.  —  1106.  Confirme  les  possessions  des 
moines  de  Saint-Vincent  dans  son  diocèse.  (Beaug.  XI  et 
D.  Martène,  Ampl.  Coll.  1,  606.) 

16.  —  De  Tours,  par-devant  le  pape  Pascal  IL  —  Mars 
1107.  Est  témoin  du  jugement  rendu  contre  les  moines  de 
Noyers  au  sujet  de  l'église  de  Crouzilles.  {Cartulaire  de 
Noyers,  n"  357.) 

17.  —  Du  concile  de  Troyes.  —  Mai  1107.  Souscrit  à  un 
diplôme  rédigé  en  faveur  des  moines  de  Cluny.  (D'après  une 
lettre  de  Pascal  II  à  Hugues,  abbé  de  Cluny,  ap.  Rer.  Gallic. 
script,  t.  XV,  p.   38.) 

18.  —  Est  au  concile  de  Loudun.  —  1109.  (Labbe,  Mansi, 
Concil.)  Approuve  l'accord  conclu  entre  Marmoutier  et 
les  chanoines  de  Chemillé  au  diocèse  d'Angers.  (Impé  d'Ache- 

(1)  Dom  Ilousseau  écrit  Prunières,  qui  traduit  mieux  le  Pninarias 
de  la  Gailia,  mais  il  n'y  a  pas  de  localité  de  ce  nom  au  Dictionnaire 
des  postes  pour  notre  région. 


-  235  — 

ry,  Spicil.  t.  I,  Rer.  Gallic.  script,  t.  XV  et  Maratu  (1),  n"  4. 
—  Ms.  Gaignières,  f.  1.  5441,  II.) 

19.  —  D'Etival-en-Charnie.  —  1109.  Fondation  de  rabl)ayc. 
(Vidimus  de  1285  par  Raoul  de  Beaumoiit,  impé  par  D. 
Piolin,  53  et  ms.  dans  Gaignières,  f.  1.  17097.) 

20.  —  De  Malicorne.  —  1109.  Va  trouver  Gaudin  de 
Malicorne  avec  l'abbé  de  Saint- Vincent  et  le  pousse  à  renon- 
cer aux  droits  qu'il  revendiquait  contre  le  prieuré  de  Saint- 
Guingalois  de  Marmoutier,  (Cartulaire  de  Saint-Vincent.] 

21.  —  Du  Mans.  —  1109.  Sanctionne  le  don  d'une  vigne 
fait  par  le  chanoine  Engelbaud  à  l'abbé  de  Saint-Vincent. 
(Cartulaire  de  Saint- Vi)icent.) 

22. — Du  Mans. —  1111.  Confirme  les  possessions  des 
moines  de  Saint-Aubin  dans  son  diocèse.  {Liher  albiis,  110 
et  D.  Piolin,  59.  —  Vidimus  du  13  novembre  1582  aux 
Archives  de  la  Sartlie,  H.  267.) 

23.  —  Du  Mans.  —  1112.  Fait  rendre  aux  moines  de 
Saint-Aubin,  trois  églises  par  Raoul,  vicomte  du  Lude. 
(Collon  D.  H.  1316.) 

24.  —  Du  Mans.  —  1112.  Hildebert  remet  à  l'abbaye  de  la 
Couture,  moyennant  finances,  des  églises  qu'il  avait  recou- 
vrées sur  les  laïques  (2).  {D.  Piolin,  51  et  Cartulaire  de  la 
Couture,  n^  33.) 

25.  —  Du  Chapitre  de  Marmoutier.  —  1114  (3).  Donne 
aux  moines  l'église  de  Villiers-Charlemagne.  {Beaug.  XII  et 
Baluze,  Miscellanea,  t.  III,  p.  63.  —  Collon  D.  H.  1351.) 

26.  —  D'Angers,  dans  la  cour  de  l'évêque.  —  1116.  Est 
juge  dans  la  cause  du  meurtrier  Salomon.  {Collon  D.  H. 
1367.) 

(1)  Abbé  Maratu.  Girard,  évêque  d'Angoulême.  Dans  le  Bulletin  histo- 
rique de  la  Charente  (ISG't). 

(2)  Parmi  ces  églises  figure  celle  d'Avesia  (Avoise),  qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  Avesiacum  (Avezé),  cité  plus  haut. 

(3)  L'inventaire  de  Marmoutier,  aux  Archives  d' Indre-et-Loire,  men- 
tionne cet  acte  avec  la  date  fausse  de  112i. 


—  236  - 

37  et  28.  —  D'Angoulème  (1).  — 17  février  4117.  Approuve 
l'accord  entre  l'abbé  de  l'Ecluse  et  celui  de  Tulle  au  sujet 
de  l'église  Saint-Nicolas  d'Aurioles.  (Impé  Baluze,  Hid . 
Tuiel,  append.  col.  441)  et,  dans  le  même  concile,  la  con- 
vention faite  par  l'abbé  de  Limoges  et  celui  de  Saint-Etienne- 
des-Vaux.  (Ms.  f.  1.  10124.) 

29.  —  De  la  Flèche.  —  1117.  Souscrit  à  une  charte  de 
Foulques,  comte  d'Anjou  et  du  Maine,  par  laquelle  le  prieuré 
de  la  Fontaine-Saint-Martin  (Sarthe)  est  donné  aux  reli- 
gieuses de  l'abbaye  de  Saint-Sulpice  de  Rennes.  {Gaignières, 
f.  1.  17048.) 

30.  —  Du  Chapitre  de  Notre-Dame  d'Evron.  —  1118. 
Donne  l'église  de  Louvigné  (2),  près  Laval,  à  l'abbé  de 
Marmoutier.  (Beaug.  II.  —  Ms.  Baluze,  l'IO  ;  Gaignières, 
f.  1.  5441,  I.) 

3i.  —  Du  concile  d'Angoulème.  —  1118.  Souscrit  au 
décret  par  lequel  le  lieu  dit  Tusson  est  adjugé  au  monastère 
de  Fontevrault.  (Impé  Maratu,  n°  23  et  Clijpeus  nasc.  ord. 
Fonteb.  t.  I.) 

32.  —  D'Argentan.  —  25  décembre  1119  (3).  Assiste  le  roi 

(1)  M.  Hauréau,  dans  la  Gallia,  dit  que  cette  charte  fut  composée  et 
signée  à  Tulle  (Tu  tel  se).  Mais,  dans  le  texte  donné  i)ar  Baluze,  on  lit: 
«  Engolismse  convenerunt  y».  —  D'autre  part,  si  l'abbé  Maratu  n'a  pas 
commis  la  même  erreur,  il  a  eu  tort  de  donner  comme  quantième  le 
19  avril  (on  lit  XIII  des  kalendes  de  mars  et  non  de  mai).  —  Cela  posé, 
nous  rapprocherions  volontiers  cette  charte  de  notre  n»  31,  en  suppo- 
sant que,  l'année  commençant  à  Pâques,  février  1117  corresponde 
à  notre  1118,  mais  l'indiction  X,  mentionnée  dans  les  n^^  27  et  28, 
nous  force  à  les  mettre  à  part  (puisque  l'année  1117  peut  seule  con- 
corder avec  l'indiction  X),  et  nous  inclinons  à  l'hypothèse  de  l'abbé, 
qu'il  y  aura  eu  deux  conciles  d'Angoulème,  en  1117  et  1118.  Ilildebert 
aura  donc  fait  deux  fois  le  voyage;  mais  comme  nous  l'avons  dispensé 
d'aller  à  Tulle,  le  déplacement  que  nous  lui  imposons  n'a  rien 
d'exagéré. 

(2)  Liipiniacam.  Louvigné  (Mayenne),  plutôt  que  Louvigny  (Sarthe), 
d'après  Le  Paige,  Dictionnaire  du  Maine. 

(3)  Le  texte  porte  :  Anno  quo  rex  Anglormn  dimicavit  et  debellavit 
regem  Francorum.  (Bataille  de  Brenneville  ou  Brémule,  1119.)  Dans 
le  corps  de  l'acte,  on  lit  :  apud  Argenteium  (Argentan  ?)  et  en  suscrip- 
tion  ;  apud  Bajocas  (à  Bayeux). 


—  237  — 

Henri  P""  d'Angleterre,  quand  il  prononce  entre  l'abbaye  de 
Saint-Etienne  de  Caen  et  celle  de  Savigny  au  sujet  do  l'au- 
mône de  Mortain.  (//d6e)-f-D(6/)43rr(>H  (1)  et  6V(^iif(,  XI,  Ins- 
trum.  —  Ms.  dans  Cartulaire  de  Savigny.) 

33  et  34.  —  Du  Mans.  —  1120.  Approuve  les  dons  du 
seigneur  de  Mayenne  et  de  RoJjert  Pavon,  clerc  de  l'église 
du  Mans,  propriétaire  de  Notre-Dame  de  Mayenne,  à  Mar- 
moutier.  {Bemig,  III  et  VIII  et  D.  Piolin,6i.  —  Ms.  Baluze, 
120.) 

35.  —  Du  Chapitre  de  Notre-Dame  de  Josaphat  au  diocèse 
de  Chartres.  —  11  janvier  1121.  Souscrit  aune  charte  de 
l'évèque  Geoffroy,  {Gallia,  VIII,  Instrum.  -  Ms.  Col^"  Du 
Chesne,  vol.  IV,  p.  189.) 

S6.  —  Du  Mans.  —  1125.  Confirme  leurs  possessions  aux 
moines  d'Évron,  (Beaiuj.  IV.) 

Comme  archevêque  de  Tours  : 

37.  —  De  Tours.  —  1126.  Hildebert  confirme  aux  moines 
de  Missy  l'église  de  Sainte-Maure.  (Ms.  D.  Etiennot,  f.  1. 
12739.) 

38.  —  De  Tours.  —  7  août  1127.  Il  sanctionne  la  donation 
faite  par  le  sire  de  Château-Regnault  aux  religieux  de 
Fontaine-les-Blanches  {Gallia,  XIV,  Instrum.  Transcription 
par  l'official,  aux  Archives  d'Indre-et-Loire,  H.  112.) 

39  et  40.  —  De  Redon,  au  monastère  de  Saint-Sauveur. 
—  23  et  24  octobre  1126  ou  1127.  «  Réconciliation  »  de 
l'église  à  la  suite  des  violences  qui  y  avaient  été  commi- 
ses et  donation  faite  par  Olivier  de  Pontchâteau  (D.  Morice, 
Prob.  col.  553  et  555.  Cartulaire  publié  par  Aurélien  de 
Courson,  n^  347  et  Appendice,  70.) 

41.  —  D'Angers.  —  1128.  Assiste  à  la  translation  des 
reliques  de  saint  Aubin  dans  une  châsse  neuve.  {D.  Morice, 
Prob.  t.  I,  col.  559.) 

42.  —   De   Tours.   —  1128.   Donne    aux  chanoines   de 

(1)  De  ven.  Hildeberti  vita.  Baveux,  1855.  Pièces  justificatives. 


—  2:^8  — 

Toussaints,  à  Angers,  l'église  de  Saint-Hilaire  de   Tours, 
restituée  par  Simon  Machaud,  chevalier.  (Collon  B.  H.  1 498.) 

43.  —  De  Turpenay,  en  Touraine.  —  ll'iO.  Fondation  de 
l'abbaye.  (D'après  un  fragment  du  cartulaire,  déchiffré  dans 
la  Collon  D.  H.  t.  XV.) 

44.  —  De  Sens.  —  1132.  Souscrit  avec  Geoffroy,  évoque 
de  Chartres,  et  Etienne,  de  Paris,  à  un  diplôme  concernant 
quelques  églises  données  à  l'abbé  de  Bonneval.  (Gallia, 
XII,  Instrum.) 

45  et  46.  —  De  Redon,  au  monastère  de  Saint-Sauveur.  — 
Février  1133.  Consacre  la  chapelle  de  l'infirmerie  à  sainte 
Marie-Madeleine,  préside  un  concile  ou  synode  d'évêques 
et  souscrit  à  une  donation  de  Guégon  de  Blain.  (D.  Morice, 
Prob.,  t.  I,  col.  568,  569  et  570  et  Appendice  au  cartulaire 
publié,  n"  74.) 


§  II. 
SOURCES  NARRATIVES 

ŒUVRES  d'HILDEBERT  ET  DE  SES  CORRESPONDANTS 

Parmi  les  Sources  narratives,  celles  qui  émanent  d'Hilde- 
bert  lui-même  et  de  ceux  qui  furent  en  relation  avec  lui 
doivent  naturellement  être  consultées  en  première  ligne. 

Lettres.  —  Ses  lettres  nous  fournissent  quelques  rensei- 
gnements ;  mais  nous  ne  croyons  pas  devoir  aborder  dès  à 
présent  l'examen  critique  des  divers  manuscrits  qui  les 
renferment  :  pareille  étude  trouvera  plus  loin  sa  place  (1). 
Notons  seulement,  dans  l'édition  qu'a  donnée  dom  Beau- 
gendre  (Migne,  Patrol.  lat.  t.  CLXXI  Hildeberti  opéra),  les 

(1)  11^  partie,  chapitre  1"^. 


—  23!)   — 

lettres  II,  8  ;  —  II,  17  et  18  ;  —  III,  7  et  21,  à  consulter  pour 
l'histoire  de  Vévèque  du  Mans. 

Dans  la  lettre  II,  8,  Hiklebcrl  s'excuse  auprès  dos  légats 
du  Pape  de  ne  pas  s'être  rendu  au  concile  de  Poitiers,  et, 
en  expliquant  ses  empèchennents ,  fait  l'historique  des 
troubles  causés  par  l'invasion  de  Guillaume  le  Roux,  roi 
d'Angleterre  et  duc  de  Normandie,  dans  le  Maine  ;  —  dans 
les  lettres  II,  17  et  18,  il  raconte  son  arrestation  et  son  em- 
prisonnement à  Nogent-le-Rotrou  par  le  ministre  du  comte 
du  Perche,  ennemi  des  Manceaux,  et  dans  la  lettre  III,  7, 
les  péripéties  de  son  voyage  au  retour  de  Rome  ;  —  dans  la 
lettre  III,  21,  enfin,  il  est  déjà  archevêque,  mais  il  envoie 
par  écrit  son  témoignage  dans  un  procès  à  l'abbé  de  Saint- 
Vincent  du  Mans,  et,  faisant  un  retour  en  arrière,  il  fixe  des 
dates  qui  nous  serviront  de  points  de  repaire  pour  sa 
biographie. 

Voilà  tout  ce  que  nous  avons  pour  l'histoire  de  son 
épiscopat  dans  la  correspondance  d'Hildebert.  Il  faut  y  ajou- 
ter deux  lettres  qni  lui  furent  adressées  par  Yves  de 
Chartres  (Migne,  Patrol.  lat.  t.  CLXII,  n^^  74  et  277)  et  huit 
par  Geoffroy  de  Vendôme  (t.  GLVII,  1.  III). 

La  lettre  277  fut  écrite  par  Yves,  évoque  de  Chartres, 
à  Hildebert,  à  la  suite  d'une  dénonciation  que  le  parti  des 
chanoines  hostiles  à  son  élection  avait  faite  des  désordres 
qu'ils  lui  reprochaient  et  qui  le  rendaient  indigne,  disaient- 
ils,  des  fonctions  épiscopales.  Yves  de  Chartres  renvoya  les 
accusations  à  l'intéressé  en  l'invitant  à  réfléchir. 

Certains  auteurs,  désireux  d'épargner  à  l'illustre  évoque 
du  Mans  cette  mortification,  ont  soutenu  que  la  lettre  était 
apocryphe ,  les  autres  qu'elle  n'était  pas  à  l'adresse 
d'Hildebert. 

Juret,  éditeur  d'Yves  de  Chartres  (1),  prétend  que  la 
lettre  était  destinée  à  un  Aldebert,  qui  ne  serait  point  le 

(1)  Dans  Migne. 


—  '240  — 

même  que  notre  personnage  :  «  Aldeherto  Cenomannensis 
ecclesiœ  electo  ».  C'est  en  effet  ce  qu'on  lit.  Mais  d'abord, 
celui  dont  il  s'agit  a  été  archidiacre  de  l'église  du  Mans  et 
puis  «  évêque  élu  »  au  temps  d'Yves  de  Chartres,  et  où  le 
placer  dans  l'ordre  des  faits,  sinon  dans  le  cadre  de  cette 
biographie?  Ensuite,  nous  avons  des  exemples  de  Alde- 
hertus  et  autres  formes,  tenant  lieu  de  celle  qui  a  prévalu  ; 
telle  est  la  suscription  de  la  lettre  III,  1,  d'Hildebert  dans 
Beaugendre  (1),  ou  encore  sa  souscription  à  un  diplôme  de 
l'évêque  de  Nantes  en  1105,  mentionné  le  quatorzième  de 
notre  série. 

Il  reste  à  soutenir,  comme  l'a  fait  Beaugendre  (2),  que  la 
lettre  n'est  point  d'Yves  de  Chartres  et  qu'elle  fut  supposée. 
Or,  nous  la  lisons  parmi  les  siennes  dans  les  manuscrits 
2485  et  2487  de  la  Bibliothèque  nationale.  A  la  vérité,  dans 
le  2485,  elle  est  la  dernière  du  recueil  ;  mais,  dans  l'autre 
manuscrit,  elle  se  lit  entre  deux  lettres  copiées  de  la  même 
écriture  et  qui  furent  manifestement  composées  par  Yves 
de  Chartres. 

Quant  aux  lettres  de  Geoffroy,  abbé  de  la  Trinité  de 
Vendôme,  à  Hildebert,  elles  sont  pleines  de  récriminations 
au  sujet  des  empiétements  de  la  comtesse  de  Vendôme  ou 
d'Hamelin  de  Montoire  sur  les  biens  que  possédait  l'abbaye 
dans  le  diocèse  du  Mans,  ou  bien  elles  concernent  l'atîaire 
du  moine  Jean,  habile  architecte,  qui  avait  obtenu  la  per- 
mission de  venir  travailler  à  la  cathédrale  du  Mans  et  qui 
resta  dans  cette  ville  malgré  les  ordres  répétés  de  son 
supérieur  ;  d'autres  enfin  ont  rapport  à  l'élection  disputée 
de  Rainaud  de  Martigné,  évêque  d'Angers. 

Les  lettres  où  on  trouve  l'historique  de  la  querelle 
d'Hildebert,  archevêque  de  Tours,  avec  la  cour  de  France, 
sous  Louis  le  Gros,  et  des  discordes  intestines  qui  s'ensui- 
virent dans  le   diocèse ,   se  lisent  dans   Beaugendre ,  au 

(1;  Credidi  me  peccaturum. 

(2)  Hildebevti  vita,  par  Beaugendre,  dans  Migne. 


—  241   — 

livre  II.  Mais  il  ne  faut  pas  se  fier  à  l'ordre  dans  lequel 
il  les  présente,  et,  quant  aux  manuscrits,  ils  n'offrent  pas, 
au  poinl  de  vue  chronologique,  un  meilleur  groupement. 
Par  bonheur,  la  suite  des  lettres  se  reconstitue  aisément 
d'après  leur  contenu. 

La  lettre  II,  33,  n'est  adressée  à  personne  en  particulier  ; 
supplique  et  remontrance  au  roi,  reproches  aux  évêques 
qui  se  montrent  indifférents,  plaintes  sur  le  malheur  des 
temps,  on  y  fait  allusion  à  ce  qui  vient  de  se  passer  sans 
donner  aucun  détail  précis.  La  lettre  II,  34,  est  plus  narra- 
tive, plus  explicite  :  l'archevêque  y  rappelle  que,  un  an 
environ  après  son  arrivée  à  Tours,  le  roi  a  disposé,  sans  le 
consulter,  des  charges  de  doyen  et  d'archidiacre  ;  il  raconte 
ses  vaines  démarches  à  la  cour  de  France,  la  confiscation 
qui  s'ensuivit,  et  il  demande  au  légat  ses  bons  offices,  pour 
le  réconcilier  avec  Louis  VI. 

Prenons  les  lettres  qu'il  adressa  au  pape  Honorius.  La 
lettre  II,  38,  est  la  première  de  celles  oi^i  il  lui  parle  de  ses 
démêlés  avec  la  cour  de  France.  «  Quantis....  .sanctitatem.  » 
Les  rapports  se  détendirent  sur  ces  entrefaites  ;  car,  dans 
la  lettre  II,  40,  Hildebert  s'excuse  auprès  du  Pape  de  n'avoir 
pas  terminé  une  affaire  dont  il  l'avait  chargé,  par  la  nécessité 
où  il  fut  de  répondre  aux  avances  du  roi  qui  l'invitait  à  la 
cérémonie  du  couronnement  de  son  fils  Philippe  à  Reims 
(Pâques  11 29).  Mais  la  réconciliation  n'était  pas  entière;  elle 
le  devint  grâce  à  l'intervention  du  r(ji  d'Angleterre,  Henri  I""", 
qu'Hildebert  remercie  par  la  lettre  II,  46. 

Les  lettres  II,  36,  37,  38,  racontent  la  querelle  du  doyen 
Raoul,  celui-là  même  que  choisit  Hildebert  par  opposition 
à  la  volonté  royale,  avec  le  chanoine  Nicolas,  le  guet-apens 
dont  Nicolas  fut  victime  de  la  part  du  frère  du  doyen, 
l'instruction  judiciaire  et  la  mort  de  Raoul.  Seulement,  la 
lettre  38  est  antérieure  à  la  lettre  37  ;  la  lettre  38  seule  parle 
de  la  seconde  audience  où  intervint  le  légat  Girard  et  du 

XL     16 


—  242  — 

départ  pour  Rome  de  Raoul,  qui  fut  assassiné  en  chemin. 
Hildebert  en  fut  tellement  irrité,  qu'il  écrivit  une  lettre  de 
protestation  contre  l'abus  des  appels  en  cour  de  Rome,  et 
c'est  le  n''  II,  41  ;  dans  le  II,  47,  il  se  plaint  encore  que  le 
Pape  ait  levé  des  excommunications  prononcées  par  lui. 

Les  lettres  II,  30,  II,  31  et  II,  35,  concernent  les  rapports 
du  métropolitain,  archevêque  de  Tours,  avec  la  Bretagne, 
tant  à  propos  de  la  succession  de  l'archevêque  Baudry  au 
siège  de  Dol  que  du  concile  convoqué  à  Nantes  par  le  duc 
Gonan  III.  Quant  au  n°  II,  44,  c'est  une  lettre  adressée  à 
Hildebert  par  saint  Bernard,  pour  le  prier  de  faire  acte  de 
soumission  au  Pape  reconnu  par  l'épiscopat  français , 
Innocent  II,  et  de  se  détacher  d'Anaclet,  proclamé  anti-pape. 

Sermons,  Poésies,  etc.  —  Parmi  les  sermons  d'Hildebert, 
un  seul  a  une  valeur  historique  :  c'est  celui  d'après  lequel 
il  aurait  été  présent  au  concile  de  Chartres,  en  1124,  et  y 
aurait  joué  un  rôle.  On  trouve  ce  sermon  dans  le  manuscrit 
de  la  Bibliothèque  nationale  f.  1.  2487,  ainsi  que  dans  un 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  ambrosienne  (à  Milan)  ,  et 
dom  Brial  a  édifié  là-dessus  une  petite  dissertation  fort 
intéressante  qui  a  paru  dans  les  Mémoires  de  V Académie 
des  inscriptions  (1). 

Les  poésies  d'Hildebert  nous  donnent  l'écho  de  ses  sen- 
timents dans  plusieurs  occasions  mémorables  de  sa  vie  ; 
citons  les  deux  pièces  l'elatives  à  son  voyage  à  Rome  (De 
Roma),  le  poème  sur  son  exil  en  Angleterre  (De  Exsilio  siio 
lïher)  et  la  réponse  à  une  jeune  fille,  restée  malheureuse- 
ment inconnue,  qui  lui  avait  envoyé  des  vers  pour  le  con- 
soler. (Ad  Virginem  quamdam  versu  peritissimam.) 

Enfin,  Hildebert  a  écrit  un  ouvrage  historique,  la  «  Vie  de 
saint  Hugues   »  (2),  abbé  de  Gluny,  où  il  a  occasion  de 

{i)Vhis  exactement:  Mémoires  de  l'Institut.  Clai>se  cV  histoire,  t.  IV, 
1806. 
(2)  Saint  Hugues,  né  en  1024,  sixième  abbé  de  Cluny  (1049-1109),  légat 


—  t>43  — 

relater  quelques  souvenirs  personnels.  On  doute  au  pre- 
mier abord  qu'il  en  soit  l'auteur  incontesté,  car  il  s'intitule 
simplement  :  «  Hildebertus  ,  professione  sacerdos ,  vita 
peccator  »,  et  il  y  eut  plus  d'un  Hildebert  dans  le  clergé  au 
XII"  siècle  ;  mais,  quand  il  raconte  qu'il  vint  à  Cluny,  en 
qualité  d'archidiacre,  avec  l'évêque  Hoël,  son  prédécesseur 
{antecessor  noster  Hoellus),  le  doute  n'est  plus  permis.  Dom 
L'Huillier,  moine  de  l'abbaye  de  Solesmes,  qui  a  écrit  en 
1888  la  Vie  de  saint  Hugues^  avec  une  science  digne  en 
tout  point  des  meilleurs  ouvrages  des  Bénédictins  de  l'an- 
cien régime,  dom  L'Huillier  affirme  dans  son  introduction 
que  notre  prélat  s'est  contenté  de  mettre  en  plus  beau  lan- 
gage le  récit  des  moines  Gilon  et  Ezelon,  au  risque  d'en 
effacer  la  précision  et  la  valeur  documentaire.  Mais  Hilde- 
bert lui-même,  dans  sa  préface,  ne  se  porte  garant  que  des 
choses  qu'il  a  vues  de  ses  propres  yeux,  et  les  deux  ou 
trois  passages  très  courts  visés  par  cette  déclaration  sont 
les  seuls  qui  intéressent  notre  sujet. 


§111 
SOURCES  NARRATIVES 

CHRONIQUEURS 

Les  Gesta.  —  Si  la  correspondance  d'Hildebert  est  bonne 
surtout  pour  éclairer  son  histoire  comme  archevêque  de 
Tours,  en  revanche  nous  avons  pour  son  épiscopat  une 
précieuse  chronique.  C'est  le  récit  qu'a  donné  un  clerc  de 
la  cathédrale,  dans  les  «  Actes  des  évêques  du  Mans  », 
recueil  fait  à  l'imitation  du  Liher  pontificalis  (1). 

de  Grégoire  VII,  mit  les  ressources  de  l'Ordre  au  service  de  ses  idées 
de   réforme   et  de  domination  tliéocratique.  On  peut  dire  que  Cluny 
atteignit  à  l'époque  de  saint  Hugues  son  apogée. 
(1)  Tours  n'a  point  la  pareille,  et  pourtant  le  plus  ancien  livre  épisco- 


—  244   - 

Nous  en  possédons  deux  textes.  L'un  est  le  manuscrit  de 
la  bibliothèque  du  Mans  n"  224,  reproduit  par  Mabillon  dans 
ses  Vetera  analecta  (p.  313)  ;  l'ouvrage  y  est  intitulé  Actus 
pontificum  Cenomannis  in  urhe  degenthim  ;  chaque  «  Vie  » 
particulière  a  le  titre  de  Gesta  (1).  L'autre  texte  est  la  copie 
faite  par  André  Du  Chesne  au  XVII«  siècle  (Bibliothèque 
nationale.  Baluze,  XLV,  p.  131)  d'après  un  manuscrit  au- 
jourd'hui perdu.  Cette  copie  se  trouvait  dans  la  bibliothèque 
de  Colbert  et  fut  communiquée  à  Mabillon  par  Baluze  ;  mais, 
pour  les  «  Vies  »  qu'il  possédait  complètes  (et  c'est  le  cas 
pour  notre  Hiklebert),  Mabillon  ne  s'en  servit  pas.  M.  Julien 
Havet,  à  qui  nous  devons  ces  détails,  avait  soigneusement 
comparé  les  deux  exemplaires  dans  l'étude  qu'il  préparait 
sur  les  Gesta  Aldrici  (2)  ;  son  travail  a  paru  dans  la  Biblio- 
thèque de  V École  des  chartes^  t.  LIV,  1893. 

Le  manuscrit  d'où  André  Du  Chesne  a  tiré  sa  copie  devait 
être  du  XIP  siècle,  puisqu'il  s'arrêtait  au  milieu  de  la  vie 
de  Guy,  le  successeur  d'Hildebert.  Ses  possesseurs  avaient 
ajouté  de  siècle  en  siècle  ,  jusqu'au  XVIP  ,  le  nom  des 
évêques  qui  étaient  venus  ensuite.  —  Le  manuscrit  du 
Mans  est  du  Xllfe  siècle,  mais  il  semble  qu'il  en  représen- 
tait un  du  XII",  parce  qu'il  offre  une  lacune  après  l'évêque 
Guillaume,  le  second  successeur  de  Guy  (1186).  On  l'aura 
recopié  vers  le  temps  de  la  mort  de  Geoffroy  de  Loudun 
(1255),  dont  la  «  Vie  »  a  été  ajoutée.  Nous  supposons  que 
les  Vies  mêmes  des  deux  successeurs  de  Guy  n'étaient  pas 

pal  fait  à  rimitation  des  monographies  des  Papes  qui  nous  soit  par- 
venu est  le  chapitre  De  Episcopis  Turonicis  de  Grégoire  de  Tours.  Mais 
l'œuvre  n'a  pas  trouvé  de  continuateur. 

(1)  Réédité  par  Beaugendre  et  par  Migne,  Patrol.  lat.  t.  CLXXI.  C'est 
à  cette  édition  que  nous  renverrons  le  lecteur. 

(2)  Aldric,  évêque  du  Mans  au  IX^  siècle,  auteur  présumé  ou  inspi- 
rateur des  «  Fausses  Décrôtales  »  et  de  divers  autres  recueils  de  con- 
trefaçon. Avant  les  travaux  de  MM.  Simpson  et  Julien  Havet^  l'opinion 
dominante  voulait  que  ces  ouvrages  eussent  été  fabriqués  à  Reims,  au 
temps  d'Eljbon. 


—  245  — 

dans  le  premier  original.  En  effet  les  Actus  sont  précédés 
d'un  catalogue  des  rois  de  France  et  d'un  catalogue  des 
évêques,  écrits  à  la  même  éjjoque  que  le  reste  du  manuscrit 
et  continués  par  des  additions  de  diverses  mains.  Or,  la 
partie  de  première  main  s'arrête,  dans  le  catalogue  des 
rois,  à  l'avènement  de  Louis  VII  (1137)  et,  dans  le  catalogue 
des  évêques,  à  la  vacance  qui  suivit  la  mort  de  Guy  (1135). 

On  peut  donc  se  demander  si  nos  deux  manuscrits  ne 
seraient  pas  deux  copies  d'un  même  original,  exécuté  ou 
achevé  vers  1137,  lequel  nous  serait  parvenu  dans  le  ma- 
nuscrit Du  Chesne  un  peu  tronqué,  et  augmenté  dans 
l'autre  postérieurement  des  vies  de  Hugues,  Guillaume  et 
Geoffroy  de  Loudun. 

Telle  est  l'hypothèse  de  M.  Julien  Havet.  Maintenant,  à 
comhien  d'écrivains  différents  devons-nous  attribuer  ces 
biographies?  Est-ce  le  même  auteur  ou  des  auteurs  diffé- 
rents, qui  ont  composé  les  Vies  de  Hoël,  Hildebert  et  Guy  '? 
La  première  phrase  de  la  Vie  d'Hildebert,  dans  Mabillon  et 
dans  le  ms.  224,  est  obscure  ;  mais,  dans  la  copie  de  Du 
Chesne,  elle  donne  des  renseignements.  On  y  lit  :  «  Explelis 
))  prout  potui  diiorum  episcoporum,  domni  videlicet  Arncddi 
»  Clique  domni  Hoelli,  gestis,  venerahilis  quoque  Hildeherti, 
)^  non  imparis  77ieriti,  actus  describere  disposiii....  —  Après 
»  avoir  achevé  comme  j'ai  pu  les  Vies  de  deux  évêques, 
»  Ariiauld  et  Hoèl,  j'ai  entrepris  d'écrire  également  l'histoire 
»  du  vénérable  Hildebert,  dont  le  mérite  n'est  pas  moindre.  » 

Ainsi,  c'est  le  même  clerc  qui  a  écrit  les  Vies  d'Arnauld, 
de  Hoël  et  d'Hildebert.  Il  mentionne  la  mort  d'Hildebert  ; 
«  on  peut  donc  encore,  dit  M.  Havet,  lui  attribuer  avec 
»  vraisemblance  la  Vie  de  Guy,  ou,  tout  au  moins,  la  partie 
»  de  cette  Vie  commune  aux  deux  manuscrits  ».  Disons  les 
Gesta  Guidonis,  sans  restriction  ;  car,  dans  l'une  comme 
dans  l'autre  leçon,  l'auteur  annonce,  dès  le  début,  qu'il 
racontera  la  mort  du  prélat  (1).  Sa  composition  s'arrêtait  en 

(1)  « Gesta  et  obitum  Guidonis  Cenomannensis  episcopi,  quibus- 


^246 


1135  ;  c'est  dire  qu'il  vécut  dans  le  second  quart  du  XII*' 
siècle,  eu  un  temps  oîi  le  souvenir  des  actes  d'Hildebert  au 
Mans  ne  datait  pas  encore  de  bien  loin.  Aussi  n'a-t-il  pas 
mis  en  tète  de  cette  biographie,  comme  pour  celle  des  deux 
prédécesseurs,  ce  petit  mot  d'excuse  :  prout  potiii,  «  comme 
j'ai  pu  ».  Il  était  trop  bien  renseigné  pour  ne  pas  conter 
hardiment. 

Ce  clerc  écrivait  en  assez  bon  latin  ;  il  ne  dédaignait  pas 
de  rythmer  ses  anathèmes  à  l'adresse  des  rois  orgueilleux  et 
des  hérétiques  par  du  Virgile,  témoin  celte  fin  de  vers  (1)  : 

Hoc  volvenda  dies  en  attulit  ultro  (2). 


Passons  au  récit  des  faits  que  «  les  jours  en  se  déroulant 
amenèrent  d'eux-mêmes  ».  Il  ne  constitue  point  une  source 
indépendante  de  la  correspondance  :  l'auteur  a  consulté  les 
lettres  d'Hildebert  ;  il  en  préfère  le  témoignage  à  ses  souve- 
nirs ou  aux  renseignements  qu'on  a  pu  lui  donner,  et  il  y 
renvoie  plusieurs  fois  ;  mais  on  trouve  dans  les  Gesta  ce 
qui  manque  dans  la  correspondance,  un  récit  suivi  et  dé- 
taillé, dont  la  chronologie  est  satisfaisante. 

Si  Baronius  et  les  auteurs  de  VHistoire  littéraire  y  avaient 
donné  toute  leur  attention,  ils  se  seraient  épargné  de  vaines 
conjectures  en  ce  qui  touche  les  voyages  d'Hildebert  à  Rome 
et  en    Italie.   Baronius   croit    qu'il  y  alla  en    1107    (3)    et 

dam  ibi  competenter  iiisertis,  quse  suo  tempore  noscuntur  accidisse, 
strictim  adnotare  decrevimus.  » 

(1)  Dans  Migne,  94  D. 

(2)  Iris,  déesse  de  l'arc-en-ciel,  envoyée  de  l'Olympe  par   Junou  au 
roi  des  Rutules,  lui  dit  (Enéide,  IX,  5  et  suiv.)  : 

Turne,  qiiod  optanti  diuH>ii  promillerc  nemo 
Aude r et ,  volvenda  dies  en  attulit  ultro. 
J^neas,  urbe  et  sociis  et  classe  relicta, 

«  Turnus,  ce  que  pas  un  des  dieux  n'aurait  osé  promettre  à  tes 

vœux,  voici  que  les  jours,  en  se  déroulant,  l'ont  amené  d'eux-mêmes. 
Enée  abandonne  sa  ville,  ses  compagnons,  sa  Hotte » 

(3)  Baronius.  Annales  ecclesiastici.  Année  1107. 


—  247  — 

V Histoire  littéraire  a  adopté  cette  opinion.  Consultons  les 
Gesta.  On  y  voit  Hildebert  partant  pour  Rome  immédiate- 
ment après  la  rentrée  d'Hélie  au  Mans  (1100),  et  le  récit  ne 
comporte  pas  entre  ces  deux  faits  un  intervalle  de  sept 
années.  Ainsi  le  voyage  s'accomplit  dans  les  toutes  pre- 
mières années  du  XIP  siècle,  et,  si  Hildebert  en  projeta  un 
autre,  ce  fut  quinze  ans  plus  tard. 

Vers  1117,  dit  notre  clerc,  parut  dans  le  diocèse  du  Mans 
l'hérésiarque  Heni'i,  au  moment  oili  l'évêque  venait  de  se 
mettre  en  route  pour  l'Italie.  Il  rebroussa  chemin,,  semble- 
t-il ,  pour  prêter  main-forte  à  ses  chanoines  contre  le 
terrible  prêcheur.  Ainsi  fut  enti^epris  et  interrompu  le 
second  voyage  d'Hildebert  à  Rome.  Quant  au  troisième, 
celui  du  concile  de  Latran,  la  lettre  III,  4,  d'Hildebert  nous 
apprend  qu'il  devait  s'y  rendre,  mais  l'auteur  des  Gesta 
n'en  parle  pas. 

Orderic  Vital.  —  Avec  Orderic  Vital,  qui  vécut  dans  le 
même  temps  (1),  l'horizon  politique  s'élargit.  On  voit  alors 
que  l'expédition  de  Guillaume  le  Roux  dans  le  Maine  a  fait 
partie  d'un  vaste  plan  de  campagne  dirigé  contre  la  monar- 
chie française,  qu'il  s'agissait  d'attaquer  à  la  fois,  de  face 
par  le  Vexin,  de  flanc  par  le  pays  chartrain,  et  ainsi  on 
comprend  mieux  par  contre-coup  les  revirements  de  la 
politique  normande  dans  le  pays  qui  nous  occupe.  De  même, 
quand  le  comte  d'Anjou,  une  fois  devenu  comte  du  Maine, 
entra  en  lutte  avec  le  roi  d'Angleterre,  on  voit  qu'il  était 
l'allié  de  Louis  VI  le  Gros  et  soutenait  Guillaume  CUton, 
fils  de  Robert  Gourteheuse  et  prétendant  au  duché  de 
Normandie  que  détenait  son  oncle  Henri  P'". 

Orderic  Vital  raconte  les  choses  d'un  point  de  vue  plus 
élevé  que  n'est  celui  des  petits  intérêts  d'une  église  locale. 

(1)  Né  eu  1075,  mort  en  1143,  il  était  de  vingt  ans  plus  jeune  qu'Ilil- 
debert  et  moufut  dix  ans  après  lui. 


~  t>48  - 

Aurait-il  un  véritable  esprit  de  patriotisme  normand?  Non. 
Il  écrit  de  fort  belles  phrases  sur  le  malheur  de  cet  empire 
que  la  gloire  du  Conquérant  avait  élevé  si  haut  et  que  l'in- 
dolence de  Robert  laissa  momentanément  s'abimer  dans 
l'anarchie  (1),  mais  ce  sont  les  intérêts  de  l'Église  dans  la 
province  qui  le  passionnent.  C'est  pour  les  avoir  laissés 
péricliter  qu'il  en  veut  au  duc  malheureux  et  incapable  ; 
Guillaume  le  Roux,  impie  et  débauché,  est  moins  maltraité 
parce  qu'il  est  plus  ferme,  et  Henri  pr,  le  maître  hypocrite, 
ayant  su  ^administrer,  a  toutes  les  sympathies  du  chroni- 
queur (2).  Orderic  veut  la  paix,  nécessaire  à  la  prospérité 
des  établissements  religieux.  Parce  que  les  Manceaux , 
placés  entre  la  domination  normande  et  l'épée  angevine, 
faisaient  la  guerre  tantôt  pour  l'une  tantôt  pour  l'autre, 
afin  de  mieux  leur  échapper,  notre  Normand  natif  d'Angle- 
terre, «  Anghgena  »,  traite  assez  durement  ce  petit  peuple, 
brave,  dit-il,  mais  bien  léger  !  On  le  voit,  ce  n'est  pas  d'hier 
que  les  Français  ou  les  ancêtres  des  Français  se  sont  vu 

reprocher  leur  légèreté  (3) 

L'  «  Histoire  ecclésiastique  )>,  (car  tel  est  le  titre  porté  par 

(1)  «  Ecce  quibus  aerumnis  superba  profligatur  Normaniiia,  qua3 
nimis  olim  victa  gloriabatur  AiigUa  et,  uatui-abbus  regni  liUis   trucida- 

tis  sive  fugatis,  usurpabat  eoruin  possessiones   et  imperia Nuiic, 

sicut  Babylon,  de  eodem  bibit  tribulationum  calice,  unde  nequiter  alios 
solita  est  inebriare.  »  (VIII,  15.) 

(2)  Guillaume  de  Malmesbury,  autre  clii'oniqup.ur  contemporain,,  pro- 
fesse la  même  sympathie  pour  Henri  I"  Beau  Clerc.  Mais  tel  n'était 
pas  l'avis  de  Henri  de  Huntindon.  D'après  lui.  Henri  I"  se  posa  en 
défenseur  de  la  morale  tout  en  menant  une  vie  dissolue,  et  il  eut  l'art 
de  faire  aimer  son  administration  à  l'Eglise  en  la  pressurant.  Certes, 
c'était  un  liabile  liomme 

(3)  «  Nam  quidam  Cenomannen&ium,  qui  quasi  naturali  semper 
inquietudine  agitantur  et    mobilitate  sua  pacem  turbant  ipsique  tur- 

Jjantur (VII,   10.)  Ils  troublent  la  paix  du  monde  et  se  troublent 

eux-mêmes.  »  Cf.  le  chroniqueur  angevin  de  Saint-Aubin  ; 

«  .VIore  suo  sibi  fraudautibus  et  a  se  deficientibus »  (année  1098.) 

Le  malheur  des  Manceaux  fut    d'avoir  leur  histoii-e  écrite  par  leurs 
voisins  et  ennemis. 


—  249  — 

la  chronique  d'Orderic  Vital,)  constitue  une  source  tout  à 
fait  indépendante  des  Gesta,  comme  des  Lettres,  et  il  n'y 
a  pas  d'apparence  que  l'auteur  ait  reçu  des  renseignements 
directs  de  l'église  du  Mans  ;  il  interrogeait  les  pèlerins,  les 
chevaliers  qui  passaient  par  son  couvent  de  Saint-Evroult 
et  il  faisait  profit  de  ce  qu'd  entendait.  Malheiu'eusement, 
ses  dates  sont  embrouillées,  mais  M.  Léopold  Delisle,  dans 
l'excellente  édition  qu'il  a  donnée  comme  complément  et 
révision  de  celle  de  M.  Aug.  Leprévost  pour  la  Société  de 
l'histoire  de  France  (1)  a  réussi  à  tirer  de  1'  «  Histoire 
ecclésiastique  »  d'Orderic  une  chronologie  qui  se  lit  à  la  fin 
du  dernier  volume  et  renvoie  aux  diverses  pages  du  récit. 

Orderic  Vital  est  un  écrivain  agréable.  Il  compose  volon- 
tiers des  harangues  à  la  mode  antique,  mais  ces  discours 
sont  appropriés  au  caractère  du  personnage  à  qui  il  les 
prête.  Il  a  fait  l'éloge  d'Hildebert. 

Guillaume  de  Malmesbury  (mort  vers  1150)  (2)  a  fait  aussi 
l'éloge  d'Hildebert  ;  les  autres  chroniqueurs  anglais,  Robert 
de  Huntindon  (3),  Florent  de  Worcester  (4)  et  Siméon  de 
Durham  (5),  n'ont  pas  parlé  de  lui,  mais  ils  mentionnent 
l'expédition  de  Guillaume  le  Roux  dans  le  Maine.  Robert  de 
Torigny,  abbé  du  Mont-Saint-Michel,  nous  apporte  un  fait 
nouveau  dans  sa  chronique  (6),  quand  il  dit  que  l'église  de 
Savigny,  abbaye  fondée  vers  1105,  fut  dédiée  le  1"  juin 
1124,  et  que  l'évêque  du  Mans  assistait  à  cette  cérémonie. 

Chroniques  françaises.  —  Quittons  les  Etats  du  roi 
d'Angleterre,  duc  de   Normandie    Les    Gesta   dominorum 

(1)  Sa  notice  est  au  cinquième  volume. 

(2)  De   Gestis  regum   Aiujlonun  et  De  Gestis  pontificum  Anglorum 
Ap.  Rer.  Anglic.  script.,  1601. 

(3)  Histnriarnni  Ubri  oclo. 

(4)  Chronicon  ex  chroaicis. 

(5)  De  Gestis  regum  /lug/on<»(.  Mais,  au  lieu  d'un  ouvrage  composé 
comme  celui  de  Guillaume,  c'est  une  chronique  par  années. 

(6)  Edition  L.  Delisle,  1848. 


-  250  — 

Ambazensium  ou  «  Gestes  des  seigneurs  d'Amboise  »,  édi- 
tés par  MM.  Salmon  et  Marchegay  avec  les  Chroniques  des 
comtes  d'Anjou  (Société  de  Vhistoire  de  France],  nous  ont 
fourni  quelques  détails  sur  Lavardin,  pays  natal  d'Hildebert. 
Les  «  Chroniques  des  comtes  d'Anjou  »  ou  Gesta  conéuluni 
Andegavensium  ne  peuvent  être  consultées  sans  précaution. 
M  Mabille,  dans  sa  préface  à  l'édition  Salmon,  a  soigneuse- 
ment distingué  les  diverses  rédactions  qui  se  superposèrent. 
Ainsi,  on  lit  quelque  part  que  Foulques  le  Jeune  prit  la 
croix  à  Tours  en  ll'iO  et  fut  alors  témoin  d'un  miracle  par 
lequel  Dieu  manifestait  sa  protection  toute  spéciale  à  Mar- 
moutier  ;  mais  cela  est  une  addition  du  moine  Jean,  qui  a 
lui-même  emprunté  cette  légende  au  continuateur  de 
Guillaume  de  Jumièges  (1)  ;  au  contraire,  Foulques  le  Jeune 
prit  la  croix  au  Mans  à  l'Ascension  de  li^S,  et  l'abbé  Eudes, 
le  plus  ancien  rédacteur  des  Gesta  consulmu.  et  le  seul 
digne  de  foi,  y  assistait.  En  un  mot,  ces  chroniques  ont 
besoin  le  plus  souvent  d'être  confirmées,  soit  par  Orderic 
Vital,  soit  par  les  chroniques  des  églises  d'Anjou  (édition 
Salmon)  ;  ainsi  le  fait  que  nous  venons  de  rappeler  est  men- 
tionné par  la  «  Chronique  de  Saint-Serge  »  d'Angers. 

Les  chroniques  de  Touraine  ont  été  écrites  par  des 
moines  :  celle  de  Pierre  fils  de  Béchin,  qui  remonte  à  l'an 
1140  environ,  par  un  chanoine  de  Saint-Martin  de  Tours  ; 
le  Chronicon  Turonense  magnum  et  1'  «  Histoire  de  Saint- 
Julien  de  Tours  »,  par  un  moine  de  cette  abbaye.  Moine 
aussi  (2)  était  l'auteur  de  la  charmante  Narrntio  de  com- 
mendatione  Turonicve  provincice  ou  «  Eloge  de  la  province 
de  Touraine  ».  Pour  tous  ces  écrivains,  le  clergé  séculier 
est  quantité  négligeable  :  il  ne  fait  pas  partie  apparemment, 
comme  les  vignes  et  les  monastères,   de  la   parure  de  la 

(1)  Il  mourut  en  1090,  mais  son  «  Histoire  des  Normands  »  fut  conti- 
nuée par  un  anonyme.  Dans  Du  Cliesne,  Hisl.  Norman,  antlq.  scripL, 
1619. 

(2)  M.  Salmon  pense  que  ce  l'ut  Jean  de  Marmoutier.  Il  aurait  été 
bien  vieux  à  cette  époque  !  En  tout  cas,  ce  fut  un  moine. 


—  251   — 

Loire  (1)!  Jean  de  Marmoutier,  ou  Fauteur  quel  qu'il  soit  de  la 
Narratio,  donne  seulement  une  liste  très  sèche  des  archevê- 
ques jusqu'à  son  temps  (^),  à  peine  de  quoi  reprendre  haleine 
entre  une  peinture  idyllique  des  prairies  des  bords  du  Cher 
et  l'éloge  bien  senti  des  Tourangelles.  Fontame-les-Blanches 
est  le  seul  monastère  dont  la  chronique  mentionne  la  parti- 
cipation à  son  histoire  de  l'archevêque  Hildebert,  comme  il 
est  le  seul,  nous  l'avons  vu,  dont  les  chartes  le  mettent  en 
cause. 

Dans  le  domaine  royal ,  la  chronique  de  Saint-Pierre- 
le-\'if  de  Sens,  écrite  par  le  moine  Glarius  (3) ,  signale 
l'évêque  du  Mans  au  concile  de  Fleury  en  1110  ;  Suger, 
auteur  de  la  «  Vie  de  Louis  VI  »,  ne  paraît  pas  soupçonner 
l'existence  d'un  conflit  entre  son  maître  et  l'archevêque  de 
Tours  ;  mais  a-t-il  parlé  davantage  des  difficultés  de  Louis 
le  Gros  avec  les  autres  prélats?  Enfin  la  chronique  de 
Morigny  (-4)  dit  qu'Hildebert  fut  convoqué  au  concile 
d'Etampes,  en  1130,  bien  que  nous  n'ayons  aucun  docu- 
ment établissant  sa  participation  à  cette  assemblée  (5). 

(I)  '(  Cii'cumambiunt  eam  (Ligeritn,  la  Loire),  sitfc  in  eadein,  insulse 
quarnplures,  monasteriis,  pratis,  vineis....  delectabiles.  »  [Narratio.] 

(•2)  M.  l'abbé  Duchesne,  s'inspirant  d'un  article  de  M.  Léopold  Delisle 
dans  l'Histoire  littéraire  (t.  XXIX]  sur  les  fastes  épiscopaux  de  l'an- 
cienne France,  a  composé  en  1890  un  travail  intitulé  :  Catalogues  épis- 
copaux de  l'ancienne  Province  de  Tours.  Il  y  signale  deux  listes  seu- 
lement qui  vont  jusqu'à  l'époque  d'Hildebert  :  1"  celle  de  la  Grande 
Chronique,  qui  donne  sur  la  durée  de  son  épiseopat  des  dates  inexac- 
tes ;  —  2°  celle  du  second  recueil  de  Saint-Aubin  d'Angers,  qui  le  cite 
mais  n'a  pas  de  chronologie.  —  Il  nous  semble  qu'on  doit  ajouter  le 
catalogue  du  Liber  bonarum  gentium  (Cartulaire  de  l'archevêché) 
édité  par  M.  de  Grandmaison  en  1892,  et  qui,  on  l'a  vu  plus  haut, 
dépasse  l'époque  d'Hildebert  sans  le  mentionner. 

(3)  Il  avait  été  d'abord  moine  de  Fleury  ou  Saint-Benoît-sur-Loire 
(XIP  siècle)  Cette  chronique  est  dans  Duru,  Bib.  histor.  de  l'Yonne, 
t.  II,  (1863). 

(4)  Morigny,  prés  d'Etampes.  Ap.  Rer.  Gallic.  script.,  t.  XII. 

(5)  Ont  fait  l'éloge  d'Hildebert  du  côté  des  Français  :  Pierre  de  Biois 
(fin  du  .\II«  siècle),  Albéric  de  Ïrois-Fontaines  (XIII«  siècle)  et  la  chro- 
nique d'Auxerre. 


—  252  — 


Tels  sont  les  renseignements  fournis  par  les  chroniqueurs 
de  l'époque. 


§  IV 
BIBLIOGRAPHIE  MODERNE 

Au  XVIc  siècle,  Baronius,  cardinal  de  l'Eglise  romaine,  a 
mentionné  plusieurs  fois  Hildebert  dans  ses  Annales  eccle- 
siastici  (1),  notamment  à  l'année  1088,  où  il  est  fort  mal- 
traité à  propos  de  la  mort  de  Bérenger,  l'hérésiarque  repenti, 
dont  il  avait  composé  l'épitaphe,  trop  élogieuse  au  gré  des 
orthodoxes  plus  papistes  que  le  Saint  Père  lui-même.  — 
Bayle,  au  XVIP  siècle,  a  également  insisté  sur  les  reproches 
d'immoralité  et  d'insoumission  à  l'égard  du  Pape,  mais 
l'auteur  du  Dictionnaire  critique  le  faisait  dans  un  tout  autre 
esprit,  avec  l'ironie  du  scepticisme  et  même,  semble-t-il, 
une  sorte  de  joie  maligne. 

La  première  Histoire  des  évêques  du  Mans  a  été  écrite, 
dans  les  temps  modernes,  par  Antoine  Le  Corvaisier  de 
Courteilles,  conseiller  au  siège  présidial  du  Mans,  lieute- 
nant criminel  du  roi  Louis  XIV.  C'est  un  classique  de 
l'histoire  du  Maine  ;  le  style  est  bon  et  la  valeur  cri- 
tique laisse  bien  loin  derrière  elle  les  récits  légendaires 
dont  on  se  délectait  jusqu'alors.  L'ouvrage  allait  paraître, 
quand  on  apprit  que  l'auteur  reportait  l'apostolat  de 
saint  Juhen  dans  le  Maine  du  premier  siècle  de  l'ère 
chrétienne  à  la  fm  du  troisième.  Il  sembla  aux  Man- 
ceaux  qu'on  attaquait  leurs  traditions  les  plus  chères  en 
diminuant  l'antiquité  de  leur  église,  et  un  moine  bénédictin 
de  Saint- Vincent,  dom  Jean  Bondonnet,  prit  sa  bonne  plume 
pour  réfuter  l'ouvrage  avant  même  qu'il  fût  imprimé.  Le 

(1;  Ouvrage  revu  et  annoté  pm*  le  P.  Puyi  au  X\H«  siècle. 


—  253  - 

Gorvaisier,  pour  conjurer  rofTcl  du  volume  qui  se  préparait, 
se  hâta  de  rectifier  un  grand  nombre  de  dates  et  de  petits 
faits  où  il  prêtait  le  flanc  à  la  critique,  notamment  pour 
l'époque  de  la  mort  de  l'évèque  Hoël,  et  Y  Histoire  des  évo- 
ques du  Mans  parut,  munie  d'une  :  Défense  anticipée  de 
cette  Histoire  (1648).  Bondonnet  publia  néanmoins  son  tra- 
vail, en  1651.  Il  est  intitulé  :  les  Vies  des  évêqiies  du  Mans, 
restituées  et  corrigées,  avec  plusieurs  belles  remarques  sur 
la  chronologie.  Le  rude  polémiste  prend  à  partie  son  adver- 
saire avec  une  ardeur  furieuse  dans  les  plus  minces  détails 
et,  bien  qu'il  ait  quelquefois  raison,  déplaît  par  son  âpre 
té  (1).  —  De  son  côté,  Jean  Maan,  chanoine  de  Tours  au 
XVIP  siècle,  a  traité  d'Hildebert  archevêque  dans  son  Histo- 
ria  ecclesise  metropoUtanœ  Turonensis.  Les  assertions  de 
ces  divers  auteurs,  ainsi  que  la  Cenomannia  de  dom 
Briant  (2)  et  le  récit  parfois  fantaisiste  de  dom  Beaugendre 
dans  sa  Vita  Hildeberti,  jointe  à  l'édition  des  œuvres 
(1708)  (3),  ont  été  soumis  à  la  critique  par  les  rédacteurs  (4) 
de  ïHistoire  littéraire  de  la  France,  en  1759  (tome  XI),  et, 
profitant  de  ces  observations,  dom  Piolin  a  écrit  vers  1860 
son  Histoire  de  V Église  du  Mans  (5). 

Pour  nous  arrêter  à  celui  qui  occupait  le  siège  épiscopal 
en  l'année  1100,  à  Hildebert,  disons  que  M.  Hauréau,  le 
savant  éminent  que  l'érudition  vient  de  perdre,  est  l'homme 
de  France  qui  s'est  le  plus  occupé  d'Hildebert.  D'abord, 
c'est  M.  Hauréau  (pii  a  continué  la  Gallia  christiana ,  cet 
imposant  monument  de  l'érudition  bénédictine  interrompu 
par  la  Révolution  ;  il  a  écrit  en  entier  le  tome  XIV  concer- 

(1)  Voyez  :  La  Sicotière,  Le  Corvaisier  de  Courteilles  (1888)  ;  —  abbé 
Denis,  Dom  Jehan  Bondonnet  (1896). 

(2)  Histoire  du  Maine  restée  inédite.  A  la  Bib.  nat.,  f.  1.  10037. 

(3)  Dans  Migne,  Patrol.  lat.  t.  CLXXI.  Avec  la  reproduction  des  Gesla 
et  les  notes  de  Loyauté. 

(4)  C'étaient,  pour,  le  tome  XI  :  D.  Maurice  Poncet,  D.  Colomb,  D. 
Charles  Clémencet,  D.  François  Clément. 

(5)  Le  Mans,  1854-1803,  G  vol.  in-8». 


—  254  — 

nant  la  Province  de  Tours.  Il  a  consacré  à  Hildebert  des 
articles  dans  son  Histoire  littéraire  du  Maine  (1)  et  dans  la 
Nouvelle  Biographie  générale  de  Firmin-Didot.  (1861). 
Puis ,  il  le  rencontra  souvent  dans  les  manuscrits  et  il 
eut  occasion  de  lui  retirer  beaucoup  d'ouvrages  en  prose 
ou  en  vers  qu'on  lui  attribuait  sans  raison,  quelques-uns 
au  préjudice  de  sa  renommée  (2).  On  trouve  le  résultat  de 
ces  recherches  dans  les  Notices  et  extraits  de  quelques  ma- 
nuscrits de  la  Bibliothèque  nationale  (3).  M.  Hauréau  a 
repris  la  question  pour  les  petits  poèmes  dans  son  livre 
sur  :  Les  Mélanges  poétiques  d' Hildebert  de  Lavardin  (A). 
Ces  ouvrages  ne  nous  ont  pas  été  d'une  utilité  immédiate, 
puisque  notre  travail  n'embrassait  pas  l'examen  des  œuvres 
d'Hildebert,  cette  étude  n'étant  plus  à  faire  ;  sans  doute  il  y 
avait  mieux  à  trouver  dans  ces  écrits,  que  des  indications 
littérales  :  il  fallait  (mais  y  avons-nous  réussi  le  moins  du 
monde  !)  il  fallait  imiter  le  ton  humoristique  qui  y  règne  et 

qui  vivifie  par  l'esprit  une  matière  souvent  ingrate 

M.  Hauréau  n'avait  pas  traité  la  partie  historique  ni  ne 
s'était  beaucoup  occupé  des  Lettres  :  sans  quoi  notre  sujet 
eût  été  épuisé. 

Plus  en  conformité  avec  celui-ci,  fut  soutenue  en  1855, 
devant  la  Faculté  des  lettres  deCaen,  par  Hébert-Duperron, 
principal  du  collège  de  Bayeux  (5),  une  thèse  latine  bien 
présentée,    mais   courte  et  faite   d'après  les  ouvrages  de 

(1)  Le  Mans,  1843-1852  et  Paris,  1870-1876. 

(2)  Des  serinons  de  Pierre  le  Mangeur  (c'est-à-dire  le  dévorateur  de 
livres)^  de  Geoffroy  Babion  ou  le  Babouin  et  de  Pierre  le  Lombard  ;  le 
Physiolorjus  de  Thibaud  ;  le  Mathematiciis  de  Bernard  Sylvestris  et  la 
Pasbio  sanctse.  Agnelis  de  Pierre  Riga  (publiés  en  1895,  par  M.  Hau- 
réau) ;  le  TracUUns,  ouvrage  tliéologique  d'Hugues  de  Saint- Victor. 

(.3)  Edition  in-S".  Epars  dans  l'édition  in-4<'  des  Notices  publiée  par 
l'Académie. 

(4)  Paris,  1882. 

(5)  De   ven.    Hildeberti vita   et  scriptis thesim  proponebat 

Facultati  litterarum  Cadomensi  V.  Hébert-Duperron,  Bajocensis 
gymnasii  reclor.  Bajocis,  1855,  in-S". 


—  !255  — 

seconde  main  (1).  —  Vingt  ans  plus  tard,  la  Société  archéo- 
logique du  Vendômois,  a  publié  dans  son  bulletin  ,  sous  la 
signature  P.  de  Déservillers  :  Un  Évêque  au  A'/"  dècle, 
Ilildebert  de  Lavardin  et  son  temps  (2).  Mais  c'est  une 
apologie  de  l'épiscopal  au  moyen  âge  plutôt  qu'une  biogra- 
phie critique.  En  résumé,  bien  que  notre  sujet  ne  fût  pas 
précisément  nouveau,  nous  pensons  qu'il  y  avait  intérêt  à 
grouper  et  à  critiquer  des  notions,  éparses,  à  les  présenter 
dans  un  nouveau  récit,  sous  le  jour  oi:i  la  science  moderne 
veut  que  nous  regardions  l'histoire. 

Pour  la  connaissance  des  taits  généraux  de  l'époque  et 
l'appréciation  du  caractère  des  rois,  reines  ou  premiers 
ministres  à  qui  eut  affaire  notre  prélat,  nous  ne  pouvions 
mieux  faire  que  de  lire  l'ouvrage  de  M.  Luchaire  sur  le 
règne  de  Louis  VI  le  Gros  (3)  (1108-1137)  et  l'ccHistoire 
d'Angleterre  »  de  Lingard  (4),  et,  quant  aux  personnages 
marquants  qui  vécurent  dans  son  milieu  ou  qui  participè- 
rent au  même  mouvement  politique,  littéraire  et  intellectuel, 
il  importait  de  consulter  : 

Pour  Yves  de  Chartres,  mort  en  1115,  l'abbé  Foucault  (5); 

Pour  Marbode,  né  en  1035,  écolâtre  à  Angers,  évêque  de 
Rennes  à  partir  de  1096,  mort  en  1123,  M.  Léon  Ernault  (6)  ; 

Pour  Baudry,  né  en  lOiO  à  Meung-sur-Loire ,   abbé    de 

H)  Sauf  pour  les  documents  empruntés  à  l'abbaye  de  Savigny,  et 
que  nous  n'aurions  pas  eu  l'idée  de  rechercher  sans  les  indications  de 
M.  Hébert-Dupen-on. 

(2)  La  fin  a  paru  dans  le  Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  Tou- 
raine  (tome  111).  Edité  à  Paris,  1876. 

(3)  Louis  VI  le  Gros.  Annales  de  sa  vie  et  de  son  rèrjne  (Paris,  1890), 
table  et  analyse  de  documents  précédées  d'une  introduction  métiio- 
dique  et  narrative.  Cf.,  du  même:  Hist.  des  insl.  monarch.  de  la  France 
sous  les  premiers  Capétiens  /'Paris,  1883). 

(4) '4823-1831. 

(5)  Thèse  de  tliéologie,  Chartres,  1883. 

(6)  Ouvrage  posthume,  publié  par  son  frère  Emile  Ernault  et  Félix 
Robiou,  professeurs .  Piennes,  1890. 


—  '256  — 

BoLirgueil  au  diocèse  do  Tours  (1089-1107),  archevêque 
de  Dol  (1107-1130),  l'abJoé  H.  Pasquier  (1)  ; 

Pour  Geoffroy  de  Vendôme,  né  à  Angers,  abl)é  de  la 
Trinité  (1093-113-2),  M.  Luc  Compain  (2)  ; 

Pour  Girard,  évèque  d'Angoulème  et  légat,  mort  la  même 
année  1132,  l'abbé  Maratu  (3)  ; 

Pour  saint  Bernard,  né  en  1090,  abbé  de  Clairvaux  en 
4115,  l'abbé  Vacandard  (4). 

Enfin,  nous  avons  recouru,  pour  les  antiquités  du  Maine, 
aux  ouvrages  de  M.  l'abbé  A.  Voisin  et  de  M.  Hucher  ;  pour  la 
géographie,  aux  dictionnaires  topographiques  de  la  province 
du  Maine  par  Le  Paige  (5),  de  la  Sarthe,  par  J.-R.  Pesche  (6), 
de  la  Mayenne,  par  Léon  Maître  (7),  d'Indre-et-Loire,  par 
Carré  de  Busserolle  (8)  et  à  l'atlas  de  M.  Longnon  (9). 

Adolphe  DIEUDONNÉ. 

(A  suivre.) 


(1)  Un  poète  chrétien  à  la /iii  du  XI'' siècle.  Batulri Angers,    1878 

(2)  Bib.  de  V Ecole  des  hautes  études,  fasc.  86. 

(3)  Dans  le  Bulletin  historique  de  la  Charente,  1864. 

(4)  Paris,  18'J5,  2  vol.  iu-8'>. 

(5)  1777,  2  vol.  in-8o. 
(ô)  1842,  6  vol.  in-S". 

(7)  1878,  in-4«. 

(8)  Dans  les  Mémoires  de  la  Société  arehcolofjique  de  Touraine,  1878 
1883,  5  vol. 

(9)  Atlas  historique  de  la  France,  1885-1889. 


LA    PAROISSE 

DE    LOMBRON 

DE  1450  A  1789 
D'APRÈS  LES  COMPTES  DE  FABRIQUE 


Dans  une  étude  sur  la  paroisse  de  Congé-sur-Orne,  parue 
ici  même,  nous  avons  expliqué  quelle  était,  avant  1789, 
l'organisation  de  ce  petit  rouage  administratif,  la  fabrique, 
et  comment  il  fonctionnait.  Les  détails  dans  lesquels  nous 
sommes  entré,  nous  dispensent  de  revenir  sur  ce  point,  et 
nous  nous  bornerons  simplement,  après  avoir  indiqué  de 
quelles  ressources  financières  disposait  le  procureur,  à  si- 
gnaler quel  usage  en  fit  ce  représentant  de  la  population, 
d'accord  avec  ses  commettants.  Du  coup,  on  pourra  recon- 
naître quels  ont  été  pendant  près  de  trois  siècles  et  demi,  les 
événements  les  plus  saillants  de  la  vie  communale  de  cette 
agglomération  d'habitants. 


I 


Lombron,  bourg  et  commune  du  canton  de  Montfort,  de 
l'arrondissement  du  Mans,  forme  une  paroisse  qui,  avant  le 
Concordat  de  1801,  dépendait  du  doyenné  et  de  l'archidia- 

XL     17 


258 


coné  de  Montfort,  et  qui,  maintenant,  fait  partie  du  doyenné 
de  ce  nom  o.t  de  l'archiprètré  de  Notre -Dame-de--la-Couture. 
Le  dernier  recensement  accuse  une  population  totale  de 
1367  habitants.  Il  n'y  en  avait  que  1217  en  1780.  La  cure, 
jouissant  d'un  revenu  de  1600  1.,  était  à  la  présentation  de 
l'abbé  de  Saint-Calais  qui  nommait  également  le  titulaire 
du  prieuré  de  Bresteau,  autrement  dit  Saint-Jean-de-la- 
Pelouze,  situé  sur  la  même  paroisse.  D'après  une  tradition 
déjà  ancienne,  mais  dont  il  est  impossible  de  discerner 
l'origine,  le  bourg  primitif  aurait  été  situé  près  do  ce  prieuré. 
Quoi  qu'il  en  soit  de  ce  vieux  souvenir  auquel  nous  atta- 
chors  peu  d'importance,  les  habitants  étaient  sûrement 
groupés  autour  de  l'éghse  actuelle,  dès  le  milieu  du  XV" 
siècle,  et  même,  vu  l'importance  de  cet  édifice  religieux, 
construit  assurément  au  XII«  siècle,  il  nous  parait  très  pro- 
bable que,  dès  cette  époque,  le  gros  de  la  population  s'était 
déjà  établi  là  où  elle  réside  actuellement. 

Le  plus  ancien  document  que  nous  connaissions,  où  figure 
sûrement  le  nom  de  la  paroisse  de  Lombron,  remonte  à  la 
fin  du  XI'  siècle  (1).  En  1234,  un  chevalier,  Jean  de  Fleuré, 
céda  à  son  frère,  les  droits  qu'il  possédait  «  in  parro- 
chia  de  Lombronio  (2)  ».  En  1275,  du  consentement  de 
l'évêque,  Guillaume  Roland,  il  y  eut  un  échange  entre  le 
chapitre  Saint-Julien,  du  Mans,  et  le  curé  de  Lombron,  ce 
dernier  s'engageant  à  servir  une  rente  annuelle  de  dix  livres 
aux  chanoines  qui,  de  leur  côté,  lui  cédaient  la  part  des 
dîmes  qu'ils  possédaient  sur  sa  paroisse  (3).  Dans  le  même 
temps,  entre  1274  et  1277,  ils  en  acquirent  une  autre  partie, 
grâce  aux  libéralités  de  l'évêque,  Geoffroy  d'Assé  (4).  Celles 
que  possédait  au  même  lieu,    Guy  de  GalJande,  chevalier, 

(1)  Cf.  Cartuîaire  de  l'abbaye  de  Saint- Vincent,  publié  par  MM.  Rob. 
Charles  et  S.  Meiijot  d'Elbenne,  n»  778. 

(2)  Cf.  Liber  albus  capituli,  p.  357. 

(3)  Cf.  Liber  albus  capituli,  p.  393. 

(4)  Cf.   Le  Corvaisier  de  Courteilles,  Histoire  des  Évesqucs  du  Mans, 
p.  529. 


—  'lod  — 

de  la  paroisse  de  Beaufay,  furent,  en  1275,  données  à  l'église 
cathédrale  do  Mans  (1). 

Ces  menus  faits,  s'ils  prouvent  l'existence  de  la  paroisse, 
n'indiquent  pas  comment  elle  se  gouvernait.  Et  puisque  l'oc- 
casion nous  en  est  offerte,  nous  le  demanderons  à  ceux  qui 
prendront  la  peine  de  lire  ce  travail  :  Au  cours  de  leurs 
recherches  ou  de  leurs  lectures,  auraient-ils  jamais  rencontré 
quelques  circonstances,  des  titres  authentiques,  démontrant 
que,  dès  le  XIII''  siècle,  les  intérêts  moraux  et  matériels  des 
paroisses  étaient,  dans  notre  région,  régis  par  un  procureur, 
élu  par  ses  concitoyens.  Pour  nous,  un  "Lel  état  de  choses 
n'a  dû  se  constituer  que  vers  le  milieu  du  XIV"  siècle,  et 
voici  ce  qui  nous  le  donne  à  penser.  Dans  le  livre  des  Francs- 
fiefs  rédigé  en  1367  (2),  on  voit  des  procureui's  payer  un 
amortissement  pour  les  biens-fonds  légués  à  la  fabrique 
dont  ils  sont  les  mandataires,  tandis  que,  dans  un  registre 
de  même  nature,  tenu  en  1314,  ces  mêmes  administrateurs, 
non  plus  que  les  fabriques  elles-mêmes,  ne  sont  jamais 
mentionnés.  Les  abbés,  les  prieurs,  les  curés  soldent  l'in- 
demnité à  laquelle  ils  sont  taxés  par  un  commissaire  spécial, 
pour  leur  abbaye,  leur  prieuré  ou  leur  cure,  mais  une  fois 
encore,  jamais  on  n'y  parle  des  procureurs  de  fabrique  ; 
n'est-ce  pas  un  indice  que  ces  derniers  n'avaient  pas  encore 
tout  au  moins  une  existence  légale. 

Cette  digression  achevée,  et  elle  ne  nous  a  point  trop 
éloigné  de  notre  sujet,  nous  nous  hâtons  d'ajouter  que  les 
plus  anciens  titres  qui  nous  renseignent  sur  la  fabrique  de 
Lombron,  ne  remontent  qu'à  l'année  1449.  A  cette  époque, 
elle  fonctionnait  très  régulièrement ,  administr^ée  qu'elle 
était  par  deux  procureurs.  Dès  l'an  1509,  il  n'y  en  eut  plus 

(1)  Cf.  Le  Corvaisier  de  Gourteilles,  Histoire  des  Evesques  du  Mans, 
p.  548.  Cet  auteur  nomme  le  donateur,  Guy  de  Gallerande,  mais  dans  la 
donation  dont  il  est  fait  mention  dans  le  Liber  albus  capitiiii,  p.  371,  il 
est  appelé  «  Guido  de  Gallandia  ». 

(2)  Arch.  nat...  P.  1343.  Le  registre  de  1314  se  trouve  à  la  Bibl.  nat., 
fonds  français,  n°  873(3. 


—  2G0  — 

qu'un  et  il  en  fut  ainsi  jusqu'à  la  Révolution.  Mais  avant  de 
les  voir  à  l'œuvre,  il  importe  de  se  faire  une  idée  nette  et 
précise  des  ressources  dont  ces  administrateurs  disposaient. 

IL 

Au  milieu  du  XV^  siècle,  les  diverses  recettes  figuraient 
sous  ces  trois  rubriques  :  Rentes  perpétuelles,  rentes  de  hlé, 
fermes  muahles.  Les  premières  se  composaient  d'abord, 
d'une  redevance  de  deux  deniers  par  famille,  les  veufs  n'en 
donnant  qu'un  (1),  payable  à  la  fête  de  Pâques,  et  affectée  à 
l'achat  du  cierge  pascal.  En  1450,  elle  s'élevait  à  cinq  sols 
sept  deniers.  Y  figurait  ensuite  la  moitié  des  oblations  pré- 
sentées tous  les  ans  à  la  fête  de  l'Ascension,  dans  la  cha- 
pelle Saint-Michel-de-la-Barre  (2).  L'année  précitée,  elles 
furent  estimées  quatorze  deniers  oboles.  Sous  la  seconde 
rubrique,  rentes  de  hlé,  on  comprenait  la  dîme  d'wne  gerbe 
que  devait  chaque  fermier  au  jour  de  la  fête  de  saint  Barthé- 
lémy, soit  le  24  août  (3).  Cette  dime,  adjugée  au  dernier  et 

(1)  «  Ont  droit  lesd.  procureurs  de  prendre  chacun  an  le  jour  de  Pasques 
sur  chacun  paroissien  pour  le  cierge  benoisl  deux  deniers,  excepté  les 
mestoiers,  lesd.  deux  deniers,  vallant  en  somme,  v  s.  vi  d.  ».  Comptes 
de  1450. 

«  Ont  vallu  les  doubles  de  Pasques  à  lad.  fabrique  en  ce  présent  compte, 
que  les  paroissiens  de  lad.  paroisse  sont  tenus  prendre  chacun  an  sur  les 
neuf  deniers  des  droitures  du  curé,  pour  faire  le  cierge  beneist,  c'est 
assavoir  chacune  couple  de  mesnaige,  chacun  deux  deniers  et  les  veufs 
demi  à  l'équipollent,  xxiiii  s.  un  d.  Comptes  de  1517-18.  Cf.  sur  les 
droitures,  P.  Moulard,  Analyse  d'anciennes  archives  de  Fresnay-le- 
Viconite,  p.  y. 

(2)  «  Item,  pour  la  pocession  que  le  curé  dud.  lieu  doit  chacun  an  à 
saint  Michel  de  la  Bare,  le  jour  et  feste  de  l'Ansencion,  ont  acoustumé 
lesd.  procureurs  de  prendre  la  moistié  des  oblacions  e1  n'est  mémoire  du 
contraire^  pour  ce,  xiii  d.  ob.  »  Comptes  de  1450. 

(3)  «  Ont  droit  lesd.  procureurs  de  prendre  chacun  an  sur  chacun  la- 
boureur de  lad.  paroisse,  le  jour  saint  Bartholomer,  sur  chacun  d'iceulx 
une  gerbe,  lesquelles  gerbes  ont  esté  baillées  à  Michel  Tesnière,  pour 
ceste  présente  année,  ccmme  au  plus  offrant  et  dai^ain  enchérisseur,  pour 
le  prix  et  somme  de  vu  s,  vi  d.  Comptes  de  1450.  Cf.  sur  un  revenu  ana- 
logue, P.  Moulard,  Analyse  d'anciennes  archives  de  Fresnay -le-Vicomte, 
p.  8. 


—  261   - 

plus  haut  enchérisseur,  produisit,  en  1450,  sept  sols  six 
deniers.  Une  autre  dîme,  dite  de  la  Ruecte  fut  aussi  mise  à 
l'enchère  et  cédée  pour  six  sols,  trois  deniers  (1).  Enfin  un 
certain  Jehan  Brahaing,  d'Angers,  devait  à  la  fabrique  une 
rente  de  six  boisseaux  de  seigle  et  de  trois  boisseaux  d'orge, 
assise  sur  son  bordage  de  Riolays  (2).  Les  fermes  muahles, 
c'est-à-dire  les  rentes  que  payaient  les  fermiers  des  terres 
appartenant  à  la  fabrique,  procuraient  un  revenu  annuel  de 
quatre  livres  dix-sept  sols,  en  ce,  non  compris  la  rente  de 
dix  sillons  et  d'une  plesse  de  terre  qui  n'avaient  point 
trouvé  preneurs  (3). 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  du  chiffre  en  apparence  Sj 
minime  de  ces  recettes.  Nous  rappellerons  en  passant,  qu'au 
même  temps,  elles  ne  dépassaient  guère  dix  livres  par  an, 
dans  une  paroisse  assurément  plus  importante,  celle  de 
Notre-Dame  de  Saint-Calais  (-4).  Le  bas  prix  de  la  main 
d'œuvre  et  des  objets  usuels  y  correspondait.  Elles  s'ac- 
crurent lentement  d'abord,  et  probablement  dans  la  propor- 
tion où  se  reconstituait  la  fortune  publique,  si  cruellement 

(1)  Item,  ont  droit  lesd.  procureurs  de  prandre  chacun  an,  la  disrae  de 
la  Ruecte,  sise  en  Brestel,  tant  blez,  potaiges  que  autres  choses  quelcon- 
ques, lesquelles  ont  esté  baillées  à  Jehan  Materaz.  comme  darain  enché- 
risseur pour  le  prix  et  somme  de  vi  s.  m  d.  »  Comptes  de  1450. 

(2)  (c  Item,  est  tenu  faire  Jehan  Brahaing,  d'Angiers,  chacun  an  à  lad. 
fabrice  pour  son  bordage  de  Riolays...  au  jour  de  Toussaint,  vi  boesseaux 
de  seigle  et  trois  boesseaux  d'orge...  »  Comptes  de  1450. 

(3)  En  dehors  de  ces  revenus  réguliers,  la  fabrique,  en  certains  cas  et 
pour  des  dépenses  extraordinaires,  était  autorisée  par  l'autorité  religieuse 
compétente,  à  percevoir  sur  tous  les  paroissiens,  une  redevance  nommée 
taux,  repartie  sur  chaque  famille  au  prorata  de  sa  fortune  présumée. 
C'est  ce  que  nous  apprennent  les  deux  articles  suivants  :  «  Item,  quant  le 
taux  de  lad.  église  fut  fait,  fut  despendu  par  ceux  qui  le  firent,  c'est  à 
savoir,  Macé  Brahaing,  Guillaume  Martin,  Philippot  Ledeslae,  Jehan 
Byatrix  et  plusieurs  autres,  xx  d.  )>  Comptes  de  1449.  «  Item,  vacquèrent 
lesd.  procureurs  à  Montfort,  irapectrer  une  citacion  de  mons""  le  doien, 
affin  de  faire  ung  taux  pour  la  réparation  de  lad.  église,  tant  pour  citacion 
que  pour  despens,  xi.\  s.  »  Comptes  de  1450. 

(4)  Cf.  L.  Froger^  La  paroisse  et  l'église  Notre-Dame  de  Saint-Calais, 
in-40,  p.  8. 


—  262  — 

éprouvée  de  1418  à  1448  parles  pillages  des  bandes  anglaises 
ou  françaises.  En  1479,  elles  s'élevaient  à  dix  livres  neuf 
sols  trois  deniers.  Dès  le  commencement  du  XVI^  siècle,  les 
donations  dont  la  fabrique  fut  l'objet,  les  legs  qu'elle  recueil- 
lit, à  titre  onéreux  ou  non,  c'est-à-dire  qu'elle  fût  ou  non, 
chargée  pour  en  jouir,  de  faire  acquitter  divers  services 
religieux,  devinrent,  pendant  deux  cents  ans,  de  plus  en 
plus  nombreux.  Nous  en  avons  fait  le  relevé,  d'après  un 
inventaire  rédigé  en  1792.  A  supposer  qu'aucune  des 
fondations  qui  avaient  été  ainsi  établies,  n'ait  été  omise, 
on  trouve  que,  de  1500  à  1600,  il  y  en  eut  vingt-et-une, 
d'importance  diverse,  et  vingt-huit,  de  1600  à  1700.  Et  dans 
ces  chiffres,  on  ne  comprend  pas  les  legs  que  les  paroissiens 
aisés  inscrivaient  sur  leur  testament  et  qui  consistaient  en 
une  somme  d'argent,  plus  ou  moins  considérable,  une  fois 
versée. 

L'afflux  successif  de  ces  dons  élargit  peu  à  peu  le  cadre 
du  budget  des  recettes,  sans  néanmoins  en  modifier  notable- 
ment l'organisation.  Cependant,  il  y  en  eut  parmi  les  revenus 
de  la  première  heure  qui  vinrent  à  disparaître,  d'autres  au 
contraire  que  l'on  voit  se  former  peu  à  peu.  Parmi  les  pre- 
miers, ceux  qui  provenaient  de  la  redevance  prélevée  sur 
celle  que  les  fidèles  offraient  à  leur  curé,  à  l'occasion  de  la 
fête  de  Pâques,  ne  sont  plus  mentionnés  à  partir  de  1546. 
L'année  précédente,  ils  étaient  descendus  à  quatorze  deniers 
après  avoir  été  de  vingt-quatre  sols  quatre  deniers,  vingt- 
huit  ans  plus  tôt  (1).  Ils  furent  remplacés  d'ailleurs  par  une 
offrande  volontaire  présentée  aux  plus  grandes  solennités  de 
l'année  et  qui  semble  avoir  été  provoquée  par  des  conces- 
sions d'indulgence.  C'est  ce  que  le  rédacteur  des  comptes 
appelle  «  les  pardons  (tZ)  ».  Cette  offrande,  on  ne  la  soldait 

(1)  Cf.  la  note  citée  plus  haut,  p.  260. 

(2)  «  A  valiu  le  pardon  du  jour  deNouel  (1533)  en  l'église  de  Lombron,  xii 
s.;  le  jour  de  la  N.-D.  de  mars,  vu  s.;  le  jour  de  Pasques,  xxiis.;  le  pardon 
de  la  teste  de  la  Peiithecoste,,  xnii  s.;   du  jour  saint  Michel,   vu  s.;  » 


—  2(î;3  — 

pas  toujours  en  numéraire,  et  les  produits  divers  de  la  ferme 
y  figuraient  à  côté  des  oblations  en  sols  ou  en  deniers  (1). 

C'est  un  tribut  du  même  genre  que  l'on  voit  s'établir  peu 
à  peu  au  XVl*'  siècle,  sous  le  nom  de  «  la  Guilanneuf  »  ('2). 
D'abord  passager,  et  ne  se  reproduisant  qu'à  des  intervalles 
plus  ou  moins  rapprochés,  il  devient  permanent  au  XVII^ 
siècle,  et,  à  dater  de  cette  époque,  les  fidèles  donnent  à  ceux 
qui  vont  officiellement  quêter  à  domicile,  des  subsides  en 
nature  qui  sont  ensuite  vendus  aux  enchères  au  profit  de  la 
fabrique.  Plus  tard,  et  sur  la  fin  du  XYII"  siècle,  un  revenu 
nouveau  s'ajouta  aux  précédents.  Il  provenait  de  la  location 
des  bancs  de  l'église  établis  aux  dépens  de  ceux  qui  les 
occupaient  (3)  et  qui   néanmoins  en  payèrent,  à  partir  de 

Comptes  de  1533-34.  «  Mis  pour  la  despence  de  moy  et  de  mon  cheval  le 
jeudi  dou  cenne  (Jeudi-Saint)  que  allé  au  Mans  porter  la  busie  du  pardon 
de  sainct  Michel  de  la  Barre,  pour  la  conseiller.  )>  Comptes  de  1527. 

(1)  «  Receu  pour  les  œufs  et  pommes  des  pardons  du  jour  de  Pasques  et 
de  sainct  Michel-de-la-Barre  et  de  l'église  de  Lombron,  xviii  s.  »  Comptes 
de  1537. 

(2)  C'est  en  1554  qu'il  en  est  fait  mention  pour  la  première  fois  dans  cet 
article  des  comptes  :  «  Item  baillé  pour  le  procès  meu  pour  la  Guilanneuf, 
contre  Michel  Rousseau,  la  somme  de  vingt  sols  tournois.  »  Ce  furent  les 
enfants  qui  recueillirent  d'abord  ces  offrandes,  comme  le  prouve  cet 
article  :  «  Item,  receu  pour  la  Guillanneuf  faite  par  les  enfants,  en  ceste 
année  pour  faire  les  cierges,  la  somme  de  cinq  escuz  sol.  ))  Comptes  de 
1580.  Ils  furent  remplacés  plus  tard  par  des  jeunes  gens  auxquels  se 
joignait  quelquefois  un  joueur  de  violon  :  «  Premier,  led.  rendant  a  paie 
la  somme  de  huit  livres  à  Jacques  Verdier,  joueur  de  viollon,  à  déduiie 
sur  dix  livres  dix  sols  à  luy  accordée  pour  ses  sallaires  de  s'estre  transporté 
avec  Mathurin  .\vice  et  Pierre  Rogouin,  à  recueillir  la  Guillanneuf.  » 
Comptes  de  1665.  On  trouve  également  la  Guilanneuf  établie  à  Douillet, 
au  milieu  du  XVI»  siècle.  Cf.  RobeitTriger,Éfude  historique  sur  Douillet- 
le-Johj,  p.  121. 

(3)  «  Plus,  a  receu  led.  rendant  compte  de  Salomon  Hupier,  de  Michel 
Rousseau,  de  Mathurin  Saveneau,  de  Mathurin  Renvoizé  et  ses  cohéritiers, 
de  Julien  Regouyn,  de  la  vefve  Mathurin  Cousin,  de  Noël  Le  Trouin,  de 
Hiérosme  Bontemps,  de  Marin  Chevalier  de  la  Ragottière,  de  Jean  Gruau, 
de  tous  les  desnommez  ci-dessus,  chacun,  quinze  sols,  et  encore  de 
Martin  Diray,  onze  sols,  et  de  la  vefve  Michel  Beaumont,  dis  sols,  fai- 
sant en  somme  toute  huit  livres  onze  sols,  quelle  somme  a  esté  pour 
chacun  d"eu.\  poser  et  placer  des  scelles  dans  lad  église.  »  Comptes  de 
1644. 


—  264  - 

cette  époque,  le  loyer.  Ce.  loyer  ne  fut  d'abord  que  de  cinq 
sols  par  an  ;  il  progressa  peu  à  peu  et,  en  1789,  il  était  de 
deux  livres. 

Toutes  ces  ressources  se  rangeaient  méthodiquement 
dans  l'un  ou  l'autre  des  chapitres  du  compte-rendu  que 
le  procureur  soumettait  aux  paroissiens.  L'ordre  de  ces 
chapitres  a  peu  varié.  Nous  avons  dit  quels  ils  étaient 
en  1450.  Cent  ans  après,  en  1550,  il  y  en  avait  quatre  :  1"  Les 
rentes  perpétuelles  ;  2"  les  fermes  muables,  parmi  lesquelles 
étaient  comptées  les  redevances  de  blé  dues  à  la  fabrique  ; 
3°  les  recettes  extraordinaires  où  figuraient  les  oblations 
que  présentaient  les  fidèles  pour  gagner  les  pardons  ou 
indulgences  concédées  à  l'occasion  des  grandes  solennités 
religieuses  ;  celles  qu'ils  offraient  en  faveur  des  trépassés  ; 
le  produit  de  la  vente  des  fruits  du  cimetière  ou  des  objets 
appartenant  à  la  fabrique  et  tombés  hors  d'usage  ;  le  droit 
que  l'on  payait  pour  être  inhumé  dans  l'église  ;  les  legs  que 
délivraient  une  fois  pour  toutes  les  exécuteurs  testamen- 
taires de  certains  bienfaiteurs  de  l'œuvre  fabricienne  ;  4°  la 
recette  des  vins  et  huile. 

A  partir  de  1587,  les  rentes  perpétuelles,  sans  pour  cela 
changer  de  nature,  furent  inscrites  sous  ce  nouveau  titre  : 
menuz  deniers  et  laizs.  Les  autres  revenus  continuèrent 
d'être  mentionnés  sous  leurs  mêmes  rubriques.  La  quête  de 
la  Guilanneuf  tendait  dès  lors  à  se  reproduire  tous  les  ans. 
C'est  en  1609,  que  la  redevance  des  blés  fut  enregistrée 
pour  la  première  fois,  dans  un  article  spécial  du  budget  où 
elle  continua  de  figurer  à  part  jusqu'en  1789.  A  cette 
dernière  date,  les  recettes  de  l'année  courante  et  de  la  pré- 
cédente se  décomposaient  ainsi  :  1°  grains  dus  à  la  fabrique 
et  vendus  à  son  profit ,  soixante-dix-huit  livres,  cinq  sols, 
quatre  deniers  ;  2"  anciens  legs  dits  menus  deniers,  onze 
livres,  quatre  sols,  dix  deniers  ;  3"  vin  et  huile,  vingt-deux 
livres,  deux  sols  ;  4°  rentes  foncières  constituées,  deux  cent 
quatre-vingt-douze  livres,  dix-huit  sols,  huit  deniers  ;  5"  fer- 


—  265  - 

mages  des  biens  appartenant  à  la  fabrique,  cinq  cent  quatre- 
vingt-deux  livres,  six  sols,  six  deniers  ;  6"  location  de  qua- 
rante-huit bancs,  en  raison  de  deux  livres  par  banc,  sauf 
deux  à  quatre  livres  cinq  sols  et  un  à  quatre  livres,  seize  sols, 
deux  cent  six  livres,  douze  sols  ;  7"  location  des  bancelles, 
quarante-sept  livres,  seize  sols  ;  8°  recettes  extraordinaires, 
quatre-vingt-huit  livres  ;  soit  un  total  de  mille  trois  cent 
vingt-neuf  livres,  quinze  sols,  quatre  deniers,  par  consé- 
quent d'environ  six  cent  soixante-cinq  livres  par  an. 

En  se  reportant  au  revenu  dont  la  fabrique  jouissait  en 
1450,  on  peut  ainsi  comparer  le  point  de  départ  à  celui 
d'arrivée.  Voici  maintenant  quels  en  furent  les  étapes  suc- 
cessives, de  cinquante  en  cinquante  ans.  Arrivées  à  treize 
livres,  quatre  sols,  quatre  deniers,  en  1500,  les  recettes 
montèrent  à  cinquante-huit  livres,  neuf  sols,  huit  deniers, 
en  1550  ;  à  cent  quarante-huit  livres,  treize  sols,  neuf  de- 
niers, en  1600  ;  à  deux  cent  quatre-vingt-neuf  livres,  quinze 
sols,  sept  deniers,  en  1650 ,  à  deux  cent  quatre-vingt-dix- 
neuf  livres,  sept  sols,  trois  deniers,  en  1700  (1)  ;  à  trois  cent 
cinquante-quatre  livres,  trois  sols,  trois  deniers,  en  1750. 
Nous  avons  maintenant  à  examiner  à  quel  usage  elles  furent 
consacrées  et  quel  en  fut  l'emploi. 

L.  FROGER. 

(A  suivre.) 

(1)  Dans  cette  somme,  est  comprise  la  valeur  en  monnaie  des  redevan- 
ces en  vin,  huile  et  cire,  qui  précédemment  figuraient  bien  sur  le  budget, 
sans  que  toutefois  le  prix  en  numéraire  fut  spécifié. 


L'ABBAYE 


DE 


CHAMPAGNE 

ÉTAT    ACTUEL 


Foulques  Riboul,  seigneur  d'Assé,  Emme  de  Vanssai  sa 
femme,  et  leurs  enfants,  Hubert  et  Béatrix,  fondent,  le 
24  novembre  1188,  l'abbaye  de  Notre-Dame  de  Cham- 
pagne (1),  et  y  placent  des  religieux  de  Savigny. 

L'acte  est  dressé  en  présence  de  Renaud  évêque  du  Mans, 
et  de  Michel  Bureau,  évéque  d'Avranches,  de  Juhel  de 
Mayenne,  Hamelin  de  Ghaource,  Guillaume  d'Assé,  Bernard 
de  La  Ferté,  Raoul  Leporc  et  d'autres  seigneurs. 

Le  24  octobre  1270,  l'évêque  Freslon  consacre  de  nou- 
veau l'église  de  ce  monastère,  dont  il  avait  réparé  les 
dégâts  causés  par  la  guerre. 

Les  fondateurs  et  plusieurs  de  leurs  descendants  y  reçu- 
rent la  sépulture. 

L'acte  de  fondation  a  été  relevé  par  M.  Léopold  Delisle 
dans  le  chartrier  de  l'abbaye  de  Savigny,  et  publié  en  partie 
par  M.  E.  Hucher  dans  sa  Notice  sur  Sillé-le-Guillaume  et 
ses  environs. 

(1)  Commune  de  Rouez,  Sarthe. 


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ABBAYE    DE    CHAMPAGNE 
1.  Porte  d'entrée.  —  2.  Abbaye  de  Champagne  en  1842. 


-  268  - 

L'original  est  aux  Archives  nationales  dans  le  carton  L. 
1146.  3.  Il  est  encore  muni  d'un  fragment  du  sceau  de 
F.  Riboul ,    représentant  un  chevalier  armé.  On  y  lit  les 

lettres   de   la  légende:   f  sigi is  ribolle.  Le  sceau  de 

l'évêque  est  perdu. 

Dans  le  cartulaire  de  Savigny  (Archives  de  Saint-Lô) 
f°  119,  cette  charte  est  intitulée  :  Pactio  cum  Fulcone  Ribole 
de  abbatia  de  Campania.  Sigillum  Raginaldi  episcopi  et 
Fulconis  Ribole. 

Dans  VAmplissima  Collectio  de  dom  Martène,  t.  I,  col.  987, 
se  trouve  en  outre  une  autre  charte  de  Gui,  abbé  de  Citeaux, 
datée  de  1189,  par  laquelle,  sur  le  rapport  des  abbés  de  la 
Cour  Dieu  et  de  Barzelle,  venus  sur  les  lieux,  il  autorise 
l'établissement  de  l'abbaye. 

D  ne  reste  plus  aujourd'hui  de  l'abbaye  de  Champagne 
que  les  bâtiments  situés  autour  du  cloître  du  côté  ouest,  et 
la  moitié  de  ceux  situés  au  sud  (1). 

Les  bâtiments  de  l'ouest,  quoique  remaniés  au  XVIIP 
siècle  et  au  commencement  du  XIX''  siècle,  ont  conservé 
leur  caractère,  en  partie  du  moins.  Il  est  facile  de  les  resti- 
tuer tels  qu'ils  étaient  à  l'origine.  Au  rez-de-chaussée,  une 
série  de  salles  voûtées  sur  colonnes  ;  au-dessus,  des  gre- 
niers avec  charpente  apparente.  Les  dessins  de  M.  Ricor- 
deau  nous  dispensent  d'entrer  dans  d'amples  détails,  disons 
seulement  que  ces  bâtiments  étaient  construits  sans  luxe, 
les  voûtes  en  moellons,  les  chapiteaux  très  simples  sans 
sculptures  (2). 

(1)  Voir  le  plan  cadastral.  —  Champagne  est  aujourd'hui  comme  en 
1842.  Seul  le  petit  cèdre  que  l'on  voit  à  gauche,  est  devenu  un  arbre 
énorme. 

Au  pignon  (à  droite)  se  voit  une  petite  lucarne.  D'après  la  tradition, 
les  religieux  malades  entendaient  la  messe  de  cette  lucarne  qui  donnait 
dans  la  chapelle.  La  chapelle  se  serait  alors  avancée  jusqu'au  milieu 
du  pignon,  ce  qu'il  n'a  pas  été  possible  de  constater. 

(2)  L'abbaye  de  Clermont,  près  Laval,  construite  à  la  même  époque 
que  Champagne,  possède  encore  debout  tous  ses  bâtiments.  Celui  de 
l'ouest  est  en  tout  semblable  à  celui  de  Champagne.  Voûté  sur  colonnes, 


—  269  — 


Au-dessus  régnait  un  grand  grenier,  dont  la  charpente 
intacte  présente  encore  beaucoup  d'intérêt. 

Ce  qui  reste  des  l)âtiments  sud  sert  aujourd'hui  d'habi- 
tation au  fermier.  On  y  trouve  deux  pièces,  des  couloirs 
voûtés  en  pierre,  au  XVIIIo  siècle,  remaniés  et  sans  intérêt. 


Dans  le  jardin  ou  parterre  qui  se  trouve  devant  le  bâti- 
ment ouest  ont  été  construits  au  siècle  dernier  deux 
pavillons  insignifiants. 

Du  cloître  lui-même  qui  avait  à  l'extérieur  30  mètres 
de  côté  il  ne  reste  rien,  M.  Hucher,  qui  le  déclare  existant 
encore  en  1856  a  été  induit  en  erreur.  Personne  dans  la 
contrée  ne  se  souvient  de  l'avoir  vu.  Il  a  dû  être  détruit  en 

il  a  ses  fenêtres  romanes  qui  ont  disparu  à  Champagne  dans  les  rema- 
niements modernes.  A  Clermont  ce  bâtiment  sert  aujourd'hui  d'étable. 
Ce  bâtiment  qui  dans  les  abbayes  cisterciennes  servait  de  celliers 
n'existe  plus  à  l'Épau. 


—  270  — 

même  temps  que  l'église  vers  1805.  Le  puits  qui  se  trouvait 
au  centre  du  carré  existe  encore  avec  sa  margelle  en  pierre 
de  taille  assez  bien  conservée.  Tout  auprès  on  a  planté  un 
cèdre  aujourd'hui  superbe,  qui  se  voit  de  fort  loin  au- 
dessus  des  bâtiments. 


r^WNÎ^' 


PLAN    CADASTRAL 


On  peut  toutefois  retrouver  des  traces  de  l'emplacement 
du  cloître  en  faisant  tomber  avec  précaution  l'enduit  mo- 
derne des  bâtiments  bordant  le  cloître.  On  découvre  alors 
un  enduit  rouge  en  très  mauvais  état,  sur  lequel  était  tracé 


^■î  V- V 


ABBAYE  DE   CHAMPAGNE 


Plan  général. 


—  272  — 

en  couleur  blanche  un  appareil  de  pierre.  De  nombreuses 
inscriptions  en  cursive  du  XIV"  et  du  XV^  siècle  s'y  peuvent 
lire  ;  nous  croyons  avoir  déchiffré  celle-ci  :  «  Jehan 
d'Ingrant  (1)  ».  Il  y  a  aussi  des  dessins,  guerriers  à  cheval, 
blasons,  des  proverbes,   etc.    Malheureusement  il  est  im- 


CROIX  DU  PIGNON 


possible  de  les  rétablir  à  l'heure  présente.  Lorsqu'on  a 
voulu  appliquer  l'enduit  moderne,  on  a  piqué  à  coups  de 
pioche  l'ancien  enduit  qui  se  montre  aujourd'hui  semé  de 
trous  très  rapprochés,  ne  laissant  que  trop  peu  de  surface 
sans  brèche. 
De  l'église,  du  chapitre,  de  l'abbatiale  et  des  autres  con- 

(1)  Jehan  d'Ingrant  ou  d'Ingrandes  était  seigneur  de  Gourmenant  au 
XV«  siècle. 


—  273  — 

structions  il  ne  reste  rien,  toutefois  on  peut  en  retrouver 
des  traces  sur  les  anciens  plans  du  cadastre  : 

La  colonie,  parcelles  816-817-818. 

L'abbatiale,  821. 

Un  ruisseau  contourne  une  partie  des  bâtiments  de 
l'abbaye  pour  aller  faire  tourner  un  moulin  un  peu  plus 
loin.  Enfin  dans  les  cours  et  jardins  se  retrouvent  à  chaque 
pas  des  égoûts  et  aqueducs  souterrains,  en  partie  sans 
usage  aujourd'hui. 

L'abbaye  comme  toutes  celles  de  Citeaux  est  construite 
dans  une  vallée.  L'eau  potable  lui  était  fournie  par  une 
source  captée  dans  un  champ  au  sud  du  monastère,  à  500"» 
environ  ;  la  source  et  l'édicule  qui  la  surmonte  sont  encore 
visibles  ;  les  tuyaux  seuls  d'adduction  sont  brisés  et  souvent 
la  charrue  en  amène  les  fragments  à  la  surface  du  sol.  Ils 
sont  en  terre  cuite  de  0™  07  de  diamètre  sur  0'»  60  environ 
de  longueur  et  les  joints  étaient  faits  au  plomb. 

Une  autre  fontaine  d'eau  excellente  se  trouve  près  de 
l'emplacement  de  l'abbatiale. 

Jules  CHAPPÉE. 


MODILLON    A   L' ABBAYE   DE   CHAMPAGNE 

XL.  -18 


CONFRÉRIE 


DES 


PRÊTRES  DU  DOYENNÉ  DE  BEAllMONT 

ÉRIGÉE  EN  l'Église  paroissiale  de  vivoin 
SOUS  LE  PvVTRONAGE  DE  LA  SAINTE  VIERGE 


IV.  —  SIEGE.  --OFFICE  RELIGIEUX.  —CHAPITRE  GENERAL.  — 

DINER. 

La  fête  patronale,  appelée  le  Siège  de  la  Confrérie,  se 
célébrait  à  Vivoin  le  lundi  après  la  Nativité  de  la  sainte 
Vierge  (1).  Les  statuts  de  1306  font  une  obligation  grave  à 
tous  les  confrères  d'y  assiter  (2)  ;  une  décision ,  prise 
quelques  années  après,  retranche  de  Tassociation  ceux  qui 
y  manqueraient  trois  années  consécutives.  Au  chapitre  de 
1418  ce  délai  fut  porté  à  six  ans,  après  quoi  l'exclusion  serait 
définitivement  prononcée  contre  tout   délinquant   (3).    La 

(1)  La  saillie  Vierge  était  la  patronne  de  la  confrérie.  Au  commence- 
ment de  notre  siècle  on  découvrit  à  Vivoin  dans  les  fossés  des  tanneries 
une  vierge  antique  en  marbre  blanc,  que  l'on  considère  comme  un  clief- 
d'œuvre  de  l'art  statuaire  du  XV«  siècle  et  qui  est  vraisemblablement 
l'ancienne  image  de  la  Société.  Nous  en  donnons  le  dessin  au  commen- 
cement de  cette  étude. 

(2)  Statuts  de  1306.  Art.  8. 

(3)  «  Pour  se  soit  que  fut  ordonné  qui  sera  défaillant  pendant  trois  ans 
continuellement  l'un   en   sus  l'autre  de  se  rendre  audict  lieu  seroit  privé 


NOTRE-DAME     DE     VIVOIN 


—  275  — 

nécessité  de  venir  au  siège  fut  rappelée  à  la  réunion  du 
14  septembre  1500  :  nous  le  voyons  par  une  faveur  accordée 
à  Jean  Esnault  prêtre,  «  d'estre  regardé  comme  confrère 
quoiqu'il  ne  se  trouvât  pas  au  siège  de  la  confrairie  attendu 
son  infirmité,  non  obstant  les  statuts  du  14  septembre  1500  ». 
En  remerciement  il  donna  chaque  année  sa  vie  durant  une 
«  busse  »  de  vin  du  cru  de  Ballon,  pour  être  bu  au  dîner  de 
l'assemblée  générale  (1). 

Les  règlements  dressés  en  1581  fixèrent  à  ti'ois  ans  le 
temps  maximum  d'absence  toléré  avant  d'être  chassé  de  la 
Confrérie  :  «  Si  aucun  frère  ou  sœur  étoit  défaillant  par  trois 
ans  saus  comparoir  à  la  convocation  de  la  dite  contrarie  si 
ce  n'étoit  qu'il  fut  détenu  de  maladie,  en  iceluy  cas  il  seroit 
fors  clos  et  débouté  mis  hors  d'icelle  (2)  ».  Cette  règle  fut 
rigoureuaement  maintenue  jusqu'à  la  Révolution. 

En  1306  le  service  qui  se  faisait  le  jour  du  siège  se^ com- 
posait de  deux  messes,  l'une  de  Requiem  précédée  des 
vigiles ,  l'autre  de  Beata  ;  les  prêtres  devaient  y  assister 
»  revestus  de  leurs  sourpelys  et  estoles  ».  A  chacune  des 
deux  messes  les  confrères  venaient  à  l'offrande  apporter 
leurs  aumônes.  Le  luminaire  était  de  vingt-quatre  cierges, 
Le  procureur  avait  charge  d'inscrire  en  ce  jour  les  noms 
des  trépassés  de  l'année  et  d'en  afficher  la  liste  à  la  porte  de 
l'église  afin  que  chacun  puisse  en  prendre  connaissance  et 
faire  dire  les  messes  qu'il  devait  pour  eux  (3). 

Dès  l'an  1440  la  coutume  était  établie  de  chanter  un  Libéra 
le  Dimanche  soir  veille  du  siège  ;  le  procureur  réclama  en 
effet  à  cette  date  cinq  sols  qu'il  avait  payés  en  vin  «  aux 
gens  d'esglise  qui  sistèrent  ledit  Libéra  (4)  ». 

(les  bienfaits  d'icelle  frarie  ce   a   esté  faict  cl  corrigé  jusqu'à  six  ans.  » 
Stat.  rèfjlem.  et  const.  de  la  conf.,  f"  8. 

(1)  Hiàt.  de  la  conf.  Ch.  III.  art.  !'='■ ,  sect.  3. 

(2)  Stat.  de  1581. 

(3)  Stat.  de  1306.  Art.  8. 

{\)  «  La   vigille  de  la  convocation  de  lad.   confrarie   après  la  lin  des 


—  ^216  — 

Au  chapitre  général,  tenu  le  20  septembre  1581,  il  fut 
convenu  «  que  les  vigilles  des  morts  qui  se  (disaient)  le  jour 
de  l'assemblée  se  diraient  à  l'avenir  le  Dimanche  de  devant, 
solennelles  par  douze  prostrés  confrères,  lesquelles  (seraient) 
mandés  par  le  procureur  assister  audit  service  à  trois  heures 
après  midy  ;  et  pour  le  salaire  des  assistants  revestus  de 
leurs  surpelys  et  bonnets  en  leur  tête  (serait)  payé  à  chacun 
trois  sols  ».  Le  lendemain  l'on  chantait  les  matines  de  la 
Nativité  précédées  de  deux  messes  basses,  la  première  de 
Requiem  et  la  seconde  en  l'honneur  du  Saint  Esprit  (1).  A 
la  fin  des  matines  avait  lieu  inie  procession  à  l'église  du 
prieuré,  puis  on  commençait  la  grand'messe.  Un  prêtre 
montait  en  chaire  avant  le  Credo  ;  il  rappelait  aux  confrères 
leurs  devoirs  et  leurs  obligations  et  ranimait  leur  dévotion 
envers  la  Mère  de  Dieu  (2).  Le  prédicateur  de  la  fête  pa- 
tronale était  admis  dans  la  congrégation  sans  verser  le  prix 
d'entrée  ;  il  était  simplement  obligé  à  dire  l'année  de  sa 
réception  quatre  messes  pour  les  défunts.  C'est  vraisembla- 
blement à  ce  titre  que  figurent  sur  les  listes  de  la  Confrérie 
plusieurs  religieux  mendiants  ;  nous  trouvons  sur  celle  de 
1636,  le  nom  du  père  Sylvestre  de  Valongnes,  capucin,  et 
ceux  de  frère  Grégoire  de  Laon  du  même  ordre  et  de  frère 
Pacosme  Fabies,  religieux  de  Saint-Antoine,  sur  celle  de 
1655.  Le  père  Daraase  d'Eu,  capucin,  lecteur  en  théologie, 
fut  l'orateur  du  siège  de  1648  (3). 

L'offrande,  qui  d'après  les  statuts  de  1306  devait  être  faite 
aux  deux  messes  n'est  plus  exigée  par  ceux  de  1581  qu'à  la 
dernière.  Le  luminaire  est  aussi  réduit  à  six  cierges  de  trois 

vespres  en  la  manière  accoustumée  fut  dict  un  Libéra  a  haulte  voix  en 
l'esglise  de  "Vivoin,  pour  les  frères  et  seurs  d'icelle  confrarie  vivans  et 
trespassez  de  lad.  confrarie  et  pour  ce  fut  payé  par  le  ced.  procureur  en 
vins  aux  gens  d'esglise  qui  sistèrent  lod.  Libéra  ».  Comptes  de  1537  à 
d543,  f»  138. 

(1)  Stat.  dei58L 

(2)  Idetn. 

(3;  Registres  d'acquit  des  services. 


—  277  — 

livres  «  qui  seront  ardents  pendant  que  se  fera  le  divin 
service  (1)  ». 

Le  Très-Saint-Sacrement  était  exposé  a  mane  usque  ad 
fineni  ultimarum  vesperarum.  Cet  usage  déjà  ancien  fut,  à 
la  requête  des  confrères,  approuvé  le  9  septembre  1673  par 
Monseigneur  Louis  de  Lavergne  Montenard  de  Tressan  et 
en  1736  par  un  de  ses  successeurs  Monseigneur  Gliarles  de 
Froulay  (2). 

Nous  constatons  dans  les  comptes  du  commencement  du 
XVIIle  siècle  que  le  lendemain  de  la  solennité  se  faisait  un 
service  de  trois  messes  avec  vigiles  chantées  pour  les  défunts. 
En  1704,  il  fut  alloué  au  procureur  une  somme  de  trois 
livres,  sept  sols  qu'il  avait  payée  aux  six  ecclésiastiques  qui 
avaient  acquittés  ce  service. 

Les  statuts  imprimés  en  1786  nous  donnent  le  détail  des 
offices  célébrés  le  jour  du  siège.  Us  commençaient  le 
Dimanche  à  deux  heures  du  soir  par  la  récitation  des  premiè- 
res vêpres  ;  à  cinq  heures  étaient  chantées  les  matines  de 
la  Nativité.  Le  lendemain  à  cinq  heures  après  que  le  Saint- 
Sacrement  avait  été  exposé,  l'on  disait  une  messe  basse 
suivie  de  Prime.  Tierce  se  récitait  à  neuf  heures  et  demie 
puis  avait  lieu  la  procession  à  l'église  du  Prieuré.  Au  retour 
se  chantait  la  grand'messe,  avant  le  Credo  le  prédicateur 
montait  en  chaire  et  prononçait  son  discours.  A  l'Olïertoire 
le  procureur  ou  le  curé  de  Vivoin,  lisait  à  haute  voix  la  liste 
des  trépassés  depuis  la  dernière  solennité.  La  messe  termi- 
née, le  célébrant  entonnait  Sexte  que  le  chœur  continuait. 
None,  dite  à  deux  heures  du  soir,  précédait  les  vêpres  et  les 
compiles.  Le  Salut  du  Saint  Sacrement  terminait  la  journée, 
on  y  chantait  la  prose  de  la  Nativité,  Domine  Salvuni  fac 
Regem,  et  Bone  Pastor.   La  bénédiction  donnée,  le  grand 


(1)  Stat.de  1581. 

(2)  Hist.  de  la   Gonf.   CJiap.  des  privilèges,  honneurs  et  prérofjalives. 


—  278  — 

chantre  commençait  le  Salve  Regina  pendant  que  les  offi- 
ciers se  retiraient  à  la  sacristie.  Aucun  ecclésiastique  n'était 
admis  au  chœur  sans  son  surplis  et  ne  devait  se  refuser  à 
remplir  une  fonction  lorsqu'il  y  était  invité. 

L'office  du  lendemain  consistait  en  la  célébration  des 
vigiles  des  morts  et  de  trois  messes  :  l'une  en  Thonneur  du 
Saint  Esprit,  la  seconde  de  Beata  et  la  troisième  de  Requiem. 
A  la  fin  de  cette  dernière  étaient  chantés  les  répons  Audi 
nimc,  et  Multx  filiœ  avec  l'oraison  Pro  congregatione.  A  ce 
.service  assistaient  :  le  curé  de  Vivoin,  l'ancien  et  le  nouveau 
procureur  et  les  conseillers  ;  pour  leurs  honoraires  ils  rece- 
vaient chacun  vingt-cinq  sols  (1). 

Le  jour  du  siège  avait  lieu  le  chapitre  général.  «  Tout  le 
service  fait  et  accomply,  nous  disent  les  premiers  statuts 
(les  frères),  se  doivent  mettre  ensemble  pour  parler  des 
comptes,  des  rentes  par  rets  ou  autrement  et  des  chouses 

(1)  Stat.  de  178G,  Chap.  P''.  —  Des  offices  fondées  par  quelques-uns  des 
confrères  étaient  acquittés  le  jour  du  siège.  Vers  l'an  1460  Jehan  Gadoys 
donna  à  l'association  six  sols  de  rente  à  prendre  sur  une  maison  située  à 
Lucé  pour  qu'il  soit  chanté  en  ce  jour  un  Sabvenite  à  l'intention  de 
Jeannette  veuve  Maurice  Beiche  {Hist.  de  la  conf.  Ch.  des  charges, 
art.  i"  f''92).  Au  même  temps  Jehan  Laubin,  curé  de  Maresché,  fonda  une 
messe  et  un  Subvenite  ;  pour  le  Subvenite  il  versa  sept  livres^  pour  la 
messe  il  constitua  une  rente  de  dix  sols.  {Idem,  p  95).  —  A  la  même 
époque,  Jean  Gilbert  le  Jeune,  prêtre,  abandonna  trois  journaux  de  terre 
pour  une  messe  et  un  Subvenite.  (Id.  f"  06.)  Plus  tard  Jehan  de  Maigné, 
curé  de  Vivoin,  obligea  les  confrères  à  chanter  un  Subvenite  après  le 
repas,  et  en  conséquence  leur  laissa  deux  journaux  de  terre,  fidein.j  Vers 
1167,  Jeanne  épouse  de....  Leboucher  fit  don  à  la  confrérie  d'une 
pièce  de  vigne  en  Assé-le-Riboul,  pour  un  Subvenite  [Idem,  /"»  96). 
Ysabeau  de  Thieslin  fonda  aust-i  un  Subvenite  par  acte  du  13  septembre 
1519.  (Comptes  de  i5il  à  1530,  f°  74.)  Pierre  Jousselin,  châtelain  de 
Beaumont  et  Julienne  Vasse,  sa  femme  constituèrent  le  9  septembre  1527 
quinze  sols  de  rente  pour  la  dotation  d'un  Subvenite  «  à  notte  »,  après  la 
messe  du  Saint  Esprit.  {Hist.  de  la  conf.  Ch.  des  charges,  f"  97.)  Guil- 
laume Frubort,  curé  de  Vivoin,  donne  le  12  novembre  1567  un  pré  nommé 
le  pré  Mulot,  près  Boaumortier,  pour  un  Libéra  devant  l'autel  de  la 
Sainte  Vierge  à  la  fin  de  la  messe  de  Requiem,  pour  faire  la  recomman- 
dation pour  lui  et  ses  amis  trépassés  à  la  fin  de  celle  de  Notre-Dame  et 
pour  un  Recjuiescat  in  pace  à  haute  voix  avec  Pater  et  Ave.  {Idem,  f"  98). 


279 


touchant  le  proufit  d'icelle  frarie  (1)  ».  A  l'époque  de  la 
fondation  des  chapelles  la  réunion  pour  traiter  des  affaires 
temporelles  se  tenait  quatre  fois  par  an.  La  charte  d'érection 
nous  apprend  en  effet  que  la  nomination  des  titulaires 
appartenait  au  curé  de  Vivoin,  au  procureur  et  à  un  curé 
élu  dans  une  des  quatre  réunions  qui  se  faisaient  annuelle- 
ment (2). 

En  1581,  tous  les  membres  de  la  confrérie  prenaient  part 
au  chapitre  général  :  «  les  confrères  et  sœurs  se  doivent 
retirer  en  un  lieu  secret  sans  noise  et  grand  bruit  pour 
aviser  des  faits  de  ladite  confrairie  (3)  ».  Plus  tard  les 
prêtres  seuls  y  furent  admis;  à  la  convocation  de  1758  il  fut 
réglé  qu'ils  y  auraient  voix  par  rang  d'ancienneté  dans 
l'association  (4). 

Ce  chapitre  général  se  tint  primitivement  après  la  grand 
messe  (5),  en  1581  il  avait  lieu  à  la  fin  du  repas  (6),  au 
XVIII''  siècle  il  était  réuni  après  la  bénédiction  du  Saint- 
Sacrement.  Le  doyen  de  la  confrérie  l'annonçait  en  ces 
termes  :  «  Ad  Capitulum  accédant  sacerdotes  in  nomine 
Domini  ».  Tous  les  prêtres  venaient  alors  se  ranger  devant 
l'autel  de  la  sainte  Vierge  pour  y  réciter  le  Veni  Sancte  ; 
puis  ils  entraient  à  la  sacristie,  lieu  ordinaire  de  la  séance  (7). 

Le  procureur  faisait  l'appel  de  tous  les  membres  présents, 
communiquait  les  demandes  d'admission  qui  lui  avaient  été 
adressées  et  exhibait  les  attestations  et  les  extraits  de  bap- 
tême apportés  par  les  postulants.  Dès  que  les  membres  du 
chapitre  avaient  délibéré,  les  nouveaux  confrères  étaient 
introduits  et  l'on  procédait  à  la  cérémonie  de  leur  réception. 

(1)  Stat.  de  1306.  Art.  8. 

(2)  Charte  d'érection  des  deux  chapelles. 

(3)  Stat.  de  1581. 

(4)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Décision  du  il  septembre 
1758. 

(b)  Stat.  de  13(36.  Art.  8. 

(6)  Stat.  de  1581. 

(7)  Stat.  de  1755,  Chap.  0,  Art.  1". 


—  280  — 

Toutes  les  questions  intéressant  la  société  :  réformes  des 
constitutions  (1),  dépenses  extraordinaires  (2),  achats  impor- 
tants (3),  aumônes  à  faire  (4),  étaient  ensuite  soumises.  Le 
doyen  les  proposait  et  demandait  l'avis  de  chaque  membre 
en  commençant  par  le  procureur,  interrogeant  ensuite  les 
autres  par  rang  d'ancienneté.  Pour  qu'un  projet  pût  être 
adopté,  il  devait  réunir  la  moitié  des  voix  plus  une  ;  lorsque 
les  avis  étaient  également  partagés,  le  parti  dans  lequel  était 
le  doyen  l'emportait.  Les  propositions  des  laïcs  pouvaient 
être  mises  en  discussion  lorsque  le  chapitre  le  jugeait  à 
propos. 

Tous  les  trois  ans  il  nommait  le  procureur  et  ses  deux 
assesseurs  les  conseillers,  qui  avec  le  doyen  formaient  le 
conseil  de  la  confrérie  et  réglaient,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit,  les  affaires  survenant  pendant  le  courant  de  l'année. 

C'est  encore  au  chapitre  qu'il  appartenait  de  choisir  les 
commissaires  chargés  d'examiner  les  comptes  du  procureur. 
Ces  commissaires  rendaient  compte  de  leur  mission  à  la 
solennité  suivante  et  exposaient  l'état  des  biens  de  la 
confrérie. 

Le  procureur  servait  de  greffier  à  l'assemblée  et  mettait 
par  écrit  tout  ce  qu'elle  avait  décidé.  Ses  décisions  signées 
par  tous  les  membres  avaient  dès  lors  force  de  loi  et  devaient 
être  observées  par  les  confrères  au  même  titre  que  les 
constitutions. 

Une  fois  que  la  matière  des  délibérations  était  épuisée, 
le  doyen  levait   la  séance  et  les   prêtres  se    rendaient  à 

(1)  Ftat.,  règl.  et  constit.,  passim. 

(2)  Stat  de  1755.  Cliap.  0.  Art.  2. 

(3)  En  1774,  le  chapitre  autorisa  la  dépense  de  cinq  cents  livres  pour 
acheter  das  chnpes  ;  l'année  suivante  il  consentit  à  allouer  deux  cents 
autres  livres,  «  pour  compléter  en  franges  fines  lesd.  ornements  ». 

(4)  Le  chapitre  fit  en  4555  une  aumône  de  soixante  sous  tournois,  en 
15.58  d'un  «  écu  sous  à  un  confrère  impotent,  malade  et  langoureux  »,  en 
1595  de  dix  «  écus  sous  »  à  un  autre  qui  exposa  lui-même  sa  misère  en 
pleine  assemblée.  (Stat.  de  1755.  Chap.  2.  Art.  4.) 


—  281  - 

nouveau  à  l'autel  de  la  Sainte-Vierge  pour  y  réciter  le  Sub 
tuum.  Les  mesures  prises  par  le  chapitre  étaient  alors 
promulguées  du  haut  de  la  chaire  devant  les  laïcs  restés 
dans  l'église. 

Un  repas  était  servi  à  tous  les  frères  le  jour  de  la  fête 
patronale.  Les  confrères ,  lisons-nous  dans  les  statuts  de 
1306,  «  se  doibvent  retraire  en  ung  lieu  honneste  de  la  ville 
où  les  procureurs  d'icelle  frarie  seront  tenus  faire  provision 
de  boire  et  de  manger  honnestenient  au  despend  de  chascung 
si  les  biens  de  la  dicte  frarie  ne  poivent  suffire  ».  Tous 
avaient  l'obligation  d'y  assister  comme  à  l'office,  si  quelques- 
uns  en  étaient  empêchés,  ils  étaient  tenus  à  en  avertir  le 
procureur  cinq  ou  si.x:  jours  avant,  afin  qu'il  ne  fit  pas  de 
provisions  pour  eux  :  «  en  cas  qu'ils  ne  certifieront  pas  leurs 
excuses  dedans  iceluy  terme,  ils  seront  contraints  de  poier 
autant  comme  chascung  qui  présent  y  seroit  et  mettront  les 
procureurs  ung  pouvre  au  lieu  du  défaillant  »  (1).  A  ce 
repas  quatorze  pauvres  mangeaient  «  à  table  assise,  pain 
vin  et  chair  tous  leur  suffire  »,  au  dépend  de  la  confrérie  (2). 

Le  dîner  se  tenait  primitivement  dans  un  «  lieu  honneste  » 
au  choix  du  procureur  ;  en  l'année  1464,  Guillaume  Pichart 
donna  pour  cet  usage  une  maison,  qui  en  raison  de  sa  desti- 
nation fut  appelée  le  Réfectoire.  Elle  relevait  du  vicomte  de 
Beaumont  auquel  elle  faisait  cinquante  sols  de  cens  par  an. 
Par  acte  du  23  juillet  1467,  Jehan,  duc  d'Alençon,  aban- 
donna cette  redevance  à  la  Confrérie  (3).  Le  Réfectoire  fut 
loué  le  27  août  1511  à  Jehan  de  Cuygniesres  et  Jacques 
Champion,  pour  la  rente  de  cinquante-trois  sols  tournois, 
avec  charge  de  le  réparer  «  et  d'y  faire  veues  bonnes, 
honnestes  et  convenables  tellement  que  les  confrères  y 
puissent  honnestement  faire  leur  assiecte,  et  davantage  leur 
bailler  lieu  ledict  jour,  le  jour  d'avant  et  le  jour  d'après  à 

(l)Stat.  de  1306.  Art.  8. 

(2)  Idem.  Art.  9. 

(3)  Inventaire  des  titres  de  la  confrérie  fait  en  1595. 


—  282  — 

raectre  et  retirer le  pain,  vin  et  autre  chose  nécessaire 

pour  le  service  de  la  dicte  feste  (1)  ».  L'année  1617,  on 
aménagea  un  appartement  pour  y  recevoir  les  frères  ;  on 
ouvrit  une  large  fenêtre  de  pierres  de  taille  «  avec  troys 
potences  »,  le  plancher  fut  refait  sur  une  poutre  que  donna 
Jehan  de  Courthardi,  prieur  de  Vivoin,  une  cheminée  avec 
manteau  de  bois  fut  élevée  ;  enfin  on  blanchit  à  la  chaux  les 
murailles  intérieures.  Pour  meubler  cette  salle  on  fit  des 
tables  et  «  huyt  longues  selles  a  seoir  les  gens  de  la  Congré- 
gation (2)  ». 

Le  repas  avait  lieu  en  1306  après  le  chapitre  général  (3),  les 
statuts  de  1581  réglèrent  qu'il  serait  donné  après  la  grand' 
messe.  Dès  qu'il  était  terminé  les  confrères  allaient  à  l'église 
«  rendre  grâce  à  Dieu  et  à  la  Vierge  Marie  (4)  ».  La  dépense 
n'était,  d'après  les  premiers  statuts,  à  la  charge  de  la  Confré- 
rie que  si  ses  biens  étaient  suffisants,  au  cas  contraire 
chaque  frère  payait  son  écot.  Quelquefois  des  confrères  nou- 
vellement reçus  l'offraient  à  leurs  frais.  Ce  fut  le  cas  de 
Guillaume  Mauffée,  qui  pour  être  admis  dans  la  Société 
avec  Roberte  sa  femme,  s'engagea  en  1511,  à  le  donner 
l'année  suivante  (5). 

Pour  un  motif  semblable,  Macé  de  Launay  promit  en 
1463  de  fournir  pendant  six  ans  douze  boisseaux  de  blé  pour 
le  siège  (6).  A  celui  de  1463  on  fit  l'achat  «  de  douze  boes- 
seaux  de  froment  à  raison  de  deux  sols  le  boesseau  ;  d'une 
pipe  de  vin  prise  au  Mans,  qui  coûta  y  compris  le  fût  et  le 
charroy  soixante-dix-neuf  sols,  six  deniers  ;  d'une  vache 
grasse  qui  coûta  cinquante  sols  ;  et  de  six  moutons  qui  coû- 
tèrent quarante-six  sols.  Le  résidu  du  dîner  fut  réservé  par  le 

(i)  Archives  de  Vivoin, 

(2)  Tout  le  travail  coûta  à  la  confrérie  quarante-deux  livres  deux  sols 
deux  deniers.  [Comptes  de  loi!  à  1520,  f°^  58-65.J 

(3)  Stat.  deiaOG.  Art.  8. 

(4)  Stat.  de  1581. 

(5)  Hist.  de  la  conf.  Chap.  i".  Art.  i",  /""  15. 

(6)  Idem.  Chap.  P".  Art.  1",  f°  14. 


283 


receveur  pour  en  tenir  compte  aux  frères  et  aux  sœurs  (4)  ». 

Depuis  le  XVI<^  siècle  ,  les  repas  furent  payés  sur  les 
fonds  de  la  Société.  Pour  celui  de  1518,  le  procureur  Michel 
Lepaige  donna  «  à  Jehan  Mymbré,  la  somme  de  vingt  sols 
et  le  surplus  pour  l'entrée  dud.  Mymbré  et  sa  femme  d'avoir 
esté  receu  confrères  en  la  Confrérie  (2)  ».  Le  diner  de 
l'année  suivante  coûta  trente-deux  livres,  seize  sols,  deux 
deniers,  plus  cinq  sols  «  pour  les  œufs  et  le  beurre  à  mectre 
es  crostes  de  pastés  (3)  »,  celui  de  1520  revint  à  trente- 
deux  livres,  seize  sols,  un  denier  (4),  et  celui  de  1521  à 
trente-six  livres,  six  sols,  un  denier  (5). 

Louis  Busson,  curé  de  Saint-Calais-en-Sonnois,  qui  exerça 
les  fonctions  de  procureur  du  premier  novembre  1537,  au 
premier  novembre  1543,  détaille  ainsi  dans  ses  comptes  les 
dépenses  qu'il  lit  pour  le  repas  de  1538  (6). 

«  Cys  après  ensuyvent  les  parties  et  mises  fai êtes au 

bancquet  et  disnée  de  la  confrarie....  qui  fut  le  lundi  d'après 
la  Nativité  Nostre-Dame  v  ^  xxxviii. 

Pour  le  payement  de  douze  boesseaux  de  blé  froment 
achaptez  de  Morice  Nycollas  chacun  boesseau  neuf  sols,  six 
deniers  revenant  à.  cxiiiis. 

Item,  a  esté  achapté de  François  Lecomte  de  Beau- 
mont,  une  pipe  de  vin  blanc  pour  le  repas  dudict  disner  qui 
cousta  dix  livres,  dix  sous,  de  ce.  x  1.  x  s. 

Item  a  esté  achapté  vingt  cinq  livres  de  lart  à  larder  les 
viandes  du  disner  qui  cousta  chacune  hvres  deux  sols  reve- 
nans  à  la  somme  de  cinquante  sols  tournois  de  ce  l  s. 

En  sel  a  saller  les  viandes  du  disner  ii  s.  vi  d. 

Pour  le  payement  de  six  veaulx,  vingt  quattre  livres  de 

(i)  Hist.  de  la  conf.  Chap.  3  Art.  3,  f"  66. 

(2)  Cornistes  de  1511  à  1520,  f"  50, 

(3)  Idem. 

(4)  Idem. 

(5)  Comptes  de  15-20  à  1521,  f"  136. 

(ti)  Comptes  de  1531  à  1543,  /"»  130-133. 


—  284  — 

suif  esleu,  quattre  membres  de  moulton,  un  franc  coul  et 
ung  jarinneau  de  bœuf  et  pour  les  gaiges  du  boucher  davoir 

achapté,  fourni  et  abillé  les  viandes  dudict  disnée quinze 

livres  neuf  sols  de  ce  xv  1.  ix  s. 

Item  pour  le  poyement  de  cinq  douzaines  de  chappons 
quattre  douzaines  de  poullets  achaptez  de  François  Bigot  la 
somme  de  huit  livres  quattorze  sols  de  ce  viii  1.  xiv  s. 

En  espiceries  achaptées  a  servir  au  disner  a  esté  paie...  à 
Jehan  Legodays  lxiiiis.  m  d. 

Pour  le  sallaire  du  paticier  faict  venir  d'Ail enczon  exprès 
par  le  lieutenant  de  Beaumont  pour  faire  la  paticerye  audict 
disner  xxxi  s.  vi  d. 

En  vin  qui  cousta  a  marchander  avec  led.  paticier  m  s.  un  d. 

Par  cedict  procureur  a  esté  paie  a  Gervaise  Herel....  pour 
avoir  servi  et  fourni  de  cuysinyers,  bois  pour  faire  le  feu  et 
cuysine  à  cuyre  les  viandes  et  fourny  de  lynge  à  la  table, 
iceluy  reblanchi,  la  somme  de  cinquante  sols  de  ce  l  s. 

Item  au  voyrier  qui  a  fournir  de  voyres  et  pour  son 
déchet  .  XI  s. 

Au  boullanger  qui  a  boullengé  le  pain  fourny  de  boys 
outre  les  soudyers  qui  luy  demeurent  xx  s. 

En  beurre,  fromage  et  œufs  xvii  s. 

En  verjust  vin  aigre,  prunes,  noez,  poyres  et  charroy  n'en 
demende  rien  pour  quelque  peu  de  vin  et  autres  fragmens 
qui  sont  demourez  dudict  disgner  outre  ce  qui  a  esté  donné 
aux  pauvres 

A  esté  paie....  au  menuysier  qui  a  rabillé  et  assis  les 
tables,  brichets  et  assiettes  fourni  de  bois  pour  ce  faire  pour 
poye  et  despens  x  s. 

A  deux  femmes  qui  firent  le  lavandage  au  jor  du  disner  et 
pour  un  grand  pot  à  faire  le  potaige  qui  après  ledict  disner 
fut  cassé  a  esté  poyé.  viii  s.  un  d. 

En  une  livre  de  chandelle  de  suif.  xviii  d. 

L'aumosne  des  pouvres  a  esté  faicte  du  reliqua  et 
desserte  des  vins  du  disner.  » 


—  t285  - 

Comme  on  peut  le  constater,  ce  repas  fut  copieux;  celui  de 
l'année  suivante  à  peu  près  semblable  coûta  à  la  Confrérie 
soixante-douze  livres,  un  sol,  six  deniers  (1).  Au  siège  de 
1543  on  marchanda  avec  Gervaise  Herel,  qui  prit  l'engage- 
ment de  traiter  les  frères  moyennant  un  salaire  de  cinquante- 
cinq  livres  (2).  Le  dernier  dîner  dont  nous  trouvions  la 
mention  eut  lieu  en  1639  ;  cent  trente-neuf  personnes  y 
assistèrent  et  les  frais  s'élevèrent  à  la  somme  de  soixante- 
douze  livres,  sept  sols,  six  deniers  (3). 

La  vaisselle,  qui  servait  en  cette  circonstance  était  louée 
ou  empruntée.  Le  procureur  réclama  en  1570,  quinze  sols 
«  poar  l'acliapl  d'un  pot  d'estaim  pour  rendre  à  Israël 
Thouars,  auquel  on  en  avoit  emprunté  un  autre  pour  servir 
au  jour  de  siège,  lequel  fut  perdu  »  (4).  Son  successeur  fit  la 
demande  d'être  remboursé  de  la  somme  qu'il  avait  donnée 
au  lieutenant  de  Beau  mont  et  à  Jehan  Rougeteau  afin  de  les 
indemniser  de  la  perte  qu'ils  avaient  faite  de  deux  broches 
de  fer  le  jour  de  la  convocation  de  1539.  Les  commissaires 
chargés  d'examiner  ses  comptes  la  lui  refusèrent,  parcequ'il 
devait  répondre  des  choses  a  lui  confiées  et  ne  les  remettre 
aux  cuisinières  qu'à  la  condition  de  les  rendre  en  bon  état 
ou  de  les  payer  sur  leurs  gages  (5).  En  1521,  tous  les  objets 
appartenant  à  la  Confrérie  consistaient  en  «  quarante-une 
escuelles  et  huict  plats  signés  et  merqué  au  merc  de  la 
confrarie  (6)  ». 

La  guerre,  la  famine  ou  la  contagion,  qui  dévastèrent  le 
pays  contraignirent  à  différentes  reprises  de  suspendre  le 
diner.  Ce  turent  d'abord  les  Anglais  ;  en  1417  ils  s'emparè- 
rent de  Beaumont  et  brûlèrent  une  maison  située  près  du  ci- 

(1)  Comptes  de  i537  à  i543,  f°  i36. 

(2)Id(3>H,fol41. 

(3)  Comptes  de  1639. 

(4)  Comptes  de  i5il  à  i520,  p  65. 

(5)  Comptes  de  1537  à  1543,  f"  136. 

(6)  Comptes  de  1511  à  1520,  f»  140. 


-  28G  — 

metière(l).  L'année  1432,  maîtres  deFresnay  et  de  Bellôme, 
ils  voulurent  surprendre  les  Français  logés  à  Vivoin. 
Trois  mille  d'entre  eux  partirent  donc  de  Saint-Céneri  , 
dont  ils  faisaient  le  siège,  et  après  avoir  marché  toute  la  nuit 
tombèrent  à  la  pointe  du  jour  sur  la  garnison  française.  Ils 
en  firent  un  tel  carnage  que  les  cris  des  victimes  s'enten- 
dirent jusqu'à  Beaumont.  Ambroise  de  Loré,  qui  occupait 
cette  ville,  averti  par  ces  clameurs,  se  mit  à  la  tête  de  ses 
troupes  ;  il  accourut  à  Vivoin  et  battit  les  Anglais  dans  la 
plaine  des  Gaudines  (2). 

A  la  guerre  succéda  la  peste,  qui  sévit  dans  la  contrée 
depuis  1500  jusque  vers  1570.  On  ne  donna  pas  de  repas  à 
Vivoin  au  siège  de  1500,  non  plus  qu'en  1515  «  obstant  la 
peste  rigoureusement  urgente  (3)  »,  douze  prêtres  s'assem- 
blèrent cependant  pour  faire  le  service  divin.  Le  chapitre 
général  tenu  à  la  solennité  suivante  décida  que  l'on  obser- 
verait cette  pratique,  lorsque  pour  des  raisons  légitimes,  il 
n'y  aurait  pas  de  réunion  (4).  La  contagion  fut  grande  à 
Beaumont  en  1524  et  1526  ;  en  cette  dernière  année  le  lieu- 
tenant particulier  dut  tenir  des  plaids  au  mois  d'octobre 
«  dans  la  tasse  des  bois  de  Juillé  (5)  ». 

L'an  1531  la  peste  ayant  un  peu  diminué,  la  convocation 
se  fit  et  le  banquet  se  donna  le  lundi  après  l'angevine  (6). 
Deux  ans  plus  tard  quoique  tous  les  frères  se  fussent  réunis 
à  Vivoin  «  ne  fut  faicte  assiette  ny  disner  pour  la  cherté  des 
vivres  (7)  ».  Cette  même  cause  fit  que  l'on  s'abstint  de  servir 
le  repas  en  1541  et  1542  (8).  Le  procureur  crut  cependant 

(4)  Archives  de  l'Hôtel  de  Ville  de  Beaumont  citées  dans  les  Statuts  de 
1755.  Chap.  2.  Art.  4. 

(2)  Idem.  —  Pesche,  voci  Vivoin. 

(3)  Stat.  de  1785.  Chap.  II,  art.  4. 

(4)  Stat.,  règl.  et  const.  de  la  conf.  f"   IG. 

(5)  Stat.  de  1755.  Chap.  II,  Art.  4. 
(G)  Comptes  de  i531  à  i543,  Z"»  i30. 
{!)  Idem,  f- 137. 

(8)  Idem,  f"=  139  et  140, 


—  287  — 

à  ces  trois  solennités  pouvoir  héberger  aux  frais  de  la  Con- 
frérie le  doyen,  les  deux  chapelains  et  les  prêtres  qui 
avaient  été  employés  à  l'église.  On  consentit  à  lui  allouer  à 
la  reddition  de  ses  comptes  la  somme  qu'il  avait  avancée 
pour  cela  ;  mais  on  lui  défendit  de  faire  dans  la  suite  de 
telles  dépenses  «  au  peine  de  reddition  de  ce  qu'il  y 
mectroit  (1)  ». 

La  peste  reprit  en  1544,  dans  le  doyenné,  mais  Vivoin 
semble  avoir  été  épargné  ;  Pierre  Jousselin  tint  en  cette 
année  ses  plaids  sous  une  vigne  située  près  du  prieuré  (2). 
Le  repas  ne  fut  donné  qu'aux  pauvres  à  la  solennité  de 
1550  «  pour  l'utilité  de  la  confrarie  ».  La  délibération  du 
chapitre  de  ce  jour  fixe  que  désormais  le  diner  n'aura  lieu 
que  de  trois  ans  en  trois  ans  et  que  néanmoins  «  conformé- 
ment aux  anciens  statuts,  treize  pauvres  seront  refectionnés 
à  table  assise,  en  la  maison  de  la  frarie,  tant  au  jour  que  le 
dîner  se  fera  que  aux  autres  jours  du  siège  (et  que  lorsqu'il) 
y  aura  dîner  pour  les  frères,  pendant  que  les  frères  dîneront, 
aussi  dîneront  les  pauvres  »  (3). 

Les  troupes  protestantes,  chassées  du  Mans  par  la  miracu- 
leuse intervention  de  sainte  Scholastique,  s'enfuirent  en 
Normandie  ;  elles  attaquèrent  Beaumont,  dont  les  habitants 
leur  refusaient  l'entrée,  et  s'en  rendirent  maîtres  le  10  juillet 
1562.  Vivoin  eut  à  souffrir  en  cette  circonstance.  En  1563 
«  il  ne  fut  faict  banquet  à  cause  du  danger  de  la  peste  et 
mauvais  tems  qui  regnoient  »  (4).  Cet  état  de  choses  dura 
quelques  années  ;  par  lettres  patentes  du  14  janvier  1579, 
Henri  III  permit  à  Vivoin  de  se  fortifier,  l'on  fit  pour  cela 
une  levée  de  sept  cents  livres  sur  les  habitants.  Ceux-ci  vers 
le  même  temps  donnèrent  neuf  cents  livres  à  Monsieur  de 
Vendôme  pour  obtenir  de  lui  une  sauvegarde  et  s'exempter 

(1)  Comptes  de  i537  à  1543,  f'  i38. 

(2)  Stat.  de  1755.  Chnp.  IL  Art.  4. 

(3)  Stat.,  règl.  et  const.  de  la  conf.  18. 

(4)  Idem. 


—  288  — 

du  pillage  de  ses  soldats.  C'est  encore  h  la  même  époque 
que  le  sieur  de  la  Chesnaye  fut  nommé  gouverneur  de  la 
ville  de  Vivoin  et  que  la  permission  fut  accordée  à  ses  bour- 
geois d'avoir  «  armes  offensives  et  deffensives,  de  la  main- 
tenir en  bon  estât  et  d'y  tenir  garnison  pour  le  service  du 
Roy  ».  Pendant  cette  période  si  agitée  la  confrérie  ne  cessa 
pas  de  se  réunir  et  de  tenir  ses  chapitres.  La  guerre  recom- 
mença en  l'an  1582  ;  en  cette  année  le  procnreur  porta  les 
titres  de  la  congrégation  au  presbytère  de  Beaumont  où  ils 
restèrent  environ  un  mois  «  vu  les  troubles  de  guerre  »  (1). 

Lorsque  le  repas  n'était  pas  donné  aux  confrères  on  leur 
distribuait  une  somme  d'argent.  Cet  usage  semble  avoir  pris 
naissance  à  la  solennité  de  1540  à  laquelle  «  par  l'avis  des 
plus  apparents  frères  et  sœurs  fut  ordonné  être  payé  à  chacun 
frère  et  sœur  assistant  au  service,  trois  sols  quatre  deniers 
pour  son  dîner  (2).  L'année  1550,  la  distribution  était  de 
quatre  sols  auxquels,  seuls  avaient  droit  ceux  qui  étaient 
présents.  Au  chapitre  général  on  obligea  le  procureur  à 
inscrire  ceux-ci  sur  un  registre  que  devaient  viser  deux  ou 
trois  confrères  (3). 

La  somme  donnée  pour  le  repas  fut  de  cinq  sols  au  siège 
de  1563  et  d'un  demi  teston  à  celui  de  1580.  On  convint  à  ce 
dernier  que  les  confrères  n'auraient  part  à  la  distribu- 
tion que  la  seconde  année  après  leur  réception  (4).  Il  était 
donné  cinq  sols  à  tous  les  membres  de  la  confrérie,  lorsqu'il 
fut  décidé  au  chapitre  de  1767  que  l'on  n'en  recevrait  pas  de 
nouveaux  s'ils  ne  s'engageaient  à  ne  jamais  en  réclamer  le 
versement  et  que,  vu  la  pauvreté  de  la  société,  l'on  prierait 
les  anciens  d'en  faire  remise  (5).  Quelques-uns  s'étant  plaints 

(1)  Stat.  de  1753.  Chap.  IL  Art.  A. 

(2)  Comptes  de  1537  à  1543,  f  137. 

(3)  Stat.,  règl.  et  const.  de  la  conf.,  f»  18. 

(4)  Idem,  f»^  18  et  19. 

(5)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Délibération  du  14  sep- 
tembre 1767. 


—  289  — 

de  ne  plus  recevoir  cette  somme,  il  fut  statué,  le  9  septembre 
1771,  que  désormais  elle  serait  donnée  à  ceux  qui  en  feraient 
eux-inêmes  la  demande,  au  procureur,  le  jour  de  la  convo- 
cation (1). 

Nous  avons  vu  les  commissaires,  chargés  d'examiner  les 
comptes  de  1541,  protester  contre  la  coutume  de  donner  à 
dîner  les  jours  où  il  n'y  avait  pas  de  repas  général,  aux 
prêtres  employés  à  l'office.  Cet  abus  s'introduisit  à  nouveau 
au  XVIIIe  siècle  ;  pour  y  remédier,  le  chapitre  de  1767, 
demanda  aux  ecclésiastiques  de  bien  vouloir  remplir  leurs 
fonctions  sans  exiger  ce  dîner.  Il  devait  alors  néanmoins  en 
être  servi  un  pour  le  doyen,  le  célébrant  et  le  procureur.  Le 
curé  de  Vivoin  était  chargé  de  le  donner  et  avait  reçu  pour 
cela  une  pièce  de  terre  située  en  la  Grande-Gaudine  de 
Vivoin  (2).  En  1771,  comme  les  chapiers,  les  diacres  et  les 
sous-diacres  étaient  admis  à  ce  repas,  les  revenus  du  bien 
affecté  à  cette  dépense  ne  couvraient  plus  les  frais  ;  l'on 
abandonna  cinquante  livres  au  curé  de  Vivoin  en  le  priant 
de  traiter  en  outre  tous  les  confrères  qui  viendraient  le 
lendemain,  en  son  église,  prier  Dieu  pour  les  trépassés  (3), 


V.  —   SUPPRESSION  DE    LA  CONFRÉRIE   A  LA  RÉVOLUTION.  — 
SON   RÉTABLISSEMENT  EN   1801. 

Le  dernier  siège  de  la  Confrérie  avant  la  Révolution  fut  tenu 
le  12  septembre  1791.  On  nomma  en  ce  jour  un  successeur 
au  procureur  maître  Gaillard  d'Aillières,  curé  de  Dangeul, 
parti  pour  l'exil.  Le  doyen,  maître  François  Lemoine,  l'y 
suivit  vers  la  fin  d'octobre,  et  fut  remplacé  par  un  intrus 
Louis  Leroy,  qui  présida  la  réunion  en  1792  et  en  1793. 

(1)  Procès-verbaux  des  chapitres  généraux.  Délibération  du  iO  septem- 
bre il8i. 

(2)  Idem.  Délibération  du  iO  septembre  i767. 

(3)  Idem.  Délibération  du  14  septembre  1771. 

XL      19 


290 


Supprimée  cette  dernière  année,  la  Confrérie  fut  rétablie 
après  la  pacification  religieuse.  Le  lundi  14  septembre  1<S01, 
se  célébra  la  fête  patronale,  à  laquelle  assista  une  nom- 
breuse assemblée  de  fî:lèles.  Pierre  Bigot,  vicaire  à  la  Cou- 
ture, prononça  le  discours  et  lut  la  liste  des  confrères 
décédés  depuis  1791.  C'étaient,  pour  la  plupart,  des  prêtres 
confesseurs  de  la  foi,  morts  sur  la  terre  étrangère,  ou  qui 
avaient  succombé  en  dépensant  leurs  forces  dans  l'accom- 
plissement du  saint  ministère.  A  leur  tête  était  inscrit  le 
nom  du  saint  évêque  du  Mans,  Ms^""  de  Jouffroy  de  Gonssans, 
décédé  à  Paderborn,  en  1799.  On  ne  peut  se  défendre  d'une 
émotion  profonde  à  la  lecture  de  ce  long  martyrologe  ;  elle 
dut  arracher  les  larmes  des  auditeurs,  auxquels  elle  rappelait 
de  si  douloureux  souvenirs.  Quelques-uns  de  ceux  qui  s'en 
étaient  allé  chercher  asile  à  l'étranger,  étaient  revenus  ;  de 
ce  nombre  le  curé  de  Vivoin,  François  Lemoine,  et  maître 
Gaillard  d'Aillières. 

La  Révolution  avait  apporté  de  grands  changements  à 
l'ordre  social  tout  entier.  Désormais  l'ancien  fonctionne- 
ment de  la  Confrérie  devenait  impossible  à  rétablir.  Le 
temporel  en  avait  été  aliéné,  il  ne  restait  plus  aucun  des 
revenus  d'autrefois  pour  soutenir  les  chapelles  et  accomplir 
les  services  de  fondations  ;  leur  suppression  s'imposait.  On 
refit  les  statuts  à  la  solennité  de  1808,  en  les  rendant  appli- 
cables pour  le  nouvel  état  de  choses.  Approuvés  par  M&''  de 
Pidoll,  ils  furent  imprimés  en  1811.  D'après  ce  nouveau 
règlement,  les  prêtres  s'engagent  pour  leur  réception  à  dire 
trois  messes  et  les  laïcs  versent  trois  francs.  Les  confrères 
sont  tenus  chaque  année  à  faire  dire  une  messe  pour  les 
défunts  et  à  payer  le  jour  du  siège  vingt-cinq  centimes 
applicables  aux  besoins  de  la  Société.  La  Confrérie  ne  doit 
plus  pour  chaque  membre  décédé  qu'une  messe  et  un  répons 
des  morts  dans  sa  paroisse,  encore  ses  parents  sont-ils  invi- 
tés à  envoyer  les  trente-cinq  sous  d'honoraires  du  curé. 


—  291   - 

Le  cérémonial  de  la  fête  patronale  fut  compose  à  nouveau 
en  1839  et  reçut  l'approbation  de  M§^''  Bouvier. 

Notre  pieuse  association  n'a  pas  cessé  en  notre  siècle 
d'être  en  honneur  dans  le  diocèse  du  Mans.  Elle  a  compté 
parmi  ses  membres  d'illustres  personnages,  il  nous  faut  citer 
entre  tous  Nosseigneurs,  dePidoll,  Garon,  Bouvier, Nanquetle 
et  Fillion.  Chaque  année,  la  fête  patronale  se  célèbre  dans 
l'église  du  prieuré  où  se  dessert  la  paroisse  et  aujourd'hui 
encore  une  centaine  de  confrères  viennent  y  prendre  part. 
Puisse  ce  nombre  augmenter  et  les  fidèles  manceaux,  héri- 
tiers de  la  foi  de  leurs  ancêtres,  comprendre  comme  eux 
l'utilité  de  l'association  pour  la  prière  et  venir  nombreux 
s'affilier  dans  la  confrérie  de  Vivoin. 

L.-J.  DENIS. 


PIÈGES    JUSTIFICATIVES 


STATUTS  DE  LA  CONFRÉRIE  DE  VIVOIN 

STATUTS  DE  L'AN  1306  DONT  COPIE  SE  TROUVE  DANS 
UN  REGISTRE  VIOLET  (PAGE  200). 

Ce  sont  les  constitutions,  statuts  et  ordonnances  de  la 
Confrairie  des  prêtres  du  doienné  de  Beaumont  fondée  en 
l'Église  parrochiale  de  Notre  Damo  de  Yivoin  en  l'honneur 
de  Dieu  et  de  la  Vierge  Marie  par  Messire  James  rectour  de 
Doucelles,  par  Messire  Jehan,  rectour  de  Vivain,  par  Messire 
Guillaume,  rectour  de  Dangeul,  par  Messire  Denis,  rectour 
de  René,  par  Messire  Michel,  rectour  de  Beaumont,  par 
Messire  Raoul,  rectour  de  Placé,  par  Messire  Jean,  rectour 
de  Disse,  par  Messire  Guillaume,  rectour  de  Charencé  et  fut 
le  lundy  après  l'angevine  en  l'an  de  grâce  1306. 

1"  Premièrement  fut  ordonné  que,  quiconque  soit  rectour 
ou  doienné  de  Beaumont  et  vieult  être  de  lad'"  Confrarie  il 
poira  cinq  sols  une  fois  pour  son  entrée  estre  appliqués  ou 
prouffit  d'icelle  confrarie  et  si  c'est  un  homme  lay,  il  donra 
cinq  ou  sis  soûls  ou  quatre  bouesseaux  de  froment  de  rente 
par  lettres  obligatoires  et  par  si  bonne  assiete,  que  jamès  ne 
puissent  mourir,  et  sera  chacun  prêtre  tenu  fère  remem- 
brance  en  son  secret  pour  tous  les  frères  et  seurs  qui  seront 
trespassés,  et  spécialement  par  les  trois  dimanches  prou- 
chains  après  ce  que  aucun  des  frères  et  seurs  d'icelle  con- 


293 


frairie  seront  venus  à  la  connoissance  dud.  prêtre  et  sem- 
blablement  sera  tenu  chacun  prêtre  en  faire  commémoration 
et  remembrance  par  trois  dimanches  prouchains  en  son 
opfice  et  en  son  église  parochial. 

2°  Item  fut  étably  que  si  aucun  frère  ou  sœur  d'icelle 
confrarie  est  en  infirmité  de  son  corps  en  article  de  mort 
ou  autrement,  les  trois  plus  prouchains  prêtres  de  celuy,  ou 
celles,  sont  tenus  les  visiter  et  luy  administrer  lessacremens 
de  Sainte  Esglise  et  doivent  être  revêtus  en  sourplis  et  en 
estole,  et  si  il  avenoit  que  celuy  qui  seroit  en  infirmité  alast 
de  vie  a  trépas  ils  seront  tenus  lui  fére  et  dire  son  service. 

3°  Item  fut  establi  que  si  aucun  frère,  ou  sœur  dicelle 
confrarie  avenoit  trépasser  de  cest  siècle  ou  doienné  de 
Beaumont  tous  les  autres  frères  et  sœurs  sont  tenus  être 
presens  a  le  porter  au  moustier  et  être  presens  a  tout  le 
service  de  son  enterrement  en  painne  d'une  livre  de  cire 
être  appliqué  ou  proufit  de  la  d'<^  confrairie,  c'est  a  scavoir 
si  led'  trépassé  est  prêtre,  les  prêtres  le  doivent  porter  tous 
revêtus  de  sourplys  et  de  estoles,  et  especialement  ceux  qui 
l'enterreront  en  la  fousse  doivent  être  revêtus  en  habit  de 
diacre  ;  et  se  c'est  lay,  les  lays  doivent  être  environ  disans  le 
service  comms  dit  est  tous  revêtus  et  par  semblable  doivent 
être  tous  presens  au  jour  de  semel  en  tel  état,  comme  dit 
est  et  suivant  celle  paine  comme  devant  appert,  ce  quoy  il 
leur  soit  fait  assavoir  par  personne  a  ce  étably  ou  se  ils  n'ont 
excuse  raisonnable,  laquelle  ils  doivent  vérifier  dedans  huit 
jours  en  paine  d'une  livre  de  cire  a  appliquer  comme  devant 
est  dit. 

4°  Item  fut  estably  que  tous  les  frères  et  sœurs  gens  lais 
d'icelle  confrairie  son  tenu  dire  ou  fère  dire  chacun  trois 
messes  pour  chacun  trépassé  d'icelle  confrarie,  se  tout 
comme  il  sera  venu  à  leur  cognoissance  en  quelque  lieu  que 
il  sera  trépassé. 

5°  Item  fut  estably  que  si  le  trespassé  est  ensepulturé  hors 
le  doienné  de  Beaumont  l'on  n'est  contraint  d'y  aller  en  rien. 


-  294  - 

sinon  de  pure  voulente  et  aussi  ceux  du  doienné  de  Beau- 
mont  ne  seront  contraints  de  aler  hors  dud'  doienné  a 
l'obsecle  ou  sepme  dud'  decede,  et  si  le  trépassé  est  hors  du 
doienné  de  Beau  mont  les  frères  et  sœurs  sont  tenus  d'être 
presens  en  l'Esglise  de  Notre-Dame  de  Vivoin  pour  fere  le 
service  dud'  trépassé,  comme  si  le  corps  etoit  présent  par 
ce  qu'il  leur  soit  fait  assavoir  par  personne  à  ce  établie  et 
illec  fere  assavoir  un  autre  jour  a  fére  le  sepme  dud'  trépassé 
et  y  être  presens,  et  en  telle  paine  comme  dessus  appert. 

6»  Item  fut  estably  que  le  procureur  de  la  d'«  frarie  ou 
celuy  qui  seroit  estably  de  fere  assavoir  les  jours  dessudits 
auront  sur  le  meuble  du  trépassé  dix  sols  une  fois  paies  et 
se  il  n'avoit  de  quoy  les  dix  soûls  seront  prins  sur  le  meuble 
de  lad'''  frarie. 

7»  Item  est  estably  que  deux  frères  de  lad'*'  frarie  porteront 
l'office  de  procuration  de  lad'«  frarie  par  trois  ans  continuels 
et  iceux  trois  ans  accomplis,  ils  éliront  deux  autres  frères 
d'icelle,  tels  comme  ils  vesront  que  bons  et  proufitables 
seront  pour  porter  l'office  de  procuration  par  la  manière 
que  devant  appert  lesquiels  ne  pouront  la  refuser  se  par 
avant  ne  l'avoient  été. 

8"  Item  est  établi  que 'tous  les  frères  et  seurs  d'icelle 
frarie  se  doivent  assembler  par  chacun  an  en  la  ville  de 
Vivoin  le  lundy  prouchain  après  l'angevine  de  deux  heures 
de  présence  en  l'église  parochiale  de  Vivoin,  et  illec  dire 
vigilles  de  morts  et  puis  la  messe  de  Requiem  pour  les  tré- 
passés d'icelle  frarie  et  puis  après  une  autre  messe  solen- 
nelle de  Notre  Dame  et  y  avoir  vingt  quatre  cierges  de  cire 
offrans  tous  a  chacune  des  deux  messes  et  y  être  tous  les 
prêtres  revestus  de  sourpelys  et  de  estole  et  puis  tout  le 
service  ainsi  fait  et  accompli  se  doivent  mettre  ensemble 
pour  parler  des  comptes,  des  rentes  par  rets,  ou  autrement 
et  des  chouses  touchant  le  prouffit  d'icelle  frarie  et  tout  ce 
parfait  et  accompli  pour  la  journée  comme  dit  est,  se  doi- 
vent retraire  en  un  lieu  honnête  de  la  ville  ou  les  procureurs 


-  t295  — 

d'icelles  frarie  seront  tenus  faire  provision  de  boire  et  de 
manger  honnêtement  au  dépens  de  chacun  se  les  biens  de 
lad"^  frarie  ne  poivent  suffire,  et  se  aucuns  des  frères  ou 
seurs  d'icelle  étoient  empeschés,  ou  ne  vouloient  venir  à 
icelle  journée,  ils  doibvent  certifier  ou  mander  aux  procu- 
reurs leur  excuse  cinq  ou  six  jours  par  avant,  afin  qu'ils  ne 
fassent  point  de  provision  pour  eux,  et  en  cas  qu'ils  ne  cer- 
tifieront leur  excuse  dedans  celuy  terme,  ils  seront  contraints 
de  poier  autant  comme  chacun  qui  présent  y  seroit,  et 
mettront  les  procureurs  pour  chacun  défaillant  ung  pouvre 
au  lieu  du  défaillant. 

9"  Item  est  aussi  estably  que  Ton  doit  avoir  quatorze 
povres  au  plus  a  icelle  journée  les  queuls  doivent  manger  à 
table  assise  pain,  vin,  et  char  tout  leur  suffire  aux  dépens 
de  lad'«  frarie  tant  comme  l'en  dira  le  service  et  les  messes 
comme  dessus  est  dit. 

10°  Item  est  estably  que  si  aucun  des  frères  ou  seurs  de 
lad*"  frarie  a  mestier  du  conseil  et  d'aide  des  autres,  il  peut 
requérir  un  ou  plushours  des  autres  frères  tel  comme  il  lui 
plaira  pour  être  à  son  consail,  les  quieuls  ne  le  pourront 
refuser  jusques  à  trois  fois  ou  doienné  de  Beaumont  aux 
dépens  de  ceux  qui  seront  requis  contre  toutes  personnes, 
se  dépend  ne  Iwj  ajjpartiennent  de  chair  quil  ne  doit  ny 
être  de  raison  (1)  et  si  le  requéreur  a  affaire  plus  de  trois 
fois  ou  d'  doienné  ou  dehors  il  est qu'il  y  soit  aux  dé- 
pens du  requéreur,  et  ne  l'ouseroit  ne  ou  qu'il  devroit  refu- 
ser si  il  ne  avoit  excuse  raisonnable. 

11°  Item  fut  estably  que  si  aucun  confrère  ou  sœur  de  la 
d'°  confrarie  se  voulait  yssir  et  mettre  hors  des  prières  et 
aumônes  desd'^  frères  et  sœurs  et  ne  y  vouloit  point  être  en 

omettant  la  foy  et  serment  que  ils  ont  les  uns  envers 

les  autres  fere  le  peut  en  poiant  vingt  soûls  pour  son  yssiie 
a  estre  appliqués  ou  prouffit  d'icelle  confrarie. 

(1)  Xota.  —  Ce  qui  est  souligné  ne  s'entend  pas. 


—  t>y6  — 

12"  Item  est  estably  et  ordonné  que  tous  les  frères  et 
sœurs  de  lad'*^  confrarie  sont  participans,  consors,  et  accom- 
paignés  en  tous  les  bienfaits,  prières,  aumônes,  oraisons 
quelconques  les  uns  des  autres  à  mort  ou  à  vie  fasse  perpé- 
tuellement à  toujourmez. 

13"  Item  fut  estably  que  quiconque  vieult  entrer  comme 
frère  et  sœur  de  lad'"  confrarie  doit  promettre  par  foy  et 
jurer  sur  saincts  (1)  tenir  garder  et  accomplir  bien  en 
loiaulment  de  point  en  point  et  d'article  en  article  toutes  les 
constitutions  cy  devant  nommés  sans  en  aller  en  contre  et 
en  signe  de  bonne  foy  et  de  bonne  et  vraie  fraternité,  charité 
et  amour  tenir  les  uns  aux  autres  doivent  beser  en  la  bouche 
tous  les  autres  par  avant  entrés  en  lad'^  confrarie. 

14"  Item  est  estably  que  au  jour  du  siège  de  la  dite  con- 
frarie les  procureurs  d'icelle  doivent  avertir  et  montrer  par 
écrit  tous  les  noms  des  trépassés  en  cette  année  afin  que 
chacun  dit  ou  fasse  dire  les  messes  qu'il  a  promises  et  sans 
deloy. 

15"  Item  et  pour  ce  que  plushours  des  frères  et  sœurs  de 
lad'c  confrarie  sont  et  ont  été  par  longtems  defaillans  (plus 
n'en  dit  le  présent  article). 

Nota.  —  Les  statuts  cy  dessus  et  des  autres  parts  ne  sont 
que  des  copies  qui  ne  sont  pas  totalement  exactes,  ou  pour 
mieux  dire  tous  les  statuts  cy  insérés  ne  sont  que  des 
copies. 

STATUTS  DU  20  SEPTEMBRE  DE  L'AN  1581 

Sont  et  s'ensuivent  les  articles,  statuts  et  ordonnances  de 
la  confrairie  érigée  en  TÉglise  parochiale  de  Notre-Uame  de 
Vivoin  en  l'honneur  de  Dieu,  et  de  la  très  glorieuse  sacrée 
vierge  Marie  par  les  curés  du  doienné  de  Beaumont  ;  et  par 
iceux  fut  nommée  la  confrairie  aux  prestres  h  perpétuité  des- 

(I)  Il  y  a  apparence  que  le  copiste  à  omis  évangiles. 


—  297  — 

servie  en  lad'o  Église  le  lundy  après  l'angevine  autrement  dit 
la  Nativité  de  Notre-Dame,  et  tous  les  confrères  et  sœurs  se 
doivent  assembler  chacun  an  et  assister  à  matines  dites 
solenellement  aux  messes  qui  se  disent  tant  pour  les  vivans 
que  trépassés,  et  aussi  assister  à  la  procession  en  bon  ordre 
les  gens  d'église  en  leurs  surpelys,  semblablement  l'offerte 
de  la  dernière  messe  qui  est  de  Notre-Dame  avec  oblation. 

Item  le  dimanche  devant  led'  jour  est  ordonné  que  le  pro- 
cureur de  lad'°  confrairie  assemblera  douze  prêtres  confrères 
en  icelle  lesquels  avec  leurs  sourpelys  diront  vigiles  des 
morts  solenelles  en  lad'^  église  et  pour  y  assister  led'  curé 
leur  distribuera  a  chacun  trois  sols  et  tout  ce  fait  tant  pour 
les  vivans  que  pour  les  trépassés. 

Lad'e  confrairie  fut  érigée  le  lundy  prouchain  d'après  la 
nativité  Notre-Dame  dite  Angevine  par  lesdits  curés  en  l'an 
1306  et  icelle  décrétée  (1)  par  révérend  père  en  Dieu  et  de 
bonne  mémoire  Adam  évoque  du  Mans  en  l'honneur  de  Dieu 
et  de  la  glorieuse  sacrée  Yierge  Marie,  et  depuis  lesd^*  curés 
y  ont  accueillis  tous  les  autres  gens  d'Église  et  gens  laïcs  (2), 
pour  et  a  l'augmentation  du  divin  service  et  de  la  singulière 
sincère  et  très  grande  dévotion  zèle  et  affection  du  peuple, 
et  pour  l'augmentation  d'iceux  bienfaits,  bon  exemple  et 
édifications,  tous  les  dessusd'^  d'un  accord  avec  mûre  déli- 
bération ont  statué  ce  qui  ensuit 

C'est  à  scavoir  que  tous  les  gens  d'Eglise  qui  voudront 
entrer  en  lad'^  confrtiria  paieront  pour  leur  ingression 
soixante  sols  tourn.,  outre  diront  ou  feront  dire  et  célébrer 
pour  les  fondateurs  frères  et  sœurs  d'icelle  vivants  et  tré- 
passés en  messes  divin  service  quarante  sols  tourn.  et  au 
plutôt  que  faire  se  pourra. 

Item  a  été   ordonné  que  tous  les  gens  laïcs ,  nobles  et 

(J)  11  y  a  erreur.  Ce  n'est  pas  le  décret  de  la  fondation  de  la  Confrairie 
mais  des  deux  chapelles  de  la  Confrairie. 

(2)  Les  laïcs  ont  été  reçus  et  accueillis  avant  l'an  1581  puisque  dès  l'an 
1306  ils  étaient  admis  (Voir  le  1"''  art.  des  statuts  de  1306). 


—  t>98  - 

roturiers  qui  voudront  être  reçus  en  lad'»  confrairie  paieront 
chacun  cent  sols  tournois  le  tout  pour  appliquer  au  profit  de 
lad'*^  confrairie. 

Item  a  été  ordonné  que  tous  les  confrères  et  sœurs  de 
quelque  qualité  ou  condition  qu'ils  soient  seront  reçus  par 
les  procureurs  d'icelle  confrairie  devant  lequel  seront  tenus 
faire  le  serment  d'entretenir,  observer,  garder  et  accomplir 
toutes  les  constitutions,  statuts  et  ordonnances  de  lad'c  con- 
frairie lesquels  leur  seront  donné  à  entendre  par  led'  procu- 
reur, et  en  signe  de  veux  bailler  le  (se  trouve  icy  un  mot 
mal  copié  qui  ne  signifie  rien,  apparemment  qu'il  y  a  dans 
l'original  baiser,  la  suite  le  fait  voir)  de  la  bouche  aud'  pro- 
cureur qui  après  les  fera  enregistrer  et  écrire  au  livre  de  la 
réception  desd'^  confrères  et  sœurs. 

Item  a  été  statué  et  ordonné  qu'il  sera  fait  six  cierges 
pesant  chacun  trois  livres  en  l'honneur  de  Dieu  et  de  la  glo- 
rieuse vierge  Marie,  lesquels  seront  ardants  pendant  que  se 
fera  le  divin  service,  et  qu'après  le  service  fait  et  le  repas 
pris,  les  dits  confrères  et  sœurs  se  doivent  retirer  en  lad'" 
Eglise  de  Vivoin  et  la  rendre  grâces  à  Dieu  et  à  la  Vierge 
Marie  en  priant  pour  les  fondateurs  frères  et  sœurs  d'icelle 
confrairie  tant  pour  les  vivants  que  trépassés  et  cela  fait 
lesd^s  confrères  et  sœurs  se  doivent  retirer  en  lieu  secret 
sans  noïse  et  grand  bruit  pour  aviser  des  faits  de  la  d'e 
contrai  rie. 

Item  a  été  ordonné  que  le  jour  du  siège  de  lad*"  confrairie, 
il  soit  distribué  à  treize  pauvres  treize  sols. 

Item  est  statué  et  ordonné  que  tous  les  confrères  et  sœurs 
vivans  et  trépassés  de  lad^«  confrairie,  sont  et  seront  parti- 
cipants en  tous  les  bienfaits,  suffrages,  prières  et  oraisons 
les  uns  des  autres  à  toujoursmez. 

Item  est  statué  et  ordonné  que  tous  les  frères  et  sœurs  de 
la  présente  confrairie,  comme  tous  frères  et  sœurs  par  cha- 
rité dans  sa  paroisse  consoleront  les  désolés  leur  subvien- 
dront dans  leurs  nécessités  et  si  ils  sont  en  infirmités  de 


—  290  - 

maladie  l^s  visiteront  et  avertiront  de  leur  salut,  si  ils  sont 
pauvres  leur  feront  aumônes  charitables. 

Item  a  été  statué  et  ordonné  que  si  aucun  confrère  ou 
seur  étoit  défaillant  par  trois  ans  continus  sans  comparoir  à 
la  convocation  de  lad*"  confrairie,  si  ce  n'étoit  qu'il  fut 
détenu  de  maladie,  en  iceluy  cas,  il  seroit  fort  clos  et  dé- 
bouté et  mis  hors  d'icelle. 

Item  a  été  statué  et  ordonné  que  quand  il  décédera  l'un 
des  confrères  ou  sœurs,  les  vivants  de  la  confrairie  luy  doi- 
vent dire  ou  faire  dire  deux  messes  tous  incontinent  qu'ils 
en  seront  avertis. 

Item  a  été  statué  et  ordonné  que  quand  il  décédera  l'un 
des  confrères  ou  sœurs  d'icelle  confrairie  le  corps  d'icelle 
confrairie  par  la  diligence  du  procureur  ou  autres  gens 
d'Église  confrères  d'icelle  confrairie  jusqu'au  nombre  de 
douze  seront  tenus  aller  sur  les  lieux  ou  ils  seront  enterrés 
mais  qui  n'excèdent  plus  de  deux  lieues  de  Vivoin  et,  ou  ils 
excéderoient  lesd'^  services  se  feront  à  Vivoin  ou  est  desser- 
vie lad'c  confrairie  par  deux  jours,  là  ou  il  sera  dit  chacun 
jour,  vigilles  et  douze  messes,  dont  l'une  de  Notre  Dame  et 
l'autre  de  Requiem,  et  pour  le  salaire  desd'*  gens  d'Église 
leur  sera  distribué  aux  dépens  de  lad'*^  contrairie  par  le  pro- 
cureur à  chacun  dix  sols. 

Item  a  été  ordonné  que  les  parents  du  trépassé  seront 
tenus  avertir  led.  procureur  de  la  mort  de  leurs  parents, 
lequel  procureur  bientôt  après  sera  tenu  en  faire  les  ser- 
vices et  seront  baillés  dix  sols  aud.  procureur  pour  ses 
peines  de  convoquer  les  autres  gens  d'Eglise  et  assister 
auxd's  services. 

Item  led'  procureur  est  tenu  faire  partir  le  luminaire  pour 
être  allumé  pendant  que  les  services  se  feront  des  frères  et 
sœurs  là  ou  ils  seront  enterrés  mais  qui  n'excèdent  plus 
de  deux  lieues  de  Vivoin. 

Item  est  statué  et  ordonné  que  si  les  parents  du  trépassé 
fussent  SI  pauvres  qu'ils  n'eussent  le  moien  de  bailler  lesd''' 


—  30U  — 

sols  au  procureur,  en  ce  cas  led^  procureur  ne  laissera  pas 
à  aller  faire  les  services  et  les  prendra  sur  le  revenu  de 
lad'*^  confrairie. 

Ilem  est  ordonné  que  le  procureur  mettra  le  jour  du  siège 
par  écrit  les  noms  de  ceux  qui  seront  décédés  dans  l'année 
et  les  affichera  à  la  porte  de  l'église  de  Vivoin,  le  jour  de  la 
convocation  qui  est  à  tel  jour  qu'il  est  aujourd'hui,  à  cette 
fin  que  chacun  en  ait  connaissance  pour  en  faire  son  acquit. 

Item  à  cette  fin  que  mémoire  perpétuelle  soit  faite  de 
cette  confrairie  et  que  par  le  longtemps  elle  ne  puisse  dé- 
cheoir  ne  dépérir  et  abollir  pour  l'avenir,  les  frères  et  sœurs 
d'icelle  ont  érigée  et  fondée  deux  chapelles  à  perpétuité 
deûement  fondées  et  dotées  ainsi  qu'il  appert  par  le  décret 
d'icelle  confrairie  la  copie  duquel  est  écrite  dans  un  des 
livres  lequel  est  couvert  de  vert  faisant  mention  que  Julien 
ïholemer  et  sa  femme  donnèrent  à  perpétuité  seize  livres 
tournois  de  rente,  plusieurs  autres  qui  ont  donnés  de  leurs 
biens  pour  la  dotation  d'icelles  chapelles  lesquels  ne  doi- 
vent demeurer  en  ingratitude  mais  en  nos  prières,  suffrages 
et  oraisons. 

Item  les  chappelains  desd''^^  chapelles  doivent  tous  les 
jours  de  la  semaine  messes  pour  et  à  l'intention  des  fonda- 
teurs frères  et  sœurs  tant  vivans  que  trépassés  ;  la  l'"  est  au 
dimanche  de  l'office  du  jour,  au  lundy  du  S'-Esprit,  au 
sabmedy  de  Notre-Dame  et  aux  autres  jours  des  trépassés. 

Item  et  davantage  lesd'*  confrères  et  sœurs  ont  ordonné 
une  messe  être  dite  au  samedy  de  Notre-Dame  à  notes  avec 
procession  à  l'entour  de  l'Église  dudit  Vivoin  et  au  retour 
être  dit  un  Suhvenite  par  les  gens  d'Église  dud'  Vivoin  et 
pour  icelle  messe  leur  être  délivré  la  somme  de  dix  livres 
par  le  procureur. 

Voilà  les  statuts  de  notre  confrairie  qui  n'est  petite  chose 
que  d'être  participants  en  tant  de  prières  suffrages  et 
oraisons  et  en  la  coiiuTiunauté  de  la  charité  les  uns  des 
autres,  par  quoy  mes  confrères  et  sœurs  faisons  en  si  bien 


—  :îoi  — 

notre  devoir  et  acquit  que  en  la  fin  nous  puissions  avoir  la 
joie  éternelle.  Amen. 

Item  le  20  septembre  1581  a  été  ordonné  au  chapitre  tenant 
en  l'Église  dud^  Vivoin  par  les  députés  du  général  des  con- 
frères et  soeurs  que  les  vigiles  des  morts  qui  se  disent  le  jour 
de   l'assemblée  se  diront  à  l'avenir  le  Dimanche  de  devant 

1 

solennelles  par  douze  prêtres  confrères  de  lad'^  confrairie 
lesquels  seront  mandés  par  le  procureur  d'icelle  confrairie 
assister  aud^  service  au  lieu  de  Vivoin  a  trois  heures  après 
midy,  et  pour  le  salaire  des  assistants  revêtus  de  leurs 
surpelys,  et  bonnets  en  leur  tète,  leur  sera  paie  par  le  pro- 
cureur à  chacun  trois  sols  tourn.  et  le  jour  de  l'assemblée 
sera  dit  matines  de  la  nativité  Notre-Dame  solennelles  et 
devant  lesdites  matines  sera  dites  deux  messes,  la  l'^  des 
trépassés  et  l'autre  du  S'-Esprit,  toutes  solennelles,  à  la  fin 
se  commenceront  lesd'^s  Matines,  après  se  fera  la  procession 
accoutumée,  et  une  messe  de  l'office  de  la  Nativité  Notre- 
Dame,  le  tout  fait  à  l'intention  desd'^  confrères  et  sœurs 
vivants  et  trépassés  (voiée  liasse  statuts). 

II. 

CHARTE  DE  FONDATION  DES  DEUX  CHAPELLES 

Universis  prestntibus  banc  paginam  seu  presens  publi- 
cum  instrumentum  inspecturis,  Adam,  permissione  divina 
cenomanensis  episcopus,  salutem  et  sinceram  caritatem  in 
co  qui  de  nichilo  cuncto  creavit.  Quoniam  que  aguntur  in 
tempore  lapsu  labuntur  temporis  et  delentur  propter  homi- 
num  eabilem  et  artam  memoriam,  nisi  a  notariis  depicta  et 
testimonio  scripture  fuerint  commendata.  Propterea  dilecto- 
rum  nostrorum  confratrum  et  sororum  confratrie  ut  dicitur 
nuncupate  confratrie  presbyterorum  decanatus  de  Bello- 
monte  nostre  cenomannensis  diocesis  in  ecclesia  béate 
Marie  de  Vivonio  dicti  diocesis  fundate,  pridem  scilicet  anno 


—  302   - 

domini  noslri  Jhesu  Xristi  milesimoquadringentesimo  primo 
mense  februario,  receptis  peticione  necnon  et  supplicatione 
sub  forma  et  effectu  qui  sequitur,  videlicet  quod  jam  pridem 
et  nunc  suarum,  predecessorumque  et  successorum  suorum 
in  dicta  confratria  specialiter  Julioti  Tolemer  et  ejus  uxoris 
qui  ut  asserunt  dicte  confratrie  sexdecim  libras  turonenses 
annui  et  perpetui  redditus  concesserunt,  aliorumque  quo- 
rumcumque  dicte  confratrie  sicut  confratrium  animarum 
remedium  sicientes  et  salutem,  ad  finem  maxime  quod  dicta 
confratria  futuris  temporibus  exoneretur  de  septimanam 
missarura  que  pro  dictorum  Tolemer  et  ejus  uxoris  suorum 
que  benefactorum  animarum  salute  dictas  sexdecim  libras 
turonenses  redditus  seu  monete  ad  valorem  recipiendo  pro- 
curatores  dicte  confratrie  qualibet  ebdomada  celebrari 
facere  promiserunt  Ipsi  fratres  et  sorores  duas  perpétuas 
capellanias  in  dicto  ecclesia  de  Vivonio  per  duos  capellanos 
ita  habiles  et  ydoneos  quod  infra  annum  a  die  collationis 
cujuslibet  capellanie  ad  sacerdotium  valeant  promoveri,  et 
de  facto  promoveantur  nisi  jam  fuerint  promoti,  et  qui  ante 
collationem  hujusmodi  dicte  confratrie  per  annum  integrum 
confratres  extiterint  in  ipsis  capellaniis,  et  qualibet  ipsarum 
respective  per  nos  et  successores  nostros  cenomanenses 
episcopi  quibus  dictorum  capellaniarum  collatio  pertinebit 
futuris  temporibus  ;  ad  presentationem  et  nominationem 
videlicet,  pro  prima  vice,  uxoris  dicti  Tolemer,  de  capellanis 
quos  eligere  voluerit  eciamsi  non  sint  confratres  dicte  con- 
fratrie ut  prescribitur,  ita  quod  similis  electio  ad  ceteros 
respectu  careat  et  effectu  ;  et  ceteris  temporibus  quociens 
casus  vacationis  contigerit  ad  presentationem  rectoris  dicte 
ecclesie  de  Vivonio  nec  non  procuratoris  dicte  confratrie 
pro  tempore  existentis  aut  unius  curatorum  dicti  decanatus 
residentis  tamen  in  eodem  decanatu  de  Bellomonte  confra- 
tris  dicte  confratrie  qui  ad  hoc  nominabitur  et  eligetur  per 
confratres  dicte  confratrie  in  sua  congregatione  seu  convo- 
catione  ;  ita  tamen  quod  a  dicta  congregatione  seu  convoca- 


—  303  — 

cione  ,  que  fleri  débet  quater  singulis  amis,  nominari  debe- 
bunt  ad  hoc  successive  per  ordinem  singuli  dictorum  recto- 
ruin  residencium  ut  prefertur  usque  ad  aliam  convocationem 
et  tali   sic   nominato   ex   suo   ordinis    tempore    vacationis 
spectabit  et  pertiuebit  una   cum  prediclis  jus  presentandi 
et  presentatio   dictarum    capellaniarum    aut    unius    eorura 
successive  et  respective  instituendos,  deserviendas  a  dictis 
capellanis    et  quolibet  ipsorum   per   ordinem    ut   sequitur 
videlicet   a   quolibet  per  septimanam  integram   successive 
qualibet  die  de  una  missa  scilicet:  Dominica  de  dicta,    Lune 
in  ortu  solis  vel  circa  de  Spiritu  Sancto  et  Sabbati  de  Beata 
Virgine  Maria  ceteris  que  diebus  de  Requiem  ita  quod  in 
qualibet  missa  dicatur  collecta    de   defunctis,   fundare    et 
quamlibet  ipsarum  de  viginti  libras  turonenses  seu  monete 
currentis   annui   et   perpetui   redditus  cujus  situationes  et 
declarationes  pênes  nos  tradiderunt  in  scriptis  et  que  infe- 
rius  discriduntur  dotare  proposuerunt  et  proponunt  licencia 
et  assensu   et  decreto    nostris    prius   habitis    et   obtentis. 
Volentes  et  ordinantes  prefati  supplicantes  ut  futuris  peri- 
culis  que  per  experienciam  viderunt  et  precipiunt  ad  des- 
tructionem  beneficiorum  minere  possint  tucius  precavere, 
quod  singuli  capellani  dictarum    capellaniarum   de   cetero 
in  posterum  qualibet  convocatione  generali  et  congregatione 
dictorum   fratrum  que  fieri  debebit  et  débet  die  Lune  post 
nativitatem   be^te   Mî^vrie   Virginis   in    ecclesia   de    Vivonio 
predicta  tradent   in   scriptis   fideliter  sua  assertione  jura- 
mento   vallata  omnes  res  et  redditus  hereditarios  suarum 
capellaniarum   una   cum   impedimentis   et    diminucionibus 
reddituum  et  rerum  dictarum  capellaniarum  si  que  accidant 
ut  per  diligenciam  dictorum  confratrum  et  auxilium  dictis 
beneficiis  succuratur  ne  propter   taciturnam   negligentiam 
vel  dolum   dictorum   capellanorum    dotes   et  res  dictarum 
capellaniarum  ut  sepe  visum  est  valeat  deperire,    suppli- 
cantes nobis  ut  premissa  laudare,  approbare    ratificare  et 
auctoritate  nostra  ordinaria  nostri  assensus  decreti  patroci- 


—  304  — 

nio  confirmare  vellemus.  Notum  facimus  et  ad  perpetuam 
rei  memoriam  per  présentes  attestamus  quod,  super  hiis 
mature  procedentes,  certum  discretum  fidelem  commissa- 
rium  videlicet  Johannem  Brandel  presbyterum  nunc  ecclesie 
de  Freneyo  rectorem,  ad  partes  etlocasituationum  dictorum 
reddituum  et  rerum  litteratorie  destinavimus  ad  nos  infor- 
mandum  fideliter  inquirendum  utrum  premissa  si  fièrent 
firma  et  stabilia  possent  remanere  adeo  quod  hujusmodi 
capellanie  perpétua  bénéficia  existant  resque  et  redditus 
supradicti  sufficerent  ad  fundationem  et  dotationem  pre- 
dictas  et  de  ceteris  supra  bec  attendendis  débite  inquiri 
fecimus.  Super  quibus  dicti  nostri  commissarii  débita  nobis 
în  scriptis  jacta  relatione  comperimus  dictos  fratres  et 
sorores  légitime  pro  fundatione  et  dotatione  dictarum  dua- 
rum  capellaniarum  cessi^se  et  transtulisse  prout  et  adhuc 
discret!  viri  Dominus  Jobannes  Michard  presbyter  rector 
ecclesie  de  Montebisoti  et  Jobannes  Conne  burgensis  dicte 
ville  de  Vivonio  confratres  et  aliorum  dicte  confraternie 
confratrum  et  sororum  procuratores  sufficienter  et  littera- 
torie constituti  habentes  ad  bec  potestatem  et  mandatum 
spéciale  prout  nobis  légitime  constitit  et  constat  per  litteras 
authenticas  super  hoc  conjectas  eorem  nobis  personnaliter 
constituti  donarunt,  cesserunt  transtulerunt  et  quitarunt  ac 
sumptibus  et  expensis  dicte  confratrie  indempnare  et  amor- 
tisare  promiserunt  capellanis  in  ipsis  capellanis  jnstituendis 
garantizare  liberare  et  defendere  ab  omnibus  et  contra 
omnes  quociens  opus  erit  sub  ipsorum  dicteque  confratrie 
confratrum  ac  sororum  ejusdem  presencium  et  futurorum 
ypotheca  et  obligatione  bonorum  non  obstante  quod  dator 
sive  datores  ad  garantizationem  rei  date  minime  teneantur 
cui  exceptioni  expresse  renunciarunt  res  et  redditus  perpe- 
tuos  quorum  declaracio  sequitur  et  esttalis  :  et  primo  viginti 
solides  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Jobannes 
Ghaillouel  de  Rouesseyo  ad  festum  omnium  sanctorum  ad 
causam  tradicionis  certarum  hereditatum,  prout  patet  per 


—  305  — 

litteras  curie  de  Fresnayo.  Item  septem  solidos  turonenses 
quas  facere  tenetur  Petrus  Dougie  de  Rouesseyo  ad  festum 
omnium  sanctorum  ex  simili  causa  prout  patet  per  litteras 
curie  de  Bellomonte.  Item  tredecim  solidos  turonenses 
redditus  quos  facere  tenetur  dictus  Dougie  pro  simili  tradi- 
tione  prout  patet  per  litteras  dicte  curie  ad  festum  omnium 
Sanctorum.  Item  viginti  solidos  turonenses  redditus  quos 
facere  tenetur  Golinus  Matevache  de  Rouesseyo  ad  causam 
tradicionis  certarum  hereditatum  prout  apparet  per  litteras 
curie  de  Fresnayo.  Item  octo  solidos  turonenses  redditus 
quos  facere  tenentur  heredes  defuncti  Haberti  Fouchereul 
et  Glemencie  ejus  uxoris  de  dicta  parrochia  super  certis 
rébus  traditis  ad  redditus  ad  testum  omnium  sanctorum 
prout  patet  per  litteras  curie  de  Fresneyo.  Item  octo  solidos 
turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Johannes  Mattevache 
de  dicta  parrochia  ad  festum  omnium  sanctorum  ad  causas 
cujusdam  tradicionis  hereditatum  prout  patet  per  litteras 
curie  cenomanensis.  Item  decem  solidos  turonenses  reddi- 
tus quos  facere  tenentur  uxor  et  heredes  defuncti  Egidii 
Duchemin  ad  festum  Purificationis  béate  Marie  Virginis  ad 
causam  cujusdam  tradicionis  hereditatum  prout  patet  per 
litteras  curie  cenomanensis.  Item  sex  solidos  turonenses 
redditus  quos  facere  tenetur  Golinus  Galet  de  Rouesseyo  ad 
festum  omnium  sanctorum  ad  causam  cujusdam  traditionis 
hereditatum  prout  patet  per  litteras  curie  de  Fresnayo. 
Item  viginti  sex  solidos  turonenses  redditus  quos  facere 
tenentur  heredes  defuncti  Johannis  Matevache  de  Rouesseyo 
ad  festum  omnium  sanctorum  ad  causam  tradicionis  here- 
ditatum prout  patet  per  litteras  curie  Beltimontis.  Item 
viginti  duos  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenentur 
heredes  Johannis  Fouchereul  de  Rouesseyo  ad  festum 
omnium  sanctorum  pro  simili  causa  prout  patet  per  litteras 
de  Fresnayo.  Item  octo  solidos  turonenses  redditus  quos 
facere   tenentur  uxor  et  heredes  defuncti  Mathei  Galet  et 

XL  20 


—  306  — 

Guillermete  ejus  uxoris  ad  festum  ad  causam  certe  tradi- 
cionis  proul  apparet  omnium  sanctorum  per  litteras  super 
hoc  confectas.  Ilem  octo  decim  solidos  turonenses  redditus 
quos  facere  tenentur  uxor  et  heredes  defuncti  Giloti  Du 
Ghenne  ad  festum  omnium  sanctorum  pro  simili  causa 
prout  patet  per  litteras  super  hoc  confectas.  Item  tredecim 
solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Michael 
Galet  ad  festum  omnium  sanctorum.  Item  decem  sohdos 
turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Johannes  Matevache 
ad  festum  omnium  sanctorum  prout  patet  per  litteras  super 
hoc  confectas.  Item  decem  solidos  turonenses  redditus  quos 
facere  tenentur  uxor  et  heredes  defuncti  Michaelis  de 
Coursserant.  Item  quinque  solidoo  turonenses  redditus  quos 
facere  tenetur  Johannes  Gandelee  de  Burgo  Régis.  Item  très 
solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenentur  uxor  et 
heredes  defuncti  Johannis  de  Mellayr  de  Sancto  Alhino  de 
de  Loquenayo  pro  defuncto  ejus  pâtre.  Item  decem  solidos 
turonenses  redditus  quos  facere  tenentur  heredes  defuncti 
Robini  Quartier  ad  festum  omnium  Sanctorum  ad  causam 
tradicionis  hereditatum  prout  apparet  per  litteras  curie 
Bellimontis  et  de  Fresnayo  et  heredes  defuncti  Gaufridi  Le 
Henz  de  ipsamet  tradictione  ad  festum  prout  patet  per  duas 
litteras  de  Fresncyo.  Item  quinque  solidos  turonenses 
redditus  quos  solvere  tenentur  heredes  supradicti  pro 
simili  causa  ad  terminum  medie  quadragesime.  Item  très 
solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Raginaldus 
Tragin  pro  deffuncto  Philippo  Tragin  alias  Payen  ejus  pâtre 
de  Columbariih.  Item  très  bossellos  frumenti  redditus  ad 
mensuram  Bellimontis  quos  facere  tenentur  heredes  defuncte 
Ysabellis  La  Pescharde  super  quamdam  peciam  terre  sitam 
in  Moncruchet  in  parrochia  de  Golumbariis  quam  ad 
presens  tenet  Johannes  Mouton.  Item  decem  solidos  turo- 
nenses redditus  quos  facere  tenetur  Gervasius  Bouvier  ad 
festum  omnium  sanctorum  ut  patet  per  litteras  super  hoc 
confectas.  Item  quinque  solidos  et  sex  denarios  turonenses 


—  307  — 

redditus  quos  facere  tenetur  rector  de  Charenceyo  pro 
defuncto  Guillermo  Olivier  super  vineas  quas  defunctus 
dominus  Johannes  Moreau  donavit  dicte  ecclesie  de  Cha- 
renceyo. Item  sex  solidos  turonenses  redditus  quos  tenetur 
facere  Fulco  Chauvel  pro  se  et  uxore  sua.  Item  quatuor 
solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Guillermu.'^, 
Guiter  de  Doucellis  pro  defuncto  Guillermo  de  Litteris. 
Item  octo  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur 
uxor  et  heredes  Gaufridi  Neveu  de  Piaceyo  pro  heredibus 
predictis.  Item  octo  solidos  turonenses  redditus  quos  facere 
tenentur  uxor  et  heredes  defuncti  Robini  Chaucel  de  Piaceyo. 
Item  decem  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur 
Johannes  de  Moire  dominus  de  Moire  in  parrochia  de 
Piaceyo  pro  se  et  uxore  sua.  Item  octo  solidos  turonenses 
redditus  quos  facere  tenetur  Johannes  de  Gourgenart  pro  se 
et  uxore  sua.  Item  quindecim  solidos  turonenses  redditus 
quos  facere  débet  et  tenetur  dictus  Hugo  pro  defuncto 
Brisegaldo  de  Rosay  uxore  et  matre  ipsius.  Item  octo  solidos 
turonenses  redditus  quo  tenetur  facere  Johannes  Le  Texer 
alias  Logeau  pro  se  et  uxore  sua.  Item  sex  solidos  turonen- 
ses redditus  quos  facere  tenentur  heredes  defuncti  Michaelis 
Pahouel  de  Yivonio  pro  se  et  uxore  sua.  Item  quatuor  soli- 
dos turonenses  redditus  quo-^  facere  tenetur  Guillermus 
Pelart  de  Vivonio  pro  defunct  Johanne  Barat.  Item  quatuor 
boisselleos  frumenti  redditus  quos  facere  tenetur  dictus 
Pelart  ad  causas  tradicionis  certarum  hereditatum.  Item 
quatuor  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenentur 
uxor  et  heredes  defuncti  Mathei  Guibert  de  Monceaux  pro 
defuncto  Guillermo  Ernays.  Item  quinque  solidos  turonenses 
redditus  quos  facere  tenetur  Pùchardus  Foullet  et  ejus  uxor 
de  Bellomonte.  Item  octo  solidos  turonenses  redditus  quos 
tenetur  facere  Dionisius  Reliant  pro  defunctis  pâtre  ipsius 
et  uxore  dicti  patris.  Item  très  solidos  turonenses  redditus 
quos  tenetur  facere  uxor  defuncti  Johannis  de  Mellayo  de 
Mulceyo   pro   defuncta  Osanna  de   Partenayo.    Item    octo 


—  308  — 

solidos  turonenses  redditus  quos  tenetur  facere  Johannes 
Convenant  de  Mulceyo  pro  duabus  peciis  terre.  Item  quatuor 
solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Thomas 
Bruneau,  pro  una  pecia  terre  sita  supra  stannum  de  Mulceyo 
in  feodo  Graffin.  Item  sex  solidos  turonenses  redditus  quos 
facere  tenentur  uxor  et  heredes  defunti  Guillermi  Deniau 
de  Mulceyo  pro  defuncto  Guillermo  Germain.  Item  octo 
solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenentur  uxor  et 
heredes  defuncti  Johannis  Le  Barbier  de  Fresneyo.  Item 
duos  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenentur  here- 
des defuncti  Guillermi  Garengier  de  Sancto  Johanne  de 
Asceiis  pro  defuncto  Johanne  Guiton.  Item  viginti  solidos 
turonenses  redditus  quos  facere  tenentur  uxor  et  heredes 
defuncti  Johannis  de  Quinchamp  de  Asceyo  le  Riboule. 
Item  decem  solidos  turonenses  redditus  quos  facere 
tenentur  heredes  defuncti  Johannis  Rualen  et  ejus  uxoris 
quondam  burgensis  cenomannensis  de  Vivonio.  Item  decem 
solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  dominus 
Johannes  Du  Pont  pre&byter  pro  se  et  pro  Agnete  ejus 
sorore  uxore  Johannis  de  Sancto  Marcello  de  Vivonio  supra 
quandam  peciam  vinee  sitam  in  parrochia  de  Marescheyo 
in  clauso  de  Champmoysi.  Item  sex  solidos  turonenres 
redditus  quos  facere  tenetu\'  Johannes  Martin  de  Vivonio 
pro  defuncto  Petro  Beatriz  presbytère.  Item  sex  boissellos 
frumenti  redditus  quos  facere  tenetur  Guillermus  Le  Veil 
de  Vivonio  pro  defuncta  domina  de  Pouzcay.  Item  duos 
boissellos  frumenti  redditus  quos  facere  tenetur  Jametus 
de  Maleval  de  Vivonio  pro  dcfunctis  pâtre  et  matre  ipsius. 
Item  decem  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur 
Johannes  Le  Bastard  de  Usagiis  pro  se  et  uxore  sua.  Item 
quatuor  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur 
Johannes  Bataille  de  Nouens  pro  defuncto  Johanne  de 
Landuon.  Item  quatuor  boissellos  frumenti  redditus  quos 
tenetur  facere  uxor  defuncti  Le  Queu  de  Nouens  ad  causam 
tradicionis  certarum  hereditatum.  Item  decem  solidos  turo- 


—  309  — 

nenses  redditus  quos  tenetur  facere  Matheus  Michiel  de 
Daniolio  pro  defuncta  de  Hueta  de  Usagiis  domina  de 
Daniolio.  Item  triginta  solidos  turoneiises  redditus  quos 
facere  tenetur  dominus  Johannes  Roux  presbyter  pro  tradi- 
tione  certarum  hereditatum.  Item  decem  solidos  turonenses 
redditus  quos  facere  tenetur  dominus  de  la  Bussonnière  in 
parrochia  de  Marescheyo  pro  pâtre  et  matre  ipsius.  Item 
decem  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur. 
Guoffridus  de  Verneyo  et  ejus  uxor  pro  se  et  pro  defuncto 
Martino  Vallier  de  Marescheyo.  Item  quinque  solidos  redditus 
quos  facere  tenentur  uxor  et  heredes  domini  de  Mulceyo 
pro  defuncto  Arragon  et  ejus  uxore.  Item  quatuor  boissellos 
frumenti  redditus  quos  facere  tenentur  Johannes  et  Johannes 
Les  Fourmons  de  Reneyo  pro  defuncto  Johanne  Le  Sollier. 
Item  sex  boissellos  frumenti  redditus  quo^^  facere  tenetur 
dominus  de  Montebaut  pro  defimcto  ejus  pâtre  supra  deci- 
mam  de  Luceyo.  Item  sex  boissellos  frumenti  redditus  ad 
mensuram  de  Sagonio  quos  tenetur  facere  Andréas  Gilbert 
de  Magno  Campo  pro  defuncto  Petro  Perraut  presbytère. 
Item  decem  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur 
Guillermus  dominus  de  la  Chouenne  in  parrochia  de  Segreia 
pro  defuncto  ejus  pâtre.  Item  quinque  solidos  turonenses 
redditus  quos  facere  tenetur  Radulfus  Bêler  de  Bellomonte 
pro  defuncto  ejus  pâtre  et  Martina  ejus  uxore.  Item  quadra- 
ginta  solidos  turonenses  redditus  quos  facere  tenetur  Lam- 
bertus  Menart  Sancti  Germani  de  Corulo  ad  exonerationem 
dicti  Conne  ad  festum  omnium  sanctorum.  Item  decem 
libras  et  octodecim  denarios  turonenses  redditus  super  aliis 
quibuscumque  bonis  dicte  confratrie  presentibus  et  futuris 
et  super  fratribus  et  sororibus  ejusdem  confratrie  per  manus 
procuratoris  dicte  confratrie  dictis  capellanis  sufficientem 
liberam  amortisatam  tradiderint  situationem.  Quos  redditus 
et  res  universas  et  singulas  supradictas  dicti  confratres 
Iradent  per  sufficientem  declaracionem  tam  in  lundis  peciis 
tenutis  feodis  quam  aliis  quibusvis  declarationibus  munitis 


—  310  — 

sub  sigillis  authenticis  et  signis  notariorum  fidelium  in 
scriptis  fideliter  redactis  cum  sufficientibus  litteris  trans- 
portus  et  cessionis  de  dictis  rébus  et  redditibus  eisdem 
capellaniis  et  capellanis  ipsarum  factis  seu  faciendis  coram 
judice  seu  judicibus  laicis.  Et  quia  nobis  plenarie  constitit 
et  constat  dictos  redditibus  et  res  sufficere  pro  fundatione 
et  dotatione  dictarum  duarum  capellaniarum  secundum 
onus  servicii  superius  declarati.  Nos  cum  dictis  procurato- 
ribus  et  eorum  supplicationibus  inclinati  divini  cultus 
augmentum  prccipue  perpendentes  ut  dicte  capellanie 
perpétua  bénéficia  existant  de  redditibus  et  rébus  suppra- 
dictis  ut  premictitur  in  manibus  nostris  assignatis  et  cessis 
dictas  duas  capellanias  dotamus,  fundamus  et  creamus  dota- 
tionemque  fundationem  et  creationem  hujusmodi  laudamus 
ratificamus  et  approbamus  capellanii  in  eisdem  capellaniis 
instituendis  servicium  divinum  superius  ennarratum  et 
eorum  cuilibet  in  quantum  quemlibet  tangit  imponentes  et 
ipsos  ad  hoc  astrictos  et  obligatos  existere  perpétue  decer- 
nentes,  omnia  et  singula  suprascripta  nostra  auctoritate 
ordinarie  presenti  nostri  decreti  muniminis  impositione  me- 
lioribus  modo,  via  jure  et  forma  quibus  possumus  roboran- 
tes  et  confirmantes  in  quorum  omnium  et  singulorum  fidem 
et  testimonium  premissorum  sigillum  nostrum  presentibus 
litteris  inde  per  modum  decreti  confectis  una  cum  signis  et 
subscriptis  notariorum  infra  signatorum  qui  nobiscum  ad 
bec  interfuerunt  fecimus  apponi.  Datum  et  actum  Genomani 
in  domo  nostra  pontificali  cenomanensis  anno  domini  millé- 
sime quadringentesimo  quinto  secundum  computationem 
ecclesie  gallicane,  indictione  tercia  décima  die  vero  vicesima 
quarta  mensis  aprilis  post  Pascha,  Pontificatuf;  sanctissimi 
in  Christo  patris  et  domini  nostri  Benedicti  divina  provi- 
dencia  pape  decimi  tertii  anno  undecimo.  Presentibus  vene- 
rabilibus  et  discretis  magistrib  Felice  Sanctis  in  decretis 
licenciato  et  Petro  Juppin  magistro  in  arlibus  Trecensis  et 


311 


et  Laudunensis  diocesis  et  pluribus  aliis  testibus  ad  premissa 
vûcatis  specialiter  et  rogatis. 

Ego  Andréas  (Lendoys?)  clericus  cenomanensis  diocesis 
baccalaureus  in  legibus  publicis  auctcritate  imperiali  notarius 
dicti  que  Reverendi  patris  scriba  dotation!,  fundacioni  crea- 
cioni  ratificacioni  approbacioni  ac 

Et  quia  ego  Jacobus  Ravenelli  de  Palyaco  Trecensis 
diocesis  publions  apostolica  et  imperiali  auctoritate  notarius 
una  cum  notario  publico  et  testibus  suprascriptis  coram 
dicto  domino  Adam  cenomanensis  episcopo  ad  dotacionem 
creationem  ratificationem  approbacionem  decreti  que  pre- 
sentis  interpositionem  et  ad  omnia  et  singula  dum  sic  ut 
premititur  aggerentur  et  fièrent  presens  interfui  eaque  sic 
fieri  vidi  et  audivi  ideo  huic  presenti  publico  instrumenlo 
mea  manu  propria  scripto  signum  meum  unicum,  ipsius 
Reverendi  patris  appensione  sigilli  apposui  consuetum  in 
fidem  et  testimonium  premissorum  requisitus  et  rogatus. 

aliis  premissis  et  singulis  omnibus  dum  sicut  pre- 
mititur  aggerentur   et   fièrent   cum   notario  publico 

subscripto  et  testibus  supra  scriptis  presens  interfui. 

Original  sur  parchemin  du  cabinet  de  M.  J.  Cliappée. 

III 
INDULGENCES 

ACCOUDÉES    PAR    LE    SACRÉ    COLLÈGE    DES    CARDLXAUX 
EX    FAVEUR   DE    L'ÉGLISE    DE   VIVOTN 

Ostiensis  Joannes ,  Dominicus  Portuensis ,  Bonifacius 
Gabinensis  episcopi,  Antonius  titulo  Sanctse  Mariai  trans 
Tiberim,  Vincentius  titulo  Sanctee  Driscœ,  Marinus  titulo 
Sancti  Marcelli,  Andréas  Matheus  titulo  Sancti  Clementis, 
Franciscus  titulo  Sanctse  Crucis  in  Jérusalem,  Francisons 
titulo  Sanctœ  Praxedis,  Antonius  titulo  Sanctorum  Quatuor 
coronatorum,  Joannes  titulo  Sanctte  Cœciliee,  Jacobus  titulo 


—  312  — 

Sancli  Curiaci  in  Thermis  presbyteri  ;  Innocentius  Sanctse 
Mariœ  in  Dominica,  Paulus  Sancti  Eustachii,  Alexander 
Sanctœ  Mariœ  in  Via  Lata,  Joannes  Sanctorum  Cosmœ  et 
Damiani,  Nicolaus  Sanctae  Mariée  in  Cosmedin,  Augustinus 
Sancti  Adriani,  Franciscus  Sancti  Marci,  Hercules  Sanctee 
Mariée  novœ,  Nicolaus  Sancti  Théodori,  Hieronimus  Sancti 
Georgii  ad  vélum  aureun,  Orettus  sanctorum  Sergii  et  Bacchi, 
Alexander  Sancti  Laurentii  in  Damaso  et  Guido  Sancti  Viti 
in  sacello  martyris,  diaconi,  miseratione  divina  sacrosanctse 
Romanse  ecclesise  cardinales,  universis  et  singulis  Christi 
fidelibus  prsesentes  nostras  litteras  inspecturis  salutem  in 
Domino  sempiternam  Quanto  frequentius  fidelium  mentes 
ad  opéra  charitatis  inducimus  tanto  salubrius  animarum 
suarum  saluti  consuluimus  ;  cupientes  igitur  ut  parrochialis 
ecclesia  beatse  Marise  de  Vivonio  cœnomanensis  diœcesis  ad 
quam,  sicut  accepimus,  dilectus  nobis  in  Christo  Lucas 
Frubert  ipsius  parrochialis  ecclesice  rector,  ac  noster 
Joharmes  titulo  Sanctœ  Gsecilee  presbyter  cardinalis  fami- 
liaris  continuusque  commensalis  singularem  gerit  devotionis 
aiïectum,  congruis  frequentetur  honoribus  et  a  Christi 
fidelibus  jugiter  veneretur  ac  in  suis  structuris  et  sedificiis 
débite  reparetur,  conservetur  et  manu  teneatur,  nec  non 
libris,  calicibus,  luminaribus,  ornamentis  ecclesiasticis  ac 
rébus  aliis  divino  cultui  in  ibi  necessariis  decenter  mu- 
niatur  ;  atque  Christi  fidèles  ipsi  eo  libentius  devotionis 
causa  confluant  ad  eamdem  et  reparationem,  conservationem 
manutentionem  ac  municionem  prœdictas  manus  promptius 
porrigant  adjutrices,  quo  ex  hoc  ibidem  dono  cselestis  gratiœ 
uberius  conspexerint  se  refectos  ;  nos  cardinales  prsefati 
videlicet  quilibet  nostrum  per  supplicationibus  dicti  Lucse 
nobis  super  hoc  humiliter  porrectis  inclinati  de  omnipotentis 
Dei  misericordia  ac  Beatorum  Pétri  et  Pauli  apostolorum 
ejus  auctoritate  confisi,  omnibus  et  singulis  utriusque  Jésus 
Christi  fidelibus  vere  psenitentibus  et  confessis  qui  dictam 
parrochialem    ecclesiam    in    singulis     videlicet    nativitatis 


-  313  — 

Domini  nostri  Jésus  Christi  ac  Nativitatis  et  Assomptionis 
Beatœ  Mariée -Virginis,  dominicœ  Palmarum  et  Sancti 
Bartholomei  festivitalibus  et  diebus  a  primis  vesperis  usque 
ad  secundas  vesperas  inclusive  dévote  visitaverint  annuatim 
et  ad  prfemissa  manus  porrexerint  adjutrices  necnon  ora- 
tionem  Dominicam  cum  Salutatione  Angelica  pro  dicti  Lucae 
postquam  ab  bac  luce  migraverit,  ac  parentum,  consangui- 
neorum,  affinium  et  amicorum  suorum,  nec  non  dictse 
Ecclesise  benefactorum  et  abonim  Christi  fidelium  pro 
tempore  defunctorum  animarum  salute  inibi  dévote  recita- 
verint  pro  pingulis  festivitatibus  et  diebus  prsefatis  quibus  ac 
fecerint  centum  dies  de  injunctis  eis  peenitentiis  misericor- 
diter  in  Domino  relaxamus  prsesentibus  perpetuis  futuris 
temporibus  duraturis  in  quorum  fidem  litteras  nostras  hujus 
modi  lîeri  nostrorumque  sigiiiorum  jussimus  appensione 
communiri. 

Datum  Romœ  in  domibus  nostris  anno  a  nativitate  Domini 
millesimo  quingentesimo  trigesimo  sexto  die  vero  octava 
mensis  martii,  Pontificatus  sanctissimi  Domini  nostri  Domni 
Pauli  divina  providentia  papee  tertio  anno  secundo. 


IV 

HOMMAGE  RENDU  AU  ROI  PAR  LES  CHAPELAINS 

Sensuyt  la  declaracion  du  temporel  rentes  et  revenuz  des 
chapelles  de  la  confrairie  de  notre  Dame  fondée  et  desservie 
en  l'esglise  porrochiale  de  Yivouing  que  nous  Martin  Richart 
et  Gilles  Belin  prebtres  tenons  et  possédons  qui  sont  de 
l'aumône,  fondacion  et  dotacion  desd.  chapelles  laquelle 
declaracion  nous  rendons  au  roy  notre  souverain  seigneur 
et  obéissons  a  son  Commandement  et  bon  plaisir  et  ordon- 
nance faicte  pour  raison  des  francs  fiefs,  nouveaux  acquests 
et  mains  mortes  sans  toutefïois  prejudicier  aux  droicts  des 


—  314  — 

amortissements  faicts  de&d.  choses  par  le  feu  roy  de  bonne 
mémoire  père  dud.  seigneur  en  l'an  mil  cinq  cents  vingt- 
deux  et  autres  droitz  des  amortissements  et  libertez  octroyez 
aux  gens  d'Esglise  par  les  prédécesseur  roys.  Pour  raison 
des  choses  cy  après  déclarées. 

Et  premier  nous  confessons  tenir  ung  journal  et  demy  de 
terre  ou  environ  en  deux  pièces  sis  en  la  parr»  de  Vivouing 
ou  fie  de  Billedoulx  la  première  joignant  les  terres  du  curé 
de  Vivoing,  aboutant  d'un  bout  les  terres  de  Soufflecalloe, 
l'autre  pièce  d'un  couste  lesd.  bois  de  Soufflecalloe  d'autre 
bout  a  Geffroy  Bellanger. 

Item  ung  journal  de  terre  sis  en  lad.  parr«  de  Vivoing  en 
deux  pièces  la  première  joignant  d'un  couste  Xristofle 
Maufîé  d'un  bout  aux  terres  Toussainct  CouUon ,  l'autre 
joignant  les  terres  du  prieuré  de  Vivouing  d'un  bout  au 
chemin  tendant  de  Vivoing  à  Monceault  tenant  de  lad. 
seigneurie  de  Monceault. 

Item  quattre  boesseaux  semeures  de  terre  sis  en  la  par- 
roisse  de  Vivoing  joignant  d'un  costé  aux  près  feu  M^  Aldric 
Tatin  d'un  bout  a  Prévale  appartenant  aux  enffans  feu  M*' 
Guillaume  Gilbert  tenant  de  Myrebeau. 

Item  six  boesseaux  de  froment  à  prendre  sur  les  deux 
planches  de  la  grant  dismerie  de  Lucé  tenant  de  la  seigneurie 
de  Lucé. 

Item  vingt  huyt  sols  tournois  sur  les  herutyers  de  feu 
Arnou  Besnier  en  la  parr"  de  Collumbier  et  Rouessay  tenant 
de  Grantchamp. 

Item  quinze  sols  tournois  sur  troys  journeaux  de  terre  qui 
furent  feu  Bernier  Lecoq  esquels  il  y  a  une  maison  o  lad. 
parre  de  Rouessay  et  Collumbiers  tenant  de  Grantchamp, 

Item  cinq  sols  tournois  que  nous  est  tenu  faire  Martin 
Jousset  de  Meurcé  sur  une  pièce  de  terre  sise  en  lad.  parr*' 
de  Meurcé  le  tout  au  terme  de  Toussaincts  chacun  an  tenant 
de  Meurcé. 

Item  la  somme  de  vingt  huyt  sols  tournois  sur  la  veuve 


—  315  — 

Estienne  Lemarançais  de  Rouessay  aud.  terme  de  Toussai  nets 
pour  raison  d'une  pièce  de  terre  nommée  la  Couldraye 
tenant  de  Grantchamp. 

Item  la  somme  de  neuf  livres  quattre  sols  huyt  deniers 
tournois  et  dix  chappons  que  nous  sont  tenus  faire  chacun 
an  aud.  terme  de  Toussaincts  Jehan  Rousseau,  Thomas 
Bouguereau  et  les  enfans  et  héritiers  feu  René  Aveline  pour 
raison  de  leurs  choses  des  boys  d'Orton  sis  en  la  paroisse  de 
Maresché  tenant  de  la  Bussonnière  et  ce  que  deppend  desd. 
bois  d'Orton. 

Item  vingt  sols  sur  la  terre  de  Sougé  dont  ne  suysmes 

point  paiement mais  sont  denyez  par  le  seigneur  de 

Sougé. 

Les  enffans  feu  Jehan  Robineau  de  Doucelles  quattre  sols 
tourn.  aud.  terme  de  Toussaincts.  Jehan  Richart  au  terme 
de  Toussainct  chacun  an  quattre  sols  pour  raison  de  quattre 
pièces  de  terre  sis  en  parr''  de  Doucelles.  Robin  Prévost  (?) 
a  cause  de  sa  femme...  douze  sols  pour  raison  d'une  pièce  de 
terre  nommée  Pretyaine  (?)  sise  en  la  paroisse  de  Mouetron. 
La  veuve  Jehan  Leprebtre  de  Meurcé  au  terme  de  Tous- 
saincts chacun  an  pour  cause  du  lieu  de  la six  sols 

tourn.  Franczoys  Aubert  pour  raison  d'une  pièce  de  terre 

nommée  Gaste  Lucé  sise  en  la  paroisse  de  Nouons au 

terme  de  Toussaincts  Pierre  Le  Roy  et  Pierre  Nicollas  a 
cause  de  leurs  femmes  au  terme  de  Toussaincts  chacun  an 
sont  tenus  faire  cinq  sols.  Jullien  Gartyer  au  terme  de  Tous- 
saincts chacun  an  est  tenu  faire  six  sols  pour  raison  de  deux 
quartiers  de  vigne.  Le  corps  de  la  confrarie  de  Notre  Dame 
de  Vivoing  nous  est  tenu  faire  chacun  an  au  terme  d'angevine 
six  livres  tournois.  La  fabrice  de  Sainct  Germain  nous  est 
tenu  faire  chacun  an  au  terme  de  Toussaincts  la  somme  de 
quarante  sols  pour  rai.son  du  lieu  de  la  Coustière.  Jehan  Le 
Roy  nous  est  tenu  faire  chacun  an  au  terme  de  Toussaincts 
quinze  sols  tournois  pour  raison  du  lieu  de  Labrullaire  sis  es 
la  paroisse  de  Taillé.  Jehan  Janvier  et   la   veusve   Guyon 


—  316  — 

Moullay  nous  sont  tenus  faire  chacun  au  terme  de  Tous- 
saincts  dix  sols  tournois.  Les  enffans  et  héritiers  feu  Jehan 
nous  sont  tenus  faire  aud.  terme  de  Toussaincts  chacun  an 
pour  raison  d'une  hommée  de  pré  sise  a  Nouens  cinq  sols 
tenant  de  Nouens.  Jehan  Berruyer  et  Jehan  Charpentier 
chacun  an  aud.  terme  dp  Toussaincts  dix  sols  tourn.  tenant 
de  Grantchamp.  Gelain  Lemarchant  a  cause  de  sa  femme 
nous  est  tenu  faire  aud.  terme  de  Toussaincts  six  sols  tourn. 
Macé  Tyberge  aud.  terme  de  Toussaincts  quattre  sols. 
Thomas  Quyeslin  pour  raison  du  lieu  nommé  la  frarie  de 
Yivoing  nous  est  tenu  faire  au  terme  Sainct  André  chacun 
an  soixante  sols  tourn.  et  une  poule.  M"^  Michel  Oubert  et 
Guyon  Le  Roux  nous  sont  tenus  faire  au  terme  de  Tous- 
saincts chacun  an  six  boesseaux  de  froment  sur  la  maison 
et  jardins  dud.  Oubert  tenant  de  Grantchamp.  La  veusve 
Peccate,  Jehan  Pahoueau  du  Mans,  MarcialCorbin,  M<^  Jehan 
Grassin  prebtre  nous  sont  tenus  faire  au  terme  de  Tous- 
saincts chacun  an  deux  boesseaux  de  froment.  Jehan  Cabaret 
au  lieu  de  feu  Jehan  Biberon  pour  raison  de  sa  maison  où  il 
est  demeurant  nous  est  tenu  faire  au  terme  de  Toussaincts 
quattre  boessaux  de  froment  tenant  de  Nouens.  M'^  Macé 
Billart  p'""",  Jehan  Grassin  sont  tenu  faire  aud.  terme  de 
Toussaincts  chacun  an  nous  sont  tenu  faire  six  boesseaux  de 
froment  dont  ne  suysmes  poyez  que  de  troys  boesseaux. 

Toutes  lesquelles  choses  tenons  au  divin  service  qui  sont 
de  l'ancienne  fondacion  et  dotacion  desd.  chapelles  à  la 
charge  de  dire  ou  faire  dire  chacun  jour  de  la  sepmaine  par 
nous  touz  les  deux  messe  en  lesglise  parrochialle  de 
Yivoing  pour  les  fondateurs  augmentateurs  frères  et  seurs 
vivans  et  trespassez  desd.  chapelles  et  confrarie  savoir  au 
dimanche  de  l'office,  au  lundi  du  benoist  Sainct  Esprit,  au 
sabmedi  de  Notre  Dame  et  aux  autres  jours  de  Requiem  ;  et 
aussi  à  la  charge  de  fournir  de  luminaire,  calices  et  orne- 
ments nécessaires  a  faire  le  divin  service  tous  les  jours  de 
l'an,  faire  les  obéissances  aux  seigneurs  de  fiefz  telles  quelles 


—  317  — 

sont  dues  a  nos  dépens  et  pourchasser  lesd.  renies  desquelles 
suysmes  mal  poyez.  Et  il  n'y  a  aucun  acquest  de  don  nou- 
veaulx  donné  ne  laissé  auxdites  chappelles.  Laquelle  decla- 
racion  et  choses  en  icelles  contenues  par  noz  saincts  ordres 
affermont  contenir  vérité.  En  tesmoing  de  vérité  avons  signé 
cette  présente  declaracion  de  nos  seings  manuels  de  M« 
Pregent  Martin  notaire  royal  et  de  M«  Pierre  Fouqué  prati- 
cien en  court  laye  cy  mis  à  nos  requestes.  Le  premier  jour 
de  Janvyer  l'an  mil  cinq  cents  quarante-six. 

RiCHART.      Belin.      Fouqué.      Martin. 

Original  en  parchemin.  Archii'es  de  Vivoin. 

V. 

BULLE  DU  PAPE  PAUL  V 

Paulus  episcopus  servus  servorum  Dei,  universis  Ghristi 
fidelibus  présentes  litteras  inspecturis  salutem  et  apostoli- 
cam  benedictionem. 

Super  Gregem  dominicum  divinitus  vigilantise  nostrse 
creditum  prout  ex  alto  conceditur ,  intenti  speculatoris 
exercentis  officium,  ad  ea  per  quse  Ghristi  fidèles  prœser- 
tim  confraternitates  inter  se  ad  pia  et  mœritoria  opéra 
exercenda  invitantes  et  sancta  Dei  templa  visitantes  salutem 
suam,  Deo  propitio  valeant  promereri,  nostrfe  con^idera- 
tionis  aciem  libenter  intendimus  :  ipsosque  ad  id  spiritua- 
libus  muneribus  indulgentiis  reorum  et  peccatorum  remis- 
sionibus  invitamus.  Gum  itaque  sicut  accepimus  in  parro- 
chiali  ecclesia  de  Vivonio,  alias  de  Vivoin  cenomanensis 
diœcesis  una  pia  et  devota  utriusque  sexus  Ghristi  tidelium 
confraternitas  sub  invocatione  Beataî  Marias  Virginis  ad 
Dei  omnipotentis  laudem  et  animarum  salutem  canonice, 


■MH 


non  tamen  pro  hominibus  specialis  artis  instituta  existât^ 
CLiJLis  dilecti  filii  confratres  quam  plurima  caritatis  opéra 
exercere  consueverunt  nos  cupientes  ut  dictae  confraterni- 
tatis  contraires  in  hujusmodi  priorum  operum  exercitio 
confoveantur  ac  magis  ad  ea  opéra  exercenda  confortentur 
necnon  alii  Christi  fidèles  ad  confraternitatem  ipsam  ingre- 
diendam  promptius  incitentur  ;  dictaque  ecclesia  in  débita 
veneratione  habeatur  et  ab  ipsis  Christi  fidelibus  congruis 
frequentetur  honoribus,  illique  eo  libentius  ad  Ecclesiam 
hujusmodi  d  votionis  causa  confluant  quo  ex  hoc  dono 
cœlestis  gratise  uberius  conspexerint  se  esse  refe<îtos,  de 
omnipotentis  Dei  misericordia,  ac  beatorum  Pétri  et  Pauli 
apostolorum,  ejus  auctoritate  confisi,  omnibus  et  singuHs 
prœdicti  sexus  Christi  fidehbus  vere  pœnitentibus  et  con- 
fessis  qui  dictam  confraternitatem  de  cœtero  ingredientur 
et  in  ea  recipientur,  die  primo  illorum  ingressus  et  recep- 
tionis  hujusmodi,  si  sanctissimum  Eucharistise  sacramen- 
tum  sumpserint  ;  necnon  tam  ipsis  quam  omnibus  et  singulis 
aliis  nunc  et  pro  tempore  existentibus  dictœ  confraternitatis 
confratribus  et  vere  pœnitentibus  ac  si  fieri  possit  confessis 
et  sacra  communione  refectis,  alias  saltem  contritis  in 
eorum  mortis  articulonomen  Jesu  corde  vel  ore  invocanti- 
bus  ;  prœterea  eisdem  confratribus  similiter  vere  pœniten- 
tibus et  confessis,  sacraque  communione  refectis,  qui  dictam 
ecclesiam  primo  die  Lunœ  post  festum  nativitatis  ejusdem 
Beatse  Marise  Virginis  a  primis  vesperis  usque  ad  occasum 
solis  diei  hujusmodi,  singulis  annis  dévote  visitaverint  et 
inibi  pro  exaltatione  Sanctae  Matris  Ecclesiœ,  hœresum  extir- 
patione  et  hœreticorum  ad  unitatem  ecclesiœ  catholicse 
reductione,  ac  Romani  Pontificis  sainte  et  pace,  acinfidelium 
conversione  et  inter  christianos  principes  conservanda  pace, 
cowcordia  et  unione,  pias  ad  Deum  preces  elïuderint  quo 
die  praedicto  id  pro  tempore  fecerintplenariamindulgentiam 
Gt  omnium  peccatorum  suorum  remissionem  apostolica 
auctoritate  tenore  prsesentium    in   Domino  concedimus  et 


—  319  — 

elargimus.  Prseterea  dictis  confratribus  pariter  vere  pseniten- 
tibns  et  confessis  ac  eadem  sacra  communione  refectis  ffui 
dictam  ecclesiam  in  Annuntiationis  et  Purificationisejusdem 
Beatse  Mariœ  virginis  ac  Feria  tertia  Pentecostes  nec  non 
Sancti   Bartholomei   apostoli   festivitatuin   diebus   a  primis 
vesperis  nsque  ad  occasum  solis  diei  singularum  festivitatum 
earumdem    et    dévote  visitaverint  et  ut  supra  oraverint, 
qualibet  vice  septem  annos  et  totidem  quadragenas.   Poste- 
rius  eisdem  confratribus  qui  divinis  officiis  in  dicta  ecclesia 
more  confratrum  celebrandis,  seu  congregationibus  pubb'cis 
vel  secretis  ejusdem  confraternitatis,  pro  quocumque  opère 
et  exercitio  interfuerint  aut  sanctissimumEucharistiaeSacra- 
mentum  dum  ad  infirmes  defertur  comitat"  fuerintvel  qui  id 
facere  impediti  fuerunt  ad  id  dato  signe,  flexis  genibus  semel 
orationem  Dominicam  et  Salutationem  Angelicam  pro  eodem 
infirroo  recitaverint  seu  processionibus  ordinariis  vel  extraor- 
dinariis  tam  predictse  confraternitatis  quam  aliis  quibuscum- 
que  de  ordinarii  loci  licentia  celebrandis,  aut  sepeliendis 
mortuis  officiosi  interfuerint,  vel  infirmos  ac  in  tribulatio- 
nibus  et  augustiis  constitutos  consolati  fuerint,  aut  pauperes 
peregrinos  hospitio   exceperint   vel    pacem    cum    inimicis 
composuerint,  aut  quinquies  Orationem  Dominicam  et  toties 
Salutationem  Angelicam  pro  animabus  confratrum  ejusdem 
confraternitatis    in   Dei  caritate  defunctorum  dixerint,  seu 
demum  aliquem  ad  viam  salutisreduxerintac  ignorantes  Dei 
prsecepta  et  quse  ad  salutem  sunt  docuerint  quoties  aliquod 
ex  pr£edictis  piis  operibus  egerint,  toties  sexaginta  dies  de 
injunctis  eisaut  aliis  quidem  debitis  penitentiis  auctoritate  et 
tenore  premissis  et  misericorditer  in   Domino   relaxamus. 
Prœsentibus,  perpetuis  futuris  temporibus  duraturis  ;  volu- 
mus  autem  quod  si  ipsa  confraternitas  alicui  archiconfrater- 
nitate  aggregata  sit  vel  in  futurum  aggregetur  seu  quavis 
alla  ratione  pro  ejus  indulgentiis  consequendis,  aut  de  illis 
participandis  uniatur,  aut  alla  quœdam  instituatur,   prières 


—  320  — 

seu  quaevis  aliœ  litterœ  apostolica}  de  super  obtentse  nulla- 
tenus  eis  sufiVagentur  sed  ex  tune  prorsus  nullse  sint,  eo 
ipso  quodque  si  confratribus  prœdictis  ratione  prsemissarum 
aliqua  alia  indulgentia  perpétue,  vel  ad  certum  tempus 
nondum  elapsum  duratura  per  nos  concessa  fuerit,  prcedictse 
litterse  nullius  sint  roboris  vel  momenti. 

Datum  Romae  apud  Sanctura  Marcum  anno  Incarnationis 
Dominicae  millesimo  sexcentegimo  undecirao,  decimo  kalen- 
das  julii,  Pontificatus  nostri  anno  septimo. 

Gratis  pro  Deo. 

Original.  Archives  de  Vivoin. 


BIBLIOGRAPHIE  DU  MAINE 

ANNÉE    1895 


Académie  du  Maine.  —  Salon  des  Beaux-Arts,  3'-'  année. 
Catalogue  des  tableaux  et  objets  exposés.  Le  Mans,  Ë. 
Lebrault  et  fils,  S  p.  in-12. 

Administration  des  Forêts.  —  IS"  Conservation.  Départe- 
ments de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne.  Inspection  du  Mans. 
—  Vente  des  coupes  de  bois  en  1895.  Le  Mans,  Ed.  Mon- 
noyer,  38  p.  in-4. 

Ajam  (Maurice),  avocat.  —  La  Parole  en  public.  —  Pbysio- 
psychologie  de  la  parole  ;  Rapport  du  langage  intérieur 
avec  la  parole  ;  Étude  des  procédés  oratoires  depuis  l'anti- 
quité, etc.,  etc.  Paris,  Charnuel  (Le  Mans,  imp.  Hétrot, 
Guenet  et  C'^),  1  vol.  in-18  jésus,  181  p. 

Almanach  de  la  Sarthe  et  de  l'Ouest,   pour  l'année  1895, 
contenant  le  calendrier,  foires  et  marchés  de  douze  dépar- 
tements, assemblées  de  la  Sarthe,  etc.,  etc.  Le  Mans,  A 
Bernachin,  1  vol.  in-32. 

Almanach  (Petit)  de  la  Sarthe,  pour  l'année  1895.  Le  Mans, 
A.  Bernachin,  in-32. 

Almanach  des  magasins  de  l'entrepôt  des  fabriques,  maison 
J.  Péan,  année  1895.  Le  Mans,  Hétrot,  Guenet  et  C'«,  1  vol. 
in-18. 

Almanach  du  Maine  et  de  l'Anjou,  agricole,  horticole  et 
commercial,  année  1895  (par  Leclerc).  Château-Gontier, 
Leclerc,  1  vol.  in-18. 

Almanach  du  Maine  pour  l'année  1895,  20"  année.  Le  Mans, 
A.  Bernachin,  1  vol.  in-32. 

Almanach  illu.stré  de  la  Croix  du  Maine  pour  l'année  1895. 
Le  Mans,  A.  Leguicheux  et  C'%  1  vol.  in-16. 

lx    21 


-  3'22  — 

Almanach  Manceau  (le  Grand)  pour  l'année  -1895,  conte- 
nant les  marchés,  assemblées  et  foires  de  la  Sarthe  et 
départements  limitrophes,  la  liste  des  maires,  adjoints  et 
curés  du  département,  etc.,  etc,  plus  des  éphémérides 
historiques,  nécrologies  bibliographiques  et  anecdotes 
amusantes,  30'^  année.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  1  vol. 
in-32,  224  p. 

Almanach  Manceau  journalier  pour  l'année  1895,  conte- 
nant les  foires  et  marchés  de  cinq  départements,  les 
assemblées  de  la  Sarthe,  etc.,  etc.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer, 
96  p.  in-32. 

Almanach  républicain  de  la  Sarthe  pour  1895.  Le  Mans, 
Hétrot,  Guenet  et  0'°,  1  vol.  in-32. 

Almanach  Sarthois,  1895,  contenant  un  calendrier,  les 
marchés,  assemblées  et  foires  du  département  de  la  Sarthe 
et  des  départements  limitrophes,  les  noms  et  adresses  des 
messagers  qui  desservent  le  Mans,  des  notions  pratiques 
sur  le  service  des  postes,  télégraphe,  tramways,  voitures 
de  place  et  omnibus,  des  recettes  utiles  et  bons  mots. 
26"  année.  Le  Mans,  A.  Leguicheux  et  C''',  1  vol.  in-32, 
192  p. 

Ami  (L')  des  Familles,  almanach  de  la  Mayenne  publié  par  la 
conférence  de  Saint-Vincent-de-Paul  de  Laval,  année  1895. 
Laval,  Chailland,  1  vol.  in-16,  192  p. 

Ami  (L')  du  Foyer,  almanach  du  Perche  et  du  Saonnois 
(Orne,  Eure-et-Loir  et  Sarthe),  par  Perchon  de  l'Orne, 
pour  l'année  1895.  Mortagne,  Daupeley,  1  vol.  in-16, 192  p., 
avec  vignettes. 

Angot  (l'abbé  A.)  et  l'abbé  A.  Ledru.  —  Anecdotes  man- 
celles.  Laval,  Goupil,  1  vol.  in-16,  viii-424  p.,  avec  illus- 
trations de  MM.  Ghappée,  Verdier  et  Marcel. 

Anis  (l'abbé  Aug.).  —  Un  oubhé  :  P.  de  Bouille,  poète  man- 
ceau du  XVII«  .siècle.  Mamers,  G.  Fleury  et  A.  Dangin, 
50  p.  in-8,  avec  un  tableau  généalogique.  —  Extr.  de  la 
Revue  hist.  et  archéol.  du  Maine. 

Anis  (Pierre).  —  La  Ruche,  chanson  en  vers  dédiée  aux 
dames  des  coiffeurs  à  Douce-Amie.  Le  Mans,  20  août  1894, 
in- 4. 


—  323  — 

Anniversaire  (Le  xxve)  de  la  bataille  de  Loigny.  Ilelation 
publiée  dans  L' Avant-Garde,  n»  du  15  décembre  1895. 

Annuaire  administratif  et  commercial  de  la  Mayenne, 
5e  série,  24"  année  (1895).  Laval,  L.  Moreau,  1  vol.  in-12, 
442  p. 

Annuaire  de  la  Sarthe,  pour  1895.  Partie  administrative 
complétée  par  l'Indicateur  des  adresses  de  la  ville  du 
Mans.  Au  Mans,  Ed.  Monnoyer,  1  vol.  pet.  in-18,  xvi- 
520  p  ,  108  p.  des  Comptes  de  l'Hôtel-de-VilIe  du  Mans, 
par  M.  de  Segonzac,  plus  12  p.  de  tables  et  72  d'annonces. 

Aquenza  (Gius.).  —  Essai  sur  Pierre  de  Ronsard.  Palerme, 
Remus  Sandron,  15  p.  in-8. 

Association  amicale  des  anciens  élèves  de  l'École  libre  de 
N.-D.  de  Sainte-Croix,  compte-rendu.  Le  Mans,  A.  Legui- 
cheux  et  C'%  70  p.  in-8. 

Association  amicale  des  anciens  élèves  de  l'École  primaire 
supérieure  de  Mamers.  Le  Mans,  Hétrot,  Guenot  et  C'% 
8  p.  in-8. 

Association  amicale  des  anciens  élèves  de  l'Immaculée 
Conception.  Laval,  Chailland,  in-8. 

Association  amicale  des  anciens  élèves  du  collège  de  Châ- 
teau-Gontier.  Château-Gontier,  Postel,  in-32. 

Association  amicale  des  anciens  élèves  du  Lycée  de  Laval. 
Laval,  Leroux,  in-8. 

Association  amicale  des  anciens  élèves  du  Lycée  du  Mans, 
18"  année.  Assemblée  générale  de  septembre  1894.  Le 
Mans,  Ed.  Monnoyer,  32  p.  in-8. 

Association  catholique  de  Saint-François  de  Sales,  pour  la 
défense  et  la  conservation  de  la  foi  dans  le  diocèse  du 
Mans.  Compte-rendu  de  l'année  1894.  Le  Mans,  A.  Legui- 
cheux  et  C'%  16  p.  in-8. 

Association  de  prévoyance  et  de  secours  mutuels  des  mé- 
decins de  la  Sarthe,  exercice  1894-1895,  25*^  assemblée 
générale.  Le  Mans,  Hétrot,  Guenet  et  C'<^,  56  p.  in-8. 

Association  des  anciens  élèves  de  l'Institution  secondaire 
libre  de  Saint-Calais.  Compte-rendu  de  la  3°  assemblée 
générale.  Saint-Calais,  Renard-Busson,  32  p.  in-8. 


324 


Association  des  dames  françaises  pour  les  secours  aux 
blessés.  Comité  du  Mans.  Assemblée  générale,  avril  1895. 
Le  Mans,  E.  Lebrault,  32  p.  in-8. 

Association  des  Médecins  de  la  Sarthe.  Le  Mans,  Hétrot, 
Guenet  et  C'-,  20  p.  iii-8. 

Association  médicale  de  la  Sarthe.  52«  année.  Séance  géné- 
rale de  mai  1895.  Compte-rendu.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer, 
28  p.  in-8.  Tiré  à  150  exempl. 

Association  Sarthoise  pour  aider  à  la  répression  du  bra- 
connage. Compte-rendu.  Le  Mans,  E.  Lebrault,  20  p.  in-8. 

Barbier  (J.-V.).  —  Les  Missions  du  colonel  Flatters.  2eédit. 
Paris,  Téqui,  1  vol.  in-18,  174  p. 

Basserie  (colonel).  —  Le  Sport  de  l'agriculture  et  la  défense 
nationale  :  l''  Le  Cheval  percheron,  celui  d'hier,  d'aujour- 
d'iiui,  de  demain  ;  2"  Le  Cheval  Norfolk  breton,  comment 
on  l'a  fait.  Paris,  G.  Masson  (imp.  Lahure),  31  p.  gr.  in-8. 
—  Extr.  du  Journal  de  l' Agriculture. 

Bellessort  (André),  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  du 
Mans.  —  L'Hôtellerie,  poème.  —  Poème  couronné  par 
l'Académie  française  (prix  de  poésie).  Il  évoque  le  souvenir 
de  Ronsard  et  de  du  Bellay. 

Bernard  (l'abbé  G.)  —  Marie  de  Saint-François,  ou  une 
première  communion  à  sept  ans.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer, 
1  vol.  in-18,  154  p. 

Bertrand  de  Broussillon  (A.).  —  Cartulaire  de  Saint- 
Victeur  au  Mans,  prieuré  de  l'abbaye  du  Mont-Saint-Michel 
(994-1400),  orné  de  six  fac-similé  et  complété  avec  des 
dessins  et  une  table  par  Paul  de  Farcy.  Paris,  A.  Picard 
et  fils  (Mamers,  imp.  Fleury  et  Dangin),  1  vol.  in-8,  xvi- 
256  p.  avec  8  pi.  —  Publié  sous  les  auspices  de  la  Société 
d'agriculture^  sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 

—  La  Maison  de  Laval  (1020-1605).  —  Étude  historique 
accompagnée  du  Cartulaire  de  Laval  et  de  Vitré.  Tomele''. 
Laval,  H.  Leroux,  1  vol.  in-8  raisin,  avec  dessins  de  M. 
Paul  de  Farcy.  —  Extr.  du  Bulletin  de  la  Commission 
hist.  et  archéol.  de  la  Mayenne. 


—  3^5  — 

Blanchard  (l'abbé),  curé  de  Souday.  —  Étude  sur  la  paroisse 
de  Souday.  Orléans,  in-8. 

Blavatsky  (H.  P.).  —  La  Clef  de  la  théosophie.  Trad.  de 
l'anglais  par  M""^  H.  de  Neufville.  Mayenne,  imp.  Soudée, 
1  vol.  in-18,  xi-411  p. 

BoDiN  (Edouard).  —  Vieux  Maine,  roman  historique.  Le 
Mans,  1  vol.  in-8. 

BoNNERY  (Piaoul).  —  A  côté  de  la  vie.  Livre  posthume. 
Paris,  Eulteur  Fisbacher,  1  vol.  in-8. 

Bourxant  (François).  —  Une  Gloire  française.  Le  Comman- 
dant Rivière  ;  sa  vie  et  ses  œuvres.  Paris,  Téqui,  1  vol. 
in-8,  260  p. 

BouTTiER  (M.  l'abbé),  chanoine  honoraire  de  l'insigne  Église 
du  Mans,  supérieur  du  Monastère  du  Saint  Nom  de  Jésus 
à    Précigné,    ancien   Supérieur  du   Petit-Séminaire,   par 
P.  S.  P.  Le  Mans,  Leguicheux-Gallienne,  16  p.  in-8.    — 
Extr.  de  la  Semaine  du  Fidèle. 

Bremoxd  n'ARS  de  Migré  (le  comte  Anatole  de).  —  Notice 
sur  la  maison  de  La  Lande,  seigneurs  de  Beauvais,  de 
Saint-Martin  de  Yillenglose,  des  Plains,  du  Plessis,  de 
Portebize  et  de  Cimbré,  vicomtes  de  Tiercé,  au  Maine  et 
en  Anjou,  d'après  un  Mémoire  manuscrit  de  1700.  Vannes, 
veuve  Lafolye  et  fils,  52  p.  gr.  in-8.  —  Extr.  du  tome  X  de 
la  Revue  hist.  de  V Ouest. 

Broc  (le  vicomte  de).  —  Une  famille  de  province  au  XVIIP 
siècle,  dans  le  temps  passé  (la  famille  Le  Prince).  Bellème, 
1893,  1  vol.  in-8. 

—  La  Vie  en  France  sous  le  premier  Empire.  Paris,  Pion  et 
Nourrit,  1  vol.  in-8,  524  p. 

—  Chez  les  aveugles.  Paris,  1  vol.  in-8. 

Bruneau  (D""  Jules),  de  René.  —  Étude  sur  les  indications  du 
curretage  de  l'Utérus  dans  l'infection  puerpérale.  Paris, 
Henri  Jouve,  in-4. 

Bulletin  agricole  du  Maine.  —  Syndicat  de  la  Chapelle- 
Saint-Aubin,  Te  année.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  in-8.  — 
Tiré  à  50  exempl. 

Bulletin  agricole  du  Maine.  —  Syndicat  de  N.-D.  des 
Champs.  La  Flèche,  7^  année.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer, 
1  vol.  in-8. 


—  3t2(i  — 

Bulletin  agricole  du  Syndicat  des  agriculteurs  de  la  Sarthe, 
publié  sous  la  direction  de  M.  T.  Brière,  6"  année  (1895). 
Le  Mans,  Assoc.  ouvr.  de  l'imp.  Drouin,  1  vol.  in-8,  192  p. 

Bulletin  de  la  Commission  hist.  et  archéol.  de  la  Mayenne, 
2e  série,  tome  Vil  (1895).  Laval,  L.  Moreau,  1  vol.  in-8, 
avec  planches  et  vign.  dans  le  texte. 

Bulletin  de  la  Société  d'horticulture  de  la  Sarthe,  années 
1891-1895.  Tome  XII.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  1  vol.  in-8, 
078  p.,  avec  dessins  et  tableaux  météorologiques. 

BuLLETri  de  l'Éducation  chrétienne  dans  le  diocèse  du 
Mans.  5«  année.  Le  Mans,  Leguicheux  et  C'%  16  p.  in-8. 

Bulletin  du  Cercle  des  Instituteurs  de  la  Sarthe,  11*^  année. 
Le  Mans,  E.  Lebrault,  1  vol.  in-8. 

Bulletin  mensuel  de  la  Chambre  de  commerce  du  Mans, 
7^  année.  Le  Mans,  E.  Lebrault,  1  vol.  in-8. 

Bulletin  officiel  de  l'instruction  primaire  dans  le  départe- 
ment de  la  Mayenne,  année  1895.  Laval,  L.  Moreau,  in-8. 

Bulletin  officiel  de  l'instruction  primaire  dans  le  départe- 
ment de  la  Sarthe,  année  1895.  Le  Mans,  Assoc.  ouvr.  de 
l'imp.  A.  Drouin,  huit  numéros  in-8. 

BussoN  (l'abbé).  —  L'Origine  Égyptienne  de  la  Kabbale. 
Deuxième  partie  :  De  l'âme  humaine.  Bruxelles,  Polleunis 
et  Centerick,  44  p.  in-8.  —  Extr.  du  Compte-rendu  du 
troisième  congres  scientifique  international  des  catholiques 
tenu  à  Bruxelles  du  3  au  8  septembre  1894. 

Cabrol  (B.-P.  Dom  Fernand).  —  Les  Origines  de  l'Épiscopat. 
Conférence  faite  le  13  juillet  1895,  à  l'assemblée  générale 
de  la  Société  hist.  et  archéol.  du  Maine.  Mamers,  Fleury 
et  Dangin,  22  p.  in-8.  —  Extr.  de  la  Revue  hist.  et  arcJœol. 
dti  Maine  et  tiré  à  50  exempl. 

—  Étude  sur  la  Peregrinatio  Silvise  ;  les  Églises  de  Jérusalem  ; 
la  discipline  et  la  liturgie  au  IV*^  siècle.  Poitiers  et  Paris, 
Oudin,  1  vol.  in-8,  viii-208  p. 

Caisse  des  retraites  ecclésiastiques  du  diocèse  de  Laval. 
Compte-rendu  (par  Lebreton)  de  l'année  1894.  Laval, 
Chailland,  in-8. 

Caisse  des  retraites  ecclésiasti((ues  du  diocèse  du  Mans. 
Compte-rendu  de  l'année  1894.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer, 
40  p.  in-8. 


—  327  — 

Calendrier  du  diocèse  du  Mans,  suivant  l'Ordo,  à  l'usago 
des  fidèles.  39«  année.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  G4  p. 
in-32. 

Calendrier  liturgique  du  diocèse  de  Laval  pendant  l'année 
1895.  Laval,  Ghailland,  32  p.  in-32. 

Carlier  (Auguste).  —  Le  Médecin  de  campagne.  Le  Mans, 
Hétrot,  Guenet  et  C'%  70  p.  in-18. 

Cassarini  (L.).  —  Rapport  des  commissions  du  Concours 
d'enseignement  agricole  dans  le  département  de  la  Sarthe. 
Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  48  p.  in-8. 

Catalogue  des  incunables  et  des  livres  anciens  composant 
la  bibliothèque  de  feu  M.  le  comte  de  Semallé.  Paris,  Em. 
Paul,  etc.  (Tours,  imp.  Tourangelle),  5  novembre  1895, 
16  p.  in-8. 

Cavaignac  (Godefroy).  —  Pour  l'Impôt  progressif.  Paris, 
Colin,  1  vol.  in-18  Jésus,  ii-222  p. 

Celier  (Alexandre).  —  Le  R.-P.  Dom  Paul  Piolin,  ancien 
prieur  de  Solesmes,  président  de  la  Société  historique  et 
archéologique  du  Maine.  Mamers,  G.  Fleury  et  A.  Dangin, 
1  vol.  in-8, 117  p.,  avec  portr.,  en  héliogravure,  d'après  le 
tableau  de  Lafon.  —  Extr.  de  la  Revue  hist.  et  archéol.  du 
Maine  et  tiré  à  100  exempl. 

Chaignon  (R.-P.),  S.-J.  —  Méditations  religieuses  ou  la  per- 
fection de  l'art  religieux^  fruit  de  la  parfaite  oraison.  G'^éd. 
Lyon,  Emm.  Vitte,  3  vol.  in-12  de  539,  509  et  511  p. 

—  La  Méditation  ou  le  fidèle  sanctifié  par  la  pratique  de 
l'oraison  mentale.  5"  édit.  Lyon,  Emm.  Vitte,  3  vol.  in-12 
de  xxxvii-435,  480  et  514  p. 

Chambois  (l'abbé  Em.-Loui.s)  et  P.  de  Farcy.  —  Recherche 
de  la  noblesse  dans  la  généralité  de  Tours,  en  1606.  Procès- 
verbaux  de  comparution  publiés  et  annotés  par  l'abbé 
Em. -Louis  Chambois  et  P.  de  Farcy.  Mamers,  Fleury  et 
Dangin,  1  vol.  in-4,  viii-807  p.,  avec  600  blasons  gravés 
et  table  alphabétique. 

—  Répertoire  historique  et  biographique  du  diocèse  du 
Mans  (Sarthe  et  Mayenne).  Table  générale  de  la  Semaine 
du  Fidèle  (1862-1892),  dressée  par  Tabbé  Em.  -  Louis 
Chambois.  Tome  L  Le  Mans,  Leguicheux  et  C'«,  1  vol. 
in-8,  420  p.,  à  deux  colonnes. 


3t>8 


CiiAi'PÉE  (Jules).  -  Notes  sur  deux  volumes  rares  de  la 
bibliographie  du  Maine.  Mamers,  Fleury  et  Dangin,  3  p. 
in-8,  avec  fig.  —  Extr.  de  la  Revue  hist.  et  archéol.  du 
Maine  et  tiré  à  50  exempl. 

—  Le  Sceau  de  Guillaume  de  Laval.  Mamers,  Fleury  et 
Dangin,  2  p.  in-8,  avec  fig.  —  Extr.  de  la  Revue  hist.  et 
archéol.  du  Maine  et  tiré  à  50  exempl. 

—  Port-Brillet.  Notes  historiques  sur  le  prieuré  de  la  Magde- 
leine  du  Plessis-Milcent,  la  forge  du  Port-Brillet  et  ses 
dépendances,  la  paroisse  et  la  commune.  Laval,  Goupil, 
1  vol.  petit  in -.4,  papier  teinté,  avec  plans,  vues, 
blasons,  eaux-fortes  de  Léon  Lambert.  —  Extr.  de  la 
Revue  liist.  et  archéol.  du  Maine  et  tiré  à  50  exempl. 

CiiÉnANCÉ  (R.-P.  Léopold  de).  —  Saint-Antoine  de   Padoue. 

Édition  populaire.    Paris,  Poussielgue,  1  vol.  in-lS,  avec 

gravures. 
Guerrier    (le  chanoine).    —    Le  roi   René   en    Lorraine. 

Marseille,  imp.  de  l'Oratoire  Saint-Léon,  J  vol.  in-8,  142  p. 

et  planches. 
GmcuLAmE  aux  électeurs  d'Écommoy,  22  décembre  1894. 

Le  ManS;,  Drouin,  1894,  4  p.  in-8. 
Colas  (Ernest).  —  La  Victoire  de  Coulmiers  (9  novembre 

1870).  Célébration  du  XXV^  anniversaire   (10   novembre 

1895).  Orléans^  H.   Heiluison  (imp.   Paul  Pigelet),  48  p. 

in-8,  avec  une  gravure. 
GoMiCE  agricole  de  Laval.  Concours  annuel.  —  Catalogue  et 

Liste  des  prix.  Laval,  Chailland,  in-8. 
Composition  et  ordre  de  marche  de  la  cavalcade  du  Progrès. 

Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  in-18. 
Compte -Rendu  de  l'assemblée  des  catholiques,  tenue  au 

Mans  le  27  mars  1895.  Rapport  sur  les  Œuvres  du  Comité 

depuis  la  dernière  assemblée  générale.  Le  Mans,   Legui- 

cheux  et  C'",  16  p.  in-8. 
c;ompte-Rendu  des  recettes  et  dépenses  faites  pour  l'Œuvre 

de  la  propagation  de  la  foi   dans   le   diocèse   du   Mans. 

Le  Mans,  A.  Leguicheux  et  C'",  IG  p.  in-8. 
CoMP'rE-RENDU  des  recettes  et  dépenses  pour  les  Œuvres  de 

la  [jropagation  de  la  foi,  de  la  Sainte-Enfance  et  de  Saint- 


:3t>!> 


François  de  Sales  dans  le  diocèse  de  Laval,  exercice  1894-. 
Laval,  Chailland,  '20  p.  in-8. 

Comptoir  d'escompte  de  la  Sarthe.  —  Assemblée  générale 
des  actionnaires  de  mars  1895.  Compte-Rendu  et  Rapport 
du  conseil  d'administration  et  de  la  commission  de  sur- 
veillance sur  les  comptes  de  l'année  1894.  Le  Mans,  Ed. 
Monnoyer,  8  p.  in-4. 

Concours  départemental  d'animaux  reproducteurs  du  dépar- 
tement de  la  Sarthe.  Liste  des  prix.  Le  Mans,  Ed.  Mon- 
noyer, 28  p.  in-8. 

—  Ibid.  Catalogue  des  animaux  exposés  et  produits  agricoles. 
Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  32  p.  in-8. 

Conférences  ecclésiastiques  du  diocèse  de  Laval.  Laval, 

Chailland,  5  br.  in-8. 
Conseil  d'arrondissement  de  La  Flèche,  session  ordinaire 

de  1895.  Rapport  présenté  par  le  sous  -  préfet.  La  Flèche, 

Resnier-Jourdain,  in-8. 
Conseil  d'arrondissement  de  Mamers,  session  ordinaire  de 

1895.  Rapport  présenté  par  le  sous-préfet.   Le  Mans,  A. 

Rernachin  et  C'",  48  p.  in-8.  —  Tiré  à  80exempl. 
Conseil  d'arrondissement  de  Saint-Calais,  session  ordinaire 

de  1895.  Rapport  présenté  par  le  sous-préfet.  Saint-Calais, 

Peltier,  24  p.  in-8. 
Conseil  général  du  département  de  la  Mayenne,  année  1895. 

Pvapport  du  préfet  et  procès-verbaux  des   délibérations. 

Laval,  L.  Moreau,  2  vol.  in-8. 
Conseil  général  du  département  de  la  Sarthe,  session  d'avril 

1895.  Rapport  du  préfet  et  procès-verbaux  des  délibéra- 
tions. Le  Mans,  Assoc.  ouvr.  de  l'imp.  Drouin,  1  vol.  in-8, 

185  p. 

—  Ibid.,  année  1895,  l''«  et  2^  sessions.  Rapport  du  préfet  et 
procès-verbaux  des  délibérations.  Le  Mans,  Assoc.  ouvr. 
de  l'imp.  Drouin,  2  vol.  in-8. 

CoNTADES  (comte  G.  de).  —  Émigrés  et  Chouans.  Paris, 
Perrin  (Le  Mans,  imp.  Ed.  Monnoyer),  1  vol.  in-18,  380  p. 

Conteur  (Le)  de  la  Veillée.  Almanach  du  Maine  et  du  Perche 
pour  l'année  1895  (Sarthe,  Eure-et-Loir,  Orne).  Nogent- 
le-Rotrou,  Filleul,  1  vol.  in-lG,  168  p.,  avec  vign. 


330 


CoTTEREAU  (A.).  —  Cavalcade  du  Progrès  au  profit  des 
pauvres  :  Les  Arts,  les  Jeux,  les  Sports  à  travers  les  âges. 
'21  avril  1895.  Le  Mans,  E.  Lebrault,  1  feuille  gr.  in-fol. 
double  dessinée  par  M.  A.  Cottereau. 

GouTARD  (l'abbé  Albert).  —  Notes  historiques  et  biographi- 
ques. —  Vallon-sur-Gée.  L  L'Église  de  Vallon  ;  IL  M. 
Pineau,  curé  de  Vallon.  Le  Mans,  Leguicheux  et  C'",  32  p. 
in-8,  avec  portrait,  planche  et  vign.  dans  le  texte.  —  Extr. 
de  la  Province  du  Maine. 

GouTARD  (l'abbé  Albert).  —  M.  l'abbé  Victor  Nouet,  curé  de 
Saint-Denis-d'Orques  (1841-1895).  Le  Mans,  Leguicheux 
et  C''^,  12  p.  in-8.  —  Extr.  de  la  Semaine  du  Fidèle. 

Daniel  (Lucien).  —  Gontribution  à  l'étude  de  la  Flore  de  la 
Mayenne.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  12  p.  in-8.  —  Tiré  à 
50  exempl. 

Daudet  (Ernest).  —  La  police  et  les  Ghouans  sous  le 
Gonsulat  et  l'Empire  (1800-1815).  Paris,  Pion  et  Nourrit, 
1  vol.  in-18,  364  p. 

Delagenière  (D^'  h.).  —  Des  opérations  pratiquées  sur  les 
annexes  de  l'utérus.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  1  vol.  in-8. 

—  Indications  et  technique  de  la  castration  abdominale  totale. 
Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  48  p.  in-8. 

Delépine  (l'abbé).  —  Sacé,  autrefois  et  aujourd'hui,  Laval, 
H.  Leroux,  1  vol.  in-8.  —  Extr.  du  Bulletin  de  la  Commis- 
sion hist.  et  archéol.  de  la  Mayenne. 

Denis  (l'abbé  Louis).  —  L'Épitaphe  de  Gervaise  Mailloche, 
curé  de  Gonnerré,  1472-1503.  Mamers,  G.  Fleury  et  A. 
Dangin,  8  p.  in-8,  avec  1  pi.  —  Extr.  de  la  Revue  hist.  et 
archéol.  du  Maine  et  tiré  à  100  exempl. 

Deshayes  (l'abbé  Félix),  chanoine,  professeur  au  Grand- 
Séminaire.  —  Mémento  juris  ecclesiastici,  publici  et  privati, 
ad  usum  Seminariorum  et  Gleri.  Pans,  Berche  et  Tralin, 
1  vol.  in-18,  xii-741  p. 

Diego-Joseph  de  Gadix  (le  bienheureux),  prêtre  mission- 
naire de  l'ordre  des  Frères-Mineurs  Gapucins,  1743-1801. 
—  Abrégé  de  sa  vie.  Le  Mans,  Leguicheux  et  G''^,  00  p. 
in-12,  avec  portrait. 


—  331  — 

—  Diego  de  Cadix,  Frère-Mineur  cdpucin,  béatifié  par  N.  S. 
P.  le  Pape  Léon  XIII,  le  22  avril  1894.  Triduum  solennel 
célébré  par  les  Religieux  de  la  Province  de  Paris.  — 
Triduum  du  Mans.  Paris,  J.  Mersch,  1  vol.  in-8,  123  p. 

DoNATi  (Lieutenant).  —  Le  Prytanée  national  militaire  de  La 
Flèche.  La  Flèche,  Majou,  viii-45  p.  in-4,  avec  grav. 

Doumer-Gall.  —  Le  Souterrain  de  Salains,  roman  calaisien. 
Saint-Calais,  Renard-Busson,  80  p.  in-8.  Tiré  à  100  exempl. 

Doyen  (P. -A.),  né  à  Surfonds.  —  L'Effondrement  de  Gardon- 
nière,  légende  du  Maine,  in  -  8. 

Drault  (Jean).  —  Chapuzot  au  Dahomey.  Paris,  Henri 
Gautier,  s.  d.  (1895),  1  vol.  in-18,  300  p.,  avec  de  nomb. 
gravures. 

Drault  (Jean)  et  Noël  Gaulois.  —  La  Bète  noire  de  Bap- 
tistin,  comédie  bouffe  en  deux  actes.  Paris,  H.  Gautier, 
90  p.  in-12. 

Durozel.  —  Tout  Le  Mans  la  verra.  Revue  locale  repré- 
sentée pour  la  première  fois  à  l'Eldorado,  le  8  février  1894. 

—  Allons-y  !  Revue  locale  représentée  à  l'Eldorado  en  janvier 
et  février  1895. 

Duval  (Louis).  —  Un  historien  delà  Vendée  militaire  :  Léon 
de  La  Sicotière.  Vannes,  Lafolye,  ii-lO  p.  in-8,  avec  portr. 
—  Extr.  de  la  Revue  du  Bas-Poitou. 

Élèves  du  Collège  X.-D.  de  Sainte-Croix  (1870-1895).  Le 
Mans,  Leguicheux  et  C'%  1  vol.  pet.  in-16,  162  p.  avec 
encadrement. 

Esxault  (l'abbé  Gustave).  —  Inventaire  des  minutes  an- 
ciennes des  notaires  du  Mans  (XVIP-  et  XVIIL'  siècles), 
dressé  par  l'abbé  Gustave-René  Esnault,  publié  et  annoté 
par  l'abbé  Em  -Louis  Chambois.  Tomes  I  et  II.  Le  Mans, 
Leguicheux  et  C'^,  2  vol.  in-8,  vi-324  p.,  iv-320  p. 

Exécution  de  l'assassin  de  Mareil-sur-Loir,  Complainte  (en 
vers)  par  V.  D.  Le  Mans,  imp.  Moderne,  une  feuille  in-fol. 

Fanneau  (l'abbé  T. -H.).  —  Trois  lettres  d'un  bon  français  h 
Messieurs  les  Sénateurs.  In-8. 

Favre  (Louis).  —  Étienne-Denis-Pasquier,  chancelier  de 
France  (17G7-1862).  Souvenirs  de  son  dernier  secrétaire. 
Paris,  Perrin  et  C'",  1  vol.  in-8,  orné  d'un  portr.  en  taille- 
douce. 


-  -xyi  - 

Fleury  (Gabriel).  —  Les  anciennes  Confréries  de  charité 
dans  le  Maine  et  leurs  statuts.  Mamers,  G.  Fleury  et  A. 
Dangin,  88  p.  in-8. 

—  Notes  historiques  sur  Mamers.  III,  Le  Grenier  à  sel. 
Mamers,  Fleury  et  Dangin,  16  p.  in-4  (p.  89-104). 

—  Ibid.  IV.  Le  Prieuré  et  l'église  Notre-Dame.  Mamers, 
Fleury  et  Dangin,  1  vol.  in-4,  104  p.  (p.  105-208),  avec 
planches  et  figures. 

Froger  (l'abbé  L.).  —  La  paroisse  et  l'église  Notre-Dame 
de  Saint-Calais,  étude  historique  et  archéologique.  Mamers, 
G.  Fleury  et  A.  Dangin,  55  p.  in-4,  illustrées  de  3  photo- 
typies  et  de  nombreux  dessins  de  MM.  J.  de  la  Poterie  et 
A.  Ricordeau. 

Gauthier  (Pierre),  organiste  à  N.-D.  du  Pré.  —  Le  Prin- 
temps, chanson  en  musique  composée  sur  une  mélodie  du 
Mystère  de  saint  Julien.  In-4. 

Gavouyère  (A.),  doyen  de  la  Faculté  de  droit  d'Angers.  — 
Conférence  sur  la  loi  dite  d'abonnement,  donnée  au  Mans, 
le  3  novembre  1895.  Le  Mans,  bureau  de  La  Croix  du 
Maine  (imp.  Leguicheux  et  C'"),  15  p.  in-8. 

Gilbert  (Mfc''"  Charles-Joseph-Louis-Abel),  évèque  du  Mans. 
—  Lettre  pastorale  sur  «  Dieu  et  l'Homme  »  et  Mandement 
pour  le  carême  1895.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  20  p.  in-4 
(no  4). 

—  Lettre  de  MS''''  l'Évèque  du  Mans  aux  communautés  de 
son  diocèse,  sur  le  projet  d'un  nouvel  impôt.  Le  Mans,  Ed. 
Monnoyer,  4  p.  in-4  (n"  5). 

--  Itinéraire  de  Monseigneur  l'Évêque  du  Mans  pour  les 
visites  pastorales  de  l'année  1895.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer, 
8  p.  in-4  (n"  6). 

—  Lettre  circulaire  à  MM.  les  curés,  vicaires  et  prêtres  du 
diocèse  du  Mans,  sur  la  Retraite  pastorale.  Le  Mans,  Ed. 
Monnoyer,  juillet  1895,  2  p.  in-4  (n"  7). 

—  Lettre  circulaire  promulguant  l'Encyclique  pontificale 
Adjidricem  populi  Cliristiani.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer, 
14  p.  in-4  (il"  7  bis). 

Graffin  (l'abbé  Roger).    —   Patrologia  Syriaca,  accurante 


R.   Graffin.   Pars    prima.  Tomus  II,  Aphraatis  demonstra- 
tiones  vocalibus  instruxit,   latine   vertit,   nolis    illustiavit 

D.  Johan.  Parisot.  Paris,  Firmin-Didot  et  C'%  1  vol.  gr.  in-8. 
Gruau  (l'abbé  Ch.),  curé  de  Mulsans,  diocèse  de  Blois.  — 

Histoire  populaire  de  Saint-Genou.  Ulois,   Migault  et  G'", 

1894,  A3  p.  Jn-12. 
GuÉRiN  (F.).  —  Gatalogue  de  la  Bibliothèque  de  la  ville  du 

Mans.   Premier  supplément.   Le  Mans,  Assoc.    ouvr.    de 

l'imp.  Drouin,  1894,  1  vol.  in-8. 
—  Ibid.   Deuxième  supplément,  suivi   du   Gatalogue   de   la 

bibliothèque  du  D''  Étoc-Demazy.    Le  Mans,  Assoc.  ouvr. 

de  l'imp.  Drouin,  1  vol.  in-8,  381  p. 
Guy  (Auguste),  ancien  instituteur  libre.  —  Étude  historique 

sur   Bonnétable,   depuis  son    origine  jusqu'à   nos  jours. 

Bonnétable,  Prévost-Guillemin,  1  vol.  in-8,  vi-367  p. 
Harel  (Gustave).  —  A  Travers  les  branches  (Nouvelles  et 

récits).  Paris,  Lecène,  Oudin  et  C'%  1  vol.  in-18,  239  p. 
HÉDiN   (Marcel).  —  Société  d'encouragement  au  travail  du 

département  de  la  Sarthe.  Distribution  solennelle  du  10 

février  1895.  Rapport  sur  le  résultat  du  concours.  Le  Mans, 

E.  Lebrault  et  fils,  28  p.  in-8. 

Hery  (Paul).  —  Rapport  au  Conseil  de  Prud'hommes  du 
Mans,  lu  à  l'audience  solennelle  du  Concours  des  récom- 
penses ouvrières,  le  10  février  1895.  Le  Mans,  E.  Lebrault 
et  fils,  16  p.  in-8. 

Hervé  (D""  P.).  —  Note  sur  trois  cas  de  plaies  pénétrantes 
de  poitrine  suivie  d'autopsie.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  16  p. 
in-8.  Tiré  à  50  exempl.  et  extr.  du  Bulletin  de  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 

HucHER  (Ferdinand).  —  Catalogue  du  Musée  archéologique 
du  Mans  ;  deuxième  partie,  comprenant  la  description  des 
objets  entrés  dans  ce  Musée  depuis  l'année  1809  jusqu'à  la 
date  du  l^r  janvier  1895.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  iv-5'2  p. 
m-8,  avec  6  pi.  phototypiques  et  nombr.  fig.  dans  le  texte. 

Indicateur  des  offices  des  dimanches  et  fêtes  pour  l'année 
1895.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  8  p.  in-32. 

Jaguelin  (A.).  -  Causeries  sur  la  terre  et  l'astronomie. 
Laval,  Goupil,  1894,  1  vol.  in-8,  non  mis  dans  le  com- 
merce. 


—  :m 


Jagot.  —  Rapport  aux  membres  de  l'Union  Vélocipédique 
sur  les  travaux  de  la  Société  pendant  l'année  1894,  pré- 
senté et  lu  à  la  3e  assemblée  générale  du  20  janvier  1895. 
Le  Mans,  in-8. 

JoussE  (Gustave).  —  1894  au  Mans  et  dans  la  Sarthe.  Le  Mans, 
Bernachin  et  C'«,  1  vol.  in-12,  202  p. 

La  Blanchère  (R.  Moullin  de).  —  L'Aménagement  de  l'eau 
et  l'installation  rurale  dans  l'Afrique  ancienne.  Paris,  imp. 
nationale,  1  vol.  in-8,  113  p. 

La  BouiLLERiE  (baron  Sébastien  de).  -  Étude  sur  la  petite 
propriété  rurale.  Rapport  à  l'Assemblée  des  catholiques 
tenue  au  Mans,  le  27  mars  1895.  Paris,  Lamulle  et  Poisson. 
1  vol.  in- 10,  107  p.  —  Extrait  du  Bulletin  de  Vhislruction 
chrétienne  du  Mans. 

Leblanc  (Edmond).  -  La  Cour  du  Ribay  (Mayenne).  Laval, 
imp.  Lavalloise  (E.  Moreau),  36  p.  in-8.  —  Extr.  du  Bullet. 
hist.  et  archéol.  de  la  Mayenne. 

Ledru  (l'abbé  Ambroise).  —  La  Cathédrale  du  Mans  (^Saint- 
Julien).  —  A  travers  la  Cité.  Le  Mans,  Leguicheux  et  C'", 
1  vol.  in-18,  x-172  p.,  avec  planches  et  nombr.  vign.  dans 
le  texte. 

Legeay  (F.).  —  Note  sur  l'église  de  Saint-Benoit,  paroisse 
du  Mans.  —  Les  Artistes  de  la  Sarthe  au  Salon  des  Champs- 
Elysées,  en  1894.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  88  p.  in-8.  — 
Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  d'agriculture,  sciences  et 
aris  de  la  Sarthe  et  tiré  à  25  exempl. 

—  Notice  biographique  sur  le  colonel  Basserie.  Le  Mans, 
Ed.  Monnoyer,  ii-14  p.  pet.  in-8.  Tiré  à  60  exempl. 

Lehautcourt  (Pierre).  —  Campagne  de  la  Loire  en  1870- 
1871  (Josnes,  Vendôme,  Le  Mans).  Paris,  Berger-Levrault, 
1  vol.  in-8,  448  p.,  avec  13  cartes. 

Le  Paige  (le  chanoine  André-René).  —  Dictionnaire  topo- 
graphique, historique,  généalogique  et  bibliographique  de 
la  province  et  du  diocèse  du  Mans.  Tome  II.  Réimpression 
de  Nezan,  à  Mayenne,  1  vol.  in-8  raisin,  549  p. 

Le  Vayer  (Paul).  —  Les  Ruines  d'Oisseau-le-Petit.  —  Travail 
publié  dans  V  Ouest  artistique  et  littéraire,\ï°  de  janvier  1895 


—  :i35  — 

LÉvEiLLÉ  (l'abbé  Hector).  —  Petite  Flore  de  la  Mayenne, 
contenant  l'analyse  et  la  description  sommaire  des  plantes 
vasculaires  de  la  Mayenne.  Laval,  Goupil  (Le  Mans,  typ. 
Ed.  Monnoyer),  1  vol.  in-18  jésns,  252  p. 

—  Notice  biographique  .sur  M.  Edouard  Guéranger,  ancien 
pré.'^ident  de  la  Société  d'agriculture,  science.s  et  arts  de  la 
Sarthe.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  16  p.  in-8.  —  Extr.  du 
Bulletin  de  la  Société  des  Arts. 

—  Le  Monde  des  Plantes,  revue  bimensuelle,  4"  année.  Le 
Mans,  Ed.  Monnoyer,  1  vol.  gr.  in-8,  avec  grav. 

LiGER  (F.).  —  Description  des  ruines  romaines  d'Oir-seau-le- 
Petit  (Sarthe).  Mamers,  Fleury  et  Dangin,  12  p.  in-8. 

—  Les  Sésuviens  ;  la  Civitas  Araegenue.  Paris,  Champion, 
in-8. 

—  Les  Coriosolites,  Reginea,  Fano-Martis  et  Coriallo.  Laval, 
H.  Leroux,  1  vol.  in-8,  avec  pi.  —  Extr.  du  Bulletin  de  la 
Commission  hist.  et  archéol.  de  la  Mayenne. 

Liste  des  prêtres  qui  ont  assisté  à  la  retraite  ecclésiastique 
donnée  à  Laval,  au  Grand-Séminaire,  en  juillet  1895. 
Laval,  Chailland,  in-4. 

Liste  des  prêtres  qui  ont  assisté  à  la  retraite  ecclésiastique 
donnée  au  Grand-Séminaire  du  Mans  et  prèchée  par  le 
R.  P.  Renac,  archiprêtre  d'Auch,  du  22  au  27  juillet  1895. 
Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  8  p.  in-4. 

MaiGjSAN  (Albert).  —  Peintures  murales  au  presb  ytère  de 
Parce.  Mamers,  Fleury  et  Dangin,  12  p  in-8,  avec  fig.  et 
planches.  —  Extr.  de  la  Revue  hist.  et  archéol.  du  Maine. 

Marlet  (Léon).  —  Clermont  -  Gallerande.  Autour  d'une 
famille  seigneuriale  du  Haut-Maine.  Mamers,  Fleury  et 
Dangin,  48  p.  in-8.  Tiré  à  100  exempl.  et  extr.  du  Bulletin 
de  la  Société  hist.  et  archéol.  du  Maine. 

Mautouchet  (Albert),  —  Essai  d'iconographie  cénomane. 
Mameis,  G.  Fleury  et  A.  Dangin,  1  vol.  gr.  in-8,  86  p., 
avec  24  portr.  —  Extr.  de  la  Revue  hist.  et  archéol.  du 
Maine  et  tiré  à  50  exempl. 

Meignan  (le  cardinal),  archevêque  de  Tours.  —  Mandement 
et  Lettre  pastorale  pour  le  carême  de  l'année  1895.  Tours, 
Rouserez,  in-4. 


336 


—  L'Ancien  Testament  dans  ses  rapports  avec  le  Nouveau 
et  la  critique  moderne.  De  l'Eden  à  Moïse.  Paris,  LecofTre, 
1  vol   in-8,  XLvni-535  p. 

—  T/Ancien  Testament  dans  ses  rapports  avec  le  Nouveau 
et  la  critique  moderne.  De  Moïse  à  David.  Paris,  Lecoffre, 
1  vol.  in-8,  LX--512  p. 

Mellerio  (L.),  professeur  agrégé  au  Lycée  Janson  de  Sailly. 

—  Lexique  de  Ronsard.  Paris,  1  vol.   in-18,  lxxvi-252  p. 

—  Extr.  de  la  Bibliothèque  elzévirienne. 

Memorare.  Souvenir  des  obsèques  du  colonel  Vicomte  de 
Roquefeuil,  décédé  au  château  de  Dobert  (Sarthe),  le  7 
novembre   1895.   S.   1.  n.  d.  (Le  Mans,  1895),  16  p.  iii-16. 

—  Ext.  du  Nouvelliste  de  lu  Sartiui,  n"  du  13  novembre 
1895. 

Menjot  d'Elrenne  (Vicomte).  —  Saint-Hilaire-le-Lierru. 
Notice  historique  publiée  dans  V  Union  liist.  et  littér.  du 
Maine,  année  1894,  p.  366-372,  avec  1  planche. 

—  La  Défaite  des  Reîtres  à  Connerré,  le  2  décembre  1589. 
Le  Mans,  Leguicheux  et  0'%  16  p.  in-8,  avec  1  plan  de 
Connerré  en  1771.  — ^  Extr.  de  V  Union  liid.  et  littér.  du 
Maine. 

—  Monument  funéraire  de  François  Le  Gras,  seigneur  du 
Luart,  maître  des  requêtes,  dans  l'église  des  Cordeliers  du 
Mans.  Le  Mans,  Leguicheux  et  G'^,  16  p.  in-8,  avec  1   pi. 

—  Extr.  de  La  Province  du  Maine. 

MÉTAis  (l'abbé  Gh.).  —  Gartulaire  de  l'abbaye  cardinale  de 
la  Trinité  de  Vendôme.  Tome  IIL  Paris  Picard,  1  vol.  in-8, 
viii-503  p. 

Meunier  (Maurice).  —  Le  Rêve.  Pièce  en  un  acte  en  vers, 
représentée  pour  la  première  fois,  sur  le  théâtre  du  Mans, 
le  17  janvier  1895.  Le  Mans,  Gustave  Harel,  in-12. 

Mignon  (l'abbé  A.).  —  Les  Origines  de  la  scolastique  et 
Hugues  de  Saint-Victor.  Paris,  Lethielleux,  2  vol.  in-8, 
386,  410  p.  —  L'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres  vient  de  décerner  une  l"'  mention  à  l'auteur  de  ce 
remarquable  ouvrage  (juin  1896). 

Miré  (Henri  de),  —  9,  Grande  -  Rue,  castel  de  la  reine 
Bérengère.  Revue  locale  en  trois  actes,  représentée  chez 


—  :«7  — 

le  général  de  Brye  et  la  comtesse  de  Brye,  an  Mans,  les  17 

et  48  février  1895.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  72  p.  in-18. 
Monographie  de  la  Société  chorale  du  Mans.  Le  Mans,  imp. 

du  Nouvelliste  de  la  Sarthe,  20  p.  in-8. 
Montesquiou-Fezenzac  (R.  de).   —  Parcours  du  rêve  au 

souvenir  (troisième  ouvrage  carminal).  Paris,  Charpentier 

et  Fasquelle,  1  vol.  in-18,  iv-424  p. 
Montmorency  (Jeanne  de),  duchesse  de  la  Trémoille,  et  sa 

fille,  la  princesse  de  Condé  (1573-1629).  Nantes,  Grimaud, 

1  vol.  in-4,  iv-196  p. 
Mouchard  (l'abbé  A.).  —  La  Victoire  de  Coulmiers.  Discours 

prononcé  en  l'église  de  Coulmiers,  le  10  novembre  1895, 

pour  le  xxV'  aniversaire  du  9  novembre  1870.  Orléans, 

H.  Herluison,  in-8. 
Moulard  (P.).  —  Une  Famille  d'artistes  ruraux  :  Les  Dienis 

de  Fresnay.  Mamers,  Fleury  et  Dangin,  10  p.  in-8.  —  Extr. 

de  la  Revue  hist.  et  arclwol.  du  Maine  et  tiré  à  50  exempl. 
—  Analyse  d'anciennes  archives  de  Fresnay-le-Vicomte.  Le 

Mans,  E.  Lebrault  et  fils,  85  p.  in-8. 
Œuvre   de  la  Sainte-Enfance   dans  le   diocèse   du    Mans. 

Compte-rendu  des  recettes  et  dépenses  du  l^'- janvier  1894 

au  1«''  janvier  1895.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  16  p.  in-8. 
Office  du  bienheureux  Jean-Baptiste  de  la  Salle.  Le  Mans, 

Ed.  Monnoyer,  16  p.  în-8. 
Ordo  divini  officii  recitandi  missaeque  celebrandse  in  tota 

diœcesi  Valleguidonensi  servandus,  pro  anno  1895.  Laval, 

Chailland,  1  vol.  in-12 
Ordo   divini    officii  recitandi  sacrique  peragendi  ad  usum 

insignis  ecclesise  Cenomanensis,  pro  anno  1895.  Cenomani, 

Ed.  Monnoyer,  1  vol.  in-12,  168  p. 
Ordo  divini  officii  sacrique  peragendi  juxta  ritum  romano 

monasticum  in  abbatia  Sancti  Pétri  de  Solesmis pro 

anno  domini  1895.  Solesmis,  typogr.  Sancti  Pétri,  1  vol. 

in-12,  129  p. 
Paléographie  musicale.  Les  Mélodies  liturgiques  ou  Recueil 

de  fac-similés  phototypiques  des  principaux  manuscrits  de 

chant  liturgique  grégorien,  ambrozien,  mozarabe,  gallican, 

XL     22 


—  338  — 

publiés  parles  RR.  PP.  Bénédictins  de  Solesmes.  Solesmes, 
imp.  Saint-Pierre,  1  vol.  ni-4  carré. 

Pasquier  (le  chancelier).  —  Histoire  de  mon  temps.  Mé- 
moires du  chancelier  Pasquier.  2"  partie  :  Restauration, 
III  (1824-1830).  Tome  VI.  Paris,  Pion  et  Nourrit,  1  vol. 
gr.  in-8,  491  p. 

Pasty  de  la  Hylais  (E.).  —  La  Baronnie  de  Bouloire,  par 
l'auteur  du  Bas-Vendômois  historique  et  monumental.  Le 
Mans,  Pellechat,  ii-95  p.  in-8,  avec  4  planches. 

Perraudière  (Xavier  de  la).  —  Scarron,  poésie  humoris- 
tique. In-8. 

Persy  (D'"  P.).  —  Ma  première  application  du  Sérum  anti- 
diphtérique. Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  8  p.  in-8. 

PiCHON  (l'abbé  F.).  —  Notice  sur  l'abbé  Grosbois,  chanoine 
honoraire,  économe  du  Séminaire  du  Mans.  Le  Mans, 
Leguicheux  et  C'°,  10  p.  in-8.  —  Extr.  de  la  Semaine  du 
Fidèle. 

—  Notice  sur  M.  l'abbé  J.-M.  Outin,  vicaire-général  de  M^"" 
l'Évêque  du  Mans.  Le  Mans,  Leguicheux  et  C'",  16  p.  in-8. 
—  Extr.  de  la  Semaine  du  Fidèle. 

Pioger  (l'abbé).  —  Dieu  dans  ses  œuvres.  Le  Monde  des 
plantes  et  ses  merveilles.  Paris,  Firmin-Didot,  1  vol.  in-8, 
xi-383  p. 

Pointeau  (l'abbé  Ch.).  —  Histoire  du  pèlerinage  et  de  la 
chapelle  de  Notre-Dame  de  la  Crue.  Laval,  Goupil,  1  vol. 
in-8  avec  vignettes. 

Poirier-Béalu  —  Petite  Géographie  du  département  de  la 
Mayenne,  contenant  une  carte  coloriée  par  canton.  — 
Département  de  la  Mayenne.  Mayenne,  Poirier-Béalu, 
1894,  8  p.  in-4  à  deux  col  ,  avec  une  carte  color. 

Porcher  (Edmond),  avocat.  —  Le  Miracle  de  Saint-Valéry, 
poème  couronné  par  la  Société  d'agriculture,  sciences, 
arts  et  belles-lettres  d'Évreux,  et  édité  à  ses  frais.  Évreux, 
1  vol.  in-8. 

PoTTiER  (André),  de  Maresché.  —  Les  Droits  de  succession 
des  enfants  naturels.  Thèse  pour  l'agrégation.  Paris, 
Rousseau,  1  vol.  in-8. 


—  3:^9  — 

Programme  des  Conférences  ecclésiastiques  du  diocèse  de 

Laval  pour  l'année  1895.  Laval,  Chailland,  in-4. 
Programme  du    concours  départemental   de  la    Mayenne. 

Laval,  Auvray,  in-8. 
Province  (La)  du   Maine.    Union  historique    et    littéraire. 

Recueil  mensuel  publié  sous  la  direction  des  abbés  Anibr. 

Ledru,  Ern. -Louis  Dubois  et  Henri  Bruneau.  Tome  IIL 

Le   Mans,    Leguicheux  et  C'",  i  vol.  in-8,  384  p.,  avec 

planches  et  vign.  dans  le  texte. 
Quentin   (l'abbé  Aurèle).    —    La  dernière   publication  du 

docteur  Jérémias  sur  l'époque  d'Izdubar.  Travail  publié 

dans  la  Revue  de  Vhhtoire   des  religions.  Paris,   Ernest 

Leroux,  in-8. 
Rapport  du  conseil  de  surveillance  des  ardoisières  de  la 

Mayenne.  Laval,  Auvray,  in-^. 
Rebut  (Didier),  professeur  au  Lycée.  —  Histoire  du  Lycée 

du  Mans  depuis  sa  fondation,  en  1599,  par  l'évèque  Claude 

d'Angennes,  jusqu'en.  1811.  Mémoire  présenté  au  Congrès 

des  Sociétés  savantes,  en  1895.  Le  Mans,  Ed.   Monnoyer, 

56  p.  in-8. 
Recueil  des  actes  administratifs   de  la  préfecture   de   la 

Mayenne,  année  1894.  Laval,  L.  Moreau,  1  vol.  in-8. 
Recueil   des   actes   administratifs  de  la   préfecture  de  la 

Sarthe,  année  1894.  Tome  LXXIV.  Le  Mans,  Assoc.  ouvr. 

de  l'imp.  Drouin,  1  vol.  in-8. 
Renard  (Adolphe).  —  Le  Combat  d'Écommoy  (11  janvier 

1871),  d'après  le  récit  du  commandant  des  Francs-Tireurs 

Auguste   Pointignon.    Écommoy,  J.  Motreuil,  1894,  8  p. 

in-8. 
Revue  historique  et  archéologique  du  Maine,  tomes  XXXVH 

et  XXXVIIL  Le  Mans,  Pellechat  (Mamers,  imp.  Fleury  et 

Dangin),  2  vol.  gr.  in-8,  336,  352  p.,  avec  portr.,  grav.   et 

vign.  dans  le  texte. 
Revue  httéraire  et  artistique  du  Maine,  organe  de  l'Académie 

du  Maine,  14^  année.  Le  Mans,  E.   Lebrault,  1  vol.  in-8, 

304  p.,  avec  portr. 
Richard  (Louis),  directeur  de  l'École  de  la  rue  Erpell.  — 

Miscellanées  (en  vers)  :   Aspirations  et  Inspirations,  Inti- 


—  340  - 

mités.    Paris,    libraires-associés    (Le    Mans,    imp.    Ed. 
Monnoyer),  1  vol.  in-8,  130  p. 

Rivières  (baron  de).  —  Le  Testament  de  Gaspard  Daillon 
du  Lude.  Publié  dans  la  Revue  du  département  du  Tarn, 
n"  de  janvier-février  1805,  p.  27. 

Robert  (R.-P.  Charles),  de  l'Oratoire  de  Rennes.  — 
Anthyme-Denis  Cohon,  évêque  et  comte  de  Dol.  Son  rôle 
pendant  la  Fronde.  Rennes,  imp.  Marie  Simon,  58  p.  in-8, 
avec  portrait. 

RoBiQUET  (Paul).  —  L'Anarchie  administrative,  le  Clergé  et 
la  Municipalité  d'Ernée  (Mayenne).  Travail  publié  dans  la 
Revue  hisioritiue,  n"  de  septembre-octobre  1894. 

RociiE-SÈVRE  (Jean  de  la).  —  Les  derniers  jours  de  Rarbe- 
Rleue  (Gilles  de  Rais).  Paris,  Lamulle  et  Poisson,  1  vol. 
in-12. 

Roger,  notaire  à  Auvers-le-Hamon.  —  Les  Syndicats  agri- 
coles paroissiaux.  Rapport  à  l'assemblée  des  catholiques 
tenue  au  Mans  le  27  mars  1895.  Le  Mans,  Leguicheux  et 
C'«,  24  p.  in-8. 

RouGÉ  (vicomte  J.  de).  —  Origine  de  la  race  égyptienne. 
Paris,  in-8.  —  Extr.  des  Mémoires  de  la  Société  des  Anti- 
quaires de  France. 

RouGER  (Henri),  né  à  La  Chartre.  —  Chants  et  Poèmes. 
Paris,  Lemerre,  1  vol.  in-8. 

RouLLEAU,  inspecteur-adjoint  des  forêts  au  Mans.  —  Plan 
de  la  Forêt  domaniale  de  Rercé,  complété  et  mis  à  jour  en 
1894.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  1  feuille  in-fol. 

Roussel  (l'abbé).  —  Almanach  de  la  France  illustrée,  année 
4895.  Paris-Auteuil,  imp.  des  Apprentis-Orphelins,  1  vol. 
in-18,  avec  grav. 

—  Almanach  illustré  de  la  première  communion  et  de  la 
persévérance,  année  1895.  Paris-Auteuil,  imp.  des  Appr.- 
Orphelins,  1  vol.  in-18,  avec  grav. 

Salomon  (D''  L.).  —  L'Alcool  et  la  dépopulation  de  la  France. 
Le  Mans,  Hétrot,  Guenet  et  C'%  1  vol.  in-18. 

Sartiiois  (Le  Petit),  almanach  pour  1895  contenant  un 
calendrier,  des  notices  agricoles  et  horticoles,  les  marchés 
et  foires  de  l'Orne  et  de  la  Mayenne,  une  .statistique  admi- 


—  341  — 

nistrative  du  département  et  le  service  des  postes  et  télé- 
graphes. Le  Mans,  A.  Leguicheux  et  C'%  80  p.  in-32. 

Senart  (Emile).  —  Notes  d'épigraphie  indienne.  Paris, 
Imp.  nationale,  1  vol.  in-8,  avec  planches. 

Société  anonyme  des  mines  de  charbon  minéral  de  la 
Mayenne  et  de  la  Sarthe.  Assemblée  générale  d'avril 
1895,  à  Laval,  et  Rapport  du  conseil  d'administration  sur 
la  situation  de  la  Société  et  sur  les  opérations  du  dernier 
exercice  (par  le  président  Aimé  Blavier).  Laval,  Auvray, 
15  p.  in-8. 

Société  d'assurance  mutuelle  immobilière  du  Mans  contre 
l'mcendie.  Assemblée  annuelle  ordinaire  de  mai  1895,  et 
Rapport  de  la  commission  pour  l'examen  du  compte  du 
65"  exercice  (1894).  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  28  p.   in-4. 

Société  de  Saint- Vincent-de-Paul.  Conférences  du  Mans. 
Procès-verbaux  des  assemblées  générales  des  19  juillet  1893 
et  13  décembre  1894.  Rapport  annuel  par  MM.  de  Brébisson 
et  Alex.  Gelier.  Le  Mans,  Leguicheux  et  C'^  16  p.  in-8. 

Société  de  tir  du  28«  régmient  territorial  d'infanterie.  Pro- 
gramme du  concours  de  1895.  Le  Mans,  A.  Bernachin  et 
C'%  20  p.  in-32,  avec  1  fig. 

Société  générale  de  secours  mutuels  entre  ouvriers  du 
Mans  et  de  la  banlieue.  Exercice  1894,  59^  année.  Compte- 
rendu.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  64  p.  in-8. 

Société  régionale  des  pharmaciens  de  la  Sarthe,  de  l'Orne 
et  de  la  Mayenne.  Compte-rendu  de  l'assemblée  générale 
du  dimanche  26  mai  1895.  Le  Mans,  Hétrot,  Guenet  et  C'% 
20  p.  in-8. 

SouBRE  (Auguste).  —  Souvenirs  de  1870-1871.  Le  Mans, 
A.  Bernachin,  br.  in-12. 

Statuts  de  la  Compagnie  d'éclairage  par  le  gaz  des  villes 
du  Mans  et  de  Vendôme.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  16  p. 
in-8. 

Statuts  de  la  musique  de  Savigné-l'Évèque.  Le  Mans,  Blan- 
chet,   8  p.  in-8.    Tiré  à  100  exempl. 

Statuts  de  la  Société  de  recours  mutuels  de  la  subdivision 
des  sapeurs-pompiers  de  Sillé-le-Guillaume.  Le  Mans,  Ed. 
Monnoyer,  12  p.  in-12. 


—  342  - 

Syndicat  agricole  du  canton  de  la  Ferté-Bernard.  Bulletin, 
7«  année.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  in-8. 

Syndicat  agricole  du  canton  de  Marolles-les-Braults.  Bulle- 
tin, 7e  année.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  in-8. 

Syndicats  agricoles  des  cantons  de  Sablé  et  Brûlon.  Bulletin, 
7e  année.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  in-8. 

Syndicat  départemental  des  médecins  de  la  Sarthe.  Le 
Mans,  Ed.  Monnoyer,  16  p.  in-8.  Tiré  à  75  exempl. 

Syndicat  du  commerce  de  l'épicerie  et  de  la  droguerie  du 
département  de  la  Sarthe.  Compte-rendu  de  la  14^  assem- 
blée générale  tenue  en  décembre  1894.  Le  Mans,  Ed.  Mon- 
noyer, 16  p.  in-8.  Tiré  à  80  exempl. 

Tamisey  de  Larroque.  —  Notice  inédite  sur  J.-B.  Gault, 
évêque  de  Marseille,  ancien  curé  de  Sainte-Eulalie  de 
Bordeaux,  par  Gaspard  de  Simiane,  surnommé  le  chevalier 
de  La  Coste.  Bordeaux,  Demachy,  Pech  et  C'«,  32  p.  in-8. 
—  Extr.  de  la  Revue  catholique  de  Bordeaux. 

Tasciier  de  la  Pagerie  (la  Comtesse  Stéphanie  de).  — 
Mon  Séjour  aux  Tuileries,  3<=  série  (1866-1871).  Paris, 
OUendortî,  1  vol.  in-18,  326  p. 

ToucHET  (M»''),  évêque  d'Orléans.  -  Allocution  prononcée, 
le  10  novembre  1895,  devant  le  monument  élevé  en  l'hon- 
neur des  soldats  tombés  à  la  bataille  de  Coulmiers,  le  9 
novembre  1870.  Orléans,  H.  Herluison,  in-8. 

Union  vélocipédique  (L')  de  là  Sarthe.  Bulletin,  3«  année. 
Le  Mans,  E.  Lebrtiult,  in-4. 

Union  (L')  vélocipédique  Lavalloise.  —  Statuts.  Laval,  Mittre 
et  Sottano,  in-32. 

Ur  (Charles).  —  Ouverture  du  tombeau  du  roi  René  à  la 
cathédrale  d'Angers,  le  16  septembre  1895.  Angers, 
Germain  et  Grassin,  in-8. 

Vie  de  Mfe''"  George-Massonnais,  évêque  de  Périgueux  et  de 
Sarlat,  né  à  Saint-Denis-de-Gastines  (Mayenne).  Laval, 
Goupil,  1  vol.  in-8,  avec  portrait. 

Ville  du  Mans.  Composition  et  ordre  de  marche  de  la 
Cavalcade  du  Progrès,  comprenant  les  arts,  les  jeux  et  les 
sports  à  travers  les  âges,  du  dimanche  21  avril  1895,  au 


—  :]i3  — 

profit  des  pauvres.  Notice  explicative  de  la  cavalcade  et 
des  chars.  Le  Mans,  Ed.  Monnoyer,  66  p.  in-18. 

VoîsiNE  (l'abbé  Auguste),  directeur  du  patronnage  de  Saint- 
Augustin  à  La  Ferté-Bernard.  —  Médéric,  le  Bandit  des 
Pyrénées,  drame  en  3  actes.  Le  Mans,  Leguicheux  et  G'% 
1  vol.  in-i2. 

YzEUx  (0.).  —  De  Paris  au  Mans  par  le  Coche,  en  1765.  Le 
Mans,  Ed.  Monnoyer,  16  p.  gr.  in-8,  avec  une  carte.  — 
Extr.  du  Bulletin  de  la  Société  cV agriculture,  sciences  et 
arts  de  la  Sarthe  et  tiré  à  100  exempl. 


L.  BRIEBE. 


UNE 

STATUE  DE  SAINTE  CÉCILE 

A  LA  CATHÉDRALE  DU  MANS 


Sainte  Cécile ,  la  jeune  et  noble  martyre  devenue  la 
patronne  des  musiciens,  a  été  de  tout  temps  l'une  des 
saintes  les  plus  connues  et  les  plus  populaires.  Son  nom, 
qui  par  un  rare  privilège  unit  aux  gloires  de  la  Rome 
antique  les  plus  émouvants  souvenirs  de  la  Rome  chré- 
tienne, a  franchi  rapidement  toutes  les  frontières  et  pénétré 
chez  tous  les  peuples,  depuis  les  bords  du  Tibre  jusqu'aux 
rivages  brumeux  de  l'Armorique. 

Au  Mans,  dès  le  IX^  siècle,  sainte  Cécile  est  honorée  d'un 
culte  public  et  tout  spécial.  En  834,  douze  ans  seulement 
après  que  le  pape  Paschal  pi"  a  retrouvé  son  corps  dans  les 
catacombes,  le  grand  évêque  Aldric  lui  consacre  un  des 
autels  de  sa  nouvelle  cathédrale  ;  par  une  remarquable 
coïncidence  cette  dédicace  solennelle  de  la  cathédrale  de 
saint  Aldric,  demeurée  célèbre  dans  les  annales  de  l'Église 
du  Mans,  a  lieu  le  21  novembre,  «  vigile  de  la  fête  de  sainte 
Cécile  (1)  ».  Au  XI^  siècle,  une  paroisse  du  diocèse,  près  de 
Château-du-Loir,  est  placée  sous  le  patronage  même  de  la 

(1)  Geala   lJu)itni   Aldrici,   édition   Charles  et  Fioger.    Mamers,  188'J, 
p.  li  et  15,  note  marginale  du  X1V«  siècle. 


SAINTE     CECILE 
Statue  de  la   Cathédrale   du    Mans 


—  345  — 

sainte  et  la  vieille  église  de  Sainte-Cécile,  enlacée  par  les 
vignes,  domine  de  nos  jours  encore  les  rives  pittoresques 
du  Loir  (1).  Plus  tard,  le  nom  de  Cécile  apparaît  dans  les 
Cartulaires  manceaux,  pieusement  porté  par  des  femmes 
chrétiennes  (2). 

La  Renaissance,  elle  aussi,  rend  hommage  à  sainte  Cécile. 
Elle  élève  à  la  cathédrale  du  Mans,  sous  les  grandes  orgues, 
un  nouvel  autel,  luxueusement  décoré,  où  on  l'invoque  en 
même  temps  que  sainte  Marguerite  et  sainte  Marthe  (3). 
Elle  lègue  en  outre  à  la  Bibliothèque  actuelle  de  la  Ville  un 
exemplaire  du  curieux  opuscule  du  théologien  belge  Josse 
Clichtove  :  De  laudihus  sacratissime  Virginis  et  martyris 
Cecilise  (4),  Ce  livre,  qui  célèbre  l'illustre  vierge  avec  tant 
d'enthousiasme,  est  daté  de  1516,  imprimé  en  caractères 
gothiques  et  dédié,  par  un  rapprochement  que  nous  aimons 
à  signaler,  à  un  prélat  manceau  d'origine,  Louis  Guillard, 
évèque  de  Tournai,  plus  tard  évêque  de  Chartres,  fils  de 


(1)  La  paroisse  de  Sainte-Cécile-sur-Loir,  réunie  en  1807  à  celle  de 
Fiée,  avait  été  donnée  dés  lOGGà  l'abbaye  de  Marinoutier  par  Gervais  de 
Cliàteau-du-Loir,  en  même  temps  que  l'église  de  Saint-Guingalois.  Voir 
l'abbé  R.  Charles,  Saint-Guingalois  de  Chàteau-dii-Loir .  Mamers,  1879, 
in-8"  p.  1  if. 

(2)  Cecilia,  filia  Bernardi  (1055  à  1064).  Livre  blanc,  édition  1869,  in-4» 
p.  62  ;  Sezilia,  uxor  Gaufredi  Burou  (XUP  siècle),  Cartulaire  de  Saint- 
Videur  au  Ma7iii,  édition  Bertrand  de  Broussillon,  1895;,  in-8,  p.  158. 

(3)  V.  ci-dessous  une  inscription  de  1635.  —  Dans  le  Procès-verbal  du 
pillage  de  l'Église  du  Mans  en  io62,  publié  par  le  R.  P.  dom  Piolin, 
Histoire  de  l'Église  du  Mans,  V,  p.  705,  cet  autel  est  ainsi  décrit  :  «  Plus 
»  sous  les  grosses  orgues  ont  monstre  la  place  d'un  aultiel  et  contretable 
"■■)  de  pierres  de  taille,  laquelle  contretable  estoit  de  colonnes  à  deux  ordres 
»  l'un  sur  l'autre,  ledit  aultiel  fort  enrichy  d'ouvraiges,  imageries  et  bien 
»  estoffé  ».  Les  Plaintes  et  doléances  du  Chapitre  ajoutent  :  «  Item, 
»  rompu  et  brisé  les  imaiges  de  l'autel  soubx  les  grandes  orgues,  scavoir 
»  une  Nativité  Notre  Seigneur  avec  les  pastoureaux  qui  le  venaient  visiter, 
»  un  imaige  saincte  Marthe,  un  imaige  sainct  Ambroys,  les  imaiges  d'une 
»  Annunciation  Notre  Dame,  etc.  »  Bien  que  sainte  Cécile  et  sainte  Mar- 
guerite fussent  invoquées,  d'après  l'inscription  de  1635,  au  même  autel  que 
sainte  Marthe,  leurs  «  imaiges  »  ne  sont  point  mentionnées. 

(4)  Bibl.  du  Mans,  Histoire,  n"  1643.  —  .lodoeus  Cliclitove,  de  Nieuporl, 
mort  à  Chartres  le  22  septembre  1543. 


—  346  — 

Charles  Guillard,  de  Souligné-sous-Vallon  ,  président  au 
Parlement  de  Paris.  A  l'éloge  de  sainte  Cécile  se  trouve  joint 
celui  de  s^^int  Louis,  De  laudihus  sancti  Ludovici  régis 
Francise,  du  même  auteur,  comme  pour  rapprocher  une 
fois  de  plus  dans  les  collections  municipales  du  Mans  les 
gloires  de  l'Église  et  celles  de  la  Patrie. 

Vers  la  fin  du  XVP  siècle,  époque  où  l'art  musical  et  no- 
tamment la  musique  sacrée  prend  un  brillant  essor,  sainte 
Cécile  est  déjà  fêtée  par  les  musiciens,  dans  certaines  églises 
du  Mans. 

Dès  1576,  en  effet,  le  chapitre  de  Saint-Pierre-la-Cour 
accorde  une  gratification  extraordinaire  à  ses  chantres  et  à 
ses  vicaires,  à  l'occasion  de  la  fête  de  sainte  Cécile  (1).  A 
partir  de  1591,  la  subvention  est  renouvelée  régulièrement 
chaque  année  ;  son  chiffre  s'élève  peu  à  peu  de  30  sols  à 
quatre  livres  tournois,  et  son  but  est  défini  en  termes  qui  ne 
comportent  aucun  doute  :  «  Pro  festo  sanctœ  Ceciliœ  (1592, 
1596,  1597).  —  Pro  solemnitate  festi  sanctse  Cecilix  (1600). 
—  Pro  miisica  in  festo  sanctx  Ceciliœ  virginis  cantanda 
(1601).  —  Ut  festum  sanctse  Cecilix  festive ,  jucunde , 
jocose  et  hilare  célébrant  (1608  à  1613),  etc.  »  —  En  1597,  le 
chapitre  a  même  décidé  que  tout  vicaire  qui  manquerait 
l'office  de  la  Sainte  Cécile  serait  mis  en  prison,  ce  in  carcerem 
mittetur  !  »  (2) 

11  est  donc  inexact  d'écrire,  «  qu'au  commencement  du 
XVII«  siècle,  les  musiciens  ne  célébraient  pas  au  Mans, 
d'une  manière  solennelle,  la  fête  de  Sainte  Cécile  leur 
patronne  (3)  ».  Ils  la  célébraient  au  contraire  fort  agréable- 
ment et  fort  joyeusement  (festive,  jucunde  et  hilare],  à 
Saint-Pierre  la  Cour  au  moins. 

Cependant,  ce  n'est  qu'en  1633  que  le  culte  de  sainte 
Cécile  prend,  à  la  cathédrale  du  Mans,  toute  son  importance. 

(1)  Arch.  de  la  Sarthe,  G,  557. 

(2)  Registras  d<is  Délibérations  Capitulaires  de  Saint-Pierre-la-Cou)'- 
Arch.  de  la  Sarthe,  G.  488  à  490. 

(3)  La  Province  du  Maine,  Union  historique  et  littéraire,  1894,  p.  343. 


—  347  — 

Par  Lin  acte  notarié  du  18  février  de  cette  année,  le  cha- 
noine Bernardin  Le  Rouge  après  avoir  obtenu  de  ses  con- 
frères l'autorisation  de  transformer  la  Sainte  Cécile  en  fête 
semi-double,  fonde,  entre  les  maîtres  de  Psallette  des  dio- 
cèses circonvoisins  et  «  tous  autres  musiciens  de  leur  con- 
naissance »,  un  concours  annuel  de  «  motets  à  la  louange 
de  sainte  Cécile  »,  dont  «  le  plus  méritant  doit  être  chanté 
solennellement  en  l'église  le  jour  de  la  fête.  »  La  même 
année  1633,  il  fait  exécuter  par  le  sculpteur  manceau 
Charles  Hoyau  une  statue  en  terre  cuite  de  sainte  Cécile  et 
deux  ans  après,  en  1635,  il  la  place  sur  un  autel  dédié  à  la 
sainte  Vierge,  à  sainte  Marthe,  à  sainte  Cécile  et  à  sainte 
Marguerite,  qu'il  fait  relever  à  ses  frais,  sous  les  orgues, 
pour  remplacer  l'autel  de  la  Renaissance  détruit  par  les 
Protestants. 

M.  Anjubault,  en  186'2,  et  M.  l'abbé  E.  Chambois,  en  1894, 
ont  consacré  à  la  fête  de  sainte  Cécile  au  Mans  deux  notices 
historiques  qui  réunissent  d'abondants  détails  sur  le  cha- 
noine Bernardin  Le  Rouge,  le  concours  de  la  sainte  Cécile 
depuis  1633  jusqu'à  la  Révolution,  et  la  statue  de  sainte 
Cécile  par  Charles  Hoyau ,  mais  ni  l'un  ni  l'autre  n'ont 
donné  la  reproduction  de  cette  statue,  si  intéressante  au 
point  de  vue  artistique  (1).  En  matière  d'art,  la  meilleure 
description  ne  suppléant  jamais  à  la  reproduction  même  de 
l'œuvre,  nous  sommes  heureux  de  pouvoir  aujourd'hui 
combler  une  regrettable  lacune,  répondre  à  un  désir  maintes 
fois  exprimé  et  apporter  ainsi  à  notre  tour  notre  modeste 
hommage  à  sainte  Cécile,  à  la  veille  même  de  sa  fête. 

Rappelons  tout  d'abord  que  l'autel  érigé  par  le  chanoine 
Le  Rouge,  pour  recevoir  la  statue  de  sainte  Cécile  était  situé 
dans  le  transept  méridional  entre  les  orgues   et  la  chapelle 

(1)  Anjubault,  La  Sainte  Cécile  au  Mans,  depuis  i633,  Le  Mans, 
Monnoyer,  18G2,  in-8.  —  L'abbé  £.  L.  Chambois,  La  Fête  de  Sainte-Cécile 
à  la  Cathédrale  du  Mans  {1033-1748),  Le  Mans,  Leguiclieux,  1894-,  in-8. 


~  348  — 

du  sépulcre,  ainsi  que  l'indique  l'inscription  suivante,  seul 
reste,  aujourd'hui,  du  monument  détruit  en  1769  sousl'épis- 
copat  de  Ms''  de  Grimaldi  : 

DEO  .  OPTIMO  .  MAXIMO  . 

HOC  ALTARK  DEO  :  IN  HONOREM  BEATISSBLîi  VmGINIS 
DEIPAR.E  MARLE  ,  AC  SANCTARUM  MARTH.E  ,  C^GILLE  ET 
MARGARIT^  CONSECRATUM  ,  FURENTE  BELLORUM  CIVILIUM 
AESTU  ,  MAJORI  EX  PARTE  DIRUTUM  ,  MAGISTER  BERNAR- 
DINUS  LE  ROUGE,  CENOMANENSIS  PRESBYTER,  JURIS  UTRI- 
USQUE  LICENTIATUS,  HUJUS  ECCLESI.E  CANONICUS,  AC  FESTI 
DICTEE  BEAT.E  C^CILLE  FUNDATOR  ;  SUMPTIBUS  SUIS  ,  DE 
CONSENSU  ET  AUCTORITATE  CAPITULI,  RESTAURARI,  IMAGI- 
NIBUS  QUE  DECORARI  CURAVIT.  ANNO  SALUTIS  MVl'^'^.  XXXV. 

DOMINE,  DILEXI  DECOREM  DOMUS  TU^.  PS  AL.  25. 

Des  placages  de  marbre  rose  et  noir,  des  ornements  en 
relief  d'un  assez  bon  style  mais  un  peu  mutilés,  encadrent 
l'inscription  gravée  sur  une  plaque  de  marbre  noir.  Au 
dessus  étaient  les  armes  du  chapitre  :  «  d'azur  à  trois  fleurs 
de  lis  d'or,  2  et  7,  et  trois  clefs  d'argent,  1  et  3.  »  Au  dessous 
celles  du  fondateur  :  c(  d'rtzitr  à  trois  annelets  d'or,  2  et  i, 
séparés  par  une  fasce  d'argent.  »  (1).  A  côté  de  la  statue  de 
sainte  Cécile  se  trouvaient,  d'après  Maulny,  celles  de  sainte 
Mai  the  et  de  sainte  Marguerite  «  assez  délicatement  taillées.  » 
Bernardin  Le  Rouge  avait  demandé  à  y  placer  aussi  les 
images  de  saint  François  et  de  saint  Bernardin  ;  on  ne  sait 
si  elles  furent  exécutées,  ou  s'il  faut  les  rechercher  dans 
les  traits  indécis  de  deux  personnages  peints  sur  le  mur  (2). 

Retirée  depuis  longtemps  de  la  cathédrale,  la  statue  de 
sainte  Cécile  est  actuellement  conservée  au  Musée  de  la 
Psallette. 

(1)  Anjubault,  La  Sainte  Cécile  au  Mans,  p.  4. 
C-I)  Anjubault,  Ibidem,  p.  4. 


—  349  — 

Malgré  le  respect  dont  elle  y  est  entourée,  on  ne  peut 
que  renouveler  le  vœu,  émis  jadis  par  M.  Anjubault,  de 
son  prochain  retour  à  la  cathédrale  :  les  amateurs  d'art 
pourraient  l'y  étudier  plus  facilement  et  elle  y  raviverait 
assurément  le  culte  traditionnel  de  la  population  du  Mans 
pour  la  gracieuse  patronne  de  la  musique. 

Le  groupe,  en  terre  cuite,  mesure  1™  20  de  hauteur  sur 
1"!  35  de  largeur.  Assise  sur  un  siège  antique,  la  sainte 
touche  de  ses  doigts  délicats  le  clavier  d'un  orgue.  Ses  yeux, 
ses  traits  expriment  l'invocation.  Une  couronne  de  fleurs 
surmonte  ses  cheveux  qui  flottent  sur  le  dos  en  ondes 
soyeuses.  «  Le  manteau  long,  noblement  drapé,  la  robe 
brodée,  la  chaussure  romaine  sont  d'un  bel  effet  et  très 
digne  de  la  fille  des  Csecihi  »  (1).  Nous  croyons  qu'à  l'origine 
la  .statue  était  peinte  et  richement  décorée  :  dans  tous  les 
cas,  quelques  détails  indiquent  qu'elle  devait  porter,  comme 
certaines  statues  italiennes,  de  véritables  bijoux  et  pos.séder 
un  écrin  spécial,  dont  la  pieuse  admiration  du  chanoine 
Le  Piouge  avait  sans  doute  fourni  les  premières  parures. 

Sur  la  face  la  plu>s  apparente  du  support  de  l'orgue  on  lit 
cette  inscription:  Ex  donoB.  Le  Bouge^  preshiteri,  juribus 
licenliati,  ecclesice  canonici,  festi  beatœ  Cxciliœ  fundatoris. 
—  C.  Hoyau.  F.  1633.  Sur  le  côté,  en  avant,  se  voit  un 
écu?.son  aux  armes  du  donateur  en  partie  effacées. 

Cette  statue  de  .sainte  Cécile,  il  faut  le  reconnaître  tout 
d'abotd,  n'est  pas  suffisamment  inspirée  par  le  sentiment 
religieux.  Elle  n'offre  point  le  caractère  de  piété  qu'on 
aimerait  à  y  trouver,  mais  bien  plutôt  le  caractère  mondain 
d'une  jeune  femme  du  XV!!*^  siècle,  élégante  et  déjà  ma- 
niérée. Elle  est  loin  dès  lors  de  l'admirable  statue  de  Maderno 
si  vraie,  si  émouvante,  qui  touche  si  profondément  en 
évoquant  le  souvenir  de  la  vierge  chrétienne  mourante.  Par 
contre,  elle  se  rapproche  beaucoup  des  statues  du  sépulcre 

ii)  An juhauM,  Ibidem,  p.  5. 


—  350  — 

actuel  de  la  cathédrale  du  Mans  qu'on  attribue  d'ailleurs  au 
même  artiste,  Charles  Hoyau  :  on  peut  notamment  la  com- 
parer à  la  Madeleine  dont  la  tête  présente  avec  celle  de  notre 
sainte  Cécile  plusieurs  points  de  ressemblance  (1). 

La  composition,  un  peu  trop  recherchée  dans  ses  formes, 
n'en  est  pas  moins  charmante,  et  fait  un  incontestable 
honneur  au  talent  du  sculpteur  Hoyau.  On  a  dit  avec  raison 
que  la  plastique  mancelle  n'avait  rien  produit  de  plus  joh, 
de  plus  gracieux,  et  que  cette  œuvre  de  maître  élait  puissam- 
ment marquée  du  cachet  de  l'individualité  (2).  C'est  ainsi, 
après  tout,  que  la  Société  du  XVIP  siècle  se  représentait  la 
jeune  patricienne,  et  si  nous  préférerons  toujours  l'image 
de  la  martyre  qui  élève  les  âmes  à  Dieu,  il  ne  saurait  nous 
déplaire  de  l'entrevoir  une  fois  dans  tout  l'éclat  de  sa 
jeunesse,  de  sa  beauté  et  de  cette  élégance  aristocratique 
que  Cécile,  par  égard  pour  sa  dignité  et  sa  situation  sociale, 
avait  gardée  aux  yeux  du  monde.  Les  généreux  sacrifices 
qu'elle  a  faits  au  Christ  n'en  paraissent  que  plus  méritoires 
et  plus  touchants. 

La  pensée  de  reproduire  ici  pour  la  première  fois  l'œuvre 
de  Charles  Hoyau,  d'après  une  photographie  due  à  l'intel- 
ligente initiative  de  notre  regretté  collègue  M.  l'abbé  Robert 
Charles,  nous  a  procuré  en  outre  la  surprise  d'une  découverte 
intéressante. 

La  statue  de  sainte  Cécile,  à  la  cathédrale  du  Mans  a  été 
gravée  dès  1636,  sur  un  dessin  de  l'auteur  lui-même  l  Nous 
donnons  ci-contre  une  réduction  de  cette  rarissime  gravure, 
oubliée  jusqu'ici  à  la  Bibliothèque  du  Mans,  entre  les  pages 
d'un  exemplaire  in-folio  du  Traité  de  V harmonie  du  Père 
Mersenne  (3). 

(1)  Henri  Chardon.  Le  sépulcre  de  la  Cathédrale  du  Mans,  Le  Mans, 
Monnoyer,  1869,  p.  30. 

(2)  Henri  Chardon,  Ibidem,  p.  30. 

(3)  Bibl.  du  Mans.  Sciences  et  Arts,  n"  443S.  —  Le  même  recueil  contient 
des  Messes  à  quatre  voix  de  Pierre  Colin  et  de  Claude  Goudimel,  (155'2- 
15G4),  ahisi  que  huit  Cantiques  du  XVI^  siècle  à  la  Sainte  Vierge. 


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6 


—  :î51  — 

La  gravure,  de  0'"  22  1/2  sur  0'"  18,  est  signée  :  «  C.  Hoijau 
Inven.  —  A.  Trippier  fecit.  »  A  quelques  différences  près, 
elle  représente  la  statue  de  sainte  Cécile  telle  que  nous 
l'avons  décrite,  mais  ornée  de  ses  bijoux,  une  parure  en 
perles.  Au-dessus  de  la  tète  de  la  sainte,  l'artiste  à  dessiné 
la  croix  émaillée,  avec  l'invocation  Scinda  Cxcilia  ora  pro 
nobis,  qui,  aux  termes  de  la  fondation  du  chanoine  Le  Rouge, 
devait  être  donnée  en  prix  au  lauréat  du  concours.  Près  de 
l'orgue,  un  ange  debout  tient  un  livre  de  chant  qu'il  pré- 
sente à  sainte  Cécile.  A  gauche,  un  deuxième  ange  l'accom- 
pagne avec  une  guitare;  à  droite  deux  autres  anges,  avec  un 
violon  et  une  harpe.  Dans  les  angles  supérieurs,  les  armes 
de  France  et  de  l'Église  du  Mans.  Sur  le  socle  de  l'orgue, 
celles  de  Bernardin  Le  Rouge,  et,  plus  bas,  les  mots  Eccl. 
Cenom. 

Cette  gravure,  si  curieuse  pour  l'art  local,  forme  l'en-tête 
d'une  lettre  imprimée  en  placard,  in-folio,  et  adressée  le  5 
septembre  1637  par  le  maître  de  Psallette  de  la  cathédrale 
du  Mans,  Louis  Hunault,  à  ses  confrères  «  Messieurs  les 
»  Maistres  de  musique  »,  pour  les  inviter  à  prendre  part  au 
concours  de  la  Sainte -Cécile.  Un  tel  document  complète 
heureusement  les  recherches  de  nos  prédécesseurs  et  permet 
de  mieux  se  rendre  compte  du  mode  d'organisation  du 
concours  :  il  mérite,  après  259  ans,  les  honneurs  de  la  réim- 
pression : 

A  Messieurs  les  Maistres  de  Musique. 

Messieurs, 

Si  ceux  d'entre  vous  qui  ont  receu  des  grâces  spéciales 
pour  exceller  en  la  Musique,  ont  dessein,  selon  qu'il  se 
pratique  tous  les  ans  en  plusieurs  villes  célèbres  de  ce 
Royaume,  de  rendre  tesmoignage  de  leur  industrie  et  leur 
dévotion  envers  Madame  Saincte  Cœcile  Vierge  et  Martyre 


—  352  — 

Patronne  des  Musiciens  dont  la  Feste  doibt  estre  solemnelle- 
ment  célébrée  en  l'église  du  Mans.  On  les  convie  par  la 
présente,  d'employer  quelques  heures  de  leurs  honnestes 
loisirs  à  la  composition  d'un  Mottet  à  cinq  parties  du  tiers 
mode  de  Glaudin  le  jeune  à  l'honneur  de  ladite  Saincte  sur 
le  sujet  cy  dessoubs  escripl  :  et  l'envoyer,  ensemble  la  par- 
tition au  net  avec  leur  devise  en  pacquet  clos  et  scellé  en 
cette  ville  à  quelque  ami  de  fiance,  qui  seurement  le  délivre 
es  mains  de  Monsieur  le  Rouge  Chanoine  dans  l'huictième 
jour  dudit  mois,  pour  estre  iceluy  Mottet,  avec  tous  les 
autres  qui  d'ailleurs  seront  envoyez  à  mesme  fin,  exacte- 
ment veuz  et  concertez  dans  la  Psallette  à  la  Feste  de  Sainct 
Martin  ensuivant  :  Et  ce  en  présence  de  Messieurs  les  Com- 
missaires et  experts  à  ce  députez,  qui  y  procéderont  fort 
légalement  :  Et  comme  depuis  l'institution  de  la  Feste  en 
ladite  Eglise,  tenue  pour  l'une  des  plus  anciennes  de  France, 
ayant  esté  fondée  par  Monsieur  Sainct  Julian,  contemporain 
des  Apostres,  on  y  a  tousjours  gardé  la  justice,  avec  toutes 
sortes  de  circomspections  nécessaires  :  Lesdits  sieurs  en 
adjugeront  les  prix  au  seul  mérite,  sans  qu'aucun  sçache  les 
noms  et  qualitez  des  autres  Autheurs  sinon  seulement  celuy 
qui  sera  commis  à  faire  l'ouverture  des  pacquets  :  Auquel  la 
Religion  du  secret  est  inviolablement  recommandée.  Je  croy 
qu'estes  assez  advertits  de  travailler  selon  les  reigles,  et  ne 
vous  émanciper  point  à  des  licences  contraires  à  l'art,  et 
condamnées  par  tous  les  bons  Maistres.  Faites  s'il  vous  plaist 
vos  diligences  dans  ledit  huictièmc  Novembre,  passé  quel 
jour  on  ne  recevra  plus  de  compositions  pour  cette  année. 
Ledit  Mottet  sera  solemnellement  chanté  en  chœur  à  l'offer- 
toire de  la  Messe  :  et  par  après  transcript  dans  les  Livres  de 
l'Eglise  pour  mémoire  à  la  postérité,  et  à  la  louange  du 
Compositeur,  qui  en  outre  selon  l'intention  du  Fondateur  en 
recevra  comme  un  remerciement  honoraire,  par  les  mains 
du  Maistre  de  Psallette  d'icelle  Eglise,  une  petitte  Croix  d'or 
esmaillée  à  peu  près  semblable  à  la  figure  cy-dessus  impri- 


—  :]^'A  — 

mée.  Si  en  la  présente  occasion  ou  en  autre,  je  vous  puis 
rendre  quelque  service,  je  m'y  employray  de  bon  cœur, 
comme  estant, 

Messieurs, 

Vostre  bien  humble  et  affectionné  serviteur  Louis 
HuNAULT,  Prestre  indigne,  Maistre  de  Musique 
en  l'Eglise  du  Mans. 

Au  Mans,  ce  5 
Septembre,  1637, 

[A.U  bas,  à  gauche  :] 

0  Beata  Csecilia,  quse  fada  es  sponsa  Chrisli,  accipe  coro- 
nam  de  manu  ejus  purpuream,  coronam  gloriœ  et  Ixtitiœ  : 
venite  coronemus  eam  coronis  multis.  Venite  et  videte  ^ipon- 
sam  Cœlestis  régis,  redimitam  rosis,  violis,  liliis,  et  floribics 
virtutum.  Venite  laiidenius  Virginem  et  celehremus  Marty- 
rem  in  jubilo,  in  voce  et  cantu,  cum  cythara  et  organo. 
Alleluya. 

[A  droite  :] 

MUSICIENS  QUI    ONT    EMPORTÉ   LE  PRIX 
au  Mans,  es  années  précédentes. 

M.  Blondin,  Maistre  de  Musique  en  la  Saincte  Chappelle  de  Paris,  en 

l'an  1033. 
M.  Joliet,  Maistre  de  Musique  en  l'église  de  Chartre,  en  l'an  1634. 
M.  Mathou  demeurant  à  Paris,  en  l'an  1635. 
M.  Candale,  Maistre  de  Musique  en  l'Eglise  de  Tours,  en  l'an  1630. 

Un  détail  surtout  est  à  remarquer  dans  cette  lettre  de 
M.  Louis  Hunault.  C'est  l'extrême  souci  d'impartialité  qui 
préoccupe  les  organisateurs  du  concours  et  leur  dicte 
«  toutes  sortes  de  circomspections  nécessaires.  »  Jusqu'ici, 

XL    23 


-  354  — 

croyons-nous,  les  sages  précautions  prises  pour  garantir 
l'indépendance  absolue  du  jugement  des  commissaires 
n'avaient  pas  encore  été  mises  en  relief  avec  autant  de 
précision. 

Nous  n'avons  pas  à  refaire,  pour  les  époques  postérieures, 
l'historique  du  concours  de  la  Sainte-Cécile  qui  se  maintient 
sans  interruption  à  la  cathédrale  du  Mans  pendant  un  siècle, 
et  y  reparaît  momentanément  en  1783  et  1784,  sous  l'in- 
fluence du  célèbre  Lesueur  (1).  Mais  nous  pouvons  ajouter 
que  la  Sainte-Cécile,  célébrée  plus  tôt  à  la  collégiale  de 
Saint-Pierre-la-Cour,  s'y  révèle  aussi  sous  sa  forme  primitive 
jusqu'à  la  dernière  heure.  En  1785  et  1786,  le  chapitre 
accorde  toujours  une  subvention  spéciale  aux  «  psalteurs  » 
à  raison  de  la  tète  de  sainte  Cécile,  et  même  il  y  ajoute  une 
gratification  importante  pour  c<  le  serpent  »  (2).  De  tout 
temps,  il  est  vrai,  «  Messieurs  de  Saint-Pierre  »  s'étaient 
piqués  d'aimer  la  musique,  de  favoriser  les  artistes  et  de 
rivaliser  en  cela  comme  en  tout  avec  leurs  confrères  de 
Saint-Julien. 

En  terminant  ces  quelques  notes,  modeste  bouquet  de 
fête  à  l'occasion  de  la  Sainte-Cécile  de  189(3^   nous  devons 

(i)  Au  sujet  de  la  Sainte  Cécile  en  1784,  Michel  Boyer  écrit  dans  sa 
Notice  biographique  musicale  et  littéraire  sur  François  Marc,  p.  9.  : 
«  J'étais  arrivé  au  Mans  la  veille  de  la  fête  de  Sainte  Cécile  (1784),  tout  à 
»  propos  pour  assister  et  prendre  part  à  la  répétition  de  la  bonne  musique 
»  que  Marc  faisait  exécuter  ce  jour-là.  C'était  alors  une  grande  solennité 
»  pour  la  musique  du  Mans.  Je  vois  encore  le  nombreux  orchestre  qui 
»  remplissait  le  chœur  magnifique  de  notre  cathédrale  et  le  grand  aigle 
»  du  pupitre  d'où  pendait  la  brillante  croix  d"or  qu'avait  obtenue  cet  adrni- 
»  rable  Quem  ad  moduni  couronné  au  coucours  et  redemandé  chaque 
B  année.  » 

(2)  Registres  des  Délibérations  capittdaires  de  Saint-Pierre-la  Cour. 
Arch.  de  la  Sarthe,  G.  512  et  513.  Le  but  de  la  gratification  est  spécifié  de 
la  manière  suivante  en  1682  :  «  A  M«  Louis  Lebatteux,  nostre  maître  de 
»  Psallette  la  somme  de  six  livres  que  nous  luy  donnons  pour  avoir  fait 
»  chanter  la  musique  à  la  feste  de  Sainte  Cécille,  laquelle  somme  nous 
»  ordonnons  estre  distribuée  à  tous  nos  vicaires  »  G.  495. 


—  355  — 

constater  que  les  Manceaux  du  XIX"  siècle  ont  fait  mieux 
encore  que  leurs  aïeux  pour  la  gloire  de  sainte  Cécile. 

Ils  ont  placé  sous  son  patronage  de  nombreuses  et  vail- 
lantes sociétés  musicales,  évoqué  sa  poétique  image  par  des 
œuvres  intéressantes  dans  leurs  expositions  artistiques  (1) 
et  rappelé  plusieurs  foissonsouvenir  dans  la  presse  locale (2). 
Enfin,  sous  des  formes  diverses,  ils  lui  ont  rendu  à  Solesmes 
et  à  la  cathédrale  du  Mans  de  pieux  hommages. 

A  Solesmes,  le  Pi™^  P.  dom  Guéranger,  en  écrivant  son 
grand  ouvr;  ge  sur  Sainte  Cécile  ei  la  Société  romaine  aux 
deux  premiers  siècles  a  élevé  à  la  fille  des  Cœcilii  un  monu- 

(1)  Dès  1836,  lors  de  la  première  exposition  des  Beaux-Arts  au  Mans, 
M.Henri  de  La  Gondie  exposait  une  Sainte  Cécile,  d'après  le  Doininiquiji. 
A  l'exposition  rétrospective  de  1880  figuraient  deux  remarquables  tableaux 
de  la  même  sainte,  appartenant  à  des  amateurs  manceaux  :  une  Sainte 
Cécile  sur  bois,  de  l'Ecole  Italienne  du  XV«  siècle  (à  M.  D.  Gaumé)  et  une 
Sainte  Cécile  de  l'Ecole  Espagnole  (à  M.  Thorel).  En  1886,  la  statue  de 
Hoyau  était  fort  admirée  à  l'exposition  organisée  par  M.  Iléry.  En  1890, 
M.  Matignon,  l'un  de  nos  meilleurs  peintres  de  la  Sarthe,  envoyait  une 
Sainte  Cécile  au  Salon  des  Champs-Elysées,  etc.,  etc.  Prochainement  nous 
nous  réservons  de  faire  connaître  une  autre  œuvre  consacrée  dans  la 
Sarthe  à  sainte  Cécile,  œnvre  d'une  délicatesse  charmante 

(2)  En  dehors  des  nombreux  comptes-rendus  annuels  de  la  Sainte  Cécile, 
nous  citerons  une  gracieuse  poésie  d'Hector  de  Saint-Maur,  publiée  dans 
le  Journal  de  Chàteau-du-Loir  et  la  Chronique  de  l'Ouest  du  27  novembre 
1861,  à  l'occasion  de  la  bénédiction  d'une  cloche  à  Sainte-Cécile-sur-Loir  : 

Ecoutez  nous, 
Sainte  Cécile 


Priez  pour  nous 

O  Sœur  des  anges 

Élevez  à  Dieu  nos  louanges. 

Défendez-nous  de  son  courroux, 

0  sœur  des  anges. 

Priez  pour  nous  ! 


D'autre  part,  le  Progrès,  du  13  juillet  186i  réclamait  instamment  le 
rétablissement  du  concours  de  la  Sainte  Cécile,  dans  un  article  consacré 
à  la  notice  de  M.  Anjubault,  et  la  Semaine  du  Fidèle  du  21  novembre  1885 
publiait  quelques  pages  intéressantes  sur  Sainte  Cécile  et   l'art  chrétien. 


356 


ment  scientifique  et  artistique  qui  l'a  fait  connaître  et  aimer 
davantage  dans  le  monde  catholique  tout  entier.  Il  lui  a 
élevé  en  outre  un  sanctuaire  déjà  célèbre  dans  cette  «  noble 
et  gracieus3  »  église  de  Sainte-Cécile  de  Solesmes  où  l'on 
admire  avec  tant  d'intérêt  les  excellentes  reproductions  des 
deux  plus  belles  statues  de  la  Sainte  :  la  Sainte  Cécile  mou- 
rante, par  Maderno,  et  la  Sainte  Cécile  du  jubé  d'Albi. 

A  la  cathédrale  du  Mans,  on  a  replacé  l'une  des  chapelles 
du  chœur  sous  le  vocable  de  sainte  Cécile  et  célébré  sa  fête 
à  plusieurs  reprises  par  de  grandes  solennités  musicales, 
pendant  qu'une  heureuse  coïncidence  faisait  donner,  après 
celui  de  Julien,  le  nom  de  Cécile  à  ce  colossal  bourdon  dont 
la  voix  puissante  remue  toujours  la  population  mancelle  et 
la  ramène  souvent  encore,  en  masses  imposantes,  aux  pieds 
du  Dieu  pour  lequel  Cécile  a  versé  son  sang. 


Robert  TRIGER. 


CHRONIQUE 


Depuis  la  publication  de  la  dernière  livraison,  le  Conseil 
de  la  Société  a  admis,  comme  membre  associé  : 

M.  DE  Là  THÉARDIÈRE  (Louis),  au  château  de  La  Tou- 
chasse, par  Château-Gontier  (Mayenne). 


Le  vendredi  13  novembre,  la  Société  a  eu  l'honneur  de 
recevoir  à  la  Maison  dite  de  la  reine  Bérengère,  M.  le  comte 
de  Marsy,  directeur  de  la  Société  française  d'Archéologie, 
et  a  tenu  à  cette  occasion  une  séance  générale  dont  nous 
publierons  le  compte-rendu  dans  la  prochaine  livraison  de 
la  Revue. 

L'ordre  du  jour  était  ainsi  fixé  : 

i«  Allocution  du  Président, 

2»  Discours  de  M.  le  comte  de  Marsy. 

3°  Entretien  sur  la  station  j^réhistorique  de  Juigné-sur- 
Sarthe,  avec  présentation  d'échantillons,  par  M.  le  Docteur 
Dufossé. 

4°  Lincendie  de  V Hôtel-de- Ville  du  Mans  en  1720,  par 
M.  Robert  Triger. 


Une  découverte  intéressante  de  peintures  murales  vient 
d'être  faite  à  la  cathédrale  du  Mans. 


358 


En  commençant  dans  la  dernière  semaine  d'octobre  , 
grâce  à  la  généreuse  initiative  de  l'archiprêtre,  M.  le  cha- 
noine Chanson,  des  essais  de  nettoyage  des  murs  de  la  nef, 
on  a  dégagé  sous  le  badigeon,  au-dessus  et  autour  de  la 
grande  porte  de  la  place  du  Château,  un  ange  et  plusieurs 
tètes  d'un  dessin  très  pur  et  d'une  grande  délicatesse 
d'expression. 

Les  travaux  se  poursuivent  en  ce  moment  et  amèneront 
peut-être  le  dégagement  de  nouveaux  h^agments,  bien  qu'il 
n'y  ait  guère  d'espoir  de  retrouver  intactes  les  scènes  prin- 
cipales. 

Ces  peintures  devaient  faire  partie  en  effet  d'un  Jugement 
dernier  que  les  Protestants  détériorèrent  avec  une  fureur 
aveugle,  en  1562,  ainsi  que  nous  l'apprennent  expressément 
plusieurs  documents  de  l'époque. 

Dans  le  Procès-verhal  du  pillage  de  l'Église,  publié  par  le 
R.-P.  Dom  Piolin,  Histoire  de  VÉglise  du  Mans,  tome  V, 
p.  706,  on  lit  déjà  ce  passage  trop  clair  :  «  Aussy  ont  montré 
»  plusieurs  images  d'ung  Jugetnent  général  paint  et  figuré 
»  sur  et  aux  costés  dudit  portail  par  le  dedans  de  laditte 
»  église,  qui  aparaissent  difformes,  effacez  et  cassez  à  coup 
»  de  pic  ou  autrement,  notamment  aux  faces  et  visaiges.  » 
Les  Plaintes  et  doléances  du  Chapitre,  restées  jusqu'ici 
manuscrites,  sont  plus  explicites  encore:  «  Item,  lesdits 
»  Bouju,  de  Veignolles,  leurs  complices  et  alliez  avaient, 
y>  avec  bastons  invasibles,  piccoté  et  esgratigné  le  visaige  de 
»  la  Représentation  Notre  Seigneur  Jésus-Christ,  biffé  et 
))  rompu  dix  visaiges  d'aultres  représentations  faisant  partye 
»  des  images  d'un  Jugement  en  platte  paincture  et  à  huille 
/)  qui  estoit  au-dedans  de  la  principalle  porte  de  ladicte 
»  église,  et  en  ce  faict  dommaige  de  soixante  solz  tournois  ». 

Il  n'est  pas  plus  permis  dès  lors  de  se  faire  illusion. 
L'œuvre  déplorable  de  destruction  a  été  systématiquement 
commencée  avant  même  que  le  badigeon  ne  soit  venu 
l'achever,   et   les  nombreuses  peintures  qui  décoraient    la 


-  ;359  — 

cathédrale  n'ont  pas  plus  trouvé  grâce  devant  le  vandalisme 
huguenot  que  les  merveilleuses  sculptures  du  Jubé.  Seule, 
la  lecture  attentive  des  Plaintes  et  Doléances  du  Chapitre 
peut  donner  l'idée  des  trésors  artistiques  que  contenait  jadis 
la  cathédrale  du  Mans,  et  des  pertes  irréparables  causées 
aux  arts  comme  à  la  foi  par  la  cupidité  et  la  haine  des 
sectaires  de  1562. 

A  défaut  des  tableaux  d'ensemble,  les  détails  sont  intéres- 
sants. Aussi  doit-on  se  féliciter  des  découvertes  qu'on  vient 
de  faire  et  qui  demandent  à  être  suivies  avec  une  grande 
attention.  Non  seulement  elles  feront  mieux  connaître  l'an- 
cienne décoration  murale  de  la  cathédrale  du  Mans,  mais 
elles  seront  curieuses  à  comparer  avec  les  magnifiques  pein- 
tures des  voûtes  de  la  chapelle  du  Chevet,  exécutées  sous 
l'épiscopat  de  Gontier  de  Bagneaux  (1367-1385). 

Ces  peintures  découvertes  en  1842  par  M.  Delarue,  ont 
été  successivement  l'objet  de  savants  articles  de  MM.  d'Es- 
paulart,  l'abbé  Voisin  et  Henri  Laffilée.  Au  point  de  vue 
artistique,  elles  ont  été  très  consciencieusement  étudiées  par 
un  peintre  bien  connu,  M.  Eugène  Chatel.  Nous  pos.sédons, 
en  outre  d'excellentes  photographies  de  l'aquarelle  de 
M.  Chatel,  aujourd'hui  au  musée  du  Mans,  les  études  mêmes 
faites  sur  place  par  l'artiste,  à  l'époque  de  la  découverte. 
Nous  nous  proposons  de  les  publier  un  jour  dans  cette 
Revue,  en  même  temps  que  les  fragments  retrouvés  cette 
semaine  dans  la  nef,  afin  de  faciliter  la  comparaison  entre 
les  deux  décorations. 

Ajoutons  aussi  qu'on  vient  de  constater  des  traces  de 
peintures  sur  plusieurs  chapiteaux  de  la  nef.  Sous  le  badi- 
geon se  retrouvent  des  couleurs  (rouge,  jaune  et  noir)  dont 
les  combinaisons  devaient  faire  ressortir  avec  plus  de  vi- 
gueur les  détails  de  la  sculpture. 

Nous  reviendrons  plus  tard,  s'il  y  a  lieu,  sur  ces  différen- 
tes découvertes.  R-  T. 


—  360  — 

Nous  sommes  heureux  d'annoncer  que  dès  maintenant 
M.  Goupil,  éditeur  à  Laval,  a  terminé  la  réimpression  de 
deux  rarissimes  plaquettes  :  Lettre  du  Solit  tire  Philalite  à 
un  de  ses  amis  touchant  le  livre  de  l'Invasion  de  la  tulle  du 
Mans  par  les  Religionnaires  en  i56^2,  et  Philalite  confondu, 
ou  le  Faux  ami  de  la  Vérité.  Cette  dernière  surtout,  qui 
forme  un  très  élégant  volume  petit  in-4'',  de  156  pages,  sur 
papier  vergé,  était  devenue  depuis  longtemps  introuvable. 
Grâce  à  l'intelligente  initiative  de  M.  A.  Goupil,  les  biblio- 
philes manceaux  ont  désormais  en  mains  tous  les  éléments 
de  la  célèbre  polémique  entre  l'avocat  Blondeau  et  le  curé 
de  Moulins,  l'une  des  plus  piquantes  de  l'histoire  du  Mans 
au  XVIP  siècle. 

M,  A.  Goupil  nous  offre  en  même  temps  une  nouvelle 
édition,  très  soignée,  en  deux  volumes  in-8,  des  Lettres  sur 
la  Chouannerie  par  J.  Duchemin  des  Cepeaux.  Cet  ouvrage 
est  connu  depuis  longtemps  comme  l'un  des  plus  impor- 
tants pour  l'étude  de  la  Chouannerie.  L'édition  de  M.  Goupil, 
augmentée  d'une  excellente  table  des  noms  de  personnes  et 
de  lieux,  et  enrichie  de  cinq  portraits  très  curieux,  sera 
donc  accueillie  avec  faveur  :  elle  deviendra,  on  peut  le  dire, 
indispensable  à  tous  les  travailleurs. 


Nous  avons  en  outre  à  signaler  la  publication:  par  M. 
l'abbé  Chambois,  du  tome  III  de  Vhiventaire  des  Minutes 
des  notaires  du  Mans,  d'après  les  notes  de  M.  l'abbé  G. 
Esnault,  (Le  Mans,  Leguicheux,  in-8"),  et  de  VObituaire  des 
Ursulines  du  Mans,  1621  à  1790,  (Laval,  Goupil,  1896)  ;  par 
M.  René  Gadbin,  de  Quelques  Notes  stir  rhisioire  de  Vim- 
primerie  à  Château-Gontier  aux  XVI 11^  et  XIX^  siècles 
(Laval,  Goupil,  1896)  ;  et  par  M.  Moulard,  de  recherches 
historiques  sur  le  Fief  et  seigneurie  de  Malejfre  en  Arçonnay, 
(Le  Mans,  Monnoyer,  1896,  in-8). 


_  3(il  _ 

Nous  n'avons  pas  à  répéter  ce  que  nous  écrivions  récem- 
ment sur  l'intérêt  des  anciennes  minutes  des  notaires  du 
Mans.  Un  grand  nombre  de  familles  y  rencontrent  des  ren- 
seignements utiles,  et  l'œuvre  dans  son  ensemble  formera 
un  recueil  de  documents  inédits  pour  l'histoire  de  la  société 
mancelle  aux  XVII«  et  XVIIIc  siècles.  On  ne  peut  donc 
qu'encourager  l'éditeur,  M.  l'abbé  Chambois,  à  la  mener  à 
bonne  fin  et  à  la  compléter  par  une  table  détaillée  des 
noms  de  personnes. 

Dans  les  recherches  de  M.  Moulard  sur  le  Fief  et  seigneurie 
de  Maleffre,  on  trouvera  une  analyse  du  Chartrier  de 
Malefïre  jusqu'ici  inexploré  et  mis  à  la  disposition  de 
l'auteur,  avec  une  bonne  grâce  parfaite,  par  M.  Léon 
Hommey,  d'Alencon  ;  puis  une  notice  biographique  sur  le 
général  de  Boisdeffre,  chef  d'État-Major  de  l'armée.  La 
famille  de  Boisdeffre  appartient  au  Maine  par  de  nombreux 
liens,  et  M.  Moulard  a  été  heureusement  inspiré  en  reven- 
diquant pour  notre  pays  l'éminent  général,  si  justement 
apprécié  par  la  France  et  la  Russie. 

R.  T. 


La  Commission  historique  et  archéologique  de  la  Mayenne 
se  propose  de  publier  très  prochainement  un  grand  ouvrage 
intitulé  :  Glossaire  des  Patois  du  Bas-Maine,  que  l'auteur, 
M.  Georges  Dottin,  s'efforce,  par  ses  longues  et  conscien- 
cieuses recherches,  de  rendre  aussi  complet  que  possible. 
Elle  a  fait  dans  ce  but  un  appel  pressant  aux  érudits  «  qui 
auraient  noté  ou  qui  voudraient  bien  noter  les  mots  dignes 
d'être  signalés  »  et  elle  a  attiré  principalement  l'attention 
de  ses  correspondants  «  sur  les  mots  patois  ayant  rapport  à 
l'agriculture  et  aux  divers  métiers  ». 

La  Société   historique   et  archéologique  du   Maine    s'est 


—  3G2  —         ■ 

empressée  de  répondre  à  l'appel  en  communiquant  à 
M.  Georges  Dottin,  par  l'intermédiaire  du  très  distingué 
président  de  la  Commission,  M.  Emile  Moreau  ,  divers 
documents  extraits  de  ses  archives. 


« 


JouÉ-DU-Bois  :  Paroisse,  Fiefs,  Commune,  du  XV"  siècle 
A  LA  FIN  DU  XVIIIo  SIÈCLE,  par  M.  l'abbé  G.  Macé,  curé- 
doyen  d'Athis,  Alençon,  Renault  -  De  Broise,  1895,  in-S» 
de  228  pages. 

La  commune  de  Joué-du-Bois  est  située  dans  le  canton  de 
Carrouges  (Orne),  sur  la  ligne  de  faîte  des  collines  de  Nor- 
mandie. L'ouvrage  de  M.  l'abbé  Macé  ne  rentre  pas  dès  lors 
directement  dans  notre  bibliographie  locale,  et  cependant 
dans  le  Maine  comme  en  Normandie  on  la  lira  avec  un  réel 
profit.  Consciencieusement  étudié  d'après  de  nombreux 
documents,  ce  travail  apporte  à  notre  histoire  régionale 
plusieurs  épisodes  instructifs. 

Le  procès,  au  sujet  du  droit  de  patronage,  entre  le  seigneur 
de  Basmont  et  l'évêque  de  Séez,  les  mésaventures  lamen- 
tables du  syndic  Jean  Gautier,  sont  particulièrement  caracté- 
ristiques :  ce  sont  des  traits  de  mœurs,  d'un  intérêt  général, 
qui  font  mieux  connaître  l'ancienne  société.  M.  l'abbé  Macé 
a  mis  en  relief  avec  un  soin  extrême  les  différents  rouages 
de  l'administration  civile,  avant  1789,  dans  une  paroisse 
rurale.  Par  là  même  il  a  su  donner  à  sa  monographie  une 
ampleur  inattendue  et  en  faire  un  chapitre  fort  intéressant 
de  l'histoire  des  deux  derniers  siècles  :  il  serait  à  désirer  que 
cet  excellent  exemple  fut  plus  souvent  suivi.  Pi.  T. 


-  3(33  — 

Da  Programme  du  Congrès  des  Sociétés  savantes  pour 
1891,  nous  extrayons  les  questions  suivantes  : 

Dans  la  Section  d'histoire  et  de  philologie  : 

Déterminer  les  systèmes  suivis  dans  les  différentes  pro- 
vinces pour  le  changement  du  millésime  de  l'année  de 
l'incarnation  ;  s'attacher  à  l'examen  des  séries  d'actes  éma- 
nés d'une  même  chancellerie  ou  d'une  même  juridiction.  In- 
diquer autant  que  possible  l'époque  à  laquelle  chaque  usage 
a  disparu. 

Signaler,  dans  les  archives  et  bibliothèques,  les  pièces 
manuscrites  ou  les  imprimés  rares  qui  contiennent  des 
textes  inédits  ou  peu  connus  de  chartes  de  communes  ou  de 
coutumes. 

Faire  connaître  les  divertissements  publics  ayant  un  ca- 
ractère de  périodicité  régulière  et  se  rattachant  à  des  cou- 
tumes anciennes,  religieuses  ou  profanes;  rechercher  de 
préférence  ceux  qui  sont  particuliers  à  une  région,  et  indi- 
quer quelles  différences  ou  quelles  analogies  ils  présentent 
avec  les  jeux  ayant  existé  ou  subsistant  encore  dans  d'autres 
parties  de  la  France. 

Recueillir  les  renseignements  qui  peuvent  jeter  de  la  lu- 
mière sur  l'état  du  théâtre  et  sur  la  vie  des  comédiens  en 
province  depuis  la  Renaissance. 

Établir  comment  se  faisait  le  transport  des  correspon- 
dances avant  le  règne  de  Louis  XIV  et  comment  les  nou- 
velles politiques  et  autres,  de  la  France  et  de  l'étranger,  se 
répandaient  dans  les  différentes  parties  du  royaume,  du 
XVe  au  XVIII«  siècle. 

Dans  la  Section  d'archéologie  du  moyen  âge  : 

Signaler,  par  département,  les  sources  ou  les  fontaines 
qui  ont  été  au  moyen  âge  ou  sont  encore  de  nos  jours  un 


—  8(34  — 

objet  de  dévotiou  ou  un  lieu  de  pèlerinage.  Indiquer  le  saint 
sous  le  vocable  duquel  elles  sont  placées,  les  jours  et  les 
cérémonies  du  culte  qui  s'y  pratique,  etc.  Examiner  si  ces 
coutumes  pieuses  ne  sont  pas  des  survivances  antiques. 

Dresser  la  liste,  avec  plans  et  dessins  à  l'appui,  des  édi- 
fices chrétiens  et  des  monuments  sculptés  d'une  province 
ou  d'un  département  réputés  antérieurs  à  l'an  1000. 

Signaler,  dans  chaque  région  de  la  France,  les  centres  de 
fabrication  de  l'orfèvrerie  pendant  le  moyen  âge.  Indiquer 
les  caractères  et  tout  spécialement  les  marques  et  poinçons 
qui  permettent  d'en  distinguer  les  produit'^'. 

Dresser,  pour  un  département,  un  arrondissement  ou  un 
canton,  la  liste  des  objets  intéressant  l'histoire  ou  l'archéo- 
logie qu'il  conviendrait  de  mettre  sous  la  sauvegarde  de  la 
loi  du  30  mars  1887. 


TABLE   DES   MATIÈRES 


DU    QUARANTIEME    VOLUME 


Pages. 

Généalogie  de  la  Maison  de  Clermont-Galle- 
rande,  par  M.  Léon  Maiiet,  bibliothécaire  au 
palais  du  Sénat 5,  161 

Le  tombeau  de  Jean  de  Chanlay,  évêque  du 
Mans,  à  l'abbaye  de  Preuilly,  par  M.  Jules* 
Chappée 50 

L'instruction  primaire  au  XVIIP  siècle  dans 
les  anciennes  paroisses  de  la  circonscription 
d'inspection  primaire  de  Sillé-le-Guillaume, 
Sarthe.  —  Cantons  de  Ballon  et  de  Beaumont- 
sur-Sarthe,  par  M.  Robert,  inspecteur  pri- 
maire   64,  191 

Confrérie  des  prêtres  du  doyenné  de  Beaumont, 
érigée  en  l'église  paroissiale  de  Vivoin,  sous 
le  patronage  de  la  sainte  Vierge,  par  M.  l'abbé 
L.-J.  Denis 113,  274 

La  paroisse  de  La  Suze  au  XV^  siècle,  d'après 
les  comptes  de  fabrique,  par  M.  l'abbé  Louis 
Froger 146 

Hildebert  de  Lavardin,  évêque  du  Mans,  arche- 
vêque de  Tours  (1056-1139),  par  M.  A. 
Dieudonné 225 


-  36(i  — 

La  paroisse  de  Lombron,  de  ii50  à  1789, 
d'après  les  comptes  de  fabrique,  par  M.  l'abbé 
Louis  Froger 257 

L'abbaye   de  Champagne,    état    actuel,    par 

M.  Jules  Chappée 266 

Bibliographie  du    Maine,   pour  1895,  par   M. 

Louis  Brière 321 

Une  statue  de  sainte  Cécile  à  la  cathédrale  du 
Mans,  par  M.  Robert  Triger 344. 

CHRONIQUES    ET   BIBLIOGRAPHIES 

Admission  de  nouveaux  membres 107,218,357 

Nécrologies  :  M"»e  Perron,  M.  Caillaux.  .     .     .  107,218 

Dégagement  de  la  Maison  dite  de  la  Reine  Bé- 

rengère 409 

Une  intéressante  découverte  de  paléographie 

musicale 109 

A  propos  de  la  tête  en  marbre  de  la  collection 

Singher 111 

Notice  sur  le  R.  P.  Dom  Piolin  (2e  édition),  par 

M.    A.    Celier 112 

Domaine  privé  de  la  Commune,  par  M.  Roger 

Graffin 112 

Subvention  du  Conseil  général 218 

Les   auteurs  des   Gesta  Aldrici  et  des  A  du  s 

episcopormn   Cenomanensium,    d'après    M. 

l'abbé    Duchesne 220 

Histoire  d'Écommoy,  par  M.  A.  Renard      .     .  222 

La  Conjuration  de  Cinq-Mars,  par  M""  Basserie.  223 

En  Congé,  par  M.  Marins  Sepet 224 

Séance  générale  du  13  novembre  1896.     .     .  357 
Découverte  de  peintures  murales  à  la  cathé- 
drale du  Mans 357 

Plaquettes  réimprimées  par  M.  Goupil.     .     .  300 


—  3G7  — 

Lettres  sur  la  Chouannerie,  par  M.  Duchemin 

des  Cepeaux 360 

Inventaire  des  Minutes  des  notaires,  d'après  les 

notes  de  M.    l'abbé  Esnault 360 

Fief  et  seigneurie  de  Maleffre  en  Arçonnay,  par 

M.  Moulard 360 

Glossaire  des  Patois  du  Bas-Maine,  par  M.  G. 

Dottin 361 

Joué-du-Bois,  du  XV^  siècle  à  la  fin  du  7i  Ville 

siècle,  par  M.  l'abbé  G.  Macé 362 

Programme  du  Gongrès  des  Sociétés  savantes 

à  la  Sorbonne  en  1897 363 


PLANCHES    ET    VIGNETTES 

Tombeau  de  Jean  de  Chanlay,  évêque  du  Mans, 

à  l'abbaye  de  Preuiily 53 

Marque  de  l'artiste  qui  exécuta  l'épitaphe  de 

Jean  de  Ghanlay 55 

Plaques    de    gants 56 

Grosse  émaillée 59 

Abbaye  de  Preuiily.  —  Plan  de  la  salle  du  cha- 
pitre et  des  tombes 61 

Abbaye   de   Champagne,  porte  d'entrée.     .     .  267 

—  Abbaye  de  Champagne  en  1842.     .     .  267 

—  Coupe  des  bâtiments 269 

—  Plan  cadastral 270 

—  Plan  général 271 

—  Croix  du  pignon 272 

—  Modillon 273 

Notre-Dame  de  Vivoin 275 

Sainte    Cécile,    statue    de    la    cathédrale    du 

Mans 345 

Sainte  Cécile,  gravure   ancienne 351 


—  3H8 


NOMS    d'auteurs 


Mi\I. 


MM. 


G'e  de  Bastard. 

107,218 

L.  Froger. 

146,  257 

L.  Brière. 

321 

L.  Marlet. 

5,  161 

J.  Chappée. 

50,  266 

Robert. 

64,  191 

L.  Denis. 

113,  274 

R.  Triger. 

111,  223,  344,  361 

A.  Dieudonné. 

225 

MAMERS. 


TYP.  G.  FLEURY  ET  A.  DANGIN. 


1896. 


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ER  LIBRARY 


3  3125  00697  4592